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Full text of "Le theatre des antiquitez de Paris; où est traicté de la fondation des eglises et chapelles de la cité, vniuersité, ville et diocese de Paris; comme aussi de l'institution du Parlement, fondation de l'vniuersité & colleges & autres choses remarquables. Diuisé en quatre liures"

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Researcii  Library,  Tine  Getty  Research  Institute 


http://www.archive.org/details/letheatredesantiOOdubr 


THEATRE 

DES 

ANTIQVIT 

DE   P  A  RIS.      ' 

OÙ  eft  traidé  de  la  fondation  des  Eglifes  &C  Chapelles  de 
la  Cité,  Vniuerfitc,  Ville, 6c  Diocefe  de  Paris  :  comme 
aufli  de  rinftitution  du  Parlement,  fondation  dclV- 
niuerfité  &  Colleges,&  autres  chofes  remarquables. 

DIVISF    EN    QJATRE   LIVRES. 

Téir  le  li.  P.  F,  l  A  c  Q^  E  s    d  v     B  R  e  v  l  Tarijteny 
HcUgieux  defainél  Germain  des  Pre:(^ . 

SPELABORLEVIS. 


A     PARIS, 

ChczCLÀVDE  DE  LA  TovR  au  mcHt  S.  Hilairc," 
à Icnfeignc  fainû  Hilaire. 

'       Sî~D  c.  X  I  ï; 

I  ôix^ 


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A     TRES-HAVT     ,     TRES- 

PVISSANT,    ET     SERENISSIME 

PRINCE,    MONSEIGNEVR 

FRANÇOIS    DE    BOVRBON,  . 
Prince  de  Conty  ôc  Prince  du  Sang. 

ONSEIGNEFR, 

Les  Trinces  font  de  petits  Dieux  fur 
terre  :  (^ font  plus  olltge:(^que  le  com- 
mun a  imiter  les  avions  de  celuy  qui 
feul  leur  peut  ahfoluement  commander, 
Noflre  Théologie  Chreflienne  trouue 
enDieu  trois  principaux  attributs  JafouueraineTuifance, 
lafouueraine  S^gejje,  ^  lafouueraine  Bonté.  Ce  font  les 
'  trois  liures  où  ils  doiuent  le  pins  cftudicr.  PourlaPuifance 
elle  efl  née  auec  eux ,  mais  non  ahfoluement  fouuer aine ^  (^ 
eux  feulsfe  lapeuuent  rendre  telle,  puis  quelle  gifl  princi- 
palement a  fe  commander  foj-mefrne,  ^  nef  point  dimi- 
nuée en  njn  Prince  pour  obéir  afonKoy^car  eflant'vn  defes 
membres,  fa  puifance  efrfierfne.  Et  cefle  Tuifance  ne  peut 
fubfiflerfans  laBontéyCar  autrement feferoitTyrannie:  ny 
priuée  de  Sagefefdns  perdre  le  tiltre  de  Principauté.  Cefl 
ce  qui  "vous  rend ,  fJH  ONSElGNEVK^  tant  re- 
commandé i-^n  chacun,  (S^plujïojl  admirable  qii imita- 
ble. Vn  bon  arbre  porte  de  bons  fruicls.  Vou^  efes  ifu  de 
cegrand  ^  merueilleux  arbre  S.  Louys,quia  cflendufes 


branches  far  tout  le  monde  y  dont^ous  en  ejles  "vneyrayanf 
fait paroiflre  par  les  fgnaleT^feruices  quaue^  rendu  au 
Roj  durant  laguerre^tant  en  la  conduite  de fes  armées  que 
fresfaferjonne  entoutes  les  bataillesJtegeSyrencontres,  ^ 
toutes  autres  occafions  qui  Je  font  ojfertes  pour  le  bien  de 
[EJlat.  Et  par  la  Pieté  dont  cefle  Kojialle  maifon  a  touf 
jours  efé ornée,  quifemhleauoir  efleu  en  vous fon princi- 
pal Talais ,  car  elle  vous  conduit  ordinairement  audiuin 
feruice,  ^  nourrifl  en  vous  ïajfeÛion  queporte:^  aux  Ec-^ 
clefiafliques  ^principalement  aux  Religieux ,  à  limita^ 
tion  de  Aionfeigneur  le  Reuerendijfme  ^  Jlluflriftme 
Cardinal  Charles  de  Bourbon  vofire  oncle ,  que  Dieu  ab- 
folue^de  la  vie  duquel  i  ay  efté tefmoing  oculaire  tefpace  de 
vingt-Jîx  ans, durant  Icfquels  il  m' a  fait  cet  honneur  que  de 
mappellcr  ordinairement  en  fa  compagnie,  lia  laijjé  qua- 
tre nepueux,defjuels  deux  font  de<:ede'Zy  ^  des  deux  qui 
reflent  vous  en  efles  ïaifné ,  auquel  comme  principal  héri- 
tier ie  mets  entre  les  mains  lefruice  ^  bonne  volonté  que 
ie  luy  ay  voiie7\  pour  en  faire  0*  dif^ofer  comme  de  chofè 
qui  efi  tout  a  vous.  Etpourtefmoignage  ie  vous  offre  mon 
labeur  de  trots  ansdefqucls  i ay  employeT^  a  rechercher  ^ 
recueillir  les  Antiquité"^  de  Paris ,  a  ce  incité  par  le  peu  de 
cas  que  ton  fait  a  prefnt  de  ceux  qui  ont  ietté  les  fonder 
ments  de  la  grandeur  de  cefle  F'tlle ,     ^  tafcher  par  ce 
moyen  den  rafrafchir  la  mé)^ioire  a  vn  chacun,  x^leslnr- 
citer  de  leur  rendre  les  actions  de  grâces  quils  méritent.  Si 
vous  preneT^  la  peine  de  lire  ce  liure  Vousverre:^  comme 
vos.predecejjeurs  onteflé Fondateurs  ^- Bienfaflt'urs  de 
la  plus  part  des  Egltfs  ,Adonafïeres  ,^  autres  pi  euf es  fon^ 
dations ,  qui  maintenant  iettent  toutes  les  yeux  furvous^^ 
aomme  fur  celuj  duqii^l  elles,  efperent  leur  conferuatiorK 


Ceft  ce  qui 'VOUS  doit  rendre  fins  afe^ionné  à  emhrajfer 
cemtentrauaiKpuifque^ous  eneftes  la  principale  caufe, 
^  yYioy  de  continuer  les  ejlancemens  de  mes  froides  prières 
m  Ciel  pour  l'efmouuoir  à  "vous  donner  [ejfeâi  de 'vos 
fainÛs  defirs. 


VOSTRE   TRES-HVMBLE 
Orateur  I.  Dv  Brevl. 


Trincipihus  placufjje  viris  non'ottimataus  efi. 


I 


c^rLECTErn, 

M  Y  Lccicur,  tu  te  pourras  efmerueiller,  de  ce 
qu'en  mon  âge  décrépite  ie  me  mefle  de  re- 
muer la  plume,  ma^u  etiam  tremuUj  dc  traider 
des  Antiquitez  de  Paris  :  veu  qu'en  l'aduertif^- 
femcnt  au  Ledeur  des  dernières  imprimées, 
i'auois  did ,  qu'en  l'âge  oclogenaireileftoit  temps  de  trouf- 
ferbagagejôcpenferàlby.Quatreanslbnttantoltpanez  de- 
puis, 6c  contre  mon  dire  ik.  confeil,  ie  recommence  à  en 
craider  plus  que  iamais.  Ietereipondray,queienepcnrois 
.     pas  que  Dieu  me  voyant  caduc,  débile  de  infirme,  deuil  tant 
eftendreleiil  dernaviè.  Mais  puis  qu'illuy  apleu  me  confer- 
.ueriufquesàhuy,  ie  n'emporteray  auecmoy,  ce quei'ay  ap- 
pris des  manufcripts  authentiques,  qui  n'ont  iamais  efté 
citez  par, ceux  qui  m'ont  précédé,  Iulian  l'Apoflat  difoir, 
,^nj)d  Ji  altcrum  pedem  haheretin  cjmba  Charontis,  adhitctamen 
addifiere  ve/kf  :  C'eUà.  dkç  ,r<don.  fon  paganifme,  quand  il 
feroit  à  l'article  de  la  mort,  qu'il  voudroit  encore  apprendre, 
Etpourquoy n'en diray-ieautant pourvu  bonfujet  d'orner 
ma  patrie  ?  Fro  qua  ("dicit  Cicerolib.i.OfFj  quis  diihitet  mor^ 
tcm  oppetcre^Ji  ei  Jïfprofrturfi^f'Ldi  Scythie  efl  vne  région  froi- 
de &:fl:erile.  Au  contraire  Komeeffc  en  pays  chaux  &  fertile. 
Et  toutest-ois  les  Scythes  quirontâRomedeflrentretoiirner 
JU^I  de  Von-  cu  icur  pavs.  Dcquoy  f'eflonnant  Ouide,  dit, 
rc ,  ttegtit  4.  Nejcio  qna natale  folum  duLcedine  mn5hs 

Ducït ,  d^  inmcmoYes  non  finit  effe  fui. 
-  ,^uidmcliu'i  Roma? Scythico  quid  jrigore  pçim? 
Hue  tamcn  exilla  harharm  vrbcfugit. 
Cefteinclination  d'amour  au  lieu  de  ià  naifTance  fè  trouue 
aux  oifeaux  &  poiffons.  l'en  diray  vn  feul  exemple,  pour  eui- 
ter  prolixité,  lieuerend  Père  en  Dieu  lean  Lella^e ,  Euefque 
de  Roflé,  ôciadisfufFragantdeMonfeigneurle  ReucrendiC- 
fiine  Cardinal  de  Bourbon  ^  en  fon  Archeuefché  de  Rouen, 


A  V  L  E  C  T  E  V  R. 
cfcrit  auliurc  premier  de  THiftoire  d'EfcolFe  ,  que  les 
Saulmons  nais  es  nuieres  ne  font  pas  plus  grands  qu'vn 
doigt.  Maisquandilsibnt  entrez  en  la  mer,  ils  viennent  en 
vn  mois  ou  deiix,,gros&  grands  à  merueilie.  Et  toutesfois 
impatiens  de  cefte  fclicirë,  l'en  retournent  en  Teaudovice,. 
oùiisamaigriiTentincontinent.  leluisParifien denation,& 
Parrhifîan  déparier,  puirqueP^rr^z/^^  en  Greciignifîeliber- 
rc  de  parler:  D  e  laquelle  i'ay  v/e,merme  enucrs  Meiîèigneurs 
les  Cardinaux  oncle  &  frère  de  Monfeigneur  le  Prince  de- 
Conty  :  toutesfois  auecre/ped deleurgrandeur.ôc fans  of- 
fenferperfonnedeleurfuitte,  quicfl:  beaucoup.  Mais  pour 
cela  ie  n'cnfuiueray  Icfdits  Saulmons,  nie  contentant  de  de- 
meurer le  refte  de  ma  vie  (^  qui  ne  peut  eftre  long,  veul'aage 
pafré)és eaux  doulces  de Siloé,qui coulent ians  bruicl: j  figni-  Hierony.  iV 
Hans  la  religion,  où  dés  l'an  1549.  l'ay  commencé  d'habiter,  '"'»?-8-^>- 
Rapprendre  la  doctrine  de  IefusChrii]:,qui  eft  de  bien  viurc; 
lequel  m'y  a  enuoyé, comme  il  fit  l'aueugle  audit  Siloë,  pour 
cftre illuminé. /^^«.  c^. 

Maintenant,  ^wiiç^ucingenuieft homims profiteri per  quem 
^r^r^r;;,poureuiter  les  notes  d'ambition  &:  ingratitude,  le 
confelTe  que  Maifhre  lacquesle  lay ,  fils  de  Monfieur  le  lay, 
n'agueres  Maiflre  en  la  Chambre  des  Comptes,&:  de  Mada- 
moifelle  leanne  de  Soulfourm'a  beaucoup  aydc.Car  la  foli- 
tudc,àlaquellem'-obiigelaprofeffionmonaflicque,&:k  dé- 
bilité des  ïambes  que  l'aage  m'a  apporté  ,  me  contraignants 
garderlachanibre,&efl:re  fixe  comme  Teiponge  au  rocher 
&:roiiiftreenfonefcaille:  Ce  bon  Seigneur  a  prins  la  peine 
d'anerfouuentauxEglii'es,Abbayes6c  Prierez  tant  delavil^ 
le  que  des  champs,enclauez  dan  s  le  Dioccfe,  pour  tirer  cop- 
pies  des  fondations  ,  &  extraire  les  Epitaphes  qui  apparoif^ 
fent,6c  n'ont  encore  palTé  par  l'impreffion.  Plus  a  tous  les 
iours  vacquéàlacorrediondenoftre  liure,  venant  de  fbn 
domicilie  paternel  près  \ç,s  enfans  rouges  iufques  au  mont  S. 
Hilaire.  PierredeBloisefcriuantàleanSarefbery  (  qui  de-  -ÉiiHxx 
puisa  eftéEuefque  de  Chartres  ;  il  l'appelle  l'œil  &  la  maia 
de  S.Thomas  deCantorbie.Le  fufdit  le  lay  m'a  efté  dauanta- 
ge.  Tuit  enim  mihtfes^manw,  O'  ocultts,-  Dieu  l'en  vueille  bien 
rémunérer. 

le  viens  main  tenant^ceux  qui  m'ont  aydç  de  Manufcriptr 


AV     LECTEVR. 
€  x  T  t'.        très-anciens.  Le  premier eft  Monfieur  Loys  Seguier  (qtum 
^hi  fegregaiiit  Beus  in  regionem  fdutis  jtternx)  Doyen  de 
noflre  Dame  de  Paris ,  lequel  m'a  prefté  trois  anciens  lucres 
manufcripcs,  emprifonnez  de  temps  immémorial  aux  Ar- 
chiues  de  Meffieurs  d^  noftre  Dame,  &fi  fongneufement 
gardez  fous  quatre  clefs,  &  par  quatre  perfonnesdiuerles, 
qu'il  n'y  âuoitmoyen  de  les  liurer,  fi  ienemefuireaddreflé 
à  Monfieur  le  Prefident  de  TJbou  {quime  dudum  in  clunteUm  _ 
fuAm recsftt, Çuarumque LucH-brationum  participem  fecit)  lequel  I 
fut  mon  m^ediateur  enuers  ledicT:  Doyen ,  &  fut  caufequc 
crois fortircnt  de  prifon,  à  la  charge  de  iëreprefenter  fitoii  j 
qu'ils  en  feroientibmmez  ôc  de  fubir  meime  ciofture:  Corn-? 
meilsont  faid. 

Le  premier  eu  le  grand  Pafloral:  Le  fecond^lepctitPaflo- 
ral:  Ôclctroifiefmele  liiure  noir,  ainfi  appelle  à  caufedeia 
couuerture.  Combien  i'ay  proutité  i  la  conférence  de  ces 
Cfois^ tu  le  cognoiflras  par  la  le<51:ure  du  premierliure ,  qui  efl 
delà  Cité, ôciugeras que  comme vn homme  prifonnierefl 
ZctM  to  ^41.  inutile  à  tous ,  auffi  eft  vn  liure ,  fuiuant  ce  qui  eft  elcrit  :  The- 
faur9i4  Ahft^onditmy  &fcientia.Utens^  qu£  v  tilt  tas  m  vîroque? 

Maiftre  Jacques  deBorneSeellcurde  l'Euelché  de  Paris 
m'a  aydé  de  plufieurs  mémoires  pour  la  defcription  de  la 
grande  Eglife  noftre  Dame,  &pourS.Dcnys  du  Pas. 

Monfieur  Maiftre  Guillaume  du  Peyrat,  Aumofnier  ordi- 
naire du  Roy,  m'a prefté  vn  liure  MS.  compofé  par  maiftre 
ti!  eft  enter- 1  Ic^n  Mortis,Confeiller  du  Roy  en  Parlement,  Chantre  6c 
flins^'yircz  -Chanoine  delà  fai^de  Chapelle  du  Palais ,  &  diuifé  en  neuf 
pag.914.       parties,  contenantenfommc  tout  ce  qui  concerna ladide 
laincle  Chapelle,  tant  en  temporel  qu'en  fpirituel.  llfin.it  en 
j'an.i457.Toutesfoi6  ledicl  lean  Mortis  viuoit  encore  en  l'an 
1471.  comme  appert  par  la  fondation  de  Ton  Obit.  I'ay  copié 
quafi  les  trois  part^  de  celiure^  ôc  inféré  au  traidé  delà  Cité^ 
ians  changer  le  ftyJ,  ny  plufieurs  didion  s,  qui  fontauiour- 
d'huy  hors  d'vfige.  De  particularifer  ceux  qui  m'ont  aydé 
pourlesfondations  des  autres  Eglifes^-parroiifesdeladide 
-Cité ,  ie  ferois  trop  long:  .&  lumra  d'auoir  mentionné  le^ 
deuxprincipales,  noftre  Dame  &.  la  fainde  Chapelle. 
VNivpB.-       Comme  aufii  pour  le  quartier  de  l'Vniuerfité  ("qui  eft  le 
^'-        fécond  liure  de  mon  œ.uurej  ie  neferay  icy  mention  que  des 

Conuents 


I 


«.IX 


•  A  V  L  E  C  T  E  V  R. 
Goniients  des  Chartreux  de  iàind  Viclor ,  qui  m'ontle  plus 
aydé  de  memoires&cnfeigncments.Du  premier  a  efteDom 
lacquesPatiencc.-Iequcl  (poftpofantou  dilayanc  les  affaires 
quiluY  efloicnxcoînmii'esja  fait  tout  deuoj.r  de  chercher  ^ré- 
duire en  ordre,&:  enuoyer  pour  imprimer  ce  qui  conccrnoic 
l'illuflrationdelonMonaitere  :  Mais  il  n'a  fceuli  bien  faire 
qu'il  n'ayx  oublié  à  l'eftcdue  du  fief  de  Vauuerd  démettre, 
contenant  huict  arpens  &  demy  f  comme  la  v ente  eft  )  6c  f c  con- 
tenterde dire,- commeilfe comporte;  Veu que ceilehmita-  '^^  ' 
tionaitdefjaefteimprimeeilyaquatreans,  ^cfoitauflicnîa 
coppie  que  l'ay  baillée  à  imprimer  à  Pierre  CheuaHer  :  De 
laquelle  ledit  Dom  I.Patiêce  a  eu  communication  tant  qu'il 
a  voulu.  Demus  ergo  Rcgi  qu.t  funt  Régis  ^  non  aliéna:  cjuxfinj  tue - 
r<:t{vtfuit  &  efl  tn  xt£rnumfanBus)non  admit  ter  et.  Le  grand 
clos  des  Chartreux  a  eftcaugmenté  par  plufieurs  fois  :  6c 
nous  Religieux  de  S.  Germain,  enauons  re<^eules  admor- 
cifTementsrSpeciallementdervndevingtarpens,  que  nous 
leur  auions  permis  acquérir  ,  datte  de  l'an  1525.  au  mois  de 
lanuier.Seellé  du  grand  feel  delà  Chartreufe  de  Piiris ,  &  iî- 
gnc  J.  de  Coys. 

Icnem'arrefteray  auxautresacquifitions  qu'ils  ont  faites 
parefchange,  pour  dilater  leur  clos  lufquesà  41,  arpensà: 
demy.AquoyadiouuantleshuicT;  arpens  &:  demydufiefde 
Vauuerdjil  appert  que  toutlelicudeia^Chartreulë  de  Paris 
eftde.cinquantearpensdetcrre,mefuredeRoy. 

Quanta  S.Vidorpres  Paris,frere  \Q2in^cognomtneé'  patria-^ 
Picard,  Chanoine  régulier  de  ieans ,  tel  que  ie  defcripts  en 
mon  fécond  liure,  m'a  baille  le  catalogue  de  leurs  Âbbez 
qui  ontefte  depuis  ie  Roy  Louys  le  Gros ,  leur  fondateur, 
iufquesàpreient.  Où  il  n'a  oublié  les  chofesmemcwablcs 
qu'ilsontfaitdu  temps  deleurfeance.  Plus  m'a  fourny  d'E- 
pitaphesqueien'auois  ,  des  Prélats  qui  font  inluimez  en- 
leur  £gli  le  5  Et  entre  autres  de  celuy  du  Pv£iierend  Pere,en 
DicuArnoul,EuerquedeLilieux,l.equelpui{rant<?/frrd~/?r- 
«2^/;f,apresauoirrcgy  ditrnemeni  fon  troupeau ,  quitta  foii 
Euefché  &:  ièrenditReli^ieux  à  faincl:  Viclor-diiant  de  boii- 
che^  de  cœur  a  Dieu  :  Ecce  nnnc  r.eliqtiimus  omma-,  é'Jeijuuii 
/«;w/^j-/r.  OdoTurnebusj  fîlsd'Anirian  Turnebus  Ledeur 
du  Roy,a  fait  mettre  enlumicre  fesEpifl:res,par  leanRicher 


Vin  I. 


A  V    L  E  C  T  E  V  K.       • 

Libraire, demeurant  en  laruëdeiaindlean  de  Latran,à l'ar- 
bre verd.  Lefquelles  quafi  toutes  ne  s'adreflent  qu'à  des  Pa- 
peSjCardinauXjArcheuefqueSjEuelquesôcAbbeZjdoncl'on 
peucconieclurer  de  quelle  authoritcil  e^oix.  apud potenses. 
Ledit  Picard  m'a  auifi  donné  le  dénombrement  des  Reli- 
ques de  leur  Eglile. 

Moniieur  André  Fauin  (  voluntariefiudiofisfauens  )  Aduo- 
catenParlement,apnnslapeinededreirer  le  Traiclé  delà 
ConiTairiedufaind  Sepulchre  auxCordeliers,  &  auffides 
Cheualiersd'iccluy  en  Hieruralem,&:  mêle  communiquer. 
Plus  il  m'a  prefté  certains  cayers  de  ion  HifloiredcNauarre 
auant  qu'elle  full  commencée  d^miprimer. 

MonlicurHierofmedelaNoiiepremier  Chirurgien  iuré 
du  Roy  au  Chaftelet  de  Paris,  m'a  libéralement  communi- 
que les  tiltres  &:  papiers  donti'ay  compofé  le  Traidc  du 
Corps,  Collège  &  Confrairie  des  Chirurgiens  fondée  en 
l'Eglile  defaincl  Cofme  ôcfainci:  Damian.  C'cflluy  auifi  qui^ 
m'a  baillé  le Trai de  de  l'HermitagcduMont  Valenanpres 
Surefne  :  Où  Ton  fils  efl:  le  troifiefme Reclus  ou  Anachorette 
depuisl'aniéoS.Ils'appelloit  comme  Ton  père  :  Maisonluy 
achaogéfonnomàlaprofeirion,  &  s'appelle  auiourd'huy, 
frère  Séraphin  delà  Noiie. 

Pourle  quartier  de  la  Ville  (  qui  fait  le  troifiefmehurede 
mô  œuurejceluy  qui  m'a  le  plus  aydé,a  eftéMonfieurNico- 
las  Roland,lieur  du  Plelîîs,lequel  m'a  prelté  l'inuen taire  des 
tiltres  6c  enfcignements  de  l'Hoftel  de  Ville,  fait  par  maiftre 
lean  PouirepinenTan  1583.  qui  es  années  1581.6c  1582.  auoit 
eftcEicheuin. 

Ledit  fieur  Roland  m'a  auïïifcurny  de  mémoires  ,  tou- 
chant la  Cour  des  moniioyes,où  il  auoit  eûé  gênerai. 

Dom  Martin  MarrierReligieux  de  S.  Martin  des  champs 
m'apreflele  catalogue  des  huid  vingt  cinq  feigneurscen- 
fiers  de  Paris  Ôcfauxbourgs. 

MaiftreEleonordefaindLeu  Notaire  du  Roy  en  Cha- 
fteletm'abailléletraidédelaConfraine  àes  Notaires  au- 
dit Chailelet. 

Le  Père  Prieur  des  Celeflins  deParism'a  enuoyé  plufieurs 
liures  M  S.pourfonMoimfterejdefquelsi'ayaugmccébeaa* 
GûupletraidcparcvdeuâtimprimépoiurleurditMonailere, 


A  V    L  E  C  T  É  V  R  : 

Quantànoilre quatrieime liureqmiuit,  iel'ay  baptilc  du  D  i o c ^  «  ^ 
nomduDiocelèruralouchanipeftredeParis,  en  excluant  ^^^'^^' 
icellè  ville Ôd.iès  faux- bourgs,  6l  commençant  à  l'Abbaye 
royallc  deiaind  Denys.  De  laquelle  l'ay  vcu  le  luire  del'Ab- 
beSucrere,que  me  preflaMoniieur  Nicolas  le  Feure,  main- 
tenantprecepteurdu  Roy  de  France  ,  Fr/  dol^ifimus  (  ait 
FrancilcusPlthoeus  m  Glolïàrio  Capitularis  Regum  }  d" 
nunquam  Uudatusfatis.  le  me  deporteray  de  dire  dauantage 
que  ce  qui  efl  en  noftrcdic  quatrielme  liure,dc  ccfte Abbaye, 
Attendant  l'œuure  de  Dom  lacques  Doublet,  Religieux 
d'icelle  £c  gardien  des  tiltresjequel  en  pourra  dilcourir  plus 
amplement&plusafTeurement.  Et  pour  le  regard  desautres 
Eglires,Colleges&:communautez  du  meime  Diocefe  del- 
quels  le  n'ay  traidëjfi  ceux  qui  ontles  charges  m'en  veulent 
inftruire,  à.  enuoyercoppieauten  tique  de  leurs  tiltre^  pa- 
piers &:priuileges,ie  les  feray  imprimer  &  mettre  en  la  fin  du 
quatrielme liure  en  forme  d'appendice.  L'elperance  que  i'ay 
que  ce  que  le  fais  feruira  au  public  ,  me  fait  contemner 
toutlabeur/uiuantmonfymbole,SpE  labor  levis. 
Et  encore  qu'auec  grand  peine  ôc  recherche  i'ay  fait  ce  li- 
nrç^atumen  ArtfiarchoSjMomos  ^  &  ohtre^aîores  fcram  :  Def^ 
quels  les  vnsdîront,ilfe  fut  bien  pafle  de  dire  ceia,les  autres, 
ilaoubhécelajOuilnel'a pas  couché  en  bônsteiynes  ;  ques^*  '^'^^*^^' 
ûjnnes  hoc  Martialis  verficulo^qu^'fi  EombardM^tu^exflodam. 

Carpere  velnolt  nofira,  'velede  tua. 
Car  comme  ce  grand  Mathématicien  Oronce  ,  cfcrit  au 
frontifpice  de  i^s  liures,  Multa  cauilUri promptius  efi  quam 
étmuUrt, 


ELOGIA    VRBIS 

P  A  RI  S  r  A  C  JE. 

v^  N  C  T  I  s  s   I   M  V  s      GkEGOKIYS 

Taj}a I  X..Anno  Pontificatusfm quinto^Jn- 

carnati  autem  J^erbi  iz^LadS^LudotlicHm 

Francorum  Retrem  projchola  Parifienfi,tum 

maxime  {vtnotatTdius)  tHrhat^,Jcrihens,  h^ec Pari/tac^ 

■  vrbîi  elogia  profert. 

cdL^^Buiie     'PARENS  ptentiarum  Tarijius  'Velut  altéra  Qiridth- 

fort    âm^ie,  fè'p h er .  Ciuitas  Uterarum  claïd  cUret.  zJ^azna  quidem. 

contient     viW^^ ,    .      r  .  r     ■  J  J  ir  1 

reniement    Jedde  Je  maiord  factt  optarey.docentWHS  ^  dijcentihus 

poar'l'Vni-  ^-    C      •  •'•  ■        CT  ■         C  ,  ■         ■      ci  ■ 

oerfirc  dePa- cÇ'^^^^^^-'  *^  quavtique  tanquam  m  ojjicma  fapicnti^  fpr- 
ns:  Seca  en-  ritualt .  hahet  arzentum'venarum  fiiay^.im  principia ,  ^ 

tieremet  tial-  .  o  ^  J  i  I       ■>  ^^ 

crice  en  Tan-  am'o  tocus  efl  îh  quo  rite  confîatur.  Ex  quibus  pr^dantes 

cien    liure  dci  ..  j  ^  n.    .  .» 

Me/Heurs  de  cloqutj  murenuUs  mjjfici  aureas  "vermtculdtas  argento  cu.^ 
qu'il?  Spd-  ^^^t^^i  ç^fabricantes  monilia ornatalapidibus  preciofis, 
jent  M^^num  immo  nulU precw  comparandis ihonfarn  Chrifti  décorant, 
}9.  caïthz  ^.  jbi  jerrum  de  terra  toUitur  :  quia  dum  terrenap'agiutas' 
mtCmc  %jetfortitudme  folidatur ,  lorica  fidei  ^  gladius  ^jmtus  ^ 
le    T^^^^^'^g^  cetera  fabricantur.  Inde  fît  Chrifliana  militU  armatura. 

dudit  Roy  S.  J  J  J  i       ■  i  /^  i 

Louys  cy  a-  potens  aduerfus  aereaspoteftates:  ^  lapis  calore  folutus  in 

près  tranfcrit  .  -^      .  ;■     i       .  t        r      ri-  r     •    ■  m  r 

îftu  1  pag.485.  ^s  "vertttHr:  quia  corda  lapideajanctt  Spiritus  ajflatajer- 
uore,  dum  ardent  incendunt,  ^fiunt prédicat ionejonora^ 
praconantia  laudes  Chrifti:. 

Et.V^rbanus  Papa  V\  in  Bulla  annojedis  fu^  quarto. ^, 


fncdrnatiautemVerhiJ3(^^-  ^^td,  qudm  dedh Keuereft- 
dtjftmis  QtrâindthusJoanniTituli S,  Marci,  ^  Egidio 
TituU  S.  Martini  ad  montes,  Lutetiam  pro  reformatione 
Vniuerjitatis  mijjis  :  Pr^clarum  [inquit)  Parifienfe  fï«- 
diumy  tanquam  faradifi  flumen  falutarium  dogmatum, 
perclim^t^iorbisfC)r^Pr>£  c^terij^copiojfîusdrffufum  eft.. 

Gl^lLLEL Aè-^S  Gemmeticen/ts hk  /.  degeflu 
JMortmannorum:  Lutecia  Pari/iomm  ,;  nobile  caput 
refhlendens^^loria,  ahundans  opthtiSyfertilitatefoli,  inco- 
Urum  quietijjtma  pace  :  quam  non  immerito  emporium 


-  \^^i 


dixére  populoram, 

Philippus  'co-gnomine  ^  ore  Pulch(€r  liex  Fr^mvorum 
in  prinilegio  Chirurgicis ,  T^rifienfwHS  concejfo  Anna 
Dominijjii.  Adenje  l^ouemhri,jic  ait,  T^riftenjts  Çiui- 
tas  proprie  toctis  efl'flïi£ntiJÛmi  ^jy^ntls  Jçienti^y  qudi-£tiam 
fcientesparit^^'  ifi  'viero  feçi^iefis  ignorantes, tandem  fu^ 
fontis  fapientr^'  gerrriinofts  rigafàs'riiiulis  dinerjurùf^i 
Faculraturh  reddit  feientiis  infignito^y^-  -'{  V -  --''"!''  ^ '  - 

^jPourpris  d'honneur,  precieufe  maifon, 
>  Accroiirement  de  tout  bien  &  richeiïe, 
^Roc  de  vertu,  &  repos  de  raifon, 
«-nluftice  vraye  en  tout  temps  ôc  fiifon, 
c/5  S(^auoix  de  tout ,  eftude  de  fagefle , 
C'eft  de  Paris  le  tiltre  de  nobleiTè. 


LE  BLASON  DE  Si 

ARMES    DE    LA    VILLE 


DE     PARIS. 


LE  chef  d'azur  de  fleurs  de  Lys  Cerné 
Monftre  Paris  ^ftre  ville  Royale. 
La  nef  d  argent  fur  vn  champ  enflammé 
Note  (ju  elle  cfl;  des  autres  capitale. 
Le  Roy  eft  chef,  6c  elle  efl:  principale. 
Sens  tel  patron  pour  faire  &C  décider 
Ce  qui  luy  plaift;  iuft:ement  commander. 
Donq*  au  moyen  de  fi  haute  puiflance 
Toutes  luy  font  entière  obeiff^nce; 
Comme  è-  leur  Dame,  entendant  la  pratique 
De  gouuerner  en  ce  pays  de  France, 
La  belle  nef  dyne  grand'  République. 


L  V  T  ET  I^ 

VRBIVM  PRINCIPIS 

E  L  O  G  I  V  M. 

IN  cinerem  "Verjas  Cyhele  cùm j^Ungeret  arces^  . 
élue is  fr lus  extulerat  front is  anile  decHs, 
E\eliqHis  hreuiter  fari  quant  fojcer et  X/^rbem, 

Sape  Deum  precib fis ,  Jkfe  rogata  louis,    ' 
Hancnjolo.  Parrifijs  {infit)  qua  manihus  orhem 

Cingere  JoU  njagum  ^  folafouere  poteft, 
^uam  pietas,  quam  prifcafiJes,  ^  cultus  honefli y. 

luflitiacque  fuper  jtdera  tollit  amor. 
Cuius  0*  innumeras  Adundus  fie  ohflupet  artei  : 

Vt  quod  ci  défit  y  nullibi  terra  fer dt. 
Hanc  igitur  legifie  iuuet,  eut  fiahit  in  i(uum 

Non  nifi  cum  cœlis  tnteriturus  honos, 

SeBASTIANVS   RoLLIARDVS    MîlODVNENSrS' 

InfuprcmâCuruPranciîeAduocatus,  ' 


ORDR.E    DES    QV  A  T  R.  E    LIVRES. 


A.  1,  T  J. 


Le  premier  liure^qùteftclefà  Cité,commcncepao-,  r, 
L^  lecond,ilel'yniuérfjcé.pag,  2.49,.,.  , 
•L€'troi(i€rmetiélaV-i-lJép^g^777.     '^^''- 
.Le  quacrierme  duj^ioççie  jjural  daP.aris.pag.io§3, 

•V,..  V\l«0^'Y'^ïi''^')iv*^^'j    . 


H 


.*^oî;'xî^  ■\A^\  ï.^^\''       '  'Y'^u^.v 

Pierre  Cheualter  MàrèhïndLihr/iire  en  l'VniuerftifdefarU 
Ayant  obtenu  primlege  des  Antiquitet.  de  Paris  en  fin  nom ,  a 
fait  ce/ion  &  trjinQfria  Claudd.^  Guerin,  dU  U  Jour  y  Mar- 
chand Libraire  en  ladite  Vniuerfite  de  Paris  ,  four  iouyr  far 
enfembUdu(^t^-pri^jicge  ,.  fhactiî^  pur  Umoitié.    Fait  a  'Paris 

ANTIQVITEZ 


A  N  T  I  CLV  I  T  E  Z 

DE  PARIS. 

Livre    Premier, 

De  lafondation  des  Eglilès  &C  Chapelles  de  la 

Cité  de  Paris^  jnftitution  du  Parlement,  &C 

autres  jurifdidions  contenues  en 

l'enclos  du  Palais. 

Diuerjes  opinions  fur  la  fondation  de  la  ville  de  Paris  ^qui 

ne  contenoit  anciennement  que  la  Cite,  ^  autres 

remarques  fur  cefuhieâl. 

E  vx  qiiiparcy-deiiancoiitefcritlcs An- 
tiquitez  de  P  A  R  i  S ,  ont  faict  de  grands 
difcours  tirez  d'Aurheurs  aiicies  Grecs 
&  Latin  s,  fur  CCS  deux  mots,  Paris  &Lu- 
tccc,  êcfur  la  fondation  première  d'icelle 
viWt.  Mon  intction  n'eft  dedefgouflerle 
Lcâ:ciirdeslecômencementduliiire,pai* 
vnc  verbofitc  fondeelur  des  coniedures, 
ains  rapporter  fuccinclcincnt  quelques  vncs  de  leurs  opi- 
nions :  Comme  de  frerc lean  Baptifte  Mantuan  .lequelauli- 
urefecôddelavicS.Dcnys  Arcopagirc,crcntquelesParrha- 
fîens  qu'Herc  ules  tira  d'vn  coin  d  Arcadie,vmarent  en  Fran- 
ce,  V habitèrent,  adonnèrent  à  la  nation  ce  nom  de  Pari- 

A 


2.  CITE'DEPARIS. 

liens  pour  Parrhalicns .  Et  demonftranc  le  chemin  pour  y 
venir,  il  di  cl, 

Sequana  te  ducet  :  Belgas  hic  regius  Amnis 

Séparât  à  Celtis ,  vemens  duce  jiiimine  tandem 

Tarrhijios  gentcm  vcftris  qu^  traxit  ah  oris 

lEt genm  &  nomen,  Etpeuapres, 

;  Nam  qtiando  Alcides  fer  iberica  Itttora  adhortos 

Tranjiit  Hefpertdum  ,  de  dit  h  16  ferjiftere  campis, 

Tarrhaftos  qmfdam  -,  qui  florida,  rura  videntes, 

Sequanicas  tuxta  fofuerunt  mœnia.  ripai . 
D'autres  tirent  ce  nom  de  Parrhifiens  (Pefcriuantcom" 
me  delTus  )  auec  deux  R.  R.  &  afpiration ,  de  Pharrijia ,  qui  fi- 
gnific en  Grec , Liberté  &: confiance  déparier,  fàus flatterie: 
chofe  autantpropre  aux  Parifiens  qu'à  nation  quelconque. 

Guillaume  le  Breton,  luire  premier  de  fàPhilippide,  qui 
efl  la  vie  du  Roy  Philippes  Augufte,  fliitcefteetymologie, 

Et  Je  Parrtfios  dixerunt  nomine  Grxco , 

^^uodfinat  exfojltum  nofirls  audacia  njerhis. 
11  y  en  a  qui  tiennent  ce  mot  de  Paris,  eftre  compofé ,  de 
Para  ^  liis^c'eilà  dire,procheduTempledl(is,qui  elloiti'E- 
glife  de  faind  Germain  dés  Prez  ,  où  celle  Idole  eHoic 
adorée  du  temps  du  Paganifme. 

•  Etn'cllhorsderaifon  de  tirer  ccfle  diction  du  Grec,  puis 
qu'es  Gaules  du  temps  deluIesCxfar,  des  trois  Eflats  le  plus 
exceil en t,&:  plus priuHegéefloitceluy  des  Druides  iàcrinca- 
teurs:  lelquels,  tant  en  particulier,  qu'en  aflàires  communes 
&publicques ,  vfoient  delà  langue  Grecque,  dont  efladue- 
nu,  que  beaucoup  dedidionsFrançoifes,  fetrouuent  Grec- 
ques d'origine  :  Comme  ilemonilr en t  loachim  Perion  en 
deux  Hures,  De  origine  ImgUiC  Gallic^:  lacques  Bourgoin  Con- 
seiller du  Roy,  en  ion  liure,  De  origine  vulgarium  vocum.  Et 
Maiftre  LeonTrippaut,  en  ion  Diclionaire  François  Grec. 
Manethon  égyptien  (du  tefmoignage  duquel  lofephe  vfe 
fouuent,&ipecialement  en  Ton  liure  premier  contre  Apion-,, 
le  demonflrant  neantmoins  menteur  ôcfabuleux  en  pluiîeurs 
endroits)  efcïitaufupplement  du  cinquiefme  liure  des  An- 
tiquitez  de  Berofe  Caldeen ,  où  ilrapporte  les  Rois  qui  ont 
régné  en  diiicrsip^ys^ApudCeltaf,  P.îr^jr  ,1e  prenant  pour  nom 
de  Roy.  Sur  quoy  (  comme  l'IIS  euiTent  elle  mots  d'Euangile) 


LIVRE    PREMIER,  3 

lean  Anniiis  Dodeur  en  Théologie,  a  commente , Paridfm 
eum  fuïjfe  i  qui  PariJIo  s  populos  inLugdunenfi  G  allia  condidtrit, 
nulUdubium  ejfe  pûtefi  :  quorum  M etropolim  ad  banc  Mat em  Ta- 
Ttfius  dicitur.  Nul  ne  peut  douter  que  ce  Paris  ne  foit  Au- 
theur  à^s  Parifiens:  delquelsia  ville  Metropolititaine  fap- 
pei/e  encore  Paris. 

Etiean  le  Maire  en  fon  liure  des  Illuftrations  delaGauIc^ 
di(fl,QueceParisa  efté  le  18.  de  nos  Rois  anciens  Gaulois: 
Mais  ce  Ion  t  fables.  Tritemius  commence  fon  Imre  de  l'origir- 
ne  à.ç.%  François  j (Tus  à^^  Sicambriens  ,  en  l'an  439.  dcuanc 
l'Incarnation  dutils  de  Dieu,  &  le  termine  en  l'an  814.  après 
icelle,  faifant  fouuent  mention  des  Gaules ,  &  nulle  de  ce 
Roy  imaginaire  Paris  :  comme  auffi  ne  faicl  Munfter  liure  fe- 
conddelaCoimographie,t)ageic8.  ny  les  autres  Autheur? 
dignes  defoy.  Iules  Ccfàr  auiiure  y.delès  Commentaires  ap' 
pelle ParisLutece,  qu'il did  eûre  enPanils. /./^/tv/V?  (inquit) 
Oppidum  efi  Varijiorum  pojitum  in  infula  fiuminis  Sequan^.  Lu- ,» 
tece  efl  vne  ville  des  Parifîensfize  en  llile  de  la  riuiere  de  Sel-,, 
ne.  'EzSvîdholmxQ^.  Ad Sequana  fuuium,funt Pariai j  infa-^y 
lam  habitantes  influmine,  &  l'vbim  Luteciam.  Le  long  delà), 
riuiere  de Semefontles Parifiens. Icrqucls  cnvncIfleonrvne,> 
Cité  nommée  Lutece,  ou  (iclon  le  Grec)  Lucotece.  Plufieurs ,» 
villages  qui  fontà  cinq  &  fîxlieucs  de  Paris ,  retiennent  enco 
rescefurnom  dePariils,  comme  nous  dirons  au  quatriefa -.c 
liure,  en  traiclant  de  l'eftenduë  de  la  Preuoflc  de  Paris.  Mun  • 
fterau  liureprealegué ,  page  103.  demonftrant  la  fertilité  de 
celle  contrée  (  que  l'on  appelle  encores  aùiourd'liuy  dVu 
nom  fpecial ,  la  France  d'oùprouienten  abondance  les  bleds 
frouments)ildid, 

^uani  ftrax  Jh  ager  Parifmm ,  poterls  hinc  colligere  :  Cum  ^^ 
*vice quadara  Rex Ludouicus  Vndectmus  fcirevellet,  quoi  armâtes  ^^ 
njiros  Lutecia  producere  pojjet  inagrum  ,  numeratifunt  yocoo.  ^^ 
millia  Tirorum  procedentium  admilitiam.  vbiautem  mtdtiis  eft  ^^ 
populm  neccjjè  eft  vtfœcunduni  haheant  agrum ,  %'nde  eisfufficiens  ^^ 
Juppé  tat  'viciai. 

Combien  fbit  fertile  la  terre  desParifîens,  ilfepeutcoUi- 
gcr,  en  ce  que  le  Roy  Louis  vnziefme  voulant  ft^auGircom- 
L>icn  Lutece  pourroit  fournir  d'hommes  d'armes  3  ilenfortit 
de  la  ville  foixantc  dix  mille  prefts  pour  aller  en  guerre.  Or 

A  1  j 


4  C I T  E^   D  E    P  A  R  I  S, 

cft-il^quelà  où  il  y  a  beaucoup  de  peuple^ilefiiieceflàire  qu'ils 
ayenc  vn  terroir  fertile  pour  lùffireàiesnourrir. 

De  l'origine  de  celle  diclion  deLutece,ily  a  autant  d'iii. 
certitude  que  de  celle  de  Pans  :  Les  vus  forgent  vn  Roy  àleur 
fantalie  des  Gaulois  Celtes ,  nomme  Luce^lequel  a  donné  le 
nom  deLutecc  ouLucotece  à  ceftepetite  ville  enuironne'e 
des  deux  bras  de  Seine,  &:  né  contenant  fînon  cequeronap- 
pelleauiourd'huylaCitc. 

LcsautresderiuentcenomdeLutecc,4Z/^/^,quiiignifie 
boiie 6l fange  :  pource  qu'elle eftoitfort  marefcageufe, prin- 
cipalement du  codé  duPontnoflre-Dame:  Audeçàduquel 
leCarrefour,quieftdeuantl/ruëdeIa  Calendre,f appelle  en- 
core auiourd'huyMarchépalu:  ouf  efgoutoientlesruilleaux 
&:  boucs  delà  ville,  auant  qu'on  l'accreutôcrehaufla. 

Les  Grecs  (félon  le  teimoignage  de  Ptolomee  Géogra- 
phe) l'appellent  Zf//f^/rr/.r;»  ,  que  nous  pouuons  interpréter 
blanche,  puis  que Xf//r^/^/j  en  Grec  fignitie  blancheur.  Et  ce 
non  feulement  pour  leref]3ecl  deshabitans  quifont  corpo- 
rellement  blancs,  ou  pour  la  candeur  de  leurs  meurs,  mais 
auffi  à  caufe  de l'aiîiette  delà  ville totallement  blanche ,  ayant 
d'vn c o fié  les quarri ères,  ^deTautre  les  plaflrieres.  Aquoy 
femblc  tendre  ce  diflicque  delanus  Lafcaris. 

CeUiiietft'  Natif/0  Leucûtectijm  awdore  corufcnm 

'"'^-  Dixere,  ex  etymo  Gnllica  terra  tuo. 

ùfint.  "'  Decenom  fontderiueeslesdiclions,  Lecutice^cLocoti- 
ce:  de(c|Uelles  la  première  fetrouue  enGaguin  pourlamon- 
tagnefàinclc  Geneuiefue  ,&  la  féconde  au  priuiîege  de  Chil- 
deberr,fecond  Roy  ChreiHen,  pourlelieu  de  rAbbayefàincI 
Germain  des  Prez. 

Dehors  la  ville,  qui  eftoitpar  tout  aulTi  balTequ'efl  encore 
TEghfe  6c  Cloiflre  defàinclDenys  de  laChartre,  il  y  auoit 
vne  Chappelleàrenuxe  d'vn  petit  Bois,appelleenoil:re-Da- 
me  des  Bois. Et  maintenant,la  granderuc  defaincb  Denys,  6^ 
autres circonuoifInes,fevoyentaulieudeccBois3  Sclaiiiidi- 
«fteChappelleeftiointeàrEglifedefaindeOpportune^com- 
bicn  qu'elle  retienne  fon  ancien  furnom  ,  de  noftre-Dame 
des  Bois. 

VnpeuplusauantdansIcmefmeBois,  ilyauoitvneTour, 
où  (  comme  l'on  did)  quelques  Soldats  ou  Garde-bois  fai- 


LIVRE    PREMIER.  5 

foicnt  la  garde  j  ^ciict  onqiiec  efl  encores  celle  Tour,  qui 
leveoit  dans  le  Cimetière  des  Saincls  Innocents,  au  bas  de 
laquelle  eil  vne  Cliappelle ,  dide  denoftre  Dame. 

Le  Marché  du  beltialletenoit  anciennement,  au  lieu  où 
de  prefent  font  les  rue  des  Bourdonnois,  fiegeaux  defchar- 
«^eurs,  le  Cimetière  des  Sainds  Innocents  de  les  Halles  j  ÔC 
pource  l'appelloit-on  en  ce  teps  là  le  Marché  Champeaux.Ec 
yaencoreauditlieu  vneruëqueronrurnome,  Aï  vieille  place  Marché 
aux  Fcftrceaax  :  PourremarquefeuUede  cefte  ancienne  place.  ^^*p^*"** 

AupreslePerrin  GalFelin,  ilyauoitvnefofleoùrontrai- 
noit  les  chiens,  ôc  autres  belles  mortes,  laquelle  pour  ce  on 
appelloit,  Ufûijè  AUX  chiens^  cojiime  on  appelle  encor  yne^o'^caux 
ruelle  qui  en  eil  proche.  Chiens. 

Au  lieu  maintenant did le  Carrefour  Guillori,  il  v  auoic 
vn  Pilori,  où  l'on  mettoit  les  malfaideurs,  6c  leur  coupoit 
quelquesfois  les  aureilles.  Et  en  la  place,  â  preièntdide,  la 
croix  duTrioir,  ouTiroer  5  on  tiroit  (  lelon  Corrozet)  les  be- 
lles; Ou  ielon  quelques  autres,  celle  croix  quiefl  en  celle 
place,  hit  toufiours  iurnommee,  au  TrAyoir^  depuis  que  la 
Royne  Brunchaulty  futtireeà  quatre cheuaux,  loubs  lere- 


.gne  de  Ciotaire  fécond. 

Tout  ce  qui  arriuoit  du  paysdeBeaulTe,  fèvendoit  en  la 
place,  où  efl  pour  l'heure  vne  Halle,  que  l'on  furnomme  en- 
cor,  ^<?^t\î  ;///?. 

L'ontrouue  auifique  l'Hollel  maintenant  did  de  Guife, 
elloitanciennementappellérHollelde  Mifericorde;&:no- 1?  v^'  'l* 

r      \       y  I      /^i       ^        ^    ■     •  i  Guileiadis 

tamment  loubs  le  règne  de  Ciiaries  lixielme  en  l'an  1392.  il  die  de  Mue- 
appartenoit  à  Meiîire  Oliuier  de  Ciilîbn  Conneilable  de  "*^'^^'^«^' 
France. 

lufques  en  Tan  1413.  il  y  a  eu  vne  grôffeTour  que  l'on  nom- 
moitla  Tour  du  bois,  visa  vis deiaporte  qui  retient  encor  T'o"r  ^^ 
lellurnom  de  l'ancien  hoflel  de  Nèfle,  âc  près  duheuoùpour  ^"^^" 
lorsfetenoit  le  marché  aux  Moutons:  où  (félon  Corrozet) 
Pierre  des  EiTars,  peu  auparauant  Preuofbde  Paris, fut  dé- 
capité fous  le  règne  de  Charles  fixiefnie. 

La  première  llru  dure  du  Palais  des  Thermes ,  hors  la  ville, 
àprelèntdidl'Hollel  de  Cluny,  efl  attribuée  à  Iulian  l'Em- 
pereur Apoflat. 

CefutauiFi  foubs  fon  gouuernement,  Scpendantlelong 

A  lij 


6  CITE'  DE   PARIS, 

temps  qu'il  fut  en  noftre  ville,  qu'elle  commença  à  prendre 
&  preuoir  les  premiers  augures  deià  grandeur,  6c  renom, 
mee;  quiluy  apparurentdu  depuisauec  beaucoup  plus  d'e- 
iperance,  lors  qu'affranchie  delaferuitude,  &L  domination 
eftrangere  des  Romains,  elle  vmt  â  eftre  eleuee  pour  le  fe- 
iour&:fiegede  nos  Roys,  6c  capicaile  de  leur  Royaume.  La 
poiîeiHon  de  laquelle  leur  eftoit  comme  vn  preiugé  de  la 
Monarcliie  de  France,  donc  lefcultiltrcdeRoy ,  aueclelot 
parifien  appartenoit  au  plus  aifrié.  Comme  on  le  peutlire 
es  Hiftoires,  oùl'on  trouueraaulTi,  qu'es  traiclez  de  paix 
qu'ils  accordoient  entr'eux,  ils  inlèroient  ordinairement 
cefte  article ,  .^^e  nui  d'entr  eux  frères  ^retendants  le  titre  de 
Roy  de  France ,  n' entreroit  dans  Farts ,  fans  l'exprès  confentement 
des  autre  S'.  Tant  celle  ville  leur  eftoit  chère ,  ôc  recomman- 
dée. 

Etpourcequele  Roy  Chilperic  y  entra  pompeufement, 
fans  le  confentement  de  Goncrandfon  frère,  il  luy  voulut 
faire  perdre  la  part,  ôc  portion  qu'il  pouuoit  prétendre  du 
■Royaume  de  Charebertleur  frère  decedé  :  n'alléguant  autre 
raiibn,  quelatransgreffion  dupaâ:  faid  entr'eux:  Comme 
rapporte  Grégoire  deTours  en  l'Hiftoire  de  France,  liure  6, 
chap.  27. 6c  hure  7.  chap.  6. 6c  Aimon  liurej.  chap  .53. 


^FONDATION     DE     L'EGLISE 

CATHEDRALE     DE      PARIS. 

^    ■'  Jpremier  BasHment, 

T  Espremiers  Chrefliens  Citadins  de  Paris,  ayantsauecle 
'*-^temps  obtenu  des  Gouuerneurs  Catholiques,  érigèrent 
vneEglifeauheuoù  S.  Denis  Areopagite  leur  premier  Apo- 
fbre,enuoyédepar  S.  Clément  PapefuccefleurdeS.Pierre, 
Scfes  compagnons  Ruflique  Preftre,  6c  Eleuthere Diacre, 
commencerentà  eipandrclcurfàngpourla  dodrinc  Euan- 
gchque,  c'ell:  l'Eglife  de  S.  Denis  du  Pas,  de  laquelienous 
parleronsplus  amplement  cy après,  entraidant  des  petites 
Eghfes  adiacentes,  ou  proches  de  la  grande,  ^u,emclefua, 
terrorem  incutit/jfe^antihus. 


LIVRE    PREMIER,  ^ 

Second  BaHiment. 
Cefle  Eglife  ancienne  honorée  fous  le  nom  delà  Vierge 
facree,  fuft  ^ebaflie  de  neufparleRoy  Chiidebert premier 
du  nom  fils  de  Clouis  premier  Roy  Chreflien,  commencée 
l'an  de  noflreûlut  jii.  le  S.  de  fonregne.  Ce  fécond  bafti- 
menceftoitiêlon le  temps  fuperbe,& magnifique,  commelc 
defcric Fortunatus  Poëteltalien,  &;depuisEuefquedePoi- 
ditrs,  contemporain  de  nos  premiers  Roys  de  France,  oc 
de  S.  Germain  Euefquede  Paris,  liure  2.  chapitre  vnzief- 
me. 

Si  SdlomontAci  memcretur  machina.   Templi 

Arte  licet  far Jit  y  fukhrior  tstajîde, 
Nam  qtucumque  illic-,  vcterls  'ue lamine  legùi 

clan  fa  fuereprius  :  hic  refarata  patent. 
Tloruit  Ula  qtiidem  varia  intertexta  métallo.  : 

Clariiit  hxc  chrisii  fanguine  tin^a  nitens. 
lllam  aurum,  lapides  y  ornarunt  cedrina  ligna: 

Hic  l'enerabtlior  de  Cruce  fulget  honor. 
ConHitit  illa  vêtus  ruituro  sirucla  métallo  : 

H.€C  pr.etio  mundi  slat  folidata  domns. 
Splendida  marmorels  attollitur  aula  columnîs  y 

Et  quia  para  manet ,  gratia  maior  inesi. 
Frima  capit  radios  vitre  Ci  occidata  fcnesir/s ,    ^ 

Artifictfque  manu  claujit  in  arce  diem, 
Curfihus  aurorji  vaga  lux  laquearia  complet  : 

At que  fuis  rad^s&  fine  foie  mica  t. 
H. ce  pins  egregîo  Rex  Childehertus  honore , 

Bona  fiio  populo  no?z  morttura  dédit. 
Tc^us  in  afft^clu  dtuini  cuit  us  înbjirensy 

Ecclefix  viles  amplificauit  opes. 
Mekhifidech  nofier  mcrito  Rex  atquc  Sacerdos  , 

Compk'uit  laicus  nligionis  opus. 
Tuhlica  iura  regens  y  ac  cclfa  palatia  feruans  y 

Vnica  Fontificum  gloria ,  normafuit. 
Hinc  ahiens ,  illic  meritorum  vinit  honore  : 
Hic  quoque  geflorum  laude  perennis  erit. 
Que cefte  Eglileaiteflédediecen  Thonneurde  Dieu,  & 
delà  Vierge  làcree  fa  m.ere,  Aimon  Moine  de  céans,  le  con- 
firme au  chapitre  57.  du  troifiefme  hure  de  fon  Hifloire,  De 
gejlis  FrancûYum  ,  en  ces  mots. 


g  CITE'    DE     PARIS. 

Intere/i  Tredegondis  Regina  marito  viduata,  ad  Bajtlicam 
Tarrhifiacd  vrbis  in  honoremfanttA  MarU  dicatam  cum  thefaum 
quosfecum  hahebat ,  fe  confère ns ,  à  Ragnemondo  fufcipitur  Epif- 
copo:  C'eft  le  vingtiefme  Euefque.  Et  Abbo  tient  la  melme 
opinion ,  au  premier  liure  qu'il  a  compofc  en  vers  Latins,  ru- 
des félon  le  temps,  De  obfejfa  a  Nortmannis  Lutetia  Partfio- 
rum^diOLtity 

Vrbs  in  honore  micat  celfi/acrata  Marix^ 
TroiJIefme  Bafiiment. 

Le  Roy  Robert,  fils  de  Hugues  Capet,  faiûntfonfeiour  à 
Paris,  cômcauoientfait  Tes  predec€freurs,Eude,Robert,Hu-' 
guesle  grad,&:  Hugues  Capet  ion  pere,tous  Côtes  inféodez 
de  Paris,  voulutfau'erebaltir  l'Ecrlifenoftre  Dame  tout  de 
neuf,  &:fitfaijeledefreintel  que  l'on  void  àprefent.  Ceft 
œuure  fut  continué  par  le  Roy  Henry  premier  fils  dudiA 
Robert ,  6c  i^s  iuccellèurs  Philippes  premier ,  Louy  s  le  Gros, 
Louyslejeunefon  fils,  &Pliilippesfecond,dicl:  Dieu-donne, 
Augufbe  ,&;  le  Conquérant  :  Sous  le  règne  duquel  futpara- 
clicué  ce  grand  2c  admirable  édifice,  qui  n'albn  pareil  au 
monde. 

L'eflîgiedudit Philippes  Augufte  eflla dernière  à.i^s  vingt 
Eui(5lRq^fespredeceireurs,elleuez  en  bofle  au  deflus  des 
trois  pomtux  de  ladite  Eglife:  commençant  à  Cliildebert, 
pour  ceux  de  lapremierelignee:  A  Pepinle  bref  monté  fur 
vn  Lion ,  pour  ceux  delafeconde:  de  laquelle  il  n'y  a  que  cinq 
Roys:àfçauoirledit  Pépin  furnommé  le  Bref,  (  cjuiafiatura 
pufillm erat :fcdgenio magnm (jr ingens.)  fon fils Charlemaigne, 
Loys  de  Bonnaire,  premier  du  nom ,  Loys  le  Beguc,&;  Char- 
leslc  fimplc.  Apres  lequclfont  efleuez  immédiatement  les  ef- 
figies d'Eude,  de  Robert  6c  de  Raoul  de  Bourgongne ,  tons 
trois  coronncz  6c  facrcz  Roys  de  France.  Apres  lefquels  font 
Hugues  Capet,Robcrt,  Henry  premier,  Philippes  premier, 
Loys  le  gros,  Loys  le  ieune,6cle dernier  qui  ef:  l-'hilippcs 
Augufte,  peind  6c  tenant  la  pomme  Impériale  à  la  main: 
^infi  que  quelques  autres  ics  deuanciers ,  qui  ont  porté  le 
nom  de  Grands  ^  d'impereurs. 

l'ay  eu  communication  d'vn  ancien  extràid  du  Threfbr 
dcMcirieursdenoflreDamedePariSjOÙ  il  eil  dit,  que  celle 


LIVRE   PREMIER.  ^ 

Eglirefut'commenceepar  Hercandus  ou  Hercaurandus, 
41.  Euefque  de  Paris,  du  temps  de  Charlemaigne .  Lequel 
Euelque(  félon  l'opinion  plus  commune)  deceda  l'an  ^16. 

ayâc  luruefcuu.ans  après  le  treipasdeCliarlemagne,qui  fut 
l'an  S14.Ec  que  Maurice  Eueique  70.  dumefmeiiege  lacon- 
tinua  iîc  amplifia  de  beaucoup,  ibubs  le  RoyPlulippesAuo-u- 
i]:e:maisqueOdodeSoliaco  (qui  efl; Sully, en  Berry  jiiicceC 
reurdudicMaurice,laparfit,regnîïcencoresiceIuy  Auguide. 
Entre  les  fufdits  Hercandus 6c  Maurice, il  va  eu  vinac 
huidEueiques  ,quil:ontenuiron  380.  ans  ,&donnentoc- 
calion  d'opiner  qu'à  faute  demoyens,ou  pour  raifon  des 
troubles,  ceta'uure  a  elle  longuement  intermis,&  que  le- 
ditMaunceprenantnouueldeireinJ'apoiliblerecommea- 
cé  du  tout:  Puifque  les  Pères  Religieux  de  Sain  cl  Vicbor 
près  Paris ,  ontfaitfculperfurfa  tumbe,  qui  efl  au  milieu  du 
cœurdeleur  E^liih.Hu'ucei  Â.  P.Mauricn^  Epifcoptu  Parifien- 
fis  ^  (jHÏprïnuPi  magnam  B^'tfilicamSaficf.c  Mar/.€  Virginis  imhoÂ* 
uiî,  ohif  tanne  Domim iiçô ,3 .îdn^s Se^Hmhris.  Qui  efloitran  du 
règne  de  PliilippesAugulteleizieliiie,  ôcilaregné  43.3115. 
Parquoyiln'elhiiconuenient,que  luyencoresviuant,Odo 
iuccelîeur duditMauricel'aytfaitparacheuer,  comme  dicT: 
eft.Mais  vous  noterez  que  Tefcnture  de  ladite  tumbe  efl; 
moderne,  &.  que  l'ay  veu  qu'il  n'y  auoitnen  eicrit. 

Lesfondemens  de  celle  grande  Eglile  fontafîi^Hîr pilotis, 
&  fur  iceux  celle  grande  oc  Ipacieuie  malle  ellcohflruite  &: 
eileuee  par  fx  vingts  gros  pilliers ,  qui  font  deux  allées  dans 
oeuure  tout  autour  d'icelle,  lans  les  Chappclles,  ç}^iz  cil  lon- 
gue de  cent  deuxpas,^;  large  delbixante,  plus  ou  moins. 
Le  cœur  ôc  la  nef  ont  enfemble  Ibixante  &  lix  toiles  de  lon- 
gueur, dixfept  de  liaultcur ,  6c  vingt  quatre  delargeur  ,1e 
tout  dans  œuure?  comme  les  vers  fuiuans  eicrits  dans  vn  ta- 
bleau, qui  elloit  pendu  deiîbubs  ôc  près  l'image  Saind 
Chrilloplilele déclarent.  ,.  ^ 

Si  tu  "jeux  fcauoir  comme  efi  avtùU  ! 

Dcnoftre  Dame  legrandlcmolc:  ■) 

lia  dansœuuYe^fQurlefen)\  ' 

Dix&fepttûijes  dehauUeur  ^ 

Sur  U  largeur  de  vingt  quatre  : 

Etjoixante  cinq  fans  rabattre. 

3 


10  CITE'   DE    PARIS^Î 

A  de  long.  Aux  îouys  ha  ait  montées 
Trente  quatre/ont  bien  comptées, 
-  Le  tout  fonde  fur filotCsy 

Ainfi  vray  que  te  te  le  dis, 
Robert  Cenalis ,  Euefque  d'Aurenche,au  Hure  fécond  Je 
l'Hilloire Gallicane, penoche}.  fo.130.pa.  i.  Rapportant 
les  dimenfions  duTemple  deDiane  d'Ephefè,  tantreclamë 
par  lesancienspayens,prouuequerEgUfenoflreDame  de 
Paris  eftpl  us  excellente  en  longueur,  largeur,  haulteur  6c 
ftrudure-Et  ce  qui  efl  encores  àadmirer,  c'eft  que  depuis  la 
fondation, rien  ne  s'elldefmêbré,  tantdedansque  dehors. 
ViJittéY  { inquit  )  hxc  hodiefubUta  in/ydera  moUs 

Integra ,  nec  mïnimo  décrépit  a  indtcio. 
Sur  les  fix  vingts  gros  pillersfus  mentionnez,  quifontles 
deux  allées  toutautoiu*  de  dedans  cefte  Eglife  (  non  com- 
prinfes  les  Chapelles  )  il  y  a  au  deifus  vne  Ipacieule  gallerie,. 
fort  claire,  &:  plus  large  quelque  peu  que  l'vne  àts  bafles, 
qui  enuironne  l'Egliiè.  Et  au  milieu  de  chacune  vouile ,  il  y 
a  vne  grolTe  ôclonguecolorane  de  pierre,touted' vne  pièce, 
A  chacune  des  croifeesil  y  a  deux  grandes  portes  :  par  1 V- 
ne  defquelles  Ton  entre  dans  la  première  Cour  de  l'hoftel 
Epifcopalducofté  deMidy.  Par  Tautre  du  cofté  de  Septen- 
trion ,  l'on  entre  au  Cloiflre.  Decemelme  cofté,  vers  le 
Porte  roa-   cœur  ,il  y'a  vne  autre  petite  porte,  que  l'on  appelle  La^orîe 
S*-  r^A»^f:pourcequeautresfoiselleelloitpeinte  de  rouge.  Et 

par  icelle  feule  entrent  en  l'Eglife  tous  ceux  qui  affiflentaux 
Matines,  que  l'on  dit  toutes  les  nuids  à  minuid  :  excepté 
quelques feftes,depuis la  veille  delà  SaincleTrinitéiufques 
au  lendemain  de  rAflTumptionnoftreDamerefquelles  on  les 
chante  après  Compile:  à  caufe  des  chaleurs,  à  des  nuids 
qui  font  courtes. 

Fortunatusliure fécond,  Epigrammeio.  compare  la  de- 
uotion  du  Clergé  &  du  peuple  de  ce  temps  là  ,aux  foldars, 
lefquels  excitez  par  la  trompette,coarentauec  vne  allegref- 
ièau  combat  j  pour  défendre  leur  Prince  ^aulfi  ce  peuple  au 
fonde  la  cloche  ferend  fans  delay  à  l'Eglife,  pour  ouyrledi- 
uin  feruice^ôc  rendre  loiiano-es  àfo-n  Dieu, 
Miles  ad  Arma,  celer ^fignum  mox  tinnitia  aims, 
Mtigit  excujjo  membrafûpre  thoro. 


LIVRE   PREMIER.  ir 

Aâmîat  ante  altos  ^  myjleriafacra  requirens^ 
Vnàique  quifquefuo  tcmpUpetenda  loco, 

FÎdgrantifiudiopopulum  dommirrigatomnem^ 
Cerutimque  monent  qnùprio r  ire  valet. 

Toutes  lesliifditesportes  fontilliiflrees  de  fort  belles  fla- 
tuës  ôcfculptiires  depierredVncpiece.  La  clofture  d'icelles 
eft  de  fort  bois,  couuertde  cuir. Au defllis duquel  yavne. 
infinité  de  belles  figures,  &  des  clousde.fcrdoré  quiiQi- 
gnentlecuiraudefîusdu  bois. 

Deuxhautesôifortcs  tours  quarrcesfeprefèntentenveuc 
delTus  les  lix  principales  portes  dufrontilpicc  de  TEglife, 
Lefquellesrellemblentmieuxàdeuxfortcrciires  bafties  fur 
vnroclier,qu'à  des  Clochez.  Efticelleiiy  aiuucl  grofles 
cloches.  Deuxà  la  tour  qui  efl  du  cofté  de  l'hoftel  Epifco- 
pal,  nommées  Marie  6c  lacqueline.  DefqucUes  la  première 
futrefoixluc  en  l'an  1397.  En  l*autre  tour  font  Gabrielle, 
Guillaume ,  Pafquier  éi.  Thibauld,6c  les  deux  queroanom- 
me  les  Moineaux. 

Dans  le  petit  clocher,  fur  la  croifeederEghre/ontfix  pe- 
tites cloches,  non  compri/ela  cloche  de  bois:  laquelle  on 
iiefonnequedepuisl'apresdifnceduleudyablolutjiuiques 
au  matin  de  la  vigile  de  Pafques. 

Pour  monter  lufques  au  haut  defditcs  deux  groiTes  tours^ 
il  y  a  :^8^.degrez  depicjTes,fort larges  &  longues.Ét  pourjai- 
]  er  d'vne  tour àl'autre,  il  y  a  deux  gallerics  hors  d'œuure ,  il- 
kiflrees  de  rares  fculptures.  L'vne  fort  haui te, ôc  l'autre 
plus  bas:das  laquelle  balTe  font  efleuees  les  ftatues  des  Roy  s 
de  France  predecelTeurs  de  Philippes  Augulî:e,cy  deilus 
mientionncz.  •  ;   . 

Lacharpenteriequifouflientlacouuerture  de  plomb  de  qj^j,^ 
celle  Cathédrale  Eghfe,  ne  porte  que  furies  quatre  gros  pciie  vui- 
murs,  non  plus  que  celle  dupetit  clocher,  qui  eft  audelFus  f/'f^"^^"^ 
dumiheu  delacroifec,bafl:y  fîir  vn  gros  tronc  de  bois ,  fou-  pour    le 
ftenu  feulement  par  quatrefrroiîcs  poultres,qui  pofentfur  gran^:lnoni 
les  quatre  principaux  piiliersd'iceUecroiiee.         .   '  dont  die 

^Toutes  les  Chapelles  Ibnt  au  pardelfus  &;  hors  œuurc,  cft  compo- 
couuertesdeplattes&largespierres,  bien  plombées  &:ci-  ^"' 
mentees.  Il  y  a  toutautour  vne  infinité  d'arcadeSjde  canaux 
^tuiaux  en  forme  de  plufieurs  animaux  fort  artificielle- 

B   .j 


,j  CITE'    DE    PARIS 

mentclabourez  pour  couler  l'eau  :  &:deuxbeUes  galleries 
pour  cheminer  tout  autour  tant  du  coeur,  quede  lanef  : 
Mefmes  des  degrez,  hors  œuure,pour  monter  toutàuhaulc, 
ëc  palîèr  par  deliu  s  la  couuerture  de  la  croifee. 

Ducofté  de  Septentrion ,  près  la  grande  porte,  qui  tend 
au  cloiftre ,  on  void  encores  deux  grandes  ftatuës  de  pierre^ 
au  delFoubsdelquelieslont  ces  deux  vers.    ,   •  -     • 

Nos  robbescrm^es  décrottées furenty    ''^^  ■''■'■    '■' 
Et  nosfaces  trop  mieux  en  durent. 

Lefquels  vers  teimoignen  t,  que  lefdites  fia  tues  furent  la- 
uees,&:  repeintes  en  l'an  1316.C0  tté  par  des  lettres  numérales 
qui enfont  extraicles  &  grauees au  delTous,  ■ 


■^(->    M.  CGC.  xvvvi.' 


Del*autre  cofté  de  cefbeEglire,'&  horsœuure,  près  du 
portail  méridional  d'icelle,  on  void  vn autre  efcrit,graué fur 
Xes pierres,  contenantcesmots, 

-  i4nno Dômmi  m.    ce.    lvii.     menfe  FehYuario.ldmf€' 
cundô  ^hoc  fuit  incœpîum  chrifti  genitricîs  honore  kdenfiU^ 
-■    îhomo^'viuente  loanne  Magisiro, 

■  •  Par  ceft  efcrit  en  lettres  capitalès&en  pierres  folides,iI  ap- 
perç  que  OdofuccelTeur  de  Maurice,  qui  decedaTan  \^o%. 
n'apasfaitparfaire  la  grande  EgUfe  nollre  Dame  de  Paris^ 
('commea  elle  dit  cy  delTus^  puisque  le  grand  portail  me- 
Tidional  n'eftoit  que  commencé  en  l'an  1 257. 

A  l'entrée  de  ladite  Eglife  vers  Occident ,  contre  le  fé- 
cond pillier  d'icelle, on  voidrimage  de Saind  Chriftophle 
portantnoftreSauueurfùrfeseipaulesautrauers  d'vn  bras 
démer:&: à Toppofite, contre  lepremier  pillier  du  mefine 
coflé  .Méridional,  on  voit  vn  Cheualier  reprerenté  à  ge- 
noux fur  vnë  plateforme,  fouflenue  par  vnecolomned.e 
pierre,  auec  cet  efcrit  au  bas, 

C  E  S(ï  lareprefe»î4tion  denchle  homme  Mefire  Antoi- 
ne des.  Effars^Chettalier^iadis  Sieur  de  Thieurt  &  de  Gtatigni 
au/vaI  de  Galie  ^Confeiller^  dr  ChnmhelUri  du  Roy  noflre 
Sire  Charles fixie {me  de  ce  nom-,  ■cquclcheHalierJjt  faire  ce  grand 
Jmagî en ï honneur ^rememhr AHce deMonJièHY Jainçf  Chrifio*- 
yhle^cnCan  i^ij;. PrieTJ^ieu pour  fo^  Ame, 
CeftcflatucdeiaindChriilophleefl:  naifuement  defcri- 
te  par  Maiftre  Raoul  Boterey  Aduoçat  au  grand  Conferl^eii 


LIVRE    P.REMIEr,  ,3 

fon  liuf  e  intitulé  ,Lutcc/a, 

'■    BccefuhingY(JJtt^fnmifqueinfAUMhutJ£,dk 
MolAcigunuafefeingYeâttntihui  offert, 
Torntor  immanU  Chrifli  ^frons  torua^  trucefque 
lllï  oculiy  &  vajlogr Andes  in  c&rporefeHy,  ij^&fe  . 
Atquehumeri  ingénies  ^admirandiqueUcerti: 
Inpitrmmîù  ea  efi-^  chrifistm  iiUferentà  imago  ^ 
^uemftftpet  aJJ>e6iu primo  noum  aduena  in  vrùem, 
FertmAnusmnofamnodofocorùce  quercum: 
^uafHlcat  njada ,  qita  rapides fec^t  arduus  amnes, 
Frœruptd  rupis  dorjb  connixta  inhxret. 
Le  cœur  deTEgliie  Nofbe  Dame  eft  clos  d'vn  mur  per- 
cé à  iour  autour  du  grand  Autel.  Au  haut  duquel  font  re- 
prefèntees  en  grands  perfonnages  depierre  dorez  &:  bien 
peints,  riiiftoire  du  nouueauTeltament,  6c  plus  bas  Phi floi- 
xe  du  vieil  Teftamenc,  auec  des  efcritsau  delloubs  qui  expli- 
i^uentlefditeshiftoires. 

Le  grand  Crucifix  qui  efl:  au  deiïus  de  la  grande  porte  du 
cœur ,  auec  la  croix  n'efl  que  d'vne  pièce:  &  le  pied  d'iceluy 
faiten  arcade  d'vn  e  autre  feule  pièce;  quifont  deux  chefs 
d'œuure  de  taille  ôcfculpture. 

Au  bas  d'iceluy,  du  collé  deMidy,  danslaneffevoid  vne 
grande  figure  de  la  vierge  Marie,  faide  d'vne  feule  pièce, 
ornée  d'vne  robe,  deuant  laquelle  fe  font  à  toutes  heures 
vne  infinité  deprieres  :  &  meirnel'on  tient  y  auoir  elle  faicl 
quelque  miracle. 

Dumefmecoflé  vers  le  grand  Autel  eft  vne  autre  fio-urc 
delafufdiceVierge,appelleeNoll:reDame  de  confolation. 
ïtaupresily  alafiguxed'vn  Aicheuefque,  oùfont  grauees 
ces  paroles, 

Noble  homme  Guillaume  de  Melun  Archeuefqtée  de  Sens  ^  4 
fait  faire  cefte  hiftoire  entre  ces  dtuxpilliers  en  t  honneur  deDuu^ 
deNoftre  Dame ,  &  de  Monfagneur/am^  Eftienne. 
En  continuant  vers  Orient,  l'on  void  la  figure  d'vn  hom- 
me d'Eglife,orné  d'vneDalmaticque,d  collé  duquel  ce  qui 
fuitellgraué, 

llaîfîre  Pierre  de  Fayel^  Chanoine  de  Taris  a  donne  deNX  cens 
Hures  pour  ayderàfnreces  hiftoires^  &  pour  Us  muuelles  verrie- 
rs s  qui  font  fur  le-  cœur  de  céans, 

B   iij 


J4  CITE'    DE   PARIS,  | 

Continuant  vers  le  codé  de  Septentrion ,  vis  à  vi  s  de  la 
porterougCjtendant^iLi  cœur  au  cloiftre  l'on  voidlesnoms 
desiculpteursqui  ont  fait  toutes  les  jfigur'es  du  tohr  dudic 
cœur.  Où  près  d'vneftatuëd'vnliommeàgenouxits  mains 
iointesfontGes  paroles  grauees, 

CefiMaifirelean  Rduy^qttifutMaJJondensfire  Dame  de  Pd- 
ris^furi'eJpAce  de  x  x  v  i .    Ans^  é*  comme ftca  ces  nouuelUs  ht  - 
ftotres  :   c^   Mdiflre  Uayi  le  Boftteiller  les  a  pArfuites  en  lUn  .. 

M.  CGC.    LI. 

Dans  le  cœur,  âlaprincipale  entrée  d'iceluyiiy  a  vntom- 
beau  decuiureen  boire,eficué  de  terre  enuiron  d'vnpiedôc 
demyi  fur  lequel  eftreprefenté  vn  Euefque  couché  de  fon 
long.  Au  deiîbubs  duquel  efhinliumé  Odo  de  Soliaco ,  71. 
Euelquede  pans.  Du  temps  duquel  celle  Eglife  de  paris  fut 
acheuee  :  excepté  le  portail  méridional  de  la  croifee ,  com- 
me nous  auons  vérifié  cy  defTus.Ileftoit  frère  delaindGuil- 
jaume,iadis  Chanoine  de  paris,  ôc  depuis  Archeuefque  de 
Bourges:  autour  defon  tombeau  eftceftepitaplie. 

Quem CAthedrA  décor Auit  honor^quem  JAnguis  Auitu4^ 
^uemmonimgrauitasJoiciAcetOdofitm'. 

T  yaJhUs  huiu4  erAî^  quod  hâhent  kec  temporA  rare  j 
MensfjncerA^  manm  mundA  ,  pudicA  cAro. 

Lenibiu  hls  Unis ,  toga  nuàîs ,  vi^us  egenis, 
VitAfHitiuuenis  cUra^prohAtAfenis  : 

Bà  [excenteno  Chrifii  quArtoque  his  anno, 
1208.  Tredecimd  lulij  tranfit  Odo  die. 

Voyez  cy  après  le  Catalogue  des  Euefques  de  ladite  Egli- 
fe ,  où  plus  amplement  efl  traidé  de  luy. 

Au  milieu  du  cœur  deuant  l'Aigle  l'on  void  encores  qua** 
tre  plates  tumbes  depierre:  6c  delfoubs  celle  du  milieu  effc 
inhuméela  Royneirabelle,fille  du  Comte  de  Hainaul  t,pre- 
miere  femme  du  Roy  Philippes  Auguftcj  laquelle  trefpafla 
le  22.  Feurier  1189.  A  cofté  droit  d'icelle  efl:  enterré  G eofroy 
DucdeBretaigne,6cComtedeRichemont,troiiiefme  fils 
<ie  Henry  Roy  d'Angleterre,  qui  mourut  ci  Paris  l'an  ii%G, 
Du  coflé  de  Septentrion  eft  enterré  vn  autre  duc.  Et  aux 
pieds  d'icelle  Royne ,  vne  ComteiTe  de  Champaigne,  de  la- 
quelle le  nom  efl  incertain. 

Pour  les  âmes  des  ixSàiis ,  6c  auiîi  pour  l'ame  de  fon  père 


LIVRE    PREMIER.  ,y 

Louysy.IeRoy  Philippes  Augufteafondé/îxChapellenies 
làcerdotalesenladiceEgliièNoftreDame. 

Lelioy  Louyshuidiermefils  dudit  Philippes  Augujfle, 
&  père  de  S.  Louys ,  &  la  Royne  Blanche  fà  femme  on  t  fon- 
dé vneChapellenie  enl'Eglifenofb-e  Dame  pour  l'ame  de 
leur  premier  fils  Philippe,  qui  y  eft  enterré ,  de  la  fomme  de 
quinze  liures  par.  affile  fur  la  Preuoflé  de  Paris,  ôc  payable 
moiiié  à  la  Toullàinds ,  ôcTauci-e  moidié  à  la  Purilîcadon 
NoftreDame.CcnltrepafTéà  fàincl  Germain  en  Layel'an 
1215.  èc  de  fon  règne  le  fécond,  ôc  enregifbré  au  grand  Pafto- 
raljliureic).  Carthe8i. 

A  l'entrée  du  grand  Autel,  fous  vnetumbe  de  cuiure  ,eft 
le  cœur  de  la  fereniifime  Louyie  de  Sauoye,  fille  de  Phili- 
bert Comte  de  BrelFe,  depuis  Duc  de  Sauoye,  6c  femme  de 
Charles  Comte  d'Angoulefme,pere  àc  mère  du  grand  Roy 
Franc^ois  premier:  au  bas  de  laquelle  tumbe  font  elcritsces 
deux  vers,  ^^^ 

Cor?nagnorum  opifex  e[m  Francttm  é*  vifceraRegem 
Tortauere  hicfunt  :fpiritus  mfiperis. 
Icelledeccda  le  22.  Septembre  1 531. 

DerrierelegrandAutelcftenterréfoubsvne  petite  tum- 
be de  pierre&marbre  vn  grand  Archediacre  de  Paris,nômc 
PhilippeSjlequel  efloitlilsdc  Louys leGros,Roy  de  France. 
Corrozetrapportequ'iceluy  Philippes  céda  l'cfledion  de 
l'Euelchéde  Pans  à  Pierre  Lombard  Dodeurtref-fçauant 
en  Théologie  :&:ceheu  de  fepulture  fut  permis  audit  Ar- 
chediacre,a  caufe  qu'il  eftoit  Prince  :  car  au  cœur  deTEcTlifè 
NoftreDame,onn'y  enterre  fînonles  Princes  ,  Princef- 
its ,  &;  Euefques. 

A  coflé  du  me/me  Autel  vers  Septemtrion,  on  void  vne 
fkâtuë ,  efleuee  fur  vne  colomne  de  pierre ,  qui  reprefente  au 
naturelle  Roy  Auguite,prinGipalfondateur  de  celle  Egli- 
fe.  Etau  deifoubs  y  a  vn  beau  tumbeau  de  marbre  noir  :  f  iir 
lequel  eft  la  figure d'vnEuef que,  &  à  l'enuironceft  efcric 
graué. 

HIC    iacet reueunàtu in chrifio pater  DominfU  Tetrm  de 
Ordcmonte  Parifiiâ  orïundm  ,  in  'vtrocfue  iufe  licenciAtus  :  olim  ^4^?* 
Morincnfis,  fêsimodum  verû  Panfanfis  Epifcopué:  Qut  cbù't  an- 
no  Domim  milkfimo  quadr ingénu ^mo  nono^  16.  die  menus  îul^. 


ï<;  GITE'  DE   PARIS. 

Au  tour  Se  hors  le  cœur  du  coilé  d,e  Midy ,  auprès  le  re- 
ueft:iaire,eflla  Cloapelle  iàuiclDen-ys:  à  l'entrée  de  laquelle,' 
fur  vn  pilier  de  pierre  eft  la  figure  de  MefîireDeny  s  du  Mou-i 
Un ,  Patriarche  d'Antioche,6c  Euefque  97.  de  Paris  :  lequel 
viuoic,  ôc/lelon  les  mémoires  que  l'ayeu  de  l'Abbaye  dc! 
iaind Victor)  decedaenl'ani447.1ei5. Septembre. 

Plus  haut  en  la  Chapelle  laiiicl  Remy ,  dite  des  Vrflns  fe 
voidvnefepulture,  lurlaquelle  font  reprefentez  à  genoux 
vn  Cheualier  6c vue  Dame,  auec  tel  Epitaphe , 

Cjg/fi  noble  homme  Mefire  lean  luuenal  des  Vrfms^  Cheux- 
ker^  Baron  de  Trainel-^  &  Confeilkr  du  Roy  mlire  Sire,  ^i  tref- 
pajfa  à  Pdicîiers ,  Im  de  grâce  ^  1431.  Upemier  tour  d' Auril^tour 
de Pafjues,       EtDame Micheliede  Vitrj/fafemme^  Sjt^^^^f" 
pajfa  à  p  dïis ,  l'an  de  grâce  1456.  leii.  tour  de  luin,  i 

Hors  la  Chapelle  S.  Nicaile ,  qui  eft  à  Soleil  leuant,  fbubs 
kftatucd'vn  Euefque,  eleuee  debout  fur  vne  colomne  efl 
grauëcequifuit. 

Cy  eft l' image dehonne  mémoire  Simon  ds  Matifas  de  Bucy, 
j.ucfque  de  Sotjjons ,  ^  iadis  euefque  de  varis ,  ^ar  qui  furent 
fondées  premièrement  ces  trois  ChapelleSyOuilgifiy  enl'ândegra.*- 
ceiK^G. 

Dans  la  première  defditesChapelles  eftfbn  fepulchre  de 
marbre  noir  6c  blanc,eleué  de  terre  d'enuiron  quatre  pieds. 
Aux  deux  autres  Chapelles  de  S.  Rigobert ,  êc  làincft  Louys 
font  deux  excellents  tombeaux  de  marbre  noir  &  blanc  , 
6c  porphyre,  eleuez  plus  d'vne  toife  dehault.  A  main 
gauche  l'on  voidla  ftatuë  d'vn  Cheualier  des  deux  Ordres, 
de  (àincl  Michel, 6c  dulaind  Efpric,  veftu  de  Ton  habit  Du- 
cal, 6c  à  genoux.  Qui  eft  le  tombeau  de  feu  Monfeigneur  le'- 
Duc  de Reths, frère  de  Monfeigneur  Pierre  Cardinal  de 
Gondy ,  nagueres  Euefque  de  Paris.  Au  deuant  d'iceluy 
tombeau  eft  graué  au  marbre  noir  en  lettres  d'or. 

J^ternx  mémorisa.  Illuflrijjl  ac generoftjf.  Alherti  de  Gondy  y 
Titicis  Rctz^ij.,  March.  BelltnftiU,  Far  à  Franc,  Eqmtum  mag,. 
Rcgg-  Trircm.Frxfe6ti.  TtuorumRegumChriftianiftlCara^ 
Il  IX.  &  Henrici  III.  Cubicnlarij.  Vtritifque  militix  ^^SS' 
Torque  donati.^^uinque  Regihm  no/hâj  \juib.  trium  maxim, 
Vromnc.  Prore.Xy  oSfiefque  Exercituum  Regg,  cum  Imperie 
ductor.  .^jiinq.prtcttfspermultifq.  ohfidionibt^  e^re^i^:m  oper. 
naunuit,  obinduftr.&jidçmpergratiygramjj',  ^ diffcilLLc.-- 

gationib. 


LIVRE    PREMIER.  17 

gationihii^  omnibufq.  belli  acpacis  munerih.fummA  cum  intc- 

gritatis  laude  pcrfim^i. 

Derrière  ledit  tumbeau  eft  graué  ce  qui  fuie, 

partis  S.  E.  R    Card.     de  Gondy  ^jrater, 
Claudia  Lotharena  ClaromontU  ,vxor. 
Henr.  Epi/copus  Parijienfis  ,filim. 
HenricHs  Dux  Retz>ipi6  ex  primogenito  nepos. 
Fhtlipp.  Emanuel,  Cornes  lunUcenJis ,  Regiarum^.  Trire- 
mium  Prxfe^im  ,filius. 

lohan.  Abhas  SanBi  AlhiniyjiUus  Carijf.  fratri  Amant ijf, 
Coniug.  optimoq.parenti. 

De  l'autre  cofteeftvn  lemblabletombeau,  fur  lequel  efl 
reprefentë  ledit  Sieur  Cardinal  de  Gondy,  en  fon  habitude 
Cardinal,  6c  de  l'Ordre  du  Roy.  Il  n'y  a  point  d'efcriture, 
pource qu'il ellencoresviuant en  cefteannee  léii. 

Ces  deux  Chapelles  ont  elle  réduites  en  vne  bienlambrif- 
fee,  peinte  hc  dorée. 

En  l'an  i49o.Ieanl'AngIois,fèdifàntPrefl:re,foitquepofl 
fèdé  du  Diable,  ou  dominé  derage,ou  phrenene,arracha  fu-  1490. 
rieufementrHoftiefacree  d'entre  les  mains  d'vn  Prerbre,ce-  Attenta» 
lebrant  Mefle  en  l'vne  des  Chapelles  de  noftre  Eghfè  Cathe-  faines 
drale,dite  de  S.Crefpin  ,qui  eft  proche  de  la  grande  porte,  Hoftic. 
tendantau  Cloiftre.EteltantarreftéparlesafIiftans,futme- 
né  en  laprilbnrEuefque  :  paricntcnce  duquel  il  fut  dégradé 
publiquement,  puis  liuréà  la  luftice  feculiere,  pour  eftre 
conduitaumarchéauxpourceaux,  &:  y  eftre  brullévif.  Ou 
luybaiilapour  ConfefîeurMaiftreleanStandonc ,  Docteur 
en  Théologie,  deuot  &  fçauant  perfonnage,  Inftituteur  de 
rOrdredesCapettesà  Montagut. 

Danslanefde  la  mefme  Egiife  noftre  Dame,  l'Epitaphe 
quiiuitfe  void  graué  fur  vne  tombe  platte  de  pierre  grife. 
N ohilis  njtr  Magisier  Pctrus  de  Cha/leaf^pres,  huius  wjïgnis 
Ecclejtd  Canonicus. 

Dilexttpie  lefr  decorem  domus  tud^ 
Neperdas  cum  impià  animam  eius. 


^uamfmgulariter  mfpe  confiitmsi 
Inpace  in  idipfum  rcquieuit. 


Annofux  imarnationls  mtllejhno  quingentcjimo  Quarto ^die    ic^a 
Jouisjdicimatertiamenjis  Februar^,  Fater  noHer.Aue^&C' 

C 


^8  CITE'    DE     PARIS. 

Aufiîpourhonorerla  mémoire  de  Paul  ^mile  (  qui  a 
tant  dodement  efcric  en  Latin  l'hiftoire  de  France  )  i'ay  vou- 
lu recueillir  Ton  Epitaphc  graué  liir  vne  tumbcplatte  de  pier- 
re en  la  croifee  Septcmtrionale  del'Eglife. 

Taulus  JEmtltm  Vcroncnfis ,  huïm  Ecclefix  Canonictu ,  a  tu 
pditereximiam  l'iîd  fanclitatem,  quant  a  queque  doUrinapM- 
îertt^  iuàex  atque  îffiis  erit  HiftoUA  de  rebm  gefiis  Francorum^ 
fofterii  Ahesàim édita.  ObtftanffûDommiiy^^JiequintamerjJis 

Raoul  Borerey  en  Ton  liure  deLutecia  le  compareàTite- 
Liue,  &:  Saluftc  :  adiouftancaueeluy  Monfîeur  Ruel,  méde- 
cin ,  qu'il  dit  eflre  enterré  en  la  mefme  Eglife. 

Dumqtic  (  ait  )  adyta  ipfapm  lafiro  :  calcare  recordor 

^ujt  vosfaxApremunt ,  medtc<£  héros  magne  RVELLij 

Jrtis  &  herbi-potensfcri^tôY'.  Qjùque  alterhabcriSy 

itTitw  é"  Cn/pu^ ,  nofiu  vntu  condit  or  ingens 

lîtJîorU  JEwtljf.  &c. 

Auprès  le  gros  pillier  de  la  croifee  de  la  nef ,  deuant  l'ima- 
ge de  la  Vierge,  l'on  void  trois  colomnesdepierre:  auhault 
defquelleseiloient trois  grandes  llatucs  de  cire.  Dont  celle 
du  milieu  eftoitdu  Pape  Grégoire  XL  lequel  a  faitplufieurs 
fondations  en  ladite  Eglife .  Les  deux  autres  eftoient  d'vn 
fien  ncpueu ,  &:  d'vne  fîenne  niepce  :  mais  eilesfont  tombées 
d  e  vi ciileire  en  Tan  1599. 

Enla  Chapelle  faincl  Martial,  près  laporte ,  qui  eft  vers  le 
logis  Epilcopal,  font  trois  ftatuës  octroi  s  Euelques,  ôc  celle 
d'vn  Roy,  que  l'on  dit  eftre  de  Louys  VI.  bien  qu  iln'yayt 
aucun  efcrit. 

Le  Comte  de  Flandre  eftoit  entré  en  fimauuais  mefnage 
auec  lesfubieclsjà  caufe  des  leuees  de  deniers  qu'il  faifoit  fai- 
re ,  pour  s'acquiter  des  vieilles  debtes  de  l'accord  fait  auec  le 
defuntRoy  Philippe  le  Long,  que  fes  villes  s'eftans  reuol- 
tees  ,&:  l'ayans  arrefléprifonnier,  il  fut  contraint  deprendre 
loydefesfubieds,pourrecouurerfaliberté.  Dontpour re- 
uanchc,fe  voyant  libre,il  eut  recours  au  Pvoy  Philippe  deVa- 
lois,lequelfoudaindreiIevnearmee, prend, faccage  êc brû- 
le CafTel  , oùles  rebelles  auoientfaict  le  gros  de  leurs  troup- 
pes  ,apres*leurauoir  defïàicl  vingt-deux  mil  hommes  en  ba- 
taille rangée. Etreucnant  comme  en  triompheà  Pans  en  l'an 


LIVRE    PREMIER.  ip 

1318.  il  entre  tout  armé  èc  monté  dedans  i'Eglife  CatliedraJe 
de  noftre  Dame,  o  lui  fait  offrande  de  fes  armes  6ccheual,à 
Dieu ,  6c  à  la  facrée  Vierge  fa  mère.  En  mémoire  dequoy ,  on 
luy  dreiia  vneltatuë  enlaNef  d'icelleEglife,  cju'on  veoit  en- 
coreslereprefenteramiî qu'il efboit.  Et  fiMelHcurs  de  no- 
flreDame  en  font  tous  les  ans  vnefefle  double,  le  17.  Aoufl. 
Aupresicellenatuc,ilya  vn  grand  tableau  contenant  les 
vers  qui  enfiuuent ,  dédiez  au  Roy  Henry  fécond . 

DelegeSalica,&;virili  Francorum  RegnoScImperio,  car- 

men  Elegiacum ,  Philippi  Valefîj  quondam  Francorum 

Régis  inuicliflimi  Statua:  Equeftra^impofltum. 

Tœmineo  nunquam  didicitdindemate  fle6ti: 

Exteri  efi  Galltis  nef'cius  imferij .   ^^-^^ 
Scd  neque  fubieclo  fi  lit  a  efi  duce  &  ho/pite  franca, 

Gen^  virtute  potens ,  gens  animofia.  régi . 
lîec flecti  potuit,  nifi franco  nomine  francus , 

Ingenito  &  patrio  fanguine  fieptra  tenens . 
N  efi/ us  exurni  demi  ni,  atque  aliéna,  perofiis 

Imper  i  a ,  indomitus  ficquc  fuofque  fouet. 
Et  veluti  ingenuus  fionipcs  y  generofius  ci"  accr, 

Sefjoremfiupidum  haud  rit}  Caballus  habct  : 
Nobileflc  caput  atque  fcrocia  fubdere  colla. 

Indigna  renuit  Martia  turha  iugo  : 
Fcemtnâque  in  nullos  armorum  nafcitur  vfus. 

Spem  rcgni  ab^ciat,  molli  a  tenfi.  trahat  : 
Aut  tereti  dtg/to  fufios  torquere  rotando 

Dificat,  in  auUls  plurima  fingat  acu. 
Infiruat  Attalicos ,  "var toque  colore  tapetcs 

Pingat,  quinjtuùvultibus  ^quuserit, 
Ordiri  drfiudeat  radio  percurrere  telas , 

Et  do6la  texatfiericafirata  manu . 
Hisfie  fie  officits  exerceat:  artibus  ifik 

Ingenij  fpecimen  prebeat  illafiui . 
Tenelopefic  cafia  olim  ,fic  fecit  Arachne , 

Atque  ali^a ,  quarum  nomina  claravigent, 
-    Non  efi  ^qua  fera  muliebris  dextra  lupatis, 

Nec  régit  imbelUs  frena  fuperba  manus . 
21  ec  bene  conuemunt  anima  tam  fortibns  vlli 

Cij 


Foe^niaM 
opcra. 


20  CI TE^   DE   PARIS, 

Reges  i(ju  os  franc is  ex  fera  terra  daret. 
Jgnotos  ita  Gallus  héros ,  dorfo  excutit  omnes 

Finibus  cxpellit  bella  crtienta  ntouens  : 
Atque  duces  uctcri  deducetis  Jiemmatefrmat 

Sublimes  folio ,  iurâque  fera  fubit . 
obfipa  cor  ni  ce  iugum  detreclat ,  &  audax 

Excutit  ornne  ,  aliofi  quis  ab  orbe  ferai  : 
Et  ramum  longa  repetens  ab  origine  jfemper 

Jndigenas  Reges  numinis  inflar  habet, 
Trjimifoque  rétro  dum  fanguine  clara  corufcat , 

Crefctt  perpetuo  nobile  flemma  domus . 
Mafcula  vis  animi  perdurât ,  &  omine  Uto 

Sceptra  dat  inuicla  ture  tenenda  manu . 
Magna  pharamundt  lexfanxit ,  &inclyta  virtus 

Serttari  à  tût  a  pofteritate  itibet. 
Callica  nomen  erat  primum  iiliy  fcilicet  vt  lex 
Sit  propria  hxc  gallis ,  fortia  corda  decens . 
M  os  fuit  antiquus  Romx ,  de  Patriciorum 

Ordine  y  &  indigenas  elicuiffe  vires, 
Hofque  facerdotes  Martifacrare  ver  endos . 

Ht  dicli  Saltj ,  lex  Saltca  inde  fluit. 
Noftrafaos  habuit  Salios  &  G  allia.  Nam  Mars 

Scmper  apud  gallos  primo  in  honore  fuit , 
Romanis  etiam  diclus  Mars  gallicus  olim, 

E Xpert is  quam  fit  gallus  ad  arma  ferox . 
A  Saliis  popnlis  habuit  ,  quas  gallia  quondam 

Aut  S  alto  authore,  hoc  nomen  habere  volunt, 
Atque  altis  aliter  vifum  eft  ,fententia  quormn 

Afale  deduci  cum  ratione  refert: 
Et  falicam  dici  quod  condiat ,  &falis  inflar 

Seruet  in  Mernos gallica  itira  dies. 
^li  falicam  dixit ,  potius  efie  virilem 

Debuerat:  vcros  nam  dccet  illa  viros , 
Jmperium  muliebre  animis  feruilibus ,  atque 

Be génère  s  altj  'molli  a  lujfa  ferant . 
"Nos  qmbus  ingenium  efi ,  multa  virtute  fuperhum 

Et  paratum  efi  ridigo  nobile  marte  dccus , 
Et  qui  contudimus  Romane  rofira  fuperba 

Alitis  )  vt  forum  filgeat  aima  Triais  : 


LIVRE    premier;  .4j 

^ui  iuga  magnanimis  aliéna  reiecimus  aujïs» 

Seruili  indociles  conditione  premi. 
Ingénies  animes  fpiramus  mente  pmalta  : 

Viribus  herculeis  pecîorajïrma  nj aient . 
Indyta  nohilttas  &  cUrum  nomen  auorum,     , 

Virtutum  in  nohis  femina  multa  ferant . 
AEneadum  memorcs ,  memores  'virtutts  auitje 

Excitet  3  &fiimtdos  addat  origo  potens . 
Jam  longe  indomiti  franci  regnauimus  xuo , 

Concordes fanclx legis y  honore  dm. 
Maicjla>s  etiam  &  regni  inconcujja  poteflas 

Terpetms  armis  eft  habitura  dies , 
Hoc  Deus  ipfe  animis  prdflantibus  imperat  atque 

Profperat ,  à'  fi  lit  o  cœpta  fauore  beat. 
Ouid  frufira  nofiris  maie  barbants  injîlit  hoftis 

Legibus  ?  Antiquum  ius  violare  parât  f 
Lilia  num  fnlni  depa fient  nofira  leones? 

Atit  AqtiiU  pennis  galltca  figna  cadent? 
Atit  AquiU  immixtiis  leo ,  monflrum  immane figurans, 

Cryps  erity  &  rojtro  &  fxuit  'vngue  feroxf 
At  numen  retinent  demtjja  injîgnia  cœlo , 

Angelicifque  armis  agmina  brut  a  ruent . 
'Non  Aquilam  attt  pardos  gallorum  injîgnia  gefiantj 

Non  tructdentum  animal  %'el  feritate  rapax  . 
Nil  nifi  candorem  retinent ,  ^  pulcher  amœno 

Dulcis  flos  fpirat  balfama  odore  fuo . 
Cdjiits  ille  color  toti  gratifiimus  orbi  ^ 

a  cœli  nohis  'vcrtice  mijfa  notât , 
Atque  fu a  efi  gallis  qud  proferit  &  fugat  hofies , 

Eiaculans  ignés  aurea  flamma  fuos . 
Sit  procul  inde  met  us ,  timor  exulet  atque  facejjkt , 

Non  opis  externe  efi  indiga  franca  ?nnnus . 
Sat  propria  virtute  potcns ,  peregrina  repelle 

Imper ia  y  au xilio  fiât  potes  t'na  tuo , 
Biues  y  clara,ficrox,  armis  antmofia  potenfique^ 

Virtutis  propri£  conficia  y  fi  de  tibi . 
Natio  nu  II  a  vnquam  plures  fiubqfie  labores 

Ero  Chrifii  vifia  efi  religione  fiui . 
Vnde  tibi  mgcntes  tituli,  Namfiolis  ab  ortu, 

C  iij 


112  CITE'DEPARIS. 

S  dis  ad  occafm  inclyta  fama  tua.  efi . 
Inde  tihi  Aîigtiftnm  nomen  Meotida  ad  vfqut 

Fam£  amatuta  efi  glorïa  magna  tu£ . 
Tu  tamcn  &  flacid^  ferua  fia  munia  pacis , 

Obfequiofa  fouens  qtios  tihi  iunxit  amor. 
V t que  foies  fkmfer ,  nunc  illibata  te  ne  bis , 

Inuiolata  colens  fœdera  amicittx . 
Sic  quoquefnitimos  (  tanta  ffi  vis  y  crédite j  amoris) 

Concordi  alltcict  fœdere  farta  quies . 
J^os  non  du  cet  amor  coget  ttmor  &  t  rem  or.  Bcquis 

Horrida  F rancorum  fulmina  ferre  foteji  ^ 
Sed  maneat  femper frmis  radtctbus  hxrens 

Lex  Salica,  antiqui  quam  coluere patres . 
,^U£  Francorum  animos  l'irtutibus  implet,  ô*  afiris 

Inferit ,  vnde  illis  gloria  parta  viret . 
Sit  teftis  locuples  y  fit  magno  in  honore  vetufia^  : 

Crédit ur  illi  ,  annis  efl  adhibendafdes . 
F  erre  a  gens  belloy  &  nullo  uiolabilis  iêiu, 

Semper  ab  antiquls  cognita  temporibus . 
Longls  bellorum  fludiis  &  fortihus  aufs 

Per  mare  ,per  terras  j  galliafgna  tulit, 
Illuxit  terris  micuit  toto  aquore  njirtus , 

lllius  pulchrum  nomen  ad  aflraferens . 
Concuftt  y  totumque  armis  exterruit  orbem , 

Et  domuit  3  pofitis  extera  régna  iugis  : 
Peruafitque  Syros  ,  fœltci  &  rure  Sab^os, 

Gcntis  ldume£  dum  locafacra  colit  : 
Atque  vrbis  Solimx  fceptro  éf  diademate  fandfo 

Clara  PaUflinam  fubdidit  illa  fibi . 
Nonne  Leonori  quondam  ducis  y  aufpice  dextra, 

Inuafit  Galat(ts ,  incoluitque  Afam  ? 
Inde  Gomoritis  pulfis  efi  nomine  mixto 

Gallogr£ca  y  auibus  gens  ea  diCla  bonis , 
Adde  qnod  (j;-  franci  populum  domuere  latinum, 

Saxonas  ^  Cymbros ,  Pannoniofque  truces . 
Jtaliam  petit  Brennus  quoque  maximus  armis: 

A  gallo  capta  efi  Roma  fuperba  duce. 
Cetulos  etiam  ,  genus  infuperabile  bello , 

^ofque  feris  fimiks  tçrra  lybica  tulit 


LIVRE  premier;  i^ 

Cdrolus  hifpanis  mngnus  depellit  ab  oris  : 

Tutatm  regnum  fortis  ihere  tuum. 
A  Lon^ohArdis  latium,  Romanâque  tura. 

jijjerit  ille  Deo  Fontificique  pius , 
Jparthenope  red^ty  nofirumque  Neapolis  in  hs. 

Et  Zande  &  Stculi  trinacris  orafoli, 
^nid  memorem  Infuhres  tôt  te  s  iamfub  iugamijjis^ 

HtffAnos  i  Ligures ,  nuper  &  Allobroges  ? 
^uidbdlo  décores,  &  nofiris  turribus  kquos 

Heluetios ,  fortes  armipotenfque  genus  ? 
At  qiiûties  vïcii  per  gallica  régna  Britanni  .<* 

Aut  quoties  francts  Anglia  prjeda  fmt? 
£)utd  plura?  Antiquis  vifum  eft  ,Jïne  milite  G  allô  i^^"**^ 

Nunquam  fœlici  pr^lta  gefia  manu. 
JEt  nifi  iam  Jiimmts  aucionbus  omnis  aherrat 

Fanafides ,  dû6iis  eripienda  Itbris, 
Antiquts  tttulis ,  'veteri  diademate ,  longo 
Stemmate ,  &  ingenita  nobilitate  animi. 
Non  a  lia  in  tôt  o  gens  efi  pr.^fiantior  orbe , 
Pareat  htiic  geniini  Itmes  njterque  poli . 
Namque  fuos  ex  fe  ciues  genuijje  putatur, 
lllis  terra  altrix ,  patria  chara ,  parens . 
Sic  ajlris  Itinaque  prior  ^  quiarobore  &  armis 

Et  r cliquas  terras  confdio  fuperat , 
Jure  bono  cun^is  iam  nunc  dominabitur  oris , 

Atque  aliO'S  gentes  regnaque  iure  tenet. 
Si  qtia  fectt  iter  victrtctbus  inclyta  dextriSy 

Setijigitfedes^  O"  noua  régna  colit: 
lllic  clara  fui  femper  monimenta  reltquit 

Nominis,  atque  animi  plunmafignaptj, 
Mceniaflatuit  j  fulcit  labentia,  lapfa 

Erigit ,  aut  alio  nomine  grata  manet. 
T>u77ique  alla  ex  aliis  necluntur  facla ,  fuperbas 

Condebatque  vrbes  y  iuraque  facra  dabat, 
Germanos  franconia  y  fie  Senogallia  reddtt . 
Nunc  memores  Italos  gallia  noftra  tui . 
Vinculo  amicitix  iunclis  vt  amabilis  :  hofii 

Semper  terribilts  femper  acerbafuit. 
^u£cumque  in  francos  gens  induit  arma  timoré 


;j4  .CITE'    DE   paris; 

HoYrefcitfauido  pérore  tota  frémit . 
T ulminM  fie  fenjît  tellus  fandra  Valeft 

FrAia,  qued  vario  gArriit  ore  loquax , 
Mentitum  Regem  dum  latrat  flulta,  Philiùpum  , 

Indignumfceptrisgallia  cuit  a  tuis . 
Experta  efl  tandem  qmd  pojfet  mafcuU  virtus 

Gallorum ,  atqae  malo  dôâfa  tacere  fuo  eft  : 
^Quidûe  nurus  galU  différât  ah  alite  fœtus 

Crifidta  illa  fuumfenfit  in  excidium . 
Hiinc  domuitj  mamans  bis  miUia  dena  Philippus: 

Agnouitque  Bucem  flandria  -vi^a  fuum . 
Hincfpolia  ampla  refert ,  Haîuafublimis  aquefiri , 

Deq-^triumphato  his  hofietrophda  Uudat 
^uod  mare ,  qu£  teltus. ,  qux  gens  non  fufpicit  altum 

Francorum  ah  Empireo  nomen  ah  arce  datum  ? 
Et  quàm  grata  Deo  quam  toto  gallia  mundo 

Scribere  Ji  plaçeatj  iam  hrcuis  annuserit, 
Jlla  viris  etiam  femper  melioribus  vfa  ejt. 

Aufpictjs  fuperfim  lex  datajîrmafiet 
At  tibi  qui  tant  as  faujlo  moderaris  hahenas 

Sydere ,  det  Chriffus  régna  tenere  diu, 
Inclyta  Francifci  proies ,  Henrice ,  tm  rum 

Jure  hono  pr inceps  diceris  atq-^  pater. 
Atque  ita  dum  geminas  titulos  jtti  plebis  honoremy 

Natorum  affeâfum  his  pietate  mères. 
Namque  foues  populos  aque  ac  tua  pignora  Régis 

Induis  exim^  curam  ,  animuinq-^  patris. 
Nihilcura  armnto  te  cingi  milite  ,  qui  fie 

Pnefis  c^  natis  qua  petate  pater. 
Nihil  opuj  alterna  efl:  ferriflationelocare 
Excubias  :  fequitur  prjifidia  ifta  timor. 
Nonfîc  te  rigidus  circumflans  enfe  fatelles  : 

Nec  tutatur  opes  vt  honitas  d"  amor. 
H^c  tua  te  'virtus  cœlo  terrifque  verendum 

Reddidit  ,hxc  gentes  in  tua  iura  trahit. 
E>efinat  at  nunquam  donec  totum  compkat  Qrhem 

Ac  ficilem  votis  morigeramq-^  tuis. 
Vniusin  populis faciat  coalefccre  corpus  ^ 
J^tfçcijs  animisiam  tua  iurapati: 


LIVRE  premier:  i| 

Acrs^yium  coitu,  miro  concurrere  in  vntim , 

Et  nde  concordi  gdlica  figna.  fequi . 
Afjiciat feiperos  tant  a  h  m  dementia,  Pr^Jîet 

Semine  nunquAm  déficiente  patrem . 
Sint  nati  naLeque  tibi  qui  fceptra  gubernent , 

9fi£  focient  fceptris  extera  régna  tuis . 
^tà  tatrios  référant  mores  ,  'vultujque  benignos, 

Etmitem  in  leui  pérore  voce  modum. 
Far  dccus  armorum ,  njiiîricis  gloria  dextra  : 

Sitque  eadem  virtm  integritafque  anima  . 
idem  ammicandor y  grauitate  modefiiafimplex 

Condita,  &placidm  fermojit  atque  fagax 
Non  octdis  terrorem  ,fed  reuerentia  honorqu^ 

Hac  tua  maiefias  fide  'verenda  manet: 
Teque  tibi  ofiendant  facie  cam  coniuge  chara, 

Communi  vt  coeat  itm6tus  amore  décor . 
Sic  tuacognofcas  natortim  in  vultibus  or  a, 

Sequemfiirpe  fia  cernât  vterque  parens  : 
Et  confejjafios  animis  atque  ore  parentes 

Teftetur  foboles  cum  probitate  genus . 
Hifque  tua  o*  patrls  pones  ,  iterataque  auorum 

Nomina,  quam  francis  grata  à*  amata  tuis , 
TrAufiri  aquabunt  pr£cLira  'vocabula,  ^nixu> 

Virtutis ,  fi  non  txdeat  efie  pares. 
Sic  prjimifia  rétro  gaudet  cefiijfe  nepoti 

Nobilitas  j  nullts  inuida ,  grata  magis . 
Ipfe  regas  populum ,  claro  diademate  fulgens , 

Tarn  patrix  charm ,  quam  tibi  charafiubefi. 
Stne  vifiolio  fiedeas  fiublimis  auito, 

Sitfiabilis  cœli gloria  régis  ope: 
Ver  que  manm  capiant  digni  te  pâtre  coronam , 

Fcrpetua  firie filius  inde  nepos . 
Viue  diu  fœlix  ,  &  tanto  Rege  beat  a 

G  allia,  quo  nullus  maior  in  orbe  régît. 
Audaâ-er  rétine  &fierua  ,  fatifique  fiecundis 

Exerce  legis  congrua  iujja  tua . 
Dij  faciant  franco  s  femper  fiub  lege  recepta. 

Libéra  fœmineo  tollere  colla  iugo. 
FINIS. 

0 


2Ô  CITE*   DE    PAR.ÎS, 

Vt  Léo  confojfîis  iactilis  nofir£  hyfiricis  oltm 

Bevrcfit  caudam  depofuitque  iuhas  : 
Ain  ne  AqiuUm  rapido  j^r£dantem  cundta  'VoUtfê 

Arctiit  a  noftris  vt  Salamandra  focis  : 
Qallïca,ficiterum  virtus  jua.  carnua  profert, 
Vt  totum  htincorhem  compleat  orbe  ftto» 
M.  D.  LV. 
Par  le  Porc  Efpic  effc  entendu  le  Roy  de  France  Louys 
XII.  Et  par  la  Salemandre  fon  fuccefTeur  François!,  com- 
me aufîî  par  le  Lyon  le  Comte  de  Flandre  ,  &  par  l'Aigle 
l'Empereur, 

(Cornua)  Cornu  enim  in  fiera /criptura/xpe  pro  regiapote- 
fiatefamitur:  njt'Danielis  y .  &  Apec.  /.  Nonnunquam  ettAm  pra 
cor  pore  a,  aut  alla  qtiauis  forîitudine  :  vt  cum  de  lofeph  dicitur.. 
Corntt>  eius ,  cornu  Rhinocerotis  -.  ^  inipfo  ventilabtt  gentes  vf- 
qite  ad  termines  terrx.I)euter.33.& alibi.  Alludit autem adlHn£ 
cornua  qu£  Henrici  1 1 .  Symholumfuit. 

L'an  1329.  Maiftre Pierre  de  Cunerijs  (  appelle  par  derifîoii 
duCuignet)]Aduocat  du  Roy  Philippesde  Valois  plaida 
publiquement  contre  les  priuileges  ^immunitezôc  franchi- 
iès  de rEgIife,tendantà  leur  ofter  la  luftice temporelle.Mais 
;ipres  auoir  eftc refuté  &: rembarré  par  le  dode  Pierre  Ber- 
trand, Euefque  d'Autun  j  le  Roy  conclud  qu'il  augmente- 
roitpluftoft  les  droits  de  l'Eglile,,  que  de  lesofler  ou  dimi- 
nuer :  pourueu  qu'ils  regardaient  auiîi  de  leiu^cofté^à  amen- 
der &.  corriger  ce  qui  mérite  amendement  ôw  corredion, 
Cefte  magnanime  refponfe  eft  comprife  en  deux  carmes  qui 
font  efcritsau  portail  de  l'Eglife  cathédrale  de  Sens,fousref- 
iîgiedeceRoyarmé&àcheualjCommeil  eft  à  noilre  Egli- 
fe  de  Paris  •.  Et  font  tels, 

Régnantes  veri  cupiens  ego  cultorhaheri^. 
luro  rem  Cleri ,  lihertatemque  tueri, 
Maiftre  Pierre  duCuignet  eflant  ainlî  decheu  de  fà preten- 
fion ,  on  l'a  comparé  &;  donné  le  nom  d  vnepetite  ^  laide  fi- 
gure, qui  ed  à  vn  coing  du  Jubé  de  l'Eglife, du cofté  de  Mi- 
dy  ,audefroubs  delà  ngiu-e  d'Enfer.  Et  n'eft  aucun  réputé 
auoir  veu  celle  Eglife,  s'il  n'a  vcu  cefte  grimace. 
Du  Mny  de  ncfire  -  B^me. 
L'an  1445/.  aucuns  notables  perfonnages ,  MaiftresOr^- 


LIVRE    PREMIER.  27 

feures  de  Paris  eurent  deuotion  deprefenter  le  premier  ioiir 
deMay  cl  heure  de  miniud  tous  les  ans  deuat  le  maiftre  por^ 
tail  de  i'Eglife  noilre-Dame,  vn  May.  Er  deurcni  vn  Prin- 
ce,pour  va  an  feulement,qui  auroicia  charge  de  faire  le5  frais 
duditAiay:&:coniecutiuement  tous  les  ans  il  s'en  feroicele- 
dion  d'vn  autre.  Futauffi  érigée,  du  confentement  de  Mon- 
fîeurrEuefque  de  Paris,  vne  Confrairie  de  fàmcle  Anne  en 
ladite  Egliiè ,  &  quatre  Confrères  ordonnez  pour  la  regir.Le 
temps  de  l'eledion  du  Maiflre  ou  Prince  eft  le  iour  de  l' Afcc- 
lion:  5c  neantmoms  il  n'entre  en  charge  queleioiu:  defain- 
Ûe  Anne  eniuiuant. 

D  ep  uis(c' eft  iifçauoir,ran  1595.)  fut  ordonné  que  lesqua-"' 
tre  Mail  très  auroient  la  charge  ëcgouuernemct  dudit  May. 
Et  auiîi  que  ceux  qui  voudroicnt  eftre  de  la  communauté 
dudit May ,  mettroientleurs nomspar efcrit, lignez  deleurs 
feings  manuels, pour  contribuer  auxfraiz. 

Or  eft-il  que  ledit  May  elloitpoiéfur  vn  piheren  forme  de 
cabcrnacleadiuerfes  faces.  Elquelles  on  voyoit  de  petites  ni- 
chées, remplies  écornées  de diuerfes figures  de  foye  ,  or\dc 
argent, reprefentans  certaines  Hiftoircs.  Et  au  bas  dlcelies 
pendoicn t  depetits  tableaux,  où  clloient  efcrits  certains  vers 
François ,  pourl'explication  d'icelles.  Ce  May  ainli  (comme 
diteit  )  polcau  grand  portail  d  heure  de  minuit ,  y  demeuroit 
iufques  au  lendemain  apresvefpres,  que  l'on  le  tranfportoit 
aucclemcfmepilier, deuant  Tlmage  delavierge Marie, qui 
eftdelîbubsleîong  poulpitre,fiilantdccecoIté]a  clofture 
du  coeur.  Et  le  vieil  May  de  l'anncepreccdente  eftoit  tranf^ 
porte  en  la  Chapelle  iàincle  Anne,  pour  y  eftre  gardé  vn  an. 
Ce  qui  a  elle  toullours  obferué ,  iufques  en  l'an  1607.  que  lef- 
ditsOrfeuresontfaitprefent  d'vn  Tabernacle  de  lapin  fort 
induilrieufement  elabourë  en  forme  triangulaire  :  où  font 
trois  tableaux  cnchalTez ,  que  l'on  change  tous  les  ans ,  6cles 
vieuxiontmisen  la  Chapelle  faincle  Anne.  Outre  ce,  on  ne 
laifledeprefentervn  autre  May  commun  auec  des  petits  ta- 
bleaux, &  vers  François,  pour  remarque  feulement  de  l'an- 
tiquité. Qmn'efloit  choie  libelle  &  gentille,  que  ledit  Ta- 
bernacle .-lequel  ellantcouuert  de  blanc  d'Efpagne,  &  fore 
grand ,  rcflemble  mieux  à  vne  groiîe&pefànte  malîe  de  pier- 
re de  taillejque  nôpasddu  bois  de  fapin,le  plus  léger  de  tous, 

Dij 


i8  CITE'  DE   PARIS, 

LeSamedy  4.d'Aoufti548.vnnommé  lacqiies  le  Blond 
crieur^  chercheur  de  vieilsfers  6c  drapeaux,  natif  du  pavs 
de  Gatmois  j  fur  bruflé  vif  au  paruis  iiollre-Dame  de  Pans  • 
pourauoir  irrcueremmcnt  ab battu  limage  de  la  vierge  fa- 
trrce,  qui  eftcileuce  auprès  la  porte  du  cœur,  Ôc  enlanef  de 
l'Eglile  noftre-Dame. 

Le  Dimanche  7.  de  Décembre  1550.  ainfi  que  lesChanoi* 
nés  de  noftre-Dame  chantoient  deuant  ladite  Image  de  la 
viero-e,vn  hérétique  natif  de  Lorraine  paflà.  de  furie  au  tra- 
11ers  d'eux  l'efpee  au  poing,  6c  fe  mit  en  effort  d'abattre  ladi- 
te Imao-e  :  mais  eflantfaifi  par  les  affiftansôc  mené  prifonnier. 
Je Icudy  enfuyuant il  eut  lalangue  couppee ,  ôc  fut  brullé  de- 
uant la  grande  porte  delamelme  Eghle. 

DcKomhrement  âes  Autels  de  l'Egltfe  denoftre-'Dame  de  raris ^é' 
des  Cha^ellenie s  fondées  en  iceux, 

A  Tautel  SainA  Léonard,  Chapellenies  fondées,   4. 

A  l'autelfainclBlaife^cfaincl  George,  chapelli. 

Al'autel  iainde  Geneaiefue ,  chapell.  2. 

A  l'autel  lam cl  Laurent,  chapell.  4. 

Afautel  faincl  lulian  le  pauure  ,&:  fainde  Marie  -^gyptia- 
ne,  chapell. 3. 

A  l'autel  fainde  Catherine,  chapell.  5, 

Al'autel  faind  Nicolas,  chapell.  5 

A  l'autelfaind;  luhan  du  Mans,  chapell.  i. 

A  l'autel faind  IeanrEuangelifl:e,6:iàindeAgnes^  chap.4. 
Ai'autelfainclEuflachc,  chapell.  3. 

Al'autelfaindlcanrEuangeliile  Scfaittde  Marie  Magdalei- 
ne,  chapell.  4. 

Al'autel  des  SS.  Fereol  6cFerrution,  chapell.  3, 

A  l'autelfaind  Michel,  chapell.  5. 

A  l'autel  de  faind  Martin  6c  fainde  Anne,  chapell.  2, 

Al'autel  de  fainde  Foy,  chapell.  3. 

A  l'autel  de  faind  Eutrope,  chapell.  4. 

A  l'autel  de  ladecolation  de  faind  leanBap tille,  chap.  4. 
A  lAutel  de  faind  Louys,  chapell.  3. 

A  l'autel  defamcl  Pvigobert,  chapell.  2. 

A  l'autel  de  faind  Nicaife,  chapell.  2, 


LIVRE   PREMIER.  2c^ 

A  l'Autel  delàincl  Eftienne,  premier  martyr,       chapell.  3. 
Somme  des  Autels,  21. 

Et  des  Chapellenies,  62. 

Outre  Icsfufdits  Autels ,  il  y  a  vn'Autel  appelle  ancienne- 
ment jUare  pigrorum ,  l'autel  des  parefleux  :  pource  qu'en 
iceluy  fe  difoit  (  commeil  eft  crédible  )  la  Meilc  à  la  plus  hau- 
teheure  du  matin.  Ainfi  qu'en  d'aucunesparroifles  de  Paris, 
il yalamelTe d'vnzeheures . Ccftautel  eftpresdelaporte du 
cœur ,  tendantà  la  nef,  à  main  dextre ,  6c  proche  de  l'Image 
noftreDamevenereedepar  tout  le  peuple  Catholique.  En 
iceluy  il  y  a  vne  chapellenie  de  trois  cents  liures  tour,  fondée 
parleanleMoyne  Chanoine  de  leans,  en  l'honneur  deladi- 
tefacree  vierge.  Laquelle  par  ordonnance  du  Chapitre  du  9. 
May,  1571.  a  elle  vmeaureuenu  des  Clercs  de  Matines  :àla 
charge  de  dire  ,  ou  faire  dire  audit  autel  cinq  MelTespar  fe-. 
maine. 
Vignitez, ,  c^  nombre  des  Chanoines  é'  Vicaires  de  No/lre-Dame. 

MonieigneurrEuefque  de  Parisprefhe  le  ferment  à  fare- 
ception  tel  qu'il  efldefcrit  au  traiclé  de  fàincle  Geneuiefue, 
liurej.  Et  ne  doitl'office  en  toutel'annee  qu'à  dixfept  fcjfles: 
non  comprife  la  matinée  du  leudyabiolu. 

Monfieur le  Doyen  fqui  efl  chef  du  Chapitre  j  ne  doit 
l'officCjàcaufe  de(àdignité,queleiourdelàincl;  lean  Chry- 
foflome ,  qui  efl  le  17.  lanuier. 

Monlieur  le  Chantre  chef  du  cœur  ,  ne  doit  l'ofEce  que 
le  lendemain  de  Pafques. 

Il  y  a  auiîi  U'ois  Archediacres  :  à  fçauoir  le  grand  Archedia- 
cre,quel'onappelleArchediacre  de  Paris,  i'Archediacre  de 
lozas,  &:  I'Archediacre  de  Brie. 

Plus  le  foubs-Chantre:  lequel  en  l'abfence  dudit  Chan- 
tre feulement, portele  ballon. 

Outre  ce,  cinquante  Chanoines:  compris  les  deux  Cha- 
noines 6cles  deux  Vicaires  de  faint  Aignan.  Les  fix  grands 
Vicaires .  Les  àx>.  Chanoines  de  faint  Denys  du  Pas. Les  deux 
Curez, 6c  lix Chanoines  de  lamt  lean  le  Rond.  EtleCha- 
pellain  defainte  Catherine. 

Icem,ilyadouzeenfansdecœur.  LesfîxMachecotz.  Les 
ClercsdeMatiDes.Etlesi27.Chapellains.  Le  Clerc  de  la  fa- 
brique. Le  Cheuecier.  Legardedu  Reuelliaire,  Le  petit 

D   hj 


30  CITE'   DE    PARIS, 

&  grand  fonneur.  Lefquels  quatre  derniers  doiuent  cou-' 
cher  a  l'Eglife.  Plus  les  quatre  Marguilliers  laies  ou  laicques, 
Los  francs  2c  petits  Sergents.  En  ce  nombre  ne  font  compris 
ks  Officiers  de  la  haulte ,  moyenne  6c  baiTe  lufhice. 
ColLxtion  des  dignitez. ,  Chanoinerks,  Bénéfices 
&  offices. 
Le  Doyen  (  vacation  occiurrente  )  efl  eleu  depar  le  Chapi- 
tre. 

Le  Chantre,  ôc  le  s  trois  Archediacres,  de  Paris,  de  lofas  ,ôc 
de  Bric, font  eleus  deparl'Euefque. 

Les  cinq  liiidicts  n'ont  point  de  voix  en  chapitre  ,  ny  ne 
conferentles  Bénéfices  ,  il  oultre leurs  dignitez,  ils  ne  font 
Chanoines  prebendez  :  Neantmoins  le  Doyen  peut  confé- 
rer les  bourles  du  collège  des  Dixhuid  ,  qui  efl  en  rVni* 
ucriité. 

LeSoubschantre  eleu  par  le  Chapitre  doit  élire  Chanoi- 
ne Prebendé. 

Ilyaauffi  fixVicaireries,defqueIles  la prefentation appar- 
tient à  diuerfes  perlbnnes ,  &  la  collation  audicl  Chapitre; 
C'eftàfçauoir, 

La  Vicairerie  de  faincl  Maur  :  à  laquelle  Monficur  de  Paris 
prefente,  en  qualité  de  Doyen  dudid  S.  Maur. 

La  Vicairerie  de  S.  Martin  des  Champ  s:à  laquelle  prefentC 
le  Père  Prieur  dudiâ:  Heu. 

La  Vicairerie  de  faind  Denis  delaChartre:à  laquelleaullî 
ledid  Prieur  prefente. 

La  Vicairerie  de  S.  Viclor  ,  à  laquelle  l'Abbé  duditlieii 
prefente. 

La  Vicairerie  de  S.  Marcel:  à  laquelle  le  Doyen  ôc  Cha- 
pitre dudictlieuprefentent. 

La  Vicairerie  de  laincT;  Germain  d'Auxerre  :  à  laquelle  \q$ 
Doyen  6c  Chapitre  dudid  lieu  prefentent. 

Le  Chancellier  êc  Pœnitentier  font  eleus  de  par  l'Euef- 
que . 

^  llyaauiïï  cinquante  Chanoineries  6c  Prébendes,  qui  font 
a  la  collation  Ôc  pleine  dilpofition  dudid  Euefque  :  Et  tou~ 
tesfois  ceux  qui  en  font  prouueus  prellent  le  ferment  en 
Chapitre  tel  qui  enfuit ,  6c fe  U-ouue enregiftré  au  liure  noir, 
foj.j.pag.i,  ' 


LIVRE   PREMIER.  3t 

E^o.  N,  Camnictis  huius  honorabilis  Ecdefi^e  Parijienjis y  Inro 
ad  hxcfmcfa  Euangclut ,  & promuto  Reuerendls  Dommismeù^ 
Deciino  &  Capitido  Fartjienjtbu^  ^  obedientiam  ,reu€renHam  é' 
homrem  exhibere,  lura ,  libenates,franchifias^  confuetudincs  & 
chfertutiones  ipjius  Eccle/i£,  &fpecialiter  immunitatem  claujln 
ftruare :  fecreta  capituli  tenere.  Et  quod fum  dekgitmo  matri- 
monio  procréâtes ,  liber  &  immutiis  ab  omni  iugojeruitutis.  IV - 
JIO  ftiam  quod  ego  foluam  quindectm  jîorenos  defiorentta  y  feu 
tortim  viilorein  tnfra  annum,  pro  capaper  me  débita  fabrk/hu- 
ius  njenerabilis  Ecclejije. ,  njelfaciam  eamferi  meis  expenjis  iu- 
fra  dïlium  annum  de  panno  fericeo  hoc  valente  per prouifores 
di6l£  fabriCA.  Et  ecce  propter  hoc  do  taies fdeiujfor es. 

Celle  forme  de  ferment  eft  confirmée  paratiltres  lettres 
des  Doyen  &:  Chapitre  de  noftrc  Dame,  dattees  du  Lundy 
d'après  laiàinclMartmd'hyuer,  \^^%,  oùlesflorins  fontin^ 
terpretez  de  bon  or&  iuftepoix. 

Aulmreio.  dugrandPaftoral,  iJy  aplufienrs  carthes  fai- 
fants  mention  de  Ta  reformation  du  Clergé  de  Paris,  faidc 
par  le  Reuerendilîime  Odo  Légat  en  France.  En  la  première 
defquelles  il  ordonne  que  les  Chantre  &  Soubs chantre  à 
leur  promotion  prefteront  le  ferment  en  Chapitre  de  rcli- 
denceperfonnelle  à  l'Eglife.  Et  en  la  Carthe  cmquieiine  (  qui 
eft de r£ueique,du Doyen  6c Chapitre,,  datteedel'an  1207.) 
le  Chancelier  ell  aftraintà  meliiie  chofe, 

Ceftc  Eglifc  denoflreDame  eft  la  première  en  dignité  du 
Royaume  de  France:  Etl'Euefqued'iceile  leprcmier  6cfeul 
Curé  du  Rov,  en  quelque  lieu  qu'il  foit  3  melmes  en  fà  Cha- 
pelle. la  Mefléôcles  heures  canoniales  fe  chantoientancien- 
rjem.entàrvfage  deParis.IleflauHi  ConfeillerenlaCourde 
Parlement  j  qui  luy  donne  voix  dehberatiue:  Cequen'ont 
les  autres  Prélats,  ains  feulement  iéance,  fils  ne  iont  Pairs 
Eccleliaftiques,ouAbbédeS.Denis:  Ilad'auantagelapre- 
feance entre  les  Euefquesconlàcrezdeuantluy  ,  comme  en, 
l'an  1551.  il  précéda  celuy  de Senlis  qui  eftoit  fon  ancien, 

LeRoy  Louy  s  VIL  dicl  le  leune ,  fils  de  Louys  le  Gros  ,^e 
glorllie  d'auoirpairéfajeunelTeauCloillrenoftre  Dame,cô- 
me  dans  vn  gyron  maternel  :  Et  pour  ce  reiped  fe  déclare 
plus  enclin  enuers  les  Chanoines,  à  oclroycr  leur  demande,. 
&fLu:cedonnerpriuilcge?lequeldattédei'aniî57.Etdefoii 


3t  CITE'    DE     PARIS, 

recTiieleio.  eft  tranfcric  au  Petit Paftoral, fol.  ^6.  pag.  i.  Où 
font  ces  mots .  Nos  EcUefiixm  Parijienfem  (  in  cuim  cUuftrOj 
quafi  quodam  materndi  grcmio ,  inctpientisviu&pneritix  no- 
Jir£  exegimmtempora.)  antecejforibm  nofiris  cariorem ,  df  i^tcr 
regniEcclefiaseminentcmconJiderantes  :  inito  confilio  CHmJîds- 
libiis  noftns  ,  petit iombus  iam  dicH  Cleri  af/enfùm pr.€bcmus. 

L'an  1248.  le  Roy  S.  Louis  entreprenant  fon  voyage  d'ou- 
tremer en  la  terre  Sainde,prmten  grande  reu  er  en  ce  le  Bour- 
don ôc  rEfcharpe  de  Pellerin  Chreftien  en  l'Eglifè  noftre- 
Dame  de  Paris,  par  la  mam  de  Regnauld  77.  Euefque  du- 
dicllieu. 
r,.      Ledit  Fortunatuscy  defilis  mentionné,  defcrit  ele2;am- 
gr^tm,  10.     ment  la  grauité,  deuotion,&:laincteté  du  Cierge  de  Paris, 
auquelprefidoitleditfàincl  Germain, le  comparantàAaron 
^âMoyfe.  Et  en  fin  le  fuppliant,  que  comme  ledit  Moyfe 
leiiant  les  mains  au  Ciel  ,furmontoit  les  Amalechites  :  auffiil 
luvplaifeleuerlesiîennespour  fonpauure  peuple. 
Celjï  (  inqitit)  Tarijiaci  Cleri  renerentiapûliens, 
pfa  1  m o  ,^ i  c  '  Ecclefije  geniiim  y  gloria ,  munus  ,  honor . 

du  Clergé.  Carminé  Bauidico  dtuina  po'émata pangcns, 

Curfibus  apidms  dulce  reuoluit  opus.  • 

Ordre  des  Indeficerdotes,  Leuiticus hinc micat  ordo  : 

Preftrcs&  lllos  camcies ,  hos fioU  pulchra  tegit. 

Diacres.  lllis pâllor  inefi y  Riibor  lùsin  "jultibus  errât: 

Et  cdndent  rutilis  lilia  mixta  rqfis. 
llU  iam  fenio ,  fed  &  hi  bene  njcftibus  albent . 
Vt  placeat  fnmmo  picfa  corona  Deo. 
Louange  de  Jn  medio  Germanus  adefl  Antifles  honore  y 

6.  Gaaiam  j^^-  y^^^i-  ^jj^ç  iuuenes  yfubrigit  inde  fenes. 

L<!imt£pr£eunt  .feqmtur grauts  ordo  Ducatum: 

H  os  gradiendo  monet ,  hos  moderando  trahit, 
Ipje  tamen  fenfim  tncedit,  "jelut  alter  Aaron  : 

Non  de  l'efie  nitens ,  fed  pietate  placens. 
Non  lapides  y  coccus  ,  cidarim ,  aurtim  ^purpura ,  hyjjksj 
<unpl^e  Tn '"  ^^^^'^^^t  htimeros  :  fed  micat  aima  f  des. 

Jiabus,  5c  lllefatis  me  li  or  l' et  ère  quamlege  facerdos: 

*^*""*^'"  Hic  quia  'vere  coltt  quodprms  vmbra  fuit. 

eu  venus.  ■'  r  n 

Magna  ftitura  ptitans  y  pr£fentiacun5tarcfellensy  y 
Antca  carne  carens ,  quam  carofim  rmns . 

SoUicitus 


LIVRE    PREMIER.  35 

Sollicitas  qumiquam  ne  deuoret  iralupomm,  ^^  dénote 

,,■    .     ^  \  n  qu'il  cftoit 

Colltgtt  adcaulaspaftor  opimm  eues.  jJa,^^.Q  ^^^ 

Et  en  ia  tin  il  déclare  le  Clergé  de  Paris  bien-iieureux  abftmcncc 

a»  ►^i  r^U,>^'  &  loin  de 

auoir  vn  tel  Cheh  ^^^^  ^^^.^, 

i'>y^  <^f£?  Gtrmano  fœlix  exercitu^  hic  efi.  peau. 

Mofi's  tende  m  anus ,  d"  tua  cafira  itiux. 

A  cefte  vertueulecompagnee  on  y  cnuoyoit  dediucrfes 
p.Trcies  du  Royaume,  &  d'ailleurs  les  encans  de  bonnes  mai- 
lbns,pour  eftre  façonnez  de  la  main  de  S.  Germain  aux 
mœurs,licerature^ office  diuin:  aiin  défaire  feruice  à  l'E- 
glile^ôcfe  rendre  capable  d'y  tenir  les  premiers  rangs. 

Ainii  laincl:  Bertigran ,  (ou  perfjncopen ,  Bertran  )  y  tut  en-     ^^^^^^^^ 
uoyc  de  parfesparens,  ^  regy  doucementparfàinclGer-  dùcspicdc 
main ,  iulques  à  luy  conférer  ics  ordres  facrez  ,  ôc  le  faire  S.Gerniaia. 
Preilre:  ce  qu'il  recognoifl:  en  ion  teftament. 

Ille  (mquit)  me  duUifime  enutnmt  ^  &fuajan6ia  oratione,  ad 
facerdottj  honorem pcrduxit,  Grégoire  de  Tours,  liure  viii. 
deThilloirede  Frâce,chap.  39.  cfcric qu'il  aeftë  Arcliedia- 
credel'Eglilè  nollre  Dame  de  Pans:  D'où  ilfuttiré ,  pour 
eltre  le  vnzieime  Euefquc  du  Mans.  C'efl  luy  qui  a  fondé  au 
faux-bourg  de  ladite  ville  du  Mans  l'Abbaye  de  fainct  Pier- 
re delà  Coulture  de  Dieu,  en  Latin ,  de  cuit  tira  Dei,  qui  lé 
prend  pour  le  Diuin  leruice,  qui  leferoitle  temps  aduenir 
audit  lieu. 

SaincT:  Brieu  vcnud'HiberniefutaufîîreceuàrefclioledeS.  Briet? 
Moniieur  iaincl:  Germain  ,à  l'in  flan  te  prière  &:  reoueftc  de  ^'[f'r^^  '^* 

r  o        1  1  ■    r  \      ^        ,  ^  r      -^  Germain, 

Us  pareil  S,  ce  y  demeura  longuement;  luiquesace  ou  il  fut 
appelle  de  Dieu,^c  eleu  du  Clergé  ôc  du  peuple  (comme 
c'elloit  ia  couilume  en  la.primitiue  Egliie  )  Euefque  de  S. 
Vinccnten  Bretaigne:  auquel  lieuila  laifîefon  nom,&:  fè 
dicl  auiourd'liuy  Saincl  Brieu  dé  Vaulx,  combien  que  faind 
Vincent  elltouiîoursle patron  de  l''Egli(é.  Voyez l'hilloirc 
Gallicane  de  Robert CenalisEucfqued'Aurenchc,  liure  2. 
perioche  vi.fol.i-^.pag.r. 

Saincl  Eltut  Abbctrei-dode  en  Allcmaagne',a'auffi  eflé  EhutuiU- 
dikiple  de  nollre  iaincl  Germain  :  comme  tcihioi'rnent""'- 
7rithc7mus  lib.3.  de  vtris  lllufinhus  Ordmisjanciï  Benedich.caù. 
S9'  dr  41  '  Et  Arnoldiis  Vvion,  lih.  3.  Lignivit^,  In  appendice 
Martyrologe  Benedicfmorujn  Monachor/im, 

E 


54  CITE*    DE   PARIS, 

Et  fans  aller  chercher  plus  loing,  depuis  quarante  ou  cin^ 
nuante  ans,  ily  enaeuiulquesàcreizc  de  ce  Chapitre (vray 
heu  d'honneur ,  pieté ,  ôclcience  )  qui  ont  eilé  choifis  6l  faits 
Archeuelques  ou  Euelques.  Aiçauoir, 

1.  feu  Melfire  Antoine  le  Cirier,£uefqued' A  urenche. 

2.  feuMeiEreNicolasfumee,EueiquedeBeauuais. 

3.  feuMeiîire  Seballiendei'Aubelpine,EuefquedeLimo- 

ges. 

4.  feu  Meiïîre  Regnauld  de  Beaulnc,  Archeuefque  de  Sens» 

5.  feu  MclCreEmar  Hcnnequin  ,Euclquede  Rennes. 

6.  Melfire  Adam  de  Héurte-loup,Euelque  de  Mande, 

7.  Feu  Meiïîre  Nicolas  deThouEueique  de  Chartres^ 

8.  Mefîire  Hierofme  Hennequin , Eueique de  Soilîons. 

9.  Meiïîre  Fran(^ois  de  la  Guefle,  Archeuefque  de  Tours,. 

10.  feu  Meiïîre  luiian  de  Tours,  Eueique  de  Ciciàrée. 

11.  feu  Meiïîre  Germain  vaillant,  Eueique  d'Orléans. 

12.  Meiïîre  Henry  deGondyàpreient  tueique  deParis, 

13.  Meiïîre  François Medauid,  EuefquedeLiiieux. 

Des  en  fans  de  chœur  de  noJtreBame, 

Meilleurs  les  Doyen  &  Chapitre  de  noilreDame  coniî- 
derantsquelereuenuaiTignëpour  la  nourriture  &  entrete- 
nementdes  enfans  de  chœur,  ôcdeleurMaiilre,  n'eftoitfuf- 
hlante:  Ils  ordonnerenten  l'an  1349.1e  2.2.  d'Aouil:,pouraug- 
34"*  mentation  diceluy ,  que  chacun  Chanoine  Prebendé  pa)  e- 
roità  iareception  pour  eux  deux  Florins  d'or  de  Florence.-Le 
Chanoine  qui  fera  promeu  à  Prelature  payera  centiois  par 
ceiuyquiiemarira,ouprendi-a  l'eftatiaicque,  payera  ibixan- 
tefblsparii!  Que  i'il  vient  à  décéder  auant  que  d'auoir  fatis- 
faicl  its  héritiers  oayeront  d'abondant  quarante  lois  pari- 
fis. 

Ceux  qui  cy-apres(erontpourueus  de  Cure  parrochiale, 
Chapellenies ,  ou  autre  bénéfice  dépendant  du  Chapitre ,  & 
vallant trente  liures  pariiîs  de reuenu annuel  ou  plus, paye- 
ront dix  fols  pariiîs. 

Queiï  lereucnu  n'eil que devingt liures parifis,  il  ne'fèra 
paye  que  cinq  fols  parifis.Etpour  les  autres  qui  ion  t  de  moin^ 
dre  valeur ,  trois  ^o\s  parifis. 

CeuxauiTi quipermutenc  enfèmblc  leurs  bénéfices, doi- 
uenttous deux paycrau pro rata  dureuenu d'iceux, 
Extutcl  d(s  Re^iftns  dç  Nûfire-BamCj  four  le  s  fiais  &  droicfs. 


LIVRE    PREMIER.  35 

deuhs  à  U  réception  d'vn  enfant  de  cœur  .    £tpremierement 
f ourle  vefiir. 

Vne  robe neufue  de  drap  rouge,  auecvn  petit  chaperon 
rouge  àporcer  iurrdpaule. 

Vne  jacquetteoulaye  long,  de  drap  bleu,  doublé. 
Plus  quelque  vieille  ro  be  6ciacquecte,  s'il  y  a  moyen  j  pour 
conieruer  ies  neurs ,  ëcpour  changer. 

Vne  chape  &;  chaperon  de  large  noire  pourporter  àl'i- 
glife. 

Deux  paires  de  bas  de  chaufles  dedrap  ou  eflamct  de  ver- 
brun. 

Vn  bonnet quarré  pourle  iour,  ôcvnblancpourlanuiâ:, 
àlafaçon  que  les  portent  leldits  entans  de  cœur. 

Vnepaire  de  louliersneufsj^c  vne  paire  de  pantoufles. 
Sixauibesneufues  garnies  de  leurs  amids,  de  la  longueur 
requiie  pour  l'entant;  ou  ieion  que  leur  Maiftre  les  lugera 
neccllaires. 

Sixchemifèsneufues  de  longueur  ôclargeurrequife  à  leur 
aage. 

Aux  enfans  chacun  vn  coufteau. 
Pour  le  tellin  deldits  tnfans, 
Pourle  droid  des  deux  Maiflres. 
Pour  le  droid  du  Chirurgien  qui  avifîté  l'enfant,  6c  fait 
fa  première  tonlure,  i.yi'KYA'ôï^. 

Des  clercs  ividtutmels  deNoflre-Dame  de  Paris, 
Les  Clercs  Matutinels  de  l'Egiiie  Noflre-Dame  de  Pa- 
ris  ontdroidde  prendre  par  chacun  an  lur  le  reuenu  de  la 
Cure  de  iainclMerry  vingthures  parius,par  ordonnance  des 
Doyen  ^Chapitre  de  Noflre-Dame.  Laquelle  dattee  du 
moys  de  Juillet  1260. eftenregiilree au  grand Paftoral,liure 
20.  Carthe  5S.  îurdntautcm  C^tpicer'ms  (  c'elHe  Curé  ou  Vi- 
caire perpétuel;  quîpro  ter/ipere  fiùcrit  y  in  conflit  ut  lone fm  fe 
diclas  vigwti  iîhras fûUuurum, 

£t  parles  Carth es, première ,  quarantiefme ,  &  quaran- 
te vniwfme  du  19.  iiurc  àvAii  grand  i''aftoral,ils  ont  aulFi  droit 
de  prendre  iur  la  cure  de  ia^nd  Nicolas  du  Chardonnct 
vin  2;t  cinq  liurespariiis. 

D'abondant,  les  Doyen  6c  chapitre  leur  ont  quitté  à  per- 
pétuité la  moitié  de  l'offrande  g ui ferait  à  l'adoration  de  la 

E    y 


36  CITE'    DE    PARIS, 

Croix  ,  le  iour  du  vendredy  iaind  par  lettres  capitulaires 
de  l'an  1189.  LelqucUes  font  entièrement  enregiftrees  audit 
$rrand  Paltorai , hure  vuiguefiTie ,  Carthe 94. 
^Confr.iiric  de  faînci  Augufimponr  le/dits  Clercs  de ncftre-'Dame: 
La  ConfrairiederainctAuguiHnjquieftàcoftë  delanefde 
la  o-rande  E2;liie  Noilre-Dame,  ell  d'ancienne  inlHtutiÔh : 
Car  pour  la'dcfcruir , lile  trouueau  grand  Pailoraljliure^o. 
Carthe3i.leChapcllainauoirc(lc  ordonné  des  l'aniiii.  par 
les  Doyen  &  Chapitre  :  A  la  charge  qu'il  preflera  le  ferment 
d'aflifter  au  duiin  ieruicedela  grande Eglife:  de  garderies 
droictsd'i  celle  confrairie,&:  de  prier  pour  les  contreres  tant 
viuansquetrcipairez,quandil  pourra  célébrer  Meiîe. La  te- 
neur des  lettres  eil  telle. 

G.  DecAnm  m  unique  Ecckfu  Pari/ien/is  Capiîulum  :  Notum  fa. 
c'imii^ njmuerfis^  fjitod de conjenju &  voluntaie noftra Cirnct de  cho- 
ro ,  de  Cmfratnapincii  Angufttni wjlitmrunt  in  Ecclefta mlfra  Fa- 
ri/ïenfipeypetuam  C^pellamam:  cuim  donattoad  nos  in  perpctuum 
feriinehït.CafelUnw  Autcm  ^  qiiianobis  fucrit  infittutm  tenebitur 
rc^dentiamficcrein  EccUfia.  Parifieriji  ,  Cr  diuifiù  officijs  in  choro 
hon.x  fide  tnierejjè ,  &  inra ipfms  confrntrî£  conferuare ,  & tatnpro 
Tfuù  quamvro  defunclii  confratYihu6 ,  (juandopoteritcelebrare^ora- 
re:  Et  hoc  ipfum  î?i  fua  in/lituttone  tumbtt.  Datte  comme  delîus. 
Ch.i.ffes  quijont  a.  Nojlre-Damede  Paru. 

PremieremcDt,dcrricre  &:auhaultdu  grand  Autel/urvnc 
rhafîe  deS  lai'gc  tabk  de  cuiure,  iouilenuc  de  quatre  gros,6c  forthauks 
M^icei       piUiersdemeime  elloffe  ellpolée  la  chaile  de  laincl  Marcel, 
rieulicfîne  Eueiquede  Pans ,  laquelle  eft  d'argent  doré ,  enri- 
chie dVneinfiniré  de  grofles perles  &  pierres  precuules.  La 
feitede  cegloricux Prélat  lecelcbrele3.Nouembre. 

Plushaultd'icelle,  ell  vne  fort  grande  Croix ,  dont  le  Cru- 
cifix eit  d'argent  doré. 

A  collé  droid,  fur  raut,el  de  la  Trinité,  dicl:  des  Ardens,efl: 

la  Chafîc  de  no  lire  Dame,  d'argent  dore  j  En  laquelle  li  y  a 

ch'.fTc  ae    du  laid  de  ladide  Vierge,  &:  delesveilemens.  Plus  des  pier- 

iiuîirc  Da-  J.es^]ç{q^ellcsfutlapldeS.i:fl:lenrie.DuclergedciaincleGc- 

neuiefuc.  Du Cilice  de  faincl  Germain ,  Eueique  de  ladide 

Ecilile.  Delaind  Elov.Defaind  Denis,  ^  de  les  veftemens. 

"a  collé  feneflre  dudid  Autel  eil  vne  chafTe  de  bois ,  ayant 
fëulementle  dcuant  cçuuercd'argent  doré ,  en  laquelle  eft  le 


LIVRE    PREMIER.  37 

carps  de  faincl  Lucain  martyr  :  Lequel  venu  d'Orient  en  chafledeS. 
Aquitaine, fut baptifë  dPoicliersparlaindHilairc, Euefque  Lucainmar- 
d'icclle  ville:  Et  de  là  l'acheminant  vers  Orléans  futappre-  '^  * 
liendc  parles  gens  de  PEmpereurAntoninrlefquelsle  voyant 
oblline  den'adorerles  Idolesjuy  trancherentla  teftele  tren- 
tielmciourd'Odobre:  laquelle  il  porta  enuiron  dcmy-lieuc, 
iufqucsaulieudid,  la  pierre  Lucam-.  comme  ilfe  litauliure 
pailionaire  manulcriptdela  librairie  de  fàin cl  Germain  des 
PreZjCotte  par  dehors.  B.y2'/.  ip.pa.  -?.  Celle  chaiiccouu er- 
te  de  quelque  drap  delbye  précieux  ,  fc  porte  en  procefTion 
par  deux  hommes  d'Egliiè,  quand  on  porte  celle  de  faincT:e 
Geneuiefue ,  6c  non  autrement  :  En  pareil  lour  qu'il  fut  mar- 
tyrifé  ,  tous  les  ans  on  célèbre  la  telle. 

Au  delîusdudit  Autel  de  la  Trinité  font  plulîeurs  ChafTes, 
cVilàicauoir, 

Les  Chalîes  defaincl  Cofme  & faind Damian.  Defquelles  ChafTcs  Je 

lesdeuxcoftez  fontcouuerts  d'argent  doréj&yaplufieurs^'*'"'^^  ^^^' 

olFemens  delditsfainéls.  olmian. 

La  Chalîelaincl;  lullin,  ou  faincl  lufle  natif  d'Auxerre,  le-  chaiTcdcS. 

I  n  • 

quelàl'aagedeneufans  eut  la  telle  tranchée  au  pays  Beau-  jj!^.'^"  "^*'^'' 

uoilin  en  s'en  venant  d Amiens,,  où  il  eitoit  aile  pourcon- 
uerrirvnfien  procheparent  à  latoy  Catholique.  Son  chef 
futportéàiamereà  Auxerre,6Llc  corps  à  Beauuais  :  lequel 
depuisaeilétranilatë  en  lEghle  noltre-Dame  de  Pans.  Sa 
fcite  eiUehuiclieime  Aouiu  Voyez  le  Breuiaire  de  paris, par- 
tie y^lliuale,  auditiour. 
La  Chalîede  iàinclSeuerin  Moine 'à  Paris.  Lequel  pour  ^,  n    , 

\  1  . ••  I  I      ,  I    s        ■*  Challc  de 

mieux  vacquer  a  la  contemplation  des  choies  cœleites,iere-  (jmaseuc- 
tiraen  vne  celle  ou  chambrette,  fusant  laipect  &  focieté  ^^^' 
desperfonnes.  C'ellluy  qui  baiik  l'habit  de  religion  àiaincl 
Cloudjtils  deClodomire,t'vnepueuou  petit  hii  de  Clouis 
premier  Roy  Chrellien  ,&rinilruità  viure  iaindement  en 
reilatMonallicq'.Safeiteeit  le  14.  Nouembre. 

La  Chaflè  de  làincl  Genduh  he  ,  autrement  lama:  Gc- ^'"'ff' "^^ 
nouil ,  Romain  de  nation, lequei  i  utcree  Euelque  par  le  Pa-  dulyhe. 
pelainclXiflc premier  de  cenom,&:  enuoycen  Francepour 
prelcher  lelàinâ:  Euangile  aux  payens:  oiail  louHrit  beau- 
coup,iulquesàcdre  icttedans  vn  fourardent,  dontil'ortit 
miraculcuiement  lans  ÙTllon  :  comme  il  eft  en  la  Icconde 

L  lij 


cil- 


38  CITE'   DE    PARIS, 

partie ,  ou  ^-^ftiuale ,  du  nouuel  Breuiaire  de  Paris ,  foubs  le 
treizieime  Nouembre .  liauoit  confirait  en  Berry  vn  Mona- 
flere  j  où  il  deccdaaudit  lour.  Et  depuis  fon  corps  ôc  Ion  chef 
on  t  elle  apporté  à  noftrc-Dame  de  Paris,  où  tous  les  ans  il  efl 
honoré  d'vnc  tefte  double. 

loannes  Molanus  en  ies  additions  adMartyrologium  Vfuar- 
^i,ckrit,  qu'au  mandement  deiam(5lXifte,ilreliircita  le  fils 
d'vn  gentil. 

Au  threlord'icelleEgliferont  pluficurs  beaux  reliquaires: 
c'ellàiçauoir  le  chef  de  laincl  Philippe  Apoilre,  quiauoit 
elle  enchailé  en  orparIcanDuc  de  Berry  :  maisdepuispour 
fatisfaire  aux  aliénations,  l'ora  elle  vendu,  ôcleditcheî  en- 
chalîë  en  argent, 

Vn  grand  tableau  d'argent  doré  fort  riche ,  dit  de  fàind 
Seballien,  au  milieu  duquel  ell  enchalïèe  vnedent  de  la  mè- 
re de  Dieu:  &  àl'entour  pluiieurs  oilemens  des  lainds  6c 
iàincles ,  au -^c  des  elcnteaux. 

Le  tableau  de  tainclRigobert,  Archeuefque  de  Rheims. 
Duquel  la  vie  ell  en  Sunus,  tome  premier,  le  quatriclmeiour 
delanuier:  toutesfoisla  felle  à  Pans  ne  le  célèbre  que  le  8. 
dudit  moys. 

La  ç^rande  croix  d'argent  doré, femee  de  plufîeurs  iirofîes 
perles ,  dans  laquelle  il  y  a  plufieurs  pièces  de  la  vray  e  Croix, 
qu'Anlélle  Paniien  de  nation  &,  Chantre  du  S.  Sepuichre 
enHieruialem  enuoya  enuiron  raniioo.  àrHueique6<.aux 
Chanoines  de noflre-Dame  deParis  f  du  nombre  delquels 
ilauoiteilé ,  auant  que  d'aller  en  HierufaUm  auec  l'armée 
<lc5Chrelliens,  foubs  la  guide  ôcconduite  de  Godefroy  de 
Buillon 6c autres  j  eiltellequ'il  delcrit  en  les  lettres,  tranf- 
crites  au  grand  Paiforaljliureio.Cartheii.  Delquellesen- 
fuitle  principal  narré. 

De  donis  qu£  de  dit  mihi  Vcus  y  ad  honorem  &  glor'tam  é-  fu- 
blimationem Ecclefljevefty£  ,  veflrdque  ciuitatu  donum  maximum 
Ô"  ir^Cûn?pxraht[e y  videltcet  Cruct?n  vnam  àetigno  la}in\t  Crucis 
per  An/elmttm  fidelem  vohis  denott^f  tran/mifi:  à  quo  &  lucYtis  ve- 
Jtras nobà  mijjtts  accent  ,Sicut àGYACOYum  (^  Syrianerum  fcripturis 
didïctmus ,patibulHm  Chnfti  de  quatuor  Ugnisfuiî.  Vnum  m  quo  Fi- 
Utw  titftlum  fcripfit.  Altudhiquobrachtaextenta  ^d^palm.c  âffix£ 
fuernnf.  Jcrùum ,  in  quo  cûrpm  eim  appenfum  eft,  ^AXtum  in 


LIVRE     PREMIER,  3^ 

qtéoCrux  aflixafuti:  quoU  &  a^er/îone/a//gumi6  Uteris  dr  Pedum 
tnttnfium  O"  fanch/icdtHm  cfi.  Et  Crux  ifla  quam  n)obu  mtfi  de 
àucbn^  cftltgnis  :  qma  Crux  mjerta  efl  Cruci .  Inferu  efl  entm  de  eo 
in  quopepe/idit  ;  c^  /»  ^4  mj<riturd€ fubpedaneo ,  tn  quo  Crux  Affixa 
fuit,  VtYttmque  dignum  ^vtrumque /an^um. 

Et  en  la  iin  dertpiitreildir,  Veruntamen  vt  memortAk  fit 
fûflerti  &fuccejJoytbtii  vnde à'qtiorn.do tlludhdbuifin^  fcnbtte  m  li- 
bris  veflris.  Anfillm  Clertc^  mflcr  hanc  Cruccm  de  Ugno  facro- 
fAïi^x  Cructs  EcclefZe  nofird  &  nobis  de  Hterufalem  tran/mifit. 

Quant  ceux  qui  apportoient  ceftcfainc1:e  Croix  furent 
arnucz  au  village  de  Fontenay,diftant  de  deux  lieuës  de  Pa- 
ns, &:  proche  de  Baigneux,  ils  s'arrefterent  là  &  enuoyerem 
notifier  leur  venue  aux  Eueiques  ^  Chanoines  de  noflre 
Dame  :  atin  qu'il  prinll  lour  ,pour  auec  toute  deuotion  aller 
quérir  ce  facre  ioyau:  comme  ils  firent ,  &:  le  portèrent  en  Te- 
gliie(aintCloud,letrentiefmeiour  deluiUet.  Et  le  Diman- 
che enfumant,  après  auoiraduerty  le  peuple  de  Paris,&:  les 
habitans  des  villages  circonuoifins  pour  s'y  trouuer  procel^ 
iionnellement  ,lesEuefquesdeParis,deMeaux  6c  de  Sen- 
lis  furent  quérir  icelle  Croix,  6c  l'apportèrent  à  no  Are-Da- 
me: Ordonnans  que  tous  les  ans  àperpetuité  ilfe  feroitfeile 
doubledelalufceptionde  la  fàintc Crojxlepremier Diman- 
che d' A  ouft,  s'il  n'aduenoit  concurrence  de  la fefte  de  faine 
Pierre  aux  liens,  ou  de  la  transligurationxar  alors  on  latranf- 
fercroitau  Dimanche fiaiuant:  comme  ilellen  lapartie  JE- 
IbualedunouuelBreuiairedu  DiocefedePanspao-e  401. 

Lefufdit  Anf^lme leur  enuoya encore  vne autre  Croix  co- 
pofeedepierresdu  S.  Sepulchre:  Mais  MefTieurs  de  noflre 
Dame  ne  rontpoint,6cefl  en  doubte,  Il  elle  eft  paruenuë 
iufquesà  eux,  ou  fi  depuis  elle  a  eflé  perdue.  Toutesfoisque 
le  f  uf  dit  l'ay  t  enuoyee ,  il  appert  par  fes  lettres ,  qui  fuiuent  les 
premières  audit  grand  Paftoral ,  liure  10.  Carthe  21.  où  il 
dit, 

Nunc  veroad  fupplendumgaudium  vc/lrum^(^  ad  gloriam  c^ 
hânorem  Ecclefid  njcftïd ,  d"  Rcg^Jt  dignïtatis  dr  ciuitâtà  veJÎYd ,  do- 
num  maximum é'thsfauYtér}*  wcomparahilem  ^nec inferioremprio- 
re ,  vidtltcet  Crucem  'vndm  de  lapide  dGminicifepukhri  ,ver  Bernar- 
dum  fancï-ji  Genouefx  Prxcentorem  ^fefiimcmo  'vefirovirumhone' 
JiHmvohii  diustus  tranfinift.  ^oînchmxcirrj-phrovt  hou  orifice  {fi- 


40  CITE'   DE    PARIS, 

cutdignum  cft  )  habeAîls . 

Il  y  a  d'abondant  au  tlirdor  denoftre-Dame,  la  Chafle  de 
S.  Germain  Euefque  de  Pans.  En  laquelle  il  y  a  de  la  barbe, 
de  ion  Cilice  ou  haire ,  &  de  ion  geno  ux. 

Item  audit  tlireforilya  d'autres  reliques.  Comme  lege- 
nouildeiàind:  Denys premier  Euefque  de  Paris  &:  martyr. 
Du  fcpulclire  denoilre  Seigneur.Des  reliques  de  S.  Amand. 
faind iVIartin  .  Samcl  Aman.  Saind  Auit.Sainci  Brixe.Sainct 
Preiet.  S.Corte.  Sainct  Amateur.  Sainct  Didier. SaintEutro- 
pe.Saincl  Florent.  Vue  manche  entière  de  iainci  Germain 
Eueique  d'Auxerre,  laquelle  il  enuoyaàiain de  Geneuiefue. 
Du  baulme  fait  miraculeuiement  par  iaind  Marcel.  Des 
cendres ,  clicueux,  oiîèmets  2c  veilements  de  plulleurs  faints 
^iàindes. 

Leclicfoupluftoftle  tefts  de  faind  Denys  premier  Euef- 
que de  Paris. 

Le  chcfdeiàind  Gcndulphe  Euefque  &  ConfeiTeur. 

Leclief  de iamdeVriulk  vierge  &  martyre,  leldits  trois 
chefs  enchaircz  en  argent  doré. 

Outre  la  fciledelareception  delafainte  Croix, cydeiTus 
mentionnée ,  il  y  en  a  vne  autre  double  que  Meilleurs  de  no- 
ilre  Dame  célèbrent  le  4.  lourde  Décembre,  pour  le  regard 
desautresreliques  qu'ils  ontintitulees  Z)^y/^a^//<?;îf  r<f/;^//M- 
r//w,delaiui'ccption  des  reliques,  en  pareil  iour^  comme  la 
iubiequente  oraiibn  duMcilel  Parillen  l'exprime.  Vropitiare 
quje.Jum m  Domine  nobis  famulls  tuisfer  Janciorum  titorum ,  quo- 
rum rellqui.ts  hodicrna  die  in^rxfentijujce^imm  Ecchfia ,  meriu 
gloriofuj  &c. 

Au  grand  Pailoralliureii.  Carthe  43.  efl faite  mention  du 
teilament  que  HtAdrian  V.  quelque  temps  dcuantqued'e- 
llrecreéôc  dénoncé  Pape(qui  hitenl'an  1176.  parlequel  il 
donnoit  à  l'E<2,life  cathédrale  de  Paris  deux  cens  liures  tour- 
nois  ,vn  doigt  deiaintlean  Baptifl:e,6<: quelques  ornemens 
d'Eglilé,pouri"aircibn  Anniuerlàire-.maisie  croyquece  te- 
ilamentnefutexecutércarleidits  denoftre  Dame  n'ont  le- 
dit doigt,  &.nefontaucun  ieruicepour  ce  Pape, qui  ne  fut 
qu'vn  moys&neufioursiayant  citecreeleu.  luilict,  ôc  en 
inefme  année  decedcàViterbe,îe  18.  Aoul^lans  cilre  con- 
facré. 

En 


LIVRE   PREMIER.  41 

En  l'an  1417.  kRoy  Charles  VI.  engagea  vn  fleuron  de  la  Omcmcw^ 
grande  couronne,  à  Meffieurs  de  la  grande  Egliie  de  Pans, 
pour  le  pris  ôcfomme  de  quatre  millix  cens  liures  tournois: 
^leretira  en  lamcimeannee,  en  bailJant  vne  Ciiapeiie  de 
velours  cramoifi,lemeedeperles,  quifertauiour  de  Pente- 
cofteiauec  permiflîon  delà  faire  ieruir  quatre  fois  Tannée 
iêulemenr.  Ceft  extraid  fait  des  mémoires  du  threfor  de 
mefdits  ileurs  ,  qui  m'ont  cilc  communiquez. 

Entre  les  llatuts  faits  pour  la  reformation  du  Clergé  de 
Parispar  Odo  Euefque  Tufculane  &  Légat  en  France,  en 
l'an  1207.  eft  ordonne  ,  que  les  nappes  ik.  autres  linges  des  ^^"g*^» 
autels  feront  changez  &.  mis  blancs  toutcsles  fepmaines. 

LVMIN AIRE     DE  L'EGLISE  NOSTRE  DAME, 

Le  Roy  de  France  Louis  VI.  oit  le  Gros,  en  l'an  de  l'in- 
carnation iiio,  ôcdefon règne  lepremier,  ofta  à  i'Eglife  S. 
-Eloy  ce  qu'elle  auoit  au  village  de  GentiUy,  Scie  donna  à  no- 
ftre  Dame  de  Paris,  adlummana.  fonenday  pour  entretenir  le 
luminaire,  comme  porte  le  texte  du  petit  Paftoral,fol.  4f;. 
ipag.2. 

Odo  EiiefqueTufcuIane,  Cardinal  ôcLegat  en  France,  a 
faitenl'an  1107.de  belles ordonnancespour  iareformation 
du  Clergé  duDioccfc  de  Pans.  Et  entre  autres  cliofes  a  or- 
donné, qu'il  y  aura  toujours  trois  cierges,  chacun  d'vne  li- 
ure  de  cire, allumez  deuantle  grand  Aut^I.  £t-quaiid  ils  font 
v/cz  à  vn  pied  près,  qu'on  les  oii:e',&:  qu'ony  en  metted'au- 
trcs.VoN  ezle  20.  liure  du  grand  Paftoral ,  Carthc  troilîefme, 

AupetitPafloral/ol.  200.  font  les  lettres  de  L. Doyen  6c 
<letoutJe Chapitre  de noftre Dame:  par  lefquelles  il  eflor- 
,donné,  qu'il  y  aura  iix  lampes  ardentes  toutes  lesnuids  en 
l'Egliie  poLu:  efclairer  auxjiialades  du  feu  làcrc  ou  arden  t,au« 
trementditdenoilreDame,  quiy  gifent  lanuicl,  en  la  par- 
tie antérieure  (comme  il  eft  au  texte  )  qui  eft  la  nef  Bien 
que  de  iourils  ferctirairentdciTierck^raiîdAutel,foubsla 
Challè  de  noftre  Damc:  comme  Jcs  febricitans  fe  retirent 
foubs  la  Chaife  dcfaincleGencuiefue  du  Mont. 
^  Ils  ordonnèrent  auilî  que  les  deux  grandes  roues  de  fer 
iuipenduC's  à  I'Eglife  (contenant  chacune  cent  cierges)  fc- 


41  CITE'  DE   PARIS, 

roientallumees  le  iour  de  la  Purificacion  noftre  Dame:"& 
pour  continuer  celle  dcuoteinlHtution,  chacun  Chanoine 
Icra  tenu  vne  fois  en  fa  vie  payer  vingt  lois  panlis ,  pour  loui» 
dred  ce  quia  elle  deiia  accumulé  à  melme  ejBFect  :  Se  ipeciale- 
ment  à  cent  liurcspanfis,  que  Maiftre  Pierre  le  leune  Cha- 
noine a  donné  pour  conuerdr  en  rente.  Lelditeslettres  dat- 
tces  del'an  u48.au  moys  de  Mars.  Et  font  encore  enrcgi- 
ftrees  au  grand PalloralUure  20.  Carthe  106. 

Au  melme  lourde  la  Purification,  Monlîeurl'Euefque  de 
Pans  doit  au  Doyen  vn  cierge  d  vne  hure  6c  demye.  Au 
Chantrcvn  cierge  d'vne  liure.  Et  aux  trois  Archediacres  ,à 
chacun  vn  cierge  de  melmepoids.Etleur  eli permis  de  les 
emporter,  &  en  dilpoler.  Voyez  au  grand  Paltoral ,  hure  lo» 
les  Chartes  13.14. 60.  &  104. 

Au  petit  Palloral,  fol.  6S.  pa.  2.  ilyavn  priuilege  du  Roy 
Philippe Augufte,  dattédefan  mi^  ôcde  fon  regnele  44. 
parleqLielilconfelIedeuoirtouslesansà  l'Euelquede  l'aris 
ibixantelblspourle  cierge  du  fief  de  la  Ferté  Aies,  Et  qua- 
rante cinq  fols  pour  les  cierges  de  Corbeil,  ôcde  Monriehe- 
ry,&:pourleportdu  nouuelEuelque.  Le  texte  ell tel, 

Nos  adhjiredesnoftri  îcnemurfacere  reddi  Epifcopo  fexaginta 
folidos  nnnuaîimjprocereo,  qui  de  fiode  Feritatis  Aies  debetur^ 
Etquadragînta  cjuinquefolidosprocereis  Corbolq ,  &  Mêntisîehe- 
rici,  d^  fer uitium portage  fî oui  Epijcoptper  très  milites, 

Etne  faut  entendre  par  cède  diction  milites  ,  iimples  fol- 
dars,ainspluftoft:Gentilshommesderemarque,ouCheua- 
liers.  Comme leprend frère  Guillaume  deNangis  en  la  vie 
duRoyfainctLouis,chapitre6i.pag.454.quandlldit,qu'en 
l'an  1167.  enuiron  la  Pentecofle, les  Princes-, Barons  &  autres 
Gentilshommes  auec  les  Prélats  concrre^cz  à  Paris  de  toute 
la  France,  il  s'y  failoit  vne  grande  leflc:  pource  que  ledit 
Roy  faifoit  milites  { c'cHd  dire  ,  Cheualiers  de  J'Ordre  )  fon 
fils ailhéôcfuccclTeur  Philippe,  Ion  nepueu  Robert,  fils  de 
Robert  Comte  d'Arras ,  &  pluiîeurs  autres.  Eil  quoy  appert 
que  les  enfans  des  Roys  ne  nallFent  point  Cheualiers,  ains 
font  fatts  &:  créez  à  la fac^on  des  autres,pour  quelque  proucf^ 
femilitaire.CequecôfirmeMonfieur  Choppmparplufieurs 
^.\xXrç,'i,(tii.QvCi'^\(tslihro s . de Bomanio  Re^is^tit.  x6.art.  m. 

L'cm  13^7.  lavigiledela  my-Aoufl,leshabitans  de  Paris 


LIVRE     PREMIER.  43 

offrirent  ànoftre  Dame  vne  chandelle  qui  auoit  la  longueur 
dutourdelaviJle,  pour  eflre  allumée  iour  6c  nuicb-.Cclà,  d 
caufedes  grands  fraiz  auoic  efbc  dilcontinuc  depuis  vmgc 
cinqoucienteaniiuiques à  ceque  Mciîire  François  Myron, 
Cheualier,  Seigneur  deTremblaY,ConreillerduRoYenfes 
Conseils  d'Eftat  &:Pnué,&:  Preuoil  des  Marchands  de  Paris, 
au  lieu  deladiceBougie, a  donné  defon  propre  en  rani6o). 
vne  lampe  d'argent  pelant  vingt  marcs,  qui  efl  pendue  de- 
uant  le  cœur ,  à  l'Image  de  la  vierge  Marie,  laquelle  ell:  allu- 
mée iour&.nuid,&:  pareillement  vn  gros  cierge  auprès  le- 
dit Autel. 

B€  l'HoftdEpifopal. 

Grégoire  de  Tours  hure  7.  chap.  4.  efcrit ,  que  deuant 
l'arri  uee  de  Fredegon  de  à  Paris,  fes  threforsy  eitoienr,mais 
qu'ellelesht  porter  à  l'Eglife,6(:  fubmit  à  la  protection  de 
r Quelque  Ragne^ncdus ,  A  quo  (  inquit )  fouebatur.  En  quoy 
apertqueJa  iiiailbn  EpilcopaleefLOitaupresl'Egliie, comme 
onlavoid  de  prelent.  Laquelle  depuis  Maurice  fitrebaftir 
auec  l'Eglile.  Comme  on  le  peut  coniedurer  de  celle  an- 
cienne  elcriture  qui  eft  en  la  C hapelle  dudit  Hoflel, 

Hdc  bafdica  conjecrata  efi  à  Domine  24auricio  Parijtenji  Epi/c6- 
j>o ,  in  honore  beat£  Mariai  beaiorum  Martyrum  Dionyjit  p  Vin- 
cent^ j  Maurictj ,  ô"  omnium  fan^forum. 

En  ce  tcps  là  l'EuerqucÔc  les  iicnsalloient  delà  grade ialîe 
à  la  grandeEgliie  par  vne  gallerie,iaquelle  Meilleurs  les  Pô- 
chersfuccefîèurs  Euefques  ont  depuis  quittées  aux  Chanoi- 
nes, qui  y  mettent  les  reiivjuesjôcles  plus  beaux  ornemenrSc 

Depuis  Meilire  Pierre  d'Orgemont,9i.Euefquede  Paris, 
fitbaltirle  lecond  corps  d'hoitel,  quia  veuë tant  lur  le  iar- 
din,querurlelieudict:,  Ze-^^r//'^//^/^//^  Long;  temps  après 
MelîireElliiennedePoncher  101.  Euefque  de  Paris  lit  xdi- 
tierleballimentioignantle  vieil,  lequel  eflvisà  vis  de  l'E- 
glile, où  eft  à  preient  la geolle Vautres  demeures. 

Meiiire  François  de  Poncher,  Ion  neueu  êclucceireur  fît 
baftirletroiiiefmc corps d'hoftel,qui ell: derrière  la  Chapel- 
le. En  ce  lieu  auparauant  efloientleseicuries,  Ôc quelques 
maifonnettes  011  demcuroient  les  quatre  Chanoines  de  la 
b^lFe  Chapelle  ,6c  quelques  Chapellains  deTEuelque  de  Pa- 
ns! lelquels  le  fieur  de  Poncher  rccompenia,  leur  donnant 

F  Jj 


44  CITE'    DE     PARIS, 

tous  les  ans  quelques  Ibmmcs  de  deniers  fur  la  recepte  de- 
L'Euefché .  Depuis  Monièigneur  le  Cardinal  de  Gondy,non 
conccnc  d'auoir  annexe  vne  fort  bellemailbn  Canoniale,  qui 
dl  près  le  terrem  aux  iuldits  baftimensa  augmenté  le  troi- 
iiclmecorps d'hofteliurquesàrEglifelàinttDenysdu  Pas. 

Quant  vil  Eueique  de  Paris  decede  en  fondit  hoftel  Epif- 
copal,  ou  en  autre  maifon  dépendant  de  fon  Euefché,fes 
meubles  de  bois  &  de  fer  n'appartiennent  aux  paren s  héri- 
tiers ,  ny  au  Chapitre:  Ain  s  doiuent  eftre  confèruez:  pour  le 
futurfucceifeurEuefque  ^fuiuantlespatentesdu  Roy  Louis- 
VI.  did  le  Gros ,  dattees  de  l'an  1143.  ôc  de  fon  règne  le  fept- 
icrmc,où  il  did, 

^uïcqutd  Efifcûft  defuncli  demateria  ligne  a  velferrea  dein- 

€ep  inucntumfuerït  m  domihus  Epifeoporum  Parifienjium  poft 

mortem  tp forum ,  in  qmhufcumqtie  locis  d"  villis,  domm  îiUfit£ 

Jint ^inîdïî-um &  inîegrum  fuccedentihm  Epifcopis  inperpetiium 

■poftdendum  libère  ô'  qi^iete  m^ntimittimus  &confirmamus. 

Ceslettresfont  tranfcritesaugrandpafhoraljliurei^.  Car- 
the  86. E tau  petit  pafloralfo.  55.  pa.  i. 

Donations  &fr€rogatmes  de  NoJlre-T>ame. 

Childeberrpremicrde  cenom,&fecond  Roy  Chreftien, . 
donna  àl'Eo^lifede  noftre  Dame  de  paris  la  terre  &  feigneu- 
rie  de  Celles  en  Brie  { dideauiourd'huy  La  grandeparroilîe^ 
qui  eH:  proche &:  à  l'oppofite  de  Montereau  Faut-Yonne: 
ainfiappellce,pour-ce  quelariuiered'Yonne  venantd'e  Sens- 
là  entre  en  Seine,  &:  perd  fon  nom:  commeilappert  parfon 
Priuilege  dont  enfuit  la  teneur, 

Maximum  nobis  generare  pr^mium  ad.iternje  retributionis  bea- 
titudinein  confidtmus  ,Ji  ad  loca  fan6forum  apport  un  a  bénéficia  - 
çoncedïmus .  IgiturApofiolicusvir  domnus  &  paternofter ^  Ger^ 
manus  Varijtac£  'vrbts  Epi fcopus  nabis  innotuit  pr.edicationefua^ 
qniddum  in  fuulû  hoc  habitamus,fcmper  de  futuro  cogitare  debe- 
mus .  EtadmQmtïtnoSy  vt  fanclarum  Ecclejiarum  mtmoriamha- 
heremus  yd^ femper  bonis  illorum  potiora  adderemus ,  'utinaug- 
menturn  nobis  profceret.  Admonens  etiam  eleemoJinArum  Lirgi- 
tionem non  omitttre ^njt confuetudo erat illius.  Accidit  autem 3  vt 
quodamtempore  Bcmmis  P  ontifex  inueniffet  nos  in  pago  Miltdu- 
7^nfein  villa  Ccllas  naminatagraui  <xgritudine  correptum:  vn- 
de  multorum  medicorum  adhibitaefi  corporimeo  cura  :  fed.nulU". 


LIVRE   PREMIER.  4^ 

tenm  ali^uod  vejî-igiumfanitatls  immittere  fotuerunt.    Demum 
ipfe  Bomnm  facerdos  ,tota  nocie'vigiUns  in  orationejletit^  ^ 
eraftma  manuum  fuarum  fancîarum  imfojitione  teti^Jt  corvm- 
grauiterinfirmdtum  :^ continiiojii^mpjifamtat^s  donum y  quodà, 
ntdlo  percipere  potui  medicorum.    ideo  nos  pro  tam  magna  iu- 
flitia,  quam  Dominus  per  manu6  facerdotù  pro  flahiUtate  regni 
nojlriy&xtcrna  retnhutione  7nintfiratùty  donamus  adfanctam 
matrem  Ecclefiam  Parijîacamy'vbï  tpfe  JDomnm  Germanmur.ee/fi 
'videtur  yhoc  efiipfam  villam  CelLts  nominatamy  njbi  fanitatem 
Yecuperauimni-yfita'rninpago  Milidiinenfeyfnper  atuenm  Sequan£,  MelmiFau  -- 
njbi  7  on  a  illam  ingreditury  cum  Bafdica ,  appenditils ,  ter  rit  or  ils  y  ^°"'^'^- 
mancipiîs ,  'vineisyfyluls^pratisycultîs  &  incultisy  omnia  ^  ex  om- 
nibus totum  &  ad  integrtim  y  qtcicquid ad  ipfiim  villam  afpiciiydr 
ffcm  no  fier  continct  mm  integritate ,  a  diepr^/ènti  ad  memcra- 
tamCafam  T>  ci  y  fine  ad  Bomnnmfacerdotem  donamus  cf  con- 
prmamns.    Sed&ipfe  Domntis  Fontifexpetiuità  nobùin  Pro- 
iiincia  LocelUtm  nafirum  in  pagoFurrunnfe  y  cui  vccabulum  ejh 
Cella  y  propter  arbores  oliuiferas  y  ad  Uminaria  facienda  :  J^^od; 
jjos  pro  mercedis  no/irx  augmenta"  conccdimus  df  condonamus. 
Hoc  eli  mernoratam  Cellam  cum  Bajîlica  fan^i  Romani,  vnà 
cumterminis  pus  &  mancipiîs  fuis  y  cum  integritate  feu  appcndi- 
îiisfuis  in  aliavtlla  fuperftuuioCaramio  àtermino  Broniolacin- 
fe  vfque  ad  fontem  Campinam,  quicquid  ffcus  ncfier  contincty 
ibidem  totu-m  Cum  integritate  ad  ip/am  matrem  Ecclefïam  Parifia- 
cam  concedimus  y  &  per  inffrîwtcntnm  firtnamits.  Condenamus- 
€tiam&  f dînas  &  in  Mafiliacum  ^difcio  quod  (uperefl  xàif- 
catumyomnia  &  ex  omnibus  ficut  fuperius  infertum  cft  y  a  die" 
pr^fentivtfupray  fnatri  EcclefïdParifiac^ ,  qiuiefldedicatain  ho~ 
nore  finûx  Mari£Domini  nosvri  lefu  Chrtflty  feu  &  Ecclefx- 
fanctorum  Martyrum  Stephani  atque  Vincent^ y  necnon  &  Apo- 
sioloru?n  duodecimy  ac  reliquorum  Cancforujn  dominorum  y  quo- 
Yuminibi  pignoraconîinentHr y  fuh  manu  Domni  Pontificis  ipfa 
resper  longitudinem  dierumyé"  multorum  annorum-  fp^tium  ha- 
^at  y  teneaty  pofideat,  &  quicquid  exinck  e léger it  facicndi  libe- 
ram  in  omnibus  habeat  poteflatcm  facie??di per prxfentem  auChri- 
fatem  nofiram ,  ijuam  perpetualiter  manfuram  (ffe  decreutmus. 
Et  vt  hxc  aucferitéî^  firmior  habeatur  yd^  perîempara  conferuetHr: 
manu  ncflra  eamfirmamus  &  roboramtts .  A5rum  anno  x  v  1 1. 
regni  ncftri  y  m  mcnfc  larmario .  Ch aD iB IRT vs  .  R ex  Franc  . 

F   lij 


45  CITE'    DE    PARIS, 

Aucuns  mettent  en  doubtele  fufdit  priuilege,alleguans 
qu'audit  an  de  Childebert,  ne  longuementapreSjiaind  Ger- 
main n'eftoitEueique  de  Pans  :  6c  meime  Baromus  tom.  7. 
de  lès  o-randes  Annales ,  fur  l'an  559.  (  qui  elfe  le  dernier  du 
re^y^ne  de  Cliildebert  premier)  eicnt Fr^eraf  ttmc  nobili  Ec^ 
cUjix  Parifienfi  S.  Germamis  recens  créât  us  Epifcopus.  Toutes- 
i-bisii  fetrouuetranfcripc  cnwu.  treCancien  iiuredeparche- 
niinde  noilre  Dame,  mntulé  Par  nus  P^flordis.  Et  Mon- 
^  fieur  Choppm  (  Ubra  Jtcundo  Monafiici .  cap. ç. pagina  316.  )  le 

raporte.  D'auantage  Meilleurs  de  noflre  Dame  iouylPent 
encorcs  de  ladite  terre, 
dutecriiii        Gaultier  Chambellan  ("en  latin  C  amer ar  tus  )  du  Roy  phi- 
&  leux  ad-  jippes  Auguitc,  2.  doiinc  â  Meilleurs  de  noflre  Dame, le 
i.cuis.       droit qu'ilauoit  en  l'Iile  p/oche  de  leur  Cloiflre,  appelles      l 
auiourd'huy  Icterratnj^  èc  quelques  ceniiues  communes,       ' 
qu'il  auoit aufîi àfàind  Merry .  Laquelle  donation  ledit  Roy 
iioo.     a  confirmée  l'an  de  Tincarnation  1190.  &  de  fon  règne  le 
vnziefme.  Et  en  reco<rnoifîànce  lefdits  de  noftre  Dame  fe 
font  obligez  de  faire  dire  à  perpétuité  l'anniueriaire  de  luy 
êc  de  fa  femme  :  comme  il  eft  efcrit  au  grand  rafloral,  li- 
iire  i9.Carthe  60. 

Maifure Nicole  Camuzat  Inpromptuarïo  facrarum  antiqui- 
tatnm  Tricafinx  Ciuitatis ,  amleré  le  Catalogue  des  Eueiques 
deTroye:  deiquelsreuercnd  père  en  Dieu  Louis  Raguier  a 
efté  le  fbixante  dixfeptiefme.  Et  rapportant  vne  partie  de 
ion  teflament,  fait  en  l'an  1485.  le  28.  Auril,  fait  mention 
1485.  qu'ilafaitfaireles  orgues  de  noftre  Dame  de  paris,  donné 
leans  pour  leferuice  iolemnelde  fon  trefpas  cinquante  h- 
ures  ,  ôc  fondé  vn  Anniuerfaire.  Le  texte  eft  tel, 

V olurnns  cr  ordinamus  dari  Ecclejix  no/^nîDomw£  Partjienjîs 
(in  qua  alias fuimus  Canonicus  )  qumquagmta  lihras  turonenfes, 
pro  faciendo  ô"  cclcbrandofemel  unum  folcmneferuittum  Jeu  an  - 
niucrfarium  cumfuljatione  confueta  in  Jeruitio  feu  anmuerjario 
njnius  Epifcopi  eiufdem  Ecclefu  Parifienfis  :  Etdehent  content  art 
Domini  Canonici  dtcf£  Eccleji£  Panjienfisuitt'eîis  tnagnis  fump- 
tibus  d^  expenjis ,  quas  expcfuimus  in  factura  Organoriim  eiuf- 
dem Ecclcji£:  cirm  centumfutts  realiter per  nos  traditts ,  pro  aug- 
rnentatione  Anniuerfar^  nojlri  in  dicta  Ecclefa  Parifenft  pernos 
fundati. 


oiiâtioa 


LIVRE    PREMIER.  44 

Le  Roy  Louis  12.  a  odroyéôc  donné  permi/îion  à  Meil  d 
iîeurs  IcsUoyen  Chanoines  de  noltre  Dame,  de  prendre  ^^  .«^^"'^ 
par  chacun  andcuxmuidsdefel  à  la  gab elle, y^///£'W^  ^/m-  ™""^^  '^^ 
taxafius/èupredum  menât ons ,  en  payant  ieulcment  le  prix 
du  Marchant.  Etala  charge  de  faire  i'Anniueriàire  dudit 
Roy  auec  telle  lolemnité,luminaire,lbnnerie&.ornementS5 
qu'ils  font  celuy  du  Roy  Charles  le  quint.  Cell  Anniuer- 
iairefe fait  tous  i^s  anslelendcmain  delafefte  desRoys  :  2c 
s'appelle  l'Obitdes  Valloisrpourceque  Henry  III.  gc  der- 
nier de  lalicînée.  a  oflé  toutes  \q.s  char?-es.  Toutesfois  Tvii 
d'iceux  m'a  afîeurë  que  cela  s'entend  des  nouuelles  impofî- 
tions,&: qu'on  leurfaitpayer  les  anciennes.  Aucuns  confi-  Obitfalé. 
deranslafondation l'appellent  robitfàlé:  auquel  ceux  qui 
nés  y  trouuentn'ontrien.La  dilbibution  du  fellèfaiten  tel- 
le lorte,  que /^^-^wi^^f^^/Tz/^c^/À^  .  le  Doyen  6<;  le  Chantre  onc 
chacun  quatre  minots  de  Tel,  6c  lesautres  chacun  deux  mi- 
nots.  Voyez  leliurenoir  f.  19.  pa.  i. 

Touchantla donation del Eglile defaind Cloud  ou Clo- 
auld>&:  les  appartenances,  faicles  à  TEglife  noll:re  Dame, 
voyezleliure  quatrieime,  où  nous  traicterons  amplement 
deceiubiecl:. 

Proce fions  annuelles  ^ui  fe  font  de  nofire  'D.tme  de  Paru  a  fa'tn^c 
Geneuufuc  du  Monr^  ô'  ^t  S.  M  aï  t  m  de  ^  Champs. 
Leiourdu  Dimanche  des  Rameaux  \ç.s,  procédons  Col- 
leçriales  lubiettcs  à  TEuelque.  eilansailemblees  en  rEcrlife 
noltre  Dame, ëc  ledit prelatauec  les  Clianoinesioint  Aicel- 
ksjles  deux  Ciieueciers,  qui  doiuent  porter  la  challe  noftre 
Dame  vcltus  d'aubes  ou  lurplis  ,  ôc  de  chappes  de  Choriilcs, 
&  trois  clercs  vcilus  feulement  d'aubes  pareesjs'en  vont  pro- 
cellionnellementà  lamcle  Geneuiefue  du  Mont ,  fans  chan- 
ter en  chemin  nyàl'entree  d'icelleEglife.  En  laquelle  fi  toft 
quilslont  arriuez,r£uelque  beniftles  Rameaux,  difantles 
oraiions  accoulhimees.  Celàtait,l  vn  des  Religieux  delàin-'^^»^^^-  ^^ 
(fte  Geneuietuechantel'Euangile,  C/î«?  afpn>pt,ujuaj]et  lefw, 
Enluule  lermon  quife  fait  en  la  nef  par  vn  Dodeur  fur  le 
fubiet  de  la  procefTion.  Laquelle  Ibrtie  de  lEglife,  ôc  non 
pluiloll,  commence  à  chanter  l'Antienne  Cum  a:>prvpi»qHa- 
ff/.  prenantion  chemin  à  la  porte  du  Collège  de  Lifieux,  où 
ilfeiait  vnelbtiô.Etdelàs'en  vapar  laruë  S.Iacques  iulques 


48  CITE^    DE   PARIS, 

d  la  porte  de  la  Cité,  qui  eft  iepetit  Chaftelet.  Auprès  du* 
quel  les  maiibnsfont  tapilîces,  (6c  des  bancs  mis  d'vncofléôc 
d'autre,  pour aireoirMelsieurs les  Chanoines.  Et  à  lors  on 
chante  en  mulique  leReipons,  Gloria  Uus&honor.  Sur  la  fia 
duquel  M oniieur  de  Pans  veftu  de  fes  habits  Pontificaux^ 
s\<iv\\.Q\i2x\tQi Attûllitc forions  àl'huys  de  la  priïon,  entre  de- 
dans ,  &  deluire  vn  priionnier ,  félon  la  coullume:  lequel  fore 
auecleditiieur,&leluituilques  à  noilre  Dame,  portant  la 
queue ,  FrogratiaYum  acltone^  les  Chanoines  à  ce  retour  chan- 
tent diuerles  Antiennes  ,&  en  entrant  à  rtglife  noflre  Da- 
me, ils  commencent  cefte  Antienne,  Tctapulchra  es. 

Il  va  encorcs  deuxantresprocefiions  que  font  Meflîeurs 
.denoilre  DameàlaindeGeneuiefueduMont.  L'vne  eft  le 
lourde  laditeiainde  Geneuiefuc  le}.  Ianuier,&  l'autre  la  vi- 
gile de  l'Alcenfion,  efquelsio.urs  on  leur  donne  à^s  gallettes 
benifl:es,rurlerqueJleseil:emprainte  la  figure  de  celle  pièce 
de  monnoye,  que  famct  Germam  Euefque  d'Auxerrependit 
au  col  de  ladite  vierge. 
Quand  Meilleurs  de  noilre  Dame  vont  en  proceflion  à 

rroccfllon  {àinct  Martin  des  Champs,  ilstiennentle  coftedextre,  ôc 
commencentlaMeile,  &les  Religieux  duditfaind Martin 
iecofté  gauche:  comme  il  efl  efcrit  au  grand  Paftoral ,  liure 
i^.Carthe  78.&liurezo.Carthec)9. 

ils  y  fouloient  aller  deux  fois  ran,rvne  en  Carefme,6crau- 

D  liuancc  trclc  quatrielmc  Iuillet,iour  delà  tranflation  fàmd  Martin. 

à  -n  pu-  £t;quandilsyalloient,  ilsauoient  puilîance  de  deliurer  vn 
priionnier  à  chacunefois,  pourueu  qu'Une  full: défia con- 
damneàpiifon  perpétuelle,  ou  attaintdccas  énorme,  qui  ne 
jncrite  remilfion  :maisauiourd'huy  ils  n'y  vont  plus  qu'vne 
fois, vfimsdupriuilegefufdit, lequel rani343.  futpractiqué 
^343*  -enlapcrfonne  de  Dom  Pierre  dtParis  Religieux  dudit  S. 
Martin, priionnier, qui futemmené  deuant  le  grand  Autel 
xiel'Egliie,  &abioubsparMonfieurle  Doyen  de  noilre  Da- 
me, kiy  enioignantdes'abfhenir  cy  après  de  pécher  ,  &;  de 
conuerfer  fainclement  auec  fes  confrères.  Ccft  acfle  eft  au 
thrcfordenoftréDame,fignë  par  Pierre  GonciFc  Notaire. 
Maispourceque  parfucct^fiionde  tcmpscefte  obleruan- 
^eauoiteftéricgiigee,ils  la  confirmèrent  par  vn  nouuel  ac- 
>:ord f^icauec  Jeldixs  de faind Martin,  le  Vendredy  d'après 

k 


à   {'aiii(ft 
Martin 


LIVRE     PREMIER.  4^ 

la  fefte  S.  Luc,  1373.  Auquel  coutesFois  il  eft  fait  mention  des 
deuxproceiîions;  Enquoy  appert  qu'elles  n'efloient  cnco- 
resreduitesen  vne.  Voyez  le  iiure  noir,  t.  88.pa.  i. 
lufiice  de  MejÇieurs  de  nojlre  Dame. 

En  l'an  1344.  Henry  de  Maleftroit  Gentilhomme  natif  de 
Brctaigne,  Diacre  de Maillre  des  Requelles  de  l'Hoftei  du 
Roy ,  accule  ^conuaincu  de  crime  delcle  Maiellc  ,fut  pro- 
mène parles  rues  principales  de  Pans,  nud  x.Q\k.ç,  ^  ôc  alîis  dans 
viitumbereau:  oùileftoit  enchailne.par  le  col  6c  les  mains 
d'vne  grolîe  chaîne  de  fer.  Puisil  fut  rendu  par  les  Greffiers 
ôcHuiiiiers  delà  Courài'Oihcial  de  Pans:  qui  le  lit  mettre 
au  hault  de rclchelle  qu'on  voy  oit  encore  n'a  pas  long  temps 
à  rentrée  de  rEgliienoftreDame ,  oiiil fut  long  temps  moc* 
que  ôciniurié  du  peuple. 

Celle  elcheleietraniportoit  au  paruis  deuant  le  grand 
portail  nollre  Dame ,  ayant  au  hault  vn  quarré ,  où  le  patient 
elloit  acrcnouillé  :  &  en  fon  dos  auoit  vn  elcnteau  contenant 
en  deux  mots  ion  delict. 

Il  yaplus  defoixante  ansquei'yay  veuvnPreflre,audos 
duquel  eiloit  efcrit ,  Pri?^/^ry^r«/V/7//^/?f;??. 

EnnollreEgliledcS.Germam  desPrez  i'ay  veu  vne  fcm- 
blable  elcheile: laquelle (  long tcmpsy a j  a  eilérompue  &; 
brullee.Qoi^aefté  mal  fait:  car  c'eitoit  vne  belle  remarque 
delà iuftice  Ijpirituelle  ^ Epifc opale ^  que  nous  auons  en  no- 
flreterroirlimitéj  comme  i'Euelque  de  Pans  en  ion  Dioce- 
ie.  •        , 

Bh  Uuement  des  pieds  des  yatiures ,  afpdlepar  les 
EcckJiAJîî^iiis ,  Mandatum, 

Noflre  Seigneur  6c Rédempteur  lefus  après  auoir  lauélcs 
pieds  de  Tes  Diiciples  (  lodn,  13,  )  il  leur  dit  j  Si  moy  qui  fuis  le , 
Seigneur 6c Maiftic,  aylauévos  pieds,  6c  vous  deueziauer 
Icspiedsles  vns  des  autres.  Et  plus  bas  il  adioulte,  Af^W^/w»» 
noHum  do  vobis ,  vt  ddtgaîis  inuïcem,  le  vous  donne  vn  nou- 
ueau  commandemen  t,  que  vous  aymiez  l'vn  l'au  tre.  Ce  texte 
le  chante  en  Latin  à  l'ablution  ou  lauement  des  pieds,  non 
ieulcmentdespauurcs,maisauiïî  des  Rehgieux  ôc  commu- 
nautez  le  lour  delà  Cene,6cquelques  autresiours  ta^t  de  Ca- 
relme, que  d'autre  temps  :  Iclonla  diuerfité  des  Ordres  6c 
i:onllitutions  d'iceux.  Et  voilà  l'origine  6c  la  caufe  de  celle 

G 


50  CITiE^  DE    PARIS, 

àiê.i(yi\Maiuluum^  demeiirce  de  tout  temps, pour  l'ablntioti 
des  pieds ,  laquelle  Te  trouuéau  liure  ancien,  De  Ordwe  RomA- 
r.o àiuinoYum efficîorum^^w^çi  lesoraîfbns  quis'ydoiuent  dire, 
pareillement  en  lapremiere  addition  4^  C^//«/4r^i?f^«7»,  ca, 
1^  .&  in  Synodd  Aqtit/granerifi.        •  *  '       . 

Meffieurs  de  nollreDame  leioivr  de  la  Cène  (^qui  eflle  leu- 
dy  delafepmaine  laincle  )  lauent  les  pieds  à  cinquante  pau- 
urcs,  ôclcurs  donnent  à  chacun  quatre  deniers.  Plus  depuis 
lepremicr-Lundy  de Carelme  luiques  audit  iour ,  le Preftre 
hebdomadier  ^^\ts  Diacre  &,  Soubidiacre  lauent  tous  les 
iours  ('les Dimanches  exceptez)  les  pieds  à- treize  pauur^s^ 
(  outreles  deux delong  temps  inftituez)  &.  reçoment  cha- 
cun quatre  denier-6.  Les  Pféibes,  Diacre  &. Sou bdiacre  ont 
pareillement  chacun  quatre  deniers:  ôcles  trois  enfans  de 
cœurquiyohtminiftréjchacunvn  denier.  Lelieu  du  Mnn- 
^.î/^w.elllerefecloir:  au  commencement  duquel,  vers  Oc- 
cident,le  Idngdela  muraille, ily  a  des  pierres  de  taille  creu- 
feesenrotunditépour  treize  ou  quin/LC  panures,  oùil's  met- 
tent les  pieds:  &:  au  miheu  de  chacune  pierre  vn  trbn ,  où 
l'eau  iè  coule  Scfe perd  ibubs  terre.  Le  Mandatum  faid  ,  les 
panures  ne  fortent,  qu'ils  n'ayentallifté  à  certaines  prières  6c 
oraifonsquifedifenr  pour  le  ReuerendPere  Odo  Lueique 
71.  de  Pari  s,  qui  a  cell  effet  a  donné  vn  muidde  blçd  de  ren- 
te par  luv  acquis  des  Ri'eligieuxde  faincl:  Denys  au  lieu  dict 
Herblez.  Aulfi  pour  maiitre  Pierre  Soubchantre,  qui  de 
pieufeliberalitéyaaumofné  vingt  fols  parifis  de  rente  an- 
nuelle &;  perpétuelle .  Etpour  Monfieur  Hugues  Doyen ,  le- 
quel a  procuré  tout  ce  que  deffuseftrepairé  en  Chapitre, 6c 
confirmépar  lettres  enregiftrees  de  mot  à  mot  au  petit  Pa~ 
ftoral , feuillet  iSj.defquelles  enfuit  la  copie. 

Hugo  Decanm^  toîutnquc  CAfitulum  BcaU  MârU  Tarijierijîs^ 
'umuafis  chrifli  fideîihus prdfentcmpaginâm  inffecfuYÎs  in  Dowi- 
no^falutcm.  AdvniuerfoYum  'uolum'^s  notiîiam  perucnire  ^  quodcum 
fix mem$ri.t^ Domnm  Odo quendam  VmÇevfisBftf'cofus adfAckn. 
ânm  M<indatHm  qmnqungintapâtt^erum  in  Cœna  Domini  ^  njntim 
modiumhUdi  mifericûrdiîer  afignaffetin  corjquefinfuo^quod  Mo* 
nachl  Be^îi  Dwnyfii  afignauerant  et  apud  Herhkyam.  Nos  attenden- 
tesquûdin  aliis  dicbm  quadrageftm*  M  a^datum paupcrfim  ^  cum 
non  ejfent  tântummodo  nifi  duo pAuperes ,  minta  fokmniîçY  îd  figè^ 


LIVRE    P  RE  M  1ER.  51 

halur:de  cormnunt  conJtn^H  ordmare  curauimt^s^  /juûd  a  fecunda 
fcnAVo(i  àorninkam  qu^icmtAtur  JnuocAHit  me^  vfque  ad  fcriam  c'cftîepre- 
qmntam  in  Cœna  Dommifingaïà  dubus quadragcfimx  { fom do-âtt-  mier  Di- 
nicisdtebmexce^tib  )  recijucnlur pcr  manum hibdomadar*^ fucrdo-  ^q^^,^^11^^^' 
fis  y  vetper  manum  (uccenurù  ^quottens  monachm  vclregnlarù  heb- 
demadanm ahfuent^îredecimpAUferes  \  quornmpedestn  refecforio  Lautmenc 
abluenturà  Mtmfiri4 maiWtà  dtarîs ^faardoîeviddiat^  T)îacQ}iO&  de?  pieds  à 
JSabducono^  qitihui  trcs pueri  minï/lrahunî.    Abluîtom  anUm  &  ^^''^^ ^^^' 
Manddîo mterejjè ienchithr Jaccentor Ecckfi.inol}r^i  qn'tpYo tempore  chacun ionc 
fuerit,velfifoy/an/HCce7itûrwtereJJe^  &  huk  officïo'Vdcare  exeui-  '^e  Q^'^^^.: 
demi  mccptaîe  non  po tuent  -.Mt^gifter  pucYOïHmChon  vice  tpfim 
Ijhïc effîcioinîerejfe  dehebît^prouifurm  vtîdcm  offidum  deuote ,  or- 
diiJafe^  &  eo  modo  quo/laintHm  eft  peragatur.    Vir&que  au! cm  ifia  - 
mm  ex  luJiAO'  nectfiriacAufa  ahfente^  pervnmn  de  mîniftris  ma- 
ioris  AluYùJkccerôtor hoc implere  tenebhur.  Sticcenîor  autem^  velis 
q/civiceseim  {Jicutfupra  diximm  )  exeqtteîur^  façia  pedumahlti- 
tione  ^  Sacetdott^  Dîacono  é'  SubdiacûJ^o  detînnos  mi/}ifirabit\  de 
qitihmfinguià  pauperibiu  cnm  m  an  un  m  cfculo  quatuor  denarios  cf- 
ferrct  ad  refecHonem  eorum.  Dabit  injuper  Jacerdoti  quatuor  defï4' 
rios^Dtacono  quatuor  dena7ios\^Stthdiaconû  quatuor  defiarids^&vni- 
cutque puerorum  rjnum  denarinm.  Finîîo  autem  Mnndato  anîequam 
pai*peres\^'vel  !p(ï  nfcchrtum  exennt  ^  pro  animahm pr^îdiciorum 
Oâonis  Epifccpi^  Hugonis  Decani^Tetrï  Siiccentorts [Acerdotum  ^  & 
fT&  anïmabîi-s  tllorurn ,  qui  bentfictum  iilud  augmentriuerint ,  dicen- 
îur-^  Deprofundù  ^cnm  oratione  don^ïnka^ô'  precïhm  qu.i  fcquur,' 
îur ^  d^CûIIccfa  tnhunc  m'oâum.     Abfolue  qu.ifuff^tts  Do'rr.ïne  anî- 
viAm  famuli  îui  Pontifîcif^dr  Animas  famulorum  tuorumfkcerdo- 
Iun>^(^jtmma4  cmniujff  r,olïr£Congregâtioniijrâtrum^  O' omnium 
Jîdeliu:n  dtfunfTorum , &c,'"  His  Auîem peraciis ^ficut  n^osef}^  ad 
Ecdcflam  veuerteTUur .  Antiauam  auîem  confuetadmem  de  duobus 
pauptribuicleriàs^  quibfis  pedcs  abîui  foiebant  ^  in  nullo  mutamiir. 
Immo cum  tredecim  ^aupertbki  in  rcfecforium  venient  ^  quodcon- 
JueueruKtfacïuri ,  ô"  anîiqutim  ho  'pitâlts  Beaîji  Marix  beneficmm 
reapturi.  Qui'fita  vero  fcria  ifi  Cœr/,i  Dominirccipienîurà  Succen-  Laaemen!: 

'■        .    ^^    .  ■*  f         7  /  î  •        r    'i'-'S   pieds 

tore  qntnquAginîa  pauperes:  quorum  ^e^es  abluentur  ab  vntuer/is  aciaqaantc 
Presbyteris é' Diaconù  CanonicU j&  alîjs  Ptesbyteris  dr  Diaconù  paumes  le 
rnaiori altari feruienttbî'i^ ^qmbm  Subdiaco^ji  Cafionici  mimflrabunt.  ^^^^^  '  ■ 
Etv}7icu;qu€pr^dtcti)rumpaupiru:n  Succentor  quatuor  denarios  {vt 
fupradixwim  )d'finbuet.  Adpvxdicfafiquiâcmfoluttoncm  drdijlri- 

G    >j 


51  C  I T  E'   D  E     P  A  R I  s, 

butïûncm  bemfic^  futcncUm  Aepnîauimus  modinmbUdià  pr.efatd 
odQneJ.fifcofo["Jtfupr(iàixïmm)  npigrtAtHm^  &  viginti  foltdgs 
rArifienfesà  Pctrofitccentûre  pi  a  libérait  tnte  cdUtos, 

Des  enfans  tronutT^ 

Qinnd  il  Te  trouueparlesruësquelque  enfantexpofe  ,il 
n  eitioiliblcàperlonnedc  le  Icucr,  fors  au  Commiliaire  du 
quartier,  ou  à  quelque  autre  palîant  Ton  chemm  :  Et  le  doit 
porter  aux  enfans  trouuez  à  noilre  Dame ,  en  la  mailbn  de- 
Itinee  pour  les  nourrir  êcallaider,  qui  efl:  auprès  la  maifon 
Epircopale,6<:fait  lebas  d'vneruëiledefcendant  àlariuiere. 
Tous  les  haultslufticiers  font  taxez  ôc  contribuent  au  paye- 
ment des  gao-es,  que  l'on  donne  aux  nourrices ,  qui  elleuent 
leiditsenfans  ,&:aufli  àlaDamequireçoit  à  premier  apport 
iceux enfans, Se tientlafufdite  maifon.  Meilleurs  de  noifre 
Dame  ibnt  députez  pour  auoirefgard  tant  fur  icelle,  que  fur 
leldites  nourrices.  Et  quant  à  leuer  l'enfant  trouué,  X\\ç,  Cô- 
miflaireouautrene  s'en  entremet,  craignant  la  dcrifion  6c 
foupcon  l'enfant  eibe  de  fon  fait,  on  cnuoy  e  quérir  la  Dame 
des  enfans  trouuez ,  qui  ne  fait  difficulté  de  l'enleuer ,  en  luy 
pavant  cinq  fols  par  le  domicilier ,  àk  porte  ou  eftau  duq  uel 
ledit  enfant  aura  efté  trouuc. 

îi  va  beaucoup  de  haults  lufliciers  àParis  êcés  enuirons, 
^nefl  la  fomme  petite,  qui  le  collige  pour  les  enfans  trou- 
nez:  car  celle  maifon  de  làind  Germain  des  Prez  en  paye 
tous  les  anspour  fa  cotte  cent  cinquante  liures:  des  autres  ie 
n'ay  paslalille. 

Dans  la  orandeEglifeàmaIngaulche,iIyavn  bois  délit, 
qui  tient  au  paué,  fur  lequel  les  bons  iours  on  metlefdits  en- 
fans trouuez  :  afin  d'exciter  le  peuple  à  leur  faire  chanté.  Au- 
près duquelfont  deux  ou  trois  nourrices,  ôc  vn  balîin  pour 
receuoirles  aumofnes  àcs  gens  de  bien. 

Lefdits  enfans  trouuez  lont  queîquesfois  polluiez  &  pris 
par  bonnes  perfonnes  quin'ont  point  d'enfans,  en  s'obli- 
o-eans  de  les  nourrir  6c  eleuer^  comme  leurs  propres  enfans. 
Bu  Paruts  denofireDame. 

Lao-randc  place  qui  elldeuant  la  grande  Eglife  belle  àc 
nette  j  s  appelloit  anciennement  Paradis^reprefentantlcPa- 


LIVRE    PREMIER.  j3 

radis  terreflre ,  auquel  il  ne  nous  faut  arrefter,  ains pafTcr  ou- 
tre, pour  parucnir  au  Paradis  celefte,  fignifié  par  l'Eglife. 
Celle  diclion  a  efté  yHzqc  à  Rome ,  &c  depuis  vfurpee  par  les 
François:  lefquelsparfubftradion  de  quelques  lettres,  pour 
Paradis  ont  prononce  Se  efcrit  Paruis:  toutesfois  en  quel- 
ques liures  manufcriptsdenoftre  Dame  de  Paris,  il  fè  lit  en- 
core Paradis  6<.  non  Paruis  -.fpecialement  au  grand  Paftoral, 
luire  jo.Cartlie}!.  dattee  de  Tan  un.  au  moys  de  Décem- 
bre: qui  eft  l'oclroy  dvne  moitié  de  maifon  auprès  le  Paruis, 
fait  par  le  Doyen  &;  Chapitre  de  noflre  Dame  ,à  vn  Cliapci- 
lain  de  la  Chapelle  faincl  AuguHin;  Bedimm  (inquiunt)  ei 
dn/ndi.im  domum  ftîam  in  Paradifo .  Nous  luy  auons  do nn é 
vne  moitié  de  maifbn  affile  en  Paradis. 

Aimon  luire  4. chap.35.au  commencement  durecrne  de 
Clouisrccond,dit'quele  Pape  fitpauer  de  grandes  pierres 
de  marbre  blanc,  lelieu  dit  Paradis,  qui  efl  deuant  rEpliiè 
làind  Pierre  Apoftre. 

Léo  Marlîcanus,Iiurei.dela  Chronique  de  Montcaffin 
chap.  9.  faifant mention  del'Empereur  Ocho  2.  il  dit  Mor- 
iutis  eft'.  é"  Romxin  Paradi/o ,  idcfttnatrioEcclefu  Beau  Pétri  ^- 
pflûli ferait  us  ,  <inno  Vomini ,  983.  Il  efl:  mort  d  Rome  &:  enter. 
ré  en  Paradis  :  c'efl  â  dire  en  l'aire  6c  place  qui  eft  deuant 
l'Eglife  fainct  Pierre. 

Etau  liure3.chap.2^.  en  parlant  de  la  nouuelle  Eo-life  de 
Montcaiîînconftruitcpar  l'Abbé  Didier  (qui  depuis  a  efté 
Pape , nommé  Viclor  3.  )  il adioufte ,  Fecii  S' Atrinm  ante  Ec- 
ckjiam^qiiodnos Romana,  confitcîudtne ^  Paradifum  dicimm.  Il  a 
conftruit  vn  aire  ou  place  deuant  l'Eghfe,  quefelon  la  cou- 
ftume  Romaine,  nous  appelions  Paradis  :  à  enicelle  place 
encore  nommée  Paradis,  Elgaita  femme  du  Duc  Robert  a 
voulu  eftre  inhumée  ,  pour  la  grande  deuotion  qu'elle  a- 
uoitàl'Eglile  deMontcalîin:commeil  efcrit  au  quatrie/me 
liure  fublequent,  chap.  8. 

Du  Cloiftre  noftre  Dame. 
L'an  130:.  le  lendemain  de  la  ie'iie,diQ  faind  lean  Baprifte 
fut  fait  &  arrefté  parles  Doyen  6c  Chapitre,  que  quand  vne 
maifon  du  Cloiftre  viendra  à  vacquer  par  mort,cciî:on,ou 
autrement, elle feravifitee  par  le  Chapitre.  Que  s'il fetrouue 
des  réparations  à  faire,  elles  fe  feront  ^es  biens  du  dernier 

G    iij 


54  ^  CITE'    DE    PARIS, 

poiîeircLir.  Ceux  qui  la  voudront  achepter ,  auront  vn  mois 
pour  la  mettre  en  enchère:  àc  le  Imrera  au  plus  offrant  de  der- 
nier encheriiïeur.  Que  lî l'acheteur  en.a vneautre ,  illa pour- 
ra reucndre  dans  vn  mois:  àla  charge  quela  moitié  ûes  cie- 
niersdelavenditionloitpourlecorps  du  Chapitre,  ôc  qu'il 
feconcente  de  l'autre  moitié,  llleia  aulii  tenu  de  payer  pré- 
sentement à  chacun  Chanoine  deux  lois  pariiis,  pour  le  vin. 
Etau  cas  que  quelqu'vn  venditia  maiion  du  'v^ioiitrejôcnVii 
voulut  acheter  d'autre  :neantmoini  il  fera  tenu  deraporter 
au  Chapitre  la  moitié  de  la  vente. 

Il  le  trouue  auliurenoir ,  que  l'ani334.  la  vigile  faincl:  Bar- 
thélémy au  Chapitre  gênerai  de  Melheurs  de  noitre  Dame 
de  Paris  fut  (latué  &.  ordonne ,  que  nul  demeurant  au  Cloi- 
llre  eut  àretirer  auec  i'oy  femme  quelconque ,  vieille  ou  icu- 
ne,maifl:reiîeouchvimbriere,ny  parente,  pour  y  feiourner. 
^^oni.im  (^inqmuNt)  CUufirum  toa^efi/acratm ,  Des  dcâum  (^ 
daiotm.  Les  peines  h  enfiiiuent,priuation  des  fruicls  de  leurs 
offices 6c bénéfices,  excommunication,  &  expulfion  dudic 
•Cloiibe. 

iMaisl'ordonnancedu  Légat  Odo  (qui  ell  plus  ancienne 
de  cent  vin  gtleptans,c'e(l:àlçauoirderani207.&:quiie  trou- 
ue au  hure  20.  du  grand  Pa{l;oral,Carthe3.)contientplu- 
iieurs  exceptions,  6c  eif  telle. 

Dijlnctifu  inhtbcmiis ,  ne  qiiis  Camnicm  mttliercm  diquam ,  rno- 
nltietn/eualiammdomojiidiif  claufiro [uflimat  pernocîare:  nïfi  fit 
mater ^njclforoY , vclpropinqua^  fa  'tem m  tertio grada  :  vel  nififint 
diqtiJi  Miignatesmul'wres^  qu£ fine  funddo cuit ayi non pojjum.  Vel 
nîfïvrgente  necefitâte  matrunas  aliqna-s  njûCAYÏ  contîgerit  ad  cufto- 
diammfirmoYum.  Q^e  h  aucune  ont  des  chambrières,  pour 
prcparerles  viandes ,  6c  dilpoierle  melnage,  ce  n'efl  fansper- 
miilion  du  Chapitre, lequel  maturement  conhdere  la  quali- 
té ,preud'hommie  6c  aage  desperionnes. 

Il  y  a  d'autres  ftatuts  faits  par  mefdits  Sieurs  de  noftre  Da- 
me ,  en  leur  Chapitre  gênerai ,  le  lendemain  de  la  ï^^o.  fàinA 
lean  Baptiil:ei325.  deiquels  nous  en  raporteronsdeux:  l'vn 
^^"^'  contenant  ce  quel'on  doit euiteràl'Eglilej6crautre  les  ton- 
iures,  que  i'ay  tirez  de  leurliure  noir ,  feuillet  25.pa.  i . 
I .  In  BccUfia,  Yifm  inhonefli ,  &  omnes  confabnUîtoms^  dumcek* 
branîurJaçYafoicmniapmitmcmqttiefcant, 


LIVRE     PREMIER.  55 

2..  Nullfis  comam  nuntat  fiue  barbam  j  /ed  YAdifac'unt  temvûuhus 
erdiriéitis  .  LargOrS  coronas  dcfermt^f^X  compétentes  îonfuras ,  Contra- 
ïiumfAcïentes ,  àiJlYîbnîiombtu  dturnis  dr  m^urnts  pnuemur  fer 
menfem. 

Conciles  Prouinciaux  tenus  à  Paris  ,  6c  es  enuirons. 

Notez,  ^  que  nia  cotte  des  tomes  des  Conciles, (jr  des  pages  ou  ils 
commencent  ^  ie  fuit  s  les  derniers  tant  généraux  que  provinciaux  ^ 
compillci^&illufirez,  de  notes  par  le  doclifime  Seuerin  Bine  ^Cha- 
noine ,&  imprimez,  à  Colongne  ^l' an  i6o6. 

Le  premier  Concile  Prouincial  tenu  à  Paris ,  a  eflé  /bubs  ^^^ 
lePapeLiberius,enran362.  après  que  faind  Hilaire  Euef- 
que  de  Poicliersl'an  4.  de  Ton  exil ,  fut  reuenu  de  Phrygie. 
Auquel  temps  il  fe  fît  tant  en  France  qu'ailleiurs  plufîeurs  Sy- 
iiodesou  Conciles, pour  la  dcfenle  de  la  conlubftantialité 
du  fils  de  Dieu,  contre  les  Prélats  d'Orient,  fedateurs  de 
l'erreur  d'Arius ,  comme  tefînoigne  Sulptctus  Seuerus  Itb.  i,fa^ 
crdhtflortx,  Tom.i.Cffnc/I.pag.^^^. 

Le  fécond  Concile  du  temps  duPapePelagius  i.  &  d\x 
Roy  Cbildebertpremier,  fut  contre  Sapliorac  Euefque  de 
Paris ,  lequel  accufé  de  trelgrand  cnme  (  il  n'efl:  exprimé,, 
pour  l'enormité  du  fait  J  &  par  fa  propre  confeÏÏion  reco- 
gneu,fat  depoie  ôcreclus  en  vn  Monallere,  pour  y  faire 
pœnitencelerefledefa  vie.  Quieftoitvnepœnitencéordi- 
nau-e  pour  les  laps  Ecclefîaibques,  comme  l'on  void  en  S. 
Grégoire,  Hure  premier  de  fbn  Regiftre,  Epiflre  42.  de  au 
Droid  Canon, 16. 4.6.  ûeUpfis ,  To,  z.  Conctt,pâg,  63  4. 

Le  troifîefme  Loncile  fut  célèbre  à  la  fulcitation  de  S. 
Germain  Euefque  de  Paris,  comme  tefmoicne  Baronius. 
rfom.  7 .  Anndium  Jub  anno  Chnsti^  559 .pa.  466 .  Lequel  bon  ^^^  . 
Prelaty a foubfigné, retenant toufiours  parhumilitc  le  fur- 
nom  de /f^r^r^jr.  Ce  Concile  contient  neuf  canons  con- 
treles  détenteurs  des  biens  des  Eglifes  tant  meubles,qu  im- 
meubles, contre  les  mariages  inceflueux,  &:  les  Pafteurs 
faitspar  la  faueur  du  Prince .  FodemTom.  Concil.pa.  638. 

Le  quatnefine  Concile  Parifîen,  fut  en  l'an  576.  du  temps      ^jC. 
du  Pape  Benoifl  premier,  &  de  Cliilperic  Roy  de  France. 


5<$  CITE'  DE   PARIS, 

McdtmTûm.  Concïl.pAg.  677. 

Lecinquieime  Concile  fut  tenu  à  Paris,  en  l'Eglife  de 

o         faincle  Geneiiiefue,  pour  lors  dite  de  iaind  Pierre,  par  le 

^     '      mandementduRoy  Chilperic,  en  l'an  580.  £c  premier  du 

PapcPelagiusfecond,  contre  pretextatÉuefquc  de  Rouen, 

lequel  fut  enuoyé  en  exil  en  vneifle  proche  delà  ville  de  Cô- 

flance,^//*^,  Conftantine.  Ce  Concile  eft  entièrement  tiré 

dcTHiftoire  de  Grégoire  de  Tours ,  liure  cinquiefme.  chap. 

18.    Aimonliure  3.  chap.  63. efcrit qu'il  fut  reuocqué  d'exil, 

ik:reftablyen  fon  iiege,  parle  Roy  Contran.    Eodtm  Jqw. 

ConctLpag,  6(^6. 

Le  Concile  alfemblé  àClichi,(/<i//>f  clippiacum  )  parle  Roy 

CeiUvnc  Clouis  fécond  fils  de  Dagobert,  en  l'an  661.  5cde  Ion  règne 

i-.euc^&de- j^  16. futpour l'exemption  de  l'Abbaye  dcfaind  Denys  en 

ns.  France ,  de  la  fubiedion  des  Eueiques  de  Pans,  &  de  tous  au- 

^61.      très  prélats.  Saincl  Landry ,  qui  eitoit  pour  lors  Euefque  de 

paris  y  donnaconfentement. 

Ce  Concile  n'elT: autre  chofe  que  le  texte  dAimon  ,Iinj:c 

4.  chap. 41.    EodemTômsConcti.pag.ii-j^. 

-749.         Cefhe  exemption  aefl:ëcontirmeeparlepapeZacharie,raa 

5.  de  fon  lîege,6c  derincarnatiQii  74c^.  ou  750.  voyezcy 
après, auliure  4.1etraiâ:é  del'AbbayeS.  Denys. 

7($(?.  Le  Concile  célébré  à  Gentilly  près  Arcueil,  en  l'an  ']G6. 

que  tenoit  le  iiege  à  Rome  paul  premier,  &  regnoit  en  Fran- 
ce pépin  père  de  Charlemaigne ,  contre  les  ennemis  des 
faillies  reliques  ôc  delà  tr eiïàinde Trinité. T^»?^  3. C^'w./'rfr/'. 
i./4^.i37. 

Concile  VI.  tenu  à  paris,  pour  la  reformation  de  la  difci- 
Q  plineEcclefialHqueenran  029.  du  tcps  du  Pape  Grégoire  4. 

6c  des  Empereurs  Louis  ôcLothaire.  Ce  Concile  eft  tort  am- 
ple, &diuilé  en  trois liures.  EodemTom.  ConciLfag,  S40. 
q^   r  Concile  VIL  célébré  à  Paris  en  l'an  846.  du  iîege  de  Ser- 

*'  '  giusfecond,deuxiefme:&:duregnedeCharleleCliauues  fi- 
xicime.  Auquel  furent  publiez  i^.  Canons  du  Concile  de 
M  eaux,  ôcles  autres  reiettez  par  ledit  Roy  &  fon  Confeil, 
irritez  contre  le  Clergé.  Lcidits  Canons  fe  trouuent  in  fi^e 
Capiiul.irù  RtgumpoflcjUAYtam  addittonem  commencans  par  ces 
mots,  Hxcqud/cquuntur  Capitula  excerptafunt  a  Dcmno  Rcge 
K'^roio y  Domnir  kiladoumci  Imp.fiùc,     i.odcm  le.  3.  fag,  617. 

Ou 


L I  V  R  E    P  R  E  M  I  E  R.  57 

OiilerurditSeucrin  B;ne  allègue  aux  noces  la  principale  cau- 
ie  de  ce  Concile,  eilre  la  collation  des  bénéfices  &  autres 
biens  d'Eglife  faite  par  les  Roy  s  aux  gens  laïcs:  Dequoy  Dieu 
irrité,  leur  a  luicité  des  ennemis,  èc  Ipecialcnient  les  Nor- 
manspourles  chailier  ,  &c  forcer  à  condelccndre  à  des  ac- 
cords preiudiciables  à  la  France. 

Le  Concile  VIII. tenu  à  Paris  en  l'an  847.futpourreuoir  le  g  .  _ 
procez  de  la  depoiition  d'Ebbo  Archeuelque  de  Reims,  fui- 
uat  ce  qu'en  auoit  efcrit  le  Pape  Sergius  1.  à  Charles  1  eCliau- 
ue  Roy  de  France.  Mais  içeluy  Ebbo  negligeantà  comparoir 
à  ce  Concile  en  perfonne  ou  par  procureur,  encores  qu'il  y 
eufî;  eil:c  mandé:  Hincmar  Religieux  de  faind  Denys  en 
France  fut eleu  Archeuelque  de  Reims:  ôc  ledit  Ebbo  vef- 
quit  ainfi  depolé  enuiron  cinq  ans ,  lufques  en  l'an  851.  Voyez 
rHiiloiredei'EglifedeReimSjCompolèeparFrodoardCha- 
noine d'ic elle Eglile, hure 3.  Chapitre  2.  EodemTomo  Concil. 
fag.  631. 

LeConcile  IX.  tenu  à  Paris  en  l'an  1057.  fut  pour  refou-  ^^Yl' 
dre  auec  le  Confèil  des  Prélats  &:  Princes  le  Couronncmenc 
&j(àcre  de  Philippepremier  :  Cepropofant  Ton  pcre  Henry 
premier  Roy  de  France,  qui  fe  rccognoifFoit  aagé  tk  cadu- 
que: oc  preuoyoïtqu'il  n'auoitplus  guiere  à  viure:  comme 
aulîiildecedal'anenruiuant.  Le  texte  de  ce  Concile,  que 
raporte  Seuerin  Bine  eft  entièrement  tiré  à^s  Annales  de 
Papirius  Maflonusliurej.enlafin  delà  vie  dudit  Henry  ,& 
lelàcredcfon  fils  fudà  Reims  amplement  defcript  par  Bel- 
lc-forefl:,Tonie  premier  defes  grandes  Annales,  liurcj.chap. 
20.  Tomo^.  CenciL  part.  1.  pa^.  11 31. 

LeConcile  X.  fut  tenu  à  Paris  'en  l'an  1088.  par  vn  com-  108?, 
niun  accord  des  Fran<^ois,Nortmans,  Flamans,  Lorrains, 
&  AnMois  contre  lesTurcs.  Et  efl;  le  commencement  de  la 
guerre  faincte  ou  facree,  comme  le  note  Genebrard  en  la 
Chronographie,  laquelle  reufTit  il  heureufèment,  que  les 
ChreftienslerendirentpoiléiTeurs de  laludee,&; vidorieux 
entrèrent  enHierufalem  le  15.  Juillet  lo^c),  comme  teftific 
^  aillaumeArcheuefquedeTyr,enlafinduhuicliefmeliure 
ae  fbn  œuurre  de  Bellofacro. 

LeConcile'XI.  tenu  à  Paris  en  l'an  1145.  le  Pape  Eugène    1099. 
troilieihicprefentfut  contre  Gilbert  PorretjEuefque  de  Poi- 

H 


5S  CITE'    DE     PARIS, 

cbers  ,accufc  d'iierelie:  Auquel  rclifta  lauid  Bernard  diipu- 
tan c  centre  luy  par  deux lours  a  Reims  au  Concile  General, 
oiilacauleauoitei'térenuoyee.  Voyez  ce  que  efcrit  contre 
luylcdicl  iàinct  Bernard  Scrmone  8. [uptr  Cantica.  Et  l'opi- 
nion de  laincl  Thomas,  furvnc  de  'i.^s  erreurs,  rnma parte^ 
qti^JîiQ^îesg.  Anicubftxto.  Inrefpo/ijionead pritnum.  Gabriel 
Prateolus,  natif  de  MarcoulTi  ^  ôc  Docteur  en  Théologie  ^  m 
Ekncho  Alphahetko  Hereticorum,  dicl  que  Gilbert  Porretn'eft 
point  connumerëauec  les  hereticques:  pour- ce  que  audi<5t 
Concile  de  Reims,  il  fe  rétracta ,  &.  Ceçmit  palmodiam  ^  ad- 
iouflant  vne  belle  fen  tence, 

S£pe  corda  ochIu4  nuhe  erroris  ohductti'S ,  itafupernx  illufiratio- 

nis  lumine  fitferenu^sinjtnuthorfchifinatiSj  ad-yniontm  redeat 

'uerïtAtis .  Eadcm  parte  fecunda,  Tomi  j.  Couciliorum  pagina. 

1332. 

j^o^  Le  ConcileXII.  tenu  à  Paris  en  l'an  iiS^.foubsle  Pape  Vr- 

bain3.n'efl:quVne  denunciation  6c  preparatif  de  la  guerre 

contre  le  Turc.  Bodem  Tomo  Côncil.  Pa.  i  441. 

nSS.         Le  Concile XIII.  de  Pans  aeflë  deux  ans  après,  c'eflaiTa- 

uoir  l'an  1188 .  &:  du  Règne  de  Philippes  Augulte le8.au  mois 

deMars,enuironlamicarerme,pourrmftitutiondela  croi- 

fadc  ,  contre  Saladin  Roy  des  Turcs.  Lequel  auoitrepris 

Hierulalem,auec  plufieurs  aultres  villes,  éc  exercé  toutes 

cruautezenuerslesChreftiens,  ^ pour iuy  refifter  par  vnc 

grofle  armée ,  leuee  en  diligence  ,1e  Pape  Clément}. en  ladi- 

de  année  f  qui  eftoit première  de  ion  Pontificat  j  permitau 

Roy  deFrance Philippes  Augufte  d'impofèr  furtousfesfub- 

iedsreeuliers  ôcfeculiersqumepourroient  alierperfonnel- 

Origcne     lemcntcn guerre, vne décime:  Exceptez feulementlesReli- 

dçs  décimes  oicux  Chartreux  &.Cifl:erciens,les  Rehgieufes  de  la  Congre- 

IrRQv!'*'^    o-ation  deFonteurauld,6clesMaladeries:  Celle  decimefuc 

appelIeeSaladine,à  caufe  qu'elle  eftoit  leuee  peur  debeller 

Sd\zàvii^Eodemto.Concilpag.i442, 

Cefte  nouuelle  impofition  fut  mandée  a  Pierre  de  Blois 
qui  eftoit  en  Angleterre  Archediacre  de  Bathone  ,  par  fes 
Efiji^i.io.  amis,D.Crelpin,6cM.Payen  :  Lequel  leur  rerpondant,pre- 
did  ce  qui  eiladuenu  trois  cents  ans  après:  C'eft  àiçauoir, 
que  les  décimes ,  pourle  regard  des  Ecclefiafbiques  iëulemcr, 
leroicntconuertiesenaniiuelles&perpetueUeSjnonpourle 


LIVRE     PREMIER.  59 

fccouurcment  deiatejreSainclc,  mais  pour  emplir  les  cof- 
fres du  Roy ,  &.  eftre  comme  vn  accefibire  à  ion  Domame. 

Sane  ficut  audtui?nmy€xtit  edictum  a  P/j//jppû  K  tgc^vt  de  fer  ibè- 
re iurgûUiCHi  orbisy  &  oturaretur  Ecclcfea  decnnaticmbus:  Sic  pan  - 
Utirn  tranfibit  deamatio  in  confuetudmem  5  ^  prxfeimftafemcl 
abufioignommiofam  Ecclefed  fcruitutem  inflige  t . 

EtMonfieur  Clioppin,  //^.j.^f  Bomamo  Régis,  Tittdo  23.  Ar- 
ticulo  S .  pag.â^;  .Negleciofecrarum  expeditionum  cofifelio,rnhilû' 
jeausdccurnanturficerdotiornm  redditns  :(^dectmd  inannuasjï- 
fei  rntioncs ,  fdîrîTkor.ij  infiar,  rcferur/tur. 

Le  Concile  XIIII.  tenu  à  Pans,  en  Tan  1109.  futàlareque-  12.09. 
ile  deReuerendPere  en  Dieu  Pierre  II.  i'urnommé  Camb, 
Euefqueyî.dudid Paris:  Oiilesherefies  desAmauriens  fu- 
reTxtrcfutecs  6c  condamnées  :  Le  corps  del'audicur  ^muen- 
teur  dcfquelles  Amaury  ,  nc;tifde  Chartres  ,  fut  melme- 
ment  déterre  d'aupreslEglile  defaind  Martin  des  Champs, 
ièsos  6c  lescendresiettees  à  la  voyrie.  De  plus  tous  (es  lè- 
deursfurent  brûliez  hors  la  porte  de  Pans  au  lieu  nomme 
Champeaux,rLUaantrordonnancc  de  ce  Concile,  comme  le 
tefmoigne  Rigordus  en  la  vie  de  Philippe  Augufte.AIfonlus 
à  Cailro,  en  ion  fécond  liure  contre  les  herciies,tiltre,  Adam 
&  Eue.àlarefiitation  du  troifefme  erreur:  6cMaiifre  Gabriel 
ciuPreau,//^'./.  EL'/îJji hxrcticorumy cap.itj .  efcriuentque ledit  '' 

Al  iiaury  ciloit  D  octeur  en  Théologie:  Mais  Robert  Gaguin 
liure6.  Paul-^Emileliure6.  Genebrard  liure  4.  delaChro- 
nographie,fbubsrani2i5.  EtBelleforeil;  tome  premier  defes 
grandes  Annales,  chap.76.  neluy  atmbuent  celle  qualité; 
Ains ieuicment  qu'il  e/loithômeiçauant en  logique  6c  icien- 
ces humaines:  Etadiouflcntquepiufîeurs  delesdiiciplesne 
fe  voulans  recognoiftre,  furent  brûliez  auec  les  oifements 
de  leur  Maiilre.  Eniemble  deux  liures  de  lametaphyfique 
dAnftote  nouuellement  traduicts  de  Grec  en  Latin,  qu'on 
prciumoitauoireftc  la  fource  defdicles  hereiîes.  Leiquelles 
le  Concile  gênerai  de  Lateran  célèbre  audicl  an  121 5.  ioubs  le 
Pape  Innocent  troifiefîne  a  pareillement  condamnées  par 
celle  claufe  ,  R€prGbaiii?r.!:s  &  CGndemnaKi7nus  permrflfeimH:'n 
dogma  trnptj  Almarici  :  Ciiius  ment  cm  Ta  ter  r^endacufic  exc£- 
cauit^  vt  euis  dicirind  nontam  L^'ctica^qnam  infarinfetccnfen- 

H  ij 


1124. 


éo  CITE'    DE    PARIS, 

Le  Concile  XV.  tenu  à  Paris,  en  Tan  1124.  &  du  règne  de 
Louis  huiclicimc ,  pcre  de  S.  Louis,  par  ConrardEuefque, 
Cardmal  du  tilrrc  du  Porcf/^///?^  Fonuc;2//s)6cdeùimâ:QK.iû- 
fine,&;  Le^^ac  (a  Utcre  vt  vacant)  du  iàinci  Siege,enuoy  é  par  le 
Pape  Honoré  II L  pour  faire  ceflerruiterdidôc  excommu- 
nication iettee  contre  les  Albigeois  hérétiques:  En  côiîdera- 
tion  du  prand  carnage  q  uiauoitefté  fait  des  obftinez,  dure- 
couurement  desvilles  qu'ilsauoientviurpeeSjôcleursauoienc 
leruv  de  retraide  :  ^^auifi  eu  efgardà  ceux  quii'elloientcon- 
ucrtis  &  rendus  bons  Catholiques, auec  IVn  de  leurspremi- 
cr  s  ch  efs ,  Rai  m  o  n  d  C  o  m  te  de  Th  o  ulo  u  fe. 

RigortenlavieduRoy  Philippes  Augun;e,pere  dudicb 
Loyshuiclielrne  efcript,  que  Simon  Comte  de  Mont-fort, 
défit  en  vne  bataille  dix  fept  mil  Al  bigeoishereticques,  auec 
leur  fauteur,  PierreRoy  d'Aragon  :&:  qu'en  tous  les  com- 
bats aflemblez  de  celle  guerre ,  ils  y  on tperdu  cent  mil  hom- 


mes. 


j,Qj  Le  Concile  XVT.  c'efl  à  dire,  l'aflemblee  générale  des  trois 

eftatsfaide  à  Paris,  par  le  commandement  du  Roy  Philip- 
pes le  Bel  en  Tan  1301.  contre  le  Pape  Boniface  huidiefme. 
quil'auoit  excommunié ,  bi  donné  Ion  Royaume  à  l'Empe- 
reur Albert,  ie  n'en  feray  point  de  difcours  :voyez  ce  qu'en 
cfcnt  Belle  foreiljTomepremier  defcs  grandes  Annales,  li- 
ure4.chap.  43* 

J310.  Le  Concile  XVII.  celebrcàParis  en  l'an  1310.  félon  Guil- 
laume deNangis,  auquclprefidant  Philippes  Archeuefque 
de  Sens  certain  nombre  de  Templiers  furent  condamnez  à 
eftrc  brûliez  tous  vifs  pour  cas  énormes  :  voyez  ce  que  itn 
efcris  puisamplementcy  après,  hure3.  auTraicbé  des  Che- 
ualiersdu  Temple. 

Papes  qnï  font 'venus  à  Taris, 
Le  Pape  En:iennefecondenran75f.vinrà  Paris  deman* 

'^'^'  derfccoLirsau  Roy  Pcpin  contre  Ailhilphe  Roy  des  Lom- 
bards qui  1  nuadoit  les  terres  de  l'Eglife ,  ôc  faiibit  beaucoup 
d'oppreHîons  aux  Ecclefiailicques.  De  Paris  il  fe  recira  loger 
àfaind  Denis  en  France  où  il  fut  fi  gricfuement  malade, 
que  les  médecins  defefperans  de  fa  fantc  l'abandonnèrent, 
&:  alors  il  eut  recours  au  fouuerain  médecin  Dieu  éternel, 
prcnaritpourionintercelTeurfaind  Denij,,  lequel  auec  S» 


LIVRE    PREMIEî;r.  Cl 

Pierre 8c faind Paul luy  apparurent  de  nuict,  6c,'denonce- 
rentquedebrefil  fcroicguary,  commeilfut.  Ceflevifion 
illadefcriptluy  mefmeen  vne  epiftre  quieftau  Tome  cin- 
quiefme  de  Surius  :  de  fanais  Juh  die  ^.  Oclohrù  pag,  638.  corn- 
mençac  par  ces  mots.  Stephanm  Bftfcopm^feruiî^Jèrtiûrum  Va, 

LePapeCalifte  fécond,  fils  du  Comte  de  Bourgongne, 
qui  fucceda  en  la  Papauté  à  Geiafe  2.  efloit  â  Paris ,  en  l'an  iii^, 
iiic).  Où  il  donnaà  Geufroy  Abbc  de  Vendofme  vn  beau 
Priuilegepour  luy  &  (es  fuccefTeurs  Abbez  ,  amll  loubs- 
{i^né.Datam  FÀripàfermanum  chryfegom/ati^x  Rimund Ecck^ 
fie Diaconi  Cardïnalis  ac  Bihliûihccartj  VIII,  làus  OÛûbris  jwdiB, 
XIII.  Dominiez  incarnationis  Anno  milkjimo  ,  centefimo  dccmo 
vono.  Vontïjicaîm  attttm  Demini  Caltjli  fecundi  Ann0j>timo. 

Le  Père  lacques  Sirmond ,  lefuire,  en  its  notes  fur  les 
ccuures dudict  Geufroy  AbbcdeVendolme,  liure  fécond, 
Page4.  raporteentierementledict  Priuilege. 

Le  Pape  Innocent  2,.  futcreéleiy.  iour  de  Feurier  1130. 
&  Tan  fuiuant  vint  en  iFrance  demander  Iccoursau  Roy     ^^^^° 
Louis  le  Gros  contre  fon  Antipape  Pierre  Léon  vfurpateur      "•^^' 
du  nom  d'Anaclet.  Pour  lors  s'cftoit  fufciree  à  Pans  vne 
pernicieufe  &  incurable  maladie  appellee  par  les  méde- 
cins feufacré  ,  qui  brufloit  &:  conlummoir  \t%  membres 
des    panures    miferablcs  ,   dtlc^utls  cent  furent  guaris, 
en  touchant  la  ChairefjindeGcncuiefue  qui  fut  portée  en 
proceirioniijfquesànoflrcDamc,  où  les  malades  cil  oient 
arcngezd'vne  part  &  d'autre  ,  &  n'en  relia  que  trois  fans 
guaryfon:  pour  ce  miracle  ledicl  innocent  Papeinilitua  la 
fefledefainclie  Geucuitfuedcs  Ardcnsquifecelebrelc  16, 
Noueaibrc:voyezlesleconi  dcceiourau  breiuairedeParis 
Et  la  vie  de  laincleGcneuiefuccompofee  par  Frère  Pierre  le 
luge  Religieuxd'icelle  Abbaye,  cli  .picreio. 

Le  Pjpe  Eu'î^enc-  rroifielme ,  a  cfte  A  Paris  en  l'an  ii^-d.  re-  ^H^ 
fîdantordinairementàfiindeGeneuiefue.  Et  enccftemef- 
me  année  il dediai'Eglifc des  Reiigieufes  Benedidines  de 
^d 01. t- martre,  Ôl-  iaChappellc  des  Martirs,  prcf^nc  S^mini- 
ftrùnt  laind  Bernard ,  quoodam  MagtHer  (^  Dommus eïm  :  tune 
'vcro  hum/lu  di/cipuUn. 

Akxandre  5.  Pape  173.  vintà  Paris  en  l'an  11^3.  &  dcdia     "^3- 
l'Eglife  de  l'Abbaye  de  faind  Germain  des  Près  :  Voyez  ce 

H    nj 


C^  CITE'    DE  PARIS^  ^ 

querenera'iptscyapi-csliure3.autraidedudiamonaitere. 

Ecen  lanii6-.  cllam  encore  à  Parisil  confirma  les  biens  ^ 
poirefuonsdel'Eglifenortre  Damede  Pans-  par  priuilege 
qui  le  trouue  inicnpt  au  Regiftre  de  parchemin  intitule, 
Ua,nmvapr.\is,  Ithroi^.CMthavy.bLi^^^nz  par Monficur 
Chopin ,  lihroy  défiera Poltùa ,  ùtuloi.  Articule Jeptimo, 

CATALOGVS       EPI  SCO  PO RV M 

PariJJenftum. 

I.    SANCTVSDÎONYSIVS  AREOPAGITA. 

Palîuseft  7.  IdusOdobns,  Anne  ab  mcarnatione  Domini 
noftriIeriiChriiti96.  à  pariioneautem64.a;tatisiuxcirci. 
cergo  Impeniquoque  Domiciani  crudehiritni  Cxlaris  16. 
ingruence.Hxcinfinepairionis  eiutdem  habentur,  Temo 
quincoSunifubdie^.  Odobrispa.<^57. 

a.    MALLO.  ,  ^„  -^.       -.  -p 

%     MASSVS.  Hancrcripriiremartyr]aSS.bionylij,Ku- 

iHci, 6l  Eleutherij refert Demochares^lib.z  de lacnhcio  mif- 
r^,cap.i8.Sednonextant.DeeomeminitHilduinusAbbas 

m  aP-one  horÛ  marcyru.  /./.^//^^(inquitji//^-  martynJauJiUus 
Roma  ducîus  fuh  Domiîuino.fertrcs  crfaresmthtautfEtJubjan^ 
BoMaJfoEpJcoVo  (  ^ut  tcrtms  à  katoDionyfio  Fanfarum  rextt 
Ecclefiam)reuerfns,  ommhusqu^frntmundi  rcbats  ,bapiiz.atus, 
&  rdigio forum  chrtppaupmm  numéro  eftfociatus. 

4.  MARCVS. 

5.  ADVENTVS,  t      A  •       r 

6.  V I CT O  R I N  V  S.  Anno_359.  Conciho  Agnppinenli 
interfait,  &  poil:  etianiSardicenfi. 

7.  PAVLVS.  ^  r  a  n  ' 
8     PRVDENTIVS.  Sepukas eft in  crypta lanftx  Ge- 

nouefx:  vt  apparet  ex  eiuidem  hifloria  GaUicè  kripta  fît 
memoria  eius,  invita  S.  Marcelh  fuccefToris,  die  prima  No- 

uembri-).  ^,  ..  , 

9.    SANCTVS   MARGE  LLVS.  Obiitanno  domi- 

ni436.  VitameiusàFortunato  Epifcopo  defcriptam,  habes 
tomo  6.Sunj  dcSanais,dieprimaNouembris.Ineiusquo- 
queEindiffimi  vin  laudes,  elegantem  profamcecimt  Adam 
de  S. Vklore,  qux  incipit,  Gaude  fuperna  etutm,  nomfrecjum' 
tmscmttca;  Habetùr(]uein  MifTahad  vfum  diocefis  Panlien- 


LIVRE   PREMIER.  ^3 

fîsimpreffb:Quani  deuotiIîîmaha:c  precatio  concIiidic.Af^r- 
celle  Pater  refpice  nospietatis  oculo ,  fub  huius  adhuc  lubric^  carnts 
cémentes  vtnculo.  Te  diligentes  vnice ,  te  recolentesfeduioy  confors 
lucù<  Angelic£,cœltfuh/cril?e  titulo.  Et  hiEC  tertio  repetita  canta- 
turinEccleiîa. 

10.  VIVIANVS. 

11.  FOELIX. 

II.  FLAVIANVS.  SedebatcircicerKuncannumqnoS. 
Gcrmanus  Antiffiodorenfis  Epilcopus  Britanniam  petens  Nanterrs. 
Nanmethodoro  vico  parifino  hoipitatu^  efl ,  lànclas  Geno- 
uefxnatali  folo. 

13.  VKSICINVS. 

14.  APEDINIVS.  Sedebatcircaannum4p. 

15.  ERACLIVS.  Interfuit  Concilio  Aivrelianenfi  pri' 
mo. 

16.PROBATVS. 

17.  AMELIVS.  Hic  Concilie  Aurelianenfi 2. 6C3. rubfcri- 
piit  vtvidercefttomoi.  Conciliorum.Etfecundum  quideni 
celcbratumeftfub  Vigilio  Papa,anno22.  ChildebertiRegis^ 
tertium  fub  eodemPapa,  anno  i(>.  dic1:i  Régis. 

18.  L*I  B  A  N  V  S.  Hic  tefte  Demochare  Miilam  celebrans, 
Ann^c  vxori  Ebroini ,  facie  corufcante  diiiinitusapparuit. 
19.SANCTVS  GERMANVS.  Vide  qua:  de  eo  re- 
fertinturinFra,lib.2.  in  tradatu  Abbatia;  S..Germani.  Iiiter- 
fuit  Concilie  Turonico  fccundo. 

20.  R  A  G  N  E  M  O  D  V  S.  Gregorius  Turonenfis ,  Jibro  5. 
hifb.  Franc.  cap..i4.  loquens  defuga  Merouei ,  fili]  CliiJperici 
Régis  6cAudouera:Reginx  adBafilicam  S.  Martini Turon.. 
Eraty  inquit ,  tuncnohifcum  Ragnemodm ,  Parijiac£  fedls  Eùifco- 
fits^qui  S.Germayjo  fiiccejferat.  De  eademagit,  lib.5?:  cap.(j,- 
Hic  interfuit  Côcilio  Matifconenfifecundo ,  tempore  CEil- 
perici  Reî^is. 

21.  EVSËBIVS.  DeeoGreg.Turon.Iib.io,  hifl.Franc- 
eap.  26.  Rngmmodus  Farijiacx  vrbis  Epijcopus  obiit  :  cumn  (xer- 
manus  eius ,  Tar.rfnû'ûdns prcsbyter ,  pro Epijcopatu  eoncurrcret:  ^l^ctad-' 
Eufebtus  quidam  negotiator.genere  SyrHS,datis  multis  muneribus,  miffns. 

in  lomm  eiusfuhro'T.itHS  efi. 

22.  FARAMÔNDVS. 

23.  S  APHORAT  VS.  al.  Saphoracus,  SubfcripfitCon- 


64  CITE'    DE    PARIS, 

ciiio  Aurelianenli  quinto  ,anno  Doiii  1111551.  &c  Vigillj  Papx 
decimo  tertio  celebrato.  Hic  111  Concilio  Parifienfi  2.  ob  cri- 
men  admiHum  ôcconfeirum  dcpofitusfuit,  &;  in  Monafte- 
riiim  ad  vltam  deteniùs  lub  Peiagio  Papal.  6c  Childeberto 
RegcFrancorumJiuiusnominis  primo.  V^idetomumi.Con- 
cilioruin  Colonia:,anno  i6o6.inipreirorLim,pag.  634. 

24.  SIMPLICIVS. 

25.  SANCTVS  CERANNVS.CiaruittemporeDa- 
goberti  2.  Francorum  Régis  anno  ialutls  717.  Corpus  eius 
huniatum  efl:  in  Monafteno  S.  Genouefx  27.  Sept,  vt  confiât 
cxMartvrologio  manufcrlpto  Bibliothecx  S.  ViclorisPari. 
Et  codcm  quoquc  die  Genoucfa:!  Canonici  diem  feftum  re- 
colût.  ExadditionibusIo.MolaniadMartyrologiumViliar- 
di.  Vide  qux  de  eo  referuntur  leqiienti,lib.  2.  de  Vniueriitate 
m  tradatu  EccleficX  S.GenoueFa;. 

x6.  LEVTHBERTVS. 

27.  AVTPiBERTVS.  alias  Audobertus,  Hic  fuit'  tem- 
pore  Clodouei  i.filii  Dagoberti  Régis  fitquc  de  eo  fepiflîme 
mentio  in  vita  S.  Baboleni  Abbatis.  Gui  etiam  dlcit,  Et  ego 
fumperegrinnsl  triwfmarinis  htic  deuoluttis  -partibus  :  d^  Régis 
Anglu ,  nûmine  Chointiale  ^ferfècutiônem  cupiens  euadcre,  Epf- 
copatum  vrbà  reliquipropru:  é"  hancFrâncoriim  patriam  cum  la- 
bore  admi olim mihi tncognitam.  Grimoaldus  Abbas  pro  ipfo 
abfentefubrcripfit Concilio  Cabilionenfi. 
18.  SANCTVS  LANDERICVS.  Annoij.Clodo- 
ueiz.filij  Dagoberti,  dominiaucemrccundutn  fupputatio- 
nem  Tilij  660.  fandus  Landericus,  excmit  Monall:crium 
fandiDlonyfijabomnifubieclioneEpircopali,  huicque  li- 
bertatis2cimmunicatischart£erubrcriprerunt24.  Epifcopi: 
MemlnitAimoinuslib.4.cap.4i.  Vltaeiuscôpendiolcrefer- 
tur  in  breuiario  Diony  fianOjfub  die  lO.Iunij.  Et  fub  cade  die 
dceoagitloan.MolanusinadditionibusadMartyrologiuni 
Vluardy.  Videinfra  in  tradatu  de  Ecclefia  S.  Landerici. 
^^.  RO  BERTVS.Tomo7.  Surii,  dlc26.Ianuarij,cap. 
2.yitîE  (ànda:  Bathildis ,  appellatur  Clirodobertus ,  fuitque 
contemporaneus  eius.  S.  Audocnus  Rotliomagenfis  Ar- 
chiepifcopus,  régnante  Clotario  3.  Clodouei  2.  fîlioTo.^. 
Sun!  de  Sandis ,  dieprima  Decembris.  In  fine  lib.  2.  vitx  S, 
El.igii  Nouiomenfis  Epifcopi ,  à  prxfato  Audoeno  editx, 

haben- 


LIVRE    PREMIER.  ^j 

habenturduxEpirtolx  :  prima  efbipfius  Audoëni  ad  Ro- 
dobertum  file  enim  eumnominac;  Epiicopum  Parifien- 
fem  ,  alceraeft,  relponfioliuius  Rodoberci  ad  ipfuin  Au- 
doëiuim. 
^o.   SIGROBANDVS.     . 

31.  IMPORTVNVS. 

32.  AGLEBERTVS.  alias  Agilbcmis.  De  hoc  loqui 
vidctLir  VencrabilisBeda  iib.j.hilt  Aiigl.  cap. 7.  Cum  m- 
qu ic ,  rcjlitutw efcttn regnum  Cenuuakh , vcnit in Frou'wàam  de 
H^hcrriLtpontift'x  quidam  notnine  AgilheYtw ,  nationc  quidem  GaL 
lusyfedtdr^cn  legendarum  gratta  fcrtpturarum  m  HybcrntA  non  par-^ 
ttû  temps fC dtmontHs^bL  i n f ra ,  Agiibertus  ; tdtjt tn  Gallium ^ acce" 
pîo  EpifcopAtuPATijiAC.<  ciuttAîis  ibidem  fenex&  pUnus  dicrum  obiit, 
Henricus  ArchidiaconusHuncindonienfiSjlib.  3.  hift.  An- 
glix,  parte  fexta hune  Epi rcopuninominacAilbercLim.  AU 
frtdf^^inquityRex  mifitV ulfridam  presbyterum  adRegem  Gallia, 
rum ,  l'teum  confecrari  facerct  Eptfcopumy  quem  AiLbertus  iam 
pr^JulVarifiits  cum  plunmls  Epijcopls  honorifice  confecramt.  Hic 
eîcclusfuit  Anno  Domini  670.  fecundum  Tncheniium  li- 
bre 4.  de  viris illuiliribus  ordinis  S,  Bencdicli,  cap.  142,. 

55.     SIGOFRIDVS. 

34.  TVRNALDVS. 

35.  ALDVLPHVS. 

36.  BERNECHARIVS. 

37.  H  V  G  O.  I.  Huius  gcftafcripfic  Baldricus  ex  cartulario 
Parifienfis  Ecclefia^,  Anno  712.  faclus  cil  Archiepifcopus 
Rothomagenlis. 

38.  MERSEIDVS. 

39.  FEDOLIVS. 

40.  RAGNECAPTVS. 

41.  DEODEFRIDVS. 

42.  ERKANRADVS,I.Sedebatanno8i2.pcrdurauic- 
qiievrqueadannum830. 

45.   ERMANFREDVS. 

44.  YNCHADVS.  Fiic  dieitur  lumen  oculorum  per- 
didiïïeprcX  nimiaieneduce,  &anno  859.  obiiiFe ,  qui  fuie 
vlcimusLudouiciPijImp. 

45'.  ERKANRADVS.  2,.  ClaruitcemporeVvenilonis 
Senonenlls  Archicpiicopi ,  qu^  adhuc  viuebat  anno  845. 

1 


é(S  CITE'   DE    PARIS, 

Nam  incertuit  olcclioui  Hincman  Epilopi  lUiemett/is  hoc 
aiino  fadcc^  vt  icrlbitFlodoardus  lib.^.  hifboriiE  Eccleli;e 
Iviiemenfiscap  ï-pag.  9S.Deco  meminic  Lupus  Ferrarieiiw 
iisEpillola  98.  Qna:  incipic,  Religioliilimis-  Aufuit  etiam 
Concilio  Aquenli. 

4.6.  ^N  E  A  S.  De  eiuseleâione  (  afTenfu  Caroli  Calui 
Régis  fa cla  )  per  clcrum  Panfienlem  Ôc  Abbates  Cœ- 
nobiorum  SS.  Dionyrij^GermaBi,  Genouefo: ,  ac  Fof- 
iaceniis  fada  ,  agit  Lupus  Ferrarienlîs  Epiitola  98.  ad 
Vvenilonem  Archiepilcopum  Senonenleiii  proeius  confir- 
matione,  quamiUelibcnrerindullic,  vtpacctlequcntiEpi- 
llola,  cumcali  eiusprceconio.  Hk^  inquiz, fufurus  nunc  fo- 
cius  y  oltmfuit  nohi6  pr.uognitus.  J^^is  enim  vel  huiter  tetigit 
paLitium,  cuiUhor  AmeJinoninnotmt y  &  feruoY  in  diuinù  r(f- 
hus non af garnit f^\\A\it\Xiç,^^^\'iio\2i  i' 9.  adipfum  Aeneani 
Epifcopum ,  qua  eum  rogat ^  vc  neptis  lua:  fîiio  beneiicium 
conférât  eidemque  tutorem  conflicuat.  Hic  fcripfic  librum 
de  erronbus  Grxcorum,  iufTu  &  rogacu  Nicolai  primi, 
RomaniPont  tefte  Papyrio  Mairono,LnlibellodeNotitia 
Epifcopatuum,  Hic  corpus  S.  Mauri  è  Glanna folio  ad 
Eofrateniein  locum  aniio  86  8.allatumrurcepit,  proprijfque 
humeris  vique  ad  prxcipuuiii  alcare  culit. 

47.  ANGELINVS. 

48.  GOZLINVS.HicfueracanteaAbbasS.  Germani 
àpratiScfedepifcopatû  adepcusannoSSy.  Abbatiamnepoti 
fu6,ElbolOj  alias  Eoolo,  refignauit.  ObiicGozlinus  tefte 
Re-^inonelib.i.Chron  annodominica[:incarnationis887oin• 
ter  ipfas  obfidionis  Paniiaca;  preiTuras  ».  in  cuius  locum 
fucceiîic  Anfchericus. 

49.  ANCHERlCVS.AIiasAnfclierkus.  Abbo  Dia- 
eonuSjiTJonachus S.  Germani ,  lib  2.  beilorum  Parrlaiijac^ 
vrbis ,  quibus  ipfe  interfuit,  damnât  hune  Anfehcricum, 
quod  quofdam  captiuos  Norcraannos  dimifliflet,  ira  di- 

eens. 

Pœderà  Jnti/^es  caufa  ,fcrmijït  ahire. 

An/cher  icns  tentos  ypotms  concidere  dehens, 
Reginolib.  2.  Chron.  fub  annoDominiSSy.  legitHaf- 
chiricus.  Sed  mos  latisvfîtarus  eu  Germanis^primasdidio- 
num  fyilabas  aipirarejôc m  fcribendis peregrinis  vocibus- 


L  I  V  R  E  ,  P  R  E  M I  E  R.  ^7 

hallucinari.  Magnum  Pafloralelib.j^.  carrha  55.  Iiabet  Aif 
bericus.  Huic   Caroius  Caluus  anno  rcgni  ibi  ly.diei^. 
Odob.  coniirmauiç  donanoncm  magni  pontis  Parrhi/10- 
rumcummclendinisiuperœdihcatisjCiuamfeccracauuseius 
Caroius  MagnusEccle(ia:Parir.  vide pra:dictam  carthain. 
5Q.  T  HE  O  D  O  L  P  H  V  S.  Claruit  tcporeCaroli  Simpli^ 
cisFrancorumRcgisanno  ^11.  vt notât  Dem^c^ia-res. 
yi.    F  V  L  R  A  D  V  S.  Prx'fidebatanno  911. 
51.    A  D  E  L  E  L I N  V  S.  Sedit  annis  16.  Obiit  ^j-j.fmt  filiu^ 
Balduini  CaluiPlandrixcomitis., 
55.    GALTERVS. 
j4.    ALBERICVS. 

55.  CONSTANTIVS. 

56.  GARINVS. 

57.  LYSIARDVS Magnum Paftoraîe.Ecckrix  Parifi^ 
cnlls,  hb.ity.-cartha  10.  habctElyfiardus.- 

5S.  R  A  YN  ALD  VS.  MeliusRagenàldus,  ficenimle* 
giùur  in  vita  Burchardi  ComitisPaniiorumac  Corboili^cu- 
lusiprefiliusfuit^HcliiabethariifteRagenaidusannoDo-- 
mini988.  eiatduntaxatCancellariusFranciic  5  fed  non  muî- 
topoll,  EpUcopatumclladeptus. 

59.  ALB  ERTVS.  AlionominediclusAfcelinus.  Ohiit 
anno  Domini  1010.9.  Cal.Scptemb.ris.  Aiitca  eratCanonin 
eus  Parilienlîs. 

60.  FRAN  CO.  PriusfueratdecanusParifienfis  Eccie- 
iîxvtapparetexEpiftolaS.  Fulberti  Epiicopi  Carnotçntîs, 
extat  ^  alla  Epiftola  SS-ipTius  Fulbertiad  RobertumRegem 
Fi'ancia:  ^  de  eledioneipriUiFranconism  EpilcopumPari? 
ficnlèm.  ObiitS.  Cal.  AufTuili. 

61.  YMBERT  VS.  anno  Dominiio30.  indiclione  13. 
RobcrtiRcgisanno34.  &filiiciusHenn.4.  dedicauitEc- 
clefiamb. Mauri  Foiratcnfishic  etiam  deditmonallerio  S. 
GermaniàPratis,EccIeriasADConiaci,Viil£enoux  S.Geor- 
gii,»5cCumbisVil;£e:  vtin  Claronicismcisnotaui.  Sub  code 
Prcxiuleanno  domini  1060.  Hcnricus  primus  Francorum 
RexfundauitmonaderiumS.  Maninia  campis:vide  Mar- 
tinianamto.  10  pa.z. 

61.  G  AVFRED  VS.  FrarercomitisBolonienfis,  Can- 
celianusFraneia:  lub  I  hilippo  rrimo^Hcnriciprimifilio, 


6î  CITE'   DE     PARIS, 

a^::  Ludouici  Cralîi  pâtre. 

HicannoDominiiô9iiruiautemregiminis33.  dédit  ai- 
tare,  ideiT:  Ecclefiam  ,  quo:  efl  in  villa  Bundufla,  Eccleiix 
Beara:  marie  de  Longo  ponte,  (ynodo  £c  Circada  duntaxac 
retentis- 

65.  GVILLELMVS.  I.  eleâ:usfuitannoDominiio97. 
deeiuseleclioneait  luo  Carnotenfis  Epifcopus  Epifbolajo. 
ad  Richerium  Senonenfem  Archicpifcopum.  Sciatis canoni- 
Cûs  Fdrifienfe! ,  dccanum  videticet ,  cantorcrn ,  &  Reginaldum 
Archidt.iconurn  inprxfcntia  mftra  j  fecundtim  prjecepium  Bomtni 
J^ap.€  y  iurajje  fc  ntdlo  tcrrore  Régis  vel  dtctx  Régine  cornpulfosy 
domnum  Guillclmum  Epifcopum  clegtjfe ,  nequc  aliquidjimoninci. 
pra/iitatis  in  dus  cleBione  tntendijfe.  Vnde  mando  vobis  ex  parte 
Z)^;^/>?/YFiiitVrbanusPapa  i.)Pap£  utJiPariJienfis  EccUfia.  eum 
Jibiy  crdmarï&confecranpojtulauerity  ante  fefium  S.  Remigij^ 
fecundum duthoritattm  & confuetudinem y  cccLeJiji  i'ej}r.t\  etma- 
nnmimponatïs  :  &ho}îore pnllij ,  adtempusvohis  interdiffo  ,  /'/z 
eiiis  ordinntio-ae  &  confccrjitione  vti  nulUtenns  formidetis. 

64.  FVLC  O.I.cxDecanoEcclcfiïeParifîenfîsfacluscft 
ciufdem  Epifcopus.  Adhuncadhuc  decanum  luo  Carno- 
tenfis Epifcopus  fcnpfitEpiPiolamiiz.Ineius  vero  promo- 
tioneadEpiicopatum,faclacft  controuerfia magna, ita  vc 
anpellarent  ad  Daimbertum  Archicpifcopum  Senonenfem 
vide prardicli  luonis  Epifholas  138.  6c  139. 

65.  G  A  LO.Priusfuitabbas  fàncti  Quintini  Beluacenfis. 
Obiit  7.  Cal.  Marti).  Ordinatus  fuit  Epifcopus  Parifienfîs 
annoDominiiio^.  NarncarthaeiedionisMonialiumabx- 
de  Eligiana  Parifiorum,  cuiipfe  ôc  omnes  Canonici  fub- 
fc ripf èr u n t ,  fi c  c  o n clud i  tur,  A^umpuhltce in  cnpttulofanBji 
Mariii  anno  incarnationis  T>omimc£  11 07.  VhilippoRege  régnante 
anno-^-j.annoEpifcopatîis  G alonis tertio.  Efthx'c  cartha  vigc- 
iîirjalib.2.0  MagnipartoralisEcclcfixParificnfis. 

é(^.    GIRBERTVS. 

67.    STEPHANVS.  1.  A  quibufdam  frater  Ludcuici 

CrafîiFrancorumRegis  putatus,  quondam  fuit  Cancella- 

riusFrancia;,obiic  anno  Dominin4o.  efkque  fepulrus  in 

medio  EcclcfixS.  ViclorisParilienfis:  videlibrifecundife- 

quentis  tradatum  de  fando  Vidore. 

6b\    T H E O  B  ALD V S  Monachus S. Martinià Camois. 


LIVRE    PREMIER.  % 

Cœpitprarefle  anno  1143.  videlibritercij  rcquentistra^a- 
tumdeS.Martinoàcampis.  '^iii 
^9.  PETRVS  LOMBARDVS.  repultuseftinEc* 
clciialandi  Marcelli  Epifcopi,  in  lubiirbio  Luteti^  PariGo- 
rum  :  vide  libri  Iccundilequenns  traclatum  de  fando  Mar- 
cello. 

•70.  MAVRICIVS  DE  SOLIACO.dc  eo  vidcin- 
Vralibro?,.  intraclatudeAbbadarandiVidorisPar. 
71.  ODO  DE  SOLIACO,ruccefror  Mauridi  fuit 
[rater  Henri  ci  Bituriceniis  Archicpifcopi,  longe  à  pr.xde- 
celîorcmoiibus  6c  vitadiflimilis,  ait  Rigordus  Chrono- 
graphusKcgiasinvitaPhilippiAugulH.  Hunctamen  plu- 
nmiim  comniendac  cius  Epiraphium  ,  quod  lupra  ha- 
bctur. 

QLnnetiamPetrusBkTenfîsEpiflolaué.  adR.Gloceflricc 
Abbatem,  nobilillimum  eius  genus  deicribit.  H  te,  inqiùr,  es 
Cantorcfuh  fmtrefuo  Henrico ,  Bituricenfi  Archiepfcofo  ,  fachis 
Fptjcopus  Fiirifienfis  fuit  confangutneus  Henrki  Régis  Angli.t: 
indeà,  Frcincorum  Regcm  linea gcneris fropnquiore  contingit ^t 
fcquenti  Epiftola ad  ipfum  Odonem.  Rex  Anglid Henricus.(C' 
CHndtîSy  confiingnineus  vcjler y  me  fr'mius  in  Anglmm  traxit.  P  a- 
pirius  Maifo,  lib.3.  Annaiium  addit,  quod  redditus  in  Ang  lia 
vberes  habcbar  :  quos  co  coniîlio  dirtraxir,  vtpccuniampau- 
peribusdaret.DceiustranfituRjgorduscumepitaphiotum' 
ba: cTrcxfcuipto conuenit: nniiniim eum objjire3.  Idusiulij, 
an. 1208. 

71.  P ETR  V  S  C  A  M  B.i.  Epifcopacum in  Saracenospro- 
licifcensreliquit  anno  Domini  1217. tNCtncnnio  polljannofc'i- 
liceti220.obijt.  Rigordus  inpra:dicla  vitaPliilippi  Auc^uili 
ait  fub  annoDomini  1213./"/^^^//;^/  tresfratres  'vtcrîmfantdEpf- 
lofiyô'  fihi  contemporanci.  Stephanus  Noniomenfis ,  Petrus  Pari- 
fienfis ,  & Cuïllelmus  Mcldenfis  { Prius  Cantor  Parilîenfis  )  filtf 
Gdteri  quondam  Fr^ncix  Cawerarijy  fratres  G  ait  cri  innioris  viri 
fatis'virtute  laudahiiiSyé^  m  Palatio  Requis pr^clari; 
73.  G  V  I  L  L  E  L  xM  V  S.  2 .  De  Alnffiodorenfi  Epifcopo, 
Pariiienfis  Epifcopusfactusefl:.  De  eo  frater  Petrus  Buretcau 
Celeftinus  Senonenfis  in  fuo  chronico  manufcrioto  anno 
Dominii22T.  cbiit  Cuilielmus Fpifcopus  Par.  lihcrtatis  Ecclcfi^ 
mirabilis deftnforjé' in  Abhatia  P ontintacifçpeliinr:  C'efti'Ab- 

I  lij 


70  .'^C'ÎTE'    D  E    PARIS, 

haye  de  Po-ntigny-,  ordre  de  Cilleaiix  diftante  de  vnze  lieux 
dciaviliedeSens:  En  laquelle  làind  Thomas  Archeuefquc 
de  Cancorbica  demeure  quatrcans,  fuyan'tlaperfecution  de 
Henïv  ibcôndll.ovd'Ant^leterrc.  Riç-ordui  aftrmacipium 
Gtulielmum  mterhiiflè  excquiis  Philippi  Auguici  anno  1113. 
Confirmât  hoc  etiam  Demochares  ira  icribcn.s.  GmlUlmus 
Antipodorenfis  decajlro  ^illfgn'uuo  yfeditnnnis  13.  deinde  Epif- 
cojus  Parifienfis  frb pontifîcthus  Innocentio  3.  Honûrio}.  regnan- 
îihus  Philtppû  cr  Ludo//uû,  ohut  ra  fcfio  fa/tcfi  Clementis apud 
fkncitm  Clodonldum  anno  Daminu  2^3 .  f rater  fuit  Hugonis  Se- 
nonenfis ÂrJoiepifcapi.  ■  .  .  .U;*,. 

74.  BARTHOLOMy^VS.  Obiicamio  Domim  1227. 
€  Cartulario  FoilatcniL  £c  vacabat  ità.Q,s  adhuc  menle  Sc- 
pcembri. 

75.  G  V  I  L  L  E  L  M  V  S.  3.  Fuit  prius  Aluérnenfis  Epifco^ 
pas,rig!dus,  multorLimlibrorumlcripcor.  Deeopluravide 
inirà,  libr.  2.  in  traclatu  delancto  Vicbore.  Obiic  Calend. 
Aprilis,  aniio  Dommi  1248.  feria  tertia  polt  ramos  pahna- 
rum , 

76.  GALTERVS.  2.  de Caflro  Terrici  fforfanTheo- 
dorici)  vuVo  Chafteau-Thierrv. 

77.  R  E  G  IN  A  L  D  V  S  de  Corbolio,  frater  Pétri  Seno- 
neniis  Archiepifcopi.  Huius  animam  cœlosafcendereOdo 
Baioceniis  Epiicopusvidit.  De  eo  videinfràlibro  2.  traclatu 
deiànclo  Viclore. 

■^8.  STEPHANVS.  2.  dicbusTempieroriundus  deAu- 
rclianis.  Prarcfîc cœpitanno  Domini  1258.  &  obiit anno  127^. 
Dominicapoll:  feilum  fànclorum  Egidij  &  Lupi. 
79.RAINVLPHV  S.al.Ranulplius  Norcmannus  fecun- 
dum  Democharem.  Obiit  anno  Domini  1288.  2.  idus  No- 
uembrisin  craftino  feili  bcati  Martini  Hyemalis. 
Sb.  SIMON    MATIPHAS  de  Bucy.  Antea  Sue/Eo-^^ 
nenfisEpifcopus.  InquadamCapella  Ecclefio:  B.  Maria:  Pa- 
riiîcnfîs  rétro  maiusaltareiepultus  iacet.  De  eo  plura  vide  lii* 
pra.  Obiitanno  Domini  1304.  quarto  Cal.  Iimij ,  fcilicei:  dà^ 
lunaiantefertum  beati  loannis  BaptilL-e. 
'^i.  G  VI L  L  E  L  M  V  S.  4.  diclus  Baufeti  de  Aurcliaco  in 
Aruerniaoriundus.  lacetininfirmariaiandi  Vklons.  Obik 
aniioDominJi}iQ. 


LIVRE    PREMIER.  ^t 

gî.  STEPHAN  VS.3.  deBorretoeodemannoinflitiicus, 
obiuannoi3i6.  ..  .1..    .i-  '  .  i 

83.  H  VGO.  2.  de  Biloncio.  Iiiftitutusfuicanno  Domini  p)  «  r„ 
1316.  Via  Ipiritus  iàncti  incralbno  poil  oclaiias  Epiphania:.  çon.  ^     ' 
Obutanno  Dommii35i.  diezc).  Iiilij, 

84.  G  VILLtLM  V  S.  5.  de  Clunaco  didus.  Exmagno 
Arcliidiacono  Pariiieniimlbciitus  eil  Epifcopus  Parifieiiiisi 
loannc  Papa  12. annoDomim  1332.  die  18.  AugulliiScdade- 
pto  Pamarcliacu  Aiexandrino/efignaiiit  Epilcopatum  Pari- 
lienlem  Fulcoiii  nepoti  iuo  annoi342.  Videlècjuenti  lib.  1, 
tradatiimdeS.Victorc. 

85.  F  V  L  C  0. 1.  de  Chanaco ,  nepos  Se  ipfe  patrui  tumnio 
Iniuimatiis  perrefignacionem  quam  patruui>GLulleimus  de 
GlianacOjin  Patnarcham  Alexandrinumpromotus,de  Epi{^ 
copatu  Parifieixlî  fecit,  literasprouifîonis  Auenioiie  obrinuit 
à  Domino  Clémence  Papa  6.  datasannoDominii342,  Pon- 
titicatusaucem  emsannoprimoj.  Cal.  Decembns:  quxle. 
ôix  Fuerunt  m  capitulo  Panfienli  eodem  anno ,  dieltîn;vpoft 
feftum  Conceptioiiis  B.  Marix.  Etfecitmtroitumin  didam 
Eccleiiam  ,  die  dominica  in  pallîone^  penultima  die  Mar- 
tij. 

86.  AV  D  ON  I  VS.al.AudoiniisPrxeirecœpirannoi349, 
Sub  Clémente  6.ficEpilcopus  Antiffiodorenlis  anno  1350.  vt 
notât  Demochares. 

87.  P£TRVS.3.delaForcil:.PriusTornacenfîsEpifcopu3. 
Coepicprxeirei35o.  Hic  pra:ftitic  iuramentum  in  hune  nio-  Forr:*  îuta- 
dum.  E<zo  Fctru^ de  Forclhi Epifcopm  Panfitnfïs turo  a^h^fan-  f*-'r,ttno:4o* 
ita  Bel  Euangclia ,  me J  entât  urum  mra ,  lihertatesyprunlegia ,  &  pxHm. 
fonfuetudmes  Ecclefu  Vartjienfis ,  &  cûmpofitionesdUiis  habit^'S 

inter prjedecejjoresmeos  &Capituliim  EccLefi£  Earifienfis  pr£di- 

^^.Moritur  Cardinalis  CancellariusArchiepiicopus  Rotlio- 

magenfîs,i353. 

%%.  lOANNES.i.deMeulant.  Prius  Nouiomenfts EpiC 

copus,6cfuitreceptusàcapîCulo  anno  1350. dieMercLirijpoiV 
iudica  me.  Obiit  anno  1363. 

89.  STEPHAN  VS.  4.  de  Paris.  PeceptU5cftani>ai563,  -t 
fubVrbano  5.  Obiiti^73.i6.  CaJ.Nouemb. 

90.  A  Y  M  E  R I  CVS  deMaignachCardinalis.ObiicAue- 
lîionianno  1385.12.  Cal. Aprilis,. 


Tî  CITE'    DE     PARIS, 

c)i.i:PETR  VS.4.  d'Orgcmont.  Sepultu^eftinchoroEc- 
clefn^  Panficniis.  Viciclupra,ciLii>  Epitaphium.Fadiis  eft  Epii- 
copus  eo  ipio  anno  quo  cxccllîtancccellor. 
t;2.  "G  E  R  A  R  D  V  S.  I.  de  Monteacuco  Parificnfisprius  Pi- 
ctauenlîs Epilcopus, fratcrloannisde Montcacuto ,  fiinda- 
toris  Monaltcrij  Celcftmorum  Marco  ufîiaci:  vbi  anteprarci- 
puaaramlubexcclib  marmoreofèpulcro  iepiiitusiacec.  Vi- 
delibri  quarci  f cquentis nadatiiin de Monallerio  Marconi- 
ilaco.  Eciib.  1.  Democharis  de  laeriiicio  MilKx.  foL45.pa- 
ginai. 

<)}.  10  ANN  ES.i.  Breuifcopeal.  Breuis  coxxvtlegitex- 
cmpJar  Vidorinuin  manulcripcum,  vernaciilè,  Maiflre  lean 
Ctf//r/f^^^;^.AnteledesEpiicopalescheoiogicisdocebatèca- 
thcdris.  Hic  anno  Dommi  1403.C  Latino  ni  Gallicum  tradu- 
XitScnecxlibrum  de  quatuor  virtutibus,  &:doclisilluftrauit 
commentanis,  m  quo  opère  fe  virum  ailidua  patrunileclio- 
ne exercitacumprodit  :  dicauitque  opus  fuum  loanni  Bituri« 
guai  &:  Aruernorumduci  ,Piâ:auorumStampériùmque  Cô- 
nnti:  quemMœcenatisinitarhabereliquet  exUminari  Epi- 
llola-ExtatopusTupradicluminViclorianaBibliodieca.  Per- 
iônaliterinccrhùt  Concilio  ConftantienfijVtnocauitDemo- 
çliares.  Recepcus  fuit  Epiicopus  Pariiienfis  1421.  Poilea  fît 
Epiicopus  Gebenneniis  1412. 

94.  lOANNE S.3. de Rupe fciiTa.Hic anno Domini  1424. 
die  4.  Martij  dedicauitLutetia:  Ecclefiam  parrochialemian- 
cti  Pétri  des  Ailîs. 

9).  I  OANNES.4.  deNanto.  Obiici426.  inEccIefiaPa- 
rilîenli  fepultus. 

96.lACOBVSduCliai]:elier.Obiiti438.TemplumS.PaLi. 
il  dedicauit  Par.  1432. 

97.  D  l  O  N  Y  S  1 V  S.  2.  de  Molendino.  Hic  fuit  etiam  Pa- 
triarcha  Antioclienus ,  quem  côiecrarunt  Laudunenfis  No- 
iiiomenfîs&;  AlbigcnfisEpifcopi.  NatusMeldiSjobiitTlio- 
lofanus  Archiepilcopusi447. 15.  Septembris. 

98.  GVILLELMVS.6.  Chartier.  Prius Epiicopus  Baio- 
cenfis,  coni'ecratusin  odaaaS.Vicl:oris,anno  Domini  1447* 
Obiit  autem  anno  1472. 

99.  LVD  OVIC VS  deBeaumont  primogenitus  ClariiTi- 
nii  miJitis  Domini  Ludouici  de  Bello  Monte,Domini  de  Fo- 

rcfla 


LIVRE    PREMIER.  73 

reftàfupra  Separim  MalleacenfiSjôc  dePielîèyo  Mattliçi  An- 
degaueniisdioceris,  Epiiiopatuni  Parificnlcm  per  objtumf^,y-^„  Le 
Ginllelmi Cliartier vacancem,abrensncc expecensàLudoui-  Picdy  W 
.  co  vndecimOjFrancorum  Rege  (cmus  erat  Conrillarius/ha.-  ^^■ 
buicreûmqiiepiè  &:laudabiliteranniS2o.rexic,moriens  diç^ 
Iulij,annii492. 

100.  GERAR  D  VS.  1.  Gobaiile.  Prius  Epifcopus Suef-= 
fionçnfiSy  obiit  anno  Dominii494. 
ICI.    I  O  A  NNES.  5.  cognoniinatLis  Simon ,  Paniieiifîs. 
ObiicannoDomini  15-02. 

ijoi.  STEPHAN  VS.j.  duPoncher,Tiironenris.Poftea 
ArchiepifcopusSenonenlîs,  C.ancellarius  Francia:.  58. 
.    103.  F  R  A  IN  C I S  C  V  S  du  PoncEer  Turoneniis ,  Stephani 
nepos,  obiit  Vicennis. 

104.  I O  A  N  N  E  S.  6.  du  Bellay  Cardinalis  refignauic  co- 
gnatofuo  Eu{]:a<:hio  du  Bellay  moriens  Roniie  anno  1551.  Se- 
debaranno  1541. 

105.  EVS  TACHIVS  du  Bellay  ComcsTornodori  gai- 
lice,  deTonnoirre.  In  Epifcopum  Pariiienlem  vnclus  eft  die 
dominica,menrisNouembns  15.  anm  1551.  In  Cappella  fua: 
fedisPonnlicitT. 

Î06.  GVILLELMVS.  7.  Violle.  Ex  Confiliario  Parla^ 
menti  Pariiî-cnfis,eiufdeîn  vrbis  Annftes  efFeclus ,  Eanc  pra:- 
eunte  Clero  &: populo  cummagno  apparatu  ingreditur  do- 
minica  fecundaQuadrageiim:e,quxdiei8.  Martijobuenit, 
anno  1565.  Incipiente  à  die  primalanuarij  ritu  Romano;  vc 
jam  antebiennmni  anno  fcilicet  1563.  Carolus  nonus  Fran- 
corum  Rexedidoirreuocabiliianxerat,  Sed  non  hac  digni- 
tate  diu  Lvtatus  eft.Nam  nondumintegris  duobus  menilbus, 
totidcmque'annisexpletiSjanimaminluoEpifcopioegit,  die 
MartiSjCjuartaMaij,  anno  1567.  in  Ecclefia  ParifienElèpul- 
tus. 

107.  PErRVS.5.  deGondy.  Prius  Lingojienlîs  Epifco- 
pus,  poileafaclus  EpiTcopus  Parilîenfis,  Se  ingreflu  trium- 
phaliinvrbemadmilîuspra:!Hr6qucadvaluasEcclefi^,con- 
Icruandorum  iiurium  ac  prmilegiorum  eius  iuramento,  qua- 
le  antecelîores  liii  praltiterant ,  in  hac  Tede  collocatus  cil 
die  9,  Martij anno  1570.  FiiccreatuseflCardmalisannoijSo,. 
^adliuc  viuit  licc  anno  1611.  dudum  lamcn  honore  Se 

'  '     K 


74  CITE'    DE     PARIS, 

nerc  Epifcopatus  innepotem  fuumHenriciuntransfufô. 
108.  H  EN  R  I  CVS  deGondy-Hicperrefignationemaii- 
uncuIiruiPecndeGond.yfaclLis  eftEpifcopus  anno  Domi- 
nii598.doiTunica  QjjafimodopoftPalcha.  Id  efticj.Marcij. 
Honorarium  in  croit  um  fecic  prima  die  Aprilis  eodem  an- 
no. 

Del'HoficlBieu  de  Paris, 
Saincl Landry Euefque 28.  de  Paris,  qui  eftok  du  temps 
duRoyCiouisfecond,  filsdeDagoberc,  enuironl'an66o. 
eil:  le  premier  que  nous  trouuons  auoir  conftruid  l'Hoflel 
Dieu  de  Paris  où  de  ion  propre  reuenu  ,  il  nourriiToïc  les 
pauuresmalades  :  comme  il  le  crouue  efcript  en  ces  termes, 
Sa?jâius  I.anderkus  hofpitale  Dei  prope  Ecchfiam  Partjitnfem  con-^ 
firui  mandautt  y  &  ibidem  pauptres  de fuo  Jujlcntautt.  £t  Guil- 
laume de  Nang.is  ,Moynedelaind  Denis  en  France  en  la 
vieduRoy  fainctLouisqu'ilacompofée^didqu'iceluyauec 
grands  frais  l'a  efla^gi  6c  augmenté  dereuenu.Qui  futfclon 
Gaguin,  liure  63.cn  l'an  1:58. 

LaChappelledudit  Hollel  Dieuaefté  conftruide  àts 
deniers  dVn  nommé  Oudart  de  Mocreux,  Maiftre  chan- 
geur 6c  Bourgeois  de  Paris.  Comme  il  appert  par  vne  lame 
decuiureattacheecontrelemurdeladiète  Chapelleâmain 
gauche,  prochedu  grand  autel.  Sur  laquelle  ell  graué  ce^ 
q^uiPenfuit  en  vielle rytme. 

Oudart  de  Mocreux  en  fur  nom  ^ 

changeur  y  homme  de  bon  renom  : 

Bt  Bourgeois  de  Parts  iadis  , 

^ue  Dtîu  mette  en  fon  Paradis  ^ 

A  faiÛ  faire  cefe  Chapelle  . 

£n  cet  Hojfel  Dieu  bonne  ^  belle ,. 

Bien  aornee  de  verrières. 

Et  efl  aornee  de  chyaires,. 

Et  plufieurs  aultres  biens  notables  ^ 

Lefquels  Dieux  ait  pour  agréables,. 

Et  anec  ce  quarante  quatre 

iur^fj'fol,  •^^■«^^•^5  treize  foulds.&quatrt 

4.(lenicrsdc  Deniers parif S  de  annuelle^ 

unteparif.  i?^;?/^ ^  4  toufiours  perpétuelle ^ 

A  lefié  m  Paris  afifi^ 


LIVRE    PREMIER.  75 

Jemploier  par  bonne  guife^ 

pdf  te  cheuecier  de  cefi  lieu , 

Tour  veflirfaur  l'amour  àe  Dieu^ 

Prefires  &  Clers  faifant  l office  ^ 

I.n  l'Hoftel  &  diuinfiruice^ 

Le  cheuecier  receuera^ 

La  rente  ^  &  en  acheptera^ 

Draps  pour  eux  faire  •vefiement^ 

Et  ejhe  plus  honejlement. 

chacun  an  au  tour  de  Toufaints 

Or^dûtnU  Dieux  qu' ils  foient  tous  fiinCfs ^ 

Car  ils  font  afrainUs  &  tenus , 

Tant  les  grands  comme  Us  menus , 

De  chanter  célébrer  &  dire , 

Au  Vendredy^fans  efconduire^ 

Meffe  des  deffunâls  trefpaffés. 

Auec  ce  ne  [oient  laffés ,  ^ 

chacun  ieudi  de  rendre  grâces , 

Et  vigiles  &  commandaces^ 

chacun  en  chacune  femaine^ 

Par  voix  de  deuotion  plaine^ 

Humblement  (^  folennemcnt , 

A  toufours  pcrpetuelement. 

Pour  lame  de  de f un  cl  Oudart  ^ 

^ue  dieux  le  recoiue  a  fauart , 

Et  pour  les  âmes  de  fin  père , 

Et  de  fa  femme  &dejamere  ^ 

Parens^biin- faiseurs  cr  amis^ 

Pour  ce  ledicl  Oudart  a  mis^ 

Ses  deniers  a  cet  ceuure  faire ^ 

^ui  ejl  a  tous  bon  exemplaire  3 

*jDe  faire  prier  pour  les  mars , 

^4te  Dieux  leurfoit  mifericors , 

Ceux  de  l'Hofielyfint  liés^ 

Et  par  lettres  bien  obligiés^ 

Du  cenfentement  ^  Cr  au  tiltre  ^ 

Des  Seigneurs  Dian  dr  Chapitre^ 

De  l'Egltfe  de  nojlre  Dame , 

De  Paris,  Priez,  pour  fin  amc, 

K    ij 


7^  CITE'   DE    P  A  RIS, 

785.  -£*/?  l'an  de  l'Incarnation , 

JV//7,  /r^/'i  cens  quatre  vins  cinquiefm.e , 
De  Decemhre  le  vingt fiptie/me ,. 
L'ors  s'en  alLi  de  ce  monde , 
A  Dieu ,  en  qui  tout  bien  habonde. 

Il  y  a  vne autre  Chapelle  dudic  Hoftel  Dieu  proche  du  pe- 

l'H^o^iL'      tit  ponc,garnie  de  deux  A.utels:  fur  lefq  uels  on  die  quelque- 

Dieu,  pies    fois  meile.  A  laquelle  jadis  nôreulemciicles  ReligieuxScRe- 

pcîi:  Poiu.  jjfrieufestiijJicHoftcl  Dieu,  mais auffi  les  feculitrSj.parroif- 

fiens  de  fainde  Geneuiefue  àQs  Ardans  pouuoicnt  venir  en 

pafïànc  par  la  vieille  faledudicHodelDieu:  Dequoyrecô- 

plaignâc  le  Curé  a  eftc  ordôné  que  quad  on  y  dira  Meiîeles 

portes  de  fer ,  qui  font  entre  l'vn  ô^l'aultre  feront  fermées, 

ErpourrintcreftdudidCuré:  touchant  quelques  maifons. 

qui  ont  eflé  démolies,  pour  l'accroifîemcntdudiâ:  HoileU 

Dieu  a  efté  accordé,  quclesfreres,quiront  de  l'ordre  fainc'l 

AuguilincommelesReligieufes,  payeront  par.  chacun  an 

au  Curé  trente  fols  parifis  à  quatre  termes  à  Paris  acouftu- 

mez.Ce  tiltre  d'ordonnance  ^apoindement  datte  de  l'an 

•  u6o.  eftenrco-idrëauerandPaftoraldenoflre  Dame  liure 

3,1.60.       2o.carthe59. 

Enrani555.MefFireAntoineduPrat,  Chancelier,  &  de- 
puis Cardinal  6<.  Légat  en  France,  fcit  accroiflre  de  beau- 
coup l'Hoftcl  Dieu  vers  Septentrion. Lequel  accroiiTement; 
on  appelle,  lafalle  du  Légat,  ou  l'Hoftel  Dieu  neuf.  Et  y 
donna degrands biens:  pour lanourriture  des  pauuresjôc 
cnrrctenement  des  filles  Religicufesquilespenlcnt,  ôcauf- 
flpourlesChyrurgicns,  médecins  &  médicaments. 

Le  Roy  Henry  4 .  a  faid  rebaftirà  l'Hoftel  Dieu  de  Paris  la- 
grandcôcpetite  fale  deS. Thomas  lesquelles  furent  com- 
sneceesenTan  1602:  &paracheuces,auecles  trois  gros  pilli- 
ers  quifont  en  la  riuiere ,  cal'an  i6c6. 

Contrelemurdefesbaftimentsàefté  graué  &  efcript  çn 
lettres  d'or  fur  marbre  noir,  ce  qui  s'cnluir, 
,»  «^,  -  A.  XP2.  n. 

Pui  princiftH     Hemicus  IIIL  Franc.  &  Nauar,  Rcx  Chrijrtaninmms ,  bono 

&Ji»ii.        Reip.nattis ,  face  domiforifque  parti  y  ad  ornandum  Vrbemcon- 

^''*^'^'        nerfm  .^  inter  cMera  animo  inuiBodigna.  opéra ,  propterquji.  vrbis 

refiitHUr,  nonmintis  quÀm  ^Ater  ^iitïi.i  ^  &rcgni fondât  or  dici' 


LI  VRE   PREMIER.  77 

fyieYHÏthi>cquoque  Ptochetrophium  vetuftate  collafftimfrèfuaerga  Uep  hêf^-^ 
Dcum  op.  Max.  petate ,  erga  nfflt^tos  liheralitate  .^ergaomnes '*^«« 
clcmcnîiAy  reftituendum  mrauit. 

A.      S.     CID.     lOCVI. 

Les  offices fales, chambres  duditHoftel -Dieu  font  fepa- 
recs6cclifl;inc1:es  en  lamanierejqui  s'enfuit  à  chacun  des- 
quels lieux  font  députées  cercanics  Religieufes  6c  aultres 
perfonnes  pour  exercer  rHofpitalité. 

La  falle  du  Légat ,  pour  les  femmes  malades, 

Lalallcneufue,  pour  femmes  malades. 

La  falle  des  Accouchées,  pour  gefuier  les  pauures  fem- 
mes. 

La  falle  de  Tenfermcric,  pour  les  hommes  griefs  malades. 

L'officefàinct  Denis  pour  mettre  ie-snaurez. 

L'office  fainct  Thomas,  pour  les  hommes  malades. 

L'office  delà  Dame  Prieure,  6c  de  trois  religieufes,  pouz? 
cnfeuelirles  corps  mortSj&auffipourfaireblanchirlelmgej 
fèruantà  l'hofpicalitë. 

L'ApoticaireriCjOÙfontlesvnguentsôCmcdecineSjpour 
la  fancc  du'corps  des  pauures  mala J es. 

Lagrandeiauanderie,oùronblanchitlelingetant  delà 
communaulcéquedefdi<!ts  pauures. 

La  petite lauandcric,  oufonlauetouslcs  iours  trois  fois 
les  lin2;es  des  eriefs  malades. 

Lapouillene ,  où  l'on  fournit  les  lids  pour  coucher  les 
pauures  :&  la  où  on  ferreieuis  habits  de  peur  qu'iJsne  foi- 
entperdus. 

L'office  du  lexiucmcnt ,  où  i'on  eflend  les  draps  des  pau- 
ures, &:  le  linge  delà  communauté. 

L'officedcâveillare(îè,quiveillêtlespauuresquinzeiour3 
durant. 

L'office  de  la  Tronchcre,  pourgardei»  \t^  troncs  &  reli^ 
quesrôcpourparerÔcnettoieri'Egliie. 

L'office  delaportiere,  iëruant  de  pain  6c  de  vinaux  mala- 
des, 6c  qui  reçoit  les  malades  pour  les  conduire,  fair«  viir- 
ter;  faire  coucher,  &:confeiîer. 

llyaplufieursautres  charges  6c  offices  audit  lieu.  Dontie 
j^e  faids  icy  nrention:  Me  contentant  d'auoir  remarqué 
celles  qui  concernent  rhoipitah[é  5  fansmefoucier  dçs  aul- 

K  hj. 


78  CITE^    DE    PARIS, 

très,  qui fontcncore en  aulli  grand  nombre  pour  les  geas 
d'Eglilè,  fcruiteurs&domefticquesdelamailon. 
Des  Rcligicufis  de  L'HoflelDieu. 
Le  Chapitre  de  nolcre  Dame  a  toute  iurifdidion  tem-po- 
relle  Ce Ipirituelle  en  l'Hoilel  Dieu  ;  commeil  cft  efcript  au 
grand  Padoral ,  liurc 20.  carthe  48. 

En  cefte  maiion  lesReligicufes  de  Tordre  S.  Auguftin  font 
diuifecsen  deuxdcgrez.  Carcellesquiontfaid  profeirion 
ôc  pris  le  dernier  habit ,  (ont  appellecs  Dames  ou  maifti^sf- 
fcs:  Eclcsaultrcsqui  font  encore  comme  Nouices,  on  les 
appelle,  filles  blanclie^,  ou  Hlle-s en  chaperon. 

Elles proroettent les  trois  veufs  folennels,  de  pauureté, 
chari:ete&  obédience:  6c font  profeiîîon par  deuant  MeflTi- 
eurslcs  Doyens  &;  Chanoines  de  nodre  Dame,  &:ne  peu- 
uentfortir,  foit  pour  Roy  ou  pour  Royne,  fans  le  congé 
diceulx.  Etnedoibuent  eftre  que  quarante,  comme  il  eft 
pra^fcnt  par  lettres  des  fufdiâs ,  dattecs  des  années  ,  1193. 
^iii^S.auliurenoirfo.ij.  pa.  2. 

Raoul  Boterays  en  fon  pocme  àQ^Lutetia  après  auoir  parlé 
delà fituation  derHoftelDieu,  des  grands  reuenus  d'icel- 
luy,  lefquelsneanrmoinsbienàpcincfuffifentàla  multitu- 
de despauures  malades,  quif'y  retirent,  il  admire  la  charité 
ôcconilance  des  Rcligieufes  qui  les  feruenc  entre  tant  d'or- 
dures &  infedions. 

AnctlLintureis ,  fati  ^uûsprxuU  torque  t 
Aegru  Viiletudo ,  ç^  longa  arîus  tahe peredit. 
BdljQirnafunt finies  ^  Cmamomum  virus  hiulci 
Vlceris ,  oftetatis  odor ,  quamfuauis  d"  almusî 
De  mefme charité ,  les femmesdes Orfeures dcParis  vont 
îeiour  de  Pafqucs,  veilues  pompeufemenr, corne  la  folcn- 
nicc  le  requiert,  à  l'Hoftcl  Dieu  ,  adminiftrerles  aliments 
auxpauures.  Dequoyledid  Boterays  efcrit. 

Ex  Kcheronte  reditx  tumuïâ ,  quo  Chrtfius  in  auras. 
Ex  lit ,  injignes  cuUu ,  atquc  monilthm  aura , 
Arte  maritorum  inclufis^  ^roprtjfqut  nttenîes 
Mercibu^yaurifîcumfponfd ,  conuiuiaegenis^ 
Tafchalefque  epuUspréihent.  Non  cor^orafœdis^ 
Vlcerihtis ,  fanic  putrique  jlncnùa  taho^ 
AHertuntillas  -.pet as  dura  omrna  vincit. 


LIVRE    PREMIER,  ^         79 

Eiirani3ij.  Il  fut  défendu  denourrirpourceauxàl'Hoftel 
Dieu,  ôc  commandé  d'enuoyer  aux  champs  ceux  qui  y  eftoi- 
enc:  Les  lettres  cnibntregillreesaufurdidliurcnoirdeno- 
ftre-Dame. 

Quand  vn  Chanaine  denoflre-Dame  decede,le  Coutil  de 
fbn  iicl,  foit  de  plume,  bourre ,  ou  laine ,  fon  trauerfîn  ôc  lin- 
ceux appartiennent  àTHollelDieudeParis:  commeilsonc 
confenry  &.  arrefté  en  leur  Chapitre ,  dés  l'an  1168.  6c  en  font 
les  lettres  au  hure  noir  de  leur  threfor  ^  fol.87.  pag,  2.  de  ceilè 
teneur, 

BeatHS  qui  intelligit  fuper  egenum  cf  pauperem  :  quia  in  die 
aduerfitatispotenter ÀDomino  liber abitttr,  IN  Chrifti  tgitur  no'^ 
mine  tam  futures  quamprxjentihus  innotefcat^  quodego  Barba  au- 
rea^Dei gratiaParifienfis  Ecclefix  Decanu^ ,  0"vniufrfim  eiuf- 
dcm  EccUfid  Capitulum,  ConfdioVcnen^bilàBpifcopimflri  Mau- 
ricijy  tn  Capitule  nojtro,  commHni omnium ajjenjk^adremiponem 
rmmum  peccatorum  noftrorutn  confiittùmm^ quodquicumqne  Ca- 
nonictu  EccUJîa  nofird  decejfent^  vel  Prdbendx fr^  quocumqut  mo- 
do  ahrenunciaucrit  ^  pefl  eiu/dem  de(ejfum  njel  abrenunciationemy 
hofpitalc  heaUMarix  (quod  efl  ante portam  Ecclefid  eius)  cuUi- 
tram  cumpuluinari&lîniearHmibtis^  omni  occaftone,  ^  conîradi- 
ifione  rcmota ,  adopus  pauperum  habeat.  Si  'vero  manjionarius  in 
ctuitate  nonfuerit^  velibilecfum  non  habuerit  yVakns  vigmttfo-- 
iidos  3  de  fno  accipiatur  ,  donec  prxdi6fa  intègre  rcfiituantur. 
JT E M  Jl quis  Maionam  ad  Ecclejïam  pertinentem  fufcepcrit: 
fimiliter  culcttram  cum  puluinari  &  Imteammibus  eidem  hofpi-- 
tali^nofira  inflttutiene^  incontinenti  donare  cogatur.  ^^uadnepof- 
fit  à  pojlenf  infrmari  ^JigiUi  nojhi imprejfione  ^d^nomtnum  no- 
Jlrorum  fubfcrtptiene firmanimus..  Signum  Barbje  aure£ ,  Decani, 
S.  Alberîi  Pracentorù.S.  Gormundt  Archtdiaconi,  ô'aliorum, 

Acium publiée  Parijitts  in  Capitula  y  anno  ab  Incarnatione  Do- 
mini  M.  CL  X.  VlII.Ludouico  Rege  régnante.  Mattrido  Epif-      ^^<^^' 
iopoexifiente.BatapermanumCancellanj.- 

Etdcux  centsfoixante  deuxans après,  c'èfl  àfçavioir,  en 
l'an  1430.  Meffieurs  du  Chapitre  ,  en  confirmant  lafufdi- 
«fle  ordonnance  3  Ont  adiouflé  que  fi  les  Héritiers  ou  Exé- 
cuteurs du  defuncl ,  veulent  bailler  à  l'Hoftel Dieu  centfols- 
panfis:.  Ils  pourront  enkuerkfdidscoucil,  trauerhn  ôchn^^^ 
ceulx. 


8o  CITE'    DE   PARIS, 

■   2)  e  Inftatuè  de  p  terre  ^^quiefi  deuant  l'HcficlDieu. 
Deuantl'Hoflel  Dieu  de  Pans ,  au  bout  de  la  ceinture  du 
Paruis,  il  y  a  vne  grande  ftatue  de  pierre,  que  l'on  eftime 
reprefencer^fculape,  Dieu  des  médecins,  lelonle  Paga- 
nilme.  EtainfilcdercriptBoterays enfonpocme,deZ/^/^f/rf- 
Adfepiim  defixa  mgens  lapide  extat  adejo, 
Jmmanàfiatua ,  ntque  /eut fragmenta  prier  is: 
Longofcabrafitu ,  totbrumaspajja^tot  ^fius, 
Rcltqiù.i  veterumfiatua  tlla ,  referre  'videtur 
Thœbigenamd  tbrosfert  dextera ,  compnmit  angues^ 
Fesgeminos^  quales  Niliprxdantur  in  l'ndtSj 
Impikitosfpirù  circtim  &/iifiiamine  multa^ 
Ta  lis  erat  fculptuspnfcis  Epidauriusannis. 
Touchant  lapolice&gouuernement  des  pauures  dudic 
HoftelDieu,  voyez  le  troifieime  liurc  où  ell  amplement 
iraicbcdecelubieâ:. 

Des  petites  Eglifes  adiaca?2tes  ou  proches  de  la  grande 
Egiife  nojlre  Dame  de  Paris  ^ô' première- 
ment de  S.D enis  du  Pas . 
CefteEglifeaeftéfondeeparlespremiers  Chreftiens  en 
l'honneur  de  la  Vierge  Marie,deraindDenis&:  faind  E^ki- 
ennc  :  ^  efl  la  première  Egliie  cathédrale  baftic  à  Paris,  tel- 
le, que  lepcrmettoitletemps.  Car  encores  iufques  à  pre- 
fcnt,  l'on  void  àlabannieredenoflreDame,  la  figure  de 
la  Vierge  Marie,&  celles  de  faindOenis  d'vn  coflc,5ciainc^ 
Eftienne  del'aultre.  Proche  d'icellcËglileauffifevoid Tan-» 
cien  cloiftre  faicl:  à  la  mode  de  Rehgion  ,  ôc  tout  ioignant  le 
Chapitre:où  encorespourlciourd'huy  refôtlcsaflcblees  de 
MefiîeursdenoftreDame.    C'àeftéen  cclieu,  quele  glo- 
rieux faind  Denys  vieillard  vénérable,  à  efté  mis  fur  le 
gril,  &:àroufFert  plufieurs  aultres  tourments  mentionnez 
enlavie:commcaufIi  il  fe  chante  enfaprofe,   Catajlam  y 
leÛum   fcrréum  ,    &  ^flum  vmcit  igncum.   En     mémoire 
de  toutes  lefquelles  paifionsôitourmens,  ayant  depuis  efté 
bailivneaultre  Eglilèplus  grande  ôcplusample  par  le  Roy 
Childebert,  comme  nous  auonsdidcydciFus,  cefte  pre- 
mière Eglile  a  eftp  furnpmmce  de  lainci  D^nis  du  Pas,  ab 
puspctj^ione^  non^%pàJlu  ant pajfu  z't  quidam  putarimt.  De  la- 
quelle 


LIVRE   PREMIER.  g, 

quellelc  grand  Autel^  cil  elcué  luftemcnt  fur  le  mcfme lieu 
où faincl  Denis  a  eftë  rolH  iur  le  gril,  comme  il  eft  fiaurc 
<lerriereledi£l  Autel,  où  le  profternenc  plufieurs  Chrefti^ 
cns  par  deuocion6c  le  lourde  la  fcilefainct  Denis  on  y  mec 
vne  Croix,  o-u  quelque  aulcre  reliquaire  à  baifer. 

CcfteEglireellfort  petite,  ne  contenant  en  tout  que  trois 
Autels.  Lefquels  toutes  les  tcilcs  ibnt  occupez  par, Mefîi- 
eurs de  noftrcDame,  qui  trouuent grande  deuotion  âv  cé- 
lébrer. Il  y  âuoitanciennementàmain  gauche  vn  gros'clo- 
chcr  en  forme  de  tour,  Ôc  en  iceluy  quatre  cloches  lequel 
Meflleursfeirentabbatrc,  pourcequeic  ion  d'ieelles  clo- 
-  ches  empeichoit le leruice  delà  grande  Eglife. 

Etpoureequ'iln'yauoit  point  defondatiôruffifante^pour 
entretenir  quelques  gesd'Êglite,  elle  efl:  demeurée  tellemct 
delerteiuiqucs  au  temps  du  Roy  Louys  feptie(rne,did  le 
ieune ,  ôc  de  MefllreThibauld ,  6^.  Euefquc  de  Paris , qu'on 
n'y  diioitpoint  deMeire,fin'ciloitquelqu'vn  delaorande 
Eglife  qui  y  allaft  par  deuotion:  cela  occalîonna  Maiftre  Si> 
niondePalfi,  Chanoinede  Paris  d'y  fonder  vnPreflre,  l'an 
1148.  l'vnziefme  année  dudid  Roy  ,  de  long  temps  auanc 
que  la  grande  Eglife  de  Paris  futacheuce.  PuisMailIre  Oi- 
mouddePalFi,  auffiJChanoine  de  Paris,  après  le  decez  du- 
didSîmon  de  Faflifon  frère,  à  l'imitation  d'icelluy  inftitua 
vnlccond  Preltre  en  Ym  1164.  du  Rcgne  du  iufdicl  Roy 
vini^cfcpiiefme,  &:du  Pontificat  de  Maurice  70.  Eucfque 
de  Paris,  lequatriefnie. 

■  Et  l'an  def  Incarnation  i;  78. du  Règne  dudit  Royauaratc 
ôcvnieime,&du  iicge  dudit Maurice  19.  Simon  de  fàinci; 
Denis  Chanoine  de  Parisfonda  deux  aultres  preflresaudicl 
Oratoire, 

Quelque  temps  apresfutadiouflévn  cinquiefmePreftrc. 
ces  cmq  Preltres  elloient  tenus  de  dire  quelques  Melîespar 
ifcmaine,  a  l'intention  deidids  fondateurs  Ils  auoient  fe- 
anccauxhaulteschaifesducœurde  l'Eglife  de  Paris,  offi- 
cioientârAutelbrcf  en  toutes  chofes  &  par  tout  eftoicnc 
€gaulx  ôc  fondez,  adinfiarvnius  mA^norum  Canonicorump^ef- 
hyterorum  Varifienfu  Ecclefiji,  Ex  cepté  qu'ils  n'aiîiftoient  au 
Chapitre,  &;  n'aubient  quelque  quantité  de  grain  ,  ainll 
q-ue les fufdicls grands  Chanoines.  Maispour  décorer  P£- 


Si  CITE^   DE    PAKTS, 

clife  de  Paris,  remplir  ce  grand  corps,  ik:  augmenter  la  com- 
pas-née en  icelluy,  les  grands  Chanoines  obcindrenc  vn 
Kcfcriptdu  Pape  Alexandre  4.  pour  des  cinq  Prxbendes 
prcfby  ccrales  en  faire  dix  :  en  diminuant  de  moitié ,  le  reue- 
hudescmq  ,&;yadioull:anttroisDiacres6cdcuxfoub-Dia- 
■  crcs.Qm,iont  en  Tomme  dix  femiprebendes.Etfont  demeu- 
rez en  cefte  fa^on  iufques  àprelènt,  lecorpsdu  Chapitre 
deParisconfcre  ces  benefices.Ceftcpetiteeompagnie,ain- 
(i  que  la  Lune  prend  fa  clarté  du  Soleil,  &  la  dône  aux  afties 
inférieurs,  imite  feslupericurs  de  fi  près,  qu'elle  fert  de  mi- 
roir 6<  d'exemple  à  tous  les  corps  ÔC  focietez  qui  fcruent  dc 
dépendent  de  la  grande  Eglife. 

Iceux  dix  Chanoines  feleuent  &:rortentdu  chœur  de  la 
grande  Eglife  noftre  Dame  après  l'inuitatoire  de  Matines 
acheué,  H  Pen  vont  dire  leurs  matines  enladidc  Chapelle 
de  làind  Denis. 

D^  l' Eglife  de  S,  Jehan  le  Rend  y  cmtigu;e  aufùrtaïlde 
ncfireBamede  Pans. 

EnceffeEglifedefaindlehanBaptifte  dicllc  Rond,  il  y 
a  deux  PrcRres  Curez  inftituez  par  le  Chapitre  de  noftre 
Dame  pour  auoir  la  charge  des  âmes  de  la  famille  des  Cha- 
noines ôcdesfcruiteurs  féodaux.  Iceulx  à  leur  inftitutioa 
promettcntfidelitéôcobedienceauditChapitre.  lurentre- 
fidcnceenlagrande  Eghfe,  &  affiftence  auxheurcs  cano» 
niales.  Sans  toutesfois  faire  deferuir  ladicleperiteEghfepar 
Vicaires  ouaultres  que  par  eux  mefmes. Et  ne  doibuention- 
ner  matines  qu'elles  ne  foient  dides  en  la  grande  Eglife 
iufquesauxlauûes.Extraiâ:dupetitPaftoralfo.i5)é.  pa.  I. 
Bêla  Chaf^elle  defainciAignan, 

Cefte  Chappelic  de  faind  Aignan  ,  Euefquc  d'Orléans 
(quieft  entre  les  deux  portes  du  Cloiftre  Noftre  Dame,  ayac 
fon  entrée  du  cofté  de  midy,  deuatvn  petit  eemetierecon.- 
tiguàla  grade  Eglife  aeftébaftieparElbienne  Archediacre 
de  ladiâ:e  Eglife  ioignant  fon  domicile ,  anciennement  ap- 
pelle, Domusadduoi  aulas  y  la  maifonàdeuxfalles:  comme 
il  eft  cfcript  au  liure  noir  de  ladrdeEglife.Et  auec  permillion 
&:confentementdeI'Euefquc Doyen &:Chapitre,donna fa  . 
Chanoinerie  pour  eftre  diuifee  ,  &;  confereeàdeux  Cha- 


LIVRE     PREMIER.,^  S3 

noines  appeliez  dcmy  ou  Semiprebendiersrà  caiife que  cha- 
cun n'a  que  demy  gros  ôcmoitiec  des  dirtributions.  qui  fe- 
roient  pourueus  à  perpétuité  par  le  Chapitre  ,  plenoiure. 
lileur  donna  d'abondant  deux  clos  de  vignes,  l'vn  fituëau 
bas  delà  montagne  de  fàinctc  Geneuiefue  ôc Taulcre  au  vil- 
lagedeVifî  :  ficfondiâ:  domicilie,  pour  y  loger  eux  deux  fèv- 
parement.  Les  lettres  de  Girbert,6(3.  Euefque  de  Paris,.cofi- 
tiennenttoutce  que  deflus,  Ôifont  celles,  cnregiftrees  au 
grand Paftoral:  liurcio.cartheirj. 

IN  nomin€fa}îCtd&indiuidu.ttrînitatis^  Amen,  Girbcrtus 

TArifiorumEpifcopis  tamprx/entihtts  quAm  fuiurisfcire  uolumus 

cm  ne  s  tAm  fosieros  quàm  pr^Jente  s ,  qncdStephanus  Archidiaco- 

nusncshruures  noJird puruUatis f^pe  puljancrit  rog^ndo  (^  fup- 

plicande ,  qu^tinus pr.tbendamfti.17n  duohuspresbyteris  hAbendam- 

concedcremus ,  &  duos  Canonicos  Beat  a  Mar'ht  inde  facefemus  : 

prcpofuerat  tnim  idem  Stephanus  j  in  Ecclefa,  qtiam  domibus 

Juis  contîgnam    ddifieaucrat  ,    mmifiros  Jacerdotalis  ordinis 

conftituere  :  qui  tam  proremtjîtone peccatorumjnorum  y  quampro 

faiute  nntcccjforumfuoru  Deo  ihi  minisirarent ,  c^  memoriamfra- 

trum  fanct^  matris  Ecciejîx  debitishcris  cclebrarent: fuit  etiam  in 

eius  Tûtû  ck'petitioney  qnntinus  in  elecfione  ô*  in  impoftionepr.tf 

hyteroYum  iht  minisirantiiimy  cr  in  inncHiturapr^dicï'JLprxbendx 

capitulo-Beatji  Marix  l'ices  noHras  ex  integro  concederemns ,  df 

F.pifèopali  aucforitate  inperpctuum  firmare?nus  :  omnefque  quipro 

inucstituraîlla pecuniam  y  paHum,  l'elaliquidvllo  tcmporepro- 

mittent^  darent  y  vel accipcrent ,  fub  perpetuo  anathemate  pone- 

remus.Voinit  etiam  vtnosde  pr.esbjteris  illis  hoc  ordinaremus  : 

quatinus  (jr  in  cLmliro ,  à"  in  capitule ,  dr  in  ehoro ,  &  in  dtaris 

feruiîiOyé"  in  omnibus ficut  c.etert  irrefragabiliter  habentur:  pari- 

terque  &  alternat im  per  fngulas  feptimanas  tam  in  matre  Ec- 

clef  a  fient  integri  canon  ici  y  quhn  in  prddicïa  cape  Ha  Deo  mi- 

niftrarent .    Nos  igitur  iuslam  d"  honeflam  in  omnibus peti- 

tïonem  eius  confderantcs ,  rnoti  tam  ratione  quam  Ecclefje  vti- 

iitate,  afcnfu  totius  capituli  no  fi- ri  ,  preces  illius  bénigne  fuf 

jcepimnsy  &  petit ioni  tam  iuft.e  per  omnia  diligenter  adquieui- 

7nus  y  fub  anathemate  totnm  confirmando,  Reliquit  autem  his 

duobus  facerdotibus  duos  cLiufos  'vinearum  :  vnum  ad  radicem 

montis  Genouefx  :  alternm  vero  apudviz.y:  ita  vt  communitcr  eos 

tx'coUerentydrfrudus  eorum  co^nmanitcreligercnt,'Domus  Autem 

Lij 


g4  CITE'    DE     PARIS, 

i»\tfûti  StcphaniduohHsf>reshytcris_  iUisJïî  dmidttur.^  vti^  ^^  r?  i  o  t^ 

Lac^rcliefuble^vienccaudid  grand  Paftoral^  ert  de  l'E- 
uefqiieEftienne premier,  quifucccda  immédiatement au- 
dicl  Girber  t .  par  laquelle  il  contirme  tout  ce  que  defîus.  Ec 
dercclufcelaertcontirmcau  peticPa(l:oral.fo.ic)6.pag.r. 

Au proffid  defdicls  àc  S.  Aignaia  rontfurucnus deux. ferr^ 
tences  de  Meilleurs  desRequellesduPalais:  l'vné  diî l^cond:' 
lourde  Septembre  1523.  Et  l'aultre  du  11.  Mars  cnfaiuanc- 
ParldquelîesMaiRre  Guillaume  Chef.dciiille,  Chanoine 
de  Pans,  vulgairement  appelle  defaind  Aignan ,  elt  main- 
tenu Regardé  en  poireiriondeprcdre  ôcperceuoirles  diflri- 
butions, de  TEgliie,  ainiique  les  aultres  Chanoines: Ex- 
cepté les  diftnbutions  de  matines ,  erquelles  il  auoit.accou- 
rcuméprendrereullement,  /r^wf^MjEtMelEeursdu  Cha- 
pitre-cendamnczauxderpensdeladideinftance. 

Plus,autrerentence  du  Preuofl:  de  Paris  du  16.  iour  de. 
2\4ars ,  1^-31.  Par  laquelle  MeiîieiirsEloridas  Croilart ,  6c  Pi- 
erre RaouUin  le  peuuenc  dire  6c  qualifier  Chanoines -prae-. 
bendez  de  TEglife  de  Paris ,  vulgairement  appeliez  de^.. 
Aignan.  Confirmée  par  Arreft  de  la  Cour  de  Parlement  le 
Vendredyvnziefmeiour  de  Juillet  1553. 

Parîequel  efkdidôcordonné,  queiesintimez,  fi^auo-iren:. 
Its  lufdicts  Croifarc  &  RaoulUn  feront  qualifiez  félon  la. 
qualité  de lafentcncedontaeftcappelié. 

Sainîl  Aignan  nanf  de  Vienne  en  Daulphiné ,  &  non  Al- 
Icmant,  comme  efcritPetrusdeNatalibus,  au  Catalogue 
desfainclSjliureio.chap.yj.eftoitEueique  d'Orléans, quad 
Attila  Roy  des  Huns  ou  Hongres,  fieau  de  l'ire  de  Dieu, 
l'afficgea^iiccluy  S.Aignaolaprelerua  par  Tes fàinctes priè- 
res &  dodes  exhortations  au  peuple, pour  le  conuertirà 
pa:nitêcc,ainfiquefeitIonaslesNmiuitcs.Ecdeuxûnsapres 
que  ceTyraneutleuë  le  fiege,  faind  Aignan, deceda,  qui 
cHoitran  de  l'Incarnatiô.  Sa  vie  eftfucpndemcnt  def-. 
critc  en  Suriusto.  6.  le  17.  Nouembre.Et  en  Grégoire  de 
Tours ,  Hure  1.  ch.y.  Mais  Antoine  Bonfîne ,  enrHiftoirç 
de  Hongrie,  liure4.  delaprcmiereDccadeîadioufled'aul- 
tresparticularitczqu'ilsontobmiscomme  qu'eftantfurles 
murailles,  ilcraçha versles ennemis :<^/^<î;» prcfuji  mox im- 
brcs continno deflu^çcre 3  vtqifatnduif^acio  nemo  koHiitm^yfu.^. 


LIVRE    PCHEMIBR.  8; 

gnandtCAufa ,  vesHgiô pedem,mmcre poffct.'Evs^  Tii^Adnt  il  picuc 
il  abondamment  que  de  quatre  iours  nulhe  peuç  (brcir  du 
champ ,  pourbacaifler.  lldidd'aLiantagequelainclAignan 
fortit  de  la  ville,  &:  alla  faire  vne. belle, harengue  a  Attila 
pour  rinduireàmirericorde  :  mais  il  perdit  fôn  temps.  c»r 
(in^mt)  ChnBia?mm popultm t4m  ftra  crHdelu^tcfer/eqt^eris^ 
-curhit-mnno  f.v%g-ume  rioft.expkris^  Si  diuino  ^uodam  numine 
\jliigellHm  Bcîfiîcfuses  y  in  fictmro forum  ^ prophanorum  fupplt- 
ciatu.vm  conuùvu  fcroàiim.  Rejîpî fient ikus  ^  Q'  'vera  pœni-tenci^ 
diictis  achamiUïme  ■fitpplicantti^usdiMino  exemple  igncfcîdum  eïi 
jniU'.'VjUàféxk  ÂQr.smmtptm  c^  /jumiïatum\Deus-nonfi^rnit, 
^yicpcnîo  teijJhJxûfàim  m^,  éi'te  dh  hfi^amWe  deHimnm  ejjè  nnn 
oporterc.  ,  V.».',  vv  >«i-^    •  '■■■■    •     ." 

•*  Poiirquoy  (  dicl-il  )perfeeurcstulepeuple  Chreftien  dV- 
necruautdtantbeilialle/'Pourquoy  ne  tepeus  tu  fouler  du 
fang humain ?Si par permiflion  diuinetu  esleHeau  dcDieu: 
contuertistafcrociteen  luplices  contre  les  meichans.  Mais 
a  ceuix  qui  fe  repentent ,  îont.  vraye pocnitence ,  ôc  requiè- 
rent pardon  auec  toute  humilité,  il  conuient  pardonner 
6'Atcila  ràrexempkde  Dieu  ,lèqueldici:  qu'ilnefaut  eoii- 
temnervn  cœur  contrit  ôc  humilié.- 

h^Me  l' Bglifi p^armUiik'de'§-j..  ^Chrijt^phle-p%e&  le paruis 
no/lf-ç  h*ime.'  ■,■■,- 4.^  • 
.  Ercembajild  GomtedejPar^s6CxMaire  du  Palais  de  Francs 
(qtiempntficfitm  Regi.t  ,  Fapirms  M^Jfonm  lih.i.A-nnalntmin 
ClofkinvMegej.  ^/^r^A//;)  .d^m-jaàjrÈglifenoftrç  Dame  de 
Paris^  fà  maifqn  bc(k  Chàppellede  S.  CÎKiflophleauec  le 
vilj-agedçClireftelfur  Marne  diftant  de  iroislieuesdcParis. 
Etduquell'Eglife  parrochiale  eilaulîidediee  en  1  honneur 
dudiclfainclChridophlc,  comme  fai£t mention  Monfieur 
Fauyn  Adupcaten  la  Cour  d^Parlcm.enten  fon  Hifioire  de 
Nauarre. 

.Celèe  Eglife demeura  en  propriété  à  î'Euefque  de  Paris 
iuiqueseni'an  1097.  que Guilhuraepremier  de  ce  nom  au 
commencemenc  de  fon  fiegela  quitta  àfon  Chapitre  par  tel- 
les lettres, 

^  Innominefancf^é'i.ndiuidisxTrimtafîs ,  Amen.DiuinArum  c>ft  ic  ^ 
MptuniYum  Atithontatihus  informamur ,  frequentius  autcm  Euçrc-ac. 


26  CITE'  DE    PARIS, 

Apojlolimonhli  y  quafi  qur^d^nn  ninnu  folicîtudtnis  exhortamur: 
rt  d/t?nterKpNs  halemus ,  ionum  ademnes  y  maxime  autem  ad 
donnefikûsfîdci  operemur,  (^pecata  hcfira  elcemofynis  redimentes, 
amic'os  &  receptores  noHros  in  jLttrna  tnhemacuLi  factamus  ^^tf- 
quisergû  in  mtdtis  fememimt  deltqHîJfe^fludeaî  neccjji;  cfi  illis  prô" 
dijfe  y  quorum precibus  in  diftndto  examine  non  eH  timendum  in 
m.muDeivi»entisincidere.  Talibus  autem  humilitas  nosïrapU' 
ccre  non  différât ,  ^  necejjarta  pètent ibus  humiliter ,  mifericordia. 
ntanuw  benediÛionis  non  retrahaty  ego  igitur  Guillelmus  Dei  mi- 
fericordu  Pari/Jorurn  Eptfcopus  ante  mentis  oculo s  diem  illum  re- 
ducens  y  O'periculum  anim.t  mc£  accufante  confcientia  m.etuens, 
canonicis  Bcat£  Dei  genitricis  MarijL  quandam  Ecclefiam  infra 
mnros  ciuitatis  Farifnfitam ,  (^  in  honore  Beati  chrisiophori  mar- 
tjrisDeû  confccr^itAm  y  precibus  noslrorum  amtiorumy  cf  ^Jfènfn 
Domni  V'vlgrinï  àutd.  m  ciuitatis  Archidiaconi  libéra  d^  quiet am 
Epijcopali  auffcritate  concedimus ,  &  quicquidin  ea  iaris  obtinui- 
musyperpetuoeis  habe'ndum  donamus.  Actum  Parijius  in  capitula 
fanci£Mari.ty  Anno  abinCArnationeioçj .  Régnante  Phtlippo  JRege 
an  no  jS .  GuilUbni  vero  Epifcopatus  anno  prifno .  Signum  G  aille  l- 
miEpifcopi,S.  FulconisBecani.S.Gualteri  pr.uentoris.  S.  Vul- 
grint  Archidiaconi  y  d^aliorum. 

Amelinus  CancellariusJcripJJt. 

Ce  tiltrc  eft  tranfcript  au  grand  Pafloral ,  liure  23.  carthe 
30. Scau pencPaftoral fol. 82.  pag. 2. 

Le  temps  paiTéil  y  auoic  deux  Curez  '2.  faincl  Chrifbophie 
c;ui font  nommczau  grand  Paftoral  f  liure 25.  cliarte34j 
Roberc&Eilienne.  EraupetuPaftoralfoI.196  pag  2.  Ileft 
did  qu'ils auoientanffila  charge deTHoftelDieu. Et fideb- 
iioientciiacun  fafemainealîifteraudiuin  feruicedc la  gran- 
de Eglife.    Le  texte  duditliureell:  tel. 

Duo presbyterifanâftChriflophori  mjlituunturà  Capitulo  ^  dr 
habent curam pauperum  hofpttalis  Beatx  Maria.  Jurant  quoqueff- 
delitatem  dif  obedientiam  Capitulo.  Debentetiam  Eccleju  fux  de- 
feruire  vicijsim:  vnusfcilicctin  vna  feptimana^&reliquus  in  alté- 
ra. Ita  quod'vnû  dfferuiente  in  Ecclejtafancît  Chriflophori ,  alter 
teneiur  m  Ecclejîa  BeatJt  Marije  quotidiants  interefe  offtciis ,  & 
eliam  ille  idem  cum  et  vacauerit.  ] 

NotczquciadidiondePreftre/eprendrouuentaudroiin:    ' 
Canon, pour vn  Cure  qui n'efl primitif,  ains  feullemcn: 

\ 


LIVRE    PREMIER.  S7 

Vicaire  perpétuel.  F  t  in  de  C^pellis  monachorum,  lihrofcxto 
Decrctatinm ,  cap.  vnicQ. 

ErpourcequeceiteEglireapparticntà  Me/îîeurs  de  no- 
[{.rc  D  ^ir\e  ^  pkfiû  lure ,  &;  qu'ils  en  lonc  Curez  pjimitifs,  ils 
y  voncà  CCI  tains  ioursdcl  année,  pour  le  maintenir  en  pof> 
icilion  de  ce  droid  :  comme  le  Mercredy.  des  Ceadrcs  ^  ils 
y  vont  porter  des  Cendres;;!       ''■'.■■     "r'S        r-        ; 

•  Le  24.  Iu:llct,quicft  la  veille  delafenicfaindCliriftopliIe, 
ils  y  eniioient  les  fix  Machicos  accompagnez  du  Clerc  de 
Monlîeuile  Chantre,  ôcdu  Préftrckmainier,  pour  dire 
verpies,  v^^-- 

Machtcos ,  ejl  vne  dlBion  corrumpue ,  érfûutdhe  Manfi chers ^ 
dmanando  (y  choro  :  pour  ce  qu'ils/ont  députez,  a  cfire  af:duzj.ai^ 
cheur,  au  lieu  des  Diacres ér  fauhsduicrè s-  ahfens. ,, .;  r  :    ■"■  0  :  ;  ■  \ 

Les  vclpres  de  la  grande  Egliie  finies,  Meffieursf'én  vont 
àS.Chrillophleenpii)cenion,chantans  quelques refpons, 
6clàcllansamuez,ils  difcntMagnifîcatauec quelques orai- 
lons. 

•  AumefmciourleMairtre  de  THoftel  Dieu  apporte  aux 
deuxMarcruilIersde  ladicle  Ef^life  chacun  vn  lois,  Seaux 
hommes  d'Eglife,  certain aucre  denier.  Ce  quia  eftc  pradi- 
quéd'anciennetetouslcsans.  !   :c.].:,  ,  ji'j'[i\<A 

Compiles  diclcsen  la  grande  Eglife,  les  enfkns^dëcùenr 
afllftcz  dclcurMaiftre ,  ^  desfufdicts  Machicots ,  Clere  de 
Monlieurie  Chantre,  &  duPrellrefemanier,  vbntàfaind; 
Chnftophîc  chanter  matines  &:IaLi  des. 

Etlelendemain,quieftk  25.  luillct,iourdela  Felledece 
glorieux  martyr,  ils  y  chantent  la  grande  Mcllc  en  mufi- 
que. 

Leiour  de  laTouiTaindsmefdicbsiîeurs  denoflreDame 
vot  en  procefllon audid  S.  Chriftophle,  chantans  quelques 
lefpons,  magnificat,  fcoraifons:  ou  Monfieur  de  Paris  quel- 
que s  foi  saisi  (le.  .     ,:i-ofhi 

rEglifedcS  Chriflophie  eftoit  érigée  en  parroifTc  des  Tan 
1590.  comme  il  appert  par  vnelettrefaifant  mention  àclx 
moitieed'vnemaifonachf-ptee parles  Marguillicrs  d'icclle 
Eglifeaudidanleii. Ianuier,deMersirePoncede  Belleuille 
Preftre.Iccllevenditionconfirmeepar  Raoult  Dancamps, 
Preuoft  de  la  grande  Confrairie  noflrc  Dame  aux  Préfères. 


88  JCXVl'^nt    VAl^lS, 

&. Bourgeois  de Parts:(  A îacjuelleladicleftioicieeciemairon 
deuoît  par  chacun  an  crois  dcniçrs  parifis  d-e.c^ns)  le  zi.  luin 

LadideEglife  de  (àindChriftçphIe  fut  commencée  à  re^ 
baftir  en  l'an  i494'.  àc  r^efut^chcueequ'cnuiron l'an  1510. 
Aiufîqu'onpeutcoieûurer  pîrlesaniioiriesqui  font  â  roui, 
teslcs  voûtes  d'icelle  Eglife,  femblahles  à  celles  que  l'oa 
veoid  grauecsforvbétùm'bcdcipicrredeuande grand  Au- 
tel, auec  tel  elcripr^'^''^'Jt  ^oji/' 

.  Cj'  Gift- noklc homme.Ô'^piîge  J'eh^tnle  Mniflte ^  enfin  ziiuaht. 
Conf^nlUr,  ^premier  Aduocatdu  Roy  noftre  Sire  en  fd  .Cour  de 
rarlcmenL-  ,^^  décedn  le  r^ .  iotir  de  luth  yisio.  Trit^  Dieu  tour 

Qjjiedàinferer  qu'ellesontcfté  parfaides  du  temps  du- 
drd  [chanieMaill;rc,  &:que  par  honneur,  ôccommc  pre^ 
micr  ou  principal  bien  facieur  d'icelle  Eglife,fesarmoiries y 
ontcflcappqfeos. 

De  l'Egli-fè  de  SainBe  Marine, 

.Sâin6teMa.ri4ieVlcrge,GrecquenatifueduPaisdc'Thrâ- 
ceoaRo^maigne,- fille  vnique  de  fon  père,  à  la  perfuafion 
d'iceUuyfferenditReligieuièen  vn  certain  Monallcrc,  où 
fon  pcres'ellioitiarendu  Religieux.Etpourparueniraceftc 
iiniiisfdnoconrcilchangea  de  nom,lefaiiàntappeller  Marin 
^^prinitvnhabiDd  homme:  6c  en  cefte  qualité  ayant  receu 
l'habit  de  Religion  fut  appelle  frère  Marin.  Et  ainfî  demeu- 
ra au  diclMonailereauèc  ion  père  iufques  à  tant  qu'il  trepal- 
&,  elleeftantaagee  d£i6.  ans.  Or  les  frères  du  Monailcre 
auoientacouftumc.deivemr  eiila  ville  aucc.vn  chariat  ^ 
des  bœufs  pour  emporter  les  chofesnecefTaircs  au  couuenc 
Î>aif2  par  lecommandeiiient  de  l'Abbé,  quelquefois  frère 
Mariiiconduiibit  le  chariot,  ôcaydoit  les  frères  à  porter  du 
bois.  Lefdicls  Religieux  auoientaccowftume,  quand  il  ne 
reifoit  de  iouraflesiuiîifant  pour  retourner  .en  leur  Mona^ 
fte'nety'd'élfrc hébergez  en  la  mailbn  d'vn  certain  Gentil- 
homme, nommé  Pandoche;  la  lille  duquel  deuint  grolTe, 
a,yant  eu  affaire  à  certain  foldart.  Duquel  faiclellantpreiree 
p.aries  parenspouren  f^auoir  la  vérité, dicT:  que  frère  M.îrin 
l'aiiok  violée.  Surquoy  f'eftant  plaint  Pandoche  l'Abbé  in- 
terrogefrereMariii  ,pourquoyjlauoit commis vnefi  gitan- 

de 


LIV  RE    P  REMIER.  S^ 

demefchancetc,  lequel  confclîcauoir  pcchcôc  demande 
pardon. Q^pyfaiâ:  l'Abbé  commanda  qu'il  fuc  frappe  de 
verges  &:puis  le  mit  hors  du  Monafterc.  Ce  qu'elle  endura 
patiemment&demeura  prefque  la  longueur  de  trois  an- 
nées deuac  laporte  du  Monallere ,  lans  iamais  aller  ailleurs. 
Etainfîeftantruftentee  tous  les ioursfeullcmenc  d'vn  mor- 
ceau depain,  commeficlleeutcommislepechéjperreuera 
cnpœnicence. 

A  près  trois  ans  l'enfant  eftreuré  Se  cnuoyé  à  TA  bbc  qui  le 
baille  à  frère  Marin  pour  le  nourrir.  Laquelle  Vierge  par 
dcuxanSjCommefic'eftoitlefien  lenournr  ,&;auec  iceiuy 
demeura  en  ce  mefme  lieu.  Alâ  fin  les  frcresayans  pitié  de  (à 
patience  &  humilité  ,  intercèdent  pour  luy  enuers  l'Ab- 
bé :  &  de  fa  licence   Tintroduifent  au  Monailere  auec 
ion  enfant,  ayant  pourpœnitenced'ofter  toutes  les  ordu- 
res delà  maifon,  &.  porter  l'eau  qu'il  failloitauCouuent.  Ce 
quefaifant  ioyeulemcnt  elle  treipaiîa  le  17.  des  Calendres 
d'Aouft.  L'Abbé  commanda  que  Ton  corps  fut  enterré 
loingduMonaftere,  pourcequ'elleedoit  morte  fans  auoir 
faiclfapœnitence  Orcommeles  h'eres  lauoient  le  corps, 
recognoifFant  qu'elle  efloit  femme,  furent  bien  eftonnez  & 
contellerent  auoir  olïenlé  contre  la  feruante  de  Dieu  &  par 
ordonnancedcl'Abbéapres  queauecques larmes illuy  eut 
demandépardon  pour  luy  &:fés  frères  de  ce  que  par  io-no-- 
ranceilsi'.iuoient  affligée  à  tort,  elle  futir.humee  honora- 
blementdans  le  Monallere:  oùfe  tirent  plufi.urs  miracles 

à  fon  in  tcrcelîion,ôC  mefme  celle  qui  l'auoit  diffamée  eftanc 
poiledee  du  Diable  après  qu'on  l'eut  emmenée  à  fon  fepul- 
cre&  qu'elle  eutconfeiléla  faulte  7.  iours après  parles  mé- 
rites de  Sainc1:c  Marine  elle  fut  deliuree. 

L'an  denofl:reSeigneuriii3  aux  Calendes  de  Septembre 
du  temps  de  lacques  de  Reopoli  Duc  deVenife,ladid:e  fain-  ^^^^' 
de  Vierge  ayant  efté  iniques  alors  incognue  en  ces  Pays 
d'Occident,  comme  auoit  eflé  au  fcmblable  la  glorieuic 
Vierge  ôcMartire  Madame  lainûe  Catherine,  fon  corps 
fut  transfère  du  pays  de  Thrace  ou  Romaigne  en  rEo-lifc 
Parrochiale  defainâeManneàVenife  parvn  nommé  lac- 
ques dçBoraparroiciendudicl  lieu  &  honorablement  poTé 
enladicleEglife,  La  vie  de  la  dicte  Sain  clefe  trouueauCa- 

M 


^o  CITE'    DE     PARIS, 

ca4oï:çuedesSaincls,  compo/ë  ^2iX  Petru^  deNatdihmJiy,C^ 
cap.ïi^^.  L'image  de  ceftc  Vierge  eftrcprefcntcc  en  la  forme 
d'vn  Religieux eftancaiFis^  lequel  cienc  vn  enfant  emmaii- 
lotte  encre  Tes  bras,  pour  lignifier  rhilloirecydciTusmeo- 
tionec. 

Les  PariHens  avans  co^noilTancc  des  vertus  de  ladicle 

Sainde furent  diiigens  de  baitir  vne  EgM^Q  ou  Chapelle  en 

fonnom:  C'ell;  ccJequc  l'on  nommelàinde  Marine,  qui 

cfl:  auprès  S.  Chnflophlc  :  Car  dés  Tan  1118.  celle  Eglife 

clloitconiâcreeâ  ion  nom,  comme  ilapparoKl:  par  la  lettre 

iuiuante,quieittranrcrite  au  petit  Paftoral  deî'Eglifeno- 

ftre  Dame  de  Paris,  y^/.  11(5 ./'^^./.  touchant  12.  deniers  par 

an  que  le  Doyen  &:  Chapitre  de  Paris  doit  au  Curé  delam- 

de  Marine,  pour  Umaiibn  proche  de  Ton  Eglife,  donts'cu- 

fuitla  teneur, 

C'cft  'c  7  j.       Cuiliclmiis  BeigratU  Part  fie  n fis  Efifcflpî4s  y  é'C.  Nouent  'vni- 

Euciqne  de  j^^yj^^^^  vcjha^  qiiodcumcontrouerfia.  e(fi:t inter venerabiles  viros 

i-j  Bom.      Dec/mum  dr  CapituUm  Varifienfis ,  tx  vnapirte  :  & Anfdmum 

•  Preshyterum  fanclj^  Marina  ex  altéra  ,  fuper  duedecim  denariis 

annuï  reddttus  que  s  f  et  chat  'nomine  EcMfi.e  (uji  ^pro  do  mo  fit  a 

iuxta  Ecdefiam  fuam ,  c|U•^  fuit  defuncH  Mafpint  5  tandem  ami- 

cahilii  compofitio  inîer  dicfos  Decanurtn  éf  Capitulum  d^  dJcram 

rreshyterum  mterccfitt  in  hune  modum.  ,^u^odîpfepro  fe  &  Ec- 

clefia  fiia  de  afifenfu  &yolHntatenofira^  quitauit  prjifatà  Deeano 

dr  Capittilo pœnitus  difhm  qujirellam:  &ilU probonopaeà ^  af- 

fignauerunt  et  é'fiucccfionhus  fuis  Ji.  denartosfinguUs  annàper- 

foluendos  de  cornera  fua  infra  ocîatuts  heatï  loanms  Baptifi.e ,  />? 

cnitts  rcitefiimonmn y  &c.  A6îumannoT>omimj2z8, 

Dixou  douzeperfonnesTontparroiffiensdeladide  Egli- 
fe, en  laquelle  ils  font  dire  le  feruice,  &:prefentent  le  pain 
benifttouràtour.  CefteEglifen'eftfondeedereucnu:  tel- 
lement que  s'il  s'y  faid  quelque  feruice  autre  que  celuy  cy- 
dcffus mentionne, cela prouunr  des  aumofnes  qui  femct- 
tent  au  tronc:  lequel  les  bons  iours  eftpoféainy  la  rutîde- 
uanc  ladicle  Eglife. 

Quant  à  la  Cour  de  rOfficial,  il  fe  prefente  quelques  per- 
fonnes  qui  ont  forfaidà  leur  honneur,  la  choie  eflant  aue- 
ree,  fi  l'on  ny  peulc  remédier  aucremenc  pour  fauuer  l'hon- 
neur des  maifonSjl'on  a  accouflumc  d'amener  en  ladide 


LIVRE    PREMIER.  91 

£crlife  lliomme^clafemme  qui  ont  forfaicl  en  leur  hon- 
neur, &  là  eftans  conduits  par  deux  Sergents  (au  cas  qu'ils 
n'y  veulent  venir  de  leur  bonne  volonté:  )'ils  ionterpoufcr. 
cnlèmble  parle  Curé  dudid  lieu  auec  vn  anneau  de  paille: 
leurenioignantde  viure  en  paix  &  amitié,  &:  ainfi  couuric 
l'honneur  des parcns&: amis  aufquels  ilsapparticnnent,  6c 
fauuer leurs amcs  du  dangcroùilss'eftoientmisparleurpe^ 
chéScofFenfc. 

DeS.Lnndry  EticfquezS.  de  Paris ,  é'de  fdfiEglife  ,éjni 
efi  près  le  Cloiflre  nofire-Dame. 

S.Landry  du  temps  de  Clouislecond,  Roy  deFrance,  fils 
de  Dagobcrc,  enuiron  l'an  é6o.  rcgillbic  l'Euefché  de  Paris, 
#S<:florjiroit  tant  en  vertus  qu'en  miracles.  En  la  première 
particdunouuclBrcniaire  à  i'viagc  de  Paris,  imprime  l'an 
i^oj.il  cil:  dict  qu'après  auoirconluméfaindement  le  cours 
de  ià  vie ,  il  a  efte  inhumé  en  TEgli  fc  de  S.  Germain  de  T  Au- 
xerrois:^:  que  de  Ià,on  tira  le  fuaire  qui  enuironnoit  ou  cou- 
uroitfbn  corps, pour  l'obieûer  au  grand  feu  quiembrafoit 
pluiieursmaiibn  s  d'auprès  le  grand  Chadielet  de  la  ville  :  ÔC 
incontinent  qu'ilfut apporté,  le  feu  retira  fes  flammes, c-C, 
peu  après  fut  du  tout  ei^eind. 

A  l'attouchement  de  ce  mefme  fuaire,  le  neucu  de  Mauri- 
ce de  Soliac,Euclqu€  70.  de  Paris,  fut  entièrement  guary 
d'vne  maladie  qui  le  iufFoquoic  en  la  gorge.  Laquelle  les 
Grecs  appellent  Synanche,&:  les  François  Squinantie,  ou 
Equmancie. 

En  mémoire  de  ce  miracle  ledid  Maurice  fcit  mettre  le 
corps  de  faind  Landry  en  vnechalFe  de  bois,  l'an  de  l'Incar- 
nationir-i.  &:  duregnede  Louy^  leleune  fils  de^Louys  le 
Gros,Ie34.Mais,eni'ani4o8.1ei6.iourdeSeptembre,ccfte 
chaife qui eftoit à. demy  pourrie ,  fut ouucrte  par  R euerend 
Pcreen Dieu.  Pierre d'Orgcmont,  Euefque^j.  dumefine 
fîege  :  &  leslacrez  odèments colloquez  en  vncaulcrechalFe 
d'argent  doré:  Excepté  deux  os,  Tvn  du  doigt,  &  l'autre  du 
cûl,tendantfurlcdosde  ce  fàindPafteur.  Lefquels  furent 
Uurcz  àMaiftre  leanFleury  Secrétaire  du  Roy ,  &  lean  le 
Buglc,  Procureur  gênerai  dudiCt  fieur ,  en  la  Cour  de  Parle- 
ment, comme Marguilliers  de  la  Parroiilc  faincFLandrv. 

M    ij 


9t  CITE'    DE    PARIS, 

Où  ils  furent  portez  iolennellementauec  cierges  &:  torches 
ardentes.  Et  la  noiiuellechaiTe  d'argent  futeleueeaudidS. 
Gcrmainiurvnpillicr  de mafîonncrie derrière  legrandau» 
tel.  Ce iour, qui eft le i6. Septembre,  fe  folennile annuelle- 
ment, ôceil:  appelé,  La  tranflation  S.  Landry. 

En  la  Chapelle  noftreDame  de  rEglifefaind  Landry, il 
yadeuxmonumcnseleuez,&au  deilbubsvnecaue.  Surl'vn 
d'iccux  il  y  a  deux  effigies  aucc  ce  qui  s'enfuit, 

Cy  (^ifent  nobles ^crforDie s  Maifire  Jean  Dauuet^  Confciller  du 
Roy  nofireStrCy  &  premier  Prejident  en  fa.  Cour  de  Parlement^  & 
Damoyjelk  leanne  Baudrac fa  femme.  Le  [quels  trefp  afférent,  Sca- 
uoïr  ladite  Bamoyfelle  le  iS .  tour  de  Mars  ^i^âo.  Et  ledtU  Pref- 
dcntlc  23.  îourdeNouemhrey  l'an  147 1.  Priez>  Dieu  pour  eux.  Lcf 
quels  ont  laifédouz^e  hures  de  rente  au  Curé  de  ladite  Eglifefatnc} 
Landry ,  &  quatre  liures  aux  Marguilliers  :  a  la  charge  de  dire  ou 
faire  dire  une  Meffe  bafepar  chacun  iourde  lafemaine.^  auec  quatre 
ehits  folennels  en  lan.  Ecaudeiloubs  de  laiufdicleefcriture, 
ilyafixgrandsefculTonsrepreientans  \ç.%  armes  desdefluil 
di'ds. 

Sur  l'autre  monument  font  efcrirs  ces  mots, 
J^ti  fpcÛans  proauos  fe  prjidicat  ejfe  Morinum^ 
Verum  non  tumulum  modo  delcgere  Morini, 
lUitis  hic  locus  efi ,  illius  hic  tumulus. 

At  folis  illis  Jacer  ifte  locus.         v,.   CCCCC.  xxix. 

Anciniport     Le Heuencorcs  nommé,  Le  port  fainâ:  Landry  ,elloit  où 

de  u  Cite,   abordoientlesbaftçaux  chargez  de  vinres,  ou  d'autrespro- 

iiifions qu'on amenoitpar  eau  :  comme  depreilntiisabor- 

dcntauport  deGreue:  D'où eft  venu  leprouerbe  ,  C'9^/^ 

port  S.  Landry.^  le  vieil paffige. 

En  l'an  158^.  MeiLieurs  les  Doyen  &  Chanoines  deTEglife 
noftre-Damede  Paris  feirent  rebaftir  le  mur  qui  flanquée 
fermelcQuay  de  l'ancien  Port,  did  famdLandry:  Com- 
me il  appert  par  cet  elcript  ,  qu'ils  firent  grauer  dans  les 
pierres. 

AnnoDom.  ci':>.  id.  Lxxxir.  vtitfula  Parifcnfîs  indique 
infurgat  ornatior  tutiorue ,  capitulum  tnfignis  EccLfe ,  hune  quo- 
queinfuo  fujlulit.  L.  SeguierDecano ,  Archidiacono  MefnilioCn- 
mcrarioy  P.  delà  Bcjfee  Canonicis  procurantihm. 


LI  V  RE    PREMIER.  93 

De  l'E^lifè  Varrôchiale  dcjOiincte  Ceneuiefue  des  Ardans. 

Pendantlcregne  du  Roy  Louys  fixielme,  en  l'an  1130.  De  la  maia> 
Innocent  fécond  feanc  à  Rome  ;  Il  courut  vneeflranee  ma.r'^V^'*^'^^^^ 
ladie  par  la  Ville  de  Pans  &:  autres  lieux  circonuoilms,  la-Ardants. 
quelle  le  vulgaire  lumonirnoit  du  feu  facrë  ou  des  ardantSj       ^^ 
pourlaviolcnceintericurcdumal,  quibruloitles  entrailles 
dcceluv  qui  en  eftoitfrappcauecrexcesd'vneardeur  con- 
tinuelle, dont  les  Mcdecn:is  ne  pouuoient  conçeuoirla  cau- 
ie,  &  par  confequentinuenterleremede. 

Toutiecours  humain  eftant  donc  inutil  aux  miferables 
affligez  de  cefle  rage ,  on  eut  recours  au  Médecin  des  Méde- 
cins j  qui  n'ignorant  toutes  les  caules  des  maladies ,  en  f^aic 
aulîi  les  vravs  remèdes  6c ne  s'abufè en  , ijutpro quo ,  en  {t^ or- 
donnances.Et  pour  appaifer  la  luftice  6c  implorer  celle  mi- 
ibricorde  iî  liberalie  defadiuine  Majefté  ,  on  employa  fui- 
uantla  couftume  ancienne  de  la  France,  lintercellion  delà 
patronne  de  Paris,  la  viergefainclieGcncuiefue  jdelaquel- 
îeondefcendit  lachaire6crapporta  enprocefsion  iufqu'ea 
l'EglifcnodrcDame,  en  la  net  6c  dans  leparuis  de  laquelle 
tous  les  malades  ertoientrangez-.Lcfquelsau  mefmeinftanc 
que  la  fainftc  chalFc  aprocha  d'eux  turent  guaris  excepté 
trois  lefquclsn'auoient,  peuteftre,  contrition  de  leurs  of- 
renées.  Dieu  permettant ,  pourlao-loire,  àvne  Vieree,  de  ^*  ^^r 
rerroidir  ce  citeindrel  ardeur  intérieure  qui  côlumoit  ceux  d'icdie. 
qui  n'auoient  rien  moins  en  eux,  qu'intégrité  6c  continen- 
ce. 

En  adion  de  grâces  àDicu&:  pour  mémoire  pcroetuel- ?^^^■Y' 
le  de  ce  miracle,  l'ancienne  cbappeile  dite  pour  lors  la  Pri.  rEaiiiedite 


IjinC^t 


curé  de  noftreDame  la  petitè,où  laViergcGeneuiefueauoit '^^ 

accoutumé  de  fonviuant  de  vcnirfaire  les  prieres;futreba.du^  miracle 
flie  ou  reitablie  6c  deflors  dire  de  fàincle  Gcneuiefue  des  ar-  «iesArdams. 

dants',  6c f-utdonneeàrAbbayefainc1:e  Geneuicfue:  L'Ab- 

bc  de  laquelle  l'a  cedda  en  l'An  1201.  comme  iediray  cy 

après  au  liure  fécond  à  Eude  pour  iorsEuefque  de  Paris  les  innocent  x. 

rueceiïeurs  duquel  en  ont toudoursiouy  du  depuis.  i'apc,ij4. 

Le  Pape  Innocent  fécond  fe  réfugiant  en  France  vn  an  MZ^llT 

apresquecemiraclefjtaduenu,  pour  fe  guarentir  des  em- ^*'"*^^<=  Ge- 

bufches  que  luv  drelFoit  Pierre  Léon  fon  Anti-pape,  fou-  nmàcieVcs 

itenu6cpar  les  forces  6c  par  l'adueu  de  l'Empereur  Lothai- Ardams. 

M    iij 


-5^4  CÎTE'   D  E   PARIS, 

rcouLohierfcconddu  nom,  ordonna  qu'en  ââ:ion  de  grâ- 
ces à  Dieu  &:  en  mémoire  perpétuelle  de  la  nouuclle  ton- 
dation  deladiteE^hre^onfin:  mémoire  tousics  ans  en  icelle 
dudit  miracle, en  parciliour  que  Dieu  l'auoitfaid  à  i'mter- 
cefliondefainitcGeneuiefue.  Et  pour  faire  garder  obfer- 
uerceflefolemnité  &ftil:e,  il  donna  plafieurs  pardons  ôc 
indulgerîces,  àccuxlefquclsvilîtcroicnc  audit iour  Jadide 
Eglife  :  Ai  nii  qu'il  appert  par  les  B  uUes  qu'il  en  fit  expédier, 
defquels  le  narré  efl  fort  prolixe. 

Le  portail  deladide  Eglile  futrebaflicn  l'an  1401.  aux 
defpcnsdeNicolas  Flamel  :  homme  de  bonnevie,  lequel 
cilencoresrcpresctëàgenoux  )à  cofté  dudit  portail.  Et  en 
rannecijiô.  lachappeile  d'il  cofte  le  chœur  d'icelle  Eglife 
dite  delà  conception  fut  aullibaftie  ou  rebadie,  &c  l'Autel 
d'icelle  benift  quant  &;  le  grand,  6c  les  deux  autres  des  deux 
chapelles  adolîës  côcrelaclofl:ureduditcueur,&;  dictes  du 
faincl  Efpritoufaincl  Michel  de  noilre  Dame,  parReue- 
rend  père  en  Dieu  Maiftre  Eftiennc  Poncher,  pour  lors 
EuelquedePans. 

La  mefme  Eghfe fut  auffi  élargie  du  coflé  Septentrional 
delà  nef  d'icelle,  de  deux  petites  Chappelles  idontl'vne 
eftdicledes  fainâs  Apolbes  Pierre  &:  Paul,  ôcTaultrc  des 
faincT:esGeneuiefue&: Barbe,  esanneesi547.  &  1548. 

Au  mois  de  Septembre  en  l'année  1599,  on  commençai 
abbatre  les  voûtes  de  la  nef  de  cefte  petite  Parroilîe,  qui 
cftoient  toutes  entre-ouuertes  Sccn  penl  eminent,  &  au  lieu 
d'icelle  on  acheua  vn  plancher  de  bois  au  Mois  d'Auril. 
i6co.  Et  les  voûtes  du  cueur  furent  refermées  de  rebJan- 
chics. 

DeUmaifin  en  laquelle  fut  né  M  onjienr  S.  Marcel 
neuf  mefme  Euefque  de  Paris. 
Ce  qui  s'enfuit  eftExtraid  d'vne  ancienne  copie  qui  m'ii 
elle  communicquec ,  en  laquelleic  n'ay  voulu  rien  chanc;cr 
pour  garder  le  ftille  del' Autheur  qui  a  efcript  en  czs  mots, 

Alarequefte  de  venerahle  6c  dilcretce  perfonnc,  Mon- 
ficurMaiftre  Anguerant  de  Parenty,  Dodeur  Rcgenten 
la  faculté  de  Médecine,  6c  Chanoine  de  Paris  :  6c  ioubs  le 
vouloir  ôcconfentement  des  Doyen  6c  Chapitre  de  l'Eglife 
Monfieur  faind  Marcel ,  fondée  au  bourg  S.  Marcel  les 


LIVRE     PREMIER,  ^^ 

Paris:  A  efté  par  moy  lehan  Moucharc  Preflre  Maiftreé.s 
arcs,  fbubsia  faculté  de  Théologie  à  Paris,  Procureur 6c 
xeceucurdeladideEglife  S.Marcel,  double  ôc  collacion- 
néauxonginaulx,  leslettres  tiltrcs  Comptes, 6c  regiftres, 
faiian  t  inen  tien  d'vne  maifon  alfife  rue  des  herbiers  deuan  c 
ôcpresl'Eglile  MonfieurlainclGeraMnle  Vieulxenla  Cité 
deParis  en  laquelle  maifon  Monficurfàind  Marcel  futné, 
donc  ladidcEglifeac  Chapitre  dudic  S.  Marcel  a  droictde /w  ia\^'' 
cens,  douze  deniers  parifis  par  chacun  an,  au  iour&:  feftc  doiaCaien^ 
Monfieurfainct  Andry.  Et  laquelle  maifon  appartientpre-  '^o^'^f^^i' 
fentemcntauditMaiftre  AnguerantdcParentyle  tout  par  qucîu  mal- 
moy  faicl;&coilationné, félon ôcainli que cv après.  Et  pre-^''"^'^''°" 
mierement  de  lande  grâce  mil  deux  cens  trente.  s.  Marcel  & 

Ommbns prefenies  Ittteras  infpeci-uris fraterH enricusBepefmls  ^aindc  Gc- 
domnshofpitalis  Hierofolymitam  htmnlis fnorin  Francu  ^falu-  "^"''^^'^^• 
tem  mDomlno.  Noiumfacimus  quodâecanus  &  Capittilum/ancU 
MiiYctllt  r arifiiis  volucrunt  &conceJJerimt  nobis  ^  "Jtnos  in  per- 
petHumtemamus  y  nccvendne y  r^eckmanti  noftraalienarc  corn- 
pclUmuY  ah  eis ,  dcmnm  cjuandam  qtiam  emimits  à  Remundo  Clc- 
rico  ^/itam  /";?  terra  ip forum  fnncfi  Hilarij  Parïfiusj  exporte ante- 
riori  y  retcnta  fihi  de  confenfu  'noflro  ^  ac  fratrum  nofirorum  m  ea- 
dern  domOy  omnimoda  iitflitui  de  quibufcumqîie perforiis  in  ea  com- 
moranîihus  yjicuthabetin  alu  terra ptUy  O"  domthus  eidem  domul 
contigiiis.  Nos  obgrdticim  qu-t'ûi  ^obisfecerant,  in recompenfatio- 
:2em  prddicîorum ,  de djî^cnfu  fr^uruTyi  nofhoru^m ,  afignam^t-s eif- 
dem  çy  dedimus y  duodecim denarios  Par/JIenfes  décapitait  cenfuy 
qudshnbemus tanquam demini cenjtuji y  fndom^Gdlteri  de  T fia- 
co  Clici;Jita  rarijins  ^prope  cftinm  fan6fi  Cermani  Veten}  ^  viii 
qua  itnr  à  par  no  ponte  ad  plate  am  fancii  Michaells  :  ut  tpjï  tan^ 
quain  domini  ccnfiux ,  peràpiant  dilfos  dmdectrn  denarios  ce  n fina- 
le s  de  eadcm  dorao  yjtfigulis  annis  k  qtiihufcumqueperfGHLSyd.icïam' 
domum  tencntibus  de  C£terOypacijTce  &  qaiefe, fient  dr  nospercipic^ 
hamus.  Rcddcm!(.s  etiam  eifdemfingidis  ant^is  yudfvfliimfan^ii 
Rtmigif  ^deccm  fdidos parifienfes ^  in  recùgnitionan  &■  fio:nu}ny 
quoddicfa  domusRemt^nd}  C  1er  ici  fit  in  tevrmpforN  yô"  q.'iQdipfam 
tencamus  ah  eu.  Promrfimiis  in  friper  eifdem^nos  bonafide  Procura- 
turcs  y  qu-odGuids  de  Bofco  Miles  quitabit  eifdem  quatuor  dena- 
riosde  cafit.di  cenfu  y  qucs  habet fingults  annis  de  quadam  parte 
domus  ddciî  Galteri  ,  in  Ut  ère  eiufdc?n  do  mus  :  Jtaamdm  e.idern^ 


^C  CITE*  DE   PARIS, 

domo  habebunt fèxdecim  denarios  de  Capitali  ce n fit ,  à"  quicquid 
iuris  nos ,  ô'idem  miles  in  eadem  domo  habeamus.  Iterum  nutcm^ 
qnoufque  erga  diBnm  Militem  prxmijfa  procurautrimus  ,  volu- 
mus  éfcofîcedimus  eifdem ,  njt  ifft  tAnqunm  Demi  ni  cenfiu^e  y  per- 
cipiant  très  Jolidos  de  Capitali  cenfu ,  in  domo  Roberti  dt^ii  Papa- 
Urdi ,  in  vicofitnÛi  Stephani  Partfins ,  qnos  nos  tanquam  Domi- 
ni  cenfiujt  perctpiebnwus  in  ea,  Dicîos  tnmen  tresjoltdosy  nobis  li- 
herare  tencbuntur  -,  &  quitare^  qitandocumque  pr^di^H  quatuor 
denartf  fuerunt  Itberati  eifdem  .  ^^andocumque  vero  cenjum 
trinmjolidermn  j  cum  aliis  duodecim  denariis  de  domo  dt^i  Gai- 
teri  percipient ,  nos  de  diBis  decem  folidis  non  tenebitnur  eifiitm 
reddere  y  nifita?itum  eâfofolidos,  Sed pofiquam  fèxdecim  denarij 
tn  domo  Galteri ,  ficut  dtHum  cfi ,  percipient ,  nobis  ex  tune  eof 
dem  decem  folidos  (^  oclo  dcnartos  pro  dôme  empta ,  foluere  tene- 
buntur ad diclum  tcrminnm  annuatim.  Vtautemh-tc  omnia^  tam 
à  nobis  y  quam  ab  ipfis  firmiter  obfèruentur ,  nos  litteroi  diclorum 
Becani  ô'Capituli  juper  hochabuimus  y  ô'  ipf  noftras  fuper  hoc 
habtterimt  fimiliterfigilUtiM.  Datum  anno  Domini  millejimo  du- 
1 230 .     centefimo  tricefimo ,  menfe  AHgufio . 

Recepta  infcfto  fancliAndrex. 
Foffeffores  domus  y  adgaleajn,  ante fabricam  fancli  Germani ,  in 
ciuitate  Parifienfi,  quondam  Tfopo  y  in  qua  natusfuit  beat  us  Mar- 
celltiSyprofundo  terr^y  duodecim  denanos  Parifenfes. 

M  agi  fier  Igneorandus  de  Parenty,  pro  domofua  adgaleamy  in 
ciuitate  Parifienfiy  antefabricamfancti  Germaniyquondam  Tfopo, 
in  qua  natus  fuit  B.  Marcellus  patronus  nofler  ypro  fundo  terrx, 
duodecim  denarios  Parifienfes. 

DeïEglife  Parrochiale  âefaincl  Germain  le  Vie!, 
Pour  mieux  deduirerantiquité  de  la  PaiToiflefaindl  Ger- 
main leVieil,eft  à  noter  qu'au  lieu  oiiellecil:iituee,ilyauoit 
anciennement  vne  Chappellc  ou  Oratoire  de  S.  lean  Bapti- 
fte,  aucc  vn  domicile  contigu ,  où  le  retira  S.  Germain  quat 
au  mandement  du  Roy  Childebcrt  fécond  il  partit  de 
ion  Abbayedc  S.  Symphoriend'Autun,&:s'envinttcnirà 
Paris,  amenant  auec  luy  quatreou  cinq  de  fes Religieux, 
,    qu'il  cop-noilToitcftre  les  plus  perfai<fts  en  l'Eftat  monafti- 

L'iil'c  9   des  1  .  n        -  . 

Opui.Epit».  quc&famdc  vie.  Dcfquels,  trois,  c'eiialçauoir  Autnaire, 
!«•  S.  Drocloue,  mentionne  aux  œuures  du  Poète  Fortunatus, 


LIVRE     PREMIER.  97 

ScScubilio,  onc  cfle  lucceiliiiemenc  ëc  immédiatement 
Abbez  de  l'Abbaye  de  S.  Germain  des  Prez,  pour  lors  dicle, 
ielorA  fa  première  fondation,deraindVincent.Iceulx  donc- 
qucb  continuans  aiiec  leur  Abbé,  qui  n'efloit  encore  Euef^ 
que  de  Paris,  la  mefmeobieruance  régulière  qu'ils  auoient 
fàir  dément  exercée  iAutuu,  a  donné  fubied&occafion 
àAimon  Moineau  4i.cbap.  du  5.  liure  de  Ion  hifloire  de 
France,  d'apelier  ce  lieu  de  faind  Germain  le  Viel,  Arcifis- 
Yium,  ou pourmieux àxxQ Aficterium^<^m lignifie enGrec  vn 
lieu  auquelon  refequeflredumonde^pourvacqueràmedi- 
rations ,  orailons,  &:auitres  exercices  fpirituels  &:  pource 
{Iiind  Baillées. GregoireNazianzeneleprennentpour  vn 
Monaflcrc,  commeauniiIsappeIlentlcsmoines^/<;V/./j-,ôC 
les  moinefTcs  ou  rcligieufes,  ^tY/;7>j-:Doncques  Aimon  die 
que  les  Religieux  de  faind  Germain  àts  Prez  deiiement  ad- 
uertis,  queSigefrid  Roy  ou  Duc  des  Normans,  irrité  de  la 
mort  de  Ion  trere  Godefroy  peifidement  occis,  vcnoit  en 
diligence  auec  30.  ou.  40.  mil  honimcs,  pour  afliegerParis, 
comme  il  fit  :  Tune  (  inqutt  )  corpus  BeAtifimiGermaut  m  Arcifte^ 
rinm  cïujdemfontiHcis  in  ciuitaîe  ^r£diBaJitum  âb  ipjij  monâchis  âe^ 
Liînmfuit. 

Celle  Eglife  a  eflé  élargie  vers  le  codé  du  marche  Neuf, 
d'vnechappellerurnommeedenoftreDame.  Et  appartient 
maintenant»  Meilleurs  de  l'Vniuerfité,  par  eicharge  que 
les  Religieux  de  S.Germain  ontfaiclaucceux:  commcplus 
amplement  fera  deduicl  cy  après,  liure 2.  en  traiclant  du 
Collège  de  Sorbone. 

AuderrieredecefteEglife,  &  cottoyant  lepetit  bras  de 
vSeinequitenddupetitpontaupontS.Michelen  l'an  1557, 
on  a  ouuert  le  palPage  de  la  rue  de  l'herberie  maintenant 
dide  le  Marché  neuf,  commençant  vis  à  vis  de  la  rue  neufue 
noftreDamc,  &:  aboutilTant  d'aultre  part  audid  pont  S. 
Michel  &femblablementba{l:i  les  ly.bouticques  qui  font  le 
longdeiadideriuicre.  Et  en  l'an  1566.au  milieu  du  marché 
neuf  on  a  commencé  à  baftirvne  Halle  pour  vendre  le  poif- 
ion ,&deuxaulcres  Halles  aux  deux  bouts  dudid  Marché 
neutpour  vendre  la  chair.  Ainfique  ceft  efcript  graué  au 
delTus  de  la  Halle  au  poiiron  le  confirme: 

Claud.Guiûtus  Puf.  Alcnatgr,  rctrttsFrcffOt'ius^  lohdnncs  San- 

N 


c,8  CITE^   DE   PARIS, 

guinuSi  Phtlippus  Leponnus.  Petr.  Curtinus  Aedikf.  Maceiîttm 
hoc  nfcAYÏum  iricho.it .  Carnarïum  'vtr.a  fufidum.JidiJicArunt .Armé 
Vomim M.  D.  Lxvi .  CaroL  Re^e. 

Ces  trois  Halles  furent  racheuees  de  baflir  au  commence- 
mentdel'an  1568.  commcileftencoresgrauécn  marbre  au 
deilusdcla  portedela  boucherie  du  coftc  du  poncS.  Mi- 
chel en  ces  termes. 

Régnant  Charles  IX.  Rey  de  France.^  de  ïordonânce  de  Mefirc 
li  icoUs  le  gendre  Cheff  aller  ^  Seigneur  de  Villeroy  Treuojldes  Mar^ 
chands  ^  Nicolas  Bourgeois.,  JehanduBray^Maifire  Jacques  San^ 
guin&  Claude  Hcruy^  ^fcheuins^  ces  edijiccs  furent  par acheueT^ 

ïy  éS  .      M.D.LXVIII. 

De lAvie& mœurs  defain6î  Eloy  fondateur  d'vne  Àhhdyedeflles, 
qui  efi  maintenant  chanoinene^  vnie  àl'Eue/chéde  Paris» 
Et  des  Egltfes  defatnCî  M  arti.il^  de fainSl  Pierre 
desArfis.,  é"  de Jain^e  Croix. 

tres-ampic  TT' VchcrcSc  Thcrigic ,  perc  ôc  mercdc  fainâ:Eloy,ayans 
côpofce  par  JP^eflcué  ce faincl  Dcrlônaec iufoues  enaagecôpetanr.lc 
chcucfquc  nuret  aprenti  chez  vn  Urreure  des  plus  experts  de  ce  temps 
d«Roacn.  Jà ,  foubs  Icquelil  fcrenditfi  excellent  en  peu  d'annccs^  quc 
Jmhlskr  ^  labefongne  de  Ton  maiflrc  eftoitreputeebifFerie ,  auprès  la 

Décembre,   iicnnc.  • 

AysntfaitrônapprentiflageilvintennoftreVille&yfer- 
uit  quelque  temps  rOrfeurcduRoyClotairefecôddenom 
Lequel  commandant  vn  iourà  Ton  Orfeurc,qu*il  luy  fift  vnc 
fellc  d'or  6c  d'arget,ce  maiftrc  la  fit  faire  parEloy  qui  au  lieu 
dVne  en  fît  deux,  fort  in  duftricufemcnteflabourees,&:  cha- 
cune du  mefmepoixde  l'or  6c  argent  qu'on  auoithuréàfon 
maiftrc  pour  en  faire  vnc  feulement. 

Ce  miracle  &:  pluficurs  autres  qu e  Dieu  fît  à  ^ç.s  p rieres ,  le 
fittellementhonorerparClotaireôc  Dagobertfon  fucccf- 
feur ,  qu'ils  l'cmploierent  en  de  grandes  charges. Mais  mcf- 
prifantlesvaniteZjpourembraiTerlavieauftere^àfon  retour 
deBretagne,oùlcRoy  Dagobertl'auoitenuoyéenAmbaf^ 
fade,  ilobtintdudit  Sieur  Roy  ledomaine  ou  territoire 
dit  de  Souillac  d'auprès  Limoges,  où  il  fonda  vn  Monallerc 
de  Religieux. 


LIVRE  PREMIER.  ^9 

Peu  aprcs,  de  lamaifon  qucleRoy  luy  auoic  donnée  à  lon^^ûon 
Paris  dcuancle  Palais,  il  fie encoresvn autre  Monaftere  ^^  j^i  pfo'^* 
filles,  dont  la  vierge  Aiire,  depuis  canonilee,  fut  AbbcfTe. 
Ayantroubsfacharge3oo.  Religieuies: comme  il  eft  efcric 
enlaviedudidS.Eloy  liurei.cii.iy.  Mais  depuis  pourleur 
incontinence  elles  furent  cranflatees  aux  Monaffceres  de 
Mont  martre  ,  defaincfl  Antoine  des  Champs,  ÔcdeCheL 
Jes,  eni'aniioy  paraudoritéduPapc  PafchaHecond,  êc 
du  Roy  de  France  Philippe  premier,  eu  préalablement  le 
confentemcnt  de  Galo  é^.Euefque  de  Paris, pource  qu'il 
l'agilloit  d'vn  membre  de  lonEucrché.  Et  au  lieu  defdides 
Rciigicufesfurcntinil:allezdouzeReligieuxauecvn  prieur, 
pris  de  l'Abbaye  de iaintMaur  des  foflez;  pour  viure  lelon 
iareigle  laindBenoift,  fouslafuperintendencede  l'Abbé 
dudidlieu:  Sauf  toutesf ois  ledroiddeTEuerque  de  Paris. 
Les  lettres  du  Roy  Philippes  premier  ,  contenans  ce  que 
deiFus,  font  telles, 

IN  Homme  Sancfd  O'  mdiitidux  Trinitatls ^  philippusDei 
gratta  Framorum  Rex.  Notumferi  volumus  vn'merjis janct^â  Dei 
Ecdefi£  adtorihus  tamfuturis  quiimfr.îfentîbusy  quU  diui»apro- 
ntdente  cUmentia  ^&  affcnfu  Bomtni  raji£  Pa/chalis  y  monittonc 
qtioque  O'confdto  Canonicorum  fan^tx  Parifienfis  Ecclcfu^necnon 
&  confenfa  nofiro ,  &  Ludouici  nojlri ,  Gallû  Parifienfis  EpfcoPus 
ah  E édifia  hcati  Eligtj  y  tnembro  vidclicetEpifcopatusfui,prcfter 
intemperanteniy  q:ia?n imprudent er  agchant  fornicattenem ,  Mo- 
niales (  quamuis  canonice  fepifiime  correptas]  îemplum  Domint 
apertè  prauo  vfit  violantes ,  ac correptionis pafioris pœnitus  négli- 
gentes ,  fpe  melius  agendt  à  prjtfata  domo  deiecit,  Aceeptts  ttaque 
Doniini  Papx  literis ,  timc  temporis  Parifius  venientis  ,  dataque 
licentia  ordinemreUgionis  inibi  poncndi  ^  noflralicentia  drordi- 
rtatione,  curn fili/ nofiri Ludûiûci  obfecratione ^beato  Petro  Fqlfit^ 
tenfi^eitifdemquelod'Jheobaldo  Abbati  yprxfatam  Ecdefiam  beati  Cellc ,  poat 
Eùgijtn  Cedamduodectm  monachoru-m  cum  Priore finopcrpctHali-  '^"  P£io^<^- 
ter pofitdendam  conafii  &  habendam,  Saltio  quidem  iurefiujipote- 
Jlatis  &  EcdefiA  Parifier/fis:  quemadmodum  c^  in  ipfius  charta  de^ 
terminatumtfi.  Eivt  h^^c  charta  firma  é^  incontml fa permaneatr 
memorialeiftiid  indefîeri  y&nofiri  nomini s  char  acier  e  ^  &figdlo 
iPlnlippifignart  ô"  corrohorari  pr.aipimus  :  Afirantibus  de  PaU- 
tio  nofiro^  quorum  nomina  intittdntafiHnt&fignd, 

N  ij 


loo  CITE'    DE     PARIS, 

Signum  Hugonts  de  Crecïo ,  D/iptferi  noftn. 
S.  VvMfonis  de  Pifuco,  tune  temporis  ConftahtiUr^  nojlri, 
S .  Tagani  Atirel.  tune  tcmporis  Btïtteidarif  nojlrt, 
S.  Fvidonis  tunetcmforts  Cnmerartj  noftn. 
AétumPartftiiSyineapîîulûJdnB.îyiaYix,  anno  ah  Tnearna- 
"^^^7-     tione  Bomini  iioj .  anso  regni noftri 4 7 .  Stephanus  Cancellarius 
relegendofubfiripjit. 

Et  les  lettres  dudict  Euefque  de  Paris  ,  pour  ce  mefmc 
faid,  font  au  gros  ancien  Regin;re,cjueMeffieurs  denoilre- 
Dameappellent,  Magnum  raftorale,lib.  2o.eartha20. 

Par  incident,  iediray,  queplufieurs  monafteres  de  filles, 

pour  mcfmeoccafiond'incontinence^Gntefté  baillées  à  des 

Moines  ou  a  des  Chanoines:  Comme  ceiuy  d'Argenteuil, 

Aatbeux     auqucl  Adelaïs,mcre  du  Roy  Robert,  auoit  fondé  vn  Con. 

Hcigaidus  vientdeReligieures,ôccentansapres,ouenuiron,c'en:àrça- 

du  Roben'  uoir^cnl'an  1119.  (comme  le  rapporte  frère  Guillaume  de 

Nangisenfa  Chronographiej  elles  en  furent  chairees,&  le 

lieureftituëàSugerc  Abbc  de  faind  Denis,  pour  y  mettre 

jj,g      desmoynes.  Et  l'an  précédant,  la  lubricité  àts  Nonnains 

de  faind  lean  deLaon,  les  fit  chafîer  :  tefmoin  Sigibert  en 

fa  Chroniqu  e.  Suiuant  ces  exemples,Iuf  s  Euefque  de  Char- 

tres,aYant  efbé aduerty  derincontinence des Religieufes de 

Ep'ftteyo.  farernouftier,efcrità  Gautier  Euefque  de  Meaux,  que  s'il 

nelespeutinduire  àrelîpifcence  ^viurcchaftement, qu'il 

lestranflatc  en  autres  maifons  reformées  ,  &  en  leur  lieu 

mettre  de  bons  Religieux. 

^luodtdeo  fuggero  dtleehoniveftréC^  qutatamex'verbis  Turo- 
nenfinm  monaehorum ,  quam  ex  titteris  Dominx  Adeleidïs  vene- 
rahilis  Comiîijjx  audiut  turpifimam  famam  de  monafteriojan6tji 
FarXjCj/fodiam  non  loeus fanUimomaltum ,  fed  mulierum  dxmo- 
nidiutn  proftibulum  dicendum  eft ,  eorporafua  adturpes  vfus  om- 
ni  ^eneri  hominum proftitttentium.  j^/^  quidtmft eorriginollent^ 
&fibi  tantum  mortemfaeerent ,  toleran  forfitan  pojfent^fcd  quiit 
multarum faetji  funt  Uqueus  ammarum  >fuggero  &  eonfulo  vigi- 
lantidveftïd^'vt autprxdi^^  mulieres  inlocofito  ,  ô'ordtne  eor- 
rigatis ,  aut  fi  idfieri  non  pote f}^  religiofts  monachis  loeum  illum 
çumfuis  poffcf'îonibus  committere  ftudeatts  5  accepta  tar^ten  ah 
eis  cauîione  vt  prjidicîasmuheres  fub  arcfa  dtfcipiina  coerceant, 
&'eifdem  neceftaria  de  rébus  monaftcr^  quantdiwvïxerint proui- 
dcant. 


LI  VRE   P  REMIER.  joi 

L'Abbaye  de  fainclEIoy  du  temps  de  faindeAure  efloic 
grande,  de  conccnoit  toute  la  rue  de  Ja  Calende  depuis  la 
rue  au  feure,  qui  efl:  deuant  la  porte  de  S.Germain  le  vieliuiZ 
qucs  aux  rues  de  laBariI]erie,de  la  vieilleDraperic  &:  de  Tam^ 
de  Croix. Toutlequelcircuits'appelleencore  auiourd'huy 
la  ceinture làindEloy.Etfaloitquepour  fî  grand  nombre 
deReligieufesi'Eglilèfut  ample.  Qm  me  faidconiedurer, 


que  celle  de  fainâ:  Martial,  n'eit  que  le  Chœur  de  la  premiè- 
re, &  celle  derainc1:Eloy  ,1a  nef.  Car  enlaviefaind  Èloy, 


inhonorcmfinciiUartidis  Lemouktni  fontificis  ^  confejjoris: 
€nqucvrhan}Jliihilita^tecîdeiHsfliimbovefiiuit.  Qui  fe  doit  en- 
tendre delà  grande  Eglifeauant  la  feparation  ,faide&  eau - 
feepourlaredudion  de  trois  centsReligieulesàdouzemoi- 
nes 5c vn Prieur.  loind auifi qu'il  nefe lit pointquelefdides 
Religieufes  ayent  eu  autre  laind  pour  patron  que  faind 
Martial ,  du  viuant  de  leur  fondateur  faind  Eloy ,  lequel  dé- 
céda lepremicriour  de  Décembre  665.  Mais  en  quel  temps 
après  fon  trcfpas&canonilation'cefte  Eglifeàcommencéà 
cilre  nommée  de  faind  Eloy  ,ilnouse(imcertain.'Tantya 
que  le  nom  luy  demeure  encore  auiourd'huy.  Et  celle  de 
faindMartial,  commechet  de  la  première Eglife  ,  retient 
pareillement  fon  nom  Duquel  S.  comme  l'on  portoit  prc- 
ceffionellement  les  reliques, les  portcsde  laprifon  miracu- 
Jeufements'ouurirtnr,  êcdonncrcnt  libre  iortieà  fept  pri- 
fonniers.  Lefqucls  fuiuircncla  proccfîion  :  &  vindrcnt  ren- 
>dre  grâces  de  leur  deliurance  à  Dieu  &  à  faind:  Martial,  en  Lui.i.cIi.t.,. 
Jadide Eglife:  Etqu'vne  aultrefois,  lefeus'eftant  prisàvne  ^\^^  ^'^^• 
maifon  ,  ^d'icelle  àplufieurs  autres ,  comme  le  ventfort  ^'"^^' 
impétueux  emportoïc  en  l'air  descharbons  ardans  au  grand 
danger  de  tout  le  refte  de  la  ville,  oc  particulièrement  de  la- 
did;eEgli.'edeS  Marnai:  iàind  Eloy  fe  mettant  en  prières 
ôcs'efcriantàfaind  Martial,  lefeu  fe  dellourna  de  l'autre 
codé  ^  n'offença  aucunementladideEglifc. 
De  ht  chafjè  de  faine  fe  Aure  ylbbe(JÏ\ 
La  première  Cha iFe de  làinde  Aure  AbbelFen'efloit  que 
4eboi<iôc  devcrre^iufqucs  en  Tan  de  Tincarnation  1^21. 

N  iij 


ICI  CITE'    DE    PARIS, 

qucfrere  Guillaume  de  Corbigny,  Prieur  de  S.  EloydePa- 
jis,  aagé  de  71.  an  en  fie  faire  vne  autre  d'argent ,  où  l'on 
jj;ranlporcales  iamtes  reliques  de  ladite  Abbeile,  le  3 .  iour  du 
lîioys  d'A  uni.  Et  le  Dimanche  des  rameaux  icelle  chafTe  fut 
portée  en  procefFion  à  S.  Paul,  y  afTiftans  lesEucfques  de 
Tlierouenne  de  lieauuais ,  les  A bbez  de  Vezelay  &  de  fainct 
Creipin  de  Soilîons,aueç  plufieurs  autres  Prélats ,  ôc  nobles, 
fuiuisd'vne  infinité  de  peuple.  Cela  s'eft  conuerty  en  cou- 
ftume,  tellement  que  cous  le  s  ans  à  mefme  iour  on  porte  en 
procelîionla  chaile  delainde  Aureà  faindl  Paul,  Auquel 
lieu  elle  a  elle  premièrement  inhumée,  après  auoir  vefcu 
68. ans,  comme telmoignelacques de Bergome,  en  fonli- 
u  re  ^(?  Clarts  muli  cribus ,  c  h  a  p .  1 4  o . 

lean  Rabel  liure  fécond  des  Antiquitez  de  Paris,  efcrit 
qu'Iiàbcau  dcBauiereEfpoufe  du  Roy  Charles  Vl/donna 
quarante  marcs  d'argent,  pour£iirc,  oupourayderà  faire 
Jadiclc  chafle  defaincle  Aure. 

Ledit  de  Corbigny  eftoit  Religieux  de  PAbbiiye  de fainâ: 
Germain  desPrez,  ic  y  fut  reccu  à  l'aage  de  dix  ans ,  il  yper- 
feuera  quarante  trois  ans,  6c  ainfi aagé  de  53.  ans  il  le  retira  au 
PriorédefaindEloy ,  dont  ilauoiteftcpourueu,  6c  y  finie 
faindement  le  relie  de  fa  vie.  Outre  la  chalFe  faincle  A  ure,  il 
fit  auiîi  décorer  d'argentplufieurs  autres  reliques,quefoubs 
le  prétexte  des  ahenationSjl'ambicLon  des  Recteurs  a  depuis 
dc/pouillees. 

En  la  Chappellenollre  Dame  d'icelle  Eglife  on  lit  en- 
corecetEpitaphequiellgrauéfur  vnetombeplattcdecui- 
lire. 

Hkidcetvirvemrabil'is  magnjtfYofHndjtqueJcïentU ,  acmirahU 
lis  &  fubtilùeloquentU  frater  Vetrus  Eerchor^  ^  Prtorhuius  Prio- 
rat  us  :  tjuifutforiundHs  de  VilUfanÔii  Petrideinnerem  Epifcopata 
Matâiz^tAcenfiy  in  Pichuia.  ^^item^ore/uofeciîqu'mque opéra fiu 
fûlemnia,  :  fcihcet  Dicîionarium ,  ReduUoYîum ,  Breuiaîorium,  Def" 
cripirtonem  mundi  ^  ér  tranf,aiionem  cuiif/dam  Ubri  vetusïifinùde 
Utino  ïn  ^Mlicum ,  adprdce^tum  excellentifimi  loannà  Régis  Fran- 
corum.  ^ti  obijiAnm  Domini  r  \^l. 

Celiure  qu'iia  traduit  de  Latin  en  Françoisefl  Tite  liue:    j 
Commeilletefmoiî^neluy  mefme partie  troiliefme  deion 
Diclionaire ,  en  la  di(âioii Roma,  Ego  ( inquit ) iket indignii?^    \ 


LIVRE    PREMIER,  ,05 

ThumLiuîum  Adrequifitionem  Dommi  loannisinclyti  FfAncorum 
Régis ^n6nfmcUhore& [nàoribi^ ^inlmgu Ara gdlicAm  tranfinli  de 
Ut  ma. 

De  ce  Bercliore  (  ou  Bcrchore)  Sixte  de  Sienne  en  fait  ho- 
norable mention  au  liurc  quacriefme  de  fà  faindeBiblio- 
thecque,page3i4. 

Le  Pape  Innocent  2.  en  l'an  dcfon  fiege  6.  &c  de  l'incarna, 
tion  iJ36.le20.Feuncr,  octroya  vne  bulle  à  Afcclin  Abbé 
defaind  Maur  desfo(îez,pour  luy  &  IcsfuccelTeurs  Abbez. 
En  laquelle  font  mentionnez  &par  Diocefes  diftinguez  les 

bénéfices  qui  font  en  leur  prefencation&entr'autres  au  dio- 
cefe  de  Pans, il  rapporteie  Pnoré  de  famcl;  EIoy,&;  lesEgli- 
Ces  quien  dépendent.  C'efl; à fçauoir,(ain6l: Martial,  iamct 
Picrredcs  Arfis 5  &:làincl;e Croix, contenus  enlaceindure 
dudicIfaindEloy.Samd  Pierre  aux  Bœufs,  auprès  le  cloi- 
ftre  noftrc  Dame.  S.Bon,au  de  là  du  grand  pont  de  Pans,  & 
S.Pauljhorsla  ville,  auec  Ces  terres,  rentes  Scappartenances: 
Toutes  lefqueîles  Eglifes,  qui  n'eftoienc  que  Chappelles, 
ont  efté  érigées  en  Parroilîes  depuis  l'an  1107.6c  plulieurs 
ruesfaides  enlafufdide  ceinture,  pour  la  commodité  du 
public,  &  leproufît  des  Moines  defaindEloy,  qui  baillè- 
rent les  places  vagues  àbaftir  ,  retranchant  mcfmes  leurs 
iardinsiufquesavncofté  de  laruiidelaSauaterie,  comme 
icltsayveus  en  l'an  1^37.  &:mam  tenant  fe  font  routes  mai- 
sons manables.  Les  fufdidcs  Eglifes  en  recognoif- 
fànce  de  leur  origine  doiuent  au  Prieur  de  faindl  Eloy  les 
chandelles  de  la  Chandeleur  offertes  en  leurs  Ei^Iifcs.  Et  ks 
Curez  ou  Vicaires  d'iceiles  doiuent  aiîiftcr  audicl  lieu  de 
faind  Eloy  à  certains  iours  dePeftes  del'an,  pourayder  à 
chanter  le  diuin  feruice.  Et  pour  ce  quece  n'efl  parroifTe, 
ainsfculementChanoinerie:  LeCure  de  S.  Pierre  des  Ar- 
lisvafairefaprocelsion  lufques  leans  tous  les  premiers  Di- 
manches des  mois, commecflans  fes  parroifsicns. 

DePEglife  de  S.  Martial,  le  ne  puisrien  adiouftcr  à  ce  que 
defTus.MaisquantàcelledeS.  PierredesAi]is,ilyagrande 
variété  fur  ce  nom  Le  Papeaupriuilcge  prcallegué  l'appel- 
le, Df^,7?<?;;/fc;  Lesaultres,Z)r^7y?j;  cômes'ilf  y  efloitfaicb 
quelque  miracle  pareil  àceluy  de  faincte  Geneuiefue  des 
Ardans.  Les  autres  efcnuent,D^^y(îy?//, d'où  procède  le  mot 


104  cite;  de  paris, 

François,Des  Ailis, le  refcranrà lachaire S.  Pierre.  En  telle 
diuerlite  ie  ne  puis  rien  atKrmer^tant  quei'aye  elle  d'ailleurs 
mieux  informé. 

Celle Eglife qui  auoic  eflérebaftic  denouuel  fcommeil 
eft  crédible)  tue  dediee  en  Tan  1424.  par  Reuerend  Père  ca 
Dieu  Mellu-c  lean  de  Nanco  95.  Euefque  de  Paris. 

Quancaux Eglifes  de  lainâ:  Paul  èc  de laind Bon  (  qui pa- 
reiliemenc  dépendent  de  famdEloyjnous  en  craicleronsaii 
troificlme  Iiure  du  quartier  de  Pans,  appelle  particulière- 
ment la  Ville. 

D  e  lEglife  Parrochi.île  defai'nCte  Croix, 

L'EglifeParrocbiale  defainv:l:c  Croix  (  qui  efl  en  la  Cité 
de  Pans)  eileouironneede quatre  rues,  c'cftàfçauoir,  par 
hault  de  la  rue  de  la  Lâterncipar  bas  de  la  ruë,ou  pluflolt  de 
la  ruelle  de  fainclie  Croix:  à  coite  droicl;  de  la  rue  de  la  vieille 
Drapcne:&L  àgauchejdelarucdeGeruaisouGeruaileLau- 
ren  t.Ceile  Egide  n'cftoit  anciennement  qu'vne  petiteClia- 
pelle,  delàinclHiideuert  Euefque  deMeaux  ,  DiicipieSc 
ibccelFeur  de  iàinci  Pharon.  Laquelle  pouuoit  auoir  elfe 
édifiée  par  vn  Prieur  de  S.  Eloy,  dont  elle  dépend.  Et  là  on 
retiroit  les  malades  pbreneticques,  pour  obtenir  guarifon 
parl'intercelEon  de  ce  glorieux  Saincf.  Mais  d'autant  que 
parleurs  cris  &:clamcurs  ilsimporcunoient  Icsvoifîns  (qui 
pourla  plus  part  eftoicnt  gensdelulfice)  on  fît  tant  qu'on 
kstranlportaen  rEglifefainclLaurens,oùdeprefentil5  ont 
en  lanefvneCbapelIe,  &: quelques  chambres  auprespour 
retirer  les  malades,  6c  en  ce  beu  faire  leur  neufucine.  L  an- 
née queTEglife  de  faincc  Hildeucrt  a  commence  â  eftre  ap- 
pelleedelamcT;eCroix,ilnes'en  trouuerienparefcrit^  tou- 
ir  testoisil eftcertain  que c'eftdeuant  l'an  1136.  comme  il ap, 
''  '  paroiftparlephuilegeduPapelnnocentlLcy-delTusmen- 
tionné.  Letempsaulîieft incercainquandcUe  a  eftëcrigee 
en  ParroiiFe:  Seulement  nous  trouuons  que  pour  l'agran- 
dir Mefiicurs  les  MarguiUiers  achcpterent  vne  malure  d'vn 
nommé  Hugues  de  Guillemeaux,  vendeur  de  vins  &  Bour- 
geois de  Pans,  en  rani450.  le  mardy  fécond  iour  de  Mars. 
Et  fur  celle  mafure  ils  firent  bailir  le  cheuet  dcfEgliié,  &: 
quelque  tempsapres  vne  partie  de  la  nef.  Finalement  en  fan 
i;2.5?.  elle  fut  paracheuee,  comme.oii  la  void.  Et  dixliuict 

ans 


L I  V  R  E   P  R  E  M  I  E  R.  roj 

ansdeuant,c'eftàlçauoir,  enl'an  1511.  elle auoiceflc  dediee: 
De  quoyfaidfoy  le  tableau  cntaillédanslamuraille  delà- 
dideEglifejàcoftégauchejContenanc  ce  qui  s'enfuit. 

Van  milcinqcents(^'vnz.e  y  le  premier  Dimanche  dumo^  de 
Septembrf  ,  Reuerend  Fere  en  Dieu  Monfeigneur  L'Euefque  de 
Maro-erienee ,  par  vertu  df^pouuoir  à  luy  donné parMeJiteurs  les 
'Vicaires  de  Reuerend  Père  en  Dieu  y  M(^njeigneur  l' Eue/que  de  Pa- 
^is  dtdia  cefte  Eglife:  En  laquelle  ilconfacratrois  autels,  C'efi  â/ca- 
T/ûir,  le  ç^rand  autel  uni  honneur  dr  reuerence  de  la  fa  inâfe  dépré- 
cie ufe  Croix  :  En  laquelle  nojlrc  Seigneur  lefm-Chrifi  futcrucijic 
pour  nojlre  rédemption.  De  nofire-Dame  de  pitié ,  &  de  Monfei- 
gneur S.  Hildeuert.  Celuy  de  deuers  la  rué  ,  que  l'on  appelle  U 
Vieille  Draperie^  en  l'honneur  de fain^l  le  an  Baptijle^faincl  Jac- 
ques le  Ma  leur  ^  &  fain^  Nicolas.  Et  celuy  de  l'autre  cofié ,  en 
i honneur  de  ncfire-DamCy  faincle  Anne^  d'Jain^l  Sebajiien ,  pre- 
fens  à  ce  M  ai  (Ire  Pierre  Ray  ne  ,  Prcjlre  Vicaire  de  ce  an  s.   le  an 
Landry  Marguiller.  M aijlre  Henry  Barbeau  y  AduocatenlaCour 
de  Parlement.  Jacques  Manne,  MarchantGcvlier  &  Bourgeois  de 
Paris,  M&îfire  Jean  Guyon.^  Jean  Gafielier ,  &  Bertrand  Charrier , 
Procureur  en  ladicle  Cour.  Maijlre  Laurens  Valin  .^Macê  Garnit^ 
Guillaume  Richery  &  Charles  Landry  .^  tous parroifiens  de  céans, 
d^  plujîeurs  autres  notables  perfon nés  .^  tant  de  t Eglife  que  deU 
fccuUrité, 

Signé  Jean  de  Bar  gués. 

Etnepenfcz  que  depuis  Cfifle  Dédicace  feulement  elle  aie 
commencé  à  élire  appellee  l'Eglife  de  fâinde  Croix:  car 
elle  eftoitainfî  nommée  dés  l'an  113^.  comme  i'ay  vérifié  cy* 
dei]us,parla  bulle  du  Pape  Innocent  II. 

Elle  efboit  aufsi  érigée  en  parroifTe,  quatre-vingts  trois 
ansa-uantladide  Dédicace  ,  qui  n'eft  que  de  l'an  1511.  com- 
me il  feprouue  parla  grande  tombe,  qui  eft  en  cœur,  àcofté 
du  grand  autel,  Où  eft  porté  parefcript,  que  Nicolas  du 
Pont,  6clacqueline  fa  femme,  parroifsiens  de  cefte  Eglife, 
gifentfoubsladide tombe,  dattee  de  l'an  1428.  lejeudyiy. 
luillet. 

Del'  Eglife  de fiincle  Marie  Magdeleine  ^  Parrochiak  &  Archi- 
presbyterale  de  la  Ctié  ,d^  quartier  delà  "jille  de  Paris. 

CefteEglifen'eftoitanciennement  qu'vneChappcllede 
S.Nicolas;  Où  les  poiironnieres  ôc  bîiftelicrs  auoienc  vnc 

O 


io6  CITE*  DE    PARIS, 

Confrairie:  &nc  contenoicen  grandeur  cjue  lanef  dei'E- 
glile  quieftà  prefenr.  Le  temps  de  ion  accroiflcment,  & 
credioncn  parroiHc  dunomdeladicle  faindcMagdcleine 
nefetrouueparercripc.  Elle  eft  toutefois  crigce  en  boiTeau 
milieu  du  grand  autel ,  ayant  d'vn  coftç  laind  Nicolas ,  6c 
de  l'autre  iainde  Marthe. 

Son  chefd'argent  contenantles  Reliques  fut  ouuert  pour 
le  redorer  en  l'an  i^oi.  prciencs  les  Marguiliicrs  Girauit, 
Obert,  &  de  Seine. -où  l'on  trouuavnepetite  Carthe  men- 
tionnantletempsquecechél-auoiteftcfaiâ:, &  de  par  qui 
les  lainctes  Reliqu  es  y  auoient  eflè  poiees.  C  eft  à  fcauoir  en 
rani49i.parReuerendPcreen  Dici»  Louysde  Beaumonc 
Eueique95?.  deParis.  Enfemble  le  Catalogue  des  Reliques 
en  ces  termes. 

De  cute  capitis  D .  Marid  M  ^g<^ nier:  es:  huius  nemfe  partis  quam 
Dominm  nofter  lefpu  Chrifim  tetigit  dicens  ,  Noli  me  tan- 
gère. 

BeCapUUs  eiufdemMarU  Mâgdalenes. 

De  reliqu^ s fnn5f arum  Marix  lucobié'  MarUSalonid, 

De  pannojkngutne facro  tin£lo, 

Injlitution  de  la  Nohle  dr  deuote  Confrairie  de  laglorieufe  Vierge 

Marie ,  vojlre  Dame  aux  Seigneurs^  Fre/lres,  Bourgeois 

d^  Bourgeoifcs  de  la  bonne  ville  de  Taris  fondée  en- 

l  Egltfe  defaincle  Marie  Magdeleine. 

liés.        Enuiron  l'an  de  l'incarnation  de  noftre  Seigneur  u6%, 

certains  bons  &.  notables  Citoiens  êc  Bourgeois  de  ccfle 

bonne  ville  de  Paris  en  l'honneur  de  noftre  Seigneur  lefus 

Chrift,  defa  doulce  mère,  la  gloneufe  Vierge  Marie,  6C 

en  commémoration  desTi.Dilcipleseftablirenc  ôcinftitue* 

rentvnc  Confrairie  en  la  bonne  ville  deParis,quiellappei- 

\qc^  La  grande  Confrairie  Kôflre  Dame,  En  laquelle  compagncc 

ôcfocietcfe  ioignirent  bons  preud-hommes  par  bonne  &: 

faindefraternitédeuxàdeux  iC'eftà  fi^auoir  vn  Preftre  &:: 

vn  Bourgeois  enfemble,  iufques  au  nombre  de(î'uidicl::6c 

ayanccntout3^.Preftres,ôC36. Bourgeois.  Depuis lenom- 

brefut  augmenté  iufques  à  cinquante  Preftrcs,  ôc autant 

de  Bourgeois,  faifans    enfemble  cent  Confraires  ;  tou- 

Liurti».    tcsfois ,  combinez ,   comme  cftoienc  les/i.   difciples. 


LIVRE   PREMIER.  107 

que  noftrc  Seigneur  enuoia  prefchcr  fonfainâ:  uom  par  le 
monde  vniuerfcl.  Defaiiclsia  charité  ôcdileâion  mutuelle 
leldiéls  Confrères  imitent  de  leurpouuoir,  en  la  communi- 
cationde  leurs biensôcmoyens,  ôc  en  la  participation  de 
rorajron&  prière. 

Ilnyauoitaucunesfemmes  en  cefteConfrairieiufqucsen     j,,^ 
Tan  1114.  auMoysdelanuier.  que  par  commun  accord  des 
frères  fut  ordonné,que  l'on  ne  rcceuroi t  pouit  de  femmes, 
iîcen'cftoitlâRoyne,  ou  quelques  autres  que l'o-n  ne  peut 
refu  fer,  fan  s  apparent  fcanda  le.  • 

Apres  que  la  Royne  fut  receue,  plufîeurs  Dames  Bour- 
geoifesrcquirent  deuotcmenteftrercceucscnladiAeCon- 
trairie,  deliranseftre  accompagnées  es  biensfpiricuels  qui 
fefoncchacuniouren  icelle,  enluiuants  leurs  maris  5cla- 
didc  Royne.  Ecpour  les  tenir  en  leurs  bonnes  dcuocionSj6i 
fuirtousefclandres,fucordonnéqucainiiqu'iI  y  auoiccin- 
quantcBourgeoiSj  on  receuroic  cinquante  Bourgeoifcs, 
Etieroient  pra^ferees  les  femmes  des  frères  Bourgeoisre- 
queranteSjdcuant  les  autres  Bourgeoifes:d'autant  que  pour 
ne  contrcueniraux  premiersQatucs,  le  mary  6c  la  femme 
ciloient  ordonnez  aufrerc  Preftre,  6cn'alIoieutqucpour 
vn  :  laquelle  ordonnance  d'vn  commun  accord  fut  gardée 
êcobfcruee,  6c  de  rechef  confirmée  l'an  ii^6,ôc['zni}0ï,\Q 
2<^.iourd'Aouft. 

Du  nombre  des  cinquante  Preflresont  accoufîume  d'e- 
ftreles  Cardinaulx,  Archeuefques,  Euelques ,  Seigneurs 
'  d'Eglife^Preflresconflituez  en  dignité,  Chanoines  en  l'E- 
glile  de  Paris,d  aultresCoUcges  6(:gens  d^EglilëjbonsChap- 
pelkins  iufHlants  pour  faire  lefcruice,  bcncfîciers  rentez 
demeurantsàParis.  Etparfpecial  les  Curez  de  Paris  requé- 
rants, font  prcferezàtousaultres.    ■ 

AuiFi  du  nombre  des  cinquante  Bourgeois  ont  acouftu. 
me d'en:re,les  Ducs ,  Comtes ,  Seigneurs  de  Parlement,  de 
la  Chambre  des  Comtes  ,  gensdu  Confeil,  Bourgeoisho- 
neftes  bien  renommez,  vaillants  6c  puifTants,  bien  rentez  6c 
demeurantsà  Paris. Etfontpreferez,  lesenfants  mariez  de 
ceulx  qui  font  frères,  ou  ont  elle. 

Les  cinquante  Bourgeoifes  par  femblable  manière  doi- 
ucnteftred'hoilcl,  Eilac  6c  puiilance,  commedict efl des 

O    ij 


io8  CITF    DE    PARIS, 

frcrcs  Bourgeois,  ^  loniprctcrees  les  femmes  des  frères 

Bourgeois. 

Ecdoiuent  les  frères  Preftrcs,  Bourgeois  &  Bourgeoifes 
cftrebicn  beneiîciersôcrenrcz,  ôcdemeurancsàParis:pour 
n'cftre  à  charge  à  la  Confraine,  &  affin  que  deleurs  biens  ils 
puiOent départira icelleConfrairie,  comme  ontfaiclieurs 
predeceiTèurs:  pour  loullcnirleduiiii  feruice  aumofîies  6c 
charitez  qui  iè  font  chacun  iour  des  biens  d'icelle. 

Le  frcre  Preftre  eft  tenu  chacun  iour  prier  pour  tous  Içs 
frères  6c  fœursôc  bien  facteurs  de  ladic1:eConfrairie.  Et  file 
frère  ou  fœur  qui  luy  eft  afligné  cft  malade  de  maladie  de  la- 
quelle l'eucnement  foi  tdoubteux-.tous  les  freresBourgeois 
ôc  Bourgeoifes  y  doibuent  afTifter.  Et  aduenant  le  deceds 
d'ice'ulx  frère  ou  feur,il  eft  tenu  fpecialiement  par  fept  i ours 
continuels  l'accompagner  ôcdireplainementleferuice  des 
trefpaflez. 

Les  frères  Bourgcois^rœursBourgeoifcs,quandvn  frère 
où fccureft  malade  de  maladie  dont  l'on  doubte,  chacun 
d'iceux  doiuent  donner  cinq  aumolnes  depain,  pour  le  ma- 
lade :6cfi  doiuent  afTillcràla  Meiïe  quifera  dicteàfon  in- 
rentio-n.  Et  aduenant  le  deceds  d'icelluy  frère  ou  fœur,  ils 
doiuent  auiîi  élire  au  feruice,  Ôcdireparfcpt  iours  durants 
Je  Pfeaume ,  Deprofufidù.  F  mer  noflcr.Aus  Maria ,  &.  l'oraifon, 
Fideliurtî  Deus  ommum  ^  Sc  donner  chacun  iour  vue  aumofnc 
de  pain  aux  psuurcs.  Ou  bien  doiuent  dire  par  chacun  des 
fept  iours  cinq ,  Pafer  nojîer  ,  6c  Ane  Maria-. !^  donner  vne 
aumofne, comme  dc{rus:finalementils  doiuent  tous  aiïïfter 
deuotementaux  feruices  des  fcftes  de  noilre  Dame,comme 
citant  leur  fpeciale  patrone&aduocate. 
GtîicicM  (î€  Les  Officiers  d'icelle  Confrairie  fontfix.  Ceftàfçauoir, 
la  Confiai- ^j^l^l^^j^g  Preuoft.  Le  Doyen,  le  Greffier.  Le  Receueur, 
&  le  Clcrc.Chacun  defquels  a  fon  office  diftind  &:  feparë  en 
radmini(lrat4on  de  ladide  Confrairie  :  ainll  comme  il  eft 
prefcript  parles  flatuts. 

Aucun  Preftre  ou  feculier  ne  peut  cllre  admis  en  celle  ho- 
norable compagnie,  finon  par  la  voye  de  l'elcâion.LaqueU 
le  efl  donnée  en  charge  à  quatre  perîbnnes  du  corps  de  la- 
didefocieté,  appeliez  Miffeurs  :  dontily  en  a  deux  Pre- 
ftxes  jôcdcux  fecuhers  députez  ôC  choifis  exprès  pour  ce 


SIC. 


L  I  V  R  E    P  R  E  M I  E  R.  109 

faire.  EtTeleclionfaicle,  qu'ils  appellent  million  ^l'on  en- 
uoie  le  billet  à  ceulx  qui  font  eleuz . 

Le  choix  defdicls  quatre  Milîeursfaid,  comme  did  efl, 
les  Confrères  s'alîemblent  en  l'Eglife  de  la  Magdeleine  >  ou 
autre  lieu  commode,  après  la  Melfe  du  faindEfprit  diâeà 
cetefFed,  les  quatre  MilTeursfont  choifispar  ceulx  qui  en 
ont  droid  à  leur  volonté. C'eft à fçauoir  ji'Abbé  vn frère 
Bourgeois, le  Preuoft  vn  frcre  Preftre,  la  communaultc  des 
Preflrcs  vn  Bourgeois,  6c lacommunauté  des  Bourgeois  vu 
Preftre.  Lefquels  examinent  entre  eulxlarequeftc  de  ceux 
quidemandentàeftrereceus,  pour  y  procéder ainfi  que  de 

raifon. 

.  Le  Roy  &  la  Royne  de  France  fontoultre  le  nombre  en 
celte  ConfrairieCar  tous  leurs  predeceiFeursy  onteu  bon- 
ne deuotion,&  outdonnëôc  afiîgncrentes  ôCreuenus,com- 
me  il  peut  apparoir  par  les  chartresdu  Roy  Phiiippes  Au- 
gufte,  lequel  admorticlacenfiue,  que  noble  homme  Gaul- 
tier, Chambricr  de  Ftance,  auoit  donnée  furvne  maiibn 
aiïîfeenGrcue  à  Paris:  faicl  Pan  1203.  au  mois  de  lanuier. 
Item  par  le  Roy  fainc1:Louys,  qui  donna  des  vignesau  clos 
delaConfrairie  tfaicll'an  1158.  item  par  le  Roy  Philippe» 
quatriefme,  quialFigna  rentespourluy  êcpour  la  Royne  fa 
femme,&  pour  fes  predcccircursRoys  &:  Royncs  de  France, 
&auecplufici]rs  beaux  admorriiremcnts  par  luy  oclroiez. 
faidPanr293.au  inois  d'Auril. Item  par  le  Roy  Charles  le 
quint,qui  donna  en  fon  temps  trois  cents  francs  àl'augmen- 
ration  de  la  Confrairie.  Et  auec  ce  fonda  deux  obits  perpé- 
tuels, pour  Iclqueîs  les  frères  preftrcSjqui  font  les  feruiccs 
prennent  de  grandes  difliibutions.  îtemPhilippesDucde 
Bourgongne  ^ond■aau{li  de  grandes  dillnbutions, pour  lef- 
didsfreres  Preftrcsqui  fontles  feruices  aux  cinq  feftesde 
noftreDamepar  chacun  an  perptuellement.  Aufqueis  fer- 
uices ^  les  frcres  Preftres,  Bourgeois,  ôc  Bourgeoifcs  font 
tenus aiTifter,  s'ils  n'ont  excufe  légitime.  Etpourpl'js  gran- 
de Jecoration,i!s  y  ont  donné  deuspaires  d'ornements  tref- 
riches  :  les  vns  blancs,  pourlesfeitcs  noflre  Z)ame:  6c  les 
autres  noirs,  pour  les  trefpalTez.  depuis  au  fîi  pludeurs  obits- 
y  ont  eftez  fondez  ôc  rentez ,  félon  la  qualité  dçs  pcrfon- 
nes, 

O  iij 


iio  CITE'   DE    PARIS, 

lay  cxtraid  ce  que  defTus  des  anciens  ftatuts  de  ladidc 
Confrairie,'  rcnouuelez  en  l'an  1468.  trois  cents  ans  ou  cn- 
uiron  après fbn  infticution.Kien  ne  fe  peut  voir  de  plus  celé-    t 
bre,  quel'ordre^les  cérémonies  qui  icgardoient  ancien- 
nemencieiourduficgc.-qui  cftoit  certain lour en  l'année  de 
deux  ans  en  deux  ans,auquel  ils  le  trouuoient  en  certain  lieu 
pouren  toute  modeflic&ifobrictë  banqueter  enfemble.  Car 
ils  ne  difFeroient  en  rien  d' vne  compagnccMonaftique  bien 
réglée:  Ec  tant  de  gens  d'honneur  s'y  trouuoient,  qu'il  (cm- 
bloitpluftofl:  quecefut  vn  graue  Sénat,  que  non  pas  vne 
compagnee  particulière.  Et  leioyent  premièrement  vn  frère 
PrcUre  ayant  Ton  furplis  de  Ton  aulmulTe,  Sc  puis  vn  frère 
Bourgeois enlonfurcotouuert  bienôc  honorablement  ce 
dictle  texte  :  Et ainfi  en  continuantfelon  qu'ils  auoientcfté 
atlîgnez  l'vn  à  l'autre.Ce  qui  fcruoic  a  augmenter  l'amitié  de 
bienueillance  entre  eux.  Mais  d'autant  que  pour  bonnes 
raiibnscelanes'obferueplus.  lemedeporccray  d'en  parler 
plusauant.  Semblablemctilyauoitvncpetitelocietëafaindt 
DenysenFrancecompofeedefeptPreftres&lixBourgeois 
lefeptiefmePreftrefe  nommoitAbbc:  èc  au  foulagement 
del'Abbé  de  Paris,  auoit  foin  d'icclle.Touslefquels  néant- 
moins  fe  trouuoient  auiiege  X  Paris,  ôcne.failoient  qu'vn 
corps.   Pour  leprclent,  il  n'y  en  a  plusâucun  dcS.  De- 
nys. 

Au  lieu  de  celés  Confrères  s'a/remblenr,felon  l'occuriren- 
<;cdeleursafFair£s,cn  vne  maifon  qui  leur  appartient,  pro- 
ciiedelaMagdeleine  quel'on  nomme,  Ubureau  deUgrande 
Confrakie.  Et  à  la  Chandeleur  on  diftnbuc  à  chacun  des 
Confreresvn  cierge  blanc.Et  quant auflî  on  faicl:  le  fcruicc 
pour  quelques  Confrères  ,  chacun  reçoit  vne  bougie.  \\ 
faultremarquericyenpafïànt,qu'onrappellevulgairement 
Ugrmde  ConfrAÏne,  d'âutantque  c'a  efté  la  première  &  plus 
gen-erale  de  Paris :&  aufîî  que  anciennement  le  Roy  ôcla 
Roync  de  France  efloient  d'icelle  Confrairie,  comme  nous 
auonsdidcy  defTus,  &  que plufteurs grands  Seigneurs  tjnt 
Ecclefiaftiequesquefeculiersont  elle  6c  fonç  encores  d'i- 
celle Confrairie. 

De  U  maifon  des  I^armoufets. 

C'efl  de  temps  immémorial ,  que  le  bruit  a  couru  qu'il  y 


L I  V  R  E  P  R  E  M  I  E  R.  ^^^ 

auoit  en  la  Cité  de  Pans,  rue  desMarmoufets,  vn  patifTier 

nicurcrier,lcquelayancoccisenfamaironvnhomme,aydé 

à  ce  par  vn  fienvoifin  Barbier,  faignancrafer  la  barbe:  delà 

.  chair  d'icelnyfaifoit  des  partez  qui  le  troauoicnt  meilleurs 

quelesaulcres,d'autancquelachairderhommeeftplus  dé- 
licate ,  à  caufe  de  la  nourriture  ,  que  celle  des  autres  ani- 
maux. EtquccelàayantcllcdclcouHert,  la  Gourde  Parle- 
ment ordonna  qu'oultre  la  punition  du  Patifsier,  fa  maifon 
fcroitrazcej& outre  ce  vne  pyramide  ou  colomnc  erigce 
audicllieUjen  mémoire  ignominicule  de  ce  deteftabJefaicl; 
de  laquelle  refteencores  parc  &:  portion  enladicle  rue  des 
Marmoulets. 

Le  Roy  François  premier  par  Tes  patentes  cdroyees  a 
Maiiire  Pierre  Belut,  Confciller  en  Parlement  pour  y  reba- 
flir, déclare  lademolition  auoir  cilëfaide  pourgrand cri- 
me commis  en  icelle  ;  Mais  il  ne  le  fpccifie  point,  pourcc 
qu 'onncluyrepreientapaslefurdicArrcftdciaCour.Tanc 
yaquelaplaceeftdcmeureevagueplusdccentans.Etpour 
preuue,  ierapporteray  icy  les  (uldides  lettres  du  Roy  Fran- 
çois,que  m  a  communiquées  Monlieur  Nicolas  Belut,Con- 
leiller  au  Threlbr,  fils  dudit  Pierre  Belut,  6c  détenteur  delà- 
dide maifon  desMarmoufers. 

François  p^r  In  grâce  de  Btcu  Roy  de  France ,  SfauoirfaifûKs 
à  tcH6 prefents  &  aduentr  y  fious  auotrreceu  l'humble  fupplication 
de  nofirecher&  bien-Myméy  Matfire  Pierre  Belut  Confciller  en  no- 
ftre  Cour  de  Parlement  de  Paris ,  contenant  qu' il  ejl  Seigneur  pro  - 
frietaire  d'vne  mafure  &  place  vuidc ,  appellee  ancienneté?} t  le 
lieu  des  Marmouftts ,  feituee  en  la  Cité  de  nojlre  "Jille  de  Paris ,  en 
la  rué  des  Marnsoufets:  laquelle  cent  ans  a  é'plus  efl  demeurée  in  - 
habitée  au  moyen  de  certain  Arreft  que  Pon  diCl auoir  efié  dés  ledicl 
temps  donné  contre  le  dctemftcur  d icelle  y  pour  aucuns  xas  O' cri- 
mes par  luy  commis ,  duquel  ne  fe  trouue  toute  s  fois  aucune  chofe 
far  efcripty  & feubs  couleur  dudicl prétendu  Jrreft ,  auft  ducom- 
mun  brmildeladicle  ville  y  quief,  que  ladite  place  doit  à  toufiours 
demeurer  inhabitée  3  n  a  iamaii  ledUl fuppliant  aufé entreprendre 
delà  faire  baftir&rcédifierfansnoflre  congé  drpermifion  :  Nous 
fupp liant  &  requérant  à  ce ste  catije  ,  ayant  efgard  au  long  temps 
qu'il  y  a  que  ledi6î-  Arrefl  ,  fi  aulcun  en  y  a ,  peut  eHre  donné -^ 
Aufi  que  ledicl  lieu  &  place  vuidç  eslafife  entvm  des  principal- 


m  CITE'    DE    PARIS, 

les  &flus  anciennes  rués  de  noHrediUe  ville ,  laquelle  en  eHgran- 
dément  dijformee  y  noHre  flaijîr  fôit  luy  fermetitre  quilfuijjeicel- 
le  faire  haïitr  d"  re  édifier ,  O'fur  ce  luy  oSiroyer  nos  lettres  à  ce  con~ 
uenahles.  Pour  ce  efl-il^  £)ue  nous  ce  confideréj  incltnans  libérale^ 
ment  a  la/upplication  &  requesle  qui  par  luy  nous  a  esiéfatcle  par 
aucuns  nos  Efpeciaux  jeruiîeurs ,  à  tceluy  Belut,pour  ces  caufes  df* 
aultresbonnesconfiderations  à.  cenousmouuans  y  AuonsdenoHre 
grâce  efpecial  ^pleine  pui-ffance  ,  &  au^hrtte  Roy  aile  ^permis  ô' 
oclreyé  y  permettons  ç^  oclroyonspar  cestrefentes  y  quilpuijjeç^ 
iuyioyfe  y  toutes  ô'quantesfois  que  bon  luy  Çemblera^  faire  baflir 
dr  rééditer  icelle place ,  d'iteu  vuide ,  pour  êjlre  habitée  ainfi  que 
les  aultresmaifons  de  ncfrrevtlle  de  Paris.  N onobflant Icdtcl pré- 
tendu Arrefi  ,  fcntence  du  Treuofi:  ^de  Paris  ,  condemnation  de 
ihojlel  de  no  II  redite  ville  y  &  autres  quelconques  qui  fur  ce  pour- 
r  oient  eslre  interuenus:  Aufquels  Arrtfl,fintence^d'  codamnation.^ 
Auons  de  noslrediâle  au^loritê^derogé^ç^derogeons  par  cefdites  pre- 
fentes  yd" fur  ce  impofonsfdence  perpétuel  a  noHre  Procureur prcfent 
d*  adueni  r.  Si  donnons  en  mandement  par  ces  mefmespreJenteSj  a> 
nos  amez.  ô' féaux  les  gens  tenans  noflrediBe  Cour  de  Parlement, 
Preuofl  de  Paris ,  &  a  tous  nos  autres  lufliciers  ô"  Officiers ,  eu  à, 
leur  Lieutenants^  à  chacun  d' eux  ^  fi  comme  d  luy  appartiendra, 
que  de  nos  prefentesgraceypermifiion^  ô"  oflroy,d^de  tout  le  cotenu 
en  cefdi6tespre fentes ,  ilsfacent,fouJfrent  y  &  laiffient  ledi^  Belut.^ 
d'fes  hoirsfuccejfeursy  (^ayans  cau/è ,  iouir  ,  ô^vfer  plainement, 
paifibUment^  &  perpétuellement  y  fins  en  ce  leur  faire ,  mettre ,  otù 
donner ^ne foujfrir eHre fai6t  aucun dcHourbier y  ou  empefchement 
au  contraire.  Lequel  fi fai5t ,  mis^  oudonné  luy  auoit  eHê  y  ou  eHoit^ 
face  reparer  &  remettre  incontinent  &  fans  delay  à.  plaine  deli- 
urance  :  Car  tel  eïl  nôslre  plaifir  :  Nonobstant  ledi^  Arrefi  y  d* 
quelconques  aultres  ordonnances  ,  reslrinÛions  ,  mandemens  oti. 
dejfences  à  ce  contraires ,  faufen  autre  chofe  nosire  droiU ,  d' l'^tt^ 
truyen  toutes.  Etafinquecefoit  chofe  ferme  &Hable  a  toufiours. 
Nous  auons  a  cesprefentesfai6l  mettre  d' appofer  nosire feel.  Don- 
^53  ^  •  né  à  Paris  au  mois  de  lanuier  y  l'an  de  grâce ,  mil  cinq  cents  trente 
fix.  Et  denoHre  règne  le  vingt-troifiefme.  Par  le  Roy  le  Comte 
de  Beurauz.ez.is  y  d^  de  Charny  Admirai  de  Franccyprefents. 

S  igné  y  Bauchetel. 

De  la  rue  de  la  luirie. 
Laruëdelaluiric,eftainfiappellec,  pource  que  le  temps 

palîé 


LIVRE    PREMIER.  113 

pafTélesiuifs  s'y  habitoient,auant  qu'ils  fufTentchaiïez  de 
France  par  le  Roy  PhilippesAugufle,  pour  leurs  vfuresex- 
celFiues,  Scies  impierez  ^ crimes  exécrables  qu'ils  excrçoi- 
enc  contre  lesChreftiens.Leur  demeure  principale  efloit  du 
coflc  duPalais  au  lieu  did  les  halles  de  Bcauffes  ;  où  i'ay  veu 
dcmeurerleSirc  Libraire àrenfcigne  duPoccafle: 

Et  le  derrière  de  riiabicationderdids  luifs  s'eflendoitiuf- 
quesâ  la  rue  aux  feues,  pourcequ'ony  vendoic  dcsfebues: 
Âbounfîancd'vnboucdeuantrEglifcdefaind  Germain  le 
Viel,  de  de  l'autre  à  la  rue  de  la  vieille  Draperie. 
En  l'an  1^07.  fut  faicl:vnretrenchemenc  des  maifons  de- 

fKiislarucdelaluirieiufquesâpeucpontjparArreri:  depar- 
ement  du  23.  Feurieraudidan. 

Du  Prioré  d^  Varro'tJJe  de  S, Denis  de  la  Chartre. 
Il  y  a  apparence  que  le  troupeau  de  lefusChrifl:  efloit  bien 
augmentc^clerefle  dcsidolatresefbranflé  ouconuincupar 
les  miracles  &  dodrine  de  faind  Denis  &  de  Tes  deux  com- 
pagnons S.  Rufticque  5c  S.  Elcutlier  :  puis  qu'es  portes  de 
Pari5[où  le  Preuoi't  Romain  cenoit  le  iiege  de  la  luftice  fou  - 
ueraine)  ilsauoiétozécôracrcr&  dédier  trois  Eglifcs:  C'eil 
àfcauoir  de  faind  Eftienne  des  Grecs,  fàind  Benoift,  &: 
noltreDamcdeschamps.   Bien  qu'à  la  vérité,  ce  Preuofl: 
n'ofà rien attctcrcontr'euxôcleursdifciplcs, qu'il  n'en  eu(t 
eu  commandement  exprès  de  l'Empereur  Domitian,  fbn 
Mailire:  Lequel,  à  la  tin, en  eflanc  aduerti,  manda  àlbn 
Preucd,  qu'il  refaifit  des  principaux  d'encre  les  noLiueaux 
conuertis,  &  à  leur  refus,  d'abiurerlevir  créance  &:fàcrifier 
aux  idoles ,  les  fit  mourir  cruellement,  pour  donner  crainte, 
àlcursTemblables.  — 

Siiînnius(car  teleftoitlenom  de  ce  PreuoH:)  ayant  fait 
prendre  les  trois  Prédicateurs, les  fitferreren  vne  balTefofTc 
lur  laquelle ,  maintenancappcllcela  Caue ,  fut  depuis  baitie 
vneEglifequel'onfurnommeencoresS.  Denisdela  Char- 
ti*e,  pour  feulle  remarque  de  ce  qu'elle  a  ferui  autrefois.  En 
laquelle  y  a  Parroi (le  êcPricuré^qui  dépendent  auiourd'huy 
du  Prieure  S,  Martin  des  champs  par  efchangede  Mont- 
martre, que  lefdits  Prieur  6c  Conuent  de  faind  Martin  cé- 
dèrent au  Roy  Louys  6.  ditlcGros,^àla  Rovne  Aalisou 

P 


114  CITE'    DE   PARIS, 

Adelais  fa  femme,  ciiTan  1135.  pour  y  conftruirevne  Ab- 
baye de  filles,  commeferaprusamplement  déduit  cy  après 
au  quatrielhie  liure. 

Cefte  ancienne  Eglife  ,  cft:  de  beaucoup  plus  bafle  qiae 
le  paué  des  rues ,  iniques  à  y  auoir  vingt  larges  degrcz  à  deC- 
cendreauantqued'y  cntrçr.  LcCloiltreefl;  encore  plus  bas, 
cottoyë  vers  Septentrion  de  quelque  nombre  de  mailons, 
qui  ont  veue,pour  la  plus  parc,  lur  noftre  nourricière  ; 
Seine. 

Sur  le  portail  de  la  bafle  Chappelle ,  qui  efl  foubsie  cueur 
d'icelle  Eglifc,  il  y. a  vue  grande  Oualle  peinte  que  tiennent 
deux  Anges:  dans  laquelle  ell:  ekript  en  lettre  d'or  ce  qui 
f'enfuit,  j 

Jcy  cfila  chartre^  en  laquelle  S,  Denys  futmis pri/onnier  :  eu  mflre  II 
Sauucitr  lefus  le  vifia ,  &  »«>  hailU/ôn  précieux  corps  &  fang.  il  y  H 
a  grands  pArdons  four  toutes  per/onhcs  qui  vifiteront  ce  faincf 
lieu  :  fhecialcrncnt  chacun  L  uruly  ^  Vendre dy  de  tannée ,  &  les  iours 
Cr  oSiaues  de  S.  Vcrys^  &  S.  Muithias. 

En  Can  foixantc  &  fix  de  (alui  ^  de  grâce 

A  fain^i'Denys  pr if  on  fut  ce/le  ohj  cure  place. 
En  ladite  chartre  ou  chappellelon  voit  encore  vne  groiïe 
pierre  de  caillou  noir  elchancree  &  vuidee  par  le  milieu  à  la 
proportion  du  col  d'vn  homme  jôctroiiceauxcoftcz  pour 
y  palfer  des  cordes,  &:  les  lier  furies  efpaules  des  priionniers 
àcequ'ilsdcmeuraflentacroupisfànsiepouuoirreleuer  de 
terre,  ny  fepouuoireflcndrcpourprendre  quelqu-e  repos. 
Ce  genre  de  f  upplicc  eftoitfort  vfité  enuers  les  anciens  (  fé- 
lon que  le  remarque  Mr.  André  Fauyn  Aduocat  ,  en 
fon  hiftoire  de  Nauarre  )  qui  non  feulement  fe  conten- 
toient  de  tourmenter  les  malfaicteursen  cefte  façon  ,mais 
en  auoient  encores  d'autres  formes  pour  les  attacher  a 
leurs  bras  &iambes,  lors  qu'ils  eftoientfufpendus  &  efle- 
uez  en  hault  pour  eftre  fuftigc^:  Voirelcsattachoientaux 
poulces  des  pieds  &:  des  mains  afin  de  leur  faire  fen tir  vne 
plus  grande  douleur.  Plante  appelle  ccspoids  ,  Compedes^ 
HnmelUs ,  Pedicas^  Boias^  AfinAna  perfidid. 

Aduerjumftimnlos^  laminas  ^crucef que  ^  cowpedefque. 

Nerttos^  catenas^carcens^  mmelUs^pedicas  boias^ 


LIVRE    PREMIER.  115 

Où  il  faid  la  defcription  des  inliruments  defquels  ces 
boureauxleferuoieut  &plus  deuanc  il  remarque  la  pefàn* 
teurde  ces  poidsk  i/^; 

Ntidu^  vin^ué  ^centum pondo ^  es quando pendes per ^edes , 

Aulugelleliu.20.  ch.premierraportantlesmotsdcsdou- 
2c  tables,  parlant  des  débiteurs  tenus  par  leurs  créanciers, 
en  taid aulii  mention.  Vinctto autem neruo^  Aut com^edtbus qiùn^ 
decini  pondu  non  minore ,  aut fi  voles  maiore  ^maiore  njincito.  Il  y  a 
apparence  que  faindOeny  s  ou  {^^  compagnonsmartyrs  ont 
enduré  de  lemblablestourmens^puifquccncoresiurqucs  au 
iourd'iiuy  cefle  pierre  eft  conferuee  curieufemenc  en  leur 
mémoire  en  Iadicl:e  Charne.  Or  faincl  Denys  célébrant  en 
ladidepriibnlelàindiacrificede  lamefle  pour  fortifier  les 
Clirelliens  delaiaindecômunion,à  lafradiondeTHoftie 
noltreSauucurapparucvifiblementàEousceuxquieftoienc 
en  la  chartrc,  auec  vne  clarté  admirable ,  &.  luy  mefmeleur 
donnaion  corps ,  les eneourageantà couragcufementfou- 
ftenirle  Martire.  Hilduin  qui  a  delcntfà  vieappelle  cefte 
prifon,  CAYcet  Glaucim^  dont  retient  encores  auiourd'huy 
îe  nom,  le  prochain  port  delariuierc  que  l'on  appelle  Gla- 
tigny. 

Lorsquefaind  Denys  vintà Paris,  il  y auoit  vn  honora- 
ble homme  nommé  Lifbius,  qui  après  s'eftre  conuerti  par 
la  prédication  de  faincT;  Denys  luy  auoic  baillé  vn  certain 
champ,  où  faind  Denys  érigea  vne  Eglifc  (ilfcmble  que  ce 
pouroiteftrc  noftre  Dame  àcs  champs  ou  faincl;  Eftienne 
desGrecsanciennementhorsla  ville  ëceiloignezd'iccUe.-J 
mais  fa  femme  nômeeLarcial'ayant  acculé  auPreuofl  Si- 
fînniusilfut  condamne  à  mort&cndura  le  martyre.  Or 
icelleLarcias'eftantcouleelubtilemcnt  cnlaprifon,  cUefê 
cacha  audicl  heu  pour  cipier  les  adions  des  fainds  martyrs, 
nonobftant  cefte  mauuaife  volonté,nollrc  Seigneur  la  vou- 
lantattireri  foy ,  ne  dédaigna  de  luy  monftrcrià  crloirn  lors 
qu'il  vint  voir  &  confoler  les  lainds  martirs.  Apres  laquelle 
Vifion  elle  fut  tant  eimue  en  fon  cœur,  que  après  le  glorieux 
martyre  de  faind  Denis  &:  fes  compagnons,elle  s'offrit  con- 
ftammcnt  au  martyre ,  pour  accompagner  fon  mary  -  qui 
parfesaccufationsauoitrouffcrt  la  mort,&ainfi  eftre  parti- 
cipante de  la  gloire. 

p  ij 


né  CITE'    DE     PARIS, 

Vifbius  fils  dudictLifbiiis&Larcia fut  à  Rome  6c  milita 
quelque  temps  foubs  l'Empereur.  Mais  rGCotirnant  à  Paris 
ayancquitté  le  monde  il  fut  Baptiiëpariàiîid  MalFus  troi- 
iicrmeEiiclquedeParis,  d>C  print  i'habicde  Religion  où  il 
racheuaiaindementfesiours.  Voyezlaviedc  faïud  Denys 
defcripteparHilduin  AbbëdcfaincèDenysen  France  rap- 
portée par  frère  Laurent  Suriusto.  y  .delà  viedcs  fainds.  • 

DiifotiY d'Enfer  qui  appartient  a  l'Eglife  de  S.  Sywphorian. 

Le  four  Bannal  de  Paris ,  furnommé  d'Enferpour  fa  pro- 
fanditéôc  obrcurité(  les  terres  de  l'cnuiron  ayant  cfté  beau- 
couphauiTees)  eltoit  près  la  ville,  au  lieu  où  l'on  voidvne 
ancienne  Tour,  à  huid  quarnes,  tenant  à  la  grande  bou- 
cheriedu  grand  Chafteletj&feruantauiourd'huydemon- 
teepourallerauxgreniersquifontiùrladiclc  Boucherie  & 
dedefcenteauxcaues  quiiontroubsicelle  lequel  fourauec 
certainreuenu  y  annexé  appartenoitàNoblehommelean 
deSoiliaco,  vulgairement  Suilly.,&c  à  Jeanne  fa  femme.  Lef- 
quelsdu  confentement  de  leurs  enfans,  le  vendirent  aux 
Religieux  Abbé  Se  Conuent  de  Monte  ^ftiuo,  Montiuier, 
de  l'ordre  de  auDioceicde  pour  la  fom- 

rnedecentliurespariiis.  Plus leurvendirent deux muids  de 
<Trainrvndefroument,  &  l'autre  d'auoine,  alîîgnez  fur 
la  dixme  des  portes,  pour  cinquanteliuresparifis.  Laquelle 
vendition  Maurice,  Euefqueyo.  de  Paris  en  l'an  35.de  fon 
iîege,  Ôc  de  l'incarnation  ii94.a  confirmée  par  les  lettres 
qui  font  au  coffre  des  tiltres  de  l'Eglife  S.  Symphorian,pres 
^^^^'     faindDenysdela  Chartrc.  Dcfquelles  enfuit  la coppie. 

In  nomme  DomïniAmen.  Ego  U  aunciu^ ,  Vei  gratia  Varifienjis 
EttïrcoPtu^  noînmfacimus  vniuerfis  ^tjifenîibm  &  futures  y  qttod 
Dominus lo annes de Soiliâco& loanna,  vxsrfua  quendum  furnum 
PAriJitis ,  qui  furnus  infeini  dicitur ,  &  ad  enm  peninentia  Ecclcjix 
Bcatx  Maru  de  Monte  Esiiuo ,  pro  centtim  lihrù ,  duos  etiam  modios 
bUdi ,  qnes  hahehAnt  in  décima  de  partis  y  alterum  modiumfiameti^ 
é>'  alterum  Auenji  pro  quinqunginîalihrts  \  ajfen/u  filiorum  (uorum^ 
"vendtderunt.  Vendtttonemfurnï  côncejferunt  ^ohcrtus  &■  Thcchal- 
dusde  Chaueneris^  de  quorum  hcr^ditateerat  :  &  e^rn  laudtucrurit 
Hclifeus  Sencfcalla ,  decuinsfcodoerat ,  é'fcrricus  de  Brmeyo ,  de 
quofeodum  fllum  Sene/calU  tcncbat.  Nosquoque  quifumusCapitalis 


L  I  V  R  E   P  il  E  M I  E  R.  117 

<X>ominusïtiius  fcodi  ^  hariC  ^veriduicmm  ap^rthaumus^  &JigiUo 
'.noftro  confirmAuwms .  N  endïiioncm  cinorum  modtorumhîadt  concef- 
\/crHnt7erruus  Clertcu^  ^frdierprddicli  loannis  &  MiUUue  for  or 
■fua^&Auhcrtus  demonttbusftatcrfHus^decmusfeodû  erafjt.  Datum 
■anno  Domimcx  Incarnattonis  1194.  Eptjcopatus  ncflriy^,Q^^t  let- 
«■tre  cft  feelee  de  cire  verte  liir  cordons  de  foye. 
•  L'année  cnluiuancevnBourgeois  de  Paris,nomméPayen,  ii9î- 
&:  fa  femme  Emehne,  ont  quitté  le  droid  qu'ils  pretendoi- 
,cnt fur  ledid  four  d'Enfer,  moiennanc  huid  hures  Parifîs, 
x]ue ceux  de  ladideAbbayc  leur  ont  baillcz.Commeapperc 
parletiitrepairéàfaindVidorpar  deuant  ledid  Maurice 
Euefque  en  l'an  ii^j. 

V 

Fondation  de  tFglife  Collégiale  de  fat  net  Symphorian ,  presfainB 
Denys  de  la  Chartre, 

Noble  &;pui{rant  Seigneur  j  Matthieu  Comte  de  Beau- 
môt,auoitfaidvoeu  d'alleren  guerieà  la  terre fainde. Mais 
■pourcaufeluiiifantc  6clegitmieiH'enabftinr&;  en  recom- 
-pcncedonnaàOdo  ,  ouEude,  Euefque  71.  de  Paris,  vnc 
,grande  place  5c  maifon  qu'il  auoit,  tenant  àfaindDenys 
-de  la  ChartrcôcPeftendantiufques  à  la  grande  rue,  qu'il  ap- 
pelle en  fes  \^iuts  jStratam  viam  anteriorem  ^  pour  y  ardifier 
vnc  Eglife  des  trois  Chanoines  Prarbendez  defqucls  ledid 
-Prcclaten  conférer  oit  deux, ///fA/^;/^;-^,  ôcie  troifielmeferoïc 
prefenréàl'Eucfque  par  ledid  Matthieuôc  iesfucceiPeurs. 
Et  d'iceux  lepkis  ancien  cfl  appelle  Doyen,  Le  ferment 
qu'ilspreftcnt  Aleurpr'omotion  tltcel. 

EgoN.  Canohictii  huius  E(clejix  S.  Symphoriani  ,  Ciuitatis 
Farijtenjis  luro  adfancia  Dci  Eu  ange  lia  rejidentiam  continu  am 
Farifius  facere.  ^iod  ego  tnfra  annu  erofacerdos.  ^od  mediam 
fartemporttonis  me.tfrucluum  primianni  ,  daho  realiter&  fide- 
Uterfabricx  huius  Eccleji^  tprout  m  ordinaîione  &fiatutû  funda- 
torum  eontmetur.  ^uodfiatuta  &  décréta  etiam  Canonicorum,  & 
Fcclefi£  homorem  &  commodumpro  pojje ,  quamdtu  ero  canonicus 
huius  Ecclejtd  y  cuftodtam. 

Coppie  des  lettres  de  fondation. 

Ego  Matîhjtus  Cornes  Bellimontii:  Vniuerfis  notum  faciopr^- 
fentthuspariter&  futuris,  qucdpro  fa  lut  e  ammx  me<g^  é'  omnium 
anticejforum  meorum ^& proreccmpenjationeitinens  Hisrojoly- 

P    iij 


nS  CITE*  DE   PARIS, 

mitant  de di ,  cf  inperpetuam  clccmofynam  concefi  Deo ,  çjr  Odoni 

Epifcopo  ?arijienfi  ^  In  honore  beatt  Dionyjit  locum  tllumtn  quo 

tncdrccratus  dicituY  heatus  Dîonyjiu^  ,  qui  dicitur  CapelUfanci^ 

Catherin  A  j  &  ddtfîcium  quod  tn  eedem  loco  fitum  efiyjcilictt  apra- 

tcllû  exteriore  vfque  adfiratam  anteriorem ,  qu£  inter  ipfrm  lo- 

cum  &  EcclcfiamfanCii  Bionyfii  de  carcere  ducit  j  ad ddtficandam 

Ecclcfiamy  tn  qtia  facerdotesDco  &  beatoDionyfio  inperpetuum 

defcruiant .  lîa  quod pratellum  é'  tetum  refidurum  ddtficiorum 

meomm  mihi  à'  h^redibus  mets  liber}  ex  intégra  refnanebunt. 

Sciendum  autem  efi  ,  quod  Epifcopus  Farijienjis  duos  facerdotes 

ibidem  confiituet:  d^  ego  intuttu  Jaltttts  anim£  me£  in  eadem  Ec- 

clefia ^quji  ibidem  à prddicîo  Epifcopo  confiruenaaefi ^  de  meopro- 

priû  vnum  ficerdotem  conflituam  :  cuius  henefcmm  quoticfcum- 

que  velquoquo  modo  vccare  contigent  ^  ego  &  h^redes  met  alteri 

pcrfonxidoned  libère  conferre poterimus.  ^uamtamLnperfonam 

Epifcopo  Parifienfi  &fucceffortbus  fuis  pr^fentare  tenebimur:  quji. 

inrabitei  refidentiam  &  feruitium  ilitusEcclefu.  Et  quod  fi  non 

fuerit  faccrdûs  ,  infra  annum  ordinem  facerdotis  reciptet.  Duo 

etiam  facerdotes  inflitutiab  Epifcopo  de feruitto  &  reftdenttafimi- 

le  iuramentum prdflabunt .  .^u^od  vtfrmum  O"  ratum permaneat, 

prdfentem  cartham  corfcribi  ô'figilti  mei  imprefionefeci  commu- 

iio6.     ntri.  Jâtum publiée,  annoincarnati  Ferbit  M.  CC.  vi.  Menfè 

Decembri. 

Cède  cartheeflfeelIeedVn  grand  feel  de  cire  verde,  pen- 
dancà  cordon  de  (oye:  Auquel  eft  imprimé  la  figure  du di(ft 
Comte, arméàcheual,  tenant dVne  main  vnglaïue,  &  de 
l'autre  vnErcuflbn,  oùeftreprelenré  vn  Lyon,  auec telle 
efcri ture ,   Sigillum  Comitis de  Bcllomonte. 

Odo  Eueique  de  Paris ,  cy-defTusmentionné ,  a  confirmé 
la  donation  duComte  de  Beaumont:  &  de  fa  part  déclare 
ce  qu'il  aacquis  pour  l'entretenement  des  deux  Preftres  en 
ladide  Chappcllc  ou  Egliie  de  S.  Sympliorian  par  les  let- 
tres ,  dont  s'enfuit  la  teneur, 

odo  Dei  miferatione  Parifienfîs  Epifcopt^  Omnibus  adquosprd- 
fentes  liter<eperuenerint  m  Domino  falutem.  ^uod pro  dtuini  cul- 
tu s  augmente fiatuitur ,  lit er arum  conuenit  tefltmonto  coinmen- 
dari  neproceffu  temporis  valeat  in  obliuienem  adduci.  Ad  "jniuer- 
fôrum  ttaque  notitiam  volumusperuenire ,  quod  cum  effet  tn  ciui- 
tate  Parifienfi  locus  quidam  reuerentix ,  dr  religionis  antiqud  in 


c 
a  a 


LIVRE  PREMIER.  i,c> 

qno glortofus  martyr  Dionyjius incarcère traditur  fuijje detentus, 
^^H€m  etiam  Bominus  le  Jus  Chrtjlusfua^erhtheturprdfentia  he- 
norajje  :  cum  cidem  martiri  corporis  Juifacramentum  tropinanit 
ibidem.  Vhietiamolim  deuotto  fidelium  CapelUmerexerat^  qu£ 
pojitnodumper  incuriam  ad folttudincmredadta  fuerat  cf  negle- 
(Jum  :  tandem  infpirante gratia/piritusfan^i ,  NobilisvirMat- 
thdus  Cornes  Bellimontis ,  qui  tamin  cape  lia  ejnam  domoadtacente 
iuspatronatus  O'proprietatis  habehat ,  quicqutdtur  ts  habebat  ibi- 
dem in  nos  &  fuccejjorcs  nojlros  pia  liber alttate  transfudn.  Nos 
itaque  locum  ipfum  adhonefiiorcm  Hatum  reducere  cupientes ,  ibi 
in  memoriam  &  njenerationem  Bcati  Dionyfn  CapelLim  folcmnio- 
rem  ereximus ,  CT  Capellanos  infiituimiis  in  eadern  Eccltjiaferui- 
turcs  &rej7dentiam  in perfonis proprits  bonafïde factures .  Adeo- 
rum  izitur  fuftentationem  Elien.  Illu/lrts  ComitifTa  Vtromandijt  ^^'^^  ^!* 

/  ,  •  .      „  ■  n-  I  ^^  Duc  de 

frojulutc  aninijt  Dominée  J.  SerentjHmx  quondam  Francorum  Moratiie, 
Re7in£  ,  pieîatis  tntui:u .^  contuht  centum  marcas  ar^enti,  De  ^^^  moutu 
quibus  comparautmus ao  Abbate cr  Conuentu  Montts  EJriutfur-  uoi.Auch 
num  quem  habebant  Parijius  qui  dicitur  Furnus  infemi^ cum  om-  ^^  Tiliet. 
nibus  adeumpertinentibus  ,  pro  centum  d^tri^inta  libris  Pari- 

r      ri         -r^         rj  ■  j  r        r  j>    <  ,  i    ■  four  d'Ett- 

Jtcnjibus.  De rcjiduo  vero ,  iiaelicet/exagtnta & decem hbns  Pa-  fer. 
rifienfibus  emctur  redditus  ad  opus  CapelLinorum  quos  prjidixi- 
mus  j  cum  décima  Vvillelmi  Buignole  Militis  redemptafuerit,qu,e 
proilltsfexaginta  é"  decem  Itbris  modo  tenetur pignori  ûbli<7ata^ 
ad  opus  eiufdem  CapelLî.  Garnerus  etiam  de  fanifo  Laz,aro^  Ciuis 
Tarîfie?jjis  ^  &  Agnes  vxor  eius  domum  fuarn  fitatn  anteportam 
Jknéïi  Iuliani  paripcris  totam  ^ficut  comportât  je  ,  njfque  in  ma- 
gnumTtcum Itberam  abnjno dcnario  cenfuali  é" omni confuciudi- 
ne  & iure .quod Simon  de  Pi^iaco  miles  in  eadem  domohabebat  eh'  ''^^3''°^=<î« 

V-,  .      ,/  „      '        deuanc  S. 

tn  manu nostra quittautt. ht  très arpennosvtnearum  tn^uallefan-  lulian  le 
cli  Martini j&  'vnum  arpennum  &  damidium  apudleruel ,  eidem  ^''^^^uie. 
locomifericorditer  contulerunt.  Et  fctendum  quodomnes ^rouen^ 
tus  &  redditus  fupradicfi  quatuorfacerdoîibus  tn  cademCapella 
(vt  diflum  ejl  )  feruiturisporttone  dijlribuenturjequalt  :  Quorum 
'wnuspro  anima  memorat£  Reginx^tres  verlypro  Garnero  é"  A^ne- 
te  perpétue  celtbrabîint.  Quorum  injlitutio  ad  folumPariJiçnftm 
Fpifcopum  pertincbit.  Cutcumque  autem  earumdem  Capellania- 
rum ,  V  cl  ail  arum  in  eadern  Ecclejt  a  futur  arum  aliqua  conferetur, 
ipfe  îempore  infiitutionis  fux  iurare  tenebtturfe fi5turum  in  Ca- 
pella  refidentiam  m  propria  perfona  bonajde  ,  &  quod  ordmem- 


izo  CITE'    DE    PARIS, 

Jacerdotù ,  Ji  facerdos  Konfuertt  fu-feipict  infraannum  :  ira  quod 
nihil percipere poterit  dcfru^îtlus  Ecclefit ,  donecpromotu^fuerit 
ad ordinemfdcerdûtis:fed intérim  cèdent fru^ns  in  necejiitates  ip- 
fius  Eaiejix  Sciendum  etia?n  quod  diuina  Ojficiafolen??itercelebra~ 
bimtur  m pr.edi^a  capelU  i?î  matutinU  mijfad^  vefperis ,  (^  al^s 
horis  Canonicls  ^  (^ pulfahuntti^r  umpanx  ^ficut foUt  fïeriin  Ede- 
Jïa  prjthendaU  :  ita,  quodomnes  mijjx ,  prêter  ConuentuaUm  ^  fine 
nota  Cr pu/fîttone  Campanx  celehrahuntur.  Concefimus  prxt&rea, 
Tt  diclsti  Cornes  Bclltraontis  in  eddcm  Capella  CapclLiniam  vnam 
conftituercpofiit  :  ô'  Liceat  ipjt  (^  fuccejjorihtcsfuls  Comitibus  Belli' 
montiieamconfcrreperfôn.t  idone£  ,  nobis  ô'noflrà  fucccjfioribus 
pr.ifentand.e  ^  qux  nobis juhie^a  erit  in  omnibus,  ^^uotiens  Fero 
dîcîanrm  CapelLiniarum  aliquaper  mortem  Capellani  vacauerity 
in  quibHsnuUo  alio  vacationis  modo  fier i  volumus  annuale,  medio- 
tatem  annualisfabricx  &  alijs  necejsitatibus  CapelU  Hatuimus 
deputari:à'  ^ H^m  medietatempercipiet  inftitutus ,  iuxtaformam 
prxdicUm.  ^^jtodvt ratum permaneat , prxfentem  cartam Jtgilli 
nosirifecimus  imprejsione  munir  i.  Actum  Panjtus  An  no  incarna- 
ti  verbi  1207.  Fontificatus  no  sir  i  anno  decimo  Menfe  AtiguHo . 

Robert  de  la  Chambre  &:  leanne  fa  femme  auoient  vingt 
fols  parifis  de  censàreceuoir  par  chacun  an  fur  vnc  partie  du 
four  d'Enfer,  quifedoitentendre, 6c de  la  boucherieadia. 
cente,  de  laquelle,  pourlefalut  deleurs  amcs ,  ilsaumof- 
nerentàrEglifedeiamdSymphoriandela  Chartrc,  ou  de 
Iapriron,lacinquiefmepartie,  quifoncquatre  fols  panfis: 
Eclesfeizefolsrellans,  ils  les  vendirent  aux  Chanoines  de 
ladideEglifcpourla  (ommede  douze  Imrcs  parifis.  Cefle 
donation  &:vendition  confirmecparles  lettres  de  l'official 
dcParis,  quifonttelles. 

Magifier  Ernandus  Officialis  Tarifienfts  CuridOmnibus prxfen^ 
tes  literas  infpechiris  m  Dominofalutcm.  Vniuerfitati  vcjlrxno- 
tiim  facimus ,  qtiodcum  Rogerus  de  Caméra ,  &  loanna  vxor  eius 
haberent  in  parte  ciiinfdam  furni-,  quidiciturfurnus  infernt ,  qu£ 
pars  videlicetfuit  dcfuncli  Odonis  deftn^o  Mcdcrico ,  vigintifo- 
iidos  annui  ccnfus. Tandem  iidem  RogcrusO'  loanna  in  nofiraprx- 
fentia  conHituti ,  pro  animarum  fuarum  remedio ,  inpuram  o* 
pcrpetuam  eleem.o(j/nam^  quintam  partem  prxdicfi  cenfusdcdcrunt 
Ecclefix  fan6îi  Symphoriani  de  carcere ,  O"  conccferunt  in  perpe- 
tt4Hm  qtiicù  & pacijïcc  obtincndam.  Totum  autcm  reJJdnum  pnc- 

dicîi 


LIVREPR.EMÎER.  ar 

diÛi  cenfrs  vtndtdertmtetdcm  EccUfid^rjidiclx  pro  duodecim  lihris 
Partfienfibué  fimiîtter  pofidendftm.  Promtfertmt  etiam  corp  or  aliter 
prdfî-itafide  [ua^fe  tam  clecmojynam  quam  vcnditiomm prxdi^^ti  ta 
terpetuum  defcn/itros,  &c. 

jc}urttAnnoDommiiiid..M€nfeJprili,  Etfcellé  en  cire  ver-     j^j^ 
de,  fur  queue  de  parchemin. 

L'an  1215.  RaoukCheuenacicr  Icguaàl'Eglife  de  fain^t  lijj. 
Symplioriencencvingccinqliurespariiis,pourlafondacion 
d'vn  Chapellain. Laquelle  ibmme  n'cftanc  Hiffifantejes  exé- 
cuteurs defon  tellamentconfentircnc  qu'elle  fut  niifeâ  ren- 
te en  âucrmcntation  des  Prcbcndcs  des  Chanoines  lefquels 
en  recocrnoillanceferoienc  tenus  de  faire  dire  tous  les  iours 
à  perpétuité  vne  MelTe  au  matin  ,  pour  lame  dudid  Ra- 
oul. 

L'onnetrouue  point  laraifon  pourquoy  cefle  Egliie  fe 
nommelaindSymphoricn,  5c non pasiàmaDenys: com- 
me il  efldicl  cydelius  es  lettres  detondation.  Mais  il  efl  à 
prefuppofer  qu'ayant eftédedieeàplufieurslainas  comme 
àraindDenys&iaincleCathcrmcacdepuisàS.Symphôrien, 
&àS.Blaife,onralurnommeede  laincl  Symphorien:à  la 
difFerencedefama  Denys delà ChartrciC.^rauxlettres  qui 
fonccy  deilus  de  Roger  de  Caméra ,  touchant  le  four  d'En- 
fer, elle cCinommec ^ /ancfiS^mp/joriam de  Caicc>^.  Et  lur  la 
porte ,  qui  cil  au  cheuet  de  l'Eglife,  on  void  fàind  Sy  mpho- 
rian&lainaBIaifer^prefentez  en  peinture.  Et  de  ces  deux 
feuls  les  chanoincsfont  la  fefte. 

Parlettres données  fous  le  lèel  de  l'Olncial  de  Paris,  fi- 
gnees  Le  Mien  en  datte  du  mercredy,dixiefme  de  luin  1412. 
iesChanoines  de  iaind  Symphorien  eurent  permiffion  de     j^,2^^ 
tenirchapitre.  &aultres  Priuileges  contenus  efdides  let- 
tres. 

L'an  14^1.  parpcrmiiîion  des  Chanoines,  lesMaiftresfcr- 
ruriers  delaville  deParis  érigèrent  leurConfrairie  en  ladid^ 
Eglife.  Comme  aufli  les  Maiftres  paueursde  Paris  en  l'an 
i45)9.1eLundyi(j.iourd'Aoull:. 

On  void  encorcs  aux  vitres  quifont  audcfTusdu  Maiflre 
Autel  les  vielles  figures  de faincl  Denys  &:  de  fainde  Cathe- 
rinc, 6c  aux  aul très  vitres  plufieursiemblables  figures  de 
ï^r^nde  ancienneté. 


1491. 
1499. 


m  CI  TE'  DE    PARIS, 

CefteEglife  fut  dcdiee  le  troifiefme  lourde  Mars:  Mais  on 
ne  fçaic  Tannée.  Anciennement  elle  cftoit  auOi  balFe  que 
rEglifc  de  lainct  Denys  de  la  Chartre&la  defcentecom- 
mencoic  au  cheuecd'icelle  Esilife  6c  fini lloit à  l'eau. Mais  de- 
puis  que  l'on  eut  parfaid  de  pierre  le  Pontnoflre  Dame  qui 
auparauanc  n'eftoit  que  de  bois  ccfle  Eglile  fut  diuifeecn 
deuxparvnevoulteau  milieu  ôciesaduenues de  part&dau- 
trerehaufecs demeurant moitiee dans  terreôc  nioictice  de 
hors.  EnfortequcmaintenantlahauteChappelleaiaporte 
au  rcs  de  la  chaulée,  ôclabaiTeeftfortoblcurc,  n'ayant  lu- 
mière que  par  deux  fcneftres  qui  lont  ioignant  le  paué.  En 
icelleilya  vn  puis,  dcsfons,  &  trois  autels.  Qui  me  faicb 
croire,quec'ell:oitancicnnementparroiire&:Chanoincrie 
comme  l'on  void  de  prelentalaind  Germain  de  l'Auxcer- 
rois,  àfaindMederic,  âcaultresEglifes.  Laquelle  Parroif- 
icauroiteftc transférée  àS.  Denysdela  Charcre  pour  l'in^ 
commodité  dudid  lieu.  ;• 

Auprès  l'autel  du  milieu  il  y  a  deux  tumbcs  de  pierre  de 
taille,  eleuccs  de  terre  d'enuiron  quatre  ou  cinq  doigts 
commepour  feruirdemarche^âl'autel.  Sarlerquellcs  font 
grauees  les  figures  de  Garnierdefamcl:  Lazare,  &,  Agnes  fa 
femme, dont  nous  auonsparlé  cy  deuant  ;  commele  remar- 
que cefte  efcripture,  grauee  fur  les  bords  de  la  première 
tumbe.  Toutesfois  Tannée  de  leur  decez  n'y  eft  point. 

SHbbreuïtatefituslapidiifuitiHe  marttus  îHius  Agnetis ,  qua 
tnrtcvîdetà.  Hocdotauere  temflum.  Pmfjo  voluere  confumpîi  ci- 
aereJimidiBincambû  iacere. 

EtàTentourdcTeffigiedefatefle,  cflcfcrit  en  vieil  lan- 
gaige  ce  qui  s'enfuir, 

F  os  qui  alez,parcefl  mouriez. ,  Priesjpor  l'Ame  de  Gnrniez.  Te- 
•';<»«rcGrret  f^^^-  ^^  en*  corce  lefui^vos  E  fi  con  te  fui  Roiz^ficon. 

Qui  veut  dire,  à  mon  aduis  Vous  qui  venez  en  cefte 
Eglile,  Priez  pour  Tame  de  Garnier  Tefaui.  Si  à  pre- 
fent  ie  fuis  nud,  vous  ferez  vn  iour  de  mefme,  Roys  ^ 
Comtes. 

Fondation  de  l'Abbaye  de  fain^l  Barthélémy  é'piincf  Mngloire^ 

maintenant  Eglile  Parrcchialefousle  nom  de  famcl 

Barthélémy ,  &fainSie  Catherine, 


s 


LIVRE    PREMIER.  nS 

O  VS  leRcgnedeLothairejj.  Roy  de  France  les  guer- 
res des  Normans  jC  ommencees  du  temps  de  Rollo  leur 


premier  Duc,  &:  de  Charles  le  ChauueRoyde  France,  ne 
prenansfin,ainsplurtofl  s'augmentans,  principalement  en 
Bretagne,  l'Euclqued'AIethe,  c'eilauiourd'huy  S.  Malo, 
nommcSaluatorie  retirai  Parisporrant  auecluy  les  corps 
des  faiudsMagloire,  Samfon  &  Maclou.  Leiqucls  farcnc 
mis  en  la  Chapelle  Royale  du  Palais  maintenant  crigee  en 
parroiiîe,6c  dicle  de  S.  Barthélémy. Oùil  y  auoit  Chanoines 
réguliers,  quifurent  transférez  en  la Chappelie  S.  Nicolas 
âprerentdidedefainciMichel,  danslaclolhire  du  Palais. 
Et  au  Heu  qu'ils  quittoient ,  Hugues  Capet  Maire  du  Palais 
&  Duc  de  France  y  fonda  vn  Monaftere  en  l'honneur  des 
glorieux  fàinds  Barthélémy  de  Magioire,  ôc  y  mit  des  ReU- 
gieuxderordreiaindBcnoiftenuu^on  l'an  975. 5c  régnât  en 
France  Lothaireauec  ion  fils  Loys  j.Lefqueis  confirmèrent 
iafondationà:  dotation  dudicl:MonaftereparPriuilege,que 
lesMagloriansontencoresfain  £c  entier:  Duquel  i'ay  tire 
coppie.  Mais  pour  euiter  prolixité,  il  lufïira  raporter  le 
commencement  fans  adioufter  hs  donations  qui  y  cnfui- 
uent. 

I.n  nomineDomini  Dei  &  Sdh'Xîoris  no/lri  lefa  ChriJliHloîharïai 
dr  Hliidouicm ^  âiuinAQià'mante pYouïdenîia Regcs  Augufli,  Dur» 
^eùtïonibui  Hugonù  FrancidDucis  r.îîiû»abîUhus  &  iijl^ ,  dinini 
cuittu  amore  fauemus  fuperna  nos  gratta  mimiYÎ  non  dub,  ta  nm.  Vro^ 
in  de  nouer it  omnium  ^dclium  nofirorum  prjifentiumlciiiccî  O'  fatu- 
roruinfûlcrthi-^  quta  'virfr.aAxatta  honorahilu  ncfirarntetijt  cUmer.- 
tiam ,  prxceptiém^rmitatisâ  nobà  fïcrt  ex  rebt^s  qna^s 'idem pie  înona- 
fieriolan^orum  BArtholomxi  Apofloli  d^  Maglorif  Archipr^fulis  Bri-  -^ 
tannix ^vrbisjciiicet Dolenfis ^  coiitulit-.^uodfundautt mvrbe pari-  Dol  n'c(t 
JiaCA.  ,  ad  rancforum  corpora ,  aux  vt  perezrtnA  hofpïtiibantur  pcr  P^'^^  ^"f 

,-  ^'  i         '  J  £      o  ^f  r       liuelche. 

auoYum  rur^^cc 

.  Par  ce  Priuilcgeilappert ,  que  ceux  la  s'abuiïenr  qui  con- 
ftitucnt  fondateur  de  S.  Magioire  ledicl  RoyLothaire^puif. 
que luymefme Selon iàlsconfclFcnt  que  ce  a cfliéHuges Ca- 
pet. Commeauilî  s'abufe  Bertrand  d'Argentre  en  l'iiiitoire 
de  Bretagne ,  liu.  1.  chap.  de  S.  Malo ,  en  prenant  le  mona- 
flcredeliruëS.  Denis  pour  ccluy  de  deuantle  Palais,  quia 
efle  la  première  demeure  des  Maglorians  ^  &:  ou  premie- 


iir 


114  CITE'    DE     PARIS, 

rcmcnt  onc  rcpoi.c  les  corps  Saindts  apportez  de  Breta- 
gne. 

Pour  réfuter  ces  erreurs  i'allegucray  deux  Priuileges  o- 
«ElroiezauldidsMaglorians.  Le  premier eft  duRoy  Henry 
premier  touchant  la  donation  de  i'EglifedeBuxicre  ou  Bu(". 
fiereiOLulappellcHugesCapetfongrandpere,  &ledecla-' 
re fondateur  du  monaileredefaincIMagloiredeuantlePa- 
lais  en  ces  termes. 

^iidam  VenerMîsAhhas  CœrJûbij  fanciorum  BArtholomeiA^o* 
>>  fi:o\i  itîque  Maglortj  Archiprxfulis  iuxfa  auUm  noflti  Palafif  fit/^ 
->->  Rcginnidtts  mmine  rcgarîs&ùbnixcpoflttlans  no/irxftrenitatts  adiit 
•)•>  prdfenîiam  '  quarinm  puâicfo loco ,  quempixmemorid  Hugo  aum 
3ï  noJlcrfnnàaueYat  ^  ér  fuis  terris  dit  ancrât  ^  quandamecde/ïam  illius 
a  vilLequx  Buxaria  vocaîur ^  doriAYe d'îgnAYcmtir ^O'C . 

L'autre  Priuilege  eft  du  Roy  Louy s 6,  furnommé le  Gros, 
datte  del'an  9.  de  Ton  règne,  &  de  l'incarnation  1117.  par  le- 
quel il  conient  que  deux  religieux preftres  de  l'Abba  )e  S 
Magloirevoifentdemcureren  la  Chappelle  faincl  George 
horslavilleaulieu  dit  Champeaux,  &.  qu'ils  reçoiuent  en 
pain  vin  &pitanccpareilleportion  ,  que  lesautres  refidans 
en  ladite  Abbaye.  Laquelle  Chapelle  Monfcigneur  Henry 
de  Lorraineauoit  faiâ:  reparer:&ii  pour  l'entretenir  y  auoit 
aumofnévnprefToir&Lvn  arpent  de  vigne  fis  à  Charrône,6c 
deuxarp.ensde  terre  ,au  lieu  did  mille  pas,  oultre  douze 
marcs  d'argent  pour  recouurir  Préparer  la  chafle  de  faincl 
Magloire,  qui  pour  la  neccffitc  du  temps  auoit  eflédefcou- 
u  erte  &  l'argent  vendu,6c  autres  bienfaicls.  En  quoy  il  apert 
que  le  conuent  de  faind  Magloire  eftoic  encores  à  fainâ: 
Barthélémy. 
En  l'an  1138.  du  Règne  de  Loysie  ieune,  le  premier.  Les 
i'5^'  rehp-ieuxdeS.  Magloirequitterentlelieude S.  Barthélémy, 
pour  eflre  trop  angufte  ^  trop  près  duPalais  &  s'en  allèrent 
demeurer  en  la  Chapelle  de  S.  George  6c  S. Magloire  hors  la 
Ville  ioignantleur  ancien  cemetiere. 
jj,-g^  En  l'an  1159.  ledid  Roy  octroia  aufdids  Magloriaris  vn 

fortample  Priuilege,  par  lequel  il  confirme  tousle^  biens 
qu'ils  leur  ont  efié  donnez.  Et  ell  tel. 

/  N  nomine  Domini  Dei&Saluatorù  nofiri  lefu  Chrifti ,  Ego 
Ludouictti'Dci  grattA  Friwcorttm  Âex,  Ecclejîxfan^t  M  Agi  or  s/ m 


LI'VRE  PREMIER.  -125 

ferpetuum.  Cumhonornm  utrorum  iuH^  fetitionihus  condefeen- 
dinitis^ftifcr  nos  gratta  munir i  non  dubtt'amus.   Troinde  neuei- 
rit  om7iînmfr£fentiumfcilicet  & ftiturorumfolertiayqHodqutdarrt 
Ahhas  Ecclefu  Sancli  Maglortf  Petrus  nomme  ,    noftram  adtjt 
trxfcntiam ,  rogans  &  cbmxc  pofittlans  pr^ceptum  Jirmitatis  fieri 
:nm  derebtis  quxpi}  ab  antecejforihusnofirïs Regii^Hs^Hugone  l'i- 
deltc,  t,  etUjdcm  Monaflerij fundatore  &  ddificatore  j  d^  aliis  erant 
conccjfxy  cfuam  de  hù  tjiu  â  nobùvtdebantur  cjfe  cdlatjivCuius 
petitioni  affenfumprxbentes ,  •velumus  &  Regia  aucforitate  firrna- 
doprxcipnnits  :  vt  ea  cju.eolim  eidem  Cœnobio,d^ qud  a  nobis  vel 
etiam  ftituris  tcmportbus ,  ob  aworcm  Dei&janchrum  imbi  qltie- 
fccntium,  Ttdelicet  pntdia ,  pojfeftones  ^  bénéficia  j  libéra  ^nt  ô* 
quiet  a  abùmmexaclione ,  redditione  confuetudine^  éf'releuatione 
monet£ ,  qH£  tertio  anno  à  nobis  exigttur.     Et  quta  omnes  eiuf- 
dem  Ecdeftx pofeficnes  ^prolixitatcm  vitantes ,  enumerare  nvlu- 
mus  :  quafdam  tamen  in  hocfcripio  annotanprjicipimus .  Eft  enim  EcTiiré*^& 
triorEccleftafanBorum  Barthtil6?neiaique Maglorif  ante  no/lrum  demeure 
Palatinmjita^antiquitus Regnm CapelU ^  cum  hoCpitibusér terra  '^"^^â^o- 
Vat  omnt parte  Jita  adiacente.  Locus  etiam  ille  vbi  fita  efi  Abbatia-y  Seconde 
cum  cm  ni  terra  exnjtraque  parte fibt  adtacente^cum  ea  terra  qu£  1^î^,^"'w 
dicitur fancii M edericifuijfc:  cum  aqua  Sequan^^/icutjîuit  à  capi-  gionaus. 
te  inful.i  fkn6t.iMari£  vfque  ad  magnum  pont  em  ita  libéra  ^vt  nul- 
ius  inibifine gratia  d^nutu  Eccie/ix  &  Jbbatis  Beati  M'aglorù pif- 
'cari  ,Jiue  aliquîd consfruerc popit .  Inpago  Parifienf  ^  in  'viUa  quji 
tlicitur  M  on  s  y  terra  &  hofpites  &'ùmiim\  Et  vilid  quA  dicitur  Kar-  ^^°  '^  ^  ^^  ^ 
.  rona  ,  quam  deatt  Robert  us  ReX ,  cum  njtnets  Cr  terris  c^  torcula.  clùi 
ribus^feruis  &  an  ci  IL  s  ^  bberis ,  ciufdcm  'vilU  hoipitibus ,  à  th  clo- 
ne 0  de  rébus,  quas  pro'vfu  (uo'vendiderïnt'vel  emertnt.  Et  quodin 
procinclu  etufdemvilU  nullus  alius  torcular pofit  conflruére  njel 
habere,  Inpotesïate  Pinct'acenfi Eccleftam de Vernoilo yCumcapel-  PoifTy 
lafancli  Hilarij.cumhcfpitibus  é'decimis.  In poteslate  Matria-  ^'<-"inoi^'I- 
fj,  Ecclefiamfancti'DtûnyJitcum  hoCfittbus.  EtEcclefuim  de  Ma-  Uznd.yi 
roilo  cum dectmis adcam pertinentibus .  Et- Ecckjiam  fanÛt  Léo-  Montfort 
degarif  ,  cum  hofpîtibus  &dccimis .  Inpotestate  If^iaci  r'vinèx  &  \\^cû^' 
hofpites.  Inpotcfiate  Milidunen/tvilla  qu^Jtcitur  Villaris^eum  S.  Léger. 
familia  y&  omnibus  appendtttj  s  fins  ,&fyluis  yé'  terris  eifubia-  !)|[,- 
centibuSyCultis & incultis .  In ciuîtate  Aurelianenfi ,  Claujtro  vt-  s.  Euue'rt 
delicetfanciiEuurtij  domusvnhy  cumvineis  ,in  fuburbto  ctutta-  «l'OiieaBS 
îispofitis  ab  omni  reddiîu  &  confuctudine  &  exafltone  liberis  & 


2e. 
rone. 


près 


BcaiilTc, 


rcux 


n^  PIT:E'   PE    PARIS, 

ifmetis  r.  Itèm,^  tn  Blc/ia  érypairochid  de  Andeglot^  vîlUqujt 

dïcittir  CiipellaS.  Maglort^^  cum  terra  &  hofpitibus  &  modtca, 

fyluuLi  adprjidi^am  vilUm  ex  omni  parte  pertr/iente.  Item  in 

Rys.  CasielLma  CorboilU pars  njilUqax  dicttur  Rcya>s  ,  cu'm  Ecclejia 

eiufdem  vilU  çjr  décima .  Item  m  potefiate  Montisleherici  vtlU 

M  o  rfan  c.     qu.îdûm  ^  qux  Morfanc vocatury  de  qua  Régi  viginti  tantum  foli- 

Mondchc-  ^^ ^^fifi^^^^tatefan^i  Remig^ (ohtuntur omnibus  confuetudinibus 

xy.  &  redtbittombus  cum  viaria  induit is  &  dimifis.  Item  Ecclefiam 

de  Breeis^cummedietate décima  &  medtetate  eiufdem  vilU ,  cum 

om/ii  lufiitia .   Item  m  eodem  loco  EcdefiafancïrA  Crucis  cum  de- 

Vnuiller.     cimis ad eum pcYtincntibus  ^  é'  dectma  Vnuillaris.    In  potefiate 

■Montisfortis  é"  fylua  Euli.va ,  omnem  decimam  omnium  noua- 

Jtum,  &  ommtim  rcrum  m  ea  najccntîum.  Similiter  &  omnem  de- 

cimaTn  tottus pafuatici  eiufdem.  Etefim  eademfylua  qujtdam  vil- 

Gnavpicr-  i'i  y  ^^-^Vadum petrofum  diciti^r .^  cum  terris  cultis  &  mcultis  ad 

eampertinentibui.  In  fuburbio  vitellio  Syluane^is  Molcndinus 

cumhofp:tibus.,fubbil}tfiacohofpites^  &  njinc£vinum  pro  cenfii 

reddcntes.  Inpotcfate  Crifpiaciy  villa  qu£  dicitur  Grandifcam- 

ptn  cu?n  terris  &fylua.    Et  quia  Abbas  S.  Maglorij ,  antiquitus 

Capellanus  Regumconfiitutus  efl^^  obhoc  quatuor  rrxbenddei 

funt  attributs  :  volumns  vt  in  berreo  d^Cellario  beatd  Marix  Ta- 

rijienjls ,  vbivna  efi  Uli  dej/'^nata.-  Simili  ter  in  horreo  &  Cellario 

fan^i  Germani ,  "vbi  alla  conflit  ut  a  efl ,  frumentu?n  ô-'  ^uinumpro 

redditu  illarum  habeat  ,drflne  molefiia  recipiat.  Vbicumque  au- 

tem  extra  P anjïus fuerimus yfi illic  Abbas  aduenerit^de  noflro  {vt 

mos  esl  )  plenam  procurât  ionem  babebit.  H  m  autem  omnia  qu^ 

prxdiclafint  y  velqux  breuitatis  caufa ,  nonfunt  dcnominata,  vel 

ijue  deinceps  a  bonis  viris  eidem  Eccltfldfuerint  collât  a  confirma- 

mus  au^toritate  noflra  :  quatinus  femperjub pleni-fima  defenflcne 

O"  emunitatis  tuitione  corroborata  permaneant  :ita  vt  abbincnul- 

lus  in  bis  viariam  ^fanguinemyfurtum  y  bannum ,  iuflitiam^  ali- 

quam  confuetudinem  &  redibitionem  babeat  vel  exquirat.  Nec 

audcat  aliquis  bomines  tam  ingenuos  quam  feruos  fuper  terram 

Eccleflx  habitantes  capere aut fidetuffores  tollere  :  fed omnia  inpo- 

teflateo"  dominatione  Abbatis  confiftere  &  quiet  o  ordmepojsidere. 

J'olumus  autem  ç^precipimus  Monachos  iam  diff£  Eccltfle  defun- 

ciopaftorcy  liberam ele5Honemhabere ^atque  de  ipfa  congrcgatio- 

ne  Abbatemcondtgnum  eligere.  Nolumus  etiam  aliqucm  Epifco- 

pum ,necctiam  Panflcnfem ^velquemlibetfuumjubitclum ^  me- 


LÎVRE   PREMIE  R.  127 

nnficriitm  adgrauamen  intrarcy  nec  manjiones  njcl prôcurationes 
txvetere  :  Sedin  eommdifj?o/ttione  &  eUotione  intus  &  forts  om- 
nia qU'd h Abent cenfifiant ,  Liceatque'Monachis ^jeruisDei  ^qutete 
(j;' fine peYturhdtione  Domino famulari  j  &  pro  redemptione  ani- 
marum  dr patrum  nofirorum^proque  RegnifiahiUtate y  Bomini 
cîementiam/emper  &  deuotius  ex  or  are.  Amen.  ACTF  M  puhli- 
ct  Parifius ,  an  no  ah  incarnaîione  Dâmrnt  11  s^.    Afiantibus  in      nsp. 
Pàlatio  noftro .^quorum  fuhtitulatafimtnomina  & figna.  S.  Co- 
rn itis  Theohaldi^  Dapiferi.    S.  Gutdoms  Buticularij.  S.  Mat- 
thd  Camerarq,  S.  Mankei  ConfiahuUrtj .    B  AT  A  permantim 
Hugonis  Cancellartj. 

•  Au  précédant  Priuilege  du  Roy  Louysfeptiefrtie,  didle 
icuneeftfaid mention  de  quatre  Prébendes  affignees  pour 
la  donation  de  i'Abbayc  de  iàincT:  Magloirc,  &.  n'en  font 
fpecifîees  que  deux  :  l'vne  iur  i'Eglife  nollre  Dame,6c  l'autre 
fur  l'Abbaye  de  faind  Germain  des  Prez.  Mais  quant  aux 
deux  autres  non  exprimées,  i'ay  entendu  que  l'vne  eft  à 
Senlis,  &  l'autreà  Mclun  ,  dciquelles l'Abbé defainctMa- 
gloireiouitpaillblcmcnt. 

Ordonnantauiîi,  que  les  deux  premières  fufTcnt  payées 
en  bled  &  vin, fans  dire  combien  cela  a  caufe  beaucoup  de 
procès ,  qui  ont  duré  longuement  pour  le  regard  de  la  Pre- 
bendede-ue par  lesReligieux  Abbé  ôcConuentde  S.  Ger- 
main des  Prez.  Toutestois  de  temps  immémorial  ceux  dé 
fâinélGermain  payèrent  par  chacun  an  pourceiie  Preben- 
deàTAbbé  de  îàincfl  Magloire,  deux  tonncauxde  vin  au.  En  l'origi- 
iourdeS.Remy ,  chcfd'Odobre,  ôchuidfextiersde  bled  "^'  Latin  il 
à  la  ToulTaincls,  Ce  payements'eft  continue  iufques  en  l'an.  L^i»r 
1311. que iesReiigieux  dudidS.  Germain  ont  efté  refafans     1311, 
depayer,  pretendansqu'icelluy  Abbédeuoit  par  chacun  an 
célébrer  en  I'Eglife  de  S.  Germain  deux  MefTesmatutinelles 
i'vneleiourS.  Vincentii.Ianuier,  &  l'autreleiourS. Ger- 
main, 18.  May.  Ce  qu'il  auoit  négligé  depuis  quelques  an- 
nées. En  fin,  pour  lebien  de  paix,  qui  doitcftre  principal- 
lement  entre  gens  de  Religion  &  d'vne  mcfme  Reio-lc ,  à 
cfté  accordéaudicl  an,  au  mois  de  Septembre,  le  leudy  d'a- 
près l'exaltation  fainde  Croix, que ledict  Abbé nefera  tenu 
queciirevncMeirematutinelleleditiourS.  Germain  &  rc- 
ceuera  le  vinôc bled  cydefTus  mentionné.  Il  y  a  trois  exce- 


^  ■ 

s- 

4' 


u8  CITE'    DE   PARIS, 

pcions  qui  exemptent  ledict  Abbé  de  celebrerladictcMefTc; 
S'ilelloicempefcliéaumaDdenientoureruice  du  Roy.  S'il 
cll:oic  malade. Ou  s'il efkoic  en  voiage.  Et  la  quacriefiric,  Si 
rAbbayecitoicvacante.En  ceseas,  ouiVn  d'iceux,  le  Pri- 
eur de  fainci:  Magloire  de ic  venir  à  S.  Germain  ii  prerenter,^ 
&  offrir  pourdireladicleMefle.  Que  s'il  en  eft  requis ,  doiCi 
preiler  [cttnent^In'verhJétçerdûiis^quQVAbbé  ed  legitime-j 
mencempeiciié,  parrvndescaslufdids.  Quant  la  feftede 
ûincl  Germain  cil  tranfpofee  en aultre  iour,  pour  les  Ro- 
gâcionsoula  Pentecofte,  rAbbedefaind  Germain  le  doit 
ligni  fiera  l'Abbé  de  S.  Magloire  ou  a  Ton  Vicaire  cinq  iours 
auparauaB-t.  C^epntracïGgné&lcellecdes  leaulx  de  frère 
GobcrcAbbédelaindMagloire,  ôidelon  Contient^  l'an 
ôciourfuldicls,  ciVau  threlor  des  Chartres  de  laincl;  Ger- 
main des  Prc2.  Layette  6.  des  grandes  armoires.  Cocté 

Mais  pource  que  audit  contrat,  qui  en:  en  Latin, fontces 
rnots,  Bnodoltiinjiht^  interprétez  communément,  Tonne- 
aulx  ou  félon  les  anciensTonnels ,  ladificulté  à  efté  grande 
defcauoirauvrayla  quantité  du  vin  qu'ils  contenoient.Car 
ileli  certain  qu'il  y  a  eu  deux  fortes  de  tonneaux  de  vin,,  v- 
fitez  en  France  Tvn  de  muid  hL  demy ,  ou  deux  poinlons  de 
vin,  égaliez  à  la  queue  de  Normandie:  ôc  l'autre  de  trois 
niuids,  vailans  deux  queues.  Etfeloncefte  grande  mefure, 
lesReligieHxdefainctGcrmain  ont efté  condamnez  dcp^ 
yeraufdicts  de  faind  Magloire  par  fentencc  du  Preuoft  de 
Paris  donnée  le  vnziefmeFeurieri489.  6c  depuis  confirmée 
par  Arreft du feptiefme  Septembre  1514.    :      \,n\ï/\\\<^ï ^  . 

Depuis  par  Arrefl  de  la  Cour  de  Parlement  du  z7Tanuicr 
i^oi.Lcbledôclevinaefiéaprecicàvingthuiçlelcus&qua- 
rante  fous  tournois  vallans  quatre  vingts  fix  liures  tournois 
laquelle  fomme  fe  paye  tous  les  ans. 

.  ^V.eVjÊglife  F/iYffiçliUledeS. Barthélémy  ^première  hMîatidn  des 

'  •  ^,       ,',i]'^rfi^r,'     MdgloriaKs. 
_,  Les  Religieux  de  S.  Magloireayans  eflé  transférés  enla  i 
chappelle  S.George  comme  i'ay  did  cy  delTuslcdiâ:  lieu  fuc  ' 
côuerty  en  EglifeParrochiale  du  nom  ancien  de  S.  Berthe- 
lemy  cpme  il  eij;  à prefenc.  En  mémoire dequoyiilsjiont  rcT 

ferué 


LIVRE  PREMIER.  u, 

fcrué  en  icelle  EglifepuiiTancc  de  chanter  le  iour  faind  Bar- 
thélémy la  grande  Melîe  Parrochiale,  &  les  premières  vef. 
près  auec  matines  la  veille  dudicb  iour.  Et  fî  retient  le  nom. 
de  PriorcdeS.Magloirevnemaifon,  qui  eft  ioignant  TE- 
glifè  de  làind  Pierre  des  Aliis,à  l'oppofite  de  la  porte  de  der- 
rière ladiclc  Eglile  faind  Barthélémy.  Laquelle  du  temps 
que  c'eftoit  la  Chapelle  du  Roy,  ne  contenoit  que  la  nef, 
ttplushaut-yauoitvniardin,oùronabafl:i  le  cueur  &  ics 
collez.AudeiruseftoitlaChapelle  de  noftrcDame  des  voû- 
tes ^ainfifurnommee,  pourellrcedifîee  lur  des  voûtes.  La- 
quellcaertcrebaftie  depuis: comme  appert  par  les  lettres 
paiFees  par  dcuantGuibert^  le  Vieil^Notairôs,Ie  16.  Odo- 
bre  152.0. Etau  delà elloit  vn  aultfe  petit iardin,  où  a  cilé 
conilruidelamailbncydeirus  mentionnée. 
■  En  l'an  1155.  Il  y  eut  procez  entre  les  Religieux  Abbé  &c 
Conuent  de  laindMagloire,  6c  le  Vicaire  perpétuel  ou  Cu-      ^^^^' 
ré  de  la  ParroilTe  S.  Barthélémy,  Lefquels  comme  Curez 
primi tifs,  vpretendoienc certaines couitumes,ôcIa  raoitice 
des  ablations ,  qui  Ce  font  en  ladide  parroilFe.  Pour  lefquels 
differen  s  terminer,  d'vn  commun  confentcment  ils  confli- 
cuerenc arbitre  ReuerendPercen  Dieu  Guillaume 3.  de  ce 
iK)m,  Euefque75  deParistrefcelcbre  par  fes  efcripts.  Lct 
quel  ordonna,  que  le  Prellre,  (qui  eft  en  droid  canon  ,  la 
diclionpropred'vn  Vicaire  perpétuel  de  parroifli:)ouCui?é 
delàinà  Barthélémy  chantera  tous  les  iours  vne  grande 
MelTc  maru  tinelle ,  qui  fe  finira  à  prime  fonnee  par  les  Reli- 
gieux de  S,  Eloy.  Que  s'il  attend  plus  tard,  il  n'en  pourra, 
dire.  Il  afliftera  aux  premières,  ôc  fécondes  veipr es  que  l'e 
Prieur defaind  Magloire  chantera  la  vigilie  &:iour  (ai ncl 
Barthélémy:  Etricpourra  commencer  la  Mefléaudicliour, 
depuis  que  la  procelFion  de  noftre  Dame  de  Paris  fera  ar- 
riuee.  Les  iours  delà  Purification  noftreDame  &  des  fainds 
Innocents  le  Cheuecier  de  faind  Magloireaportcra  des 
cierges  pour  la  vénération  des  Reliques  qui  font  en  la  char- 
ge, ôcciiprendraleproufirquiprouiendra  de  la  deuotion 
du  peuple.  Etpour  la  moitice  des  ablations  que  prctendoi- 
entlefdidsMaglorians,  le  Cure  leur  baillera  par  chacun  an 
quinze  Iiuresparifis,payables  a  quatre  termes. C'eftaflauoir. 
àla  ToufTaints  jQ.folsà  Nocl^.a  Pafque5i;etfols^&a,ujLoui:. 


150  CITE'  DE   PARIS, 

de  fain^lIeanBaprifte  cinquante  fols.  Plus  cinq  fols  pari,  le 
iourdelaPcncecofle,  pour  la  pitance  du  conuenc. 
,    ^j,^        En  cefte  Eglife  S.  Barthélémy  il  y  a  quatre  Chapellesfon. 
aies  Koya-  dees  deuant quc  les  M.iglorians  y  habitaflent ,  dictes  Roya« 
^«M-         les,  pourcequele  Roy  les  confère.  La  première  cft  de  S. 
Fiacre,  ôcS.Mathurm  lafccondedeS.  Ell:ienne,àprefenc 
dicte  de  S.  Brieu  des  Vaux.  Iatroiriefmedelâin6te  Anne.  Et 
la  quatrielme  de  famde  Catherine. 
^  otv  rames      Hy^^u^fj  trois  Confrairiès.  La  prcmicrc  cfl defaincle Ca- 
therine aoctorifee  par  lettres  du  Roy  lean  donnecs  àParisIc 
15^3.      i.Iuia,!}^}.  &  par  autres  lettres  données  au  Bois  de  Vincen- 
n  es,  au  moy  s  d'Aouft  1361.  Par  lefquelies  dernières, il  permet 
15^^'      auxConfrairesd'acqucrirpourladideConfrairie  iufquesà 
dix  liurespariUs ,  &  les  tenir  en  main  morte.  Icelle  Confrai- 
riefcfouloit  anciennement  publier  6c  quefter  par  toute  la 
villeôcFaulx-bourgsdeParis:  mais  maintenant  elle  eil  re- 
duideài'eftenduedciaParroiiredefaind  Barthélémy. 

LafecondeConfrairie,  quieftdeS.Scbaftiah&c  S.Roch, 
a  eu  Ton  commencement  en  Tan  149^.  A  raifon  de  la  grande 
peftequieftoità  Paris.  Ily  a  deux  gouucrneursd'icellc,  an- 
ciennement appeliez Maiftres&  maintenant  Marguilliers. 
Leplusancien  des  deux  cftdepofé  touslesans,  ôc  vu  autre 
eleu  en  ia  place. 

LatroifiefmeConfràirieeft  duTaincI  Sacrement,  k  pre- 
mière inftituee  en  la  ville  de  Paris,  fuiuant  Icsflatuts  &  rc- 
glemensobferuezàRomeiur  cemefmefubiecl.  Eta  eu  Ton 
commencement  le  huiclielmeOclobreijiS.  Q^s^y  qu'elle 
n'ait  efté  fondée  qu'en  l'an  154.2-.  Noftre  Taincl  Pcre  Paul 
j.  en  l'an  1546.  à  donné  6c  odroié  à  tous  fidelles  Chreftiens 
ConfreresdeladiâeCôfrairie,  qui  le  iour  delà  fefte  du  S. 
Sacrement aiTifteront à iaprocelîion  &;au  diuin  feruice  en 
i'Eglife  làind  Barthélémy ,  cent  iours  d'Indulgences ,  &  les 
vcndredisviliteront  icelle,  dix  ans  de  quarantcrne.  Cclie 
çonfrairiefeibuloit publier  parles  rues  :  Mais  pource  q^ue 
chacune Eglifeadefiré en auoirvnccclaacefl'ë.  ,  i.^y^ .  -- 
En  mémoire  aufTi  que  cefte  Eglife  eftoit  ancienneinentri 
Chapelle  du  Roy,  le  Roy  en  eft  le  premierparroilHen  Et  en 
ccftequalité en  l'an  1531.1e  chantcau  dupain  benift  futpre- 
fentéau  Roy  François  premier,  qui  efîoit  logé  au  Palais» 
Lequelcommanda ,  qu'au  Dimancke  fuiuant  on  prefentall 


LIVRE  PREMIER.  131 

pourluyârEglircvnpainbenift.  ^ 

Le  Redeur  ou  Curé  de  S.  Barthélémy auoit  ancienne- 
ment fonprefby  taire  de  l'autre  coftcde  la  rue.  Lequel  fut 
demoly ,  enfailàntlanouuelleconftriidion  du  Palais.  En 
recompcnccdequoy  le  Roy  de  France  Louis  10.  furnommc 
Hutin,  donna  à  perpétuité  par  chacun  an  dix  liures  dix  fol  s 
pariiisàprcndreiurla  couftume,  émolument  &  ferme  du 
poiilbn  des  halles.  Comme  appert  par  ies  patentes  du  ij. 
May  131  f. 

L'on  tient  qu'au  lieu  dudicl  prcfbitaire  font  auiourd'huy 
içs  Chambres  des  confultations. 

SdutduGuct, 
La  Courde  Parlement  par  Arrell  duiy.  Aouft  1541.  a  or- 
donné eftrefondé  en  l'EglifeS.  Barthélémy  tous  les  lours 
ccquicnluir. 

LePreftre  qui  eft  commis  monte  en  chaire  cnuiron  les 
cinq  heures  du  loir,  litlapafîionàhaulte  voix  pendant  la- 
quelleonfonne  deux  cloches  l'vne  après  l'autre,  comme  II 
c'elloitpourlefermon.Etapres  il  fe  chante  en  la  prochaine 
Chapelle ,  Sdlue^  Regtnd,  ouaultrc  Antienne  félon  le  temps, . 
vuDd-^r^^/^-^/z/auec  des  oraifonsconuenables  pour  les  âmes 
de  Qu^entinThomas&AdrianduVal,  Archers  duGuetjOC- 
cisdenuicl:  par  quelques  Gentils  hommes. 

Pour  ladide  fondation,  les  Marguilliers  en  l'an  i^^y  re- 
ceurentcinq  centsliurestournoispar  les  mains  deMoniiCLir 
Malon ,  Greffier  criminel  deladide  Cour  laquelle  fomme  à 
cftcmileenrente. 

En  l'année  1564.  le  14.  luilletfut  faicle  vne  proceiîronGe- 
neralle  en  l'Eglife  S.  Barthélémy,  pour  l'expiation  d'vn  mal 
faiciparvn  nommé  Petit  qui  auoit  voulu  prendre  6c  dcro- 
berieraincl:Ciboire.  Etpour  fa  punition  iifutpêdu&eftra- 
glédansle  Palais. 

£ncefteanneei6ii.lesdeuxChappeUesde  S.Maurice  & 
S.  Roch  ont  efié  agrandies  ôccflargiesà  la  proportion  delà 
Chapelle  noftre  Dame  des  Voultes  lefquelles  par  cy 
deuant  ne  palîoient  l'entrée  de  ladicle  Chapelle  noftre 
Dame, 

Delà  chapelle fainci M icheL 

MaiUrelehanMortis,  Concilier  du  Roy  en  Parlement, 

Rij 


ï3i  CITE'    DE    PARIS, 

Chantre 6c  Chanoine  delaraincle  Chapelle, au  traidé  qu'il 
acompoféd'iccllcfaincLeChapeile,enlaneufaiefme  partie, 
faiclmcntion  de  trois  chapellenics  fondées  en  i'Eglifefainct 
Michel ,  defquelles  la  collation  appartientpar  couimiiîîon 
du  Roy  à  Monlîeurle  Threforier  de  la  laincle  Chapelle. 
Premièrement  la  Chapelle  de  S.  Michel  au  grand  autel,  le 
ChapcUaindelaquelleaderentepar  an  (urla  Recepte  du 
Roy  endiuerfespartiesenuiron23.iiuresi6.  fols  pariiis.  Et 
40.  fols  de  rente  Ibr  l'image  S.Nicolas  en  la  rué  de  la  Harpe 
aueclesobiationsduiourS.  Michel,  &  de  tout  le  long  de 
l'annee.Plus  quatre  fols  de  rente  fur  leCollege  deBeauuais. 
Et  fi  a  vers  le  giber,cnuiron  Panthin  des  terres  arables,donc 
iirecoit  paran  12.  fols  parifis. 
Secondement  la  Chapelle  noftre  Dame  la  gifante  ,  fon- 
M^rui^cen-  ^^^  cnttc  autrcs  chofes  fur  tous  les  eflaulxde  poiflbn  de 
us,  que  Ion  mer,&  d'cau  doulce  qui  touchoient  les  murs  du  petit  Cha- 
«oïreDam  ftelcnufqucs  à  la  dcfccntc  delariuiere,  dontleChapcllain 
dcpiiii.      prcnoitcc  qu'il  en  pouuoicauoir  de  louage.  Auiïieftfondé, 
comme  l'on  diâ:,  lurvnemaifon  en  rherberie,qui  eft  au- 
iourd'huy  le  Marché  neuf,  dontà  prefent  on  n'aaucune  co- 
gnoiflance.Eta affirmé  MelTire  Mathieu  Preuoft  Chapel- 
lain  d'icclie  Chapelle  delà  gifante ,  en  May  1465.  que  le  lou- 
age de  tous  lefdids  eflaulx  ne  iuy  vaut  par  an ,  iceulx  repa- 
rez quandbefoin  eft,Sclediuinferuice  quiefldeu,  acom- 
pli,qu'cnuironi().  28.  ou 30.  hures. 

Mais  fes  eilaulxrengez  fous  le  petit  Chaftelet,  8c  les  per- 
fonncs  qui  s'y  arrefloient  pouracheptcr  du  poifîon  ,incom- 
modoient  grandement  le  pafTage,  6c  fouuentyauoit  quel- 
cun  de  blefïé ,  de  chcuaulx  ou  charettcs.  Pour  donc  rendre 
lecheminUbre  Meilleurs  dclHolIel  de  Ville  oflercnt  tous 
lefdiclseftaux  quand  ils  érigèrent  le  Marché  neuf,  au  lieu 
àid  l'herberie  comme eftdidcy  deuantenranneei557. 

Vingt  8c  vn  an  après  c'eflà  fc^auoir  en  Tan  lyyS.  le  14.  May 
eflinteruenuvn  Arreft  donné  par Meifieurs  les  dépurez  de 
fa  MajeftécntrelesThreforiers8c  Chanoines  de  la  S.  Cha- 
pelleà Paris  d'vne  part.  Et  les  fîeurs  Preuofl  ôc  Efcheuins 
d'autre. EtparJceluylefdidsPreuoil:  6c  Efcheuinsfont  con- 
damnez à  payera  continuer  par  chacun  an  auldids  de  la  S, 
ChappcUe,  deux  cents liures  tournois,  pour  leurs  doma- 


L  I  V  R  E   P  il  E  M I  E  R.  135 

ges5wincerefl:s,qu'ilspouuoientauoiren  latranflacion  des 
elhuk  à  Bouchers,  ^PoiiFonnicrs  du  petit  Pont  au  Quay 
de  S.  Michel  faicl  aux  defpcn  s  de  la  ville. 

LedidChâpeIlaindenofl:reDamelagirant,T^;;^///r^/Vfftf 
quotidUn^  h  or  ai  cumpïdsbyterofaff^îi  Mtchadis^  ^  ccUbrare  quo- 
ttduadillitdaltare^'veUdaUudm  eademEccleJ/a, 

Tie  rcementlaChapellede  S.Iacques  a  l'autel  desPeleiins 
S.  Michel  fondée  de  18.  liures  parifis  par  an  fur  la  recepte  diâ 
Roy  à  Paris. 

Et  comme  en  cède  Eglife  de  S.  Michel  il  y  a  trois  Chapel- 
les ou  ChapellenieSjaulii  y  ail  trois  autels  qui  la  diftinguent. 
Au  premier  defquels  eft  la  Confrairie  des  Patifliers ,  qui  ont 
pourleurpatronS.Michel.AulccondcelledesiS.MelFagets 
fi  de  la  C hambre  des  Comptes  &:  du  Trelor.  Etau  troiiielme 
ceuix  du  grand  Guet.Que  celle  Eglife  ou  grande  Chapelle, 
ait  elle  premièrement  nommée  de  S.  J^icolas ,  comme  àitt 
Corrozctjie  n'en  trouue  rien  par  efcript:Mais  bien  que  c'eft 
la  vérité,  que  les  Chanoines  qui  depuis  ont  cfté  mis  en  la 
(àinde  Chapelle  du  palais,  y  ont  autre  fois  demeure. 

En  celle  Eglife  auilieftla  Confrairie  de  S.  Michel  l'An^^e 
du  mont  de  la  Mer  fondée  parle  Roy  Philippes  fécond  die 
Auguftc  ou  Dieu-donné  l'an  1210.  pourles Pèlerins^  Pèle- 
rines qui  ont  faiâ:  le  faincT:  voyage. 

De  lit  Sain  et t  chapelle  du  Palais ,  é^  de  l'ordre 
des  Cheualicrs  de  l'Efloile. 
Maistre  lean  de  la  Haye  Lieutenant  du  Senefchal 
de  Poiclou,  homme  de  lettres,  &  grand  rechercheur  d  an- 
tiquitez,  mais  arrogant  ôcieditieux  outre  mefure,  prefuma 
d'olterviolentementdefon  fiege  vn  Prefîdent  que  le  Roy 
auoitenuoyëaPoiclierspoureilre  chef  delà  iullice.  De- 
quoy  recherché  futcontraindde  s'en  fuyr  delà  ville, &fe 
retirer  en  vne  ficnne  maifon  champeflre,où  à  finflan  t  il  fut 
airicgé,prins&tuëen  l'an  1575.  Leans  auec  {z^  papiers  on     iî75- 
trouua  vn  liure  Hiftorial ,  inritulë ,  Les  mémoires  de  Mai- 
flre  lean  de  la  Haye,  ôcfoubsmcfmetiltreaeflé  depuis  im- 
primé. Au  chapitre vingtiefme  duquel  hure  il  efcrit ,  que  le 
Roy  Hugues  Capetfolemnifoiten  grande  pompe  la  fefle 
des  trois  Roys,  6cportoitcn  fon  chapeau  vneeftôile  d'or, 

R  lij 


134  CITE'    DE     PARIS, 

pourperiuader  que  comme  lefdics  trois  Roysefloient  par- 
uenusà  lefus-Chnft  nouuellement  nay  en  Bechleem  parla 
conduicle  d'vne  eftoilc  celcfte  :  aufïî  que  diuinement  il 
eftoicparuenu  àlaRoyautc.  Et  àceuxquii'auoient  le  plus 
fauorifc  àtellc  promotion ,  il  donnoit  de  femblabies  eltoi* 
les  d'or,  lerquellesparcillemenc  eftoicnt  coufuei)  à  leurs  cha- 
peaux, commefymbole&:  marque  dVnc  fpeciale  affeclion 
enuers  ledit  Roy.  Le  Roy  Robert  Ion  fils,  comele rapporte 
Maiftre  AndiéFauynenlbn  Hin:oiredeNauarre,nonpour 
ce  luppofé  prétexte,  mais  pour  la  deuotion  qu'ilauoitenla 
gloneulevicrgeMarie,cfloile  de  la  mer,guide  &  fanal  de  Ton 
RoyauQie,  érigea  vnOratoire  au  mefme  lieu  où  eft  la famde 
Chapelle  duPalaîs,lequel  il  appellanoilireDamedereftoile, 
6cw  inftjtuaen  l'an  milxxii.  aumoisd'Aouft  vnnouuel  Or- 
1011.  drc  de  trente  Chcualiers,  Princes  &  grands  Seigneurs,  que 
il  voulutedre  dicl  V  Ordre  de  nos^re  Dame  de  l'eftoile.  Et  leur 
donna  à  chacun  vne  chaifne  d'or  en  tortis  de  cinq  chaî- 
nons entrelaflfez  enlemble,  au  bout  de  laquelle  pendoitfur 
reftomach  vneefloile  d'or  d  cinq  raiz .  Et  oultre  ils  portoicc 
fur  le  hault  de  leur  cotte  ou  fotane ,  à  coflc  droid  vne  efloi- 
lerecamee  d'or  en  broderie.  Les  cérémonies  de  cet  Ordre 
commencèrent  le  iour  de  la  natiuitc  de  la  Vierge  facrce, 
huidiefme  Septembre  audit  an .  Et  les  premiers  honorez  de 
cet  Ordre  après  luy  furent  Tes  deux  fils,  Henry l'aifiié,ôc 
Robert  lepuifné  Duc  de  Bourgongne ,  Richard  fécond  du 
nom  Duc  de  Normandie,  Guillaume  troifiefme  du  nom, 
dicT:tcfted'ef]:ouppes,DucdeGuienne,Comted'Auuergne 
ôc  de  PoicT:ou.  Guillaume  troifiefme  du  nom  ,  Comte  de 
Tolofe.  Baudouyn  à  la  belle  barbe,  quatriefme  du  n0m,Cô- 
tc  dcFlandres.  Hébert  l'ancien  Comte  deTroyes.  Geo- 
froy  G rifegonnelle(ainfiappellé,pour  ce  qu'ordinairement 
iledoitveltu  de  gris)  Comte  d'Angers.  Baudouyn  le  dé- 
bonnaire, fils  de  Baudouyn  à  la  belle  barbe ,  6c  plufieurs au- 
tres grands  Seigneurs . 

Quant  au  refte  de  l'Ordre  des  Cheualiers  de  l'efloilc, 
voyez  le  au  quatriefme  liure  fuiuant ,  au  traidc  du  Chafteau 
de  Clichy,did  Saind  Ouan  ,pres  fàincl  Denys,  Auquel  lieu 
cet  Ordre  qui  effcoit  dechcu  &  quafi  venuàneant ,  futremis 
fuSj&rellablyparleRoyIean.EtaulieudelaCour  du  P^- 


L  1  V  R  h     P  K  t  M  I  £  R.  13^ 

Jais  oùcftoicleur  ancienne  Chapelle  de  noflrô  Dame  de 
TEftoile,  le  Roy  faind  Louys  enl'an  ii42.fitcommencereec 
admirable  baftimenc  de  la  iàinde  Chapelle ,  &  fut  acheuee 
en  l'an  1147.  Où  furent  apportées  procciTionnellement  les 
fainclcs  Reliques  qu'il  âuoit  faiél  venir  d'outre  mer^ipcci- 
fiees  es  lettres  de  celTiôôctranlport  que  luy  en  odroya  1  Em- 
pereur Baudouin  ,  lequelil  acquitaaufTide  pluileurs  fem- 
mes de  deniers , pour  lefquellcs  elles  cftoient  engagées  :  cô- 
rae  cet  Empereur  le  recognoiftparfeidites lettres,defquel- 
leslacoppie,  auec  les  figures  &  pourtraids  dcfdites  Reli- 
ques fevoid  en  vn  tableau ,  qui  eft  en  la  nef  delà  haute  fain- 
éte  Chapelle  du  Palais  à  coftc  gaulche ,  en  ces  termes, 
Baldonnj  Deigratia  fideltfimm  in  Chrtsio  Imperattr  à  Deo  co- 
.  rçjfatu^.  Romanii  nioder.itor  é'fcmper  Augufift^,  Vnii*erjîs  Chri- 
;  Hijîdelibus  tamprxfentibns  quant  futur is  ad quos  litter^prjifentes 
feruenerint  in  Domtno  flilntem.  Nvtum  fieri  velu  mus  vniuerfis, 
quod carifimo iimicoO'  confanguineonofiro  Ludouico  Régi  Fran- 
cidillujlrifimo  Sacro-fancfam  Coronam/pineam  Bomim  yér  ma- 
gnamportioncm  l'iuifia  Crucis  chrisii,  vna  cum  altjs pretiojis  à*' 
Jacrisreiiquiûy  qudproprtjs'vocabuUs  inferiusfunt  expreffx ,qu.ts 
oltm  in  Confiant inepoU  vrbe  'venerabîltter  collocatas ,  &  tandem 
fro  urgent inecej^itate  Imper ^  Consiantinopolitani  diuerjis  credi- 
tçribus  lé' diuerjis  temportbus  pignori  obligatas^  idem  Daminus 
I    Hex de nosira loluntate redemit magna pecunijt quant itate: (^ eas 
ftcit  Farifius  de  benepLicito  nofiro  tr^nsfem  eidem  Domino  Régi 
fpentancc  &  gratuite  don  oplcnedcdimus ,  abfolute  conceftmus  dr 
extoto  quittautmus  & quttt.imus  :  qua^  v tique  njcnerand^ts  reli- 
quiasproprtii  nominibus  duKimus  cxprimendas.  Videlicet  prxdi- 
ciasjacro'janclam  fpineam  Coronam  Domtni,d^Cruccrn fanclanr. 
Item defangume Bomini ne/ht lefh-Chrifii.  Panos infanti.^ Sal- 
uatorù,  quibusfuitin  cunabulls  tnmlutMs .  Aliam  rnagnampartem 
de  lignofanciji  Crucis.  Sanguinem  qui  de  quadam  imagine  Bomi- 
ni ab  infdeiipereujjajiiipendo  mir/rculo  difiillauit.  Catenam  etiam 
Jtue vinculum fcrreum .^qu^nfi tn modnm anuU faBum j  quo  credi- 
îuridem'DcminusnûficrfuiffeligatHS.  SanBam  telam  tahuUin- 
Jertam.  Magnum  part  cm  de  lapide  fepuUhri  Bomini  nofiri  lefu 
ChriJliJDeiaife  Beats,  Marix  virginis .  Itemferrumfacrx  lance.ty 
quo perforatum fuit latus Bomtin nofiri  lefu  Çhrifli.  Crucem  aîia- 
mediocrcîrtj  quarn  crucern  truijnphakm  veteres  appel! abant  :  qusa^ 


zj^  CITE*.  DE    PARIS, 

îpfam  inffem  njtctorid  confuenerant  JmPeratores  ad  belU  déferre. 
ChUmydemcQCcineamyquamcircundederuntrHilites  Domino  no- 
flro  lefft  Chrifto^  in  illufionem  ip/tus.  Arundinem  quamfrofceptro 
pofuerunt  inmanuip/ius.  Spongiam  ^quamporrcxerunt  eïfittenti 
in  CruccAcetûplcniim.  Partemjudarif  ,£juo  muolutum  fuit  corpus 
dus  in  fepukhro.  Lintcum  etiam ,  quo  pr^cinxttfe  ^quando  Uuit 
pedes  dtfcipulorumfuorum ,  &  quo  eos  exterfit.  Virgam  M oyfi. Su- 
per iorem  par  tem  capitis  beati  loannis  Baptijld .  Capitafan^iorum 
BlafiiyCUmentis  &  Simeonis .  Incuimreitejtimonium  &  perpé- 
tuant frrrntatcm  nos  Jignauimus  prxfentes  litteroi  nofiro  figno 
Impenali ,  &  hullautmus  huila  nofira  aurea.  A5lum  apudfan6ium 
U 4 7 .     Gcrmanum  in  Laya ,  Anno  Domtni  millefimo ,  ducentefimo ,  qua-  ■■ 
dragcfimofeptimo ,  menfe  lunio.  Imperij  verh  nojiri  anno  oUauo. 

LemefmequecleiïliSjen  François. 
Baudouin  par  U  grâce  de  Dieu  tres/idele  en  le/us-Chrtfi  ^  Empe- 
reur  Courronnéde  Dieu  Modérateur  du  Pays  Romain  &  toufiourAU" 
gulie ,  A  tous  les  fidèles  Chrefiiens  tantprefents  que  à  venir  aufqucls- 
césure  fentes  lettres  viendront  ^falut  en  noftre  Seigneur. Nom  voulons 
qu  il  fait  notoire  a  tow^que  de  nojîre  bon  vouloir  ér  don  gratuit  auon  s 
pleinement  donné  &  ahfolument  baillé  &entout  auons  quitte  &  quit- 
tons .^  à  nofire  très-cher  amy  &  parent  Louys  Roy  de  France  très- 
illuUre ,  la  îres-fainéJe  Couronne  d'ejpines  de  neftie  Seigneur  &  vne 
grande  portion  de  la  tres-facree  Croix  de  lefm  Chrifi ,  auec  plufteurs 
autres Jacrees  relicques  i  déclarées  cy  après  parleurs  propres  noms  ; 
lej quelles  c/Ioientiadis  vcnerablemet  colioquees  en  la  vilîedeConflan- 
îimple  ^  &  enfin  ont e/ié  engagées  à  diuers  créanciers  é"  en  dtuers 
temps  pour  la  grande  necepité  de  l'Empire  de  Conftantinople  ^puis  de- 
puis peu  rachcpteesàe  nofire  volonté  cf  confentement par  iceluy  Sei- 
gneur Roy ,  lequel  felen  nofire  honplaifir  les  a  fait  transporter  a  Paris. 
Lefqu  elle  s  vénérable  s  relique  s  ^  font  icy  exprimées  parleurs  propres 
f-  noms,  AfcauoirUdeJfu/dicïe/actee  O-fainéte  Couronne d'efpmes 

de  no  sire  Seigneur.  La  vraye  Croix. Dufang  de  noHre  Seigneur  [ejm 
Chrisi.  Les  drapeaux  dont  ttoHre  S auucur fut  enueloppê  en  f on  enfan- 
ce, Vne  autre  grande  partie  du  bois  delà fainSle  Croix.Dufang qui 
a  miraculeufement dtfiilléd'vHe  Image  de  nofire  Seigneur^ayantesié 
frappée parvn  infidèle.  La  chainc  ou  le  lien  de  fer  en  manière  dan^ 
ne  au  y  dont  no  fire  Seigneur  fut  lié .  LafainBe  toii  aille  ou  nappe  ^en  vn 
takUau.  Ffic  grande  fartie  de  la  pierre  du  fepulcre  de  no  fin  Sauueur. 

Du 


LIVRE    PREMIER.  137 

Dt$  laict  de  la  Vierge  Mari€-,LéfircU  U  Lace  ^duquel  le  coftede  le/us^ 
Chrtji  fut  percé.  Vne  autre  moyenne  Croix  que  les  anciens  appelloient 
U  croix  de  triumphe,pouîce  que  les  Empereurs  auoient  accoufluméde 
ta  porter  en  leurs  batailles^  en  efperance  de  viclotrC.  La  robhe  de  pour- 
pre ,  dont  les  cheualiers  de  vilare  véftirent  le  fus  Chrtji  en  dertfion.  Le 
rofeauquilsluy  mirent  en  la  main  peur  Sceptre.  Ve/pe^ge  qu'ils  lujf 
baillèrent  pour  bêirclc  vin-aigre.  Vue  partie  dujuaire  dont  tlfut  en- 
feue  It  a  njepulchre .  L  e  linge  dont  ilfe  ceignit  quand  d  laaadr  effuya  les 
pieds  de  fes  ApoHres.  La  verge  de  Moyfe.Lahauie  partie  du  chef  de 
Jain6f  lehan  Baptifîe.  Et  les  chefsdes  faïncis  Blai/e yClement  (^ 
Simon,    En  tefmoignagedequoy  dr  perpétuelle  fermeté ,  mm  auons 
figne  ces  pre fentes  de  nosîre  f^ing  impérial ,  &  les  auons  fellces  de 
noflre  feau  d'or.  Fait  à  fainÙ  Germain  enLaye  ^  l'an  de  noflre  Sti- 
gneur  ,1247.  au  moys  de  îuin  le  FI  /  /.  de  no(ire  Emvire. 
1    •   Ccfte  vraye  Croix  première  déclarée  en  ces  lettres,  fut  cn- 
I   IcucedeladitefaindcChapellelanuitdervnziefmeMayen 
!    Tan  1575.  &  l'on  dit  qu'elle  efl  maintenant  à  Venifc. 

l'ay  appelle  admirableredifice  de  cefteChapelleRoyalle, 
pour eflreefleuéôcfoullenurar des  colonnes  qui  femblent 
eftretropfoiblesàraifond'vnefigrand'chargciPource  qu'il 
y  a  deux  chapelles  IVne  fur  l'autre,  &l'vne  apellee  la  balFc, 
laucre  la  haute  chapelle. 

La  haute  chapelle  fut  dediec  en  l'anuf  Sainfiqu'iiappert 
parvn  clcript  qu'on  voit  encorescontre  le  mur  ièptentrio, 
nal  d'iceilc ,  contenant  ces  mots: 

Anno  Do-mini iiàf%.  7.  Calendas  Maif\  dedicata  eft  Ecclepa  ifla  à 
venerabili  pâtre  OdoneThufculanenft  Epifcopo  Apoftolic^  fedis  Leq-a- 
to^  in  honore  faero-fan^x  Caron/fpinex  Domini  &  vtmficjt  Cru- 
as. 

EtlabafTe  Chapelle  le  fut  aufll  lemefmc  iour,  comme  il 
appertparTefcrit  fuiuant  qu'on  veoit  pareillement  grauc 
danslemurfeptentrional  d'iceilc. 

AnnoVominiiiAf^.  7.  Calendai Maij ^  dedicata eflEcclefja  ifla  a 
venerabili pâtre  Fhdtppo  Bituricenfi Archiepifcopo ,  in  honore gloric- 
fffim.£  virginù geniîricà  Dei  Mari.i, 

Le  Roy  Philippcs  III.  eftantretourne  en  France  delà  vil- 
le de  Thunes ,  où  (on  père  Louys  9.  deccda,  il  difpofa  desaf- 
faires  de  la  luflice  félon  l'in (Iruclion^c  exemple  de  Ton  perê. 


138  CITE'   DE    PARIS, 

6c  le  mariaàMane,fiiledeHenry  DucdcBrabantj  laqucl . 
le  fut  Couronnée  Roy  ne  de  France  en  la  faindc  Chapelle 
duPabisdeParis,  leii.  de  luin  en  l'an  1174.  par  l'Archc- 
uefquede  Reims: dont  rArcheucfquc  de  Sens  leformali- 
fantau  Roy,&:alleguantqucPautreauoit  entrepris  fur  luy 
La  fainac    qui eftoic  Mctropo  licain  ;  vn  Arrcll  interuinc  là  delFus ,  par 
di-cil'nre'^     Icquelil  fut  déclaré  i  que  la  faindc  Chapelle  e{loit,&feroic 
exempte  de  à  touHouts  cxcmptede  laiutifdidion  dc  tous  Atchcuefques 
a  10 11  de     2cEuefques,  ôcquc  par  confcquenc  ilauoit  efté  loilîble  au 
toBs  Arche •  Roy  ,  commc fon dateur  d'icelle,  d'edirc  dc authorifer  celuy 
uei"ques&    qm luy auoitplcu , pourfaîrc cct officc. 
"^  ^^^^'        Entre  les  Chanoines  fecuHcrs  de  cefte  fainéle  Chapelle 
fontrecognuëslemblablesdignitezqu'entrclesChanoines 
de  rEglifenoflreDamc:Etnedependenticeux  Chanoines 
que  du  faincl;  fiege:  leRoy  de  France  comme  leur  fondateur 
&:  patron,  leur  conférant  les  bénéfices.  A  raifon  dequoy, 
quand  les  Chanoines  le  trouuentauec  ceux  denoftre  Da- 
me en  quelque  procelfion  générale  ,  ils  marchent  6c  fecnc 
d'vn  cofté ,  Se  les  autres  de  l'autre.  Ou  bien,  quand  les  Reli- 
gieux de  fainde  Geneuiefue  s'y  trouuent:  ils  s'entremeflcnt 
enremble,ransdiffiçultëny  conention  :&laiiïent marcher 
ôcfeoixlelditsReUgieux  de  l'autre  coflë. 

L'an  1306.  Philippes  4.  furnommé  leBcl,Roy  deFran- 
1-305.  eefitapportcrleChefduRoyfaindLouisen  ladite  fainde 
Chapelle:  6c  s'en  faid  felle  fcmi-double  en  l'Eglife  leMardy 
d'après  l'Afcenfion. 
1481.  En  l'an  1481.  Louis  vnziefmeRoy  de  France,  fonda  vne 
Meflehaultequerondeuoitdireàleptheuresdu  matin  en 
la  lâinde  Chapelle  de  fon  Palais  de  Paris:  6c  à  laquelle  de- 
uoientaflifterhuidCbantres,qu'ilauoitnouuellementpris 
à  Tes  gaiges ,  incontinant  après  le  dcceds  de  René  Roy  de 
Sicile.  Pourentretenirlaquellefondation  ,il  alîigna  mil  li- 
ures  de  rente  annuelle,fur  la  ferme  du  poiffon  de  mer  vendu 
es  Halles  de  Paris. 

En  Pan  1503.  le  15  iourd'Aouft,  Hcmonde  laFolTeEf- 

^^^^'     choUereftudiantenPvniuerfitédeParis^aflriftantàvncMcf 

fe  qu'on  cekbroit  en  lahaultc  fainde  Chapelle  du  Palais 

Royal,  arracha  furieufcment  l'Hoflie  (acree  d'entre  les 

mains  du  Prelire.  Et  comme  il  s'enfuyoit,  fe  voyant  pour- 


LIVRE    PREMIER.  15^ 

fuiuy  de  trop  près ,  la  rompit  &  fracafla  en  plufieurs  mor- 
ceaux, qu'il  clpandic  au  bas  des  degrcz  par  leiquels  on  mon- 
te en  ladite  faiiide  Chapelle,  au  droit  oùTon  voitencore 
vu  defditsdegrczoftc.Pôurrepararion  duquel  çrimc,ayanc 
cfté  interroge,  ôcvificé  des  Médecins,  qui  le  iugerent  ma- 
niaque, il  fut  neantmoins  condamné  à  cftretrainc  fur  vne 
ciaye,au  cul  d'vn  tombereau,  depuis  la  Conciergerie  du 
Palais,  lufquesau  bas  deldits  dcgrez,  où  il  auoit  iettc  la  fàin- 
(fleHoftie,  poury  auoir  le  poing  couppc:  puisde  làeftre 
traîneau  marché  aux  pourceaux,  ^yeittc  bruflévif,  amfi 
qu'il  fut  efFedue'. 

l'ay  eu  communication  d'vnliure  efcript  à  la  main  ,  qui 
eil  vn  abbregédetoutl'eftatde  la  (àinde  Chapelle  du  Pa- 
lais Royal  à  Paris,  tant  au  fpiricuel  qu'au  tcmporel,depuis  le 
temps  de  fa  fondation,  iuiqucs  en  l'an  1 457.  inclus ,  compo- 
ié  par  Maiftre  Ican  Mortis,  Confeillerdu  RoyenPaile- 
mcnt.Chantre&Chanoine  deladitefaincle  Chapelle,  ôc 
par  luydiuiiéen  neuf  parties.  En  la  première  dcfquelles  il 
traide  des  fondations  &:accreucs.  En  la  1.  des  priuileges. 
En  la  3.  des  admortilîemens.  En  la  4.  du  reuenu  de  ladite 
iàinde  ChapeWe.  Enlaç.  du  diuin  feruice.  En  la  6.  des diftri- 
butions.Enla/.  delaThreforerie.  En  la  8.  delaChante- 
riè.Eccnla^.  desftatuts  &  ordonnances.  De  tout  lequel 
Jiureicmelui^  contenté  d'extraire  les  Chapitres  qui  enllu- 
ucnt,aurquelsie  n'ay  rien  changé  du  flilederAutheur,  8c 
aylaifîc  lesproprcsmots  pour  Jarcuerence  de  l'antiquité, 
finon  en  quelques  Chapitres  qui  eftoient  prolixes,  &  non 
beaucoup  neceflTaires  à  noflre  fubiet,  mécontentant  de 
ceuxquci'ay  eftiméfairepourl'illuftration  deladitefainde 
Chapelle ,  en  laquelle  ont  efté  conferuez iufques  ànous  tat 
de  vénérables  reliques,  &  le  feruice  faidaucc  il  grande  reue- 
rence, qu'on  peut  nommer  celieu  le  Fal/aciium ^ccHidiic 
h  garde  de  tutelle  de  Paris. 

Or  en  quel  temps  aytvcfcu  Maiftrelcan  Mortis,  il  appa- 
roift  par  l'année  1 457.cy  defîus  cottee,auquel  temps  il  eftoit 
Chantre  de  la  fainde  Chapelle.  D'abondant,  en  ce  melme 
liure  en  la  première  partie,  eftfaid  mention  du  don  desRe- 
gales  qu'il  obtint  du  Roy  Loui^Xl.  En  l'anii}  65.  dont  nous 
terons  mention  cv  après.  Et  en  la  8.  partie  cfltranfcripte  la 

s  ,, 


T40  CITE'    DE     PARIS, 

"  fondation  d'vn  obic  perpétuel  qu'il  fie  en  la  famcle  Chapel- 
le à  Ton  u:itention  Tan  1471.  au  m.oys  d'Aouft. 

Ce  bon  Seigneur  eil:  enterre  en  l'Eglife  dos Celeftins de: 
Paris  derrière  le  benoillier ,  vers  la  Chapelle  iàmcle  Mar- 
guerite, loubsvnetumbe  de  pierre,  en  laquelle,  poureilre 
fore  vice,  l'année  de  (on  trefpas  ne  fe  peut  plus  lire. 

Surccrubiccl s'offre vne  difficulté  que  ien'ay  voulu  paf- 
fcrfànsla  remarquer.  C'eft  qucl'authcur  au  premier  chapi- 
tre die  le  Koy  Louis  6.  didlcGrosauoii'barty  vne  Oratoi- 
re ou  petite  Chapelle  en  l'honneur  de  no  ftrc  Dame,  au  lieu 
où  cltde  prefent  conftruite 6c  édifice  la  fainde Chapelle.  Et 
aufccond  chapitre  failant  mention  ,delamefme  Chapelle, 
il  la  dit  auoir  elle  baftie  en  l'honneur  de  iaind  Nicolas.  Sur 
tiiioydeuxchofes  me  femblcnt  à  remarquer;  ou  quel'au- 
theurprend  ce  mot  de  Chapelle  pour  Chapellenie,confon- 
danteniemblel'edificationdecell:eChapelle,auecle(erui- 
ce  fondé  enicelleroubien  que  fi  le  Roy  a  édifié  vne  Cha- 
pelle, 6c  en  icellefondcvneChapellenie,quc  cefte Chapel- 
le fe  doit  entendrefaire  partie  portion  delà  grandeChapel- 
le  noftre  Dame,  &:  non  pas  cftre  le  total  d'iceile  ;  c'eftâ  dire, 
qu'en  la  o^rande  Chapelle  noftrc  Dame,  ou  auprès  d'iccUe, 
}laytedifiévneChapellede  fainél  Nicolas,  Se  en  icellefon- 
dévneChapellenicjficen'efl:  que  par  cefte  Chapelle  de  S. 
Nicolas, le  doiuc entendre  la  Chapelle  faind  Michel,  qui 
eft  en  la  cour  du  Palais  proche  de  la  fainde  Chapelle,  ainiî 
appellce  pour  lors  félon  l'opinion  de  Corrozet  Mais  laiflanc 
leiugcmentdeceaufageledeur,icpal]eray  outre,  fuiuanc 
mes  premières  erres. 
La  pnmïere  fonàAtion À^vnc ptïtc chafelle de  ïjofire  Dame  qni 
efiottotilien^  on  quel  eft  du  prefent  cerftrui^h  ou  edifee 
U famcle  Chapelle  du^  Falais  RoyaU  Paris, 

L'an  mil  cent  cinquante  quatre,ou  lieu  ou  quel  cft  de  pre- 

^^  J4-      fentconftruidc  &  édifiée  la  fainde  Chapelle  du  Palais  Roy-. 

al  à  Paris  auoitvn-Oratoire  ou  vne  petite  ChapeUe,  con- 

f  d'iVa''''  flruideen  l'honneur  de  noftre  Dame,  parfcu  Loys  Roy  de 

°'°^  Francelorsregnant.EtyauoitvnChapwUainlequel  perce- 

iioit  chacun  ail  deux  muys  de  blé  a  GonnelFe,  6c  fix  mu-ys  de 

!  Vhi.      *  blé  du  hault  ban,  6c  trente  lois  parifis  de  cents  bainels, 

pourleluminaireScferuice  d'iceile  Chapelle,  6c  tant  que  le 


LIVRE    PREMI:E.R.  T4r 

Rov eu iaRoyneouieur lignée eftoichtoaifîâJai'sâPâns/ie^aefiritiei:  ' 
àici Chapellain auoit^qùac.repaibis ,  tlemy  fe^tierclse vin,vne  *^!" ^^^'^ 
toi(e'dechandelIe,&:deuN;  cienix:rschàcun.iourpourcuiiîne  Tyendangcs 
Eci'vauoicks  oblacionsci'icoIlé^Chapelle.  Mais  quand  k  contient  /• 
.  Roy  y  oyoitMe{re,lesChappellainsruiuantlaCour  en  auoi-  [^Yemy^ei!^ 
eiiclvimoitiee.Etis'ylaRoyney  cftoit,  Ton  Chapellainauoir  lier  trois 
la  tierce  partie  de  roiFrande,  6ciè  Ja  Roy  ne  y  oyoic  Melle  |'^-j"j^ 
iansle  lioy  ,  Ton  Ch^pcliain  auoitia  maytiee  de  l'offrande,  chandelle 
&ieChapelIaind'iC€Ue  Chapelle  l'autre  moytiee.  sotfixpicas 

I  Camme^t^Uditle première  fincLition  de  îadicfe  petite  Chapelle  fut 
1  i!  5  i  J  o  V  i.  '.  "' .  1  >  j  i:  renctmelee  é"  augmentée. .  -  ; 

>.L'an;niil  cent  fbixanteLovs  Roy  de  France  lors  régnant  ^.^i,    ' 

'     ■        /'      I  1  II      J  '      ■  ^        J  r        1    ^  CeltLoiivS 

par  leslettres  de  celle  datte,  narre.  ,^uoapaterJuu^  bon<eme-  ^.diaie 
moYi.c  Rex  Ltidouïciis ,  animjtfu£  confuUns y  tn  honore  Beati  Con~  icuue. 
ftjjoris  NicoUtParifiusin  Palatio  CapelUmconsHtuernt:&defa' 
i  cetdoîis  ibidem fermtiiri  fufientatiane  magnifie  prou iderat.  Ipfe 
LHdo}t{cus flius  ér  Rcx  tune  regnans  obtentu  remtfionif  peccato- 
ritmfii4frum ,  îpfumbeneficmm  CapelLino  fanclt  Nkolai  at tribu - 
//^wr^/T/fr/^/y^rfrj/'jCÔftituoitaudiâ:  Chapcllaindeux  muys 
defromenc  chacun anàville-neufue,  ôcfix  muysde  vin  fur 
la^trcilledu  Roy  derrière  le  Palais.  Etle  le  vin  y  dcfailloir, 
lefdiccs  fix  muys  devin,  fe  prendroient  furie  hault  ban  du 
Roy ,  de  reddiui  Corue/moritm^  6v  trente  fols,  6c  quatre  pains, 
ôcdemyfeptierdevin,  &:  deuxdeniers  pourcuiiine,&toi- 
fede  chandelle,  tant  que  le  Roy ,  oulaRoyne,ouleurmere 
ou  leur  lignée  demeurcroict  à  Paris. Et  s'y  auroitledidCha- 
pcllâin  les  oblations  d'icclle  Chapelle.  Mais  quand  le  Rov  y 
lcroit&:fesChapellains;qui  cheuauchoient  auec  luy  l'offran- 
de feroit  partie  par  moitiee.  Et  remblaiement  auec  le  Cha- 
pelamdelaRovne.  Etquandla  Royney  feroicauec  le  Roy 
leChapellainderainclNicolasauroiciatiercepartiederof. 
fxande. 

La  première  fondation  de  Lifaincie  Chapelle  du  Palais  Royal  a, 

Paris ,  fatale  par  Mo  vJ/curfainélLoys. 
L'an  mil  deux  cens  quarante  cinq  Monfieur  fainâ:  Loys     uj.5, 
fonda&cdifîaeniceluy  lieu  en  l'honneur  de  Dieu  6c  de  la 
làinde  Couronne d'eCpmes  de  noflre  Seigneur  ïefusChrift 

S  iij 


Hî  CITE'    DE   PARIS, 

Fondation  hhinàc  CliapclLc  du  Palais  Koval  à  Pans ,  en  l'eilat  qu'elle 
cinq  cha'l'  ^ft^cprefent.  Et  deilorsy  fonda  &  ordonna  pour  faire  le 
pciiaiuj  en  feruice  diuin  cinq  Preftrcs  :  dot  il  voult  le  Chapellain  de  la- 
kfainac     diclc  vielle  Chapelle eflrervn.Ecfi  voult  que  lo  lesappcl- 
leurs  pre-    ^^^^  pruicipaux  6i  Mailtres  Chapeiiains.Et  que  chacun  deux! 
rogaciucs.  euft  auccloy  vng  Preftre ibubiCbapellain, U  vn  Clerc  Dia^ 
cre  ou foubs-Diacre.Ecquechacû  d'iceuxcinq principaux 
Chapcllainseuft  paran,  Pro  ccrport  CâfdUnUy  vingt  liures 
Parifis  en  Chaftelet  fur  la  Preuolté  de  Paris.Et  du  confente- 
nientdeMeffire  Mathieu  qui  tenoitle  bénéfice  de  ladide 
vieille  Chapelle,  auquel  bencficeilauoitdcfon  bon  grc  ex- 
preircmcntrenonce,mondiâ;Seigneurfainâ:  Loys  voultôc 
odroya  que  faut  Icdicl  bénéfice  auec  toutes  fes  reuenuesôc 
oblations  de  Mclfes  &  émoluments,  comme  contenu  eil: 
plus  à  plaines  lettres,  Befunclorum  attaui  Ludouici  ^  &  proaui 
Ludouici^  ftwrtitn^rjrdeceJjoYum  FrancU  Regum ,  fulTent  en  au- 
gmentatiô  defdicles  cinq  principales  Chapcilenics ôc  egau- 
ment  diuifecs  entre  eux  cinq  principaux  Chapellainsjvoulc 
aufli  Monfieurfâincl  Loys ,  bc  ordonnaparicellcs ces  meA 
indlrinion  mes  lettres,  qu'il  y  eut  deux  Marreglicrs  Diacres  ou  (bubs- 
Ma'rT^Jiri  -  ^^^^^^^  •  ^  ^c^ir  donna ,  pro  hcneficto^  à  chacun  quinze  liures 
cis.  °    '     Parifîsparan,  à  les  prendre  auiB  en  Chaftelctde  laPreuo- 
fte  de  Paris.  Et  oultre  ce  ordonna  aux  deiPufdids  princi- 
paulxChapellains  &:  deux  MarguiUers  &:à  leursChapellains 
^cClers  chacun  iourdiftribution.9,  à  les  prendre  des  obla- 
tions qui  feferoient  en  icelle  fàincle  Chapelle:  excepté  \q% 
oblations  qui  fe  feroient  es  Meflcs  es  mains  des  Preftres,lef- 
quellesferoientaufdidsprincipaulx  Chapellains.  Auffipar 
tcsmcfmes  lettres  Monlieur  iamcl  Loys  voult  ôc  ordonna 
que  chacun  dcfdids  cinq  principaux  Chapeilains ,  quand  il 
dcieruiroitàfbn  tour  en  ladide  lainde  Chapelle ,  qui  vaulc 
autretantà  dire  quand  il  feroitfcmmanier,dormift  chacune 
nuidtenicellcfàindeChapelIeaneclefdiclsMarregliers  Ec 
que celuyd'iceulx principaux  Chappeilains  quiycouche- 
roitjCufl:  plus  que  \cs  autres  par  chacune  nuicljtrois  deniers 
à  Matines.  Etque  chacun  d'iceux  cinq  principaux  Chapel- 
lains peutfairefuppleer  Ion  default  ou  abfence  quand  àrof- 
ficediuinàfon tour,  &à  couchieren  ladicle  fainde  Cha- 
pelle quand  il  auroit  légitime  empefchement  :  ^  que  le 


LIVRE  PREMIERE  ^143 

ibubs-ChapellampreinflaMcretanten  diAribûtiom  quô  le 
principal Chapeilain  ipnmaiftreprcndroiCji'/  /»  officio  ///^Règlement 
perfonalîterdcferuiret.  Et  voulc  le  luminaire  d'icelle  fàincle  po^^^'ciu- 
Cliapeile  ainfi  que  par  luy  eftoic  ordonne,  Ôc  les  trois  cierges  '"'°^'^*- 
es  trois  baffins  d'argencardens.deu^ntlcs  raincl:es  reliques 
&  deuantraucel,  chacun  du  m  oins  de  trois  liures,  par  cha-    > 
cundeiclicls  principaux  Cliapellaiiis  à  Ton  tour  rucceifiue: 
ment,  ell:rerajâ:s  dcfdides  oblations,  ôi  des. loixâiatc  fols 
panlis  de  rente  d'ancienneté  odroyecs  pour  leiuminaire  de 
la  deuant  dide  Chapelle  vieille.  Et  aulîi  voult  les  voirrieres 
d'icelle faindeChapellejtoutesfois que  bcroinereroit,eftrc  ^°"'J" 
rcfaides ,  ôc réparées ,  &:  tenues  en  bon  eltat  deldides obla- 
tions. Et  lefdides  chofcs  accomplies  s'il  y  auoitrcfidu, 
Monlîcurfàincl  Loyale  voultcApeloiaumctrereruéàfa  vo- 
lonté ôc  ordonnance  tant  qu'il  viuroit.  Et  au  regard  delà 
Jiuree  queMeffirc  Mathieu  iadisChapellain  de  ladite  vieille 
Chapelle ,  DicJo  Rege ,Jii4e Rcgina ,  ^utlfrolc  regia pr^fenttbus  wl^^cL 
in  Tdatio  Regio  Ranftns ,  perctpere c^rî/uerat ylcàil  Roy  Mon-  Meffire  Ma- 
ficurfainâiLoysordonna,  quclediâMefîire  Mathieu  ryn^^"^*^' 
defdicls  principaux  Chapellains  tant  qu'il  viuroit  en  l'ofnce 
deladiderain(âcChapelle,perceuroiticelleliuree.Etquant 
il  (croit  mort,  ou  qu'il  n'en  feroit  plus  Chapeilain,  le  Cha- 
peilain fcmanierperceuroitladide  liuree.  Et  au  regard  de 
la  Chapelle  d'embas,  il  ordonna  que  chacun  iour,  Salua 
oapeiUfupericriifcmitio ,  per  aliquem  de  Capellajkis prmcipdihus 
fine  de  JubCiipelUnis  corum  y  ino  fibi  de  clericis  a(?iHente  ^  dmtfi.t 
thidevi officui  altbrentur.  Et  q ue  lefdids  principaux  ChapeL  ^^ç, 
Jains,  Marregliers,  &. leurs lucceïTeutsiurcroient,  fjmd  tn  eniô'inûTà 
XZapelUprddilta  conttnuamfMerent  refidentia^  hûnapdê.\\àXQ'  ceux  delà 
roientaufsiIerdidsprincipauxChapeilains  Icur^fucccfTeurs  peiît,'^ 
&  tousleursloubs-ChapellainsSc  Clercs,  &:  les  Marre<?Iicrs 
deflurdids  que  bien  &:loyaument  ils  rygarderoient  ôià  les 
héritiers  Roys  toutes  les  ratadesreliqaes,6c  tout  leThrefor 
delaciitefaindeChapclle,6crererua  Moniteur  SXoys  àluy 
&à  Tes  hoirs  le  droid  de  conférer  lefdites  cEapellenics  prin- 
cipallcs,&auisiles  Marreglcnes  quiïd  elles vacqueroicnr. 
Et  en  toutes  les  chofes  dcifufdidcs  reteint  &rclerua  à  foy 
toute  puifîànce tant  qu'il viuroitd'adioufler diminuer, ou 
nwxçr^arcaJIdtHmpr^diU^  CapclU  comme  bo  luy  fembleroit. 


«144  CTTË^  DE  îPARrsJ, 

.  . La\ficonde fsndatibn de Udtcltfaincîe chamelle dudit VaUIsI 


'^'\'y\i.-.  -iH:.  i  .)    ■wv-'.u-w.. -mortes. 


^  "   rIj*anmH deux  cens quafan-cchuid:,Mpnrieurfainâ:Loys 
KJu-jtau    «ft^ncà  Aiguesmortes,'vôiilr,  ftatiia^ÔC  ordonna  en  ladidc 
règlement    Chapcileen: l'iionneuf  de:E)feu  îjcdc  ladiclefainde  Co<u- 
^^^^'cKi     ^^^"^ î  citï'Ci^  pnncif)aiixou  Mfi'iftres Chapellains^  Preftres, 
peiUinsA   ^  que  chacund'eUx/uc cetiu  aûoir auec i'oy  vn  Prcftre fous- 
tfois  Mai-   Chapellain ,  &  vn  ClercDiacre  ou  foubs-Diacre  :  Ec  trois 
g'i'  "S.      J\îarregiier5,  auffiPrcftres,  &quircroientpareiIlementte-. 
.=-.".u'3«  nusâUioiraLiecfoycliaconvnClercDiacreouroubs  Diacre. 
EcquciVndeux-prefidaft  encre  eux,  auquel,  ils  feraient  te- 
p  us  obey  r,  £t  qiîodjp^fs  contradtciorcs-,  &  rebelles perf/tbflracfi- 
oner/t  beneficiorum .,  Cr  alias  ^  pojjèt  cûnuementi  dtftri6lione  pu- 
^/>f.Ec  donna àchacun  d'eux cinqprincipaulxChapellainj, 
In  hcneficium  cr/u/I-Lntattûnem.'Ez  auldids  trois  Marregiicrs, 
pro  benejicîû ,  par  an .;  moy  ciee  à  la  Touilainds ,  &:  moy  tice  à 
TAfrencion  ,à.cliatun  vingt  cinq  liuresparilis,^àlesprendre 
en  (on  Ciiaftelet  iurlaPreuofté  de  Paris ,  iulques  à  ce  que 
autre  part  il  les  eue  competemmenc  faicl  affigner.Ec  que  ce- 
iuy  quiainiipreiidcroit ,  eucparan  quinzeiiures  pariiàs,/'r^ 
ru?/fr;j-/»i'/'>^ç/f/-/z?,£  taies  prendre  a  ulFi  au  Chailelet  de  Paris 
en  la  manière  deiTu s  cxprimee-.du  conientemcnc  auffi  dç 
Meilirc  Matbicu^^qui  teiaoït  1  e  benelice  de  ladide  vielleClia- 
peile,iequeldero.n  bongré  exprelîementy  renonça, Mon- 
iicurlainctLoysderechefvouit  &:  oclroia que  tout  Icdicb 
bénéfice,  auec'CQUtas,'lèsreuenues&:oblacions,  venansés 
î;  ou.;  Melles^  ésraaiDsdesPreftres,6cemolument5,s*ycommcil 
i.i  îL  ii;53  çjQ,  çQntcnu  es  lettres ,  deffm^larumattAui  Ludouici  & proaui 
"  L.udouta  jfiiçruThprMeceJJorkm  Franci£  Regum ,  fu iPen  t  en  l'au- 
gmentation defdicles  cinq  Chapellenies,  octrois  Marregle- 
ncSjôcegaumentdiuifees entre  eux  cinq  principaux  Cha- 
pelialris,  ^troisMarregiters.Ecauregarddcla  liuree  que 
prériaitmieffircMatliieu.,  iadrs  Chapellain  deladiclcivialle 
Chapelle, Mo  nlieur/aîncb  LoysenordDnnacommeilauort 
faicl:  par  iaibndarion.de  l'an  1245. Eclemblablement  des  di- 
flrib.ucions  pour  lefdids  cinq  principaux  Chapellains,-6c 
iroisMarreglier$:Etpoiir  leurs  îoubs-Chapeliaiils&iCiercfi, 
Jeiqueliesfefexoiencdesol)Iationsquipar  an  feroient  £aic- 

CCS 


LIVRE    PREMIER.  i4j 

tes  en  ladiclc  fainde  Chapelle  :  Excepté  les  oblations  qui  le 
feroicnt  es  Me/Tes  es  mains  des  Preftres ,  ierquelles  feroieiit 
aufdicts  principaux  Chapeilains  6c  Marregliers.Etque  le  lu,  Pojjjjçj^; 
minairele  fîfl:  en  icclle  fainde  chapellepar  lefdhftsMarregii- minawc. 
cr9  des  obuentios  6c  oblations  delFuidictes ,  auec  Us  foixan- 
te  fols  de  rente  qui  elloient  d'ancienneté  ordonnez  pour 
faire  le lummaire  de  ladidc  vieiileChapelie,  en  la  manière 
quis'cnluit.C*eftàlçauoirquecontinuellemcnciour&  n.uic 
ardilFenc es  trois  balfins  d'argent  deuanc  le grandautci  trois 
cierges,  chacun  du  poid5detrois  liuresësiourspriués^c'efi: 
à  dire  lansfeftcàVelpres ,  à  Matines ,  à  la  grande  mcilb  fur 
Icdid  grand  autel,  deuant  leslaindes  reliques, quatre  cier- 
ges. Es  rtilesde  neuf  leçons,  ëc  es  Dimanches  lîx  cierges. 
Ezfeftes  demy  doublcSjhuict  cierges,  es  fcftes doubles  dou- 
ze cierges,  Es  feftes  annuellesvintquatre  cierges,  j^iûrum 
ctreorttm  qui  Itketponderabttduaslibras.ÈtouiTç.  ce  qu'en  routes 
fclles annuelles,  àlaMefle,  aMatines,  àVefpres  premières 
^fécondes,  ôctouslesiours  quele  feroitMclle  folcmnelle 
des fàinâ:esrcIiques,queàlaMeire  ardiilcnt  ii.  cierges  cha- 
cun de  i.Iiurcs  à  l'entour  de  laChaplcdcIdidcsiainctes  reli- 
ques, c'eftàliçauoir 6.  cierges  d'vnco(ië,&.é.ciergesderau- 
'tre:6cfemblablemcntcouttesfoisquededanslcsodlauesde 
lâiufception  de  la  faincle  Croix;  delà  faincl:e  Couronne, 
b43  des  (aindes  reliques  on  ceicbrcroit  Mefîe  folennelle  de 
Ja  fainde  Couronne:  de  la  laindc  Croix,  ou  des  i'aindes 
Reliques,  Ordonna  auffi  lesvoirriercs  de  ladide  fainde  ^^,".7"- °"^ 
Chapelle eflrerctaides  Préparées,  &:  gardées  en  bon  cftat 
defdidcsobuentiôs&:  oblations.  Et  leldid;es  choies  accô- 
plicss'ilyauoicaucunrcfidu,  Monfieur  faind  Loys  vouioïc 
qu'il  fuftrefcruë  pour  le  conuertir  ou  défaut  d'iceluy  lumi- 
Tjaire,  ou csautresvlaiges  d'icellc fainde  Chapelle.  Et  s'il 
y  auoit  peu defdicles oblations  ôcobuentions  pourfournir 
■léscholesde(Tufdid€S,-ilvctult  que  l'on  percent  des  deniers 
dcluy,&  de  fesfuccctfeurs  Roy  s  de  France,  autrecant  qu'il 
cndefauldroitau  temple  iufquesdcequ'd  eut  (ur  ce  autre- 
tnentordonnc.  VoultauflTi  Âloniîeur  faind  Loys  par  ces 
mcfmeslettres,&: ordonna,  que  chacun  defdids  cinq  prin- J:",!^^"' 
cipaux  Chapellains  quand  il  deferuiroit  à  Ion  tour  ladide  5emanic': 


i4(;  CITE'    DE    PARIS, 

doibuewt     famcie  Chapelle, qui vaultautretan ta  dire,  quand  il  (croie 
couchct:a  iepmannier ,  dormift  chacunc nuïct  en  icelle  faincle  Clia^ 
Chaùelil    pcHc  aucc  Icsdids  Marrcgliers,  ^nosomnes  weadem  Ca^elU 
lace  re  volebat  omm  nû6ic^  vt  circa.fanÛAYum  YcliquiAtum  cuftodtam 
iuges excHbLeper/€uerent.ï.t  que  celuydefdids  cinq  principaux 
Chapellainsquiycoucheroic,  cutplusque  les  autres  pour 
chacune nuicî  5.  deniersà  Matines.  Et  que  chacun  d'iceux 
principauxChapellains peut  taire  fuplcerfon  defaultcnab- 
lence  quand  à  l'office  diuin  a  Ion  tour.&à  couchier  cnladitc 
làinde  Chapelle^quand  il  auroit  légitime  empefchemct.Ec 
que  lefoubs  Chapellain  prift  au  trecant  en  dillributions  que 
le  principal  Chapellain  Ion  maiftre  prendroit,yî'/«  ûfficio  tlto 
.ferfonditerdefcruîrct.^x.z\x  regardde  la  Chapelle  d'enibas 
ManficurfainâiLoys  ordonna  que  vn  chacun  iour,  SduQ 
caPelUfuperteris/èruttio ,  peraliquem  de  Cafeilanis  prinapalihu^ 
fiuè  de  fubcapelUnis  eorum,  vnojîhi  admtntis  de  Clericis  afifiente^ 
dtiiina  ojficm  celehrentur  ibidem.  Et  iureroieut  tous ,  comme  il 
efi:  contenu  en  iadidc  fondation  del  an  ii45.&ordonn€  que 
le  Maiftre  Chapellain  aura  quinze  liures,/'r^f^/fr;;j/;?  benef^ 
cio,  fercipendtsin  Cafieletofnrijins^  eo  modo  qui  fuperius  efl  ex- 
prcffus  &  m  ftfiù  duplicibas  &  annuslibus ,  duplam  dtsinbutio- 
/;rw.Etretint6creIcruaparicellefesIettresaluy&àfes  hoirs 
Roysde France,  toute  puifFance  deadioufter,  diminuer^ 
ou  mucrefdictes  chofes,&:  autres  touchant  l'eftat  de  ladjde 
lainde  Chapelle,  ainfi  qu'il luy  plairoiten  ordonner.  Re- 
tcintauiTiàioy&àfeshoirs  Roysde  Yiznat ^ plénum  ius  & 
perpetuampatefiatem.^  de  ordonner  à  Ton  plaifir&r  faire  fa  vou- 
lontë  de  toutes  lefdicles  reliques  ,&detoutleuraornemêc 
&  de  tout  le  trcfor  qu  il  auoit  mis,  ou  qu'il  mettroit  delà  en 
auant  en  ladide  fainéle  Chapelle,  en  or, en  argent,  en  pier- 
resprctieufes,&aorncraent5d'icelle,&d'autrcschofes  quel- 
conques. Etprioitlcshoirs,  quelefdides  faindes  rehques, 
neleuraornemcnt,oud'aultrechorcdutreior  qu'il  y  auoit 
'niisenor,argenr,pierrespretieuresouaultreschores,ilsn'en 
oftaflcnt  nefoufFnfTent  eftreoftëletempsaduenir. 
Don  de  Monjieitrfainct Louis  de  hut£imuids  de froument k  Urne- 
Cure  de  Sens ,  auec  les  autres  quatre  muids  a,  Gonnejje  (^ 
•  ;  V  i  Vtlle-nenfue:  d"  treiz^e  muids  ô"  demy  de  'vin . 
115^,        L'an  mil  deux  cens  cinquante  fix ,  Monficur  faind  Louis 


LIVRE  PREMIER.  147 

donna aufdits  principaux  Chapellains  oc  Marregliers  T>co 
famuUntibu^  in  diÛa/acra  CapclU  j  in  augmcnîum  reddttuSy  ad 
pertetuamteranKum  diflributtonemfaciendAmjintcrJtngulos  co- 
rumdem^  huicl:muidsdeiToment,àJainefuredcSens,rurIa  j^p^j^^^"^ 
preuofté  de  Sens,  auec  les  quatre  muids  que  prcnoic  le  u  fainac 
Chapellain   de  ladite  vieille  Chapelle  à  Gonncffe  ,  &  à  f^^^[^']; 
Ville-neufue,  donc defibseft parlé,  pour  faire diflnbution 
de  pain  entre  eux ,  tam  dtehusjolemnibus ,  quampYQfefiis, 

Plus  par  celle  Chartre  Royale  il  leur  donna  treize  muids 
&  demy  de  vin.  Et  outre  ce  demy,  vn  arpent  fur  la  bourcc 
communcdcl'EglifcpoLir  fournir  le  quarorziefme  muid 
dudit  vin  :  pour  la  double  portion  du  Maiftre  Chapellaiu 
àprcfentappelléTàrefonerdeladitefainde  Chapelle.  Lef- 
qucls  treize  muids  6c  demy  de  vin  ,  ont  toujours  cftépayez 
par  les  gens  duRoy  ,auprclîoirle  Roy ,  derrière  S.  Etlien- 
nc  des  Grecs ,  iulques  en  l'an  1300.  Et  depuis  ledit  an,ils  onc 
cfté  payez  audid  lieu  par  P.  des  Grecs  ,  iufques  à  l'an 
1556.  Et  après  par  ceux  duhaulcpas.  Et  fur  cey  eut  accord 
pairëparArreit  de  Parlement  l'an  1564.  entre  IcfditsThre- 
lbricr&:  Chanoines,  &:ieChapellain  de  S.  Michel  en  la- 
dite bafle  Chapelle,  &celuy  de  fainct  Louis  &  noftre  Da- 
me d'vne  part.  Et  les  Commandeurs  &  frères  du  hault  pas, 
lez  Paris  d'autre  part.  Et  depuis  y  eut  vn  autre  Arreit  de 
Parlement  l'an  14.02..&:  depuis  cncores  vn  autre  accord  par 
Arreftdei'an  1454.  EtaufTi  du  droid  dudit  vin  appert  par 
vnc  chartre  Royale  de  Tan  1301.  en  Mars,  laquelle  le  trouue 
au  Threfor  des  Chartres  du  Roy. 

Comment  Monficurpiinct  Louis  e fiant  \  Aiguës  mortes ,  0 r- 
donnaquelcmaifire  ChapelUm  de  Ltdi^efaîn^e  Chapelle ,  à 
prefent  appelle  Threforier  y  p'rinjl  double  en  gros  &  en  dîfiri- 
bu  fions.  Et  quinze  Ituresparifis  qu  'ilauoit  accoujlutné prendre 
auant  les  autres  en  la  rreuofié  de  Parts\  &  ?nanda  a  trots  fes 
Confeillers  qu'on  adutfafi  comment  il  ferait  ajsiette  de/èpt  cens  , -,-^ 
li/tres  chacun  an  à  ladttefamcle  chapelle.  Ceiu-aa-- 

L'an  mil  deux  censfoixantc&:  dix,  Monfieurfninâ:  Louis  "^^S'-<'j1 
eftantâ  Aigues-morces ,  voult  &  ordonna  que  le  Maiftre  ThKfbrie 
Chapcllain  de  ladite  fainc1:e  Chapelle  (  qui  eft  àprefent  ap-  appcijé  sn- 
pelle Threlorier  )  quipro  temporefpftusficrjs  CapelU ,  reliquta-  ^î^",""^"^'?' 
rum  &  perfonarum  omnium  curam gerit ,f€u  gent  inpoHerum,  pcUait! 


f4^  CITE'    DE    PARIS, 

vrxcdtens  in  omnibus  y  ex  îunc&deincep  ^^iznit  double  tant 
en  dithibution  que  en  gros ,  dtgnum  efi  cnim ,  vtqut  infolui' 
tiidineprxcedité'  onere,  m  cmvlmnento  C£tnis  prxfiraiur  &  ho- 
nore. Et  aulîi  les  quinze  hures  parifîs  qu'il  auoic  accouftumé 
prendre  &:  perccuoir^r^  cxtcrts y  chacun  an  in  Prxfofitura, 
Parijienjïy  Ecvoult  qu'il  lesperceutcn  ladicl:e  Preuolté, co- 
rne autresfoisiiauoit  ordonné.  Et  manda  ôc  commift  i.îces 
y//*arà  Tes  Confeillers ,  l'Abbede  iamctDcnys,  l'Archedia- 
cre  de  Bayeux,&: ieThreiorier  de làin  d  Franbour  de Senlis, 
pour  ce  qu'il  elloiclors  occupe  en  plulîeurs  négoces  &:  di- 
Itraid  ,  6cqueencores  iln'auoit  aiiigné  auldicts  de  lalain- 
de  Chapelle  leurs reuenus  ëcdiftributions  en  cercaines  cho- 
fesÔJ  lieux,  comme  il  eilioic  expédient.   Quelefdids  Con^ 
reillcrsauifailent comment M'onfieur  faincliLouislespour- 
roitfcurementaiïigncrderdicl:csreuenues,&difî:nbuuons, 
Fon.^aticn   mais  que  l'allignation  n'exccdaclept  cens  hures  chacun  an. 
prcmicrctle  £t:c]ueicIon  ccqu'il  leur  {eroitaliigne,quede  tant  cefîa/l 
chf'e!?/    ^^^  ^^"^  le  pavement  de  ce  que  parauant  leldids  de  la  (ain- 
7oc.iiurcs  clc  Chapelle  perccuoient cn  la  Prcuofté  de Paris,&: auTcm- 
P^^^"'        pic.  Et  que  le  luminaired'icellciaindc  Chapelle  fuit  touf- 
jours  entretenue  continué,  lelon  qu'il  eitoit  contenu  en 
les  lettres  à^i^ns  tranfcriptes. 

Comment  quand  le  Roy ,  ou,  la  Royne ,,  ou  leurs  enf ans  font  à  Paris  ^ 
Luirre  pour        ^  «^.//^  imya  depdin.  de  vin ,  de  chandelles  &  d'argent  pour 
cnitiibiition  cuijine ctoiucnt atioir tes  ChapelUîns de laaitejam- 

^oy^^^ •  ^e  chapelle yque  a  frefent  on  appelle  chanoines. 

L'an  mil  deux  cens  Ibîxante  &:  quinze, Phiiippes  5.  Roy 

^"^        de  France ,  fils  de  laind  Louis,  Diitiniamcrisinîuitu^oCuo\2i 

auxCh.ipellainsdc(aChapelieRoyaleàParis,quequandiI 

aduiendroit  qu'il  demeuraft,ou  qu'il  feroi  t  àPai  is  en  lès  ma- 

noirs,ou  àParisauTcpleaueclaRoyne,à  difncrou  àlbup- 

per,qu'ilseursct6vperceu{rcntchacuniourvne  liureeentie- 

Ti'H^iom /îx  re.C'eft  à r^auoir,huîcl;  denrées  depain,vn  fexticr  devin,tel 

piiKcs.        qu'on  iehuroitauxCheualiers.  quatre  denierspourcuiline, 

Cr  duodecim  fruHa  minons  minons  candeU  tn  perpeîuum.   Ec 

quant  U  Royne  y  feroit,  ledid  Roy  abfent,  ils  auroienc 

ieullemcntpar  iour  demie  liurce.  Et  quant  les  enfàns,  ou 

\  1-vn  d'eux ,  tant  qu'ils  feroient  en  fa  main  bournie.y  fcroient 

Qudçmeureroientâdifncrouàrouper,  le  Roy  ou  la  Royne 


L I  V  R  E  P  R  E  M I  E  R.  149 

abfens ,  ils auroiencfeulement Iiuree  par  iour  quatorze  de- 
mers. 

Note, 
(  Miiinbournie  )  Af4;>^^//rA?/4,c'cfi:clercnce,  tutelle, cure 
&  garde  .Et  Mainbour,erfc  ceJuy  foubs  la  proteclion  &  gar-^ 
de  duquel  on  ^{i.Lth.6.  CaptuUris  Regtim  ,  cap.  Jeu  Articulo 
223.  Vidudy  orphant  &  minus pçtcntes  Jub  Dei  defenjîone^ô'  no- 
firo  Mundclurdo  paccm  haheant.  Sur  ce  pafTage  voyez  les  Au- 
thcurs  qu'allègue  François  Pithou//?///^  C/^r/^^.Etfpecia- 
lementdeluditlilîUedu  Roy  Charles  le  Cbaulue  que  rauic 
Baudouyn  de  Flandre.  Filiam  {inqntt)  nojîram  njîduam ,  fe- 
cundum  Itges  diuinas  &  miindatia^sjub  tutttone  Ecclejïajltcd ,  (^ 
regio  Mundeburde  confittutam ,  BaldninusJibifur/ituseJUn  njxo- 
rrw.  Et  Oliuierdela  Marche  en  Tes  mémoires  non  encores 
imprimez, dicl:  page  16. que  Maximilian  Empereur  cfloit 
Mainbour,6cpere  de  Philippes  d'Auftriche.  Etpagc104.il 
adioufl:e,queparpuiirinceileftoitfeparëdelaMainbour- 
nie2c  tutelle, que  perc  doibt  auoirde  fon enfant  par  tout 
droicl 2c  bonne  cuullume. 

Comment  l'hîlippes  3.  Roy  de  Fr.ince  y  fis  de  Monjieurfiinci 
Louis  .^  ajitji'fur  fa  r  eue  nue  de  l' Arche  du  grand  pont ,  ô'des 
Halles  de  laris^ZQ  theloneo  Q2ii\\màtm^/ept  cens  liures  Pa- 
ri fis  de  rente ,  pour  les  cinq  principaux  chapellains ,  ^  trois 
Marrcglicrs  jà  prefent  appeliez,  chanoines. 

L'an  mil  deux  cens  ioixante  &  dixhuict, Philippes  lors  1278. 
Roy  de  France,  narration  faicle  en  bnel  de  la  fon  dation  de 
hdiclc  fiinde  chapelle  farcie  p.ir  feu  ion  père  Monlieur 
iainci  Louis,  êcdci'jriftitution  des  cinq  principaux  Chap- 
.pclbins,&:  trois  Marregliers,  6c  des  chapellairs  &  clercs, 
cnlcuralîîguantpour  leur  lullentation  certaines  reuenues 
tant  en  la  Preuoflc  de  Paris  ,  qucauTemplciufques  à  ce 
qu'il Icuren  fuH:  faicl  alliectc  (ur  certaii^es  chofes  fie  lieux. 
Et  du  double,  6c  des  quinze  liures  pour  le  maiftre  chapel- 
Jain  d'icelle,àprefentappelléThrcforier,  ^ui  ipfiusbajïlicjt 
reliquiarum  & perfonaru?n  trr.'poficrum  curam  geret ,  duplum  in 
cmnibus  percipiat,  cr  infuper  quindectm  libras  annui  reddiîus 
percipiat  annuatim y  Et  que  iondit  feu  père  pour  l'occupa- 
tion qu'il  auoiteuc,n'auoit  encores  faici  afflette  dcfdides 
reuenues:  ledit  Roy  Phihppcs  leur  afliil  fur  \ts  reuenues 


I50  CITE'    DE     PARIS, 

de  l'Arche  du  grand  Pont,  &  des  Halles  de  Paris  ^^ac  the- 
/^;?f^  ^^r/^WfWjfepc  cens  liuresparifis  de  rente  perpétuelle, à 
]esperceuoir&:payeràParis,au  Temple,  ou  ailleurs,  fur  le 
Threfor  du  Roy ,  ou  qu'il  fuft  à  deux  termes ,  fçauoir â  l'Af- 
cenfionôcTouffaindsparmoitiee  ,  &  qu'ils  hiiTent  préfé- 
rez à  tous  ceux  qui  de  là  en  auant  y  perceuroient  aucune 
chofe.  Et  dés  lors  en  auant  ledit  Roy  Philippcs  ordonna 
que  lafolutiondeccqu'ils  perccuoient  fur  la  Prcuofté  de 
Paris  au  Temple,  parToclroy  de  Ion  feu  pcre  Moniteur  S. 
Louis  ceircroic  du  tout;  Et  voult  que  lefdid-es  reuenues 
fulFenc  payées  ôc  diftribueesauldids  delafaincle  Chapelle 
parlaniaindudidMaifire  ChapcUain,  que  de  prefcnt  oa 
^.^^çWcTïiicConçT ^quieifdemprxejjèt pro tempore y  cmm  tene- 
rentur parère  mandat is  ^abeo  {fi  contradi6tores  aut  rebelles  fo- 
rent )  per/hb/lrnclionem  beneficiorumfuorum ,  vel  alias  conuenit- 
ti  difiri^ione  punie ndi ,  fecundnm  quod  altos  per  dtÛumfuum 
genitoremfuerat  ordmatum . 
j,jg  L'an  mil  trois  cens  6c  dixhuiâ:,PhiUppes  5.  diclleLong 
■^  *  Royde  Franceôcde  Nauarre  fît  conflitutionôc  aflîettedc 
dixleptcens,  cinquante  deuxliures,neufiols,  trois  deniers 
tournois  de  renteperpetuelleadraortiefur les  fiefFermesde 
Caen  êcde  Baveux  en  Normandie,  pour  la  fondation  de 
cinqnouuelles  prébendes,  &  quatre  Chapelles  perpétuel- 
les que  fon  per  ePhilippes  le  Fore  auoit  ordonne  par  ion  tc- 
ftament  eftre  faide  en  ladidc  faincle  Chapelle,  outre  les 
huiclprincipaux  Chapellains,rvn  defquels  Mon  fleur  faind 
LoysauoitappcUé  Maiftre  Chapellain,  volens  idem  Rex  phi- 
lippuseofiicm  Magifirum  Capellantim  CapelUpr^dtcl^Thcfiwra- 
riummeritotaniquam  tanti  thefauri  ficut  diiiarum  reliquiarum 
cuftodem  é'  y»inifirum ,  &dichs  Capellanos principales  Canoni- 
r^j-.r/'/'f/^////.  Par  ccfle  lettre  le  Roy  fc  déclare  guarent  du 
reuenua(îigncpo«rla  S.  Chapelle. 

La  confi^itution  ér  afiette  de  dix  huUi  muys,  troisjeptiers  y  trois 

minois  de  froment  mefure  de  Sens ,  de  rente  perpétuelle  (^ 

admortie  yfur  tûutte  la  recepte  du  Roy  audtct  Sens  pour 

le  put  n  de  chapitre  deladiCte  [ainlleChapclle. 

j,jg_         Ledid  an  mil  trois  cens  dix  huidjledicl  feu  PhilippeRoy 

deFranceôcde  Nauarre,  voulant  que  les  cinq  nouueaux 


L  I  V  R  E   P  il  E  M I  E  R.  ,j, 

Chanoines,  par  fon  feu  père  Philippe  Roy  de  France,  &  luy 
fondez  euiTent  diftribu  tion  de  pain  comme  les  autres ,  &  en 

augmentation  d'icellefondationjparfcs  lettres  ou  Chartres 
Royalles ,  donna  dix  muys,  huid  leptiers,  &  cinq  boifTeaux 
defroument  àlamefuredc  Paris,  à  les  prendre  en  fe$  grei- 
niers  de  Sens,  outre  les  delTufdicIshuid  muys  donnez  par 
Monfieur  faind  Loys  audid  lieu  àc  mefure  de  Sens  l'an  11^6 . 
Et  iîvoultquedeux  muys  que  Icfdicts  Threforiers  &  Cha- 
noines prenoientrurkChafteletàParisà  la  mefure  de  Patis 
ils  les  prinfent  efd  ici  s  greniers  de  Sens ,  en  defchargeant  le- 
didCluftelet.  Etvoult  Se  ordonna  que  quiconque  feroic 
Preuoft  de  Sens,  qu'il  payaft  ledidgrain  au  terme  de  Touf- 
fainds,à  peinede  vingt  lois  pounourledid  terme  pafîe.  jsjoj^  y^ 
Et  le  Royiehan  lors  Roy  de  France  l'an  135^.  en  Feburier  le  Louure 
cftantauLouure  lcsParisapprouua&  confirma  lefdiâ:eslet-p^°'^^^" 
tres&  tout  leur  contenu.  Etlcuraiïignaôc  alTifttout  ledid 
bjed  fur  lefdicls  greniers  &  fur  toute  fa recepte  dudicISens. 
^Hodadtyienfuram  Senonenfem  dedu6tum ,  addecem  (^  ocîo  mo- 
dtos  cutn  trihfisfeKtanii ,  O'  tnhus  mmotU  frumenti ,  dkitur  af- 

cendere  yiffumbUdumfH^er  dicta  granariù fi frfftcient .  Alioqu'm, 
^uôd proptcr fierititatem  hUdorum ,  autoneracorfim ,  ^ui  ibidem 
llada  ndditHUfn  pcnipiunty  veUlias ,  de  eo  d^fecenntj  de  &/uper 
derfariiirecepu  Senonenfis  pr.edicîd  in  valçre ,  quo  tuncdiBum 
hUdumfuertt ,  perpétua  anmsfinguUs ,  adterminum  infuprafcri- 
pîis  Ittterts  decUmiumper  eojdem  Threfaurarium  é*  Canonicos, 
pYJtfentes  érfutt^râs,  penipiendum  &  haberfd{*?n ,  Vt  in  de  bladum 
adopusdictaram  diftrihutionum  njaleant  comparare.  Et  mande 
auRccepueurde  Sensquieftoicou  quiferoit&àfon  Lieu- 
tenant ainfi  le  faire.  Etveult&commandeauiîi  cftrealîoué 
parfes  gens  des  Comptes. 

..  L'an  milquatre  cens 6c  trois,  le  Roy  Charles fîxicfme  de     M^5 
ccnom  informé  de  la  diminution  ou  décadence  desfufdi- 
des  fieffermcs  de  Csen  6c  Bayeux  pour  les  guerres  qui  auoi- 
enteftéaupr.ysdcNormandie,  quiyfuttrouueeaudid  an 
cftredehnidcens,  trente  cinq  Hures,  quatorze  (ois,  cinq 
deniers  tournois,  qui  fon  ta  Pan  fis  fix  cens  foixan  te  ôchuid 
liures, vnzefols,fept deniers Ôc  pitte,alBft&  afîîgnaâicel- j^o^^  . 
lefaindc  Chapelle,  fur  cinquante  changes ,  6c  cinquante  Se  noinau 
vncforgcsdcuus le  grand  ppncde  Paris,  6c  fur  ctitaincs  lo-  ^^^i»£«> 


ifi  CITE'   DE    PARIS, 

cftrcappciic  gcs appentiz'oueftaus  fcans  à l'cntour  dudid  pontj  8cdu- 
Jegrand  djtpalais ,  pareille lommc de liuid ccns  tPence ,  cinq  Hures 
^°"^'  quatorzeiols,  cinq  deniers  tournois,  qui  font  comme  dicb 
cit,  àparifis  lix  cens,  foixantc  huid  hures  :  vnzefols  iept 
deniers  pitte  parifis, qu'il  bailla  en  alliectedcrentealadiclc 
iaindc  Chapelle  pour  fournir  ôc  faire  valoir, comme  tenuy 
elloit,  ladicte première  aiïiece de  rente  de  dixfcpcccns  cin- 
quante deux  liurcs ,  neuf  fols  trois  deniers  tournois. 

06lroys  oudons  faicts^arleRoy  Charles fi^iefwe  des  regdles  des 
..  'lArcheuefques  &  Eue fques  de  ce  Royaume ^kUdtUeJatncî-e 
■'"    chapelle ,  d^  aufdicfs  Threforiers  ô"  Chanoines  d'icelle. 

1438.  L'an  mil  quatre  cens  trente  huid  a  Bourges  le  dixiefme 
lourde  Décembre  le  Roy  Charles  feptiefmc,  ouyela  fup- 
plication  des  Thrclbrier  6c  Chanoines  de  ladite  fainde 
Chapellealleguans  la  diminution  des  rentes  &.reucnuesor- 
dôneespourlafondationd'icellefaindeChapelleparMon- 
fleur faindLoy s &fes  fuccefTeurs  Roys  de  France. &  aufli 
Tobligation  quelcditScigneurauoità  fournir ôcfairevaloir 
icellesrentes&reuenuesjvoult&ordonnaquetouslesprou- 
hds  &:  emolumens  defdides  Regales  qui  elcherroient  en  ce 
Royaume,  iufquesà  trois  ans  lors  prochainsaucnirjfuiî'ent 
diftribués  ou  conuertis  es  réparations  6c  fouftcnemens  de  la 
fabrique,  luminaire,  nourriture  6c  alimens  des  enfans  de 
cueur  de  ladide  fainde  Chapelle ,  6c  es  autres  neceffitez 
d'icelle. 

1440.  L'an  mil  quatre  cens  quarante  ,à  Langres,  le  dix  feptief. 
me  deFeburierJedic  feigncurRoy  odroia  de  rechef  leidids 
régales aufdidsThrcforicr 6c  Chanoines,  du  dixiefme  Dé- 
cembre i44ï.iufques  à  autres  trois  ans  enfuiuan  s:  pour  em- 
ploier  la  moitiee  à  l'entretencmen  t  du  diuin  feruice  d'icelle. 
Et  lur  l'autre  moitiee  prendre  40.  liures  parilis  pour  l'au- 
gmentation du  luminaire  d'icelle  fainde  Chapelle  .-attendu 
quefailignation  baillée  par  le  Roy  pour  ledit  luminaire 
eftoitbien  petite.  Et  aulTi  le  vertement  desMaiftreôc  enfans 
de  cueur  d'icellefaindeChapclle.Etlerefidu,  pour  emplo- 
yer enia  réparation  des  voirrieres  &:  autres  neceffitez  d'i- 
celle, 

M  44"      L'an  miljquatte  cens  quarante  quatre,  àNanccy,le  fept- 

iednc 


LIVRE   PREMIER.  .rj, 

iefme  d'Octobre ,lcdit feigneur de  reclief  odroy a  lefdiàes 
regallesaurdiclsTiireroriôr&;  Chanoiines,  iufques  à  quatre 
ansjàcompter  du  iour  que  finiroient  icrdids  p  rochains  prc- 
ccdanstroisans,  pouremploicrlamoideeen  la  continua- 
tion Ik  encrccenemenc  dudit  diuin  feruice  en  icelle.  Ec  l'au- 
tre moicicc  es  réparations  necciiaircs  de  ladidc  Chapelle, 
parl'aduis  des  gens  desCompces^ôcThreroricrs  de  France, 
oudel'vnd'eux. 

L'an  mil  quatre  cens  cinquante  dcux^ledixiefmedeMars,  140. 
aux  MontilslesTours,ledit/eigneur  Roy  odroya  derechef 
le(dides  regales  auididsThr.clorier  ôc  Chanoines  pour  trois 
ans,  à  compter  du  iour&.  terme  de  la  ^ndudit  dernier  don 
^oclroy,  quiencores  duroi:t,pourenemploicria  moiticc 
audit  diuin  leruice,  &:rautremoici£e  es  réparations,  &  au- 
tres nccciîitez  6c  charges  d'içeiie.  Moyennant  ôc  parmy  ce, 
ledit Icigneur  Roy  encendoit  demeurer  quide  de  tout  cq 
qui  luypouroit  élire  demande,  tantàcauledudit  diuin  ler- 
uice, comme  aulfi  des  réparations  &autrc^necellirezôc  af- 
faires ,  qui  pendant  le  temps  d'iceulx  trois  ans,  pouroienc 
&  deuroienc  eflre  faiclsjôc continués  en  ladide  faindcCha- 
pelle,pour  tant  que  monteroienticellcsregaleslefdids  trois 
ans  durans.Et  depuis  leditieigneurRoy  renouuelial'odrov 
deididesregalles  iufques  à  l'an  mil  quatre  cens  cinquante 
fept. 

Eteft  bien  à  noter  que  par  tous  les  deuandids  odrois  où 
donsfaidsparleRoy(commiediteft)derdidesregales,les 
proufîdsd'icellesregalles  ont  elle  receus  ôc  diilribuez  par 
%'nreceueur  gênerai  à  ce  commis  de  par  le  Roy.  C'eH  àfça- 
uoirparccrtam  temps  parGuillaumeNicolas  Bourgeois  de 
Pans  :  Etdepuis  par  certain  temps  par  Nicolas  Malingrec 
Huiilier  de  la  Chambre  desComptes. 

L'an  mil  quatre  cens  cinquante  huid,  le  vingt  feptiefme  jA^t, 
d  Auril  le  Roy  eftant  àTours  odroia  de.  rechef  pour  ladidc 
fâinde Chapelle Icldidesrcgalles  iufques  à  quatre  ans  en- 
fuiuans.  Mais  il  ordonna  icellesregallescllrereceues  parles 
reccpucurs  ordinaires  des  lieux  plus  prochains ,  où  efcher- 
roientlerdidesregalles,  &  par  euixeilre  baillées  au  Chan- 
geur duThrefor  du  Roy  par  fesdefcharges:pour  les  conucr- 
ur&emploierparleditChangcurenlarcfedion  6c repare- 

V 


XY4.  ^'CIT'E'    DE   PARIS, 

mens  des  ornemens  de  ladide  fainde  Chapelle,  ainfi  que 
par  les  gens  desComptcsduRoyferoitordonné.  Etparrap, 
portant  les  lettres  royaux  dudicodroy ,  fignees  de  la  main 
du  Roy,  ôc  ccrtiticâcion  defdids  gens  des  Comptes,  tou- 
chant ladiderefedion  oc  réparations  deldidlsaornemensôc 
veftemens ,  le  Roy  veult  &  mande  par  icelles  lettres,  tout  ce 
que  par  ledit  Changeur  auroïc  efte  diftnbué  en  ce  que  dit 
eit,  eftre  alloué  es  Comptes,  ôCrabatudela  receptc  dudit 
Changeur  parleldicts  gens  des  Comptes.  Signé  icelles  let- 
tres, Charles  par  le  Roy  Chaligault. 
34^5".  En  l'an  mil  quatre  cens  Ibixanre  6c  cinq ,  le  quatorziefmc 
Septembre,  iour  de  l'exaltation  de  la  faincle  Croix,  le  Roy 
Louis  vnzielme ,  eftant  en  la  haulte  lainde  Chapelle  du  Pa- 
lais de  Paris  &fai(ant  les  prières  à  nue  telle  douant  la  ChaiTe 
des fainclesrehques, qui efl:oitouuertc,MaillreIi;han  Mor- 
tis  Chantre  de  ladite  Chapelle,  hiy  fit  requcile  verballc, 
qu'il  luy  pleutdonner  touttesles  Regallcs  de  Ion  Royaume 
qui  vacqiieroient  le  refbe  de  la  vie: ce  qu'ilaccorda.  A  la 
charp-e d'en  emploier  la moitiee à i'entretenement  du  diuin 
feruice,  ficTautreen  linge,  ornemens,  vitres,  6c  autres  ré- 
parations de  ladide  fainde  Chapelle.  Et  au  melmeiouril 
conftituarecepueurdeididesRegalles  Nicolas  Alalingrec 
Huiifierenla  Chambre  des  Comptes. 

Comment  &  quand  lesThrefoner  &  Chanoines  de  ladite faincfe 
chamelle  commencèrent  a  farter  Aulmuces  grifes . 

^^'^'*  L'an  mil  trois  foixantc  6c  vnze ,  en  lanuier,  le  Roy  Char- 
les cinquiefme  par  les  lettres  patentes  en  lacs  de  foy  e  6c  cire 
vcrde,  (latua  6c  ordonna ,  que  les  ThreforierÔc  Chanoines 
de  la  fainde  Chapelle  viacent  de  là  en  auant  d'Aulmuces 
grifes ,  ftu  detelUbiisgnfisfourratis ,  à  la  différence  des  aultres 
Ecclefiafticques  de  Paris  qui  en  portent  de  noires.Et  de  gra- 
cefpeciale  leur  donna  les  premières  Aulmu  ces  griles,  pour 
celle  fois  feulement:  auec  inhibition  6c  deffcnce  de  n'en  re- 
prendre de  noires. 
Frmileçe  de  l' exemption  de  ladite  fainde  Chapelle^  dr  des  perfunnes 

dicetle.  DeUiurifdi^ionduThrefomr.  Etquelesrefidansen 
icelleverccHoient les  fruicls  de  Icu rs  autres  bénéfices. 

Par  Priuilegci  Apoftoîiques  tant  du  Pape  khan  11.  au 


P  LIVRE  PKEMIERo  ns 

premier  an  defon  pontificat  en  Auignon ,  que  du  Pape  Be,-  f^^ç^^^J^^^t^ 
noiftvnzielmeaulsiaupfeiïiLi.eran  deipn  pontificaçà  Vicer-  partie  du  li- 
bc,  aufeulThreforierdeladiclefaindeChapelleappartiein  i^re  de  icaa 
la  cure  &  luriidiclion  dçi  GhanoineSiChapellains  6c Clercs  ^°'^'^"' 
du  cueur  d'icellc.Ec  ionc  cxemps  de  la  iurifdidion  ordinaire 
de  TEuelque  de  Paris ,  Diôcelain ,  èc  de  T  Archeuelq^e  de  ""^^ 

Sens  Métropolitain  &:  de  leurs  lucceireurs^  de  tou$^utrcs         ..  . 
ordinaires.  Ec  enrefidant  en  iccUcfaindc  Qhapelle^ils  per-  ohaiuliob 

Il  coiuccleursgrosfruidsdc  toùsleursautresbeneficesqucls- 
conques  ,  cum  cura  v€lfine  cura  j  etiamjt  dignitatcs  njcl^crjona- 
tus  exiHant  j  cum  aiînicgrïtaie ,  cum^ua  il/os  feraperent  j  Jiii^ 
Ecclcfiis  m  (jHiktis  illaohtment ferfonAiitcr  yefidtrent,  JEtadrefi- 
dcndum  in  tis  inttrim  mimm€  teneantnr  ;  catttdianh.  difiribifti0<- 

;   mhus diintaxat excepis . Ec queà  ceparaucunsilsne  puilTenc 

■   eftrecontrainds,  nonobftanc  quelconques  ftatuts  ou  cou- 
ftuinesdesEgliles  oùfcroient  lefdids  bcni:Rccs  ^  Iur4mef2to 
confirmaîionis fcdis  A^Qflgltcjii  njel  quactlmque  alhtJirmUaU  ro- 
boratis ,  feu  cjuihufcumquc  littens  &  indulgcntiis  AfoHqiicis  y  dp   ,  ^7  li 
quihu^fpectaleminhis  literis  j4pû/îoUcis  Jieri.  oportprct  mentiO' 

I  nem:proutfo  quod  eadcm  bénéficia  débit ts  ohfcquus  nonfrnudentur 
d^  ammarum  cura  in  eis  qutbus  ilLi  imminet  nuiUtenus  ncgliga- 

Triuilege  A foftoliquc  y  que  nul  ne  f  eut  promulguer  fentence  d'ex- 
I     -  cemmunïment ^de fufpenjion  ou  d'tnte^'dtt  en  iudite.fairicU  Chd'^  i 
Pelle  ^  ou  es perf'onnes  conftituees  ,  ou  XconHitueren 
t  ce  lie ,  fans  efpecial  mandement  du  Fate^ 
fatfmt  mention  de  ces  indulgences. 
LePapeInnocer.cquatriefineenranpremiGr-deronpon-    i^^x 
I    tificat,Ci/;»f^/L4/^r/î»/,  odroya  â  M9nfi€irT  faindLouif      'f^' 
Roy  de  France,  tempore  jidif cat ton is  ficrd  cap^iU, ^qn^tn  fuis  ^-pi..xL^^\l 
Jumptibus  duxerat  tune  confiruendam  infrajepta  do?fius  Régis,          -■•'^q 
opérante fuperante  mater iam:  vt  ibidem  Janôlifima  Corena^fpi^       '.\,  \]Z 
ne  a  y  acaltdpr.iciofx  reliquiji ,  qu^ts  de  ligno  cruçAs  >  X^.  àl^s  facrts 
\     habere  dignofcebaiur ,  Jub  veneranda  cufiodtii  cûnferf^arentUY  .wf 
mdlus tnfacram  Capellam  Falattj Partjîus^  vel perfon^s'inibi ccn- 
ftttutas ,  autconllituendas,  excom?nunicatiomSy[uJpenJionis^)  'liel 
interdtcti  (ententias ,  abfque  fpeciali  mandatojedts  4poJlol.iC£  effi- 
ciente de  hue  tndulgcntiaplenam  mentiûnem,promulgare  valcret, 
^^asfi per prdfumptionem  cuiufquam promulgart  forjitan  co^tn- 

V  2j 


Ii5^  CITE*  DE   PARIS, 

gerit,  de cernehat  irrita  &  inanes.  E  c  àufli  y  octroya  pareil  pri- 
'  ^h^vyxz^^  ùikgele  Pape  lean  li;  l'an  premier  de  ion  Pontificat,  en 
'  '•'  ^èiignon.  i-  . 

Haùltpas. 
\  Bu  vin  deu  chacun  an  de  rente  a  ladicfe  Saincte  Chapelle. 
k' mùu?/f.  '  '  ^  ^s  ^cfTurdids  treize  nluy s  &.  demy  de  vin  de  Hauit pas, 
me  partie    ^quî  fo rit  diftiribués  chacun  an  aux  Thrcforier  &  Chanoi- 
duhure  de   j^es  dc  ladidclaincle  Chapelle ,^ufFi  bien  aux  abfens  qu'aux 

Icaa  Mor-  ^  ,  :        t-      j    •     i  ^     i 

tis.  prefens,  chacun  vn  muy.      Et  doit  le  muy  contenir  dix. 

huid  lextiers  de  vin  chauid  en  vendanges  ,  ou  feize 
fextrers  de  vin  froid  après  la  fainâ;  Martin,  6c  de  mere-gout- 
te.Etdoiuentceux  deMureaulx  venir  quérir  au  Palais  les 
VàifTeàulx de l'£gli(evuy s, ôcles ramener  plains  au  Palais  à 
leurs  derpénsjéc  demander  congié  aufdids  ThrefoncriSc 
Chanoines  de  lafainde  Chapellede  y  vendanger.  Audid 
Threforierle  double:  mais  le  demy  muy  qu'il  faut  pourlon 
double  ,fe  prend  iur  la  bource  commune  de  ladidefainde 
1457.  thapeire.  A  eflé  ceft  an  reccu  par  compofition  faicle  auec 
iè  Chantrexief^inél  Honoré,  Chapellam  de feind  Michel , 
en  labafTe  Chapellede  ladite faindle Chapelle :lequelpour 
tous  lefditî- treize  muys  &:  demy  pour  leditan  , a  payé  vingc 
fîxefcus.    Pour  ce,  26.cfcus. 

Trimleçre-Afoffèîî^Hè\cdmment  le  portier  j  le  concierge,  le  iardi- 
ni-er^  &  deux  guettes  du  Faluts ,  &  tous  les  familiers  des 
chanoine  s  font  de  U  lurifdiclion  de  mondit 
Seigneur  le  Threforier. 
■''  L'an  qùîitnefme;  du  Pontificatdu  Pape  lean  lï.àlafap- 
Exuai^de  p^icatibn  déPhilippès  5.  didle  Long,Roy  de  France  &:  de 
lafcpcieime  Nau'arre,  l<?dift  Papcoclroya  audid  Thvelorier  de  ladide 
parue  du  H-  falnctc  Chapelle ,  quclcportier,  le  concierge,  le  iardinier, 
lAonis.       ^  duo fpecUlatoresfeu  ctiflodes  vigiliarum  nocUs  Regalis  PaLittf 
i'4r//^<'/?/?j-,&:  tous  les  familiers  des  Chanoines  de  ladite  fain- 
€tQ  Qhz^tWç. ieidemThefaurarto ,  tanquam membra  capiti^fenti- 
rentfefnbejfe  3  "vtpro  commifis  pereos  inframuros  Palattf  fftpra- 
diïti;^ft€iurtJdicîionemineos  valeret  exercere  ^  ac  haheretin  eif- 
dem  : prout  exercehat  érhabehat  in  Canenicos ,  Capellams  cf  Cle- 
ricoskicl-t  CapelU:  quorum  amm arum  curam^  dr  lurifâultomm 
malem , idan  Jicx ajferekït  eundcm Thefaurarium hahm,^'^ ^'^% 


LIVRE    PREMIER.  157 

Triuilege  Afoftoùque  aux  Threforiers  de  ladite  Saincie  Cha- 
plie  pour  njfer  de  Mittre^Anel^&  autres  ornemens  Fontifi- 
caux  :  mais  non  pas  de  hajlon  Paftoral. 
Parpriuilege  du  Pape  Clément  7.  donné  en  Auignon,    jo^^ 
au  fécond  an  de  Ton  Pontificat,  odroyc  à  la  iupplication  du 
Roy  de  France,  François  de  Valois,  il  eft  permis  au  Thre- 
rorierdeladicefainéte  Chapelle,  6c  à  Tes  rucceireurs,//^^y^x'/; 
mitra  ô'  anulo ,  ac  altjs  Pontificaltbu^  injîgntjs  (  non  tamen  baculs 
Paflorah  )  in  dt^a  Cape  lia ,  horis  &  temporihm  débit ks ,  &  in  diebu^ 
ff^tïuïtâîum^  maidrum  ac  ditplicium  ^fosi  rt^ijjarum  ^ve^erarum^  çjr 
fnaïutinarum  [hlcmnia ,  infrafepî.t  dicii  Palaffj ,  ac  eùam  extra  illud 
in procefionthiis ,  qH£  tuxta  Palatium  in  Afcenjionà ,  &  Corporis 
Vomini  lefu  ChriHi festiuttatibt46  ^per JacramCapellamJieri  con- 
!  I  Juetû:  henediClionem JoUmnem  cum  mitra^  anulo ,  Ci"  infignus  [uvra- 
diclà  fupcr  Clerum  drpopulum  eUrgirt  :  dummoào  in  benedicïione 
hniu/modialîquis  Legattajedis  ApGHolîcJ>  ^  aut  Archicpi/copt^s  Se- 
I  mnenfis ,  velEpïJcopm  Panfienfis  ^pro  tcmpore  exijlentes  ^prxjentes 
\  ironfuertrt^ 

La  fondation^  (fj*  première  Ordonnance  Royale  du  diuinferuice  de 

la  Chiinîeriedeladtne  (amlie  Chapelle. 
L'an  mil  trois  cens  dixneuf  en  Mars,  feu  Philippes  lors    1319. 
Roy  de  France  &:deNauarre  fondala  Chanteriedeladite    <-'cfti^ti- 
faincTie  Chapelle, &ftatua  que  le  Chantre  &fès  fucceflcurs,  l'/Lone*^"^ 
quead  ea  auxUâtum  (^  honc/rutcm  chori  prcjfexerint  dcbiîè  increpa-  Extrait  de 
iionii  offictum  ,pf aller: di ,  p/almodiandt  .é'  le^endt  leriose ,  &  dt-^^  liuiclief- 
j  shncteinipfajacra  Capella  y/uferius  &  tnfcnus:  Acd'Utnum^  vrouî  hure  dekhi 
inibiconfueuitminijlertunijiorà  diurnù  &noclurnis^fftrifaciendi  ^'°^''=^- 
Jluderent  excvcere .  Et  cjuûd omnes  (ir fingules  tpjîta  CapelU  Capella- 
nos  (^  Clericos  in  exhibitione  debitiferuttii  delinqucntes^  i'rnoranteS) 
ixobedientes  y  tepidosérrcmijjos  ^  débite  increpent:  &  defc^usprx- 
àiclûs ,  nulli  ip forum  fub  debito  iuramentoparcentes ,  Thefaurario 
di^jtJacYji  CapclU^  quipro  ierr>porefucri!^  àenunciaretcneantur^per 
tundcm  The/aurarium puniendos .  Inaliis  quilufcumque  ecmra  ip- 
fos ,  ^  tn  ommbm ,  contra  ipfum  Cantorem  (^  eias  fucceffores    au- 
Sloritate  ^r^ediclol  hcfÀurano  antiquiîus  attribut  a  ,  ér  d^ta  femi 
per  Jalua  ,     Difpofe  aulïï  5c  veult  ledit  Roy   fondeur, 
que  ledifl  Chantre  6c  fes  fucceiîèurs  foient  tenus  faire 
telle  refidence  pcrfonnellc  en  icelle  faindc  Chapelle, 
cjuils  foienc  Ôc  puilTent  eftre  prefcnts  deiour  &:  de  nuid, 

V  Jij 


iy8  CITE'    DE    PARIS, 

In  omnibus ipfiu4  C^elUboris  CÂfionuis  ^continue  k^rinclfto  v/que 
adfjnem  :  nificanfa  légitima  ipfgs  excu/et.Ex.^croï\l  ten  u  s  p  erfon- 
ncllemçntregir&  tenir  cuer  à  toutes  fcilcs  annuelles ,  in- 
llicueesouà  Itatuer  en  iceile,  es  premières  ôi  fécondes Vef. 
pres , à  Matines,  &. à  la  Melle.  N ijî ^idco fmt amïqui ,  dMes^  vel 
tfifirmi^qaO'ihxc m perfona propria  nequcAtît Adimplere:  quoà  tune 
t4men per aliumCanomcum  facerekneanîur.  Et  fipcr  Canonicum^ 
omnilsui  reqmfiui  Canomctifitri  non  valent  j  per  Capciianum^  ad  r<f  • 
qu'tfitioûcm  Cantorlsfiat^non  coacic^^  adjnmptm  Cantons  ^  adarbi^ 
triurnlhefaurarij  memoratt.  Seront  aulîi  tenus  lefdits  Chan- 
tres defoyôc  parfoyouyr  lesltçons,  Epi  (très,  êc  Euangj  les, 
de  ceux  qui  par  la  table  jou  autrement,  ieronc  tenus  les  lire 
en  ladite  famcte  Chapelle,  auant  qu'ils  les  lilcnt.  Afin  que 
en  ce,  ils  les  enlciguenc ,  increpent ,  Oc  amendent.  Lefquels 
s'ils  faillent  en  prononçant, ou  en  liiànt,  perdent  le  prohc 
dei'heure  où  lis  liront,  s'ils  n'ontefléparauant,  comme  die 
edouysdu  Chantre.  Seront  auiîi  tenus  ledit  Chantre  ^iç,s 
fucceifeurs  faire  la  tableparfoy,  ou  autre  à  ce  idoine, àfes 
propres  defpens,  toutes  fois  quand  beioin  fera,  &  prout  eji 
hj^enui^peraUnmmip/aCdpellafjeri  cofi/uetuw.Scront  auiîî  te- 
nus leditChatre  Se  [es  fuccefleurs, toutes  ëcchacune  proccf- 
liôs,àfaire,inflitueesouàinftituer,^^<7/7É'r^  &ordinareincan^ 
///e^4/y/y^(;«/^(?^f/.Veultau(ri  ledit  Seigneur  Roy  par  icelles 
lettres,  les  cinquante  liuresparifisderente  annuelle  &  per- 
pétuelle,pour  lafondation  de  ladite  Chanterie,  eflre  re- 
ceuës  par  leThreforier  qui  feroitpour  le  temps  d'icelle fain- 
<5le  Chapelle ,  &:  eftre diftribuees  audit  Chantre,  &:  à  (es  fuc- 
ccireursChaDtres,parlamâind'iceluy  Threlorier,en  la  ma- 
nière, ôclelon  les  heures  defignees  en  iceile  fondation.  Ec 
ledit  Chantre  ôcfesfuccclTeurs,  quolibet  anno  reportAbunt  vt- 
ghitifblidos ,  pro  tabuLi  fucteada,  Etficontigertti/iflitHi^  &  jîeri  in 
poflerumin dtcfdfdcra Capelia  ^plurafesia  annualta ,  femiiuplicia^ 
^velplarespYocel^iones  &  dtflrihationes  ,  hinufmodtftfloYHm  cr  p^o- 
ceponur/ty  per  di5ium  The/aurartum  ,  &  titu  [ucctjfores ,  defalca^ 
buntur^  feu  minorabuntur^ njtin dicta  feftis annHa'ibm^ duplicibf^, 
fem:dHplicibtif ,  O'proceptombM^pofihuiufmodt  erdi/iationem  i/'Jîi' 
tuendi^^  dr  eîiamfaciendis  \  vtin  antiquii  huiufmodi  ft(Hs ,  per  di- 
^umlhefattrariumfatcongrnadtflributto^  &  jtquaUb,  ita  tarsien 
^itçdipfeCantor^d'ipJiiis/ucceJJores^  ommum&ftnguUrum  Iiûtaç 


LIVRE   PREMIER.  i^^ 

rumprdâi^arum ,  in  quib m  fr a/entes  nonfuerint ,  ^  in  quihuéper^ 
fc^e dehitum  fuurn non  adimpleucrint  ^perdant  îotum  commodum 
illim  horx  m  quA  de^cient^é'  adcommunem  hur/am  JicHt  c^terurum 
perjonAYum  ipfius  CapelU^  defe^M  quos  perdiderint,  applicentur  ^ 
pHnicyJiper  dt^inmlhe/AtérArium  ^fi  contempla pœna  prddi^A  plu- 
ries  /e  voluerint  auî  confueuerint  ab/entare .  Et  nihtlomintis  tdem 
Cantor ,  &  fui  fuccejjores ,  in  eadem  Cantoria  in  prima  fui  receptiont 
4C  inftituttone ,  iurare  tembuntur  ^pr^miffa  cmnia  é'/ingnla ,  bona 
fidedilîgcnîer  adimpkre* 

La  conflit ution  &  afiette  defotxanîe  &  douz^eliures  ^  di>:  fols  tour- 

mù  de  rente  perpétuelle  ^pour  la  première  cjr  ancienne  f on- 
f  dation  de  U  chanteried'tcelle  faincte  chapelle, 

'  L'an  mil  trois  cens  &  vingt,  en  Juin,  ledit  feu  Philippes 
lors  Roy  de  France  &:  de  Nauarre  ,  fondateur  de  ladide  '^^°' 
:  Chantcrie  ,  ladoiia  de  foixante  &:  douze  liures  dix  fols 
tournois  de  rente  à  touiîoiirs&.admortiej  fur  quatre  fîcfs- 
fermes  eftans  en  Normandie,6c  en  Ja  Vicomte  de  Bayeulk. 
Ocftàrçauoir(urleViuierd'Arquency,dedix  liures  tour- 
nois; fur  le  bois  de  Clcrelande,  de  vingt  liutcs  tournois; 
fur  le  moulin  de  Ribereil,  de  trente  liures  tournois  j  furie 
moulin  de  Bur ,  de  cinquante  fols  tournois ,  à  lesprendre  & 
receuoir  parles  mains  du  Chancre  qui  feroit  le  temps  adue- 
nir,  ôcfes  fu  ce  e  fleurs,  be/je  &  paafic'e  ^libère  &  quiet  è  ^  ab/que 
coABionevendendi^velextra  mantis  fia6 penendi  ^  aut prafîandi 
propterhocfinanctam  Régi , vel fuccefforibm fulf^ velâ  Rege^autiUis 
caufam  habit urù.  Et  oh  def^umfûlulionU^ficomingerct^quodfuper 
locisprddiotis ,  pro  redditu  huiujmodi , iustitiAmplenartam  valerent 
cxercere. 

Déclaration ,  ou  nombre  des  Chapelles  ou  Chapelleniesperùetuelles  de 
fondation  ou  colUtton  Roy  aile  qui  font  en  U  Preu  osf'e  C*  Vicomte 
de  Paris.  Bef quelle  s  les  chnpeUainsj  ont  tenus  tous  les  ans  le  Mer- 
credi des  quatre  temps  de  la  ^uadYa<^ef?inie  ,  qui  ejl  après  le  Di^ 
manche  des  Brandons ,  de  comparoir perfcnellement  au  Synode^  qui 
fe  célébrera  ledit  iour  par  Monfe'tgneuvle  Jhreforier  delà  fawâfe 
chapelle  du  Palais  Royal  à  Paris ,  appartenant  immédiatement  4 
l>'£g^t(e  Romaine ,  en  lamaifon  de  mondit feigne  ur  7hrefûrierfizt 


j6o  cite;  de  paris, 

4udU  Palais ,  far  auciorité  dit  Roy  a  luy  donnée  &  dfesfuccejjèurs, 
ordinaire  colUteur^oufon  cjficial  &  commis  defdtcfes  ChapellenieSf 
fuiuantles  lettres  derefonnationdtt  RcynofireSire  Francoùpre- 
mier  ,  Roy  de  France  Tres-Chrefiien  données  fur  ce  fan 

IJLO. 

Ec  premièrement  les  fixChapellesperpecuellesfondees  en; 
ladiciefàincle  Chapelle:  doncles  Tix  Ciiapellains  d'icelles. 
prennent  oultre  leur  gros,  dillributions  au  cueur  dicelle, 
comme  les  autres  Ciiapellains  des  Threforicr  6c  Chanoines 
d'icelie  faincle  Chapelle ,  en  les  gaignant. 

En  Uhduhe  chapelle. 
I.  LaChapellcdefaind  Venantfondeedeflbubs  les  fàin- 
des  reliques  derrière  le  grand  autel.  Son  gros  ,  aie  prendre 
par  la  main  du  Chapellam  lur  la  receptc  du  Roy  à  Paris ,  effc 
de  vingt  iix  Hures  parifis  par  an.  Et  aulTiiedoibt  prendre  fur 
ladidc  recepte  de  Paris  par  an  quatorze  liures  parifis  par  TE- 
glile  5  pour  partie  des  diftributions  d'icelluy  Chapeliain  .Et 
doibt  ledit  ChapellaintouslesioursMcfle. 

En  la  hajjè  Chapelle. 
1.  La  Chapelle  de  faind  Nicolas,  oudeS.Iehan  Baptiftc, 
fondeeôcdcfcruieàrautelde  S.  Jehan  Baptiftc  derrière  le 
grand  autel.  Le  gros  en  eftfur  la  bourfe  cômune  par  aD,de 
vingt  trois  liuresparifis.  Et  doibt  le  Chapeliain  d'icelle  tous 
les  iours  Metfe  de  requiem  (  annualihus  &  dtiplicthus fefià  ex- 
ccptîs  dimtaxat  )  in  quorumfingulis  Capellanus  Mtjfam  celehrarc 
tenehitur ,  de fcHimtatihns pr^ediUis , 

3.  La  Chapelle  de  S.  Clément  fondeeà  l'autel  de  S.  Cle- 
ment.  Le  Chapeliain  d'icelle  doibt  tous  les  iours  Melîe",<i/^^ 
adminusquaterin  hchdomada^x.  ion  gros  eft ,  fur  ladite  bour- 
fe commune  paran ,  de  douze  liures  huicb  fols  parifis. 

4.  La  ChapelleS.Blaife/ondee  à  l'autel  deS.Blaife»Etdoir 
Je  Chapeliain  d'icelle  tous  les  ïowï^^z^q ..ntfi legitimumim^ 
pedimentum  hahuerit  Capellanus ,  velad  minus  quater  in  hebdo- 
mada.Ex.  fon  grosefl:  fur  ladite  bourfe  commune  par  an  de 
dix  liures  huici  fols  parifis. 

5.  La  Chapelle  de  S.Louis  fondée  à  l'autel. 

Et  doibt le  Chappeilain  d'icelle  tous  les  iours  Meiïè ,  nifiim- 

pedtmentum  hahuerit  Capellanus ,  -velad  minus  quater.  in  hebdo - 

mada.EtCon  gros  eftfuria  bourfe  commune  de  l'Eglife  par 

an 


LIVRE   P  JlE  MIE  R.  i(?i 

an  de  rente  ôcneufliuresfeizefolsparins. 
6.  La  Chapelle  dcS.  Jehan  l'Luangeliftefondeeà  l'autcî  de 
Et  fon  gros  eft  par  an  de  vùigt  quatre  liures  parifîs: 
Icfquelles  2,4.!. p.  auee  dix  hures  psriiis  derenre  par  an,pour 
partie  des  diftributions  du  Chapellain ,  furent  parlefonda- 
ccur  afsignees  8c  afsilFes  fur  Sauigny  les  Aulnoy,  Scfur  Soup- 
pescn  Gaftinois.  Par  Arreft  de  Parlement  du  quatriefmede 
Mars  14^1  .fut  dit  par  rccreance  queledit  Chapellain  deia- 
^liclc  Chapelle  perpétuelle  de  S.  lehan  TEuangchile ,  feroic 
enticrcmencpayéparMeisicurslesTiirerorier&  Chanoines 
de  Tes  gros ,  diftributions  ôcautresproufîds ,  comme  les  au- 
cresChapeilains  perpétuels  de  ladite  faindeChapellcferuâs 
en i'celle ,  ajsishndo horis &femittû diumo .^t.Qn lafondation 
n'cilfaicte aucune  exprelTe  mention  de  Mcfl'es. 

LcfdiclsfixChapelIains  ont  chacun  vne  maifon,  les  du 
llributions de l'Eglireàfortemonnoye,&chacun  trois  pains 
de  Chapitre  oulcrel'argentpour  lafondation  desMelîcsdç 
leurs  Chapelles. 

•    La  Chapelle  de  fainclcCroix fondée  derrière  le  grand  au- 
;tel  en  la  haulte  Chapelle. 

:  LaChapeiledefainctClairefondecaumefmeautel. 
Les  quatre  Chapelles  fondées  à  l'autel  duThreforjC'eil à  fça- 
uoir  de  S,  Matthieu  S.Elizabeth,  S,  Aignan  ,  &  de  la  Vierge 
Marie. 

La  Chapelle  de  la  ViergeMaric  fondée  en  l'oratoire  de  la 
haulte  Chapelle. 

Les  troisChapelles  fondées  en  la  nef  de  la  haute  C  hapcllcj 
c'eftàfcauoir,  deS.Aignes  vâlât  cinquantehuresparilis:  de 
S.  Denys  à  l'autel  du  Roy  :  &:  de  S.  Pierre  &.  S.  Paul  fondée  a 
l'autel  vulgairement  appelle  l'autel  du  pain  ,  Alt  are  fil- 
S'cnfmuent autres  chapelles  forJees  en  la  hajfe  S.  Chapelle. 

La  Chapelle  de  noftre  Dame  fondée  au  grand  autel  de 
trente  deux  liurespariiis  de  rentcpar  an  fur  la  recepte  du 
Roy  à  Paris.  LadicleChapelleeftfournicde  calice  6^  patène 
d'argent  dore;  de  deux  Milîclsà  l'viage  de  Paris.  De  trois 
paires  d'ornements  d'autel.  De  cinq  nappes  d'autel,  &:dc 
plufieurspicccs  de  draps  de foyc.De  deux  burettes,  8c  tour- 
tes autres  chofes  nccellàircs. 

X 


i6i  CITE'  DE    PARIS, 

La  Chapelle  de  Culant  fon  dee  audit  autel  de  douze liures 
parifis/ur  le  reuenu  de  la  terre  de  l'Engignerie  cnOrleanois 
doibtdeuxMeiîes  des  morts  par  chacunefepmaine. 

La  Chapelle  S.  Catherine  du  Bois  le  Roy  près  Mclun 
fondée  derrière  le  grand  autel  doibt  trois  Me/Tes  par  fcp- 

niaine. 

Les  trois  Chapelles  de  S.  George  S.  Benoift,  &  fainde 
Croix. 

La  Chapelle  de  S.  Michel  &  S.  Louis,  vulgairement  dide 
du  hault  pas ,  à  coftc  droid  hors  le  cueur  de  ladide  balFe 
Chapelle,  doibt  trois  MeflTcs  par  repmaine.j?/^f«^//^r  Capel- 
lanus iurare infua rece^tione ^  celebrare ter inhçhdomada ,  nijïk- 
gitimum  impedimentum  habuerit. 

Les  quatre  Chapellenies  de  S  François  de  S.  Dcnys,de  S. 
Louys&S  Anthoine  fondées  par  Madame  la  Royne  Blan- 
che d'Eipagne,  à  l'autel  S.  lacques  à  main  gauche,  chacune 
de  vingt  cmq  liures  parifisparan  furie  Threfor  du  Roy.  Ec 
doibuentles  quatre  Chapellains^/'fr/?,  'velidoneum/Acer- 
<s^(7/f;w,cc!ebrer  trois  MeiTes  la  (epmaine.  C'eft  àfçauoirl'vne 
du  S.  Efprit,  l'autre  de  noilre  Dame,  ôclatroifiehne/'r^^^- 
funCià.  Nijïfolennitas nliqnaftierit ^-proper quAm deceat âfflcinm 
jproprmm  ceUbrari  :  di^m  tiimcn  MiJJk  de  defnnclis  mwmie  obmit" 
tatnr. 

Notez,  que  par  le  contraEî pAJfé  leVendredy  d' après  UfcfiejainBs 
Lttce  <32i.  cefte  Blanche  rieft  appelle  Royne ,  ainsfeulïement  Mada- 
me Blanche  fille  du  Roy  S.Louys,Etles  exécuteurs  de  fon  testament 
font  nommez, ,  Reuerend  Père  en  Dieu ,  frère  Pierre  de  Corpolay^ 
DoCleur  es  Droits  &  Abbé  ')^,  defainU  Germain  des  Prez.^  Al- 
phonfed'Efpaigne  Archidiacre  en  la  grande  Eglife  de  Paris.  Et 
nofireMaiJire  Nicole  de  Lyra  Cor  de  lier  du  CenuenîdeLyreen  Nor- 
mandie. 

Les  trois  Chapelles  de  S.  Eloy  fainde  Marguerite  &  S, 
SebaOienàrautelS.Blaife. 

La  Chapelle  de  noftre  DameenToratoiredu  Cimetière 
dans  les  petits  murs  de  la  fainde  Chapelle. 

Les  deuxChapellesappellecs  vulgairement  de  l*oraroire, 
alias  des  prifons,  fondées  en  la  grande  Chapelle  en  hault,  \ 
près  delà  grâdeGallcriefur  la  Conciergerie,  le difent  main-  i 
tenantcnbascnfàueurdesprifonniers-.Etvallent  chacune  \ 


LIVRE  PREMIER.  1^3 

par  an  cinquante  liurespanfisderenceâfrirefurlarecepte  du 
Roy  à  Paris. 

La Chapelledc S. Nicolas,  fondée  en  la  grande falle  du 
Palais, de  quarante  liuresparifisparanliirplufieursreuenus, 
déclarez  es  lettres  de  fondation. 

Les  trois  Chapelles  fondées  en  la  Chapelle  S.  Michel  ea 
i'enclos  du  Palais.  Votez,  cy  deuantce  cjue  l'enefcripts. 
lly  a  d'autres  Chapelles  fondées  hors  le  Palais. 
Et  premièrement  en  la  grande  Eglife  noHre  Dame. 
LâGhapclledeS.Martin^cfainde  Anne,  valant  par  an 
cjuaranccliuresparifis  fur  leThrefordu  Roy. 
En  la  Ch  apelle  S.  Tues. 
La  Chapelle  de  fainde  Anne  fondée  par  Arrefb  delaCour 
de  quarante  liuresparifis.  Vdiez>ce  que  t'en  efcripts  aujecondli- 
ure. 

Au  Collège  de  Nauarre. 
Les  quatre  Chapelles  fondées  au  grand  autel  dudit  Col- 
lège. 

La  Chapelle  de  S.  Catherineàcoftë  gauche  delà  nefd'i- 
celle  Chapelle  valant  vignt  cinq  liures  pariiis. 
La  Chapelle  de  S.  Louis. 

En  C Eglife  ou  Conuentdes  Celeflins  4  Varis. 
La  Chapelle  de  noflre  Dame  des  Barrez  fondée  de  huid 
liures  parilis  de  rente,  6c  chargée  d'vneMefle  par  fepmai- 
ne. 

En  r Eglife  ParrochiaU  de  S.  Geruais  &  S.  Protais, 
La  Chapelle  de  S.  Cofme  ôcS.Damian  fondée  de  trente 
Jiurcs  tournois,  furvnemaifondcuantS.  Michel  du  Palais, 
&  de  quatre  liures  pari  fis ,  fur  l'hoftel  du  Chafteau  d'or  en  ia 
Fcrronerie  à  la  charge  de  trois  Mefîcs  par  femaine. 
En  rhûfpital  0  u  maifon  D  ieu  des  Haudriettes. 
Deux  Chapelles  fondées  en  llionneur  derAiTumption  de 
noftreDame,  &dcS.Iacques,  6c  deferuie  par  deux  Cha- 
pellains,  vailant  cent  fols  ou  fix  liures. 

Au  mefrac  lieu  font  deux  autxes  Chapelles  que  confère 
i'Eucfque  de  Paris. 

Au  Chafieletde  Paris. 
La  Chapelle  de  S.  Didier,  laquelle  on  appellccommunc- 
ment  la  Chapelle  des  Notaires,  fondée  de  quarante  hures 

X    i] 


1(^4  CITE'    DE     PARIS, 

parifisderentefurla  recepte  de  Paris.  Et  y  doibttous  les 
ioursMeireleCiiapeilain,/fr/^,  velperalmmy  ôcrefidence 
pcrfonnelle. 

En  l'Eglife  de  S.  lac  que  s  de  l'hofpitaL 

La  Chapelle  de  S.  ïacques  fondée  au  grandautel  de  vingt 
cinq  liuresparifis  fur  la  recepte  de  Pans. Et  doibt  le  Chapel- 
lam  vne  MelFe  par  lemainc.  Et  ell  du  corps  de  l'Eglife  dudic 
S.  ïacques  de  rHofpical. 

En  l'Eglife  Farrochialede  S.  Eufiache  a,  Paris. 
La  Chapelle  de  fauicle  Agnes  fondée  au  grandautel.  de 
trente  deux  liure  s  parifis  fur  la  recepte  de  Paris.  Et  vnemai- 
Ion  vers  ledicl  S.  Euftache. 

Au  chafieau  Roy  al  du  L  ouure. 
La  Chapelle  de  S  lehan  B.iptiftefondee  de  vingt  cinq  îi- 
ures  parifii  de  rente,  &:  quarante  fols  parilîs  pour  robe.  Et 
autres  quarante  lois  parilis  pour  le  luminaire ,  fur  la  recepte 
de  Pans. 

En  la  maifon ,  ou  chaîieau  de  Bourbon  près  le  Louure. 
La  Chapelle  de  faincle  Catherire,  ou  de  S.  Ichan  Baptiftc 
fondeedevmgthuictou  trente  hures  parifis  fur  la  recepte 
delà  BailliedeCiairmont,  ou  Beaumonc 

En  l'Eglife  de  l'ho/pital,  ou  maifon ,  Dieu  des  quinz^e  vingts 

fauures  Aueugles. 
La  Chapelle  de  S.  Rcmy  fondée  au  grand  autel  de  ladite 
Eglifc,  de  vingt  quatre  Hures  parifis  touttes  charges  faides 
La  ChapclledeS.  lacquesle  Maicurvalant,neuf  hures. 
Cinq  autres  Chapelles  de  S.Louis  de  S.  Sandin  S.Anne  S. 
Sufanneôc  S.  Agathe. 

La  Chapelle  de  S.Nicaife  en  l'infirmerie  dudithofpital. 
\  Au  Chafteau  de  S.  Ouyn. 

LaChapelle  de  S.  George  fondée  en  la  maifonRoyalle  ou 
Chafteau  de  S.  Ouyn  les  S.  Denysen  France,  6c  accouftu- 
meed'eftre  deferuie  en  l'Eglife  Parrochiale ,  valant  foixante 
ou  quatre  vingts  liures. 

En  la  vtlle  &  Monafere  de  S.  Benys  en  France, 
LaChapellcdeS.Louisfondeecn  l'Abbaye  S. Denys. 
LaChapcUedeS.Nicolas au  mefme  lieu  valant  vingt  cinq 
liuresparifis. 
La  Chapelle  de  S.  Vincent  valant  vingt  liures. 


L  I  V  R  E    P  R  E  M  I  E  R.  i^y 

.  La  chapelle  de  S.  Lazare  valant  quarante  liurcs  pari/îs. 

La  chapelle  deS.Cucuphasaupres  le  Monaftere  valant 
vingt  cinq  liures. 

La  chapelle  de  noftrcDame  enl'Eglire  de  S.  Croix  à  S. 
De»  y  s. 

Au  Chafieau  de  S.  Germain  enl'nyede  nulTtiocefe. 
cLa  hapelle  de  S.  lehan  l'Euangelifte  fondée  de  trente 
trois  liures  panfîs  par  an  lur  threlor  du  Roy ,  à  la  charge  de 
quatre  Mellesparlemaine. 

Au  Chajlcau  de  Loges. 

1     La  chapelle  de  S.  Fiacre  en  la  maifonroyalle  des  Loges  en 

'  Laye,  que  le  Roy  dit  en  Latin  ,  Camélia  feu  capelUmahean  Fia- 

crtj  m  âomomflrade  Logits  in  Laya^  en  la  Vicomte  de  Paris, 

fondée  de  vingt  quatre  liurcs  pariiis  par  an  fur  la  recepte  du 

Roy  à  Paris. 

A  Totfi. 
La  chapellede  nollreDamc,  diredebonncsnouuelleSj 
en  l'Eglife  des  fœurs  Religieufes  de  Poiiîi ,  fondée  de  40.  li- 
ures par. 

La  chapelle  de  fainde  Marie  Magdclainc  en  l'Eglife  col- 
IcgialledenoflreDame  de  Poilli  fondée  de  vingt  iiurespa- 
rifis. 

La  chapelle  S.Louys  fondce  de  cinquante  liures  par  an 

fur  la  recepte  de  Paris:  Et  doit  le  Chapellain  par  femaine 

!  quatre  Melîcs  à  l'vn  des  Autels  deTEgliie  dePoiffi,  &:  refî- 

dencefurle  heu,  telle  que  fans  cauferaifonnable  il  n'en  doit 

cflrevnmoisabfent3  ou  aultrement  le  fondateur  voulut  &: 

j  ordonna  que  la  chapelle  fur  vacante. 

1      La  chapelle  S.  Pierre. 

La  chapell  e  de  S.  lehan  BaptiHe  ,  qui  s'apelle  la  grange  S. 
LouisaupresPoifll. 

Lachapelle  de  noftre  Dame  debon  confort  en  la  maifon 
de  DieuouhoipitaldePoiflj. 

La  chapelle  de  S.  Bertheîemy  en  la  Parroiiïe  de  Boifly,  fro^e 
Mcduntam  Cnrnotenfis  Djocejîs. 

Au  Dtûcefe  de  Rouen, 
LachapelledeS  DenysauChafteaudeCrauenchon,va^ 
lanc  foixante  ou  foixante  oc  dix  liures  panfis.  Et  fi  le  Chapel- 
lain presêteà  la  Cure.  Elle  cft  defpiece  a  annexée  par  le  R  oy 

X  iij 


i66  CITE'   DE    PARIS, 

à  coufioursàlacommiiriondcsThreroriers  du  Palais,  cnre- 
compcnce  de  la  chapelle  deS. Martin  du  bois  deVincennes, 
laquellepicçafucvnicparleRoyà  l'Egliredu  bois  deVin- 
cennes. 

Au  Cl\iJ?t'au  de  Mont-lehery. 

LachapelledeS.Louysiadisfondecauchafleau,&r  main- 
tenantaccourtumee  d'eltre  defcruie  en  i'Eglife  collégiale 
de  Lvna.s ,  le  chaftcau  ayant  elle  rumé ,  vaulc  dix  huid  liurcs 
panlis. 

La  chapelle  de  S.  Louys  fondée,  au  lieu  qui  fut  iadis  le 
ChaileldeTorcy,  &  dcpreienc  deieruic  en  reglifeParro- 
chialc  dudit  Torcy  auprès  Lagnv,  de  Soixante  6c  douze  liur. 
panlis  lurlareccpce  de  Pans,  (5c  iur  certains  héritages,  ap- 
partenant au  Tiirelorier  &:  Ciianoincs  du  Viuier  en  Brie  au- 
dit- Torcy ,  d'enuiron  trente  deux  fcpticrs  de  grain,  £c  deux 
quciies  ou  deux  muids  de  vin^  Scieurs  furent  bailles  leldK^s 
héritages  à  ladictc  charge  comme  on  dit. 
Au  Dtûcefede  Menux. 

La  chapelle  de  S.  Nicolas  en  i'Eglife  Parrochialc  de  Thi- 
eux,  valant  vingt  cinq  hures. 


De  l'infiitution  du  Parlement  de  Paru ,  &  ancienne  forme  de 

procéder  en  tceluy.  £)uels  eflcnent  ceux  qui  y  auoienî 

feance  &  opinion .    Bnftiment  du  Fa  - 

Uiiy  ou  maintenant  on  tient  le f»cge 

de  ce  Parlement.  Et  autres 

traitiez, fort  notables . 

MAintenant  fuiuant  mon  delFein  6c  promefle ,  après 
auoir  parlé  de  la  fondation  des  Egliies  6c  Chapelles 
qui  (ont  en  laCitè,ie  viens  au  iecond  poincl:,auquel  ie  veux 
lîluftrer  la  Cité  par  les  deux  pièces  de  plus  grad  luflrexeO: 
àfc^auoir,  parl'edihcc  du  grand  6c  magnitique  Palais  Royal, 
oià  maintenant  le  tient  le  Siège  du  premier  Parlement  de 
France,  6c  parl'inftitution  &:eftabliirement  du melme au- 
gure Parlement  de  noflre  ville  capitale  ,au  traiclc  duquel 
i£  ne  puism'cmpeicher  d'cilre  prolixe,  puis  qu'il  m'en  laut 


L  I  V  R  E  P  R  E  M  I  E  R.  1^7 

rechercherôcdefcouurirrorigine,  entre  vneantiquité  tant 
embrouillée. 

Or  le  n'entends  icy  traider  tant  feulement  de  l'édifice 
dudic Palais,  ny  de  lapolice  qu'on  y  oblerue  maintenant  LcScIgn.de 
pourlefaitdelaluflicefouucrame:  maismefmemenc  deia  en'fcs"me-' 
ibittedelamaiibndenosRoySjIaquelleacftédetouttemps  moues, de- 
(  au  moins  depuis  lesprcmiersRoys)eftab]ie  en  la  ville  de  !"auoît?n' 
Paris ,  en  laquelle  auilî  fe  tenoicntla  plus  grand  part  des  Tuf-  Pahis  bafly 
dits  Rovs  :  combien  qu'aucuns  delà  crenealoeie  des  Pépins,  ^^^ '^^«^/^P^ 

r   r  ■         I       1       r  IL-  ?/-       loi  "^T      clcClouis  en 

le  (oient  le  plus  louuent  habituez  en  la  Gaule  Belgique.  La  lapUccde 
ville  de  Paris  cftant  encores  contenue  es  Ifles  enuironnees  *^^^"y  ^"^ 
parlariuiere,  ouilraloitpar  conlequent  quiiyeultvnPa  &  Aimon 
iais  bafti ,  lequel  ne  pouuoit  éltre affis  ailleurs,  qu'au lieuoù  Woinc  hure 
le  dernier  fut  reballi,  beaucoup  plus  grand  ôcfpacieux  que  jç^^çj^^^^e^ 
i'autre  antique. 

Mathieu  Paris  en  fonHiftoire  d'Angleterre,  parlant  de 
rentrée  triumphantc  à  Paris  de  fon  RoyHcnry  3.(quifut  en 
ranii54.  &  du  règne  de  faincl  Louis  le  28.)  il  efcrit,  que  le 
premier  iour  il  logea  au  Temple ,  Etpofiridie  m  maiore  Domi- 
ni  Regi^  Francorum  Valatio  ^cjuodefitn  medio  cimtntis  FariJ^au, 
Et  le  lendcmam  au  grand  Palais  du  Roy  de  France,qui  eft  au 
milieu  de  la  Cité  de  Paris. 

Etau  mefmelieule  RoyPliiiippes4.  did  le  Bel,  pour  fa 
grande  beauté  ,  fit  conftruire  vn  autre  Palais  tout  à  neuf,  tel 
quenouslcvoyons:&:futacheuél'an  1313.  le  28.  &  dernier 
an  durccrncdece  bonRovi_comme  efcritBelle-foreft  to- 
mepremicrdefcs  grandes  Annales,  liurc  4.  chapitre  ^i. 

C'eftluyauffiquioftaîe  Parlement  deambuIatoire,pour 
foulagerfonpauure peuple  de  la  defpenfe  qu'il  luy  conue- 
noitfairc  à  la  fuitte,&; déclara  parfon  Edi<2:derânr302.que 
fon  intention  eftoit  d'eftablir  deux  Parlemens  dedansParis: 
Non  pas  pour  eftrc  tenus  fans  difcontinuation  ,  ains  feule- 
ment deux  fois  l'année  ,  aux  odaucs  de  Pafques  ôc  de  la 
TourLiincl:s,àchacuneieanccdeuxmoys.    On  ne  fcait  s'il 
y  logea  dés  l'heure  ceux  des  deux  Parlemens  deflufdits,  def- 
quels  (quoy  qu'il  enfoit  )  il  compoia  peu  après  &  inftitua  J''^iï''"ion 
deux  chambres:  celle  du  Parlement  que  nous  appelions  la  chanlrc  & 
gruid chambre,  &  celle  ditedesEnqucfteSi  en  laquelle  il  ciciapre- 
créa  deux  fortes  de  conleiilers ,  dont  iesvns  furent  appel-  En^^^^^f^f^ 


î'^3  CITE'    DE    PARIS, 

lez  lugeurs,  qui  eltoient  feulement  commis  pouriuger,  & 
les  autres  Rapporteurs  ,pour  rapporter  les  procez  par  elcric 
Ancien  for- ^^x  lugeurs.  Demanicre  quctouccsles  lettres  de  Chanccl- 
muUireide  ierie  quilcurdloientadreifées ,  s'infcriuoienc  toutes  de  ces 
Jciie.   '       TiXOti'.Atix gens tenans kprefcntnofirc FArlonent :\.Qi%  Q^Q  le 
Parlement  (èoit.  Ou  fî  hors  la  (eance ,  Aux  gens  qui  tiendront 
nofire  -prochain  Parlement.  Ou  bien  parvn  formulaire  com- 
mun, pour  n'y  retournera  deux  fois;  y/// ►v^(r/?/ <^/////(?;?-??c7^/C^ 
tiendront  nojlre prochamParlement.  Formulaire  que  l'on  fuiuit 
iufquesauregnedeCharlcs^j.foaslequelleParicment  com. 
mença  âeflre  tenu  làns  aucune  difcontinuation,  pour  les 
grandes  affaires  du  Royaume. 

De  cède  ancienneté  ne  nous  reftcauiourd'huyque  l'ima- 
ge ,  es  cérémonies  que  l'on  fai  t  aux  odaues  de  Pafques  &:  de 
lafeflede  tous  les  laincls,  tout  ainii  quefi  c'eftoic  ouucr- 
cures  de  Parlements,  qui  eullentefté  long  temps  intermisôc 
dlicontinuez.LeRoy  decernantlorsde  cède  première  in- 
Ititution  à  chacune  ouuerture,  nouuelles  patentes  en  for- 
mes de  commiflion,  auec  vnc  lide  de  ceux  qu'il  vouloity 
auoir  feancerEtn'eftoitpas  dit  Que  celuy  qui  auoit  efté 
appelle  au  précédant  Parlement ,  eut  lieu  au  fubfequent,  fi- 
non  qu'il  fut  comprisdans  le  roUe:  Ni  aufli,  que  tous  les  ans 
l'on  tint  les  deux  Parlements:  Maisquelquesfoisonn'y  te- 
noit qu'vne  feance ^  ôc  mefme  il adaenoit  d'autres  fois,  que 
l'on  eiloit  vn  an  entier ,  fans  en  tenir  aucune. 

Or  tour  ainfi  qu'auParlement  ambulatoire  il  y  auoit  eu  de 
tout  temps ,  fix  Pairs  Ecclelîaflics  &:  fix  laies  ,auiri  ce  Parle- 
ment rcfeant  fut  en  partie  compoie  de  gensEcclefiaftics  ap- 
peliez Clercs,  &  en  partie  de  Seigneurs  laies,  faifansprofef- 
iion  des  armes.  Couftumc  encores  obferuec  en  l'an  1380. 
comme  il  apparoift  par  l'Epitaphe  de  Meffire  Pierre  de  la 
Neufuille  cyapres  mentioné  liurefecond  au  traidé  defaincT: 
Eftiennc  des  Grccs,&  del'ordonnance  de  ce  Parlement  an» 
cien  ,  dontvoiçi  lespropres  termes. 

C'cfirOrdonnancedu  Parlement. 

Kûus  rcpre-     ^(/  ^^^  deux  Parlement  S  y  li  vns  defqutex  commencera  a  l'oclaue 
ieatons  an    de  Pafqucs ,  &  U  autrcs  a  l's^auc  de  la  Touflamcls  ,  &  ne  durera 

plus  près         11  JJ  " 

lly\ 


yh  IVRE  P  R  E  M I  E  R.  i6cf 

lly  ara  aux  Parlements  2,  PreUts..  C'cfid  fcauoir,  rArchcuef- 
que de N arbonne y& l' Euefque de-.Renncs  ;•& z.Laiz^^cefi  ajca- 
uoir  le  Comte  d£  D  reux ,  &  le  Comte  de  Boulongne. 

■  llam  13.  C  lires  &  iS-  latl^fans  eux.  &  feront  U  73 .  Clercs ,  Mef 
fire  Guillaume  de  NaugAret  qui  fjorteMe. gmndjecl j.le  Doyen  de 
Tours,  Ô'c:  ^\\:'-  ,. ,.  ■;'      . 

Lt  T3.  du  Parlement  feront  :,  U  Comtcflahle ,  Mefire  GuilUurtîe 
de  Plaifance,&c. 

Jux  Enquefte  s  feront  l'Euefque  de  Confiance,  le  Chantre  de 
Para-, &  autres  tufqucs  a  j^'  il  cftaentendre ,  qu'ils  deliureront 
toutes  Us  Enqucfles  qui  ne  toucheront  l'ho'/Uieur  du  arps  ou  heriy 
tag^s.  'Mtfines  prendront -ils  hien.  LearÇonfeplO'  Uuraduà  enfem-^ 
hle^màà^iiinçoà  qu'ils  les  detiureht,îU  en  auront  U  Confetldeceux 
qui  tcnrront  le  Parlement. 

Aux  Enqueftesdela  Langnedoch^  feront^  le  P  rieur fainci  Mar- 
iindes champs,  &iufquesa s. 

Aux  Enquefte  s  de  la  langue  Françoife  feront,  Maijlre  Raoul  de 
Meilleur,  dr  tuf  que  s  àxi\'^  . ,  :  ;   . ,  :  .  -  .1 

Aux  Efchiqniers  iront  T Eue fque  de  Narhonne  ô'  iufques  à  dix 
entre  lejquels,  eft  le  Cdmte  dejatncr  FcL 

Aux  iours  deTrojes,  qui  feront  à  la  quinz^aine  delà  S.  le  an  fe- 
ront^ l'Euefque  d'Orliens  ,4'Euefque  dt  Soiffons ,  le  Chantre  d'Gr- 
lièns^&iufqu^s  aS.  ,'■ 

'  Or  cfl  nofir^  entente ,  quecilquiportcra  ncftre  grand fcel,  ordon- 
ne de  bailler  ou  cnuojer<aux£nqueftes  de  laL,anguedoch  dr  de  la  la- . 
gue  Francoife  des  N  otaires  .^tant  ccT^'imtliJûirra  qu'il feraÀ  faire  y 
pour  les  bejon'rnes  depefcherj .  '  i  - 

-  Toiiècelà  eft  brufquement  dicté  félon  le  Jagage  du  temps, 
maisd  autant  que  nous ignoronsruiftitution&.rongine  de 
cctaugufte  Parlement,  &  qu'entre  nous  on  ainfinue  vue 
here(îcquicnrefcre  le  premierplan  au  Roy  Louys  10.  did 
Hutin  ji'ay  bien  voulu  rapporter  icy  le  pi  us  exprès  de  ce  pla- 
cart ,  atin  qu'il  face  foy  (  parlant  de  ceJLoy  s  deNogaret,  qui 
pritlePnpc  BonifaceS.  en  la  ville  d'Anagnia,  ville  de  i'A- 
bruzze'que  ce  Parlement  fucouuertfousnoftre  Philippe  4. 
Qu'ainfi  nefoit  on  trouueauffi,  que  (uiuant  la  meimc  or- 
donnance, vnErcliiquierfuttenuàRoiienenran  1306.011 
afliilercntrEuefquede Narbofinc.,  le ComtedefainclFaul 
Engucrrand  de  Marigni  6c autres  Seigneurs  iufques  â,dix. 

Y 


ijô  CITE'    DE     PARIS, 

Ce  qui  m'a  incité  d'efcrire ,  que  ledit  Parlemen  tfut  tenu  la 
ment^arpa- première  fois  en  Tan  1302.  comme  auffi  le  Sicurde  Mirau- 
risaeftépie-  montle  Confirme  en  fes  Mémoires,  oùpour  à.Qs  preuues 
oùuirrfousaffezlbluablesjil  cite  les  propres  mots  derEdicfcmefme  d'm- 
Phaippc4.  ftitucion,  lequel  lelon  ion  dire,  fut  intitulé  de  ces  mots: 
du  le  Bel.  Qf^ifjatio  Regia  pro  'vtUuate  fubte6tûrum  ,  faâfa  Partfifis  poft 
medtam  ^^adrage/imam i^oz.  ôcpourfuiuy  par  fesfumants. 

Quoderuntduo  Parlamenta  Farifittâ.  Item  cjuod  iudicata ,  ar^ 
rejla  &  fententia,  qu£  de  noHraCurUfeu  noHro  communi  conji- 
.  lîo  vrocefferint  teneantur^  &Ji»e  appellattone  altqua ,  executiom 
mandentHr.  EffialiquidambigHitatis  'veUrroris  continere  njide- 
antur ,  ex  qmbm fttjpicto  dtqua,  inducaturcsrre^tio^  intcrpretatioy 
YCKOCcitiG'veldeclîiratiOyeorHmadmsvelconfdiumfpectarenûfcan' 
tuTy  vel ad maiorem partem  Confiiii  noflriy  velproutdam  delibe- 
rationem  fpecîdts  mandati  noflri,  &  de  noftra.  IkentiafpecU- 

Eten  vn  autre  article. 
^uodduo  Prélat i  &  duo  Laici^  audiant  continue  caufas  in  Par- 
lamento. 

Ce  qui  cfl  fuffifant  ce  mefemble,  de  vérifier  mon  opinion 
contraireàceliedetantdautres,  mais  fondée  fur  ce  fonde- 
ment, quinepeutrcdouterlafappe. 
Apres  le  decés  de  Philippe  le  Bel ,  nous  trouuons  vne  an- 
îi.^     °^'    cienncefcroûefaiteàiamd  Germain  enLayc fous  LoysHu- 
tin  ,  dans  laquelle  ,  après  auoir  inlerë  les  noms ,  première- 
ment des  Confeillers  du  Confeil  eftroit,puis  de  tous  les  au- 
tres officiers  6c  domeftiqucs  du  Roy,finalcmentarriuantfur 
le  Parlement ,  il  nomme  pour  Prefident  de  la  grand'  Cham- 
bre le  Chancelier,  &  au  deffous  de  luy,  douze  Confeillers 
Chance-  c^^rcs ,  &  dixhuidt  Laics:Et  pour  les  lugeurs des Enquelles, 
criiei  Prefi-  lesEucfqucs  de  Mande  &:  SoiiTons  &  les  Abbez  de  famd 
dent  de  la    Denys  ôc  dc  faind  Germain  dcs  Pr^z  ,  Et  d'abondant,  fept 
brc"fous'^' autres  Confeillers  clercs  &  fix  laies,  ac  pour  Rapporteurs, 
Lo'^ijs        neuf. 

Hunn.  Philippe  cinquicfme  dit  le  Long,  fit  encor' vn  autre 

reiglement  au  Parlement  de  l'an  1319.  dont  voicy  la  te- 
neur. 

Il  eft  ordonné  par  le  Roy  en  fon  grand  Confeil  yf^Teflat  de  fon 
?uPar"e?"  P/ïr/f«;f/?^,  (n  la  manière  qui  ïenjutt. 


LIVRE  PREMIER.  171 

Premièrement^  iln\tura nuls  Trelas  députez,  en  Parlement.  Carie 
RûyfiiitcûnJciencedeèuxempefcheraugouuernemctdeleursfpiritH4'^^^^ç^^^ 

Utez>.  Philippe  le 

Item  en  Parlement ,  aura  vn  Baron  ou  deux ,  é'  dc/ta  le  Roy  y  met  ^°"o' 
le  Comte  de  Boulogne. 

Item  outre  le  Chancelier  &  i'Abhé  defainci  Denys  .^ y  aura  hmfi 
Clercs  &douz,eLat^.  - 

■■■ij  01;  '  .  ^s  Requefics ,  y  aura  quatre  fer fonnes. 

Item  aux  En  que  fie  s  aura  deux  Chambres,  c'  efl  à  Ççauoir  vnc  pour 
deliurer  toutes  les  Enquejles  du  temps  pajjétufqu^a  autour d'htiy ,  & 
l'autre  pour  delinrer  celles  qui  aduiendront  duiourd'huy  en  auant. 
Et  en  celles  deux  Chambres ,  aurahuiÛ  Clercs  dr  huitLaiz,  lugeurs^ 
^ 'Vingt,  quatre  Rapporteurs  ^  drc. 

Tous  les  Conleillcrs  font  dénommez  par  leurs  noms  6c 
furnoms  en  fuicte  de  ccftcOrdonnanceJeClerc  fous  la  qua- 
lité de  Maiftrej&leLay  foubs  celle  deMonfieur^du  premier 
article  de  laquelle  eil:  venu  que  (budain  quVn  Prefidentou 
Confciller  eft  fait  ou  Archeuefque  ou  Euefquc,  il  faut  qu'il  ^^ 
fedesface  de  fon  office,  entre  les  mains  d'vn  autre  particu-  '> 
lier. 

AuParlementderani3io,  outrelesio.Confeillers  de  la 
grand  Chambre  on  en  ordonna  pour  les  Enqueftes  '^^'  ^^[^^ç^tat 
Clcrcs&30.  Laies,  dontlesi6. eitoient  lugcars,^  iesau*  du  Paric- 
tres  Rapporteurs:  Ecpour  la  chambre  des  RequefteSjCinq,  "^^';^'^^' ^" 
trois  clercs,  &deuxlaics:Et  dans  les  roolles,  les  clercs  font  ''^"' 
aulfi qualifiez Maiftres,  &les Laies Meffircs, parce  que  ce- 
ftoientgensfuiuanslesarmes.  Sans  que  pour  cède  qualité 
deMc/hreouManfieur,  IcsvnsfuiTent  plusauthorilezque 
lés  autres ,  car  tant  s'en  faut,  quand  on  parloir  des  Seigneurs 
du parlemcnten gênerai,  on neîesappelloit  feulementque 
Maiftres  du  Parlement  fans  autre  tiltrc. 

Orcommenousfommesen  vn  Royaume, auquelpour la 
facilite  de  nos  Roy  s  plufieurs  chofcs  viennent  fortaiièment 
àmefpris,au{naduintilàla  longue,  qu'il  n'y  au  oit  (î  petit 
Seigneur  qui  fut  en  crédit,  lequel  ne  pourchafTafl:  d'eftre 
enrocllé,  au  nombre  de  ces  Conreillers,&:  la  relâche  ôc  dis - 
continuation  de  cefle  charge,  leur  en  donnant  peut  eftre 
plusgrand'enuieiSiquefe  rencontrant  vn  trop  grandnom- 
bicdeConfeillers,  IcRovPhilipe  de  Valois  fut  contraint 

Yij 


171  CITE'    DE     PARIS, 

d'cnuoyer  lettres  à  la  Chambre  des  Conipces  de  Paris.,  dat- 
keiglemenc  tcesduio-.  ds  Marsi344.  aisec  i',ordonnancsqu'ilauoit£vic6 
dci\m:344.  felon  l'aduis  de  lon  grand  Conieil,i'ur  l'cilac dcs Gciis dcfcs 

chambres  de  Parlement ,  Enqueitesà:  Requciles. 
Par  celle  ordonnance  il  enioignoic  exprelFement  à  Tes 

gens  des  Comptes ,.  Qu'ils  laiîgnitiafleut  &  en  baillafTent 
rvo;  A-  copie  à  ceux  de  Ton  Parlement,  6l  que  fur  les  ferments  qu'ils 
qu'ils  ne  luy  dcuoient ,  ïls  lie permlilent  qu  ilhut faicl aucuiic  chofe 
fouftcifTent   quii'acontrariaflèn  iorteaucune,  pour  quelsconaues  im^ 

qu  aucun        ^  ••  o  J  ,         i       ^  ri  r  ■        -n       -rr- 

fit  paye  des  pctratioiis &  maiidemensqu  on  leurpeult  raire.hcamli  lui- 
g.igcs,  s'il   uanticelle,  iln'y  euil  en  ce  Parlement  que  15.  Clercs  &  ij. 
Ifîiommc'z  Laies  qui. priadrent gages,  outre  les  trois Prefidents,  qui 
auiooKc.  -   auoient  gages  feparez.  En  la  chambre  des  Enquellçs,  que 
24.  Clercs  S:  i6.  Laïcs.  Ee-aux  Requefles  du  Palais,  que  cmq 
Ckrcs  octrois  Laies.  Et  d'autant  qu'il  y  auoit  eu  auparauant 
beaucoup  d'honneftes  hommes  nommez  eldi^ls  eftats  de 
Conleiliers  par,  le  grand  Çoni^il,  on  leur  accorda  l'encrée 
^cla  feancelansaucuns  gagçs,  à  condicionque-le  treipas  des 
autres  aduçnant,  ils pOurroienceftrefubrogez.eîi leurs  Of- 
fices, s'ils  en  tiloient  crouucz  capables  par  les  autres  Mai- 
lli-es, 

.GeflcQidonnanccfutprefentee  par  Meilleurs  desCom- 
ptesleij.  du  mois  fa/dit,  quant  &:  la  Ufte  des  noms  &:  fur- 
noms  detouslcsMaiilres,  la  différence  des  lugeurs  dcdes 
Rapporteurs,  edant  deilors  eluanouye.  Ce  qui  a  faicl:  croire 
àplufi£urs,quedcilorsleParlemencfuttenufansaucunedi- 
fcontinuatiorj,  parce  qu'ils  ontpeu  voir  ce  rolleenregiftré 
parmy  lesordonançes  anciennes  de  laCour,oii  Ton  ne  trou- 
ue  point  les  au  tres^nymelmement  en  la  chambre  des  Com^ 
ptcs&:  authrcfor  des  Chartres.  Mais  toutesfois  cefte  opi- 
nion efl:  defdite  par  vne  demonftration  oculaire,  car  i'oii 
trouue  lettres  parmy  les  mefmesmemoriauXjleiquelles  font 
dateesduii.d'Aoull  1347.  &:  adreiTees  aux  gens  des  Com- 
ptes, aufquels  le  Roy  mande;  Que  d'autant  que  le, Parle- 
ment ne  feoit  lors,  ilauoit  délègue  quelques  Maiilres  (  pour 
faire  le  procès  aux  Lombards  vfuriers  )  lefquels  il  vouloir 
ellirc  payez  de  leurs  lalaires&:  vacations,  tels  qu'il  les  au  oie 
ordonnez  par  chacun  lour.  Et  du  depuis,  par  autres  lettres 
duz8.  Décembre  1352,.  leRoy  lean  ordonaa  à  M,  leanEiau,-* 


L  I  V  R  E    P  R  E  M  I  E  R.  173 

uere  Maillre  des  Requeftes  de  fon  HojfleJ ,  des  gages  de  24, 
iolspariiispaiiour,caatqii'iircroic  àfafuitte,  ôc voulut mef- 
rne  qu'aux  au  très  mois  aulquels  il  ne  dcuoicauoir  gages,  ne- 
antmoins  il  en  touehafl.  Bum  tdmen  etjdem diebus{dià.  le  tex- 
tej  »o/lro  prjefe'Mte  FarLimefîtoJedente  ^Jicnt  alîj  Confiliarij  nojln 
^r^icfi  IKirlaynL'iJti  pro  txpeditione  Cdufaru?n  eiufde?»  infifiat^no- 
:rd7nta77Jingr.UtâmprxdtclQnoftroprxJèntcr.^.rLmicniofir^ito,  ^  j  p  .. 
■xY?///;^?/Af;?c^/^//r/îrf.  Et  ce  qui  eftencorvn  argument  irrefuca'  lememious 


le  an 


ble,  c'eft  que  pendant  la  captiuiré  duRoyIean,  Charles  V^  i^  Roy 
fon  tilsalorsrt'gent,  déclara  par  les  lettres  du  S.  dereurier^  ^ai  csj. 
15^6.  (  apresauoirapporté  quelque  reiglement  &;  police  fur 
le  faid  du  Parlement J  Q3  ion  intention  eftoit,  que  les 
chambres  du  Parlement  fulibut  tenues  à  laducnir  fimsau- 
.  cunedifconcinuation.  Conleilparluyproietfc  quifutfuiuy 
I  parles  Maiftres  jainflalez  ,  qui  tindrent  le  Parlement  auec 
plusgrande  alîîduité  qu'auparauant,  mais  nonpas  toutes- 
rois  auec  fupprelîion  générale  de  l'ancienne  obferuancci 
Ains après  qu'il  eull:  régné ,  ^ç  tut  dcccdc  en  l'an  1 375).  la  mi- 
norité du  Roy  Charles  Vi.  la foiblelTe  deioncerueau  ^\zs 
partialitez  des  Princes  furent  caule^qu'ayans  les  efprits  ban- 
dez ailleurs,  on  ncferouuint  plus  d'enuoyer  à^s  nouueaux 
roolles  de  Confeillers,  &  par  ainli  on  tint  le  Parlement/ans 
difcontinuation. 

.  ■ .  Delà  en  auant  on  commençea  à  mettre  fus ,  leseflcdions  des'piefi^cts 
à^%  Prefidents  &  Confeillers,  lefquels  tindrent  toufiours  &  côieiiicrs 
dudepuisîcurs  Eftacsavie.  D'où  viencque  iiifau'alors  on  '^^"^^"'^f.'^J^ 
ne  trouue  point  dans  lesregiltrcs  aucune  mention  descfle-  lousclur- 
dions,  combien qu'ilne  foit  vray-iemblable,  qu'au  p^ra-^"^* 

uancccftenouuellcpoliceil  n'y  eut  défia  quelque  defordre 
au  nombre  des  Confeillers  &  Prefidcns,  Car  encores  que 
Charles  j.pcndant  fa  régence  vûulucreduire  leParlemct.au 
nombreprelix  par  Philippe  6.  dit  de  Valois,  ^\  eft-ce  qu'il  fut 
contraint  d'y  lailfer  Pierre  d'Orgeinont,  qui  du  idepuisfuc 
Chancelier,  quatrielme  Prefident  fupernumcraire,;-aucc 
lesfieiirsdeBufsi,  la  Vache  &  DenneuiUc  jàia  charge  feu- 
lement, que  vacation  de  leurs  Ellats  ad  uenant  par  mort,  ils 
demeureroicntfupprimez. 

Du  depuis,  le  dernier  iour  de Feurier  en  l'an  \^^<,.  Mana- 
ger, quipuisapresfutChanceUer,eflantfaic  j.Prefident  ôc 

Y  .y 


174  ^         CITE'    DE   PARIS, 

vn  nomme  Halë  3.  Aduocac  du  Roy  fous  le  règne  de  Louis 
II.  le  Confeil  du  Roy  eftant  encores  par  après  cenu  en  la 
E  n  quel  t?ps  chambre  desComptes  le  6.  d' Aiiril  en  Tan  1 491.  où  IcChan- 
L'eniriePar-  celicr  ôcplufieursautucs  Seigneursafsiftcrcnc,  il  fut  permis 
lement  fans  dc  tenir  de  la  en  auant  le  parlement,  fans  aucune  dilconti- 
antcrrai  lo.  fju^^JQj^  ^  ôclcs  ConfeiUersfurent  contmuez  en  leurs  char- 
ges. Ce  qui  fut  caufe  que  les  Seigneurs  fuiuant  les  armes  fu- 
rentcontraints  de  quitter  la  place  &  la  refigneraux  gens  de 
robbelongue.  Choîèqui  in  troduifitau  Parlement,  comme 
i  ay  ditprefenrement,  les  eleclions,leIquelleseftoient  con- 
firmées parnosRoys.Etdecesdeuxnouucliespolices,  four^ 
dicaufsivnenouueilequeflion,  entr'eux,  parce  que  le  10. 
deDecembrei4io.i'efleclion&prouilIondequelquesPrc- 
fidens,  de  Conlèiliers  desEnqueftes  futretardeci  d'autant 
queles Nobles,  ibuften oient,  qu'en  concurrencedes  non 
nobles  &  roturiers,  on  deuoit  premier  cflire  les  Nobles, 
quandilsfetrouueroiêtcapables.  Lesautresfouftenants  au 
contraire ,  que  fans  auoir  elgard  au  lignage  il  faloit  préférer 
les  capablesÔC  vertueux.  Celte  queilion  citant  en  fin  décidée 
parle  Roy  mefme, lequel  iugeaen  faueur  deceluy  quieftoit 
extrait  de  noble  lignée. 

D'vn  autre  coltë,  les  Confeillers  n'eftans  plus  diftinds 
parl'exterieurdes  habits, ains chacun  d'eux  eftant  reueftu 
d'vncrobelon^ue  ,  nos Rovsayansaboli les elleclions, s'en 
vouluren  t  vn  peu  faire  acroire  ielon  diuerfes  occalions:Gra- 
tifiant  à  gens  laies  &  mariez  des  Confeilleries  afFedecs  aux 
Ecclefialtiqucs,  dont  les  prouifionscftoientfeuilement  ac- 
compagnées de  difpences,  lefquelles  le  Parlement  eftoit 
contraint  d'emologuer;  bien  que  ce  fut  auec  vn  mefcon- 
tcntemenc:  comme  onlepeut  prefiimer  de  ce  qu'on  trouue 
en  vnregiftredelaCourqu'ilfutarrcfté  leiz.d'Auril  1468. 
Que  nul  Laicne  feroit  plus  receu  en  l'Office  de  Clerc.  Et 
neantmoins,onyreçeutvnnomméTurquan  en  Tan  1490 
le  4.  iour  de  Mars ,  a  la  charge  qu'il  ne  fe  marieroit  ,ou  qu'il 
s'en  demettroit  auant  que  de  le  faire.  | 

Du  depuis ,  vn  nom.mé  Crefpin  qui  auoit  vn  Office  de 
Clerc, eftantreceu  commeLaicenl'an  1518.  leRoy  dcffen- 
dit  par  Edicl  d'en  plus  receuoirainll.  Eciinalemcnt  apresla 
prife  du  Roy  Fran<^ois  premier  dunom,enraDiyi3.  auxin- 


^IVRE    PREMIER.  17^ 

flrudionsdc  la  Cour  cntJoyeesàMadame la  Régente  fàme- 
re,  le  10.  d'Auril,  fur  la  reformation  de  i'Eilatj  entrautres  ar- 
ticles le  luiuant  y  eftoit,  Que  l'on  ne  baillaft  plus  les  Offices 
de  Clercs,à  gens  Laïcs.  Maisnonobftanc,  ladefbauche  s'y 
.  eftoitjadc  tellelorteenracinee,quec'eltoitproprcmentvn 
mcflange  des  vns  ôc  des  autres  ,  par  les  dilpences  qu'on  y 
auoit  apportées  du  temps  des  Roy  s  François  1.  de  Henry  2. 
iufquesâcequcparrintrodudiondu  Semeflre  en  l'an  1553. 
Jes  luges  eftans  redoublez ,  ce  nouueau  defordrc  reduifitles 
chofes  à  leur  ancien  ordre,  parce  que  les  laiz  qui  auoientau 
parauant  des  offices  de  CIercs,enpnndrcnt  de  laies  nouuel  - 
îementcreez,Iaiflans  les  leurs  aux  gensd'Egiifequi  voulu- 
rent auoir  entrée  en  la  Cour  .Et  depuis  la  reunion  des  deux 
Scmcltres,  les  chofes  demeurèrent  vn  long  temps  enceft 
c/lat  fans  autre  changementny  trouble. 

l'ay  parlé  cy  delfus  des  chambres  du  Parlementôc  desEn- 
queftesj&traiteray  cyapre^  de  celle  des  Requefles ,  de  la  ConfciHers 
quelle  ôcdesdeux  autres fulditeSjOneflifoitvn  certain  nom- f,ei|êj°!^" 
bre  d£  Confeillers,  pouriuger  les  procez  criminels  en  la  queftes  & 
chambre  queronappelloitlâTournelle,  laquelle  pour  lors  ^^^"^^"* 
n'eftoit  ordinaire.  Mais  elle  fut  faite  continuelle  ainlî  que 
les  fufdites  chambres,par  le  Roy  François  premier  du  nom, 
en  l'an  151.5. 

Cefte  chambre  efl  encores  copofcc  de  deux  Prefidens  de 
la  cour,de  huid  conièillers  de  la  grand  chambre  (qui  alter- 
!  natiuementfontferuicc  par  Semeflre)  &  dedeux  confeil- 
lers, pris  dechacune  chambre  des  Enquefles,  lefqueîs  pa- 
reillement y  feruent  enuiron  Tefpace  de  trois  mois^  chacun 
à  leur  tour,  d'où  vient  que  cefle  chambre  eft  appellec  la  Ladumbrc 
TourncHe,afîn peut eftre que laccouftumancc de condam-  ^"^'"""eiic 
ner  &faire  mourir  les  hommes  n'altère  là  douceur  naturel-  To^umdk. 
le  des  luges  êc  les  rende  aucunement  plus  cruels  &  inhu- 
mains, en  exerceant  leurs  charcres. 

En  luilietKio.  le  Roy  François  erip-cavnechambre  pour  c    ^      , 

J      •      A         1     •     n-        j  I  •  r  ■  1  *■  iircdtion  de 

adminiitrcr  la  luitice  durant  les  vacations,  fuiuant  les  or-  Jachambrc 
donnancesÔ^iinftrudions  au  parauant  faides  par  Louis  12.  *^«sv^canô$ 
contenues  fortjulong  en  l'Edid  de  l'eftablifTement  &:ere«  La  chambre 
diond'icelle.EtlachâbredesEnqucftesfutdiuifeeendeux  ^"  Enquc- 
la  première  eflan  c  appellec  la  gran d  chambre ,  &  la  féconde  in  dctx  '''' 


17^  GITE'    DE     PARIS, 

Iapetite?EccelIe  du  Parlement:,  fimplemenc  chambre  du 
Parle  mène. 

Dudepuisjàrocafionde  l'affluence  des  procès  intentez 
au  Parlement  qui  ne  pouuoient  eftre  vuidcz  ii  prompte- 
mcntpar  lepetitnombredesRaporteurs  6l  luges,  le  Roy 
Prançoisi.  décerna  autres  lettres  données  à  (aind  Germain 
en  Lave  le  dernier  de  lanuier  1511.  par  lelquelles  il  creoic 
vingt  Confeillcrsau  Parlement,  defquels  laj.  chambre  des 
Enqucftcsfut  compofee.  Suiuant  laquelle  création,  plu- 
Ercaion     fieurs  veritablementfurentpourueus  &  rcçeus  ,mais  toute- 
desj.  Se      fois  la  Cournelcs  vouloitaurrcmentrecognoillre  ne  tenir 
en  meime  rang  &  grade  quelcj»  anciens.  Ce  qui  tut  caufe 
que  le  Roy  décerna  lettres  au  Parlement  le  6.  de  luillet  1513. 
parlefquelicsil  manda  ôc  déclara,  Que  fa  volonté  eftoit  que 
îadiclechambredemcurafl  en  fon  entier,  6c  que  les  vingt 
Confeilierspar  luy  de  nouueau  créez,  iouifîent  de  pareils 
droits  6c  Pnuileges  que  les  autres  anciens.  Ce  qu'il  réitéra 
encores  en  Tan  1^31.  parautres  lettres  du  mois  de  luillct. 
4. chambre      Et  l'ail  1543.  au  iTiois  de  IuiIIet,le  mcfme  Sieur  Roy  érigea 
fS^i'^"^'  ^^-^^  autre  4.  chambre  des  Enquelles,comporeec]ci8.  Con- 
feillcrs  &  de  deux  Prefidens ,  tirez  d'entre  les  plus  anciens 
delà  Cour.  Laquelle  chambre  fut  appcUeeau  commence- 
ment la  chambre  du  Domaine,  Dource  qu'elle  cogncifloic 
aulFi  des  apellations  concernantes  le  fait  duDomame&  des 
Eaux  6c  Forells  du  Royaume.^  Mais  à  la  fin  on  l'a  nomma, 
la  4,  chambre  des  Enqueftes,  pourlacognoifFance  qu'elle 
aeuindifcremment  comme  les  autres  chambres,  de  tous 
.  procès  par  cfcriptdeuolus  par  appel  en  la  Cour, 
ac  !a  chaiTî      Au  moisde  luin  1544.  vnc  autre  chambre  qui  fut  dite  du 
breduCon  Conieil ,  fuccncorcs  érigée  :  L'eftabliiTement  de  laquelle 
fut  fondé  fur  l'abreuiation  des  procès  &:  diflriburion  de 
prompte iuflice?  Auec création  de  deux  prefidens,  nom^ 
mez5.&6,Prefidents delà  Cour,  de  deii  Confeillers,  4. 
clers&S.  Laies:  Pourcognoirtre  ,iuger  &  décider  toutes 
lesappellationsverballcsapointeesauconféilparccuxdelâ 
c:rand  chambre  du Plaidoyé. 

Lei^.du  mcl'memoys,  le  Roy  fit  vne  déclaration  fur  cet 
Edid  de  création  defdich  deux  prefidencs,  par  laquelle  il 
ordonna, qu'ilsferoientappeilcz  fhnplement  Preiidcntsde 

la 


LIVRE    PREMIER.  177 

la  Cour,  &  qu'ils  monrcroientpar  vacation  des  precedens, 
-  ainfi  que  les  autres  failoienc:  Voulant  outre  plus  qu  a  l'ad- 
uenir,cn  temps  &:iailonsaccou{himeesja  chambre  du  Par- 
lementfutdiuifee  en  trois  chambres,  qui (eroienc dictes, la 
grand  Chambre,  laTourneile,  &Ia  chambre  du  Confcil: 
En  chacune  defquellesferoicmisauec  deux  des  iixPrefidci', 
tel  nombre  de  Confeillers  qu'il  icroitaduifëpar  la  Cour Ic(- 
quehon  changeroitainfi  que  ceux  de  Ja  grand  chambre  du 
plaidoyé. 

Toutefois ,  M.  A uguftin  deThoU  qui  auoit  eftt*  pourueu 
del'vn  deldks Offices  de prcfidensnouueaux  créez,  eilant 
venu  à  dcceder  peu  après  fà  réception,  o:M,  Antoine  Mi- 
nard  qui  auoit  aufli  titc  pourueu  de  l'autre  icmblable- 
Oiiicc,  cilantmonté  en  la  placede  M.Franc^oi^^Oliuier  qui 
auoitertépourueu  de  rOîîicede  Chancelier  de  France  j  ces 
deux  ofhces  de  Prel-idents  furent  fupprimez  &:  les  autres 
réduits  au  nombre  de  4.  par  Edicl  du  mois  de  luillec 

^545- 

L'eflabliircmeDtduParlemenîfutainf] continue, iufques  Lepjti<;:rxi 
en  l'an  1)54. quele  Roy  Henry  2. ordonna, commci'ay  dit  le  S.^'?^^'^^' 
Parlement ScmeRre,  parEdicl  taidàCompiegneaumois 
de  May  iFaifantvn  reiglementqui  portoit  queia  Cour  de 
Parlement  fut  delà  en  auant  vn  leul  corps  .ccmpofëde  1^6. 
perfonnagcs  :  A  fcauoir ,  de  huicSt  Prefidents  des  Enqueftcs 
de  -/y.  Coniciiiers  clercs ,  non  compris  lesPrciidcns  des  En^ 
quelles  clercs,  &  de  104.  Coniciiiers  Laies,  "outre  les  i?.. 
Pairs  de  France  &.  les  20.  Maiftrcs  des  Requeftes  ordinaires 
Et  lekiits  Prelîdens  &  Confeillers  d^ifoient  feruir ,  yS.  en  la 
première  demie-année  commcnceant  au  premier  iour  da 
Iiiiilct,  &  autres  femblablc  nombre  en  l'autre  demie  année 
iuiuante,commençeantau  premier  iour  de  Ianuicr,en  l'an- 
née lublequete.  En  chacun  ed'icelies  demies  années  y  deuâc 
auoir  trois  Chambres  fournies,  c'cfk  à  fcauoir,  la  grand 
chambre  du  plaidoyc,  de  quatre  Prefidents^  30.  Confeil- 
lers, dixclcTCs,6s:io. laies:  Etchacunedcsdeuxchambres; 
des  Enque(lcs,dedcuxPrefidents&20.  Confeillers, quatre 
clercs  &.  16.  Laies.  DefqucUes  trois  chambres fèroient  efleus 
deux  Prefidents  &  huiclConfcillcrs  Laies  delà  grand  cham- 
bre ôc  de  chacune  desz.chambrcs  dcsEnqueftes,trois  Laïcs, 

Z 


173  CITE'    DE    PARIS, 

pour  faire  le  nombre  de  i6.  donc  k  chambre  de  laTournelIc 
ieroltcompolce. 

Et  d'autant  qu'il  n'y  auoitairezdePrefidents  &:  Confeil- 
1ers  en  la  Courpour  yfaircleferuice  fuiuant  ce  reiglement 
du  Semeftrej  le  Roy  créa  efdits  mois  de  an  lesOffices  de  qua- 
tre Prcfidents  6c  de  57.  Confeillers,  17.  Clercs,  &  20.  Laies 
(pourparfournirle  nombre  porté  par  cefl  Edid.Etl'efta- 
blilFement du  Parlement duraainfiiufques  en  l'an  1557. que 
Rcuocation  le  Roy  rulhômé  par  Edid  faità  Paris  au  mois  de lanuierau- 
aui'driemc:  dit an{'reuoquât Ics Edicls faits furlc fait desScmeftres }  rc- 
jtnei  rc.  j^jj-^j-ej^tabiicf^Cour  de Parleméc  en  Teftat  qu'elle cftoitau 
parauantjreferué  qu'en  icelleyauroitfept  Chambres:  Sça- 
uoir  cft  ,la  grand  Chambre  du  Parlement  ou  plaidoyé ,  vnc 
chainbre  du  Confeil,  vne  delà  Tournelle,  6c  quatre  des  En- 
queflcs, lerquellesferoient  fournies  de  tel  nombre  de  Pred- 
dents  6c  Confeillers  qu'il  fcroit  requis  6c  aduilé  par  après. 
Ordonnantqu'enicclies  chambres  feroienciugez  les  pro- 
cez,  ainfî  qu'ils cfloient  au  parauanticeux  Edicls ,  6c  en  cel- 
le du  Conlèil  (par  concurrence  auec  la  grand  chambre  du 
plaidoyé)  les  procès  ciuilsapointez  au  Confèil  auec  les  cau- 
les  du  Domaine,  6c  ce  qui  en  dépend, 6c  les  petits  procez 
criminels  où  il  n'efcherroitpointdepeine. 

Suiu  ant  cefl;  eftablillement,  le  Roy  décerna  fes  lettres  pa- 
rentesleS.Feurierenluiuant,  declaratiuesdu  nombre  des 
Officiers  des  trois  chambres  du  Parlement:  A  fçauoir,  qu'en 
îa  2;rand  chambre  du  plaidoyé  prefideroient  6cferoiencM. 
Gilles  le maiftre  (pourpremier)  Fran(^ois de  S.Andrc  6c  An- 
thoineMinard, PrefiLiCnts,  ôc  11.  Confeillers  clercs^ 6c  12. 
laies.  En  la  chambre  du  Confeil.M.  René  Baillct  6c  Chrifto- 
phledeThou  vrefidents,  auec  7.  Confeillers  clercs  6c  16. 
iaics  EnlaTournellc  M.  pierre  Seguier  6c  Chriftophle  de 
Harlay  prefidents,  6c  10  Confeillers  laies  qui  eftoient  aupa- 
rauanç  de  la  grand  chambre,auec  8.  Confeillers  des  quatre 
chambres  dcsEnqueflies  ,  deux  de  chacune.  Et  deuoient  les 
prelidents  6c  Conlèillers,monterpardegrez  quand  ildecc- 
deroit  aucuns  de  la  grand  Chambre,  iuiuant  l'ancienne 
couftume:  Et  neantmoins  alterneroient  defix  moisenfix 
mois:c'efl:àfçauoir,quatrede  la  grand  chambre,  &L  fîxde 
la  chambre  du  Conieil^auecceuxde  laTouroelle,  ainii 
qu'on  auoit  accouftumé. 


L  I  Y  R  E   P  il  E  M I  E  R.  179 

peuaprestoucesfoiSjparEdiddumoysd'Aurilaudidan, 
ces  offices  de  prefidentsôi  ConieiJlers  furent  ruprimez,iuf- 
ques  à  ce  qu'ils  fuflent  reduicls  aunombrcancien  ,  qu'ils 
eltoienc  lors  de  raduenemcncà  laCouronne  du  mefmeRoy 
François  (.Ec  parce  que  par  le  moyen  de  lareuocacion  du 
Semellre&relèâbliflemenc  du  Parlement  enfon  ancienne 
reigle,il  y  auoit  es  chambres  des  Enqueftes  plus  grand  no- 
bre  de  Conleillers  que  de  Couftumc ,  &  qu'en  chacune  dQS 
chambres  il  y  en  auoit  cnuiron  14.  combien  qu'ancienne- 
mentiln'y  eneultque  iç.  oui6.  pour  le  plus.  Ledicl  Sieur  ^/^'^-'^",. 
Roy  ,par  Edictdumoysdeluilletr^^S.engeavnecinquiel-  bre  des  En- 
me  chambre  des  Enquelles  (ài'inflar  des  autres  quatre  an- q^efles, 
ciennes)  laquellefuccompofce  de  deux  Prdidents  laies,  6c 
de  nombre  de  Canfeillers  pour  ce  requis,  lefquels  furent  ti* 
rez  des  quatre  autres  chambres. 

En  Oclobrecnfuiuant  furent  créez  de  nouueau  deuxOf- 
ficesdeConfèillers laies,  pour  élire  vnis  &: incorporez  au 
corps  delà  Cour.  Etpourautant  qu'aucuns  de  ces  Officiers 
eftoient  décédez  aux  Offices ,  dclquels  n'auoit  eflé  encores 
pourueuàcaufedeladite  fupprcffion,  aumoys  de  Décem- 
bre 1569.  le  Roy  fit  vn  Edid  de  reftablifTement  des  Offices 
de PreIidents,Conreiilers, M. des  Requelles &:  autres  Of- 
fices de  Iudicature,nonobftant  les  precedêcesTapprell^ons. 
Et  du  depuis  par  autre  Edid  du  mois  de  May  i573.fiipprcffio 
futfaitc  des  Offices  de  ceux  qui  cxcederoient  le  nombre,  à 
fçauoirdesPrefidentsde  quatre,  des  M.  des  Requeiles  24. 
ôc  des  Confeillers  de  la  Cour  cent,  40.  clercs  &  60.  laies ,  en 
iceuxtant  clercs  que  laies,  compris  les  Prefidents  tant  des 
Enquellesquedes  Requeftes  du  Palais, Vautres  commifTai- 
resderditesRequefles.Defqucls40  Confeillers  clercs,  les 
36.  tiendroient  toujours  acTiuellement  l'Eftat  de  Confeiller 
clerc ,  10.  en  la  grand  chambre  du  plaidoyé,  ôc  16.  es  cham- 
bres des  Enqueftes  &  Requeûes  du  Palais,  &:  4,  qui  tien- 
droient auec  leur  Office  de  Confeiller,  vn  Office  de  prefi- 
dent  aux  Enqueftes.  Etàfin  qu'on  ne  doutaftà  l'aduenir  de 
laqualitëdecesOfficeSjilsdeuoicntauant  qu'eilre  recéus 
fe  promouuoir  es  ordres  Ecclefiaftics ,  du  moins  de  celle 
<îefoubs- diacre. 

En  confequence  de  1  Edi6l  de  pacification,  faid  parle 

Z    ij 


i8o  CITE*  DE    PARIS, 

Freftioii     Roy  Henry  3.àron  aduencmencàla  Couronne,vneCIiam- 
dc  la  ch.im-brc  fut  érigée  ÔCeftablic,  laquelle  eft  maintenant  appellec 
^LV.'^^^'   la  chambre  de  l'Edicl:  Et  à  cefte  fin  furent  créez  vn  Office 
dePrefîdent,^ceux  de  huid  Confeillcrs.  A  quoy  toutes- 
fois  n'a  elle  pourueujainsonrellépris  indifféremment  des 
'  luges  de  toutes  les  chambres ,  pour  rendre  iuftice&vuider 
lesprocezellanscnicelle  chambre.  (3c fur cefte  création  de 
PrehdentôcConleillcrs,  faite  au  moys  deMay  enl'an  1576. 
cnluinenfuiuantjfut  faite  vneautre  création  d'vn  Office 
dePrefidenten  la  Cour,  outrcles^inqquiy  eftoient,non- 
obftant  l'Edicl  de  fuppreflion  faict  àFontaine-beileau  en 
May  1 573.  ^  la  déclaration  faite  par  le  Roy  fcanc  en  fon  Par- 
lement, confirmatiue  dudit  Edid  de  fuppreffion. 

Apres  le  deceds  du  prcfident  Hennecquin ,  fon  Office  de 
prelîdent  fut  reflably ,  &:  entant  que  beioin  cfloit  crce  de 
iiouueau  en  ch-efôctiltred'Officejpour  rendre  les  Offices  de 
Prefidentsdemefme  nombre  qu'ils  eiloientauant  la  more 
duditdcfund:  Et  finalement,  par  autre  Edid  du  moys  de 
May  i5Sr.  vingt  Confeillersen  la  Cour  furent  créez,  pour 
eilre départis ficdiftribuez aux EnquefteSjl'EdicI  enellanc 
vcrirte  en  parlement,  le  Roy  y  feant. 

r>    E    LA     C  0  r  R    E  T     I  V  S  T  I  C   E     DES 

.Rcquî/'hs  du  PaUis,  De  la  Chambre  &  Jurifdiction  des  Re- 
qiicjles  de  l'Hofiel  du  Roy,  Grade  &  authorité  tant  ancienne 
qne  incderne y  des  Ma'tjîres  des  Requcftes -^  Et  leur  nombre. 
Pour  quoy  quelques  vns  d'enîreux  prindrentle  no?n  de  Mai- 
ftres  des  Requefies  ordinaires  de  l'Hoflcl  duRoy.  Origine  des 
Cczirml^îo?7  s  ^appelle  es  Committimus:  Et  quels  cjloient  ceuK 
qui  premièrement  en  iouyrent. 

IE  veux  donner  plus  de  façon  à  la  Cour  des  Requefies  du 
PalaisdeParis, pourautancqu'outreicellc,  yavneautrc 
chambre,  quel'on  appelle  de  prefent,  la  chambre  des  Re- 
quefies de  rHoflcldu  Roy:De  laquelle,  d'aucc  l'autre,  le 
difcoursfaiuantdefcouurira  la  différence. 
De  u  Coir     Le  Sire  deloinuilleefcrit,  que  faincl  Louis  fon  Maiflre 
J^l"[|^'jJ^'^"auoicacco^^  auecles  Sicursde  NeilesSc 

aur^aUis.    de  SoilFonsaux  plaids  delà  porte, §4  ques'il y  auoit  quelque 


LIVRE  PREMIER.  iSr 

^fFairelaquelleilsnepeulFenc bonnement vuider, ils  luyen 
faiioicntlc  rapport ,  6i  lors  il  enuoyoït  quérir  les  parties  ,ôc 
iugeoicpromptementleur  caufe. 

DudepuisauparauantqueleParlementfun:  faidfeden- 
taire,  il  le  rrouue  vn  roolle  des  Officiers  delamaifon  du 
'Roy , au  bout  duquel  cçs  mots  fontcôtenijs  :  llonjieur  Pier- 
■•re  de  Sargiiics^  Cilles  de  Comfiegne  é'  le  an  M  ml  levé ,  orront  eux 
trois  les  plaids  de  la  fort,  j  (^  aura  Gilles  de  Compiegne  autant  a  ne 
-Mcnfieur  Pierre  de  Sargiues ,  &?nangera  auecle  Chambellan.  Ce 
qui  mefaicl;  eflimer(lauf  meilleur  aduis)  que  ces  Seigneurs 
xiloient  ceux ,  que  depuis  nous  auons  appeliez Maiftres  des 
^equefks,^  que  les  plaids  de  la  porte  n'clloient  autre  cho  •  Les  plaiJs 
*fc,  queles  plaintes  Cm  Requeiles  quel'onprerentoicauRov  ^'^^^po'^^<= 
onclacognoilianceleureltoitcommile.  ,  ^ 

Apres  que  le  Parlement  fut  fait  refeant,  on  commit  iîx 
hommesnotables  (trois  clercs  &;  trois  laies)  poureftre  or- 
dinairement par  quartiers  à  la  Cour,  êclerefle  de  l'anneeau  A    1     •  2 
Parlement  ou  autres  lieux  quilleurplairoit.Etauoientvne  &Vackdcs 
tcIleaudorité,qu'àlafuitteduRoy  ilsfecondoientleCliâ-  J^-^^"  Re- 
celier,  &  au  Parlement  ils  reprefentoient  tous  hs  autres  acns'^"'"' 
Conleillers  au  deifoubs  des  Preiîdents. 

Enrefcioiiedu  Parlementtcnuioubs  LouisHutain  on 
-infera  premierementles  Confeillers  du  Confeil  eftroicl;  & 
audclToubs  on  inlcriuit  le  Chancelier,  puis  les  fix  M.  des 
Requeftes.L'incitulation  de  l'article  ,  contenant  ces  mots 
&noms. 

Clercs  fuiiiancs  &  Laies. 
MaiftrehVtchelMauconduit.  M  ai  sire  Pierre  Bertrand.  Maifire 
Pierre  de  Chappes.      Mefire  Jean  Barrahlay.     Mefire  Ferry  de 
Ville-pcfie.    Et  Mefire  Jean  le  Bourtier, 

Befifuelsy  aura,  îoujiours  a  Cour  ,  vn  clerc  é"  vn  lay ,  lequel 
prendront  a  Cour  en  la  manière  accouflumee  au  temps  du  Roy  lepe- 

,    rcjé' Il  autres, /e  il  vienne,  ne  prendront  riens,/e  il  ne/ont  man- 
\    dé. 

Lorsque  l'on  vint  au  dénombrement  àts  fciqneurs  du 

Parlement, après  auoir  mislc  Chancelier  deuanttous  les 

Confeillers  clercscômechef,on  mit  immediate-nentapres 

luy  les  trois  M.  des  Requeiles  clercs  (ufnommez,a<:  \ti  trois 

autres  M.  des  Requcftes  laies,  auanc  tous  les  Confeillers 

Z    iij 


,gr  CITE^   DE    PARIS, 

),cs  Mai-    laies  Ces  Seigneurs  eftans  quelqucsfois  appeliez  fuiuants, 
Rcquc^fics    ôcd'ordinairepourruiuants.Nonpaspourleb(ienigrer,ains 
ancienne-    parvn  tiltrclpecial  d'honncur ,  par  ce  que  leur  charge  en- 
UzTuTtl'tre  toutes  les  aurres,eftoit  par  necemtéafFccleeàkfuicte du 
ou  poudui-  Pvoy ,  pourreceuoirlesRequeftcsqui  luy  efloient  prelen- 
uauts.         j.^^^^  Qç  quifut  caufe,  que  perdantleur  premier  tiltrc  on  les 
nomma  en  fin  M.  des  Rcqucftes  de  l'hofteldu  Roy.  Mais 
pourcequ'encefujccilsfe  difpenfoient  quelques  fois  trop 
légèrement,  iugeanrs fort ibuucnc des  Rcqucftesau preiu- 
dicedcô parties,  qui  giiroicnc  en  plus  grande  c.ognoiiTance 
de  caufe ,  il  leur  fut  enioind,Que  de  toutes  les  requeftcs  de 
luRice  qu'on  leur  prefcnteroit,  ils  en  fiiïent  des  renuois, 
chacun  en  fa  chacune.  Qui,eftoir  à  dire,  qu'ils  fîlîentfeeler 
les  lettres,  adrcflantcs  aux  luges aulquels  la  cognoiiTance 
dételles  matières  deuoicapartenirrôc  non  pas  qu'ils  en  de- 
cidailent  tant  à  la  légère  :commel'ordonnancelurcefaite 
par  Philipppe  5.  dit  le  long ,  de  laquelle  ie  ne  changcray  rien 
de  l'ancien  ihl ,  le  tefmoigne. 

^  j-  T>  H  flippe  parUrrracede  Dieu  Roy  de  France  &  de  Nauarre, 

de  Philippe  i  Fatfdnsfcatiûtra  tous ,  noiaauoirfdit  extraire  denesordon- 
y.  furleRe-  jj^.^f^^.^f litespar ?îofirc grand Confeiljes articles cji  après  efcripts 
tnclcTs  "  lef^ucls nousvoulonseftre  tenm& gardez. fcrmementé-  fans  cor- 
Maiftres     .fompre  pamos  fourfutuans . 

dcs^Reque-  j^rcmicremcnt  auons  oràmé.quedeuxdeceu^^  des  Requeshs fe- 
ront continuellement  anecnousfuiuants  la  Cour ,  &  non  plus ,  vn 
clerc  &  vn  Lay  :  Lefque (s  feront  tenus  de  feoir  chacun  iour  à  heures 
ACCOuHumces  en  leur  commun ,  pour  ouyrles  requcsies  que  faicles 
Icurferont:  Et  ne  paieront,  ny  ne fouf errant pa fer ,  aucunes  let- 
î  res  contraires  ànosO  r donnâmes . 

Lefdicispourfuiuans  ne  deltureront  ne  paferont  nulles  requeftcs 
qui  touchent  noftre  Varlement ^chambre  de  Comptes^  ou  noflre  Thre-^ 
foraincoisiceux  requercursrenuoyront  aux  lieux  là  ou  ilappartien-l 

dra  chacun  endroit fo  y .  ^ 

Etpource  que  moult  de  reque/les  ont  efiéfouucnt faites  a  nos  pre- 
decefeurs  éknous  quipafees  onteftéfrauduleiifement  fous  vm- 
hre  d'aucune  couleur  de  raifon,  lefquellesfe  d futées  euffent  esJepa) 
deuant  ceux  qui  font  injlruicts  &  ont  cognotfancedes  befogncsi 
n  euffent  pas  efle  paffc  es, comme  de  moût  de  gens  qui  requierret  re 


LIVRE   PREMIER.  ig^ 

cfiwpen/àthndeferuices,  reHitHttondes  dommages  ^^r ace  de  dire 
contre  les  ArreHs  donnez,  en  no/lre  Parlement  y  &plu/ieHrs  autres 
chofes femhLihles  OH  mottlt  de  fraudes  &  déceptions  ont  ifié  faites 
AU  temps  pajfé:  De  toutes  icelles  requefles  nous  doiuent  les  pour  fui- 
liants  (jut  auec  nous  feront  aduifer^afin  qu  elles foient  enuoyees  aux 
lieux  ou  il  appartiendra,  .  i/£i;uc 

Nous  auons  ordmé pour  toufiours  auoir  plaine  cognoi (pince  des 
chofes  cjut  fe front  par  deuers  nous ,  ,  qu  vn  Hure foit fait  que  l'on 
Appellera  lournal^  auquel  on  e fer  ira  continuellement  ce  que  fait 
auraeflé  en  noflre  Confeileflroicl  ^  dont  mémoire  foit  a  faire  :  Et  k 
iceluy  liure faire  &  garder^  nous  auons  ordoneMaifre  Pierre  Baux 
noflre  clerCytuqHcl  îl  fera  dite'  deuifé par  ceux  qui  feront  prefent  s 
de  noftre  eflronConfeilouparl'vn  des  pourfuiuantsfi  appelle  eftoity 
aucas  que  les  autres  fufent  ahfents  chacun  iour ,  ce  que  fait  aura 
efié  en  noflre-  dit  Confetl ,  don^t  mention  foit fai[le  :  Et  y  feront  ex  - 
preffèment  les  noms  de  ceux  qui  auront  eflé  aux  hefognes  confeil- 
ler  y  &c. 

De  CCS  deux  pièces,  ie  veux  dire  du  denonbremcntde 
LoysHutin  nagucrescité&de  l'ordonnance  rufallcguee, 
l'onpeutprefqucreceuillird'oùviennentleschargcs&fun- 
ftions  d es  fuidits  M.  des  Requeil:cs, car fes  leigneurs  eflants 
neccffitez  d'eftre  à  la  fuitte  du  Roy  près  la  perfonnc  du- 
Chancelier,  furent  faits  Tes  commenfaux ,  ôcpenfion  leur- 
fut  afîigneepourlesrcceuoirà  fa  table  jcdantauffi  comme 
fcslicurenans  pour  lefeau.  Car  les  principalles  lettres  Roy- 
aux doiuent  élire  fignees  en  queue  par  l'vn  d'entr'eux:  qui 
prciidcnt  d'abondant  au  petit  fecl,  eftably  près  les  Parle- 
ments, comme  reprefentant  la  perfonne  du  Chancelier: 
Bien  que  toutesfois  leurprefence  &:  authoritë  ne  foit rcqui- 
fepour  faire  qu'icellcs  lettres  portent  effecb  de  fentcnce 
mais  feulement  c'eftpourne  permettre  qu'elles  foient  feel- 
lees,  fî  par  le  narré  d'icelles  ils  voyent  qu'elles  contreuien- 
nentauxordonnances&pourlefurplus,  renuoier  Tadref- 
fc  deslettres, pour  eftre  iugees parles  luges, félon  i'exigêcc 
des  cas  ou  les  demandes. 

LefdidsM.desRequcftcs  auoient  outre  plus  ancienne-  Ancienne 
ment  cognoidance  &:  iurifdidion  contentieufe  en  deux  ^"rifdiftion 
points.L'vn  quandleriltrcd'vn  office  Royal  eftoitconten  ^^l^^^Z 
lieux  entre  deux  parties,  6:  l'autre  quand  on  pourfuiuoic 


i84-  CITE'    DE     PARIS, 

en acTionperfonnelievn  Officier  domeftique  du  Roy,  qui 
eftoicàlalùite  delaGour:  Comme  nous  apprenons  dVne 
ordonnance  faiceparPhilippe  de  Valois  en  ian  1344.  DeC 
quels  deux  points,  il  eft  fort  facille  de  rendre  raiion,car 
pour  le  regard  des  offices  il  faloic  neceirairemêc  que  les  par- 
ties euirenc  recours  au  Roy,  quilesenauoitpourueuzéclc- 
quels*en  repoibitfur  les  M.  des  Requelles:  commeaufli  la 
faueurde les domeftiqaes mericoit bié,qu'ils  ne tuiîenc di- 
Ih'aics  pour  caufe légère  du leruice qu'ils luy  dcuoient  ren. 
dre.  EtparainlIlacognoilTancedetelles affaires,  fut  àiuftc 
cauiecojîvmireauxM.desRequertes,.  CequiFuc  toutesfois 
retranche  par  vneordonnanccdu  Roy  Iean,duz8.Deccm, 
brci3f9.  par  laquelle  il  ordonna:  Que  toutes  lurifdidions 
tuiîenc delaillces aux luges  ordinaires ,  (ans que  Icslubiecls 
p£uflent€ftretrauaillezaiUeurs:  faufieulement  que  les  M. 
des  Requeftes  de  Ion  liortel  auroientla  cognoiliance  des 
Offices  Ck: Officiers  de  Ion  Hodcl  en  adions  pures  perion- 
nçllfs,^  en  defrendant)  mais  non  en  demandant. 

.Jlln'y  eufl:  au  commencement  que  trois  M.  des  Requcftes 
&, puis  lix,  mais  en  fin  eftans  creuz  en  nombre  plus  grand, 
Philippe  de  Valoisparvnedicl  du  8  d'Auril  1341.  déclara, 
Qujl  ,n-e,pouruoiroitplusà  nulOffice,  qu'ils  nefuilent ré- 
duits au  nombre  ancien  de  lîx.  Mais  du  depuis  pendant  le 
recciie  de  Charles  8.  ils  furent  8.  quatre  clercs  6c  quatre 
iaics.'Nombre  qu'on  entretint  iniques  au  règne  de  Fran- 
çois premier ,  foubs  lequel  on  y  apporta  vn  nouuel  ordre. 
'  Çc  tilrre de Maiilre des  Requeftcs ordinaires , fut prispar 
ceux  d'ancienne  création, à  la  différence  des  extraordinai- 
res/^ue  les  Roys  crêoient  par  fois. 

I'Ay  voulu  de  propos  délibéré  difcourir  premièrement 
desMaiilresdesRequeftesderholteLparcequelacrham- 
Rèmie°ftes  bredcs Rcquefles du Pakis  iV cft  qu'vne  image  de  ces  pre- 
duPaiais  a  micrs,  deiquelseUc  a  emprunté  la  iurifdiclion  qu'elle  exer- 
ciU-  em-  cepourleiourd'Jiuy.Carqu'ainfinefoit,  quelle  rencontre 
celle  ;d€s  .6c  communauté  a  lexercice  de  leur  luriidictionauecle  mot 
Ryequeftes  ^^q  Requcflcs ,  qui  cft  Icur  principal  tiltrc? 
adhoftc .      p^ur  expliquer  ceçy  clairement,  il  faut  noter  qu'aux  Par- 

Icmens  qui  furent  tenus  dans  Paris  fous  Philippe  le  Bel  ^ 

Louis 


L  I  V  R  E    P  R  E  M  I  E  R.  1S5 

Louis  Hutin  ,  on  ne  trouiie  qu'il  foit  faid mention  dVnc 
chambre  des  Requefles ,  car  auiîi  pour  iors  les  requefles 
eftoientrefponduesparlesCouieilicrsdu  Parlementôc  des 
Enqucfles:  Mais  toutamfiqu  alafuitreduRoyily  auoitles 
M.  des  Requefles  de  fon  hoftel ,  lelqucls  eftoient  dcftmez 
pour  iuger  lesRequeftcsquiluy  cfl:oiencprefencees,oupour 
les  remettre  à  la  connoilîànce  fi  elles  eiloicnt  de  trop  grand 
poix  ,  auflî  on  voulut  nirroduire  vn  ordre  fèmblable  pour 
iesRequcilesquileroienr  prefentees  au  Parlement.  Com- 
me on  Teffedua  pendant  le  règne  de  Philippe  le  Long,  en 
créant  vne  3.  chambre  qui  futceile  des  Reqûeftes,  outre  les  cnqucl  tcps 
deux  premières  cdablies,  du  Parlement  &L  des  Enquefles.  J^abUc  &^" 
Enquoy  ronfuuiicprclquelamefme  forme,  que  celle  ob- 
feruecprcsduRoy.Car  comme  du  commencement  on  ape- 
loitces  Requedes  de  fon  Hodcl/esp/jîalsiie/aporU'^^uÇCiïon 
mit  la  chambre  dés  Requefles  du  Palais  hors  de  l'enclos  des 
deuxaucres  chambres  :  comme  celle  qui  cftoit  introduite 
pouriugerlesplaidsdela  porte  du  Parlement,  c'efl  à  fça- 
uoir  les  Requefles  que  l'on  prefcntoit  aux  Confeillers  du 
Parlement,  auxquels  les  requefles  efquell es  fe  trouu  eroic  de 
la  difficulté,  dcuoient  élire  communiquées, 'auant  que 
IcfdicIsConleillers  commis  pour  lesreceuoir,  en  refoluf- 
fent. 

Au  commencement,  on  mit  4.  Confeillers,  deux  clercs  parcCbien 
&  deux  laïcs ,  en  cefle  chambre  dts  Requefles,  en  après  '^^  Comcv  - 

,  o      I  1    ■  r       t  t      •  V         Icrsadir.i- 

cinq, 'trois  clercs  &  deux  laicsj&hnalemenc  huit,  conror-  mar-cc. 
mement  aux  huit  Maillres  des  Requefles  de  i'Hoil^l  du 
Roy. 

Enfin  ,  les  grands  empefchements  qui  furuindrent  aux 
M.  des  Requefles  de  rHoReliefquelsciloientà  la  fuittedu 
grandleel,  contraignirent  beaucoup  des  doraefiiques  du 
Roy(lefqueIspenfolcntaux  expéditions  plus  promptes  aux 
Requefles  du  Palais  qu'aux  Requefles  de  THoftel,)  d'obte-  orvincclc- 
iiirCommi(rîons,aucunspour  intenter Icurscaufesperfon-  conTmisi^ôî* 
nellestanten  demandant  qu'en  défendant,  aufdides  Rc-  appc^'^". 
quefles  du  Palais,  &:  d'autres,  pour  y  faire  r'enuoyer  celies^n^^^^ 
quilsauoientia  intentées  par  deuantlesMaiiîres  desRe- 
qucllcsdcrHoflel. 

Auecie  temps  onacrcuccepriniIege,cardc$pcrfonnellcs 

Aa 


j^é  CITE'  DE    PARIS, 

onl'eftenditauxpoiTedoires  &  mefnie  aux  mixtes,  c'eft  à 
dire  à  celles  qui  ticnnet  de  la  perfonalitéôc  de  la  realité  tout 
enfemble,  comme  les  inilances' de  partages  j  refcifions,  6c 
retraits  lignagers&fcodaux-.Et  qui  plus  elt  onvoulut  melme 
<que  ces  Seigneurs  eufî'entcognoiflance  du  mérite  du  Cûm- 
mittimus ,  pnuatiuementàtous  autresJuges  :  ic  vxuxdire, 
quefivnccaufeelloitrenuoyeepardeuanteuxenvertu  des 
furdictcs  lettres  ou  commifîions  qu'on  apelic  Committïmmy 
tout  autreluge  eut  foiidain  les  mains  liées,  c'eftà  dire  leur 
r'enuoyaft  loudain  les  caufeSji'auf  à  eux  à  examiner:  fi  elles 
eftoientdelcur-cognoiffance.  Ce  qui  fut  ainfi  ordonné  ôc 
iugépar  Arreftdu8.dcIuilleti3^7.lorsquelesC^?î^w////;?2«/^ 
commençoicntencoresàveniren  vfage:  Cela  ce  faifant,à 
eaufequeces  Commillairesà  raifon  de  leurs ConfciilerSj 
faifoientpartôc  portion  de  la  Cour, 

LcsM.dcsllequefles  derHoftclquifcfafcIierentdcvoi^ 
Icuriurirdicliôainfidiuifee  par  la  publication  de  l'Auditoi- 
re delditesRequeftes  du  Palais  qui  fut  faite  le  f  de  îuilkt  en 
l'an i4^i  par  lePrcfidentThibouil  ScFEueiquedc  Pari$,s'en 
voulant  vnpeu  faire  acroirc  ecdeldain  &  au  preiudicc  de 
ceux  de  ces  requeftes  du  Palais,  le  Roy  Charles  8.  fut  con- 
traind d'y  pourueoiren  l'an  14^3.  par  vne  déclaration  qui 
euocquiauxrequeftes  du  Palais  toutes lescaufesdela  natu- 
re que  deilus,  qui  eftoientpendantesôc  indccifespardeuac 
les  Z\l.des  Requeitesdefon  Hoftel.Et  deflors  on  reprit  l'an- 
cienneScpremieredifciplinedu  Parlement,carles  ConfeiU 
1ers  de  la  grand  chambre  &:  des  Enqueftes  commencerentà 
cognoiftre  des  R  equeltes  qu'on  leurprefenta  :  &  à  cefte  fin, 
î5  o)l  eft  ve- ^è  vindrentprefcnterà  laporte  de  la  grand  chambreapuycz 
nu  que,i'on  fur  vne barre  qu'on  vcoit  encorcs  pres  de  cefte  porte  en  ia 
appeiieies    ^-rand  ialle  du  Palais  r  L'vf^cre g e  laquelle  baire  eflant 
fondées  fur  pcrduc  maintenant ,  nouslertieulemencdc  remarque  que 
lequeftcs.    jg  j^  gj]-  ygjjy  q^g  nous  apcUons  encor' coures  inftanccs 
rendantes  à  fondccs  fui.  des  Requeftcs,  InftAnces  feridmîcs  à  U  Bar- 

la  barie.        ^^. 

Or  n'y  ayant  au  commericement  que  \^s  officiers  de  la 
maifondu  Rx)y  quipeul^entiouy^duC^;^^;»/>/;w/^,  chacun 
voulut  par  laps  de  tcps  emprunter  ce  tiltre  fous  faux  gages. 
Ceqm  donna  fubietâCharles  6\^q^z  lequelles  Cojmmttimm 


LIVRE    PREMIER.  1^7 

Tindrent  en  plus  gpand  crédit  )  d'ordonner  en  l'an  138^.  que 
iralnepeufliouyrde  ce  bénéfice,  s'il  ne  iouiiloit  aâ;ueile-> 
ment  des  gages  d'Officier  de  là  mailon. 

Peu  après  toutefois  on  pallà  plus  outre,  car  tous  Içs  Con- 
iciliers  du  Parlement  ^desEnqueftes  voulurent  aulTi  iouyr 
decePriuilege,  ôc après  eux  les  Greffiers,  Notaires  &  Se- 
crecairesdela  Cour:  Puisa  la  tin,  melme,  il  fut  dit  par  Ar> 
rdï  du  14.  de  Décembre  1408.  Qu^e  4.  clercs duGretre  ciuil, 
«deux  du  criminel,  6c  vn  des  Prelenrations,  auroient  aulîi 
leurs  caufescommifesauldidcsRcqucftes  du  Palais. Aquoy 
I-esAd^jocats puis  les  Procureurs  du  Parlement  voulurent 
^uiîiauoirparr,  cequicaufàvn  telddbrdreScvnciniuftice 
il  grande,  que  les  plaintes  en  eftant  portées  iufqu'auxEftats 
ccnus  à  Orléans  en  l'an  ij^o.  par  Edid  du  moysde  lanuier, 
touslesfiegesdesRequefleseftablijen  tous  les autresParle- 
mentsqueceluy  de  Paris,  furent lupprimcz. 

Toucefoii  ccils  ordonnance  ne  Ibrtit  iamais  effed:, 
cartant  s'en  faut  on  les  creutôc  multiplia,  à  mefure  que  les 
occadonss'enoffirirent.  Et  notamment,  le  Roy  Henry  3.  Cr-afop.  ^ 
en  créa  vneautre féconde  chambre  enl'an  1580.  compoiee  {j/eYc- r/- 
■dcdeuxpreii.lctS(ScdehuiclCôieillers,âuxmenTies  droicts,  quelles. 
pnuileges&prerogatiuesdeceuxdela  première  chambre, 
lefquelsilnefaut  douterauoirtenule  mefme  rang  que  te- 
noicncMellîeursdela  grand' chambre,  comme  on  le  peut 
recueillir  de  ce  que  les  adreilesdcs  lettres  po'rtoient  ces 
mots  :  Aux  gens  qui  tiennent  &  tiendront  ncfire  Parlement^  En- 
^uejles & Reqnejles :  QovciVCi^^iQzs  derniers  eairenteftelepa- 
r^z du  parlement. Et  n'eilpas  que  l'on  ne  trouue  pluileurs 
lettres ,  eiqucUes  après  les  gens  du  parlement  on  met  immé- 
diatement les  gens  tcnantsies  Comptes ,  puisles  Enquelles 
&  Requefles. 

D  V     PAR  ^J^  ET    DE     M  E   S  S  I  E  V  R  S 

les  ç-ens  du  Rûv^ 

LORS  de  l'inftitiition -ôc  c  lia  biifTement  des  Cours  de  Pfcmici 
Parlementde France, furent  auiTi  creés&  eftablîs  vn ^^|^/„^/jfp',^ 
Procureur  gênerai  ôc  deux  Aduocats  du  Roy  vn  clerc  ôc  vn  cureurgene- 
lay  ?Et  peu  après,  on  créa  encore' vn  autre  Ofiice  d' Ad uocat  "^  ^'■^^"°" 
du  Roy  extra-ordinaire,dont  MaillrePicrre  Halle  fut  pour-  "^   &  '''' 

"      Aa  ij 


3^8  CITE'     DE     PARIS, 

lieu  en  Tan  i^6^.^  après  luy  en  l'an  i47i.M.PhilippeLuithier 
ou  Lheulier.  Mais  cet  office  fut  lupprimc,  par  lettres  du  6. 
a  Aurili49i.  commelefutaulfi  celuyd'Aduocat  Criminel 
lequel  maiftre  lehan  Rabateau  exercoit  en  l'an  1435. 

CeteftabliiFement  d'officiers  fut  ainfifaitparlesKoyS  afin 
qu'ils  cuffent  efgard  à  la  conferuation  des  toutes  choies  qui 
eoncernoient,  tantle public  que l'intereft  particulier  d'vn 
chacun.  Et  pource  efdidcs  chofes ,  aucun  lugement  qui  en 
puifTceftredonnén'eft  valable,  fi  au  parauantque  le  don- 
ner, communication  n'cna  elledonneeàccsgensdu  Roy^ 
ôcf'ilsn'onteftë  ouys.Cequi  l'obferueen  toutes  les  Cours 
fbuueraines  de  France. 
îcurpoa-  Ils  font fculs qui pcuucut  requcrlr cc que bon  Icut femblc 
^^^^-  pour  l'intereft  du  Roy  &  du  public,  &  faut  que  tout  ce  qui 

a  efté  ordonne  jacordé  ou  odroyë  parle  Roy  jpalle neccf- 
fairement  par  leurs  mains  Scloit  par  eux  meuremcnt  exami- 
né, pour eftrefuiuy  s'il  eftlcgitimc,  ou  contredits'ilya  de 
Tiniufticc,  corrigé,  modiiieou  autrement reftraiiuëc limi- 
té félon  leur  aduis,  lequel  eft  bien  fouuent  de  pareille  effi- 
cace, quefilei'rincel'auoitluy  meimeainfîconfenti  èc  ex- 
preircment  ordonné. 

Ils  louitîènt  de  pareils  droits, priuileges 5c  prerogatiues 
que  Meffieurs  de  la  Cour ,  &.  on  t  leur  parquet  de  feance  près 
la  o-rand' chambre  du  Parlement  qu'ils  tiennent  ordinaire- 
ment, principalement  les  iours  de  Mercredy  &  Vendre- 

dy. 

Deid  Cour  &  lujlice  des  Aydes. 

DEs  le  temps  que  les  Aydesfurentmiles  fus  au  Royaume 
,.;„.---  de  France  afin  que  les  deniers  qui  en  prouiendroiens 

"■^'^  fuffent  employez  à  la  protection  &:  defFence  à^s  fubiecls 
6c  manutention  delachofepublique,ilyatousiours  eu  des 
officiers  ordonnez  ôc  eftablis par  cous  \ç:^  Dioccfes,  bonnes 
ConfeiUers  viUes 6c autrcsUeux du  Royaume,  pourcognoiftreôciuger 
&Eaeuz.   '  enpremiereinftance,  dufnitdefdicts  Aydcs. 

Tels  ont  efté  les EfleuZjôc  en  cas  d'appel  ^fouueraineté, 
les  Généraux  6c  Confeiilers:  pour  cognoiftre  d'abondant 
en  dernier  reftbrc  en  tout  cas ,  de  toutes  chofes  concernant 
le  fait  des  Aydes.  Et  d'autant  qu'anciennement  ils  n'eftoicî 
ordinaires&leuez  finonpour  quelque  grande  neceffite  fur- 


cien 
des 


LIVRE   PREMIER.  ig^ 

uenante,aufri  n'y  auoit-il  grand  nombre  d'OfEcicrs  éta- 
blis pour  le  maniement  &  la  cognoiiîanced'iceux  ,ams  feu- 
lement quelquesEfleus&Rcceueurs  ordonnez  paraucunes 
des  villes  àc  Diocelcs  du  Royaume,  5c  trois  ou  quatre  Gé- 
néraux jConIcillersellablisà  Paris,  delquels  la  charge  ôc 
l'office ceiToit, fi  toit  que  l*ayde  odroyé  ôc  ordonné  eflre 
kué,  auoit  elle  receu  parles  Officiers  à  ce  commis, 

L'eilablillementdeidits  Elleus  &:  Généraux  des  Aydes  ne 
fe  doit  rechercher  auant  le  règne  de  Charles  6.  lequel  par 
Ordonnance  du  16.  de  lanuier  en  l'an  138^.  ordonna  àc  efla- 
blit  Généraux  ConfciUers  les fieurs  Philippes  de  Mouhns, 
Jean  le  Mercier,  ô^  Gilles  Galois  Cheualiers,  Nicolas  Fon- 
tcnay,  6c François  Chante-prune,  pourmettrefus  les  Ay- 
des: Auecpouuoir  d'ordonner  ôce.'fablirdesEfleuSjRcce- 
ueurs,  Grcnetiers ,  Contrerolieurs,  Commiflàircs,  &:  au- 
tres Olficicrs.Iceux  deftituer  ou  renouueller,  en  toutes  les 
viiies  5c  Dioceles  du  Royaume.  Ordonner  &  commettre  vi- 
fiteurs  généraux,  taxer  gages  aux  Officiers,  les  punir  èc  re- 
former, &:  en  bret,  pareille  authonté  durant  le  cours  des 
Aydes,  qu'ont  ceux  du  Parlement  Etauoientlcsdefluldits 
quatre  Clercs  ,leiqucls  failoientloubs  eux  les  efcritures,  &  desfinances. 
drelfoient les  proccz  verbaux,  mais  maintenant  ces  clercs 
iont  appeliez , Secrétaires  desiinances. 

Les  Généraux  ont  touliours  du  depuis  edé  maintenus  en     ^    o- 
celteautnoritc  &:  cognoillance,iulqucs  auregnedeFran-  dVnefecon- 
çois  I.  qui  érigeai  eilablic  vne  féconde  chambre  des  Aydes,  i^  chambre 
aulieu qu'au parauantlon  règne,  lenombre  des Confeillers  "^^^    ^ 
Généraux  des  Aydes  auoit  prefque  demeuré  en  vu  cfbar, 
n'ayant  excédé  le  nombre  de  hui£l::  C'eft  à  fçauoir,d'vn 
Preiident Clerc,  ôc  de  quatre  Généraux  &  trois  Confeil- 
lers; Combien  toutefois, que  les  Ordonnances  des  Roys 
lean  ^Charles  é.facent  mention  de  moindre  ou  plus  grand 
nombre,felon  la  nature  de  l'Ay  de  qu'il  conuenuitleuer. 'car 
félon  qu'il  cftoitpetit  ou  grand ,  il  donnoit  occafioul  d'or- 
donner ôceftablir  plus  ou  moins  d'Officiers.  Mais  depuis 
queles  Roys  ont  commencé  à  faire  les  Aydes  ordinaires, ils 
oncefUbly  certain  nombre  d'Officiers  pour  le  maniement 
&conduicl:ed'iceux,auecpouuoirdccognoiftre,iugcr  2c 
décider  en  tous  cas ,  de  toutes  chofes  concernantes  le  faid 

A  a    iij 


190  CITE*.  DE    PARIS, 

des  Aydes.Ec  combien  que  de  ces  Généraux  li  y  en  ayctouf- 
iours  eu  quelques  vns  ordonnez  pour.iefaict  de  la  lulbce ,  (î 
cfb-cequepour leurs  empelchcmens  ordinaires  Ôc  pour  le 
peudeloifirqu'ilsauojcntde  vacquer  au  faictdeia  lullice 
des  Aydcs,  &iointparauanture  qu'ils  n'cftoiencautremenc 
verlez  au  fait  de  ludicature,  l'on  créa  crois  Offices  deCon- 
feillers  en  la  chambre  des  Aydés.-Etdcflors  les  Officiers  des 
Aydescommencerentâeftrereglez&:  réduits  à  certain  nô- 
bre,quifutdehuid  :  Alçauoir,  d'vn  Prefident,  de  quatre 
Généraux  Se  croisConieiilers,aufquelsrelon  que  Ton  voy oic 
lescaufeslburdreôc  affluer  en  celle  iuftice,  on  adioignoic 
cncoresquelquesConfcillers,  qui  à  cefte  occafion  lurpaf- 
foientquelquesfois  les  Généraux  Confeillers  efrablis  pour 
le  fait  des  finances ,  6c  d'autresfois  eil:oien t  elgaux  ou  moin- 
dres en  nombre. 

Quelquesfoisauffi,  outre  &  par  delîus  ces  Officiers  ordi- 
naires, les  Koys  ycommettoient  desintendans  Généraux 
fur  toutes  les  finances  de  France;  auecpouuoir  Ipecialde 
preiideraux  Aydes:  Et  quelque  foispareiUement  ilscom- 
mettoientdesGenerauxreformateursdesAydes^quiauoiéc 
toutpouuoirSc  authorité  furiceuxj  mefme  de  chaftier  les 
délinquants ,  6c  retrancher lesabus  qui  le  trouuoiêt y  auoir 
eftë  faicis  ôc  comjïiis. 

LesAydesfarentain{îgouuerneziufqucsenrani4i5.quc 
Charles (3.  inflitua ou  (^pluftoil:)  reftablitlaCourôc  Cham- 
bre des  AydesàPoiâ:iers,auec  tel  pouuoir  qu'auoient  hs 
Généraux  à  Paris.  Et  là,  les  généraux  cognoilfoient  du  fait 
des  Aydes.  Ce  qu'ils  continuèrent  iufques  cnrani436.  que 
ils  furent  remis  en  la  ville  de  Paris  par  i'Ordônance  du  me(- 
me Roy, du 6.  de  Nouembre,  l'Anglois  en  eftancdechai- 
fé.Et  Louisit.  venant  puis  après  à  la  Couronne,  abolit  Sc 
Suppreffion  f^pp^jn^a  la  chambre  6c  Cour  des  Aydes  &  en  attribua  la 
reftabiifle-   cognoifTâncc  aux  M.  des  Requeftcs  de  l'Hoftel,  lelquels  en 
nieac  delà  cogncurcnc  iuiqucs  en  13111464.  qucle5.de  Iuin,ladicl:e 
Aydes.  *^^    chambre  fut  reflablie ,  èc  les  au  crcs  Officiers  remis  en  icelle; 
A  rçauoir,LouisRaquierEuerquedcTroye,  M.  leanHer- 
bet,  lean  Compains  de  Anthoine  Cornet ,  Généraux;  dc 
GuillaumeLoDgueioiic, Confeillerfurlcfaicl:  de  la  iufticc 
des  Aydes  :Aueclequel  furent  depuis  eilabhs,  M.  lean  de 


LIVRE  PREMIER.  ic^i 

Frometieres  &  Charles  Rapicuten  Aouflcnrûiuant  j&.en- 
corcs  du  depuis  vn  quatricline  General ,  quiLaueeles  dciTuf- 
diâs  accomplit  le  nombre  de  huiâ:  Oificiers,lerquels  nefu- 
r.entaugmencez  ne  diminuez  iufques  en  luiliet  15  f  3.  que  le 
Roy  François  I. par  Edidlfaidau  campdeMaroiles,creadc 
jiûuueauvn  Office  de  General  &:Conieilier  enla.lGour  des 
Aydes^outrelenombreancicn:  Etpeu  après  encor'vn  au- 
tre Office  de  Confciller,pour  rendre  le  nombre  éçs  Coii- 
fcilicrs  elgal  à  celuy  des  Généraux  ,à  la  charge  toutesfois  de 
ilippreffion  duprenuervacanrparmortou  priuation.Eclors 
y  auoit  deux  Prefidcpts  aux  Ay des,  l'ai^cien  clerc  &.  vn  au- 
tre lay  y  cftably  depuis ,  iuman  c  TEdid  faid  en  Feurier  1 521. 
De  manière  que  la  Chambre  des  Aydescftoit  lors  compo- 
lee  outre  ces  deux  Prcfîdcnts  de  cinq  Généraux  de  decinq 
Confeillers. 

Les  Aydcs  venans  à  croiftrc  Se  augmenter ,  le  Roy  Henry 
fécond  par  Edicl  du  mpys  de  Mars.  lyçr.  érigea  &  eftablit  vnc 
autre  chambre  des  Aydcs,  compofee  de.dcux  Prefidents  ^ 
dehuicfl  Généraux  Confeillers  lAufquelsparautreEdid du 
mois  de  M-iy  lyyy.  furent  adiouftez  fix  Confeillers  Géné- 
raux, dont  fut  ièul  pourueu  6c  reçeu  M.  Nicolas lanuierj 
pourceque  (urlesremondrrancesfaiclesau  Roy  parlaCour 
des  Ay des ,  les  autres  cinq  furentfupprimez  au,moysdeFe- 
iirierauant  Paiques  cnfuiuant.  Et  d'autant  qu'aprcs  la  fu- 
prclfion  de  ces  Offices  portée  par  les  Êdicls  d'Orléans  ôc 
.Moulins, aucuns  deces Confeillers  Généraux  décédèrent 
^entr'autresMaiflres  Rob{:rtLobJn&  Nicolas  Je  Picard 
aux  Offices  defquels  ne  fut  pourueu  lors  deleurs  àecés  à 
raisô  deladiteluppreiriô:llfutfaitvnÉditde  reftabHlTemé't 
deldjcls  deux  Offices  en  May  1569.  à  quoy  peu  après  fut 
pourueu.  Puis  vn  autre  Edid  de  création' dVn  Office  dç 
Confeiiler  fut  faid  par  Charles  9.  au  moys  de  Septembre 

^570-     ,    •  ,      ''.:'3, ,.  '      ..  ■; 

Ces  Officiers  prennent  tous  indifFeremm^nt  q.aalité  dç 
GcneranXjCombien qu'anciennement  Ltilçf,e,dê  Genera-Î 
futdiftincl&feparéde  celuy  de  Confei]ier,;&:  que  les  Con- 
feillers ayent  elle  elbblis  aux  Aydes  long  temps  après  les 
Généraux:  Et  ces  deux  qualitez  font  à;prefentioindes&: 
wiies  enfembie ,  de  forte  qu'ils  ont  pareil  pouuoir  ôcautho- 


m  CITE'    DE    PARIS, 

rite  les  vns  que  les  autres:  &  ne  cîifFcrent  en  rienfinon  en 
gages,  parce  qu'il  y  en  a  trois  d'entr'eux  qui  n'ont  que  trois 
cens  liures,aurcgarddes  autres  qui  en  ontcinqcens. 
La  Gourdes  Aydes  cognoillpar  appel  de  toutes  matières 
dekcham-  ^^t^buces  en  première  inftance  aux  Ellcws  ôc  autres  Oiîî- 
brcdes  Ay-  cicts  dc  ladite  Cour:  Des  fautes,  abus  &  malucriations 
^-'  commifes,  tant  par  les  Prefidents,  Généraux  Confeillers, 

Greffiers  &Huifl]ersd'icelie  Cour,  que  par  les  Elleuz,Gre' 
netiers,  Maiftres desports, &  autres rcilortiflants  àeux;&: 
desiniures&  excèscommisenleursperfonnes,  au  mefpris  : 
des  prerogaciues ,  authorké  &:  prééminences  de  leurs  ellats 
ô:  offices:  comme  il  eft  fort  amplement  fpecifie  en  l'ordon- 
nance fufalegaeedc  l'an  1382.  en  vne  autre  del'an  1407. &:  en 
J'Edit  d'érection  de  la  féconde  chambre ,  deldic^s  Ay- 
des. 

De  la  grande  à' petite  chancellerie. 

Deux  fortes  T^  7  a  deux  (oxtcs  deChancelleric  enFrance,que  l'on  nom- 

de  Chance)-  J[me  Vulgairement ,  grande  &  petite  :  La  première  defqucl' 

eTande  &^ia  ^^^  ^^  ^^^^  appellec ,  à  raifon  que  les  lettres  qui  y  font  expe- 

pcticc.        diecs,  font  feelees  du  grand  feel  du  Roy  par  Monfîeurle 

Chancelier  de  France  chef  d'icelle ,  ou  en  fa  prcfence  :  Et  la 

petite,  pour  au  tant  que  les  expéditions  qui  fc  font  en  icelle 

ibnt  de  petite  confequen  ce  à  i'efgard  des  autres,  &  rellrain- 

tes  aux  parlements ,  efquels  elles  font  eftablies. 

La  s^rande  Chancellerie  eft  feule  au  Royaume  de  France 
quifuitordinairemêtla  perfonneduRoy,&  en  icelle  Mon- 
teur le  Chancelier  (  allifté  d'aucuns  M.  des  Requefbes  Se  en 
la  prefence  des  Secrétaires  du  Roy  &  autres  officiers  de  la 
Chanccllerie)feelle,quand  bon  luyfemble  toutes  lettres  de 
luftice.  Mais  quant  aux  petites  Chancelleries ,  elles  ont  efté 
eftablies  quant  &  les  parlements,  ou  peu  de  temps  après, 
pour  l'expédition  des  lettres  de  mftice.  Et  en  furentpremà- 
crementmflitueesdeux  àfçauoir  vnepour  le  parlement  de 
paris,&vneautrepourceIuydeTholo(e:  puis  par  fucceffi- 
ondetempsoneneftabHt  d'autres  à  mefme  fins,  lors  que 
les  parlements  furentinftituez  par  la  France,  De  forte  qu'à 
prefent  il  y  a  autant  dc  petites  Chancelleries  en  France,  que 
„  .  .,  de  parlements ,  Surtoutes  Icfquelles  neantmoins  celle  de 
/peciai  d=ia  Paris  a  cela  dcpartieulicrôi  depnuUegclpecial,  que  les  pro- 

uiiions 


I 


LIVRE  PREMIER.  ï^y  . 

uiriôs&:l'ettrcsderimpleiufticequiiefeeilenceniGeIle{cn-petiteCfâ^ 

core  qu'elles  ioict  d'autre  relTort  que  de  celuy  de  paris  )  font  p^jr^^^^^^^ 
heantmoins  d'auflr  grand'  force  &  vertu, que  li  elles  auoienc 
cftérecUeescsfeelsdeleur  relTort ,  Et  la  raifon  en  eri:,pour^ 
cequecekeldeparisefteftabli  en  rabfence  du  grand. 

Monfieur  le  Chancellier  prefîde  efdides  Chancelleries, 
comme  chef  de  la  luftice:  maisparceque  ordinairement  il 
éftempefchc  près  iaperlonne  du  Roy,  &:  à  la  fuitte  de  fà 
Cour,  employé  es  affaires  d'Elfat,  lesMaillresdes  Reque- 
ftcs  en  Ton  a  bien  ce  y  tiennent  le  premierlieu;&:  le  plus  an» 
cien  d'entre  eux  tient  le  leau. 

Des  Secrétaires, 

LEs  Secrétaires  ont  IcurCollegc  à  part ,  compofc  premiè- 
rement de  ibixante  Notaires  6c  Secrétaires*:^  depuis  au- 
gmentede  pareil  nombre.  Etdecenomiefont  appeiier  les 
îjecretaires  en  France,luiuant  lcsChancelleries,eitâts  corne 
Scribes  &:Notaires  de  Iufi:ice,pour  fîgner  les  rercripts,man- 
dcmeps,  commilFions,  6c  autres  expéditions,  qui  fe  font 
cniceiles.Enfaueur  defquels  le  Roy  Charles  V.  fît  baftir 
vne  Chapelle  aux  Celeftinsde  Paris,  pour  y  faire  leurs  af- 
fcmblces  de  dcuotion,  6c  autres,  eoncernans  les  affaires 
de  leur  Collège,  ilsnauoicnt  lorsleurs  gages  affignezfurle 
pTOLifit  &:  émolument  du  feau ,  non  plus  que  le5  autres 
Officiers  de  la  Chancellerie ,  qui  auoient  par  iour  vne  cer- 
rainefomme  de  deniers ,  qui  leur  eftoic  payée  par  le  Ciian- 
o-curduThreror.Etferrouueparlcs  Comptes  de  Gentian 
dePafTy ,  6c  Guillaume  de  Rciîbn ,  Changeur  du  Threfor, 
quei'anijij.leChancellier  auoixfept  fols  parifis  par  iour: 
£t  en  l'an  1394. le  Référendaire  delà  Chancellerie,  deux  céts 
vingt  liures  par  an.  Le  Contrerolleur,  fîx  fols  par  iour. 
L'Audiencierautant.Etle  Chaufecire  douze  deniers. Et  en 
l'an  13 11.  il  ne  fetrouue  au  très  Officiers  eflabhs  en  la  Chan- 
cellerie, que  des  Notaires  6c  deux  Chaufecircs.Et  d'entre 
fcsNotaircs&  Secrétaires  aucuns  fuiuent  la  grande  Chan- 
cellerie, 6clesautres  celles  des  Parlemens^  oùilsflgnent 
&depefchent  toutes  prouifions  de  luflicc.  ^ 

Il  y  aautres Secrétaires  d'£fi:atou  des  Coramandemens,^^^^^."^" 
ainfi  apellez,  pource  qu'ils  expédient  tout  ce  qui  dépend  nwudcir.cs 

Bb 


194  CITE*   DE   PARIS, 

de  la  feule  grâce,  faueur,  &.coniandementdu  Prince:  qui 
ordinairement  luy  afîiftent,  le  fuiuenc  approchent,  ^  enté- 
dent  Tes  fecrets.  Mais  ceux  qairuiuentleiChaceiierics,ronc 
appeliez  Secrétaires  ordinaires:  par  ce  que  ordinairemenc 
ilsk  trouuentaufeau,  ou  ils  drefTent  &:  depelchent  toutes 
prouiiions  ordinaires  de  iuftiee.Etd'autantque  les  fufdicls 
(ix  vingts  Secrétaires  ordinaires  ne  pouuoicnc  luffire  es 
Chancelleries  de  France ,  le  Roy  Henry  i.  par  edicl  du  mois 
de  Nouembrei554.augmcnta  leur  collège  de  quatre  vingts 
autres ,  pour  faire  le  nombre  de  deux  cens.  Aulqucls  depuis 
en  furcntadiouftezquaranteparieRoy  Charles  neufuicime 
en  l'an  1570. 

Du  ccraps  de  la  première  inftitution,  qu'ils  n'elloienc  que 
(ôixance ,  ils  cftoient  en  crédit  oc authorité  enuersles  Roys^ 
^  eftoient  participas  de  leurs  confeils&lecretes  entrepniès. 
Et  pour  marque  de  cède  prerogatiue  &  auihoritc  qu'ils 
auoicntàl'endroid  des  pcrfones  lignalees  ,  les  Roy  s  leur 
ont  faici  cet  honneur  d'eitre  les  premiers  de  leur  Collège  Ec 
en  ce  temps  la,  riennefepafToit  digne  de  mémoire,  quine 
Jeur  futcommunicqué,  oufaidenleurprefence. 

Entre  autres  choies  ils  auoient  cet  honneur  éi  fermens 
que  faifoient  les  Chancellicrs  de  France  au  Roy,  qu'ils  lifoi- 
cntde  motâ  mot  aux  Chancelliers  le  ferment  qu'ils  deuoi- 
entfâireenlaprefence  du  Roy.  Commeil  fur  faicl:  le  20. 
Nouembrei573.  lors  que  Maiftre  Pierre  d'Orgemont  fit  le 
ferment  de  ChancellierauRoy  en  fonChafteauduLouurc, 
Et  à  celle  occaHon  les  Roy  s  de  France  les  on  t  décorez  d'in- 
iinis  beaux  priuileges  ,droids,  prerogatiues ,  aficzamplc- 
mei>t déclarez  par  les  ordonnances,  èc  autres  patcntesâ 
eux  oélroicesâccftc  fin  ,  fpeciallement  en  celles  de  Loul5 
vnziefmcjdu  mois  de  luillcc  i465.ôcde  Nouembre  i4Si.Pa- 
reillemenrdu  Roy  Franc^oisen  Octobre  1557.  &c  infinies  au- 
tres portées  parles  ordonnances. 

De  UCot^r  &  Chambredu  Threjor, 

IL  efl  certain  que  depuis  le  premier  eftablilTemcnt  des 
Thrcforicrs  de  France ,  il  y  en  a  toufiojjrs eu  quelquesvns 
Th'ufÔHcrs  eftabhs  pourlefaitdelaluftice,  6c  quelques  autres,  pour 
deFrance    l^f^it desfinances  ; Soit Qu'ils aycnt cfté vn  oupluficurs , OU 

dérobe  Ion-  ^         ,  '  ■*  ^  *      ,,       p,,     , 

gucciioiciu  queaucunestoisilsaycnt  exerce, comointementi  vnoci  au-. 


Lî  VRE   P  ilEMIER.  195 

tre  Office.  Ce  qui  le  venficpar  hs  icctres  de  prouifion  des  fcuîsquico- 
ThreforierSjlcfquels  d'autant  que lorsilseftoientIup;es  du  Boifloiejjt 
Domaine&;  cognoilioient  de  toutes  matières concernan-  adaïufticc 
teslefaitd'iceluy,  eftoientpourceftcoccalion  le  plus  fou-  quedcsFi- 
ucnt  gens  derobelcngue,  du  moins  expertsaufait  deiudi- *^'^"^*^'^ 
cature  &  en  la  cognoiliance  du  Domaine.  Ce  quifut  obfer- 
uéiulquesearani407.queIefdic1:sTIircforiersiurIc  fait  de 
la lufticefurentfuprimezpar  ordonnance  du  Roy  Charles 
7.  du 4.  delanuier.&:M. lacquesduFour  Aduocaten  Par- 
lement ,  ellably  ConreillerauThrcibr.  Premier  qui  futho-> 
•note  de  ce  tiltre  ^combien  qu'auparauanr  quelques  particu- 
liers fufîentappeliez  par  lefdits Sieurs  Thrcforicrs,  pour 
iuger&decidcrauec  euxde  toutes  matières  concernantes 
Icdomame,  &fpccialementpourtenirle{iegcen  leurs  au^ 
ditoires.  Mais  depuis  ceftefupprefliondefdiâs  Threforiers 
(  qui  eftoiait  gens  de  Icttres&fors  experts  en  l'art  de  iudica- 
ture)&:  que  l'on  eufleftabiy  en  leur  lieu  d'autres  Threlbriers  EftabliiTc- 
de  robe  courte,  l'on  aduila  d'y  eftabiyr  quelque  nombrede  îhrefoder 
Conlèillers,  pour  (,  tant  àûec eux  qu'en  leur  abfence)iuger  derobb? 
de  coenoiilre  des  matières  qui  fe  prefenteroiet  à  leur  bureau  ^P"'^''-^  ff. 
concernantes  ledit  Domaine.  duThrefoc. 

Cet  Edid  de  fuppreffion  defdids  Threforiers  fur  le  fait  de 
laluftice ,  ncfuttoutefoislieftroidementobferué,quede«. 
puis  la  porteaitefté  fermée  aux  gens  de  lettres  pour  entrer 
en  leur  Bureau  ,ains  tant  s'en  faut ,  pluiîeurs  de  cefte  qualité 
fccrouucntauoireftcpourueuzdes  meiniesoince>':dcTlire" 
forier,  peu  de  temps  mefmementapres  ladite  ordonnance: 
Comme  enl'ani42.y.lcfutM.  Pierre  Fontcnay  Confeiiler 
au  grand  Confeil  :  6c  en  Tan  1476.  M.  lean  de  Driefchc  Do- 
cfeur  es  Droits  ÔcPrcfident  des  Comptes. 

•  CesThreforiersauoient  lors  cefteauthoritc  & prerogati-  de"sThrcio- 
ueauThrefor^  que  bien  que  le  Roy  eutpourueu  aux  offices  neisde  Fxâ- 
deConfeillersdUjThrefor,  neantmoinsils  receuoientqui^^' 
leurplaifoit,  (ans  ordonnance  ny  autres  lettres  de  prouifion 
du  Roy  :  pourueu  qu'ils  en  fulTent  certifiez  &:  recognuz  ca. 
pables. 

Au  commencemêr,lesConfeilîers  tant  retenus  &  ordon- 
nez parle  Roy  que  ceux  qui  eftoienc rcceuz  ^inftituez  par 
hs  Threlbner-s  de  France  n'excedoient  le  nombre  de  Z4 

Bbij  ^ 


Î9CÎ  CITE»    DE    PARIS, 

Kn'yacToit  Mais  en  l'an  1459.  M.GirardlcCoqyfutadiouftépourtiery^ 

aacicncmcc  ôccnl'an  i4(ji.M.01iuier le  gentiUhommepour 4.aurquels 

quct.  Con-  çj^  i'^j^  1487.  futadioint  pour  <.  M.  Pierre  du  Viuier.  Lequel 

Thrcfor.     rjuclquctenips après ayancreljgne  aM.  René  le  Blanc  qui 

en  fut  pourueUjlcsThreforiers  de  Frace  ne  le  voulants  rece- 

uoir,  pource,  difoient  ils  que  le  lufdic  du  Viuier  n'auoitefté 

re^eu  que  comme  ConfeiUer  rupernumerairc,  il  fut  con- 

traincd'obtcnir  duRoy  vnenouuelieprouiriondecetoffico 

dej-ConfcillerauThrefor,  lequel  entant  que  befoin  eftoic 

leRoy  creoit&:erigcoitdenouueau.Etpartant,en  vertu  de 

celle   prouifion  ,  iceluy   le  Blanc    fut    receu    en    l'an' 

149^.  .  •-••?;^' 

Du  depuis  en  l'an  î  J45.  le  Roy  Françoisi;créa3.  autres  of- 
fices de  ConfeillersauditTiireior,  qui  firent  le  nombre  de 
huid ,  qui  demeura  en  cflat  iufqu'au  deceds  de  Maiftrs  Au- 
guftin  MorcUil'vn  d'iceux  :  à  l'Office  duquel  n'a  efté  depuis 
pourueufuiuantl'ordonnance  des  Ellats  tenus  à  Blois  au 
moys  de  May  1^79.  portant  fupprefTion  ôc  reduclion  dc& 
Confeillcrs  de  la  chambre  du  Threfor  au   nombre  ds 
fix. 
îlyadcx.        Quant aux  Confeillcrsfurlefaiddu  Domaine eftablis au 
r"'7 1?      Threfor ,  ils  furent  premièrement  quatre  &  puis  lix  •■,  le  pre  - 
*u  Thicioi.  mierdefquelseftoirordinairemcnt  Euefque  ou  grand  Sei- 
gneur,&auoitmilfrancsd'ordcgages  par  an,  au  lieu  que 
les  autres,  lefqucls  le  plus  fouuent  clloient  Threforicrs  de 
France,  n'en auoicnt que iix cents. 

CetcftabhfrementdeConfeillersduraaflez  long  temps, 
leurs  iugemens  àc  commilFions  efrants  ainli  intitulez  ^Les 
ConfetlUrs  &  Threforiers  au  Threfor,  Mais  il  furent  fiipprimez 
enuiron  l'an  1386.  au  moins  comme  on  le  peut  coniedurer, 
de  ce  que  les  Comptes  du  Changeur  duThrcfor  de  ladiéte 
annce&  autres  fubfequcntes  neïont  mention  d'aucuns  pa- 
ycmentsdegagesàeuxfaiclsn'yiàautresOfficiersauparauâc 
clfablis  pour  kfaitdu  Domaine. 

L'on  trouuebicnqucdu  depuis  furent  inftitucz  &  efta- 
blisd*autresConieillers,tant  fur  le  fait  delà  luftice  du  Thre- 
for que  des  Ay  des,  qui  fe  kuoient  en  l'an  1435. pour  le  fait  de 
la  guerre:  Lefqucls  Confcillers  furent  eftablii  outre  &  par 
dtiTus  les  ordinaiieSjquicognoiiToict  du  Domaine  auec  les 


LIVRE  PREMIER.  ,5)7 

Threforiers  de  France:  parce  que  les  fufdidsn'auoient  que 
vingt  cinq  liures  de  gages  par  an,  mais  les  ordinaires  cent: 
Suiuanclespayemens  qui  s'en  trouuenc  auoir  elle  faidsc? 
comptes  des  Changeurs ,  lefqucls  payoient  pour  lors  les  ga- 
ges de  ces  Officiers,  commetaic  à  prefencle  Receueur  du 
Domaine,  ^^--'i' 

Or  quant  il  eft  fait  mention  aux  anciennes  ordonnances 
des  Officiers  des  Comptes  Se  du  Threfor,  il  ne  faut  penfer 
que  lesConieillersyloientcomprisparce  qu'ils  n'eftoient 
encorcs  lors  inftituez,  auis  feulement  les  Thrcroriers  de 
Francc.Lcfqucls  fe  trouuoient  ordinairement  en  la  compa- 
gnie des  officiers  des  Comptes,  de  cognoilToienc  concur- 
remment auec  eux  duDomaine&desFmances.  Mais  depuis 
rellablifTementdes  Confeillers  entiltre  &  qualité  d'office 
formé  en  la  chambre  du  Thrcior  ,les  Threforiers  de  France 
fcfontfequeftrczdclaiurifdidion  contentieulc,  ôc  en  onc 
lailîe  la  cognoilîance  aux  Confeillers  ,  lefquels  comme  lurifdiAioa 
ieuls  &c  vrays  Iu2;cs  du  Domaine,  cognoilTent  de  toutes  '^"^o^lf"'- 
matières  concernantes  iceiuy.  De  lortc  que  les  Threfori- fox. 
ersdeFrancen'oncaucuneiurifdidion  contenticuic  pour 
lercgard  des  expéditions  qu'ilsfontfanslcsConfcillersdu- 
Threfor,  fpccialcmentcschofestouchantlcDomaine. 

LefditsThreforiers  Iculement,  fe  peuuent  trouuer  quand 
bon  leurfcmble,  en  l'aflemblee  des  Côfeillers,  &  luger auec 
euxles procez côcernants  le  Domaine  du  Roy,  dôt  ils r'em- 
portent  encores  cet  honneur  ôcprerogatiue,  que  les  iuge- 
mens  qui  font  donnez  paries  Confeillers  duThreforauee 
cux&cnleurprefence,foncintitulez  deleiirsnoms  &:def- 
dics  Conleiiiers  :  vray  es  marques  de  l'ancienne  authoritc  en 
la  iuilice  du  Threfor,  en  laquelle  Meilleurs  des  Comptes 
icmbientencor  les  maintenir  &  conferuer,  en  ce  que  lors 
qu'ils  les  ontreccus ^  ont  pris  le  f:rment  d'eux  en  leur  châ- 
bre,ils  viennentà  rinftant  les  inftaler  par  le  plus  ancienMai- 
flredc  leur  compagnie,  au  Rureau  de  la  iuilice  du  Threfor,  Voyez  l'E- 
enlaprefence&aiTcmbleedefJics  Confeillers,  comme  les  f "^ ^*^ ^'^" 
rccognoilîhntluges  naturels  du  Domaine  &  de  fcs  dépen- 
dances &:  appartenances. 

Les  mefmes  Confeillers  du  Threfor  cognoiflenc  d'abon- 
dant de  toutes  matierci  féodales ,  elquelles  le  Roy  prétend 

Bb  iij 


n; 


^^  CITE'    DE   PARIS, 

intcrciljd'Anbeines,baItarclires,desheranccs,vrufCS,fonds, 
&:  propricté  des  Eaux  ôc  Forefls  de  ce  Royaume ,  fuiuanc  les 
Ordonnances  de  Charles  j.  (  faiteà Melun ,  au  moisde  luil- 
Jeci37(>.)ôc  de  François  premier  de  Tan  151 5.  ôcvnArrefl:  du 
Parlement  de  Paris  dm .  d' Aouft  i533.donné  fur  vnc  appella- 
tion d'encre  les  manants  Schabicans  de  Chalmarelôc le  Sei- 
gneur dudiclieu.Ce  queMaiftreleanBacquecAduocacdu 
KoyaudidTkrefor^difcourc  fort  amplementen  fonliure 
dcsdroicls  du  Domaine. 

Des  Grands  Matjhes  &  autres  Officiers  de  U  lujlice 

des  Eaux& Forefis. 
O  s  Roys  defirants  de  conreruer&:  entretenir  les  Eaux 
&  Forcib  de  ce  Royaume ,  tant  pour  le  plaifir  &  dcle- 
.cliation  qu'ils  y  prcnoicntà  la  cliaile ,  qu'à  railon  de  l'Ar- 
cliiteclurc  ôc  de  la  commoditéÔC  profit  qu'ils  en  receuoicnr^ 
Ipecialement  es  ventes  6c  couppes  des  bois  &:  pefcheries; 
II  >ra  eu  d'i- Ordonnèrent  &:efl:ablirent  de  toute  ancienneté  de  certains 
cicnnctédes  Officiers, comme  Prcuofts,  Maiftres  Verdicts  &Gruyers, 
Eaux  &  Fo  -  Gardes,  Segraiers,  Maiftres  Gardes^Maiftres  Sergents  ôcau. 
rcfts.  tresOiBcicrs,  pour  empefcher  qu'aucun  dommage  6c  de- 

gaftsy  futfait:Nonquetoutcsfoisil  y  eut  lors  du  premier 
eilablinemenr,vn  tel  nombre  d'Officiers  qu'ilyaàprefenr, 
pour  faire  la  mcfme  charge:  mais  félon  que  le  Domaine  s'eH; 
acrcuparle  moyen  des  reunions  de  pluiicurs  terres  ôcPro- 
uinces  faites  à  iceluy ,  on  en  a  auffi  eitabhs  [d'autres ,  de  telle 
qualité  ôc  en  tel  nombre  qu'il  a  pieu  à  nos  Roys:  Aufquels 
ils  faifoicnt  le  ferment  à  railon  de  leurs  Offices,  en  leur  Par- 
lement &:  chambre  des  Comptes.  Et  la  charge  de  ces  Of- 
ficiers eftoit  (  fpecialement  des  Gardes  &:  Maiftres  des  Fo- 
reftsj  d'auoiref  garda  ce  que  les  Eaux  ôcForefts  du  Royau- 
me ne  fuflent  endommagées  ne  gaftces,ayants-à  ccfte  fin  la 
puillance  &  rauthorité  de  punirôc  chaftier  les  crimes  &:  dc- 
licls,  commis  par  toutespcrfonnes  efdits  lieux. 
En  luillet  1384.  l'Office  de  grand  Maiftre  Enqucfteur ,  &: 
,    gênerai  ReformateurdesEauxôcForefts  de  France  fut  éri- 
ge, duquel  plufieurs  iouyrent  fucceffiucment  iufques  en 
l'an  1575.  queleSieurdeFkury  (Henry  ClauiFe  )  ayant  re- 
mis ledit  Office  es  mainsduRoy  jilfatfupprimë  &  aboly: 
,&parmefme  EdicljlcRoy  voulant  pourueoirà  la  confcr- 


LIVRE  PREMIER.  199 

nation  des  Eaux&  Forefts  de  fon  Royaume  &  à  la  corre- 
àion  des  abus  qui  ordinairement  s'y  commettoient, créa 
&  érigea  en  tiltre  Ôc  qualité  d'Office,  fix Confèillers,Grands 
MaiitresEnqucfteurs  5c  Généraux  Réformateurs  des  Eaux 
ficForefls  de  France  :  comme  il  eft  porté  par  leditEdicl;,  qui 
contient  entr 'autres  choies  la  confirmation  de  rEdicl  de 
Tan  1554.  touchant  la  création  ^LTcflablilFement  des  fiegcs 
de  la  table  de  marbre  es  autres  Parlemens  de  France,  en- 
femblc  des  Officiers  y  mentionnez.  A  quoy  n'a  cfté  pour- 
ueu,  finon  es  lièges  des  Parlements  de  Rouen,Diion  èc  Bre- 
taigne ,  fuiuanties  EdicT:s  d'eftabliiTement  d'Officiers  efdits 
iieoes.Celuv  de  Paris  avant  retenu  lenom  de  Sie^re  de LiTa-  „ 
hle  de  w^r^rt',  comme  par  excellence  ccprerogatiuc  par  del- du  ficj^e  de 
lustouslesautresfieges^tant.irairondclbnantiquitcôcerâ-^^^^^^^''*' 
deur,  que  pour  la  bonnet  louable  compagnie  de  luges  &:pans.^^ 
Officiers  de  long  temps  y  eflablisrioint  quedesfîx  Grands 
Maiftres  indituez  par  toutes  les  Prouinces  du  Royaume, 
lesquatreyontfeance&cognoilîancedctouscas,  concer- 
nants leur  pouuoirôcauthoricé. 
.j      Enl'an  1583.  le  Roy  Henry  5.  créa  cncores  quelques  Mai* 
'  ftres  particuliers&autresOfficiersfurlefait  des  Eaux  6cFo- 
refts ,  auec  tel  pouuoir  ,  prerogatiuc  Se  cognoilîànce  que 
!|  Jcsautresjacreez&eftablis.  Des  appellations dcfquels,  les 
'  Grand  Maiftre,  Enquefteurs  &:  Généraux  Reformateurs  Voyez Jcce 
des  Eaux  &.Forefts  de  France  ou  en  leur  abfence  \zs  0£-  ^"^'i'^^^'^* 
liciers  ordinaires  eftablis  au  Siège  delà  Table  de  marbre  à  ini"&dir 
t|  Pans,  cognoilîént^mcrmementde  celles  des  Boulenois  <^'oiiittde 
comme  aulli  de  toutes  autres  matieresconcernantslefait  wembre- 
tdefdites  Eaux  ôcForeds  du  reiîbrtôcefi'enûue  du  Parlement      j;5J. 
de  Paris,fors&  excepté  du  fonds  ^propriété  d'iccllcs,donc 
cognoilTentlesConlciilersduThreforjCommeeftantcho- 
fe  pure  domaniale,  LefquelsConfeillersyontcommrspour 
cxei'i^erlalufticeenleur  abfence,  vn  Lieutenant  General 
&  particulier ,  vn  Aduocar  ^  vn  Procureur  du  Roy ,  ôc  vn  c^r^^'rpar 
Greffier  :  AufquelsparEdit  dn  mois  àt  Décembre  i543.fu-  Mc^ieur» 
rentadiointsfixConlcilleis,  quionreflé  depuis  pourueuz  '^"^*^^^**' 
defdids offices,  à teispriuileges,  franchifcs&libertezque 
lesConrciUers  duThrcfor,  ôtaux gages  deccnr hures  paii. 
fis. 


200  CITE'    DE     PARIS, 

Oatrelaiurirdidionordinairefusdite,ilya  commifTioa 
particulière  pour  cognoiftre  ôc  iuger  en  dernier  reflbrtôc- 
lans  appel ,  cous  les  procès  concernants  les  reigkments  des 
vfages ,  délits  6c  malueriacions  commifes  es  Eaux  &  Forcfts, 
Illcs&riuieres  de  ce  Royaume^  elquelies  le  Roy  peut  prc-.. 
tendre  quelque  intereft  :  Enfemble  ceux  des  Princes,  Prc-: 
lacs  Vautres  Seigneurs  6c  fubiets  du  Roy ,  pour  le  regard  da[ 
fonds  6c propriété  de  leurs  Bois,  IllesScForefls.-Et  pareil-, 
lement  des  abus  6c  malueriacions  y  commis.  Où  aflifte  riM 
PrefidentdelaCourauecquclques  Confeillers  d'iccllc,  dC 
aucuns  de  la  chambre  des  Eaux  Se  Forefts  ,iufquesau  nom- 
bre de  dixpour  le  moins. 
Tarifdiaion      Outrc  la  iurifdiclion  cy  deiTus  des  Grands  M.  Enque-' 
daMaiilrc  fteurs  6c  gencraux réformateurs  desEauxôcForeftsdeFrâce 
forcfts,cn  eftabliscommedicellau  ficge  delà  table  de  marbre  au  Pa- 
la  Preaoftélais  à  Paris ,  ilyaaulîicelled'vn  M.  particulier  des  Eaux  Se 
deplris!"^^  ForeilsdeFrancc,  qui  tient  Ion /lege  près  la  Conciergerie 
duPalais.OiiiIcognoiil:detoutesmatieresconcernantesles 
EauxôcForefts  defon  redbrt  comme  font  les  autres  Mai- 
ilres  particuliers  eilablis  es  autres  Prouinces  6c  Baillages  de 
France,  excepté  feulement  de  cellesde  Brie  6cChampagne 
don  t  il  cegnoilîoit  auant  l'Edit  de  création  de  certains  Mai* 
ftrcs  particuliers  en  aucuns  Baillages,  fait  au  mois  de  Feu- 
rierenlani554. 

Pour  l'exercice  de  céfte  iurifdiclion ,  iceluy  M.  particu- 
lier a  des  officiers  ordinaires,  comme  Lieutenant,  Procu- 
reur du  Roy,  Greffier ,  lèrgent  6c  autres,  conformément 
aux  cdits  6c  ordonnances ,  faites  fur  la  création  &c  efbablide- 
ment  d'iceux.  Et  de  ce  Maiftre,  les  appellations  rcfTortilTenc 
par  deuant  les  grands  Maiftres  Généraux  eflablis  à  la  Table 
de  marbre,  comme  le  fieur  de  Miraumont  déduit  plus  am- 
plement eu  Tes  mémoires.       '  t 
Du  Baillagedu  Valais.                                 5 
Ors  que  nos  anciens  Roys  logeoienc  au  Palais  où  efli 
'deprc/enteftablylefiegedcla  Courfouueraine,  il  y  a-*1 
uoit  vnConcierge  ou  baillir,lequcl  en  leur  abfence  en  auoic 
la  charge  6c  garde,  6c pour  celle  confîderationioiiiiroit de 
plufieurs  beaux  droits  6c  priuilegesiSçauoireft,  dansle  Pa- 
lais, pourpris6w  enclos  d'iceluy  ,de  tout  droit  de  lufticc, 

iuris- 


l; 


LIV  HE    PREMIER.  îoi 

Îi   Iurirdi<^ion&:reigneurie  moyenne  Ôcbafe  en  cous  cas,excc-    Anciens 
;  pté  Texecution des  cas  criminels,  ponriefquels  ilcôucnoic  <ifO'<^s& 
5,  l'aire  exécution  corporelle.  Carlorsiiefloir  tenu  de  rendre  uerKui- 
t:  icmalfaidcurtouciugCj  s'ileiloislay  :  au  Preuoftde  Paris,  reou  Bïûiy 
}'  dehors  la  porte  du  Palais  ilir  la  chauflee,  pour  en  faire  l'cxe-  <^^p*^^^v 
,    cution,  retenant  feulement  les  meubles  du  malfaiteur  ,.{î 
aucuns  eftoiencretrouuez  fur  luy  ,  Où  s'il  cftoit  Clerc  ou 
Preflre,  ildeuoitclkeparluyrenduàrOfficialdeParis,  ou 
â  autres  luges  ordinaires,  auliîtoIl:qu*onluyauroit  faitap- 
paroir  de  ia  qualité  :  Comnie  il  fut  confirme  par  Arrcfl:,  le 
12.  de  Mars  1561. 

Ce  Concierge  ou  Baillif  du  PaIais,e{lau{siVoycrde  toute 
laRucditela  Calandciuiq^uki  la  Rue  deriierbcrieCqui  elfc 
auiourd'huy  le  Marché  ncufa  l'entrée  duquel  efloit vneru- 
elleducoftcdenollreDame.  Maiselleaefté  eflargie  par  la 
démolition  des  mailbns  de  lacques  du  croc  )  delà  place  S. 
Michel,  &. des  lieux  nommez  vul^zai rement  les  Moreaux. 
afîîs  près  de  l'Eglilede  noftre  Dame  dite  des  champs  (ici- 
quelshoftelsl'on  diteftre  en  nobredei}.  }  ^càla  maladerie 
appellce  la  Banlieue ,  il  a  pareillement  tout  droit  de  luflice, 
moyenne  6c  bafFe,  comme  il  a  auilî  fur  toute  la  Chauflee, 
quel'on entend commenceràlaportedite de  S. lacques,  & 
nnità  ladite  Maîade;je. 

LeSieurdeMiraumont,  des  menîoires  duquel i'ay  apris 
ce<]uedeirus,  efcritatilîi,  que  fclon  fon  ancienne  inftitu- 
tion,  ildoitauoir  toutlc  profit  des  bancs  qui  font  dans  le 
Palais  &peutmcttre  au  Palais&cs  allées  de  la  mercerie  en 
hault  de  en  bas, tels  Merciers  ou  Mercières  que  bon  luy  feni- 
ble:  Mais  toutefois  cecy  luyaeflé  rongné  &C  limite  depuis 
vn  temps  immémorial,  car  maintenant  il  ne  cire  profit  que 
des  bancs  de  Procureurs  Se  Huilîiers  qui  font  autour  de  la 
grand'  ialledu  Palais  &c  des  cruis  deriiiers  pilliers  d'icelle, 
car  les  bancs,  places  &:  efchopcs  de  marchands  qui  font  au- 
tour des  quatre  autres  pilliers  de  la  mefme2;rand  làlleduPa- 
lais  bailleurs , es  Galeries  des  Mcrcier.%petitefàlleaufîî  dite 
desMcrciers,lhr  les  degrez  d'icclles  falles,autour  de  la  court 
du  Palais  &  le  long  des  murs  d'iccluy,  lontlouces  ou  cnG;a- 
gees  pour  le  Roy  par  MefTieurs les  Thrcibriers  de  France  "0 a 
Commiflairespourceedablis,  '3cleReceueur  du  Domaines 

Ce 


aoi  CITE'     DE     PARIS, 

cntirel£proncquc,(relonIeSicurdeMiraumonc,)leBaillif  " 
du  Palais  deuroirauou-.Si  bien  qu'il  fautque  ce  droit  luy  aie 
elle  ollë  6c  retranche,  lors  que  tant  de  marchands  vindrcnt. 
à  eitrc  mflaicz  à  l'enuy  es  places  6c  lieux  fuldics  :  comme  il  fe 
pourroicrecucillir  d'vn  Arrell  ancien  duquel  lenay  peu  re- 
eouurer  la  datte,  par  lequel  il  fut  dit  qu'vne  armoire  de  mar- 
chand pofee  en  laplace  d'vn  banc  de  Procureur  contre  le 
quatriefmepiliier  de  la  grand  (aile,  demeureroit  alieneedu 
BaïUao-e  du  Palais,  6c  qu'il  ne  ieroit  plus  loilible  auBaïUif 
du  Palais  de  vendre  6c  aliéner  d  autres  places. 

Lemefme  Baillifacognoiilànce  des  contrats,  marchez, 
promelles,  crimes  &:  délits  qui  fe  font  ou  commettent  dans 
le  Palais,encios  6c  enuirons  d'iceluy:C'cfl:  à (çauoir,  lulques 
àla  RiuieredeSeined'vncofté6c  d'autre, 6c par  deuant de- 
puis le  ruiflel  au  goulet  qui  efl  au  bout  du  pont  au  Change, 
ainfi  que  lePalaisfe  comi-orteducofté  d'iceluy,  tant  ésHo- 
fiels  comme  es  enuirons  au  deiîbubs  d'iceux,  lulqucs  à  U 
Riuiere par deuantfaind Michel, Gaullien  retournant, en 
laruedelaCalande6césmaifons  d'icelle  rue  ainfi  comme 
elle  fe  comporte ,  lufqu'en  ladicle  ruelle  que  l'on  dit  i'Her- 
bene:  Etdefcendantparicellcpar  deillislaRjuiere,  autant 
qu'il  y  a  de  terre  feiche  autour  du  Palais,  ainfi  qu'il  le  com- 
porte du  cofté des  Auguftins  ,  6c  d'autre  part  par  deuers  le 
Chaftelet  de  paris,  iulques  audit  Pont  6c  goulet,  haut  6c  bas 
Ba^lUgc  du  En  tous  lefquels  lieux,  le  Concierge  ou  Bailuf  a  droit  de  po- 
P.aUis.        jice  2c  de  feellerSc faire  muentairedes  biens  des  décédez  au^- 

dicenclos. 

Pour  l'exercice  de  fa  lurifdidion  ,  il  y  a  vne  chambre  dans 
ja  o-rand  falie  du  Palais  loignant  la  Chapelle  de  Aleffieurs les 
Prefidents,compofee  d'vn  Lieutenant,de  deux  Coofeillers, 
aulquels  fut  pourueu  en  côfequence  de  l'Edit  du  mois  d'O- 
cl:obrci57i.  d'vn  Procureur  du  Roy,  d'vn  Greffier,  6>C  de 
huiclHuilTiersou  S  ergents,  quatre  ordinaires  6c  quatre  ex- 

''  traordinaiies. 

'  'Le  Parcheminier  du  Palais,  â  l'office  duquel  Je  Threfo- 
rier  de  la  fainde  Chapelle  pourueoit,  Garde  6c  Maiûrc 
o-ouuerneurdel'Orloge,  lardinier, Garde  desportes, Cri- 
eur  6c  Trompette,  Deux  aileeurs  du  Guet,  Sous-guet  ,Con- 
tre-gaet  5  ô^  garde  de  la  porte  6c  guette  du  Palais  5  font  aulTi 


LfVRE   PREMIER.  103 

iufliciablcs  dudic  Baiilif  &  rcçcuz  &  mis  en  pofTe/îîonde 
leurs  offices,  parluyou  ion  Lieutenant:  Auquel  la  Cour'a 
encores  attribue  la  cognoifTance  extraordinaire  qui  conk- 
ftcprincipaiemenccsrcnuoisdeplurieursprocciifaitsparla. 
Cour ,  lur  les  débats  à:  diiFerenrs  des  luges ,  d'entre  les  par- 
ties. 

DeU  luriCditlton  de  la  Ccnncfi.ihlîe  O'MArefch.ruJ/èc  de 

rYAnce, 

^T  V  L  ne  peut  ignorer  la  puiiïànce^c  rauthorirc  que  nos 
N  Ro\  s  GLU  donne  lur  les  armes ,  à  leurs  Conneftable  ^C 
Mareichaux,pour  laquelle  maintenir  Se  conferuerils  leur 
ontauiÎ!  donné  droitdelulhce:  Laquelle  premieremcntils 
firent  exercer  par  gens  experts  au  fait  de  la  guerre,  qui  clloi- 
cncordinairemenc  à  leur  i uitte:  Puis  le  Parlement  avant  edc 
rait  fedencaireà  Paris^  ils  l'a  firent  exercer  par  vn  Lieutenant 
General  &vn  autre  dit  Particulier,  Iciquelsonc  tous-iours 
eu  du  depuis  leur  iîegéôciuriidiclion  inféodée  à  ia  table  de 
marbre  du  Palais  de  Paris,  alFiftezd'vn  Aduocat&:  Procu  - 
reurdu  Roy  tout  enlemblc. Car  Maiitrc  Simon  leNormand 
qui  elloit  pourueufeparemct  en  l'an  1562. de  l'Oiîiccd'Aduo- 
catdu  Roy  en  ladite  Marerdiaufîee,  eftancvenu  à  dccedcr 
neu  après,  fondit  Office  fut  ioint  &  incorpore  â-celuy  de 
i-'rocureur,  quecenoitlors  M.  PicrreFalaileiPour  en  iouir  Cesi-nrc^ 
par  luy  &:  fcs  lucceireursconiolntement/ans  qu'à  l'aduenir  ^j^  fj^-^rci- 
iiy  peufteifre  feparementpourueu.  ^  f:c:i  hircuc 

AuanccetcfrablilîemenclesConneftable&Marercliau:^  Gâiiisnlec. 
de  France  auoictdcspreuoils;,  ayansiurifdidion  criminel-  '^'^  l^^^^'^'^ 
leauCamp,  tantdunnt  la  guerre,  quedurantla  paix,  fur  ^  '' 
les  vjgabons  &  non  domiciliez.  Mais  le  Roy  Charles  6.  leur 
olla^  interdit  celle  iurifdiclion,  ôCordonnaparEditdu  i^> 
Décembre  i374.que  tous  adiournements  faicis  en  vertu  des 
-commiilionsdesMarefchaux  de  France,  fe  feroicnt  pour 
comparoirenlaviilede  Paris  &:  non  ailleurs  :&.que  leldirs 
adiournemencs  leroicnt  libellez  ôc  faicls  parles  Sergents 
Rovaux  des  lieux,  ^non  par  aucun  commis.  Sergent  ou 
autres  officiers  defditsMarefcliaux.  Ccqui  fetit  afin  d'efla- 
blir  la  luriididion  des  officiers  cy  delUis  fpecifiez,  avant 
ieurfiegeàlaTablede  marbre  diiPalais  ;(àns  déroger  couces- 

Cc  ij 


1C4  CITE'    DE    PARIS, 

foisen  rien  ny  diminuer  du  pouuoir  &:  de rauchorité  dcfdits 
PrcLiofis:  Iclqucls  neatmoins,  fous  diuers  prétextes  ou  bien 
par  la  négligence  des  luges  ordinaires  des  lieux,onc  du  de- 
puis beaucoup  accreu  6c  augmenté  leur  iunldiclion. 

Les  fentences  données,  par  leldicls  Sieurs  Conneflablc 
2c  Marefchaux  de  France  ou  leurs  Lieutenants,  font  feclees 
d'vnfeel  des  armoiries  du  Conneflable,  ouen  fon  ablcnce 
de  celuy  du  premier  Marelchai  de  France/uiuanc  les  lettres 
donnecsàMelunlc  6.deDecembrei568.parlerquellesil  fuc 
auxTi ordonné,  Qiijt  n'y  auroit  autre  feelàladideConne- 
iiuhUidisn  ilablie&Marefchaufree  de  France.  Laquelle  cognoiftprin- 
deùConuc-  cipalemcnt  en  première  inftance ,  de  toutes  caules,.  procès 
Marcfchaur-  ^^  différents  procédants  du  fait  de  la  guerre  ScGendarmeric 
iecAcirâce.  comme  des ran^ons,burins, prifonniers  de  guerre, explo« 
rareurs,  proditeurs:  trans-fuges ,  deferteurs  milicaites,de 
montres ,  payements ,  gages  t<.  iblde ,  tant  de  l'armée ,  ban, 
quegei]s  de  guerre,  preuoil  des  Marefchaux,  Vi.bai]lif,Vi- 
ienefchaux ,  leurs  Lieutenants ,  Gre'ffiers  6l  ArcKers ,  De 
MOrtepayes,  obligations,  ceduilesôc  promefles  pour  ar- 
mes ,  VI  ures ,  clieuâux  ôc autres  prouilions &  equippages  de 
guerre,  vendus  ou  preflez  aux  Soldats  edants  en  garnifon 
ou  au  camp  :  Et  des  procès  ôi  diftercns  qu'ont  les  Commif- 
faires  de  guerres,  Contreroîleurs,  Threforier  &c  payeurs. 
Hérauts  d'armes.  Capitaines,  condudeursducharroyde 
lartillerie,  Vautres  Officiers  de  gendarmerie,  tant  ende^ 
mandat  qu'en  deifendant ,  à  caule  de  leurs  charges  &:  admi- 
niflrations:  Sans  qu'ils  puiilcnt  pour  ce  regard  i'aider  d'au- 
cuns priuileges  ou  Cûm^iuimus,^ç>ur  faire  initntcr  ou I  en^ 
uoy er  leurs  caufes  aux  Requeftes  du  palais. 

Les  mefmes  Sieurs  conneftables  ôcMarcfchaux  deFrance 
cognoiiîentauflî  deslettres  de  remifrion,de  pardon  &  d'in- 
nocence, qui  s'obtiennent  par  les  deffuidits^cfinalemenî: 
detouces  autres  caufes  militaires  plus  àplein  fpeciiieesés 
douze  anciens  articles  inférez  es  Ordonnances  concernans 
JaiurifdicliondefditsConneftable&Marcfchaux  deFrance 
ouleursLieutenantsàla  table  de  marbre;  Mais  ilsn'ontau- 
cune  cosnoiffancc  des  crimes  ôc  délits  militaires  hors 
guerre,  ny  ducnmc  dslefe  Maieflé  U  dépendances  d'ijce- 
luy» 


LIVRE  PREMIER.  ioj 

Delà  turtfdi^lion  des  A  amiraux  de  France. 


II  n'y  auoit  anciennement  quVn  admirai  enFrancCjIequel 
n'auoic  celle  puilîànce&authorité  qu'il  a  eu  depuis  lous 
Charles  5.  pendant  le  llegneduquell'auchoricé  de  l'Admi-  liii'yauofc 
rai  ayant  elle  grandement  accreuc^  l'Admirautë  de  France  qu^vn"Ad>' 
fut  premièrement  érigée  en  Office,  Se  d'iceluy  i,  pourueu  mirai  de 
Mellîre  Amaury,  VicomtedeNarbonne.  '         france. 

Enfin  j  parce qucla France eft de  très-grande eftendue 6c 
que  bien  dificiiementvn  ieul  pouuoit  fuffire  pour  com- 
mander par  tous  les  lieux  &:endroicl:s  maritimes ,  les  Roys 
pour  celte  occafion  ont  crées  trois  Admirauxen  France:  à 
if^auoir,  celuy  de  France,  celuy  de  Guiennc,  &  celuy  de 
Bretagne:  Lcîquelscornmeilsnefontiubieclsne  depcndas 
en  rien  IVn  de  l'autre ,  ont  aufli  leurs  charges  &  Gouucrne- 
mènes diftincls&feparez.  .Vi\,}  .o'^^ 

•  Ils  ont  CoLir  &:  lunldiéiion  ordinaire  en  première' iinfta'rl-  îi^rifdiâion 
ce,  éslieuxSc  Villes  plus  commodes  pour  i'exci'cicc  deîeur  chaû/dc 
lullice  :  \.ts  appellations  del'quels  refortifFcflt^par  déliant  Fwncç. 
leur  Lieutenant  à  la  Table  de  marbre  du  PalaisÀParis,&  de 
là  en  laCourpar  appel:  EtontcognoilTance  (oulcursLicu- 
tenants  )  de  tous  différents  &  crimes  commis,  tant  dufant 
laguerre&àl'occadon  dicelle,  que  pareillement  pour  l-e 
faitdemarchandiie  &:peicheric  ,  &  de  toutes  ch ofes'qàeî s- 
conqucsruruenucsrurlaMer,&  parles  Ports  Se  Greuçsd'i- 
celle:&:  Temblablement  de  tous  contrats,  faits  ScpaiTcz 
pour  lefait  de  la  guerre  bc  à^s  marchandifès  ôc  pefcheriesj 
Ainfi  qu'il  eft  plus  amplement  /peciftéës  ordoilAlaricfes 
anciennes ,  Se  ipecialement  en  ceik  du  mois- de  F^èUri^er 
1543.  -  ^-^-  :.      -r.    ;-:ro;'! 

L'Admirai  de  la  Prouincc  de  France,  pour  i'exercite  de  fâ  Sicgedc 
lurifdiclionau  Palaisdcnoflrc  villc,avnLieuccnat,  vnPro-  ^'Admirau- 
cureurduRoy,  vn  Greffier  Se  autres  Officiers  ordinaires,  àc marbre,' 
auxOfficesdeiquelsila  pouuoirdenommer,quridvacatro-n 
y  efchet  par  mort,  relîgnation  ou  autrement.  EtlesienteA- 
ces  interlocutoires  de  CCS Officjersdont  lesgriefs  fe  peuuênc 
reparer  en  di  finitiue, font  exécutoires  nonobftanc  l'appel, 
fuiuant l'ordonnance  du  Roy  Charies-8.  du:mois  d'Aouft 
i^95:-''^in-':':ilA03  ''.tmoD  >.^  .  3^rj!)  -î-ii ,  i'i  ,:- 

OutrecesOfficiers,parEdlclfaitàFontaine-bIeauenA^. 

Ce  iij 


2o($  CîTErDE    PAR.I:S, 

riliy5'4.  vérifie  en  Parlement  en  Auril  1^55.  furent  créez  qua- 
tre offices  de  Confeillers,  qui  pouroienceftre  tenus  &  exer- 
cez par  cej.jx  qui  feroient  pourueuzdes  offices  de  Confeil- 
iers  en  la  lurifdicxion  desEaux  &  Forefts,  pouuant  commo- 
.  _ .  dément  vacquer&iuffireaux deux iuriididions,pourautac 
qu'elles  s'excercent  enyn  ineî*ne4ieu&  en  diuersiours:  Ou 
•bien  par  d'autres  en.  leur  dcFaut,  que  l'on  p,ovu"uoiroit  det 
didsOffices.  Cequi  toutefois  n'a  eu  lieu  pour  ce  regard. 
De  U  iWifdiciiondeslhrefoncrs  de  France. 

C'^.Onibien  qu'il  ne  fetrouue  rien  de  certam  de  l'iuflitur 
.i.tJQn  dci.vTlireiofiers  de  France,  fi  cft-ce  que  la  pre- 
kïmpripn;eri-  grande  dédire^  qu'ijs  ont  efté  créez &;  cftablis 
des  leeomraepccmenrde  la  Monarchie Françoife,  pour  ré- 
gir 6wadminiftrer  le. Domaine  Roval;  f  oit  qu'ils  fulicnt  ho- 
norez de  ce  tiltrc  deThreforiersdeFrance,  ou  d'autreauec 
ia.rnermç-chdTge,Etrecrouue  quedéslercgne  deClouiS  le 
ï-*^  cba'^''^  thrcfor  des  Roys  effcoit  gardé  dans  l'ancien  PalaisRoyal  [\q- 
iiy  airoit'/n  qu'c],çomme:il2y  dïcli.yle  Kov  Philippe  did  le  Bel  ht  reba- 
■Paiais  baily  iîir  telqucnous Ic vovons cncorcs à prefent,que  noitre  Au- 
cft  fùuc  ce-  C^*^*^^  rarlementy  tiention  uege)  ouIesThreioners  derra- 
luy  de  ce    ce  aîuoientyne chambre  pourle  gouuernementd'iceluY,en 
temps.        laqueilcrpareiliement  ils  cognoiiFent  feuls  du  Domaine, 
cômme-ilsënt  touiiours  contmuëde  faire  du  depuis,  iu(- 
quesaiiregnëdcfaincl:  Louys,  que  la  Chambre  des  Comp- 
tes qui  ^elloitauparanant  ambulatoire  futarreftee  &:  faic'te 
fedentaire  àParis,6cleldidsThreruners  de  Franceauecles 
OS.Cj.çrsdesMonnoyes(àrai(on  delà  communication  que 
tU.auçicnt  auec  les  huances ,  dont  les  gens  des  Comptes 
eftoientluges)  vnis&.incorporezauec  iccUe  Chambre  des 
Joiicps-iri':'  •  Compxe^,  où  Icfdicts  XhrcloriersôiOfficiers  des  Monnoy  es 
côtpor^z''  continuèrent  l'exercice  de  .leurs  charge  &  iurifdidion.  Et 
brc\jfî?5^  pour  prenne  dececv ,  on  voit  encores  \ts  chan:)brcs  où  ils 
.pt'-ç,  &       teiiQiçnt leur h^ge,  delquèlies celle  àzi Threforiers  recieuit 
enc-oresi'aocien  aonide;,  Csmera  njetm  Jhefivt'YÏ ^  Ghai.nbrç 
du  vieuxThreforrEtericellede  Meilleurs  desAlonnoycs^ 
iCîVoyciK-iufquaprefentles  remarques  c^velligesdes  iour.- 
neaux  quircruoicntiadisàreilaydes  Monnoy  es  :  Comniç 
aufliilfetrouuc  àç,%  CommilTions.,  Sc  foecialement  vne  de 
ï'^1^l^^Àx^nx^à.t^^l:a•~^ms des  Comptes ,  O'  Threforiers,  O"  les 


«LIVRE    PREMIER.  107 

\iSenerAUX  Mâifires  des  mofinoyes du  Roy  nofirs  Sire  /zp^ri:' les- 
quelles confirment  ce  que  l'ay  dicl,  qu'a luresFois  ces  iroi^ 
cbâmbrcsn  ont  faidqu'vn  corps.  "' 

Il  y  auoit  vn  Changeur  en  ccfte  ancienne  Chambre  du. 
Threfbr,  lequel  payoic  le.s  gages 6c allignations  6c  y receuoic 
aulfitoucic  Domaine  duRoy,quieftoitpuisapresadmiihi- 

ftrëôcgauuefnéparlerdiclsThreroncrsdcFraneejIefquelsappeiiezauz 
eftoienc ordinairement  appeliez  auxafTemblees  qui  fe  fai-  aiîcmbiecs 
'fbient  en  la  Chambre  des  Comptes,  tant  pour  lereielemêt  ^^^^^'-''^"^^ 
:  des  attaires  Cl  icellequ  autres  concernant  celles  d'Edatè'c  du  ptcs. 
Royaume,  qu'audî  pour  la  vérification  des  lettres  à  eux  ad- 
dreirecs,ci]:ant  de  la  qualité  de  celles  ipccifiees  es  Ordon- 
,  nances:  comme  nous  trouuons  qu'au  Confeil  du  Roy  qui 
'  futtenu  en  laiufdite  Chambre  des  Comptes  le  ^.d'Auril  en 
l'ani49i.pourdelibererdufaitdeladiteChambre,&:parti- 
cuherement  des  jugements  donnez  parles  gens  des  Comp^ 
f  tes  JefditsfieursThreforiers  afhiterent  6c  Turent  nommez 
:  &  mis  en  ordre  immédiatement  après  le  Chanceher  6c  les 
;  gens  des  Co::">ptes,auant  quelques  Euelques,  iVI.  des  Re- 
quêtes, 6c  les  A  duocats  6c  Procureurs  du  Roy  de  la  Cour 
\  appeliez  audicl  Conleil.  Mais  de  cotterau  vray  le  temps au- 
i  quel  lefdicls  Threibriers  le  retirèrent  de  la  Chambre  à^"^ 
Gomptes,6ccommenccrentàtenirleurfiegcaiIleurs,ien'en 

■  ay  peu  trouiieraucunechorevrayfemblablejfinonquenvn 

;  regiftrefortancien  que  l'an  'StYçéiXtXç,  Trothocolk  de  Ucham-  ch.imbre 
\  hredesCmipîes^  qui  efl:au  Greftede  la  mcfme  Chambre    au  ^"  Thrcfor 

■  chapirreio.foli049.  ileft  fluet  mention  qu'en  l'an  1303.  IcH^^oiiei  du 
-  Threforfut  traafporté  au  Temple  6c  vnThrcforier  y  eftably  Temple. 

■  pour  en  auoir  la  garde  ôc  radminiftration,  comme  du  dc- 
'  puis  quand  on  le  tranfporta  au  Louure. 

Il  n'y  a  lamais  eu  nombredefigné  de  Threforiers ,  ains  on 
'  en  eftablilToit  vn  ou  deux,  cinq  ou  fix ,  plus  ou  moins, félon 
la  volonté  des  Roy  s  6c  ainfiquercftat  de  la  couronne  s'auo^- 
mentoit, par  les  Prouincesquiy  eftôienr  annexées. 

En  traittant  de  la  Chambre  du  Threfor ,  i'ay  did  que  d'a- 
cienneté  il  y  auoit  toufiours  eu  du  moinsvnThrefonerefla- 
bly,tantfiirlefaitdelâIufticequedesfinances,lequelauoic 
cède  prerogatiuepour  les  Comptes  du  Domainequi  feren- 
doientenla  Chambre  des  Comptes  par  dcuantlcsM.d'iccl- 


2o8  CITP  DE   PARIS, 

le,  qu'ils  ne  pouuoienc  ellre  clos  6c  affinez  qu'en  fa  prefen- 
ce  ,  fuiuant  l'Ordonnance  du  Roy  Charles  j.  de  l'an  1578. 
Auquel  temps  il  y  auolc  plufieurs  de  ces  Threfoners,  qui 
exercoienc  eux-mermes  la  luilice  en  leur  auditoire  au  Thrc* 
for. 

Les  Tlireforiers  de  Fran-ce  au  oient  leur  iurifdiclion  di- 
flindeôcfepareed'auec  les  gens  des  Comptes,  6c  cognoif- 
foient ordinairement feuls du  DomainCjCombien  toutefois  • 
qu'anciennementlesEftatsde  Maiftres  des  Comptes  £c  de 
Threlbriers  de  France  nefuiTentincompatibleSjtk;  que  plu-  ■ 
fleurs  le  trouuentauoir  tenu  &:  exercé  les  deux  Offices  con-  | 
iointemenr.  , 

Lesdroicl:s,exemptionsôcpriuilcgesobtcnusparIesgcns  ; 
des  Comptes,,  cftoient  communsaux  Tlireforiers  de  Fran- 
ce âcaufc  de  leurs  Ollîces:  entre  lefquelsi'ay  remarque,  que 
J.es  gens  des  Comptes  6c  Tlireforiers  àcaufe  de  leurs  Offi- 
ces, auoientdroicb  de  nomination  fur  aucuns  bénéfices  en 
France,  comme  ont  Meflieursde  la  Cour  en  vertu  de  leur  ; 
Induit. 

En  fin,  lefdiclsThreforiers  ne  pouuans  plus  expédier  rou- 
tes les  caufes  qui  concernoient  le  Domaine  pour  les  Em- 
pefchementsquiquelquesfoiskurfuruenoient,  ils  commi- 
rent quelques  hommes  de  fçauoirôc  mérite,  pourfupplecr 
àleurdefaur:&:puisenfin,cescommiseftants  créez  ôcpour- 
ueus  des  Offices  nouueau*  érigez  de  ConfeillersauTlire- 
Voyci  au  for ,  ils  leur  quittcren  t , co mme  l'ay  did ,  la  iurifdidion  con- 
aucours  de  centicufe  dcschofes  concernants  le  Domaine  du  Roy ,  de 

h  chambre      -,    n  i  .  ^         i-rr  ■ 

duXhrcfor  dcllors  leur  r  enuoyerent  les  ditrerents  contentieux  entre 
.cv  dcHus.    parties  quifepiefenterenten  leur  Bureau,  fe  releruant  feu- 
lement le  priuilege  fufdit,  de  fe  pouuoir  trouuer  au  iugem  ce 
5c  decifion  d'iceux  comme  chefs  ôcPrefidents  delà  Cham- 
bre. 

Lesauues  priuileges,authoritë  6c  charge  defdits  lieurs 
Tlireforiers  de  France,  font  fi  amplementdeclarez  par  les 
Ordonnances, 6c  nommément  parcelles  de  Charles  7.  de 
l'an  144y.de Louis  iz.de  l'anijoS.de  Henry  i.del'an  1550. 
&  de  FFcnry  3.  de  l'an  1577. que  ien'ay  voulu  m'y  arrefier 
d!auantage. 

De 


LIVRE    PREMIER,  ï^^ 

Delà  Chamhrt des EfleuT^. 

ILeftàprefumerque  lesEileusfurenc  inftitueîs'êcefliablis,  LesEficu? 
lorsquepourfàirelaran^onduRoylean,  on  fît lur  tout  P°"^^"^^ 
le  peuple  celle  grand' leuee  de  dix  deniers  pour  Hure,  fur 
toutes  les  marchafndiTes  qui fe  vendirent  &  débitèrent  en  ce 
Royaume, &furentappellez  Efleuz,  par  ce  quedc  faidils  ^i'^^'ppd- 
eftoictefleuz  &  choiiis  en  chacun  Diocefe &:  Euefchc,pour 
faire  les  ieuees  Préceptes  à^^  deniers  defdids  Aydes.  Ou 
bien, pour autantqu'ils  eftoienteflcuz  &:  députez  par  X^'i 
trois  Etlats,pourgarderlelditsdeniers.Etyenauoitcn  cha- 
cun Dioceleieulen-ient  deux,  lesquels  les  Ordonnances  no- 
ment  Elleus  pour  le  Clergé ,  &  vn  autre  Lay ,  mais  â  Paris,  \\  ^^^m^ 
n'yauoitqu'vn  clerc  5c  deux  \2\QS.  pouric 

En  fin  lc(dic1s  Aydes  qui  lors  n'eftoient  qu'cxtraordinai-  ^'^"^S^'* 
res& feulement leucz  pourcertain temps, ayants  elle  faits 
ordinaires ioubs  le  Roy  Charles  7.  du  nom ,  l'on  aduifa  de  p 
créer  les  Efleuz  en  tiltre  d'Office, &:àplufîeurs  fois  du  depuis  d'Eneïfd. 
on  \t%  à  augmentez  félon  la  ncceiîité  du  temps,  quicon-  gfcc,"t'itrc 
traignoit  les  Roys  de  faire  nouuelles  Icueeslurlepeuple,      ^'^^^* 
pour  ladeffence  du  Royaume. 

Laprincipalle charge &: office defditsEfleus  eil: ,  d'afleoir 
6c  impofer  les  deniers  qui  leur  font  mandez  par  les  commif- 
I  fions  des  Threforiers  Généraux  de  France  :  De  faire  les  afll- 
j'ettes  &: departemensdefdits deniers, furies  ParroifTesparti- 
'  culiercs  de  leur  Efledlion, de  bailler  à  ferme  l'impoiltion  fai- 
te fur  le  vin,  6c  au  très  concernant  le  fait  d'Ayde,  de- faire 
leurs  chcuauchecs  par  les  lieux  &rcfîbrts  de  leur  eledion,6c 
deviliter  les  ponts,  paflages  &  chemins  publics  qui  fbnc 
mauuaispalTages,  6contbeloin  de  réparation  ,  pour  con- 
traindre les  leigncurs  ou  les  habitans  des  Parroilîes  dcsen- 
uirons,  decontribuerauxfraisdurellablifrement. 

Pourlacognoiilànce&l'exercice  de  la  iurifdidionàeux 
attribuée  par  les  ordonnances,  il  y  a  vnechambrecn  cha- 
cune desElleciions  de  France,  compofced'vn  prefident(?c 
decertain nombre  d'Eiieus,  Controolleursalternauifs  Re- 
ceucurs,  AduocatSc  Procureur  du  Roy,  dontiesappella- 
tionstellortiilentcn  la  Cour  des  AydcsàParisiLa  chambre 
derdediondelaquellevillecftenlacourtduPalais  près  les 
grands  degrcz  de  la  petite  faile  àiQ%  merciers ,  ou  y  a  vn  Pre- 

Dd 


p 


vtio  CITE'   DE    PARIS, 

fident,  hulcEfleuzj  vnProcureurduRoy,  ôcautresofficU 
ers  ordinaires  pour  l'exercice  de  leur  iuftice. 

Lesinftruclionsôc  reigicmens  des  Efleaz  enfcmble  leur 
Cliargcou  pouuoir  & cognoillance  Ôcampliatioii de  iuriididioii& au- 
Eik-uz."^"    thonte ,  font  liampiciiienc  deciatezparlcs  Edits6c  ordon- 
nances, queien'ay  voululeslpecifierencerecueil. 

BeUchambreyiurifdiStïcn^  Cour jé'Infikc des 
■'       Monnaies. 

Ar  toutesles  anciennesordonnances  de  France, desie 
__  temps depliilippes  le  Bel  6v.aucres  Roys  qui  ont  règne 
depuis  luiques  à  prefent  :  il  appert  clairemcn  c  que  \cs  Mon- 
noyesde  France  ontcflé  fabriquées  en  certaines  mailons  ôc 
lieuxp;irticuliersàcetefFec'):  el\ablis&:  ordonnez  es  bonnes 
villes  du  Royaume:  que  l'on  arecoguuesd'alîietepiuscon- 
ucnable  au  pallagc  du  trafique,  afin  dy  recueillir  &  con- 
uertirenoïiuraigedeMomioyeaubien  d'ioulagenient  du 
publicles  matie;  esàce  deflinees  par  les  ordonnances.  Lef- 
qiiels  lieux  ôc  maifons  ainfi  cllablies  ont  edë  appclîces, 
Mof^noyes particulières.  En  chacune  ^eicjucllcs  il  y  a  touliours 
eu  vnMail-tre  particulier  qui  a  trauailie  Tous  la  main  du  Roy: 
Eca  tenu  compte  des  droidsqui  iuY3ppartiennent,&  qu'il 
prend  fur  la  monnoie  ,  appeliez,  Broicis  de  Seigneuringe  & 
deremede ^  defquelsila  f  commeQitelt)tenucompte,ou  en 
qualiccde  Commiirionairc, comme  lia  eftéfaiâ:  ancienne- 
ment, ou  bien  en  qualité  de  fermier;  coaime  ilaeftë  faid 
deouis  l'année  ijéé.  en  vertu  deTordonnanceduRoyChar- 

Ceft  officier  eft  appelle  Maiftre,  tant  pource  qu'il  eft  pre- 
pofé  à  la  fabrication  delà  monnove:que  pour  les  frais  nccef- 
ûiresàladidefabncation,  qu'il  auance  de  Tes  deniers,  paye 
les  gaif^es  des  officiers  cy  après  noii^mez:  eflreiponfabledc 
la  bonté  intérieure  de  l'ouurage:  recouure  ôc  achepre  les 
matières  d'or  d'argent  U.  biUon  ,  &  les  allaye  6c  difpofe 
pour  les  rendre  propres  â  ladicle  fabrication  des  mon- 
iioycs. 

Mais  chacun  defdicts  Maiflres  efl:  appelle  particulier.' 
pource  qu'ils  ne  font  prepofez  finon  chacun  à  fa  mon  noyé 


LIVRE   PREMIER.  2ft 

particulière:;!  la  différence  des  MaiftresG  eocraux  cîesMon-. 
noves,  qui  ontrintcndance,  iuriidiction ,  ôcaudioritë  fur 
couttesiesmonnoyesparticuliercsdeceRoyaume,appelIez 
Généraux  des  Monnoyes.    .  .. 

IlyaaulTienchacunc  defdicles  Monnoyes  particulière?^ 
deux  Gardes,  vn  EHaieur,  vn  Tailleur,  vn  Contregarde, 
des  ouuriers  ôc  des  MÔnoyerSjqui.onc  chacun  IcurPreuoit. 

Les  Gardes  font  les  Premiers  Juges  des  duuraigcs  defdi- 
cl  es  monnoyes,  qui  ont  l'intendance  en  chacune  defdiclcs 
monnoyes  particulières  :  à  ce  que  les  ouuraiges,defdicl.çs\ 
mojinoyes  y  loient  légalement  fabriquez  ,  tantîcn  poix  que 
en  loy,luiuant  les  Ordonnances.^  reiglenicns  qui  leur  font 
cMuoveztouscoiifoiiîies  parles  Généraux  defaictes  mon- 
noyes cilablis  à  Pans,  feuisiugcsdcladide fabrication,  des 
monnoyes.  Etparrant  ont  JeffiiclesGardespouuIoir  de  baifU 
ier  vn  poix  certain  ôc  bien  adiouilé  de' toutes  les:  cfpeces 
icfdidesmonnoyeid'or^d'irgcntivbillon,  ordonneespat 
j  Ro\ ,  èi  leldids  Généraux  des  monnoyes ,  prendre  garde 
qucleldirsouuraiges  des  monnoye  trebuchcntledid  poix 
oidonné,  quelesdancs  enfoient  de  bonne  largeur,  bien 
ronds,  façonnez monnoyez,  &:non  eftellez,  ^li  tel§nefe 
trouuent,  ontpouuoirdeics  rebutera  la  deliuranceôc, les 
jîzâiller,enfcmblc  les  non  trébuchants  hors  les  r.emedesidu; 
poix.Delafctulte  duquel  poix  ils  font  reiporlfables  au  R07: 
ÔJ  au  public,  par  réparations  ^peines  ciuiiles  ou -corporel- 
les, lî  le  cas  y  echcr.Etaudl  ont  elgard  que  les  fers  ou  coings 
foienr  bien  taillez  &.  grauez,  èc  rapporta.ns.aux  figures  &< 
empraintcs  defdides  monnoyes  qui  leursiant:cïî;Uoyez  par 
leidicis  fleurs  Généraux  des  monnoyes.         .  .  ',  /,      ■  ja;.  .; 

L'Elfayeurà  charge&mtendancefur  la  bonté  intérieure  ■ 
des  monnoyes  ëc  matières  d'icellesrdefquelies  il  doit  faire  j 
eflay  trois  ou  quatre  fois,  pour  s'en  bien  alleurer^faifanc 
prinfe  deldi tes  matières  &;  ouurages , tant  deuaiit  i'oiiuricr 
6c  monnoycr,  que  lors  de  la  dcliurance:  laquelle  ne dîjit 
f  cftrepalleepa'  les  gardes  fmon  après  le  rapport  &  detaîer.- 
eilayduditeilayeur.  • 

Le  Tailleur  grauc  les  fersSc coings  dcfditesmcnnovfs  à  la  , 
maniçreqncdcliuselldiGl, &dcu fourtiirdcfers  6c comgs 
îtuxMonnovers  en  quantité  fufiifmce,  (ans foufrrir  trauaU-^ 

D4    ij    '' 


2ri  CITE'    DE-PARIS,  J 

Jer  de  ceux  qui  feront  cafTcz  Refoulez  outre  mefure. 

LcContregardeavncefpecc  d'ergard  par  defTus 'toutes 
ceschofes,  pour  en  adaertir  Icfdites  gardes,  êc  auec  eux 
pourueoiràtoutcc  qui  eft  requis  au  fait  de  ladite  fabrica-  • 
tion.  Et  outre  fertà  accorder  les  marchands  auec  le  Maiftre 
delamonnoye,  en  cas  de  difFerend  entr'eux  du  prix  dcs^ 
matières  d'or,  d'argent,  6<:  billon. 

TouslefditsofficierspeuuentaiTifteraux  deliurancesdef- 
ditsouurages,  mefmes  y  font  obligez.  Etfontlefdites  deli. 
urances  Wne  après  l'autre  enregiiîrees  6c  fîgnees  par  tous 
lesOffieiersquiyalli(l:ent,ôv:les  boy Ites,  qui  s'en  font  en 
fin  d'année,  pour  cnuoyer  à  Paris ,  (ont  cachetées  de  leurs 
cachetsv     ;   ^ 

Les  ouuriers  façonnent  les  ouuragesdefdites  nionnoyes,  ■ 
&lesadiouftentau  deneral  ^poids  ordonné, qui  leurcft 
baillé  parlefdites  gardes, iufques aies  rcndrepreftesà  blan- 
chir. 

Les  MonnoyerslesmarqucntauecIecoingduRoy,  gra- 
uez  en  pilles ôc  trouffeaux,qu'ilsreçoiuentparlesmainsdes 
gardes  3  aufquclsenfin  de  chacune  lournec  de  monnoyage, 
iLsion  t  rendus  auec  1  eurs  brefues  d'ouurages ,  6c  n  appartiëc 
à  aucuns  de  les  garder.  Et  font  par  eux  relferrez  chacun 
iôurdans  le  cofreduRoy  fermantàplufieursclefs,gardees 
pardiuerfesperfonnes  officiers  de chacunemonnoye. 

Lefdits'ouuriers  èc  Monnoyers  ne  font  qu'vn  corps  par 
toutle  Royaume  de  France  :  6c  encrentaufditcs  charges  par 
pnuilco-ed'eiioc  6c ligne,  pour  y  eftre  accueillie  quand  ils 
iont hisoufiilenatureis 6c légitimes d'ouuricr  oumônoyer, 
ayant  ledroitl  acquis:  ou  bien  quand  ils  font  fils  d^ouuriere 
ou  nTonnoyere,ayantleditdroicl:acquis6cnonfîilsdefille, 
car  lors  le  pifiaiiegc  eft  eftcint  6c  perdu. 

Quan  tau  premier  droicl  qui  s  acquiert  duditpriuilege  il 
.tient'de  l'authoriçé  que  chacun  Roy  de  France  a  de  faire  vn 
ouurier  de  vnmonnoyer,en  chacune  monnoye  particuliè- 
re de  fon  Royaume, au  nouueladuencment  de  Couronne, 
6,:  non  autrement,  foubs  quelque caufe  ou  prétexte  que  ce 

puilléeftrci 

Anciennement  lefdits  ouuriers  6c  monnoyers,  auoient 
gaigcsvcfalaircs  ordinaires  6cperpecuels,pour  la  iubieclion 


LIVRE  PREMIER.  213 

qu'ils  font  tenus  rendreaufditsouuraiges  de  monnoyes.  Et 
eftoient  lerdi6ls  gaiges  de  5.  fols  de  forte  monnoye,  aux  def- 
pens  des  Roys,  pour  tous  les  iours  de  l'année,  feriez  &  non 
feriez,  trauaillantsôc  non  trauaillants.  Ce  qui  a  elle  redui«Sfc 
long  terrips  y  aâvnfalaire  modéré  qui  leur  eft  donné  pour 
chacun  marc  d'ouuragc  de  monnoye:  Et  quicft  comprins 
danslcprixdelamonnoyepour  le  foulagement  desfinan- 
ces du  Roy.  Et  pour  les  rccompenfer  deldits  anciens  gai. 
ges,  leur  ont  cfté  concédez  plufieurs  honorables  priuileges, 
comme  exemptions  de  tailles,  de  guets,  huiâiefmes  ôc 
vingtiefmesdu  vindcleur  creu  jdonc  ils  ont  iouy  iufquesà 
prefent  (uiuant  les  confirmations  que  le  corps  ôc  collège 
defditsouuriersôc  monnoyerscnaobtenu  de  Roy  en  Roy 
fucce/îiuement. 

Pour  le  regard  des  Preuofts  dcfdits  ouuriers  6c  mon- 
noyers ,  ils  ont  efté  anciennement  ôc  prefque  toufiours 
clleuz  par  entre  eux  &  de  leur  mefme  corps, pour  lesrei- 
gler,appaiférnoifes , rixes  &:  différents ,  reprimer  les  info- 
Icnces  d'aucuns,  départir  les  breues  defditsouuraiges,  ré- 
duire les  dilcollesa  leur  debuoir,  ôc  les  faire  venir  au  trauaiî, 
à  ce  que  les  monnoyes  du  Roy  &  du  public  ne  demeurent 
en  arrière,  6c  que  les  maiftres  des  Monnoyes  foicnt  feruis  à 
point  nomme  au  f^idd-e  leurs  charges  Jelon  le  contenu  en 
ieursreglcmens&:lectresantiennesdelcurefl:abliiîcmcnt6c 
Chartres  deleurspriuilcges.  Aufquels  ils  ont  elle  confcruez 
^v  maintenus  depuis  ledici  Roy  Philippesie  Bel  iufquescn 
l'an  1548.  queparEdiddu  JVioisde  NoucmbreleidiAs  Pre- 
uofts eledifsf^urentiupprimez  6c  en  leur  lieu  créés  d'autres'J^ 
entiltrcd'offi  e  6c  vn  leui  en  chacun  hoftel  de  monnoye, 
auec  vn  Grerner,  qui  eitoicntpcurueuspark  Rov.  Et  de- 
puis par  autre  Edicl;  du  Mois  d'Aoufl  fut  adiouftcvnProcu- 
reurduRoy,  ôcdcuxfergens  en  chacune  monnove,  puec 
smpliation  deiurifdidionga.ges&priuilcgesdefdids  Pre. 
uolirs.  Mais  ces  Edids  n'ont  lamaisefte  bu n  exécutez,  ains 
toufiours  debatus6c  empefchéz  pariedicT:  corps  comme 
contrairesauxancienseftabiiflemenj.EniintûutteslesnoiN 
ucllcs  créations  ont  elle  rupprimces  par  Edid  du  Mois  de 
Juillet  1^8;.  Et  toute  leur  lurisdidion  attribuée  aux  gardes 
&  contregardesauecaugmcotation  de  gaiges,  qui  ontauffi 

Dd  iij 


114  CITE'    DE     PARIS, 

efté  augmentez  aux  autres  petits  officiers  des  monno^'^s 

particuliers  furnommezlcsoinccsderquelsontefte  rendus 

héréditaires  par  ledidEdid,moyennantiînâce 6c nouuellcs 

lettres. 

Il  y  a  auiîî  des  Généraux  des  monnaies  parles  Prouinces, 
es  lieux  &  villes  elquelles  y  a  Parlement.  Htpource  appeliez 
ProuinciauxôcSubiidiaircspourloubs  l'auctorue  deldicls 
généraux  des  Monnoyes  dont  eft  compoiee  la  Cour  des 
monnoyeseflablieàPans,  pouruoirlur  leslieuxà  tout  ce 
qui  fe  peut  prefentcr,  concernant  le  faicl  deldictes  mon- 
noyes. Et  en  aduercir  les  iugcsfuperieurs&de  tout  leurren- 
dre compte Ôcrailon  ,  &c  faire  g.rdcr  les  ordonnances  fur 
iediclfaicldes  monnoyes  Et cosnoiflentleidiclsGeneraux 
Sublidiaircs  dcstranlgrelTionsfaides  auidides  ordonnan- 
ces. Mais  foie  que  cède  création  &:  eredion  deidids  Géné- 
raux Subfidiaires  n'aytefce  trouuee  beaucoup  vciie  au  pu- 
blic ou  autrement ,  ils  furent  (upprimez  par  Edicl  du 
Moys de  Mars  IJ49:  puis  reftabiis  par  âucreEdic1:fublequenc 
aucc pareils  droiclisôc  iunfdidions  qu'ils  auoient  au  para- 
uant. 

Les  appellations  defdidsPrcuofls  6c  petits  officiers  des 
raonnoyesparticulieres ,  enfemble  dcldiclis  Gêner.. ux  Sub- 
fidiaircsrefTortitpardeuanclefdiLls  Généraux  &  Cour  des 
monnoyes  à  Pans.  Lelqueis  Généraux  des  m.>n.ioyes  efloi- 
entviiisauec  le  corps  delà  chanibre  de^  Comptes  eftablie 
en  ladicle  ville  de  Paris,  comme  il  eildid  cy  delllis,  auanc 
l'année  1  )5i.  Auquel  temps  par  edid  du  moys  de  lanuier  au- 
diclan  furent  erio;  z  en  Cour  &:  leur  nombre  au2;m€nté 
d'vn fécond Prelident  octrois  ^..onieillers.  Et  encores  de- 
puis en  l'an  1554.  ôc  autres  années  luiuantes  y  a  encores  eu 
nouuellecreuedePrefidents&ConlciUersiufquesàquatre 
Preiidcnts&  vinet  Conleillcrs  Généraux  dcrdides  Mon- 
noyés  auec  vn  Procureur  &  Aduocatdu  Roy  lequel  nom- 
bredepuisledid  temps  n'a  point  diminué,  encores  qu'il  en 
ait  efté ordonné  quelques  iupprefEonslelqucUes  n'ont  ea 
lieu  non  plus  que  beaucoup  d'autres,  poiK  la  mifere  du 
temps. 

Jadis  il  n'y  auoit  qu'vn  Procureur  du  Roy  pour  lesCham- 
brcs  des  Comptes,  des  monnoyes  &:  du  Threforjà  raifon 


LIVRE  PREMIER,  ^.i- 

de  la  conncxité  &:  conuenance  qu'ont  les  finances  &  les 
monnoyescnrcmblc.  Delquclles  finances  (pour  la  iiene  de 
Compte) lesgensdesComptescongnoiiîencieuis en  dernier 
rcilbrr.  Q^ntâlaCour  des  monnoyes  elle  ne  défère  àl'ap- 
pe!,iinon  escas  despeines  crimineJIesporteesparlesreftri' 
clionsScmodificationsfurcctaidespar  le  Confeildu  Roy 

&:la  Cour  de  Parlement, lequel  Parlemenccono-noiflleui 
defdides  appellations. 

Ladide  Cour  des  monnoyes  congnoiflfculle en  dernier 
refTort  du  iugement des  ouurages  des  Monnoyes  de  France 
qu'on  appelle,  Ingementdesbojflcs,  AmCiz^^^dl^Qs^  parce 
que  en  tin  de  chacune  deliurance,  qui  le  font  en  chacune 
monnoycparciculiere  tout  le  long  de  l'annec.on  prend  cer- 
tain nombre  des  elpeces  qui  ont  cité  palîees  pour  bonnes 
cfdidesdeliurances,  quelonmetaucofredu  Royiufques 
enfin  d'année,  Iclquellcserpeccsainfiprifes  font  empaque- 
tées foubs  les  cachets  defdids  officiers,  pourlescnuoyercn 
la  Cour  des  monnoyes,  affind'en  faire  îeiugemenr.  Au  lieu 
defquels  paquets  on  vfoit  an cicnnement  de  boiftes  de  cuy- 
ure  oulatonqucron  portoit^^  rapportoittouslesans  àPa- 
ris  auec  grands  frais  6c  peine,  qui  a  cflé  caufe  d'en  auoircha- 
gé  l'vfage,  lequel  efl demeure  leullement àla monnoy e par- 
ticulierede  Paris,  àcauiede  la  Facilité  du  port. 

Laviide  Coiirdoibt  aullicongnoifire  en  dernier  refTorr 
de  tourtes  Icsmaiuerfations,puiiicions,  &:reigîementsdcs 
•n)ai(lres  &:  officiera  particuliers  defdidesmonnoycs,  aîE- 
neurs,  departeurs ,  Dateurs  &  tireurs  d'or  &; d'argent  Cucil- 
Jeurs  depailloUe,  Orfeures,  B^ilanciers&Graueurs  en  ce 
qui  concerne  le  fait  de  leurs  m  eiliers,  &  regarde  le  faid  des 
'monnoyes dircdcmct ou indircdemcnt:Etpar  preuention 
&  concurrencci^uec  lesiuges  ordinaires,des  faulx  Monnoi- 
'€urs  &  rongeurs, le  tout  dans  les  cas  contenus  &  declairez 
cfdides  modifications. 

^nfuîuent  les  noms  des  villes  deFramâj  efquellésy  a  des  monnoyes 
particulières  ejlablies  auec  les  marques  ou  lettres  delJlphnheth 
qui  fontgraueesh  effeces  de  monnoyes  fabrique  es  en  chacune 
defdi6ies  monnoyes  particulières  pour  cognoiflre  ^  l'œil  le  heu  dr 
■ville  de  lafibrictition  d'iceUesmonnoyes, 


2,1^ 


CITE'    DE    PAR.IS, 

Et  ^retnierement  celle  dç 

Paris  eftmarquceà  la  lettre. 

A, 

Roiien. 

B. 

SaindLo. 

C. 

Lyon. 

D. 

Tours. 

E. 

Angers, 

F. 

Poyciers. 

G. 

La  Rochelle. 

H, 

Lymoges. 

L 

Bordeaux. 

K. 

Bayonne. 

L. 

Thouloufe. 

M. 

Monc-pellicr. 

N. 

Ryon. 

O. 

Dijon. 

P. 

Ville  neufue  lez  Auignon. 

R. 

Troyes. 

S. 

Nantes. 

T. 

Amyens. 

X. 

Bourges. 

Y. 

Grenoble. 

Z, 

AixenProuence. 

&. 

Rennes. 

9-     .. 

Etpource  que  paris  eft  la  Métropolitaine  &  première  ville 
de  la  France,  lamonnoye  qui  l'y  forge  efl  marquée  à  l'A 
cômcdemeilîeuralloyôcpoidsqueles  autres:  d'aultancque 
lesmonnoyeurslontefclairezdepluspresparles  Généraux 
àç,%  Monnoies ,  qui  y  refident.  Celaà  donné  lieu  au  proucr- 
be  commun,  quant  pour  porter  tefmoignagedVn  homme 
debien,ondit.//^^^j"^i?/?j-.  lUJi-maréjueai'A. 

Des monnoyes6c Officiers  d'icelle  ,  voyez  le  iy,liurç  du 
Code  duRoyHenry3.6c  les  notes  deL.Charondas  le  Caron 
fur  icelluy. 

De  U  différence  des  deniers  à*  fols  tournois  aux  ^ar if  s. 

Duraait  le  règne  de  fàindt  Louis  (  qui  a  commencé  l'an 
12.2,7.)  feforgeoicnt  des  monnoyesblanches&noires  à  tour- 
nois 6c  à  parifis.  Et  la  monnoye  de  parilisa  touliours  plus 
vailu  d'vn  ciaquiermc  que  l'autre ,  laquelle auffi  a  eflé  fi  fré- 
quente 


L I  V  R  E   P  R  E  M  I  E  R.  217 

quentc  anciennement  que  les  amandes  de  luftice, taxes  des 
defpens&appretiadons,  6c  presque  tous  les pris,fai6ls.&:  or? 
donnez  parauthoritc  publique  ont  elle  faids  àParifis.  Ce 
qui  ic  venlic  premièrement  par  plufieurs  contrads  deredc- 
uances'^ rentes  foncières,  melmes  du  temps  duditRoy  S. 
Louis, quilontconccues  en  deniers  6c  lolspaniîs.  Ettous 
lés  droids  centuels  Icigneuriaux  6c  amendes  des  couftum  es 
deucs  di  adiugces  aux  ieigncurs ,  lont  aualluces  ôc  eftimees  à 
lois  &:  demers  pan  lis, 

Item  parle  regillreauthentique  de  la  Cour  des  monoyes 
fe vérifie  clairement, que iadidc  monnoye blanche  dc  noi- 
recrtoitreallementô.:  non  imaginaircmentforgecauec  no 
6c  val  leur  de  pariii^;  comme  grospanils,  lois  paiiiis,denicrs 
p.Triiis.  T 

Etpoiir  en  fçauoirkvalleur&eftimation, aux  payements 
6c  anciennes  redeuances,  lors  qu'il  y  a  eu  pour  ce  procez 
pardeuant  les  Parlements,  aux  requeiles  du  Palais  6c  luges 
ordinaires:  les  parties  ont  ordinairement  elle  renuoyez  en 
ladite  Cour  des  monnoyes  pour  enauoirreualîuation  auâc 
queprocedcrau  lugement  des  différents:  Et  les  étrangers 
qui  en  ont  eu  befoin  ,  ont  laid  de  mefrae. 

Et  ell:  chofe  notable,  que  par  les  regiilres  delà  Cour  des 
monnoyesfe  voiddetempsen  temps,  lulquesà  prefcnt  de- 
puis le  règne  dudit  S.  Louis,  que  laditemonnoye  parifisy  a 
cite  continuée  alternaciuement  6c  concurremment  auec 
celle  de  tournois.  -V- ^V'- 

EXEMPLE. 
Du  temps  de  Philippes4.  didleBei,oncommençaàfai-  deniers 
re  des  dcniersappeilcz Bourgeois, quiauoient  cours  pour    °'^'^S«0'* 
deux  deniers  parilis, au  moys  de  lanuier  1310.  comme  îera- 
porte  Choppin  Hure  5.  dss  loix  ou  couftumcsd'Aniou ,  tiltrc 
5. article  iT.  pag.  ^72. 

Du  temps  de  Louis  Hutinie  19.  iour  de  Septembre  1315. 
l'on  fît  auiîi  de  la  monnoye  de  dcuxlbrtes:  l'vne  appelles 
petit  parifis,  6c  l'autre  appellee,  petit  tournois,  Choppin 
aumeîme  lieu.  :  .;  i  . 

Dutempsde  PhilippesleLongjdepuisIcpremieriourdc 
Mars  1517.  l'on  fit  aufii  des  petits  parilisqui  auoient  cours 
pour  douze  deniers  parifis,  la  pièce  vallant.15.  deniers  cour. 

Ee      


lïg  C  I  T  E'   D  E    P  A  R I  S, 

Du  temps  de  Charles  4.  di  et  leBel,depuisle  20.  lanuicr 
132/6.  l'on  fit  obolles  blanches  d'argent  6c  doublesparifis. 

Item  de  Philippes  de  Valloys, le  10.  Septembre,  1330. 

Item  de  Ieanpremier,lei4.  Nouembrc,  1J50. 

Item  de  Charles  cmquiefmc, le  15.  Auril,i36i. 

I  tem  de  Charles  6.  le  z.  May  1565. 
Item  de  Charles  7.  le  10.  lanuier,  1446.  qui  fit  forgcç 
monnoyedeparifis  2c  de  tournois. 

Etainfidetous  les  autres  Rois  confecutifs  iuCqucs  àno- 
flretemps,  quiontfaid  forger  monnoyeparifis,  quivaulc 
vn  cinquiefme  plus  que  celle  de  tournois. 

llyaeuaufli  delà  monnoye forgée tantoft forte,  tantoft 
foible  ^  plus  légère ,  félon  l'occurrence  des  guerres  ôc  aul- 
tresnecelîitcz. 

Monfieur  Choppin  {Lih.x.de  Moribus  Parijforam,  tit.  S,  art\ 
^.pag.413.  )  rapporte  vnextraid  du  liurenoir  duChaflelet 
de  Pans,  Oùilell  dicl  que  les  rentes  conftituees  depuis  lei 9. 
lanuier  1 418. iufques  au  3.  Nouembrc  1411.  (  qui  eft  le  temps 
que  les  Angloistenoicnt  Paris ,  6c  que  par  neccffitë  la  mon- 
noyc  foible  fut  forgée  2c  eut  cours)  ne  le  rachèteront  au  pris 
deiamonnoye  forte,  ains  delafoible,  ôc  au  pris  duniarc. 
Auquel  combien  il  entre  de  pièces  pour  le  poix  de  chacune 
efpcce  demonnoye,  Meffieurs  de  la  Cour  des  monnoyes 
l'ont  en  leur  rcgiftre. 

De  l'ancienneté  érauthoritê  delà  C  h  ambre  des  Comptes^  é'defes 

chefs  &  officiers.  Circuit  éreftendue  duPalaùde  Paris, 

êù  efl  maintenant  fedentaire  le  premier  Parlement 

de  France  j  &fesfingulariîez^  &  remarques, 

LA  Chambre  des  Comptes  qui  fut  faite  ôccftabliefeden-- 
taire  en  noftre  Paris-monde ,  peu  auparauant  que  le  Par- 
lement y  fut  aufli  faict  refeant,  futcompofeede  plufieurs 
Officiers,  defquels  ietraidcray  l'vn  après  l'autre,  ielonlcar 
rang  6c  dignité. 

Enpremierlieu,  dcsTinflitution  d'icelle  Chambre,  il  y 
eut  deuxPrefidents,vn  Clerc  6c  vn  Lay;  Aufquels  le  Roy 
LouysII.  en  adioignit  vn  fupcrnumeraire  fous  le  tiltre  de 
Vi-prefidentjlequcldu  depuis  en  l'an  1544.  fut  crée  &re- 


L I  V  R  E  P  R  E  M  r  E  R.  2T5> 

ceu  4.  Prefîdcnc,  vn  tiers  ayant  ciïé  jà  erigc  êc  pouruea 
clësl'ani5io.parle  Roy  François  premier. 

. .  Quant  aux  Maiffcres  des  Comptes,  ils  furent  première-  ^r»iftrcsic« 
inent  cinq,  crois  Clercs  &  deux  Laïcs ,  auiqueJs  Philippe  V.  °"^^^^^- 
di6t  le  Long  adioignit  vn  quatriefme  Clerc  ,  qui  fut  Maiftre 
Jean  des  Mignons  fondateur  duCollegefurnommé  de  luy 
iufquapreient.  Puis  quelque  tempsapres,  on  en  créa  deux 
autres  Laies ,  aufquelspar  l'uccefîion  de  temps  on  adioignit 
encores  plufieurs  autres  extraordinaires  :  Ce  qui  donna 
fubiet  aux  anciens  de  prendre  la  qualité  de  Maillres  ordi- 
naires . 

Lorsque  les  Maiftres  Clercs  fuiuants  la  Cour  dcsRoys  ïî^yatîoi- 
çftoient  Rapporteurs  6c  luges  tout  enfsmble,  ils  auoieiît  ^11^^^^ fj^^ 
chacun  leur  ^iecretairc  (que  l'on  appeloit  alors  petits  Clercs  quciachr» 
ou  Clercs  d'en-bas  ou  d'aual ,  à  la  diferencc  de  leurs  Mai-'^''^'^"  ^^'■ 
ftrcSjquifaifoientlcur  i'eancc au  Bureau  d'cn-hault)furlef-anibuld-*^ 
quels  en  fin  par  laps  de  temps  ils  le  defchargerent  de  la  char- ïo' ''' 
gederapporter,  qui  leureltolt  fort  onereufe:  Et  combien, 
que  le  nombre  des  Maiftrcs  Clercs  vint  à  l'augmenter  en  dî- 
ners temps  comme  i'ay  dit,  il  fut  vn  temps  neantmoins  qu'il 
ne  fut  permis  à  aucun  desMaiflres  extraordinaires  d'auoir 
vn  petit  Clerc  lous  luy  pour  l'employerà  telle  charge  ,finon 
à  Maiilre  Robert  de  Loris  aufli  Secrétaire  du  grandConleil, 
pendant  le  règne  de  Philippe  6.  dit  de  Valois,  par  les  lettres 
deprouilion  duquel  il  eftoit  mandéauxGens  desComptes, 
^^' après  auoirpris  le  ferment  de  luy  de  bien  &  loyamnenî  exercer 
leait  oftce  de  M atftre  des  Comptes  y  ils  luy  per/mjjent  inftiîuer  ô' 
(omraettrefours  luy ,  'vn  Clerc  en  i  ce  lie  Chambre  ^  fi  comme  (  vfanc 
des  mcfmei  parolles  du  texte)  Av  Maiftres  Clercs  de  nofire  dite 
chambre ,  les  y  mettent. 

De  l'habit  extérieur,  que  doiuentporter  ces  petits  clercs 
il  s'en  trouuevneordonnancelatinefaiclele4.  luilietjjy^. 
furlaRemonflrance  de  Roger  de  Bryon  ,  petit  Clerc  ,  en 
ces  mots.  Imunclum  fuit  eidcm  de  Bryon^  &  cetera  omnibus 
Clericis  cufociis^quod  de  cxtero  habeant  ér  déférant  Epitogia  lono-a, 
&  honesia  in  Caméra  y  &  extra  pervillam  continue,  Coniu^ati 
njero  inmantelis fourratii pa?îna awa'vel nigra ,  (^  Caputta  four- 
rât a  :  Simili  ter  (y  Epitogia  curta^  (altem  ad  honorem  &  decentia??t 
Caméra  inced^nt, 

Ee  ij 


iio  CITE'     Dï:     PARIS, 

Ces  Secrétaires  ou  petits  Glcrcs,  commis  par  les  Maiflres 
Clercs  des  Comptes,  ôc  confirmez  par  les  Roy  s,  furent  c« 
fin  érigez  oc  créez  en  tiitresformcz:ainri  que  lesautrescfans 
qu'ils cuiFcnt  plus  befoin  d'auoir  recours  aux  Maiilres.  Et 
com.ncpar  fuccciîion  decemps,  on  vintàappellerfimpie- 
niencles  Maiilres  des  Comptes,  fans  fuitte  de  ce  mot  de 
Clerc  ,  auîTi  on  appela  ceux  de  ce  fécond  Ordre ,  Clers  feu- 
lement fans  adiedion  d'autre  paroles ,  &du  depuis  encores 
Auditeurs,  ou  Clercs  ôc  Auditeurs  tout  enlemble:  Puis  en 
lin  après  que  la  chambre  eut  efte  faite  Semeftre  fous  Henry 
fécond  en  l'an  1 5  51.  il  fut  ordonné  qu'on  les  apelleroitCon- 
fcillers  du  Roy  6c  Auditeurs  en  fa  chambre  des  Comptes.  Ec 
l'année enfuiuanteilleurfutpermis,  d'opiner  furies  difi- 
cultez  qu'ils  trouueroient  es  Comptes  defquels  ils  eftoienc 
Rapporteurs.  Ce  qui  ne  leur  eftoit  permis  auparauant. 

Et  tout  ainfi  qu'on  introduite  créa  plufieursMaiftres ex- 
tra ordinaires  à  diuerfes  fois  du  depuis  que  la  chambre  eue 
ené  faite fedentaire  àPans,  auffionintroduifit&crea  plu- 
iieurspetitscIercsouAuditeurs:fiqu'àla  fin  ils  furent  vnze, 
puis  douze, puis  feizc  foubsLouys  douziefme,  ôc  mainte- 
nant, ilsfontioixante. 
Dfs  Corte-     L'ordrcdc  ladigniié  vouioit  quc  ietrairaiTe  des  Correc- 
c'^^'tes'^^ui  teursauant  que  desAuditeurs,maisi'ayfuiuy  l'ordre  des  ans, 
fcédentics  pourcequereftatd'Auditeura  efié  en  ciîënce  long  temps 
'  J^^'^'^f^  ^•■'  auparauantceluydeCorreâ:eur:Lequel(n'efl:anteDcoreri. 
*^'^^'^*       o-é en  tiltre d'office  )s'cxerçoitanciennementpar  Commif- 
jion,  non pasd'ordinairc,ainscommelanecelîitëlereque- 
roit,  tantoft  parles  M.  &:  rantoft  par  les  Auditeurs.  Mais 
avant  efté  ordonné  par  rciglement  du  11.  de  lanuieri395. 
q'ueM.IeanMoulnier6cIacques  de  Kuffy  clercs,  vacque- 
roientpar  quelques iours  àfaire  les  Corredions,  èc  qu'au 
furplus  M.  Nicolas  du  Pré  &  lean  Bouillon  feroient  commis 
pourfoulacrerlesdixautresclercsdelamultitude  des  com- 
ptes qui  eftoient  à  rendre?  On  fit  de  cefte  Commiirion  vn 
£ftat  formé  par  Edid  du  quatorziefme  de  Juillet  1410.  du- 
quel voi^y  les  propres  termes. 

Et  parce  qutlefi  de  necefiitt  de  pourueoir  au  fuB  de  s  Correction  s 
des  Comptes ,  qui  de  longtemps  font  demeurées  a  faire  pour  k  mul- 
titude des  befongnes  fanons  ordonne  &  ordonnons  par  ces  prefen- 


LIVRE    PREMIER.  m 

tes ,  quen  noftrc  chambre  aura  d'ores-enauant  deux  notables  fer- 
fonnes  experts  &  bien  cognoifjants  au  fait  de  nofdits  Comptes  ^  qui, 
continuellement  entendront  au  fait  de  nofditesCorreciions.Etpour 
icellcs  Correcltons  faire ,  auons  ncmmé  &  nommons  nos  amcz.  & 
faux ,  Maiflres  fjlie'r27iede  Bray&  Nicolas  des  Prez,. 

Surie  mot  de  commis  dont  on  auoicvlé  en  cetEdit,  s'e- 
ftancprefentcevne  dificuicé  qu'on  ne  pouuoic  facilement 
refondre,  par  autres  lettres  du  12.  d'Âoufl  eniuiuanr,le 
mcfme  Roy  Charles  6.  déclara  :Qu^il  auoittiréccsi.  cy  du 
•corps  des  clercs  d'en-  bas  Scies  auoitfaits  Corredeurs  pour 
la  ncceiTitc  des  Comptes  ,  ayant  fubrogc  en  leur  lieu  Mai- 
ftrcs  Antoine  Grelle&IeanBufly,  fans  gages,  lefquels  dcf- 
lorsil  crcoitclcrcsen  chef  Etpar  ce  que  lefdits  de  Bray  6c 
Delprezcraignoicnt,  leurscorrecT:ionseftant£iites,de de- 
meurer sâseftats,neleurayante{lérefèruez  certains  droids 
qui  apparticnuentaux  Maiftres ,  ny  mefme  le  nom  de  Con- 
feiller  j  ledid  Sieur  Roy  voulut  qu'on  leur  en  permift  la  iou- 
liîànce  ,  ôcqu'aducnantfupprelîion  de  leurs  nouueaux  Of- 
fices de  Correcteur ,  il  leur  fut  loifible  de  retourner  en  leurs 
anciennes  charges  de  clercs  :  Auec  inionction ,  quef'il  vac- 
quoitpuisaprcsquclquesplaces  de  petits  clercs  par  more, 
BuiliileGrellecn  leroietpourueuz.  Mais  ie ne  pcnfc point 
que  cet  Ellat ,  ait  efté  depuis  fupprimé. 

La  dignité  deces Correcteurs n'eil:oitpetire,carilsauoi-  Ancienne 
ent  continuelle  feance  au  grand  Bureau  auec  les  Maiflres,  ^^'gnittdes 
^  y  fiegeoient  audetîus  des  Tiircforiers  de  France  tk.  des  '^^^^'^  '""' 
Generauxdes  Fmanccs  2c  de  la  luftice.  Mais  le  Roy  Charles 
VI I.  citant  informé, que  cependant  qu'ils  afFcdion noient 
de  feoiriournellemcntau  grand  Bureau  Tiudeirous  des  Mai- 
ftresils  negligeoielit  &  retardoict  ce  qui  eftoit  de  leur  char- 
ge 6c  dcuoir,  par  Edict  du  1.  de  luin  144.7.  illeur  en  ferma  la 
porte,  fauf  que  quand  kjsvicndroient  faire  les  rapports  de 
leurs  corrections,  au  faicl  defquelles  il  leur  enioignit  de  va- 
quer, fans  aucune  difcontinuacion. 

La  Chambre  transférée  à  Bourges  foubs  le  Roy  fufnom- 
mé,  fut  longuement  fans  auoir  aucuns  Corredeurs  Sciuf- 
qu'cn  l'an  i4U.queMaillrc  André  le  Rovyfutpourueu  du- 
dicl  Ofiice:  Ec  mefme  du  depuis  quela Chambre  tut  eftc 
rcftabliedans  Paris,  encores  n'y  en  eut  ilqu'vniufqu'en  i'an 

Ec  iij 


HZ  cite:»    DE    PARIS, 

i454.queronycnaclioun:a  vn  fécond,  luiuant  la  première 

,,  inlHcution.  Mais  à  prefenCjles  affaires  foncarriuees  en  tel  de- 

5  >  Tordre,  qu'il  n'y  en  a  que  trop. 
Dcî  Aciuo-      Quant  aux  Aduocac  Se  Procureur  Généraux ,  il  n'y  en 
cureurgc  auoit  point  du  Commencement  qui  rulient  particulière-  ' 
ncraux  dii  irjeut pourucuspourle fcruice dcU Chambre ,  maislePro- 

Comptes,    ment  d'icclle  Chambre  des  Comptes:  En  laquelle  il  fecrou- 
uoitleplusiouucnt,  pour  prendrefcs  concluions  es  caufes. 
qui  le  requeroienr.  Et  tout  ainfî  qu'il  a  des  Subllituts  au  Par  * 
Iementpouriefoulager,aulli  trouuay-iequ'enrani4i8. Mai- 
lire  Ican  Aigueuin  Procureur  gênerai  iiibftitua  pour  luy  en 
JaChambrexVI.EftienncdeNouian,lequely  futreceuleij. 
de  Septembre,  6c  fut  le  i.  qui  portaletiitrede  Procureur  ' 
du  Roy  en  icelle,parEdicl:dui3.deDecembrc,  1454.  por- 
tant vnreiglemenr  gênerai  des  affaires  de  la  Chambre:  Et 
,.      .     après  luy,  Maiilreslean  Aigret  Secrétaire  du  Roy  ,  Geruais 
gretauôit     du Mouiiuet fon  Gcndrc  :  Guillaume &.Geruaislecondfur- 
ertc  au  pa-  nommcz  auiFi  du  Mouliner ,  lacques  Mangot  aulli  pour  lors 
fi^eJdciaal-  M-  ^6s Requerres,&M.  lean  de  Dreux  au  parauant  Con- 
te ciiamb.efeiilerenlaCourdes  Aydes.  Et  quanta  l'Aduocat,  il  n'eue 
^csConip-  jjgLiej-jia  Chambre  que  vingt  ans  après  ouenuiron,  foubs 
le  règne  de  Louis  11.  Etle  premier  fut  M.  Pierre  Frelet,  après 
lequclyfucccdercntparvnelonguefucceiîionde  rvnàPau- 
tre, Maiftres  Jean  Bauliard,  Louis  Seguier,  lean  Berzean, 
lean  de  Harlin  ,  François  de  Fcbure  ,  Anthoine  Minart, 
Eiliienne  Bouchard,  lean  Preuoll,  lean  Bertrand ,  &c  Eflien- 
ne  Fafquicr. 
Des  Gref-        E)és  le  premier  eftabliircmcnt ,  il  y  euttoufioursdeux  1 
fiiîrs  acs     Greffiers enladitcChambredes Comptes,  &c  n'aduint  que  I 
'^'''^^'^"     enrani368.  qu'ily  eneutvn3.nommcMaifl:reIean  deMou' 
ton,  après  le  deces  duquel,  la  reiglc  n'a  point  faillyiufqu'â 
prefent.  Et  entr'autresvnM. leanleBegue  elf  célébré,  le- 
quclpourauoir  exercëceftechargedignementparî'efpacc 
dc)0.  ans,  obtint  lettres  de  Charles 8.  en  l'an  1454.  portant 
pcrmiiîionâ  M.  lean  Aigret  (Secrétaire  dudit  Sieur  Roy } 
d'exercer! on  cftatau  lieu  de  luy:  lefquelles  lettres  furet  en- 
therinecs  ,  à  la  charge  que  le  Bcg'jcmort,ii  ne  preiudicie- 
roitaux  deux  Greffiers.  Mais  toutesfois,  iceluy  ven^t  ide- 


LIVRE  PREMIER.  ,23 

céder  en  l'aage  de  89.  ans,  Aîgrecfuc  continué  en  celle  mef- 
;  îme  commilîion  par  la  chambre,  iiifqu  a  ce  qu  autrement  en 
fuft  ordonné. 

Nul  nepouuoit  eftre  Greffier  de  la  Chambre  qu'jinefufl;  aucuh  ne 
auffi  N otaire  &:  Secrétaire  du  Roy ,  iufqucs  en  l'an  1499 .que  ?°^^^^oh  e- 
parlettresduRoyLouisji.dui^.d'AuriljM.  Louis  leBlâc  l^'"  ^"r'T 
;  obtint  permiiiion  de  le  desrairc  de  Ion  Eftat  de  Secrétaire,  Perdes  cé- 
&dirpencedepouuoir  exercer  celny  de  Greffier  fcul:  Et  ce  1^^^^'  "î"^"* 
cn  conhderation  des  longji  leruices,  quilauoitfaicls  àlareduRo/. 
Chambre,  en  exerçant  ledit  Greffe  d'icelle  par  i'efpace  de 
.  32.  ans.  Mais  toutesrois  le  Collège  des  Secrétaires  s'y  oppo- 
fa  formellement,  6c  fouftenoit^  que  les  Greffiers  des  Cours 
fouueraines  ne  deuoient  eftre  exercez  que  par  ceux  qui 
cftoient  deleur corps. Delaquelleoppofitions'eflansfîna» 
lementdeiiftez  par  prières,  la  Chambre  en  thermales  lettres 
duditLouys  le  Blanc  &  permit  ques'alitantau  lict  mortel, 
:  ilrcfignatfondid Office deGreffier,  aM.Efticnnele  Blanc 
fon fils:  lequel  futreceu  en  l'an  1508.  fans  eftrc  qualifié  Se- 
crétaire du  Roy. Chofc  dont  quelques  autresfefontaufîî  du 
depuis  difpcncez  ,  non  fans  notable  interefl  de  la  chambre, 
car  comme  ainfifoitqueles  Arrefls  des  Cours  fouueraines 
Défont  iamais  feellez  au  feau,  qu'ils  ne  foient  fîgnezd'vn 
Greffierauffi  Secrétaire  du  Roy ,  la  permifîion  fulditeà  in- 
noué,quedepuis  iceile  on  commença àdeliurer les  Arrefts 
foubsla  llmple  qualité  des  Maiftrcs  des  Comptes,  au  lieu 
qu'on auoitacouftumé d'ancienneté ,  d'en  deliurerles plus 

notables  fous  le  nom  ôci'authorué  du  Roy^Scles  communs 
fbuslcditnomdesMairires. 

La  charge  du  porteur  ôc  garde  des  Liures  fut  érigée  en  til-  Des  por- 
tred'OfficeparEditdumoisd'Aouflderani520.&:d'iceluy  ^"^"'1^*^'"" 
futpremierpourueu  M.  leanle  Comte.  Mais  du  depuis,  par  Jls!'' 
autre  Edid  du  moys  de  Septembre  1 571  .ledit  Office  fut  def. 
membre  ôc  departy  en  deux ,  ôc  font  encores  deux  qui  en 
ÎQuifTentôc  l'exercent. 

Les  Huiffiers  des  Comptes  qui  exécutent  les  Arrefls  &  fi^eîsdtk 
commifîîons  delà  chambre ,  ne  font  autres  que  ce  qu'eftoit  c^^ambue, 
anciennementceluy, auquel  on  commettoitla  garde  de  la 
porte  j  mais  feulement  on  annexaauecletempsà  leur  Eflac 
par  forme  de  commiffion,  la  charge  de  payer  Meffieurs  de 


zM  CITE'  DE    PARIS, 

Icur^  gages.  Etie  premier  qui  en  ceil©  charge  euft  quelque 
nom,  ce  fucNicolas  Malingre,  par  lettre  de  Charles  7.  du 
dernier  delanuier  1446  Lequel  8. ans  du  depuis,en  l'an  1454. 
le  10. Décembre,  par compofition faite aucc Meilleurs,  i'e 
chargea  de  faire  venir  les  ailignations  de  leurs  gages,  moy- 
ennant la  fomme  de  300.  liures  par  chacun  an  ,  a  raifbn  de- 
quoy  par  fucceiîîon  de  temps ,  on  l'appella  Huilîicr  àc  Rece- 
ueurdela  chambre  des  Comptes:  bi  bien  qu'après  iuyen 
1  an  1507,  Pierre  Daniel  fut  receu  en  l'office  d'huifTier^.  re- 
ceueur  du  payement  des  gages  des  officiers  de  la  chambre 
6c  menues  neceffitez  d'iccllc,6c  parce  que  cet  Huiffier  eftoic 
vrayement  Concierge  de  la  chambre,  on  luy  affigna  vne 
niaifon  pour  là  demeure.  Etlepeuçon  ainfî  remarquer  dés- 
Tan  1468. que  Simon  Malingre  eftant  pourueu  de  cet  eftat 
par  la  refignation  deNicolas  Malingre  ion  père,  on  adioufta 
nommément  à  fa  réception,  fa  maifon  éc  demeure  auec, 
l'Eltat. 

Or  eftoit  il  anciennement  appelle  Huiffier,  non  paspre- 
mier  comme  on  l'appelle  maintenant,  par  ce  qu'il  eftoit  a 
lors  feul  ayant  la  garde  de  la  porte.  Etn'auoit  aufsi  permif- 
fiondexploicer,  ains  tant  s'en  faut  on  n'admettoitaucun  en 
cetOffice,  lequel  fçeuft  lire  ëc  efcrire,  &  quand  il  cftoit  que- 
Aion  d'exécuter  les  contraintes  èc  mandements  de  la  cham- 
bre, onprenoit  lesHuifsiersou  fergents  des  iurifdidions 
ordinaires,  aufquels  la  chambre  taxoit  des  ialaires  :  Ou  bien 
on  enuoyoitdiuerfementparles  Prouincesde  certainshô- 
mes  qu'on  appeloitAff/^^^trj4/>/^^,lefquelsportans  lefdites 
commifsions  ou  mandements,  les  alloicnt faire  exécuter 
fur  les  lieux,  par  les  fergents  des  Baillages  &c  fenechauf- 
fcQS. 
Meflagcrs  à  La  charge  de  ces  Meflagers  à  pied  fut  confirmée  le  22.  de 
^^^'^'  lanuierenl'anijii.parleRoy ,Loysi2.  àc  depuis  amplifiée 

par vn  autre Edict,  dui2.deMarsi5i4.parlequelilIeurfuc  , 
permis  de  faire  eux  mefmes  tous  exploits,  en  vertu  des  rooi; 
les  ôcmandemens delà  chambre  à  l'encontrcdes  compta- 
bles ,  mefmementdu  pays  Se  Duché  de  Normandie ,  pareH^ 
lement  de pouuoir  faire  toutes cxecutionsôcfaifiesnccefTai- 
res,  foitpourle  Domaine,  Régale  ou  autrement:  Le  Roy 
voulant  qu'elles  fufTent  de  tel  effecl  que  celles  faites  par  les 

Huif- 


L  IVRE  PREMIER,  ai| 

HuiflTicfs  du  Parlement.  Toucesfois  ils  ne  perdirent  ny  el- 
changcrcntcc  nom  de  leur  office,  ainsiufqu'enl'ani524.on 
les  qualifioitencoresMeiragers,  lors  qu'ils preflioientlc  fer- 
ment à  la  chambre,puis  enuirô  l'an  i  ^i6.on  les  appella  Huif* 
fiers  ôiMe^agers  tout  enfemble^^;  en  fin  enuiron  Tan  1540, 
on  c-ommençaàleur  donner  lafeule  qualité  d'huiilier  Et  del- 
lorslancienHuiflierfutappellepremier,  à  la  différence  de 
c-es  autres. 

Cette  Chambre  des  Comptesauoitencoresanciennemct 
vnc  plus  grande  ^iupreme  au  tliori  té  qu'elle  n'a  pas,  car  il  fe 
trouuequeleConfcilpriué  des  Roy  s  s'y  tenoit  ordinaire- 
ment; Que  toutes.inltrudlions  5c  ordonnances 5  tant  furie 
fait  des  Aydes  qu'il  conuenoit  mettre  fus,  que  fur  toutes  au- 
tres chofes  concernantes  le  fait  6c  eftat  du  Roy  aume,s'y  faif 
foient.  QuelesBaïUifs,  Senefchaux,Receueurs&Commif^ 
fairescreez&;efl:ablis  es  Offices  dont  ils  eftoientpourueuz 
y  faifoient  le  ferment,  qucmefmetous  Commiffairesallans 
quelquepartpourleieruicedefaMajefléeftoienttenusd'y 
venirfaireveniierleursCommilîions,6cdenoncerlesiours 
de  leur  départ  6c  de  leur  retour,  dontil  eftoit  fait  regiftre, 
âffind'alouerleurstaxesaux  Comptes  des  Recepueurs  qui 
les  en  deuoient  payer,  qu'en  l'an  1316.  lefdicls  Sieurs  des 
Comptes  commandoient  chacune  fcmaine  aux  lugeurs  des 
Enqueites ,  qu'ils  eftoient  fouuent  apellcz ,  comme  grands 
Seigneurs  qu'ils  eftoienclors,  auxafTemblees  Se  conuoca- 
tionsgeneralles  faites  par  les  Roy  s. 

Ilsauoientauffidroitdevifitation&:  correûion  fur  leurs 
fecretaires  ou  petits  clercs  dont  i'ay  traite  l'crcclion, 6c  pou- 
uoirdelesdelmettre  en  cas  de  defobeiflance,  négligence, 

maluerfation  ou  autrement.  Et  ont  entière  cognoilFance  de 
toiuesiniures,  dites  6c  faides  en  leur  chambre  en  iugement 
ouhors,âaucunsdcsGensou  Officiers dicelle:Suiuantles 
lettres  données  par  le  Roy  Charles  y.aumoysdeDecembre 
1  ^6c.  coniirrajees  du  depuis  par  d'autres  du  dernier  Décem- 
bre 1 551. 

Leur  principale  cognoilTance  -eft  à  prefent  du  faict  des 
Comptes  dont  ils  font  vrays  &:  naturels  luges ,  ôc  à  cefte  oc- 
cafion  en  retiennent  encores  le  tiltre.  Et  pour  la  grande  au- 
dorité  qu'ils  prétendent  furies  iinanccsduRov,  toutes  lec- 

'    Ff 


u^  CITE'    DE     PARIS, 

très ,  Edids ,  Ordonnances ,  Chartres,  ôc  autres  tiltrcs  con- 
cernans  le  faicl  d'icelles , leur  font  addrefïccs  pour  les  veri- 

iicr. 

ils rcçoiucnt les foy& hommages queles  lufticiersôcvaf- 
fauxdutloy  font  tenus  faire  à  là  Maic(l:é,à  caufcde  leurs 
fiefs,  terres  ê^  Seigneuries,  &  pareillement  leurs  adueus  ôc 
denombremens:  Et  ont  de  tout  temps  lufticeôc  iurifdidliô 
contentieufe,aucc  la  cognoilîance  fouueraine,non feule- 
ment de  ce  qui  concerne  la  ligne  de  compte,  mais  auflî  de 
toutes  chofesà  eux  attribuecspar  les  Ordonnances  de  Phi- 
lippe le  Long  del'an  1319.  de  Charles  5.  de  l'an  1375.de  Char- 
les 6.  de  l'an  1 408.  de  Charlesy.  de  l'an  14  60.  èi  de  Louis  11 . 
de  l'an  14^4.  par  lefquelles ,  èc  premièrement  par  celle  de 
PhilippeileLong^il  eu.  ordonne , ,^'au cas ^ue  qHelquvnfe 
pLimdroitd'eux  y  cC  aucun  grief  ou fentence  quiauroit  efté  donnée 
contre  luy^quon  ne  donne  commifion  ny  ne  face  autres  Commif ai- 
res que  de  ladite  Chambre,  mais  que  enfreigne  deux ,  trois  ou  qua- 
treterfonnes  du  Parlement  ^ftgc  s  &fufjij ans  félon  que  le  cas  le  re- 
querra, qui  auec  les  gens  de  ladite  Chambre  f oient  toutes  fols  qut 
méfier  fera.    Ce  font  les  propres  mots  de  l'Ordonnance. 

Toutefois  Meilleurs  de  la  Cour  leur  ont  toujours  deba- 
tuccftc  Iurirdiclion,£c  ont fouuentesfoisreceu les  appella- 
tions d'eux  interiettecs  6c  icclles  vuidees  par  leurs  Arreflsj 
iufques  au  règne  du  P^oy  François  i.  dunom  ,  qui  les  reigla: 
comme  iir  du  depuisleKoy  Charles  9.  parvnEdicT;  du  mois 
de  Feurier de  l'an  15^5  o.  contenant  ces  mots  en trautrci;ijA<tf 
en  toutes  matières  ciuile  s  il  ny  aura  appel  des  gens  des  Comptes^ 
ams  fe  pouruoiront  les  parties  par  reuifion  :  Et  quant  au  criminch 
qu ils  inftruiront les procezj iufques  a  torture,  exclufiuement ^.(^ 
quand  ce  'viendra  à  prendre  conclufions  difînittues,  les  Aduocats  0' 
Procureurs  du  Roy  tant  de  la  Cour  que  des  Comptes^  s'afembleront 
pourd'vn  commun  aduis  prendre  conclufioniEt feront  iugez.  lespro- 
cez.  par  me fme forme  que  fe  iugent  les  reuîfons  :  c\fi  a  fattoir  ap- 
pelle vn  Prcfident ,  ô'  cinq  oufix  au  plus  Confeillers  de  la  Cour ,  (^ 
autant  des  Comptes^  lefquels  s'ajfmbleront  en  la  Chamhre  du  Con- 
feil.  Ce  que  MeffieursdelaCour  ont  toufiours  obferuc  ,  ôC 
entretenu  du  depuis. 

IcanBodinliureé.  delà  République  ,  chapitre  2,  defcric 
lesprcrogatiuesdes  Officiers  delà  Chambre  des  Comptes: 


L  I  V  R  E   P  îl  E  M I  E  R.  217 

àf(5auoir,Iesgaiges  ordinaires  qu'ils  onc.Le  droiddc  buf- 
che.  Le  droidt  dérobe  de  Pafques.  Le  droict  deToufïkincls. 
Le  droid  de  Rofe.  Le  droid de harencs .  Le  droid  de  Roys. 
Le  droid  d'cfcuiric.  Le  droid  de  verre.  Le  droid  de  Tel  blâc. 
Outrelepapicr,  le  parchemin  ,lesplumes,  lesietcons,  les 
bourfcs,  la  bougie,  la  cire  rouge,  Ôc  iulques  aux  tranche- 
plumes  ,racloirs  Ôc  lacets,  auquel  liure  les  curieux  pourront 
auoir  recours. 

Voyia  les  plus  dignes  remarques  que  i'ay  trouué  tou- 
chant ce lubicc:  carie n'eftimc  qu'on  trouueeftrange  que 
i'ayc  difcouru  de  mefme  fuitre  des  autres  indices  inférieu- 
res à  i'efgard  du  Parlement  6c  delà  Chambre  des  Comptes, 
puis  que  elles  s'exercent  maintenant  toutes  dans  Tenclos  de 
ce  Palais  Royal,  donti'av  prouuéi'antiquitc  ^ccottéladat- 
te  du  dernier  baflimentècâutresfingularitez. 

Ilva principalement vncfalle en  cePalais,  fort  admira-        ,   -, 

,  r       •'     V   L       1  1  o    i  -J  '  Grande  Ui- 

blcpourianauiteur,  longueur  ce  largeur  dans  œuure,  au- 1^^^  ]>Ai'i^- 
tour  des  quatre  premiers  pilliers  de  laquelle  y  a  des  bouti- 
ques de  marchands,  qui lont  (comme l'ay  did  cy  deuant)  ÔC 
dependentdu  Domaine  du  Roy  ,Ôc  autour  des  trois  autres 
&  de  toute  ladite  lalle,  des  bancs  que  les  Procureurs  de  la 
Cour  acheptent  ou  louent  du  Baillir  du  Palais  j  pour  y  alFu 
gner  lieu  àlcurs parties. 

On  voit  autour  de  cefte  falle ,  les  ftatucs  de  tous  nos  an- 
ciens Roy  s,  depuis  Pharamond  iulques  à  Charles  9.  Dcf- 
quelles  les  vnes  font  reprefentees  ayans  les  mains  hautes ,  6c 
les  aucrescommelesayansbairesoapendantcs:pourdiuer- 
fitier  6c  faire  cognoiftre  (  félon  plufieurs  )  celles  qui  effigienc 
lcsinfortunez&fay-neants,d'auccles  autres  valeureux  6c 
vertueux,  qui  ont  eutoufiours  les  mains  6c  âmes  tendues  au 
Ciel. 

II  y  a  des  efcritsgrauez  au  bas  de  ces  ftatuës,Iefquelscon-t 
tiennent  &  déclarent  leurs  noms  6c  lesannecs  de  leurs  rè- 
gne 6c  deceds:  ce  que  i'ay  obmis  pour  n'eftre  prolixe.  Ces 
ltatucs6ctoutlc  lambris  de  ladi ce làlle,  ont  eftépeinds  d'or 
&d'azur:maislapouffierea  tellement  mangé 6c  la  peintu- 
re 6c  l'or  enfemble ,  qu'à  peine  on  en  peut  recognoillre  quel- 
ques remarques. 

Enl'an  i477.1eRoyLouisvnz!efmeayantvne  deuotion 

Ff  ij 


nR  CITE'    DE   PARIS, 

particulière  aux  fainds  Charkmaigne  6c  Louis  ladisRoys 
de  France ,  voulut  que  leurs  llacucsou  images ,  qui  eftoient 
efleuees  en  ladite  grand  lalle  félon  leur  ordre  ,  &;  les  temps 
deleursregnes/uliènctranfportees&cfleuees  fur  deux  co- 
lomnes  aux  deux  codez  delà  chapelle  dudit  Palais  :  laquel- 
le (  (clon  Corrozet)  il  auoit  faid  taire.  Etvoulutaufîiquefâ 
flacuclcreprefentall  à  genoux  deuant  l'image  delà  vierge 
Marie,  ainii  comme  on  la  voit  encores. 

Icelle  grande  laileeft  toute  pauee  de  marbre  blanc&noir. 
Etpourmonter  enicelleilyadeux  efcaliersde  pierre,  qui 
lai&ntvn  perron  au  milieu,  fur  lequel  reprend  vn  autre  ef- 
calierilmple. 

En  ceftc  falle  accompagnée  de  la  grand*  Chambre  dii 
plaidoyer  &  d'autres  deiuftice,  nos  Roys  viennentloger, 
quand  ils  fe  marient ,  ou  font  leur  entrée  en  noftre  ville,  leur 
Capitale. 

Corrozet  efcrit  qu*en  l'an  14S5.  fut  commencé  à  baftir 
rhoftel  qui  cft  fitué  entre  la  chambre  des  Comptes  6c  la 
maifon  du  Roy  (  il  entend  parler  de  l'hoftel  dicl  le  Bailliage, 
où  efl  logé  Monfieur  le  premier Prefidcntj  furlechemin 
d'aller  en  Tille  du  Palais  :  ainlî  qu'il  eft  efcrit  en  lettres  d  or  6c 
d'azur  defPus  l'vne  des  portes . 

Les  lettres  i or  dient  l'année 
Qîte  l'œuurefut  encommencee. 
Au  temps  du  Roy  Charles  le  huiB 
Cefiuy  hojleljî  fut  cûnfirut6l. 

Les  lettres  d'or  norabrables  de  ce  diflique  font  telles- 
cjui  s'enfuit. 

V.  M.  V.  I.  C.  L.  L.  V.  I.  C.  V.  I. 
L.  I.  V.  C.  V.  I. 

Enuiron  l'an  i^oé.  ladite  grand' Chambre  de  Parlemenc 
fut  peinte  6c  dorée  d'or  de  ducat,  comme  on  la  voit  prelën- 
tement. 

Au  deiïus  de  la  porte  d'icelle  chambie ,  il  y  a  vn  Lion  tail- 
lé en  pierre  ÔC  doré.  Leqnclayant  lesiambes  pliees  6clate- 
ftebaiifee,  dénote  que  celuyqui  entre  leans,  tant  grand 
foit'il  6c  vellu  d'or,  il  faut  qu'il  s'humilie  ôc  obeiile  à  lu- 
ftice. 

Et  dans  la  Chambre  au  delTtis  dufiege  de  Meiîeurs  les 


LIVRE    PREMIER.  n^^ 

Prëlldents  6c  Confeillers  il  y  a  vn  riche  tableau ,  contenant 
le  Crucifix  de  noftre  Seigneur, 6c  au  deflbubs  font  cfcrip tes 
ces  deuxfcntences,  derEfcriptureiainde. 

A  dextre. 
Facite  iudicium  &  itiftitiam  ..^odfinon  audiefhU  njerha  hdCy 
inmemeti^fo  iurmi ,  dtatHominus  qtioddefirta,  erit  domus  hxc, 
Jerem.  22. 

A  fènedre. 
Videquidfacitls,  Non  enim  hominis  exercetU  iudicium fedBeii 
Cf  cfuodcumque  tudicaueritù  in  vos  redundabit.  1.  Para/ifo.ij} . 

En  ce  mefme  temps  l'on  acheua  ce  grand  corps  d'hoflel 
de  la  chambre  des  Compces.Suf  le  deuancduquelfepiefen- 
tent  en  veue  cinq  flatues.  La  première  defquellcs  reprefente 
laTemperance,  tenant  vne  Horloge&des  lunettes  auec  cet 
efcript  loubs  les  pieds. 

TEMPERANTIA. 
Mihijpreta  vûluptas. 
La  féconde  que  l'ercriptfuiuant  dénomme,  tient  vn  mi- 
roer  ôc  vn  crible. 

PRVDENTIA. 
CoîUiliisver/tmfpeculor, 
La  troifiefme  cffigiant  luftîce  auec  vne  balance  &  vne  Ef^ 
pee,  eft  remarquée  par  cet  efcript. 

IVSTITIA. 
Sua  cnique  minifiro. 
Laquatriefme  qui  eft  remarquée  parle  fuiuant,embrar- 
fc  vneTour,ôc  de  l'autre  tient  vnferpent. 
FORTITVDO. 
Me  dolor  atque  meîus  fugiunt. 
Etlacinquiefme, qui  eft  efleueeaumilieu  des  quatrefuf- 
dites reprefente  ce  fage  Roy  Louis  12.  veftu  dVn  manteau 
Royal,  tenant  dVne  main  le  fceptre,&  de  l'autre  la  main 
de  milice,  a  aufïï  cet  efcritgraué  en  la  pierre, 

Ludouicus  hmus  nominls  duodtcimus, 
Anm  atatis  fux  4^, 
Etce  Diflique  fe  lit  vn  peu  plus  bas. 

£yudtuor  bas  Comités  foueo,  cœlefiia  denay 
I  :  r/inocu  facts  froffemfceptra  gcrens. 

Au  deffus  de  la  première  porte  de  ladite  Châbre  àç,^  Cop- 

Pf  iij 


130  C  I T  E'    D  E    P  A  R  I  S, 

tes  querontrouue  au  haulc  des  grands  degrez  par  lefqucis 
on  y  monte  du  codé  delalaindle  Chappeileon  voit  les  ar- 
mes de  France  au  deflus  d' vn  porc Efpic  courronné ,  tenues 
*  par  deux  Cerfs  volants ,  auec  cet  efcrit, 

Jlegia  FramorumpYobitas  Ludouicus  y  honefii 
C  tilt  or  ^  ér  'itherea  Reltgîonis  dpx. 
Surlafin  dumoys  de  Noucmbre  i58y.  on  acheua  de  re- 
peindreôc  enrichir  le  quadran  de  l'Horloge  du  Palais,  au 
hault  duquel  on  voit  la  figure  d'vn  Coiontb  blanc  (  déno- 
tant le  famd  Efprit  )  ôc  les  Eicuiîbns  de  France  &  Poloi- 
•  gne,auec  cetelcnt, 

J^i  dédit  ante  dii,ts  jtriplicemdabit  Ole  CoYonam. 
Etauxdeuxcoftezfont  elleueesles  flatucsdelaPietèjte* 
liant  vnliure  ouuerc,  où  ell  graué, 

Sacr.1  Detfcelerarepius  Regale  time  tus. 
Et  de  la  luilice,  qui  tient  des  balances.  Et  au  bas  du 
Quadran ,  ceft  autre  efcrit  eftaufTi  graué, 

Machina  qu£  bis  fex  tam  iufie  diuidit  horas^ 
lufiitiatnferitarc  monet,  legefque  tueri, 
Dti  iardin  dn  Roy  au>  Palais^ 
Ciccro  en  Ton  liure  de  la  Vieillefle  ,  voulant  dcmon- 
flrerle  plaifirôc  contentement  d'cfprit  qu'apportent  l'agri- 
culture &iardinagCj  entre  autres  exemples  allègue  Cyrus 
Roy  des  Perfes:  lequel  monftrant  Ion  iardin  à  Lyfander 
Ambafladeur  des  Lacedemoniens,&  voyant  qu'il  enadmi- 
roit  labeauté  6c  netteté,  la  fuaue  odeur  des  fleurs,  6c  lebel 
ordre  des  grandsarbresdifpofezàla  lignole  en  cinq  rangs, 
iura  par  fon  DieuMithram  {  c  eftle  foleil  qu'adoroient  les 
Perles,  comme  Dieu  ,ainri  qu'efcrit  Xcnophon  tn  œcono- 
micis)  qu'il  en  efloit  leiardinier.  Ego  (  inquit  )  tjlafum  dimcn- 
fus  ,-fneifunt  ordines  y  meadefcnptio:  mult^etiamiflarum  arborum 
meamanu/untfatx.  Le  femblablefaifoit  noftre  Chiîdeberr, 
premier  de  ccnom,ôciecondPvoy  Chreftien  ,enfon  iardin 
du  Palais  de  Parts,  qui  retient  encores  letiltrede  iardin  du 
Lib.é.Epig:  Roy:  comme  dénote  Fortunatus  en  l'Epigramme  qu'il  a 
3«  dediélaRoyneVltrogothCjfonditcfpouxChildebertellant 

pour  lors  decedé  :  Et  efl  tel, 
Hic (  fcilicct  in  hoc  horto  )  verfurpureum  'viridantiagramind 


LIVRE    PREMIER.  (231 

'   EtfAYAdiJïnccîéfpargitodore  rofas. 

Hic  tener  ^Jliuas  defendttpampnus  vmbras: 

Trdhet  &  vimferis  fronde  a  teÛa  C9mis , 
$inxcrunt(jue  locum variiitogerm'me flores: 

Pom.îijucvejliuit  candor ^d^ mde  rubor, 
Mftior  hic  dflasj  uhi  molU  hUndafufurro, 

Aura  leuis Çemper  -penduld  maUquatit, 
H'UmiXgno  infcruit  Rex  childebertus  honore: 

Curius  isinf  lacent  qux77ianus  tlla  dédit. 
De  cultore  trahit  mellitum  blandafiporem: 

Forjan  &  hic  tacitos  mi/cuit  illefauos, 
Régis  honore  nouis  duplicata  eflgratia  pomis: 

Narefuauisodor ,  dulcis  in  orefapor: 
^ualiter  ille  hominum  potuit  prodcjfcfaluti, 

Cuius  dr  in  p  omis  t ail  us  odoreplacet? 
Fœlix  perpétua  generetur  ab  arbore fruclus: 

Vt  de  Regepiojît  memoromnis  honto. 
Hincitereiuserat  y  cum  limina  fanclapetehatt 

^^uA  modcpro  meritis  incolitillemagis. 
Antea  nam  vicibus  locafitra  ter  ébat  armatus: 

Nunc  tamen  afidue  templa  beat  a  tenet. 
Pûjside  as  fœlix  hxc  Vltrogothaper  £uum, 

Cumgcr/iinis  natis  tertta  mater  otcarts, 

J)H  hauffement  é"  nouuel  pauè  delà  Cité. 

Le  Roy  Philippes  2.  dicl  Angufte  ou  Dieu-donné,  a 
efic  lepremierquiafairpauer  toutes  les  ruësde  laCitéde 
Paris  de  gros  giais,auparauant  fort  boueufe  bc  incommo- 
de. Ce  qu'il  commanda  exécuter  aux  Bourgeois  &:  Preuoft 
d'icelJeville,enrandcnoftrcSeigneur  1184. IC5.  de  fon rè- 
gne, après  qu'il  fut  reuenu  de  Bourgongne  pour  refifteraux 
entreprifesdu  Duc^  comme  l'efcricRigordus  en  la  vie  du- 
dit  Roy  en  ces  termes, 

Faciura  efl  aiitem  posl  aliquot  die  s ,  quod  Philippins  H  ex  Parifïîs 

ûliquantultim  moram  faciens ,  dum  follicitus  pro  negotiis  rcgni 

ûgendîs  in  auUm  regtam  dc.:?nbiiLir€t  ^veniens  ad  Palattjfene- 

firas^  "undefluuium  Sequan^e  pro  recreatione  animi  quandoque  in- 

fpîcere  confuctHrat^rhedd  eqnis  trahc/îttbti^sper  Çmitateîranftun- 


Childcberc 
amateur  du 
isidinage. 


LcditRoy 
Tcnoit  de 
fois  à  d'au- 
tre de  fou 
iardui  à  no- 
ftre  Eglifc: 
&  mainte- 
nant yrefi- 
de  du  tout, 
puisqu'il^ 
cftciuerré. 


iji  CITE'    DE    PARIS, 

tes  ^fœtores  Inîollerahiies  lutum  reuoluendo  frocreauCYunî  :  quos 
Rex  in  auLidettJnhulans ferre  non  ft(ftwens,arduum  opu-Sjfed  vaL 
de  necejjarmm  excogitanit  ^  quod omnes frxdecejfores jui  ex  nimia 
grauitatc  d^  opcris  impenfa  aggredi  non  prdfump/èrant .  CenuocA',    j 
tu  autem  Btirgenfibus  cum  Prdipofito  ipfiiis  auitatis^regta  auCiori'    \ 
tateprxcepit ,  cfuodomnes  vici C^  vix  totius  Ctuitatis  Parijii  dura    '• 
d^fortis  LiptdibusJlernerentuT. 

Corrozecditquçcefl:  ouuragefuccommencë  i'aniiS^.ce 
qui  fe  doit  entendre  del'annee  qu'il  fut  racheuc,  n'eftantà 
croire qu'vn  tel  ouuragc  fufl  parfaid  en  vn  an.  Le  mefme  ,. 
Aucheurefcritque  lei  rues  eiloient  lors  auffi  bafles  qu'on  \ 
voit  l'EgliledeS.  DenysdeJaChartre,  fiqu'ii  falloitmon- 
teriadis  i3.degrcz  auant  qu'enirer  dedans  l'Eglifc  de  no- 
ftreDamc. 

Attentat  de  lean  chafietfitr  la  perfonne  du  Roy.  Punition  d'tce- 
luy.  Expuljion ,  &  depuis  rcuocation  des  lefuites,  après 
leur  innocence  cogneue .  Ere6twn  de  Pyramide  de 
uantle  Palais.  Démolition  d'tcclle ,  &  au  mef- 
me lieu  V  ne  fontaine  conduire. 
X<(SA.  En  l'an  1594.  Ie27. Décembre,  comme  le  Roy (àfon  retour 
de  Picardie  j  eftoit  encores  tout  botté  dans  vne  des  cham- 
bres du  Louure.,  auec  Çts  Confins,  le  Prince  de  Conty  ôc 
Comte  de  SoifTons,  le  Comte  de  faind  Paul,  &:  grand  nom- 
bre des  principaux  Seigneurs  de  la  Cour,  voiçy  que  les  Si- 
eurs de  Ragny  6c  Montigny  luy  baifants  le  gcnouil&  fàMa- 
jeflc  febailfant  pour  les  receuoir,  vnieune  garçon  aagé  de 
ib'.  à  19.  ans ,  nommé  lean  Chailel  j  fils  d'vn  Marchand  Dra- 
pier de  Paris,  pouiTcd'vne fureur  diabolique  s'cftant  glifié 
parmylafoulIe,cuidantluy  fourrer  vncoufteaudanslcven- 
ucy  nele  peut  ataindre  ('pour  eftre  ainli  baiiTc)  que  furla 
leure droite  fuperieure, luy  cntammant 6c rôpant vne  dent. 
Etcommeiifucprisfurlefaitmenéeniaprifondu  For-l'E- 
uefque,  il  declarales  circonftances  de  fa  peruerfe  intention. 
Pourreparatiô  de  laquelle  qui  le rendoitataint  6c  conuain- 
cu  de  Icfe  Majel^c  Diuine  6c  Humaine  au  premier  chef,  par 
Arrcft  du  leudy  29.  du  mois  lufdit ,  il  fut  condamné  à  faire 
amande  honorable  deuant  la  principale  porte  de  l'Eglife 
r.oflreDame,  nudenchemifc  &  à  genoux,  tenantvnetor- 
c.heardantedupoidsdedeuxliures  :Puis  de  là  elVe  mené 

dans 


bannis  di: 
Pans. 


"  LIVRE  PREMIER,  t^y 

dansvnTumbercau  en  la  place  de  Greue,  pour  y  cflrc  te- 
naillé aux  bras  6c cui {Tes,  auoir  la  main  dextre coupée  tenant 
en  icelle  le  coufteau  duquel  il  s'ellok efforcé  de  commettre 
le  parricide,  eftre  tire  &:  defmembr^  à  quatre  Cheuaux,con- 
ilimé  en  cendres ,  ôcicclies  ietfees  au  vent  :tous  Tes  biens  ac- 
quis 6c -confifquez  au  Roy. 

Etpourcequeledit  du  Gbaftel  auoit  efhidié  au  collège  tes  Tcfuitcs 
deslcfuitcs ,  iceuxfurent  fufpeds  de  luy  auok  donné  ce  chaiïez  & 
confeil,  6c  leur  fur  commandé  vuider  dans  trois  ioursaprcs 
la  fignificacion  de  l'Arr^ft ,  hors  de  Paris  6c  autres  pUccs  efl 
quelles  ils  tenoient  collèges^  6c  dans  15.  iours, hors  du  Roy- 
aume, furpemeeftanstrouuez  ledit  terme  paiîif,  délire  pu- 
nis comme  coulpaWes  dudit  crime  de  lc(e  Majellé:  Leurs 
biens,  nTeubîes6cimmeuble5,  emploiezen œuurespitoia- 
bles6c  diftribuez  félon  l'ordonnance  delà  Cour.Deffences 
cftant  faites  à  tous fubiets  du  Roy  d'enuoyeraucuns  Efco-  "^ 

Jiers  aux  Collèges  de  ladite  Société,  e-a  quelquelieuquece 
peut  eftrc  hors  du  Royaume. 

Toutefois,  les  Parlements  de  Tholofe  Se  Bordeaux  ne 
voulurent  confirmer  6c  exécuter  ledit  Arreft,âms  firent  re- 
monfVrerauRoy  ,  que  lesicfuitesluypouuoient faire  vcile 
feruice,  quidudepuisauffi,  fefontiullifïez  6c  ont  obtenu 
grâce  6c  pardon ,  ontelléremiscuiouilîancedc  leurs  biens 
l'an  1604.  &;îcur.aefté  permis  de  tenir  Efcolesou  collèges, 
en  quelques  vilks  de-ce  Royaume  feuUment,  mais  non  pas 
à  Paris  j  combien  qu'ils  yioiiilTent  de  leurs  biens. 

VneheureapresquelemiferableChafleleutlarchélamain 
funefte ,  on  enuoyâgarniTon  en  leur  collège,  on  fefaiiît  des 
clefs  de  toutes  lesportes,on  demanda  le  catalogue  de  tous 
ceuxquiy  efloient^  6c  on  les  fait  reprefenter&recognoiftre 
tous  par  nom  6c  furnomà  la  ledure  d'iccluy,  refcrué  trois 
qui  eftoiet  malades. On  p ofa  des  corps  de  garde  en  plufieurs 
endroits  de  leur  collège,  6c  on  feella  toutes  les  chambres 
lefquellesparapres  furent  vifitees  par  quelques  Confeillers 
de  la  grand'  Chambre,  6c  fpecialcmcnt  celle  de  leurProuin- 
cial  Clément  Dupuy  par  MonfieurSeruin  Aduocat  Genc* 
rai  :  Maisapres  ce,  ils  furent  tous  defchargez,fâuf  les  pères 
Alexandre  George,  Redetir  du  dit  collège,  6c  lean  Gui- 
gnard,  qui  furent  emprifonnezauec  quelques  autres. 


Gg 


Î54  CITE*    D  E    PARIS, 

lesiefuitcs     Qnantau  pamcidc  Cliaftel  qui auoic  fait  le  cours  de  Ces 

déclarez  in-     o^*"^  t-  n  i     r~>i  i  •  ■>  ^  r      ■ 

iioccîus  de  eitudcsauditcoUegedeClermont,  combien  qu  lUutincc- 
l'attencac  fogc  &:  quellionnë, Ordinairement  Sccxtra-ordinairement, 
ChaïuT  tenaille  dcfmembrcôc  preflc  par  promeires&:  menaces  àc 
en  toutes  les  façons  qui  peuuent  arracher  la  vérité  du  pro- 
fond derame:Toutcfoisil  nedit  iamais  rien  contr'eux,  mais 
au  contraire  foufhnt  t.oufiours,  qu'ils efloicnt  innocents 
6c  ignorants  de  Ion  deflein ,  monftrantdcpuisle  comment 
cemcntiufqualatin,  vn  extrême  regret  quàion  occafion 
leur  Compagnie  fut  réduite  en  tel  accclîoire. 

LcT.delanuierenl'an  1^95.  le  père  leanGuignard  Religi- 
eux de  ladite  Compagnie,  pourcertainscicritstrouuez  en 
fa  chambre,  efquels  le  pcreRichcomc  elcripr  qu'eftoit  con- 
tenue la  Queftion  BeTyranno^  félon  la  doclrine  de  fainft 
Thomas &:autresDoâ:eurs  5 fut condamnëa faire  amande 
honorable  deuâilaprincipaleportcdei'EglilenoflreDame 
&  de  là  eftre  conduit  en  la  place  de  Greue ,  pour  y  eftre  pen- 
du &eftranglé,  ^ifon  corps  reduiç  en  cendres. 

leanGueretaulii  Religieux  de ladide Société,  qui  auoit 
elle  Précepteur  du  parricide  Chaftel:  fut  banny  à  perpétui- 
té de  ce  Royaume:Et  Pierre  Chaftel  père  infortuné  du  mef- 
melean  Chaftel,  fut  aulfi  banny  pour  neuf  ans  de  Paris  ôc 
condamné  à  deux  mille  efcus  d'amende ,  outre  qu'il  fut  or- 
donné, que  fa  mailbn  faifant  iVn  des  coings  de  la  rue  dite 
ara^unt    delà  Draperie  oppofite  delà  grand' porte  du  Palais,  fcroit 
h  poire  au  fazec  &  demolic,  ^  vne  Pyramide  baflie  ôc  eflcueefur  le 
Pa'ais.        fonds  de  terre  d'icelle. 

Depuisenl'an  1605.au  moys  de  May  parauthoritéduRoy 
elleaeilé  démolie  6c  du  tout razee,  alléguant  cefleraifon 
contre  lesmefdifants. 

l 'ûfte  la  Pyramide ,  honte  de  mesfuhic^ts. 
Tour  des  malheurs  pajJeT^arracher  la  même  ire. 
Ceux  qut  napprouuentpas  mes  hauts  &famcl-s proie^s^ 
laio-nants  d'aimer  mon  hie/7 ,  ils  en  nient  ma  gloire. 
Etenraniôoé.MonfieurFrançoisMyro.n  y  a  fait  conduire, 
vn  canal  d'eau,  qui  vient  delà  fontaine  faincl  Innocent  6c 
paflTc  par deflbubs le pauédupontau change  A  la  louange 
duquelpIufieursEpigrammesontcftc  imprimez. Maiiie  me 
contenteray  d'en  raporter  deux.      Le  premier  eil. 


LIVRE  PREMIER.  235 

Tyumis  antefui:  quidnon  mutahik  3  cu7n  me 

Verterit  infontem  FrxfeBi  cura  Myronis.      £  1 1  e  fec  o  n  d , 
HicuhircfiAbdntfacritnonumentafurorisy 

Elu  ht  ifjfandum  Myronis  vndajcelus. 
Et  pour  le  Roy ,  qui  a  conuerty  vneardente  guerre  en  vne 
dûucepaix. 

:         N  une  fins  eH  manans ,  njhi  Pyramis  igneafedit: 
:  '      •  ■  F.acifico  in  regnûfic  tempera t  omnin  fnncefs . 

Traicfé  des  Vont  s  de  Paris  tant  anciens  que  no  uu  eaux. 

îln'yauoitdu  temps  deluIesCerarquedes  Ponts  de  bois  cJ^J^j/^^ 
à  Paris:  Car  quant  liefcripten  Tes  mémoires,  que  ceux  du  fesAntiqui- 
paisla  bruOerent  de  peur  que  les'Remains  s'en  emparafTent  î^^j^^l^n  ' 
I  Is fint  mcttre-le  feu  aPartSj  dit-  u,&  rompre  les  ponts  qui  y  estot-  ^^^  ^^  ^ 
r;?/.  Acliontropfoudaine,  pour  me  les  faire  croire  d'autre  France, 
matière. loinc que  IulianGouucrneur  des  Gaules,  plus  de 
•  quatteccnsansapres,  &: qui auoit  planté  Tes  pauillons,  ôc 
crtablyfademeureenceftevillc,  Icstefmoignetclsjdansfon 
-biafon delabarbe. Icpajfoisiadisl'hiuer,  portendcsparolles 
de  cet  Apoftat,  cnmabten aymce LuteceyLiquellc cfi apfe cnvne 
petite  tjJe,  l'oïfine  dufleuue  qui  l'enuironnede  toutes  parts  :fur  le- 
quel y  a  des  ponts  de  bois  qui  facilitent  le  paffage  de  chacun  coHe. 
Cespaflagesne  declarans  ny  le  nombre  n'y  la  firuation  de 
ces  Ponts,  ont  mis  diuerfes  opinions  en  la  plume  de  ceulx 
qui  ont  contribue  du  loifiràlcurreclierche.Maispourprus 
faine  opinion ,  il  efl:  certain  que  anciennement  il  y  auoirà 
Paris  deux  Ponts,  l'vn  qui  venoit  rendre  de  la  rue  fàinâ:  De- 
nys  au  Palais  queTonappelloit  le  grand  Pont.  Au  bout  du. 
quel  hors  la  ville  cftoit  conftruidc  vne  fortereiïè  enuiron- 
neeJefoflczplainsd'caudelariuierede  Seinepourla  dcf- 
fencc  de  ladicle  ville.  Ceft  ce  qu'on  appelle  auiourd'huy  le 
^rand  Chaftel ,  &:  Porte  de  Paris.  L'autre  venoit  rendre  de 
la  rue  (aind  Jacques  en  laCité  que  l'on  appella  le  petitPonr, 
àladifFercnce  du  grand:  au  bout  duquel  fut  bafty  le  petit 
Chaftelec.Abboaucommencemctdu premier  liure  defcri- 
iiancla  villede  Paris  faicl  mention  deces  deux  Ponts  6cdef- 
dictcs  Tours  ou  torterelTes  en  ces  termes. 
InfnU  tegaudct ,  fluuin^fuafirt  ttbigiro 
Brachia  complexo  mur  os ,  mulcentU  circum 


t^é  CITE'   DE    PARIS, 

D extra  tui fontes  habitant  tentorU  lymphe 
LéLuaque daudentes  :  horum  hincinde  tutrices 
?4Î4,Turr»t.       Cis  vrhemffecularefaUs  ^  cttra  quoqt4>efliim€n. 

Rigordusenla  vie  du  Roy  Philippe  Auguftc,  duquel  ri 
cftoit  Clironographe ,  après  auoir  narré  lividoire  obtenue 
àBouines,il  dict  que  des  captifsles  deux  principaux  Ferrand 
Coince  deFlandre,ôcRenauldComtedeBoulongncfurcc 
menez prifonniers,  le  premier  àla  grofTe  tourdu  Louure 
nouueliemencaclieucc,ôclerecondàperonne.  Aîiivero  ca* 
ttiui  i»  àuohusCaJielktis  in  capttibusvtriujifue  p&ntisParifiusin'^ 
r4rr^^r^/?/«r.  Qui  Ibnc  les  grand,  ôcpetit  Chaftelct. 

Maintenant  il  y  a  pluûeurs  autresPonts  en  ladidevillejef- 
quelsont  elle  érigez  âmelure  que  le  peuple  s'efl  augmenté.- 
wais  il  fera  bonde  parler  plus  particulièrement  d  es  deux  fuf- 
dids,  pour  par  après  venir  aux  autres. 

D  H  grand  Pont ,,  depuis  nommé  le  Tant  au  Change. 
Abboliurefecondfaic mention  dudrt pont,  6c du  grand 
Chaflelec ,  qu'il  appelle  Cajltlium,  &  maxima  ///rm. Charles 
leChauucl'an  dixiepciefmederon  règne  (  qui  eftoitl'an  de 
noilrefeigneurSjy.  ) le i6. Octobre,  confirmaà  Afbericou 
Ancheric  Euelque  de  Paris  la  donation  du  grand  Pont  de 
paris,auec  les  moulins  qui  eftoient  édifiez delFus,.  laquelle 
donation  il  dit  aiioir  eftëfaicle  par  Ton  grand  pcre  Charle- 
magne  àrEglifede  Paris.  Voyezlegrand  v2iïioï^\Jtbjpxar^ 
Tha.  jf.  Philippe  prcmierRoy  de  France,  en  l'an  1070.  fit  don 
aux  Religieux  de  faincl  Martin  ,  d'vn  moulin  qu'il  auoit  fur 
le  grand  pontde  V3.ns^ M^irtinianahifioriafûLi 7. h.ou\s\^  ieu- 
ne  Roy  de  France  en  l'an  1157.  confirme  aux  fuldids  Reli- 
gieux plufieurs  moulins  qu'ils,  auoieiit fur  le  grand  Pont, 
C'efl à r^auoir  vn  qui  leur auoit efté donnéparie RoyLoy^, 
je  Grosibnpere,  &:  deux  autres  qui  leurs  auoient  efté  don- 
nez, l'vn.parEudcsfilsd'Eftienne,  ôclautrcparGuerry de 
la  Porte.  In^eadem  Marthnan.fol.  20.  Le  Roy  Louis  le  ieane  7. 
dece.nom.  en  l'an  1141.  par  fes  lettres  de  Chartrc  données  à 
Fontaine-bleaule5.delbn  règne  ,  voulut  6i  ordonna  que 
fon change  d.cmeuraft  àtoufiours  àParis/urle  grand  Pont, 
comme  ilapparoiftDarcefdides  lettres  oùildidces  mot?» 
chaj)»'c.  N otum fACimm  tam futuns  qiiam  înjtanttbus  -,  quatinus  cambi- 
tum  nojîrurn  Farijtusfupcr  magnum  pontem  in  pcYpctUHm  mmete: 


LIVRE   PRE«Ï  1ER.  137 

pMAi^us.  Stattih^ius  etiam  quodnuUtlUeatTArifiHSumbÏYe^nifi 
infiyiefifii  illis  qtufuntfrferpantcm  :  ifuarumfingttU  nobisfer 
^fi^^Qs  ariTiOs  viginti per/oluuntfolidos.  .^edfi  aliquis  fufer 
trdâî&iimpontem  nouant  fenefiram^-nojiro  O'^lJenJuprAmiJfofdccre 
Cr  thi  c^wtre  volùerit  :  de  feneUfa.  illa  Jingults  annts  l'i- 
gimifolJfH  hubebimmificui&  de  *iUisfeneJ}ris  habemus.'^  n  cela 
l'on  peucremarqucrlantiquirë  des  Changeurs  à  Paris,  oc- 
caiîon  pourquoy  ledit  Pont  fut  depuis  nommé  le  grand 
Pontaux  Changeurs:  comme  l'ayveu  en  quelques  anciens 
tiltres. 
||     Le  raeimc  Roy  en  l'an  11 59.  en  la  confirmation  qu'il  faid 
'1  aux  Maglorians  des  bicns&poiîelîions  qui  leur auoisnt  elle 
données  par  (es  dcuanciers  Roysdc  France,  dirces  mots, 
qui  confirment  cncores  ce  que  dc£u5.  Aqua.  Sequanx^ficHt^^^Hl^^^ 
finit  a  capite  infuidfnnÛJi'  MdrUy  vfque  ad  magnum pontem ,  ita.  /; .  trai  aé  de 
btre  ,  l't nulli inibi ^finegrat'u cr confenju EccUfis dr  Abbatis beati ^•^^^slo^'^** 
J^ÎAglorii  yfïfcAÙ  ^  fiue  dtquidconftruere  popit, 

Philippestroiriefme  Roy  deFranccfîlsdefàind  Louis  en 
Tan  liyS.'afiïgnaaux  Chanoines  de lafainde  Chapelle ,  fur 
la  reuenue  de  l'arche  du  grand  Pont  êcdes  halles  de  Paris 
dcthcloneo  èarumdem  fcptcês  liures  parifîs  dercteperpetuelk: 
àlesperceuoir&paieràParisau  temple,  ou  ailleurs  fur  le 
Trelordu  Roy  ou  qu'il  fut.  Voyez  cy  deflusic  Trai<^édelâ 
fai  n  d  e  Chap  c  1 1  e.  ^ 

En  l'ani  180. la  nuieredeSainecreuiiteHehauIteur  qu'el- 
le rompitlesfept  arches  du  grand-pont:  lequel  rumba  de  re- 
chef en  reauranir^é^voiezia  Mer  des  HiitoircSjGillesCor- 
rozet ,  6^  lacques  Meycr  liuxe  10,  des  Annales  de  Flan- 
dre. 
Etdefaiclran  i'323.furfaid7eucdespiles  del'ancfenponc 
:  depierre  comme  appert  par  la  fencence  du  Preuoll:  de  Pans 
donnée  au  prouve  des  Religieux  de  fainct  Magloire  ,con* 
treles Chanoines delàmcleOpporrune,  &fain^l:  Mcrryou 
Mederic.  Depuis  ce  temps  le  grand  porjt  a  elle  rebaftv  d-e 
bois  .auquel  cftatiladore'iLrfquesàprefcnt,  cftant furn'om- 
mé  lepontauChangepourles  caufcsfuldicies. 

Bu  petit  Font, 
^\  Au-boutdu-peric  Pont  loygnanrle  petifChaftelet,  qui 
ièruoit  déporte  aU  ville  :  fut  baftyvncTour  pour  la  dcffcn- 

Ggiij 


258  CITE'  DE    PARIS, 

ce  d'icelle  de Uquelle.eflfaid  mention  au PrmilegedeCKil- 
dcbertpremieroulimitanclariuieredeSeine  qu'il  donneâ 
fos  Religieux  de  fainet  Germain ,  iladioufle  ^cummolendinis 
interporum  cimtatls  &  turrm  fojïtis.  Auec  les  moulins  qui 
font  entre  la  porte  delà  Cité  &:  la  Tour.  Abbo  lib,  i.  traiclac 
dufiegede  Paris  (bubsleregne  de  Charles 5.  diàle  Gros, 
vcEudes  Comte  de  Pans  depuis  Roy  de  France,  didqueie 
petit  pont foit  de  vieilleilc  ouaultrementpar  la  force  delà 
riuicre  tumba  dedans. 

Troh  dolor  en  médius  cecidttpons  nociejilenti 
Ohfitus  alluuiistti7nida.haccharittbustra     ' 
■  Niim  fpAYjïm  Sequïtna.  cinumfuditfra  regnn 
^.^ç^^^        ■    :,  ErXiiunfque.fuisohtexerat^^Hora  campum 
m'Chafte-  .,Au[lrnlis  gefiâhat  eumnjertexfedé'arcam 

^  *  ^  ^u£  tellure  wanetfanûîfimdara  heati 

. ;    ;  . ,  Krkii inh.trebAnîdextris ,  aherfed.&  altri, 

Lespariiiens  tindrcnt  bon  fort  long  temps  contrela  furje 
desNormandscn  la  tour  mentionnée  cydefFus  qui  cofloioic 
k petit  Chafteletducofté  de  l'Abbaye  de  fainà  Germain, 
laquelle  Tour  linallement fut  renuerfec  &:  ruinée  parles 
Normands,  qui  s'en  efloient  rendus  les  maiftres,  ainfi  que 
teimoigne  le  mcfme  Abbo  liurepremier. 

Tj\^ft'ernunt  de  hïncfpecuUm  de  morte  dolent em  . 
€ufiodum:Cccidittelo  quatie/jteBnnorum 
Signifer  :  hic  art  us  mijttflatumque  Charoni. 
Nema  meis  fuperhoc  dicHs  tnfurgere  bello 
Decertet  :fi  quidem  nemo  nil  vertus  vllus 
Ex^ediet,  quoniampropriis  ebtutibus  haufi 
Stcetiam  nobis  retulttqui  interfuittpfe 
Atque  natando  trucesgUdios  euadere  qniuit. 
II  y  avn  tiltre  de  l'an  ii53.fairant  mention  d'vn  admortiffe 
ment  fait  par  le  Roy  Louis  le  ienne  de  trente  liurcs  de  rente, 
que  ledit  Roy  tranfportoitàrAbbayc  de  Mont-martre, 
Jieudc deux  maifons  que  les  ReligieufesauoientàParisl'vn 
Ad  port  am  ntagni  ponti  s  y  c^m  eft  le  grand  Chaflelet,  o-u  port 
de  Paris ,  6^  l'autre ,  In  mcoj>aruipontis intrainfiiLtm ,  qui  e 
maintenantla  Cité. 

Rigordus  en  la  viedePhilippes  Augufte  pa.20^.  nu.  40 
faid  iiiention  delà  cheute  de  ce  pont  en  ces  termes 


\ 


1 


LIVRE   PREMIER.  239 

^  Anne  Domini  1206.  menfe  Beumbri peccatis  hûmmum  exi- 

çeutthm  t. in  ta,  aquarum  &JIummum  inundaticfa^a  cfl  yquam- 

ta  ab  hominihus  tlliustemporis  nunquam  vtfa  vd  audtta  àprxde- 

^cejfonbns  fti^raî  Tarijiis.  Très  anus  parut  pontisfregit  y  &  quaïn 

r^plitres  dorhios  ibidem  cuertit  &  injimta  damna  multis  tn  locis  intu- 
ht. 

EnraniiSo.lariuiercdeSeinecreut  iufquesàcelle  haul- 
teur  que  félon  la  mer  des  hifloircs  6c  Gilles  Corrozet,  eJIe      ' 

..  cnuironna  toute  la  ville  dcParis,li  bien  qu'on  n'en  pouuoic 
lortirfinon  par  bafteaux,  pour  aller  melmcment  vers  la  ville 
defaindOenys  en  France: &  rompit  les fept  arches  du  grad 
ponc,  &:vne  partie  du  petit  pont. 

En  vn  ancien  roolle  de  parrchemin  qui  efl:  en  la  librairie  àc 
iainâ;  Germain  des  Prez  eft  clcrit  ce  qui  s'enfuit,  Z'j;» /2p£.  xu^ 
la  riuiere  de  Setne fut Jî grande,  que  les  deux  ponts  de  pierre  tovïbe^  I  \n  $ 
rent  j  &  les  moulins  &  les  matfons qui  eshient  dejjiis.  Jacques 
Meycriiure  10.  dcsAnnalIesdc  Flandres  cfcrit  le  fembla- 
ble  ioubs la  mefme  annee,adiouftant  que  de  mémoire  d'ho- 
me j  ou  par  les  Hiftoires  anciennes ,  il  ne  fe  tfouuc  auoir  eftc 
iamais  faite  vne  telle innondation. 

Frcre  Pierre  le  luge  au  deuxiefme  chapitre  dutroifiefme 
liure  dcfon  Hiftoire  defaincle  Gcneuicfuc ,  dit  qu'en  ladi- 
te année  129'S.foubs  le  règne  de  PhilippesAugufl:e,lariuie-   i\  ^^^ 
rede Seine  s'eftant fi  extraordinairemcnt  defbordee ,  qu'cl- , 
le  inondoitprelqu  es  toutes  les  rues  de  Paris,  6c  en  abattois 
&efbranloitiournellcmentles  édifices, par  l'impetuofité  de 

I  les  flots-J'oneutenfinrecoursàladcfcentedela  Chairede 

I  iâinde  Geneuiefuc ,  laquelle  fut  apportée  procellionnelle- 

■  mfcntenrEglifenofVre  Dame  par  deifus  le  petit  Pont, 'le- 
quel combien  qu'il  fufl  de  pierre ,  eftoittellementefbranlc, 

t  qu'il  preiageoit  par  de  grandcscreuaces  &defmoluions,fa 
:;  proche  ruine  :  qui  arriua  dé^  le  foir  mefme ,  lors  queperfon- 
iip  ne  n'y  eftoit ,  ny  paffoit qui  peuii  eflre  bleiTé. 
5'  ■      Depuis  les  deuxfufdits  Ponts  auroient  efté  rcfaids  de 

II  ;  bois,  lur  pilotis,  &  ont  dure  luiques  en  l'an  1314.  que  le  petit    1314. 

■  Pontaertéreba{lydepierre,dcquclquesamandesadiugees 
fur  les  luifs,  p our  la  caufe  qui  enfuit. 

Le  7.  lourd'Au.rilen  Tan  1514. SamuelleNy, Belle-Vigne' 
ï  del'Efloile,  Abraham  de Siinnis,Moreau  de  Laon ,  Anguin  ; 


î4-x>  CITE^  &E   PA^, 

xieBourc,  Raphaël  Abraham,  &  lofeph  Ju  Pont  deVaukj 
Juifs appellantsd'vnerencence du Preuoft  deParis,  par  la- 
quelle ils  efl  oient  iugez  à  mourir  par  le  feu,  ^///4(ercritIoâ- 
IKS  Gallus  en  fa  queltion  318.  j  pecuniam  dederant ,  &  cvnfule^ 
knît  cuiddYn  mmiriAto  Denys  de  Machatilt  quondam  luddâ  &  fa» 
cïo  Chniliano ,  vt  recèdent  ànjtlU  Tarif,  &  reuertereturad  lui' À 
Amfmum  .necmndimitteret  quendam  frscfjft^m  quem  inchoauè- 
r^tt  contra.  ludjtos  Partf.coram  r^formatdribus ,  coram  quihus  tra- 
dtderatquofdstm  articules  contra  ipfes  lud^os.&c.  Par  Arrefl  du 
PailemeiK  de  Paris, 4a  fcntence  &  l'appellation  mifes  au 
néant,  furent  condamnez  à  faire  reucnir  ledit  Denys  de 
Machault  par  détention  de  leurs  corps  ,&(  vfant  des  mef- 
mes  term  es  d  c  l' Arreft  )  s'ils  ne  le  font  venir  ^  la  Cour  aura  aduis 
ce  qu  elle  fera  de  leur  s  cor^s  .Outre  la  C^ur  condamne  lefdi^s  luifs^ 
a  esire  battus  de  -verge  s  far  trois  famé  dis  en  trois  dtuers  lieux-  C'ejl 
fifcauûtren  iefchafault  des  H  die  s, &  en  'vh  tfchafault  qui  fera f^it 
en  Qreue,&njn  qui  fera  fa  tel  en  la  place  Haubert .  Item^  les  con- 
damne en  dix  millmres  Tarifs,  &  chacun  pour  le  tout  :  à-  i  tenir 
tri  fin  iufques  à  plain  payement. Befquelsdtx  mil  Hures  TarifSyfi- 
rontbaillcz.&aumejnez,cinqcensltures  a  l'hoftelBieu  de  Taris: 
dr  le  refidu  qui  mente  neuf  mil  cinq  cens, fer  a  employé  &  conuerty 
à  faire  ^n  Tont  depterre,  quife  commencera,  a  'vne  tour  qui  eft  2  pe- 
tit Tont,  &  saddreferadeuant  l'huys  de  derrière  de  thoslelDteu:^ 
-^Et  là  fera  -vne  croix  de  pierre ,  ou  fera  efcritque  ce  pont  aura  efté 
f dU,  pour  la  punition  d'iceuxluif s.  Outre  Ja  Cour  le  s  bannit  dti 
Koyaume,  &  conffque  leurs  biens:  c'ef  àfcauoir,  icelle  conffcation, 
^presce  que  lef dits  psoo.  Hures  Tarif  s  feront  payez.  ,pour  employer 
Audui  Tont ,  &  nm  autrt-part.  , ,   ^  .  «        > , 

EnPinucntairedcstiltres  d^l'hoftel  devilIcfaiaparM. 
leanPouflepin  en  l'année  1583.  fol.  77.  eft  faia  mention  des 
lettres  en  forme  de  Chartre  du  Roy  Charles  VI.  de  Tan 
1409  du  10.  Septembre,  fignees  par  le  Roy  en  fongrand 
Confeil,oùle  Rey  dcNauarre,Ducs  de  Berry  &  Bourgon- 
2ne  cftoicnt  prefents ,  figné  I.  Perron  :  par  lefquclles  le  Roy 
iîicorpore  au  reuenu  de  ladiclie  ville  les  mailons  du  petit 
Pont, àlachargcd'entreteniriceluy  Pont, leiies  &  enrcgi. 
ftrecsaux Comptes//^  RegiftroCartarum  f  Ix^.  &lxiq.  anno 
milleftmo  ti^ C.  xtitj,    Lefdi tes  lettres  m.ifes  en k  deuxielme 

Layette , foubs  la  cotte  de  Quatre.  O. 

'        '  Al 


L  IVRE    PREMIER.  141 

Au  commencement  de  l'an  i5)-2.  les  maifons  qui  efloienc 
^tuces  lur  lepetit  Pont,  du  coltéde  riioftei  Dieu  furcnc 
<lcfmolics6crceJifieesde  neuf  d'vnemefmehaultajr&; lar- 
geur, 6c  au  milieu  d'icellesrefcritfuiuant  fut  graué. 

Anno  Domtm  M.D.  LU.  H  EN  RI  CI  II.  VI,  Claud. 
^uhtti^  Mercatorum  VràtftUtis ,  iternm  contiHcnterfadî^uSylohnn. 
Jaym ,  Cofin.  Lhmllieriii^s  ,  Gui.  Lormerms ,  &  Rob.  Irxtenjîi 
JBdiles  pojuere. 

Les  melmcs  maiions  ont  cncores cflë  abbatues  &  reedi- 
fices  de  neuf  l'an  1603.  comme  il  apparoilf  par  i'efcritquiy 
cftappoféau  lieu  dudellufdit. 

Qliantaux  maiions  du  cofté  du  marché  neuf,  les  particu- 
liers qui  (ont  auidi  tes  maiions  les  font  rebaflir  quand  il  en 
vient  faulte,  qui  haulc,quibas,à  leurdiicretion,  ^ félon 
queleurs moyens  le  peuuenr  porter.  C'eft  pourquoy  elles 
font  beaucoup  dilîemblables  à  celles  du  cofbé  de  l'hoffel 
Dieu,  qui  font  toutes  dVne  mefme  haulteur  ôc  largeur. 
Voilà  ce  que  l'ay  peu  recueillir  touchantles  anciens  Ponts 
de  Paris, 

Du  Vont  fainct  Michel. 
Depuis  ce  temps  pour  accompaigner  les  deux  fufdicls 
Ponts  trop efloignezi'vn de  l'autre, en  furent  cncores  ba- 
ftis  deux  autres.  L'vn  que  l'on  nomme  maintenant  le  Pont 
mcl  Michel  ,  &  l'autre  le  Pont  noftreDame.  Quant  au. 
premier,  quelques  vns  font  d'opinion  ,  qu'il  efioit  ladis  ba- 
ih"  de  pierre,  dont  n'y  a  aucune  prcuue:  linon  que  quand  la 
riuiereeflbafîe,  l'on  void  en  l'eau  cercaincs  rangées  de  pier- 
re, qu'ils  difenteftre  lesfondemensd'iccluy  Pont.D'autres 
difcntqu'autresfois on l'âuoit voulu baflir  de  pierre,  mais 
'que  les  pilles  commencées  s'eftanttrouuees  trop  près  âpres, 
|ou  bien  faulte  d'argent,  ce  delTein  demeura imparfaicl.  Du 
"Haillan  rapporte  en  fon  hiftoire ,  que  le  Pont  faind  Mi- 
chel fut  bafly  de  bois  en  l'an  1384.  par  Hugues  Aubriot  lors 
I  Preuoft  de  Paris. 

I  LeVendredy  9.  de  Décembre  Tan  1547.  il  aduint  qu'vn 
grand  bafteauelchappant  d'auprès  le  petit  Chaftelet,  vint 
heurterfort  rudement  contre  lespilotis  du  pont  iainci;  Mi- 
chel, &l'efbranlafort:  puis  des  le  lendemain  à  deux  heu- 
res du  matin ,  vn  autre  baileau  efchappanc  enceres  6c  reue- 

Hh 


i4i  CITE'    DE    PARIS, 

naiicdonner  au  crauers  deldics  pillotis  ià  endommagez  ,vn  e 
partie  dLidicpont,rLirIaquelleeftoientaiiiies  ncufmaifons, 
renuerra&tombacnlanuiere,  lerefte  demeurant  fort  en- 
dommagé. Mais  Dieu  mercy  aucun  ne  fut  perdu  ne  biefle: 
pouree  que  la  frayeur  du  premier  choc  6c  eibranlement 
auoit  induit  leshabitans  à  de(loger,ôi  emporter  leplus  beau 
2c  meilleur  de  leurs  biens. 

Du  Pont  nofire  Dame, 
L'an  1411,  les  Religieux ,  Abbe  ôc  Conuent de  (àincl  Ma- 
^'^^"'    gloire  baillèrent  au  Prcuoft  des  Marchands  &Ercheuinsde 
iavilledePariSjàtiltre  decens,lecrauersôclargeurdelari- 
uiere  de  Seine  qui  leur  apparcenoit  depuis  la  planche  Mi- 
brayiufquesauKmailons  vers  laind  Denys  de  la  Chartre, 
pour  y  faireconilruire  ôc  ediiierle  Pont  noftre  Dame  de  | 
douze  toifesde  longjêcencorescinqtoifesàmonr  l'eau  au  ij 
deflbubs  dudit  Ponc,  tel  qu'il  plairoit  à  iceux  (leurs  acque- 
r'eurs.   Auiïï  quittoient  tout  droict  de  pefcherie ,  pourea 
prendre parladiteviUetouc  le  profit  &  émoluments,  mo- 
yennant par  chacun  an  vingt  lois  Parifîs  de  cens  de  fonds  de 
terre ,  auec retenue  de  la  luilice  tant  deiFus  que  deflbubs  le- 
dit Pont,commeilapparoiJl:  par  Contrat;  de  rranfaclion 
faicle  entre  lefditsiicurs  PreuolldesMarchansScEfcheuins 
bc  les  Religieux,  Abbé  &  Conuent  de  (aincl  Magloire  le  2.3, 
Décembre  audiran. 
3414.       E'an  1414.  leRoypermitauditiîeiîrPreuOil&Efcheuins 
défaire  &  parfaire  ledit  Pont  noilre  Dame  en  commence  5  a 
prendre  du  lieu  &  place  Mibraytirantàla  place  iàinctOeny  s 
au  deiTusdu  grand  pont  :&.lur  iceluy&cpourprii,  édifier  t^ 
côftruire  des maifons,moulins,5^ autres  édifices,  &d'iceux 
prendre lesprofits£crcuenus:à  la  charge  d'entreteniriceux 
ediiices:Et  que  fur  iccluy  Pot  ns  demeureroit  aucunOrphe- 
lire  ny  Changeur,fe  referuat  le  Roy  fur  ledit  Pont  6c  édifice 
touteiu(licehaulte,moyenne6cba{re,6c  mixteimpirCjaucc 
les  profits,  qui  à caule  de  ladite  lufbce  cfcherroient  à  touf- 
iours,  &;vn  denier  de  cens  portant  lots  ,  faifines, amendes, 
êccoulhimes  entre  deux  pâlies  dudit  Pont,payable  par  cha- 
cun an  au  Receucurdefon  Domaine,  atj  lourde  S  Remy 
chef  d'Oclobre,fansquàraducnir  il  peuit  prendre  aucun 
droideniceluy  Pont^loubs  prétexte  de  quelque  quatité  de 


L I  y  R  E   P  il  E  M I  E  R.  245 

boisquefa  Maieftéauoic  donné  pour  JaconflrudionducIiC 
pont .  Duquel  bois  entant  quemeflierferoic  en  faifoit  don 
âladitevillecommeil  apparoift  par  lettres  du  Roy  Charles 
VI.  en  ran1414.au  moys  de  Iuillet,felleesdc  cire  verte  en 
lacs  delbye.  EteftelcritTur  lercply,  Parle  Roy  ,  a  la  relation 
de  fongrand  Conjctl :  auqueUfioientMcJsietdrs  les  Ducs  d'Orléans^ 
de  Bourbon  ,  de  Bar  ,&  BauiereSy  le  Conncjlahle ,  les  Arche uej- 
que  s  de  Sens  &  Bourges  Jes  Euefques  de  Laon  &  deNoyon  Je 
chancelier  de  Guyenne  Je  Sieur  d' offremont  y  de  Torcy ,  Mefirc 
Collant  de  Callcmlle ,  lannet  de  Toute-ville ,  Maifire  Guillaume 
Coujineté'plujieurs  autres. J/gnév illehrefhe ,  &  a  cofté  Regifira- 
ta  tn  Caméra  Compotorum  tn  libro  C  art  arum  I.  IxxVy  exPed.  ibi- 
dem XV  fj  Martp  M .  iiij  c.  xv.  hangolo. 

Cepontau  rapport  de  RobertGaguin  en  lafin  defon  Hi- 
ftoiren'ertoitquede  bois ayanten  longueur 70.  pas  4. pieds 
ôcenTargcur  18. pas: de  deux  codez  ëcfur  lequel  eftoienc 
baHiiesôo  maiionsergalesen  ilrudure  6c  haulteur,  lequel 
aprcsauoirfubrifté  92,.ansreullement,  tumba  enlariuiere 
l'an  1499.1e  Vendredy  ij.Odobreiour  des  glorieux  Mar- 
tyrs Crilpin  6c  Crirpinian:6cayantdercript  celle  ruine  il  ad- 
iouftavnlongEpigrammedcla  coaiporicionj  faifant  men- 
tion des  noyez,  où  à  la  fin  font  ces  mots. 

Corpora  mer  fa  latent  :  O'pifiibus  efca  manebunt: 

j  Crlffinifesium  dicent  infigne  nepotes  ^^  '^'"^  f • 

i  Tam tï ifti clade ,  quam  moejla  Lutetiaplorat: 

J^ijngcntos  nojlr^pofi-  annos  mille falutis,  1400 

Dtmidium  ciclifivts  (ubduccrefolis:  ^ 

Nous  auonsdiâcydelFas  que  la  place  5c  lieu  pour  baftir 

I  ledit  pontfutacquife l'an  L^iz-MaisfilepairagedeGagum 
cft  certain  il  tailioitqu'il  fut  ia  commence  a  baitir,  ou  pour 
lemoinsles  préparatifs  tous  faicls.  Careftant  tumbeen  la 
riuieicl'an  1499. après auoirfubfîfté 92.  ans  il  fault  qu'il  aie 
efté  commencé  l'an  1 407.  qui  font  cinq  ans  au  précèdent. 

Ail  lieu  decepontdeboisoncommcn^aàen  badirvnau- 
tredepicrrc,tel  qu'on  le  voitâprefentjauquelMefîîreDreux 
RagnierprcuoftdesMarcbans,  auecicsficurs  Jehan  le  Li- 
eure,  pierre paulmier,  Nicol!eSegnier,&:HuguesdeNeuf- 
■uilleElcheuinsaiîift  la  dernicre  pierre  delà  fixiefmeôc  der- 
"nierearche  duditpont  le  Samedv  dixicfmeiourde  luiUet  en    1J07. 

Hh  ij 


244  CITE'     DE     PARIS, 

l'année  1507.  enuiron  les  fepc heures  du  ioir,  aufon  &  à  la 
fanfare deplufieurs  clairons  6c  trompettes, ôcioveufeaccla-. 
mationd'vn nombre infiny  dépeuple. 

L'entrepreneur  &  condudeur  de  leuurc  admirable  de*  ce 
pont  fut  vn  Cordelicr  Veronnoisforc  dode  &:  habile  hom- 
me, nommé  Iûa^P7es  lucundus,  qui  a  efté  maiftre  de  Iules, 
Scaliger  à:  faicl  les  figures  qui  font  dans  Iules  Çxiar  com-, 
mentcparledidScaiiger.-pourtoutte  memoireduquel,on 
veoit  icullemcnt  ce  diltique  graué  foubs  l'vne  des  Ar- 
ches, 

I  ucundîis  geminos  fofirJ  tihifequAHA  fontes  f 
H  une  tu  iure  potes  dïcerefonttficem. 
Aux  deux  coftez  du  mcimc  pon t^font  édifiées  68 .maironS-, 
dcmefmehaulteurôc  largeur,  au  niueau  de  celles  des  rues 
prochaines 2c  attenantes, lefquelles ne  peuuét  eftre  louées- 
àaucun  changeur  ny  Orpheure.  Et  aux  quatre  coings  fe 
voient  des  Tourreiles,2c  au  milieu  dudid  pont  font  efleuees 
les  images  de  noflre  dame,  ôcdelainclDenys,  <^les  armes 
delavillegraueesaudefloubs. 

Du  vont  aux  Colr.tnheSy  depuis  dictlepontauxMufniers^&miîin'. 
tenant  te  pont  aux  Marehans. 
Ce  pont  anciennement  eftoit  nommé  le  pont  auxColum- 
bes  :  a  la  difFcrence  du  pont  au  Change,  dont  il  eft  fort  pro- 
cheôcvoifin  :pourcequeiurieditpontron  vendoicdes  Co- 
lumbes  ou  pigeons,  Ainficd: il  nommé  en  vn  certain  cilcre 
dei'abbayedefaincc  Magloire. 
îlcRoitaiiifi     i^epuisilfutnoméiepontauxMurnicrsacaufedcsMuf- 
l'CiT'H)'^    niersquis'eftablircnt  deffus&y  conftruirenc  desmoulins 
Voiez le  3.   à  eau ,  &.  y  eAoien t  en  telle  quantité  qu'ils  occupoient  tout: 
|j!^Yde^^[^^^".  ledit  pont  ne  lailTant  que  certain  paflage  ou  allée  couuerte 
Z4IC.  qui auoitiourfeuUemcntducoilë du ponrau Change,  tel- 

lementquelc grand  branle deceftemultitude  de  moulins,, 
fît  queleditpont  ne  dura  pasbeaucoupd'annees, mais  cheuc. 
en  l'eau  peu  après.  Ce  qui  aduint  l'an  1596.  le  21.  lour  de  Dé- 
cembre, entre  fixô^feptheuresdufoir,  dontyeut  grande 
perte  de  monde  qui  fut  noyé.  Car  peu  de  gens  s'elioient 
donnez  de  garde  d'vne  telleaduenture,  fi  que  lors  qu'ils  y 
penfoientle moins,  ^Cs'eftoientmisâ  prendre  leur  repas, 
ilsfurent  tous  engloutis  des  eaux  ^&:  milcrablemenc  noyez. 


L I  V  R  E  P  R  E  M  I  E  R.  145 

Maiftre  Charles  Marchant  Capitaine  des  trois  compa- 
gnees  des  trois  cens  harquebuziers  de  Archers  de  Paris  par 
lettres  patentes  du  Roy  de  l'an  1598.  au  moisdelanuier,  vé- 
rifiées en  la  Courde  Parlement  le  8.  Iuilleti6o8.  a  obtenu 
pcrmiflionduRoydebaflirleditpontàfesfrais^c  dcipens, 
ordonnancqu'il  rerûitdid:&  nommé  delà enauanr,  leponc 
aux  Marchands  6cautres  conditions  contenues  eldides  lec- 
tres.Ce  qu'il  a  exécuté fuiuatladiclepermilîion  &:  pouuoir, 
tellement  que  l'an  1608.  l'oncommeni^a  âpafler  par  defTus 
Sclepaucr,  6^  en  l'an  1609. il  fut  du  toucparfaid. 

j  Des  deux  coftez  dudit  pont  lont  bafries  30.  maifons  tout- 
tcsefgales,  ôcd'vne  melmc  haulteur:  leiquelles  pour  vne 
plusgrandeduree&pourorncmentfontpcintes  de  diuer- 
ies  couleurs  C^'  huilées  tant  du  cofté  de  laruë  que  du  collé  de 
l'eau.  Au  hault  de  chacune  maifon  règne  vne  forte  pièce  de 
boisautrauersdelaruc,  laquelle  conioint  Se He  les  maifons 
cnfemble  pourles  mieux  tenir  en  edat.  Ledit  Maiftre  Char- 
les Marcha  ta  faiclgrauer  les  lettres  fufdites  qu'il  a  obtenues 
du  Roy,  en  deux  tables  de  marbre,  qu'il  a  faid  mettre  aux 

:  deuxboutsdudiclpont ,  au  basdcfquellesTon  voitles  vers- 
qui  cnfuiuent  faifant  mention  de  ià  cheute  di  releue- 
ment. 

Pc^s  olim  fuhmerfus  aqtiis ,  num  mule  rejurgo: 

Mercatorfecit  nomen  O'ipfe  dédit.  lôoS. 

Au  milieu duditpontfontdeuxouâlles où  fontrepreien- 

tees  les  figures  du  Roy  ^  de  la  Royne  en  marbre  blanc. Plus 

pour  vn  plus  grand  ornement  à  chaque  maifon  pend  pouf 

enfeignevnpeticoileau, chaque  enibigneeftantd'vne  mef- 

1  me  grandeur  6c iigure,  &:d'vnemefme  couleur. 

T>u  Font/icuf. 
LeSamedy  dernier  de  May  en  l'an  i^jg.  la  première  pierre 
de  la  première  pile  du  pont  neuf  du  codé  d^s  Auguftins  &; 
HofteldeNeuers,  futairifeenlaprefncedu  Roydes  deux 
Roynes  fesmere&efpouzejdeMonfieurlcDucdeNeuers, 
&  autres  Princes^Seigneursôc  Dames  de  la  Courr&foubs 
ladiclepierre  furent  miles  des  pièces  d'argent  2c  de  cuiure 
doré,  pefantenuiron  trois  ou  quatre  tcftons,  furlefqucUes 
eftoient  graués  lesportraids  du  Roy  6c  defdicles  Roy- 
nes. 

Hh    i;j 


24^  CITE'    DE    PARIS, 

Ladidc  pierre  eftant  afrire,on  prefenta  au  Roy  vne  truelle 
ci  argent  auec  laquelle  il  princ  du  mortier  en  vn  plat(  aufïi 
d'argent)&  le  ietta foubs  ladicle  pierre,  fur  laquelle  elloient- 


grauez  ces  mots. 


H  EN  jR,  III.  F.  à-  Pol.  R.  PctentipAHfp.  C^th.  Mat.  Ltid. 
Coniu.  Auguft.  ob.  C.  uttLpub.  fau.  fund.  Pon.  lac.  S.  &  diuer. 
Vrh.nobtlis  Par,  Mag.  viat.  comp.  M.  rer.  em.  q.  Imp.  O"  ex  com^ 
perdiu,  or.  aq.con.  Prid.  Calend.  lun.  iS7S' 

AudeiToubsdeceftcrcriptclloient  auffi  grauez  trois  ef- 
cufTons,  des  armes  de  France  2c  de  Pologne  ;6cdcldicles 
Roynes. 

le  croy  que  l'on  commença  des  le  14.  iour  du  mois  d'Au- 
rilprecedentàfouillerles fondements  de  cefte  pille, veu  es 
querauteurdei'inuentairedei'hiftoireiournalierea  eicric 
auoir  recuilly  de  l'Hiiloire  de  France  que  des  ce  lour  on  cô- 
mencaàbafïircePonc. 

Ce  Pont  demeura  imperfaici  iufques  au  temps  du  Roy 
Henry  4.  lequel  incontinent  après  qu'il  tut  paifible  de  la 
couronne  &  eutfaicl  la  paix  auec  le  Roy  d'Elpagne,  y  fie 
trauailler  tellement  que  l'an  1604.  l'on  commença  à  paiFer  1 
par  defTus.  Le  Roy  Henry  troifîclme  auoit  fait  faire  le  fon- 
dement déroutes  les  pilles  à  fieur  d'eau  du  code  de  la  Me- 
gifFerie,  ôcvne  grande  partie  des  arcades  ducofccdcs  Au- 
guftîns,  tellement  que  au  moyen  de  certaines  poultrcs  6c 
planches  par  deflus  l'on  pouuoit  palFcr  ay fcment  des  Augu- 
ftins  en  l'iile  du  Palais,  tout  lequel  badimcnt  le  Roy  Ficnry 
4.  a  faid  paracheuer  &  mettre  à  perfection. 

Ceponteftvndesplus^beaux  qui  ait  point  encores  eflé 


pointe  de  l'ille  qui  occupe  la  place  preiqi 
deux  Arcades,  Au  haultd'iceluy  règne  ync  double  corni- 
che d'vn  pied  2c  dcmy  de  large,  laquelle  eft  iouftenue  de 
deux  pieds  en  deuxpiedsdeteftesdeSyluinSjSatyreSjôcDry» 
adcs  ornées  de  fleurs  ^fctronsà l'antique. 

LefolduditPont  eftparty  en  trois.  Au  milieu  paflent, les 

Caroiîes&Cheuaax:  les  deux  coftes  font  deux  allées  efle- 

ucesdedeuxpieds  plus  que  le  milieu,  au  bout  dcfquclies 

ibnt  de  fortes  barrières,  tellement  qucparicelles  ne  padcnc 


L  IVRE  PREMIER.  147 

que  les  gens  de  pied.  Plus  règne  le  long  d'icellesde  chaque 

coftévnhaultacoudoird  vn  pied  de  large  pour  vûirlariuie- 
re,  &  fur  chacune  pille  fe  voient  des  culs  de  lampe  qui  for- 
tent  fortauantlur  l'eau,  ôc  font  comme  en  l'air.  Ledeiraiu 
eftoicaucommenccmccqueron  baftiroicdcsmaifons  def- 
fus,ainlî  comme  au  PoncnoltreDame  ,  &  à  tous  les  autres 
PùntsdeParis,  mefmement  quel'on  auoit  fàiâ,  des  caues 
fur  chaque  pile. Mais  ce  dclTein  a  elle  changé  luiuant  la  vo- 
lonté du  Roy  ,  d'autancquecelaeull:  ofté  la  veue  du  Lou- 
iire  ;  &  l'entrée  des  eau  es  a  efte  bouchée ,  tellemêt  qu'il  n'en 
refle  plus  aucune  apparence. 

De  U  Fampe  érigée  a  la  deuxiefme  Arche  du  pont  neuf  du  cojlé . 

du  Lounrc. 

Les  anciensauoienticrnoréJ'induftrie  de  faire  efleuer  &  *„!  '., 
remonter  les  eauxplus  haut  que  leuriourcccEtle  Roy  a  cy  chefnccn 
deuant  employé  lesplusingenieufes  &  hardies  inuention's  ^"  ^"'tïils 
quife  fontofFertes,  a  enlaiflcrlapreuue  admirable  fur  ce  &Ghafteâux 
Pont,  telle  qucnous  la  voyons,  ôcquincpermet  plus  que  ^c^*  ^^^"" 
nous&lesnoftresdemeurioDsenceftcignorance.C'eftvnc 
Samaritaine  laquclleverfe  de  l'eau  à  nollre  feigneur:&  au 
defTus  vneindultrieufehorloge ,  qui  non  feuUement  mon- 
ftre  &:  marque  les  heures  deuant  midy  en  montant ,  &  celles 
qui  fument  après  en  defcendant,mais  auffi  qui  ferc  à  cognoi- 
ftre  quel  chemin  lefoldl  &  la  Lune  font  fur  noftre  horifon, 
reprefenté  félon  la  diucriicédeleurs  cours  par  vne  pomme 
d'ebine:  voire  qui  reprefente  les  mois  Scies  douze  fignes  du 
zodiaque  compris  dedans  fixcfpaces  en  montant  û  lîx  eu 
deualant.  Plus  quant  l'heure  eflprefte  à  fonner  il  ya  derrière 
l'orloge  certain  nombre  de  clochettes,  lefquellesreprefen- 

tcnttantoftvnechanfontantoltvneaultre5qui  s'entend  de 
bien  loin î:  6c  efl  fortrccreatiue. 

De  U  place  Dauphîne, 
Le  Roy  (  félon  qu'efcript  l'autheur  du  Hure  intituléie 
!Mcrcure François,  oufuittederHiftoicedelapaix  feuiller 
310.)  auoit  faid  faire  le  parcRoyal  à  delPein  qu'il  deuil;  feruir 
de  place  de  change,  ou  de  bource:  maisjeftant  en  vn  àts 
eoinsdelavi!le,ôctroploingdLi  palais,  oùtous  les  banqui- 
ers ont  touliours  affaire  à  la  (ortie  de  la  Cour,  tj  ui  efl  al'heu- 
reduchauge,  ilcommencafjni6o8.àfaireba{lir  laplace 


î48  CITE'  DE    PARIS,  LIVRE    L 

Dauphineà  lapointc  del'ifle  diiPalais,&d'vn  lieu  qui  efloit 
commeinutile,  en  faire  laplus  belle  &:  la  plus  vcde  place  de 
Paris  :  les  fuperbes  baftimencs  qui  s'y  font  toutautour  d'vnc 
mefme  hauteur,  èc  de  mefme  matière  eftansparacheuez: 
eommeils  ont  elle  de  Ton  règne  commencez ,  ce  fera  vn  des 
beaux  ornements  de  la  ville  de  Paris. 


FIN    DV  PREMIER    LIFRE. 


Mf 


A  ^N  T  I  QJfdJ^,^.Z 

Livre     S  e  c  o  k  d. 


De  la  fondation  des  Eglifes  &C  Chapelles  de 

rVniuerfité  de  Paris  &C  faux -bourgs 

d'icelle5Înftitution  de  ladite  Vniuer- 

iîté  &C  fondation  de  fes  Collèges, 

SljieUe  ejîoit  an'cièniieynentT enceinte  (^ eJIendueJe l't^^- 

niuerfitêde  Paris ,  ^  en  quel  temp  elle  a  ejiê  clojè 

^  fermée  de  murs ,  comme  elle  ejî  à^r.efent, 

E  quartier  de  Paris,  que  l'on  appelle 
particu]ieremencrVniueriicé,à  la  difFe- 
rencedc  celuy  de  la  Cité i  &  de  la  Ville, 
6c  maintenant  enclos  de  murs  ôc grands 
foiTeZjaeflécompofc  de  deux  principa- 
les pièces:  fçauoir  delà  plus  grande  part 
du  Bourg  de  fainde  Geneuicfue,  l'Ab- 
baye y  eftant  cnclole,&  partie  du  Bourg  de  faind  Germain, 
l'Abbaye  duquel  eft  en<:ores  dehors.  Lefquels  Bourgs  de 
fainde  Geneuicfuc&faind  Germain  eftoient  du  tout  di- 
ftinds  &  feparez  de  la  Ciré , comme  l'efl  encoresà  preientla 
ville  de fain cl  Marcel  d'auecrVniuerfîcé,  Lefurpluseiloii 

li 


t^o  V  NI  VER  SITE'    DE   PARIS, 

plantccn  vignes,  ou  occupe  de  maitbns  champeftres,  hors 
mis  les  taux-bourgs  de  Paris  le  long  de  la  rue  faind  lacques 
où  eftoienc  baftis  quatre  ou  cinq  Eglifes  comme  celles  de 
S.Efticnne, S.  Iulian,S.Seuerin,ôc  S.  Bâche, que  Henry  i, 
Rov  de  France  en  (onpriuiiegcdonc  nous  ferons  mention 
cyaprcs,diaeih-ercituces  IN  SVBVRBIO  PARI- 
SIENS!. Là  cinquiefme  Eglifè  eftoic  1  Aumdûa'eric  qu 
Hoipital  de  S.  Benoiil  (  c'eftà  prefent  les  Mathurifts  )  que 
Louis  le  ieune  Roy  de  France  en  fonpriuilege  de  l'an  113P. 
diteftre  fcitueeauxfaux-bourgs  de  Paris  auprès  le  lieu  ap- 
pelle* les  Thermes.  E  LE  EMOSYN  A  BEATI  BE- 
NEDICTI,  SITA  IN  SVBVRBIO  PARI- 
SIENS! IVXTA  LOCVM  OVI  DICI. 
TVR   THERMO.  ^  ^ 

Qjjjnt  aux  vignes  cy  deflus  mentionnées  il  y  en  auoit  ca 
pluliçursendroicls.  Premièrement  ,au  montcdefaindeGe- 
neuiefue,  dont  porte  telmoignage  la  Chapelle  de  faind 
Symphorian  des  vignes,  deuant  le  Collège,  des  Cholets 
fort  ancienne,  ainfi  diâ:e,pource  queiadis  tous  les  enuirons 
d'icelle  eftoicntplantez  tn  vjgnes:derquellesfairok  portioa 
le  clos  de  vigne  qui  appartenoit  à  Efticnne  Archidiacre  de 
Parisfituë  AD  RADICEM  MONTIS  BEAT^ 
GEN  O  VEF^  .  Lequel  clos  il  donna  aux  Chanoines 
delà  Chapelle  de  faincl  Aignan,  qu'il  auoit  fondée  en  la 
Cite  de  Paris,  d-u  temps  de  Gilbert  éé.EueiquedeParis.., 
Voiezce  que  l'en  aydicl  au  premier  hure. 

Secondement  au  mont  de  S.  Hilaire  ,  c'eft  à  fi^auoir,  la 
limites aa  ^^Jqj  Bruneau  appartenant  à  Melheurs  de  S.  Marcel  auecv 
l^^ta  an-*    i'Eglïfede faind Hilaire,iadis  planté ep vignes-,  qui depuis-. 
ficnnemeot  avant  eftè  baillé  à  ba(lir,e£t  maintenant  enuironné  dequa- 
fiante  en     j^gj-^^j .  defquelles  la  première  eftàroppofite  de  l'EgHCe  de 
S.  Hilaire,  &L  du  Collège  de  Coqueret.  La  féconde  eil  la  rue, • 
S.IcandeBeauuais.  Latroifiefme  la  rue  des  Noyers  (ainfi-> 
dicteicaufe  desNoyers  qui  eftoient  plantez  le  long  def-  . 
dites  vignes)  àmain  dextrc  depuis  lebasdeladirc  rue  dor. 
Bcauuais.  Et  laquatriefmela rue  des  Carmes  qui  fefiniten:' 
montant  audit  S.  Hilaire. 
Terroir  de      Ticrccment  ily  auoitle  terroir  de  vignes,  nommé  laas^ 
U^i-         dont  eft  ajnplcment  difcouru  au  traité  de  l'Abbaye  de  S* 


LIVRE    SECOND.  ^     251 

Germain  des  Prez,  oùell  fituee  rEgliledeS.  Andrc,&au 
^ilicudeiquelles  vignes  ont  eftébaltis  les  murs  qui  fermée 
èc  encourrentr  VDiuerfité- 

Quartemenc,  le  terroir  de  vignes  nommé  Murcaux,  à  Terroir  dey 
cauleaequoy  es  Bulles  de  Honore  5.  données  en  l'an  1220. '^'tî"'^^  '*- 
l'Egtifede  noftre  Dame  des  Champs -efl  nommée  Tainde' 
Marie  des  vignes, donc  nous  ferons  mention  plus  ample- 
ment au  craictc  des  lacobins. 

Ce  grand  Clos  ou  terroir  de  vignes,  vulgairement  appel- 
le Mureaux ,  eftoit  vn  fief  qui  appartenoit  au  Roy  :  lequel 
lieffut donné  àlafamd^e  Chapelle  par  le  Roy  S.  Louis  ,lors 
qu'il  fonda  la  Chapelle  de  S.  Michel  en  labaiTeFglifedela 
fainde  Chapelle,  qui eO: la  dernière  du  coflé  droict  auprès 
ducœur.  Depuisaudit  clos  ont  eflé  bafties  treize  mailons: 
delquelles les  détenteurs  deuoicnt  âMefficurs  deia  fainde 
Chapcllechacundemymuiddevin  delà  mère  goutte,  qui 
font lixmuids&demy, appréciez  delong  tempsâvnefcu 
pour  muid,  qu'ils  vculenteuaIueràreftimationcourante,fe 
Fondantfurcequeladitefommceftdeûcenor.  Dcquoy  ie 
n'alfeareray rien, n'ayant veu  le  tiltre original.  Euelgarda. 
ccfte  redeuancc annuelle, ikfurentcxemptsdetous  autres 
impofts&fubiideSj&poureelà  appeliez  lesfrancs  Mureaux 
Mais  l'ay  entendu  qu'ils  ont  perdu  leurs  franchifcs&immu' 
nitez,  à  faulte  de  faire  confirmer  leurs  priuileges  par  les 
Roys  modernes.  Ceux  qui  habitent  efditesmaifonsfoiiioiéc 
(il  n'y  a  pas  long  temps)  apporter  tous  les  Dimanches  en  la 
haulteiamdeChapellevnpainàbenifire. 

Le  prelfoirdu  Koy  S.LouiSjOÙceux  qui  auoicnt  des  vi- 
gnes au  clos  des  Murcaux  eftoient  tenus  d'apporter  leurs 
vendanges,  pour  payer  les  droids  de  preiTurage  &  difmes, 

u    eftoit derrière  l'Eghié  de  (aind  Eftienne  des  Grecs,  tendant 

J    en  la  rue  du  Collège  de  Liileux,audeca  duquel  il  y  a  vne 

^      maifonoùpcndpourenleigne  leprefToir,  vraye  remarque 

•       duditprcilbir  Royal.  m-v.\ 

Quant  aux  lieux  ou  maifons  champeftres,  les  places  va- 

[      guest^maifonSjleuerresêcvignesfitueesenlaCitë  dePa- 
risouproche  d'icelle,  mentionnées  es  lettresde  lafonda- 

,1  •  tionde  laind  Germain  desPrezrcommeauîTi la  grande  efté. 

^''    d.ucdesterrcs,vagucs2c  incultes  du  terroir appelléle  Char- 

li  ij     ■ 


1^1  VNIVERSITE'  DE   PARIS, 

donnée ioygnant  la  riuiere  de  Bieurequi  iadispalîbic  eh  ce 
.lieu,  où  ont  depuis  elle  édifiez  le  Collège  des  Bernar^lins-, 
l'Ecrlife  de  S.Nicolas  du  Chardonnet ,  le  Couuent  des  Au. 
eulUnsëc  depuis  le  Coilegedu  Cardinal  le  Moine,  comme 
jI  fera  cy  après  déclaré  en  Ion  lieu, nous  en  rendent  alîèzde 
tefnioignage.       iij-.'.^*!'-    J  ■  *^j  -- 

Selon  le  tefmaignagedie  Rigordirsle  Roy  Philippes  2.  did 
Au^^ufte  ouDicu  donnnc  Tan  denoftre  ieigneur  ii9o;&  dé 
ion  règne  ronzicfme,  auanc que  d'aller  en  la  terre  lainde 
aprcsauoirfaidlx^nteftament  touchant  le  gouuernemenE 
de  Ion  Royaume  &:adminiftration  de  fes  finances,  6c  aulTi 
de  la  manière  qu'il  .cntendoic  que  l'on  pourucut  au  Roy- 
aiuneau  cas  qu'il  vint  a  mourir  audit  voyage  il  commanda 
aux  Bourgeois  de  Paris  de  clore  rVniuerfitc  de  bons  murs  • 
aucc  desforces  portes  6c  tournelles  à  quoy  fut  crauaillë  en 
dilio-ence  .  Pr.ecepù  etiam  Ciuthus  Parifeenfihus  ,  quod  ciuitas 
Vanjh:,  quam  Rex  multum  diligebat,  muro  optimo  in  torneUis  '  de- 
ce  nter  aptatis  &portis  diUgentifiime  clauderetur,  J^odbre'ui  tem- 
poris  elapfûfpiitio  complctum.  vidimus.  Ethocidem  in  altis  dut- 
Utibus  &  Caflellis ficrimandauit per totumregnum. 

Le  Roy  Philippes  Auguften'ayanteftéquVn  an  en  la  terre 

fainde ,  par  là  prcfence  hafta  fort  cet  ouurage ,  tellemct  que 

leldids  murs&clofture  furent  paracheueesii.anapres.C'efl 

àrcauoirraniiii.commelecefmoignclemefmeAurheuren 

ces  termes,  vhiiippus Rex  magnanimm  (Ciuitatera  Parifien- 

lem  )  totumin  ctrcuttu  ctrcumfepjît  aparté  Atiflrdi  f  id  cit  meri -~ 

die  )  vfque  ad  Sequanamjîuuium  ex  nj  traque  parte  ma  x  imam  ter^ 

r£dmplttudine7ninfrâmurorum  amhitum  comltidens  y  &  p^ffef- 

Jioms  agrôrum  d^vinearum  r  compellens  in  terras  illas  &  vineas 

Adedificandum  in  eis  nouas  domos  habitat  or ibu6  Iccarent  ^  'velip- 

fimet  nouas  ihtdem  domos  conftiîuerent,  njt  toi  a  auitas  vfque  ad 

rmirosplena  domihus  vider  et  ur.  Sed&  alias  Ciuitates ,  o-ppida  ér 

' munie ipia  r^gni  mûris  &  turribus  inexfHgnabilthus  muniuit: 

Mira&  laudandaiujlitiaprincipis ^  licet de ture feripto  poJ/ctprO' 

ptèr publicum  regniconimodum  in  alieno  fundo  mur  os  ériger  e  ç^ 

fojjdpa  ,  îpfè  ta?nen  iuripr^fcrens  Jiquitatem ,  damna  fu-a-  qu.e  per 

hochominesincurrebant  ydefifcopropriecompenfabat. 

Voila  comment  parle  refmoignage  dudid  Authenr  qui  * 
cfloiccontemporaneeyleRoy  viaence  faid  d'equitèô^la- 


LIVRE    SECOND,  253 

Hicemonftrantvne  telle  libéralité  &  magnificence.  Ce  que 
Krmoisneaufli  Guillaume  le  Breton  au  11.  liurc  de  la  vie  du^ 
did  Roy,  qu'ilacompoiec  en  vers,  en  ces  termes. 

SolUcitufijuefui  curare  negotia  regni, 

Opptda  more  ftio  diuerfafiudehatérvrbes 

Vifire,  prjgfe  rttm  qutbns  ille  reddijicandà 

Jmpendens  operam ,  murôs  fabricabat  (jrarces 
'         £)uotquot  enim  fifcus  vrbcs  habet ,  opptda  j  vtcos 

Adpropriosfumptusmurauit  ^(^ommavidtP  .^  ^ 

Impcnjis  muratafuis  dum  viuerct^  idque  mwu  aUie- 

■  T  lus  admtrarîdumfonat  Auditûris  more  "• 

Laudariqne  m  agi  s  dignum  quodin  omnibus  ifiîs , 

Vexauit  nullum  cenfus  exaBio  ,  nullnm 

T'tjkrifûkt  à  multis  angaria  UJit. 

I!  Cuiufque  domus ,  fundus ,  feu  uineapr&pUr 

Fojfa^s ant turres pertitfeumoema ^  damni 
i   •■        Totiusprctittmpatiens  4  Regerecepit. 

Et  licet  hxcregni  emendatio  publica  cunCtis 

Ciuibu  s  ér  populo  communttervtilpsejfet^. 

Noiuit  vt  fier  et  aliis  mcrefa ,  fedomne 

SolafubiuttonU'Spiamnnificentia  Régis. 

Ce  Roy  ayma  fort  les  lettres  à  rimitation  de  fon  perc 

Louys/.  didleieunc,  fique  de  Ton  temps  l'Vniueriîtë  de 

Parispourl'cxcrcitedcslettres,  auffi  bienquepourlaclo- 

fture  des  murs  ietrouua  toute  formée  &  en  Ion  plus  grand 

luflre,  comme  le  tcimoigrieRigordus  foubs  i'ande  noftre 

fcigncurii09.  ôcdefon  rcgnclep.encestermes.  7;^^/^^/^/ 

iUisftudtum  litterarnmflorehdt  VarijUs ^ neclegimus tantam  ali-. 

quando fiiijje feholarium frequentiam  Athenis  uelAegypti,  tel  in 

qualibetpartemundiy  quanta  locum  prjidicîumfiudendi gri^tia  in^ 

Hj    cûUbat.£lHpdnonjolumfcbat prof  ter  loci  illius  admirabtlem  amoe^ 

'     nitatem  érbonorum  ommum  [uperabundantem  affluentiamifed 

€tia?n propter  Ubert-atem  y  é"  fpecialem  pr^regatinam  deffenfionis 

quam  Philrppus  Rex  &pateretus  anteipfum^  ipjis/iholaribus  im- 

pendebant.  Cum  itaque  in  eadem  nobtltjfima  Ciuitate-non  modo  de 

.    triuio  &  quadriuîo-y  'vernm  de  qftj&fiiombus  luris  Canon  ici  &  Ci- 

\    uilis ,  &  de  eafacultate  qu£  de  fanandis  corporibus ,  &  fanitatibus. 

conferuandis fcripta  esl,ple»a  &perfe6la  tnueniretur  doctrina-.fer- 

uenttori  tAmcn  defideriofacraj^jpagtnam  &  qn^fiiones  Théologie  as 

li  iij 


1^4         VNIVERSITE*    DE    PARIS,       . 
docehaniur. 

Ladidedofture de rVniuerfitécfl:  celle  que  l'on  voidau- 
iourd'Jiuy  qui  commence  a  la  Tournclie  oùefl  maintenant 
laporte  S  Bernard,  ô^pourfuicpar  la  porte  S.Victor,  la  por- 
te Bordellc,  ou  S.  Marcel,  laporceS.Iacques,  la  porte  Gi- 
bard,  depuis  diclc  la  porte  d'enfer,  &:mamtenanclaporte 
S.Michel,  laportcS. Germain, laportedeBuiry,ôcla por- 
te de  Nèfle,  Et  en  celle  enceincle  de  murs  rVniuerfîcë 
depuis  fut  tocailemenc  comprife  ,  ou  eftoicnt  les  cf. 
cholliers^c  eftudiants  comme  en  leur  donjon  bi  forcereiTe 
tellement  que  en  l'an  ujr.  du  temps  du  Roy  S  Louys,  la 
Cité  elloitencoresfermee contre rVniuerlitëpourempef- 
cher  les  courfes  2c  violences  des  plus  remuants d'entr'eux. 

L'VniuerlIrécftancainfiencloiede  murs  ibubs  le  règne 
decefageêc  prudent  Roy  Philippes  Auguitefutbafticprcf- 
quetoutdeneuftancacauredeslieuxvagues  ôc  inutiles  ou 
furent  lors  bafliesde  belles  maifons&:  dreflecs  de  belles  ôc 
grandes  rueSjCommeauiîi  la  plus  part  des  maifonsiabaflies, 
n'eflant  bien  commodes  ny  logeables,  eflants  reedifieesde 
neuf.Ilfallutauffi  lors  ériger  des  nouuellesEglifes&Parroif- 
ïzs  pour  cantdenouucaux  habitans  qui  vcnoient  demeu- 
rer efdictes  maifons.En  confequece  dequoy  ily  eut  de grads 
difFerents  entre l'Euefque de  Pans,  Ôcles  Religieux  de  lain- 
clc  GeneuiefuetouchantlanouuelleEglife  de  S.  Ellienne 
duMont.Et  femblablementdes  Religieux  de  S.  Germain 
aucclemefmeEuel'quepourlesnouuellesEglifesdeS.  An- 
drc&deS.  CofmeSc  S.  Damicn,  &.en£ores depuis auec  le 
Roy  Philippes3.filsdu  RoyS.Louystouchantlaïuflicetem- 
porelle  del'Abbaye  de  S.  Germain  des  Prez,  qu'ils  auoicnt 
dans  Paris  aulTi  bien  que  au  Bourg  dudit  lainct  Germain 
comme  il  fera  deduid  particuliercmentcy  après. 

Ainfi  le  quartier  de  i'Vniuerfité,  qui  n'eftoit  ancienne- 
ment que  les  Faulx-Bourgs  de  Paris,  fe  trouua  fipcuple  6c 
habité  de  monde,  qu'il  fe  commcn(^aàformerdenouueaux 
Faulx-BourcrshorsladideVniuerfiré ,  c'eftàicauoir  celluv 
deS.  Vidor&deS.Iacques,  qui  auecceulxdeS.  Marcel  ôc 
S.Germain  des  Prez  fontd'audî  grande  cflandue  que  l'Vni- 
uerfité  mefme,  tellement  que  fils  eftoient  enclos  de  murs, 
ils  compoferoient  vne  féconde  Vniuerfitéc 


L  I V  R  E    s  E  C  O  N  D.  2^^ 


^  ."  De  r£git/è  defainB^  Bfiienne  des  Grecs, 

r  AindDenys  Euefque d'Athènes eftantallé  àRomcpour 
^vifîcerlesfainds  Apoftres  Pierre  &PauI,  quipcu  deuanc 
fonarriueelbufFnrentmartyrefoubsNeronjfutcnuoyépar 
Clément  premier, digne  fuccefTeur  de  faind Pierre,  pour 
publier  la  foy  Chreftienne  par  lesProuinccs  de  laGaule, 
auec  deux  autres  iaincls  perionnages,  nommez  Ruflic  &: 
Eleuthere:  Aux  prédications  defquelSjVn  fort  grand  nom- 
bre de  peuple  fc  conuertifTanr  lourncllemcnt ,  faind  Denys 
ôfa  bien  entreprendre  de  repurger  ôcconfacrer  vn  Temple 
if  prochedela Ville  de  LuteceoiiiIprefchoit,cnrhonneurde 
Dieu  5c  du  premier  martyrrainctEflienne, où  quelque  téps 
iladminiftra  les  Sacrement  ,&:inftruifitlesCathecumenes. 
Cefte  première  Eglife  fondée  près  noftre  ville,  ou  feule- 
ment dediec  par  ce  bien-  heureux  Primat  des  Gaule5,eft  cn- 
coresfurnommeedes  Grecs ,  pour  remarque  feule  de  cefte 
.    heurcufededicace,faitepar  ce  digneEuefque&fes  compa- 
gnons, natifs  de  Grèce.  Car  iln^ya  autre  antiquité,  que  le 
;    tombeau  d'vnConfeilIer  de  la  feance  du  Parlement  tenu  à 
,    Paris  en  l'an  i  ^80.  qui  eft  au  milieu  du  chœur ,  fur  lequel  la 
:    ftatuedudeffundcftreprefentce  armée  auprès  de  celle  de 
fafemme,&ceftcpitaphegrauëaux  bords. 

En  Lt  chamelle  noftre  Dame  gifcnt  nobles  perfonnes  Mejîire 
;    Pierre  de  la  Neufue-njtlle,  CheunlierjSeigneur  de  Mouroyy  Confeil- 
,[;  kr  du  Roy  en fon  Parlement:  ^i  dccedal'ann^SoJe  ç.iour  d'A- 
t    uriL  Et  Madame  Ternelle  de  Corteil,  Dame  de  Pujjay ,  ç^  de  Ela- 
ij    che  fouace  fa  femme  ^  laquelle  deceda  l'an  isSo.  Dieu  ayt  leurs  âmes, 
^   Ledit  ohitfefaicl  le  1.  tour  de  May. 
,    Plus  fur  l'vn  des  codez  duditfcpulchre  eft  graué, 
;        Parlafermifion  ^  tant  de  Mefieurs  du  Chapitre  de  Paris ,  que* 
(    des  cheuecier,&  Chanoines  de  l' Eglife  de  céans,  les  Maislres  O* 
j    gQuuerneurs  de  la  Confrairic  ncfire  Dame  de  bonne  deliurancCiOnt 
;    faic}  transporter  de  la  Chapelle  noflre  Dame  ceprefent  tombeau,  é* 
.    l'ont  faict po  fer  au  chœur  de  céans  y  tant  pour  P ornement  de  ladite 
chapelle^  q:^  dudit  tsmbeau.  Et  ce  a  la  charge  que  lefdits  Maiffres 
&goHuerneurs,prefentsO'aduenir^ front  tenus  faire  chant£r^ 
Cikbrer par  chacun  an,  au  mefme  iourdu  tranfport  dudicftum- 


A5^  VNIVERSITPDE   PARIS, 

beaft,  vnferuice  complet  four  les  âmes  des  deffun^ls  nommez, fur  U 
prefentetumhe.  Le  tout  plus  amplement  déclaré  en  l'nccordfai6t  df* 
pafé félon  ladite permif ton  pardeuant'ChapelUin  &  du  BoisNo^ 
tAtres  lezp.iourde  lAKUÏeri^jj, 

Authrefor  ou  Char  traire  de  Mefiieurs  dcnoftre  Dame 
deParisilya  vii  manufcnpt  cref-ancien,  appelle  commu- 
nément, LeLiureNoir,  à  caufe  delà  couuerture.  En  iceluy 
£01.99. pa.i.fontces  mots,  In  armandis funt  literA  Epifcopi  Fa- 
rtfenfis jdeliberSatffanUiStephani  deGrefibus ,  &  exemptions 
à  iunjdiclione  Epifcopi. . 

Simon  Matiphas  de  B  iicy ,  Euefquc  80,  de  PariSjignoranc 
cède  exemption,  en  l'an  de  l'incarnation  1290.  &  de  Ton  Pô- 
tificat  le  premier ,  alla  en  cefte  petite  Eglife  faire  le  diuin  of- 
fice, ôc  célébrer  la  M  efle  folemnellement,' permettant  à  Tes 
aumofniers  de  prendre  l'ofFrande.  Et  non  content  de  ce,rc- 
prmt  aigrement  les  Chanoines  deleans,  de  ce  qu'ils  n'e- 
itoienr  venus  au  deuant  de  luy  pour  le  receuoir  honorable-, 
ment,  ôcauec  toute  rubmiiFion  ,comraeilauoitefté  aux  au- 
tres Egliies  de  Ton  Diocefedes  menaçant  d'y  retournerpour 
\q%  viiîter ,  ôc  exiger  droid  de  procuration  ou  vi(itation,que 
les  anciens  ont  appelle  Faftum,  ius  cathedraticum,&  Ctrca-^ 
//.//»,  Dcquoy  aduertis  les  Doyen  ôc  Chanoines  de  noftr^ 
Dame  remonftrcrent  audit  Prélat, que  celle  Eglife  eftoit 
exempte  de  l'Euefque,  ôc  immédiatement  fubiette  à  eus^' 
ieuls.  Alors  il s'excufa,  &  ditl'auoir  faict  par  ignorance:pro- 
teftant  qu'il  voudroit  plufloft  augmenter  les  droids  &  pre^ 
rogatiuesdefon  Chapitre  5  que  de  les  enfraindre  ou  dimi-  - 
nuer.  Et  a  l'inftant  leur  fit  rendre  l'offrande  de  ladite  Mcfle. 
Etàfinquecequiauoit  cftëfaidneleurpreiudiciaftauteps^ 
aduenir , illeur  fitexpedierlesiettres  qui  enfuiuent:  Icfquel- 
Icsfont  enregiftrees  au  liure  qu'ils  appellent  le  grand  Pa-- 
fto  rai ,  Itbro  20 .  cartha  23^. 

SIMON  miferatione  diuina  Parifenfis  Ecclefid  minijlery 
licet  indignus ,  njniuerfis prdfentes  littera^s  infpecluris  falutcm  in 
flio  virginis  gloriof.N  oueritis  quodcum  nos  adinsUntiam  m  agi-  ' 
Hrorum  nationis  Gallicane, in fcflo  heati  Guillermi  Bitttricenfis  ad 
Ecclefiamfancli  Stephani  de  Grefibus  Parifus,  caufa  celebr/indi 
Mijjîim  ibidem  declinauiffemus .  Canonicos  ipfius  Ecclefi.i  monui- 
tnurS ^vt emendarent nobis hoc quodin noflro primo aduentu  adip- 

fam 


LIVRE    SECOND.  t^ 

Jam  Ecdeftam  nos  frocejmn aliter  non  receperant  :prôut  in  c^tcm 
Ecckfiis  Varijîenfis  ciuitatis  &Di9ceJisJi€riconfueuit ,  eifdcm  ni- 
hilominus  intungendo ,  'vt  procttrationem  noHram  intra  ccrt-um 
temùus  nob  à  parurent:  quiatbtproponebamus  uifitationà  officium 
exercere:  ohlatione/quefa^as  m  di6ta  MiJJa  gens  nofira  recepit; 
(^eafdemfi'Ctim  afportauit.     .^uxprddi^a  venerabtlesviriDe- 
canusô*  Capital  uni  Fanjien/è  ajfirHerunt  infuiUfionem  d^  pr^- 
iudicium  redundare  :  eo  quod  (  vt  dicebant)  EccUJia  pr^dt^a  eif- 
demfuberatpleno  iure.  Nosiura  €orHindemI)ecam&  CapitulinO" 
kntes  mimu  in  aliquo  'velinfrtngiyfedpotius  illibataferuariiquic- 
quiddiximus^  vclfecimus tn prxmifis  j  pro  infcâfo,&  non  diÛo, 
tjaberivolumusyô"  habemus.  Nec  exhocdtBos  Canonicos  aliqua- 
tenus ligari  volumus^vel a/lringi, feu iun quod habebant,  ^  ha- 
hent .dîcliDècanus &  Capitulumin  eifdem  Canonicis,  &Eccle- 
Jiaprjidicla  in  aliquo  derogari  :  oblationefqueprxdiclas  eifdcm  Ca- 
nonicis omnino  refittui  volumus  ,pr£Cipimus ,  ç^  mandamus .  In 
cnius  rei  tesHmoniumJigiilum  nofirum  prxfcrntbus  literis  duxi- 
musapponendum.    Datum  anno  Bomini  i.2c^o.  die  Martis  ante 
fejlum  Cathedrjefancfi  Pétri. 

En  cefte  Eglifeily  avneConfrairie  de  noflr.  Dame  de 
bonne  deliurance,quifutin{l;itueecnuiron  l'an  i5;3.àiaquel- 
Jc  IcPape  Gregoirei^.en  l'an  de  l'incarnation  1581.&  deion 
fîegeledixieime,Ie  premier  iour  de  Nouembre,  adonné 
de  grandspardons  valables  à  perpétuité  pour  \qs  confrè- 
res,&:pourlesautresfidelesChrcfliens,rcpt  ans  feulemenc. 
Lefquclspardons&indulgenceslePapc  Clément  8.  a  con- 
tinuez depuis  le  13.  luiniéoi.iufquesàdixansfuiuans. 

Il  y  a  quatre  Maiftres  en  charge  pourla  gouuerner,&  s'en 
faid  élection  de  deux  nouueaux  au  lieu  des  plus  anciens  du- 
rant les  oclaues  de  l'Aflumption  noftreDame. 

De  tEglife  defainB  Benoijl  le  bien  tourné,  qui  efl  en  U 
rué  fain6ï-  Jacques. 

PEii  de  temps  après  que  faind  Dcnys  eut  dédié  l'Eglifè 
defaindEilicnne  des  Grecs  pour  les  Chrcftiens,  il  cé- 
lébra MefTe  dans  vne  autre,  qu'il  confâcra  en  l'honneur  de 
la  faindcTrinité:  comme  vn  certain  efcric  qui  eftdcpcinâ: 
en  vnevitredel'vne  des  Chapelles  de  cefte  Eglife,  mainte- 
nant dide  de  faind  Benoiit,  le  déclare. 

Kk 


2j8        VNIVERSITE'    DE     PARIS, 

/  N  hoc  Sacello  Sancins  Bionyfius  cœpit  inuocare  nomenfan- 
cldTrinitatis.  En  celle  Chapelle  i'aind  Denys  commença 
à  inuocquer  le  nom  delà  iainde  Trinité. 

Ce  qmfaid  croire  à  quelques  vns ,  que  celle  Eglife  fut  dé- 
liée parlaind  Dcnys,  auparauanc  la  delîufdite  de  Taincb 
Eftienne:  ne comprenantcn Ton  enclos, que  la  Chapelle  S. 
rMicolas,&:  deux  ou  crois  autres  prochames. 

Monfieur  Maflon  a  faid  miprimer  celte  année  1611.  les 
Epiftres  deEftienne  4.  AbbcdelaindeGeneuiefue,  6< de- 
puis Euelque  de  Tournay  :1a  104  dcfquclleseftaddreflècau 
Pape  parleditEftienne,  en  faueur  de  Simon  Curé  de  famél 
Benoift  de  Paris  (lequel  toutesfois  il  ne  nomme  que  Cha- 
pelam,à  caufe  des  Chanomes  de  ladite  Egiiié  qui  luy  cfloiêc 
luperieurs)  quieftoit  inquiété  parquelques  Chanoines  du* 
ditlieUjlefqueisvouloient  contrelacouftumcdeluy  6c  de 
tous  Tes  predecefleurs  le  contraindre  de  ne  plus  célébrer  au  " 
grand  Autel,  auquel  il  celcbroit  Mefle  ôc  adminiftroitles 
làcremens  aux  paroiiTIens  dudiclieu,  ôc  d'ériger  vn  Autel 
nouueau  enquelquecoing  deladiteEgliie.  Surquoyledic 
EdienncrequiertlePape  de  vouloir  ordonner  que  laCou- 
flume ancienne fijftobléruee^ioind  que  le  feruice  dcfdits 
paroilïiens  le  faifoit  àtelle  heure  qu'il^ne  pouuoitincom- 
moderlcldics  Chanoines, Scalleguccefte  raifon.  EcclefiJiil- 
lîus forma  dîjiimilis  &  dij^idens  ab  aliis  Ecdefiis.  AparteJaaUua- 
rtj  refpicit  Occtdentemj  ah  introitu  Orient  cm ,  necfermittit  in  nUo 
loco  conuenienter  offictA  farochtnlta  celehrari  ^  quamin  eo  inquo- 
tri  fois  diehus  vfque  ad  tempera  ncftrapricres  cetehrarunt.  . 

Par  le  tefmoignage  de  ccft  autheur  il  apparoic  clairemct 
«[uelleeftoit  pour  lors  la  fituation  de  ladite  Eglile,5cconrî- 
ment  èiis  ce  temps  il  y  auoic  Chanoinerie  i^  ParroilTe. 

Orfoubsleregne  du  Roy  François  premier  vne  partie 
d'icclleEglireayantcftébaftyetoutdeneuf,lemaill:reAu' 
B*^!iotft^^  tel  fut  placé  où  eftoit  anciennement  la  porte  de  rEglile,6c 
pourq-ioy    à  laplaccdudit  Autcl fut  bafty  vn  bcau  portail daus  le  cloi, 
dite  la  bien  ^j.^  ^^\  çj^^'^j  fg  yoit  aulourd'huy  ,  &:  pour  cède  raifon  ladite 
iwirnec.      £g|ifgae{^^  depuis  nommée  Samd  Benoift  le  bien  tourné.. 
Celle  Eglifeefirvne  des  plu  s  grandes  Ôc  peuplées  de  Pa- 
ris :  les  prmdcges  de  laquelle  font  alTcz  dcclar€z.en  ccfte  de? 
claration  du  Roy  Charles  cinquiefme.  ; 


LIVRE     SECOND.  2.5^ 

CAROLVS    BEI    GRATlA^&c. 
Cumf  réparte  Capituli  Ecclc/id  Collegiatdfancfi  bencdicîi  Pari-  Et  iufques 
Jienjisnobis  extitcritfuppLicatum ,  vt  dttentis  damnis  &  dcpcrdi-  \^-^.l^^ 
tis,qu.eehfaâl^um  gucrrarum  habuerunt  fnfiimre  ad  parce  ndum  a\oa  des 
lahoribus  &  expenfis,  quxde  bonis  ip/ïus  Ealefijc  haberentfieri  &  9^^=^^]°'"'-^ 
Jitpfortari  y  fi  in  quolibet  loco  in  quo  turifdictioncm  habent ,  altam, 
medîaf)^y  &bajfa?n  j  vidclicctin  certis  lecis  VilU  Tarifienfis ,  apud 
ûnftum  Marcellum  iuxta  Parifius  ^apud/anclum  Audoenum  tux- 
tû,Jan6tum  Dionyfinm ,  apudcUchiaciim  &  apud Limolium ,  habe- 
rent fiiftinere furcas pattbulares  ,piloria  &  alia ad executiones fa- 
xiendas  corpcrum  feu  mcnibroru7?i^  qftxprofa6iîs  criminalibusfc' 
ri  contingunî  :  ctfidtm  concéder e  dignaremur  y  vt  executiones  cor- 
.porumjcu  mer/ubrorum ,  in  vnoprxdictorum  locorumfieri  valennt. 
NOS  eis  concedimus  ^vt  executiones  corporum  fin  membrorum^ 
qux  (au fa  aitertus  lunJdi^fionumpr^diHarumyô'profactis  quji  in 
ipfis  iartfdîd-iombus ,Jeu  earum  altéra  obuenient ,  in  loco  dr  iurif- 
dUlione  tpfius  CapttuU  3  apud  Limoltum  valeant  exerceri .  &c. 
Men/e  ///;?/>, /j?(f4  .Voyez  Mon  lie  ur  Choppinliure  2.  defacra 
poli,  tit  2.  art. 14, 

Enl'ani3'j4.  les  Doyen  êc  Chapitre  de  noflre  Dame  de 
Paris  venans en  procellion  à  iaind  Benoift  le  bien  tourné 
l'vnzierme iour  dcluiller,  qui  cfl  le  iour  de  la  tranllation  du- 
dit  glorieux  confeffeur ,  les  Chanoines  de  leans  les  aduerti- 
rent  qu'ils  n'euiT'ent  à  rien  attenter  au  preiudice  de  leursph- 
uilegeSjimnuinitez  6c  franchiiès:  qu'ils  eftoient  vn  corps 
collégial  de  Chanoines,  exeinptde  temps  immémorial  de 
JaTubieclionôC  corredion  de  l'Eglife  cathédrale  de  Paris. 
QuepourremarquesilsauoientvncofFrecommun,vnfeaa 
commun ,  &  vn  chapitre,  oùils  s'afTembloient  toutes  les  fe- 
maincsvnefoisou  piufieurs,  félonies  occurrences  des  affai- 
.rcs,oupourlacorrecliondesfaultes:Qu^ilsauoientiuftice 
temporelle  &rpirituclle,  oHîcicrspourrexerciced'icelle,5^ 
priionspour  coercer  les  delinquans.Le  tout  bien  audorizé 
parPriuilegesdesRoysdeFrancej&confirmé  parler  Papes. 
Non  obftantces  remontrances  ceux  de  nollre  Dame  après 
auoir  ditMefleen la  Chapelle  faindNicolasqui  eft  a  codé 
dextreducccur,  affecleeaux  pi  eftres&parroil]îens,  ils  en- 
trèrent en  cueurproprcpourlcs  Chanoines  de  Jeans,  6c  a- 
;prcs  y  auoir  chanté  vneAntienne  de  faincl  Benoiftils  feirent 

Kk  ï] 


260  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 
lire  certain  acte  contraire  à  Texempcion  defciits  de  fainclBe- 
noill ,  lefquels  s'y  oppokrent  &:  en  demandèrent  ade  à  leur 
Notaire  Maiftre  Ichan  le  Clerc  qui  eftoit  aulîi  Chanoi- 
neduditS.Benoift,eftantvefl:udeiurplis&Chappedefoyc 
Scportancfon  AulmiJce.Maisletumuitevnitii  grandqu'il 
np  peut  cflre  ouy ,  Scie  ruantfur  luy  le  icderent  par  terre, 
foullcrent  aux  pieds,  6c  le  menèrent  prifonnier  à  noftrc 
Dame  de  paris.  Sur  ces  violences  eft  interuenu  Arrefl  de  la 
Gourde  Parlement,  par  lequel  les  Doyen  ôc  Chapitre  de 
noftre  Dame  ont  eftë  condamnez  à  cinq  cens  liurcs  enuers 
ceuxdcS.  Benoift.^  autant  enuers  le  Roy.Plus  a  centliures 
enuers  ledit  Notaire  Maiilrelelian  le  Clerc,  qui  auoit  cfté 
battu  de  emprifonné.  Oultre  la  taxe  des  defpens  dommages 
&:intcrc{l:squeladideCours'ef]:rereruee.EtleldicT;sderamt 
Benoifl  reftablis  en  leurs  franchi  Tes,  hbertez,  immunitez 
ôcfauuegardeduRoy ,  comme  deuant.  Ceft  Arrefl  donné 
Jei9  Feburier  j595.ec  du  Règne  du  Roy  Charles  6.  le  16. 
Amfi  ligné  ViUequin. 

Di  l'Bglifi  de  nofire  Dame  des  Champs ,  à  prefent  monastcrc  de 
Terejîennesou  Carmcltnes. 

L'on  tient  auffi  que  le  mefmefaindDenys  ayant  faic^vn 
miracle  dedans  le  temple  de  Mercure,deCeres,ou  quel- 
queaultre  idole.-Car  cela  ell  en  doubte,pres  Paris,il  le  dedia 
cnl'honneurdeDieUj&delaviergelacrecMarie.  C'cilce- 
luv mefmc, depuisdid nofire  Dame desChampsifurlequei 
on  void  cncores  vne  ftatue  fort  ancienne,  que  Ton  dicl  eilre 
ou  de  Ceres  ou  de  Mercure.  Mais  iecroiroisplulloil;  que  ce 
fut  de  quelque  autre  idole  :  pour  la  proximité  qu'ilyaiuf- 
quesài'A  bbayc  de  laind  Germain  desPrez  où  eftoit  adorée 
liis^appellee  parles  Romains  Ceres:  6:  lufques  à  Mont-mar- 
tre où  eftoic  lans  doubte  le  temple  de  Mercure. 

Maiftre  André  Fauyn  en  fon  Hifloire deNauarre  n'efl  de 
•celle  opinion,  ôcdidcefle  ftarueeflre  la  figure  de  lArchan- 
o-eS  Michel,  Ange  tutelairc&gardi:n  delà  Couronne  de 
IFrance.-  Et  au  meliiielieudifcourant  de  la  venue  de  faincl 
Denis  csGàulles,ditqu'ilapportaauecroy  par  excellence  le 
pourtraicbdelaViergcMarietenancfpnfilsfurcesgenoulx 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  i6i 

comme  elle  eftoit  depeinde  enla  primimicEçlife,au  trefpas 
de  laquelle  il  s'eftoictrouiié  comme  luy  melme  tefmoigrre 
AVLtra.iÙéqu'ils.fa.icialed/umis  ?Jom/mhis^S^iir  lequel  en  fut 
faidvu  aultredansvne  pence  pi€rre  quarree  d'vn  pied  ou 
enuirondediamettre,  ermaillee&  peinte  de  viues  couleurs 
d'or  6c  d'azur,  quel'onvoid  encores  attachée  hors  l'Eglife 
denoflrcDamedes  Champs aucoftë  Septentrional  auprès 
dupcticcimcciere,  6c  enchafTeedansvne-aultre  pierreplus 
grande',  en  la  bazc  de  laquelle  lont  grauez  ces  vers  la- 
tms. 

S^ste  vLuor  iterMariam  reuercnîcr  honora^ 

Namfuit  hjic  faxofrimum  depuhî  minori, 

^^uodmcdif{mfpccî-as.AîfcHlptamprimttitSj£dcSy 

Et  Baftlica  tenet ,  mnto  de  nomme  dicta. 

Quecefteimagc  de  platce  peinture  fut  la  première  pour- 
traicte  a  Paris,  tireefurroriginal  apporte'  en  iceMe  pariàind: 
Denys  :  6c  quefurleditf»ortrai£V,ilenfutfaiâ:e  vneen  boffe 
&  derelief,  laquelle  fut  depuis  tranfportee  en  l'Eglilè  Ca- 
thédrale, 6c  placée  en  la  nef  d'icelle,  où  elicefl:  lufques  a 
prefenthonoreepourlapatronneorincipallcde  noftre vil- 
le. 

LamefmeEglirefutrebaftieauecfaGhapellefouflerraine, 

vulgairement  appellceCaue,roubs  l'heureux  règne  deRo- 

bertprcmiér  fils  deCapét.C^-Héù  eftoitcy  dcuanr  vn  Prioré 

defpendantdcMarmonilrier.  Mais  l'on  ne  trouuepoind  qui 

auoit  in  trodtiidlerdiâs  Religieux  a  PariSj'oufî  ce  fut  IcRoy 
Robert  qui  fie  baftirladideEglire.  •.<:c>ii;  ji;;..-.. 

Tan  c  ya  qu'ils  eiioient  audid  lieu  des  &  au  précèdent  Tan  voycz  cy 
J220.  comme  il  apparoiftpàr  les  bulles  de  Honoré  4.  don-apf«ietiai- 
neesle  4.  dcfon  pontificat: audit  an  ,  où  il  remercie  Jefdicls  '^/'"j  '** 

Religieux  d'auoirrcceu&:  hébergé  lesfreresPrefcheursve-^° 
InantsàParis. 

Le  Collège  de  Marmonfiier  ayant  efte  fondé  en  l'Vni- 

lerfité  deParispourlesReligieux  dudic  ordrede  Marmon- 

lier  l'an  1332.  fembleauoirefté  caufe  de  rendre  le  Pricréde 

loilre  Dame  des  Champs ,  quiferuoic  deretraictc  pour lef- 

fdictsReligicuxvenantsàPans  pour  faire  leurs  cftudes.moins 
'habité  6c  entretenu  qu'au  précèdent,  fi  que  finallemcnt  il 
auoitchâgé  de  main  pour  eftre  mieux  deleruy  par  d'autres 

Kk  lij 


-2^î  VNIVERSITE^   DE    PARIS, 

Es fufdicles  Bulles deHoaoré  4  ce  lieu!  eft  appelleCf>Az//<';i?- 
tuf  Sancf4  Mnri^de  Vineis ^  a  caufc  cle5  vignes  qui  lors  l'en» 
uironnoient,  .Sc-dcpuisa  efté  furnomme  noftce  Dame  des 
Champs  iufques  en  l'an  1605.  queayanc  copolc  auec  lefdids 
Religieux  de  Mar-mouftier,  les  Carmelmes ,  ordre  de  fil- 
les nouuellcment  venu  d'Etpagne  y  furent  mtroduicles,  ô£ 
denouueauxbaftimencsfaidspropresàleursvfageSjàcaufe 
dequoy  ce  lieu  a  eûé  furnomme  le  Monaftere  de  l'incarna- 
tion vulgairement  des  Carmelines.LefdicIcs  Religieufes  j 
furent incroduictes l'an  i(j04.  comme  a  efcript  Aubert  de 
Myre  Chanoine  de  Brufellesen  ces  termes. 

Nobilijsima  Principe  Citharina  Aurclianenji  N .  Lonç-d-iJîlljt 
ducisjilid.^procuranît ,  moni/iles  fcx  dtjcalciau  ex  Ht/pania  LU' 
tctinm  rnnfioYumAnno  uXiCW.primum  venere  :  ClementeVIII., 
Tout.  Max.  &  Henrico  IV.  GalUarum  Rege  adprohixntihuj ,  fuere 
ex  M.  Annade  lejli  y  Annaafin5io  BarthoUmeo ,  olim  B.  Terefi 
fedales  .^  ifabclU  de  Angelis  t  Bcatrix  k  Concepttone  jlfahciU  À 
fan^o  Paulopatria.  Anîuerpienfis ,  ^  Leonora,  a  S.  Bcrnardû.Tra* 
dit  a  illts  haJilicaB,  Virginis  de  C^mpis  ,  adieciaquc  mox  Jiàijîcia^ 
monajlicis  vfibus  necejjkria ,  liheralitate  eiufdem  Frimipis  LengJ^  1 
njilUnd.  Pnorijfx  munus   M.  Ann^i  de  lefn  commijjum  eji  :plurl'^  1 
mxqtie  virgines,  génère  O^vir tut e  nçbiUsJjuicfeJe  inJîitutopmlA 
.  lopôH  addixerim  ^.  '  ^  (  j  ^  1 1  '  1  - 

Ce  Monafierea  efté  lepremierdudit  ordre  cftablyenFrâ- 
ce ,  duquel  comme  dVn  nobic  fèminaire ,  ont  efté  prifes  Icsl 
nouuellesplâteslefquellesefparfesen  diuerslieux  sot  main* 
tenant  l'honneur  de  l'Empire  Fran(^ois.  ,, 


SOMMAIRE     DE     LA    VIE    A  D  M  I~ 
rable  deftin^e  Geneuiefue ,  defon  trefpas  :  lien  premier 
defnfepulture  &  de  fa  chafi. 

Naiff  nce  X7  ^  "^^  ^  ^  ^  Tan 433.  lors  que  Clodion  dit  le  Cheueîilj 
defainde  Xl'tafchoit  de  pourfuiure  le  mefme  delTein  de  fon  père 
Gencuief-  (pharamond  j  dcs'cftabhr en  Gauleja  viergcfaindc  Gcnej 
uiefue  nafquità  Nanterre ,  pour  lors  petit  village  peu  renoj 
mé,  diftantde  trois  lieues  de  Paris  :  par  où,  Germain  (  fe 
ptiefmeEuçfqued'Auxerre,quis'aclieminoiccnArjgletc4 


,uc. 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D/    ^  2^5 

re, auecfaincl  Loup  j autre  député  du  Cierge  des  Gaules, 
pour  aller  réfuter  rherefîe  PelagicnRe)pafîànt,reconneuft 
par reuelationdiuine, quelle  dcuoiteilre  ceftefîllecte,  la-. 
quelleauecfes  père 6c  mère  6c autres  de  leur  village,  eftoic 
ibrtie  au  dcuantd'eux,pourreceuoirieurbenediâ:ion,fùi- 
uantlacou(lume,lorsobièruee.  Etlabailant  &  haut  lou- 
ant deuant  tous,  celàindEuefquereçcuftd'cilè  le  vœu  de 
virginité,  ôclapromelTe  jDeneiamaispcndrcàfon  col  au> 
Cune  bague  ny  ioyau ,  qui  tefmoignaft,  que  fon'ainour  efloic 
panché,  deuers  les  chofes  de  la  terre.  '  :  i5i5i:!rio:;n:»;  '  '•.:.. 
:  Eftantparuenuecn  raaged'adolercenee,oii  l'a  mena  vers 
Villicu>s,Euerqiïe:deChartres,pourlarcceiioir6cconracrer, 
'  félon  la  couftume.  EccecEuelque,Iaconnoi(îàntcftreplus 
digne,  que  les  deux  autres quihmitoient&coftoyoient:  la 
deuança,  ôcriionora, l'ayant receue,  de feslouangcs 6c be- 
•    nedidions.        -    .  f:  -  . 

En  Tannée  44S.  comme  les  hérétiques  PelagieÊS  (é  fttfîec 

-•    derechefisfleucz6caugmcntezj  faind  Germain^  Euerque 

,    d'Auxerrc ,  fut  derechef  délégué  par  le  Clergé  des  Gaulles» 

li.  auec faind  Seuere,  19.  Euefque  de  Troye  difciple  de  faind 

'•    Loup,pourlesallerdercchefconuaincrc6ccondamncr.  Et 

'■■   paflant  par  Paris,  fàind  Germain,  5'enquerant  de  quelques 

vns,  oii  la  vierge  famdtGeneuiefuedemeuiJoit,  6c  cômenc 

[i-  elle  auoit  velcu  depuis  qu'il  ne  l'auoit  veu^.'  Neïé  \^©ulut  arJ 

Ic!  rcftcràcequi  luyenfut  malicieufcment6c  faucement  rap- 

iiK  porté,  comme  d'ordinaire,  le  peuple  elt  plus  prompt  àmef- 

dirc  qu'à  bien  parler  des  gens  de  bien  ,  mais  tant  s'en  faut, 

j  la  vifîta:6cdeuilantrcuerement6cpriantD]euauecelle,  il 

■  '  tefmoignaauxalFillans,  qu'il  fçauoic  bien  tout  le  contraire, 

de  ce  qu'auoitenuieufementinuenté  6c  produit,  leur  mef. 

difance. 

Pendantquele  Roy  Cbiicîericcftoitcn  exil  ,enran  4(^4.  ^-^f^  ^^-^_ 
JavicTgefaincle  Geneuiefue,  voyant  que  la  Cliappelie  détenant  le" 
,jgj  Catulle,  où  repofoicnt  hs  trois  corp-s  fainds  àcs  Patrons ^'''^"^'^^.^^j 
^^ç.  Gaulois ,  elloit  forcruineufe  6c peu  honorable  pour  refer-  VEihél  en 
i^ç„  uer de fiprecieuiés 6c falndes reliques  :Semit  àpourfuiure  '•'""'  '^'^ 
^^^  plufieurshommesdEglife,  de  entr'autresvn  nomme  Gène- "!;''„[ m i'X 
lç  iic,pourlesinduiredecontribuerauxfraisduren:abli(rcmct«'^''ich»- 
.,j.  d'iccllc.Et  bien  qu'ils  luy  reprcfentaiTeat  iearpauuretc  6cia  "^u  T^^,'s, 


164^       VN  IVERSITE'  DE    PARIS, 
Dcuysca     rareté  de  plufîcurs  choies  à  ce  neceiraires,  &  parciculicrc- 
portant  fon  j^^^  jç  [^  chaulx  uls  ne  la  peurenc  delmouuoir  de  ce  deflem 

cheF  depuis  ,    ^  ,    i-        .1      >  -,  ,  «w**».*!* 

Af  ontraar  -  f  ourU ferme Jiance  (dit  elle  }  quei  ay  en  Bteu ,  de  ne  manquer  de 

tie.  fafiiueurj  enjibonœuure. 

Alltz^v-oHscnje  fuotU  fupplie  (  pourfuiuic  elle  aux  mtÇmti 
V'XÇ,îiïft^)  v-pu  s  promener  dejfus  ce  Pont ,  &  efcoutcz.ce  que  'vous. 
en  tendre  s  dire.aUxpAjfnns  ^pendant  que  te  m'en  vays  en  ccfie  Eglt^ 
fe  y  pour  prier  Bteu  vous  cnuoyer  bonnes  nouuelles. 

Genelleôc  quelques  autres,  ne  furent  àpeine  fur  le  pont 
qu'ils  rencontrèrent  deux  porchers  ;  qui  s'eftonnoient  d'à- 
uoir  tirouiiddeax,gr*ndsfoui:neaux  de  vifuc  chaulx,  en  leur 
chemin  :^LJY'»feR-VXthQ'Ut  de  la  foreft; ,  &:  l'autre  fous  la  racit 
ne  d'yiî.gi-andaJ:bTe ,  que  la  force  du  venc  auoic  defraciné  de: 
terr€iM/n^'.'>iitj:>>5  jn^io:; 

.  pes  Preftrc5 doRcadmoncûez  par cemiracle,denc  à^ït^^ 
perer  du  iccours  diuin  au  baftiment  de  celle  EgUfe ,  le  par.-c 
forççîentAue^:ia  vierge  d'y  apporter  toutes  qu'ils;  peurenr. 
EtafrjUântvn.iouCvqne  le  vaiifeau  des  ouuriers  le  trouuâ 
vuide  de  trop  bonûe  heure ,  car  po  urcc  que  l'oneftoic  loing 
dcpàris,  illcfalpitpourueoirde  vin,  la  vierge  fainde  Gene- 
uiefue,ii.ti9rtircèux:<quitrauàilJoient  dedans  i'EglifCjôc  s'y 
eftant  mile  àgen-QUX, ht fàpricre dcuotcment, après  laquel- 
le &.  qu'elle  euiliâiciefigncde  la  croix  fur  le  tonneau ,  il  fut 
Lempiy  d'vnfo'rt  bon  vin ,  lequel  dura iufques  à  tant  que  l'e- 
dihccfutacheué,combien  que  tousles  ouuriers,  en  vinflenc 
boire  tous  les  iours,  leur  portion  accouftumee. 

pour  abreger,larenommee  de  celle  faincle  &  les  miracles 
que  Dieu  faiibita  les  prières,  s'efpandoitia  de  tous  collez, 
auecvne  h  bonne-odeur  de  fa  vie  limple,  challe  6c  aullere, 
queleRoymefme,Childeric,  bien  que  payen  ,  la  reueroic 
comme  demy-Deelfe,  ou l'eflimolc  comme  prodige,  &: 
neluy  pouuoic  rien  refufer^  de  ce  qu'elle  luy  demandoit. 
Dequoy,pourpreuue  nous  trouuons,qu'ayant  vn  iouriugë 
à  mort  quelques  criminels,  ôcen.afFecîionnant  l'exécution 
pour  quelque  raifon  inconnelie,  il  ne  voulut,  qu'elle  {q^x. 
dedans  la  ville,-  mais  hors  d'icelleEtpour  n'en  eitrediuerty 
par  Geneuiefue,  il  commanda,  que  luy  lbrty&  les  criminels 
onrcfermaft  foudain  lesportcs.  Ce  que  n'ellant  point  in- 
toçiiçuilâ deuQce U, iaiiioleiviergc,  elle. Vint-  faire. le  i\%'i^'^^} 

ds 


LIVRE  SECOND.  1^5 

de  la  croix  fur  les  portes:  ôc  aufTitoft  elles  s'ouarirentôc  luy 
permirent  le  pairage:Siâ  propos  pour  les  patients,  quelle 
leur  obtintla  vie  du  Roy,  comme  ils  faifoien  t  défia  eftac  de 
l'auoir  perdue. 

En  l'amiee  514.  premier  du  règne  de  Cfiildebert,  le  troi-DccedjaeS. 
fîefmciour  de  lanuier,  la  vierge  laincleGeneuiefuctrefpar-^^"'^"^^^"*^' 
fààParis,6c  ordonna  que  fon  corps  fuft  enterre  en  la  Cha- 
pelle  foufterraine  de  l'Eglife  faind pierre  6c  faind  Paul, 
maintenant  dite  de  fon  nom. 

Enranneeii4i.  Frère  Robert  delaFcrté-Milon  eftant 
Abbé  du  monafiere  de  famdcGeneuiefue  du  Mont  deParis 
les  fainclsoircments  de ladictc  fàmcte  patronne  de  noftre 
dide  Ville, furent tranllatez 5c mis  en vnenouueileChaire, 
que  ledit  Sieur  Abbé  auoic  faid  faire  de  plufieurs  aumofnes, 
^laquellefut  montée  au  delFus  du  grand  Autel  où  on  lavoic 
cncores,  ledixiermeiourdeNouembreauditan. 

Selon  le  calcul  qu'en  a  faitautre-foisfrcre  Pierre  le  luge,  ^^T'^i^c'* 
iadis  religieux  de  ceftemaifon,  fur  les  anciens regiflres  d'i-neuiefue* 
celle,  celle chalfereuintâ 771.  liuresparifis,  fans  y' calculer  *^°"^^* '''^*- 
Sccomprendrela  fbmmede  quarante  liures  parifis  qui  fut*^*^* 
payée  du  depuispourle  tabernaclc&les  chiês  de  cuiure  qui 
iouftiennent  ladite  chaile.  Car ,  dit  cet  Autheur  ,rOrfcure 
qui  la  fit  y  employa  neuf  vingts  tre  ze  marcsôc  demy  d  argec 
qui  coufterêt  43),liures  à  railbn  de  45-^01$  parifis  pour  marc, 
éc  huit  marcs  ôc  demy  d'or ,  qui  coudèrent  1 36.  liures  parifis 
àrairondci(?.liurespourmarc:Eteu{lpourfàfaçon&rpour 
les  pierres  precieufcs  qu'ilymir,deux  cents  liuresparifis  que 
luy  donna  frère  Thomas  Cellerier. 

Du  règne  de  Çloms premier  Roy  chrejlien  &  chofes  remar- 
quablcsenkeltiy, 

CLovisfucceda  àfonpereChilderic  cnran48f.6cfuc 
inftallé,  fclon  l'ancienne  couftumé:  prince  des  plus  il- 
luftresdeeerteMonarchie.  Car  non  fcuUcmêt  il  l'augmen- 
ta grandement ,  mais  a  efté  le  premier  Roy  de  France,  quia 
receu  la  relifrion  Chreilienne. 

Dés  le  commencement  de  fon  règne,  il  fe  vangea  de  ceux 
quiauoient  chaifé  fon  père,  ôc  dcffit  Siagrius,  fils  de  Gillon, 

Li 


1^6       vniversite;  de  paris, 

qui  querelioit  la  prerogatiue  de  ion  Royaume:  Et  en  prenat 
Soilîons  auec  Tes  apartenan ces,il  acheua  d'ofter  les  traces  de 
Prii-icncc     la  Seigneurie  Romaine  en  Gaule. 

acciouis,       OutreleFrançois,  ilyauoitdeuxgrandsEftatSjdesVui- 

^        figots  6c  des  Bourgongnons,qui  tenoient  la  plu6  grand'parc 

duRoyaume,auecleiquels3  il  fe  i^euft  fibien  manier,  ou 

par  amour  ,    ou  par  force  ,  qu'en  fin  il    les  emporta 

cous. 

IliîtallianceauecIesGots,  &deça,  &  délaies  Monts,  6c 
printàfemme,  Clotilde,  ouClothe  en  l\ncopanclenom 
Latin,qui  eft  Clothildis ^me^cc  de  Gondebaut  Roy  de  Bour- 
gongnc:  Lequel,  combien  que  les  promefTes  le  fulTenc  faites 
a/on  deçeu,  fut  neantmoms  contraint  par  Clouis,  de  con-J 
fentir  le  mariage. 

ClotildeelloitChre/lienne^&Clouis  encorespayen.Mais 
Dieu  feieruit d'elle, pour lu)  tuirefauourerlareligionChre- 
ftienne. 

il  eil  à  croire  que  la  première  caufequilapoufToi  ta  exhor- 
ter ainii  Ton  mary  ,  elloit  le  zèle  qu'elle  auoit,  &  à  la  vérité^ 
&:au(alutdeceluy,  auec quielleeftoitlicftroittementvnie.* 
Mais  elle  luy  remonftroit  aulTi ,  que  la  profefTion  Chrellien- 
neauroit  beaucoup  de  pouuoir  d'auancer.  fes  afair es  en 
France,  parce  que  la  plus  grand  part  du  peuple,  eftoit  Chre- , 
ftien.    . 

Ilfaifoit grande  demonflration,  de  n'eftreennemy  de  la 
Chrefliente,  mais  fi  fut  il  quinze  ans  à  marchander  d'en  fai- 
re profeffion  :  Bien  qu'il  permifl,  quecependanr,  Tes  enfâts 
fuiFentbaptifez  en  i'Egliie  aux  prières  de  fa  femme.  Mais  la 
prouidencedeDieu  auoitordonnëj&  lafailon  ,  ^lemoy- 
cnde  le  renger  à  la  vraye  Religion,  Cequiaduintpar  cefle 
occalion. 

IlfccouroitlesSicambriensfesalliez,  ce  font  les  peuples 
deGucldr^sôidcIuliers,  contreles  Allemands- Et  fe  tronq- 
uant en  la  bataille ,  tellement  méfié  parmy  les  ennemis,  que 
fa  vie  fut  en  grand  danger,  il  fait  vn  vœu,  à  Dieu,  que  s'il 
luy  donnoitla victoire  :fansautredelay  il  fc  rangeroità  FE- 
g!  1  fe  Chrétienne ,  &  le  f  eroit  baptiier. 
faconuet-^  Dieiil'exauçea,£>c  luy  au(Fieftant  de  retour,  ferefolur  d'à c- 
iit>iu  complirlba  vœu.Dcquoy  fa  femme,aife  au  poiiiblejcnuoye 


L  I V  R  E    s  E  C  O  N  D.  267 

quérir  Reniy,  Euefque  de  Reims,  homme  de  grand  pieré,  ^ 
pour  l'inftruirc  enlavraye  doclrine:  En  laquelle,  il  cftoïc 
Fort nouueau, comme  vn homme  qui  auoicfait  profeffion 
des  armes  toute  fa  vienne  ôc  nourry  en  la  fuperllition  ,  ôc 
n'ayant  ouy  parler  de  la  religion  Chreflienne,  quepar  ma- 
nière d'acquit. 

La  prédication  de  ce  fain  et  Euefque,  eufl  grande  efficace 
cnuers  Clouis  ,  ôc  fon  exemple  enuers  tous  ces  foldats,  trois 
mille  defquels,  furent baptiicz  quant  6c  luy  à  Rhcims,  par 
famclRemy.  Acte  fort  remarquable,  pour  auoir  confacrc 
nosRoys  à  la  religion  Chreflienne,  principalle  grandeur 
de  ce  Royaume. 

Celle  publique  profefîîon  de  laChreftienté,  acquit  entiè- 
rement tous  les  cœurs  des  Gaulois  à  Clouis3  Acheua  la  con- 
corde 6c  vnion,entr'eux  5c  lesFran  çois  plus  ferme  par  le  lien 
delaReligion.  Etietta  le fondementde  l'entière  grandeur 
de  ce  Royaume,  quideflorsfe  fit  faire  place  par  toutte  hi 
Gaukj  &:auecplusdefolcmnité,  futauec  vn  public  con- 
fèntementappellee  France  que  fous  Meroùée. 

Auantque  d'efl:rebapti(é,ilauoit  dompté  les  Allemands 
&tiré d'eux  obcilTance  auec  beaucoup  de  rigueur  :  Mais 
maintenant  il  les  foulage,  leur  renuoye  leurs  oitages,  &a- 
moindrit  leurs  charges.  Humanitc,quiiull:emêtfut  alouee, 
pour  vnefecondevi6loire,  plus beileque la  première.  .     „  . 

Dieu  luy  fie  la  grâce,  qu'ayant  chalTé  lereftc  des  Romains,  i^  ville 


ca- 


faifilesEftats,  6c  des  Gots  &:  Bonrgongnons,  il  demeura  pi"Uede 

■     prefquefcuienlapofrefliondesGaulles^IousletiltredeRoy-  [^'^emps^ 

M  îCumedeFrance,  auquel  il  donnapourtefte,  noftre  ville  de  clouis.      " 

Paris,  qui  du  depuis  s'eft  augmentée,  en  vncgrandeur  ef- 

merueil'able ,  par  le  bénéfice  des  Roys  fuccefïifs. 

Il  régna  trcnteans,quinzeanspayen,ôc  quinze  ansChre- 
'•    ftien,  ôcmourutran5i4.1aifranttroiscnfants(Childebert, 
'    Ciotaire,  Clodomire)  légitimes,  6c  Thierri  baflard. 

Prince  tres-illuftre  ,  êcpourfa valeur, êcpourfonbon- 

heur  ,  fila  grande  cupidité  dercgner  feul,  neluycuftfaid 
-'    oublier,  6c l'équité,  èciliumanité enuers fesparens  6c  fer- 

uiteursjplus  fidèles. 

'  LI   ii 


2é8         VNIVERSITE'    DE   PARIS, 

FONDATION     DE     L'EGLISE     DES 

Saincts  Apoflres,  Pierre  &  Paifljtnamten.ratdicfe  de  Sain- 

cie  Geneuiefuediù  Mont:  EtJrnguUritez.  d'tcelle. 


E, 


Ntre  les  Eglifes  pins  fîgnalees  Se  authorifees  de  Pa- 
ris, celle  de  prêtent  dite  defaindeGeneuiefueduMôc, 
tient  lepremier  rang. 
CcfteFcrîi-  LeRoy  Clouis  lafonda  6c  fit  enclore  de  hauts  oc  forts 
^"S'ic^i."^  murs^enlan  soo.àlaprieredcfafemmeClotiide&.de  fain- 
fc  dans  la  cle  Geneuiefiie  ^  la  ht  dédier  en  1  hôneur  de  Dieu  ôc  des 
^'^'^-         fîiincls  Apoflres,  Pierre 6c Paul, parfaindRemy. 

Il  y  renta  quelques  Chanoines  leculiers ,  &  fe  fît  baftir  vn 
Palais  Royal  en  l'enclos  d'icelle  que  l'on  dit  auoir  eflé  elle- 
ué  fur  le  fond  de  terre  mefmc ,  oùell  efleué  maintenant, 
le  logis  de  l'Abbé  faindeGeneuiefue. 

Illogeoitordinaireméten  cePalais,8cy  donnoiten  quel- 
quesioursdela  femaine,  libre  audianceà  fes  iubieds,  qui 
auoicntdcsplaintesàluy  faire.  D'où  vient  que  l'on  donna, 
♦       (comme  iccroy)  au  Mont,  fur  le  haut  duquel  cesEglifeSc 
Celieiieft   Pahiis cftoieot fitucz Icnom  de x\f ^/^/'/^r/i^^r,  toutainfî  que 
appelle  es    clu  dcpuis,  oii  Fa  appelle  le  Mont  de  fainde  Geneuiefue, 
lettre sde     p^^jj-^^  quela mcfuie  EoiliiefutaufFi  dite  de  fainde  Gene- 
dciadide    uietuedeliors  qu  on  y  eileua  le  corps  de  celte  laindc  qui; 
Egiiie  Col  ç£j.QJ|.^^^p^j.auant  enterré  en  la  caue  d'icelle. 
^is^^ccuti-       L'on  tj^^nt,  que  la  Chappellefoufterraine,  vulgairement 
apellce,laCaue,  quieft  encordeflouslepremicr  Cœur  dc; 
/ntiqiiitc    celle  Eglife,  eftoit  de  grande  antiquité,  des  que  Clouisfic 
de 5^.  Gène-  cfleuci la nouucUe  Eglife ,  6c que dellors  elle ciloit  dite  dei^ 
uiefaedu     rncimes  Apoftres. 

^°°  '  Ileflàprefumer,queIespremiersChreftiens,n'ayanrspas 

l'afleurancenylapermilîion,  des'airemblcrpubliqucmenc 
en  des EgUfes hautes efleuees  ôc  parées,  comme  ils  euHenr 
ne^iï   in  bien  voulu  , çherchoicnt Ics lieux plusrccclez &  moins  fre- 
jPi\mLct4  é*  quenteZjpoury fairepluslibrcment&: fcurementlcurscon-) 
A>'!«SlL«r*greg^ti^ï^s6cp  les 

6>^«C7/>riwinfidcllesleurcu(]entdefFcnduesoutroublees-lufquesà  ce, 
que  le  nombre  des  fidèles  (etrouuant  le  plus  forr,ces  oratoi- 
res fecrets  furent  peu  à  peu  accreuz  2-i  liiullrez  de  grandes 


VOCttiit 


LIVRE    SECOND.      ;     ;         zé^ 

Eglifes ,  &  neanc  moins  toufiours  entretenus  6c fréquentez, 
de  forte  que,  plufieurs  grands  ôcfâindsperfonnages,  y  efli- 
■foientleurfepulture. 

Nous  auons  encor'  de  ces  Chapelles  foufterraines,  es 
EglirtsdefainclDenysdelaChartre,  de  coflre  Dame  des 
Champs .  dclainclCloud,  oùelllafepulturedudit  faind, 
&  de  famcl  Marcel  lez  Paris ,  où  ic  veoit  auiîî,  le  tombeau  de 
cerainclEuefque. 

En  celle  aufli  dont  nous  traitons,  on  veoit  encor' trois 
tombeaux  de  pierre ,  defquels  celuy  du  milieu  eft  delà  vier- 
ge Geneuiefue;  l'autre  de  Prudenc,  huiticfme  Euelque  de 
Pans  :Etletroirie(me,quieftducoll:e demidy,efkdefainâ: 
Ceran  15.  Euelque  de  Paris  Qui  depuis  fut  canonizé,  U  fes 
olîementsmisen  vne  chalîe  dorée.  Duquel  on  faidla  io- 
lenniteleiy.Septembre.Eteftreclamëpourlemaldesdéts: 
Comme  il  appert  par  les  vers  qui  fontgrauez  aubasdefon 
image  demeurée  en  ladide  caue,&:  que  chatel'Eglileleiour 
delafefhe: 

Ae^ris fert  remedium ,  mœ(lis q-^foUtium: 
Ingens  malum  dentium ,  torquens  or  a  gcntinm 
facificat  gratis: 

Les  fuccefleurs  de  ClouiSjOU  confirmèrent,  ouaccreurcnc 
les  priuileges  ôé-reuenus  qu'il  auoit  ordonnez  pour  entrete- 
nir en  icelleiglife,  quelque  nombre  de  Chanoines  fecu- 
liers.-LeRoy  Robert,  entr'autres,remettantauidid;s Cha- 
noines ,  de  conférer  eux  mefmes  leurs  Prebendes^à  qui  leur 
enfembleroitcapable.Etordonnâtmefmeourre  plus.  Que 
delà  en  auantleur  Doyen  ueieroit  pris  que  deleurcongre- 
gation.Commeil  appert,  par  les  lettres  patentes  qu'il  leur 
en  fît  expédier,  commençant.  Si precibus  ^  &:c.  Lefqueiles 
furent  confirmées,  en  Tan  1108.  parles  Bulles  du  Pape  Paf^ 
chalfecond,  quicom.mencentj  SubitÛisno/fris  &c.  Si  bien 
que  la  fupertimté  des  richeiTes  qui  leur  furet  aumofnees  les  l-'Abbavc 
immunitez&Lfranchiiesdôt  ils  iouyrentparlapsdetcps^^Cco/mrifon 
la  hnguhere exemption  ,dencrecognoiflreautrefuperieur  Apoftoii- 
quelePapc  :  les  fit  voluptucufement  anonchalir  oarmv  les  ^"^p°"J 
dehces,  contre  les  reigles  dcleur  ordre,ôcirritant  le  maiftre  icde  qu'au 
delà  Vjgne,  cauferent  que  ces  mauuais  Vigneron  s  furent  ^*i'^* 
chaifcz  à  iufle  caufe^^  laYigne  baillée  à  façonnera  d'autres 

Ll  iij 


270  VNIV'lRSÏTE*  DE   PARIS, 

Cefut  en  i-an  rF46'. foubs  le  règne  de  Louis feptielme^  dit 
Je  iciine,  que  le  Pape  Eugène ,  troifîerme  du  nom,ie  fauuanc 
en  France  i  vint  loger  à  Paris,  aucloiftre  de  faincte  Gcne- 
uiefue.  Où  le  Roy  iuy  cnuoyanc  vn  riche  drap  de  ibye ,  pour 
eftendre  iiirvnOra:oire:les  Ofiiciers  de  ce  Pape  le  voulu- 
rent emporter  apVes  la  MefTe,  comme  ayant efte donné  àfa 
infolence    ^aindcté.  Surquoy  les  Ghanoinci  de  faindlcGeneuiefueel- 
&        meurent  difpute  flouilcnâns  que  ce  tapis  dcuoit  demeurer 
.,,    à  rEcrlife)  6i  des  paroles  viennent  aux  coups:  Siqueplu- 

teraeritcdcs  ri  j     l^  o  c  i  i    t  i     iS 

Chanoines  li^^uts  dcs  gcHs  du  Pape  oC  auttcs,  y  turent  bleilez ,  ccie  Roy 

de  fainae    mcime  (c|ui y  cftoit  accourtu ,  pour  y  donner  ordre  par  ià 

^^eneuie-   prcfenoc }  faillitàreftrc.  De  laquelle  effrontée  témérité,  le 

Pape  Te  plaignant  au  Roy,  lequel  de  la  part  auoit  eftë  autant 

offence  que  Iuy,  ils  accordèrent,  qu'on  challeroit  ces  mau- 

uais  fermiers,  quis'acquitoientfi  mal  de  leur  charge. 

Le  Pape  s'en  retournant  routesfois  à  Rome ,  6c  le  Roy  fai- 
iant  les  aprefts  du  voyage  d'outre- mer,la  commilîion  en  fut 
donneeàSuggertrer-digneAbbederainclDenys(nDmmc 
&;  authorifé  par  le  Roy  &:  fon  Gonleil,  pour  Regént  du 
Royaumc,enrabfenceduditfieurRoy)lequely  voulut  pre- 
mieremeteftablirdesMoynesdeS.Martin  des  Chap s,  mais 
toutesfois  (pàrrimportunitë  deldids  Chanoines  ieculiers 
qu'il  deuoit  dcpoffeder  )  il  y  mit  en  lin  douze  Chanoines  ré- 
guliers de  (aind  Auguftin ,  tirez  de  l'Abbaye  iîiind  Viclor 
auec  le  Prieur  duditlieu  nommé  Eude  :  lequel  a  elle  le  pre- 
mier Abbé  de  fainéle  Geneuiefue.  Car  au  précèdent  ccn'e- 
ftoit  Abbaye.  A  iceuxié  ioignit  l'vn  des  Chanoines feculiers 
depofledez,  nommé Guillaume,neueu  de  Hugues  premier, 
Abbé  36.  de  iàincl  Germain  des  Prez  :  lequel  depuis  a  elle 
Abbé  de  Rofchildein  en  Dace,  &  après  la  mort  canonizé. 
Sa  fefle  fc  célèbre  à  faindc  Gen  euiefue  le  fîxiefme  iour  d' A- 
«ril.  Voyez  la  légende  de  fafaincle  vie,  tome  fécond  àzs 
iàinds  de  Surius  audit  iour. 

AuliurcdesEuangiîes  couUcrc  d'argent  qui  cften  la  fa- 
criftie  de fainde  Geneuiefue  du  mont  conformément  à  ce 
que  deflus ,  eft  efcrit  ce  qui  s'enfuit.     • 

Anm  DomimiT^S.  iuit  Rex  Ludoutctis  Hierufalem.  Eodetn- 
mm  Ecclefia  nofira  dèfiatu  Cmomc&rumfecfilarium  adreg/darem 


LIVRE    SECOND/i  171 

prdinemcJlmtitiitA,  ofeatque  induHru  Suggerij  j  IsnA  memorU 
fancli;  Dionyp'i  Ahb'âtîs  {tmungeme  tidem  ABbati  Bbmmt  Eugé- 
nie Paj^a  tertio  r€cordatiomsfa)içU.^d^  iUufiri  Francorttm  Rege 

LudûHtCôJu^radiBo . 

Le  corps('ou  les  olTemef^sj  deiâinde  Aude  vierge  iParifîcn- 
ne,  lequelle  on  tient  aiiou* 'eiM^rvne  des  compagnes  de  S. 
Geneuicfue^eftaulfi  en  cé/te  Eglire,àueclechef  defaind 
êaudelle  foubs-Diacre  natif  d'Ôrle'an's ,  &:  martyr  deNif- 
mes  en  Prouence,  qui  eft  enfermé  de  treillis  de  ter, en  vne_ 
:  armoire pratiqueedans le  murdcl'vnedcs  Chapelles. 
Ccfiincî-  efi  recUmtpourJesenfam  quifontenchartre. 
Il  eil certain  qu^.PAbbayé'Be  làinâ:e  Geneuiefuea  eflé 
jîplurieursfoisruinee&bruflee paries  Normands,  lorsinfi- 
I  delles.qui  infeflerent  &.  rauagerent  fi  long  temps  ôcpir  tant 
i-'dediueriesfois  nofVreFrance^^  es  années  846.884.  ôc  892, 
Jti  pen dant  les  règnes  de  Charles  le  fphà'iiue ,  Louis;  leBegue^ 
iv  Louis  &  Carloman,  Louis  le  fai-,i|èanç.  Se  Charlejs  le  fim- 
1^:  pie:  mais  toutesfois  on  n'a  m^«tiefîanncc,  nyleregne, 
fi':  îbu  bs  lequel  le  dernier  édifice  de  céïle  Èglife  a  tÇié  parfaid, 
lis      Surlecaueau,oùlecorps  du  Roy  Ciouis,  fondateur  de 
rs  cède  Abbaye ,  futiiiKumë,  l'on  voidle  tombeau  dece  Roy, 
î-'cfleucde  lahaulceurdedcuxpiëds;  au  delTus  duquel  efl  fà 
or  J  ftatuc  5  que  la  figure  qutfuit  j^'eprefente. 


K  ! 


17*        VNIVER.SITE'   DE  PARIS, 


;T"rîA~rr 


♦•■•^    .^  %«=«-;-*•  •'<»»t"S^^-^''  IV'  »      <■-    tn.    ,  A . ..  . .    '...-.■t^  '•^•«J>*i»«j^fcit»M^.    ■-   iÇ' 


Ec  furies  deux  pants  d'vnc  lambriiïeurc  qui  enferme  ce 
tombeau,  les  d eux EpitaphesLatiu 6c  François  qui fuiuenc 
font  depeinds. 

HIC  eJlïUuJlrifimté^  Rex  Ludeuictu  ^quï &  Clodouem  anîehat-.  ' 
ùfmumefi dï6im ^FYAncorum  Rex  quintus^fed'verm  cbrijfianu-i: 
^ui ,  ah  Anaflafio  Iwpcratore^  Confulé*  AuguJl'A6  eftc7e<ttm.  Il  une 
fancitis  Rcm'igim  baptiz*auit^  &  in  bapti/mate  eïm^  Angeltis  Jmpui- 
Um (Acrï  Chrtfmettis  detidit.  ViAqmtaniaArrïanos  espulit^  &  tc- 
tamillamterram  ^  'vjquead  viontcs  pyrcncos  fuhiugAHît.  Hiticper 
V  iennem jluuium  y  Ccruus  mirdmiignitudinis  viam  cftcndtt^vcrqux 
J\ex  dc milites vadum tranjierttnt : ô' i» (im aduentu ,  mtin  A't^go - 
HfmxamîAtà cor r (ter un f ,  Akmanniari^ ^7 oring' nm &  Burgandùi^ 

TributariÂS 


LIVRE     SECOND.  ^73 

irthutAYtas fecit: &  terram adiacentemtranjinit.  Parifiisfèdcm  regm 
(enftituit.  Bccîefiam  ifiamfundauit ,  in  honore  Apofiolorum  Pc  tri  dr 
Fauli^  monitU fdncfiftmA  &  nenfaus  commendAnd£^  Clotïldà  vxo- 
ris  fux^  &  beatjt  Genouefd^  quant  [ancîii^  Remigimdedïcauit'.  in 
quit ^poH taudabilia  o^era ^  Kexfepulttts  esi^a  quatuor  filtis  ftiis  Rc~ 
gibm ,  iheodorico^  ClodomirOi  Çhilâeberto  &  Cloiario-,  Anno  Domi. 
A?/ 513.  regniftii^  50. 

Cy  giH  k  cinquicfme Royde  France^  premier  Roy  chreHten^d'tci 
CloHis ,  auantfon  bavtefme  :  lequel  fainci  Remybapttfa  à  Reims  3  é* 
mr^tma Louis .  Etlaap^ortavnAngede  varadù  vne  AwpûHlU plei- 
ne de  crefme  ^dont  tl  fut  eingt  ^é'Jes  fuccejjeurs  Roy  s  de  France /ont 
oii^gtsalcnrceuYonnement^  Celuy  Roy  a  l'admonneûement de fain^ 
cte  Chloîhe  fa  femme  &  de  Madame  fiincfc  Geneuiefue  ^fonda  cefle 
Fglfe^  en  l'honneur  des  Princes  des  Apcflr.es  fain^  Pierre  ô'fain^i 
Paul  ^  fdcreepaf  fainfi  Rcmy .  C*esî  la  première  Egli/e que  iamais 
Roy  de  France  fonda  .  Il  conquit  Touloufe  &  Aquitaine  y  iufques 
au:::  Monts  Pyrénées.  Beuantluyles  murs  d'Angoulefne^  par  mira- 
cle, tombèrent.  Allemaigne  luyfut  tributaire.^  Thuringe ,  la  haute  Al- 
lemaigHe.,^  autres  pays  .Cesluy  infitua  Paris  chef  du  Royaume  de  ■ 
France  .^dclïur  a  &  affranchit Jon  Royaume  delà  main  des  Romains. 
A  ce  noble  Roy  ^enuoya  l'Empereur  Anaflafe.^  vesture  Impériale  & 
couronne  ci  or  :  laquelle  il  donna  a/ainci  Pierre  de  Rome,  il  vefquit  & 
mourut  fainLlcnientj&  vefquit  quinze  ans  au^nt  fon  baptefme  ^  & 
autres  quirt^LC  ans  après  :  &fut  icy  eut  erreur  an  ^]}.de  fs  auatrc  fils 
Roy  s ,  FhccdoriCy  Clodcrnirc,  Ch.  Idc  riccr  Clctaue^  en  l'an  trentiejme 
de  [on  règne. 

Les  corps  des  femme&fîlledece Roy  , toutes  deuxno- 
mees  ClotiIdeouChIoche,&ceux  de  Thcobald  &  Con- 
tran, enfansdeCIodomire  iadis  Roy  d'Orléans,  frères  de 
iainclCIoud  f  qui  furent  occis  par  leurs  Oncles  Childcberc 
6cClotaire)  fontauflTi  inhumez  au mefme  caueau,  presde 
ccIuydecegrandRoY:oudansvn  autre  antique  tombeau, 
qui  eft  dans  le  mefme  chœur  de  ladite  Eglife  ,où  font  Jes 
chaires  des  Religieux,  fans  aucun  Epitaphe. 

£n  lafeconde  Chapelle  de  la  Nef  (il  n'y  a  des  Chapelles 
que  du  coftédextred'icelle)  l'on  voit  vn  tombeau  de  mar- 
bre noir,  au  delfus  duquel  cil:  la  ftatucd'vn  Atchediacre, 
fans  aucun  efcrit  qui  le  nomme. 
En  la  dernière  chapelle  de  la  r.cf  il  y  a  vne  tombe  :  autour 

Mm 


274         VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

de  laquelle  ceft  epitaphe  eft  graué. 
"  ^yS^fi  ^^^^^  &^uifj'cinte  Dame^  Madame  Catherine  d'Alencony. 

Duchejjè  de  Batiiere ,  Comtejfe  de  MortagnCy  Dame  d'Ex  me ,  de  S. 
Syluatn  &  de  Thint  en  Normandie:  laquelle  trefpajja  l'an  1^62. le 
njinz^t  cinqiùefme  iour  dumoys  de  luin yDieuface al'ame  mercy. 
Du  colté  fencllre  de  la  mefme  Eglife  de  (ainde  Gene^ 
uiefue  du  mont,  près  les  degrez  du  fanduaire ,  l'on  voie  cn- 
coresvntumbeau  jfurlequci  ceft  Epitaphe  eftengraué. 

Extguo  clauduntur  hoc  fax  0  intejlina  nohilis  BominxAgnetis  de 
Sabafidtdy  vxoris  quondam  illuslrijiimi  ijiri  Francifci ,  Comitis 
Dîtq-nenfis  Molem  atitem  cor  pris  exnttyfextû  dectmo  MArtii^anno 
l%0%.     incarnati  verbi  millejimo  quingentefimo  oflauo. 

On  prerume,queie  Roy  Robert  fitbaftir  le  Cloiftre-de: 
cefte  Royale  Abbaye,  pource  que  les  paroles  fuiuantes  fe  li- 
fencencoresenfonObit:  Obiit Francorum  Rex  Robertm^qui 
dédît  clatisrrum  huic  Ecclefid.  Et  que  d'abondant ,  il  y  a  vne 
(latue  de  Roy  dans  ce  cloiftre,  de  l'autre  coftéde  celle  de 
Cloui§,  que  Ton  eftime  cftre  de  luy. 

Tant  y  a,  que  l'on  trouue  bien  aux  anciens  rcgiftres  de 
cefte  Abbaye,  que  ce  fut  ce  fage  Roy  Robe  t  qui  enrichit 
d'or  6c  d'argent  ,1a  table  du  grand  l'Autel  de  l'Eglife  d'icel- 
]e,pourlorsencores  dediee  auxfainds  Apoftrcs  Pierre  &: 
Paul:  Et  qu'après  luy  Ton  fils  Henry  premierdu  nom,  en 
confirma  les  priuilegcs  par  Tes  patentes ,  dattees  de  Tan  1055. 
de  Ton  règne  le  cinquielme. 
Grande  e-       Cefte  mefme  Abbaye,  eft  encor'cnuironnee,  de  hautes 
iienauèàii   &fortes  muraillcs  dcpicrrc,  crénelées, Teftendueôc circuit 
faui7u  Ge-  dclquellcs,  enferme ièize ou  dix  fept  arpents  de  terre  fans 
«cuiefae,    le  cloiftrcanciemlequcl  s'cftcndiufqu'au  Portail  ,dedeuat 
^        le  Collège  de  Montagu,  ôclarue,  dide  des  Amandiers: 
L'Eglife  &  Cure  de  faincIc.Geneuiefue  du  Mont,  à  prefenc 
ditedefaindEftienne,eftantcomprile  en  ce  circuit,  com- 
me elle  fe  comporte, 
enquthêps      Elleeftoit,commei'ay  did,  hors  de  Paris,  commeeft  CH- 
ciie  Ku  en-  çQ^'|g  Monaftere  des  Chartreux ,  mais  elle  fut  enclofc  en  la 

c l o l c  en  m\ 

>iiie.  ville,  en  l'An  nc)o.  fous  le  Règne  du  Roy  Philippe,  dit  Au- 

gufte. 

En  l'an  iryo.  Le  Pape  Eugène ,  troiiiefme  du  nom ,  con- 
firma non  feulkmêttousUspriuileges  que  fcspredcelleurs 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  275 

auoient  donnez  aux  pofCïflèurs  de  celte  Eglife  de  faincle 
Geneuiefue,  mais  d'auantagc,  leur  permit  la  iouifîàncede 
tousles  biens  temporels,  dont  les  Chanoines  (eculiers,pre' 
miersinftalezenicelle,  auoient  ioliy,  au  précédant.  Décla- 
rant de  rechef,  ladi6le  Abbaye  eftre exempte  de  laiunfdic. 
tion  de  tout  Primat,  Archeuefque  ou  Euefquc  quelcon- 
que, ëcg'cftrcrubicttequ'aufaincISiegc.Etordonnant  ou- 
treplus ,  que  l'Abbé  d'icellc  venant  à  décéder,  les  freresrc- 
bgieux ,  en  efluroient  vn  autre ,  qui  feroic  re^eu  du  faind 
Pcre;  Sans  queladite  Abbaye  tombait  aucunement  en  Cô- 
mande,nypeufleflre  donnée  o u  conférée  à  eflranger  quel- 
conque. Ce  qui  fut  depuis  confirmé,  en  Tan  1165.  par  lePape  ^*^'^j"'-'^'_^ 
Alexandre  troiHefme , icfugié  en  France  ,  lequel  adioulU dusdesoi 
cncor'àcecyiQujlneferoitplus  loifibleà  aucun  de  quel-  GeMay,ii6; 
quequahcé  qu'il  fuft,dc  changer  l'ordre  de  fainctAuguilin,  duPonti"''^ 
dont  les  Chanoines  reguliersaior.s  Seigneurs  6cpof]ëfreursncacdcce 
de  celle  Abbaye,  obleruoienfles  reigles,ny  mefmemenc,  ^'?'^' 
auxRoysdePrance,  de  donner  ladide  Abbaye,  en bcne- 
tice. 

Le mefme Pape  AlexandrcôcfesfuccefTeurs, Lucie  troifi- 
efme,Gregoire  huidiefme, &  Clément troifiefme, donnc- 
rcntplufieurs  autres  Priuileges  aux  religieux  de  faincte  Ge- 
neuiefue, dontiene  feray  point  mention.Ec  les  PapesCele- 
ftin  troifiefme  Se  Honore  troilieiinc,  confirmèrent  encor 
du  depuis  ;QjyilneferoitpIusreceu  d'Abbé  defainde  Ge- 
neuiefue, qui  ne  fuit  delà  congrégation  defesReligieuxde 
l'ordre  faiuvl  Auguftin. 

Les  Religieux  defaincl  Martin  des  Champs  auoient  vue 
Prébende  en  r  Eglife  de  fâinête  Geneuiefue  du  Mont,  créée 
des  le  temps  qu'ils  eftoicnt  Chanoines  de  l'ordre  S.  Augu- 
■ftin,  ôcdeuanc  l'introduction  de  ceux  de  Cluny.-Mais  de- 
puis ilsl'ont  quittée,  moyennant rccompence,  de  laquelle 
ieparleray  au  traidé  du  Prioré  de  lainctMartin  des  champs. 

Quelque  temps  après,  lemefme  Pape,  refolut  vne  que- 
ftion  ,  meiieentre  ledit  Sieur  Abbé  faincte  Geneuiefue  Sc 
1  EuefquedeParisnomméEudeàfçauoir,  àquid'eux  deux 
deuoit  appartenir  la  Cure  defainde  Geneuiefue  du  Monr, 
maintenant  dite  defainde  Eftienne  de  fur  l'Arreft  qu'il  en 
donna ,  lefdus  bicurs  Abbé  cC  Euefque  s'accordèrent  :  Que 

Mm  ij 


2-6  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 
Jadicle  Curedemcurcroïc  fubiecle  à  rEuefque  de  Paris,  à 
condition  que  vingts  perronncsferoient  entretenues  du  re- 
uenud'icellc,  aulcruicedcl'Abayefainde  Gcneuiefue,&: 
oud'Euefaue  de  Pari  s  donneroitencor  pour  augmenter  le 
reuenu  de  la  mefme  Cure  ,  vne  certaine  Vigne  qui  cftoic 
dépendante  de  Ton  Euelché ,  ou  qui  eftoit  de  ion  propre. 

Par  le  melme  Concordat,  les  mcfmes  Sieurs,  ^bbé  &: 

E uel'que ,  firent  aulîi  vne  eichange ,  de  la  prébende  2c  Vicai- 

rerie,queles  religieux  de  fainctc  Geneuiefue  auoienc  en 

1  E^^life'noftreDame  dcParis,  ôcdela  Cure  de  faincle  Ge- 

ncuicfuedu  miracledes  /^rdants,  laquellcdependoirpour 

lors  de  ladite  Abbaye  faincle  Geneuiefue:  Pour  les  villages 

deRoiiTicnParifiséc  de  Valderlanr.  Comme  ces  mots,  le 

déclarent: 

chs'ùnui.       Super  qiicrelis  quns  dicJusEpifcopus  rnouehatde  iure  pAnocfjidi 

^e:it.  Uh^9 1  y^  Parrochia  de  Monte  d^procurationibus.  qu^  m  Farrochialiom 

iiTiacrj.      F.cclefns  Cano-riicorumae  Monte pctebat  :  cy  contra  Canonici  de 

""  •  0  Monte ,  aduerfU'S  Epifcopum ,  fiper  CapelUfanU.t  Genoncfd  y  fit  a 

tn  Ciuitate  Varificnjî  :  BtcidpArtes fînalitcr  ita  compofuerunt ^fci- 

iicct  :  ^^uodEpiJcopus  habebit  cmne  im  Epifcopalefeu  Parrochiale 

in  tôt  a  Tarrochta  de  monte  :  &  Preshyter ,  ciui  illi  Parrochixfpiri^ 

tunlia m'mi [trahit ,  ah eo curam recipiet ammarum , & Parrochia- 

nos  ipftPi'S  Piirrocht£ ,  ad  mandat  um  Efifcopi ,  vel  Archidiaconi^ci' 

tahit,  vccabtt,  ligahït pariter ,  & Joluet :  chrifma  &  oleum ,  ad 

cpm  Parrochid ,  ah  Ecclcfia  Parifien.  recipiet  :  AdSynodum  ettam 

Crca U  à     ryefjtct ,  îiec  tamcH  circadam  'uel  Synodaticum  reddet.  Item  licebit 

Àodtii^  eft    EpijC€po  &  Archidiacono  ,  tnJînguLos  depr^iicla  parrochia ,  O* 

d  oïd de  vi-  o-,f}nes interdiclt  &  exccmmunicatioms ferre [ententiam  &c. 

^  '*""■       Ah  hac  autemgeneratitate,  excepta  erunt^O"  abomni  turifdicfio- 

neEpifcopi  &  Archidiaconi  y  l'iginti perfond  inter  feruitorcs  o* 

gartiones,  infra ambitum  Canonicorum  habitantes,  comedenter^ 

cubantes  ^leiiantes ,  &c. 

Jnprddicfaatttem  Parrochia  de  ?nontey  nerjneEpifcopo  fïnecon- 
fenfti  Canonicorum ,  rieque  Canoniafne  Epifcopo ,  nottam  Eccle- 
fam  y  feu  CapelLim  ddfcare  Itcehity  &c. 

Prddicti  djuoque  Canontcifancîx  Genouefx ,  Capetlam  fanclx 
C'cft  fa  in'-  Genoucfd ,  fitam ,  inCiuitate  Parif en.  dederimt  Epifcopo  &fuC' 
fte  Genc  - cejjoribiis eim inperpetuum  liberam  ér  quiet am ,  nullofihi y  tn  ea 
Ardcu j. ^'    ^^^  yctento.  Frdbcndam  quoquc  & Vicariami  qu^prxdicii  Cano- 


LIVRE    SECOND.  ^77 

Tjiciy  in  Ecclefta  beau  MarU  Parifien.  hahebantjfrjedictô  Epifcopo 
^ eitisfuccejjoribus  éjui6faHeYHnt , nthtlomninofibiiuris ^tn Prx- 
bendaprcedtcfafeu  vicariareferuanteSy  &  c. 

Menfe  luni 0 ,  Anni ab orbe redempto^  12.02.. 

Enlaméfmeanneerioi.  TAbbé  delîus  nommé  fît  encor 
vn  autre  accord,  aueclesreligieuxdefaindVicborlezPans 
Par  lequel,  kfdic1:s  religieux  de  làind  Viclor,  quittèrent 
audit  Sieur  Abbé  6c  à  Tes  religieux,vnePrebende  qu'ils  a  uoi- 
enten  leur  Eglife  de  faindeGeneuiefueiEten  l'an  121^.  pre- 
mière année  du  Ibuuerain  pontificat  de  Grégoire  neufielrnci 
frère  Hébert  ellant  pour  lors  {epricfme  A bbe  de  fainâc  Ge- 
neuicfucj  ce  Pape,  deiîus nommé  donna pouuoir  &  pri-: 
uilege  audit  Abbé  6i  à  fes  fucce{reurs,de  porcerMitre,grâds, 
Anneaux  de  Prélat,  6c  de  bénir  tous  ornements  d'Eglife. Ce 
que  confirma  d.u  depuis,IePape  Clément  quatrielme  en  l'an 
iiéé-quatrielmedelbn  Pontificat,)' adiouitatencorlepou- 
uoir,  de  conférer  les  ordres  mineurs  à  (ts  religieux,  fans 
qu'ils fufTentadflraints,  d'auoir recours àTEuclque. 

DELA    IFSTICEECCLESIASTI  ^F  E 
de  l' Abbaye fainB^e  Geneuiefue. 

LAbbe*  defaincleGeneuiefue,  eft  luge  6c  Conferua- 
teur  des  Priuileges  Apollolics,  6c  deputéparle  Taind 
Siège  pour  cognoiftre  6c  iuger  de  toutes  caufes,  tant,  Ec- 
cleiiaftiquesqueciuiles  6c prophanes,  c'eftàdire,  dcdeb^ûcqnoy 
tes,  de  matières  decimalles,  de  portions  canoniques  ôccon-  ^,^""°ii'^ 
grues,  de  pecitoire  de,  bénéfice  de  penfion  créée  6c  confti-  fa'înac'  Ge- 
tuce parle Papefur aucuns  Bénéfices, ioitEuefché,Abba-  «euicfuc, 
yes,  Pricurez ou  Cures. 

Lcsappels  de  fes  fentences  reflortificnt  immédiatement 
au faind Siège,- fans  que ny  Diocefain  ,  Métropolitain,  ny 
Primat,  y  puiirepretendreauthoritéjattenduqueny  l'Ab'- 
bénelesiicns,  ne  doiuentdependrequeduPape,  6c  qu'ils 
ont  autant  de  pouuoir  &:  d'authoricc  en  leur  lunfdiclion 
que  les  Primats  en  ont  es  leur,  desquels  immédiatement  on 
appelleàRome.Etc'cftvn  cas  fort  remarquable,  duquel  on 
veoitencor'dcspreuuestouslesiours,que  peufouuenr  ce- 
iuy  qui eil: excommunié,  paria  ceniure,  oumonitoire,  ou 

M  m  iij 


27B         VNIVERSITE'  DE   PARIS, 
T)'o,ù  cft     aucre  lettre  de  cefte  chambre  Apoftolique ,  ne  vit  longue- 
^""^*f'°' ment,  ou  bien  ne  profite  du  depuis,  s'ilnefaitapresvneaf- 

uetbc:lluc  \  T  ^         t-a»     v  >  ^         i 

fauts'eba-   prc  cClonguepenitecc.  D  ouvient  qu  onapourueuancles 
hirs_iiHe     pointintcrietter  que  pour  des  faits  de  confequence,ôc  qu'il 
cft°cxœm-  n'cftloifîble  à  aucun  d'en  impetrer  fans  l'ordonnance  cx- 
municdc    prefTcdela  Cour.Non  queceib  Augufte  Parlement  vueille 
^*çJ]-^J^y^^"rienretranchernyentreprendreaupreiudice  de  ceft  Abbé 
&  de  (à  chambre  Apoftolique,  mais  c'eft  afin  de  couppcr 
chemmà  l'abus  des  pourfumants,  lefquels  pourroiët  mai 
mformer  le  côfcruateur ,  &  obtenir  de  lui  par  fraude  ces  let- 
tres excommunicatiues,  Oùlaraifon&lemotif,  cneftant 
pefee,  ÔcparlaCourôc  par  ledit  Conferuateur,  il  n'y  peut 
auoir,  pour  le  moins,  nyabus  ,  ne  furprifc.  Et  d'auantage, 
cefte  procédure  accroift &rcndplusredoutable,^autho- 
ritcdeccfteChambre,  potireftre  ,  ainfitaDteftimceôcref- 
pedee,  parie  Parlemcncfouuerain  de  France. 
d^Abb?'^      Ledit  Abbé  dcfainde  Geneuiefue,  députe  &:  conftitue 
s.Gcne-     vnEccIefiaftic  pour  fonVicegereur,lequel,comme  tel, con- 
inctue,&    noift,  iu^e  6c  décide  les  caulcs  quiibnt  agitées  ou  intcn- 
teespardeuant  luy  :  Lesactes,  citations,  munitions,  len- 
tences,  cnqueftcs  &  procès  defquelles ,  font  redigeespar  c- 
ftat ,  par  vn  Greffier , aufli conftitué  &  eftabli  par  ledid  Ab- 
bé, quifait  tous  les  ades  de  ladicle  conferuation  qui  dépen- 
dent defonditoffice. 

Quand  il  y  a  appel  de  la  fcntcnce  du  Vicegereur ,  T  Abbc 
décerne  commiflîonadrefiante  à  deux  iuges  conftituez  en 
dignitezEcelefiaftiques,  comme  Confeiliers  clercs,  ou  au- 
tres, quifoicnt  Abbez,ou  Prieurs  de  Prieurez  conucntuels, 
ou  Doyens,  ou  Chanoines  de  l'Eglife  cathédrale  de  Paris, 
ou  bien  à  ceux  qui  tiennent  les  premières  dignitez  es  Eglifcs 
collégiales.  Ht  fi  après  auoir  connéu  du  mérite  des  caufes 
d'appel ,  cesluges  donnent  fentence,  la  partie  qui  fc  fent 
greuecparicclic,cnpcut  de  rechef  apeller.  Et  pour  con- 
noiftredefonappel,leditSieurAbbédelegueencoresd'au- 
tres  luges,  tels  &  comme  did  eft,  lufquesà ce  qu'il  fe  ren- 
contre trois  fentences  conformes  difinitiues,  après  lefqucL 
les  ôc  defquelles  on  n'eft  plusreçeu  à  appeller,  ny  aulîî 
quand  il  ya  deuxfentences  interlocutoires  conformes. 
Qiie  fi  l'Abbé  vouloicluy -raefme  connoifire  des  caulcs  ou 


LIVRE   SECOND.  279 

des  appellations  ,  il  faudroit  aller  releuer  l'appel  de  fa  fen- 
tcnce,  en  CourdeRomc. 

Les  priuilegez&ceux  qui  ontleurs  caufcs  commifes  en  la- 
dite conferuation  ou  chaoïbre  Apoftolique  de  faincfbe  Ge-  Q^U  orr 
neuiefue.  font  les  Officiers  du  Roy  &  desenfancs  de  Fran-  ^^"^^"/*^*^ 

A  /"•  iT-»  ^^/if  11  commues 

ce,  tous  AumolniersduRoy,  Conleillcrs,  clercs  de  ehap- pasdeuanc 
pelles,  Secrétaires  6c  autres.  Les  Confeillers  delaCour,Pro-  J!"!^^^^^*^ 
cureurs  &  Aduocats  du  Roy ,  Greffiers ,  ôc  le  premier  Huif-  neuicfue.^' 
fier.  Mcffieurs  de  la  chambre  des  Comptes,  des  Généraux,  Decefuiet 

&  du  grand  confeil.  Lespauures  de  Monragu ,  vuigairemêc  fieurcho»* 
ditsCapetces,  Les  Bouriiersdes  collèges,  dits  des  Cholcts  fmiib.t.de 

&  du  Cardinal  le  Moyne.Les  Prieurs  &  Religieux  de  fainde^*"''*^'^''"'* 
Croix  de  la  Brctonnerie ,  de  faincl  Martin  des  Champs ,  des  pai.isj>. 
Blancs  manteaux  &:  des  BiUettes.  Les  Doyens  &  chanoi- 
nes de  l'Eglifecathedralle  de  Pans  &  des  Eglifes  qui  en  dé- 
pendent, commefont,  ceux  de  iaind  Benoift,  de  S.  Me- 
deric,  defaindcOportune,  de  S.Efticnne  des  Grecs,  du 
Sépulcre,  &  quelquesautres.  Le  chapitre  &  les  dignitez  de 
l'Eglife  carhedralle  de  Meaux,  les  Chanoines  ôc  dign  itcz  de 
la  iaincle  Chappelle  du  Palais  de  Paris,  les  Minimes  vulgai- 
rement dits  bons  hommes ,  tant  ceux  d'auprès  Chalior,que 
ceux  du  bois  deVincenncs. Les  religieux  des  AbayesdeCi  u- 
gni&-  de  Premonftré,  &de  toutes  lesAbayesôc  Prieurez 
qui  en  dépendent.  Tous  ceux  qui  font,  ou  dépendent  de 
l'ordre  de  Ciftcaux.  Les  chanoines &:  dignitez  des  Saindes 
chapelles  du  bois  de  Vincienne  &  du  Viuiercn  Brie,  le  cha- 
pitredePoiffi:  lesMonnoyersdeParis,lesreligieux  desAb- 
oayes  defaind  Germain  des  Prez  ôc  de  faind  Dcny s  en  Frâ- 
ee  ,&  quelques  autres. 

Q^antauxAbbcÔc  ReHgieuxde  fainde  Gcneuiefae&: 
Prieurez  qui  dépendent  de  leur  Abbaye,  ils  ont  leurs  cau- 
fcs commifespour  leur  regard,  pardcuantles  Abbez  de  S» 
Pierre  en  vallée  de  Chartres,  &de  Ioraphat:lclquels(  ou 
l'vn d'eux) commettent, commeleJitfiiur  de  làindeGe- 
neuiefue,vn  luge  conferuateur  ôcvn  Greffier  pour  l'exerci- 
ce deleur  luftice-.  Et  ce  luge  cognoift  de  leurs  caufes  ôi  dif> 
fcrents ,  ainG  que  dit  eft. 

Quant  à  la  luitice  temporelle  de  cefte  Abbaye  fainde 
Gcncuiefue,  elle  s'eftend  en  vne  bonne  partie  de  l'Vniuer* 


28o         VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

fîtéj&enlaplufpartdw  faux-bourg  did:  de  faind  Marcel, 
oùlefditsAbbé&Conuenc  oncles  droits  de  luftice,  hau- 
te, moyenne  &  bafTe,  de  faire  brufler,  d'Aubeine  ôc  d'Efpa- 
ue,&autresbellesparcicularicezapproprieesaux  Seigneurs 
qui  ont  droict  de  plein  haubert.  Ecpource,  ils  oncleurspri-" 
Ion  ,  luges,  Greffiers, Procureur  filcal, 6c  autres  Officiers 
deiuftice. 

DES    BIGNITEZ     ET    OFFICIERS     DE 
lAhhayefain6fe  Gencu'ufHe  ,  leurs  charges 
d^prerogatîues. 

D 'Autant  que  les  Offices  d'Abbé,dePrieur,5cdcfoubs- 
Prieur  (  lefquclslonc les  trois  Supérieurs  ou  Maiftres 
d'Ordre, refpondancs  aux  trois  degrez  des  Religieux,  qui 
font  :  hcs  Omcicrs  ,Prell:res  clauftraux ,  &  Nouices)  gifenc 
enlafuperintendancedecequi  eft  des  mœurs  ôc  de  la  cor- 
rection des  fautes  des  Religieux:  le  ne  diray  rien  deleurs 
charges, ny  decelles  des  Cellerier, Pitancier  ,  Procureur, 
Enfermier  ôc autres,  tendants  càl'œconomie  ôcmefnage  de 
la  maiion.  le  diray  feulement  du  Cheuecier,  qu'il  efl  com- 
me Curé  6c  MarguilHcr  prenant  les  offrandes ,  oblations  ôC 
la  cire  offerte àl'Eglifejd ont  il  tire  fon  nom  Latin  CûpiceriuSy 
quajî capiens  ceram.  A  luy  auffi  appartient  de  garder  les  chaf- 
les,  loyaux  6c  ornements  de  l'Eglife.  Quant  au  Chantre,  il 
eft  maiflredu  chat,6cfon  office  a  efté  du  temps  des  Chanoi- 
nes feculiers,  l'vn  des  premiers  de  ceftemaifon:  Et  celuy 
quieneiîoit  pourueujportoitaux  felies  folemnelles  6c  af- 
fcmblees  ouproceffionspubliques,  vnbafton  d'argent, tel 
que  celuy  que  portentencorles  deux  Chantres  desEglifes 
noflre  Dame&delalainde  Chapelle.  Comme  on  peutli- 
xeenvnobitfortancien,infcritauliuredu  Chapitre  delà- 
dite  Abbaye,  en  cesmots:/^.  Kalcnd.Jpril.  ohiit  Theobaldus 
Sacerdôs  &  Frxcentor ,  quiprxhendam  fanilx  Marid  tribuit  huic 
Ecclefuy(^  turrim  ujque  ad primum/olium  erextt  ^  haculumque 
Fr£centoris^  auro  &  argent o  cum  lapidibus  decorauit. 

Icnediray  rien  aulîîdesPrieurez6c autres  Bénéfices,  tant 
auec  cure  que  fans  cure ,  qui  en  dépendent ,  pource  que  nul 
iiepcutignorerledeuoirde  leurs  charges. 

Quant.àla  charge  de  l'Aumofnicr,  elle  cflaffez  manife* 

flee 


LIVRE     SECOND.  rgi 

fteeparcetiltrCj&nalauffine  peut  ignorer:  Querinten- 
tiondesinftituteurs,  fondateurs  &  bien- faicleurs  ,  qui  ont 
mis  tant  dericliefres  ,  rentes ôc émoluments, commeen  de. 
poftésEglifes,  n'apascilépour l'entretien d'vn  petit  nom- 

'  "bre  d'hommes  i€ulcment,maisà  fin  que  les  pauures  en  peuf- 
fentedrerubftantez&foulagez.EtpourcerLibietrAumof- 
nierde  iaindc  Geneuiefue  louyt  de  la  ferme  àc  du  village 

.  d'Aulnay,  dixmes,champarts,vlage  des  Forefts,  paftura- 
ges&:  autres  droids  à  Four&  âBan,  comme  les  Papes  luy 

ont  permis,  6c  notamment  Alexandre  cinquiefmCjainfi  que 
leliure  des  fiefs  &rentes  de  ladite  Aumolnerie  en  faid  foy« 
•     Le  Chancelier  laindeGeneuiefue  a  cil:c  feul  iadis  en  ce- 
fte charge: carnoustrouuons  que  les  premiers  collèges  Se 
plus  habitez,  furencfondez  en  cefte  montaigne,  efqucls  il 
lembleque  les  Chanoines  faincle  Geneuiefue  y  commet- 
toient  des  Régents  &  Précepteurs^  comme  on  le  peut  con- 
ieclurer  des  paroles  iuiuantes,  qui  fehfent  en  vn  Epitaphe, 
quieftenrEgliledefainctleanrEuangehftedu  Liège :ho- 
'.  norantla mémoire deNotger,iadisEueIque  dcladite ville, 
lequel  viuoitpendantleregne  de  Robert  fils  de  Capcr. 

,^idde  Htilbododicam?  qui  dmn  ndolefcentulus  ejcholari  di-  g^  aI-^v^h 
fcfpli/7a  attfagijjet y  Parijius  veiiie'/:s  fanctji  Genouefi  Canonicù  t»iorte\\i\ô. 
iidh.cfit  :  in  bretiimtiltiirum  SchoLirum  in/li'uclorfuit^njbicum  ali-  '".'*'' ".*'.^'- 

•^  .       ^  ,  ui.^mtimtrtt' 

qiiandiu  ^  Bommo  N  otgero  tgnorarctnr  ^tandem  CanonicaEptf-  rto.^tr  von- 
copdis  fententixexecutione  :,  comptdjits  eH  redire  fflurih us  ibire-  '^"''^^  *^'*^''* 
iiciisjlndiorum  acmoralitafls  injjgmbus.  Et  de  ce  que  le  *  feul  *Lc"hance- 
Chancelier  de  l'Vniuerfité  auoit  efté  pris  de  cefte  maifon  'ierfamac 
plulloftqued'aucuneautre:  car  ce  ne  futqu'cn  l'an  1304.  e^o^caùuc^ 
quelePapcBenoiftXI.crea&donnalamefmepuifTanceôc  rois{eiiier. 
faculté  au  Chancelier  de  nollre  Dame.  Etpar  confequeot,  ^^^^^^o*^* 
le  Chancelier  de  fainde  Geneuiefue  eftoitdonc  (eu!  en  ce- 
fte charge,'puis  qu  il  appert^  qu'auant  ce  temps  il  y  auoit  àts 
Théologiens  6c  des  eftudes  en  noftre  ville ,  lefquelsrcceuoi- 
entindubitablcmentles  licences delamaindequclqueEc- 
clefiallic ,  quine  pouuoit  eflre  autre,  que  ce  chancelier  de 
fainte  Geneuiefue, veuion  ancien  eflabliffemcnt. 

Quefi  on  vouloit dire,  qu'il n'euft efté inftituc  &  eftably  ^^"^^o'^feu 
que  pour  la  leuleracuite  des -Arts,  comme  lenomqu  on  luy  lafacni'c 
attribue  de  chancelier  des  Arts  le  fait  prefumer:  lerefpon-  <i«Arts, 

Nn 


i9i        VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

drois^iuftificroisparmarerponce^lafeuleauthoritëdecc 
Chancelier,  car  puis  que  chacun  fçaic,  que  ryniuerfité  dç 
Paris  n'efloit  au  commencement  que  pour  lesartsjes  autres 
fciences,  y  eftans  depuis  admifespar  accefToire , comme  cn- 
corpourreconnoifiàncconn'eilitleRcdeurny  lesProcu- 
reurs  des  Nations,  que  du  feul  corpsde  cellcfacultë ,  ainiî 
que  nous  dirons  cy  après:  lU*en{uicdonc,queleChanceUer 
de  faincle  Geneuiefue,  eftant  pour  la  faculté  des  arts ,  eiloic 
iliiccncioïc  toutlcul  en  ceiVe charge.  Outre  que nous auons  encor  les 
au  ..csau-   BuHes des  papes  Gre2;oireneufuierme&  Alexandre  quatrî- 
tc3.  efme,  qui  monllrent  allez,  que  non  leulement  le  Chance- 

lier de  iàincleGencuiefueauoitpouuoir  dehcencierles  Ar- 
tiflesde  toute acienneté,  maisd'auantagelcs  Théologiens 
ôc  Decretiftes  :  Et  en  voicy  la  tradudion. 

Grégoire  Seruitcurdesfcruiteurs  de  Lieu.  A  nojlrefîls  bien  aime 
le  chancelier  de  Farts  y  fiiut  d^  bénédiction  A^ojlolique .  Nos  fils 
bien- aimez,,  l' Abbé  &  contient  de Jainâte  Geneuufucdé  Parà^nous 
ont faici  entendre  .^  que  comme  de  droict  légitime ,  tllcuraPpartiet 
de  licencier  les  Doreurs  en  Théologie ,  es  Décrets  d^  Arts  li  berau  x 
à  ce  qu'ils putj/ent  librement  lire  d'' régir  la  ieunej/ê,  en  leur  Far- 
roiffe  d"  iurisdtclton^comp-ife  en  l'enclos  desmurs  de  laCitt  de  Paris 
Tu  contraints  toutefois  par  ferment  y  les  Boxeurs  de  Théologie  & 
'Décrets  i  deregir  entre  les  deux  Fonts ,  é'c. 

Alexandre  feruiteur  des  feruiteurs  de  Dieu.  Au  Chancelier  de 

iEglife  faincle  Geneuiefue  de  Faris  ^falut  &benedtcliùn  Apo- 

fiolique,  Parla'vertu  des  prefentes  &  de  noflre  authorité  nous  te  ca- 

..es  Papes     ^jandons ,  de  ne  licencier  déformais  aucun  en  Art  ou  Faculté  quel- 

;eig!oient  „.  i    ,    i  r         i  '  i  ^ 

ancienne-    conqucfi  premièrement  il  n  objerue  les  Statuts  cr  Ordonnances  par 
ment  rvni-   ^^,^^  e/lablies  es  Efludes  &  l'niuerjitéde  Paris,  pour  le  repos  dicel- 

uerhtcdc       ,        /  i    r  ^ 

?aris.  les  y  fansycontreuemrenchoJeauiuneO'C. 

c'ePoit  r ao     Donné 4  Ana^ne ,  le  quatûrz,iefme des  Calendes  de  Juillet ,  en  U 

de  l'incai-  .   ^  "i         n       -n      ^.r     * 

nition  1158  cinquiefme  année  de  nojtre  Pontificat. 

Ccquirendpreuueaflezfoluable,  derancienncauthori- 
îédece  chancelier  fainde  Geneuiefuc,&de  la  recognoif- 
fanced'icelle  denoftre  temps,  puis  que  ce  Chancelier eft 
déclaré,  tantpourlesArtsquepourlesautresfacultez 

II  femhlc  toutefois,  que  la  Bulle  fusalleguee  de  Grégoire 
neufiefmejContredit  quelque peuàce  que  Taydit  de  Tau  tho- 
ntevniuerfcUe  de  ceft  ancien  chancelier,  car  elle!  a  limite^ 


J 


LIVRE    SECOND.  28^ 

éstcrresleulcmentdelaiurifdiâionôc  iuftice  de  l'Abbaye; 
comme  Cl  les  collegesqui  en  iont.^euITcncefté  iadi^saftrainrs, 
àpafrerfoubsleChancelierclauftral  de  ladite  Abbaye,8i:que 
les  autres  fumifTent  Tordre,  prclcript&aduircparleClian- 
celier  ou  Vice- Chancelier  de  noftre  Dame. 

Qupy  qu'il  en  ibit,  ilcftaduenu,  ibit  que  les  religieux  de 
fainctcGeneuiefueaycntperdu  ou  efgaré leurs  vieilles  Char- 
tres, ou  qu'il  y  ait  eu  quelque  nouuelie  ordonnance,  en  fa- 
ueurdu  Chancelierdenoftre  Dame,  que  maintenant  les  fa- 
cultez  de  Théologie,  Décrets  &  Médecine  vontfeulemeiic 
ài'Euefché  pour  les  licences  &  le  bonnet  :  &  pour  les  Arts 
font  departisà  tous  les  deux  Chanceliers.  Ceîuy  de  noflre 
Dame  à  Ton  inftitution  doit  prefterle  ferment  deuant  l'E- 
uefquede  Paris,  ou defonconfëntemcnt deuant Meflieurs 
dcchapitre, qu'il  n'admettra  aucun  incapableauxliccnces 
deThcologie  &:  Décrets  :  fuiuanc  la  coniHtution  du  Pape 
Grégoire  neutiefme  ;  qui  eft  telle  en  vne  bulle  dirigée  à  l'V- 
niucrfitéde  Paris. 

£>uilibct  CancelUrius  Parijïcnjis  extnnc  creandus,  coram  E^if- 
coPOy  l'elde  ifJiHS  mandatû  in  capttulo  Varijienji  ^  vocatîs  ad  hoc 
CJ^'pr.cfènttbus  V  niuerjitatis fiholarium  duobi/s  Magtjlris ,  in  fan 
inflitutione  iurahit ,  quodad  régime n  Théologie  d"  Decretcrum 
honafide  fecunduin  confcienttam  funfn  ,  loco  O'  ttmpore  :  fecundHm 
Jhtum  ctuitatis ,  &honorem  achoneflate facultatum  ipfarum,  non 
niftdtgnis  licentiam  Urgietur-.nec  admiîtet  indignos ,  perfônamm 
accepttone  fitbmota.  Data  Viterbti.  vij.  îdus  Septemb.  Tontïjïca,' 
tus  ncfln  Anno  vndeci?no.  Qui  elloit  deTincarnation  1238. 

LePapeVrbaincinquieime  en  Tan  quatriefme  de  fon  pon- 
tificat, 6cdeTincarnationi36^.enuoya  deux  Preftres  Car- 
dinaux, lean  du  tiltre  de  faind  Marc  ,  &  Gilles  de  faind 
Martm  es  montagnes  pourla  reformation  deTvniuerfitc  de 
Paris.  Lefquelsâcefte  intention  ontfaid  trente  fîx  ftatuts: 
ôcd'iceuxlevingtfeptiefme,  c(l,quele  Chancelier  religi- 
eux de fainde  Geneuiefue  doit  eftre  Maiflrecs  arts.  Que  s'il 
n'eft  de  celle  qualité,  il  eft  tenu  d'élire  vn  Soub-Chance- 
lier,  quifoitMaiftre,  c'eft  à  dire  Dodeur,  en  Théologie. 
Etauilatutfubrequenr,ileftdefendutantaufdids  Chance- 
lier &:Soub-châncelier,  comme  aufli  aux  quatre  Régents 
examinateurs  des  quatre  nation  S;  qui  lesaffiftentau  grand 

Nn  ij 


i84  VNIVERSITE^    DE   PARIS, 

examen ,  de  receuoir  aucun  argent  desLicenciersqui  fe  pre- 
fentcnr,ny  les aftraindreâleurïaire quelque fellin.  Mais  ce- 
la ne  s'obierue  pour  Je  lourd  huy. 

Ces  mefmc  déléguez  dupapeVrbain  v.  firent  vne  ordon- 

nance,que  les  efcoliiers  ellans  aux  claiTes  fufîent  afiis  <i  terre, 

èc  non  iur  des  bancs  ou  des  fieges,  SchoUreSj  tnquiunty  Vnu 

*<  Herftta.tisYiirifitnJis  iwdientesfu.is  lecfionesfedeantm  terra  coram 

*■<•  MAgijhis ,  non  mfcArnnis  velfidwus  eUuatis  k  terra  :  vt  occajia 

^i  /ifperbid  a  inucnihusfeclîidatar. 

Cérémonies  obfemeesnux  réceptions  de  l' Ahhé  de  S.  Geneuiefue 
duvnpe  y  &  de  l' Eue/que  de  vans  audit  Iteu. 

QVandvnnouuel  Abbëde  faincte  Geneuiefuefe  vient 
prefenter pour eftrereçeu, les  Prieur  6c  Soubs-prieur 
leueitus  dechappes,  précédez  de  ceux  qui  portent  l'eau 
benifle,  les  chandeliers  2c  l'encens,  6C  luiuis  du  refte  des 
religieux,  en  ordre  de  proceffion,  luy  viennent  au  deuanc 
lufqu'auxdegrezdcl'aumofne,  &:  luy  font  iurer&promct- 
tre, après  auoir  veu fcs  Bulles,  les auoir acceptées ,  ic l'auoir 
receu  pour  Abbé,  détenir  ôcfaireobferuer  l'ordre  &la  rè- 
gle de  Taincl  Auguilin  3  fur  laquelle  leur  maifoneft  eftabliCy 
U  de  conferuer  les  priuileges,droif  s6c  immunitez  de  la  mai- 
Ion  &  des  religieux  y  habitants  :  &:  les  couftumes ,  d'ancien- 
netcobreraeescn  icelie.  Ce  qu'ayantpromis,  le  Prieur  luy 
iettedeTeaubenifte,  l'enccnfe,  puislemcinedanslecœur 
parie  milieudesReligiciiX:  Où,  àla  tefte  du  tombeau  de 
Clouis,  eftvne  chaire  parée  d'vn  drap  6c  couffinet  de  foye; 
Surièqueiie  mettant  à  genoux,  appuie  fur  la  chaire,  le  Pri- 
eur die  fur  luy  quelques  oraifons ,  propres  à  tel  le  cérémonie 
&icellesfinies,  lesprieur6cSoubs  prieur  le  conduifent  en 
fonfiege,  d'où  il  donne  là  benedidion  aux  a{rîil:ans,  com- 
me vray  Prclat6c  fouuerainde  l'Eglife  ôc  Religieux  d'icel- 
le. 

Ledit  Abbé  vfe  de  mefme  cérémonie,  lors  que  fa  fàinde- 
té(le  Pape)  vientà  Paris,  commeplufieursfoisil  cil arriué: 
Etpourfairefon  entrée,  luy  faitdefniurtrvneiporteronde, 
qui  relpond  à  fon  iardin,  &  que  l'on  vcoit  encor  muree^. 
entre  lei  deux  portes  de  fâinâ;  Marcel  6c  de  laind  laeques^ 


LIVRE    SECOND.  2S5 

Quand  vnEuefque  de  Pans  doit  eflre  reçeu  par  les  Cha- 
noines de  noilre  Dame,  ledit Euefque  s'en  va  coucher  (  la 
Duid  d'auparaunncleiourdefareception)  en  l'Abbaye  de 
faincl  Vicl  or  lez  Paris,  ou  en  quelque  lieu  proche  de  la  ville, 
&  le  matinlevient  prefenter  au  portail  de  rEglifeTaindeGe^ 
neuiefue,  du  code  Occidental  :  Oùlcs  Abbé  ôc  Prieur,  &: 
ceux  qui  portent  l'eau  beniil:e,rencens,les  chandeliers  &.  le 
texte  des  Euangiles,  le  vont  trouuer,  le  reftc  des  Religieux 
demeurantrangëauxdeux  collez  de  la  nef,  &  làl'Abbeluy 
donnele  gupilion,  pour  le  donner  de  l'eau  bcnifte,ôc  eniet- 
terau  peuple:  Puisilluy  prefcnte  de  l'encens  pour  le  bénir, 
duquel  il  l'enccnfe,  cniuitte. 

Cecy  faicl,il  luy  donne  le  texte  des  Euangilesàbaiferjpuis 
les  Religieux  chantans  vne  Antienne,  r'entrcnc  dedanslc 
chœur:  Au  milieu  duquel  l'Abbé  ôc  le  Prieur  conduiient 
l'EuefquCjqui  s'y  agenouille  lur  vn  tapis  6c  oreiller.  Et  après 
quelques  verfets, l'Abbé  dict  fur  luy  celle  oraifon,  Deusfi- 
delium  omnium fMJlor  &  re&or  famulum  tumn  N .quem  Ecclefi.t 
îu£prxc/fe  l'oluijtiprophius  refpicc  :  d"  da  ei  quxfnmus  verbo  dr 
exemplo  quihus prxcfl  proficere:  vt  ad  vitam  vnâ  cumgrege  fihi. 
credito perueràjt  fcmpiteraam.  Cela  did  il  efl  conduid  au 
grand  Autel,  où  d'ancienneté  il  efl:  tenu  faire  offrande  de 
quelquerichedrapdc  foye,  ou  parement  d'Eglile.  Puis  il 
s'en  va  au  Reueftiaire  fe  rcueftir  de  les  habits  Epifcopaux  ôC 
Pontificaux, &;reuient  fe  feoir  en  vne  chaire  pareeàcofté 
dumaiftrc  Autel, penaantque le  Chantre  defainde  Gène- 
uiefje  commence  le  Te  Beuryi,  quelesReligieux  pourfuiuct. 

Ce  Cantique  chanté, TAbbe  ayuntcncores  did  quelques, 
oraifons  furrEuefque,Ô«:prisfon ferment  degarder  lespri- 
uilcges de  fon  Abbaye ,  quatre  Religieux  rcueflus  de  chap- 
pesdefoye,renlcuentdans  ia  chaire,  &leportent  lufaues. 
auxdegrez  dugrandporrailjOiiils  Icliurent  à  les  feodanx,- 
quatre  Barons  de  France:  quifontdeMacy,  deMaugeron, 
deChcureufe,  6c  de  Lufarchcs,  celuy  de  Mont-morency 
enfouloit  edrevn.  Mais  depuis  que.  d-e  Baron  il  a  efté  créé 
Duc,  il  n'en  a  plus  elle. 

Iceulxprecedez  proceiîlonnellementparlefdids  Religi- 
eux 6cleur  Abbé, leportent  {  ouleportoientancienneméc. 
i4}fqu'en.larue  neufuenoftreDame,  deuantl'Eglife  dide^ 

Nn-iij 


iS^  VNIV  ERSÏTE*  DE   PARIS, 

defaindeGeneuiefuedcsArdanstOulesAbbéScPrieurle. 
iiurencauDoyenScChanoinesdenoftreDameJàvenuscn 
proceilîon  pouricreccuoir,  enlaprefcncede  Meilleurs  les 
Preuoft&Efclieums,  qui  icruenc  comme  de  telmoins  àce- 
fte  réception. 

Led icEuelque  efl:  tenu  de  donnera  chacun  des  quatreRe- 
ligieux  qui  l'ont  porté,  vne  pièce  dur  marquée  de  fa  mar- 
que. 

Ainfiliuréàfon  Clergé,  il  n'entre  pointa  l'Eglife,  qu'il 

n'ait  preflé  tel  fermenta  la  porte, 

£go  N.  Epi/cûpuf  Vitriftcnjis  turo  adhMfan6ta,  Dei  Euangelia, 
me/èruat/mim  tura ,  lihertates ,  immuriitatcs ,  prtmlegia ,  exem- 
pt tone  s  &  confiictiidincs  Ecdejt£  vurt/ienfis ,  &  compojhiones  ali- 
as habitas  inter  pr.idccej]orcs  meos&  Capttulum  Eccle/ù prxdic- 

t£. 

Cérémonies  ohferuees  àU  defcente  deUchaJfe fiinCîe 
Geneuiefue. 

Quand  pour  quelque  vrgentencceffité  ou  afflidion  pu- 
blique, oncft  contraint  d'auoir  recours  à  la  deicente  delà 
Châlîe  de  làincte  Geneuiefue,  l'Euefque  de  paris  en  obtient 
lapermiiriôdeMeffieursdelaCourôcdelaincleGeneuiefuc 
ac  les  Preuofl:  des  Marchands  ôd  Elcheuins  baillent  oftages, 
pourlafeuretédeladicle  ChâlTe,  laquelle  d'abondant^l'E- 
uefque  de  Paris  promet  6ciure  de  faire  porter  6c  rapporter, 
fans  aucun  terme  nydelay,&:  en  la  reuerenceaccoufiumee. 
Puis  les  Abbé  6c  religieux  donnent  iour,  en  attendant  le- 
quel  i\s  ieufnent  &  s'exercent  en  prières . 

La  veille  du  iour  de  la  defcente,  les  Religieux  viennent 
dcslefoir  en  leur  Eglife,  chanter  Matines, prime,  Tierce 
Scxte&None,  puis  leur  Abbé  venant  à  l'autel  reueftuen 
aube,  feproftcrncfurvn  tapis  &:  commence  les  feptPfeau- 
mespenitentiels,  que  les  religieux  pourfuiuent,  aufli  pro« 
ilrernez  en  leur  chœur,  fur  d'autres  tapis. 

Iceuxacheucz,rAbbé  faid  l'abfolution  qu'il  fait  annuel- 
lement le  Mercrcdy  des  Cendres,ôcyadioufl:eroraifon  pro- 
pre à  ce  que  l'on  requiert  de  Dieu.  PUIS  le  Chcuecier  &;  vn 
autre  religieux  aident  à  defcendre  la  châlPe  du  lieu  oiielle 
cflpofeependanc  que  les  autres  chantent  vneantienne ,  la- 


LIVRE  SECOND.    ^  287 

quelle  finie  &la  cùaiTe  dcfcendue ,  les  Abbé  &  religieux  ia 
viennent baifernuds  pieds,  l'vn  après  l'autre.  Puis  l'Abbé 
chante  la  MelTc&adminiilre  iafacree  communion  à  tous 
les  Religieux:  Etlurlepointduiour,  Melîieursles  Lieute- 
nant Criminel,  procureur  du  Roy  au  Chafteler,&  quelques 
autres  Officiers  duditChafteict,  viennent  prendre  la  chafle 
en  !euriàuuegarde&  protection,  2c  promettent  delà  con- 
duire, r'aconduireôcnela  point  perdre  de  veiie,  iuiques  à 
ce  quelle  Toit  remontée. 

En  attendant  les  proceflions  ,  les  Religieux  difent  le 
Pfaultier ,  &:  les  porteurs  de  la  chalFe  font  célébrer  vne  baf- 
ièMeiïe  en  ia  Chapelle  ditedeMilericorde  qui  efl dans  le 
cloidrCjOÙ  ils  communient  tous. 

Lesproceinonss'eftansûircmblees  enTEglife  noftre  Da- 
me, elles  en  départent  ôc  viennent  en  l'Eglilè  defainde  Ge- 
neuiefue,  en  laquelle  (  en  fuitte)  les  Chanoines  de  noftre 
Danieentrans,châtenti'antienne  des  faindsApoflres  Pier- 
re ôcPauI,  puis  celle  de  fàincle  Geneuiefuc  :  rEuefquede 
Paris  en  diiànt  les  oraifons.  Puis  les  Religieux  de  fàinde 
Geneuiefue  chantent  l'antienne  de  faind  Marcel,  &  puis 
partent  tous  enfemble. 

Lesporteurs  deschaiTes  (defquels  ceux  de  celledefàindc 
Geneuiefue ,  ne  fontveftus  que d'vne aube  plillee  de  toille 
fine  )  prennent  à  lors  chacun  la  leur  fur  leurs  efpaules ,  &  les 
portent  amfî  cofteà  cofte  Tvne  de  l'autre,  iniques  deuanc 
rEglife  de  fainde  Geneuiefue  des  ardants  (les  Religieux  de 
fainde Geneuiefue  6c  hs  Chanoines  noilreDame^prece- 
dansprocefrionnelIement6cmarchansIesvHsd'vncoHcde 
la  rue,  &  les  autres  de  l'autre)  où  ils  changent:  ceux  delà 
chaiTefainclc  Geneuiefue  5  prenans  celle  defaincl;  Marcel, 
&  ceux  de  celle  dcfainct  Marcel,  celle  de  fainde  Gène* 
uiefue. 

Lesayantainfî  apportées  en  certains  repofoirs,preparc2^ 
pour  ce  fuict,  au  milieu  du  choeur  de  l'Eglife  noftre  Damc^ 
on  y  commence  la  MefTe,  qui  eft  célébrée  par  Monfieurde 
PariSjaflTifté  de  deux  Religieux  de  faindc  Geneuiefue,  fai- 
fans  offices  de  Diacre  6c  Soubs-diacre,  êc  chantée  par  les 
Chantre  &  Religieux  tenans  le  eoftédextre,  5c  l'Abbé  aflls 
en  la  chaire  du  Doyen  qui  eft  iapremiere  en  encrant  dans  le 


M  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 
.chœnrparlanef,  à  main  dextre.Ec  le  chancre  de  noftreDa- 
jne  tient  le  coftè  feneilre ,  aflifté  des  Chanoines  ôc  Officiers 
•  jdcladicteEgliie,  qui  ne  chaotencquele  Cre^ûcn  mulique. 
La  MelTe  dide  ,les  Religieux  chantent  l'antienne  Salue Re~ 
gtnay  6c  l'Abbé  dit  l'oraiibn  :  les  prières acheuees,  les  Re- 
ligieux d'vn  cofté  auecleurAbbe  (comme en  venant  j  ôc 
les  Chanoines  de  l'autreauec  leur  Euefque^rcconduifent  la 
jchail'e  iufques  auprès  le  petit  pont  .Et  les  Abbé  &  Euefques 
s'arreflent  douant  faindeGeneuiefuedevSArdants  le  faluans 
refpectiuement,  ôc  prennent  congé  les  vns  des  autres,  &:  les 
porteurs  reprennent  chacun  leur  chaffe.  Quant  celle  de 
ijincleGeneuiefaeellporteeiuiquesau  portail  de  fonEgli* 
fc,  les  porteurs  s'arreRenr,6clai{î"enc  palier  deuanc  les  Re- 
ligieux, quife  rangent  en  la  grand*  nef,  ôc  commencent  à 
-chanter le  refpons  :  AHdiuinjocemy'^tïïàzntc^xxQ  l'on  remon- 
te la  chalTe. Et  eit  à  no  ter  que  pour  toutes  autres  proccflions 
quifefacentenrEglifc  noftrc  DamedcParis,  l'Euefque  ôc 
(on  Chapitre  ne  rciîbrtenc  de  leur  Eglifeja  MefTe  dide,que 
pour  reconduire  la  chalTe  de  iaindc  Geneuiefue.  Et  ce 
pour  accompUrlapromefle  qu'ils  font  quand  ils  viennent 
fupplier  pour  faire  la  proceiriondeladi  te  chafîc. 

Eni'ani347.le22.1uiUet, lourde  la  fainde  Magdeleine, 
il  fefit  vne  proceflion  generaled  Paris, pourla  dcliurancc 
des  hâbitans  de  Calais,  reduids  en  extrême  famine  par  le  fîe^ 
ged'Edouardj.  Roy  d'Angleterre,quifèconrinuoic depuis 
ciixmoys.  En  laquelle  procclîion  l'Abbc  de  fainde  Gene- 
uiefue micré  &:  orné  de  les  habits  pontihcaux ,  entra  en  l'E- 
gUie  noftre  Dame,  faifanc  contre  les  priuileges  &  immuni- 
tezd'icelle,  s'il n'euftdeclaréparfes lettres ,  l'auoir  faida- 
ueclapermifTion  derEuefquc  6c  de  Ton  Chapitre:  pourla 
reuerenccdesfaindesreliques,  &:  la  prefence  delà  Royne 
deFrancejEtcefans  tourner  en  conséquence  à  l'aduenir. 
Defquelles  lettres  enfuit  la  teneur. 

Noucrtntvniuerfi^  quod  nos  Rohenus  humtlis  Ahho'S  Monaflc- 
rij  fan6td  Genou€f,&  in  monte  Parijiusj  ordints  fan6^ti  Augufiini  ad 
llomnnam  Ecclejhm  nullo  medio  pertinentes,  recognefcimus  &fa- 
temury  quodreuerendus  in  chriftopater,  Dominus  Épifcopus ,  O' 
rjenerahilis  hecanus^  &  Capituhm  T arijienfc perrnijerunt  &  nc- 
his  concejfcrunt  ^  qttod  intrayçmus  hodie  in  ^cdejia  Varifienfiin 

rontif caillas 


L I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  289 

•ponùJicdihHS  hac  vice  dur? taxât  degratia/peciali ,  oh  reuerenttam 
fanàarum  reliquiarum ,  qujt  ibidem  frocepionaliter  deferuntur  (^ 
contem^Uttone  tlliijfrifimji  Bominxy  Domina  Régine  Francix 
po  neceptate  guerrarum  qu£  nunc  emergant^ad  di^am  Ecde/iam 
proccjsionaltter  cum  mtUtttudine fopili accefimus .  In  cuiiis  rei  te- 
Jtimonium yjigtll»m  nojlrumduximus  prj^fentibus  apponcndum. 
l)ntum  PanJÎHS annoDomini  1347-  die  Dominica  ,  in  fefiobeatjs. 
Mari£  Magdalenx,  Ces  lettres  lont  cranfcriptes  en  l'ancien 
Cartulaire  de  MeiFieurs  de  noilre  Dame ,  quUls  appellent  le 
liurc  noir,  fol.  47.  pa.  I . 

Desproceilîons  annuelles  que  font  meffieurs  de  noflre 
Dame  a  fainde  Geneuicfue ,  voyez  ce  que  l'en  ay  eicript  au 
premierliure ,  en  traidant  del'Eglife  noftrcî  Dame. 

Il  relie  à  dire, qu'en  la  Chapelle  qui  eR  derrierelc  grad  Au- 
tel,&*  faici:  le  chef  de  l'Eghfe  de  S.  Geneuiefue  du  mont,  il  y 
a  cinq  chaiîes ,  que  reuerend  père  en  Dieu  Philippes  Le  bel, 
Abbe  de  leans , incomparable  en  fes  œuures ,  afaid  faire  6c 
orner, comme  on  lesvoid.  Lapremieredu  rnilicueftd'ar- 
gent  doré ,  en  laquelle  repofen  t  les  ReUques  de  fainde  CIo- 
theouClothilde,femme  de  Clouispremier  RoyChreftien. 
Les  quatre  autres  font  de  bois  doré;  &  la  première  d'icelles 
efl:  de  faind  Ceran  ou  Ceraune  Euefque  de  Paris, duquel 
nous  auonsdefia  parlé.  La  féconde  eft  de  ikinde  Aude  ou 
Aldevierge,quenousauons  àià.  auoir  efté  compagne  de 
fàinde  Geneuiefue.  Etles  deux  autres  chaiîes  font  des  reli- 
ques de  diuers  fainds. 

Enl'an  1483.  entre  \ts  huiclàneufheuresdufoir,  leton- 

nerrecheutfur  le  clocher  de  l'Abbaye  iainde  Geneuiefue 

"  du  mont,  brufla  toute  la  charpenterie  d'iceluy,  qui  auoic 

dure  ("félon  l'original)  quelques  neuf  cents  ans,  &fondic 

•  les  cloches,  &:le  plomb  dont  il  cftoit  couuert. 

Du  temps  du  Roy  François  premier  fut  commenceeâ  ba- 
flir  de  neuf  l'Eglife  de  faindEftienne  du  mont:dont  l'ay  par- 
le cy  deuant ,  le  portail  de  laquelle  n'aefté  commencé  qu'en 
l'anneeiéio.desliberaluez  de  plufieurs  perfonnes,  &  en- 
treautresdelaRoyneMarguente,  laquelle  le  2.  iourd'A- 
ouftymit  la  première  pierre,  fur  laquelle  eftoient  grauez 
ces  mots  auec  Ç^i  armes , 

Oo 


icjo         VNIVERSITE'  DE   PARIS, 

Deofauen.  S.  Stephdno  deprecante  &  aujpiciis  Margaret* 
Regin^VdefiA  Anno  Bomini  i6io,  2,  Augufti, 


-p  E     V  E  G  L  1  SE     SAINCrSEVERIN, 
Farrochia/e  &  Archi-preshyterale  de  CVniuerfitéde  Paris. 

LE  RoyClouis  premier  en  l'an  if. defon  règne, eftanc 
fort  tourmenté  de liéure,  ôcles  médecins  n'y  pouuans 
remédier,  par  leConfeiIdel'vnd'iceuxnomméTranquil- 
linus,fit  venir  en  France  faindSeuerin  AbbédVn  Monafle- 
Sa^iccft  en  re ,did anciennement  Agaunum  ,ôc maintenant  S.  Mauri- 
Sunusto.i.  ce  en  Saiioye,otrilfaiioitpluricurs miracles.  Lequel  en  s'en 
^'  venantpaiFa  par  Neuers ,  ôc y  guarit  l'Euefque  Eulalie ,  qui 
eftoit  lourd ,  muet  2c  malade  au  lid.  Et  à  la  porte  de  Pans  il 
guarit  vn  lépreux,  en  luy  mouillant  la  face  de  fa  faliue ,  &:  le 
bailant.Puis  fetranfporta  vers  IcRoydefîa  fort  atténué  Eta- 
presauoirpriéDieuen  vncEgliiejpourluyreftituerfaianté, 
deuefl:itlaChalubie,&:rt;ftcnditde{rusleRoy:lequelàl'in- 
flantiètrouua allégé,  ôipeu  après reuint en  conualefcence. 
ToutesfoiSjfoitqueClouiseufl:  pœurquelafieure  lere- 
print,  ou  non,  il  ne  voulut  fi  toft  licencier  fainct  Seuerin, 
ains  le  retint  afîez  long  temps  (  malgré  luy  )  àParis,à  la  rref- 
grande vtilité de plufieurs malades  ôcimpotens,  tantcour- 
tiiàns&fauoris  du  Roy,  qu'autres  des  champs  &de  la  ville, 
qui  eurent  recours  àiespneres.  Maisàlaiin  eftant  impor- 
tuné iournellcment  de  le  lailFer  aller ,  il  luy  permi  ta  fon  de- 
part  de  difpofer  de  telle fomme  de  deniers  (de fon  threfor) 
qu'il  luy  piairoit,&  de  dclinrer  autant  de  prilbnniers  qu'il 
trouueroit  bon,de  quelconque  crime  dont  ils  peuflent  eftrc 
coulpables. 

Ce  congé  obtenu,  il fe  retirai  chafteau  Landon,  pour 
Nanton,  ^tnlzimCaftrumNantonenfey  petite  ville  en  Ga- 
ftinois  diftantc  vingt  lieux  de  Paris.  Où  ily  auoit  vn  petit 
oratoire,  ou  Chapelle  de  charpenterie,  que  polTcdoient 
deuxprefiiresPafchafeouPafquier,  ÔC  Vriicm:  Aufquelsii 
dit  qu'il  eftoit  venu  pour  habiterleans  le  reftedefa  vie,  ô^ 
cilrc  enterré  de  par  eux,  quand  Dieu  Tappelleroit,  leur  re- 
commandant fon  preflreFaulte,  qui  l'aucic  feruy  l'efpace 


LIVRE   SECOND,  291 

de  trente  ans,  &fondifciplcfrere  Vital.  L'année  dcfon  de- 
cedsn'ell  point  mentionnée  en  fa  vie  conipofee  par  Icdiç 
Faufle,  ainsfeullementleiourquifut  rvnzidhie  de  Feuri- 
er. 

Le  Roy  Childebertpremier,  fils  ôcfucceiTcurdeCIouis 
fonpere,  remémorant  les  vertus  &  miracles  de  famd  Seue- 
rinj&rpeciallcmentlaguanfon  de  fonditpere ,  fît  abbatre 
ladidechapeliedebois  &:  conftruire  vne  autre  Eglife  plus 
grande  auecmaifons  congrues  pour  ceux  qui  feroient  le  di- 
uin  feruice.  C'eft  auiourd'huy  Abbaye  de  l'ordre  laind  Au- 
guiHn ,  vnieà  la  congrégation  reformée  de  faind  Vidor  de 
Paris: 

Gilles Corrozetefcrit  quelaparroifTe  de/aind  Seuerin, 
qui  eft  au  commencement  de  i' Vniuerficé  deParis  a  eflé  ba- 
ftie  au  mefme  lieu  où  ledid glorieux  faind  habitoit  deuant 
que  de  Te  retirer  à  chafteau  Landon.Ce  qui  ne  fc  doit  enten- 
dre dudit  fàind  Seuerin  Abbé  dAgaunum ,  dont  la  feftc  fe 
célèbre  le  11.  iour  de  Febuier.  Mais  d'vn  autre  S.  Moyne  foli- 
taire  duquel  la  fefte  fe  célèbre  le  23.  Nouêbre  le  propre  iour 
S.  Clement,quiviuoitdutcpsdeChiIdebert  Roy  dcFrace, 
ôclequel  eftac  reclus  en  ce  lieu  donna  l'habit  de  religion  â  S. 
Cloud.Voiez  le  i.liure  au  traiclé  desrelicques  qui  fontàno- 
fl:reDame:6c  le  quatriefrae  au  traidé  de  l'Eglife  de  S.Gloud 
ôcle  priuilege  du  Roy  Henry  premier  cy  après  mentionné. 

Au  milieu  du  cimetière  d'icelle  Eglile  il  y  avn  fepulcre  de 
pierre  haut  eieuéSc  couuertauectelEpuaphe,  graué  fur  le 
bord. 

Enfûunendncedntres-Nohlefang  des  Comtes  de  Vhrife  Orien- 
tallc ,  aujsi  f/ûur  les  dons  de  grâce ,  tantde  Tefprit  que  du  corps  de 
feu  noble  homme  Ennon  de  Embda. ,  efleu  Gouuerneur(^fatrape  de 
la  cité  de  Embda:  ,^ui  fur  le  cours  defes  ejludesfut  icy  rauypar  mort 
en  l'aage  de  vingt  trois  ans ,  au  grand  regret  defon  pays  ô"  de  tous 
fes  amis  :  Nobles  fe?nmes ,  fa  mere-grand y  (j'fa  dolente  mère ,  ont 
àleurcherô'vnicqueflsfaitdrejferceprefent  tombeau  entefmoi' 
gnage  du  deuûir  de  vraye  é" pure  amitié  j  ô'  certaine  .efperance  de 
la  refurrecîion  du  corps  qui  icy  repofe.  Iltrefpajfa  l'An  de  nojlre  Sei' 
gneuri^^^.le dixhuicliejme  de  Juillet. 

Plusala  baze  dudit  fepulcre  eft  graué  en  lettres  d'or  fur 
marbre  noir  à  main  droide. 

O  o  ij 


102         VNIVERSITE    DE    PARIS, 

Nohtlitategeneris  Comïtum  oncntiilis  vhnfu  &  animi  corpo- 
rifaue  dottbus prxcUro  D .  Ennoni  de  Embda  cïuitatis  Bmhdenfis 
Erdpojitû  acelecïo  Satrapd  ,prcpter  certam  huius  corporis  refurrec- 
tnrijpem^  acin  nmorisfinctn  tcjlimonium ,  dtiia^  matcrque  pU 
^umcoftiofliû ,  qui  hîcexjludiorîim  curfupatriji  acamicis  cmnihus 
magno  cum  lucfu^  anno  xtatisfux  XXIII.  morte  prjireptus  esi.})oc 
7nonumentHmJîdtuèrunt.  Anno Dofnini  1545.  \%.Iultj. 
Semblablemcnt  à  main  gauche  font  grauez  ces  vers. 
Ouidfuerhn ,  noftra  hxcrecuhans  commonfirat imago, 

^jiîàfim  ,  qnam  teneo ,  pntrida  calua  docet, 
Feccatt  hanc  nohispœnam  ingenuere  parentes^ 
CuiusfedchriJîusfoluerevincLinjenit. 
Huncmthi  viuentifpes ,  qui  fuit  é"  marient  i, 

JEtermim  corpus ,  quale  hahet  ille ,  dahit. 
TeccAtiyfidei^  Chriftique  h  me  perfpice  vires  y 
Vtte  mort  if  ce  s  viuificetque  De  us. 
En  celle  Eglifc  il  y  a  vneConfrairie  nommée  delà  Conce- 
ption de  Noftre  Dame  des  Aduents  qui  fut  inftituee  en  l'an 
,«        mil  trois  censquacrevingtôccinq  comme  ilapparoiftparvn 
^^  ■'      ancien regiflre  de  iadicle  Couirairie ,  laquelle  (e  queftoit 
anciennement  partoute  la  ville  de  Parisiulquesà  tant  que 
\qs  autres  Eglifes  en  ayent  érigé  de  femblablcs.  La  Chapelle 
deNoftreDame  qui eft  en  ladideEglife de  S.Seuerin  derriè- 
re le  cueur  a  cfté  baftie  des  deniers  des  Confrères  de  ladiclc 
Confrairie  qui  ont  eu  approbation  de  l'Euefque  de  Paris  (3c 
du  Pape,  enfemble  de  grands  pardons 6c  indulgences.  Il 
y  a  quatreMaiftresen  charge  pour  le  gouucrner ,  &  s'en  fait 
élection  dedeux nouueauxau  lieu  de^plus anciens, de  deux 
ansendeuxanslciourfain^lRemy. 
La  dédicace  derEgUre  S.  Scuerin  eft  le  G.  luillec. 

Del'Eglife  S.  Iulian  le  Tauure,  qui  e  si  a  Taris  près  le  Petit  pont  ^ 
membre  dépendant  du  Prioré  Conuentuel de  noHre  Batne 
de  Long  pont  lez,  Long-iumeau  de  la  congré- 
gation de  Cluny. 
CEfte  Eglifc  defaincl  Iulian  eft  fort  ancienne ,  puis  que 
Grégoire  deTours  liure  p.chap.é.dict  y  auoir  elle  logé, 
viuans  encore  Chilperic  Roy  de  France  ,  ôc  Ragncmod 
Euefque  20.  de  Paris,  fuccefTeur  immédiat defainiflGer- 


LIVRE     SECOND.  293 

main:  quand  vnimpoileur  Bourdelois  fe  iacfloit  auoirefté 
en  ETpaigne,  Se  apporter  des  reliques  des  fàinds  Vincent 
Diacre,  6:  Fœlix  martyrs:  Mais  après  auoir  diligemment  vi- 
iitefon  grandfacôc  toutcequ'ilpouuoitauoir,on  nctrou- 
I    ua  que  des  racines  de  diuerfes  herbcs,des  dents  de  Taulpes, 
des  osdeiburils,  des  ongles ôc  delagreiTe  d'O-urs.  Toutes 
ces  drogues,  craignant  qu'il  n'y  eue  quelque  enchanterie, 
furent iectecs  en  la  riuierCjôclefedudeur  emprifonnc  &  en- 
chaifné.  Or  eft-il  certain  quelcditChilperic  fut  tue  en  l'an 
^87.  neuf  ans  après  le  glorieux  deceds  de  fàind  Germain. 
Parquoy  lelon  le  tefmoignage  dudit  Grcgoire,il  appert  que 
celle Eglifecrtencorcs  plus  ancienne.  Laquelle  a  eflé pre- 
mière ment  dediee  en  Thonncur  de  faincl  Iulian  natif  de 
Vienne  en  Daulphiné,&  martyrifé  à  Brioude  en  Auuergne.- 
2c  auffi  de  famd  Iulian  Euefque  du  Mans.  Du  premier  le 
melme  Grégoire  a  efcriptlavie  dcipâtTion liê>rû  2.  de  Gloria 
Tnartyrum  ^fiue de  mtractilis  \  &  du  fécond.  Mai ftre  lean  Mo- 
reau Docteur  en  Théologie,  où  il did, qu'il auoit tant  de 
foin  des  pauures,  qu'il  prenoitparefcript  les  noms  des  plus  \ 
nccefliteux,&tantlibcralemcntpouruoyoitàleursneceiri- 
tez,  qu'on  ne  les  voyoic  point  mendier.  Aufîî  prenoic  il  '' 
grand  plaifirà  baftirmonafteres  6c  liofpitaux.  Et  des  pelle-  ' 
rins  il  eftoit  tant  foigneux,  que  mefmes  encores  pour  le  " 
iourd'huy  vouscrouuerezpeudepellerinsquinerinuoquct  " 
à  leur  aide  :  pour  rencontrer  en  leur  voyage  bonne  &.  fcure  ' 
hoftellerie.  C'efl  pourquoy  ladite  Eglife  retient  le  nom  de 
luy,  en  eftant  appellee  Saind  Iulian  le  Pauure,  6c  non  du 
martyr  d' Auuergne. 

Toutesfois c'eft  luy  qui  eftmen tienne  au  papier  terrier 
deLongpont:6cfpccialementj^/. //^.^^^./.  de  la  donation 
du  fieur  de  Vitry ,  reucnu  en  fanté  du  voyage  de  la  terre 
faindc. 

Stepha?7us  miles  de  Vitry  ^  flius  Rainardi  de  rtcjftiz.  rediens 
de  H lerufalem  ycum per  mare  nAuig^iret  ^  ibiqtte  eumtantainfir^ 
mît  as  inujiderct  y  vt  radlafpcs  vitd  in  eo  r émaner  et  :  Bei  nutu  ad- 
monituS)  dédit  Ecclefijtfancld  Maridde  Longo pontes  medietatem 
JEcclefiJLS.  lulianimartyris  jqu^  Farijîus  apudparuum pontemjï- 
taeft  .Bei  autemmifericordia  y  marù  ai  que  infirmitatis  totinCque 
itinÇYPS  euadens  pericuU ,  donum  i^ud  jjicntfupra  diximus^fefe- 

O  G  iij 


194         VNIVERSÎTE'   DE    PARIS, 

cifjc  recognotiit ,  atque  etiamlihenti  animo  iterauityponens  illud 
in  manu  Theoderici  Monachi:  qui  ei'us pr.ecepto  illud  cUer^sfratri- 
bus  apud  Longum  pontsm  conuerfantibus  detulit. 

Et  eodem  folio  pag.  2 , 

Hugo  de  Munteler  dédit  Dto  &fan^A  Mari£  de  Longo  ponte 
dr  Monachii  ùiufdem  Ecclejïam  quandam  apud  Parij^us ,  quje  con- 
firuci-aefiin  honore fin6iorum  Iuliani  tnartyns  Briuatenjis^  atque 
InUani  C-Gnfejjorls  Cenom^nfis  Epifcopi  cum  terra ,  quar?t  prjifati 
Monachi  iampofidebant  iuxta  eandem  Ecclejïam ,  retentofibt  cen- 
fu  fuo  de  ipfa  terra  quandiuplacuerït .  Hocdonum  conceftt  Helui- 
fa  vxor  eius,  atque  Petrusfilius  amborum.  Etjîmul  cum  prjidicîo 
Hngonefipcr  altarefanci.^  Mari£  pofuerunt.  ^uodviderunt  d* 
^.ndicrwnthi  testes,  ô'c. 

Ces  deux  précédents  tikres  font  fans  datte  .-neantmoins 

on  peut  à  peu  près  inférer  le  temps,  puisque  ce  fut  après  le 

retour  du  voyage  de  la  terre  iainde,  qui  fut  entrepris  par 

Phiiippes  premier  du  nom  Roy  de  France,  aux  remonftran- 

ces  6c  exhortations  dVn  gentilhomme  François, nommé 

Pierre  lliermite.  L'armée  des  Chreftiens  arriuaàConftan- 

tinople  l'an  iocf6.  le  premier  iour  d'Auril,Godefroy  de 

Bouillon  fut  efleu  chef  de  celle  croifade,  ôc  fît  Ion  entrée  en 

Hierufalem  en  qualité  de  Roy  l'an  1099.  ^^  moys  de  Mars, 

&yaquelqueconieclurequequelques années  après  lefdits 

deuxgentilshommes  Eftienne  de  Vitry,&:  Fiugues  deMun- 

teler  retournèrent  en  France,  ôc  aumofncrent  ce  que  diâ: 

eflauPriorëdcLongpont. 

150        ThibauldEuefque68.  deParis,parlesIettresde  l'aniiyo, 

-  &  defonEpifcopathuidiefme, a  confirmé  les  Eglifes  ôidix- 

mesappartenansaudid  long  Pont,  Et  fpecialement  Ecclefia 

fancli  Iuliani  Tariftus  iuxtaparuum pontemjitam  cum  atrio.  Ce 

Prélat cfloit religieux profcs  de  fainft  Martin  des  champs, 

foubsmefme  congrégation  de  Cluny ,  que  ceux  de  Long 

pont, &: par confequentpropens 6c enclin  àleurbien  faire. 

î'ay  entendu  qu'en  ce  Prioré il  y  a  eu  àutresfois  cinquante 

religieux,  6c  qu'on  l'appelloit  le  petit  Cluny,  en  confîde- 

ration  de  cefte  grande  compagnie.  Etmaintenant  il  n'y  en  a 

que  deux.  Nimirurn ,  quiajingularisy  aut fi mauis fecularis férus 

îngrejfiis depafius  eBnjineam  Domini.  Et  que  pouuions  nous 

fouhetcer  ou  dire  finonauec  le  Prophète?  Deusvirtutum  con- 


LIVRE    s  ECO  N  D.  i^,- 

uertere  :  refpice  de  cœlo  &  'utde ,  &  vijïta,  vineam  quam  -^lantanit  pç_jj, 
dexteratua. 

Le  Fape  Eugène  troifiefmepar  (a  bulle  donnée  a  Signal,le 
Ij.  des  Calendes  de  Mars  1551.&:  de fon  pontificat  ley.  are-  '''^'' 
ceuToubs  la  protection  du  (ainctricge  A  poftolicque  ce  pri- 
oré  de  Long  pont ,  6c  confirmé  tous  les  biens  d'ice]luy,qui  y 
yl  fontfpecifiez; nommément  Capellam/anâfi  lultam  Partfiu^j 
I  iuxta  raruumfontem  cumfepultura.  Déclarant  excommuniez 
ccuxquien  lubilrairont  quelque  chofe.  Eteft  celle  Bulle 
foubfignecpar  dix  Cardinaux. 

Au  grand Paftoral  de  noftre  Dame  deparis,//^./^.  Cartha 
J'/JlyavnPriuilegeduRoyHcrypremierquifucccdaàfon 
père  Robert  Tan  mil  1051.  &  mourut  l'an  io6r  après  auoir  ré- 
gné 30  ans,  auquel  eft  faid  mention  de  ce  fainâ-Iulianle 
PauureienrembledesEglifesdeS.  Eftienne,  iainâ:  Seuerin 
&  S.  Bacchie.  Lefquelles  il  fem^blc  vnir  ou  faire  membres  de 
ladideEglife  noftre  Dame.  Lepnuilegeeft  tel. 
Jn  nominefancfd&indiuidu£  Tnnitatis  Amen. 
Ego  Henricu4  Dei  gratta  Francorum  Rex ,  cum  in  exhibi^ 
tione  temporaliitm  rerum  quas  humana  religio  diuino  cultui  famu. 
landoy  locis  fanctoYum  &  congregdtionihuéJîdeUum  ex  deuotione 
AHimi  largitur  tampr.tjentii  qnam  perpétua  vit.e^  njtiampridcm 
multis  cxpertum  efi  indiens ,  foLitium  adquiratur ,  falubernmus 
*valde ,  d^  omnibu^s  imitabtlisefifructii^primitiujt  'virtutis fctlicet 
^er  quam  &  mundiprofperatur  tranquillité ,  &foelîci  rémunéra- 
tione  dternafaccedit  foelicitas.  Nvuerit  ergo  po(leritas  omnium 
fanclsmatris  Ecclefufïdclium  ô'  noflrorum^quod  quidam  Imber- 
tus^  Parijienjis  Ecckfix  Epifcopus ,  ncflrÂ^jerenitatis  adierit  pr£-  Floreèaumo 
f   fentiam  ,  rouans  é'obnixe  voflulans  ^.vtnuafdam  Ecclelî^ts  in  Tu-  \°^'^  '^,*'^' 
'■    turho  Tarîjiacenji  nostrjepoteJlatiO' dntecejjurum  nojlrorum  anîi-  annoioeo. 
quitus  mancipatas  ^fancti  Stephani fcîlicet  luliani  martyr is ,  Se-  ^otezque 
I    uerimfolitarîi nec  no  &fancHBacchti  quarnm  quidam  clim  abba-  n'eftok  cn- 

tiarum  dtgnitate fublimat aérant ^  (j'ideo  receptaculumdrfiatio-  coreque 
f  nemCongregatieniCnnonicorumprdhentesfanéfdMarid^Sedpro^  ^^^  oourg. 
pter regni perturbationem  rébus  concefis  fpoliat£ ,  folitudini  'va- 
cantes y  paruum  autnuUnm  antique  pojjeftonis  retinueruntfiatumy 
pradiCid  congregationi  concedcremus.  Sed  quia  apud nos  pro  fuis 
meritis  prjcdtHus  Epifcopus  eratmagnus ,  eius  l'oluntati  no  lente  s 
dliquidderogare.-concefimus  ciuspetitioni  pr^dicia  loca  regaliprs- 


29<^        VNIVERSITE'    DE     PARIS, 

ccpto & Itberalttate ,  eo facto ^ conditio'ne^  vt quamdm  Giraldus 
clericns  y  earum  pojj'ejjôr  vixent  ^  fine  inquietudine  fer  afjenfum 
Canonicorum  tôt  tus  congregationis  teneat^fofi  eius  excejjiim  vfi- 
bus  Canonicorum  fine  recLimattonc  mancipentur.  Et  tbtpro  reme- 
dioanimxmexvelparentummeorum  Canonici  aggregentur ^  qui 
pro  Hatu  &  incolumitate  regni  noHri  exorantes  ad  vtrumque: 
Jiijficiant  :fciUcet&adfiationernmorefi)lito  reddendam  Ecclefijt 
&adferuiendum  canomcè  valeant  communiter  degere . 


F  ON  DAT  I  0  N    DE    VABBATE    S  A  I  N  CT 

Vincent  lez.  Paris  ^  à  prefent  dite  de fainct  Germain  des 

Prez, ,  Pnutleges  &fingularite7^d' icelle , 

CHiLDEBERT  fécond  Roy  Chreflien  6:  premier  du 
nom  fonda  vne  Eglife  près  de  Paris ,  félon  le  defTein  de 
faind  Germain, pour  lors  Euefque de  ladideVilleiEn  inten- 
tion delà  faire  dédier  en  l'honneur  de  Dieu  6c  de  faind  Vin- 
cent, Leuite  &Martyr,duquelilauoitapporté  Tefloledes 
Efpagnesauecplufieursautres reliquaires 6c  richefles.  Co- 
rne le  tefmoigneAimon  Moine,  au  vingticfme  chapitre  de 
fon  fécond  liure ,  en  ces  mots  ••  Verum  childebertus  acceptam 
bea  ti  Vincent^ flolam ,  Parrhifius  defert  xdificatamquefolo  -  tenus 
fecundum  beatifiimi  Germani  difpofitionem  Bafilicam  y  nomini 
eiufdem fancfi  Leuitd  ac  Martyris  dedtcarifecit.  tn  qua  non  m  ini- 
mam ^aforumpartem ,  qud eum à Toltto  afportajjefupra memora- 
uirnusy  cum  capfis  Euangeliorum  ^  Cr'uces  quoque  mirifici  operisy 
aliaquc  deuotus  excellentifiima  contuUt  munera. 

La  déclaration  de  ce  Roy  furie  baftimenc  de  celle  Eglife 
êcprerogatiuesd'ieclle,  fut  telle. 

C'^Hildebertus  Rex  FrancûYum ,  njir  inlufier.  Recolcndum  no 
j  bÎ6  efi  ô'perpenfandum  vtUius ,  quodhi  qui  templa  Bomint 
leju  Chrifii ,  re^dificauerint  ^  érpro  requieanimarum  ibidem  tri- 
buerintj  njeltn alimoniam pauperum aliqmd dederint ,  é^njolun- 
tatem Dci adtmpleuerint y  indternarequie  ^  finedubio^  apudDo- 
minum  mercede?n  reciperç  meruerint.  Ego  Childebertus  Rcx,  "una. 

cum 


LIVRE  SECOND.  257 

I    tum  confenfu  &  voluntate  Francorum  &  Neufiyafiorumy  ^  exhor- 
tationeJan£iifimi  Germant  Parijtorum  vrbis  Tontificis:  'velcon- 
fenfu  Epifcûporum ,  cœpi  conftruere  Temflum  in  'vrbe  Parifiacapro- 
te  mur  os  Ciuitatis^  in  terra  qujt  afpieit  adfifcum  ifciacenfern  in  lo- 
ce  qui  appellatur  Locotitie:  Jn  honorefan6ii  Vmcenttj  martyrls  eu-  ^ocoticU  ^n 

tus  reliquias  de  Spania  *  apportauimus  yfeu&  fanU^&Crucis^vel  sl'anil'lnt 
fancii  Stephani  ^&  fanUi  Ferreoli  ^  &fan^i  Juliani,.&  beat  if i-  Hij^ifnm, 
mifan^iGeorg§  j&fanSli  Geruajîi,  Prothafii,  Nazariià*  Ceifi 
fueriy  quorum  reiiquix ibi/ùnt con/ècrat£.Propterea in honereDo^- 
minormnfan^torum ,  cedimus  nosfifcum  largitatis  nofir.t^qui  vo- 
catur ifciacus'j  qui  efiinpagis  P arifiorum prope alueum Sequand, 
Vna  cum  omnibus  qu£  ibt/unt afpeéîa ,  cum  manfis  ^  commanenti^ 
bus ,  agris ,  territoriis ,  vincts  îfyluis ,  pratis  ,/èruis ,  inquilinis 
dibertts,  minifierialtbus  ( prêter  illos^  quosms  ingcnuos  ejjeprxci" 
pimus  )  cum  omnibus  appenditiisfuis  qud  ibi  ajpiciunt,  cum  omni- 
bus  adiacentiis  qu-zibiadagunt ,  cum  omnibus  qu a  nos  deferuiunt 
taminaquisvel  Infuiis ,  cum  molendinis  inter  Port am  Ciuitatîs 
•   (jr  Turrim  pofnts ,  cum  Infulis  qux  ndipfumjîfcum  adiacent ,  cum 
_pifcatcria  qu£  appellatur Vanna,  cumpifcatoriis  omnibus  qu^funt  l c  nr m 5r e 
inipfoalueo  Scquan.e  jfumuntque  initiumà  Ponte  Ciuitatîs ,  C5"  ('"S'^^'^rcft 
fortiunturfnem^bialueolus  veniensSauara précipitât fe  in  fume.  ^\Jn\^l^z^^^ 
Hasomncspifiationesquje funt&fieri  poJJf4nt  in  vtraque parte fu- 
minà  yficu  î  nos  tencmi^s  &  noftraforcflis  cjl  tradimm  ad  ipfum  lo  - 
<um  :  'vthabeant  ibidem  Bcoferuientes  vicfum  quetidianum  jper 
fuccedentia  tempora,  Damus aut^m  hanc pctefiatem y  vt cuinjcum- 
que  potcfatis  littora  fuerint  y  l'triuf que  partis  fluminis  te  néant 
njnamperticam  terrât  legalem  ,Jicut  mos  efi  ad  ducendas  naues  dr 
.  reduce nd as  ,  ad  mittenda  retia  d"  retrahenda ,  ah/que  vlla  re  - 
fragatione.  De  argument ts ,  vero  perquxauespojjimt  capifuper 
aquam  y  prMtpimtis  njt  nulUpotens perfonainquietarc  audeat fa- 
mulos  Deiyjcd  omnia  fccure  teneant ,  pofideant ,  per  in  fini  tas 
^emporu  fuccefiones  :  Etcum  arcù  &  cajis  in  Parifius  Ciuitate^^'^^^'^^^^^^ 
cum  terra  &  vinea  &  Oratorio  in  honore  Sancti  Andeoli  martyris,  J*.  ^{^ç.  ^1^5^ 
ciu<e  de  Flario&  Ceraunio,  dato  pretio  comparautmus  :  Omma  &  André  des 
€x  omnihm  quicquidea  nos  defèruierint ,  in pof  modum pro  requie  '^"^* 
animd  med  quandol)  etis  de  h  ne  clarifi?na  luce  dcderit  difcefum,  ip- 
fefifcus  qui  l'ocatur  ifciacus ,  ..  um  ommbus  qux  ibijunt  a/pecia, 
ipfo  die  adîpfum  Tcfhplum  Dominiquodnos  xdificamusydejerutat^ 
W  omnia  quiiihijuntopusytam  ad  lumen  quam  inBetnomine ,  ad 


^98  VNIVERSITE*  DE   PARIS,     ' 

J}  ipendiaferu^  D  ci  quos  ihi  infittuimus ,  feu  ad  ipfos  R  e  ci  ores  qui 
itfos  rcgere  hahent  :  omma  &  ex  omnibus  tbi  tranfoltiAnt ,  eiufquc 
temporibus  é^perlongaannorum  fpatia ,  ad  ipfum  tcmplum  Do- 
mini  abfque  contradi^iione  ^elrefragatione  aut  iudiciariaconten- 
tione,  infpe^a  ipfapr^ceptio^omniquetcmporeprojiciatin  augmen- 
tum.Et  njt  hdcprxccptio  cejsioms'nofira  frturis  temporibus  De  a 
^uxiliantejirmior  habtatur  velper  tempora-  imùolabiliter  confer- 
tietur ,  manibuspropriis  "velnoftrisfignacuUs ,  fabierinfradecre- 
uimus  roborare.  Datum  quodfecit  menjïs  Decembris  diefexto^  An- 
no  4  %.pofiquam  childebertus  Rex  regnare  cœpit. 

Ego  Valentianus ,  Notariiis  ^  Ammanuenfis  3  ^ecognoui. 
Cefte  Eglife  ne  fut  dediee  qu'après  la  mortdufufdic  Roy 
fon  fondateur,  comme  Ay  mon,  Moyned'icelle,  le  certi- 
fie, cncQstQYmQS'.Defuné^oglorioJiJsimo Rege  ChildebertOy,\c^, 
pofiquam  regnare  cœperat  Anno  y  nundum  qnidem  dedicata  vel 
(onjecrata  fancit  Vincentii  quam fabricauerat,  Ecclejïagloriofus 
Clotarius  Rex  y  nondignum  ducens  hoc  fore  proçrafimandum  con* 
ferre  curauit  cum  beatiftmo  Germano  5  vnaque  cum  Vltrogota  Re- 
î'FfflifcS     gina  y  prafatiinclyti  childeberti  vxore ,  nec  non  à' cum  Croth- 
Vincéc  prc-  bcrga  &  Crothfinda  eius  affinïbus:  quatenus ipja  cum  digno  hono- 
rnicrcment   ^^  confecraretur à  beatiftmo  Germano ,  &  vtin  die  dedicationis  ex 
lainàcer-   rebus propriis  ipjt  Ecclejtx  dotem  honorifce  conf errent,  ^^ujod^j;* 
inaiû.         fecerunt J  ^ fcriptofuo  corroborauerunt^ 

Lesarmoiries de cefte  Abbaye  font  deux  efcuiTons  l'vn 
furl'autre.  Au  premier êcplus  grand,  font  trois  fleurs  dclis 
d'or  peintesfur  le  champ  d'azur,denotant  leur  royale  fonda- 
tion.Et  au  fécond  qui  en:pluspetit5&:  au  milieu  du  plus  grâd 
fonttroisbezans  d'argent,  furie  champ  noir,  que  l'on  liés 
cftreles  armoiries  propres  de  nofire  S,  Germam,^5'^4/7/^" 
aut  cm  nummi ,  à  Byfantio  oppido  y  quodtfi  Confiantiaopolis  yvbi 
cufifuercy  dictifunt. 

En  la  Chappeîle  dide  de  faind  Germain  ,  qui  efl  derrière 
le  grand  Autel deladide  Eglifedu  cofté  du  Midy  eft  lefe- 
pulcre  de  Childtbert  Roy  de  France  J  fondateur  de  ce  mo- 
naftere,  fiîs  de  Clouis premier  Roy  Chreftien.  Lequel  eut 
ParispGurle  principal  fiege  de  Ton  Royaun^e  :  Se  mourut 
l'an  5^9.  comme  le  teflifîentSigibert ,  l'autlieur  dizs  Anna- 
iesdAquitaine,  Scautres.  Etdcfonrcgnele  49. àquoy  s'ac- 
cordent Aimon  liurefecond  chap.  i^?.  bc  Gaguin  en  laiin  de 


LIVRE    SECOND.  299 

Ton  premier  liure.  Ier(^ay  que  les  modernes,  fiippucans  le 
temps  depuis  ledecés  de  ion  père  Clouis,  qui  hic  en  l'an 
^14.  iufques  en  l'an  559.  &  n'y  trouuas que  45.  ans  d'addi  tioii 
ibulliennencqu'iln'apas  régné  d'auantage.  Mais  Ton  priui- 
legeauthographe,  iignë  deTa  m.ain  6c  fcellc  de  Ton  grand 
iVeienplacar,  cydeiius  mentionné,  &:  datte  de  l'an  48.  de 
fon  règne,  leur  contredit.  Et  pour  vuider  ce  différent  ic  dits 
queplufieursRoyspour  aiTeurer  la  Royauté  à  leur  lignée, 
ontfait  couronnera  prendre  tiltre  de  Roysà  leurs  enfans, 
encores  qu'ils  n'eufient  quitté  la  charge.  Comme  HueCa- 
pecà  fonfils  Robert,  &  Louisle  Grosàfon  fils  Louis  le  leu- 
nc.DuquelLouysle  Gros  les  Religîeufes  de  Mont-marte 
ontvnpriuilege,  quifeteiminepar ces  mots. 
•  Aclum  Fàrijius  i  in  Pal/ith  nqfho  publiée ,  Anno  IncnrnAti 
'  Verbi,  M.  C,  XXXII II,  RegninoftrîXXVII .  Confédérée  Luck- 

uico  yflio  ncjlroy  lam  in  RegemfublimAto  arfno  tertio. 
I      Ecpoffibleefl,  que  le  Roy  Clouis  a  baillé  telle  prerogati- 
^  ueàles enfans,  &quedesfon  viuanc,  ils  ont  commencé  à 
compter  l'an  deleur  Règne. 

Le  tombeau  de  Childebert  eH  reprefenté  par  la  figure 
foyuante. 

pp  ij 


5Q0         VNIVERSÎTi^'   DE  PARIS, 


Auprès  de  ce  tombeau  on  voit  vne  tombe  de  pierre  ro^- 
îe  pleine,  au  deflusdelaqucUe, contre  vn  pilier  de  i'Eglife 
cftpeintela  ftatuëdVncKoyne,&:  plus  bas efcrir^ 

CY   GIST    VVLTROGOTE,    ROYNE 
DE    FRANCE. 

le  n'ay  leu  encore  Autheur  quelconque  qui  nomme  les 
pere&cmercdecefte  Roy  ne  Vltrogothe  ,  ne  qui  exprime 
de  quel  pays  elle  efloitrtoutesfois  laterminaifonde  fon  nô 
donne a(rezàconiedurer,qu'elleeftoitd'Eipagne,  laquel- 
le les  Gots  ont  pofledee  pi  us  de  trois  cents  ans,c'eft  àfca- 
uoir iufques en  l'an  7i4.que  Iulian  VreuodTwgàa^jxprûuifi' 
«>  y  introduit  les  Sarrazins  j  pourfe  venger  de  Roderic  leur 
dernier  Roy  5  qui  auoic  violé  fa  fille.  Mais  quant  dlafainds- 


LIVPvE    SECOND.  30Î 

lé  àe  vie  &  dcuotion  de  ladite  Vlcrogothe,ces  deux  paiTages 
.fufîîrontdepreuue  Lepremiercft  en  la  vie  de  faincte  Bau- 
lhcuT(ii4fmè  Bafh/dù)(ciumc  du  RoyClouis  fécond  ^  la- 
quelle raporte  Surius  jtomefcpticfmc  desiaincls,  fouhs  le 
26.  lanuieryOÙ  il  eft  dicl,  ^uod  Vltrogotha  Reginafutt  iîutrix 
crp.hanorum ,  confotatrix  fftpillorum  ^fufientaîrix paupemm,  & 
Deiferuorum yAtquc adiutrixfddiuin  Moriachorum.  Ec  quanc 
àfadeuotion  enuers'Dicu&  fesfàinds,  Grégoire  de  Tours 
liure premier  des  miracles, ch.  12,.  cfcricqu*ayanc  entendu 
les  miracles,  qui refaifoientiournellement  aufepulchrede 
(âinâ:  Martin  à  Tours,  elle  pnnt  refolution  d'y  aller,  ^(e 
prépara  par  ieufnes,  veilles  6i  cflargifTemenç  d'aumolnes. 
Où  ellantparuenuCjClleneprefuma  d'aller  incoiî  tincntau- 
dit monument,  mais  fe  contenta  d'efl:readmireàrEgîifc,& 
quelques  temps  vacqueràôraifon  s,  pleurs  &  gemifTemens, 
&ainfirepairalanuiâ:.Lematin  encouragée  par  ceux  de  /a 
fuitte ,  depofant  facrainte  &rremeur,  alla  audit  (epuicre, 
&proflemcedecœur&decorpsfitfonorairondetanr  effi- 
cace, oc  fi  agréable  à  Dieu ,  que  trois  panures  de  long  temps 
aueuglcs  furent  illuminez:  Ad ifiud  mirncUlum  currtt  Regina^ 
currit  &  fopulusimirantttromnesfdemmîtlierisj  miranturgh- 
riam  confejjoris  ifedfuper  omnia(ollaudAturI)eHsnoJiery  qui  ta'/U 
tam  virtutem  frjtjlat  fançîtsfms^  vtper  eos  talia  overari  digne- 
tur.. 


Fp  iij 


^oî  VNI  VER  SITE'  DE    PARIS, 

En  lainefmc  Egliledu  coilé  de  Septentrion  on  voitvne 
autre  tombe  de  pierre, lur  laquelle  vne  ftatue  de  Roy  efl 
couchée, comme ccftefîgure  le  rcprefente, 


auec  ces  mots  graucz  àrentonren  lettres  anciennes. 
Âex  Chîl^ericushoc  tegiturlaptde. 
Beîle-foreft  tomei.  des  grandes  Annales,  Hure  i.  chap. 
23.  fuiuant  Terreur  de  Nicolas  Gilles  jcfcrit  qu'en  mémoire 
duforfaitiltientlamaincnfagorge^commefiu^nifiantqu'il 
mourut  de  mort  violente.  Mais  il  s'abufe.  C'cfioiticngede 
ordinairedetenirfabarbed*vnemain:Et  l'ayveu  aiiifiinf- 
culpé  en  Ton  grand  feel ,  que  me  monftra  (  il  y  a  près  de  loi- 
xanteans) Philippe  de  Lautier, gênerai  des  monnoyes,  6c 


LIVRE    SECOND.  30^ 

grand  Antiquaire. 

Au  defTasdefonrepuIchre  vn  grand  tableau  cfl  attaché 
contre  la  ceinture  du  chœur ,  dans  lequel  le  merme  Roy  eft 
encor  effigie  en piatepeinture,aucc  cet  epicaphe  Ibubs  fes 
pieds.    -    . — ■ 

Chilperic  qttaîmfmc  Kcy  des  François ,  fils  de  Clotaire  prefxier  dr 
ncHCfé  de  Childebert^fùndAteurde  ce mefme Monafiere ^&  père  de 
Cloîaïre  fécond  de  cençm  enfepulîHYé  a,  l'oppofitede  celi'ett^  lequel  H 
engendra  de  Fredegoîide  :  &  régna  zi .  ans ,  décédant  par  homicids 
l'an<!^%-].    '  - 

De  Tes  vicèSjCruautez  6c  miferable  fin,  voyez  ce  qu'en  cf^ 
cricfon  contemporain  Grégoire  dcTours,liureô.chap.4^. 
de  i'hifloire  de  France:  lelqucls  Gérard  poète  comprend  en 
trois  carmes. 

Camp  an  os  •vafîauit  Agios  ^cfudelis  é"  aîrox 
Vxoremprimam  iuguîat^  Fredegundafecunda 
^ie?H  iuguLît  ;  Mors  h^c  crudeli  digna  mariîo. 

Exemple  mémorable  pour  les  Roys ,  ne  ex^tllice  conïugem 
faciant. 

Plus  haut  &  proche  du  grand  Autelonvoit  encores  vnc 
autre  tombe ,  iiir  laquelle  eft  taillée,  paraît  de  marqueterie, 
l'effigie  d'vneRoyne,vcrïueài'antique  5  comme  il  apparoir 
enlafigurefuiuantc ,  \ 


P4        VNIVERSITE*   DE    PARIS, 


dénommée  en  cetefcric,  dépeint  en  vn  tableau  pendu  con- 
crfi  le  mur,  auquel  la  mefme  Royne  cft  encore  reprefentec. 

CygiH  Fudegonâe  Roync  de  France  ^  femme  de  Chtl^erk^  qui  de^ 
céda  à  Pari  s  Tan  6o\, 

Derautrecoftëducliœurverslemidy,  l'on  voit  vne  au- 
tre fepul  ture  de  pierre ,  au  dcil'us  de  laquelle  eft  peinte  en  vn 
tableau  la  ftatued'vn  Royauec  ceftepitaphe. 

Cy  gisi  dot  aire  fécond  de  ce  nom  ^  Roy  de  France^  fils  de  chilfertc 
&  de  Ftedegonde ,  enfej^ulturez.  a  t'oppofae  d^icy,  &p€re  de  D  agohcrt 
fondateur  de^AbbayefaïnBBenys  :  lequel  Cloîam  h'auoit  que  quA^ 
ire  moysU'aage^  quand fon  père  fut  tue ,  d"  Jf^ourun  ayant  régné  qua^ 
rame  quatre  ar^s^  l*anf^^  cens  trente  > 

Va 


LIVRE   SE  COND.  305 

Vnpcupluslîâut  en  approchant  des  marches  du  grand 
Autel  de  ia  meime  Eglile  maintenant  didc  de  iainâ:  Ger- 
main des  Prez,  l'on  voie  encoresvneautre  tombe,  au  def- 
iiis  de  laquelle  cft:  attaché  vn  grand  elcriteau  foubs  les  pieds 
dVnc effigie  deRoynecontenantcebrcfepitaphe. 

Cy  gift  Bertruâe  r  tyne  de  France  ^fctnme  de  Clotaire fécond^  me- 
rcdu  Koy Ddgobert fondateur dt C Abh>tye fainÛ Denys . 

Il  y  a  plufieurs  autres  grands  perlbnnages  inhumez  en 
ceft:eEglife,quin'ontaucunsrombeauxel]euez,pourauoir 
e(tcdelmolis&  râlez  par  les  Normans  pourlors  infidèles. 
Et  encre  autres  Chrodermce  &c  Chrobergc,  filles  du  Roy 
Childebert  i.  du  nom  &:  de  Vltrogothe,  mentionnées  au 
priuilcgedciàincl.GermainEuclque  de  Paris,  y  font  enter- 
rées. Commetelmoigne  lean  du  Tillcr, Greffier  delà  Cour 
deParlement  en  Ton  recueil  de  la  France. 

Merouée  5c  Clouis,  cnfans  du  Roy  Chilperic  &dela 
Royne  AndouerejqucleurmarallrefanguinaireFredegon- 
de  procura  faire  mourir  y  (on  t  auiîi ,  comme  cfcrit  Grégoire 
de  Tours, li.  8. chapitre  lo. 

En  la  melme  Eglile  ont  efté  apportez  &  inhumez  les 
corps  du  Roy  Childeric  1.  fils  de  Clouis  1.  ôc  de  fa  femme 
Blithildepourlorsenceinte.  Lefqueîs  en  l'an  679.  Bodille, 
Gentilhomme  deFranconie  tua  en  laforeftde  Chellcs, au- 
trement didedeBondis.  En  vengeance  queledid  Royl'a- 
uoit  faidher  en  vn  pilier,  Ôc(  fans  le  refpecl  de  noblefTejfu- 
fliger  cruellement.  Voyez  les  deux  duTillet  l'vn  Euefque  de 
Meaux  en  fa  Chronique,  &  l'autre  en  fonliecueil  des  Roys 
de  France. 

I  i*  AuiFiEleutherepere  defàind Germain,  Euefque  de  PaT. 
ris,6c£ufebie  fa  mère:  ont  efté  inhumez  en  ladite  Eglife, 
J'vne àcoftc dcxtre,  ôc l'autreàcofté feneftre. Comme  Ab- 
boMoyneôcdifciple  de  noftre  Aimon  hiftorien  efcriten 
fon  premier  liure  du  fiege  de  Paris,  difant, 
t        lllufiremfobolis  fanci-x  feruatgenttorem 

Di'xtera  :  Lma  fàcmm  prolis  retinetgemtricem. 
*  '       E(l  Eleutherius  pater ,  efi  Eufehia  mater. 
l   Au  Catalogue  des  Chanceliers  de  France,  coUigépar 
lean  Feron,&; imprimé  par  Federic  Morel  à  Paris  en  l'an 
ijc^S  .  MeiTire  Pierre  de  Loifeleuch  natif  de  Puill  e,  ou  f  fclon 


3o6  VNI  VE  R  SITE'    DE    PARIS, 

le  latin  )  d'Apulie ,  eft  mentionné  le  i6.  Chancelier  Abbé  de 
S.  Germain desPrez:  de laquelleaulîi il portoities armesen 
deux  quarts  de  Ton  efeuffbn ,  efcartellé ,  5c  aux  deux  autres 
des  bœufs  rouges  cornus  &.  repans  fur  cliamp  de  lable  :  qui 
pouuoien  teftre  les  marques  de  fa  patrie, ou  de  fa  lignée.  Ai- 
mon,  ou  le  continuateur  de  ion  hifbou"ede  France,  liure  5. 
chap.  48.ercrit  qu'il  fut  Abbé  de  faincl:  Germain  dix  ans, 
commençant  en  l'an  loyi.  àc  décodant  Tan  ic8i.  Et  audid 
Catalogue  efl:  alPeure  qu'il  fut  mhumé en  ladite  Eglife. 
Que  11  Ion  monument  n'apparoiil  &:  nefepeut  monftrerle 
.JieuÉierafepulture,ilnes'enfaut  ermeruviller:  Car  fans  ré- 
trograder éc  ramener  le  temps  des  Nortmans,pour  lors  pa- 
yens,  nous  auons  veu  qu'en  Tan  1545".  foubs  prétexte  d'apla- 
nir la  place  qui  eil  en  ladite  Eglife,  depuis  le  grand  auteliuf- 
ques  à  la  cloifon  du  chœur,  <5c  lapauer  de  pierres  de  taille 
d'vn  pied  en  quarré,  comme  on  la  void  de  pr  efent  :  les  tum- 
bes  de  quatre  grands  perlonnages  (  c'eftà  fçauoir,  deGui- 
do ,  ôc  Guillaume  de  iVlartelkt  Euefques,  Tvn  deXaintes,  ôc 
l'autre  de  Bethléem,  6c  de  deux  Abbez  dudit  S.  Germain, 
Richard  de*  L'etré  &  Herué  de  Morillon)  ont  efté  oftecs  &; 
rranllâteesâux  deux  coftez  du  grand  Autel:  où  les  viola- 
teurs des  fepulchres  ont  eu  plus  d'occafion  (  comme  d'vn 
lieu  moinspatent  )  d'en  arracher  les  lames  de  cuiurc  qui  y 
eftoientenclauces,6ccontcnoient  leurs  noras<S^:epicaphes. 
La  plus  ancienne  tumbede  l'Eglifc  faiiict  Germam  des 
Prez  eft  à  l'entrée  du  chœur  du  coftë  d  u  grand  A  utel,  &  eft 
deMorard  Abbé  de  leans  :  lequel  deceda  l'an  1014.  lepre- 
mieriourd'Aunl.  Il fîtrebaftir entièrement  l'Eglife, qui  a- 
uoit  efté  par  trois  fois  bruOee  &  ruineeparles  Normants 
pavens,commeil eftoit graué  au  bord delàdice  tumbe:mais 
pource  que  cela  eft  effacé  6c  ne  fe  peut  plus  lire:  iel'ay  tiré 
du linre du Piâ:ancier,cotté extérieurement,  A, A,  6c  auili 
de  Tancien  Martyrologe manufcript,  combien  qu'il  fc  trou- 
ue  encore  en  Tappcndice,  ouliure  cinquiefme  d'Aimon, 
chap.  37. 

Hiciacet  Morardffsbona  memorf£  Ahhas ,  quiifiam  Ecclefiama 
"Murtyrslog.  pagafils  terwcenfam  euertens ^afundamentisnouam  re^dificautt, 
f «Ijqui^nc  tfi^^^^  qnoque  cumfigno  *  ,mu/taque  alia  ihi ,  &c. 
Cloches.         Mais  faut  noter  quec'eftoicle  Roy  Robert  qui  luy  four- 


*Letùnedi 
Atrh. 


LIVRE    SECOND.  307 

lîiiïbit deniers  :  Etpource  Helgaldus  ou  Hclgaudus,en  l'E- 
pi tome  de  fà  vie  did: ,  quodconliruxit  rnonafteriHmfaniîi  Ger- 
mant Parifienjîs,ç^'\hi  conftruidic  Monafiere  de  iaindGer- 
main  de  Paris ,  c'eft  à  dire ,  reedifîé  :  car  enuiron  cinq  cens 
ansdeuantjilauoiceflcconftruid  parChildeberc ,  fécond 
Roy  Chrcftierii, 

Latumbc  de  marbre  noir&blanc  qui  eflau  deflus  &:ioi- 
gnant  celle  del'Abbe  Morard,eft  de  Pierre  de  Corpolay 
Abbé  5^.  delàincl  Germain,  contenant  beaucoup  de  loua- 
ges de  luyjC'eft  à  {ço^Moix^^^odfuerit  conjîlio  certus,  omni  honi- 
idtt  rcftrtu^.  Puupenbtis  largua  ^arcum/peâtus  vclut  Argm.^^^em 
Clerm charum  ,  Rex^ plebs habuit ^Monachique.  In njuitucUrmny 
jhbrmm.corvorcmundum.  Ce  qui  fuiuoitcllvfe  par  affiduité 
de  marcher.  En  la  fin  toutesfois  il  fe  Ut  le  temps  de  Ion  trel 
pasfignifiëparcevers, 

Traxit  Ap  ri  lis  eum  ter  Non  as.  M.  C.  ter.  X.  ter.  I.  quaîer. 
C'eftà  dire,  qu'il  trcrpalTaTan  i354.1etroilierineiourd'A- 
uril. 

Et  la  croiriefme  tumbc  fuperieure  efl:  de  Gcufroy  deCou- 
ftiires,  Abbé  yy.  dudicb  iaind  Germain,  en  laquelle  Ion 
Epitaphe  eft  graué  tel  qui  s'enfuir. 

H  te  tacet  bonsimemoru friiter  Gaufndus  de  CoHjlurù ,  qu^n- 
dam  Ahba^  ^httius  monajier^ y  Conjiltarius  Bomim  Régis  Fran- 
'orum  ,grattjstmus  Vrincipibus .^  &  toti populo.  ^//  oh^t  &nno 
DorfMni  13 sç.  24.  dte  menjis  Aprtlis.  Anima  eius  re qui e  fait  in 
pace. 

L'an  1400.  Reuerendpereen  Dieu  Guillaume  furnom- 
mé  l'Euefque ,  Dodeur  en  Theologie,6c  Abbé  60.  delaind 
Germain  des  Prez,fit  faire  l'Aigle  &:  poulpitre  de  cuiure,qui 
eft  au  milieu  du  chœur,  pour  fouftenir  les  liures  des  Chan- 
tres, quand  befoin  eft.  Au  col  de  cet  Aigle ,  fur  vue  bande 
.  demcfmemetail,eftefcrit, 

VAbhé  GuîlLiume  le  tiers .^  me  donna  Pan  milCCCC.auecfes  ar- 
moiries ,  qui  font  comme  trois  branches  de  laurier  en  vn  efcuffon. 

L'an  1405  la  mère dudit  Abbé  dcceda,&:  fut  inhumée  â 
coftédextre  du  chœur  deuantla  place  Abbatiale:  afin  que 
fon  cher  fils  l'euft  plus  fouuentcn  ià  mémoire.  En  faiumbe 
qui  eft  de  pierre  de  liaiz  fe  lit  tel  Epitaphe, 

HancDeus  ofinnamulierem  dicia  loharma, 

Q^q     ij 


3o8  VNIVERSITF    DE    PARIS, 

^iLzfuit  in  mundo ,  nttnc  efifirobts  ahditafundoj 
Dommi  Guillermi  quondam  mater  fuit ^  hutus 
Patris  Cœnobtj .  Requtefcat  fftrttus  eiiff. 
Anno  milleno ,  cum  C.  ter ,  &  ochtagenOj 
Vtccjimo  quinto ,  cUhIj.  fub  hoc  tumulo. 
C'eft  à  dire  qu  elle  dcceda  l'an  140;. 

Trczc  ans  après ,  c'cilàfcaiioir  en  Tan  1418.  l'Abbé  Guil- 
laume}, mourut,  t^cfuc  enterré  auprès  de  iadidic  mcrc  au 
milieu  du  cueur  encre  le  banc  des'cliantrcs&la  porte  de  dcf- 
ibubs la  Croix,  qui  tend  pour  aller  en  la  nef.  Sa  tumbe  de 
cuiure  &  bien  elabouree  contient  ce  qui  s'enluic. 

HiclacetfraterCuilkrmus y  quo'ûdcim  Ahhits  huins Ecckjiji, 
Dûcior  Regens  Parijiustn  Theologi.tfdcultate  :  Ntmcvtro  vermu, 
&nonhomo^quo  mhil fœtidim y  nihU  horribilms ,  &  quafi pu- 
tredo  confumendus  :  Expeci-ans  tamen  refurreclionem  mortuorum 
d^vitamdternam.  ^u^iobtit  anno  Domini  141S.  vndecimo  die 
menjis  Decembns.  Orateproeo. 

C'eft  luy  qui  a  fait  faire  laCIiaiïe  rain£lGermain&:  la  table 
d'argent  du  grand  Autel;  comme  nous  dirons  plus  ample- 
ment cy  après. 

Il  a  efté  auiH  {ludieux  de  faire  tranfcrire  \ts  Priuileges ,  til- 
trcs  &:  enfeigncmens  decefte  maifon  en  vn  Regiftre  de  par- 
chemin, quiretiencfonnom,  &  s'appelle  encore  auiour- 
d'huy ,  Le  Linre  de  l' A bhé Guillaume. 

Enlaplacededeuantlegrand  Autel,  ioignant,  le  pillier 
del'Eglife,  qui  fepare  les  monuments  du  Roy  Clotairefc- 
condScdelaRoyne  Bertrudc  là  femme,  il  y  a  vue  petite 
rumbedcpierredecoreedelamesde  cuiure.  Sur  lefquelles 
à  l'enuiron  efl  efcript. 

Cy  ^ift  François  de  Monceaux  y  fils  de  noble  Sieur  Mefire  Fran- 
çois de  Monceaux  Cheualitr  Sieur  de  Villeacoubley  ^  &  de  Mada- 
me Catherine  de  la  Broyé ,  T>ame  de  Carnoy.  ^ui.  mourut  en  I'ah 
mil  cinq  cents  trente  cinq. 
Au  coll-é  droicl  eft  efcript. 

In  breuisonfummautt  tempora  multa. 
Etaucoilégauche, 

Rapt  us  efi ,  ne  malitia  mutaret  intellect  um. 
CeuantlaportedelaSccrctainerieilya  vne  fort  grande 
tumbe:  En  laquelle  iontgrauez  les  effigies  d'vn  homme  ^ 


LIVRE    SECOND.  305? 

d'vnefemme,  &  deieursfepccnfans ,  quatre  garfons  &  trois 
filles,  àl'enuirondelaquelleeftefcript. 

Cy  gift  nohle  homme  Anthoine  de  Lyon ,  Co^i/eillcr  du  Roy  c^ 
Auditeur  en  fa  chambre  des  Comptes^  Sieur  des  Landes  &  de  U 
Motte  Charny,  £)ui  tref^ajfa.  le  22 .  AuriLis>'6. 
Etàfes  pieds  font  ces  vers  grauez. 

Conditur  hoc  tumulofatalijortepercmptus^ 
Clara  cui  /emperfamafupersfes  erit. 
F  tua  etenim  virtus ,  vtuum  dedit  ejje  L  eoms 
Nomen  :  Sitmuo  nomme  'vine  Deo. 

Madamoifellc  PerretteduPréfafemme,  efl  mentionnée 
aux  bords  de  ladite  tumbe,  fans  datte,  pource  qu'elle  n'y  ell 
enterrée  :Ainsreullementvn  de  leurs  enfans,  Nicolas  de 
Lyon,  CommiflTaire  ordinaire  des  guerres.  Lequel  par  fon 
teftamentfait  2c  pairépardeuanc  les  Notaires  Fillelàc  &:lo 
VaHcur^le  premier  lourde  Décembre,  m.d.  Ixx.  ordonna 
qu'âpres  fon  dcccz ,  fon  corps  fut  apporté  de  (à  maifon ,  où 
ilgi(bit,enlaruëCourtau  Villain^parroidedeS.  Nicolas, 
cnl'Abbaye  de  S.  Germain  des  Prez,  6c  inhumé  foubs  la 
tumbe  de  fondit  perc. 

Par  fondit  tcftament  il  a  laiiFe  à  noftre  Eglife  dixliurcs 
tournois  de  rente  annuelle  &  perpétuelle.  A  la  charge  que 
tous  les  ans,  àmefmeiourqu'ildeceda,  quifut  leiour  des 
Innocents  on  diravnemelîcbaiîc  de  Requiem  pour  le  faluc 
defoname-,  celte  rente  feprcndfurvne  maifon  delà  rue  de 
laHuchetteoùpendpourenfcignerefcrcuice. 

McfllreDominiquedu  Gabre,  Gafcon  ,  EucfquedeLo- 
deuuefedilpolant  d'aller  en  fon  Euefchc  ,  &  honorer  fon 
'EgWi^G^  frotucundo primo aduentu,  de  certams  draps  de  fove 
qu'ilauoicacheptez,  vintlogerceans.  Où  ilne  fut  guie'rc 
qu'vne  fore  griefue  maladie  rompit  i^s  defTeins,  en  luv 
oflantlavie,  £c  le  Maiftredc  fesneueux  reucnditlefdide's 
efloffes,  pour  le  payement  de  leur  pcnfion,  qu'il  prerendoit 
luy eftrc deue. Sic Ecckfia Lodouenfis nouum non  vidit  Antïft-'i- 
tem ,  necfera  muncraeius.  1 1  efloit  ifPu  de  baslieu,  &  venoi  t  fon 
aduancement  de  la  faueur  de  Monfeigneur  François  de 
Tournon  Cardinal,  6c  Abbé  de  noftre  S .  Germain  desPrez. 
il  eft  enterre  au  milieu  du  cueur ,  entre  l'aigle  de  cuiure  ôc 


3ro  VNIVERSITE'    DE   PARIS, 

le  banc  des  Chantres ,  o u furies  bords fdc  fa  tumbc  eft  graué 

ce  qui  enfuit;  ';  •*•;  "!'. 

Hkiacet Reuerendtjstmus Dommus Dommus du  dibrf  Epifio- 
fusLodouenfis,  Regts  Confili.irms ^ac Lcgatus  V enctus .  ^ui  obiit 
^rima die menjis  Februant ,  Aimo Bominii^')^. 
^ui  lACet  hêc  tumulo  Vr£.Çui  lecHJ^itnus  elim 

Virtutum  mento  fflendidi  are  fuit. 
Legatus  varias  pro  Rege  tUcîus  in  or  m, 

Prxflitit  exacte  munere  dignafao. 
Sedquia  res  Chrijii  longe fiudiofius  €git: 
lamfruiturtantûfQfiJuafata  Di'O. 

L'an  15(35. le 21. Octobre,  Meliîre  leati  Grolier,  Threfo- 
rierdc  FranceaacrédeS^.  ans  decedaà  Paris  en  l'hoflelde 
Lyon,  prés  la  Porce  de  Bucy  .Duquellioftel  il  auoicfaid  ba- 
iiirla  maifoii  qui  eft  iur  la  grande  rue.  Et  pource  qu'il  auoit 
toujours  deuotion  à  l'Eglite  de  l'Abbavc  S.  Gerniiain  des 
Prez,  &  enaymoitFortiesReligicux  ,  les  parens,  aufquels 
iJ  auoit  toutremis,  ne  vouiantfaircteflament,  proc-urercr, 
qu'il  fut  inhumé  deuant  le  grand  autel ,  où  il  y  à  vnc  grande 
tumbe  contenant  ce  qui  l'enfuit. 

Cygifl  Mejsire  Jehan  Grollter en  fon  vitût  cheualier,  Seigneur 
Vicomted'Agm/y ,  Thre/crterde Mtlan  drde  France^  enUchar- 
ge  ^Threforer te  d' oultre  Seine  &  Tonne  ^General  des  finances  du 
Roy.  J^i  trefpajpi  le  21.  Octobre  ifàf.  Priez,  Dteupour  luy. 
Etaux  pieds  de  Ton  effigie  eftinfculpc. 

loanniGrolerio.^  Infubn.zdudurn.^  Gallixnupcr  ^^^fiori  Ca- 
fttjf.fidelijf.lnteger.  VC. virtutum  omnium  litternrum  comprimis^ 
&  V€nerand£antiquttatis  Amdnttjf.Obferujinti(].Studicfijf.AnnA 
&Ia£obclUfili.iAnîh6nius&Fetrus  nepates  ParentiCanJf.MMM, 
FF.  vixitannosLXXXyi.  ObutXFKal.  Nouemb. 

Retournons  en  cueur,  d'ont  nous  eftionsforcis  pour  gar- 
der l'ordre  des  années  entre  les  trelpaiïez. 

A  cofté  gauche  de  la  tumbe  de  Pierre  de  Corpolay  cy 
defTus  mentionnée  ,  eil  inhume MefTire  Pierre  Danes,  ôc 
telcpitapheenfatumbe  infculpé. 

Reuerend  Père  enDieU  Me f ire  Pierre  T>aru  s  :,  en  fon  viuant 
Euefquede  U  Vaur-,  inftitKe  premier  lecteur  royal  es  lettres  Grec- 
ques par  le  Roy  Framcis  premier ,  &enuoyê pour  fon  Ambaj/adeur 
Ali  Concile  de  Trente ,  lequel  de  céda  en  la  matfon  de  céans  le  23. 


LIVRE   SECONI).  311 

iourd'Aiirilisyy.  Et  plus  bas  que  Tes  pieds ,  eft  graué,  NON 
,§J" JE  SVPER  rifi?ii:^iW.  Quiellladeuileoufymbole 
del'on  Mécénat  &  bien- faclcur,FrançoisCardinal  de  Tour- 
non  ,  comme  il  fe  void  aux  orfrais  des  Chapes,  Chasuble 
&Tunicquesdetoilied'ûr,qu'ila  donneesà  nolh*e  Egliiè. 

Et  depuis  quatorzeansença,MadamcCatherine  deBour- 
bonMarquiiedei'Illeen  Champaigne^  fille  de  Henry  de 
Bourbon ,  Prince  de  Condé,&  de  fapremierefemme  Marié 
deCleues,eftantdecedceauLouurele5o.  Décembre  1595. 
fon  corps  après  auoir  eftë  ouuertjexentcrrë&mebaumé  fut 
mis  en  vncercueil  deplomb,  couuercd'vn  autredebois,  ôc 
porte  en  laruelaindDenysauPrioré  des  filles  Dieu  .-oiiila 
demeuré  iufques  au  17.  lanuier  1596.  qu'il  fut  apporté  en  TE- 
glife  de  lain d  Germain  des  Prez,  fur  les  fix  heures  dufoir  le 
i^.  duditmoys.  Apres  quel'Eglilc fut  tapillee  de  noir, Cha- 
pelle ardente  tref  haute  drefTec,  6c  le  tout  garny  de  cierges, 
onfit  Ion  feruice  funèbre  fort  folemnellement.    Monlieur 
l'Euefque  d'Angers  célébra  la  Meire,&:  fît  l'Office:  auquel 
alhfterentplufieurs Prélats &.  Princes,  & vnebonncpartie 
de  Meilleurs  de  la  Cour  de  Parlement.  Son  cercueil  fut  mis 
en  vne petite  folle  vouftee  à  la  légère,  foubs  les  degrez  du 
grand  Autel  à  main  dextrc,pres  le  fepulchredc  laRoyne 
Bertrude,  femme  du  Roy  Cl()thairefecond,&  mère  deDa- 
gobcrt.  Onaobferué  que  quand  cefte  ieune  PrinceiTeve- 
noitdefon  viuantennofl:redit€Eglife,elles'agenouilloit6c 
faifoit  les  prières  au  lieu  où  elle  elt  enterrée:  &  depuis  fon 
trefpas,  fa  mère  nourrice  a  elle  veue  pluileur  fois  larmoier 
en  ion  tombeau. 

Ses  deux  héritiers, pour  le  regardde  fa  mère,  ont  efté  fes 
deux  tentes,DucheiresdeNeuers&deGuife,  qui  pourvue 
iîrichefucce/Tion  ne  l'ont  honorée  de  quelque  monument 
digne  d' vne  telle  PrincelTe. 

Ce  pendant le  frère  lacques  du  Breul  ay  faidappofer  cet 
Epitaphe ,  admirant  en  elle  la  confiante  ôiperfeuerantcfoy 
Catholicqueiufquesàla  mort .  encore  qu'elle  ait  eftc  vne 
bonne  partie  de  fa  vie  nourrie  auec  les  hereticques,  à  Se- 
dan ôc  ailleurs. 

Hic  iacet  illufirifima  Princeps  Catharina  Borbonia ,  Henrici 
Bwboniii  Trmctpis  Conddié' Marixde  CkHesfliA.^ujtannos 


3U  VNIVERSITE'     DE    PAR.IS, 

natazi. ohiit Lutec'um Caftro LupardyDtejo. Decembris  i^<)). 

Son  cucur  eft  demeuré  aux  fîlics  Dieu,  6c  a  cfté  enterre  au 
milieu  du  cueur  de  leur  Egliiè,  lansaulcunc  eicripturc  fur 
tumbe  propre. 

L'an  1601.  Madame  Fran(:Dife  d'Orléans,  PrinceiFe  de 
Condéj  &  mère  de  Mon(eigneur  Charles  de  Bourbon, 
Comte  de  SollFons  :  deccdaenion  hoftelde  Grenelle, par- 
roifTedeiaincl  Euflache  à  Paris.  Les  pompes  funèbres  en 
furent  faicles  en  l'A bbay e  deS.Germam  des  Prez,  le  iàmedy- 
leptieimeiourdumoysdeluillet.  Et  le  2,0.  lanuier  de  Tan 
i6oi.  fon  corps  aeAe  tranfportë  en  l'EgliiedelaChartreu- 
le  deGaillon:  pour  eftre inhumé  auprès  de  M efleigneurs  les 
Cardinaulx  de  Bourbon ,  Oncle  ôc  neueu. 

L'an  1610, leLundyhuiclielmeioiirde  Mars  fur  îes  Imicb 
heures  du  matin  ,  Madame  Loyle  de  Lorraine,  femme  de 
Monleiiineur  François  de  Bourbon,  Prince  de  Contv, 
acouchaau  Louured'vne  hlle.  Laquelle  le  mefme  iour  fut 
apporceeaulogisAbbarial  de faincl  Germain  des  Prez  ,  où 
fondit  père refidoit. 

Le  vendredy,  19.  ioiir  dudit  moys,  à  vne  heure  après 
Midy ,  elle  fut  baptifee  au  mefme  lieu, par  Maifkre  Henry  le 
Maire,  D odeur  en  Théologie  6c  Curé  delà  parroiile  famd 
Sulpicc.  Et  pource  que  l'on  voioit  manifeiîcment  qu'elle 
declmoit  à  la  mort:  par  le  commandement  de  mondit  S^i- 
gneurfurentchoifis  6c  eleuz  deux  pauures  de  ladicle  par- 
roiflc,  lacquesdeeffart  pour  parrin,  &  Martine  Demarés 
pour  marrine.  Lefquels  ,  luy  impofèrcncle  nom  de  Ma- 
rie. 

Le  Samedy  10.  Mars ,  entre  vnze  &:  douze  heures  de  nuir, 
ellemourut.  Et  le  Dimanche  II.  duditmoys,  fut  faite  ou- 
uerturedufufdicl:petitcaueaudefa  coufme Germaine  Ca- 
therine de  Bourbon,  &ioignant  icelle,à  main  gauche  on 
pofa  ce  petit  corps  doublement  enclos,  de  plomb  &  de 
bois. 

Au  mefme  caueaua  auflieflc  mis  le  cueur  enchalTéen 
plomb  5  delà  fufdide  Prineeflé,  Francjoife  d'Orlcans:qui 
auoiteftéextraidauant  que  de  porter  fon  corps  à  Gaillon, 
&:  gardé  en  noftre  fccretainerie  iufqucs  à  prefent. 

Le  cinquiefme  iour  de  Marsi^jn.  fut  inhume  en  la  Cha- 
pelle 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  515 

pelle  S.ChriftophlederEgUreS.  Germain  des  Prez  du  cofté 
de  Midvtrcshaulc&puilîanc  Seigneur  Guillaume  Donglas 
'  .GomteDanguii'e,  réfugie  de  Ion  pays  pour  la  foy  Çathoiic- 
queApoftolique  &  Romaine^  IHU  de  cefte  trel'antiqueôc 
trefnoblefamilledesDonglas.  Iceluy  en  fàieunelTefutim- 
I  bu  du  venin  d'hereHe  :  mais  eflanc  venu  en  France  à  la  Cour 
dn  Roy  Henry  3. il  fréquenta  tellement  les  fermoni^Sc  les  dif- 
putesSorbonicqucs,  carjlauoitbieneftudié,  qu'il  recon. 
gnutibn  erreur  :.$c  depuis  a  ù  bienperfiftc  en  la  vraye  religi- 
on que  nouslauons  veu  conuerler  non  en  Princemondain, 
mais  en  vray  religieux,  eftantibii  de  matin,SLàtoutesheut 
resennoitre  Egliie.  Ec  recitoic  tous  les  lours,  conpme^vn 
qui  Y  eue  cité  obligé,  fes  heures  Canoniales  en  vnBrcuiairë 
à  1*  vlàge  d  e  Rome.  Et  ne  pouuant  aiîiftcr  à  matines,  à  caufes 
des  difficultez  défaire  ouurirles  portes  la  nuicl,ilfeleuoit  de 
fon  licl,^  demeuroit  le  plus  Ibuuent  deux  heures  en  orailon 
&  méditation  :  corne  Tes  domclHcques  nous  ont  tcfmoignë. 
Pour  les  leuneSjôc  autres  commanderaensderEglife,  il  en 
eftoitfi  exad  obferuateur,  qu'il  euft  aymé  mieux  mourir^ 
quedelesenfraindrcfanscxtremeneceiTité,  ilny  auoit  ce- 
luy  qui  n'admiraft  la  vie  de  ce  faind  perfonnage.  AuiTi  eut  il 
vnepompe funèbre dignedeluy,  fi quelque chofe  enpou-j 
uoit  eftrc  digne.  Caroultrevnnombreinfinidepeuple,  qui 
yaccourutdetoutesparts,  y  aiîiftcrentMeflicursles  Arche- 
uefques  d'Ambrun  ôc  de  Tours,  ôc  l'Euefque  de  GrafTc. 
l'Ambaflàdcur  d'Angleterre,  les  gardes  EfcofToifesde  no- 
fl:re Roy,  6cvne  grande  quantité  de  nobiefTe  de  diuerfes 
natîons.  . 

Chaffes  qui  font ^  en  Udic^e  Eglifc, 
En ladide Eglifede  S.  Gerrnain  ^^s  Prez ,  font ies  chafTes 
quicnfuiuent.  .w, ,     , 

La  ChalPede  S.  Germain  Euefque  de  Paris.  De  laquelle 
nous traidcronsplus amplement cy après,  -«-^,'n,.  '^,  |* 
Les  ChalEes  des  glorieux  rnai;tyrj  George  Jlylome  de  Be- 
chfeem ,  &de  Aureille  Citoyen  de  Cardubeein  Efpagne  ,&. 
le  chefdcfaincteNatalie,  autrement  dideNoelle  la  temme 
Tous  trois  martyrizez  en  ladide  ville  de  Cordube  par  \z^ 
Maurcsinfidelesenl'an  852..  S.  Euloge  Prcflre,  qui  cftoit 
prcfen  c  a  fidekment  efcript  leur  martyre  Lihro  2.  McmoriAfts 

Rr 


314  VNI  VER  SITE    DE   PARIS, 

y^-^^ijr/^/wr./^.&affèure qu'ils  l'accomplirent  le  L/.IuilletvJc 
nonleiy.AouftjCÔmeraporte  Vluardenionmartyrologue. 
Baroni^&PicrreGalefinius en  leurs  marcyrologes  Romains, 
fuiuentropinfiondeS.  Eulôge,  wag/s  ocul.itotcfiiquam ûun^ 
tisdccem ,  i/t  tuions  dicitur  ^p  dente  s .  Et  m'eftonne  de  nos  Pè- 
res, qui  en  dteflàntlecayerparciculier  du  Brcuiaiicede  no- 
ftre congrégation  pour k  matlon  de  céans,  onCTémis.ec- 
fte  fefte  au  17.  Aouit'  (uiuanc  Vluard.  Mais  en  ce,  on  les 
peut excufcr, que  îéS'ceuurcsduditfaincl:  Eulogen'eftoient 
encore  mis  en  lumiere(  Ou  Ton  veoid  que  k  propre  nom  de 
faindleNatalie,  qu'elle  auoitreceu  au  bapce(me,eftoic  Sabi- 
gothe.  Lequel ign*orant  les  fidèles  Chreiliens ,  Tonc  depuis 
appeilee;  A^>/WM;!^,deriuancc'e  nom  de,  natdls^  attribué 
parrEglireaul-outda  trefpasdcs  faincls,  qui  mortui  mundo 
n^ifcuntarcxlb.  Lefdicls  corps  de  SS.  GeorgeiSc  Aureille,en- 
fembîele  chefdelàincHie  Natalie  furent  apportez  céans  en 
gç  3^  l'an  8^8.  ç'efl àfçauoirfix ans  après  leur  marcYre,Ie  20  Oclo- 
bre,  &  a  meirhe  lour  cous  les  ans  fê  fâi<3;  iafelle  de  leur  tran(^ 
latibn'i''  ^'"'■'^'^^  t>tfr(i.  iiu:?  fi\;-)  ,iu'j3£rj'iut.'jo  3jczv  / 

A'im  u  f.       Pltjs  en  là^dttfVeEgHïe 5e faîhd GerAià'ii ,  efl  la  chafle  de 
f.  41-  faincl:  Lcufroy,  Abbé  de  l'Abbaye  ,  anciennement  dicflei 

laCtoii  rairiàp'irén,  ôcàpr^fentia  Croix  faind  Leufroy; 
ihiXfm.       cn.Normandie;  àdeuxlieuxd'Eureux.        jnt^ib-..  ; 

Iteinla  cHafTe  de  S.  Thuriaue,  Archeuc(<^ue  de  Dol  en 
Bretaigne,  qoidepuisaeftéreduicT;en  Euefché  &:ibubmis 
à  rArcheu'efquedeTours. 

-Lachàlfedefaind  Drodouc,  difciple  deS.  GermainÔC 
iccondAbbe  de  céans. 

LaChalîe  de  S.  Amand;  EuefqueduTraicl.  En  laquelle 
êil  vnepartfé'de ion  torps  :  &:  l'autre  eften  Flandre ,  au  Dio- 
cefe  deTournay  en  l'Abbaye  dudic  faind  Amand,  Eluone 

La  ChaiTede  S.  Vèo^ût-AbbeteS.MiçÉiVdefTouw  efl 
iaquelFe  cftVhc  partie  de fon  corps  :&rautrc  eft  eh  l'Eglife 
canoniale dii'dît  S'.  Venant ,  au-cloiliiedie-  'S.  Martin  dudiét 

'^  ';  zÈH^àtiàMtéé'Ëglifidt'S?Gem4m  "^ 

î/ecKefduditS.  Artiand,  enchafTéenargcnt.  -■  ^    '^ 

Le  ciiefdel'aincle  Natàlie^ou  Noëlle,  enchalîc  en  argents 


LIVRE    s  ECO  N  D.  51; 

La  iambc  de  l'vn  des  fainds  innoçens  occis  par  Herodcs, 
laquelle  eftenchafTecen  argent,     .lijii»; 

Le  bras  de  fain et  George  martyr,  de  Capadoce,  enchaiïe 
en  argent.  Son  martyrefutioubsrEmpereurDiocIecian  ,lc 
!    ij.Aurii.J'aniSi.  ;b   ',; 

En  l'an  577.  fainct  Germain  Euefque  de  Paris  alla  en  Hie- 
I    rufalem,  ladeuotion(urmontantlonaage  décrépite.  Età 
'   fon  retour  vifitadConflantinople l'Empereur  luftin  le  ieu- 
ne.  Lequel  le  receut  fort  honorablement  ,  ôc  luy  offrit  de 
grands  prciens  :  Mais  le  bon  pafteur  \qs  refuia,  &  ne  defira 
auoir  que  des  fain  tes  reliques.  Parquoy  l'Empereur  luy  don- 
na leldiclcs  reliques  d'vn  innocent  6c  de  laincl:George,qu'il 
i    apporta  céans  ,  ôcy  lontcncoreencefteanneei6ii. 

Aimon  liurej.  chap.9,  adiuufte,  vne  partie  de  la  Cou- 
i   ronned'efpincs  denoilreSeigneurlelusChrilUaquellcn'efl; 
'   plusceans,6<  eft  incertain  en  quel  temps  elle  a  eftc  perdue 
ou  donnee.Toutefoisciley  e(lolttncorceni'anI265}.Com- 
|    me  appert  par  le  dénombrement  &  inuentaire  des  reliques 
& ioyaux de noftreEglifefaincl Germain,  que  bailla  Frère 
AlexandreThreforier&iSecretain  audit  an, lequel  inuentai- 
I   reeft  au  thrcfor  des  chartres  de  cède  Abbaye.  Layette  16. 
des  grandes  armoires ,  cotte  au  dos  C.  y  2. 

En  ce  meiine  inuentaire,  eft  mentionnée  vn  Reliquaire 
quarrcd'argentdoré:  Auquelfont  enclos  des  Corporaulx 
viiîblcs  des  deux  coftez  à  trauers  vn  cryftal.  Lefquels  font 
communément  appeliez.  Lescorpomulx  fatnct  Pierre^  non 
qu'ilf  en  foitfcrui  àla melfe,  mais  de  S.  Greg.quilcs  enuoya 
àlaRoyneBrunehauidouBrunechilde.  Car  au  liure  5.  de 
ibnregiftreEpiftre  yi.il  diclluyauoir  enuoyë  des  reliques 
deS.Pierre&:S.Paul,iànslesexprimer.EtenrEpiftre30.du 
troifiefmcliure,  f'excufantàrimpcratrice  Conftance,quf 
luy  demandoit  des  reliques  de  faincl:  Pierre  Ôcfaind  Paul,  il 
dit  n'eftrc  la  couftume  des  Romains  d'cnuoyer  des  reliques 
des  faincts,  ains  ieuUement  vn  linge  qu'il  appelle,  Brandcum, 
dans  vne  boite  quiait  eité  benit  6c  pofelur  leurs  monu- 
ments. 

CQgnofcdt ■>  tnquit ^tranquillifima  Domina,  qn,ia  Romanis 
confuetudo  non  est,  quandoflinctoYHm  rehquias  dant^  ut  quLCcfUAin 
ûgerc  -prAftimunt  de  cor^ore-.fcdtanîummQdo  in^yxiâe  Braf^dcum 

Rrij' 


3i6  VNIV'ÈRS  ITE'  DE   PARIS, 

mittit»r,ntqfte  adfacratifintji  corporafancfor/tmpamtur.^t  pour 
l'cffeclqui  s'en  enfuit  il  adii>ufte  ,  Lemtum ,  in  Ecde/ïa  qux 
eHdedicanda  recondttur  :  &  tanttperhoc  ibidem  virtutesfpmt  iic 
Jiillucfpedaliter  eorttm  corpora  deferantur. 

Ecrapporte  l'exemple  de  S. Léon  Pape,  lequel  ayant  don- 
né aux  AmbafTadeurs  de  Grèce  vn  Brandeum  ,  ou  linge  bc- 
iiit,au  lieu  des  iaincles  Reliques  qu'ilsdcmandoient/Jk  co- 
gnoiilànt  qu'ils  le  meiprifoicnt  ,&  prcnoienccela  pour  vne 
moquerie  :  pnnt  des  cileaux  ou  Forcecces,ôc  de  ce  linge  qu'il 
coupafortitabondancede  fang,  Vincent  de  Beauuaiscn 
fon  miroir  hiftorial,  liure  lO.chap.  19.  Et  Antonin  partie 
fecondedelafommehiftoriale,  titre  u.  cha.i.§.4.ercriuenc 
que  c'eftoient  lescorporaulx  furlefquelsUauoicdit  MelFe 
Chorelemblablefîtleditlaincl:  Grégoire,  comme  il  felid 
en  fa  vie,compofécparIcan  Diacre  de  TEglife  Romaine, 
^  rapportée  par  Surius,  tome  2.  des  fainclslur  le  12,  Mars^ 
Car  d'vn  Brandeum  f  comme  il  eft  au  texte  j  ou  linge  bénit, 
il  en  fitpludeurspieceSjqu'il  mit  en  diuerlcs  boites  diligem- 
ment feelices ,  &  les  bailla  aux  AmbalTadeurs  qui  eltoienir 
venus  d'Occident,  pour  auoir  des  relique?,  fans  leur  noti- 
fier le  contenu  el3itcs  boittes,  mais  en  leur  en  retournant,, 
l'vn  d'iceux  fuada  aux  autres  de  defeeller  ces  boittes,  &:  voil- 
es qui  eftoitdedans.  Ce  quifut  incontinent  expédié.  Et  n'y 
trouuant  que  des  morceaux  de  drappeaux,  ('en  retournerëE 
à  Romefort indignez  ,6c  en  firent  plainte  à  l'Archidiacre 
pour  l'intimer  au  Pape  ;  lequel  en  eftant  ad  ucrty ,  fi  t  appor- 
ter fur  l'autel  la  pièce  de  linge  qui  elloit  en  la  bocte  de  celuy 
qui  auoiteftécaufe  de  ladite  ouucrture:6cia  perçant  auec 
vn  petit  coufteau  en  diuersendroits,îciang  enforcitabon-- 
damment:  Dequoylefdits  AmbafiadeurseflonneZjfepro- 
fternerenten  terre,  recognoiiïancsleuiincrcdulitéjôcfurcc 
confirmez  en  la  foy. 

'  BaroniuSjtome  9  de  fcs  Annales. foubs  Tan  766.  page 
2,72.  efcrit  qu  anciennement  au  dclTus  des  cliaiTcs,  êciàr- 
cueils  des  Apoftresôc  Martyrs  on  laiiToïc  vn  pertuis  ,pour  y 
faire  paifer  quelque  mouchouer  ou  autre  chofe, &:  toucher 
aux  SS.  reliques:-!^/  extali  taclu^gratiam  curationn^m  haunrent, 
£tefl:ccqucS.Grcg.{quienvloitfouuêtJappelleBrandeîi. 
NonobUât ce  que  defTus,  il  y  a  entre  les  reliques  de  céans, 
vn  tuyau  de  cryftal,garny  par  les  deux  bouts  d'argent,  danx 
lequel cftvn  des  doigts  de  faincl  Pierre  l'Apoftre:  quepaji 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  317 

importunitë  ou  autrement,  faind  Grégoire  auoitenuoyë  à 
la  Koyne  Brunehauld,&  iccllc  l'auoic  confère  à  noftrc 
Eglife.  lamais  femme  ne  fit  efpancher  tant  de  làng  Royal  bc 
d'autres  grands  Princes  que Brunehauld,  comme  l'on  peut 
voirauxAnnalcsde  France, Hure  premier:  Et  toutefois  ce 
bon  pafteur  mal  informé,  en  l'epiltrc  59.  du  cmquiefmcli- 
uredc Ion  Regiil:re,rafaidencUnc3toutesbonnesœuure5, 
Excelkntiét  (  m qu i  t  )  vefiraprona  m  bonis  confueutt  ejje  opcribus. 
Etenrepiftrehui«5licfmeûcrvnzieimeliure,  tientla  France 
bien-heureufe ,  d'auoir  vne  telle  Roy  ne.  Plus  altjs  gerjttbu^^ 
gentem  Framorum  ajferimns  fœluem  :  qu£  fie  bonis  otnmbus.vrx- 
ditammcruithabere  Reginam. 

Lajirrande  Image  d'argenr,  dore  en  parciCj  de  S.  Vinccni  manyr,noftre  premier 
pation,  poile  17.  marcs  1.  vnccs&  demie.  Et  a  coufléiié  cfcus  lo.lolsje  matcap- 
prcticà  ii.cicus  Se  trente  fols  tournois. &  l'cku  à  trois  hures  toiunoiî.  A  quoy  fauc 
adioultervnzcliurestournois  qucle  foubuHcniét(.:juin'cft  q.iie  decuiuic)acouflc 
à  redorer,  qui  font  eafemble  zio.  tiens,  qu'a  ce  ni  te  ccftc  Image  :  aux  pieds  de  la- 
quelle il  y  a  deux  oiremens  de  ce  glorieux  iuittyr,.&  fur  fon  chef  vnc  couronne  fe- 
mccdepccitcspicrrcs  fines.  Ellefucpaiaclieueeen  Tan  i(7ûs. 

En  Tan  1604.  aumoisd'Aurilonafaitfaire  l'Image  d'ar- 
gent de  (àinct  Pierre, poifant  fix marcs,  ôc  a  couftédeux 
ccntsviûgt  cinq  hures,  au  pris  defeptliurcs  dix  fols  le  marc. 
En  là  main  on  a  accommodé  le  tuyau  de  cryftal,cy  delTus 
mentionné,  contenant  vn  doigt  dudit  glorieux  Apoftre. 

Il  y  a  vnautre  tuyau  decryllal, dedans  lequel  en  tient  y 
auoir  du  laid  de  la  Vierge  Marie. 

L'Image  de lainde  Marguerite  que  la  Royne  de  France, 
Marie  de  Medicis ,  femme  du  Roy  Henry  4.  a  donneeà  no- 
ftre Eglife,  poife  en  argcntauec  fon  foubaflcment,  trente 
fept  marcs  quatre  onces  &:  demie.  Qui  a  couAé  cinq  cents 
cfcus.  Etfutacheueele  10.  lanuier  1608.  Aux  pieds  d'icelle 
cftle  menton  de  ladite  vierge  U.  martyre: 

Le  benaiftier  d'argent  auec  Ion  guepillonauffid  argent, 
faitt&parfaidle  19.  Auril  160S.  ilpoiie  huid  marcs  demie 
oncemoins.  Et  a  couftéau  prisdc  trenteîiureslemarc,  là 
fommede  238.1iures  trois  lois. 

^   Etau  mois  de  léio.  acheté  deux  burettes  d'ar- 

gent 31.  Hures,  le  baiîîn  d'argent  poifant  fix  marcs  &:  vne 
once,auprisdei4.1iureslemarc,  a  couflé  fept  vingts  huici: 
liures  tournois.  Et  a  elle  liuré  céans  le  16.  Mars  1611. 
-  -  Audit  an,  le  9.  May,  pour  vne  Croix  d'argent  eloucfur 
bois, auec  le  Crucifix  &:  la  pomme  qui  font  de  cuiure  doréj 
futbaillc  ^^.liurc&tournois,  Rt   ii] 


3ig  VNIVEKSITE    DE   PARIS, 

Fondation  de  la  ChapelleniedcS.  NtCAtfc&  S.  Eloy:  Edifice  du. 
refe^oify  ef  de  la  chapelle  noftreBame,  enfemhle  les 
Epttaphes  desperfonnes  tjui y  font  inhumées. 

En  la  Chappellefàinde  Marguerite  deladicVe  Eglife,  ii 
yavneCliapelienicfondcepailescxccuceursciu  teltamcnc 
deMadameBlanchCjfiiieduRoyfaindLouy s, en  l'honneur 
S.  deNicaife,  vnzieiine  Archeueique  deKhcims,  qui  fut 
martyrizécnran434.&de  iainclEloy  Euefquede  Noyon, 
La  fondation  eft  de  25.  liure.spariiis  amorties,  à  prendre  pax 
chacunan  furleThrclorduRoy.  Commeappertpar  le  til- 
trc  paile  le  Lundy  deuant  la  faind  lean  Baptifte  1U3.  Du 
nombre  de  ces  exécuteurs  edoienc  Pierre  de  Courpalay, 
Abbcdefaint  Germain  des  Prez  &:  frère  Nicolas  de  Lyrq 
Cordelicrrlefquelsdes  biens  de  ladicledefuncle  fondèrent 
encores  quatre  cliapellcnies  en  la  faincle  Chapelle  du  Palai^ 
de  Paris,  commei'àv  dicl  au  premier  Uure. 

Lerefccloir  d6ceileAbbayefortlong&:large,vouté,d'vT 
ne  grande  hauteur,  fànspilliers  au  milieu  6c  i'vn  des  plus 
beaux  deFrance  fut  édifié  du  temps  de  Simon  Abbé  4S. co- 
rne ii  fe  lit  &  veoid  depeintfur  laporte  dudit  Refccloir. 

AN N 0  DOMJNI  123c;.  M.  P.  Simon  Abbas  48.  huius 
mo  ndfierij ,  hoc  R  efeclorium  fieri  curauit. 

En  l'enclos d'icellc  Abbaye,  ilyavnc  belle  chapelle  no. 
ftre  Dame,  diftindede  la  grande  Eghfed'vniardin  &:  petit 
cloiftre,  baftieàla  mermefa^onquelc  lufdid  refedoir  §£ 
parvn  mefme  Architede, comme ilfera dit cy  après.  Dans 
iaquelleau  deiuisdu portail  eft  efcript. 

HancprxcUviWiD,  MaruVirgmis  CapelLim ,  Annû  Dûminf 

1247.  db  Hwronc  de  Ifiaco  ,  hiHus  Monaflerj   Abbate  49. 

adificart  cœptam^  fucceffor  eius  Thomas  de  Malo-leone  perfe^ 

cit. 

IceuxdeuxAbbezHugues&.Thomas,commefondareurs 
ont  efté  inhumez  en  ladide  Chapelle  :  &  auoient  des  fep^U 
cres  elcuez  de  terre  ,  auec  leurs  fbatues  de  pierre.  Lefqueis  le 
pcre Simon  Clou  Vicaire  &:  Prieur  claull:ralde  leans  fit  dé- 
molir enuironfan  15^7.  pour  aplaniregalementlc  coeur  de 
ladide  Chapelle ,  ^  le  rcpauer  de  tumbes  raportees  de  ^a& 


LIVRE    SECOND.  319 

la,  iufques  à  en  brifer  &  mefpartir  d'aucunes, comme  l'on 
veoid  encore  de  prefenc.  Et  ny  eft  demeuré  aucune  memoù 
rcdudit  Hugues.  Mais  quant  à  l'Abbé  Thomas,  fa  tumbe 
récente,  qui  cil  dcuantieprincipal  autel,  contient  cet  Epi- 
taphe. 

H  te  IdCetThcmas  de  Malo-leone,quondam  Abb.is  huiitsEfcle/i^. 
Cuiiis  tcmporibus  compléta  fuit  tfia  capelLi  y  fundata  &  ddificata 
ter  bon X  memoru  Hugenern  deyfiaco,  Abbatem  huius  lo ci ^  Anima 
eius  requiefcat  tnpace, 

L'andefon  decés  ny  cft  point  mentionné  :  Mais  parla 
datte  des  lettres  de  l'elledionde  (on  fuccelTeur  immédiat, 
Gérard  de  Moret,  on  congnoifl  qu'il  deceda    en  l'an 

L'an  m66.  le  1 7.  iour  de  Mars  l' Architecte  de  ladicle  cha- 
pelle mourut,  &:  eft  enterré  en  icelle,  foubs  vne  grande 
tumbe,  reprefenrantraperfonne,  ôctenantdes outils  pro- 
pres à  fon  eftat , comme  equierre 6c  gran d  compas.'Son  epi- 
taphecompofecnversrithmicques,(commelice{îecle  s'y 
dclcifloit,plus  qu'en  l'obferuation  des  quantitez,  &  mefure 
des  carmes  )  2c  cngraué  à  l'entour  de  fadide  tumbe  eft 

Flos  fie  nu  s  morum^  utuens  doctor  latomorum^ 

Musierolo  natus  lacet  hic  Petrus  tumulatus,  Monaercau. 

3 Hem  Rex  cœlorum  perdttcat  in  alta  polorum.  /  / 

^-'  „        ,,        /  -  ^  ,     ,    ^  1166. 

Chrtjtt  Mtueno ,  bis  centeno ,  auodeno 

Cum  quinquageno  quarto  deccjîif  in  anno. 

Au  Calendrier  du  vieil  martyrologe  de  TEglifc  de  fain(5t 

Germain,  le  ly.iour  de  Mars, eflefcrit,queleditArchîtC(51c 
aauffi  bafti  noftrc  refecloir. 

1'  En  la  mefme  Chapelle  ^  inhumé  Nicolas  de  Ladit, 
Abbé  58.  d'icelle  Abbaye,  ayant  tel  epitapheengraué  en  fa 
tumbe. 

SV  B  lapide  XP  0  requiefcit  nunc  de  Ladit  0^ 

Nicolaus  Abbas.  Sifèxtd  lultf'tradas 

idus,  repcrias  cum  cLwditur  vltiwa  die  s.  ixdi,. 

AnnomiUtno  ytrecentO:,^lHaterquind€no,  .    ^ 

^         Adtun^o primo.  EL  cdoleuctadimo.  Amen. 
EL, nom  Hébreu  fignifiant  force  Se  vertu,  fe prend pouif 
■Dieu  :  comme  l'interprète  fainct  Hierofme ,  en  l'epiflrtf 


310  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 

1^6.  Ad  MdYcelUm.  De  decem  nomtmbtu  Dà. 

En  la  mcfme  Chapelle,  entre  la  première  &  féconde  mar- 
che du  grand  autel,  ont  efté  enterrez  les  mtelHnsdeMon- 
feigneur  Charles  Cardinal  de  Bourbon  Abbc  de  ladite  Ab- 
baye, lequel  deceda  en  icelle  le  30.  luiliec  1)5)4. 

Dé  la  iufiice  temporelle  de  l'Abbaye  de  fainci 
Germain  des  Frez. 

T  Es  Religieux, Abbc &conucnt  de  faind  Geimain  des 
-^-^Prez,  non  feulement  au  bourg  duditSainct,  ont  toute 
iufiice,  haute,  moyenne,  ôi  baffe,  mais  aufll  dedans  la  ville 
deParis,  fuyuantleurpriuilegedefondation,  confirmé  par 
lesRoysDagobertfilsde  Clotaire  fécond ,  Charlemagne, 
Loys  6c  Lothaire  frères,  Charles  le  Chauue ,  Robert ,  Hen- 
ry premier, Loysle gros, Loys  cinquiefme,  PhilippcAugu- 
ri;e,S.Loys,6c  par  Philippe  troifiefme,  lequel  nous  borna 
ladite  milice, félon  qu'il  eil  contenu  en  la  tranlàdion  faide 
entre  ledit  Roy  Phihppesôclefdits  Religieux,dontla  teneur 
l'enfuit. 

philtppH^  Dei  gratta  Trancorum  Rex.  Nùtum  facimus  vni- 

uerjîs  tam  prdjentibus  qukm  futur is  ^qtiod  cum  contentioverte- 

returinternos ex  vna parte ,  d^  Religiojos  viros  Abbatem  dr  Con^ 

uentum  S.  Germant  de  Fratls ,  iuxta  Parijiu^  ex  altera,frper  lu- 

L'abrcuuoir  (lit'ta  locorum  infiàfcriptorum  -.Tandem  inter  nos  &  dtcios  Abba- 

Maicon  ,  au  ^^^  ^  conuentum  de  terra  Tua  quam  habentinira  murospar.  fa6ia, 

bout  du  pot  /  •     /  j  ^.j  r  j^  j  ^ 

s.  Michel     j^if  concordatio  tn  hune  mcdum.  l  ideUcetquoaa  cuneo  adaquato- 
rij  MatifconenJtSy  eundo  directe  ad  portam  fancli  *  Germant  de 
*  Elle  s'ap  -    i>Yatis ,  à  dextera  parte  vfaue  adSequanâm.  Et  a  cuneo  murorum 
d'hui  la  pct-fi^cH  Andre£y  àjïnifira parte  eundo  dtre^e  adprxdtclam  portam 
rcdc  Bucy.   ^  Germant.  Et  a  cuneo  murorumS  .Andrew  pr/dicîij  eundo  directe 
l'fque  adcuneum  murorum  fratruMinoru  adextera  parte  .Et  àprxr 
dtclo  cuneo  fratru  minoru,'vfque  ad cuneum  murorum  EcclefiA  S  S.  ' 
Cofmx  cf  Damiani.  Et  ah  eodcm  cuneo  njfque  ad  portam  *  Gibardi 
c'cft  maûi -  à  dextra parte.  Et  in  omnibus  locis ,plateis ,  mafurisj  domibu4 éf    I 
^^?\]^ P^y  t;/>//,  qua  vel  qui  continentur infià  metasfuperms nominatas  ha-    ^ 
'  bebunt  diclt  Religiojî  ex  nu  ne  tmperpetnum  omnimodam  lufiitiam 
altam  &  baffam  :  Nihil  nobls  é*  fuccejjhribus  nofiris  lujlitid,  do- 
mintjyprôprietatis ,  d"  pojjèfionis  reîento  :  Exçeptis  gueto ,  tallia^ 

exercitu^ 


LIVRE    SECOND.    .  ^^u 

g^ercitUy  diluaccitày  &  h  an  no.  Itefn  t^llui  pinis  (^  vîni,  c^tcrifa 
tofiumis  nohts  ab  antiquo  dchitis ,  &  rejorto  :  qux  injrà  prxdiùas 
nictiîs  rtobisCr  nofiris  fucccjjoribus  retincrKus.    Hahehunt  etiam 
dic'ft  rcligtojitn  omnibus  locis  &  vîcisjïtts  infià  mctasfitpradicïa^ 
•viariamy  ô"  lufittiam  njïarix^  O"  quicquid fertinet  ad  'viarUmjô' 
falf^s  menfnras,  S  duo  tamen  ^  retenti  loanni  djch  Sarrazm 
cuti  Farifunfi  &  Stephano  filio  'vxoyIs  /ii£  vftifiucru  :  quem  ipjl 
dicunt  le  habere  ex  colUttcne  lnclyt£  recordattonïs  p'xcLirifîmi 
Domini  &  genitoris  noftri  Ludoutci  Francorum  Régis  in  dicfis 
l'iaria  &  lufiitia  'uiari^^  &  infidijs  domorum ,  qujifent  in  vicis 
jitîsinjrÀ  nietas  fuperius  nominatas.  .^jiarum  faliaru?n  facieH- 
darnm  cum  v  tari  a  O*  Injhtia  viarix  fofidccejfum  ip forum  ciuium 
abfqae  aliqna  contrad.i^ione  noftri  vel  neftrorum  JucccJJcrum  y  ad 
vrxdiïïos  religicjos fojfefio  atmpropricîate  libère  reuerteinr.  Nos 
tijfuper  &  fucccffôrcs  noftri  de  cxtero  habcbimus  imperpetuum  abft 
que  idiqua  contrad:ciidne  prxdicîûrum  religtoforum ,  ornnimodam 
ii/ftitiam  altamé'  baft^im  in  omnibus  cenftuis  eorumdem  religio- 
ftorum  infra  mctaa  Pariftusfttisy  extra  metoiftuperius  nominatas. 
Salua  td'ûien& retenta  inibi  diclis  rcUgiofis  I usiitiafundi terrje. 
^Jtem  ad  nos  O'fticceJJores  noftros  ex  ntinc  tmperpetuum  pertinebit 
tota  via,  chemmum ,  &  viaria,  qii£  eft  aprxdîcto  adaquatorio,  vf- 
que  addi^um  cuneum  rnurûrumfancli  AndreXy  &  ab  eodem  cuneo 
"jfque  adcuneum  f-atrum  Minornm.  Et  a prjtdiclo  cunea  ft^atrutn 
}/^noru7n,i'fque  ad  cuneum  murorum  Ecclcfi£  fan6loru?n  Cofm<e 
C^  Bamiani.  Et  ab  eodem  cuneo  v/que  adporta?n  Gibardi,  cum 
i?nm  ture^  dominio^proprietate  &poJfeftione,  &  omm  eo  quodper- 
îinet  adviariam  yCum  omni  lujlitia  ait  a  &  baffaplenoiure.  Ita 
qnod  diclt  religiofi  in  eadem  via  feu  viartavelchemino  mhil  de 
C£tero  reclamabiint.  Licebit  enim  abfque  altqua  noftri velnoftro- 
ru?n  [uccejjorum  contradi^ione  famulls  ç^  ftruieatibus  diclontm  struient 
religioforum  flatutis  adcuftodiendam  terramfuamvirgas  de  ferre  vuiglsergem 
in  manibus  O" ^rnia , pr opter  fuornm defenftonem corporum  ,ft ne-  ""-'"S 
ccife  fuent  :  prout  ferutentes  noftri  de  Caftelleto  dcferunt  înjra 
muros  Varifius  vbicuque  tnfra  metaspr.edichts.  Inhibemus  etiam 
ne  feruientes  noflri  de  Caftelleto  qui  pro  tempore  fierint  ^vel  eo- 
rum  aliquis  fici.int  euocationes  feu  citât iones  m  terra  fancît  Gcr- 
mani  injra  ?netas  pr^diclas.   £)uodft  contra  fecerint, pr.edichts 
citattones  feu  euocattoncs  penitus  annulamus  :  nec  volumus  qnod 
aliquis  hofpitum  fancli  Germani  inirà  metas  prxdictas  ^  Pr  opter 

se  ' 


mutu. 


^i  VN  I  VER  SITE'  DE    PARIS, 

huiHfmûdi  citationes ,  fi  defecerit^  uel  ad  die?n  non  comparuerit, 

in  (iliquo  pmiatur  :  ntfe  ratione  refont  j  njci  caftinm  ad  honorem 

nofiri non pcrtinentinm iVel altquormn  aliorum  cnfuum  nobisd^ 

Jiiccefforibns  noHris  (vt  fuprâ  dicfum  cfi)  retcntorum,  njclaltcrius 

alicuius  cafus  y  qui  ad  nos  ^oelfuccejjores  nofiros^  rattone  debiti  no- 

firi,  njcl  alicuius  fort sfacli  nobis  vel  fcrmenttbiis  nofins  illatiy 

'velaîiquû  alio  modo  tare  communipojjet pertinere.  In  qmbus  cajî- 

btis nobis  c^fuccejjoribns  nofiris  m  pr^ediclis  locis  injra  dicf^zs me- 

tas  lufltttam  (^  omnia  qt(£  ad  I  ufiittam  perli  ncnt  m  prxdiclis  ca>- 

Jtbtis  retinemusy  S aluo  iure  in  omnibus  alieno .  j^uoâ'vtratum  ^ 

fiabilepermaneat  infHt^trum^prxjentibus  literis  nofirum  fecimus 

apvoni  figillum .  ABum  apud fanctum  Germanum  in  Laya.  Anno 

homim  1272,  Menjè Februario, 

Monfieur  Choppin  en  Ton  premier  Hure ,  de  Moribus  Pari- 
jîorumAit.  2.  art.  44.,  cite  vne  partie  de  la  précédente  tranf- 
acl;ion.  Laquelle  a  efté  confirmée  par  Philippesic  Bel, Phi- 
lippes  le  Long,  Charles  quatrieime  6c  autres  Roysfubfe- 
quents,comme  auffi  par  les  Arrefts  de  la  Cour  de  Parlement 
des  années  1511. 1388.  &.  vne  infinité  d'autres. 

Dans  lefquels  limites  lefdits  Religieux  ont  toute iuf^ice. 
iiaute^moyenne^ôcbafTe:  ôc  pour  Texercice  d'icelle  com- 
mettent Baillv,Grefïïer5  Procureur  Fifcal,  Sergent,  Doyen, 
Geollier,&autrcsSergens&Officicrsneceiîairespour  gar- 
der leurdide  luftice  &  autres  droids  Seigneuriaux }  Et  leur.- 
faire oorter verges,  mafTes , 5c  armes  neceflaires , fî befoing. 
cft,pour  défendre  leurs  corps, leurditeIu{l:ice,commefonc 
ceux  duChaftelletde Paris,ruiuant  la rufdictetranfaclion., 
Etaulliont  J  roi  cl  défaire  tenir  afTifcSjCognoiflre  de  caufe 
d'appel,  RelFort  &.  reformation  de  leurs  fubieds  ,auecAUr 
bcinesôcconfircûtions. 

Aufhpeuuct  faire  maiftres  Jurez  de  chacun  me(ber,com- 
mc  Apoticaires, Chirurgiens , Barbiers, Bou]engers,Ton- 
neliers,  Drappiers,Coufturiers,  6c  autres, auec  toute  vifi- 
tation, amandes,  confircations,&  iuflice  fur  toutes  &chav 
cunclesfaulfesmefures  de  bleds, vins,  huilles,.ièi  ,aulnesi 
toif€S,&:poix,6c  généralement  toutes  autres  chofescort- 
cernant  ce  que  deflus. 

OntauOî  lefdits  Religieux  tout  droid  de  voirie,  tant  de- 
dans la  ville  de  Paris,  ville  &  bourg  dudid  famd  Germain^ 
i^ue  ailleurs,  où.feilend  leurdicle  luflice. 


LIVRE   SECOND.  315 

Maximilian  de  Bethune,  Marquis  de  Rofny,  Duc  de 
Sur^ly,&PairdeFrance,  foubs  le  tiltre  de  grand  Voyer,à 
luy  conféré  par  kteuKoy  Henry  quacriefme  die  le  Grand, 
a  voulu  enuelopper  &  l'attribuer  le  droit  de  Voirielurl'Ab- 
baye  de  S.  Germain  des  Prez ,  &i  fur  les  membres  qui  en  dé- 
pendent en  diuers  diocefes .  Contre  lequel  produclionfai- 
ùc  fort  ample ,  il  a  eil:é  débouté  de  tes  prétentions,  èc  fcs 
commis  (ujetsâ  emprifonnemenc  6c  rcititution  de  deniers 
qu'ils auroient  exigez  &:receus.  Eccepar  Aireft  delà  Cour 
cel  qu'il  ienfuit. 

WE  V  parlaCourjlaRcquefteàclleprefenceeparles  Re- 
ligieux  AbbéôcConuent  de  l'Abbaye  S.  Germain  des 
PrezlezParis,Conccnanfqu'encores  qu'ils  loient  bien  & 
deuemét  tondez  en  tous  droicls  deliaulte  moyenncôc  bafTe 
luftice ,  3c  de  luilice  oc  droicls  de  voirie,  tant  en  baillage  de 
ladide  Abbaye  qu'en  toutes  les  Preuoftez,  Terres  &  Sei- 
gneuries, de  ViilencutVeS.  Georges,  Limeul,  Vallenton, 
Cachant,  Pareil,  Eipinoy  fur-Orge,  S.  Germain  La-Vai, 
Emans,Samozeau,Dampmartinpres  Mante,Lognes partie 
deMont-cliouet,  lily,  Vaugirard,  ChailiUon  loubs  Bai- 
gneux, Anthony, Verrières,  Thiers,Grignon,  Choiiifur- 
Seyne,  SurefnejLafelle,  LechclnaVjlaChauiïée,  laMarchej 
famct  AnthoineduBmifon,  Montecbn,Vauboian,  Ville- 
ucrt,  partie  de  MeudcD,Aurainuiiie,Baineaux,  Courbetin, 
partie  de NogentLartault,  ^Thiuerny  près  Moncaterre. 
Dépendantes  de iaditeAbbaye,qa'ilsenloicten  poiîeiTion 
ôciouiiranceimmcmoriale,  éc  y  ayent  efté  maintenus,  àC 
conferuez  ,  par  tous  les  Rovs  fuccelTcurs  du  Roy  Childe'- 
bert  leur  fondateurjcfquels  iucceiliuement  leur  ont  concé- 
dé ,  oclroyé ,  confirmé,  &  augmenté,  leidids  droicls  cjc  p^i- 
uileges,auecplulleu^sautrcslmmunitez,  Confirmez  par  la 
Cour,Mefmespourcequieil:dufaitdeladiteIurticcde\'oi- 
rie  èc  droiils  d'icelle,  par  trois  de  fes  Arrefts  contradictoire, 
mctdônezles  qu2triefmeMars,mililx  cens,  prem  1er luillet, 
mil iîx  cens iix,6cvingt-huic1:ieimeMay,miHix  cens  dix, par 
lcfqucls,entre  autres  chofes  font  faictes'inhibitiôs&deffen- 
cesau  Voierdcs  ville,Prcuofl;e&:  Vicotc  deParis,ô<:fes  Co- 
mis,£t  aux  Commis  du  grand  Voyer  deFrance,6càtousau.. 
très  de  troubler  nvempefcher  les  demandeurs,,  py,Cl«iude 

Sf  ï) 


324  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

Vei  faux  leur  voycr  gênerai  :  ordinaire ,  ôc  particulier,  en  la- 
dite Abbaye,Terres  6:  Seigneuries  lurdictes,en  la  iouyiîace 
dclditeslultices,  dronfVs  de  Voirie,  êc  perception  d'iccux, 
d'en  inquiéter  leurs  hoiles,  vaflauix,  àL  fubieds,  par  exa- 
ctions, Concutions,  alîlgnacions,  ny  autrementà  peine  d'a- 
mende arbitraire,  ôcleditVoyer  de  Paris,  fes  Commis,  èc 
ceuxdudit  grand  Voier,  condamnez  pour  l'mduë  entre- 
piifcpareuxfaide  fur  la  voirie  duditfain cl  Germain  àrefti- 
tuerparemprilonnement  de  leurs  peribnnes,  ce  qu'ils  ont 
exige  derdidsvallàux  ôcaux  def^ens.  Au  prciudice  deiquels 
&  fio-nifications  qui  en  ont  efté  faites,  a  chacun  d'eux,  6c  des 
inionctions  &:  deffcnces  portées  par  iceulx,  enfemble  du 
procez  verbal  fait  par  l'vn  des  ConfeiUers  du  Thrcfor,  auec 
leSubdiitud  du  Procureur  General  en  ladicle  luflicc.  Les 
Relif^ieux  AbbcôcConuentdefainteGeneuiefueduMonc 
de  Paris,  &;  Jeldits  de  laind  Germain,  des  eftendues  èc  limi- 
tes des  iullices  àc  Voiries  du  Roy,  deidits  de  iàincleGe- 
neuiefue,  &  de  iàind  Germain.  Et  de  la  lignification  ôc 
déclaration  defdic^es  terres,  ou  leidicls  lupplians  ont  le- 
di(fl  droid  de  Voirie  ,  d>c  publication  faicle  d'icelle  aux 
ProTnes  desMeifes  Parrochiales  &  Audiences  des  luflices 
de(dits  lieux  6c  autres  circonuoiiins ,  A  ce  qu'ils  n'en  pretë- 
dilTentcaule  d'ignorance.  La  plus  partdclditsCômis  n'au- 
roientdelaiilè  de  trauailler&  moleikr  les  iubiecls  ^cvalFaux 
defditsfupplians,tant  parplulieurs  alîjgnations  6c  procé- 
dures ,  en  diuerfes  iurifdidions  ,  que  par  exactions,  6c  con- 
cuiiions.  Deiqu elles  exadions  6c  toncufîions  ils  auroienc 
faidinformerderordonnancedeladideCour:  Au  moyen 
dequ'oy  lerditsruppUans6cleurdiî:Voierrontiournellcmenî: 
pourfuu{isparleursdirsvairauxSciubiecl:s,aiindeiesindam- 
jiizer  6c  gnrentir,de  nepayerdeuxfoisvnmefmedroidde 
voirie,6cpourvnemefmechoie,C'eftpourquoyrequeroiec 
qu'ilpleuftàla  Cour  en  exécutant  leidids  Arrefts,  &.  à  ce 
qucpourl'aduenirilsnedemeurencplus  mefpriiez,  6:  illu- 
ioires,  ôiqueroubsl'authorité  d'iceux  ils  le  puiflent  redi- 
mer  enfemble  leurs  hoftes  6c  fubieds, de  telles indeuesCô - 
cuilîons  6c  vexations,  Leurdonneradede  ce  qu'ils  ontpris 
6cprennêtpourraduenirlefaid6ccaufcpourleurrdirs  ho^ 
fies  Se  fubiecs.Contreledit  Grand  voy er  deErance^voicr  de 


LIVRE     SECOND.  52; 

Pans,  &  chacun  de  leur  Commis  6c  autres  qui  font&pou- 
roienc  eftre  empioiezau  fait  de  la  voirie  du  Roy ,  &  confir- 
mer 2c  réitérer  les  defFences  de  peines  portées  par  lefdits  Ar- 
refis.  Et  pour  les  contrauentions  faites  à  iccux,  par  concu- 
tions  Scmalucrfationscommifcspar  lean  Hattierl'vn  def- 
ditspretendus  commis  d'iceluy  Grand  voicr,&:vn  nomme 

du  Cherne Sergent  a cheual  audit  Chaftellcc 
de  Paris ,  fur  Icurfditslioflcs  éc  lubicds,  ics  condamner  cha- 
cun d'eux  en  mil  liurespariGsd'amendesà  rendre  ^reitituer 
ce  qu'ils  ont  pris  6c  exigé  d'eux,  auec  defl-ences  à  i'aduenic 
tantauidits  Voiers  queieursCômis  Vautres, de contreue- 
niraui'dicls  Arrefls  fur  les  mefmespcines^ôcde  punition  cor- 
porelle, defpens  dommages  Ôc  interefts,  Outrepermetrre 
auidicshippliansfaire  prendre &r arrefter  prilbnniers,  tous 
ôcchacunsdefditscontreuenans  Etquei'Arrercquiinterui- 
cndraioit  leu  publie  6c  affiche  es  iicux6c  places  publiques 
queberoinrcra,afin  que perfonne n'en  prétende  caule  d'i- 
gnorance. Veu  aulhleidits  Arrellsdes  quatrieime  Mars,mii 
lixcens,  &:premierlu;llet,  millix  cens  lix:  6c  vingt-huic- 
diermeMav,miUixcensdix,{îgnifications  6c  publications 
d'iceux,  Ledit procez  verbal  de  i'eftendue,  diftindion  èc 
limitation  des  voiriesduRoy  deidits  defaintc  Geneuiefuc, 
fcdeS.  Germain  du  quatorzielmeluillet,  mil  irx  cens  trois 
pluficurs  expIoiCVsd'airignations  donnez  à  la  Rcqueilie  d^s 
Coinn;jisduditGrandvoyerauiditshollesôcrubietsà'iccux, 
Supplianstntpardeuaiitle  Preuol}  de  Paris  que  auditThrc- 
for  depuis  Icldins  Aneits.  L'information  faidepardu  Val 
Huilller  en  hdircCour  envertu  de iaCommiiîion  d'icelle du 
vingt-fixielme  Odobre,  niillix  ccnsdix,  d^s  concutions, 
exadio«s  6c  concrauentions  faides  auldids  Arrefts,  tant 
parlerditsHattierduChefne,  queautresdefdits  Commis. 
ConclulionsduProcureurGcneral  du  Roy:Toutcon(ideré 
LaditeCour,  exécutant leidits  Arrefls,  Adonneôcdonne 
adeaufditsSupplians  de  ce  qu'ils  ont  pris  6c  prennent  iefair 
&caufespourleurshoftes6cfubietsdeleuridites  Terres  às, 
Seigneuries.  A  ordonnée: ordonne,  Qu£  eux  6c ledit  Vel- 
fauxleùr  VoyerGencral 6c  particulier  louyront  de  leurdite 
voirie  &:  droids  d'icelle  en  i'eflendue  de  leurs  dites  hautes 
moicnnesôc  baflciiuflices  Afaid  6cfaidinhibitions6c  def^ 

S   li] 


3i6  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

fencesaufditsVoiers,  leurs  Commis  6c  autres  les  troubler 
nyempefcher. Soie  par  affignations,  exactions,  concutiôs, 
ne  autremenCjà  peine  de  quatre  cens  liures  paiiiis  d'amêde, 
pourchacunes  contrauencions,^  de  tous  dépens  domagcs 
&.interefts:  A  permis  6c permet  auldits  iiippliansfaire  arre- 
fter  àc  emprilonner  les  contreuenans,  pour  le  payement, 
tant  de  ladite  amende  que  reilitution  de  ce  qu  ils  auront 
cxigédefdidlsdroicls.  Et  faire  lire,  publier,  afficher  le  prc- 
fent  arreil  es  lieux  publiques  que  beiom  lera.Ec  taifantdroiç 
fur  les  Concluilons  duProcureur  General  du  Roy,  a  ordon* 
né&:  ordonne  que  leldits  Hattie^&du  Cherneieront  ad^ 
iournezà  comparoir  en  perfonne  enicellepoureftre  ouy^ 
.6c interrogez lurladicle information,  Faidien  Parlementlf 
vingt  quatricfmeiour  de  Mars,  mil  iix  cens  vnze.  J 

Signé  VoYsiN. 

Des.  Gcrmamdes  Prez^^xncumitmcnt.  vtUecloJeder  murs^ 

diftmcte  de  Paris. 

Depuis  64.  ans,  que  parinfpiration  diuine,ôc  non  par 

fuggel]:iondemespârens,ou  pauuretévrgence,  ie  nieiuis 

voué  6c ay  elle receu  religieux  à  laind  Germain  des  Prez, 

mairuninclyce,Royalle,6c  l'vne  des  premières  de  France 

tant  en  fondation  qu'en  exercice  de  pieté ,  que  les  Grecs  di- 

roientenvn  moUfccterjum  ^  l'ay  leupluiieurs  Arreitsdela 

Courte  quelques  patentes  des  Roys,  oùies  Faux-bourgs 

deikmcl  Marcel  6cfain£t  Germain  des  Prez,  font  appeliez 

villes  murées,  diftinctesde  Paris.  Et  pour  ce  que /»//>/ ^^rri?^ 

pi/0  cali(Tant  eculi ^  tremnnt  mdnus .^  nuta/ttûjuegrejjt^.ltntvçus 

pi  us  m  arreflerà  feuilleter  nos  Archiues,6c  me  çontenteray 

deceftuvcv.  ■.  . 

ftPhiiip-  P  H I  L  l  P  V  S  Dei graîia  Francorum  Rex\  vniuerfis prd{eme:s lir 

pes  4.  dit  le  teras  injpctluiis faiuîem,  Nûtumfdcimus  cfuodin  Curta  nofira  côn- 

'Bel.  querentthti^s  communitaîtbus  feu  hahitAîoYtbus  vïUaruin  fan^tiMar^ 

cela ,  é  fanclt  Germani  de  Pratisprope  Partjïtts ,  ^uod  dues  nofiri 

P ûYiftcnfes ?mnt4'i iufl'cipfo s  compelli facere  tiitebantur  ad  contnhii- 

endum  vnamm  dïÙis  ciuthus  noHrts  P anfienjwusfaper  dùno.  centum 

mille  bbrarum  tuYomnjium.^Adtcils  ctuibus  nojtnsPanfimfibus  nobls 

faBo  in  Yccompenfationem  denani ,  quem  vnum  videlicef  ab emptort 

O-  ^ûium  à  venditore  rerum  venditaYumvaYîJias  de  quAlibetlibYA  ha,'- 

berevolibamas ^  diccnîibus  pcYplm'es  raîionesfead  hoc  non  teneri:  I. 


' 


LIVRE   SECOND.  527 

DiÛif  ctuibus  mflnsvAtifienfihus  ex  aduerfo^YûfûnentïhnspYxâicias 
vtlla4  ejje  de [uhurhtis  &pertinentiis  villd  vanjienfis  &  dictas  com- 
muniâtes d"  habit aîor es  âddïciam  coutrihutionem  t'nn  cum  dicfis 
ciutbHsfACtendamperplures  ratïonesteneri.  Vifislitcris  neflriT (hper 
difio  donc  confecîis^é'  profofitiombus  apartibus  ér  earum  rationibiis 
plenÏHsintelUciùyprofiiwciatumfuitperdtÛx  Cur/x  nosirji  ïuàtcium 
diBa.s  cûwmumtates  (^  habitaiores  dtciarum  daarum  njùlâmm  non 
ejfe ,  ncc  cenfen  dcbere  de  fubiirb^s  (^  pertmcHttis  vilii  ?  art  fie?,  fis  : 
Neceoscompellidcbere^dcontributioîiemprxcitcfamv/'îacHmctriihm 
noftris  pATifienfibus  pro  dicîo  donâfaciendo^  in  eut  us  rei  tefiïmonïumy 
pYAfentibHsiitensmftrumfecimus  apponifigillum.  Actum  var'tfités 
AnnoBemim  1297.  Menfe  Martio.  Etfceliecs  dVn  (eau  de  cire, 
vcrce ,  pendant  en  lacs  de  foye. 

Beï Accroiffiment  de  P ans fat^ parle  Roy  Philippes  Augufîe. 
en  vniffknt par  noHiteaux  fojfez,  ô'ç^roffes  murailles, 
tVniuerfité  à  la  Cité. 

LE  s  R eligieux  de  fainc'l Germain  preuoians  bien  que  cè- 
de vnion  leurferoitpcrdrela  lufticefpirituelle  es  lieux 
qui  de  nouuelf'enclauoient  dans  Paris,  6cauoientefté  delà 
parroidclaindSulpice,  parlareigle,  qui  dn^quod  z' m/us  ci- 
uitatis débet ej/è 'urJcus Epi/ccpi/s :  lis  en  efcrirent  à  Rome,  au 
Pape  Innocent  fécond,  pour  la  conferuationde  leurs  lu- 
ftices  temporelle  5c  fpirituelle ,  &  autres  droids  defquels  lis 
auoientiouy  au  prccedentjlequel  ne  defirât  autre  cliofe  qu'à 
lesfauorirerieurenuoyala  bulle  rubfequente. 
INNOCENT  IFS  Epifcms ,  jeruns  feruorum  Dei ,  B  île  cris 
filtfs  Abbait  é^  conucntui  fancii  Germant  de  Pratis  Parifienfis^  Salu^ 
lem  ç^  Aposlolicam  bemdiciionem.  Cumper  médium  vinearum  ar- 
Hrarum  infra  (id  efi  tntra^parrochiamjancii  Sulp:ciipofiîarum  (quj^ 
Advcfirum  monaflerium  tertineîplenoiurc)  admimitionem  ciuitatis 
part flen fis  confiruantur demuo  rrmri  ^ftcutex  vcftra  infinuatione  di . 
dicimus^^rouidert/uper  hoc  vobîs  authoritate apoHolicapetifiis .  Ne 
igiîurhutujrnodt  occafione  muroru  yparrochialetus  in  monafterij  vê- 
ftïidifpendium  immuteturprxfenttum  vobts  authoritaie  concedimm 
vtidemiusinxdîficiis  eiusdemparrûchtje  conîtruendis ,  &  tp forum 
habiîatoribus  habeatts ,  cjuodin  t^fius  veteribus  jedificiis  &  habit a- 
Uribus  a>rundem  dignofcimini  ha  Ben  us  habutfji  &c,  D^tum  L  a  te- 


5^8  VNIVERSITE'     DE    PAPvIS, 

rani  ^cjuartûCal.  lunij.  rontificatus  n&iîridnno^. 

Mais  celle  Bulle  'lzWzq,  ^ (uh  fiumbo ^  pendant  en  lacs  do 
(by  eroLigc  &  iaunc  ne  fut  rtceue  qu'en  l'an  un .  Et  des  i  an 
précèdent  ierdidsreligieux  Abbc  6c  Couent  de  S.Germain 
desPrezdVnepartôc  les  Eueique  6c  Chapitre  de  Paris  d'au- 
tre part,  l'eftoientiub  mis  a  trois  arbitres  lefquclsadiugerct 
ûulditsdeParislaluflice  ipirituelle  en  noftre  terroir  non- 
ueilement  enclos  dans  Paris.  Vovezcy  après  ceitcfentence 
arbitraire,  approuuee  par  lesparties  contendentes,  6c  con- 
firmée par  IcsRoys  Philippes  Auguile,6cS.  jLoy.s, ëcparle 
Pape  Honore  rroifiefme.  , 

EtquantauxfoirezdePariS;qui  onteftéprisau  milieu  des^ 
vignes  dcrAbbayeS.Germainfcommeditcll:)  iiicmbleque 
i'iis  vcnoicnt  à  élire  comblez^:  rcmpiisja  propriété  d'i^cux 
deuroit  appartenir  aufdits  de  S.  GtTmain,commepremiers 
Â^vraispollelFeurs.  Lelquelsne  les  ont  ny  vendusny  donéz. 

Rigordus  en  la  vie  du  Roy  Philippes  Augulle  page  iio. 
efcriptqu'ilrecompenia  les  particuliers,  deiquelsilprcnoic 
les  terres,  vignes &:  maifons,  pouracroiH:re6ci"ortitier  Pa- 
ri5.  Toutesfoisien'aypointleu,  que  pour  la  conuerlîon  de 
nos  vignes  en  fofTez  de  ville,  liait  donné  quelque  chofea 
ceftcmaiionde  laincl  Germain,  6c  cela n'empelche point, 
qu'il  n'ait  recompenfë  quelques  particuliers. 

De  la  iufiicehatilte  ^moyenne  ^  &b(ijje  ^  (^  aultres  drôiôls, 
fjiiont  Ufdicis  Religieux  en  la  nuiere  de  Seine. 

LE  s  Religieux  onthaultcluilicc  moyenne  6cbaire  en  la 
riuieredeSeine  depuis  les  ancienspontsdePariiiufques 
au  vieil  Ru,  venant  de  Seure  qui  tumbe  en  Seine  :  r/v  altieo- 
lusvemcns S^inaYafr.nàfitat  feinfuinien ,  ditle  Roy  ChildeberC 
leur  fondateur,  en  ion  priuiiege.  C'ell  au  deçà  de  faincl" 
Cloud,oucommcncelaiuftice  derEuefquedeParis.EreQ 
l'eftandue  de  leur  dite  riuiere  ont  tous  droicls  de  pefclie, 
amendes,  forfaidures,  6c  autres,  appartenants  aux  haults 
lufnciers.EnlemblelesIiles,  atterilîements  6c  toutes  cho- 
Ij^^strouueesenicelle  nuiere.  Et  quant  à  lapefche,  il  n'ap- 
partient à  aulcuncperfonne ,  pefcher â engins ,  mettre bat- 
teaux  fur  la  riuiere  pour  garder  poiirons,y  ficher  perches  ou 
pieux,  ian s  la pcrmifTi on defdids religieux,  &:fans  prendre 
d'eux  lettres  de  bail  à  ferme  :  Comme  il  leur  a  eftë co  nfîrmc 

par 


LIVR.E    SECO  N  D.  519 

parles  Arrcfts  de  la  Cour  de  Parlement  des  années  1287. 
138»^.  148 j.  1495. 1510. 1560.  de  IVnziefme  Mars  /y82,.dui4. 
Aurilj&del'an  1586.  du  premier  Auril. 

Plus  leidits  Religieux  ont  droicl  de  prendre  cinq  folspa- 
rîfiSjpour  mettre  vn  pieu  ncufcn  lariuiere  de  Seine  ;  ôc  dou- 
ze deniers  pari'lis  pour  changer  vn  vieil  à vn  neuf:  comme  il 
appert  par  vnefentence  du  Preuofl  de  PariSjConcrcNicolas 
Fercauuiilejdel'an  1539. 

De  l'ifle  du  Valais. 
Outrelageneralicédcs  Ifles  de  Seine,  lefdits  Religieux 
ont  encore  lettres  particulières  du  Roy  Philippes  4.  di£l  le 
Bel,delaluftice,haulte,barie,&:  moyenne  à  eux  apparte- 
nant en  riilc  du  Palais,  &  font  telles. 

PHILIP  VV  S  Dei  gratta  Francorum  Rex.  N  otHm  facimm 
vniuerfis  tamfrxfenttbus  quam  futur îs  :  quodcum  nuper  Parijiits 
in  inJtUa  exifientc  tnfiumo  Sequanxj  iuxtaportam  iardininofiri, 
in  ter  diâfum  iardtnum  neftrum  ex  vna  parte  di^i  fluutj ,  &  do- 
mum  Rcligio forum  vtrorumfiâtyurnordinisfanUiAugufiini  Pa- 
riJiHs^ex  altéra  farte  di^ifluutj  ^  exccutio  fa^a  fucnt  de  du  obus 
h^minihus^  { qui  quonâam  templartj  extiterunt  )  in  injula  prddi- 
cld  co/vhttflis.  Et  Ahhas  &  Contientus  fancti  Germant  de  Pratts 
far.  dtcentesje  ejfe  tnfaijina  hahendi  ômnimodam  altam  ç^  baffam 
lufiitiarn  in  infulaprxdtcla/uper  hts  conquererentur.^  rcqu  trente  s 
eorum  tndemnttati  fuper  hoc prouideri :  Nos  volentes  eorum  iuri 
fuper  hoc  prou  fderej  tenore  prjifentium  declaramus  ,quod  nos  nolu^ 
mus^  nec  noflrA  intcntionts  exisiit^  quodittriprjidictorum  Abhatti 
&  conuentus  monafier^  fanUi  Germanide  Pratts  ex  facto prjidi" 
cto  ex  n/tnc  vel futur ts  temporibus  prjiiudtcium  aliquodgeneretur. 
,^uod  vt  firmum  drjtabtlc  permaneat  in  futurum ,  prxfenttbtis 
ht  cris  nojlrum  fecimus  apponifigtllum  :  Saluo  in  altfs  ture  nofirOy 
&  in  omntbiis  quolibet  alieno .  Aclum  Pari/tus  Anno  Domint    1 3 1 3. 
millefimo  trecentejimo,  tertio  decimo,  Mcnfe  Martij. 

Seellees  d'vn  grand  feel  de  cire  verte ,  pendant  en  lacs  de 
foyc  rouge  &  verte. 

I)u  riuage  des  deux  cojlez,  de  la  Seine. 

Le  Roy  Childebert  en  fondit  priuilege,outre  la  donation 

delariuiercdeSeinefaideàfesRcligieuxde  faint  Vincent, 

âprefent  dits  de  faind  Germain  des  Prez,illeuraod:royc 

ivnc  perche  légale  ôc  loyale  de  terre  (quiibntdixhuidou 

Te 


530         V  NI  VER  SITE'    DE   PARIS, 

vingt  pieds  de  Roy  )  des  deuxcoftez  Se  félon  Teilenducd-i- 
cclleriuiere ,  ad  ducendas  c^reducendas  naues ,  ad  mittenda  re- 
tta&rctrahenda:  pourenuoyercn  la  grande  eauelesbafte- 
aux  &  les  ramener,  Scaufiî  aux  pefcheurs  pour  ietcerôc  reti- 
rer leurs  rets  2c  fîlecs.  En  cefte  cluucee  ou  riuage  lefdicis 
Religteuxontlufticehautc, baiFe,  ôc moyenne, comme  en 
ladite  riuiere.  Ce  qui  a.  efté  confirmé  par  arreft  de  la  Cour 
du  II.  Aouffc  1^04.  contre  deux  Eipagnols  qui  anoient  tué 
proditoirement  vnc  femme  le  long  de  la  riuicre  de  Seine , au 
delà  des  Tuillerics.  Et  pource  que  cet  arreft  effc  d'impor- 
tance, ie  le  mettrayicy  tout  au  long. 

V  BV  par  la  Cour  le  proccz>  criminclfaiB  par  le  Bailly  defainSf 
Germain  des  Prez. ,  A  la  recjucfle  du  Procureur  Ftfcal  en  ladite 
lu/lice,  demandeur  a  t encontre  de  Rodcrtc.de  Gueuare,&  Sebaflier^ 
Martines  E/pagnols  ^prifonnicrs  en  la  Co/iciergcrie  du  Palais 3  ap^ 
pcllans  de  la  fenunce  contre  eux  donnée  le  neufïcfme  du  prefent 
mois.  Par  la(jticllc pour  réparation  du  meurtre  (jr  ajfafinat  inhu- 
mainement &  proditoirement  commis  par  eux ,  en  laperfonne  de. 
Marie  Baudonne  ^  dont  tls/ont  attaints&-conuatncus  ^  Auroient 
(fié  condamnelà  eflre  menez,  d^  conduits  dans  vne  charetteatt^ 
lieu  ou  ledit  ajfapnat  a  eflé perpétré ,  &  illec auoir  les  bras ^iam-, 
bes^cuiffeSy  &  reins  rompue  &  brifez^fur  <vn  ejchafaut-,  qui  fera, 
pour  cet  ejfecl  drefé en  la  place  plus  commode  audit  lieu.  Ce  fatëf 
(croient  leurs  corps  ma  ^  attaihez,  fur  deux  roués  y  plantées  pro- 
che  ledit  efch  a  faut,  ayans  les  faces  tournées  vers  le  ctel,&  lafinir 
le  refie  de  leurs  iours.  Tous  leurs  biens  acquis  &  confifqucz^  à  qui  iï 
appartiendra^  furiceux  preallablement  prins  la  fomme  dequMre 
(€nts  efcm ,  dont  moitié  fera  appltquee  pour  faire  prier  Dieu  pour 
rame  de  ladite  homicide e,  &  lefurplus  enuers  la  lufitce.  Oys  &  m- 
terrogez,  par  ladite  Cour ,  le f dit  s  de  Gueuare  &  Martines  prifoïf* 
nier  s  y  fur  leurs  caufes  d'appel,  &  ca^s  contenus  audit  pro  ce  z^Et  tout 
€onfideré  dit  a  eUé^quila  eHébien  iugé par  ledit  Bailly  de  fain6k 
Germain  oufon  Lieutenant  :  mal  &  fans  grief  appelle  par  lefdit$ 
Roder ic  de  Gueuare  &  Sebaftien  Martines  ,&l' amenderont.  Et 
peur  faire  mettre  le  prefent  Arrefi  i  exécution  félon  fa  forme  é^ 
teneur  fadicle  Cour  les  arenuoyez&renuoye  frifonniers pardeuat 
ledit  Bailly  0»  fondit  Lieutenant.  Fai^  en  Parlement  le  dou- 
z,iefme  iour  d'Aouft  mMfix  cens  quatre,  Ainfî  Ûgné  Voiûn» 
Etplusbaseftcfem*  • 


LIVRE    S.E  C  O  N  D.  531 

//  efi  retenu  au  cas  que  lefdits  de  Gueuare  &  Martine  s  entrent 
en  confefien  dudit  crime,  quauantfenttr  aucun  couf ,  ils  feront 
fecrettement  efiranglez,,  Ainfifigné    Voisin. 

Et  ce  mefme  tour  iceux  Gueuare  &  Martine  s  ayans  recogneu  U 
vérité  dudit  crime^apres  la  prononciation  à  euxfaiSte  dudtt  arrefi^ 
'Adtoufiant  ledit  Gueuare^  quefon  vray  nom  efioit  Frère  François 
Ferezj ,  ils  ont  efié menez,  d^ conduits  dedans  'une  charette ,  au  lieu 
OH  tceluy  crime  a  ejlé  commis , -qui  cfl  delà  l'eau^par  delà  les  tuil- 
leriesjur  le  chemin  tendant  de  la  porte  n-eufue  aux  bons  hommes: 
ou  ils  ont  eflê fecrettement  cj!^ranglez;& puis  après  rompue  &hri- 
fez,  par  l'exécuteur  de  la  haute  tujlice  yafifians  les  officiers  de  U 
lufHce  dudtciS.  Germain  y  &  grande  multitude  de  perfonnes. 
Ain/î  ligné  le  Maire,  Greffier  dudit  S. Germain. 

Des  l79}munitez, ,  Iufli£e^&  droiBs  EccUJiaJliques 
de  l'Abbaye  fain^  Germain  des  Frez, 

Neuf  ans  après  la  dédicace  d'iccHe  Eglife,c'cftàrçauoir 
en  l'an  de  l'Incarnation  565?.  êc  du  règne  de  Charibert, 
("que  les  autres  appellent  Aribert,&:  Chère beit)  cinquief- 
mejfaincl  Germain, ^f/7r/>-;?j-  ('cfcrit  Aimon  liure3.chap.2.  ) 
diem  fui  imminere  exitus,  cernens  quoque  Ecclefiam  Romanjt  fe- 
dis  multis  atteri  calamitatibus  ,Terens  etiam  ne  vrbis  Fartfiac£ 
Fonttfices  ,per  fuccedentia  tempora ,  inquietudme  aliquaperuade- 
rent  Ecclefiam  fanÛ^  Crucis  ,fancîiq^  Vincent^  ,quam  gloriofus 
Fex  Childebertus  xdijicauerat  -^  occafione  per?naxime  illa  y  qu£  in 
pr^iceptoinclyticlotharij  Régis  tnuenituriita  inquiens.  Abbatem 
loctillius  conflituimus.  &(,  )  Fit  expédier  aux  Religieux  d'i- 
celielepriuilege  d'Immunité  qui  enfuit.  Lequel  il  fitap- 
prouuer&fjgner  â  tous  les  Euefqucs  comprouinciaux  dé- 
nommez &  foubs-fignez au  bas  d'iccluy,&  dcp uis  confirmé 
parplulieurs  Papes, que  nous  fpecifierons  cy  après. 

DOM/NIS  FIRIS  A  FOSTOLICISy  SANCTISv 
é'in  Chrtflo  fratribus  y  omnibm  Eptfiopis  Farifiacx  vrbis  *^  ^    ^'P^^' 
€um  grutia  Dei  futuris  &  cœlefti  vifitatione  ditatis ,  Gerrnanus  hfrfJinnhlc 
feccator.  Omnibus  non  habetur  incognitum^  qunlis  ac  quantus  ^^ï^^^^^^^^- 
çircamonafleriac^ Ecclefhu  aut  erga  Deum  timentium 'vtrorunjy  \fp^^    ^ 
fuci'it indytdmemori/e gloriofifimus ChildebcrUis Rex-^CHiusfîmi-  liu  53. 

Tt  ij 


•1  T  a  au  - 


331  VN  ï  VERSITE'  DE    PARIS, 

-ma  heniuokntta ,  multis  largita,  eft  copiefa  bénéficia ,  &  immuni^ 
tati  noftrxftahthtatcm  perpttuam  :  Scilicetcogitans,quia  qui  tflx 
temporalia  refcmaret  metenda  fihi ,  mulib  maiora  à  Deoilli  attri- 
buèrent ur  ^Jt  oh  eitis  amorem  ecclefias  ér  tempU  fundaret  é^  rgen- 
tium  mopiam  fuhfientarct  y  &  pro  magnis  parna  oferret  y  atque 
pro  terrems  cœlefita  adipijceretur.  Vnde  &  nohis  &h  fepulturx.  fujt 
meritum ,  aliqua  afe  confiderare  mandatait  &  confiderata  ceftt. 
Itaqne  inclytus  ijte  Frinceps  Parifms  y  Bnfilicam  in  honore  fan6t£ 
ç:rucU & DominiVincent^ yVel reliquorum  fan^torum  in  'unum 
memhrumyConfiruxit  &fihtfepultura  inibi  collocauit,ac  largitatis 
fîiji  copiamper  tejlamenti  fuipaginam  nobis  hahere  decreuit,  d^ha- 
bendi  meritmn  loco  tanti  ordinis  confiituit.  Sed  dtim pagina  tefia- 
menti  fui  &  cordisfîdes fuhhumanajragilitate  teporalitervigeret, 
a<Tente  idquorundam  calliditate,ne  jtterna  illi  trihuereturbeatitu- 
do  acfcriptnm  nonfortiretur  eJfeBum  yfîmtd^  Abba^  &  cengrega- 
tio  deputata  non perciperent^acfterilitate  uièfu^s  dr  'vefiitttcS  dépé- 
rirent j  monuit  me  illius  recordatio ,  ô"  oh  amorem  illifts  terrait  ?ne 
tantâ/ècurit.i^/tmul£ptetatisd^charitatis  affe^u4.  Ille  etenimpojl 
JDeum ,  dum  fuperejjet  fuit  nofira  immunttas  &  fecuritas,pax  & 
recuver ati&  àcfequefiratio  omnis  à  ciuilt  negotio.Nos  vero  in  h  acre 
■pie tati  illius  confidentes, &  cxteroru  Regum  velle  fiahiliri  conates, 
charitatemfratcrn^t  dtle^ionis  njefrx  nobifcum  njolumus  concorda- 
ri-^quatinns  tllius  fanBi  loct  honor  celeberrimus  dr memoriaiam 
dtBi  Frincipis  gloriof ,  eniteat  eodem  in  loco,  omnibus  huiu s  Aui 
tcmporthus  :  Habeat^^  Ahhatem  ex  propria  congrcgatione  ipfa  Ec- 
Yoyez  Vcx-  cleQaqui  ^ fuh gubernatione  Regumyperfuccefiones  eundemlocum 

phcation   c  ^y^j^j^^^^^  g^fA  ^Uenus  Pontifex  omms  Panûorum  ab  eodem  lacOy 

ces  mots  cn/^  ji  j  _  -^  i  ■    r 

Aymon       ^t  non  deinccps  aliquam  potejratem  tn  omnibus  ad  tpfumlocum 

Moyne  ^^"^p^Ytinentibus  haheat.  Simul^  fancimmyVt nullus Metropolitantfs 
aut  aliquis  fujfragancus  eius ,  eau  fa  alicuius  ordmationis  illuc  in- 
ç-redtpr^fumatynififolummodo  ab  Abhateeiufdem  loci  vocatus^ve- 
nerit  ad fan^itatis  myflerium  celebrandumy  aut  ad  Eccleftas  cen- 
fecrandasyaut  adbenedi&tiones  Clericorum  l'clMonachorum  infli- 
tuendits  yquod  débit  ri  renuere  nullatenus  débet.  C^terum  quicquid 
a  dieprjefenti^tamà  temporcmeo  quam&fuccefforum  meorum  om- 
nium in  fe  de  Fanfiorumrefidentium  EpifcoporumyVelÀDeumti- 
j^  mentihus  Frincipibus  eiufdemplehis^  infifcis^  villisy  agrisy  in  aure 
njel  argenîofuerit  delegatumjïue  donatum  5  'vt adintegruhabeat^ 
'volo,  rogdy  coniuro,  JDecreui  etiamper  hanc  cartulam  immunitatis 


LIVRE   SECOND.  355 

^  cefionis ,  meam  Bafiltcnm  fùpertus  nuncufatam  ijine gejlorum 
Mgntione  mamre.  Et  quia  idantea  confuetudo  non  fuit ,  (^  mod» 
à  Regibus  &  Principihu^  miht  efi  concejjum ,  voluntntcmpietatis 
njcHrjt  in  hoc/cripto  prxtcrmittere  nolui,fed  in  omnibus peruos 
roboTAri  & confirman  expofeo,vt deinceps  ratum permanent.  Etjt 
altéjuis  vnquamfuerity  qui  contrahanc  deUberatione  meam  (quam 
ego  projjrmitatisjludio ,  cum  Metropolitani  &  reli  quorum  Epifco- 
porum  conjilio  ac  fuafione  decreui  confcribere)  quoquo  tcpore  venir  e 
temptauerity  autfortajsishcum  rejragandi  quxjierit'^tmprimis  d 
limtntbus  fan^arum  Ecclefiarum  ab  omnibus  Epifcopisé'Sacer- 
dotibusDeitamprefcntis  temporis  quam  &futHri^Jîtexcom?nu- 
nicétus&alienusapaa'^&infuturoiudiciûŒmfanâftsé'amicis  c'efl  à  dire 
Dei  [tH  quorum  honore  h.tc  confcriptio  fachi  cf}  )  meum  ac Domino-  ^""'J  ^<^"^ . 
rum  meorum  Metropûlitanorum  feu  Coepifcoporum  pr^fentium,  ^fcmesT 
fuper  fe  adeffe  fenttat  iudicium.acft  *  anathemamaranatha.  Et  l'aduent  du 
infuper,vt h.eccartuUfirmiorem  pcfit  adtptfci plenitudmem-^com-  ^^'S"="f • 
proutncialium  Dominorum  Epifcoporum&fratrum  meorum  Près-  C'eftoit  l'an 
bjterorum  feu  Diaconorum  confariptMmbus:,ipfam  volut corrobo-  ^.=  l'ï"""^"^- 
rare.  Acîum  Farifus  Ciuitate yfubdte duqdtcimACsaUni Septem,    °°  ^  ^' 
Anno  quinto  Domini  Chariberti  Régis. 

G  ERMANVS  PECC  ATOR  H  A  N  C  CA  RTV- 
Lim  cefionis  &  immuni  tatis  a  mefaciam,  relegt&fubfcripf  yfub 
die  quo  fupra. 

N IC ET IV S  Lugdunenfs EpifcapuSy  tn  Chrifii nomjne.^ fe- 
tente  Apoftolico  Domino  & fratre  meo  Germano  Epifcopo,é^  Domi,- 
na  T'itijrogota  Regina  atque  Domina  Chrodcfnta  acChrober^a^ 
confiitutionem  hanc,  fcilicetàpr.tfenti  tempore^  afucce/foribus  De- 
mi ni  Germani  Epifcopi ,  perpetuo  cuHodiendam.relegi y(^m4ntfs 
me£  fubfcriptione  corroboraui  notato  die , 

'  Frdtextatus  Cabilioneufs  Epifcopus ,  deliberationem  fuperius 
çomprehenfam ,  rogante  &  pr£ fente  Domino  Germano  Epifcopo, 
-gaudenter  fufcepi  relegendam  &fubfcripfinotato  die. 

Fœ-lix  AureltâJ7enfs  Epifcopus,  luxta  confenfum  &  de  liber  aï  io^ 
'fiem  Dommi  Germani  mperpetuo  menfuram,  f-ibfcripf  notato  die. 
^  ■'  Eufronifis  Niuernenfis  EptfcopuSy  rogante  Domino  Apoflolico 
^Germano  Epifcopo ,  hanc  dchbcratianemrelegi  &fubfcripf  notât q 
die. 

DomiciamisCArnotenfis  Epifc.iuxta  confenfum  & deliberAtio- 
ncmfiatris  mei  Germant  Epifcopi  confcnfi\:^fubfcripf,  notato  die, 

'Tt    lij 


35'4-  VNl  VER  SITE'  DE.  PARI  S, 

CaletricHs  piccater^  ittxta  co.  -^fenfrm  d^  ddiherationem  Domîni 

Germant  Epifcopi^  confenfi  ô'/ubjcriffi  notato  die,  ^ 

ViÛuriUs  peccator,iuxta  dcltberationem  hanc ,  Germ^no^rjt* 

fente  fratre  meo  &  rogctnte  confenfi  &  fubfcrtpji  notato  die, 
Leodebandtispeccator ,  csnjènfi&fubfcri^fi  notato  die. 

A MJNV EN  SIS  Notaritts ^frb iufione Domini         ^ 
GcrmaniEfifcopyhoc  fnuilegimncejûonis 

fcrifjî  &  fttbfiripfi»  { 

LcPapePafchaldcuxiefmeclecenom,  efl le  premier  qtû 
a  confirme  le  précédant  priuilegc  S.  Germain,  en  l'an  dç 
rincarnation  1107.  5c  de  Ion  poncificac  icptiefme.  Lequel 
plufieursaucres  Papes ontfuiuy. Comme, 
Cailixce  i.  en  l'an  iiiz.ôc  de  Ton  pontificat  le  3. 
Innocent  1.  en  l'an  ii30.&deron  pontificat  1er.  ' 

Lucitis  2.  en  l*anii44.&  de  Ton  pontificat  le  i. 
Eugene3.en  l'an  1 145-.  ôcdefonpontificatler. 
Anafl:arc4.enranu53.6cderonpontificatler.  ; 

Adrian4,enran  1158.  2c  de  fon  pontificat  lecinquiefine. 
Ou  ^  adioufte.  EpiJcopu6  velderm  Ecclepx  varifienfis  non  habeant 
potelialem  ibi  aUqtiid  tmperandi,  Scdnec  diuina  ipfis  officia  interdis 
cere  ^  nec  e.xcommHmcare^  nec  ad  fynodum  njocare  A.bbatem  aut  mo» 
nachos  ypreshyteros  aut  ckricos  Ecclefiarum  ipfius  locifacultatemdao 
mus.      v^î-^•v^i. 'fc.-ivv^.Vvvn"   ~ 

Et  po!ar  les  ciires  qui  font  en  la  prefentation  de  l'Abbé  de 
faind  Germain ,, il  f'enfuir,  Adiicim!4^ ctiam ^vt in parrochiali- 
bns ecclefiiSy  -^ius^extu hurgam be4tt Germani tenetis presbyteri per 
'voseligantnr  ^  dr  epifcopaprxfenu»/ur.  ^^^buj ,  fidonci  f/nerinf^ 
epifcopm  <(mm4rm»euYamcffminitttî\  vtei  deplchis  quidem  cura^pro 
rebu^  vero  temporaàtus  ad  monalferinmperîinentibus  vobis  rejj?0n- 
deanî.  Qjiodfi face  fe  férié  nsluerint'.fubtrahendi  eis  tempérait  a  qu£  à 
vùhis  tenent ,  Itheram  habeatis  au^ôritate  apo^olicafacuUatem. 

Tous  lefquels  priuileges  le  Pape  Alexandre  troifiefme  a 
confirmé  par  cinq  bulles  données  en  diuers  lieux  &  temps 
Defquclles  l'vne  ocbroieeà  Anagneenl'an  1177.  ôc  de  Ton 
pontificat  le  18.  contient  toutes  les  cures  qui  font  en  la  pre- 
lentation  de  l'Abbé  de  faind  Germain  des  Prez. 


LIVRE     SECOND.        V'  35; 

I       D  e  lajepuhure  àefAtn^i  Germain  '.é'deU  Jranfldîion  de  fin 
corps ,  de  la  chapelle  ou  Oratoire  de  famc} Symphorien  en 
la  grande  Eglife ,  potir  lors  dicte  dcfaincl  Vincent. 

Combien  que  Aimon  au  lieu  preaileguc  ait  die,  que 
faincb  Germain  fcncaoc  Je  iourde  Ton.  trefpas  appro- 
cher, a  voulu  donner  ion  précepte,  c^eftà. dire  ion  priuile- 
(Tc,  d'immunité  &:  exemption  :touresfois  il  a  veicuneufans 
depuis  ,  iiceft  accédé  le  vingt  huidicime  iour  de  May  578. 
comme  raporte  Grégoire  de  Tours,  liu;5.  chap.  ^-  Sigiberc 
en  la  chronique,  frère  Guillaume  de  Nangis en  fa  chrono- 
graphic ,  &:  les  récentes  Annales  de  France.  Il auoit  vne  fpe~ 
cialedeuotion  A  faintt  Symphorian  Martyr:  pource  que 
tousdeiixeiloientconcitûiens,natifs.en  la  ville  d'Autun  en 
Bourgongne  :6caulî]pourcequeledit  fainci  Germain  de- 
uant  que  d'eftreEueiqtie  de  Paris, auoit cftc  Abbcde  l'ab- 
baveiaind  Symphonanfitueecn  h  mefmc  ville.  Pour  ces 
caufes  il  ordonna  eftre  enterre  après fon  decez  en  la  chapel- 
le  qu'il  auoic  fart  conilruir.e  en  1  honneur  dudit  glorieux 
martyr,  contigue  au  portail  de  la  grande  Eglife  pour  lors 
dide de faincl  Vincent,  &:àprefentdefaind  Germain. La- 
quelle Chapelle  ell  appellee  communément.  La  Chapelle  des 
Jergens  :pourcc  que  tous  les  Dimanches  de  fîx  à  fept  heures 
du  matin  les  Sergens  du  Bourg  y  font  dire  vne  Mcife  baiTc^C 
s'v  fait  eau  benifhe ,  &.  pain  benift.  En  icelle  Chapelle  le  glo- 
riwuxf.uncl:  Germain  fut  inhume  à  cofié  dextre  de  l'Autel: 
Oùpour  mémoire,  on  a  depuis  mis  vne  tumbc  érigée  de  ter- 
re, d'enuiron  trois  pieds  en  laquelle  eftefcript,  Hicfuttp>i^ 
moîumuUîiis  (auUiu  Germanm,  Et  en  ce  lieu  fe  font  faicls  de 
beaii^miracles,Enrreautresvn  paralyticquey  fut  entière- 
ment guari.Ceque  ayant  entendu  le  Roy  Chilpcric,vintle 
lendemain  en  ladide  Eglife,  &  en  l'honneur  d'iccluy  com- 
pofa  cet  Epi  gramme, 

Eccleji<efpeculstm  ^patridvigor ,  ara  reorum^ 
"-■ . .  Mt pater  ^  medicm ,  paflor ,  amorquegregis, 

GermanA^s  virtute ,  fide ,  corde ,  ore  heattts^ 

C^rnc  ienct  tumulum ,  mentis  honore polum. 

VircuidniA  mhil  nocuernnt  fata  fcpulcri^ 

ViHÎt  cnïm  :  nam  mors  quem  tulit  tpfa  timet. 

ÇnmtadhHcpotitaiuftHspoflfnnsYA'.llamqtii 


y}<S  VNI  VER  SITE'  DE    PARIS, 

Ficfile  VAsfucrat  ^gcmmafu^ahn  micat, 
HuiHi  opem  ac  mcntum  muta  data  verhaloquuntHrx 

Kedditus  ô"  cacïs  prxdtCAtore  dits. 
Hic  vir  Apofîouctii  rapens  de  carne  trophxu  m 
litre  triumphali  confidctarce  throni. 
Et  en  Tan  754.  Lantfredus  Abbé  de  ce  lieu  aducrcic  IcRoy 
Pcpin  ,  qu'il auoit eu reuelation  défaire  ellcuerôc  tranfpor- 
ter f'es làincls  olTements , mtra m^iiûrem  EccUJix auUm^  comme 
dicAimon,  liurequatricfme,  chap.  61. 

Dequoy  le  Roy  cftanc  content,  conuocatis  'vniuerji?  Rcgni 
fut  Trdfriibus ,  et  s  myjleriumfibi  reutUtum  declamsat,  qualtter- 
qne  tantum perjicere  ncgotium  dehcret  ,/bIerttah  eis  indagtneper' 
qutjiuit  atquc  tmÛantt.  Omnibus  vero  td  colUudantibus ,  vna, 
cum  niultitt^difie  Antiftitum  &  Procerum  turba^  afifientibus 
jilns  fuis  Regihus  Cnrlomanno  vide  lice  t  atquc  Carolo ,  quifefiea, 
MAgniis  dilius  efi ,  tune  feptenni  puerulo  ficratifima  membre. 
Reuerendifimt  Anttflitis Cermaniintra  maiorem  Bajîltcam  cnm 
digno  honore tranfpofuerunt .  Ceftetranflation  fut  faidc  le  15. 
de  Juillet.  Auquel  iour  ledit  Sieur  Roy ,  efmeu  de  deuotion 
&:  raui  en  admiration  des  miracles  qui  s'eftoient  faits  à  ceftc 
heureufecranllation  ,  donna  audit  S.  Euefque  Germain  le 
Bourg  ou  village  vulgairement  nômé  Palaileau ,  pomns  va- 
dium  jutim  fuperjan^umtiimulum  lu,  diiant  ces  mots,  Accipe  ô 
BcâttjHme  Gcrmane  viliam  nnjîram  PaUttolu^cum  ommbm  appendi- 
tus  fais  tibi  famtlî^que  tu£  h  avenus  intmicam  ^a.  modo  autemcfr 
deirceps  perpétue  prof uturam,  ReçoySbien  heureux  Germain 
ncflre  villagedc Palaifeau ,  lequel  eftoit  cy  dcuant  ennemy 
de  toy  &  des  tiens,  mais  qui  d*ores-en  auant  &  àperpetuité 
appartiendra  ,  à  toy  6c  aux  tiens.  Mais: comme  Piètre  de 
Corpoiay,  Abbé  5^.  d'icelle  Abbaye  dit  en  fon  Recueil  des 
Epitaphes  à^s  Roys  de  France,  compofe  en  l'an  «330.  pofi  de- 
curjumfere ducenîorum anr.orum  ^  folito  vigore  Regum  decedentc^ 
pcrcupidiîdîem  quorunddm  vrincipium  hxcvtliafuiinùbùabUta, 

Etncantmoins,  onlitcncorles  mots  fuiuants,  qui  font 
mention  de  cefl;edonationinfrucl;ueufe&  le  voient  grauez 
/ur  vue  pierre,  quieilfeelec  danslefouballemcnt  de  l'autel 
de  la  chapelle  dcfaincl  Germain,  autour  de  la  figure  d'vnc 
Croix ,  6c  en  lettres  entrelallces ,  comme  nous  les  reprefen- 
tons  en  la  figure  fuiuante. 

HIC 


LIVKE    SECOND. 


537 


mm 


)yAL/-) 


fflC  PASSANTE  SANCTO  GERMANO 
in  die  tranjïationis  dédit  ei  Reii  ^ifinus  fifcum  PaUtiçlum, 
ctm  ap^endittjsjkfs  stnmhHs, 


Vu 


53'S  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

Ceftc  Abbaye  de  faind  Germain,  fut  depuis  ruinée  troi^s 
fois  par  les  Nonnans  lors  infideles,foubs  les  regnesde  Char- 
les le  Chauue ,  &:  de  Charles  le  Gros ,  Empereur  &:  Rov. 

Abbjo,  religieux d'icelle,  a  compofë  deux  liures  en  ver.s 
latins,  dufiegequc  mirent  les  Nurnians  deuant  Paris',  ôc 
des  miracles  qui  furent  faicls  durant  iccluy  par  k's  intercef- 
^w<j  dt  oh-  fions  ôc  mérites  de  faint  Germain  Euefque  de  Paris,  le  corps 
^mânnu'LH.  ^^quel  auoit  cftc  tranfportéauparauantleuraproche  dans 
utiaPArifm.  laCicc,  en  la  Chapelle  ou  oratoire  de  S.Iehan  Baptifte,dont 
nousauons  parle  au  premier  Hure,  qui  depuis  ce  temps  fut 
toufiours  dite  de  S.  Germain  le  vieihÈt  entr'autreSjCell  Au. 
theurenrapporte  trois,  es  vers  qui  fuiuenc.  .,|,. 

Bejstno  ha  c  adiens  interfduos  comitaîu 
LxÇt^^nîhttcjuodàiimmeritis  ^fcdtutitheaîi 
Femme  illu-  Fœmutapûfl  qiuâam  mcru'tt  lumen  quoque  cxc^u 

'^^''^^'  ^CHiusAdacuhUat^uteu4'vesiigia^(nif44 

^^it potahit aqiLts^extemplo  febré  Uborans 
^uxiitofanctifidi'ûs  captet  7fjcdiciniim, 
L'eau  urcc  Uisfanem  ciiptens  qtiAdam  componae  itt^tty 

'lu  puis  ^.\,  Vi  fihi  fcotlA  Daniim deferri :  namqne Sacerdos 

Germain  'j^mpLituens  .  puteHmvendchAtvrtùo amvlo. 

enfang.  T>epofnPi'iflAmmx  panis  ^  mox  ipfc figuram^ 

Et  le  pain  SAri7H'nnsaccepitfuheam.vofidterafoïù, 

icei!c,tciuiu  Stituf  Vi cenans Uttces ,  haujijje cruorem. 

Ce  ptiis  duquel  cet  Authcurfait  mention  ,  eft  en  la  cha- 
pelle de  faincT:  Germain  ,  qui  efl  au  derrière  du  grand  autel> 
en  l'enclos  du  chœur  deladiâeEglife  maintenant  dicle  de 
fàinâ;  Germain  des  Prez,  &  à  mefme  intention  iufqu'au- 
jourd'huyplflfieursf^ibficitantsS  en  boiuentdc  l'eau  jdela- 
quelle  on  baille  auflîàboireaux  enfans  qui  deuiennent  éthi- 
ques.Etafinquefelonledefîrdes  malades  TefFet  deleurtC 
perances'enenfuiue,  leSecretainy  trempe laclef  de  faind 
Germain ,  ^ditcertainesoraifonsàceflefin. 


lOUCC 


De  lldoU  de  fainct  GermaiH&  de  U  rexdif  Catien  de 
l'Eglife  d'îceluy. 


A 


V  lieu  où  lô.Rày  Ghildebert  fk  eonftrurre  TEglife 
faind  Vincent,  àprefenc  dicedefainc  Germain,  6c  à 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  339 

laquelle  il  donna  fou  fief  dlfF)',  la  commune  opinion  cA, 
qu'ilyauoicleTemplc  d'IfiSj  femme  de  Ofiris,  autrement 
dinlupiter  leiufte ,  ôc  que  d'icelle  le  village  d'UTy  aprins  foii 
nom.  Ou fe  veoid  encore  vn  ancien  édifiée  ôc  desmurailles^ 
qucl'ondicreftcrduchafleaudeChildebcrc.  Et  au  mcfmç 
village  eft  la  fontaine  6c  chapelle  de  fàin  cl  Vincent,  ;iuquel 
ilauoitvneipecialedeuorioR»,  comme  faitfoy  fonpriuilcgc 
cy  delFus  mentionné.  De  l'Egiife  fondée  par.Childcbcrc  li 
n'en  refte  rien  ,  ti  ce  n'eft  le  gros  clocher ,  qui  faid  apparen- 
ce d'v  ne  grande  antiquité.  Car  après  auoircftépillce,  bruf- 
lee  &  ruinée  trois  fois  par  les  Normans,  pour  lors  infidèles 
csannees846.S5^.  &:  886.  elle  fut  cntici'ement  rcbaftie  par 
l'Abbé  Morard. 

La  ftatue  ou  idole  d'Hîs,  qui  auoic  touiîours  eftc  gardée, 
nonpourTadorcr,  ainspour  remarque  d'antiquité  duiicu, 
fut  engee  6c  polee  contrele  mur  Septentrional  de  lanef  d'i- 
celle Eglilé&:y  a  demeuré  iufques  en  l'an  1514.  queMeffire 
Guillaume  Bnçonnct,  Euefque  de  Meaux  £c  Abbé  dudic 
monaflcrelafitoiterlurlarcmonftrace,  queluyfitieSecre- 
cain^  frerelcanlurnommé  le  Sage  :  alîèurant,  qu'il  auoiç 
trouuévncfemmeàgenouxdcuanticelieidole, tenant  vne 
touffee  de  cliandelles allumées, &:  déplorant  quelque  perte 
quiluyeiloitaduenue.Et  interrogée  qu'elle  faifoitlà,  vqC 
pondit,  que  des  elcoliers  au  pre aux  Clercs  luv  auoict  don- 
né ce  conleil ,  6c  diéb  :  AlUz.Al'td$led€jai}iCr  Gtrn7din^  &  'vous 
trôuuerez,ce ^u'auez^perd/é.  VnTriuial  Rhapfodicux  a  elcripc 
queladicleidoleeilencore  entière,  6c  que  les  moynes  de 
leans  l'ont  cachée  en  certain  lieu.  Mais  le  puis  affirmer  du 
contraire;c'eflàf(^auoirqu'elleâefl;é  brifee6cmife  en  pièces, 
l'ayant  apprins  de  quatre  de  nos  Religieux  qui  s'emploierêc 
»ladeînolition,Ielquelsefl:oientencoreviuansenran  1550. 
Enlâ  place  de  ladite  idole  ledit  Sieur  Briçonnet  y  fit  feeiler 
vne  grande  Croix  que  l'on  y  veoid  encore. 

De Utumhc diiGçant ifcnt ,  oti'I foire. 

Au  Bourg  fainâ:  Germain  des  Prcz,  en  tendant  au  moulin 
dvent,  ilya  vne  Chapelle,  vulgairementappeileede  fainct 
Père, qui ertfainct  Pierre,  que  l'on eflimeauoir  eflé  baftie 
deuantl'EglilefaindSulpice.  Auprès  de  laquelle  il  y  auoic 
vne  langue  pierre  que  l'on  nommoit,/,ï  tumbe  ou  Umefurc  dti. 

Vuij 


340  VNIVERSITF   DE   PARIS, 

G^/îA/^Z/arf/-.  lepenfoisquecefutvnefable,  &  n'en  voulois 
faire  mention  :  Mais  ayant  leu  depuis  le  liare  deMaiftreGer- 
uaisTillcberien  ,  Mafeichaldu  Royaume  d'Arles,  dédié  à 
l'Empereur  Othoquatricfme,  enuiron  l'an  ru o.6c intitulé, 
Otia  Jmp€rtalU ,  ic  raporteray  ce  qu'il  en  efcrit. 

Nos'vtciimM  fe^idcntm  iforenin/uhmhïo  vmfmifi^  viginù^e- 
des  in  longum  hahens ,  frxter  aru'tcem  ér  aaptit.Quemfanâuâ  G  ml. 
lermtisptrcmit.  Celiurenefut  iamais  imprime  :  Et  eft  en  la 
librairie  du  Collège  de  Nauarre  efcript  en  parchemin  de  ce- 
fte  tumbe  d'iroiie  eft  faite  mention  au  grand  Paftoral  liu.  5, 
carte  45. 

He  la  féconde  Dédicace  de  l Bglife  fainB  Germairt- 
des  ^rez. 

Pour  tout  difcours  d'icelleDedicacc,  ic  rapporterayicy 
1  acarte  de  Hugues  Abbé  troifiefme  qui  eft  tel. 

A  NNO  J3  IN  C  ARN  AT  JO  N  E  DOMINl 
^'  jtV  1 1 63 . Alexander vdpa tertius PariJ/enfem cmtatem  tngrejfhs- 
ter  alianoà  temVHS îhidem  moTtis feeit.  Dumqtiein  eademvrbe  mo- 
rare  t  HT  ^  Ege  Hugo  terîim  ^  Bei  gratta  Ahh^s  fancit  Germant  par. 
accedms ad eius prdtfent ii.m ,  hitmtltter  exoraui  eum  ,  quatinttsec^ 
clefiam  Beati  Germant  nouojchemate  reparatam ,  quianondum  con~ 
fecrataeraî^  digniîate  confecrationis  infigmre  dignaretur.  At  idem 
ÂenerendfjStmtu  vapa  Alexanderpr^cibus  nofiris  graîanterannues, 
'undecimo  Kal.  Ma^  adpr.tdiciameccîefiarH  venit^mjignavmtificuru 
C^  Cardinaliumfrequentiacomitatus.  ^OTumfmivnus  Mauri- 
fiuspar.  tpifcopm.  £yu€m  monashi  eiujdem  eccUfije.  'vident es ,  ^ 
ob  ài^prd/èntiam  nimtHm  pertiirhati^àixerunt  fe  nuUatenusp.iJ/ttrvs 
qitodcofecratioecclcfi.iferet  âttmprjidîcfHs  Maaricius  ipifcoptéspYd' 
fens  adcjfet.  Vnde  Vomimu  ?apa  audifa  é'  cogniîa  monachoruitt 
pevttirbaîione ,  conttocauit  ad  Je  dcminum  lacinchtm  Diacontim 
Cardinalemfan6td  Marix  in  Co/midin^^  DOtninttm  Oîîkonem  Ttia- 
conum  Cardinalem  faneiiN  icolai  de  carcerel  ulliano^'Dornimim  qtiQ. 
que  VvilpresbyterHm  Cardinalem  fanBi  Pétri  ad  vincula.  ^j^ihuô 
acceffjtis prxcepit ,  njt  fupradiBum  M airricinr»  "EpifcopUTn  -connem- 
tntes^  monachoYHmcommotimeniddigenîernotipcarent-.^eHipfiiiê 
mandata  eidem  prxciperent  ^  qnod  ob  ecckfta  difccderet.  idiûquin 
mmachi  con/ecratiommjteri  0mnmM  reftttmnt,  Ktiiie  audit»  do- 


L I V  R  E     s  E  C  O  N  D.  341 

tnini  Tâpx  mandAto ,  cum  omm  ornattidr  vefiimenns  qudfecHm  de- 
iulcYAt  ^  nbecclefînrecefii^  Poftcuim  ah/ceffnm  Dominm  Hubaudu^ 
Hûjiicnfts ,  Bernardus  Fortucnfis ,  Galîerms  Aïhar.enfu ,  loannes' 
S'îguinenjis^  Oerandus  Caturccnfis^  Klmaricus Siluancctmjis ,  Bvif- 
copi ,  &  de  Hi/pania ,  lOAnnes  ToUtanus  Arch'upilcôpus  Cr  HtfvA- 
niarHm  Primas ,  Fillandus  Achiricir;fis ^  lOAnnes  Legioner/fis^Sie- 
phanus  z^mortnfis ,  I cannes  Luccenfis ,  KJjueïusCatnïc^jJh\  Pefrifs 
Mïgdonetjfis  ipi/copi ,  pT/xcipienîe  Bominç  vap4  ecdefum  déforis  m 
circuituîery  &  demtusftmtUter  circum  Insérantes  ^  (^  aqua  beneUi^ 
ifa^fiçutm&scH  ^afpergentesieam  honorificentifime^prouidecebat^ 
dedtCAuerimt.Detnde  Dom'tnus  Papa  Klexandern^aius  ah  are  in  ho- 
nore fancÎJi  Crucîs^&fan^orHm  martyrum  Stephani  aîque  Vincen- 
tfj  fèlemnttcr  eonfeçrauit  '.  Et  in  medio  Crucemdeokof^ncio  iwpo/nit 
circunfiantibus  ad  quatuor  cornua  eiufdem  dit  art  s  quatuordefnpva- 
diEiispentificibits.  ^orum  vnHfquifque  Crttcem  de  cleo  fan^îo  in 
ioco fnofiwiliter impo/uerunt.  IDominm antc?n Papa  rdïqu'ias  intr4 
ait  are  po fuit  -.  &  accepte  tnftrumento^  quodvulgo  Jruclla  dicituri  eaf~ 
dem  cewento  intrejtgillauit.  Quoperaclo  Dow  if  jus  Plnbaudits  HoJIi- 
enfis  Epifcopus ,  &  très  Epi/copipariter  ait  are  matuîtnale  in  honore 
fanBipmi  confejfcris  Germani  confecranerunt.  Intérim  T>Qmir>us 
^  apa  Alcxan,adpratum  quosiefliuxta  menaj^criimuros  cumfolcmni 
prccefione preecdens  adpopnlum  fermonem  fecit.  Et  coram  omnibus 
aftantibui  publiée  protejhttus  eflf^  quodeeckfiafancii  Germanide  Pra- 
rts depro^rio ittre  Beatt  Petriexijhns^nullt  Arcincpi/copo  velEpt/cff-- 
po^  nifilummoponîtpà l'aKcîji  Romanx  Ecch/ixfnbiaat. 

En  ladiclecarte  il  s'enfiiicles  nomsôc  tilcrcs  de  douzeCar- 
dinaux ,  qui  ont  aflifte  àcefle  Dédicace  :  Lelqucls  nous  laii'- 
fons ,  poiircaufc  de  brieuctë. 

Etplusbascftefenpc.  Ego  Hugo  Mas  S,  Germani  de praîis 
UrtiuSy  teltifîcor  hanc  ccnfecrationem  meo  inftincîttficpera6iAmfutf- 
fe.Etideo  adcertttuâmem  pY,îfentium  &  futurorum  eadem  fcri^to 
cûmmendau! ,  f^Jigtllo  meo  corroborant . 

Le  fuldit  Morice  furnommé  de  Saliac,  Euer^iie  77.  de 
Paris  indigné  de  l'afront  que  luyauoient  fait  les  reiicrieux  de 
S.  Germani,  ne  voulans  qu'il  afîlftaftà  la  Dédicace  de  leur 
Eglifcjains  le  faiians  retirer  parle  Pape, pourf'en  vangcr  dit 
au  Concile  célébré  quelque  temps  après  à  Tours,  quil 
auoit certaine iurifdiclion  fur  cefte  Abbaye.  Cequeluy  nia 
TAbbéHugue}.  quicftoitprefent^^obtintla  bulle  fub. 

Vu  iij 


54i         VN  IV  EU  SITE'    DE    PARIS, 
leqiicnte  en  forme,  loubs  le  plomb  pendant  en  filide  foyc 

iaime,Laqueileeftvn  Arrcftiolideàperpetuelconcreledic 
Maurice,  5c  tous  autres  Tes  iucccfleurs. 

ALEX  AND  ER  Epifcopus  fenms  ferHQYum  Dei ,  Dilecl» 
filio  Hugoni  Ahhnti  fancïi  Germani  P^YifienJisfilutciyi  ô'  Apofio- 
luam  hcnsdicîionem.  Bum  venerabilis  frater  nofier  I^auricius 
rïinficnjis  Epifcopus,  ô'tupanterrfî  Turonenfi  Concilio  in  nofira 
p\ejeutia  e^Jttis cc}:ftituti.,vr.idîcliis  Epijcopus in  Concilio tpfo con^ 
fùrgens,  lusquoddam  m  ealtfiatuA  adfepropofuit  ratiûnubilucr 
pertinere.  Nos  autem  atîendentes  qtiomodo  eadem  eccle/iafùhiure 
&proprictatebeati  Pétri  ahantiquts  rétro  temporibus  mittepaci- 
/!t(^. perfiitcrit , noluirnus  ilUtenus  eiufdem  Epifcopi procLrrûa- 
iïonc?n  ad7nittere  :  niji  eflendcret  aliquem  iam  de  nGjhisprddcccf- 
firihus admiftjjc.  ^liod quia  non  fecity  nec  eum  idfacere pojjê pen- 
fa'/ntis  :per prxfentid  fcripta  decermrnus^  ut  tlU  ipjitis  Epi/lopi  pro- 
clamât io  nnlLm  intcrruptionem ,  nuliumg^  pojsit  inn  C"  libertati 
cinfdem  ccclcfLi  pr^indicinm  inpofl-erum  gêner  are.  Bat,  Tttron. 
Kal.  lun^. 

Contention  pour  les  droicîs  Ealefuifliqucsé"'  Parrochiauxdit 
terroir  difiraicr  du  Bourg  S.  Ger7nain ,  aucc  la  [en  te  ace 
arbitralle  fur  ce  fubiecL 
En  l'an  1 210.  du  temps  du  nouuelaccroiiïement  de  Paris 
f.iitparlcRoy  PhilippesAuguriie, comme l'ay  die cydeuat, 
il  fc  luicica  vn  autre  grand  ditFerent,  entre  reuerend  Père  en 
Dieu  Pierre  Camb.  72.  Euelque  de  Paris,  &:  Guillaume  Ar- 
chipreitre  6c  Curé  de  iàind  Seuerin  d'vne  part ,  Sc  les  Abbé 
2>LConuent  de laind Germain  des  Prez,eniemble  leCuré 
defaindSulpicc  d'autre  part  :  Touchant  les  droiclseccle- 
fiafliques  &  parrochiâux  du  terroir  diRraicl  du  bourg  dudic 
faincl  Germain,  £c  enclos  en  la  ville  depuis  l'accroinement 
d'icellc,ruiuant  la  volonté  6c  ordonnance  du  Roy  Philippes 
Augude.  Lequeidifxerent  aefté  vidé  partroisarbirrcs,ef^ 
Icus  da  conicntcment  des  deux  parts  :  A  rjntereft  toutes^ 
fGisderditsde(àinctGcimain,qui  ontperaulaiuflicefpiri- 
tueile  qu'ils  auoicnt  dans  la  ville,  aux  lieux  mefîiicsoiiils 
untencore  la  iuilicc  temporelle:  Etaufll  au  grand  domma- 
ge dudit  Cure  faincl  Sulpice:  Duquel  la  parroi iFe  TeHien- 
doitlLifqiiesaliboutdu  pont iaind Michel:  6c  eftoientfcs 


LIVRE   SECOND.  545 

parroifîîens  tous  ceux  qui  fontmaintenant  desEglifcsfainc 
Andrc,fainctCoime&:faindDamian.  L'accord  fur  ce  faic 
Scapprouue  par  lesparcies  jCll:  tel. 

GJF  FRIDFS  Deigratia  Ueldenfts  Ecclcfi.ç  miniflerhu^ 
milù  Q-  MîchiielBeCiinHs  fancti  Marcelli^&jrattrGarinus^ 
omnibus  Chrïjlt  fid^libus/alntem  tn  JD omino.  Cum  ejfet  contcntto 
inter  Pctrum  Epifccpum  dr  Hugomm  Becanum ,  îoîumcjne  C^ipi- 
tnlnm  VarificnfCi  &  Vvïllclmum  Archîpresbytcrum  fancïi  Seue^ 
rini ,  ^a*  vna  parte  :  Ft  Joanncm  Ahh^item  &  ConueniumfancH 
Germanide  Pratis ,  &  Radulfmn  preshytemm  fancti  Snlpicij  ex 
altéra  :fuper iure  epifcopalt  &  inre parrochiali  fpiritttali  in  terri to- 
rtofanéïi  Germani  depratis  vitra  paritum  pontem ,  fiuefitjedifîca' 
tnmjiue  xdijicandum  vfjue  adhnrgitmfancliGermani:tande?npro 
honopacisccmpromiferunt  in  nos  ah  vtraque parte  J'ub pœna  ducen- 
tarum  marcharnmratum.hahtturi  ^  d^firmiter feruaturi  qu.icquid 
nos  trespro  bonopacîs  inter ipf os  Hatuerimus  bonafide.  N  O  S  an- 
tempro  bono pacts  dixirnus ,  (jaod totfim.tcrritorium  quodcontinc- 
tnra  tome  lia  Philippihamelini  Cupra  Scquanam  vfque  ad  metam 
qu£  diuidit  terram  Beati  Germani  ex  vna  parte ,  d^  terramfancl^ 
G  e  noue f je  ex  altéra ,  ver  fus  Garnelles^Jicut  Sequana  comportât:  O' 
ab  eade?n  fecunda  meta  vfquead  metam  qux  ejîprope  chemin um 
Ijsiact.  ^^uxfimiliter diuiditvtramque pr.zdictam  terram.  Et  ab 
u'ia  tertta  meta  vfqne  ad  quart  am  metam^quam  nospofuimus  extra 
murosverfiis fanclum  Stephanum  ,Jicutchiminum  If iaci  compor- 
tât ,  ab  illa  tertia  r,neîa  vfqite  ad  quart  aîri  prxdtBam  metam .  TA  ab 
illa  meta  vfque  ad fupradtcfam  tornellam  Philippi  hameliniyficitti 
m  un  extra  fe  comportant-,  exempt  um  maneat ,  ab  omni  iure  Epif-  }j 
copali&parrochiali  fpirituali  Partfi.  tnperpetuum,  Totumautem  jj 
territorium  qu  od  eft  injra  muros,  erit  in  perpetuum  de  lu  rifdi^io  -  >3 
ne  Epifccpali  Partjten.  Prjtterea  diximus parrochiamfan6ti  Se^ 
uerini  dttrare  ab  Ecclefia  S .  Seuerini  vfque  ad  metam  quam pofui- 
wus  fupra  Sequanamyiuxtadomum  qtix  dicttur  domus  Vv.  de  S. 
Marcello.  Etab  tllamet a  vfque adfccundam metam  quam  pofui- 
mus  iuxta  domum  Gdonis  de  hedera^fcut  vicusfe  comportât,  a  pri- 
ma meta  ad  fecutidam^ér  à  fecunda  meta  vfque  adtertiam  metam, 
quam  pofuimus  m  platea  quam  Balduinus  cementarius  tenet  de  „ 
fan^o  luliano^fcut  vicus  comportât.  In  toto  autem  terri torio  Jidt-  „ 
foatofuc  ^dificando  vitra  me  tas  illas  parrochi.efancfi  Scuermi 


344  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 

'vfijue  ad  muYûs  Régis  h.ibebit  monri(teriu?n  S,  Germant  in  ^crpe- 
ttium  iti  s  patronat  ^^adconfiruendam  vnam  lelduas  scdc/iaspar- 
rochialcs ,  non  plures ,  d^  preshyteros  ibi  inftitucndos ,  tenebitnr 
Abhas  prdfentare  Archidiacono  &  Epifcopopari.  St  ihifuennt  dut 
acclcfi.t  confirtin-jeydb  "vtroque  prcsbytcro  illarum  habebit  Abb.ts 
fancft  Germamjmgidts  annis  tn  perpetuum  triginta  foUdos.  Si 
■vero  vffiufucrit  tbidem  ccdejia  y  Capcllanus  eiufdcmjingulis  an- 
nis in  perpetuum  reddet  diclo  Abbati  Jèxaginta  (olidos,  Epifcopus 
aute?n  r anjknjls  tenebttur  reddere  Abbatt  pr.edi^fo  quadragmta 
folidos  infeftojancïi  Remigij  vfque  adtricnnium  :  ntfiantc  înen- 
nmm  tn prxdicfo  territorio  conftructa fuerit ecclefiavna'veldkji, 
£luîa  exquo  conflrucia  ibi  fuertt  ecclejia^  cejfabit  folutio  illorum 
quadragmta  foiidorifm.  Et  etiam  pojl  tnenninm  fine  fit  conflru- 
■cia  eccle fia  fine  nonimhilominus  cejfabit  folutio.  Et  donec  ibi  fit 
(onftrucia  eccUfia ,  parrechiani  de  illo  terntoriû  ibunt  adfanclum 
Seuerinum  tanqtiam parrinhiani.  Ecclefia  uera  tbidtrn  confiructa. 
•^et  ecclefijs  confruchs  ^  parrochiani  illi  reuertentur  adecclefiam 
<:onfiruUamvelecclefi,ti .  Et  fi  du. t  ecclefia  ibi  fuerint^prcvolun- 
tate  Abbatisyparrochix  limitabuntttr.  Radulphus  autem  presbyter 
fancti  Sulpictj  in  recompenfatione  decimx  quam.^  in  territorio  recla- 
mabat,  quamdiu  -viiict  habebit  ab  ecclefia  S.  Germant  quadragin- 
ta  folid.os  infefio  S.  Remigij ,  velfingults  diebus  quamdti^vîxerit 
habcbit'vnurj'i  panem  album  é'  'vnam^uartam  vini  conuentualts, 
fi  Àbbas  maluerit.  Pofi  mortem'vero  eiifdem  Raditlphi^  nonte^ 
nebitur  dichi  Abbatia  reddere  fucceffori  eius  illo  s  quadragintafo- 
Iidôs,ncqucpanemyneqHevinum.  Omnis  iufiitiajècularts  rcmanet 
Abbatix  S.Germani  in  perpetuum  in  toto  territorio fuo^fiue  inpar^ 
rochia,  fan6li  Seuerini  yfiue  extra.  ,^dd  vtfrmum  habeatiir  tn 
perpetuum  y  Sigillorum  nofirorum  munimtne  prd/entem  paginam 
roboramt^s.  Acfum  An. gratine  M.  CC.  X.  Menfe  lanuarto. 

£c  au  defTous  font  les  trois  grands  féaux  àQS  trois  arbitres, 
pendansenfildefoyerouge. 

En  raniiii.  au  mois  de  luin  lesfufditsEuefquc ,  Doyen  & 
Chapitredenoftre  Dame  de  Paris,  ontapprouuë  2c  ratifié 
le  précédant  Concordat.  Comme  auiïî  a  faid  le  Roy  Philip' 
pe  Augufte  en  lamcfme  année,  &:  de  fon  règne  l'an  31.  Éc 
fainclLouisau  moysd'Auril,  11-0.&  de  fon  règne  le  44. 

Le  Pape  Honoré3.  en  l'an  \ii6.  de  de  fon  Pontificat  le  i.  Ec 
le  Pape  Léon  10.  en  l'an  iy6.  &  defon  pontificat  le  4.  Ec 

pourcc 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  54j 

pource  qu'au  preceden  taccord  il  eftoit  dit ,  qu  au  terroir  de 
fuin^  Germam  nouuellemenc  eilclos  dans  Paris,  l'Abbié 
dudiciaiiidGermaintcroicballiirvne  oudcuxEgUlèsparro- 
chialles  dedans  troisans.:  Il  nefuc  négligent  à  ce  exécuter, 
pour  retirer  les  lubieds  de  iaparroiilc  lainct  Seuerin,  6c  s'ac- 
quérir Vn  droid  depatronage.  Car  endeux  ans  il  fit  Faireles 
EglifesdcfaiiTct  André, £c  de  laind  Colme  ôc  laindDamicn^ 
Scfurentpariaidcsenran  un.  Alors i'Eueique  de  Paris  fut 
deichargé  de  payer  par  chacun  an  quarante  lolsaudit  Abbc 
Etles  deux  Curez  chargez  de  payer  chacun  trente  lois  pari» 
ijsder-cntçannuelle-6c  perpétuelle âiceluy- -Abbé iCojumè 
ils i^payentencoredeprelenc;-:    :  .:    ■■•    .  1    ■,•..:'.•.,.;;  ■    - 
Dei'E^h/e.ParrcchUUdeS.  A)7dré, 
Au  lieu  où  eilbaliiel'Egliie  laind  An  drcelloit  ancien  ne- 
mentlachapclle  ou  oratoire  faind  Andcoi  mentionne  cy 
deuancaupriuilcgedu  Roy  Childcbert. Lequel  martyr  fut 
dilcipledelàindpolycarpe  Eueique,  ôc  enuoyé  en  Fiance 
pour  la  conuerfion  des  infidèles ,  ibufFnt  mort  ^  pa(Pori  en 
Languedoc,  au  pays  de  Viuarets,  au  lieu  qui  deluya  prins 
le  nom ,  &  s'appelle,  le  bourg  faind  Andeol ,  en  Tan  105 
comme  cfcnptBaronius,  automei.defesannales. 

Celle  Ecrliicfaind:  André  feTurnomme  des  Arcs ,  6c  en  la- 
tmde  /^ra//?//^, par  corruption  de  langage.  Car  proprement 
c'eftdelaas,  ouenlaaSjquieftoitlenom  gênerai  du  terroir 
delà  ville, appartenant  à  melîieurs  de  faind  Germain.  Cela 
fc  vérifie  par  Icrepertoire  de  ladide  Abbaye ,  contenant  les 
anciennesprinfes  des  terres  &:  vignes  pour  balliraudid  ter* 
ritoire.Etfpecialem en t de  lavigne  mentionnée  au  priuilege 
de  Childcbert,  en  ces  mots  ^cum  terra  &  vinea&  Oratûrio^&c, 
Laquelle  vigne  l'Abbé  Hugues  troifiefinepour  fonder  fon 
anniuerfairc^baillâàbaftiren  l'an  1 1 79.6c  e(t  apellce  la  vigne 
deLaas,  ceftàdirelîtuceen  Laas.  En  icelle  font  de  beaux 
édifices,  Scies  ru  es  des  petits  champs,  de  la  ferpen  te,  des  fa- 
chettcs ,  6:c.  Où  fe  commet  vn  autre  erreur  en  difant  faget- 
tespourfachettes-.cômes'ilsvouloientaccomoderlesfaget- 
tes  c'efl  à  dire  flèches ,  auec  les  arcs  de  faind  André. Mais  la 
vérité  efl ,  qu'en  icelle  rue  qui  eft  derrière  laind  André ,  il  y 
auoitvnConuent  depauures  femmes  religicufes,  denom- 

Xx 


n^  VNIV  ER  SITE    DE    PARIS, 

mecsSachettes,  àcaufcdeifacs,  defquels  elles  eftoiéntvc- 
ftues  :ècfe  tenoientaux  deux  grandes  mairans,.qui  eftoient 
en  l  an  i^iy  6c  ont  efté  cncor  depuis  à  maiftre  lean  Calloppe 

AduocacenParlementiChargeesdecinqfoIzparirisdecens 
çnuers  le  religieux  Threlbrier  de  l'Abbaye  farncl:  Germain 

dcsPrez.CommeappertparrenrencedcsRcquedesdonnee 
contreieJidGalloppeAduocacen  Parlement.  IcellesReJi- 

gieufcs  ont  efté  expulfees  du  temps  du  Roy  faindLouys  :  ôc 
oncreullcmentiaiircàlaruelenom  des  Sachettes.  Comme 
il  fepeii  t  voir  au  Répertoire  des  tiltres  du  Conuenc  de  fainia 
Germain  des prez,  couuert  de  cuir  verd.  fo.'^j.pat^ci.  De 
mermc ordre  edoient  les  frères  des  Tacs,  appeliez  en  Latia 
S4fC4r^;cim  tenoientlelicu  où  font  maintenant  les  Augu- 

ilmsmeodians  :  Dciquclslèraparlccy  après  en  traitant  def- 
dids  AuîTuftins. 


LIVRE    SECOND.  547 

En  la  Chapelle  S.  Chriftophlc  de  TEglife  fainâ:  André 
i'onvoidvnchef  de  marbre  blanc ,  repre  feu  tan  de  naturel 
du  Prefîdcnt  de  Thoudefunâ, fondateur  de  ladi  te  Chapel- 
le, ainfi  qu'en  IaR^^vjc  qui  fui  t. 


W^ -*î| 


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ILVSTRISS.  ETAMPLISS,V:  CHPJSTOPH.DL^ 
'^HOV:EQSrmsrPABI^,SLNAX.  PBINCIPIS 
S£R£NJSS,  nBK^B  .j^NDIVM 

■  '"'  ""  !i|ii!.'";i,'iii|iiii|ii|i,w 


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343  VN  IVERSITE'  DE    PARIS, 

:  EtaudeffûUbs,  rEpitapl;ierui,uanceftgr4uéqn.marI?:ri?. 

.î:'!,'?r*5i  D.O.M.         ":  ' ''/^i""*" '.vb'''>v 

\O.H  RISrOPHORO  'I  fî  y  A  N  O  A  VGV  s, 
F.  lac.  JEViitï.  Ouiûm-îib.tog.imuaenb.fitmmd  cum  eruditiçnis ^ 
■  jntegritAtts^prttdcnîue^  hvtâe  ferfimcitis  nmpliftmofque  honores fuh 
Iranc.  i.  Henri.  11.  Rcgih,conJccutm  ,  SenaiM  Fartf.  Prdjes^de- 
ind.  Princeps:  Sacri ConfiJloniConfiiianué^Mox Hem.  lune  AurcL 
(tcdemum  Fran.  Andcg.  D.  Car/celUm^  :  Tandem  cum  ditudicUrio 
orduu  emendando  Qjij^ftura  Kegnofraudih.ac  r^pinis  vindicando^é" 
jeholar.  difctplinn  reftiîuendA  cogitAret\  nulU  tnelinatx  dfafis  incom- 
woday  ameaexpcrtm  jex  improuija  fehïi  decept .^vxor^  liberiqttc 
mœr.  P, 

l'ixit  Ann.  LX  X I  F.  Di. 5. 
Cbtiî  Jn?iofalutisi)%i. 
Caknd.  Nottemh. 
Danslecaueauoù  le  corps  diidit  Sieur  Prefidenc  efl:  en- 
terme,  cet  filtre  epicapheell: a LilFigrauë. 

CT  G I SJ  é7*  repû/e  étendant  ui  reiurrec^ion  des  morts  .^  lecoYps 
de  feu  vertueux  Seigneur  ^  Mettre  Chriftcfle  de  Fhou^  Cheualier,  ' 
Confeilkrdu  Roy  en  [on  CdnUii  prtué  C  d' Efiai, premier  FreJ/denf 
€n  fa  Cdurde  Parlement  .^  Chancelier  de  Monfètgneurfrere  vnique 
du  Roy ,  Sïeur  de  Bounœil ,  Ceit^  Stams  JainU  Germain ,  Charen- 
ton.^  faiii^  M^'UrtcCy  Aymery  .^Chance  utlk  ^  pyomont.^  V  illier  s  é* 
Gonefe :  Lequelapres auoirtres-vertuettfementvefcté'/^.ansc^ trois 
moys ,  mourut  encores  plus  heureufemtm  le  premier  lourde  Nuuem- 
hre ,  i*  an  de  grâce  1)^1. 

Mane  n  oh  if  cum  Domine^ 

Les  trois  antres  cpitaphes  qui  fuiuent,  fontaufli  en  la 

melmechapclle,  grauezen  marore. 

POSTERIJ  ATI. 

Jnrx  Thn^im  femin.i  carifimx  atque  lecitjfimji  cor  ç^  vifcerjty 
kiciuMatumiAtim  C hrtfiophoriThuam  Patris-y  cuius  illa  viui, 
viHA-corfttit  j  Philipp.  HurAltu^Francî^^iCance.lariîu^hocquud  ■{ 
pii^remgofficiopiis  optimifoc,  tnamh.  Parent. co'idtdir^reltquum 
ccypàYis b':ncmcritd coniugis  ^in  monumehtum  maiorumjuorum 
'■ih  4rce  Ceuernea^  nuper  absfe  t^'^fiauratum  trferri  curamt  ^rut 
qi'ji , cum  Annos  P.  A/.  18.  comuncfiftme vixit.,.4 ea neç morte 
dificlUiur.obtit  16,  Caknd. ÂHgu.Annojaiuf.i^'^j^- 


i 


LIVRE    SECOND.  34e, 

C^g^fl  f^oble  homme  le  an  de  7  hou. ,  Steur  de  Bonnœii ,  tn  fon  viaat 

•     Cffnfétller  du  Roy  &  Maifire des  Reqite/hs ordmaire  de  [on  Hojiel^ 

fis  aifné de  M eftfé  cintfiofic  de  T.hou. Chit/ic^Heré'premer  Prefi. 

dent  en  la  Cour  de  Pârlm£mk  Far  if.-.  Q^i  decedduk  cwqme/me 

'imyd'Ao!*/,\S79'  \  Z  -i^  •.  'fv-jcJO  ..: 

'    En  kdicle  Chapelle  fur  vn  pili'er  damarbic  l'efîigi&  dlvce 

Dame'cft eleu^e^ &^uibaseft  grà^éicequHîcuruiCy    . 

D.  O.   M.  ^     ,  , 

Matlt  Barb^rj/oms  CanU  FKAncijd.fiMkhaeliSyPtcardULegan 
N.ejutdum  vtro  mongera^  &  Patmne^imx  dulce  lef^amen.^  con^ 
Xi^rdtam  coniagiiUmfuaHifiimAmfaeiens  wtertorc  acfincern  ttetate, 
^/tdu4  tthrorum facrornm  kÛionc.^  éducti  crammûfttvga  tenuiores 
henignttate  in  omn^  Uberalitatc^mûrjfmfaHc}itate^'vejeris^  C^  clanfj. 
-famtltJe- dècfts  augetin  hot  'vtrttats  vtuqite xurfii.^fivremih .  adhac 
dnnïserepîacfi.  '     s;-..^'   .  ,..>.•  ii^i.,  .  .. 

♦    lAC.  Atigufltis  Thuamts  tant  a  hâhif^propernsduminMlt^ji^^hoc 
nionHmemumvxontn'c<^m^arabllt,mi^^Jji..P^.J\x^•lS\  /,  \. s.v.;    ■     • 

y^       >  .  .:  I^Aue&^.l,Mm,d^^..,.,.y^     -^  •     V-^^^^;; 

/tmmjef77ejS.-'    -z-    ^-^     -  •      ■:-^\  qmntadta 

Dimîdkum.qucdfu^eYefi  ,,* -^«5"/^'- 

^     Jncœlisrcai^eratHntv'  '  ;   .,  " 
Dans  le  cœur  à  main  dextxç,aupres^ie.grânii  autel  efl  gra^ 
wë  en  marbre  ce  quis'cnfaiCh\  .u-ii-^UiVifj^^  :iiv;T.  . 
MÀnenGbifcumDoniinc^.xy;;^ 
■■'  .'-     \  ,.  Aunomde iXtfi^,.^        "", ..    .  ,  ,.. 

Dame  Taoéj .  Tu ku ,  veufue  de  fei*  Meif  <:hrifi,  de  7hoU.  premier 
Frejidefite^ita  CoUrste  Panemeni  a  fçadé  e/hi'  Egltfe  de  te  ans  vne 
hantte  mejfe  pour  y  eflre  célébrée  atigfâd^uielA  tij/ue  de  matines  cha^ 
çnn  lourde  la  fematnt, 

item  cinq  obus.  Le  premierpottr  Udi^fetèfeigneur  ifre/ident  /en 
ntary  qui  fera  cekbieia.vt^dUdcj9{tl]anU^s,^l^  fécond  pour  icelle 
fondatrice  :  qui  (era  célébré  tant  quelie  vtura  U  xxvt  de  luin ,  qui cfi 
le  tour  de  fiiNaltuitc.  PJ  fvres  'o7i  trefpas  y  le  tour  quelle  deteda.  Le 
troifiejrne ^pourfeu  Kobx  homme  Ita.n  7 u'eau  ^  ,Qt(r?ieur  de  Celle ^ 
père  de  laxite  Dame  ^lefrewier  tour  de.Septen^hie.  Le  quairic/mc^ 
pour  feu  D,  leanne  CheuaUer^  rrme  aujsi  d'elle ,  le  X.  tour  de  lanuter 

Xx    Jij 


^  ?■;":' 


??ro         V  NI  VE  USITE-    DE   PARIS, 

£:  lecifiifuiffmf  pûiàrfiuM .  If  a»  de  jhohfcïgneur  de  Bonne  uU^Cqu- 
jetlUt  du  Roy  ^  &  Maïjire  df^  Reqtteires  ùrdmdire  de  fûnhoskl:/oit 
fis  aïfné^ieVL  Koufi-^aordunné  au  fstelite  chanté  aux  A^duensdeNoel 
0  Emanutl faUi U  XI. de  Marsc\D.  I3.  LXXxiiii. 

En  la  Ciiapellc  de  S.  Antoine,  fondée  parMeffieurstie 
Nancouillet,alliez3iamaifon  des  Scguiers,on  veoid  deux 
grandes  tables  de  marbr&j  iur  ielquclles  ces  deux  epitaphcf 
l'ont  gra  liez. 

FetYHs  Segiiîerius^  annâdomini  i  y 80  O^oh.  ly.  hora  fècunda  à 
média  mcle ,  ■mortalttAtcm  èx^leutt  magno  afstdentù  comugu  (^  ctt'^ 
cumtdcentium  liber  or. mœror.  l'og.tiUi  xtas^annnmfextttm^fe^tua- 
ge/imam  excefsit  in  altifsima  trinquilUtate^^pari  'veneratione  ^hono* 
resmitltt^finis  egregius  ^  fûrtifsimus  aduecatus  ^iudex  recii/simuSy 
'vtditillumSenaiHS  VYxfidetn ,  amiquis  tilts ,  (  mhil  eftde  modeflif- 
fimo  viro  dtcendum  cUiiui)^arem\foriuttorum  magna  copia^vxorop^. 
tima.^  liheripientifsifm^  opesfpeciojd  ^firma  valetudo  ^fecundafama^ 
&  fiqH£  aliafeltcilfiis  adftruit^  ca/us  nondenegauit/edhxccircaillu^ 
non  in  ip/ofuere-^  non  efiquodex  his ,  qmUts  fine  molefi^ia  carerepo- 
tuitfœlicem  illum  iudic.  fœlicem  cYede^fœlicempronut'ta^ampleiiere^ 
admirare:  Ctù  magnus  facer  xqualis  ammm.)}xrensoriginiJujt.,^i 
ferhumanos  caftfsre6lafem^erince/sitviaj  qui  vitam  confumma- 
uit ante  moriem^ç^  expeclauitfecnrui  reliquarn  temporis  fuiparfcm: 
,^ivid(t^  credidit^  fperàuit'.  fatietatemUtitiarum  deleÙationes 
index  ter  a,  J9ui  vtdef  nunc,  qui  fruitur^  qui  awplecitîur  ^totn^s 
in  illis.  Vos  opropinqui ,  fanguts ,  vxor ,  Ithen ,  &fiquosfidelts  itw- 
xit,  arnïcitid  ^parcitc  muUchrihus  lamenî,  vobt/cttm  efi ,  quiequidex 
illo  amnfiis ^  quicqutdmiratiefiiswanet ,  manfuruwque eft  ^in ani^ 
mis  hominum  ^  in  xterniiaîe  îem^orum ,  fama  rerum  \  Dolor  ille  ve- 
fier ^  'Vefîrj'ilUUcrimji^inmdcntiumfHntmagis  qnàm  arnantium^ 
nnm  quem  ad  coron  am  magnocum  anhelittt  currentem  vidiflis ,  con^ 
natumii^gemifciiLs  ?  YarctU^  (ejjate  .^  (iranimosvefiros  dolor is  opi- 
nionemagisquâm âolore ^  vlloconfiernato  fpe  eitts  glort£\  ad  quam 
fœlicitertaprusefi\  erigite:  Nec  longa  mora^  nulla  diiatio efl ^ecce 
dum  coiigitis  vos  cumcowponttts ,  aderit  immort  alitas, 

■Smt.  Tiejf.  mémo,  vxor  &  liber,  rhœren.  pofuer. 
Anima  eitii'in  bonis  demorahitur, 

CAr^  Ci/ts  nqtiiefcat  in  fpe.  .• .  , , i    ,  »  j . . 


P 


LIVRE  SJECO.MD./     ..  3jr 

A\   s.  V.  P.  P.  VNVS  EX  Lia    E  X  A. 

P£T  KO  SEGV  lE  RIO  P  A  R  f  S I E  N  SI  ^  I  JST  S  r^ 
prema  P arif.  Curia.PrjfJMi  inregeYrim4>Jmmamlf..fœliciJ/\  ^ui 
vixit  Anms  -pâ,  Menfes2.:Etmmatrimoniù^fœUctt€rAnnos 
4S.  Menfes  j.  citm  D.  Lodçtca  B$detUy  vxore  concordifima^ 
eordaùjf.cafiilf.&fœcondiff.fuperfiiti.  ex  ea  Itberis  i2.mafcu~ 
Us  6.  Vno  rtiXtu  maximo  fato Juo  fy^ndio  inquifitionum  in  Curia 
FKtfide.  Alîero  infuprema  Panf.  Curia  Trxjide.  3.  Aquàfalti^ 
huf^^  Pr.ifecta.  4.  in Jufremci  Rugis  Curia  Confdtario.s.  Vrbi 
fuprdfecto.  (f.  Ltbel.  fuppl.  magtjiro.  Ex  quatuor  Generis  ^duo- 
bus  k  Itbellis  fupplkih.  3 .  infuprema^Curia  Aciuario.  Altero,  in 
eadem  Curia  Senatore,  Coniux  mœfiîp  Jiberi^^  piifimi paren.- 
tts  optimi  perpétua  mémorise  : 

Pofuerunt  y  dicanerunt: 
Ohtjt  S.  Kalend.  Nouernb,    ij^o,. 

DE  l'EGLTSE     P ARROC H lALE    D£  S. 

Côfine  &fain6^  Damian, 

Nous  auonsdicl  par  cy  cleuant  qu'icelIeEglifeaeflëba-» 
Aie  àmefmetcmpsquc  celle  de  S.  Andrédontnousauons 
aiîèz  amplement  difcouru.  Rcfte  à  rapporter  ce  qu'il  fe 
irouue  de  remarquable  en  ladite  des  SS.  Cofme  &  Damicn, 

Etpremierementauprcs^lu  grand  autel ^  à  main  gauche, 
il  y  avn  tombeau  de  pierre,  haultefleuéfiirlequel  eft  cou- 
chée lareprefencationdVn  Abbé,  ôc  aux  bords  d'iceluy  cft 
efcript, 

*  Hic  iacec  vir  venerabilis  in  Chrijio  Pater  Utominus  de  Bouffut 
Leodienjis  Diocefis ,  ex  noh^li génère procreatus ,  qui  quadragtnta 
duobus  annù  extitit  Abbas  dignifimus  m(ynaflerii flinCii  Bauonis 
Candenjis jTornacenJis Diocefis jadificiorum  eiufdem  Cœnobij re* 
farator^  acrediîuum  augmcntator  mrium^^  ipfius  defenfor  maxi* 
mus.  ^uiobijtPanfius  Anno  Domini  M.CCCC.  LX.  die  de* 
cimamenfis  Decembrù.  Cuim  antmarequiefcatinpace.  Amen. 

Sous  le  po-ulpitre  à  main  gauche  il  y  avn  tableau  pendu^ 
qui  comient les  vers  Latinsqui  T'enfuluenu 


55^  V  N  l  V  E.  RiS-J  T  E'i  DIE.  PARIS, 

Am.tti  lultani  SenAtoris 

Tumultes. 
^  V.  cmnihus  omnis  hahct  telluscemmime  fepulchnmt 
xK. ^1 7\ ■  £/  f)4jsim  t'Unè^à tcrra/çcknMedit.^  .\.  ^. . v^,  .=  i  v  v % 

^:f^î^<\\jA3itin  naf^lt  hufiafuffrbA/i>lo\  .  c\  v^w  i 

-  »'"  \;&mnUfed.  virtus  eperofisfpîatdidafaêtis    • 
i.V  A\:;  '  Starelocô  impatiens  ttque  rt  dit  que  viam, 

X  \vJSt  cumfitfimpicx ,  nturmuxqi^e  humilefqHefufurros 
\k\  \    iToliît i,&à.tmtQvendiMt ore dcctis-,  .i..v\.' 
-v.vV  jitquc  magtsviuax nltenls hofpifA  terris 
ï* . ,  vv, ,  •  Durât ,  quampatri-o  eerta  t^naxqat  loco. 

-  X .  En  exempla ,  &  qu£  hurgundica  Dmio  coram 

Bdiditexernplonohtlitata.fHO. 
Juliaprifca  domî^pri(çis  nûtifimafedis^ 
AureafielUcHt,  cuileofiemmadedit. 
Stemma  cui  vtrtus  dr  acuta  périt  ta  rerum , 

V  tu  a  X  que  voxfam^ ,  Conftil  Amate ,  tu.î. 
^ui  cum  iura  dares  aliisperegrmtt^  m  orù. 
Etfaceres  longa  nonperitura  die: 
-■^A  h'JOcadis \-hmfato( miferum ) perculfus iniquo^: .  . 
:  ■  o uï.    FiebiiisjMhtdit  quam rnihiflehiliçri; m v%  anfi 
'- •  i  :  \  ' vMulla  tamen  dtchfque  tmsfacltfque  vetufii^s 
•  •  *;  ;  n     Extremum  efi  terris  impofitura  diem. 
.  ':  :  i  V  iiFçrpstuû  iJ.iH.es  notm  Tanfius  in  vrbe, 
u Ojft'^  Uu [  .  Amalo.  luHano  Mecœnatifue 
'i\ p \ti i3:>i*b .21'! I&fephus  Galerius  moerensjic 
foltiebat.iS4p-  idib.Nouemb. 
Al^{5orte  du  cucur foub^  le  Crucifix ,  il  y  a  vn  ault.re  ta- 
bleau qui  contient  ecs  vers.  ^ 

.  •  .iYjt\Ly.;£>..  itf. v.4y\'^y»i,i'i.?>'it\  5l^v\v.î^Ai.^.iJ,^*n;^^• 

^    Cumulus Nicolai à Bez.a^iriamplipmi,  RegtTqtttH!fk:'.\:-^. 
-v,  .1  PariJtenfiCttria Senatorts,  ..   i; ,,  ^NiV^^^v," 

'  •  Marmore^ts  (  Leàor  )  ntillas  hic  (lare  coltmn<-ts,  \<^  v  a.o    rvv-  ■ 
Aï  a  necartifîcis  viaere  iujjli  manu: 
Nec tumuli cernés eperofamfurgere melem-,  ,i^j cj  ;j »  z„:j^ 

£)uniia  Mmfilî famjifipuichr^ mntt\  ,•  i? '  :?  -f^  •;«  •  •  >  r  '"- 
Setlicet  h  os  titttUsjhos  quxreredcbet  honores, 


LIVRE    SECOND.  jj, 

^uinil  quo  melius  nobilitetur  habtt . 
H  te  autcm  magni  quondam^a  rs  mi-gnafenat/ts, 

Aut  ntilio  autfûlû  Bez,a  C  atone  mmor, 
,:^u€mfic  eriputt  V4rtus  ter  maxima  morù 

Vtfatis  viuatpofihu?nf{s  ipfe/uis. 
Ct^r  tandem  e  tumulo  famam  nunccaptet  inanem 

Jlliquem  vtuo  vitaperacta  dcdtt? 
Jmo  j  JinjerHm  fas  nohis  dicere ,  fedfas^ 

Dignus  qui  tumulo  non  tegeretur  trat. 
NicoUo  à  Bez,apatruo  chanfimo  TheodorusÀ  Bjcza. 
moerens  penehat 

1545- 
CeThcodoredeBezen'afuiuy  iafoy  Catholique  de  fbn- 
diifV  oncle, /(f^  connerfus  in  arcum  prautim  hjurettcorum  mifit 
figittas  in  corda  pioYum ,  occiditquemultos,  C'eft  à  dire  qu'il  a 
pnus  la  dodnne  tortue  des  hérétiques ,  ôc  par  Tes  elcris  ar- 
dans,  nondufeudiuin,  mais  infernal ,  a  ieduic  beaucoup 
de  Catholiques. 

Deuant  la  porte  du  cueur  il  y  a  vne  grande  tumbe  de  mar- 
brenoirnoneleuee,  aux  bords  de  laquelle  eftcfeript. 

CygiH  noble  &  difcrette per/onne  Maifire  Nicole  de  Bez.ej  en- 
fin 'Uîuant  feigneuT  de  Celle  &  Clullone  en  Donz^ioys ,  Archi- 
i»     Fiacre  d'Ejîampe s  enTEglifede  Sens  d^  Confctller  du-  Roy  noflre 
\     Sire  en  fa  Cour  de  Parlement,  ^ui  deceda  IcXXIX.  iourde  No- 

ucmbre ,  M.  D .  XXXII  Reqtuefcat  in p ace  Amen.  ^  ^   ' 

Ecaubas  deladiéle  tumbefontcesvers 

Sit  licet  cxigua  atque  humtlis  quam  cernitis  vrnx 

Claufira  tamen  tnagni  conttnct  ojjk  viri: 
Officiis  meritifque  ownes  qui  vicit ,  d"  l'itra 
Cun^lafuis  morte  n  s  datfua ,  fequeDeo. 
EnianefdeceflemefmeEglirerepore  ec  grand  Dodeur 
Théologien  Maiftre  Claude Delpenfe,  6c  eft  fon  effigie  lue 
vnecolumncaupreslachairedu  Prédicateur  auec  tel  Epi^ 
taphe. 

Nobilijsimo  ^pijjhimo ,  omnique  difciplinarum  génère  cumula- 
îijî'imo  D.  Claudio E/penc^o^  Theologorum huius fccult facile prin- 
cipi ,  patcrno  quidem génère  ex  Clarifimo  Efpenccorum  ,  materno 
illujlriv rjinorum  famtlia  ortd  y  diuini  verbiprjiconi  celebcrrimo, 
paupcrumpatri  beni'^ntfimo:  ^)ui  cum  per  XLV I .  annos  continues 


SS4         VNIVERSITF   DE    PARIS, 

/>  hac prima  omnium  academia  literu  humanioribus  thilofophicis 
^  diuints  operam  cum  omnmm  incredtbtlt  admirât lone  naiialTet 
A  Rege  Chrisiiamjnmo  Francifcoi^  Meloduntim ,  ab  Henrico  ii, 
Bononiam^a  Francijco  I I.Aureliiim^a  Carolo  IX.  Pijiiacum^ Re- 
ligion is  componendx  ordmanddque nomine  interprtmos  huins  an- 
gufiifimi  regni  proceres  partim  Lcgatus ,  partim  orntor  ^  de  rc 
Chnfltana fanUifiml  do^ltfimeque  difceptajfet ,  permultos  infa- 
crofanctamfcripturam  commentarios  edtdifftt: tandem  grauifimo 
calcult  morbo  dm  multumque  vexatus  :  cum  omnium  Frincipum^ 
Senatorum  ,  nobilmm  ,  plebeiorumque  lucîu  ac  dejîderio  obitt, 

157^'    Anno  dtatis  LX.  Die  V.  Octobris  ,M.D.  LXXI, 

GuidoGaJ/arus  Flaminiu^y  Friorfancfdfidei  apudColumerios, 
eiufdetn  Kmanuenjîs  y  ô'per  annosXV FI.  negottorum  ^efior  de- 
um^ijiimus  i  hanc  ejfigtemcumfuoelogiopia  Domini  charifimi 
drbenigniftmimcmori.eerigebat^  dr  moerens  poncbat  hnno  M^ 

157  2.    D.  LXXII.  Die  vltima  lanuartf. 

Du  corps  é'  Collège  Royal ,  enfemble  de  la  Confiairie  desmaijlres 
Myrrhes  (cefi  a  dire  Médecins  chirurgiens  àe  Paris  )  efiablie 
en  l'Eglife  Parrachialedefaincl  Cojmc  ô'fainciDamian. 

Nos  tres-ChrefliensRoys  de  France,ayansiugéie  grand 
fecours  &  vcilité  que  leur  rapportoit,  &  au  public  de  ce 
Royaume,  Texercice  de  la  Chirurgie,  ont  apporté  tout  ce 
qu'ils  ontpeu  de  leurauâ:orite5pourrentretcncment,con^ 
ieruation^:  aduancemenc  du  Collège  des  Maiflrcs  Chi- 
rurgiens iurez  de  la  ville  de  Paris,  auiquels  ih  ont  conféré 
plulieurs  beaux  priuilcges  elquels  ils  ont  eflé  de  tout  temps 
&  ancienneté  fuccefliuement  contmuez  &  maintenus ,  6c 
en  l'exercice  entier  de  ladide  Chirurgie,  fans  qu'il  ait  eilé 
loifibleà  aucunes  perfonncs,  quels  qu'ils  fufîcnt,  d'icelle 
exercer,  finon  qu'ils cuflent  prins  lesdegrez  en  iadicle  fa- 
culte  JeChirurgie,&.eu{rent  efte  lugés  capables  par  les  deux 
Chirurgiensiurczdu  Roy  au  Chalteler,appellczpareuxles 
^"c'^.mnécc  ?»'C"oft  ÔC  Collège defaictsMaiftres  Chirurgiens lurezfui- 
des  deux     uanr leurs  Chartres.  DeFaicl  en  l'an  1301.  Je Lundy  d'après 
Chirurgics  j^  ^^y  Aouft,  touslcs  BarbitTs  qui  s'entremettoioient  de 
au^chifle^-  Chirurgie  furent  mandez  parle  Preuoft  de  Paris  au  Chafte- 
*««t  ieCj  ôi  là  leur  fuc  défendu  fur  peine  de  corps  ik:  d'auQir^ 


LIVRE    SECOND.  3yy 

d'ouurer  deTarc  deChiriirgic  qu'ils  ne  fuflcnt  examinez  par 
JelJids  Maiitres  Chirurgiens iurez  ,  &:  trouuez  fuffiiantj.  ôc 
capables.  Etpar  lettres  en  forme  de  Charcreau  Ru^Phuip- 
peslei3el  dei'ani};!  au  mois  de  Nouembre,  données  lurde 
grandes  conlidoracions,  ileii:  cxprcirement  détendu,  iur 
grandes  pciaescorporclies  ce  pécuniaires,  à  tous  le  di/ans 
Chirurgiens  d'exercer  en  ]  ju'de  ville  de  Pans  ledid  arc  ôc 
fcicnce  de  Chirurgie,  Refaire  aucune  opération  d'iccUeea 
quelque  lieu  Ôcmanierequeceioïc,  s'il?  n'ont  efléaupara- 
uanc  examinez  ôciugez capables  deidids  deux  Chirurgiens 
iurez audit  Chailciec ,  conuoquez^  appeliez  par  eux  les 
autres  Maiflrcs  Chirurgiens  lurez  Bourgeois  de  Paris.  Lef- 
quclles lettres  dcchartre  ayans  cftc  confirmées  par  autres 
du  Roy  ichanenran  ij^i.cnconicqucnced'icelles  y  eut  Ar- 
rcildelaCourleij- Feburier  13^5.  par  lequel  fut  ordonné, 
que ieldits deux Chirurgiensiurezaudic  Chaftelet  appelle- 
ront les  Chirurgiens  licentiez  en  ladicle  faculté  à  l'examen 
dcccuxquiicpreienteront,  ôceftans  trouuez  capables  leur 
feront  leb  licences  conférées  par  lefdits  deuxChirurgiens  m- 
rezappehëpareuxlePrcuoftdudit  Collège.  Aulquels  en- 
femolefutdonnépouuoirdefaireprendrelesnon  licenciez 
pracliquans  ôcouurans,  &  les  mettre  en  prifon  audit  Cha- 
îleletdeParii  poury  faire amendefuffifante conformément 
àieuridiclspriuiieges.Lefjuelsontefté  (uccefTuiemct  con- 
firmes de  Roy  en  Roy^melmesparle  Roy  Charles  cinquief- 
me  qu!  défendit  tout  exercice  de  Chirurgie  linon  à  ceux 
qui  leroienc  examinez  par  leldids  Maillres  Chirurgiens ,  6c 
receus,  par  lefdicls  deuxChirurgicns  iurez  audit  Chaftelet , 
aulquels  feui.v&nô  à  «*  utresa  cite  donc  tout pouuoir  de  con- 
férer la  licenceà  ceux  qui  lerontpourucus  en  ladite  faculté, 
Icfquels  jinfi  receus  feront  tenus  de  preller  le  ferment  deuât 
le  Preuoft  de  Paris.  Lt  outre  ayantledit  fieur  recogneu  qu'il 
imporcoubeaucoupau  bien  public  d'entretenir  ledit  Col- 
lège en  fes  priuileges  &  prerogatiuts,  non  lèullemeot  hs  ri^^^^^'^ç 
confirma ,  mais  encores  meu  d'vne  particulière  deuotion  met  en  la 
enuers  les  o-'oricux  n^arryrsfainct  Colme&  fa  ncl  Damien  ^'-""fi^ii'^e 
voulut  entier  en  la  Conrrairie  in itituee  en  leur  honneur, au 
prouficdeiaquelleildonna&afFcda  la  moytice  de  toutes 
les  amendes  ciquellcs  feroient  condamnez  ceulx  lefqucls, 

y  y  ij 


35^  VNIVERSÎTE'  DE  PARIS, 

après  la  publication  de  la  chartre  qu'il  leur  odroia  l'an  13(34. 
le  19.  du  moys  d'Ocl:û)bre,s'encremectroienc  d'exercer  ia- 
dicle  Chirurgie  fans  licence  &  approbation  defdicis  deux 
Chirurgiens  lurez audit  Chadelcc,  &  Preuoftdudic  Collè- 
ge. Auiquels priuilcges ledit  fieuradioufta parfes  lettres  pa- 
tcntesdu  ii.Iuillet  1370.  plu{ieursiinmunitez& exemptions 
en  confideration  des  vifitationsôc  cure  des  panures  &:  de  la 
grande  fubiedion  qu'ils  font  tenus  rendre  au  publie. 
Le  Roy  François  premier,  peredesbonnes  lettres  fcien- 
T«  .«-n,  a  ces  6c  diiciplines  ayant  reelërVniuerficé  de  Paris  par  Tes  let- 
collège  des  trcs patentes QU moysde  lanuier  1544. incorpora iediercoi- 
chuuraiés  iep-eauccladideVniuerlîté,  &  ordonna  expreflementquc 

incorpore  o  r         ■  r  n       r^  o         r\       ■  -^^ 

aiiec  l'Vni-  aucun ne fcroit rcceu ians eltre Grammancn , cc inltiuid Cil 
«eriûc.       la  langue  latine,  pour  enicelle  langue  refpondre  aux  exa- 
mens qui  le  feront  parles  lurez  &  Maiflres  Chirurgiens  de 
Jadic1:e  ville, à  la  manière acouftumee  des  eftudians  ôcpro- 
felTeurs  audit  art  qui  voudront  acquérir  les  degrez  tant  de 
bachellerie,  licence  que  mailtrile.  Chargeant  au  furplus 
tousleidids  Maiftres  Chirurgiens  lurez  dudit  Collège  de 
continuer  comme  au  parauant  à  eiiix  trouuer  en  i'Ëglifc 
Parrochiale  de  S.  Coime  ôc  S  Damien  tous  les  premiers 
ioursdeLundydechacun»moys  de  l'an.  £ty  demeurer  de- 
puis dix  heures  iufques  a  douze  pour  vifirerôcdonnercon- 
feil,  en  l'honneur  de  Dieu  &  fans  rieaprendrc  des  pauures 
malades  de  la  ville  de  Pans,  6c  de  tous  les  autres  endroids 
deceRoyawmequifeprelentcron-tàeulxpourauoiraydeS^ 
fecours  de  leur  art  6c  iciencedeChirurgie. Tous  lefquels  pri- 
uilegesôcconceffionsonteftéauthentiquemét  confirmées 
par  tous  les  Roys  de  France  aufdids  Maiitres  Chirurgiens 
afiin  defeconder  leurs  louables  intentions,  6c  leur  donner 
toute  occalîonde  faire  progrés  en  ladicle  fcience  &  s'en 
rendrepluscapablcspourlefecours  6c  neceffité  publicquc 
de  ce  Royaume,  6c  que  l'honneur  de  ladite  fciencefut  vn 
efguillon  à  leurs  enfans  6c  à  la  ieuncfle  de  paruenir  après 
plus  d'eftude,  de  fuffifance  6c  de  capacité  a  la  licence  6c 
.-        maiftrifeenicellefacuhé. 
prerôgati-       Les  deux  Chirurgiens  iurez  du  Roy  au  Chafteleçde  Parisj 
wcs  dcsdcux  â  caufe  de  leurs  offices .  6c  comme  Confeillers  audit  Chafte- 
iurea"^'**  ict^ont droit  d'ancienneté 6caccouflumezauoir  6c prendra 


LIVRE     SECOND.  3^7 

par  iourfur  la  recepte  de  Paris,  chacun  la  (omme  de  douze 
deniers  pariiisfailant  parandix-huidiiures cinq  fols pariiis 
Ec  oultrc  ce  chacun  vne  mine  deielians  gabeler  en  paiant  le 
droict  du  marchant  tant  ieullenienc,comme  il  eipparojft  par 
le  mandement  de  Meilleurs  df;:s  Comptes  au  Grenetierde 
Paris  datte  du  13.  iourd'Aunlijio.  Etautre  mandement  du 
18. lourde  Juillet I5i3.  dont  ils  ont  iouv  lulques  àpreient. 
Ce  que  deiîus  confirme  par  lettres  patentes  de  Henry  4. 
Roy  de  France  ôc  de  Nauarre  données  à  Chantilly  le  lo.iour 
deMars,i'andcgracci6o8.Regin;rces  en  la  Chambre  des 
Comptes  le  ;6.  luiUet  audit  an ,  ôc  depuis  en  la  Cour  des 
Avdjs. 

Lefdicls deux  iurezontaulîî d'autres  droicls,  C'cjfl:  qu'ils 
font  les  premiers  dudit  Collège,^  ne  peut  on  taire  vn  mai- 
ftre ,  ny  donner  bonnet  de  mailtre  que  par  eulx ,  ny  aucune 
allcmbiee  queparleurconlèntemenr,  ikfbnt  ailîs  &preii- 
den  t  en  toutes  allemblees  comme  officiers  du  Roy. 

Ontdroictaueclcsautres  Maidres  de aduoucr  les  opera- 
teurs, comme  oculiftes,  Lithotomiftes,  incileurs  de  har- 
gncsdcsgranus&  petits,  desrenoueurs,  desarracheurs  de 
dents,  fie  lur  ceulxquele  premier  barbier  de  fa  Majcfté  re- 
çoit, comme  par  Arrell  donné  en  la  Courle2.6.IuiIleti6o^. 
eftnocoirc. 

Ont  pouuoir  eulx  rculxjpriuatiuementâtousautres  don- 
ner ou  conférer  la  licence,  ouïe  bonnet  de  maillre en  ladi- 
te faculté  aux  Mathurins  en  public,  ouautre  faile  de  rVni- 
ucriité,  ouaduilèntpourle mieux Icfdicisiurez. 

LaConfrairiedeS.  CofmeôcS.Damicneftoïc  érigée  des  Delà  Cou- 
le temps  de  S.  Louys,  comme  il  apparoifl  parles  anciens ^"^^'"^  '*" 
flatutsdehdic1:eContrairie,faias  ôc  dreiTez  en  ian  iiôS.chimgKS 
qui  efl:  deux  ansdcuant  Icdeceds  deS.  Louys.  Plusenl*A-<lei'a"*' 
reft  de  la  Cour  de  Parlement  cy  delTus  mentionné,  donné 
du  temps  du  Roy  lean  Tan  135  5.  le  ij.Feburicr,  eft  faid  men- 
tion des  lettres  &  pnuileges de  S.  Louysà  eux  odroyees. 

Les  Maiftres  Chirurgiens  pour  marque  &  diftindion  de 
ceulxquin'ontl'expenencc&lafcience,  ont,  ou  peuuent 
auoirau  deuantde leurs  maifons,  i'enfcignedeS.  Cofmeôc 
S.Damian,  auec trois bouettesau  defToustantfeulIemenc 
Et  tousles  premiers  Lundy  s  de  chaque  mois  non  feflez   a£- 

Yy  lij 


3;8  V  N  I  V  E  a  S  I  T  F;  D  E   PARIS, 

iiilencrousàdixhw'ures  du  matin,  avigilles,  ^aufainél  fâ- 
crifice  qu'ils  font  célébrer  en  la  parroiiic  de  S.  Coime  6c  S. 
Dainian  ,  tant  pour  iesConfrei  es  viuancs  que  treipaiicz  :6c 
le  féru iccparacheucvificentranslalaire  cous  les  pauuresna- 
urez  ou  bkllèz,  6c malades,  qui  le  prel^-nceiic  à  eux, leur 
donnencconfeilôcordônancesparei'.npc  pourremedier,iI 
remède  y  aàleursnaureures  &c  maladies.  Auiiîihfonc ehau- 
fer les pauiircs petits enfanç  es moy s  dei'huier  p.ir  la  dona- 
tion de  M  aillre  Nicolas  rAnglûisviuancrvnueidichMai- 
ilres  Chirurgiens iurezduditCoilcgc. 

Oultre  ceiefdicls  Alaillres  Chirurgiens  iurtz,  Redeurs 
dcladicteConfraine,  font  celebrerenrEgliicCoileguile 
dclàincl  Colmeen  la  ville  de  Luzarches,  qui  n'eit  qu'vne 
mefmc  Confrairie,  par  chacun  Lundy  dci'an,  vne  haute 
Mefle ,  àTin  tention  dcldits  Confraires ,  &:  de  ceux  qui  y  au- 
molnentleurdeuotiôn. 

Ccfteinititutioncftcommenceedesletemps  du  Roy  S. 
Louys ,  èc  entretenue  aux  deipens  deldids  Maift/es  Chirur- 
giens, qui  donnent  cent  liures  chacun  auant  que  entrer  en 
iadiéle  Confrairie,  Cfceflre  examinez  lur  toute  la  icienceôc 
art  de  Chirurgie  par  les  deux  lurez  du  Roy  au  Chaltelec, 
eftablis  comme  dit  ell  parleurs maieftez pour  chefs, ôcqui 
conuoquentS^airemblcntlesPreuoftdela  Confrairie; qui 
cil  l'vn  d'entre  eux  qui  a  la  charge  de  l'adminiilrer ,  &:  les  au- 
tres Maiftres  quand  i'occafion  feprefente,  6c donnent  Icf- 
diclsiurezdu  Roy,  quefàmaieflëprent  &choifit  dunom- 
bredudit  Collège,  non  d'ailleurs,  puurpreiiderpar  tout- 
teslesaiîembleesdudit  Collège  ainli  que  portent  leurs  fta- 
tuts.  Ceulxquine  font  de  Teltat,  i^  vtulent  ellrc  partici- 
pants aux  prières  de  ladide  Confrairie,  donnant  dix  fols  a 
l'entrée, ôi cinq  fols  par  an,  oumo  nslelonieurdeuotioa 
^  moicns. 

Lefdids  deux  iurez  du  Roy  audit  Chaftelet,  par  leurs  fta- 
tuts  de  ordonnance,  auecKsautresMaiftresdudit  Collège 
cfliient  de  deux  ans  en  deux  ans  vn  d'entre  eux  pour  gou- 
uernerladideConirairic,  &  affaires  dudit  Collège,  qu'ils 
no'Tjmentl'reuofljiansqueleditPrcuoftpuillefansradueu 
dcfdidsdeux  lurez  faire  rien  que  ce  qui  luy  cfl  ordonne  par 
eux  rS<rautrcsMaiIlresdudic  Collège, ou  quelques  vns  d'en- 
tre euJx. 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  559 

Les  Matrones  oufages  femmes  font  aulîi  de  ladide  Con- 
fr  airie ,  & Tubicds  auldids  deux  Chirurgiens iurez  du  Roy 
auCliafteletqui  ontdrelïé  certains ftacuc^6c  ordonnances, 
tant  pour  les  droicls  delà  Confrairie,  que  pour  leur  eilatôc 
office  dclaige  femme  ,  qu'elles  doibuent  obleruer  èc  gar- 
der. 

Noftrefainclipcre  le  Pape  Grégoire  tre^ierme,  ayant  cflé  ^'^àaho- 
fupplie  en  l'an  1579.  paries  Maiftresdudit  Collège  des  Chi-  chîmit'iJs 
rurgiensiurez  à  Pans,  leur  vouloir  départir  du  Threlorde  de  Pans" 
TEglife, duquel  il  ell  dil'pêfateur  comme  chef  vifible  d'icel- 
le,  5:ayantrecogneulesprmileges&:immuniccz  que  ledit 
Collège  auoit  obtenu  de  long  temps  des  tres-Chreftiens 
RoysdeFrancc,  fondez  fur  la  vilitation&œuures  charita- 
bles quelesMaillres  dudit  Collège  exercent ordinairemcc 
^^M//j'Ci7"/>^^I>e'^,enuers  les  pauuresaffligez  tous  les  premiers 
Lundys  de  chacun  moys  de  l'an  ,  leuraimparty  (à  faincte 
benedicl:ion,&adreiTefon  induit  a  MonfieurieChancellier 
de  l'Eglife  de  Paris,  qui  eftoit  lors  Maiflre  Anthoine  du 
Vmierduquel  ils  ont  receuladite  benediclion,  commeaullî 
deMaiftreiehanduViuicr  dernier Chancclierde  l'Vniuer- 
fitedecedéj&  de  MonfieurdePierre  Viueàprefent  pour- 
ueu  dudit  tiltrc, entre  les  mains  duquelayant  efté  faicle  op- 
pofition,nofl:re  tres-Chreftien  Roy  Henry  le  grand  lors  ré- 
gnant mandaauditfieurdePierre-vîue  vne  patente  fîgnee 
de  ia  propre  main ,  du  premieriour  de  lanuier  1 608.  par  la- 
quelle fa  maiefté  déclare  n'auoir  a  gré  quant  on  f'oppofe  àce 
que  mande  la  fainclecé, qui  ne  concerne  qu^vne  bcnediclion 
laquelle  nedoibt  e  Ire  enuice  par  des  Chreftiens ,  ne  voulac 
qu'il  eut  elgardà  telle  oppodtion. 

Lefommaireduditindulteflquc  tous  Chirurgiens, ma- 
riez bc  non  mariez , qui  cftans premièrement  Grammariens, 
&.  par  après  receuz  Maifties  en  ladide  Vniuerlité,  &  félon  la 
coultimie  examinez  &  aprouuez  par  Icfdicls  Chiruri2;ien53 
ôcfelon  aulîîqu*ileft  ordonné  tous  les  premiers  Lundys  du 
movsvilitcroient les  pauurcs  malades  en  l'Eglife  Pdrrochi- 
aledeS.Cofme&S.Damian  ,  ^  leurs  bai'leroient  des  mé- 
dicaments ialutaires,  6c  les  appliqucroient  à  leurs  pl.j.'es, 
apresauoirfaiclprofelîiondefcty  en  laformecy  après  pr.f- 
cnpce  5  es  mams  du  Chancelher  de  i'Vniueriîté  quipour 


3^o  V  NI  VER  SITE'  DE  PARIS, 
lorsferoiCjpculIcntauccdciie humilité  &  reuerence  rece- 
uoirlabenedidion  Apoftolique,  comme  Its  autres  Mai- 
ihesôciicentiezenladide  Viiiuerfitëoncaccouftunicdcre- 
ccuoir.  Sansqu'illcurfucloiiibled'enreigner,  ou  exercer  la 
fcieiice  ou  arc  de  Chirurgie ,  publiquement ,  ou  en  particu- 
hcr,  fansauoirfaid  au  préalable  ladide  proteiTion  de^toy, 
&  receu  iadide  benedicion. 

S'enfuiclaciiclcprofeirion  de  foy. 

EgoN  .firmafàe^  creds&prûjïfeor  ^  omnia.  &firtguU  qu^  conti- 

nc/iîHY ia  jynbolûfidei  ^  quo/ancfa  RomAtid  Ecclejîa  tttrur  ^  videli- 

cet.  Credo  m  l'num  Deum  ^  pMtrcm  omm^ountem  fa6îorem  cxlt  (^ 

terr^e^  vifibiltum  omnium  ô'  inmfihtlinm.  Et  in  vnum  dêminum 

Jefum  chn/iumfuiim  Dci  vmgenitum ,  &  ex  Paîre  nainm  ante  om~ 

ntdjectila^  Dcum  de  dcû,  lumen  de  Inmi/Je  ^  Deum  verumde  dcû 

njero  ^gemtHm  rwnfafhtm^  confuhflantialem  patrt^per  quem  em- 

ntafacfa/unt.  £)Htpiop  er  nos  hommes  ^  é'pYOptermftrumjAlutcm 

de(cendit  de cœhs  ."Lt  irtcainatus  efide  ipintufanctoex  Maria,  vir- 

gine^é'hemofMuseft.  Cructfixus  ettampto  nvbts  (ub  Eontiu  Ptlaio, 

pajjuid^  fepultusejl.  Etrefurrextt  teYtiixdiefccundumJcrtpiuras^  & 

ajcendit  tn  cœlum ,  fedit  ad  des  ter  am  vattis^  O"  iterum  'vcnturti-s  eji 

cumglorta^  tudic^reituosC^mûtîuos  ,  cuipt^i  regmnon crit finis. Et 

in  fpiritum fanclum  Dominum  O'  'viuificnnttm  ^  qui  ex  Faire  filio- 

que procedit  ^  qui  cum pâtre  ^  pLofimtil  adorât uréi  conglortficatnr'. 

qui  locutns  efiper  Eropheînt^.  Et  vnamfanÛam  Catholicam  &  Apo- 

JloUcam  ecclcfiam.  Confie  or  vnum  baptifma  in  remijmnem  peecatorti 

Et  expecfo  re/urreêlionem  mertuorum  ^  &  vitam  l'enturi  Jeculi, 

Amen.  Kpoflolicas  & ecdefiafiicoi  tradittoKes  ^  reliquafquc  eiufdem 

I.cclefi£obferHationes d" conlktutioncs  ^  fiïjmfime  admitto  &  am~ 

pleiîor.  Item  facram  /cripturam ,  iuxta  eum/èn/um  quem  tenuii  ^ 

tenetfancfa mater  Ecclejîa ,  cnius  eftiudicare  de  vero/enfu  Minier- 

pretatione  facrarum [crtptHrarum  :  admitto  :  nec  eam  vnquam ,  nifi 

iuxta  'vnammem  confenfum patrum^accipiam  é"  interpretabor.  Pro- 

fiteor  quoque  fcpîcm  efjè  verc  O'  proprie  S  acKtmenta  noHJi  legis  aîe/u 

ChnJloBomme  noflro  tnjlituta  ^atque  adfaluîem  humant genens^ 

(Il  cet  non  cmmafu.gulis  neceffaria)  fciiicetBaptifmum  ^  Confirma- 

tionem ,  Eucharifitam ,  Pœmtcntiam^  exîremam  vnôîioncm  ,  Ordi- 

neiTt  dr  Matrimonium  iliaque  gratiam  conferre:Etexhis  Baptifmum 

Conftrmationem  ô'  Ordinemfine  facrilegto  r citer ari  non  pejje.  Rece- 

ptos  quoque &  Approbatos  Ecclefix  CatholtC£ïitfiS  infupradicforum 

omnium 


LIVRE     SECOND.  3^x 

Bmn'uim facYAmentoYum folemni admintftratione y  tùcifto  é'^dmitto 
Omni  a  & /ingnU  qud  de  ptccato  crigwah ,  &  de  tufiijicatione  in 
facrofanUa  Tndentinajynedo  defftnita  &  decUrata  fuerunt ,  ample- 
Bsr& recipto.^rofiteorpariter in  Mijfa  offerri  Deo  verum^  proprium 
iir  propttiaterium/dcrificium  pro  viuù  &  defunEïis^  atque  infanciij- 
Jîmo  EuchnïifttJt  facramento  ejfe  njeie  ^  é"  realiter  ,  Cr  fttbs^iîntiali- 
•  ter  corptu  &  (  Angutnem  ^  vnacttm  ammadf  diuiniîate  Dominino- 
Bri  le[u  chrtfit  .fierique  conuerfionem  tctitis  /itiHantid  panis  in 
corpfu ,  ^  ioÛHiJuhftantu  vini  in  fanguinem ,  quarn  conuerfionem 
I     catholicaEcdeftAl  rAnfubfiantiAUûne  appelUî.  Fateor  etiam/ub  altère. 
tantum  fpecie  y  toînm  atque  inîegrum  chrisium  ^  verumque  facra- 
tnentum  ftimi,  Conflanterteneo  ^uigatorium  ejje  ctmmafque  tbi  «V- 
tenttu fidelmm  fufragiis  ittuari  :  StmiUter  é'fanclos  vna  cum  Chri^ 
fio  régnantes^  venerandâs  atque  inuocandos  ejfi  -.eo/que  orationes  Veo^ 
pronobiso ferre:  atque  eorum  reliquia^elfe  vensrandas ^firmifitmc 
ajjero.  Imagines  Chrifii^  ac  deiparx  fempervirginis ,  necnon  aliorum 
fan^îorum ,  habendas  ô'  retinenda-s  eJJe ,  atque  eu  debitum  honorem 
acvenerxtionem  ïmpertiendam.  Ir^dulgentiarum  etïam  pote/Iatem  a 
ChriHo  in  Ecclefia  reliai amfu'jje ,  illarumque  vfam  Chrifiiano po- 
pulo maxime Jalutarem  eJJe  alftrmo.  Savi^am^  Catholicam  é'  Apofto- 
licam  Romanam  Ecclefiam  omnium  "Lcclefiarum  matrem  d^  magifirl 
âgrofco:  Romanoque pontïficibeatt  Pétri  Apoflclorum  princtpis  fuc- 
cejjori ^  ac lejuChrifitvicario ^  'veram obedienîtam  fpondeo  ac  iuro. 
Cetera  Item  omma  ^kfacris  Canombui  O'  œcumemcn  Conciltis  ^  ac 
\    pYACtptte  kfacroUnfla  Tridenttna  fynodo  tradiia  dcjftnita ,  (^  déclara^ 
îatrtdnbitanîerrecifio atque pnfiteor -.fimulque  contraria  omnia  ,  at- 
que kerefès  quajcunque  ah  Bcclefia  damnât, a  ,^  retecla^^  ^  anathe- 
matiz^atas ^ego p.iriter damno^veiicio  ^&  anathematiz.0^ Hanc  veram 
tatholicamfidern extra  quarn  nemofaluus  eJJepotef^^quam  inprxfenti 
jfonteprcfiicof^  (^'verttctter  ter.eo  ^  eandem  integram  ç^ inuiolataiH 
njfque adextremum  vitdjpiritnm confi^nti^ime ,  deo adiuuante ,  re- 
iinerié'  confiteri  ^  atque  à  mets  ^  quorum  cura  ad  me  m  munir emeo 
Jpccidbit ,  teneri  O'  docer/^  quantum  in  meerit  cutaturum.  Ego  idem. 
N .Jpondeo^  voueo  &  turo.Sic  me  Deuf  adiuuet ,  &h£C  fancia  Dei 
Euangelia, 
Le  Roy  Louis  XIII.  en  confîdcrationdubien  que  recoî-  Confirma^ 

uent  tous  Tes  fubieds  des  profcfleursdefonCGlIcge&facul-JèspriuUc-' 
té  de  Chirurgie ,  compolc  des  deux  Chirurgiens  iurez  pour  ges  des  clîi- 

faMajeftéauChaftelec,  Preuoit,  ôc  autres  profelTeurs  du-^^'^»"'- 

Zz 


^6i  VN  I  VER  SITE'  DE    PARIS, 

dicCoIlcgejfdifantpartiedu  corps  de  rVnmeriité  de  ladite 
ville  de  Pans  :  Et  de  ce  que  il  a  eité  nay  ôc  mis  au  monde ,  le 
iourque  nofbrc  vnique  mcre  l'Eglile  célèbre  là  folemnitc 
des  Martyrs  S.  Coimeôc  S.  Damian,leur  a  confirmé  toutes 
leurs Chartreç,  pnuilegcs,  i^atuts ,  immuniccz  j  ocbrois 
exemptions  &reiglements.  Comme  il  apparoift  par  les  let- 
tres patentes dattees du  moys de luiilet  i6i i.  &:de  Ion  règne 
le  dcuxielme.  Signées  Louis, &:  plus  bas;  de  Lomenie,  la 
Royne  régente  la  mère  prcfente rLefquelles lettres,  feîon 
leur  forme  Se  teneur,  ont  eilé  enregiftrces  es  rcgiftrcsdela 
Cour  de  Parlement,ôc  vérifiées  en  icellc  le  3.iour  de  Septem- 
bre i6a.figneVûifin,6c  fui  lereply  deidictsiettres,  duTil- 
let. 

Et  depuis  lefdicles  Chartres  6c  Priuilegcs  par  relief  d*a- 
drefle  figné  ôc  feellé  en  datte  du  ij.  Septembre  i6ir.  figné 
Louys,  par  le  Roy ,  la  Royne  régente  fa  mère  prefente,  ôc 
plus  bas,  de  Lomenie,  ont  efte  vérifiées  àc  enregiftrees  es 
Regîftresdugrand  Confeilpar  Arreil  d'iceluy  en  datte  du 
21.  lourde  Septembre  i6ii,fignéTicliement. 
De  la  Fotre(ainci  Germain. 

Ayant  traidé  desdeux  Parroil] es  de  Paris,  S.  André  &  S. 
Cofme  &  S.Damian,qui  font  au  terroir  &  en  la  luftice  tem- 
porelle defAbbayedefaincl:  Germain  desPrez, continuons 
àremarquer  \t%  fingularitez  &  priuilcges  d'icelleAbbavc. 
Entre  lelquels  l'vn  des  plus  fignaîez  eil:  la  Foire  S.  Germain, 
qui  fe  tient  tous  les  ans  au  Faux  Bourg  fous  deux  grandes 
halles coniointes  enfemble  6c  couuertes,  où  ilyadiuerfes 
rues,  6c  dure  huit-iours  francs.  Laquelle  le  Roy  de  France, 
Louysvnziefmeleuraoâ:roiceenrani46'2,6c  defon  règne 
le  11.  il  y  eut  du  différent  auecles  religieux  deS.Denys,pour 
le  regard  du  temps  de  l'année  qu'elle  deuoit  commencer. 
Enfinpar  Arreft delà  Courdui£.  Mars  1484.  6c  du  règne 
de  Charles  8.  le  deuxiefmc,aefl:e  ordonne  queladide  Foire 
commencera  le  lendemain  delà  Chandeleur,  troifiefmc 
iour  de  Feurier.  Ce  que  depuis  feil  obferué  iufquesàpre- 
fent. 

"Des  droits  à-priHileges  de  CAbbedeS.  Germain. 

L'Abbé  de  S.  Germain,  Seigneurtemporel  du  Bourg  du- 
^itfainâ-^^Câuiri  du  terroir  taoloi  en  U  ville  de  Paris,  limite 


LIVRE  SECOND.  3^5 

comme  dit  clt,  a  fcs  officiers,  Bailly ,  Lieutenant ,  Procu- 
reur fifcal ,  Greffier  &:  Sergents.  Et  oultrc  il  y  a  audià  Bourg 
luflice  rpirituclic  Ôc  eccJcIîalticqucdcpendaiît immédia- 
tement du  laind  fiege  Apodolicque ,  ôc  de  nul  autre.  Pour 
laquelle  exercer^  lia  Otîicial,  Promoteur, Notaires  &. Gref- 
fiers. Lcreirortduiugementdeiqueispourlesappellans,nc 
va  par  deuant  l't ucique  de  Paris,  le  Métropolitain  de  Sens, 
ouautre  Prélat uc  France,  ainslcuUemenràRome. 

Ledit  Abbe  par  priuilcges  des  Papes  ell  en  pofleffion,  de 
porter  Mitre,  Anneau,  Sandales  ,Tunicquc&  Dalmatic- 
que,  qui  font  orncmens  pontificaux.  D'auoirvn  autel  por- 
tatif: DeuxCbappellûins  domefticquesdcfquels  pour  ne  rc- 
iidcr iur leurs  benetices  ,neIaiirerontà  en  receuoirle  reue- 
nu ,  Ôc  les  dillributions  ordinaires.  De  beniftre  linge  &  tous 
orneinens  d'Egliie.  De  donner  la  benedidion  folemnelle 
furfonpcuplejtancà  la  célébration  du  diuinferuice,  qu'aux 
procédions, De coni-crer  tonlure,  &:  Icsquatre  ordres  mi- 
neursà  les  religieux ,  &  aux  Clercs  du  bourg faincl:  Germain 
D'abfoudre  d'irrégularité  èc excommunicaiion  fefdids  Re* 
ligieux ,  cc dilpencer lur l'obferuance des  ftatuts, 

Apresauoir  pris  pofleirion  de  l'Abbaye,  ilapuiffimcefur 
fes lubieds,  de  bailler  lettres  de  maillrifeà  vn  de  chacun 
mQiliQr ^pro  iNCH^.do  /iduentu.  Et  ce  de  temps  immémorial: 
comme  telmoigne  Guillaume  Bri<^onnct  Cardinal  du  tiltre 
deSaindePotentiane,  ArcheuefqueôcDucdeRheims  ,&: 
Abbé  de  noftre  S.  Germain  ,auxlettres  de  maiitrife  qu'il 
donnalc2.i.  Ianuierij04.a  Symon  Hauer.  Nom ^aiQtW,  en 
enjutuant  UspYiuikgts  de  nû/lre  Jhbdye ,  (^  a.  no/lre  noimcl  aduene- 
ment^  luy  attorts  detmé  ^  é"  donnon^far  ces pref^nus  la  maijlnje  de 
Bitrhter ^dnec  lespviutUgts  ^proufcis  &  emûlumens  d'iceÙe:  Ai^fi 
(jud  eft  dccôu/liimé  de  faire  ^  a  tenir  &  exercer^  tant  a  noflre  viUe 
de  S.  Germain ,  qitc  es  dépendances  d'i celle. 

Meflligneurs lesCardmaux,  François  de  Tournon  en  l'an 
1554.  Et  Charles  de  Bourbon  en  Pan  1562,  après  auoirprins 
polTHilondeccite  Abhayc,  ontviède  melmc  grâce  cnuers 
leshabirans  de  ce  BeM.irg. 

Le  iour  de  l'Aie  enfion  .les  habitans  du  village  de  Clialliot 
doibuent  pour  hommage  tous  lesansa  l'Abbé  de  S.  Ger- 
main des  Prezjou  en  fon  abfence  â  fes  receueurs,deux  grâds 

Zz  ij 


3^4  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

bouquecsà  mettre  fur  le  dreiToir,  6c  demie  douzaine  depe- 
tits,  auecvnfourmage  gras,  faicl  du  laiddeleurs  vaches, 
quiviennentpaiftreàl'iflemacquerelle,  au  dt'cadelariuic- 
re  de  Seine,  àvu  denier  Parifîspour  chacune  vache. 

LePape  Alexandre},  a  odroié  mdulgcnce  &  pardons  à 
tous  ceux  qui  viiîteront  i'Eglifede  faind  Germain  au  lour 
anniuerfaire  de  la  dédicace,  ôc  aux  trois  iours  fuiuans.  Etle 
Pape  Inn0cent4.cn  a  pareillement  donné  à  ceux  qui  feront 
lelemblableauxfeftesdc  faind  Vincent  ôc  fauicl:  Germain, 
ScduranclcsOdaues. 

Ma/iumifiion  des  hnhitAns  àe  fa'mci  Germain  des  Prez. 

Comme  le  peuple  de  France  cftdiuifé  en  trois  eftats,  aux 

Ecclefiaftiques,à  iaNobleiTc&aucorpsde  Bourgeoifîe, 

,.,,-,      auiîîeftoit  il  du  temps  de  Iules  C^far,  les  Druy  des  facrifica- 

ment.         teurs,  tcnansmeime  rang,ô<:  encore  plus  grand  que  nos 

gensd'Eglife,  N^m  indices fimuî erant ,  Et  les  Cheualicrs  au 

heu  de  noilre  nobleiFe;  accompagnez  degrande  multitude 

dcieruiteursdedefFence,  qu'il  appelle  ^w^.i^^?/,  abdmttjft' 

do ,  'vtreor^  hericorporedttm  ttdbellimtprodit.  Et  la  populace,  qui 

faid  le  tiers  eftat  mattee  d'mipos, tributs , concuiTions & in- 

iures  des  grands,  nihil  audet  perfe^  comme  dit  Iules  Cefar, 

pêne fèYHoruïoeohubeîur.  Nulltadhibeturconfilto.  Ceftc  fctuitude 

en  France  a  duré  lufques  au  temps  du  Roy  faind  Louis:  qui 

a  voulu  fon  peuple  eftre  mis  en  liberté  &  faid  ouuerture  aux 

Manumiffions  émanées  tant  des  Seigneurs laizqu'Ecclefia- 

fticqucs,  moyennant  quelque  médiocre  fommc  d'argent 

payée  à  iceulx,  pro  excufione  iugi  fcmituns,  A  ce  propos  ie 

mettrayicy  aulonglamanumKîiondes  habirans  du  Bourg 

faind  Germain  ,  odroicepar  Thomas  de  Maulcon,  Abbé 

cinquantiefmeduditS. Germain, 6c  confirmée  parle  Roy 

faind Loys,  en vnepancarthefeellee du  grand  feel  de  cire 

verte,  pendant  en  lacs  de  foye.  Laquelle  fe  garde  par  \ts 

Marguilliersau  Threfor  des  tiltres  de  la  parroiiTede  laind 

Sulpice. 

Nous  en  allons  vnc  coppie;  donnée  en  Jugement  foubs 
Icfeeldela  Preuofté  de  Paris,  le  mercredy  troifiefme  iour 
de  Septembrel'an  de  grâce  mil  quatre  cents  6:  quarre.Eteffc 
telle. 


LIVRE    s  ECO  N  D.  ^6s 

FNIFE  RS IS  ffjtfentes  Itteras infpeciuris ,fratcr  Thomas 
miferatitne  diuma,  Beatt  Germant  de  Fratis  ?Arifien/is  minifier 
humiltSj  O'  tôt  us  eiufdem  loci  Conuentm  £ternam  in  Domino Jalu^ 
tem.  Cum  homines  nofirt  de  Eurgo  nofiro  fan^H  Germanide  Pra- 
tis  grata  nobis plunes  impenderent  objèquia. ,  res  &  bona.pro" 
pri.ps  etiamperjonoi  nonnumquam pro  ntcefitattbus  nofiris  expo- 
nentes  :  Nos  ip forum  attendent  es  deuotionem,  ô'pro  ducetls  librù 
Pari/knfibus  {dequtbusnobis  efi  fatùfaclum  )  manum  mortuam^ 
fortfmaritagîumyô'OmnimodamferHitutem  qunm  habebamm^vet 
haberepoteramus in diclis homintbus y&  eorum  hxredtbus quan- 
tum  iidperfonas^feu  corpori  tpforum  vbicumque  de  cœterofe  trans- 
ferre vûluerint  tôt  ait  te  ré"  i'aiperpettmm  rtmktimus,quittauimusy 
é'eofdem  manumittimus  ac  perpétua  Itbertati plenè  defcribtmus 
é  donamus,   H  ttiufmodi  au^tem  rem  ifionibus  ô"  libertattbus  tan- 
tummodo  gaudere  volumu6  illos  értlLts  vndecumque  duxerint  ori^ 
ginem,  qui  &  qu£  m  dicîa  njilla  S.  Germani  remifUonis  é"  mann- 
miponis  tempore  morabantur ,  &  illos  ein/dtm  vtlU natiuos  >  qui 
fe  caufi  peregrinationis  y  feu  ad  aliéna  feruit ta  tranfiu  lerint ,  qui 
necdum  altbt  m^xtrimoniumcontraxerunt,  H  AN  C  autem  rem  if- 
fionemfecimus ,  fduis  nobis  &  Ecclefijd  nofirji  omni?noda  iufiitia 
&dominio  in  dicta  villa  S.  Germani ,  d"  omnibus  reddittbus^  con- 
fuetudinibus  &  coufiumis.  ,^ud  couftumx  taies  funt.   Omnes  hs - 
mines  de  diclo  Burgofancli  Germant  bannartjadfurniim  nofirum^  ^°"^  Bannal 
feu  fuma  no/lra  [du  m  t amen  fur num  &  furnariui?}  compétentes 
habeamus  )perbannum  coquere  y  O'furna^ia  [pro  ut  hacfenus  con- 
fueuerunt  )  nobis  foluere  tenebuntur.  Sivero per  duos  dies  atit per 
très  adrequifitio'nem  illius  quipancmfuum  ad  coquendumpetierit 
furnarius  csquere  difiulerit:  ex  tuncabfque  contradicltone  (jr  eme- 
da,  quiUbetdtfforum  hominum  alibi  : prout  meltm placuerit  ypa-  Pou^chaquc 
nemfuum déferre poterit ad coquendum.  ITEM ,  prout haÛent^  cire^qurva^ 
,  lextitit confuetum  ^de omnibus bobus dr  vaccis pafcenttbus in  in fu-  paiftre  en 
la  noflra  Sequanx,prû  quolibet  bouefiue  vacca  duodecim  denarios:  *  ù^^  ^ux  va- 
T>e  lumentafœtajex  denarios yinmenfe  Map  annàfingulisnobts  nicis  par  an 
foluere  tenebuntur.  ITEM  cenfus  nofiros ^vidclicet pro quali-  '^^"'^"^.•^ 
betmafurain  magno  cenft  noftro fiîatres foltdos  cenfuales.  ^//?  menVp'lcme 
in  du.u  aut plures  mafura  quolibet  dtuidaîur ,  qutltbet partem  eu-  ^-  '^«"iers. 
iu[Jtbetmafur.e pcfidens ,  très  foltdos  cenfuales  foluere  :  Si  vero  ad  Je°cen°  fiTr 
imumpofidentem  quxlibet  mafura  redtent  :  non  nif  très  foltdos  chacuncma- 
tantummodo  cenfuales  in  fcjlo  fancli  Remigtj  foluere  tenebitur  ["^^  ^^  ^^ 

Z     llj 


l^G         VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

annuâtim.  IT E M  Cubasfufti&vindc-mias omnit(.mnj'meArrtmy 

prcffojis.  ""   ^j*^'^  tenentur  nd  ccnfkm  à  nohts  in  vindemijs ,  ad  ecdefiam  no- 

Jlram  vel  ad  prej/ortitm  noflrum  de  Gihert  quolthtt  annotemn- 

ttt  r  addncere  :  ô'pro  quolthtt  modto  vint  y  vnum  fcxiarium  de  mc- 

ragutta  vinipro  dcctma,  é"  tertiampartem  tottuéprcj/oragtf.  Ex- 

ceptis  •vincis  de  territorio  fanctt  Stdpttij  ^ex  quarum  njindem^s 

wnum  fextarium  njinide  meraguttapro  dectma ,  fS"  quart  am  par- 

tem  totiiis  prefforigif  tantmnmodo  nobis  foluent.  Devine  à  vero 

quarum  vtndemias  confiieuerunt  ô"  tenenîur  ducere  ad pr effort urn^ 

nojhamde  Gihert^qitartampartem  totiusprejforagu  nohisfolHent, 

d^dectmam,  profit  hacfenus  extitit  confretum.  Et  nos pr^diciis 

Cuucs  Cl    ^^ominibus  Cubas  ad ponendum  vindemi.ts  diSlarum  vinearum 

Franco is .     dehemus  in  codem  prejforio  minifirarc.  De  quatuor  vero  arpent is 

vine£^qu£fueruntdefuncli  Aberni  quatuor  modies  vtni  cenue- 

mentis ^pro  cenju  d^  décima  y  (y  quart am  partent  totius prejjoragq 

nabis  folticnt.  De  vinets  définis  itberis ,  qu.e  fuerunt  Ad^  Coqui^ 

boa&vaHa-  ^^^^  ^^^^^^os  vini  conuenientisfolitent ypro  dectma  ccn/u&prejjo- 

ble.  ragto.   Vinex  vero  qux/ùnt  tnmajuris  aftgnatis  ad  anmuerfa- 

rium  bonxmemorid  Eoberti  quondam  Ab bâtis  Ecclef/Ji  no(tr£  fol- 

uent  dirti  homines  integram/ummampccunidy  d^  alta  qux  in  car- 

tha  friper  his  confecia  continent ur.   Saluo  etiam  hoc  &  retento  no  - 

bis  d-  Eccleji.z  nofir.i ,  quod  omnes  mûlieres prMdicfji  vilU ,  in  die 

puri/ïcattonis  fti.e  po/}  puerperium  y&  prt7no  die  quo  accèdent  ad 

parrochialem  Ecclejiam  pofi:  fponfalia^ad  Ecclejiatîi  nojîram  tenen- 

ttirvertere ,  ratione  matricis  Ecclejix ,  d^oblattones  ibidem  facerc, 

prouthaclcfius  extitit  confuetum.   Saluo  etiam  nobis  &  EccleftJt 

nofirje^quodeo  an  no,  quo  Do'minus  Rcx  a  nohts Jclidosfuos  leuabit^ 

fûltdos  àdtclis  hcmintbus  nohis  impo/it&s  d"  terram  nofiram  tail- 

liabtlem  viderimus  hona  fîde.  I ta  t amen  quod  homines  dt^txvilU 

elecli  a  communitate  eiufdem  vilUfummam pccunix  quam  nos  vel 

fucceffores  noflri  fuper  communttate  difU  villxprofolidts  DomJni 

Régis  bona  fide  duxerimus  imponendam,  afidcbunty  leuabunt y  Ô* 

injraterniînum  a  nohis  vel  fucccjjortbus  noflris  eis  quoltbet  anno 

impojitum   intègre  perfoluent.  Et  quodjî  in  foluttone  factenda 

fumm,t  prxdtclis  hominibus  dicî.î  vilU  impûjtt  t  eis  a  nohts  vel 

fuccejjbnhus  noftrts  tmpofitum^pro  prxdiâltsjcl/dis  Domtni  Régis 

electi  a  communitate  ville  ceffirent  in  toto  vel  in  parte '.ex  tune 

nos  vel  fucceffores  noflri  capiemu  s  velcapi  facicmus  de  bonis  cuiuf- 

iibethommis  in  dici-a  villa  commorantis^vnius  vclpluritmtyprcut 


LIVRE   SECOND.  367 

nohis  McliiispUcuent ,  &  dijlrahere  foterimus  res  captas,  cfuouf- 
auefufer  tota  fumma  pecuyitx  hommihus  dictx  vilU  mipojlta  nohis 
C^  Ecclefid  nofirx  vel  mandata  noflre  fuerit  pknarie  jatisfuctum . 
fr£terea.dicti hommes dtclxnjilU  S.  Germant  omnes altos reddi - 
tus  fioflres  .&  cD»fuetf4dtnes  (exceptis  prddi^is  Manumortua^ 
foriJmâritagtû,feruttute  )  O'  altaad feruitutemcôrporum'vel per- 
fonarum  tpfarum  pcrttnentta ,  nohis  &  Ecclefix  nofirsfine  contra- 
di^iione  &  difficultate  qualihet  foLtient  de  cjiteropaajiçe  &  quiète, 
Salitoettam  nohis  in  omnibus  omnt  alio  iuremflro,  ^V  OD  vt 
fatum  o-  fiahtle  permaneat  in  futurum ,  prjtdiciis  hominthusm 
teftimonmm  prx/entes  Utérus  concefimiis ,  /igillorum  nofirorum 
munimine  roboratas.  ^ctum  anno  Incarnationis  Domimcx  mil- 
lejtmojduccntejïmoyquinquagc/tmo,  Menfe  Mayo.  Régnante  Lu-  g'efts  lJ  s 
douico  Ludoitici  filto,  Rege  Francorum ptifimo.  fils  de  Lo)s 

Ainfi  figné  Fresnes.  ^^^^• 

Et  feellé  fur  fimple  queue  de  cire  verte. 

NOTES. 

Par  la  manumiflion  précédente  l'Abbë  Thomas  ode  aux 
habicans  de  ce  bourg  rmterdid  de  contrader  mariage  ,ioic 
homme  ou  femme ,  auec  perionne  dVne  autre  lurildidion 
&ieruîtude,êc  appelle  cdz  fortfmaritagium ,  mariage  faict 
auec  ceux  de  dehors,  qui  ne  font  vaflaux  ou  fubiets  de  l'Ab- 
be  de  faincl  Germain.  Et  cefte  feruitude  femble  prendre 
fon  origine  de  l'ancienne  loy  ,où  il  QÇ\.àïck.^numerorum  36. 
Tous  les  hommes  prendront  femme  de  leur  lignée  &co- 
gnation.  Et  toutes  femmes  prendront  maris  delamcfme 
lignée  :  afin  que  i'heri  tage  demeure  tou  fiours  es  familles ,  6c 
que  les  lignées  ne  le  mcllétenfembie:  mais  qu'ciies  demeu- 
rent ainfi  que  Dieu  les  a  feparees. 

Que  il  quelque  fois  ces  mariages  fe  permettoientauec 
des  forams,ceftoit  par  efchangedefilleslerues  des  deux  fei- 
gneurscontraclans.  Commcpourcxemple,Odo  Abbëde 
làincte  G.neuiefue, permit  qu'vne feruante  delaterreef- 
poufavn  compagnon  des  habitans  de  faind  Germain.  Ec 
l'Abbé  dadit  faind  Germain  baïUavne  autre  de  les  fubiec- 
tescn  recompenfe.  De  ce  mutuel  changement  le  tiltreeft 
tel. 

t   In  nomine  faniî.t  &  indiuiduA  Triititatii  ^  Ego  Odo  Un 


3^8         VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

gratta  Ahb^s  fanBd,  Genouefd ,  &  uterifiatres  nefiri ,  communi 
confilio  concej^imus^  quodquddam  ancilla fan^d  Genouef<£jnomme 
Brmengardis  ,filin  Guidonis,  Maioris  de  Fontinetô,  cuidamferuo 
fanctt  Germant,  nomine  Eutrardo  ,filiô  Vetri  &  Herfendis  'vxor 
daretur.  ^jiain  Ermengardem  abomni  iugo  Jeruitutis ,  quano^ 
his  ahfiringebatury  abfoluimus  :  ô'  'vtferetancïlUfanSti  Germant 
de  Tratày&  in  eam  legem feruitutis,  in  qua  marttus  fuus  efi  tran- 
Jîret  concefimus.  Sed  Hugo  'venerabilts  Abbas  fan^i  Germani^  (^ 
tiufdem  monajlertj  venerabilts  Conuentus ,  mtttuam  vicij^itudi- 
nem  reddentes  concejfertmt  cuidamferuo  noftro,  nomine  Engelber- 
to  de  Fontineto  dari  njxorem  quandam  anàllam  fancit  Germant, 
nomine  Benedi^am.  Et  abfoluentes  eam  à  iugoprifiinxferuitutis^ 
concejferunt  fjtri  anciliam  EcchJîxnofirXy  &in  eam  legem  fèruitu- 
tis  tranfire ,  in  qua  efl  maritt^  Çuus.  Vt  autem  h  ut  us  alterna  mu- 
tationis  concefio  impofcrum  permaneat  :  literoô  indefieridecreui- 
mus. Et  ip/tnobisfuasycum  fuijtgilli  attcieritate,d^  nos  eis  nojlras^ 
cum  nofiri  auCtoritate  figtllt  tradtdtmus. 

Mais  quand  vn  ielgneur  hault  iufticier  permettoic  vne 
femme  férue  de  fà  terre,  efpoufcrvn  homme  d'vnc  autre  iu- 
rirdidioiijfansreceuoirvneautre  femme  en  efchangejCela 
fefaifoit  à  condition,  que  les  enfans  produits  de  ce  mariage 
feroienc  mcfpartis,  moitié  pour  le  mary  ,&ratitrepourla 
femme:  qui  entreroientà  mefme  fcruitude  que  leurs  pro- 
genit<.urs,iceuxeftansdecedez.  Et  pource  que  des  enrans 
les  vns  lent  plus  parfaits  que  les  autres,  tant  d'elprit  que  de 
corps,  la  panirion  fefailoit  parfortlicite ,  comme  par  bule- 
tinSjOuautremêt.  Que  iî  lenombre  des  enfans  eftoic  impar 
&  par confequent  ne  fepouuoitegallementdiuifcr:  l'impa- 
rité tournoie  au  prouffit  de  la  mère,  oc  de  trois  enfans  en 
auoit  dcux,comme  de  cinq  trois,  &Jicdeut€ris.  Que  f'il  n'y 
aqu'vnenfantjilappartient  à  la  mère.  Et  cts  loix  font  de 
l'Empert ur  luflinian ,  In  Authenticis.  Collatione nonaJitulo 
44.  Noue  lia  102.  cap.  3.  Si  vnus  genitus  fueritfliusy  vent  rem 
fationi  prmfertor  :  Jtt^  domin^  matrù ,  id  quoderit  progenitum-, 
Sin  duo  fort}  contigerint fil^  .^diuidantur  ambo  .^eleUione  perfor- 
tem  dirimenda.  Sin  imparjit  Itberorum  numerus ,  maiorem  obti- 
neat  matrisftnus  :  ita  vt  tribus  exifientibus  ydtto  quidemjïnt  ma* 
tXtSy  vnus  veropatris.  Et  rurfumfi  quinque,  très  quidem  exgeni-^ 
îisjînt dQmini^  matris  :  due  veropAtris.  Et  rend  raifon  delà  loy> 

oporta 


LIVRE    SECOND.  3^^ 

Opertet  cnim  ipjam  dignari  mniorefiudio  :  vt  qud  pnrtnrierit  d* 
pepererir  ^&nutri€rit,fuprk  eum  qHivoluptaîîsfuperfiuum^pueri 
fecerii  orïgtnem.  ^  •  it^ 

Ilenadlctoutautanc,  titulo  prMedcntl^S.  De  proie  partien- 
^rf/>/^riiJ///?/V<?j-,appellantRuftiques,  ceux  qui  font  nez  de 
mcres  krues,&:  non  pour  ignorantSjinciuils&groffiers: 
Sicutquifuntnatt  ex  libéra  maire  libenfunî  (yingenui,  Ventrem 
tnimfeqnitur proies  y  fine  ad feruttittem  ^fiue  ad  lihertatem,ff,de 
'Stattthom'tHumy  lege  Etferuornm.  C.de Rei'uindtcatione.L  Par- 
tum.  Ec  aind  l'a  iugc  faind  Grégoire,  libre  primo  Regifiriyepi^ 
fiolafs-  desenfans  de  Gandioiusferf.ÔcdeSiricafafemme 
libre,le(queIson  vouloïc  réduire  en  (eruicude  :  Indecens  (ait) 
tredimus  ejjcy  vt progeniti  ex  libéra  mi^Uerefil^  adferiiitium  re~ 
trahantur. 
Ayant  difcouru  des  mariages  feruiks,  contradcz  entre 
•  per(onnesdediucrresiurirdictions,venonsàparler  de  leurs 
biens.  lieft  certain  que  l'ils  decedoient  fans  Jignee, leurs 
bienSj  tant  propres  qu'autres  acquis  depuis  le  mariage,egal- 
lementdiuirez,f'en  retournoient  à  leurs  deux  Seigneurs  ôc 
maixVres  en  main  morte,/(f^^C/?^,<z«,  qu'appellent  les  Legi- 
fles.  De  laqueilel'AbbcThom.is les defcharge,ne voulant 
priucr  de  la  fueceflTion  les  autres  parens ,  ny  empefcheria 
pieuredifpofitiondespoireireurs. 

Cecy  l'cfclaircirapar  les  lettres  de  Guillaume troificfme 
de  ce  no  nijEuefqueyy.  de  Paris:  par  Icrquellesil  permet  que 
Odelinc  de  Huillouz  appartenant  à  Meilleurs  de  noftre  Da- 
me, prenne  pour  mary,  Hugues  de  Verrières,  quiefldu 
corps  de  S.  Germain  :  Ôd  font  telles. 

CutllclmuSypermtJHone  diuma  Parijïcnfis  EccU'JÏ£  mini  fier  indi- 
gnas vmuerjis  prxfentes  liîeras  infpeUuris  falutem  in  Domino, 
Notnmfactrnusyquodnoscsnfentimus,  quododeltna,filia  Radul- 
pht  Gaudin^de  'vtlUCereris  yfœmina  nofira  de  corpore  contrahat  vin-<  Cnerts 
maîrimcniumCum Bertrandoflio  quondam  Hugonù  deVerrerijs.  '^«■/*««- 
defhn^îiy  hsmine  de  corpore  Ecclefu  fan6li  Germant  de  Pratis  Pa- 
rifienfis.  Hoc  modo  fctltcet  y  quod  ex  flt^s  feu  filiahus  ex  eifdcm 
dcCAtero  procreandis  medietaîtm  penïtus  habeamus  ;.  reliqaa  me- 
dietate  Ahbati  &  Conuenîui  diCld  Ecdefid.  PrMereafidiàus  Ber- 
trandnsjîne  liber  i  s  decejjerit  :  totapars  fuorum  bonoriim  mobilium 
dr  immobïUum  dtHis  Ahbati  &  Conuentuiy  rattone  Caduci ,  datc- 

AAa 


570  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 

ntct.  Et fimiliter  fi  dicta  Odelina  fine  Uheris  decejferit  :  tôt  a  pars 
fua  horiorum  mobtlium  &  immohtliurm  ad  nos  ratione  Caduci  dcue^ 
nie  t.  Si  vero  dicH  Bertrandus  &  Odelma  aUqmd  in  terra  nofira 
acqnifierint y  durante  ?natnmomo  inter  ipfos  : partem  canqucfius 
.illuisBertrandipûfirnortcmipfius ,  Ahbus  &  ConnentUi pr.tdicH 
adquos  rattone  Caduci  deuenict,  extra  manurn  fuam  ponere  tçne^ 
himtur  infra  annum  &  morte  ipfius  Lertrandt.  SimtUtey  fi  dictt 
Bertrandtn  &  odelma  aUquid  acquifierint  m  terra  diclorum  Ab^ 
bâtis  &  CoriHentuSy  nos  partent  tpjms  Gddmd  ad  nos ,  ratione  Ca- 
duci deuenientem  extra  manum  noHram  ponere  tenebimur  infià 
anmtmpoji  mortem  ip^fifis.  In  cuius  ret  memoriam  prxfentes  literas 
fecimusJigiUi  noflri  munimine  rcboran.  Batum  amîo  Bommi 
.114.4.    miUeJimodncentcfimo:  quadragefimo  quarto. 

Il  y  auoic  encore  d'autres  feruirudes: comme  devenira 
certains  iours  atiec  leurs  cheuaux  6c  charettes  f  s'ils  ena- 
uoient  )  trauaillerpour l'Abbé,  ne  r'apportans  autrefalaire 
que  lanourriture,6ceDcor  bien  maigrc.Ces  iours  de  labour 
gratuit  Pappelloient  CoïUQCSt  a  euruando:  Curuari  quippe 
laborisefl.  D'auantagepourcercainsœuurespublics,  Vau- 
tres chofesneceflaires,  l'Abbé  impofoit  taille  à  feslubiec^s, 
appellee  aux  autres  manumiiîions,  Cellecîa  annua,  ôciides 
deniers  que  le  Roy  exigeoit  au  Bourg, il  en  faifoit  la  parti- 
tion auec  l'aduis  &:  conleii  de  deux  preud'hommes,eleuz  de 
parla  commune. 

Pour  euicer  cefte  onereufe  feruitude,  {îquelqu*vn,fans 
permiflîon  de  l'Abbé,  T'en  alloit  demeurer  en  autre  pays, 
(comme  font  fonuent  les pauures  gens  devillagc  trop  char- 
gez de  cniUes)  il  eftoit  rcuocable  &c  puniflable,^ pareille- 
ment celuy  qui  le  retireroit  àc  recellcroit:  fuy  uantla  loy  des 
Empereurs,  Arcadius  ôc  Y\onon\JiSyCodice.^de  Agricalù  &  Cen^ 
fitis.  le^e  Seruos.  Ub.ii.Si  quù  {inquiuy/t)  ex fugtîmis  apud  quem- 
Libet  faerit  repertus  yduodecimlibra^  argentififco  noftro  tnferat 
det  entât  or.  Ipfiaute7n  cutusfucrit,prxterei*ndem  fugitiuum,aL- 
terum  etiam  eitifdem  dfiimatioms  mferre  decernimus, 

Manumifions  des  fubiecis  de  l'Abbaye  de  S.  Germain  des 
Trez..^  o6iroyecs  du  temps  du  Règne  de  S  Loy  s. 
-       T    -^  première  Manumiflîon  que  ce  bon  &  noble  Abbéj 
-L  i^u  derUlultrc  famille  de  la  Thmouiile ,  Thomas  de 


I 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  371 

Mâul^on ,  a  0(5lroyée,a  efté  aux  habitans  d'Antoigni^  Ver- 
xieres,au  mois  de  luin  1148.  pour  centliurespariiis  de  rente,  1248, 
payable  par  chacun  an  Je  lendemain  delà  Purification  no- 
ftreDame,  laquelle  fe  payoit  encore  cent  dix  ans  après, à 
fçauoir  en  l'an  1358.  Que  iî  depuis  elle  a  efté  commuée  en 
lientagcadmorcy  (comme  il  eiloit  dit  par  le  contracl)  il 
m'elimcertain.,  •'^^^*^  < 

La IccondeManurni/non a eftc concédée  en  Tan  1249.       1. 
aux  habitans  de  Villcneufue  izinSt  George,  Valenton  ,&    114^. 
Croine  :  pour  la  femme  de  mil  quatre  cents  liures  parifîs. 

La  troilîelme  Manumiiîion  faicle  en  l'an  1250.  pour  deux  3- 
cents  liures parilîs,eft  du  Bourg  fnincl  Germain  des  Prcz.  i^P- 
Soubslaqueilei'eftimelevilkgc  d*Illyell:ve compris, com- 
me eilantdumc/me  fief  oclro}e  parnoftrefondâteur,Chii- 
debert^lecond  Roy  Chreftien  :  &:  que  pour  ceregard  la  plus 
vile  fommefàcomparaifon  desaucres  terres)  yaeftéimpo- 
fee  jpro  excutiendo  feruitutis  ingo ,  é^  lihertate  ndififcenda  :  qu.z 
famen  iufie  nequit  numnio  dji-imari,  Vnde  illud  l'itlgAre ,  Non 
h^nepro  toto  lihirtas  venditar  auro. 

La  quatriefmeManumiiTionfaide  au  mois  de  Décembre  4« 
delà  fufdide  année ,  cil  pour  les  villages  de  1  hiaiz,Choily, 
Grignon,  &:  Paray,lerquels  enfemblc  baillèrent  audit  Abbé 
deux  mil  deux  cents  liures.  Et  les  deniers  prouenus  defdites 
quatre  manumiffions  fou  la  plus  grand  part  d'iceuxjce  bon 
Abbé emplova à acheuer  la  magnifique  Chapelle  de  noftre 
Dame  idiftinctc  delà  grade Eglife  d'vn  iardin& petit Cloi- 
ftre,que  Ton  predecelTeur  Hugues  d'Y  fli  (  preuenu  de  mort) 
auoitlaifTeeimparfaicle. 

DeU  çhajfe  de  fainct  Germain  Euefquede  varis, 
10  N  deux  châfles  fuccefliuement  le  glorieux  corps  de 
•*^ S. Germain  Euefquede  Paris  a  efté  poié.  La  première, 
qui  eftoit  toute  d'or,  fu:  faicle  par  Eudc  Comte  d'Anjou  ôc 
depuis  Roy  de  France.Et  la  féconde  telle  qu'on  la  void 
maintenant,  a  efté  laicte  en  l'an  1408.  par  le  commande- 
ment de  R(  uerend  Père  en  Dieu,  Guil]aume3.  decenom, 
furnommé  l'Eucfquejëc  Abbé  60.  defaincl  Germain  des 
Prez,  la  valeur  &  excellence  deccftechafte  le  peut  coll  ger 
du  marché  dcsingenieuxorfcures  tait aucc  le  lufdit  Abbé. 

AAa    ij 


yt  V  N  I  V  E  R  S  I T  E'  D  E   P  A  R  I  S, 

i^ai-  IcqueliUconfeiicnc  auoir  re(jeu  ,  ôc  employé  àladicle 
c  halle  vingt  fix  marc,  deux  onces  d'cr  pour  la  couuercure: 
1)0.  marcs  d'argent  dore  pour  les  coftez  &:  bouts,  Icfquels 
lont  ornez  d'images  deslainclseileuezenbofle.  Lefonddc 
la  chaiTcell:  d'argent  fans  dorures  ny  façon  ,  ôc  n'efi  poinc 
fpecifie  audit  marché  combien  de  marcs.  Il  y  a  à  i'encour  d'i- 
cellechafTc,  ^  aux  images  des  faints,  168.  pierres  precieut 
les,  y  comprenant  trois  caffidoineSjquirontalapetite  croix 
d'or,  audclRisdelachaire.  Plus  197.  grolTes  perles.  Les  or- 
feures,  comme  appert  par  leur  cedulle,receurenc  plus  gran- 
de quantité  de  pierres  ôc  perles,  c'eftairauoir  3^2.  pierres 
precieufes,  ôc  deux  censvingtperles:  Maisie  furplusa  elle 
employé  aux  Croix  Vautres  reliquaires  de  l'Eglife.  Pour  le 
Tou  baflément  ou  iourtien  de  la  chafTe ,  font  fix  effigies  d'ho  « 
mes  de  cuiure  doré ,  vn  chacun  tenant  deux  vers  latiins  en- 
rrrauez.  QLufont  enlèmble  douze  vers  ou  carmes  defquels 
leshuic  premiers  efloiencen  l'ancienne  chaffe  d'or,  faicle 
par  le  Comte  Eude:  ôc  les  quatre  derniers  ont  efté  adiouftez 
à  cefte féconde  chafTe,  tant  pour  la  limitation  du  temps, 
ou  âufTi  pour  la  mémoire  dudit  Abbé  Guillaume.  Les  dou- 
ze vers  font  tels. 

Hic  pûjitum  fan^i  multis  venerAhtîe  corpus 
Germant ,  loculo  nuns  cufloàituY  in  iflo. 
Aiideat  ornât  as  aliquid  hinc  tollere  nullu4  : 
Perpétua  mettiit  qiii  non  ni[i  morte  perire. 
Hune  tn  honore  îuo  loculum  Germane  rogauit 
Elbolm  Abba  pins  feri ,  donififue  repleuit. 
Hic  etiam  Henrice  Pater  tua  dona  refuîgent , 
Odû  Cornes  vernat^  multi  ^uoque  Chrtfiicoiarnm, 
A  unis  Mille  no  quadringentis  quoque  nono 
Hoc  opu^  impletum ,  fulgenti  décore  replctum , 
CœptA  fequens  alidé  Gmllelmm  pr.ifuUs  Abba  ^ 
Ad  de  cm  ecclcftje  veftïtt  ipfc  pie.  " 

Celle  chafTc'  nele  porte  hors  l'Abbaye  que  bien  rarement, 
&: lans grande  occafion, 6c que  huict  ioursauparauant on  ne 
l'ait  fignific  au  profne  en  TEglife  faincl  Sulpice  :  afin  que 
Monlîeur  leCuré  &  fcs  Preftrcs  s'y  trouuent  vertus  de  chap- 
pcs,auecleurslaincles reliques, «Se  aufîique  tousles  habitas 
les  acompagnent.  Les  porteurs  d'icelie  chafTe  font  ordinal- 


LIVRE    SECOND.  375 

Tcment  douze  bourgeois  natifsdu  bourg,tous  nuds  en  che- 
mifcs  exprefTemenc à  ce  fàides »  portants  en  leurs  teftes  des 
chapeaux  de  fleurs  6l  en  leurs  mains  vn  chapelet. 

Laplusiîgnaleeôcremarquableproceifion  quiaiceftéfau 
deaueclachailedudic  faind Germain  ,  ce  fut  en  l'an  1^87. 
le 25.  luillet  y  iour  de  iaind  lacques  le  Majeur  &C  d^{zinGt 
Chnftofle,  ôc  auffidela  tranilation  duditlaincl  Germain. 
En  laquelle  procellion  le  Roy  Henry  troificrme  MeiTei. 
gncurs  les  Cardinaux  de  Bourbon  &de  Vendofme,  Mon- 
le]<^n eur  le  Comte  de Soiffons  ai.  plufic urs autres  Princes  §c 
Princeiles  alîiftercnt.L'ordre  delà  proceffion  fut  difpofé  d^s 
IcCioillre  de  r  A  bbayej&touspalîcrct  par  l'allée  de  la  grade 
chapelle  noilre  Dame,  &  par  la  porte  du  petit  clocher  ,èc 
traucrfanslecceurde  i'£glife,oùie  Roy  eftoit,l*en  allèrent 
gangner  le  grand  portail  pour  iortir. 

La  bannière  de  lamcl:  Sulpicc,  eftoit  la  première,  fuiuie 
d'vn  grand  nombre  de  petites  filles  vcftues  de  blanc,  ayans 
en  main  vn  cierge  blanc  ,  èc  vn  chapeau  de  fleurs  en  la  tefl:c, 
&  marchoient  dcuxii  deux  en  fort  bon  ordre. 

Lespctitsgarfonsaccommodez  commeicelles  les  fuiuoi- 
enten  auffi  grande  quantité.  Entre  lerquclscftoit  le  ieune 
Baron  de  Gondy.Ettant  les  filles  que  les  garfons  eftoient 
natifs  de  la  parroiire Iaind  Sulpice. 

Et  après  marchoitia  congrégation  des  pénitents  blancs, 
euoquezparlecommandementduPNoy  chcfdc  inftituceur 
d'icclle.  Et  confequemmentles  Cordeliers  ^  Auguftinsen 
grand  nombre. 

Ilyaenl'EgliferaindGermain,  outre  fa  chalîe,  fept  au- 
tres chaircs.Lefquelles  après  les  Croix  de  céans  de  de  faind 
Sulpice,  furentportecsparhoneflcshommesnuds  en  che- 
mifes,  ayans  chacun  vn  chapeau  de  fleurs  en  leurs  te- 
ftes. 

Les  Curé  ôcPredresdefaind  Sulpice  vcflusd^  chappes 
fuiuoient.  Etapres  les  Religieux  qui  tenoientlechant. 

Deuantlachairc faind  Germain,  il  y  auoit  douze  hom^ 
mes  tous  nuds  en  chcmiies,  couronnez  de  chapeaux  de 
fleurs.  Et  ceux  quiporcoienthdidechalTe,  cftoicnten  mef- 
meequipage. 

Ilefti^yanoter,quervn  d'iccuxpofCeurs  ayant  eflélon- 

AÀa  lij 


^74  V  NI  VÉ'R:'S:rTE'    DE  PAK.IS, 

guementmaladeau  iic,  s'en  vincàl^£glire,,&:  s'ingéra,  coiîr 
trelecbnlcildeplufieurs,  d'aider  à  porter  ladiftechaiFe  :^ 
incontinancqu'ils  eurcncpailéie  grand  porcajl  il  tut  entiere- 
ment  gua  l'y,  continuant  A  la  porcenufques  à  la  fin  delà  pro- 
celîion.  Qui  commeix^a  de  céans  par  la  grande  rue  des  bou- 
chers iufc]ues  aux  Cordcliers.  Où  ils  chantèrent  vne  antien- 
necn  l'honneur  du  benoiftiaind Germain  Etfortansparia 
porte  d'en  haut,  qui  eftaudelFus  des  eicolies  Je  Théologie 
en  treren  t  en  la  rue  de  la  harpe ,  ôc  de  là  descendirent  iniques 
àrEgiilèiaind  André,  &;apresaux  Auguftins  Où  fut  pa- 
rcillementchanceevne  autre  antienne,  Etrcuenanciis  paf- 
icrent  par  la  porte  du  cloin-rc,qui  tend  àlaïue  de  l'oftcl  laine 
Denyj;,ôcpariâportedeBucy ,  s'enreuindrencceans. 

Voila  la  fin  d'icelle  tant  célèbre  procelTion^à  laquelle  Ican 
D'orat,  PocteRoyal  en:oitprerent,ôc  en  a  compole  les  vers 
quienfuiuent. 

rûtertiVeftïuosre^uleYuntmephikimbres 

MiircellifqueprecesO'GenouefcituA'.  .,._..: 

SedgYAuior qu£mexGermanoes,hofte ^rocelU  ■  iorfjimiâ 

Immtnefy  in  poP»lûs  irrmîHra  tuos, 
Pul/avntrcmnimnondumprccetotadiuûrun/^ , 

Jenms  accédât  doncc  advfque  duos, 
rom^a  duûbm  eratm^t^^noeelebrataparatu-y 

Germâiw  ce  U  bris  duCi>tfedilla  mAgù\ 
JiegiamafefI-,tsquamprofeqiieretiir^  dr  smnis 

Regici  nobilttas ,  eut  fia.  cttfd  Dei. 
^iam  facer  Anttfies  àcuotm  vterque  pAraJ/et 

Borboriius  Patrutt^^  Borbonïufque  ne^os . 
Eximi(tpietaîe  duo  Hudioquepiorurn , 

Cardtne  qiio  gcminoflaî  fdcra  tiita  domm. 
Hxccum  ducia  recens fucrïtccUberrimafomp^^ 

Sanclo  GcrmAno  Yelliqtiiifque  fâCYts  : 
lamfpes  certafnbit ,  germanos  quodprocuî  hoftcs 
Germanns  pellct^nomine  îeficfuo* 

De  U  table  dUrgent  du  grand  autel  de  l'Eglifede  S.  Germain 

des  Prezj. 
L'an  1235.  le  13.  May  deceda  Odo ,  ou  Eude  Abbé  47.  de 
laincl  Germain  des  P-rez.  Et  de  l'or  ou  argent  monnoyéôc 


LIVRE    SE  COND.  37y 

aukrcs,  qui  fecrouua  après  ion  deçeds,  montant  à  2,90.11. 
ures&crezefolsparirisenfucfaiçlevne  cable  d'argent  pour 
le  grand  autel  ôcvneCroix  d'oi^par /on  ruccelîcur>imon, eu. 
l'an  lubfequent  1236.Ec  en  l'an  i409,Guiilaurne3.  de  ce  nom 
&Abbé  ôoi.apresquelachalTedeS.  Germain  fut  acheuee, 
il  lie  au/îi£bndreladicle  table  d'autel,  ôcenrefaire  vne  plus, 
grande  telle  qu'on  la  void  pour  le  iourd'huy.  Elle  eil;  d'ar- 
gent doréaiie(iquelquepetusemauxaaxbordures,qui  ont 
elle  décolorez  quand  ladite  tableaefté  longuemcc  cachée 
foubsterjTCj  àcaufe  des  troubles.  Les  images  en  bolFedes 
fauids  font  excellemment  bien  faides,  &  en  efl  ladi^pofi- 
çion  tellcrr:  >  -.  r  ;v7  rî  :>;;;,  .nt^iuny;  ::  î';:";;:• 
Encommencantversfeptfntrion&  tendantàmidy  ,Ia  r. 
eft  de  S.Catherine.  La  2.  de  i>.  Germain.  La5.de  S.Philippe. 
La  4.  S.  lacques.La^.  S.  Pierre  La  6.  S.  khan  Babtille.  Au 
milieu eftle Crucifix,  auecla  Vierge  Marie, ^ S.  lehani'E- 
uangelin:e.Au:pieddu;Cruçifix,eft  l'Abbé  Çuillau me  à  ge- 
noux ,  âuec  fesarrppiries,  oùil  c(t  eCcrïpt ^  Guillerm;^  tatim.. 
hiétti^  /ibhati^ti.  Ahb^s^  En  après  fuit.  S.  Miche)  TAnge.S.  Paul.. 
S.  André.  S.  Barthélémy.  S.  Vincent  martyr,6ciaiaincleMa- 
gdeleme. 

1:  L'an  155(3. cède  tablç  d'argent  a  elle  accreued' vne  enchaC 
furede  bois  doré  qui  a  en  largeur  treze  poulces- 
Ds  it  Bibliotec^ue  de  fatnci  Gtrmain  des  Prez-. 
En  celle  Librairie  le  plus  antienêc  admirable  Liure  eft  le 
Plaaltier  de  fainâ;  Germain,  ainfi  appelle,  pource  que  ce 
bon  Pafleur s'en feruoit,  lequelle  Roy  Childebcrt premier 
de  ce  nom  apporta  des  defpouilles  de  la  ville  de  Tolete  en 
Efpaigne,  cnnironl'an  541.  Il  eft  efcript  en  lettres  d'argent 
furparchemin  de  pourpre  ou  violet  Scies  nomsde,  Deus  dr 
Domtnmx  félon  l'occurrence  du  texte  ,font  efcripts  en  or, 
aufîirefplendiftant  que  le  temps  pafte.  Mais  l'argent  eft  ef- 
facé en  partie  ôcconuerty  en  noir,  qui  faicl:  qu'on  le  lit  bien 
aufolcil.  Les  caraderes  ionc  grands  6c initiaux,  ou  pour 
parler aucc  faincl  Hi.cro{iî)e,  Vncyceulx ,  dhvncïo  ^  non^tm-^ 
derali ,  fidmenft*raîi  ^qtu  eft duodcctma ^ars pedù ^ctlioque  mmine 
foKex  dicitur  j  nuficupata. 

Pourlareuercncedefafaincfteefcripture,  les  anciens  qui 
auoicnt  les  moyens  larfaifoicnt  efcrirç  en  tels  liures  ôc  les 


YlG  VN  I  VERSITE'  DE    PARIS, 

pauurcsfeconcentoientdepapier  commun  oucablctte?,dof 
nombre  ddquels  le  recognoiflam  ledit  S.  Hieroime,efcript 
en  la  préface  du  liurede  lob.  Haha/it  quivoluntveures  libiiis:^ 
njeltn  mem^Tiinis  ^urpurcn  auro  argentoque  defcriploSi'velvncialibt^s 
ytvulgeatimt^  titeris ^oneramagis  exaraîa  quam  codiccs:  àummo^ 
do  mihimeifqtte  permutant  pauperes  hahae  Jchedulmi  ^(^  nontan^ 
Ptilchioscodices  quam  etnendAtos.-  ''\^'"'>'  >■>  'i^^  i.y^'-^il'jjj'^uii^ 

Et  de  celle  façon  d'efcnpture  fûffiptUeuftfji!  eiï  fiv&  eiiCô'^ 
re  mention  en  i'Epillre,  ad  Eufiochium  :  qui  le  commencej' 
j^udi  fiita.InlicwntarfrHmbraJtd  colore  purpureo.  Aurum  liquefcpt^ 
inliterai.  i-  ..-.'.... 

CePfautierneconuient  auec  la  verfion  commune,  àins 
pluftoftà la  Romaine  &:  ancienne, que  raporte , ///f(?^«*  Fa^ 
ber Stapuknfts  ïnfuo  P/alterio  qutncupiict  :  de  laquelle  a  vfé  laincl: 
Auguftin,  ôcplulieuFS autres,  deuantquelàincl:  Hierolme 
eut  corrigé  le  Pfâutier.  11  y  atoutesfois  d'aulcuns  palFages- 
qui  ne  Raccordent  auec  les  autres  verlions  quantaux  dicti- 
ons, Dclquels  l'en  raporterayvn  feulement, du  Plalme  78; 
de  Tcdition  commune,  Où  il  y  a,  Po(mrunt  HterufaUm  mpo- 
wtfr»«;f«/?^â^/^'w.  EtcnnoftrePfaultierde  faind  Germain  iî 
y  a  ,  fofucrHnt  Hierufalcm  in  Ca/amp$marif. 
^  Quantàl'orthographiejOu  pour  mieux  dire  Cacographic 
fouuentiimetvn  V.  pourvn  B.  êcvnB.paurvn  V.  qui  me 
faid  conie£l:urer  ,  qu'on  didoità  Telcrluain.  Et  qu'il  efloit 
Garcon.pourcequecei1:enationenpronon(^ant ,  confund 
cts  deux  lettres. Qui  a  occafiônnc  le  dade  loleph  Scaligerà 
compofer  ce  ioy  eux  difticque ,  taxant  leur  bibacué, 
Non  temere  antiquas  mutât  Vafcoma  njoces'^  •  ■  J  ^  -  j 'i  -  •  ■'  '•  ■ 

CuinihilefialiudviHtreqHambibere.     "  '  '  yy^un':  .r? 

Ce  Pfaultier  anciennement  fegardokà  l'EghreauecIesrc- 
liques&:  loyaux  précieux:  comme  il  appert  par  le  dénom- 
brement &:inucntaire  qu'en  rcnditfrere  Alexandre,  fecrc- 
cain&Cheuecieren  l'an  1269-.  Où  ledit  Pfaukier  efl:  menti- 
onné. Mais  pour  fatisfaire  plus  promptementaU' delir  des 
fludieux ,  \\  a  eftë  mis  en  l'armoire  delaliferairie.  .  ji'/;:j1il:; 

Le  fécond  liure  de  rernarque ,  qui  eft  audit  lieu ,  ell  efcripB 
€n  lettre  d'or  fur  parchemin  de  pourpre,  Et  contientlcs 
Euangiles  de  S.  Matthieu  &  de  S.  Marc:  mais  non»  entière 
rnenE.  Car  deiàind  Matthieu  les  çim][premi€rs  chapitres  &c 

partie 


LIVRE   SECOND.  577 

partie  du  {îxiefmey  mancqnent.EtfaindMarcnecommecc 
qu'en  la  fin  du  chapitre  ncufuicfme,  oiiionccesmots  Eiice 
tum.  Bonumefl  ttht  iufcum  mtroire ,  Des  fufdids  exemplaires 
Robert Eftienne,  quondamtyfogra^horum  Coryphdus ^  s'en  eft 
bien ayde  ;  ôc en  faicl  mention  en  fa  grande  Bible. 

Letroifieimeliure ,  cft  vn  Piàuhier  efcripc  en  notes  qui 
Signifient  chacune  vne  diclion  entière. 

Ceflcfaçond'crcrirepaj  notes  napas  feulement  cflé  in- 
uenteepour  eftre  cognue  de  ccluy  feul ,  auquel  on  efcripc, 
quiauroit  de  fa  parc  vne  minute  de  i'arr,maisau(îi  pour  tranf. 
erireplusbriefuementj&fànsobmiirion  le  dire  des  orateurs; 
&.fuiuantcefteraifon  dit  Martial  liu.  14. 
Curranticrhaliccî ^  mmuseft  velocior illiti 
N  ondum  Urigua  fuum ,  dexira  peregitopus, 
Eufcbe  en  fa  Chronique,  Olympiade  193.  anno  ^,tn  at- 
tribud'inuentionàTyro,  feruiceur,  que  Cicero  fon  Mai- 
ftreauoitafranchy  &  mis  en  liberté:  lequel  a  vefcu  cent  ans. 
Polydore  Virgile  fuit  cefte  opinion  ÔcAuIusGelleliu. 7. cha. 
5. Icloue grandement, //y//,  tnquit ^  ingenio  eUgdnù:  ^  haud 
ijuaquaifi  rcrum  litcrArumqHc  veterum  indo£tuf,  Eoque  ah  ineunte 
dfateltberalttermjiituto  adwimcuUwre  (^  quaji  adminiJlrÂîore  in 
Jltidiis  liUYA  rum  Cice  ro  v/us  efi. 

Trithemius  en fâ  Poly graphie,  fc  glorifiant d'auoir  trou- 
ué  en  l'an  1456.  enlaBibliothecqued'vn  monaftercde /on  ''^^^' 
ordre  vn  Didionnaire  fore  ample,  des  notes  de  Cicero ,  cô« 
rae  il  iuge,  augmente  par  Cd^indc  Cyprian  martyr,  afin  qu'il 
feruitauifi  bien  aux  Chreftiens  qu'aux  Pâyens,adioufl:e  que 
deuxansapresefl:antenlavilled'Argentinc,pourIes  affaires 
de  fon  ordre,  il  veiden  la  librairie  de  la  grande  Eglife,  vn  i49^« 
Pfaultiertoutefcripten  notes  des fufdids:  &enraportciuf- 
quesà  trente,  tirées  tantduditPfaultier  que  du  fufdiddi- 
dionaire.Etpour  le  regard  du  Pfaulcieri'ayconfcré  les  no- 
tes auec  celles  de  noftre  dit  Pfaultier,  Et  lesay  trouué  fem- 
blablcs.  Qui  rn'a  donné  courage  de  pafleroultre,  ôcglofler 
lespremiers  vers  de  chacun  Pfalme  en  commençant  à 

Pfdbens  tterijs  quihusnondum  caligantoculi ,  vtmihio^îo" 
gtnAYto  maiorï  :  quAîenus  toîum  P/altcrinm  gbffAre  non  grauefJ- 
fur. 
Maiftrc  lacques  Gohori  en  fon  liure  des  Notes  efcrit  que 

BBb 


3^8  VNIVERSITF  DE  PARIS, 
Trithemius  s*eft  abuféau  Didionaire  cy  defTus  mencionnco 
Car  ayant  veu  au  commencemenc  ces  quatre  lettres  diftin- 
(fies ,  M.  T.  C.  L.  Il  a  penfc  iignifier  Marci  Tulli/  Ciceronis Uber. 
Et  ils  lîgnifienc,  Marcus  Tyro ,  CtceronîsUhcrtus  Qin  efl  adhérer 
a  l'opinion  d'Eufcbe  6c  Volaterran . 

Le  quatrielmeliurceft  la  fainde  Bible  conuerttc  en  car- 
mes j^aucclefens  moral  6c  allégories  par  Maiftre  Pierre 
Riga,  Chanoine  defaindDenys de Rheims. Lequel deuaP 
la  Préface  treidoctefe  nomme  en  ces  deux  vers. 

S  cire  cupts  kcîor ,  quis  coàicùïfiius  author? 

letrtis  Riga  vocor ,  cm  Chrifim  Petra  rtgdtcor. 

Il  cftancien  ,  puis  que  Guillaume  le  Breton  en  fai(^  men- 
tion au  commencement  de  fa  Philippiade,  qui  eft  lavicdu 
Roy  Philippe  Augufte,  laquelle  il  dédie  à  Ion  fils  Louys  8. 
n0uuellemenr,c'eiHrcauoirle6.  Aoufl  iiij.coniacré  Roy 
àRheims. 

Sïtihi  [tnquii)  vetre  Riga,  viîiumnonejjcfutaui^ 

Vhere  de  legà  Qccultos  fugerefenjm^ 

^uosfacis  vt  lembiM  verbU  elegia.  cantet  ,.  '. 

F  or  lia  faôfa  virum  numéro  breutore  coar^ans^ 

^U£  potins  pede  Meonio  refcrendafueYunt: 

Cur  ego ,  qH£  noui ,  praprio  qu£  Inmine  "vidi. 

Non  dufim  magm  magnalta  fcrihere  Regà  ? 

Enladide  armoire  de  la  librairie,  oultre  les rufdi'ts  quatre 
]iures,ily  ahuid  tablettes  de  bois,  lôgues  chacune  de  treze 
poufîes  ôc  larges  de  cinq,cirees  des  deux  codez.  Et  fur  la  cire 
dercicripture  faicle  aucc  lepoinfon  ou  burin  proprement 
dit,  GrA^hiuvK  De  laquelle  vne  partie  fe  peut  encore  lire. 
Qm  nous  monftre ,  quornodo  'veteresjcnbebant  m  cetAtis  tabu* 
ils. 

lisefcriuoiêtauflirurdesercorces  intérieures  de  certains 
arbres  &  principallement  du  Til,  que  les  Grecs  appellent 
/'/^//j'Mw, pour  mieux conreruerl'ercripturc:<^ww4w?^^f  «74- 
teries teredwem non fenùt.  rlimfislib.  i6.  cap.i^.  Etdecesefcor- 
ces  efcritcSjily  en  a  quelques  vnes  en  ladide  armoire,  qu'vn 
jgnorantauoit collées  enremble,pouricruir  dccouuercle 
deliure. 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D,  3751 

De  U  re for  mat  ion  de  l'Alrhdye  deS.f^ermaindes  Prez,. 

LE  s  Religieux  de  l'Abbaye  de faincl Germain  des  Prez 
furent  reformez  ioubs  le  règne  de  François  I.iuxte  la 
reigleS.Benoilt,  ài'inftanceduR.  Père  Guillaume  Bnçon- 
oetEuelquedeMeaux,  leur  Abbé  3par  la  Congrégation  de 
Cliefaubenoif},  ôcynisà  ictllc  (pour  le  regard  du  Conuenc 
feulement)  en  l'an  1515.  Laquelle  reformation  5cvnion  le 
Pape  Léon  X.  a  confirmée  par  fa  bulle  du  5. des  Calendes  de 
Mars  1516.  qui  commence  par  ces  mots: 
Léo  EpifcopfiSj  s  truies  feruorum  Dei^  &c.  Dudum  fro  parte  Ve- 
nerabilis ^fratris nofin  Gmllcimi  Epifcopi  Meldenjis  [qui  Mûha- 
fierturrt  S,  Germanide  Pratts  yprope  d^  extra  muros  Part/ien.  ad 
Romanam  Ecclefiam  nu-lU  medio  pertinens ,  ordinis  S.  Benedicli 
ohtinct)  ndbts  cxpdjïtumfuit:  qHodaltîis  tpfe  cupics  monaflcriun% 
prxdicfiim  c^  ditecJos  fjlios  tllîusy  Contient um  dr/tngulares  perfo  ■ 
Hits  (  quod  monbus  c^  vit  a,  aliqualiter  déformât um  repérerai  ) 
iuxtafiattttA  &  ordinationes  reguU  fan^i  B  e  ne  diBi^  quantum 
poterat  falubriterreformare  ^pofiquam  pro  hmufmcdi  reformatio- 
■ne  inibi  infiituenda  nonnullis  monachis  Monâflcnorum  Congre- 
^ationts  Cafalisbenedicfi  dicti  ordinis  in  àicîo  regno  Francis  re- 
forma ti^  addicium  monafiermm  S,  Germant  obttnuerat  adhuiuf 
modi  reformatwnemy  d^c, 

Enmefmeiour  de  ladicle  année  Icdict  Briçonnet  Abbé 
{'quieftoit  â  Rome  Ambailadeurpourle  Roy  François  L) 
obtint  deux  Bulles  dudit  Pape  Léon  X.  Par  la  première,  il 
confirme  tous  les  priuileges,  donations  &  immunitez  de 
noftreAbbayedefaind  Germain  des  Prez:Adiouftantqu'i- 
celuy  Abbé  Briçonnet  decedë,il  veut  que  lesiuccciîeurs 
Abbez  foient  Religieux  eleuz  parle  Conuenr. 

Obeunte  te  (tnquit)  nunc  emfdem  loci  Abbate ,  vel  tuorum 
quolibet  fuccejforwm  ^nullus  tbi  furrepttonts  aftutia  feu  violent  ta, 
prxponatur  :  ni//  quemfiatres  commum  confenfu-,  vel  fratrum pars 
famoris  cc/ifil^ yfecundmn  Beitimorem  &  B.  Benedicïi re^ulam, 
prouidcrint  eligendurn. 

Ce  qui  eftconforineànoftrepriuilege  de  faincl  Germain 
EuefquedePariSjôCaudroicl  canon, ^//?,  61,  Necemerit/s j& 
^uatuerfèq.  ca.  Item  16,4.7,  ^*?-  '^l^- 

BBb  jj 


380  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

Pourcefteclaufe^ledit  priuilege  ne  fut  iamaishomolo- 
gué  en  Parlement,  ny  aux  autres  Cours  iouueraines de  Frî- 
cc  :  le  Roy  ne  voulant  céder  fon  droid  de  nomination  com-« 
me  il  auoit  fait  des  cinq  Abbayes  de  la  Congrégation  de 
Chefaubcnoift,  &  difan^t  par  forme  de  goflcrie ,  que  le  mor- 
ceau de  S.  Germain  cftoittropgros. 

La  féconde  Bulle  dudict  Pape ,  contient  des  pardons  dc 
indulgences  odroycesauxhabitans&paffans  par  les  villes 
deMeaux&:Lodeue,&auffidubourg  ôc  Abbaye  de  faind 
Germain  des  Prcz  :  lefquels  diront  trois  Fater  &  autant 
d'/^«(fiV4r/^,àgenouxaufon  de  la  cloche  tintée  ou  répétée 
à  Prime,  à  Midy  &:  au  foir  :  pour  chacunefois  mil  cinq  cents 
iours  de  vray  pardon. 

Enfuit  la  teneur  d'kelîe  Bulle, 

LEO  Epifcopus 3  feruHs feruorum  Dei ,  ad perpetuam  rei me- 
moriam.  Rt^is  Mer  m  (  (jui  pro  falute  humant  gêner  is fltum  fuum 
Dominum  noftrum  lefmn  chnjlum  immeUri  non  abnuit  )  licet 
immeriti  vicemgerentes  in  terris  JingulosChri/lifdeks  adilUfia 
exercenda  opéra  tndulgentiarujn  &  remtfionum  impcndiis  inuita* 
mus  :peraux  animarum  fuarum  falutem^glertofjcetufdem  Bomu- 
ht  nofhi  lefu  chnftigenitricls  Mariât  { cjujtapudeum  quemgenuit 
JeduUexoratrix  exiftit)  intercefiene  valeant  adtpifci.  Cupientes 
içritur  chrtftt  celas  ciuitatum  é'diocefum  Meldenfis  ér  Lodouenfisy 
acMonafleriffan^t  Germant  de  Praîis  ^prope  Parijîus  adRoma- 
nam  Ecclefiam  nullo  mediopertinentis ,  Ordtnis  fanÛi  BenediÛi, 
AC  valu  feu  Burgi  dt^ifanSliy  ac  ad  Ciuitates^Bïocefes  ^  villam 
feuEurgum  atque  monafterium  huiufmodi,&  ad tllarum dt/lri" 
Ûus  vndecumqne  décimante  s&  in  illishahitantesvtriufquefexus 
perfona^s  pro  tempore  fpiriiualium  largitione  munerum  letificare, 
^4od de  cetera  perpetuis  futnris  temporibus  omnes&fiyjguliv- 
triujque  fexus  chnfli  fidèles  Meldenjis  acLodouenJïs  ciuitatum 
é'  dtocefum ,  acmonafiertf  necnon  vilU  feu  Burgtfm^i  Germant 
huiufmodi& adilla ^aut  illorum  diflri6lus  déclinantes pro  tem- 
pore j  quifingulis  diebus  in  aurora ,  meridie^  &pof  folis  occafum, 
dum  campant  pro  faliitatione  angelica  récit anda  in  Meldenfdr 
Lodôuenfi  (  quibus  Venerabilis  jrater  nojler  Gutllelmus  M  eldenfs 
^&  Lodouenjts  Epifcopus  ad  nos  &fedem  A^ofloUcampcr  Char  if i- 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  3^^ 

ntum  in  chrifiofltum  noftrum  Franciftum  Francorum  Jie^em 
Chriftiattifimum  Orntor  deftmatus  exconcefioneé'difpenfAUonc 
Jpofioltca  prxefi,&(juodin  commendam  prdfatus  GuilUlmus  Ept- 
/coptts  oh t met  di6fi  monafiertf  )  é"  ait/ s  auitatum  é"  diocefum  hu^ 
iuJmediEccleJiis puijantur gembus fiexis  in  ecclcfùs  eifdem  ici 
4orum manjîonthus y& diis  locisy  vht  eo  t empare  extitertnt  falu- 
Utionem  eandcm  Angelicam  ter  recitauerint^  fnilU&quingeyitos 
dies  indulgent i arum pro  qualtbet  di6larum  horarum  cofequantury 
au^oritate  Apûftoliu  tenore  pr^fentium  flatuimus  &ordinamus. 
Vclumus autem  quodpr<cfentium  lit er arum  tranfumptù manu  pu- 
blict  Notarié  frbfcriptis  y  &  figtllo  alicuius  Eccle^^i  Epifcopalis^ 
velperfonji  in  dignttate  ecckfiafiica  confiitutxmunitù^plenafides 
vbtque  adhibeatur,  quam  eifdem  originalibus  adhiberentjjî  ejjent 
adhtbitd  &  cftcnfc.  Non  ohfl4ntibus  confiitutionibus  é'  ordtna- 
tionihus  Apofiolicisy  caterifç^  contrariis  quibufcumque.  Nulli  er^o 
emninohominum  liceathancpaginam  nofirifiatuti^  ordinationis, 
C^njoluntatis infiingere ^vel es  aufu  teinerario  contraire.  Si auis 
autem  hoe  attemptare prxfumpfent ,  Indignationem  omnipotentis 
beiy&  Beatorum  Pétri  dr  PauU  Apofioiorum  eius  fe  nouerit  tn- 
curfurum.  Datnm  Romx,apudSanfli4m  Ptirum^ anno Incarnatio- 
lus  Dominiez  Millefimo ,  quingentefimo  yfexto  decimoy  tertio  Ca-    ^  H  ^' 
lendas  Martiiy  Vonttfcatus  nojlriannê  quarto. 

De  la  porte  de  Bufy. 

L',in  iHi-^e^oy  Ffançoisprcmierficdemurer&ouurir 
laporteancicnnement  dide  de  Sainâ;  Germain ,  &  mainte- 
nant de  Bufîy.  Laquelle  auoit  efle  fermée  &:co.rdamneeà 
caufe  qu'en  Tan  1418  vers  la  fin  du  mois  de  May ,  à  deux 
heures  après  minuit  les  Bourguignons^  Anglois,CGnfede- 
rcz  contre  le  Roy  de  France  Charles  VI.  cntrcrentà  Paris 

par  icelle  porte,  que  le  traiftreôcprodteur  de  la  patrie  lean 
le  Clerc  auoit  lailTce  ouuerte:  &  au>.c  fept  ou  huicl  cents 

cheuauxfiren'tvngrâd  carnage,  commcdefcritBelleforeft 
tome  1.  de  Tes  grandes  Annales,  liurc  y.  chap.78.  mais  de- 
puis fc'eftàfcjauoir  en  Tan  1456  le  17.  Feurier,oureIondu 
Tillctaumoisd'Auri'  ,  que  les  Ang'ois  furent  expuirez,& 
ledit  Hoy  Charles  V  I.  reftably  en  la  vjllecapitalejlepeuple 
fit  vne  ftatuë  de  pierre  fcmblablc  audit  lean  le  Clerc.  La- 
quelle  pour  note  de  perpétuelle  jgnominie,  futpofee  an 

BBb  iij 


Î5 
>3 


3Si         VNI  VER  SITE'     DE    PARIS, 

boucduponciaind  Michel^concrela  maiion  angulaire  des 
rues  de  la  Harpe  &:  de  Bully .  Qù  elle  fc  void  encor,  excepté 
le  viiàge,  qui  eil  tout  efface ,  des  coups  de  pierre ,  de  tanges, 
&  lurres  ordures  qu'on  a  ietté  contre ,  en  deteftation  dudic 
le  Clerc.  Celte  reduclion  de  ville  à  robeiiranceduRoy,ii; 
remémore  tous  les  ans  â  l'Egliic  cathédrale  de  noilire  Dame 
parvneMcirerolennelle,le  premier Vendredy  d'après  Paf. 
ques.  A  laquelle  alTiftcnt  MelTieurs  de  Parlementa  d'Ho- 
ftel  de  Ville.  Que  la  porte  de  Butait  elle  appelleepour 
vn  temps ,  la  porte  des  Anglois ,  il  ne  Te  trouuc  par  cfcnt. 
MaisquantaunomdeBulli,ileftplusanciende68.ans:ô: 

afon'  origine  de  Simon  de  Buffi,  Cheualier  &  Confeiller 
duRoy:îequel  en  l'an  1350.  la  fit  reparer  &  recouunr,ôc 
printàrenteannuelleôipcrpetuelle  de  vingt  hurespanlis, 
deMefrieurslesReligieux,Abbe2cConuentdeS.Germam 

des  Prez,  la  maifon  qui  eil:  au  deilus  de  ladiâ:e  porte ,  ÔC  les 
tours  quilacolloyent,auccvnegrandeplacevague,l'e(len- 

dant  depuis  ladide  porte  iufquesà  la  rue  de  ia  Barre,  &  tenac 
aux  lardms  du  collège  des  efcolliers  de  laind  Dcnys.  Eu 
laquelle  place  ledit  Heur  de  BulH  y  fit  baftir  l'hoftel  de  Bufli 
où  maintenant  font  les  petite: grâd  Hoflels  de  Lion  ôc quel- 
quesautresmaifonsadiacentes.  Et  efl  à  noter  que  le  Roy 
Philippe  Augufte,  dés  le  commencement  que  celte  porte 
fut  conftruite ,  la  donna  aux  fufdits  Religieux ,  &  leur  en  fit 
expédier  lettres,  (eellees  de  ion  grand  feel,  qui  font  telles. 


I 


N  nemine  fducîji  &  mdiuidiu-  Trmimts  Amen.  Thllippt^ 
^  Vel'^ratiaFrancomm  Rcx.  Noucnnt^niuerfi^rxfentcs pan- 
tcY&fiuiiri,  ^odnos  adpcmionem  dilecJi  &fidelis  mftri  loan^ 
nis  AbhatùjhTcit  Germmi.ecclefi^fmBt  Germant  dePratisdo- 
muimtis  w  perpciuum  pofiemam  mnrorum  nopomm  Panfien- 
ftum.qt^xefiinvufincJi  Germant  de  Prat^  ,tcnendam  de  nohis 
&hiredihusnollns  libère  &qmeû,  &  dfyue  vlU  confretudine, 
Itaumenquodqmndo  conftruCia  fuent ,  Abbas  fincJt  Germanie. 
Mcrrcin  cft  dcbet  e.tm  tûtam  de  nom  coopenre  de  merrene  &  teguU.&  reparare 
la  charpcn-  ^f^otiem  opMsfucrit,  é-tenert  in  tab/lam  qiiodm  depcreat.^od 
*''"'•  'vtmperpetutwihée^îurHMc.jlgtianoHrintUhrim^ 

nomtnis  KaraBere  infcrtus  annotato  prxfentem  pagtnam  confir- 
mammm,    Aclum  Part/lus  ,   Amo   lacarnationis  Domimu 


LIVRE   SECOND.  3^3 

J/.  ce.  IX.  Regnt'uero noHri anno tricejîmo primo.  Aflantibm    ua^ 
inpaUtio  nofiro,  quorum  nomma fuppofitafifjf  &figna.  Datifero 
nulle.  Signum  Guidonis  ButicuUrii.  S.  Bartholort'ijti  Camerarii. 
S.  Drocoms  ConfiahuUrti. 
'^  Data  'vacante  Cancellaria. 

Cefte  fubiedion  d'encrccenir  la  maifon  de  defTus  la  porte 
en  bon  eftac,  &auffi  de  couuercure  tant  d'icelle ,  que  des 
tours  ou  tournellesproclies,a  efté  caufe,  comme  il  eft  âpre- 
ftippofer  :  que  leidiâs  de faincl  Germain  ont  cedde  &  tranf- 
pbrté  leur  droid  audit  Sieur  de  BufTi,  pour  la  fomme  que 
diteft. 

"Reuerend  Père  en  Dieu  Gérard  de  Moret,ain(i  furnom- 
mé,  comme Teftime,  du  lieu  delà  natmité,  Abbé  de  faind 
Germain  desPrez  ôcibnConucnr^ordonnercnt  en  l'an  1274 . 
aumoysd'Auril,  qu'en  ce  bourg  il  y  auroit  leize  cftaulxà 
bouchers  des  deux  coftcz  de  la  grande  rue  qui  tend  auxCor^ 
dcliers.  Lequel  nombre  ils  ne  pourroient  augmenter  ou 
diminuer  fans  la  peimiffion  detdids  (leurs.  Aufquels  auïïi 
ilspayeront  par  chacun  an ,  aux  quatre  termesà  Paris  acou- 
ftumez,vingtliurestournois,rousenremble&vnieul  pour 
le  tout. Et fault  qu'ils foiencnatifsdudit bourg:  Ny  nepeu- 
lient  bailler  ou  louer  leurs  ellaulxà  autres,  qui  neloient  de 
melme  condition.  «iiî- >. 

/En  ce  nombre  n'eftcomprîfe,  la  maifon  des  trois  eftaulx 
quia  d'autres  charges  particulières. 

En rani373.  du conlenrement  d'iceux bouchers.Jefdiâ;es 
vingtliurestournoisonteftéeommuëes  en  vingt  liures  pa« 
rifis. 

'  Et  en  l'an  144  3.  la  boucherie  àt%  Germain  fe  tenoità  Pa- 
ris, près  du  pont  S.  Michel,  Cômmeilcft  contenu  en  vne 
requefle  prefèntee  à  la  Cour  de  Parlement auditan,  le 7. 
Auiil.  Laquelle  eit  au  threfor  des  Chartres.  Layette  9.  Coc- 
teef.  4.Ecce(letran{lation  de  boucherie  auoitefté  faicle^ 
àcauledes  guerres  des  AngloiSj^:  delà  diuifion  des  raaiions 
d'Orléans  ôc  de  Bourgongne. 

Duprèaux  ckrcs. 
Pierre  de  la  RameePnncipal  du  Collège  de  Prelîe  aurac 
ambiticuxcomme  éloquent  ,  déclama  au  commencement 
de  l'annce  154S.  vnc  oraifon  y  ou  pour  mieulx  dire  vne  Inue- 


3^4  VNIV  ERSITE'  DE    PARIS, 

diue  contrelesMQinesde  S.  Germain  des  Prezvfurpateurs 
commeiidifoit,  d'vnebonnepiitic  du  Pré  aux  clercs,  leur 
ancien patrimoineà  eux  odlcoié  par  CharlemagneRoy  6c 
Empereurj  EtquaJtCUj?ici4mfotîans).Qsincïtoizistn  remettre 
en  vne  entière polîeflTion ,  en  dcmolifîanc les maifons  U clos 
quis'y  trouucrroientenclauez-.lcurmonftrâcen  vne  carthe 
ladeicriprion,  eftenduc,ôc  limites  dudit  Pré  ,  laquelle  il 
auoitforgeeàfapofte,  fanstikres  ny  cnfcignements  quel, 
conques. Mais  pourpreuuesdelon  dire, il  dcuoic  rapporter 
les  lettres  duditCharlemaignefailant  mention  d-e  celte  do^ 
nation (îaulcunesyeuteu :  &mancquantdececofl:é,ils'eft 
contente ,  commoitereterram vmuerjitatis ^  dr conturbAre eam^ pa# 
ion  beau  parler.  Meilleurs  de  ladite  Vniuerûté  (  qui  tant  de 
fois  on  tiufcité  des  nouueauxprocez  contre  no  (Ire  Abbaye, 
vtinde ^uid expi/carentur^(p' infuâm  mijjam cofiHerterent^comïnQ 
ils  ont fai£l  les  Cures  de  S.  André  &  de  rainctCofme  &  faine 
Damian  :  )  iamais  n'euffcnc obmis àproduirc  ledit priuilege 
s'il  fe  fut  trouué  aux  deux  grads  coffres  de  Nauarre,  où  font 
tous  leurs  lettres^:  enfeignemcns. 

Robert  Comte  de  Paris,  Hugues  le  Grand,  ôc  Hugues 
Capet,ayeul,pere,  Scfils,  onteilé  fucceiîlucment  Abbez 
delainct  Germain,  pour  la  défendre  contre  les  ennemis  du 
Royaume  :6c  non  paspourladeftruireôcen  aliéner  Icster- 
r  es, c  o m  m  e  i  1  s  o  n  t  fa  i  di^taquam  exproteclorihn^  pddâtgresfaçîi^ 
0-  quaficancs  in  lupos  conucrfi. 

Que  l'intention  des  Roys  de  France,  peu  refpeftezen 
ce  temps  là,  qui  donnoient  les  Abbayes  aux  Princes  &gens 
militaires  mariez,  ait  efté  telle,  ilappertparlepriuilege  du 
Roy  Henry  premier,  donné  cnranioyS.  aux  Religieux  de 
fainCtMaurdesfolTez.  Où  il  déclare  que  fon  ayeul  Hugues 
Capet,auoit  baillé  cède  Abbaye  à  Burchard,  Comte  dç 
Corbeil,  non  pour  autre  caufe,  finon  pourladefFendre  con- 
tre les  ennemis,  ôcyeflargir  de fes biens. 

Cornes  ^  inquit ,  Bunhardus  nihU dind ah  am  noflro  Hugonede^ 
sp/b  loco  hahmt^  ne  que  te  nuit  :  ntfivtfrouidentiam  atque  defenfionern, 
aducrfu^  hoflemô'  tnimicosfar?Bx  Dei  Ecc!eft£  4tquepcrttafores  prx^ ., 
dioYamtpfitulocihAhcret',  Etvtipfum  locumfubitmare  Atque  difare 
Urrarumfuarum  bénéfices  Atque po(Jèpomhus  liceret. 

Etl'vn  des  trois  fufdids  Robert  Comte  de  Paris ,  Hugues 

k  grand 


LIVRE    SECOND.  -  jgj 

le  grand,  ôc  Hugues  Capec,  qui  ont  eftcplus  de  cent  ans 

après  Charlemai^ne^feiclaprcmierealienacionduprecon- 

OguàrAbbayc^quis'appelIoic,  le PrédeS^Gcrmam.  Aimon. 

ou  le  continuateur  de  ion  hiftoire,  liure  5.  chap.  45.  après 

auoir  dit  que  cefte  Abbaye  eftoitdeuenue  fi  pauure,  par  le 

mauuaisgouuerneract  dea  iufdicls  hommes  militaires,  qu'il 

ueletrouuoitquien  voulut,  6c  qu'aux inftantes  prières  du 

Roy  Lothaire  ôc  de  Hugues  Capet ,  Duc  de  France ,  Vvalo, 

Vvaldo,  ouGualo,  auoitacquiefceàla prendre ;,  iladiou- 

ile.  Qiùinttr cetera  qujtmftrji  Ecdcfid  contubt  bona^  Pratum/ub 

ipfomoftafterio  Jïium  yk  dominaùone  S,  Germam  altenaîum  ^  cupi^ 

ittate prxdt^orum  Duchw  ^  Abbâtumprxfatx  Eccîefix  refiitutt  :  (^ 

àh  omni inquiet uâme  tam  Rcgum  quant  omnium  mortdium  immu^ 

mm  reddtdtt.  Et  en  la  Charte  delà  Dédicace  de  l'Eglife  dudit 

/àindGermain,faicl:eparlePape  Alexandre3.cn  l'aniiéj. 

4lcfl ditqu'il  alla  en  proceflion  lolcmnelieau  pré  qui  cil  loi- 

gnanc  les  murs  de  l'Abbaye,  &  qu'il  y  prefcha,  DomuTus  Paso. 

AiexAnder  ad pratum  quod  cfîtuxîa  monaftern  mures  cum  (elcmni 

procefîoneprocedens ,  Adpopulum (ermonemûctt ,  Mais  il  n'efl  pas 

nommcPréaux  Clercs.  Ce qu'iln'eutobmis s'il  eut  eflé  de 

•leurs' appartenances. 

Leplusancientiltrequei'ayeveuappcllant  ce  Pré,  lePrc 
aux  clercs,  eft  de  l'an  12,^7.  Duquel  la  premierepofTeilion  ne 
leur  peut  prouenir,que  de  l'aliénation  faide  par  ierdidsAb- 
ber  leculiers.  Laquelle  depuis  ils  ont  répétée,  lânsauoir 
efgard  au  Rachept  qu'en  auoitFaid  ledit  Vvaldo  ou  Vvalo, 
Abbé  régulier  :  qui  eil  vne  grande  inluftice. 
<■'  LesEicoliers doncquesanimczparlcreditieuxconfeildc 
Ramu^oudclaRamee,aururdi£l  an  iy48,euluillet  pofent 
des  plaçâtes  aux  carrefours,  rues,  &:poi  tes  des  plusfameux 
collèges  de  rVniuerrité,admoncri:ants  tous  les  efcoliers 
defetrouuerenbon  équipage  &  auec  armes  de  defenccà 
leur  Pré,  furies  deux  heures  après  midy, comme  ils  firent: 
leur  premier  aflault  fut  cotre  le  ciosdes  Moines,  où  ils  firent 
plufieurs  brèches  :  rompirêt  lesarbres  fruicticrs  &.  les  treilles 
quieftcnentauxenuirons,  ôcarracherentles  feps  de  vigne. 
Ils  en  firent  autant  au  lardin  de  Maiflre  Charles  Thoma.s, 
Confeillcr  au  grand  Confeil,  6c  à  d'autres,  Au  foirilsfc^er 
tireren  t  en  forme  de  bataillc,ponans  en  leurs  mains  dcs/cpi 


^r,  VNIVER.SITE'    DE   PARIS, 

de  vighcs  ou  partie  dcsarbf  es  rompus,  pour  trophées  de  la 
vidoire,  ôtleisbruflercntdeuant  S.  Gcneuiefue  du  Monr^ 
tanquam-gratum  Dco  facnfi citim  ojferenîei .  l'en  parle  comme  vnc 
perfonDe  qui  y  eftoi  c  t urbain  admalumfequutus. 

Les  Moines  de  fain (51:  Germain  ayansfaid  plainde  de  cet 
excésàlaCoun&lcRectcurdefendu  ledit  Prës'eftêdre  iuf. 
dùesauxlieuxruinez,icellc  délégua  deuxConieillers  de  (btt 
.  c6rps,  pour  faire  borner  &  arpenter  ledit  pré  aux  Clercs. 
OuyleurrapporCjaconfentiài'Vniuerfitétoutes  leurs  de^ 
mandes  spluspour  contenter  vnc  commune  quepourfatis- 
faireàpreuuclLiffirante,qu'ilaiteuc.  Premierementquc  le 
clos  des  religieux,  qui  eftoitauffi  large  que  l'Abbaye  ,.&te- 
noitaucoin  de  la  rue  du  Coulombier,  contenant  en  tout 
fensfeptarpcns  de  vignes^fera  retranché  de  moitiecôcplus, 
ducoftédu  grand  pré, en  prenant  l'alignement  depuis  les 
deux  groiTes  tours  de  l'ancienne  porte  du  monadere,  qui 
efloitdu  cofté  duditPré,  iniques  à  l'autre  bout  d'iceluy 
cioz  &  le  iardin  de  MoniîeurThomas  retranché  cgallemet. 
Qu'il  y  aura  voie&chemmdedix  huicl  pieds  de  large,  le 
long  de  leurs  foflez, commençant  par  hauitau  carrefour  de 
laruë  auxvaches,£ccontinuantpar  bas  iufquesàla  riuiere. 
Erquantauxmaiibns  qui  clloient  du  cofte  Septentrional 
bafties  en  la  terre  de  THoftel  Dieu  contigue  audit  Pré,  que 
les  veues  qui  font  fur  ledit  Pré  iéroient  bouchées.  Cet  arrefb 
î  ,32.      donnéle  14.  May  15  y.  &  depuis  entièrement  exécuté. 

^'TouteSfois  la  multitude  d'efcoliers,  qui  n'eft  contenue 
en  fondeuoirpar  la  prudence  des  maiftresôc  Regensfacilc- 
ment  décline  à  mal  faire.  Comme  il  aduintfix  ans  apresauok 
obtenuIefufdictArrcftàleurproulit,  c'eftàfçauoir  en  l'an 
j  ---^     fYî7-  auMbysdeMay  ,  qu'ils  vindrcnt  en  grande  furie  de- 
.  molir  &  brufler  les  fufdides  maifons  qui  appartenoient  à 

MaiftreleanBailktCommilTaireduRoy ,  6ià  honorables- 
Bouro-eois ,  Martin  de  la  Mothe,  lacques  Garnicr,  &  Pierre 
Marcel.  Mais  celuy  qui  fe  difoit  Lieutenant  ou  Capitaine  de 
cefte  troupe  feditieufe,  Baptifte  Crocoezon,  natif  d'Amies^ 
aagé  de  11.  ans  robufte  ôc  hardy ,  &  s'cftoit  vanté  d'auoir  mis 
lepremierle  feu  efditcsmaiions/utapprehêdé&  condam- 
né à  cftre  bruflé  au  milieu  dudit  Pré  aux  Clercs .  Ce  qui  fut 
exécuté  le  10.  duditmoys.Toutesfois  par  grâce  on  Teltran- 
^laauant  que  de  fentir  le  feu» 


LIVRE    SECOND.  387 

Et  ccdç  ^ntence  a  eftc  donnée,  ielon  la  Igy  de  G^ius^.  </f 
fftci-fjdtç.  ,^ui  As-iCS  ^  açcruûmut frumentiiuxtAdomum  foJitHm 
(ombujjèrtî  >  vmétuj  y  verbtratus  ^  igni  necari  tubcturiji  modo 
fctens frménjqucid commifcrU,  EtlihroZ.Ugum  VvtJîgoîhormK 
tituto  z.  cap,  I.  J^t  dicn.t  domui  in  cit^ttatetgmmfafpojkerit^or- 
reptus  4  wdtce  igmhus  depuutur. 

lenepuispafrcrloubs  illence,la  charité  des  Efcollicrs en- 
vers ccpauureCrocoezjoq.  Duquel,  après  Icpartemenc  de 
Meilleurs  de  la  Iullice,lcrgens  &:  archers  deiaville,  ils  tire- 
rcncdufeuiesoiremens,  &L  lesporteicntencerrerenlapro- 
fîhaine Chapelle delaindPer^, qui ell S.  Pierrc,oiiau/ii  fu- 
rent dicicsplufieurs  MelFes  &  vigiles  pour  l'ame  du  defFunçt 
de  1  argent  qu'vn  fîdeile  cicolier  au  oit  queflc  &  coiligee  àiXs 
Ton  Chapeau ,  du  peupleafllftanti  celupplice. 

DePHo/pitnldeS.Germamdes  Pnz, 

L'Horpical  qui  eft  au  faulx  Bourg  de  S.  Germain  des  Prcz 
contien  t  deux  arpents  ôcdemy:&eItoit  anciennement  ma- 
laderie,  iufquesàcequ'en  i*an  1544.  la  Cour  de  Parlement 
"ordonna quati e fameux Confeiliers ,  c'eft à içauoirNicolas 
Quehn,  Lan  Maigret, Martin  Ruzé,  &.  Jacques  Spifame, 
four  vifitcr  les  holpitaux&:  maladcries,s'informcrdu  reue- 
nud'icciles,  &:delaprud-hommiedesadmini{lrateurs,en 
quoy  fiJelementfemploians ,  ilstrouuerent  qu'en  la  maia- 
derlede  fainci  Germain  il  n'y  auoit  point  de  reuenus,  U.  MaUlerie 
-que  toutesfoii  elle  ne  manquoit  de  ladres.  Lelqueis  après  m.incon- 
aucirreceulapenfiond'vn  mois,  venoienrfurleioirdesau-  ucniecn 
trcsmaladeries  loger  leans,  &  aileguans  leur  pauureté  al-  ^^'P'"^' 
loientmcndierpubliquemér,aoperild'eninfcder  d'autres: 
parquoy  ouy  ie  raporiderdidsConfeillers,  la  Cour  ordon- 
na qu'iceliemaladerie  (croit  démolie,  lesmateriauxtouccs- 
fois  reieruez  pour  en  baftir  vnc  autre  plus  eflongaiee  du 
bourg,  comme  il  leroitaduifé.  Mais  Monfieur  le  Cardinal 
dcTournon  Abbeduditfaind  Germain  (ansauoirefgard  à 
celle  condition  ,  vendit  leldidsm.ateriaux  en  la  mefme  an- 
née,&bail!a  lcfdicl.sdcux  arpensôc  dcmy  a  rente,  à  noble 
ho  nmeGuiliaumeGellinard,Seercraire  du  Duc  d'Orléans 
LequeldepuiSjCeftàiçauoir en  l'an  1557.  les  a  reutndus  à 

CCc  ij 


3S8  VNIVERSirr  DE  PARIS,    ,a 

MeflîeurslcsErcheuins  de  Paris, quiy  ont  eftablyrHofpftal 
despauuresrel  qu'on  levoid  de  prefenc  Ec  font  MeiFicLirs 
les  députez  du  grand  bureau  des  panures  de  Paris,  qui  en 
ont  la  fuperintendence,  ôc  eftably  la  police  ôc  gouuernemct 
en  la  manière  qui  s'enfuit. 

Premièrement  faut  entendre  qucceftHofpital  a efté  bafti 
ôC  édifié  pour  y  loger,enfermer  &,  nourrir  fobrement  les  ho- 
mes &  femmes  vieils  6c  décrépits,  &  autres,  pauures  incorri- 
«bibles  ou  inualides  &  impotens,  les  hommes  feparez  des 
femmes  cEtaedé  bien aduaneë  auec  l'ayde  de  defFundde 
bonne  mémoire,  MondeurdeBoulencourtjenfonviuant, 
ConfeiUerdu  Roy ,  &:Prefidencen  fa  Chambre  des  Com. 
ptes,  qui  y  a  employé  beaucoup  de  Tes  biens  ôcfacultez,  tant 
en meubles^entesque édifices, 2c  plufieurslogisôcchabres 
crquelleslontlogez les  panures  eftropiacs  de  impotens,  vi- 
eils 6c  caducs  n'âyans  puiflance  de  gaigner  leur  vie  qui  y  font 
iiourriz,  alimentez  &chaufez  en  deux chaufois  communs,. 
faits  en  forme  de  clochcl'vn  du  coflé  des  hommes  èc  l'autre 
du  coftë  desfemmes ,  le  tout  aux  defpens  du  grand  Bureau-^ 
qui  fournit  6c  fatisfaicl:  à  tout  ce  qui  leur  cfl  de  necellitë. 

Plusaudithofpitairont  receuzlesenfans  &:  pauures  ca- 
,onardiers,  tan  t  fils  que  filles ,  qui  font  malades  de  la  tcùgnc,. 
quil'ontgaigneeà  coucher  es  baftcaux,. les  autres  fous  \gs 
cllaux,  ou  par  lesruesrôc  font  penfez,  medieamentez  &c 
gusris, tellement  que  en  vn  an  s'eft  trouué le  nombre  de 
deux  cens  quiy  ont  receuguarifon. 

Encores  lont  receues  audit  hofpital  plufieurs  femmes  ma- 
lades du  mal  caduc  :  nommé  le  mal  lamd  Ichan ,  6c  autres 
pauures  allienez  de  biens  &L  de  leur  efpric,  de  courans  les 
ruës,comme  folsinrenfez,delquelsplufieursauecle  temps 
&  bon  traidement  que  on  leur  faid,reuiennent  en  bon  fens 
^fanté. 

i  Pour  le  gouucrnemcnt  &  adminiftration  derqucis  pau- 
*uresdudid  hofpital faincl  Germain  y  avn  Gouuerneurmis 
parle  grand  Bureau,  Chirurgien  de  fon  eftatbicn  expert^ 
qui  a  l'œil  fur  toutel'adminiftrationdudit  hofpital ,  faifant 
plufieurs  compofitions6cmedicamens,pourfubuenir  à  pcn- 
cer  èc  medicamenter  les  malades  6c  autres  pauures  impo- 
sens.de  leurs  membres,  pour  leur  donner  allegém&nt  ea- 


-    ^L'IVR'E  -SECOND.  ,35^ 

îear^affltâiions  ,aucc  toute-confolation  à  luy  pofTible,  de- 
meurant fur  lelieu,  plus  par  charirc.que  aucremenc,  aucc 
'bien  peu  dégage,  y  dépendant  Ton  bien  ,  quifç  monte  de 
trois  ou  quatre  cens  liures  deren  te. 

'  Pourlelbulà^efnent duquel  6c  pouradminiflrer  lefdiûs 
7^ed^camcii^,y  ztViffecond  Chirurgien  demeurant  près  du- 
^dithbfpiral  qtii^'  va  chacun  iour,  ôc  tbutes  &  quantes  fois 
qu'il  eil:  requis  appliquer  lefdids  medicamens  qui  l'y  em- 
ployentparleconfeildudit  Gouuerneur. 
*  Outre  y  font  entreccbus  quatre  portiers  aucunement  in- 
'"'pahdcs^poùrauoirrœil^cveillerfurleldicispauurcsenleur 
"^6ianieredeviure  de  parollesôc  autre  forme  de  viure,  &des 
"Vicesqui  font  en  ^icuns  d'eux  inueterez^pour  auoir  elle  mal 
"inftituez,  nourrisse  inflruitsenleurieuncfle^pouren  faire 
la  correction  par  ledit  Gouuerneur  félon  qu'il  verroit  elh-e 
a  faire,  •&:  félon  le  cas  en  venir  fairefon  rapport  audit  grand 
Bureau,  lefquelsportiers  n'ont  aucuns  gages  que  là  vie  com- 
me les  autres,  nmn'i^jic 

PourentrctcnirlaquelIecorreâ:ionyadcuxprifonspour 
y  mettre  Icsincorrigibles  enuoyez  par  lefdids  fieurs  du  Bu- 
'Teau,apres la  capture Faide  par  les  Baillifs  oc  Sergens,  au- 
quel lieu  la  punition  ou  corrediô  en  eilfaidcparleditGoy- 
uemeur  ou  aucuns  defesCommii]kires,quifonE  pour  ce  fai- 
re déléguez,  ou  aucunefois  font  lefciicts  incorri cri  blés  en- 
uoyez au  Lieutenant  Criminel  delà  Preuoilé  de  Paris  avîec 
Jesinformationsquiauroienteftéfaiclespar  lefdidsBaillifs 

fourcnfairefairc  la  punition  publique  6c  exemplaire  lèlon 
exigence  des  cas ,  quand  ilsfont  incorrigibles  Ôc  indignes 
■dé  la  charité &aumofne publique. 

Outre  ce  y  a  deux  preftres  logez  audit  hofpital  pour  y  cé- 
lébrer MefTe  chacun  iour5  ôc  y  faire  aduertir  lefdicls  pauures 
'faire  prières  pour  les  bons  &  notables  Bourgeois  de  Paris  & 
-'■autres  gens  de  bien,  qui  y  font  aumofnes.  Auflipourconfef- 
ferôcadminiftrerleslàinctsSacremensaux  bonnes  feftcs  6c 
autres ioursneceflkires,  félon  la  deuotion  defdids  pauures 
parlapermiiîion&fous  l'authoritc  Se  obeiifance  de  Mon- 
fîeurlc  curé  de  S.  Sulpice:  &  pour  initruire  ks  ieunes  enfans 
tigïieux  qui  y  fon t  enu oiez  par  Icfdids  Commiïïaires,de  leur 
petit  feruice  ôc  bonnes  moeurs  iufques  à  ce  qu'ils  ioient  o-ua- 

CCc  iij 


l'9o  V  N  Ç  V  E  R  S  IT  E' . DE,  i> -A  R I S, 

ns ,  pour  puis  après  lesiiieai:<L4iiï|^i§§pjçi  rçn^pycrtqn  1/çur 

pais  s'ils  (ontcilrangcrs.   .  ^:  •^-  ;  ;\-  '-•  .  ■  -i   •  ,      .,.,  ,,, 

D'auancage  il  y  a  aucuns  des  plus  v^Iide^  co4Timis  par  le- 
dit gouLicrncurcanchommes  que  tVmmcs,  pour  aller  qué- 
rir ies  ncc^fficezde  vuiredefdidspauures,rclon  ie^rsappe. 
tits&aucontcntcineacdecJiarutt,d'eux.,Ecs'ilsy  commec- 
ten  c  quelque  faulce  ils  i-antadmoaefte^&chaftiezparlediâ: 
Gouuerneur,  iibeloinfaict. 

Delà  parc  des  femmes  y  aaucunes  tonnes  matrones  d'aa- 
g.ecompctanc,  quiontcharge  de  blanchir  le  imge,  faire  les 
laiiîîues,  garder  les  inalades,,6c  auoir  l'oeil  fur  eux ,  pour  les 
tenir  nctcemenx,  pour  euicerà  la  verruiiic  qui  les  pouroic 
perfecutcri  lecouclous  l'authorKé  dudirGouucrneur.au- 
quel  elles  tiennent  compte  dudic  linge &;  autres  meubles 
qu'ils  ont  en  leur  charge. 

Certain  temps i'vn  deMeflicurs lesgens  duRoy  de  îadide 
CouraueclcldiclsSieurs  Commifîairesvontaudic  hoipical 
en  vifltation,  aduifcntdemetcrehors  ceux  qui  parla  grâce 
deDieuontreceu  fanté,6c  font  reuenus  valides,  fuifilàn es 
pour gaigner leurs  vies  lans  plus  charger  ledit  Bureau,  àc 
iesautresiuualides  lont  contcnuz  en  ieursaumofnes  lelon 
Janece(îité. Ecpour  donner  ordre  ôcpouruoirà  toutcequi 
ellneceiTâirc  audit  hofpitai. 

Sommaire  de  la  vie  admirable  deSain^t  Marcel  T  X,  Euefqtit 
de  Varii  :  De  fon  trcfpoé ,  cr  Iteu  premier 

de  fi  fepdture,  ,^j,^^ 

SAind  Marcel  fut  natif  de  Paris  de  parens  médiocres, 
lequel eftantparuenu  en  aâge  fut  ordonné  Ledeur,dC 
des  lors  commença  à  florir  en  miracles. 

Vn  iourle  trouuanc  à  la  forgcdVn  marefchal,iceIuy,com- 
meparmefpris&icontemnement  le  contraignit  de  tirer  de 
la  forge  vne  barre  de  fer  toute  ardente  ians  aucun  outil  ou 
inftrumcnt ,  &:  dire  de  quel  poix  elle  eftoit  :  ce  qu'il  fît  bruf-   ^ 
queraentfanslcbrufler,  puisl'ayantfoulpezee,  dit  qu'elle  . 
pe/oitncuf  liures.  De calore calet^fed neuem poadera  habet.  Ce  ' 
•  qu'on  trouua  eftrc  véritable,  après  qu'on  l'eut  pezee^laba- 
-iajpicc.  Sic  f»  vr*a/peci€  duplex  miracuUim  prfipfigiitf^t ,_  nç  eum 


L  rv  R  E   s  E  c  o;n  D.  .  ;  ,        ^^n 

fyù cdlsr exureretynecférrp pondérai fiféli£èj7 h iHi^^^    .■:  :  In  êI 
ij    /allant  (dus- Ducre,kio.tir  de  la  felte dcl'ApparitioncJô'J 
noftre Siignear^qiïe  noirs  difonsl  communément  la  feft;d^< 
des  Roys,  ayant  puilé  de  l'eau  dans  la  rimcre  de  Seine  pour 
bailler  à  lauer  d  iàln6^  Prudent  Euefque  de  Paris,  foudain 
elle  fut.  €h.îngee  en  vin .   D«quoy  PEue^ue  grandement-^ 
èftonné  ^cn  mit  dans  Ion  caiicepoutleraind  facrifice.  Vne^ 
autre  fois,  comme  il  bailloic  à  laucr  à  l'Euefque,  fumant  fâî 
charge  ôc  office,  i'eau  qu'il  iettoitlur  les  mains  de  rEuefque 
eoniméçaàfentircommc  baulme,  6c  euiPicz  dit  que  c'eftoic 
quelque  vnguent  ou  parfum,     .v.         ,  .     ..*-.-.,...    .., 
-L'Archidiacre  de  Pans  aùoiécomTnaBdé  à  vnfeiTne en- 
fant nommé  Mintacias,aagéde  dix  ans  ou  enuiron  ,  qu'il 
chantaft  en  TEglifc  quelque  Antienne  ou  refpons ,  pour  au- 
tantque  ccieun^enFantauoitvne  voix  fort  douceôc  plai- 
fante,  tellement  que  Icpeupleprcn  oit  grand  plailiràrouir. 
Of  l'Eueique  fardi^î  de  cela^pource  qu'il  auoit  commandé 
j|i  qu  vn  autre  chantaft, cam manda  qtrecc  ieu ne  enfant  fut 
fouetté.  Mais  fondain  qu'il  commença  à  crier, pour  ladôu- 
kur  des  verges,  l'Euefque  perdit  totalement  la  parolepar 
punition  diuine,  laquelle  luy  fut  par  après  renduëparles 
meritesde  faind Marcel,  lors  encore  Sous-diacre.  Behtles 
ftiuces  armaust  eloquio,  é^  in  ore  aller ius  ftindit  verbaper  verbttm. 
Apres  la  mort  de  rEuefque  Prudent ,  ce  fage  &  venerai>ie 
perionnage  S.  Marcel,  neufieime  en  nombre,  fucccda  à 
i'Euefché  de  Paris.  Or  ilyauoitàParisvnedamedenoble 
race,  mais  peu  chafte  &;  pudique.  Car  faulçant  la  foy  qu'elle 
auoitdonneeAronjnaryjellcfeproftituoit&abandonnoic 
à  toutes  fortes  de  vol^uptez&paiilardifcs  En  fin  elle  morte, 
foncorpsfutenterréhorsla  ville  félon  Pancicnecouftume. 
Maisparpunitron  diuine, vn  grand  ferpent  ou-dragonqui 
eftoic  en  la  foreft  prochaine,  venant  de  fois  Se  d'autre  au 
tombeau  de  ladicle  femme,  ferepaiflfoirdefes  membres.  Ce 
qn'ayantapperceu  fesparens&amis,le  dénoncèrent  à  fain'dt 
Marcel  Euefque  de  Paris ,  lequel  f'eftant  trjinfporté  ai^did 
lieu auec  le  peuple  qui  le  fuiuoic  de  loi nfn'ofant approcher 
pour  la  grandeur  &:  regard  effroyable  dudid  ferpent)  ôc. 
voyant  venirlefêrpcntdclaforeft, après  feftre  mis  en  priè- 
res, il  vintaudeuant  de  liiy,ôcfellant  approché,  luy  frappe 


yn  V  N  I V  E  R  s  I T  E'  D  E  PARIS, 

ia  teftetroisfoisdefonbafton  paft:orai,&luy  ayant  mis  fon 

cftoJJcaucoljramcnà  en  triomphe  au  milieu  des  citoyens, 
&puisluy  commandaclei'cnaïlerauciercrt^Gucle  Te  ietter 
€11  la  mer;  Relayant  iailTé  aller  onques  puis  nefutveu.  Pour 
ce  miracle  S.Marcel  effc  comparé  a  b.Sylueflre  en  ces  termes. 
Si  fan  fi  9mm  ^viromm  cxfaÛis  mérita  conférant  ur^  miretur  Mar- 
cçlltim  GàUia  dum  Rvm^\  Sy.luefirféhf  :  mji.  hocdifiat  infipfrc  qttod 
dxaconcmJigilUuit  tlU^tfieitaCiamt.  .     •     ■/  >         ;, 

Grégoire  de  Tours, //^.:?'.ic^^.  Sç..  deghria.  Confi'J/irum,  fait- 
mention  de  ce  miracle,  adiouftantla  guerifondellagnc^  [^ 
aiodjfaideàroniepulchreparfoninterceflion.        ,,     .i  ; 

Marccllus  vcro  Varifiact  urhis  Epife/ffpa y^nt /jjhondaki-,  vt  in 
tim'vitalegttur,firpemt'm  im»im/um  hoc^defulit  ab  ofpdûi&, 
nnncin  tp/iHi  ctnitatis^vico  i^me/cit.  Adcmtts.  iumUUm'Cum  Ra' 
gncmodita preshyter^ijui  nnnc  eius  munUiptj  haheturfacerdos^quar-' 
tano  typo  "v miens  decuhajfet^  tdtâquedie  teiunio  d^  orattom  njACaf- 
Jct^faBQitim  vefpereobdormiutt,  Expergefaciui'verQ  poji paulln- 
Uim  d  fomno ,  tncohmù/urrextt  a.  tumule^  i:  1 3  : ,  ; 

Ge.gk)jieux  Euefque  paflà  de  ce  mondeen  la  gloire  cele- 
fle,  l'an  de  noftre  Seigneur  436.  &  fcs  pretieufes  reliques  fu- 
rent mifes  au  tombeau  qui  eftoic  en  la  Chapelle  de faincl 
Clément,  maintenant  defbn  nom  appcllee  S.  Marcel. 

Forcunatus  Euefque  de  Poicliers,aefcritfa  vie  du  temps 
deikind Germain  19.  EuefquedeParis,auqueUira  dediee, 
&fetroujLie  dans  Surius  Tom.  6,  de  JancHs  fùb  die  prima  No- 
uemhrkib'^vju    . 

w.".i'u{i  (Oii^^jtA.-j-'L'.v  ..    .'    .  .... 'jsjij.ii^  ii..-:_ cii.iri,.;'-' . . 

U^nfrÂ^glifeCdliegiaiede S.  Marcellez.  Parts: lies chaffèM^.^ 

"!  ,>r.='  £.  clément  &  S.  Marcel  y&  autres  remarques. ^   .u-rr 

ROknd  Comte  de  Blayes,  Pair  de  France 6c neueu de 
Charlemagne,  defeigna  &  fonda  vne  Eglifea  coftë  de 
noftrcvillc,&  hors  d'icelle,  au  lieu  mefmc  où  d'ancienneté 
yauoitcuvne  Chapelic^qui  efboit  didc  de  faincl  démenti 
en  la  voûte  foulterraine  de  laquelle  noitre  neufiefme  Euef- 
que fainct  Marcel  (en  rhoneur  de  Dieli,ôc  duquel  ce  Coilif 
tefitdedierlonbaftimentj  auoit  elle  inhumé  , comme  di^ 
eft.  Laquelle  Eglifefut  honorée  &  enrichie  des  hberalitez 
decet  Empereur  tres.-auguilie.Charlemagne,  qui  dona  plutr 
i]curs:priuilègcs.auxChaiVôinesd'icelle,   ..       ..uiuvlitc.;; 

L'on 


LIVRE    SEC  OND.  3^5 

L'on  dit  que  pour  la  crainte  des  Anglois  qui  infeftcrcnc 
noftre France  plufieurs  fois  pendant  le  règne  de  Philippe 
Augufte,  les  Chanoines  de  ladide  Eglifc  apportèrent  la 
Challe  de  faind  Marcel  leur  patron,  en  l'Eglile  Cathédrale 
de  Paris  que  l'onacheuoitde  bafl:ir;louspronielîequerE- 
uelque  Maurice  deSoiiac  leur  fit,deleurrendre  ladite  ChaC 
fedansvn  certain  temps  que  l'Eglile  qui  fe  baitilîbit,  pour- 
roiteftteparacheuee,  &ies  guerres  pacifiées.  En  quoy  cet 
Euelque  ou  autre  lien  iucceiieurles  trompa,  par  ce  qu'il  fit 
Jaiderà  delïein,  vn  certain  endroit  lans  cloflure  6c  couuer- 
turc, que  l'on  void  encores  au  hautdelavouted'autourle 
<:œur,ducortéSeptemtrional.  pour  n'eftre  tenu  de  rendre 
Jadide  Challe,  veu  que  (on  Eglile  n'eftoit  encores  acheuee. 
Que  cela  foit  véritable  ou  non,  ie  n'en  puisalïburer  :  taut 
y  a  que  ladide  Challb  de  (àind  Marcel  fe  void  encores  elle- 
ucc  liirvneplatte  forme  de  cuiure,fouil:enuë  par  quatre  co- 
lomnesau  deiîus  du  maiilre  Auccl  de  laditeEghfe  de  noflre 
Dame,  Cathédrale  de  Paris. 

E-n  cefte  Eglile  de  laind  Marcel ,  on  void  encores  le  tom- 
beau du  digne  Euefque  Pierre  Lombard, au  milieu  du  cœur 
deuant  l'aigle  des  Chantres,  elleué  de  terre  auec  fa  figure  en 
bofic  d'enuiron  deux  pieds,  &  au  circuit  eft  graué. 

Hiciacct  Magifier  Petrus  Ltimbardtis  Partfitnfis  Epifcopu^s,^m 
compo/iiitltbrumSef2tentiaru?n,glojJas  Pfalmorum  &Epi/hlarum, 
Cuius  obi  tus  die  s  eft^  13.  Calendas  Augufti. 

Ce  que  l'on  appelle  encores  la  Ville  de  fiiind  Marcel  lez 
Paris,  eft  enclos  &. fermé  de  hauts  murs, qui  la  dillinguenc 
■  ôcleparent  du  faux-bourg  de Paris,que l'on  lurnommeauilî 
du  mefme  frand  Marcel. 

Corrozet  a  efcrit,  que  les  Chanoines  de  faind  Marcel 
chantent  tous  les  ans  deuxOb;ts  pour  l'ame  de  leur  bien- 
fadeur  Charles  le  Grand,  duquel  l'effigie  fe  void  en  vnc 
verricrederrierelemaiilrcautel. 

Touchant  la  maifon  oùfaind  Marcel  fut  nc,voyez  ceque 
i*en  ay  efcrit  au  premier  liure  de  la  Ciré  de  Paris,  page  94. 
II  y  a  i^y.  pArroilfes  qui  dépendent delaind  Marcel,  la  pkis 
■fart defquelles,  quand  Melfieurs  de  laind  Marcel  vont  en 
■procelTion  publique 6c folemnelle,&  portent  la  ChaiTe  de 
làind  Clément,  les  doiuent  affilier  comme  inférieurs. 

DDd 


394  VNIVE  USITE'  DE  PARIS, 
Ce  qui  i'eft  pratiqué  pour  impetrer  de  la  pluye  ceftc  année 
i6n.  IcVendredy  5.  deluin,le  lendemam  de  lafcfteDieu». 
auquel  iour les  Doyen ôc  Chanoines  de  lainct  Marcel, ac- 
compagnez de  dixfèpt  des  parroifles  defTus-diâies  (les au- 
tres n*y  ayans  peu  veni  r,  pour  la  longue  diftance  des  lieux  Se 
incommoditezdclafailon)  vindrent  en  proceflionàfaincfc 
Seuerin,  parroifTe  Archiprefby  terale  de  i'  Vniuerritë,appor- 
tans  la  Chafle  defaind  Clément  Pape  &  Martyr,  (  qui  efl  vn 
des  quatre  patrons  de  ladite parroifîe)  ouils  chantèrent  vne 
Antienneàronhonneur,&:apresf*enretournerentdirevne 
grandeMelTeàS.  Viclor. 

Ladide  Chafle  n'^efl:  que  de  bois,  6c  n'auoit  cfté  apportée 
à  Paris  depuis  l'an  1580. 


L 


De  fEgtife  ^Arrochide  de  S.  Martin ,  fondée  au  Cloiftre 

de  Saincf  Marcel  lez.  Paru. 
E  Pape  Adrian  quatricfme,  par  Tes  Bulles  du  6.  iôur 
deuantlcs  Calendes deluillet,  l'an  mil  cent  cinquante 
1 5  5  S.  huid,  &  le  quatriefme  de  fon  Pontificat ,  a  confirme  les  bics 
6c  polTeffions  de  l'Eglife  faind  Marcel ,  entre  lefqucls  eft 
mentionnée  laChapelledeS.Martinau  Cloillre  S.Marcel: 
parquoy  il  appert  que  ladidc  Egliie  n'eftoitcncoreserigce 
en  Cure,  ayant  charged'ames,  comme  elle  a  efté  depuis. 

L'an  14^0.  cefteEglife  pourlorsparrochiale  fut  dedieeôc 
eonfacree  parReuerendPcreen  Dieu  Monfieur  Louys  de 
BeaumontEuerque99.  de  Paris  le  Icudy  i4.iour  du  moys 
d'Aouft,  es  prefences  de  Reuerend  père  en  Dieu  McfTire 
Milles  Dillers  Euefquede  Chartres,  ÔCplufieurs  au  très  no- 
tables perfonnes  -,  lefquels  donnèrent  &  odroyerent  aux 
bien  fadeurs  de  ladicle  Egliie  chacun  d'eux  40.  iours  de 
vray  pardon  ledit  lourde  la  dédicace,  &par  chacune  feftc 
fcJemnellederan-.Ettresreuerendpereen  Dieu  Monfieur 
leCardinal  d' Authun  a  donné  à  chacun  bienfaidcur  d'icel. 
IcEglifechacun  iour  del'an  à  toufiours,maisperpetueile- 
mentcentiours  de  vray  pardon  commeapparoift  par  Tes  let- 
tres. 

Quanta  TEglifc  Parrochiale  de  fàind  Hypolytc  qui  efl 
hors  le  cloiftre  de  S.  Marcel  6c  aufli  dccellede  S.  Hilaire 
qui  eil  dans  Paris  j  ie  n'ay  peu  en  apprendre  aultre  chofe  de 


LIVRE   SECOND.  39; 

certain,  finon  qu'il  en cftfaid  mention  es  Turdidcs  Bullei 
dcAdrianquatrielme  ,nyfeaiblablement  de  i'hoftel  Dieu 
S.  Marcel  qui  n'eft  à  prefcnt  qu  vne  maiure  â  demy  couuer- 
te  èc  plaine  d'ordures. 

De^£gtifi  ParrochUle  de/dmctMedardaufau.'^bûurg 
de  Satû^  Marcel. 

Cefte  Eglife  dépend  de  l'Abbaye  de  (aindeGeneuiefue 
duMont,  de  la  tondacion  de  laquelle  ie  n'ay  peu  rien  ap- 
prendre :  il  le  voiden  celle  Eglifc  plusieurs  epitaphes,ie  plus 
ancien  dcfquels  eft  de  Pierre  Chefdevilie ,  qui  trefpafTa 
Tan  de  grâce  15)5.  le  Mercredy  2..  iour  d'Octobre.  Les  autres 
font  plus  modernes. 

L'an  if6i.  ie  17.  Décembre,  vn  Miniftre  nomme  Malo 
faifanc  leprefche  en  vne  maifon  dite  du  Patriarche ,  fize  au 
faux- bourg  de  fainct  Marcel  lez  Paris,  Tes  auditeurs  irritez 
d'eilre  empefchez  de  l'entendre  par  le  Ton  des  cloches  delà 
parroiileS.  Medard,le  ruèrent  de  deipitlur  les  Catholiques 
quialloientouyrVelpresen  ladicte Eglife, en  tuerenc,bief- 
leren  t,  6c  battirent  pi  uiieurs,  6c  entrans  en  ladide  Eglife,  y 
firent  plufieurs  énormes  impietez,  rapportées  en  l'hiftoirc 
entière. 
\  Deux  des  mieux  remarquez  de  ces  téméraires,  l'vn  appel- 
Il  le  Pierre  Crcon  dicl  le  Champenois,  ou  Nez  d'argent,  6: 
l'autre  dit  Cagct ,  auec  quelques  autres  incogneuz  6c  de  la 
lie  de  ces  hommes  charnels  6c  volontaireSjfurent  appréhen- 
dez ScauOiton:  pendus  6c  eftranglez  deuantladidc Eglife, 
pour  appailer  6c  contenter  les  Catholiques, extrêmement 
irritez  de  cefte  folle  témérité. 

Aux  vitres  delà  Chapelle  de  S.  Pierre,  Ton  void  cetefcric 
en  menues  lettres,  en  deteftation  de  ce  crime  &:  forfaid. 
Van  de  grâce  isôi.  le  Samedy  2y ,  tour  de  Décembre  jCeft-e  preJcTife 
Eglife  fut  prophaftee  des  feditieux  y  faux  fèduBeurs  ^ç^  malins 
hérétiques  ^  four  Us  homicides  &  meurtres  en  icc  lie  par  eux  com- 
mis :  ô" par  iceux  furent  toutes  les  images  hnfees ,  d^les  verrières 
rompues  (y  caffces  :  laquelle  par  les  aufmones  des  gens  de  bien  a  e^è 
réparée j  enfemble  des  deniers  prouenta  des  adiudications  faicies 
fdr  Arrcjî de  laCour^qut ont efté pnfes fur  Us  biens  d' aucuns d'i- 

DDd  ij 


39^         VNI  VER  SITE'     DE    PARIS, 

ceux  feditieux  exécutez,.  Et  en  UdiCie  année  le  iy.de  Mars  auant 
JPâfques^fut  Udi6le  Eghfe  réconciliée  &  rehenifie ,  far  Reuerend 
Tere  en  Dieu ,  MeJ?ire  Antoine  de  Harlay,  Eue/que  de  Chaalons 
fur  la  Saône  :  Et  pour  lors  efioit  Trieur  &  Curé  d'iccUe  Eglifefiere 
Antoine  Defpoigny  Religieux  defaincle  Geneutefue. 

Voyez  cyapres  le  traidë  du  Collège  de  faind  Michel, où 
particulièrement  efttraidé  de  ce fubied. 

Pour  lors  le  maiilre  autel  efloit  où  eft  le  Crucifix  à  prc- 
fcnt,  mais  depuis,  fçauoir  en  Tan  1586.  elle  futaugmentee  de 
lalongueur  du  cŒur,&:  des  Chapelles  qui  font  aux coftez, 
ainfiquetermoignc  le  fuiuant  eicric  qui  eftaudeflusdela 
porte  de  la  facriiYie,  à  main  droite  du  grand  autel. 

L'an  isS6.  le  leuciy  18.  iour  de  Septembre  y  Reuerend  Père  en 
Dieu  Mcpre  Bapîtfte  de  Tier félin  Euefque  deLuçon  ,ft  la  henedi- 
cl  ion  du  mai/Ire  Autel  de  ccfie  Eglife:  enfemble  de  tous  les  autels  y 
de  toutes  les  chapelles  qui  font  au  nouueau  bafiiment  de  ladicte 
Egà/e.  Et  pour  lors  efioit  Prieur  Curé  d^icelle  fiere  leandelaRi- 
merey  Religieux  dejaincle  Geneuicfue. 

Le  deflein  d'augmenter  ic^lle  Eglife  eftoir  bien  plus  grad, 
comme  il  apparoiil  aux  fondements  que  Ton  auoit  eom- 
mencëderriereIeGœur,ia  efleuez  horsdeterrededeuxou 
trois  affifes  de  pierre  de  tâille,pour  faire  la  rotondité  ou  chef 
deTEglife.  Mais  pour lapauureté  des parroilîiens,  comme 
il  ell  à  prefumerj'onf'eftcon  tenté  d*en  prendre  vne  partie, 
qui  cft  leparce  d'vn  mur  de  moilon,  auprès  duquel  eft  le 
maiitreautel. 

Des  Religieufes  de  ï Ordre  Saincl  François,  nom^ 
mees  Cordelières. 

En  l'an  un.  le  Dimanche  des  Rameaux  faind  François 
Patriarche  des  freresMineursou  CordelierSjnatifdelavil- 
led'Ailîl'een  Italie,  bailla l'habitdeReiigion  àfainde  Claire 
en  l'Eglifenoftre  Dame  des  Anges,  près  ladidc  v/Ue,  auee 
vnereiglequafidu  toutconforme  à  celle  àç.%  Religieux  de 
ce  melme  ordre  ;  qui  depuis  a  eflé  confirmée  parlé  Pape 
Grégoire  IX.Etparicelle,  pour  plusexadement  garder  le 
vœudepauureté,  elles  ne  pouuoientauoir  cens,rentcs,  ou 
chofe  quelconquejimmeuble  ;  ains  feulement  viure  d'au- 
mofnes.  C'efl:  la  première reigle  de  faind François.  La  fé- 
conde obtenue  auecinflace^importunicç  du  Pape  Vrbair^ 


LIVRE    SECOND.  3^7 

4.  eftvncpermiffiond'auoir  biens  immeubles,  cens  &ren- 
tes.  Ecd'iccllefoncles  Cordelières,  appellecspar  le  Keue- 
rend  Père,  François  de  Gonzague,  enionœuure  de  l'ori- 
gine &:  progrés  de  cet  Ordre ,  duquel  il  cfloïc  General ,  Vr- 
baniftesrnon  pour  villocer,  5c  ne  garder  laclofl;ure,mais 
pourviuredepolTeffions,  comme  ceux  qui  habitent  aux  vil- 
les. Encre  lefquelles ,  il  y  en  a  de fuffilamment  rentecs,  com- 
me celles  de  Long-champ  ôcfaincT:  Marcel  qui  ne  fortencia- 
înais.  Et  d'aultrcs  qui  font  hofpicalieres ,  pour  receuoir ,  lo- 
ger &fubueniraux  pauurcs.  Lelquelles  quelques  fois  fer- 
rent auec  congé  ,  pour  aller  vifitcr  des  malades  de  qualités,: 
depreud'homie.  Mais  depuis  c'cll a  fçauoir  en  l'an  1406.  du 
•temps  du  Pape  Benoift  13.  Dieu  fufcita  en  Bourgongne  vne 
•vertueufe  &  fainéte  Religieufe,  nommée  Collette:  laquelle 
par  fon  exemple  de  deuotes  enhortations  a  réduit  beaucoup 
de  monafteres  à  la  première  reigLe  de  S.François  :  en  renon- 
çant à  la  poiîelîion  de  tous  biens  temporels,  qui  pour  cela 
s'appellentlcsConucnts  des  Seurs  Collettes.  Icelle  deceda 
à  Gand  en  Flandre,  le  6.  iour  de  Mars  1447.  comme  tefmoi- 
gne  Jacques  Maye  en  fes  Annales  de  Flandre:  fa  vie  a  cfté 
amplement  defcripte  par  Eftienne  loliac ,  de  le  crouue  tome 
7.  deSuriusdesfainds,  foubs ledit  lour. 

Fcndation  du  Mon aH ère  des  Cordelières  de  fainÛ  Marcel, 
Uz,  Paris. 

T  A  première  fondation  des  Religieufes  Cordelières,  qui 
-^lontmaintenantauxfaulx bourgs faincT:  Marcel  lez  Pa- 
Tis ,  a  efté  aux  faux  bourgs  de  Troye  en  Champagne,  faite 
par  Thibaut/,  de  ce  nom,  Roy  13  deNauarre,  Comte  Pa- 
latin de  Champagne  6c  Brie,  &  efpoux  de  Madame  Yiabeau 
fille  fecondedu  Roy  S.Loys,&:  de  Marguerite  de  Prouece fà 
femme.  Lequel  en  l'an  1270,  au  moysd'Auril  donna  à  Dame 
..(ailles  de  Sens ,  diteaux  Paledeaux,  vne  maifon,  grange  ,  & 
fesappartenancesairizesàla  Chapelle  S.  Luc  près  la  ville  de 
Troye:  poury  faire  vn  monaltere  de  13.  Religieufes  corde- 
lières,  ôcd'vn  chapellain.  Ce  qui  fut  accôply  cinq  ans  après, 
auec  inionélion  auxReligieules  que  l'Euefque  yauoit  inftal- 
lees,  de  garder  la  rcigle^  forme  de  viure  des  religieufes  de 

DDd    nj 


3o8  VNIVERSITE'    DE   PARIS, 

rhumiiiténoitre  Dame  près  S.  Cloucl,quiell  Long  champ. 
Ec  demeurèrent  en  ce  lieu  lufqucs  en  l'an  1 189.  qu'elles  furéc 
tranflacees aux Faulx  bourgs  de  S.  Marcel)  pource  que  leur 
première  demeure  eftoïc  crop  marelcagculejôc  auffi  leur 
Eglife  vn  peu  trop  ciongnee  de  leur  habitation.  En  laquelle 
amorrieparleRoyl  hibaud, comme  ils  auoient  toute  lufti- 
ce,  haute,  baire&moyennne,aulIiiereuenudelaproprietc 
dcç  lieux  &:  des  droits  d'iceuxeltdeuolu  aux  religieules  de 
S.  Marcel, qui  en  iouiiïent  encoresà  prefent,i5c  ell  aualuc 
eouiron  trezecens  liures  tournois. 

Delà  féconde  fondation  delditesReiigieufcsle  premier 
bienfaiteur  a  eflc  M.  Gallien  de  Piles,  Chanoine  en  l'Eglife 
S.  Omer  au  Diocelè  de  Thcrouenne,  anciennement  dit 
JMorines.  Lequel demeurantà  Pans,  Ôdfe  fentant  fort  op- 
prelPé  d  e  maladie ,  feit  fon  teftament ,  Ordonne  fa  fepuicu- 
reàfainde  Geneuiefue,  ôcaupremierarcicledcslaizôcdo- 
nations  dicf, 
Manoirs  s5t      Voloquod fit  Religtode  ordiffc  fan^x  Clard  in  perpetuo^  in  mets 
domiciles,    trihué mAnerits dcl orcmis  ^cum prato O' parte nemons ibi retroittxta. 
Parifia-s  :  Remota  alla  venditione^datieK€&  alienationeqtfacum^jHe, 
^*£ tri 4  manerïa conflïterum  mihi  lAmplus  quam  vigtnti  quinqut 
mtlli.t  iihrarum  tnronenfiumçjrc. 
Ce  teftament eft  datte  du Mercredy  après  Todaue  S. Mar- 
^7*     tind'Hyucr,  l'an  1287.  Et  pour  les  exécuteurs  d'iceluy ,  il 
nommeentre  autres  le  Miniftrc  Générale:  Prouincial  d^s 
frères  Mineurs  :  Et  vn  nommé  Guillaume  Penitentier,  ôc 
Confelîeur  delalloyne  Marguerite  de  Prouence,  femme 
deS.Louys. Enfaueurdelaquelleilauoitfaid  ccftc  dona- 
tion la  priant  humblemctdevouloirpourfuiurecefleatfaire 
Ce  qu'elleaccepta  volontiers:  Reparla  diligence  le  lieu  fut 
accommodé  régulièrement.  Et  pour  le  regard  àts  cens, 
rentes,  &  autres  droits  que  Meilleurs  de  faincte  Geneuiefue, 
\qs  Holpitaliers  defaind  lean  de  Hierufalem  &  les  Chanoi- 
nes de  S.  Marcel  auoient  lur  Icfdits  lieux ,  le  Roy  Philippe  4. 
furnommélcBel,  lesrecompenfafibien,  qu'ilsfe  tindrenc 
pourcontents.  Et  pour  plus  auctoriferce  contentement  le 
reucrendifTime  lehan  Choler,  Cardinal  de  fainétc  Cécile,  6c 
pour  lors  Légat  en  France  les  lit  citer  aux  Mathurins.  Où 
par  Procureurs  comparoilTantS;  ils  donnerétleslcttres  d'af- 
/éurance  qui  cnfuiuent. 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  399 

Reuerendo  Patri ,  4C  Domino  y  Domino ,  loanniprouidentia  diuma  ^o^^.^'é  eil 
tiîuliS.Cecilid  PreibyteroCctrdt»iili  ^  ylpoftoliufedis  Légat 0  y  C^/^^de^pôi^aîers 
deNohalhaSyCaptccriusFiôfauenJJs  cu/ndcfiotaproptitudincfèruien-  où  il  y  a  toc 
dt  me  ipfum  adpedes  Reuerendx paternttatis  vefirjt ,  canfa^rolixita-  ^f^l 
sis  vitanddytenorepr^/entium/igm/ico'.  ^od/an^d  Genouefd-.  Ho/- 
fiuits  fancti  loannis  Hierofolymïîani  w  Fïdncia:  ^  fancii  Marcel-      »» 
//  ecdefiAYum  Procuratores ,  confeptfunt  coram  me^  authoritate  vejlra      ->"* 
fungenteyrecomfenfAttones  Cenfuum:  qui  de  Manerys&prato  cj non- 
dam  Màgtfiri  G  alitent  de  Ptfis ,  tHxUvillam  fancli  Marcelliprxii^ 
^isecclefiU  fûluehantur  ,  de  bonis  regiù fa^iam  fuiffe'.  &  dictas  eccle- 
fias  huiufmodi  Yccompenfationc  contentas  ejje ,  preut  in  magna  colU- 
tione ,  cttiprdfens  Ittera  efi^  annexa  .^plenius/tflacucrit ,  poteritU  tn-     l  -  8  0 . 
ttèeri.  Datum  oBatto  idus  AprtltSyanno  Domtni  1288. 

En  l'an  enfuiuantlesReligieufes furent mifes  en  pofTcfîion    1 189, 
dudon,  ôcenclofesparlereuerend  père  en  Dieu  Simon  de 
Perruclieo,  74.  Euel'que  de  Chartres  à  ce  délégué  par  le 
Cardinal  de  fainde  Cecille,  leur  donnant  la  mefrac  Reigle, 
quetenoientlesReligieufesdeLong- champ. 
V  L'an  1194.  pouramplifierôcaccomoder  le monaftere  ào.^- 
dictes  Religieufes,  Marguerite  veufue  de  feu  Roy  S.Loys,    1294, 
leur  donna  la  mailonRoyalle  qu'elle  auoitfaiclbaftir  en  ce 
lieu ,  auec  telles  lettres  d'afTeurance. 

'\.K  ARG  A RET A  Dei  gratta  Francorum  Regina  Vmaerjis 
^^^ pYxfentes  Itteras  infpeàuris  pilutem.  NotumfacimîiSy  quod 
»os  orattonum  fujfragia  ^  qttx  in  Monafierio  Sororum  Mtnorum 
Ordtnis  fanctd  Clard  iuxta  Parifiu^Jtto  fiunt  quotidie ,  &  fient, 
duBorc  Domino,  Cupientes  animd  noftrx  remedioprofutura  :  nul- 
lorum  precihus  nec  tndu^îionihpis^  feddiuino  infiinclu  {vtfir?nitcr 
credtmus  )  incltnaU ,  domum  nofiram  quam  adificauimus,  conti- 
guam  dicto  Monafierio  cum  fuis  pertinenttjs  é"  appenditijs  vniuer^ 
fis, dtBis foronbus  & eius  fuccefforibus^pietatis tntuttu,  ob antmd 
ftofi-raeremedium,  cultum  Deiperpctuo  celebrandum  tbtdem,  conce- 
dimus  d^  donamusy  ab  iplisforortbuSy  é^eiusfuceeffortbus  perpctuû 
pofitdendam.  Itatamenquod  dicf^efirores ,necearumft^cej]dres 
diÛam  domum  nec  eins pertinemtas pofiint  'uendere ,  donare,  alie- 
nareyVel advfum alium  applicare :  Rctenîo  Blanch.i  filid  nofir^, 
pofi-deceffltm  noHrum  in  diâla  domo^  &  dus  pertinenttjs  ad  vit  ara 
fiuim  tantummodo  vfu'fru^H.  ^^emfiquidem  vff4m-fiuBum  di • 


40O         VNIVERSITF   DE   PARIS, 
à  A  Btancha  nonpfit  'venderc ,  donare ,  'vel  etUm^ermutare ,  nifi 
fi  r  on  bus  an  te  dutis .  In  ctims  rei  teBimonmrn  prxfentibus  lit  cris 
nofirum  apfomjigillumfiximus.  Baîum  apttd  Monafitriumpr^^ 
dtCtum^  Anno  Domini  12^^. 

Cecyaeftéfaicy.ans  après  la  donation  dudic  Gallien  de 
Pifes.Éceit  à  remarquer  que  la  Koyne  Blanche,  première 
fille  de  S.  Louysôc  de  ladide  Marguerite,  après  le  decés  de 
Ton  mary  Fernand,fiîsairned'Alphonreio,  decenom.  Koy 
de  Léon  ôcdeCallille,  elle  le  rendit  reiigieufe  audit  mona- 
ftere,  yfailant  beaucoup  de  biens,  comme  aparoift  par  Tes 
armes,  qui  relient  encoreàprelent  en  beaucoup  d'endroits 
dumonaftere,&  principallement  aux  vitres  ôc  lambry  de 
rEgliic.  Ellemourutley.  luin  1321.  £cy  cfl enterrée:  Com- 
me elcrit  Monfieur  du  Tillec  en  ion  Recueil  des  Roys  de 
France,  autraidéduRoyfaindLouys. 

IcelleEgliieaellë  commencée  à  baflir  des  moiensdela 
Royne  Marguerite,  ôcpourluiuie  parla  fille,  Blanche.  Lel- 
quellcsy  ontfondë4.  Chapelles  qui  fontà  la  collation  delà 
mereAbbefle.  Les  patrons  de  l'Egliie  font  faind  Efticnne 
premier  martyr,  ôcfaincle  Agnes  vierge  &  martyre. 

Lagroiretour,quirevoidencoresauiourd*huy,efl:oitpIus 
haute,  ôcyauoitvniardin  au  defTus,  mais  elle  a  elleabailFee, 
pourobuier  aux  dangers  qui  en  pouuoient  aduenir. 

En  l'an  1497.il  y  eut  vnc  bonne  reiigieufe,  deiamaifon  de 
'^^'  Croy ,  laquelle  par  les  moiens  que  lui  donnerentlesparens, 
fit  faire  la  cable  du  grand  Autel  telle  qu'cUeeft  encore  à  pre- 
fent. Etenla  mefme année,  le 23.  Auril,  quieftoitle4.  Di- 
manche d'après  Pafques  ledit  grand  Autel  &  aulfivn  petit 
d'auprès  furent  confacrcz  par  rEuefcjuc  de  Paris. Sçauoirefl 
le  grand,  en  l'honneur  de  la  iainde  Trinité,  de  la  vierge 
Marie,  S .  François,  àc  fain cte  Claire ,  &  le  petit,  en  l'honneur 
defaintLouys,  EuefquedeMarfeille:  Comme  contient  vn 
petit  tableau,  quieftcnlamurailleàcollédu  grand  Autel, 
.en  ces  termes. 

Jnno Domini iA,<)i.  vicefima  tertia  ApriJis  qu£  fuit  VominicA 
qUiiYtA  ^ofh  Pa/cha ,  hxc  duo  ^îtaria  con/ecr/itaftintpcr  Reuerendum 
in  Chriflo  Patrem^  (^  Dominum  Dom.  loannem  Simone  Epifcopum 
Parifienfèmin honore fAncîtliimdTrinitatis  ,  B.  Mari<t  vtvgints^dr 
emnifim/hn^orum  '.fingularitermAms  aitAumbonoYç  [an^Jt  cUn 

'virginis 


LIVRE  SECOND,  401 

fvir^ms  &/arJâ}i  VrAnci/ci  :  mintu  veto  dUarein  honore finSti  Lu^ 
âçuici  Efi/coft&  confejjeris, 

DetHoJpitAÎdeS,  Marcel  ^Àpefent  MB  U  Mai/on  Royalkde 
la  Chmté  Chrefitenm, 

L'Hofpital  de faiiKfl  Marcel  a  eflé  fondé  par  la  Royno 
Marguerite  de  Prouuence  veufueduRoy  S.  Louys,&: 
fe  nommoic  ancicnnemcnc  l'hcipical  de  L'ourfînne,  prc- 
nantlenomde  la  rue  oùileftfîtuc. 

Eceni'anijyé.aumoisdOdob.  leRoy  Kenry  ^&  fa  mè- 
re CacberinedeMedicis  le  donnerentau  (ire  Nicolas  Houcl 
MaiftreAporiquairedePans.LequeJacheptavneplaccto.ut 
deuant,  de  l'autre  cclté  de  la  rue,  poury  baftir  vne  Eghie, 
Gu  Chapelle. 

EtdepuisleRoy  Henry  4.  par  Edid  irreuocable,  vérifié 
au  grand  Confeil  le  7,  iourdeluilleci6oi.  a  conuerti  c^ù. 
hoipital  en  la  niaifon  Royalle  de  la  Charité  Chrcftienne^ 
pourlcsSoIdars&autrcsperfonnesquiont  e{lceftropiez&: 
rendus impoccnSjluy  failànts  leruice  en  guerre.  Et  ce,  m 
apportant  certificats  à.ts  Capitaines  ôc  Mai  lires  de  Camp^ 
foubslefquels  ils  auront  feruy.  Etàceftemaifon  y  a  afFedé 
les  deniers prouenans du  reliquadcs  Comptes  des  Hoipi- 
taux,  Aumorneries,Leproreries,Maladeries,  Confrairies, 
&  de  la  recherche  des  vfurpations  2c  aliénations  du  reugnu 
d'icclles,  Reuifions  deidids  Comptes  ,  5c   malueriâtions 
commifesau  maniment&adminiftrationdefditslieux.  En- 
lèmble  des  deniersqui  prouiendront  des  places  &:  penfîons 
des Religieuxlaics(vulgairementappcliezDonnez)en  cha- 
cune Abbaye  ôc Prieure  de  ce  Royaume  ,  eftans  en. la  no- 
mination de  faMajefté. 

Dcderddela  Riuiac  de  Bieure ,  oh^  déluge  de  fâincî 
Marcel. 

EN  Tan  1515.  la  petite  riuicrede  Bieure,  dite  vulgairc- 
mentdcGentiUy ,  pour  ce  que  de  ce  Village  elle  vient 
trauerfer  le  Faux  bourg  de  S.  Marcel,  fe  desborda  fi  extraor- 
dinairemcnt,que  la  plus  part  des  mailons  duditFaux  bourg, 
dloient  inondées lufquesàleur fécond  eflagc. 
En  l'an  1579.  leMecrcdy  8.  d'Aurillur  Içs  dix  à  vnze  h  cures 

EEe 


401  V  N  I  V  E  R  S  IT  E'  DE   P  A  R I  S, 

denui(^ccfte  petite  riuicres'cnflaÔc  desborda  iî  excraordr- 
naircment&furieufcmenc,  qu'elle  inonda  prefquc  tous  les 
Villages  circonuoifins  d'icelle  ôcy  iin  vn  fignalé  dommage^ 
mais  notamment  au  Faulxbourg  de  S. Marcel  lez  Paris,  par 
lequel  elle  i'erpanduiulqucsau  Mcnafleredefainde  Clere 
furnomme  des  Cordelières  defaind  Marcel  au  grad  efFroy 
despauuresrcligieufcsd'iceluy. 

Il  y  eutij.periomies ,  tantlionimesquefemmes  ôc  petits 
enFans,que  noye£s,que  tuées ôcacabiees ibusles ruines, 40. 
quifurenticullemcntbleirecs,  quantité  de  bellial  noyé  &: 
perdu  le  moulin  &  le  pont  dit  aux  tripes  ôc  11.  autres  mai- 
Ibnsabbatues,  êcen  iin  tous  les  dommages  quefîtceftefu- 
bue  inondation  f  que  [.'on  appelle  le  déluge  de  S.  MarQslj 
furent  eftimezàpcuprcsàfoixantemilelcus,  non  compris 
2ceucîluezles  autres  degalls  ôcrauages  qu'elle  âtaux  villages 
voifins. 

Voyez  cy  apre5  le  traictéderEglifeS.  Nicolasdu  Char- 
donnet,&  celuy  du  Collège  du  Cardinal  leMoine. 

JriHtli'ge.  &  exemption  des  Talmellicrs  demeurants  en  la  ville 
S.  Marcel  &  attires  endroicls. 

Quiconque  eO;  Talmellier  à  Paris  (  félon  qu'il  eft  porté 
parles  Ordonnances  des  fermes  domaniaLcs,c'c£làcîire,qur 
lontdu  Domainedu  Roy,eftansauGref&duThrefor)doit 
lixfolsparifisauRoy  ,pour  le  haut  ban,  payables  à  la  lâinâ: 
Martin  dliyuer.Et  conuient  qu'il  acheté  le  meftier  duRo.yr 
f'il  ne  demeure  à  fain  t  Marcel,  ouà  laind  Germain  des  Prez, 
hors  icsportes  de  Paris,ou  en  la  vieille  terre  defaincle  Gene- 
uiefucs,  ou  en  la  terre  du  Chapitre  de  Noflre  dame  en  Gar- 
Iande,ou  en  la  terre  S.  Magloire,fainâ;  Martin  des  Champs,, 
hors  les  murs  de  Paris.  Et  celuy  qui  a  acheté  du  Roy  ledict 
mefticr,lepeutvêdreàvnautre,plusou  moins,commebon 
luyfemble.  mi  sri; 

Pour  fçauoir  quec'eft  de  Talmellier, voyez  le  liuredes 
Ordonnances  des  Roys  deFrance,  drefTcparmaiftre  Pierre 
Rebufy,  ou  au  liure  4.  Tiltre  de  la  PoUce  de  Paris,  pag.uoi. 
ÔC1103.  leTalmelliereft  diftingué  d'auecle  Boulanger, en 
cec^u'iln'ell  choiii  pour  faire  la  vifitation du  paiu,ainsde- 


LIVRE    SECOND.  4oj 

fendu  d'en  prendre.  Plus  au  mcfmeTjltre  article  5.  des  Or- 
donnances faictcs  par  lé  Roy  Ican  l'an  1350.  le  penultielmc 
fpur  de IaDuier,ôc  publiées  au  mois  de  Feurierlùiuant  l'an 
premier  de  /on  regne,eft  dick  que  coure  manière  de  Talmel- 
îiers,  Fourniers  &  Pafticiers  qui  ont  aceouftumé  de  cuire 
pain  à  bourgeois,  &aucrcs  gens  quelconques ,  feront  tenus 
depaflrer,buileter,peAnr,  6c  tourner  les  farines  qui  leurfe- 

•  font  baillées  es  maifons  ôc  domiciles  defdits  bourgeois  ôC 
autres  gens,  &  I  apportera  cuire  en  leurs  maifons, Et  feront 
piyez  de  leurs  falaires  le  tiers  plus  qu'ils  n'auoientauantl'e- 
pidimic.  Etaucasqu'aucun  enferoit  refu(ànr,oufaifantle 
contraire,  il  fera  à  loixante  lois  tournois  d'amende,  6c  par 
femblable  manière  fe  payeront  lesPafticiers  de  toute  ceuure 
ilepafticeric. 

,  Ce  priuilegc des Talmclliers nef edend qu'à  euxfeu]s,6c 
nonauxautres  TalmclliersouBoulangcrsde  Paris, comme 
tefmoigneMonileurBacquet,  lequel  au  liurc  qu'il  a  fait  des 
droicls  du  Domaine  delà  Couronne  de  France,  TiUre  des 
droicls  de  luftice  chap.  30.  diclquetouslesmaiftres  Bou- 
lengers  de  celle  ville  de  Paris  Ibnt  tenus  payer  au  fermier  du 
Roypourledroiddehaultban,la  fomme  defîx  folsparifis 

-  au  iour  fainft  Martin  d'hyuerjCncore  qu'ils fulîentpriuile- 
geZjComme  eftantdu  nombre  desArchers  ou  Arballeftricrs 
de  la  ville  de  Paris.ou  de  s  Officiers  de  la  Monnove  de  cefte 
ville  de  Paris. 


Fo}2d^î6n  de  l  Abbaye  fAÏntt  Victor  lez.  Fatis  ,  F  Huile gc  s 
Ô'JîngnLiritez..  d'tcille^ 

QV  E  la  première Eglife  de  fainâ:  Vidor  près  Paris  aie 
elle  conftruiccdcuantlc  règne  de  Loys  le  Gros,  il  ap*. 
pertparfonpriuilege  cydcflbus  tranicrit.  Auquel  il  ne  fe 
dit  pas  fondateur  d'icelle,  ainsleuiemët  y  auoir  introduit  ôC 
doté  certain  nombre  deChanoinçs  réguliers  de  l'ordre  S. 
Auguftin,  eu  Tan  1113.  Etfrerelean  Picard, home  ftudi eux 
&Chanoinedudir  Monaftere,  m'a  efcritauoirefté  en  l'an- 
née iéo6.  en  l'Abbaye  delumiegcsen  Normandie, &  veii 
en  leur  librairie  la  Chronicquc  de  Sigibert,M.  S.  En  laiîn 

EEc  ij 


33 
3} 
» 


404  VN  I  VERSÏTE'  DE    PARIS, 

de  laquelle  Ton c  les  fon dations  de  diuers  ordres  &  monafle- 
res  :  Oùaprcs  auoirmentionnë  les  ChartreuxÂ:  Ciftercics, 

iladioiifte  :  Eodem  tempore  Magifier  VvtlUlmm  de  Campellù^ 
qui  fuevAt  Archidiaconns  Pariftenfis  yVir  adwodum  ltteratm'(^ 
religiofus y  /fjfumens  habilum  Canonici  reguUns ^cum aliqmbus 
difcfpulisfuis  extra  vrhcmPariJius^n  loco  uhi  crai  capelU  iju^^dam 
fanÈii  ViÛoris  Martyrts  cœpit  ddtfoare  monafierium  Clericomm, 
Affumpto  Aiitemilload  Eptfcopatum  CataUunenfem ,  Fenerabiiis 
GtldtiinHSyeitis  dtCcipulm^primué  Abba^s  ibifaUtiâ  efi. 

Or  eft-il  ain{î,que  l'Ordre  des  Chartreux acoramencc 
en  l'an  1084.  Et  celuy  de  Cifteaux  14.  ans  après  :  c'eft  à  f^a- 
uoireni'an  1098.  Comme  le  rapporte  ce  diilicque. 
Anno  Millcno ,  Centeno,  bis  ?/nnus  vno^ 
S/ib  Pâtre  Robert  0  cœptt  Ciflercius  or  do. 
Et  le  Roy  Loy  s  le  Gros  ne  commença  à  régner  qu'eiil'aiï 
irio.  Parquoy  lied  notoire  que  dcuant  fon  rcgiieilyauoic 
TEglife  deiamcl;  Viclor  au  mefmeliea,  appclieecy  dcfTus 
Chapellepourrapetuceftenduë,  Laquelle luy  oufesfuccef- 
leurs  firent  augmenter  ou  démolir  du  tout ,  ôc  en  refaire  vne 
plus  ample  ,.que  neus  auons  veuë  iuiques  au  règne  du  Roy 
François  premier  qu'elle  futabbatuc,  excepté  le  fonds,  la 
porte, &:leparuis, 6c vneautrebafbe  telle  qu'on  la  void  de 
prelènc. 

Le  Primiege  dudi6t  Roy  eft  tel. 

In  nomine  San5i£& tndmtduxTrinitatis ^  Amen,  ^^jioniam 
Deo  difponente ,  bon  a  cjud  temporaltter  agimns ,  &  contra  aduerfa- 
rtum  nofirum  arma  funt  wexpugndbiliaj  d^  dtern^  hjereditatis  in- 
dabitanternobis  dcquirnnt  pr<irnia:  ratio  confuiit,  necejbitasexi- 
gityVtdum  tempus  habemus,  bonum  adomnes ,  maxime  autem  ad 
domefîicos  fidei  operemnr:  vt  pauperes  fpiritif ,  noflrjt  largitatis 
munificent  ta ,  necefiîatis  fu£  ohtineant  rernedium  :  d^  nofirafia- 
^ilitas  eoripn  orationihtts  adiuîaia  diJtri6îo  examine  mdtcemjlbi 
mifericordem intteniat éf^ prepit'tum ,  Ekdmofyna cmm, tefie fcri- 
pturdyô'oratio  lujft  afidua  jvitierum  ineenttua  extinguere  y  é* 
Deum  (  cnius  imaginem  portamus)  ualet  inoffenfiim  reddere^  in 
cuius  manus  durum  ô*  horrendum  c/f  incidere,  lUuJlris  ver)?  me- 
morix  anteceffores  no/h'i ,  quorum  excellentia ,  quorum  n^irtute 
regnum  Francorum  vfque  in  hodtcrnum  diemfloruit  ad  laudemé' 
gloriam  J)ei,  cuifermre ,  regnarc  eU^  multas  m  regno  nofiro  Ecck- 


LIVRE    SECOND.  4oy 

Jîas^  fundauerunt^  &  immcnjis  cm  donartjshonordre  decreuerunt: 
tk^niôjinii  quidem  feçcatx  redimentcs ,ç^amicos  in  materna  taher- 
nacuU  facicntes.  Ego  igitur  Ludoutcus  Dei  graîia  Irancorum 
Rex  AHteceJforum  nofirorum  exempUs  informatus ,  é'accufante 
confcientia  diem  extremtexaminis  ante  ocuUs  reducens ,  oh  rtme- 
dium  ani'mdn&firjiypro  faitite  etiarT^patris nofiri  Philippi ^cr  an- 
teceJfoYum  nofirorum,  in  EaUJîa  beati  V i^tris  quét  iuxta  ïartjio^ 
rum ciuitaîemfitd efi^coufrltu  qmdem  Anbieptfcop»rum ,  dr  EH- 
fcopomm  &  optimatum  Regni  noifri  ^Canonicos  rcguUriter  viuen- 
tes  or  dinar  i  volui  :  qui  videlicet  tampro  nobis,  quamprafalute  re- 
çmnoUn  Dei  mifericordiam  implorèrent ,  &  memoriamnofiri^ 
nofirorumqt^e  antccejforuminfms  OYAtiombus  haberent.  Et  ne  cu- 
ra corporalis  necefitudimsjratrttmfpiritiïlcprapofiiu  ad  extertarit 
filait udinem  indinareti pr.tfatamedndem  Eaiefiam  nojlrxlar- 
gitatts  henefiao  dotaui  &  ditaui.  C  0 N F  E N  I E NT I  BV S 
ergû  in  vnurn  CathaUani  Archieptfiopis^  Epifcopîs^  Comitthusyé' 
ceterts  Regni  nofiri  optimatthus ,  communi  ajjenfa  dtffiniuimus: 
quattnusprjidtcH  Canomci  de  grege  fit  a,  \jelde  alla  Ecelefia  que^u 
"otllentfibi  Abbatem  ehgerent  3  itatamen  quodinilla  Abb/ittsele- 
tiione^nic  Régis  ajjinfum  qu^erercuty  ne  c  Régis  auctoritatem  expi- 
[farent^ulltuf^^.perfond  vûlimtatemvel  laudt-m  attendirent  ,fid 
qtiem  Dominus  eis  concederet ,  inconfulto  (  ft  diximus  )  Rege,rje-l 
qualibet  alupcrfona  canonice  e  libèrent ,  é^  Farijlcnfi  Epifcopo  m- 
refragibiiiter  confecrandum  Ojferrent.  FROMVLGAVIM  V  S 
ettam  m  eodem  conuentUy  Villas,  prxdia  dr  cetera  bénéficia  qu£  ad 
l'fum  Canomcortimprjefdtxcontulirnus  Ecclefijt^  &  hjecomniaper- 
pctHO  iure, perpétua  libertate  eis  habenda  comcftmus ,  nihilpote- 

'  fiatts ,  nihil  nosin  iuris  referuantes  nobis ,  fedomma  qu^  ad  nos 
perttn^re  vtdebantur  eis  omnmo  émancipantes.    Hxc.fciltcet  Fit- 

i    iheolts  ^uilla-tn quA  esl  in  territorio  Nanthonenfi,  cum  firms  dr^n^ 

'  ctllis ,  eumfcodis  militum^cum  terris, cuit  is  é"  tncultis,  cum  l'ineis 
Cr  fylui^^  cum  omnibus  adeam  pertincntibus.  Mercatam  etiam  tn 

I  '^^ademnJilUfieri  perfingula^  hebdomad^u.  Régla  petestStejnpe  r- 
petuum  annuimus  .Aqnam  etiam  qudproxifYia  efi  eidem^Ui,)qu.i 
fiiltcet aqua,  Ejfona  vocAtur:  emnta  inqu^rn  ifia ^./jitod admcdum 
pôjiideban/y  eis  perpétua  pofidcnda  concefimus.  Orî^tniam  ettam 
quA in  territorto  Miltdunen^ fitum\eH , xum  feruis ^  ancillis,  & 
ceteris  omnibus  qu£  ibidem pofidebam.  Huic  dono'adiunxtmus 
•vnitm  ettam  CTiMoi^dinij  noHns  quifunî  apud^eterts  S  t amplis, 

E  E  e  iij 


^a6  VNIVERSITF  DE  PARIS, 

&fr^dt6tis  Canontcà  perpétré  poj^tdendum  tradidimus,   Apud 

■Corbellas  ctiam  iuxta.  C4firum  Nxntonis^  viginti  Arpennos  ùrato- 

rumy  &  v'utturam  de  Bujstaco ,  quam  aTefeelmo  Btmocenji  compa- 

rauimus ,  c^  qnicquid  apud  idem  Bttftacum,  qmdmxta  Liricaa- 

tumfitum  ejly  habebam,  Bufiaci  infapery  infuUm  qtid  in  territorie 

Aurelianenfijitaejt:^  cumfèruis  &  ancillà,  cum  omnibus  appenâi- 

t^  s  fuis.  M^commuff^uam  eifdem  Cansnitisplena  liber i  ut  e^per^ 

^e.tuo  fibtmenda  annuimus .  Jpud  Fontanetttm  etiam  in  ter  rit  o- 

rio  Parifienji,  terram  duabiM  carracis fnfjicientemy  &  quinque  hbf. 

fîtes ,  &  dcccmfoUdos  cenf»s  in  ea.dem  villa,  ^partim  À/upradicf^ 

hofpitibus ypartim  ab  aJia  terra:  Et  ibidem  torcaUr  -vnujn  dr  dimi- 

dium^cum  preffuris  adeapertinentihus:  Cr  apud  Mufierelium^^quod 

cfi  iuxta  idem  FontAnetnm ,  terram  vni/ts  car  met ,  cum  vno  hof- 

pite ,  prxfatjc  obtuUmus  EccleJiA,  Prveterea  fcicndum  esl^ 

qnod  Canonici  fknUi  Seuerini  de  cajlro  Nantonis  apudVriam  viL 

lam,  terram ,  feruis  éi*  ancillas  antiquités  pofidebant ,  medteta- 

tem  cuitfs  pojjefionis  prjtdecejfori  noflro  Régi  vide  lice  t  Philippo^ 

fano  vji  confilio  concejfere  j  hacfctlicet  commutationc ,  qnod  idem 

pbilippus  na/lrcr prjtdecejjor^pro  hac  concefiione  eifdcm  Canonicis 

fan^i  Seuerini  omnes  confuetudines  ^quos  apud  Brolmm  corundem 

Canonicorum  villam  iuxta  Putheolisjïtam ,  iufte  veli'fiiufl}  obti" 

jiere  videbantur^  prxter  coruatas  ter  in  anno  omnino  remijit.  Pr^e-^ 

ter  hoc  etiam  apjfdprxdiclum  Vriacum ,  terram  adfifcum  nojlrum 

pcrtincntem  pofidebamus ,  quam  fcilicet  terram  cum  medietate 

Jupradicl^e  pofjefionis  yCum  prddi6lis  ettam  coruatù^prxfatxfan^li 

P^icl-oris  EccleJ;\e  y  plena  liber tate  in  perpetuum  habenda  tradidi- 

mus.   NO  TV  M  etiam  omnibus  fer i  volumus ,  quod  EccUftam 

beat4  Mariji  de  Putheolis,  ck"  ait  are  de  Amponuilla^  ci^m  totQ  atriOy 

cum  medietate  magnA  décimas  cum  terra  infuper  nojlri  iuris  in  ea~ 

dem  Amponuilla  exiflente ,  panes  etiam  ad  altare  de  Esk.agafa 

pertinentes  :  Omnia  quidem  'ifta^ficnt  ohtinebamus  ypr^memoratis 

Canonicis  Regularibus  ex  integro  pojsidenda  concefiimus,  VT  au- 

temprxfata  fanÛi  P' talons  Eeclcf.Cy  prxfcripta  nofirji  largitatis 

bénéficia^  légitima  baber^t  do  no ,  légitima  obttmret  ordine  :  ea  qux 

regq  iurU,  quxnoflrÀ  eraht proculdubiopoteflatis.^  eidem  Ecclefî>e. 

inuiolabitembtinenda  manu  nofira  trddidimus  :  Ecclejiosvero,  & 

qu£  iuris  ecckjia/licifunt  y  inmanu  Daimberti  Senonenjis  Archi- 

epifcopi  reddidimtis .  Ipfe  auiemvtilitati  fratrnm  prouidens,  pr^: 

taxatis  Regularib.  eademotrtninoconccfiK  Confirmatum  cfi  etiam 


LIVRE    SECOND.  407 

infipradicî-ô  Epifcoporum  ac  Trocerum  nùfirorum  ConuentUy  quod 
ûuicumquc  allod'tafua  qudjub  nvfi-ra  tuteU  funt^vel  quicqutdqu^d 
\ad  fifcumnjelfeodHm'riofirmnattwet  ^  eifdcm  reguUribus  impcr- 
tiri  volnerîty diltgcnter annuwtus & Rtgict  aiichriînte  confïrma- 
mus,  V  OLV  MV  S  ettam  quadjinliquos  ex  fends  vel  ancillis 
fuistrxfati  Canô?ùep  mani^mittere  voluermty  nofiro fuper  hoc  af- 
fenjii  minime  requifite,  quos  njeiquot'voluerintjèruos  velancillas 
iu<^ofertiîtutis  ahfolitant  ô'perpetux  Itbertati  tradant^  remotafci- 
licct  omnium  calumnia^  &  Jopita  tôt  lus  retrnclionis  molefiia. 
I L  LV  B  itifuper  fummoperl'  determmAiitmus  ô"  determinanda 
diffininimHs ,  qmdomnia  qUiêfuperi&r  continet  pagina,eo  iureyCa 
liber  t.  Je  qita  tenuimtts  pradiHa  yfmcti  Vicioris  Ecclefia.  in  Mernïi 
pcfidear-^  Et  ho£  pr^H-eptum  nofirum  quodnofiri  nominis  charnâfere 
figr.aîiï?Hi{Syinfig'nurn  &  argumetum  perpetu.îJïrmitiUis  obtineat: 
Infiiprndiê^iis  tamen  omnibus  falun  aucioritate y.iure,^  débita: 
ebedicntin  Senonenjis  Archiepifcopi ,  ^  Parijîenjîs  Epifcopi.  Si- 
gnum  Biiimberti  Scnonenfis  ArchtefiJcopi..S.  Rodulphi  Remorum 
Archicptfcopi  S,Ludomci  Régis  S.  Lifiardi  Epifcopi  Sueponenjîs. 
S.  luonis  Car  note  nfo  Epifcopi.  S.  Manaffk  Meldcnfis  Epifcopi, 
S.  Huberti  Siluaneclenjis  Epifcopi  S.  Galonis  Parijtenfis  Epifcop-iy 
S.  loannis  Auretianenjîs  Epi  (copias.  Godefridi  Ambianenfis  Epr~ 
[copias.  Hicbaiidh  Anttjhiodorenfis  Epifcopi  y  S.thilippi  Trecenjis 
Epifcopi. 

Acfum  Catalauni  in  Talatio  publicOyAnno  Incarnati&ms  11 13.      \\\x. 
Anno  vero  regninofiriquinto. 

Datapermanum  Domnt  Stephnni  Caneellarif. 
Signiem  AnfeHitumtemp9risyBapiferinoftriyS.Iiugonis  Confla- 
hularif.  S.  Vvi-donts  Camerar^,  S.  Gif-eberti  Buticularif^ 

Ladicke  lettre  eft  feeilee  de  cire  rouge,  où  le  void  emprainc 
vn  Roy  en  majefléjfur  double  queue  de  cuir  blanc. 
;  Les  vers  fuiuan  ts  ont  efté  faicts  en  l'honneur  5c  à  la  louan- 
ge du  dit  Roy  fondateur, ôc  Te  voyent  grauez  envnel'ame 
GecuiurequreftdansleCioiflreaudefFousdefafigurejpro- 
chela  porte  derEglife. 

IPITAPHTVM    LVDOVJCI  GROSSI 
huitts  Ecclcfie  fund^îtoris. 
llluHris  ^enitor  Ludeuict  RexLuc(dt4icui^ 
Vir  clcmçnsj  Çhrijèi  fcruoritrh  fcmper  amicus: 


4o8  VNIVERSITE'  D  E 'PARIS, 

Injlttuit  yftat  PAJhrem  Q^nonicorum 
Jn  CelU  veteri^  transfiumen  P^n/iorum, 
Hancvir  magnanimus  almi  Vi^oris  amor<, 
Auro^  reliqaijs  ernauit ,  rehiis  honore. 
San^k  Dtonyjî y  quijeruns  corpus  hnmAtum, 
Martyr  &  Antifies,  Ludouici/ûltie  reatum. 
^  '  chnjli  untenOy  cum  mi  lie  ^  decem  (^  tribus  anno, 

Ternplnm  hoc  ViUoruftruxit  regalis  honorts. 
Notez  qu'en  cet  Epitaphc,ilcft:  dit  qu'il  a  mis  des  Cha- 
noines en  la  vieille  Cciic  (  qui  cft  vn  terme  monachal,{igni- 
fiant  non  feulement  vne  petite  chambrcjtnais  aufli  vneEgli- 
feou  Chapelle,  régie  par  Religieux  &  autres  perfonnesEc- 
clefiaftiques)  6c  non  pas  qu'il  Tait  faitcdifier,  comme  nous 
au.ons  dit  cy-deilus. 

,  Catalogne  des  Ahhez.  de  fainci  Vifiorpres  Parts  ^  colligé& 

elahouré  par  frère  le  an  Picard  y  duquel  a  esié 

fait  mention  cy-dejftis. 

G  î  L  D  V  I N  ,  difciple  de  Guillaume  de  Cliampeaux  a  efté 
le  premier  Abbé.  Aucuns  l'appellent  Hilduin,mais  im- 
proprement :  car  es  efcrits  des  Papes  Pafcal ,  In  nocent,  Ho  - 
noré5Celcfl:in,5cLucius  i.  il  eft  nommé  Gilduin,&  aulîî 
au  Calendrier  dudit  S.Vidor,  idthus  Aprilis. 

Parfa  prudence  &:  religion  ,  l'Ordre  de  faind  Auguftin 
refleurit  tellement,  que  les  Eglifes  Collégiales  de  Noftre 
Dame  d'Eu  en  Normandie, de  Chaigeà  Meaux,de  faind 
Euucrte d'Orléans, faind  GucnaulddeCorbeil,  S.  Gène- 
mcfuede  Paris,  6c  la  CathedraledeSccs  en  Normandie,  dô 
fecuhcres  furent  régulières,  auec  la  bonne  conduite  àz% 
Chanoines  réguliers,  pris  de  l'Abbaye  faind  Vidor,pour 
donner  heureux fuccez  à  cesloiiableschangcmens. 

Ledit  Gilduin  efloit  auffi  confelPeur  du  Roy  de  France, 
Louis  VI.  furnommë  le  Gros,  6càluyfîtfà  dernière  confcf- 
fion,auant  que  de  rendre  l'âme  à  Dieu;  comme  tefinoignc 
SugercenlâvicduditRoy. 
Eticcluy  Gilduin  après  auoirgouuerné  l'Abbaye  de  faind 
ï  I  j4,  Vidorl'erpace  de4i.  an  ,  decedale  15.  Auril  1154  &[  fut  en- 
terré au  miUeu  du  coeur  de  l'Eglife  d'icelle  Abbayeauec  tel 
Epitaphc:  '  Gilduimfs 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  405 

€ïlduinHs  abit  de  cafirù  njicfor  ad  auUm 

làthus  Jprilis  Rege  vocante  fio. 
Frima  columna  domus^  cufiosgrcgiSyOrdims  authôr^ 
H  te  tacet  dternt  dignus  amore  loci, 
Maiflre  A  c  h  a  r  d  a  elle  le  fécond  Abbé,  narif  de  la  Vi-  Abbé  1 1. 
.comcé  de  DomFront  en  Norman die,6c  de  l'ancienne  U.  no- 
blefamilledePetrus  Achard.  Robert  Ccnalis,  fur  la  fin  de 
4a  quatriefmc  Feriociiedu  fecôdliure^^i?^6^4///^^,  faitmen- 
.tion  d'vne  Eglife  baftiepar  Robert ,  fils  de  Rollo ,  en  l'iion- 
neur  de fainclPierre,&:faind  Achard.  Ledit  fécond  Abbé 
après  auoir  régi  laind  Viclor  WÇ^^cc  de  fcptans,fatEuef- 
jqued'Auranches,  duquel  fefonttrouuezces  vers, 
HuîHs  oliua  domus,  AngUrum  glorU  Cicri, 
lampridem  digntis  cœlejîilucefoiteri, 
lœlix  Achardu^fidrens  jetait efenili y 
Trxful  Abrincenjis  ex  hocjignattir  ouili. 
Il  mourut  l'an  1 171.  le  ip.  Mars ,  &  fut  enterré  en  TAbba)^     ii?^^ 
delà  Lulergne  audit  Diocefe.  Pour  éternel  telmoignage 
de  fa  doctrine ,  il  a  laiifé  va  liure  dit,  Le  Tentateur  de  le/us- 
<:hrifiy  fur  ces  mats  defain£t  Matthieu,  Bu^ltis  ejt  lefits  in  de- 
ferturyi.  VnUure  de  la  Trinité.  Vn  liurc  d'homelics  ou  fer- 
mons. Bofton  de  Bury  6c  leanlePand  Anglois,  citez  par 
lean  Balee  en  la  féconde  centurie  des  efcriuains  Anglois, 
font  mention  deididcs  ceuures.  Maiftre  IcandeCornou- 
aille  (  Latine  Cornubicnfis,  & Corifoptenjts )  en  fbn liure,  inti- 
tulé Eulogium  y  ciceledit  Achard.  Ses  lèrmonsmanufcripts 
font  en  la  librairie  de  laincl  Viclor,  Inter  fermones plurtttm 
Jratr»meiufdem domus,  &:Ietraidé  deTentatiene  Chrtfii, 

Ernise  a  eil:e  le  troifiefme  Abbé,  Anglois  denation,  Abbé  III. 
Iiommedegrandeaudontéôcd  afiFaircs,  tellementquede 
fon  temps  i'Egiiie  Cathédrale  fut  regularifee,  y  ayant en- 
uoyé  quelques  Religieux  ôc  vn  Prieur.Lequel  cftantdccedë 
.Gilbert Euelque  d'Herford  efcrit  audit  ErnifevneEpiltre, 
,qui  fe  .comnience(G'/7/'rr////  Deï  gratia  Hertfordenjis  Eptjcoptts 
ErniJio,&c.)  ôclepriedeluy  enuoycrvn  autre  Prieur,  com- 
meilfit. 

En  l'an  1165.  il  fut  choifi  pour  effrcparrin  de  Philippe  Au- 
gu{le,Roy  de  Frâce,auec  Hugues  Abbé  defaincl  Germain 
des  Prez,  ôc  Eude  Abbé  de  fainde  Gencuiefue.  Toutesfois  en 

FFf 


4IO         VNIVERSITF    DE    P  AR  IS, 

Ufn  du  cinquiefme  liure^  on  appendice  de  l'hiHoired'  Aimon ^moi- 
ne dudit  S.  GermAÏn^ilneJhdpfellé  Ernife^  mm  Herué. 

Cefucluy  qui  reccuc  à  profcllîoii  Alexis,  neueu  du  Pape 
Alexandre  3.  qui  depuis  fut  Cardinal.  Et  iceluy  Ernifefuc 
eleu  Eucfque  d'Eli,  en  Angleterre,où  il  mourut  le  cinquief- 
1206.    meiourdeMay,enuiron  l'an  1206.  11  y  sen  la  librairie  de  S. 
Victor  plufieurs  de  les  fennons  &:  epirtres,  M  S. 
Abbc  iiii.      GoNTiER  OU  Gonthcr  auoit elle  premièrement  Cha^ 
noine  de  l'Abbaye  de  S.  Quentin,  lez  Beauuais.  Delaquel- 
leLouyslc  Gros,  Roy  de  France  print  des  Religieux  pour 
mettre  en  vne  Abbaye  qu'il  auoit  fondée  râiiii  en  l'honcur 
denoftre  DamcàPuireauxenGafl:mois,6cvnyl'anlLiiuantâ 
ceUedeS.  Victor. Duqueliieu  cebonGontierfuteleu  Ab- 
bé4.Mais^agra^devieillel]bnele  foufFrit  longuement  en 
118^.     iouyr:  Car1ldecedale25.Iuillet.1186. 
A.bbc  V.         GvARiN  giuricquclquesplayesaiTiueesparlâ  faute d'Er- 
nifefonpredeceireur  Abbé, homme  plus  addonnë  aux  af- 
faires du  monde,ôcdesgrandsqu  a  celles  de  fon  Abbaye. 
Ledict  Guarin  enuoiavne  lettre  au  PapeCeleftincroi- 
U£;i.     fîermc,  l'an  1191.  en  reiouyflance  de  Ton  élection  :6cle  pria 
luy  donner  elcIairciiTemcntfur  cesdeuxparticules,ExiN- 
T  EGKO.Îenefcay  fîluyfit  rcfponfe;Quoy  qu'il  luy  ait  ef- 
crip  t  la  D  ecretaîc.  Cum  Btlecius.  de  EleCt. 

Il  ei3  efcriuit  vne  autre  à  Philippe  Roy  deFrâcc,en  faucur 
des  religieux  de  Grandmont,lors  grandement  troublez 
par  leurs  frères  feruas.  De  fon  temps  auiTi  fut  contractée  vne 
amitié  Sclocictclpirituelle, entre  les  Abbé  Foulques  ôcre- 
hgieux  de  faind  Germain  des  prez,  d'vnepart.ôcles  Abbé 
&ConuentdeS.Viîtor,  de  l'autre.  AlTauoir,  que  quant  on 
auroit  lignifié  la  mort  d'vQ  religieux.defdictes  Abbayes,  on 
fcroit  entièrement  l'office  des  morts:6c  tous  les  ans  le  S.Iuil- 
1er,  vne  générale  commémoration  des  Relie;ieux  oc  bien  fa- 
3ï5?4.  deurs  de  chaqueAbhayc.il  mourut  le  17  Nouembreiiç^r. 
&futcnterrcau  milieu  du  cceur,à coite  dioiâ:  deGilduii>, 
4iyantpourEpitaphecediilicque.. 

Guarinus  vere  Romani  Lucifer  orbisy 
Sydereafidget  vtuus  in'vrbe  lapis  ^ . 
Outre  les  deux  epiftres  cy  deiPus  mentionnées ,  il  y  a  en  la 
librairie  de  faindt  Victor  vn  volume  de  (es  fermons  en  beaux- 


LÏVÎIESECOND.  4it 

termes  &  belles  Conceptions. 

Robert  fixiefme  Abbé,  auoir  efté  aupar^ant  Prieur  Abbé  vi. 
fouslesdeux  Abbezprecedens.  Maurice  Euefque  de  Paris 
faitmencion  de  luy  ca  vn  ciltre,&:l'atîecl;ionnoitforr,com- 
me  aufli  tous  les  Religieux  de  S.  Vider  :  dans  l'enclos  def- 
quels  il  fit  faire  vncmailon,oiul  le  rcnroit.Etdemy  an  après 
auoirfait  profeffion  delcurordre,il  deceda  l'vnziefmc  Sep- 
tembre 1196.' Robert  aulii  mourut  l'année  (luuantc,  lezb'.     noj, 
iourdeDecembre,6:futenterrcdâns  le  cœur  de  l'Êglilè,  à 
coilé  gauche  de  Gilduin,o{i  cft  ce  difticque. 
Hubert  H'S  Ahhas  tllujlri  dtgnus  honore  y 
Conuentum  cLtuJin  jinccro  rexit  a  more. 
Ab  SALON,  Abbé  feptieimc,  commença  Ton  gouuerne- Abbc  vu, 
ment  par  vn  faincl;  œuure.  Car  lean  de  Matha  Prouuencai  àc 
Dodeur  en  Théologie  de  rVniuerJficé  de  Paris,ayant  côeeu 
vn  de{ir  de  laiiïer  le  monde  &  prendre  vie  auftere,  vint  trou- 
»cr ledit  Abiaion,6cIcanAbbcdefainâ:eGeneuieFue  ("qui 
aiioit  elle  tiré  de  S.Victor)  pour  auoir  fur  ce  coleil.Lelqueis 
louansresdeireins,l'enuoyentà  Rome  au  Papeinnocentj. 
Eticeluy  le  renuoyeauiditsAbbez,pourcfl:re  mieux  infor- 
mez, &:auoirformuledclareigIe6cltatuts  qu'il  pretendoic 
faïre,pourinftituervnnouuei ordre, qui  eft  ceiuy  des  A4a- 
t-hurins.  L'epiftre  478.  6cquife  commence  Opérante  diuin.t 
diffofitionts  clementid^  que  le  Pape  Innocent  3.  eicrit  audicl     ^'99' 
lean  de  Matha,  en  l'an  115)9.  &:  de  iôficge  le  2. manifeile  tout 
cequedelTus,  Nos  {tnqutt)  vt  defiderthm  tuum  fundatum  tn 
Chrifio  {pr.eter  quem  poninon  potefifiahîle  fHndam€nîum)plenim 
nofceremu4  :  ad  vcnerabilcm  jratrem  riofirurn.N .  Epifcopum  O" 
dileciumflium.  N ,  Abhatem  fancUViChris  Fartfien.CHm  nofiris 
Je  duximus  Ittcris  rcn-iittendum, 

Etapresauoireuatteftationdcsrufdits,  &  copie  delarei- 
gle,  il  ad i o u (le,  .^a?  \ficut ex  eûriim  literis cognoni'ûius  euiden-^ 
ter)  Chrtjli  L'tcrum  /ippetere  'vide?nini  plus  quam  vcJlrum:'uo- 
lentes  vt  Âpofiolicuw.  vobis  adjit  pr£jidittm ,  reguiam  îuxta  qnam 
'viuere  debcdîn  (  cmus  tenorcm  dicii  Epifcopti-s  cf  Abbas  fuis  nobis 
inchfum  literù  tran(m iferunt)  co nfirmaînus . E  t  c  c  n  fe q  u  c  m  m  c  c 
la  reigle y  eft  du  tout  r jpportee:où  Ipecialemccil  leur  eft  cô- 
mandé  dcfuiurelafaçon  deceuxdcS.Viclor,quâcau  chant 
desheures  eanonialeSj&ralure  des  tefles,côme  \ts  Vidoriâs 

FFfij 


V 


412.         V  NI  VER  SITE'    DE   PARIS, 
ôc  Mathurins  font  fous  l'ordre  dcfaind  Auguftin  ,ôc  ne  dif- 
férent fmon  de  conftitucions,ftacuts  6c  ccremonies. 
1104.        Enl'anuoi  le  17.  lourde  Septembre,  Abfâion  7.  Abbé  de 
faind  Vidor  deceda:&:  de  luy  ont  efté  compofez  ces  quatre 
vers, 

Ahfaton  hiCyjrntrcSyfufccpt  amœnum^ 
Adfdlmm  rapt  us  £terna  luce  Jerenum. 
Illtiflris  fenior  ^cui  mundi  gloria,  "vilù: 
Septimus  k  primo  paftor  fuit  huius  ouilis. 
Abbé  VIII.     Ie AN,  Abbé,  Allemand  de  nation  ,  ores  qu'il  fut  fort 
fimple,commcilappertence  qucCarfarius  contemporain 
aefcritdeluy^liure  6.  chap.  12.  des  chofes  miraculeufes  de 
fon  temps-,  toutefois  ileftoit  diferten  Ton  parler.  Et  de  ce 
fontfoy  resrermons,MS.  qui  fonc  en  la  librairie  S.  Vidor, 
•1112.    £|.  pajj  12  1 1.  il  Ht  vn  ade  touchantladiftnbutiondeleur 

Chanoinerie  de  Champeaux. 
ÏI13.         En  l'an  1213.  il  receut  à  profedion  Geufroy  Euefque  de 
MeauxaueclâpermiiTionduPape  Innocent}.  Lequel  veC. 
eut  fi  raindement&aufterement,  qu'en  l'AducntàCaref- 
me  il  ne  mangeoit  que  trois  fois  la  feaiaine,dc  nebeuuoic 
aucunement. 
Le  Roy  Louys  VIII.  père  de  fainciLouysanoit  en  fi  gran- 
'^^5"'     dereputation  cet  Abbë,qu  en  l'an  1125.  ^^  ^^  conftitua  exécu- 
teur de  fonteftamentauec  les  Euefques  de  Chartres, Paris, 
&  Senlis.  Et  fi  en  faueur  de  luy,  légua  quatre  mil  liures  tour- 
nois à  l'A  bbaye  de  faind  Vidor,  &  deux  mil  liurcsàcelle  de 
la  VidoirepresSenlis:  comme  rapporte  Ican  du  Tillct,cn 
fon  Recueil  des  Roys  de  France,  au  traidé  de  l'Inuentaire 
desTeftaments,  pag.  347.  félon  la  dernière  impreffion  de 
l'an  160-].  In  quarto. 
Ledit  Abbé  efticeluy, auquel  le  Pape  Honore  3.  cfcrit  la 
liio.     Decretale.  Ex  infinuatione.  de  Refcriptis,  11  mourut  l'an  1229. 
leiS.Nouembre.  lecroy  qu'il  eft  enterré  entre  les  Chapel- 
les de  Mon  telon  &:  faind  Michel,  foubs  vue  Pierre  blanche^ 
ayantpourEpitaphc  cesvers. 

Indtcat  hic  titulus  quodcontinetoffa  loannis, 
ifie  brcuistttului,  quimultis  cxtittt  annts 
Sancîi  Ficforis  AbbiU  :fcd  culmen  honoris 
Spermns ,  vtpacatam  fojfct  duccrc  vitam^ 


•  l:îl  VR  E'  S  E  C  O  N  Di.  >  415 

Officio  cepty  qui  c»m  chrifto  (^  requiefitt. .  : 

Pierre,  Abbé  9.  receuc  en  l'an  1254.  vnc  Bulle  du  Abbé  IX. 
Pape  Grégoire  9.  par  laquelle  il  défend  aux  Religieux  qui     12.54. 
fontaux  Prieurez  dependans  de  fàin^lViclorjd'vfcr  d'autres 
habics  ôc  façon  de  viure,que  les  cloiftriers  de  ladite  Abbaye, 
cet  Abbé  deceda  quelque  tempsaprcs,]e24.  Octobre. 

Raovl,  Abbéio.  après  auoirgouuerné  l'Abbaye  quel- ^''^^  ^* 
ques  années  (  le  ne  fçay  s'il  fe  fentoit  trop  foiblcpour  porter 
ce  fardeau  )  la  quitta,  &  furuefcut  en  qualité  de  firtiple  Reli- 
gieux iufqucscnlan  1247.  qu'ilmourutleS.  Nouembre.         ^^47* 

As  c  £  L I  N,  Abbéii.en  l'an  1146.  Iei8  iour  de  Décembre  ^^^^  ^  ^* 
fitvncfciiangede  cinq  arpents  de  terre,  fiz  au  chardonnet,     ^*4*^* 
près  le  Collège  des  BernardinSjàfix  arpents  de  vignes  qu'ils 
auoient  entre  \cs  fofTez  de  Paris,  &  l'Abbaye  de  S.  Vidor.  Le 
toucfaicliduconrencementdelcursconuents.Voyezceque 
rcn  déduits  plusamplemcntau  trai^lé  delafondation  dudit 
Collège.  Afcelinmouruc  quatreansapres,  i'onziefme  iour         ^ 
dcFeuricr.  ^   *    . 

RoB  E  RT  Abbé  12.  mentionéau  Mémorial  des hiftoires  Abbéxir.- 
regitrAbbayeiurqu'cnrani2;4.Auquelilmourutle  i8.De-     1254. 
ccmbrc. 

ThÎbavlD,  Abbéi3.deccdarani28o.le2i.Iuin:onn'a^^^!^^"^ 
peu  trouuer  foli  tombeau,  ny  de  tous  les  precedans  :  pourcc     ^ 
quequandonrebaftitrEglifcjl'ariijiy.àlachcute  desvieil- 
Ics  voûtes  plufieurs  tombes  furent  ca{r€es, pour  nauoireflc 
fuffifàmmentcouuertes  de  bois. 

Pierre  fécond  du  nom.  Abbé  14.  furnommé  de  Ferrie-  ^^^^7^^^- 
resàcaufedulieudefanailTance,  enGaftinois,trepafra  l'an     ^^  ^' 
1287.  6c  fur  enterré  deuanc  la  ChappcUe  des  Apoftres.  Sa 
tombeeftàdemy  couuertedebancsdemenuiferie,  &:  ne  fe 
peut  lire,  que  ce  qui  ^zw^yxiiMciciacet  Vetmsde  Ferreriis  quon- 
dam  Abhoâ  huim  EccUJtJi. 

Envn  liureM  S. de  la  librairie  ilfetrouuedeluy  cediflic- 
que. 

Efl  Ahhits  Tetnts  tumulo^rji fente  reclufus  : 

,^ivit£  temptaJarMos  ex  pendit  in  vfus. 

Ilauoitfcubsluy  5^.  religieux  profez. 

André'  fut  le'ij.  Abbe.ALiquelenranu9o.lei3,Mars '^^^'"'^^* 

furprcfencévnnommé  kande  CuaQillon,  poureftrerecea 

FFf  lij 


4Ï4  VNIYERSITE'  DE  PARIS, 

ReiigieHX  en  faueur  d'vn  mandement  du  Pape  Nicolas  qua- 
tricfme.  Mais  frère  lean  Officier  horpitalier  de  S.  Vidôr, 
commis  pour  donner  refponfe^rerpondicà  Ton  exécuteur, 
Cliancellicr  dcParis,c]u'dn'clloicreceuablc,pour  plufieurs  " 
raifons.  Premicrcmcntpouiccji.]ue  aux  leccreslaclaufcn'y 
ci\.QityDe  C0^îfnctu)(im€  ^/'/'ri>^^/!^.Secondemcnr,que  la  mailon 
cftoicendetee,ôcnepouuoicnourrirp!as  de  Religieux  qu'il 
y  auoir.Tiercement  pour  le  défaut  de  Taage  bc  dcl(^auoir  dii 
I294-.  ÎLippliimt. Cet  Abbé  dcceda  quatreaDsapres,le2.Auril. 
Abbé  XVI.      ODiîT,  Abbciô.mourutlefeptiefme  Septembre.  1299. 

1199.         GvY,  Abbc  17.  futieulemcntenceièecharge3.ans,&.dc- 
Abbéxvii.  cedale  i9.Nouembre  1501.  Son  cor.ps  fut  depuis  tranflaté 
^3°^-    dans  le  cœur,où  il  a  vne  tombe  fous  les  chaires  des  chantres, 
contenant  cet  Epitaphe.-  ■  t 

Hek  iacet  fratcr  Guido,  quondam  Abhai  hinus  EcdeJIx,      .  \ 
jQ/ii  Dvift  An  no  13  oz.  in  njugiltii  Beati  Andrew.  i  ■  •  j 

Abbé  XVIII.     GviLLAvME,.Abbé  i8.  natif  de  Refbez  en  Brie  (dont  il  fut) 
■   ■   furnommédcRebafçoJauoitfousluy  46. Religieux  p^^oitez^i* 
^3^1'    ôcmourutl'anijii.le  S.deluin.  r 

Notez,  que  Kesbez.  eBoit  le  propre  patrimoine  de  Sain6i  Ouen  on  : 
Audonen  ^  ou  il  fonda  vne  Abbaye  de  l'Ordre fain^  Benoift^qu  il, 
dppelU  Hierujalem  :  toutefois  .elle  rettejît .  encore  anî,ouri^u.y\  le 
nom  de  Reshcz.^  qui  efl propre  a  la  petite  riuiere  quipajfe  par  le  ans.  < 
Voyez,  le  chapitre  y  .delà  'viefninciOuen^  cnSurins,  tom.  2.  le  24.  - 
.  ionr  £  Aoujh 
Abbé  XIX.      l£AN  2.  Abbé  19.  natif  de  Palaifeau,  d'où  iledoitfur- 
^^^^'     nommédePalatiolo,mourutrani529.1e29.  Nouetnbrc:  &: 
fut  enterré  deuant  la  Chappelie  des  ApoUres.  Onnapeu. 

lire  en  là  tumbe,  que,  Heic iacet  loannes  de  FaUccoIo ■ 

qui obiîtDie mercur^^vigilia  S.  Andrew  Apojloli.  Oratcpro  eo.  De 
ion  temps  iln'yauoitàS.  Vidorque}}.  Religieux  profez. 
Abbé  XX.  AvTBERT  de  Mailly,  Abbé  20.  Licenticr  en  Théologie, 
fitfairefix  piliiers  de cuiure;pourie grand  Autel.  Ilaeude 
1545.  fon  temps  57.  Religieux  profez  :  ôc  mourut  l'an  134^.  le.u. 
Auril.  c'efl  luy  fans  doute ,  lequel  au  commencement  dela- 
dide  année  fcit  tranflater  le  corps  de  Hugues  de  S,  Vi- 
dor  du  cloiftre  deuant  la  porte  de  rEgUfc  où  ilauoit  efté 
enterré  en  la  Chappelie  faind  Dcnys ,  qui  efloit  pour  lors  le 
cueur. 


LIVRE     SECOND;  415 

GviLLAVME  2.  de  ce  nom, Abbé  21,  fiirnommcdeS.  Abbé  xxr. 
LOjVilledelabaiïe  Normandie, au DiacœfedejCouilance 
■  où  il  nafquit  de  ieS  père  &  mère  G  uillaunic  &  Percnnelle,  il 
cftudia il  bien  depuis,qu'il fucDodeur  eiiTheoflogle;  &  de- 
cedal'ani  349.  Seslcrmonsfontcn  lalibrairie.de  S.  Viul or.     1349. 

I E  A  N  3.  du  nom,  Abbé  22.  furnommë  des  Bruvercs  cedda  Abbéxxii. 
peu  après  l'Abbaye  à  vn.plus  ancien  que  lny.Èttre/palîa 
I'ani355.  lei^.Mayi  ■' ^     ;>>.     '-.m,. -^iqj  ;ji.  .   ,  :    j. 

Bernard  deLindry^^iâiii^nômmc àcMcfo  en  fes  l-éttres  AblFixin. 
de prouifion  6c  en fon  tombeau, crerpa{ra  l'an  1367.  Se  fut  en- 
rerré deuancPAigle  du  cueurauec  celle infcription.  13^7- 

Bernardus  de  Mefo ,  quondam  Abhas  huius  Eccle/ix  qui.ohiit  mno 
iSÔj.Bte  zo.Matj.  '^      '  r .'       ;.vtv       :  ; 

On  ne  peut  maintenant  voir  Ton  tdiiibeau  ,à  raifon  du 
plancher  de  bois,qui  eft  par  delîlis. 

Au  Calendrier  du  Chapitre  de  S.  Vidor,  le  5.  des  Calen- 
des de  Iuin,il  cfl  fait  mention  d'vn  autre  Abbé  dudit  fain^t 
Viclorjduquelonn'apeuencoresriendefcouurir.  ;  .. 

Pierre  troifiefme  dcccnom,rurnommédeSaIjcibus,  Abbc  xxiv. 
Abbéi4.  nafquitran  1318.1e 28.  Mars:&:  à  i'aagc  de  a-S.Jms 
cntraen  la  Religion,  en  laquelle  il  exerça  Toftice  de  Prieqr 
18.  ans,  &d'Abbéi^.  ans. llfurappelléaubapteimede  Char- 
les ^.auec  lesAbbezdefàincl;eGeneuiefue^deSi;Gefj1iàin,^'  ■'^'-      ' 
&S.Magloire,  l'an  136S',  le  3.  lourde  Décembre..  I  no, zt-j  t      x-^dZ, 

Ilfeitfairela  tapifleriequi  contient  la  paffion  deSf.îVit'ldi-. 
gc  mourut  l'an  1383.1e  7.  Odobre.  Salépulturefut  au;  Ql'Oi- 
lire,  oùfelit  cet  Epitaphe  en  vers  Léonins.  jSiuI  nol 

H  ne  iacet  in  tu^nha/implexhumiU/J^  oûMh^.a^.  jb  2*^  -j  :.■  3 .» 
Vt£  fluens  vnda,  fua,  mors  fin  t.  heiegemebimd^-yi  h  hn  v/A 
^alïcibuii^atid'S  Abhas  Petmscft%'ocitatt^iv.t,i^  ci  £  ziifçi 
Moribus  ornât  14  s-,  fins  omnibus  éa  bcK-e  gratuÀ,  :*  ô  ?  a  i  f  n  i*i  q 
Petrus  eratfctra  iichrymofacj^  dira. pharetra.  \ i'.  Ab:ioq c :, 
Tu  fuper  huncpkrayft'ater,DominnwJimnlortriiiiy\\i5>,'Jji 
Omnihtisabfque mpritdeï.vttU7Ùa\faUid(mii'>[i6'l  A  .ta-ih' '. 
Mille trccentenOytrihusaucHs,  Qchtà^^m^':.  i-.'A  orjp  ogïoi 
Tcipa  Vctrttm  Màrce  tibï  t'ungiûn  artti i  ♦-.    ■  - t\  ':^  :  ',  ^^    '^' 

Pourcequ'ildecedaleiourdçS.^MàrePapÊyj^cOdpbrejil 
cO;  nommé  au  dernier  vers.       ■^.-i'^  ^^t^iw^S'^-rk  '--avc^I 


^i6  VNI  VERS  I  TE'   DE    PARIS, 

AbbcXXV,      PMRREDud5,aatif  deR.oufîî,4.dunom,Abbé2y.hom- 
nle  deuocâia  Vierge  Marie,  fit  dédier  en  rhonncur  dicelle 
ï3^>     la  ChapoUe  foubterraine  de  S.  Viclpr  le  i5luilletii8y.p^r 
Rciierend  Père  en  DicuPierre  d'Orgemont,Euelque  de  Pa-  i 
xis.Lequciauffiodroiades  pardons  pour  ceux<^uiaiïifteront' 
àJaMelFequis'y  diradeladidc  gloneufe  Vierge.  Cet  Abbé 
.eftoit:graduerenTheoiDgie,6caiarliédeuxliuresdeque{li5s 
j      fcliolalliqueslurlepremier,  ôcquatriefmeliure  du  Maiftre 
desfenteuces,  qui  fonteniaiibrairicdeS.VidGr.l!  treipaiïà 
1400.     l'an  1400.1e  II  luin,  6c  fut  enterre  au  cloiftre^aupres  des  fie- 
ges,  ayant  pour  Epitaphe  ces  vers  allez  rudes,  6c  nul  tournis  j 
de  pieds. 

petra  coitpetr^  :  mihi  Tetro  iungerc  Petre, 
.  -  ."  fi  oj^os  dédît  Ahbates  Dominus^  cuipt  rftrogrates, 
Heic  ma  "jefitfit  iuuenem  Pattr,  & ftahiltfii 
obfequio  Chrifii  :  cui  longo  tempûrefi/liy 
^rMupofl  acte/uperata  ThedlcgLi. 
Hofiio.  Chrifie  Crucis  ymentorum  prjimiatHfcis , 
'       Petru^spûfco  Buds,  ffcsducadgaudia  lucis, 
i^Le  premier  v.ers  oblcur  de  cet  Epitaphe, f'efclaircitjenrc- 
^marquant  que  Ton  tombeau  eftioinclàceluydcPierrefon 
anteceireur. 
Ab  cXxvi     jg^^^^^^^j.-g^j^ç  j^  nom,  Abbé  z(>  furnommé  le  boi- 
teux, en  Latin  îodnnes cUtidt,x\2.i\î  de Puileaux, pente  ville | 
du  Gaflinois,delaqueliel'Abbéc::e  S.  Vidorelt  Seigneur.  II' 
aflbciafpirituellement  noftre  maiion  â l'Abbaye  de  Chaftil- 
lon  fur  Seine,  Diocefe  deLangres,  pour  faire  tous  les  ans  vn 
anniuerraire,au  nomdetouslcsreligieux  Abbez5c  bicnfai- 
deurs  dudicl:  lieu  :  &  eux  pareillement  pour  nous.  Ledid 
lean  a  donne  vnc  Croix  d'argent  doré,  quifemettousles 
iours  à  la  grande  MelFé.  Il  mourutàPuileauxrani4oo.  ÔC 
premier  defon  gouuernement,  le  18  Octobre.  Son  corps  fut 
apportéàfaincl  V^idor,&  inhume  en  la  Chappel  delà  Trini- 
té, vulgairement  auiourd'huy  dite,l4  chapelle  de  monjieur  le 
Prieur,  Al'enuironde  fon  tombeau  ,11  y  a  ces  vers  demefme 
forge  que  les  ptecedans. 
Î400.  ^'^  c]Uiit€r,claudif  heic cUudi membra  loanm}: 

'     '  ^utSgttislkudikiisvernanttbusoccidit  dimis. 
IniJ^  Prxbcnd^ pie  rexif.Pofi fuit  Jibbaé    ,. . , 

Ccnfiafjs 


47 


142.U 


LIVRE  SECOND. 

Confians  cum  loftiCj  z,eUns  legem  vtHeliMi 
Simplicitas  vit£.  qua  nofciturejfe  colttmbx. 
Simulais  &  ludd  [pie  Fafier)  croi  rapuit  te. 
Omnempatratum  chriftus  purgando  reatmn, 
'NobisfubUtum  te  muneret  hisfocUtum. 
GEOFB.oY,ouGaufroy  Pellegay,  Abbé  17.  fi  tofl  qu'il  A^^^éwvn. 
fatinflalléjilenuoya  vnc  ordonnanccà  tous  les  Religieux 
des  champs,  pour  la  reformacion  de  plufieurs  abus.  Il  fît 
faire  l'Ai  gie  du  choeur  ôcpluficurs  autres  biens.  Apres  auoir 
gouuerné  i'Abbaye  22.  ans,  il  fe  démît  l'an  1422.  &  luruefcut 
iufquesâi'an  1432.  auquel  il  trerpafla,  le  9.  Aouft  :  6c  fut  en- 
terré vis  à  vis  de  la  Chapelle  de  la  Transfiguration,  vulgaire- 
ment dide  de  Monrholon:  où  defTus  Ta  tumbcvn  peu  lon- 
guette il  y  a  ce  difticquc  Léonin. 

Cum  tumulum  cernts ,  cur  non  mortaliafpernis  ? 
Tait  namque  domo  cUtiditur  omnis  homo. 
A  l'entour  il  y  a  ceux-cy: 

Hac  funt  fub  petra  G.  Pelgay  condtta  membra  : 

rajlorem  grex  hune,  artefg^  dedere  magifimm, 
Cejfit  adhuc  vitiensy  débile  corpus  habens. 
Viginti£  tribus /alerter  prxfuitannis. 
Pcjtjex  Atque  tribus  vixit  tn  hù  domibus, 
Rerum  Victor is  cufios  fuit  hic  &  honoris^ 
Anni?nillejquatercentum,  dum  tranfntille, 

Trigintag^duû  contigerant  numéro^ 
Augitfli  Nouits  :  Cui  régna  lefu  tua  dona^ 
Virginis  auxilio  fubueniente  pio. 
André  Barré ,  natif  de  Villers  le  Bel , près  Efcouan,  fe-  Abbéxxvia 
cond  d^  nom,  futle  28.  Abbé  depuis  l'an  1432.  iufquesà 
1448.  danslequel  temps  le  Concile  de  Confiance eftantaf- 
femblé  il  y  enuoya  deux  de  its  Religieux, bien fuffifansôc 
Dodeurs  en TheologiCjdfçauoirfon  Prieur  Henry  Piftoris, 
&  André  Huays  Sacriftin.  Or  André  Abbé  venant  à  décé- 
der, il  fut  enterré  auprès  la  porte Septentrionaledueucur: 
où  à  l'entour  de  fa  tumbe  eft  graué  ce  qui  fenfuit, 

H ic  iacetjrater  Andréas  Barré,  quondam  Abbas  huius  Ecclejî^y 
^uiobijtanno  Domini  i4.^S.2S.  mcnfis  Oùiobrù,  1448. 

Etdefluslatumbeony  voidcediflique. 
^^idfuit^  ejl,  d"  ^yit)  (ur  non  homo  dtfccre  quxrit? 

GGg 


»43î- 


4ïî  VNIV^ERS  ITE'  D  E  P  ARIS, 

Sfumi  fuit  y  fnmus  eft  :fuiridajict  humus. 
Abbé  ïxiï.     Iean  Lainaffc, Panficn,cinquiermedunom,ôCAbbé2  9. 
fat  fort  amateur  des  bonnes  lettres,  comme  termoigncnt 
Icsliuresqu'ilaachecezde  Ton  temps, ôc  mis  en  la  librairie 
1458.     deS.Vidor.  IltrclpaiFaran  1458.  le  dernier  de  May  :  6c  fuc 
enterre  à  l'entrée  du  Gueur  :  maisfa  tumbc  fut  à  demy  caiîee 
aurenouuellemcntderEglife. 
Abbé  XXX.       Iean  NicolaifixielmedunomjAbbc^o.adîftaauxfune- 
1460.    railles  du  Koy  Charles  7.  qui  mourut  Tan  1460.  le  21  Aouft,. 
ôcleditAbbc  15.  ans  après:  c*cflàfçauoiri47y.  la  veille  faint 
^^^*     André,ikfutenterrécn  la  Chapelle  denoftrcDame,  duco- 
(lé  des  reculiers,auec  telle  epitaphe. 

Ante  Joannes  F,  N icoUty  fed medo puluk . 
jbbasypuluereum  transferorin  cmerem, 
J  pnero  profcjfus^  tbi  vcteranus  obiui, 

MagnijiCAtHs  eram  :  vsrmibus  eflo  abus, 
M.  C,  quaterydeciës  feptcmy  cum  quAtuoY addas 
Bxtremo  menfis  quarto  de  n&Bc  Calendas^ 

Corpus  terra  rapityjpmtus  ait  a  cupit, 
Cottibns  Angclicis  vt  tungar^  iugiter  or  a, 

^uifquis  cupîs  fie  ri  îtbijîcy  dum  venerit  h  or  a. 
Defîus  la  tumbc  il  n'y  a  aucune  image  ne  figure:  ains  feu- 
lement fon  bafton  paftoral ,  àl'entour  duquel  il  y  aces  deux 
vers  grauez, 

Frudens  dijiricfus  fuit  h:c&  feruperhoncHus^ 
luftiiia  frétas  y  merum  grauitate  medeflus. 
Abbé  xxiî,  Germain  le  moine,  Abbé 31. futeleu  l'an  147 5. la  veille 
fainct  André,  &:  benill  l'onzielme  Décembre,  cnTEglife 
Noftrc  Dameau  iour  de  Dimanche.  Il  eftoit  homme  de  vie 
fort  aufl:ere,ôcdcuotàlaVierge.  En  la  Chapelle  dclaquel- 
le  il  efl:  enterré  du  colté  des  Rehgieux;  Où  fon  cpitaphe 
tcfmoigne  fafaindedeuotion, 

Ftrma  columna  domus  hîcparua  cUuditur  vrna 

Germanus  monachus^  ordine  Canonicus  : 
Cuifuitapuero  vitium  deprehenderevirtus, 
Knms  fex^^  decem  pr^ifuit ac  obtjt 
2488,  ^'  ^'  1^^  quatcTy  SeptembrisUce  fuprema^ 

Cum  dectes  ottofîtu  copuUueris  o6îOy 
Au  milieu  du  tombeau  ce  diftiequefuiuanteftgraué:  qui 
efl  vnc  oraifon  à  la  vierge  Mûrie. 


Abbêxxrir. 


LIVRE   SECOND.  4ij> 

Solue  tmf4mt^U  Germant  Vtrgo  reatum: 
Ndmfemper  coltti  te^  tfuoftat  corpus  humatum. 
Nie  AISE  deL'orme,Picard,napifdeNoyon,auantquc 
d'eftrc  Abbé  de  S.  Vidor,  il auoit  cflc  Prieur  de  Bucy  le  Roy 
au Dioceic d'Orléans.  Oùdemeuranc,il  fît  tranfcrire  leli- 
ure  de  l'hiftoire  deleanne  la  PucelIe,touchant  le  ficge  d'Or- 
Jeans,  fonproccz  faitpar  les  Anglois  à  Rouen,6<:  fa  iuftificâ- 
non,&  l'apporta  à  faindVidor.  ValerandusVaraniusare- 
daic  en  carmes  Latins  fort  élégamment  ceftchiftoire,  6c  la 
diftinguec  en  quatre  liures,  confeflant  en  i'cpiftre  liminaire 
(qu'ildedicà  George  d'Amboife  Archeucfque  de  Rouen  ) 
l'auoir  tiré  duditliurc de fainâ;  Victor,  que  l'Abbé luy  auoit 
prefté  pour  quelques  iours  :  6c  là  reuoye  leledeur  pour  plus 
parfaidement  cognoiftre  l'hiftoire.  Si  quemfiam  (!n,<juît) 
dckEî-dtpientHS  htfioriam  nojfe  :  ex  Cœnobio  S,VUioris  TAYÏjknfis 
lihrum  repetapj  quem  aliquot  dies  7nutiiatus  fum  :  vbi  ab^'inda  & 
fxforiifidicUrif  ordine  omnia  quAtr^nfcripfi  dîgeruntur. 

Ledit  Nicaife  Abbé  fit  auffi  faire  la  tabie  de  la  librairie, 

La  table dAutel de faind  Nicaifecnlâfacriftie,&:  enrichit 

la  Chapelle  de  faind  Thomas.  Donna  le  liure  des  Euangi- 

lesquircrtauxfcftesfolennelleSjCouucrrmagnitiquemenc: 

'     Ettoutl'ouuragcd'^rain  du  grand  Autel^&pluûeursautres 

ioyaux  feruans  à  l'Eglife.  Il  trefpalTa  l'an  1515.  le  iour  àç.%     j^ij, 

j     Roysrôc  fut  enterre  à  l'entrée  ducueur,  au  tombeau  qui 

'     auoiteftéfaitpourluy  &  pour  fonperc  de  religion,  le  Père 

îean  LamafTe,  qui  luy  auoit  baillé  l'habit.  Pour  ceftecaufe 

l'Epitaphe  l' qui eft  maintenant  mutilé)  commenceparces 

B     JHO  ts:  Hic  Pater  ér  Natus  tumulo  clauduniur  cadem: 

EximiusnofiriPaHorvter^gregis.  * 

Sydereis  placida  cœlis  in  pace  quiejcant 
H ^c  quondam popult  hmina.  clarafui, 
TaHor  qmnque  fenex^fexdena  KicaJîusoUm 
LuHra  fujt  bis  ter  reltgionis agens. 
Le  reftc  ne  fepeut  lire. 
Iean  Bordier^PariGen,  Abbé  33.  &  7.  du  nom:  lapre-  -'^î^^^^^'^"^- 
b     micreannee  de  fà  benedidion ,  à  içauoir  l'an  1 5  1 5.  il  vnit    ^^^^* 
^     l'Abbaye  de  Vindeshem  à  la  Congrégation  deS.Vidor. 

L*ani5i7.  le  18.  Décembre,  il  fit  Commencer  le  nouueau 
l)aftim€ntderEglife.Delaquelielapremierepicrrefutmirc     ^  '' 


j^to         V  NIVERSITE'    DE  PARIS, 
au  fondement  par  R.  P.  en  Dieu  Michel  BoudeljEuefque 
de  Langres.  Ec  ledit  Bordicr  mit  la  première  pierre  du 
cucur. 
Il  renouuella  tout  l'enclos  de  la  maifon^&fitfaire  le  dor^ 
^^  *      toirlan  1512.  Et  l'an  1551.  il  fit  rebaftirTuifirmcrie,  embellir 
^^  *      TEglife  d'Images  des  Apoftrcs, faire  le  poulpitrcoulubé, 
fondre  des  groiFes  cloches ,  êc  imprimer  les œuures  de  Hu- 
'543-      gués  de  S.  Vidor  en  trois  tomes.  Il  trefpaiîa  l'an  1545.  le  iG. 
Nouem.  6c  fut  eaterré  en  la  Chapelle  S.Denys,oùl'on  void 
fon  tombeau  êcTonepitaphe  en  cuiare,  contenant  ces  vers. 
En  tibt  fubHratm  tumtdo  celeherrtmus  Abbas: 

Hacqni  tendis  ades,  pauca  precatus  abi. 
Jngemc^dicmifcra.ns^f.icilem  mer  car  ù  Oljwpum 

Border  i,facilîs  qiionjodo  vium  eras. 
Commémorant  omnes  'morum  ornamenta  tuorum: 

^fus  modus  infaclisy  cjuantus  in  orepudor, 
Irnmortale  tnurn  dccus  efi,  h  m  glana  tcmpli. 

Et  nomis  infirucl^  reltgionis  honos. 
Stirpe  dolet  tenui  genuijfe  Lutecia^  per  que  m 

Vicîorina  domus  nobilitata  fuit, 
^htod  nihtl  humants perfecïnm  in  rébus  habetur, 

Etvttij  extremum  rarus  t'trimquecauet. 
Numen  habeplacidum^  ne  vindcx  damna  requirat.^ 

Segnior  errât  i  quod  reprehenfor  eras. 
Siciitenim  vellit  nonnumquam  feruidajrugem , 

Stclolîum  cumulât  dejidiofamanus. 
Sed bonus  hoc damnumpro  te iam pr^siet  lESV  S 
Mature  ta,  tibi  conciliareBeum. 
<,  Uinc  tu  iam  fœlix  ,  &  Dinitm  fede  receptus, 

O  ?afior  pecoris  Jts  memor  'ufque  tui. 
Abbcixiiv.  Antoine  deCarraciolo,fîlsdcIean  Prince  de  Meîphe, 
Neapolitain,  Marefchal  de  France  ,  Vice-Roy  en  Pied- 
mont,  fut  receu  Religieux  â  famâ:  Vidor  lez  Paris  à  l'inflan- 
cedeMargueriteRoynedeNauarre,ôcauancéàla  profef- 
fion, qu'il  fit  la  veille  de  Noël,  15-38.  Le  fufdicl  Père  Bor- 
dicr mort,il  fut  nommé  Abbé  par  le  Roy  François  premier, 
t<.  benift  par  Reuerend  Père  en  Dieu  Charles  Boucher, 
Euefque  de  Mçgara,/'//'^  Mcgarcnjis^  &:  Abbé  de  fainct  Ma- 
gloire* 


LIVRE    SECOND.  411 

C'eft  le  premier  qui: a faiddiuifer  les  baftimencsdel'Ab- 
baye  de  S.  Victor,  ôc  le  reuenu  d'icelle  en  la  menfc  Abbatia- 
le, &  la  menfc  Conuentuelle  par  des  Commifl'aires  dele- 
o-uez  :  qui  furent  Meilleurs  Spifame  &  Euftache  du  Bellay, 
Confeiliersen  Parlement,  &  les  bons  Percs  Dom  Germain 
Nicolas,Prieur  de  S.  Martin  des  Champs/rere  Placide  Le- 
gier  Pneur  Clauilral  de  fàinâ:  Germain  desprez,  6c  frère 
Chrcilien  Dehet,  Prieur  deS.Sauueurde  Melun.  Etdoi- 
uenteftre  40.  Religieux  rclidans en  l'Abbaye,  defquelsily 
en  aie  24.  Prelhes  pour  le  moins.  Non  compris  ceux  qui 
deferucnt  aux  bénéfices  forains.  Gefte  partition  attentée 
des  l'an  1^43.  ne  fut  arrefléc  qu'en  l'an  1545.  &  la  mefme  an- 
née confirmée  au  Confeil  priuc  du  Roy, le  quatriefmc  luin, 
&au  grand  Confeil  le  1.  lanuier  auant  Pafques:  Auquel  tcps 
on  commen^oit  l'année,  moregdlico  :  Mais  cela  a  eft é  abro- 
gé du  temps  du  Roy  de  France^Heijiiy  fécond,  pourfecon- 
formeràrEglife Romaine^.^-  . .v,v  :v..-^ •  • 

Depuis  il  changea  fon  Abbaye  à  l'EuefcbédeTroye  en 
Champagne,  ^  le  trezielmcDecembre,!^^!. il  fit  foh  entrée     15-1, 
popeuic  en  la  ville,porcc  par  les  quatre  Barrons  du  pays  de- 
puis i'Eglifenolfre  Dame  aux  Nonnains,  lufquesàlagran. 
de  Eglile  de  faincl  Pierre.  Où  quelque rempsilfer'endit  ad- 
mirable par  (qs  prédications  miellées.  Maisfrequentant  les 
Caluiiiill:es,il  commencaàdogmati2cr6c  lèmer  des  here- 
iles.  Et  ne laiiîa  pourtant  Ion  ambitieux  courage  d'eftrc  cn*- 
core  plus  grand  en  lEglifc:  Car  en  l'an  1557.  ils'enalIaàRo-     1557. 
me ,  en  elperanced'ellre  Cardinal,  ou  obtenir  quelque  bon 
bcnetice  du  Pape  Paul  quatriefinefoi^^çent  pu  allié.  Ma.l\    ■  ' 
fe  voyantfruftre  de  fon  intentionjilforiitde  Rçme,/^  s'en 
alIaàGeneue:  Où  il  fut  tref-bien  receu  des  Herefiarques 
lean  Caiujn  &: Théodore  de  Beze:  &  là  fut  la  confomma- 
tion  delà  pet  uerhon.Pvcuenu  en  France,  il  quittafes  orne- 
mensponahcaux,  &fe  renditchef  des  Miniftres  de  Caluin 
prefchant  publiquement  fes  herefîcs  en  i'an  156Ï.  Ethuict     k/^i. 
ans  après,  c'cft  à  içauoiren  la  fin  de  l'année  1569.il  mourut     h^o. 
aulli  pauure  que  Codrus  à  Chaftcauneuf,  petite  ville  du 
Diocefe  d'Orléans.  Voyez  le  Catalogue  des  Euefouesdc 
Troye  fdelqueisce  mi(erableacftéle8i.)queraportcMai- 
flre Nicole  CarauzaiClianoir^edeladicleEgiife  en  Çonàu 

GGg'iij 


4-11  VNIVERSITF   DE   PARIS, 

ureintitulç  Frem^tuanttm  facrarxm  antiâ^HÏîAtmn  Trica^inA 
DiûceJiSy  parte Jc€unda.fslio  verfo  i^ç. 

Abbc  xixv.  LoY  S  de  Lorraine,  Cardinal  de  Guire,Euerqued  Alby, 
tint  l'Abbaye  de  (aincl  Vidor  en  l'an  1550. 

AbbéxixTi.  Pierre  Lizec,  Auuergnat,  ôc  premier  Prcfident  du 
ParlemcncdeParis,fucnommë  Abbé  defâind  Vidor  parle 
Roy  Henry  fécond  ;  ôcreceut  Tordre  de  preliriferan  J555. 
L'an  enruiuanc  il  trelpalTa  :  ôc  fut  enterré  â  l'entrée  du 
cœur  par  Reuerend  Père  en  Dieu  Euftaciie  du  B ellay, Euef- 
que  de  Paris  le  18.  Iuini554.  Sur  (a  tombeil  yavneiamede 
cuiureen  ouale,  concenancce  qui  s'enfuie. 

XPlSTil    2ÛTHPI     SACRVM.      155J. 

Pttri  Liz,etij fepukhralis  infcripie. 

lufiiîid  cnftos,fd€t  defenfor  &  dqiU. 
lanudpaupenbus/emperapertafuit, 
Sîfie  gradum  Vtator  tantifpcr,  dum  hdcperlegem. 
Hoc  tumulû    PET  RI    LIZ  ET  I  2  xi  M  A  ammjt  quendam 
2  H  MA  tacet.  ^ui  olim  oh  herokas  anïmijuri  dotes  y-vir/ingnUri 
memoria ,  &  Çrnnm^  iuris  prudentia^  infupYemum  Parrhtjîenfis 
centNri£.Senatum  a  Rege  Lodoico  XII.  ad/cttus,  Senatsriswunere 
triennio funôtus  efi.  DeindeTritimuiratus  Regij  ^duocati  munus 
XII.  annis  Duce  Fraàfco  I.  fœliciter  ohiuit.Ac  demum  obfu£  vit  a 
integritîitem  j  in  fimmum  Cnrid  M^gifiratum  eue^usylufliti^ 
habenas  XX.  annorum  cnrriculo  ita  modérât  us  efl,  vt  qui  religioft 
domus  AobaSy  v  oient  e  Henricofecnndoyfîeretydignusomnîum  Cdl- 
c»lo  vtderetftr.  Cuinsfpiritus  terram  linquens  cœlum  tandem  con^ 
^554 •   fcendit ijs^. Septiinoldus lunijy  Annos natus y 2. 

Cdterum  in  ChriJio  dormientibus  lucem  precare  &  quietem. 
Amen, 

MonfieurlePrefîdcntlacques  de  Thou,cnrhin:oiredc 
fontempsliureô.  dcfcrit  élégamment  en  termes  exquis  la 
caufe  pourlaquelle  ce  bon  iufticier  fe  démit  de  fon  eflat  de 
premier  Prefidcnt,  &  accepta  l'Abbaye  de  S.  Vidor, foit 
qu'il  la  demanda,  ou  qu'on  luy  offrit  (  Car  on  ne  le  pouuoic 
depofcr, finonpourcrimepuniflable  dcmort)  Iceluy  (dit 
il  )  appelle  au  Côfcil  priue(où  le  Cardinal  de  Lorraine  prcfi- 
doir,no  moindre  en  autorité,  quvnVicc-Roy)6c  requis  de 
dire  fon  opinion,  rcfpondit  frachemër.  le  necognoisperfonnc 


L  r  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  413 

en  U  compAgnee,  deuant  lequel  te  doiue  dire  mon  ep'mion  debout  O* 
/^é-^j^^-Dequcyie Tentant picquëiedi^fî: Cardinal,  procé- 
da à  iniures,  l'appellanc  arrogant,  &  le  menaçant  du  Roy. 
Ce  qui  elbranla  ce  bon  vicillard^aagé  de  6%.  ans,  &  trop  ti- 
mide qui  ne  perfeuera  en  là  conftanterefponfeiains  au  con- 
trairele  gcrte  aux  genoux  dudiôt  Cardinal,  &  luy  demande 
pardon  ,  ex  viro congrejfu primo ^multer pofiertore  fa^us .  Une 
laifla  pourtanti  déclarer  fon  innocence  &  integrité,&  pro. 
tefter  quepour auoircftc  trois ansConfeiller  en  Parlemct, 
douze  ans  Aduocat  du  Roy,  ôc  vingt  ans  premier Preft. 
dent,  il  n'auoit  pas  acquis  autant  de  terre  qu'il  y  en  auoit 
fouslaplantedelespieds.  Etmefme qu'il  tcnoin ion  logisà 
louage  de  monfieur  l'Abbé  deS.Iean  des  Vignes  de  Soif- 
fons,  iiz  à  Paris  enlarue  S.  Iacques,prezl*£glifcS.  Yucs» 
Lequelle  logis  retenoiclcnom  de  ladite  Abbayeiuiquesau 
temps  desalienatiôs  de  bien  d'Eglirc,que mon  (îeur  lacques 
Lcgier,  Threforierdemonieigneurle  Cardinal, Charles  de 
Bourbon, l'airné,rachep  ta. 

Ledit Lizctn'ellat encore  qu'Aduocat  du  Roy  copofavn 
liure,  oiiildemonftre,que  la  Bible  ne  doit  eftrc  traduite  en 
François.  Et  quand  il  fut  Prefident,  ii  compola  fixliures, 
de  mobilihus  Ecclejidferceptionibus.  Depuis  il  compofa  troi^ 
liurcs;  Le  premier  de  la  Confeffion  auriculaire:  Le  fécond, 
QuelaprofcilionmonaftiquenerepugneàlalibertéEuan- 
gelique.  Le  troifiefme  eilintitulë.Deraueuglemcnt  de  no> 
lirefiecle. 

Le  Cardinal  de  Guifcen  la  refîgnation  de  l'Abbaye  de  S. 
Vidor  qu'il  fît  audictLizctjfuiuant  la  volonté  du  Roy,  n'a- 
uoit obmisceftcclaufe(^«w  regrejfu.  )  Car  en  la  mefme  an- 
née 1554. qu'il  m  ourut,il  s'en  remit  en  poflcflionlc25.0cl:ob. 
Laquelle  il  garda  iuiques  en  l'a  i57S.qu'il  mourut,le  29. Mars  1578. 
ôc  fut  enterré  au  cœur  de  ladide  EglifeS.  Victor,àcoflé 
eauche  du  crrand  Autel. 

Ait' 

Charles  de  Lorraine  Cardinal  &  Archeuefque  de  "  ^' 
Lorraine,Abbe37  deS.Viclormourutl'an  1^07.  le  dernier.  1607. 
Nouembre. 

François  dcHirlav,DoLÎ:eurenTheologieluy  a  fuc-  Abbé  38. 
cédé,  ôc  tient  cncorerÀbbayeparicdonduRoy  en  cetan 


414  VN  IVERSITF  DE    PARIS, 

Des Euefcjues& PreLits  inhumez. àfa'mUViUor, 

Au  cueurdc  rEglire,pres  l'aigle  des  chancres,il  y  a  trois 
tombes  contigues,  eleuces  de  terre  d'enuiron  cinq  ou  fix 
pouces.  Defquclles la piusaneienneefl:d"Eil:ienne  premier 
de  cenom,&:  Euciquc  ^7. de  Paris.  Lafecôde  d'Eftiene  Ax- 
cheuefqucdeBourges.Etlatroifiermc  de  Maurice  de  So- 
liaco,  Eueique  70.  de  Paris.  Sur  la  première  eft  engraué.i^/V 
iacet fœltcis  me'mon£  R.P  .ér  Bominus  Stephanus,  quodam  Fran- 
eu  CanceUarïuSyfofivarifienJis  Epi/copus^  h  m  us  domusfpecUlis 
II40.     benefdclor. ^^uiobittannoDomintii^o.^.  Cd.Angufi. 

Jlletrouueauflideluy  vn  autreEpiraphe  en  carmes,  qui 
e'fttcl. 

■  HicUcetinteroues  Stephûnus ,  qui  •^ârijîenjîs 
Extitit  Eccle/i£pasUr^  d^hmus  ouis. 
ïi  une  inopem  yparunmque  nounmque  plus  vaterauxif, 

Extnlit^  ornatiit^  rébus ^  honore^  lihris. 
Multa  deditmrdttSyfe  nobis:  plufq^datnrHs, 
Si  dare  plus  pojfet  quifiiafe^  de  dit. 
IIefl:dict,(5»/j(  brebis)  pource  qu'il  fut  religieux  profés 
de  S.  Viclor,  après  auoireftéEuelquede  Pans  2c  d'autant 
plus  enclin  à  leur  bien  faire:  comme  efcript  monfieurMaf- 
lon  au  troifiefme  liure  des  Annalles  de  France.  L  an  151 5.  en 
faifantles  fondements  delà  nouueileEglife  de  S.  Viûorle 
corps  de  ce  grand  Eueique  futtrouuc  cncores  tout  entier, 
comme  a  remarqué  frère  lean  Picard  fufmentioiinc. 
E  N  laieconde  tombe  efl  efcrit. 

HictAcetR.  F  .Dûminus  Stephanus, , qui  tiAtm  Parifij  ex  Epif- 
copo  Meldenfi  Bituricenjis  rrimas  faéjm  efi ,obijt  Anno  Bomint 
1 1 8 1 .     ^iSi  .pridtc  tdu6  lanuar^'. 

Etla  troifiefme  tombe,  eftdeMaurice,Euefque70. de  Pa- 
ris,Sur  laquelle  eftmfculpé  ce  qui  f'enfuit. 

Hk  lacet  R.v.  Maurictas  Eptfcopus varifienfis:  quiprimus ma- 
_^nam  Bajïinam  S.  Marid  Virgmisinchoanit.  obijt  anno  Bsmini 
iipô.s.  1  dus  Septembres. 

CetEuefqueeft  furnommédeSoliaco,qui  eft:  Soilly  en 
Berry,  où  il  nalquitdVnepauurc  femme  nommée  Vmber- 
gue,  qui  n'eut  iaraais  le  moyen  de  le  faire  efludier.  Toutes- 
fois 


LIVRE   SECOND.  425 

foisIuyconfîantenDieUjVintà Paris.  Oùparaumofnes  vu 
nottac t  il  eftudia  fi  bien,  qu'il  paruint  à  cftre  Docleur:  leaa 
Herold  continuateur  de  l'hifloire  de  la  guerre  raincT:e,com- 
pofeepar  Guillaume  Archeuefque dcTyr^au  liure i  .chap.2. 
rapporte  que  quand  on  luy  offroit  aumofne,  à  condition 
qu'il  ne  confentiroit  ianiais  d'eftre  Eucfque ,  il  ne  la  vouloic 
accepter,  ne  fe  voulant  obliger  contre  fa  future  fortune. 
EU£moJynam  (  inquit  )  petitam  ér  conceffam  acapere  recufauit^ 
^juôties  tlLihac  condttione  àfefiiuîoribus  erogaretur ,  ne  vnquam 
ad Epifiopalem  digmtate?n  adfpirare  velUt.  Ce  que  l'attribue 
îîonàibnambition,maisàceprouerbecommun,IIfautlaif* 
ierfaireDieu.  Et  la  volonté  de  Dieuroitfaide.j^/^^?/;?;?^^?- 
iefiatireJîfiityDeiordinnîiomrefifiit.  Tant  y  a,  il  ne  Te  trouuc 
Euefque  de  Parisjfublime  de  lignée  &:  grand  en  biens,  qui 
aittantfaidpourl'Eglifequece  pauure  efcolier  mendiant 
Maurice,  paruenu  à  ceftc  dignité  par  Ton  f^aucirScfain  des 
meurs,  Maiftre  Rigord  Chronographe ,  en  la  vie  du  Roy 
PhillippeAuguflc,  l'appelle  le  père  àts  pauures  &  orphe- 
lins :  à  dicT:  qu4l  a  fondé  en  fon  Diocefe  quatre  monafteres, 
Heriuaux,Hermieres,Yerre&:Gif  De  fon  temps  pluficurs 
doutoientdelarefurrecbion  des  morts  :  contre  lefquels  il 
fît  efcfire  ce  premier  refpond  qui  fedid  en  l'office  des  tref- 
■  paiTez.  Credo  quod  rcdemptôr  meus  viuit,  c^  in  nouifimo  die  de 
terra,  ffirrecttirus  fnm  ^  &in  carne  mea  videho  Beum  fzluatorcjn 
rneum.  ,^uem  l'ijurusfum  ego  ipje,  ér  non  alias,  (j>  oculi met  con^ 
fpe6turifunt.  Repofita  efi  hdcfpes  mea  mfinu  me-o. 

Et  ordonnaqu'apresfondecezce  refpond  efcrit  &  efla- 
du  fur  fon  cercueil  futveu  de  tous:  afin  que  fermémentil 
creuiTent  la  refurrcdiondez  corps  humains.  Genebrardau 
liure  4.  de  fa  chronologie  fous  l*an  1198.  efcnt  quepluficurs 
preftresà  fon  exemple  ordonuoient  queapres  leurs  decez, 
femblabiccfcritfut  rais  en  lafofTefurleurs  poitrines. 

Eftant  en  extrémité  de  maladie ,  &  ne  voyant  quafi  plus 
goutte,il  demanda  auec  inflance  de  rcccuoir  fon  créateur. 
Maisles  affiftans  eurent  opinion  qu'il  ne  pourroit  prendre 
2afacreehofkic,ouquefillareceuoiten  fa  bouche,  il larc- 
uomiroit  :  &  donnèrent  confeil  à  vn  preftre  de  luy  apporter 
vnehoflienonconfacree.  Lequel  incontinent  qu'il fc  pre- 
ièmaàlaportede  la  chambre,  Maurice  f'efcrie,  oftcz^^eftcK., 

HHh 


M 


4i(J         y  N  I  V  E  R  S I T  F   DE   PARIS, 

Cela  ncfifoint  mon  Dieu.  Et  alors  le  preftrefe  retira  &îuy 
apporta  vne  autre  hoftie  iacrcc  :  laquelle  il  receut  en  grande 
deuocioii.  Guillaume  Durand,/;?  Rattonali diuinorum^MvLvç 
.4.chap.4i.  attribue  ccûe  hiftoire  a  Huguesde  S.  Vider; 
mais  il  f'abulc:  car  elle  le  trouue  efcrite  en  carmes  aux  an- 
ciens registres  de  l'Abbaye  de  iainct  Victor,  comme  il 
f'enfuit  : 

}dtgrat  Pariai  ?ateradfatriamfaradijl 
Mmuricius,  mundo  Mariha,  Marid  Deo. 
Sic  ûhit  à  quint  A  id,  Itmif  luce  vi*^tor. 

Efîirit  in  ver  a,  carne  videre  Deum. 
Offertur  panùi  cfuem  claufisfenjlbus  extra^ 

Sptr4tus  infpirat  cor  pris  ejje  cibum. 
Verbe ^  mente ,  ?nanu,pancm  calicem£  repellit: 

Et  fie  cœlefli  corripit  ore  cibum. 
Illufere  mihi  veluthofies  ipofiulo  pafif^m, 

Fajfumfiib  vera  pofiulo  carne  Deum. 
Remftupet  audit  or  ^  ^ff^f  venerabile  Abhxs 
,^od  petit  :  occurnt  mente  tnanug^  Pater. 
Sentit  adcfieDeum,feruefiit  in  ofeula  tfancîum 

Vits  te  net,  d-  verum  corpus  adorât  ita. 
Ecce  fabis  mundi^  Verhum  patris.^  hofiia  vera, 

Fiua  caro,  deita^  intégra ,  veru^homo. 
Sic  fpes  hic  meruit  rem  pr^fentire,  fidef^ 
ScirCj  vider e  Deum  glorifcandus  hemo. 
Sic  amor  exarjit.^jtcfpes  pr^fintit:  vt  vnà 
Crederet^&  Jctret  crédita  vera  fi  de  s, 

CasfàriuSjmoinc  de  Cifteaux  en  feshifloires  mémorables, 
liure  9.  chap.  43.  & lacques de  Virery  en  fon  hiftoire  Occi- 
dentale,chap.38.confirmentIerurditnarrceftrc  de  Maurice 
Euefquc  de  Paris.  Lequel  Euefclié  il  régit  dignementref- 
pace  de35.  ans,  &  mourut  Tvnziefme  iour  de  Septembre,  en 
l'an  (comme  dit  cft)  1196.  Ces  vers  Latins  ont  encoreseflc 
faidsàralouangc. 

Do6tor  &  Antifies,  cathedra  condignm  vtraque.^ 

A  prima  -meruit  continuare  dua^. 
Sanafidesy  do^rinafiajuens,  eleAmofyna  iugù, 
clamât  Parifius  non  habttifife  parem. 


L  I  V  R  E     s  E  C  O  N  D.  427 

Virginei  menfis^  qux  tertia^rxuenit  iduSy  C'cft  i c 

Sflendorem  fepelit  ritthc (exulta  dies.  mois  de  Sep 

En  la  Chapelle  faind:  Denys  derrière  le  cucur,  au  coflc  dominel^ 
dextre  de  l'Autel  elH'Epicaphe  qui  fuie.  figue  virgo. 

^pitdphiumDo'fnim  Amulphi  Epifcopi  Lexouienjïs'.  quipofiqnam 
quadraginta.  anniifotcns  verho  cr  opère  pr£fuit,Jrater  no fter 
cffecluSy  moriens  demain  in  veteri  BnfiltcafepulîU'S  ejl: 
nunc  vero  tranjlatus  hic  quiefctt. 

TV  qui  diues  eras  &  magnus  Epifcopus ,  ob  quod    -*-- 

Sortem  muta.stt  paupcriore  fiatu  : 
Jmo  pauperiem  mutaui  fœnore  magnô: 
Mundo  dîues  eram^plus  fi4.it  ejfe  Deo. 
Sigeberc  en  fa  chronique, éc  Dcmochares  liure fécond 
ij     ^ufacrificedelaMelfe,  chap.  11.  efcriuent qu'il  deceda  l'an 
\     liSr.  llacompofë  vn  liurc  d'Epiftres, que  £ude  Turnebus 
fils  d  Adrian  Turnebus, Lecteur  du  Roy  en  Grec,a  faicl  im- 
j    primer  à  Paris  en  l'an  1585.  En  i'vne  d'icelles  qu'il  efcric  au 
Pape  Alexandre  3.  qui  coinmcncQ^Efl qiaddam^  il  faic  men- 
tion de  fon  frère  EuelqucdeSees.  Lequel  parauctorité  des 
Papes  Honoréi,  &  Innocent  2.  enfcmble  du  Roy  d'Angle- 
terre Henry  2.  ('qui  pour  lors  iouylToit  de  celle  contrée  de 
j     Normandie  )  auroit  commue  les  Chanoines  feculiers  de- 
'     fon  Euefchë  en  d'autres  reguliers,pris  de  l'Abbaye  deS.  Vi- 
ctor près  Paris,  &  augmenté  le  nombre  {  qui  n'ciîoit  que  de 
ireze^  iufques  à  trente  /ix,  anoblilTant  fon  Eglife  par  leur 
I     boîine  vie  ôc  fainde  doétrine.  Et  pouree  qu'il  y  auoit  vn 
'    XîouuclEuefqueluccelleurdefon  defundfrerCjquiles  vou- 
loit  relecularizer,  ou  fînon  tous ,  pour  le  moins  conférer  les 
Archidiaconezàdes  feculiers: il luppiiefa  Saindeténeper- 
mettrecela.  Ains  continuer, êc  melmesaggrauer  les  cenfu- 
iQS  iettees  par  Tes  predeceflcurs  contre  ceux  qui  voudronc 
retentertellechofe.  Ccfle  remonftrance  eut  telle  vigueur, 
&  force  enuers  le  Pape  Innocent  6c  fes  fuccclTeurs,  que  le  (c- 
minaire  des  Chanoines  réguliers  placé  parles  bonspcresde 
S.  Vidor,a  duré  en  l'Eglifc  Cathédrale  de  Sces  près  de  qua- 
trecentsans-.C'eftàfcauoiriufquesenran  1556.  que  Pierre 
du  Val  ^Docteur  enTheologie,&Eucfqueduditlieulcsa 

HHh  ij 


4i8  VNIV  ERSITE'  DE   PARIS, 

iecalarizez  \fcïUcet vt  de^êfita  cnctiU ,  liherius  qtiafitgnoti intef 
laicôspeccent. 

Semblableméc  ont  efte  enterres  en  la  mcrm€Chapelle,lcs 
deux Euefquescy  après  nommés  Gvillavme  troifief- 
medeccnom.Euelqueyj.dcPariSjhommedodeôcdcuot, 
lequel  a  compofë  plufieurs  iiures,  &  fut  caufe  qu'en  Tau 
ii38.ilfefitvneaûembleeduClergéà  Paris,  où  il  fut  arre- 
AéquenulEcclefiaftique  nepouuoit  tenir  deux  bénéfices 
(quand  l'vn  eft  fuffifant  pour  viure)  fans  encourir  fentence 
d'excommunication, Se  pécher  mortellement,  Cedcquoy 
mainjtenant  on  ne  fe  loucie.  Il  dcceda l'an  1248.  commue  l'ay 
did  cy  deuant  au  piemicr  liure  pag.  70.  parlant  des Eùef- 
quesdePans.  SonEpitaphegrauéencuiureefttel. 
Condttus  hkrecubat fitiili  forte  Gmlklmus, 

Pariftfpajlor.  quigregis  apîn^serat. 
Reperit  tUtifircm  cœlefit  munere  fnmam^ 
^uam-nequit  tn  tanto  mors  abolere  viro. 
Renavld  de  Corbeil,  Euefque  77,  de  Paris,  &  frère  de 
Pierre  Archeuefque  de  Sens  eft  aulïï  enterré  en  ladicbe 
Chappelle  foubs  vn  tombeau  de  pierre,  reprcfentant  fa  fta.'. 
tue  auec  les  versfuiuants  graués  en  cuiure. 
Difcite  mortiiles  fortis  memorandafttpremài  ■ 
FataqHibus  morseftindita ,  njita  hrcuis, 
-—       NobiU  Pontificum  decus  hac  Rêginddus  in  vrnx 
Occubaty  extli  contumulaîus  humo. 
Parijîd  quondam  Profil  celtberrimus  vrbiSf 

Fatali  adfiiperosforte  vocatas  obit. 
^uifquis  adesjîctefragilem  memarareviAtor: 
Mars  eft  certa,  breuis glorU ,  'vita,  ràhil. 
ObijtAnnoftipraizsS.  S.  idus  Itmy. 
Guillaume  Baufeti  natif  d'Oreilîac  en  Auuergne  4.  du  n  ô 
ôcSi.  Euefque  de  Paris  deceda  en  l'anijio.&eft  inhumé  cr^^ 
la  Chappelle  de  l'enfermerie. 

En  la  mefmeChappelleronvoidlerombeau  de  marbre 
noir  de  Guillaume  de  Chanac  5.  du  nom  Ôc  84.  Euefque  da 
Parisremarquc  de  cet  Epiraphc. 

H  te  fit  us  efi  D  ommus  G .  de  chafJACj  PatriArcha 
Alexandrintt-s,  lur'is dum vtueret arc4, 
^       Mores  ornutos  Ad  CHimçnfietdtiSi 


LIVRE    SECOND.  416 

Adiurigensgratûs  altus  hahuitpietatis, 
J'iehis  &  Bcclejïx  PreUtus  Panjîenfis, 
Ctiltor  iufiîtï^jftruerJorHm  fuit  enjïs  : 
Hun  cfihi  nonfolumfedeum  qnipefl  ibifedit 
Di^its  FulcOy  dédit  Lemouiccnjèfûlum. 
O  quamfoltctû^  qtiamfan6i}j  quant  que  pmte 
Insfinduit,  cleri  Uhertatefg.^  tueri  / 
Multos  f  Y  omouit  quûs fanlîe  viuere  muit, 
clam  refûuens  inopes  dijlnbuebat  opes  : 

Corde  D  tumfitiens  tranjiuit  ad  atria  lucis,  C'eft  le  i  o  ur 

Sanct^  Ime  Crucis  tnMaiomorienSy  de  l'inuen- 

Anno  mtleno  trecenteno  quadraç-eno.  l!°".  ^^'""?'^ 

■'  ci.  Croij  qus- 

OBoquecentenos  annosperagensquafiplenos^  eftlej.May 

Fro  dileHeris  anima  tm  dulctteroroy  ^3  4  ^• 

San6îiVi6îoris  Conuentus  qualibethora, 
^    De  ce  tres-digne  Prélat  voyez  ce  que  l'en  efcriscy  après 
au  traidc  du  Collège  de  S.  Michel  de  Clienac,  ou  Chanac. 
Son  neueu &:  fucceflcur  en  l'Eucrchë  de  Paris ,  Fouqucs 
de  Chanac  ou  Chenac ,  eft  enterré  au  mefme  tombeau, fans 
epitapheouercriture,qui  dénote  l'an  ôciour  defondecés. 

Des  Prieurs  ^Religieux  de  S, Fief  or. 

A  coflc  droid  de  l'autel  S.'Denys  fus  mentionné  il  y'a  vn 
tombeau  dcpierrelans  aucune  figure,  Seau  defTus  contre  le 
murily  avnelamede  cuiure,  contenant  ces  vers. 
Hiciacet  egregius  Prior,  &pôJlfAnguine  tin6his 
Thomas  vir  fobnus^^quitatis  tramite  cincîus^        — .^ 
Inpietate  Pater ^  in  iudicio  bene  reCtus, 
Necfuit  hicfraterdonorum  turbine flexus, 
MartyriafitienSi  inopum  damnis  miferatus^ 
TSlec fraudes  paîicns  curarum  presbyteratus 
lu-fiitix  zelo  dum  militât ^  enfeferitur. 
Spiritus  tn  cœloy  corpus  terrxfepelitur. 
H  une  pie  déplorât  Stephanus  tune  Parijienjïs. 
Huncfcnptis  décorât  Bcrnardus  Clareualle7ijis , 
Summiponiificis  iujju  locus  hune  capitijle. 
Cœtibus  Angelicis  nos  Thomx  iungito  Chrifte. 
Ce  glorieux  Thomas  s'en  allant  à  l'armée  Chrétienne 

HHh  iij 


450         VNIVEaSITE'    DE    PARIS, 

'pour  debeller  les  Turcs,  &  récupérer  la  terre  fainde,  fut  tué 
au  iour  de  dimache  par  les  n eueux  d'vn  Thibauld  N oteret. 
Lequel  pour  exculerlefaidjôcauoirrabioluciondu  Pape^ 
pour  ces  meurtriers,  fe  difpoioic d'aller  à  Rome.Dequoy 
aduerty  S. Bernard, ilcfcricauPape  Innocent  i.Epiftreijc;, 
pleine  delamentations.  En  la  fin  de  laquelle  il  did. 

Si  Thcohddus  Noteritis  adtertt  'vos  yjentiafudipfe  infe.quo- 
mam  cxaudtutt  Bominns  'vocetnfletus  met  :  Nepotes  ipfius  attÛo- 
res  (xtitere  fielerts^ipfe  cauja  :  vfrum  &  Dictât  or  m  qtufttone  efi. 
Non  atîendatis  adi'erha  dus  donecveniatqui  mit  tendus  efi  :  qui 
%'obis plenius  infinuans  veritatem  ,cantum^faciat  à  labiis  iniquu 
d'à  Inigua  dû  lu  fa. 

Et  en  l'Epi  rtre  précédente  l'appellant  befte  fauuagc  tref- 
mefchante,  quiadeuorëIoreph,ill'argued'impudence,  de 
vouloir  al  1er  à  Rome  pour  s'exculèr  au  Papedecefaid.^rf- 
leratifime  (  inquit  )  tu/ummx  dquitatis  fedem  pu  tas  ejfe  fpelun- 
cam  latronum ^aut cuhileleonum, Tufltj  recentem  adhuc  cruonm- 
ore  rahido  ac  ferali  fpumans  ac  majticansyfugis  adjinum  matris, 
patris  audes  apparerc  cenfpe^ihus^  éfc, 

A  l'entrée  de  la  melme  Chappellc  font  les  trois  fui uanss' 
Epitaphes  graués  en  cuiure. 

Epitaphium  R.P.Nicolai  Grenier:,  quondam  Prioris, 

drprimt  Vicartf  huius  domus. 
S  eu  cdnfecfa  fuit feniOj  feu fldYuit  £tasy 

Hunctenuitquouis  tempore  cura,  triplex: 
Fundere  vota  Deo  yfcrtpturd  incfimberefacrd  j 
Imhuere  hancfacra.  religione  demu?n. 
Sur  la  tombe  eft  efcrit,  qu'il  dcccdaleô.  iourdeTanuiet' 
1570.  Il  a  compofé  le  Bouclier  delà  foy,&;plulieurs  autres- 
bons  Hures. 

Epitaphium  R.P.  Guillelmi  Burglabhdiy  quondar»- 
Priori  s  Vicartj  huius  Cœnobij 
Natircuspudor,  atque  vfu prudentia parta, 
^^  Bûclrina  exfludiis  ypietas  infufafupernCy 
Ijpietatis  epus.facri  obferuatto  iugis 
Qfjiciis  dotes  Guilliclmo  in  Pâtre fuerunt 
Vixitannos SI.  Menfes.  11. 
Troprior  12.  Prior  lô. 
Obtitdie  24 .  Mai] .  is8s . 


LIVRE     SECOND.  43f 

D.    O.    M. 

St perpétua  memorid  R.P.D.  loannis  Hurtaldi  huius 
Cœnohii  Pnoris  vigilant ij^imi^  Necnon  R.D.D, 
Epifcopi  Par.  àfacris  victbus  Prdfe^i, 
Hurtaldus  cekhri famafuper  £thera  notus, 
Hûccharitum  trtplicicUrus  honore fuiu 
Se  dareperfactlem^  difcordespace  iuuare^ 
l^rudenter^^.  fin  frena  tenere  grcgis. 
Vixitannos  6i.  ProprioriG.  Prior  i8. 
Moritur  aniem  anno  Domini  1603-  MenJ/sMaiii/. 
De  Hugues  de  S.  Vt5îor. 
Thomas  Garfonius  qui  en  l'an  1588.  a  fait  imprimer  a 
Venife  les  œuures  de  Hugues  de  faind  Vidor,  luy  baille 
qualité  de  Chanoine  régulier  de  faind  lean  deLaceranà 
Rome  :  &  en  l'cpiftre  limmairc  did  qu'il  a  eftë  Abbc  en  l'A- 
bayeiàindVidorprcs Paris.  L*vn&:  l'autreeftfauxicaril 
a  elle  receu  ieune  en  ladiclc  Abbayc,&:  n'y  futiamais  Abbé, 
ny  pareillement  Chanoine  defaind  lean  de  Lateran .  Au 
contraire  Gilduin  premier  Abbé  dudit  rainctVidor,qui 
eftoit  de  Ton  cemps,a  furuefcu  de feize  ans,  ne  mourat  qu'en 
l'an  1154. 

IldecedaPann38.  rvnziermeiourdeFeurier,  &  fut  en-      1138. 
terré  au  cloiftre ,  près  la  porte  de  l'Eglife  :  oiiil  y  a  vne  lame 
de  cuiurc,  contenant  cet  Epitaphe. 
Hugo  Juh  Jaxo  iacuit  'vir  origine  Saxo. 
Annis àucenîù ^tnhu s  inde  retentis. 
In  claufiro  prinw  Je  poni  fccit  in  iwOy 

Et  pede  CAlcari  ^nolens  mundo  dccorm, 
Luce  fhb  vndena  februi  toliuntur  arena 
Ojja ,  chort  lâure  Uho  tranflata  ftterei 
Anno  millcno ,  ter  centam.^  ter  qucqtic  d^no  i335* 

Chrifii  cum  cfuinque  ^fratrum  cher  m  afiAtniîrimqiie. 
Du  lieu  oùil  auoit  premièrement  efté  inhumé,  êcrepofé 
[57.  fon  corps  pour  cilre  plus  honorablement  colloque,  a 
îftétranflatéen  ladicle  Chapelle  de  faind  Denys  à  main 
;auche  ;  où  il  y  a  vn  grand  tableau  contenant  le  dénombra- 
ient des  œuures  qu'il  a  compofez,ôC  cet  Epitaphe. 
Conditm  hic  tumule  do5îor  cekherrimm  Hngo^ 
3uem  breuii  eximium  continet  vrna  viruw^ 


43i  VNIVERSITE' DE  PARIS, 

DôgntAtc pYAc't^uti4  nullique  fecunâus  amore^ 
cUruit  ïngcniû ,  merthm^  ort^flïlo. 
Frerc  Oibcrc  Prieur  de  S.  Vidor,  qui  cftoic  prcfent  à  foa 
idecésraporccqueiurquesàrendreramcil  difoic  toufiours, 
SanêJ-e  V iÛor  orapro me .^x.  quec'eft  luy  qui  a  procuré  d'auoir 
del'Abbaye  de  laind  Vidor  de  Marieillc,  lesrcliques  dudic 
niartyr,queceuxdeS.VidordeParisoncdeprerent. 

Epitiîphîum  Magifin  Richardidefanclo  Vi^ore, 

'^       Morihus,  ingénie^  dedirina.  clarus  &  arte 

Pulnereo  hictegeris ,  do6t€  Richarde,Jitn^ 
^uemtellU'S  genuîtfœlici  ScoticapartUy 
Te  foHCt  tn  gremio  Galiica  terra  fao, 
Nil  tïhi  Pana  ferox  noctàty  qujiflaminapi.iru  o 

T^mpore  tr/ict.i  graui  rnpit  acerba  manu. 
Thirima  namqne  tm  fuperant  înommienta  lahoris, 

^uji  tïht  perpettmmfuntparittira  decm: 
Segmor  'vt  lento  JceleratM  mors  petit  dides  y 

Sic Jtrof^r^  nimis  it frb  piatediagradu. 

ZpitaphittmMagifiri  Ad.ide  fanctoVi^ore, 
Hdres peccati  j  natura  filtus  ir£y 

Exilfjque  rem  nafcitur  omnis  homo. 
Vnde  fuperhit  homo  ?cmus  concept io  culpa, 

Na/ci  pœnay  lahor  vita,  necejje  mort. 
Vanafalus  hominis,  vanus  décor  y  omnia  vana: 

Inter  vana  nihilvanius  eft  homine. 
Ditm  magis  alludit,  prjafentis  gloriavit£ 
Pr£terit ,  imo  frgit  :  nonftigtty  imo  périt. 
.    Toft  hominem  vermisypofi  vermemjît  cinis,  heu  heu. 
S  te  redit  ad  cinerem  gloria  tiojlra  fimul. 
Hic  ego  qui  iaceo  mi  fer  ^  miferabilis  Adam, 

V  namypro fummo  munere,pofcopreccm. 
Peccaui  fa  te  or;  veniampeto,  parce  fatenti: 
Parce  pater,Jratres  parcite,  parce  Beiis. 
L'on  veoid  aufîî  en  la  Chapelle  S.  Denys ,  le  tombeau  Me 
Pierre  dit  le  Mangeur,  tant  recogneu  par  fescfcrits,  remar- 
qué de  cet  epitaphe. 

Petrus 


LIVRE  SECOND^  43; 

Fetrus  eram  éjuemfetra  tegit^  di^ufg^  Comeftor^        — . 

Nunc  comedor,  Viuus docuiy  nec  cejjo  docète 

Morttius ,  ut  dîcatquiwc  videtincm.cratumy 

^ucdfuniusjtfit:  fuîty  çrimus  quandoa,  quodhicefi. 
Le  nioyne  d'AUxerr e  en  fa  Chronologie  fous  Tan  de  noflrc 
Seigneur  IÏ78.  efcrit  ces  mots:  Tftrw  Ccmefior famo/ïjîimus 
doUor  cbtft^  quiteftamento  jApenurdîJfçftto ,  (uncîa  qu^  habftit^ 
taupcrtbus  &  EccUjhsfrorfm  dtfinbmt. 

liyaplufieurs  Priorez  champcftrcs  dependans  del'Ab- 
baye  de  S.  Vi<5ior,  les  vns  mm  curaammarum  6c  les  autres 
y?/?iT//r4.  Surlefquelsfe  tiennent  des  religieux  deladidlcAb- 
baye  pour  due  les  Melles  de  fondation,  &  adminidrer les 
facremctSjOÙ  il  ell  befoin.Lefqueis  ne  font  appelles  Prieurs, 
ainsfeulementAdminiftrateurs  des  Prierez  reuocables  ad 
nutum*Ahbatis  &  co?7Hentiis,feu  antiquiorum  mo^achomm  de  ca- 
7f^fn?,^'/^'^^^;?/,  cela  confirmé  par  arrcft  de  la  Cour  de  i'vn- 

ziefmcluillet  1470.  contre  frère  leand'Efcouys.quis'eftoic 
faid  pouruoir  à  Rome  du  Prioréôc  Cure  de  Villers  le  Bel,ôc 
en  vouloitdebouter frère  Mathurindelafolie,inflituépar 
lefdids  de  faind  Vi£tor. 

De  cous  lefdicls  Priorez, pour  n'outrepalTer  l'ordre  que 
iedefire  garder  en  ce  mien  œuure,  ie  traiteray  feulement  au 
quatricfme liure de ccuxqui font fcituez au  Diocefe  de  Pa- 
ris, 6c  laifTeray  les  autres  pour  eftrc  hors  d'iceluy  Diocefe. 


I 


Dénombrement  des pnnctpAlUs  Reliques  de  l'Abbaye 
defaiH^f  Vi6lor. 


LaCroix  du  Roy  Louys  le  gros  fondateur  de  ladide  Ab- 
baye. Icellc  Croix  faide  iadis  (  comme  l'on  croid  )  par 
lïnDd  Eloy.  En  laquelle  il  y  a  vne  pièce  de  la  vraye  Croix. 

La  partie  dupied  de  S.  Vidor,  qui  luy  fut  coupée, pour 
auoirabbatu  l'Idole  de  lupiter.  Et  efl en  chair  6c  en  os. 
Vn  os  du  bras  dudidfaind  Vidor. 
Vne  petite  pièce  du  Chef  dudid  S.Vidor. 
VnepetirepiecedubrasdefaindSebaftien. 
Vn  os  du  bras  de  faindic  Marie  Magdaleinc 
Vne  petite  pièce  du  bras  de  S,  Cler.  Archeuefquc,de  Colon- 

gne 

Ili 


454         V  N  l  V  E  RS  I  T  £'   D  E    P  A  R  I  S, 

Vne  autre  peticç  pièce  du  chef  dudiâ:  S.  Cler. 

Vne  autre  partie  Lilc  d'auprès  l'œil  dudidiainct. 

L'œil  de  faind  Léger,  Eueique  d'Aucun. 

L'Aneau  Epifcopal  dudid  S. Léger. 

Vn  autre  oiîement  dudit  faind. 

Lechef  de  raindeOiiuejlVnedesvnze  mil  vierges» 

Le  chefdefaindeLiliuejVncdefdicesvnze  mil  vierges.  . 

Deux  grandes  chaffes,  qui  font  au  delTus  du  grand  autel^ 

plcinesd'oflemencs  des  vnie  mil  vierges. 
Lacuculle  de  S.  Bernard,  Abbé  de  Clairuaux. 
Le  Cilice  de  S.  Thomas,  Archeuefque  de  Cantorbie. 
Le  peigne,  les  gants,  &  la  coiffe  de  nuicl  dudid  iàmd. 
DeuxofTemensdeS.  LucEuangèlifte. 
Vn  oiïement  de  laindOemctrius,  frère  de  faind  Denys. 
Vn  oiTement  de  Cleophas,  difciple  de  lefus  Chrifl. 
De  la  colle  de  iaindYon,  martyr, 
De  la  code  de  S.  Louys,  Roy  de  France. 
Vn  oiîement  de  faind  Reftitut,  Aueuglenc 
L'os  de  la  iambe  de  faind  Maclou,Eueiquc  Se  confefleur. 
Deux  grands  oifcmens  des  fainds  Sauateur  &;  Cifcriaa 

EuefquesS^  confeiïeurs. 
LeTais  de  la  tcfte  de  fain  d  Sauateur. 
Vn  autre  gros  oiTement  d'auprès  le  col  de  faind  Ciferian 
Item  plufieursdiuerfes  pièces  des  corps  des  fufdids  fainds 

Maclou,  Ciferian,  6c  Sauateur. 
Dclachcmifedefaind  OlaueRoy  deNouerge  6c  martyr. 
Duquel  la  feftefe  célèbre  1629.  luillec.  Thomas  de  VVal- 
iingham,  /;?  y^odigmate  Neufiri^  efcrit  qu'il  fut  trahi  par  les 
fiens  ôc  perfidemenî  tué  Hic  (  inquit  )  a  fmsproditus,  &  àper- 
Jidis  iniuftt  Peremptus ,  cœlefiem  regiam  tntrauït  Rex  O"  martyr 
gloriofu'S ,  comfcans  nimc  apud  gentcm  ïlUm  prodige  s  ^^virtuti- 
hm. 

AuliureduChapitredeSVidor,Hcnpy  Relfgieuxprofez. 
de Icans^c  Archeuefque  de  Nouerge  efïmentionnér&ya 
apparence  que  ce  fut  luy  qui  y  fit  apporter  la  chemifedudic 
faind  Olaue  Roy  6c  martyr.  En  la  mémoire  duquel  eft  de- 
dici'aucel  de  laindMichcl  vers  Sepcencrion. 


^   ,  LIVRE   SE  CO.N  a  45^ 

»?  ■  u  ji  :  »  /,  f)^  U fondation  de  J^Eglife  Parochinlc  defam^c 
Nicolas  du  char donnet, 

^  -VDu  terroir  &  eftendue  du  Chardonnet,  nous  en  parle- 
4onseala  fondation  des  Côlieges  du  Cardinal  le  Moine  des 
Bons  cnfans,  &: des  Bernardins,  &fuffiraicy  dedirequela 
parroiïïe  S.  Nicolas  y  cft  iicuee,  Nousn'auonslectresdela 
prcmiereEglire,ains  feulement  de  lafeconde,  érigée  en  lie-u 
proche  obtenu  par  cfchange  de  Mefîîeurs  les  Abbéô^Con- 
«entdeS.  Vidor  du  temps  de  Guillaume 3.  Euefque de  Pa-' 
•xis  yy.  duquel  enfuiuent  les  lettres. 

GFiliermfé4  permipone  diuina  Tariftmjts  Ecckfi^  Minifier 
indignas  :  Omnibus  pr.tjentes  Ut  ter  as  infpe^uris,Salutem  in 
Demino.  Noueritis  quoddile^i  in  Chrifiofil^  Ahb^s  &  conuentus 
fancliVithris  Fartfanfis  dederunt  &  concejjerttnt  nohis  &  Vr^s- 
hpero  Ecclejtxfan^li  Nicolai  de  Cardonneto  cenfam  &  quicquid 
iurîshabehantm  quadampctia  terrxjlta  iuxta  pontellum  .Beueru 
in  cenjiua  ipforum  in  Cardonneto :,  viginti  quatuor  tefies  in  longi- 
tudtnemy  &decem  crocfo  inUtitudinem  continente ,  ad  Ecclefinm 
fanUi  Nicolai  conftttuendam:  Retinentesjibt  &  Bcclefix  fux  peni- 
tus  &  expreft  in  tôt  a  alla  terra  circumiacente  cenjum ,  dominiu  & 
tannimodam  iufiitianiyquodad  Dominos  fundi  nofcitur  pertinercy 
ita  tamen  quod prddtcla  Ecclcjia  vel  locus  in  fiât mn  alium  fine 
affcnfiu  ip forum  nonpofiit  de  cxtero  tranfifiutari.Dehet autem  Vref- 
hiter  fanZîi  Nicolai  ponere  fundamenta  prxdicl^  Ecclefix  in  rtpx 
AlueiBeueriSyfecundumlongitudmem  Ecclefi^  eiufde?n:(^  etiam 
4efiiofacerepauimcntum  infundoprjidicli  aluei  fecundum  longi- 
tudinem prxdictam.  Et cum pr^dicJum pauimentum  defccerity  ad 
monitienempr.^di6lorum  Abbatisà'  conuentus  illud  congrue  re- 
farare.  Saluotamen  iureip forum  quod  femper  habebant  &habent 
m  prddi6ïo  alueo  ad  illum  (quum  opw  fuerit)  emundandum  ah 
immundtc^s.  Ne  vcro  Ecclcfia  fancli  Victoris  ypropter  pr^di6larn 
concefiionem  Uderettir  tnpofierum ,  aut  aliquod  incurreret  detri- 
mentum  :  nos  de  njoluntate  &  ^Jfcnfu  difti  Presbiten  dedimm 
&expreffe  quiclauimus  dtûx  Ecclefi^fancliViâloris  imperpetuum 
îotnm  terram  quam  tenebamus  tnmanu  mortua^  in  cenfina  dicf^e 
Ecclefijtin  CardonnctOynihil in  ea  nobis  aut fucccfforïbns  ncflris- 
penitus  rctinentes  :  Excepto  tantummodo  Cimiteno  benedi^Oy 

IIi    ij 


H^î- 


436         VNI  VER.  SITE'    DE  PARIS, 

quod  certis  metts  limitari  fecimus.  Et  qtiia  ofertet  viamfieri ^er 

ante  EccUfiam  fxncli  NkoLîî ,  %)fque  ad  Se^jiianafn  ,per.  médium 

Cimiteriumviafict.  SHtuimus etiam  vt  Eresbiter ^r.îdiciA  eccle- 

fu  finBi  NicoLiiy  quicumcjtie fuerity  nullum  tus  farrochide  fojiit 

f  et  ère  defamilia  S .  Vicions^  uel  qudcunnqueferfûna.  ait  a  in  eadem 

ecdefiii  comorante ,  Dccajtane  parrochu/uperitts  nomtnatd^  ,^Uûà 

fi  ait  qui  s  defamilia  diÛs  ecclefidfan^i  ViÛorts  familiam.inpar'- 

rochiafancii  Nicolai  hahtiertt  :  tn  ipfafamilia,ficut  in  alîfsparriH 

chiams  ftiis ,  parrochiak  im  hahebit.  In  ctmis  rei  tefiimonitim  é* 

1 2. 43 .     munimenprdsetcs  l'itéras figilli  nofiri  munimine fecimus  r oh  or  art. 

A^um  AnnoDomim  MilUfirr^o  Bucentefimo  quadragefima  ter-^ 

tiOyMenfe  ^pnli.  :.>i:.  J    ,   :    ..i^ii/u;..  .:i\)'^\^^^ .   - 

Nous troiuioiis que  l'Eglifc deS. Nicolasdu  Cîiardon- 
nec  a  efté  dediee  en  l'an  1415.  le  13.  iour  de  May,  par  Reuc- 
rend  Pcre  lean  de  Nanto  Euefquc  95.  de  Paris,  à  la  requefte 
&  incitation  deM.AugulHn  Yikbarre.  Qu^icfloit  (comme il 
cftàprefumerj  Curé  de  ladite  ParroifTe. 

Encre  l'edirieation  d*icclle  5(:ladedicace,iIyaiSi.anSj 
Etn'eft  crédible  qu'elle  eut  edé  fî  longuemët  fans  cftre  de- 
diee,ains  pluftoft,  qu'elle  ait  efté  redifîee,6cpar  confequenc 
redediec. 

Cefle  Eglife  efl:  à>  la  Collation  de  rEuefque  de  Paris  :  &: 
les- Clercs  appeliez  Matutinels  de  lonEgliieontdroidde. 
prendre  tous  les  ans  vingt-cinq  liures  parifis  dureucnu  de 
îâdicle  Parroifle,  pour  fupplement  de  leurs gages,qui ne- 
lloientruffiiàns.  Cela  confirmé  par  bulle  du  Pape  Alexan- 
dre 3.  Datée  de  l'an  ir66.  &  le  reptiefme  de  Ton  fiege. Laquel- 
le eft  enregiftreeau  grand Pailoral  de  l'Egliie  Cathédrale,, 
liure  19.  Carthe  première. 

En  l'an  1519.  au  mois  d'Aoufl, trefpafla  àParisM.Iean 
de  Selue  premier  Prefidcntau  Parlement  de noflre  Ville, 
homme  de  (inguliere  érudition,  employé  vtilement  en  de 
grandes  affaires;  lequelfut  inhumé  en  l'EgiifedeS.  Nicolas 
duChardoanet,oii6nlicl;encoresce  fienEpicaphe. 

D.      O.      M. 

10  AN N  I SeliLC Earifienfi.sSenattts  Amplifimi  GalU.z  or- 
dinis  Prefidifiimmo,  magniî  prohitatis  atque  integrttatis  viro^de- 
que  Republ.  (  in  qua  mult os  honoris  &digmtatisgradfiSy  cum  eos, 
proptçrincndihikm  çiks  mod^antiam  non  çoncupiuijfct ,  adeptjts 


LIVRE   SECOND.  43^ 

efl  )  bene  mcrito.  Aptéd  Infibres ,  Anglosatque  Hi/panos ,  cum  de 
reb.  mâximisadeos  mijfis  efl,  ob  eximiam  et  us  in  adminifirandis 
negotijsprudentiamy  cxterajque  non  vulgares  virtufespr^coTmtOy 
•■  vddequeUudato : RegimngnoFrancifco^àqHO  in  fan6iius^atque 
irfterius  confiltum  affiimptus  efl  0b  exploratamdiffcilltmis  atque 
gramjf.  temponb,Jidem  eius  &  induHriam.grato  atque  frobato, 
.CectlUqueBuxix  Bonx  gnati^  caflè  .pudtce,  m  liber  aliter,  ab  illis 
dftm  vixertrnt  éducatif  Parentib.  opt.  atque  charijf,  F, 


DE    VORDRE    DES    CHARTREVX, 

L'Ordre  des  Religieux  nommez  Chartreux/ut  inlli- 
tuéparvnraina:perronnage&  Dodcur  nomé  Bnmoj 
"Chanoine  de  Rheims,  6c  maiilre  des  Efcolles  de  Paris ,  ifTu 
de  nobles  parens  de  la  ville  de  Coulongnc ,  en  Tan  1 084.  ou 
Iclon  d'aucuns  1086.  A  quoy  il  fut  incité  par  rapprehenfiorl 
I  àts  iuiles  iugemcnts  de  Dieu  , qu'il  conceut  fort  heureufc- 
ment  pour  ion  (aluc  ôc  de  plufieurs  autres, lors  qu'en  fa  pre- 
fencc  le  corps  mort  d'vn  fien  amy, Chanoine  de  Paris, lequel 
eftoit  decedëauec  vne  réputation  humaine  d'auoif  vefcuen 
[  homme  de  bien:  corne  on  chantoit  fur  fon  corps  l'office  des 
trefpairez,  &:  que  Ton  fuftparuenu  à  ces  mots  de  la  quatrief. 
me  leçon,  Refpondc  ?»//^>,  Refpondezmoy,^e^oufleuantvi- 
flblement  delà  bière  ou  cercueil  où  '\\  eftoit  auec  Tes  orne- 

mens  ecclefiaftiques,  la  face  dercouuerte,ruyuant  l'ancien- 
ne couftume , il  profera  intelligiblement  dVne  voixhaute 
ces  mots  :  luflo  Bei  iudicio  accujatus  fim.V^ilç,  iufte  iupemcc 
de  Dieu  ie  fuis  accufé.  Et  â  la  féconde  fois  quelesalîiilans 
reucnusdcleurpeur,ôc  accreus  en  nombre,  firent  recom- 
mencer cefte  leçon,  i?ry^^Wf^;?//';:  ledit  dcftunâ;  fefouflc- 

uantcommeà  la  première  fois,  profera  d'vne  voix  lamentai 
ble,  Iitfto  Dei  iudicio^ ïam  indtcatus  fum.  Par  le  iufte  i ueem  en i 
de  Dieu  ie  fuis  défia  iugé.  Et  pourcequecesmotsfepou- 
uoientprendreen  deuxfens,&:  qu'il  n'apparoiffoir encore 
de  la  perte  totalle  de  Tame  dudic  deffund  :  ledit  office  eftanc 
recommencé  pour  la  troifiefmefois  ,auec  grandeaffluence 
deperfonnes,qui  eftoient  défia  aduertis  de  cefaiéleipou^ 

lli  nj 


458  VN  r  VEPvSITE'  DE    PARIS, 

uentable ,  &  que  l'on  fut  venu  à  cède  leçon ,  Refponde  mihi^ 
ledicdeffunctrcfouileuant comme  dcuant,il  f'efcriad'vne 
voix  efïrovabls,  luHo  Dci  tudkio  condemnatus  fum.  Parle 
iufte  iugemenc  de  Dieu  le  luis  condamné.  Cela  ouy ,  on  ne 
voulue  continuée  fondit  feruice,  ny  enterrer  (a  charongne 
en  terre  iàincle. 

Aucuns  de  noftre  temps  mettent  ceAe  hiftoire  en  doubte, 
^la veulent  reputer  fabuleufe.  Mais  le  nefçayfurquoyils 
fe  fondent.  Car  premièrement  plufieurs  autheurs  dudicb 
ordre  la  rapportent,  corne  Denys  le  Chârtreux,François  du 
Puy,  Pierre  Blomeuenne  en  la  viedefainâ:Bruno,Laurenc 
Surius,  (qui  a  abbregéc>: réduit  en  vn  les  efcrits  des  deux 
iùfdits)  Pierre Sutor^liure premier, traidé  z.  chap.i.tiela 
vie  Cartuûanejôc  Pierre  DorIând,en  fon  œuure  de  la  mefme 
vie,liu.  i.cha.i.  Scautres.  Lefquels  neuflenc  voulu  fonder 
l'origine  de  leur  Religion  tant  lainde  &  admirable  fur  vne 
fable,  qui  ne  leur  pouuoit  apporter  profit  ne  aduance- 
ment. 

Secondement  pi ufleursliiftoiriens  dignes  de foy,qui  n'c- 
floient  point  Chartreux  en  font  mention  comme  Vincent 
de  Beauuais,  en  fon  miroir  hiliorial,  liure26.chap.8i- An- 
tonm  Florentin,  partiefeconde  defaCronicque, Titre.  15. 
chap.  12.  §.  premier.  lean  Gerfon  in  libre ,  dejîmflifcntione 
cordùy  nottiU  1 5.  Naucler  en  la  Chronologie ,  Génération 
37.  pag.  807.  &: autres. 

Tiercement  Ton  veoid  en  plufieurs  vieilles  heures  impri- 
mées à  Paris^  &  mefmes  es  plus  vieilles  efcriptes  a  la  main, 
dcuat  l'vfage  derimprelîîon,cen:e  hiftoire  figurée  es  vigilles 
destrefpaflczda quelle  on  n'y  eut  point  mife,fi  la  chofe  n'eut 
cfté  notoire. 

Quartement  qu'aux  heures  à  l'v  fage  de  Paris  ct%  mors  de 
la  première  leçon,  du  fécond  nodurne  de  vigilles  des  tref- 
pafiez  (  Refponde  mihi  )  ont  efl:é  biffez  &  oftez  depuis  ce  teps 
là,  iufque  en  l'an  1607.  que  l'on  a  faidr'imprimerôc  refor- 
mer l'office  diuin  du  Diocefe  de  Paris,  pour  ce  que  les  Cha- 
noinçs  fe  fentoient  oâFenfez,  en  ce  que  le  vulgaire  croioic 
que  ce  malheureux  dam  né  eut  edë  Chanoine  en  leur  Egli- 
fc  :  dçquoy  ne  font  mention  lesfufdicls  hiftoriens. 

Ce  easeftrangeadusnuccbon  pcrlonnage  Bruno  aucc 


LIVRE    SEC  OND.  439 

fix  autres  de  les  compagnons  iortic  de  Paris  &:fe  recira  aux 
môtaignes  de  Dauphmeprezla  ville  deGrcnoble  en  vn  lieu 
appelle  Chartreufe  oùil  commença  amener  vie  Eremitique 
abllrade&cresaufterc  duquel  glorieux  patriarche  desChar 
treuxie  ne  preccns  pourfuiure  la  vie,d'aucât  qu'elle  le  trou- 
ueelcripcepar  plufieurs,&:  de  nouueauparLaurensSurius 
auy.tom.  des  vies  des  lamds  fur  le  é.iour  d'Octobre:  le  me 
c-Oncenreray  de  dire  que  ce  Sainci;  perfonnage  Bruno  eu 
s'en  retournant  de  Rome  (  où  le  Pape  Vrbain  i,  qui  autre- 
fois auoit  elle  Ton  dilciple,  l'auoit  euocqué  )  il  f^e retira  auec 
quelques  (lens  diiciples  aux  deferts  de  Calabre,creignanc 
d'eftreencores  inquiété  s'il  fut  retourné  en  fa  première  fo- 
litude  de  Dauphiné.  Auquel  lieu  neancmoins  il  ne  demeura 
pas  long  temps  mcogneu:  parce  que  le  Compte  de  Calabre 
allant  vn  iour  à  la  chaiFe  en  ces  lieux  la,  les  chiens  le  defcou- 
urirent,  duquel  rencontre  ledid  Conue  fut  fort  ioyeux,  & 
print  en  affedion  cefainâ:perfonnage,efperanc beaucoup 
H  en  fes  mérites  &  prières,  donc  il  ne  fuil  pas  fruftré. Car  quel- 
que temps  après  eilant  au  fiege  d'vne  ville ;Dieu  le  deliura 
delà  trahifon  qu'vn  fien  Capitaine luyauoit  drelFce, par  les 
prières  dudic S.  Bruno,lequel  s'aparutlanuic1:audicl: -Com- 
te, &l'âducrtitdudangeroùilen:oic.  Cequcledict  Comte 
teltifia  depuis  par  lettres  patentes,  à  la  gloire  de  Dieu,  6c 
pour  diuulguer  la  faindete  de  ce  perfonnage ,  par  lefqu elles 
aulîi  ilfaid  mention  de  l'ample  donation  qu'il  fcit  audict  S. 
Bruno,  dcifçs fuccelTeurs, en  recognoiflance  d'vn fîgrand 
bénéfice receu  de  Dieu  parfes  prières  6c  mérites.  Lefquelles 
lettres  le  Cardinal  Baronius  rapporte  en  fes  Annales  Ec- 
clelîaftiques.  Tom.  2.  Par  le  moyen  dequoy  l'ordre  des 
Chartreux  fe  dilata  en  Caiabre,6c  ledid  S.  Bruno  conftruid 
vn  beau  Monaflere  audit  defert ,  auquel  il  vefcur  le  refte  de 
fa  vie,  auec  pareille  aun:ericéôcferueurd'efprit,qa*il  auoit 
faicT;  es  ir»oncaignes  de  la  grande  Chartreufe.  Et  qui  veut 
fçauoir  en  quelle  intégrité,  &  faindctcdevicilyconuer- 
foit,  6c  à  quels  exercices  de  pieté  6c  religion  iIs'occupoit,il 
en pourrarecognoiftrevne  partie parl'Epiftre  ,  qu'il  efcri- 
uit  eftanc  en  ce  lieu  la,  à  Raoul  Preuolî  ou  Supérieur  de 
l'EglifedeRhcims  defpuisEuefque  dudict  lieu.  Et  y  trel- 
paifâlccî»  Octobre  II  01.  auquel  iour  l'on  célèbre  fa  fefte,  Si 


440  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 

fufl  enterre  en  Ton  Monaftere  de  Calabre,  accompagné  de 
pliiiîeurs  miracles  delquels  Dieu  l'a  honoré  après  Ton  très- 
pas,  qui  ont  continué  iufques  au  iourd'huy^oiiiieftaufTi  ho- 
nore, &:inuoquéauec  grande  deuonon  par  les  habitansdc 
cefte  région  là.  Et  lurlonfepulchreefleicritcctepitaphc. 
ïrimtis  tn  haCj  chnflifmdiiîû  r  ouUts^  Ercmo 

Profneruifitri^qniugôr  hoc  lapide,  . 
Bruno  rnihinomeriy  genitnx  Germania^  me£ 

Tranjîultt  ndCalabrosgrata  quicsnemorts, 
Boclcr  eram ,  Pr^co  Chriflt^  virnotus  in  orbe  : 

Defnper  illud  eratygratia  non  meritam. 
Garnis  vincU  dies  oBobris  fexta  refoluit, 
Ojjli  mènent  tumulojjpritus  ajlra  petit . 
Qin  veut  auiî]  fcauoir  en  quellcrepucation  S.Bruno  eftoit 
durancia  vie  qu'il  voye  tous  les  tcfmoignages  qu'en  donnè- 
rent tant  d'Eglifes^Sv  communautczapres  ion  rrefpas  rap- 
portez par  ceux  qui  ont  efcrit  fa  vie  amplement. 

L'aulteritédclavieCartufiane,in{litueeparccraindper- 
Tonnage  conliftc  principalement  en  trois  poiuts. 

Le  premier  poincl,  lont  les  ieufnes  continus,  6c  abfti- 
nenee  perpétuelle  de  manger  chair,  mefmes  en  extrémité 
de  maladie.  Sur  quoycegrand Docteur  Nauarras,en  fon 
tome  quatriefme,  tiltre des  Réguliers,  liuretroiliefme des 
Confeiis,  au  Confeil,  51  .fait  vnc  queftion, lequel  ordre  eil:  le 
pi  us  auftere  au  viure.'des  Chartreux,  qui  ne  font  aftrainds, 
qu'aux  troisveux  efTentiaux,  ou  des  Minimes,  qui  font  vn 
quatriefme  veu  j  qui  eft  d'obferucr  toufiours  vne  viequa- 
dragefimale,en  ne  mangeant  point  d'œufs ,  beurrejÔc  frou- 
mage  :  Excepté  en  maladie,  qu'il  leureH:  permis  manger  de 
la  chair.  Ec  conclud  que  l'ordre  àts  Chartreux  eftleplus 
auftere  .-pource  (  dit-il  j  qu'il  eft  plusaifé  d'vfer  toufiours 
de  viandes  de  Carefme,6c  cependant  manger  chair  en  ma- 
ladie, que  de  n'en  manger  iamais. 

Dauantage,felon  leurs  conflitutions,  ils  doiuentieufncr 
tous  les  Vendredisau  pain  6cà  l'eau  :  f'ilsnedemandentmi- 
fericorde,c'en:»àdirecongéàleurSuperieur;Iequellespeuc 
difpenfcr  de  viandes  de  Carefme  en  q^s  iourslà,maisnon 
pas  de  manger  œufs,  beurre,oufrouma-ge:  chofe  qui  fe  gar- 
de fi  eilroiclement,  que  fl  le  iour  deNocI  venoitauVen- 

dredy 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  441 

<ircciy  (auquel  iour  les  fcculiers  mangent  de  la  chair)  il  ne 
leurei^  permis  de  manger  deidideschofes  prohibées, que 
les  Lacins  appellent  en  vn  mot,  Lacî^tctnes,  Cela  rapporte 
Dom  Théodore  Petrec  en  Tes  Notes,  fur  la  Chronique  de 
Dorland,  hure  4chap.io. 

Au  commencement  deleur  Ordre(  fclon  l'iuliitution  de 
faindBrunojilsieufnoientaupain&àreau  tous  les  Lundis, 
MercredisSc  Vendredis  .-comme  tehiioigne Pierre  Venera- 
ijle  Abbé  de  Cluny,  hure  fécond,  des  miracles,  chap.  28.  Ce 
que  comme  trop  audere  a  efté retranché,  &  reduità  vn  iour 
ieulement  la  femaine,qui  efl  le  Vendredy.  Que  fi  quelqu'vn 
veut  fuiurc  l'ancienne couftume  &;  ieulher  les  trois  iours 
il  faut  (  ain il  qu'il  eft  efcrit  parte  fecunda.  nou£  coUeÛiomsfia- 
tutorumyCap.io.num.i.)  qu'il  ayc  congé  fpecial  de  Ion  Su- 
périeur :  Auquelappartient  de  cognoillre  &;  mefurer  la  for 
ce êc débilite d'vn chacun defes Rehgieux, &  fuiureladif^ 
■cretion  du  Patriarche  lacob,  lequel  difcit,  Siie  faits  trop 
•  trauailler  à  cheminer  mes  troupeaux,  ils  fe  mourront  tous. 
Et  conformément  faind  Benoift,au  chap.49.  dcfarei^le 
ordonne, que fi  quelque  Religieux  veut  viureplusaufterc- 
inent  que  \ts  autres,  ôcfubftraire  de  fon  boire  ôiniancrer  ■ 
qu'il  le  face  auec  la  pcrmilïïon  de  fon  Abbé.  Autrement  cela 
•Juy  fera  réputé  à prefomption  &  vaine  gloire ,  ^  non  a  loyer 
ou  rétribution. 

Les  Chartreux  ont  accouflumé  les  Dimanches  (fortanc 
de  collation  )  après  auoir  rendu  grâces  à  l'Eglife ,  d'aller  à  la 
porte  du  refecloir ,  comme  mcndians  de  lellis  Chriffc ,  rece- 
iioir  chacun  vnpain  :  lequel  leur  fert  pour  le  lendemain  en 
leur  cellule.  Ce  qui  fe  pratique  à  tous  les  Conuencs  de  l'or- 
dre, excepté  à  celuy  de  Paris,à  caufe  de  la  fréquence  du  peu- 
ple qui  fe  rencontre  ordinairement  les  iours  de  feftedans 
leur cloiftre,  dont  plufieursen  pourtoient  prendre fubied 
de  rifec,  &  fe  moquer  de  telle  obferuancc. 

Surquoy  Dom  Pierre  Dorland  hure  5.  de  fa  Chronique 
Carthufiane, efcrit, que  S.Hugues  Cartulian,poflulépar 
Henry  Roy  d'Angleterre  fut  premièrement  prieur  de  la 
Chartreufe  Vvithanien(è,&  depuis  Euefque  de  Lincone. 
Lequel  toutesfois  amateur  de  folitude,&  de  fapremiere  vie 
Cartufiane,leretiroitfouuentaudid  Vnoït:&  thi panes  Do- 

KKk 


•44^         VÎNT  I  VER  SITE'    DE    PARIS, 

mtnicà  diebus  ad  ofltnm  refccîor^  nccipiehat ,  njt  cxtert.  Et  là  Ico 
Dimanches  il  receuoit  des  painsàla  porte  du  refedoir^com- 
melesaucres,  chap.io.  dudicliure. 

Le  fécond  point  d'auileritë  gi(t  au  veftcinent,  quieftde 
porter  la  haire  iour  6c  nuicl;  fur  la  chairnuc  :  ne  porter  point 
de  linge,  coucher  tous  veftu s  furvnepailliaile 3  nVfer  point 
de  velî:emcs  précieux  &curieux:cômctelmoigne  le  P.Pierre 
Maurice ,  Abbé  de  Cluny  ^honoré  du  ciltre  de  Vénérable, 
pour  fa  doctrine  6c  (aincleté  de  vic^au  lecond  Hure  des  mira- 
cleSjChap.iS. qui  efl  intitulc,De  l'inlliitution  des  Chartreux, 
Vefies  (  inquit)  'uilipimas ^nc fupcr  oinne  religionù  fropofitum  /ib- 
iecftjstmas^  iffoj^  'vifu  horrendas  djjîimfjerunt.  ^^uanîitate  enim 
breuts  é"  angiifh€ ,  cjiuditate ,  ita  vt  vïx  afpici  fojnnt  hir/àt.e  ç^ 
Jûrdtdx,  nnUumglûïidndi'vitiîimJefOjffc  admît tcrc  indicant.  Ils 
portent  des  vellements  plus  abiccis  que  tous  lesautres 
Religieux,  6c  qui  font  horreur  à  voir.  Qj^antàla  quantité, 
ils  font  cours6ceilroits.  Et  quantàlaquaiite,ilsfontfi  velus 
ôcfaies,  qu'ils  n'admettent  le  vice  de  vaine  gloire.  Telle  fa- 
^on  de  vertement  quieft  de  poil  de  cheure  ce  porte  cncores 
auiourd'huy  en  la  grande  Chartreufe  6c  prouinces  voifines  : 
carauxautresprouincesilsfontveltus  de meillcurdrap, fé- 
lon que  la  règle  leur  permet  de  feveftir  du  drap  du  pais  pour 
cerrainesoccafions.  . 

LcPereDenysRickel,ditIe  Chartreux, au  fécond  rome 
de  fcs  Opufcules,article  8.  du  tiltre  de  la  louange  de  l'ordre.; 
des  Chartreux  efcrir,  que  fainft  Dominique,  Elpagnol  de  la. 
Cité  de  Caliguric, alla  en  la  grande  Chartreufe  confulter 
auec  le  Père  Bahle ,  huiclielme  gênerai  de  l'ordre ,  de  la  mé- 
thode qu'il  tiendroit  à  prefcher  contre  les  Albigeois  hereci- 
queSjEt  de  l'inllitution  de  Tordre  des  freresPrefcheurs(que: 
nousappellonslacobins) qu'il pretendoit  faire.  Où  ayant: 
contemplé  les  Chartreux  décemment  6chonen;ement  ve- 
rtus, en  l'an  uiy.ou  enuiron,il  ht  faire  des  femblables  habitS' 
àfes  Religieux.  Et  delà  vient  (  dit  Theodorm  Petrm  ,în  Nota 
adcdp.  14- .  libri  tertij ,  Chronià  Pctri  DorUndi)  quodtanta  inter 
'Do?nimcanos  ac  Cartufianos  veft-inm  reperitur  conformités.  Qu^il. 
v a  fi  grande  conformité  d'habits  entre  les  RelieieuxdeS.J 
Jjominique  6c  les  Charcreux. 

Le  troifiefme  poincï  de  raullerité  de  la  vie  des  Chartreux^ 


LIVRE    SECOND.  445 

efi: la  folitude, qu'ils  gardent  fi  cxademenr,qnc  nui  d'eux 
ne  va  iamais  hors  le  monaftere  ;  excepté  ks  PrieDr  ik  Procu- 
reur delà  maifon:nymermcs  ne  fortent  de  leurs  celles  oii 
K  chambresqueparobedienceounecelliréjficen'cftpoural- 
l  Jerâr£gliie,oupouralierviie  fois  la  (emainc  prendre  l'air 
dans  l'enclos  de  leur  Monaftere,  &  es  Charrrcufcs  champe-^ 
il:res  &:  efquelles ils  n'on t fi  grande  eftenduc  de  clofture ,  ils 
peuuentailer  fc  pourmener  ceiourlà  à  l'encour  de  leurMo- 
nufterejiufquesàcertains  limites  qui  leur  font  prefcrifs  pour 
toufîours:  outre  Icfquels  ils  n'oferoientpaircrj^c  Ci  alors  ils 
doiuentallerÔcreuenirtousenfemble.EcpourceNauarrus 
au  lieu  prcalleguë,appellelaCIiartreure,vnepnron  pcrpe- 
tuelle  :  Adiouilant  le  iilence, qu'ils  gardent  fi  cftroiclemenc 
en  tous  lieux,  quefe  renconcransilsi'cntrefaluenrparincli- 
nationdu  chelr,  fans  dire  vnfeul  mot.  Ils  vont  feulement  en 
refedoir  les  DimanchesSc  fcftes de  l'année ,  prefcriptes  par 
leurs  conflitutions:  où  ils  gardent  fort  bien  le  précepte  de  oorUndUa, 
faind Hugues  cy  deflùs  mtuùonnh^OcuIos habentes in mef?fay  ?•  f^'^h'^^- 
munm in fcHtcllit ,aures adltbrum , Cdt adVeum,  Ayanslesyeux 
.inclinez  à  la  table,  les  mainsàTefcuelle,  les  aureillesau  liure 
cju'onlid,^:  lecŒuràDieu.  Que  f'il  s  ont  befom  de  quel- 
que chofe ,  ils  le  demandent  auec  peu  de  paroles, 

Duditfaincl  Bruno  ôc  defcsfixcomoaenons  premiers  ha- 
bicans  àç,s  montagnes  de  Carthufc  cil  deriue  leditOrdre 
des  Chartreux  qui  a  prisfon  nom  du  lieu  de  fa  naiilance,  ap- 
pellee  Chartreufe,oii  eflàprefent  la  première  6c  principalle 
maifon  de  rOrdre,appellec  la  grande  Chartreufe.  Le  Prieur 
de  laquelle  maifon  eft  coufiours  gênerai  &.chef  de  tout  l'Or- 
dre, diuifé  en  feize  ou  dixfept  prouinccs,  contenant  cent 
quatre  vingts  ôcneuf  monaftere,s,où  l'on  eflime  y  auoir  trois 
mil  deux  cents  Chartreux,  comme  efcrit  Azorius  en  la  pre- 
mière partiedefesinftitutionsmorallesiiure  12.  chapitreir. 
intitulé,  De  lamultitude  innumerable  des  Moines.  Parmy 
leiquels  monaflercs  il  v  en  a  quelques  vus  de  filles.  Le  pre- 
mier defquels  fut  eflably  par  vne  Dauphine  de  Viennois, 
qui  renonça  au  monde,  &  y  en  auoit  d'auantage,  mais  les 
Pcres  de  l'Ordre  ayans  expérimenté  la  difficultéqu'ily  aà 
bien  régir  ^maintenir  le  iexefeminin.ne  veulent  admettre 
d'autres mailons que  celles quifont établies. 

KKk  ij 


444         V  N  I  V  E  R  S I  TE'   D  E   P  A  R  I  S, 

Ce  faiucl  Ordre  fellant  maintenu  par  cinqoufixfiecleî 
paiTez,  auec  tant  d'intégrité  &  laindeté  de  vie,  iàns  aucune 
diuiiion  ny  altération,  ou  changement  de  là  règle ,  cela  ma 
induit  pour  le  rerped  que  ieporteàeefl  Ordre  d'mfereri-cy 
le  Catalogue  de  tous  les  Prieurs  de  la  grande  Chartreufe, 
chefs  dudit  Ordre,  qui  ont  eflë  depuis  S.  Bruno  iufques à 
prelent,  félon  que  iel'ay  peu  recouurir  pour  leur  perpétuel- 
le mémoire  ôcloiiange,  de  laquelle  ils  font  dignes, ôcdef- 
quels  iediray  encorevne  chofe  entre  autres  digne  de  louan- 
ge &;  remarque,  &:  quêtant  qu'elle  f'obferuera  ledit  Ordre 
iè  maintiendra  toujours  en  les  bornes  d'obfèruance  régu- 
lière. C'efl  que  le  General  dudit  Ordre  depuis  qu'il  efl  elea 
de  quelque  Monaflerc  que  cefoit  dudit  Ordre,  il  eft  tenu  ôc 
aftraint,tant  qu'il  efl:  General,de  faire  perpétuelle  refidencc 
en  ladide  grande  Chartreufe,  ôc  ne  fort  iamais  hors  deces 
montagnes,  pour  feruir  d'exemple  à  tous  les  autresfuperi- 
curs  dudit  Ordre,  de  ne  fortir  légèrement  de  leurs  Mona- 
fteres,  £c  nechercher  les  occafions  de  courir  parmy  le  mon- 
de :  ôcaufli  le  chapitre  gênerai  arc- boutant  &  foufticn  de 
leur reiglc,qu'on tient touslcs ans,  ne  fc  tientpoint autre- 
part  qu'audit  lieu  de  la  grande  Chartreule  en  Dauphiné, 
qui  eft  contre  la  façon  de  faire  &  vfagc  de  prefque  tous  les 
autres  Ordres  de  Religion,  le  chefdefquels  n'eft  iamaisre- 
flraintSc  reclus  en  vnfeullieUjqu'ilnepuifleàtoutlemoins 
fè  tranfporcer  par  fois  en  quelque  autre  heu,  &:auiîi  que  leur 
Chapitre  General  n'eft  point  annuel  jny  célébré  touflours 
en  vn  mefme  Conuent, 

Komina,  Reucrendorum  Patrum  Friorum  Domus  maiûris 
Cartujid ,  totitis  Ordinis  Generdium, 

1.  S.BRFN 0,  Ordinis  Cartufiamftmdiîtor. 

2.  D.L auduinus  literis dimnis  & humanis  oftiml erudittu ohijt 

anno  iio  o.  die  vit.  Martij. 

3.  D .  Vetrus  Francus,  qm  amore folitudinis  Prioratui  cefit, 

4.  D.IoannesI.omni pmctitate plénum, 

5.  D.  Guigo  Uterls  fecHlaribus  &  diuinis  ad7nodtim  eruditus^ 

ohijt  anno  1137. 

6.  D .  Hf^gQ  CdpdUmts ,  ^HÎ  amore foiitudinu  Prioratui  cept. 


LIVRE    SECOND.  445 

7.    S.  Anfclinus^cUris  nataltbus  ortus^  fcientijsfecuUribus  &  cli- 

uinis  apprime  eruditus^-pofieaBelicenJîs Epifconus  facfus 

ebiit  cUrus  miraculis  anno  11 61.  die  10.  Ittntj. 
S.    D .  Bdfdius,  quifin^tum  Hugcnem  Eftfiopum  ad  ordimm  re- 

ccpit.  Obitt  anno  11  y 3 .  die  14 .  luntj. 
p.    D.  Hugo  2.  quipri?num  tmitatus  ad  Cellam  rediii. 
10.    D .  Anfilmus ,  vir  magn.tfancittatis  &  menti,  obiit  anno 

1233.  die  26.  Februartf. 
21,    D .  M  art  m  us ,  vir  magna  fcientid  éf  meriti, 
IX.    D .  B ern ardus j  reltgionis  Jimpliatatif£  amator. 
iS.    D.  Rifferius,  vir admodum  erudttus.obtit anno  Dom.i2(f/. 
14.    D.  GirarduSj  fcientia ,  njita ô'famaprdcUrus. 
//.     D.  G  utile  Im  us  i.  njir  magni&virtutis  &  religiofitéitis.  Obijt 

ann.i26S. 
j6.    S.  Bofoy  qut  mortuum  fufcitauit.    ob^t  anno  13 13.  die  ^. 

Martif. 
zy.    D .  AimO:,  muhafctentia  prxditus  ^  qui  Prioratui  cefit.. 
jS.    D.  lacobus  de  ViuiacOy  vir  contemplât iuus  j  qui  ideo prxla- 

tioni  cefit. 
jp.    D .  Clarusy  re  drnomine ,  vir  fane  liîeris  fecularibus  &  diui- 

nis  erudttus  :  ita  vt  vix  tune  in  Ecclefia  JDet  virtute  & 
faentia  varei  diceretu^rpojjereperiri. 

20.  S.  lacobus  de  Viuiaco  jpro  voto  abfilutus^  qui  miraculis  cLi- 

Yuit. 

21.  D.Hen  ne  us  Toleti,  qui  mifericordiam  petiit^  c^  obtinutt. 

22.  D.  loannes  Birelli,  qut  Cardtnalatum  refpuit.  obtit  13 60. 

23.  D.  Eltfariusj  vir  magna  abftinentia  d^  deuotioms.  ob.  13a j. 

dieu.  lunij. 

24.  B.Guillelmus  Rainaldi  2.  feientia  moribu/£  ornatws ,  qtfi 

Ô"  Cardtnalatum  refputt.  obtjti403.  menf.  lunij. 
/D.  Bonifacius  Eerrartf  ^Decretorum  doclor,  acfanâfiVin- 
\      centtj  ordtnis pradicatorum  frater y  &  Legatus  D.  Papa 
2f.  ^      BenedtBi  XIII,adConciltum  Pi/ànum,  qui  Pralationi 


)     ccjîit.  obitt  anno  141 8. 
\D.  Stepl 


ep  h  anus  y  qutcumD.Bonifacio  perfchtfma  quorundarn 
eleclus^partter  Prioratui  ceftt. 
16.    D.  loannes  de  Grtjfomonte,  vir  dulcis , mitis,  d^  in  cleemojy- 

nis  factendis  fûlicitHS.1420.  die  2.  Septemb. 
27,    GtiilldmHs  de  Hotta^  vir  mitis  &  ordtnis  z^elator^  qui  mira- 

KKk  iij 


44^  V  N  I  V  E  R  S  I  T  F;  D  E  P  A  RT  S, 

cutis  cLiïHît.  oh^t  anno  i^SJ-  ^ic  iS.  lunij. 
28.    D.  F  ranci  feu  s  Marefme  qm  ohfiam  honitatem  &fcî£ntitm 

in  eleciione  Surami  Pontîjicis ,  in  Bafilienfi  Concilto  deccm 

ffffragia  habuit.  Ohtit  14 (^2. die  22.  lanuartf. 
2^.    D.  } cannes 3 .  dicius  Refenddy  vir  Angeltcus .  Obiit  14 72 . die 

20. 1-ulu. 
30.    D.  Anîonius. i. 'vir magnx  cxiJI-imationis.  Obiit  i^Si.dtc 

14:  Vchruarij. 
ei.     D.  Antonins  1.  qtn  ?rioratnia'J^it.  ohiitisio.  die  s -Marti  t. 

32.  T).  Peîrus  Ruffi,  virmultafcientia  &  ex^ertentia  prjcditus 

Moritur  anno  1523 .  die  2/ .  Augufii . 

33.  D.  Frnncifcus de  Puteo^  luris vtrmfque  Docfcr eximius. 
34..    D.Guillelmus  BibannuSyPoeta.  obiit.  1^35.14. //////. 

35.  D.  loanncs  Gmlardi ,  ordtms  ôbfernantipmus.  obiit  iS4 0 < 

;?/.  lunii. 

36.  D.  Petrus Leidis ,  mnlta  feientiapntditus.  obiit  I54<^. 

37'    D.  I cannes Fuolonis^ ordinis amantifimus.  Obittann.  JfS2, 

Febr.  12. 
3S.     D.  Darnianus  Lcngônus,  Ciuis  Mediclanenjis,  domus  Papjt 

frofcjfus.  Carne  folutus  efi y  anno  ISS3.  Feb.if. 
SP.    D.  Pcirfts  S  ardus  ^  luris  vtriufque  Do^oreximius.  Huius 

temporibus  domus  Cartufix  ab  hxreticis  miferabtliter  dc- 

uafiatAyér  in  cineres  reda^a  ejl.  obdûrmiuit in  Domino 

is66.  die  26.  Iulii. 

40.  Z>.  Sernardus  Clarajftts.  Obiit.  S.  Decemb.  lyS^f. 

41.  D.  Hieronymus  Pignanus  pr.ffuit  duobus  an  ni  s.  obiit  2^, 

M a a  1588. 
41.    2) .  Hieronymus  Marchant.  ohiit26.  Septemb.  isp4 . 

43.  Z).  loanncs  Michel,  antea  Prior domus  Parifienfis*  ohiit  1^ , 

lanuar.  1600. 

44.  D.  Bruno d'JjrinqueSjadhucpr^efi hoc 4nno  1611. 

le  me  dilateray  vn  peu,  m'afTeurant  que  plufieurs  le  trou-  ji 
uerront  bon  Se  bien  à  propos, pour  relpondre  vn  mot  aux  b 
vieilles  calomnies  oc  communes  mefdilances,  depuis  tanc  1 
de  iîecles  eftoufees  6c  enfeuelies,  par rerpreuue&: lumière  »:. 
delà  veritc,qu  aucuns ignorans  oumalucillans,ofcntfaire  il» 
rcuiure, Remettre  en  auanc,pour  ternir  la  fplendeur  d'vn  ;; 
fainci  ^cancien  Ordre,&;  infedcr  (  Pilspouuoient  )  la  bonne  | 


LIVRE    SECOND.  44^ 

odeur  de  leur  fainde,  louable,  &:approuuee  conuerfation. 
Duquel  ordreparlanc  vn  certain  Cofmographe  de  nolîre 
tempsflaiirancàparctousles  autres  qui  en  ontefcrit  deuanc 
luy)ditainri  d'Ordre  des  Chartreux  a  pris  commencemcnc 
des  Tan  1086.  par  le  moyen  d'vnfainct  homme  appel  ic  Bru- 
no ,6c  pour  les  accafîons  côtenues  en  là  légende,  digne  de- 
ftre  leuc,  pour  la  merueilieule  caufe  qui  le  meut  à  commen- 
cer vnereigle  6c  façon  de  viure  iîaufl:erc,que  celle  que  les 
frères  de  celle  Religion  fuiucnc:  en  laquelle  la  faindeté  &: 
continence  eftfi  grande,  ôc  telle  la  macération  de  chair,  y 
ordonnee  6c  pratiquée,  que  les  hérétiques  mcrmefon  t  con- 
traints de  confelîer,  cefbeprofcdion  approcher  delà  perfe- 
dionfolitairequeiuiuoit  làincl:  lean  Baptiileaudeiert,  èc 
ainfi  l'ay-ie  ouy  confefTer  àvn  miniilre  Caluinien  à  Orléans, 
forcé  de  la  vérité,  ainfi  que  le  diable,  appcllant  fils  de  Dieu 
leSauueurde  toutlemonde. 
Or  telles  peribnnes  fuppofentprincipalemet  quatre  cho- 

ii  >fcs  contre  vérité.  La  première, que  cet  ordre  ne  tientpas 
deReiglc  approuuee.  La  deuxief me,  qu'il  n'elk  point  ap- 
prouuenc  confirmé  dei'Eglire6crainâ:iiege,  mais  fculeméc 

ç  toléré.  La  troiliefmc,  qu'il  efl  trop  rigoureux,  6c  qu'il  y  a 
des obferuances mdifcretces 6c dangereufes.  La quatricfme 
qu'ils  neferuentpointaupublic,6c  ne  font  proHtqu'àeux 
mefmcs.  En  toutes  lefquelles  chofesilsTemonftrenteflre 
bien  mal  informez  6c  bien  ignorants  de  l'inflitution  6c  pro- 
grez  dudit  Ordre,  ou  bien  (  que  le  n'ofe  dire  )  ilimulez  d'cn- 
uiediabiend'autruy,ôc  dutoutmal  ââTcdionnez  audit  Or- 
dre. Pour  lefquels  réfuter,  ie  ne  feray  point  dclougdifcours 
ôcn'vferaypas  de  beaucoup  de  r2irons,mais  feulement  de 
preuues6c  tefmoignagesd'auteursnonfufpcclsjaufquels  ic 
'  lesrenuoyray. 

L'on  fçait  bien  que  toutOrdre  de  Religion  doitauoir  vne 
Reigle  propre  ou  empruntée,  6c  Tordre  eftant  approuué 
'  feulait  auili  que  fa  reigle  eft  auflfi  approuuee.  Or  ledit  ordre 
Àcs  Chartreuxa  vne  reigle  particulière,  6c  fort  ample,  tirée 
des  Reigles  anciennes  6c  cfcnts  des  Pères  approuuez^la- 
quelle  Guido  V.  Prieur  de  la  grande  Chartreulè,  chef  de 
tout  l'ordre,  homme  de  faincie  vie ,  6c  bienverfé  es  lettres 
tan  thumaines  que  diuinesipar  le  commandement  de fâind 


44»       V  N  I  V  E  RS  I  T  E'   D  E   P  A  R  I  S, 

Hugues  Euefqu  e  de  GrcnobJ  e,  &  l'vn  des  fondateurs  dudit 
Ordre,mit  en  bonne  forme  &  rédigea  par  efcritjfous  le  nom 
de  couftLimcs  ou  ftatuts  de  ladite  grande  Chartreufc,  afia 
d'eftre  communiquez  &  obleruez  à  l'aduenir  inuiolable- 
ment  :  oc  auec  vniformité  par  tout  l'Ordre  Chartreufe.  Das 
lefquels  ftatuts, il  ne  manque  rien  de  ce  qui  appartient  à  vne 
reigle  de  Religion.  Maiftre  lean  André  excellent  lurifcon- 
fulre  de  Ton  temps  en  Cour  de  Rome, appelle  la  fontaine  du 
droid  Canon  ,  re("moigne  les  ftatuts  des  Chartreux auoir 
eftc  approuuez  ôc  confirmez,  auec  examen  fait  en  Cour  de 
R  omx^,  lequel  les  ayant  veus  ôc  diligemment  examinez , en- 
tre autres  chofes  qu'il  eicritàla  louange  de  cet  Ordre,  did 
n'auoir  iamais  Icu ,  ny  ouy ,  des  ftatuts  faits  auec  iî  grande 
difcretion , fi  eftroidc  abftmence,ri  profonde  humilité ôc 
feruente  charité,  que  les  ftatuts  des  Chartreux.  A  caufe  de 
quoy  il  porta  depuis  fi  ardente  affedion  audici  Ordre ,  que 
de  fon  patrimoine,  il  en  fit  baitir  vn  Monaftere de  Char- 
treux près  la  ville  de  Bolongne  en  Italie.  Maiftre  René 
Choppin  Aduocat  au  Parlement  de  Paris,  tefmoigneaflez 
quclefdits  Chartreux  ont,  non  feulement  vne  reigle,  mais 
auffi  qu'elle  eft  receuë^  approuuee  par  le  faind  fiege  en  fon 
Monajlicûfîjih.  i,tit,i.  Benedi^Hsi}.  rapa/ïcimpensècûmmeri» 
dut  pas  CartufiAnorumconftttutïonis ,  "Jt  Régulant  nominet  j  lus 
'uerbis  :  Attcndentesy  tjuod  Or  do  vejier,  inter  alias  facr as  Rcligio- 
ncs^  arBiore/juadam  Régula  limitât ur,  quodg.  tn  To  viget laudabi- 
lis  ohferuantia  regularis^  (j;r.  Tabula  Pontifictisfexto  Norias  Mar- 
îias.anno  1403.  Alexandre  Pape3.  par  vne  Bulle,  confirme 
les  ftatuts  dudit  ordre ,  confirmez  aulîî  &  approuuez  par  au- 
tres Papes.  Q£ant  à  ce  que  îcdid  Ordre  n'a  point  vfé  du 
nom  de  Reiglcill'a  fait  pour  bonnes  confiderations.L'vnc 
pour  ce queleur  manière  de  viure  eftant fi feuerc  en  fon  cô- 
mencement,  l'on  n*a  point  voulu  la  propofer  loubs  le  nom 
de  reigle,  de  peur  que  ceux  qui  viendroiét  après  ne  la  trou- 
ualPent  trop  rigourcufe  &inlijpportable  :  Mais  fous  le  nom 
dcCouftumes,  pour  la  rendre  plus  douce, &  faire  mieux 
obferuer,ncpropofantrienparicelle,quinefLitobferué6c 
pratiqué  par  les  Pcrcs  del'Ordre.  Secondement  ils  fe  font 
coufiours  feruis  du  nom  de  Conftitutions,  pourenfuiurc 
touliours  leurpremierinftitut,6crhumilitédeleursPeres, 

lefquels 


L  I V  R  E    s  E  C  O  N  D.  449 

lefqucls  inftituans  vne  manicrc  de  viurc  afpre  &  difficile, 

^  n'ont  point  tanc  voulu  leur  commanderpar  cfcrits ,  que  les 
prouoquer  par  exemples  &  bons  efFeds ,  ôc  ne  fe  foncpoint 

.    voulu  attribuerrauchoricc  &  honneur  de  lcgiiîateurs&:  prc* 

H    cepccurs. 

Tous  ceux  qui  onctantroicpeuleu,peuucntremarqucr 

fi    quecefl:  Ordre  nemanque  point  de  toute  approbation  qui 

'  peut  eftre  requife,tanc  diuinc  que  humaine.  L'approbation 
diuine  fe  recognoifl  clairement  en  l'origine  de  ceft  ordre 

il  toute  miraculeule en  fon progrez  & accroi(îèment,  accom- 
pagné ôcfoullenu  de  plusieurs  miracles.  Et  auflî  es  fainds 
perlbnnages  qui  ont  vefcu  dans  cet  Ordre ,  que  Dieu  a  iliu. 

■;  lire  par  tant  demiraclesiufquesauiourd'huy.  Enplufieurs 
maiibns  dudit  Ordre ,  bafties  &  fondées  par  miracles  tous 
euidentSjCommelon  peut  voir  dans  Sutor,Dorland,les  vies 
des  Sainds  6c  autres  qui  ont  cfcrit  dudit  ordre.  Aulqucls  ic 
rcnuoyele  Ledeurcuricux  d'en  eftrc  efciaircy  &.  fàtisQid  à 
fouhait,laiIîànt  à  part  toutes  les  autres  merueilles  de  Dieu, 
i'endiray  vne  feule,  qui  femblepetite,mais  d'autant  plus  ad- 
mirable, qu'elle  eftgenerallepartouerordre,  ScconcinueU 

p  le,  &:figned'vne  fpeciale  faucurôcprerogatiue  de  Dieu  en- 
uers  les  Religieux  dudit  ordre.  Lefquels  Dieu  n'a  poinc 
voulu  qu'ils  Ibient  affligez  &:  inquiétez  de  ces  puantes  be- 
fliolesappelleespunailes,6c  en  a  exempté  toutes  leurs  cellu- 
les, dcfquciles  autrement  &  difficilement  ils  fcpourroicnc 
garantir  pour  y  auoir  grande  difpofirion  ,à  caule  qu'ils  cou- 
chent vell:us,n'vfentpoint  de  linge ,  changentpeu  fouuenc 
d'habits,  ont  leurs  cellules  faides  de  bois  par  dedans  leurs 
lids,  &  fermes  de  bois  au  lieu  de  courtines,  ôclefoiiarede 
leur  lid  qu'ils  font  fi  peu  curieux  de  changer,  qu'il  y  en  a  qui 
nelechangentpasen  vingtansvnefois.  Et  Dieupour faire 
mieuxparoifl:requccen'eftpasvneproprieréoudifpo{îti6 
naturelle  des  lieux,n'en  a  point  exempte  les  lieux  où  demeu. 

\    cent  leurs  feruiteursdomeltiques  dans  leurs  Conuents. 

Cardan  en  Ces  liures  De  (ubtilitate ,  en  fait  men  tion ,  mais 
il  en  parle  comme  douteux  &:  par  ouy  d  ire ,  qui  a  elle  occa- 
fion  que  Scaliger  en  fes  hures  contre  Cardan ,  fe  mocque  de 
luy,d'auoirelcritcela.  Etala  vérité,  puis  que  Cardan  auoic 

I     bon  moyen  d'en  eilre  affeuré ,  il  n'en  deuoit  parler  fans  ei? 

JLLl 


45?)  VN  I  VER  SITE'  DE    PARIS, 

eltrc affeuré ,  puis  que  la  choie  cftcric  plus  digne  qu' vnc  infi- 
niré  d'a^utres  chofes  qu'il  rapporte^mal  receucs  &: dignes  de 
c  en  fu  rc. 

Pour  l'approbation  Kumaine,  nous  dirons  qu'il  eft  fore 
bien  approuué  de  rEgUlc,&  les  Papes  ne  l'ont  pas  (èulemec 
approuué  Se  confirme,  mais  l'ont  loue  &c  exalté  en  pluileurs 
façons  :  6c  par  leurs  Bulles  l'ont  liberallement  gratifié  de 
beaux priuiieges,Ubertez,&  immunitez,&:  ont  accreuôc 
augmcte  ledit  Ordre  de  pluficursmaifons,  qu'aucuns  d'eux 
ont  faid  baftir  en  diuers  endroits.  L'onncfçauroitauoir 
meilleur  tefiiioignage  de  cecy,que  par  le  Hure  des priuile- 
ges  6c  confirmations  dudit  ordre,  imprimé  à  Bafle  dés  l'an 
1510.  auquel  iontinferees  les  Bulles  déplus  de  trente  Papes 
qui  ont  donnéêc  confirmé  de  beaux  pnuilegesaudit  ordre, 
éc  en  font  honorable  mention.  Le  Concile  de  Balle  cxpref- 
fementappro.uuc&confirme  cet  Ordre auec  tous  ces priui- 
îeees  &immunicez,lelouc&honore  c^randemêt.Ledroid: 
Canon  en  faicl  mention  en  plufieurs  endroits,  leur  attri- 
buant cefteprerogatiue  par  deflus  tous  les  autres  Ordres, 
que  de  pouuoir  eux  feulsreceuoir  en  leur  Ordre  les  R^eligi- 
c.uxdes  autres  ordres.  Que  fi  quelqu'vn  fait  doute  que  cefte 
prééminence  foit  du  temps  pafré,ëc que  depuis  loit  annul- 
iee5creuoquee,qu'illife  ce  qu'en  efcrit  de  noftre  tempsce 
?rand  DodeurNauarrc, comme  les  autres  Religions  peu- 
lient  entrer  en  celle  des  Chartreux  ,  Ce  qui  fe  pratique 
iourneli.ement;quifontde  trcs-grandesôclijffifantespreu- 
ues  de  l'approbation  de  cefte  Religion,  &  tefmoignage^ 
euidents  qu'elle  n'eilpointencor.esdefcheute  de  fàpremie- 
re  vigueur  &  iplendeur. 

L'ordre  ellant  bien  approuué  &C  confirme,  &c  la  Reigle 
d'iceluy  exaclementexaminee^&bienreceuë&auclorizeep 
l'on  n'aplus  defubied  dereprendre&acculerlesobieruan- 
ccs&conllitutionsd'iccluy  ordre  eftrc  indilcretcs, inhu- 
maines &  dangereufes. Autrement  ce  feroit vouloirrepren- 
dre  les  iuges  ,ôc accufer  l'Eglife ,  qu'elle  approuué  6c auélo . 
rizc,ce  qu'elle  deuroit  cmpefcher  èc  interdire,  ou  pour  le 
moins  Pil  y  auoit  necelîîté  le  tolérer  &;  non  pas  l'approuuer. 
Aufii  n'y  a-il  que  ceux  qui  japiunt Jecundum  carnem,  qui  bour- 
donnent tels  propos.  Car  ceux  qui  onctancibitpeu.gouftc 


LIVRE  SECOND.  451 

que  c'cft  de  la  voye  de  Dieu  ^  èc  du  ioug  fuaue  de  noftre  Sei- 
gneur, &:  Ibnc  inftruixs  de  refpric  deDieu,  recpgnoiilènt 
bien  qu'il  n'y  a  rien  à  reprendre  ny  dangereux  en  la  reicrJe 
■Carthu  Tienne.  La  folitude  6c  filence  n'eft  pas  vne  vie  beftia- 
Je,  mais  Angélique ,  tracée  par  tant  de  iainclsper/bnnaaes, 
quci'on  ne  peut  calomnier,  ny  faillir  de  les  imiter.  Il  n'y  a 
point  d'obleruanceCarchuiienne  plus  ventilée,  queTabiH- 
nenceperpetuelledechair,laquellei]s  eflimentindifcrette 
.  &  nuiiibleà  la  vie  Se  fanté ,  &  principalement  en  l'extrcmitc 
de  maladie,  &:  qu'alors  telle  abllinenceeftpluilofl:  cruauté 
»quemerice.  le  ne  m'arrefteray  pas  àprouuerlecontrane, 
mais  lèulement  ie  renuoye  telles  perlonnesà  ce  qu'en  ont 
elcrit  Arnauld  de  Ville-neufue  excellent  médecin,,  Maiilre 
lean  André  Dodeur  es  droiâs,Iean  Gerfonbon&pieux 
Théologien,  fans  faire  mention  des  autheurs  Chartreu.:, 
lefquelspourroienteflrerecufez.  Tous lefquels  ont traiclc 
amplement  celle  matière  par  raifons, exemples, ôcl'expe- 
.rience  quotidienne  de  ceux  qui  viuent  long  temps  fans  ceffc 
vfàge.Etàlapretenduëneeefïitëd'cnvferenmaladie,coni- 
mefont  toutes  les  autres  Religions,  ih  difent  tous  qu'il  n'y 
apoint  deneceiFité  apparente,  &  qu'il  y  a  d'autres  moyens 
&remedes  de  fubuenir  aux  malades,  iinon  qu'il  n'y  aaucun 
moven  d'empefcher  que  la  mort  ne  nous  gaignevn  coup  en 
lîofîrevie.  Voyez  le  traiclé  que  ledit  Gcrfon  a  taicl:,  par  le- 
quel il  défende  loue  grandement  l'abdinence  perpétuelle 
des  Chartreux. 

Pourledernierpoincl,  qu'aucunsquifemblcntellreplus 
clairs-voyans,&  plus  defireux  du  bien  public,  difent  que  les 
Chartreux  ne  profitent  qu'à  eux-mefmes,  &c  non  pas  au  pu- 
blic, lerefpondsque  l'Eglife  n'approuueroitpas  vne  Reli- 
gion qu'elle  recognoiflroit  n'eflrevtileau  public  :  &;fî  elle 
Feroit  vne  grande  faute  de  permettre  aux  Religieux  Men- 
diants, qui  font  plus  occupez  en  la  vie  acl:iue,ainn:ruire6c 
cnleigner  le  prochain,  d  entrer  audit  Ordre  des  Chartreux, 
fils  ne  font  aucun  profit  au  public.  Car  ce  leroitpriuer  tel- 
les perfonnesd'vn  plus  grand  bien:  mais  ceux- là  iugent  feu- 
lement félon  l'apparence  extérieure, &  non  pas  lelon  la  véri- 
té, ôcpeuuenc  bien  fçaucirle  proueïbQ,quem'mûJ/h^/ûi;prû- 
defi.  Icconcluraydonccy-i'ils  ne  trauaiilent  pas  feulement 

LLl   ij 


4Ti  VNÏVERSITF  DE  PARIS, 

poureuXjmais  pour  lepub!ic,d'vne  manière  d'autant  plus 
exccliêce  ôcfcurCjqu'elle  eft  plus  cachée  du  peuple,&:  moins 
fubictte  à  la  louange  humaine  6c  £lateriCj&:  moins  auflî  af- 
failliedcvainegloire&preromptionpoccaiionsbicnfouucc 
de  perdre  le  fruid  de  noi  bonnesœuures. 

J>e  rhoHel  de  Vauuert  fres  la  uilk  de  Paru ,  dr fondation  dté 
Monafiere  des  Chartreux  audit  lieu. 

Combien  que  la  ville  de  Paris  capitale  du  Royaume  de 
France,  aye  donné  la  première  origine  à  l'Ordre  des 
Chartreux, comme  le  leclcurne  peut  ignorer,  toutesfois 
elle  auoiteftépriuee  l'efpace  de  plus  de  160.  ans  delà  defira- 
blepreience,ëcvcilciouy{rancede  ce  faind  Ordre:  lequel 
depuis  fa  naifTance  luy  eftoit  demeuré  prefque  incogneu^ 
fînon  par  la  réputation  &:  bonne  odeur  de  fafaindeté,  &:  in- 
tégrité de  vie ,  iufquesà  ce  qu'il  plcuft  à  Dieu  infpirer  le  bon 
Roy  faind  Louys  de  vouloir  édifier  vn  monaftere  dudit  or- 
dre, preiicelle  ville  capitalle.  Et  ce  qui  occadonna  beau- 
coup l'exécution  de  ce  bon  defir  (  comme  rapporte  Pierre 
Sutor,  au  Hure  premier  delà  vie  Cartufîane ,  traidé  3.  chap. 
2.  Borland  liure  6.  chapitre  3  i.de  la  Chronique)  fut  que  par 
plufieursanneeSjauparauâtquelemonafteredesChartreuî^ 
futba(li,vn  malin erpritappellévulgairement,lediable  de 
Vauucrt ,  reiîdoit  audit  lieu.   Lequel  par  la  permifîîon  de 
Dieu ,  tourmentoit  6c  affligeoit  grandement  tous  ceux  qui 
paiFoientpar  celle  voye.  Car  perfonne  n'y  pouuoit  pafler 
qu'il  ne  fut  frappé,ofîcncé,  ou  nauré.ll  falloir  auffi  de grâds 
cris,  Si  par  ces  voix  horribles  il  efFroyoitvn  chacun.  Ce  qui 
fut  occafion  que  la  porte  de  l'Vniuerfité  (pour  lors  didc  la 
porte  de  GibardjComme  nous  auons  dit  cy  dcuanr,&:  à  pre- 
fent  de  làincl  Michel  )  fut  nommée  la  porte  d'enfer,commc 
auffi  la  rue  qui  tend  de  ladite  porte  vers  noftre  Dame  des 
Champs,reticntencore  le  nom  d'Enfer.  Parcuoy  le  peuple 
delavilleeftoiten  grande  crainte  &  fou  cy  d  y  apporter  re- 
mède, iufquesà  ce  qu'vne  tres-deuoteReligieufereclufe» 
qui  eftoic  ellimee  auoir  l'efprit  de  prophétie,  manda  aux 
Ma2;iftrats  de  la  ville,  que  l'ils  vouloiét  élire  deliurez  des  in- 
fcftations  &:  dangers  de  ce  malin  efprit,il  efloic  befoin  d'e- 


LIVRE    SECOND,  4^5 

difîer  en  ce  lieu  vnemaifon  de  Chartreux.  Cet  aduis  parue- 
nu  à  la  cognoifTance  du  Roy  &  de  la  Royne,  pour  ia  deuo- 
tion  qu'ils  auoicnt  défia  audi c  Ordre,  propoierent  chacun  à 
part  d'eri_i;er  vne  maifon  dudic  ordre  en  diuers  Heux.  Mais 
depuis  T'aduiferent  denefaire  qu'vn  monaflere  de  telle  grâ- 
deur  toutefois ,  6c  auec  tel  nombr.c  de  Religieux,  qu'à  bon 
droit  il  peut  cquiualler  deux  Côuents^felon  l'ancienne  cou- 
ftume  dudit ordre,  qui  eftoit de  n'alTemblcr  que  douze ,  ou 
toutaupius,vingt  Religieux  en  chacun  Monaflere. Etpour 
accelerercet  affaire,  le  Roy  enuoya  en  diiigenceà  lagrandc 
Chartreufepresde Grenoble,  où  les  bons  percs  le  4.  iour 
d'Aouft  1157.  afTemblerent  vn  Chapitre  particulier,  où  Fut 
prcfentce,  veuë,  &  accordée,  la  fupplication  dudid  très- 
haut  6c  puilTant  Prince,  &  de  bonne  mémoire  faindLouys 
Roy  de  France,  contenant  en  fubRancc ,  Que  pour  la  gran- 
de ôcfinguliere  affection, amour, &  deuorion qu'il auoitâ 
l'Ordre  Chartreufe,rcqueroit  qu'on  luy  enuoyaft  aucuns 
ReUgieux dudit  ordre, par  le  moyen  6c  confeil  defquels  il 
auoitintention  ôcvolontéde  commencer  vn  Conuentd'i- 
ccluy  ordre,  près  la  ville  de  Paris,  Et  pour  cefut  enuoyé  vn 
deuot  pere,nomnië  Dom  lean  loceran^pourlorsPricur  du 
Val  Sainfte  Marie  en  Valentinois ,  Prioré  dudid  ordre ,  ac- 
compagné de  quatre  Religieux ,  auec  pouuoir  &  auctorité 
d'accepter  vn  lieu,  où  il  plairoit  au  Roy ,  le  plus  conuenable 
&  opportun  qu'il  luy  fèmbleroic,  près  de  la  ville  de  Pans, 
pour  commencer  vne  maifon  6c  Conuent  duditordre,que 
ledit  Roy  faincl  Louys  auoit  intention  de  fonder.  Et  auec 
puifTanceôcauclioritë  de  pouuoir  prendre  à:  receuoir  iuf- 
queaunombrede  quarante^  vn  Religieux.  Et  detoutce 
apporta  lettres  du  Prieur  de  la  grande  Charcreufe,  6c  dudic 
Chapitre  auec  autres  lettres  de  recommandation  au  Roy 
S.  Louys,  6c  quelques  feigneurs  de  fon  confeil.  Le  Roy  bien 
ioyeuxdefavenuëlereceutfort  benignement,6c  apresTa- 
uoir entretenu  deplufieuisbons6c  fainds  difcours  ,6cfaiâ: 
plufîeurs  interrogations  6c  demandes  de  rinftitution,reigle 
aufleritc,6c  autres  exercices  de  l'ordre,  6c  après  aucir  entcn- 
duleurmaniercdcviure,luy  dit  qu'il  iiil: diligence  d'auoir 
d'autres  Religieux,6c  ordonna  qu'ils  demeureroientà  Gen- 
tilly(qui  eftvn  village  près  de  Paris)  en  vne  maifon  que  le 

LLl    iij 


454  VNI  V  ERSITF  DE    P  ARIS, 

Kovauoicaclieptce,auecquclqaestcrreSjprez6cvignesdc 
Ican  Ogier  héritier  de  Pierrefoncuiiinier. 

Quelque  tempsapresjedit  Domloceran  s'en  vint  deucrs 
£i  Majeitc ,  laquelle  il  fupplia  humblement  de  vouloir  don- 
ner delà  2;racc  à  l'ordre  Chartreuie  Ton  hoftcl  deVauuert, 
qui  eftoic  pour  lors  inhabitable,  fcitué  hors  laville  de  Paris 
afièz  proche  de  la  porte  d'Enfer,  (laquelle  auoit  pcrdufo-n 
ancien  nom  pour  eitreainliappellée  à  caule  desmalingsef- 
prits  qui  habitoientaudicl;  lieu  deVauuert,  comme  dit  efl 
cy  deliub)enluy  remontrant c|ue plus conucnablemenr,ny 
CD  meiilcureiituationnelespouuoit  mettre,  attendu  le  bon 
air  du  lieu ,  6c  la  (patieule  icituation ,  competamment  eiloi- 
gnécd'autrehabitation,&  querVniucriîte  de  Pans,  delà- 
quelle  ils  feroiencprocheSjleurdonneroitmoyendecroiftre 
à:  profiter  à  la  louange  de  Dieu,  ôc  augmentation  du  diuiii 
feruice. 

Laquelle requefle  de  prime  facele  Roy  ne  voulantaccor- 
der,  donnant  à  entendre  audid  Dom  loceran  que  iceluy 
hoftelde Vauuerteftoit  de  long  temps  defcrt, inhabité 6c 
en  ruine  pour  les  malings  efpritî»  qui  y  failoient  reiîdence  :  dc 
qu'il  l'au  oit  au  precedantdonDe  a  d'au  très  Religieux  quiny 
auoient.peu  demeurer  ,  parquoy  conleilloit  leidicls  Reli- 
gieux de  fe  contenir  en  leur  hollel  de  Gentilly.  Ledit  Dom 
loceran  hft  relponce  au  Roy  que  la  volonté  fucfaiâ:c,cC 
qu'ils efioient bien contensdel'hoftel de Gentilly  :  Toute- 
fois requcroicntlà  Maje(lé,qu'elle  ne  laillailleur  donner  le- 
dit lieu  deVauuert  pour  la  peur  ou  doute  des  mauuaisei- 
pritSjl'aiïeurant  que  moyennarit  la  grâce  de  Dieu  ôcies  priè- 
res de  l'ordre ,  il  y  ameneroit  tels  perfonnages  que  kfdits  ef^ 
pritsn'auroient  puiiTance  deuanteux.LebonRoyfiftfem- 
blantdcn'auoir  entendu  cefle  refp  on  ce.  Mais  furie  (oiraf- 
fembla  aucuns  de  (on  Confeil,&  en  demanda  leur  aduis.  Ec 
le  l'cndemain  Dom  loceran  venant  prendre  congé  du  Roy, 
fans  efpcrance  d'auoir  autre  refponce,^  Roy  luy  dicl  :  Puis- 
que lelieudeVauuertvouseftficonuenable  que  vous  dites 
allez  au  nom  de  Dieu,  ôc  de  la  Vierge  Marie,  foubs  laquelle 
confiance  vous  efperez  feurement  y  demeurer.  Et  celuy 
pour  qui  vous  auez  pris  l'auftericc  devic,quevous  6c  vos 
frères  menez,  vous  foie  en  aide  ôc  confort^  pour  iouyr  de  ce 
que  vous  dem^indcz. 


LIVRE    SECOND.  45; 

LeditDomlocerangrandementioyeux  de  telle  rciponcc 

duRoy,  le  remercia  tres-humblemcnc,  6c  prenant  congé 

reuintàGentilly,decIarantàres  frtres  que  le  Koy  non  fans 

difficulté 5c  crainte,leurauoitaccordcdefetraniporccr  au 

[j  lieudeVauuert,pourle  doute  qu'il  faiioit  des  mauuaisef- 

||  prits,qui  de  long  temps  f'ytcDoient. 

Parce  lesadmonefta  f  efîorccr  à  prier  Dieu  plus  deuotc- 

ment  que  iamais,  6c  ie  maintenir  en  la  grâce  de  Dieu,  pour 

mieux  rellileraux  efforts  de  l'ennemy.  Ètpourcequelelon 

FEuangile,  telle  manière  de  malins  cfprits  ne  fe  peuuenc 

,    chailér  que  par  leufnes  &  oraiiuns  :  il  ordonna  que  luy  &  fcs 

;]   frères  icufneroient  6c  affligeroicnt  leurs  corps,  plus  eflroî- 

1   tcmentqu'ilsn'auoient  accuuil.umé,rLippliant  noflre  Sei- 

gneur,queparrinterceilion  &  mentes  de  la  tres-heureufc 

Vierge  Marie  Ta  mere,6c  de  fainâ;  lean  Baptifte  Icurspatrôs, 

luy  pleull  pun/er  &  nettoyer  ledit  Heu  de  Vauuert ,  &c  en 

challérd'iceluy  tous  malins  elprits  qui  T'y  tenoient,âlin  que 

tj    delà  en  auant  à  perpétuité,  Ton  iaincfl  nomy  futbeny  6cm- 

i|    toqué  de  tous,  pour  ia  gloire,  de  le  làlut  defesleruiteurs 

'    qui  le  leruiroientauditheu,  6càlaconferuationdetousles 

habitansdelaviliede  Paris.  Et  lors  ils  enuoyerent  aucuns 

deleurs  gens  pour  decombrer  les  aduenuesd'erperer6cou- 

nrirles  chemins  à  Tentour  de  ladicTiemaifon,  quieftoicnt 

clos  de  murs,  6cpareillemcnt  faire  ouuerturc  en  ladite  mai- 

fon,  dont  les  portes  6c  feneftres  eftoient  murées,  6c  où  per- 

fonne  n'ofoit  loger  ny  entrer.  Et  puis  T'en  vindrent  ledit 

DomIocean,6cîept  autres  Religieux  Chartreux  lanuict, 

Ôcfanscraintcaucunci'enallerent  6c  entrèrent  en  la  mai/on 

de  Vauuert, le  iourfainct  CoUumbain  Abbe,2i.  Nouem- 

brCjenlan  1257.  où  ils  furent  trois  iours  6c  trois  nuicl;s  con- 

tinuellemcnten  prières, faifantproceflionparledicfhoftel, 

6c  priant  noftre  Seigneur  que  par  rintercelîion  defa  benoi- 

fte mère, qu'ils auoientefleuc pour  leur  patrone, luy  pleufl 

j    d'iceluy  lieu  chaffer  tous  mauuais  efprits,  qui  longuement  y 

auoicthabiré6cfaitleurrepaire:  6:  qu'au  lieu  d'iceuxy  peut 

habiter  multitude  de  lés  feruiteurs,pour  loiier  6c  glorifier 

fonfaindnom. 

Oren  ces  trois  iours  (chofe  admirable^  iceux  Rclio-feux 
6c  autres  de  leur  famille  6c  domefliques^  6c  mefmLyiitntau- 


45^         VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

cunsen  la  ville  de  Paris,  ouyrcnt  tonner  6c  brouyrletemps 
en  aucrc  manière  qu'ils  n'auoict  accouftumé.  Et  virent  aulïï 
enicclle  mailon  comme  la  terre  trembler,  6c  auffi  par  en- 
droits delà  maiibnf'elleuer  des  fumées,  &  comme  brouil- 
Jardsnoirs  &  puants  qui  corrompirent  rair,dontaucuns  de 
leurfamille  en  furcntgriefucment  malades.  Car  les  malins 
cfprics  i'esforcoientd'empefcher  le  delFein  defdids  Reli- 
gieux, &  leur  nuire  ou  mestairc.  Mais  en  finilsn'eurentau- 
cune  puilîance  fur  eux,  furent  contraints  de  quitter  la  place 
&  f'eluanoiiirenc  comme  fumeeparla  grâce  de  Dieu  ,  6c in- 
terceHiondcNoftreDame,laquclleilsreclamoient6cinuo- 
quoient  continuellement  de  tout  leur  cœur. 

Cinq  ou  fix  lours  après  le  bruit  cftant  tout  commun  par 
la  ville  de  Paris,  que  lefdits  Religieux  Chartreux  eftoienc 
venus  habiter  àVauuert,ôc  qu'à  leur  arriuee  ils  auoientchaf- 
ié  les  mauuais  cfpnts,  les  habitans  de  la  ville, hommes  6c 
femmes,  vindrent  l'eipace  de  quelque  temps  en  fi  grande 
mLiltitude6caâiuenceiesvoir,que  les  Religieux  fc  rcpen- 
toient  de^ia  d'y  eftrc  venus ,  &:  furent  comme  furlepoind 
de  quitter  le  lieu  &:  l'en  retourner,  pourcc  que  de  toutes 
parts  on  les  empefchoit  defaireleferuice  diuin,6<:de  vac- 
qucrâ leurs  dénotions  6c  exercices  fpirituels ,  ôc  qu'ils n'a- 
uoient  moyen  de  fe  fequefbrer  ^  retirer  de  cefte  foute  de 
peuple,  qui  venoient  iournellcmenten  ladite  maifon.  Mais 
Dieu  par  fa  bonté  infpira  aucuns  bons  habitans  de  la  ville 
qui  furent  marris  de  Tinquietude  que  l'on  apportoit  aufdits 
Religieux,  6cprindrent  la  charge  de  pouruoirà  ces  chofes. 
Et  par  ce  firent  defences  d'entrer  pardeuers  iefdids  Reli- 
gieux, finon  par  congé  6cà  certaines  heures  :  6c  pareillemëc 
Te  chargèrent  de  rcceuoir  tout  ce  qu'on  donnoit  6c  appor- 
toitauidits  Religieux.  Laquelle  venue  de  çefte  multitude 
depeupleduraenuirondemy  an,Ôc  fut  amafiecvne  notable 
fommc  d'argent,  de  laquelle  depuis  furent  faiétesplufieurs 
Cellules  6c  partie  de  la  grande  Eglife,  comme  il  fera  dit  cy 
après. 

Depuis  le  Roy  faind  Louys  qui  auoit  cftc  informé  par 
plufieurs  de  l'arriuee  defdits  Chartreux  audit  hoftel  deVau- 
uert,  de  ce  qui  f'eftoit  palTé,  àc  du  peuple  qui  y  aiïluoit  pour 
les  voir  ôcouitj  eut  deuotion  de  les  viGter  en  reuenant  de  (à 

ville 


LIVRE    SECOND.  4Î7 

ville deParis.  Parquoy  luy&fesgensvindrenttous  audiâ: 
hofteldeVauuertIànsfarrefteren  ladite  ville,  &  à  Ion  en- 
trée Icfdits  Religieux  qui  eftoient  venus  au  deuanc  auec  la 
Croix  &L  l'eau  benifte ,  le  voyant  defcendu  de  approché 
d'cuXjiefaluerent&reccurenttous  à  genoux,  6c  aufli  toft 
chantans  tous d'vnc  voix  Te  Dcu7n  Uudamus ^  le  menèrent 
iufquesaulieu  qu'ils  auoient  préparé  pourlcurCbapelle,ôC 
après  leurs  prières^  &  la  deuotion  du  Roy  faiâ:e,ils  fc  mirent 
de  reciief  cous  à  genoux  deuant  le  Roy ,  en  le  remerciant 
très  humblement  &:  lerccommandant  à  luyjlefquels  le  Roy 
.loy-mefmeleuâ  de  terre  gratieulemenCjenlesembrairant 
touslVn  après  lâucre.  Ec  âpres  les  auoir  interrogez, tant 
fur  Icfaicl  des  malins  efpnts ,  comme  de  la  plaifante  habita- 
tion 6crcicuacionduditVauucrt,&  recognoid'ant  que  leur 
afFeclioneftoicplusencelieu  qu'cvn  autre,  rendit  grâces  à 
DieUj&meu  d'vne  grade affcdion  leua  les  yeux  au  ciel,ôcles 
mains  iointes  f'eleriad'vne hautevoix  ài(^m,LiîudateDo?fiînu 
ififancfis  eif^.CzïwïzycxnQni  (pourluitil  J  nousnousapper- 
ccuonsbicnSeigneur,qu'àiceuxvosreruiteursvousauezre^ 
jferuéce  lieu,  parquoy  nul  autre  nyapeu  demeurer.  Etad- 
dreflantfa  paroUe  à  ceux  qui  efloient  lâpreiens,  leur  dit.  Et 
qui  ell  celuy  qui  peut  dire  le  contraire  attend  u  ce  que  chacû 
,  peut  voir  &:l(^âuoir,&.  que  Dieu  tout  puiiïant  nous  dcmoii- 
flreà cethcure. Alorsle Roy print  Dom loceran  parla  maiii 
luy  dilantniion  frerenous  lommcs  tref-ioyeux  deiagrace 
queDieu  vousadonne£,&à  vosfteres,  &  voyons  bien  qu'il 
veut  eftre  iey  ferui  par  vous,ôc  par  ceux  de  voilre  Ordre. Par- 
.quoy  nous  vous  donnons,  &  à  vos  fuccefFcurs  à  perpétuité 
ïoutcelieude  VaunertjComm.e  il  fc  comporte, cnuironné 
de  ces  hauts  murs, franc  2c  admorti,ainri  comme  nos  pre- 
deceflburs6N:nousrauonscenu,6c  vous  mettons  en  noftre 
royalleproteclion,ôc  vosTucceiPeurs  ôc  domefliques  &  fa- 
miliers, defFcndans  à  tous  de  vousmolefterny  troubler  en 
aucune  chofe. 

Or  ad  uintqueaucuns  des  plus  proches  du  Roy  luy  dirent. 
Sire,ordonnez  s'il  vousplaiîldontilsviueront,  vousf^auez 
qu'ils  n'ont  aucunes  rentes  ne  reuenus.  AquoyleRoy  ref- 
pondit  nous  leur  donnons noftremailon  de  Gentilly  dont 
ilslontparcis,auec les  terres, vignes, preZjÔc appartenances 

M  Mm 


45S  VNIVERSITE'  DE   PARIS, 

d'icelles.  Ecd'abondat  leur  donnons  pour  leur  fuftencation' 
6c  viure,cinq  maids  de  nollre  bled  de  Gonneiremefure  de 
noftre  ville  de  Paris, à  prendre  chacun  an  leiour  de  Touf- 
faincts  en  nos  greniers  à  Paris,payables  par  noilrc  Receueur 
lansaucunediiTiinunonouditiiculcc.Delaquelledonation 
il  leur  fit  par  après  expédier  lettres  en  bonne  forme  données 
à  Melun  l'an  1159.  au  moysdeMay.  Etoutreceleurcîitjne 
craignez  poinr,carfi  vous  fcruez  bien  Dieu,  vous  acres  toU- 
lioursadez.  Ayezrccoursimoyjienevousfaudray  point. 

Aucc  toutes  ces  chofes  ordonna  que  ledit  Hoftel  fut  re- 
paré, c'cfl:  à  fçauoir  les  grands  murs  de  i'enuirondudic  Ho- 
ll:el,la  Chappelle  qui  eltoit  toute  defer  ce,  qui  fut  refaîde  c6^ 
meneufue  Jaqucile  pour  le  preient  eftappliquèeen  vnre- 
fecloir,&  cinq  petites  .celles,  ou  Mailonnettes,  contre  les 
grands  murs  de  dcuers  noftre  Dareie  deschamps,pour  la  de- 
meure de  cinq  Religieux,  où  depuis  communément  ont  de- 
meuré les  frères  conuerSjiufquesà  ce  qu'eftansdeucnucs 
ruyneules  elles  ont  efterefaides  de  neuf,  &:  pen  d'autres  lo- 
gis pour  leur  famille  5c  domeftiques.  Toutes Icfquelles  ha- 
bitations Ôc  édifices  furent  faits  ha{l:iuemenr,iufques  à  ce 
queautre  ordonnance  feuiretai(ibc,poarlacompoficio«  de 
conflruclion  d'vne  plus  grande  Egiiie, Cloiitres ôclogis  ne- 
cefTaires.  Et  depuis  leur  aumoinaencores  quelque  peu  de 
moy  es, s'eftât  bien  propofé  de  leur  faire  de  plus  grâJs  biens, 
&  les  fonder  amplement,  s'il  n'eut  eftëpreuenudemorr. 

Caraprestoutes  ces  chofes  cebon  Roy  deiirantdetouc 
fon  cœur  augmentera  dilater  la  foy  Catholique,  délibéra- 
de  retourner  fur  les  Sarrafms.  Et  auant  que  s'y  acheminer,  il 
vint  faire  fes  dénotions  audit  hoflcl  de  Vauucrr,  comme 
fouuentilfaifoit,&:declara  fa  volonté  aux  Religieux, en  fe- 
complaignant  des  grands  maux  &  oppreifions  qucla  Chre- 
(lientc  fouffroit,  ficies  ptrils  aufquels  efloit  la  terre  Saincle, 
leur  déclarât  aulli  plulleurs  autres  chofes  dignes  de  fa  Roya- 
le Majedë,  par  lefquelles  leur  faifoicparoiiirefà  grande  de- 
uotionêc  pieté  en  les  entreprifes.  Les  Religieux  voyans  la 
ferme  volonté  du  Roy,  luy  refpondirent:  qu'en  cela  vo- 
lonté deDieafutfaicle,&:  que  l'Ange  Raphaël  conducteur 
du  petit  Tobic  le  vouluft  conduire  &:  l'accompagner.  Et 
ainlilcbonRoy  fainél  Louys  leur  dit  àDieu,  en  fcrecom- 


LIVRE    SECOND.  4^^ 

fliandant,  fon  £/tar  ,&  fesenfans  à  leurs  prières. 

Les  Religieux  voyans  le  Roy  partyauec  fesenfans  qu'il 
admcnoic  auecluy,&laNobleircdeFrancequilefuiuoier 
manderenc  les  bourgeois  de  Paris  qui  au  oient  pris  la  charp;e 
de  receuoir  les  biens  ôc  aumoines  qu'on  leurfaifoic, pour 
Içauoir  fils  eftoienc  d'aduis  d'employer  l'argent  qui  elioic 
pardeuers  eux  en  réparations  du  lieu  de  Vauuert,  ou  Ci  l'on 
iieuoit  attendre  le  retour  du  Roy.  Lcfquels  confeillcrenc 
•del'employerpromptementàfairehuidhabitations,qu'on 
nomme  Celles  ouCellules à  la  mode  des  ancienspcres  H er. 
mites,  pour  les  huid  Religieux;  afin  que  plus  deuotcmcnt 
ils  peulîènt  vaquer  à  Dieu,  6c  viure  lolitairemcnt  félon  la 
forme  de  leur-Ordre.  Lequel -confeil  fut  tres-agreableauf- 
dics  Religieux, parquoy  l'on  commentai  baltir  le  grand 
Cloiftre,  &fiui<fl  Celles  en  iceluy. 

Peu  après  vindrentnouuelles  que  leRoy  cfloit  trefpailc, 
dcuantla  ville deThuncs, au  pays  des  Sarrazins  le 25.  iour 
d'Aoull  Pan  1170  Et  que  Philippes  fon  fils  aifncramenoïc 
ie  corps  en  France.  Dequoy  toute  la  France  fut  fore  trou- 
blée, Se  particulièrement  les  Chartreux  qui  en  auoient  trop 

plusgrandcoccafion,voyansvn  bien  petit  commencement, 
en  leur  fondation,  qui  eftoitde  grande  entreprife,  ôc  l'efpe- 
rance  d'accroiflemêt  perdue  par  la  mort  de  celuy  c^ui  efloit 
Jeurfupportj&quilesauoitfaitveniren  cefte  prouince  de 
France,  aue-c  intention  deles  baftir  6c  fonder  entièrement. 
Etcelâfut  caufe  auilî  que  l'on  intermit  les  édifices  de  l'ho- 
ftcl  de  Vauuert,  &  qu'ils  demeurèrent  long  tempsapresà 
cftreparfàids.  Mais  comme  Ton  dit  communément  qu'vne 
tribulation  ne  vientpoint  feule  :  dans  deux  ans  ou  enuiron 
après  la  mort  du  Roy  iainct  Louys ,  les  bons  peribnnages 
qni  manioient  les  affaires  temporelles  defdits  Chartreux,  ôc 
aufqucls  pour  la  temporditcils  auoient  toute  confiance, 
trefpafTercnt.  Parquoy  furent  contraints lefdits Religieux 
de  receuoir  l'argent  qui  eftoit  par  deuers  eux ,  6cle  manier, 
&  l'appliquer  aux  chofes  temporelles.  Mais  confortez  de 
la  grâce  de  Dieu, 6c  incitez  de  plufieurs  de  leurs  amis  6c  gens 
de  bien,commencerentà  faire  baftir  6c  ietter  les  fondemets 
de  leur  Eglife  ik  reue(liaire,de  telle  grandeur  qu'elle  eftà 
prefent,qui  leur  fembloit  neantmoins  de  trop  grande  en- 

MM  m  ij 


46o  VNIVERSITF  DE  PARIS, 
treprife,  &:  trop  magnitique  pour  la  iimplicitë  de  leur  ordre, 
Ôclc  peu  de  moyens  qu'iisauoient:  finon  queleursamisrc- 
monllrerencqu'ellenepouuoic  ellre  trop  grade  ôcTpatieu- 
fe, attendu  qu'elle  eftoit  près  d'vne  grande  ville, ôcqu'ils 
pourroientài'aduenir  eftre  nombre  de  Religieux.  Adonc 
ils ouurirent deux carrieresqui  font  au  pourpris  de  ladicle 
maifon,  d'où  ils  tirèrent  fi  grande  quantité  de  pierres5qu'ils 
en  remplirent  tout  ledit  hoftel.  Car  d  ouuriers  de  bras  &c  de 
carrières  ils  n'en  maquoient  pas. Mais  de  maflbns  &  tailleurs 
de  pierre ,  ils  n'en  auoient  qu'auec  peine ,  ôc  par  la  faueur  de 
leurs  amis,  pourcequ'enuiron  ce  mefme  temps  l'onfaifoit 
plufieurs  grands  ouurages,  ôc  fomptueux  édifices  en  ladide 
ville,commeles  Cordeiiers ,  les  Qumze  vingts  jle  Palais  du 
Roy,6c  plufieurs  autres  que  l'on  peut  remarquer  tant  es  An- 
nalles  de  France  qu'en  ce  prefent  liure  des  Antiquitez  de 
Paris,  ou  mefmepar  les  fondations  des  Eglifes  ôc:  commu- 
nautez,fi  bien  que  les  malTons  6c  tailleurs  de  pierre  furent 
fi  chers  qu'on  n'en  pouuoit  trouuer  pour  argent:&:  là  où  on 
en  fçauoit  on  les  prenoit  par  forcede  par  le  Roy ,  &  efloicnc 
leurs  iournees  taxées. 

Lesfondements  faits,  tant  de  l'Eglife,  que  dureueftiairc 
contigu,  on  commen(^a  à  alleoir  lur  iceux  fondements  la 
première  pierre  de  taille,  en  l'an  L 176.  Et  pour  l'aduancemét 
dececœuure,le  Pape  Clément  4.  de  fon  propre mouue- 
mcnt  oelroya  des  pardons  à  tous  ceux  &  celles  quiayde- 
roient  deleursbienSjOU  qui  manuellement  y  trauailleroiet, 
par  chacun  iour  centioursde  vrays  pardons. Çè  qui  fut  cau- 
icde  i'aduancemcntde  cetouurage.  Auffiplufieursautrcs 
infpirez  du  faind  Efprit,  y  départirent  de  leurs  biens  tem- 
porels chacun  à  fa  deuotion,  tant  pour  ladite  Eglife,  que 
pour  la  fondation  6c  aduancemet  d'icelle  maifon.  D  u  nom- 
bre defquelz  fut  vn  nommé  DomNicoUe  qui  fut  le  pre- 
mier  Religieux  profezaudiâ:  hoflel.  Item  vn  autre  appelle 
Maiftre  Nicolas  Gaudard.  Item  Meflîre Philip pes  de Mari- 
gny  Euefque  de  Cambray ,  èc  depuis  Archeueique  de  Sens> 
duquel  le  corps  repofe  en  ladite  Eglife,  qui  donna  en  fon 
viuant  plufieurs  fommes  d'argent  pour  employer  tn  ladite 
Eglife, &  depuis  pareillement  Maids  exécuteurs.  Auflîy 
auoitaydc  beaucoup  Dame  Marie  Comteire  d'Eu  ^  fille  dii 


LIVRE    s  ECOND.  4(^1 

Comte  de  la  Marche,  ôcMonfieur  Alplionslils  du  Roy  de 
Hierufâlem  fon  mary.  Laquelle  Dame  trefpafla  au  mois 
d'Odobrc  1160.  Eclaiiïaparfon  teftamentdurcuenupour 
lafondation  ôcencrecenement  dVn  Religieux.  EtThibaulc 
fécond  du  nom  Roy  de  Nauarre,  Comte  Palatin  de  Cham- 
pagne &  Brie,  qui  mourut  à  Trapany  le  5.  Décembre  1170. 
ou  1171.  Son  corps  fut  apporté  à  Prouins.  Pareillemenc 
Dame  leanne  femme  de  Pierre  Comte  d'Alençon  6c  de 
Blois,  donc  fera  parlé  particulièrement  cy  après.  Dame 
Marie  Royne  de  France,  deuxiefme  femmede  Philippes  3. 
dicl  le  Hardy,  &  tille  delean  Duc  de  Brabam,  laquelle  tref- 
paflarani3ii.  le  deuxiefme  lanuicr.  Philippes  le  Bel  fils  de 
Philippes  le  Hardy,  qui  deceda  le  29.  Nouembre  l'an  1514, 
Et  pi  ufieurs  autres,  lefquels  chacun  à  fa  deuotion  côtribue- 
rentpourl'aduancementduditœuure&Monaflere. 

Neantmoins  parce  qu'en  mefme  temps  que  l'on  trauail- 
loità  ladide  Eglife,ron  faifoit  d'autres  édifices  en  ladide 
mailon  félon  la  difpofition  des  bien-fadeurs,  &  qu'on fe 
fcruoitdela  Chapelle  ancienne,  dans  laquelle  pour  lors  le 
feruicc  diuin  fe  faifoit  honneftemcnt  :  cela  fut  caufe  que 
rentrepnfcdeladicleEglifc  fut  fi  lentement  pourfuiuie,6c 
fut  fi  prolixe  &  ennuyeufe,que  l'on  fut  plufieurs  fois  en  pro- 
pos de  la  racourfir.  Mais  l'opinion  d'aucuns  preualut ,  qu*il 
valoir  mieux  attendre  quelque  temps,&que  l'ouurage  trai- 
naft  &:  tiraR  à  longueur ,  que  la  racourfir ,  ôc  qu'il  falloir  que 
i'Eglife  correfpondit  à  la  grandeur  du  Monaflere,  &  que  ce 
feroit  chofe  mal  feante  qu'vne  petite  Eglife  â  vn  fi  grand 
Cloiftre,  comme  il  efl:oitcompofé&  défia  aduancé,ôc  qu'il 
failloit  auoir  efgard  à  cela  &  au  temps  aduenir. 

Ainfi  demeura  ceft  œuure  imparfait  &;traifnantiurques 
enrani3io.quemaiû:re  lehan  de  CereesThreforierdel'E- 
glifedeLifieux  Se  Clerc  du  Roy  Philippes 5. furnommé le 
long  qui  fut  fcul  exécuteur  du  Teftament  de  feu  M.  André 
Porcheron  fon  Oncle.Lequelluy  auoitlaificgrande  finace 
pour  l'emploier  en  œuures  pieufes  Se  aumofnes  charitables 
là  où  bon  luy  fembleroit.  Ce  qu'il  n'auoit  accompli  retenac 
les  moyens  dudic  defFunt,foicparauarice,ou  par  (à négli- 
gence. Aduint  vniour, longtemps  après  ledecedsdeion- 
dicl Oncle, qu'en  fommcillanc  vn  efprit  le  prefenta  à  luy^ 

M  M  m  iij 


4<^2        VNIVERSITE'  DE   PARIS, 

&  lereprint  durement  de  fa  neglig€nce,&:  de  ce.qu  au  dcttî- 
mencdefaconfcience^iL  aiioïc  long  temps  détenu  &:detc- 
noit  les  biens  des  trefpalFcz ,  &:  iuy  commanda  de  les  diftri- 
buer  félon  la  volonté  d'iceux.  Autrement  qu'il  le  fbmmoic 
de  comparoir  en  briefauiugement  de  Dieu.  Cefte  vifioa 
refpouuanca  tellement,  que  par  i'efpace  de  demie  heure  il      a 
perdit  tout  iugemcnt^ôcneiçauoit  s'il  efloit  mort  ou  vif,      w 
comme  depuis  il  racontoit,!&:  durant  ce  temps  luyfembla      ji 
qu'vn  Ange  vint  à luyecIuymonftravneEglife  imparfaite.      ;î 
Mais  ledit  maiftrc  lean  ne  fçauoit  pas  conceuoir  pour  l'heu- 
re que  ce  pouuoiteftre.  Car  l'Ange  fans  luy  dire  autre  chofe       i 
difparut  d  vn  moment  &  ne  fceut  qu'il  deuint.Enuironvn 
quart  d'heure  après  ledit  Maiftre  lehanfetrouuaaubouc 
d'vnbancen  fa  chambre  les  yeux  ouuerts  tout  eihay,&  fç 
priu  ta  pêfer  s'il  n'auoit  point  dormy,  ôc  H  ce  qu'il  auoit  veu 
eftoit  fonge  ou  vifion.  Mais  il  recogneutquec'eftoitvne 
reuelation  diuine,cequilerenditfipeniif&  mélancolique 
durant  l'efpacc  de  huit  iours,que  ceux  qui  conuerfoienc 
auccluy,eitoienttousefbais  de  là  manière  défaire  en  ii  peu 
de  temps  changée,6<: ne  içauoit  eneores  ledit  Maiftre  Jehan 
ce  qu'il  deuoit  faire.  Mais  comme  chacun  lour  il  s'enalloic 
aux  champs  pour  fe  diiiertir  &c  recréer ,  aduincqu'vn  Same- 
dy  au  matin  il  fortit  de  la  ville,6»:  s'en  allaànoftre  Dame  des 
Champs  où  il  ouyt  la  Mefîè.  Apres  laquelle  pour  pafler  le 
temps  plus  ioyeufement,propofad'allerâ  l'Abbaye  de  iaint 
Germain  desprez,&:eftant  en  chemin  tout  peniif  comme      u 
auparauantjilvintdroidaufd'ids  Chartreux,oùfetrouuant      ; 
futfortefbahy  ,  car  il  penfoit  i"e  trouuer à  faind  Germain, 
n'ayant  aucune  cognoiiTance  en  ce  lieu  6c  ne  fâchant  à  qui 
parler,ilfeprintâpourmener  parla  maifon,&s'addrefla  aux 
mafTons  qui  pour  lors  trauailloientj&  parlant  à  eux  contem- 
ploitl'Eglife  6cla  confideroit  de  près  6c  de  toutes  parts,  fe 
refouuenant  de  celle  quei'Ange  luy  auoit  monftrée,  &:re- 
cogneut  en  fin  que  c'eftoir  celle  là  &  nô  autre  qui  luy  auoic 
efl:ëmon{l:rée,dont  il  fut  grandement  ioye,ux& allégé  en 
fonelprit, croyant  fermement  que  Dieu  l'auoit  là  amené 
pouryemployerfes  biens.  Touttefois  il  ne  defcouurit  en- 
eores àperlbnne  fa  conception, &:  s'en  retournaifa  maifon 
ou  au  foir  s'eflat  allé  coucher  feremi  t  à  penfer  à  icelle  Eglife       ; 
&fendormantfuî'cen:epenfee,  l'Ange  qui'fcftoit  apparu  à   Li 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  4(^3 

ÎUY,reuint,Iuy  difant:  i'^'r  hnnc  cu^des'vltionemfummimdicts. 
Operare  ergo  tn  ea:necccjfct  manu^  tua ,  quia  magna  ent  rctnhutio 
tua.k  cefte  voix  il  {'erueillc,^:  cuideaprocher  dcTAnge  qui 
parloicàluy  pour  luy  baifcr  les  pieds,mais  il  le  difparur  incô- 
tinéc.Lors  fe  mettant  à  genoux  remercia  noflre  icigncur  de 
ce  que  l'ayant  fi  grandement  mefprifé  &:  ofFencé ,  ne  lauoic 
voulu  punir  félon  fe.s  démérites,  ainspluftoft  le  corriger  par 
douce  admonition, &luy  monftrer  enquoy  il  pourroitac- 
complir  ia  iainde  volonté,  promettant  à  Dieu  de  s'em- 
ploN  er  ôcles  moyens  pour  parfaire  ladicle  Eglife. 

LeioureftantvcnuilreuintauditConuentdes  Chartreux 
expofantauxReligieuxtoutcequiluyeftoit  aduenu  ,&:  la 
reioluticn  qu'il auoitprifede  s'employer  à  rau^mcntation 
de  leur  Eglilc&  xMonaftere,^:  qu'il  ne  defîfterou  iamais  que 
ladide  Eglife  ne  fut  parfaide;  en  les  aiTeurant  que  eux«5«!: 
leursceuurescftoientagreabksàDieu,commeparvifion& 
reuelationluy  auoiteftédit&idemonflTe.  Alors  il  fît  venir 

quaniiîéd'ouurierSjôcn'elpargna  aucune  chofeiienne,  non 
pasmefmeie  labeur&trauaildefoncorps^encoresqu'jifuc 
d'Eglife  &  def  1:1  âgé,  en  forte  que  chacun  s'en  csbaylloit,  cC 
print  fi  grande  peine  qu'en  peu  de  temps  toute  ia  ma/Tonne- 
riefutparachcuee. 

Et  pour  parfaire  le  comble  6ccouucrture&  autres  chofcs 
neceilsires  en  ladicle  Eglife,ileutpermiil]on  du  fufdit  Roy 
Philippe  cinquiefme,qui  def-ia  auoit  faicl  d'autres  biens 
aufdicts  ChanreuXjdcfaireabbatre  &:  prendre  en  iç,^  forcfts- 
tant  de  bois  qu'il  en  feroit  befoing.Si  bien  quelefdits  Char- 
treux feirentabbatreez  foreftsdu  Royduboisenfio-rande 
quantité,  que  les  plaintes  en  vindrentau  Roy  que  iefdicls 
Chartreux  gafloicnt  Les  forefts.MaisleRoy  informé  delà 
vérité,  benignemcnt  confirma  denouueauladidepermii- 
fionjôcdonnaautremâdemêtplusampîeqae  lepreccdanr. 

Et  parce  quel'vn  desmaiflres  Charpentiersauoitaudidr 
lieu  de  Vauuert  vnfien  fils  vnique  Religieux, la  bcfonf^nc 
fut  plus  foigncufement  &:  diligemment  conduicleparion 
moyen  ,6c  le  comble  de  l'Eglifeaccomply  l'an  1324.  Ecfuc 
dédiée  par  Reuerend  Père  enDieumonfieurlehand'Au- 
bigny  EuefquedcTroyeen  Champaigne  en  l'honneur  de 
Koftre  Dame  ôc  de  faind lehanBapullele 2,6. lourde  luin 


4<^4         V  N  I V  E  R  S  I T  E'  D  E  P  A  R  I  S, 

rani3«.7,commeilefl;  graué  fur  vnc  pierre  qui  ell  en  la  mit- 
raille de  l'Eglile  ioygnant  ia  porte  qui  efl  au  deloubs  du 
chŒur,par  laquelle  l'on  fore  dePEglife  dans  le  petit  cloi- 
ilrCjCn  ces  termes. 

Anno  Dommi  M.  CCC.  XXV.  6.  Kdendas  lultj.fcilicetinfefio 
be at or um  Martyr um  loannis  éf  Faulij  fuit  dedidita  frdfens  Ec^ 
clefia  Valu  s  viridis ,  Ordims  Carthujienfis ,  Çr  confecrâta  a  Reue- 
rendo  Pâtre  Domno  loanne ^tunc  Epifcdpo  Trecenji ^ad honorent 
heatifsim.eJemperTtrgims  beatiqiie  loannis  Bapift£,é^  ommum 
fanchrumytotiuftjue  cunx  cœlefiis ,  Primo  incccptaà  Beato  Ludo- 
uico  Rege  Francornm ,  &  confummata  a  Magifiro  Jeanne  de  Cere^ 
Jio  qt^ondam  Tkcfaurario  Ecclefu  Luxouienfis.  Oratepro  eo. 

Le  premier  ieruice  diuin  y  fut  fait  &:  célébré  leij.iour 
d'Aouft  enfuiuant  qui  eft  le  iour  de  l'Afîbmption  noftrc 
Dame.Lefquelleschofes  ledit  maiftrelean  de  Ccreesvoyât 
accomplies  &:  parfaides  en  fut  fort  ioyeux,6c  en  rendit fou- 
ucnt  grâces  à  Dieu-  Lequel  iit  plufieurs  autres  biens  luJic 
Conuenr,&finaIereflcdefavieauec  lefdicis  Re  igieux  en 
grande  ferueur&:aufl:erité:&  plein  de  vertus  ôcbonnescea- 
ures  rendit  fon  ame  à  Dieu  le  Dimanche  zo.iour  de  Septem- 
bre l'an  1317.  Son  corps  repofe  au  milieu  d'icellcEglife  lous 
vne  tombe,  011  fon  image  eft  grauéc:  &  font  tousles  Reli- 
gieux de  ladicle  maifon  mémoire  de  luy  en  toutes  leurs 
Mclîes. 

Ilmefemble  n'eftre  hors  de  propos  de  donnera  cognoî- 
ilrej&cternifer  la  mémoire  àcs  autres  bienfaiteurs  ôc  coo- 
perateursàlaconfommation  de  tout  le  corps  de  ce  Mona- 
llere,6c  particuliers  fondateurs  du  nombre  des  Religieux 
qui  font  continuellement  entretenus  en  icçluyMonaff  ère. 

DansladideEglileilyaoutrele  grand  Autel,  trois.au très 
autels  ou  Chapelles.  Lcpremierderrierelegrand  Autel, dé- 
dié en  l'honneur  de  fàind  Hugues  Euefque  d'Angleterre. 
Auquel  l'on  prie  iournellement  pour  Monfeigneur  Louys 
Duc  de  BourbonnoiSjComte  de  ClairmontSc  delà  Marche 
x:ôme  premier  fondateur  d'iceluy  dés  l'an  1331.  Et  auifipour 
Moniéigneur  lean  de  France  DucdeBcrry  &;d'Auuergne 
&  Comte  de  Poidou  &  d'Auucrgne,iils  de  lean  Roy  deFra- 
â:c,  commeprincipal  fondateur  d'iceluy.  Lequel  fut  grand 
am  V  &  bicn-fadcur  de  celle  Chartreufe,  (3c  entre  autres  cho- 

k 


LIVRE  SECOND.  465 

£es  leur  donna  vn  des  foulierSjOu  fan  dales  de  S.Iean  Baptifte, 
auec  lettres  Apofloliques  du  don  qui  luy  en  auoit  eftc  faidl. 
Lequel  il  fit  enchaflèr  d'vn  beau  vafe  d'argent  doré  pefanc 
vingt  cinq  mars.  Par  certaines  lettres  de  fondation  de  Tan 
1390.  il  eftfai(5l«iention  qu'illeur  auoit  donné  vnautrepre- 
tieux reliquaire, peiantde  fept  à  huict  cents  mars  d'argent, 
auquel  eftoitle  menton duditS.  lean  Baptille.  Mais  par  ce 
que  ladite  fondation  ne  fut  pas  entièrement  accomplie ,  ce 
beaureliquairenefut  point  deliuré  audit  Conuent,  parce 
qu'il  changea  de  dcirem  èc  fit  baftir  la  S.  Chapelle  de  Bour- 
geSjOÙii  le  donna  comme  i'eftime.  le  dis  cecy  pour  certifier 
d'auantage  ce  que  les  hiftoires  rapportent  de  luy,  qu'il  eftoit 
curieux,  riche,  de  libéral  aux  Eglilès ,  de  tels  rares  ^  pretieux 
prefents. 

Ledeuxiefme  eft  au  bas  du  chœur,  dedic  à  l'honneur  de 
faind  Denys  Se  fes  compagnon  s  Martyrs.  En  laquelle  l'on 
prie  tous  les iourspourMaiftre  Guillaume  Morel  Aduocac 
en  Parlementjôc  Chanoine  de  Noyon,  qui  trefpailaran  1336. 
ôcrepofeencefte  Chapelle  foubs  vne  tombeplattedemar- 
breo  Etpour  Maiftre Guillaume Roze Aduocat audict  Par- 
lement ,  èc  Damoifelle  Perrenelle  de  Bemars  fa  femme  qui 
repofenten  ladide  Chapelle,  foubs  vne  autre  tombe piatte 
de  l'an  1375. 

Le  troiliefme  Autel  de  l'autre  codé  delà  fufdite Chapel- 
le eft  dédié  à  l'honneur  de  S.  Louys  Roy  de  France,  Dans  jquitincnfg 
laquelle repofentMaiilre  Michel  Mauconduitprofeireur  es  -^«^  ^î^** 
Loix,&:Doyende  Chartres ,  qui  trefpafTa  l'an  1328.  Et  aulîi*""^^^' 
Maiiire  Guillaume  Culdoélicentié  en  Droicl:,Chanoine  de 
Chartres,  Clerc  &  Notaire  du  Roy  de  France,  6c  frère  de 
maiftre  leanCuldoé  Preuoft  des  Marchas  de  la  ville  de  Pans. 
Meiîire  Robert  Abbé  d'Anchm,  ou  d'Aquitanee  de  l'Or- 
dre de  S.  Benoift ,  au  pay  s  d'Artoy  s ,  fit  baftir  la  première  des 
fept  Chapelles  collateralles  deladideEglife,  du  coftédc  Se- 
ptemtrion,  coniàcree  en  l'honneur  de  S.  Micheirani324. 
Lequel  renonça  à  fon  Abbaye  ,&  prit  l'habit  defdits  Char- 
treux audit  lieu  de  Vauuert,  où  il  perfeueraiufques  à  la  fin  de 
fes  iours  plain  de  bonne  édification  $c  de  bonnes  œuures.  Et 
Meiîire  Jean  Billouart&fafemmedonneirent  certain  reuenu 
pour  l'entretien  deladicle  Chappelle. 

NNn 


4é^  VNIVERSITF  DE  PARIS, 

Maiftre  lean  defaioulins  Chanoine  de  Chaalons  Se  Clerc 
des  Roy  s  Philippe  6c  Charles  fit  baflir  les  deux  autres  Cha, 
pelles  fuiuantesL'vne  en  l'honneur  de  raincteAnnc,&  l'au- 
tre en  l'honneur  defainâe  Marie  Magdelainc.  Lefqucllcs 
furent  beniftcs  en  Tan  1335.  Mais  eflans  deucnues  caduques 
parfucceflîon  de  temps  Monfieur  de  la  Driefchc premier 
Prefident  de  la  Chambre  des  CompteSjôcThreforier  de 
France,Seigneur  de  PafTyjles  fit  reparer  ôc  voûter  de  pierre, 
ordonna  du  reuenu  pour  eflre  participant  aux  prieresdes 
Rehgicux,&:  trefpafTa  l'an  mil  quatre  cens  quatre  vingts 
&  fix. 

La  quatriefme  Chappelle  en  l'honneur  defaind  Pierre  &c 
defaincl  Paul ,  &  la  cinquiefme  en  l'honneur  de  S.  lean  Ba- 
ptifte ,  furent  parfaites  des  biens  de  lean  du  Four  changeur 
ôc Bourgeois  de  Paris.  Lequel  duFour  &fafemmerepofenc 
en  la  Chappelle  de  S.  Pierre  &:  S.  Paul,  laquelle  ils  accom- 
modèrent ,  dotèrent  6c  firent  beniftre  en  l'an  1361. 

Car  quand  à  la  Chappelle  de  S.  lehan ,  elle  futpremiere- 
mentornee&:  dotée  de  quelque  reucnu  par  Dom  Jacques 
ieLong  qui  fe  rendit  Religieux  audit  MonafVere.  Et  âpres 
Meffire  Gilles  Galloys,CheuaIier,Seigneur  de  Lufarches^Sc 
Madame  lehanne  fa  femme  la  fondèrent  plus  amplement, 
&  l'ornèrent  richement. 

Maiftre  André  de  Florence,premierement  Thrcforier  de 
Rheims,  &  Clerc  de  Charles  Roy  de  France  6c  de  Nauarrc, 
Se  depuis  Euefque  deTournay,&.Cardinal,fitedifier  &  dota 
la  fixiefme  Chappelle.  Laquelle  il  fit  confacrer  en  l'honneur 
de  S.  André  Apoftre,  &:  de  S.Eftienne  premier  martyrle 
iour  S.  Mathieu  Apoftre l'an  1317.  comme  il  ie  voit  efcripc 
fur  iVne  des  portes  de  ladickeChapelle.Et  trefpafTa  l'an  1343, 
îedeuxiefmeiour  deluin. 

La  feptiefme,  de  dernière  Chappelle  collatérale ,  a  eflé  ba- 
ftie  long  temps  après  les  lurdictes  en  l'honneur  de  S.  Bruno 
mftituteur  de  l'Ordre  ,6c  de  S.  Hugues  Chartreux  Euefque 
de  L'incolne  en  Angleterre.  De  laquelle  feulle  l'on  ne  trou- 
né  aucun  fondateur ,  ne  quand  ellea  eflé  édifiée ,  finon  que 
l'on  recognoiffc  afTez  qu'elle  a  cflë  conftruicle  depuis  cenr 
ans  en  ca,pour  receuoir  plus  commodément  ceux  qui  ont 
deuotion  particulière  audid  S.  Hugues,  à  la  mémoire  du- 


LIVRE    SECOND.  4^7 

PI     quclfaintjlonaaccouftumé  d'apporter  Icsenfansquilonc 

détenus  de  maladie  langoureufe,  qu'on  dit  autrement  le« 

enfants  qui  font  en  chartre.Lefquelsauparauant  que  ladite 

,     Chappelie  fut  bafticjl'on  fouloit  apporter  d'ancienneté  à 

i(  vn  autre  Autel  dédié  à  l'honneur  duditS.  Hugues  derrière 
le  grand  Autel  de  ladideEglife.  Mais  parce  qu'il  falloittra- 

fuerfcr  tout  le  chœur,&que  le  bruitôccry  de  ces  petits  enfans 
incommodoit  trop  les  Religieux  dans  le  chœur,  &trou- 
-  bloit  le  diuin  reruice,ron  fut  depuis  d'auis  défaire  baflir  la- 
diâ:eChappellehorsr£glife,aubasdcs  autres  Chappcllcs 
collateralles.  En  laquelle  neantmoins  on  ne  permet  l'en- 
,    trec  aux  femmes  jôc  font  contraindcsfe  tenir  en  la  Chappel- 
ie qui  eft  à  la  premicreporteduditMonaftercCequileur 
cftafFez  fafcheuXjôC  incommode  pources  petits  cnfans,qu'il 
faut  qu'elles  faccnt  conduire  ou  apporter  par  autruy  iuf- 
ques  en  ladiâ:e  Chapelle.  Que  fi  l'entrée  en  ladide  Cha- 
pelle leur  eitoithbre&:  permile  la  deuotion  &:  fréquence  y 
feroitbcaucoup  plus  grande.  Quand  efl:  des  guerifonsmi- 
xaculeufes  qui  s'yfontfouuent,ies  Religieux  font  peu  cu- 
rieux de  les  remarquer  &:  moins  de  les  publier,  aymans 
.mieux,que  ceux  qui  recoiuent  tels  bénéfices  les  diuuJguent 
qu'eux  autres  qui  pouroient  eflrefufpeél:^  en  cela. 

DucoftédcxtreôC  méridional  deladideEglife,  efl Icpc- 
titCloiftrefortdeuat  autour  duquel  l'hiftoiredeS.  Bruno 
leur  patron  çftrcprefentéc  en  peinture,&  defcrite  en  beaux 
vers  Latins, &  ledit  Cloiflre  tout  fermé  de  vitres  figurées 
4'hiftoires  fàindes. 

Pierre  Loifel  Se  Marguerite  fa  femme  Bourgeois  de  Paris 
firent  edificrioignant  au  reueftiaire,le  Chapitre  &  la  Sccre- 
tainerie,quifontvn  descoftez  du  petit  Cloiftre,  &futi'Au- 
tel  dudit  Chapitre  confacrc  par  Meflire  Guillaume  de  Fla- 
uecourtjpourlors  Archeuefque  d'Aux,  en  l'honneur  de  S. 
Pierre  de  S.  Paul  le  13.  iour  d'Aouft  l'an  1352.  commel'on 
voitgrauc  eu  pierre  contre  la  muraille  duditChapitre,pour 
la  dotation  duquel  Autel, &  entretenemcnt  des  édifices,  ils 
donnèrent  certains  reuenus,  Laquelle  fondation  fe  voit  gra- 
ueefurvne  pierre  dans  ledit  Chapitre  leurs  corps  repoiènc 
,4ieuantledit  Autel  foubsvne  tombe  platte. 

Le  Refedoire  faitvnautre  cofté  dudit  petit  Cloiflre, 

NNn  i) 


5^8         VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 
lequel  fouloit  cflre  anciennement  la  Chapelle  de  l'hoftel  de 
Vauuert,auparauantIacûnftructiondudicMonaRere. 

Monfieur  Humberc  ou  Ymbcrt  Dauphin  de  Viennois, 
lequel auoic  eu  à  femme  Marie  3.  fille  du  Roy  Philippesle 
Long,2c  i'edanc  delmis  de  ton  Dauphiné  entre  les  mams  du 
Roy  de-France, piiC l'habit  de  lainct  Dominique,  àc  après 
fut  Patriarche  d'Alexandrie,  de  depuis  Archeuefque  de 
Rheims,  fit  baftir  vn  grand  corps  d'hoftel  qui  refpond  furie 
portail dei'Eglife,  ôcfait vn  descoftez  dudit  petit  Cloiftre, 
oùil  demeura  long  temps.  Car  il  affeclionnoit  beaucoup 
cet  Ordre, auquel  ilafaitplufieursbiens,6cfitbaflirenfon 
paysdeDauphmé  vn  beau  Monaftere  de  filles  Chartreufes» 

Âpres  fuit  le  grand  Cloiftre  dudit  Mona(lere,auquel  font 
les  demeures  des  Religieux ,  qu'ils  appellent  Celles  ou  Cel- 
lules, fepareesl'vne  de  l'autre  en  fa«^on  d'hermitages,afin 
quel'vn  n'empefche  point  lalolitude  de  l'autre.  Leshuicb 
premières  Celles  dudit  gtandCloiilre  furentfaidcs,com- 
mediteft,  duviuant  du  Roy  S.  Louy  s  tant  de  fes  bien-faits, 
quedesaumofnesdeplufieurspcrfonnes. 

Depuis  noble  &:puifianteDame,leannedeChafliIIon, 
ComteiTed'Alen^on, de  Blois&:  Chartres, femme  iadisde 
pierre  Comte  d'Alen(^on,  troifiefme  filsduRoy  S.Louys, 
&  elle  fille  vnique  de  lean  de  Challillon , Comte  de  S.  Paul, 
&:  deîdictes  Comtezde  Blois  &  Chartres,  ayant  fait  baftir 
quatorze  Celles  pour  quatorze  Religieux,  pour  la  fondatio 
d'iceuxleur  donna  vnze  vingt  iiures  tournois dcrente , an- 
nuelle ôc  perpetuclk,&:  admortie  par  lettres  palîèes en  la 
niairondei'£uefquedeParisàVuinceftre,appeîiee la  Gran- 
ge aux  Queux^au  defllis  du  village  de  Gen  tiily,ran  de  grâce 
12.90.  au  mois  de  Mars.  Etau  moisd'Auril  cnfuiuantaudic 
an  ,  confirmées  par  le  Roy.  Ce  n'eftoit  pas  î6.  Iiures  pour 
chaque  Religieux,  6c  ne  faut  pas  douter  que  cefte  fomme 
nefutfuffifanteencetempslàpourentretenirhonnefteniec 
ledit  nombre  de  Religieux.  De  laquelle  toutefois  il  feroit 
à  prefcnt  impoffible  d'entretenir  feulement  deuxReligieuXo 
Ladite  ibmme  de  vnze  vingts  Hures  tournois,  à  prendre  fur 
le  threfor  du  Roy  au  Temple  à  Paris,  delà  fomme  de  trois 
mil  Iiures  tournois  de  rente  ,payableà  trois  termes  de  l'an, 
qu  elle  y  auoit  afTiffjpour  la  vcaite  par  elle  faide  au  Roy  Phi. 


L  I  V  R  E  s  E  C  O  N  D.  469 

I  JippesleBeljde  la  ville  &:  Comté  de  Chartres  2»:  terre  de 

Bonncua!,  6^  appartenances  en  l'an  1286.  Dclaquellerente 

luditeDameauoit  obtenu  lettres  du  Roy  l'année  fuyuante 

I   1287.  d'enpouuoir  aliéner, baïUcrôcadmortirmilliures de 

I  rente.  Laquelle  fondation  fc  voit  encorcs  rcprcfcnteeen 

j  vieillepenituredanslamuraillcduditgrandCloiftrcàren- 

droit  où  Ibuloit  eftre  la  porte  pour  aller  à  ladidepremierc 

Eglife,  ou  Chapelle  de  Vauucrt.  Laquelle  Dame  trclpalîa 

I  lei^.Ianuier  1291. 

Les  fept  Celles  reflans  duditCloiflre,  furent  faidcsd'vne 
pavticdes  biens  donnez  audit  ConuentparfeuMaiftre  An- 
,    drc  de  Tarant,  ôc  des  biens  que  donna  Maiftre  Pierre  de 
I   Chorant,cnfc  rendant  Religieux  profez  audit  Monafterc, 
Meffire  Pierre  Bourguignon ,  Preftre  &  feigneur  de  Ro- 
iiillonprcsDourdan,îitba{]:irvne  autre  Celle  presdel'en- 
fermerie,  en  laquelle  il  demeura  long  temps  viuan  t  comme 
Religieux.  Et  pour  la  fondation  d'vn  Religieux  qui  démou- 
lera en  ladicle  Celle,  donna  fadide  terre  deRouiJlon.  Le- 
quel repofc  dans  le  choeur  de  leur  Eglise,  ioignant  la  porte 
duReueftiaire. 

Maiftre  lean  Defmouiins  fit  édifier  vne  autre  Celle  entre 
ledit  Cloiftre  ^l'cnfermerie,  pour  l'habitation  dVn  Reli- 
gieux qu'ilfonda  audit  Conuent. 

:  Madamelcanned'EureuxRoynede  France  &  de  Nauar- 
rc, iadis  efpoufe  du  Roy  Charles  quacriermedid le  Bel, & 
fille  de  MonfeigneurLouys  de  France,  iadis  Côte  d'Eureux 
fils  du  Roy  de  France ,  comme  elle  efloit  fort  pieufe  èc  de- 
uote,  portoit  vne  finguliere  afïeûion  à  tout  FOrdre  des 
Chartreux, &  auoit  grande  confiance  en  leurs  prières,  & 
particulièrement  aux  bons  Pères dudu  hofleldeVauuert, 
&  l'on  trouue  efcrit  es  vieux  mémoires  dudid  Conuent, 
qu'elle  y  alloit  fouuctpar  deuotion  vifiter  Icfdits  Religieux, 
prenantla  peine  par  grande  charité  6c  humilité  de  préparer 
leurrefcâ;ion,6c  leur miniftrcrelle-mefmeen leurs Cellu- 
IcSjConfolancles  infirmes  6c  malades, don  cil  y  en  auoit  toui^ 
iours  pour  la  grande  aufterité  de  vie  qu'ils  menoient.  Elle 
leur  fit  baftir  vne  enfcrmeric,  contenant  fix  Cellules, auec 
leurs  iardins  à  la  forme  de  leur  ordrCjôc  vne  afTez  belle  Cha- 
pelle. Laquellefutparfaidel'ande  gracei34i.  commei'oû 

KNn  iij 


470  VNIVERSITE'  DE    PARIS, 

voit  efcric  fur  vne  pierre  de  marbre  contre  la  porte  de  ladite 
Chapelle.  Laquelle  enfermerie  elle  garrîit  de  toutes  chofes 
nccelîaires,  ôcpareillement  la  Chapelle  de  beaux  ornemens 
&vai'es  d'argent.  Et  poar  l'entretenecnent  d'icelle  enfer- 
merie entre  autres  bien-faits  leur  donna  fa  terre  ôc  fei^neu- 
ne  qu'elle  auoità  Yerre.  Ex  parce  qu'elle  £t  d'autres  biens 
à  tout  ledit  Ordre ,  elle  en  rc(j'Gittous  les  ans  le  reuenu  fpiri- 
tuel.  Car  outre  les  prières  qui  iefor>t  iournellement  en  ladi- 
te Chapelle  pour  elle  ôcles  liens,  toutes  les  maifonsdudict 
Ordre  des  Chartreux  font  tous  les  ans  vnfcruice  annuel 
pour  lerepo5  de  fon  ame,  &  du  feu  Roy  fon  mary,  Se  de  tous 
les  fiens,enuiron  le  quatriefme  iour  de  Mars,  qui  fut  le  lout 
de  fon  trefpas  l'an  1370. 

Ma iftre Thierry  de Biencourc, Doyen deTouI,ConfciI- 
1er  &  Maiftre  des  Requeftes  de  l'hoftel du  Roy,  renonçante 
toutes  fcsdignitez,  fit  baftir  vn  hoflel  audit  lieu  de  Vauucrc 
fur  les  grands mursdcuers  Noftre  Dame  des  Champs , où 
depuis  il  demeura,  oc  fît  quelques  autres  biens  audit  Mona- 
ilere.  Il  fit  auili  faire  le  pauë  qui  efl  de  l'hoflel  de  Vauuert 
iulquesàla  porte  faind  Michel.  Lequel  paué  fut  encores 
refait  tout  de  neuf  en  l'an  1504.  par  la  diligence  &mefnage 
deidits  Rchgieux,  moyennant  certaines  fommes  de  deniers 
prouenantsdesamendes  de  la  Cour  de  Parlement,  ôc  de  la 
Chambre  des  Comptes,  que  Mefiieurs  deThoftel  de  ville 
leur  firent  deliurer.  Ledict  maiftre  Thierry  decedale2.5. 
jour  d'Odobre ,  l'an  .&  gift  au  choeur  de  leur  Eglifc 

près  du  Reucftiaire. 

La  Chapelle  quieftàrenrree  duditMonaflere^fut  édifice 
en  partie  des  moyens  d'vn  nommé  Robert  de  Hefecquc, 
qui  fe  rendit  Frère  donné  audit  lieu,  ôc  des  biens  de  Rcuc- 
rendPerelacques  luuenal des Vriins,  Patriarche  d'Antio- 
che,&Euefquede  Poiâ:iers,lequeidecedai'anr458.Etfu.t 
i.celle  Chapelle  benifteôc l'Autel  d'icelle  confacrc  à  Thon- 
neurdc  Dieu,  de  la  Vierge  Marie,  ôc  de  faind  Blaife,  le  14. 
May  1460.  Cefte  Chapelle  fcrrprincipalementpour  la  com- 
modité ôc  dcuotion  des  femmes,  lefquelles  n'entrentpas 
plus  auant  dans  iedid  Monaftere,  non  pasfculementdani 
leur  Eglife,  fin  ô  les  Roy  nés  pour  leur  authorité  fouueraine. 
Car felon  leur  mftirutioarcnrree  de  leurs maifonseftincer- 


LIVRE    SECOND.  471 

4Îideauxfemmcs,nonpoint(commepenfenclesignorrics) 
qu'ils  tiennent  telle  feuerité  par  ruperftition,ny  qu'ib  efti- 
mcntque  les  femmes  foicnt  moins  capables  de  la  grâce  de 
Dieu,queles  hommes  :maisparcc  qu'ils  efliment  que  telle 
entrée  n'eft  point  neceiTàire  aux  femmes,  laquelleapporte- 
roit plus  d'mquietude,&  de  détriment  à  leur  iolitudeôc re- 
pos d'ciprit,  que  de  profit  èc  d'édification  à  la  curiofité  du 
(exe  féminin.  Et aulfi que filc^irobiedôc fréquentation  efl 
contraire  6c  nuifîble  à  tous  ceux  qui  font  profeflion  de  cha- 
fleté  fpiri  tuelle  &  corporelle, il  l'cil  encore  d'auatage à  ceux 
qui  font  profeflion  plus  cftroide  de  f'eiloigner  de  tousalle- 
chemens  de  la  chair,&:  de  tous  les  plaifirs  que  l'homme  peut 
reccuoirparlesfens  extérieurs  en  ce  monde. 

Dans  ladide  Eglife  des  Chartreux  il  ny  a  que  quatre  fepul- 
chrcs  eflcuez  de  terre.  Dont  le  premier  eft  de  Reuerend 
Perc  en  Dieu  lean  de  Dormas ,  Euefque  de  Beauuais  Chan- 
celier de  Frâce,  ôc  CardinaI,fondateur  du  Collège  de  Beau- 
uais. Lequel  fepulchre  eft  deuant  le  grand  Autel  foubs  vne 
tombe  platte  de  pierre  qu'il  fit  faire  de  fon  viuant,&:  fur  la- 
quelle fontfcs  armoiries  en  cuiure  aux  quatre  coings,  auec 
ceft  Epitaphe  en  lames  de  cuiure. 

DdrmithicJ.  de  Bormano, 

Chrifiofœlix  efi  ohUtus'. 

Corpîis  linquens  mundo:, 

Va.no/ub  m.  rmore  tumulatus. 

Tu  deuoti  Pntris  huiusy 

RexgloriJi.  le  fa  Chrijie 

Animamfufiife  :  cuius 

Corpus  tcgitUpii  ijlc. 
Sur  laquelle  tumbe  auoit  efté  mife  vne  autre  tombe  de 
marbrenoircomme  il  auoit  ordonne  par  fon  teftament  6c 
fur  icelle  fon  cfiîgic  de  cuiureeileuceen  bolTelereprefen- 
tanten  habits  pontificaux,  ayant  foubs  les  pieds  le  Chapeau 
de  Cardinal ,  pourdenotterlecontemnementquedeuons 
auoir  des  honneurs mondains;d'  quodfi attendimm qu^i nobis 
fromittuntur  i?i  cœUs.viiefcunta?nmô  qu£  habenturin  terris.  A  ux 
deux  codez  du  haucboutdcla  tombeily  adeuxAneesde 
cuiure,  qui  tiennent  chacun  vne  lame ,  en  l'vne  defquellcs  il 
yaefcript  in  facejïatlocuseitis,^  en  l'autre  &habîhitiû  ems 


47^  VNIV  ERSITE'  DE   PARIS, 

tnSyon.  Sur  la  bordure  de  ladide  tombe  eft  grauéion  Epî- 
taphequieftcek 

Anno  mille -aç  ter.  C.  ter.  I.feptuageno 
Sohittur &membnsfepena lace  Nottemhris. 
J.  de  Dormano primo pro  îeromano 
Vy.tfi(le/fffîeptuSyPaterhmcBeluacusadeptus: 
Suh  Fr/iftco  Rege  cancellauit  duce  lege   1  es  a u  très 
mocsfontrompus  foitendojubdis,  * 

IntHs  confratrém  •^pucroriim  quemfcitopatrem 
Collegtj  cUuftri  Brunellt.  Sitfcius  a/lri^ 
Parceapperc  qu'il  deceda  le  7.  iourdeNouembrci57^.' 
neuf  iours  après  auoir  fait  fon  teftament.  Par  lequei  il  or^ 
donna  fa  fepulcure  aufdids  Chartreux  pour  la  deuotion 
qu'il  auoità  ce  lieu  en  ces  termes. 

Ego  eltgofepulturam  me/im  in  Ecclefiafratrum  Carthujienjium^ 
Trioraîus  Beat£Maria  Vallis  viridisiuxta  Partjiusyadquem  lo' 
cum,dr  Jid  ipfum  Ordinem  deuotienem  haheo  fptcialtm.  Et  volo 
qucd  corpus  merim  ibidem  fepeliatur  j  directe  ar/te  m  nias  altarc 
eiufdem  Ecdejix^fubtumulo  tbidemfumptthus  n-eis  de  nouofacien' 
do>Jicut  de  cet  ad  décor em  loci ,  de  métallo  cupreo .  j^/  tumulusjtt 
altquantulum  eleHiUus^quaJi  altitiidine  iimidtj pedts  :  vtaptusjït 
adfle&cnd.um  genud  ante  altnre  prdditïîim. 

Ertantpcurcela^que  auffi  pour  célébrer  fon  anniuerfaire 
il  leur  légua  certaine  fomme  de  denierspourcftre  couertie 
en  reuenus  pour  le  vertement  des  Religieux,  &  non  â  autres 
chofes.  II  leur  auoit  donné  au  précèdent  trente  liuresde 
rente  perpétuelle  &:  admortie  pour  l'entretenement  d'vn 
Religieux,  &  auoit  fait  ornerledid  grand  Autel  d'vnc  belle 
contretabie  au  delTus  d'iceîuy  auec  des  images  d'allebaftre. 
En  la  preiente  année  i(>ii. l'on  a  tiré  à  quartier  ladide  tom- 
be de  marbre  &:  fon  effigie  de  cuiure  pour  refaire  &:  embel- 
lir ledit  grand  Autel  ,  laquelle  l'on  poura  remettre  en  fa- 
place. 

A  codé  dcxtre  de  ce  fepulchre ,  efl:  inhumé  fon  frère  Mef- 
fîreGuillaumedeDormans  Cheualier,qui  fut  auffi  Chan- 
celier de  France  après  fon  dit  frcre,  fou  bsvne  tombe  plattaj 
demarbre  n  oir,fur  laquelle  fon  image  eft  reprefenteecnal- 
ieballre. Lequel auôitaufîicfleufafepultureaufdids  Char- 
treux, &  trcfpaila  le  11.  Iuilleti373.êcaumonumentdefe$ 

deux 


LIVRE    SECOND.  47j 

deux  enfans  Mile  6c  Guillaume  de  Dormans  enterréscn  k 
Chappellc  du  Collège  de  Beauuais^  l'Epicaphe  porte  ces 
mots:  VoCîoreslegum^rîepotesDomini  Icannis deBormano ,  (jj* 
filù  nohiLùviriGmtUlmî  de  Dormano  fiatrum,  &  Francis  C an- 
cdUriorum  ^  huius  Collegtj  fundatoram  :  quorum  corpofa  taaeHt 
aPud  Carthujienfes prope  PariftHs. 

Dans  le  melmc  tombeau  gifl:  maiftre  Regnault  deDor- 
mansncueudes  ru(dits,aucc  vn  defesenfans, comme  l'on 
voit  en  l'epitaphe  graué  cq  marbre,  6c  pofc  au  chef  de  la 
fufdidc  tombe. 

Cy  gifi  noble  homme  Maiftre  Regnault  de  Dormans j  Confeiller 
^  Maiftre  des  Requefies  ordinaires  de  l'hofiel  du  Roy  mofire/tre^ 
^  neueu  dudit feu  Monfeigneur  le  chancelter^o^vn des enfans 
dudtt  Maiftre  Regnault ^&  Damoifille  Colombe  de  Bonneyfafem- 
.  me,  lequel  Maiftre  Regnault  trejpaffa  le  zi.  iour  de  Nouembre  14.^2, 
-  Sadite femme  gift  au  Cimetière  desfaînds  Innocents,  où 
Ion  veoit  fon  epitaphe. 

Le  fécond  fepulchre  eft  au  coflé  méridional  du  grand 
Autel  cfleuc  d'enuiron  trois  pieds  de  terre, conftruid de 
marbre  noir,  auec  vnearcadc  pradiquee  dans  le  mur  de  i'E- 
glife.  Au  deffus  duquel  tombeau  font  les  deux  effigies  d  ai- 
lebaftre  enbo{ïe,dcPierrede  Nauarre,  Comte  de  Morrai- 
gnc,6cde  Catherine  d'Alcnçon  fa  femme, fille  de  Pierre 
Comte d'Alen^on  ^U  de  Marguerite  Vicomtcfle  de Bcau« 
mont,auecplulieursautrespetitesimagesàrenrourdudid 
tombeau.  Ettoutlededansde  l'arcade  orne  de  riche  pein- 
turc,6cd'vn  grand  tableau  reprefentantnoftre  Seigneur  dé- 
pendu de  la  Croix.  Aux  deux  coftez  duquel  fontencores 
rcprcfcntecs  les  images  defdicsPnnce&iPrinceffe  à  genoux, 
auec  les  armoiries  de  Nauarre. 

Ce  Pierre  de  Nauarre  fut  fils  de  Charles  2.  du  nom,  fur- 
nommé  le  Mauuais,  Roy  de  Nauarre  6c  Comte  d'Eureux, 
&de  leannede  France,  fille  delean  Roy  dcFrance,6cfrer« 
de  Charles  3.  Roy  de  Nauarre.  Il  fut  Comte  de  Mortaigne 
au  Perche  pour  la  recompence  que  le  Roy  de  Fran  ce  deuoi  t 
àfonpereparapointemencpour  les  terres d'Eureux, Con- 
ftantin  6c  Mortaigne.Ce  bon  6c  dcuot  Prince  enfuiuantl'af- 
fedion  que  fon  ayeulPhilippes,Roy  de  Nauarre  6c  Comte 
d'Eureux  auoit  nionftrc  porter  à  celle  maifon ,  par  fes  bien- 

GOo 


47+  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 

ùicis  pourTaugmcntation  de  quatre  Religieux  en  ce  mo- 
nallere,  qui  feront  tenus  de  prier  pour  luy  comme  Tes  Cha- 
pcllains  particuliers ,  leur  donna  en  l'an  13  9  6.  quatre  mil 
francs  d'or,crgallezàcrcusvalIantS5.  mil  francs, employez 
enl'achapcqu'ilsfîrccdela  terre  &:  i'eigneurie de  Villcneuf- 
ue  le  Ro V  à  quatre  lieues  de  Paris ,  de  ceux  de  la  grade  Char- 
treufe  de  Grenoble  en  ûauphiné.  Lefquels  l'auoient  ac- 
quifeen  l'an  1334.  de  Dame  Agnez  d*Aiz,  ladis  femme  de 
feu  Monfeigncur  lean  de  Mornay , Se  d'autres  qui  y  auoieiic 
droicl.  Laquelleacquilition ledit  Princeparlettres  de  l'an 
1400.  ratifia,  te  en  lit  tranfport  aufdits  Religieux  de  Paris,à 
lachargc  d'entretenir  laditefondation. Et  aufîi  leur  fit  d'au- 
tres biens,  en  confîderation  dequoy  luy  accordèrent  de 
beauxfulFrageSjà  fçauoir  deux  Melles  Conuentuciles  par 
an  fà  vie  durant,  plaine  &  entière  participation  à  tous  leurs 
biens  rpirituels,6capres  fon  deceds  vn  Monachat  à  la  forme 
del'Ofdre,  c5me  pour  vn  Religieux,  auec  vn  Anniuerfairc 
perpétuel,  comme  l'on  voit  par  les  lettres  qui  luy  furent  fur 
ce  accordées  Tan  1398.  Surquoy  ie  diray  quec'eflqu'vn 
Office  Monachal  félon  leurs  9i2Ltuts^parte i.TioudcollecHonù 
up.^p,  quienfontdeuxfortcs,rvn{împle,lequelcomprend 
i  office  de  la  fepulcure,  vn  rrentain,6cvnanniueiraireper- 
petuel:  rautrc,qui efl  vn  plain  Monachat,a/l:raint  (outre ce 
aucdeiFus)  chaquepreftreàdirefix  Melfes^ceux  quinefonc 
t)rellrcs  6c  lesfceurs  Relie;icuies^à  dire  deuxpiaultiersen- 
tierij^:  les  frères  ConuersôcConuerfèsmoriales,. trois céts 
&  trente  oraifons  Dominicales.  v,'  *  :<S. 

L'on  voit  encore  dans  la  muraille dudid  grand  Cloiflre 
vn  vieux  tableau  tout  efFacé  jreprefcntant  ccile  fondation^ 
auec  les  vers  fuiuants. 

Intm  funddîi  funt  jratres  quatuor  ijfi: 

Celliim  C'pnmt^  hahitdtjfjctre  veltmusy 

£fl,  hene  co^ncui,D.  Cclla  parafa  fequentiy 

Fofidct  hmcternus  F  Xdlam^  G.  cjuoq-^  quAternus, 
Quosjkfundamtj  &  reddttihf^s  décor auit 

Nauarrji  Petrmfilit44  Regùgencrofw. 

J^HtACum  dictorum  frntrum  qHiddmmorientur^ 

A  ut  ad  offàa  de  Cellis  extra  vocentuf) 

Cellis  ipJorHm  fratres  aIij  fiatuentur^^ 


LIVRE     SECOND.  47f 

ICdm^Atrum  ÇclU  flerid  debent  rem  ancre. 

^^mnquaginta  Uhris  ^erjietuo perci^iendk 

Cutlihttîpforuniy  bene  no/cas^  ejjefrouifum^ 

Anno  mtlleKù  treccntcno  ncnageno 

Sexto ^frddiita  nituit fiéndattofAcia. 

Fetrmfundato  rfit  Chrifii  veru^  amator^ 

A^tne  fdn^orumftbi  denturregnâpolorum.  Amen, 
Ledit  Prince  decedalei9.Iuillet  cnuironrani4iS.  6c  rc 
porcdansleditfepulchre.  Et  quanta^  femme,  laquelle  fit 
parfaire  ledit  fepulchre ,  &  luruefcu^long  temps  ioiimary, 
encores  qu'elieay c touiiours  eilc  tres-deuoce , Ôc  bicn-affe- 
dionnee  audid  Monaftere  (comme  elle  a  tcfmoignc  par 
pluficurs  bien-faicts  )  toutefois  elle  n'y  repofe  pas.  Car  l'on 
voix  fontobeau  enrÉgliiedefamcleGencuiefuc  duMonr, 
auecfonEpitJphedel'an  1461.  Eilefutappellee  DucheiTc 
de  Bauieres ,  &  l'eftmie  que  ce  fut  pour  auoircilé  maricc  au 
Comte  Palatin  du  Rhin,  Duc  de  Bauicies,  pluftoll:  en  feco- 
à^s  qu'en  premières  nopces.  Car  par  Tannée  de  fon  dcceds, 
il  appert  qu'elle  elfoit  demeurée  aflez  ieunc  vefaedudicV 
Pierre  de  Nauarrc,  6c  ce  fécond  mariage  pourroirauoir  efté 
caufc  qu'elle  ne  voulut  eftre  inhumceaux  Chartreux.      . 

L'an  1419.  le  4.  Aouft,  Pierre  Courfin  Chapellaindudit 
Prince  de  Nauarrc,  ordonna  par  fon  teAament  d'eltre  en- 
terréauprcs  de  fondit  maiftrc,  &  en  faueur  de  cela  donnai 
ladide  Chartreufe  45.  liures  parifis,  &  pour  vn  anniuerlaue 
perpétuel,  quatre  liures  parilis  de  rente  annuelle  ôcperpc* 
ruelle.   ,  ,  .st\nv.^:'  uî-. 

Lefdits  Chartreux  avans  bien  auo-mentc  ladide  terre  de- 
puis  100.  ans  qu'ils  en  iouillent,  l'ont  vendue  en  l'an  1596. 
auec  autres  bonnes  terres ,  pour  \ç,s  affaires  cfqucls  on  les 
auoitembarrairez,  ôc  incômmoditezqu'ilsauoientreceues 
Ats  troubles  paiTez.  le  ne  fc^^ai  comme  ils  ont  voulu  l'en 
deffaire,&:  fils  ont  bien  peu  cilre  authonfezdechofedefi 
grandeimportance.Car  la  terre  auec  les  autres  aliénées  leur 
rapportoient  cy  deuant,  comme  Tay  peu  apprendre,  plus  de 
4^.  muids  degrainparan.  -,  j.  v  .  .v.  :>^ 

Letroifieimefepulchreaucofté  feptemtrionaldudîtAuV 
tel ,  eft  de  marbre  elleué  comme  lefuldit,  ioubs  vnc  petit-ç 
arcade,  prnee  par  dedans  de  peinture.  Au  dcillis  duquel  eft 

OOo    ij 


47<5         VNIVERSITE'   DE   PARIS, 
vnen:atuëd''vnCh'Cualicrarmc,ôc  Tur  le  bord  delà  combe 
eft  engrauécet  Epitaphe. 

Cy  gifi  noble  &  fuijpint  Prince  ^Uonficur  Améde  Gène  ne  j  qui 
trefpâjfa  l'an  de  grâce  136 9.  le  4  Jour  de  Décembre. 

Ledicl  Ame  cftoit  fils  de  Guilbuinc  Comte  de  Geneue 
&  frère  de  Robert  quifut  Cardinal ,  Ôi  ayant  cftc  créé  Pape 
l'an  1578.  durant  lefchifme  fut  appelle  Clément  7. 

LequatrielmerepulchreeftenlaChapellederairKflcMa- 
gdeleine,efleué  d'vivpiedôcdemi déterre, fur  lequeifonc 
grauez  les  figures  d'viibomme  2c  d'vne  femme ,  autour  du- 
quel tombeaueftefcrit  cet  epitaphe,  -  t'y  <-' 

Cy  gift  honorable  homme,  (ire  Heruéde  Neai^uille y  Seigneur  dit 
V al Coquaînx lez.Cûrbetl y&  Confetller  du  Roy  nojlre  Sire .^qui 
treffajpi  le  5 .  tour  de  Septembre ,  l'an  de  grâce  1423.  E  t  to  u  t 
fuyuant, 

Cy  gifi  Bamoifelle  Marguerite  Alory^  femme  duditjïre  Heruê, 
dr  dame  d'iceluy  Iteu  du  ValCoquatriXy  laquelle  trefpaffa  U  ^.iour 
de  Mars  l'an  de  grâce  141^,  -  c.  tff^i-)» 

En  ladite  Chapelle  ell  grauë  fur  vne  table  de  cuyure  con- 
tre la  muraille  ce  qui  T'cnfuit. 

Sire  Heraé  de  NeauuUle ,  fetgneurdu  Val  Coquatrixlez.  Cor- 
beily  é'  C~ofetllerdu  Roy  n6firejhe^&  Maifire  Guillaume  deNeau- 
utlle^Secretaire  dHceluyJetgneur  yfieres  :  ont  fondé  en  l'Eglift  de 
céans  chacun  deux  Anniuerfatres  ^  four  eux  &  leurs  femmes.  Et 
quatre  Religieux  perpétuels  pour  prier  Dieu  pour  eux,&  pour  les 
âmes  de  leurfdicles  femmes^ô'de  leurs  père  &mere  jô*  de  leurs 
autres  amis  &  bien- facteurs.  C'ejl  àfçauoirleditfire  Herué,  trois 
d'iceux  Religieux.^  lefquels  d'orefenauant  auront  &  occupèrent  les 
Celles Jîgnee  s ,  la  première  à' la  lettre  X,  la  féconde  a  la  lettre  T  ^  à* 
U  tierce  à  la  lettre  Z.  Et  ledit  Maijire  Guillaume  vn  Religieux  qui 
fembUblcment  aura  &  occupera  la  Celle  Jpgnee  à  la  lettre  V.  Ten- 
tes icelles  Celles  afifes  au  grand  Cloiftre  de  cejie  diffe  Eglife.  Peur 
laquelle  fondation ,  &pour  ej^re  perpétuellement  accompagnez,  d* 
part  ici  pan  s  en  toutes  les  prières  :,  &  autres  bien- fat  cl  s  fpirtîuels  de 
tous  les  Religieux  de  cejlc  dicte  Eglife:  I  ceux  fier  es  leur  ont  donnée 
baillé  &  tranfporté perpétuellement  a  toufioursmais  :  c'ejî  àfcauoir 
ledit ftre  Herué .^plufteurs  beaux  héritages ,  en  la  valeur  décent 
cinquante  liurespartfîs  de  rente  par  an ,  aj?ù  affez.  près  dudit  Cer- 
beiL  Et leditMAiftreGuilUuTnc'vnftef  en  U  VAkurdi  cinquante 


L  IV  RE    SECOND.  477 

liuresfarijîs  de  rente  far  an ,  afis  en  la  vtllc,  terrouer ,  &fînage  dt 
■  Forefi  au  pays  de  V eulquecin  le  N ormant.  Et  de f quels  héritages 
(^  ajsiettes^  le/dits  Religieux  ont  eHé  bien  contens  :  &par  ce  promis 
entretenir  &  accomplir  ladite  fondation  par  la  manière  que  dit  efi^ 
'^^mmece  &  les  autres  chofes  deJfufdiQes^  apperent  &  Jont  plu'S  à. 
plam  contenues  es  lettres  fur  cefaicîes  drpajfees  entre  lefdits  Reli- 
gieux^ &  tceux  F  ères  ^  l\in  de  grâce  1420.  au  mois  d' Octobre. 

II  y  aplufieurs  autres  fepulciiresquincfontpasencuccs, 
tant  dans  l'Eglife  que  dans  les  Cloiftres,  où  font  inhumez 
diuerfes  perlonnes,  tanc  hommes  que  femmes, dont  l'en 
nommeray  icyquelquesvns, félon  qu'on  pcutlireleurscpi- 
taphes  fur  les  tombes.  Car  il  y  en  a  qui  font  du  tout  efficez, 
d'au  très  qui  le  font  a  demy,  ou  qui  manquentde  quelques 
motsprincipaux,des  nomsôc  dattes  du dcceds. 

PrcmieremcntMeflirePhilippes  deMarigny  Eucfquc  de 
Cambray,& depuis  Archeuelque  de  Sens, frère  du  Comte 
de  Longueuille,Anguerran  de  Marigny,&l'vn  de  leurs  pre- 
miers bien'fadeursjlcquel  trefpaflaran  &futentcrré 
en  l'ancienne  Chapelle,  de  laquelle  on  a  fait  depuis  le  Refe- 
â:oir,&  y  futl'cfpaccde  dixans,&  quand  TEglifcfutpar- 
•faide  6c  confacree, fut  rapporté  en  icelle  deuant  le  grand 
Autel, foubsvne  tombe  de  marbre  noir, où  fon image ell 
imprimée  fur  allcbaflrc,  à  cofté  du  tombeau  dudit  Cardinal 
deBeauuais. 

Enfuit  Mclîîre  Jean  de  Blangi  Dodeur  en  Théologie,  & 
Euefque  d'Auxerrc,  qui  trefpaflà  l'an  1344.  le  1 5.  iour  de 
Mars,  ôc  gift  ioubs  vne  tombe  fur  laquelle  eft  fon  effigie 
•en  cuiure. 

:  Mcffire  Michel  de  Cernay  Euefque  d'^Auxerre,  &  Con. 
fefleurduRoy  Charles  VI.  quitrtfpafralei3  iourd'Odo- 
brCjl'an  dé  grâce  1409  •&  gift  foubs  vne  tombe  de  marbre^ 
furlaquelleeft  fon  effigie  en  allebaftrc. 

Meflire  îcand'Arfomualle  EuefquedeChaaIons,&:Con- 
fefleur  de  Monfeigneur  le  Dauphin,filsdc  Roy  Charles  VL 
qui  dcceda  le  17.  iour  d'Aouftrani4i6. 
.    Et  plus  bas  dans  le  chœur  ceux  qui  f'enfuiuent. 

Noble  &:  puifTant  feigneur,  Monfeigneur  Philippes  de 
•Harcour,  Cheualier,  ieigneur  de  Montgommcry  &  de 
Noyellcfmlamer.Confciiler,premicr  Chambellan  duRoy 

OOo  iij 


473  V  N  I  V  E  R  S  I  T  F;  D  E  P  A  R  I  S, 

Charles  V I.  lequel crefpafTâ  Tan  1 414.  le  13.  iour  d'06lobrc. 
Lequel  Epitaphe  l'on  voitfur  fa  combe  couuercc  de  Ton  effi- 


gie en  cuiure. 


Noble  homme  îcan  de  la  Lune  Arragonois,neueu  du 
Pape  BencJidij.  erec  Tan  1394.  qui  trelpalîà  l'an  de  grâce 

Meffirc  lean  de  Chilly  Euefque  de  Grcnoble,qui  trcrpaf- 
fal'an  de  grâce  nço.lei/.iourd'Aoufl. 

Melîîre  Benard  Euefque  de  Condon,^ui  trerpafTa  le ^. 
Mars  l'an 

Maiftre  Pierre  Remufc ,  did  deTonnerre ,  Chanoine  de 
Rheims&deTournayjConfeillcr  du  Roy,  6c  de  Monfei- 
gneur  kDuc  de  Bourgongne  ^qui  trcipaiîaleS.iourd'O- 
cl;obre  l'an  1395. 

MeiUrcChaberc  HuguesDodeurcfsLoix,Archcdiacrc 
de  Mafcon  de  Chanoine  d'Authun  àc  de  Chaalons^  qui  tref- 
paiîa  l'an  1351.  Icu.iour  de  lum. 

NoblehommeIeand'AymuilIe,Cheualicr,reigneur  de 
Bruyères  6c  d'AulIomuilher,  maiftre  d'hoftel  du  Roy  Char- 
les V\  qui  trerpaÛTa  en  fonhoftel  à  Paris,  le  10.  iour  de  Mars, 
l'an  de  grâce  1375.  Iceluy  fonda  le  Collège  furnôméd'Ay  m- 
uillepresS.Corme,  &L  gift  fous  vnc  tombe  de  marbre, fur 
laquelle  eftfon  effigie  en  âllebaftre. 

M.  Hugues  le  Coq  licencie  es  droids  Canon  &  Ciuil, 
Chanoine  de  l'Eghfe  Collégiale  d'Auchun ,  Se  Archediacrc 
de  Beaulne  en  icelleEglife,  qui  crelpafTa  le  16.  iour  de  Sep- 
tembre, l'an  de  grâce  1485. 

Il  ferctiraàla  fin  defesioursaudic  lieu, &  leur  bailla  quel- 
ques biens  ôcreuenus,  tant  pour  fon  entretcnement  la  vie 
durante  de  fes  gens,  que  pour  la  fondacion  de  quelques 
obits pour luy, 6c  pour  maillre  Gérard  leCoqfonpere,ÔC 
Damoifelle  Icanne  Deflandes/a  merej&pouri'entretenc- 
ment  d'vn  Religieux  à  perpétuité.  Laquelle  fondation  fc 
voit  grauce  fur  vne  lame  de  cuiurc  dans  le  grand  Cloiftre, 
contre  la  demeure  defigneeauditReligieux. 

Melîire  leaii  du  Portail,  ôc  Meflire  Simon  du  Portail  fon 
frère,  repofenc  fous  vne  belle  tombe  de  marbre,  couuerte 
delamesdecuiure,ou  foRt  grauees  leurs  effigies auecceft 
Epitaphe  dl'entour. 


L  IVRE    s  ECON  D.  4-9 

Mefire  lejindu  Portatl  Archedtacre  de  Tournay  ^ConftiUer  du 
Roy  Phtlsppesle  Long^  &  du  Roy  Charles  fonficre ,  ç^  Chancelier 
de  Charles  Comte  de  falots,  d  An]ouy  d'Alençon ,  d^  de  Chartres  : 
■  (^depuis  Maijlre  des  Requesles  de  l'hofieldic  Roy  Philippes^fils 
dudit  Comte.  Lequel  trefpajja  l'an  de  grâce  ijjâ.  le  ic^.  tour  de 
Nouembre.  Et  Mefire  Simon  du  Fort  ail, fier  e  dudit  Arche  diacre, 
:  &  chantre  de  l'Bglife  deTaurnay,  qui  tre/pajja  l\m  mil  trots  cens 
& 

NoblehommeMe'iTireYuandeBeart^Cheualicr,  Cham- 
bellan du  Roy  deFrace,filz  naturel  defeu  noble  &  puifTanc 
fcigneurGafl:on3.dc  ce  nom,  furnommé  Phœbus,  Comte 
de  Foix,  qui  rrefpaiïaà  Pans  en  l'iioftel  du  Roy  à  S.  Paul.  Tan 
de  grâce  1491.  Icpenulciefmeiour  de  lanuier. 

M  Gérard  de  Montagu, Chanoine  de  Paris  6c  de  Rhcims 
Confeillerdu  Roy&fon  Aduocatau  Parlement,  6:grand 
amy  &:bienfaicl;eur  des  Chartreux  qui  trelpaiFalei.  lourde 
DecembreTan  de  grâce  Lequel  a  tantgaignëfur  eux 

qu'en  toutes  les  McfTes  qu'ils  difcntiournellcmêt  ils  font 
mémoire  de luy.  En  l'an  1339.  II  fonda  le  Collège  â  prefcns 
i  diddeLaonaffis  au  delTus  des  Carmes. 

M.  MartmSenerehalAduocatenlaCour  de  Parlement^ 
I  qui  deceda  l'an  1371.  le  15.  iourde  luillet  quirepolefoubz 
!  vne  Tombe  de  marbre. 

Reucrend  ôcdodle  perfonnagc  Nicolas  le  Difcur,  Protc- 
notaire  Apofbolique ,  6c  Archidiacre  des  Eglifes  de  laon^ 
^:  Noyon,  &  encores  Chanoyne  defdiâies  Eglifes,  6c  dei'E- 
glifede  Paris, 6c Secrétaire  du  Roy  de  France  :  qui  treipaiTa. 
le 24.  iour  d'odobrel'an  degracei399, 

Sagehomme6cdelouableconuer{ati6  M.îeandu  Mont 
Saindc  Marie,  Aduocat  en  Parlcmêr,  6cPreuof]:dc  l'Eglife 
de  SoifTons,  ^  Chancellier  d'Illuftriflime  Prince  Philippe 
Duc  d'Orléans,  fils  de  Philippe  de  Valoys  Roy  de  France, 
qui  trcfpafTa  le  iourde NojQire Dame 8. iour  de  Décembre. 
l'an  1348. 

M.  Pierre  de  Chenac  OfHcial  de  l'Eglife  de  Paris,  &  Cha- 
noine de  Limoges, qui  trefpafTai'an  mil  crois  cents  6c 
M.Odo  BoileauejTrefoner  de  la  Sainâ:c  Chapelle  de  Paris 
oui  trefpafPa  le  u.  iour  d'oâ:obre  Fan  de  grâce 
M.MathurinRoger  ConfciUer  du  Roy,  6c  Chanoyne  d^ 


4So        VNIVERSITE'   DE   PARIS, 

Bcrhunc&d'Auxe  quicrerpaffa  le  ij.iourd'Aouftl'an  mil 
crois  cents  quatre  vingcôc 

Au  basdel'EgliferepofcDcfousvne  tombeplatte,Noble 
homme  Adam  de  Cambray,Cheuallier,  Premier  Prefidenc 
en  la  Cour  de  Parlement  de  Paris  qui  trefpaila  le  If.  lourde 
Marsrani45($.  &i  dame  Charlotte  Alixandreiàfcmmc  qui 
trefpaira  le  12.  iour  de  Mars  1475. 

L'on  voit  leur  fondation  graucc  furvne  table  de  cuiurc 
contre  lamuraillcderEglife,  de  l'an  1450.  auecleporcraid 
au  vif  dudit  premier  Prelident,  en  vn  tableau  contre  ladictc 
fondation. 

De  l'autre  code,  contre  la  Chapelle  faind  Bruno,  cfl  la 
tombe  de  maiftre  Regnault  de  Bulfy,  Confeiller  du  Roy  en 
fon  Parlement, ôcPrcuoft en  l'Eglile  deSoifTons,  qui  tref- 
paOTaTan  de  grâce  1407.  le  lo.iourdeMars. 

En  leur  Chapitre  gift  noble  dame  Marguerite  de  Cha- 
lons,Dame  de  ThoryScde  Puyfoie^filiedeMonfeigncur 
leaade  Clialons,  Comte  d'Auxcrre  &:deTonncrre, fem- 
me de  feu  Monficurlean  deSauoye,Cheualier,qui  treipaifa 
enfonhofteiàParis  le  11.  iour  d'Octobre  Tan  1378. 

En  la  Chapelle  de  faind  Michel  gill  maiftre  Gcofroy  le 
BouteiLler,ChanceUer  ôc  Chanoine  de  Chartres,  6c  de  la 
Sainde  Chapelle  à  Paris,  &  premier  Chapellain  du  Roy  de 
France,  qui  trerpafla  le  1 1.  iour  de luillet,  l'an  de  grâce  1377. 

En  la  Chapelle  faind  leangifl:  vénérable  &  difcrete  per- 
sonne, maiftre  Pierre  le  Iay,en  fon  viuanc  Doyen  de  l'Egli- 
fe  de  Meaux,&  Confeiller  du  Roy  es  Rcqueftes  de  fon  Pa- 
lais à  Paris,  qui  trefpaiïà le zf .  iour  d'Odobre ,  l'an  de  grâce 
mil  quatre  cens  &  trente. 

Au  petit  Cloiftre  mellîreLouys  fils  naturel  du  Comte  de 
Flandres ,  qui  trefpalTa  Tan  1378.  L'on  n'a  peu  lire  fcs  digni 
tez. 

Maiftre  Ican  Verforis, homme  dode&ceîebre,comme 
Ion  voit  par  les  vers  fuiuants  grauez  dans  la  muraille  dudid 
Cloiftre,  qui  monftrentcftrcanciens. 
Piinjct  iActthicvrhis  fludij^^Ioannes 
Verjoris  dtcu^s  cximiumy  doitifimus  omni 
Dogmaie  -.  qui  vit  a.  ce  le  b  s  O"  culîorhonefli, 
MuUvrum  ingénia  erudtft  iuuenum^fenum^, 

Vïttët 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  481 

^iuet  at  ille  fHi6fcrif>tts  celebratus  'vbtque: 
Et  famaj  &  meritts  durn  foi  lujirabn  olym^um. 
Ergofui  memoresy  ^equos  obnixe  rogate 
Corde  fio  fuferos ,  £terna  pacc  quiefcAt. 

Et  parce  qu'il  n'appert  pointdu  tempsauquel  ccfl:  Epita^ 
pheaeflé  appofé,le  Leclcur  fera  aduerty  qu'il  n'efl point 
cie  ce  maiilrc  lean  Verforis  qui  a  eftc  enterre  audit  lieu,  l'an 
1^09.  Lequel  eft  feulement  de  la  race  du  fufdit. 

En  leur  grand  cloiftre  giftfoubs  vne  tombe platte,Mefli- 
rc  Gilles  de  Scns,feigneur  de  Loye,  Aduocat  en  Parlement, 
neueu  de  Meflire  Eudes  de  Sens,  iadis  Chanoine  de  Paris, 
qiii  trefpalTa  l'an  1335.  le  ij.  iour  de  luin. 

Item,  foubs  vne autre  tombe  gift  noble  homme  Guillau- 
inede  Sens,  premier  Prefident  en  la  Cour  de  Parlementa 
I;    Paris,  fils  de  reu  maiflre  Gilles  de  Sens^  qui  trefpaffa  l'an  de 
\    grâce  13  9^ .  le  11.  iour  d' Auril. 

\  •  Item,  maidre  Vincent  de  Montrotyne ,  iadis  Secrétaire 
de  feu  noble  &  puilFant  Prince,  Monfeigneur  Pierre  de  Na- 
uarrCjComte  de  Mortaigne,&  depuis  Notaireôc  Secrétaire 
duRoy,  quitrefpalTaenlavilledeCorbeil  auferuice  dudic 
ièigneur.  Tan  de  grâce  1420.  le  18.  iour  d'Odobre. 

Dans  leur  Cîmetierefur  vne  Croix  de  pierre  efl  efcrit  cet 
Epitaphe.  Cy  gifl  Mefire  lean  Guyot  iadi-s  ChapelUm  du  Roy 
nofirefire ,  &  Chanoine  de  Sens  à*  de  Chdmpeaux,  qui  trefpaffa  le 
28.  iour  de  luin^l'an  de  grâce  1404. 

Item,  contre  vne  autre  Croix  eft  efcrit  :  Cy  gifl  feu  Maifire 
Eierre  Surian,  iadis  Clerc  &  Notaire  de  deux  Roà^é'  chanoine  de  ^   ' 

S.  Germain  de  Lauxerroùà  Paris  y  quitrefpajfa  l'an.  cii  de  pins 

MaiftreIcanCharlcquin,maiil:re  Guillaume  de  Blaucyi^i'a"'}^?. 
maiftrePicrre  du Perier,6c msiilre  Bertrand Francoyer  :  de 
tous  lefquels  Ion  n'a  peu  lire  leurs  Epitaphes,pour  fcauoir 
en  quel  temps  ils  viuoient,&  leurs  dignitez ,  finon  qu'ils  ont 
cfté  tous  Clercs  ôc  Notaires  des  Roy  s  de  France. 

Quant  aux  Religieux  dudit  lieu,  ils  n'ont  aucune  tombe 
ny-epitaphc,&:ne  font  iamais  enterrez  dans  les  Eglifes,ny 
autre  part  que  dans  le  Cymctiere  commun  qu'ils  ont  dans 
le  Preau  de  leur  grand  cioiftre. 

Auquel  grand  cloiftre  il  y  a  vn  grand  puys,  duquel  âfautc 
de  fontaines  l'on  fait  aller  l'eau  par  des  conduits  en-toutes 

PPp 


455jt         VNIVERSITE'    DE    PARIS. 

les  cellules  des  Religieux,  ÔC  en  toutes  les  offices  delà  mai- 
fon. 

ATcncrcc  duditConuent  il  y  a  quelques  arcades  &  logis 
au  delTuSjqui  font  les  derniers  édifices  faids  audit  lieu.  Au 
deflus  dcfquelles  arcades,  Ion  voit  entre  autres  effigies,  l'ef- 
figie de  faind  Louys  RoydeFrancCjquiprefentevn nom- 
bre de  Religieux  à  la  facree  Vierge  Marie,  &:  à  coftcfont 


C;rauczces  vers. 


H  une  rogo^  quifquis  ades^on  Admirer is  Eremum  : 
Nec  diC(t5  hxc  Junt  tectafuperba  mmïs. 

HegUJunt  etemm  'viridis  fandaminavallis, 
Francornm  iecit  qu£Lodoicus  honos. 

Rex  frimum  injittmt ,  Regum  Rex  auKity&augct  : 

Sertuhita  fttnm  tempus  in  omnedomum.  • 

Lefquclsvers  lemblenc  refpondre  tacitement  à  ceux  qui 
voudroient  dire  que  ceftemaifonefttrop  belle 6c  magnifi- 
que pour  des  Religieux  folitaires ,  combien  qu'en  toute© 
lieu  il  n'y  aye  aucun  baftiment  rompcueux&:fuperbe,qui 
excedelesboruesdelafimpliciréâc  modeftiereligieufe.  Et 
n'y  a  que  la  belle  compofition  de  leur  Cloiftre,  non  com- 
mun aux  autres  ordres  de  religion,  la  quantité  6:  lenombre 
des  logis  necefTairespour  loger  chacunàpart,comme  en  vn 
defertrcmplyd'herraitages.écreflicnduc  de  leur  enclos  en- 
iiironnc  de  hautes  murailles ,  àuec  la  belle  affiettcSc  bon  air 
du  lieu,  qui  rendent  ccftemaifon  fort  agréable,  &  la  font 
paroiftre  belle &: magnifique.  Lerquclles  commoditez  Ion 
ne  leur  doit  pas  enuier ,  à  Ion  iugcra  que  iuftement  leurs 
doiuent  eflre  concédées,  quand  ion  confiderera  qu'ils  fc- 
contiennentdans  vn  enclos  d'enuiron  jo.arpensde  terre 
pour  le  plus,  dont  ils  ne  fortct  que  peu  ou  point.  Ecencorei 
qui  plus  cil:,ilsn'ont  pas  la  plaine  ôclibre  iouiflance  de  fi  peu 
d'eftenduë.  Car  ils  font  reftraints  6c  renfermez  chacun  dans 
■vn  petit  logis  &:  iardinet,qui  necontientpaslecoutdemy 
quartier  de  terre, dont  ils  ne  fortent  ordinairement  qu'à 
ccrtain-esheurespouralIeràrEglife&auConucnt:  6c  n'ont 
qu'vn  iourdclaicpmaine, auquel  ilspeuuenr  prendre  l'air 
dansleur  grand  clos,  faifantrenaiftre  6creuiureences  der- 
niers fiecles,  par  vn  grand  miracle  de  la  grâce  diurne,  \ç,î>  an- 
ciens*deferts  ôc  folitudes  de  l'Egypte  6c  Paleiline,  dans  les* 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D,  485 

plus  peuplées  villes  de  l'Europe.  Lefquels  anciens  Hermi- 
tesilsenruiuencd'afrczpres^&fepeuucntdircn'eftrcpoint 
inférieurs  en  cclaàpluiicursd'iceux,  qui  viuoientenlapre- 
mierefcrueur  des  Chreftiens  ,Ôc  qui  ont  eflc fameux 6c ad- 
mirables pour  leur  fainftctc  de  vie  :  lefquels ,  encores  qu'ils 
fuil'ent  recirez  dans  les  deferts  jiors  la  conuerfàtion  des  mô- 
dains,  neancmoins  n'eftoiencpoiiic  reflraints  &  confin  cz  en 
Il  peu  d'ellenduc  de  lieu  :  mais  auoient  gradpays  de  deferrs, 
parmy  lefquels  ils  pouuoienc  aller  ôc  venir, ôc  fencr'voirêc 
vilîcer  les  vns  les  autres,  &  fuis  n'eftoienc  obligez  de  demeu- 
rer toufiours  en  vn  mefme  lieu,  comme  de  ce  fontfoy  les 
hifloires  Ecclefiaftiques.  Là  où  ceux-cy  font  enfermez  dans 
les  murailles  dVn  monaflere ,  &:  encores  d  auantage  dans 
l'enclos  d'vnpeticlieu,ôcfontprofcffion  d'y  demeurer  tout 
le  temps  de  leur  vie.  Si  bien  que  fans  rapporter  les  exemples 
du  vieux  temps,  i'efcriray  ce  que  i'ay  appris  d'aucuns  d'eux, 
que  depuis  vingt  ans  il  eft  decedé  en  celle  maifon,  entre  au- 
tres vn  bon  Pcre  appelle  D.  Antoine  BalafqueGafcon, le- 
quel y  auoic  vefcu  quarate  quatre  ans ,  fans  élire  ia mais forti 
dudit  Conuent  :  &  encor  depuis  il  y  en  eft  trerpaifé  vn  autre 
enrani599. nommé  D.  DenysRoufleaudeccdioccfc,  qui 
y  a  vefcu  yy.  ans,6c  bien  yo.  ans  fans  eftre  forty  hors  la  porte 
dudit  Conuent,  &: fans  auoir  feulement  changé  de  cellule. 
Ce  qui  n'eft  pas  merueille entre  eux,  Sceilaifcz fréquent, 
mais  il  eft  bien  remarquable  parmy  nous,&:  de  noftre  temps, 
puifquc  d'autres  efcriuains  il  y  a  long  temps,  l'ont  trouue 
digne  de  remarque  en  d'autres  perfonnes  dudit  ordre. 

L'enclos  dudit  monaftere  n*a  point  efté  toufiours  de  fi 
grande  eftenduë:  car  anciennement  il  n'y  enauoitqu'vne 
partie,  qui  cftoit  l'éclos  de  l'hoftel  de  Vauuert ,  dans  lequel 
ibnccompris  tous  les  baftimens,&:  depuis  il  a  eftc  accreu  à 
diuerfes  fois,  5c  dans  lequel  il  y  a  vn  beau  mouhn  à  vent, qui 
leur  eft  vne  grande  commodité. 

Cefte  maifon  eft  munie  de  grands  priuileges,graces&:im. 
munitez,o£i:roycz  par  les  Papes,  comme  den'cftrefubiecls 
à  l'ordinaire,  &:  dépendre  immédiatement  du  faincl  Siège, 
de  ne  payer  aucunes  difmes  ou  décimes  ;  de  iouy r  de  tous 
les  priuileges  concédez  aux  quatre  Ordrcsdes Mendiants. 

Et  pour  ne  déroger  aux  dronfls  quele  Curé  pouuoitpre- 

PPp  ij 


^§4  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 

rendre  cd  Ieurmairon,en  quelque  façon  que  ce  loi  c,  ils  en 
onttranfîgcauecIcditCuréduconfentemenccierEuefquc 
de  Pans.  Et  demeura  quitte  Scdcfcliargé  tout  ledit  lieu  de 
Vauuerc  ôc  perfonnes  d'iceluy,de  toutdroidparrochialà 
perpétuité,  comme  appert  par  les  lettres  dudict  Eueique, 
données  l'an  ii6o.au  mois  de  Mars. 

Et  d'autres  parles  Roys  de  France,  comme  l'exemption 
de  ^^abeilc  pour  quatre  feptiers  de  Tel,  qu'ils  ont  droicl  de 
prendre  par  chacun  an,  en  payant  feulement  le  droidda 
marchant  .l'cxeraption  de  ne  payer  l'émolument  des  feaulx 
Royaux  :  l'exemption  de  ne  receuoir  de  nourrir  en  leurs 
maifons aucuns  foldats  cifropiez ,  lous  le  nom  de  Religieux 
laies:  le  priuilege  de  garde gardienneduPrenort  de  Paris, 
&  deCommittu-nusauxRequeftes  du  Palais. 

Autre  priuilege,  qu'il  n'elt  permis  à  aucun  Religieux  dz 
baftir  aucun  édifice  ,  ny  acquérir  poifefîîon  a  demie  lieuë 
près  de  leurs  hmitcSjConcedé  à  tout  l'Ordre  par  trois  Papes, 
èc  confirmé  par  les  autres  fuiuants. 

Ceque  l'Aduocat  Choppin  rapporte  Hure  2.  defonMo- 
nafticontir.  i.art.  9.Lefqucispnuilegesi'ay  veuaueclesnu- 
très  priuileges  confirmez  par  plufieurs  Roys ,  nommémenc 
uarleRoy  Henry  4.  l'an  1596.  Et  lefdites  lettresenlaCour 
de  Parlement,  Se  enlaCourdesAydes. 

Tay  efl:ë  d'aduis  d'adioufter  icy  les  lettres  de  la  fondation 
faicle  par  ledit  Roy  S.  Louys ,  pour  contenter  ceux  qui  Içs 
pourroientdefirer,lefqucllesnous  auionsfeulemêtcottees 
4:ydeuanr,  afin  de  n'interrompre  noftredifcours. 

IN  nomine  fanEfjK^indiuidiLiTrinitiitls  Amsn.  Ludoukus 

D ci  gratia  Francorum  Rex .    Nouer int  vnÏHcrJi j^r^fentes  fAriter 

ij;' futur i ,  quodad  nojlritm  accédantes  ^r.tfentïi.r,n fiatres  ordints 

Cdrtujîtnfis ,  nabis  bumiliter  fupplicarunt,  vtprope  ciuitntem  no- 

firam  Panjienfem ,  in  quafluunt  aquA  Urgifirnji  fnlutarisddoiri' 

nx:  Adco.  quod  fluminis  impetus  ciuitatcm  îpfam  Leîificans  é^ 

Rtfiumenco*  tnundans  vniuerftdem  irrigat  EccleJIa??ipio  dtuim  'nominis amo- 

joii Luttui.  Yc^'velkiTiusO'idem  ordini  de  loco  aliquo  ccmpetcnti liberalitats 

regiaproHidere:  Tètent  es  humiliterô'  inftanterjVt  locum  nofirum 

AC  domum  de  Valle  njindi,  prope  ciuitate?n  prxâuî-am  mûris  excel- 

Jis  & quotii/modis  çircumcin^nmpietAtis  intuUu  dignizremttrjïhi 


LIVRE    SECOND.  485 

COncedere  :  vt  in  ipfo  &peripfum  totus  or  do  reuirefcerct  ô'fiorcret. 
Sicg,  domns  ipfafecusfnlutariHm  nquarum plantata  decnrftts  yfri--^ 
Hum  in  tempore  fro  datura  gratifitmum ,  totum  Canujien/inm 
ordifiem  fœcimdaret .  Nos  auiem  fratres  ipfos  &  eorum  ordinem 
Deo  gratitm  fpecialis  dtleéfionis  &  fiuoris  gratin  proflquentcs, 
pif  s  eorum  fuppUcationihus  annuimus  :  ô"  locum  prjidictum ,  ac 
domum  de  vaÛc  njirîdi, fient  eum  tenehamusyfi-atribus  ipfis  tbtdem 
Summo  Régi  perpetuoferuiturts  mpnram  &perpetuam  eleemofy-    Per^etuam 
nameoncedimus  &  donamus  locum  ipfum, peyfonas  &  hona  qu£-  carthuftAms 
)  cumejue  adipfum pertinenti.t  in  nofira  &  regia  proteciione  fufti-  ^rTuat!^ 
'  pientes  jô'volentesabomniintufia  molefiatione  manere  quieta, 
;  Tyonamtis  infuper  &  concedimus  in  pcrpetuam  eleemofyndmypie- 
1  tatis  întnitu ,  dr pro  nofir£  &  antecefforum  noftrorum  amm.irum 
I  remediOyfi'atribus  tpfis  imbi  Domino fi^ruituris  âd  eorumfubfian  -    ^ ^^^^ ^^ 

tationem-,quiriquemodiûs  BLidmofiri  de  G onnefia,  ad menfira??i  frumentariiti 
\  cf  modium  Panficnfem  tn  granario  noHro  Parifienfi percipiendos  ^^"'  .JL"''* 
annnatimad ftfirum  omnium fin^orum  :  quos  a prxpofitis  &mi-  panis  (onfici^ 
mfiris  nofiriSf  quicunque pro  tempore  fuerint ,  eifdcm  fi-atribus  '"'• 
Joluifine  diminutione  uel  difficultate  pr^eipimus  ad  terminum 
prAibutum  .    Prxterea  donamus  eifdem  (^  concedimus  domum 
quam  cmimus  a  liberts  dtfuncti  Pétri  Cocci,fitam  iuxtaGentdiù^ 
cum,  eum  parprifid  dr  terris  adiaecntibus,  &  vinea  ac  al^s  c  tu  s  per- 
tinent iî  s  ab  ipfis  in  perpetuum  pafiidenda .    ,^od  vt  perpétua 
flabtlitatis  robur  obtineat,  prx/entem  paginamfigillt  mfiri  au^fo- 
ritatey  ac  regimominis  characfere infertus  annotato fecimus  corn- 
ynuniri.  AUum  apud Meledunum^  anno  Dominiez  Incarnationis 
mîllefiimo  ducentefimo ,  quinqungefijno  nono,  MenfeMaio,  Re^ni 
*vero  nosiri  anno  tricefimo  terito.  Jifiantibus  in  Palatio  nofiro,     I2.y^ 
quorum  nominafuppofita  funt  &figna. .  Daptfero  nullo.  Si^num 
loannis  ButicuUni.  S.  Egidii  ConfiabuLini  S,  Alphonfi  Ca- 
nner uni. 

PPp  iij 


4%  VNIVERSITFDE    PARIS," 


p 


DE    L'ORDRE    DES    MATHVRINS, 
Ô'  de  leur  Monnfiere  de  Raris. 

Ource  qu'il  v  en  a  beaucoup  qui  ne  fçaucnt  pas  l'ori- 
trine  àc  infticution  de  cet  Ordre,  Hm'alembléboncn 
dire  quelque  choie,  auant  que  parler  delcurmaifon  de  Pa- 
ris. Lapremieremai(bn&  chef  de  l'ordre  des  ReHgieux  de 
la  iaindc  Trinité  de  la  rédemption  des  captifs,  vulgairemêc 
appeliez  Machurins,  eft  en  Valoisà  i6.  lieues  de  Pans  au  dio^ 
celc  de  Meaux  <Sc  b'appelleCerfroy,fenLatin  C^r/^«//r/^/^«/) 
pour  ce  qu'en  ce  lieu  au  bas  d'vnepetitemontaigne,  il  y  a 
vne  fontaine  d'eau  belle  &  claire:  En  laquelle  vu  Cerf  tout 
blanc  portant  vne  Croix  de  couleur  rouge  &:  d'azur  ou  bleu, 
vcnoitquclqucsfoisfe  rafraîchir  en  plain  midy  lortant  de 
la  foreft.  Et  là  s'cftoit  retire  vn  iaind  hermite  nommé  Fœlix 
dudit  pais  de  Valois,  viuant  en  grande  aufterité  6c  deuotion. 
Et  en  ce  niefme  temps  elloit  lcandeMata,natit  de  Prou- 
uencedulieuditFaulconjdenobleracefy  aiant  encore  en 
ce  tcps  gens illuftres  de fon  furnom)Iequel lailîant  les  pom- 
pes de  vanitcz  du  monde  vint  eftudier  à  Paris ,  la  où  il  fut  fait 
Dodeur  en  Théologie,  defirant  touiioursviureenfohtudc 
&c  vaquera  oraifon 2c continuelle  contemplation.  Aquoy 
le  côfolida  vn  Ange  le  iour  qu'il  célébra  fa  première  MeiTe, 
en  prcfence  depluficurs  Prélats  de  Paris. Car  eflant  A  l'eleua- 
tionduprecicuxcorpsdenoflreSauueur,  l'Ange  luyappa- 
rutl;  vellu  de  blanc,  Payant  vne  Croix  rouge  ôc  bleue  fur 
l'edomach.Etauoit  les  mains  croizees:  ôctenoit  en  icellcs 
deux  prifonnicrs  ou  crclâucSjCommecfl  recité  en  la  préface 
de  la  reigle  duditordrc.Etpour mieux efFeduer  fon  faind 
defîr,  alla  trouucr ledit  Fœhx:  Car larenommee  de  fa  fain- 
cle  vie  voUoir  par  tout  le  monde.  Et  demeura  auec  luy  Tefpa- 
ce  de  trois  ans  :  là  où  ils  eurent  pluiîeurs  fois  la  vifion  dudid 
Cerfblancportc>-croix,quiferendoitfamiher&domeftique 
aufdits  pères  hermites.  Et  ce  qui  les  cfpouucnta  fort,  cft 
que iamais  il  n'auoit  edé  veu  deuant  qu'ils habitaflent  en  ce 
lieu:  comme auifi de puisieur  parcementoncqucsn'yappa- 


I 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  487 

rut.  Parquoy  prenant  cela  pour  vn  myftere conduits  delà 
main  de  DieUj&s'eftans  mis  profondement  en  oraifon,  fu- 
rent diumementinfpirez  dallera  Rome  vers  le  faindPcre 
pour  luy  déclarer  lavifion.  Ety  eAansparuenuz,ilsfepro- 
ftcrnerent  aux  pieds  du  S.  Père  Innocent3.  nouuellemenc 
inftallé  au  S.  Siège,  lequel  Icsreçeut  bien  humainement.  Et 
ayant  entendu  leur  de(rein,alla  dircMefTeleij.  Feurier,iour 

idelo^auedefaincle  Agnes  viergeôc  martyre.  Où  durant  la 
MeiPe,  il  cutvnemefmeaparitionqu'auoiteuIeandeMata. 
C'ei^afçauoirvn  Ange  veftu  de  blanc,  portant  fur  la  poitri- 
ne vne  croix  rouge  &  bleue.  Ettenoitenfesmainscroifces 

'  deux  captifs,  l'vn  Maure  ou  Turc, &  l'autre  Chrelliê,  com- 
mepour  en  faire  efchange.  LaMeiïc  eftant  finie, il  manda 

i  lefdits  lean  &  Fclix,ôc  leur  dit  :  Mes  chers  cnfans,ie  cognoy 
maintenantque  vous  eftes  conduitsdu  faind;  Efprit :  ôc  leur 
répétant  la  fufdicle  vifion, leur  commanda  deprendre pareil 

1  habit,adiouil:ant  ces  mors.  Vofire  Ordre  fera  appelle j  l^Ordre 

1  de  la  fatn^e  Trinité  de  la  Rédemption  des  captifs. 

Etfur  ce  leur  fit  expédier  lettres  l'an  defon  llcgc  i.  6c  de 
l'incarnation  1198.  FrereLouys Petit  l'vn  des  Mmiftresde 

:  Japrouince  de  France  jneueu  &  Secrétaire  de  monfiturle 
R.  Père  F.  François  Petit,  General  dudid  Ordre,  a  fait  en- 
giâuer  en  cuiure,  &  imprimer  cefte  viiion  en  l'an  1  éo  6. 
comme  elle  cllrepre^entec  en  Ja  page  fuiuante. 


4SB 


VNIVERSITE'  DE   PARIS, 


Injt'iiuûo      orainis    jj        Trmxtdixs    irJoiw/ioiits- - 
Ccwiniomm  [iup  jnnoceii'tio  tertio  racta  anno    fui 


r,    LVD 


ic  Cji  onio     a^robaMis     non    a     •^Janéifftxbncaius 
Sc2:     CL    Jummo     folo        ù  c  o .  ^i^^, 


H 


Es  rufdicles  lettres  du  Pape  Innocent  3.  il  efl:  exprelTc- 
mct  dit,  que  li  les  deux  pars  du  reuenu  des  Religieux  fuffiréc 
pour  la  nourriture  d'iceux&  de  leurs  fcruiteurSj&auffi  pour 
les  hoftes  6c  les  pauures:  la  tierce  partie  fe  doit  referuer  pour 
le  rachapt  des  Chrefliens ,  qui  font  détenus  prifonnicrs  par 
lespayens  «Se  infidèles.  Les  maifons  de  cet  Ordre  i^appelléc 
Miniftreries,  &  les  chefs  d'icelles  Minières.  Lefquels  en  ce 
Royaume  font  diuifez  en  iix  prouinces:  c'cft  à  içauoir  Fran- 
ce, Champagne,  Picardie,  Normandie,  Languedoc  6c 
Prouencc,  qui  de  trois  ans  en  trois  ans  le  4.  Dimanche  d'a- 
près PaCques  l'aflemblent  à  Cerfroy,  pour  la  célébration  de 
leur  Chapitre  gênerai.  Où  chacun  Miniftreapportefa  cot- 
te Sctaxepour  ladite  rédemption.  Lefquelles  toutes  enfem- 

ble 


LIVRE    SECOND.     .  4S9 

ble  Te  gardent  puis  après  au  grand  coffre  ou  tronc  des  Ma- 
thurins  de  Paris  :  Attendans  qu'il  y  aitTomme  notable  pour 
cnuoyet  par   Religieux  fidèles  6c  prudents  aux  terres  des 
Payens,  6c  faire  ledit  rachapt.  Ils  peuuentauiTi faire  cfclian- 
ge  de  Payens  captifs  à  des  Chrelliens  captifs, eu  ef'gard  à 
leurs  qualitcz.  Le  Pape  Innocent  odroya  à.  leandcMata 
ôc  à  Félix,  initiateurs  de  cet  Ordre ,  TEglife  de  Rome  ,dicl:e 
defâindThomasô:  faincl:  Michel  des  Formes  (c'effàdirc 
Aqucdudsouconduitsdefontainesjauec  tous  les  reuenus 
ôc  polleiîîons  d'icelle,  pour  y  eftablirvn  Conuent  de  leur  or- 
dre, comme  ils  oncfait.  Fœlix  n'y  demeura  guère  :  carlean 
de  Mata  lerenuoya  en  Francc,pour  multiplier  l'es  confrères 
tantàCerfroy  qu'ailleurs:  mais  luy  n'en  bougea,  &y  a  de- 
meuré quinze  ou  ieizeâns,c'eft  à  rçauoiriufques  en  l'an  1215. 
qu'il  deceda le zi,  iour  de  Decembre,aagc  de  60.  ans, 
Plufieurs  autres  ont  elcricdero^ceilencedccefterelieion: 
&  entreautres  Robert  Gaguin, General  d'iceile.en  Ton  trai- 
té (ie  v^rtjs  in  e-ccltfia Dci  ordmihu-s,  did  ainli. 
Sicpietate  omnes  Chrifiimyfieria  pafim 
Dtjf  enfant,  qu^tota.  nequit cojnfle&:ier  vnm, 
IndepmfluxitdiuiniilcgthuiordQ^- 
Ordû  qui  trifti  ferro  njelcarcereprejfos 
Eximeret,  Iaxis  {depenfo  muncrt)  vinclif. 
Non  aliter  quam  cum  gémit  us  miferofd,  do  i ores 
Excipiens  hominum,  gremio  dtlapfaparmtùy 
Progenies  dtuina^fores  effregttJuerm  : 
Sûluit  d^  ex  "jmhrli^  mercatu-s  fanguinCy  Patres. 
^Hodfdo  ajferuans  fubpe^iore  Tnnifer  ordo 
Gefid  Redemptoris  &  nominatrmajupcrniy 
Fertyajnat,€xeqmtur,  miferorum  ergafiula  foluens. 
La  reigle  de  cet  ordre  ell  entièrement  inferee  en  l'epiflrc 
478.  du  Pape  Innocent  3.  qui  fe  commence,  ^'/'mfAî/^^////;?^ 
difpofitioms  clementia,  Toutefbisils  ont  obtenu  modération 
de  certains  articles  d'icellc  :  A  caufe  des  grands  voyages 
qu'ils  leur conuientfaire, pour  le  rachapt  des  Chreftiens: 
Comme  de  n'aller  iamais  à  chcual:  de  ne  manger  chair  finô 
les  Dimanches&àcertainesfeftes  de  l'année, écc.  Et  félon 
icelle  modération,  lean  Bogard,  Libraire iurc  de  Doiiay  en 
Flandre,  l'a  imprimée  en  rani)8(j. 


4;>o  VNIVERSITF  DE  PARIS, 

T)ti  Mennficre  des  MathnrtKS  de  Paris. 

Anciennemê'c  au  lieu  où  eft  le  Monaftere  des  Machurins, 
ilyauoic  vn  Hofpital  ou  Aumofneriedefaind  Benoift^cn 
la  cenfiue  du  Roy,6c  chargé  reulement  cnuers  luy  d'vne 
choie pourfonds  déterre.  Lequel  Louys  le  Ieunc,fîlsde 
Louys  le  Gros,  Roy  de  France, leur  remit  par  iespatentes en 
113S".     l'an  1138.  6c  de  Ton  règne  le  premier.  Qui  font  telles. 

//^  nomine  fdn6fd  &  indiuidHx  Trinitatis  y  &c.  Ego  Ludouictu 

Dei  gratta  Rtx  Franco  mm ,  &  Bue  AquitanorPim  y  notum  haberi 

volnmas  vnitierfis  tam  fulHris  quam  frdfentihns  ^quod  nos  ^r or 

remediû  ant?n£  noflrx  &  anteccjjorum  nofirorum^eleemofynx  Beati 

BenediBi:,  qttJifita  efi  in  Suburhio  Parifien/i,  ittxta  locum ,  qui  di- 

licl  de  Clu-  citurThermd jobolum  vntt^m ^  quem de  cenfn  annuatim  abeadem- 

iîy-  eleemofjna  habebamtu^  de  terra  /ci  lice  t  Simonis  Tome  lie  ,prorfi^ 

dimijimti^  &  inpcrpetuum  condonauimm  :  nj^pnedicla  eLeemofyna: 

'    terram  illam  ab  omm  exa^ione  liberam  &  quietarn perpétua  vof- 

fideat.^  &c. 

Monfieur  Choppin,  lih.  1.  Monaflici,  titulo  2.  articulo  if.. 
rapporte  ce  priui-lege,&:  dit  que  les  Mathurins  ontl'criginal 
à  leur  threior.  1  oignant  le  grand  portail  delcur  MonaTtere 
qui  refpondà  la  rue  faincT:  lacques,  qui  a  elle  defmoli  en  Taa 
i6(o.  pourreflargillcment  deladicleruc.  Ilyauoitvnautre 
"  petitportail  dudid  Hofpiral  j&àl'vnedesiambesd'iceluy 
efloient  infculpez  ces  vers. 

Fai^fes  pour  Dieu,  bonnes  perfinhe s, 
A  cet  Hofpital  vos  anmofncs 
D'argentyde  draps yOU  couuertnresj 
Four  hebergier  les  créatures, 
J^i  viennent  hofpital  quérir  y 
En  aidant  à  lefouflentr  : 
Ft  ils  prieront  Dieu  au  ils  fient  ?nis 
En  Paradis,  é'  leurs  amis. 
Geux^qui  ont  efcric  que  le  Roy  S.  Louysalogëlefdid^ 
Religieux  en  cet  Hofpital  errent  grandement.  Cariîsyha- 
bitoient  deuant  qu'il  fut  né.  lean  du  TiUecexadeôctrcs- 
certainlimitateur des  temps  denosRoys^efcrit  que  fainét 
Louys  nafquit  le  iour  faindl  Marc ,  ij.  Auril ,  l'an  1215.  Eé 


LIVRE     SECOND.  491 

Urdits  Religieux  fetenoicnt  où  ils  font  dés  13111109.  com- 
ineappertparlctilcrequienfuicduquelilsont  l'original  en 
leur  threior,  &:  fi  eft  efcric  en  leur  Cartulaire. 

VntPiirfis  chrtjli  fïdeUbus  frsfent^  pagina  formam  drjèriem 
infpe^urisy  Prier faii^t  Germam  in  Laya ,  toti%s  eius  parrochu 
Index  ordinariusfdutem  in  Domino  femp item am.N ou erint  vni- 
uerfi^qucd in  noftraprjifcntiaperfonaUterconfittHtH6  Guerneriiu 
dichi'S  coquHs  iufiitiabilis  nojler  ^  Attende tis  omnia  bcnepcia  qux 
:  iinî,ô'  de  C£tero fient  in  ecdcftafanCii  Mathurim  Partfius  ordtnis 
fanUx  Trinitatis  &  captiufirum,fthi  in  alto  feculo  profatura ,  ajfc- 
ruitcoram  nohis  fpontaneusnoncoa^i-is  quodtpfe  mpuram  &per- 
,  pettiam  eieemo(yna?n  Miniftro  &  fi^itrihus  dtcit  loci  dederat,  con  - 
I   iejjeratjac inperpetuum  quittaner-it  pofi-  decejjumfuum  hahendam 
medtctatem  cutufdâm  domm  fitd  apud  jancfum  Germanum  m 
[    Layn,  in l'kopcr  qutm  itnr de domo  loamiù  Vicioris ad CapelUnt 
j    S.  Eligify  crc.  E  t  en  1  a  fin  eft  dit  :  £)ucdvt  ratmnfirmum  &  fia- 
bile  permaneat  in  futurum  j  his  pYAfentihti'S  itterà  adrequefiam  di- 
•ctidatorîsfigtllum  nofirum  dnximus  apponendum,  Datum  ann$ 
Domini  M.  C  G.  IX.  Die  louis  ante  Natitiitatem  Dom.  nofiri. 

Par  ccfte  datte  nous  cognoiljbns  que  4.  ans  deuant  le 
-decés  de  lean  de  Matha  (  qui  fut  comme  di  t  eil  en  l'an  m  3.) 
ces  Religieuxde  la  fainde  Trinité  eftoientdefiainfbalezà 
Paris,nonparautre(commeileftvrayfemblable, puisqu'ils 
n'eil:oient  que  deux  inflitutcurs  de  cet  Ordre  j  que  par  fon 
collègue  Fœlix  Anachorète, lequel  quelques  anncesdeuiit 
il  auoit  licentié  de  retourner  en  France ,  pour  par  fa  fainde 
vie  &  bonnes  exhortationsinduire  les  perfonnesà  péniten- 
ce 6c  multiplier  fon  ordre,quidepuisaprisle  nom  des  Ma- 
thurins,pour  ce  qu'au  lieu  où  eft  de  prefent  leurEgliiea 
Paris,  il  y  auoit  vneChapelle,en  laquelle  le  corps  de  lainct 
JMachurin  Confeileur,  rapporté  de  Rome  (  où  il  deceda) 
auoitrepofé&faidplufieurs  miracles,  Eidclâilfutcranf- 
laté  au  lieu  de  fa  naiflance,  qui  eil:  le  village  de  Larchant, 
{en Latin Liricampus)  en  Gaflinoisdiocefe  de  Sens, comme 
il  auoit  requis  de  fon  viuant,  auant  que  de  T'acheminera 
Rome  pour  guarir  la  fille  de  l'EmpereurMaximian, polie- 
dee  du  Diable.  Cclalepeutvoirau  Catalogue  desSainds, 
liure  lo.chap.  6. 

Cefte  charitable  ReIi2;ion  f'efl  tellement  eftenduë  pat 


491  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

tontelaClirefl:ienre,qu'ellea  auiourd'huy  209.  Conuenw. 
Maisqnacàceluy  de  PariSjiln'apointdefpecial fondateur: 
ainsaeflébafty  îk  rente  comme  nous  le  voyons  en  duiers 
temps,desbien-faidsôcaumoihcsdcdiucrlesperronnes,6c 
aulîî  par  le  bontnefnage  des  Aliniftres  qui  y  oncpxëfldë. 

Le  Roy  S.  Louys  leur  donna  à  lapnere  de  Thibault  Abbé 
defaind:eGeneuiefue,lacenriuequ'ilauoicrLir7.ou8.mai- 
foniiizescnlarucdufoin.  Et  Pliiljppes5.  Ibnfiis&fucccf- 
feur  au  Royaume,  leur  permit  d  acquérir  en  fa cenfiueiuf^i 
quesà  i4.1iufcs  parilîsde  cens. 

Au  milieu  du  chœur  de  TEglife  des  Mathurins^eft  la  tom- 
be de  vertueufe  &  noble  Damoiielle Icanne  de  Vendofme. 
A  laquelle appartenoit  le  fond  de  terre,  où  eftbafty  le  Con- 
uent,  du  coflë  de  la  rue  du  foin,  ôcle  donna  aux  Religieux» 
Son  Epitapheefttel. 

Cy  gijt  noble  DamoiftlU  Jeanne  de  Vendofine ,  Bame  de  Bre- 
taincourtyfiUe  de  très- noble  Prince  ^Monjieur  Bouchart^  tadis  Com- 
te de  Vendu  [me.  Seigneur  de  Cajlres ,  &  fille  de  très -noble  Dame  y 
Madame  Alix  de  Bretatgne.  Priez. peur  ladueDamoifelie  que  Dieu- 
merci luy  face.  Laquelle  trefpajjk  l'an ijps-  le 2p.de Nouembre. 

Du  codé  gauche  du  grand  autel,  deuantee^uy  de  faincT; 
Charlcmagne,il  y  a  vne  fort  belle  tombe  de  marbre  noir  & 
blanc  :  fous  laquelle  gifent  MeiTire  Pierre  desElfars  Cheua- 
iierjCcnfeillcr  duRoy  ,&  garde  de  la  Preuodë  de  Paris. 
Lequel  crefpaira  l'an  1413. le  premieriour  de  luillet.  Et  dame 
Marie  de  Rully  fa  femme. 

En  la  nef,  fur  vn  pilier  delà  Chapelle  noflf  sDame  de  pitié 
eft  cet  Epitaphe. 

F  ut  rida  Guillermi  Burgenjîs  memhrareco'/idîtr 

Saxum  hoc  y  Natali  terra  H  e  duc  n fis  erat, 
Theologo  facras  haufit  de  fonte  Itqtio'res 

Panfiîs  ;  Tbùmx  tetrica  fcripta  Icgens, 
Biuinx  longo  fa  ^usfitdore  prefejfor 

Legis  j  Docïorum  pr^fuit  inde  choro . 
Longa  foret  ferles  vttam  prxclaraQ^dîCH 

'Texere  facia  'uiri  :  hjicjït îibinojfefatù , 
Pauca  hahiut  3  fed  non  eguit  :  contempfit  honore  s,. 
Baupere  fîib  teâlotemporalongatrahens. 
jsprili  ^  '  AnnHipoJt  mille  &  quingentos  quint  us  inihat. 


LIVRE    SECOND.  493 

Nma^^  fofi  dectmatn  menfis  Aprilis  eraty 
Cum  iam  centenum  canus  tranftret  in  annum 

Cefit  ab  humanis  prouidm  tp/è  Pater. 
Cum  legis  addeprecesy  anim/jucc/trre  henignia  : 
Abs  te  ml  aliudptiluis  &  ojjapetunt. 
EnicelleEgliredeuaDt  le grandaiuel,e{l: enterré Roberc 
Gaguin,  iadis  Miniftre  gênerai  de  leur  Ordre, lequel  tref- 
paiîàl'an  1501.  le  22.  iourdeMay,ainfiqucfaitfoy  fonEpi- 
taphe. 

lllufirts  G  allô  nituït^  qui  fplendorin  orbe 

Hicfna  Robertus  ri'iembra  Guaguinns  habet. 
Si  tanio  non  fxua  'uiro  lihithinapepercit, 
^^Hîdfpcret  doÛi  utera  turba  chori  /* 
Anno  a  natali  chriJlianOj  millejimo  qtàngentejimo  primo ,  ^'/- 
cejima  fecunda  Matj. 

En  l'an  1550.  comme  l'on  faifoicvnefofTe  deuant  le  grand 
autel,aupres  le  fepuichre  de  RobertGaguin  fut  veu  le  corps 
duditGaguin  encore  entier.  Ce  qu'entre  autres  admirant 
frerclacques  Bourgeois,Prouincial  de  Picardie  &:Miniftre 
du  Conuentde  Doiiay  en  Flandre/upplia  leR.  Père  Gene- 
raI,Th'ibault  Mufnier  de  luy  en  donner  la  telle  :  Ce  qucluy 
eftantaccordé,  il  la  fepara  du  corps, &:  l'emporta  audià 
Conuent  de  Doiiay:  où  clic  efl  en  la  librairie,  dedans  vn 
creux  de  la  muraille,  aucc  vne  feneftre  &:  vn  treillis  de  fer  au 
deuant.  Plus  haut  il  y  a  vn  Epigramme  compofé  parledicb 
frère  lacques,  au  nom  de  cefte  tefle, 

A  S  P I C  E  me(qujifo)  Roberti  carcere  mentem 

Hoc  tenui  :  receLu  qu£  monimenta  dédit. 
Tejuafcripta  monent  ifpeculitm  ttbi  mortis  hoc  adfum. 
Difeito  j  vita  breuis,  nectibi  certa  manet. 
Et  fur  laporte  de  la  Sacriftie  en  l'Eglife  des  Mathurins  de 
Paris, ell  grauc cet  Epitapne. 

Chrifiefalm  hominum^  meritoram  dquij^i7ne  cenfor, 
Seruului  ecce  tuuspro  carnis  legefolutus 
Dormit^& e xpcclat quo mentem  examine  verjes. 
Peccaui^  miferere^ncc  horriâapende flagella 
Criminibus  :  taafrm  faBnra^pcrennis  imago, 
^lod fuit  hum anum  tcllus  vorat,  aceipe  fan5tam 
Effigiem  Rex  magne  tuam^  qn^mpercupit  hofl-is . 


4^4        VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

Tu  vttamy&  mores ^  tu  mentis  conditi^  nofii  : 
0  mniafunt  inffe,  tnntum  mtferere  Gaguino, 
Il  a  Fait  aulTi  cet  Epitaphe  de  la  mcre  Germaine  Benoifte, 
iaquclIetrerpalîai9.ansdeuanclLiy.  Afçauoiren  l'an  1481. 
le  troifiefiTie  lour  d'Aouft,^  eft  enterrée  au  Cloiftre  du 
coilédeMidy. 

Ne  fiujlrk  expeBes,  quod  debent  bufta  moneboy 

Biceregejfa  nimlsgloru  inams  habet. 
Nûuit  é"  til^  Deus,  &  nouit  quofque  reatus: 

Te  potius  finis  commonuijfe  Ubet, 
Cuir/ s  rara  quidem  multisfuccurrit  image  : 

Pluris  amant fenfumj  balfama^fleciraytâcos. 
Sicfuemm  dum  vita  recensflorebat  (^  dt»ts  : 

NunctetricA  mortis  h orrida  fum faciès . 
Etjiintro  -afpiciasfaniem,  nec  bile  nec  dqnd 

N  arc  fer  es  :  tantus  halatab  ojfepedor. 
Nec  modo  nobis  hoc  manet  :  Omnibus  vna  cadendi 

LeXy  &  dcpofitafœtet  vt  alga  caro. 
Tenfa  cutis  prtmum,  dr  qu^ptgmentataplaceret 

Mox  ruga^  &  carie fîacctda  defpuit'ur. 
Interdum  necparta  tuuant  ,fed  txdet  honoris^ 

Tabefcît  robur^gaudia  difcruciant. 
SJc  nulla  cj}jlandi  m  or  tait  bu  s  ^quafacultas: 

Fit£  condttto  jniitat  ut  aura  vices. 
Vnde  igttur  fperanda  qui  es  y  0  leUor  l  Ab  ortft 

Torquet  ad  occafumfpes,  metus^ira^timor. 
Conditus  in  terris  cœli  fe  crédit 0  ciuem  : 

lllo  animum  virtus  d^ pius  ardor  agat. 
Corporeammolem^quamens'vexatafatifcitf 

Flecle  iugo  :  to  liât  ne  temulenta  cap  ut, 
Nam  nijl  luxuries  auro  nijiretia  laxat. 

Non  anima  le  tux  carnis  amabis  opus, 
Sûbriaft fuerint  tibi  'vota,  beatioromni 

Diutte  regnabit  fpiritus  infuperis. 
Bis  remoratus  abi^  tamen  heus  médit ator  cundd 

^^jc  dtuusprjtfe  fert  reuerendu^  amor 
Sedes  effe  duivs  animorum,  L^thei  &.  aflra^ 

Sydera  virtuti,  Tartara  délices, 
A  coflc  dextre  du  grand  Autel  de  l'Eglife,  eft  la  fepulturc 


L  1  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  45)j 

tiereuerend  PereenDieu,frcre  Guy  Mufnicr,quiorna]c 
chœur  de  ladite  Eglife  deschaires,  àc  fenc  ces  vct;>  engraucz 
iùrfon  tombeau. 

H  ''ic  efi  mœfiïjiima  tumbd  Gutdonisj 
£)uipnfiornofirjt  rcIiigioKÙ  crat. 
Mngnijîcis  tetn^Uim  hoccathcdris  dccorauit^d^  huins 

Ornamcntd  domusy  dona^^  mtdta  dédit. 
Gratm  erat  cun£îts^  tamen  hune  mors  tmpn  mundo 
Ahftulit:  hic  ancres,  fpiritus  âfira petit. 
Anno  isoS.  24. 06hb, 

Il  y  auoit  fur  la  rue  S.  lacqucs  vn  afTcz  beau  portail  que 
frcre  Eftiennc  du  Mefnil  Foucharc ,  Dodcur  en  Théologie 
&Minifl:redudicliculitball:ir  enTan  1406.  Maisiceîuyen 
l'an  1610.  a  eHédutoutdefmolypourreflargiflementdeU 
rue  trop  cilroicle  en  ce  lieu ^  &  des  niaiibns  bafties  à  la  place 
d'iceluy. 

Le  Cloiftrefutpremierement  fait  par  frère  lean  de  Bofco 
Miniftre  dudit  lieu  ,en  Tan  1291.  Et  depuis  paracheuë  ou 
(  pour  nfîieux  dire  j  fait  de  nouuel  par  Robert  Gagutnrfuy- 
uanc  ce  qu'en  efcrit  F.  lacques  Bourgeois  en  l'appendice 
de  la  petite  Chronique  des  Minillrcs  Généraux  de  cet 
Ordre. 

Hic{inqitit)  Clan  (Ira  Mathimnornm  [qux  nunc  vidcnîi^r  ) 
columms  [nfientuta  marmorcà , à  fund ^mentis ercsit.  Il  a d  1  o u - 
iVe  qu'il auoit fait  conftruirc  au  deflusvne  belle  Bibliothè- 
que,&  garnie  de  diuers  Hures  de  bons  Do(fleurs:laque]le> 
(dit-il)i'ay  veuëdepuis^àmon  grand regrer,dcfpouiîlce  d'v- 
ne  bonne  partie. 

EnvncoinduCloiftrccftlafepulturedeLegerdu  Mouf 
fel&Oliuier Bourgeois, iàdisefcholiers en  l'Vniuerfité  de 
PariSjôcreprefentczfuricelle  en  façon  depcndusjcnfcuelis, 
êCcesmotsàTentour. 

Hic  fnbtiis  iacent  Lcodegarius  du  Moujji'l  de  N  ormania  &  Oli- 
iicrius  Bourgeois  de  Bntannia  ôriundi ,  Clenci  fchoUres  quondéim 
dhclidd Itifiîtiam  feculitrem  j-vhi  chierimt :  Reftttuti  honcrifice^ 
&  hic  fepulti,  anno  Domini  i^oS.die  iC.  rnenf.s  Maij.  Refpicuts 
/jcflruin  Epttaphium  njt  orcspro  nohis  Dcum. 

Et  contre  la  muraille  eft  vne  lame  de  c*ftiurc,en  laquelle  cft 
grauce  la  caufe  pour  laquelle  ils  furei:itrefticuez,  en  ces  ter- 
mes. 


49^         VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

Cy  dejfous  gifcnt  Léger  du  Mouffel  &  Oliuier  Bourgeois  Udls 
clercs  Efcoliers ,  c[ludîiïnts  enVVniuerfite  de  Paris ,  exécutez.  À 
il  Iiifitccdu  Roy  nojlre  Sire  ,par  le  Vrcuofi  de  Paris ^  l'an  1407,  le 
lû.iouï  d'Offobre  pour  certains  cas  à  eux  impojez,.  Le f quels  a  U 
fourfuite  de  l'VniuerJité  ^furent  reftituezj  é"  amenez^  au  paruis  de 
nojire  Dame  y&  rendus  al'  Eue fque  de  Parisj  comme  Clercs  y  &  au 
Recleur,&  aux  députez^  de  l'FntuerJitê ,  comme  fùppos  d'icellcyà 
très-grande  folemnité.  Et  delà  en  ce  lieu  cy  furent  amenez,  pour 
efire  mis  en  fèpulture  ^  l'an  /408.  le  ij.  lourde  May.  Et  furent 
icfdits  Preuofi:  é'fon  Lieutenant  defmts  de  leurs  offices  ^h  ladite 
pourfiiite  :  comme  plus  à  plein  appert  par  lettres  patentes  &  infiru' 
mcnts  fur  ce  cas.  Priez,Dieuqutl  leur  pardonne  leurs  péchez. 
Amen. 

Au  Cloiflre  d'içejle  fe  voie  vne  combe, fur  laquelle  vne 
Sphcrcefl;rcprefencee,6ccecEpitaphegraué  aux  bords  de 
ladide  combe. 

De  Sacro  Bofco  qui compotifia  lohannes 
Tcm^pora  difcreuit^  iacethîc  à  tempore  raptus. 
Tempore  qui  fequeris  memoreflo  quodmorieris, 
Si  mi  fer  es  plora^  mi/erans  pro  me  precor  or  a. 
Et  auprès  d'icelle  f'en  voie  vne  aucre,  efleuee  auec  cet 
aucreEpiraphe.  CviacI, 

Balduinus  hic  lacety  hoc  tecum  reput  a  (^  vale,  mortuis  njohis  iu' 
rifprudentiam  corripiet grauis fopor.  Francifcus  Balduinus  lurif 
confultus  ohtjtyanno  iitatisfujt.  ss.ç.Kalcn.Nouemh.  Anno  àpartu 
virginis  ///y.  Papirius  Maffonus  I urifconfnltus  Baldumi  audi- 
ter  ytumidum  pofuit. 

Au  cofté  du  Chapicre  il  y  a  en  peindure  vn  arbre,  duquel 
vne  branche  eil:  rompue,  ôcceluy  qui  la  cenoic  renuerfé  par 
cerrc.  Lequel  die  en  la  perfonnc  d'vn  ambicieux  dccheuf 
de  Tes  prccenlions. 

Mon  'vouloir  ejtoit  de  monter 
A  honneur  par  labour  d^foing  : 
Mais  fortune  na  peu  arter. 
Et  m^efl  le  pied  gri/Ié  bien  loin  : 
Et  la  branche  quauois  au  poing 
S'ef  e fc latte e  tout /oudam. 
^  Peu  trouue  d'amis  au  befoin 

^ui  n  'efl  ruséyjin  &  mondain . 

Du 


LIV  RE  SECOND.  497 

Du  mefm  e  codé  il  y  a  vne  pierre  eflcuee  contre  la  murail- 
le, où  font  ces  vers  graucz. 

Hue  qmcumcjue  vents  longis  àpartihus  orhts 
Fonte  CdhaUmo  mufarum  haurire  Itquores: 
Fi^e  fedem,  fins  hic  falkt  de  mnrmore  v-itius. 
^ui  potrapatru  cupidam,  memeremij,  parent  um 
Mutahttmentem.  Tum  difics  omnibus  orhem 
FJfefolHmcomnmne,  Sciesfimulvrkdtque  tan  tum 
StarevUadmanesj  necfiKos  ejfe  Pénates 
Stihcœlo.  Tihifttntmecum  communiter  ifia, 
Sicj^firenda.  Solo peregrmo  conte^or,  ortus 
AttrebatOy  nec  eratmorjenti  cnra  parent  um 
Ocdudens  oculos  :  tamen  h.€cverij?tma  mater 
CunÛorfim  tellusftifcepit:  Reddet&ifia 
Mepntrem  vttx ,  lachrymis  môdûfparja.  tmsjlt. 
Tergey  mémento  mei:  communijorte  cr caris, 

F  rat  ri  Antonio  Burgejio,  Minijlro  de  Renerinado  hîcfepuUo, 
Anno  isos.jrater  lacobns  Burgejiuspo/uit, 

L'Eglifc  efb  fort  ancienne,  6c  ne  fc  trouue  point  qui  l'a 
commencée, ains  feulement  que  frère  Nicolas  Grimonc 
lvlininreduditiieu,afaitfairedcuxvoutesd'iccIle,  fansfça- 
tioir  l'année.  Et  a  efté  l'Eglife  paracheucepar  R.  P.F.Ro- 
bertGaguinGencralduditOrdre  ("duquel  nous  auons  cy 
deuant  remarque  le  decez,  fepulture,  &  epitaphe,qui  fc 
voie  en  ladide  Eglife  deuant  le  grand  autel:  ^j  lequel  fit  met- 
tre ces  vers  fous  la  verrière  du  derrière  de  la  nef. 
HdCtibi  Gaguinus  redtens  Or at or  ah  Vrbe 
Mathurine  pie  mnnercjfruxit  oùhs. 

Conferua  authorem  cœleflù  commoda  vit  je 
H  ut  us  ^C^  efio  lociperuigil  Aeditnus,  1 485 . 
Ce  mefmeauthcura  compofé  cet  Epitaphe  defon  prede- 
cefleur  General  Raoul,  qui  deceda  le  13 .  Juillet  1472.  enter- 
ré en  ladicle  Eglife, 

^jtemfxpe  tn  curuo  coluilH poplite  Vatrem^ 
En  morte  extinclum  nunc pede  f  rater  agts . 
Sic  vtce  conuerfa  firtim^e  vertttur  error  : 
Sicflmt  infiar  aqui^glortAy  fifius^  opes. 
ViKimus  an  iufi^e.fuperis  eft  cognofeeretantum, 

RRr 


49S  V  N  I  V  E  R  S  ÏT  F  DE    PARIS, 

Terra,  cadaucrhnhet^  mens  f  état  aflra  velim. 

,^uifqnts  erït  poft  me  fufce^tus  in  ordme  maior, 
Bicprecorex  ammo^  viue  Raduiphe  Deo. 
En  la  Chapelle  nofbre  Dame  de  bonnes  nouuelles,  a  coflé 
droit  du  grad  Autel  eft  vne  fepulture ,  fur  laquelle  eft  efcrit. 
Cy  gtfi  Mepre  Jacquei  de  Rully  Chetidicr,  C  on/et  lier  du  Roy, 
dr  Frejîdent  au  Parlement  de  Paris j  qui  trefpajfa  a  Troye yl'an 
140p.  le  S.  Octobre. 

Son  effigie  eft  relcuee  en  bofle  auec  le  harnois  d'armes, 6c 
^robcdePrefidenr.  • 


DES    EGLISES    COLLEGIALES   DES 

Religieux  Iacobins,Cordeliers,Ailgullins,&:  Carmes: 
ou  en  tiltre  gênerai  Des  quatre  Mendians  jfepultures,  &; 
remarques  d'icelles. 

Et  premièrement  des  fieres  Prefcheurs ,  vulgairement 
Appeliez,  lacûbins, 

EN  lavicderainâ:Dominiq«e,rapportecpar F.Lauréc 
Surius  Chartreux,  ileil  dit  que  ce  glorieux  Patriarche 
inftituteur  de  l'Ordre  des  frères  Prcfcheurs,  tantneceflairc 
pour  refiileraux  Albigeois  hérétiques  qui  infedoient  lors. 
îoutelaGuiennc^enuoia  à  Paris  l'an  1117.  deux  de  Tes  reli- 
gieux, l'vn  nommé  frère  Matthieu,  &  l'autre  frereBernard, 
lefquelz  vindrent  à  Paris  auec  lettres  duPapepouranon- 
cer  publiquement  la  Confirmation  de  l'Ordre  des  frères 
PrefcheurSjOutrelefquelsdepuisilenenuoiaencorcs  deux 
autres  pour  fauonfer  leurs  cftudes/<^auoir  frère  lean  &  frcrc 
Laurent:  &dc  rechef  furent  enuoics  troisautres  religieux 
feparement,  fauoir  frère  ManesproprefreredeS.  Domini- 
que, Frère  Michel  Efpagnol,  ôc  F.  Otherius  conuers. 

Or  ces  fept  Religieux  eftans  aiTemblés  à  Paris  louèrent 
vne  maifon  auprès rEuefchë  en  laquelle  ils  habitèrent  pre- 
mièrement. 6c  l'année  fuiuantej2i8.â  la  requefteduPape 
Honoré  leur  fut  donnée  la  maifon  de  S.  Jacques  par  Maiftre 
Ican  doyen  de  S.  Quentin,  ôc  par  iVniuerfité  de  Paris, enia- 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  499 

quelle  ilsentrcrccle  8.  lourdes  ides  d'Aourt.Toutcfoisn'ay- 
anc  cncord'Eglife  nyCimcciercparticuiierils  furentadniis 
€n  l'Egliie  de  noftrc  Damedes  vignes  (aukremêt  Noftre  da- 
medcs  Champs  j  Priorédepcndâc de  Marmonftierjauqueî 
ils  célébrèrent  le  diuin  feruiec  &  auoiéc  leur  repulcure,com- 
me  il  aparoin  defrereRegnawlclequclvenancà décéder, y 
fut  enfcueli.  Le  Pape  aduerti  deceftc  chanté^d'autancqu'il 
auoit  pris  lefdids  religieux  en  fa  pro  tedion ,  leur  en  efcriuic 
lettres  de  ratification  la  quacrielme des  Calendes  de  Mars 
l'aniiio.  de  ibnpoiuifîcatle4en  ces  termes. 

Hononus&c.  Btlecitsjilîjs  Priori  O"  Cff?iuexfui  S.  Mariddç  McnaPû. 
yincis  extraportam  Tarif  en,  &c.  Gratumgcrimu-s,  quoi  diltCios  c^ro^^.tit.t. 
fltos patres  Ordinis  PrjtdiCdtorum  in/acrApagmAfiude^iies  4pud 
PariJioSy  in  uifceribuscarltutis^  vejtrxpietatis  officijiy  laudabilitcr 
confoaeatis  .&c. 

L'année  fuiuante  un. il  leur  fut  paUé  lettres  de  la  donation 
de  la  maiion  de  S.  lacques  mentionnée  cy  delFus,  quicflle 
lieu  où  ils  demeurent  à  preient  en  la  rue  S.  lacqucs  dcuanc 
S.  Eilienne  des  Grecs,  à  caufe  dequoy,  non  feulement  lef- 
di(fts religieux  qui  ont  eftéles  premiers  qui  font  venus  en 
France,  mais  aulfi  tous  les  autres  qui  le  font  dep  uis  habituez 
en  ce  Royaume,  pour  en  cftre  fortis  comme  d'vne  Noble 
pépinière  de  vertu  &  pieté,rontnômezIacobins.&  d'abon- 
dant les  Patrons  de  rÈghle  defdids  religieux  à  Paris,  font  S. 
lacques  leMajeurôc  S.  Dominique,  lesfufdiccs  lettres  font 
telles. 

In  nomine  Patrisé'  Fil^é'  Spiritusfincîi ,  Amen.  Ad  bon 0- 
rcm  Deiy  BeatiJ^imd  virginisMarid-,  Eeati  Uuoli  Jpofhlhdr  om- 
nium fancîorurn ,  Nos  Vniuerfitas  MAgiflrorum  ô^  Scholarium 
Parifen/ium ,  pro/aluîe  animarum  noftrarum  quic^uid  inris  ha- 
hemus  vel  haonimus  in  locofancïi  laîohi ,  qui  efi  coram  Ecdejia  ç.,  r  r  ■  c 
finCîi  Stephaniy  tn  exitu  Ciuitatis  Parijiaufratri  Matthxo  Prio-  Efticmic  des 
rifutfj^fratrihus  Ordinis  Prxdicatorum  ^  &  ipfiordini  f ponte  ac  ^'^^*-"^- 
libère  offerimmd^donamtis.  Et  in  fignitm  reuerenti.tO'recogni- 
tiQnis  :,quod  locnm  ipfum  ttneat  a  nofird  Vniitcrjiîate,  tanquam  a 
Domina  é^patrona,  ipftnos  recolligunty  ncjïro  [^,  fiiccclfores  mpar- 
îicipationem  generakm  d^perpetuam  omnium  oraticnum  C"  bcne- 
Jiciorum [uortim  tanquam  confratres  ftios ,  Infuper /in^ulis  an- 
ms  in  craftinofefliuitatis  bcati  NiccUi  Mijfam  folenncm  immu»- 

RRr  ij 


50O  VNIVERSITE'  DEPART  S, 

ri  altari.frdfente  Coucntupro  viuis  Magifiris  drSchoUnbusj  nec 
non  drprfi  conferuationc  Studij  Tarijienjis  :  In  Crafimo  vero  Pu- 
r'ificAîionis  Beat  a  Mariai  Virgtnis  cum  eademfolennitate  Mi(fam 
pro  ill'ts  qui  de  Vniuerfttate  no/ha  PariJiHs  deccjjennt,cdebrabunt , 
Pr,€terea  pro  qiéotibet  MagiftrOj  cinufcumque  facultatif fiierit  de 
noflris  qui  offjcio  regendi  decejjcrit  Parifius  tantam  fiicient  folen^ 
mtatcm ,  quantam  facerent  pro  vne  de  fratribus  fms  dcfunctis. 
Etquilihet  Saeerdos  de  cis  celebrabit  MtJJam pro  co .  Et  Prier  eo^ 
mm  fddet  legi  tria  pfalteria pro  eodem.  Si  veraibi  elegerit fepul- 
turarnyfifuent  Theologus,  fepe lient  eum  in  Capitula fuû.  Si  autem 
alteriusfaeultatis  y  in  Claujho.  In  cuius  rei  perpetuam  firmita- 
tcm  prÂfentem  paginam  Jigillis  Magiftrorum  Theologi.û fecimus 
roborari.   Aclum  anno gratis  1221. 

Et  en  la  mefmeanneele  Pape  Honoré  3.  cfcric  à  MefTieurs 
^11  Chapitre  de  NoftrcDame  de  Paris  :&  les  looe  grande- 
ment, de  ce  que  fuiuant  ce  qu'il  leur  auoit  mandé,  ils  auoicr 
donne  permilîlon  aux  frcres  Prefcheurs  célébrer  entière- 
ment le  diuinferuice,&:auoir  Cimetière  en  la  Chapelle  S. 
lacques  6clieuxadiaccns,q«eleurauoit  cédé  i'Vniuerfîté. 

Gaudcmus inDomtno  (ait)  &  in  vefiris l.mdibns gloriamur: 
^uodnjôs  d^  adcbedienti.i  bonupronos,  &  adp^ietatisfiudia  prom- 
ptos ^Jïcut decet  deuotos flios  tnuenertmiis.  Et  les  exhorte  de" 
continuer  ceile  bonne  volonté  cnuers  iceux  frères,  que 
Dieu  a  fufcitcz  pour  debcllerles  Albigeois  hérétiques.  Ces 
lettres  fonttranfcrites.  In  Magno  Pajlorali  EcdeJiA  Parifien- 
fis  lib.  ip.  char  ta  3s. 

CeglorieuxPatriarchefainâ:  Dominique  inftitureurde 
l'Ordre  des  frcres  Prefcheurs ,  mourut  heurcufcment  pen- 
dant le  fouuerain  Pontificat  d'Honoré,  le  6.  iourd'Aoud-, 
l'an  112,5.  huid  ans  après  qu*il  eut  enuoyé  fes  Religieux  à 
Paris,  où  mefme  depuis  il  fe  tranfporta  pour  les  vifiter  Sc 
confo]er,6c  y  demeura  quelque  temps,  comme  rapporte 
Suri  us  en  fa  vie. 

Belle-foreftaefcritquele  Roy  S.  Louysafaitbaflirleur 
EghfeôcConuent.  Etqu'encelieufetenoitancienncmenc 
lefiegedelaiuftice,ou  du  confeil  de  laville,diâ;  i^  Parloir 
AUX  Bourgeois  ^\c(\\.\ç.\  fe  tient  maintenant  en  rHoflel  oa 
maifon  de  Ville  :  Et  que  la  partie  de  ce  Conuét  qui  rcfpond 
furies  murs  5c  foUez de ladi£lc ville, fut  iadisleChaflcaii 


LIVRE   SECOND.  ^^^i 

des  Seigneurs  de  Plautefeiiille.  Belle  foreft  coin.  :.  des  An- 
nal.liure5.chap.24. 

En  l'an  125'î.  £Dguerrand3.  du  nom,fîeurdeCoucy,fut 
condamné  à  Lifomme  de  dix  mil  liures  paiifis:  pour  auoir 
fait  pendre  Ôc  eftrangler  trois  ieunes  Flamans ,  qui  chaiïbiêc 
dansfesforefts.  Et  d'vne  partie  d'iccUc  fommefutbaftyle 
dortoir  des  lacobins. 

En  l'an  1163.  le  lieudeslacobinsfutaccrcudedeuxmai- 
fons  rizcsenlarued'ArondelIe,6cd'vnHof'pitai,qui  eftoïc 
deuancIcurRefedoir.  Lefquels  lieux  le  Roy  faincl  Louys 
leur  donna, après  les  auoiracquis  de  RobertdeSorbonne; 
en  cfchcinge  du  lieu  6c  des maironsdeSorbonne,ô«:delaruë 
des  malFonsquiluvappartenoit.  Voyez  ce  qui  en  cft  dit  cy 
apres,au  traidé  delà  fondation  dudit  Collège  deSorbonne. 

MairtreleanPoulTepinjConreiilerduRoyenfa  Preuofté 
de  Paris,  en  l'an  1583.  qu'il  eftoit  Efcheuin,  a  réduit  par  ordre 
&  fait  vn  bel  inuenrairedes  tiltres  ôccnfeignemcns  del'ho- 
lliel  de  Ville;  où  Te  lit,  folio  81.  Lettres  du  Roy  phtlt^pes  de  l'an         ^ 
J2S1,  du  mois  de  Feurier  y  contenant  tadmoYtiJfct^jcnt  var  luy  ftit^  c  -llPhili 
ç!r  ratification  de  l'indemnité faicie  par  les  Prcuofi  &  Efcheutns  de  pcsj.  fih  de 
la 'ville ^dux  Prieur  &  Religieux  des  Frères  rre/lhcursydeplu-  ^-  ^^^1'- 
Jieurs  maifens  y  déclarées.  L  a  plu /part  de/quelles  a  prefent  efi  dans 
leur  Conuent.  Lefdictes  lettres  mifcs  en  la  deaxiejme  layette  ^fous 
la  cotte  de  ^Quatre,  M. 

Monfieur  Choppin,//^.  /.  Monafitciy  titulo  i.  art.if.Pag.  40. 
rapporte  vnpriuilegc  du  Roy  de  France  Pbilippes  V.  dicl 
le  Long, datte  du  10.  Auril  1517.  par  lequel  il  confirme  la 
donation  de  Ton  père  Louys  Hutin,faiâ'e  aux  lacobins ,  de 
la  porte  d'Enfer,  &  des  tours  &  lieux  zàizctm.Philippi^.é-c.  fenllu"' b"' 
T lacet nobis  ç^volum us ^  quod Religiofi  viri  Prier  d^  Conuentus  porte  faind 
fratrum  Frxdicatomm  Tarifien,  manjioncm port£ ^  cju^  diciîHT^^^^^'^^' 
porta  infcrni-,perquam  itur  addomum  rcligio forum  ValUs  l'iridis 
iuxta  Parijius ,  ac  turres  altéras  (  idcfidua^  )  éf  Aijiamenta  om- 
nia  ad  diclam  portam  pertinentia  :  prout  fe  extendunt  à  do- 
mo  diclorum  fratrum  Pr^dicatorum  vfque  ad  diciam  portam 
inchifiue.  ,^ji  prdmijfa  djciis fratrihus  Prdidicatûrihus  per  cha- 
rifimum  Dominum  genitorem  nc>flrum  ad  eiusnjoluntatem  ûic- 
runt  concejfiî^  teneant  &  haheant  quamdiu  nojlrx  placueritvo- 
luntati^é-'C* 

RRr  iij 


5ot  VN  I  VER  SITE'  DE    PARIS, 

En  la  court  du  Conucnt  des  lacobins  entre  l'Eglife  &Ies 
vieilles  EicoUes  de  Théologie,  il  y  a  vne  grande  &  haute 
Croix  de  pierre,  ôc contre  la  muraille  de  ladite EgU(e vne 
grande  pierre, en  laquelle  efceferit  ce  qui T'enfuic. 
*3î^'  LUn  J3SS.  en  ce  lieu  furent  tran/portez,  les  os  de  tou6  ceux  qui 
€  H  oient  enterrez^  au  Cimetière  de  céans.  L  e  quel  fut  dcjlruit^  ^  les 
Cloijlrcy  Dortoir,  &  Refe^oir retranchez,  ,pour  U  cloflure  de  U 
itlle  de  Paris.    Requiefcanti?zpace.  Amen. 

AulufditinuentairederHofleldevilIejfoI./^.fbntmen- 
tionnees  lettres  en  parchemin  de  recognoilEance,  de  frère 
leanMaccPrieurduConuentdesfrerei»  Prerchcurs,du  ly. 
lourde  lanuier  i47<j.  figneesMacë.  Par  lefquelles  les  Prc- 
uoll&EfcheuinsdeParisIuyontaccordë  faire  vnehuiflc- 
rie  en  la  muraille  près  leur  puy  s,  faifant  la  feparation  de  leur 
maifonôc  l'allée  des  murs  de  iadicle  ville:  pour  permettre 
auxnouices  duditConuent  def'aller  efbatre  &: promener 
en  ladideallee:  promettant  bouchericelle  huiiTerie  au  pre- 
mier mandement  defdits  fieurs  de  ville. 

Lefditcsiettresmilesen  la  2.  layette,  fous  la  cottedefixF. 

L'an  1166.  Madamelcanne  de  Bourbon,  femme  de  Char- 
les le  Qinntjditle  Sage,  Roy  de  France,  fit  baftirTcnferme- 
riedes  lacobins,  qui  confiile  en  quatre  chambres  conti- 
gucs i'vneà  l'autre,  qu'elle  ordonna cftre  conuerties  à  l'v^- 
gc  des  panures  frères  malades,&:  des  frères  anciens  6c  impo- 
tensduditConuent,&nonpourautres,commeilapparoifl 
par  fes  lettres. 

Sur  le  Parloir  aux  Bourgeois,  mentionne  cy  defliis,  l'Ho- 
fiel  de  Ville  auoit  droit  de  prendre  par  chacun  an  douze 
deniers  parifis  de  cens,&:  6o.  fols  pariiîs  de  rente.  Lefquelles 
chofeslesPreuoftdes  Marchans  &  Efehcuins  de  Paris  ont 
ixG^.  ceddeesauRoy  Charles  le  Qui,nt, l'an  1365.  6c  de  fon  règne 
le  fécond,  par  les  lettres  qui  enfuiuent. 

Sachent  tous,  que  nous  Treuojl  des  Marchans  ô'  Efcheuins  de  U 
bonne  ville  de  Paris  ,par  la  délibération  du  confeil  de  ladite  Ville, 
O' pour  obeyr  au  Roy,  qui  de  ce  nous  a  voulu  parler,  d^ pour  accom- 
plir fa  volonté ,  fi  comme  tenus  y  fommes  :  luy  auons  pour  drau 
nom  de  ladite  Ville ,  transporté  &  delaifé ,  &  par  ces pre fentes 
tranfportons  ô'  delaiffons  douz^e  deniers  parifis  de  fonds  de  terre, 
&foixante  fûJs parifis  de  crois  de  sens  ou  rente,  annuelle  &  perpe^ 


L I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  505 

tu  elle  y  des  rentes  de  UdiBe  Vtlle ,  de ub s  par  an  au  Paria ir  aux: 
Bourgeois  y  que  ladite  ville  auott  & prenoit par  chacun  an, en  &fus 
'vnhoftel^  fi  comme  il  fe  comporte ,  auecques/es  appartenances  (^ 
dépendances,  afsis  à  Paris,  lez,  la  porte  d'Enfer:  tenant  d'vne  part  ^°^^^  ^*^"* 

in  ■    J       r^    I  r  r  i  ■  j  fereulapor 

Auxhojtieux  ou  pourprts  des  Rcbgteujcs  perjonnes ,  le  Prieur  C?"  te  S.Michel. 
Conuent  des  frères  Prefiheurs  de  Paris ,  &  d'autre  part  a  ladite 
porte  a  Enfer.  Lequel  hofiel  efi  ou  fit  des  Religieux  Abbé  & 
Conuet  du  Mouflier  nofire  Dame  de  Bourgmoyen  de  Blots,  de  l'Or-  Abb^^^^^ 
dre  S.  Augufiin,  au  Doyenné  de  Chartres  :  &  lequel  hoftel  eftoit  en 
■  la  iufiice  &  feigne  une  foncière  de  ladite  Ville .  Et  voulons  au  nom 
de  ladite  Ville ,  que  des  douze  deniers  parifis  de  fonds  de  terre ,  é* 
I  dcfdit  s  fixante  fols  par ifis  de  crois  de  cens  ou  rente ,  le  Roy  nofire 
Sire  puifie  faire  &  ordonner  fi  comme  dr  ou  tl  luy  plaira.    En  tef- 
moin  de  ce  nous  auons  fait  feeller  ces  pre fentes  du  feelde  la  mar- 
(handife  :  qui  furent faiCles  &  pajfees  le  p  .iour  du  mois  de  Nouem^ 
.  hreyl'an  de  grâce  136s-  Parle  commandement  du  Prcuofi.  S.  Le 
Tlimend.  Scellé  en  cire  rouge,  fur  queue  de p arche mi-n. 

Ledit  Roy  après  auoir acquis  les  cens  6c  rente  du  Parloir 
aux  Bourgeois,  il  acheta  lâ  propriété  du  lieu  des  Religieux 
Abbé  5^  Conuent  de  Bourgmoyenj&ainfi  donna  cet  hoilei- 
exempt  de  toutes  charges  auxlacobinSjCnrecompenfede 
leurs  bailiraents  qu'il  auoit  fait  démolir,  pour  fortifier  la 
Ville. 

Enfuit  la  teneur  de  ^ç,%  lettres. 

C AROLV S  Dei gratia  Francorufn  Rex ,  ad perpetuam  ni 

mernonam.  Magnifica  prxdecejforum  nofirorum  ge/la  diç-name- 

1  morta  recen fentes,  dum  ipfos  Ecckfiarum  ô'  hcori^m  religio forum 

\  fundatores  ac dotatores  fuiffe  recolimus  :  dignum  agere  credimus, 

I  fi  ip forum  V  efi  t gif  s  inhérentes  ad  augmentum  locorum  huiufmodi^ 

cumcafus  &  necefit.rs  hoc  requirunt ,  manus nofiras  porrigimus 

\  adiu triées,  pôtifi?n}  locorum  illorum  qui  proprium  non  habentes.^ 

I  loca  ipfî  augmentarefine  nofiro  vel  alterius  fujfragio  quanta  eu  m  - 

que  eminn'etvel  vigerct  necefit^ts ,  nonvalerent.  Notum  tgitur 

facimus  vniuerfis  prxfentibus  &futuris,  quod  cum  pro  fecuritate 

'  velfortificationevilU  nofird  Parifienfis  aguerris  nofiris  hocexi- 

:  gentibus  ,tot&tantajidificia  loci  Prioris  &  Conuenîus  fratrum 

!  Prxdicatorum  Parif  capta,  rupta,  é-prjecipitata^taliter^  de /f  rua  a 

€y:titerint.^  quod  non  haherent  vel  habent ,  vhifratres  infirmes  (^ 

hûfpites  Conuent Hs  huiufmodi  ho fpi  rare,  pro  ut  de  hoc  fuffcienttr 


504.  V  N  I V  E  R  S  I T  E'  D  E  P  A  R  I  S, 

fuimus  informatt.  Nos  pi  Cônjïderantes  quanta  inde  fojfentfe^ 
ricula  pûttjsime  ^uoad  infirmas  frddi^os  euenire^  &  propterea 
'volent es  in  hac parte  fihi  &  dilfisfratribus  infirmis  &  hojpitihus 
prjtfentihus  ô' ftituris  nofira  iiheralitate  atque  mtmificentia  regia. 
(khtiemreiB  omum  feu  hofpitiumfittim  Partfius  prope  portam  (qux 
porta  inferni  vulgariter  nuncupaîur  )  contiguum  £X  vno  latere 
domibus  vel habitationihus  loci  Prions  (^  fratrum  prjidtclorum^ 
&  ex  aiio  latere  port£  inferni  prxfatd  :  In  cenfiua  Locutortj  jgal- 
lice  le  Varlcir  Burgenfium  diâ-£  vtlU  Parifienfis  addnodecim  de- 
riarios  Par.  fhluendos pre  fundo  terrée  die  fefii  Bedti Remigij i& 
f'exagintajûlidos  Par.  alterius  cenfus feu  redditus foluendos  duo- 
bus  terminis  :  vidcltcet  medietatesn  in  fefio  Natiuitatis  Beati 
loannis  Baptifiiit  y&  aliam  medietatem  in  fefio  Natiuitatis  Bo-  - 
miniannnatim.  ,^md quidemhofipitium  erat  nuper  Rcligioforum 
l'irorum  Abbatis  ô"  Conuentus  Beat  a  Mari£  de  Burgo  medio  Ble- 
fenfis^&  qu  od  ab  ipfis  Abbate  (^  Conucntu  certc  &  iuUo  titulopro- 
pter  hoc  acquifiuimusj  cum  ipfius  hofpitij  iardinis  &  circuitu,prout 
ipfum  'vndiqnefe  comportât ,f£pe  fatis  Priori  &  Conuentui  profe 
Ô-fuccefforibus  eormndem  :  ut  ibidem  perpétua  valeant  dicios  in- 
firmes &  ho  fpites  ho  fpitare  :  &vt  honorum  omnium  qudper  ipfos 
fi  en  contigcrit  perpetuo  participes  exifiamus  au^oritate  regia  de 
fpedaligratia  (7"  ex  certa  fitentia  donauimus, atque  concefimus, 
tenore^  prjfèntifim pure  mère  &  liberaliter  concedimus  &  dona- 
mus.  Volent  es  &  concèdent  es  j  quod  ipfi&  fucceffores  eorumdem, 
hofpitium  huiufinodi  prcutfe  comportât  (  quodtanquam  admorti- 
z,atttm  nobts  fuit pcr prxfatos  Blefienfcm  Àbbatem  &  Conuentum 
traditum  atque  dmùfium  )  tenereôpcfiidere  perpetuo  taquam  rem 
ddrmrtiz.aîam  pacifie}  'valeant  d"  quiet) ,  abfque  eo  quod pofint 
compellt  ipfum  extra  ?nanus  ipforîim  ponere ,  velproconobisaut 
fiucceffonbus  noftris  Prancûrii  Regibus fioluere^  feu  faccrefinanciam, 
qualcmcumque.  ^^jtam  quidem  financiam  (fialiqua  exinde  exigi 
deberet  )  eifdem  perpetuo  per  prxfentes  remtttimus^  concedtm.us  à* 
donamus  :  dantes  ht  s  pr^fientibus  in  mandait  s ,  committendo  ,fi 
ûpfisfityPr^pôfito  Par.i'cletus  locum  tenenti .^quatinusprddtclos 
fratres  Pnorem  d^  Conuentum  Parifien,  in  poffefiionem  dicli  hof- 
pitiiyproutf'comportat^ponat^vel  pont  faciat  tndilate  yCofidem^- 
&  fucceffores  eorum.^ipfogaudere  &  vti  perpetuo  pacifiée  faciat  & 
permit tat .  Mandantes  etiam  dilecîts  cr fdelibus  gcnttbus  Corn- 
potoruMyô'ThcfaurAriis jÇJr receptori noftns Pariflccterifij.  offi- 

Claris  j 


LIVRE    s  ECOND.  505 

àar^Sy  eofdemfratresatquefucceJJoresfuosfipedîBû  ho/pitiocum 
tiusfertinentijs  gaudere  &  vti  factfce  perpétua  faciant  cr  per- 
mit tant.  ,^uodvtJïrtnum  &fiahile  permanent  infuturum  ,JtgiU 
lum noftrtim pr.ifentibus  Uterùfectmus apponi ,  noflro:na/tfs,& 
ali9  tn  omnibus  turejaluo.  Datum  Part// us  q^intadieNouemb.. 
anno  Domini  is6s.  &  Regni  noflrifecHndo.  Fer  Regern. 
/.  Blanchèt.  Se  elle  en  cire  verde  fur  lacs  defoye  verde  &  rouge, 

Dff  grand  clos  des  Tacobins,  qui  efl hors  la  ville. 
Le  lieu  nommé  pour  le  iourd'huy,Ie  clos  des  Jacobins 
confiftoic  en  neufarpens  de  vignes  ou  enuiron,auec  quel- 
ques baftimentsaffisfurlesfoirczdc  la  Ville, entre  iespor- 
tesdeS.Michel&dcS.Iacques.  Defquelles  vignes  lesReli- 
gieux  neretirans  pas  grand  proufic,  le  Roy  François  pre- 
micrleurpermicde baillera baftirledicclos à  rence,au  plus 
ofFrantôcdernier  encheriiTcur:  Comme  il  appert  par  (esle- 
tresdonncesàRambouillctran  15 46. le  18. Mars, 6c de  Ion     ^54^» 
règne  le 33.  Signées  P4r/e'iv9'd';7y9-^  Ccnfeil.  Du  Thiert.  pour 
efte(5luer  laquelle  chofcdauranc  que  les  Mendians  nepeii- 
ucntvendreny  aliéner  leur  propre  :1e  Pape  Paul.  3.  par  Tes 
lettres  données  à  Rome  à  laindMarc  en  la  mcfmc  année 
1549.  le 4.  desNonesd'Aouft,  (qui  eft  le  z.  iourdudit  moys  ) 
&  de  Ton  Pontificat  l'an  12.  &  adreflees  a  Philippes  le  Bel, 
Abbé  de  faincle  Geneuiefue,  Charles  A  bbé  de  S.  Magloire, 
&  à  A  drian  Thabary  Officiai  de  Paris,  CômiiTaires  députez 
en  ceflepartic, leurdonnapouuoird'efFectuerladitcchofe, 
Ç'\\%  voyoient  que  ce  fut  l'vtilitc  dudit  Conuent.  Ce  qu'ils 
exécutèrent:  comme  ilappert  parle  procès  verbal  daté  du  3. 
Décembre  en  laditeanneejbaillanclefdids lieux  à  cens  & 
rentes, dont lefdits  religieux  ont  toufioursiouy.  Lefquelz 
droits  leur  ont  efté  confirmez  par  les  Roys  de  France  & 
nommément  par  le  Roy  Charles  9.  parlettres  données  à        y- 
Moulins  leiS.  Décembre  I)  65.  &  de  Ton  regnele  6.&  parle 
RoyHenri4.àFontaincbleau,  lei3.Mayiéo3.&deronre-    j^q^ 
gne,  le  14.  Comme  aufîi  par  autres  lettres  données  à  Paris  le 
23.Feburier,  1604.  6c  de  Ton  règne  le  i^qu'iladrciFeesaux   1604. 
CommllFaires  députez  à  la  recherche  des  droidz  Doma- 
niaux en  la  Chambre  du  Trefor,  lefquels  leur  ont  donné 
mainleuee,ôcconfirmc  lefdicts  droicls. 

ssr 


yo6         VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

Le  lO.  luin  [^08 .  a  efté  doné  Arrelt  en  la  croiiiefme  cham- 
bre des  Enqueftes^par  lequel  les  Religieux  Prieur  ôccoo- 
«cnc  des  lacobins  àParisonceftez  maintenus  5c  gardés  en 
la  iouiflancc  des  droictz  de  cens,  lots,  &vencesfur  lesmai- 
Ibns  baftici  en  leur  clos. 

Lan  1^39  le  16.  May  par  autre  Arreft  fut  condamné  M. 
Michel  Marye  cômis  en  la  recepce  des  droits  de  cens  lots, ôc 
ventes  pour  Madame  la  Princefte  de  Condé  arendrcÔ:  refti- 
tuer  la  îbmme  de  quatre eentz  huicl:  liures  fix  fouis  huid  de- 
niers :  A cauie des  mailons  fituees audit  clob  des  Iacubins,& 
lescens&droictsfeigneuriauXjfiaulcuns  ont  efté  receus,'ôc 
a  ordonné  ladiclc  Cour  que  lepapier  cenficr  delditz  droits 
Domaniaux  (comme  auldicls religieux  appartenant^  en  fe- 
ra déchargé,  &  l'a  condamne  aux  de.'pens.  Signé,  Du  Til- 
Ict  âuraportdeMonfleur Durât. Lorsquelesluldicls  deux 
arrells furent  donnée, Frère  GafpardCornuerc  eft:oic Pro- 
cureur (y  ndic. 

Plufieurs  dodes  perfonnages  ontfaic  le  cours  de  leurs 
eft:udes  en  ce  Monaftere  collégial  dit  de  S.  lacques  comme 
ce  grand  Dodeur  faind  Thomas  d'Aquin  ,  le  Patriarche 
Picrrede  la  Palus,  les reuerentsDoclcurs  delà  Croix,  Pier- 
rcDoré,legrand  Prédicateur  Diuolé&iautres. 

EnlaChapelledenoflreDamcdeGracequieftàcoftédtt 
maiftrc  autel  de  l'Eglife  de  ce  Conuent  eftoient  cy  deuant3. 
tombeaux  de Marbrenoir qui  en-ceftc  année  i6ir.  ont  elle 
transférez  derrière  le  grand  Autel.  Surlc  premier  defquels 
eft  couch ee  vne  ftacue  d'aibaftre  que  16  dit  eftre  de  Charles 
Comte  dcVallois,  d'Aîencon  6c  d'Anjou,  fils  du  Roy  Phi- 
hppe  5.  dit  le  Hardy,  frère  puifné  du  Roy  Philippe  dit  le 
Bel,&;  père  du  Roy  Philippe  did  de  Vallois.  Das  leiécondà 
eftc  mis  le  cotiiir  de  Charles  de  France  Roy  deSicile,Comce 
d Anjou,  delà  Pouille,Calabre,Prouucnce&.du Maine, fils 
du  Roy  LouisS  &delaRoyneBlâchede  Cafkiile.  Sur  ledit 
tombeau  ell  couchée  vne  figure  d'albâtre,  comme  âufem- 
blable  fur  le  3.  tombeau  ,  fur  lequel  eft  graué  cet  Epitaphe. 

Cy  ç-ifent  les  entrailles  du  Roy  Philippe  s  le  "jray  Catholique  yqul 
régna  22.  ans,  &  treffajfa  le  28,  lourd' Joujf,  l'an  i^io. 

Ce  Rov  eft  Phi  lippes 'i.  ditdc  Valois, auquel  les  Prclacs 
6c  Eccleiiailiques  de  ce  Royaam^c  donnereoc  ce  tikrede 


LIVRE    SECOND.  507 

vray  Catholique,  pource  qu'il  n'eut  point  d'efgardaux  rc- 
monftrancesôc  demandesqueluy  fit Maiftre  Pierre  de  Cii- 
gnicre,  Aduocat  renommé  de  Ton  temps,an  nom  des  Cours 
de  Parlement  6c  luges  Royaux  ioints  en  mcfmeinftancc, 
comme  i'ay  dit cy  deuantaupremicrliure,pag.26. 

Au  deflusde  la  porte  du  Rcueftiairede  la  mefme  Eglifc 
on  voit  vn  tableau  auquel  vn  Cardinal  cft  rcprclcntc  à  ge- 
noux deuant  l'image  d'vn  Crucifix,  auec  cet  cfcrit  6c ces 
vers  au  bas. 

I»  Aquitania  parte  GalliA ,  mbilijf.  familiA  &  Malleficorum 
*Vftufiiite  acfinguliiri  njirtute  frjtcLirâ  à  Mallejsko  nomen  hahetcA 
ingentt  multo  ciariJf.V))ds  ortafunt  Aquitiim^qmndam  luminay 
'Viri  renim  'gcftarnm  mAgmtudtne  flerentcs ,  al^  équités  aurati 
[  fanai  Pentif.  dtj  Fr^feCii,  Ea  exgenerts  eUritate prodyt  Guidù 
4  Mailcjmû  diffi  loct  cf"  Caflri  Luc^  Bominus ,  in  omnidocirina- 
rnm  virtutum^  génère  prope  ahfolutus  :  Cuius  a6ia  permnlta.  an^- 
•ndlihns  conflrîptétyhù  breuihu^  non  capiuntur  anguftÏK.  Is  *vîr 
Jumma prudent i  Amplifimn^^meritis  creatus  fuerat  Lodoenfis 
FontifeXy  dcinde  Piciauenjts^pùftrnodum  &  coaptatm  îit.  Tr^ne- 
fia  Cardi»alà .  In  quadignitate,  cum^  o^auo  &  tricefimo  anno 
floruijjety  tandem  légat ionem  agent  apudRegem  GalUrum  nomine 
F. M,  Auunculi fui ^Lttîetid  honejîo  mortis génère quieuit, ecio 
idui-  M  art.  ^nno  autcm  13 11.  cuius  corpfds  hac  cella  (^  hoc  fax9 
fepultmn  eft ,magno  cum  omnium  luUu  acdefderio^  donecpropin- 
^uârumfententid  ad  maiorum  fèpulchra  transfertur, 
i  Diues  opum  G uido  formée  honttatts  (^  artis 

Ditior,  hôc^^.  m  agis  diues  honoris  erat, 
Plura  darentfuperi  n  if  fatum  plura  negaret^ 
^^uo  maiora  darent  euolatadfuperos. 
DeuantlemaiftreAutelon  voitlafepulturcdeHumberr, 
lequel  f'cirantdcfmis  de  Ton  Danphiné  de  Viennois  entre 
les  mains  du  Roy  Philippes  de  Valois/e  rendit  Religieux  de 
l'ordre  defaindDominiquejôC  fut  Prieur  dumcfmeCon- 
«ent des  Jacobins  de Parisdont nous  traitons,  puis  Patriar- 
che d'Alexandrie  :  comme  fon  Epitaphe  le  ceimoigne  en 
CCS  mots. 

Hiciacet  R.  Pater  &  Bominm amplifimm Humherttis ^primo 
Vienne  Delphinu-Sjdeindcrclicio  Principatufiaternofri  Ordinis 
Priorin  hoc  Conuentu  Varifenf^  ac  demum  Patriarcha  Akxan- 

SSf  ij 


;c8  VNIVERSITE'  DE  PARIS,^ 

drinusd^perpetHiii  EccUfix  Rkemenfis  adminifiratorydr  prJcipufU 
huÏH^  Conuentiu benefa^or.  oh^t  AnnoBomïni  i-i,^yMat/22, 

L'epicaphe  qui  iuit  fe  voit  grauë  furvn  tombeau  qui  cft 
eflcuë  contre  le  mur  méridional  de  la  nef  de  cefteEgliic  des 
Iacobins,audeflus  duquel  eftvneftacuëd'Euefquc. 

HtciacetRcfterefid.  in  Chrifio  Pater  &  DominuSyFrAterIn- 
gfterrandm  Sugnart^de  Comte ntu  Cddomerenfi  y  Doctor  in  Theo^ 
logiA  &  Epifcopm  Antipûdorenfis ,  atcjHC  Confejfor  illufirifimi 
Frincipis  Carcli BurgundUBucù.  ohijt annoDomini  1495.  dit 
'vicejimafccunda  menfis  Marttf,  Cuius  anima  in  pacerequiefcAt^ 
Amen, 

Voicy  \(t%  noms  &  qualitez  des  autres  pcrfonnes  de  remar- 
que, i  nhumez  en  cerfe  Egliie,  6c  les  lours  de  leurs  dcccs ,  ex- 
traits de  leurs  Epicaphes. 

Monfieur  Louysde  France  Comte  d'Eureux^fils  du  Roy  de  Iran* 
ce,  &  frère  du  Roy  Philippesditle  Bel  y  lequel  trefpaffa  l'an  13 19, 
/f  1 9 .  iûur  de  May.  Madame  Marguerite  fa  femme ,  fille  de  Mon» 

feur  Philippe  s  d' Arth  ois  ^  fils  du  bon  Comte  Robert  d' Arthois ,  la- 
quelle trefpajfi l'an  VyU.ie 23.  iourd'Auril.  Le  cœur  de  Philippes 
Roy  de  Nauarre  ér  Comte  d'Eureux  yqui  deceda  au  fiegedeuant 
l  Arfegille  au  Royaume  de  Grenade.^  l'an  i}^}.le  i6de  Septembre, 
Le  cœur  de  leanne  Royne  de  N  auarre  &  Comtejfe  d'Eureux  yfille 
de  Louys  Roy  de  France  aifnêfls  du  Roy  Philippes  le  Bel ,  laquelle 
trefpajfaa  Conflans  lez.  Paris  y  l'an  1^49»  le  &.d*aêlobre.  Mon- 

feigne  ur  Philippe  s  d*  Arthois  Seigneur  de  Conches,  de  Domfront, 
dr  de  Meunfur  Eure  yaifné fis  de  Robert  Comte  d'Arthoisylequel  de^ 
céda  l'an  ii^S.  le  ii.de  Septi  mbre.  Madame  Blanche  fa  compagne. 

file  du  Bue  de  Bretaignef laquelle  trefpaffa  au  hois  de  Vincennes, 
l'an  iiij ,  le  ic) .  de  Mars.  Madame  C  lemtnce  Royne  de  France  & 
de  Nauarre  y  femme  du  Roy  Louys  10.  drjille  du  Roy  de  Hongrie^ 
laquelle  deceda  au  Temple  a  Paris  ^  1 4.  d'OÛobre  en  l'an  1313. 
Mefire  Robert  Contte  de  Clermont  &  Seigneur  de  Bot^rbon^fils  du 
du  Roy fain^  Louys  .^lequel  trefpaffa  le  i\.  de  Feurier^  en  l'an  1317. 
Mefire  Louys  Duc  de  Bourbon  Comte  de  Clermont  &  de  la  Marche 

fis  dudit  Robert,  lequel  trefpaffa  U  22.  lamtier  1 3  4 1.  Mefire 
TierreDucde  Bourbon,  Comte  de  Cler7nont&de  la  Marche,  Fait 
^  Chambrier  de  France,  lequel  fut  fis  dudit  Louys,  &  trefpaffa  le 
m.  Septembre,  l'an  i^^^. Louys  fis  de  Louys  Duc  de  Baurbon^Com^ 
$e  de  cUirwot  &de  Foref^  Seigneur  de  BcaHÎoloisjPair&  cham'^ 


LIVRE    SECOND.  509 

hrierdeFrancfydefcendiiU^.depereenjîls  du  Roy  fainct  Lottys, 
lequel  trefpajfa  en  l'ange  defeiz>e  ans  ô"  demy,  le  12.  Septembre  y 
1404.  Madame  Beatrix  de  Bourbon  Royne  de  Bohême  y  ô"  Corn- 
tejje  de  Luxemhourgyfille  du  DucLouys  de  Bourbon,  &  de  Madame 
Marie  de  Henault,  &  femme  de  feu  lean  Roy  de  Bohême  :  laquelle 
de  céda  en  l'an  itf%].le  2f.de  D  ecembre.  Monfeigneur  Charles., frè- 
re du  Roy  Philippe  s  de  Valois ,  Comte  d'AUnçon  &  du  verche ,  Sire 
de  Vernemlj  &  de  Don  front  y  qui  mourut  en  la  bataille  de  Crecy.,  le 
2â.dAoufiiani}^6,  Madame  Marie  d'Efpagne ^fa  compagne.,  13^9^ 
Comtejfe  d'Eflampes ,  laquelle  trefpaffa  l'an  1369 .  /^  1 9  .Nouembre. 
Madame  Jeanne  de  vonti» ,  Comtejfe  de  Vendofme  &  de  Cajlre 
laquclledccedaenl'anisjdJeso. lourde  May.  Et  lean  de  Meun, 
docte perjônnage  du  temps  du  Roy  Louys  Hutin,  Auteur  du  liure 
intitulé,  le  Romant  de  la  Rofe,  l'vne  des  premières  Roejies  Fran- 
çoifes. 

Prefquc  cous  les  rufdics  ont  des  tombeaux  eleuez  ,au  defl 
fusdefquels  font  leurs  ftatuës:  mais  on  ne  les  a  point  cnco- 
resfaicporcraire  &  grauer. 

Deuant  la  Chapelle  de  noflre  Dame  de  Grâce  a  eflc  inhu- 
mé en  l'an  1 603.  lean  PafTerac  profcflcurdu  Roy  en  Eloque- 
ce ,  &;  depuis  honoré  de  cet  Epitaphe  graué  en  marbre  a« 
defTous  de  la  figure  de  Ton  chef. 

Epitaphtum  carmen  quodjïbi  ipfefcripfit^ 
Hicfitus  inparua  Ianu4  Raffertius  vrna^ 

Aufontj  do  ci  or  régi  us  eloquijy 
DifcipuU  memores  tumulo  dateferta  Magijlri 

Vt  varioflorum  munere  vernet  humus. 
Hoc  cuit  a  officio  me  a  mollit er  offa  quiefcent 
Sintmodo  carminibus  non  onerata  malis. 
Veni ,  abii  :Jic  vos  venijlisj  abibitis  omnes. 
Aliud, 
Miferi  beat  us  port  us  hic  ejl  corporisy 
Commune  tecîum  turbidx  vitx  quies  : 
Nemo  vnde  aberraty  cxcafit  licet  via  y 
Egrediturvnde  nullus,  ingrejfus  femel^.. 
Necefitati's  lege  :fed  potentior^ 
Hinc  Chrijlus  inuiBum  vnus  extulit pedem^. 
Ad  (ifira  functis  Itberum  pandens  iter^ 
Hac  abito  tandem  y  claufus  dterna  domu  , 

Vbiojesauari  çondit^  ditisiaçent. 

SSf  i^ 


5to  VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

J^i/iw,  l'iater ,  quAfis  :  ipfe  nefcio, 
.^jnjïsfuîuna^  tu  t amen  fer  me  fi  te  s. 
Ego,  tu<j,pnlitù,  vmhra  &  vmhrA  fomninm. 
i^cj.  "'        cId.    Idc.    IIï- 

Id.  lac.  Memmïus  Err.  F.  lo.  Idc,  riepos  Supp,  LihelLin  Reg, 
Md^.  difcip.pr£Ccp.CariJf.hocmonum,  de  fuofic.  cttrauit. 

LeCloiilrequieftioignantl'EgUre  rcuc  voûté  de  pierre 
detailieaertérebaflidericufdcs  deniers  ^  parla  libéralité 
de  Nicolas  Hennequin  Bourgeois  de  Paris,commcil  appa- 

roîftparles  deux  infcriptions  qui  enfLiiuenCjdontrvnceflà 
l'Occident  &graué  en  marbre  ïi©iT,&  l'autre  à  l'Orient  ,& 
graué  encuiure.  \'^ 

NicoUm  Hennequîn  nohilis  ciuis  PArifien/is  in  Bei  opt.  ntax. 

gforiafn ,  hos  fornicnm  marmoreerHfv  'juatucr  ordtnes  fitperftrH- 

cicif^.  jides  fratrih.  Fr.tdtcaîûnh.  ffftrnijîca.  uberalitate  funditus 

infiaurauiîanno  Chrifliferuatoris  M.  D.LV  I.  RegnAnte  Hen~ 

j  ^  -  ^     rico  1 .  F  ranci d  Regc  Chnfiian  ijïïmo. 

Agére  &  Pati^ 
Eximif  patrû  fratris  Henrici  GeruApidodîoYisTheologi  huîus 
ConuentHS  Pr.micatomm  olim  profefii ,  foUrti  quidemconfilioac 
prudenti  œconomia.  :  magnificcKtia  vero  nohii^  vin  NicoUi  Hen^ 
nequinliheralitaîe :  hxc  cUufira ^propemodum  collapfa,fundttns 
ir^fiauratafuerunt.  Ille autem  venerandm  fenex^&  omnium^cjuos 
pictatis  ^  bonarum£  literarum fludiôfesy  nouerat  ^fummepereflu- 
dïdfiis ypofivarios  Uboïnm  anfracfHS ,  poft  artium  &facrdThec^ 
lo^ixlcciuramypojî-  prxdicdtionis,denifjuc  inquifttionis  fnn6i^Jîdei 
excrcitiimi  j  feptem  plus  minus  an  nos  in  hoc  cclebemmo  cœnehio, 
très  in  Compendienjî ^tres etiuînin  Trc'cenji prisratum  gejsit.  Tê- 
Jlremnm  verh  in  Gencralem  nofirx  con^rcgationis  Gallicane  Vica- 
ritim  ajjlimptus  ejî.  Cuius  offcij partes  dum  magna  cum  [au de  Tre- 
cis  ageret,  quart  a  Matï,  qua  die  hanc  vitam  acceperat,  eam  morte 
commutauit,  amiû  Domini  1558.  Requîcfiat  in  pace . 

Des  Efiholles  de  faincf  Thomuts ,  quand  commencées^ 
&  quand paracheuees. 

Frerclean  Binet  Dodeur  en  Théologie, Religieux  pro- 
fcz  du  ConTient  des  frères  Prefcheurs  de  Beauuais ,  &  Con- 


Lî  VUE    SECOND,  jn- 

fcffcur  dçla  Royne  Aliéner  fiile  d'Elpagne,  park  moyen 
de  laquelle  luy  fut  donneeTAbbaie  de  S  .lean  d'Amiens,  fie 
encommencerleselcolIesdiclcsdeS.  Thomas  au  Conuenc 
des  lacobins  de  Paris,'5c  ce  des  deniers  qu'il  auoit  dureuenu 
de$.  lean  d  Amiens,  6c des gaiges qu'il reccuoiE  deladide 
Aliynor  RoynedeFrance.lUiloitdela  maifon  dcHercules, 
,qi4i  eit  vn  Çhafteau  diftant  de  2,.  lieues  de  Beauuais  en  Bcau- 
uoilîs  :  ôttrelpaira  l'an  ij)0.  6c  cil  enceurè  au  Conuenc  des 
lacobins  de  Ùcauuais. 

Ledicles  EicoUes  turent  de  beaucoup  aduanceesparles 
biens faicts  d'vn  aulcrc  Abbé,  comme  il  aparoift  par  (es 
armes  qui  font  figurées  cfdices  Eicolles  auec  celles  dudic  Bi- 
ncc.  Aî>iis  ncancmoins  par  taulte  de  moyens,  ou  auU 
trcmcnt,  leldides  Elcollcs  demeurèrent  imparfaites  iuf- 
ques  en  l'an  1609.  qu'il  fut  fait  marché  par  les  Religieux  &: 
Conuent  des  lacobins  :  au  Chajpentier  delà  ioramedc 
dix  lept  cens  cinquante  efcuspour  toucela  Charpenterie 
&;  au  Couureur  de  la  fomme  de  douze  cents  liures  tournois 
.  pour  toute  la  eouuerture  en  l'année  fuiuante  1610. 
il .  .Or  pour  ayder  a  fournir  lefdires  fommes,  lefdicls  Reli- 
gieux n'eftans  baftans  pour  ce  fâire,nofi;re  laint  père  le  Pape 
Paul  5.  de  ce  nom  lapremicreanneede  fonelecliion  ayant 
donne  vn  lubiié  par  toucela  Chrétienté  félon  la  manière 
iaccouRumée,  2cleditIabiîéretenantàParii,  Monicigncur 
le  ReuerendiiFmie Henry  deGondv  Eueiquedc  Paris  confi- 
dcranule  b<m  vouloir  deidids  Religieux, 6cle  peu  de  moy- 
en qu'ils  auoicnt  de  l'efFeclueràcaufede  ce  que  dcflus,  àla 
pnerçdcfatarrte  Prieure  de  Poiiïy  Ordre  des  lacobins,  dé- 
légua particulièrement  pour  vne  des ftacionsdudit  lubiié 
l'Eîrliie  des  lacobins. 

Lesquels  Religieux  à  caufc  de  ceflc  flation  receurenc  par 
,  auimonesdçs  fidèles  ôcgens  de  bien  la  fomme  de  fix  cents 
elcusjclquels  furent  mis  endeposScrelérués  lufquesen  la- 
dite année  160^..  que  l'on  commença  à  continuer  îedid  ba- 
ilimcnt  delongtempsin-Çcrmiscommedit  eil.D'abondant 
lefdits  Religieux  Prieuré  Conuent  fcirct  humble  requePiS 
à  mondit  (ci£;neur  de  Gondy  Euefique  de  Paris,  qu'ii  luy 
pleuft  de  permettre  de  faire  faire  queftcs  par  les  PatroiJÎes 
d€UvilledeP4ris,pjura)derafubueniràlagraadedefpcn- 


5it  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

ce  quil  conuenoit  faire  aiidic  baftimcnc.Ce  quil  leur  oâiroya 
liberallemenc  :  tcllemcnc  que  des  deniers,  tant  defdides 
quefi:es,que  de  ceux  qui  leur  furent  donnes  parciculiereméc 
des  gens  de  bien  de  Paris, 6c  de  quelques  amendes  qui  leur 
furent  adjugées  pour  ce  fubjed,  ils  eurent  moyen  défaire 
paraciicuer;debailirleldicesEfcholcs,lefurplus  de  l'argent 
ayant  eftë  fourny  des  deniers  dudid  Conuentdc  Paris  en- 
core que  fort  ncceiîîteuxôicndebté. 

La  chaire  de  ladite  cfcholle  aefté  donnée  par  l'Abbc 
de  loigny  filz  de  monfieur  Zamet,  ôc  la  vitre  au  defTus  où  fe 
voient  les  armes  de  Ton  percplufieurs  particulièrement  ont 
donné  les  autres  vitres,  comme  il  apparoift  par  leurs  noms 
^armoiries  qui  font efdidcs vitres. 

Les  premières  difputes  furent  faides  cfditesEfcholesen 
Tannée  1 6;  i.  à  la  Pentecofte  qu e  fut  tenu  à  Pans,  le  Chapitre 
General  de  l'Ordre  des  lacobins,  &  continuées  par  pluli- 
curs  de diuers  iours auec  grande magnificéccôc  fomptuofitc, 
ainfi  qu'il  eft  particulièrement  dikouru  au  traite  qui  en  a 
eitc  imprimé  en  ladicleannee  chez  RolinTierry,  rue  Saind 
lacquesau  foleildor,oùle  ledeur curieux  pourra  auoirrc- 
co  urs. 

Injlitution  de  U  Confrairiedu  Rofaire,  ou  Tfautier 
de  U  Vterge  Marte, 

AumefmetempsqueS.  Dominique cômençafon  Ordre, 
afin  d'extirper  plus  facillemcntrherefic  des  Albigeois,  qui 
de  fon  temps  (e  gliflbit  par  toute  la  France  &  l'Italie,  f'eflant 
adrelTc  àlaRoyncduCiel,pourimplorerfonayde,  en  l'an 
U]6.  fcommcont  laifîépar  efc ript frères  lehan  du  montôc 
Thomas  duTemple, tous  deux  Tes  premiers  difciples)il  infti^ 
tua  ôc  ordonna  vne  certaine  dcuotion ,  nommée  le  Rozaire 
de  la  vierge  Marie. Lequeljà  l'imitation  du  pfautier  de  Dauid 
efl:  compofe  de  cent  cmquanteAue  Maria  diuifer  par  dizai-  j 
nés,  chacune  dizaine  accompagnée  d'vn  Pater  noftcr:  ceftc 
deuotion  fut  fort  cmbraCee  du  vjuant  de  S.  Dominique: 
Maisiuy  deceddé corne  elle  ferefroidlifoit,  desbons  percs 
du  meime  ordre  iaremiret  fus  en  Allemagne  ,&  fut  pu  bhéc 
à  Coulongne  leiour  delà  NaduitédeiaGlorieufe  Vierge 
AlarieenTan  1475.  foubs  certaines  reigles  et  conflitutions 

qui 


LIVRE    SECOND.  jrj 

qui  depuis  ont  coufiours  elle  obfcruees.Ec àrinftance  de  Fe- 
dcric  3.  Empereur  ("qui  pour  lors  cftoit  a  Colongnej  furent 
confitmces  par  Rcuerend  Père  Alexandre  Euefquc  deFor- 
ly  ,  Légat  en  Alleniaigne.  Lequel  deuocement&.  humble- 
mène  demanda  d'eflrcenregillréen  laConfrairie,  6c pour 
iceilebeniil:  vne Image.  DerecheflePapeSixte4.enrdn  3. 
de  Ton  fiege,  6cde  l'Incarnation  1478.  6c  encore  en  l'an  1479 
aux  prières  de  François  Duc  de  Bretaigne  &  de  Margucrue 
(a  femme,  a  confirmé  cefle  Confrairie.  A  laquelle  tant  de 
monde  afflua,  qu'au  rapport  de  Michel  des  liles  Religieux 
dudit  Ordre,  en  moms  dequacreansil  y  auoicprefquc  cin- 
quante mil  perlon  nés  enroollces. 

Icelle  Confrairie  a  efté  dotée  par  le  S.  Siège  Apoftohquc 
deplufieurslndulgêces&:  pardonsdes Papes  quiyontpre- 
Cdc ,  &  nouuellcmcnt  par  le  Pape  Paul  5.  le 20.  Septembre 
1608.  Outre Icfquelz les  confrères  &:  fceurs  fontparticipants 
de  tous  les  biens-faits  dudicl  Ordre. 

D'abondant  nollredit  S.  Père  a  voulu  fauorifcrrEglife  Autel  prluîr 
des  frères  Prefcheurs  ou  lacobins  de  cefle  ville  de  Paris, d'y-  ^^^é  auxia- 

nerareôciingulieremarquedefonafïedion  paternelle  en^  ^°  '"' 

ucrs  les  âmes  des  fidèles  trefpafîez.  C'efl  à  fçauoir  d'vn  Au  tel 
priuilcgë  par  vne  belle  communication  de  meruesqueles 
preftres  dudit  Ordre  celebrans  fur  iceluy  le  faincl:  Sacrifice  a^:.>i!.a 
de  la  McfPe  pour  l'amc  de  quelque  fidèle  trefpaflc ,  ont  pou-  "^^.'^'''  '} 
uoir  de  les  deliurer  des  peines  de  purgatoire,es  lours  portez 
parla  Bulledupriuilcge:  qui  fontleiourdelacommemora- 
ciondes  trefpaircz,&:durantfonodaue,enfemble  le  Lundi 
de  chaque  femaine.Commeil  apparoiltpar  fa  B.ilie  du  çicvo 
nierluillet  1608.  l'an  4.  de fon  pontificat.  3^--^  ,  ,[j 

Cet  Autel  priuilegë  eft  l'Autel  S.  lacques.  Laquelle  Bulle 
Henry  de  GondyEucique  de  Paris,  a  permis  eftre  publiée 
en  fon  Diocere,par  lettres  du  24. Octobre  1608. 

Ceux  qui  font  efcrits  en  cefte  compagnee  font  tenus  de  charges  de 
direlc  faind  Rofaire  du  moins  vne  fois  la  femaine  :  &•  pour  de  «ïcoa! 
plusgrandecommoditc,illeureftpermislc  diuifcren  trois.  fi*>ne. 

Ilsdoiuent  anifler  tous  les  premiers  Dimanchesdu  mois 
àlaMelTe du  Rofaire, qui  fe  dicteu  la  Chapelle  deflineeà 
ceft  efFedj&càlafolemnclle  procefTion  du  Rofaire,  qui  fe 
foidie mefmeiour après  Vefpres, .^^^^^ ^^ .  .^- j^^.  . 


Truifi:?,  fpi- 


514  V  NI  VE  RSITE'  DE  P  ARIS, 

Doiuent  eftre  pTctents  aux  quatre  anniuerlaires  qui  fc 
difent  aux  quatre  fcftes  de  noftre  Dame.S(^âuoir  cft  es  iours 
delâNatmitc,  de  rAnnoiiciation,cle  la  Purification,  U  de 
l'Ailbmption.  Et  alîiftcr  au  feruice  le  premier  Dimanche 
d'Ocl:obrc,quieft  la  principale  feft€duditRorairc,en  com- 
mémoration de  la  grande  vidoireque  les  Chreftiens  obtin- 
drentmiraculeufementcontreles  rurcsle7.  Oclobreijyr. 
lorsque  la  procelfion  du  RofaircreFaifoit.  Laquelle  fertc  a 
«{Icinftituecparrordonnâccdu  Pape  Grégoire  13.  Ccque 
le  Pape  Clemenr  S.a  aulTi  confirmé  &  commandé ,  la  nom- 
mant, Lafifie  de  fainlh  Marie  de  U  Vicîoire. 

IldottyâaoirdesRccl;eurs^&:  chefs  de  ladite  compagnie 
^  ce  pour  euiter  toute  confufion. 

Et  encores  ilydoitauoir  vnliure  particulier  en  chacune 
tnaifoo  de  cet  Ordre,  où  les  noms  6c  furnomsdetouslcs 
frères  ôc  iœurs  loi  en  t  efc  ri  ts. 

Or  non  ieulem'ent  les  viuants ,  mais  aufTi  les trcfpafTez ,  6c 
rimcïs  a'i-  lespauuresamcsdeceux  qui  font  es  peines  de  purgatoire 
celle  Con-    pcuucntcftre  efcrites  &  faites  participantes  de  l'vtrlité  de 
ccfte  faincle  compagnee,  toutes  &  quantes  fois  que  leur  pa- 
rentouamy,efmeu  verseuxd'vnepieuieintention,lcsfera 
cfcrirc&dirapoureaxle  Rofairc. 
Cirarttion       Ceftc  deuotion  eft  pour  le  iourd'huy  beaucoup  rechcr- 
Confi^c.  chee&:eûimee,&d'icellefontplurieursdeuQtesk)ctetez5c 
compagnees.  De  iorte  qu'il  n'y  a  partie  du  monde  oùce 
faint  Refaire  ne  Toit  embrafîéauec  vue  mcrcdible  fréquen- 
ce &  deuotion,  à  la  louange  &  gloire  de  noflre  Seigneur  5c 
delatreiïainde  Vicrge,6cauecvn  trsfgrandfruicl^ profit 
des  âmes,  '   '         ■ 

Des  Frères  Mineurs  Religieux  Mendians ,  nommez, 
'vulguirement  Cordelters. 

REuerend&ilIuftre Père  François  dcGonzague.Gené- 
rai  de  r Ordre  des  Cordeliers,  en  fon  g rad  &  laborieux 
ecuuredesConuentsdudltordre,diftinguczparprouincesr 
efchtqu'enlafîndu  fiegedu  Pape  Innocent  5.  1116.  ouati 
commencement  de  celuy  d'Honoré  3.  nr;.  certains  ReK- 
gieux  Cordeliers  vindrent  à  Paris ,  &  furent  h-ohorablcnacc 


LI  VRE   SE  COND.  51J 

rcceus  en  maisôs  particulières  de  quelques  perfonncs  pieu- 
fcs&deuotes:enattcdancqu*ilscuffencproprehabitation. 
Pour  à  quoy  paruenir,ledit  Pape  Honoré  en  l'an  croifàefme 
dcfonfiegc  (  qui  elloicde  rincarnation  IlI9.)enuoyadcu^: 
Bulles,  l'vneàî'Archeuefque  de  Sens,  àc  l'autre  àTEuelque 
de  Parisjles  recommandant  afFedionncment,commcreâ:a^ 
teurs  delà  vie  Aportolique,  àc  approuuez  du  S.  ficge. 

Sepcans  après,  c'cft  à  fçauoirenran  1116.  le  Samedy  4. 
iour  d'Odobre ,  faind  François  chef  &c  inflituteur  de  l'Or- 
dre des  frères  Mineurs  (  vray  ti  lire  d'humilité)  vulgairemec 
didsCordclicrSjdccedaà  Alîjfe,  ville  d'Italie  :&:le lende- 
main fon  corps  fut  porte  aucc  toute  reuerenccenrEgliie 
iâmcl  George. 

L'an  1217.  dixiefmcôi:  dernier  du  fiege  duditPapc  Hono- 
ré,iccluy  mandaàl'EuefquedeParis,  qu'ilpermicauxCor- 
deliers  de  ccL  brer  MefTe  par  tout  fon  diocele,au  ce  vn  Autel 
portatif. 

,  L'an  1228.  fainct  François  fut  canonizé  par  le  Pape  Gré- 
goire 9.  j: 

Et  deux  ans  après,  àfçauoir  en  Tan  1130.  les  Cordclieri 
obtmdrcntdeEude  Abbé  47.  de  fain£t  Germain  des  Prcz 
Ôcdu  Conuenc  le  lieu  où  ils  font  encore  demourans.  De- 
quoy  font  foy  les  lettres  de  Guillaume  3.  de  ce  nom  &  75. 
Euefquedc  Paris.  Lefquelles  font  au  threfor  des  Chartres  de 
ladite  Abbay e,&. f'en  enfuit  la  copie. 

\T  Filleimfi'S  permifione  diuina  Varijîenjïs  Ecckjid  minifier  ia^ 
^  dignusy  Vniuerjïs  frifenîts  literas  infpfcfurùfaUiem  in  Do- 
mino. Vniunjttati  vcftr£  notumfacimus  qucd  dilecti  in  ChriJ^o 
Ahha6(^ConuentUifan^iGcrmani  de  Prdtis  Far,qf4cndam  locum 
cum  domibus  ibidem  confirums.fitum  in  parrcchiafinclorum  Cof- 
m£  (y  Damiani  in^k  muros  Domini  Eegis  yprope port^m  de  G i- 
hardo  (cuites  fundus  érproprict.ts  ad  ipfes  AbbaUrn  ô*  Conuentum 
fanBî  Germant  pertinent  )  diuina  charitatis  ir?tuitt4  commodaue- 
runtDîle^is  in  Chriftofitîjs  ^fiatribui  ordmàfratrurm  Minorum, 
'Vt  ibimaneant  tanquam  hofpites  :  Itaqttodnecibihaberepcterunt 
campanasj  ncccimiterium:,  ncc  altare  ficratU  :  Sed  (faliio  m  o?nnt- 
bus  iure parrochidh  eciiejj£ Janciornm  Cofmd dr  Damiani^cuins 

TTt  ij 


I. 

2. 


^i6  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

piUron^tît^  ndïnonnjîcriuwfaniii  Germimide  Pratispemftet)ha' 
behunt mip/û loco  Abbas  cr  Conuentus  f'.inÛi  Germant  temporn- 
Icm  $u fil  tium, faut  habeat  m  ûlia  tt  rrafud  tnfrà  muras  conftttuta, 
Si.autcmfHtiiris  temporibus  altqtto  cafu  contigcnt  fratres  ordinis 
produit  a  loco  recedcrerKtmor.ito  :  locus  ipfe  cum  Qmmbtisdtdtfictji 
Cnneremcnto  ibi  faclo  adius  (^  proprietatem  monafierij  fmdi 
Cermani  (cuins  iurtsO'  d&mintj  effe  dignofcttur)  integrl  ô"  abfqnf^ 
contradiciione  alloua  reuertetur ,  In  cuius  rei  tcfiimoninm  (§* 
munïmen  de  conjenfU  eorundem  fratritm  prjijentes  litera^s  Jigdlk 
Kofln  rminimme  feàmiarobûrari.  Acturn  Anno  Domini  1230. 
menfe  M^iyo. 
;  .il-  Notes  flir  les  précédentes  lettres. 

Infrky  cft  mis  pour /;2/r4p  comme  11  felic  en  plulleurs an- 
ciennes lettres. 

Laporte  GibardjcH:  celle  qui  depuisacftéappelleeiapor- 
te  d'Éafcr ,  ôc  maintenant  fe  dicT:,  la  porte  S.  Michel. 
{ quodneccampanas nec cimitcrium. )  Depuis, c'eft à  fçauoircii 
i'ani240.  les  Religieux,  Abbé  6c  Conuent  de  S.  Germain, 
leurontpcrmis  d'auoir  cloches,  cimetière,  6c  Autels  fixes 
(acrez. 

(^antàrEglirederainâ;Corme&fain6l:Damian,6caufll 
celle  deS.  André  des  Arcs,  Icfdits  Religieuxpouriebiende 
paix,  en  ont  donné  le  droicV  de  patronage  à  l'Vniuerfîté  de 
Pans,  par  accord  f,i  ici:  en  l'an  1345  &  confirmé  par  le  Pape 
Oemenc  6.  l'an  4.dcionriegc. 

Et  en  ce  qu'il  cil  dit,  que  lî  les  Cordeliers  changeoienc 
d  hal^iitation ,  Iclieu  aucc  les  baftia^ens  y  conftruits  retour- 
neroientenlapoircffionderAbbéde  S.  Germain  ic'cllvnc 
rcigle  générale  pour  tous  les  Ordres  de  Mendions ^  quod no» 
pcjlhnt  iîccipere  neun  lûca,vel astiqua  alknArc  aut  mutarejine  li- 
centiarapji.  cap.vnicôÀe  cxcef.prxlat.hb.â. 

Le  lieu  du  Conuent  des  Cordeliers  a  efléaccreu  par  deux 
fuis,  comme  nous  déduirons  (uccindement.  Il  eft  notoire 
quelanuiere  de  Seine  appartient  aux  Religieux,  Abbé& 
Conuent  de  faincl  Gern^ain  des  Prez,depuisles  ponts  des 
A4uiniers&  de  faind  Michel  jiufqu'au  lieu  où  levieilrude 
Seuredelcenden  ladite  riuieredeSeine,parlec!onqueleuï; 
en  a  faicl  Childebert,  fécond  Roy  Chrcil;ien,leurfonda^ 
teur.  Enilaquellecoucesfoislcs  fuccefTwursRoys  de  France 


LIVRE     SECOND.  J17 

de  temps  immémorial  ont  referué  à  eux  trois  iours  de  pcf- 
chccoofeciuiFs  ou  interpolez,  6c  choilis  entre Palquesôcic 
iourS.Ican  Baptifte  i'eulement.  Donc  ils  ont  iouyiufques 
en  l'an  1209.  quele  Roy  Piiilippes  Auguftequuta  ccdroid, 
pour  la  iomme  de  cent  lois  paniis,  payable  par  chacun  an 
dans  les  oclaues  de  Paiques.  Ec  en  l'an  1134.  au  mois  d'Auri), 
Je  Roy  S.  Louys  ced  Ja  ^  quitta  aufdits  Religieux  celle  ren- 
te: moyennant  que  en  contre-erchangeilsquitrerentôca- 
mortirentaux  Cordelicrs  vn  grand  logis  appelle  en  Lacin 
prjjnftu7i'i ^  pour  accroître  leur  habitation.  Lefecondac- 
croilîemcntfutenran  1140.  que  les  Cordcliersf'ay dans  de 
rauthoricé  du  PapeGregoire  9.  pour  acquérir  vnepieccde 
terre  contigue  à  leur  monailere^ôcvne  autre  aufouxbourg 
proche,remonftrcrentàraraincleccqu'ilsretrouL]oicntdcs 
gens  de  bien,le(quels  \^s  vouloicnt  acheter  pour  leur  don- 
ner. Ec  pour  le  regard  d'indemnité  de  main  morte  ,  à  ce 
qu'ils  ne  tuiientiamai?  contrains  d'en  vuider  leurs  mains, 
^e  (ubmetcoient  â  la  bonté  des  Religieux  Abbc  £c  Conucnt 
de  S.  Germain  des  Prcz,  qu'ils  rccognoilToient  leurs  pre. 
inicrs  fondateurs  en  la  ville  de  Pans.  LePapelbrceconlli- 
tueAdamEuelque  deSenlis,pour  conuenir  entre  les  par- 
ties. Ce  qui  futh'icilemcntaccordéaux  iupplians,roubs  les 

,  conditions  contenues  en  leurs  ieurcs,  delquclles  i'cnfuic 

.  la  copie, 

I 

V' Niuerfis  ^rxfentcs literas  inf^cciarls  fratcr  Rohcrtits  Mini- 
fter&ferunsfratrum  Miuoram  achi'nnifiriiîïcnis  FrancLf, 
totufq, conucntHs frdtrMm  BiirijïcnliiimjuUiicm  m  Domino Jemti.' 
!  urn^im.  Nûtumfaàmm^  t^Uôdï^m  D6mwMs\p^p.a  'virls  religlojis 
!  Simeni  Dci  graùa  Abhaîi  hcati  Germon',  de  Pratis  Pîirifienjhy 
(iufdemj^  loct  conuentm  dedrjjèi  in  mandat is ,  q!iatm:i;s  de  terris 
fofità  tnfra  ô^  extra  murosciattutii  Parif.  (ju.e  fux  lurifaiciionù^ 
extficre  &  ad  cenfiiyn  ^imuum  {ocatji  perpeiuo  referuntur ^nohis 
fart  cm  adarhiînam  ycnerahUii  Patris  Adx  ^  Dei  gratta  Sdnane- 
èfenjis Eptfcûpi  ncfiris  vfihns  cpfortttnam pietati^  intuïtu  'Vendi 
ItbeYeperrnittcrcîfirprsJirtimcumfoiJèJJûYei  illarttrf2,duÛUpirit(4' 
charitath  eai  vederti\Ç^  ifuiduin  aUj  deuott&ne fariterttesi  ncbis  îppis 
i  mère  addtuin.i  [audiirohficjitiiij  parat^  e^xiJ}_4nî\Salfio  tan^e^yîu^e 
Ahhui  ô'conmnfm  q^oâpïo  tc/r^  iplisperccpcrunt  'veldquittaUn'S 

TTt  iij 


p8  VNIVERSITE    DE    PARIS, 

inpofremmpcrcipere  l'aleant  :  &  e>:  hoc  dtof  if  fis  ant  EccUfidfHd. 
fùperprii^tU'gfjs  tpforum,  'uel rébus  dlns  ntéllum  4e inceps  prxtudi. 
ctum  gencretur)  clt^o  Venerabdi  PAtn  Siluanectenfi  Eptfcopomo^ 
nitione pYJtmilfdpetcrcmHs  ah  en  njtduaspecixs  terrx ,  proutUmi. 
tAUfunt&  dmifky/ita-s  irfra.  &  extra  mur  os  ciuitatis  ctufdempar^ 
tim  in  dorniniopartm  m  cenfiua  monafierii  fui  mots  hahendas  ad 
'vfumfratrum  noflrorumyqitamdiu  fratrihus  eifdem  ibidcrn  pU- 
cuent  habitare  y  luxia  tenorem  mandati  apofloliciy  faUa  Umen 
indcmmtate  monafiern  nfignarent:  Vrxfiti  Ahha4  &  Conucntt^, 
tanqHamfin  ohedientis.  mandatts  apoflolicis  parère  volcntcs^eti- 
tas  duaspcci^s  terrx  nohis  fupradich  modo  tenendas, fient pttittim 
fficrat,  (ip'rnarunt:  Saints  fbi  domtnio  à'  tuflitia  &proprtetate 
locorumfictit  babehant  anttquitus  m  etfdem  tam  fpirituali  cjuam 
temporali,  &priuiiegiis  eemmdem .   Acto  etiam  in  ter  partes  &  a 
nobtspromijfo,  quodmmtirofecps'viam  qu£  ducttaportaciuitatis 
Par.  monafrerio  noflro  conttgua  ad  burgum fincti  Germant  nec 
adttitm  necegrcffim  habcbimus ,  wl  haberc  potcrtmtis  :  Tamenfi 
necefitas  dperandi  in  illo  loco  nobis  tmmtneret ,  murum  frangerr 
potcrimtts.  Et  ctm  opus  illud  impletumfuent  y  fra^uram  mûri 
cbflrtiere  tenebimur, é- f»mpttbus noftrts  reficere murum.  NOS 
a  ut  cm  concef^tonem  iftam  ab  ipfis  nobts  bemgntterfaCiam,  &  quod 
tnonâftcrium  noflrumcum  /difciis  noflrts  ad  nos  ibidem  fpecf an- 
tibiisfitum  ejî  infiindo  keati  Germant  corde  puro  &piis  oculisat- 
tendent  es  y  ne  Abbas  &  Conuentus  beati  Germant  de  Far.  dubttent 
dccxtero.qîiodnos  fîiper  fntbus  noftris  in  terra  tpforum  amplius 
dtlatandisyfeu  fuper  aliqiio  in  terra  ipforum  nobts  habendo  ipfos 
in  po/Ierum  moUfemus:  Promittimus  eis  bonafde.,  qttod fuper 
fintbus  no  [Iris  in  terra  ipforum  amplius  dtlatadis ,  'vel fuper  altquo 
tn  terra  ip forum  nobis  ampltu  s  habendo  îpfos  nullatentis  moUfabi^ 
mus,  neC  pernos:  necperalios  aliquid  tmpetrabimus  ynecvtemur 
altqudteniis  impetratis .,fi fuertt  altquid tmpetratum  ■.& quod fi 
Bominus  Papa  motuproprto  nobis  fuper  hoc  gratiamfectrtt  .fibten- 
ta  gratia  non  vtemur.  £luodvt  ratumpermaneat  &  flabtleperfe- 
ucret^prAfentes  Itteras  fgtllorum  noftrorum  mummine  duxtmus 
roborandas.    Aclum  anno  Domint  1240. 
Laconft-rudion  de  TEglifc  des Cordeliers  a  cfté  longue- 
'^^''    ment  intermile,  &:  n'a  efte  parfaire  fin  on  après  le  retour  de 
laterrefainclcdu  Roy  faindLouys,€nuiron  l'an  ii6i.  Le 
Pape  Vrbain  4.  tenant  le  faind  ficge.  Et  en  la  meime  année 


J 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D,  549 

le 6.  lourde luin elle fucconlàcrec  Ôcdediceà  l'honneur  de 
Dieu,6cen  la  mémoire  delà  lainde  Marie  Magdeleine. 
•  Cefte  Egliie  contient  en  longueur  310  pieds  &  en  largeur 
plus  de  quatre  vingts  &:  dix. 

En  ce  monaftere  il  y  a  double  enfermerie,&  deuxCha- 
pcllcs,rvnciiaute&:rautrebaire.  Auprès  laquelle  dernière 
ri  va  deux  pièces  de  marbre,  attachées  dans  iemur,conte- 
nansvnmefmeiubiccl:,rvnen  Latm  &  1  autre  en  Frant^^ols. 
lemecontenteray  de  rapporter  icy  le  François, pour  con- 
tenter ceux  qui  n'entendent  la  langue  Latine. 

Madame  le anne^Royne  de  France  O"  de  Nauarre^  iadisefpoufè 
dt  Charles,  Roydefdtts  Royaumes  ^fils  du  Roy  Philrppes  le  Bel:  & 
laquelle  fut  fille  de  ywhle  Prince  Monjïeur  Lcuy  s  ^  tadis  Comte  d'E- 
v.rcHXy  fils  du  Roy  de  France,  fonda  l'an  12  41.  ce/le  double  enferme-  1341. 
riCj  auecla  Chapelle  double yijui  efi  ioignant ,  à  l'vfiage  des pauures 
frères  malades,  (fi-  non  pas  des  maiflres  &  Bacheliers  félon  qu'il 
eflplus  apliin  contenu  en  certaines  lettres  fiur  ce faicles  .Le fiquelles 
ledit  Conuent  a  ordonné eflreleues  deux  fois  chacun  an  publique- 
ment en  Conuent:  afin  que  ladite  ordonnance  foit  gardée  perpétuel- 
lement, fans  enfraindre,  félon  la  deuotion  parfaite  de  ladite  Dame 
U  Roy  ne.  Triez.-  pour  eux. 

iJ  L'an  1502.  ledit  Con^uentdes  Cordcliers  fut  reformé^ 
&  de  Conuentuels  qu'ils  eftoient,  furent fai^lsGerobfcr- 
uance:  félon  qu'il  eft  faicT:  mention  en  vne  pierre, qui  cltà 
lïiain  droicbc  dansleChapitre,oùcftgrauc  cequil'enfuit. 
■  i»  Ann9 Domini ij 02.  Adueniens  Reuerendifimus  Magifler Egi- 
'dius  lyeiphin ,  Ordinis  Minorum  Generalis  Minifer  quadragefi. 
mus,  hunctoto  orbefamatifimum  Conuent nm  Farifienfcmfauore 
(jrauxilio  Chrifiianifimi  Ludouici  dttodecimi,  Francorum  Régis, 
Atque  dignifimi  Senatus  Tanfïenfïs ,  &  Retterendiftmi  Domini 
Ltgatîde  Amhafia  reformauit ,  (s^  reformatis  perpétua  regendum 
reliquit,primum  Gardianum  injfituefjs  Magijrrum  lacobum  Dau^ 
tYMy  die  Biefs.  J^>^  omnia  auîh&ritate  jipoflolica,  &  perCapi-^ 
îHlHmgentfAlifimîtm  Romx  ctlchratum',  d^  Rcùtrendifimum  Pa- 
trem  Reginaldnm  dt  Cotigrmh ,  nurdernum  Cenerakm  Ordinis, 
fatentibus  literis  fratri  Bonificio  Mtnifîro  Franci£  cvncefis  ap- 
probata  (^  confirmât  a  pofirem^cfuere  fecunda  Augufir,  ' 

L*an  1579.  fous  le  règne  de  Henry  5.Roy  dePrânee  &de 
Polongncj  le  Cbapicrc  général  d€S  fufdits  frères  canucn- 


I 


1 


5IO  VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

tuelsdltsCordelierSjfutaflemblcàParisenleurConuenc, 
fous  CliriftoHe  de  Chefoncame  Breton  de  nation  ,  lors  en- 
core leur  General:  maisquiauoice(leelleu,pour  Arclicuef^ 
quedeCeiareeroùfctrûuuerencvn  forcgrad  nombre dcf- 
dits  Religieux  de  toutes  les  prouinces  Chreil;icnnes ,  qui  cù 
leurentpournouueauGencral  de  leur  Ordre, F.François 
deGonzague^delamaifondeMantoucrlequelaiTiftaà  vne 
procellion  générale  d'eux  tous,  qui  (e  fitdeicurEglire,cn 
celle  de  noltre  Dame  &.  autres.  Pour  (ubueniraux  frais,  Ôc 
nourrir'cefteairembleeii^rande  de  Religieux,  le  Roy  fus- 
nommé  &  plufieurs  Princes,  feigneurs ,  àc  hommes  de  qua- 
Iitez,melmes  des  Conuents  rentcz,  leurs  firent  de  grands 
dons  d'argent,  vins,5c  viures. 

Nfiws  &  Epiuphes  de  ceux  qui  auoient  des  monuments  de 

marbre  en  VEghfè  des  Corddters ,  dcuanr  la 
\  combujiton  d'tcelle. 

1)  Our  conferuer  la  mémoire  de  tant  de  riches  6c  fuperbes 
-*■  monuments  qui  eftoient  iadis en  l'Eglile  des  Cordelicrs 
auant  qu'elle  fut  bruflee,  ôcafin  d'honorerlcs cendres  de 
tant  de  Princes  6c  PrincefTes,  qui  repofent audit  lieu  ,  bien 
quefansmonftrcScapparencepourlacaurefufdide.ierap- 
porteray  icy  fuccinctement  leurs  noms  6c  qualitez ,  auec  le 
temps  de  leurdeceds,felon  que  les  a  remarquez  Gilles  Cor- 
rozetjpremierautheurdes  antiquitez  de.Paris,&:tefmoin 
oculaire  6c  irréprochable,  pour  auoirveulefditsmonumccs 
6cleu  leurs EpitaphcSjlefquels  lerapporcerayiçyfelQiji  or-r. 
drepariuydreire, quiefltel.  ■  ... '•■;^^'^  ^•'-  .-   ^ 

En  ceftcEglife  repofent  les  corps  des  Princes,  Princefles, 
6c  autres  qui  i'enfuiuent,  qui  auoient  iadis  des  fepulchres  de 
marbre  noir,6ceftîgiede  marbre  blanc  §calbaftre. 

Madame  Nlarie  Royne  de  France ,  femme  du  Roy  Phi,, 
lippes, fils  defaind  Lo.uis,  fille  du  Duc  de  Brcban ,  laquelle 
trelpaiTa T^^q  mil  trois cei^s vingt 6c  vn,k.douzieikie  iour 
delanuier. 

Madame  leanne  Roy  ne  de  France  6c  de  Nauarre ,  Com- 
tefTc  de  Brie-^c  de  Champagne ,  Damç  fondcrciTe  du  Collè- 
ge de  Nauarre,  femme  du  Roy  Philippcs  le  Bel.  Son  rçgnç 
-    <  "    '  '  -  'tue 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  521 

futdcvingcans,&;trcfpaiîàran  mil  crois  cens  quatre, le  2. 
iourd'Auril. 

AudeiFoLis  eftoic  vn  monument  d'vn  Prince  &  d  vnePrin- 
celle, chacun  tenant  vn  cœur  entrclcursmams  :1e  prince 
portoiciesarmesfcmeci  de  fleurs  de  lysàvnebande,&n'y 
auoi c  aucun  Epitaphe. 

Madame  leanne  Royne  de  France  &  de  Nauarre ,  Corn- 
cefTe  de  Bourgongne  2c  d'Arthois,  qui  trelpafla  à  Royc  le  ir, 
iour  delânuier,5c  fut  enterrée  le  ly.iourduditmois,  Tan 
1319. 

Le  cœur  du  Roy  Philippes  le  Long  Ton  efpoux,Roy  de 
France  &c  de  Nauarre,  iîis  du  Roy  Phiiippes le  Bel ,  qui  tref- 
pafTa  l'art  1321.103.  lourde  lanuier. 

Lecueur  de  Madame  la  Royne  leanne,  Royne  de  France 
&  de  Nauarre,  efpoule  du  Roy  Charles,  Roy  deidits  royau- 
mes,tilsdu  Roy  Philippes  le  BeI,&futti!ledeMonleigneur 
LouysdeFrancc,Comi:ed'£ureux,ôcfîlsdeRoydeFrance, 
laquelle  treipalîa  l'an  1370.1e  4.  iour  de  Mars. 

Lecueur  de  Madame  S-  Blanche  de  France,  fille  du  Roy 
Phiiippes  le  Long.veftuëreligieufe  à  Longchamp,  l'an  1318. 
ôcfutleditcueurenterréran  1358.  le  26. iourd'Auril. 

Madame  Mahault  fille  du  Comte  de  faincl  Paul,  femme 
de  Monficur  Charles  fils  du  Roy  de  France ,  Comtede  Val- 
lois,d'Alençon,deCharrres,&:d'Anjou,laqueiletrcipa{ra 
l'an  1358.  lej.  iour d'Oclobie. 

Prcs  de  Mahault  eftoit  vne  autre  princcflc  en  habit  de 
Honnain  fans  Epitaphe. 

Ainzne  fille  du  Roy  de  Cafl:ille,trerpafra  le  27.  iour  du 
mois  de  luin,  l'an  le  rerteeftoit  rompu. 

Madame  Blanchefillc de Monfeigneur  S.  LouysRoy  de 
Frjnce,fcmmeiadisdeMonfeigneur  lertfte 

cftoitrompu. 

L  ouysde  Valois,  fils  de  noble  prince  Monfeigneur  Char- 
les,fils  du  Roy  deFrance  ,  Comte  d'Alençon,deCharcres, 
&  d'Anjou,  qui  trelpaifa  le  lendemain  delafeftedeTouf- 
faindsji'an  1329. 

Du  coflë  de  Midy  cfl  le  tombeau  d'vn  prince  armé,  fon 
cfcu  femëdc  fleursdelvsàquatreiambeaux. 
i  Derrierele  cucur  eft  vn  Chcualier  armé  Se  vne  dame,eflC' 
uez  en  pierre  lans  efcriture.  V  V  u 


5ii  V  N  I  V  E  R  S  I  T  F;  D  E   P  A  R  I  S, 

Dli  coftc  de  Septemtnon  font  les  effigies  d'vii  Comte 
de  d'vne  Comtelle  en  albaftre  ians  elcriture. 

Mclîîrc  Louys  Amnez  fils  de  Robert  Comte  de  Flandres, 
c]LieusdeNcucrs,deRethcfc  ,perede  Monfeigncur  Louys 
Comte  de  Flandres,  de  Neuers  &:  de  Rethefc,  qui  trefpaffa 
l'an  1321. 

Monfcigneiir  Pierre  de  Breraigne,  fils  de  Ican  Duc  de 
Bretaignc,  ^deMadameBlanche  hliedeThibaultRoy  de 
N  a  narre. 

Monlcigneur  Charles  Comte  d'Eftampes,freredeMada- 
nie  leanne  Royne  de  France  &c  de  Nauarrc ,  ôc  de  Monfei- 
gneur  Philippes  Roy  de  Nauarre  6c  Comte  d'Eureux,  & 
trefpairal'an  i356.1e24.iourd'Aoun:. 

ReuercndPereenDieUjMeffirePierreFilholjdeGannat 
en  Bourbonnois,  Archeuefqued'Aixen  Prouence,  Lieute- 
nant gênerai  pour  le  Roy  Franf^ois  premierau  gouucrnc- 
ment  de  Paris  <^ille  de  France,  lequel  après  auoir  vefcu  101. 
ans,trcrp3fla  le  11.  lourde  ianuier,  l'an  1540. 

Du  Comte  de  Carpes  dont  l'effigie  cftcfleuee  en  cuiure» 
AlhcJ'topto  de  Sabaudia,  Cnrpcnjium  priKcipi, 

Friincifci  Régis  fortimam  fecnto, 
^uem  prudent  id  cUriJiimuw  reddidity 

Dûcirinâ  ficit  imiiîOYtaUmy 
Et  ^'cra  piéton  cœlo  tnfernit. 
Vis  dnnor.  LV. 
Hxredes  mœfiijf.  pojj]  An,  M.  D.  XXXF, 

CeflerepulïuretfloitenlancfderditsCordcIierSjaucoflé 
deSeptemtrion. 

Hic  N icoLuis filit^ mini  lodnnkdefanclo  S^mco^ctHis ciuitd- 
tif  SendYum^quiohiit  annoBcmini  M.  CGC.  XXXV III.  diedo- 
?ninicd  diiolms  louis,  die  menfis  Augtijli. 

On  ditqu*vn  Pape  voulant  faire  entrée  dans  Paris  au  Tea- 
dy,pource  qu'il pleut,elle  fut  différée iufques au  Vendredy, 
auquel  iouf  pour  la  reuerence  de  l'entrceon  mangea  chair, 
&  fut  nomme  Ieudy,&:  la  (emaine  des  deux  leudis. 

Ilfdudroit  que  ce  fut  Benaifi  12 .  lequel  fut  elcn  Pape  k  Auigfion 
en  l'an  1334.  & deceda  iiudit  lieu  V an  1342.  le  2s.AurilioHrfitnci 
Marc  Euangeitjle. 

Du  raefme  coflè  contre  la  muraille  eiloic  engrauc  cet  Epi- 
uphs. 


LIVRE    SECOND.  525 

Franc,  MedulU  Patritto  Atcllano  iuris  &  oftimarnm  artium 
fcientia  ornnttJf.fr.iturA  vrhana  aptfdLudouic.  MedioUni  Bucem 
feiiatoria£  dignitate  &  legatiombm  ohcundis  apud  Ludouic.XII. 
Cr  Francîfcum  Galiorum  Reges  ampiifimo  prohitati/£ç^  ^auitatù 
Afud  omncs  clarijf.  Alcxand.  Znncha  pnpinqitus  m  Pnblico  m«- 
rvre  mœrens. 

Pof. 
Detantderiches  6c  magnifiques  tombeaux  qui  efloienc 
en  l'Eglifedes  Cordeliçrsde  Paris,il  n'en  refle  que  cinq  en- 
tiers ,  que  i'ay  marqué  en  la  marge  d'vne  eftoille,pour  Us 
diftinguer  des  autres, 

Quanta  celuy  qu'il  dit  eftre  du  coftédeScptemtrion, 
d'vn  Comte &:dVneComceirc,i'e(]:ime  que  c'cil  celuy  de 
MonfieurlePrefidentleMaiftre^quia  efté honore  Aq  cq(ï 
Epitaphe. 

Egtdijlt  Maiftreypnmiinfupremo  SenatH  Vrdfidisy  Equitis 
religiofifimi,  ac publia  amant iJùmi^Epitaphium. 
Prxfis  eram,  Prxfis  morior^pofl  funera  Prxfis 

Permaneo,  reEli  famaperire  ncquit. 
Ante  loco  pelliy  'vtt.t^,  fericlafubire, 

^uam  facra  mutari patria  fuftinui, 
Nil  Regem  offendi^  nil  legem,  nil  quoque  mentem^ 

Vf  que  pius ,  confians^  integeren  morior, 
Vîuc  meo  exemple^  quifquisficcedis  honorij 
M  ortuus  ac  viuus  tam  bene  clarté  erts . 
Il  y  a  maintenant  plufieurs  autres  belles  Epitaphcs  en  la- 
dicle  Eglife  desCordeliers,entre  lefquels  ie  me  con  tenreray 
de  rapporter  celle  qui  f'enfuit,  qui  fc  voit  grauee  fur  vnc 
tombe  de  cuiure  qui  eft  au  milieu  du  chœur,  laifTanc  les 
autres  à  colhgeràccux  qui  auront  plus  de  temps  ôc  de  loiiîr 
queien'aypas. 

D.  O.         M. 

V  O  T  V  M. 
Illufirifimo  viro  Diego  Botelho  ,perantiquô  Bdhemi.e  Regum 
fiirpc  oriundo  j&  famil.  Botelh  in  LufitamaC^ipiti  nûbilifiimo  : 
qui  tantûO'incredtbili  am or e  Regum  [itorum  Portw^dlidfcmper 
arfity  vt  inhocmirandumfofteriSy  achiflor.  celebrandum  excmpL 
reliquerit.  Pruipue  Dom.  Antonio  Regifuo  huius  nominis primo 
itafuit  deuotus:  vt  m  ipfins  falutc  Patrice  libertat.  Comugem^ 

VVu  ij 


514  VN  I  VER  SITE'  DE    PAR.ÎS, 

pàiiijf.iih.  Majf.  pr»pinû»os ,  &  amicos  Carijf.forîunm  omncs. 
qHitsff6nte  nhquerat  fH^crutuere  ac futerejfe  crcderct  :  Isa  me  re- 
dire dam  d  ftiis  cfftt  rcttocaîKS^  qnalibet prxmiortrrn  (^  honorum  fpe 
tuuttJtfis  y  njoltiit.  Sed  comit^/jîts  Reg.fuum  infortHui.  confians 
pnrticepS)  qujLCttrHque  adt^rfi  CHm  ipjo  Rege  adeo  infra^o  anim<y 
tâjfusy'vt  ne  ab  eo  qiiidem  mort  no  aucrteriî.  Ac  diim  ambor.pofitis 
hoc  in  teff.'plocorpor.  hu?7C  pro  tût  tanîif(j,  onenbus  honore7n  ohti- 
nuitfupYfm.t  voce  expetitum  :  vt  nullibi  oj/k  fua  niji  iHxtn  regix 
1607.    qt^iefccreKt.  Cœh redditus  X.  Cal.  April.  An. Do.  CIj . D C.v'll, 
Vixttannes  LXXIII.  Menfes  III.  dies  XXII, 
Non  fihiyfed  Deo 
Régi  &  Patrie. 
Virum  tnntti?n  tam  finguUri pietate  infignem^  (jr  Lujïtani,€ 
jidd ac fortitiidinis  olim  injigne  decus j  nec profperaynecaduerfa 
fortHKamutatumi  Patrixffix  amans  éf  r/iemor  Antontia  à  Soulay 
nobtUs  L ufitantis,  Ordmis  Chrtfli  Equcsjfgnatus  non  tam  hoc  tu- 
mulo  tegere^quam  hoc  te  légère  ac  Ingère  defideraitit. 

Enuiron  ce  lieu  il  y  a  vnc  pierre  anriQue,rur  laquelle  cft 
grauë  ce  qui  l'enfui  r. 

Icy  gift  Madame  Marie ,  fille  de  Philippe  s  Roy  de  France  ,D(f- 
3  53  3 .    ^'^^^  ^^  Lambôure,  qui  trefpajfa  fan  de  grâce 3 1333,  le  22.  tour  du 
mois  de  Septembre. 

Plulîcuri  grands  perronnagesfoncfcrcisde  ce  monaftere, 
defquels  la  doctrine  a  fait  Icntir  aux  hérétiques,  combien 
vaut  Teftude  en  vn  efpric  er^urë,&  la  fci^nce  en  vneamc  qui 
n'eft  point  maligne:  comme  vn  Nicolas  deLyra^quiaelté 
recogneulcplus  do6le  es  langues  de  Ton  temps,  &ii  grand 
Théologien,  qu'il  faut  que  ccuxqui  vicnnentapres  luy, l'ai- 
dent de  cefteglofe,  dite  ordinaire,  qu*ilafai(5le  iur  toute  la 
Bible  :  Et  vn  lean  de  TEfcot,  furnomme  le  Dodeur  fubtiLIa 
mémoire  duquel  ne  périra  iamais,  fpeciaiemcnt  entre  les 
Scolaftiques  ,  pour  la  doctrine  quM  a  femee  en  les  eicrits, 
quiaferui  de  nollre  temps  à  rembarrer  les  hérétiques:  Et 
autres  grandspcrfon  nages  qui  on  tlèrui  d'ornement  à  cefte 
mailbn,  &  delquels  la  mémoire  demeurera  ecernelle,à  caufe. 
de  leurs  œuures. 

Des  trois  Ordres  injriîuez,  par  S.  François. 
LeglorieuxS.Françoisdcfbn  viuantainiHtucj.  ordres  de 
R.eligieuXjaufquelsiladouné  trois  diuerlesReiglcs. 


L I V  R  E    s  E  C  O  N  D.  52J 

Le  premier  eft  des  frères  Mineurs.  La  reigle  defquels     j^ 
fut  approuuee  par  le  Pape  Innocent  5.  en  l'an  1209.  ^cde 
fon  fiege  le  13.  Cet  ordre  depuis  a  efté  diuiië  en  crois  bandes: 
àfçauoiren  Obleruantins,Conuentucls&:  Capucins. 

Lerecondordre,eft  delàindeClaire,ou  dts  Damianes.     z 
La  Reigle  derquelies  fut  approuuee  par  le  Pape  Innocenc 
4.  i'anderonponriiicatvnzielrne,  &:  del'Incarnation  124^. 
Cedic  ordre  a  eftvi  depuis  diuifé  en  Reclulci,Vrbaniilcs, 
Sœurs  Collettes, &: autres. 

Le  croificrme  ordre  eil  des  frères  penitents,ou  Tertiaires:     ^* 
Ôc fe di uiie en  Réguliers Ôc Séculiers. 

Les  Réguliers  ibnt  ceux  qui  viuent  en  Cloiftrc:  Icfquels 
font  profelHon  de  trois  vœux  folennels.  Le  vulgaire  leur 
donne  diuers  noms, félon  lescorruptiôs  qu'il  apporteprcf- 
que  en  toutfonlangage.Maisparceux  quifi^auentlcurori- 
gmc,  ilsnefontappellezque frerespenitens  ouTertiaircs, 
La  vie  defquels  eft  fort  rcligieufc  en  plufieurs  lieux  denoflrc 
France,  &  ipecialement  à  Paris. 

Les  feculiersfont  ceuxqui  viuetenlcursmaifonsdefquels 
portent  auffi  l'habit  de  ce  tiers  ordre  :  non  pas  euidemmenc 
comme  les  premiers,  mais  par  defTous  leurs  habits,ob(eruâs 
toutefois  certaines  reigles  &:flatuts. 

Cet  ordre  fut  approuuc  6c  confirmé  parle  Pape  Nicolas 
4.Cordelier  de  profelîion,randeuxiefme  de  fon  pontificat, 
6:derincarnatu3n  12.89. 

Les  premiers  lieux  où  fjincî:  François  commença  à  don- 
nerl'habitde  penitence,ccfutâ  Pongibonzi  &àf  lorence. 
Lequel  fut  incontinent  cmbraifé  d'vne  grande  multitude 
de  peiionnes,&  d'icelles  S.  Lucefiusfut  le  premier. 

De  ce  3.  ordrcfurentS.  Louys  Roy  de  France,  fi  mère  la 
Royne  Blanche,îa  Royne Marguerite, efpouie  duditfaind 
Louys,&filledeRaymond  Comte  de  Prouence.  Lefqucls 
au  defTous  de  leurs  habitsroyaux,&  autres  prccieufes  eflo- 
fes,portoientcethabitdespenitens.  Semblablement aufTi 
furent  dudir  ordre fainde  Elizabcr,fille  du  Roy  de  Hogrie, 
faind  Henry  Roy  de  Dace  ,  laincl  Eleazar  Comte  d'Aire 
en  Prouence, ôc  laincte  Delpine  là  femme.  Sainclc  Claire 
deMonceFalconis,RobcrtdeMalcceAe,Princedc  Rimini-, 
Saincle  Marguerite  de  Cortone,  làincte  flizabet  fille  de 

VVu  lij 


jiô         VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

DomPierreRoyd'Arragon  ,Sainclc  Angele  de  Fuligno, 
Micheline  dePczare,  Charles  Roy  deSicile.ôc  lavertueule 
Dame  Sancia,  Royne de  Hierufalem &;  Sicile. 

De  la  Cordelière  ou  Ceinture  de  S.  François^  qui  enuironne  nuiour- 
d'htiy  les  armoiries  des  Dames  dr  Damoifelles. 
Et  quand  cela  4  commencé. 

AnneDuchefTede  Bretaigne(ainn  qu'ont  remarque  du 
Tillet  en  lès  Mémoires,  ôcMonfieur  du  Faucher)  6c  depuis 
dcuxfûis  Royne  de  France^parle  mariagede  Charles  VIII. 
&  en  fécondes  nopces  de  Louys  X I L  femme  de  grand  en- 
tendement, &  de  grand  mérite,  délirant  elguilionner  les 
Dames  defontempsàreftude  de  vertu,  inftitua  l'ordre  de 
la  Cordelière  làTimitationdes  Roys,quiauoientiadis  dref- 
ic  plufieurs  ordres  de  Cheualerie.  £t  honora  tant  icelle 
Cordelière,  que  comme  les  Roys  bordent  leurs  efculTons  \k 
du  Collier  du  grand  Ordre  de  leurdide  Cheualerie  :  aullî 
elle  couronna  Ion  efcufTon  mi-party  des  lys  de  France, ôc 
des  ErmmesdeBretaigned'vneCordelierc.  Et  quand  elle 
vouloir  cefmoigncr  Ion  amour  enuers  quelque  Dame,  elle 
luyhiifoitdon  d'vnc  Cordelière, comme  d'vneelcharpe  ou 
collier  de  Cheualerie.  Cefte  inftitution  a  efté  fuiuie  par 
les  Dames  &:  Damoilelles  de  la  Cour,ôc  en  après  par  les 
bourgcoifes  des  villes,  pour  les  admonefter  de  viure  chafte- 
mcnc&lainclementiôcauoirtouliours  en  mémoire  les  liens 
êvprifondenoflreSauueur^ 

Inftitution  de  l.i  C  on  fratrie  du  Cordon  de  S.  François . 
La  ConfrairieduCordonS.  François  fut  in  ftitucc  par  le 
Pape  Sixte  V.  defon  propre  mouuement,  en  Tan  i  585.  le 
premier  de  fon  pontificat,  6c  donnée  feulement  aux  Reli- 
gieux grands  frères, ou  Conuentuels  ,ainfi  vulgairement 
appeliez.  Maisparce  que  ces  Religieuxn'ontpas  beaucoup 
dcConucnt  hors  d'Italie, ledit  laind  Père  en  l'annecfui- 
uante  concéda  le  mefme  pouuoir  au  Miniflre  gênerai  de 
tout  l'ordre  fai  ncl:  François  { qui  eft  le  père  gênerai  de  i'Ob- 
l'eruancc  )  d'en  ériger  par  toutes  lesmaifons  de  (on  ordre  en 
la  mefme  fa^on  que  delFus. 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  527 

Et  par  autres  Bulles  il  oclroye  àtous  hs  confrères  &:  fœurs 
(^elaconfralriedudit  Cordon, les  Indulgences  deliquelles 
iouifïentlcs  Religieux  dudit  ordre  par  chacun  mois:  &  tou- 
tes les  ftations  ôc pardons  qui  font  tantà  RomejHierufa- 
]em,noft:re  Damedes  Anges, qu'à  S.  lacquesen  Galiiceôc 
aullilesftarionsde  Carefme  ,en  vifltant  l'Eglilè  oiiefl  iniH- 
tueeIaContrairie,6cydirantllx  Vntcr  noJleryÇiy,  Ane  M.iria, 
^Ç\\ Gloria  Patri. 

Parles  (latuts  de  ladite  Côfrairieil  y  doitauoirvn  Prieur, 
auquel  iont  tenus  d'obéir  tousles  confrères.  Et  tous  les  ans 
je  Lundy  après  la  Penrecofte, l'on  doit  faire  cleclion  d'vn 
nouueau  Prieur.  Les  frères  ôc  fœurs  font  tenus  pourgan- 
gnerles  Indulgeccs.vifitcr  chacuir.oisauxiours  ordonnés, 
i'Eglife  où  cft  érigée  la  confrairic  :  &  ce  faifant  eftrc  confcf- 
fez6ccûmmunicz,&  auoir  fur  foy  le  cordon ceinr,l'ils  ne 
font  empefchez  de  quelque  légitime  excufe,comme  de  ma- 
ladie ou  autre  necellîtë  :  6c  dire  fîx  fois  l'ater  r^ofitTy^v^  Aue 
MarU^  &:  fix  Gloria  Patri. 

Sont  tenus  aufîi  de  fe  trouuer  le  troifiefme  Dimanche  de 
chacun  mois  àlaproccfîionfolennelle,  qui  fefaica.presvef- 
pres.  La  principailefcdedeladitcConfrauiecftlefccond 
lour  d'Aouft. 

N  cfrre  S.  p ère  le  Pape  Paul  V.  a  confirme  ladite  confrairie 
parle»!  bullcsoclroyees  en  l'an  1607.  lei.iourdcMay.  Et  en 
meGne  année  par  autres  bulles  du  25.  Septembre  a  donné 
pouuoirau  Miniftre  gênerai, &: au  Commil]àiregcncral,T'/^ 
in  Ecclcjîis  corum  ordmis  tanumi ,  ac  in  Iccà  quibm  non  extant 
Contient  us  velEccleJix  ordinis  Mtnorum  ConuentHalium  S.  Fran- 
cifii  confraîernitates  Cordigeroriim  $.  Francifci  vtnufque  fcxus 
trigert  O"  inftittiere  :  lUifj^fic  ère  cils  O"  inflttutis  indulgent  ia<s  0- 
gratuis  fpritnales  com-ûjunicnre  liber}  (y  licite  valant. 

Lesfreres  de  cefte  compagnie  ont  trois  belles  indtilgëces 
plenieres^quileuronteftéoclrovez  parnoftrcditS.Pere.  La      ^ 
i.eft,  quand  ils  entrent  en  cefte  fraternité,  tanû^tiam  pro  iu- 
ciindo  aduentu.  Lai.  cftà  leur  trempas,  quand  ils  lorrentdece      ^ 
monde pouraller  au  ciel. ErLî  5.eft  Icfuldici.iour  d'Aoull:     -* 
En  laquelle  feremcmoreccrta.neindulgcce  que  S.François 
ohtintdeDieu  eftantà  Alîifc.  Deccvientia  Dédicace  Je 
TEgUfe  de  noftreDame  des  Anges,  cliefdc  tout  l'or  ire. 


5i8  VNÎVER.SITE'  DE  PARIS, 

FrerePicrrcKodulpheacommcce&dediëauPapeSixrc 
V.rhiltoire  Scraphique  (  c'cfl:  à  dire  des  Cordeliers  )  dilbn- 
guee  en  trois  liureSj&imprimeeàVeiiire  l'an  1586  parFran- 
^ois  de  Francifcis ,  aucc  les  figures.  Où  au  premier  luire, 
fol.  48.  pag.  I.  il  fait  mention  de  Beatrix  femme  enceincle, 
quifutquatreioursen  trauail  d'enfant,  &  n'ayant  deliuran- 
ceelic manda  aux  Cordeliers  qu'ils  luy  enuoyaiTcnr  quel- 
qucsreliquesdefaind  François.  Leiquelsluy  enuoyerenc 
vn  bout  du  cordon  de  ce  glorieux  (aincl:,&.appliqué  fjrellc 
Noccx  !c    ladoulcurcefla,  &  enfanta.  Le  texte  allez  conipen  dieux  eil 

Cordon,  ri  t      <<^        '  i 

Beatrix  jratrtbus  tandem  Minoribtts  per  mternuncios  totafè 
de:iOtior,€  committens,  fupplicfteraltquid  de  fanUi  Framijci  relu 
qtpi^sfideple-aa  popofcit.  Conttgiv  nutu,  diuino  y  ûliquantidum 
inucntrir  df  choYd^:,qiidfiierAt  fancîns  q^aridoque pr.tciticlus.  M&x 
'Vi piper  dûlcnîcm  pojïta  chordâ  fuit ^o'^nnis  ft^cUUmc fo tutus  ifi 
dclûr,  moïtis  caufa  mort  nus  fœtus  emiffuSypriJlr/Mfamtas  rejiitu  - 
ta. 

VinJiitHtîon  de  la  Vénérable  (^  dénote  Confrairie  du  S.  Sepulchre 

de  noflre  Sau'ieur  ct-  Rede77ipteur  lefus  Chrifl en  H ierufalcm^ 

fondée  en  l' Eglïfe&monajiere  des  Cerdcliers  decejîe  ville  de 

Paris,  auecLs  cererfionies  obfcruees  en  donnant  l' Ordre  de  Che- 

ualerie  dudit  S.  Sepulchre, 

T    An  de  la  Natiuité  de  nodrc  Seigneur  1254.  l'excellent 
'*^6cdcuotieuxfàinct  Louys  Roy  de  France,!  X.  du  nom, 
eftant  retourne  delà  terre Samde, où  il auoitdemeuré  cinq 
ans  entiers  pour  la  conquefled'icel  le,  afin  d'au  oir  bien  fou- 
uent  des  nouuelles  de  ladicle  terre  fainde  (où  il  auoit  deuo- 
tion  de  retourner  quelque  iour,  fi  Dieu  luyenfaifoit  la  grâ- 
ce) Scpar  ce  moyen  eftrcaduerty  decequifepairoitcsmar- 
chesd'outrcmer,  fit  vne  ordonnance, par  iaquclleil  vou« 
loit  que  ceux  de  fon  Royaume,  qui  auroient  la  deuotion 
d'aller  outre  mer  pour  y  combatre  lesinfiuclcsSarrazins, 
détenteurs  delarerrc  fainde,&yfaireleursprieres&deuo- 
tionSjCufientà  le  venir  trouuer  &:recenoir  fescommande- 
mens:  Sc  (cachant  d'eux  les  moyens  qu'ils  auroient  défaire 
ce  voyage,  Icurdonnoit  largement  defes  biens, auec  pafTc-  ; 
portfufiîlant:afin  de  pafiTer  feurement  par  les  terres  de  fon 

obeiflance 


LIVRE    SECOND.  J29 

obeiiïanceauec  leur  équipage  ôifuiuans,  fanspayer  aucun 
droiâ;  ny  coullume. 

Il  ordonna  d  auantagc,que  tous  lefdits  fubjeâs  reuenans 
d'outre  mer,viendroicnc  en  fa  Courfeprefcnteràluy  :  alia 
de  fçauoir  d'eux  le  cours  de  leur  voyage,6c  des  affaires  def- 
méfiées  entre  les  Chrcdiens  contre  les  Sarrazins.Les  hebcr- 
geok&nourriilbic  près  de  iaMaiefté,  voulant  que  près  d'i- 
celleilyeuttoufiours  nombre  deldits  pèlerins  6cvoyagers 
d'outre  mer,  Lefquels  on  appcUoit  Craftz,,  lors  qu'ils  en- 
treprenoient  le  voyage  id'aucant  que  par  leurEuel'que  ou 
Curé  ils  fe  faifoiët  coudre  vne  Qroix  de  Hicrufalem  de  drap 
rouge  fur  leurs  manteaux,  &:prenoient  le  bourdon.  Au  rc- 
tourils  efloientappeiicz  P^/w/Vrj-,  d'autant  que  retournans 
d'outre  mer  ils  apportoient  des  palmes,  en  figne  d'auoir 
combatu  les  infidèles,  comme  ils  l'àuoient  voué.  Autdias 
PalmierslebonRoyfaind  Louysoclroyoitplulîeurspriui 
IcgeSjIibertez  &.  ffanchifes  telles  qu'auoient  fes  domedi- 
ques6cferuans. 

Mefines  à  fa  Cour  5c  dedans  Ton  palais ,  ioignan  t  la  faindc 
Chapelle  à  Paris, il  auoit  ordonné  vn  logis  pour  l'cberge- 
mentôc retraite,  tant  defdits  Palmiers  que Croifcz: pour 
«lire ces derniersinil:ruits  desroutesdelcurvoyagejôccom- 
me  ils f'ydeuoient comporter. 

Cet  ordre  eftably  par  le  bon  RoyfainclLouys  dura  Ibubs 
fesTuccelFeurs  Phiiippes  le  Hardy,  Philippes  le  Bel  &:  Ion 
fils  Louys  Hutin^  10.  du  nom.  Sous  lequel  lepalaisayanc 
eftérebaAi  par  Enguerrantde  Marigny  intendant  gênerai 
desiinancesdeFranceAle Parlement  lufquesen  cecemps  • 
dcambulatoire,y  ayant  efléeftablyfedêtaire&arreftc  pour 
l'aduenirmos  Rois  l'eftans  retirez  au  Chafteau  desTour- 
nelJeSjOu  efl  de  prefentla  place  royale:  Ledit  Louys  Hutin 
eftablit  vne  chambre  aufdits  Palmiers  6c  Croifez  en  i'Eglife 
&monaftere  des  frères  Mineurs  didsCordeliers  de  celle 
ville  de  Pans,  bafti  par  ledit  faincl  Louys,  enuiron  Tan  de 
noflrefalut  1233. &.  34. 

En  cède  chambre  f'alTembloientà  certains iours delà fc- 
maine  lefdits  Palmiers  &Croifez,pouraduifcc  entre  eux  de 
leur  pe'erinagc.  Aufquels  ioursilsaiTiftoientauieruicedi-     iji^". 
uin  cclebréparlefditsReligieux.  Lefquels  quelque  temps 

XXx 


530  VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

après, à  fçauoir  l'an  1336. auoient  la  garde  du  S.Sepulchre 
de  Hicruialcm^: lieux  de  deuoriondelatcrreraincte.  AU 
requei1:e&:  pétition  du  Roy  de  France  Philippes  de  Valois 
lixieliiie  du  nom.  Lequel  obtint  du  Soudan  de  Babylone 
lors  regnar,permiiîion  pour  tenirauditS.Sepulcrcvn  nom- 
bre deldicls  Cordelieri',  qu'on  y  enuoyoit  de  trois  ans  en 
trois  ans.  Et  le  Gardien  derqueisalemermepouuoirqua^ 
uoicntiadis  les  Patriarches  de  cefte  faincleCitë:  déporter 
Croce  &  Mitre,  abloudre  des  péchez  referuezauS.Siege, 
5c  de  donner  l'ordre  aux  Cheualiers  dudit  faincl  Sepulchre. 

Enuiron  lequel  temps  4^  M.  CGC.  XXXVI.  huict 
bourgeois  deParis  voyagers  dudit  S. Sepulchre,âucc  d'au- 
tres bourgeois  meus  de  deuocion,  mais  empcfchez  d'entre- 
prendre ledit  voyage,  eftablirenc  audit  Monafterc  des  Cor- 
deliers de  Paris,  la  Société  6c  Contrairie  par  eux  nommée 
du  faind  Sepulchre  en  Hierufalcm. 

L'Autel  de  laquelle  fut  quelque  temps  au  maiftre  Autel 
du  chœur  de  ladite  Eglile:  ôc  de  là.pour  n'incommoder  les 
Religieux  en  la  eclebration  de  leurs  heures  canoniales  6c 
du  diuin  feruice  :  il  fut  transféré  en  l'aile  droite  de  la  nef  de 
ladite  Eglife,  où  il  eH:  encore  de  prclent. 

Cet  Autel  fut  direfTé  contre  vn  pilHer  de  pierre  fouftenanc 
deux  Arcades,  lefquelles  lefdiis  confrères  firent  murer  de 
pierre  6c  l'ambrifler  au  deiPus  depuis  le  rcz  de  chauiïee 
lulq  ues  au  lambriSjâ  la  referuationd'vne  petite  porte  ronde 
pour  aller  droit  aux  Chapelles  d'alentour  du  chœur.  La- 
quelle y  eftoic  demeurée  iufqucs  en  Tan  1606.  qu'elle  fut 
bouchée,  en  rebaftilîant  la  Chapelle  du  Heur  d'ElbenCjeftac 
au  delFus  de  celle  de  Hierufalem. 

Contre  ce  pillier  efloitdreflee  vnegrandeimage  depicr- 
rede  caille  de  faincl  Eernardin,  tenant  en  fa  main  droidte  vn 
foleil  rayonnant,  ayant  au  mitan  le  nom  de  I  e  s  v  s,  deiîbubs 
ladite  image,  6c  iufquesàla  pierre  &:  table  dudit  Autel,  ayac 
trois  ou  quatre  pieds  de  hauteur, lefdits  confrères  auoienc 
fait  peindre  en  or  6c  azur  à  la  Molàyque,  vne  Cène  de  noftre 
Seigneur.  Laquelle  tenoit  depuis  vn  des  bouts  deladiclc 
Chapelleiufques  àl'autre,  comme  on  en  voyoiccncoreles 
reftes  en  l'an  1603.  que  ledit  mur  efclattc  par  le  feu  fut  repris 
6c  refait  tout  de  neuf,  depuis  le  rez  de  chaulFee  iufques  eri 
liaur^par  Claude  Gourgucron  maidremaiîbn/elon  lemar- 


LIVRE     SECOND.  ^i 

ché  faiâ:  aucc  luy  par  lean  Bonjan  voyager,  ôi  Rolland  le 
Duc  bourgeois  de  Paris  ,  lors  maiftres  èc  gouuerneursdc 
ladite  Confrairie,&:  des  deniers  d'icelle.  Le  relie  de  la  mu- 
raille depuis  le  delfus  de  ladite  Cœne  iufques  au  lambris, 
eftoit  peine  de  rouge,auec  des  noms  de  I  e  s  v  s,  &  des  Croix 
de  Hierufalcm  d'or  de  ducat. 

Celle  Chapelle  eftoic  anciennement  plus  longue  qu'elle 
ja'ci]:  à  prefent ,  &  ia  clofture  n'eftoit  quVn  baluftre  de 
pierre  de  trois  à  quatre  pieds  de  hault  feulement,  ôcvenoit 
iufques  au  fécond  pillier  de  la  nef,remarquë  par  des  croix 
deHierufalemeflantauhault  d'iceluy  piller:  contre  lequel 
cftoit  la  chaire  du  Prédicateur.  Lequel  pour  y  venirpalloic 
par  dedâs  les  Chapelles  d'Elbenc&deHierufalem,lefquel- 
îespar  ce  moyen  eftoient  engagées  audit  pailàge,  y  ayant 
desportes  referuees  pourceftc  occaiion  &  bouchees,ladite 
chaire  ayant  eRé  drelleeau  fécond  piller  de  l'aile  gauche  de 
la  nef  de  l'Eglifc. 

Lavitre  de  ladite  Chapelle  eftoit fans  hifloiresSc  images, 
faite  comme  celles  que  l'on  voit  es  Chapelles  de  derrière  le 
choeur,  faites  à  demy  l'ozangcs  peintes  éc  damaflees  de  noir 
par  delTus  aux  bordures  de  Heurs  de  lys  de  de  chafteaux  d'or 
lurdurouge,qui  montrent  qu'elles  y  auoientefté  mifesdu 
temps  de  S.  Loys  6c  de  MadameBlanche  de  Caftille  fa  mère. 

Sur  chacun  des  deux  pilliers  de  ladite  Chapelle  de  Hieru- 
fàlemiufques  dans  le  gros  mur,  eftoient  dreilees  deux  lier- 
fesouperchesdebois,façonneescommelecofFre  deladite 
Chapelle ,  de  croix  de  Hierufalem  &:  de  palmes  dorées.  Sur 
lefquelles  deux  heries  eftoientpofez  des  chandeliers  de  cui- 
ure, ôcpar  ordre  dans  iceux  les  cierges  des  Princes ôc Sei- 
gneurs deFrance,  qui  lorsnedefdaignoientdefe  mettteen 
ccfte  deuote  Confrairie,  de  laquelle  les  Roys  eftoient  les 
i  premiers.  Apres  lefquels  cierges,  eftoient  rangez  par  ordre 
i  ceux  defdits  Cheualiers ,  Voyagers  &  Confrères ,  qu'ils  en- 
cretcnoientfoig-neufement,ôc  renouucUoicnt  tous  les  ans, 
eftants  allumez  durant  ia  grand  Melîe  du  faincl  Sepulchre, 
que  les  Religieux  dudid  Conucntchantoienttousles  Di- 
manches de  l'année:  moyennant  la  fomme  de  trente  liures 
jCournoisparchacunan,payablesapreslafeftedePa(ques. 

En  l'an  i434.1csMaiftresôcGouuerneurs  deladite  CoH'    I454' 

XXx  ij 


531  VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

frairie,par  l'aduis  des  Voyagers  &, Confrères,  ellablircnt 
queiques  flatuts  &  règlements  ;  lefquels ils  prefenterent  au 
Pape  Eugène  quatneloie  du  nom,ôc  iceluy  les  côfirma  l'an- 
1435.  ncciuiuanre  1435.  qui  eiloicdelon  pôtificac  lequatriefmc. 
Ces  ftatuts  au  oient  efté  dreflez  par  la  licence  de  Meiîirc  lac- 
qucsdu  Chaftellier,  Euefque  9(3.  de  Pans,  &  par  l'aduis  des 
Statuts (^eU  Re^^''^"*-"^  r*cre  Gardien  ôc  Religieux  duditConuentdes 

Côfrairieda  CordellCrS.  • 

S.Scpiiicrc.       1^^^  principaux  articles  dcfdits  ftatuts  portoienr, 

Qiie  tous  les  Dimanches  de  l'année  feroit  chantée  à  haute 
VOIX, à  Diacre  6c  Sourdiacre,eaue  benide  6c  pain  beni{l:,vne 
haute  MeireduditfainâiSepulchrCjpar  les  Religieuxdudicl: 
Conucnt  en  ladite  Chapelle. 
i.         Que  chacun  Vendredy  de  la  femaine  Cz  dira  vne  Meiïè 
balle ,  en  commémoration  de  la  paiîion  denollre  Seigneur. 
A  l'illbë  d'icelle  l'Euangile  faincl:  Icdin^Iftprincipio,  le  Pfalme 
De  profundis,  auec  les  oraiions  accoullumees  :  à  l'intention 
des  confrères  &  bien-fadeurs  de  ladite  confrairie,  viuants 
êctrefpafTez. 
}•        Que  le  Dimanche  des  Oclaues  de  Pafqueslcfliits  Voya- 
gers î^  Confrères  célébreront  la  lefte  de  iadicle  Confrairie, 
Iront  en  proceflTion  ledit  iourcn  relie  Eglile  qu'il  fera  aduiié 
parlesmaiilrcs^cgouuerneurs  d'icelle.  Er  au  retour  fera  la    y 
^randMeiîe  célébrée  audit  Conuent  5^  chantc^cn  Grer^ 
en  la  manière  accouuumee.  Et  ledit  iour  fc  dira  le  lermoa 
parvn  maiflreenTheologie.  Où  fera  prcfcheela  Refurrc- 
cl;ion  de  noilre  Seigneur,  &  commémoration  faicle  des 
faindslieux,  oùnoflrcSeigneura  opéré  les  myfteresdeno- 
i'tre  Rédemption  en  la  terre  fainrde  outre  mcr,accoufi:umez 
d'eflrevificczpar  les  Palmiers  faifants ledit  voyage. 
^'        Queleleudy  deln  grandefefte  Dieu  par  chacun  an  tous 
iefdits  Palmiers  &  Confrères,  fans  aucune excufe  (fors de 
maladie,  ou  de  voyage  lointain  )  efloient  tenus  &■  obligez 
fafTemblerauditconuenten  la  formel  manière  que  leiour 
des  Octaues  de  Pafques,  pourafiiflieràla  grande  ivleiTe,  Vef. 
près  &fermondudit  iour.  Et  fpccialemcnt  à  la  procelHoit 
qui  fc  fait  ledit  iour  par  les  Religieux:Et  qu'en  icclîeleCleré 
deladide Confrairie  porteroit  la  Croix  auec  deux  cierges 
deJadicleConfrairieâcoftédecelieduclit  Conuenc,  Q^^ 


LIVRE   SECOND.  555 

iTentour  &:  après  le  ciel  ffous  lequel  eft  porte  le  fa  in  cl:  Sacre- 
mentj  ieroienc  les  quatre  maiftres  &c  gouuerneurs  Palmiers 
Ôccontreres,  chacun  fclon  leur  rang,qualicé&ordre  de  ré- 
ception auec  leurs  palmes ,  chapeaux  &  bouquets  de  tieurs: 
&  leur  cierge  par  eux  entretenu  lur  les  herfes  de  ladite  Cha- 
pelle,allume  durant  ladite  procdhon. 

Aduenanc  que  quclqu'vn  deidits  palmiers  &  conFrcres     î" 

vintà  ellre  affligé  de  maladie  contagicufe  ou  autre  ,&en 

necciTitdjqu eleidits  palmiers  &  confrères  feront  tenus  leur 

aumofncr  tous  les  iours  deux io)s  parilis ,  pour  leur  nourri- 

ture,desdeniersde ladicleconfraiiic.  Etoiiils viendroienc 

àdeccderenlavilleoufauxbourgs,quctantklditspalmiers 

6c  gouuerneurs  que  confrères  5  feront  tenus  &  obligez, fur 

peine  de  douze  deniers  parifis  d'amende,  à  appliquer  àladi- 

reconfraine,  de  le  trouuer  audit  conuoy  6c  enterrement: 

lequel  f  en  cas  de  neceilitë  du  deffuncl  )  fe  feroit  aux  del- 

Il    pens de  ladite  confrairie.  Auquel  conuoy  feroit  portée  la 

Croix,lc  Poile,  &  torchesde  ladite  confrairie  ;  ^  le  dcffunci 

n     conduitaulieudeiafcpulture  par  les  Religieux  duditcon- 

II     uent^qucleldits  mailtres  &  gouuerneurs  leront  tenus  d'y 

mener. 

Que  cous  ceux  qui  entreront  en  ladidc  Confrairie  paye-      ^» 
lont  pour  U'ur  encrée  quatreiolspari(is,&:  par  chacun  an, 
deux  lois  parilis,  pour  l'entretien  du  dmin  ieruice,  3c  de  la- 
dite Confrairie. 

^Qiie  tous  les  ans  au  iour  de  Qjjarimodojcrdics  Palmiers     7» 
fie  ConFrcres  fafTembleront  pour  afhfler  audii-inferuice, 
qui  le  célèbre  leditiour  audit  conuent,£c  paver  les  droicis 
de  ladite  confrairie. 

Qu'à  Tiduë  delà  grand  MefTe  célébrée  ledit  iour,lcfdic]:s  S. 
Palmiers  &  Gouuerneurs  procéderont  par  chacun  an  à  l'e- 
ieiflion  de  deux  maiftres^c  gouuerneurs  de  ladite  côfrairie, 
pouricelleadminiflrer  &gouuernerdeuxans  durant  auec 
les  deux  anciens.  Lefqueis  quinze  lours  après  rendront 
copte  deleuradminiftration,  en  prelcnce  des  gouuerneurs 
anciens  &  palmiers,  aiîemblez  au  nombre  de  douze:  par 
lefqueis  leur  compte  demeurera  clos Scarreftë. 

Que  le  Lundy,lendemain  deQuafimodo  leidits  palmiers,     9. 
gouuerneurs  cC  confrères  alfiilerôt  aufèruice  des  trefpaflez 

XXx  lij 


534  VNIVERSITF  DE  PARIS, 

complet  ôcaccompli  :  qui  fc  célébrera  par  les  Religieux  du- 

die  Conuent  en  la  Chapelle dudic  S.  Sepulchre. 

Tels  font  les  ftaturs  de  ladite  confrairie ,  confirmez  parle 
Pape  Eugène.  Lequel  de  ion  propre  mouuemenc  odtroya 
auldirs  i-^almiers, Confrères  &  Sœurs,  de  quelque  lexeôc 
condition  que  ce  fut,  qui  fe  faifoicntenregiilrer  en  ladite 
confrairie,  confcz  &repcntans  de  leurs  péchez  eidicls  iours 
de  Qua(iniodo,&:de  la  grande  fefte  Dieu,afriftansau£èr- 
uice  diuin  célébré  en  ladite  Eglife  6c  monaiiere  des  Corde- 
hers  deParis,plenicreindulgence  de  tous  leurs  pechez,ainfî 
qu'en  l'anneedu  grand  lubiié ,  Se  pareille  indulgence  èc re- 
million  plenicre  en  l'article  de  la  mort. 

Outre  ce,  ledid  Pape  Eugène  odroya  aufdicls  Palmiers 
&  confrères  lefdicls  iours  alîiftants  au  leruicc  diuin  ,  lem- 
blables  indulgences  de  remifTions  plcnieres  6c  annuelles, 
qu'obtiennent  ceux  qui  ylfitent  les  £gli(es  6c  iainds lieux 
du  iàincl  Sépulcre  de  Hierufalem  6c  terre  fainde.  Et  quant 
aux  Chreftiens  de  l'vnôc  l'autre  fexe,airii]:ans  au  diuin  ierui- 
ce  lefdits  iours  de  Quafimodo  èc  grandefcfte  Dieu,  tous  les 
Dimanches  6c  Vendredis  de  Tannée  audicl  conuent  des 
Cordeliers,en  difant  cinq  fois  l'Oraifon  Dominicale, 6c 
ïyJue  Maria  ^  autantdefois,  dix  ans  de  vray  pardon.  Lefdits 
pardons  odlroyez  à  perpétuité  par  ledid  PapeEugene  qua- 
trielme- 

Depuis  ce  temps  la,  ladite  Confrairie  a  fubllfté  iufquesà 
maincenantauditconucnt&monaftcre, fondée  feulement 
fur  la  deuotion  du  peuplc,6c  les  droits  fpeeifiez  aufdids  (la- 
j^utSjlefquelsiâdisluiiifoicntpour  l'entretien d'icelle:  d'au- 
jtant  que  \qs  Religieux  dudit  Conuent  n'auoient  pour  les 
Mclîésdefdics  iours  de  Quafimodo, fefte Dieu, Dimanches 
ôc  Vendredis  de  l'année  que  trente  liurcsparifis  par  chacun 
an,quifont37.1iurcsio.  fols  tournois.  Etpour  chacun  con- 
uoy  deidits  palmiers  6c  confrères  que  5.  fols  parifis,  qui  font 
fix  fols  ôc  vn  liard, beaucoup  en  ce  temps  là,  que  les  viures  6c 
dcreesefloientâ  bon  marché:  lefquellcsvenâs  à  augmenter 
depris,&:  furie  pied  d'icelles,  la  monnoycâhaufTer,  ces  pe- 
tits droits  d'entrée  6c  de  redeuancc annuellene  furent  fuffi- 
fan s  pour  entretenir  le  diuin  feruice  de  ladite  confrairie ,  la- 
queilen'aiarnais  eu  aucune  rente  ny  fondation,  que  depuis 
l'an  1 5)0. 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  53j 

Etiepremierfondateuren  icelle  fut  vn  nomme  lean  ie  Rente  deio. 
Gros,  marchante  bourgeois  de  Paris.  Lequel  ayaDcfaicJe''^^"*°"'' 
voyage  de  la  terre  faindc^donna  zo.liures  to  urnoib  de  rente  îTa^coufral- 
annuclk&:  perpétuelle  à  ladite  confrairie:  icelle  receuable  ne- 
par  les  niaillresikgouucrneursd'icelleconfrairie  par  chacû 
an  le  lendemain  de  Quarmiodojfefte  de  ladite  confrairic, 
furlamaironlizecn  la  cité  de  Pans,  joignant  l'Eglife  de  la 
MagdeleinejOÙpendpourenfeigne  la  ville  de  Hieruiàlem. 
Celte  donation  eft.  faite  &paireepardeuantFourcroy&:da 
HaulfoiSjNotairesau  ChallelletdeParis^l'an  1^37. le  9.iour 
deluin.  Ellefutfaiteparledit  lean  le  Gros,  comeronvoid 
parlatabiedecuiureeilatattaclieeàla  muraille  au  dellous 
de  ladite  Chapelle  de  Hieruralem:pour4'enrretenement  de 
la  Mefle  balle  qui  fe  dit  tous  les  Vcn  dredis  de  la  femaine,  Be 
cjiùnque  fltgis  y  à  l'intention  dudic  le  Gros,de  fcsparens  ôc 
axRis,en  eil:éà  7.  henres,ôc  en  hyuerà  8.  heures  du  matin.  Ce 
quifecontinueiufquesàceiourd'huy. 

Le  fécond  fondateur  &:  bien- fadeur  fut  Pierre  Bertault,  Remède  10 
aulîi  marchât  6c  bourgeois  de  Paris,voyager  du  S.  Sépulcre,  iiuicsdônee 
(]ui  donna  dix  liurcs  tournois  de  rente ,  payable  par  chacun  ^'^A'^^*^°"' 
an  au  lêdemain  de  Quafimodo.  Icelle  rente  perceptible  fur 
fa  mailbn  fize  en  L'Vniuerfité  de  Paris,  rue  delà  Harpe  aux  3. 
Rois,  tirant  vers  le  pont  S.  Michel.  Ladite  donation  palFee 
pardeuant  deux  Notaires  du  Chaflcllet  de  Paris,  l'an  15^9. 
le  ii.Iuin. Comme  il  appertpar  vnetabledecuiureattachee 
fur  le  bureau  des  maiftres  ôcgouuerneurs  de  ladite  côfrairic, 
cftant hors ôc au  defTous  de  ladite  Chiipclle.  Ledit  bureau 
donné  par  Fran(^ois  Charles,  eflant  maiitre  en  l'an  mil  /ix 
cens  cinq. 

Lctroihefmefut  Meffirc  Philippes  de  Noïen, Seigneur  Rent«dc<?«. 
dudit  Noïcn  près  Bret  iur  Seine  ,  Preftre  &  non  voyager,  J'urcsdônee 
Lequel  par  fonteftamcntreceupoj:  Denetz&  Camus,  No- f/'^'^''**^^^' 
taires  auChaflelletdePans, endatcedel'an  1 568.  le  Ven- 
dredy  fcptiefme  iour  de  May,  a  donné  &  légué  à  ladicfe 
Confrairie,  foixante  hures  tournois  de  rente  par  chacun 
an: à  prendrefurlesmagazinsôc  greniersà  feideceRovau- 
jne,  Icfdiclès  foixante  hures  tournois,  faiiant  partie  de 
'plus  grande  fomme,  vendue  ôc  conllituee  par  lesPreuoft 
"des  Marchants,  &:  Efcheuins  de.cefce  ville  de  Paris: 


ccaizie. 


53^  VN  I  VERSITE'   DE    PARIS, 

comme  il  appert  par  vne  table  de  pierre  attachée  contre  la 
muraille,  hors  ôc  ioignant  ladite  Chapelle  de  Hierufa- 
lem. 

Ladite  Confrairie  n'a  d'autres  fondations ,  rentes  & rcuc- 
nusalFcurez  que  ces  trois,  reuenas  enremble  à  quatre  vingts 
dix  liures  tournois. 

Au  nieime  temps  que  fe  firent  lefdides  fondations, feu 

Mcfllre  François  de  Monceaux, (eigneur de  ViUacoublay, 

(lequelauoit  faitles  voyagesdeHierulàlem,  Rome,noftre 

DamcdcLorette,&.rainct  Jacques  en  Compoftelle)fîc  faire 

en  ladite  Chapelle  de  Hierulalem  iefcpulchrc  qui  ('y  void 

dans  ic  gros  mur  de  ladite  chapelle,  par  Germain  Pilon  fcul- 

pteur  ;ain(i  qu'il  le  li'oit  en  vne  table  de  pierre  blanchegra- 

liée  de  lercres  noires  ,eft:antauhautdcla  frizeduditfepuU 

chre:oii]adatcedudeccs  duditMeilîre  François  de  Mon» 

ceaLixiehroice/tre  de  l'an  15^9.  Ladite  pierre  tranrportcc 

par  Mclîire  Galpard  de  Monceu  ux ,  lors  qu'il  fit  refaire  ledit 

îcpukhre.  Icciuy  François  auoit  vn  fils  de  me(me  nom: 

quiledeuançade  24.  ans,  décédant  en  l'an  1535.  Ileflencer- 

•  ré  en  l'Abbaye  S.Germain  desPrcz,cn  laplacededeuanc 

legrand  Autel. 

En  la  mefme  année  que  fut  fait  ledit  fepulchrc,quifuten 
l'an  15  5-4.  Maiftre  André  Theuet  Cofmographedes  Roys 
deFrance,&  Voyager  de  la  terre  rjinâ:e,fit  faire  de  neuf 
la  vitredeladiteChapelledcHieruralem.Eten  icelleeftoit 
dépeinte  l'hiftoire  de  la  Refurreclion  de  noflre  Seigneur, 
IcditThcueteftant  à  genoux,  tenant  (a  palme  6c  les  mains 
iointes  deuant  ladite  image.  L'embrazement  del'EgHfe  des 
CordelierseftantluruenUjleditTheuet  fitofterlesrefles  de 
ladite  vitre  :laquelieilfailbitremettrc  ôc  attacher  tous  les 
anspourieiour&fellede  Quafimodo.  Ce  qu'il  continua 
iufqucsaux  troubles  derniers,  que  voyant  la  nef  de  l'Eglife 
fi  long  temps  ruinée, il  difpofà  de  ladide  vitre, comme  bon 
luy  icmbla>amfi  que  d'vne  choie  fienne. 

Ladite  Confrairie  r^mifeen  meilleurordrequ'auparauac 
eldites  années  15^4. 6c  fuiuantes,6clcsfi:atutsd'icellerenou. 
uclez,  les  Gardien  &c  Religieux  ne  fe  contentants  pourla 
charte  des  viures,  de  dire  le  dium  feruice  pour  trente  liures 
parifisparan,lesGouuern€ursayautsprcrenté  leur  reque- 

fte 


L I V  R  E    s  E  C  O  N  D.  53y 

fteàlaCour  iur  la  demande  defdits  Religieux:  par  Arrft 
d'icellc,  Monficur  maiftre Guillaume  Mauluaut  Confeillcr 
enicelle,fut  commis  pour  régler  les  parties,  voirlescom- 
ptes:moyens&:facultez  de  ladite  confrairie.  Et  en  vertu  de 
ion  ordonnance  lefdiLS  m.aift:res  &  gouuerneurs  firent  vn 
contrad  iiouueau  auec  Its  Vénérables  Gardien  &:  Procu- 
reur dudit  Conucnt,  frère  Pierre  Moifelin  Gardien,& frerc 
Matthieu  de  la  Haye  Procureur,  d'vne  part:  &  Antoine 
Regnault  voyager,  IVn  des  gouuerneurs  de  ladite  confrai- 
rie, d'autre  part.  Par  lequel  il  fut  dit  &:  accordé,  quclefdits 
Religieuxauroientd'orefnauant quatre  vingts  iiurcs  tour- 
nois par  chacun  an, pour  l'entretenement  dudiuinfcruice 
qu'ils fouloient  dire  anciennement.  Auquel  feruice furent 
adiouilcz  des  grandes  Mefîes,  les  iours  de  Chandeleur,  de 
(àinclEibenne,  5c  de  faincle  Catherine  du  mont  de  Sinay, 
auecdeux  Melîès  balles  le  LundyÔi  Mercredy  de  chacune 
Semaine. 

Cenouucaucontraclfutpafle  par  deuantBayard&Bo- 
rcau, Notaires  au  Chafteilet  de  Paris, i'an  1574.  le  Samedy 
20,iourde  Nouembre. 

LaditeConfrairie&lefcruicediuin  augmente  demeura  Combuaiô 
enceteftatiurquesàl'embrazemcnt  <^e  l'Eglife  des  Corde- j^Jc^fiç 
liers^aduenuë  le  Samedy  de  neuf  à  dix  heures  du  foir,i9.  licjs. 
Nouembre  1580.  Lequel  en  moins  de  deux  ou  trois  heures     ijSo. 
bruilatoutle  chœur,  clocher, la  nef,  les  aides  &  Chapelles 
d'icelles,auec  telle  force  Se  violence ,  que  c'eftoit  chofe  ef- 
froyable de  voir  le  terrible  rauage  de  celle  belle  Eglire,rem- 
plied'vneinfinitéde magnifiques  tombeaux  de  nos  Roys 
Royncs,  Princes  &  grands  Seigneurs,  démolis  dç  fracafiez 
en  vn  momét,auec  telle  deformité,  qu'il  ne  C'y  voyoit  pierre 
entière.  Les  pilliers  &; murailles  de ladide  Eglife aufli  bien 
que  les  tombes  efclattces  par  tout  de  la  violence  du  feu ,  qui 
dura  trois  iours  entiers  auant  que  de  l''efteindre,fe  nourrit- 
fant  parmy  les  ruines  de  l'Eglife. 

Les  Religieux  furent  contraints  de  célébrer  le  diuin  fer- 
uice en  leur  Chapitre:  hors  lequel  à  main  droidc  ell:  vne 
petite  Chapelle  de  noilre  Seigneur  de  pitié,  oùle  (eruice  de 
la  confrairie  de  Hierufalem  fut  célèbre ,  iufques  à  ce  que  le 

choeur  derEglireayanccflérefaiddenouueaudcfditsReli- 

YYy 


J58  V  N  I  V  E  R  S  I T  E'  D  E  P  A  R  I  S, 

gieux  pennirenc  aux  Maiftrcsôc  Gouucrneurs  d'y  faire  célé- 
brer le  fcruice  de  leur  confrairie:comme  on  en  voit  les  mar» 
qucs  en  l'Autel dudic  Chapitre  peint  aux  armesdeHieru- 
lalem. 

Le  feu  Roy  de  France 6c  de  Pologne  Henry  1 1 1.  du  nom, 
fit  en  Tan  1582.Sc  années  ruyuâtes,rcfaire2crcballir  le  chœur 
decefteEgliièdesCordehcrs.  Lequel  eft  illullréde  belles 
vitres  {  oùiontrcprelenteesleshiftoires  du  vieil  êcnouueau 
Teftament  )  6c  d'vn lambris  où  font  les  armes  dudid  Roy, 
dorées  de  fin  or  6c  azur. 

L'an  [jS^.le  i9.Nouembre,Reuerend  Perc  en  Dieo,Tuiiaa 
4e  iaind  Germain, Docleur  en  Théologie,  6c  Euefque  de 
Ce(aree,arebeni(l:cefl:eEghre,6c  dédié  le  principal  Autel 
à  l'honneur  de  Dieu,  6c  en  la  mémoire  de  la  fainde  Magde- 
Uine,deS.  Rocq,  ôcS.Sebaflien. 

L'an  1601.  la  nef  6c  lcsailesd'icclleEglife(quiauoitefté 
en  ruine  11.  ans  entiers)  furent  commencées  a  rcbaftir ,  6c  en 
4.  ansparacheuees. 

MonfieurlePrefidentlacqucsdeThoUja  fait  mettre  va 
tableau  de  marbre  en  la  nef,au  deffus  du  portail,  contenant 
en  lettres  d'or,  le  temps  de  reditication,dclacomburtion> 
6c  réparation  dei'Eghfe  des  Cordelicrs,en  ces  termes. 

A.        X  p  2.         n. 

Louvs  *  "^  Beat£  tnemorix  Ludonico  nom  Rege  Templum  hoc  anteannos 
I  ^  B o,  treccntos  quinqHH'Ttnta.  conftruÛum^  quum  nnno  millefimo,  quin^- 
^cKitJimOi  û^{uagcj7mo^  dccirno  tertio  Calcndas  Decemhrùj  exortù 
non  fktù  cognïta.  -via  incendîo,penitu-s  conflagraffet  :  Henrici  tertij 
liber  dlitatf,  iicvotiuispiorum  UrgïtionibHs ,  curante  chriflophoro 
ThuaKO  Amplïfimi  Ordinis  Pr^e/ide  pr intarie ^  inftaurari  cœptttm 
eft.  Dein  helio  longe  Ute£graJ]ante,opu4diu  intermijjum,  JRecâ' 
pta  vrhcj&belU  tumulta  fedato,  Henrici  quarti  muntftcentiajac 
religioJtjîimtpopuU  PariJIenfts  erogationibns  j  curante  lacobo  AU' 
\(>Q(i,  guHo'Jhuano  chriftophori  filio,  omnino  confafnatmneft yAnm 
falutismillejimoyfexcentcjimofexto. 

Le  me  (me  en  François, 
Iesvs  Christ  eil:  le  commencement  6cla  fin  de  toute 
chofe.  CeTemplc-cy  conftruitplusdc  trois  cens  cinquan- 
ïeansy  a  ,parleRoy  faind  Louysneuiiefme  dunora^ayanc 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  .  53^ 

cflcprefquetoucreduitcn  cendres  l'an  1580.1613.  iour  des 
Calendes  de  Décembre:  &:  ce  par  vn  iubicembrazemcnt, 
duquel  le  fubjeA  eftincogneu, commença  d'eftrcrebafty 
par  la  libéralité  du  Roy  Henry  troiriefmejôc  aumofnesdcs 
gens  de  bien;  à  l'inftance  &  pourfuice  de  MeilireChriflo- 
phlc  de  Thou,  premier  Prefîdent  de  la  Cour  de  Parlement. 
Depuis l'ouurage a  efté  intcrmis  &: ce(fé,à canle  des  guerres 
allumées  aux  quatre  coins  &:mitan  du  Royaume.  Finale., 
ment  la  ville  eftant  remiie  à  Ton  deuoir ,  &  a  Tobci/fancc  na- 
turelle qu'elle  doità  Ion  Roy  ,&:  la  paix  rendue  àlaFrance, 
parla  munificence  du  Roy  Henry  quatricfme,3umofncs  Se 
dillributions  du  tres-dcuot  peuple  de  Paris .  pourfuitre  5c 
diligence  deMeffire  Jacques  Augufte  de  Tho  u,fils  de  Cliri- 
ftophle,ilac{lëdu  toutparachcué ,  l'an  de  nolrre  iaiut  mil 
iîxccnsiix. 

La  première  vitre  mife  &:  attachée  en  la  nef  tu  t  celle  de  la 
Chapelle  de  Hierufalem  :  laquelle  y  £uc  donnée  auecques  (à 
lucarne  au  moisdeluin  1603.  par  Maiftre  André  Fauin  Ad- 
uocat  en  la  tour  de  Parlement,  fuiuant  i'ociroy  qui  luy  fut 
faitdefdits  lieux  parlePere  Pignc^lors  Gardien  dudit  Con- 
uentjparpermiffionfîgneedelàmainjerjdatte  du  mois  de 
Noucmbreiéoi.i'Hiitoiredelarefurredion  cft  peinte  en 
ladide  vitre,  &  au  pied  d'icelle  ces  trois  vers  Latins  cfcrits, 
O  ter  f œil  ce  s ,  S  ter^  qunterâ.  beâti, 
Conttgtt  ire  quikus  Solymjtam  puis  in  it/vw, 
^uam  BeH6  elegit  :  Beiùs  efl  qua  fede  fepultus! 

LesmaiftresÔcgouuerneursdela  Confrairiedc  Hierufa- 
lem ,  qui  iufques  en  l'année  1605.  faiioient  dire  leur  Mciîè 
au  Chapitre,  commencèrent  à  le  remettre  en  leur  Chapelle 
ancienne,  la  voyant  couuerteÔc  clofe  de  vitres.  Et  y  fut  cé- 
lébré le  feruice  le  iour  de  la  Touiïain.5ls  audit  an. 

Ilyaplulieurs  autres  articles  au  liure  de  Maiftre André 
Fauin,Aduocat  en  Parlement,  &  l'vn  des  principaux  bien- 
fadeurs  deladite  confrairie  (  duquel  l'ay  tire  auec  fa  permif- 
fion  tout  ce  que  defTus.  )  Maispourcequ'ilsneconcernét 
que lareparationôc décoration  de  leur  Chapelle  du  faincl 
Sepulchre,ie les ay obmis.  Refle à  dire,que le diuin  feruice 
deladite  confrairie  a  efte  beaucoup  augmenté.  A  raifon 
dequoy  le  Conuent  des  Cordchers  (  qui  premierementn'en 

YYyij. 


uy^  VN  1  VERSITF  DE    PARIS, 

rcceuoitpar  chacun  an  que  trente liures,&:  depuis  quatre 
vingtstiures tournois)  en  reçoit  maintenant  cent  dix  hures 
tournois: par concradpafré  pardeuant  Babinet  &.leMoi- 
^y_  ne,  NoraircsauChaftelletde  Paris,le  Lundyapres  midy, 
5. lourde  Fcb.  léoy.  ôccôfirmcparMefTirelacquesAugurte 
d  e  Thou,  Prefident  en  la  Cour  de  Parlement,  Père  fpintuei 
dudit  conuent  des  Cordelicrs.  Cefte ratification  paiFeepar 
dcuant  Bourgeois &:lc  Momc,Notaires  audit Chaiielet, le 

1608.  15.  iourdeFcuricr  i6o'i. 

1609.  -^'^^  1609.  le  Dimanche  de  Quafimodo,  16.  iourd'Auril, 
leRoyTres-ChreiliendeFranccôcdeNauarrCjHenry  un. 
du  nom,  rendit  le  pain  beniftde  ladite  confrairie  :  fuyuanc 
raiiciennecouftumcdes  Roys  de  France  fèspredeceireurs» 
LefquelsàrimitacionduRoyS.Loys.nederdaignoientd'e- 
flre  enregi lirez  en  icelle,ô«:  y  aumofher  de  leurs  biens. 

jéio.        ^^  Dimanche  de  Quaflmodo,i  8.  iourd'Auril  1610.  la 
Très-  Chrefticnne  Royne  de  France  6z  deNauarre,Marie  de 
Mcdicisfitlepainbenilldeladiteconfrairie. 
Cérémonies  obferuees  en  Hienijalem,  en  donnant  t Ordre  de 
Cheualerie  dit  fatn^Sépulchre. 
A  ville  de  Hieruialem,  que  le  Sauueur  du  mode  appelle 
»la  Cire  du  grand  Roy  (en  S.Matthieu  chap.5.)ayant  efté 
conquifc  furies  Empereurs  Chreftiens  par  les  Sarrazms,  la 
gardcduS.SepulchreôcmoncdeCaluairefutiailîècparleC 
ditsSarrazins  à  certain  nombre  de  Chanoines  réguliers  de 
l'ordrede  S.Augui\in,dc  melmcreigleôcvedure  que  ceux 
de  S.Viclor  &  S.Gcneuiefue  du  monc  de  Paris. 

1&09.  Godcfroy  de  Bouillon  ayant  conquisieelle  fur lefdits  Sar- 
razinSjl'an delà Natiuirénoftre Seigneur  1099.1e  15.  luillet 
^proclamé  Roy  de  Flierufalcmpar  les  Princes  François, 
aumohia  de  grands  biensâces  Religieux,  6c  leur  donna  de 
beaux  priuileges,afin  de  prier  Dieu  pour  luy.  Mefmes  il 
ordonnapar  Ion  tcflament  que  luy  &:  l'es  ruccejGTeurs  Roys 
de  Hierufalem,  fuiTent  enterrez  par  lefdics  Chanoines  dans 
IcurChapelledelaindIcan  l'Euangelifte^quicltaudefTous 
dumontdeCaluaire,où  ils  faifoientlediuinferuicejfelon 
leurrcigle.  Il  deceda  le  18.  iour  d'Aoufl:  iioo.  Et  ion  frère 
Baudouin, premier  de  ce  nom,&  fccod  Roy  de  Fiierufalem,. 
l'aniiiS  le  18.  dc(onTCgne.Voyçz Be/lum/acrumGuil/e/.Tyr^. 
Archie^ifco^tj  de  Godefndo  quidcm  infne  librip.  Et  de  Baldaim 


Li 


LIVRE    SECOND.  541 

infnelïhri'vndecimi.  Ils  font  tous  deux  inhumez  en  ladicle 
Chapelle:  Godefroy  à  la  main  dextre  en  entrant, auec  tel 
Epitaphe. 

Hictdcctindytui  Gedefridus  de  Bomllon^qui  totam  ifinm  tcrram 
acquifiHtt  cultui  dîuino  :  Cutus  anima  reqmefcat  in  face,  A7nen. 

Et  à  main  gauche  eft  celuy  de  fon  frère  Baudouin,  oiife 
lifentcesvers. 

Rex  Baldainus^  ludas  alter  MachabxHs: 
SpespatrtJi,  vigor  Ecclejtx,  virtus  vtrtufque. 
^^Hcm  formidabant^  cui  dona  tributaferthant 
Cedar  &  Aegyptus  d^  Edom^  ac  hormcida 
T>AmafcuSy  Vroh  aolortn  modico  cUudttur  hoc  tumulo , 
Viliamonc  les  rapporte  en  les  voyages,  liure  i.chap.19. 
Ce  Baudouin  i.  du  nom  paruenu  à  la  couronne, fit  ces 
ChanoinesreguliersCheuaîicrsduS.Scpulchre, duquel  ils 
auoicnt  la  garde  en  l'an  de  noftre  falut  1103.  Et  ordonna  par 
vn  fpecial  priuilege,que  delTusleur  habit  blanc  deuat  l'elto- 
mach  ils  porteroient  la  Croix  de  Hierufàlem  d'or, telle  que 
les  Roys  la  portoicnt  en  leursarmes,quiiontd'argcntàla 
Croixpotenceed'or,accôpagneede4.croiiettesdeme(nu, 
Etleur  donnapourchef  6c  grand  Maiflre,  le  Patriarche  de 
Hierufàlem, &  leur  fît  des  (tatuts ,  dont  eniuiuec  les  articles. 
Baudouin  par  U  grâce  de  Dieu,  Roy  de  Hierufàlem.  A  tous  fidèles 
Chrefliens  frefcnts  &  aduenir  ySalut  en  nojlre  Seigneur  hfus" 
Chrt/?-^  fcuuerain  Roy  du  Ciel  &  de  U  terre.  Nous  auospour  l^ exal- 
tation de  nofire  faincîefoy,  honneur  &  reuercnce  que  nous  portons 
AH  Trejjdin6t  Sepulchre  de  ncflre  Seigneur,  tnjlitué  O"  mis  fus 
l'Ordre  du  S, Sepulchre, duquel  nous  &  nos fucccffeurs  Roys  à  l'ad- 
uenir  feront  chefs  &  Maiflrés  fouuerains  :  Et  en  nosire  abfence  le 
Patriarche  de  Hierufàlem  :  En  mémoire  O' (Quuenance  de  la  Refur^ 
recfton  de  nojlre  Seigneur  le  fus  Chrijl:  par  la  grâce  duquel  nous 
fommes  paruenusaLi  couronne,  ô" gangné plujhurs  batailles  con- 
tre les  Sarraz^ins,  ennemis  denoflre  fainclefoy, 

Auons,  pour  la  fmguliere  deuotion  des  Chanoines  de  l'Egltfè 

Fatriarchale  de  cefle  faincïeCité^  donné  la  garde  &  tuition  du 

fain[l  Sepulchre  de  noflre  Seigneur  aufdits  Chanoines  :  pour  i  celuy 

d* orefnauant garder ,  tant  de  iourque  de  nuiB,y  entretenir  le  diuin 

fernice,ainfiquils  ont  fait  cy-dcuant.  Vourrecognoiflre  leur  foin  d" 

diligence  y  les  auons  nomczjj  créez,  &  eflablls  foldats  en  lefusChrifi 

•YYy   iij- 


J4Î         VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

de  l'ordre  dudit  fmnB  Sepulchre.  Ordonnons  ^ua  l'aduenir  ils 
forteront fur  leur  robe  bUnchek  £  endroit  de  l'cfiomach ,  oh  autre 
iieti  apparent  d'kelleja  Croix  &  armes  qui  nous  ont  efié données 
fdr  l'adtiis  des  Princes  &  Seigneurs  Chrejliens,afres  la  conquefie 
de  cefte  funcle  Cité ,  Receuront  lefdicls  nouueaux  Cheualiers  4, 
l'aduenir  les  marques  dudtt  ordre  de  nos  mains  d^  de  nos  fuccejjeurs 
Roy  s  :  Et  en  cas  d'ahjence  ou  empejchement  yfar  celles  du  Reuerend 
Patriarche  de  ceftefaincle  Cttéérfes  fuccejjeurs  :  aufquels  lefdits 
cheualiers  feront  les  vœux  accoujlutncz.  d'obédience ,  de  pauureté, 
dr  chafteté,  conformément  auxflatuts  de  leur  Règle, 

Ce  font  les  principaux  articletdeiditsftacucs,  Gonfoimes 
à  ceux  à^^  Cheualiers  du  Temple  £c  des  Hoipicaliers  de 
làind  lean  de  Hieruiaicm ,  à  prclcncdicls^les  Cheualiers 
de  Malthe. 

La  couilume  ancienne  des  Patriarches  de  Hierufàlem 
eftoic  défaire  tous  les  ans  leur  encreedanslalkincle  Cité  le 
Dimanche  des  Rameaux,montez  Ihrvnc  Arnellc  ,en  com- 
mémoration de  celle  que  fit  noflre  Seigneur  ledid  iour. 
Ledit  Patriarche  cftoit  accompagne  de  douze  de  les  Cha- 
noines, au  nom  des  douze  Apoftres.  Et  le  mefme  Roy 
Baudouin  ordonna  queluy&fesiuccefTeursRoys  aucc  les 
Princes,  Seigneurs ôc  Cheuahers  de  leur  Cour ,  iroient de- 
uant  ledit  Patriarche  hors  la  porte  de  la  ville, auec  tout  le  . 
peuple  d'icelle:  6c le conduiroientainfi  en  toute  humilité, 
honneur  &  reuerence  dedans  le  S.  Sepulchre,pour  y  enten- 
dre le  feruice  diuin. 

Et  le  leudy  fainél  enfuyuant  après  le  diuin  feruice  les  Rois 
de  Hierufàlem,  &  en  leur  abfence  les  Gouuerneurs  de  la 
fàinde  Cité ,  montoiêt  auec  le  Patriarche  &  fes  douze  Cha- 
noines au  lieu  du  faind  Cénacle,  au  mont  de  Syon.  Où  le 
Patriarche  lauoit  les  pieds  aufdits  douze  Chanoines:  auf. 
quels  &  au  Patriarche  le  Roy  donnoità  difner.  Et  iceluy 
paracheuéjle  Patriarche  prefchoit  Tinftitution  du  faind 
Sacrement  de  l'Autel,faite  en  celieu  à  pareil  iour  par  noftrc 
Seigneur  IefusChrifl:.Ceflepredicationfînie,Ie  Roy  6c  tou- 
te fa  no  bleiîedifn  oit  au  mefme  lieu,  Scie  refte  de  fa  table 
eiloit  porté  aux  hofpitaux  delà  ville. 

Ledit  Patriarche  &  fes  douze  Chanoines  après  leur  refc- 
dionprifeaufaind Cénacle, montoienc  fur  le  montd'Oli- 


L  I  V  R.  E    s  E  C  O  N  D.  545 

uec ,  où  lis  pafloienc  la  nuicl  en  prières  ôc  oraifons.  Le  matin 
ils  deicendoicnc  au  làind  Sepulchre ,  où  le  Patriarche  pref- 
clioKlapaiîîon,ycelebroicle  diuinferuicc,  demeurants  le 
Roy ,  le  Patriarche  &  coude peupleen  prières  luf ques  après 
l'heure  de  Nonc;  à  laquelle  noftreSauueur  expira  en  l'arbre 
de  la  Croix. 

.  Quacre  defdics  Chanoines demetiroienc au  faind  Sepul- 
chre, depuis  le  Vendredy  fainû  au  matin  iurquesauSamc- 
dy  Midy,pourla  garde  d  iceluy  :  en  mémoire  ôcfouucnance 
quelcmeimcauûiccftétaiclpar  les  gendarmes  des  princes 
desluir's,  fuiuan:  la  permiiïïon  que  Pilace  leur  auoic  dpn- 
nee. 

:  Les  Cheuâliers  du  (àinct  Sepulchre,  comme  les  autres 
*  ordres  desTempIiers ,  Hofpicaiiers ,  de  S.  Lazare,  ôc  Theu- 
tonsl'accreurent  auec  le  temps  en  nombre,  valeur  ôcchc- 
«ance, marchans  en  guerre  contreles  Sarrazius.  Car  eftans 
rcceus  Cheuaiiers,ils  auoient  le  manimenc  des  armes  :  5c  (i 
faiioient  redouter  les  Chre(licns,ayantsperdu  Hierufalem, 
&enluite,la  forte  ville  d'Acre.  Laquelle  conquifepar  les 
Sarrazins,  les  Cheuâliers  Templiers,  HorpitaîiersScautres 
eftoient  lans  demeure  en  la  Paleitine.  Ces  Cheuâliers  du  S, 
ScpulchrepalPercnten  Italie, 5c  l'habituèrent  â  Perouze. 

Les  Templiers  exterminez,  pour  les  crimesà  eux impofcz 
(  comme  nous  deduironsplusamplemcc  au  troifieime  hure 
entraictantdelamaifon  duTcpIeàParis)&:  oartiedeleurs 
biens  aiîecT:eeaux  Cheuâliers  de  faincl:  leande  Hierufalem^ 
depuis  furnommez  de  Rhodes,  &  en  fin  de  Malthe.  Le  Pape 
innocent  V  f  I L  en  l'an  1484.  &  de  fon  fiege  le  premier,  vnit 
àiceuxles  Cheuâliers  du  faind  Sepulchre.  Ce  qui  ne  fut 
■de  longue  durée  -.d'autant  que  leldicts  Cheuâliers  du  faincl 
Sepulchre  l'enianciperent,  comme  ceux  de  faincl  Lazare^ 
&fe  marièrent. 

•  -  De  force  que  le  Pape  Alexandre  V  L  fuccelTeur  dudict 
:Innocent,print  6c  transfera  au  faincl  fiege  Apolloiique  la 
puiirancsdedonnerl'OrdredudicfâinciSepaIchre,duquel 
il  fe  declaraluy  &c  icb  fucceflèurs  Papes,  chefs  &  f buuerams. 
Lefquels  ont  conféré  ce  pouuoir  à  Uurs  Vicaires  généraux 
Gardiens  du  faincl  Sepulchre,  de  donner  ledic  Ordre  aux 
mariez  ou  non  mariez,  après  ferment  par  eux  faicl  fur  le 


544  V  N  I  V  E  R  S  I T  E'   DE    PARIS, 

S.Sepulchrc  d'eftre  nobles  d'extradion  ou  d'office,  &  de 
vacation  :ainiî  qu'il  le  gardoic  à  la  recepcion  desanciens 
Cheualiers  dudic  S.  Sepulchre. 

La  garde  du  fainct  Sepulchre eft  odroyee  (comme  il  a 
efté  remarqué  cy  deuant^  aux  Religieux  de  faind  François, 
dits  Cordeliers.  Lefquels  lonc  enuoyez  deRomedetrois 
ans  en  trois  ans,  auec  vn  Gardien  en  Hierulalcm  ,  ce  qu'on 
appelle  Z^/îw///^,  lequel,  comme  Vicaire  de noftrelainct 
Pcre  le  Papcapuifranced'abfoudre  de  tous  péchez  referuez 
aufaincl:  (icge.  Tient  le  lieu  du  Patriarche  de  Hierufalem, 
officiât/;? Fontificdibu^, laMitre,la Croix, &: l'anneau  paflo- 
ral^toutainfiqu'vnEuerquc.  Et  luy  feula  lapuiirance  de 
donner  aux  pèlerins, de  la  qualité  requife  ,rordi-e  dudict 
iaincT.  Sepulchre.  Ce  qui  fe  fait  &  pratique  encoreauiour- 
d'huy  auec  telles  cérémonies. 

Apres  la  procelîion  taicle  par  les  Autels  &  lieux  de  deuo- 
tion,qui  font  dans  l'enclos  du  fainct  Sepulchre,  &  matines 
chantées,  le  Père  Gardien  fe  prépare, ëc  reueliu  d'habits 
Pontificaux  fort  de  la  Chapelle  derApparition,faitlapro- 
ceffion  autour  du  fainct  Sepulchre, lurlequcl  il  célèbre  la 
Meffe,  &à  la  fin  d'icelle  communie  les  pèlerins,  ôc  les  futurs 
Cheualiers  les  premiers. 

La  MelFe  paracheuee,  le  Gardien  faict  entrer  audi6lS. 
Sepulchre  (  capable  de  tenir  cinq  ou  fix  pcrfonnes  )  leldicls 
futurs  Cheualiers,  6c  les  exhorte  de  conliderer  cet  acle  11 
folennel  deJa  Cheualerie.  Qui  ne  fe  doit  conférer ,  iinon  à 
ceux  qui  font  iiTus  de  parents  nobles,  de  fang  ou  de  vacatiô, 
ôcquiapporteaueceuxvneprobitéde  vie,ÔC  la  vertu,  qui 
eft  le  vray  fondement  de  noblefle. 

Apres  il  leur  faid  promettre  &f'ob!iger  de  défendre  viri- 
lement lafainclefoy  Catholique  Apoflolique  &Romaine, 
ôCminidres  d'icelle,  les  veufues  ôc  orphelins  iniuftemenc 
opprimez.  Qtie  fil  fefkifoitCroifee  par  les  Princes  Chrc- 
fl:iens,pour  le  recouuremenc  de  la  terre faincte,qu'ils  feront 
tenus  d'y  venir  en  pcrfonnc  combatre  les  infidèles  :  où  en 
cas  de  vieillelPe, ou  maladic,y  enuoyeVâleursdcipens  hom- 
me fuffifan  t  &  capablepour  ce  faire. 

Leur  commande  de  corriger  charitablement  le  prochain 
mal  viuât,  dompter  fes  appétits  fenfuels ,  fuir  la  compagnie 

des 


LIVRE   SECOND.  54^ 

desblafphemaccurs  du  nom  de  Dieu,  tous  hérétiques, ôc 
perionnes  excommuniées,  larrons ,  facrilcges ,  homicides, 
yurongnes,  lieux  deshonneftesôc  mal-tamez, ^dcPabde- 
nir  de  tout  péché  mortel.  Abhorrer  la  vaine  gloirej'enuie, 
toutgain  fordide&deshonefte,  &  guerre iniufte.  Leuren- 
iointauflTid  ouirlâMeirctouslesiours,r'ils  n'ont  légitime 
cmpefchement:  mettre  paix  &  concorde  entre  les  Chrc- 
■ftiens,  &  Te  rendreirreprehenfiblc  dcuant  Dieu  5c  les  hom- 
mes, comme  il  faut  qu'vn  bonChre{lien,vray  Cheualierdc 
lefus  Chnftfegouucrneôc comporte. 

Ce  qu'ayants  promis  &  iuré  iblennellementfurlerainvfl: 
Sepulchre  f  dcuant  lequel  ils  lont  à  genoux &nuds pieds; 
on  chante  l'hymne  Fef^i  cre^tovy  le  KQi^ons^EwitiefptrituWy 
&  la  Collede  Deus  qui  corddfidelium.  Ce  qui  fe  chante  à  voix 
balFe:  de  peur  que  les  autres  nations  qui  ont  leurs  Chapelles 
audit  laincl Sepulchre, 6c nommément  les  Grecs  ennemis 
<ies  Latins,  ne  l'en  tendent,  6c  n'en  voyent  les  cerimonies, 
dontils  pourroienc  aduertir  les  Turcs, contre  Icfqueis  les 
.proteftationsfontfaicles. 

Apres  l'hymne  du  faind  Efprit  chante,  le  Gardien  de- 
mande  en  Latin  au  frere.Cheualier,  ,^id  ^u^r/s  rQucdc- 
mandezvous)le  Cheualier  refpond.  ,^jiro  effici  ?mlesfan- 
cfiprni  Sepulchri.  ledemandeeftre  faid  Cheualier  du  Tref- 
iaind  Sepulchre  de  noftre  Seigneur  lelbsChriil.  Demâde. 
Cuius  codhionis  es  ?  Quelle  efl:  voftre  vacation  6c  extraclion.^ 

R.  Nobtlis  génère  ^parentihus  generofis  ,probtSy  d^  Chrifiianis 
crtus.  le  fuis  de  noble  extraction,  ifTu  de  parents  nobles, 
Chreftiens,  6c d'eftat noble.  D.  Hahes  unde  hontfitvtuerey 
■(^fiattim  mtlttAYîs  digmtatis  conferuare  pofis  abjqtte  mtrcthus  & 
AYte  mechamca?  kvit'L  vous  dequoy  viure  honcflementjpour 
maintenir l'eftat de Cheualerie, fans  exercer  art  mechani- 
que,ôc  vous  méfier  de  marchandife?  R.  Hnheo  Dei grntia^ 
Ouy  Dieu  mercy .  Ce  que  le  Cheualier  ayant  accrcené  pour 
chofevcntable. 

Le  Gardien  prend  refpce ,  avant  la  poience  6cles  gardes  ijcnediaion 

j  II  fv     o    1  ••        1    ^      •       1-  /^  delcfpcedu 

jdorez ,  la  benilt  :  6c  la  tenant  nue  en  la  main  dit  ;  Adtutortum  cheualier 
noflrumm  nomine  Dotnim.  R.  ^^tfecit^ô'c.  Or  émus,  Exandt  ^^  S.  Sepul- 
^ujtfumus  Domine  Deus  preces  noflras  y  &huncenf€m,quofefa-  ^  ^^' 
mulus  tuas  h  te  cin^i  dejhlcrat ,  Mniejlatts  tud  dextera  dignare 

ZZz 


54^  VNIVEaSITE'  DE  PARIS, 

hcnedicerc  :  quatënus  pofitejfe  de f en  for  Ecciefurum ,  vidnaram^ 
Orphanorum,  ommumcj^  ixco  ferment lum ,  contrA  paganontm  f^t- 
uitiAm^alijfij^fihi  irifidiantihus fit tcrror  atque  fi>rwidoypr£fians 
ei  ..tqtièperfecutiouis  ô"  tiifi.t  defenfionis  efj^ectiirm .  FerDomtnum 
nofirtmi  lefi^m  Chrifium.  Amen, 

0  rem  us. 

Benedïc  Domine  fancle  Pater  omnipctens  Vcns^fertnuDCAtiû^ 
nem  tiù  fancti  nominis,  ô' per  aduentum  Chrifii  fiit/  ttd  Domini 
mftriy  O'perdonum  Spintusfan^t,  himcenjem  :'vt  hic  famulus 
tuHs y  qui  hûdierna  dw,  tuaconcedente pietdte^eof)r£ctngitiir,'uu 
fibîles  ô"  iyîuifibiles  h  ofles profiernat  dr  conctilcc  t  :  njïcforiaa.  poti- 
tu-s  maneatfimper  ilLtfus,  PerDominum  nofirum.  A'men. 

Apres  la  benedicliondererpeeonchantelePralme,que 
Ton  difoitau  facredu  Roy  Salomon  &;icsiucGeireuri>  Roys 
deluda,  quicflle  145.  cornpoféparDauid, après auoir rem- 
porté la  victoire  contre  le  Géant  Goliath.  Bcnedtcfus  Do- 
minus  Detts  ?neHs ,  qui  docet  manus  meas  ad  prdltum ,  c^  digitor 
meos  ad  hélium,  Gloyia  Patri,  à  la  fin  d'iceluy.  Le  Refpons,, 
S aluum  fac  feruum  tutim  Domine .  R.  Deus  me  fperantem  in  te.  ^ 
D.  Efio  ei  Domine  turris fortitudinis  .'9<.  A  facic  inimici Momi- 
ne  exaudi  oratianem  meam.  Et  cUtnor.à'C^ 

Oremus. 
Domine  fan cîe  Pater  Ommpotens  j^erne  Deu^,  qui  cunUa  folu<s 
ordintts&recî^e  dîfponis,qui  ad  co'ércendam  tmproborum  malttiiiitf 
■itiendamj^  iuflitiamyvfum  gladij  in  terris  ^  hominibtts^  tuafalubri 
difpenfatione  permifish:  d^  militarem  ordinem  adpopuliprote^iiO'- 
neminftitui  'voluifli:  ,^u^iqueper  B,Ioan,Baptifi^am  militihus,ad 
fe  in  deferîo  venientibus,i't  neminem  concuterent^fedproprtfs  con- 
'  tenti  ejjentfiipendîjs^  dicifecifit,  clementiam  tuam  fupplices  exo- 
ramiis  :  vtficut  Danid puero  tuo ,  Goliath  fuperandi  UrgitU'S  es 
facnltatem ,  &  lu  dam  MachahdUfn  de  feritate  gentium  y  nomen 
tuum  non  inuocaniium,  triumphare  fecisii  :  Itad^huicfamulo  tu^ 
N .  qui  nomter  ingô  militi:t  colla  fupponit  y  pictate  cœlefti  vires  ac 
rohur  ad  fidei  c^  ittftitiJt  defcnfioncm  îribuas  y  pr^flef^  ei  fidei^ 
fpei  &  charitatts  augmentiim ,  ç^  ^ui  timorem  panter  Cr  amorem 
hnmiUtatem ,  perfeuerantiam ,  obedientiam  &  patientiam,  ctm- 
Itaj,  in  eo  rcêfe  difpona^  :  ut  neminem  cum  gladio  ifio  vêla  lia  in- 
lufie  cddaty  é'omniacumeo  iufiaô"  recta  defcndat  :  Et  ficut  ip/e 
deminorigradu  admaum  militarem  honorcmprouehitur.  Ita  vt 


LIVRE   SECOND.  547 

^jcterem  hominem  dtfonens  cum^iUtbus  fuis  neuum  indiuit  homt- 
nern  :  vt  te  timeat  &  reffè  colatyperJidorHm  confort ia  vitet^/uam* 
in^Yûxïmumchdritatem  extcridat:  Pr.epofto/uo  in  omnihns  recïif 
4fbediatydrfuiiim  in  cimclis  lufte  officitmi  excquatnr.  Ter  ckri/lum 
J)orntnHmnoHrum.    Amen. 

Ces  oraifons  paracheuees ,  le  Gardien  met  la  main  fur  la 
teftc  du  futur  Cheualier ,  diianr  :  Ettti  cflofîdelis  ^fiYtnuu4.^bo' 
nHs  &  rohufitf-s  Mlles  Bcmini  nojiri  Jefu  Chriflt^  &  (krMtfimi 
eiujdem  Sifulchn,  qui  te  çum  ekcltsjuis  tngloridfua  collocare  di- 
gne î  tir.    Amen. 

Puisilfaïc  chauffer  auxpiedsnuds  du  Cheualier  demeu- 
rancâ  genoux, les  cfperoiis  dorez ,  6c  luy  met  l'efpee  nuë  eu 
la  main -.ayant  au  préalable  ledit  Gardien,  faicl  auccicelle 
par  trois  fois  le  (igné  de  la  Croix ,  difànt  :  Accise  N.  /a^cJum 
gladitimj  In nomine  Patris, &Jîlii^ & Spintusfancti.  Amen.  Et 
vtâris  ec  addefenfonem  tuam^  &frfjctJi  Dei  EcdcfSi  (^  ad  confié  - 
Jionem  intmiccrtim  Criais  Chriftt.icfîdtî  Christian.^  :  d^qudntnm 
httmana  îmbccillitate  fcteris  y  eo  ncminem  iniufte  Ltda^s.  J^od 
ipfefr^farcdignetfiryqui  mm. Pâtre  & ffiriiu  fincto  régnât  fer 
cnmiafeculafeculornm.  Amen. 

Le  Gardien  ayant  fait  cefte  prière,  il  remet  l'efpee  dans 

fonfourreâu,ôclaceintau  nouueau  Cheualier, dilànt:  Ac- 

cingere  N  .gladio  tuo  fnperfcemur  tuumpotcntifime  .^  In  nomine 

Domini  noHri  lefu  chrtfli  :  Et  attende  quod  Jancti  nrnin  gLdiOy 

fed  per  fidem  licerunt  régna. 

Alors  le  Cheualierfe  leue,6c  les  genoux  ployez  &  la  telle 
courbée  &  inclinée  deflus  le  fainct  Sepulchrc ,  le  Gardien 
reprend  l'elpee  nue ,  en  donne  trois  coups  du  plat  d'iceîle 
furies  elpaules  du  nouueau  Cheualier  :  &  par  trois  fois  fai^ 
fant  le  figne  de  la  Croix ,  did  ;  Ego  conflituo  &  ordino  te.  N. 
fnilitem  Janctifimifepulchri  Domini  nosin  lefu  chrifti ,  In  no- 
mine Patris, O'fiiti,  &  Sptritus fancti.   Amen . 

PuisapresilbaifelenouueauCheuaIier,6cîuymetlachaif' 
ned'oraucol.  De  laquelle  pend  fur  l'e/tomach  vue  Croix 
<i*or  de  Hierufalem,nQn  ermaillë  de  rouge  (corne  quelques 
vns  la  portent)  ains  d'or  fans  aucun  efmail:  ôc  le  Cheualier 
baifelelaincl  Sepulchre. 

Le  Gardien  difcourt  par  après  de  l'antiquité  de  cet  ordre, 
&  que  c'èftoit  celuy  là  melme  qu'il  donnoit  aux  Princes^ 

ZZz  ij 


J4S  V  N  I  V  E  R  S  I  T  E'  D  ^   P  A  R  I  S, 

Seigneurs  &.  Cheualiers  qui pafibiéc  en  la  terre  faincle  pour 
combatre  les  Sarrazms. 

En  fuite  les  Religieux  &  pèlerins  baifent  le  nouiveau  Che- 
ualier,  en  fignc  de  rcfiouilîancc ,  ôc  de  congratulation.  Ce 
t]u"eftantparacheuë,iirefaid  vne  nouuelle  proceffionau- 
tour  du  laincl  Sepulcbre.  Durant  laquelle  ell  chanté  TV 
Deum  latidamus,  Et  rcucnans  à  la  Chapelle  de  l'Apparition^ 
delaquelle  ils  eiloient  partisau  commencement  de  ces"  cc- 
remomes , lePere  Gardien  Q\\'dinx.Q^Do;fnne exandi orationcm 

Oremus. 

Dd  Ecde/f.e  tit.t  miftrkors  Dcus^  vtfancîof^iritu  congreg/ita, 
hoJiiU  nulUtcnus  mcii^fione  turbettir. 

Gmnifoîens  fcmpterne  Dem^^fuperhuncfumultim  tnum  N.qui 
emïntnti  mucrone  circnmcingi  dejiderauit  -,  gratiam  ttij.  henedi- 
ciionis  infunde  :  etindém(jue  tux  dexter£  virtute  mumtum  fac 
ciincta  aducrfantia  cœlefiibus  armari  prj^Jidifs ,  quibus  inhocfe- 
ciilo  ntiltls  hellorHm  tempejlatibus  ferturbetur.  Pcr  Dominttm 
noftrum  lefum  Chriflum,  qui  cum  Pâtre  &/piritufanc}o  %'tuit  df 
régnât  in  fcculifeculûru'm.  Amen. 

Telles  font  les  cérémonies  qui  Pobferucnt  en  Hierufalein 
lors  que  Ion  donne  Tordre  du  S.  Scpulchre  auxCheualiers- 
de  la  qualité  requife  pour  le  receuoir, 

C'ell  de  touteantiquirë  que  cède  couftume  a  eflépradi- 
quec  à  Paris ,  capitale  du  Royaume  de  France,  que  ceux  qui 
iit  veulent  acheminer  en  la  terre  faincbe ,  fe  treuuent  les  Di- 
manches  aux  Cordeliers  à  la  Mefle  de  Hierulalem.  A  riiîuc 
de  laquelle  ils  font  inftruics  de  leur  voyage  par  les  voyagers 
&:  gouuerneiirs  de  la  confrairic.  Sont  enregiftrez  fur  le 
liurcd'icelle,  &;aduertisdelaroutequ'i!s  doiuentprendre 
par  VenizcGuMarfeille,  ^  des  deniers  qu'il  leurconuient 
auoir  pour  faire  leur  voyage.  Ce  qu'ayant  faid  U.  mon- 
jftrc  la permiiîîon& congé  dcieurEuerque^c  Curé  de  leur 
parroilfc,  portant  attcitation  de  leur  preud'hommie,^: 
relicrion  Catholique,  Apoftolique  6c.  Romaine:  Lefdids 
MaiftrcsSc  Gouuerneurs  delà  Confrairie leurs baiUent  des 
lettres  en  parchemin  imprimées,  fignees  defdits  Mailtres 
&  Voyagers,  £c  (cellees  du  feau  de  ladicle  Confrairic:  qui 
font  les  Armes  de  Elicrufalem ,  addrelTantes  au  Père  Gar- 


Lî  VRE    SE  CON  D.  549 

dien  6c  Religieux  Cordeliers  du  Mont  de  Syon,S:  garder  du 
fainct  Sepulchre  de  Hierulalem ,  pour  reccuoir  Icfdicls 
pèlerins  âvoyagers ,  qui  leur  en  font  meilleur  trai clément, 
&:plus  d'éftac  defdides  lettres,  que  de  pas  vnes  autres, 
qu'on  y  f(^auroit  porter.  Al'entour  du  feau  deladicbecon- 
trairie  font  grauez  ces  mots.  Sigillum  Socittatis  Snncîifiimi 
StPulchri  D  ornini^  PariJ/is  infiiîutj(. 

Lefdides  lettres  font  feclleesen  cire  rouge:  &:  celles  que 
!  Jefdicts  voyagers  &  Cheualiers  feparemcnt  apportent  de 
Hierufalem  font  feelleesen  cire  blanche,  Le  leau  defdicis 
Religieux  &.conuent,efl:graué  de  la  defcente  du  faincl  Ef- 
prit,  faite  audit  mon  t  de  Sy  on  iur  la  Vierge  Marie,  les  Apo- 
ftres  &.  difciples  eftans  au  nombre  de  cinqçens,leiour  de  la 
Pentecofterainfi  qu'il  eftelcric  aux  Actes  clés  Apoftres,^ 
auxEpillres  S,Paul. 

Leldits  Gardien  6c  Religieux  Cordeliers  de  Hierufalem 
renuoyent  attellation  aufdic^s  maiftres  ôcgouuerneursde 
ladicleconfraine  à  Pans,  de  la  venue  des  Pèlerins,  aufquels 
ilsontdeliuréletws  lettres  au  partir  de  Paris:  ^ccommeils 
ont  vifite  les  lieux  de  deuotion  de  la  terre  faincle,  ôc  aux 
Cheualicrs  ils  deliurent  feparemcnt  les  lettres  de  l'ordre  de 
Cheualerie  par  eux  reccuesaudicl:fain6l  Sepulchre  de  Hie- 
rulalem, Leiquelles  lettres  tant  defdicis  Cheualiers  que 
Voyagers, font  par  lefdicls  MaiflrcsScGouuerneursdeia- 
dicle  Confrairieà  Paris,  enregiftrees  au  gros  liure  d'iccl- 
Ic:  A  ce  que  perfonne  de  quelque  qualité  qu'elle  foit,ne  l'a t- 
tribuele  filtre  de  Voyager  ou  Chcualier,fans  auoirpreuue 
•  certaine  êcafTeurced'auoir  fait  le  voyage. 

En  la  fin  du  voyage  du  Seigneur  de  Villamont,Cheua* 
lier  de  l'oidre  du  faincl  Sepulchre  de  Hierufalem  font  les 
ftatuts ou  ordonnances dudiâ:  Ordre:  où  il  e(l  dicl  que  le 
Çheualierpayera  à  fa  réception  trente  efcus  couronne,  &: 
le  Voyager  cinq  efcus  couronne,  par  aumofne:pour  cflre 
le  tout  employé  à  la  nourriture  &;  entretenemenc  despau- 
ures  pèlerins. 

Z  Z  z   iij 


S50         VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

D£S    RELIGIEVX     MËNDIANS    NOMMEZ 

At{gujlins.&  iiiijn  des  Sachets  &  Sachcttes^  qui  efiatent 

des  Religieux  &  Religieufes  vejius  de  fies. 

CPIorioIanus  Prieur  gênerai  des  Auguftins  Hermites^ 
en  fon  Apologie  infcripte,  Defenforiiiinfui  Ordinîs , {'ç,î, 
force  proLiuer  qu'iceux  Religieux ,  qui  vtimturveHe  nigra(^ 
cingulû  lato  ex  corto  faclo ,  doiuent  cftre  prcfcrez  aux  Corde  - 
liers,  &  en  rend  la  raifon,  Bartholomjtus  Cajjkneus  ,farte4.  Ca* 
tAlogt  glor'u  miirndiy  Confiderattone  yi.  ^^oniam  {inquit)fttnt 
tempore  friorcsy  &  ratio  ne  inftitutons  digniores.  Tint  enim  S» 
AugHHinus  dtgnitate  maior  Beato  FranciJeo,fedc^  cdiquot  feculis 
antiquior.  Toutefois  fuyuant  celuy  quia  cfcrities  Antiqui- 
tez  de  Paris  deuanc  moy,ie  les  ay  pcftpcfez  aufdids  Cor- 
deliers. 

Leldi  es  frères  Hermines  de  l'Ordre  faind  Aucruftin  ont  eu 
trois  diucrfes  maifonsà  Paris.  Premièrement  ils  ont  de- 
meuré en  la  rue  dite  encores  auiourd'huy  des  vieux  Augu- 
flins.  Comme  il  appert  par  le  Vidimus  d'vne  fentencede 
rOfHcial  de  Paris, en  datte  du  Mardy  d'après  la  Touiîainds 
1190.  Commençant  par  ces  mots:  Vniuerjîs  prjifentes  literaS' 
infpeBtiris  Ofjictdlis  Curi^  Farifienfis ,&c.  Affirmo  qnod Prier'^ 
fiatrum  Eremitarum  ftnBi  Augufiini  &  eitts  Conuentus  Pari- 
Jicnfis  tenehnnt  O'  -pefidebant  quandcim  domnm  cum  quodam  iar-» 
dmo  eidern  adiacente,fitam  Parifitts  extra  muros  ^vltra  portarn  Sk 
Eufiaehify  in  vicoperquem  ituradmontem  Martyrum,  contigtmni 
ex  omnt  Litcre  Bomini  Parifienps  Epifeopi. 

LeurEglife  eftoit  la  Chapelle  faincle  Marie  Egyptienne, 
preslaporteMontmartre.  Laquelle  pour  lors  hors  la  ville, 
auoit  elle  reba  ftic  aux  dcfpcns  Si  àla  pourfuite  d'vn  marchât 
drapier  de  Paris. 

Ily  aàpparencequ'ils  efloientauditlieudésTan  11^0.  ou 
enuiron. Car  neuf.insapreSjles  Religieux  appeliez  Carmes, 
furent  introduits  à  Paris  par  le  Roy  (aind  Louys, comme 
nous  dirons  en  fon  lieu.  Lefquels  Religieux  nous  tenons 
eflrepofteneurs aux  Auguflins, quant  à  leur  introduclion 
6c  premier  eflablilfement  en  noilre  ville. 
Secondement  ils  ont  demeuré auprcs  la  porte  S.  Viclor, 


LIVRE     SECOND.  yji 

^nvnlieu  vague, inculc  Ôc  remply  de  chardons, qui  pour 
C)cla  Pappelloit  Cdrdtnetumy  à  Cardais ,  ôc  i'ellendou  depuis 
ladite  porte, lufques  en  la  rucdeBieure,oii  l'Eghlè  laind 
Nicolas  enclore  retient  ceiurnom.duChardonncr,commc 
il  efl  plus  amplement  dit  cy  après  ,au  traicté  de  la  fondation 
du  collège  du  Cardinal  le  Moyne.  Le  père  luuenal  de  Nar- 
oic,  Procureur  de  reuerend  père  Clément,  Prieur  gênerai 
del'ordredesHcrmices  Auguftinsfutlepremier, lequel  en 
I  J'anii85.  acheta  deMeffieursdenoftrcDamc  deParis,  vne 
,  pièce  de  terre  fi fe  audit  Chardonnet,  contenant  quatreaiv 
penSjContiguealamailon  des  Bernardins, &tenantd'autre 
p^rt  dd  daeum  Beuerif,  quicftlapetite  riuierede  Bieure.  La-. 
quelle  venoïc  anciennement  iniques  à  la  rue  dudic  Bieure. 
Ceite  acquifition  faide  pour  le  pris  de  quatre  cents  liures 
tournoiSjOCrefcrucaufdics  fleurs  de  noftre  Dame,  deux  de- 
niers de  cens  capital.   Ce  que  le  Chapitre  gênerai  dudiâ: 
ordre,  célébré  à  Florence  eu  Tan  i187.au  Conuent  du  faind 
Efprit,aconfirmépariespatentesquci'ay  veucs&leues. 

Et  en  l'an  12S5.  au  mois  de  Feuricr,  le  mefme  père  luuenal 
C  comme  il  apperc  par  les  contrads  de  i'Orïiciai  de  Paris) 
acheta  vne  autre  pièce  de  terre  de  l'Abbé  &:  Conuent  de 
iaind  Vidor,  aulieudeChardonnet,pour  le  pris  de  deux 
cens  vingt  «Se  vne  liure,treze  lois  quatre  deniers  tournois.  > 
Plus  vne  maiibn  auprès  la  mailon  des  bons  enfans,  en  fai- 
fant  rente  annuellede24  liures  tour. 

Le  Pape  Honorius  4.en]aprecedan:eannee  1285.  &  de 
ion  fiegela  première, confirma  les  contrads  des  fufdides 
acquifitions. 

Ec  d'abondantle Royde France,  Philippesquatriefme  dit 
le  Bel,  en  l'année  cnfiiyuante,  qui  eftoit  de  Ton  règne  la  pre- 
mière,il  concéda  aux  Auguftins  l'vfage  des  murailles  & 
tournelles  de  la  ville  :  Defendantà  toutesperfonnes  d'y  paf^ 
fer,  n'y  demeurerfans  leur  congé. 

Maisvoyantsqu'entellieu  ils  ne  pouuoient  commodé- 
mentviure,pour  le  peu  d'aumofiics  qu'on  leur  faifoit:  du 
confentement  dudicl  Roy  &derEuefi.]uedePans  Simon 
Matiphas  de  Bucy,  ils  vendirent  ce  qu'ils  auoient  acquis  au 
Chardonnct,&  l'en  vindrent  tenir  au  lieu  où  ils  font  de 
prefent;  que  leur  cédèrent  lesfreres  de  lapenitcncc  de  leliis 


îp         VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

Chrifl:,  dids  en  Latin  Saccarif^  5c  en  François  Sachets  ou 
frères  des  facs.  Defqaels  il  cft  befoin  de  traider  plu  s  am- 
plement, auantquerapportcr  les  fingularitez  qui  font  en  i 
celle  troiiielmemairon  des  Auguftins. 

Faut  noter  que  le  Roy  faind  Louys ,  incité  de  par  fa  mère 
la  Rovne  Blanche,  retira  en  vnesrrandemaiibniizc  deuant 
lePalais,  &de  l'autre  cofte  dclariuierede  Seine, qui  paffe 
par  delFous le  pont (aind Michel, des  Religieux  de  l'ordre 
delà  Pénitence  de  lelus  Chrirt,vulgaircmcnt  dits  en  Latin 
itiSé^dxzis.Saccartf^bL  en  François  Sachets, ou  frères  des  facs,  pource 
qu'ils elloientveflus  de  facs,  pour  y  habiter  à  perpétuité: 
mais  Us  n'y  refîderentpaslonguemct,  comme  nous  dironj    i 
cy  après.  Les  lettresdu  Roy  S. Louys  font  telles. 
T    Vdoukm  Dei  gratta  Francorum  Rex.  Nouer int  vniuer^ pr4^ 
^-^ fentes ^nriter  & futuriy  quod  cum  nos  diuini  amoris  imuittéy 
tro  falute  animt  noftrdy  necnon  ô'pro  remedtjs  animarum  inclyt* 
recordationis  Régis  Ludouici  gcnitorts  noftri,  ô'  ReginàL  Blanch.t 
^enitricis  noftrx^  ac  aliorum  antecejjorum  nc/I-rorum  m  permet  tium 
cbcefmms fratrihus  de  ordine  pœnitcntix  lefu  Chriflidomum  qui- 
dam ad  inhahitandiim  fitam  Varïfius  in  farrochta  S .  Andrew  de 
Arficijs ,  cum  citis  pertinentes  :  njt  m  eadem  domo  [fi de  voiuntate 
&  ordinatione  dtlecJi  &  fidelis  nûfiri  Epifi:opi  Panfienfis procède- 
ret,  ^  preshytert  pârrochialis fancli  Andrejij  necnon  Ahhatis& 
Conuentusfaniii  Germanide  Pratisparifius  confenfus  adejfet)  ec- 
clefiam  &  cimitcrium^dificare  vellent.  Sedne  fortèin  pofierum 
ey  aduentu  &  remanentia  dicforum  fratrum^  quantum  ad  ohlaîi- 
ones  y  ohuentiones&alia  iura  parrochialia  parrochialts  preshyter 
afjèreret fe  ejfe  grauatum  :  Nos  in  recompenjationempr/dtcforumy 
de  ^tjfen/ù  preshyteri  parrochialis  qui  nunc  efi,  eidern  &  fuccejfort- 
bus  fuis  tn  perpetuum  concedimus  feptuaginta  folidos  panfienfes' 
fingulis  annis  in  Trjipofituranofira  R arifienfi percipiendos imedte - 
tatem  vide  lice  t  ad  natale  Domini^  &  altam  7nedietatem  adfeflum 
beati  loannis  Baptijlx,  permanum  Pr^pofiti  qui pro  tempore  Prt- 
pofituram  tenuerit  ante  diÛam.  ^odvt  ratnm  &ftabile  per- 
maneat tn  futurunîypr^fentes  UterasfigilU  noftri  fecimus  impre- 
fionemumri.  Datum  Parifius^anno  Domini  1261.  MenfèNouem^ 
brt. 

Deux  ans  aprcs,lefdits  frères  de  la  penitccedelefusChriil: 
ou  Sachets, accrcurent  leur  demeure  par  le  moyen  d'vne 

place 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  553 

pUce  vague  &  d' vne  tuillerie  contigue ,  que  leur  cedderenc 
les  Abbe  ScConuenc  de  faincT:  Germain  desPrez,  pour  le 
pris  de  cencliurcsparifis,  qu'ils  en  receurenc  du  Roy  iàind 
Louys  :  comme  en  faicfoy  leur  quittance,  qui  efl:  telle. 

VNiuerJis  frxfetites  literas  inffecturis  GerArdus  permipone 
dtuinii  S,  Germant  P arif.  humtlis  Abhas ,  Capt'lLirmsDomi- 
ni  ?âfjty&  lotus  eiufdem  loct  conH€ntm,falutem  in  Domino .  No- 
tum  facimPfSj  quodnoshabuimus  éf  recepimus  ab  illufiri  Domino 
nojlro  Ludoutco  Dei  gratia  Rege  Francorum  centum  Itbras  Parif. 
infecnnid  numerata ,  conuertendas  in  emptionem  ad  oBw  noflri 
monafierij ,fro  ncomfcnfitione  quinquaginta foltdornm^cjuos per-  *r'  fti     - 
cipiibamus  fipir  quibufdam  plate  a  fit  a  Parijius  in  *  Laas  ,iuxta  du  territoire 
domum  fratmm  pœniteatium  Domini  nofiri  lefa  Chrifli^  quxfuit 
Magiflrt  Hugonis  di^ide  Cafielleto.clerici^O'  tegulariafitA  tuxta 
domum  fiatrum prddtchrtim  &  pertinenttjs  ipfitii  tegularix  con- 
cejjorum  ànobù,  adinflantiam  diffi  Domini  Régis fiatribus pœni- 
tentiji  lefaChrifii  prddt^is  :  .^ittantes  dtSinm  Deminum  Re- 
gem pro  dtcfafimmapecunixjic  ânobis  habit 4  0-  receptay  tamde 
prddtcfo  cenfu  annuo,  quam  de  omnibus  alp  &Jingulls,  qu£  ratio- 
nedtctorum  quinquagintafolidorum  annui  cenfus  pojfemus  aprx- 
diBo  Domino  Rege  vfqne  inprxsentem  diem  cf  etiam  in  futurum 
repeter  e  quoquo  modo.  In  cuius  rei  teflimonium  prxfentibus  literis 
figilla  nofira  duximm  apponenda.  Dat,  anno  Domtni  1 2  6s*  die 
lun<t  pofl  Pcntecoftem, 

Lcsfrcres  de  la  pénitence  de  lefus  Chrifl: ,  autrement  dits 
frères  desfacsôc  îàchets,  ne  gardèrent  ce  lieu  que  trente 
deuxans.  Cary  eftans  entrezau  mois  de  Nouembre  \iGi. 
enTanii^}.  le i4.iourd'Odobre,ilslecedderent acquitte-     1293. 
rent  par  contrad,  es  mains  de  Reuerend  Père  &  tres-docle  ^^"^^  ^'^  ' 
perfonnage.  Frère  Gilles  de  Rome,  Prieur  gênerai  de  tout    '""'^'•"'•'* 
Tordre  des  Herraites  Auguftins  lallegansqucfansfcrupule 
deconfcienceilsnepouuoient  plus  tenir  leditlieUjàcaufc 
delapauureté,6c  que  leur  ordre  diminuoit  dciour  en  au- 
tre. 
Matthieu  Paris  efcriten  riiiftoired'Ans-Ietcrrc.querous  ?Jl^u!^^\ 

lT>»TT  TTT  1'  >T  1^  tCSKCilgl6U« 

le  Roy  Henry  lll.  enlan  1257.  apparue  a  Londres  vnnou-  ics. 
uelordredcReligieuxveftusdefacs:5c  pourcelaappellez, 
Saccati.Eo  (inquit)  tempore  nouus  Ordo  apparuit  Londinis  de  nui- 
hufdamfratYibu'S  tgnotis  &  nonpr^uijis  :  qui^  quiafaceis  incedebat 

A  Aaa 


5)4  V  N  I  V  E  R  S  I  T  F    DE    PARIS, 

tfidutiyJratresSaccati  %ocahuntitr^  frères  Sachets  ou  des  facs. 

Quancaux  pauures  femmes ReligieuresveftL]esdefacs,6c 

pour  celaappcilees  Sachctces, voyez  cequc l'en  ay  efcric  cy 

deuant  entraidant  de  la  parroilFe  S.  AiKiré,pag.  34^. 

ReuenansàtraicierdesHermices  Auguftinsmendians.ôc 

^  de  leurs  priuileges  :  le  Pape  Innocent  4.  en  l'an  1 1.  de  fon 

jiir.  pontificat,&:  de  l'Incarnation  1255.  a  confirmé  les  conftitu-, 
rions  &  llatuts  des  Auguftins,  Et  pareillement  (on  fuccef- 

11^4.    feut-  Alexandre 4.  l'an^defonfiege. 

jij).  En  l'an  fécond  j  qui  cftoit  de  l'Incarnation  1255.  voyant 
ouedefdits  Auguftinslesvnsportoienthabitsblancsj&les 
autresdeshabirsnoirsàgrandes  manches, ceints  delarges 
courroyes  de  cuir  auec  groiïes  boucles,  &:  à  leurs  mains  des 
bâfrons  de  cinq  palmes  de  long:  il  ordonna  pour  garder 
vniformitc  que  tous  fuflent  vcifcus  de  noir:  Énioignansà 
àceuxquienauoientde  blancs  de  les  quitter  dans  la  fefte 
deToulTainclSjfous  peine  d'excommunication,  nies  exem- 
pta aulîi  tous  déporter  baftôs.En  ceftebulleles  Guilicmins 
lont  mention  nez  &  compris  aueclesAuguftins. 

125^.         Etcnl'an  é.defon  pontificatjilpcrmitaux  AuguflinSjdc 
receuoir  &:retcnirpo{reirions,  biens  meubles  &  immeubles  ■ 
(  excepté  feigneurie  ôclieux  féodaux)  de  ceux  qui  prendrôt 
l'habit  &:  feront  profeffion  en  leur  ordre. 

En  l'an  1440.  lean  Bayarc, Colin  Feucher,&  Arnoulet 
Amanc^c  ho  Pafquier, Sergcnsà verge,accompagnez dc  Gilet  Roland^ 

eenaintSer- ^'J^"^^^'>^^^^'^^^^^"^^'^^^^^^"Ç°^  faifcUf  dc  CadranS,  " 

gens.rcpre  fous pretcxtc  dcfairc quclque cxploit , tirèrent violentemét 
^*^"n^a  *u    ^  ^  cloiftre  àt^  Augudins  par  l'allée  qui  tend  à  la  rue  du  Col- 
uëaesAu-legedefainâ:  Denys,frerc  Nicolas  Aimcry, Religieux  du 
;uiliHs.      Conuent  des  Auguftins  &:  maiflre  en  Théologie,  &  tuèrent 
frerePierre  Gougisaufli  Religieuxduditconuent. PourlcC  ; 
quels  €xcez  dignement  punir,  le  Redeur  de  rVniueiTité 
auec  tous  les  fuppcts  d'icelle,&:  le  Procureur  du  Roy  en 
Chaftelet  fe  ioignirent  à  la  complainte  des  Auguftins.  Et  " 
par  fentcnceduPreuoftdeParis,en  datte  du  15,  Septembre 
audit  an,  les  malfaicleurs  ont  eftë  condamnez  à  faire  trois  • 
amendeshonorableSjl'vneau  Chaftelet  en  la  chambre  du 
Ciuil,  y  affiftant  le  Procureur  du  Roy, pour  la  fatisfaclion  dc 
i'immumté  du  lieu  ^iixx^  violée.  La  féconde >  au  lieu  du 


coin 

T 


L I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  jj) 

forfaid&occifîon  ,  pour  partie  de  l'expiation  dudeliden- 
uersies  Auguftins.  Etlatroi(îcfme  à  laplaceMauberc,  ou 
autre  lieu  que  dclegueroit  rVniuerfitc,  pour  Ton  intereih 
^tt£  iniurtAmfîtorumy  affeé'fu  materna  fit  amputât.  E  t  f u  t  o  r  d  o  n  - 
né  qu'en  telles  amandes  honorables.  As  f  croient  en  chemife 
fànschapcron,nudsiambcs^nudspieds,tenans  chacun  en 
fa  main  vne  torche  de  quatre  Hures  ardante ,  ôc  requcrans  à 
tousmercy  5c  pardon. 

Plus  furent  condamnez  à  faire  faire  &  édifier  vne  Croix 
de  pierre  de  taille  près  le  lieu  où  ladite  occidonfutfaide» 
auec  images  proches,reprcrentansiadiclcrcparation,&  tel- 
les que  lelûits  Vniuerfité,  Prieur  ôc  Religieux  Auguftinsad- 
uifercnt.  Ce  qui  fe  void  encore  auiourd'huy  entaillé  au  coin 
dcleur  Eglifc,  tendant  à  ladidc  rue  de  l'hoftel  S.  Denys. 

D'auantagetousleursbiensmeubles&immeubles,  héri- 
tages 6c  poiîefllon s, acquis  &:confirquez  au  Roy.  Prealla- 
blement prins  fur  iceux  la  fomme  de  mil  liures  parilîs ,  pour 
élire  employée  partie  en  MelTes,  prières  &:  oraifbns,pour 
l'âme  du  deffund^Scl'autre  partie  audit  M.  Nicolle,à  TV- 
niuerriré;aux  Prieur  &:  Religieux  Auguftins,  6c  à  ceux  qui 
ont  pourluiui  lefdites  réparations.  Seront  aulTi  fubicds 
iceux  malfaideurs  à  tenir  prifon  iufques  à  l'entière  pcrfolu- 
tiondeladidelbmme.EtenapresbannisàiamaisduRoyau- 
me  de  France. 

Charles  le  Quint  fitrebaftircefte  dernière  Eglifedefdids  Sccouc  b^- 
Hermites  Auguftins,  comme  \ts  vers  fuiuants  qu'on  voit  ftimenc  de 
grauezfousfâftatuëquieft  au  grand  portail  d'icclie  Eglife  ^ulûft;»" 
vers  Occidentle  certifient. 

Frimm  Francorum  Roc  Delphinusfuit  ificy 

Exemplarmorum,  Carolm  dictm,  bone  Chrifiey 

Menés  iufiorum  dtlexitfortïîerà  te. 

Hic  patetesemphnjy  tihi  narn  compleuit  honore, 

Hoc  prxfen  s  TempUnn  Dec  dtîetur  honore.  . 

Au  derrière  du  chœur,  les  mots  qui  fuiuent  font  grauez 
en  vne  pierre, 

A  tof^s  fbit  cogneu  jtjtse  l\m  14s ^.'  le  6.  tour  de  May  .qui  e/lla 
fefle  de  S.  lean  Forte-latin  :  celuy  teinplc  dedta  é"  conjacray  hono- 
rable hommPde  grand'  fapiencey  Bocieuren  droit  ciHil&  Canon  y 
.  tres-vcnerablcér  reuered  Seigneur  M  ^Guillaume  chartier.^PaficHr 

AAaa  ij 


5)6  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 

&  Etiefqiie  de  la  Te» érable  Egltfe  de  Paris  :  En  la  prefence  de 
fUiJieurs  Seigneurs  d' Egltfe  &  de  laicz. .  Cefi  a  fcauoir  en  la 
prefence  de  M.  d'Albic  :  de  M  on (e  igné  ur  de  Chaalons  ^  mainte- 
nante' auparanant  Euefque  de  Ni/mes:  &  de  Monfeigneurd' Au- 
ranchesy  Euefque  :  De  [quels  vn  chacun  a  aonné  perpétuellement  de 
fa  grâce ^du  threfor  de  nofire  merefaincte  Eglif,  a  vn  chacun  'uray 
cenfez,  &  repentant yannuellement  cefluy  tour,viftant  afle  Eglifcy 
trente  tours  de pArdon  :  Et  cecy  du  conjentement  de  tres-reuerend 
Père  en  Dieu,Monfeigneur  de  Paris  deffus  nommé.  Et  iceluy  mefme 
R.  Père  en  Dieu ,  Monfetgneur  de  Paris  ^mefmementa  vn  chacurp 
quivifitera  tceluyiourcefie  Eglife,a  donné 40  jours  d' l'ndulgences 
a  la  requefle  &  humble fuppltcation  de  frère  Nicole  Emert,  Maiftre 
en  Théologie^  &  de  s  frères  du  Conuent^l'an  &iourque  dejfus  nom- 
mez..  PrtcsjDieu pour  eux, 

SuyuanrcetefcriCjil  faut  de  necefîîté inférer, ou  quecefle 
mefaie  Eglife  fut  rebaftie  en  l'année  fus  alléguée  1453,011 
qu'ellenefutdediceque6o.&  tant  d'ans  après  lenouueau 
baftimcnt  d'icelle,que  fit  acheuer  Charles  V.  puis  que  nous- 
trouuonsquecefageRoy  commen(^aàregnercnran  136.1.. 
&  mourut  en  l'année  1580. 

liy  a  apparence,  quecefle  mefmeEglife  fut  encoresreba- 
flie  ou  rcftabiie  en  l'année  i5o8.car  on  voit  encores  vn  efcrit 
contre  le  lambris  d'icel  le  Eglife,  contenant  CCS  mots: 

L'an  I  )  08 .  fut  par  fuel  ce  lambris  ^  le  io.de  luin. 

LechœurdeceUe  Eglife  d'antiquité  a  elle  conftruit  com- 
me on  le  voit  encores,  grand  &  fpacieuxâuec  fon  grand 
AutehSur  lequel  en  l'an  1605.  a  eftéappofé  vn  grand  6c  beau 
tabernacleàhuiclfaceSj  tout  doré  &  bien  orné  à  la  mode 
d'Italie,  pour  le  trelTainct  Sacrement.  Lequel  tabernaclea 
elle  fait  par  la  deuotion  &  libéralité  de  très  illuftre  Dame 
Leonore,de  l'illuilrîirime  famille  de  Galigay  de  Florence 
en  laToufcane,  Dame  d'Acour  de  la  Majellé  delaRoyne 
régnante, &:  femme  de  très  illuftre  Monficur  Concin  de 
Couciny, Comte  de  la  maifon  de  la  Penna,  à  preset  Marquis 
d'Ancre, Gouuerneur  de  Peronne,  Mondidier,Roye,&: 
premier  Gentilhomme  de  la  maifon  du  Roy  Louys  XIII. 
Au  pied  duquel  tabernacle  ladide  Dame  auroitchoifi  le 
lieu  poury  cftrcinliumée^quand  il  plaira  âDieu€ifpofer  de 
fcs.iours. 


fl  L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  557 

Au  milieu  delanef  de  ladite  Eglife  des  Auguftins^on  voie 
vnc  tombe;  fur  laquelle  ce  qui  fui  t  efl  grauc. 
Ne  taillez,  mains  iudufirieujes 
•         Des  pi  erre  s,  pour  CQUurir  Belle  au  ^ 
Luy-mefine  a  bafty  fon  tombeauj 
Dedans Jes  pierres  prccieufes. 
Remigii    Bella qv^e i. 
PoeU  Laureatiy  qui  cnmpietate  &  curnfide,  vndequinquagena- 
riaw,pulcherrime,omnihu/?fuegr^tifimus'Vixitdtatem,extin^os 
€ineres^Din£  CMilijepiisfodalibusjoltcitandos^fupremi  votiob- 
feruAtipmi  curatons,  Pr.  non. M  art.  cId.  Id.  lxxvii.  mœfitfimQ 
funerej  hoctn  tumulo  depefuerunt. 

Diltichon  numérale. 
Posera  luxfextx  efi  Marti.^  tibi  BelUqua  uates,  ^ 

^^afacinntfocio  liiclibus  exequias. 
Contre  le  mur,  on  voit  cet  autre  Epitaphe  grauë  fur  vnc 
lamedecuiure, 

Bnpti[l.t  S.ipinoNobili  familiaorto,  Senatori  ornatijsime^  viro 
intcgerriifio ^ûmni  doÛrinarum  génère pnedîto,  citiioptimo  j  j^/ 
€um obeundi munens ergo Tnroncs ite'r faceret , apublicis  hofiibus 
pojitis latronummore inJidijsjinCarnotenJi agro  interceptus  .^  Au- 
relidrn  {impiorum  O' faclionum  arcem)  abduclué perduellium  exer- 
-  gitiû  traditus  acdies  altquot  mi  fer  e  adferuatus ,  demum  quodanti- 
qjttji  d"  Catholiu  Religionis  ajfertor  fiiijjet ,  turpijiinidt  ne  ci  e/f-  ad- 
dtcius.  Patres  hoctantofcelere  commotiiVniuerJiinpurpiira  co  e  tin- 
tes,h  anc  in.  infontis  Collège  corpore  acccptam  miuriam^toti  amplifi 
Jîmo  ordini  irrcgatam  d^  commimem  cenfucrtint,  d^  tanquam  ho- 
nejlam  &  gloriofam  pro  Chrifti  nc?nine  &  Chrifiiana  Republica 
mortem pcrpejjoyfupremis  &  ipfi  in  eton  officijs  fungentes  ,folcm- 
nem  lutlum  feri  publictim  parentale  pcragi  ^aram  propitiatoriam 
extriii  ,ac  reliques  omncs  Senatorios  honores  mortuo  deferri  ^  ex 
'votûpublico  decreuerunt.  An.rejlit.faltU.  1S62.  id,  Nouernb. 
R  eqtdcfiat  in  p  ace. 
En  la  Chapelle  dite  de  S.  Nicolas  de  Tollcntin  contre  le 
mur  Méridional, on  voidvn  tombeau  de  pierre,  fur  lequel 
vn Gentilhomme  eflreprefenté armé, &  au  deflous  de  {ts 
Armoiries eftgraué,  Cygifi Mefire Pierre  Dnjfayez,. enfin vi- 
unnt  Cheualier^Seigneur  &  Baron  dn  Poyet,qui  trefpajfa  le  10.  tout 
dAuril  après  Pafqucsj  is  f  S,  Priez,  Dieu  pour  fin  ame. 

AAaa  iij 


55?  VN  IVERSITE'  DE    PARIS, 

En  vne  autreChapellc  on  voie  la  ftacuc  dVn  Euefque  cftac 
3.  genoux,  &  au  deiïbus  tel  efcric. 

EpUaphîirûî  Do?nmi  Pc  tri  ^^iquerani  j  "Epfc  opi 

Scneccnjîs.  • 

Dum  îuueïîiUs  honoSjfnm.iUnugine  mdlas 
Veflity  ér  in  caltdo  pecfore  fer  net  amo  r  : 
Me  rapuîtqiu  cunCfd  rapit,  mors  tnuida  do^is^ 

H  ci  mthi  !  cnr  njtt.t  tam  brctns  ho  ra  fuit  ? 
Curbreuis  h  or  a  fuit  ?  rerumjic  voluttur  ordo, 

AlternAtque  fuas^  temples  O'  hora,  vices. 
Si  fera  long^H<£  trihuijfentfata/êfiecfd 
Tempora,  uenturîs poma  dediffet  ager. 
Flos  periitjpericre  fimul  cum  cortice  fru^u^j 

Aridag^  ante  fuos  poma  fuere  dies^ 
Ncmo  tamen  Ucrymis^  nectriflia  funerafîetté 
Fœdety  ciir  ?  volito  docfapcr  or  a  virûm . 
Hic  iacet  Nohilisvirreuerendmin  Chrijî-o pater^demimis  Tetrm 
^jiiqucranus  Eptfco^us  Senecenfis  ,  fïlius  domini  Anthontj 
^^iquer.ini^   Eqnitis  &  Baron ù  Belloioca/u  illujirifimi  in 
Prouincia  :cuius  lihritresde  laudihtis  Proutncid estant^  ^^ft^' 
plinarum  acrerum  co^nitione  efflorefcentes.  ohiit  nnn.  Domini 
iSSO.  //.  Kalend,  Septemb,  Annosnatus  24. 
En  vne  autre  Chapelle,  on  voit  deux  flatues  que  l'on  dict 
eflre  de  Meffire  Pliiiippede  Commines,iadis  fieur  d'Argen- 
ton,  &  de  fa  femme:  Et  vn  peu  plus  loin  on  en  voit  vne  autre, 
que  cet  epitaphc  dit  eftre  de  leur  fille,iadis  efpoufe  duCom- 
tedePonthieure, 

Epitaphium  Domina  loannxde  Comminls. 
^Hingentîs  annis  bis  feptem  &  mille peraÛis, 
In  lucem  quart  ampoft  idus  Martius  ihat, 
O^tauamg^  parensy  Phœbusproperahatadhoramy 
Comminia  occubuit  generoja  a  proie  loanna^ 
Pontebrid  Comitis  Bntanni  fponfa  Renati^ 
Atque  Argentonij  Domino  prognata  Philippo^ 
Chatnbeaque  Helenas  menshuicinpace  qutefcat. 
A  codé  du  maiilre  Autel  de  l'Eglife  des  Auguftins,on 
voie  trois  tombeaux^furl'viidefquelsaupreslaflatuëdVne 
Comteiïe,  fevoitgraué. 
j^^   Cy  gijl:  Dame  le  an  ne  de  Valois  Comtejfe  de  Bemmont  le  Roger ^ 


.  IIVKE    SECOND.  5j9 

Jf/k  de  Monjieur  ChurUs  flsdu  Rcy  de  France ,  Comte  de  VaIûis^ 
\  père  du  Roy  Phtlippes  :  dr  de  Madame  Catherine^  Imperatrix  de 
Conftantinople  ^femme  dudtt  Charles  :  Laquelle  Jeanne  fut  fem- 
me de  M on/teur  Robert  d'Arthois ,  ^  tre/pajjk  l'an  1363.  le  ç  jour 
de  lui  lie  t. 

Surlerecond,audcrrus  duquel  eft  reprefenté  vn  Arciic- 
uefque,  cccEpitaphe  eft  graué. 

Hictacet aulamorumj vitx  rnundïtia^  Archiph'tlofoph'u  Ariflo^ 

tclis perfpicactj^imus comment ator y  clauis  &  do5îor facr^Theolo- 

gujux  inlucem  reducens  dubia,  T rater  Aegidius  de  Roma  ordinU 

Jratrum  Heremitarum  S.  Augujlini,  Archiepifcopm  Bituricenjîsr 

^)mobijt  AnnoBomini  131Ô.  dte  22.menfis  Decemb. 

Et  (ur  le  croilîefmejfur  lequel  eft  la  ftatuë  d'vnc  Dame,oii 
voie  cet  autre  Epitaphe. 

Cy  gîft  Madame  Ijabeau  de  Bourgongne,  Dame  de  Neaufle^fem-   ~f^ 
me  de  MonJIcur  Pierre  de  ChambelyleieunejSeigneurdeNeaufle: 
laquelle  trefp^ijja  l'an  1323. 

Cet  au  tre  Epitaphe  5clcs  vers  enfuiuanSjOnt eflé  recueillis 
dans  le  chœur  de  la  mefmeEglile. 

Cy  gijl  Engclhert  Monjieur.fils  4.  dehauté' excellent  Prince 
llon/ieur  Engelbert  de  Clèues,  Comte  de  Neuers,  d'Eu,  de  Rethel^ 
Cr  dAux  erre,  fils  défère  de  Duc^é^  coufin  germain  du  Tres\  chre  - 
fiien  Roy  Lonys  12,  de  ce  nom  :  ^^i  tre/pajfaà  Paris  en  l'hojiel 
dudtt  Comte ,  nommé  l'Hofiel  d'Eu,  le  Jeiz^iefme  tour  de  Feurieri. 
l'an  149  S, 

Acre  fub  hoc  nitido  tAcet  Engelbertnlus  in  fan  s 

Nom  en  habenspatrisj  C  are  la  mater  erat: 
Alter  ah  illujln  Cliuenfi flirpe  creatusy 
Altéra  nohtUum  V indocinenfe  deais . 
Jlle  Ludouicû  hijfeno  fanguine  inuictus^ 

H  M  etiam  Franck  Re gibus  or  ta  fuit, 
At  puernm  fouerc  die  s  cunabula  centum, 
,^u^ando  adiit  fuperos  'vit a  tenella  fuos, 
Audcflusdelaporcedu  Reueftiaire  de  la  mefine  Egîife 
^esAuguftins,  onvoit  refcritTuluantgraué  en  marbre. 

Le  Samedy  veille  de  Pafques  20.  iour  d'Auril  ifSs^  trefpajfs 
^  9.  heur  es  du  matin  aux  faux -bourgs  S.  Germain  des  Prez.  lez. 
Paris ^ru'é de  Seine: haute  &puif[linte Dame  Diane  de  Rohan ^fem- 
me &  efpoufe  de  haut  &pmjjanî  Seigneur  M  ef^ire  F  rançon  de  U 


5^o  VNIVERSITE'DEPAHIS, 

Tour  Landry  ,cheudier  de  l'Ordre  du  Roy ,  Comte  de  chafleAu- 
roHXy  é*  Baron  dudit  lieu  de  la  Tour-landry  :  De  lacfueile  Dame  les 
entrailles  font  icy  deuaytt  enterrees,auec  celles  defeu^  illufiripmeé* 
reuerendijhme  FrcLit^  François  de  Rohan  fon  grand  Oncle  ycnfon 
viuant  Archeuefque  de  Lion ,  Trimât  d'Aquitaine  &  Eue/que 
d'Angers.  Priez.  Dieté  four  eux. 

Ec  encore  plus  haut,  à  mcfme  lieu,  on  voit  la  figure  dô 
MonfieurBonBrouc,  Preiîdent  aux  Enquell:cs,quieften 
robe  rouge,  auec  tel  Epitaphe  iuyuantjCompofë  par  Mai-- 
Ike  Pierre  de  Montchal,aduocat  en  Parlement  de  PariSjfoa 
ïieueuj&l'vndesexecutcursdefonteftament. 
D.        M. 
^uifcalptos  magni  nsioltus  aduortis  viri, 
Afia^  dumfaxo  quisjtet,  vt  intellegas. 

Bonus  Bro£us  Turon.  ad  Rhodan.  inter  confultos  luris  Confol- 
tijf.in  fuprema  Curia  Parif.  cafitjf.  integerrirrte^fedit  yfr/fedit 
annls  duodetriginta  Sénat  or,  dein  Prxjès  frim£  Inquifitionum 
claps  yiujfu  Regum  Chrifiianiff  &  Katharin£  matris  Augufixy 
magnis  de  rébus  legationes  in  Italia  ohiuit  féliciter ,  Sacerdos  & 
cœnohiarcha^pietatem  imprimis  coluit.^  C  1er i que  iura  de  mandat  te 
Pontif.  Maximor.fdpius  tutatus  eB.  D e  excejfu  longe  cogitans,  vt 
'viuus  mortuus  viuis  prodejjetj  templisjfeholiSjptochotrophtjSyCon' 
loc^ndis  virginihus grandem  pecuniam  frprem.  tahulis  reliquit. 
,^in  &  Turon  i  VII.  Studioforum  celle gium  inïîituityijfjj 
muf.aém ,  aliment â^ue  perpetuo  legauit.  Tandem  inter  labores 
fenjïm  &Jinefenfu  ohrepfitfomnuSyquidumputaturUtus&mol' 
lis  y  in  leth£um  verfus  efiy  Cal.  Mart,  M.  Z>.  LXXXVIII.  Aetat. 
I V.  à-  IX.  Menf.  IX.  D.  XXI. 

Le  vrayportraidduditfieurPriefidcnt,  en  fonviuant  Ab- 
bé des  Abbaves  de  Montcbourg  diocefe  de  Conftances  de 
defainct  Amant,  diocefe  d'AngouIefmejôc  Chanoine  de 
la  fainde  Chapelle  de  Paris,  efl:  en  la  page  (uyuan  te,  pris  fur 
la  planche  que  ledit  de  Montchal  fon  ncueu  afait  grauer. 

En  la 


BBbb 


'A  V-- 


561  VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

En  la  Chapelle  du  Preau, du  cofléSepcencrional^on  voie 
vn  chef  d'albaftrc  au  defTus  d'vn  riche  tombeau  de  marbre^ 
remarqué  de  cet  Epitaphe. 

D.        O.        M, 

lo.  Baptifix  Gondîo ,  Antique  nohilitatis  Patritio  FlorentinOy  de 

tatria  yprepmquts  tamicis  opimemerito ,  in  Reges  njerh  quinque 

ChrtfiiAntjJ'.  cofefue  continués,  [quorum  duobuspofi  remis  Magifier 

elomusfuit  )  omnibus  fidelijf.  atque  mtegerrimi  animifiudifs,cum 

fumma.  Uude  ac  digniîate  perfuncio.  • 

Hieronymus  Trancifcijratrù ,  F.  Regius  F.  nobilium  génère 
CHhicuUriuS:>Çociisfihtdomcfiicidoloris iV .C,  Alberto  Comité  de 
Hhctz,,  FrancuMarefc.  é^  Petro  Epijco.  Farijienf.cum  illi patrue- 
lem  carijf^  lugerent ,  ipfe  amafîtijf.  &  benefcentijf.  pdtrum  mœ- 
reret, 

H.      M.      P. 
obijtAnn.  Salut.  M.D. LXXX.  ann- agens LXXX. 

Meffirc  Louys de  Vaucemain  fuc  elleu  Euefque  de  Char- 
tres en  l'an  13^0.  ôc  mourut  l'an  1357.  après  auoir  fait  don 
au  Chapitre  de  ladite  Eglife,  de  fa  mailon  fizeà  Paris  en  U 
rue  derArondclle,nonloingdes  Auguftins-.cnrEglifedei- 
qucls  il  repofe  &:  attend  la  refurreâio'n. 

Infiitution  de  l'Ordre  des  cheualiersdu  S.  Ejprit. 

Le  detnieriour  du  moisde Décembre  15  79.  Henry  troi- 
fiefmc  Roy  de  France  ^  de  Pologne,  fît  tenir  en  cefte  Eglife 
la  première  feance  ou  aiïemblce  des  Cbcualiers  de  l'ordre  ;  | 
oumilicedufainctEfpritjparluy  infritiice:  Enmemoirede- 
ouoy,  on  mir  peu  après  audcrrierc  &  haut  du  grand  Autel, 
vn  grand  tableau, lequelreprefentoitce  Roy,  honorât  queL 
quesSeigneurs  de  cet  Ordre.  Et  au  bas  de  ce  tableau, les  j 
paroles  iuyuantcscftoient  dépeintes. 

Fortîpmis é'prudentiff.vtriitfque wiliti.e  equitib,prifc£  nobi- 
litatisbello  &pace  optwicde  Rep.meritis  Henrîcus III.  Galli£& 
Foloni£  Rex  Auguflm,  diainispirUiu  ApudchriftiAnos  fymbolum 
pro  equefirijlemmdte  cjfe  voltiît ,  tu  fit ,  decreuit ,  pUudenté  accla- 
mante vénérante  populo  .^d'Vûtaprofaltite  Princip>is  nuncupante  oh 
fpiguUrcm  ipfius  pietatem. 

Lutetix  Parijïorum. 
Kalend. lanuar,aan.  cl j.  Id.  lxxix. 


LIVRE   SECOND.  5<J5 

Ce  tableau  fut  ofté  depuis,& au  lieu  d'iccluy  en  fut  mis  vn 
autre, auquel  noftre  Sauueur  efl  reprefentéalTîsà  tableau 
Chartcaud'Emausauecles  deux  difciples,  entre  lefquelsil 
f'eftoit  trouué  fur  le  chemin,  en  forme  de  pèlerin  après  fa 
relurredion. 

La  tapiflehe  Royalle  eftoit  tendue  autour  de  ladite  Eglife 
&  fur  chacune  dès  chaifes  du  chœur  d'icelle  eftoit  attaché 
vn  tableau,  01^1  eftoient  dépeintes  \çs  armes  de  chacun  des 
Cheualiers  dudit  Ordre,  &:  leurs  noms  6c  qualitez. 

Pour  euitcrla  prelFe  &  confufion  du  peuple ,  le  Roy  auoic 
faict  drefler  des  barrières,  depuis  l'hoftel  que  l'on  furnom- 
me  du  Preuoft  de  Paris,  ou  d'Hercules,  faifant  le  coin  de  la 
rue  dite  de  Gille  cueur,  d'où  fortoient  le  Roy  ôclefdits  Che- 
ualiers de  fon  Ordre,  iufques  à  ladite  Eglife  des  Auguftins. 

De  U  Cor2Jraine  de  la  Conception  nojlre  Dame ,  fondée  en- 
r Eglife  defdi^s  Augufiins. 

Enuironl'an  1440.  frère  Robert  de  la  Porte, Religieux 
profez&Dodeur  en  Théologie  au  ConuentdesAugullins 
a  Paris,  iittairevnefortbelle  Chapelle  de  NoftreDamc. Lâ- 
quelleaeftéenrichie, ornée 5c parfaide,  comme  on  la  voie 
parleReuerendPere,frere  Louys  Chantereau,Dodeur  & 
Religieux  aufli  dudit  Ordre,  Euefque  de  N4afcon  ,  Abbé  de 
faindEuuercd'Orleâs,&:ConfeillerduTrefchrefiien  Roy, 
François  premier.  A  laquelle  furent impetrees grandes  in- 
dulgences du  Pape  Eugène  4.  &;  de  fon  Nonce  6c  V^icelegat 
a  latere^  Pierre  de  Monte,  Euefque  de  Brimenfe:  Mefme 
qu'en  la  veille  &  iour  de  la  f  eile  delà  Conception ,  le  Prieur 
écdeuxautresReligieuxparluychoifisôc députez  pourront 
abfoudredetous  péchez  &  cas:  toutefois  auec  ceftereftn-- 
<5lion , nifîtdta ejfent^propter  qn£  mcrito  Apoftolica  fedes  confu- 
lendaejfet,  '[ 

En  l'an  1445.  vnedeuote  Confrairiey  fut  érigée  auec  au- 
tres pardons  &  indulgences,  voire  pour  la  deliurance  6c  c6- 
folationdesdeffunds,  ocIroyezparlePapc Innocent 8.  &: 
lettrespatentesdu  Roy  Charles 7.  6c  du  Preuodde  Paris, 
pour  eftabUrMaiftrcs  ce  Procureurs  par  tout  le  Royaume 
de  France,  pour  enregiftrer  les  Confrères  ^  fœurs,  6c  reee- 

BBbb  ij 


^^4  VNIVERS.ITE'  DE  PARIS, 
uoirlcscharicezôcaumofnes  pour  l'entretien  dumonaftc- 
rCî^  nourriture  des  pauures  nouices.  Elle  eftoitde  grand 
rapport  iufqucs  à  ces  derniers  troubles,  6cles  deux  dortoirs 
en  ont  eftc  baftis.  Tous  les  lours  on  y  chante  vne  haute  mef- 
rCj&IesDimanches&feftes  lolemnelles  tousles  nouicesy 
afTiftent.  Cefommaire  à  eftè  fidclicinent  extrait  des  bulles, 
priuileges,  lettres  &  mémoires  qui  fontau  threforou  char- 
taire  defdits  AuguiUns. 

Du  Parlement  tenu  au  Monafiere  des  Augaflins. 

L'an  ij48.1aCourtintronriegcaux  Augulbns,&:y  don- 
na audience  enuironfept  fepmaincs  entières,  pour  crainte 
■de  la  pelle  qui  faifoi  t  m  ourir  à  tas  les  prilbnniers  delà  Con- 
ciergerie. 

Ladite  Courtientfon  (legeaudicConuent,  toutesfois  6i 
quates  que  l'on  marie  les  enFans  de  France,  ou  qu'ilfe  faid 
encrée  de  Roy  ou  de  Royneà  Paris,  pour  ce  que  toutes  les 
magnificences  fedoiuenttaireenlacrrandeSalledu  Palais 
&éscnuirôs,quiefl:leiieuouhed  d'Ordinaire  ce  Parlemec 
le  premier  5v  plus  célèbre  de  la  France. 

Ainfi  efl:  ilarriuë  l'aniéio.  quel'onpreparoità  Paris  la 
magnifique  entrée  de  noftre  Royne  Trel-chrefticnne,vefue 
du  defFuntRoy  de  louable  mémoire,  Henry  le  Grand  Roy 
dcFrance&deNauarre.Carlorslc  Parlement ieoitaux  Au- 
gullins.  Maiseflatâduenuecenederaflreure&:  lamentable 
morCjCcilieentrëe  ne  futpointfaite,encore  que  tous  les  arcs 
triophauxduplus  richeouurage  quiayeedë  vende  noftre 
temps  drelTez  en  diucrs  endroits  de  la  ville,  fuirentprefquc 
tousparacheucz.  Toutesfois  ledit  Conuent des  Augudins 
futhonnoréde  laprelence  denoflreRoy  Louys  13.  a  pré- 
sent Roy  de  France  &:  de  Nauarre: car  f'eiîant  trâfportéau* 
dit  lieu  accompagné  de  toute  la  NobîelFe  deFrance,  qui 
eftoitvenueàParispour  honorer  l'entrée  de  IaRoyne,&: 
ieanten  fon  lit  de  lullice  pour  la  première  fois  a/Tiilé  àt% 
Pairs  de  Frâce  tant  EcclefialFiqucsquefeculiersapresauoic 
cftérccogneu 6c honoré  ^etouscommeRoy  de  Francc"6< 
Jecritime  héritier  du  defFunt,  il  déclara  Fi  mère  làprefente 
Régente  du  RoyaumepourauoirloingdefapcrFoiine&Fes 
eftats  durant  le  temps  de  fa  minorité.  Ce  que  Fait  chacun 
f  en  partit aucc  grand  concencement,  &:  furent  in: on cmenc 


LIVRE     SECOND.  ^^s 

tesheurcufes  nouuellesporrcespar  toutcIaFrance. 

AucloiftredefditsAuguftinsron  voicla  figure  de  Saint 
François  auiTi  grande  que  le  naturel,  habillé  comme  les  Ca- 
pucins &àgenouxrurvnroclierles  bras  eftedus  deuantvn 
Crucifix,  qui  a  eflcfait  parmaiftrc  Germain  Pilon  en  l'an 
1^88.  Mais  pource  que  il  a  cfté  nayuemenc  defcripc  par 
Raoul  Botrays  en  Ton  liure  intitulé  Lutetidy  ie mecontente- 
rayderapportericy  iesvcrs. 

.-qui  s  nonfimulachrum  injigne  precantts 

Frdnci(ct  mirctur  hians  ?  in  rnarmore  vttiity 

y  11.1  cutis  liuefcitj  vtigcns  Ajfral>eY£jlus 

Ilirta  tegtt pannts  ^  centane  cuculU  nec  vno 

Textd,  prcmit  lumhos  funis  nodoque  cocrcety 

lit  ni  mente  Deum  voto^,filcrttt  precetur. 

Ni  vctet  ordo  loqitiyfu/piria  anhcLi^piaf^ 

Fundcret  ore  prcces  ^quas  injjajilc-atiafcruant. 

DES    RELIGIEVX  MENDIANS  NOMMEZ 
Cnrmes ,  ou  Carmélites ,  &  de  leur  ejt<.ihltf- 
fement  à  Paris. 


A 


Lbert  Patriarche  de  lerufalem  eflant  encore  au 

dercrr,compofaiaReiglc  des  Religieux  Hirnommcz 

Carmes:  pource  qu'ilz  demeuroient  au  Mont  de  Carmel 
en  Syrie,  quiauciteftélelciour  ordinaire  des  Saincls  Pro- 
phètes Hciie&Helizec.Ec  la  leur  enuoyaen  l'an  M. C.  xxii.  ii-i 
que  prefidoit  aufainâ-SiegeCailixtePapefeconddeceno, 
ôcfoubz  l'Empire  de  Henry  4.  comme  cfcript  Trittemius, 
Jiure  premier,  chapitre  4.  de  l'ordre  des  Carmes.  Laquelle 
-fut  depuis  confirmée  par  le  Pape  Alexandre  3.  aux  Ides  de 
lanuicrl'an  M.C.  Ixxi. 

Lemerme  Trittcmiusau6.cbap.  fubfequentefcript,  que 
Je  mateau  d'Helie  qu'iliettaà  Ion  dilciple  Helizéc  en  mon- 
tant au  Ciel,  eftoic  blanc,  comme  aulli ceux  que  porroicnc 
lesfilz  dcsProphetes:  pour  dénoter  la  mundicitc^  pureté 
intérieure.  Ecquandlaàfacon  ,  femblableàceux  quepcr- 
tentencoreauiourdhuy  les  Carmen, Defquelz futurs  Reli- 
gieux, Sabacha  père  d'Helie  (qui  elloitencoreau  ventre  de 
là  iuere)eutreuelation, quand  en  dormant  ilvcid  vnecom- 

BBbb  iij 


1171. 


'^66  V  N  I V  E  Pv  S  î  T  E'  D  É  î^jA  R  l  S, 

pagnecdè^oi1c)rablesycfrronrièsvéihi€s<ii2blanc,quilera- 
luûientcô'nVeleu'rftere.Airiilqae  Pierre  Comeftor  le  récite 
enrHifl:oiréScolalHque,liure4:.  du.  z.  Ce  queTrichemius 
n'a  obmis  en  fori  dit  liure,  chapitre  1.  moralizanc  fur  ce  mot 
de  Sabacha  ,quifigni{ieRetzoùiiletzàpercher,  quià  etl:c 
fi  propre  &  quaficûnfrereadx  Garmes,que  par  leurs  dodes 
prédications  &  fainfe  vre,  ilz  onctriiné  ôctait  entrer  en  la 
nauiredelaint  Pierre  f  qui  eft  rEglife)vn  nombre  infini  de 
peuple,  exâcîc  ôhfcrmt^iHffiom DominicA y  Laxau  retia  inca- 

^turnm. 

Etquantàl'liabitcxterieurou  manteau,quicftoit  blacils 
ne  l'ont  laiiTéqueforcemct:carronguemenc  après  lesSara- 
zinsPellans  rendus  maiftres  de  la  terre  faincle,  ils  les  con- 
traignerenc  changer  cethabit,  pource  qu'encre  eux  il  n'y  a 
que  leurs  Satrapes  qui doiuent  eftrc  vertus  de  blanc  ;  ôcleur 
baillèrent  des  manteaux  diftincls  par  quartiers  de  blanc  &: 
deuoir,  feion  Trithemius,  où  ielon  lesautres  deblancôc 
îaune.Et  du  temps  qu'ils  eftoient  ainfi  Bigarrez,&  n'auoienc 
encores  repris  leurs  habits  blancs,  nortre  digne  Roy  Louys 
ix,à  Ton  retour  de  la  terre  fainde  qui  futenl'an  1259.  il  en 
amenaà  ParisfixiLefquelzillogea  au  heu  oiifont  depre- 
fentlesCeleftin'i.OuilreftecncorevnepetiteChapelle^qui 

eftoïtfcomme  l'on  dit)leur  première  Eghfe.  Car  quand  aux 
autresbaftiment<:,ilslesdemolirent,  pour  tranfferer  les  ma- 
tériaux en  ieurfeconde  habitation,  comme  il  leradidcy 

après/ 

Pour  eftre  ainfi  barrez  où  bigarrez  en  couleurs  d  habit,ils 
ontlaiiréaulicudeleurpremieredemeure,lcnô  delà  Porte 
àts  Barrez.  Mais  quepour  cela  lisayent  elle  appeliez  pour 
vn  temps  CUthrati,,  comme  quelques vnslontd'opinion: 
lene  l'ay  pointleucn  tous  les  tiltresqueles  Pères  Carmes 
m'ontfauorablement  preflez,  &mjHndcro,  noncredam. 

C/^///r//c;^C/.///^r4  font  des  barreaux  de  boisou  itx.Vnde 
cUthratafcncpa,  afud  pUutum  in  milite.  Mais  pour  vne  robe 
mefpartie  de  drap  de  diuerfes  couleurs  cUthrumvel  Cla^ 
thrns,ny  cUthratHs^^om  ct\\i^  qui  la  porte,  il  neletrouue 
point.IlTuffitdoncques  de  dire  qu'ils  ont  eftc  appeliez  Bar- 

rez. 

Depuis  Honoré  troirieme(qui  fut  crée  Pape  le  18.  luillet 


LIVRE    SE  COND.  567 

M.CC.xvi.Scmoiiratlef/iri-Alars,  M.CC. XXVII.) ord^r 
,  naqu'ilzreprinfencleur  h.ibit  extmcur  blanc  :enretenans 

lenltre  des  freresdela  ViergeMarie  du  montde  Carmer. 

De  ceftemuâce  d'habit  indigne  Metefcliaita, Roy  des Sar- 

rafins^ilieschairadudic  monc&:  decoutela  Syrie.  Ecainiî 
;  çxpul(cz&dirperrez,ihre  mulciplierenc  tellement,  qu'en 
;  fept  mil  cinq  cens  Côuents  ils  on  t  eu  cent  quatre  vingts  mil 
i  Religieux: Comme telmoignele continuateur del'hiftoirc 

de  la  guerre rainclcdefcripte par  Guillaume  Archeuefquc 

du  Tyr. 

Joignant  cepreaner  Conucnt  des  Carmes  deParis,  ôcâ 
lopporite  du  heu  appelle  h  folie Ican  morel,  honorable  Morcï' 
bourgeois  lean  Côcorge&  YiàbcUafemmeauoiencvnar- 
;  pcnt  ac  demy  déterre  labourable,  en  la  cenfiue  de  fàind 
Eloy&iainteGeneuiefue  par  moitié,  6c  chargée  enuersvn 
nomme  Ican  Flaminge  de  cinquante  cinq  lolz  parifis  de 
ccnsourenteannudie-  Laquelleterreilsaumofncrcntaux 
frères  du^mont  de  Carmelfalnfi  font  appeliez)  Referuë  à 
eux  l'vfufrLii t  leur  vie  durant,  ce  tiitrepaÏÏë  pardeaant  i'Of- 
f1cialdePari5aumoisdeIuinM.CC.LX11.  12.62. 

En  l'an  M.CCC.xvii,  les  fufdits  Carmélites  remonflre-  iut. 
rentau  Roy  de  France  Phihppes.  V.furnomme  le  Long, 
Jeux  incommoditez  qu'ils  fouftenoientaulieu  dekur  de- 
meure: l'une  le  débordement  delà  Riuiere  de  Seine,  qui  i^c- 
Aendoit  enhyueriufquesàleurporte,  tellement  qu'ils  ne 
pouuoient  entrer  oufortirde  leurmaifon  fans  bafteau.Ec 
rantre,qu'iIseaoi.enttropelÔgnezdcI'Vniuerfîte&parcô- 
iequenr  priuez  des  leçons,  difputes,^  çompagnee  des  crens 
dodes  ;  Supplians  fi  Maiefte  leur  donner  quelque  a^utre 

Iieu,pour  y  habiter.  Surquoy.illeur  pclroiafespatentesrel- 
Jcs  quienfuiuent. 

Sir^^S'^r^iitCrfi^p-^^fintihùs^fl^^^^^^^^  porte  de  la 

PorHmiqni&extmU  detioUonls^al^iirà^^^  t'Xnlt. 

j[iinCf^st>etEccufhtsé'mf,n!firos  e^rnm pr xdeçc fores  tp0j.xhti}[^^  r«  de*  Cor- 
mfcuntnr,  dona p-xgrandta  &  Urgas  dee7norma6  EccUfiu  t'pfis  r WMui' 
^tque fcrJo-mfAm  Mkr^itcr  t^mcjue /i^i^igm^^^^  où  ancien! 

^if^m^  '^^rentcs,Religi(i[isymhfim^     d^dwisXe^t^^a-  l',^'"^"^- 


56S  VNIVERSITF  DE    PARIS, 

ripariam  Sequarijt  manjionem  habere  nofcuntur  pauperrimam,     \ 
j9«/  etiam  annù pluribus  iam  cUpfis  hyemali  tempore  à/uperne- 

'/îientïhus  ïmmcnjh  aquATum  wn^dationihMs  adco  fuerunt  oppref" 

fi ,  quod  in  cœnaciUo  ô'  JoUriis  habitantes  'vix  ad  tcrram  fote~ 

rantnjcnircftu.defcenderc  l'eUihfquenaais  adintorto  pro  necej^i- 

tatihus  &  negoîiis  quihnflibctdomum  ex  ire)  dûmum  noftram^qu 

fuit dilecfi  Magifin  Cnidonis  deLiariaco^alia^sdicH  Cointct^Cle^ 

rici  noft:ri^  &  quam  ab  eodem  ccmparauinifi'S  ,(itam  in  magno  vitâ 

Amo^t^')^\i\  fan^xGenoucfxj  'vltra  crucem  Haymonis ,  inter  domum  Magifiri, 

Ja  Croix  des   Qf^ij^fj^i  fuît  ment  cv  parte  vna.  &  domum  Pétri  LûtharinH 

Carmes.        ^       _        J  ,  i    i  '  ■  ■  '^ 

jcijjonspannornm  ex  altéra  :  hahentem^^,  introït u?n  m  vtco  magno 

prjidi^o  y  O"  exiîumjupra  njicum  fan^H  Hilarjj  ,prout  domus  ipfi 
aiie  &  bafe  in  lengum  é"  in  latumfe protendit ^ob  nofirx  eh  ar if  mu 
,  j,.  confort is  loanntf  Francis t&Nauarr.e  Reginjij&  progemtorum 
d"E urcui.  nofîrorum animartan  retnedium ,  in pîira?n  O"  perpetuam  eleemo- 
fynam  de  nâftraregali  mimifccntia  perpétua  dondtione  largimur: 
njtfatres  ipffint  njicinijîudijs  ô'fcholis ,  in  qtiibus potumjapien- 
îid.  hAurire  "Jaieant:  qucmadmodum  faltitare  fdelium  documen- 
tum  offcio  pr,edicationis  opernr^?^^  bonorum  exemple  accepto  /'« 
tempore  diffêminent  é"  effiindant  credentilus popuUs  njbique  ter- 
rarum.  Volumus  itaquc  quodjratres  ipf  dr  eonnnfucccjfores  dcnm 
pr.tditiam  cum  fuis  pertinents/ s  omnibus  habennt^  teneant,cr  per» 
petuopofideant  yfne  coacJione  vende ndi  aut  extra  manum  [uam 
ponendi,  vel prxjtandi  nobis  feu  fucccfforibus  noflris quibufcum- 
que  propter  hocfînanciam  qualemcumque.  Nos  enim  inibi  nihil 
penttusj  nifi fupenoritatem  nosham,gardiàm  &  rejfortum  pro  no^ 
'  bis  noftrif4,fucccfûribus  retinewus.  ^uod  vt  fîrmum  drfl'abite 
permanéatinfulurumyprdfentibusliteris  nofîrum  feciynus  appo- 
nifigitliim  :  Sa/ùo  in  prxjnifis  iure  quolibet  alieno.  Acïum  apnd 
Montem  Argij  Anno  Bom.  1317.  menfe  Decembri. 

Ecpourcequepar  vncconfticution du  Pape  Bonitace  S. 
il  cft  défendu  aux  Religieux  mendians  de  laillèr  leur  prc- 
mierehabitation,Iavendre  ou  periiiuter,pouraller  demeu- 
rer en  Vil  autre,  fans  lapermilîîon  du  fnnd  SiegeApoftoli- 
oue  { libre  6.  Decrctalium  titulode  exceftbus  rr.datorum^eapït)s 
unico  )  Les  Papes,  ClemciicV.par  fa  bulle  dônec  à  Auignofi", 
l'an  defon  ficgc  6.  lej.  des  Ides  dcMars^ôcfonfuccelTeut 
leanii.parlaiîcnnejOdroyce  en  la  m efme  ville  l'an  z.  de 
fonponcifîcaCjlefixiefmedesCalédcsdéMaVjOntconfenty 


LIVRE    SECOND.  5^9 

ce  changement  d'habitation,  pour  les  caufes  cy  defTus  men- 
tionnées. 

L'an  1318.  leîy.iourd'OdobrejCnrEglifedufecondmo-     i$i8, 
naftcredes  Carmes  (  où  ils  demeurent  encores)  la  première 
Meiïe  fut  célébrée  auec  toutes  folenniteZj&rpluiîeursau- 

^tres  MciTesbafles.  Où  pour  l'accommoder  tant  d'eftcnduë 
delieu,que  de  nouueauxbail:imeius  réguliers, ils  vendirent 
l'an  iji^.àhonorablehommelacques Marcel, bourgeoisde 
Pa^i^,fils  de  Pierre  Marcel,  le  lieu  de  leur  premier  monaftere 
referuant  feulementles matériaux  de  la  démolition  des  ba- 
ftimcns,  6c  les  pierrcs,columnes&  chaux  qu'ils auoient  pré- 
parez pour  faire  vne  nouuelle  &; plus  grande  Eghfc:  A  la 
charge  que  tout  fut  tranfporté  dans  le  iour  faind  lean  Ba- 
ptifte  prochainement  venant.  Les  lettres  de  cefte  vendi- 
tion  font  telles. 

Vnmerfts  prjifentes  literas  inf^ecîurk  Officulis  Curu  ParL 
fienjis  ftlutem  in  Domino ,  Nouent^  qmdcoram  nobis perfonaU- 
terconftitutus  lacobus  Marcelli  Ciuis  Panjienjis  ajferuit & con- 
fejjus  efi  quodfihi  nufer  a  Priore  &fratrihus  C  arme  lit  isParif. fer- 
feiuo  vendita  &  conceffa  domofiatrum  ipjorumjita  Parijiusjupra. 
ripariam  Sequ^n^e.  fuit  inter  tpfum  lacobum  diciofque  Prtorem 
érfiatres  in  contra^u  di5Ï£  vendttionis  aclum  exprefe  pacfoquc 

Jpeciali  concordatum:  qu§ddi6îi  Prior  ô'fratres  que  tiens  cf  quan* 
documque  vellenthinc  (  tamen  adfeltum  Natiuitatis  Beati  loan- 
nis  Baptifidy  quoderitanno  Domini  Miliejimo  trecentejimo  %>icejl^ 
mo  )  pojfent  drpoterunt  ah  ipfa  domo  fuifque  pertinentiù  leuare  & 
hahereyacquocHmqtie  Jîhi  placiierit  duct  facere  é"  de  fer  ri  lapides 
emnes  tailliatos  d^  non  taiUiatos,  omnes  tumhas  O'  corpora  Jeu  ca- 
datera  defuniiontmiColtimnas  &fundéimenta  qu£pro  noua  Ecde- 

fia  fuerant  &  funt  incœpta  :,illa  etiam  vetera  fundamenta  qut 
rétro  dictddomus  refeclorium  exifiunt.    Item  moncellnm  vnum 

fiue  tafum  de  mortier.qni  in  eiufdem  domus  magno  lardino  cenjl- 

fitt^necnon  totum  merrenum^quod  extra fabncam  ejl  "uelcpus^cum 
mûris illis  diClx nou£  EccleféC^  qut  verfus  Sequanam  exiftnnt.  Pa  y.    .    ,^^, 
tamen  conditione ,  quûd in  loco  murorum  ip/brum  ,dicli  Prier  é*  la  charpen- 

Jratres,  eorumfumptibusferi  facere  &  conjlrui  tenentur  dquahm  '^"^' 
(^confimilem  claufuram  'vt  funt  mûri  ^  qui  iardtnum  ctrctindant, 
Jtemy  qtioddiBifsciiiis  medieîatcmfrucînum  iardini  prxdiBi  cf 
'virtdisfucci ,  iardinartus  vcro  medictatem  diam  (proutfihidith 

CCcc 


570  V  N  I  V  E  R  S I T  E'   DE    PARIS, 

Vrîor  atque  fratres  conuenerant  )  perciperc/ît^  &  hahehunt  hoc  an- 
no.  J^odji  dicH  rrior&fratres  infrk  diclum  terminumlocum 
p  rxdUium  non  euacuauertnt  de pr^^mifis  m  cis  v-lterius  ^vendicare 
fibi  iasnonpoteruntnecdehehunt.  Incuiusrei  tefiimon'mmfi^il- 
lam  TariJ^enfis  Curu  prjfintihus  duximus  apponendum.  Datum 
î  !  I  o.  Anno  Dom'tni  mtlUfitno^  trecenteJImOj  decimo  nono ,  dte  louis  poft 
fejtum  Afeenfionn  àujdem. 

Sic fignatum.  T.  Champion, 
Cum  pfdfato  figillo  appenfo. 
Et  tout  ce  que  ce  bon  perfonnage  lacques  Marcel  auoit 
acquis  au  premier  lieu  des  Carmélites,  il  le  donna  aux  Celé- 
Itins  par  iuy  introduitsàPariSjficreFaireies  baftimentSjôc  fî 
leurconferadefesheritages 6c reuenus:  commei'ay  trouuc 
en  vn  manufcrip t  tiré  de  leur  chartraire ,  6c  fera  dcGlaré  plus 
amplement  au  5.  liure. 

Quanta  la  féconde  habitation  des  Carmélites  au  monc 
fainde  Geneuiefue,la  première  Eglife  cftoit  la  Chapelle 
NoftreDamejioignantlaquelledepuisilsbaftirentlagran- 
de  Eglife  des  deniers  que  leurlaiiFa  Madame  Ieanne,femme 
dudcffundRoy  deFranceôcdeNauarrcPhilippes  V.  dict 
^349"    le  Long,  par  fon  teftament  fait  en  l'an  1349.  Par  lequel  elle 
„  ,      ^     Icurleçuaquinze cents Horinsd'or,vallansefcus, fa couron- 
bisbUfais.   ncd  or  garnie  deloixanteDalcts^ioixantecC  dix  emeraudes 
que  grandes  que  petites,  de  trente  diamans ,  &  cent  quinze 
perles,  pcfant  en  tout  cinq  mars  &  quinze  eftellins.   Jfem^Qi 
fleur  de  lys  d'or,  qu'elle receut le  iour  de  fon  couronnemet. 
Sa  ceinture,  &  toute  fon  orfeuerie  :  toutes  lefquelles  chofes 
auec  ladite  fommc  de  quinze  cens  florins  d'or,  elle  fit  liurer 
prefentemct  aux  Prieur  ôc  Religieux  des  Carmes, pour  eftre 
tranfporcees  en  leur  Conuent,  &:  mifes  en  vn  bon  cofFre,du- 
quel  iceux  R  cligieux  ayct  vne  clef,  &  Iqs  exécuteurs  l'autre, 
iufquesàceque  aprcs  (on  deccz  lêfdits  ioyaux  foient  ven- 
dus àc  conuertisauec  ladite  fomme  de  florinSjàl'edificatioa 
deTEglifeSc  lieux  réguliers:  commeilaeil:cfaicl:,&:fevoid 
par  les  parties  6c  quiclances  des  ouuriers,  Adioufte  la  bonne 
Royne  en  fes  lettres.  Etaucasqtte  du  payement  des  bafiiments 
(  qu'elle  appelle  ouurages  )  il  y  demeure  des  deniers,  noits  voulons 
qtiils  fuient  conuertis  a  faire  ce  qu'il  fera,  de  meilleur  dedans. 


LIVRE    s  ECOND.  571 

L*an  13^3.  le  Dimanche  i  6.  iour  d'Odobre  TEglifedes 
Carmes  de  Paris  fut  dedieeà  Jarequefte  de  ladidc  Royne 
Icannc,  par  Reuerend  pcrc  en  Dieu  Guy  de  Boulongne, 
Eucrque& Cardinal, ion  couiin:  laquelley  donna vneima- 
ge  d'argent  denoftreDamejteuâtfon  enfant  entre  Tes  bras, 
&  d'vne  main  vn  petit  vafe  de  chry  fi-al,contcnant  du  laiét  de 
iadide  glorieufe  Vierge,  ôc  de  l'autre  main  vn  autre  vafe  de 
chryftal,  oùil  y  a  des  cheueux  du  précieux  chef  de  noftre 
Seigneur  lelusChrift. 

L'an  1368.  le 24.  iour  de  Nouembre,  lefdits  Carmélites     ij^^. 
receurentvnexcellcntioyaud'or,  garni  de  pierres  &  perles 
precieufesjoùeftoitvnepartiede  Tvn  des  doux  de  Noftre 
Seigneur  lefus  Chrift.  Lequel  ioyau  Blanche  Royne  de 
Franceleurauoitlaiflëpar  teftament. 

Le  Roy  Charles  VL  en  Tan  1400.  &  de  fon  rcgnc  ir.    ^4^o. 
a  permis  vne  Confrairie  eftre  érigée  aux  Carmes  de  Paris,  J°"^"*".«= 
en  l'honneur  de  la  glorieufc  Vierge  Marie ,  6c  de  fes  faindes  ou  de  noftre 
fœurs  Marie  lacobee  &c  Solomee  le  iour  faind  Vrbain  2j.  ^^^"^  4^ 
May.  Auquel  iour  les  Confrères  f'afTemblerontpour con- 
férer des  affaires  de  ladite  Confrairie.  Et  difncrontaumo- 
naftcre5&nonailieurs,pourcefte  fois  feulement.  Les  let- 
tres du  Roy  données  à  Paris  le  8.  Feurier  auditan. 

Charles  VIL  Roy  de  France  en  l'an  1452.  ôc  de  fon  règne 
le  trentiefme,oâ:royaaufdits  Religieux  lettres  pour  acq  Lie-  * 
rir  à  Paris  ou  en  la  Preuofté&:  Vicomte  d'icelle  ville,52.1iurcs 
tournois,  &  treize  fols  vnze  deniers  parifis  de  rente ,  &  les 
teniradmorties:  pour  les  bailler  en  conrre-efchange,  6c 
delchargcrlesmaifonspareux  acquifes  enleurpourprisôc 
csenuironsdepareiUelommedeuesàdiuerlcsperionnes.         ^J'^^ 

En  la  Chapelle  de  noftre  Dame  de  Recouuranceàmain 
gauche  de  rÀuteLfevoidyn  tombeau  cleué:  lequel  efl  cou-, 
uert  d'vne  lame  decuiurc,  où  font  ces  mots. 

Cy  gift  très-haute  &  très- pHijfuîite  Princejfe^  Madame  Mar^^ne- 
rite  de  Botirgongne,  iadls  femme  de  feu  Monfieiir  le  Duc  de  Guien  - 
ne^  dijnéfls  du  Roy  de  France ,  c^  après  femme  de  très-haut  &  très 
fuijfant  Prince  Monjïeur  Arthus  fils  du  Ducde  Eretaigne  ^  Comte 
de  Richcmont,  Seigneur  de  Frennay  ^  Conncflable  ae  France.  La- 
quelle trefpajja  à  Paris  le  2  jour  de  Feurier^  l'an  14  41. 

Deuanclcgrand  Autel  d'icelle  Eglile,  il  y  a  vne  tombe  dc- 

C  C  c  c  i j 


571  VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

marbre  blanc  &  noir:  fur  les  bords  de  laquelle  efteferit. 

Cy  gift  Robert  Maugier ,  iadis  Confeiller  du  Roy  nofire  Sire ,  (^ 
■premier  Prefident  en  fa.  Cour  de  Parlement,  ^ni  tre/pajfa  enfin 
hoflel  l'an  de  grâce  i  i-iS.le  iourdcNoel. 

cy  gift  noble  Daweifelle  Simonne  Darye  ^  iadis  femme  dudit 
Maiftre  RobertMaugier.  Laquelle  trefiajfa  en  fin  hoftel  à  Paris, le 
2j.  iour d' O^obre  l' an  141  g . 

En  la  Chapelle  de  noftre  Dame  des  Cy  dcs/ous  les  orgues 
a  efté  enterré  frère  Ican  Goulain,  Religieux  de  l'ordre  des 
Carmes.Audeirusdelatombeduquelcftoitfafîgurecleuee 
en  boiïc'.qui  depuis  a  efté  transférée  au  milieu  du  Chapitre. 
Surles  bords  delaquelle  felit  cède  efcriture. 

Cy  gift  frère  le  an  Goidain,  Maiftre  en  Théologie ,  nnyen  Caulx 
à  BlacqueuilUy  vcftu  à  Rouen  :  iadis  Légat  é"  Chapelain  du  fainU 
Stege  Apoftolique  :  qui  ayant Çouft'ert pluficurs  labeurs  pour  le  bien 
1405'     delà  religion  &  de  toute  la  S.  Eglife.^  trefpafta  l'an  de  grâce  14  03 . 
De  la  Confrairie  de  fainci  Rochy  & fiin6t  Sebaftten ,  en 
l' Eglife  des  Carmes. 
Albert  Crantzius  en  fon  hilloire  EcclefiaRique,  qu'il  ap- 
pelle Metropolitc,liurc  9.  chap.  15.  efcrit  que  S.  Roch  natif 
de  Montpellier,  en  la  prouince  de  Narbonnc, abandonna 
fonpaysai'aagedeii.anSjôc  T'en  alla  en  Ita!ie,oii  en  plufi- 
curs villes  il  lit  cefTer  la  pefte,  par  le  feul  figne  delà  Croix ,  &: 
^^^/*      qu'€nranderonaagC52.quicfloit  de  l'Incarnation  1327. 
iîdeceda  en  fon  pays.  La  mémoire  duquel  eftantrcnouue- 
lee  à Conftancc,ville  dAlIemagne,  (  oùfe  celcbroitle  Con- 
jA\<      cile gênerai  en  l'an  1415.)  ils  portèrent  fon  image  en  vnc 
folennclle  proceirion,é^la  contagion, qui  pour  l'affluence 
du  peuple l'eftoitmifc  en  cefte  ville,  ccfla. 

EtdepuislefemblableeflantaduenuàParis,enran  1490. 
la  Confrairie  de  S.  Roch  fut  inR'itueeaux  Carmes  par  frère 
lean  d'Arras,Reli2:ieLix  audit  conucnt  &  Doâicur  en  Théo- 
Iogie,&:  aulïï  ordonné  que  tous  les  Dimanches  on  feroic 
commémoration  de  ce  glorieux  faind.  Le  tout  authorizé  5c 
confirmé  parles  lettres  de  R.pere  cnDieu  Jean  Simon  Euef^ 
que  ioi.de  Paris,datteesdeii.  Aoull:  1496.  Par  lefquelles 
il  a  donné  4o.iours  d'indulgences, tant  aux  confrères  qu'à 
ceux  quiaffifteroicnc  au  diuin  feruice,  ouaumofneroienc  de- 
leurs  biens  à  ladi(^e  confrairie» 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  573 

Toutefois  parinteruallc  de  temps,  &:ain{î  que  l'afFcction  éc 
deuotionferefroiditjIaditecoDfrairiea  eftc  intermircpour 
quelque  tempSj&iufquesen  l'an  1580.  qu'il  aduint  vnefort 
grande  contagion  à  Paris  ;  par  laquelle  les  trois  parts  (  donc 
les  quatre  fonde  tout)  du  peuple  abandonnèrent  la  ville, 
qui  fut  occafion  de  reprcdre  les  premières  erres  de  deuotiô. 
Etcommeonauoicaccouftumëd'ellirei.  perfonnespour 
faire  dire  la  Mcife  que  l'on  célèbre  par  chacun  Dimanche, 
releclionfutfa1teenlad1teannee1580.de  feullean  Ade- 
ueau, marchât  bourgeois  de  Paris.  Mais  luy  fufcitë  d'vn  bon 
zele,nevoulutprcndrefeul  ccfte charge.  Ains  fucplufloft 
d'auis,que  pour  deux  qui  auoiencaccouftuméd'cftreeleus 
qu'on  en  elit  quatre,  qui  auroient  le  foin  du  diuin  feruice, 
du  maniment  des  deniers,boiftes,regiftres,papiers,&  enfei- 
gnemés.FutauflipropofcdeioindreS.SebaftienàS.Roch, 
afin  de  r-endrc la  conFrairiepIus  célèbre.  Aquoy  f  accordè- 
rent les  Religieux,Prieur  &  Conuent  des  Carmes^ôc  auffi  les 
confrères  de  ladite  confrairie. 

Aux  quatre perfonnesfufdites  furent  aJiouftezliuid au- 
tres des  plusanciens,pourfcruir  deconfeil:  quatre  delôgue 
robc,&:  4.  de  courte  robe.  Et  après  queleidics  Religieux 
eurcntrêdu  les  boiteSjliures&papierSjfuraccordé  ce  qu'on 
Icuf  bailleroit  pour  le  diuin  reruice,pour  l'Antienne^Verfet, 
&:Oraifonde  S.Roch,  quifedoiuencdiretousiesiours,  6c 
autres chofcs plus  à  plain  contenues  au  concract  pafle  par 
deuant  le  Normâc  2c  Perier,Notaires  au  Chaflelec  de  Paris. 

Cela  fait,  il  fut  procédé  à  l'elcdion  defdits  quatre  comis, 
appeliez  Maiftres  delà  confrairie,ôi:furent  eleus  Pierre  Cor- 
dier,ledicIeauAdcueau,IacqucsGobelin,ôcYuonPicquet, 
quicommêcerentlcuradminiflrationleiour  S.Rochaudic 
an  1580. 

I  nj^itution  de  la  Confrairie  de  la  Trejfiicree  Vierge  Marie 
du  Mont  de  Carmel. 

L*an  12,16.  l'Ordredes Carmes ayanteftëapprouue  parle 
Pape  Honore  3.  le  bruit  aulncftantdiuulgué  par  tout,  delà 
vifionquauoiteucleS.perfonnage,frcreSimonStoC;gene- 
rai  de  l'ordre  des  Carmes.  Auquel  la  Vierge  Marie  aucic 
promis  de  grades  indulgcces,pour  ceux  qui  porteroicrrha- 
bit  d'iceilereligionjôcfcroienc  certaines  deuotiôsrcetordrc 

C  C  c  c    iîj 


J74  VNIVERSITE'DEPARIS,  I 

fur  en  fi  grande  eftime  du  peuple  Chreflicn,principalement 
par  le  Rovaumed' Angleterre, &  par  touces  les  parties  êc 
prouinccs  voifincSjque  pluûeurs  notables  ôc  illuftresper- 
Ibnnes  le  prindrent  par  deuotion ,  ôc  le  portèrent  nuici  ôc 
iour.  Le  premier  dei'quels  fut  le  Tres-Chreftien  Roy  de 
France,  faindLouys.    Tellement  que  lé fufdit  Simon  Stoc    b 
eninf]:icuavnebelieConfrairie,quiaduréiuiqucsàprefent.     i 
Laquellefutapprouuee  ôc  confirmée  par  la  bulle  daPape    f! 
lean  21  donnée  à  A  uignon  le  3.  Mars ,  en  l'an  6.  de  Ton  pon- 
tificat. Auquel  pareillement  la  Vierge  Marie  f'apparut,  8c 
commanda  de  ce  faire  :  comme  portent  leldites  bulles. 

Cède  confraine  a  efté  enrichie  de  plufieursgrads  pardons 
ôcinduigencespardiuers  Papes  en  nombre  de52.Etencor 
nouuellement  par  le  Pape  Clément  huiâ:icfme  es  années, 

D'icelle  Confraternité  furent  profefTeurs  DomEdouard 
Roy  d'Angleterre,  Dom  Henry  Duc  de  Lanclaftre,Doni 
Henry  Ducde  Nortombrie,  la  Princeiîe  Angele,  fille  du 
Roy  de  Bohême,  nobles  ^illudrcs Dames  ïeanne&  Anne 
de  laviile  de Tholoze,6«:  beaucoup  d'autres  de  diucrfes pro- 
uinces  5c  Royaumes. 

ch^iï'^cs  des  Confrères  &  fœurs. 

Tous  les  Confrères  &  fœurs  font  tenus  d'auoir  vn  petit 
habit  de  couleur  noir,  de  telle  cftofe  qu'ils  voudront ,  h  or- 
misdefoye.  Lequel  ils  porterontfur  leur  chair  ou  chemife, 
comme  il  leur  plaira.  S'ils  (ont  en  aage ,  ils  doiuent  com- 
munier le  Lundy  delà  Pentecofte,  &  leiour  delà  Commé- 
moration Noilre  Dame,  qui  adulent  communément  le  16. 
luillet,  ou  le  Dimanche  d'après:  d'autant  que  c'ell:  le  iour 
prmcipal  de  cède  Confraternité:  Et  les  mefmes  iours  que 
dcifLis,  fecrouucr  aux  procédons  folennelles  qui  fe  font  de- 
uan t la  grande MelFe en  l'Eglife  qui  eil  elleuë  parlêPrieur 
ou  autre.  Comme  au(ïîàla  procellionquice  fait  le  fécond 
Dimache  d^  chacun  mois  à  cinq  heures  du  loir,apres  Com- 
pile. 

Ceux  qui  fçauent  lire ,  font  tenus  de  dire  les  heures  de 
NoftreDame:  &  ceux  qui  ne  f(^auentlire,doiuentauoir  des 
Chapel  'ers,  &:  dire  54.  Fati'rnoJter^^z.\xx.i\MàiAt!e  Mût  ta.  Le 
Lundy  d'après  la  fefle  de  la  Commémoration  de  Noflre 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  575 

èame, ayant  cclebrc  le  feruice  des  frères  &  fœurs ,  on  doibc 
faire  cleclion  de  trois  ans  en  trois  ans,  de  trois  prouifeurs 
pour  les  années  enliHuantes.  Lesquels  entendent  les  com- 
ptes de  ceux  qui  (ortent  de  charge  touchât  ladminiflration 
de cefte confraternité.  Fmalement  tous  fonttenus  d'em- 
1  porter  leurs  habits  auec  eux  en  la  folle;  qui  fera  misfurleur 
chair  ou  chemifciauant  quedelesenfeuelir. 

Aniçnde  honorcihle .  d'vn  Sergent  four  auoir  tiré  'uiolentement 
de  l'Eglife  des  Carmes j  deux  Ejcholliers. 

En  la  nef  de  ladicieEglife  à  main  gauche  du  grand  por- 

I  tail  on  voit  vn  tableau  où  eft  rcprelencé  vn  homme  tout 

Bud  en  chemife,  tenant vne  torche  en  Tes  mains, ôc à  eenoux 

deuantvne  troupe  de  RcIigieux:&:audeirousfont les  efcnts 

(Dui  cnfuiucnt  en  Latin  &  en  François. 

•    H£C  ej-yeprefentatio  emendd  honornhilis  ^  quam  fecit  Rjchar- 
dm  de  Metz, ,  C  liens  in  Cafte  llo  Partfius,  ex  ordinatione  &fcr 
Arreftum  Curi£  Parlamentiy  hnic  Ecclefte ,  F  r  torique  &  tott  Con- 
uentuiemfdem,  die  Dominîca,hora primx,  décima  nona  die  menfts 
•Maifyanno  dommi  13^7-  propterea  quod dicftts  Rich ardus  vio- 
lenter extraxit  de  pr^fenti  Ecdefia  dHosfcholares,quiadeam  ef- 
' fugerantypro  immunitate  eius  hahenda,  Adqnam  quidem  Eccle- 
Jîamprsdicrus  Richardus pro  dicfa  ojfenpi  einendenda  fuit  addu- 
Biisdeprjidictû  Caftelkt&,perduos  Oftiarios  pr.edicfx  Curu  Par- 
lamentiy  inftatu  quo  reprefentationem  eius  viftrepoteftls. 
Et  en  François  il  eft  tel. 
Ceft  la  reprefentation  de  l'amende  que  fit  Richard  de  Metz.,  Ser- 
penta verge  au  Chaftcletde  Paris,  le  Dimanche  a  heure  de  Prime^ 
jp.  iûur  du  mois  de  May  l'an  i s  S  y .  à  l'EgUfe  ^  aux  Religieux^ 
f  rieur  &  Conuentde  ceani  :pourcaufc  qu'il auoit  extrait  viokm  - 
ment  é^  par  force  deux  EfchoUiers  hors  des  limites  de  ce/h  F^lifè: 
A  laquelle  ilfutadmenédndit  ChafteUt  pour  amender  ladite  ap 
fenccypardeux  Huifiersdu  Parlement,  en  l'eftat  ou  voir  le  fcu- 
uez. 

■  Apresauoirtraiclëdesquatre  Ordres  des  Religieux  men- 
■  diansdePariSjil  m'a  femblé  bon  d'adiouller  leslettresd'v- 
nion  entre iceux:  que  i'ay  tirées  du  threforduconiientdes 
Auguftins,  qui  font  telles. 


57<^  V  N  r  V  E  R  S  IT  E'  DE    P  A  R I  S, 

In  nomine  Domini  Amen .  Nonermt  •yniaerfi  pr^jènies  à" 
futuri  y  drpKe fentes  literas  infpecfuriy  qttod  nos  Pr tores  &  Gar- 
diani  conuentitHm  Ordinum  mendicantium  Parifius  exifientium, 
l'idclicet  Trior  ConucnînsfratrumPrxdicAtoYum^GardianHs  Con* 
uentusfratruM  Mmorumy  Pner  Conuentus fratrum  Eremitarum 
fanUi  Augiifitniy  (^  Prior  Ccnnentus  jratrum  Beatd  MarU  de 
Carmelo  yC£tcricjne  mAgiflri  Patres  acjratres  vnanimùer  confi- 
derantes,  quod  fjmîer qiù  iufiatur  a  Jratre ,  quaft  CîuUas  firma  fit: 
pyouerb.ii.  quûdquc  m  rebus  potifimum  pax  efi  nece/firUy  vt  ait  Boetim : 
n^cnon  quod  concordia  minimji  res  crefcunt,  dîfcordta  aute?n  ma- 
ximjt  diUbuntur:  Prdmifimu^^  iurauimu^y  acde  pr.cfcnti  promit- 
timus  O'  iuramusy  omncs  &fi/7gtdt  pro  nohis  noftrifque  fuccejfori- 
htis  inuiûlâbiliterj  nos  inuicem  confolariyiimare,  confortare,/fible- 
ttare  &  defendereydd  tuitionemjConferuationern  atquc  dcfenjionem 
noflrorum  priuilegiorum  totù  virtbus  :  Sic  quodjimfuturum  con- 
tingat  diquem  noflrorum  Conuentuum  aut  fratrum ,  in  commimi 
l'clpartimUriy  cuiufcumquegradus  exifianty  inuadt,  Udiy  offendi^ 
autgrauariyfeu  detineri  ratione  prjidtchrHm  ,  omnes  d^Jingtdi  ad 
iUius  yatit  illorum  Conuentus  velComientuumfratris fine  fratrum 
au%ilinryi  ^  prûteciionem-ydefenfionem  ^  dr  îotalem  Itberationem^ 
concordtteractotts  mfibus  çoncurremusy  expenfis  omnibus  jiquali' 
ter  contribuendo  contra  quofcumque  infultantes ,  tnuafores ,  atque 
nduerfarios  tamprxfentes  qtidmfuturos .  In  quarum  robur  cs"  te- 
fiimonium  adperpetuam  rei  memoriam,Jïgilla  nofirorum  Conuen- 
tuum duximtis  appendenda  prx/entibus  anno  Domini  millefimo 
quadringentefimo  tricefimo  quarto  y  die'vigejima  i.  menfis  Marttj, 

BcrHôfpital  de  S.  lacques  du  Hault-pas,  maintenant 
Abbaye  de  fainct  Maglotre, 

L'Hofpiral  de  faind  lacques  du  Hault-pas  a  efté fonde 
par  le  Roy  Pliilippes  le  Bel,  qui  commença  â  régner  en  l'aa 
1286.  Et  a  eftë nommé  du  Hault-pas,  non  pour  l'affiecte 
du  lieu,ou  qu'il  faille  monter  des  degrez.pour  y  entrer.-mais 
pource  que  c'ed  vn  membre  dépendant  du  grand  Hofpital 
b.  lAcques  du  Haulc pas ,  au  dioccfe  de  Lucques  en  Italie. 
Aux defpens  duquel  eft  entretenu  vn  port  hL  palTage  lur  la 
riuiered'ArgucieBlanc,aupays  de  Florence, fur  le  grand 

chemin 


LIVRE   SECOND.  577 

chcmiDdcRomc,oùiadis  on  fouloic  payer  grands  tributs 
&exaâ:ions.  Lequel  a  eftéaffranchy  par  ceux  dudit  grand 
Hofpital, & dcsaucres  Hofpitaux vnis à  iceluy.  Tellement 
qu  a prefent  tous  pèlerins  &  autres  y  paflent  franchement 
/ans  rien  payer.  En  la  Chapelle  dudit  Hofpital  au  faux- 
bourg  S.  lacques,  le  diuinrcruiceelloitdeuotemet  célébré^ 
&ks Pèlerins  benignementrcceus, logez ôc  entretenus  en 
deuxmailonsdiftmdesrl'vne  pour  les  hommes,  &  l'autre 
pourles  femmes.  £t  pource  que  le  reuenu  n'eftoit  point 
luffiiànt  à  exercer  telle  charité  .-les  Papes  Alexandre  3.  Vr- 
b'am  4.  Clément  4  Boniface 8.  leaii  12.  Honoré}. Clcmenc 
j. Vautres,  ont  odroyë  de  grands  pardons ÔCmdulgences 
aux  bicn-faicleurs  dudic  Hoipîtal  :  comme  il  fe  lit  en  vn  ta- 
bleau qui  eft  en  la  Chapelle  d'iceluy  Hofpital ,  grande  par- 
tic  de  laquelle,  auec  l'Hofpital  fut  bafti  tout  de  neuf  du 
temps  d'Antoine  CanUjCommandeurgeneral  de  l'Hofpi- 
tal S. lacques  du  Hault-pas  au  Royaume  de  France,comme 
ilapparoift  par  cefl  eicrit  grauë  en  vnelamedecuiurequi 
efl  contre  le  mur  de  ladidc  Chapelle, à  main  gauche  du 
grand  Autel.  .  . 

Van  de  grâce  iSJp.  le  Dimanche  detiant  la  fejle  de  laMagde- 
laine  cefie  Eglife  a  eUé  dediee  far  Reuerend  F  ère  en  Dieu  Monfieur 
François  Euefquede  Paris,  àla  priere'&  requefle  de  frère  Amoine 
Canu  Commandeur  de  céans  yen  l'honneur  &  reuerence  de  Dieu  ' 
le  Créateur  y  la glorieu/è  Vierge  Marie ,  fain^  laccjues  le  Maieur 
fatron^  S.  le  an  BaptifieyS.  lean  l'Euangclifiey  S.  Sebafiien^  S. Ra- 
phaël &  tous  les  Saints  Anges  &  Archages  de  Paradis .-Cf  a  donné 
ledit  Reuerend  père  en  Dieu,  a  tous  ceux  d"  celles  qui  deuotement 
n}ifiterônt  ladite  EgU fêle  tour  d'icelle  Dédicace  quarante  icur s  de 
pardon. 

Joignant celicu eft  encoresvne  autre  lame  de  cuiureat' 
tacht  e  contre  le  mur,où  font  grauez les  vers  qui  f  enfhiuent 
en  vieille  rithme. 

Van  mil  cinq  cens  'ùtngtjix  d'auantage^ 

Par  mort  certaine  au  dernier  héritage 

Fut  mis  (^  clos  en  ce  deuot  feiour' 

d'O^obre  prins  le  quinz.iefme  tour, 

Relïgieuje  &hon  ifiepcrfonne^ 

Vont renomeein plujièurs places  fonni^-  v  ■■  w  1 1.- .- \\i>^ <.  ^ . ;. .  v  X 

DDdd 


Î7S  VNÎVERSITE  DE  PARIS, 

BtMiquementy  frère  Anîtine  Canu. 
^^i  par  bon  droiB  luy  viuAtit  dâuen» 
Fut  Commandeur  y  de  ce  ne  doutes  pas. 
En  generalyfainSHacquesduHault-fai^, 
Et  far  mérites  exempt  de  malefces 
Il  pojfeda  autres  trois  bénéfices. 
Sens  naturel  montra  en  tout  endroit 
Far  fens  acquis  il  fut  en  chacun  droit 
Licentie,  &  après  totisjèstiltres 
Yertuenluydecaraparregijlres 
^ue  CHofpital  en  très-belle  deuife 
EU  faire  neuf,  &  grand  part  de  lEglife^ 
Semhlablement  cornme  on  a  évidence , 
tes  corps  d'hofielejhants  en  decadence^. 
De  charité  fut  le  vray  exemplaire: 
Eauures  repeut  pour  À  le  fus  complaire  y 
EtfansceJferprenoitUcuredrfotn 
Delespen/erqHandilefiûitbefoin.    : 
Frtez,  pour  luy^  dites  deffus  fa  lame 
Cy  gifi  le  corps  y  en  Paradis  foit  lame.  Amen, 
Plus  au  bas  de  ce  mur  fur  vne  tombe  cil  graué  ce  qui  î'tti^ 

fuit. 

Cy  gijî-  vénérable  Religieux  à*  difcretteperfonne  y  frère  Antoine 

"  Canu,  enfin  viuant  licentté  en  chacun  DroiB y  &  Commandeur 

gênerai  de  l' H ofpital  fain^  Jacques  du  Hault-p4s  au  Royaume de^ 

Erance.  j^/  trefpajfa  le  is^iour d'Oélobrel'an  JS26.  Friez. Diet^ 

pourfoname. 

En  ladite Eglife  ont  cfté  enterrez  plufieurs  Cheualiersdc 
i'Ordrc  de  S.  lacques  de  Lucques,  comme  il  apparoift  par 
1  eurs  fif^ures  &:Epitaphes,defquclles  a  eflë  extraid  celie-cy, 
les  autres  ne  fe  pouuantlirc  pour  ieuràncienneté. 

Cy  gifi  noble  homme yreuerend  Père  en  Dieu  frère  Dimenchç  de 
Luques,  autrement  Depejfe^iadis grand  Matftre  gênerai  de  l'Ordre 
S.  lacques  du  Hault-pas.  ^i  tr^/paj/k  l'an  de  grâce  14.01,  Le  4.. tour 
du  mois  de  lanuiery  Dieu  en  att  l'ame. 

L'an  1571.  le  iour  faind  Michel  29.  Septembre,  les  Reli- 
gieux de  faind  Magloire,  qui  pour  lors  demeuroient  où' 
i'ontàprefcnt  les  filles  Pénitentes, en  la  grande  rue  lainét 
DenySjfurent  enuoyezàfaind  lacques  duHaulc-pas  parle 


L I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  57f 

Roy  Charles  IX.  qui  leur  donna  ledit  lieu  pour  habitation^ 
qui  tient  maintenant  le  nomd*AbbayeS,  Magloire, 

Ve  tBglife  SuccurfaU  de^^àcques  &  S .  Philippes 
dié  Hdnlt-fM, 

Du  temps  d'Euftache  du  Bellay  i  o  j.  Eucfquc  de  Paris/ 
Icsmanansôchabitans  des  faux-bourgs  de  la  porte  fainét 
lacques  &  denoftre  Dame  des  Chaps ,  près  &  hors  \cs  murs 
tie  Paris,  firent  humble  requefte  &  iupplication  audiél  fieur 
Euefquc, qu'il  luy  pleut  leur  permettre  de  baftir  quelque 
EghfèSuccurialeaufditsfdUx-bourgSjd'autantquelcfdids 
habitans  multiplians  &:  croifl'ans  cousles  iours  en  nombre, 
fe  trouuoient  tort  incommodez  d'ellie  tant  efloignez  de 
leursparroillcSjquieltoientës  faux-bourgs  prochains, oU 
dans  la  ville.  Ce  que  leur  ayant clléaccordcparlediâ:  Re- 
ucrcndEuelquedePans,  Nicffieurs  les  Chanoines  &  Cha- 
pitredei'EgiileCollegiàle&parroLhiale  de  faind:  Benoifl: 
le  bien  tourne  eh  celle  ville  de  Paris  :  Maiftre  Louys  Morin 
Curé,  ou  Vicaire  perpétuel,  &  les  Marguilliers  &  parroillîês 
d'iccllcEglife;  Maiflrelean  ^auary,Docl;eur  en  Théologie, 
Cure  ou  Vicaire  perpétuel  de  l'Eglile  S.  Hypolite  aux  faux 
bourgs laind  Marcel} auifi  Mellieursles  Doyen, Chanoines 
&  Chapitre  dcTEglife  Collégiale  laind  Marcel,  ioind  auec 
ledit  Sauary  :  &  le  Prieur  Curé  de  PEglife  laind  Medard,af- 
-  fîzecidits faux-bourgs iàind Marcel,  empefchantrelpedi- 
uementledit  entérinement,  leurs  fulcirerent  de  grands  6c 
longs proccz,cncores qu'ils fulTent  maintenus&louftenus 
par  l'Eueique  de  Paris,par  ordonnance  du  7.  Auril  dei*anc 
Palques,  1^64.  ôcauflipar  fentcnce  interlocutoire  du  der- 
nieriour  du  mois  de  luillet  1^65.  Et  par  déclaration  du  Roy 
Charles  9.  du  i5.iourdu  mois  dclanuier  1566,  Mais  fina- 
lement tous  lefdits  différents  furent  terminez  par  fentcnce 
deffinitiuede Monfieurl'OiKcial  deParis,  par  laquelle  fuc 
crigec  en  parroifTe  lEglifc  de  l'Horpitalfaind  lacques  du 
Hault-pas,auecleconlcntement  du  Commandeur  dudid 
Hûfpital,  du  temp§  ce  Guillaume  Violle  feptiefmedu  nom, 
&  cent  (îxiefmc  Euefque  de  Paris,  de  laquelle  fentence  ('en- 
fuit le  di  don. 

DDdd  ij 


58o  V  N  I  y  E  R  S I T  E'   DE    PARIS, 

N OV S  difons  &  ffonon^ons , qtiç  la,  chamelle  vulgairement 
aPpellee  du  H auh-pas  ^bajlte aufdits faux -hoitrgs  fain^  Jacques 
(^denoftre  Daïne  des  Champs  ^  fera  conuertie  jinfihuee  (^engee, 
comme  aufi  nous  la  conuertiJjJL^s  y  érigeons  &  infittuons,  ducon- 
fentement  du  Commandeur  WrHo/pital  dudït  heu  du  Hault- 
tas,  en  l'honneur  de  Dteu ,  &fom  l'inuocatïon  des  Sain  cl  s  Phtlip- 
pesdr  lacques  ^  en  Egltfe  Succurfale  & adiutrice ^ou  fecours  def 
dites parroijjes  SainÛ  Benoijl  le  bien- tourné  à  Pans,  SainCl  Hyp^ 
politepres  &hors  les  murs  de  Taris ,  d^/ain^  Me  dard  es  faux-' 
bourgs  fa  in  cl  Marcel:  Sans  toutefois  aucun  preiudice  de  la  fon- 
dation dudtt  Hofpttal.  Et  Ji  difons  &  ordonnons ,  que  en  icelle 
chapelle  ou  icelle  Egltfe,  feront  bajlis ,  prsparez^  &  retenus  aux 
defpens d'iccux  fupplians,  fonds  bapttfmaux.  Cimetière ^ç^  Sacrais 
re,p0ur  conferucr  le  treJfainB corps  de  noflre  Seigneur  lefus  Chrifl 
C^  Euchanflie ,  &  Phuillefacree,  tant  pour  le  Baptefme  que  pour 
les  malade  s, &  autres  chofes  necejfaires  pour  l'adminijlration  des 
Sacremens  Ecclefîafliques  :  Et  que  pour  C  admimflration  defdicls 
Sacremens ,  lefdits  Curez,  eu  Vicairts  perpétuels  defdicles  Egli- 
Je  s  feront  tenus  auoir  vn  Chapellain  fuffjfant,  capable  (^idoine, 
duquel  ils  f  accordent  entre  eux  dans  quinz^aine  :  Autrement  dr^ 
faute  de  ce  faire  dedans  le  temps  prefx  ^  en  fera  pour ueu par  le- 
dit fie  ur  Reuerend^  lequel  refidera  ordinairement  audit  lieu  du 
Hault^pas ,  d"  es  lours  de  Dimanches  &  ffies  ,&  autres  iour s 
ftfiez,  par  l' Eglife  d^  le  peuple,  célébrera  la  Mejfe  a  ba.Jfe'voix ,  ck' 
aufi  dira  Vejpres.  Et  neantmoins  auons  permis  &  permettons 
aufdits  manans  d'habit  ans,  auoir  a  leurs  defpens  autres  chape  l- 
lains,ou  perfonnes  qui  dient,  chantent  &  célèbrent  à  haute  voix 
dr  auec  chant  lefdits  offices  diuins.  Et  fi  auons  condamné  &  con- 
damnons iceuxparroiftens  dudit  fecours ,  k  tenir  entière  d"  cou- 
nerte ,  &  comme  on  dit^à  maintenir  ladite  Chapelle  dite  du  Hault- 
pas ,  &  à  faire  tout  ce  qu'en  icelle  fera  de  befom,  en  ornements  Ec- 
clcfiafiiques  pliures  Juminaires ,  &  autres  chef  es  a  faire  &  répa- 
rer ^&  à  l' auoir  &  tenir  en  bon  df'fiiffifant  efiat  :  Et  aufi  à  bailler 
,  dfliurermaifon  m  anable^fuffi fiante,  garnie  &  fournie  de  meubles 
tour  honnefie  habitation  dudit  chapcllain  ou  Prefirc,  é'  icelle  te- 
nir en  bonne  d*  fuffifAnîe  réparation  :  Et  i  bailler  df  payer  k  ice- 
luy  chapellain  pour  fies  aliments  par  chacun  an  ^U  fommede  foi- 
xanpe  Itures  tournois .  Et  aufii  ledit  Chapellain  a  bailler  df  fidè- 
lement diftifier  &  dislnbuer  aufidits  Curez,  defidites  Egltfiès  par- 


LIVRE    s  ECOND.  581 

rochiales ,  les  ohUtions  &  toutes  ohuentions  d'icelle  Eglife  Succur- 
Jale  à  eux  contingentes  &  appartenantes.  Et  a  ces  chofes  attons 
refpe^iuement  lefdites  parties  y  condafnnê  (j^  condamnons .  Et 
neantmotns  auons  condamné  &  condamnons  lefdits  manans  Q* 
habitans  À  aUer  d^frtijuenter  leurs  Eglife  s  matrices  iefiinÛiour 
de  PafcjHCSy  &  autres  principales  &  maieures  fejliuitez^  de  l'an  & 
encore  es  feft es  des  Patrons  dr  Dédicaces  dejdi^es  Eglifes,  comme 
njrais  parroi/iiens  d^icellts  Eglife  s  y  (tout  empcfchcment  cejjant) 
à  contribuer  aux  réparations  d'icelles  Eglife  s:  Et  pour  cefle  con- 
tribution à  bailler  y  &  conférer  par  chacun  an  a  la  fabrique  de 
fainct  Benoijî  le  bien  tourné  y  quatre  liures  parifs  :  à  la  fabrique 
fainci  Hyppolite  [emblableroent  quatre  liures  par  if  s  y  &  a  la  fa- 
brique de  fain6i  Medard  huicl  fols  par i(îs.  Et  a  ce  les  auons  con- 
damné dr  condamnons  y  les  de/pens  confus  ^attendu  la  qualité  de 
l'affaire  ér  desptrfonnes. 

La  fufdîHe  fentence  aejli  leue  d'iudiciairement prononcée  par 
vénérable  ér  fcientifiqueperfonnCy  Menfcur  l' Officiai  de  Paris  fan 
mil  cinq  cens  fixante fx,  le  Vendredy  vingt  vniefme  de  Feurier,  M  ^^* 
auec  honorables  hommes  Nicolas  Defauenelles ,  Guillaume  Bru- 
mant  &  plufieurs  autres.  Signé  loyfel ,  Greffer  de  rcfficialité 
de  Paris. 

Parce  moyen  ladicle  Eglife  demeura  Hofpital  &:  par- 
^roiflfe  iufques  en  l'an  mil  cinq  cens  foixante  &  quatorze,     1574. 
qu'il  fut  commence  à  baftir  vne  nouuelle  Eglife  loiuioi- 
gnanc  l'ancienne, aulieu  oùelloiriadis vne maiibnoùpen- 
doit  pour enfeigne  l'Image  (aincl  Efhenne ,que les parroif- 
jfîcns  acheterenc  ladite  année,  pour  la  fomme  de  iepc  cents 
trencefepcliures,  quatre  fols^en  intention  d'en  faire  le  pref- 
bycaire,  &  en  ce  lieu  depuis ,  les  parroiiîîens  ayants  changé 
devoloncéjOntfaitcelebrer  le  leruice  diuin  iufques  à  pre- 
fent.  Car  les  Religieux  c] c  fainvflMagloireayansefté  trans- 
ferez audit  Hofpital  defainctiacques  du  Hauit-pas  en  l'an 
/mil  cinq  cens  loixan  te  &  douze,  comme  dicl  eft  cy  dcuanr, 
,fe  fencoient  fort  incommodez  en  leur  fcruice  qui  fc  faifoic     1572. 
.quelque  fois  en  mefme  temps  que  ceîuy  de  la  parroifTe, 
.l'vn  dans  le  choeur  bc  l'autre  en  la  nef, comme  aux  Egîifes 
,. Collégiales  &  parrochiales  ,à  r^ifon  dequoy  fut  baftie  ceile 
v nouuelle  Eglife. 

DDdd  iij 


^U  VN  I  VER  SITE'  DE    PARIS, 

Pour  tefmoignaec  de  ce  l'on  voit  encores  cet  Épitaphc 
en  lanef  deTEglifc  des  Religieux, qui  iadis  feruoitdepar- 
roilTe  aufdits  habitans.  > 

Cj'  dcuantgtft  honorable  homme  Adrien  Maugendre^  en/on  vi' 
uant  Marchant  dr  Efficierde  ces  faux-bourgs ,  tnjn  des  premiers 
Marguîlliersde  l'Egli/e  de  céans  ^  ^ui  fut  érigée  en  farroijfe  ^ar 
î^66»  Monfeigneur  VEueJque  de  Paru ,  au  mois  de  Feurier  l'an  is69. 
Et  confirmée  ladite  ere6îiûn  far  le  Roy  Charles  p,  lors  régnant: 
Et  de  céda  iceluy  Maugendre  le  Vendredy  trcifiefme  tour  de  De» 
cembre  is68. 

Les  parroifUens  on  t  depuis  acquis  d'autres  maifons,  entre 
autres  celle  de  Pierre  Couppë,  au  moyen  dequoy  ils  ont 
alongiladidenouuellc  Eglile  dVne  belle  grande  nef, tel- 
lement que  ladideEglile,  quant  à  fa  grandeur^vien  ta  i'eigal 
de  celle  des  Religieux,  hormis  qu'elle  nelllî haute cfleuec 
Ôc  bien  baftie. 

"De  l'Eglifè  de  fainEî  lean  de  Latran, 
L'Eglife  defaind  lean  de  Latran,  qui  eft  en  l'Vniuerfité 
deuant  le  Collège  de  Triquec,  eft  vue  Commanderie  qui 
dépend  duTemple,qui  eft  eftimeefort  ancienne.  Mais  n'en 
ayantpeu  auoir  la  première  fondation, ie  me  contenteray 
de  rapporter  les  infcriptions  ^çs  monuments  qui  font  en 
ladideEgUfe. 

En  la  Chapelle  de  noftre  Dame  de  bonnes  Nouuel'es, 
qui  eft  âmain  gauche  delà  nefd'icelleEglile  deuant  l'Autel, 
Tonvoitlatombedu  fondateur  d'icclle  Chapelle, où  font 
grauees  trois  figures,&:  au  bas  eft  ercrir. 

Cy  gifl  Cuillemette  le  Ponchet  de  Frefnes ,  V Arche uefcjue  au 
Diocefede  Noury,  mère  defiere  Gtllebert  PonchetJ' ai/né yCy  enter^ 
ré.  Laquelle  trejpajfa  l'an  de  grâce  M.CCC.  LXXVIII.  le  tour 
>'  *    yàinâle  Croix  en  Septembre,  Dieu  ait  Pâme  de  luy.  Amen. 

Cy  gi fi  honorable  (jrreligieufè  perfonne  yjrere  Gilbert  Ponchet) 
Commandeur  de  Montdidier  &  de  H  crue  :  qui  pour  long  temps  de» 
meura  céans,  &fit plufieurs  notables  feruicesàfa  Reltgton.Etfon* 
da  pour  luy  &  pour  [es  amis  plufieurs  Obits  y  tant  céans  comme  au 
Conuentde  Corbeil,  &  fit  faire  cefie  Chapelle,  Lequel  trefpaffal* an 
M,  CCCC.&  XIX,  le  Vendredy  //.  iûurdeNouembre,  Dieu  luy 
'ï9»  facemercy  àlume,  Amen^ 


LIVRE    SECOND.  jS> 

Cy  gifl  frère  Gilbert  Pomhetle  ieune^  Religieux  de  céans ycoujîn 
germai»  audit  frère  Gilbert  l'difhé.  Le  quel  tref^ajja  tan  de  grâce     1354. 
j^S4:  le  6,  iour  de  Décembre,  Dieuaitl'amedeluy.  Amen. 

Plusà  main  droideconcrc  le  mur  cfl  attachée  vne  pierre 
oùeftgraué  cet  Epitaphe. 

Cy  deuant gift religieufè  dr  hânorable perjinne,  frère  Gilbert 
Tonchetlaifnéy  Commandeur  de  Montdidier,  &  de  Herué  :  qui  en 
l!  honneur  de  la  benetfre  Trinité ,  de  la  glorieufe  Vierge  Marte^de 
Idonfieur fainCl lea» Ba^tiflcyà' de  Monfieurfain6l  Martinyft 
faire  cejle  chapelle.  Et  ejl  à  fcau&ir  que  pour  caufe  desproufits  & 
reuenus  dehmaifonen  laquelle  font  les  efcoliers  que  ledit  frère 
Gilbert  ft  faire  au  clos  Brunel^  defquehpràufits  &  reuenus ,  après 
le  trefpas  duditfïére  Gilbert ,  ladite  matfon  &  efcolcsfoufienus ,  le 
Commandeur  de  céans  doit  auoirle  tiers  :  à"  fes  frères  du  ConncKt 
de  céans  doiuent  auoir  l'autre  tiers.  Et  les  frères  du  Conuent  de 
Corbetldoiuentauoir  l'autre  tiers.  Les  deffufdits  frères  de  céans 
font  tenus  de  faire  chacun  an  ,fept  anniuerfaires  :  &  aufsi  lefdits 
frères  de  Corbeil^fept  anniuerfaires.  Lefquels  doiuent  ejlre  faits 
folennellementy  en  difant  Ve/pres&  Vigiles  des  morts  a  choners 
en  chapes  la  vigile  de  [dits  Obits  cf*  commandaces  des  morts  y  à* 
Mejfes  à  Diacre  df  Soubdiacre  &  choriers  en  chapes  aux  tours  def- 
dits  obits  y  pour  les  perfonnes  cy  après  déclarées,  Cejl  k  fcauoir 
Ivn  d'iceux  obits  pour  les  père  &mere^parens  &  amis  dudtt  frère 
Gilbert  autour  de  la fainBe  Croix  en  Septembre  ^que  ladite  mcre 
trefpajfa.  Et  cinq  d'icettx  obits  feront  faits  folennellement  pour 
les  cinq  perfonnes  qui  fenfuiuent  :  c'efr  a  Jf  auoir ,  pour  frère  Ni- 
colle  de  Tyonuilleffrere  Pierre  de  ProuinSyfrere  le  an  le  Roy  y  frère  , 

Gilbert  Ponchet  le  ieunCy  c^  Philippot  Ponchet,  aux  tours  que  ces 
dejfufdttstre/paferent.  Et  le feptiefme  Obit fera  fait folennelle- 
ment  pour  ledit  frère  Gilbert  Ponchet  l'aifné  y  chacun  an  le  iour  de 
fon  obit.  Et  4  ce  que  dit  eft,font  tentu  fes  frères  dejfufdits  :  corn- 
me  par  lettres  fur  ce  faites  c^  oclroy  ce  s  par  ledit  frère  Pierre  de 
FrouinSy  leur  Commandeur  de  ce  ans  ^  S"  confrmees  par  Monfieurle 
Prieur  de  France  en  chapitre general^&apres  confrmeesparMon- 
fieurleMaifîre  d^  Conuent  de  Rhodes  y  comme  peut  apparoir  plus  à 
plain .  Dieu  ait  les  âmes  duditfrer'C  Gilbert ,  df  des  autres  deffuf- 
dits.      Amen. 

En  la  mcfmc  Chapelle  auprès  de  l'Autel,  à  main  droide 
cft  enterre  va  Ambairadeurd'£fcofre,6i  contre  le  mur  eil 


>3 


»5 


»5 


J84        VNIVERSITE'   DE   PARIS, 

attaché  vnEpitaphe enrichi  de  marbre  noir,auec  la  figu- 
re dudic  Anibaiïàdeur:  Au  defToubs  duquel  eft  graué  ce 
qui  i'cnfuit. 

TVLI,  ET  N  OVI,  VICI. 
Percgre  fiiimus ,  ac  njnk  comités  iuimiti  ego  &  anima  :  dones 
me  mors,  ilUm immortalités ra^uit ^neuter  altcrum  njolens  défe- 
rait, Prejsit  Kecejiit.ts,  eut  vit  a  débita.  Hac  cejsi,  ahfeedente  illa. 
Non  idfitif  :  tanquAm  ittre  ne  xi  adiudicor^dtjfccor^  abf/tmorfec  vt 
non  fin  nfnpltusy  nec  qnoad  redierit-renouabory  ero.  Fui  lac.  £e- 
thun^  natus  nobtli  famiUa  Bethoniorum  deBalfourin  Scotia  :Ar^ 
chiepifcopus/acrattis Rom^anno  isS2.  vita  honorât A^aBuofaydi- 
mi  fcrùvixi.  OratorinGalliaan.  42  jAugufierum  Scoiid  man- 
data fufeepi,  retuliji déliter.  Rem  patrie publicam  ornaui  ^priud'- 
tnm  iuni.  Bona  moriens  in  annuos  fciuperum  fcholajticorum  Sco- 
îorum  vfus  eroganda  reliqui.  Obtj  anno  dtatis  86.  Chrifii  lôo^, 
2jf.Jpr. 

Prdful  &  Orator fuerat  qui  maximes  orbU 

AtâtCy  hocparuo  marmore  contegitur, 
^^uinquaginta  vnum  Prafultran/égeratannos: 

.^undraginta  duos  regia  iujfa  obiit. 
S  ex  vtdit  Reges  Galloru?n,  quinquefecuttis 

Orator,  pair i.f  profuit  vfque/ux. 
Efl  votofi'uitui  :  Scotos  Anglojcj^  fubvn9 

Vniu^  Scoti  vider at  imper io. 
llludrejlabat,  voluit  quodvtrofque fub  vnum 

D  iuind  legù  mitier  imperium, 
^^odquefe/um  cupit  regem  venerarier  :  d"  f^ors 

Fcrturin  hocvnoprxcipitajje  fenem. 
Ille  oratorum  { quos  Scotia Jolafuperbos 
Mittit  ad  hcroas  )  vltimus  extiterat: 
Vltimiis  illorum,  quos  magna  Britannia  fouit ^ 
Secta  exturbauttdeuia^  Pr^fulerat. 
Plus  fur  fa  tombe  e{t  efcric. 
Cy  gifl  RcuerendPere  en  Dieu  Mefire  Jacques  de  Bethun ,  Ar- 
cheuefque de  Glafcocn  Efcojfe ,  Abbé  de  nojlre  Dame  de  Labfie  en 
Gajiineypaà  de  Poiôîou,  ihreforicrde  faincl  Htlaire  le  Grand  de 
PûiSliers,  Prieur  du  Prieuré  de  fainct  Pierre  de  Pontet  fe,  Confeil- 
lerau  Confetl  d'Efiat  &  Priuè  du  Roy  d'EfcoJfe ,  (!r  fon  Ambaffa- 
deur  ordinaire  en  France  vers  fa  Maicflê  Chrejlicnne.  Lequel 

ejlant 


LIVRE    SECOND.  5Sj 

efiAnt natif  dudit ^ dis  d^ Efcojfe^  deceda  à  Paris^enU  Commande^ 
rie  S.  le  an  de  Latranle  zs.  iour  d'Auril^l'aH  de  grâce  1603,  aagé 
de  86.  a7îs^  on  eiiuiron. 

L'ani  j  80.  fclon  le  cermoignagedeMonileurChoppin, 
lib.  2.  de  Sacra  Politia.  tit.  6.  la  Commanderie  de  faind  lean 
de  Latran  fu  c  vnie  au  gran  d  Priorë  de  France ,  parle  Chapi- 
tre général  tenu  àMalte  ladideannee.  Le  texte  e(l  tel, 

AnnoisSo.  in  captulo générait  Ordinà fancti  loannà  lerofo- 
lym.  apud  Melitam  difiun^a  fuit  prxceptoria  Trecenfs  a  magna 
FrioratH  Francijc^ô' €it44 pr^eptoriavice,  vnitafmt  et  Prioratin 
Commenda  S.  loannts  Lateranen.minorum  reddtttium. 

Extraicî  des  Statuts  de  la  Faculté  de  droi^  Canon i  nôtmel- 
lement  faicls  ^  en  l* année  1606, 

Par  iceux  flatuts,  article  premier,  il  appert  que  les  Decrc- 
iiftesdoiuent  venir  ôcaflifteraudiuin  leruice  en  l'Eglife  S. 
lean  de  Latran  , aux  cinq  feftesfolcnnelles  de  noftre  Dame, 
aux feftes des  quatre  Docleurs  de  l'Eglife,  &:  au  lourlainâ: 
Matthias,  en  ces  ternies. 

^uiafine  Religion is  orthodoxd  cultu,  nthil  recle  ritêqne  geri  ^       . 
pojfe certum  efl :  Sex-virile  Collegiiim flatîs  &  cdiifuetis  annt  die-  EfcoLcs  de 
hus  adDiui  ïoannis  Lateranenfis  jEdem ,  vt  facris  interjît,  conue-  Décret  dire 
iuat:  Nempe  quinquefolennihusfeflis  Vtrginis  Deipard  :quam  ^coHegium 
Crpaîronam  dr  tutelarem  ordo  ijle  agnofcit.  Conueniat  quoque  in  stx-viriU, 
eandcm  Aedem  quatuor  Boclorum  prjifcriptis  fer^s  :  quorum  me-  pr,,,^'^^^'* 
moriam  pie  fan  fie g^  colitexrecepto  ac  nunquam  tntertniffo  fchûlx 
"jfu:  atque  ctiam  die  ipjo  Biui  Matthix:  vt  rchtts  facris  operati  Eledion  du 
DoÛoreSyJfatim  ad fcholas fuperiores  veniant ,  Becani  &  ^^ux/lo-  xhrcfodet" 
ris  tnJîitHendigratia  :  I bique  eosfine  a?nbitu  ^  fauore  dtligant: 
ques  pro  fua  religione  nouerint  fcboUdignitati  profuturos. 

D'abondant  il  fe  doit  dire  Mcflè  tous  les  Jeudis  pour  la- 
dite Faculté  en  ladite  Eglire,&:  l'examen  des  plus  capables  iè 
doit  faire  en  icelle,comme  il  eft  porté  es  articles  luiuants. 

Article    i. 

Sedo'pro  vetert  fchoUmore  yfingulis  hebdomadibus  die  Jouis 
fier am fat  in  cadem  Aede  Lateranenjî,  Cut  Bccanus  interft ,  aut 
de  Collcgio  aliquis. 

EEce 


5S^  VNIV  EKSITF  DE    PARIS, 

Article    1 1. 
Difputationum  d^ prxkc^ionumptfblicarum  dtehns  tranfacfû  in 
Aedcficra  L.iterdnenjî ,  co/iuocatafacubate,  ac facrofanÛo pcrdcfo 
efficîo  fer  Dotiores  Régentes ,  quts Jit  contendentium  dïgnierde^ 
claretHY, 

De  l' Eglife  fairM  Tues  ytjui  efi  en  U  rue  S.  lAcques. 

Voyezuvie  ^  Aind  Yiics  Pre{l:re&:  Confefleur, natif  de  Bretaigne  la 

^om.7-"^ts       Mincure(à  la  différence  de  la  grande, qui  cil  auiourd'huy 

Saiiidts.       Angleterre  )au  DiocefedeTreguerjfutapresiondecezca- 

._,      noiiizé  par  le  Pape  Clément  6.  en  Tan  134.7.  le  i  9.  de  May. 

^   o      Etenl'an  enl'u!uant,le  Lundy  d'après  l'AlFumption  noftre 

Dame,Foulques£aerque  64.  de  Paris, permicaux  Bretons 

ô^autres  de  la  Prouince  de  Touraine,reiidansàPans,de 

baftirvne  Chapelle  en  riionneurdelainclYues  (patron  & 

Aduocatgratuitdespauures, enmatierede  proccz)  audidt 

lieu  ou  elle  fe  voit  de  prefent,  faifant  le  coin  de  la  rue  des 

Noyers,  &  y  fonder  vneConf raine.  LeslettresduditPrelac 

font  telles. 

Vniuerfis  chrifll  fidehhus prdfentes  literas mfpeBiiris ^(^  au- 
àiturù,  Fulco  miferatione  dtuma  Epifcopta  Parifienfis  falutem  in 
filtû Virginis glorioft.  Btji omnipot€?is  Deus^ qm  ntilUs patro::- 
nijs  é"  remunerAtionihiis  indtget^  tn  honorihus  drpi/s  operibt^,qit.e 
ad  honore  m  é'Uudemfanôïorum  eim  quotidiefunî^gandeatin  cœ- 
its^  nos  &  alif  Orthodoxi^qui  fanclorum  ipforumprccihus  &  inter- 
tùjTiûntDHS  eo  amplim  apudeum  indtgempu,  mertib  congaudere  de- 
bemm  in  terris .  Cum  igitur  dtlecti  nohis  in  Chrifio  nonnulli 
Chri/li  fidèles  Par ij^ ils  degentes ,  &  maxime  de  Frouincia  Turo- 
nenfi y  (^ de natione  Britannica^cupientes  {Jicttrt ajferunt)  ad  ho- 
norem  ô"  Uudem  fancli  Tuonis  gloriojî  confefforis ,  nouiter  per 
D&mirmrn  nofirum  ?Apam  inodernum,  fuis  cLiris  rneritis  éf  mira^ 
cutis  exigentibus  canoniz,ati ,  vnam  fbcietatem ,  fen  conjratriam 
JParifim  creare^&etiam  ordinare^  (^  de  bonis fibi  a  Dco  collatis,  ^ 
eidem  confiatrix  ab  eifdern  chri (li  fïdelibus  fauente  Domino  inpo- 
J}erum  erogandts  y'vnam  Capellam  ,fèn  Ecclejiam  etiam  collegia- 
tamyob  honorem  difHfanlH  conflraere,fundiire,d^  dotnre,  cf  'vntl 
'uelplura  bénéficia  in  eadem  Cape  lia  feu  Ecclejiafundared^dotare, 
nohis  htimiliterfu^licauerunt,  quatent^  eispr.î7mj/a  faciendij& 


LIVRE    SE  COND.  587 

ordinanâilicentiamy  &  au6foritatem^  nofira  aucïsntate  or  dinar i^ 
impartir i dtgnaremur.  NOS  ttaqne frdmtjforum & matàmc me^ 
riterum  &  miraculorurn  tffius  gloriofiConfeJforis  ohteyitu  inducii^ 
ac  dictûsfttfflîcantes  wjue  Uudahtltpropofito  confouere  cupientes, 
eifdcm  fupplicanttbiis  omnia  &  [îngulaprjtmijjd,&  ecrum  cfuodlt- 
bet  faaendt  creandtô'  ordtnandt  aucioritate  nofira  erdtnaria  te- 
norepr^jefitium  damais  cr  concedimm  licentiam ,  d^  etiampotefia  ■ 
tem.  Datum  fub JigUlo  noftro  ^  AnnoBommi  134S.  dielund  pofl 
Ajjufnptiorjcm  Beat£  Mart£  Virgtnis. 

£nlamermeanncc,leMardy  d'aprcs  la  fcrfte  de  laNati- 
uicé  de  la  benoifte  Vierge  Marie, ledit  Foulques  Euefquc 
deParisacontirméies  (iatuts  de  la  Confrairie  fondée  en  la 
Chapelle &:  Egliledefainâiyues.  Delqueis  \ç.^  principaux 
contiennent  en  fommc  qu'à  chacun  Dimanche  ou  autre 
fefte  double,  le  fermon  du  matin  finy  aux  lacobins,  il  Te  dira 
en  ladite  Chapelle  vnc  haute  MeffefolenncUeà  Diacre  & 
.Soudiacre,&:  deux  Clercs  tcnanslechoeur.  Durant  laquelle 
.  ferontallumez  quatre  grands  cierges  pclans  12,  liures,  &:â 
Teleuationdu  S.  Sacrement  deux  torches  de  mefmepoix. 
Que  ladicle  Melle  fera  f  onnee  par  trois  fois ,  &  après  la  der- 
nière fois  couppetcerafin  que  le  peuple  y  puiiîe  mieux  con-  c'eft  à  dkc 
uenir.  Quie  tous  les  Confrères  feront  tenus  d'y affifter, &  timee. 
mettre  à  la  boërte  chacun  vn  denier.  Autant  au ffi  enpaye- 
rontlcsabfens.  Que  la  vigile  6c  fefte  S.  Vues  (qui  eftle  15). 
Aday,  iourdefondecez,&:dep'jisdefacanonization  )  Vef- 
prcs feront  diclesfolennellement.  L'ordre  encre iceux  con- 
ifrereseft, que  tous  elifentquacrePreuoUsou  pouruoyeurs, 
&  vn  Abbé.  Delqueis  quatre,  les  deux  premiers  &  plus 
anciens  feront  depo fez  de  troisans  en  trois  ans ,  &  pareille- 
ment l'Abbe,  &:  d'autres  eleusle  premier  Dimanche  d'après 
les  oclaues  audit  Saincl.  Quand  quelqu'vn  a  effé  dixans 
continuels  de  celle  Confrairie,<Sc  vient  à  pauurcte  par  ad- 
uerfitéoumaladiej&nonparmauu^ismefnage  :  les  autres 
confreresfont  tenus  de  iuyayderàviure  félon  ja  qualité.  Ec 
aduenantlamortdei'vn  des  coi/frcres,  feront  vigiles  dictes 
^  vne  Meile  de  Requiem  pour  Juy,  auec  le  luminaire  de 
iiuicl  cierges  pefans  32.  liures ,  6c  quatre  torches  de  mcfme 
poix  :  outre  les  quatrecierges 6c  deux  torches  cy  deflus  mc- 
tionnez,  le  laiile  les  autres  flatuts  pour  cuiter  prolixité. 

EEee  ij 


5S8  VNIVERS  ITE'  D  E   PARIS, 

EnceflcEglileily  a  vne  Chapellenie  de  trente  liurespa- 
rilis  ,  fondée  par  Maiftre  Yues  Smion  ,  Secrétaire  du  Roy, 
fur  certaines  inaifons  de  Pans  mentionnées  aux  lettres  de 
Rcuerend  Pere,MelHrelean  deMeulanEuefque&S.  de  Pa- 
ris, données  en  la  Chapelle  de  iaind  Marcel  près  Paris,  & 

1355^  datEeesdu4.  Nouembre  13^5-.  Etparicelles  il  cedde  à  per- 
pétuité le  droicl  de  patronage  &  nomination  deChapcllain 
aux  Maiftrcs  6c  Confrères  de  faincT:  Yues  ,  fc  releruantla 
collation. 

1357.  Le  meime  Prélat,  par  autres  lettres  données  en  fa  maîfbn 
deGentilly  ,datteesdu  2,6.  Septembre  i3y7.donnapui{ran- 
ceaufdits  Confrères  de  faire  beniftre  6c  conlàcrcr  leur  ci- 
metière par  quelque  Archeuefque  ou  Euelque  Catholique, 
pourenterrcrceuxquiyeilironcleurfepulcure:rauf  le  droit 
du  Curé  &:  de  tous  autres.  Ce  que  le  29.  iour  dudid  mois 
lean  Euefque  de Treguer exécuta. 

LafeftedelaTranllation  defaind  Yues,  efl  le  lendemain 
delafefte  S.  Simon  &  S. lude,  29. Octobre. 

Maiflre  lean  Mortis  Conieiller  en  Parlement  ôcChantre 
de  la  fainde  Chapelle  de  Paris ,  au  liure  qu'il  a  compote  d'i- 
celle  Chapelle,  au  Chapitre  des  Chapelles  de  fondation 
Royale  qui  font  en  la  Preuofté  &  Vicomte  de  Paris,  did 
qu'en  la  fufdicle  Eglife  de  faind  Y  ues  il  y  a  vne  Chapelle  de 
iainde  Anne,  fondée  de  40.  liurespan(is,furlatcrre  &:  lei- 
gneuricdc  Maigny.  Laquelle  outreladidefomme  demeu- 
re aufli  charg.ee  de  fournir  à  perpétuité  ladide  Chapelle  de 
calice, minrel,&:  ornements  neceflaires.  Cela  confirmé  par 
pluficurs  arrcfts.  de  Parlement,  des  années  1369. 1379.1421. 
1428.ÔC1459. 

De  Li  Chcîpelie  de  fki/iff  Blai/ê  &famct  L  ouys,  qui  efienU 
ru'eCarLwde près  S.Iulian  k  Panure, 

Le  lieu  d'icelle  Chapelle  quiefi:  fur  la  parroiiTe  de  fàind 
Seuerin,  feruoit  anciennement  aux  Religieux  de  S.  lulian 
le  Pauure,foit  que  ce  fut  leur  Chapitre  ou  refcc1oir,ou  bien 
vne  Chapelle  particulière:  mais  en  eftant  hors,  les  malTons 
&;  charpentiers  de  la  villede  Paris,  en  L'an  1476.  y  eftablircnc 
leur  Confrairie  qui  efl  defaindt  Blaiie  Euefque 6c Marcyn^ 


LIVRE    SECOND.  589 

àcdeùiind:  Louys  Roy  de  France.  Ec  a'auantage  i'aug- 
menterentdulongporcail  qui  vient  fur  rue.'  En  faucur  dc- 
quoy  Charles  de  Bourbon  Cardinal  de  faind  Marrin  des 
Monts, Archeueique^Comtc  deLyon,Primatdes  Gaules, 
gcEuelque  deClairmont,  par  fcs  lettres  de  l'an  1477.  àui^. 
iour  de  lanuier,  donna  à  toutes  perfonnes  vrayemcnt  peni- 
tenstk:confezqui  lesiours  des  felles  de  faind  Blai(è,de/àinc 
Louys, de  Noël  tk  de  Pafques ,  vilitcroient  ladite  Chapelle, 
V  feroient  deuocesprieresôcaumolneroicntdeleurs  biens, 
pourchacunefellecencioursdc  vraye  indulgence  des  peni- 
tenccsà  eux  enjointes. 

ParleiJictcsIetcresiadidcconfrairieell:  intitulée  en  celle 
façon.  Fratcrmtas  Ecatorum  BUfn  Martyris yô' Ludouici  Con- 
f(JJom  quondam  Francis  Régis,  Panjîu^  incœpta  per  Latomos  & 
CAYpentartos  PAYifïenfis  y  fundara  âc  per  eos  m  Bajilica  prxfato- 
YumBeatêrum  ^iuxta fancîum  ItdianumVeterem ^  (y  m pnrro- 
(h ta  S.  Senerini. 

Quanta  l'EgUfe  de  faind  Iulian  le  Vieil,  quenous  nom- 
mons auiourd'huy  faind  Iulian  le  Pauure,  ie  croyquece 
Doniluyacile  changé  depuis  laconftrudion  de  i'Eglife  de 
iaind Iulian  le  Meneftrier^quieft  en  la  viliepourladiftin- 
guerd'auecicelle. 

L'année  fuyuante  1478.  les  MaflTons  &  Charpentiers  ob- 
tmdrentencorcsd'autrespardonsdelean  Roulin  Cardinal 
d e faind  Ertienne/zï  Cœlto  ^^«/(f  ,6c  Euefqued'Authun, le- 
quel en  iadicle  année  ie  20.  du  mois  d'Aouft,donnaà tous 
ceux  Scelles  qui  lesiours  faind  Blaife.laindLouysau  mois 
d'Aoull,delaRefurrediô,delaPëtecofle,decouslesfainds, 
de  Noël,  6c  de  la  Concep  cion,Natiuirë,Anonciation,  Puri- 
fication, ^Ailumption  de  la  glorieufc  vierge  Marie,  bc  le 
iour  du  Vendredy  faind,  depuis  les  premières  vefprcs  iuf^ 
ques aux  fécondes,  eflans  vrayement  peniten s  6c  confez  j  vi- 
ficcroicntladide  Chapelle  6c  y  deparcjroient  de  leurs  biens 
&conimoditez,à  chacun  defditsioursôcfeftes,  cent  iours 
d'mdulgencedespenitences  à  euxeniointes. 

Ladide Chapelle  r.'a  aucune  fondation  ,  ce  n'eft entrete- 
nue que  par  les  ma  (Ton  s  6c  charpentiers  de  cefte  ville  de  Pa- 
ns, qui  y  foat  chanter  vne  grande  Me(re,auec  le  fon  des  or- 
gues Cous  les  Dimanches  6c  bonnes  fefles  de  rannce,par  des 

EEee  iij 


^^<3  V  N  I  V  E  R  S  I  T  E'  D  E  P  A  R  I  S, 

Religieux  des  Carmes.  Le  mur  d'icelle  chapelle  efi:  tout 
cûULicrc  d'hiftoircs  peintes  Jà  deflrampe,  où  entre  autres 
font  rcpreicntezicst-aicls&gcflcsderamct  Louys  Roy  de 
France. 


DE    V  INSriTVr  ION    DE    WN  irERSITE! 
D  E       P  A   R    I  S. 

Dctouttcps  T    Ong  temps  auparauant  les  fondations  de  TroyesôC 

kïicttici     J^ Rome, les Saronites,  Bardes  &  Druydes,  trois  lecles 

Fi"ance''  ^"  d'hommcs dodcs dicis Piiilolophcs  (comme  plufieurs  au* 

theurs  ont  remarqué  )auoicntouucrt  plu  (leurs  efchoies  pat 

Parmy  les   laGauIie.'Bien  qu'a  laventé  leur  façon  d'enfeigner  fut  toute 

^ôYophes  ''  autreque  celle  mamtenantvfitee:  car  leurs  liures  eftoienc 

Gaulois  a-  la iculc mcmoirc dcleurs cfcholiers, Sclcurs  cfcritseftoienc 

uantieChri  graucz  és coeuts d'iccux IcuTS  auditcurs.   Comme  entre  les 

Cjrecs  celte  raçon  d  enleigner  par  la  viue  voix,  a  elte  ion- 

guemct prattiquee:  deibrte que,ny  Pythagore,  ny  Socrate, 

n'ont  rien  efcnt,ny  les  plus  anciens  defqucls  l'efcholeGrec- 

queajf-aicenrierlà  vainegloire. 

Oiieit'Ce  quetantdedoûesperfonnages  (queAufonnc 

Poète  Bordcloisdenommeen  lespoëmcs)  quienieignoiec 

les  bonnes lectrespar  la  Gaulle,  auroient  puifë  toutlefça- 

uoirqu'ilscommuniquoientainfiàfon  dire,{î  ce  n'eftoiten 

la  Gaulle  mcfme  ?  Q\ielles  villes  elloient-ce  lors  que  Poi- 

diers, Bourges,  Lyon,Tbolofe , Bordeaux  & Marleille ,an- 

Quicnrci-   cienncs  ôctres-rcnommees  ekliolcs  des  Gaules  ?  Et  quelle 

dinsia  ville  pi'dugcrons  nous,  qu  eitoit  ladis  noltre  grand  ville,  lors 

dcLutcce.    li  petite  2c entourée  de  tant  de  bois,  comme  iediray  au  troi- 

fiefmeliure,dans  iefqucls  les  Philoibphes  deflus  nommez 

faiioientleurretraicl:e  ordinaire. 

Mais  les  Gaulois  n'ayans  peu,  ou  négligé  de  faire  valoir  Se 
proticer  leur  talent ,  furent  imitez  par  \ç.s  François  qui  habi- 
tèrent les  premiers  par  les  Gaulles. 

Car  comme  ilsrrouuerent  CCS  nouuclles  prouinces  poli- 
cées &:  def.a  imbues  du  Chriftianifme,  ils  les  laiiferenten 
cefte  leur  inftitution  ,leurcftantâirez,  de  i'allierauee  cefle 


LIVRE     SECOND.  5pr 

brauc  Nation,  &  de  deux  peuplesn'cn  faire  quVn  ,  qui  Te  fie 
puis-aprescognoiftre:Ecmelmement  ayantàfairedegran- r    . 
des conqueftes,&:  à feprciiâloirde  plufieurs  forts  ennemis,  dansicsmo- 
ils  ne  furent  beaucoup  curieux  de  i'auancement  des  bonnes  n^ftcicsa- 
Jettrcs,lerqiîellesell:oientencorcscommeenclofcs  dans  les  Earn.e"' 
Monafteres,  pourn'eflre  communes  qu'aux  gensd'Egliic, 
&  à  peu  d'autres  Conformementàcequ'efcnuentnos  An- 
naJilles,queloubslesRoys  de  la  première  lignée  Pailembicc 
du  Cierge  en  l'enclos  du  Temple  des  fainds  Apoflres  Pierre 
Se  Paul ,  Icruoicpendât  Icregne  de  Clouis  premier  du  nom, 
d'vneelcholc  dès  bonnes  lettres-.  &c  que  l'Eglile  de  laind 
Vincent,  foubs  Childebertfon  fondateur ,clloit  le  vray  fe- 
jour  des  initiez  au  feruicc  deDieu&desnouueaux  Cheua- 
iiers  au  fçauoir.  Et  ainfi  demeurèrent  les  lettres  enclofes 
dans  les  Monaileresiufques  au  temps  de  Charlemagne,  qui 
a  commencer  les  eiliablirparmy  les  feculiers.  Se  compofer 
l'Elcholepublique^appelleeparles  modernes  Vniuerlitë. 

RobertGuaguin,BocccHiH:oriographeEfcofrois,Nicol-charrema- 
le Gilles, Frâçois de  Belletoreil:,&que]qucsau-:resauthcurs,  g'iecôméce 

font  d'opinion,  que  rVniueriité  de  noflre  ville  ait  pris  fon  f'^^'^'^''!'^* 

■     n-         •         o    I  •  j     i  1  ^11     bonnes  let- 

inlntutionfciespremiersaugurs  delà  grandeur,pendantle  oespamy 
reo-neêciousl'adueu  dececrrandMonarqueChariemac-ne.  icsi'tcuiieis. 
Car  ils  accordent  tous  cnlemblc,qbrefl:ans  arriuez  quatre  Efchoicspu 
Anglois  ou  E/colIbis  en  France  (  diiciples  du  Vénérable  ^'"^"^s,  de- 
Bede)lefquclsdifoient  publiquement,  qu'ilsauoient  des ['J'e^y^l^j;. 
fciencesà vendre, cet  Augulle  Empereur  Icsayant  exami- fucz. 
nez Ôc  iondez,  ckfeftant informé  de  leurs  mœurs  6c  façons 
deviure,leurpermitÔC  donna  moyen  de  tenir  quelques  Ef- 
choles  dans  Paris,  où  ils  donnèrent  les  premiers  auancemcs 
ôcprogrez  aux  bonnes  lettres. 

Jacques  Gaultier  lefuicc,  en  fa  Table  Chronographique, 
après  Genebrard ,  rapporte  cefte  inllitution  de  nodre  Vni- 
uerfité  de  Paris,  foubs  l'an  791.  Piatineienlaviedes  Papes, 
foubs  Léon  5.  parlant  dcCharlemagnt?,ditces  mors,  ^^la 
AHtern,  ciim  eiper  ccitfm  Itceret^fiudi^s  liieranim  dclecUtu^  efl ,  vt 
frlmm^fii:identi'  t^imen  Aie  ut  no  Q}ymndJiumPArifienfe  mftt  tuent. 
Cet  Alcuin  eftoit  Anglois,  &:  Précepteur  de  Chariema- 
gne,  comme  tefmoigne  Ivionileur  Mailon  enfes  Annales 
de  France. 


J9i  VN  I  VER  SITE'  DE    PARIS, 

Toutefois  quelques  vns  ne  iont  de  ccfte  opinion, (î*au* 
tant  (di(eiic-ils)  que  ni  Aymon,ni  Rhegino,niSigilberc, 
m Turpin  n'en  fontaucune  mention, non  plus  qu'Eghioard 
melme  n'en  taie,  qui  a  clcritla  vie  de  cet  lUuflrc  Prince.Mais 
ne  voulant  entrer  en  ce5  qucftions,  ni  eipliichcr  leurs  rai- 
foas  : ic  me  contenteray  de  citer  icy  le  texte  du  V I.  Concile 
tenuàParîS  l'an  819.  du  temps  du  Pape  Grégoire  4.  &  des 
Empereurs  Louys  ^  Lothaire  ,ou  auliure}.  chapitre  11.  fe 
crouuece{leremonftrance,faide  paries  Ecclefialtiquesaux 
lu f dits  Empereurs. 

Simtiitcr  efiam  ohnixe  acfupplidter  vejirx  ccljîtudinifuggerir 
mus,  vtmorem  faternumfequentes ,  faltem  in  tribus  congrue ntifi 
fimis  Iwperijvcflrilocls^  SchoU  Public£ exveflra authontate  fiat^ 
'Ut  iaborpatrù  njcflrl,  &  vejlerper  iniuriam^quod  ahjit  iUbefaci an- 
do  non  dcpereat.  ^jionUryi  ex  hoc  fiel  0  ^  &  magna  vtilitas^(^ 
honor  fa}z5tji  Dei  Eccle/ix ,  ô"  vobù  magnum  merccdis  emolmnen'  • 
turn,  dr  memonafemptterna  accre/cet. 
Monfleur  Maflbn  en  Tes  Annales  de  France^enlaviede 
kiiimitépar  Louysic  Debonnairc  Empereur  ôc  Roy  de  France,  après 
Tes  enfans  auoir cïti  cc  tcxte,  prouue d'iceluv qus  Charlemaenc  auoit 

Empereurs      ,     ^  •     n  •    ^  r  ,  \     ■     i  c-       s  i- r  \      i 

qui  yappor-  ^c  lou  viuant  inltitue  (  ou  vouloir  de  ce  raire  )  trois  Llcûoles 

tcQt  beau-   publiqueSjque  depuis  on  aappellex\cademies,ou  Vniuerfi- 

ceraenr!'"^  tez,  dontcelle  de  Paris eftoiti'vnc,  leiquelles  fulFent  perics 

uns  Ton  aide.Ses  paroles  font  telles.  Ei<  cjuibu-sverbis apparet^ 

très publicas Schola^  a  Carolo magno infiitutas ^qu^  AcademU  di- 

cunturipfo  mortuo  periturj^s  fuijfe  ^fi  LudouicU'S  paternum  morem 

fccutti4  nonfutjjet ,  cui  lit cr arum  cura  non  mmor  quàm  patrifuit. 

Et  Carolus  Magni  nepos ,  vt  injra  dicam ,  patris ,  auique Jludium 

erga  Itteras  longé  fuperauit.  Partfienfisy  Patauina,&TicinenJts 

Academtx  Carolum  Magnumparcntem  fuum  appellant  :  prima  cis 

Alpes  in  regno  Francorum,pcfieriores  m  Italia.  De  Parijienji  in 

Carolo  Caluo  dicemm. 

Le  mefme  a  u  thcur  en  la  vie  de  Charles  le  Chauue ,  Empe- 
reur &  Roy  de  Francejuy  donne  entreautres  ces  louanges, 
I nter  cxtcra  liberalium  arttum  difctplinas  vnice  amauit ,  profejjo- 
rcfg^  eavum  vndequaque  in  Galliam  exctuit  :  vt  mihi  videatur 
Parifienfis  SchoU  origiaem  fuam  huicpotius  debere,  quamparenti 
autduû.  Herricus  apud  Altiflcdorum  G  al  lue.  monachus ,  Latine 
Gr.eceque  doclus,prxfdîione  ad  lïbrosfnos  de  v  ita  Germa  ni,  CaroU 

poH 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  593 

pûfi  iîdeptum  imperium  fcnptos ,  tcfiiseft  ^  quanti  literas  fecerit^ 

Ô'C.  Tant  us  vero  danfimt  Régis  amor  erga  Itterod  ac  frofejfores 

earum ,  multurn  GalUx  profuit.  Floruert  amantij^imt  literarum  Et  fous  leC- 

lonas  Aurclix,  Freculphm apud Lexouios  i?i  fecunda  Lugdunenji^  ^1'^  i""  ^""^  " 

Hincmartis  Rhcnns ^  HUdiitnus  Parifiis ^  Herrict^s  Alîtjstodorij  hommes  j 

Lupus  in  agro  Senonumy  Rahani  in  Theologia  audit  or  y  'ut  ipje  '^o^^<^' 

narrât. 

Trittemius  au  Catalogue  des  efcriuains  Ecclefiaftiques^ 
die  que  Hincmar  citant  moy  ne  de  faind  Denys  en  France 
futfaici  ArcheuelquedcRhcims,&:  flonlFoit  du  temps  de 
Charlemagne&LouysleDebonnaire.  Que Hilduin  Abbé 
delaind  Denys  en  France,tion(ruitau(n  du  temps  de  Louys 
le  Débonnaire.  Plufieurs  hommes  docles  aufli  (làns  parler 
defaindeGeneuicfue  du  Mont  j  ontflorià  faindGermaia 
des  Piez, comme  Robert  I.  du  nom  Abbé  16.  dudit  lieu, 
qui  au  precedentauoit  efté  grand  Prieur  dumefmemona- 
fterc,  &.  Précepteur  du  Roy  Pépin,  qui  pour  ce  luj  et  obtinc 
duRoy  Charicmagnequi  iaimoitforr,iuyuancleconicn- 
tementdes  Religieux, lAbaye  duditlieu.  Laquelle  ilgou- 
iiernoit  l'an  yyy.  ^  tréfpafla  l'an  811.  Ainioinus  &:  Abbo 
fon  dilciple,  tous  deux  Religieux  de  celle  Abbaye,  doiiti'ay 
fait  imprimeries œuures,  où  le  peut  voir  le  temps  qu'ils  ont 
veicu,&.les  liuresqu'ilsontcompofé.  Ingo  2.7.  Abbé, qui 
entra  en  celle  charge  l'an  i  o  1 5.  &  treipalla  l'an  i  o  2  6.  &: 
Guilhumelonfucceireur^quiceddarAbbayel  aniojo.De 
tous  lefquels  le  me  deporteray  d'en  parlerplusauant,  de 
peur  qu'il  ne  femblail  que  ce  fut  par  adulation  ,  d'autant 
qu'ils  ont  elle  Religieux  de  cefte  maifon.  P^rquoy  n'eft 
probable  l'opinion  de  ceux  qui  difent  quenollre  Vniuerlî- 
té  n'a  produit  vn  (eul  homme  de  marque,  foubs  toute  la 
lignée  de  no  Irc  Charlemagnc ,  ny  melme  bien  auant  foubs 
celle  de  Hugues  Capet  3.  généalogie  des  Roys  de  France. 

Il  ellbien  à  croire  que  les  lettres  ayans  premicremctriori 
dansles  Monarteres(commenous  auons  dit  cy  defFus  )  les 
Religieux  furent  \<^s  premiers  6c  plus  diligens  a  rechercher 
les  hommes  doclesquiaffluoienten  ladide  Vniuerlité  atti- 
rez par  les  liberaiitez  de  Charlemagne.  Car  oiieft-cc  que 
ces  grandsperlonnages  eufîenc  peu  predre  la  capacité  qu'ils 
auoient  non  commune  à  leurs  dcuancicrs  &:  prcdecelFcurç, 

FFff 


594  VN  I  VER  SITE'  DE    PARIS, 

Il  ce  n'eftoir  par  la  conférence  &:  communication  dcsliom' 
mesdodes  qui  eftoienccnladicteVniuerfité  rôc  comment 
cuirenc-ilspeu  acquérir  plus  de  doctrmeô:  de  fuffîranceque 
ceux  qui  les  auoient  précédez  (  bien  qu'à  la  vente  fort  pieux 
ôc  deuots  )  f'ils  n'euHbnt  point  eu  leur  familiarité  Ôc  hantifcf 

Ainfî  eil-il  vray  femblable,  que  le  Roy  Charles  dict  le- 
Grand, fort  amateur  des  bonnes  lettres,  ôideslettrezàla 
venue  de  ces  quatre  excellents  D odeurs,  cy  deilus  mentiô- 
rjez,commen ça  de  compofer  ce  corps  illuif re  de  noftrc  Vni- 
uerlité,  mais  non  auec  cet  ordre  de  Magiftras  d'EfchoIe 
qu'on  y  obfcrue  m.aincenant,  lequel  long  temps  après  fut 
infticucparlesCapets,  qui  démontèrent  ceux  delà  race. 

MaisiUaut  noter  que  les  lettres  ont  fion  plufieurs  fois 
à  Paris.  Premièrement  fous  Chariemagne, puis  fbuslefage 
Roy  Robert  fils  de  Capet  (  comme  nous  auons  prouué  au 
traidéde  fainde  Geneuiefue  )  du  temps  auffi  du  Rov  Phi- 
lippes  premier,  que  S.Bruno  eftoit  Maiflre  desEfcholesà 
PariSjàaulli  Guillaume  de  Chapeaux  en  grande  réputation 
pourfa  doctrine.  Et  en  fin  furent  célèbres  &  en  honneur 
du  temps  du  Roy  Louysle  Icune,  comme  de  vérité  il  n'efl 
croyable  que  noftreVniuerfité  ait efté  formeefoubsvnfeul 
Roy  liointaulTiqueles  defreiglees  cbnfufions  des  derniers 
fucceiïeurs  de  Charlemaene, auoient  fait  commeauortcr 
ce  beau-  deflein  qu'il  auoit  d'auiLonfer  les  lettres  en  Fran- 
ce. 

Or  quenoflreVniuerficé  ait  efté  célèbre  Sc  bien  fameufe 
du  temps  de  Louysfepticfmedict  leleune,  pourpreuuede  ^ 
ceiemecontenreray  de  rapporter  feulement  le  lugement 
de  MoniieurMaiTon  en  laviedudit  Roy.  Friufqua'rn  nute-m 
ad  Philippi  regnum  accedam ,  hoc  unmn  dicam ,  Farijils  Ludouicâ 
Rege  liherdiium  fludid  jloriiijfe ,  frjifertim  rhilofophid  ac  Theolo  - 
g!.e.  ^uidni  floruifjent  Rcge  earum  profeffores  honoribusacprx- 
mfjsprofttjuente,  vt  Rigordus  in  vit  a  philippi  tefiatur,  docentihus 
uibaiUrdo,  Hngone^  Lombafd&j  aUjfcjtteddviJitîni'S  i-'iris  ?  ô'c.Nec 
Ltttetix  modo  interChriJîianos ,  fed  inter  ludxos  quoqtie  Theolo- 
gix  fiudia floruere.  Bentaminus  <rcnere  Hifpanits ,  reltgione  In- 
ddus,  in  itfnerario  fiiôy'vhinarra.uit  AlexAndro  Fonttfîce  Romano^ 
Ô"  Ludottico  Regefe  Lutetiam  venijjè ,  quam  reg?2i  tôt  in  s  caputejfe 
dtcit  :  S  tint  tri  ea  yinquit  jfapienînm  difcipuU  omnium  qui  hodic 


LIVRE  SECOND.  59j 

m  omni  ngione'uiuHnt  dociifimijatifHe  hi  no5iu  ac  dm  legisfludiê 
incufnbunp . 

Ainfi  les  lettres  ont  flory  parmy  nous,ou  ont  efté  négli- 
gées Telon  quelcsRoysdeFrance  les  ont  aimées  ou  hono- 
rées de  priuileges  6c  prerogatiues,  6c  quela  félicité  du  fiecle 
Jepermetcoit. 

Des  quatre  facultez.  qui  comfofent  l'VmuerJité 
de  Paris. 
Ayant  traidé  de  l'inflicution  de  i'Vniuerfité  de  Paris  p3j.yjj^jj^ 
félon  ce  que  i'en  ay  peu  coliiger,ie viens maintenantàdif-  Aus. 
courir  des  quatre  Facultez  dont  elle  eftcomporec,auanc 
quede  parler  de  lafondation  defcs  Collèges. 

Dont  la  première  Faculté  &  la  principale  dont  le  corpg 
de  rVniuerlité  de  Pans  eft  compoic,  cil  celle  des  Arts^pour- 
cequ'elleaeftéla  première  inllitutrice  de  toute  l'Elcholc. 
Enrecognoifîancedequoyje  Chef  de  toute  l'Vniueriirc, 
qui efl:  appelle  Red:cur,cfl:toufiours  elcu  de  fon  corps, ôc 
non  iamaisde  ceux  des  autres:  bien  qu'il  ne  laiffc  d'auoir 
pouuoir&efgardfur  elles,  enccquieftdela  police  de  l'Ef 
chole  :  comme l'experiencefen  cil  veuë  aux  premiers  trou- 
bles de  noftreFrance,lors  queleRedcur,  lequelpourlors 
efloit  en  chargejfit  faire  ioug  à  quelques  Medecins&  autres, 
lelquels  ayans  fait  banqueroute  à  l'Eglife,  vouloient  aufTi 
f  efmanciper del'obeiiTance  del'Vniuerfité, en refurant  de 
fefoubmettreauxloixd'icellc. 

Monfieur  MalTon  en  Ion  hilloire de  France,  tefmoigne 
que  Alcuin  Précepteur  de  Charlemagne,  6c  l'vn  de5  quatre 
Docteurs  qui  instituèrent  ryniuerfuédc  Paris,auoitelcrit 
vnliurepaiticuherementdc tous  les  Arts  libéraux,  6c  dc- 
diéàCharlemagne.  Lequel  liurciecroyauoireflelapierre 
fondamctale  de  la  Faculté  des  Arts  en  l'Vniuerfité  de  Paris. 
Pour  laquelle  Faculté  ont  depuis  efté  baftics  les  quatre  G;ra- 
desElcholes  des  quatre  Nations,  fîtuees  en  la  rue  du  Foarre 
presS.IuhanlePauure,dontnousparleronsplusamplemcc 
autraiclédu  CollcgedeFIarcour. 

LafccondeFacutcquiformelecorps  de  rVniuerfîtè  de  Faculté  <îe 
Paris,eil  celle  de  la  Theolo^^;ic.  Sur  lequel  iubied  il  fuu  ^h^^'^^S^^- 
noterquequelques  vns  font  trois  cipeccs  de  Théologie  La 
première  qu'ils  appellent  Théologie  Myftique , qui  cîl  celle 

FFifii 


V96  VNMVERSITE'  DE  PARIS, 
tjuiaeflevficcc  entre  ley  premiers  Clireftiens  ôc Docteurs 
de  l'Eglife,  laquelle  a  Ton  tondement  fur  l'Ercricure  lainclc, 
fcfur  les  reuelations.Laloconcieeftdide  Théologie  Cano-. 
nique, qui fuiuanc  lEfcricurefainde,  i'arrefle  particulière- 
ment (ur  les  ConIl:itutions6c  ordonnances  des  Papes  &:Cô- 
elles  Oecuméniques,  &:pourceappellec  communément  la 
Faculté  de  droict  Canon  ou  des  lainds  Décrets.  La  troi- 
iîefmeeftdide Théologie Schoiafl;ique,pourcc  qu'à  caufc 
des  controuerfes  des  Latinscontre  les  Grecs ,  nos  pères  ont 
eftc  contraints  d'adiouftcr  la  Philolophie  à  la  Théologie, 
qui  eft  celle  qui  ell  plusrecherchee  pour  ie  prelcnt. 

Depuis l'inditunon de  noftre  VDiuerfite  celle  Facultéa 
touliourscftéen  honneur  parmy  nous.  Mais  particulière- 
ment depuis  le  temps  de  Pierre  Lombard  6t;.  Eucfque  de 
Paris,  lequel  compolà  le  liure  des  lentcces,  ô:  trefpaiià  félon 
la  plus  commune  opinion  des  doctes,  l'an  1164.  Et  auiFi  de 
famd Thomas  d' Acquin, qui  treipallàTan  1174. aagé  de  ja. 
ans.  Lequel  en  raage  de  2.7.  ans  fut  fait  Bachelier  en  Théo- 
logie au  Conucnt  des  lacobin  s  de  Pans,  &  depuis  en  l'aage 
de  3  o,  ans,  fut  palIe  Maiilre  en  la  mefme  Faculté  audict 
Conucnt. 

Voyez  cy  après  le  traidé  du  Collège  de  Sorbonne,cxpref^ 
fementbafty  pourrexerciccdelaTncologie. 
Paenité  Je       Ea  troifiefme  Faculté  qui  forme  le  corps  de  rVniuerfité 
Decrcc.       de  Pans ,  eil  celle  du  droicl  Canon  ou  Décret  :  de  laquelle 
iedefiretraiclerparticulierement,  &en  delcouurir  l'origi- 
ne peu  cogneuc  de  plufieursperfonnes. 

Des  le  temps  du  Roy  &  Empereur  Cbarlemagne,Ia  Facul- 
té des  Décrets  a  efté  indituce  en  France.  Ce  qui  le  peut 
prouuer  par  le  premier  hure  des  Capitulaires.  CarexpreiFe- 
ment  en  la  préface  d'iceluy,re/î-ude  du  droid  Canon  eftre- 
commandeeau  Clergé  :  de  peur  que  le  loup  eftmtauxem- 
bufchcs  ne  deuorequelqu'vn, qu'il  trouuera  tranlgreffant 
les conditutions Canoniques, &  les  paternelles  traditions 
des  Conciles  vniuerfels.  Et  pour  montrer  qu'il  vouloit 
coopereràl'eftude  des  Conilitutiôs, il  ditauoirfaitrecueil- 
lir  de  toutes  les  inftitutions  Canoniques,  les  chapitres  ijiii 
luy  auoientlemblë  plus  neceifaires  pour  l'inltrudion  de 
Tordre  Ecclefiaflique. 


LIVRE     SECOND.  j97 

QuaprûPter  placuit  nohis  vcfiram  rogare  Jotertidm ,  S  Paflores 
BcdefidYumChrifii y&  ductores gregis  eius  cr  cUrifima  mundi 
lumïnariaj  vt  vigili  cura,  é^fediiU  admonitione  popnlum  Bel  per 
tafiua  vit  je  jiternx  ducerefiudcatis,  &  errantes  oues  honornexem- 
pb  opcrumfeu  adhortatione  humer  à  infra  Ecclefiafiicx  firmitatà 
rnuros  rcportare  fatagatis  :  ne  tupus  infidians  diquem  Canontcas 
fancîtdnes  tran/gredientem,velpaternas  traditioncs  vniuer/alium 
comiliorum cxccdentem^tjuod abjit,  inueniensdeuoret.  ideo  ma- 
gnddeuotiemsfifidio  admonendi  &  adhortandi  funty  imo  compel- 
lendi ,  r/  firmafide  &  ïnfitigahtlt  perfeuerantiaj  intra  pat^rnas 
fan^iones fecont'tneant.  In  quoopcrtsfindio  fciatcertifim}  fan- 
ctitits  njefi-ra  nojîram  l'ohis  ceoperari  diligent lam .  ^Mpropter 
O'noftros  ad-vos  direximiismijfos,  quiexnofin  nominis  au^ori- 
tate,vna  njohifcum  corrigèrent  qux  corngenda  ejjent.  Sedcr  aliqua, 
Capitula  ex  Canonicis  infiituttonihns^  qujt  magis  vohis  necejfari.i 
l'idehantur,  fubiunxi'mm. 

D'abondantLoiivs&LothaireEmpereurSjeflansd  Atte- 
nay,  ordonnèrent  que  les  Euelques  ô:  le  Clergé  de  France 
fonderoienc des Efcholes  en  lieu  commode, pourindruire 
lesminiftresde  l'Eglile.  De  laquelle  ordonnance  eft  fàicT; 
mention  au  chapitre  5.  du  fécond  liure  des  Capitulaires  en 
ces  termes.    ^,  .»:-iMi 

SihûU  fane  adflios,  à'  mintfiros  Eçclcjix  injlruendos  velet^o- 
cendos,fiiut nohis  prxterito  tcmpore  ad  Attiniacum  promi(iJlis,(^ 
vohis  tniunximm^in  congruts  locis ,  vbi  necdum  perfectum  cjl ,  ad 
multoram  vtilitatcm  &  profccfurn  a  votis  ordin.iri  non  neo-le- 
gantur. 

Djs  ce  temps  la  on  commença  à  mftiruer  des  Auditoires 
d"udroicl:  Canon  aux  Euelchez.  Êtdelàviennentles  difpu- 
res  qui  ie  font  encores  à  prefenr  en  Théologie  Canoni- 
que, ainfi  appellee  à  la  difrerence  de  la  Théologie  Scho- 
Jafliqiie. 

Ceux  qui  font  de  cefleFacu^tëgardent  les  mefmesrecTÎe- 
mènes ôcftatutsquelesTheoiogiens:  car  les  Bacheliers  en 
Décrets,  il  y  a  près  de  400.  ans  ,cn:oient  tenus  de  hrepubli- 
qucmcc  les  iuircs  des  Decretaks.  Et  les  Bacheliers  en  Théo- 
logie le  Maiftre  des  "-entences. 

Encefiecleîà,  ily  auoit  plulieurs  Efcholes' de  droicl  Ca- 
non :efqueilcs  on  liloicauifîic  droidCiuiljinfquesàu  temps 

FFff  lij 


yj%  VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

de  Honorius  3.  enuiron  ïin  12,1  6.  Lequel  pour  rendre  la 
.  profcinon  du  droicl  Canon  plus  célèbre,  par  Ion  epiflreDe- 
cretaie, commençant  par  ces  rnots.  Super  Jpecuia^  au  tilcrç 
J^e  pnuiltgijSy  fit  defcnce  de  lire  le  droict  Ciuilà  Paris^ôc  aux 
licuxproches  Se  circonuoifiiiis  de  ladite  ville. 

Et  afin  que  Lon  entendit  à  quelle  fin  il  faifoit  ces  defences 
iladioultc;  que  c'eflen  coniideration  qu'en  France  on  n'eft 
pas  aftraint  aux  loix  des  Empereurs:,  ôcqu'iln'yapreiquc 
aucune  controuerfe,  qui  nepuilîeeflre  décidée  par  le  droid 
Canon. 

Du  temps  de  ce  Pape,on  fe  feruoit  encores  de  la  colleclio 
desCanons,&:desepiftresDecrctales,faicl:es  iadis  par  Ifi- 
dore  Eueique  de  Hifpale, enuiron  l'an  618.  2c  du  Décret  de 
BouchardEuerquedeVvormeSjenl'aniooS.&deccluydc 
Yues  Euefquede  Chartres,  en  Tan  1102.  Lelquels  aiiec  les 
Capitulaires  deCharlemagne,  durèrent  iufques  au  temps 
deGratisn^qui  viuojtranii3o.Etdreira  le  Décret, duquel 
oriferertàprefent.  Etenl'an  1117.  le  Pape  Grégoire  9.  fît 
faire  vn  diligent  recueil  des  lettres  Decretales  de  tous  \q,% 
Papes  qui  i'auoient  précédé.  Ce  font  les  D  ecretales/econd 
tome  du  dioid  Canon. 

Voyez  cy  après  le Traidé  des  grandes  &  petites  Efcholes 
du  droict  Canon. 

La  quatrieime  Faculté  qui  forme  le  corps  de  l'Vniuerfité 
de  Paris,cfl; celle  de  Médecine , autant  ancienne  qucladicle 
faculté  de  Vniucriité,  laquelle  a  edë  fort  long  temps  fans  auoir  lieu 
Médecine,  certain  6c  arreilé:  non  feulement  pour  célébrer  le  feruice 
diuin,mais  auffi  pour  les  leçons  Oracles  requis  pourparue- 
nir  aux  degrez  de  Licence,  Maiftrife  &:  Dodorerie  en  ladite 
Faculté.  Car  pour  le  regard  des  Melles  ordinaires  de  ladide 
Faculté,  elles  ont  efté  par  pluiieurs  années  célébrées  au  Cô- 
uentdesMathurins.  Puis  après  en  l'Eglife  de  fainci:  Yues 
rue  fainctlacques.  Les  Congrégations  fe  faifoicntiantoft 
apud  fancï-am  Gemueftm  paruam j  ("c'efl  làincle  Geneuiefuç 
des  Ardents  )  quelques  fois ,  Acl  cupam  nûj}r.t  domin^t^  c'eft 
àdireaucour  de  l'vn  des  granJs  benoiftiers  de  pierre,  qui 
font  foubs  les  tours  de  noltre  Dame  de  Paris.  Etleplusfou- 
uent  6c  par  longues  efpaces  de  temps,  au  Chapitre  deidiiScs 
Mathurins,6cdepaisen  ladite  Egiife  ou  Chapelle  de  r?.incl 
Yues. 


LIVRE     SECOND.  j99 

Lesledlureslefaifoientenla  mailbn  de  chaque  Docleur 
Regcnt(  comme  l'on  fait  encores  auiourd'huy  pour  les  le- 
ctures, tant  en  Chirurgie  que  Pharmacie  )  èc  cftoient  tenus 
.  &L  obligez  à  lire ,  ('ils  le  vouloicnt  conferucr  la  quahte  de 
Régent, 

Lesadcseftoientfaiclseni'hofleldesPrefidentsdechacû 
Bachelier  :  lulques  à  ce  que  les  Efcholes  ayent  efté  édifiées 
pariefditi  Docteurs,  deicurs  deniers,  &  non  d'autres, com- 
me nous  dirons  cy  aptes  au  traiclé  des  Efcholes  de  Mé- 
decine. 

Quelques  vns  diuifentlesprofeireurs  delà  Médecine  en' 
deux  Claires,appellant  les  vniMcdecinsPhyficicns,qui  font 
ceux  dont  nous  traiclons,  lelquels  ('difent-iisj  n'alloient 
pointanciennementvifiter  les  malades,  comme  ils  font  de 
prefent:  mais  fans  bouger  de  leurs  eftudes,  l'on  leur  portoit 
î'vrine  des  malades ,  pour  cognoiflre  de  la  qualité  de  la  ma- 
ladie, &:  en  dire  leur  aduis:  comme  aulTi  des  confultations 
quelemaladeauoitfaitfaire,qucronleurportoitparefcrit, 
iignédesconfultans.  Et  ainfî  occupoient  leur  art  6c indu- 
fine  à  cognoiftre  ia  nature  &qualitez  des  maladies  du  corps 
humain,  lujet  à  mille  infirmitcz ,  ^  pour  ce  iubied  appeliez 
decenomdcMedecinsPhyliciens. 

Les  nutresfontappellez  par  eux,  Médecins  Chirurgiens, 
d'autant  (difent-ils)  qu'ils  elfoicnt  les  premiers  qui  eftoienc 
appeliez  par lemaladepourauoirleuraduis  delaquahtédu 
mal,  foit  qu'il  fut  intérieur  &  caché ,  comme  fieure,  migrài- 
r e ou apoftume, ou  bien  apparente  en  euidence,  comme 
îiaureure,  tumeur  oucontuiîon,diilocation  ou  rupture  de 
quelque  membre,  5c  pourceelVre  appeliez  Médecins  Chi- 
rurgiens, c'eft  à  dire  apportant  fouJagement  au  corps  par 
ouurage  de  mains  &  par  induftrie.  Ce  font  ceux  mefmc 
que  cy  deuant  i'ay  appelle  Maiftres  Myrrhes.  Car  comme 
la  Myrrhe  conferue  les  corps  contre  la  pourriture,  auifi  les 
Chirurgiens  par  leur  labeur  ^:  induftrie  garantiiTcnt  les 
corps  humains  des  maladies  c>:incommoditez  qui  iournçi- 
lemcntlesalîailientSètourmcntent. 

Mais  pource  que  tant  les  Medecinsque  les  Chirurgiens 
r.epourroientpasfuffireà  chercher  les  herbes  &:ingrediens 

eceiIàirespourcompofcrlesxMedecines6cpharmaques,&: 


6oo  VNIVERSITE'DEPARIS, 

auiiî  pour  comporer  lesvnguents  propres  pour  l'appareil  des 
pla)cs£cnAureurcs,il  ,y  a  d'autres  geos  quifubuiennerita 
cela, que  l'un  appeiic  A^oticâUCbfi./-;û^jj/KcG).ccû,  ^am-^h.^  tout 
lieu  où  on  (erre  quelque  choie  pour  garder. 

L'ani  (5  06.  Monfieur  le  Prcfident  de  Thou  ayanc  cfté 
d-pucé  de  parle  Roy  pour  la  reformation  de  rVniuerficé  de 
Pans,  &:  corriger  quelques  abu5  qui  T'y  eftoientgliirez  pen- 
dant la  confuiion  de  nosderniers  troubles, par  aduis de  c6- 
f  eil,  fit  dreiFer  pluiieurs  beaux  (latuts  pour  les  quatre  Facul- 
tcz  de  ladicteVuiuerficc,  où  entre  autres  cftceluy  cy,  en  la 
recommandation  delaFacukëdeMedecinefoi.  S6. 

Medccin,i  Collegtum  non  parua  commendutione  dïgnum  ejhy 
quod pojl  hominum  memoriam ,  tam  Uudahilem  difciplinam  te- 
nuitO'ferHanit:,  vtanno  14s 2.  lllufirijsimus  CardinalisTdtauit' 
letis  pdttca  tjHxdam  in  eo  rcformanda  dr  corrige ndii  teflatus  Jit, 
,^uod  nunc  quoque  verijsime  de  eodem  Collegio  pojjet  dici  '-Ji  fti* 
ptnoris  fexenntj  barbaries  mutationem  nullam  attuUJfet:  dijpu^ 
tatlones  non  circuncidiffit  :  ô'Jludtj  tempus  ad  Bdcc^laureatum  é* 
DocfoYatiim  antiques  legtbus  defniium  non  contraxijjet. 

Desprimkgesyjlatuts^  &prcYOgatiues  de  l'FniHcrfitè  de  Paris. 

Le  Roy  Philippcs  Auguflc,  par  Ton  priuilcge  donné  à 
Bcthili  l'an  denoftreSeigneur  1200.  Scie  zr.  de  fon  règne, 
deffend  au  Preuoft  de  Paris  de  prendre  iurifdiclion  &  co- 
gnoilTànce des forfaids  des  Efcoliers  de rVniuerfiré de  Pa- 
lis, &luy  enioint  de  les  renuoyer  en  Cour  d'Eglife  à  leurs  . 
juges,  fauf:  à  cuxà  décider  puis  après  fi  le  cas  elloit  de  telle 
qualité;,  que  la  cognoifiTance  en  deut  appartenir  au  iuge 
Royal:EnioignantoutrepIusàtoutesperlonnes,deprcfter 
contorc  &:  ayde  aufdits  ElcholierSjlors  qu'ils  feroien  t  ofFcn- 
ceZjà peine d'cftre  déclarez  conientansôc  fauteurs  de  l'm- 
iure  qu'on  leur  pourroit  faire. 

Pierre  Guenois  en  Ton  Hure  de  la  Conférence  des  Ordon- 
nances Royaux  liure  10.  titre  II.  citele  texte  decepriuilege 
qii'il  dicl  n'auoircncoresefte  misen  jumicreparaucun,&r 
que  depuis  cepriuilegea  efié  confirmé  en  l'an  izié. 

Le  Cardinal  de  iauicl  EftjenncLcgatcn  France  l'an  i2iy, 
défendit  à  tout  homme  de  monter  en  chaire, qu'il  n'eut  at- 

tainc  I 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  ^or 

taint  Taage  de  ly.  ans,  &:  que  nul  ne  peut  lire  en  Théologie 
qu'il  nefutaagéde  35.  ans,  &  pourfbn  particulier  n'y  cuft 
«iludicparrelpacedehuiclans.  Ce  quiaefle  confirmédc- 
puispar  les  déléguez  du  PapeVibain  cinquielrne,  en  l'an 
1366. 

Anciennement  tous  les  Ledeurs&i  Régents  de  quelque 
Faculté  que  cefuft,  nepouuoient  cftre  mariez pendat  leurs 
profeilîons:  ce  qui  le  contmua  iuiqu'à  la  reformation  qui 
futfaide  en  l'an  145-2.  pïir  le  Cardinal  de  Toute-ville:  car 
lors  il  fut  par  priuilcge  ipecial,  permis  aux  Médecins  dcfe 
marier  j&preiqu'encor  de  nollre temps,  les  Dodeurs Ré- 
gents en  droit  Canon,  l'en  font  aufïï  difpenfez  d'eux mef- 
mes. 

Le  Roy  Philippes  le  Bel,  par  vn  Edicb  de  l'an  129^.  ordon- 
na, Que  quelques  emprunts  qu'il  peut  faire,  il  n'entendoic 
qucrVniuerfité  fut  compriic  en  les  mandemcns&aiïîettc. 
en  l'an  1299. Qiie  pour  vne  debte  réelle  on  ne  pouroit  gager 
vnE(colierenfesincubles:et  cnTani}!!.  Que  le  Cheuaiier 
duGuetàibnaduenement,iureroit  de  garder  en  tout  &  par 
toutlespriuileges  de  rvniuerfité  inuiolable.  &LouysHu- 
tin  Ton  fils  6c  lucceflTeur  qui  régna  feulemet  vn  an,  ne  voulue 
aulîilaiilerceffceVniuerlitcians mémoire  delonrcgne;  or- 
donnât que  tous  elcoiierspeuflent  tranfporter  leurs  befon- 
gnes  &:  hardes  en  quelque  endroit  qu'il  leur  plairoit,  fans  en 
edre  empelchez  d<.  troublez  en  aucune  manière. Mais  par 
deilustous,  cepriuilegefutgrâdquePhilippedeValoisluy 
donna  en  l'an  1540.  par  lequel  il  les  exempta  de  tous  péages, 
tailles,  impofitions,coultumes,  &  autres  telles  charges  per- 
lonuelles;^:  voulut,qu'en  tous  leurs  procésles  Elcholiers  ne 
peufTenteftreeuoquezdela  ville,  afin  qu'ils  ne  fulîenc  di- 
ilraits  de  leurs  eitu des. 

Acefteiin^pourdonnerordreàlaconferuariondeccspri-  ^Ij  ^^^"^ 
uilcges,  onleurdonnapouriugele  Preuolt  de  Pans, lequel  des  pnoUe- 
cncor  pourceftecaurecllappelléConferuateurdespriuile-  gesdel'Vni 
ges  Royaux  de  l'Vniueriitc  de  Paris,&  trouue  l'on  encorcs  Par/s^i'vn 
aux  vieux  regiftres  de  cefte  Vniuerfité  trcfilluflre,leformu-  duRcyai,& 
lairedufcrmentqueledicl  Sieur Preuoft  de  Paris  efloitte-  j^^^""^^?^- 
Duderaircalon  aduenement,  entre  les  mains  du  Redeur, 
pourlacoLjleruationdefdiclzpriuileges. 

GGgg 


(,'ùt  V  N  f  V  E  R  s  IT  E'  DE    PARIS, 

Lamcfine  VniucrfitceOic  encorcbvn autre  conleruateur 
dcicspnuileges  Apofkolics, d'encre  les  Eueiques  deBeau- 
uais ,  Senlis,  ou  Meaux  ,  lequel  peut  comuiettre  vn  Vicâirc 
ou  Subfliicut,  pour  auoir  elgardàlaconleruation  dcidiccz 
priuileges  donnez  à  rVniuerlitë  par  les  Pap^s:  Ainfi  qu'il 
leur eftencliargepârvne Bulle  du  PapeClemenc  cinquief- 
mc,  cité  par  Monfleur  Choppin  en  ion  lecond  Iiure  De/acra 
tolitta  ciltre  4.  encesmelmcstermes. 

démens  Epifcdpu^  feruus  feruorum  Dei  yVeneraiilihusJratri- 
hus Belii'icenJliMeLde7iJiac Syltianectcnfi EpifcopiSj  C^c.  Sane  di-r 
leclorum  fîUortim  Vniuer forum  Mâgifirorutn ,  Dociomm  ^  Scho- 
Linnmftudij  Parifienfis  conquefiiene  percepimm^  quod  nonnM 
Ardjiepifcopi-,  Epifcopiy  ni j que  Eccleji.irwm  PrxLitiô'ClcriCt^nec- 
non  milites ac Uid : p.irtium  diaerfirum  occuparunt  Cafira^njtUar ' 
dr  alla  locay  terrxs  ^pgjjefiones  ^iura  &  iurifdictioncs  nècnonjrucim  ' 
^  redit  us  luorum  benefîciorum  &c.  fraternitatt  vefir.iperyipefio' 
iica  fcripta  mandamus^quatenusvos.vel duo,  aut  vnusvejirtim, 
fer  vos^i'fl  aliumjeu  aliosy  etiarnjj  Jint  extra  loca  in  quitus  depu- 
tati  ejlis  Conferuatores  d^  iudices  yprxfatis  Magiftris  Doclorthus 
d*  Scholaribus  efficacis  defenfionis  pr^/idio  afitfientes  :  non  per- 
mittatis  eofdem  fuper  eis  ô"  qnthus  libetalifs  bonis  &  iuribus,  a£ 
-magiftros  doéJores  c^  fcheUres  ratione  prxdicla  fpeclantibuSjab 
eijdcm  vel  quibufuis  altjs  tndebite  molefiari ,  vel  ets  grauarntna' 
feu  damna  vel  imuri^s  trrogari  :  faôfari  eifdem  magiflris  doftO' 
ribus  (^  fcholanbus  etiam  in  ciuitate  Parijien.  de^prxdi^tis  (^  altjs 
perfonis  quibuflibet  fuper  refiitutione  quorumcunque  bonorum, 
nec  non  de  quibuflibet  molcfi  lis  ^iniurtj  s  at/jue  dam^nis  pr^fentibus 
d' fut  un  s  j  inilltsnjidelioet  qiu  iudicialcm  requirunt  indagintm, 
fummarie  &  de  piano,  in  altjs  vero^prout  qualitas  eorum  exegertt, 
iufitixcomplementum^d'c.  Nonobfantibus  tam  fœlicis recorda- 
Ics"Èrch*o-  tionis  Bontfacij  PP.  S.  tn  quibuscaueîur.ne  aliquis  extra  fuam 
Tiers  de  l'V-  ciuitatem  ô"  diûcefim^  mfi  in  certis  cafibus ,  &  in  illis  vitra  vnam 
niucrfuc  de  ^j^^^^^  ^  ^^^  y^^  diœcefs  adiudîcium  euocetur  ,feu  ne  iudicesé* 
conferuatores  a  fcde prtdi5ta  députait ^extra  cimtatcm  d'diœce- 
fim  in  quibus  deputAti  fuennt ,  contra  quofcunque procedere ,  feit 
alfjs  vices  fua^s  commuter  e  ^  aut  aliquo  s  vitra  vnatn  dietamk  fine 
diœcefis  eorundem  trahere  prx fumant  :  dummodo  quamdiu  régi' 
minivniuerfklis Ecclefx  nos prjieffe contigerit ^vltra fex-, &poft' 
quamnoi  contigernde  mcdio  fubmouen^  vitra  quatuor  dictas  aIi^ 


Pans. 


L I V  R  E    s  E  C  O  N  D.  tf  03 

tjuis  daÛGfiute  pr^/èntium  non  trahutur:  S  eu  quod  d"  altjs  qu^ 
iudiciaUm  exignnt  md^gmcm,  conferuntercs  fe  nulUtcnus  tntro- 
nnttnnt  :  ^uam  al^s  couftituttentbus  a  frjidecejforibus  nojiris^ 
SAmde  ludtctbus  delegatis  &  coK/èmat  oribus  j  quam perfonis  vi- 
tra certum  numemm  ad  tudicium  non  vocandts ,  nut  dit/ s  cdttisj 
qti£'veftr£poJfcnt  iurtfdicîîent  quornodolibst obuiar-e^&c. ,^int. 
ldHs06îoh.  Pcntîfut.  Ann.4. 

Le  Pape  Benoiftvnziefme  donna  facultëScpuifTanceau 
Chancelier  de  i'Eglife  Cathédrale  de  Pans,  de  Ucentier  6c 
receuoir  les  doâ:c»rs en  Décret  ôc en  TheoIogie,au  preiudi- 
ce  de  l'ancien  priuilege  du  Chanceher  de  fainde  Geneuief- 
ue, lequel  (  comme  l'ay  dit  )  cftoic  auparauant  fcui  enceile 
charge. 

Le  Pape  Ican  ir.parfa Bulle donnceàAuignon  enrani5. 
de  Ton  Ponciticat,  le  4.  des  Calend.  de  Nouembre ,  a  exem- 
pté derelldencc  pour  cinq  ans  les  Efcholiers  bencficicrs 
elludians  à  Paris:  &  veuc  que  nonobfianîilstc^oiuentle 
reuenu  de  leurs  bénéfices ,  in  fauorem  fiudicmmy  excepte  les 
diilributions  quotidianes. 

Onnefcauroitricn  imaginer  de  plus  folénnel  quecequi 
fe  fait  par  la  Faculté  des  Arts, aux  Sophifmes ,  examens ,  de- 
terminances,  figures  6c  ades,  où  les  Maiftres  prennent  les 
bonnets  de  leur  licence  :  &:  que  ceftemagnificence  des  Car- 
dinalles  6c  Quodhbetaires  difputations  des  Médecins, 6c 
que  la  gloire  de  leurs  licences  6c  le  triomphe  qu'ilsy  onr,  en 
prenant  leur  bonnet. 

Belleforeft  aux  grandes  Annales  de  France  ^efcrit  qu'en 
l'an  [4^1.  le  Cardinal  de Touteville,  Légat  du  faind  Siège 
reforma  l' Vniuerfitë  fur  la  création  du  Reéteur,  6c  limita  ce 
qui  deuoit  eftre  leu  aux  Collèges  :ainû  qu'on  peut  recueil- 
lir des  Bulles  par  luy  expédiées, qui  font  au  threibr  de  1' V- 
niuerfitë. 

En  l'an  1606.  ilya  eu  d'autresftatutsfaidspourla  Faculté 
desArtsdel'Vniucrfité.  Defquels  ccftuyenlapage3i.artio 
de  44.  eft  vn  règlement  de  l'exercice  du  cours  de  Philofo- 
phic. 

Annô  primo  àifputationibus  ypr.efcrtim  priuaiis ,  exerceantur, 
^Annc  feamdo  tn  lucctnprodeant  :  ç^ex  more  injittutoj  maiorum, 
iit  vico  Strannneo  diebus  qitadr/igcfimx  ^qu^fiionem  Logicam, 

GGgg    ij 


1305. 


tîo4  VN  1  VER  SITE'  DE    PARIS, 

<uel EtbicamyOratorio  modo  dctcrminent.  Menfe  lunio ,  de  qt^xfiia- 
nihus  LegicisyEthicls  yPhyJkis  d^  Metnphyjicis^ûmmbi^s  qni  volent 
troponere ^publiée  refpondeant. 

De  la  fondacion  de  ladide  Vniuerfitc  de  Paris ,  ôc  des  pri- 
uileges  d'iceile,  voyez  Monfieur  Cho^pi^ia ,  lib.j.  de  Domamfi 
Francu,  ttt.  27.  art.  12. 

De  l\'lecHon  du  Re  oie  tir  de  l'Vniuerfitè  de  Taris, 

Simon  Prefl:re,CardinaldutiltrederaincleCicile,  &Lc- 

1179.     gaccn  France,  en  l'an  2  du  Pape  Nicolas  3.  paries  lettres  du 

I.  Odobrc^declarequelesRedeursdel'Vniuerfitéelloient 

Reftcnrs     j^^i  précèdent  cllcus  tous  les  mois ,  OU  de  fix  Icmaines  en  fix 

wim°cft"cs.  femainesjdoncprocedoic  de  grande  troubles.  Et  pour  ce 

ordonne  qu'il  n'y  en  aura  que  quatre  en  vn  an.  Defquels 

vn  chacun  fera  trois  mois  en  charge,  comme  il  eft  porté  par 

lefdides  lettres,  en  ces  termes. 

Le  Recleur  fera  par  cy  après  elcu  en  ce/fe  manière.  Les  cjuatrs 
Procureurs  des  Nations^  à  fjauoir de  France ,  Picardie^  Norman- 
dieô'  Allemagne  :  iureront  folemnellement  deuant  les  Nations^ 
d'efiire  vn  autre  Recieur  y  que  celuy  qui  le  fera  peur  lors  -,  de  leur 
ajjcmhlee ,  tel  qu'en  faine  confctence  ils  efiimeront  efre  digne  C* 
capable  d'exercer  les  affaires  de  tout  le  corps  de  l'VniuerJtîé^  fé- 
lon le  deuoir  de  fa  charge.  Et  proie  fieront-,  que  ny  faueur,amîttey 
haine :,  ou  autre  pafsion ,  les  tranfporteraà  nommer  &  élire plufiofl 
l'vn  que  l'autre  :  atns  le  prendront  tel  que  dit  cf  ^pour  l'efgard  du 
public,  &non  félon  le  tugement  de  leuraffecîion  particulière .  Et 
celuy  qui  par  l'accord  de  ces  quatre  fera  eleu,  ou  les  trois  y  confen^ 
tans  d'vne  voix  :  fera  Recieur  fans  aucune  controuerfe ,  &  fans 
qu'il  foit  loifihle  a  aucun  d'y  rcfifler  &  contredire.  Mais  ces  quatre 
ou  trois  ne  /'accordants  en  l'clccf  ion ,  le  Recieur  ancien  fera  appel- 
le pour  recueillir  les  voix.  Le f quels  ne  fc pouuant  encores accor^ 
der ,  on  nommera  quatre  Electeurs  de  chacune  Natio-4  :  félon  l'e- 
leflion  defquels ,  d"  la  plus  grand'  voix  l'emportant ,  le  Recieur 
feul  nommé  iouyra  de  fi  dignité  durant  le  tnmeflre ,  qui  efl  le 
temps  prefix  de  ce  Magtf}rat  :  d'autant  que  l'eleflion  d'iceluy  fc 
fat^  tous  les  trois  mots  éf  a  iours  limitez, ,  qui  foht ,  les  leurs  éf 
fejics  de  nojlre  Jjamc  de  MdrJ,  de  U  Natluitéfain^  le  an  Baptiffe., 


LIVRE   SECOND.  éo^ 

de  fainci  Benys ^  &  de  la  Natiuité  de  noftre  Stig/ieur  leftus- 
Chrïfi  y  &c. 

Qviand  l'vn  defdiclsiourseftefcheUjOn  cnfermelesEle- 
ôcurs  en  vn  certain  Heu,  d'où  il  neleurellloifible  de  forrir, 
l'ils  ne  nomment  le  nouueau  Redeiir.  Et  celle  eledion  ce 
doitfairc&conclure,dansletempsqu'vnebougie  de  cer- 
tam  poids  prepareepour  ce  fubied,  peut  demeurer  à  bruf- 
kr.  Eilant  expreffémentdefcndu  à  tous  Bedeaux  ou  autres 
officiers  de  rVniuerlké,&:  mefme  aux  fimples  Efcholicrs 
d'icelle,  d'aller  vers  les  Electeurs  pour  leur  recommander 
aucun, quel  qu'il  foit, qui  alpire  à  l'offije:  Et  auidits  Ele- 
<fi:eurs,de  manger  ôcbojre  au  lieu  où  ladicle  élection  Te faicl. 
Sur  laquelle  ne  Te  pouuant  accorder ,  c'eit  aux  Maiftres  es 
Arts  d'y  enuoyer  d'autres,  &  de  faire  lortir  les  premiers,  auf- 
quelsiin'ell  plus  ioifible  d'y  pouuoir  rentrer. 

Magnificence  de  la  Frocefton  du  Recteur, 

Onnepçut  rien  voir  de  plushonorablequelaproceffion 
laquelleceMagillratfaittouslesmois,oùFaut  que  tousles 
fuppolls  de  rVniuerlitë  alîiftent,  chacun  en  leur  rang  5C 
auec  vn  tel  ordre,  qu'il  femble  que  ce  ioit  vn  Sénat  Véni- 
tien, qui  accompagne  fon  Ducala  cérémonie  des  efpou- 
failles  de  la  Mer  .-car  à  la  fùitte  dudit  Rcdcur,on  voir  les 
Dodeursôc  Bacheliers  en  Théologie  &  Médecine,  tous  en 
Chappes,  ou  noires,  ou  rouges  :  puis  les  Maiftres  es  Arts,  &: 
grand  nombre  de  Religieux  de  prelques  tous  les  Ordres, 
dont  il  y  en  a  à  Paris,  au  moins  de  ceux  aulquels  il  eft  permis 
de  prendre  degré  en  rVniuerficé:  outre  quelques  autres 
oiîicicrs,  Li  braires  lurez  6c  autres. 

Séance  &  frerogatiue  d'keluy. 

Es  Aclcs  publics  de  quelque  Faculté  quecefoir^Ie  Redcur 
précède  les  Nonce  du  Pape,  Cardinaux,  Pairsde  France,6c 
AmbalTadeurs,  de  quelque  i 'rince  que  ce  foir.  Et  lors  que 
lesRoisfv)ntle-ijrsentrecs,ileftdespremiersquiluy  vontau 
deuant: luv  promcrôciureobeilLncc  au  nom  dei'Vniucr- 
fite,6i: reçoit  de  faMaieile  la  contirmation  de  {qs  .  riailege?. 

G  G  0:2;  iij 


6o(^  V  N  I  V  E  R  S  I T  E'  D  E   P  A  R  î  S, 

Quiand  le  Legac  du  Pape  vient  faire  (on  entrée  à  Paris.^ 
ledicRecienrreprefenteàluy  dans  la  ville  (car  il  n'en  fore 
point  que  pour  les  Rovs  6^  Papes  en  perfonne  )  ôcluy  fait  iu- 
rer,de  n'ahercr  ny  diminuer  les  prunleges,  donnez  parles 
anciens  Papes  à  l'Vniuerfité  de  Paris,  ht  es  mariages  des 
Roys,  il  e(t  introduitauecfesfuppoftSjauec  autant  d'hon- 
neur que  l'on  en  faid  à  Mcflicurs  delaCour,&.àfonfic- 
ge  6c  rang,  comme  repreicntant  la  fiiic  ajfnée  Acs  Roys 
de  France. 

Il  n'afîide  point  feulement  aux  facresdes  Roys  ,  pource 
qu'ordinairementilsfe  font  en  d'autres  villes  que  lanoftre, 
dehors  laquelle  ce  Magiilrat  n'eft  plus  recogncu,pource 
qu'il  n'a  authoritë  que  furies  lieux  oùfon  Efchole  eft  tenue. 
Maisâuxenterremens  des  Roys, alors  que  l'on  porte  leurs 
corps  de  rEgliiènoftre  Damc,en  cel  le  de  S.  Denys  en  Fran- 
ce, il  marche  quant  ôcrEuefque  de  Paris,  l'vn  d'vn  coftc  de 
la  rue, l'autre  de  l'autre. 

département  des  Prouinces  en  quatre  Nations, 

L'on  comprend  ôc  diuife  tous  les  Efcholiers  (  de  quelque 
Nation  que  ce  foit)  en  quatre  Nations,  pour  chacune  à^i- 
quelles  vn  Procureur  eft  tenu  de  pourfuyure  les  caufes,ÔC  de 
faire  tous  autres  deuoirs  dependans  de  ia  charge. 
,,  ^^  La  première  Nation  dite  de  France,  eu  diuifecencinq 
irançoiic.  prouinccs,  dictes  de  Paris, de  Sens,  de  Rheims^  de  Tours ,  ôt 
de  Bourges. 

1  La  prouince  de  Paris ,  comprend  les  Diocefw  de  Paris, 
Meaux  6c  Chartres. 

2  CelledeSens,  ceux deSens, Orléans, Neuers,  Vienne, 
Lyon,Troye,  Auxerre ,  Bourgongne,  Befancon,&  Sauoye, 

3  Celle  de  Rheims,  ceux  de  Rheims ,  Thou,  Metz ,  Senlis, 
Chaalons,Verdun  ôcSoiiFons. 

4  Celle  deTours,  ceux  de  Tours,  Mans,  Angers,  de  faincl 
Brieu,dcS.  Maclou,ouS.MaIo,Dol,Nantes,Leon,Rcnnes,  ! 
Vanacs,Triquet&  Cornoûaille. 

^  Et  celle  de  Bourges,ceux  de  Bourges,Tholofe,Poicl:iers5 
Auchs,  Arles,  Ambrum,Erpagne,Armenie,Medie,  Syrie. 
Samaric, Lombardie,Vcnife,la  PouillejBordeaux^Narbon^ 


LIVRE    SECOND.  ^07 

BC,Auignon^Aix,6cles  Nations  de  Romanie,Egypte,Pcrfe, 
Paleftine,  Italie,  Gennes,Napies,  Sicile,  &:  autres  non  com- 
prifeslouslesautresprouinces. 

Le  Procureur  de  ladite  Nation  Françoire,ain(îdiuireeen 
cinq  Prouinces  deflus  dides,  ell  cfleu  par  les  Intrans  des 
meiinesProuinccscnrEgliredefaindluiian  lePauure,  où 
il  iureôc  promet  de  bien  Se  deucment  exercer  celle  charge, 
au  profit  6c  honneur  de  fa  nation,  &ainn  des  autres. 

Lafecondc  Nation  qui  cfldide  de  Picardie,  eftdiuifee  en  Nation  pi- 
deux  parties  ou  prouinces:  dont  la  première  contient  les  "^^*=- 
Diocefes  de  Beauuais,  Amiens,  Noyon,  Arras,&:  Thero- 
iienne:6c  la  féconde  ceux  de  Cambray,Tournay,Trâied, 
Laon  &  Liège. 

La  troihefmc  Nation,  dite  de  Normîïdie , con tiet  Roiien  Natio  Not- 
auec  fes  fufFr.igants  -.  Auranches , Confiances,  Liiieux,  Bay-  "i^"'^'^- 
eux,  Eureux  &  Seez. 

La  quatriefme  Natiô,  dite  d'AlIemagne(que ie croy  auoir  Nation  a!^ 
eftéreccuëau  lieu  de  celle  d'Angleterre,  pour  laquelle  il  y  lemandc. 
auoit  encores  vn  Procureur  en  l'an  1301.  comme  il  apparoift 
par  des  vieilles  chartres  quifont  au  Collège  de  Laon }  eit  di- 
uifee  en  troisprouinces. 

La  première comprendcelle  de  Boëme ,  Confiance,  Po- 
Iongne,Hongrie,Baui'ere,  Magonce,Treucs,Str^ibourg^ 
ou  Argentine ,  Lolane,  Dannemarch ,  Suilîe,  Balle ,  ^  Au- 
gufle. 

La  féconde  5  dite  des  bas  Allemands,  comprend  les  pays 
deCoulongne,  Hollande,  Prufc ,  Saxe,  Lorraine,  6c  vne 
partie  de  ceux  du  Traicl  ou  Tajed;  &  du  Liege,dont  l'autre 
partieefl:delanationdePicardie,felonlalimiration  qui  fut 
faicle  du  conlentementdes  Nations,  en  rani358.  par  laquel- 
le il  fut  dit  :  Que  les  lleuucs  de  Meufe  &  Mofclîe  feparcroiêt 
les  Picards  des  Allemands ,  &  femblablement  les  Allemâds 
desFrançoiSj&queducofléde  Sauoye,le  LacdcLozanne 
icpareroitaulli  les  François  des  Allemands. 

Latroifielme  prouince  de  la  nation  d'Allemagne,  ne 
comprend  querElcoire,rAngleterre  Ôc  Hibernie.  chacuiic 

le  ne  traiclerayicy  de  la  création  des  Scribes  ôc  Bedeaux  Do^yës^i" 
de  l'Vniu^rfué,  dont  les  premiers  ont  le  droid  &  pareille  ceucurs , 
charge  qu'ont  les  Grefâers  delaCour^ô^diiChaftelet^SCB'^j.^^",^ 


éo8  VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

les  autres  feruent  comme  d'Huyfliers ,  tant  au  Redeur  mar- 

chanrparlavilieauec  ion  habit  Redorai, qu'aux  Bacheliers. 

des Facultcz,  quand ilsfontôcpailènt  leurs  ades.  Lefdids 

Bedeaux  cflans  tenus  d'aller  luppiiertous  Iesans,lesDoyes 

des  Facultez ôc  Narions,pour le lèruice defquelsils ioncde- 

II  y  a  quatre  ^l;incz,à  ce  qu'il  Icurplaifcles  Continuer  en  leurs  officcs, 

Libiaucsde     II  y  acncor  24.  Libraires, qui fefontreceuoir du Redeur, 

Bc'^/rcaiicln  ^  ^c qualifient  lurez  en  rYniuerfité  de  Paris  ,1a  charge  dcf- 

qii£  les  lo.  quels  eftoit  anciennement  de  tranicrire  ("auant  que  l'Arc 

Toiulnz  ^''^  d'imprimer  fut  inuenté)  les  liurcs  dont  on  auoit  fauteen 

ucaiumoins  l'ElclioIe, & d'cu  taireplufieutscopics :  lefquelles  faides  ils 

^"^""'^'^'^'-''apportoientaux  députez  des  Facultez  delafciencejdcfquel- 

g'çj_  '    '    lesleidids  hures  traidoient,pour  les  reuoir  &  approuuer 

auant  qu'en  afficher ,  (  ie  veux  dire  publier  par  affiches)  la 

vente. 

Or  ces  Libraires  n'eftoient  des  ignorants,mais  fort  fçauas 

en  toutes  fortes  de  fciences ,  comme  le  tiltre  qu'ils  portoicc 

de  Clercs  Libraires  letefmoigne:qui  leur  eftoit  encordon- 

^?'^°"^'^'^  né,  en  recoenoidance  de  leur  capacité,  en  l'an  nu.  comme 

clt    cncorcs  .,     Yi  '  rr  y  i 

gardé  au  il  eltportc  par  VU  contrad  pailé  pardeuant  deux  Notaires, 
Collège  de  parlcGuel  Geoffroy  de  faindLigerl'vn  de  ces  clercs  Librai- 
r^j-,ôc  qualifie  tel,recognoifl:ôcconfefreauoir  vendu, ceddc, 
quitte  tk:tranlportc,vend,ceddc,quitte&:tranfporte,roubs 
hypothecque  de  tous  ôc  chacun  les  biens  6c  garantie  de  ion 
corps  meime ,  vn  liure  intituléi Spéculum  hijloriale  inconfue- 
tudtnes  FarifienfeSy  diuifé*&  relié  en  quatre  tomes  couuers  de 
cuir  rouge:  A  noble  homme  Mefîire  Gérard  de  Montagu, 
Aduocat  du  Roy  au  Parlement  :  Moyennant  la  fomme  de 
quaran  te  liures  parilîs,  dont  ledit  libraire  fc  tien  t  pour  con- 
rcnt6<:  bien  payé. 

Les  Officiers  &  Minières  de  rVniuerlîrc  font  diuifez  en 
fept  badcs,  afin  que  ceux  de  chacune d'icelles,puifîentefl:re 
plusfacilement&:  à  leur  ordre  &  tourpourueus  desbeneli- 
cescJefquels  la  collation  ou  prouifîon  appartient  a  leur  Re- 
dcur  :  ôc  celle  des  Théologiens  cft  la  première,  celle  des  De- 
cretiftes  la  feconde,celle  des  Médecins  la  troifiefme,&  celle 
des  quatre  Nations  la  quatriefme:fansqueleRedeurreçoi- 
ueaucun  deublu  ne  prouifîon  Apoflolique,  prciudiciable 
à  ce  bon  ordre. 

T^glifes 


LIVRE    SECOND.  co^ 

Eglifis  &  chape  lie  ;i  tes  /ijfeÛees  à  l'T'niucrftté  de  Paris. 

Les  Cures  qui  dépendent  de  rVniuerficé  font  lesEglifes 
de  fàind:  André  des  Arcs,  des  fainds  Cofme  &:Damian,6c 
de  laind  Germain  le  Vieil.  Lcfquelles  anciennement -ap- 
partenoieiic ai' Abbaye  de  iàinci;  Germain  des  Prcz.  Mais 
par  vn  accord  (blcnnel  fait  en  l'an  1345.  poui- mettre  fin  à  '34J- 
touteslcs demandes  de  iVniuerfité,  meues  à  caufeduPré 
aux  Clercs,  les  Religieux  leurs  baillèrent  trois  cents  liures 
parifis  en  argent,aucc  le  patronage  perpétuel  defditesCures 
de  fainâ:  André,  ôc  des  làincls  Coimcôc  Damian.  Cet  ac- 
cord confirmé  par  le  Pape  Clément  6.  l'an  4.  de  Ion  ponti- 
ficat. Quant  à  lEgliledefaincl  Germain  le  Vieil,  elle  Icura 
cfléceddcc  en  l'an  136S,  par  elchange  de  la  Chapelle  de  S.  ^3^*' 
Martin  desOrgesquiieurappartenoit,&;  eftoitau  coin  des 
iardinsdel'Abbaye,  ducollcdugrandpré  aux  Clercs.  La- 
îquellepar  commandement  exprès  du  Roy, Charles  5.  fut 
démolie,  pour  fortifier  de  nouucaux  murs,  ôcplusamplcsôc 
profonds  folîczladide  Abbaye  contre  les  Anglois,  qui  re- 
jiouueloient  la  guerre.  Le  Pape  Vrbain  5.  a  confirmé  ce 
deuxiefmeconcordat,lci6.dcsCalendes  deSeptembrecn 
l'an  de  ion  pontificat  7.  ôc  de  rincarnation  13^9.  13^9. 

Il  y  a  aulli douze  Chapelienics  -qui  dépendent  de  TVni- 
uerfîté:  cinq  defquelles  furnoramees  de  Sauoifv,  font  de 
perpétuelle  fondation  de  vingt  liures  tournois  de  rente, 
coniHtuee&aHisineefurtous  les  biens  &  héritages  de  feu 
Mcflire  Charles  de  Sauoify , pour  ia  réparation  des  crimes 
cy  apre6  mentionnez. 

Lereuenu  detroisautres  eftoitanciennement  afîîgné  fur 
la  feigneuric  d'vn  village,appelic  les  Vaux, d'aupresle  bourg 
de  Longiumeau, laquelle  l' Vniuerfité  auoit  acquiiè  &  ache- 
ptee  d'vn  certai  ri  Seigneur  dudit  lieu,n  ommé  Guillaume  de 
Lorme:mais  d'autant  qu'elle  dependoit  du  fiefdeMont- 
lehery,lcRoy  PhilippesleBelf'en  iailit,ôc  en  rccompenfe 
conftitua&afllgnaioixanteliuresparifisde  rente  annuelle 
&perpetuellcauprofitderVniuer{itë, furies  deniers  de  la 
recepte  ordinaire  de  Paris:  d'oii  vient  que  l'onfurnomme 
cesChapcUenies.du  Challelet.  Deux  autres  Chapelienics 

HHhh    . 


6ro  VNIVERSITE'  DE  P  A  H  I  S, 
font  fondées  fur  le  Thrcfor  du  Koy,  en  recompenfe  de  qucl- 
quesamades.efquelJesvnnommePierreluuenelauoK  efté 
condamnëcnuers  t'Vniucrficé.  Vneautrc  encorlurlemef- 
meThrefor,  laquelle  fut  acquife  par  rv^niueriité,&:qui  eft 
devingcliures  parifis  de  rente.  Et  ladouziefme  fut  fondée 
par  vn  certain  Docteur  en  Décret,  qui  y  affecta  le  fonds 
d'héritage d'vnemaifon,a(rilc  auprès  l'Eglife de  S. Nicolas 
duChardonnet,  ^iurquelquesarpents  de  terre  d'auprès  la 
ville  deMontercaufaut'Yonne. 

Premier  trouble  de  IVniuerfité. 
I220.  En  l'an  1129.  ^^^  iours  deLundyik  Mardy  precedans 
leiour  des  Cendres, les  Elcholiers  forcis  desCollegespour 
prendrel'air  des  champs, &  f'efbaCieàieuxhoncit:es,enrc- 
uenantilslebacircntcoiitredest  :uerniersdu  bourg  faind 
Marcel,  pour  le  prix  du  vin  qu'ils  difoient  eftre  exceflif.Mais 
la  populace,  hommes  &:feniiiics,  accourans  au  lecoursde(^ 
dicls  tauerniers;  contraincte  futaux  Efcholiers  dei'e  retirer.^ 
Le  lendemain,  quaficUfico  excitati,  ils  vindrent  en  plus  grâd 
nombre :ôcauecbafl;onsofFenfifs,blccerenc  plufieurs  per- 
fonneSjôc pillèrent  entièrement  la  maifon  d'vn  tauernicr, 
iufquesà  effondrer  les  muids  devin  en  la  caue.  Du  com- 
mencemcntdeceftefcditionianarrë,&de^ce  quif'cn  enfui- 
uit,  Matthieu  Pans  en  fon  hiiîoire  d'Angleterre,  le  rapporte 
en  ces  mïncs^pag.^jS'fditîonùLondmx  ifji. 

Anno  Domini  M.  C  C.  X  X  I X.  fer/a  fecunda  &  tertia  ante 
cineres  {  quihus jolent  diehus  Clerici  SchoUres  ludls  vacare)  exie-- 
runt  quidam  Clerictab  vrbe  Parijîacenfi  'verfHs  pinBum  Marcel- 
lum^propter  aéris  commoditatem  :vt  ludis  impenderent  ibi  con- 
.     ^,       fuetis.  ^uocumperueniiïentyé^inliidis  componendis  aliciuandiu 
iAufa  vinumje  recreajjent y  tnuenerunt  tbi  Cdfu  vtnwm  optimum  m  taberna  qua~ 
fifttmHm  po-  ciam,  &  adbibendum  fiiaue .  vbi  in  ter  clericos  potantes  &  caupo- 
nés  de  prêt  10  vint  contenttone  [uborta ,  cœperunt  ad  mmcem  alapas 
dareydrcapillûslaniare^quoufque  homines  Fillx  accurrentes catt- 
panes  liberaueyant  de  manibus  clericorum  :  fed  ô'  vulnera  répu- 
gnant ibus  clertcis  infltgentes ,  henl  fnfligaîos  &  egregie ,  eos  in 
fiigam  compulenmt.  ////  autem  lacerati  in  ciuitatem  reuertentes, 
cemmouerunt  fodalcs  m  vlttonem  fuam.  ,^^i  in  crafiino  cum  gla- 
dijsO'  fuflibus  adfanclum  Marcellum  ventent  es,  &  domum  cuiuf- 
dam  cauponis  violenter  ingredientes^d^  va  fa  omnia  vin  ait  a,  cofrin- 
gentcs,  vin^mpçr  domus piiuimçntum  dij^uadunt,  E^ procède ntc s 


sorum 


L  I  V  R  E    S  E  C  O  N  D.  Cn 

fer  flattas,  quofcunquetnuenerimt  njtros  aut  mulïeres  Acriter  in- 
uadunty&flagisimpofitùfeiniutuos  relinquunt.  Friorverofan- 
citUarcellt  cumtantam  hominibus  iniunam  cognouijfetillatamy  ^Jj^q^I^J 
ques defendere tenebatur : a^uerimomam coram Romano LegAto,&  Doveu. 
BftfcôfoFATtfiAcenfi  defojuit.  ,^1  fimulad  Reginam  {cuitunc 
regni  difpofitto  commtffàfuerat)  proférantes ,  rogahant  eam,vtta-  ^^^^l^^l 
km  inturtam  frdctferet  njindicari,  ,^Jt  fr^fojitis  ciuitatis  &  en  l'abtcncc 
quihnfdam  cafttaneis  fuis  dédit  tlltco  tn  maffdatts  :  vtfub  omni  ^^  P^*^  ^^* 
celentate  armât i  ab  vrhe  exeuntes ,  hnius  njïolentid.  aucferes^nulli 
farcentes  f  unirent.  Illi  aut  cm  qm  froni  erantad^mnem  crudeli- 
tatcm  exequendam^fortas  ciuitatis  cum  armt's  egrefi  inuenerunt 
extranjrbtsmœniaclericosmultos  ladù  tntendentes jqui  in  *viO' 
lentiafrxfata  nulUm  femîus  culfam  hahuerunt.  ^^ui  enimfemi- 
nartufn  tumultufiji certaminh  mouerunt erant  de  fartibus  conter- 
minis  Flandrtd ,  quos  l'ulgo  Ptcardos  nominamus .  Sed  hoc  non  cinict 
ehftanteJicioresineosirrHentes^quos  inermes  'viderant&inm-  'Aies 
rentes  ^  alios  ocaderunt,  altos  vulnerauerunt ,  atque  aliosflagis 
imfofitis ffoUantes ^in, mijericerditer traÛauerunt.  .Quidam  vero 
ix eis  fer  fugarn  euadentes^^invineis  &  cauernis  Utttabant.  Jn- 
uenti  autem  funt  inter  njulneratos  duo  Clerici  diuites  (^  magnA 
aucloritatîs  interftBi  :  quorum  vnus  erat  genrre  Flandrenjïs ,& 
alternatione  Normannus.  Huius  autenptrAnfgreJ^ionls  enormitan 
cum  adaures  Magijlrorum  Vniuer/itatù  feruenijfet  :  conuenerunt 
çmnes  infrdfentia  Regtnx  ér  Legatiyfufferfisfrius  le^lionibns  & 
diffutattonibus  Vmuerfttatis ,  infianttr  foftulantesj  de  tdi  iniu- 
ria  Jibi  lujlitiam  exiberi,  Indtgnum  emm  fibtuidebatur ,  quod 
tam  leui  naBa  occafion^j  quorundam  contemftthtlium  clericorum 
tranfgrcfio ,  in  frxiudicium  totituredundaretVniutrfitntù  :  jed 
fœnam  daret  in  vltione,  qui  culvamferfetrauit  in  tranfgref^ione, 
Sed  cum  tandem  omnimoda  eu  iujîitia  tam  a  Regtnad/'Legato, 
quamab  Efifcofo  ciuitatts  denegata  fuijfet  :  facla.  efi  vniuerfalis 
difcefio  Magîfirorumy  &  Scholarium  dtfferjio ,  ceffantc  Bo6forum 
docirina,  &  dtfcifulorum  dtfciflina  :  ita  quodnec  vnusfamofmcx 
omnibus  in  ciuitate  remanjèrit.  JEt  remanjït  orhatafuo  clero  ciui- 
îits  y  qu.tfolebatinillogloriari.  Tune  recejftrunt  famojî  Anglici^ 
Mrgifier  Alanus  de  Recelés  y  MagiflerKicoLms  de  Frenhîim ,  Ma- 
fifier  Jeanne  s  de  Rlondu^ ,  Uagifler  Radulfhm  de  Maidenjiony 
Magijltr  VViUiclmm  de  Dunelmum,  &  multi  quos  lonç-um  ejjèt 
'tnmnerare.  ^hiorum  tamen  maximafars  ciuitatem  Atjdegauen- 

HHhh  Jj 


{ml        V  n  1  ve  r  s  I  t  E'  d  e  p  a  ri  s, 

Jium Metropolrûi  ad doLinn.imtUgitvniuerfalem.  Etjicànutrice 
philofôphu ,  ô"  diimnA  fipientu  ciuitate  fjirifiacd  recefferunî 
CUrici. 

lean  du  TilleCjEucfquedcMeaux,  2c  frère  du  Greffier  de 
la  Cour,  de  melmenom,  elcric  en  fa  petite  Chronique  des 

iixi.  Roys  de  France,  loubs Tan  i2ji.  Que  le  Roy  d'Angleterre 
Henry  3.  ('efforça  d'euoquer  à  Oxoneies  chefs  de  l' Vniuer- 
lîté  de  Paris,  ainli  comme  dit  el\  defolee  &:  difperfee,  &  là 
infticuer  vnenouuelle  V^niuerlué.  Mais  le  Roy  S.  Louys 
aduerty  du  trouble  paiPé,  l'cmpelcha,  6cpar  notables per- 
fonnesreconcilialeshabitans  de  Paris  auec  ladicle  Vniuer- 
fité. 

Second  trouble  de  rVn'tHerfite. 
Frcre  Guillaume  de  Nangis,Moynede  fainct  Denys  en 
France,efcritenlaviedePhilippes  3. Roy  de  France,  Hls de 

îiSf.  iâinct  Louys,  qu'en  l'an  1281.  il  y  eut  iî  grand  trouble  &  fedt- 
tionàParis  entre  les  Picards  ic  Anglois,que  i'Vniuerfité 
penfa demeurer defef te.  PArifiis^inqtut^tnter  Clerico^  Picar- 
die Nationis  &  Anglicos  ihtdem  SchoUres  tant  a  fuit  difcordi^, 
miod  Studium  ommno  Tarifiis  dcficere  crederetur.  Nnm  domos 
Picardornm  conjringentes  tant  a  debacchatione  in  ipfos  îrruerunt: 
qiiod  nonntdlds  accidentés  cxteros  de  cmitate  parïfienfi  adfras 
-fartes  fiigere  .compulerunt. 

En  cela  eft  à  inférer  qu'il  y  auoit  grande  quantité d'Efco- 
liers  Angloisà.?aris,  puis  qu'ils  preualoient  contre  les  Pi- 
cards.       ..   .;  ", 

.  Troijiejme  trouble  de  rVniuerfiîé. 

130>.  En  l'an  1503.  les  leftures  celTerent  en  l'Vniuerfité  de 
Paris,pourcequelePreuofl:deLidiLl:e  ville,  ou  ion  Lieute- 
nant Criminel,  auoit  fait  pendre  vn  Eicholier,fans  auoir 
efgardàles  priuileges.  Pour  réparation  de  laquelle  faute, 
il  fut  contraint  de  i'ablenter  pour  quelque  temps,  ce  d'aller 
iafquesen  Auignonfefaireabloudre  parle  Pape  Bcnoift  11. 
Lequel  au  Catalogue  des  Papes  imprimé  à  Rome  l'an  1595. 
n'eit nombre  que  le  9, 

Voyez  ce  que  l'ay  dit  cydeuant  au  traictè  des  Carmes,  pa. 
J75.  de  l'amende  honorable  d'vn  Sergent  du  Chafleier,pour 
.auoir  cire  violemment  de  leur  Eglife  Ueux  Elcholiers  qui  l'y 

'3^7'    eIloiccrefiigiez,faicc  ai  l'an  13^7. le  i^j.iour  du  mois  deMay. 


L  I  V  R  E     s  E  C  O  N  D.  6i) 

,^uatrïefm€  trouble  de  l'y niucrjîté.  1404. 

En  l'an  1404. les  gens  de  Melîîre  Charles  de  Sauoify  grad 
Chambellan  de  France,  6c  Tvn  desfauoris  du  Roy  Charles 
6.  lors regnanc,  i'eflant  cemerairemencatcaquezaux Efcho  • 
liers, quialfilloientàlaprocelîîon  quele  Redcur  faifoic  en 
l'Eghiè  de  faindc  Catherine,  dite  du  Val  des  Ercholiers,& 
en  ayant  blelFe  quelques  vns^  en  vengeance  de  ce  qu'ils 
auoientbattu  vndelcurspages, quiauoit  efcailbottc  quel- 
quesErchoiiiers  en  faifantcourirlbnchcual  dans  les  boues: 
pararrell  du  grand  Confeilje  Roy  ôc  les  Princes  de  ion  fang 
^yfeantîil  fut  ordonne':  Q^e  la  mailon  feroit  defniolicjcic 
luy  condamne  en  mil  cinq  censliures  enuers  les  bleireZ;,&: 
dmilliurcsenuers  i'Vniucrfité:^: outre  plus, à  fonder  vne 
Chapelle  de  cent  liurcs  de  rente.  A  quoy  Enguerrand  de 
Monftrelet  adioufte  encores  que  le  fîeur  de  Sauoify  feroit 
banni  de  la  Cour  du  Roy  ,ôc  tous  ceux  mefmcs  qui  luyap- 
partenoient  de  parenté  &:  d'alliance,  6c  outre  ce,  priué  de 
tous  offices  Royaux.    Arreft,quoy  que  ce foit exécute, ôc 
celle maifon  démolie.  Mais  le  Roy  le  reuoqua, £c  en  l'an 
J406.  luy  permit  paries  patentes  dui).Septembredereba-    H^"- 
ftirfondic  hoftel.  Toutefois  rVnmerlîtë  l'oppofa  à  l'ente- 
linementdeidites  lettres:  £c  fut  contraint  ledit  lleur  de  Sa- 
uoify, d'aller  cerchervn  autre  logis.  Et  n'a  eftérebarti  qu'en 
J'an  1^17.  auec  le  conlencement  d'icelle  Vniuerlité,^:  aux 
charges  &  conditions  expreOes,  que  pour  mémoire  6c  re- 
niarqueperpetueliederarreftqu'clleauoit  obtenu  6c  faiâ: 
exécuter  contre  l'ancien  propriétaire  d'iceluihortel,refcric 
•fuyuant  feroit  grauë  furvne  table  de  pierre,  qui  icroitpofee 
auhautdelaporcedudithoftel,quiauoit  la  ibrcieenia  rue 
où  l'excez  (ufdit  auoit  elle  commis, comme  elle eft enco- 
res. 

-;  Ccfie  mnifon  de  Sauoify ,  en  l'an  1404.  fat  démolie  &  ahbatu'c 
^ar  Arrejl  ^  pour  certains  for faicî s  (^  exccz.  comrnif  parMtfire 
'.Charles  de  Sauoify .cheualkr  ^pottr  lors  Seigneur  (^  propriétaire 
•d'icelle  maifony  0'fes:feruiteurs,a.  aucuns  Efcholiers  éi'fuppojîs  de 
tVniucrfitede  Faris^enfaiflmt laproce(^ion  de  ladifle  Vmuerfté 
a  famcîe  Catherine  du  val  des  Efcholiers  ^  près dudit  lieu  :  Auee 
antres  réparations^  fondations  de  C  hapelle  s  ^dr  charges  déclarées 
audit  arrejl,  Et  a  dirneuree  defmolie  &  abhatue  l'ejpace  de  cent 

HHhh  iij 


(Îr4  VNIVEaSITE'   DE    P  AR  IS, 

douz>e  ans  y&iufques  ace  que  ladite  Vntuerfité  de  grâce  eff  écaille 
Cr peur  certaines  taufesy  a  permis  la  reedification  Quelle  :  aux  char- 
ges contenues  &  dccUrces  es  lettres  fur  ce  faites  &  pajfees  a  ladite 
Vniuerftté  enl'an  1S17» 

La  porte  de  Utlide  maifon  qui  auoit  fon  ifTuë  fur  la  rue  où 
l't  xcez  fut  commis,ell  encores  à  prefentmurce.C'eft  main- 
tcnancThoftcl  de  Lorraine. 

Cinquiefme  trouble  de  rvniuerfité, 

1407.  En  l'an  1407.  Meffiie  Guillaume  deTignonuillePrcuoft 
de  Paris,  ayancfaic  pendre  trop  à  la  hafte  deux  Efctiolliers, 
(  qui  auoienttuGvnhonime  de  lang  froid  )iansauoirefgard 
à  la  demande  qu'ils  luy  firent ,  d'ellre  renuoycz  par  deuant 
leur  iugCjl'Vniuerrité  en  fit  quatre  mois  durant  telle  inftan- 
ce  de  réparation ,  qu'en  fin  il  fut  ordonné  par  arreft  en  l'an 

1408.  1408.  qu'ils  feroientdcpcndus,  comme  lisfurent.  Et  Alain 
Charrier  efcrit,  que  le  Preuoft  alla  luy-melme  les  dépendre: 
puislesayantbai(ezenlabouche,  lesraconduifitiulquesen 
î'Eglife  des  Mathurins:  où  ils  turent  inhumez  ^.honorez 
d'vn  Epitaphe.que  i'ay  rapporté  cy  deuantaucc  leurs  noms, 
au  traidé  du  Conuent  des  Mathunns  de  Pans ,  pag.  495. 
Monllreletadioufte,  que  les  corpsfurent  amenez  dans  vnc 
charctte  couucrtc  d'vn  poil  noir  ^  6c  conduite  par  l'exécu- 
teur de  haute  iuftice,reue(hi  d'vnfurplis  de  Prcftrc,iufqu'au 
paruis  de  noftre  Dame,  où  le  Preuoft  les  rendi  ta  TEuelque. 
Ali^m  Chartier  fus  allégué,  après  auoir  recité  ladite  hiftoirc 
dcTignonuilIe,adioulteencorescesmefmesmots.  LadiBe 
V muerfité auoit grande  puijjance  pour  ce  temps  la ,  tellement  que 
quand  ils  mettoient  lamatn  à  la  befongne,  tl  falott  qu'ils  en  vin- 
Jent  il  bout  ^  &  Je  uôuloient  méfier  du  genuernement  du  Roy  d^ 

d'autres  chofes. 

Car  véritablement  ladide  Vniuerfité  cfloit  tellement 
rcmpIie&:peupleed'£lcliolliers,quecefairantvneproe«r- 
1405?.  fion  RccloralecnTan  1409.  derEglilédcfainâeGencuief- 
ueduMontàcellede  fainâ;DenYsenFrancc,ralîémbleefc 
trouua  fi  grande ,  que  le  Red:eur  eftoit  encore  deuant  l'E- 
glifc  des  Mathurins,  lors  que  les  Eichoiiers  des  premiers 
rangs,  entroient  défia  dans  la  ville  de  S. Denys. 
ConformcmentàceproposefcritPontanus,//^./.  </(?^^^" 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  61^ 

dientia,  c.  6.  Florentnuncin  G  dit  a  Philofofhiâ>  fi  ttdiaiqujt  in  tan- 
tum  aucla.funtyVt  Parifiis  addecem  milita  hominum  ejfe  dtcAntur, 
qui  humAnarum  diuinarumg,  reram  cogmtioni  njacent.^ 

Voyez  ce  que  iay  difcouru  cy  deuantau  traiâë  des  Augu- 
ftins,  pag.  5j4.  de  l'amende  honorable  de  trois  fergens  à 
verge  faicte  en  l'an  1440.  auec  confifcation  de  tous  leurs  1440. 
biens,pour  auoir  extraid  violemment  dudit  Conucnt  frère 
Nicolas  Aimery,  &:  tue  frcre  Pierre  Gougis ,  tous  deux Re- 
ligieuxduditlieu. 

Stxtefme  trsttble  de  l'Fniuerjîté. 

Le  Roy  Louys  XII.  après  fon  facre  ôc  couronnement,  149S. 
(  qui  fut  en  l'an  1498)  fit  quelques  ordonnances  :  encre  lef- 
quelles  il  y  auoit  vn  reiglementdespriuilegesiadis concé- 
dez a.uxVniuerfit':z:  dont  (comme  l'on  difoic)  elles  abu- 
foientàla  foule  du  peuple.  Mais  rVniuerfité  de  Paris  i'op- 
pofa  à  la  publication  d'iccUes  :  6c  pei>f'en  fallut  qu'elle  n'en 
vint  àfedition,plufieurslemânts  des  libelles  diffamatoires, 
&  contre  le  Roy,&:  contre  le  Chancelier  deRocheforr. 

LesEfcholiersi'attrouppentôcconfultent  d'abandonner 
&  l'eilade  &  l'exercice  des  lettres  :  &:  le  Redeur  nommé 
lean  Caue,  défend  aux  Regets  de  pluslire,  aux  Prédicateurs 
de  prefcher^&raux  Médecins  d'allervoir  aucun  maladc:que 
i'Vniuerfité n'ait recouurc  fes  anciens  priuileges.  Dequoy 
le  Roy  aduertyintroduitàParisvn  grand  nombre  de  gens 
de  guerre  :  &  icant  en  Parlement  confirma  par  Edid  les  Or- 
donnances fufdides. 

Le  Recleur  craignant  vn  efchec,  contint  les  Efcholiers 
chacun  en  fon  logis,  £c  reuoqua  le  mandement  qu'il  auoit 
donne .  Et  ainfi  lean  Standon  Dodeur  en  Théologie, Bra- 
bonçon,  reformateur  du  Collège  deMôtagu ,  l'vn  desprin- 
cipauxauthcursdececonfeiljfut  feulemec exile  du  Royau- 
me, &;  Thomas  Warner  Cambreficn,  quiprefchantauoic 
kfché  quelque  parole  contre  l'authorite  du  Roy, preuint  fà 
fcntence,  Scie  bannit  (by-mefmc. 

Quantaux  autres  troubles  6c  (éditions  del' Vniuerlîte',ad- 
ucnucs  pour  le  regard  du  Pré  aux  Clercs  {quod  Menachls  S. 
Germant  PraUnfis  Hydrafnity  Clericis  noua  fcmfcr  difiidiorum 
Citftta  fufcitAntthus)  voyez  cequicn  eft  dit  cy  deuantau  trai- 
à.k,  dei'abbayedefdicsRciigieuXj.pag.jS}. 


^i6  VNIVERSITE' DE  PARIS, 


T>  E    LA     FONDATION    DES     COLLEGES 

de  tVmuerfné  de  Taris ,  &  premièrement  du 
Collège  de  Sorhonne. 

LE  Roy  faind  Louys  fut  en  délibération  defondcrvn 
Monaftere  de  Religieufes  au  lieu  où  cft  de  prcfentle 
Collège  de  Sorbonne.  Mais  Juy  ayant  efté  remonftrc  \z% 
inconueniens  qui  enpourroientaduenir,illefondahors  la 
ville,  entre  le  Prioré  de  faincl  Lazare  ScrEglilc  S.  Laurent, 
appellantcesReligieufeSjlcsfillesDieu.  Lequel  beau  tlltrc 
elles  perdirent  depuisparleurincontinencer&furent  tranf- 
latees  en  la  ruëfainÛDenys, au  lieu  où ellcsdemeurét  main- 
tenant, n'y  vluans  gueresplus  cJîaflemêt  qu'en  leurpremic- 
re  habitation, iulques  à  ce  qu'elles  furent  reformées  par  la 
Congrégation  de  Fonteurauld  :  comme  nous  déduirons 
plus  amplement  au  3.  Hure,  au  traiclë  du  Prioré  deldidesiil-T 
lesDicu;&:parain{icepremierde{reinen:antrompu,IeRoy 
iamâ:  Louys, parle  Confeil  deRobert  deSorbone  (que  l'on 
ditauoir  pris  cefurnom  du  lieu  de  fa  natiuité  )  fon  aumof- 
nicr  &:  confelleur,  fe  refolut  d'y  faire  vn  collège  deTheolo- 
giens:  quiretient,&:àbondroit,lenom  de  Sorbone.  Car, 
excepté lamaifond'vn nommé  lean  d'Orléans, ôclesefta- 
bles  de  Pierre  Ponilane,que leRoy  auoitacquis,tout  le  refle 
prouientdudit  Robert  de  Sorbone,  par  efchange  de  cens, 
rentes.maifonsôcheritagesjqu'ilauoit  ailleurs  dans  la  ville, 
Se  baillez  au  Roy  ,pour  dilater  fon  Collège,  &  acquérir  au- 
tres maifons  d'vne  part  ôc  d'autre  de  laruë,prc/entement 
dide  de  Sorbone.  Laquelle  anciennement  l'appelloitlaruë 
de  Coupcgueule,ou(commeron  trouueen  d'autres tiltres) 
de  Coupegorge,à  raifon  des  meurtres  qui  i'ycommertoiét. 
Pourà  quoy  obuier,  le  Roy  permit aiix  eftudians  dudit  Col- 
lège, d'appofcr  de  grandes  portes  aux  deux  boucs  d'icelle 
ru^,&:  Icsterincrdenuicfl:.  Et  depuis  celle  rue  a  cftétouf- 
ioursappejlcclarucdesdeux  portes, qui  y  fontencores.  Ils 
auoient  aulli  licence  de  fairefermer  la  rue  proche, dide  des 
MafTons.  Mais  cela  ne  f'obferuÇ;à  cauie  àti  bourgeois  de 
Paris  qui  y  ontdes  oiaifons. 

Le  plus 


LIVRE    SECOND.  <?i7 

•  Le  plus  ancien  priuilege  du  Roy  fainâ:  Louys  pour  la  fon- 
■dation  du  Co!legedeSorbone,quifoic  venuen  m.icognoi(^ 
■rancc,eft  de  l'an  iijo.  en  ecs  propres  termes. 

Ludouicm  Dei  gratta  Francorum  Rex  i^ni/ter/ts  lïter.ts  inf^e- 
^nris  Jalutcm.  Ncttwi  f^tcimus ,  ^uod  nos  IJagiJlro  Roherto  de 
Sorhona  Canonico  Cameracenfi  dedimtu ,  &  concefimus  ûd  opif^ 
Scholariumquiimbtmor/iturtfunt^  domnm  qu  je  fuit  loannls  de 
Jff.yeli.men/ij  cumjlahulà  qu£  fucrunt  Pet  ri  Porniine  ^contiguls 
eidem  domui  :  qu^.  doma-s  cum//-abulfs  Jitdjfint  Varifius  in  'vice  de 
CGnpegueule  ante  Palatiiim  Thermnrtmi.  FrjePerea permatauimt/s 
mm  dtciû  Magiftrodtcem  jelidos  nugmentati  ce^fu^j  cjttôshabeba^ 
?nt44 fuper grangiitm.  qu-x fuit  lounnùde  Balneolis,Jita.m  in  di^fê 
l'icû,  addecc  m  Jolidos  augrneKtciîifenfi4s  :  tjnas  idem  Magifier  ha- 
hebdt  Jhpcrdomum  qtufait  Fhiitppide  Fontenctô ,  in  eodem  vico 
fîta'm.  ,^uos  dccem  folidos ide?n M/igtJîernohis omiùno quittamt 
&  coKceJsit.  Ft  tresJi'ûiîUtirt idem  quitt/iuinnis  (^ ccric efinittsin 
fi  rpetuum  altos  de cim  folidos  ante  dtcios.  Iti  cuiui  rei  tcftimoninm 
prxjentibusliteris  ncjtrumfccitrtus  apponijigillîtm.  A^trm  Part- 
fiîisAfinoDQmimj:iSO' 

Deuxans  après, Mefîîeurs  de  Sorbone  fîrencmettrecon- 
trelamurailledcJagrande  (aile  vne  lame  de  cuiurejCn  la- 
quelle eO;  engrauë  ce  qui  i'cnfuic. 

LvDOvicvs  Rex  Franco rv m,  svb  Qij^o  fvn- 

DATA  f  VIT  DOMVS  SoRBONA  CIRCAANNVM 
DOMINI     M.  ce  LU.  I1J2. 

N  ocez  qu'il  eil  à\i,Sub  qtio  fundata^  non  à  qtic^  pour  deno- 
ter,que  (comme  dit  eft  )  ledit  Robert  eftleprincipalfon- 
<iateur,pourle  regardduCollege:  Mais  quant  au  reuenu 
dellinc pour  les  bouifiers  delcans,nous  ne  doutons  eftre 
attribue d'vnepartieau  Roy  faind  Louys.iaquelle  auiour- 
d'huyne  feroit  ruffiianteàviurejfans  les  accefloircsproue- 
pusdegens  de  bien,  &:  du  bon  mefnage  deshabitansdudit 
Collège. 

.  Six  ans  apre5,c'e(làr(^auoircnl'an  iijS.LeRoy  S.  Louys 
iitvn  fécond  efchange  auec  ledid  Robert, en luy  quittant 
plufieurs  maiions iizes  en  la  rue  de  Sorbone ,  6c  en  vne  au tre 
rué  proche,  pour  auoir  les  maiions  qu'iceluy  Robert  aiioit  à 
Paris, enlaruc  delal3retonnerie,au  licuoLideprefentifllc 
Prioré  conuenrueldefaiacle  Ccoix,de  l'ordre  (ainâiAugu- 

lîii 


^i8  VNI  VER  SITE'  DE    PARIS, 

llin, fondé  par  ledit  Roy.  Ses  lettres  d'efchange  font  telles. 
Lfidouicus  Dei  gratU  Francorum  Rcx.  Noturn  facimm  vm- 
uerfis  tamprxfentibus  quam  futurà ,  ,^uodcHm  dileBus  Clericus 
nofter M agijhr  Robertus  de  Sorhoaa  qtiajdam  domos  qtt.u  emerat 
a  Giùllelmo  di£îoMantel,&  Gilherto  de  Brayafttas  Panfita  in  njico 
de  Brttonarid  ,  in  parrochia  S.  lodnnis  de  Grania^  adpctïtionem 
no/J-ram  contulerit  jrAtribtis  de  ftncta  Cruce  y^b  eifdemjratribus 
tare  h  £redttario  in  ferpetuum  poftdendas  :  Nos  in  efcambin-m  ^ 
recompenfntionem  eamm,  eidem  Magtjlro  Robert o ,  ér  en  qui  atti- 
pim  hcibebu'ût ab  eo  concedimtis in  perpetuum  iure  hxrediîariopo-f- 
fidendds  emnes  domos  quas  habeb.xmm  Rarifim  in  vicû  de  coupe- 
gueule^  antepalatium  Thermarum)  fèmndum  quod protenduntur  h 
domo  GuiUelmipanetarij  érioanis  de  H  nrmcinnilU  vfque  adfînem 
eiu/dem  viei^d^  ctiam  qudfdam  domos  fit  as  ittxta  domiim  M  agi  fin 
Pétri  de  Cambleyo  in  fine  alteriips  vici  eidem  oppofitt.  Concedimtis 
etiam,  quantum  in  ngbis  efi,  quodpofiit  claudere duos  vicos, domos 
includentes  pr^ediÛiti  yfineprAudicto  aliène  :  d^  quod  teneat  in 
manu  mortua  domos  quxfiintin  cenfiua  Burgenfium  Parifienfium 
exifientes  inter  domos  prddiât^u ,  faluo  in  ûmmbu4  iure  alieno. 
^^odvt  ratum  drfiabile  permaneat  in  futur um ,  prxfentes  literas 
dttto  Magifiro  Roberto  dedimusfigilli  nofiri  imprefiione  munitas. 

1158.     ACfum  Partfius,  Anno  Domini,  12s  S.  Menfe  Februario. 

Parautre  contra  â;,pa{rë  au  mois  de  Décembre  1263    Le 

1^05.  Roy  fainclLouys quitta  &:cedda audit  Robert  vne  maifon 
quiluy  reftûitcnlaruëdes  deux  portes (ainfieft appellee la 
rucdcSorbonejfize  deuant  le  palais  desThermes,ôcaufîî 
touteslesmaifonsdelaruëdcsMairons,quiluy  pouuoient 
appartenir, auecamorcifTement  defdits  lieux,  Adopus  Con» 
gregationis  pauperum  Magifirorum  Parïfins  in  Thcologia  flnden- 
////;«,  comme  porte  le  tiltrc.  Et  par  efchangeiedit  Robert 
luy  bailla  de  Ton  propre  deux  maifons  en  la  rue  d'Arondcllc, 
&;vnHorpual,quieil:oitaupres  le  Refedoir  des  Jacobins^ 
6c  aboutiiroità  vne  maifon, en  laquelle  habitoient  certains 
Religieux  de  faind  Denys,  qui  efi:  à  prefent  le  Collège  de 
Cluny.  Lequel  Hofpital  le  Royaumofnaaufditslacobins, 
pour  accroidre  leur  habitation.  Ce  (iltre  efi  enrcgiflré  au 
papier  terrier  dcMeffieurs  de  Sorbone,fo!.  i^.pag.i.  Ou  le- 
dit Roberceftappellé  Chinoînede  noftreDimedeParis, 
quiau  commecemencnefloic  que  Chanoine  de  Cambray, 


LIVRE    SECOND.  619 

Il  a  compofc  trois petitsliures ou  traidez^  plus  reniplis 
dedeuotciimplicité,que  d'éloquence  :6c  le  trouucnt  im- 
primez au  tome  j.  de  la  Bibiioteque  des  Pères.  JLe  premier 
cftdelaconfciencc.  Leiecoiid  delaConfeffion.  Etletroi- 
iiclme  du  chemm  de  Paradis. 

Le  palaisdesTiiermes,  c'eftàdirc  des  baings  chauds  ois 
cftuues(anciénehabitationdeIulian  l'ApoUacEmpereur) 
îi donne  aufTi  le  nom  à  la rueprochauie,  laquelle  f  appelloic 
iaruedesThermes,&maintenantonla  nomme  la  rue  des 
Machurins.  Et  en  quelque  tiltredu  Collège  de  Sorbone,il 
fe  lit.    Jal  iocum  Thcrmaram  Cjijuris. 

L'eau  d'vnc  fontaine  qui  efl;  encore  au  village  d'Arcueiî, 
(  ainfi  nomméà  caufe  àz^^  anciens  Arcs  baftis  de  bricque  qui 
y  font  )  vcnoit  couler  par  des  tuyaux  de  plomb  iufqnes  audit 
iieudesThermes^commeilfitdefcouuertenran  1^44.  du 
temps  du  Roy  Fran(^i/is  premier, en  creuzantlesramparsde 
la  ville,  qui  font  du  colté  de  l'Vniuerfitc.  Voyez  Choppin 
lih.  I.  de  Monbus  PartfiûrumJU.^.art.iS.fa.  160. 

Quiind  ledit  Palais  ou  Chafleau  de  Thermes  a  commen- 
cé à  eftre  appelle  l'hoilel  de  CIuny,&  pour  quelles  raifons 
ienclepuisaireurer.  Mais  il  eil  certain,  que  lufques  en  l'an 
1314.  ili'appclioit  encore  la  maifon  des  Thermes.  Car  lean 
duTillet,  Greffier  delà  Courde  Parlement,  en  fon  Recueil 
de  i'hjftoirc  de  France,  traiâ:ant  de  la  noble  branche  de 
Courtcnay,ercrit  que  lean  de  Courtenay  vendit  à  l'Euefque 
deBayeuxl'hoftcl  de  Cluny,fisà  Paris,  lors  appelle  la  mai. 
fon  des  Thermes:  laquelle  auoit  apparcenuàlon  oncle  Ar- 
cheuefquede  Rheims.  Et  que  les  enfans  duditCoûrtcnay 
(  qui  eftoient  au  nombre  de  lîx  hls  &  vnelille)  tirent  partage 
des  biens  deleur  père,  en  l'an  1318.  Eten  l'an  1314.  ils  ratifiè- 
rent ladite  vendition. 

Monfieurdefair.ûIulian,DoycndeChaalon  fur  la  Saône, 
en  fon  hure  des  Meflangcs  (non  encore  imprimé,)  efcripc 
auoirapprisde  bon  heu,  que  Jacques  d'Amboife  Abbé  de 
Cluny,eutpoui- vneanneedesdefpouiilesaduenuesen  An- 
gleten  e,cinquante  mil  Angelots  d'or,quifaifoient  lors  plus 
de  profit,  que  nefont  au  tempsprelcnt  cent  mil  efcus.  Il  ap- 
pelle delpouillcs,ce  que  les  autres  nomment  Cottes  mortes: 
quifont  les  biens  des  Religieux  deceddcz dudiél  ordre,  def- 

IIii    ij 


^io  VN  I  VER  s  IT£'    DE    P  A  m  s, 

quelisjç  (cul  Abbé  fe  die  hcricier,  .Qm  eilvn  grand  abus,  (î 
tellesilicccirionsnc:ibntconuertiesauproaiicdu  Monalle- 
re.  Comme  Icenc  bien  taire  ce  bon  Paitcwr.  Car  dcbHifcli- 
tcfommejil  enticrebaftirioucàaeuf  i'boltelde  Cluny  près 
lesMathurins.-en  repara  leur  Collège, qui  cil  aadellusde 
JaruedeSofbdnc:  &:iîtic  condruire  la  mailon  d'Arnboiie 
en  l'Abbaye  de  Cluny  :  d'autac  que  ny  l'hoLiellcnc  du  Con- 
uenc  (encorequ'elle  (oittrelbelle  j  ny  le  iogib  de  Bourbon, 
n'edoiencairez  capables,pourrcceuoirdeueinctles  Abbcz, 
Prieurs,&  Docteurs  tant  de  l'ordre  queauci:es,qui  de  touccs 
parts  de  la  Chrelhencë  venoùenc  lors  aux  Chapitres  géné- 
raux, :' 

Les  plus  renommez  Docteurs  en  Théologie  ont  faid  le 
coursdeleurseftudcs  en  ceCollegedeSorbone.  Auquelfe 
fonc  des  dirputcî.  générales  tous  les  Vendredis,  depuisle29.- 
iour  deluin  (  quei'onqelebrclafeile  des  glorieux  Apollres- 
Pierre&Paul)  iulqncsau  moisdeNouemore.  Eriàleref- 
pondanc  tient  telle  depuis  cmq  heures  du  matin  lulqucsau 
loir  à  tous  les  Bacheliers  en  Théologie,  l'vn  après  l'autre. 
Genebrardditen  fa  Chronographie,que  cefut  frère  Fran- 
çois Maronius,  Cordelier,lequcl  en  l'an  1515.  pourdemon- 
ftrer  &  rendre  preuue  de  ion  fçauoir  ,  l'offrit  à  receuoir 
cous  arguants  depuis  le  matin  iulquesaulbir,&refpondre 
à  leurs  arguments.  Ce  qu'il  lit.  Et  àion  émulation  ceitc  cou- 
flume  a  elle  introduite ,  Fdcint^  (air  Gcnehrardm  )  tnexpertis 
forjmdahile  :  At  cutîis  caufa  mmo  h^^^enm  invAletudtnisdiJcri^ 
men/venerït. 

Il  faut  que  les  Docteurs  afîillentd  ccsdifputesenlieuoù 
ils  ne  font  point  veus:  afin  qu'ils  iugent  du  mérite  à^s  ar- 
guans  &  refpondant,  ^^i'cachentà  qui  pluiloftils  donnerôc 
les  premiers  lieux  des  licences. 

Il  y  a  des  Efcholes  parùculicres  en  ce  Collège,  efquelles 
ks  Doclcurs  de  Bii<^hehers  liltnt  ou  difputent  alors  qu'ils 
fondeurs  tentariues.ôc  velpcrics,ou  leurs  petits  &  grands, 
ordinaires,auântque  paruenirau  Doctorat. 

Le  Pape  Clément  4.  a  confirmé  lafonJation  du  Collège 
de  Sorbone,par  le  priai lege  qui  enluit. 

Clcmens  Epifcoptis  feruus  feritoru?n  Dei  dtlccto  fîlio  Protùforp 
pAupcntm  Ma^ijlrorum,  &  ipjis  Mngijïris  in  Theôlo^ica  famluîe. 


.     LI  V  RE    SEC  OND.     '  6ii 

Jlitdentihus  invkd  ad  portas  antc  paUtium  de  ThermisTarifiusr 
fuh  cemmuni  vit  a  dcgentibus  Saltitem  ç^  jipefioUcam  henedicîio- 
nem.  Siiadente  nobts gratta  bo/îiî>.iîïs ^^uavirtiitum  fîudtjs  infi- 
fientes  facr.t pagi?2x  cupitismunin dogmatïhus  ç^ifj/js  alios  cru- 
dire  :  In  v?7um  conttentfits  'viuendnommercîumy  é^  cof?rMnne  vo- 
hts  habttamlum  elcgtftis.  F  o  lente  s  itiiéjuéx^  fi.Hui  vefiro  apo/h- 
licum  extbcrc  fnuorem  conuifhimé^  cohabitai  ionem  veftros  dtixi- 
nins  approbandûs  (  turc  venerabili^  fratris  nojhl  Epifcopi  Fari- 
fimfis  jcmper  faliio }  Au6ioritate  prxfenîtHm  difiricHus  inhiben- 
t£s^  nequis  :  do?nos/pûj/efionesc^  a/ta  bona  veftra ,  qit.tin  prxfèntk 
rationabiittcr ^'ûjiidi'tts  aul irtfutitrum  iu-flis'  Vnodis pr.eflante  Do-^ 
mino  poteritts  adipifci^  initadere-^difirahere  'nj'èl  accu pareprx fumai  y 
jeu  altfs  vjib us  app Heure.  N tJjïio'minus  tjuoifuefiatuimus  ér  ordi- 
namtiSj  vt  te  fit  y  Prouifore  abetmte  nttllus  tn  hcHm  tuiimperfratt- 
dis  afiittiam  apponatur^  nifi  ôjnem  loci  Archiâiacontts,  Can celUfius 
Fartjtc/ijis  yac  Magifiri  Parijïenfes  acî-u  Régentes  in  Thcologtck' 
>  JacultJte necnonô' Dccretifiantm ô'  Medicorum-Decanï^KeUor 
Vniu^rfitatis  Partfienfisy&'Prociiratoreyquaîîtor  Naiion'nm  cdrri-.' 
tnumter  vcl  rnaior pars  eorum  duxerint  apponendiim.  Item  quod 
Prouifor  incongregdtione  vc/Ini,  paitperes  Magiftros  dr  ïdencos 
qui  rexcrunt  in  artibus^de  qitaiumque fint  Natîcnc  pofit  admiîte- 
r€y  acexinde  minus  idonees  amouere  prout  infpe^is  cinunflantijs 
'vniuerfisviderit  expedtre.  j^/  etiam  dedicforum  magijhorum 
receptisç^expenfis  annis  finguiis  Archidiacono ,  Cancellario  i>e[ 
alijs fupraditHs^i'cl aliquibus  abipjîs^velà  m.iiori  parte  ip forum 
qui  ad hccextiterint  deputati,  teneanturreddere  ràtionem.  Archi^^ 
diaconus  in  fuper  yCancellarins  é"  dij  memorati  y  feu  maior  pars 
eorum  Prout/orem  quem  duxerint  ftatuendtim  admonere  i^aleant^  ■ 
pYdut  njidcrint  factendum  .  Nulli  ergo  hominum  omnino  liceaf- 
hanc paginam  noflrx  approbationisy  confiitutionisy  inhibitionis  dr 
crdinationiscon fi  ingère ,  vel  ei  au  fa  temerarto  contraire .  Si  qui  s 
AHtemhoc attempîare  przfumpfent  :  I ndignationem  ernnipotentis  ■ 
Dei^ér  Beatoruin  Fetri&  Panli  Apofiolorum eius fe noacrït incur-- 
furtim.  Datum  Viterhtj y  dectmo  Cal.  Aprilis.  Pontifcatusnoflri' 
anno  quarto.  lz6S. 

Ladite  bulieeftenregiflrceau  papier  terrier  de  Malîeurs 

deSorbone,Fol.  54.  pag.î.  ^ 

Au  milieu  de  laChapciîedu  Collège  de  Sorbone  deuant 

l'AiglCjil  y  a  vn  tombeau  de  marbre  noir  cleuë-de  terre  enùi-' 

Ilii  iij 


6ii  VN  I  VERSITE'  DE    PARIS, 

ron  d  vn  pied:  fur  lequel  eft  graué  la  figure  d  vn  Docleur, 
aucccetelcrit  fur  les  bords. 

Hic  idcet  nohUis  'vir  Ambrofius  de  dimhray ,  inris  vtrtHpjue 

Doùfor^Cofi/rliarius  Francorum  Régis  jdr  RequcfiaYumdomus  eius 

Magifier  ordinarius ,  Canonictifg^  &  C4ncelUrius  Ecclejïd  Parih 

Jîenjïs.  ^//  ohtfp  die  deama  nona  4prilis,  AnmDomim  Milk' 

49   •   Jipti  qtmdri/igentL'Jimi nonagefimi fexti,  OrateDcumproeo. 

MelFieurs  de  Sor  bonne  en  l'an  i)^6.  prefcnterentrequefte 
aux  Chanoines  de  faind  Benoiffc,  à  ce  qu'ils  leur  pernulîenc 
auoir  vn  Ciboire  en  leurdide  Chapelle, pour  y  rcpofer  le, 
précieux  corps  de  noftre  Seigneur  :  Ce  qu'ils  leur  accorde-, 
rent,ian3preiudice  de  leurs  droicls  parrochiaux:ôc  leur  ea 
donnerentacle,paflé  par  deuant  les  Notaires, PafquierVal- 
let,5c  François  Crozon, le  13.  Decembi  eaudic  an. 
r^oé.  N  oftrefaind  Père  le  Pape,  Paul  V.  en  ce  fte  année  i6o(j. 
a  odroyé  troispriuilegesàeeux  qui ioncducorpsdu  Colle- 
gedcSorbone,ôcparticipencà  la  fondation  diceluy.  Def- 
quels  lepremierellvne  permiflion  de  porter  Surplis  6w  Ro-; 
chetsdurantle  diuin  fcruice  en  leur  E2;lilc  feulement.  La 
teneur  duditpriuilegc  eft  telle. 

PAVLVSPAPAV. 
,  Ad  perpetmm  rei  memoriam,  Romanus  Tontifex  fiddcs  ac  de-\ 
uotos  fuûs,eos  prxfertim  qui  facr arum  literarum  fctentia  Adjidei^ 
cathdïic4i propjgationemy  alijPjj  virtntum  dojiis  ^  ne  frugnUrt  ergA. 
^pofioliccim  (cdem fide ac àeiiottone^O'meritîs  fimt  ornât t  hono-. 
ribusiihenter  ex  ornât,  acfauôribus  &  grattjs  proftquitur  opportu- 
n.is,pYout  tn  T>07mno  faluhriter  confpictt  expedire.   Trolnde  nos. 
DtLcciorum  filtorum  Recloris  &  Collegialium  Collège  Theologo-i 
rttm  Sorhonji,  Far.  eximix  docfrindj  ac  infde  cathoUca  cenfian-  \ 
tiafp  (jrjinceram  erga  nos  <^  di^<.%m  fedcm  ,Jîdem  &  deuotioncm , 
alinâ  multipLicia  m  nos  ô'  pr^fatam  fidem  mérita  aràmo  recolen- 
tes^  tllos  dignos  cenfemus^  quosfpecialis  honoris  é* grattd prxrogA-  " 
tiua  exornemtis.  Motu  igttur  proprio  non  ad  eorurndem  ReBoris 
0-  Collegialium  y  vel  alicmiis  eorum  nobisfuper  hoc  ûblat.^  pétition- 
ni  s  ir^fiantiam  :fcd  ex  certa  nofirafcientia  &  matura  dcliberatie- 
ne,  de  g,  Apoflolicd  potcftatisplenitudine ,  eifde?n  Reêfori  &  Colle- 
gialibuSy  ut  m  Ecclcfia  eorum  Collège  Rockttto  O'  fupcrpeUicio  ad- 
infiar  Canonicorum  earum  EccleJUrum,  qui  hunifinodi  Rcchetto 
(SrfuperpelliçiQ  vtij oient,  viUbere  &  Hcitepofinî  &  %'aleant  Au-  ijj 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  éi^ 

Bontate  Apoflûlicn  tenore  fr.tfèntimn  conccdimtis  cr  indulgemus. 
Nonobfljintibus  quihufms  conflitutionihus  &  ordmationibus  Apo- 
Jlelkts^cjtter'ifqHe  contrnrijs  quthujcumque.  Dntum  Romx  Apud 
SanCiam  Marcum  fub  annulo  Ptfcatorts  die  2S.  Sepfcmbns,  Anno 
M.DC.VI.  ronttficaîHs nofiri annofecundo. 

Lei.priuilcge,  odroycaiix  Sorboniftes  à  leur  réception 
plcniere  Indulgence  de  tous  leurs  péchez;  ôcautantàleur 
decés. 

Le  5.  priuilcgc  leur  donne  puifîance  de  gaigner  les  par- 
dons,lubilez&Indulgéccs  en  leur  Egliie^tanseilreaftraints 
deforcirpouraller  aux  autres  Eglilesoùilspourroientcftrc 
deftinez.  Qui^eft  vne  mefme  exernption  qu'ont  les  Reli' 
gieux  ^  Religicufes  reformées. 

MclFieurs  les  grand  Maiftrc  ôc  Cheualiers  de  la  noble  Ifle 
de  Malte, cognoilîans  les  mentes  de  ceCoilege  de  Sorbonc, 
ils  ont  enuo)  c  à  leurs  AmbalTadeur  hi  autres  Cheualiers  lo- 
gezau  temple ,  leur  Hoftei  ordinaire  vn  précieux  Reliquai- 
re dcfainâieEuphemie  Vierge  ôcmartyre,pouren  faire  don 
&prefent  aux  Seigneurs, Prieur ôc Codeurs  dudit Collège 
de  Sorbone,  fuyuant  la  lupplication  qui  leur  en  auoienc 
faicle.  Et  leldirsdeSorboneeflansaduertisde  la  venue  de 
ce  beau  ioyau,ont  elle  folennellement  en  procefîion  leque- 
rir.  En  laquelle  eftoicntmefditsficursles  AmbalTadeur  & 
Cheualiers,  le  Reclcur  de  rVniuer/îté  &  plus  de  fix  vingts 
Ecclefiartiques,chantansauecgrandcmelodie,6c  cheminas 
auecvn  bel  ordre  &;  accompagnans  auec  plufieurs  cierges 
allumez  leditfainrreliquaire,portéengrandereuerencede 
rEgIii'eduditHoftclduTempleencelledeSorbone,parvn 
Cheuaiier&premier  Aumofnierde  mondit  iîeur  le  grand 
Maiftre,leiourdesInnocentslei8.  Decembrei6o6.  Ladite 
faincle  Euphemie  futmartyrifec  en  Calcedone  le  16.  Sep- 
tembre,^ à  mefme  iourfe  célèbre  fa  fefte. 

Auantquedepa/Teroutre^parlerdcs  autres  ColIeges,il 
m'afemblëbon  pourla  recommenJation  de  la  Faculté  de 
Sorbone,  d'adiouftcr  icy  la  figure  de  la  patrone  des  Sorbo- 
niftes,laquelle  a  eftépriiefur  la  planche  de  cuiure  qui  m'a 
eftë  communiquée  par  Monficur  le  Curé  de  S.Sulpice:& 
auHilesvers  compofez  par  Mônfieur  Boteray s, 6c extraits 
de  fonPoemcLacm intitulé  Lutetu, 


6x.i         VNIVERSITE    DE    PARIS, 


6'.VRSVLA  ^QRBONICOP.VM  PATRONA 


;^^  Dabit    tjrauatn     h, 


l6'OCI£TATEMH.'\BEMV5  AD  INVICEM. 


i  rûniA  aimaforôr,  qiu  nofli  arcana  Deorumy 
Aonidas  inter  comités^  qa^jt  cajlrn  fkcerdosy 
DiC  mihi  velUribus  niueis,  circundata  ceruix 
Ejl  quibusy  atrati  qm  lo?2gd  in  Sj/rmate  fd^  ijri 
Vefle pares  ^pro  'velleribusy  qutts  tcfferapanni 
Fendu  la  Uuo  hmnero  F  Sophu  ccelejlis  à'  alt£ 
ConfciagenSyI)iuuminter^reSyfîdeig^  magijlra, . 
L  ingud  pugnace  s  y  quidquïd  dtmnns  AquinaSy    . 
ScotitSy  Crarguto  certarunt  dogmateacuti 
E X agi t ant , fiât tiunt  credenda  é"  prauareuellunty 
In  noua  fe^tarum  dcliria^  legïs  auît£ 
Athletx  fortes,  quorum  indinata  refurgit 
Relligio  fukrisyprifcog^fit  inclïta  cultu^ 
,^ûd  facrd  nuit  a  ^  laça  non  funt fuhmerfi  Lemano 
H  dvefis  ô"  quod  vicia  gémit  ^  ccntum  arçfa  uithcnis^ 
SuntinuicLitiii  célèbres  (  Sorbona)  tnumphi^ 
Namque  renafcentts  ta  mdUtu  enJJs  à"  hjdr4 


Di> 


LIVRE.  S.E  C  O  N  D;     1 1  ^  (?ij 

2)«  Collège  de  Cahy. 
.  Le  fiifcliâ:  Robert  de  Sorbon'e  acheta  de  Majftre  Guillau- 
me de  Cambray,  Chanoine  de  faindleandeMorcnc,  Dio- 
cefedeVicnne,lelieuôc  les  maifons  du  Collège  de  Caluy^ 
autrement  dit  la  petite  Sorbone.  Cefte  acquiiuion  faidé 
en  Tan  1171.  le  leudy  d'après  le  Dimanche  de  Quaiimodot 
Comme  il  eft  efcritau  papier  terrier  de  Mcïïicurs  de  Sorbo- 
ne fol.i4j'.  pag.i.&feq.  En  ce  Collège  il  y  a  fort  bon  exer- 
cice: pour  ce  que  Icfditsde  Sorbone  y  pouruoyentde  doélej 
Regens. 

Fondation  des  Eglife  ô*  Collège  des  Bernardins,-  ■  •  •  •    * 

Le  Collège  des  Bernardins  efl  d'ancienne  fondation  -/cû 
deuantl'an  124^.  ils  auoientEglife&maifon  pour  les  Reli- 
gieux, qui  eftoiétenuoyez  deClairuaux.  Mais  voyant  qu'ils 
cftoient  logez  eftroidement^Sc  qucles  terresad-iacentes  ap- 
partenoient  aux  Religieux,  Abbé  &:  CoouencdeS.  Viclor^ 
iflsfedeiibererencdcquitré'r  le  lieu  ,6c  fe  retirerau  proche 
fauxbourg.  Ouauditan,poUref^ec1:uercedeirein,ilsache- 
pterent  des  Doyenne  Chapitre  de  noftre  Dame  de  Paris ,  C\x 
arpents  de  vignes,  (  ocfo  quarrellis  minus  ^  comme  porte  ce  fil- 
tre, qui  font  huicl:  quarterons, faifants  demy arpent )fizes 
entre  ladite  Abbaye  &:  les  fofTez  de  la  ville,  pour  y  baflir  & 
faire  leur  refidence.  Ce  tiltrecftenregiftré  au  gros  papier 
terrier  de  Meilleurs  de  nol]:rcDame,qu'ilsappellêc,  If  ^ni«(jî;' 
Tafioral,  liure  10.  Carthe  167. 

Afcelin,  pour  lors  vnzieiineAbbëdefaindVicfl  or,  &fes 
Religieux,  preuoyants  que cefte  proximité  d'habitation  de 
Religieux  de  diuers  ordres,l'vn  de  faincT:  Augùfl:in,&  l'autre 
<iefainct  fîenoiil:,pourroitcauferau  temps  aduenir  troubles 
ScdilTentions,  ils  leurs  quittèrent  cinq  arpens  de  terre, âi^ 
licuditle  Char<ionnet,  (àcarduis^fjnibf^sabundahap)  conti'"^us 
àleur  maniîon.  Et  en  outre  permirent  qu'ils  acquerailent 
troisarpeïis  de  terre  d'vn  tenant  ou  proches  des  autres:  auec 
admortilTement  de  la  totalité,  fans  qu'on  les  peut  iamais 
contraindre  d'en  vuider  leurs  mains.  Et  en  contreefchan- 
gelcfdicsBernardinsced-derentjàçaufe  de  S.  Vi6ior,  les  fuf-* 
dits  fix  arpens  de  vignes.*^"-    ■'''-■'-  ^.'i-Vi  : 

Ce  contraclfutloiennellemet  fait,  6c  confirme  par lx:t très 

KKkk 


f,-%G  V  N  I  VER  6 1  T  E'   DE    PARIS, 

d'En:ienne,AbbcdcC!airLiaux  ScdcfesRelrgieuxeftudius 
à  Paris,  ôc  d' Afcelin  Abbé  de  S.  Viclûr,aucc  lequel  foubicri- 
rcnt48.  R.eligieux;prûfez,2ururdican  1 146.  le  18.  iour  de 
Décembre. 

Mactlneu  Paris  :en  l'hiftoire  d'Angleterre  efciic  que  du 
temps  du  Roy  Henry  3.  enuiron  l'an  1249.  ^^^  Moy  nés  de 
Ci fteaux  (  qui  ie  prén nenc  pour  tout  TOrdrc  de  S.  Bernard, 
duquel  lapremiere& principale  mailon  e(l  Cideaux,  6c en 
Latm  Ciftertium)  fe  voyans arguez  d'ignorance  Scmefprifcz 
par  les  lacobins,  Cordeliers  6c  (eculiers  lettrez ,  impetcerenc 
vnnouueaupriuilege  du  Pape  Innocent  4.  par  lequel  (iuy- 
liant  leur  requefte)  il  leur  fut  permis  d'ériger  des  Elcholes  6c 
Collèges  aux  fameulesVniuerrireztcômeàParisôc  ailleurs, 
y  venir  demeurer,  &:  eftudier,tant  es  Arts  libéraux  qu'en 
'Theobgie  ôc  Décret,  &:  y  prendre  les  degrezdeMailtreSj 
Bacheliers  ôcDodeurs.  En  quoy  ils  ('ellongnent  de  l'ob- 
feruance  régulière,  &:  font  contre  l'exemple  de  leur  Patriar- 
che faind  Benoift;  lequel  (comme eicrit  laind  Gregoircau 
liure  2.  de  'îo,^  Dialogues, chap.  i. )  reliais literdrumJlHdtjs  de- 
fertct  fetiuit.  LaiiFant  la  ville  de  Rome  où  Tes  parensTauoiet 
enuoyéeftudier, ili'en  allaaudefert.  Etceux-cy  laiiîèntle 
défertpour'allerauxeftudesdesprihcipales  villes.  Vnde  ait- 
quando  euadunt do5îiûYes ,  fednU'nqtiam  meliores.  Là  où  au  con- 
traire, les  voyans  ne  rien  garder  de  leur  profeiHon  monafti- 
que, comme rolitude,filcnce,abftinence  de  chair  hi  habit 
régulier,  on  dit  d'eux  communément ,  Commixti  funt  inter 
gentes ^ér  didicerunt  opéra  ecrum.  S'eftans  méfiez  parmy  les 
fèculiers,  ils  ont  appris  à  faire  comme  eux.  QLiePilsparuien- 
nentàedre  Dodeurs,  ils  n'ont  plus  cure  de  retourner  au 
Cloiftre.  Ou  s'ilsy  retpurncnt^ce  n'eftpourobeyraux  fupe- 
rieursquiy  font:  ains  pour  leurfaire  telle,  par  allégation  de 
leurs  exemptions  Doctorales,  qui  ne  fontvrayementqu'e- 
neruations  de  l'eftat  monaflique  en  leur  endroit, 

L'ordre  des  Chartreux  a  commencé  en  l'an  1 084.  ôc  celuy 
de Cifteaux quatorze  ans  après,  c'cft  à  fçauoir  Tan  1098» 
Dequovf'ermerueillansquelquesChartreux,que  leur  ordre 
nef'eflendoitpointjôci'autre  qui  eftoitpofterieurfemulci- 
plioità  merueille  :  l'vn  d'iceux  meu  du  fainâ:  Efprit,  rclpon- 
dic :  C'tfinrc^  vf  çito  crefiimty  ita  &  ciîo  decrefcenti  non  quidrfn 


Lî  VUE   SE  COND.     -  Cij 

fluYalit.it€,fedfan6ittAte.  Les  Cifterciens  comme  fubitxsment 
iisronccrcus,au(îîinconnneiïC'ilsdiminuront,nonen  quan- 
tité, mais  en  làindeté.    "■     '!^.*.'  r^  V. '.:t  -:  ■  -  ■       .^  ..^.' 

Ce  que  nous  voyons  fnon  fans  compaflîôn  )  en  plufieurs 
monalleres  deleur  ordre.  Voyez  chrontconCarthu/ianum  Pé- 
tri BorUndi^  lib.  4,  ca^jû.  de  Pâtre  Martin  ohuitts  ordinis  gêne- 
rait K I.  ■  -,  :..'      Ji;^^\  ^  •• 

En  l'an  r53(^.  le  PapeBcnoifVii. 'dè^tenom,auparauant 
Ton  pontificatjiimple  Religieux  de  l'ordre  de  Cillcaux,natif 
deThololCjfît  commencer  le  baftimentdesEglireôcmaifon 
Collégiale  des  Religieux  dids  Bernardins.  Lequel  après  le 
dccezdudit  Benoit,  vn  Cardinal inatif  de  lamermcvilleà 
fait  continuer  lufques  au  portail  quirefle  àacheuer.V  ^^  A 
Aux  deux  coftez  de  la  porte  de  i'Egiife  de  cefte  maifon 
Collégiale,  dedans  iceile,  on  void  ces  deux  efcrir s  grauez ail 
de{rousdesarmoiriesduPapeBcnoifti2.&  Gui^UaumeCar- 
^dinaljCydeiîus mentionnez.  \A"-  ■        ^ 

Hjc  armafuni  fin^iifim^tniemorice^Bomini  Benedicti  Pt^f^dud- 
dectmi^  Ciftercienfis  ordinisy  ctiia^  eflprjifensfiHdentiiim  Colle - 
giumprofejfons  j  .^uihiXnc  fi4nd.amt  Ecckjïam ,  é"  tnulttsddt^' 
ait  indulgentes.  t .»-  :  " . 

Deminus  CuilUlmus  ,  quondam  Cardinalis  ^  Docfor  Thcologi.e 
Tholofanus  n^tione  ^Ciftercienfis  religione  :  Eccle/iam  pr.efentem 
ad perfeclionem  qualem  ohtmet ,  froduxit:  Bibliothecam  inji- 
^ntuit  yfexdecimfehoLires  in  Thcologia  fiitdcntes  in  perj^ettio 
ftmdîiuit.  ^ 

Hic  Gutllelmuscognomento  Alhus ,  creatus  fuerdt  Treskyter  Çay- 
dmaiii ,  Titult  jnn^i  Stephani  m  monte  Cœlio ,  a-  Benedtch 
Papa  12.  AnnoDomtni  iS37-  ^t  anno  eiufdcm  jj^â.  Pontifia 
i""  cattis  autcm  démentis  fextt  qtiinto  ohtjt  Auenione,  Auciore 
Onuphrio. 

Du  Colleç-e  de  Premonflré. 
Au  lieu  du  Collette  de  Premonftrë  deuanc  l'Esilife  à^s 
Cordelicrs,  il  y  auoit  anciennement  neuf  maifon  s,  (urlef- 
quellesles  Religieufes,  Abbefle&Conuent  de  S.  Antoine 
des  Champs,  près  Paris,  auoientd  roi  cl  foncier  &reptiiur es 
fix  fols  pariiîs  de  cens  annuel  .&  perpétuel;  qu'ils  vendirent 
ârAbbéôcConuentdePrempnif.ré,  après  auoir  eulecon- 
fentement  deleur iliperieur  régulier,  l'Abbé  de  Cifteaux,  &: 

KKkk  ij 


6i2  V  N  I  V  ElR  SI  T  E'  D  E  P  ARTS, 

de  l'EuefqiiCiëç  Paris,  &:.oucre.moycnnanE  ia  ibmme  dc35o . 
liurcs  parifis  c]v.vellei>  en.recQttr<?nts>6cconucrtirent  en  au- 
1155.      très  héritages.  Cccontraclpâiréaumoisdeluin  iiy^.efttcl. 

'  VnïUcrfis.  ^rx fentes  literai  tnfpecinris  Soro  r  Gui  lier  m  a  htimilis 
AhhAttJfa  S.'Antonij  Parificnjh ,  totuf^^  eiufdem  lôci  Qonuentm 
Salntem  in  Bv.mtno^  Nouerit  njniuerfitas  vefira ,  quodcum  hahe- 
remus  doniinium  fundi  terrx  (jr  "ventaYummec  non  Crcenfum  fep- 
tem  Uirarum,  dr/ex  folidorum  Parijienfium  annin  redditmyfttper 
nouer»  domosjitas  Pari/ius  iuxtd  domumjratrum  mmorum  in  vî- 
La  rue  des  cOyqui  dJciîuY mx  E/tuHts.wV idellcet  quatuor  folidos  Parifienfes 
fundi  terrai  j/ufien  domiim  iiberorum  vxoris  Adx ,  dtcii  Romani. 
^Duûdcaiu  fhiidos  Partjtenfes  fttndi  têrr.e ,  fuper  domiim  de f un  ci i 
PetrrSdrraceni.  Etcentun^JolidosPanfJncremcnti  cen/usjuper 
tandem  domu  m,  S  ex  fol}  dos  P  arificnfes  fundi  îerr£  fuper  domum 
loannis  de  Belle  monte.  Sex folidos  Parifienfes  fundi  terrji,fuper 
domum  Margaretx  dictd  dou  Celier.  ^^uatuor  folidos  Parifienfes 
fundi  terrxffiiper  domum  N icolai  diÛi  Romani.  ,^H^atuor  folidos 
Pari/iènfes  frtndi  terr/t  fuper  domum  defuncti  Richardi,  dtctidott 
porche.  \^uàdraginta  dcnarios  Parifienfes  fundi'terrx  fiper  do- 
mum Magifiri  loannis,  Canonici  S.  Benedi6li  Panfenfis.  ,^a- 
dra^inta  denarios  Parifienfes  fundi  terrx ,  fuper  domum  Agneîà 
de  Vitriaco.Et  cjuadraginta  denarios  Parifienfes  fundi  terr^  fuper 
domùrn  T>iony/i.e  de  Campù  :  Nospro  euidenti  'vtilttate  domus,  de 
commUnt^onfenfu& voluntate nofiray ac de  Ucentia  Dommi  Ah- 
bat  15  Cifiercienfis ,  Patris mfiri yinhoc 'vtilitatem  EcclcfiAnofirx 
ittendentis  yd^  ipfum  contraSfum  adpetitionem  nofiram  perfuns 
patentes  litera^  confirmantis  fient  in  cifdem  literis plenius  contine- 
iur,  Acetiam  Fenârabilis  Pat  ris  Eptficopi  Parifienfis^  eundem  cen- 
tratlum  ajfenfufuo  &  confiilio  approbantis  .^  &perfuas  Ikeras  atte- 
ftântis  ^  vertdirnHs  Abhati  d^  ordini  Pr.tmonfiratenfi  prxfatum 
fundi  terrx  dommium ,  &  'ventarnm  ^  ncc  non  &  omne  iuséfuod 
cum  ipfo  dominiOy  d'ctnnpr.ifatis  fepte?n  libris&  fcx  folidis  Pari- 
fienfihùscenfus  mniii  13  prxdtéfis  noue  m  damihus  &  m  earum 
fundà  h'ab^amàs  d^  hàb'en  poter/mus pratricentis'O'.quintjUiV- 
gintàlihris  Pàrifienfis  mo^net^,  ïn-alltm  hjir:ditatem  njtiUorem 
nôftrk  ecclefi,e  iam  conuerfis.  ^^x  omnid  fupradicta^vidciicet  tam 
dictnm fundi  îcrrd  dominium  ^wentarum  ac  c-mne  ius  cont  ingens 
nos  occ^fiône  ipfius  dominijfundi  tàrr.e  quam  prxdiclas  feptem  li'- 
hras  d^f ex  folidos  Panfienfit^amm  ccnfus  qnx  nohis  fuper  damosr 


LIVRE    SECOND.  ùi^ 

ftipradiùt^ts  anmsfinguUs  dehebanturj  &  etiam pknajn  fojfefio- 
nem  &p(icijïcam  ommum^rxdiSforum  in  dicJos  Abhatem  ç^  ordi- 
nem  VrJLmonftratenfcfnpertraditiônem  tranflulimus  :  Promit  ten- 
te s  ho  na  fi  de  qiiod  contra  'vendttionem  pr.<dî^am  ,  cr*  omnidftiprd- 
di6la  necpernos  necpcr  nlium  aliquatenus  de  catero  vente  mu  s  :  Et 
qmdpr /dicta  omnia  Abbati  c^  ordlni  memoratis,  fecundum  'ufum 
dr  confnetndines  Parifienfes  garantiz^abimus  contra  omnes.  In 
cuins  rci  tejîimonium  &munimen  prdfentes  literas  dura  Abbatt 
^  ordini  Frxm'ofiratenfi  tradidimus  ,JigiUi  nofiri  munimine  robo- 
ratits.DMum  Farijius  Anna  DominiMiilcJimoDttcenteJîrno^qtiin,- 
quagefimo  quinto,  Menfe  lunio. 

L'an  iuiuantau  mois  d'Odobrelean  deBeaumontbour-  ii^G, 
geoisdcParis  cy  delFus mctionné,  vendit aurdits  Religieux 
de  Premonllré^vne  maifon  concigueà  celle  de  Pierre  Sarra- 
zin,  6c audi  quatre liures panlis  de  cens  &:  rente , qu'il  auoic 
droitdeprendreparchacunan  furies  troisparties delà  mai- 
fondée  Eftuues  proches, qui  font  nommées  barbaremcnc 
encetiltre  J'/z/^/f^e,  moyennant  250.  liures  pariiîs,ô>: depuis 
a4.]iures qu'il  en  receut. 

";  Et  en  l'an  1286.  le  Samedy  d'après  la  fefte  delà  faincle  Tri-  i2.S<î. 
lîité,Gillecte du  Cellier, veufue  de  Guillaume  le  Hongre, 
venditaux fuldits  Religieux vne  gianche  6c  vn  iardin  conti- 
gusauCollegedePremonflré,pourlafommede  90.  liures 
parilis.  Le  Roy  Philippes  4.  dit  le  Bel,  a  confirmé  ceftc  ven- 
dition  par fes  parentes  feellees  du  grand  feel  encireverde, 
Ce  datées  d  u  mois  de  Nouembre  1294 . 

Voila  toute  l'eftenduc  du  Collège  de  Premonflrc:  lequel  1294. 
anciennement  eftoitenuironnc  de  quatre  rues.  Mais  celle 
quilcsfeparoitdu  Collège  de  Bourgongne  a  efté  bouchée 
du  temps  immémorial^  &:  d'icelle  f'entcnd  l'abouriiremenc 
du  iardin  de ladicle Gillette, en  ces  termes, ^^ivfqueadvi- 
cttm  ûhturatum protendttur.  Qui  s'eftend  iufquebàla  rue  bou- 
chée. Et  l'autre  rue  qui  coitoioit  ledit  Collège  ôc  rhoRel 
de  Pvheims,  Monijcurlc  Maiftrc  premier  Prefidcntcn  la 
CourdeParlementrafaitfcrmer  parlcboutd'enhaur,en  v 
ballilTant  vnc  i^ranche  ^  des  efcuiries. 

l'ay  leu quelque  cilcrc,  où  le  Collège  de  Premonflréefl: 
appelle  Injida,  Ifle,  non  pour  cfcre  enuironnc  d'eaux, mais 
dcquacre  rues.  Et  en  celte  figniiîcanor  ..Sparcianus  efcric 

KKkk  lij 


6^o^         VN  IVERSITE'  DE    PARIS, 
trois  cents  trente  cinq  illes  auoir  efté  bruflees  à  Rome: 
c'eft  à  dire,  trois  cents  trente  cinq  mailons  diftincles  des 
autres. 

Du  Collège  de  Cluny. 
En  Tan  12.69.  ^^  ^^^^  Yues ,  Abbc  de  Cluny ,  premier  du 
nom,  commença  à  faire  ballirà  Paris  le  Collège  de  Clijiiy; 
&:  Ion  n  eu  eu  de  melme  nom  le  tic  achcuer  :  Comme  il  efl  cf- 
critÔcengrauédelFus  la  porte,  qui  tend  de  la  Chapelle  au 
Cloiftre,  en  ces  termes. 

T  V  O  primus  huius  ncminis  ^  Ahhas  cluniacenfis  ^  a:  primud- 

huim  Collcgtj  fundAtory  Anno  Domint  duccntefimofexiigefimo 

^i-^P'    nonoyfuprk  Millejimu7n  fLiteam  émit ,  marof^^ficit  in  circuitH^ 

Refeclorium,  Culinamy  Bormiterium^nc  CUuftri  mcdietatem. 

JEtemn pace fruatur.  Amen. 

7 V  U  fecimdtis y  Abbdi  CluniAcerifis y  py'imi  fuî-îdatoris  nepos, 
hanc  Acdem  Biuxlirgini  facramy  Capitulumydr  alteram  CUufiri 
medtetatem  fecityCum  Bibliotheca.  Acternapacejruatur.  Amen. 

En  cefte  Eglifc  plufieurs  Abbez,Prieurs,&Dodeursen 
Théologie  de  la  Congrégation  de  Cluny  y  iont  inhumez, 
ix)us  tumbes  de  pierre,  reprefentans  leurs  ligures  6c  Epita- 
phes.  Delquels  l'en  rapportetay  Les  plus  illuftreSjfelon  mon 


lugement. 


Le  premier  qui  efl  auprès  le  grand  Autel  a  tel  Epitaphe. 
Hic  tcicet  bon.i  mémorise  Domnm  Simon  deGillans^  Abbas  InfuU 
BarbarXy  quo?idam  Prior  'Prioratuum  ordints  Cluniacenfis  de 
Longoponte  y&defanêfo  Etitropio  Parifienjts  ^  Xantonenfis 
jjio.         dîocejis.  ^^ui obtji anno  Domini  234p.  Bie  fexta  menfis  Sep- 
tenibns.  Anima  eiusrequiefcat  in pace.  Amen. 
En  la  féconde  tombe eftefcrit. 
Hic  iacet  Reuerendus  Vater  Bomnus  lohannes  de  Sarthanayo^ 
^Hondam  Abh^u  humilis  Monafierij  Ferrarienjis,  Ordinis  S.  Bene- 
dicîiyScnonenfis dtocefis.^'Domini  nofiri  Régis  Confiliarius.  ,^ui 
1360.     ôbiit  Tarijius  26.  die  menfu  Septembrisy  Anno  Bomini  1360. Cuiu^ 
anima  requiefcat  in  p  ace. 

En  la  troifiefme  tombe  qui  efl:  de  marbre  noir. 
Hic  iacet  hon£  ?nemorî.c  Bomnus  Simon  de  Brojja ,  quondam 
Abhas  Cluniacenfis ,  &  Magifter  in  facra  pagina.  Conjiliarius 
Bomint  nofiri  Rcgà.  J^/  ohijt  Parijïus  anno  Bomini  1^6 p.  i» 
'3^9*    fefio  S.Sacramenti.  Orate  pro  eo. 


L  I  V  R  £    s  E  C  O  N  D.  6^i 

Enlaqiiatriefmetombe  ,  qui  eft  auprès  la 
porte  de  l'Eglife. 
//ic  iacct  Reuerendus  in  chrijlo  Pater  y  Bomnns  lohannes  de 
TouftcUO ,  qnondam  Abba4  Monafierij  Bentx  MayU  de  GrcftdnOj  oal.Grcftail 
crdmis  fancii  BenedtcH  y  Lexomenjis  diocejis  y  d^  Decretorum 
DocldT.  ,^ui  ohijt  PariJ/us ,  die/èxta  menfis  lanuartj ,  Anno  Do  - 
mini  1406.  Cuius  anima,  inpaceretjnsefcat.    Amen.  1406. 

En  Ja  cijDquiefme  côm bCjdefquelles nous  rapportons 
les  Epitaphes ,  eft  efcrir. 
HdC-Maiifeolo  conditur  corpus  frafris  Simonis  de  Villa  nouay 
Bdui  Burgundf^  PtUtericnfisCœnobtj  ^  Lingonenfis  ^  dum  fuocr- 
Jlcs  ageret y  Abbatis  eximij ^Theologalifij^  [apientix  Parijini  pro^ 
f efforts ,  &  htiins  domus  quondam  Burfarsf.   ,^ui  corporeo  folutus 
cr^ajluloyammam  efflaitit^die  menfis  dnodecimo^anno  antem  Chri- 
fil  natalis  fexto  decimOy  &  qtiingentejimo frpra  Millefimnm.  ^^i     1 5 1  ^. 
quiefcitqiiiefcat.  Amen, 

Tous  les precedens  ont  efié  Abbez,. 
Enlarequcntefixiefme  combe  eft  efcrit. 
Hiciacetpijirecordationisvtr  y  Id  agi  fier  Philippns  Sortes  y  Do- 
cIorinThcologia,  cr  prior  de  loigniaco  y  Burfarius  h  h  tu  s  Collège . 
J^i ob^tanno Domini M.  quingentefimo  i4,die  vero  20.  Nouem.     1514. 
Cuius  anima  requiefcat  in  p  ace. 

Eniafepciefme  tombe. 
Hic  iacet  Domnus  MichaelMarCyfacr£  Theologix  Magifier,  Clu- 
niacenfis  Ordtnis dccus  eximitim  ^huiufn^  Collège  quondam  Bur~ 
fiarius ,  deinde  Prior  BcUimontis ,  Ingenio  certe  fuis  temporibii-s 
Acerrimus  y  memoria  fœcundifiimusy  ac  fuauifimus  eloquio.  ^ui 
'.  çhtjt  anno  Dommi  is^o.  die  ver)) prima  Martii.  ^lO, 

En  h  huicliefme  tombe. 
•  Hic  iacet  Bomntis  chriflophorus  Boucher ,facrdTheologi.e  Ma- 
gific  r  y  do  clrina  infignisy  ingenio  clarm,  génère  n  obi  lis  y  fed  virtute 
nobilior  Prior  S.  Martini  de  Sangoen ,  hinus  Collegii  quondam 
Burfarius ,  ^m  corpore  foluîus^  antmam  efflauit  y  die  quint  a 
menfis  iHniiy^nno  Incarnati  Verbi.  M.  D  .XXX.  Orate  ij^o, 
'  fro  eo. 

Plus  Ponvoidcontrelemur,  le  fiuuanc  Epitaplie 

grauc  en  pierre. 
Heu  mors  fxua  nimisy  mors  nitllo  duclapudorey 
Bocchertum  vitafufiitUtante  diem. 


^3î  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 

llicfincix  Icgis  rigidus  frofejfor,  amidi 

Lcritimx.  virtus  nobtlttatts  erat, 
O  amoYy  0  Chr'tfli  honafpes ,  cnm  gratU  cœlo 

Pente  dte  cofies  fulferuty  h  te  ohtjt. 
Ergo  ^reccsci'ricndones  quicumque  viator: 

Jjla  preces  tantum  flehilis  'vrnapetir. 
ohtjt  s.  Ifirifjy  an  no  Bomini  iS30, 
Adjit  mortud  viuus. 

En  la  neufierme  tombe. 
,  Hic  iacet  Vencrabilis  Religiofrs  vir  Domnus  Ttionyfîiis  -Maref- 

chalfacrx  Theologix  profeffor ,  ac  quondam  htiius  Collegij  Prier',    Lj 
neenon  Prioratuum  de  ArenisyDiocéfis Amhianenjïs ^&deGoti'     • 
fûnmlle ^diecefis  Carnotenfts  :  Ex  oppldo  S .  Mathurini de  Lârchmt 
1543*     oriundiis.  j^i  oh^t  anno  Bomini  iS43>  dtevero  13.  Augiifli. 

En  la  dixiefme  combe. 
Hedin  en        Hic  iacct  fius  fiater ^  n^itdis  BAudinetj  Hedinus  faredinus,     i 
Picardie.     Theologix  Parljienjis  Docfor^  Tôt  tus  erdinis  Cluniacenfis  generd-    ] 
La  in c  des    ^^^  Vicirius^  Verhi  Dei concionator egregius,  huiiif£  Colle gij  Prior 
vaS^ovi%^\.t%  dignij^imus  ^  Crucntatus  in  vico  Lntomorum,  Ohtjt  s '  Calendat 
5o.bone,    j)^a.rnhns  IS7P- 

Enlavnziefme  tombe. 

Hic  iacet  frater  loannes-  Raulin  ^ftcr£  Theologix  profejfor  y  Or" 

Noeent  le  ^^^'f^i^  Cltmiaccnfis Uiminare ffdgentij^imtim^  acqitondam  Decanus 

Rotrou.       S.DionjJii  de  Nogento  Rotrodt,  egregius  admodtim  é"  indefejjtis 

fuis  temponhus  verhi  diittni  prjedicnto  r.   £)m  oh^t  an  no /h  £  £tatis 

*5  '  4  •     7/.  Bominicd  vero  I marnât  ionls  1^14 .  dte  16.  rnenfis  Echruarij. 

C'eft  luy  quia  compofé  l'hymne  delaVifitationnoftre 
Dame, commençantparces  mots:  Hune diem fefiiim  vene-^ 
re7nuromneSy  &c. 

En  la  11.  tombe, qui  eft  en  Chapitre. 
Hic  iacet  nohtlis  d^  hond  indolis  luuenis  lafpardus  de  l'Hofpital 
}  nobilioribtts  Burgtindi£  familiis  orttts ,  qui  duodecimum  agens 
annu  tn  Part/tcnft  literarum  emporiofato  cefiit  21.  Oclohrisj  Anno 
1514.     B  omini  // 14 ,  Oratc  proeo. 

En  la  treziefme  tombe. 

Hic  iacet p-ré^ordat  ionis  Vcnerandtis  Pater^  Bemntis  André ^ts 

BenoiJhficrxTheologixDoCfory  BomniAhhatis  Cltmiaccnjis  Vi- 

carius  generatis  tnprouincia  Franci<^^necnonhfiiufce  Cdlegii  Bur- 

m>^-    Jarius.  J^i  ohiii  anno  àvirgineo partu  ifjs.  die  vero  11  .menjis 

Nouembrts- 


L  I V  R  E    s  E  C  O  N  D.  ^33 

2^ouemhris.  Anima  dus  reqmtfcAt in fAcc.      Amen. 

Plus  l'on  void  contre  le  mur,  lefuiuantEpitaphe 
graué  en  pierre. 

D.     M.      S. 
TiftcA  quAnt  Andréas  cluniacum  rete  virili 

Rohere^  &  exemplo  cum  petate  ttdit  : 
Mox adpcllantem  Chrifinm  fectatur  I ESV M 

Corp  or is  abieBis  rctibus  at^jnerate. 
D  oBus  hic  ifie  Deum  in  terris  aliu/^  Sophorum 

Henius  in  cœlis  erudiendus  ohtt. 
lam  re  cegnomen  Benedicius  mutet  Olympo  : 

Et  BenediBus  tbi  dormiat  ante  dccs. 
VeJ^ere  &  Ahfconfo  Martini  fêle  Nouembris 

Vndecimo  hicmoriturj  viuere  1//  inciperet,  ^^  ^^™P' 

Dum  ter  e^uingentm  ter  denusyit  atquefecHndus 
Annws  ab  enixa  Virgine  matre  D  ettm . 
Des  Religieux  cûudians  au  Collège  de  Cluny,Monfîciir 
Choppin  itb.x.  défiera  Politia.  Titula  ^.  pjig.  S02.  en  parle  en 
ces  termes.   Cluniacenjis  Abbas ,JinguU^  regularium  Priora- 
tuum  Pnfecti  et  us  ordinis  tenentnr  'viritim^  annno  ^recelhcato, 
•fouere  CUtniacenfes  monachos  y  Farijitnjis  Académie  incol^v ,  ad 
iuuandam  ipforumjn  relt  ter  aria  tndufiriam  AntiejuaCluniaceJïs 
.  Conuentus  fan^îione^anno  isSS .  Pentificiis item  Codicillis^Ioan- 
nis  23.  ac  T ault  ftcundt  fummorum  Ecdefix  Antijiitum. 

Il  y  doitauoir  en  ce  Collège  de  ParisiS.  Bourfiers,  le  pcre 
Prieur  compris, à  quoy  les  Priorez  qui  depedent  de  l'ordre 
de  Cluny  Ibnt  taxez  en  la  manière  quf  s'eniuit. 
Premièrement  celuy  de  noilreDame  de  la  Charité  en 
, 'doit  deux.  ^  /^iT  .v  ,.     .1,  i 

-  De  famcl  Martin  des  Champs  deux.  De  Sauxillanges,dc 
^^ounignyenBourbonnoiSjdcMarcigny,  defaindEutrope 
lesXainâeSjdeNoft:reD-^medeMontdidier,deNogentle 
-Retrou,deLong-pont,deCrerpy,dela  Volllte,^deMarge- 
■^ie,deiai^cl  Orjentd'Auchs^defainftRoman  leMonftier, 
'duPontS.Efpr!t,deGaye,deS.SaulncfoubsVaIcncienne, 
•deriile  d'A:x, de fainct  Vincent,  de  Coincy  ,de  Lihons,  de 
Paret-lenouueau,de  Al-)beuill"e,de  fainte  Marguerite  d'Hc- 
jincour, de  faind Leu  d'EiTeranSjde  Ruel. 
Tous  ces  vingt  trois  friorez  deiTus  nommez  doibuenc 

LLli 


éy4-         VNIVEPvSfTE'    DE   PARIS, 
chacun  vn  Rourfier,  qui  auec  les  cinq  aucres,.fo<ht  vingt 
huid  çn  tout. 

D»  Collège  des  Dixhuiôl  pat^ures  EfehoUiers  cU  la 
mnifon  Die»,. 
Deuant  la  porte  de  l'hoilel  Dieu  de  Paris ,  proche  du  par- 
vis noilre  Darne,  il  y  a  vne  grande  maifon  où  ibuloient  élire 
logez,  nourris, entretenus  6c  inftruits  aux  lettres  dixhuicl 
pauures  efchoUierSjqui  pour  cela  eft  en  coreappcllee  fa  mai- 
IbndesDixhuid,  6c  lia  lai(îc  le  mefme  no  m  à  la  ruelle  pro- 
che,qui  tenddelagranderucneufue,àlaincl  Chriftophie. 
Iceuxpauuresieunesenfans, quand  ils  fortoicntdel'Efcho- 
le,  auoient  de  couftume  d'aller  ietter  de  l'eau  benifte  ^  dire 
■  quelque  brefue  oraifon  fur  les  corps  des  treipaircZjquife 
prefentoient  à  la  porte  de  l'Hollel  Dieu.  Ce  que  vne  fois 
voyant  deux  Flamens  recentcnvent  venus  de  Hierufalem, 
meusdecompafîîon,  ils  donnèrent  aufdits  pauures  efcho- 
liers^25.1iurcs  de  rente,  qu'ils  ont  fur  le  Domauic  du- Roy.,  .  - 
Depuis  lefdits  EfchoIHers  ont  efté  tranilatez  au  dclFus  de 
la  rue  de  Sorbone  deuant  le  CoUcge  de  Cluny  d'vn  collé,  6c 
de  l'autre  deuant  le  Collège  de  Çalul,au  lieu  nommé  le  Col. 
legedes  Dixhuicl,ditdenoilreDame^ 

Extraici  de  P muentaire  des  tiUres  d"  enfeignetnents  de  l' Hofiel- 
de  Ville,  Fdit^ar  Maijlre  le  an  Toujfepin ,  C  on/et  lier  du 

Roy  en  chafielety  &  Efchemn  de  ladite  ville  de  [ 

Paris  j  en^  faii ,  ijSj, .  j 

Fol.  Ixxix.  TiItrederecognoiiïàncepaiTéfoubs  lefeeldp- 
îaPreuoftë  de  Paris,  le  premier  de  luillct  i)'24.  pardeuant 
DamjanScCalaisNotaircs, pour  les  Bourfiers  du  Collèges: 
des  Dixhuict,  fondé  en  rVniuerfité  de  Paris.  Lefquels  dé- 
clarent eftre  detenteurs& propriétaires  d'vne  maifon  6c ia^ 
dinaiîisenlaruëdespoirces,  visa  visdelagrandeporte  d^ 
Collège  de  Caluy,dicl  la  petiteSorbone:  Éticellemaifoa 
eftreenlaccnfiuedelavillejà  caufe  du  fief  du  Parloir  aux  ' 
îjçtit,  du  Bouro-eois, chargée  de  douze  deniers  parifis  de  cens  par 
Bourgeois,  chacun  an, qu  ils  promettent  payer.bc  moyennant  1  indem- 
ûitçàçuxf4ic1;eparla4ideyiUe,.iIs^rop€t;cnc  baillci  hon> 


L'IVRE   SECOND.  6^^ 

meviuantSc mourant  :&aduenant  mutation  dcpcrfbnnc, 
à  chacune  mutation  payer  7.  liures  dix  fols  parilis.  Bailler 
ledit  homme  trois  mois  après  la  mort  du  précédât  aducnuë, 
^  à  cefte  fin  en  aduertirle  bureau  de  ladite  ville.  Mis  en  la 
deuxiefmc  layette,  foubs  la  cotte  de  Quatre  L. 

Du  Collège  du  Threfdrier  ncftre  Dame  de  Rouen, 
Le  Collège  du  Threlorierde  noftre  Dame  de  Rouen  a 
elle  fondé  en  rVniuerfité  de  Paris  l'an  11^5.  par  Guillaume     li^^î?- 
de  Sâona, Threlorierde  ladiclc  Eglife,  comme  cefmoign^ 
Genebrard,  liure  4.  defa  Chronologie. 

En  la  louange  duquel  fondateur  lean  de  Roiien  Prouifcur 
dudit  Collège,  a  compofé  les  vers  qui  cniuiuent,en  Tan- 
née 1605. 

GuiUelmns  Sana  M^riani  peruigil  Argtfs 

Thefauri,  in  templo  principe  Rothomagi  : 
Scxaginta  nauem  ante  annos  (^  mille  ducentos 

Collcgium  hoc pyûprtûcondidit£refuum, 
^u^od gcrtt  hatidgentU sân^j qud clara  Caleto ejl  : 
S-ed  Thcfauran  nemen  ab  offcio. 
Lafondation  deceCollegeelloitde  12.  grands Bourfîers 
-Stautaurde  petits  bourfîers.  Mais  lereuenu  edant  diminué 
ce  nombrea  elle  réduit  à  lix  grands  bourfîers,  Icfquels  cha- 
cun parfemainc  reçoiueiK  dix  fols  tournois.  Et  font  tenus 
^i'ertudicr  en  Théologie  Les  deux  Archidiacres  de  Roiien 
du  grand  &;  petit  Cakts,  coiîferencles  bourfes,  vacation 
occurente. 

Bh  Collège  de  Harcour. 
Le  Collège  de  Harcour  licu<i  en  la  rue  de  la  Harpe,  qui  Fondation 
coniil]:eendeuxdiucrfes  courts  oppofees  rvncàl'auiredes  j^J^^'^^'S'^ 
deux  codez d'icelleruc, futcommencë  enuiron l'an  1180.    j^^go 
par  feu  M.  Raoul  de  Harcour,  lors  Chanoine  de  noftre  Da- 
me de  Paris,&auparauant  ayant  eftéfuccelfiuement  Archi- 
diacre de  Coftennn  en  i'Eglife  Cathédrale  de  Coullances, 
Chancelier  en  I'Eglife  cathédrale  de  Bay eux, Chantre  en 
l'Eglile  Cathédrale d'Eureux,&  grand  Archidiacre  en  I'E- 
glife Métropolitaine  de  Roiien,  Ledit  maiflre  Raoul  de 
Harcour  ayanr  lur  fon  vieil  aage  arrcftc  fa  demeure  à  Paris, 
dont  il  ^ftoit  Chanoine,  prcnoit  grand  plailir  de  voir  les 

LLll  ij 


6yS  V  N  r  V  'E.R  S  IT  E'  DE   P  A  R';I  S, 

diuerfes  fondations  des  Collèges  &  mations  d'cltude  que 
rontaifoit  de  Ton  temps  en  rVnjiierlicé,  6c  prefque  toutes 
lefditcs fondations lur le modelle deceluy  de Sorbone.  Le- 
quel ayant  eftc  fondé  enuiron  40.  ans  auparauant  ,auoit 
deha  produit  des  hommes  célèbres,  &  qui  fcruoient  gian. 
demcntau public. Celafitrefoudre  lediclHarcouryd^aider 
vn  nôbre  de  pauures  eftudians  tant  en  laFaculté  desarts  que 
deTheol  ogie.Leiquels  il  voulut  choifîr  de  CCS  4.dioccfes  de 
Coun:âce,Bayeux,  EureuxSc  Rouen  :  pource  qu'il  auoic  au 
précédât  tenu  des  premiers  rags  efdites  Eglifes  ;  corne  auffi  il 
eftoit  originaire  de  la  prouincedeNormâdiC'en  laquelle  sot 
rcelles  Eglifes  fituées,&;  y  flu  rie  la  pîusilluftre  ôcancienne  fa- 
milled'icelleprguince,àfçauoiîrdela  maifon  des  Côtes  de 
Harcour.Aulquelsontfuccedëaudroitdcleursbifayeulsles 
Sieurs  Duc  Delbeufà:  Conte  de  Laual,à  prelent  tenans  ice- 
luy  Conté^deHarcour,eft:anticelle  famille  en  ligne  direiSle 
dcfaillie&finee en  filles.  Doncques  s'cflant  iceluy  Maiftre 
Raoul  de  Harcourrefolu  de  drcffer  vn  Collegc,ilacquifl:de 
fon  viuanc  quelques  vieilles  maifonsôc  ruineufès  baftics  au 
mefmes  lieu,  où  de  prefentfonc  les  grandes  efcholes  &  tou- 
tes les  clafTes  d'humanité  que  Ton  faicl  dans  leditcollege.  Et 
lefquelles  mailons  font  fituees,  partie  fur  la  rue  des  MalFons, 
partie  fur  la  rue  de  laharpe:Etfontvne  court  qu'ils  nom- 
mentàprefentlecoflédes Grammairiens.  Or lelufdit  fon- 
dateur mir&:  entretinten  ladite  courtpendant  qu'il  vefcut, 
quelque  nombre  de  pauures  cftudiaris  des  quatrcs  Diocefes 
lufdids,  Couftances,  Bayeux,Eureux,  &  Rouen,  aduenu 
fondecés,Me(îireRobcrcdeHarcour,EuefqucdeCouH:an- 
ccs,  l'vn  des  premiers  &  principaux  ConfeiUers  du  Roy  Phi- 
lippe le  Bel,&f-reredudit  Raoul  premier  fondateur,comme 
exécuteur  du  teftament&dernicre  volonté dcfonfrere,  le- 
quel auoitedé  de  fon  viuant  Archidiacre  de  Côflentin  en 
fon  Eglife  de  Couftances,  s'employa  fort  pour  edablir  de  af- 
fcurer(ruiuanc  l'intention  delon  deffuncc frère  M.  Raoul) 
les  fufdits  eiludiants.  Au  moyen  dequoy  il  rex:ompenfa  vu 
chappeiain  de  l'Eglife  cathedralle  d' Auranche,proprietairc 
devneautrecourtbartiedetrois  corps  d'hoflel,  fitueevisâ 
vis  &àroppofitedela  première  court  acquifc  par  fon  def- 
funclfrere,&  qui  ell  en  la  mcfme  rue  de  la  Harpe ,  6c  de  pre- 


L  I  V  R  E     s  E  C  O  N  D.  657 

/ents'appclle,  le  cofté  des  Théologiens.  Et  pourceqnc  les 
maifons  de  nouueauparluy  acquil'es  duChapelJain  iurdit, 
Juy  rêbloicnt  meilIeuresScplus  cômodes  pour  loger  Tes  eftu- 
dians,il  leur  en  fit  don  par  adepublicdont  la  teneurl'cnfuir. 
Vniucrfis  hj>c  vi/uris  Robert  m  permifione  dtuma  ConjlA?ittenJis 
ecclefi.e  minifier  humilis^  dr  execittortefiamentifeu  vltimd  volun^ 
tatis  hon£  mc?norïx  Domini  Radnlpht  deHaricuria  <fito?idajn  Ar- 
chidiaconide  Confi^mttno  tn  ecdefia  Confiantien/i jfalutem  m  Do- 
mino. Cum  nos  de  bonis  executionis pr^dicf^  ac  nomine  exccutorio 
très  dômes  cum  earftm perfinentiis  fituatas  Parifius  in  vtco  fànâft 
Cojmd  ver/us portam, ^u£ dtcitur Porta inferni y  ^dquidemdo-  dhuy h^por 
mus^^domus Abrincenfis  communiter  nuncupantur ,  inperpetuum  teS.Michcl. 
•  acquifitrimus ^acin/uper  duccntM  libra^s  turonenfes  amorttz.,ttas 
annuiredditus  capiendasjupra  JPr^pofituram  Cadomenfem  emcri^ 
mus  nomine  qHofupra  :prûut  in  literù  fuper prjemifts  confccttsple- 
nius  confine  tur:  Notumfacimus  quodnos  prddidféis  domos^ucen- 
tJif^j  &  qutnqiiaginta  libras  Turonenfes  annui  reddittts  damas 
quantum poJJ}imuSydcputa?nH6^.afignamus  ac ordinamii<  nomine 
quofupray  ad'vfum  vicï^uyn  &  fufiétationempauperumfchoUrinm 
inartibus&  tn  Theologta  fludentium  ibidem  inftitutorumacin- 
Jlitucndorumyfecundum  formamO'  ordmationem^  quxinfiatutîs 
'i  nobis  fuperhocedîtù plenius  continentur.  In  cuius  rei  teJtimo- 
Tiinmfigillum  noftrum  pr£fentibu^s  lit^ris  ditximus  apponendum, 
Tfatum  in  craflinoNattuitatis BeatJLManxVirgmis ^  Anno  Do- 
mini 13  J  T.  I^Ij^ 

-  Les  ftaturs  de  la  fondation  dudit  Collège  faits  &  dreiïez 
par leditdeffund  M.  Robert  de  Harcour,  de  merme  iour  & 
darte  que  la  fufdicle  chartre  de  donation  font  de  longue  de- 
duâionj&lefquelscontiennenrde  beaux  reiglements  pour 
Jes  mœurs  Ôcauanceraent  aux  Arts  &  Théologie  des  étu- 
diants reccusôcàreceuoir  en  iceluy  Collège.  Mais  comme 
les  charges  d'icellefoient  très-grandes,  &:  le  rcuenu  afTîcrné 
pourlesentretenir, faire  kk;accomplirfortpetit,on  efliou- 
uent  contraint  de  modifier  fur  la  rigueur  dudit  fîatut ,  mef- 
medediuertirprefquetoutlcreuenu  duditColIege,quieft 
afFedé  à  l'entretien  de  certain  nombre  de  pauuresefludians 
qui  doiuent  pour  la  plufparr  edre  prins  à^s  fufdirs  quatre 
Dioccfes  aux  frais  de  l'exercice  des  clafTes  d'Humanité  & 
Philofophie.  Lequel  a  toufioursflory  depuis  que  telle  ma- 

LLli   jij 


^38  VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

nicre  d'en fcign er  (incogn eue  aux  premiers  fondateurs  de$ 
plus  anciens  Colicgcs  de  Paris)  a  elle  introduite  ôcrcftrain- 
tecn  plulieurs  Collèges  de  rVniuerfitë.  Et  ainfi  n'ellantle 
fuldit  Collège  de  Harcour  fondé  pour  y  auoir  exercicede 
claiFes,  non  plus  que  tous  les  autres  fondez  aaant  les  cenc 
cinquantcans  derniers,  ce  que  l'on  employé  pour  entrete? 
nir  Se  gager  vn  Principal  &c  des  Régents,  enfcmble  plufieurj 
autres  perfônnes,  qu'il  eft  requis  d'auoir  en  confequenccde 
l'exercice  des  claflëSjfe  prend  fur  le  bien  &  reuenu  le  plus 
cler  dudiC  College^auec  le  retranchement  5c  diminution  du 
peu  que  les  fondateurs  auoient  aumofné,  pourayder  lef.  j 
ditspauures  eftudians,  qu'ils  cntendoient  deuoir  eftre  rcr  1 
ceus  à  perpétuité  dans  ledit  Collège.  Etppuuonsdireauec  • 
vérité  que  les  fondations  fufdjtes  poureflre  trefonereufcs 
ôcTexecution des (latuts de  tousles Collegesanciens,& fpe-  j 
ciallement  dudid  Collège  de  Harcour,  impolTible  en  ce  j 
temps, il  ieroit  befoin  de  les  refaire  prcfque  toutdeneuf,  ' 
pour  le  conformer  à  l'vfage  duliecle  preient,&:àlaforme 
&,  manière  d'e{]:udicr,viure&  conuerfer,que  cesderniers 
lieclcs  nous  ont  fait  recognoillrepluscommodepouri'in- 
Ihtution  de  la  ieunellé  en  tous  Arts  &:  icieees ,  &  de  laquelle 
nos  bilayeulsn'ayans  fait felpreuue  auffi  drellerent  ils  leurs 
ilatuts  lelon  &C  iliiuant  i'ellablifl'emcnt  qui  fe  gardoitlors 
conmiunemcnt  en  rvniuerfitc.  Qm  eftoit  tel  que  les  étu- 
diants en  grammairealloientpar  la  ville  en  quelques  maisôs 
priuéesapprendrelacongruité.EtlesefludiansenPhilofo- 
phiealloicntde  tousles  collèges  &:  quartiers  tant  delà  ville 
que  de  i'Vniucrfiréaux  quatre  grandes  efcholes  des  quatre 
nacionsfitueeseniaruëdu  foarre,pres  S.  Iulian  lepauure: 
Et  là  feulement,  non  ailleurs,  fefaiioient  les  leçons  pubiic- 
ques  en  Logique.Phyfique  &  Metaphyfique.  Auiquelles 
cbacun  cfhidiant  en  Philofophie  deuoic  aller  èc  fe  ranger 
pour  ouyr  lefdices  leçons  en  i'efchole  propre  de  fa  nation,, 
afin  que  ion  cours  acheué  ,ilfutparles  interualles&  efpace| 
de  temps  portez  dans  le  flacut  de  la  Faculté  des  Arts  rcceu 
Se  admis  au  degré  de  maillriiè.  Or  c'eftoit  pour  tels  efludias; 
aux  Arts  pauures6':defl:itucz  de  moyens,  comme  auflipour' 
des  pauures  eftudians  en  Theologie,quc  les  anciens  collèges 
de  Paris, ^cutreautresceluy  de  Harcour  (lut  lequel  nous 


LIVRE    SECOND.  % 

fommes)auoitefté fondé.  Lequel n'eiloitdeftincquepour 
feruir  de  recraide  à  quarante  eftudiants:  Dont  il  y  en  doit 
I  çiuoir  douze  Théologiens,  &  28.  Artiens,  Artiftesoueftu- 
diants  en  la  Faculté  des  Arts.  Lefquels  partant  font  deux 
fommunautez  :L'vnedeTlieologiens,quilereduircntrous 
ynchef.  Lequel  ils  elifent  chacun  an  le  iourfainct  Luc,  18. 
Pclobre,&  le  nomment  Prieur.  L'autre  d*  Artiftcs,ou  eftu- 
idiantsenPhilorophie,ont  pour  chef  vn  principal,  qui  leur 
eft  baillé  d'an  en  an,  ou  continué  par  le  maiftre  èc  Prouifeur 
dudit  Collège, auquel  il  appartient  de  receuoir  les  eftudiats 
qui  fe  prefentent  pour  auoir  bouries  audit  Collège,  tanE 
en  Théologie  qu'aux  Arts  èc  en  Grammaire ,  &  lequel  Pro- 
piieuraTincendencc  générale duditCollegc,y  tenant  com- 
me le  lieu  6c  place  du  fondateur.  AufTinevient  il  iamaisà 
.telle  charge,que  par  la  voyed'.elec1:ion ,  qui  fe  fait  de  fa  per- 
fonn.e  en  la  forme  &  manière  defignee  dans  le  ftatilt.  Dont 
la  teneur  eft  telle. 

ELIGETP'R  vero  Prouifor  in^oftcruTn^erhimcmodum^  ^^^/Eleilion  du 
Tht'olôgi  ocio  fïJidi^î  de  quatuor  diciis  diœcejibus  burfasde  bonis  ^^^^  *^^^' 
dici£  domtt6  recipientes^  infia,  qnindccim  dics^  excepte  vacathnum 
.t€î9ip0re,â  temporenotitiJimortànoflr^^feiià  tempore  mortis  vd 
amotionis  M^igijlri  dictx  domm,  njirum  tdoneum  difcrctum  é"  vs- 
'/ierabtlemj  duntaxat  de  N  or  mania  oriifadum  eligant  in  rnagi- 
firum:&  ipfu7n  prefentent  approbanditm  Cancellario  Parijïenfty 
qui  pro  tempore  fuerit ,  ^  antiquiori  Magifirofecuiari  in  Thcolo- 
gia  regcnîi^  de  natione  N ormanorum  fi quis  fit  y  nlioqrnn  al^  anti- 
quiori magtjtro  feculari  in  Thcologia  régent i ,  cuiufeumque  fuerit 
nationiij  ac  Recfori  imiuerjitatis  qui  pro  tempore  ertt^  é'c.  Et  psr 
après  il  y  a  vn  paragraphe  qui  contient  ces  mots  :  EteritetujC 
dem  officinm prouiforis  fchslarcs prxdiclos  recipere ^corrigere ,  c^ 
tx  cauja  expellere.  Et  quando  apparebit  rationabile ,  in  fib/idium 
pauperum  aliquid  de  burfis  conucrtere  ditiorum.  Caufa^  diciorum 
fcholarium  ac  negotiorum  vtriufque  domus  coram  quibufcumque 
iudicibiis per  fe  velper  députâtes  ab  ipfo  fdctitergerere ,  &  in  ute- 
ris  necejùtatibus  coriùmdcm  j g  licite  vigilare. 

Dedans  ledit  Collège,  du  cofté  des  Théologiens  eft  la 
Chapelle,en  laquelle  fe  dit  chacun  iour  deferievneMcire 
ba(Tc,c"Cauxfcil:es,ioursde  Dimanchcsëc  commémorations 
dcnoi\reDame,laMeircànocc;c6meau(Ti  v  on  telle  fondez 


>J 


640  V  N  I  V  E  R  s  I  T  E'    DEPARTS, 

par  quelques  Cardinaux  ,  Euclqucs,  Chanoines  &:  pcrfon- 
nesEcclelia(nqu,cS;quiauoîem  cité  nourris  &;auancez  eu 
ieurcommenccmcntp..îrrayded'ieeluy  Collège,  Pluficurs 
obusquiyloncrongneufeiTienc  célébrez  aux iours  qu'ils  ef- 
cheenc:  Encore  que  le  fond  afiigné  pour  tels  feruices ,  foie 
prefquctouc  aliène,  ôctrcs-penc.  Comme  auiîi  cfl:  à  noter 
qucdedano  ladite  Ciiapclle  du  Collège  de  Harcour  font 
célébrez  par  chacun  an  les  leruices  ou  offices  folennels  que 
la  nation  de  Normandie  fi'vne  des  quatre  nations  qui  ioin- 
te  aux  trois  autres  nations,  de  France,  Picardie,  ôc  Allema- 
^ne,taiclc  curps  commun  delà  faculté  des  Artsen  l'Vniuer- 
iitedeParis  j  adecoullumefaire  es  iours  ôcfelles  quienfui- 
uent,à  f(^auoirauiourde  la  Purification  noftre  Dame.  La 
veille  duquel iourfedifent  premières  vefpreSjef quelles  aflî- 
ftent  le  Procureur,  le  Cenfsur,  les  Dodeurs  es  faculcez 
llipcrieuresjlcs  Principaux, Regcnts  &  Maiflres  aux  Arts, 
les  deux  Bedeaux  &:autre$luppotsdelaJite  nation.  A  cha- 
cun defquels,ainfi  qu^ux  Officiantseil  donné  diftribution, 
comme aulîiqu*aux  petits  bouriiers  dudit  Collège, qui  fe 
trouuentà  tels  offices.  Et  le  lendemain  la  MeiTeell  dicle  fo- 
lennellementà  Diacre  ôcSoubs-diacre,  Chapiers&:Soubs- 
chapiers  par  perfonnes  Ecclefiaftiques  fignalcesdelamefl 
me  nation  que  le  Procureur  en  fait  prier,  &âufquels,ain{î 
qu'auxaffiltans^eil;  faide  diftribution  aux  frais  &c  defpens 
d'icelle  nation.  Età  tels  offices  feruentlesioyaux,ornemcrs 
luminaires  èc  fournitures  propres  au  feruice  diuin ,  apparte- 
nants â  ladite  nation,  quiibnt  foigncufement  conleruez  en 
diucrfes  arches  fermantes  à  plufieurs  clefs,  conflruiâ:es  cx- 
prcllement  â  telle  fin,  ôc  qui  font  en  ladidc  Chapelle,  &;  ne 
ièruenthnonauxfelles  que  la  nacion  ('aflemble  pour  faire 
l'office  Iblennei  en  corps, comme  dit  cft.  Defqueis  iours 
voicy  l'eftat. 

La  veille  fufdide  de  la  Purification  premières  vefpres,& 
le  iour  aulTi  la  benediclion  des  cierges  èc  Chandelles,  que  la 
nation  donne  à  Tes  fuppots,&  par  après  la  Meflè. 

La  veillederAnnonciation  noftre Dame, premières vef- 
pres,  &:  le  iour  la  Méfie. 

La  veille  ou  le  iour  précédant  la  S.  Nicolasd'Efl:c,qui  eftle 
9. iourde  May, premières  veipresôclcdictiour  S.  Nicolas  la 
iMefTe.   w  La  veille 


LIVRE    SECOND.  641 

La  veille  del'AfTumption  noftre  Dame ,  premières  vcC- 
pres,  &:  le  iour  la  MefTe. 

La  veille  de  laNatiuitcnoftreDame,  premières  vefprcs, 
&  leiour  laMeilc. 

Le  12.  iourd'Oclobne,  quieftla  veille  du  iourfàind  Ro- 
main, iadis  Archeuefque  de  Rouen,  premières  vefpres.  A 
la  fin  defquelles  le  Procureur  de  la  nation  a  de  couflume  de 
faire  vnremerciemcncfolennel  en  langue  latine  au  Pontife 
ou  Officiant,  Et  le  fupplier  de  dire  encore  le  lendemain  la 
Méfie.  A  quoy  l'Officiant  refpond  en  latin  &  prend  fur  foy 
lachavgeduferuicedu  lendemain.  Apres  lequelferuicedu- 
dicliourfiny ,  de  rechef  Icdicl  Procureur  luy  faitadion  de 
grâces  en  prefence  de  cous  les  autres  fuppots  de  ladite  na- 
tion,ainfi  que  leiour  précèdent.  Etledit  Pontife  ou  Offi- 
ciant luy  rend  aucc  le  mefme  refpcd  &  'courtoiiie  ôc  a 
toute  la  nation  l'honeur  ôc  les  offres  d'amitié  qu'il  en  a  rcccu 
premier. 

Item  ladite  nation  faitferuice  folcnnel  comme  defTusen 
ladite  Chapelle,  difant  premières  vefpres  le  24.  Nouembre, 
veille  du  iour  (amcle  Catherine,  &:  lelendemain  la  Meife. 

Plus  fait  pareil  office  le  y.  de  Décembre  ,  qui  eftla  veille  de 
faind  Nicolas  d"Hyuer,&:  le  iour  la  Ivlclîe.  A  la  fin  de  iaquel- 
leon  a  de  couflume  d'acompagner&:  conduire  vn  Rcgent 
ouprofelfeur  prins  du  corps  d'icelle  nation.  Lequel  alTifté 
des  Procureur, Cenfeur,  Receueur,  Régents,  Bedeaux ôc 
autres  fuppots  delà  nation  facheminc  aulieu  ou  demeure 
celuy  que  iadide  nation  aarrefté  de  prier  pour  venir  of, 
iicier  folennellement  le  lendemain, qui  elt  la  veille  de  la 
Conception  noftrc  Dame,(fcrtc  propre  &  peculiairc  des 
Normans;auxpremicresvcipres,ôcle  iour  à  la  méfie. De  ma- 
nière que  cefle  inuitation  ou  femonce  du  Pontife  pour 
l'Office  de  la  Conception  fe  faitauec  vne plus gmnde  pre- 
paratiÔ&celcbrisc,quepouraucuneaucre  officede  l'année. 
Or  s'eftantle  Légat  &:  Orateur  delà  nation  acquitté  de  fa 
chargea  créance, au  moyen  d'vne  harangue  en  Latin  qu'il 
fait  au  conuiéjôc  ayant  fa  refponce  conforme  a  fa  demande, 
il  renient  auec  la  mefme  affillence  en  tel  lieu  que  leRece- 
ueur  de  la  nation  aura  auiféplus  commode,  &  il  rrouue  vn 
fcftinprcparépcurluy&itoutefonefcouadcauxfraisd'icel- 
Ic nation.  MM  m  m 


641  V  N  I  V  E  R  S  I  T  E'   D  E  P  A  R  I  S, 

Lelendemain,  qui  eilla  veille  du  lourde  la  Conception, 
ledit  Receueur  fait  orner  de  tapis  les  autels,  parois ,  bancs  éc 
pupitres  d'icellc  chapelle. De  (orte  que  le  tout  cil:  preft  po  ur 
les  premières  veipres.    A'.ilquelles  auec  plus  de  fréquence 
6l  lolcmnitë  qu'en  nul  autre  iour  de  l'an  fe  trouuentles 
Procureurs,  Docteurs ,  Doyens, Principaux  Régents, Be- 
deaux Vautres  Officiers  d'icelle  nation.    Et  leidicles  pre- 
mières veiprcs  finies ,  ccluy  qui  auoit  officié  le  iour  fainâ: 
Romain  précédant ,  &:  lequel  le  Procureur  auoit  remer- 
cie lors  au  nom  de  la  nation,  doit  à  fon  tour  ce  iour  icy  re- 
mercier le  Pontite,  &c  le  prier  (  ainfi  qu'il  l'auoit  elle  luy 
mefme  par  le  luldicl  Procureur  aux  premières  verpres  de 
faind  Romain^  de  continuer  le  lendemain  l'Office  de  la 
faincle  MeiTe.  Aquoy  le  Pontiferefpond,  en  s'y  accordant. 
Le  tout  lèfaiiant  départ  di.  d'autre  dedans  la  chapelle  en 
langue  latine,  6c auec  l'attention,  filence  ^  refpecTt  qui  s'y 
peutdcfirer.  Le  lendemain,  qui  eftleiour&:fe{lc  del'imma- 
culee  Conception  delagiorieufe  Vierge  Marie,  après  que 
ceux  du  College(quiparchacuniourdefefteioIennelle  en 
l'an  dilcnt  les  mannes  &  laudes  à  note  j  ont  finy  leur  feruicc 
ordinaire ôcMetîe d'obligation,  voicy  queles  fufdids Offi- 
ciers de  la  nation  arriuent,&  que  le  Pontife  fe  prépare,  Au- 
quel eft  tenu  de  feruir  de  Diacre  ce  iour  ia  en  l'office  de  la 
Méfie  celuy  que  nousauons  dit  auoir  officié  le  iour  lainct 
Romain  dernier,  &  qui  aux  vefpres  de  la  veille  auoit  requis 
Je  prefent  Pontife,  de  continuera  dire  le  lendemain  la  Méf- 
ie. Laquelle  finie,  6c  delaifil'zleurshabits  6c  ornements  fa- 
crez,  le  fuldid  Diacre  ài'adionclion  de  toute  la  nation  re- 
mercie le  Pontife.  QLÙdcfa  part  rccongnoift  en  la  refponce 
qu'il  fait,  qu'il  tient  en  honneur  des'eilre  veu  appelle  à  telle 
lolcnnitc, implore  l'ayde  6:  faucur  de  nofi:rc  Dame  digne 
patrone  des  i^>îurmans, pour  bénir  6c accroidre  vne  nation, 
quiluvàtoufiours  elle  6ceft  encore  fi  deuote  &  refpedueu- 
le.  Et  en  fin  il  fubioin t ,fclon  que  Dieu  luy  en  donc  le  moyen 
quelque  in  uoeation,  pou  rie  bien  6c  repos  commun.  Et  ain- 
iilacompagn.:efedcparc,finon  qu'il  en  relie  quelques  vns 
qu'ileft  en  l'option  du  Pontifcde  retenir,  pour,  l'accompa- 
gneraudifner,  qucleReccueurdelanation  a  de  couflume 
de  luy  faire  en  tel  lieu  que  iedicl  Pontife  veut,  ôc  oùil  aura 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  ^45 

prcfcript  audit  Rcceueur  le  iour  précédant,  qu'il  entend 
qu'on luypreparc  Ion  plat  &àfes  Officiants  Icdid  iour  delà 
Conception.  Et  après  difncriceluy  Pontife  fe  difpenfei'ii 
veut  des  veipres.  Et  neantmoins  commande  à  celuy  qui  luy 
à  feruy  de  Diacre  à  la  Mefîe  d'aller  auec  tout  le  corps  delà 
nation  dire  \qs  lecôdes  veipres  dudiciour  àc fefte  de  la  Con- 
ception, Etccftuycy  e(Herculiourderan,auquelladitena- 
tion  ait  accouftumé  de  dire  fécondes  veipres. 

Or  non  feulement  ladicle  nation  fait  &  célèbre  dans  la 
chapelle  dudit  Collège  de  Harcour  tous  les  offices  fufdicts: 
maisaullîaduenantledecczdequelcundesfuppots,  elle  en 
fait  lesferuicesôc  célèbre  aucuns  obits  fondez  à  perpétuité 
parlesbienfaicleurs  d'icelle  nation.  Veoid  ôc  examine  les 
comptes  des  Receueurs  d'icelle  nation  deux  fois  Tan  de- 
dans la  grande  falle  des  Théologiens  d'iceluy  Collège.  Et 
par  chacun  compte  laiiîe  cinq  lois  tournois  à  ladicle  falle, 
qui  font  allouez  en  defpenfe  audicl  Receueur,  foubs  ces 
mots.    Itempro  turc  auU  HariciirlanXy  ô'C. 

D'auantageeftànoter,  que  dedans  la  falle  des  Arts  duciic 
Collège  de  Harcour  fe  tiennent  toutes  les  congrégations 
de  ladide  nation.  Afçauoirpourelire  ou  continuer  les  Pro- 
cureurs, Receueures ,  luttants.  Bedeaux, Mcllagers,  Le- 
cteurs, Auditeurs  des  comptes,  députez  pour  les  affaires 
extraordinaires ,  meimes  pour pafTer  baux, creerrentes ,  ou 
faire  quelconque  autre  choie  que  ce  foit,  concernant  le 
bien  commun,  conferuation  ôc  accroilTement  d'icelle  na- 
tion. Laquelleatouiioursbeaucoup  déféré  audit  Collège 
de  Harcour^poureilre  la  maifon  d'icelle  nation  en  laquelle 
onatoufioursveuplusgrandnombredeperiûnnes  yllusde 
la  nation  de  Normandicenmefme  temps  s'employer  &:  fai- 
re fruit  en  l'Vniuerfuë  de  Paris. 

Au  reile  l'e lia bliife ment  entier  dudicl  Collège  lors  de  fa 
première  fondation  fut  deucment  ratiffic  Ôc  approuuépar 
lelîcurEueiquede  Paris,  qui  lors  tftoit  Maiftre  Guillaume 
Baufeti4.clecenom,rucceircurimmcdiatde  l'^ucique  Si- 
monMatiphas,quifitp!u{ieursfondations en l'Eghfe de  Pa- 
ris :êc  duquel  Melfire  Guillaume,  (a  çhartre  d'aprobation 
contient  CCS  mots.  ,. 

M  M  m  m    i  j 


3y 
3» 


644.  VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

Vnitterfis  prx faites  Ittcras  i/ifpeêfuris  GuilUlmus  permtjitone 
dtuina.  Tiirijienfis  Epifcofm  falutem.  Deuotionem  laudabUemfan- 
Bu^propofitii  Reuerediin  chnfio  Patris  Bom.  Roh.  rti  Confiant 
tienfis  Epfcopi  tnfiituent'ts  de  notio  &  infittttere  affectant  is  in  bre- 
ui  viginti quatuor j  vi-delicet  fexdectm  in  artîbusé' ôcîoinTheo- 
logiji  facultate  fchoUres  in  domibus  quxcommuniter  Domus  A- 
brincenfes  vocantur  invico  fan^i  CofmA  Parifim  prope  povtam, 
qu£  porta  infcrni  vulgariter  nuncnpatur /ituata-s  :  quas  nomine 
execHtorio  tefiamenti  bon£  memoru  Radttlpht  de  Hanatriafratrts 
fui  y  quo/idam  de  Confi.intino  m  Ecclefia  Conflantienfi  Archidia- 
coni  acqitijtuit  :  vtimbi  dtcfi  fchoUres  iuxta  ordmationes  eiufdc?n 
Epifcopi  fuper  hoc  éditas  conuiuant.  Adquoram  quidemfcholarium 
conuictum  ibidem  idem  Epifcopiu  diicenta^  libres  annui^  reddi- 
tus  amartiz^atas  deputauit,  afignamt ,  ac  etiam  ordinauit^fub 
certis  ôrdinationibus  ô*fiatutis  fuper  hec  editis  ab  codem  ^quantum 
in  nobis  eflé^  poffumus  confouere  vo  lente  s.  Attendentes  in  fuper 
per  prxmiffi  cultum  diuinum  O'  inde potiJsimeJrucJus  ecclejî^pul- 
lulare,  quod totis  vifceribus  peroptamus ,  cohabitât ionem  6"  conui- 
cfumdictorum  fchoUrium  tam  electorum  quam  eligendorum  nec 
non  & aliorum^fi quos  vitra  dictum  numerum  ulterius  eligi  con- 
tingetin  dicfis  domibus,  acquiftionem  dicfarum  domorum  ô"  Ted- 
dituum^ac  deputationem  cf*  afignationem  eorundem  advfumprcf- 
dicfum,iuxta  ordinationes  ab  ipfo  Epifcopo  iamfaB-as  dr  infuturif 
rationabiliter  faciend^is  quantum  in  nobis  efi  ô'  poffumus  aucfori- 
tate  ordinaria  Ltudamus^  ratificamus  apprebamus  ac  etiam  tenore 
prxfentium  confirmamus  iure  noflro  &  ecclefue,  nojfr.t  Varifienjisin 
pofierumfempcr  faluo.  Incuiusrei  tefiimoniumjigtllum  nofirum 
prxfentibus  literis  duximus  apponendnm.  Datum  An  no  Dominé 
1512,,  Mïlltjlmo  trccenteJimOjdttodecimOjdie  louis  antefeftum  Natiuita- 
tis  loannis  Baptijîd. 

Orpourceque  le  premier  Maigre  5c  Prouifeur  qui  fut  au- 
dit ConegeinconCinccaprcs  le  decez  du  fondateur  Robert 
de  HircourEuerquedeCoun:ânces,rc  noinmoitM.  Marin 
do  IVlirigny,proche  parent  dTagucrrand  de  Marigny,veid 
que  ladi  ce  -ipprobacion  de  TEueique  de  Paris  n'edoitpas  af- 
fez  formelle  pourdirpenfer  les  eftadians  audit  Collège  d'al- 
ler à  la  parroilFeouyr  la  MefTe,&  aiîifter  aux  offices  diuins  en 
rEgiifed'icelle,il  obtint  du  S.PereClement^.vnelcrit  pour 
la  Ckapelle  dudit  Collège,  dontla  teneur  enfuit. 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D,  64^ 

Bil^lomA'PontïfdHmpûfacdloVencrAhiHsCGllegij 
de  Harkttria, 

démens  Bpifiopus  feruus  feritorum  Deidileéf^fîlif  Magifiro  éf 
CoHe^io  fchoUrium  Domus  de  Haricuria  Pnnjienfis  Snlutem  O* 
Jpofioltcam  benediBionem ,  Meruit  vefird  deuotionis  afeffus, 
e^uem  ad  nos  &  Romanam  geritls  ecdcfiam^'vt  fetitionibus  veftriSy 
quantum  cum  Dco  poj/kmus  y  fauorahtliter  annuamus.  Veftris 
ttaque  in  hac  parte  fupplicationibus  inclinât  i,  vtvos  in  cape  lia  feu 
Oratorio  domus  de  Haricaria  Parijienfi  diuinum  offcium ,  diur- 
numpariter&  nodurnum  ^cum  nota  &  fine  nota  fingulisdiehus 
celebrare  dr  facere  cclebrariy  etiam  abjque  licentia  Epifcopi  Pari- 
ftenfisy  qui.  cfi  &erit  pro  tempore  petita  ucl  obtenta  (  Epifcepalis 
(^parrechiaiis  ecclefix  ac  cuiuflibet  alterius  iure  alittsin  omnibus 
femperfaluo  )  vobis  aucforitate  apoflolica  de  fpeciali  gratia  indul- 
gernus.  Nulli  ergo  omnino  hominum  lice  a  t  hanc  pa^inam  nofir^ 
conccfionis  infiingereyVel et  auju  temerario  contraire.  Si  quis  au- 
tcm  hdc attentare prjefumpfertt  :  indignât lonem  Omnipotentis  Dei^ 
X^  Beatorum  Pétri  &  Pauli  Apcfiolorum  eius,  f'c  noueritincurfuru. 
T>ùtum  Auinioni  Kalen.  luntj ,  Pontificatus  nofirï  annonono.  Suh 
plumbo,in  caud.i  dnplici  ferica  appenfo. 

Tout  ce  que  deflus  concernant  ie  Collège  de  Harcour,  ie 
rayapprisdenobleôcfcientifiqucperfonneMaiftrcGeorge 
Turgot,  lieur  de  Demouuille, licencié  en  Théologie ,  Proui- 
fcurduditCollege,&;Oificial  denoftre  Abbaye  S.Germain 
des  Prcz. 

Du  Collège  des  Cholcts, 

IEan  Cbolet  na tiF du  Diocefe de  Beauuais,6^ depuis  Euef- 
qued'iceluy,Pre{l:re  Cardinal  du  titre  de  laincle  Cécile,  & 
Légat  en  France,  après  auoir  longuement  ôcfaindemenc 
vefcu,&:  ayant  efté  en  commiiîion  pour  le  Roy, fe  fentitpreC 
fëdemaladie,&  fit  Ton  teftamenc  en  l'Abbaye  deMonftier 
laCelieaupresTroye  en  Champa5ne,lc  premier  Dimanche 
de  l'Aducnt  1189.  Par  lequel  il  ordonne  fa  fepuJture  en  l'Ab- 
baye de  S.  Lucian  près  Beauuais:  5c  leur  faicl  laizdedeux 
mil  liures  pari(îs,pour  eflre  conuertis  en  fond  de  terre.  A  la 
chargequeleConuentdudit  lieu  célébrera  touslesmoisà 
perpétuité  vn  obirpour  luy,  ôc  qu'aux  iours  defdits  obics 

MMrnm  ï\] 


G^r,        ^    VNIVEÎISITE'  D  E  PARIS, 

fera  baillé  pitance  aux  Religieux  du  reuenu  de  ladite  rente, 
leionrcilimation  qu'en  fora  le  Prieur  ou  Soufprieur.  Les 
autres  laiz  de  ce  Jeuot&:  libérai  Pallieur  faits  auxEglifcs^ 
pauures  de  diuers  DiocefcSjConiointsauccle  premier  mcn, 
tionné,montentà  vingt  fept  mil  deux  cens  foixante  ôc  dou- 
zcliures  dix  fols  tournois.  Non  compris  ce  qui  enfuir,par- 
ce  qu'il  ne  fe  peut  bon ncmentfo mm er. 

A  toutes  les  Eglifes  Collégiales  de  Beauuais  ,à  chacune 
centiolstourn. 

A  tousles  Preftres  du  Diocefe  de  Beauuais  quife  trouuc- 
roncifon  enterrement,  à  chacun  x.  fols 

A  toutes  les  maladeries  dudic  Diocefe,  aufquelles  en  ce 
ceftament  ne  fe  trouuera  auoir  cilc  faici  laiz  particulier, à 
chacunexx.  fols  panfis. 

A  tous  les  Conucntsdes  Cordeliers  &Iacobins  delapro- 
uince  de  Normandie, à  chacun  Conucnt  àiiy;.  iiures  tour- 
nois. 

Item  aux  Hofpitaux  du  diocefe  de  Roiienjà  chacun  Hof- 
pital  quarante  lois  tournois. 

Item  aux  maladeries  du  diocefe  de  Rouen,à  chacun  qua- 
ranrefols  tournois. 
Item  à  tous  les  Preftresparrochiaux  dudit  diocefe,  à  cha- 
1311.      cun  dix  fols  tournois. 

(tem  à  tous  les  Conuents  des  Cordeliers6cIacobins  du 
Diocefe  de  RoLien,Rheims,  6c  Sens,  aufquels  il  n'a  rien  lè- 
gue'particulièrement,  à  chacun  Conuent  dix  hures  tour- 
nois- 

Plus  parfonditteftamentila  ordonné  eftre  faits  cent  ca- 
lices d'argent  doré,  garnis  de  patènes  :  chacun  caliceauec 
/apatenepefantdeuxmarcs.  Defquels  il  veuteneftrediflri- 
bué  foixante  au  diocefe  de  Rouenj&quarantc  an  diocefe  de 
Beauuais,  aux  Eglifes  que  fés  Exécuteurs  mentionnez  en 
fbnditteflamentmgerontlesplusindigentes. 

En  outre  il  y  a  bulle  du  Pape  Celeftin  j.  dattee  du  i.  an  de 
fon  pontificat  aux  Calend.  de  Décembre, qui  eftoit  de  l'In- 
carnation iJ94.parlaquelieil  appert  qu'outre  tout  ce  que 
defrus,il  donna  àl'Eglife  Romaine  4.  mille  Iiures. 
Du  trefpas  é'fepulture  dadït  Cardinal  Cholet. 
lean  Choiec  Cardinal  ôc  Legac  deceda  en  l'an  n^i.  le  1, 


LIVRE     SECOND.  ^47 

iourd'Aoufl,  6c  fut  enterré  en  l'Egliie  de  l'Abbaye  de  fainct 
Lucian,  comme  il  auoit  ordonne.  Monfieur  Dom  Ican  Foy 
Dodeur  en  TheoIogie,Abbé  régulier  de  faindSymphoriaa 
près  Beauuais,m'a  afleuré  auoir  veu  par  efcrit,  que  fur  la 
tombe  dudit  Prélat  il  y  auoit  Ton  effigie  d'argent  en  boiTe 
proportionnée  à  iàgroiFcur  6c  gradeur,&  ornée  de  plufieurs 
pierres  precieufes.  Laquelle  fut  vendue  pour  reparer  l'Egli- 
fe,quiauoitell:ébruflee parles  Anglois.  Son  Epitaphe  qui 
cil  auprès  Ton  lepulcre  eit  tel . 

jfid  legensfijle^fenfa  quant Hifueritîfle  : 

Cuius  tnmpilchriim  ccrnis  fulgere  fcpulchrum. 

Efi  rofa  fuh  fetïA  quîimprj^munt  fubdita  metra. 

Et tantiflorà  vis  fe  dijfundit  odo ris. 

Ecce  fuh  hoctumulo  Venerabilù  ejfa  loannis, 

C.eciltx  titulo  déco  rati  plu  ri  bus  nnnis . 

roJleaLtgiitm  fuit  inclytfi^  atqnefrobatus. 

Vt  r  magm  cordis^  eut  m  mens  nefeiafirdis . 

Gloria  Erancorum,  deeus  orbis^formaj^  morum, 

Fautor  iufiorum^  eonfians  vltor  vitiorum, 

Canonii  O'  legumprofeffor  erat  generalis: 

Francoru?n  Regum  Confulbonit'S  &fpecialis. 

Prouocet  adfletumpietas  recolcndo  cholvtum, 

Tanquam  deletum  fontem  honitatc  repktum. 

Mers  quid  feeifli  ?  Vit£  refecans  itcr  tjii? 

Multa  gregi  Chrifii  chartfmata  fubripui/li. 

DapJIlis  &  mundus  verax  fuit  atque  fîdelû, 

Floreat  in  cœlis,  quia  nunc  fîhi  nemo  feeundm. 

Annos  deprom^ts  ocio  de  mille  trecentisy  ii<)i. 

Augujïmonas  quarto  lux  efimorientis.'  »ez,Aoti!  . 

Les  Carmes  enfuyuanSjefcrits  en  lettres  d'or, font  engra- 
ucs  à  l'cntour  defon  monument. 

Hac  in  capfclLi  latet  orhii  fulgida  ftella  : 
c         Cuiuis  fulgore  regio  h. ce  fuit  in  honore. 
2t.       E  ranci  a  L  egatumfufcepit  eumfibigratumy 

Eormam  virtutum,  Erancornmnohile  fcutum. 

Htevir  compofitusy  virverax,  vtrj.  pertti^s, 

Iu(lt44j  mumficF.^:,  Regum  fpeeialis  amieus, 

Ergo  mecum plore s prxclari  PatrlSj  ô"  ores 
-1       Vtpofi  hos  flores jrucf m  capiat  meliores. 


û^%  VNI  V  ER  SITE'  DE   PARIS, 

Envn  petit  linre  des  Cliolecs  eft  encore  cec  ÉpicaphcJ 
Jicl'^arum  me  j^rimus  ager  nut nuit^  henorat 

Jxoma  :fem  fœdcrafdcis  crant. 
Relliq^io^fietoé  yfttidiorum  infigma  crefcunt 
'Me  dtice .  J^isfuerim  comprebat  ifia  domns. 
Les  Reliiiieux  de  ikincl  Dciivs  font  fcn  Anniuerfairelc 
penulcicrme  luiilec. 

Des  Exécuteurs  du  teflamcnt  dudit  Reuerendifimt 
Cardinal  Jean  Cholet, 

Entrecinq  exécuteurs  du  Teftament  de  lean  Cholet  par 
luyinftitueZjil  n'en  demeura  quedeuXjC'efl  à  fçauoirMai- 
ftreEurarddeNoientel  ôi  Gérard  de  iain et  luft.  Lcfquels 
l'acquittèrent  dextremenc  de  leurs  charges  :  en  conuertif- 
/ant  premièrement vnlaiz de fix  mil  liures  tournois  (que le 
ttdateurauoit  dédié  pourla  guerre  contre  l'Arragonnoisd 
cllerecontinuoir,  cequ'il  n'aduintjà  l'achapt  desmaifons 
quieftoien  tau  lieu  où  eft  de  prêtent  le  Collège  des  Cholcts. 
Lib.x.  'feja-  Et  la  première  futl'hoftel  de  deffund  Gautict  de  Chambly, 
crifaeMjji  ^ gfj-jfj ]^ f^jj-nomme Dcmocharcs  ) Euclquc  deSenlis,qu'â- 
cheptcrentles  exécuteurs  de  fon  teftanicnt,  6c  Fut  amorty 
ledithoftelparIeRoydeFrancePliilippv:4.ditlcBcl,&ap- 
prouucpar  les  Religieux, Abbé &: ConucntdelaindeGe- 
neuiefue, moyennant  fix  cents  liures  tournois  qu'ilsenre- 
ceuren  t  pour  l'indemnité,  6c  referiieà  eux  quatre  fols  fix  de- 
niersparifisderenteFonciere,à  cauie  del'ufficedeCheue- 
cier.  Cet  accord  fait  en  l'an  1295.  leleudy  après  la  fefleS. 
Martin  d'hyuer.  Ce  qui  peude  temps  deuantc'eilai'çauoir 
le  3.  Dimanche  de  luillet  enlamefmeanneejleurauoit  efté 
permis  £cnudorizé  par  la  bulle  du  Pape  Boniface  8.  En  la- 
quelle auiîî  eil  confirmée  l'eiedion  defeize  efcholiers  mai- 
ftresés  Arts,  choifisparlefidits  Exécuteurs  des  Diocefifs  de 
Beauuais  &.  d'Amiens, pour  eftudior  enTheologie.Lefquels 
Executcursfurentnommcz  Grands  Maiilresdcldits  efcho- 
liers. Et  iccux  morts,  le  Pape  entend  qu'en  leurs  places  flic- 
cedentles  Doyens,ôciccuxabfensles  Archediacres,  ouau- 
tresperfonnes qualifiées  deidide^Eglifes.  Lefquels  di/po- 
ierontdefditseicboliers  chacun  pour  Ton  Dioceiè:&  pour- 
ront 


1 1  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  ^49 

Tontaugmcnterou  diminuer  ic  nombre,  félon  l'exigence 
des  affaires. 

Pour  le  chaufagcdcfditsboiirrierSjiceux  exécuteurs  bail- 
lèrent quatre  cens  iiuresparinsàmettre  à  rente  perpétuelle. 

Et  en  très  autres  maifons  qu'ils  achetèrent  pour  dilater  le 
collège  des  Cholets,ily  en  auoit  vne  petite  contigueau 
fufdithofteldeSenlis  ;  Où  ils  fondèrent  fixEfcoliers eftu- 
diâs  es  arts  libéraux.  Plus  ils  baillèrent  huit  cents  liures  pari- 
fisà  l'Eglife  Cathédrale  de  Beauuais  pour  acquérir  rentes 
annuelles  oc  perpétuelles  à  acheter  le  pain  de  chapitre  pour 
diftribuer  aux  chanoines,  qui  auroiêt  efté  à  la  grande  Meflc. 
Et  pour  cefte  fondation,  ils  font  tenus  de  faire  deux  obits 
folennelsparchacunan,&:touslesioursen  vne MelFe, dire 
vnecoIledeproprepourramcduditficurCholer. 

Item  Icfiiids  exécuteurs  ont  baillé  à  la  fabricque  de  Saine 
Pierre  de  Beauuais  fixcentsliuresparilîs. 

A  Thoflel  Dieu  de  Beauuais,  cent  hures  parifis. 

Aux  religicufes  du  Paraclit,  cent  liures  tournois. 

Aux  pauures  de  Nointel,  troiscents  liures  parifis. 

Auxpauureshonteux  de  Beauuais, centliur€sparifis. 
A  trois  fœurs ,  Yfabel,  Petronille  ('ouPerrette)&:  Ermen- 
garde  fqui  eftoient,  comme  il  efl  crédible,  parentes  ou 
alliées  dudic  Sieur  Cholet)  fix  cents  liures. 
Etplufieursautres  laiz  &;remifesdcdeniersàluydeuz,  qui 
feroien  t  long  à  référer. 

Cet  exécutoire  de  teilament  futpaffe  par  deuant  l'OfHcial 
de  Beauuais,  le  Mardy  après  la  feite  fainc  Clément  (qui  eft  le 
23  Nouembre)  1297. 

Maiil:reEurarddeNoientcl&  Gérard  de  faintluft,  exé- 
cuteurs (comme  dit  cil)  du  teflamentdudit  reucrendillime 
Cardinal  lean  Cholet  eflan s  décédez, lean  furnommële 
Moine,auffi  Cardinal  Jeur  (ucceda  feul  à  mefme  charge, 
exhorté ôcaudorizépar bulle  denon:reraindPere,Bonifa- 
ceS.  C'cll:  luy  qui  a  tait  les  flatuts  du  Collcgedes  Cholets, 
quifonten  grand  nombre.  Etquipareillementyafondé  en 
rani303-  quatreCommendesmaieures  ('ainflfont  ellesap- 
pelléesj&veucqueceux  qui  en  feront  pourucus  fbientdo- 
refnauant  nommez  Chappelins,  defqucis  deux  doibuenx 
eilre  de    la  ville  ou  du   Diocefe  de    Beauuais,  &:  les 

NNnn 


6^0  VN  I  VERSITE'  DE    PARIS, 

deux  autres  delà  ville  ou  du  Diocele  d'Amiens.  Ec  quelef- 
dirs quatre Chapellains f'acordent  teilcmet  enfemblc qu'il 
yait  tous  les  iours  deux  MelTes  (atout  lemoins)  en  la  cha- 
pelle faind  Symphorian,  oùils  alloientdeuantlaconftru. 
cliondecelle  qui  eftmaintenanten  leur  Collège, 

En  lamefme  année, les  Euefquc,  Doien  ,ChanceIlicrôc 
Archediacrc  dei'Eglifccle  Pans  ont  cohrmélalufdite  fon- 
dation. Il  y  a  encore  vne  autre  commende  ou  chapellenic 
mineure, dide de  Rauenel.  Comme  le  reuenu  du  Collège 
s'cft  augmenté  par  bon  mefnage  &  nouuelles  donations, 
aulîi  le  nombre  des  BourGers  eft  creu  iufquesà  vingt  grands 
Théologiens,  &.i6.petis  eltudiants  es  arts  liberaux^delquels 
la  moitié  doiuent  élire  du  Dioccle  de  Beauuais,&:  les  au- 
tres du  Diocefe  d'Amiens.  Et  y  a  Bulle  du  Pipe  Boniface  S. 
confirmant  ce  nombre  de  Bourficrs,  la  qualité  d'iceux,rof- 
iîcedc  Prieur,  les  Procureurs d'iceIiemaiion,ôc  le  Cuftos. 
Qui  eftceluy  qui  confère  de  plain  droitles  petites  bourfes 
tantd'vn  diocefe  que  del'autre.  Commefailoit  iadis  Mon- 
fieur  Seguier  Doyen  de  noftre  Dame  de  Paris  ôcConfciller 
du  Roy  enParlcment.LcfufditPapeaaunTiapprouuëlerei- 
glementdu  collège  faitpar  le  Cardinal  le  Moine. 

En  l'an  1352.162..  Ianuier,Geufroy  du  plelîîs,  fondateur 
du  Collège  du  pleflis,  en  la  rue  S.Iacques  donna  par  fon 
Tcflament  cent  liures  tour,  aux  Bourfiers  du  collège  des 
Choletz:  En  recompenre(commeil  teftifîe  )  desbiens,qu'il 
pouuoit  auoirreceusdeleur  fondateur  lean  Cholet  Car- 
dinal. 

Lamaifondes  Cholets  efloit  premièrement  appellee,  la 
maifon  des  pauuresefcolliers,  près l'EglifeSaind  Efticnne 
des  Grecs. 
Lefdits  cfcoUiers  n'ont  eu  fi  toft  en  leur  maifon  vne  Chap- 
Deh  cha-  pelle,  aius  allaient  à  la  Mellb  &  au  diuinferuice  en  la  Chap- 
peiicfaind:  pelle  S.  Symphorian,  quieftàropofiteôcdcuantla  erande 
"'   *  porteduaitCollege.  Et  en  auoient  vnecie^parlape^mlU 

îionde^Abbédeiainc^:eGeneulefue;auquelellc  appartiéc 
pkfjo  ttire.  En  leurs  anciens  tiltres  ôc  regiftres  elle  eft  appel- 
lee Omtorinm  ftue  CdpelU  fancfi  SymfhoYiani  in  vineis.  L'ora» 
toirc  ou  Chapelle  de  fainct  Symphorian  aux  vignes  pource 
que  comme  nous auons  prouué  au  commcnccmencdece 


LIVRE    SECOND.  éjï 

fcGond  liure,  tout  ce  quartier  là  anciennement  eftoicplantc 
envienes.CeftecJiapclleayantlogismanablc&iardin-  n'a,       .r 
rien  de  commun  auec  les  maiionsoccourccotigueducolle' dcS.Michcî 
gc vulgairement  dit  de  S.  Michel, membre  dépendant  de  dcuant  Li- 
l'Abbaye  du  montS.  Michel.  Auquel  lieu  il  n'yeuriamais  ^^"'' 
exercice dclettres,nybourfiers  fondez,  &rcpeutprouuer 
par  tiltres  de  crois  cents  ans  ou  enuiron,que  c'eftoienc  mai- 
Ions  ourefidoientdespcrfonnes  laicques,  ou  Ecclefiaflic- 
ques,ielonlesbauxàeuxfaicls.  Carenrani3i5.  Nicolas  de 
Franuille,  chanoine  de  Rouen  les tenoit,& par fes  lettres 
dattees  du  3. Dimanche  d'apresPaiques,recognoiftauoir  eu 
permifîion  de  l'Abbé  de  fainâie  Geneuiefue,de  faire  ou ucr- 
tureScpofervneporteaumurduiardinde  la  Chapelle  faine 
Symphorian,poury  entrer  delà  court.  Sousconditionque 
ledit  Abbé  la  pouroit  ofter,  &  faire  reparer  le  mur  en  Ion 
premiereilat,quandbonluy  femblcroit. 

ParmefmcfouiFrance,enran  1336.  Iciourdela  Natiuité 
nofl:reDame(quien:le8.Sepcemb.)futpermisàIeandeSme- 
meure  djecenteurdefdices  maiions,d'auoirvneportejpour 
entrerdefacourtenladide  chapelle  defaind  Symphorian, 
y  célébrer  MelTe  ôc  dire  fon  feruice .  A  la  charge  que  quand 
\<::s  Religieux  de  faincle  Geneuiefue  y  feront  pour  leur  re- 

reer,  il  n'entrera  ny  à  la  chapelle  ny  au  iardin. 

Ccftc  chapellen'eft  pointvnieâaucune  office  des  Religi- 
eux de  fain  te  Geneuiefue,&:  a  touliours  eilé  libre  aux  Abbez 
delà  conférer  tantàPrellres  feculiers  qu'à  religieux.  Corne 
ilappertpar  les  deux  cy  defllis  mentionez,aufî]  par  M.  Guy 
;  MaribralTe  Bachelier  en  Théologie,  qui  eneftoitchapeilain 
f  en  l'an  1528.  &  par  fon  fuccelTeurjMaiftrelean  le  Bief,  Do- 
uleur en  la  meîme  faculté. 

Maintenant  MoniieurLouysleBel,  Chanoine ôcCheue- 
cier de faincteGeneuiefue en eft  titulaire:  ôifuiuatTancien- 
ne  courtume ,  n'owblie  à  bien  receuoir  fes  confrères  qui  luy 
vont  ayderà  faire  le  diuin  feruice  le  iourS.  Symphorian,  qui 
cftleii.d'Aouft. 

En  l'an  15^8.  le  Pape  Sixte  5.  parfàbulledonneeàRome 
auditan,le24.  Nouembre,  permit  au  Roy  de  France  Char- 
les 9.  de  vendre  &  aliéner  à  perpétuité ,  cinquante  mil  efcus 
de  rente  du  temporel  de  l'Eglife^rachetableau  denier  24. 

N  N  n  n  i  j 


C;i         VNIVERSITE'    DE    PARIS, 
qui  eft  pourvn  efca  payer  vingt  quatre  efcus. 

Et  pour  exécuter  celle  venduion,ii  députa  MeiTcigneurs 
les  Cardinaux  Ciiarles  de  Lorraine,  Charles  de  Bourbon,ôc 
Nicolas  de  Pelué.  Lefquels  ordonnèrent  des  ComniiiTaircs 
parles  dioccfes,  pour  faire  le  département.  Suyuant  lequel 
l'Abbaye  du  Mont  fainâ:  Michel,  membre  dépendant  du  - 
diocefe  d'Aurange,  fot  taxceà  60.  efcus  d'or  loi  de  rente ,  au 
denier  14.  (  comme  dit  eft  )  reuenant  àraifon  de  53.  fols  tour, 
nois  relcu,à38i6.  liures.   Et  pour  payer  vne  partie  d'icellc 
Lamaifon   fomme  :  cn  Tan  i57i.le4.iourdeDecembre,lalurdi£l:emai- 
deS  Michel  Çq^-^  jg  fain£t  Michcl  fut  mife  en  criée  :  &  après  les  procla- 
dcexet!^^^  mations , affiches  &;  enchères  deuëment  faicles,  adiugeeà 
M. François Morel  Principal  ôc  àla  communauté  des  pau- 
urcsde  Montagu,pourlalomme  de  1260.  liures  tournois-. 
Et  à  la  charge  de  payervn  fol  tournois  pour  liures,  pour  les 
frais  6c  loyaux  couils  de  ladite  vendicion,  qui  montent  à 
cent  treze  liures.  Leiquelles  deuxfomrries  monfieur  Clau- 
de Marcel  Receueur  gênerai ,  confc^fle  auoir  receucs  par  fa 
quittancequ'il  a  bailieeaufditsdeMontagu,dattce  du  28. 
Feurier  i)7i-  Et  demeure  ladite  maifon  de  S.  Michel  feule- 
ment chargée  de  fcpt  fols  parifis  de  cens,  payables  par  cha- 
Gunanau  lourfaincl  RemyàMeATieursles  Religieux,  Abbé 
ôc  Conuent  de  fainde  Gcneuiefue. 

En  l'an  m  04.  par  permilfion  deReuerendpereenDieu 
Eftienne  de  Poncher  102.  Eueiquc  de  Pans ,  &  de  Philippes 
Coufin,AbbédeiainclcGeaeuiefue,ceuxdesCholetsiirêt 
baftir  &  conftruire  vne  Chapelle  en  la  ceinture  delcur  Col- 
lège ,  fans  eilre  plus  fubiets  de  fortir  pour  aller  à  celle  de 
S.Symphorian.  Laquelle  fut  dediee  l'an  1519.  le  10.  d'Aouft. 
Soubs  condition,  qu'ils  n'y  pourroicnt  enterrerperionnc 
fansle  confentement  dudit  Abbé  de  faincle  Gencuiefue,  ou 
defon  Vicaire,  &:da  Curé  de  S.  Eftienne  du  Mont. 

Ils  eurent  aulfi  permilïion  d'ériger  vn  Ciboire  enladid* 
Chapelle,  lequel  fut  fait  d'argent  cn  l'an  1520.  le  premier 
iour  de  lanuicr,ôc  coufta  cent  douze  fols  deux  deniers  tour- 
nois. 
Du  puis  des  En  l'an  1-^02.  le  puits  des  Cholets  qui  f'en  alloit  en  totale 
choieis,  ruine, a  cfté  reparé  ,  en  reprenant  depuis  \ts  fondements 
oilanc  les  pierrespouxnes  U  y  employant  lufqucs  à  quator- 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  6f^ 

ze  aOfizcs  de  grolTes  pierres  de  caille.  V'ne  partie  auffidcla 
charpenterie  a  elle  changée,  ôc  le  defTus  garny  de  plomb 
neuf  en  forme  de  chapeaux  de  Cardinaux,  comme  on  le 
void  pour  le  iourd'huy.  Et  cft  à  noter  que  de  derrière  les 
vieilles  pierres  qu  on  olloit  pour  en  mettre  de  neufueSjfor- 
tit  vn  air  fi  puant  êc  inf-ecî  ,  que  plufieurs  en  furent  en 
danger  de  mort ,  fi  Dieu  par  vne  grâce  fpcciale  n'y  eut 
pourueu. 

Vriuikges  ^offices  y  &  fondations  du  Collège 
des  chalets. 

Audit  Collegefe  void  vne  Bulle  du  Pape  Martin  4.  Ôivnc 
autre  de  Nicolas  quatnelme  parlerquellcs  il  efldonnépou- 
uoir  auCardinal  du  tiltre  de  laincle  Cécile,  dicl  lean  Cha- 
let, de  faire  ccftam en t,  léguer  &  donner  de  fes  biens  6c 
moyens. 

Plufieurs .uTtres  &  diucrfes  Bulles  du  Pape  Boniface  8.  en- 
uoyeesaux  exécuteurs  du  teitamentdudit  Cholet,&  aufli 
au  Cardinal  le  Moine  ,à  l'Abbc  de  fàincte  Geneuiefae,& 
auxEuerquesdeSenlis>Noyon;Amiens,&autres,pourrin- 
flitution  de  fon  Collège. 

Autres  Bulles  du  Pape  Benoift  11.  enuoyees  aux  Doyens 
de  noftre  Dame  de  Paris ,  d'Amiens  &  de  Novon ,  contre 
ceux  quiferoientiniuresauxEfcholiersdesCholets. 

Les  Officiers  de  ce  Co-llege  font  les  Prieur ,  Procureurs,  & 
Libraires,  en  Latin  Ltbrart/ j  cleuz  à  la  pluralité  de  voix  des 
maiftres  BourfiersTheologiens  de  ladite  mailon  ,&:ne  peu» 
uent  eftre  plus  d'vn  an  à  melmc  charge. 

Il  y  a  trois  grands  main:res,pourauolr  efgard  fur  le  Collè- 
ge, &pourpouruoirauxgrandes  &  petites  bourlesdclVa 
&:  l'autre  dioceie. 

Les  prefentateurs  des  grands  Bourfiers,  font  les- Chapi- 
tres de  BeauuaisÔL  Amiens  Que  fi  en  leurs  compagnees  ils 
n'ontperfonne  capable  qui  puiiiè  ou  veuille  prendre  cefte 
charge:  Us  en  peuuent  nommer  quelquVn  des  p!  us  notables 
de  leursvilles.  Quant  aux  petites  bourfesleCufbosoufa- 
perintendantmai  tre  du  Collège,  (qui  lefutdefon  viuanc 
Monfieurle  Doyen  Seguierjlespeut  conférer. 

Il  y  aaudit Collège  plufieurs  belles  fondations  Royalles 

NNnn  iij 


é54  VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

du  Roy  Charles  y  I.  ^e  quelques  Cardinaux,  comme  di* 
Cardinal  Cholet,  du  Cardinal  le  Moine,  ôc  du  Cardinal  de 
Boulongne.  DcsEuelques  de  Senlis  &  Noyon,  de  pluficurs 
Doyens deParis,d'Amicns,Senlis&:Noyon.  De  plufieurs 
Archidiacres, Chanceliers, Chancres 6c Chanoines  de  Pa- 
ris, Bayeux, Rouen,Beauuais,Scnlis,Amiens ôcNoyon.  De 
plufieurs  Dodeurs,  tant  en  Théologie  qu'en  Décrets:  des 
grands  Maiftresdudic  Collège  des  Cholets  qu'autres  per- 
lonnes  Eccieliaftiques  ;  comme aufli  des  perfonnes  laicques 
de diuers lieux.  Ce  qui  fe  void  par  lesliuresdesfondations 
audit  Collège.  Pour  lefquelles,  de  calcul  faid ,  il  fe  dit  (  ou 
doit  dire)  par  chacun  an,mil  cent  quatre  vingt  deuxMelTes, 
tant  hautes  que  baiTes.  Non  comprislesobitsfolennels^auf- 
quels  refaitiermon  en  Latin. 

De  ce  Collège ,  petit  en  eftenduë ,  font  fortis  de  grands 
perfonnages, comme  desEuefques:  lean  Boery  natif  d'A- 
miens,EuefquedeMeauxcnrani447.  Vn  autre  du  diocefe 
de  Beauuais,  quifut  Euefquc  de  Langres,lequel  auparauanc 
auoic  elle  confedèurdu  Roy  Charles  VII.  Au/îî  pkificurs 
autres, qui  ont  eflé  précepteurs  ô^confcfTeursdcsRoysÔC 
Piinces. 

DU'  Collezc  du  Cardin jI  le  Moine, 

MEffirc  Jean  le  Moine  nafquit  en  vn  petit  village  du 
diocefe  d'Amiens  près  Abbeuille,  que  l'on  appelle 
CrelTi  ou  Crezi.  Aucuns  penfent qu'il  eftoit fils dVnMaref- 
chal:  pource  qu'il  a  blazouné  ï^s  armes  de  trois  doux.  Il 
cflcrediblequecefoitplufboftenmemioirede  lapafTion  de 
noflre  Seigneur.  Quoy  qu'il  en  foit,  tout  le  monde  eft  d'ac- 
cord qu'il  fauança  par  les  efludes,  ôc  qu'ayant  cftudiëen 
droit  Canon , il  f'achemina  à  Rome  :  où  il  fut  bien  rcceu 
d'aucuns  Cardinaux.  A  la  fuirtedefquels  il  compofà quel- 
ques glofcs  fur  le  6.  desDccretalcs,quclePape  Boniface  8. 
auoit  nouuellement  compilé:  &:  par  ce  moyen  vint  en  la  co- 
gnoiffance  &  amitié  du  fainct  Père,  qui  le  fitpremierement 
EuefquedePoidiers,&puis  Cardinal  du  tiltredesiàinds 
Marcellin  &  Pierre  Martyrs.  Et  finalement  l'enuoya  Lcgac 
en  France,du  temps  du  Roy  Philippes  le  Bel.  Duquel  il  ob- 
tint de  grandes  immunitez  2c  amortilTemcnts  pour  doter 
Ton  Collcgc,intituléencoreduCardinalle  Moine.  Maiftre 


LIVRE    SECOND.  65J 

Nicole  de  Grauibiis  boudler  d'iccluy,ôc  Docleur  en  Théo  - 
logie,aercTiclaviedecebon&  dodePrelac,6cprudemmêc 
remarque, que  combien  qu'il  fucparuenu  par  l'eftude  du 
droicl  Canon:  Il  n'a  toutefois  voulu  fonder  (on  Collège,  ny 
celuy  des  Cbolets(carilfut  exécuteur  du  teflament  du  Car- 
dinal Cholet, comme did  eil  cy  delTus)  que  debourfiers 
Théologiens  :  cognoiifant  que  la  plufpart  n'eftudient  en 
droid  Canon  que  pour  chiquaner  des  bénéfices.  Et  pour 
celle  melrne  raifon,  il  ne  permet  à  aucun  de  Tes  bourfiers 
d'alleraux  efcholes  de  Décret, linon durantles vacations. 
Le  commentaire  qu'il  compofa  iurle6.  des  Dccretalcsfut 
impriméà  Paris  par  lean  Petit,  l'an  1535.  Et  eftainfi  intitulé. 
Clo(fi  aurea  nohà  priori  loco/uper fexto  Décret altum  libr»  tradtfa 
per  Reuerendifimum  D.  Dommum  loannem  monachum  Picar- 
dtim ,  Sacro  /àn£Î£  Rôm4^£  Ecdcjix ^resbyterttm  Cardinnlem^  ac 
Vice  came  llarium  meritifsimmn. 

Iceluy  Cardinal  en  l'an  1301.  &  du  rcgnede  Philippcsle 
Bel  le  17.  acheta  les  anciennes  maifons  où  auoient  habite 
quelque  temps  les  frères  Hèrmites  mendians  de  l'ordre  S. 
Auguitin,  (îzesàParis,aboutiiransd'vn  bouta  la  rucSaind 
Vidor,  6c  de  l'autre  au  riuage  de  Seine, au  lieu  dit  vulgaire- 
ment le  Chardonnct, 6c  en  latin  Cardufietum-.ipourcc  que 
ces  terres  efloient  aucunement  en  friche  &  couuertes  de 
chardons.  En  l'enclos  defquelles  efl  l'Eglife  S.  Nicolas  ,  qui 
retientlelurnora  du  Chardonnet:6c.  non  du  Chardonne- 
ret,pourlederiuerabu{iuementdu nomd'vn  oifeau.  Etcô- 
bien  qu'il  déclare  par  fes  lettres  de  fondation  le  lieu  fufrîlant 
pour6o.artilles,ou  ell:udiâtsauxartsliberaux,6C4o. Théo- 
logiens :toutesfois  il  n'y  a  fonde  de  Ion  propreque quatre 
Artiftes  6c  deuxTheologiens,qui  doiuent  cflre  de  la  ville  ou 
Diocefe d'Amiens :conltituantpour la  penlîon  de  chacun 
artifte  quatre  marcs  d'argent  pur,  net,  6c  du  poix  de  Paris;6c 
pourleTheologien,{ixmarcs.Etneveutaucun  eftre  rcceu 
bourrier,qui  ait  en  patrimoine  ou  benehce  la  valeur  de  trois 
marcsdargent.Nuiaulîînepeutcftrereçeuau  nombre  des 
Theoiogiens.bourficrSjS'iI  n'eft  préalablement  M.  es  arts. 
Etnedoitpour  Ton  entrée  faire  aucuns  banquets  ou  diftri- 
bu  tions:  ains  feuiemen  t  baill  er  cent  fols  tournois,  pour  eftre 
employezaux  nappes  6c  vtenfilies  de  la  communauté.  Le 


M^  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

Prieur  oiiPrincipalcftclleurvnclésThcoIogicnsparlegrad 
Maiftrejck.IcsautresTheologien5  bouriiers  le  18.  Odobre, 
ioLir  de  làind  Luc.  Et  quatre  lours  après,  il  fe  fait  elcdion  de 
deux  Procureurs.  En  mémoire  decelle  fondation  ledit  Car^ 
dinal  a  ordonne  que  fa  maifon  s'appelleroità  perpétuité,  la 
maifon  du  Cardinal.  Laquelle  le  dit  à  preient,  le  Collegedu 
Cardinal  IcMoine.Etpourtousceux  qui  y  voudroientfon. 
der  vn  ou  plufieurs  autres  bourllers,  il  a  permis  qu'iccux 
decedans,  ils  en  puilîcntprefenter  d'au  très  pour  eftre  admis 
par  le  grand  Maiftre,  demeurant  àeux  &  à  leurs  fucccfleurs 
le  droit  de  nomination.  Et  tout  ce  que  deiliis  a  elle  confir- 
mé par  le  Pape  Boniface  J^.  l'an  8. de  Ton  Pontificat,ôc  4.  iour 
deAlay. 

Celle  dernière  article caufa  la  création  de  plufieurs  nou- 
ueaux  bourfîers.  Et  entre  autres  leaitCholet  CardinaLfon- 
dateur  du  Collège  des  Cliolets(comme  dit  efl)  y  a  ronde  dix 
bourfiersTheologiens  natifs  duditDiocefc  d'Amiens.  Lef- 
quels  il  vcutpcrccuoirmefmereuenu,  que  les  autres. 

Plus,  très  noble  &  vertueux  Seigneur ,  leandeGrauibus 
(ainfici^t il  appelle  enlatinj  Cheualierdel'Ordre, parente 
héritier  en  partie  dudit  Sieur  Cardinal  le  Moine ,  y  a  fondé 
encoresd'autres  bourfîers  riufques  a  ce  que  par  arreft  de  la 
CourdeParlement,duJ5.  lanuier  1544.  le  nombre  aefléli-» 
mité  &  arrefté  a  fix  bourfiers  artiens  &:  18.  bourfîers Theolo-, 
giens.  Et  les  marcs  d'argent  qu'ils  receuoientcôuertis  en  ar- 
gent monnoyé,felon  l'aualuation  du  marcfaicte  en  l'an  ijji. 
J.e  2.  lour  de  Septembre,  par  vneientence  donnée  entre  lef- 
dits  bourfiers&M.  lacquesRoulTet  Curé  dudit  Collège, àr 
quatre  liurcs,dix  fols,huid  deniers  tournois  ledit  marc.  Qu| 
feroit  pour  les  fix  marcs  du  Théologien  ly.liuresquatrelols 
tournois.  Etpourles  quatre  marcs  derarticn,i8.Iiures,deux 
fols,huid  deniers  tournois.  Toutesfois  la  Cour ,  fans  regar-. 
der  de  fi  près, a  ordonné,  que  le  bourfier  Théologien  aura 
dereuenuannuelié.liurestourn.  &  par  chacun  iour  deux, 
painsblancs:  l'vn  pourdifner6crautrepourfoupcr,poifans 
chacun  douze  vnces.  Eric  bourfier  artien  aura  i8.1iu.  tour, 
feulement-  En  ce  nous  voyons  quel  détriment  prouientaux 
pauures  bouifiersdecechangement  de  marcs  d'argent  en 
argent  monnoyé,contre  la  volonté  ôc  ordonnance  du  tefta- 

reur 


LIVRE    SECOND.  657 

tcur  :  qui  preuoyoit  raccroiïïementfuturdu  pris  des  viures, 
veil:ements,&: autres  chofesneccirairesài'homme,à  quoy 
fî  raugmencation  du  pris  du  marc  d'argent  ne  correipon- 
doit,  ladite  fondation  leroic  infuffifànte.-Commei'on  void 
auiourd'liuy  que  Je  marc  d'argent  vaut  29.  liures,&:lesïurdi. 
tes  chofes  font  au  fupreme  degré  de  pris.  Tellement  que  les 
fix  marcs  d'argent  ordonnez  pour  vn  BourfierTheoiogicn, 
ncreuiennentpasmamtenantaupris  d'vnfeulmarc.  Pour 
cefleconfiderationj  les  bourfiers  ont  tant  faid,  qu'ils  ont 
auiourd'liuy  chacun  40.  liures  tour,  ôc  quand  on  les  a  voulu 
réduire  à  la  première  taxe,  ils  ontformé  oppolition  au  con- 
traire, qui  elt  demeurée  indecife. 
>î  La  petite  nuiere,  didc  c!e  JBieure  ou  Parifîenncmentde 
P  Gentilli,pa(roitiadisauant qu'elle f Lift  dell:ournee,parder- 
ii  fus  la  place  ojù  ce  Collège  efl:  fitué,  comme  il  l'en  voit  enco- 
ji   xesdes  remarquesaudit  Collège, &,  en  ccluy  que  l'on  fur- 

nomme  des  bons Enfans  de  rVniuerficé,&  comme  encores  La  rue  fi- 
le furnom  qu'en  retient  la  rue  iufqu'à  preient,  le  ferable  ^'^"'^=- 
confirmer  aifez  pertinemment. 

Ledit  Cardinal  le  Moine  decedaà  Auignon,le  22.  Aouft 
i3i3.ôcfon  corps  fut  apporté  à  Paris, ôcinhuméen la Ciia. 
pelle  de  Ion  Collège,  le  premier  iour  d'Odobre  à  mef- 
me  année,  comme  il  eft  crédible  :  toutcsfois  la  datte  eft 
effacée. 

L'infcription  de  fa  tombeeft telle. 
BfC  iacet  Domtntis  loannes  Monachus^  Anjhiiinenjis  Diocejïsy 
Tituli  fanclorumMarcellié'  Pétri  Preshyter  Cardtnâiis  jfitnda- 
îorîftmsdo^^jv^,  ^^tebtjt  Aueniône ^  \/6nnq  Bcmmi ^is  13.  die 
2  J.  yÎHgùfii .  Se  fuit  us  futt  hic  frima  die  menjîs  Ociûhrlsy 
Anne  . .. 

lia  eu  vn  frère  nomme  AndréleMoine,queDemochares 
furnommedeCreilîjàcaufedu  lieu  de  fa  natiuité.  Lequel 
futle65  Euefque  deNoyon,&printpofreiïion  del'Euelché 
la  vigiiefaincl:  Laurent  1504.  deuant  la  porte  du  chafteau, 
comme  c'eftoit  l'ancienne  couftume, fumant  ce  qu'en  efcjit 
ledit  Dcmochares.  IldecedaàSempigniaupresNoyoD,ôC' 
fut  fon  corps  apportéà  Paris  6c  enterre  en  la  Chapelledudit 
CoIles;e,ioignantfon  frère.  Où  fe  void  encore  la  tombe, 
ayautcsenuironilafubfequente.efcriture  engrauee.  Mais 

OOoo 


L 


6^t  VNÎVERSITE'   DEPARTS, 

J'an  6c  iour  de  Ton  trefpas  ne  fe  peuuenc  plus  lire. 

Hic  tacet  Dommus  Andréas  Monachus ,  Ambixnenfis  I>tocefisy 
quondam  Nouiomenfis  Eptfcofw  ^frater Gcrmdnm  Bomtni  loan- 
nù  monachiytfliHs  domus  fundat9rîs.,^jù  obijt  Anna  Bomini  MiU 
lefimo ^ 

Aprilis,  apud  Sempigniacum^prope  Nouiomum.  Infeptima  dte 
menfis  M n^ fequentis  fuit  hic fepultns .  In  augmentumfchoUriitm 
domus  hutus  y  quatmrmiUia.  Florenorumde  Florentia  legmit. 
Orate  pro  eo. 

En  ce  que  tous  deux  font  appeliez  Moine,  i'infere  que 
c'eftoitleurfurnom, 6c  non  qu'ils  fufTenc  de  la  profcflion 
monaftique. 

DU'  Colleze  de  Nauarre. 

o 

E  Collège  de  Nauarre,  autrement  die  de  Champagne, 
fut  fonde  par  feu  debonneraemoireleanneparlagrace 
de  Dieu  Royne  de  France  £c  de  NauarrCjComtelle  Palatine 
'3^4-    de  Champagne  6c  Brie,  \'^\\  de  grâce  1304.  Oiiellevouloit 
qa'ily  eut  trois  rortcsd'efcholiiers.  C'eftàTçauGir  vingt  en 
Théologie,  qui auroient  chacun  par  femame  defcptiours 
huictfolsparills  :  6c  trente  en  Phiiofophic, qui  auroient  cha- 
cun parlemaine  lix  fois  pari  fis.  Lelquels  Arciens  auroient 
vn  maiitre  expert  en  Philofophie ,  6c  aufîi  de  bonnes  mœurs 
pourlescnieigner.  Lequel  maiilreauroitdoublebourfede 
bourfier  Arcienpour  fon  falaire.  Et  depuis  cetempslàona 
cflabli  vn  loufmaiftre  Artien,qui  n'cil  pointde  lafonda- 
tion  delaRoyne(  ce  qu'il  faut  bien  remarquer,  j  Outre  ce 
vingt  efchoiiers  Grammairiens,  qui  auroient  chacun  pa>r  fe- 
maine  quatre  ibis  parifis.  Lefquels auroient  vn  maiftre  en 
Grammaire  iuffiiamment  inftruitpourles  enfcigher,lequel 
auroit  double  bourfe  Grammairienne  ,  c'eft  à  dire  huid 
lois  parifis. 

QjjantauProuifeur, qui  cflla féconde perfonne du  Col- 
lege^il  fut  inilitué  par  le  doyen  auecqucs  la  faculté  deTheo- 
logie,  pourauoiri'oîn  du  temporel:  Nepouuant  toutefois 
prcftcr  ou  receuoirargent, faire  des  defpenfcs  tant  foit  pca 
grandes  à  la  réparation  duditCollegc,iàns  le  communiquer 
premièrement  à  Mefîîeurs  le  grand  MaiiUe,  Principal  des 
Artiens,  Principal  des  Grammairiens,  6c  au  Doyen  ,qui  efl. 
icplus  ancien  des bouriiers Théologiens. 


L'IVRE    SECOND.  ^^9 

Il  fautremarquerqu'cncctemps  là  leDoyen  de  Théolo- 
gie aucequcs  la  faculté  eitoic  ce  qu'eftauiourd'huy  le  grand 
Confeiîcur  du  Roy. 

Le  Prouifeur  doit  rendre,tout  au  plus  tard  Tes  comptes 
de  trois  ans  en  trois  ans  en  la  prclence  de  Mcfïieiirsles  grand 
Maiftre,principaldes  Artiens, Principal  des  Grammairiens, 
deux  les  plus  anciens  des  bourficrs  Théologiens,  &  le  plus 
ancien  chapelain  refidâtau  Collège.  Que  ('ils  ne  fcpeuuent 
accorder ,  ils  von  t  droit  à  la  chambre  des  comptes,  qui  a  de 
couftume  de  les  entendre  gratis. 

Pour  le  regard  des  Chapellains ,  il  fut  dit^  qui  1  y  en  auroit 
deux  perpétuels  qui  fcroient  le  fcruice  de  femaine  en  femai- 
ne  l'vn  après  l'autre  akernatiuement.  Lefquels  Chapellains 
auroient  autant  qu'vn  bourfier  Théologien,  ôc  auiFideux 
Clercs  qui  auroient  chacuii  la  valeur  d'vnebourfe  Gram- 
mairienne. 

La  Royne  commanda  qu'vne  terre  proche  de  Paris  feroit 
achetée,  qui  vaudroic  deux  mil  liures  de  rente,  pour  Tcntre- 
tenement des  Elcholiers.E  tau  lieu  décela,  Ton  mary  Philip- 
pe le  Bel  print  les  deniers  defquels  ondeuoit  acheter  ladite 
terre  :  &  les  afligna  iur  la  Comté  de  Champagn  e,de  laquelle, 
ilsontiouyiuiqucsauiourd'huy.  Et efticeliefomme amor- 
tie &  non  rachetable. 

En  l'an  ijiy.  les  exécuteurs  du  teflament  de  ladite  fonda- 
trice (  aulquels  elle auoit  donné puiiîance  d  adioufl:cr,dimi- 
nuer,  ou  corriger  ce  qu'ils  iugcroient  eftre  bon  à  faire  j  le  3. 
d'Auril  ordonnèrent  qu'il  y  auroit  vn  foubs-maillre  des 
Grammairiens  pour  enieigncr  la  ieuneire.  Lequel  fous  mai- 
ftre  auroit  la  valeur  d'vne  bourfe  Artienne ,  c'cftàdirelix 
folsparifîs. 

AulFi  de  par  eux  fut  ordonné  qu*il  y  auroit  vn  maiftre  en 
Théologie, lequel  auroit  vingt  fois  parifis par  chacune  fe- 
maine: Et  feroit  tenu  de  lire  en  Théologie  en  ladicle  mai» 
fon. 

Lefquels  exécuteurs  ont  adioufté  pour  l'augmentation 
du  faind  office ,  deux  autres  Chapellains  &  deux  clercidef- 
quelsauroient  pareils  gages  queîesautresdelafondation. 

Et  fera  au  grand  Maillre&au Prouifeur, quand lefdids 
Chapellains  feront  abfents, d'en  fubftituer  d'autres  en  leurs 
places,  00 00  ij 


6G^  VN  I  VER  SITE'  DE    PARIS, 

Ilfautremarquerqu'ily  a  vn  gran  de  offre  ou  chrefor,  ap- 
pelle la  Gap>[c,oiiilyacroisdiuerfesrerr!.ires,6c  crois  diuerles 
clefs.  Donc  l'vne  appartient  au  grand  Maiftre,  l'autre  au 
Prouifeurj&Lla  troiiieime  au  Principal  des  Arciens.  C'eft  le 
lieu  où  fe  mec  le  refidu  de  l'argent. 

liyaaudi  deux  autres  grands  coiFres,  où  fegardentfoi- 
gneufemenc  les  Chartres  des  fondations  ûc  priuileges  de 
rVniuerfité  de  Paris. 

La  Royne  fondatrice  enrichit  pareillement  ce  Collège 
d'vne  excellence  librairie.  Et  en  iceluy  on  ne  receuoit  ancic- 
Demcntque  des  pendonnaii-es,  de  peurquelafrequentation 
des  allans&venans  dits  Martinets  ou  Galoches,  n'alterall: 
en  quelque  forte  la  d.fciplmedespeniionnaires. 

La  plus  grâd  parc  des  ieunes  Princes,  Seigneurs  &  Gentils 
hommes,  lont  couflumieremenc  nourris  &  inftruits  en  ce 
Collège pluftoft  qu'en  autre,  cat  pour  fon  afliecte  bien  xree, 
fcpourlanetcetcen  laquelle  on  l'entretient, que  pour  l'ei- 
gard  de  fa  Roya!  le  fondation. 

Leiy.  iour  d'Aouft, auquel  on  célèbre  la  feftede  fainci 
LouySjtous  les  Bacheliers  en  Théologie  fe  trouuentence 
•  Collège  à  la  prédication  de  l'vn  d'entr'eux ,  luiuanc  la  cou- 
ftume  ancien  ne. 

Au  portail  dudit  Collège  fe  voyent  deux  ftatues,  l'vne  de 
K,oy,  l'autre  de  Royne,au  deilous  defquellcs  les  deux  elcrits 
cv  delfousfontgrauez. 

Philippe  Pulcher i  Fraficorum  Rex  Chrifi'unifimus  ,  huins 
do7nti4  fiinda.  tor. 

Soubs  l'effigie  de  Rovne. 
loanna^  FrancUÔ'  N auarr^  Rcgma,  Campama^  Bru^  Cornes 
falitina ,  ha6  jedes  fimdatiit  y  1304- 

Au  milieu  de  ces  deux  ftatues,  les  vers  fuiuansfQntaufli 
cngrauez  en  la  pierre. 

DexîrapoterfSy  lex  ^qu^^fidc-s^  tria  liliaRegem 
Francorum,  Cbrifto  Frincipc^ad  Ajîra  ferent. 
Au  portail  de  laChapellede  ce mefme  Collège,  on  voit 
trois  autres  ftatues,  peinte-s&c  enrichies  d'or  ôid'azur,6cau 
basdecelledumilieu,relcritluiuant. 
Lndouicu^i  decus  regnantium. 
Sous  lafeconde,efleueeà main  dextre. 
philippus  pulcher,  h  mis  domus fundator  egregins . 


LÎVKE    SECOND.  661 

Btfoubs  la  troifiefme,  qui  reprefente  vne  Royne. 

Jûanffa,Franc!i£acetiam  Naitarr^ R'eginay  hums  domus  amn- 
damfimdatrix  i?iclytn.  Anno  T>omini  1304- 

Il  y  a  vn  tableau  en  la  Chapelle  de  ce  Collège,  dans  lequel 
eft  efcnt  vn  pareil  difcours  enladefcnce  de  iaincl;  Louys, 
que  celuy  qui  Teracy  après  rapporté  autraictë  de  la fondaciô 
duMonailere  des  Religieufes  dictes  filles  Dieu. 

En  la  mefnie  Chapelle  il  y  avn  autre  tableau  oùeft  peine 
vn  Cardinal  nommé  de  Aliaco,  qui  efl: enterré  en  la  ville  de 
Cambray,où  ces  mots  font  efcrics. 

Memeria  efi  reuerendifimiin  Chrifio  Pa.tr Is  Domini  Pétri  de 
AilLi<^co^TitHli qiionddm  S.  Grifogoni  Cardmdis preshyîeri,  Ca- 
meracenjîs  Epi[.htùtis  pridcm  domus  frxcef  taris  Jeu  Magifiri  ac 
henefdclorls  n?n^lijf^irnt.  Cuiits  gcfla,  aîqne  legata  i'a  lit  cris  fui)  er 
his  confclis  atqne  t.ibcilis/HppoJitis  continentur. 

CegrandperionnageaeftéChancellierde  Paris,  &  a  fait 
tant  de  biens  au  Collège  deNauarre^qu'il  en  eft  eftimé  com- 
me fécond  fondateur:&;cft  fa  fondation  cfcri te  en  Latin  au" 
dit  tableau, cnfemblecc  qui  enfuit, 

Pctriis  de  Ailliaco  quondam  diCfus  AqtùU  Francis ,  atqne  ahcr^ 
runtitim  averttate  MÂdeus  indcfejfus.    * 

Au  milieu  du  chœur  de  ladite  Chapelle,  fous  la  lampe,  ed 
enterré  Le  vénérable  Docteur  en  Théologie,  maillre  Nicole 
deClamin2;is  :  &  eft  efcrit  en  fa  tombe. 

j9«;  lampjs  fuit  Ecclcfix,fuh  Umpade  iacct. 
A  l'entour  d'icelle  font  ces  deux  vers. 
Belgafni^  CataUunus  eram,  cLimingius  ortn  j 
H  M  domus  ojja  tenetyfpiritus  afirapetit. 
Dedans  la  nef  de  ladite  Chapelle  efl  enterré  leau  Textor,, 
où  ces  vers  font  en  o-rauez  fur  fa  tombe. 
V itji immortîilùTextor fihi  texere  teUm 

0  rfus  eratj  crctus  PalLidis  artc  ficr.e. 
Atropos  id  feiijit:  fcd 'fiançait j  nbjque  fororum 

llLi  triurn  tcxi.^  (lamine  tcLipoicfi. 
Textorer^i  anîcdiemexti;-:xit  tnors  innida  :  At  ilU 
Te  la  velextinHa  ejl'accekrata  m.io-is. 

Ohtjt  anno  Bornini  1S22.  die 3.  Becemh. 
En  la  mefme  nefâ  main  droicle,iI  y  a  vn  tableau  contcnac 
IcsversquienfdiuenCjàlaloii.angcde  la  Royne  de  Nauarrc, 
i  Éindatriccdu Collège,  OOoo  iij 


4a         VNI  VER  SITE'   DE    PARIS, 

Prû  regno  duplici  m^ruit  fatls  inclyta  dici 
Indole  prddara  tUufiris  Regina  lâhanna, 
Francorum  Domina  Régi  PHlchrofociAta. 
Dote  Nauurrigenas  rexit  génies  aliénai. 
Na?n  Hcnnco  verè  vmca  régis  nata  Nauarrjt, 
Campant  Comité  y  tandem  huicfuccejîit  in  illis, 
Tota  Brid  0rata^/tmul  é"  Campania,  lata  : 
Atéjue  PaUtinaJihi  tuncefi^  nonperegrina 
Cejla  moroftt  fuit,  &'vult(tfpecio/a, 
FrU'denSyrohufla.yConfians.&prouida^iufidt 
Cafî-a,fide plena^fpeg^  abs  pietatis  habena^ 
Compatiens  animoyfu/pirans  cerdis  ab  imo, 
Faupertbus  cunctis  dans  y  doStis  atqueperitis^ 
Virtbus  d^  totis  diuinis  deditd  notis, 
Subpedemundana  calcans  qudjifiercord  vdftd. 
e^^  licet  exutd  membris  tamjitrefolutd 
Fa^a^  terra cinis^velut  exigitvltimajînis^ 
Terris  defunâta  viuitperfecula  cuncfa, 

Hdcce  Reginaperquam  vergente  ruina 
Creuit  Part/ta  declinans philojophiây 
Cuiusfunt  gefia  firiptis  aureis  rédige  ndd 
Namprx  matronis  virtutum  dedita  donis, 
Di^naDei  thronis  tcmplum  hocfiatuit  Salomonis 
Atiftri  Regina  Ludouico  munera  trind 
Addens  mirificA  :  nec  pridem  talia  vifa 
,^ud  re  dolent  plane funt.  Nam  tria  tilia  verè 
Ltlia  Francorum  lilt/sdecorans  fere  morum, 

Namque  &  Grammaticos  ftatuens  dtate pudicos 
Dotât  y  uicenos  binos  addenda  magifiros, 
Mores  egregies  qui  fpargant  fcemate  fultos, 

Extremavtmedio  fortifolidentur  dJiU 
Machina  perpétua  quo  durettemporisduo, 
Tricenos  art  es  hoc  addidit  ad  libérales, 
Pro  quibus  appofuit  Doclorem  qui  beneprdpt. 

Ex  hinc  &  numerum  bis  denùm  Theologorum 
Dat  lumenfdeiyfatius  Jplcndore  diei 
lllujlrans  mundum.  Nullufl  idtn  orbe  fecundum 
Dat^^  hicDoBorem,  hinc  &  Preui forts  honorem. 

PrdcUrum  reliquis  h  h  templum  dum  îenet^vtfcis 


LIVRE    SECOND.  66y 

Datlilijs  formam,  celfam  his  adhtbenda  coronam. 
^^uattior  dtAÙ  celebrare  tôt  hts  famuLtri 
VuLthoc  in  templo  piano  virtute  profundo. 

Omnibus  hïs  viham  veftitum  dans  fat  ii  amplun, 
Nam  benefipenfes  bis  mille  librttsturonenfts 
Cenfus  perpetui  An  no  quolibet  ace  ipiendi 
Datquibus  hincviuantj  é'in  Jttmm  mœniajtfiant. 

Sîfie  domus  donecfluclus  formica  marines 
Ebibat  :  &  totum  tef/ido  perambulet  orbem. 

Régi  ccelorum  grata  extitit  d"  liliorum 
Fhiltppo  ptdchro  donecfuit  arta  feptUchro, 
Huius  facla  bon  a  tefranturchronica  vulga. 
Sedfi  alia  indo^a  fuit,  afpice  non  fuit  ijfà,. 
Annts  triginta  tribus  cxtat  corporecin^a, 
Vixit  cum  regc  chriflifuh  nobile  lege 
Vigintiadde  dies^  ter  très, hinc  très  quaque  menfes 
Tranfit  ab  hoc  regno,  deincepsfruiturafuperno. 
Anno  mille  no  trecenteno£  quaterno 
Cara  Deo  ô"  munda  fubAprilis  luce  fecunda 
js.de  Vicenarum  lethum  gujtauit  amarum. 
Corpus  deUtumfuit,  d^  tandem  tumulatum 
Tarifitj  médium  capiens  chorum  in  Aede  Minorum.    . 

Flctibus  O"  lachryrnispetimuSjffle5îcris  vllis, 
Rex  regum  Domine,  Regind  tu  miferere. 
Auprès  le  grand  portail  de  ladite  Chapelle,àmain  gauche 
îl  y  a  vrî  efcritfaifant mention  du  tempsquefutmifelapre- 
mierepierre  d'icelle,en  ces  mots, 

Anno  Domini i^Oj)  .fabbato ,  duodecima  Aprilis.  videlketfibba- 
îû pofi  ^^uafmodo  Reucrendus  Pater ^  Dû?ninus  Simon  Feflu,  Dei 
gratid  Meldenfis  Epifcopus,  ex-ecutor  excelkntifim.e  Damin.e^Bo^ 
minx  Iohann£  F  ranci  x  &  Nauar/\e  Reginx  pofuit  &  ftuauit  pri- 
mum  Lipidem  in  introitu  Ealt'jïji^feu  CapelU  Congregationisjcho- 
larium  de  Nattarra^qux  dicta  Domina  infua  'vltima  voluntate 
Tarif  us  inmonte  S.  Genouefx  infiituit  d^  ordinauit  :  Prxfenîibus 
Milone  Canccllario ,  Guilliclmo  de  Ferrarijs  ofjïciali  Meldenf,  . 
Radulpho  de  pelF  Clenco  Domini  Régis,  d*  Magtfro  Fctro  de 
Voile  reinficdi  latomo,  acpluribus  altjs. 

Plus  21  main  droicleeftvn  autre  cfcritjfaifant  mention  de 
h  dédicace  d'icelicEglife. 


664-  VNIVERSITE' DE  PARIS, 

yî»no  Bomini  isyhdie  Dcminicay  qudfuit  i6:menfis  Ocîohrli, 
indiciione  vftdech/J^^fuit  h^c-C^peliu  dedicatafer  Reuerendum  m 
Chrifig  Pairem  Dominum  Fctrum deFtllaribus,  tuncE^tfcojfHm 
Niucrnenfem^in  honore  S .Trinitiitis ^'vicîorioftfimji  CrucuChrifii, 
glorioJiftmx'uïrginisMarU,  B,  Liidouici  Frâcoru  BegiSjB.Cathe- 
rhjx'virginh-  tottufa^  Curidjupernorum  ciumm.  Injuper  quinque 
altdriapcreundtm  confecrnta  funt  ,^reciûfis  in  eis fancioru  reliquijs 
interclufis  :  PrdfcntibusDomino  m  Chrifio  Faire  'Domino  Epifcovo 
Nannetenjiy  Hugone  Boileduc  jfuhelcemofynarto  Régis  ^  Hugo  ne 
de  Roca,  Domino  Camerx  Compotorum ,  Simone  Toron ,  Magifire 
Trincipjilt  hitiiis  collegij ,  Michaele  de  Creneyo  Magifiro  Artifia- 
rumy  Guidone  Guerini  Magifiro  Grammaticorum ,  cum  Theologis, 
Crammaticis,  CupclUnis  &  clericis  emjdem^ndfi.mte  multitudme 
maxima  clcri  d"  populi  occajîone  cuins  Reuerendi  in  chrijlo  Pâ- 
tre s  y  idem  Dominus  Petrus  Niuernenjis,  loannes  NanneîenfiSy  é" 
Aimericus  Parifcnfis  eiufdem  loci  ordinarius ,  pontifîcesco/icejje' 
runt  qmlibet  quadragintadiesindulgentix  deuotl  tpfam  capclUm 
lifitanÙDHS  vere  pœnitentibus  ô*  confiais. 

De  cefte  mailon  font  forcis  infinis  grands  perfonnages, 
comme  Gcrfon,  loannes  MaiorjAlmainuSjdeCaftroforti, 
Papillon  ,Gelin,  de  Villiers,  Pelletier, qui  l'eit  trouueau 
Concilede Trente,  Grandmaiftre  d'icelle , en cerrc dedans 
le  choeur  de  la  Chapelle. 

De  ceftemaiibn  parle  Budee,autraic1:é  qu'il  a  comporé, 
De fiudio  literarum, encesmots. 

Nuncporticus  du.e  orthodoxji  Sorbonaô  Nauarra,  é"  Philofo- 
phi.iThcclogicji , tanquam  oracuU 'duo  nomindtifima , ^ua^nes- 
cumque  paient  nominis  Chriftinni. 

DeceftemaironeftfortyGeufroy  BoufTard,  Manfeau  de 

nation,  6c  ChancellierdcrVniuerfitédeParis  :  lequel  aef- 

critiiirlesreptPfalmesdeDauidjdiiantau  commencement 

CCS  mats.  Veni  adolefcens  natus  annosdeccmO'feptem  Parijio^ 

Yum  Lîuitatem  ilLim  inclytam^ toto  vitijs &  litteris  cuntntifiimam 

QovUflà^  ^^^^'  ^^h^^^  ^i^fi  fA  Vbi  primum  de dono  tuo  adtnfignem  ilUm 

Nauarre.  •  tuamN atidrr.c domum deduxiftiytnam inquâm domum-.quippe qnx 

fancta&fûn^^pidica,  tibt  dit re  non  cc/pt  noiicll^s  plantationes^ 

qiLî.  facinnt  jructirm  in  icwpprefuo  :  &  qn-^  LniJHme  in  orbe?n  dif- 

fufjL  orbem  totumillufirant, 

LtterAtorii?n  emporium  ,pud.iciti^  domicilium  j  orationis  facra^ 

ritrmy 


LIVRE    SECOND.  66^ 

rium,  SanBimonU  columen^virtutum omnium fpecimen.  ,^uid 
dtcam  ?  Omnium  bon  arum  rerum,  quA  vniuerfm  habet  orbis  jfi' 
7ninarium, 

JDu  Collège  de  Bayeux. 
T  E  grand  Collège  de  Bayeux,qui  cft  en  la  ruë  delà  Harpe, 
-^-^aeflé  fondé  par  Meflîre  Guillaume  Bonec  Euefquedc 
Bayeux, non  pour  des  elcholiers  de  fbn  Diocefc,ains  des 
Diocefes  du  Maine  &  d'Anjou,  lîx  de  chacun.  Etlaraifbn 
il  la  rend  en  fon  eontradde  fondation,  datte  de  l'an  1308.  le 
Samedy  d'après  le  fécond  Dimanche  de  Carefme.  C'cft  à 
f^auoir,  pource qu'il  auoit  eflé né  en  l'Archidiaconé  dePaf- 
fay,DiocercduMans,&nourryêc  entretenu  aux  eftudes  à 
Angers ,  oli  il  confefl'e  auoir  receu  de  grandes  dignitcz  6c 
bénéfices  Les  ^\y.  ercholiers  bourfiers  du  Maine,  vacation 
occurrente,doiuenceftrecfleuz  par  l'Euefque  du  Mans  ôc 
l'Archidiacre  de  PafTay,  &  principalement  choifis  du  défère 
es  lieux  circonuoifins.  Des  fix  autres  bouriîers  l'élection  en 
appartientà  rEuefquc  d'Angers  ôc  auThreforier  delà  gran» 
de  Eglise,  s'il  eft  au  pays.  Le  Principal  l'vn  des  douze  bour- 
flcrs,ell:  eileu  &:  inftitué  par  les  deux  fufdics  Prélats  conioin- 
tement.  Et  faut  qu'il  foit  maiftre  es  Arts  , de  vie  louable  &C 
bonne  renommée.  Il  ne  peut  aufli  eflredcpofé  fans  caufe 
legitime,ny  par  d'autres  que  par  les  fufdits  Prélats.  Le  Pro- 
cureur l'vn  des  bourfierseflefleu  parles  Principal  ôc  autres 
bourfiers,  homme  fidèle  &  expert  aux  affaires ,  &  prefentc 
auec lettres  feellees  du  feel  dudit  Collège, auldits  Prélats 
ordinaires -.Lelquels luy  baillentlettres dlniiituticn.  Etne 
peut  eilre  en  celle  charge  plus  delixans. 

Lafondatiôn'eftquededeuxfolsparifisparfemainepouf 
chacun  bourlîer.  Aquoy  M.  Robert  Benoift  Chanoine  de 
Bayeux,exccnteurduteftamentduditfondateur,aadioulté 
vn  fol  pour  chacun.  Ettoutcelanefufîitpourviure  vniour, 
au  temps  auquel  nous  fommes:  Tant  f'en  faut  qu'il  puiffe 
fufîirepour  vne  femainc.  Et  toutesfois  il  y  a  claufe  audiâ: 
contrat):, qui  ordonne, que  le  bourfier  qui  aura  quarante 
liures  dereuenu  annuel, foit  priué  de  fa  bourfe,& qu'elle 
foit  bailleeàvn autre. 

Lefdits  bourfiers  font  tenus  d'aller  fous  les  ans  à  fainA 
Seuerin,  faire  célébrer  vn  anniuerlairepour  leur  fondateur 

PPpp 


6(>G  V  N  I  V  E  R  S I T  F   D  E   P  A  R  I  S, 

âmefme  iour  qu'il  dcceda.  Lequel  aulîi  les  exhorte  par  Ton 
teftainent  de  dire  à  tout  le  moins  vne  Mefle  par  femaine  ,en 
la  Chapelle  du  collège. 

il  y  auoic  encore  mil  liurcs  d'argent  content ,  prouenus 
tant  de  la  vendition  des  meubles  du  fondateur,qu  aulFi  d'au, 
très  chorcs,&en  outre  fa  mitre  d'argent  ôc  de  perlcs,que  l'on 
cfperoit  vendre  de  bref,  pour  le  tout  enfcmble  conucrcir 
de  noi.iueaui  la  Foundation  de  quatre  autres  bourficrs,aiin 
d'augmenter  le  nombre  iufques  à  feize  :  Maisficeiaaefté 
exécute,  l'en  fuis  incertain. 

Fondation  de  l'ancien  &  du  noimeau  Collège  de  Laon^ 
enfemble  de  celuy  de  Prejles, 

jjij.  "ir  ^Ancien  Collège  de  Laon,que  Ton  dit  maintenant  de 
X^Beauuais,  a  elle  fondé  en  l'an  I5i3.par  maiftre  Guy  de 
Laon&parmairtreRaouldePreile,AduocatenPariemcnc. 
Commeappert  par  les  lettres  de  fondation  du  Roy  de  Fraru 
cc,Phihppes4.  furnomméle  Bel.  Defquelles  les  originaux 
fontpardeuersM.  Marc  l'Efcarbot^LaonoiSjAduocat  en 
ParlementjSc  bourfier  dudit  Collège:  qui  nous  a  fait  ce  bien 
de  nous  les  communiquer,  04  en  prendre  coppie.  Et  font 
telles. 

Philippus  Dei  gratia  Francorum  Rex  :  Vniuerjïs  pr£ fentes  lit- 

feras  infpeâfttrisj  Salutem,  Notum  facimus  t^uodin  noflraprjejen- 

^^  ^s^  Cha-^'  ^^^  '  P^^P^^^  hocperfonditer  conflit  uti  y  dileâft  &  fidèles  noJlri^Gui- 

Doinc  de     do  de  Lau^i^no  Canonicus  Laudnnenjts  ac  Thefaurarius  capclU 

r  Eghfc  de   fiofirx  farijïenfis^ô'  Magijler  Radnlphus  de  Prédis  Clericus  no  fier: 

Confiderantes  fœc^ndit^tem  bonorum  &  inrumerahtles  vtilita- 

tes  animarnm  &  corporum^  qa.t  doclrinalaudabilis  Parifienjîsflu- 

dtj  in  populls  chriflifâclitim  dijfufi  iam  lapfts  pKtbuit  tempori- 

bttSj  d^  concedcnte  Domino  cjl  prxbenda  impojlerum  ncetiampari- 

tura^quod^  nihtl aptidDeum  gloriofius  quam  vitem  ddificare  à* 

pUntarein  terris,  cuinsfruclus  prudentcr  &fideltter  totius  Reipti- 

blic£  prxefi  regimini^  é*  cum  vitam  dncit  laudabilem  in  corpore^ 

altorinn  etiam  ^tnimas  ad  falutem  £dificat^&  ad  fui  redit  gratiam 

Saltiatoris  :  Attendent  es  infi^per  copioftmUrgitionem  qttam  fecit 

tls  jyominus  de  bonis  fris,  non  fecundum  ip/brum^vt  affèrebant^ 

mérita,  immo  mérita  millefiçs  excedendo^  &  quod  licet  de  ipfis 


)) 

35 
35 


LIVRE     SECOND.  Uj 

lonis  admïnifiratidnemà  Beohabuerint,  tamen  profils  virihus 
ad  conccdentis  Bomini  heneplacttumy  de  ipju  bonis  dijponere  &  or- 
dinare tenentur yVt mm  njenerit ipfe  BomtKus  habiturus  cum  ets 
rationcmy  dicat  eis :  Super  pauca  fuiftis  tideles,  fupra  multa 
vos  conilicuam.  idcirco  ipjiiuxufuam prjidicUm  confiderdtio- 
nemy  diUum  Varijienfefiudiumatigerecupientes^profundatione 
perpétua  cuiufdam  domusfchoUrium  Parfftus  in  vicojhncti  Hila^ 
rij  facienda ,  de  bonis  fris  pro  fundatiene  pr^dictn  difpofnerunt, 
ordinauerunt  &  diU^  domui  ac  fchoUribus  ibidem  manentibus (jr 
manfuris  capiendis  &  oriundk  de  Suefione&Landuni  ciuitatibus 
é'dioccji s, perpétue  &  in  hereditatemperpetuam  dederunf&fe  de- 
dijfe  recognouerunty  in  modum  quifequitur:  Videltcet  dî6ius  Gui- 
de, centum  Itbratas  terr4  ad  Tartften.  annui  &perpetuiredditHSy 
quashahct,  vt  dicebat -,  admortifatas  :  Videlicet  'vtginti  Itbratas 

•  fuper  Frdpoftura  Laudunenft,  &  ocioginta  de  Crijpeio  in  Laudu- 
nejioyoc  omnes  domos  fraser plateas quasnunc h abet ,  feu  ejl  in 
poficrum  habiturt'ys  inprâdi^e  vico/an^i  Hilarij  ç^  inîer  vicum 

fancti  HiUrif  &vicum  Claufr  Brunelli^  cum  omnibus  earundem, 
Etprxfatus  Magifier  Radulphusfimiliter  adopus  prjidtclur^y  dédit 
dncentas  libroi  terrA  ad  Tanfien. annui  érperpetui  redditus  capien- 
d(tf  &  appreciendas  :  Prif7''.  ;fiper  hofcis  fris  de  Lijiaco  d^frpermo- 
lendinojuo deltucrni^é^^c,  j^^  omnia&JinguU ^pr^diâti  Guido 
&  Radulphus  promifcrunt  tenere  &Jirmitcr  obferuare^&c.  Reten- 
fis  tamen  etflem  Guidoni  &  Radulpho,  exprejfe  ordinal ione  &  dif- 
pofrione  di^ddomus^  diélorum  Scholarium ,  &c.  Renunciauerunt 
infriper pr£di5ti  Guide  &  Radulphus  omnibus  & fmgullsj^tam  iuris 
quam facile xceptionibus y quji  ad  impediendum pr^imiffa,  crc.  In 
quorum  omnium  teflimônium  drmunimen prxfentibus  his  nofirum 
fecimus  apponi  frgillum  y  faluo  iure  nofiro  &  quolibet  aliène. 
A6ltim  Pari/îus  y  Anne  Bomini  ^  millefimo ,  trecentefimo  tertio  jin. 
décime^  menfe  lanuar^. 

Parcetiltreil  appert  euidcmment,que  les  collèges  de  La-  l^s  Colie- 
onôc  de Prxfles  n'ont  eilé  anciennement qu'vnfeul collège  gcsacLaon 
&  que  l'vn  des  fondateurs  d'iceluv  (  ie  veux  entedre  MaiRre  ^.  "^,1  ^-^^^^ 
Raoul  de  Pra?llcs}n'eitoit  pomc  Conrelicur  du  fage  Roy  cju'vn,  mais 
Charles  cinquieinir  lorsqu'il  fut  fondé  comme   Corrozec  ^^^  ^'^""^ 
ledideftrejnimefmene'lefutdudepuis^conm-iei'enayeflë  pj^is/^ 
rendu  certain,par  la  lecture  dequelques  autres  anciens  ri  très 
dudit  collegede  LaoDjfaitsSc  paflcz'.ona;  tempsapr.s  le 

PPpp    ij 


é6S  V  N I  VE  R  s  I T  E'   DEPARTS, 

fusaleguéjefquelsilapparoift  qu'il auoit  femme  &enfans& 
ne  prenoit  autres  qualicez  que  celles  cy  ^Sire  de  Lify^  Aduocat 
en  la  Cour  de  Pdrlement,  &  Bourgeois  de  Parùy  lerquellesquali- 
tez  luy  foncencoresactribuees  en  d  autres  ciltres,faics  ôcpaf- 
fez après  ion  deceds^par  i^s  héritiers.  Etparainfi^iln'aia- 
niais  cftéd'Eglife. 

Mais  pour  quelques  diferents  ou  animofitez  qu'aucuns 
bourfiers  dudit  Collège  eurent  les  vns  cotre  les  autres,  leurs 
fondateurs  encorviuans,furent  contraints  les  leparer  en  l'an 

'^^^*  1313.  Et  ne  ie  pouuant  entièrement  accorder  fur  la  diuilion 
ou  le  partage  dudit  Collège,  ils  nommèrent  ôc  prindrtnc 
pour  tiers,Meflire Thomas  de  MarfontaincCheualier:auec 
lequel  ilsconuindrent  &:  ordonnèrent,  que  les  bourfiers  de 
Laon  feroient  leur  Collège  des  corps  d'hollel  qui  regar- 
doient  la  rue  dideduclos  Brunel,furlaquelle:isauroient 
leurilTue.  Cède  portion,  laquelle  depuis  on  appella  le  Col- 
lège de  Laon  à  la  différence  de  l'autre  dicle  le  Collège  de 
Prefles^eftantce qu'on  appelle  maintenant  le  Collège  de 
BeauuaiSjComme  le  diray  cy  après. 

Raoul  de  Prelles  Clerc  6c Sirede  Lizi,6cfa femme  îeanne 
du  Chaftel,parcontradpairé  pardeuantle  Preuofi:  de  Paris 

^^^^'  enl'an  1314.16  Vcndredy  d'après  Noël, c|pt  fondé  deux  Cha- 
pellcnies  au  Collège  de  Preiles. 

La  première  Chapellenie  eft  denoflre  Dame,  ôc  la  fécon- 
de de  faincl  lacques  l'Apoflre:  &  ont  chacun  Chapellaia 
vingt  liures  parifis  de  rente  annuelle  ôcperpetuelle.Le  Cha- 
pellain  de  noftre  Dame  doit  dire  Melfe  le  Samedy  Se  Dima- 
che  ;  6^  celuy  de  faincl  lacques  le  Lundy  de  Requié  ,  le  Mer- 
credy  du  faincT:  Efprit ,  ôc  le  Vendredy  de  la  Croix.  Lequel 
aufîî  efl  tenu  de  voiries  leçons  des  efcholiers,  ôc  de  les  corri- 
ger quand  ils  le  mériteront.  Plus  par  lefufditContracfteft 
ditqueoutrelesdeuxChapellainSjle  nombre  des  efcholiers 
bourfiers  fera  de  quinze,  qui  auront  chacun  par  femame 
quatre  folsparifis.  Que  fi  en  fix  ans  ils  fe rendent  capables 
pour  pafTerMaiftrc  es  Arts,  ils  pourront  encore  eftre  conti- 
nuez autres  fix  ans,  pour  eiludier  en  Décrétée  en  Théolo- 
gie. Et  tous  doiuent  eilre  nez  natifs  du  Diocefc  de  Soii- 
fons.  Le  Receueur  auffi  des  cens,  rentes  Vautres reucnus- 
quelconques  du  Collège  ,  efl:  le  Chapellain  de  (âind 


LIVRE    SECOND.  Uc^ 

Jacques.  le  lailTe  \q%  autres  articles ,  pour  euiter  proli- 

li    xi  té. 

En  l'an  1339. M.  Gérard  de  Montagu  Aduocat  gênerai  du     1339. 
Roy  en  fa  Gourde  Parlement,Chanomedes  Egliles  de  Paris 
&deRheims  :  légua  par  teftarnentauldits  bouriiersdu  col- 
lège de  Laon, la  maifon  propre  en  laquelle  il  deceda,  lors  ap-  L'i^oftçi  du 

l    pejlcci'lioftel  du  Lion  d'or, aboutillàntd'vncpartau  mont  Lion  d'or 
deraind;eGeneuiefue,&:  de  l'autre  en  la  rue  des  Cannes;  ^o""';.*"^ 

r  j-   ■         ^    M       1  j  1       cfchohers 

Sous  condition  (xa  la  charge,  que  dans  vnanpourtousde-  du  Collège 
laisjlefditsbourfiers  du  Collège  de  Laony  viendroiétfaire  deUon.  où 
leurdemcurc,&:.y  eil:ablir  leur  Collège. 
Ainfilefditsbûuriiers  quittant  leur  ancien  College,furenc 
mis  en  pollciiion  dudit  hotte!  du  Lion  àiox  ,fcr  traditionem 
olautunh  par  le  commis  du  Heur  Euelque  de  Laon  leur  fupe-  l^sdemcu- 

A'a  ri'  ^     \    ■  ..  rentcncores 

yantiure&protelceauparauantenplcinerucjpour  &e{tappel- 

euxôc  leurs  rucceil'eurs( le  Redeur  de  rVniuerfitéalîilliant  iciecoUcgc 

en  lapompeRedorallej  qu'ils  nelaiileroientpourcecban-  '^^^*°"- 

gement  de  domicilie,  de  recognoiftre  toulioursàl'aduenir 

lelieur  EuerquedeLaon,ainli&enla  mefme  qualité  qu'ils 

le  recognoilioient  auparauant  iJC  lors  qu'ils  relîdoiet  en  leur 

dit  premier  Collège. 

l'ay  trouueauffi  que  leditlieur  de  Montagu  donnaaufdits     * 

BJ    bourfiers  outre  ledit  hoftel,maintenat  dit  Collège  de  Laon, 

la  fommededeux  cents liurespariiîs  pour  vnefois  payer  :6c 

autr.e  fomme  de  trois  cents  liures  pjriiisàrAbbédelàintc 

Gencuiefue,pourluy  faire  ratifier  6c  permettre  aulditsbour- 

fiers  de  l'ancien  Collège  de  Laon,  de  venir  loger  6c  refider  à 

perpétuité  en  la  maifon  fufdide  du  Lion  d'or ,  fans  pouuoir 

eftre  contrain  ts  de  f  en  desfairc  6c  de  la  vendre  ou  aliéner  en 

forte  aucune. 

l'ay  vérifié  auffi  fur  les  anciens  regiftres  dudit  Collège  de 

Laon,  qu'il  n'eftoir  taxé  que  croisfolsparifis  par  femaine  aux 

bourfiers  lors  eftablis  en  iceluy,aufquels  il  ciloitneâtmoins  ^Q*^^'^^, 

eniointjde  donner  ce  qui  leur  refteroit  de  viande  après  le  poucviure 

repas,  a  des  pauures  qui  fu  lient  du  DiocefédeLaon,ou  à  P^^  ^'-''^'^'"'^ 

jj  r:-i        r,  ■  r^  -in       aux  anciens 

Qautresi'ilnel  en  pouaoït  rencontrer.  Ce  qui  dcmonltre  bourfiers  du 
qu'alors  on  pouuoit  viure  honnefternent  félon  la  qualité  Collège  de 
d'vn  efcholier,de  la  fomme  fufdiéle.  '^^°"' 

Depuis  ce  temps  là  plufieurs  gens  de  bien  ont  fondé 

PPpp  iij 


<$70         VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

-  d'autresbourfcs  en-ce  dernier  College,lesvnspoureftudier 
en  Théologie,  les  autres  en  Médecine ,  ai  les  autres  en  telle 
profeiîîon  qu'ils voudroientchoifir:  de  forte  qu'en  ceCol- 
îegeilyaordinairementdesgcnsde  toutes  les  faculcezrc- 
ceues  en  rVniuerfité  de  Paris,  ôc  en  font  fortis  beaucoup  de 
perfonnages  fore  fignalcz  en  toutes profelTionSj&pnnci- 
palement  en  Tlieologieicomme  il  fe  voit  és  vieux  ôc  moder- 
nes regiftres  dudit  collège, au  grand  lionneurôcàrvtilité 
,,    du  Diocefe  de  Laon ,  pourlequei  feul  &  non  autre,  ce  colle- 
,,    geeft  fonde. 
14.  bour-       Il  y  adouzemaiflresbourfierseniceluyjComprislePrin- 
icgcdeLaô.  cipal,  Sautant  de  moindres  bourfîers  qui  y  eftudient,  iuf- 
quesàcequ'ilsayentatteint  le  degré  de  Maiftrife  es  Arts  li- 
béraux (  fans  comprêdre  les fcruiteurs publics)  tous  lefquels 
viuentcn  communauté  (  ce  qui  ce  voit  en  peu  d'autres  col- 
lèges) 5c  auantlerepas,  comme  auffi  auanties  grâces  qu'ils 
dient  folennellement,  chantent  quelques  beaux  enfeigne- 
menrsdesProuerbcs  de  Salomon  ou  delà  Sapienceoude 
l'Ecclefiaftic,  afin  de  nourrir  &  entretenir  l'ame  de  vertu,de 
mefme  que  l'on  fait  le  corps  de  viande  matérielle. 
Il  y  a  aulîi  des  Chapellains  qui  célèbrent  la  MeiTc  tous  les 
•    iourb,&  chantent  velpres  les  veilles  ôciours  des  Dimanches 
&:fe{les,6c  les  Matines  és  iours  desfefles  folennelles  de  l'an- 
née ;  où  chacun  efl:  tenu  d'affifterfur  peine  d'amende. 
Or  il  y  auoit  anciennement  entre  le  Collège  de  Laon  & 
De  l'ancien  ^^ monaftctedes  CarmeS;,vn  petit  collcge  que  l'ônfurnom- 
CoHcgc  de  moit  de  Dace,lafondation  duquel  trop  ancienne, eftinco- 
Dacc.         gneuë  :  Mais  ceux  à  qui  il  appartenoit  fe  trouuant  chargez 
dedebteSjfurentcontraints  de  dcguerpir&vendreleurdit 
collège  jmoitiée  aux  Religieux  appeliez  Carmes,  &:  l'autre 
moitié  aux  Bouriiers  du  Collège  de  Laon  :  qui  en  l'an  i  J09. 
2ciyiy.  ouenuiron,fîrentbaftir  à  leursdefpens  deuxcorps 
d'hoftcl,  fur  celle  portion  qu'ils  auoient  eue  dudit  collège 
de  Dace,  Au  Catalogue  desEuefques  de  Laon, rapporte 
parDemochares,  le  éo.eftappellé  Hugo  Darfy,&; y  a  quel- 
que apparence,  que  c'eftlefondateur  dudit  Collège:  car  il 
efloit  en  mcfme  temps.  Toutefois  i'en  laifTe  leiugemenc 
aux  geDsf^auans  6c  curieux.. 


:    LIVRE    s  ECOND.  éyi 

Laurcns  I'Enfant,en  Ion  viuat  Preftre,  Bachelier  en  Décret,  Fondation 
&  efcholier  à  PariSjlaifTa  par  fontcftamenc trois mailons,  ^»i<^epour 

n    •       j-  A  rvr      \  iix  bonnes 

contenant  court  &iardinauccleursappartenanccs,alliles  a  femmes. 
.PariSjenlarucfaind  Hilaire.  En  l'vne  defquelles  pendoit 
pour  enfeigne  le  Sauuage:  pour  &  au  no  de  noftre  Seigneur, 
.  &pourlefalut& remède defoname^ftrcâ  toufiourfmais 
•joccupces  par  (îx  pauures  femmes  :  dont  la  première  fe  nom- 
moit  AgallelaChampenoife,  &  feroit  l'vne  efpcciale  tant 
comme  elle  viuroit,  ôc  la  première.  Et  les  autres  femmes  fe- 
loient  choifles ,  prmfes  &  eleues  par  les  exécuteurs  de  Ton 
tcftamcnt,  pour  en  iouyr  la  vie  de  chacune  d'icellesfixfem- 
mes.Quc  durantôc  après  le  deccz  de  chacune  d'iceîles,iceux 
exécuteurs  ou  leurs  lubrogez  y  pourroiet  commettre  telles 
autres  femmes,  iufques  audit  nombre  de  fix  femmes  à  leur 
plaifir  èc  volonté.  Mais  d'autant  que  les  réparations  defdites 
maifons  cftoient  grandes,  &  auffi  qu'ils  n'auoientpeu, &  ne 
pouuoient  trouuer  aucunes  bonnes  femmes  pourdemeu- 
rer  en  iceux lieux ,  félon  l'ordonnance  dudid  deflFund  :  Ils 
vendirentlefdites  maifons  àMaiilreleanPainechairmaiflre 
en  Théologie,  efcolier  de  Paris,  &:  Principal  du  Collège  de 
PrefleSjpour  le  pris  &:  fomme  de6o.e(cus  d'or.  Laquelle 
fomme  fut  conuertie  en  autres  œuurespieufes. 

Du  Collège  de  Montagu, 

EN  l'an  I3r4.  Gilles  Aycellin  Archeuefque  deRoUen,  2314, 
ifTu  de  la  famille  de  Montagu,autrement  dide  de  Lifte- 
-  iioys,achetavneplaceauec  tous  les  cens  &.  dépendances  d'i- 
ceile  (  excepté  quelque  petite  fomme  ou  renteannuelle^  de 
l'Abbé  ÔC  Conuent  de  fainâ:e  Gencuiefne  du  Mont,  à  qui 
elle  appartenoit;  où  il  fonda  ôc  fit  édifier  vne  maifon  d'eilu- 
de,laquelle  fut  long  temps  après  furnommee  des  Aycellins, 
&en  fin  de  Montagu, comme  elle  etl:  encore,  du  nom  ôcdc 
ccluy  de  là  famille ,  dont  fondit  fondateur  eftoit  defcendu, 
I     &portoitletiltre. 

Ce  premier  bafliment  tombant  en  ruine,  fut  reftably  en     1388. 
l'an  de  grâce  1388.  fous  Pierre  de  Montagu,  Cardinal,Euef- 
que  deLaon,  defccndu  delà  mefaVe  iignce  du  premier fon- 


€-j%  VNIV.ERSITE'  DE    PARIS, 

dateur.  Leqiiely  fonda  des bourfiers:  &mourantdonna'Ia 
charge  de  la  pourfuite  dudit  fécond  baftimcnc  à  l'Eucfquc 
d'Eurcuxibncourin,&:  execuceurde  fon  ceftamenc:quific 
Icsftatuts que lefdics bourfiers  doiuent  garder,  &Iesfoub- 
mitâlavifice&reformationdu  Chapitre  de l'Eglife  de  Paris, 
aufquels  il  appartient  encore  de  nommer  le  Principal  du 
Collège.  '     • 

ijo2.  Depuis  en  l'an  135^1.  Louys  de  Montagu,ncueu  &  héritier 
defdits  Cardinal  &  Eùefque  ,loua  Gratifia  la  fon  dation  par 
eux-faicle,  Ledid  Cardinal  fie  faire  le  baftimentquieftdu 
codé  delà  porte.  Au  deflus  duquel  il  eft  en  peinture,  auec 
ies  armes  de  tr^is  teftes  de  Lion.  Et  femblables  font  fur 
ià  tumbe  au  chœur  de  l'Eglife  de  faind  Martin  desChamps, 
dontjlelloit  Prieur, deuant le  Moyfe  de  cuiure,quifertdc 
poulpitre.  A  Tenuiron  de  laquelle  tombe  eil  efcrit  ce  qui 
enfuit.  ; 

H  te  iacetin  tumulo  Reuerendifimus  in  Chriflo  Pater, Bominut 
Petmsde  Monte  acutOyfancld  Romane  Ecclefix  presbyter^Cdrdinaé 
lis,Laudunenfis  nKnmpatué,  huiujque  ecclcfix  admmifiratûr^  Cen^ 
Jîliariuf{j^  Bomini  noflri  Francoram  Régis  ex  ce  liens  érmàgnifi^ 
cm.  £)ut  Rhemis  inferuitio  dUii  domini  nqflri  Régis  diemfuum 
claujit  extremum  ^fub  ânno  Incarnationis  Bomini^  Millejirjio,  tre- 
15S  8 .     centejimo ,  Octuiigefimo oUatio,  Menfis  Nouembris die  ocfaua.  Pro 

cuius  animât fcilnte  velitis  Beum  orare. 
1480-  Ce  Collège  fut  encores  rebafti  ou  reparé  en  l'an  1480. 
iôusvn  Principal  Brabançon, Maiflre  IeanStandonc,Do- 
deurenTheologiCjSeigneur  de  Villette,  &  homme  de  fain- 
c1:cvie,queMciïieursdenofl;reDameyauoientmis.  Cetuy- 
cy  inftitua  l'ordre  des  pauures  de  Montagu,  (que  vulgaire- 
ment on  appelle  Capettes,  de  la  forme  extérieure  de  leur  ha- 
bit, qui  eO:  vn  petit  manteau  à  la  façon  que  les  portentles 
lefuites,  que  l'on  appelloit  anciennement  Cappes.)  Rece- 
uoitâcnourrifToit  les  pauures,  &  les  faifoitiniVruire  es  let- 
tres. Si  quepoureflreparticipansdcce  grand  bénéfice,  vn 
tel  nombre  d'iceux  fe  rendit  &  habitua  en  ce  Collège,  que 
cethomme  charitable  fut  contraint  de  recognoiflre  que  fes 
moyens  n'eiloicnt  fuffifans  de  pouuoir  fournir  à  vne  telle 
defpenfe,  qu'il  failoit  faire  pour  nourrir  tous  cespauurcf 
jEfchoUiers  comme  de  couftume.  Ecainfi  il  fe  fallut  hmitei 

iufques 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  èj^ 

iufqucsenl'an  i494.queMeflireLouysMalcr,fieurdeGra-  14^4 
uiirc,cleMilly«nGallinois,dcMarcoufÎJS,Blois&:Mallef. 
herbes,  ôi  Admirai  de  France,  foulagea  l'indigence  defdiâs 
pauures  qui  eftoicnt  reliez aiidic  Collège.  Ec  fi  fit  baftir  le 
corps  d'hoitcl  où  eft  la  Chapelle,  tant  de  les  deniers  que  de 
ceuxd£manueI,Royde  Portugal.  A  raifon  dcquoylcidics 
pauures  Capettes  demeurèrent  obligez  de  faire  dire  par 
chacune  Icmaine  deux  Meiles  pour  ledit  Grauillc  &:  la  fem- 
me, &tousles  mois  vne  pour  le  Roy  de  Portugal. 

11  fitaulli  dreflerlesftatutsdudit  Collège  par  leditStan- 
donc,  lefquelz  en  l'an  1501.  furent  homologuez  par  defund     'î^^' 
debonnememoire  George  Cardinal  d'Amboiie,  Légat  en 
France,6<. l'an  immédiatement  fuyuant, par  le  Chapittede     ^^^^' 
Noilrc  Dame  de  Paris.  Ils  font  contenus  en  li.  Chapitres: 
defqueible  premier  eft. 

Du  diuinferuiceque  lesCapettesfonttenusdedire.  Où     '• 
je  nefçache rien  de  changé, finonqueles  Matines  qu'ils  di- 
ioientàminuit, ilsnclesdiicnt  plus  qu'à  quatre  heures  du 
matin. 

Le  fécond  eil  de  l'exercice  aux  lettres,  où  il  efl  défendu  ^• 
d'entrer  en  claflcfinonquantôcle  Régent, le  dernier  coup 
fonnë:  Ôcdeferenger  tous cnlemble,diftircls  des riches,ou 
penfionnaires.  Et  conduits  en  ladicle  cîalîe  par  quelque 
bon  ancien.  Eft:  commandé  au  Cellerier  de  leur  bailler  an- 
cre, papier, plumes, &  tout  ce  qui  eflnecclîaircpoureftu- 
dier.lans  veiller  après  huicl  heures  du  loir. 

Le  troifie(me  eft  de  refréner  la  langue,  &:  garder  filence     ^' 
depuis  la  fin  deComplie  iufquesau  ion  de  la  Melle  du  lende- 
main. Ce  qui  efl  conforme  à  la  reigle  faind  Benoifl,  chap. 
ét^i.Vt  pofi  compUtonum  ncmo  ioquatur. 

Le  quarrielm-e^  eft  de  la  forme  2c  couleur  des  habits ,  di-  4. 
ftinguez  en  ce  que  ceux  des  Théologiens,  Preftres  ,6c  eftu-» 
diansen  philo(ophie,doiuenteftre  noirs, &  ceux  des  infe-i. 
rieurs  de  drap  gris  brun, ou  tanne.  Il  leur  eft  enioint  d'auoiri 
des  manteaux  fan  s  plis,  (  Surnptthus  cammunitatis  'vntCHi^tte^ 
tam  TheologLe^Hdm  Thilofofhidfiudenttum de cUmide  feu  pAllié\ 
ante  cLiufoy  î^-ifiarelamidumfiu  cnpparum  fjuibus  in  vico  Strami-i 
nà  Mdgifiri AYtiuvtunturfgurato,pr€uidtbitnrs.t  dit  le  texte)! 
&  des  chaperons  en  teftejàla  façon  d'vn  camail ,  finon  qu'iLsi 


^74  VN  I  VERSITE'  DE    PARIS, 

ioDCCOuzusdcuâcôc  derrière,  &  n'y  a  ouuercurefinonpour 
paflTcrlateftc  :ainii  que  les  portent  lesfreresConuers  de  S, 
Germain  des Prcz.  Lefquelschaperonslcsofficierspcuuenc 
lai-lîèr  quand  ils  vont  en  ville  :  mais  à  tous  ei^  défendu  d'vfer 
detourruresny  de  pantoufle.  IclaiOc  à  traidcr  des  autres 
habits,  pour  cuitcr  prolixité. 
5.        Lecmquieime,  eft  de  l'abftinence,  fi  grande,  qu'il  n'y  a 
•maifon  de  religion  où  elle  foit  telle:  car  il  leur  eil  défendu 
de  boire  vin,  Ôc  de  ne  manger  chair  :  excepté  les  Théologies 
êc  Prcftrcs,  d'auoir  vne  pinte  de  vin  a  trois ,  côpofee  de  Uxjis 
demy  fexriers de  vin, 6c  d'vn  demy  (extier  d  eau, en  confîde- 
ration  de  leur  aage  vinl  6c  de  leurs  labeurs  aux  elUides.  Pour 
iapitancc,  ilsauronttousàrentree  detable  chacun  la  tren- 
tielme  partie  dVne  luire  de  beurre,  ou  enuiron, ou  àfautede 
beurre  des  pommes  cuittes,des  pruneaux,  ou  quelque  chofe 
equiuallenr.  Plus  le  potage  de  leguns  (  qui  iont  poix, feues, 
&  autres  femblablesgramsidus  deterrcjoude  bonnes  her- 
bes. Pourla  portion  les  ieuncs  Capettes  auront  chacun  la 
moitié  d"vnharcnt,ouvn  œuf  LesTheologicns  &  Preftres 
auront  deux  fois  autant  c'eft  à  fijauoir  deux  œufs  chacun,ou 
vn  harentpour  le  deflert  vn  morceau  de  fourmage,ou  quel- 
ques fruicls/i  la  faifon  &  les  moyens  y  font. 
^         Lefixiefmeftatut  tiré  en  partie  du  36.Chapitredelareigle 
fàincl  Benoiif ,  çi\  du  foin  que  doitauoirle  Principal  enuers, 
hs  malades.  Lefquels  auant  que  d'entrer  à  l'enfermerie  fs 
doluentconfeiler  :  pour  ce  que  le  péché  caufe  quelque  fois 
la  maladie  corporelle. •  tclmoinnollre  Seigneur,  lequel  didt 
au  langniirant  qu'il  auoit  ^W2ix'\  ^  Eue fa»us fa^w esy  iam riaU 
p-ecC'ire  :  neâtterim tihi aliqmd contingit.  loinct  aufli  que  d'vne 
maladie Teuenement en  cft doubteux  &:  commel'on  did en  il 
•  K    commun  pfouerbe:  Tel  pcnfe  cilre  fain,  qui  porte  la  more 
en  fonfem.  Telle  ordonnâcef'obrcrue  fî  exact ementàTho-'l 
ilel  Dieu  de  Paris,que  nul  malade  n'y  cftadmis,pour  l'aliter 
q^e  premièrement  il  ne  fe  foie  confelîc  en  la  Chapelle,  qurj 
eft  à  l'entrée  dudit  hoftel  Dieu.  lleftau(îieniointauxcn-'i 
fermiers  d'exhorter  les  malades  à  ouyr  Mcire,&  direleur-j 
diuin  feruicc,r'ilspeuucnc,  ôcaducrtirle  Principal  quand  ilsi 
feront  venus  à  conualercence,afîn  qu'iUfe  retirent  à  la  corn- 
i^mnauté.  £c  cft  défendu  à  toutes  pcrlbanes  de  quelque" 


LIVRE   SECOND,  % 

qualité  qu'ils  foicnt,  d'aller  à  l'enfermcrie  fans  congé,  foubs 
pretextedevifiterles  malades. 

L.e  fepticrmcftatuceft  des  ieufnes  que  doiucnt  obferucr  y. 
les  pauurcs  Capettes-.  Et  premieremenr,  commencer  a  icuf- 
cerlequarcrmedésleDmianchcdelaquinquagefimejCom. 
mcfondesReligieuxdeiamd  Germain  des  Prez.  Et  outre 
toutes  les  ieufnes  commandées  de  i'Eglifejieulher  l'Aduent 
en  viandes  quadragefimales,  qui  ei\  excl ure œufs ,  beurre ôc 
fourmage.  loutetoispourie  beurre  il  y  adifpencc  générale 
enfaifant  quelques  aumofnes  à  certaines  maifbns  de  Reli- 
gion. Plus  font  tenus ieulhertoutes  lesveillesdesfellesde 
noilre  Dame, des  Apodres  6i  Euangeliflcs,  de  famcle  Ca- 
therine, faincl:  Nicolas,  delà  Circuncifion  é<:des  Roys.  Fi- 
nalemcnr^tous  les  Vendredis  de  l'année. 

Lehuicliefmeen:  de  la  confelTion&fainde  Communion,      8. 
quiTe  doitFaireauxbonnesFeftcs  de  noftre  Seigneur, êc  de 
la  lacree  Vierge  Marie, fa  mère.  Item  du  chapitre  qui  fe  tient 
tous  les  Vendredis,  6w  de  lacorrecliondescoulpes. 

Leneufieime,eftdelacuilinc,àlaqueilctoutlesCapcttcs     9- 
Artiens  oc  Grammairiens  font  tenus  feruir  par  chacun  fa  fe- 
maine  :  excepté  les  officiers  qui  en  font  exempts. 

Le  dixicfme  flatut,eftdc  l'cleclion  duPeredespauures,  lo. 
maintenantappeilé  Principal, laquelle  appartient  au  pcre 
Prieur  delà  ChartrculédeParis, qui  efl:  ViHteur  perpétuel 
duditCollege,(uiuantlavolontédufurdit  fieur  deGrauil- 
Je,  principal  bien-faidcurd'iceluy  Collège.  Sanstoutesfois 
derogeràlavifîtation  du  Chapitre  de  noitreDame^ouaux 
Doyen,  Chancelier  bL  Pénitencier  d'iceluy.  Lefquels  font 
les  premiers  fupericurs  &  fpeciaux  conicruatcurs  dudit  Col- 
Icge,comme  il  a  efté  iugé  par  arrefljCn  l'an  i^^z. 

En  ce  mefmc  Chapitre  il  efl  fait  mention  des  eledions  des 
Procureurs.  Des  Dilérets,duPedagoguc,desenfans  riches, 
de  la  reddition  des  comptesgeneraux,  qui  fc  doit  faire  vne 
ou  deux  fois  Tan,  en  l'Aduent  ou  autre  temps  commode. 
Du  coffre  fermantà  trois  clefs  diuerfes ,  pour  mettre  les  de- 
niers du  reuenu  du  Collège  :  defquell  es  clefs  le  principal  en 
en  doitgardcr  vne  :  le  Procureur  l'autre,  èc  la  troificfme  vn 
desDifcrets,â  ce  eleu  par  la  compagnie. 
LevDziefmeftamtjÇftdc  i*(?xamendnpauure,quifepre-     ii. 

Qsmi  y 


Cy.  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 
fente  au  Principal  &:  Uifcrecs  du  Collège, pourcftrercceu 
Capctte.  Car  il  faut  qu'il  (bit  nay  en  légitime  mariage: 
qu'il  (oit fort  &  robuftc,  pour  porter  rauCterité  de  vie,  6c 
leruir  la  communauté, cC  aulli  docile  pour  apprendre  les 
lettres. 

Cela  fait,  ils  renuoyenc au  père  Vifiteur,Prieur  des  Char- 
treux de  Paris,  auec  tel  elcrit.  Venerande  Pater  y  apud  nos 
in  vejî-ra  f-imilici  VAcat  loim.  Hic  autem.  N.  rccipi  pctens,  tdd- 
neii^  &  Jttfiiciens  de  requifitis  ad  fiât  um  interrogattonibus  faciis- 
in  ne  nt II  s  efi  idoneus  :  "uefirum  de  eo  fiât  beneptacitum.  Et  ledicl: 
perc  Prieur  l'enuoye  au  Pénitencier  de  noftre  Dame,auec 
pareil  elcrit.  Qu?  li  tous  deuxapprouuent  6i.  ioubiîgncnc 
là  réception,  il  l'en  retourne  au  Collège  &:  cft  receu. 
^^*  Le  douzielme  ftatut  cil  du  diuin  fer ui ce,  qui  fefaicà  Tviâ- 

gede  Paris,  en  l'Oratoire  ou  Chapelle  baffe  du  Collège:  ou 
doiucntconuenirlesricheseicholierSjC'cftàdirCjtousceux 
qiîinciontpoint  Capettes. 

Quant  au  nombre  des  Capettes,  fuiuant  \ç^  lettres  du 
Cardinal  d'Amboiie,  ils  ne  doiucnt  eflre  dauantage  que 
quatre  vingts  &:  lix,  en  l'honneur  de  noltre  Redcmptc  ur,dc 
la  Vierge  mère, des  douze  Apûftres,&  ibixante  &:  douze 
difciples. 

Desfufdits  n:atutsjecinquierme&feptiermc,qm  concer- 
nent leviure,  le  trouuerent  11  rigoureux, que  les  pauures  ef- 
choliersnelespouuoient  cr^rder,  2<  lerctiroientducollefre.- 
iufquesàcequeM.  Noël  Bcda,Docit'uren  Théologie, luc- 
ceiîeurdudid  Scandonc,  obtint  du  Pape  Léon  lo.  enl'^irî 
1513.  modération  delditsllatuts, 

M  dis  attelle  ait  cfiê  C(fie  modération  k  ne  le  puis  comprendre, 

fi  (  comme  de/p^  )  il  leur  efi  défendu  de  boire  vin  &  manger 
chair  y  fan  s  exception  de  temps  (y  de  lieux. 

Ce  eollegeatoufiourselic  bienreiglé,  &  où  la  verge  n'a 
iamaiseftéefpargneeaux  Famcâs,lafchesàl'ei]:ude6cprôpts 
àtoutedcfbauche.  Tellemen-t  que  quand  il  y  auoit  quelque 
père  ou  mère  à  Paris  moleftez  &  attediezde  leurs  enfans 
mal  vioansSc  incorrigibles,  on  leurconfeilioitde  les  enfer- 
mer à  Montagu  ,  afin  de  les  ployer  &  addoucirdeiroubsla 
verge  d'humilité, &:  les  reduireàlavoye  devertu,delaquellc 
ils  f'eftoient  efloignez  par  mauuaiie  compagnee,  6c  trop 
grandeliberté. 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  C77 

Maiflre  îeanStaudonc,  infti  tuteur  des  Capettes  de  iMon- 
tagu,  natif  de  Mechlinie  enBraban,fut  banni  de  France, 
parle  Pvoy  Louysdou(îeinie,pourcequelibrcment6caigre- 
nicnc  il  le  reprenoit  d'aLioir  répudie  ia  legicime  femme, 
lennne  tille  du  Roy  Louys  vnzielme,  non  adultère,  mais 
au  contrairechan:e,&  miroir  de  toutes  vertus, pour  elpou. 
fer  Anne  Duchelîe  de  Bretaignc,  veufue  du  Roy  Charles 
huictiefme,  allegant  pour  it^  raifons  que  la  première  luy 
auoitcilé  baillecparforcedudirperc  Louys  XI.  ôCqueia- 
mais  ne  l'auGÏt  co^nçuc ^commtxttone  carnalt.  Sur  quoyle 
Pape  Alexandre  VI.  le  difpenfa,  déclarant  vn  mariage  for- 
ce ;>:  non  volontaire,  fepouuoirdiflbudre.  A  ceftc bonne 
Dame,am(îrepudiee,futdonné  enappanagela  Duché  de 
Berry,pour  eniouyrfavie  durant  feulement.  Qui  fut  eau- 
fe  qu'elle  fc  retira  à  Bourges,  ôc  y  fonda  le  monatlere  de 
l'Annunciade;  oii  font  des  Cordelières  reformées,  portans 
des  colles  ou  fcapulaires  d'efcarlacte  fur  l'habit  blanc, ou 
gris; &f'y  rendit  Religicufe,  viuantenvne  admirable  lain- 
clcté,iufqucsenrani305.qu*elledeceda,  Ie4.Feuricrjaagec 
d'cnuiron  quarante  ans.  Celle  qui  prefideence  Conucnc 
ne  l'appelle  pàsAbbailfe,  mais  la  mère  Ancclle,qui  ell  en 
Latin  AnalU^  à  l'exempledela  vierge  Marie, patronepre- 
micre  de  toutes  les  Religieufes, qui  reIponditàrAno-e,£rr£'  luci. 
J?u!/li Domi/2i.  Et  d'icciÏQ  Annonciation  ladite  m.iifon  en 
retient  le  nom,  prononçant  leulemc-nc  ;Annunciade,  pour 
Annonciation.  Cepetitfeminairefquin'eiloitque  dehuicl 
Religicufcs  au  commencement)  fcllt.inc  multiplie  ,  qu'en 
l'an  1608.  il  yenauoitdclia  vnzeMonaileresendiuersDâvs: 
&  les  no mmcAubert  de  MireChanoine  d'An uers,liure  pre- 
mier de  fon  œuure,Z)^  Origine  AnnuncintarumV  irginum  Beaîjc 
Mari£.  Lequel  aulîi,au  liure  fécond  rapporte  leur  Relaie 
contenue  en  dix  chapitres,  correlpondans  aux  dix  fpeciales 
vertus  de  la  gloncuie  mère  de  Uieu,  qui  leur  Ibntpropofez 
pourimiter. 

Lefufdit  Standoncfut  rcuocqué  d'exil  auec  fon  difciple 
Thomis  VvarncCjôwmourutà  Paris  l'an  1 50  4.  ifced:  inhu- 
mé honorablement  en  la  baiFc  Chapelle  dudict  Collège. 

CtQ^qq  iij 


CyS  V  N  I  V  E  R  S  I  T  E'  D  E   P  A  R  I  S, 

Bien-faHeurs  du  Collège  de  Montagu. 
Le  premier  6v  principal j^^ieniacleur  cil:  Mcl^reLouys  de 
Grauille  :  lequel  outre  les  balHnients  cy  delFus  mentionnez, 
leur  iaiffa  quelques  rentcsôc  reucnus  pour  les  continuer. 

Le  fécond  bien- fadeur  eft  le  Seigneur  lean  de  la  Roche 
Canard,  lieu  fituc  es  fins  &:  limites  de  Poidou,  en  tirant  vers 
141^4.  Limoges.  Iceluy  en  l'an  1494.  donna  deux  cents  quarante 
liures  cournois  de  reuenu  annuel ,  pour  nourrir  vingt  pau- 
uresefcholiers:  à  la  charge  que  tous  les  iours  ils  feront  dire 
vneMclîcpourluy.  Mais fonfuccefleur  6c premier  héritier, 
François  de  laRocbe,  conûdcrantcela  cftrctrop  onéreux, 
d  vnepart  U.  d'autre,  il  conuint  auec  noflre  maiftre  lean 
Standonc  ,quelenôbrede$efcholicrsfcroitreduità  douze, 
6c qu'on  nediroitquedeuxMeiresparchacuncfemaine.  Ec 
iurccfutcontradpaflii  l'an  1511. 

Le  croifiefme  bien-faideur fut  Maiftre  Gilbert  Fournier, 
Dodeur  en  Théologie,  lequel  a  donné  dix  liures  derente 
140)9.    annuelle6c  rachctablefurvnemailon, en  l'an  1499. 

Lesquatriefmesbien-faic'leurs,  lurcn!NicolasleFeure& 
fafemme^lcfquels  auditan  donnerctauxpauurcsdeMon- 
tagu  vne  partie  de  leur  ferme  £c  métairie  qu'ils  auoientà 
;>:«ACem^,  VuilFoulz, en  Latin dideanciennementF/7/4  Cereris,\  trois 
vuiflou.s.  j^çyçj^^ePa^ij^clucoftcd'Antoigny.  Ccflc  donation  faide 
âlachargequetouslesansaumois  d'Aoull,ils  feront  dire 
vneMclIepoureux. 

Le  cinquicfme  bien  faideur  a.efle'  Monfieur  Florentin 
1501.  Bataillcjcqucleni'an  1501.  donna  fon  iardin  contiguaudic 
Collège, poury  eltrebaftievneinfirmerie  pour  les  pauures 
Capcttcs  malades.  A  la  charge  quetouslesioursilschan- 
teront  TAntiennc  Suh  tuum  fr£fidmm  ^cum  collecHs :  vna.  efui- 
dem  de  BcAta  'vïrgine ^  altéra  verode  defn.ncîu,  ôcauffide  dire 
vne  Meile  pour  les  trelpaflez  par  chacun  an,le  2,5.  Aunl  auec 


vigiles 


La  fixiefmeentrelesbien-fadeurs,eftnobîefemmeIean- 
ne  de  Mailly,  Damedc  Catheu,  veufue&:  (ans  enfâs,laquel- 
ledonna  fes  biens  aux  pauures  Capectcs,  vne  partie  pour 
eflrcemployeeenbaftiments,  6c  l'autre  à  rentes.  Lefquelles 
ont  eftérachepcees,6c  depuis  ce  temps  employées  comme 
deflus. 


LIVRE    SECOND.  ^79 

Lafèptiefrne efl Marie  Parent, ttmme  de  Regnauld  Lar-     ,rQ.^ 
chier  ;  laquelle  es  années  1505.  &  1510.  donna  aux  paumes 
Capettes  vne  n^ailon  qu'tileauoit  deuantle  Colkgede Na- 
tiarre,&  quelques  autres  biens. 

Le  huidieime  bien- fadeur  a  efté  Hugues  le  Coq  ,  Cha- 
noine de  Pans,  lequel  en  l'an  i  jo6.  leur  a  donné  foixance     i<o6. 
hures,  qui  ont  cfté  employées  à  l'achapt  d'vne  petite  maifon 
quiell  deuantle  Collège  deCaluy. 

La  neufiefnie  entre  les  bicn-facieurSjeH:  noble  Dame  An- 
drée de  Lallycr,  laquelle  en  l'an  lyro.a  donnéàlacommu-     ijio- 
i    jiauté  des  pauurcs  de  Môtaguia  terre  de  Duniac.  Aîîtchar- 
ge  de  dire  vne  Meife  pour  elle  toutesles  femaines. 

Les  exécuteurs  du  teftamcnt  de  Gilles  Martin  ,Cure'  de 
Montereuil ,  ont  donne  pour  ladide  communauté  vingt 
deuxliuresdcrentcannuellc:laquelledepuis  a  elle  rache- 
tée. 

(Michel  Hérault  Chanoine  de  Chartres  &c  Dodeur  en 
Théologie,  en  l'an  ijio.adonnéàladide  communauté  des 
pauures,  lemoulinalîîslurlariuiercdeVelgre,  vnpcu  elon- 
gncdu  villagedeBcrcheres. 

Vldericu5Guernich,Alnisnd  de  nation, iVn  despremiers 
imprimeursqui  ont  efté,  a  fait  beaucoup  d'aumofnes  defon 
Il  viuantaux  pauuresdeMontagu  .-ôcpar  ion  teftamencfaid 
en  l'an  1 510.  leur  a  donne  la  moitié  de  Tes  bienSj&i  la  rroifief- 
me  partie  des  dcbtesàluydeues.  Duquel  lais  on  a  acheté  la 
terre  ou  métairie  de  Dauuct,(îze  près  la  riuiere  de  Marne, 
^Llamaifonde  Vezelay., qui  elloit  entre  le  Collège  dudict 
MontagUj&le  petit  Collège  ou  maiion  de  faind  Michel, 
membre  dépendant  de  l'Abbaye  du  mont  faind  Michel: 
qui  depuis  a  elle  aliéné  &  acquis  par  leldits  de  Montagu  : 
commeilaede  dit  plus  amplement  au  traidé  du  Collège 
desCholets. 

MaiQ:rcDauidCranftonEfcofrois,quiauoiteftédu  nom- 
bre àcs  pauurcs  du  Collège,  &:  dcpuiifut  R  cgcnt  des  riches 
laiffa  par  teftament  fait  en  l'an  i^n.  aux  panures  du  Collège 
tout  ce  qu'il  auoit  gaigné  en  fa  Régence ,  montant  àla  fom- 
medequatrecents  cinquante  liures. 

Maiftrelean  deParis,en  l'an  1310.  donna  toutes  les  po^- 
feflionsquelespauuresdeMontaguontau  lieu  ditBregey, 
ou  de  Bregtaco, 


6ÎO  VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

Noël  Bfda,  Docteur eai Théologie,  6ciadisi'ucceilcurde 
Sr^ndonc  en  la  Principauté  du  Collège,  a  lai  (le  ccnttrence 
&:vneliurcdcreuenu:innuel. Laquelle  rciueacftcrachccec 
&i  J'argcnt  employé  au  nouuel  baftimem  dudic  Collège. 
Combien  que  la  volôcc  du  tertateurêfloicque  d'icellefom- 
mc  en  fut  fubftraid  quatre  vingts  dix  liures  pourfixefcho- 
liers,cfl:udianscnThco[ogie,quienreceuroienttou5lesans   , 
chacun  quinze  liures.  Etdeuoienccllre  ieeux  eicholiers  ^(?  ' 
grfniio  pruftierum  Collège .  Ce  bon  Dodcur  eftoit  grand  ze-  ; 
hueur  de  la foy  Catholique, êcaefcrit  contre  les  erreurs  de  i 
Erai'-^^.   Il  cfl:  enterré  en  l'Eglife  du  mont  faind  Michel,  ; 
dcrnerelegrand  Autcl,&trelpai]ale8.iourde.lanuieri536.  ' 

Pierre  Tetnpe(le,au(ri  Docteur  en  Théologie,  fucceda 
audit  Beda  en  la  principauté  du  Collège  :  laquelle  il  quitta 
depuis,  eftantelcu  Chanoine  de  Noyon.  Par  ion  teftamenc 
il  légua  à  la  communauté  dudit  Collège  troiscents liures 
touiQois,^^  vingtvoIumesderalibrairie.il  decedale5  No- 
uembre  1530.  Il  ertoit  rigide  correcteur  des  elcholiersdelin- 
quans.  A  raifon  dequoy  '\U  compoferent  plulîcurs  carmes 
contre  luy,  quei'ay  veus,  Defqucls  le  premier  eiloit, 
Horrtda  tempe/las  montem  turhauit  acuttim. 
leanHego  Docteur  cnTheologie  fut  principal  apresledit 
Tempefte,&dccedale  S.Noucmbre  154e. 

Pierre  fuccefleurdudit  lean  en  la  principauté,  ; 

fit  faire  au  mois  de  luillet  i  y  5y.  la  table  des  fondateurs ôc  I 
bien  fadeurs  dudit  Collège, quieft  en  la  chapelle  d'enhaut. 
de  laquelle  i'ay  extraid  ce  preîent  Catalogue. 

Les  exécuteurs  du  teftamenc  de  MonfieurEftienn-cFcr- 
rou,ProcureurcnlâCour  dcParlement,donnerenr  en  l'an 
J54.7.  pour  la  fondation  dedeuxpauuresefcholicrsau  Col- 
lège de  Montagu,la  fomme  de  quatre  vingt  vne  hure  dc| 
rente  annuelle  (fubie^lc  toutefois  au  rachaptj  fuyuantla' 
volonté  dudit  Ferrou ,  qu'il  auoit  intimée  à  iéfdits  exécu- 
teurs &:  à  fesenfans. 

lean  Sruard,RegcntdeMontagu,6cPrcfidencdesenfans 
riches  (ainliappellezà  la  différence  desCapettes^  a  donné 
parteftamentauxpauures dudit  Collège,  cinquante  liures 
dercuenu  annuel.  A  la  charge  d'eftre  participant  des  orai- 
/on s  ôc  prières  de  ladicle  communauté  des  pauures,  d'eftre 

inféré 


LIVRE    SECOND.  62i 

inreréauCataIogue(iesbien-facleurs,&auoirAnniucrraire' 
perpétuel  à  mefmeiour  qu'il  décédera, qui  tut  le  lixiefmc 
May  1581. 

Noble  Dame  Marie  d'AIucrgncs  Tan  1609.  ic  fixiefinc 
iourd'Aouftjaumofna  à  la  communauté  des  pauures  qua- 
tre vingt  liures  de  rente, pour  cftrc  faicte  participante  des 
oraiioni  &  prières  de  ladiclecommunauté,auoir  vneMeire 
par  chaque  iemaine,&:eftrecrcritcau  Catalogue  des  bien- 
tacleurs  dudit  Collège. 

MonfieurBoterays  defcrit  naifuement  laformedeviure 
&  p.bftinence  defdits  Capettes  auec  beaucoup  de  louanges: 
c'eftpourquoy  l'â)  voulu  rapporccricy  cesverspouriinirce 
dilcours. 

Mu/^î  lûcmn  iig}7ofcù^monshicAjJurgitacutus^ 

SiUiciiorilley  îuo  qufmontcbiutrîtce  Ptndi^ 

Aonios  Uticcs  é*  l'hocidis  antra  recludit, 

A'erts  inaps,  vhi  P.dlitdids  fe attollit adartes^ 

Viciu  înfœiici^fi4mofe  informisamina, 

Trita  Ceres  {^juospafctt^ aquis quos  Sequanapotaiy 

Fefia  qHihusJâfJip-jihentconHîuïaftjCeSy 

^ueis  aigere  datum  ô'fudare^  vt  Ptthia  cnntent, 

Viciores  tandem  indomîti  quifirtts  egen.e^ 

Turpureum  firruginea  cum  vefle  colorem 

Mutant,  ^fdfito  montis  fqaallore  rcfulgcnt^ 

Aut  fflro  Thët77idis^  facris  njclhondribiis  ay.î. 

Du  Collège  de  Nârhonne. 

T  E  Collège  de  Narbonne  fis  à  Paris,  rue  de  la  Harpe,  131; 
-"-^(ancicnnementappellecdcfaincICoiiîiej  entre  les  Col- 
lèges de  Bayeux  ^c  de  Sées^hic  premièrement  fondé  pour 
neuf bourfiers 6c vnPreftre, natifs  delà  prouince  de  Nar- 
bonne en  Languedoc,  par  reuerend  pcre  en  Dieu  Meffire  B. 
ArchcucfquedudiclNarbonne^écparM,  AmblardCerenc 
lurifconfulre,  qui  infticua  Icdi6l  Preftre.  Pour  fefquelj 
loger  &  entretenir  leur  fut  donné  la  maifon  que  lediclîîeur 
Archeuerqueauoitenladicleruë,&:lesfruiâ:s&reueni2sdu 
Prioré  Rural  de  faincle  Marie  Magdeleine,a{iisau  Diocefe 
du-dit  Narbonnç.  Qmfurentdepui^ vnis  audit  Collège  par 

RRrr 


68i  V  N  I  V  E  R  S  IT  F  DE    P  A  R I  S, 

bulles  de  nodrefâinâ:  Perc  Lequel  nombre  fut  de  là  à  quel- 
que temps  augmcnrc  iufquesà  vingt  bourlîers,  encecom- 
prinsledit Pi cltre, Octrois  aurrcsciela  mclmeprouince.  Ec 
ladite  féconde  fondation  fut  Faite  par  le  Pape  Clément  6. 
natif  de  Limoges,  qui  auQiteflë  en  fa  ieuneirel'vn  desbour- 
fiers  dudit  collège,  receu  par  difpcnce,  d'autant  que  lefdicts 
bourliers  (  comme  dit  eft)  ne  pouuoient  cilrefinon  dudio- 
cefe  de  Narbonne.  Et  ion  propre  nom  auant  que  d'eftre  Pa- 
pe ,  eftoit  Pierre  Roger  :  lequel  fortant  du  collège,  fuc 
Prieur  de  fnndcBdbilie,  qui  eft  Prieuré  delaindBenoifl:, 
de  Tordre  duquel  il  eftoitreligieux.  Puis  fut  Abbé  de  Fef- 
can  ,  après  Euefque  d'Arras,  ôc  depuis  Archeuefque  de 
Roiien,  êc  par  le  Pnpe  Benoift  douziclrne  fait  Cardinal. 
Apresla  mort  duquel  ledit  PierreRogerfutcreéPape,quoy 
qu'il  fut  le  plus  leunedetouslts  Cardinaux.  Lequel  pour 
PefFed  de  ladite  ieconde  fondation,  vnitauili  audit  collège 
le  Prioré  Rural  de  noflre  Dame  de  Marcelle,  alîis  pies  la  vil- 
le de Limous  audit  diocefe  de Narbône,  ainfique ccapperc 
tant  par  rhiftoire  de  l'eftat  ëc  fuccés  de  rEgljle,que  pardeux 
anciens  ftatuts  du  collège,  l'vn  de  l'an  13!/.  6c  l'autre  de  l'an 
1370.  &par  deuxbuUesduditPapeClement  6.  concernans 
lelditcs  vnions  données  àVilie-ncufue  lez  Auignon  le  18. 
Mars  1343.  l'an  fécond  de  fon  Pontiiicat.  Lelqueilesfurent 
enregiflrces  aux  archiues  du  chapitre  de  PEgliie  métropoli- 
taine duditNarbonne,le26.  May  1344.  nepouuantleldits 
bcurfiers  élire  d'autre  prouince  que  de  celle  dudit  Narbon- 
nc(  bien  que  ledit  Roger,  depuisPape  Clément,  euft  efté 
de  ion  temps  difpcnië  à  élire  bourfier,  ainfi  que  dit  eft)  com- 
nieappertparvnade  de  déclaration,  proteàion  ,  &  confir- 
mation deidits  premiers  (latuts  dudit  collège,  faidpar  le 
corps  de  l'vniucrfité  de  Paris ,  toutes  les  Facultez  alTem- 
blees  le4.  iourd'Odobre  1377.  &parvn  arrefldu  Parle- 
ment de  Paris, du  douziefmc  luillet mil troiscents quatre 

vingts 6c deux,   h  M'iuq:>',^^ 

Lefquels  fondateurs  ont  laifTé  la  fuperioriré  dudit  collè- 
ge, aux  Arclieuefques  dudit  Narbonne,  6s:  le  fiege  vacant, 
au  chapitre  de  ladi  te  Eglile,  &c  à  leurs  grands  Vicaires.  Et  en 
leur  ablence,  au  fieur  Chancelier  de  l'vniuerfitë  de  Pans; 
aufquelsils ont  donné  puitlance depouruoir  auidites  bour- 


L'IVRE  SECOND.  ét^ 

fcs  en  aduenanc  vacation  ,  &  auflî  depouuoir  reformer  le 
collège,  lorsque bcroinferoir. 

tn  luicte  dequoy  le  Collège  qui  cftoit  gouuerné&admi- 
«illrëpar  des  Prieurs  6c  Procureurs  annuels,  qui  dcuoienc 
élire  clleus  par  chacun  an,  fuiuant  Icfdics  féconds  ftatucs ,  Te 
trouuanc  en  Tannée  1446.  ii  defolé  ôc  ruiné, tantàcaufe 
du  mauuais  gouuernemcnt  defdics  Prieurs  ôc  Procureurs 
annucls5celedifs,que  des  diuiiions  6c  guerres  qui  auoient 
eu  cours  par  la  France,  &  notamment  audit  Paris  ôc  es  enui- 
rons,  qu'après  la  rcdudion  de  la  ville  de  Paris  à  l'obeifTance 
dcno.itreRoy,ron  nepouuoit  trouucr  perlonnedeladide 
prouincedeNarbônc,propre,iufiirant&:capable,qui  vou- 
lut prendre  ledit  gouuernement.  Qm  fut  caufequele  10. 
iour  de  luillet  audit  an  1446.  après  confcil  êc  m^uredcli- 
berationfuriefaicl:  Meffireleande  Haricuria  lorsArche- 
■uefqueduditNarbonne,  bailla  le  tiltre  dcmaiftreGouuer- 
neur,  procureur,  Scadminiitrateur  perpétuel  &irrcuocablc 
àmaillrcleanIoanis,duDioceiedeLodeueen  ladide  pro- 
uince:  quiauoitellé  auparauant  bourficrôc  procureur  du- 
did  Collège, pour  les  bons  offices  par  luy  faits,  tantàfaire 
reparer  le  Collège,  qu'au  recouurcment  des  biens  ôctiltres 
tranfportcz&  aliénez  par  les  mauuais  gouucrneurs  5c  admi- 
niftrateurs  annuels  qui  l'auoict  précédé. Laquelle  prouifion 
futenapresconfîrmee&approuuee  par  bulles  de  noftreS. 
père  le  Pape  Nicolas  V.  données  à  Rome  Ici.  lanuier  1450. 
&  de  fon  pontificat  le  4.  Et  après  que  lesbourfiers  dudid 
Collège  eurent  preftc  leur  confentement  fur  icelle  le  16. 
deluillet  1451.  êv  qu'il  eut eflé informé  fur  le  contenu  dci^ 
dites  bulles,  elles  furent  fulminées  5c  exécutées  par  mon- 
fieurl'OfficialdcParis,àce  commis  le  20.  luin  1451.  auec 
inhibitions  5c  defences  audid  fieur  Archeuefque  5c  4  tous 
autres  d'y  contreuenirfurpeine  d'excommunication. 

Lequel  gouuernementdcMaifl:re,procureur& principal 
adminiffrateur  perpétuel  auroitefte  depuis  continué  en  la 
perfonne  des  fuccclTeurs  audit  office,  tant  par  refignation 
quepar  mort, des  titulaires  iufquesàce  que  plufieurs  pro« 
cezleroientfurucnusaudit  Collège,  tantpource  que  lefdits 
principauxadminiftratcurs  perpétuels  iouilToiétfousladitc 
jquahtCjde  tou  t  lereucnu  dudit  Collegejfans  en  redre  aucun 

RRrr  ij 


^S4  V  N  I  VE  R  S  I  T  E'   D  E  P  A  R  I  S, 

compte, n'y  receuant  que  bien  petit  nombre  de  bourfiers 
deladicl:eprouince,queàcaare  de  certaines  difpenfcs bail- 
lées par  leldits  Archeuefque  6c  Tupenears,  &  de  plufieurs 
c;bangemcns,varictez&  contrarierez  de  ftatuts  qu'ils  y  au- 
joienr£iicts,àcaufedecequedciius,écqueiesviureselloiéc 
de  beaucoup  encherisà  Paris.  Qin  fut  caule  quelei}.  iour 
delanuierry44,  iceluy  Collège  auroitelle  reformé  &  nou- 
ueaux  ftatuts  faits  auec  abrogation  &  abolition  de  tous  les 
precedenis.  Lefquels  turent  publiez  audit  collège  de  l'au- 
c^orité 5c mandement  de  tres-reuerend  &  très  illuilre  Sei- 
gneur lean  Cardinal  de  Lorraine,  lors  Archeuefque  dudic 
Nar[)onne,par  honorableperlonne  Meffire  lacques  Spifa- 
nic  Chancelier  de  ladicl:eVniueriitë,ConIejlkr  du  Roy  & 
PrefidentauditParlemcc,  Vicaire dudîtSeign.  ur  Cardinal, 
en  prcfence  &  du  confentement  du  Principal  ô<:  des  bour- 
fiers  dudit  Collège  ,  qui  iurcrent  es  mains  du  Chancelier 
l'ob/eruation des nouueaux ftatuts,  lejo.  iour  du  mois  de 
îanuieraudican  1544. 

Parlesnouueauxflatutsle  nombre  desvingtbourflersfut 
reduitàfeizCj  comprins  le  Procureur,  vn  ChapelUin^cle 
Principal -.qui  eil  itu\  perpétuel  6c  chef  du  Collège,  non 
comptable  à  perfonne,  pourraifon  duditofîice.commeap- 
pertpar  leldits  nouueaux  ftatuts,  6c  par  vn  Arreftdu  grand 
Conieil  en  après  contradicloirement  donné  le  12,.  Nouem- 
bre  audit  an  IJ44.  Etparlefdits  ftatuts  ledit  Principal  doit 
prcndreàfon  choix  deux  chambres  &vDecuifinc,vnecaue 
6c  vn  bulchcr,  Se  quarante  iiures  paran  pour  (es  diltributiôs. 
Et  chacun  defditsChapellain,  Procureur  &  Bourfiers, doi- 
uentauoirvne  chambre,  qui  leur  doit  cftrediftribuee par  le 
Principal,  ôcoutrece  vingt  Iiures  par  an  ,  pourlesdiftribu- 
tionsdcleurs  bourres,forslcfditsChapellain  &:Procurcur, 
quicndoiuentauoirchacun  qu.rante,àcauredeleurs char- 
ges. Le  Procurcureleu  du  nombre  des  bourfiers  par  chacun 
an,  doit  rendre  compte  de  la  charge  pardcuant les  Princi- 
pal 6c  Bourilers  à  ce  dcputcz,  comme  les  plus  idoines. 
,  Lereftedeschcibresck:reuenudu  Collège,  demeure  pour 
Pentretcnement  6c  mehoration  d'iceluy. 
-  Le  Chapeilain  eft  tenu  de  dire  6c  célébrer  trois  MefTcspar 
femaine,rçauoireftieDimanclic,Lundy6cSamcdy  :6caufiS 


LIVRE    SECOND.  685 

tnutes les feftes  qui  furuiennenc  es  autres iours, 6c  de  prier 
Dieu  à  chacune  d'icelles,pour\esaQics  deldits  fondateurs, 
&  autres  bicn-facleursôc  fidèles  crefpairez.  Et  outrecc,dc 
chanter  Vefpres  6c  CompUes  tous  les  Dimanches 2c telles 
iblennelles.  Aulquelles  tcftes  folennelies  il  cil  chargé  de 
chanter  Matineb,ôc  tous  les  Samedis  le  falut  à  la  Vierge  Ma- 
rie. A  tous  lelquelslcruiceslefditsbourriers (ont  tenus  d'al- 
fifterô^dc  feruir^êc  d'ayderà chanter iuiuantles  nouueaux 
ftatutsôcfur  les  peines  y  contenues  Ce  que  mailtrc  Robert 
dcLaudun  Aumofnicrdu  Roy, Doyen  de faind Gilles Ôcde 
prefcntprmcipal  dudit  Collège, a  toufiours  faitcontinuer 
îansaucuncintcrmiilion  depuis  vingt  trois  ans  &  plus  qu'il 
fut  pourueu  dudit  office ,  par  le  reuerendiïîime  6c  lUuflrifli- 
me  Seigneur  François  Cardinal  de  loycufe,  lors  Archeucf- 
quedeNarbonne. 

Des  Collèges  du  Pleps^&de  MarmouJ^ier,  0»  proprement 
24âmoufiter  ^  nefldnt  dit  en  Latin  Martini  monafte^ 
riumjW/î//  Maiusmonafberium. 

T  E  Collège  du  PleflTis  fondé  en  la  rue  faincl  lacques  par 
-■^maiftre  Geoffroy  du  Plc(îis,NotaireduPapelean  21.  6c 
Secrétaire  du  Roy  de  France  Philippcs  V.  dict  le  Long, 
(comme  appert  parles  lettres  du  1.  lanuier  1521 J  a  eftépre-  j.ji. 
mierementappcile  le  Collège  làincl  Martin  ,  d'autant  que 
ce  fondateur  au  oit  gran  de  deuotion  audit  iaind:  mais  après 
ibndeceSjilaefté  nommé  le  Collège  du  Pleiris,tantpourla 
mémoire  d'iceluy  ,  qu'auffi  pour  le  conformer  aux  autres 
Collèges, dcfquels  il  n'y  en  a  pas  vn  quiaitnom  de  faincT:, 
excepté  celuy  de  lainde Barbe, 6c  celuy  de  fainél  Michel 
de  Chanac. 

Lcditfondateurauoit  donné  toute  fa  maifon  pourfjire 
le  Collège,  6c  fondé  quarante  bourfiers  :  mais  craignant 
que  demeurant  au  monde,  il  ne  dépendit  ou  aliéna  Je  bien 
qu'il  donnoit  pour  la  fondation:  Il  le  rendit  Religieux  à 
Marmouilier.  Auquelneu  voyantle  bon  traiclement qu'on 
luy  failbit,  ilfitvnfecondtcriament  Iei4.  d'Aoufl:  1331.  par  ^•^^^' 
Jcquelàlinfl:antepriere6crequ^'ftedes  Religieux,  Abbc  6c 
Conuentde  Marmoufticr,  il diuifa fa  maifon  en  deux,  6w  en 

RRrr  iij 


6S6  VNIVERS  ITE'  D  E  PARIS, 

donna  la  moitié  aux  Religieux,  pour  fe  retirer, quand  fis 
viendroieccftudier  à  Paris, Ôc  fut  nommé  le  collège  de  Mar- 
moLillier.  Leur  donna  aulli  la  chapelle  pour  y  ceiebrerles 
obitsqu'ily  fonda. 

Il  n'y  apoinc  de  nombre  de  Religieux  prefix;  car  quand  il    If 
y  en  a  quelqu'vn  capable  aux  lettres,  ils  l'cnuoyent  loger 
Jeans.  Et  font  tantoît  deux,  tantoft:  trois,  tancoft  quatre. 
Maintenant  il  y  en  a  vn  fore  ancien  qui  gouuerne  le  collège, 
&i^appclle  procureur. 

L'autre  collège  auquel  efl:  demeuré  le  nom  du  PlciTiSjauoit 
l'Oratoire  S.  Martin  lur  la  grande  porte  du  collège ,  qui  de- 
puis trenteansoucnuiron,ae(lctranfportéôCmiscnlafallc 
duditcollege,&f'appclleauiourd'huy  la  Chapelle  loùl'on 
fait  le  feruice  de  fondation. 

Etd'autantquelereuenu  ducollege  duPlcfïïscftoitdimi- 
nuë ,  il  a auiîi  diminué  le  nombre  des  bourfiersjesrcduifanc 
de 40. à  15. qui  feprenoientfix  de  chacun  des  Diocefesd'E- 
ureuxjfainct  Malo,Leons  en  Bretagne,  2<:  Tours.  Et  le  ^5. 
bourficrdefaindMalo.  Auiourd'huy  ilne  f'en  rec^oitplus 
que  quatre  de  chacun  deldits  Dioceles:  c'cfl  à  fc^auoir  vn 
Grammairien, vn  Artiile,  vn  DccrctiIle,ÔC  vn  chapellain, 
qui  doit  eftudieren  Théologie. 

Le  grand  maiftre  &  principal  eft  fupernumeraire.  Et  fe 
peut  prendre  de  quelque  part  qu'il  plaift  àmonfieur  de  Mar- 
moultier:  où  l'vn  du  corps  des  bourfiers,  fil  f'en  trouue  de 
capable. 

Le  procureur  doit  eftrc  du  corps  des  bourfiers,&efIeu 
par  iceux  tous  les  ans,  le  iour  faind  Michel.  Et  eft  tenu  de 
rendre  fcs  comptes  àlafin  de  Tannée. 

Le  fondateur auoit  laiilé  l'adminiftration,  corredion  5c 
rcformation  aux  Euefques  d'Eureux,  de  S.  Malo,  de  Leons, 
Ik  deTours.  Au  Chantre  de  l'Eglifenoftre  Dame,&:  au  mai- 
ftre 6c  principal  du  collège.  Mais  par  fonteftament  dernier 
il  rcuoqua  le  tout  :  &  donna  la  feule  charge  6c  puifTance 
d'adiouiler,  diminuer,&  retrancher , au  fcul  Abbé  de  Mar- 
mouflier.  Lequel  feul  confère  toutes  les  bourfes,  6c  en  bail- 
lelcsprouifions  fur  la  prefentation  des  Euefques.  Tellemet 
que  lesEuefqaes  ne  font  que  prefcnter  ceux  de  leur  Dioce- 
fpjôcrAbbcfeul  confère. 


LIVRE    SE  C  ON  D.  687 

IIyaquacreChapelhins,qui  célébrée mciTe chacun  leur 
femainc.  Q3n  t  au  5.  qui  doit  cflre  de  fain^t  Malo,il  y  a  long 
temps  qu'il  ne  Peflvcu. 

Les  bourfes  de  la  première  fondation,  qui  efloient  de  peu 
de  valeur,  ont  eftc  augmentées  par  la  féconde  fondaiion, 
ùidc  par  maiftrc  Noël  Mcfleau  Prcftre  ÔC  Chanoine  de  S. 
Merry,ouMeclcricàParis,&  Soubchantrc  en  l'Eglile  Ca- 
thedralede  S.  Pierrede  Poicliers,  &  toutes  rendues  cgalles, 
vallant  16. liu.  paran,  auec  chacun  fa  chambre. 

Entre  tous  les  Prierez  qui  depêdent  de  Marmouflier,ccux 
qui  l'enfuiuenc  font  ipecialementcotifez  chacun  à  16.  liures 
neuf  lois  cour,  pour  l'entretien  des  Religieux  dudit  Ordre, 

qui  font  cnuoyezeftudicr  à  Paris. Laquelle  fomme  doit  eflre 
apportée  par  les  Prieurs  defdits  lieux  tous  les  ans ,  quand  ils 
viennctauChapitregeneralauditlieudeMarmouftier,donc 
f  enfuiucnt  les  noms,  corne  ils  font  couchez  fur  les  regiftres. 

/;;  Bioccfi  Cenomanenfi,  Vrior  Conuentualis  de  Viuonio^&Prior 
Con .  de  Tonte  Gerardi. 

In  DiûcefiN annctenfiy  TriorCon.  de  Bercy 0. 

InDio.  Maclouienfi,  Prior  Con.de Lehonio,  TriorCon.de  Corn- 
burnio.^&  Trier  S,  Miiclouij  dcDynanno. 

InDio.  Lucionenfi.^Triordc SdUrtena.é' Triorde  Fontanis. 

In  Dio.  Cdrnotenf.,  Trïor  Con, S  .Martini  de  BcpinuilLi,&  Trior 
de  Chuyfna. 

In  Dio.  Tariftenfiy  TriorCon.  B.Mjirix  de  Campa. 

In  Dio .  Mcldenfi  Trior  Con.  de  CelLi  in  Bria^  é'  Trior  Con,  fan- 
HtC  Celinx. 

In  Dto .  Laudttnenjï,^  Trior  de  Rouj^iaco. 

In  Dio.  Sueponenji,  TriorCon.  SancltTheobaldi.é'  TriorCon. 
4^  Tetra  fonte. 

InDio.  Arahianenjïj  Trior finciiDionyfii  Ambianen.& Trior 
de  Bene  curia. 

In  Dio.  Morinenjiy  Trior  de  Bcllo  ramo. 

Iff  Dio,  Rothomagenft ,  Trior  de  Veilliaco. 

In  Dio,  Sagienfi  ^  Trior  fanBi  M.irtini  de  Beltfino, 

In  Dio.  Con/lancienjiy  Trior  Con.  de  Bohonio. 

InDio,  Abrincenjij  Trior  fin^i  Martini  de  Saxeio, 


688  VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

Fondation  dti  Collège  de  Botirgongne. 

O  Ovs  le  règne  de  Philippes  VI.  dit  de  Valois,  cnl'aa 
1331.      Jk3  1331.  Madame  leanne  Ion  efpoulcRoyne  de  France  6c 
deNauarrc^Comceiîc  d'Arras,  Palatine  de  Bourgongnc,6C: 
Dame  de Sal-ins, fonda  &;  fie  commencer  le  baltiment  du. 
Collcgeditde  Bcurgongnejapourfuiceduquel  (venant  ài 
décéder  )  eilc cômit  i>c enchargea à  reucrendlllimc  Seigneur 
Pierre  Cardinal, Preftre  du tilcre  de  faind Clément,  au  fa-^ 
meux  6c  lu b cil  Doclcur  Nicolas  de  Lvra  Cordclier,6cà, 
Thomas  de  SauoyeChanomedenoftre  Egliie  Cathédrale, 
ies  Confeillers  2c  Confeileurs  ordmaircs;  Ordonnant  par 
teflament,quei  on  vendit  fonhoflel  de  Neilc  &  ce  qui  en 
dependoit  pour  lors,atin  qu'auec  la  iommc  qui  prouiedroit 
deceftevcnce,  onpcuc  effcducr  &:  accomplir  la  tondation. 
du  Collège  ou  "laifon  de  congregatto}iytAnt  de  feculiers  que  ré- 
guliers y  natifs  de  (cldiâspays,  lefquels  viendroientàParis 
pour  elKidier.  Erfutvenduàlean  Duc deBerry  , lequel la- 
uoitencoresen  Tan  1412. 

Lenombredesbouriiersde  ce  Collège  futlimitéà  vingt 

cftudiansen  Logique  Sclciencc  Naturelle,  fans  palier  ou- 

ti~e  en  autre  Faculté:  EtfutaulTiflâtué  ,quele  principal  d'i- 

celuy  Collège  reroicmaiftue  es  Arts,  &  auroit  loubs  luy  vn 

Chapellain,  qui  chanteroit  les  Méfies  &  autre  diuin  feruice. 

Coîlcec  de  Mais  fur  tous  la  préférence  fut  referuee  fpccialemcnt  aux 

pa'rt'icïi'erc-  i^-^^ifs  du  pays  dc  Bourgogne,  au  cas  que  l'on  en  trouuaft  de 

mentafFcdé  capables:  comme  de  rechef  le  Pape  lean  le  déclara  en  it^ 

fr*^nch-^^'^  Bulles  de  l'an  15.  de  Ton  pontificat,  par  lefquelles  il  enjoignit 

Comté.       expreflement  à  l'Euefque  de  Paris  d'y  tenir  la  main. 

La  nomination  des  Principal,  Chapellain  &:  Bourfiers 
dudit  Collège,  dépend  du  Chancellier  de  noftre  Daine  de 
Paris, ôc  du  Gardien  des  frères  Mineurs  de  l'ordre  faind 
Francois,appellezCordeliers.  Et  font  les  fufdits  Principal 
&  Chapellain  côtinuez 6c retenus  en  leurschargcs&digni- 
tez  à  vie,  l'IIS  ne  commettent  quelque  faute:  ou  fi  de  leur 
bonne  volonté  ilsne  l'en  veulent  défaire. 

Fondation 


LIVRE    SECOND.  ^8^ 

Fondation  du  Collège  de  fainâ:  Vvaft,  atitrcmcnc 
did  d'Arras,  qui  eft  auprès  la  porte 
de  faind  Vidor. 

VNiuerJispr^fentcs  literas  infpectttris  Priorhumilis  monafie- 
rij  S.  Veddfti  AnrebdtenJIs,  totuf^  eiiis  loci  Conuenîusfalu- 
tem  in  Domino fcmpiîertTam.  Ex  farte  Venerabilis  Vatris  &  Do- 
mini  nofiri  domini  Nicolâi^  Bei  patient  ia  Abhatis  mondflerij prx.' 
libati ,  fuit  nobis  fducialiter  intimatumyfe  no?mulias  pectmi/irum 
fummoéolim  inmambus  ipjiusy  vt  executoris  tejlamentorum  plu- 
riumfdelitim  defunclorum  reltÛ>i4&in  opH6 pium  fectmdum  eiuf- 
dem  arbttrium  conuertenda^,nec  non  alias  qua^s  vt  députât f^s  ad  fa," 
ciendits  fn^is  propri.ts  eleemofynas  elargtri  patiperibtïs  fecundttm 
ipfius  'voluniatem  fe poffe  dicebat  in  emptienes  quorundarn  reddi^ 
tutim  dr  terrarumjitarum  in  villis  feu  territor^s  le  Gretrnny  ô"  de 
Bouchoirre  ô"  de  le  chauate  ncc  non  cuiufdam  domusjïtji  Tarifis  in 
vico  muroYum  pro  vfuô' fufientatione paupemm  fcholaritim  oritm- 
-  dorumdeàuitatevelDtecefi  Attrebatenfi  Parijiuindamo  pr^edi- 
if  a  commoran  tium  &fludentium  infuturum  pie  &  mifericorditer 
eyogaffe  :  Nos  humtlittr  requirentis  quatenus  dictas  emptiones  à* 
erogationes proHt  nos  tangunt  ratificare  velle?ni{s.  Nos  vero  etfi 
ter  Ut er as  diclarum  emptionum  non  confiet  eas  noflrummonafle- 
rium  tangere  :  Verum  tamen  reqticfld  dicfi  venerabilis  P  a  tris  qna^ 
tum  cum  Deo  nobis  lictterit  annuen  te  s,  pr.ediclas  emptiones  &  ero- 
^ationes  pecuniaruni  ^  quatenus  nos  tangimt  rite^^.  ficf.t  funt  & 
honefle pojfumusratificantes^adhihcmus  eifdem  noflriim  confen- 
fnm  pariter^  ajjcnfum.  In  quorum  tefliniôniumfîgtllurn  noftrnm 
pr.ifèntibtfs duximtfs apponendum.  Daturn  Jnno  Don/int  Millefi-  \y^%^ 
mo  trecentefimo  trigefimo  fecundo  vicejima  ocfaua ,  dit  menfs  No- 
ttembris. 

Du  Collège  des  paunres  Efcholiers  d'Italie ,  vulgairement  dit  des 
Lombards^  de  la  Charité  de  la  benoijle  vierge  Marie. 

CE  Collège  a  efle' fondé  en  rVniucrfitë  de  Paris,  des 
l'an  1333.  par  Reuerend  père  en  Dieu,  MefTire  André     j,,, 
Ghini,natif  de  l'illuftre  cité  de  Florence  en  ]aTorcane,Iors 
Euefqué  d'Arras:  Qui  à  ce  tefFed  donna  fa  maifon  fize  prcs 
iàuidHilaire.  Ec  alFociasuecluv  pour  l'accomplifTement 

SSff 


^9P         VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

de  ladiclefondation  crois  notables  Seigneurs  du  pays  d'Ira- 
lie  ;  Sça^oir  l'vn  de  la  cité  de  Piiloye ,  vn  de  la  cité  de  Mode- 
ne,  èc  l'autre  de  Plaifance.  Qui  tous  enlemblc  iniUtuerenc 
vnze  bourfiers.  Ledit  lieuu  iîuerque  4.  Celuy  de  Piftoye 
trois  iceluy  de  Modene  crois*.  Ec  le  dernier  de  Plaifancevn. 
Fournid'ant  chacun detditsfondateurs au  fur  &â  la  raiion 
du  nombre  des  bourflers  aucc  telles  clauies  &  condicions 
quclesbourriersreroiencnezdelegicimemanjge,deprofei^ 
fion  cléricale, 6c qu'ils  n'eulîenc  vaillant  plusdevuagcliures 
en  reuenu  rpiricuel  ou  temporel.  Et  ieroiêcpayez  des  diftri- 
butionsafFccleci  à  leurs  bourfes ,  chacun  à  quatorze  florins 
ducoindeFlorence,depoids^bonaIoy.  Etafinqu'ilyeut 
«les officiers  pour  le  règlement  de  la  maifon  ,auroientelté 
inilituez  trois  prouiieurs,auec  tout  pouuoir  de  faire  des  fla^ 
tutsence  Collège  ielon  les  occurrences.  Etlelquelsàcefle 
£n  feroient  clercs  refidents auditParis,  bonseitudians  &:  de 
louable  conuerfacionjàlçauGir  l'vn- delà  Tolcane,  l'vn  delà 
Lombardie,£<:  le  tiers  du  pays  de  Rome.  Et  pour  principaux 
protedeurs&defenleurs perpétuels  dudit  Collège, furenc 
nommez  le  Chancellicr  de l'Églife  de  Pans,  &  l'Abbé  de  S, 
Viclorauxfauxbourgs  d'icelle  ville.  Tellement quefuyuanc 
làFondation,lecollegeauroittionen{ipeu  de  temps, que 
dés  le  commencement  d'iceiuy  il  auroit  produit  encre  au- 
tres beaux  elprits,  le  heur  Robert  de  Bardy  Florentin, qui  a 
elle  40.  ans  de  fuice  grand  Chanceliicr  de  rVniuerhtéde 
Paris,  &  du  depuis  ('eftans  efleuees  plufieurs  célèbres  Vni- 
uerfitez  en  Italie:  celaauroitcilé  caufe  ,  que  par  refpacede 
temps  ledit  Collège  feroit  deucnu  moins  Irequentc  parla 
nacion,& moins curieLifement entretenu.  Toutesfoisil  e/l 
àefpererqueparlafaueurêcafhdencedelaSereniffimemai. 
fon  de  Medicis,  hngulierement  amacrice  àes  lettres, 
comme  des  armes;  il  pourra  quelque  iour  fe  remcttreienfon 
priftineitat&premjcrefplendeur.  Ce  qui  ellvn  des  vœux 
du  heur  Zacharie  de  Moncy  nobl.e  Florentin,  habitué  en 
France  des  quaranteans  ou  plus.  Qiu  a  aprisla  peinepour 
l'honneur  djijpatrie,de  recueillir  ce  qucdeOus  destiitres 
de  la  fondation  dudit  collège:  qui  font  gardez  es  chartrcs 
d'iceiuy.  Enlemble au  Greffe  du  ChalklctdcParis*,  Archi- 
uesderAbbayeiàmd  Victorjiainci  Marceau  ,ôc  aux  Secre- 


L  I  V  R  E    S  E  C  O  N  D.  6^r 

tariats  de  Rome,(ie  Fiorence,&:  d'ailleurj;,&cs  mains  dcrdics 
prouifeurs.  Lequel ficur de Monty  a  penfé  pourlarccom* 
mendation  deionrnelmcpaysnefèdeuoir  point  obmettré 
que  la  grande  Chapelle  de  S.  lean  Baptifte  fitueeau  Cloiilre 
des  Auguftins  de  ceftc  ville,  a  cftc  de  toute  ancienneté  célé- 
brée paT  la  deuotion  de  ceftc  nation  Florentine  :  Teimoings 
entre  les  autresmarques,  les  tombeaux  des  Seigneurs  qui  y 
font  enterrez.  EtTuri'vnedes  portes  d'iceiuy  cioiftre ,  près 
delEglise, deuant l'image delapieté de noftre Seigneur,  fe 
lifent  ces  vers  latins,  qui  ont  eftc  icy  adiouftcz,  afin  queTin- 
iure  du  temps  n'efFaceauec  Teicriturc  la  mcmoircjà  laquelle? 
ils  ont  efté  lainclemenc  dédiez. 

HdC  tihi  pcrpetu.i  Liudis  moijunientdfalutis 

FrhsprxiLmi  de  eu  s  mundi  Tlorcntia  condit 

Domtfîicus  Gcnihiijdtus  'vrhe^fdcra^^,  refulgens 

Eeligionc,  Sucrx  p\tfigms  dogmate  Legts. 

Officijs  quihus  ilie  îuis  ornât  us  O*  atiÛiis 

Inter  Varijics  célèbres  fortitur  honores. 

Scholi:eItalorum,vuigoLombardorum 
In  Academia  Parifienfi  Elogium, 

Mille  trecentenosfiipraj-rigefimusannus 
Cumedirapidovolueretaxerotam^ 

<3uimus  Attnhatum  Tr^eful^  qui  jîorida,  lucem 
'  Orj.  tuoJeder^t  nohilts  Arnejinii, 

H/fs  îtalis  [lieras  Mu/arum  condtdit  jidcs^ 
;  ^^>is  L  ombarda  nouo  nornine  turba  tenet, 

Hetc  vbiphoebigenx  confiât fud  vota  iimenta, 
Cui  tenuis  cenfus  cludit  ad  ^firaviam. 

llhts  longii  die  s  lento  ne  fubruat  JUOy 

Débita  neu  fludtis  fportula  défi  ci  at:,  , ,     , 

■>       J   Ji  yn     •   ,  .    ..,         ^      Hcrclepour 

H  ERCLE  cauere  ttinm  ejt ,  Sol  maxime  gentts  Hetrujc.t,  Ferdinand 

^ui  cupide  mupts  nec  minus  arma  colis  :  grand  Duc 

Cui{j,foli  Tufci  Francis  non  exteralttmnus  ^^^  ^ 

M  ONT IV S  hxcfdeipignora certa dicat. 

Zach  arias  Montius  nobilis  Florentinus,  Matth  xi  filins. 


R 


2)«  Collège  de  Tours ,  fonde  à  Taris,  en  la  rué  Serpente. 
Euerend  père  en  Dieu  Eftiennc  de  Bourgucil  natif 
du  diocele  d'Angers^ôc  Archeuefque  de  Tours  en  Tan     ^'^'^ 

SSO'  ij 


4^1  V  N  I  VE  R  S  I  T  E'   D  E  P  A  R  I  S, 

1335.  fie  édifier  à  Parfs  en  la  rue  Serpentele  Collège  de  Tours 
^cen  iceluy  vne  Chapelle.  Etledocta  d'héritages ôc reuc- 
iiLis  fiiffilans  alors  pour  rcncretiend'vn  principal  6c  fixbour- 
iîers,  non  d'autre  Diocele  que  de  Touraine.  Et  de  ce  doi- 
uent  faire  preuue  à  leur  réception  par  lettres  de  baptermeôc 
tondire.  Qiie  i'ils  ont  patrimoine  ou  autre  reuenuEccle- 
fîaftique  luffiiant  pour  viure  à  Paris,  ils  ne  font  receua- 
bles. 

Le  droicl  de  fuperioiité  6c  collation  des bourfes  demeure 
au  fondateur  &  à  les  luccefleursAreheuefque  de  Tours.  Au 
portail  de  ce  collège  les  armes  du.  fondateur  font  engrauees 
en  pierre,  aucc  telle  efcriture. 
STEFHANVS     DE     B  V  RGOL  JO      TV  RON  E  N- 

fis  Anhiepifcûjjtm yhaius  Collegij  fundatar  magnifient.    Obljt 
anno  133  ^. 

Dn  Collège  de  Torchi ,  diÛ  de  Lifienx, 

GV I DO  de Harcour,Euefquede Lifieux, deccda en l'aiî 
mil  trois  cents  trente  fix  :  comme  cfcrit  Dcmochares 
en  fon fécond  liureduS.facrificedelaMelIe,iceluy  parfon 
teflamentlaifla  mil  Hures  parifis  pour  créer  cent  iiurespa- 
rifis  de  rente  annuelle  &  perpétuelle  pour  vingt  quatre  ef- 
choliers  bourficrs  Articiis,eftudianâ  à  Pans,  qui  fcroienc 
gouuernez  par  vn  maillre  es  Aits,à  ce  par  luy  ou  par fes 
lucceilcurs  Euefques  député.  Et  d'autant  qu'ils  n'auoicnt 
encore  lieu  deiigné  pour  Collège, il  leur  laifla  d'abondant 
cent  liures  pourpayer  le  louage  d  vnemaironoiiilsfereti- 
reroientquelquetemps.  Laquelle  e(l  en  laruëauxpreftres 
presl'Eglife  faincl  Seuerin  ,  tenant  d'vne  part  &  aboutif- 
fantoar  derrière  à  l'hoftel  &:  iardin  du  prelby taire  dudicl 
faind  Seuerin ,  àc  d'autre  part  à  vn  petit  hoftel  qu'on  did 
appartenir  aux  Religieux  de  Montleuret  en  Bourgongne, 
cnlacenfme  des  Religieux ^  Abbé  6c  Conucnt  de  iaincle 
Geneuiefue.  Celle  mailbn&claizteftamcncaîrc  de  ce  bon 
prélat  Guido ,  ont  eftê  vnis  6c  incorporez  au  Collège  de 
Torchy,dic3:  de  Lifieux, depuis  fondé  par  trois  frères  de 
l'illuflire  maifon  d'Eîloutcuille .  Defquels  le  premier  ed 
Guillaume  d"Eil:outeuille,Euefqucdc.LiricuXjquiparron 


LIVRE    SECOND.  €^^ 

teflamentfaic  le  dixhuiâ:icfmc  Décembre  mil  quatre  cents 
quatorze,  en  a  ordonne  comme  il  l'enfuie. 

Folo  &  ordino  quoi  SchoUres  &  CoUegiitm  de  Torchiaco  Pari- 
fiHS  habennt  &  pacifiée  pofideant  in  perpetutim  omnes  rcditus 
cttm  omnibus  domibus  quas  emi  prope  fipta  monafiertj  faniijù 
CenoHefx,&c. 

Ec  ordonna  exécuteur  de  fondicl  teftament  Ton  frère 
Eftoud  d'EftouteuiUe  ,  Abbé  de  Fefcamp.  Lequel  proche 
delamorcficion  teftament  le  i8.  Odobre  1412..  Où  après 
auoirrecommandé  Ton  ameà  Dieu  il  dicl  : 

le  Eftoud  d' EftoHîeuUle ,  Abbé  de  Fefcamp  exécuteur  fetd  & 
pour  le  tout ,  de  bonne  tnemoire  lAepre  GuilUmne  d' Eftouteuillc 
Eue  [que  de  Lifte  fi^  (  duquel  Dteu  ait  l'ame  )  Ordonne  ce  qui  en- 
fuit y  félon  fa  volonté  &  ordonnance^  qui  me  dtcl  aup armant  quil 
trefpitjfa ,  &  dont  entre  nos  frères  fufmes  d'accord. 

Fremieremcnt  i' ordonne ,  que  les  maifons  de  faincîe  Geneuiefue 
^ui  furent  achepte  es  de  par  luy  auec  autres  yfoient  députées  pour 
faire  vn  Colle ge  ^  nommé  le  Coi'lcge  deTorchi,  Auquel  Collège  y 
aura  douz>e  Théologiens^  é^  24 .  ^rtiens. 

Item^ie  veux  &  ordonne  que  ladite  maifon  foit  diuifee  en 
deux.  Ce  font  la  Cour  des  Théologiens,  6c  la  Cour  des 
Grammairiens. 

Item  y  ie  veux  ô"  ordonne  ait  nom  du  fufdityque  tEuefque 
de  Lifteux ,  quiconque  fera  ^  domevnz^e  bourfcs  des  Artiens  y  ô* 
cinq  des  Théologiens. 

Jtemyqnc  l'Abbé  de  Fefcamp  en  foit  protecteur  auec  ledit  Euef- 
que  :  &  foient  vnù  comme  nous  auons  efié. 

Item.^  te  veux  que  ledit  Abbe  donne  le  refte  des  bourfcs  ^  tant  de 
Théologie  que  des  Arts. 

Item  y  i  ordonne  que  ft  le  Seigneur  de  Torchi  eft  héritier  de 
ligne  &  de  nom ,  quil  en  puijfe  donner  deux ,  &  non  autre- 
ment: A  fçanoir  vne  de  Théologie  .^  &  l'autre  des  Arts  .  Lef- 
quels  i  ordonne  eftre.  prins  es  terres  de^  mes  frerçs ,  c^  non  atl- 
Iteurs. 

Item  y  ie  veux  cf  ordonne  que  ledit  Collège  de  Torchi  poffede 
toutes  mes  rentes  d' Argenteuily  auec  celles  de  Fefdim^.  De/quelles 
par  l\iuthoriié  de  nofi:re  fain5t  F  ère  >  lepeux  dtfpofer.  Auec  qua- 
tre mil  francs  que  i'ay  à  prendre-  fur  l' Abbaye  dadicl  Fefeamp. 

Item  y  craignant  que  ma  çonfcience  ne  foit   chargée  pour 

SSffiij 


17 


39- 


694-  VNÎVERSITE'   DE    PARIS, 

au^ir  tnale)(ccutéU  tefiamenS^  de  feu  mon  fer e.,  le  donne  AudiB 
Collège  tous  mes  Iwres ,  mon  Mi-lfel,  (^  tous  mes  ornemints  que 
tay  à  PAriSyaHecwAV.ujfelie  d'argent. 

Iceluy  ticaufTibaftir  là  Cliapelledu  Collège,  qui  eft dé- 
diée en  l'honneur  de  (dindSebailien  :  ôcdepuca  vn  nommé 
Robm  Caron  pour  auoir  Toeil  lur  les  ouuriers,  pendant 
qu'on  la  baftiilbic. 

Lccrcilîelme  frcre  futColardd'Eftoutcuille  Cheualier, 
Seigneur  deTorehi,  lequel  coopéra  de  Tes  biens  à  la  fonda- 
tion dudic Collège.  Qui,  depuis  par  arrcft  de  la  Cour  fut 
intitule  DeTorchi  dit  de  Lifieuxt  En  mémoire  de  ces  trois 
treresquif'cftoientlibien  accordez,  que  les  deux  derniers 
au  lieu  de  pourfuiure  la  caflation  des  biens  patrimoniaux 
donnez  à  ce  collège  par  leur  ailné,  Guillaume  Euefque  de 
Lyficux,  ils  rauoicnt  confirmée,  &  d'abondant  donné  de 
leurs  biens  propres. 

La  fondation  eftoic  pour  36.  crcholiers  bourfiers  :  mais 
le  nombre  a  elle  diminué  de  moitié,  àcaufe  delà  charte  des 
viures,dci  veflemens&autres  chofes  necefTaires  à  l'homme, 
de  l'entretenement  des  bafliments,  deuenus  vieilsÔcruy- 
oeux^  &  du  reuenu  diftraicl;  &  aliéné ,  tant  par  mauuais  mef- 
riage,queparperlonnesde  mauuaile  foy  :  &:  ne  font  plus 
que  neuf  grands  bourfiers,  Sautant  dcpetits.  Defquels  le 
lieur  deTorchienconilitucvngrandôc  vn  petit. L  Euefque 
de  Lifieux  quatre  grands,  êc  quatre  petits..  Et  l'Abbé  de 
Fefcamp  autant.  Les  grands  Bourfîcrs  ont  chacun  quinze 
liures  tournois  par  an.  Et  les  petits  bourfiers  chacun  Icpc 
liures  dix  fols  tournois.  Et  tous  font  logez  dans  le  Collège. 

bti  Collège  de  l'Aue  Maria. 

LE  Collège  de  l'Aue  Maria  presfaincl:  Efliênedu  Mont 
àPari<;,a  efté  fondé  parmaiftre  îean  d'Hubant,  Con- 
feillerdu  Roy  ôc  Prefident  ea  fa  chambre  des  Enqueflesà 
Paris, en  l'an  1559.  Et  par  fbn  teflament  fait  le  21.  iour  de 
luin  audit  an ,  a  ordonne  qu'il  y  aura  vn  maiftre  die  Princi- 
pal,vn  Chapellain  6c  fix  bourliers,prinsau  village  d'Hub.inc 
en  Niuernois,  ou  aux  village  &  ville  circonuoifînes.  Mais 
depuiSjàcaufedupeu  de  reuenu  duditColiegCjôc  pour  plu- 


LIVRE    s  ECOND.  % 

fieurs  maifonsruineute^^v^ui.ont-efte  aliénées  &:  données  à 
ïcnte,  leidicsfîxbourlitr$onteiléreduiCi.àile;Ux.  Le  luidit 
fondateur  d'Hubant  a  ordonna  pour  exécuteurs  delon  ce- 
ftamenCjMefTieurs  l'Abbé defaindcGeneniefiiejôcIegrad 
maiftredu  collège  de  Champagne, dicdeNauarre.Lclquels 
aufli  il  a  condicuc  iupeneurs  6i  coUatcurs  4es  bourfeSjôC 
auditeurs  descom,ptesduditcollege.     ... 

Le  lieu  où  le  collège  ell  iicué ,  eftoic  là  mailon  dudid 
«lailhe  lean  d'Hubant. 

F&ndation  dît  Collège  du  Cardinal  Bertrand, 
dtôl  d'Authun. 

EN  l'an  1^41.  Pierre  Bertrand Euefque d'Authun, Car-  ^541» 
dinal  Prelîre  d  u  tiltre  de  lauid  Clément  jUatif  d'Annc- 
nay  en  Vmerois,  ville  du  Diocele  de  Vienne^  fonda  vn  Col- 
lège en  la  rue  dide  de  iaincl  Andiédes  Arcs  à  Paris,  qu'il 
voulut  eltre appelle  de  (on  nom  ,  Le  Collège  du  Cardinal  Ber^ 
trand.  Et  pour  ce  faire  doiima  fa  maifon  qu'il  auoit  en  ce 
terroir  de  faincT:  Germain  des  PreZjVis  à  vis  de  faincl  André 
des  Arcs.  Pourlapremiere cotation  dudid  Collège  faide 
auditan,lepremier  Aouil,ll  promit  deux  cents  cinquante 
liures  parifis  de  rente  annuelle  ôcadmortie,  qu'il  auoit  per- 
miiîion  de  tenir  Ôc  léguer  audit  collège , par  les  lettres  du 
Roy  Philippes  de  Valois,  données  au  Monteau  lez  le  pont 
faanck  Maxence,  en  l'an;  1338.  .au  mois  de  Décembre ,  &  leur 
en  baillant  deflors deux  cents  liures  tournois.  La  féconde 
&  dernière  fondation , corrigeante adiouliant  à  la  premiè- 
re, Se  fpecialcmenren  baillantaflîgnatiôn  des  cinquante  li- 
ures quirelloicnic/utfaicclezc). Octobre  1345.  \\A^, 
jininmÊi: 
ExtraiHl  des  fl.ittits  ô"  conflîtutions  dii  Collège.         .   .. 

Premièrement  la  volonté  du  fondateur  eft,qu'il  y  ait  au- 
ditco.llegepcrpetuelle;iientvnpnncipal,vnprouireur  Cha- 
pellain,  6c  quinze  bourfiers  Dont  les  cinq  doiuent  eftudier 
cnTheologie,Ginqen  Dec4rec,&  les  autres  cinq  en  philo- 
fophie. 

Le  principal, Scprouifcur  Chapellain doiuent auoir cha- 
cun par  femaine  dix  lolsparifis.  Les  Théologiens  &:  De» 
creciilescinq  fols,  &:  les  Artrens  quatre  lois.  Tous  lefqucl» 


^9<5  VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

doiuentviure  en  commun  :  6c  pour  ce  faire  auoir  cuiflne  Se 
falle  commune  pour  boire  &  manger,aucc  tables  diftmdes. 
Sçauoir  le  Principal,  prouifeur  &  Théologiens  à  parc.  Les 
Les  Decreciftes  à  parc  :  &  les  Artiensà  parc.  Tousneanc- 
moins,pourofl:ercouceoccafiondemefcontcncemcnc,mâ- 
geans&bcuuansdemefmevin  , pain,  oc  viandes.  Et  ieronc 
tenus  chacun  de  bailler  par  iëmaine  pour  faire  la  defpenrô  1 
commune.  Le  Principal ,  Prouifèur,  Théologiens  &  De- 
creciftescmqfols.  EclesArtiens  quacre.  Que  li  on  cire  de 
l'argenc  du  coftre,  commun  pourfaire  les  groAes  prouifions 
en  temps  opportun -.fe  fera  en  rabaccant  fur  leldi6tes  diftri- 
butions. 

Lelurdicfondateurfereferuafaviedurant  &c  celle  de  Ton 
neueu,  Pierre  Bertrand  [  Euef que  d' Arras ,  preflre  Cardinal 
defâindeSufanne,  iadminiftraciondudic  Collège.  Etvou- 
lur  qu'après  fa  mort  Scelle  de  londit  neueu,  le  corps  du- 
dit  Collcgeiegouuérnaftparfoy-mefmerôc  voulut  queles 
bourfiersfuflentchoifis,  premièrement  ceux  de  fa  parente 
(l'ill*entrouuoicquivouluflenceftudieràParis)ou  ceux  qui 
lèroientnacifs delà villeôc banlieue dAnnonay.  Quefilne 
f'enpouuoic  trouucr,que  ceux  du  Dioccfc  de  Vienne  de 
la  part  qui  dépend  de  France,  foient  préférez.  Puis  ceux 
des  Diocefes  de  noftreDarae  du  Puy  (Latmè  Amcienjis) 
de  S.  Flour,  ou  de  Clermonc  en  Auuergne. 
Elcaion  Ordonna  aulîi,  que  toutes  &:  quantcs  fois  que  la  prinei- 

a'vuPxinci-  pautédudicCollegeviendroitàvacquer,tous  les bourliers 
P^^-  deux  iours  après  au  plus  tard,  doiuent  l'airembler  dans  la 

Chapelle  dudit  Collège.  "'Et  après  l'inuocation  du  faincb 
E(pric,touslerditsbourfiers,àlarequificion  du  plus  ancien 
des  bourfiers,enTheologie,iurerôt  en  fa  main  furies  fainds 
Euangiles,  qu'ils  éliront  en  confcience  &  de  bonne  foy  vn 
Principal,  qui  aitlcsqualitezrequifespour  le  pouuoireftre. 
Sçauoir  qu'il  foit  Bachelier, ou  qu'il  ait  commencé  à  lire 
fon  cours,  Dodeur  ou  Licentier  en  Décret:  ou  à  tout  le 
moins  efcholicr  eftudiant  en  Théologie.  De  bonne  con- 
uerfation  ,  François  de  nation,  &nacif  de  l'vn  des  lieux  fuf- 
dics.  Ec  ceux  des bourfîers  qui  ne  voudront  fy  trouuerou 
iurer(commeditefl:)  feront  pour  ceflc  foispriuez  de  voix 
durantladice  vacation,  &  ne  feront  aucunement  admis  en 

ladite 


LIVRE     SECOND.  ^j 

àitt  eledion.  Apres  auoir  ainfi  iurë,le  iufdit  plus  ancien 
bouriier,aiîîfl:c  diiclitChapelJain,d'vn  Notaire  pu  biic,  ôc 
tclmoinsfuffilans,  coUigeraiecrettementles  voix  d'vn  cha- 
cun. £c  ceiuy  qui  fera  crouué  auoir  d'auantage  de  voix , fera 
nomme  par  lediél  boudier,  pour  Principal  duditColIege. 
Que  files  voix  tombent  fur  ledit  plus  ancien  bourfier,  il  fera 
jfîommc  par  ccluy  des  bourficrs  en  Théologie,  qui  eftplus 
anciefh  après  luy  .  Et  le  Principal  eftant  ainfî  eîeu ,  après 
auoir  fait  le  fermant  accouflume^icra  mis  en  pcfleifion^ianif 
attendre  autreconfirmationdeladice  principauté.  Ladide 
êledion  doit  eftre  faide  dans  quatre  iours  au  plus  tard  après 
la  vacation  dudit  office.  Autrement  Icfdits  bourficrs  feront 
priuez de l'eledion  pour cefte fois.  Laquelle  feraremife  au 
Chancellier  de  NollreDame ,  êc  aux  trois  plus  anciens  le- 
dcursen  Théologie  de  Paris.  Que  fi  ils  viennent  à  neghger 
d'y  pouruoir  dedans  autres  quatre  iours  fublcquens:  i'cle- 
dconleraremiieàl'Euelque  de  Paris,  qui  n'en  pourra  tou- 
tefois mettre  vn,  qui  ne  1  oit  des  qualitez  fufdides. 

Item,  que  perfonne  ne  peut  eftre  boiurfier  audit  Collège^ 
qu'il  ne  foit  natif  de  l'vn  des  lieux  fufdits.  Et  doicchoiilr 
toufioursles  plus  panures,  &:qo-inavenrplus  de  25.  liur.pa- 
fifisderente  en  patrimoine  ou  en  benefice,pour  élire  Théo- 
logiens ou  Decretiites  :  ôc  pour  eftre  Arriensplus  de  quinze 
liuresparifis.  AuiTi  nul  Bachelier  en  Theolofrienepeuteftre,,   , 
receu,poureltre  bourlier  Théologien  ,  ny  vn  Licentier  en  les  bomus 
Décret, pour  efi:rebourfierDecretille  :  mais  vnmaiflre aux  coiie|iaics 
ArtspourraauoirvnebourledeDccretifte  ouTlicologien.  auxpiuspau 
~LesbourfiersTheologiensncpeuuent  garder  leurs bôurfes  urcscfchoU 
plus  de  dix  ans,  &  les  Dccreciftes  &  Artiens  plus  de  fepr^^"^' 
afls. 

1)6  U  chamelle  du  Collège. 

En  ce  Collegeil  y  a  vne  belle  Chapelle  dcdiee  en  Thoneur 
<îc  la  vierge  Marie:  en  laquelle  ledit  fondateur  mit  du  bois 
delà  vraye  Croix, âuec  plufieurs  autres  reliques  ôc  argente- 
ries .-comme  Croix,  calices,  ancencier,liurcs  &  parements 
d'autel.  Et  voulut  qu'aux  fcftes  folennelles  lefdits  Princi- 
pal,Chapcllain&BourfierscelebrafiTent  le  feruicefolennel- 
lement  &  auec  notes.  Et  aufii  tous  les  Dimenches  qu'on 
chacafila  Méfie  2c  Vefpresauec  notes,  ôcleSamedyvnSalué^ 

TTtt 


6^^  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

Regina.  Quant  aux  feries  ouioursouuriers, leChapeilain 
doit  dire  ou  taire  dire/quaiid  ililera  empeiché)  tous  les  iours 
vne  Mefle  baflejôcluy doiuentayder les bourfiers, chacun 
fa  femainc. 

En  la  fafdide  Cliapeljç  il  y  a  deux  autels  ^  qui  furent 
bénis  en  l'an  mil  trois  cents  quarante  ôcvn,  par  Reuerend 
pcreenDieu,MelTirePierre,Euelqued'Arras,  neueu  duditt 
fondateur  es  prcfencesde  RcuerendsJVIeirire  Pierre  de  Pa- 
lude,  Patriarche  de  HierufalcmjGuy  Arçheuef^luedeLion, 
&:Ieâncle  Precy  Abbé  de  S.  Germain  des  Prez. 

EDlamefmQ  Chapelle  il  yavn  grand  tableau, contenant 

ce  qui  enluit.^^  ,    '[t,!.,'  k  . ,.;   :    ;  \  ..       .  '«    i.i- 

_■  ReueroîdififpHS,  iifJi  Çhfiflô  Pater  Doptinw  Pet  rus  Beytranii 

dhcefis  ViennenfisBpHortn^trog.^ iure ^Leciorinftudijs  d- Vni- 

uer/Itatihus  Auimpnenfi.^  Uû-ntifpejJkUni  Aurelianeriji i ^  Pari- 

Jienjî^  confeqHenterûccupatuseertistemôorihusin  offîcijs,  ^çilefiA^ 

^  .  ^,  .  finis  &  CecuUrib us  PrM^itûrfim  ô"  Prmcipr/m  :  ConUlîAriuféyBo- 
CeitoitPhK     ;.■■..'  .     /^  /    ;  -^  ^^ 

Ijppes  c.  dit  ytnm  no/tn  Fr^moritm  gegmnjua  Cunao^magiiaÇavf^/i  PAr- 

de  Vallois.   Umenti  ParifiMS;(^  in  Ço^çiliif  (ko  fecreto  vnus  de  fjuntuor  Cle- 

r.    ricu  tune  feaueritihu-s  dicttim  Domtnum  noflrum  Re^em.  CAncel^ 

cretaires      Uïtiis  mcljtit  Domtri^  loannd  ^urgHndiJiy  Regmx  P  ranci. e,  Çomi- 

d'Eflat  ap-  fjjj^^  Biirgundm ,  PklâtinA^&  -Attrehutenfis:  .cUmenttû^^  dimna 

acKS.        N iuernenfis^ C^ de'mde  Heduerifis  Eptfcopus^& demu>np€'rmtfio~ 

nediuinaTiîMl;S.Çler/ient:isPreikjterÇardindlis, 

s' enfiip antres pnd^tt(fns  dudit'Seiierendipme confecutiue^ 
•iK^\o\\îmmttrâyJmtes  au. fv^fdiH  tableau. 

Lé3icReu;CPeodifriii-îe,,oultrc  k  Collège  de  Pâri'S,afoj"idé 
çnU  villed'An.nopay  au  .ciipc.ele  de  Vienne  vn  monaftere- 
de  Religicufes  defaiocte  Claire.  Et  au  Conuent  des  Cor- 
delicrsduditAnnonay,a.faitbaftir  vne  Chapelle, où  pend 
fon  chapeau  de  Cardinal.  En  laquelle  eft  enterrée  fa  mère 
AgnciJmperatricedefurnoa'j,qui  trelpallà  levirigtquarrief^ 
me  deSepi^embre,  Taî)  miftrois  ceaits  fix.  Et  a  auffi  tiaici; 
faire  au  dit  Heu  d'Annonay-MDrhoilel  Dieu ,  appelle  Noftce 
Damela Belle.  Item  viic  autte  belle  Chapelleappeliee, la 
Chapelles.  lacques, qu'on  appelle  rAumofne^auPrioré de 
noftre,Dameaudit  Annonay  ,uu  eft  enterré  Ton  père  Mat- 
thieu Bertrand;  lequel  jrelpaiîa  le  4.  Feuri^j^,  l'an  1511, 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  ^99 

Item  a  fondé  vn  beau  Prioré  en  Auignon,  appelle  le  Prioré 
<lcnonreDamedeMontaulc.  Où  deceda ledit  fondateur,  d<  Mtnu 
ÏQi^.  Iuin,iour  de  S.IeanBaptifte,cnuiron  l'heure  de  vef-  '*''"' 
pres,en  l'an  1349. 

Cela  cil  confirme  à  mcfme  iour,au  Martyrologe  dudict 
Collège  d'Auchun,&:  n'eft  befoin  derepetition. 

Ce  fut  ce  dodefondateurqui  n'eflant  encore  qu'Euefquc 
d'Authun,  piâida!heureurcmcnt,5c  fouftint  péremptoire- 
ment les  i  uriidiclions Ecclefiailiqu es ,  contre  maiftre  Pierre 
de  Cuigneres  ou  du  CuignetjAduocat  gênerai  du  Roy  Phi- 
lippes  de  Valois,  qui  f'estorçoit  de  les  abolir.  Voyez  ce  que 
i'enayefcriccy  deiFus^liure  premier, pag.  2 (j.  Le  plaidoyer 
duditBerrriîndcfl  au  Tome  quatrieime  delà  Bibliothèque 
desPeresjmpnmee  â  Paris, en  l'an  mil  cinq  cents  quatre 
vingts  6c  neuf. 

Le  Père  lacques  Gaultier  lefuite,  natif  d'Annonay  en 
Viuarez,  a  compofc  la  Table  Chronographique,  diftin- 
guee  en  douze  Colomnes  :  En  la  cinquieime  dcfquelles, 
{  pag.  364.  )  trai^lant  dudid  Cardinal  Bertrand ,  elcrit  que 
l'es  œuure.s  contenus  en  plulîeurs  volumes,  non  encore  im- 
primez, furent  defrobcz  en  ion  Collège  de  Paris,  en  uiron 
l'an  1^76.  LeprocezcnaerréàlaCour:  Au  rapporteur  du- 
quel pour  auoiriufticc,  furent  offerts  les  Carmes  qui  enfui- 
uen t, par. maiftre  Pierre  de  Montchal,  lors  bourfierdudic 
Collège. 

Donec  PalLxdium  TroiiW.i  m  An  fit  in  ^rce 

Non  Junt  'vUirices  Pergama  pajja  manus. 
Hac  vbi  nocturno  D  tome  des  Ahjlulttafî-u: 

Concidtty  heu,  Banaitm  Troiafuperha  dolis, 
J^idnifi'ventHrum  expecîes  do?nu^  Hedduaùi-fum, 

Hcddua  Paladto  (^roh  dolor  )  or  h  a  tuo  f 
Cui  totprifeorum  precio/k  volttmina  Patrum 

Suhnpuît  uafia  funiferarte  latro. 
Vos  y  0  pHYptiret^  "jeneranda  crncula  Patres  y 
,^ms  pênes  eft  tanti  criminis  arbitriuîn: 
•  v.xw.V  os  pietasyfvos  turArogant^fuccurrite  rébus. 
Vt  cadat  in  dirum  débita  pœna  cnput . 
Ce  Collège  d'Authun ,  fis  en  la  iuftice  ,  haute ,  baiïe  ôc 
moyenne  de  l  Abbaye  de  Saind  Gcrmaia  àts  Prez ,  ne  doit 

TTtt  ij 


70O  VNIV'ERS  ITE' DE   PARIS, 

ny  cens  ny  rente  :  pource  qu'à  telle  côdition  il  a  eftë  admor- 
ty,moyennan t  cinq  cents  liurcs  parifis  que  le  fuldit  Euefque 
d'Authiinen  paya.  Et  outre  pour  la  cendue  foncière,  qui 
elloitdedouzefols  parifis,  il  bailla  en  efchange  vne  autre 
niaifbn  de  tnefmc  valeur.  Le  tout  comme  il  appert  par  va 
Vidimusfaiiànt  mention  deradmortiiïemétdudit Collège 
faictenran1339.cn  laprcfeiice  de  maiftrePierre  6c  Pierre  de 
Lorrains,NotairesApofl:ol.Et  par  autres  Icttresfaifant  men- 
tion dudicadmortiiîcmêtpalIeespardcuâtHeruë  ôcdcLifle 
en  l'an  1341.  Et  encore  par  autres  lettres  dudicl  fondateur, 
feelleesdefon  feel, en  cire rougCjfur  double  queuë,faides  en 
Tan  r3  4y.  Lefquelles  pièces  font  en  la  féconde  layette  des 
grandesarraoiresdu  threfor  de  ladicle  Abbaye.  Etparvne 
Bulle  Apoftoliq.ue  qui  efl  en  la  féconde  layette  des  petites 
armoires  duditthrefor,cotteeau  dos  3.59.  il  eil:  permis  au- 
dit Cardinal  d'acquérir  des  rentes  en  la  cenfîue  dcldids  Re- 
ligieux,pour  îafondation  dudit  Collège. 

Iceluy  Collège  tient  vne  maifon  aifife  rue  fainct  Andrc 

des  Arts,  où  pend  pour  enfeigne  ie  cheual  noir.  Laquelle 

leura  efté donnée  par  maiftre  Eftienne  petit,  en  fonviuant 

Seigneur  des  Comptes.  Laquelle  deuoit  par  chacun  an  aul- 

ditsde  fainâ:  Germain  des  Prez, vingt  fols  parifis  de  cens, 

c'cft  à  dire  Et pQurce  qu'elle  cft  admortie,  doit  pour  l'indemnité  par 

h  chlmbic  chacun  an  à  touiiourî>,cents  fols  parifis  de  cens  ;  comme  ap- 

des  Côprcs.  pert  par  la  lettre  d'indemnité,faid:e  &. pafTcc  par  les  maiftres 

bourfîcrsdudit  Collège,  en  la  prefencc  deIeanDan5£cIac- 

quesRegnotjNotaircs,  l'an  1516. 

Du  netieu  du  fondateur  du  Collège  d'Authim, 
Ce  neueu  f  appelloit  Pierre  de  Colovmbier ,  fils  de  Barthé- 
lémy de  Colombier  licur  dudit  lieu ,  près  d'Annonay ,  ôc 
d'vnefœur  dudit  fondateur.  Mais  en  l'honneur  de  fon  on- 
cle il  quitta  cenom,^fappella  Pierre  Bertrand.  Son  pro- 
grez  en  dignicez  Ecclefialtiques  fut  tel,  qu'ileftaufufdid 
tableau  de  la  Chapelle  du  Collège,  en  ces  termes. 

Reucrendipimus  m  Chnfio  Pater  Domimî'S  Petrus  Bertrandi, 

jyiocejîs  Vtennenfisy  Epifcopus  Niiternenjïs  ^Deinde  Aîtrehdten- 

fis^poftea  fan^Lt  Sufatinx  Presbytcr  Cardmalis  ^  é"  confequcnter 

PI  ojlienfis  &  V  dentinenjis  Eptfcepn6y  nepos  pr.edtcH  Domifil  G/r- 

dmdli  S.  démentis, hftifis  ÇolUgij  Hcduenfis  fundAtori{^ 


LIVRE    SECOND,  '  701 

Ildeccdal'an  13^1.  le  13.  iour  de  luillet:  Se  eft  enterre  de- 
uanc  le  grand  Autel  de  rÉglife  du  ConuencdesCeleftinsde 
Colombier  par  luy  fondé.  Sur  la  porte  de  leurCollegeà 
Paris  eft  efcrit .  Le  Collège  de  mai/Ire  Pierre  Bertrand  y  Cardi- 
nalj  natif  d' Annonay  au  Diocefe  de  Vienne. 

Aux  deux  codez  du  portail  font  les  ftatues'  ào.^  deux 
fufdids  Cardinaux,Oncle  5c  neucu ,  ôcau  deiToubs  ces  deux 
cfcrits  grauez. 

Petrus  Bertrandi  Di&cef.  Vienn.  olim  N iuernenfis ,  deinde 
Eduenfis  Eptfcof^is  j  dr  dcmum  tituli  S.  Clementispresbyter  Car-- 
dinalis. 

Petrus  Bertrandi  Diocef.  Vienn.  Olim  Niuernenfis  y  deinde 
Attrehatcnfis  Epifcopus ,  pofiea  tituU  S .  Sufannx  Preshy ter  Cardi- 
nal. Demum  Ojtten.  &  Velletren.  Eptjcopus  Cardmalis. 

Fondation  de  trois  Bottrjïers  de  Bourbonnois ,  aa  Collège 
d' A  ut  htm  à  PariSyditzS.Aoufl  13 p  S. 

MaiftrcOudardde  Moulins, Confeiiler du  Roy  ôcPrcfi- 
dent  en  la  chambre  d  es  Comptes ,  par  Ton  codicille  ou  or- 
donnance de  fa  dernière  volonté,  a  fondé  trois  Efcholicrs 
prinsdefes  parens  ffil  f'en  trouue)  ou  du  pays  Bourbon- 
nois, pour  eftre  Bourfiers  audit  collège  d'Authun.Defquels 
rvp  ioit  Grammairien,  l'autre  Decrctifte,  &le  troifierme 
Théologien.  Et  pour  leur  fondation  donna  deux  mil  neuf 
cents  francs  d'or  :  pour  conuertir  les  neuf  cents  à  baflir  &: 
meubler troischambres,&les  deux  mil  en  rente, de  qua- 
rante liures  pariiis,  perpétuelle  &  admortie.  Maisiceluy 
fondateur  decedé,tés  exécuteurs  augmeterent  la  fondation 
dedixliures  p^rifiscen  baillant  auldits  bourfîers  vne  terre 
de  cinquante  liures  parifis  de  rente  admortie  par  le  Roy, 
comme dicl eft.  EnrecognoilFance  decejlefdits  bourfiers 
font  tenus  de  célébrer  en  la  Chapelle  du  Collège  tous  les 
ans  le  9.  lourde  Décembre  l'anniuerfaire  dudit  fondateur. 
Où  dureuenu  de  la  fondation  font  pris  quarantefols  parifis, 
&diflribuezauxafrifl:ans.  CecontradpafTé  pardcuant  \zs 
Notaires  Royaux,  Antoine  de  faincl  Maurice  ,6c  Milo  du 
Brucil,  &  liuré  fous  le  iz(t\  de  la  Preuoflé  de  Paris^,  le  18. 
Aoufl  130^8. 

TTtc  iij 


70%        VNIVERSITE'   DE   PARIS, 

DU'  Collège  Mignon ,  diB  de  Grammont. 

MAiilrc  Robert  Mignon,  Clerc  du  Roy  en  fa  chambre 
des  Compces,eucdeia  femme  Jeanne  deux  cnfansjleâ 
ôcRoberc  Mignons.  Le  premier  Fut  Archediacre  deBIois 
en  l'Eglife  de  Chartres,  ^  Coureilier  du  Roy  -.  lequel  acheta 
âParis  pludcurs  maifons  contigues  en  la  cenliueôciuflice 
de  l' A  bbaye  faind  Germain  des  Prcz ,  tenant  a  l'ancien  ho- 
flel  de  Vendo[me,6c  aboutiiîans  de  trois  coflez  aux  rues 
de  Semelle, petits  Champs, &delaSerpenre.  Lefecondeut 
vn  fils  nommé  Michel  Mignon ,  lequel  luiuant  l'intention 
deiçspereëcpncle,  fit  admortir  6c  conuertir  leldits  lieux 
en  collège,  moyennant  trois  cents  francs  d'or,  égaliez  à 
florins  d'or,  qu'il  bailla  aux  Religieux,  Abbé  cC  Conuent  de 
iamcl:  Germain.  £t  en  outre  referué  à  iceux  toute iufticG 
temporelle,  Ôç le  cens  capital  de  trois  lois  fixdcniers  obole, 
paybalepar  chacun  an  au  Threforierde  ladite  Abbaye.  Le 
mefme  Michel  Mignon  fit  ball:ir  la  Chapelle  d'iceluy  col- 
lège ,  comme  il  fe  lit  engraué  en  pierre  iur  le  portail  d'icelie, 
qui  refpond  â  la  rue,  en  ces  termes. 

Hanc  CiipclLim  co?T/fruifecit  Michuïl  Mignon,  Vomi/îi  Re^is 
Notants,  AdUudem  Deij  honôrcm^^  Beatorum  j^gidij  é"  Lupi,' 
Ç^  prjecipue  in  commemorntionem  omnium  fdelium  defunilorum,' 
Cuimcofr'memorntionls  Joknmtdsjîtin  Ecclejia  Dei  fançla  anno 
quolibet  fecu^da  dtc  Nouembrls, 

Et  dans  icelle  Chapelle, en  la  première  vitre, du  cofté 
droit  du  chœur  eft  efcrit. 

Màifire  Robert  Mignon,  Clerc  du  Roy  en  fa  chambre  des  Com- 
ptes ,  leanyic  fa  femrne  &fes  en  fans. 

En  la  féconde  vitre,  du  mefme  codé  droit  du  chœur. 

Magifer  loannes  Mignon ,  olim  Archtdiaconus  Blcfenfis ,  in 
1343,  Eccltfa  Carnotenfi ^fundauit  hoc  Collegium  1343. 
1539.  En  l'an  i  '539.  le  4.  Aoull,  Reuercnd  père  en  Dieu  ,Ican 
le  Veneur  Euefque  de  Lifleux,  Prcflre  Cardinal  du  tiltre 
defaind  Barthekmy  en  Lifle,& grand  AumofnierduRoy 
François  premier,  reforma  le  Collège  Mignop  :  Auquel 
le  diuin  icruice  qiji  fe  doit  dire  pour  {q,'^  fondateurs  eiloic 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D,  703 

inégligé  2c  le  nombre  de  douze  bouriicrs  non  entretenu. 
Et  en  l'an  1^84.^2.4.  Auril,Ie  Roy  Henry  III.  bailla  à 
perpétuité  ledit  Collège  à  l'Abbé  de  Grammont,auec  dou- 
ze cents  liures  de  rente  annuelle  ôc  perpétuelle ,  ailîgnee  lue 
la  recepte  générale  de  Paris, &  depuis  iur  la  recepte  générale 
deSoillons:  EnefchangeduPrioré  du  bois  de  Vinccnnes, 
iadisfondéparleRoy  Louysleleuneenl'an  1164.  6c  mem- 
bredepcndant  de  l'Abbaye  de  Grammont  quele  Roy  Hen- 
tyj.auoit  donné  aux  Minimes  Religieux  de  l'ordre  iain£t 
François  de  Paule,5c  depuis  confirme  par  les  patentes  du 
I4.May,enran  1384.  plusapprouueparlcPapeS1xte5.au- 
dican,le  i. Odobre. Mais  nonobllant  toutescesconfirma- 
tions  la  caule a  eité  par  pluiieurs  années  débattue  :  l'opofanc 
à  cet  efchànge  mailtre  Claude  Cocquelet ,  Doyen  delà  gra- 
de E2:lile  de  Meaux,&;  maiflre  Victor  Cavec  Docleuren 
TEeologie,euxledilâns.principauxduditco!lege.Etàiceux 
feioignirie  Recleurde  rYniucrfué,  pour  i'intercft  public 
qu'auroit  r  Vniuerfice  fi  les  douze,  bourfîers  feculiers  dudicl: 
Collège  eftoient  luppnmez,&:  le  lieu  réduit  en  domicile 
particulier  de  l'Abbe  de  Grammont.  A  quoy  Monfieur 
Cboppinen  fbn  plaidoyer  du  4  Aou{li592.areipondu  qu'il  ch0;>p.U'o  j.. 
n'eftauelnon  dciuppreilion.ainsdecbaneementdedouze  n*  "-r'^*^ 
bourii>frs  lecuiicrs.en  autant  de  réguliers ,  que  Moniieur  de  ar.  u. 
Çrâmontfcra  tenu  y  introduire  &:  entretenir,  ^x  {inqmt) 
fmghiirit  gytnrii^fn  in  monafiicum  co?jucrJ/o,laudibus  efl  effcrenda 
potins  qtiAm  l'ititpera/ida.  La  caufe  fut  pour  lors  appointée  au 
Conieil.  Mais  depuis  eiliuruenu  arreftdiffinitit  du  confeil 
d'EftattenuaParisle  iS.Iuin  1  ^05.  confirmant  le  premier 
concordat  d'efchangedu  Pnoré  du  bois  de  Vincennes  au 
Collège  Mignon  ,  6c  déboutant  les  prétendus  principaux 
I  d'iceluy,CocquelctôcCayet:  fmon  qu'il  ell  permis  audid 
Cocqueletdc  louyr  de  la  petite  maiîon  uzc  dcuant  ledict 
collège  dicle  des  Carneaux  ,6c  de  trente  liuresderente  la 
viedurant,  comme  il  efl  porté  par  le  premier  concordat. 

I  Auquel  il  eft  fait  retranchement  du  nombre  des  bouriiers. 
Carileft  ordonne  qu'il  n'y  aura  que  huid  Religieux  bour- 
iiers, enuoyez  par  leur  Âbbc  de  Gi-ammont,  6:  reuoca- 
bles  quand  ils  y  auront  eflé  fcpc  ans  pour  cftudicr,  6c  en 
leur  lieu  ledicl prélat  en  enuoyra  d'autres,  qu'il  cognoiftra 


-04  V  N  I  V  E  R  S  IT  F  DE   P  A  R I  S, 

bien  raorigcrez  6c  aptes  aux  lettres.  Que  leur  chef  Rappel- 
lera Prieur  ou  Supérieur  régulier,  àc  l'office  de  Principal 
fupriniee.  Et  en  outre  que  ce  Collège  Rappellera  d'oreina-' 

liant  le  Collège  de  Grammonc.  ; 

i 

Fondation  du  Collège  de  Cambraj/j  diB  d(^ 

trois  Eue f que  s.  .   \ 

CE  s  trois  Eucfques font,  Hugues  de  Pommarco,Euef^ 
que  de  Langres.  Hugues  de  Archiaco,  Eueique  de 
Laon,ôC depuis  Archeuefquc  de  Rheims.  Et  le  troilierme 
GviillaumedeAuxona,  Euefquc  de  Cambray.  Tous  trois: 
eftanrs  décédez  les  exécuteurs  de  leurs  teftaments  ont  ac- 
quis du  premier  cent  liures  dix  fols  parifis  de  rente:  &.  les 
biens  du  fécond,  autres  cent  liuresparifis:  quieft  tout  leur 
reuenu.  Tellement  que  chacun  bourficr  n'a  qu'vn  fol  pari- 
fis à  defpendre  par  iour.  Du  troifieimc  le  logis  bel  6c  am- 
ple fut  conuerty  en  Collège:  Qui  pour  cela  retient  le  nom 
de  Cambray. 

.Enfuit  la  Chartrc  de  fondation. 
In  nomine  Domini  j  Amen.    Ego  loannesde  Archerifs  Cano» 
nicus  Carnotenjis^executortefliimenti  défunt  i  bond  memoru  Do- 
mint  Hfigonis  de  Pommarco  Heduenjis  diœcejis^  quondam  Epfco- 
fi  Lingonenjis  :  Et  ego  loannes  Lnfy  SuccentôrEccleJi.ti  Parifien^' 
fis  ,execHtûr  tefiamcntt  defttn^i  bôn£  wemori^  DominïHugonk 
de  Arfiaco  Antifiodorenfis  diœcejïs  quondam  Efifeopi  Laudunen- 
fiSi&fofieOr  Anhie.Rhemenfis  :  Et  ego  Guillelmus  de  nouemfonti^ 
hus^  Canonicus  Antifiodorenfis  executor  eiufdem  tefiamenti  diSti' 
defuncti  Domini  Hugonis  de  Arfiaco ,  &  frocurater  quorttmdant 
alionim  executorum  etufidem  tefiamenti  dudum  vnà  cum  quihuf-  • 
dam alt'fs etcecutonbus noftris ,  Ac etiam  vtgore tefiamentorum  di- 
ciorum  Dominorum  defunÛorum  nobificnm  fundatoribus  or  dinar- 
tis^  iam  tamen  viam  njmuerfk  carnls  ingrefiis .  Huius  fier iem  fier i- 
pi  fignificamus  omnibus  quorum  interefi^veiintererit  yfieu  inter- 
efie  peter it  in  fiiiturum^nes  ad  pium  opi4^  fiundationis  ficholarum 
emi(fiiproexc'Cntione  prxfiati  defunéJi  Domini  Hugonis  de  Pom- 
marco d"  de  bonis  eit^s  Centum  libras  ^  decemfiolidos  Parifienfies 
annui  dfperpetui  rcdditus  m  njilla  Montis  Bcfidertj^  Ambianenfîs 
Biœcefîsfituatas  :  FJpro  exccutionepr.edi^fi  Domini  Hugonis  de 
Arfiaco  ér  de  bonis  ems  Cctum  libra^s  Parifienfies  annui  &perp-etui 

reddiius 


'LITRE    SECOND.  yoj 

redditusJitUAtas  afudMAlUyMmRegisStnomnJtsÀi^cefis  TdnJjHs 
portâtes  yEofij^  Ambos  rrdditus  adm^rtizari  procuraffi:  adiUudêùw 
pMm  fer  CUminttJuwos  frinctf  es  Dominos  noJfrAs  Sereni^ytmos 
Regem  feu  Reges  Francorum ^x^ fer aUos  pri nettes  &  prjtUîos  (> 
Dominos  adqnos  huiujmodt  admortisiatio  pcrtinebAt  &ffeciabaty 
EtdebçfîU  executufnum  pr^dUfarum  :  Ac  eofdem  redditus  tran- 
(Inliffe  m  Magîfiru  C^ipelLiKum  perpcmnm^é'/chsUrcsperxos  fer» 
fioftri&Â  fJ&bts  Cdujam  habentcs^  tnftttutos  acetiam  wfiituendos^ 
JecNtidum  numcrum  ordinationes  &ftati4ta  inferitis  exprtmenda. 
Collegialiti  r  habitantes,  &  inpcJlerumhabitntHYOs  domum  defun^ 
Ifi  hm^  mcmariJi  Dcfnint  C  utile /mi  de  Auxona ,  qtiondam  Epijco-  " 
pi  Cf^meracehfis ,  &  tandem  Epifc§pi  Heduenjis.  ,^u4m  domum 
de  fiio  patnmanto  dum  vikettt  obti»ebat  ,Jitam  Fmi(ius ,  ante 
fifKclffm  I<Mr/n(MJjofpttal/s  hierofolymitatsi:  Jntcruenienie  an- 
fenfu  &  cxhortattone  Magijîrt  Henrui  de  Salinis  Cdnomci  Lm- 
gcrerjis  rtebù  /^JJcciàtt  in  faïtendo  fttndaticrum  pr^diÛ^m  notni- 
ne  execut^ris  profit!  defimçîi  dem-tni  Cutlltlmi  d^  Auxortaprxdt' 
ânsdùmi-niis Utige de  F^c>nmAUoex4itif(xfr-fit^r principaJtter  tn 
îeji  ornent  a  illitts  KcmiKatus.'  Et'^^dc^i  dtmiKus  litt^a  de  Aniac9 
<xtitiT^execuîoYtefiÀmentid:efHrMi  d^imDii  Hugcfeù  de  Pêm- 
warco  ibidem  principaltler  ncmiriAtus ,  ipfi^§^^  dcmum  defuncfi 
demini  ■C/iillclmi  de  Auxona  ad  vfu-mfundationis  fchoLnium  per 
(tem  deputAtam^pre  tune  nonduM  aamcrtisiatam  ^fed pro  magna 
parte  minefam^é'  multis&fiimptu&fis  reparatioMibus  (^  refUiio- 
nibus  indigenttm-,  Et  etiam  OKeratam  de  viginti  cf  vna  lihris  Pa- 
rijienfibui  atinui  &  per p  étui  redditus  tradidtt  idem  Magijler  Hen^ 
ricus  de  Salinùs  n,'ice  &  nemine  executorts  difli  deffirMtdcmini  de 
Auxana,proportione  fundationis  ejux  exccuiiontmdiaidefuncît 
Giiidelmi  deAuxônaptffacerrtingire^Chm  alid  bcnxin  dtUa  cxecu-- 
iione diffidefnnéli  Gnillelmi de  A»xmA  r.on  fuper^jjent ,  i-t idem 
:M  agi  fier  Henricm  de' Salin  is  afjtribat.  ^^jum  quiji  mdcmnrepk- 
rart  fecimm  de  bonis  frjtdiÛarumexecutionumdicli  defun^îi  de- 
mi ni  Hugonisde  ForKmarco,  acdomini  Hugonis  de  Arciaco  ^Abf' 
que  hcc  quodidem  M-ngifit  r  Henricus  de  S  a  Uni  s  ^njel  aliquis  ah  us 
fro  exccdtionej'eu  debcnis  defiwFti  dcmini  Gnillelmi  de  Aux9n<t 
inprxdic^lismijîiombfis aliqiéid pofucrit  ^fen  contributrit.  Et pro 
ipfitis  dcnms  admorîiz.atieneé!'  exonerati&ne  cert^m  fummampe- 
xuni.t  tn  depfifit&poffeimuî  in  eadem  domo  de  bonis  ambarum  execu 
^ionupn,/ciliietdequa  pecuniapofi???od(tm  illam  domum  admorti- 

VVuju 


70^  V  N  r V  EfR  s  IT  E'  DE  TARI  S, 

z.arifecimus>..  Et pro  eifuxxmerat.ûne  vel p4ne  cxonerattonk 
domnm de  H onctaGiUeti  fium m 'vico^fancii  làcohi  Parijitts  ewi- 
mtti  in  terra  JOèmint  Rcgi-i .  A  (juodomîno  Rege  ohtinunnm  qtta- 
diim  literam  ndmortiz.at:onis  njuginti  khraru^m  reddiiuurriproc/^- 
ratamô' ohtcntam de hof^is  e^C'CCuHontsdtci^t-  di'funcfi  H u gonade 
Vommano.  J^am  literam  admûrtiz.atiams  Magifiro  d^fchdlarL 
hnstradîdtnius:  vtmde.femMare  pûifir^ty  dppli.cando  eam  in  tût  g 
'ptl  in  parte  ad  admortt:^nùanem^r4^ùj:  damtts  :  empt  de  Honci^ 
GtLleti.&c.  ■  '    'V^'.  '\  ijv,-.. ;V  ^\  .>.,,■•• 

Lamaifonduciit  MeflireGuillaume- d'Auxone,a  efté  in- 
demnifee  par  Louys  Comte  de  Flandre,  de  Neuers,&:  de 
Rcthelois,par les  letcf 65  données  à  Confians  lez  Paris, le 
douzieimeiourdumoisdeIuin,l'an  de  grâce  1348.  Et  de 
plus admortic par Icstres.de  Icah  Ro.y  deErancc,  données 
àParisl'ani^yj.  aumoysd'Aurii. 

La  fondation  ^  les  Itatucs  dudit  Collège  ont  eflé  confîr* 
mczpar  lean  Euefque  de  Prenefte,Cardinaldu  fainct  fiege, 
^NonceApoftoliqueau  Royaume  de  France,  par  lettres 
données  à  Paris  l'an  de  noflrc  Seigneur,  1379.  Et  aufli  par 
Meflîre  Aimery  deMaignach^^Qv  Êucfque  de  Paris  le  27. 
iourdumoisdeluillet  1380. 

Ce  que  defTDS  a  cftcextraid  desRegiflres  du  Collège  de 
Çambçây  par  Mai {çve  Nicolas  Breiard  prçftrc  ôc  Chanoine 
dcLangreSjPrincipalduxlÀiiCoileg^e./ ,,w.«  v 

Btt  Collège  de  faincl  JSiUhelj  de  Chanae^ 

&  de  FompadûUK.  Wa>lii\      % 

"^  E  Collège  retient  crois  noms, pourauoirefté  fondé  en 


ïl  refîgna  \^^  TaTucde  Bicurc  >  en  l'honneur  de  laind  Michel,  par 
fotMicueu  *  Rcucrcnd  père  en  Dieu  Guillaume  deChanac,  Euefque  84. 
îoiiitjtiesic  de  Paris,&: Patriarche  Alcxandriu:leque]  eftoit  Limofiniflu 
chanac,ran  ^^  |^  noble  ligncede  Pompadour.  Ec  à  cefle  caufcil  à  ordô- 

néquenul nepourroir efirebour(lerleans>s'iln'eIlGi;JLimo-   ' 
fin,6<:  p'ourucu  de  par  Iclieurde  Pompadour.      ^^  v  ■-;  \\,- 

Pourmieux  veriHcf  la  fondation,  il  cil  expédient  d-e  ra- 
porter  laclauic  de  fou  teilamenc,  inférée  aux  premiers  fla- 
tuts  de  ce  collège  fai6ls2^arref}:ez  lé  23.  May  1404. ôcdefquels 
i'ay  eu  coppie  autentique,e£crite  en  parchemin  dattee  de 
l'an  1466. èclîgueeparles  Notaires Ecclefiafliq^uesBurellus 
Se  Chailliot.  11  dit  don  q^ues.  ^ 


LIVRE    SECOND.    '  707 

.  Velumus  ^Jliitutmusy  é*  ordmamus  quod  in]  domo  nofira  qtiam 
h^ihemus  Pari/rus  in  vkode  BicurUydecem  vel  duodecim  fchoUr^s 
habeant  manjtonem. 

.  Ilyapoftnleenlamarge,  teftifianc  que  ce  nombre  n'a  ia- 
rnais  efte  obferué^pourcc  quele  reuenu  annuel  (qui  n'eftoic 
quedecencliurescournois)  nefuifiroitiôc  pource  les  exé- 
cuteurs du  ceilamenc,  dépurez  parle  RedeurSc  rVniuerfî- 
té  (qui  ont  drelTé  les  ftacuts^  ont  réduit  ce  nombre  à  fix, 
auec  ie  maidre  ou  principal  qui  doit  eitre  maiftre  es  Art3,ou 
epaucre  Faculté, auantqued'eftrereceu. 

Le  tcftaceur  leur  donna  en  outre  des  ornemens  pour  la 
Chapelle, 6c  des liuresdediuerfesfiiences pour lalibrairie, 
quiellgicau  dclFus  de  la  chapelle:  auec  inhibition  &  defen- 
fed'en  aliéner.  Ce  qui  nei'eft  obferuépar  Icmauuaismcf- 
nagedesmaiftreôcbourfiers:  2cy  a.plus  de  60.  ans  qu'il  n'y 
apas  vn luire. 

Depuis  vn  autre,  Gtiillaunîc  de  Chcnac,  Cardinal  &:  Euef-; 
que  de  Mande,en  Latin  Mimatenfis^  donna  à  ce  collège  cinq* 
centsliures  cour,  fa  cro{re,ra  initreÔc  certains  liurcs  pour 
cilre  enchaifnez  en  la  Ubrairie. 

A  fon  exemple  Bertrand  Cardinal  du  riltre  defainde  Po- 
tentiane,&  Patriarche  deHierufalem,Ieur  dôna  autres  cinq 
cens  Iiures  tournois  &  fa  maifon  ample  qu'il  auoic  en  la  gra- 
de rue  du  fauxbourgfajncl  Marcel,  a  cofté  gauche  en  forcâc 
deParis,&:  allant  aux  champs.  Laquelle  encorauiourd'huy  m^ip^^ 
Papellela  maifon  du  Patriarche,  ou  pour  mieux  dire,  des  Pa-  duP-mur- 
triarches,  cgnime  ayant  edé  donnée  par  le  Patriarche  de  che. 
Hierufalemau  collège  du  Patriarche  Aic^xandrin.  Cefuten 
ceftemailbn  qu'en  l'an  1^61.  le  iourfàintTleanl'Euangeliile 
17. Décembre, les  Huguenots  oyoient  iapreichedcMalo, 
preftre  renié  de  S.  André  des  Arcs:  &:farchez  du  ion  des  clo- 
ches derEglilé  S.  Medard  ,  qu'on  n'auoit  voulu  faire  celTcr 
à  leur  mandement  :ilslortirentenfurie,vindrcnten  ladicle 
Egliié durant vefpreSjtuerent&iblecerent  hommesôcfem- 
mes,  brilércnt  les nnages,  ôcpillcrent  ie5  fàinds  vafes&oT- 
nernents.  En  vengeance  dequoy  les  Catholiques. en  tirent 
executerquelquesvns,&bruilercnt  ladicle  maiion. Comme 
plusamplementdefGritBelle-fareft,£om.c  fécond  des  gran- 
des Annales,  liure  6,  chap.  t^  4. 

YVuu    ij 


^o%  V  N I  V  E  R  S  I T  P  D.E  PARIS, 

Ces  trois  donations  faites  parles  trois defTufdits Cardi- 
naux, ont  eftë  confirmées  par  arrêft  de  la  Cour  de  Parlemer, 
du  23.  Septembre  1401,  Et  mal  gardées  par  lesfuccefleurs 
maillrcsôc  bourficrs,  qui  de  conleruateurs  deuenus  préda- 
teurs, après  auoir  diuifé  entre  cpi:  les  liurcs  de  la  librairie, 
ontvendulacrofle,  mitre &. autres  ioyaux  précieux, aliéné 
lefurdit  hoftel  du  Patriarche,  &  la  maifon  d'EfcofTcjqui  ap- 
partenoitau  Collège, donty  a  eu  procez  à  la  Cour,  lequel 
efl:  demeuré  pendu.aucroq.  Ectoucesfois  à  leur  réception 
j'^^fti^^"  ^^^  iurcnt  fur  les  faincls  Euangiles  de  garder  de  tout  leur 
pouuorrlcsbiens,droiâ:s,&  ftatuts du  collège ,  6c  obeyr  au 
iMaiftreen  toutes  clio.fes  honneftes  &  licites.  Lefquels  ffca* 
tues  fe  doiucnt  lire  &;  expofcr  tous  les  ans  la  veille  de  la 
Touiîaincls,  en  la  Chapelle  ou  en  la  Talle  par  le  maiftre  ou 
autre  commis  de  par  lu  y. 

A  leurrcceptionils  nedoiuentquechacun  40.  folstour, 
pour  aider  à  auoir. des  napes  6c  autre  linge  necélîairç  à  la 
communauté .        ■  ■'  -«^  ••• 

Nu!Theologiennepeuteftrereceubourfier,qui  a  en  pa- 
trimoine ou  en  bénéfice  40.  liuresparifis  de  rcuenu  :  ny  vn 
Dccrctifte,qui  en  a  trente,  ny  vn  Artien  ly.  Toutcsfois  la 
taxe  des  bourfcs  cft  fi  petite,  que  fans  autre  bie  ils  n'en  pou- 
«oicnt  pas  viurc  pouriorsvcncore  que  les  choies  fuffent  à  vil 
pris.  Carau  Mailbeiin'crttaxéparfemainc  que  fixfolspa- 
■  rjfis,auChape!iain  quatre  fois  panlls:  &auxautresbourfiers 
chacuncroisfolsparifis.  Au  Procureur  outre  fa  bourre,efl: 
dcfiguoc  quelque  fommed  argent  pour  la  follicitation  des 
procez  &  maniment  desafFaires  de  la  maifon. 

Tous doiuent  viurc en  commuii  â la  ûlle , fans  infirmité, 
ouautrecaufelcgicimeapprouuecdu  maidre  r&fc conten- 
ter delà  portion  ordinaire,  fans  y  apporter  autres  pain ,  vin 
ouviandeSjencorequ'clles  fulFentdonncesàquelqu'vnd'i- 
ceux,  ou  qu'illés  eut  achetées  de  fon  propre  argent. 

Durantlc  difner  il  y  doitauoirledurc  de  la  Bible  :  &  font 
tenus  les  bourfiers  de  lire  cliacunlcurfemaine,  en  commen- 
çantau  plus  ancien.  .;■'-'*' ^ 

Ils  doiuent  difner  en  elle  à  dix  heures  du  marin,  6c  en' 
hyucr  à  vnze  heures.  Et  en  après  dire  grâces,  adiouftant  cn^ 
la  fin,  De  frofirrédis^Wiç,  colledeproprepourlefondateur, 
&  Fid^litim, 


I 


LIVRE    SECOND.  709 

lis  ne  doiuenc  Ibupcr  (principalement  en  commun  à  la 
fiille)les  Vend  rc  dus. 

Siquelqu'vn  eft  admisà  leur  table  pour  viurc  auec  eux, 
ccluy  qui  l'introduit  doit  payer  pour  luy  au  prorata  de  la 
defpence  de  l'vn  des  bouriiers. 

Of/^i'c  du  Matftre, 

Le  maiftre  du  collège  ed  tenu  (îxiours  après  Ton  eleâ-ion, 
taire  inuentairc  des  meubles  de  la  ma^lon. Lequel  on  mettra 
aucofFfedudepoSjésprefcnces  dVn  Notaire  &  de  tousles 
bourfiers.  Et  le  mcfmefaict  fe  renouuellera  tous  les  ans. 

Il  choilira  la  plus  belle  chambre  pour  luy,ôcen  baillera  vne 
à  chacun  bourlier,  (don  leurs  antiquitez. 

Il  gardera  les  clefs  delâporteducollege,enhyuerdcpuis 
huidheuresâufoir,ôc  en  efté  depuis  neuf  heures  au  foir: 
&  ne  fera  ouuerte  deuant  le  matin  fans  fon  congé  5^  pour 
caufeneceflaire. 

SiquelquVn  des  bourfierseftabrentôchors  de  Paris  par 
trois  moisfanslicencedu  maiftreouducoUateurjfabourfe 
cft  vacante,&fe  doit  conférera  vn  autre. 
oFjice  dn  ChapelUin. 

Le  Chapellain  eil  tenu  de  dire  parfemaine  trois  Meiîcs 
en  la  chapelle  du  collège  :  l'vne  du  Dimanche, la  féconde  de 
Requiem, &  la  troificfme  à  fa  deuotion. 

Il  aura  les  clefs  des  ornements  .iovaux.&Iiures  d'Eo-lire: 
6c  enferainuencaire  qu'il  exhibera  aux  maidire  6c  bouriiers, 
deux  fois  l'an,  ou  plus  (ouuent  fi  befoin  eit,pour  eftre  colla- 
tionnéauec  le  dernier  qui  fetrouaera  au  cofFfc  du  depos. 
Du  coffre  du  Depos. 

Ce  coffre  doit  fermer  à  trois  clefs  diuerfcs,def-]uelles  le 
Maiftreen  aura  vne,  Tautrcle  Procureur,  &  la  troiiiefme  le 
plus  ancien  des  bourfiers.  En  iceluy  feront  gardez  les  prin- 
cipaux priuileges  6c tiltres delà maifon, l'argent  monnoyé,. 
6c  le  grand  leau,  auquel  eft  infculpeel'image  du  fondateur,, 
ôcàrentourefcrit.  Stgïlltim  fchoUrmm  Gmlkrmi  deChenacOy 
Patnarchx  Alcxandrini. 

Et  toutes  ceschofesfe  doiuent  vifîter  6c  inuentoriervne 
fois  l'an,  en  bprefencedetouslcs  bourfiers. 

L'anniuerfairedufondatcurfqui  decedalej. May  1348.) 
fc  doit  célébrer  foUnneliementàmefme  iour;  en  la  Cha- 

VVuu  iiij 


710  VNïVEPvS  ITE'  D  E   PARIS, 

pelledu  collège,  y  aiîiilanstous  les  bourfiers.  Qucli  quel- 
cun  d\  abfenc  des  vigiles ,  il  payera  deux  lois  parilis  ,&  pour 
Ton  abfencedc  la  melle  trois  (oi^paniis. 

DcionlepuIchrc&Epiraphe,  voyez  ce  qui  en  cft  efcric 
cy  deuant au  traicl c  de T  A bbay ede (àind  Vidor,  pa.  /^i6. 

En  fin,il  a  eRéordonn-é,quede5ftacuts  cydeflfLismendon^ 
nezil  en  fera flutrroiscoppiesen  parchemin:!' vue  qui  fera 
gardée  au  coAire  du  depos,  l'autre  enchaînée  à  la  librairie, 
6:  la  5.  demeurera  par  deuers  le  maiftre  du  collège. 

Long  temps  depuis,  les iixbourfiers  (qui  eftoient  égaux, 
Ôcneancmoinsn'auoientmoyen  deviure  du  trop  petit  re- 
ucnu  )  ont  cflé  commuez  en  trois  grands  boutliers ,  Se  fix 
petits.  Lefquels grands  bouriicrsontchacunCeizeelbus  de 
penûon  par  an  ,  Ôc  les  petits  bourfiers  chacun  huicl:. 

Fond  lit  ton  du  Collège  de  Becourt,  vulgairement  dit 
Boncourt. 
^3)3'      \J  N  Tan  1555.  Meflîre  Pierre  de  Becourt  ou  Boncourc 
jLvClicualier  natif  de  Tlieroiienne,  fonda  vn  Collège  dic 
de  Ion  nom,  en  faucurdesieunes  hommes  du  Diocele  de 
Therouennequiferoienrfubieclsdu  Roy  deFrance  &non 
du  Comte  de  Flandre '.Comme  il  appert  parles  l&ttres  de 
fondation  dudit Collège, efquellescefte exception  eft  dé- 
clarée par  mo  ts  exprès. 
La  nomination  des  huid  Bourfiers  dudit  Collège ,  appar- 
Aquiton-    tient  auxAbbcz defaincl Bertinàfaincl;  Orner  &.du  mont 
niericsbou^  S.  Eloy  :aufquels  ledit  fieur  fondateur  donna  pouuoird'o- 
fîersduCoi-  fter  OU  changer  Icfdicls  Boutllers cftudiants ,  ainfi  comme 
/«f.L^*^  ^^'  ilsverroicnt  bon  élire.  Neantmoins  le  fondateur  déclara 
efdites  lettres  de  fondation  ,  qu'il  vouloit&:  entendoit  que; 
s'il  pIaiioiràMadamelaComteircdePembrocl:z,iiruedela 
maifou  de, S.  Paul  ,  de  fonder  ôc  eftablir  quelques  autres 
Bourfiers  en  fondit  collège  outre  2c  par  defilis  les  deflufdits  - 
de  fa  fondation,  illuyfutloifible  Ôc  aufdits  Bourfiers  par 
ei  le  fondez  d'vfer&iouyr  de  mefmes  priuilegesque  \ti  au- 
tres. 

LeditCoUcgefutrebaftyprefquede  neuf  6c  fort  peuple  6c 
renommé  du  viuantdcfeu  bonne  mémoire  M.  Pierre Gai- 
land ,  Profeiïeur  Royal ôc  principal  d'icçluy  collège. 


court. 


LIVRE    SECOND.  yn 

Du  Collège  de  Toumay. 

LE  Collège  de  Toarnay  eft  ioignant  ccluy  de  Boiicourc, 
&  y  civne  grande  porre  pour  encrer  del'vn  à  l'autre,  fans 
fortir  en  la  rue  par  les  portes  qui  y  tendent.  Ce  qui  a  efté 
faicpour  la  commodité  des  eftudias  dudic  collège  de  Tour- 
nay,  leiquels  vontauxclaiîesde  Boncourc.  le  n'ay  encore 
rien  appris  delà  fondation  de  ce  collège. 

Bu  Collcge  des,Allemans, 

',1 

)     •' ^'  '  -     ■ 

I  '  E  Collège  des  AUcmans  cft  en  la  rue  Traueriine,qui 
-*^commenceaudciroubsdu  Collège  de  Nauârre,&: finie 
en  la  rue  làinû  Viûor. 

.  Du  Collège  de  lufiice. 

EN  l'an  i3^3.decedalean  de-Iuflice,  Chantre  de  Baveux,  i^y^ 
Chanoine  de  noflre  Dame  de  Paris  &:  Confeiller  du 
Roy.  Lequelauoitacquisplufieurs  maifons  en  la  rue  de  la 
Harpe,  audeflusdeS.  Colme,  tenant  d'vn  codé  au  Collège 
deBaieux,  &d'autreàrhollelde  i'Euefque  de  Clairmonr, 
appartenâc  en  l'an  J605. à  M. laques  Choart,Aduocat  en  par- 
lement. Abourillantpardcuantàladice  rue,  &par  derrière 
auxiardinsdesCordciiers.  Pour leiquelies amortir, Se con- 
uertir  en  collège ,  fuiuant  la  volonté  du  defFunct ,  les  exé- 
cuteurs de  Ton  teftament,  l'vnziefme  iour  de  luillet  1354.  15^4. 
baillerentài'Abbé  de faincl  Germain  des Prez, dit  Geufroy 
dcCouftures,6,:auconuentduditlieu,  60.  florins  d'Or,  ap- 
préciez à  autant  d'efcus  du  coin  du  Roy.  Et  outre  referué 
aurditsfeigneurstouceiuftice, ôcii.  denierspariiîsdccenfî- 
4ie foncière, payables  par  chacun  an  au  iour  laindRemv, 
Ce  collegeretientlenom  defon  fondateur,  ôc  fappclle  le 
Collège  de  luftice. 

■     Notez  qu'en  ce  tiltre  la  porte  de  l'Vniuerfitéquieftau 
Il  bouc  d<Ha  rue  de  la  Harpe,  eftdide  la  porte  d'Enfer, la- 
quelledepuisfutnommeela  portes.  Michel, comme  nous 
dirons  à  la  fin  de  ce  fécond  hure. 


Vf*  ^oiuegs  se  ^^W)' 
A  /T  -^'^^^'^ Gû'^'^^'^'oy  ^ HlHennc , oncle  ôc neucn, êc aufîl 
JLVI  (  fclon  aucuns  )  Seigneurs  de  BoiiTy  le  Sec,  au  diocefe 
ieCliartreSjfontfondateursdu  collège  de  Boilîy  fondé  à 


7U  VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

"Du  Collège  de  S% 

i 

de  Cl 

Parisdcrriereiamc  André  d-es  Arcs.  Et  pour  amortir  ôccon- 
uertir  en  collège  les  maifons  qu'ils  auoienc  acquis,  iedid 
Ellicnne  Ton  oiicleeibnc  dcccdé>l)ai]ia aux  Religieux,  Ab- 
bé &  Cunucnc  de  faincl:  Germain  des  Prcz^Ia  lomme  dû 
ijc{$.  cinq  cents  florins  d'or,  le  II.  Décembre  1556.  Reierué  auf- 
dits de  iaincl Germain routeiallice , ^  qainze  liures  (îx de- 
mers  par.  de  cens  ôi  rentes,  payables  par  chacun  an.  A  quoy 
depuis  pour  certains  arrérages,  les  Maillre, Principal^  oi 
Recteur, 6c  bourliers  ont  elté  condamnez, auec  deipens, 
parTcntencedu  PreuoftdePariile  S.iour  de  Mars  1539.  de 
îaquelleils n'ont  appelle.  Car  Faut  entendre  quececoJle- 
gc  eil  compoféd.'vn  poury  preiider,dit F^ecleur  o  u  maiflre, 
d'vnChapcllain  Preltre,pourcelebrer  fous  lesiours  Mcll'e 
en  la  Chapelle, ou  faire  dire  par  vn  autre  quarnd  li  fera  em. 
pefché,&:  de  douze  Efchclliersfcculicrs,eiludians  trois  eu 
Théologie,  trois  en  Décret,  trois  en  Logique  ou  Philofo- 
phie,  octrois  en  Grammaire.  Le  Reuerend  père  Prieur  de 
la  Chartreufe  de  Paris  efl: perpétuel  coilateur,protedeurôc 
vifiteurauec  le  Chancelier  de  noftre  Dame  de  Pans  de  ce 
collège, des  la  première  fondation  d'iceluy  ,faicle  en  l'an 
1359.  ^confirmeeparlcs  ftatutsderan  1^6-6.  leiquelsredo- 
Icns  vne  grande perfcûi on,  meremblent  plus  monachaux 
que  collégiaux.  Dom  lacques  Patience,  de  l'ordre  des 
Chat  treux,m'a  communiqué  tant  iefdicles  lettres  de  fon* 
dation, qu'iccuxdatuts.  Et  pour confirmermon dire, l'en 
raporccray  quelques  vns. 

Premièrement  quechacun  bourfieraye  fa  celle,  c'eflà  di. 
re  petite  chambre, &:quedcuxnecouchentpoint  en  vnlicl^ 
{i)  Qu'ils  n'ayentqu'vnecuifme  6c  vne  ialle,  pour  Loirit 
de  man^^cr  :  Ec  que  tous  vfencde  mefme  pain ,  vin  à:  viandes. 
(  3  )  Qi/iIsfacent!esprouifionspourviureclTacunia(cma-i- 
nc(  le Reclcur  ou  Maidre  5c  le  Chjpcllaineicepref^  6c ren- 
dent compte  de  larecepce  &  mi-fè  tousies  Vendredis.  ("4^1 
Q^edu  depes  au  coffre  pour  irectre  Icsprincipauxtiltrcil  .; 

de  la 


i 


L  I  V  R  E   s  E  C  O  N  D.  713 

dch  maifan,  6c  les  deniers  de  la  communauté  ('fî  aucuns  y  a  ) 
il  y  ait  trois  ferrures  èi  trois  clefs  diuerfes  :  delquelJes  le  Re* 
i2:eur  en  aycvnc,ôclcs  deux  aurreSjCeux  qui  auront  elle  elcus 
parkcorpsdesbourlîers.  (  y  )  Quelonfonne  la  cloche  pour 
lartfcc1ion,£c  quetousl'y  trouuent  vcftus  de  leurs  longues 
robesj^l'y  x:omportent  iionneftemcnt.  Que  fi  quelqu'vn 
parle  trop  haut,  Ibic repris,  ôcl'iinef'enabftienc,foitpuny  à  ' 
la  dilcrction  dudit  Rccleur.  (  6  )  Que  la  Bible  iè  liCe  en  refe-; 
doirouilaralievnc  fois  lciour,à  dilherouauroir^coutlc 
long  du  repas:  fi  le  Rccleur  ou  autre  qui  prefide  nefait  figne 
de  cciTcr,  après  que  le  Itdeur  auraleu  quelque  cipace  de 
temps.  Maià  d'oller  totalement  la  ledurcnyleRedcur^ny 
autrenele  doit  faire:  e^uo/iinm^ficut  ait  S.Benedicîtis)  tnenfis  q^.  .g  u^.. 
jratrum  edentium  kcitô  deejfe  non  débet.  (  7  )  que  nul  n'inuite 
perioLnc  à  venir  prendre  la  rcfeclion  auec  lacompagnee, 
riin'acongéduRedcur.  Et  que  pareillement  nul  ne  boiue 
êc mange  en  la  vilic,n y  particulièrement  en  là  chambre/ans 
bmclmepermilTion.  le  laiile  les  autres  ftatuts  pour  cuiter 
prolixité. 

Il  y  a  en  ce  Collège  vne  font  belle  Chapelle  dediee  en 
rhonneur  de  la  Vierge  Marie,  de faind  Michel, &  de iaind 
Hicrofme.  Les  images  defquels  font  au  dcfius  de  l'autel  fai- 
tes en  bofre&:  peintes.  Et  quant  aux  fufdits  fondateurs,  on- 
cle &ncueu,qui  iont  lurnommezdeBoiiîy  jàcauledeleur 
Ièigneurie,ouiieu  deleurnatiuicé:  leur  vrayllirnom  eftoic 
ChartierjilTus  de  la  noble  lignée  des Chartiers d'Orléans. 
Etpourceen  celle  fondation  jIs  ont  ordonné  quecyapres^ 
le  principal  ioit  cleu  le  plus  pau  ure  de  la  lignée. 

Dansiccliechapelle,aupresdelaporte,ccs  verssÔtefcrits 
en  lettres  d'or  lui  marbre  noir. 

Si^crorum  duienum  docfûY,  cUruf4.  C^cerdos 

Nomen  cui  a  Chartis^forfitan  à  quadrïga, 
Ofhgmta  an  nos,  medicojine^flns  minus  e^it, 

Ifittgeratiditu,  dentilus  atque  oculis. 
Ou  nia,  aut  nil  lurans.femper^  abfiemius.  Ergo  ,-.  Efi,veUtn. 

Cœlumanimanj^cineresvrnanepotishabe. 
yîedibus  ht  s  Vrdfes  fundantum  }  fiirfCyJacellitm  hoc  IfHnànioxH. 

StYHxerat  dre  fiio ,  ^flura  daturus  obît^ 
En  l'an  1378.  fut  trouué  vn  threfor  d'or  &  argent, en 

XXxx 


/ 


'14  V  NI  VER  SITE   DE  PARIS, 

démo li (Tan c  i'ho fiel  du  Daulphin  ,  fis  dans  Paris  en  la  rus 
^37^-  S.  Germain,  maintenant  dite  de  Bucy,&  appartenant  aux 
efcholicrs  du  collège  de  BoifTy.  Sur  lequel  threlorle  Procu- 
reur du  Roy  fitarrelt  :  mais  ayant  cogneuque  c'eftoitenla 
haute  iullice  des  Abbé  &  Conuent  de  laind  Germain  des 
PreZjfe  delîlli,  confcntitmain-leuec,6c  fut  ledicl  threfor 
liurc  audit  Abbé  par  le  Prcuoft  de  Paris,  Hugues  Aubrior, 
pour  en  faire  8c  ordonnera  fa  volonté  6c  en  fà  eonlciencc. 
Cetiltrc  ("qui  peut  beaucoup  fèruir  en  pareil  cas)  eftenrc- 
giihé  au  cartulâire  en  François  de l'Abbe  Guillaume 3.  de 
ccnom,  t'ol.i. 


N 


De  la  fondation  du  Collège  de  Bormans^dit  de 
BcauuaiSj  en  l^Vmuerfité  de  Pans. 

O  vs  auonsdit  cy  deuant  au  commencement  de  ce 

fccond  liure,  pag.  i  jo.  que  le  clos  Brunel  en  T  Vmuer- 

fité  de  Paris  eft  enuironné  de  quatre  rues,à  l(^uoir  de  iainct 

Hilairc,de  faincl  lean  de Bcauuais, des  Noyers  6cdes  Car- 

Dormat  cft  mcs^  Or  en  celle  de  Beauuais  Renerend  PcTcen  Dicu,Mef- 

vnc  pente    ^     j       j   Dormans ,  Euefque  de  Beauuais  &  Chancelier 

TiUe  lur  la  »  n  i     t^-  i 

liuicrc  de    de  France,  deli*berânt  y  ton  1er  vn  collège ,  le  Dimanche  29. 
Marnccn-  çj^juio  j,^-  il  acheta  des  Maiftrc.Chapellains.Procureurs, 

treChaUcaii         _  /  i  •  n  i    r  t  /  j  ■  -l 

Thiery  &  &  Bourlicrs  Qu premier  coilege deLaon,ia mailon  dicteaux 
Eiperoay.  Jmages:qui  leurauoitefté  donnée  en  l'an  1313.  par  maiftre 
Guy  de  Laon,&  enlaquelîe  ils  auoient  demeure  lufques  cm 
l'an  1339.  qu'ils  la  quittèrent,  comme  dit  eftjpour  aller  faire 
leur  refiJence  en  l'hoftel  duLyon  d'or,  qui  efl  encore  leur 
collège.  Celle  celîion  faicte,  moyennant  i4.Iiures  parifis 
de  rente ,  que  ledit  fieur  de  D  ormans  promitpayer  par  cha- 
cun an  auidicls  vendeurs,  &  autre  lomme  de  feizc  iols 
parifis  de  cens,  donc  le  mefme  fieur  acheteur  promit  ac- 
quitter annuellement  lefdicls  vendeurs  enuers  l'Eusfque 
de  Palis. 
I3(^c.  En  lamermc  année  1365.  le  m.  îuillet,pour  agrandirle 
lieu  de  fon  prétendu  collegf,  il  acheta  du  principal  maiftre: 
Nicollc^  de  Soiirrtns,&  des  bourfiers  du  collège  de  M.Raoul 
dePrefles,vnemaifon  appclleela  Gago,tenantàlafufdite 
ijnaifon  des  Images,  5c  dcsEichoUesccnansàlamaifondu; 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  71^- 

ïardinet.  A  la  charge  quciedicfieur  de  Dormansacheteur 
payeroitpar  chacun  anlèizeliur.  panfis  de  rente  aufdirs  de 
Prefles.  De  laquelle  fomme  la  moitié  feroit  rachetable, 
ou  commuabie  en  autre  pareille  rente  dedans  deux  ans. Sui- 
uant  lequel  accord, fan  prociiain  136e.  leSamedy^.Ianuier  i3<3^. 
il  dekhargea  Ion  collège  de  huid  liures  parifis  de  rente ,  en 
baillÂc  pareille  iomme  admortie ,  à  receuoir  fur  des  maifonu 
de  Pans.  Laquelle  leldits  de  Prefles  ont  accept€e,&  ne  leur 
çft  plus  deu  qu'autres  huid  liures  paniis  de  rente  annuelle  ôc 
perpétuelle. 

£nlaniefmcannce,le  11.  Feurier  des  14.  liures  parifis  de 
rente  annuelle  deucsau  collège  de  Laon,il  en  racheta  fix^en 
baillant  pareille  rente  alTignee  à  la  rue  lainclDenvs,furla 
maifon  d'EurardBoiiTel.Parquoy  le  collège  de  Beauuais  ne 
demeureplusredeuableenuers  le  collège  de  Laon,  que  de 
huiclliurcs  parifis  de  rente ,  outre  les  luiditsleize  lois  parifis 
deubsài'EuclquedcParis. 

LePapcVrbâin  V.  en  l'an  de  fiDn  pontificat  6.  &  de  l'in- 
carnationi568.  le  II.  lourde  Septembre, créa  huicICardi-     ^3^^» 
naux.  Dclqucls ledit  fieurlean des  Dormans fut  vn,honoré 
du  tiltre  prefby  tcral  des  quatre  couronnes. 

Et  deux  ans  après,  c'eiVâ  fçauoir  l'an  1370.  &  du  régné  i57^« 
de  Charles  le  Q^int,  le  8.  iour  de  May,  il  fit  à  Paris  la  char- 
tcdcfondationdcfoncoUegc^quiiufquesauiourd'huy  Rap- 
pelle le  Collège  des  Dormans,dicl  de  Beauuais, aux  lieux 
qu'il  auoitaquis  des  bourfiers  de  Laon  &  de  Prefles.  Et  pour 
ce  qu'en  iceluyilyavnefort  belle  Chapelle  dedice  enl.'ho- 
neurdefaind  leanTEuangelifte,  de  laquelle  ledit  Roypofa 
iapremierepicrre:laruccontigue  par  cy  deuant  comprife 
fous  le  nom  gênerai  du  clos  Brunel, a  depuis  efië  appellee, 
la  rue  de  laindlean  de  Beauuais. 

Lai. fondation  du colWceftdedouze bourfiers, auec  vn 
IViaifi;re,vnSoubmaiflre,ditloubmoniteur,&vn  Procureur: 
quifontij.perfonnes,  Lcfquellesdoiuenteflrechoifiesfans 
acception  ny  faueur,du  bourg  &parroifiè  deDorman  (donc 
elloit  ledit  fondateur  ) fi  tant lî  f  y  en  trouue  de  capable ,  ou 
ace  défaut,  d'autres  lieux  du  diocefe  de  Soifibns.  Et  ne  pcu- 
uenteftre  bourfiers  que  fixans.Quantau  Maifire,Soubmo- 
niteut  6c  Procureur,le  temps  n'eft  limité. 

XXxx  ij 


71^^      VNIVERSITE'   DE    PARIS, 

L^înftitutionoiideftitutiçm  de  l'vn  ou  pluficursdcsfuf- 
dics,  quâd  le  cas  y  efchet,  cil  referuee  aufondateur.  Ecaprcs 
fondecésjà  ion  frère  germain  Guillaume  de  Dormans,  5c 
confccutiuemeiu  à  fonneuea  MilodeDormans,filsdudic 
Gaiilaume.  Lequel  Milo  ôc  Ion  frcre  nommé G^iilUume, 
comme  leur  pere,fbn t  mhumeî  en  la  Chapelle  d'iceiuy  col- 
lège, auçcrtpicaphe, que  nous  rapporterons  cv  après. 

Iceuxtrereôc  neueu  trerpaliez, la  collation  des  boùrfes 
Mciill:ri{e,6cofficiersSoubmai{lre,(k  Procureur  appartient 
àpcrpecuiceàrAbbédcfainct  lean  des  Vignes  de  Soilîons. 

Toutcsfois  par  autres  lettres  du  dernier  Oûobre  1371.  le 
fondateur  a  permisau  maiftre  du  col  lege ,  appeliez  auec  ioy 
fix  ou  fcpt  bourfiers  anciens  de  mieux  letcrez,  d'cllire  vnJ 
procureur  quand  le  cas  y  efcherra. 

Pour  le  regard  de  leur  viurc,il  ordonne  que  chacun  bour- 
fier  aura  par  lemaine  quatre  lois  parifîs.  Le  maillre  fept  fols 
parifis.  Lefoubmaillreou  Soubmoniteurj.  folspariûs,  &Ic 
Procureur  fix  fols  parifis. 

En  la  première  carthedudit  an  1370.  il  l'enfuir  le  dénom- 
brement des  biens  qu'il  aliifTez  pour  celle  fondation.  Mais 
depuis  parautrc  chartredudernierlanuier1371.il  a  augmen- 
té de  cinq  le  nombredes  bourfiers ,  payables  chacun  par  fe- 
maine,  de  quatre  fols  parifis  .comme  les  premiers.  Et  fi  a 
3ugmentélataxcdesMaill:re,Soubmoniteur&:  Procureur 
de douzedeniers parifis.  Tellement quele maiftreaurado- 
refnauant  parfemaine  huit  fols  parifis,  le  Soubmoniteur  fix 
iolsparifis,&le  Procureur  fcpclolspanfis.  Il  a  d'abondanr 
ordonné  ynfcruiteur  pour  les  leruir.  Lequel  outre  fa  nour- 
riture aura  par  chacune  fcmainei.  fols  par.  pour  luyayderà 
auoir  des  habits.  Et  ne  fe  faut  efbahir  de  fi  petites  taxes. 
Depuis235.ansqujececontraci;acfi:épafie,touteftenchery 
des  quatre  parts  &  plus. 

Pourceftcaugmentation,le  fondateur  a  donnéàperpe- 
tuitëau  collegecct  trois  Ijures  dix  fols  fix  deniers  parifis  ad- 
mortiesparleRoy,&:perccuablesparchacunanfuriarece- 
pte  delà  ville  de  Montdid!er,à  deux  termes,  moitié  à  la  f^inc 
RemyjScl'autreà  la  Purification  noftre  Dame. 
uii,  Parautrechartredu  8.1anuicr  i37L.lcditCardinalauroic 
cncores  augmenté  fondit  col  Icge  de  fèpç  bourfiers,qui  fonc 


1371. 


LIVRE    s  ECOND.  717 

2.4.  dcfquels  trois  feront  pris  de  BifTcuxôi:  Athisau  diocefè 
de  Rheims/ilsleprefencétj&r'ilveucauffi  que  dudid  nom- 
bre de  14.  il  (oit  pris  vn  Religieux  preflrc  de  l'Abbaye  fainâ: 
lean  des  Vignes  pour  cftudier,  qui  aura  cinq  fois  parifispar 
fcmainCj&iera  tenu  dire&celcbrcr  dcuxMeires  par  chacu- 
ne fcinaine,&:  faut  qu'il  foie  dudicpays,  ou  bien  del'Eueichc 
de  Soiironsôc  non  autrement. 

Pourla  juclle  augmentation  de  bourfiers,ledid  fonda- 
teur donne  à  perpétuité  cent  liur.  pari  de  rente,  admortics 
parle  Royàprêdrecommelesautresio3.1iu,io.lols  iixdeni. 
pari,  fur, ladite  ville  de  Montdidier:fçauoiràlaToufrainc1 
quarante  Hures  parifis ,  ^  à  l'Alleniion  nollre  Seigneur 
foixantc  liures  parifis. 

Plus  par  fon  Teftament  fait  5c  paffé  à  Paris  en  fon  Hoftcl 
EpifcopaldeBeauuais,le29.0ulobrei373.  il  faitlaiz  à  fon-  1373. 
dit  collège  de  i5oo,frans  d'or ,  égalez  à  florins  d'or,  6<  vallas 
pourpicccdix  huicl  fols  pari.pour  élire  conucrtis  en  rcn- 
tes.Etoutrece,ilicurdonnegrandequantitéd'argenterie& 
orncmen  tsd'Eglife,qucielaiireàipecifîcr,  pour  euiter  pro- 
lixité. 

En  lafufdide  première  charte  du  fondateur,il  y  a  de  fort 
beaux  ftatutspourle  règlement  des  pcrfonnes.  Car  combic 
qu'il  leur  au  faict  taxe  particulière  pour  leur  viure,toutes- 
£oisil  veut  qu'ils  viuent  en  commun.  Que  durant  la  reFccliô 
ils  gardent  iilence,&:  qu'il  y  ait  ledure  de  la  Bible,  qu'ils  fe- 
ront chacun  fàfemaine.Q^ils  aycnt  la  toufure  raze  2c  foyct 
veftus  de  draps  pers,ou,feion  les  propres  diclions  de  lachar-  ic  noir" 
lc^^z.ur jnt colons, bruni  ,c\\ii  ell  bleu  ou  violet  couuert,  afin 
qu'ils  foyent  recognus  bourfiers  dudit  collège. 

Qu'ils  fe  confellent  aux  quatre  priacipalles  feftes  de 
Tannée. 

Qu^e  les  Maifl:re&  Procureur  foyent  Preftres  ou  s'ils  ne 
le  fontàleurrcceptioii^que  dansvnanpour  toutdclay,  ils  fe 
faccnt  promouuuir  a  l'ordre  de  PrefVrife  3  afin  que  tous  \t$ 
ionrsilyait  pour  le  moinsvneMcfrc  dite  en  la  chapelle  du 
collège  par  l'vn  d'iccux. 

Que  nul  ne  pernoclc  horsle  collegc,fans  occafion  légiti- 
me &  congé  du  maiiire. 

Que  tous  habitans  audit  collège  fe  retirent  au  foira  la 

XX XX    iij 


7iS  VNIVERSITE'    DE    PARIS, 

chapellCjOu  le  chantera  vne  Antienne  auec  verfetôcoraifoîi: 
à  la  glorieufe  Vierge  Marie,  5c  que  les  ablens  ioienc  pLinisà- 
ia  dilcretion  du  maiftrc. 

Que  les  Dimanches  après  difner  tousics  bourlicrs  Te  trou-, 
uent en  la  chapelle  pour  dire  les  vigiles  des  crefpaiTez. 

Que  chacun  bourfier  payera  à  Ion  entrée  au  procureur 
40.  lois  parifis,  &  pour  lerefecloir,.ou  lâllejVnc  nappe  ^  vnc 
touailleians  autre  frais. 

Qjjçtousefcholliersforinspourrôt  alkrdeioureftudier 
audit  collège.  A  lacharge  que  chacund'iceuxpayerapar  an 
au  Procureurqiiatrciblspariiis,pour  élire  employez  aupro. 
tit  public  de  la  maifon. 

Apres  la  morrduditfieurCardinal,Main:re  MilcdcDor- 
mansEuefque  deBeauuais,Chance]licr  de  France  ,ncucu 
dudit  Cardinal, tîtconlhuire&:  édifier  la  chapelle  d'iceluy 
collège  félon  l'intention  de  fondit  oncle,  oc  inllitua  quatre 
Chapellains  bourfiers ,  pour  y  faire  le  feruice  qui  feront  à- 
la  prefentation  de  l'Abbé  de  laincl  lean  des  Vignes  de  Soif-j 
fons  &  collation  de  la  Cour,&;  feront  pris  de  la  ville  de  Dor-. 
mans,  ou  au  défaut  de  rEucfchédeSoilTonSjfuiuantlaprc-' 
mierefondation.  Ils  feront  tenus  dire  &chanterlesHeu- 
rescanoniâllcs,  cum  nota  débite  ô'/iiccincie,  niatutinasvidelu. 
cet ante  citcqnetum  j(^  alias  hor/es  vfud^more  Ecclejtx  Tarif.  (^ 
mdgnam  Mijfam  cum  nota  ^hL  reccuront  neuf  lois  parifis  par. 
femaine. 

Seront  tenus  dire  &  célébrer  3.  MefTes  hautes  par  femai.- 
ne,où  les  petits  bourfiers  &  enfansferont  tenus  chanter,fça- 
uoir  Lundy  ^ pro  fundatore  ô"  defunctis  henefacionbm  collegij»: 
Le  leudy  de  Suncto  ffiritu.  Le  Samedy  de  Beata  Maria,  cum 
memoria  pro  dominm  depaillardo. 

Item  quatre  MeiTes  balles  après  Matines, pour  Madame! 
deDormans,c'eAàfcauoirleDimanche,(^if<^;^pr//w/^/fw^rM 
pro  de funcfi  s  .Msiïdi  de  S.Ioanne  Euangeltfia  patrono.lAtïciç.à'fX 
&  Vendredy  ^pre  defuncîis.  Etpar  ainlî  leiontdeux  Melîèsl 
ordinaires  :  pour  la  première  bourfe,ôc  leldites  Melfes,  cha-i 
cun  Chapellainreccura  12,. lolspar.par femaine.  j 

Il  y  a  auili  deux  clercsfondcz  ,qui  lont  mis  ôd  oftez  par  les 
Chapellains,&:  fon t  tenus  de  fonner  Matines,  &  autres  hcu-r 
reS;difpofer  les  hures  i<c  ornements  de  la  chapelle, chanter 


LIVRE    SECOND.  ji^ 

&pfâlmodier,  parer  les  autcls,affifl:erâ  toutes  les  heures  oc 
tout  ce  qui  ellneccifairc  pour  Nfage  d'icellc  Chapelle,  êc 
auront  melmes  gages  que lespetitsbouifîers. 

En  l'an  1450.  le  15.  lourde  Septëbrc,mai]l:rclcan  Richard  1470. 
du  Chelnc  du  diocefe  de  Troye,  Chanoine  de  Rhcims& 
SoiiTons,  fonda  audit  collège  deux  petits  bouriiers,qui  ierôt 
de  foD  lignagCjOU  de  laChailelIenie  d'Arccys  ou  du  Maiguil 
laComceirc,diocc(èdeTroye.  Lefquels  aurontquatrelols 
parifisparremamejôcferontàlamciaiepreientationôccol- 
îation  des  autres. 

En  Tan  i^or.leVcdredy  ^.ScSamedyy.ioursd'Aouft.mai-     j^or^ 
ftrelean  Notinluyviuant  procureur  dudit  collège, fonda 
"  vn  Chape. lain  &  deux  petits  bourliers  audit  collxrge ,  de  fon 
hgnage,oudelavilledeCampiegne,qui  feront  aux  mefmes 
gages,prefcntation  ôc  collation  quelcsautrcs. 

Somme  audit  collège  deDormans,]!  y  a  oudoitauoirvn 
Principal, vn  foubiniaiflrejVn  procureur,  cinq  Chapellains, 
28.  bourliers,  deux  clercs  de  chapelle  &:  vn  feruiteur. 
•  En  la  Ch-apclie  du  collège  de  Beauuais,Mile  &  Guillaume 
deDormans, frères,, iflus  de  Guillaume  de  Dormans,  ôc 
ncueux  du  Cardinal  lean  de  Dormans^  fondateur  dudid 
collège  font  enterrez  -.  Ou  Ion  voit  encore  leur  tombeau 
en  marbre  noir  au  milicudu  chœur,  6c  deux  EuefqueSjde 
cuiure  de  leur  longueur,  ôc  àl'entour  de  leur  tombeau  l'E- 
pitaphequifuit. 

-  Hic  UcentDomini  Uilo  deBormana  Epifcoftis  quondnm  An-' 
dcgaucnjis  yfofi  Bayonenfis  &  demum  Bcluacenfis  y  Ccincellarius 
F  ranci X  :  ,^uï  ahijt  decimo  fcptimo  Augufii ,  An  no  mtllejîmo  tre-  \  2^7. 
eentejimo  ocfudgefimo  fepimo  :  Et  Guillelmus  de  Dormano  dus 
germanus  Efifcopiis  qticndam  Meldenfis  ,  pofi  Archienifcopus 
Senoncnjis, Régis ConJiliariHS y  J^i  ob:jt  anno  M.  CCCC.  V.  1405, 
Secf4nda  die  OcJohris.  Do6fores  legum ,  nepotes  Domini  loannis 
CardinaludcBormanOy&filijnohilis'vtriy  Domini  Cutllelmi  de 
Dorpiano  y  fiatru7?î  &  Franci.c  CancelLiriortim  htiiiis  Collco-u 
ftmdatorum ,  quorum  corpora  iacent  apud  Carthujjenfes  prope 
JPariJius.     Orate  pro  eis  omnibus. 

Aux  deux  collez  de  la  mefme  chapelle,  fe  voyent  aufîî  fix 
Statues  de  pierre, qui  reprefentent  au  naturel, trois  hom- 
mes &  trois  femmes ,  ilfus  de  la  famille  des  Dormaas: 


710  V  N  I  V  E  R  S I T  E'   D  E .  P  A  R  I  S, 

desquels  les  Epicaphtsenfuiuent:  iàauoir  fous  lespiedsâcs 
trois  hommes. 

///  trcs  gcïmiimjr.itres  funt  gemîi  domini  S.  dominidcVor- 
mane  Militts,  germant  fojlgeniti  bû/i£  jvemori^  Bomini  loAnnis 
de  Derrnano  Dei  &  Âpojiolicx  fedù  gratta.  Cardinalis  frjifentU 
colUgi)  fiind.^torum  quondum  altcrim  pofi  âlterum  cancelUrUrum 
FrÀcu  qui  anîeprdjcntis  ca^elU  compltinentum  dectjferant.  Vide- 
itcetdtctus  24 îles  ri.  dtc  luUj  Anno  1373.  &  dicÎHs  Cdrdinaltsdie 
■7.  Noucmbris  eiu(dem  anm  qui  eorum  fepulturam  in  chAYthuf» 
tus  ta  Farifan.  elcgeruntj  vbi  duos  chdrthuf.  permet  uo  s  fu/td^- 
tierunt. 

Trium  l'cro  fiatrum  prxftntïum  ,  primus  fiilicet  Magifier 
I cannes  de  Donnano  licentiatus  m  legihus  Âtatis  20. anno  Pa  rifien* 
&  Cdrnotenjis  Canonicu4  ac  Beltiaccnfis  Ecdefu  'Cancellarius, 
obijt  Scnonis  anno  1380.  menfe  Nouembri.  Cuitis  ojfa  &  cadauer 
deinde  funt  allât  a  .^  &  hicinhumata. 

SecundKs'vidclicet  domintis  Bernardus  de  Dormano  Miles  ,illu^ 

flrifimi princtpU  Régis  Carôli  ^jrinti  C^mbclUrius.  Obyt  Parir 

JiHs  menfe  lanuarif  anno  13S1.  qutfepelirivolutt  cum  pauperibta 

tn  Ccmeterio  SS .  Innocemium  Parifien.&  hancreprxfentationem 

hic  tnfui  memoriam  fieri  ordtnauit. 

TertiHs  fiatervidelicet  Magifier  Reginaldus  de  Dormano  Âr- 
chid.  CathaUn.  Parijtcnjis  Carnotenfis  &  Suefionenfis  Canonicus, 
Requeftarum  hojpittf  Regu  Fr^ncorum'magtfter^  htctacet.quiob^t 
Tarif,  menfe  Maif,  anno  1386^  Ht  autem  pr.tfentt  collegio  &  Ca- 
pelU  pro  falute  eorum  bona&redditus plurimos  legauerunt.Ani^ 
mA  eorum  Requiefcant  in  pace. 

Et  au  defTus  des  Chefs. 

Cef  trois  frères  germains  font  enf ans  de  feu  MonfîemGuilUn' 
nie  S  leur  de  Bormans  cheualier  ^  frère  puifné  de  bonne  mcmoirt 
feu  Mon fieur  I ean  de  Bermans  Cardinal  du  fainct  Stege  de  Rome 
fondateurs  de  ce  prefent  collège,  qui  furent  Chancellicrs  de  Fra»^ 
ce  l'vn  après  l'autre ,  &  trefpAJferent  auant  l'accowpltffement  de 
cefîe  chapelle,  ceft-afçauoirledit  Cheualierle  n.  Juillet  1373-  &l^ 
Cardinal U  7.  Nouembre  V an deffufdtt^O' e fleurent  leurs  fepultu - 
res  aux  chartreux  lez.  Paris  j  ou  ils  ont  fondé  deux  Chartreux 
perpétuels . 

Le  premier  des  trois  frères  prcfents.^c'efl  a  fçauoir  Mefire  le  an 
de  Bormans  licencier  en  loixj  de  l'aa^e  dezo,  ans  y  chanoine. de 

Paris  & 


LIVRE     SECOND..     *  721 

P-^ris  à*  de  Chartres ^  &  çhancclhcrde  Beauuats ,  trefia/Ja  à  Sens 
tan  13  S  0.  le  dcuxiefme  lourde  Nouemhre^  &  depuis  furent  fes  as 
cy apportez.^ en feuelis.  .i.ît.'-  . 

Le  deuxief'mc  fiere ,  cefi  à  fçaHoir  Me f ire  Bernard  Seigneur  de 

Dormans  Cheudlierj  Chambellan  du  Rq)  Charles  le  .^uint^trefpaf- 

fa  a  f-aris  en  lanuier  1^81.  mis  d*  enterré  de/on  commandement 

auec{cs-.pauures  au  cimetière  S.  Innocent  k  Paris  ^d'  ordonna  cy 

ccjle  immoirepourluy. 

Le  ^roifiefmefiere,  c'ejîafçauoir  Mai/Ire,  Regnault  deDormans 
Archidiacre  de  Chaalons ,  Chanoine  de  Paris ,  de  Chartres  (jr  Soif- 
fons ,  Confeiller  &  Matftre des  Requeftes  de  l'hojleldu  Roy^gijl  icy, 
qui  trefpajfa  à  Paris  au  Mots  de  May  1386.  &  ont  les  jreres  dejfuf- 
ditsplufieurs  biens  0-  rentes  donné  a  ce  prefent  collège  pour  leur ja- 
lut.  Enrepos gifent  leurs  âmes. 

Du  coflé  de  Midy  fbubs  les  pieds  à^s  trois  femmes  efl 
efcrit.  , 

Trium  dominarum  hic  inhumât  arum  prima ,  quondam  reliqua- 
Yum  duarum  mater  erat, domina  leanna  Baube^dominade  Dorma- 
no  &  de  SilliacOj  vxor  olim  defunoli  nobilis  viri ,  domini  Guillel- 
Tniydominide  DormanûMiliits^germaniJratris  bonx  memori£  do- 
mini loannis  de  Dormano  Dei  c^  faricld/edis  Romande  ecclejid  Car- 
dinalis^huius colUgq  fnndatorurri  é" alteriu-i pofi  alterum  Cancel- 
lartorum  Franctje.  J^ud  domina  decefit  an  no  domini  14  Of.  die  14 . 
menfis  Nouembris.  Secunda.  O'C,     Tertia .  0"C. 

Lereftenerepeutlire,pareequei*elcritureefttcucevree. 
Et  au  deiîus  de  leurs  tefles. 

Des  trois  dames  quicy  dej/oubs  gi/cnt.  yla  première  iadis  ?nere 
des  deux  autres  ^ejl  oit  Madame  Jeanne  B  aube, dame  de  'ùorman^S', 
O'de  Stlly ,  ^^  fon  njiuant  fcmrne  de  feu  Noble  homme  Mcfire, 
Guillaume  y  Seia^neuv  de  tiormans  cheualier  y  fiere germain ,  de 
bonne  mémoire  Mefite-  lean  <^V  Dormans ,  par  lagiçaçe  de  Dté.f^\. 
Cardtnd.du  fainci  Sieg<  de  rKome^fundatci^rsÀ^  çç pre/int  colle^ 
geô' chance  Hier  de  France  l'-vn  après  taufre  Jaq^elle  dame  tref^ 
pajfi  l\vû  de  nûJlre,^(,igneHr  140s.  le,  quatQXt4efme_dM  ^^'ois  de 
Nouembrc.    -yr-^   -.r,^-r,«j-.  •   -/j  ^-i  ^  ,a-,.v^,  r,.;^ 

La  fccQf^de  dame  fillf  d\icçux\  Mefire  Guillaume  cf  Madame, 
Jeanne  Baube ,  efioit  Madame  Jeanne  de  'Dormans.^dame  de 
PailUrt ,  iadis  femme  de  feu  Noble  Jjûmme  Mefire  Phtlli- 
bert  3  Seigneur  de  Patllart,  Cheualier  &  Confeiller  du  Moy 

YYyy 


7U  V  N  I  V  E  R  S  I  T  E'  D  E   PARIS, 

npfire  S  ire  s  &  Prefident  enfon  Parlement  à  Paris ,  LiquelleT>amc 
ire/pa/pi  l'an  de  noflre  Seigneur  1400. 

Et  il  tierce  Dcime^anjîi  fille  d'iceux  Mejîire  GuilLiume  O'  Mada- 
me îeanne  Baubc ^efioit M adameT de  de Dormans  Dame  de  S. li nef , 
Crc.  ladà  femme  defen  noble  homme  Mettre  Robert  de  Nelle^Sei- 
gi'iCHfde  S  aine  f y  d^c.  Cijanceltkr,  ^€.  laquelle  dame'tref^affk  l*an 
de  noHy€  Seigneur  j s  TP'  l^  ^^'  iom  dJ octobre .  Priez.  Dieu  pouf 
leurs  Afnes. 

Entre  la  porte  du'ebllegè&î  la  chapelle,  fe  voit  vnelamede 
ciiiare ènchàiîèe deux  poukr-esanât  dans  la  muraille,où  loue 
eicrits  ces  mots.  iv^^xx-^..  .  -<.^:. 

Cejlle  CoilegédeT>brmans, 

De  Vautre  coftë  du  collège  dans  laruêrainâ:HiUire,Te 
voit  vne  table  de  pierre  attachée  contre  le  grosinur  du 
corpçdc  logis,  du  font  k^' ar'/noiriesdudiflGard'inal fon- 
dateur, d'vn  coftë  defdites armoiries  lonro-rauczces  mots. 

Collegium  JchoUrium  de  Dormnno  ,  olim  per  Référendum  in 
Chrîfiimp patrem ibon.t memoriA dominum  loannem  de  Dormano 
fancîd  Ronrand  Eccîejî.t  Preshyterum  Cardïnalem  ,  quondam^ 
Epifcspum  BelUacenfeJffdum  ipfe  viueret  fttndâtumj  chïhs  anima 
Requtefcatinface,  '  Ancien.  '■'■"' 
-Vir^?.V.:>v<'A^'/e^  iv^De  l'autre  coftë- 

C*^  le  Collège  des  Efcholiers  de  Bormans^  fonde  par  de  bonne 
mémoire yM onjieur lean de  Dormansyluyviuant  Cardinal,  Pnfire 
du  fainB  Siège  de  Rome,  &  iadisEueJ^ue  de^^  Be^i/iUMS ,  En  repos 
fott  foname,  Ame'f^:-^'^^  -^^^  '>:'^  c'.L'oL  •"£  :l 
-  Apres  le  decës  dudit  fleur  Cardinal  &  de  MiledeDor- 
mans  Euelquede  Beauuaision  neueu  :  procez  eftoitpreftà 
le  mouLioirentrc  Médire  Guillaume  de  DormansEucique 
de Meaux, frère  dudit  Mile (3c  iean  Abbé,  6c  le  Conuent  de 
fain<sl: fea'nkicJ^^Vi'g'nei  pa^tron duditCoUegës  pbiir  letaitde 
la  preienta'tion  él  collariondcsbourres  :i¥iàis  ils  fe  feroienc 
accordez  ,  Q^i  a  l'cAbbé  appartichdroit  à  touftours  la'pre-- 
fentation,ôcla  collation  au  dicmaiftreGuillaumeluyviuanr, 
ôcapresfondecésàlaCour  de  Parlement,  cnfcmble l'audi- 
tion des  Conpteç,vi(iration, punition,  corre(ftion,rurpen- 
lion, deftJcution  &au-tre ordination  oii dilpofition  quand 
le  cas  requerra.  Ec  d'autant  que  Jadicle  Coura  d'autres  af- 
faires 6cempsichemens,  elle  commettra  deux  dcfdics  Sci- 


LIVRE  SECOND;  /  ;  '  ,713 
gncursd'icelle  Cour,  qu'elle  voudra  pour  ce  faire  :Iefquels 
auront  toute  puiflance-.Cequi^efté  paiïe  par  Arrell  de  la 
Cour  du  17.  May  1389.  du  règne  duRoy  Charles  cinquieimc, 
leneufîeime,&alal"uppUcationdesde(îufdids,  &  des  mai- 
ûre  5c  bourfiers  dudit  collège,  Se  des  exécuteurs  du  TelU)- 
mcn  t  de  feu  Mcilîre  Mile  deDormans,a  ellcpaiîc  par  Arrcfl 
du  grand  confcil  donné  àMclun le  i^.  Septembre  audit  an, 
^  a  la  fupplication  deldidh  M.  ôc  bourfiers ,  a  ,cf\:é  aprouué 
pariePapc  Clément/.  donnéàAuignûnlci3id€sKalendes 
d'Aouft,  l'an  14.de  Ibnpontrficâc.       .  c 

En  l'an  1555.  leii.  lanuicrs'cftahtiueuproccs  entreM.  Ni- 
cole Charron  Principal  du  collège  ôcMaiftre  Nicole  Hue 
quipretendoit  ladicle  principauté,  par  ce  que  Charton  n'e- 
Itoit  Prcilre ,  iuiuant  les  ftatutz  ;  lacauie  erîant  plaideeen  la 
grande  chambre,  où  il  y  auroit  eu  plufieurs  interucotions, 
tant  des  bouilîcrs,  que  des  parents,  des  fondateurs,  &  ha- 
bitans  de Dormans, pour iapreference des  bourfes& autres 
auec quelquesinformationsfaidescontrc Charton  Princi- 
pal ôc  autres  duditcollege,  la  Cour  ordonna  que  Charron 
iè  feroit  promouuoir  aux  fain tes  ordres  de  preftrifej^to  &c. 
Que  les  parens  defdits  fondateurs  fcroient  préférez  aux 
bourfes  2c  à  toutes  offices  ôcdignitez  du  collège,  &:  après 
ceuxdulieu  de  Dormans:  &  pour  le  regar^jj;  des  informa- 
tions,^ Cour  lésa  rjenuoyez  par  deuerslesrtfôrmateursdu- 
dit  Collège,  qui  font  ceiix  quela  Cour  a  commis  &  députez 
pour  l'audition  des  comptes, p.uniti6n,corredion,'ôv:c. 
.    En  confcquencc  de  cet  arreft  dcrniei^i  &.dece  premier 
accord  pafle  par  arreft,  tant  delà  Gourque  du  grand  Cou- 
feil,Moniîeur  le  premier  Prefidentle-Maiftrc  6c  Charles  de 
Dormans  lignèrent  vne  ordonn,ance  le  tz.  luin  1556.  par 
iaqueile  efteniointaii  premier  Huiiîicr  ou  autre  Sdro-enr  liar 
ce prernier requis, faire  camraandemenc à  Robert  Remv  & 
îerofmeTiuerny,ioy'difantPjrbmoteLirdcrOfficiaI  de  lofas 
en  l'Eglife  de  Pans,  6c  autres  qu'il  appaariendra  d'apporterôc 
mettre  par  dcuers  eux  les  charges  &  informations  lefquel  les 
ils  prétendent  auoir  cfté  faides  à  l'encoutrede  Charton, 
Principal ,  Viguier Rcgent& autres  rpoiVrparJênx  lefdides 
informationsveucs^&c  en  enfumant  ledJt  ar^reft ,  eïlre  faid 
droit  aux  parties:  Et  cependant  defcncesertrefaides  audit 

YYyy  ,j 


7H  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 
officiai  de  n'entreprendre aucLineiurifdiclion  ne  cognoif- 
lance  fur  les  delîuldids  Cnarcon,  Viguier  ou-aucres  ftip- 
pos  dudicl  collège,  &:ccdedans  le  lendemain  dadid  lour 
pour  toutes  préfixions  5c délais  jmefnies  dcfence  eftrefai- 
cte audit  Remy  àc ?.ucresqu'il appartiendra,  ne  faire  aucune 
pourfuite  ailleurs  que  pardeuanc  eux,  pour  raiion  du  diffé- 
rent deldicle^  parties, figné  G.  le  Maiilre,  ôc  C.  de  Dor- 
mans.  Lefquels  Arreftôc  Ordonnances  m'ont  edé  commis 
niquez  en  bonaefornie&:autentique:donti'enayicy  feu- 
lement mis  vn  petit  fommafre  auec  la  datte  d'iceux  pour 
prouuer  les  pnuileges  qu^onc  les  bourliers  de  ce  Collège, 
qui  Ibnt  (oubs  la  piocection  2c  {àuuegarde  de  la  Cour  ds 
Parlement. 

Maiftre  Nicole  Camuzat, en  fonliure  intitulé  Fromptua- 
riumAntiejuitatumTricaJnn^  Ditecejis ,  partie 2.  au  Catalogue 
dcsEucfquesdeTroye,  raporre  le  tellamerft  deReuerend 
père  en  Dieu  Eflienne  de  Giury ,  faid  en  l'an  1416.1e  16. 
Auril.  Par  lequel  entre  autres  laiz,  il  donne  au  Collège  de 
Dormant,ditdeBeauuaisJ4o.liures  x.ouxno\s.  Lego(tntjuit) 
Coliegio  de  Dormano  Parifiis  m  CUuJo  BrunellifitOy  quadragintA 
iibrtti  Turonenfes. 

FondiftlonJié^ollege  Royal  de  noflre  Dame  de  Bajeux^  dit  de  . 
'^'^Mfire  Geritais  chrefiiefj:. 

MAiftre  Geruais  Chreflien,  natif  de  la  parroifle  de  Ven- 
desdiocefe  de  Baycux  en  Normandie, aagé  de  quinze 
àfeizeans,vintà  Paris,amenâten  laiiïevn  fort  beau  Icuron, 
quelcfieurduditVendesenuoyoicau  Dauphin  Ican,tilsdu 
Roy  Philippesde  Valiois.,  &:  bucde  Normandie.  Lequel 
contemplant  ce  garfaad'vno  bonne phyfionom;ie, il  com- 
manda qu'on  le  fiteftudier  à  Nauarre.  Où  il  profita  tel- 
lement parle  moyen  de  iesel"tudes,qu'il  parumt  à  efire  Cha- 
noine des  Eglifes  Cathédrales  de  Bayeu:<&  Paris,  premier 
Médecin  &c  Phyficicn  du  RoyTres-ChreuienCharles  V.  de 
ce  norn,iurnômc  le  Sage,5c  acquit  plufieurs  maifons  es  rues 
d^Erémbourg,  de  Bne,autrementdicte  des  Enlumineurs,  ôC 
celle  du  Foin,derriere les  Mathurins.  Lefquelles  ilconuer- 
tic  caCollegc.quireuenc  encore  fonnom,ôcf'apelle  le  CoU 


L  I  V  K  E    SECOND.  725 

IcgedeMaiftreGeruaisChreftien.  £c  y  donna  desdifmes, 
rentes 6<:reucnus  pour  l'encrecenemenc  de  certain  nombre 
de  bourliers  :  Comrnc  appert  par  Ion  contrad  pâlie parde- 
uantNotaires  duChaftelecdeParisJcio.  Feunerijyo.  1570. 

.  Depuis  le  nombre  des  Bourfîers  a  efte  augmente  tant  par 
le  Roy  que  par  ledit  MaillreGeruaisGiirelhen.Lequelauiri 
Ieurordonnades{latuts,qui  onteiléconHrmezôcapprou- 
uez  par  le  iaincc  Siège  Apollolique  :  A  inil  qu'il  appert  par  la 
bulle  Subplurnhoy  gardée  au  threfordudit  collège,  qui  efl:  du 
Pape  Grégoire  vnziefme^donneecàAuignon  le},  des  Calen. 
des  de  Septembre,  Tan  6.  defon  pontiticat.quieftoit  de  lin- 
carnation  1377.  addrefleeàReuerendpereenDieuAyme- 
ric  deMainach,  Euelque  90.  de  Paris,  comme  ordinaire  des 
lieux. 

;  Le  Roy  Tres-Chreftien  Charles  V.  a  de  beaucoup  aug* 
mente  le  collège,  par  la  donation  qu'il  y  a  faides  des  dilines 
de  Saine  ville  &deCaenchy,pour  la  fondation  de  deux  bour- 
fiers  en  Mathématique,  &:auec  ce  a  donné  à  la  Chapelle  du 
collège  vn  reliquaire  ou  ioyau d'argent  doré,  dans  lequel 
il  y  a  de  la  vraye  Croix  de  noftre  Seigneur.  Sur  lequel  eifc 
cfcrit&graué  ce  quienfuit. 
•  -  Charles  pdr  la  grâce  de  Dieu  Roy  de  France:^  V,  de  ce  nom  ^  a  don- 
né ce  ioyau,  duccla  Croix  qui  efi  dedans ,  aux  efchoUiers  du  Diocefi^ 
de  nofire  Dame  de  Bayeuxje  14.  Fet^rier  is7^. 

LeditRoyaaunireceu,aucl;orizé  &  approuué  la  fonda- 
tion duditcollege,&:  l'en  eil  retenu  le  nom  de  fondateur,  6c 
a  donne  la  charge  6cpouuoirà  Ion  grand  Aumofnier  de  con- 
férer les  bourfes  du  collège  en  fon  nom  :  ainii  qu'il  emporté 
au  Code  Henry, art. 2.  de  l'office  du  grand  Aumolhier,&: 
comme  plus  cl  pl-ain  il  eft  contenu  en  la  déclaration  dudict 
Roy,  deîaquelle  la  teneur  enfuit. 

Caroliis  Bei gratta  Francomm  Rex  ad perpetuam  re't  mémo- 
riarn.  Cnm  dilccim  fid.chs  phyfictu  nofter^  M  agi  fier  Gerttafius 
Chriflianîii ,  Canonicm  B.uoccnfis  ac  Panfienfis  y  ô'c.  Notnm  fa- 
cimtis  vnitterfis prdfenîtbns  é"  frtnris ,  quod  nomen  C^auclorita- 
tem  fundatoris  ipjliis  callvgi/  fnmenda  duximas  d^  retinenda  : 
dolentes  O"  fer  pr.t fentes  ordinando  concedentes  ^  ma^uLintcs 
exprcjfèy  quod  eleemofynarias  &  fubeleemofy narine  noflrï  &  fiic- 
cej for um  ncfiror lira  FracU  Regum  qui^rotempore  fuennt.ip forum 

YYyy  iij 


53 


Î3 


7î<  V  NI  V  ER  SITE'  DE   PARIS, 

clcemofynaYîj  dr  fnb  clccmoj^n^rij  tcnentes  ûut  gercnîes  officia 
ndmînîfiYi>tiûnis  &  colUtioyns  hurfarum  di^t  collegfj,  ac  illudvïji^ 
tAndti&dcfectus  {fiqui  m  eo  fuerint)  cerrigendt ^&  qu£cumque 
alla  ïuxtd  formam  &  tcnorem Jlaîuti  fdcïcndi  &  €:<:crccndionm 
infe  omnino  r c ciblant  &  ûjfumrrnt  ^  nnllâm  Ju^er  hoc  cxcufaùents 
?pateriam  p rofequentcs.-  ^u^  od  z-tjirmum  é^fia lilepcrfcîuoper-  ' 
ri'uereîjnofirumfYdfcntthiisiiterisfecimuiappoïnJ^giUum.'Datum 
Parijiusmatfc  AprilisyAnnoBommi  13'^ S.  RegmnjcYonoJiri  is* 
Sic   signata  ter  Regem. 

TOVRNEFR. 

A  iceux  doncques  grand  Aumofnier  6c  Souz-aumofriier 
(  qui  eft  le  premier  Aumofnier  duRoy)apartiencla  viiiration 
^  reformation  du  collège,  luiuantmeimesles  Ilacutsfaicls 
en  l'an  1 570.  par  Maiftre  Geruais  Chreftien.  Mais  iceJuy  a)  ac 
depuis  velcu  douze  ans, &e>:pcnmentc  que  les  affaires  d'im- 
porcancelesempefchoientdevaqueràcelles  du  collège,  il 
ordonna  le  4.  lanuier  1381  .vn  nouveau  officier  qui  feroit  nô-. 
ïxiéU^gifteYclecîtu  ou  prouifeur.  Lecpel  feroit  pour  ledi«i 
collège  tout  ce  quiefl  de  la  charge  deldicis  Aumofniers ,  au" 
cas  qu'ils  fuflentelongnez  de  Paris  de  cinq  lieux ,  ou  de  telle 
diftancequ'vnpoftulantoupourfuiuant  bourle  audit  col- 
legenepuiflballer  &:  venir  deParis  en  vn  iour.  OuaufTis'ils 
eftoientà Paris,  ôincvoululFentounepeuflent  s'employer 
àlavifuation,  reiglement&prouifiondudit collège. 

Le  collège  cflaffeclë aux  eftudians  du  DiocefedeBayeux 
le  corps  duquel  eft  compofë  de  2,6.  bourfiers,diuiiczen  deux 
communaucez,rçauoir  deTbeoIogieôcdes  Arts. Les  Artics 
font  douze  &  le  principal.  La  communauté  des  Théologies 
comprend  huicl  eftudians  en  la  faculté  de  Théologie ,  deux 
en  Médecine,  vn  en  décret,  &:  deux  de  fondation  du  Roy, 
lefquelsfontcn  Mathematicquc. 

Il  yaaudicl;  collège  vne  belle  riche  &  magnificque  librai-» 
rie.  Les  Artiens  doiuent  fi  bien  eftudier  que  dans  cinq 
ansil  fc rendent  capables  depafler  maiftre  es  Arts  :  Autre-^ 
mcncd'eftrepriuez  de  leurs  bourfes:  Comme  auililes  The-t 
oloc^iensboUrfiérs  ontfept  ans  pour  parucnir  à  eftre  licen^ 
ciezêcapresâ  prefcher.  Des  deux  Mathématiciens  fondez, 
deparle  Roy  Charlesle  Quint,  l'vn  doit lirepubliquemcnc 


LIVRE    SECOND.  727 

aux  eicholles  de  Normandie  en  la  rue  du  Foarre,  &  l'autre 
au  collège  de  MajitreGeruais. 

•  Et  les  deux  eiludiancs  en  Médecine  qui  entreront  au 
cours  dedans  quatre  ans,  feront  licenciez  dedans  fix.  Autre- 
ment lontpriuables  de  leurs  bourics. 

Q^ant  au  Decretiftc,  il  ell  reiglc,  pour  le  regard  de  ià 
bourfe  de  de  certains  priuilegcs,  comme  i'vn  desbourfiers 
Théologiens. 

Ilslonc  trois  qui  ontlafuperintendcnce  duc.ollege:  C'efl 
àfçauoirle Prieur,  le  prmcipal,  ^  le  procureur.  Le  prieur 
ôftcfleutous  lesanslciourS.  Luc,i8.  d'Odobre:  &  quatre 
iours après,  le  procureur  .  Le  Principal  n'a  point  de  tempi» 
prefîx  ,&  ell  perpétuel  en  tai/ant  ion  deuoir. 

La  chapelle  Judicl  collège  fondée  6c  dediee  en  l'honneur 
delà  treliaeree  oc  immaculée  Vierge  Marie,  eflvne  des  mi- 
eux feruie  de  l'Vnmerlué.  Il  y  a  deux  Chapellains  en  tiltre 
eccleHaflicque:  Leiquelsioncprinsdc  la  communauté  des 
eftudians  en  Théologie,  ou  en  défaut  de  celle  des  Artiens, 
Se  prefentcz  à  l'Euelque  de  Paris  parle  prouifeur  du  collège, 
pourenauoirletcresde  collation.  En  icelle  chapelle  il  y  a 
meiFeordmaire^perpetucIlepar  chacun  iour,  à  toutes  les 
fefles,matincs&  heures  canoniales  folênellernent  chantées, 
auecchappeshonefles,  félonie  reuenu  de  la  maifon.  L'on 
y  célèbre  auec  grande  lolcmnité  le  premier  ioiir  du  moys 
d'Aouft  leicruice  6cla  fefte de  S.  Exupere(vulgairement die. 
S.  Spire)  premier  Enefque&:  ApollredeBayeux.  Lequel  fut 
cnuoyëcsGaulespariàincT:  Clément  auec  S.  DehYs,faincl 
SatLirnin&fainclMarcial,  lors  que  Domitian  tenoit  l'Em- 
pire des  Romains. 

Ledit  maiflre  Geruais   Chreilien  eflant  Chanoine  des 

Eglifes  Cathédrales  de  Bayeux  &  de  Paris,  a  foildé  plufieurs 

objts&faluts  en  TEglife  de  Bayeux,  où  fon  corps  repofè. 

Etauiîi  vnObitfolennelà  nollre  Dame  de  Paris.    Auquel 

tous  les  bourfiers  dudit  collège  affilient  en  habit.deeenrA 

J    leurs  facultez.  Lequel  fe  dicl  le  iour  de  fon  deccs,  qui  fut 

''    le  dixiefme  de  May,  l'an  1 3  §  1.  à  Bayeux  où  Con  corps  cfl 

•'   inhumé,  ôc  fonamcioiiitde  la  feUcité  éternelle  en  la  terre 

'    des  viuans,  .  ''' 

\\ 


7-' 


VNIVER.SITE'   DE   PARIS, 


FûT^dâtion  du  Collège  de  Damuille. 

LE  Collège  de  Daiinuille  ,qui  cft  en  la  rue  de  la  Harpe, 
deuan  d'il  t^liiefàinâ:  Coi-me&laincl  Damian,ae(lcfon- 
de  en  Tan  1380.  par  Michel  Daimuille,  Chanoineôc  Arche- 
diacrv*  de  Noyon  ,Conit;iller  du  Roy  en  ion  confeild'EildC 
6s:Priuc,tantcn  fon  nom  que  comme  exécuteur  des  ceila- 
nu'ncsdcGiraidDaimuille,EuelquedeTherouenne,depuis 
d'Arras ,  6cen  fin  Archeucrquc  de  Cabray,  &: de lean  Daim- 
uille Chcualier,  Seigneur  de  Buyeres,&:  d'Auflbnuillier,  ôc 
maiftrcd'Hollel  du  Roy  Charles  6.  Lequel  trefpalla à  Paris 
le  10.  Mars  137).  2c  e(l  enterre  en  l'Egliiè  des  Chartreux.  En 
cccollegeilydoit  auoir  douzebourfierSjy  comprenant  le 
Principal  &  le  Procureur.  Et  font  fondez  enpremierlieu 
pourprier Dieu  pour  lame  dudefFundIean  RoydcFrace, 
&:pourron  fils  Charles  cinquiclme,  lors  régnant".  Defquels 
ledit  Michel  Daimuille  eftoit  Confeiller  enfeidicsConfciIs 
d'Eflat  &:  Priuë,&  après  prier  pour  leurs  fondateurs  &  bien- 
factcurs.  Lequel  Michel  Daimuille  fit  ériger  au  coin  de  la 
rue  de  la  Harpe  l'Image  de  noftre  Dame^cAilcs  effigies  defdits 
Roys,  lean  &:  Charles,  ôc dcfdics fondateurs, quiprefentenc 
lePrincipal&bourfiersaufditsRoys^ôi  iceuxànoflreDieu 
porte  par  la  Vierge. 

Fondation  du  Collège  de  Cornoudtlle. 

LE  CollegedeCornoùailk,  en  Latin  Corifopitenfey  Ç\s\ 
Pans  en  la  rue  du  PIafl:re,aboutiiïant  à  la  rue  Garlande, 
deuant  la  rue  du  Foiicrre  a  efté  fondé  par  deux  Bretons  du 
dioccfe  de  Cornouaille  en  la  balle  Bretagne  en  l'an  1380.  Le 
premier  fut  M.  Galeran  Nicolas ,  dit  de  Graïua,  ou  de  Gre- 
i}e,qui  y  fonda  cinq  bourfiers.  Ecledeuxiefme,maifl:relean 
deGuyfcu,DocleurcnMedecine,  6c  Chanoine  des  Eglifes 
de  Paris,Nantes  &  CornoùaiIle,qui  y  adioulla  quatreautres 
bourfierSj&lidonnafamaifonoiieftde  prefcntle  collège. 
Et  d'abondantluydccedé,  les  exécuteurs  de  fon  reftamenc 
rapportèrent  qu'outre  la  fondation,  il  auoit  laifîéplufieurs. 
rentes  admorties  &:  non  fubiedcsà  aucuneredcuancc.  A^ 
raifbn  dequoy  duconfentement  d'Aimery  Euefque  90.  de 
Paris/utinfl:ituévnnouueI2ceinquiermebourfier:quifonc 

enfcmble 


LIVRE   SECOND.  729 

cnfembledixbourfiers'.lcrquels  ont  chacun  quatre  fols  p.a- 

riiîsparicmainepourIeuraycIeràviure,&  font  logez.  L'in-  » 

flicution, correction, 6c  depoficion  (fl  befoin  eft)d'iceux, 

appartientài'EucfquedeParis.  Lequel  toutefois  n'en  peut 

admettre  i'ils  ne  font  du  Diocefe  de  Cornouailie.  Et  à  leur 

entrée  ils  ne  doiuenc  que  vingt  foIspanfis,pourcflrecoa- 

uertisà  la  réparation  êc  cntretenemenc  des  vtenfiics  de  la 

maifon.  Trois  ans  leur  font  cocedez  pour  eftudier  en  Gram- 

maire, ôc  après  cinq  ans  pour  paruenir  à  eftrelicentiezou 

maiftres  es  Arcs.  Que  d  en  ce  temps  prefcric  ils  ne  font  le 

deuoir  d'elludicr,  on  les  peut  chairer,&  en  prendre  d'autres. 

L'examinateur  de  leurs  capacitez,efc  le  Chancelier  de  Paris. 

L\'n  d'iceuxbourfiersdoitefire  Preftrefeculier&non  Re- 

]igieux,auantqued*efl;rechoifî,cleu5^receudepartous  ou 

la  plus  grand  parc  des  bourfiers,&  prefenté  à  l'Éuefque  de 

Paris,pûur  le  confirmer.  Le  femblable  fc  doit  faire  à  l'ele- 

iflion  du  maiilre  des  Bourfiers  :  lequel  ne  peut  élire  eleu  fil 

n'ed  maiftrees  Arts.  EtquaucauPrcftre^fuiuantfa  vacation, 

iliuy  cflenioinc  d'efludier  en  droicl  Canon, ou  enfaincle 

Efcriture,pourautantdetempsqu'ilaeft:é  cy  deiTus  permis 

auxGrammariens6c  Artiftes  :  A  peine  de  priuation  de  fa 

bourfe.  En  conlîderation  aufll  du  faccrdoce  qu'il  exerce, 

au  lieu  que  les  autres  bourfiers  n'ont  que  quatre  fols  parids 

parfemaine,il  luy  en  efl:  ordonné  fix^^c  autant  au  procureur, 

prouifcur  &c  collecteur  du  collège.  Et  pour  le  regard  du 

diuin  fernice,  tous  les  bourfiers  lont  tenus  de  le  chanter  à 

haute  voix  6c  aucc  iloteles  Samedis àVcfpres  ^  Compîie,!es 

Dimanches,6^âtoutesiesfeilesfolennel!esdcl'annee.  Plus 

aux  tcfi.cs  de  faincl:  Corentin  &  laind  Yues.  Er  pour  ce  il 

leureft  commandé  d'apprendre  le  plain  chant  la  première 

anneequ'ils  aurôceflëreceus  bourfiers.  Aux  fufdiclesfeftes 

ilydoirauoiràVcIbres,  Matines  6c  à  la  grande Meile deux 

cierges  allumez, chacun  d'vneliurc  de  cire, &:  vnec;roiîe 

torche  de  quatre  liures  de  cire, pour  allumer  à  l'eleuation  du 

précieux  corpsScfang  de  noftreScigncur. 

En  la falle,en  la  chapelle,6cautres  lieuxoù  ils  fout  congre- 
gez,  ils  doiuenc  parler  Latin.  Q}h  fait  le  contraire  il  eRtaxé 
.n  payer  pinte  de  vin:  commeauiliceluy  qui  y  fait  tumulte  à 
payer  quarte  de  bon  vin.  Plufieurs  autres  tranferelîions  de       ^ 

ZZzz  ^ 


750  VNIVERSITE'  DE   PARIS, 

leurs  (laciTts  fc  lauent  &  effacent  par  celle mermeliqueuf^ 
autant  fuaue  aux  Bretons  qu'aux  Fiamans  :  lefquelsprenncc 
pouriniurejion  neles  plcigeà  boire  d'autant. 

Il  leurcfl  toutctois  détendu  de  porter  en  lenr  chambre 
pain,vin,ou  pitance  de  leur  portion  :êcne  pernoclerhorsle 
collège,  {ans  caule  légitime  ,6c  congé  du  mailh-edesbour- 
lîers.  Poureuiterprolixitéjieiaifîclesautres  llatutsrquilbnt 
cfcntsen  vn  très-ancien Imre  de  parchemm,quiae(lë  tiré 
de  leur  librairie,  où  il  eftoitcncliairnë:  commeappert  parla 
couuercure,  retenant  la  boucle  ôciatachc  de  lacbaifne. 

Fondation  du  Collège  de  Fortet. 

T  'An  i3c)i.  vénérable  6c  difcretc  pcrfonne  Médire  Pierre 
^  *  ^Fortet  natii  de  la  ville  d'Aurilhac  en  Auuergne, diocefe 
delaind  Flour,  6cClianoinede  1  Egli-fe  nolhc  Dame  de  Pa- 
ris. Ordonna  par  {oï\  teftamenc  élire  fondé  vn  collège  de 
fon  nom  Fortet.  Auquel  il  y  auroic  vn  Principal 6c  huiét 
bourfiers:  Delquels quatre feroicnt  des  pauuresenfans  na- 
tifs de  la  ville  de  Paris ,  6c  les  quatre  autres  feroient  de  ladite 
ville  d'Aunlhac, de  Tes  parents  premièrement,  ou  autre  de 
la  ville.  Sinon  du  diocefe  de  (aind  Fiour.  Et  a  elcu  pour 
fuperieurs  6c  eoliateurs  Meilleurs  du  Chapitre  de  ladiclc 
Eglife  de  Paris. 

Il  auoit  ordonne  que  la  fondation  feroir  faideen  famai- 
fon  des  Caues,qui  fait  le  coin  de  la  rue  des  Cordicrs  en  la  rue 
famcl:  lacques,  où  pend  pourle  prefent  i'cnfeignecela  Ma- 
gdcleine:  Mais  depuis,  Meiheurs  du  Chapitre  de  noftre 
Dame  de  Paris  ne  trouuant  ce  lieu  commode, achetèrent 
vne  maifon  ^  des  mafures  de  maiftre  Louys  de  Loilenois, 
Cheualier6cfeigneurde  Montagu:commcappertparcon- 
lyjj.  traclpaflele  Dimanche  penultiefme  lourdeFeuricr  1397. 
pardcuant  Tixier6c  Guerry  Notaires.  Et  eil  ie  lieu,  où  de 
prefenceflbafly  le  collège. 
i5j(j.  En  l'an  i;j6.  le  11.  lanuier.  Vénérable  6c difcrete pcrfon- 
ne, Meilire  Ican  Beauchefne,N ocaire  du  Chapitre,  à:  grand 
VicairederEgIiiedeParis,y  a  tondétrois  bourfiers, qu'il  a 
ordonné eftre  de  (q.%  parents  du  villagede  CorfeileSjOu  des 
enfans  de  chœur  de ladK^eEglife  de  paris. 


I 


LIVRE    SECOND.  731 

En  Tan  1560.  fut  reparc  &  recditîe  cecolicge,  i  70.  ans     iy^53. 
après  la  première  fondation  rainfi  qu'on  lidlur  la  porte d'i- 
ccl  uy. 

Anreli.icenjium  &  Forfeticx  famUi^  dccm  ^  D.  Tetris  Forîftus 
Panjknjis  Canofiicu^yhM  /ides pxcrattfimù  mufis  an7î0  Botvir.i 
rspi.  dtcauit.  PrudeHtiJst?nt  m^rutorcs  rutnofum '^Jfjtwulum 
rtfiituebjirst  anno  Dcmtai  is6o. 

En  l'an  1^78.  le  5.  Aoufl: ,  Vénérable  &  difcrete  perfonne     i^y^ 
MelIireNicoLisVuarin^iadis  principaldudic collège,^  Ab- 
bé de  Brenne,y  a  fondé  deux  bourGers,qu'il  a  ordonne  ellrc 
de  les  parents,  ou  du  village  de  Curlujdiocefe  de  Noy  on. 

Depuis  on  acheta  vnemaifon  , court  ^iardin  où  iouloir 
pédf  e  pour  enicignc  la  corne  de  Cerf,  de  Arnoul  delà  Fvucl- 
le  &  Ican  Griel, comme  liappcrtp.ir  lettres  paiiees  le  17.  May 
1415.  par  deuantChefdeiuile&:  de  Hardin  Notaires.  Et  là     ^4^5' 
depreient  eftbaiiie  la  grande falle. 

Et  cncoredcpuison  a  aggrandy  cecollegc  de  i'hoftel  de 
Merlssquieil  deuant  Montagu:  Et  de  l'hoitcldeNeuers, 
qui  eft  en  la  rue  des  Amendiers,oùpend  pourenfeignela 
Vérité,  entre  ledit  collège,  &.  le  petit  cimetière  S.Eftienne. 

Bu  Collège  de  Treguier. 

LE  Collège  de  Treguier  (que  MonlieurClîoppm  appel- 
le CoUegium  Oàfinoru??2,crTri^neticHm  }  a  elle  fondé  par 
maiflre  Guillaume  Soetmean,  ou  Coetmcan , Chantre  ce 
l'Eglife  Cathédrale  de  Treguier.  Au  village  deScureprcs 
Paris, il  y  a  vne  terre  nommée  Coetmean  du  nom  dudicl 
fondateur:  laquelleapparucntencorcsoudit  collège. 

Lesprcmiers  ftatuts  du  collège  deTrcguicr  ont  elle  faits 
au  colkgedeNauarre  le  1  -:.  de  luillet  1411.  Et  le  13.  Aoufl     ^4'^- 
cnfuiuant  publiez  aux  Mathurinsparle  Procureur  de  la  na- 
tion de  France  &  Vniuerfité  de  Pans,  en  la  congrégation  gé- 
nérale de  ladite  nation. 

Lcsnouueauxflatuts  fur  la  reformation  dudicl  collège, 
ont  cfte  faits  par  maiftrelacques  Spifame  Confeiller  en  Par- 
lement &Chanceliier  de  rVniuerfitc  en  l'an  i535.1e^.  iour     1^-3). 
delanuier.  Etfur  ce  Arrefthomologatifdela  Coiir,du  10. 
Mars  1 J36.  Exécuté  par  maillrc  Martin  Ruzé ,  auili  Coiéillcr     i^\6. 
ic  5. 10 m  de  May  1537.  1537. 

ZZzz  ij 


732-  V  NI  VER  SI  TE'  DE  PARIS, 

:  Telle  infcriptiûncltoitcydeuanc  fur  la  porte  du  collège 
dè-Treguier.  Collcgtum  frasrenfe  f^ndntum  nnno  Dommi 
1400.  Parquoy  appert  ledit  collège  auoir  elle  ifondë  des 
Tan  1400. 
1570.  A  iceluycoîlcgecnran  1570.  a  elle  annexé  vn  autre  petit 
collège  des  Brctons,nommc  de  Léon*,  autremct  de  Kairem- 
berc  prcs  (aincl  Hilaire ,  6c  n'y  a.qu'vnc  bourie  qui  en  depcd. 
En  fan  1610.  leditcollegede Treguieracilcmisparbas, 
pour  la  conftruction  du  nouueau  collège  Royal,  comme 
nous  dirons  cy  après. 

'i'-'.j  .  Des  Collèges  de  Rhe'tms  &  Cocijuerel. 

T'^Hoftel  de  Bourgongne  eiloit  anciennement  au  mont 
'*~'fainâ:Hilaire,enuironnédesrucsdeBourgongrte,Char. 
tiere,desfcpc  Voycs,  ôc  du  clos  Bruneau.  Duquel  la  bafTe 
court eftoitrellenduc  du  collège  deCocquerel,ainiî nom- 
mé par  maiftre  Nicole  Cocquerel  natif  de  Montereuil  lur 
la  mer,qui  y  tenoitiespctites£lcholles,&  lequel  par  iubti* 
Jitc,delocatairef'enrendirpropriecairc,&  en  celle  qualité 
Icvendità  maiftre  Simon  du  Gaft,  qui  eut  pour  fucceilcur 
nuirtre  Robert  du  Gall,  fon  neueu.  Et  de  telle  vfurparion  fc 
fon cfufcitezplurieur,":procez,queielai{re  pour  venir  traictcc 
decegrandHoftelde  BourgongnCjlimitécommedideft, 
lequel  Philippes,  Comte  de  Neuerséc  de  Reteil,  Baron  de 
Douzy,^  hlsduDucdeBourgongne,pàrpartagefaitauec 

'4^^-  /es frères, pofl'eda entièrement:  &  en  l'an  1412.  le  douzief- 
nieMay  en  fit  vendition  ,  enfemble  d'vnc  mafure  ôc  place 
vuideefiant  à  l'opofiteôcdeuantla  grande  porte  dudidiio- 
ftel,àreuerendpereGuyde  Roye,  foixancehuidiefme  Ar- 
cheuefque  de Rheims:  Lequel  le  conuertit  en  collège,  que 
l'onfurnommecncoresde  Rhcims.  Oii  il  fonda  quelques 
bourfes,c'cftàdiTepenfionsatïecleesâi'entretencment  de 
certains  elcholliersd'icelle  ville  ou  prouince.  Mais  en  l'an 

1418.  H^S-  que  Paris  fut  pris  des  Anglois,  par  lafaclion  du  Doc 
de  BourgongnCjCe  collège  fat  pillé  &  ruiné:  ôc  demeura  de- 
fcrtiufquescn  Pan  i443.qucle  Roy  Charlesy.y  vnitlecon- 
tigu  collège  de  Rethel,iaclis  fondé  par  Gaultier  de  Launoy, 
Cheualier.  Laquelle  vnion  auectousfesreuenus,la  Cour 
deParlemenc  confirma  le  4,  Mars  1444.  Monfîeur  Choppin 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  733 

en  Ton  5.  liure  de  Sacrafolnm^tit.s.^rt.iô.  appelle  cecollege 

Leluldit  Guy  de  Royc,auouefl:é premièrement  Eucfque 
de  Verdun, par  i'efpace-de  trois  ans  &:  demy  Jansiamaisy 
auoirfaitleiour:  &:  depuis  il  fut  Arcbeueiquc  dcRheims. 
Iceluy  comme  il  i?acliei1iinoicauCondle^e  Piles,  ôcpailbic 
par  VoLitres,  à  quatre  lieues  de  Gennes,enpenrant  appoin- 
ter ion  Mareichal  qui  querclloïc  auec  celiiy  de  la  ville ,  il  fiit 
traniperce  d'vn  dard  ou  iauelot  droitau cœur, &  mourut 
fans  parlcrrComme  recite  en  la  vie  maiftre  Richard  de  Vvai- 
leboui  g,  Archidiacre  de  Verdun, liure  ^.  des  Antiquitez  de 
la  Gaule  Belgicque.  fol.444.pag,  i. 

Pouri'vnion&L  incorporation  perpétuelle  du- pettt eollc- 
gedeRethclpourlesRhetelois,&  aulîî  des  quatre  bourfes 
fondées  par  Madamoilèlle  leannede  Brefles,  pour  quatre 
clchollicrsdu  Comté Porcien, au  grandCollegede  Rheims 
fort  ruiné  &  appauury  par  les  guerres:  Le  Roy  Charles  j, 
fit  fon  ordonnance  ,  laquelle  Morel"  tte$-d ode' 'Principal 
dudu  Collegca  fait  imprimer  en  Tannée  1607.  &  cft  telle. 

Ordonnance  du  Roy  Charles  VII.   touchant  le  Collège  de 
Rheims  ^ fonde  en  l'FniiierJtté  de  Paris  y  1443)  - 

(^  H^A  i\  L  E  s  par  la  grâe^'-dcDiéu  Roy  de  Prkm"^^  •  S'^à- 
^j  uoirfaifonsàtouspreicns&aducnir,eft;rcvenuàno(lre 
eognoilîanceparlarelationdenoftreaméôcfealConfeiller 
&  ConfelTeur  i'Eucfquç  de  Caftres,  6c  de  pkifieurs  autres 
perfonnagqsdu  diocefe  de  Rheims.  Qu^eil  noftre  ville  de 
Paris  a  pluiieurs  beaux  &  notables  collegeS;qui  de  long  têps 
&  anc  iennement  on  tefte  fondez,  les  aucuns  par  nos  prede- 
cclFeursRoys  de  France  ,&.  les  àii très  par  congé  ôciiceiice 
dcnoldits  predecelFeurSjp^r  pkifieurs  notables  perfonnes 
dediuerseftacs,  A  fin  qu'en  iceux  Collèges ftHîènt  recueil- 
lis, reeeus&  logez  pauureselcholliers  vcnansa  Paris  de  di- 
tieriespartit^s  de  noflre  Royaumepour^ftu'dier&acqucrir 
iciences&  degré,  &:  profiter  es  facultez  de  noftre  fille  i'Vni- 
uerfitedenofuedide  ville  de  Paris  chacun  (elon  fa  nation, 
pays,prouince&diGceié  efdits  collegè-s  ^^  ce- fondez ôcor- 
•  donnez  :  &  efli'vne  deschofeaq^ui  plusi^^treccnu  &  entre- 

Z  Z  z  z  iij 


7)4  V  N  î  V  EK  S  IT;E'  DE   PARIS, 

ticntîadicle  Vniucrfiré  en  vigueur.  Et  entre  les  autres  collè- 
ges futudis  par  M.  Gaultier  deLaunoyfûndéennoftrcdite 
ville  vo  colicgc  nommé  le  Collège  de  Kiietel ,  pour  recueil- 
lir les  pauures  ef choliers  ôc  maiftrcs  du  pays  de  Rheteloii ,  ôc 
du  pays  d  enuiron,  qui  lèroient  du  dioccfe  de  Rheins,à  l'or- 
donnance de  TAbbe  de  lain  et  Denys  de  R.heins,ôc  du  grand 
Prieurdefainct Remy  dudit  Rheins,&:  pourla  fondation 
d'iceluy ,  6c  habitation  defdklis  elcholiers  defdids  pavs  ôc 
dioce(e,  leur  bailla  l'hollel  dudiel  collège  &  fixliuresdix- 
hulSt  lois  parifis  de  rente  ou  enuiron.  Et  que  lemblable- 
nien c  feu  leanne  de  Brellcs  Damoifelie,  fonda  quatre  bour- 
fes  pour  quatre  efcholiers  de  la  Comté  de  Portien  &  du 
paysd'enuiron  âtï.Diocefcde Rhenis,rercrué  à  elle  6câ  ics 
lucceiîcurs  la  collation  deidides  bourfes,  pour  la  fonda- 
tion defquelles  ellcdonna certains  heritagesà  elleapparte- 
nans  allis  à  Vclly:  &  pourcc  que  n'a  pas  long  teinps,n'y  auoic 
a^acun  collège  pour  les  efcholiersdelaprouince  ou  diocc- 
fe de  Rbcins ,  quiporta  le  nom  de  Rheins, qui  eft  la  princi- 
paleprouince de nollre Royaume, feu  GuydeRoyeenfon 
viuant  Archcuelqucde  Rheins, délibéra, &.  parlontcfta- 
ment  ordonna  élire  faid  &.  fonde  ennollredide  ville  de 
paris  vn  collège  qui  feroit  nommé  le  collège  de  Rhcins  :  au- 
queWéroient  recueillis  &receus  Us  efcholiers  dudit  dioce- 
fc^  prouinces,par  la  formeôc  manière  plusàplein  conte- 
nus ésordonnances  fur  ce  faites,  pour  l'habitation  &  fonda- 
tion! duquel  ledit  Archeueiquc  lailîa  certaine  grande  fom- 
me  de  deniersàfes  exécuteurs, léiquels  enfuiuancTordon- 
naacc  dudid  Àrcheuefque,  ont  depuis  acheptc  vn  bel, 
grand, noble  &  Ipacieux  hoftel  amorty,&  lequel  ne  doit 
que  fept  deniers  de  fonds  de  terre ,  6c  auiîi  achetèrent  plu- 
sieurs rentes  5i:reuenus,&:iirentaudithoflel  pi  ufieurs  répa- 
rations 6<  édifices  pour  iceluy  approprier  à  l'vlàncc&:  habi- 
tation dcsefchohers  qui  y  demeurefpot,ôcy  in)n'entôv,in(li- 
tuerent  Maiflçe  particulier,  Procureur  ^  Chapellain,  &le 
garnirent  d'ornemcns, de  Chapelle  èc  depluiîeursv(lçnii-i 
les  ôc  mcfnagcs.  Mais  pour  les  diuifions  qui  furuindr/:n|:. 
Tan  1418.  èc  pour  les  guerres  qui<lcpuislontcnfuiuieSj  Je(^i 
dits  ornements  ,vft^ncilles  ,me/hage;S  6^  orneniens  d'hollçt 
p;^ç.fflp;  piliçzjjdi^çpbe^  ê^perduâilédidhql^     vfnu.e/l 


î:  ^  .1. 


LIVRE    SECOND.  735- 

decâdeucc,  grand  ruine  &  defoiation ,  &:  pareillement  le- 
did  collège  de  Rhetelôc  les  rentes  &reucniisd'iceluy  ont 
cfté  &  (ont  comme  de  touc  lailFces^  ôc  abandonnées  &  en 
auentured'ellrc  perdues.  Et  pour  ce  ledit  collège  de  Rhe- 
tcl  &i  aulïi  lefdictes  quatre  bourfes,  héritages  i^  reuenus 
d'iccluy,  ordonnez  pour  la  fondation  d'iccTlesibnt  tour- 
nez en  ruine,  Ôcde  prêtent  ne  de  long  temps  il  n'a  demeu- 
ré perlonne  audit  HolleldeRlietcl^éc  ny  ell:  oncqucs  ne 
n'a  aucun  logis  pour  les  efchoiiers  deldides  quatre  bour- 
fcSjparquoy  taudroit qu'ils fuflent  vagabonds, &encores 
de  prelent  n'y  a  aucun  héritier  apparent  de  ladide  fonda- 
trice, parquoy  la  collation  ôcrefticution  des  bourfcsauoic 
efte  U  eftoit  deuoluc  à  nous,5c  encores  n'y  a  eftc  pourueu, 
ôcài'occafion  des  chofes  fuldidcs  n'y  a  eu,  ne  a  aucun  qui 
fe  foit  donné  ne  preignc  cure  negardene  entremis defdi- 
des  rentes  6c  reuenus  appartenans  à  iceux  collèges  6c  qua- 
tre bourleSj^c  vont  de  lour  en  lour  les  édifices  en  ruine 
&i'y  perdent  iceus  droids,  rentes  ôc  reuenusappartenans 
auidides quatre bourfes 6c collèges:  Etparcc  fontlcfdic^s 
collèges  de  Rheins  6c  Rhetel ,  &  lefdides  quatre  bourfès  en 
voyed'eftre  du  tout  anéanties  6^  deperies,6c  ledid  argent 
qui  a  efte  employé  eldicls  Hoilcls,  édifices, réparations, 
&. rentes, 6c autre chofe perdu, ô<:lcdicl:  teftateur  6c  autr« 
fondateurs  tru lirez  de  leurs  ordonnances 6c intentions,  fî 
par  nous  n'y  tlt  fur  ce  pourueu, fi  comme  dict  6c  remonftré 
nous  a  elle.  Pour  toutes  ces  chofes  confiderees,  voulons 
ainfique  à  nous  eft  6c  appartient  pouruoir  à  telles  chofes, 
amlidclaillees,mefmemcnt  qui  touchent  reflat6cbien  de 
la  chofepublique,6cà  la  conferuation  ôc  bonne contmuatiô' 
6ccntretenemcnt  de  nollredidc  fille  l'Vniueilité  de  Paris, 
qui  eft  l'vne  des  pi  us  renommée  de  la  Chreftienté,  6c  le  fou- 
ftenement&rprouifion  despauuresefcholiers,voulans  ae- 
querirfcienccSjdontnousfommcsprotedeurSjdelirans  de 
toutnoftrc  cœur  entretenir,augmêter  6c  multiplier  fcience 
cnnofl:reRoyaume,6cy  mouuoir  &:  trairelesl'uppoftsàce 
dirpofez^ainfi  qu'il  eft  bien  expédient  ôineceftaireâ  la  con- 
feruation de  toute  bonne  police,  voulansaulfi  à  noftre  pou- 
uoir,  félon  l'intention  defdits  fondateurs,  pouruoir  auf- 
ditscollegcs6cbourlésjfondeespour  le  fouftencraent  des 


» 


I 


75^  V  N  I  V  E-a  SITE'    DE  "P  A  R I  S, 

ercholliei'sderditj  pay5,ôv  diocefe  deRbcimsf/àce  qu'ils  fe 
puiiîcnc  mieux  encrcccnir  enleiiiWe ,  ôc  obuieràcequelcf-* 
dits  collèges  ne  viennent  en  ruine, eu  eigard&conlîdera- 
tion  que  ledit  iioftel  nommé  k  Collège  de  Rheins  cir  trop 
plus  bel  &:f[3atieux  que  nul  des  autres  delFufditSjôC  quebie-ri 
conuenablc  6:  honorable  chofeeic  que  le  collège  des  ef  chb- 
liersdeidits  pays  de  Rhetcl  6c  Porcien,6v:  autres  pays  d'enui* 
ronduditdioceiedeR.heims,roit  nommé  6c  porte  le  nom 
deKiieims,quie(1:ledroitnom,tancdudit  diocefe queauflî 
de  la  prcuince de  Rlieins,&  melmement  que  comme  dit  cft 
auxbourricrs  deldites  quatre  bourlcs  de  Porcien  n'appar- 
tient 6c  n'a  aucun  ho  ilel  oiiiispuiiTent  habiter,  6c  qu'il  n'y  a 
aucun  héritier  de  ladite  Damoifelie  qui  fonda  lefdidcs qua- 
tre bourfes,6c  par  ce  moyen  la  collation  6c:  dilpoficiond'i- 
cellcnous  appartient, 6c n'y  a auffi  perfonne  quientendeau 
faid  6cgouuernement  de  i'hofteldudit  collège  de  Rhetel 
qui  eLlruincuXjUe  des  reuenus  d'iceluy,  &  qui  iont  de  il  peti- 
te valeur  que  ledit  collège  ne  pourroiteilre  remis  fus,  &  -eft 
du  toutabandonné6cdelaiflcparIerditsAbbë  de  S.Dcnys 
6c  Prieur  de  famcl  Remy  deRheimSjCommeron  dit.Auons 
par  l'aduis  6c  délibération  des  gens  de  noftregrandConfeil 
deno(lrepîeincpuifsâce6cauâ:oritéRoyale,pourlescaufes 
«      deffufdites  6cautres  à  ce  nous  mouuans.    Ordonne  6c 
îs     ordonnons  quelcfditsCollegede  Rhetel  6cbourresdePor- 
>j     cien,& les  droids,rentes 6c reuenus d'iceux  foientvnis,  in- 
corporez ^annexez  6c  appliquez,  6clefquelspar  ces  prefentes 
nous  vniilonsjincorporons,  annexons  6c  appliquons  audict 
collège  deRheins,pourcilrcd'orefnauant  perpétuellement 
dids,  nommez 6cappellezleCollegedeRhcins:Etau  gou« 
uernementd'iceuxprocez, rentes 6c reuenus  à  iceuxappaf^ 
tenans,  voulons  élire  commis  &:  ordônez  perfonnes  idomes 
6cluffifantes,ainfi6cpar  la  forme  6c  manière  que  csautrcs 
collèges  de  nofbredide  ville  de  Pans,  ou  qu'il  acAé  ou  fcri 
ordonné ouaduifépariceluy  ou  teux qui ontfondcles  col- 
lèges de  Rheins  ou  autres  ayansà  ce  pouuoir,  6c  duquel  col- 
lège nous  voulons  la  collation  des  bour(es,6c  mllitution  des 
ofiiceseftrereferué,6c;  d'orcfnauant  appartenir  à  l'Archc- 
uefque  de  Rheins  :  qui  cft -à  prtfent  ou  fera  pour  letcmp^ 
aduenir  5  auquel  pour  coiîfideration  de  ce  que  diteft,  6c  qiie 

ditiicile 


LIVRE    SECOND.  757 

^difficile  chofe leioic  d'aflem bler  à  chacune  fois  6c accorder 
■IcdicAbbédeTaind  Denys&  grand  Prieur  de iaiodRemy: 
lefquels  ont  le  temps  palîc  laifle  iedid  collège  de  Rhetcl 
*€nccs6creuenusvenir  en  ruine  fans  y  donner  proui{ion,ôc 
ujuependâtletempsqu'onmettroitàlesafrcmblerpourroic 
aduenirdommageaudit  collège  par  defiàut  du  gouuerne- 
ancnt  ôc  adminiltration  de  fes  oiiiccs.  Voulons  6c  ordon- 
nons ladite  collation  ôcinftitutiô  de  fes  offices  ôcdcs  bour- 
ies  &efcholliers  dudit  collège  de  Rheins',competer&: ap- 
partenir, ôcluy  cédons  de  tranlportons  tel  droiâqueenla- 
4ielç  collation  defdidesbourles  nous  en  peut  compcter  oc 
appartenir  :  fansccqueiefdits  Al>bc  àc  Prieur  plus  T'entre- 
mctcenten  aucune  manière.  Si  Donnons  en  mandement 
ànQsamcz5:feau'xConièilicrslesgensdenoftreParlcraenr, 
lesMaiftres  des  Requelles  de  nollreHoflcl, les  gens  de  nos 
Comptes  Se  Treforiers:  Au  Prcuofl  de  Paris  conferuateur 
despriuileges  de  iadideVmueriitéjôc  à  tous  nos  autres  lufli- 
*ciers  &,  ofticiers,ou  autres  Lieutenans  prefens  &  aduenir  :  èc 
chacun  d'eux  Ci  comme  à  luy  app,artiendra ,  que  noftre  pre- 
fcnte  volonté,  collation, ordonnance  6c  vnion  tiennent  6w 
facent  tenir  &:  garder  lans  la  feparer,diuircr  ou  démembrer, 
fie  enfraindre ,  ores  ne  pour  le  temps  aduenir  en  aucune  ma- 
dère :  Mais  fî  aucun  empefchement,  (eparation  ou  diuifion 

cftoitfaidc  à  rencontre,  la  réparent  éc  remettent,  ou  facent 
reparer  6c  remetrrefansdelay,  au  premier  eftat  &dcu  :  Ec 
nfinqtie  ce  loir  choie  ferme  éc  llabie  à  toufiourfmais,nous 
auonsfait  mettre  noftre  (qgI  ordinaire  en  Tabfcnce  du  erad 
âcesprcfcnces:  Sauf  en  autres  choies  noRredrcid,  &rau- 
truy  en  toutes.  Donné  â  Amiens, l'an  de  grâce  1443. 6c de 
Doftre  règne  le  ii.  Sic  JJgnatum ,  Par  le  Roy  enfon  Confeil. 
Auquel  i'Archeuefquc  de  Viennes, l'EuelquedeMa^alo- 
iîe,maiilrc  Jacques  luuenel  Prefident  en  la  chambre  àts 
\  Comptes, maiftre lean  d'EftampleTrcibrier de  S.Hilaire  de 
Poidiers ,  &:  autres  plufieurs  eftans  là.  Chaltgam  Vifa,  Eti» 
dirfê ,  Lech  &  publient  a  Parijïis  in  Parlamente  quâtta  die  Martif 
Anno  Bomini  MilUfimo  ,^adringentcfimo  qnadragcfimo  quarto. 
Sicftgnaiitm^  Cheneteau:  ColUttGfaçîa  eficum  littcris  Orio-mAli^ 
bus. 

QuantàMaiflre  Nicole  Coquere);  Preftre ,  Bachelier  -en 

AAAaa 


I 


75?  VNÎVERSITE'  D  E  PARIS, 

TlieoIogie,Prcuoft  &  Chanoine  de  nortre  Dame  d'Amiens^ 
parionceftamencfaicàParisle  ieptieùne  Mars  1463.  entre 
autres laiz  il  donne  à  rVniuerfué  40.  efcus.  A  la  nation  de 
Picardie (poLirce  qu'il  cfloit  Picard^  40.e(cus.  A  (ai n été 
Geneuiefue  dix  eicus,à  fainâ:  loiFcjdix  de  Dammartin  vingc 
cfcus,pour  vn  obitperpetueI,&G. 

Enfin  ourrelesfrais  defàfepnlture,&certaînsreruices,U 
ordonne  queierefle  de  (es  meubles  &  immeubles  Toit  don- 
néaucolicgedesChoiets,enrccognoiirance  qu'il  y  a  lon- 
guement eltudié,  6c  en  a  eitë  bourfier.  A  la  charge  toutcs- 
tois  que  les  bourfiers  de/eans  feront  obligez  de  direà per- 
pétuité quatre  obits  par  chacun  an  pour  luy ,  aux  quatre 
Vendredis  des  quatre  temps.  Ceft  à  fçauoir  la  Mefle  à 
Diacre  6c  Soubdiacrc  ,  &  les  vigiles  à  neuf  leçons ,  ôc  neuf 
refpons. 

En  Tan  15^0.  le  neufîcrme  iour  d'Oc'lobre,  vnegrandc 
partie  du  Collège  de  R heins fut  bruflce. 

Du  Collège  de  U  Marche ,  &  Vviamlle. 

LE  Collège  de  Ta  Marche  bc  VvinuiMea  eu  deux  fonda- 
teurs, qui  luy  on t  donne  ces  deux  tiltres.  Le  premier  fu i 
Guillaume  de  la  Marche,  Prellre ,  licentier  en  droit  Canon, 
^  Chanoine  deToul  en  Lorraine.  Et  eftoit  lurnommë  de 
la  Marche,  àcaufedulieu  d*ianaiirance,quieft  vne  petite 
vilkau  Duché  de  Bar,  fur  lesconfinsde  Bourgongne.  Par 
ion  tedament  f  après  quelques  autres  laiz  )  il  donna  tous 
fes biens,  meubles  6c  immeubles,  pour  la  fondation  d'vn 
principal,  d'vn  procureur  eleu  par  chacun  an,  6c  de  fix  pan- 
ures efcholiers  pour  eftndier  es  Arts  feulement.  Defquels 
quatre doiuenteftre  pris  de  ladidevillede  la  Marche,  ou 
dcslieuxlesplusproches:6c  les  deux  autres  de  Rofiers  lez 
Salines,d'oùilauoiteftéCuré.  Et  pour  habitation  des  fuf- 
ditsil  donna  fa  maifon ,  anciennement  dite  l'Hoftel  d' Am- 
boife,qui  cft  en  la  rue  appellec  d'Amboife,autrcment,la 
rue  fans  boutjau  bas  de  la  place  Maubert.endcfcendantau 
pâué:  où  fontdesmaifonsdesappartenancesdudit  collège, 
îefquelles  iniques  à  prefenr,  l'appellent  la  petite  Marche. 
A  U  différence  du  collège  de  laMarche,  qui  eft  au  defFous 
du  collège  de  Nauarre,  tendant  à  la  montagne  faindeGe- 


LIVRE    SECOND.  7^9 

ncuiefue/ondé  depuis  par  maiftreBeuue  de  Vvinuille,(ainli 
fiimommé  du  lieu  de  là  naiHance,  qui  cH:  vn  bourg  près 
faind  Michel  en  Lorraine^  en  Ton  propre  domicilie,  iadis 
appelle  l'Hoftel  de  lanuille.  Où  il  conftitua  à  perpétuité 
fix  efcholicrs  natifs  dudi£^  Vvinuille,  ou  des  lieux  cir- 
conuoifins  proches.  Aufquels  fe  loignircnt  les  fix  autres 
clcholicrs ,  fondez  par  ledicl;  Guillaume  de  la  Marche, 
^  laiiFerent  l'habitation  de  la  petite  Marche  pour  eftre 
trop  liibjede  aux  debordemens  Ôc  inundationsdelaSeinc. 
Pour  l'vnion  dccesdcuxfondations,&aufri  pourleregle- 
mcntdefdicls  douze  efcholicrs  bourfîers,eni'an  14 13.  le  1415. 
dixneufiefme  May  ont  eflé  faits  ftatuts  pardcuantIcan,Pa- 
triarchedeConftantinople, &:adminiftrateurperpctuel  de 
l'Euefcbé  de  Paris.  Entre  lefqucls  eft ordonné, que  pour 
la  mémoire  des  deuxfondateurs,ce  collège  f'appellera  d'o- 
refnauantjZf  Collège  de  la  Marche  &  Vvtnuïlle.  Le  premier 
fondateur  efl  mhuméà  fainâ:  Vidor,  &  le  fécond  au  chœur 
de  l'Eglife  des  Carmes,  fous  vne  tombe  de  pierre,  en  laquel- 
le efl  grauë  ce  qui  f  enfuir. 

Hic  tacct  venerahilis  & difcretus  MagiBer  Bueuinus  de  Win-  '* 

nilU ,  presbyter  Virdtmenfis  diocefis ,  Magijler  in  artibus ,  ac  Ba- 
chdaureus  inDecretiSyfecundus  fandator  Collcgij  de  Marchta  dr 
VVtnuilU.  ^^iobfjttndtUo  Collegio  y  0  et  au  a  die  JprtltSjannâ 
Domini  1432.  Cuius  ani?na  rcfjutefcat  inpace. 

Pourle  repos  éternel  d'iceux  ont  efté  fondez  deux  Cha- 
pellains  audit  college,qui  font  à  la  prefentation  defditsprin- 
cipal&bourfiers,&.àlacollationde  l'EuefquedeParis.  Le- 
quel auiTicont-ere  la  Maiftrife  ou  prmcipauiéôclesbourfes, 
comme  dircdeur  &:reformateur  dudit  collège. 

Maiftre  Richard  de  WalfebcHirg  en  fon  premier  volume 
des  Antiquircz  de  la  Gaule  BelgicquCjliu.y.  fol.  470.  pao-.  1. 
ôienlafubfequente,efcricamplcment  decesdcux  collèges, 
la  petite  &  grande  Marche,  depuis  réduits  en  vn.  Auquel 
(did-il)  i'ay  veicu  de  ma  ieunelFe,  tant  bourfier,  Procu- 
reur, Régent, que  principal,  enuiron  trente  ans.  EtalTeu- 
re  qu'au  lieu  deiapetite  Marche,ilyauoitanciennemcntie 
collège  de  Condantinople.  Lequel  eftant  venu  en  ruine, le-  Collège. k 
dit  M. Guillaume  de  la  Marche  acheta  par  decret,&  du  con-  ^""ç"""' 
fcntcment  de  rVniucificc,pour  faire  la  fufti  te  fon  dation. 

AAAaa  ij 


740  V  N  IVERSITE'   DE  PARIS, 

Ordonnant  qae le  maifkre  ou  principal  (^qui  doit  élire  Prc- 
ltre,doc1e,ÔCgraduë)aLirapour  (es  gages  par  chacune  fcmai- 
nequinze  lois  tournois.  A  la  charge  de  dire  troisMeffespar 
chacune  femaine. 

Le  procureur  &  receueur,  eligible  tous  lesans,aurapar 
femaine  fèpc  lois  iix  deniers  tour. 

Le  Chapellain  dix  fols  to-ur.  A  la  charge  de  célébrer  qua- 
tre Meifes  par  chacune  femaine,  auec  le  hau-t  feruice  &  vigil- 
les  des  morts  touslcs  Dimanches. 

Les  fix  pauures  bourliers,  chacun  par  femaine  fept  fols  fix 
deniers  tour.  Et  n'ypeuuentedre  que  fept  ans, ou  bien  iuf^ 
ques  à  ce  qu'ils  fuient  licentiez  es  Arts. 

Le  fécond  Chapellain,ÔL  les  autres  fîxbourliers  de  la  gran- 
de Marche,  fondez  par  maidre  Beuue  de  V/inuille,  ont 
pareille  taxe.  Ez  en  outre  il  a  augmenté  les  gages  du  fuf- 
dici  procureur,  de  deux  fols  fix  deniers  tournois  par  cha- 
cune femaine. 

Maiilre  Guillaume  de  la  Marche  moui'utau  mois  d'Auril 
1410.  &efl;  inhume  à  faind  Victor  près  Paris.  Mais  ie  n'ay 
cncores  appris  l'endroit  de  iâ  fepulture ,  &  l'il  y  a  cpitaphe^ 
ounon. 

Au  mefme  li.7.  fo.  542,.  pa.  1. le  dit  maiftre  Richard  raporte, 
qu'en  l'an  iyoi.au  mois  deluillet,le  lour  du  S. Sacrement, 
decedamaiflreNicoleVvarin, principal  dudid  collcge,le- 
quely  fonda  deux  bourfes,  chacune  de  cinq  fols  tourn.  par 
femaine,  pour  1.  enfacs  natifs  du  village  deSanacunte^ap- 
pellé  Chammetel,  au  diocelê  de  Verdun. 

Fondation  di^  Collège  de  Sees. 
T  E  Collège  de  Secs  a  efté  fondé  à  Paris,  rue  de  la  Harpe 
-*-^  parlean  Langlois,executeurdu  teflamentdefcuMeiîî- 
re  Grégoire  l'Anglois  Euefque  de  Sees  :  comme  appert  par 
les  lettres  de  fondation  du  24.  Feurieri4  27.  Il  y  doit 
auoirhuicl  bourfiers:  defquels  quatre  foient  du  Doyenne 
ou  Archidiaconé  de  Paiîavs  au  diocefe  du  Mans :&  les  4. 
autres  du  diocefe  de  Sees.  Quantaureuenude  20.  ou  40,  li- 
urescn  bencficeoupatrimoine,quiIesexclud  detenirlefdi- 
tcsbourfes,ccIane  peut  auoir  lieu  maintenant;  le  pris  des 
viures,ven:emens  &  autres  chofcs  neeeflàires  pour  l'homme 
cllanc  augmente  déplus  des  deux  parcs.  D^s  fufdits  huid 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D,  741 

boiirfierSjl'vn  doiceftre  Principal, qui  eft  perpétuel, &  a  dou- 
blebourfe.  Ec  ne  i'en  cft  point  encore  faid,  qui  ne  fut  du 
Diocefe  de  Sees.  L'autre  cil  le  Chapellain,  qui  a  (emblable- 
ment  double  bourfe.  Etiufquesàhuy  nul  n'aeflëpouiucu 
d'icelle  Chapelle  qu'il  n'ait  elté  Preilre  du  Diocefe  du  xMans 
ôc  Archidiaconé  dudit  Pa(îays. 

Du  Collège  de  la  Mercy^  en  Latin  de  Mercede. 

EN  l'an  ijio.haut&puiirantPrince 6c Seigneur, Allain 
fieurd'Albrer,donnaàfrereNicoleBarrierc,Religicux 
&  Vicaire  gênerai  de  l'Ordre  de  Noftre  DamcdelaMercv, 
Bijchelier  en  Théologie,  vne  place  &  marureaffifeà  Paris 
presfainclHilaire,  failant  portion  de  Ton  hoPceld'Albrer, 
afin  d'y  ballir  collège  ôc  chapelIe,pourloger&:  retirerles 
Religicuxdudit Ordre venanselludicràParis.  Laditeplace 
admortie  de  par  le  Roy,  Scrcdueindemné  parles  Religieux, 
Abbé  2c  conuent  defaincte  Gcneuiefue:  moyennant  douze 
lois  parilis  de  cens  6c  rente  foncière  à  eux  deubs  par  chacun 
an  au  lour  faincl  Remy,fairant  partie  de  65.  fols  deux  deniers 
tournois,à  quoy  le  total  hofteld'Albreteftehargë.Ecd'icc- 
iLiyrellecncorevnepeticecourtappelleelacourtd'Albrer. 
Ces  Religieux  de  la  Mcrcy  portent  vn  habit  blanc, &:  fur  ice- 
luyen  lapoiftrinevn  grand  efculîon  d'argent.  Où  fontles 
armoiries  du  Royaume  d'Aragon,  pource  que  lacques  pre- 
mier de  ce  nom,  Roy  d'Aragon  &  Comte  de  Barcelone,  en 
l'an  12.18.  commeremarqucy/rW^/^jF/^/^;^,//^. /. Li^mvifx 
cap.  Sa.  & loannes  Mir^us  in  fao  Chronico ,  fonda  cet  Ordre, 
l'intitulant  6>r^^  Beati  Mari  Ji  de  Mercede  &  rcdemptione  captiuo- 
rurn.  Comme  auffi  ourre  les  trois  vœux  eilentiaux  depa^- 
uretc,chafteté&:obedience:ils  fontvœu  d'aller  racheprer 
iesChreftiens  captifs  des  infidèles, quand  il  leur  fera  com- 
mandéparleurfuperieur.  De  cti  ordreily aplufieurscon- 
uents  en  GafcongnCj  comme  à  Bordeaux,  Thouloufe  bail- 
leurs. Maisau  fufdit  petit  collège  de  Paris, il  n'y  a  en  celle 
année  \6\i.  qu'vn  panure  Religieux  qui  abiendelapcineâ 
viure,&  fi  la  chapelle  ell  entièrement  defcouuerte.  Toutes.- 
fois  i'ay  ouy  dire ,  que  leldits  Religieux  foncapres  à  le  que- 
fier,  &:attendcncies  liberalitez  des  gens  de  bien,  pour  reba- 

AAAaa  iij 


74Î.  VNIVER.SITE'    DE    PARIS, 

lUr  leur  collège,  &:  remettre  cous  les  baftiments  en  eftat  & 
valeur.  Ce  qui  ell  vncuuure  digne  des  Chrcftiens  ôcfortà 
dcfirer.  Car  cesbaftimentsn'ont^ftë  faids  pour  loger  les 
rats  6c  fouris,  mais  des araes pieuies  ôc  deuoces , qui  par  leur 
doclrine&fcienceroicntlalumierederEglifejà  la  confo- 
laciondeîjgensde  bien. 

Le  Pape  Grégoire  IX.  par  fa  bulle  donnée  à  Pcrufe  le 
i-.lanuicr  12,30.  a  confirmé  cet  ordïç.  M irjeus  m  chr^^ko. 

Le  Collège  du  Mans. 
J06.  T  E  Collège  du  Mans  a  efléfondéà  Paris,  par  feu  de  bon. 
X-/ ne  mémoire  Philippes  de  Luxembourg,  en  f on  viuanc 
Cardinal  &:Eue(que  du  Mans,  au  moins  par  les  exécuteurs 
defonteftamentjen  l'an  1526.  aulieuoùeftoicauparauanc 
riioftel  de  l'EuefqueduMans.  Ledid  fieur  Cardinal  laifîà 
pour  dotation  dudit  Collège  dix  mil  francs,  qui  furent  mis 
(Remployez  par  les  fufdids  exécuteurs  au  leelduChaftelec 
de  celle  ville  de  Paris,  qui  pour  ce  fubied  a  tenu  quelque 
temps  du  Collège  du  Mans,  iufques  à  ce  quVn  certain  bour- 
geois de  ladite  ville  pradiqua  par  faucurspermilTionduRoy 
de  rembourfer  ledit  Collège ,  de  ladide  iomme  de  dix  mille 
liures.  Qui  furent  depuis  baillées  en  hypotecque  à  defunde 
Catherine  d'Angennes,veufuededeiFun(fl  M.  de  Rantigny, 
eftanccautioneede  piéger  par  Meflieurs  Claude  d'Angen- 
nes&Ieand'Angennes, les  frères,  doncfeshcriticrsfontpar 
chacun  an,  liuid  cents  trente  quatre  liures  de  renteaudid 
Collège.  Lequel  eft  chargé  de  trois  MeiTes  bafTes  parfemai- 
ne, d'vne haute  MefTe tous  les  Dimanches  ôcfeftes, de  Vcf- 
près  tous  les  Samedis,  vigiles  de  feUes,  Dimanches  &feftes. 
Dequatreobits les Samcdisdes quatre  temps.  Sçauoir  efl, 
des  Vigiles  pour  les  trefpafîcz,  &  d'vnehautc  Mefle.  Et  fina- 
blcment  des  Matines  à  toutes  les  fefles  folenelles,  aux  kftes 
de  noflre  Dame,  à  la  feftc  du  patron  du  Mans  (  qui  eft  faind 
Iulian)  àla fefte&odaueduiaind Sacrement, à  la fefte  de 
iàindlcanBaptifte,  Matines  des  morts  le  lendemain  delà 
Toufîainds.  Où  doiuent  alliiler  tous  ceux  du  corps  dudit 
Collège.  Sçauoir  les  Principal, Procureur,  &  dix  bourllers. 
Tous  ierqucls  doibuent  elbe  natifs  du  Diocefc  du  Maine: 
l'Eucfque  du  Mans  confère  kdic^c principauté , procure,  ôc 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  743 

toutes  lefdiclcs  bourfcs.  Ladide  principautés  la  procure 
font  perpétuelles.  Lefdidcs  bouries  font  pour  dixans  feu- 
lement. £t  nç  pcuuent  eftre  conférées  i  Prcfl:res,ny  à  Clercs 
promeus  aux  ordres  làcrez.  Les  gages  de  ladicteprincipau- 
té  &c  de  la  procure  font  de  cinquante  liurcs  de  gros,  &c  de 
quelque  huict  à  neuf  iiurcs  de  diitributions  aux  fcftes  fuldi- 
tes,efquelles  l'on  dit  matmcs  audit  collège.  Etlesgao-esdef- 
ditsbourliers  font  de  25.  liures  de  gros,2cdequatreàcinq 
liuresdediftributionsaufditesfeftes. 

Du  Collège  de  fain^te  Barbe» 

LE  Collège  de  fiinde  Barbe  n'eftoitiufques  en  Tan  ijjé.  , 

fmon  vne  mailbnpnuec,  qui  apparcenoit  à  quelques  ^^*  * 
particuliers.  Lefqucls  neantmoms  long  temps  auparauant^ 
comme  propriétaires  l'appiiquoient  à  vljgc  de  collège,  6c 
le  nommoient  de  faincle  Barbe,  y  mettant  Principal  ôc 
Regcntspourl'inftruclion  de  la  ieunefle.  Lefquels  auffi  ils 
licentioientquandbon  leurfembloit,n'eftants  oblio-ez  de 
continuer  l'exercice  dans  leurdiclemaifon.  Orcftaduena 
qu'en  la  fufdide  année  M.  RobertduGaftDodeur  Regenc 
Cil  la  Faculté  de  Décret  à  Paris.ayant  dés  auparauant  acquis 
la  totalité  d'icelle  mailon,  ily  a  fondée  doté  à  perpétuité 
vn  collège  de  ièpt  bourfiers.Defquelsles  trois  premiers  doi- 
uentertreMairiresésArts&:  Pre{l:res,pourdire  par  tour  ôc 
alternatiuementlesMeiresÔcferuice  conflituez  en  la  Cha- 
pelle dudicl  collège  par  chacun  iour.  Doibuent  aulîieftre 
efleuz  oc  choifis  (  vacation  aduenant  par  mort,  cefTion ,  ou 
deftitution)de  l'vn  de  czs  4.  diocefes,àfçauoird'£ureux, 
Roiien ,  Paris  &  Authun ,  6c  nez  en  loyal  mariage.  Le  i.  fera 
appelle  Principal, le2.Procureur,&le5.ChapelIain. Et  n'eil 
loifible  à  aucun  defdicls  procureur  &  Chapellain  d'auoir 
plus  de  fix  vingts  liures  de  renteaucc  leur  bourfe,  à  peine  de 
exclufiondeleurfdictesbourfes. 

Les  quatre  autresbourfiersfontpetits  enfants.  Dcfqueîs 
le  premier  doibt  cllre  natif -de  la  Neufuille  d'Aumonr, 
parroiiïc  S.  Nicolas,diocefe  de  Bcauuais.  Le  2.  de  la  parroif^ 
lé  faind  Nicolas  des  Alloyz  le  Roy,  près  Poifly.  Et  les  deux 
autres  de  la  parroifle  fainct  Hilaire  au  mont  de  Paris.Et  tous 
de  l'aage  de  dix  ans  ou  cnuixon,  &  nez  en  loyal  mariage. 


744  VNIVERSITE'  DE  PARIS, 
Qm  ioiiironc  l'eipacededixansdeieurs  bourres,pourpou* 
iioirpendanciceluy  temps  acquérir  ledegré  demaiftreausc 
Arts.  Ec faut  qu'ils  ioienc  pris  &:  cleus  es  parroiiresfuidides, 
chacun  en  ion  regard^dcs  plus  pauures  d'icelle/elon  la  rela- 
tion des  Curez,  Vicaires  ôcMarguilliers. 

Les  Vifiteurs&  Reformateurs  perpetuelsd'iceluy  collège 
ordonnez  par  le  fondateur,  fonc  crois  Ecclefîaftiques:  Vn 
Confeiller  en  la  Gourde ParlementdeParis,ôcDodcurea 
DecrecderVniuerficé  de  Paris  fi'ii  T'y  entrouue)  le  Chan- 
celier dei'Vniuerfitë  de  Paris.  Ecle  plus  ancien  DodeurRc- 
gèntenicelle Faculté deDecret.  Mais  d'autant  que ladide 
fondation  ell  petite,  encomparaifon  des  charges,  ôcqueja 
ineillcurc  partie  conlifle  en  rentes  que  l'on  doit  perceuoir 
fur  la  maiion  de  viiie  f  qui  efl:  pour  le  iourd'huy  vne  mauuai- 
fe  hypothèque)  ledit  collège  efl:  tombé  (ainfi que  pi ufieurs 
autres)  en  grande  ruine  :^  n'y  a  quant  à  prefcnt  ny  bour- 
ficrsny  exercice  .-n'eftant  pas  ce  qui  en  prouienc  fuffifanc 
pour  rellablir  les  édifices,  éc  entretenir  les  obits  6c  feruices 
que  doit  ledicl  collège. 

Du  Collège  des  lefaïtes ,  dicf  de  Clermont. 

MEfTire  Guillaumedu  Prat,  Euefque  delà  ville  de  Cler- 
mont en  Auuergne,  f'eftant  trouué  au  Concile  de 
Trente, print  cognoifl'ance  auec  quelques  grands  perfon- 
nages  de  l'ordre  des  Ie(uites,enuoy  ez  là  de  la  part  de  là  Sain- 
:d:eté,poury  traideraueclesautresTheologienslespoinds 
quiy  deuoient  eftre  décidez.  De  forte  que  y  ayant  non  feu- 
lement fait  preuue  de  leur  bonne  &  faine  dodrine,  mais 
aulli  recogneu  toutlcurinflitut,  ne  vifanc àautre  but  qu  a  la 
manutention  de  la  faindc  foy  Cathoiique;Apofl;olique&: 
Romaine  :ferefolut  deleur  drefler  en  France  quelques  Col- 
lèges, pour  obuier  par  tel  moyen  aux  herefies,qui  lorsf'y 
glilloient.  Ce  qu'il  fit  aux  villes  de  Billon  6^  Mauriac  en 
Ion  Dioeefede  CIermont:puis  en  celle  ville  de  Paris,ayant 
pris  à  fa  fuicte  le  père  Pafquier  Broùet  François  de  na- 
tion, du  Diocefe  d'Amiens,  6c  l'vn  ào-s  dix  premiers  qui 
fafiemblerent  en  l'Vniuetficc  de  cefte  ville  de  Paris, aucc 
le  bien-heureux  père  Ignace  Loyola,  fondateur  de  lordrej 

d'où 


L  I V  R  E    s  E  C  O  N  D.  745 

d'où  ils  Ten  allèrent  à  Rome  prcfenter  au  fain  d  Siege>  qui 
les  receuc  en  Congrégation.  Et  bien  que  dés  l'an  1 5  4  o.  &     1J4O0 
auparauant  quelques  vns  de  ceux  qui  l'cftoient  alîociez  aux 
luldits  Pcrcs,  fufTent  venus  demeurer  &  eftudier  en  Tvniu-er- 
iitédc  ccfte  ville  de  Paris,  toutesfois  les  premières  lettres 
patentes  qu'ils  obtindreHt  du  Roy  pour  y  ériger  vn  collège, 
turentrculcmentdel'ani55o.  Eteilans  leiditcs  lettres  ren-     15JO. 
uoycespar  la  Cour  de  Parlement  auColloqueôc  aifemblee 
de  Poifly,ils  y  furcntadmisauec  certaines  conditions/clon 
lelquelles  ladite  Cour  pareillement  les  receut.  Ils  dcmeu- 
roient  lors  au  collège  desLombards, d'où  ledit  fieurEuefque  Ccftauiout 
IestrarportaenronhofteldeClermont,fisàlaruëdelaHar-'^.^7  iVr°' 
peloubsla  conduite  dudit  Père  Pafquier  Broiiet.  Ce  pen-queschoarc 
dant  interuint  le  trcfpas  dudit  feieneur  Eucique.qui  par^""^"^"^" 
Ion  teitament  les  auoit  ronde  d  enuiron  trois  mu  iiuresdeiemcnt. 
rente  :  &:  outre  ce  légué  quelques  fommes  de  deniers ,  dci-     1 563. 
quclsen  l'an  1^63.  ils  acquirent  vne  certaine  maiiorifizeen 
larucrainclIacques,vulgaircmentappelIeeZ4  Court  de  Lan- 
gres^oii  ils  drefl'erent  promptcment  leur  collège  :&  corn- 
mencerentàyenfeignerfurlafîn  delamefmeannce.Etpour 
autant  que  non  feulement  la  Tuffifàncc  des  Regens  qu'ils  ex- 
poicrentaux  chaires  & ledures publiques,  mais  auiîîla  bel- 
le méthode  d'enfeigner qu'ils  pratiquoient  dés  lors  auec  l'e- 
(lonncmentdctous,attirachezeuxvn  monde  d'efcholiers, 
rVniuerfitë  dés  l'an  1564.  afîiftee  de  plufieurs  autres  corps, 
leurintentaprocez.MonfieurVerforisAduocat  en  la  Cour 
rcfpondit^  tout,  &  fitpreuue  de  ia  fuffifance.  La caufe  ap- 
pointée au  Confeil , les  Iciuitcs  furent  maintenus  en  la  pof- 
feffiond'enleigner,en  laquelle  ils  ont  continué  l'elpace  de 
30.  ans,iufquesàlafînde  l'an  1^94.  Et  faut  noterqu'enl'aii 
1581.  le  10.  d'Auril  Je  TrcsXhreftien  Roy  Henry  troifief- 
n-ie,fita(reoiren  ion  nom  la  première  pierre  de  la  Chapelle 
dudiâ;  collège,  fur  la  quelle  eftgraué  ce  qui  f'enfuit. 

Rcligtonts  amplificandji  fludio  Hcnncus  III.  Chrifiianijf. 
Rex FrAnctA atcfue PolonU in  âugnfiijf,  lefu  rîcmen.,tict^ins Ju4 
monimentum  hune frimnm  Upidem ,  in  eitcs  îempU  fundamen- 
tumco7ïiecit.  AnnoBomini  1SS2.  die  20.  Ap'ilts. 

Durant  le  fufdid  temps  leslefuitesfcfontfouuenresfois 
prefentezpourauoirrhonneurd'cftrcincorporezenrVni- 

BBBbb 


74^^         VNIVERSITE'  DE  PARIS, 

uerlité.  Ce  que  toutefois  ils  n'ont  peu  obtenir,  quoy  que  le 
Pape  Grégoire  trcziefme,!  liluftriffirae  Cardioal  de  Bour- 
bon,pluricursEuerques,mermeledit  Roy  Henry  troifierme,, 
euilent(ouuenttelinoignéiederirergrandcmct;,recognoii- 
làntquec'eiloitlercul.iScvniquemoyeai  de  faire  refleurir  la- 
dicle  Vniucrfué. 

Pour  Juire  leurs  efclioliers  aux  lettres  humaines ,  6c  les 
rendre  capables  aux  Facultcz  de  Théologie  ,Iurifprud  ence, 
&: Médecine, Ôiaux  futures  ciiargespubiiqueSjils  les  exercée 
aux compoiitionsde  toutes  literatuires  Latine  Se  Grecque, 
d'epifl:res,d'oraisôs,detoutcsfortes  de  poc(ies&:à  toute  ma- 
nière d'adio:  aux  declamatios,dirputes,&ieux  fciiolaiUques 
de  théâtre  à:  de  chaire:  en  la  PhilofophiejMathematiquc^ 
Theologie-ôc  en  toute  autre  difcipline,  en  laqiielle  la  icunef- 
fe  peut  élire  dreiî'ee&;  rendue  idoine. 

Laregle6cinftitutdefditsRehgicuxfutapprouueeen  l'aa 
1540.  le  27.  Septembre  par  le  Pape  Paul  troiliclme  ,  de  plus 
amplementl'an  1543.  le  i4.iourdcMars.  Futconfirraeepar 
fonfuccefleur  Iules  5.  quikuradiouftapluGcurspriuiieges 
cnTanij^cleii.  luiiler.  Pie  4.  &:  Pie  5.  leur  en  donnèrent 
depuis  plufieurs  particuliers  en  l'an  i)6i,  èc  1565.  &  finale- 
ment Grégoire  15.  leur  oâroya  vne  bulle  plus  ample  que  les 
précédentes  le  25.  May  de  l'an  1584.  qui  commence,  J/ce/^^ 
dente  domino ,  &  Grégoire  X  i  V.  encore  vne  autre  le  z8.  luin 
i5c)i.commen(^ant  Ecckfiji  Catholtu. 

Du  Nouitidt  ou  ?K<ùJon  de  Frohatïsn, 

Outre  ledicl  collège  &  lamaifon  delàinctLouys  ('dont 
nous  parlerons  au  troiilerme  hure)  lefdirs  Religieux  ont  de- 
puis n'agueres  vn Nouiciatdans le fauxbourg  defainct  Ger- 
main des Prez,au  lieu cy-deuant  nommé  l'hoftel  de  Méfie- 
res, acquis  Pan  léio.  le  5.  iourd'Auril^aueclapermiflion  du 
feuRoyHenryIeGrând,quatrichTicdunom,pariareligieu- 
fe  libéralité  de  Madamoifelle  de  fàincle  Beuue,  ôc  autres 
perfonnesjqui  n'ont  voulus  eftre  nommez  ny  recogneus, 
pour  y  faire  inftruire  en  la  vie  fpirituelle  ceux  qui  veulent 
eftre  receus  Religieux  de  leur  Société  àlam.aniereaccûuftLi- 
mee,  qui  ell;  qu'apresauoir  demeuré  en  probation  par  le  ter- 
me de  deux  ans  au  Nouitiat,  &.  en  iceluy  appris  &poifé  les 
charges  (^A  leur  conuiendra  porter^  {'ils  en  (ont  contcns  fid 


LIVRE    SECOND.  747 

font  îagés  propres  à  leur  inftituc ,  ils  font  les  trois  vxrnx  lub- 
^nciels  de  religion ,  de  perpétuelle  pauureté ,  chafteté  6c 
ûbeiirancejôclontcenrez  Religieux  de  la  compagnee,  mais 
non  profez:  par  ce  que  les  vœux  ibnt  priucz  ôc  limplcs:  de 
teligion  voiremcnc,  mais  nnDn  folemnels  de  profeliion  :  la- 
quelle ilsncfont  qu'ils  n'ay  eut  eftéencoreselprouuez  quel- 
quesannees,  pour  eflre  icelle  de  grande  importance  en  ccftc 
compagnie,  écconccdec  feulement  aux  Religieux  qui  doi- 
uent  citre  employez  en  des  fonctions  qui  requièrent  vnc 
grande  perfection  ôc  dodrine.  Parquoy  demeurant  en  ce 
p-remi^r  rang,  ils  font  eifay  de  leur  bonne  conucrfàtion,  vi- 
uant  felon-lesloixdeleur  vœu  fous  Tobeiflànce  &  en  pau- 
ureté religieufe,  fansauoir  rien  de  propre,  encorcs  qu'ils 
aycnt  droid  à  leur  bien  pour  vne  iuile  csmic  :  preichanc ,  ea- 
ieignanc,  conuerfanc&vaquantau  manimentdesames^. 

La  reigle  desIefuitcsaeilcimpnmeeàLyonenran  i(>o<>. 
par  Jacques  RoulTin. 

Du-  Collège  des  Grûjiins  jjis-en  U  rtK  des  Amandiers,  jU'aifcans 
ont  a f-^ellé  le  Collège  dAblon. 

EN  l'an  i5<39.  defFuncl  maiflre  Pierre  G  raiîinfieurd'A- 
blon,Conleiller  en  Parlement, par fon  teftament or- 
donna eiirepris  furfes  biens  trente  mil  liures  tournois,  Et  au 
cas  que  fon  nls  qu'il  auoit  lors  nommé  pierre  Graffin  vincà 
decederlàns  hoir^  procédez  de  fon  corps,  qu'outre  les  tren- 
te mil  liures, feroit encor'  pris  furfes mefmes  biens  foixantc 
mil  liures.  Le  tout  pour  cîlre  employé  à  la  conllru^ion  6c 
fondation  d'vn  Collège  en  rVniuerficé  de  paris:  EtyferoicG 
préférez  aux  bourfesiespauuresdelavilledc  Sens.  Eiquei- 
les  bourfes  pouruoiroit  maiftre  Thierry  Gralîin  ,  Aduocac 
en  la  Gourde  parlement,  fieur  de  Tremont  dés  lors  bien 
aagé.Etapresfondecezl'Archeuefque  de  Sensou  ion  grand 
Vicaire.  Pardeuant  lequel  Archeueique  ou  fon  grand  Vicai- 
te  fe  rendroient  les  comptes  après  le  deeez'de  maiilre Thier- 
ry Graffinà  ce  pre!énr,Ôc  appelle  le  procureur  du  Roy  au 
Bailliage  de  Sens:  deîaifiant  par  ledireieffuncL  maiftre  Picire 
Graffin  l'exécution  de  la  volentépour  ceregard,  &  l'entière 
•  difpofitionàlonditfrer^jôcparraduisde  reuerend  père  cn- 

BBBbb  ij 


748  V  NIVERSITE'  DE  PARIS, 

Dieu  AntoincleCirier  Euefque  d'Auranche,  ôc  Doyen  de 
rEglifedcparis^auec  prières  à  londic  frère  d'yadioufter  ,  ôc 
d'y  eilargir  de  les  biens.  Ecaduenu  la  maladie  dudic  pierre 
Gra(rinhls,toftapresledscez  duperc,il  en auroïc confirmé 
la  volonté,  &:  delaiiîc  en  outre  douze  cents liures  tournois. 
En  ordonnant  eltre  dit  <3c  célébré  en  la  Ciiapelle  du  Collè- 
ge vn  obitpar  chicunprvîmier  Lundyduaiois.Etfurceque 
telle  dirpolition  auroit  efté  impugnee  par  rVniueriitedc 
Paris,  par  les  Preuoft  des  MarchansôcElcheuinsde  la  ville 
de  Pans ,  par  les  gouuerneurs  de  l'hoftel  Dieu ,  &:  plufieurs 
autres  communautez  àc  collèges  reprefentâts  autres  œuures 
pieuxà  employer  les  fommes  de  deniers  léguez,  feroit  inter- 
uenuarreftduii.iourd'Aouft  1570.  après  auoirouyiefdits 
inaidresThierryGrairmi^leCirier.  Par  lequeliaCourcô- 
formement  à  la  volonté  èc  dirpofuion  telle  quedelTuSjau- 
roit   ordonné  la   conftrudion  èc  fondation  du  collège 
avansefté  achetées  plufieurs  places  qui  depuis  ont  ellcba- 
flies&conftruitesà  l'vfage  d'vn  collège, dicl  des  GrafTins, 
auec  vnc  chapelle  bien  décorée,  benifte  par  l'Euefque  de 
Dio-nes,letoutadmortyparrAbbéfaincl:cGeneuietue,qui 
en  auroitreceulesdroicts  d'admoitiiTementSjreferuezfcu- 
lementlesdroidsdecensdeuzôc  accouftumez.  Lequel  M. 
Thierry  G  raffin  n'ayant  rien  cfpargné  aux  frais  de  la  conftru- 
clion  du  collège, y  adiouflantdeièsbiensjiirauroic  doté  de- 
reuenu  competant,  y  ayant  ordonné  vn  Principal  ,vn  Cha- 
pellain,  iix  grads  bourliers  cfludians  en  la  Faculté  deTheo* 
loo-ie,  douze  petits  bourliers  eftudians  en  Humanité  6c  Phi- 
Io(ophie,&  vn  portier.  Auquel  principal  ei\  donné  par  cha - 
cun  an  trois  cents  liures,auChapeIlain  cinquantefols  par 
fcmaine.  A  chacun  des  grands  bourfîers  Théologiens  (qui 
ne peuuentcilrereceuz qu'après auoirrefpondu  d'Acle  de 
Tentatiuej  3^.  fols  parfcmaine,auccvne  chambre  à  chacun 
d'eux  pour  fon  habitation.  A  chacun  des  douze  petits  bour- 
liers ij.  fols  par  fcmaine,  &  quinze  liures  tournoisparan  à 
chacun  d'euxpourleurdroicl  de  chambre.  Eta  voulu  ledic 
deffundmaiftreThierryGranin,  qu'aux  bourfesfoient  pré- 
férez les  panures  natifs  delà  ville  de  Sens  aux  Diocefains,les 
Diocefainsaux  prouinciaux,6c  les  prouinciaux  aux  autres 
eftrangers.  Mais  que  le  principal  à  ce  qu'il  foit  plus  idoine  6c 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  749 

plus  capable,  il  pourroit  cftrc  pris  de  quelque  ville,  nation, 
.ou  prooince  indifFeremment  :  pourueu  qu'il  foit  Dofteur 
Regenc,  Licencier,  ôc  du  moins  Bachelier  de  la  première  li- 
cence en  la  Faculté  dcTheologie  de  Paris. 

Le  dcffuncl  maiilre  Thierry  Graffin,en  i'eflablidemcnr  de 
ce  collège  fcft  aidé  du  conftil  &:  aduis  de  pluiieurs  gens 
d'honneur,  tant  de  l'Vniuerfitc  que  du  Palais.  Etlpeciale- 
mencdedefFunclMoufieur  SeuinjPrefidenten  la  Gourdes 
Aydes,quiauoicerpoulélânicpce,6cdemaiflrcOIiuierMi- 
rjagier,AdLiocaten  la  Gourde  Parlement.  Lequel  aulTi  il  a 
ordonné  &:  delailFé  Adûocat&:  direcleur  des  affaires  defon- 
diccollege.  En  la  chapelle  duquel,  ledid  Seuin  Prefîdenc 
(  qui  dcccda  deuanc  maiiire  Thierry  Gra(î]n  )  a  fondé  deux 
MeiFes  qui  fe  doiuent  dire  par  chacune femaine  6c  laiiïe  cin- 
quante hures  tournois  de  rente  annuelle  Ôcperpetuelie  pour 
çeluy  qui  les  dira. 


Des  _^randes  &  petites  Efcholes  dedroiô^  Canen. 

NOvs  auonscy  deuantpag.596.dircouru  de  la  Faculté 
de  Droicl  Ganon,  &  comment  elle  a  efté  eftablie  en 
l'Vniuerfité  de  Paris.  Refte  maintenant  à  traider  des  gran- 
des &  petites  Efcholes  qui  ont  efté  bailies  en  la  rue  S.  lean 
de  Beauuais,  pour  l'exercice  d'icelle  faculté. 

Or  il  faut  noter  que  les  leclures  de  DroiclGanon  fefai- 
foicnt  anciennement  poar  la  plufpart  en  l'Euefché  de  Paris: 
&neaDcmoins  il  y  auoit  desleiSturesenpIufieursendroicIs 
de  rVniuerfité,  lesDodeursayansquafitousauditoircpar- 
ticulier,  ^  {t%  efcholes  ordinaires  affedees. 

Icn'ay  fceu  fçauoir  certainement  le  temps  &l'annce  que 
les  Efcholes  de  Décret  ont  commencé  d'eftre  bafties  &  édi- 
fiées: mais  feulement  que  par  vn  ancien  regiftrc  de  ladicle 
Faculté del'an  1415.  fol.  1.  Il  efl  porté  que  les  Dodeurs fi- 
rent vneordonnancc,queperfonne  ne  louaftdesEfcholes, 
auantquc  \t%  Efcholes  Dodoralcs  fuffent remplies.  Etau 
fuciUec  i7.dumefme  regiftre,il  eftfaicl:  mention  des  efcho- 
les, qui  fetenoientà  l'image  fainc1:Hilaire,  à  l'image  fainc^ 
Michel, faind  Pierrej/àind  André, faind  Martin, auchef 

BBBbb  iij 


7)0        VNI  VERSITE'   DE    PARIS, 
lamd  Dcny  s,  à  l'elcu  de  France,  à  l'efcu  de  Bretaignc ,  au  lys 
couronné, au  chafteauScà  la  couronne:  outre  les  grandes 
premières  &  fécondes  Efcholes  de  Décrets. 

La plufpart  des  Docteurs  qui  liioientôctcnoientercholes 
en  Décrets, eftoient incontinent pourueus de prelatures  ôc 
diguitez  Eccleilaftiqucs:  comme  appert  par  ledit regiflrc, 
nocammencaufaeilletvnzc.  A  u  quel  il  efl  fait  mention  des 
Efcholes  où  les  Bacheliers  taifoicnt  leurs  lectures, à  fçauoir 
desEfcholesdefarnclVendregeiiIe,  de  l'Abbé  de  S.  Pierre 
du  Val,ouen  VallcejdeTAbbé  deGrenee,derAbbèdeIo- 
faphat,  de  l'Abbéde  faincl:  Efpiney  de  SoifTons ,  &  autres  : 
lefqnelsauoicnt certaines  chambres  aux  grandes Elcholes, 
&aillcurs,oiiilielifoitordiiiairemét.  Delà  procèdent  cer- 
cainesfaçonsdeparler,quifetrouuentauditregi(l:re.  Afca- 
tioirque  tels&tslsont  commencé  leurs  leçons  aux  efcho- 
les,  aufquelles  à  accouftumé  de  lire  l'Abbé  de  S.  George, 
l'Abbé  de  S.  Maurice.ou  autre. 

Quant  au  baftiment  des  grandes  Efcholes  de  Décrets  qui 
cfl  encore  auiourd'huy  en  eftat,il  fut  répare  aux  defpens  des 
Dodeurs  deladiteFacuIté  en  l'an  1464.  de  bonnes  murail- 
les :  la  toile  ne  coudant  quefeize  iols,qui  coufteroit  main  te- 
nant pkis  dequatreefcus. 

Quand  il  eit  parlé  des  Efc hofes  au  Regiftre  de  l'an  1415. 
elles  lontappellecs  grandes  Efcholes,  comme  au  fueilletiô, 
&:au  fueillet21.il  f'entcnd  des Efcholesdenhaut.EtaufueiL 
let  17.  il  cft  faict  mention  des premieres&fecondes Efcho- 
les. 

Au  premier  fueillet  de  ce  Regillre ,  il  eft  parlé  desanciens 
(latutsde  celle  Faculté. 

En  l'vne  des  vitres  des  EfchoIcsdeDecretjl'Gn  voit  cet 
cloge  de  Mlles  d'Jfliers,  Euefquc^j.  de  Chartres. 

Rcuerend  Père  en  Dietf  Mefire  Miles  d'ifliers ,  Bccîenren  De^ 
creta  Parù^&és  Lotx  a  Orléans,  Eitefque  de  Chartres ,  &auj)ara' 
uant  C  on/et  lier  en  la  Cour  l'efface  de  dixhui^  ans,  Leqn€ll*an- 
zS.  de  fa  Régence  a  fait  faire  ce  fie  vitre. 

I!  mourut  (félon  le  tefmoignage  dcxMonfieur  Rouillard^ 
en  fonhiftoire  de  Chartres  J  le  25.  Oâ:obrei4c;3.  ayant  cité 
35.ansEuefque. 

L'an  de  grâce  1475,  leleudy  10.  Iuillet,parlettresdeMef» 


L  î  VRE    SE  COND,  751 

iîre  Robert  deTouce-ville ,  Preuoft  de  paris,  les  Chanoines  Acquiiîtîon 
defaindBenoil];  le  bien  tourné  à  Paris,  baillcrentaux  Do-  «^cdeuxma- 
âeurs  Rec^ens  en  la  Faculté  de  Décret  en  rVniuerfitc  d-e  ^"^"^'^" 
Paris, pourau  nom &:aaprohtd'icelle  Faculté  ,  peureux  6c 
leurs  lucceflcurs  Doyen,  Docteurs  ,Maiftres  ôc  Collège  d'i- 
ccllepacultc,  deux  petites  mafures  &c  iardin,qui  compe- 
toiencôcappartenoientaufdits  de  faind  Benoilt,  de  non  à 
autres, (  5c qui  leurauoicntellé  adiugecs  par  dccrctau  Cha- 
flclec  de  Paris,  des  le  Samedy  17.  lanuier  l'an  1460.  Signe  le 
CornuJ  oùiouloienc  cilre  maifbns  entretenans,eiquclies 
auoit  vniardin  derrière,  afTiiès  à  Paris  en  la  rue  du  closBru- 
nel,  IcauoireiUeldites  maifons  tenant  d'vne  part  aux  fecon- 
;  des  eicholes  de  la  Faculté  de  Décret,  6c  d\uurepait à  maiftre 
'  leBugie,abouti(Tincpar4ierriereàvniardin  quiappartenoic 
lorsàt-eumaillre  lean  Painechair,&:  ledit iardin  tenant  dV- 
1  neparttoutdulongdefdicesdeux  malures  à  vn  petit iardiii 
'  d'Allemagne,  &c  d autre  parc  aufdictes  petites  Efcholes, 
aboucllFant  par  derrière  aulFi  tout  du  longauditPainechair, 
letoutenlacenfiue  &c  feigneuriederdiclsdefainclBenoift. 
En  Se  fur lefquels lieux delfus deffignez,  iceux  de  faind  Be- 
noifl:  de  toute  ancienneté  auoient  droit  de  prendre  par  cha- 
cun an  cinq  fols  pariiis  de  cens  ou  fonds  de  terre,  6c  quaran- 
icfols  parilîs  de  rente  admortie.  Defquelsdroids des  long 
temps iccuxde  faind  Benoilt  n'auoiencefté payez  :ob(l:anc 
ce  qu'il  n'y  auoit  aucun  propriétaire,  &  que  pafFë  y  auoic 
quarante  ans  6c  mieux,  lefdits  lieux  eftoient  demeurez  eii 
décadence  ruineux  ôcinhabitables,6c  eftoientencoresiors 
mafures  plaines  de  grauois  &  immondices,  6c  partant  de  nul 
efFed,  profit  &  valcuraufdits  de  faind  Benoifl  :  ledit  bail  faic 
moyennant fauf retenue referué par  lefdits  deS.  Benoifl,* 
euxôcàlcursfucceiïeursen laditeE[^life  tous  autres droids 
fcigneuriauxôcparrochiaux:  6ctoutce  quedeirus,m.oyen. 
nantlafommedsfoixantecfcusd'or  du  coinduRoy  nofbre 
Sire,  courant  pour  lorspour  14.  fols  parids  6c  trois  deniers  ^rf/^g^l^ef^ 
tournoispkce,que  lefdits  de  (àincl  Benoiftreceurentdef-  ca. 
dits  de  ladideFacultëdeDecret:  outre  lefditscinqfols  pa- 
riils  de  cens  ou  fonds  de  terre  que  lefdits  de  ladide  Faculté 
de  Décret  feroient  tenus  de  payer  par  chacun  an  à  toujours 
aufdits  de  faind  Benoift,aii  iour6c  terme  de  lai  ndRemy, 


751  VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

Sur lefquels lieux  lefdics  de  ladite  Faculté  promirent  faire 
recdifier  maifons  Se  édifices ,  bons  6c  iuftifans ,  ôc  tous  lefdits 
lieux  tenir,  fouftenir,  en  tretenir&  maintenir,  a  toufioursôCj 
en  tel  &  ù  bon  eAat,  édifice  ôc  vaieur,que  Icfdits  cinq  fols  pa- 
rifisdecens.y  peuiTenteftreperceus  chacun  an  àtoufiours. 
Et  ce  pour  toutes  charges  enucrs  lefditsdeS.  B en oift,  bail- 
leurs. 

L'an  1^42. leleudy  If.  iourdeluin  ,  les  Doyen  ScDodcursi 
Regensen  laFaculte  de  Décret,  fondez  en  rvniuerfitëde 
PanSjpaiTerenttiltre  nouuelà  Meflieurslcs  Chanoines  de 
S.  Benoin:,desmarures&:  iardins  cy  deiïus  mentionnez  6c 
fpecificz.Lefquelles  places  deldites  deux  petites  maluresôc 
lardin  derrière,  eiloicntdellors  appliquées  es  maifons  Ef- 
cholesôc  logis  de  ladite  Faculté  de  Décret. 

QuâtauxMcfleSjferuices&afîemblees  de  ladite  Facuiré 
deDccrctjde  routcancicnneté,  elles  ont  accoufluméd'c- 
lire  faites  en  l'Eglife  S.  lean  de  Latran,  comme  i'ay  remar- 
qué cy  deuant au  traiclé  deiadite  Eglife.  Car  aux  grandes  &: 
petites  Efcholesde  Décret,  iln'yapas  lieucommodepour 
célébrer  le  diuin  feruicCjôc  fciire  leurs  adémblees. 
Des  EfchoUs  de  Médecine, 

Nousauonscy  deuant pa.  598.  difcours  de  la  Faculté  de 
Médecine ,  &:  comment  elle  a  eflé  eftablie  en  l'Vniuerfité  de- 
Paris.  Reftc  maintenant  à  traider  des  Elcholes  de  Médeci- 
ne qui  (ont  en  la  rue  de  la  Bucherie,  faifant  le  coing  de  la  rue 
auFouarej&onceftc  bafties  pour  l'exercice  d'icelie  Facul- 
té. 

Les  premiers  propos  de  ce  f«iire,  furent  tenus  en  l'alTem- 
blee  de  ladite  Faculté,  faite  en  l'Eglifede  Paris,  au  tour  de 
i'vn  des  grands  Benoiftiersle  leudy  16,  Nouembrei454.  Ou 
Maiftre  laqnesd'Efpars, Chanoine  de  laditeEglife, &  Do^ 
dcurenicelle Faculté, fitouuerturedesmoyensdeparuenir  y 
àccdeircing;.Quinefutlorsrefolu,gcencores  moins  execu-  I 
té  Lains  diffère  luiques  auio.de  Mars  1469.  Ht  lors  fut  arre- 
fté^qu'on  achcpteroitdes  Chartreux vne  vieille maifbn  hze 
cnla  RucdclaBufcherie  ,  quiauoiteftéauparauantàMai- 
ftre  Guillaume  de  CanteIeu,ioignant  vnc  autre  maifon,  ac- 
quife  par  ladite  Faculté,  long  temps  auparauantjfçauoir  l'an 
ij^9.lei4.  May,  tirant  vers  la  rue  des  Rats.  Ce  qui  fut  fait 

pour 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  755 

pour  le  pris  de  dix  liures  tournois  de  rente  annuelle,  payable 
aux Charcreux,&  depuis racljeptee  le  14.  Septembre , t^^6. 
parM. Richard Heiiain Doyen deladicte  Faculté,  moyen- 
nant lepris  de  cent  e(cusd'or,Aulquels  lieux  on  commença 
àbaftir  leiditesEiclioIes  en  l'an  1472.  Maiftrc  lean  Aulsdu 
Diocele  de  Baveux  eftant  pour  lors  Doyen.  Et  on tefié  con- 
tinuées petit  â  petit  de  rargëtquideuoitcftrediftribué  aux 
Docteurs, pourleursaflîftance aux Ades.  Etaulîi  des  bien- 
faits d'aucunsd'iceux.  Speciallemcnt  de  Maiftre  Guillaume 
Balin  du diocefe  de  Cliartres:qui  du  temps  de  fon  Doyenné 
de  ladite  Faculté, payaaux  Abbé  &  Religieux  de  faindc  Ge- 
neuicfue,trenteliures,pour  l'indemnité  de  l'amortiil'emenc 
€iulieulc28.Dccébrei473,  Etésannees  1475. 1476. ôc  1477. 
foubs  le  doyenné  de  Maiflre  Renier  Hennegraine,leiditcs 
Eicoles  furent  parfaides. 

.  En  l'an  1499.^24.  lanuier  auant  Pafques,  on  commença 
à  baftirla  Chapelle,  fur  la  grande  porte  desEfcholes^&fuc 
gclieuee  l'an  1502. 

.  L'an  1511.  on  commença  à  y  célébrer  les  MefTei  &: diuin 
fcruice,aueclapermiflionderEuefque  de  Pans,  qu'obtint 
Maiitre  leanGuichartDoycnjlequeîaufTi  acheta  calice  d'ar- 
gent &  ornemens  pouriceliç.  • 

L'an  1529.  ladide  Chapelle  fut  démolie,  &  vne  autre  con- 
ftruite  au  lieu  où  elle  cft  deprefenr,  aucc  le  bureau  defdides 
Elcholcs  :  fous  le  Doyenné  de  maiftre  Pierre  Alain. 

Il  y  auoic  ioignant  lefdites  Efcholesvne  grande  maifon 
©ùpcndoitpourenfeignelestroisRoys.  De  laquelle  en  l'an 
1519.  Maiftre  Nicolas  l'Affilé  Doyen,  acheta  la  plus  grande 
parc.  Et  en  1510.  maiftre  Michel  de Monceaux,auiIî  Doyen, 
aehetale  refte  pouraggrandir  lefdides  Efcholes. 

En  l'an  1568.  ladite  Faculté  a  acquis  vne  maifon,  qui  eftoic 
furie  coin  de  la  rue  des  Rats ,  où  pendoit  pour  enleigne  le 
Soufflet:  Sousle  Doyenné  de maiftrelean  Rochondu  dio- 
ccfè  d'Authun,  auquel  lieu  eft  maintenant  le  iardin  des 
lîmples. 

En  vertu  des  lettres  du  defFund  Roy  Flenry  le  Grand 
4.  du  nom, Roy  de  France  &  deNauarre,endattedu  1  8. 

Iluin  iéo8.  Maiftre  Nicolas  Iabor,Rhemois,Doy en  de  ladite 
Faculté  ,aachecé  la  maifon  ioignant  lefditcs  Éicholes ,  où 

CCCcc 


7T4  VNI  VER  SITE'  DE  PARIS, 

ibuloit  pendre  pour  enfeigne l'image rainteCatherine,auec 
vncgrandcmaiurefaifancle  coin  de  la  rue  au  Feurc  jpoury 
baftir  vn  magnifique  théâtre  Anacomique/uiuat  la  volonté 
de  fa  Maiefte,  lequel  encccanién.  nell  encores  commen- 
cé. 

Le  plus  ancien  Dodeur  de  réception,  combien  qu'il  foit 
Doycn,^^ ^^>^^r^;:^,toutefois  il  n'eil"  appelle communémenc 
que  Magîfier  antiquior  Facultat^, 

llyavn  autre  Doyen  W  ^;2^/,  lequel  f'eflit  de  deux  ans  en 
deux  ans, le  Samedy  d'après  la  ToufTaincl. 
De  l'infiîîutiondcs  Lelft'urs&  ProfeJJeurs  du  Roy  enVvniuerfité 
de  Paris  ^  &  de  la  fondation  du  Collège  Royal. 

Emanuel  Chryfoloras  Grec  de  nation  iiFu  d'vne  tres-illu- 
Arc famille, 6c  tres-docle  (comme  a  remarque  Gencbrard 
en  fa  Chronologie  j  fut  le  premier  qui  en  Tan  1391. fît  reflorir 
les  lettres  Grecques  en  Italie, qui  en  auoientefté comme 
bannies  l'efpace  de  fept  cens  ans:  lequel  trefpalTa  à  Confiant 
ce  lors  que  fc  tenoitle  Concile  de  Confiance  l'an  1415.  le  1 5, 
Auril.  Son  Epitaphc  cfl  rapportée  par  Nathan  Chytra^us 
pag.  415.  ôcfetrouue  encores  à  Paris  des  Grammaires  Grec- 
ques compofees  par  ledid  Chryfoloras,  lequel  eut  pour  di- 
fciple  Ange  Tifernas, qui  Tan  1J23.  eflan  ta  Paris,  enfeigna 
les  lettres  GrecquesàleanLafcarcsôc  Guillaume  Budé  do- 
des  perfonnages,  ôcquiontmisplufieurs  belles  œuures  en 
lumière,  côme  tefmoigne  Monfieur  Genebrard  en  fa  Chro- 
nologie en  ces  termes. 

Anno  IS2S.  Chryjolorx^^ui  frimu6  litteras  Grdcas  Tlorenttam 
Cofmo  Mediceo  ï lovent ino  Duce  attulit,  dijcipulus  Ttfemas  in 
Franciam'vemt  yBudxum^j^  litteras  Grdca^s  docuit,  Beinde  1  amu 
Lafearis  mortuo  Laurentio  Mediceo  Mœccnate  fuo.  Atqne  inde  Itte-^ 
ratura  Greca,  deferta  Jtalia  ad  nos  migrauit, 

OrccLafcares&cBudec,comme  tefmoigne  le  mefme  au- 
theur,  ont  cflé  les  premiers,  a  la  fufcitationdefquels  le  Roy 
François  premier  dreilà  la  Bibliothèque  de  Fontainebleau, 
&  depuis inftitualcsProfciîeurs Royaux, comme  ditie mef- 
me au  theur. 

Lafcari&  Buddo  authoribus  y  Franc,  I.  hibliotbecam  Fontena- 
hUam  infiruxityinde^  anno  i  S3  6.  Ungtianm  à-mathematum 
■profejfores.  Nam  uter'ifunt  adfcri^tit^. 


LIVRE  SECOND.  715 

L'an  1506.  lean  ReuchelinCapnionvintàParispourap* 
prendre  la  langue  Hebraiquc,  laquelle  luy  fut  monflree  par 
lean  de  la  Pierre  Dodcur  en  Théologie,  ce  qui  monflre  que 
dés  ce  temps  les  ParjficnsauoientcognoiiTance  d'icelle  lan- 
gue. 

L'an  1530.  â  l'inftance  de  Guillaume  Budce  &  lean  du 
Bellay  Cardinal  &i  Euefque  de  Paris,  le  Roy  Fran<^ois  pre- 
mier ordonna  ôc  affigna  les  honorables  gages  de  ceux  que 
nous  appelions  Ledeurs  &  ProfeiTeurs  du  Roy ,  comme  tef- 
moignc  le  mefme  Gencbrard. 

j^wr/o  1530.  GutlUlmo Buddo& leanne  Bell/iyo  hertantihus  Ad 
addenuum  Colofhonem  t/f  quA  in  Parifienfi  Academta  de/idera- 
hantuYy  dtftinàto  aureorum  ducentorum  henorarU ,  Régies  iingua- 
rum  Profejfores  infttttàt. 

lean  Carion  liure  3.  de  fà  Chronologie ,  &  Monfîeur  du 
Tillet  en  fa  petite  Chronique,  rapportent  cefte  inftitution 
en  la  mefme  année.  Françoisde  Belleforeft  en  fon  hiftoirs 
des  Roys  de  France  en  pai  le  en  ccfte  forte.  Le  Roy  Fr.^.nçois 
premier  en  l'an  1531-  cjlahlita  Paris  douze  Lecteurs  publics  es  lan^ 
gués  Latine  ^Grecque  &  Hebraiijue,enJ\>iathefnatique^rhilofophie, 
art  d  oratoire  j  &  Médecine,  Ce  grand  Roy  auott  entr  épris JîLi  mort 
ne  leutfitojlajjailly ,  de  drejjer  vn  Collège  ou  toutes  lesfciences  d^ 
les  langues  eujfent  ejlé  gratuitement  erîjèignees ,  &  auquel tl eut 
donné  cinquante  mil  e/cusdereuenu  annuel^pour  la  nourriture  de 
Jix  cens  ejcholiers  &  entretien  des  Profejfeurslifans  ordinairement 
en  ce  Colle ge,  chotjis  d'entre  les  plus  docles  hommes  qu'on  eut  fceu 
trouuer  en  la  chrejîienté.  lean  de  Serres  en  fon  Inuentaire  de 
rhiftoirc  deFrance,cn parleencoreplusamplementjScluy 
donne  ces  louanges.  Ce  l  rince  fut  amateur  des  bonnes  lettres^ 
\X!:r  des  ho7nmes  demtrite  \  Auquel  les  yirts  (^feiences  doiuent  U 
perfection  qu'ils  ont  acqutje  pour  le  iourd'huy ,  ayant  pour  tedif ca- 
tion de  la  icunejfe ,  fondé 'vn  Collège  en  nojlre  iille  des  lettres  Hé- 
braïques,  Grecques  &  Latines  ^  ajfèmblé  de  toutes  les  parties  du 
monde  j  gens  capables  &  hcnortz.  de  toutes  docfrines  d^  bonnes 
mœurs  j  c^  parce  moyen  illuminé  les  ténèbres  d'ignorance  j  qui  par 
la  malice  du  temps  &  la  négligence  desfiecles  paffiz^  auoit  enuelop- 
^pé  Pvniuers. 

Monfîeur  Borerays  en  fon  poëme  Latin  intitulé Z/z/d-Z/^, 
traidantdcceflcinflitutioDjenparleen  ces  termes. 

C  C  C  c  c  ij 


7f<;  VNIVER^SITE'   DE    PARIS, 

Prxmta  confiituit  doctorihus  amiua  tantis^ 
Fïdncifcus'venfaclis^'vtnominemAgnuSy 
^^u^emftta  Mu/arum  dixcrtmt  ftcLi  garent  cm  ^ 
Regtbuselogium,  qnononfrjtcUrius  vllmn  cfij 
lllins  hmc  pr^co  libitin.î^  infunerefertur 
Fcralis  cectnij]},  iacctpaierartium  é^  omnis  ^ 

Docîrinxy  atrat.z  Tindi  hune fleuere (or ores ^ 
CinthiHS  hunc^  citharam^^  humens  ^Liuriirn^  capillis 
AbJtHlit^  ajfuetd  mutanspro fronde  Cupreffam: 
Jkiagnufttere  olim,  qujt  Marte  tropheafecundoy 
Cdfare  de  AuJlriacOy  qu£  pro  dit  ione  par  nuit 
Materna  AlLohrogtim^  vel  ea  quam  Sfortia  auitam 
înfnher,  Aurelijtgentimalefidus  ademit, 
Dequepharetrat^,  quem  dimdit,vnda  Britano, 
Sedmaiorafuere,  ttditqu£  maxhnus  héros-, 
Fortihus  Aonidum  tôt belUtoribus ^Orco 
Merfli  barbarie^  O"  regnoprocul  exulefacfa: 
Turior  mgenifs,  lux  mde  refulfity  &  atra 
Nox  ignorandi^patrtjs  excejitt  ab  oris^ 
Aurfomam  atqueArgés,  ipfam  &  fpoliamt  idumen 
G  allia,  &  exuaifs  ^etert^mfe  ornauit  opimts^ 
Atque  ignorât tts  gentilibus  aduocat  artes^ 
Phoebo  tûta  calens,  cura^  accenfa  fciendi. 
Outre  les  tefînoignages  luldits/ay  eftë  curieux  de  recher- 
cher va  catalogue  de  tous  les  Ledeurs  rurdirs,&quioccu- 
pentces  honorables  places, lequel  m'a  eftë  baillé  parvndé 
inesamis,&parluy  drelléen  la  manière  qui  f'en  fuit  .-au  quel 
ien'ay  rien  voulu  changer ,  &  noterez  en  pafTant  que  la  pre- 
mière inftitution  deldits  Le£Veurs  futfaite  par  lettres  paten- 
tes du  Roy  François  plumier,  en  datte  du  vintquatriefme 
lourde  Mars  1529.  comme  il  fepeut  vérifier  par  les  comptes 
dcrElpargiie. 

Lecïenrs  ô"  Frofejjettrs  du  Roy  en  l^Fninerfité  de  Paris 
en  langue  Grecque ,  depuis  l'an  iS2g. 
Vo  ctc  -       Pierre  D  ânes  depuis  Euefque  de  la  Vaur,  trefpaf]^ 
dcuancfoa   Tau  1J77.  aagc  de  80.  ans,  6c  cft  enterré  à  famâ:  Germain  des 
Epitaphc,    Prez.  Il  n'eftoit  plus  profelTeur  dés  l'an  1 5  ?  S.  ôc  depuis  luy 
î'S"-      fucceda 


LIVRE    SECOND.       ^  757 

leh.in  5'/r4r^//(?, quin'eftoicplusen  charge  dès  l'an  ij6o. 
Ec  depuis  luy  fucceda 

/f^4;?  d'Aurat  Limofin  ,  qui  crefpaira  à  Paris  en  Tan  1588. 
aagé  de  80.  ans. 

Iceluy  fît  les  vers  Latins  qui  furent  recitez  au  ballet  quifuc 
reprcfenté aux  Thuillcrics  l'an  1573. quand Monfieur  le  Duc 
d'Anjou  ('depuis  Roy  de  France  &  nommé  Henry  1 1 1.  )  fut 
déclaré  Roy  de  Pologne. 

NicoUs  Goulu  fut  pourueu  à  la  place  dudit  d'Aurat,par 
breuet  du  Roy  duS.iourdeNouemb. 1567  auquel  afuccedé 
depuis  l'an  1595. 

Hierofme  Goulu  qui  à  prefent  tient  encores  fa  place. 


,  I  A  c  Q^,E  s  T  o  V  s  A  c  Champenois^  qui  deceda  l'an  ij4^. 
ôcluy  fucceda  l'année  luiuante  1J47. 

Pierre  GalUnd  qui  deccda  le  dernier  iour  d'Aouft  1559. 
.auquel  fut  fubrogé 

1  Adrtan  Tournebus  natif  d'AndcIy en  Normandie,qui  tref- 
pailàà  Paris  l'an  1565.  aagé  de  55.  ans,  &:efl: inhume  au  cime- 
tière des  panures  efcholiersdeuant  le  Collège  de  Montagu, 
auquel  fucceda^ 

Benys  Lambin  qui  cftoit  cncorcs  en  la  charge  Tan  1570. 
&  depuis  luy  fucceda 

'.  Louys  le  Roy  qui  deceda  Ici- iour  de  luillcti  57  7.&:en:  en- 
terré en  l'Eglifefainde  Opportune,  auquel  fucceda 

Banield'  AugeyÇ^\ç,\x\.ào\\  de  la  place  de  fon  predeceileur, 
des  le  premier  iour  d'Auril  1574.  &  entra  en  charge  l'an  1578'. 
auquel  a  fucccdé  depuisl'an  1595". 

François  varentj  qui  à  prefent  tient  encores  fa  place. 


Iacqjves  Helias,  il  eftoit  enlachargedésl'ani5'77. 
&  y  eftoit  encores  fan  i)9o.  auquel  depuis  a  fuccedé 

Georges  Crttton  Efcolïois  de  nation, qui  trefpafla le Ven- 
dredy  S.iour  d'Auril,  l'an  161 1.  &;  le  Dimanche  enfuiuanc 
vnziefme  iour  du  mefme mois,  fut  enterré  en  l'Eglife  de.'s 
lacobins,  &  depuis  luy  a  fucccdé  en  la  mefmeannee 
-.    NicoLts  Bourbon^  qui  a  prefent  tien  t  fa  place. 

CCCcc  ii) 


75S  VNIVERSITE'  DE  PARIS 


teneurs  &  vrofcjjeurs  âti  Roy  en  langue  Hébraïque 
depuis  Can  iszg. 

François  Vatable  Picardde  nation.  Ilafaidplu- 
fieiirsCommenrairésfurlcsoeuuresci'Anftoce,quionc  efté 
imprimez  l'an  1559.  Il  decedaran  1546. 

Bertinlc Comte  natif  d'Ellaples en Boulonnois, fut fubro- 
gé  à  Vatable  l'an  1547. 

lehan  le  Mercier  eftoit  ProfefTeur  du  Roy  des  l'an  ly^o.  ôc 
ne  reftoitplus  l'an  1577. 

Gilbert  Cenebrard^  Dodeur  en  Théologie,  Religieux  de 
Tordre  de  laind  BenoiTr,  eftoit  Profellcurdu  Roy  des  l'an 
15-7.  &  en  l'an  1592.  eftantPrieurdeS.  Denysde  la  Chartre, 
ilfuteleu  Archeuefque  d'Aix.  Il  deceda  au  mois  de  Mars 
l'an  1597.  ôcell:  enterré  au  PriorëdeSemuren  Bourgongnc 
ordre  de  laind  Bcnoifl ,  donc  il  eftoit  Prieur.  Il  a  coropolc 
pluiîeurs  belles  œuures,  le  catalogue  delquelsfetrouue  à  la 
nnduliure  ,  intitulé  laiainde  Liturgie.  Et  luy  fucceda  en 
Tan  1 592. 

Pierre  signal  qui  à  prefent  tient  cncoresfâ  place. 

Agathivs  Gvidacerivs  il  n'eftortplusenla  charge 
dés  l'an  1538, 

u4.R.  Câlignon,  il  fe  trouue  vne  Grammaire  Hebraique 
imprimée  en  ion  nom  l'an  1 5  4  o.  le  4.  des  Calendes  de  Fe- 
urier. 

Raoul  de  Bayne  Anglois  en  l'an  15^3.  £t  imprimer  5.  Hures 
de  CommentairesfurlesProucrbesdeSalomonjqu'il  auoic 
faiclfuiuantlafrafedelalangueHebraiquej&dcdicauRoy 
Henry  z. 

îchân  de.  cinquarbres  natif  d'Oreillac  en  Auuergne^  eftoit 
Profciîeur  du  Roy  dés  l'an  1558.  &  en  l'an  1587.  luy  fucceda 

François  Jourdain  Dodeur  en  Théologie,  lequel  deceda 
l'an  1599.  au  mois  de  Septembre,&eftenterrcaux  Minimes 
de  Nigeon  lez  Paris,  &iuyfucceda 

Ficrre  Viâior  falma  Cayety  lequel  trerpafTa  l'an  1610.  le  leu- 
dy  II.  iourdeIuillet&feftedeS.Vidor,Bc  fuccntcrréàS. 
Viclor  deuant  le  Crucifix.  &:  aupresl'Image  de  S.  Vidor. 


j 


LIVRE    SECOND. 


759 


«Pavlle  Canosse  did  Paradis ,  Hébreu  ou  luif  de 
nation,  eftoic  Profelleur  du  Roy  en  tangue  Hebraique  dés 
l'an  1533.  5c  nercftoicpluscnran  1538. 

Lecfeurs  &  vrofeffeurs  dii  Roy  es  Sciences  Mathématiques 
depuis  l'an  iS3?, 

Oronge  Fine  de Bnançon en Dauphiné.  II eftoit en 
la  charge  dés  l'an  1533.  trefpairadParis  le^.  Odobre  1551. 
aagé  de  61.  an,  6c  eft  enterre  aux  Carmes. 

vafchal  du  Hamel  efboic  Profetrcur  du  Roy  dés  Tan  15^0. 6c 
ne  l'eftoic  plus  l'an  1568. 

lehan  de  Mcrlieres  eftoit  en  office  dés  l'an  1577. 6c  à^c^à^. 
le  23.  Feurier  1580. 

Maurice  ^rtyf/t'/zluyrucceda  Tannée fuiuance  158r.dc  eftoic 
encoresenofficel'an  1590. auquel  a  fuccedé 

Bauid Sanclair ^  quiàprefent  tient  encores  fà  place. 

Guillaume  Fofiel^àz  Barenton  en  Normandie,  eftoit  en  la 
charge  des  l'an  1541.6c  n'y  eftoit  plus  des  l'an  1560.  ilavefcu 
96.  ans,  éE  eft  decedé  le  6,  Septembre  I  jSi . 

lehan  vena  il  deceda  l'an  1560. 

vierre  Forcadel  cdoit  en  office  des  l'an  1568.  6C  n'y  eftoic 
plus  l'an  1577. 

Henry  de  Mênatheuil  \\  eftoit  en  office  des  Tan  1 5  7  7.  5c  y 
cfloit  encores  l'an  1595. 

lehan  Bulenger  luya  depuis  fuccedé,  6c  à  prefent  tient  en- 
cores faplace. 

LeÛeurs  &  vrofejjeurs  du  Roy  en  langue  Latine, 
ou  Eloquence  depuis  l'an  iS34' 

Berthelemy  L  athomv  s  eftoit  en  charge  dés 
l'an  1534.  Ô«:  y  eftoit  encores  l'an  1541. 

Léger  du  chefne  Rou€nnois,cftoit  en  charge  des  l'an  1568. 
&luy  a  fuccedé  en  l'an  i58<> . 

Federic  Morel  qui  à  prefcnt  tient  encores  fa  place. 

lehan  Tajferat  eftoit  Profefteurdu  Roy  en  Eloquence  dc5 
rani577.  il  trefpairarani6o3,6c  eft enterré  au  Conucnc des 


-jCo        VNÎVERSITE'   DE    PARIS, 
lacobins  de  Pans  dcuant  la  Chapelle  de  noftre  Dame  de 
Grâce.  Voyez cy  dcuanclonEpicaphepag.  509. 
Théodore  MarfUie  luyafuccede'jquiàpreientcientfa place. 

Le6hurs  é^  Trofcjjeurs  du  Roy  en  vhilofophteydepuis  l'a»  isào. 

François  Vicomercat  Italien  Milanois^ileftoic 
en  charge  des  l'an  15-60.  &  n'y  eftoit  plus  des  l'an  i  ^G^. 

lehan  l'clerm  efloit  en  charge  des  l'an  1568.  ôc  y  eftoit  cn- 
cores  en  l'an  159^.  en  laquelle  année  il  efl:  nommé  Prof  efleur 
en  Philofophie  &:  langue  Grecque. 

Pierre  de  la  Ramee  de  Cuth  en  Vermandois,e(loit  en  char- 
ge desl'an  1560.  Ilinftituaêc  fonda  en  l'an  1568.  vn  profcf- 
feur  en  Mathématique,  qui  feroit  tenu  de  hre  au  Collège  de 
Cambray,qui  auroit  5  c.  Hures  de  gaiges,il  fut  tué  le  24. 
Aouft  1571.  auquel  fucceda 

Simon  de  Malmedy  qui  jtrefpâfTa  l'an  1585.  &:  fut  fa  place 
fupprimee  par  fa  more. 

ÎACQ^Es  Mar'ivs  d'Amboife,  Le€i:eur  ôcProfeiTeur 
du  Roy  en  philofophie  Grecque ^  fut  eftâbli  dejiouueau 
outre  le  nombre  à^s  autres^en  Tan  1587. 6c  continue  cncores 
a  prefènt  en  cefte  charge ,  eftant  le  Doyen  ôc  plus  ancien  du 
corps  &:  collège  des  Lecteurs  ôcprofefTcurs  du  Roy  en  l'V- 
niuerfîté  de  paris. 

Lecteurs  &  Frofejfeurs  du  Roy  en  Faculté  de  Médecine 
depuis  L'an  JS4S' 
V I D  V  sVi  D I V  s  elloit  en  charge  des  l'an  1543.  auqxiel 
depuis  fucceda 

lacques  Syluius  d'Amiens, lequel  aagé de  (33.  ans,deceda 
à  Paris  l'an  1554.  le  10.  îanuier&eft  inhumé  au  cimetière  des 
panures  efchoiiersdeuant  le  collegedeMontagu. 

lacques  Gouppil  eftoit  en  charge  des  l'an  \^6o.  6c  n'y  eftoit 
pluscnl'an  1568.  £c  pour  lors  auoit  fa  place 
Z^/^/ D/yr^/ auquel  a  iucccdé  en  l'an  1387. 
Jehan  Z).vr^/ quiàprefenttientfaplace. 
Simon  Baud^hcn  eftoit  en  charge  des  Tan  1568.  &:  n'y  eftoit 
plus  en  Tannée  1577. 
Jehan  le  Comte  iuy  fucceda  en  office  &  deccdâ  l'an  1584. 

Jean 


L  î  V  R  E    s  E  C  O  N  D,  7^1 

Jean  le  Feure  ou  Faber,efl:oiten  charge  àQS  l'an  1582,. 

Faut  le  Matfire  luyibcceda  l'an  x^i)-^,^  toutefois  nefuc 
receu  en  i'ofticequele  5.  Juillet  1595. 

Ican  RiûUnd  liiy  a  depuis  fucccclc,&  tient  maintenant  fa 
place. 


Martin  Akakia  eftoit  en  charge  des  Tan  1577. 

T terre  Seguin  fut  receu  à  laplacedudit  Acakialeio.Sep- 
tembre  1^94. 

Claudes  Charles  aefté  receu  en  ceflc  année  i^ii.&  a  com- 
mence à  lire  au  mois  de  N  ouembrc. 


Par  cy  deuant  que  les  charadcres  Royaux  dontonvfe 
àprcicnt, n'eiloient  encores  en  viage,il  y  auoit  certaines 
perfonncsdeflinecspoureicrirebiencorredemenr, àquil  e 
l\oydonnoitgaiges,ain{I  qu'il  le  trouue  qu'en  l'an  1541. 
AngeloVergierElcriuain  du  Roy  en  lettres  GiecqLies,auoic 
quatre  cens  cinquante  hures  tournois  de  gaiges  affignezà 
l'Efpargne.  Et  en  l'an  1560.  auoit  pareils  gaiges  Anne  Ber- 
getmcraufli  Efcriuain  en  Grec.  Et  depuis  femblablcnnent 
lean  Renoultjauquelluccedacnran  159^.  lean  Beauo^rand. 
Maintenant  que  les  charaderes  Royaux  font  en  vfage,  mon  - 
fieurMorcl  a  ceftoffice,cn  qualité  d'interprète  du  Roy. 

L'an  1587.  ArnoulcdeTIlleauxcomptesdela  recepte  gé- 
nérale de  Paris,  efl:  qualifié  Ledeur  &:  ProfelTeur  du  Roy 
en  la  Faculté  de  Médecine  en  langue  Arabique  en  l'Vniuer- 
fité  de  Paris,&:ell:oicencores  en  la  charge  Tan  1590,  Mainte- 
nant monfîeur  Hubert  exerce  cet  office. 

La  mcrme  année  1587. René  Benoill:Dodeur&  Ledeur 
du  Roy  en  Théologie,  futeflabh  de  nouueau  en  cet  office, 
lequel  il  cxer^oit  encores  en  l'an  1590. 

LesProfeil'eurs  du  Roypour  le  regard  deleurs  penfions, 
ont  euleuradignation  au  Threforier  de  l'Efpargne  depuis 
l'an  1519.  iufques  en  l'an  1568.  qu'ils  furent  aflignez  au  Rece- 
ucur  de  la  Recepte  générale  di;  Paris,  pour  la  difficulté  du 
payement,  eilantquclquetois  long  temps  fans  toucher  ar- 
gent, 6c  a\  ans  beaucoup  de  peine  à  iuiure  le  Threforier  de 
l'Efpargnejquin'eflgueresfouuen ta  Paris. 

DDDdd 


7^1  VNIVERSITE'  DE   PARIS, 

Les  ProÊcfleurs  du  Roy  receiioienc  au  commencemenc 
chacun  par  an  quatre  cens  dix  liures  tournois,  bien  payez 
que  mal  payez,  ik  depuis  quatre  cens  cinquante  liures.  Ils 
ont  ei\é  quelque  temps  qu'ils  n'ont  recea  que  deux  cens 
vino-tcinq  liures,  depuis  en  l'an  I582.leurfurentaugmentcz 
leurs  gages  iufquesacent  elcus,  Ôc  l'année  Tuiuante à  deux 
cens, k  en  1585.  à  fept  vingt  dix  elcus. 

Leldits  Lecieurs  6c  Proteffeurs  publics  du  Roy,par  lettres 
données  à  Paris  au  mois  de  Mars  1^45»  on  t  priuilege  d'auok 
leurs  caufes  commifesaux  Requeltes  du  Palais  3  tant  durant 
le  temps  qu'ils  lii-ont,feront&  exerceront  leurfdides  char- 
ges, comme  après  que  par  ancien  aage,  maladie  ou  autremec 
ils  nepourrontbonnementy  vaquer. 

Aullî  par  lettres  données  à  Moulins  le  S.  Mars  1^66.  il  fut 
ordonné  qu'aduenant  vacation  d'aucune  place  des  Profef- 
leurs  du  Roy,  on  le  feroità  f^auoir  par  toutes  les  Vniuerfitez 
fameufes,pourapres préalable  difpute  y  eftre  choiii  parle 
Roy,  leplus  capable  èc  fuffifànt. 

Le  Roy  François  premier  auoit  délibère  de  faire  baftir  & 
^"^°^^^S«  fonder  vn  Collège  pour  tous  les  Profeffeursfufdits,  comme 
°^^  iIfeprouueparlescomptesdei'Erpargne,oùcnrarticledes 
gao-es  defditsLedeÛEsfonttoudours  inferez  ces  mots,  £^ 
attendant  plus  ample  fondation  du  futur  Collège ,  que  iceluy  Sei^ 
ç-neuY  a  délibéré  fonder  en  ladtcte  ville.  Mais  au  moyen  de  Tes 
2;randesoccupations,&  continuelles  guerres  il  ne  peut  ac- 
complir ce  deflein  de  fou  viuanr,nyfon  fils  Henry  fécond, 
lequel  toutefois  fe  voyant  manquer  de  commoditez,arrefta 
auecfonConfeil  queles  Collèges  de  Cambray, autrement 
dicldes trois  Euclques,&  celuy  de  Treguier,qui  eftoient 
tousioignans  l'vn  l'autre  deuant  faind  lean  de  Latran ,  ôC 
pourlors  fans  exercice,  feroientdeftinezaufditsProfeiïeurs 
Royaux, pour  faire  leurs  ledures  fucceffiuement  ôc  tour  à 
tour,ainfi  quelles  ont  eftëfaidesiufquesàprefent.  En  mé- 
moire dequoy  ces  paroles  furent  elcrites  contre  le  pillier  de 
lafalle  de  Cambra  y. 

FRANCISCI    PRIMI    MERITO    HENRICI ^ 
fecundi. 
Ne  fercat  t  empus  Uhïle  ^  difce^  do  ce . 


LIVRE    SECOND.  763 

L'an  i6oti  le  23.  Décembre,  l£  Cardinal  du  Perron, le 
DucdeSullyjlePrefidentdeThoUj&leConleilIer  Gilloc, 
(  ce  dit  l'autheur  du  Mercure  François,en  la  vie  du  dtfFuncl; 
Roy  Henry  le  Grand }  par  le  commandement  de  fa  Mr,jtilé, 
vindrencrecognoiftre  les  lieux  des  anciens  Collèges  de  Tri- 
guer&:deCambray,pouryfâirecdifierdenouueauvn  Col- 
lège Royal  fur  trente  toiies  de  long ,  &  vmgt  de  large ,  où 
aux  deux  bouts  de  la  longueur  fedomëtbailir  quatre  gran- 
des iàilespourfaire  iesleçonspubliques  :&:  au  deiTusdeces 
ialles  on  doit  mettre  la  Bibliothèque  de  Ta  Maje(lé,la  plus 
belle  qaifoitau  monde  pour  les  Manufcripts.  La  face  de  ce 
Collège  doit  eflre  fans  aucune  demeure  :  Ôî.  fur  le  derrière  on 
doicfairelcsIogementspourlesLecleurSjletoutregardanc 
fur  vne  court  de  dixhuict  toiles  de  long,  ôc  douze  de  large, 
auec  vne  belicfontaineau  milieu  :  Bref,cc  doit  eflre  vn  beau 
bafliment ,  &  rente  de  dix  mil  efcus  pour  l'entretenemenc 
desLevfteurs. 

Mais  la  mort  nou  s  a  rauy  ce  Roy  au  mefme  temps  quel'on 
le  dcuoit  commencer  :  toutefois  la  Royne  Rcgête  fa  vefuc, 
&rame  del'ame  de  ce  grand  Roy,  qui  fçauoitla  volontë,en 
continuant  tous  cesdclî'eings^aaufficontinuéccftuy-cy, 6c 
a  fait  commencer  ce  College,oùfon  fils  le  Roy  LouysXIII. 
à  prefenrregnant,amislapremierepierrclez8.  Aoufli^io, 
dans  laquelle  font  engrauez  ces  mots.  E/i  l' an  premier  du  Re- 
dite de  L  ouys  XIII.  Roy  de  France  &de  Nauarre ,  aagé  de  nenf 
ir}Sj&  de  laKegence  de  U  ^ry  ne  Marie  de  Medicis  fa  mère  16  10. 
&  audelîijslcsarmesdu  Roy  &  de  la  Rcync  ia  mère: aux 
quatre  coings  fa  Maicflé  y  meit  auffi  quatre  medalles,  où 
efvoit  la  mcimeinfcription,  fçauoir  deux  d'or,  &  deux  d'ar- 
gent d'oré.  A  i'aflife  de  cell:epremierepierre,leDuc  de  Sully 
luydonnala  truelle  d'argent, vn  des  Seigneurs  quii'accom- 
pagnoitluy  bailla  le  marteau,  ôc  vn  autre  luy  tenoit  l'auge 
d'argenr,oùefl:oitlc mortier.  Ce  baAiment  doit  eflre  mis 
aunombredesœuurespieufeSjpuisquci'onlefaitfairepour 
le  public.  Des  trois  coflez  il  y  en  a  défia  vn  bien  aduancé, 
êc  difpofé  pourcouurir,  qui  cilà  la  place  du  vieil  Collège  de 
Tixguier,  qui  a  eflëabbacu  pour  cet  eiïet. 

DDDdd  ij 


7^4  V  N  I  V  E  R  S  I T  E'  D  E  P  A  R  î  S, 

I)Hr  MonaHere  des  Pcres  Angufiins  Reformez^  defchanx. 

L'An  1608.  la  Royne  Marguerite  DuchefTede  Valois 
commença  à  ériger  aux  fauxbourgs  iaind  Germain  des 
PreZjpresfon  hoi]:el,vnConuencdcsPeres  Auguftins  Re- 
formez defchauXjà  la  requilition  6c  foilicitation  du  R. 
Père  François  Amet,narifdeMonrargis,&profezdu  Con- 
uenc  des  Auguftins  de  cefte  ville  de  Paris,  Ion  prédicateur 
ordinaire,  lequel  dés  l'année  précédente  mil  lix  cens  iepr, 
auoitobtenuvnbreuctdu  deiFundRoy  Henry  quatriefmc, 
dit  le  Grand, d'heureufe  mémoire, en  da:ce  du  vingtfixief- 
meluin ,  par  lequel  il  luy  permet  de  rec^uoir  &:  occuper 
tous  biens,  héritages  &  polreiTions,  ôc  baftir  Conuents  & 
Prieurez  de  Ton  ordre,  en  tous  lieux  &  endroits  de  Ton 
Royaume,  &:  de pouuoiriouir  6c  vier  de  tout  cequedeffus, 
fans  trouble  ny  inquiétude. 

La  première  pierre  de  marbre  qui  futpofeeâ  main  droicle 
de  la  porte,  de  la  première  Chapelle  dudict  Conuent,  la- 
quelle eftbaftie  d'vnenouueilc  façon  en  forme  d'exagone, 
auoit  cefte  infcription  grauee  en  lettres  d'or.  Le  21.  Maïs 
miljïx  cens  huicî ,.  U  Royne  Marguerite  BucheJJè  de  F ahis ^petite 
jîlle  du  grand  Roy  François  y  fi  lie  du  bon  ^oy  Henry,  fœurde  trois 
KoiSj  é' feule  reftee  de  la  race  des  Valois,  ayant  eftc  yifitee  &fecou- 
rué  de  Vicu ,  comme  lob  &  lacoh  :  Et  lors  luy  ayant  voué  le  vœu  de 
lacob,  &Dieu  l'ayant  exaucée ,  elle  a  bafii& fondé  ce  Monafiere^ 
tour  tenir  lieu  de  l'Autel  de  lacob,  ou  elle  veut  que  perpétuellement 
foient  rendues  actions  de  grâces,  en  recognolflince  de  celles  quelle  a, 
receuer  de  fî  diuine  bonté .  Et  a  nommé  ce  Monafiere  de  laS  atncîe 
Trinité ,  é"  cesle  chapelle  des  Louanges  ^  ou  elle  a  logé  les  ?  ères 
Auguftins  reformez^  de  [chaux. 

Ladictc  Dame  Royne  continuant  ce  premier  deflein ,  en- 
iioyaiRomeTan  1610.  au  moisd'Oclobre,  ledid  François 
Amet,  vers  nollrefaind  père  le  Pape,  Paul  V.  pour  luy  faire 
entendre  fa  picufc  fcdcuoreintention ,  auec  lettres  fort  am  - 
plesdefapartjle  requérant  humblement  de  vouloir  agréer 
iadide  fondation,  6c  l'honorer  des  fainc1;es  Indulgences. 
Cequ'ayant entendu lePape  6c  loué  grandement, comme 
çhoîe  q^ui  ne  tendoit  q^u'àla  gloire  de  Dieu,6clefalutdes^ 


LIVRE    SECOND.  7^5 

ameSjil  efcriuic  lettres  de  congratulation  Si  renouiflancc 
fpintuelleàladicle  Dame,  dattecs  des  Calendes  de  Juillet 
1610.  &par  bulles  ipecialcs  donna  nidulgence  plcniere& 
reinilîion  de  tous  péchez,  à  tous  ceux  <k  celles  quieftans 
vravement  penitensôcconfez,^  repeus  de  la  lai  ncle  com- 
munion, viliteroienc  deuotemc[]t  l'Ecrlifedela  faincleTri-  ^cJJcEgiife 
nité,  6c  la  Chapelle  dicle  dcNollre  Dame  des  Louanges  commécec, 
concigueàladideEgliiede  Tordre  des  AuguPcins reformez  maisi'onef- 
delchauXjés  iours  de  lafaincTieTrinitéjderAfrumptionde  RoynTMar- 
la  Vierge  Marie  ,  de  fainc1;e  Marguerite  &;  faind  Boniface  guérite  yfc- 
Marcyr,  depuis  les  premières  verpresiufqucsaux  fécondes  à  a;inTpTu  de 
foleil  couché,  6c  là  feroient  feruentesprieres  pour  la  con-  temps, 
corde  des  princes  Chrelliens, extirpation  des  herefîes,6c 
exaltation  de  la faindeEglile.  De  plus  faSaincleté  voulant 
gratifier  tout  le  corps  de  ladidc  Congrégation  des  Augu- 
ihnsreformezdefchauXjàlafupplicationdufufdit  R.  Père 
François  Ametprocurcurgenerai  d'icelle,  luy  fît  expédier 
vn  fort  long  bref,  non  moins  fauorable  que  honorable,  en 
dattedu4.  Décembre  1610. 

D'abondant  le  R.  Père  General  de  tout  l'ordre  S.  Augu- 
fl:in,Mai(lreIeanBaptiil:ed'Afle  Génois,  ne  voulant  man- 
quer de  fon  coftë  de  contribuer  à  ceft  œuure  tant  méritoire 
deuant  Dieu,  &  tant  honorablepour  fon  ordre,  fcachant  le 
refpccl  qu'il  doitàceftetres-grandcPrincelTe^ayantocIroyé 
au  fufdicl  R.percFrançoii  Ametjtout  ce  dequoy  il  l'auoic 
requis  en  qualité  de  procureur  gênerai  6^au  nom  du  corps 
de  là  Congrégation,  il  a  de  plus  après  fon  depart,enuoyéà 
iadicteDameRoynepatentes  exprelTes,  par  lefquelles  il  a 
déclaré  le  fufdit  Conuent  eftre  General ,  comme  celuy  des 
RR.  pères  Auguftins  de  cefte  ville  de  Paris  :  lefdicespaten- 
tes  en  datte  du  troifîefmeiour  d'Aoufl  mil  fixcens  vnze. 

Voiîa  quels  ont  efté  les  commencements  de  ce  Conuenc 
Royal  nouuellement  érigé  mais  non  encores  acheué;,  parce 
que  comme  diâ;  vn  pocte, 

Om/te  quodexcellens  opi^,  ô'/iiblime  fut'ûrumy 
Difficiles  orîus  h.ihct  tncrementag^  tarda. 

DDDdd  ni 


j66 


V  N  IVE  R  S  IT  E'  D  E  P  A  R  I  S, 


l'ay  adiouRé  icy  pour  l'illurtracion  de  ladide  maifon^&c 
recommendation  de  la  SercniiïîmeRoyne  Marguerite  leur 
fondacriceàlapofterite  ,Ia  prefentc  figure  dcfaind  Augu- 
ilinpremier  infticuceur  de  l'ordre  :  en  laquelle  fe  voit  au  na- 
turel la  vraye  figure  de  Thabic  defdits  Auguilins  reformer. 


J.ltne   Vatsr    nuus  Jacris    fuS    fc^ifus    Ol'do   ,'i^^^^ 

CœU   arctas    ddudet     nmer   inur,  mai. 
Ââfcv   ojiem  jn%ilMfâc  tm    uefïma   finnâ  ^^ 
'Vt  nujjuama    rcito    tramite  ficcfât  iter 

Con^t^atio     f-ntnï(r      vcfonnatomm,     Jifcdccatorum    ovaims  S^  Âujtiftim 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  yCy 

Du  yionnfiere  des  Pères  Carmes  reformez^  defchdti)c. 
Ces  Religieux  viennent  de  Rome ,  6<,  l'occafion  qu'ils  eu- 
rent de  venir, fut  vn propre mouucment du  Pape,  auquel 
i'Archiduc&i'InfantedeFlandrcs,auoientrequisqu'illeur 
enuoyafl  de  ces  Religieux,  tac  pour  les  eftablir  en  leurspays, 
comme  auffi  pour  auoir  loin  des  Religieufes  Carmélites, 
ielquelies  ces  Princes  auoient  fondées  5,:  cilabllcstroisans 
•'auparauantà  Bruxelles, Vautres  endroits.  Le  Pape  voyant 
i.  qu'iUalioitque  fesReligieuxpairailentparce  Royaume  de 
f  France  pour arriuer en  Flandres, voulue  efcrirc  vn  briefex- 
pres-aufeuRoy,paHequeliliuy  ofFroit  celle  religion,  6c le 
prîoitdel'cnlcruir  en  Ion  Royaume.  Et  en  efcriuuvn  autre 
à  MonfieUr  le  Cardinal  de  loyeufe,  par  lequel  illuvcomma« 
l'doit  de  les  prelenter  au  Roy, éprendre  loin  de  leur  eft^blil- 
'^menc.  Tandis  qu'ils  eftoient  en  chemin  aduint  la  mort  la- 
i)5l?iencabledufcuK,oy,6carnuansâParisilsraluerentlaRoy- 
i;^jpe,6c  Monlîeurle  Cardinal  luyprefcnta  le  briefjaddreiîanc 
|au  feu  Roy.  Sa  Maieflc  les  receut  humainement  j&  auec 
'.charité, 6c commanda qùci'on leur  dcpefchafb  lettres.  Ce 
;  qui  fut  faidjôc  entrèrent  en  pofleffion  de  la  maifon  oùils 
font  à  prefent'aux  fauxbourgs  faincl  Germain  I  an  i6\i,  lé 
jour  de kPentecofte, laquelle  a  efté  achetée  desaumofnes 
<ics  gens  de  bien.  Ils  n'ont  encores  à  prefènt  qu'vne  Cha- 
pelle d'attente,  laquelle  fera  ruinée  quand  ils  auront  vne 
autre  Egli  Te. 

L'vn  de  leurs  principaux  bien-facleurs  eft  commei'ay  en- 
tendu, MonfieurViuian,  qui  a  acheté  le  lieu  de  Monlîeur 
3?  rat. 

"Du  Monaftere  des  Vrfulines^ 
En  l'an  i6ii.  a  efté  fondé  aux  fauxbourgs  faind  Jacques 
vis  à  vis  de  l'Eghfe  faind  Magloirelemonafteredes  Vriuli- 
ncs,parDamoirelleMagdeleiuerHuyiicr,veufuedeMon- 
fieur  defaincfte  Beuue,en  fon  viuant  Confeiiier  duRoy  en  la 
;Cour  de  Parlement  c  e  Paris. 

Ce  M onafterecft  fondé  pour  des  filles  &  femmes  veufucsy 
\    lefquellesdoiuentvacquerà  rinftitution  à.ts  petites  filles, 
tant  de  celles  qu'elles  ont  en  penfion,  que  de  celles  qui  vien- 
nent de  dehors,  pour  apprendre  la  pieté  Ôc  bonnes  moeurs. 
Elles  fo-nt  fous  robeliFance  &:  lurifdiclion  de  Monfieur 


7<^S  VNIVERSITE'  DE  PARIS 

i'EuefqucdcParis.Larcigle  qu'elles  ont  prile  ell  de  Taind 
Augultin,viaencncani:moins  fous  robferuance  de  ftatucs 
particuliers^approuuezparledicficur  Eueique.  Leurhabil- 
lenienceft  noir  fans  lurplis^comme  quelques  autres  maifons 
de  la  mcime  reiglf  en  pluiieurs  endroits. 

L'on  efpere  vn  trcs-grand  profit  en  l'Eglife  de  cède  infti- 
tution,&defiaf'enappcr^oic  vn  grand  truid  en  ce  peu  de 
temps  qu'il  y  a  qu'elles  ont  commencé. 

Ladide  inftitutionaeftcapprouueepar  noftrefainclperc 
Paul  V.  àprerencfeanc,lez3.  lourde  Septembre  en  ladide 
année  1611. 

Des  vortes  de  i'Vniuerfitéytant  anciennes  que  modernes. 
T  'Vniuer{itédeParis,quenous  auonsdit  aucommence- 
-■-^menc  de  ce  fécond  liurepa. 2.5  ^.auoireflcclofe  &  fermée 
de  murs  du  temps  du  Roy  PhilippesAuguftc,eft  décorée 
en  l'enclos  de  {z^  murailles  de  huid  belles  ôc  magnifiques 
portes. 
Porte  de        La  portc dc  Ncfle  tient  lepremicr rang, ioignant Ic bord 
^"^^'         delariuierc  de  Seine  vers  Occident  :Ainfi  appcUee  du  nom, 
defancien  hofteldeNellejquieftoitoù  nous  voyons  main- 
tenant celuy  de  N  euers.Vne  haute  tour iuy  fert  de  defeuce. 
Celle  portceftfuiuie  de  celle  de  Bucy  ,que  l'on  appelloic 
PoitcdcBu-.preiTnierement  la  porte  faincl;Germain,rvne des  plus  belles: 
v'oyez  ce     ^^"^^  ^^  portail  de  laquelle  l'ellendenc  les  armoiries  de  U 

que  l'en  ay    ville. 

^^lo'^tt^^'  ■  E"l'i""^i"»t^'rcdestiltres  debhofleldeVillefaidparmai- 
"^  (Ire  Ican  Pou  (lepain,  en  fan  1^83.  fol  97.  efl:  fait  mention  de 

deuxlcttrcsattacheesenfcmblc.-rvnedu  G.  Fcburier  1538. 
l'autre  du  i(j.  Septembre  )559.auecmi{îiues  du  Roy,  fignees, 
Francois,enuoyeesàladiteviile,àrinn:ancedeMonfeigneur 
le  Cardinal  de  Tournon  Abbé  de iaincl  Germain  des  rrez: 
pour  faire  ouunr  la  porte  de  Bucy  ,&;  y  faire  toutes  répara- 
tions necelîaireS)  des  deniers  pris  fur  les  reuenus  des  dons 
^  odroys. 

Pour  mefme  efFecl:  ,fon  fils  le  Roy  Henry  2.  oclroyafes 
patentes  lei}.  Auril  1550.  Adiouftanti'ouuerturedela  porte 
deNefle, pourlcshommesdepied&de  chcual  feuiemenr. 
Mifes  en  la  cniquiefme  layette,  fous  la  cotte  de  Neut  I.  . 

La  porte 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  .j6f 

LâportedeBucyapourvoifine  la  porte  faincl  Germain,  Porte  fainifi 
qui  conduit  droit  à  l'Abbaye  Royale  du  fauxbourg,&  qui  Gs^main 
porte iijrfbn  front  l'auuce  deronnoaueaubartiment^çfcri- 
te  en  lettres  d'or,  aued  le  nom  du  Roy,  du  Preuoil  des  Mar- 
chands, ÔcElcheuins,  en  ces  termes. 

D»  règne  duTres-Chrcfiien  Henry  1 1 1 1.  Roy  de  France  dr 
de  Naunrre,  Freuofiéde  M .  lacâjues  Banesjlt  ur  de  Marly^  Confeil- 
krd'Efiaty  Preftdentdes  Comptes  :  &  de  l' Efcheninage  de  Maifire 
Nicolas  Bourlon,  SireValenttnTargery  Maifire  Cmilaume  Rohi- 
neati^&Louys  Viuien.     M.   D  C, 

Cède  porte  durantnos  derniers  trou bIcs,pourcftre  vieil- 
le &:ruineuleauoitcftcabbatuc,  2c  à  la  place  d'icelle  eftoic 
bafti  vn  gros  bouleuert,  releué  &  foullcnu  de  pierres  de 
taille,  pour  lequel  faire  on  auoit  defmoly  \qs  prochaines 
maifons ,  qui  ont  depuis  cflé  réparées  quand  on  a  bafi:v  la. 
nouuelle  dorte. 

La  quatricfmef'appelloic  autrefois  la  porte  d'Enferjàcaufe  Porte  faina 
dudiabledeVauuert,dontnousauons  parlé  cy  deuant  au  ^'^'^"'^'' 
traiclc  des  Chartreux.  Et  ainfieft-elle  nommée  par  tous  les 
anciens  tiltres que  i'ay  alléguez  en  ce  fécond  liure,  hormis 
aupriuilegc  de  l^hilippes3.du  nom,  fîlsdu  Roy  fainclLouys, 
pourl'eftenduëde  la  iuftiee  temporelle  de  l'Abbaye  faincl: 
Germain,  oùelle  efl  nômee  la  porte  Gbbrard  :  mais  en  Tan- 
née 1394.  ou  1401.  Yiabel  de  Bauiere  femme  du  Roy  Char- 
les VI.  eftantaccoucheed'vneliile,quiiurlesfinids  deBa- 
ptefmefutappelleeMichelle,à  Gaule  de  cela  Charles  Roy 
de  France,  voulût  que  cefleporte  de  i'Vniuerfitc  qui  eflau 
bout  de  la  rue  de  la  Harpe,  par  laque'leon  foripouraller 
aux  Chartreux,  quitaft  le  nom  d'Enfer^ôcfull par  conirarie- 
tcappelleelaporteCaincl:  Michel  :  du  nom  de  ce  glorieux 
Archange,  qui  precjpitale  Chérubin  Apoflatdans  l'abyfme 
de  l'Enfer. 

La  cinquiefme  vers  le  Midy  eft  la  porte  Jfàinâ:  lacques,  P-^^efaina 
ainfidicle,  ou  derHofpitallamâ  lacques,  qui  elf  au  faux-  ^'^*^"^^' 
bourg,  ou  du  Monafterc  des  lacobms ,  que  iaincl;  Louys  fit 
baftir  proche  d'iccile. 

La  lixiefme  6l  plus  proche  efl:  celle  de  fainâ:  Marcel  :  on  ^'^"^  ^^ina 
rappclloitancienncmcntlaporteBordelle:  ijiais  lapudeur    ^^'^'^  ' 
luy  a  fait  quitter  en  fin  ce  làlc  ôc  mipudique  nom,pourprcn- 

EEEee 


770  VNI  VER  SITE'    DE    PARIS, 

dreauccfon  fauxbourg,  celuy  du  glorieux  faind  Marcel, 
9.  EuefqiJc  de  Paris. 

porte  faiua  La  leptieruie  cft  celle  qu'on  nomme  de  fainâ  Vidor ,  à 
caurequcpari.:ciiei'onfortpourallcr à  l'Abbaye  dz  laincl 
Vidorjlaqaellecyucuancacilcrebafticdt'ncufdefondscn 
comble  ^Sc  en  fuc  affifc  la  première  pierre  le  Vendredy  13. 
luiilec,  mil  cinq  cens roixancehuicl;,&i-ucacheuee  de  baftir 
l'an  mil  cinq  cens  loixance  6c  dix:  ainfi  qu'il  efb  remarqué 
par  cet  efcric,  qu'on  voicgraué  au  haut  d'icelle. 

NicoUi^s  le  Geindre  ^rxf.  Mercat.  11.  lacohiis  Keruer,  Hierony- 
musdeFarade,  Vetrus  Pou'm ,  FrAncïfcus d' Auncrgne ^DecHnon* 
H. incB. Victor.  Fort<.im,inprxJigncmfAc'temreftit.  Anno fdutù 
tnfiauratJi  /. r/ 0 .  Ca/oL p.  R.  fieattff. 

Porte  faiiid  j^a  huidiefme  &  dernière,  ioignant  le  bord  de  Seine  vers 
Orient, eft  ccfte  magnifique  porte  de  la  TournellcjOude 
fainc1Bcrnard,de  laquelle  les  commoditez  publiques  de 
ceftegrandevilleont encore eftën'agueres  accreuesparM. 
François Myron, cy  deuant  Preuofl  des  Marchands ,  digni- 
té dont  les  plus  illuftres  familles  de  la  ville  fetreuuenc  hono- 
rées, comme  de  la  première  raagiftraturc  publique  de  la 
premiereVilledumonde.Lesdeuxercritsfuiuantsfevoyent 
grauez  en  marbre  contre  icelleporte,l'vn  du  cofte  des  faux- 
bourgs  fâinclViclor,  qui  dénote  la  première  conftrudion 
d'icelic  porte,  Si  du  pont  qui  eft  tout  ioignant  pourpafTer 
le  folPc  contenant  trois  arcades  de  pierre  de  taille,  fans  con- 
ter le  pont  leuiSjôc  vneautre  grande  arcade  de  pierre  qui  eft 
vnpeuaudelà,pârdeiroubsîaquellepafrelariuieredesGo- 
beIins,pourentrer  enlâriuieredeSeine:&  l'autre  ducofté 
de  r  Vniuerfitc,  dcnocantle  temps  de  la  conflrudion  du  pa- 
uillon  qui  couurc  ladide  porte. 

Régnant  Henry  IV.  Roy  de  France  &  de  Nauarre ,  &  de  U 
Treuofté  de  M.  Fran.  Myron  Confeiller  du  Roy  en  fon  Confetld'E- 
Ji:at,ér  Lieutenant  Ciuii:&de  l  Echeumage  des /leurs  P.Saincfot 
J.  de  U  Haye  y  G.  de  Flecelles,  &  Monfteur  N.  Relut  Confetller  a». 
Trefor:  cejlepo  rte  é'pont  ont  efiefaicis  ^our  la  com?ngditép  uhliquc 
en  l'année  lôoô. 

Du  règne  du  Tres-Chreflien  Henry  IV.  Roy  de  France  &  de. 
Nauarrcjé'  de  la  Preuofié de  Mejsieurs  M.Iaccjues  Sanguin  fieur 
deLiury^Confeiller  dt^  Roy  en  fa  Cour  de  Parlement  \.Et  de  l' Ef- 


LIVRE     SECOND.  77t 

cheuinage  de  M.  Germctn  Gouffé  Aduocat  en  Udicîe  Cour,  lean  de 
'  Vaillyjîeurdu  Breiil  du  vont  y  M .  pierre  varfaiCi  Greffier  en  l'Ele- 
6iion,  d"  Charles  de  Charhcnnures  Ccnjeillerdu  Roy^ç^  Auditeur 
en  fa  Chambre  des  Cowptes^  ce  ^auillen  a  efîé  faicilan  rntlfx  cens 
huiùf. 

Ces  huicl  portes  ont  cftébafties  tout  à  rentourdel'Vni- 
iicrficë  du  cofté  des  fauxbourgs,  tantpour  fa  fortcreiïe ,  que 
pour  fa  décoration  &;  commodité  des  liabitans,  outre  lef- 
queliesdu  coflédu petit  brasdeSeinCjdepuislaportefaind 
Bernard,  en  pailant  par  les  degrez  faindt  Bernard,ôCpar  le 
boutdu  petit  Pontjdupontfaind  Michel  &  du  pont  Neuf, 
iufques  à  la  porte  de  Nclle,elle  eft  munie  ôcrempareede 
forts  murs  de  pierre  à  la  hauteur  d'vn  homme  au  delFus  du 
pauë&rez  de  chauffée,  lelquels  font  occupez  pour  la  plus 
part  des  courts,  iardins  6c  maifons  qui  appartiennent  aux 
Dourgeois'.hormisaux  deux  bouts  verslesBcrnardinSjêv  vers 
les  Auguftins,  que  le  Quay  eft  libre  pour  les  caroces,charc- 
tes&cheuaux,  ôcaufîi  pour  le  bois  &  vin  qui  f'admene  par 
eauë.  Car  d'ailleurs  il  n'y  a  que  des  efcalliers  de  pierre  par 
certains  endroits ,  pour  defcendre  à  l'eau ,  laquelle  l'on  ne 
peutvoirque  parées  endroits. 

T>u  ,^ay  fain6i  Bernard. 

LaTournelle  ducoftédefâindVicVorf'aupresdelaquel- 
leefbàprefent  édifiée  la  porte  faind  Bernard  )  a  eftë  con- 
ftruitcauecfon  Quay ,  par  Mefîieurs  de  la  ville,  fuiuant  les 
lettres  du  Roy  Henry  dcuxicime,  données  au  camp  de  Cre- 
ueeueur,  levingthuidiefme  Inillet  mil  cinq  ccnscinquare 
quatre.  Et  eft  ain(i  appelle  à  cr.ufë  du  Collège  des  Bernar- 
dins qui  en  eft  proche. 

En  l'InucntairedeMaiftrelean  PoufTepinfol.  96.  cftfaid 
mention  des  lettres  dudict  Roy  Henry  fécond,  du  vingt- 
çinquieftiie  de  May  mil  cinq  cens  cinquante  cinq.  Signées 
Henry.  Par  le  Roy  en  Ton  Confeil,  Bourdin,pour  continuer 
dans  l'Eftc  prochain  le  Quay  de  iaind  Bernard ,  autrement 
dicl  de  la  Tournelle ,  6c  y  employer  les  plus  clairs  deniers  du 
Domaine. 

Miiçs  en  la  féconde  layette,  fous  la  cortc  de  Trois  P. 

EEEce  ij 


771      vnive;rsite'  de  paris. 

Du  J^ay  (ks  Au^gujtins. 

Anciennement  le  long  du  petit  bras  de  Seine,  qui paiTc 
pardeilbus  le  pont  iaind  Michel, 6c  i"cll:end  iufques  à  la 
porte-deNelîe,»!  n'yauoit  point  de  muraille  du  coftë  des 
Au<^uilins:ains  feulement  v-fiefauiraye,  à  l'ombre  de  laquel- 
Ieleshabitansdef*ari5rouloientpromeîier5c  rafraifchir  en 
efté.  Mais  pource  qu'en  hyuer  le  débordement  des  eauX 
Venoitiurquesdansîesmaiions  de  ladideruë:  le  Roy  Phi- 
lippe quatriefme  di£l  le  Bel ,  commanda  aux  Preuoft  &  Ef- 
chêuifts  de  Paris  >  de  faire  (  ou  plufloll  continuer  le  QjJayja 
commencé)  degroflTés  murailles  en  toute  diligence  auanc 
l'hyuer,  pat  les  lettres  patentes  données  in  Regali  Ahhatia. 
BentdMdri^ ,  iuxt.i  Pontîfaram  (  qui  eft  MaubuiiPon  )  le  9,  de 
luin  1311.  èc  fi^nees />er  Cof^dlîtfm  (f.  de  Riuo,  Lerquelle.sronc 
au  Threfor  de  l'hollel  de  Ville,  en  la  deuxiefme  layette 
Cottees  double  D. 

De  iHcfteloti  Colkge  de  fiïn^  Denys. 

L'an  1263.  Rcuerend  Père  en  Dieu,  Matthieu  Abbe  de 
aind  Denys  en  France,  print  à  cens  6c  rente  des  Religieux, 
Abbé 6c Conucnt  de laincl  Germain  des  Prez ,  certaine  pla- 
ce de  terre  lize  au  terrouer  de  Laas,  tenant  d'vn  codé  au  iarr 
dindes  frères  de  la  Pénitence  de  îc(usChriû:,auirement  dits 
Sachets,  &:  d'autre  à  la  maifon  de  Meffire  Gilles,  dit'le  Brun^ 
ConneftabledeFranceroùillitbaflirvnemaiion  pour  lo- 
gerles  Religieux  dudit(àinâ:Denys,quandilsviendroienC 
à  Paris,  &:  mefmes  eut  permiffion  defdits  de  fai  n  cl  Germain^ 
de  faire  conllruire  vnc  Chapelle  en  iadiéle  maifon, fans  tou- 
tefois y  pouuoir  aûoir  cloches, ny  cimetière, êciauf  tout 
droiAparrochiâl,  &:àla charge  de vingtfols  parifis  de  chef 
de  cens.  Et  en  1  an  1268.  ledit  Abb'éaehetaencoresderdi(^^ 
de  fainâ:  Germain  certaine  mafure  S:  appartenances ,  char- 
gée enuers  les  fufdics  d'autres  vingt  fols  parifis  depareil  cés^ 
Etdepuisenlan  1299.  les  bons  Abbez  ù.  Religieux  d'alors 
ne  fongeans  qu'à  l'augmentation  de  1  honneur  de  Dieu  5c 
prou^t  de  leurEgHife,  ôc  lion àrtrine  totale  d'iceUe{'com- 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  773 

me  font  maintenant  les  Commendacaires^acquircnt  de  fur- 
plus  vniardin  jd'vn  nommé  Pierre  de  Columna,  lequel  leur 
futadmorty  par  lefdics  deiaincl  Germain  :  àlaçharf^e  de  2.5. 
folsparifisdecensja  iuftice  dciciits  lieux,  haute,  moyenne 
6cbafre,&:cous  droids Seigneuriaux dcmeurans  aufdits  de 
S.Germain,  comme  il  fe  peuc  voir  pai  les  tiltres  qui  font  au 
threlordcladide  Abbaye  de  S.Germain. 

En  l'an  1451.  du  règne  de  Charles  7.  la  France  eftanc  en- 
corcs  toute  en  troubles ,  l'Abbc  dudic  faincl  Dcnys  ne  peuc 
à  caufe  des  voleurs  &  mauuais  garnemcns  qui  courroienc 
partoutc la  France,  tenir  fes  alTuesenla  ville  de  S.  Denys, 
Ck:  demanda permi'lîon  aux  Religieux  dudic  faincl;  Germain 
de  les  tenir  en  Ion  hoftel  qu'il  auoit  fur  leur  terre  &  feigneu- 
rierfans  toutefois  pour  cepouuoir  prétendre  aucun  droicl 
deiufticeefdits  lieux, &  de  ceen  bailla  lettres  aufditsdcS. 
Germain,  dattees  de  l'an  fuldid. 

De  l'Hofld  d'Hercules. 
Au  coin  delà  rue  des  AuguftinSjdu  collé  qui  tend  au  pont 
faind Michel, il  yavnegraniemaifonappellcevulgairemcc 
l'HoftcI  ou maifon  d'Hercules:  pourcequeparles  falles  &: 
chambres  j&anffi  extérieurement  le  long  des  murailles  d'i- 
celle,  les  proucfles  de  cet  ancien  Héros  y  Ibnt  dépeintes. 
-    Meffireleandela  Driefchc  Prefidenc  en  la  Cham.bredes 
Comptes  àParis, fut  le  premier  qui  la  fît  bâflir.  Et  en  l'an 
j  484.  le  premier  iour  de  Septembre  il  Ta  vendit  à  Médire 
LouysdeHalermin,Cheualier,iieurdePiennes,ConfeilIcr 
&  Chambellan  du  Roy  de  France,  Charles  8.  Et  neuf  ans 
■après,  c'eft  à  fçauoir  en  l'an  1493.  le  i).  luin  Jcdicl  acque- 
rcurlareuenditaueclesmeublesde  fer  ^  de  bois, dont  elle 
eftoit  garnie,au  (ufditRoy  pour  la fomme  demil  liures  tour- 
nois. Ce  contrat  pafTé  pardeuant  les  Notaires,  Florent 
rHuillier,6cEftienneRoufreau,l'anôciourquede{îus.Ety 
,     en  a  copie  au  threfor  des  tiltres  &:  enfeignemcsderAbbavc 
.X    defaind  Germain  des Prcz, layette  féconde  des  grandes ar- 
^1  '  moires,  cotteeladitccoppieau  dos  C.  24. 
[jî;        Depuisle  RoyLouys  11.  a  donné  cefte  maifon  à  Reue- 
|j|    rend  Père  en  Dieu,  Antoine  du  Prat  ArcheucfquedeSens, 
.      6c  Chancelier  de  France.  Laquelledoiti  ladide  Abbaye, à 

E  E  E  e  e  iij 


774  V  N  IVE  RSITE'  DEPARTS, 

caufe  de  l'office  de  pirancier  25.  foh  panlis  de  fonds  de  ter- 
re. Commeappercparvnecopiederacquificionfaite^ôw  ex- 
pédition de  la  chambre  des  Comptes,  en  l'an  1509.  Nonob- 
iknclcditChancelierdeft-undionneueu,  Antoine  du  Prat 
Seigneur  de  Nantoiller,&  PreuoO;  deParis  en  aiouy  depuis. 
Et  iceluydcccde,il  appartient  main cenantà  les  héritiers. 

De  la  ruéDauphine. 

Le  pont  Neuf,ainfi  que  nous  âuons  difcouru  à  la  fin  du 
premierliure,auoit  elle  bafti  pour  padcr  plus  commodé- 
ment de  r  Vniuerlite  en  la  Cité  &  en  la  Ville,  fans  faire  vn  fi 
Jongchemin  5cdell:our,conimeon  failoicauparauanc.  Car 
pourpailcrdesfauxbourgsfaincl  Germam  vers  le  Louure, 
qui  cit  de  l'autre  coflé  de  l'eau,  il  falloit  rcm.onter  le  long 
de  l'eau  iufques au  pont faincl  Michel, &  l'ayant  pafîé  auec 
1  e  pont  au  Change,il  falloit  de  rechef  faire  encore  autant  de 
chcmin^&idefcendrclelonçdelariuiereiufouesauLouurc. 
D'abondantiesCaroces&eharettes  faifoient  encoresplus 
long  chemin  ;  car  ils  remontoicnt  iufqucs  au  pont  Noftrc 
Damepourretournerparapres.  Làoùàprelenttouslcs ca- 
roccs&cheuauxpaiTcntfurledirpont  commodément.  Or 
après  que  ledit  pont  eut  eftéparachcucdebaftir,  plufieurs 
nouueaux  baftiments  furent  faicls,  tant  au  milieu  qu'aux 
deux  bouts  duditpontj  pour  en  rendre  l'aduenuëplusfaci- 
le,commeauiriplaifante&  agréable.  Et  entre  autres  en  l'V- 
niuerfltéjioignantrEglife&maifons  des  Auguftins,aefté 
bafliedeneuf  la  granderuë  de  36-  pieds  dé  large, appellee 
communément  La  rué  Baïqhine y  éc  ce  en  mémoire  de  la 
naifîance  du  fils  aifnë  de  noftre  defFunt  Roy  Henry  le  Grad, 
Louys  X 1 1  i.  à  prefent  Roy  de  France  ôc  de  Nauarrc ,  ôc 
pour  lors  Dauphin  de  France  par  droid  dainefre,ayantpleu 
à  Dieu  benirla  France,en  donnant  ànoftre Roy  vn  légitime 
héritier  de  Tes  Couronnes  de  Eflats.  Ce  qui  n'eftoitpoinc 
aducnu  depuis  84.  années,  f^auoir  depuis  l'an  1517.  au  mois 
de  Feurier,  que  nafquit  Monfieur  François  Dauphin, fils 
aifnë  de  François  de  Valoispremier  du  nom. 

Cefte  rue  eft  accompagnée  de  trois  ou  quatre  autres  nou- 
uelles  rues  non  fi  grandes  ôc  fpacieufes ,  £c  Iclongd'icclles 


L  I  V  R  E    s  E  C  O  N  D.  77y 

grand  nombre  demaifons  belles  &:  fpatieufes,  d'vne  telle 
ltTudure&:  ordonnance  que  la  vcuc  extérieure  feulement 
en  eft  fort  agréable.  Tous  lefquelbaftimensayanseftc  com- 
mencez ^acheuez  du  règne  de  nollredefFund  Roy  porte- 
ront cefmoignage  à  lapottericc:  combien  fa  Majeflé^a  eftc 
loigncuxderenibelliiicment  de  celle  ville  de  Paris,  lacapi- 
talle  de  fon  Royaume. 

Lelicuoii  onteffcé  faits  tous  ces  nouueaux  balliments 
cftoitcy  deuant comme  inutile, eftant  occupe  d'vn  grand 
iardm  écdeplufleursvieillcsmafures,lefquellespar  lecom- 
mandementde  la  Majeflé,ont  efté  abatues,ôc  le  lieu  rehauf- 
I  fe&applanidegrauois&immundicesà  la  hauteur  (Se à  l'ef- 
jgaldulol  du  pont  neuf   Oultrc  ceaeilë  abatu  l'Hofteloa 
I  Collège  de  S.  Denis  cy  dclfus  mentionne,  eftant  pour  lors 
tout  en  ruync  &  décadence,  &  d'abôdant  cinq  ou  lîx  corps 
1  d'hoftel,  feruanc  aufdics  Religieux  Auguflins.     Lefquels 
icftoientàl'aduenueduPontneuf,autrauers  dcfquelspafle 
;  maintenante  rue  Dauphine,auec  des  nouueauxbaftimens 
;  faits  départ  &  d'autre,au  lieu  des  vieux.  Et  pour  la  commo- 
;  dite  des  Religieux,  à  qui  les  maifons  appartiennent,en  hauf- 
fantlaruel'on  a  pratiqué  delFoubsle  pauc  deux  longues  al- 
léesvoultces  de  pierre  détaille,  q.ii  palTentpardeiîbubs  la 
rue ôclefditesmaifons,pouraller  librement  départ  &  d'au- 
tre fansempefchement,  chacune  de  46.  pieds  de  longueur. 
Enrani5)i.le  Lundy  5.  iour  d'Odobreon  prit  l'alio^ne- 
mcntpourcncloreen  rVniuerfitc, les  Faux- bourgs  dits  de 
S.  Viâ:or,dc  S.Marcel, de  S.Iacques,de  S. Michel  ôc  S.  Ger- 
main^dedansrVniuerfitë.  Mais  ce  delTein  ed  demeuré  in- 
frucTiueux  iufquesàprefent.Ces  Faux- bourgs  font  fi  gradi 
&:amples,quecommei'ay  dit  au  commencement  de  ce  fé- 
cond liure,ils  ne  font  de  guerre  moindre  eftendueque  l'V- 
niueriitëmefme,hormis  quelque  place  vague  entre  chaque 
Faux-bourg,lefquclleseflant  baflies,  ôcdcnouueaux  murs 
ôcfoITez  faits  tout  à  l'entour ,  ils  compoferoient  vne  fécon- 
de Vniucrfité,non  moins  grande  que  la  première. 

L'an  1563.  le  21.  Décembre,  va  ieune fol  hérétique  aagé 
d'enuiron  22.  ans, qui  auoitefté  quelque  tempsnouiceau 
Collège  des  Bernardins,  pour  auoir  rauy  THoûie  facree 


I 


n-jG  VNIVEKSITE'    DE    PARIS, 

d'entreles mains d'vn  Preftre  célébrât  Mefle au  Monaftere 
defainc):eGeneuiefueduMGnr,eutlepoingcouppédeuant 
icelleEgIile,puisfucpendu&eil:raDgIé,&lûn corps  brufle 
en  la  place  Mauberc  a  Paris  :  Môfieur  le  Marefchal  deMonc- 
morency  (lors  gouuerneurdeParisôclllede  France)  cenanc 
luy-melme  main  forte  à  iuftice,auec  ceuxde  fagardeê^les 
CommifTaires  ôc  Sergents  du  Chaftelec. 

Cinq  iours après, vneproceiîion  générale  fut  faite,  pour 
expiation  de  ce  crmie,  à  laquelle  le  Roy  Charles  9.afrilta,la 
Royne  la  mère,  le  Duc  d'Orléans,  Madame  Marguerite  de 
France,  &  la  plus  grand  part  des  Princes,  Seigneurs, Dames 
&DamoirellesdelaCour,ruiuisdeMel]îeurs  delà  Cour  de 
Parlement,  des  Comptes^ôc  delà  Ville,  portant  chacun  va 
cierge  de  cire  blanche.  i 


FIN    DV    SECOND    LIVRE 


A  N  T  I  (^y  I  T  E  Z 


777 


'ANTiaVITEZ 

DE     PARIS. 


LIVRE       TROISIESME. 

De  la  fondation  des  Eglifcs.Chapclles  &  Hofpitaux 
de  la  Ville  de  Paris  &  faux-bourgs  d*i celle  :  infti-^ 
union  du  Preuoft  des  Marchands  &  Efcheuins 
de  ladide  Ville,  du  Preuoft  de  Paris,  &  des  luges 
Confuls . 

êhelle  efloit  anciennement  t enceinte  (^  eflendu'é  de  U 

ZJille  de  Taris  ^t^  en  quel  temps  elle  a  eftê  clofe  0* 

fermée  de  murs  four  U  première  (s^  féconde  fois  y 

comme  elle  efl  a  prefent.  - 

E  n'ay  délibéré  en  cetœuuredesAnti- 
quitez  de  Paris,  de  rechercher  curieufe- 
5^  ment  la  première  origine  5c  fondation 
^  de  noftre  Ville,  auant  le  Règne  de  Clo- 
^  uis,preiiiierRoyChreflien.Carcereroic 
baftiren  l'air  &  fonder  furie  fable  com- 
f/  mel'ondiCjbicn  qu'il  l'en  puifTe  trou uer 
quelqueprobableconie(5lure,donti'cn 
ay  rapporté  quelques  raifons  au  commencement  du  pre   Y  P*^*^^^"" 
micrliure.Orcll:-il  certain  par  le  tefmoignage  de  tous  les  pr^emierbon 
ancienshiftoriens ,  queCiouisa  cftéle  premier  Roy  des  hem  delà 
Frâçoisquiâcflabiylonfitge  &  demeure  ordinaire  à  ]?aris:  l'^^-^^  *^* 

FFFff 


778  VILLE    DE    PARIS, 

Écparconfequenc,quetout  ainfi  que  quand  après  vn  long 
Hyuerlefoleilreuiencfur  noftre  horizon,  il  faicnaiftre  les 
fleurSjproduirelesfucillesôclesfruids.-auflTiquelaprefence 
de  cegrâd  Roy,  le  premier  de  qui  les  œuures  ont  eiîé  agréa- 
bles à  la  majeftédiuinc,  a  fait  que  noftre  Ville  qui  pour  lors 
n'eftoitpreiquequ'vnnidd'oifeaUjiedis  vn  petit  village  ô^ 
bourgadedesPariiIens,commcn(^a  deflors  à  f'accroiftrc  èc 
augmenter,  dilatan  t  les  iîmbriesdetoutesparts:  laquelle  au 
précèdent,  comme  affaillie  dVn  grand  froid  6c  long  hyuer, 
jneparoilToitaucuncchofeà  comparaifon  des  autres  gran- 
des Villes,  bien  qu'elle  fuit  deftinee  pour  eilrevn  iour  la  da- 
me &  maiftreflfe  de  toutes  les  autres  Villes  :  les  plus  grandes 
&peuplees,non feulement  de  la  France,  mais  de  l'Europe, 
ôcprelque  de  tout  le  monde,ayantpourarresdelà  grandeur 
Je  premier  Roy  delà  Chreftienté,  qui  luy  a  feruy  comme  de 
foleilpour  efclairerfes  ténèbres,  &  féconder  la  Iterilité,  par 
vn  ioyeux  ôc  agréable  eftë  de  profperitc.  Et  bien  que  fouuê- 
tefois  depuis  elle  fc  foi t  veuë  airaillie  de  grads  orages  &  tem- 
peftcs,&  comme  proche  de  fa  dernière  fin  par  plufîeurs  diui- 
fîons  inteftines,  guerres ,  troubles  &  différents  entre  les 
grands  Seigneurs  6c  les  Princes,mefm«mcnt  du  fane  Royal: 
fi  eft-cc  que  par  l'alfii^ance  de  la  diuine  bonté  elle  eit  demeu- 
rée glorieufeiufqucs  à  prefent  :6c  tant  f  en  faut  que  toutes 
ces  maladies  6c  fymptomes  luy  ayent  procuré  la  mort ,  qu'en 
la  manière  d'vne  perfonne  fort  6c  robufte,  ayant  rccouucrt 
fa  priftincfântë,elleeft  venue  âfe  dilater  6c  augihenter  d'au- 
tant plus  en  toutes  fes  parties,  6c  elpandrc  fa  renommée  par 
toutlemonde. 
^cUeeftoit    lediray  donc  fiiyuant  mon  premier  defrein,qu'auantle 
anciéncmét^  Rcg'^c  ^^  Clouis  premier  Roy  Chreftien,la  Ville  de  Paris  ne 
&  circuit,     concenoit  que  la  Cité:  c'cft  à  fçauoir  ce  qui  cft  enclos  des 
deux  bras  de  la  riuiere  de  Seine, hormis  quelque  oombre  de 
maifonslelong  de  ladide  riuiere  6c  des  principales aduc- 
nues.  Le  refte,  c'eft  à  fçauoir  du  cofté  de  Septemtrion,eftoit 
en  partie  occupé  d'vne  grande  6c  efpece  foreft,  6c  en  partie 
d'vn  long  &  fafcheux  mareft.  Quant  au  cofté  du  Midy  il 
eftoit  prefque  toutplanté  en  vignes,  6c  occupé  de  quelques 
maifonschampeftrej, comme  nous  auons  prouué  auconx^ 
meucemenc  du  fecondliure. 


LIVRE*   TROISIESME.  779 

Or  la  Ville  de  Paris  eftant  fi  grande  Ôcpopuleufe  qu'elle  Etpourqudî 
cil:,ôcd'abondâtdiuirée en  trois  partiesau  moyen  des  deux  *^^P"!' ^^1^^ 
bras  deSeine  grad&pecit,  cela  a  elle  caufe  que  1  o  luy  a  baillé  i^^^^^ 
diuers  noms ,  appcllâs  le  quartier  de  la  ville  de  Paris  du  cofté 
dupctit  bras  de  Seine/'«///^;r/?/^/,pour  eftre  particulièrement 
la  demeure  desgês  de  fçauoir,&  amateurs  des  bônes  lettres 
ôcqui  s'ocupcnt  principalement  à  reflude:6c  ou  font  ba' 
flis  tous  les  CoIlege5,&lesplus  anciennes  Abbayes  ôcMo- 
cafteresjvrayesmailbnsd'eftudcayans  les  moynesôc  reli- 
gieux elle  les  premiers  qui  ont  embraiTé  6c  chéri  les  fcicnccs 
cômei'ay  prouué  en  Ton  lieu.Quant  au  quartier  de  laville  de 
Paris  du  cofté  du  grand  brasdebeine,  cenomdcr///^Iuy  lie 
priuatiuement  demeuré,pourla  diftindion  dece  qui  efl  en- 
clos d'eau,  qui  s'apellcencores  la  Cité  du  mont  Latin  C/W- 
/^,  nom  gênerai  de  toute  Ville  clofc  de  murs ,  ou  aultrcmcc 
remparee  &  fortifiée, &  auffi  du  quartier  de  rVniuerfité, 
pour  ce  que  de  ccfte  part  il  femble  qu'habitent  particuliè- 
rement les  gens  les  plus  ciuilifeZj&qui  particulieremetfonc 
eftat  d'amaiFer  biens  &  richefles  pour  la  fplendeur  de  leur 
xnaifbn. 

l'ay  dit  que  le  quartier  de  la  villedont  nous  entendonspar^  Quel  cftoit 
ticulierement  traider  en  ce  troifiefme  liure ,  eftoit  en  partie  ^^J^i"  q*iûr. 
occupé  d'vne  grande  Foreflj&d'vnlongmareft,  ce  que  ietier  de  i» 
vientmaintenantàprouuer.  Premièrement  il  apparoift  par  ''^''^* 
les  Commêtaires  de  Cefar ,  qu'en  ce  lieu  efloient  de  grands 
mareftsjOus'areftcrcntles  Gaulois  pour  empeicher  l'armée 
des  Romains  :  &  bien  fouucntjCftanc  pour  lors  leslieux  fore 
bas  la riuiereyalloit bien auanten campagne.  CcqueGre- 
goire  de  Tours  ("ancien  âutheur  Ôcirrcprochable)  efcrit  mef- 
meeftreaduenudelon  temps, &qucladide  riuiere  inonda 
tout  iufquesà  S.  Laurent,qui  efloitdefia  bafti. 

Telleslbntlesparolesde  Iules  Celarhure  7.  de  fes  com- 
mentaires, parlantde  Camulogenus  AulercusDucdes Pra- 
gois. Is  curn  Ammaduertiffèt  yfer^etuâm  efftpaludem ,  ^h£  mflue-' 
ret  in  Scquanam^  atijne  tlitmi  ommm  loctim  m&gnoùere  impediret  : 
hic  confiait  ^riofirofqtie  tranjttu  frohtbere  conftituit.  Ccfluy-cy 
feftantauifcqueie  marais  qui  l'alloit  rendredansSeine,  ne 
fcpouuoitparfernullepart,  &.  flancoit  tout  ce  code  là,  ('y 
voulut  camper  en  dehbcrationd'empefcherlepallàgeaux 

FFFffij 


7So  VILLE    DE    PARIS, 

noftres.Le  mefnie  Ccfàr  déclare  vn  peu  après  que  la  Ville  de 
Lutccefutbruflee par  ceux  dupaiSjde  peur  que  IcsRomains 
l'en  emparaflenc ,  en  ces  termes.  Hoft-es  re  cognittiah^Sj  qui  à. 
M  elûduno  prof /(gérant  ^Lutetiam  inctdi^fontefç^.  eius  oppidirejcin- 
dt  tuhent:  ip/i profeclia pabide  m  ripi^  Seqitcin^} regïone Ltite- 
tU  contra  Labieni  cafira  confidunt^  Les  ennemis ayanseules 
nouuelles  de  la  prife  de  Melun  par  ceuxquieneftoiencef- 
chappez/oncmetcre  lefcuàLucece,6crompreIespGnts  qui 
y  eftoicnc:  hi.  deflogcans  des  marais ,  T'en  vont  alîeoir  leur  , 
camp  fur  le  bord  de  l'cau^  vis  à  vis  de  la  Ville,  à  l'oppoiite  de 
celuydeLabienus. 

Telles  fonc  les  paroles  de  Grégoire  deTours,Iiure  (j.chap. 
25.  Anno ofUuo  Childeherti Rcgà ^  (  c'eftoit  l'an  de  l'Incarna- 
tion 512.  lelon  la  fupputation  de  Monfieur  du  Tillet  en  fa  pe- 
tite Chronique  )  tantam  inimdationem  Sequana  Matrona£, cir- 
]  fa  Part//os  intHlerunty'vt mter ciiiitatem & Bajîlicam S .Lanrent'^ 

naujragU  ftpe  contingcrent. 

Quandaubois,  la  Chapelle  de  S.  Pierrequife  voitenco- 
res  deiToubslagrandeEgîiredeS.Mederic,à  main  gauche, 
&  qui  eftoit  anciennement  appellee  S.  Pierre  du  ^^;/:  en  la- 
quelle fut  enfeuely  S.  Mcderic , après  fon  trefpas ,  ayant eflé 
depuis  tranflaté  en  vne  chaffeeileuec  derrière  le  maiftre  au- 
tel,commenousdironsenfonlieu,  nousenrend  fuffifanc 
tefmoignage. 

D'abondant  fertencoresdepreuuc  ,  l'ancienne  chapelle 
de  Noftre  Dame  des  bois  ^iox^nànt  laquellefut  depuis  édifiée 
l'Eglife  defamde  Oportunei  comme  aufn  la  vieille  Tour, 
quicftau  milieu  du  Cimetière  de  S.  Innocent  qui  s'appelle 
la  Tour  du  Bois^^le  Chaftcldu  Bois  dont  nous  parlerons  cy  a- 
pres  au  traidc  de  S. Thomas  du  Louure,6c  aufïi  de  la  maifon 
RoyalleduLouure. 

Le  Bois  de  Vincennes,  Scie  bois  de  Boulongneautrem5c 
de  Rouuray,i'vn  du  coRé  de  Septentrion,  (5j  l'autre  du  co- 
llé d'Occident,  faifoient  encores  part  &  portion  de  cefte 
ancienneForefl:  durant  nos  dernières  troubles  ,  qu'ils  ont 
efté  defertez  2c  gaftez  par  le  commun  peuple,  prefî'é  &:  con- 
traint par  la  grande  difettcôi  carence  de  toutes  chofes. 
Commentii  T)epuis Childebertfecond Roy  Chreftien fonda  l'Eglife 
babiîï..^      de  S.  Germain  de  Lauxerrois,à  laquelle  il  donna  vne  grande 


LIVRETROISIESME.  781 

cflenilue  de  terre  &pâys,qui  fut  caufe  que  ce  quartier  là,  le 
peupla  fortenpeu  de  temps,  cômenous  prouuerons  enlbn 
iieu,  tellement  qu'vne  grande  partie  des  Egiifes  ôc  Chapel- 
lesduquartierdela Ville  dont  nous  traidons,  dépend  & 
relcue  de  ladite  Eglife.  Dellors  au'fi  cftoit  balHe  à  l'autre 
boutdela  Ville,  TEglilb de  S.  Gcruais  &;  S.  Protaisi&au 
S^ptemtiion,  celle  de  S  Laurent,dont  dt  fait  mention  dans 
Grégoire  deTourïliuce6.ciiap.  9.  &:  depuis  furent  bafties 
cellesdcS.Medcric  de  fainde  Oportunc.-foubsieregnede 
Dagobert  celle  S.  Paul  des  Champs ,  par  Saind  Eloy ,  Euef- 
quedeNoyon  ,  auec  vn  cimetierepourles  Religieufesde 
l'Abbaye  faind  Martial  en  la  cité:foubs  le  règne  de  Loys  ôc 
Lothaire, la  Chapelle  defaii]d.GcorgelezChampeaux,de- 
puisfecondedemeurcdesMaglorians.  Et  linalemcnt  l'an- 
ciene  Abbaye,àpreIentPrioredefaini2:Martin  des  champs 
futreparee&  ediheedeneuf,  parHcnryprernieriàiaqueile 
luy  ôcfesTuccelfeurs  donnèrent  vne  Ci  grande  eftcndue  de 
terre  &pays,queplu{ieurs  EgiifcsÔc  Chapelles  dépendent 
dudit  Prioré,  c'efi  à  fçauoir  depuis  laind  Laurens  aux  faux- 
bourgs  faincl:  Martin  lufquesà  faind;  Jacques  de  la  Bouche- 
rie, auprès  du  grand  Pont ,  comme  nous  dirons  en  Ion  lieu. 
Etaind  la  ville  s'efttouliours  augmentée  foubs  les  Rovs 
fucceffeurs  de  Clouis,inais  neantmoins  cela n'eftoitcncores 
réputé  que  les  faux- bourgs  de  Paris ,  iufques  au  temps  de  n 

TM    1-       *   A  ni  1        i>  /-  ^1     Premier© 

rhilippe  Auguitelequeienlanii5)o.ou  iiii.ht  remparerdeciofture^c 

forts  murs  6c  folTez  toute  l'enceinte  de  la  ViUeffelon  qu'elle  •'^^'i'^- 

fecontenoitpourlorsjàrefgalderVniuerfitéjencommen- 

^antaubord  du  ileuuedeSeine,visàvisdelatourdeNefle, 

où eftoit  baftie  femblablemen t  vnehaute  tour ,  qui  depuis  a 

eftcabbatuë,aupresdelaquelleeft:oitIaporteduLouure;6<: 

de  là  en  continuant  la  porte  faind  Honoré,  qui  cfloit  pres^ 

Ja  rue  Tire  chappe,la  porte  Quoquillart  en  la  rue  de  louy,  la  tjmoir.c*' 
portefaind  Euftache  en  la  rue  de  Montmartre, la  porté  de  de  ce  nom 

BourçôsineenlaruëdeAIontoreueiLlaporteauxPeintres^"'^''"'^^'^'^ 

t-rrL-n»  1  r  ■     r{  -Kf        ■  -ii     "aide  de  S. 

en  la  rue  laind  Denys,la  porte  laind  Martin  au  coin  de  la  Maur:  car  il 
rue  du  Grenier  fain  d  Lazare,  la  porte  du  bourg  l'Abbé  en  la  "''^'^  ^^^'\^^ 
rucBeaubourg,laporte  fainde  Auoye  en  larueneufue  dul?n°c°pafér- 
Temple,  la  porte  de  Braque  en  la  rue  du  Chaume,  laporte^cax.comme 
Barbette  en  la  vieille  rue  duTemple,Ia  porte*  Baudets  près  J^js^^^ç'JJ^' 

FFFff    iij  vnspeiieur. 


7?!  V  I  L  L  E  D  E    P  A  Pv  I  s, 

lainde  Catherine  du  Val  des  Efcholiers,  6c  la  porte  des  Bé- 
guines,autrement  des  Barrez  au  bord  delanuiercvisavis 
de  la  Tournelle,  maintenant  la  porte  laind  Bernard.  Tous 
Iclquels  noms  de  ces  anciennes  portes  de  la  Ville  font  enco- 
res  demeurez  elditslieux  où  elles  eftuientiadiSjlouslenom 
dcfaulce  porte  d'vn  tel  &:  d'vn  tel  lieu>  comme  il  cil  faict 
mention  es  anciens  regiftres  de  l'hoftel  de  Ville ,  àL  comme 
nous  déclarerons  plusamplementcy  après. 

Or  le  Roy  Philippes  Augufte  le  plaiioic  particulièrement 
au  quartier  de  la  Ville,  dont  nous  traitôs  pluftoft  qu'ailleurs, 
ce  qui  cepeutprouuerparplufîeursraiions. 

PremierementçaefteceRoy  qui  le  premiera  faicl  bailir 
le  Chafteau  Royal  du  Louure  pour  lors  hors  la  ville,  &  de- 
puis enclos  en  icelle  depuis  lalecôde  clofture  :  auquel  félon 
Je  tefmoignage  de  Guillaume  le  Breton  hure  12.  delaPhili- 
pide,Ferrand Comte  de  Flandres  t'utmispriionnier,auec 
grande  refiouilîance  du  peuple  de  Paris,  qui  le  gauiïbit  fai- 
lantallufiondcfon  nom  à  la  couleur  des  cheuaux  qui  por- 
toientfà litière,  pource  qu'ils  eltoient  de  couleur  d'alezan 
qu'on  nomme  vulgairementFerran,  quafi Ferrugineus  equusy 
cheual  de  couleur  refTemblant  au  fer  enrouille ,  ou  couleur 
dechaftaignë. 

At  Ferrandus  equis  veBus forte âuohm 

Le  clic  a  dupiici  thcmonevehcKtibus  ipfum 

Nomine  quos  tilt  color  ^quiuocabatj  vt  ejfet 

Nowen  idem  Comitis  &  equorum,  Parijianis 

Ciuibus  offertuY  Lufr£  cUndendus  in  arce, 

Cuius  in  aduentu  Clcrus popiduf^^  trophxum 

Cantthus  hymnifonis  RegifoUmne  canebant. 
Rigordus  traiclanr  cefte  hifloire  en  parle  en  ces  termes. 
Terrandum  njero  Partjtos  deue^um  in  tttrri  noua  extra  muros  in- 
cluftim  ar6l<t  tujlodid  mancipauit . 

Cemefme  Roy  aulfi  en  Tan  de  l'Incarnation  1183.  ÔLdefon 
regnele  4.  fit  baftir  les  Halles ,  comme  tefmoignc  le  melmc 
Rjgordusenlaviedudit  Roy.  F a^ium tfi autem eedem anno, 
quodtdem Rex adpreccs  multorum^  ^maxime  ad fuggejliontm 
cuiufdam ferutentts ,  qui  eo  tcmpore fdelijsimus  in  negottjs  regtjs 
fertraCtandis  ejjevidebatur  :  Farijiisà  leprofis  ^^tratpJamCtuî- 
tatem  manenttbt^s ,  nttndina^^bi&fuisjuccejforibusemit^&tn 


ma^n* 


LIVRE   TROISIESME  7S5 

cimtittetrAnsfcrrifecit^fcHicetmfQro  quod  Cnmpellis  vooiturivbi 
th  deceremO'maximnminfiiîutorum  vttlitatem  per  minifierium  „^^^ 
trxdicitferuientis^  qui  in  huiufriedi  negot^s  p-obattfimus  erat^  domusnitlt- 
du^ti  7nagna6  domos  3  quus  vulgus  Hdas  voc^it  ddificarifecit  :  in^'*^^^'' 
quibus  temporeplftuialt  omnes  mercatores  menés  fu^  mundipme 
lendcrent ,  &  in  nocie  ab  incurfu  Litronujn  tttte  cuflodinnt.  Ad 
T7îaiDremetia7naiuîcllam  cm  a  eafdem  HaLts  iujiit  in  drcuitnmu- 
rttm  ddîficari.portasfuffïcientesfieriprxcipiens ,  qnx  tn  }7o5feftm- 
ver  cUnderentur.  Et  inter  mmitm  cxteriorcm  c^  tpfts  Halos  mer- 
CAtorumftalla  ftcit  erigi  dcfiiperoperta^ne  mtrcAtores  tempore  plu- 
Htofo i merccirura  cejjdnnty&ficddm-nitm incurvèrent , 

Ce  Prince  2;enereux&i'Aii^ufte  de  noftre  Ville  fît  enco- 
res depuis  fermer  &  clore  le  cimetière  de faind  Innocent, 
iufques  à  lors  fans  fermeture;  &  qui  efloit  au  précèdent  hors 
la  ville,  félon  l'ancienne  praclique,  comme  rapporte  ledid 
autheurfous  l'an  de  l'Incarnation  1186.  &:  defon  regnelcy. 
Bemultis  bonis  operibus  Chrifitanifiimi  Régis  Philippt  Augusii 
hic qu jed^m  fatis  digna  mcmorix  fer tb ère  dignmn  duxtmus.   J^a- 
diim  auîcm  die  dum  Philippus  Rex  Varifits  mcram  faceret^perla- 
tum  efi  adaures  dus  verbum  de  Cœmeterio ,  quod  in  Cnmpellts  eîi 
tHXtaEccleJîam  S.  Innocentif  reparando.  Ccemiterium  enim  illud 
ûntiquitus  fuerat pUtea grandis  omnibus  tranfeuntibus peruia^  ç^r 
njendendis  mercibus  expofita ,  vbi  dues  Tartfienfes  mortuosfros 
fepeltre  confueuerant.  Sedquiacorpora  defunctorum  mwus  hone- 
fie  poterant  ibi  fepeliri  propterconcurfiu pluuiarum  é'  lutifœten- 
tis  nimiam  abundantiam  :  ideo  Philtppus  Rex  Chrifitanifimus 
bonis  opcrtbus  femperintentus  conjiderans  hoc  opus  ejfe  honefinm 
C;"valdeneceJJarium,prdcepitvttotnm  Cœmiterium  ctrcumquaque 
muro  lapideo  clauderetur^(irport^fufficientes  ipfimuro  aptarentur^ 
quA  tn  no6lepropter  injidtasfuperuenientiumfemperclauderentur, 
Confiderauitequidemcelebriconjideratione  &pia  ^  quod  Cœmite- 
rium m  quo  tût  millia'virorumfepultaiacebAnt  a  pojieris  Deum  ti- 
memibus mundifime  cufiodirent.  Du  Chafteau  du  Louure, ÔC 
deccCimetierenous  en  parlerons  plus  amplement  en  Çqvï. 
lieu. 

En  fuite  de  ce  nouuelaccroiflemcntpluficursnouuelles 
EglircsfurétauiFibaflies.  Caryarriuant  denouucaux  habi- 
lanSjil  eftoitbefoin  aufli  d'auoir  desnouucllcs  parroifTes.  Ec 
entre  autres  en  Tan  un.  la  Chapelle  de  faind  lean  en  Greue 


I 


7^4  VILLE    DE   PARIS, 

fuc  érigée  en  parroifle  pour  le  foulagcmenc  èc  commodité 
des parroiilîes  defaind  Geruais^  qui  pour  eftre  en  trop  gran- 
de multitude  aux  bons  iours,  ne  pouuoient  tous  contenir  en 
leur  ancienne  parroilFe.  Sembiablement  en  l'an  12,3^.  fuc 
baftieôcerigecdcnouueaurEglireSuccurfaledefaindLeu 
faind  Gilles,  pour  les  parroiffiens  de  faincb  Berthelemy,  de- 
meuras au  delàdu  grandpont, quiencoresà  prefenteftvnie 
aucc  celle  defàincl:  Berthelemy.  Car  quiconque  eftCuré 
dudit  lieu ,  il  efl: auffi  vicaire  perpétuel  de  ladicte  Eglife  Suc- 
curfale  defaind  Leu  faind  Gilles.  Et  depuis  encores  en  l'aa 
1260,  l'ancienne  Chapelle  de  faindl  lofTe^enla  rue  Aubry- 
boucher^fut  érigée  en  parroifTe.pour  la  commodité  des  par- 
roiiîîens  de  TEglile  de  faind  Laurens  demeuransdans  Pa- 
ris, qui  furent  diltraits  6c  feparez  de  ladideEglife. 
Et  ainiîfepeuplalequartier  delà  Ville, lequel  au  moyen 
seconde  jgj  nouueaux  habitans  6c  nouueaux  édifices  fut  prefque 
k ville.  rebalti toutdeneur,c<:deiiors  eitoit  comme  vnenouuelic 
ville,  ce  qui  n'eftoit  au  précèdent  que  les  fauxbourgs  de 
Paris  :  aux  enuirons  de  laquelle  par  fucceffion  de  temps  fô 
baftirent  encores  de  nouueaux  fauxbourgs,  lefquels  depuis 
la  gucrredes  Anglois  du  temps  de  Charles  V.  ôcVI.  furent 
enclos  de  nouueaux  murs ,  foflez  6c  murailles ,  en  abbatant 
les  vieilles,  &  comblant  les  fofTez  :  ôi  font  ceux  qui  fe  voyenc 
àprcfent  en  commençant  à  la  porte  Neufue au  bord  delà 
riuiere,&;  continuant  parles  portes  S.  Honoré,  de  Mont- 
martre,faind  Denys,faind  Martin,  du  Temple,  &  fainct 
Antoine:  defquelles  portes  &  du  nouueau  accroiiïèment 
nous  traiterons  plus  amplement  en  la  fin  de  ce  troifiefmc. 
liure. 

Orau  movcndeccfecondaccroiiïcment.leChafleau  du 
Louure,les  Eglifesdefaind  Germain  de  Lauxerrois,defainc 
Honoré  &  de  i'Hofpital  de  la  Trinité,  defaind  Martine  S. 
Nicolas  des  Champs,lamaifon  Royalle  defaind  Paul,der 
puis  didc  le  parc  des  Tournelles,  &c  maintenant  la  place 
koyalle:  l'Eglile  de  lainde  Catherine  du  Val  des  Efchohers, 
làindPaul  des  Champs (ainli  appellee  pour  lors,  comme 
nous prouuerons en  fon  lieu  )  auec  les  maiions  des  Beguinc^ 
6c  des  Barrez,furen  t  enclofes  en  la  ville  Et  n'eut  eflc  les  forts 
remparts  2c  bouleuers  delà  porte faind  Antoine,  ^<  auflfi  h 

veuci 


LIVRE    TROISIESME.  ySy 

vcuii  &  commodité  de  Ja  bafliiie,â  caufe  deqnoy  a  efté  dé- 
fendu de  baftir  en  ce  lieu,  po/îîbJe  que  maintenaiic  ies  faur- 
bourgsdelaviUeiroientiufquesàS.-Antoinc  des  Champs: 
lei'quelsautempsaducnirauccJes  autres  fauxbourgs  faincl; 
Honoré,  de  Montmartre, raindDenys,rainâ:  Martm&dii 
Teinple,pourroiei)tcompofervnetroifiefme  ville. 

Enconlequenceauffidecenouuelaccroifrementfefaifanc 
encores  de  nouuelles  habitations  &  maifonSjIa  Chapelle  de 
fainct  Sauueur  en  la  rue  faind  Denys  dépendant  de  laind  • 
Euftachefut  érigée  en  Eghfe  parrochiale,pourlesparroif- 
ficnsduditlieuquieneiloienttrop  eiloignez.  Laquelle  fut 
rebaftie  tout  de  neuf  du  temps  du  Roy  François  premier,en 
la  fa(5on  qu'on  la  voità  prefent  :  &  en  telle  façon  qu'elle  efl: 
fepareede  tous  baftimenrs  quelconques, tellementqueli- 
brementlon  peutfairc  laproceffion  toutàrentourfansem- 
pefchementjce  qui  n'cft  point  en  toutes  les  autres  Eglifes- 
Depuis auffi,  c'eftà  fçauoir  en  l'an  1578.  ;#fi:é  conftruide  de 
nouueaurEglifeSuccurfaledcfaind  Roch  pour  les  habitas 
du  fauxbourg  faind  Honoré,  cftant  de  la  parroillc  d c  faind 
Germain  de  Lauxerrois,  dont  nous  traiterons  en  fon  lieu. 


De  lafondatien  delEglife  Collégiale  &  ParrochUle  de  S,  Vincent, 
dpre/ent  di^^  S.  Germain  d' Au  serre  ^fres  leLouurej 
d^  des  Eglifes  &  chapelles  qui  en  dépendent. 

T  Es  Roy  &:  Royne  Childebert&  Vlthrogote,  outrel'Ab- 
-'-'baye  de  laind  Germam  des  Prez,dont  nous  auons  traiçlé 
au  fécond  liure,firent  encores  baftirvneEglife  lez  Paris,  en 
l'honneur  de  fainct  Vincent:  qui  depuis  a  pris  le  nom  de  S. 
Germain  Euefqued'Auxerre:  mais  en  quel  tcmpsce  chan- 
gement de  nom  a  commencé  il  nous  ell:  incertain.  Seule- 
menttrouuons  nous  que  dcsl'an  88y.  cefteEglifeeftoitap- 
pellee  famd  Germain,  &:furnommee  le  Rond,  ou  pour  la 
façon  du  bailiment  ancien, ou  pour  quelque  autre cau(e. 
CarAbbomoynedefaind  Germain desPrez,qui a  compo- 
fédeuxliuresen  vers  Latins, du  fîe2.e  desNormans  deuant 
Paris  tait  en  ladicleannee,  en  narrant  comme  ils  quittèrent 

GGGgg 


7?^  VILLE    DE    PARIS, 

le  coù.é  de  fainâ:  Germam  d' Auxerre,  pafTerentla  riuiercde 
Seine ,  Ôc  l'en  vindrenc  piller  &.  bruflcr  l'Abbaye  de  faind 
Germain  des  Prez,  il  dict. 

GermaniTcreùs  cûnîe?nntint  Uttora  fan5ti: 
Aeqnïuocïq^  legunty  cuiu^facïù  bene  vefcor. 
Ils  eontemnenc  le  riuage  de  (aintl  Germain  le  Rond  :  & 
choifilTcnc  l'autre  de  meime  nom ,  combien  que  cela  foit 
cquiiioque  :  Car  le  premier  eft  Eueique  d'Auxerrcôc  l'autre 
Euefque  de  Paris.  Faut  auffi  noter  fur  ce  fubjed,  qu'il  coii' 
fefleeftrenourry  des  biens  du  dernierfaint  Germain  ;C«/W, 
inq!iit,f,icits  beneusfcor.Ç^m  eft  vn  tefmoignage  Tuffifant  con- 
tre ceux  qui  l'attribuent  a  l'Abbaye  de  Fleury  ^oufaincIBc- 
noift  fur  Loire.  Et  le  tres-docbe  Choppin,  hhro  j.  défiera, 
^     ■^^■.^^„^Polittaytîtulos.artk/ilo'j.  rapporte  le  priuilegeduPapeAlc- 
cftauiTim''  xandre  3.  octroyé  à  l'Eglile  Cathédrale  de  Pans  du  20. 
mapopap-  ^^^-j  y^^  ^^^     où  font  denombrccs  toutcsles  EsilifesCoI- 

rAli,lib.l9.       ...  -m:  i  e  a  l   i 

carthaiy.  Icgialcs  qui  cn  (Ppendent,cC  nommées  Abbayçs^prûptcr 
conmclum  communcm ,  quem  frimitus  h  ah  eh  an  t.  Et  entre  au- 
tres l'Abbaye  de  fainct  Germain  le  Rond.  Qm  toutefois  n'a 
eu  iamaisAbbe,ains  feulement  vn  Doyen  ôc  certain  nom- 
bre de  Chanoines.  IcelIeEglifceftoitanciennementenui- 
ronnec de fo (Fez  :  lefquels remplis, ont  elle  conuertis  dVn 
cofté  en  vne  rue,  qui  l'appelle  encore  auiourd'huy  /./  rué  des 
FoJfeTj.  Au  portail  deTEglife  font  les  ftatues  de  Childeberc 
bc  Vltrogothc,  auec  tel  elcriteau  récent,^ 

C'efi  childcbert  fécond  Roy  de  France  Chrefiieny  é"  Vltrogothe 

fi  femme  y  qui  findercnt  cefie  Eglif^- 
De  laquelle  auffi  les  fuccefTcurs  Roys  fe  recognoifFent 
parroifficnsjiuf ques  à  prefcnt  :  pource  que  leur  Chafteau  du 
Louureeneftprochc. 

.  Il  y  a  en  celle  EgHre,  vn  Doyen,  douze  prebendes,&  cîenx 
demies, pourles  Chanoines.  Dcfquelles  les  vncsfontafFe- 
^^ecsauxPre(lres,les  autres  î^ux  Diacres,  &  les  autres  aux 
Soubdiacres.  Et  tous  doiuent  pouruoir  de  Vicaires  pour 
fuppleerleurabfence  au  diuin  feruice,  ('ils  font  malades ,  ou 
légitimement  cmpefchez  :  fous  peines  pécuniaires  indicl:es 
pour  chacune  heure  d'abfence  parle  Papelnnocét}.  en  fon 
l'incamatiô  pnuilege  donné  au  palais  deLateranàRome,ran  de  fon 
iio7.       'pontificatio.  le  i4.des  Calendes  d'Auril.Et  la  caufe  de  cefte 


LIVRE   TROISIESME  787 

ïnionclion  il  exprime ,  ^omamj>rddî6ïra  ecdejiaftpus defi-au  - 
datu  r  mtntfieria  diutnoruwj  &  alia  n<fnnulU  in  eadem  eccU/iaprd  - 
fumtmtur^  t^ux  canomcam  corre^ion^.m  c:<pofc(mt. 

Outre  ce  Collège  des  Doyen  ôc  Chanoincs,iI  y  a  vn  Cure 
ou  Vicaire  perpecuel,  qui  eft  tenu  d'auoir  douze  Chapcl- 
lains  pour  dire  le  diuinieruice  à  certaines  heures,  célébrer 
MelîcSjOuyr  les  confenîons,  &:  adminiftrer  les  autres  Sacre- 
ments aux  parroilTiens,  félon  qu'il  leur  a  eflc  permis  par  ledit 
Doycn,ou  par  le  Chapitre. 

Etpourcequelcrcuenu  n'eftoit  fufHfant  pour  nourrir  5c 
entretenir  quatre  enfans  de  chœur, &:  leur  Maiftre  rReuc- 
rend  Pcre  en  Dieu,  Louys  de  BeaumontjEuefque  99  de  Pa- 
iis,a  ordonné,  du  confentementdes  Doyen  &:  Chapitre  de 
lâmcl  Germain  quela  Chapelle  de  faindlacques  fondée  en 
ladiclc  EgHfe,  foit  vnieà  perpétuité  6c  afFedee  à  l'entretcnc- 
niêtdcldits enfans,  parfeslettresdu25.  Aouffc  1476. 

C'eftoit  bien  peu  de  quatre  enfans  de  choeur,  pour vnefî 
grande 5c  vague  Eglife:  parquoy  les  Chanoines  cntrcprin- 
drentd'en  nourrir  encore  deux  ;ôc  l'ont  fairiufquescnTan 
1585.  que  les  guerres  ciuiles  furuindrent.  A  l'occalion  dcf-  1585. 
quelles,  &  aufli  de  la  cheutc  du  pont  aux  Mulniers,oùils 
auoient  vn  moulin  ,  à^s  réparations  du  Cimetière  faind  In- 
noccnt,qui  auoient  coufiédeux  mil  centquatrevingtvne 
liureSjde  celles  de  la  Chapelle  iàindLeufroyeualuees à  fix 
cents  trente  troisliures  tournois, 6c  d'autres  grandes  def- 
penfcs,  le  tout  montant  cnfcmblc  ,  à  fix  mi!  iept  cents  &:  foi* 
xante  dixneuf  liures:  llsn'auoicnt  peu  fournir  à  l'entrete- 
îicmentdefditsMaiftre,  fix  enfans  de  cha:ur,ôwvn  feruiteur. 
Ce  confideréjMeffire  Henry  de  Gondy  Euelque  de  Paris, 
en  l'an  i6o5.1ei8.  Feurier,a  permis  au(dits  Chanoines  dVnir  i^oi» 
â  la  menfeCapitulaire  la  première  Chapellenie  vacante  par 
mort  ou  refignâtion  .  Ce  qui  lut  confirmé  par  le  Roy  au 
moisdeMarsdelamefinc  année,  6c  vérifié  en  la  Cour  de 
Parlement,  le  15. Septea.bre. 
Des  Epitaphesmnarquables  de  cède Egiife  de  fainâ:  Ger- 
main de  Lauxcrroiî-,  le  n'en  raprorrcray  que  crois.  Def- 
quelsle  premier  eft  graué  fur  vnc  table  de  marbre,  fcel» 
leeconcrelemurqui  enceintlc  chceur,&:c(l  telfoubsles 


armoiries  du  Seigneur. 


GGGgg  ij 


783  VILLE     DE    PARIS, 

Francifio  Carneuen^o,  ArmoncOy  ?u>hili  acfirenuû  virOy  Cui  oh 
eximiam  virtutemyé*  morum  integritAtem^  Henricus  1 1.  GalUa- 
rum  ReXj  &  Caîharma  Comunx  Chanfimifilif  HenrtcipuerUem 
xtatem  i/iform.fadam  commifemnt.  .^tàhelltfiUif^  artibusegre- 
giè  mflritcias  ^fortiticdmis  &pradsntL<ifAmi  ,fi^pra  omnem  inui- 
dtamy  cUriiît  :  J^^^  {  ^i^odrarius  inter pepm.i  f/ù  xui  exempta) 
prohitâîem  coluit  :  interma.xima6  augendji  rei  familiaris  opportn^ 
nitdtes.opes  neglexit^  érfiiifemperfimilis  vixit^  Philippins  H  m  al- 
îtis  Cheuernius  diuturna  &ar5ia  necefitudine  coniunûtjiimo  Ami* 
Cû  luflispera^isy  hen.euolenti£  ergo  mœrens  jpientifime  pofmt. 
Anno  cId.Id.  lxxi. 
Vïxit  Ann.  ^  i.  Menf.  J^~Dies  15. 
De  l'autre  coftë  &:  hors  du  chœur  de  la  rDfdideEglifcjit 
yavne  autre  table  de  marbre,  fur  laquelle  les  mots  luiuants 
lont^^rauez. 

ferenm  memoruO'éjmett  Francijct  Carneuenjiiy  Equitts 
armonci^viri  nobtlisfirenui  é^  optimi. 
Lefecondeften  vue  des  Chapelles  de  la  Nef  de  la  mefme  - 
Eglire,où  on  licauflîcetEpicaphe. 

Ann£  Thiian£y  (fax  pincutate  moyum,fnatronali  décore ypr^i- 
cLirapudicitU  é'fœlïcifœcunditate  viroprobctta  ,  ift  ipfo  .etatisfle- 
r^ ,  quodmortAle  fu.it  Yeliqmt  :  Vt  quod  irrmiortde  efi  confequere- 
tîiYy  rhtlippus  Huraltus  cheuernius ^po/f  iu/îa  funehriad^  corpm 
mAtorum  fepulchro  nie  inUtu^mj  infacro  hoc  fecejfu  quo  ilUjreques 
Vei  cultrix  4Ld,irefolita.fuity  hune quoque  tur/îuiumpofuit ,  commti- 
nihus  liberU  mjiternxpietatis  &  religionis  document urn  ae  monU" 
inentum. 

jE.tern£  memori.z  vxorls  incomparabilù, 
Vixit  Ann.sS'  M  en f.  6.  die  s  //. 
obyt  Anno  1SS4.  dte  //.  lultj. 
Le  croifiefme  edaupres  la  porte  de  la  fufdicle  Eglife. 
Cy  gifl  noble  Seigneur  le  an  Bapttfie  Ceghiz^o,  ha  t  if  de  M  ode  ne 
en.Italie^  enfinviuant  Seigneur  de  Bouge  yCheualier,  Confeiller 
ér  premier  Maifre  d'hoflelde  la  Roy  ne  mère  du  Roy^  Maieurd'ho?n- 
me  dufieur  Alexandre  de  Medicis  Duc  de  Florence  :  Gonuerneur 
pour  ledit feur  en  la  Cité  de  Penné  au  Royaume  de  NapleSyô'  Lieu- 
tenant pour  le  Pape  Cle?nenta  Beneuent:  aagéde  S 4.  ans éf  neuf    \ 
mois  y  U  décida  en-  U  vilkde  Paris  y  le  dûuz,iefin€  de  Mars  y  l'an 
de  grâce  1S71» 


LIVUE    TROISIESME.  7^9 

Homagium  &C  fi Jelitatis  iurameacum  prieflicuai  per  Magi- 

flrum  Pecrum  Cochon  Cantorcm  Eccicfix  S.  Germani 

AntifiodorenlisParifienlis,  Domino  Decano  6c  Capitulo 

ciurdemEcclefix. 

Vniuerfis  pr£ fentes  litteras  i.-^fpecfuris ,  GiùlllclmHs  Hecior  in 
njtro^ue  ture ïicenttatus yBecanus  Ecclejix  C olkgi.it d  Beati Ger- 
mani Antifiodorenjts  Parijienjis,  Salutem  in  Domino  .  Noîam 
f/iciwus  quoddie  datdpr.tjentium ,  dtlecff^sjrater  &  Concanonictts 
nofier Magifier  Petrus  Cochony  Cantoretufdem  Ecdefiji ,  nobts  ho^ 
magium  &fidelitatis  taramcntum,  cfno  canfores  ipjiiis  Eccleji.e  no- 
bis  adcattfam  Dctanatusnosirt  exhtherejfacere,r^prdfl'are  confite- 
uerunt  &  tenentur^modo  &  forma  confi^eîis  exhtbuit,  fecit^Crprje- 
fiitit.  ,^Hod  cjHidem  homaginm  0"  fdelitatis  iur^ientum  ,nos 
ab  eodem  CantorCy  fratrCt  é^  Concanonico  'nojlrofufcepimns  d^  ad- 
mifimusjfufcipimufj^  &  admit tim us  ferprxjèntes:  Ipjig  Cantori 
iura,  pr.trogAtiUiti  d^ernolumenta  Cantorix  Pr^tdicîx  tradidimus 
(^liberauirnus,  tradimiif^^  adplenttm  O"  deliberamus per prxCen- 
tesy  cjuas  per  fcribam  dicîjù  EccleJJje  Beati  Germnnifien  ô'Jignrriy 
figillog.^  noftre  figilUri  iufimns  C^fecimus.  I>atiim  Parijiusin  locû 
CapituUri  dt5îx  Ecclejïx.  Anno  IXomini  i s  14.  die  Mariis  2 s,  I5'4' 
Menfis  Aprilts, 

J/fy^/^rf///;»  De  la  Fontaine. 

Deux  ans  après  Claude  le  Grand  prouucu  dei'oîîîcede     151^. 
Chantre. prefta  vn  melmefermenc.  Ecauilî  maiftre  Graciaa 
Caulier  en  l'an  iy<^o.  le  10.  Décembre.  Où  au  lieu  de  ces 
termes  généraux,  Modoér  forma  confuctis ,  il  eft  dicl  ygenibus     ^5^^* 
fexis.^Ô'  manibus  iunÛis  hîter  mnnm  noflraSyfcilïcet  Decani. 

A  S.  Germain  de  Lauxerrois  doiucnr  eftre  quatre  hauts +  ';'^""  ^^- 
Vicaires:  dont  les  deux  iont  à  la  nomination  6c  collation  '^*"^"" 
dudit  Chapitre  :&  les  deux  autres,  l'vn  à  la  nomination  du 
Chapitre  de faincl  Mederic,ôc  l'autre  à  la  nommation  des 
Religieux  5c  Conuent  de  faincb  Victor. Qui^to us  ont  mefme 
droict  ^cfeance  en  chœur.  Leur  charge  e(l  de  chater  ôc  célé- 
brer h  MelFe  dans  ledit  chœur, 6c  faire  l'ofiiceenlaplace 
des  Chanome-s.  Outre  iceux,  il  va  quatre  basVicairesrainfi  4.'o*s  Vkai- 
nomraez,pource  qu'ils  n'ont  feanceciu'auxbafTes chaires,  "** 
6c  les  premiers  aux  hautes  chaires. 

•    GGGgg  iij 


I. 


2.. 


75©  VILLE    DE    PARIS, 

Sommaire  du  Concèrdat  faitenîrs  les  Boy  en  &  Chanoines  de  S. 
Germain  de  Lauxcrrois  d  vne  fart ,  Et  les  Margutllers  &  Par- 
rotjTie'ûs  de  ladtcfe  Eglife^  de  L'autre.  Confirmé  far  Arrejl  du 
?.  Aottfi  i4S(f.  &  du  re^nede  Charles  fcptiefme  ^4. 

Accorde  efl  que  les  Marguillers  &  Parroiffiens  feronc 
faire  coûtes  les  reparacions  de  i'Egliie-.Ecles  Doyen  & 
Chanoines  en  payeroncietiers:  quipourceia  feront  appel- 
iez aux  marchez  qu'ilenconuiendra  faire. 

Seront  tenus  d'entretenir  en  bon  eftat  ie  chœur  de  l'Egli- 
fc  dedans  &  dehors, le  Clocher  &  les  Cloches.  Ecles  Doyen 
tic  Chanoines  payeront  ce  que  les  cinq  grofTcs  cloches 6c 
deux  petites  dudit  clocher  coûteront  en  cordes,  braycrs, 
grcircs,&:  lalaiie  de  celuy  qui  \qs  vifite  &  meta  point, 
j.        Lcidits  Doyen ô<:  Chanoinesiouflicndrontà  icursdefpcs 
les  il  ures,  veflemens ,  ornements,  Chappes,  Chafubles,  Tu- 
niques, Dalmatiques^inge^Croix,  Calices  2c  loyaux, Lumi- 
naire,Tapiirerie&:nattedudit  chœur. 
4.        Etpourayderauxreparations de  i'Eglife, chacun  nouuci 
Chanoine  à  fa  réception, payera  aufdits  Marguillers  2c  Par- 
roiilicnsllx  hures  parifis,  par  les  mainsdefdits  de  Chapitre. 
€         Itemiefdits  Doyen  &  Chanoines  leur  payerontpar cha- 
cun an  aux  quatre  termes  à  ParisaccouftumcZjS.liurcspar. 
de  rente  non  rachetable. 
^         Aulîi  maiftre  îean  Chenetcau  Doyen  a  donné  à  l'Oeuurc 
d'icellc  Eghiè,{îx  liu  .par.de  rcnte.payableaux  fufdits  quatre 
termeSjôcrachetableauprisde  douze  liures  pour  liure-.felon 
les  anciennes  Ordonnances. 

îl  Penfuit  au  liureManufcript  très-ancien  Cdonti'ay  tiré 
ce  quedelîus)  vn  reiglementpourlepns  desMelIes,  ferui- 
ces,  conuois  des  trelpalTez&lonncrie,queie  croyn'auoir 
lieu  pour  auiourd'huy,  que  les  viures5<;  au  très  choies  nccef- 
rairesàrhommcfontaugmenteesde  pris  des  trois  parts,  de- 
puis cent  cinquante  trois  ans,  que  ceditrciglemcnta  eftç 
taid. 
15^0.        L'an  15 éo.  par  arreftdcla  Cour  de  Parlenicnt  du  vingt- 
DnCioidrc  ttoifiefmc  Auril,il  fut  permis anxDoyen&: Chanoines  de 
S. Germain,  f^j^^c^  GermaîD  dc  Laux(jrrois,dc  faire  clorre  de  portes  le 


LIVRE    TROISIESME.  791 

Cloiflre  d'iccllc  Eglife  pouricur  tranquillicé  6c  reureté,ayac 
remôllré  que  toutes  lesmaifons  qui  y  font  leur  appartiennêc 
excepte  vne,  de  laquelle  le  propriétaire  n'empelchoit  ladi- 
te cloffcure.  A  la  charge  toutefois  de  refcruer  audit  Cloiftre 
lieu  certain  hors  la  clolture  acceilibleà  toutes  heures  ,tanc 
dciourquc  denuic1,àceuxquiauroient  befoin  des  faincts 
Sacrements,  où reiideraquelqu'vn  de  ceux  qui  ont  charge 
delesadminiftrer. 

LeRoy  Henry  5.  âcaufede  fon  ho{leI&:  maifondu  Lou- 
lare ,  en  l'an  i  5  8 1.  çrint  en  fa  fauue-garde  6c  protection  les      j,gj^ 
perfonneSjbiens&facultez,  de  Meilleurs  de  S.  Germain  de 
Lauxerrois:  comme  premier  parroiffien  d'icelie  Eglij^ÊC 
aufîi  pource  qu'elle  a  efté  fondée  par  fes  predcceil'eiA  ^^s. 

Lan  1607. le 5.  iourdeMarsMefhsurs  de  faincl Germain     1^07. 
de  Lauxerrois  accordèrent  qu'il  fut  pris  fur  leur  Cloiftre    , .,     . 
cinq  toifes  de  profondeur,  furl'efpefTeurd'vn  mur,  réduits  rcferuoir' 
àneuftoifcs&  demie  de  largeur,  entre  les  deux  gros  murs,  pom  les 
comme  il  fe  pourroitellendrc  de  l'vne  des  mailonsà  l'au-  po°mpe  da 
tre.  Le  tout  pouryf.iire  conftruireôc  bailirvnbaffin  pour  pont  Neuf 
referuerleseaues  de  la  pompe  du  pont  Neuf  de  cefte  ville  ï  ^y^'^°^.^ 
de  Pans:  ielonic  pourtraict  ce  pian  communique  auidicls 
iîeursdu  Chapitre  de  la  part  du  Roy,  par  Médire  lean  de 
Fourcy ,  Confeiller  du  Roy  en  les  Confèils  d'Ellat  &  priué, 
ficintendantdesbaftimentsde  fa  Majeilc,  aux  frais  éc  def- 
pens  de  fadide  Mai  efté .  Lequel  feroit  faid  en  façon  de  ba- 
Iuftre,ayantau  dclFus  vne  forme  de  gallerie  voultee  d'vne 
voulted'areftedelahaultcur  de  du  rets  de 

chauflec  en  amont.  De  laquelle  lefdits  Chanoines  pour- 
roiencdifpofcr,encequineferoitpreiudice  à  ce  qui  i'eroïc 
érigé  pour  le  feruicedefaMajeflé.  Et  iî  aucune  chofeeftoic 
démolie  ësmaifons  dudit  Chapitreprochcs  de  la  place,  foie 
pourlechangcmcntdes  portes  des  maifons  ou  autrement, 
fc  s  mutation  s  &:  changements  fefcroient  aux  frais  6c  defpës 
defaiMajcftë:  comme  auihlereftabliiTemcntde  la  Croix  en 
autre  lieu  commode  Reproche  qui  fe  pourra  trouuer.  Et  au 
cas  qu'à  l'aduenir  on  démolit  ledid  referuoir  d'eaux  :  eft  ac- 
corde que  les  matériaux  demeureront  aufdits  Chanoines, 
comme  propriétaires  du  fonds. 

CecontraftfutconfîrméparleRoyenlamefme  année  le 
16.  duditmoisdeMars. 


mon 


75>i  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R  l  S, 

Do  la  galle-  '  Auditaii  Mellieundc  raiiici  Germain  de  Lauxerroisccd- 
necouucnc  (jurent aux Mareuillicrs GKelle£o;lifc viicplace/aifantpor- 
fcruantpour  riondeJeurCloiiue,aprcndrecoiitre  le  gros  mur  ncutdu 
lacommu-  Rcuefliâire,  retournant  en  forme  d'ElquieriCjiufqucscon- 
tre  icpremier  gros  piller,  qui  lert  à  porter  la  voulte  qui  cflaii 
deuant  du  grand  portail  d'icelleEgliic.  Et  que  pour  feparcr 
Jadideplacejferoitfaitvn  mur  a  dix  pieds  &  demydugros 
mur,  en  ce  compris  l'eipeflcur  duditnouuel  mur,  pour  taire 
•vnbaftimentenfoimedegallcrie^auxderpcsdclafabriquc: 
pour  reccuoir  les  parroiilicns  à  la  làinde  Communionjêc  nô 
J  appliquer àautre choie.  Etmoyennantladidepermiflion 
l^^arguillcrs  &  leurs  fuccefTeurs  feront  tenus  de  payer 
amutÉChanoines  par  chacun  an  à  toufiours  deux  fols  pari- 
iîs  de  cens,  droid  foncier  &  feigneurial ,  ôc  vingt  Hures  pari- 
iii  de  rente  annuelle  &  perpétuelle  admortie.  Qui  ne  fc 
pourra  racheter  par  quelques  Edicts  ou  ordonnances  qui 
luruiennent.  Et  lera  le  premier  payement  au  iour  faine);  Re- 
my  1608. 

Ce  contrad  a  efté  homologué  en  la  Cour  de  Parlement 
le  11. Décembre  1607.  à  la pourfuite des Marguilliers, félon 
qu'il  efloit  ftipulé  entre  eux. 

De  l'BgUfe  Parrochtale  de  fatnci  Euflache. 

L'Eglife  parrochiale  defaind:  Euftachc  eft  fort  ancienne,  I  cuj 
&  la  première  qui  a  eflé  baftic  au  foula  gem.ent  de  la  gran- 1  me 
de  Eglilcfaind  Germain  deLauxerrois.  Car  elle eftoitainnlmj 
nommée  dés  le  temps  que  le  Roy Philippes  Augufte  fit  clorel  de 
la  ville  de  murs  ;  car  d'icelle  retint  le  nom  la  prochaine  por-l  ^', 
te  de  la  ville,  comme  i'ay  remarqué  cy  deuant.  Ce  n'eiloitl  mo 
au  précèdent  qu'vneChapelle  dépendant  dudit  S.Germain,!  ^^ 
dediee  en  l'honneur  de  lainde  Agnes  Vierge  5:  Mart)TC,la-r  ' 
quelle  depuis  aefté  engee  enparroifTe^ôc  eftmaintenantiâj 
piuspeupiecôc  riche  de  Paris  :rcfcrué  la  collation  d'icelleJ 
&.  droids  de  Curéprimitif  aux  Doyen  &  Chanoines  duditl 
S. Germain.  Pour lefquesmaintcnir,ils y alloient  ancienne- 
ment faire  le  diuin  office  aux  quatre  bonnes  feftes  de  l'an- 
née, ôcleiour  de  fainde  Agnes,  le  21.  Ianuier,&rcceuoient 
le  luminaire  &  offrandes  elditsiours.  Ce  qui  depuis  a  efté 
commué  à  quatre  cents  liuies  tournois,  que  k«r  bail  le  par 

chacun 


LIVRE  TR.OISIESME.  793 

chacun  an  le  Curé  ou  Vicaireperpecuel  de  S.  Euilachc,  6c  il 
ionc  exempts  d'y  aller  faire  l'office. 

Quanta  la  fuldidc  Chapelle  de  fainde  Agnes,  l'on  tient 
quVn  certain  Bourgeois  de  Paris nomnaé  lean  Alais  i'auoic 
iondee  ,en  laDsfaclion  d'auoir  cflé  premierautheur  6c  fer- 
mier de  l'impolld'vn  denier  pour  chacun  panier  de  poillbii 
^uifevendoicaux  Halles,  pour  cftrerembourcc  de  certaine 
ibmme  qu'il  auoit  fournie  promptenicnt  au  Roy:  Auquel 
requérant  puis  après  qu'il  luy  pleuft  aboHr  ladideimpofi- 
tion,  il  y  euil  vn  autre,  tant  f'en  faut,quicn  obtint  la fer- 
me,lâqueilede  temps  en  autre  f'eftencherie  félon  les  occur- 
rences. Ce  que  ledit  Alais  preuoyantbien,l'enattrilla&  af- 
fligea de  telle (ortc,  qu'il  en  mourutde  regret  ôc  contrition, 
ôc  ordonna  eflre  enterré  près  de  la  /ufdite  Chapelle  didc  de 
Saindc  Agne$,qu'il  auoit  fondée,  au  lieu  où  les  ruifîèaux  des 
Halles  viennent  couler  iufquesàprefent.  Et  au  lieu  de  tom- 
be vne  longue  pierre  que  l'on  voit  encores,  fut  mife  audi(5fc 
licUjquifcrtmaintenantdepont  en  temps  de  pluyc,  com- 
me le  nom  de  Pont  Alais  qu'on  luy  donne ,  ne  lemblepoinc 
y  contrarier. 

Lei9.iourdumois  d'Aouft  1551.  Mefiire  lean  de  la  Barre 
Prcuoll:  de  Paris  afleic  la  première  pierre  du  nouueau  bafti- 
mentdel'EglifefaindEuftache  qui  fe  voit  à  prefcnt,  5c  oc- 
cupe vne  partie  de  la  Nef.  Ce  fera  vn  des  plus  beaux  bafti- 
mensdel'Euro]pe,l'ilpeutefl:re  parfaici  commeilaefl:écô-= 
mencé.  Car  rien  ny  manque  pour  ce  qui  efl  delà  pcrfeâ: ion 
de  l'architedure.  Toit  pour  le  haut  exaucement,  les  fenefrres 
^louuertureSjôcaufTirenrichiiTement  des  diuerfes  frifcs  5c 
moulures  de  toutes  fortes  &  façons.  Toutefois  pour  la  gran- 
de defpence  qu'il  y  conuicndroit  faire,il  eft  demeuré  impar- 
faici  iulques  àprelcnr. 

Quant  à  la  Chapelle  de  la  Pvoyneoùeftoientcy  deuanc 
les  filles  Pénitentes,  qui  cft  en  la  parroiiTe  de  (ain£^  Euftache, 
voyez  ce  que  i'en  dis  cy  après  en  fon  lieu ,  ôc  femblablcmenc 
ce  que  i'ay  dit  au  fécond  liure  de  la  Chapellede  laintc  Marie 
Egyptienne,  en  traiclant  des  Auguflins,  qui  cil  aulîi  en  la 
mcime  parroiiîc. 

•  HHHhh 


79+  VILLE    DE    PARIS, 

De  lEglife  ranochide  fdinct  Sauueur. 

T  'Eglife  Parrochiale  de  faincl  Sauueur  qui  eft  en  la  rue  S. 
-*-^Denys,n'cn:oic  anciennement  qu'vne  Chapelle  dépen- 
dant de  laincl  Germain  de  Lauxcrrois:  mais  au  moyen  du 
fécond  accroifrcmenc  delà  vilje,  dontnous  auons  fait  men- 
tion au  commencement  de  ce  liure,  tant  de  monde  vintà 
réhabituer  aux  enuirons  de  ladite  Chapelle,  qu'à  leurinftan- 
ce^pourcftre  trop  elloignez  de  fainct  Germain  de  Lauxcr- 
rois, elle  fut  érigée  enparroifTe.  Et  pource  qu'entre  les  Vi- 
caires perpétuels,  &:  Icidits  de  fainct  Germain  il  y  auoitfou- 
uent  procez  pour  la  portion  congrue  :  Alain  Cardinaldu 
tiltredefaincle  Praxede,&  Légat  en  France,  auclorizé du 
PapeCaliilie  3.  par bullesdonneesàRomeenlan  1455.  ^^"^^ 
ladicle  Eglifedefaincl  Sauueur  au  corpsdudit  S.  Germain, 
tn  fnpplementn7n  ^'/V7/^,  qu'ils  difoient  auoir  efté  beaucoup 
diminué  par  les  guerres. 

Mais  celle  vnion  a  elle  cafTee  par  arreft  du  premier  Auril 
\^6o.  ^^uontiim  ( vt  ehgdnter fcnhit  Renatus  choppinus  lib,  2. 
de  facra  Vôlttidytitulo  6.  art. 8.)  minus  necejfarUrationes pr'nni- 
tus  impulcYAnt  Bcdejiafiicos  prsfecfôSy  ^vt  fncY<.i  illa  heneficiajïmul 
collïç'drcnt.  ideofi  m  his  alijfue puhlicam  Ecclcjt£  difcipli/îdmfpe- 
ctantihusy  non  toUiîtùrproHOdindi  ex  abufufdcult.u  qu^rattcumque 
temporïs  JiUntic . 

Mcflieurs les  Doyen  êc  Chanoines  de  faincfl  Germain  de 
LauxerroisnelaifTcnt  d'aller  tous  les  ans  en  procellion  en 
kdiclie  Hshfe  de  fainct  Sauueur. 

De  lEglife  Succurfale  de  fainct  Roch  aux  faux -bourgs 
fïiin^l  Honoré. 

EN  l'an  1578.  al.  1^87.  l'EuelquedeParispermicauxha- 
bitansdufauxbourgfaindHonorédebaftirla  Chapel- 
lelainclRoch.  Eta  ordonné  que  le  Vicaire  de  S.  Germain 
fera  tenu  d'y  auoir  vn  Chapellain,  auquel  les  Marguillers 
payeront  quatre  vingts  liures  parifis  par  chacun  an,  pour 
J'cntrctenir.  Maiftre  Ro2;er  Dwfchcuert  Doyen  de  lainâ: 
Germain  deLauxerra|^,pretcJantneantmoins  que  c'eftoic 
à  luvày  mettre  vu  Chapellain  lauoitintcntéprocez  pour  ce 


LIVRE    TROISIESME.  79f 

difFerent,  des  l'an  1590.  contre  maiftrelacqucsCueiiiy  Vi- 
caire perpétuel  de  ladidc  Eglife,  lequel  depuis  peuaciié 
vuidc  au  profit  dudit  Vicaire.     . 

De  U  chapelle  ftiriU  Leufioy  Abbé. 

La  Chapelle  de  faind  Leufroy,qui  eft  au  bouc  du  pont 
au  Marchand,  &  proche  du  grand  Chaftcllet, appartient  à 
Meilleurs  les  Doyen  &,  Chanoines  de  faincl  Germain  de 
Lauxerrois  :  lelquels  y  conllituenc  vn  Chapellain  qui  y  eil 
logé,  6c  reçoit  ce  que  la  dcuotion  du  peuple  y  apporte,  tant 
en  luminaire  qu'autres  ofFrandes,6c  en  fait  par  chacun  an 
deux  centsliures  tournois  aufditsiîeurs:  qui  y  viennent  faire 
l'officeleiourdela  fefte  dudit  glorieux  iainct, qui  ell le 21, 
Juin.  Ils  ont  eu  cefte  Eglife  par  efchange  du  Fort  TEuefque 
(  &  non  du  Four  l'Euelque,  comme  d'aucuns  prononcent  j 
qu'ils  ont  quitté,  ou  pour  le  moins  le  lieu, a  rEuefqueds 
Paris. 

Quand  il  y  faut  enterrer  quelqu'vn,  c'eft  le  Curé  de  fainâ: 
lacqucsdela.Boucherie  qui  le  fait,  &  en  prend  les  droi^ls, 
pretendât  le  fond  déterre  luy  appartenir,  6c  non  à  Meffieurs 
deiàind  Germain  de  Lauxcrrois:  lefquels  fils  conduifenc 
vn  corps  iufques  à  la  porte  de  i'Egliic ,  ils  f  en  retournent  in- 
continent, 4cfiejf€nttn  terra  aliéna. 

SainclLeuhoyelIoit  natif  de  l'Euefche  d'Eureux,&  rc- 
ceut  l'habit  de  religion  à  Rouen, 5c  de  là  il  l'en  alla  auec  pcr- 
mi{îîon,eftudieràCondé  le  Chafleau,qui  eftau  meimedio- 
ccfed'Eureux, depuis  à  Chartres, &  en  fin  fe  retira  en fon 
i^ays,aulieudit  Z4  Creix  Jatnfl  0//f;?,pour  Audonen  ,  près 
.L  village  de  Cailly,  où  il  commença  a  conllruire  vn  moi^a.- 
llerc,quidcfon  temps  fut  toufioursappellc  La  Croix fainci 
0/z<f;;,  &enfut  Abbé.  Mais  après  fon  decez  on  le  nomma 
La  Croix  S.  Ze-z^yrt;^,  &  retient  encore  ce  meline  nom.  Il  eft 
entre  le  chafteau  dcGaillon&:  EureuXjdîftantdel'vn  ôcde 
l'autre  de  deux  lieux:  6c  fut  du  tout  ruiné  du  tempsduRoy 
Charles  leSimple,par  RhoUo  prcmierDuc  deNormand:e. 
Les  Religieux  auoienrpreucnu  ce  delaftre,  êc  l'eftoientreti- 
rez  en  noilre  ALbavedeS.Germain  des  Prezauec  le  corps 
de  leur  patron  fàindLeufroy,qu'ilnousontlair{é,en  rcco- 
gnoiflancedu  bonttaicTiemenrquenous  Icurauonsfairpar 
Ipnguesannees.  Outre  cequenousauonsprinilegedudiâ; 

H  H  H  h  h  ij 


Zatinè  eu 


79^  VILLE    DE    PARIS, 

Koy,  datte  de  Tan  ii.de  ibn  règne  (  qui  eflfelon  lafuppnta- 
ti\on  du  Tillec ,  de  l'Incarnacion  920.  )  par  lequel  il  vnic  & 
incorporeà perpétuité  ladite  Abbayede  la  CroixS.Leufroy 
à  celle  de  fàincl  Germain  des  Prez. 

En  Tan  1^91.  le  (eptiefine  lourde luin, nous  auons  donné     | 
à  ladide  Chapelle  de  faindLeufroyvne 'partie  de  Tvnc  à^s 
coftes  dudi  t  ùincl  à  rinftance  ôc  deuoticuie  requcfte  des  ha- 
bicans voifins,  &:  rpecialcnienc  du  fire  Denys  Toftee ,  Orfe- 
ure,noftre  intime  amy. 

De  la  chapelle  aux  Orfctires. 

La  ChapelleauxOrfcuresdediee  en  l'honneur  de  fainch 
Eloy(  qui  eiloicdecemefticrauantqued'eftre  promcu  aux 
Ordres  facrez  )  eflà  Paris  en  la  rue  des  deux  Portes,  tendant 
du  bout  d'en  bas  à  la  rue  faind  Germain  de  Lauxerrois.  Et 
dépend  de  MeiTieurs  dudit  faind  Germain.  Elle  a  efté  reba- 
iHe  tout  à  neuf  en  l'an  1550.  des  deniers  des  maiftres  Orfe- 
ures.  Il  y  a  vn  Chapellain,quiefl  tenu  d'y  dire  vne  Meife 
baiTe  tous  les  Dimanches.  Et  pour  cela  il  eft  logé,ôca6o. 
iiurcs  de  gages  par  chacun  an. 

De  rEglife  Collégiale  de  S.  Thomas  dit  Lotittre. 

CEfte  Eglifc  a  eftc  fondée  en  Fhonncur  de  S.Thomas 
Archeuefquede  Cantorbie&:Martyr,par'B.oberc  pre- 
mier Comte  de  Dreux,  fils  quatrielme  de  Louys  le  Gros^. 
Roy  de  France  6c  (uffifamment  rentee  pour  quatre  Chanoi- 
nes preftres.  Depuis  le  nombres  efté  acreu,  comme  il  fera, 
dit  cy  après. 

Ce  Comte  deccdé/a  femme  Agnes  ComtefTe  deBrenne^ 
craignât  que  ceftefondatio  ne  fut  altérée  ou  du  tout  eftein- 
te,euc  recours  au  iainâ;  riegeApoftorique,&:  la  fit  confir- 
mer par  le  Pape  Glementj.  dont  elle  obtint  bulles  en  c^s^ 
termes. 

Cleraens  Epifcofus  ferims  fermrum  Z>^/,  Dilecils  filifsCanoni- 
cis  Ecch'Jix  fkntit  Thom.ede  Lotiftrea  falutem  ô"  Aposlolicam  bene- 
di6ltonem.  Infiis  fetentium  de/ideri/s  facilcm  nos  conHcmtprjthe* 
re  cûnfènfum,d^  vota  qtu  a  rationis  tramite  non  difcordant,  ejfecitt 
profèaaente  complere.  Eapropter  dilecii  in  Domino  fîl^ ,  precihm 
iuclinaù  nabilîs  fœminjt  Comitijjlt  Brayji , pojjy^iàncs  &  redditm 


an 

rc 


LIVRE    TROISIESME.  797 

à  Roherto  Comité  qaondam  mdnto  fuo  ab  ipfa  &  liherîs  eius  in 
ileetnofynam  ecclefid  veflrdconceffos  :  S  ci  lice  t  Curiamjn  qua  erant 
ddific.itajlahiiU ,  vt  ibi  co/i(rrHeretur  hofpiiale  :  Partem  vin^ulti 
{vulgo  ^dn  "Verger)  inter  hofpitale  &  Cnnonicos  attinTentis  ^  A 
cUufiro  quod  efl  ante  ianium  eccUfix ,  vfqtte  ad  extrcmitatem 
mûri  .y  &  redditHS  adfiijlctati&nem  quatuor  Canânicorîifacerdotitm  L' Abbayeic 
mancHtiHinin  decimisde  Trciaco.  Cdlidco,  &  de  Braya  :  Et  centurie  ^  G^rmun 
fiiidos  Farifienfts  monet.t  apud  l'iilam  nouam  S^  Georgij  annuatim  p ay a 0 us  1  <-s 
tn  fefto  S.Remigij  perfoluendos.  P'incam  etiam  dr  arpentitm  ter-  ^^^  ^  acaufe 
r^^qttJt  iacent  extra  mur  os  pr^edi^i  loci  S.  Thomd  {Jtcut  ea  iufie  dudft^vmc 
(^fiae centre a^rfi. 1  f oj^idet is  ^&  in  eorum  fcripto  Autentico  conti-  neafuê. 
netur  )  EccleftJt  vejlrd  ancioritate  ^poJloUca  cenfirmamus ,  ér 
prdfèntis  fcripti  p.îtrocinio  commt4niryius .   Statnentes^  vt  nullt 
omnino  hem  mit  liceat  hanc p.iginam  nofir.i  confîrmatidnts  infiin- 
gère ,  vclci aufu  temerano  contraire.  Si  quis autem  hoc attonvtare  C'efloit  r 
prxjumpfertt  :  indtgnatîonem  ornnipoîentls  Dciy&Beatoritm  Petrt  Sz^^^zm. 
f>-  raultApofiulorum  etit-sfe  nouent  mcttrfitrtim.Datum  Laterani  ^^s^. 
jhtimo  Kalendoé  Angufit^  Pontifcatti^  nofiri  anno  fecundo. 

Le  Roy  Philippe  Augufte  a  confirmé  la  fufdite  fondation     "9^' 
&  dotation  par  les  lettres  patentes  feellecs  du  grand  feel  en 
cire  verde,pendant  en  fil  de  foycôc  dattces  de  l'an  1191.  &  de 
ion  règne  le  ii. 

Le  lufdit  Robert  Cote  de  Dreux ,  eut  de  fa  femme  Acrncs 
cinqfils&  vnefîlle,lpecifiezpcirlean  du  Tillet  enfon  Re- 
cueil des  Roys  de  France,  en  la  branche  de  Drepx,  page  jj. 
Laifnë  fut  Robert  le  Ieune,aurri  Comte  de  Dreux,  lequel 
aucc  fa  femme  confirma  la  fondation  de  fondit  père,  chan* 
^eant  feulement  les  dixmes  aiîignees  fur  les  feigneuries  de 
Torcy ,  Cailly ,  6c  Braye,à  des  cens  6c  rentes  fur  certaines 
maifons  de  Paris. 

Le  Pape  Innocent  3.  par  Bulle  de  l'an  deuxiefme  defon 
fiegc(  qui  eftoit  de  l'Incarnation  1199.)  ^eu.Feurier  aprins     1199. 
fouslaprotediondu  fainci  fiege  les  perfonnes  oc  biens  de 
fainc1ThomasduLouure,6c  Ipecialemcnt  ce  que leura lé- 
gué leurfondateur  Robert,  premier  Comte  de  Dreux. 

lean  Duc  deBrctaigne, 6c  Comte  de  MQntfort6c  Riche- 
mont  ,auoit  vn  hoftelaupres  le  lieu  des  Chanoines  de  fain6k 
Thomas  du  Louure  , appelle  de  toute  ancienneté  La  petite 

HHHhh  lij 


7^8  VI  LLE     DE    PARIS, 

vZ?/YM/^/?f,  lequel  il  leur  donna  purement  ôciïmplcment:  A 
la  charge  de  prier  DieupourIuy,iafemme&;  ies  enfans^ôc 
leurenficexpediwvlcccresteJies  qu'il  i'cnluit. 

Iû.wncs  Dci  gratis  BrttannU  Diéx  ,  MoiitiifdYtis  d^  Riches 
mondt.t  Cornes ,  Dilecfis  nofiris  Decane  &  Cafitulo  Ecdejtx  Col-  - 
legiAtd  final  Thomd  de  Lt^para.PariJIis  falutem  d^dileciiotiem. 
Nouerint  C"  cttncîis  pitc^J  euidenter ,  quod  nos  attente  confidc" 
rentes ,  G"  îi^  nofrri  fecloris  ara  rcuolncates  quod  vos  qui  no^h 
dicg^.  cina  dinmiim  ofjicium  vigiLinter  injifittù-,  &  Ecclefni  vefirx 
frjidîcta  hachnus  fer  progénitures  noftros  Brttanmx  Duces  fun^ 
diiti  ejlis  partterô'dôtati  yd^  imejfahiles pro  falute  fidelium  apud 
,  Deu?n  preces  ejfundttis  y  ac  miffarum  dr  ditiinGrum  officiorttm 
folennia  iugiter  cekbratts ,  vefîrcij.  Ecclejta  infik  Jeptajeu  mœutA 
dcmus  nofir.t^feii  hofpitij  nofiri  olim  Farua  Britanma.  nimcupatd^ 
fi  tuât  a  extftit.  £lux  quidew  dov^us  nofira  de  pr.(Jer^ti  ruiKoft 
ac  inbabitahilà&  defertci  {prch  dolor)  exiftit.  Injra  cuins feptA- 
fen  manfura^s ,  annuente  Chrifiopotentiy  ddifictajeii  tardinos  xdi- 
fîcare  vobis  &dtct£  veflrx  ecclefe^  fmciuofos  cupïtis  :  Nosproinde 
ad  vos  d^'  veftram  ecclefiam  pr^fatam  gèrent  es  prxctpue ,  d^Jpiri- 
tualii  dcuotionà  affccfum,  cupicntcs  terrena  in  cœlefiia ,  O'  tranfi- 
toriitindterna  fœlici  commercio  conimutare  :  ad  omnipotent ls  Bel 
O'beatifiimxvirgtnis  eiusgemtncis  Mari£,&  Bcaîi  ThomjepatrO" 
Jii  vefi ri  ac  omnium  fancfoYum  d"  f^^^cl^rum  laudem  d^  gloriam, 
Acpro  nofira  &  chanfiim^  confort  i^  nofir<z ,  ne  en  on  charifiimi  pri- 
mogenittyd^  aiiorum  liberorum  nofirorum  remédie  C^  falute  :  Et  vt 
cire  a  diuinnm  officium  eo  ferucnttus  &deuotius  imendatisyquoper 
charitatis  dona  Ecclefiam  vtfiram  in  fuis  necefiitatihns  ccnfientis 
aiiquâliter  adiuuariidiciam  domum  feu  hofpitium  nofirum  ab  ohm 
parua  Britania  vulgariter  nuncupata  libéra  d^  immunis  ab  omnt 
onered^firuitutejicetruinofum ,  d^pro  maiore  parte  demolitum, 
propr.îfenti  totum  circa  d" extra  in  ambitu  df  circuituprout  fe com- 
portât y  cumfuùappendittjs ,  confrontattonibus  &  iardinis^tcrra  d^ 
ma f uns  an  te  d"  rétro  &  ex  omm  latere ,  cum  caetera  franchifiis ,  H- 
bcrtatibuSyiuribuSy  d' pertinent^ s  vniuerfis  per  vos  d^  fuccefiores 
vcfircs  Decanum  d^  Capitulnm  diclxEcclcfii/i  ex  nunc  inpcrpetuurn 
quicîc  libère  d'pacifîcc  tanquam  in  manu  m  or  tua  perpétue  tenen- 
dum  d'pofiidcndum  îcnoreprdfentiumypietatis  intuituprc  'Dec y  ac 
in  puram  d"  perpetuam  eleemofiynam  ex  nofra  mera  liberalitate 
pure  &  irrenocabiliter  vobis  dr  ecclefiu  pr4idict<it  concedimus  & 


LIVRE    TR.OISIESME.  79P 

donnmns  :  Kihïlde^rxdufis  crga  nos  aiu  nofiros  retmenîes ,  'vos 
Ô'  ecclefïdrn  ve/lrampr.edi^am  in  corpornUrn  rcnlem  d^  aéfua/em 
fofjeftonem  vel  qunfi  domus feu  hoffittj  iuriumd.  d/^perlinentU- 
rumprxdiciôYuynponernus  &  inducemus  per  conccfionem  ncflra- 
riim  prxfentium  hterarnm.   Domum  t'ero  (juam  Pet  rus  de  Nan- 
netis  infrà  mœnia  feuffpta  dicîi  hojpitij  titulo  locatif  aut  ex  auen- 
tione.  uel aliter  dicitur  pojsidere  cum  fuis  pertinentes ,  adtcllen- 
dam  omnem  c^iluînniam  o?nneg^  duhium^in  "veflrtirn  drdiâla  ec- 
clcfd  vtilitiîtem  connecfi  uolumus  :  ç^  in  prxfenti,  conceftone  feu 
donatione  'noftra  totaliter  contintmus .  ISIon  obflante  arranda- 
tione  feu  locatione  quACumque^per  procuratores  nofiros  for  fan  hac- 
tenus  fucfu,  feu  ht  cris  fuper  id  comefiis  :  qtt^s  (y  contenta  in  eis, 
on'incfj^  alias  &  finguLts  diflraciioncs  feu  alienationes  qualiter- 
cum^ue  &  à  quihufcumque  fici^is  tenore  prdfentium  caffamusy 
irrttamus  é'  annullamus ,  ea^j^  decernirnus  ér  declaramus  nulliiu 
cxiflere  rohoris  effcaci.e  l'clmomentt.  Et  infuper  DominumRco-em^ 
confanguinsum  noftrum^eius  venerabiles  Confiliariosé'  offîctanos 
fuppliciterO'  attente  requirimus  &  rogamus ,  quatenm  vos  dr  Ec- 
cltfiam  veftram  prx'dièlam  { fi  fuper  hoc fuerintrequifiti  )  inpofef 
fione pacifica  donationis  d"  concefionis  in  prjediflorum  manu  te- 
neantyCuflodiant  d^  conferuent ^feg^  exhibeant,  contemplatione 
noflrayergAVos inpr.rmifis fitiorabtles  d'  benignos.  ^.^^  onmia 
O'finguLi  njtfirma  d' siabilta  permaneant  :  pr^eflntcs  nojims  per- 
^ctu.e  concefionis  é*  donationis  liter^ts  yfgilli  nofri  iufimus  ap- 

Kfione muniri.  Datum  Guerrandi  Anno  Domini  142S.  diefecun-     14 18. 
da  menfis  Eebruartj.  Signatum ,  \ç\\z\-\,Etfignaturn  fupraplicam. 
TerBominum  Dueem  infuo  confdio.vos  Dominu  Comitem  Stam- 
f.iYumy  Aobatem  de  Bello  loco,  Magnum  Magiftrum  hoff)ittj,  Archi-  ' 
diaconumdedeferto^&plures  alios prjtfentes,  Plefèis.  Etfo-HU- 
tum  in  iera  viridi^fub  cor  du  lis  viridi  rubei  &  albt  colorum. 

^  Depuis  ce  don  faid,  &  en  confideration  auiTi  que  leur 
Eglife  eft  en  la  cloilure  de  la  petite  Brecaigne,  le  nombre 
des  prébendes  fut  augmenrcdefcpt:  qui  font  alternatiue- 
mentàla  collation  du  Roy  ScdeTEuelque  deParis.  Ecquac 
aux  quatrepremieres/onJcesparRobert  Comte  deDreux, 
il  n'y  a  quclcRoy  quiy  pouruoye.  Le  Doyen  Tupernume- 
raire  eft  eleu  parle  corps  du  Chapitre, compoié  de  vnze 
Chanoines,  comme  dit  eft. 


Sco  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R  I  S, 

Cefte  pctice  Eglife  Collégiale  a  communiqué  fon  nom 
àvnebelieruë,oùt.'llceil[rituce,preslagallerieduLouure,ôc 
l'appelle  h  rue  de  S.  Thomas  du  Leuure. 

ColmeGuymier,iadis  Chanoine  de  ladicle  Eglife  ,  en  fon 
commentaire  fur  la  Pragmatique  randion,T'///^/(?^^  ColLitiO' 
nthus^fo.  çS.  îi\i  mention  expreiîedu  droidde  collation  al- 
ternacif  encre  IcRoy  &rEaefquedeParis,  desreptnouuei- 
les  prébendes.  Mais  d'autant  que  par  laps  de  temps  ceile 
alternacion  i'eiloit  oubliée ,  le  différent  qui  furuinc  en- 
tre Maillre  lean  le  Feure,  Aumofnicr  du  Iloy,&  Maiftrc 
François  le  Roy  er  pour  l'vnedefditesprebendes  vacante,le 
premier  pourueu  par  le  Roy,  &  l'autre  par  l'EuefquedePa- 
riSjlarefufcita:  ôc fut  ordonné  par  arreddu  grand  Confeil, 
Je  26.  Fcurier  1608.  i^gné  Thielment,que  ledit  le  Feur€(qui 
auoit  eftc  pourueupar  le  Roy  en  fon  tour  )  l'auroit,  6c l'autre-^ 
débouté. 

IlyaencoreauChartrairede  Meffieurs  defaindThomas 
du  Louure  plu  (leurs  tiltreSjfaifants  mention  comme  le  nom- 
bredes prébendes eftacreuiufquesàvingthuici, lequel  de- 
puis a  elle  réduit  à  huicl,  fans  celle  du  Doyen, &  ordonne 
que  tous  egallementparticiperoientauxfruicls. 

Louysle  Ieune,filsdeuxicime  de  Louys  le  Gros  Roy  de 
France,  &  fucccffeur  en  la  couronne,  receut  (àind  Thomas 
de  Cantorbie  exile  en  Frâce  pour  euitcr la  tyrannie  de  Hen- 
ry fécond,  Roy  d'Angleterre  ,vfurpatcur  des  droids  de  TE- 
glife:  &:  le  fit  receuoir  &:  traicter  honorablernent  aux  Ab- 
bayes du  diocefe  de  Sens,  Pontigni  &  fainde  Columbe,  par 
i'efpacedefixoufeptans.-iufque^àce  que  retourné  en  Ion 
Archeuefchéilfutmartyri(éle  29- Décembre  1171.  &  de  fon 
aage  55.  Commeileftefcritenlafindu  troifiefmelruredefji 
vie&  paffion. 

Et  au  iiure4.chap.4. il  eft  mentionne  qucleditRoy,ayant 
entendu  fon  martyre,  &  les  miracles  qui  fcfailbientàfon  fe- 
pulclirc  (contre  la  coullume  des  Roys  de  France  quineforJ 
tent  de  leur  Royaume,  fi  cen'eft  pour  debeîler  leurs  enne^ 
mis  &  infidèles  )paiîé  la  mer,  l'en  va  en  Angleterre  ,&apre^ 
auoir  fait  fes  dénotions  auec  larmes  au  monumêc  de  ce  glo-| 
rieujc  Martyr,  donne  vn  précieux  calice  d'or  à  l'Eglilc  d< 
Cantorbie  &  cent  muids  de  vin  de  rente  annuelle  ôcperpCrP 

tuelk 


1  i 


LIVRE    TROISIESME.  Soi 

tuelle  pour  célébrer  fàfefle.  Cela  eft  inféré  au  Breuiairc 
nouuei  de  PariSj  partie  i.  ou  Eftiuale,  fur  le  lo.Iuilkc,  dédié 
a  la  trannacion  dudic  S.  Thomas. 

Auprès  les  Quinze  vingts,  il  y  auoit  anciennement  vn  cios  de  !» 
grandclos,  dit  le  clos  delà  petite  Bretai^ne.deuantleCha-  petùcBrc- 
Itel du Bois,contenant certaines mailons, terres, iarains,c<  chailclcîu 
vignes  :  (urlefquels  lieuxMelTieurs  les  Doyen  &  Chanoines  Bos. 
de  Taind  Germain  de  Lauxerrois  pretendans  droiddediii 
mes,  mirent  en  procez  le  détenteur  lean  de  Valenciennes 
Lequel  rccognoiiïant  la  vérité  compofaaucc  eux  pour  ledit 
droicl  à  la  fommc  de  huicl  ibis  pariiis,  payable  au  lour  faind 
Remy.  Cet  accord  confirmé  par  arrell  de  la  Cour  de  Parle- 
ment duy. Septembre  i^j^j.  14-^^. 

De  S.  Nicolas  du  Louure. 

En  l'Eglife  5c  ceinture  de  fainct  Nicolas  du  Louure  il  y 

auoit  anciennement  exercice  des  lettres, &  des  cfcholiers 

rentez,quenous appelions bouriiers  rlefquels  lean  duBcl- 

lay  104.  Euefque de  Paris,  en  l'an  1541.  érigea  en  Chanoines: 

&  doiuent  ellre  neuf  auec  vn  Preuoft,  pour  chef.  Nous 

n'auons  peu  f^^auoir  la  fondation  de  ceftc  Eglife,  tant  pour 

fa  grande  antiquité ,  que  au/ii  pour  la  négligence  de  ceux 

quien  ont l'adminiflration&gouuernemcnt,  bien  que  l'en 

aycfaitparmesamis  beaucoup  de  diligence.  iediscecy,non 

pour  les  ofFencer,mais  les  inciter  à  contribueràceiabeur 

pour  l'honneur  delà  patrie, ôcreuerece  de  leursfondateurs, 

;    i'i)  aduient  que  l'on  reimprime  ce  liurç,  ou  que  l'on  y  face 

5    addition. 

j  Fondation  de  l'Egltfe  Saine}  Honoré. 

j        En  l'an  1104.  NoblesperfonnesRenoldChereyScSibiL    '^^4' 

le  fa  femme,  donnèrent  neuf  arpens  de  terre  affis  auprès  les  ' 
y/  murs  de  la  ville  de  Paris,  cctenans  au  chemin  de  Clichi.  pour 
j,  y  baftir&rcncer  vnc  Eglife,  comme  ils  fîrent;&:ell;  celle  que 
f,  nous  appelions  de  faincl;  Honoré.  OdodeSoliaco,7i.Eucf^ 
j  que  de  Paris  a  confirmé  cefte  donation  par  fe^icures,  qui 
,   fonttelles.  •  .\,  ."^  .   ^ 

j  ODO  Beigratia  Varifienfis Epifcoptis,  Gmnilus pr.cfenfes Iite- 
jj  r^  wfpechtrts  in  Domtnojaiutem.  Notumfaamus  ijuod  Rtnoldus 
^y  çhereiHij  nouan  arpcnnos  terr^Jitos  prope  mures  Parijknfcs, 
\V   ■  lllu 


IlOJ. 


SFôi  VILLE    DE    PARIS, 

fa^frvinm  quji  tenait  ad  ClMy  Weshyterio  Capelit  in  sadam  ter- 
ra faei  en  dx  cemefitin  perj^entam  deèmojyriam.  Ita  qiiodihî  fie?ït 
mafurd&totnmctmiteriuîn.  Ce^ftfsde  fnâfi&ls  illis  ertt  eiâfdem 
trcsbyterij.  Super  hoc  dhfeymtidof^dtild  t/î  manu  n&ftra^dedtt  ipfe  ô* 
SthtlLi  "vxorfffà^  é'  iGànnèsjràkr  ciHfdeMy&  Gilia  vxor  loannis. 
loannes  atitefh  Paîinerim  Miles  jÔ[  Itiltàna.  vxôr  fua.ykqtiiym 
te  ne  bat  dicfos  Jex  atpèiinos  t&rV^t  phfni^i  adfcxfihdûi  anfuales 
ptesbperofttpradHh  "MediviatetH  totins  tufis,  qiloddtfundo  terr.t 
proàenire  ûinnibitsMàdis pdtej? ,  {faluo  cefîfrtfAo.fex  fdltdor/^tn  irt 
Hlîs  fekdrpenms  )  m  pcYpnitatn  ekùMofynam  conceJferuHt  :  Et  de 
hoc  tenendô  fidefn  cor'pôrxliter  pr.tJiitcYunt .  H  de  laudauertmî 
(tiam  Roberttts  de  Molehto  épater  dicri  Iulianjt ,  &  Rûbertus  fi- 
lms Roberti  de  Molento .  Et  de  hoc  tenendo  fidetn  in  manu  noflrA 
dederunt.  In  cuius  rei  tefiitnonium  prxfentem  cartham  nojlrojï- 
gillo  fecimus  roborari.  ACfum  Anna  Dùminï  1204.  Ponttficatus 
fiojlri  ànno  nôno. 

L'an  enfui Liant^Meffieurs  les  DoyenécChanoiftesde  $. 
Germain  de  LauxerroiS  à  Paris,  &  lé  rrcftré  dudit  lieu  (qui 
auiourd'huy  l'appelle  Curé  5OU  par  vn  nom  moins  conten- 
tieux, Vicaire  perpétuel  )  ont  donné  conrentemcntà  l'ele- 
d:ion  de cefte  Chapelle, à  ptefent  dide  Eglife.  A  la  charge 
queleChapellainnouuellertièntinftitué  viendra  prefterfer- 
inent  dé  fidélité  deuaiit  lei  fufdits.  De  n'vrurpetlesdroids 
parrochiauXjfànsleconfentèmentduPreftrc  ou  Curé  du- 
dit  faind  Germain,  &  du  Cheuecier,  qui  eft  lé  Secrétin.  De 
commandera  tous  les  habitansdfcfe  retirer  fut  peine  d'ex- 
communication en  la  mcre  &  principale  Eglife  dudit  fain(^ 
Germatn,aux  quatre  feftes  folennelles  de  rEgUfé.  C'eft  â 
fçauoirjàPafques,àlaPentecofl:e,àlaTou{rainds,6càNoel, 
&.au  iour  delafefte  faind  Germain  Euefque  d'Auxerre,ôcc. 
"  les  lettres  de  celle pérmiiïîon  font  telles. 

Bec  anus  fanUi  Germani  Altif^iodorenfis ,  totum^^  eiufdem  ec- 
clefix  Oapittihm ,  Ofnfiihmprdfèritts  Itteras  i^/petfàris  faluîeih 
inDàniinx).  Mt)iierint  vniuerji y  qwod prope pàYtam  PanfienfeM 
fecus  viani pey  quafhiturad  tUdjy  (qui  locus  efi  iûfra,  termines 
parrochit  Beati  Germani)  concefimtu  ^difcan  Capellam,înhoù 
etiam  confentiente  Martino  prcsbyteYo  S.  GeYmdni,  Capdlantis 
antem  ipfitis  capell.c  nobis  d^pfesbytero  S.  Germani  quo tiens  injli^ 
tttendusfuertt  in  CApelhtJidtUtiiîe'm  facere  nnchitdY  intcrpojtti 


LIVRE  TROISIESME  805 

iMYAntento  y  /^md  de  nnllo  mtrçmùut  fe  qnod  ad  ius  parrochiaie 
pertinent  :  mjl  de  ajjenfu  d^  "jçluntAte  presbyten  S.  Germant  (^ 
Capkertf.  Et  quod  m  omnibus  diebus  Dommicis  proximis  an  te 
qmnque  fefia,  annualia  Pafchaj  Fentecofîen ,  Natale  ^fcfium  om- 
nium San^tfirum^  &feftum  S. Germant^  in  ipfa  Cape  lia Jub  e:çC0m  - 
jKunicAtiomdenunciAre  debcbit  yVt.omnes  adfu-am  matreni  eecle- 
Jîam  veniant  yér  ei  tanqttam  mat  ri  eccleji^  reddmt  fdeliter  fiia. 
nmnera.  Prdteredfi  qua  parrechtanorum  S.  Germant  ad  C apel- 
Umillampropter  Furtficationemy  nuptia4 ,  njel  fepulturamj  "jcl 
Mtamcaujam  adius  parrochtdeJpeUaNtcm  ventre  elegeritjpropter 
hxc  exequendd  potent  accéder e  presbyter  S,  Germant  :nec  etpQ- 
teritcontradicere  Capellanusjjora  tamen  competentijqud  magnum 
damnum  non pofitfaccre  Capeliano.  Curam  autem  propri.tfecumt 
manentts  famiUjt  in  domojiia  habebity  ABumpubLice  m  Capitula 
nofiro  Anne  gratis  120s. 

In  iine  légende  huius  ecclcfix  habetur. 
Monemusi&ièjecramustn  Domino  y  &in  remtfionem  peccatârum 
"vefirorum  iniungimusy  njt  nj^nerabilts  Matran4  SibilU^  q.uA  in  ci- 
mtate  P^rijien/t  nuper in. honore pr^dicli  conf efforts  Honerati  ht- 
norahilem  confiruxit  ecckjiamjin  QraiiontbHs&eleemofyms  veflris 
memoriam  hah^atis  :  vtcum  ipfamenedem  reciptatisÀ  Dorninç  iit 
tempère  retributionis. 

En  la  mefme  année  les  Prieurs  de  S.  Martin  des  Champs     ^^oy, 
&  de  S.Deny  s  de  la  Chartre,  ont  odroyé  aufditsfondateurs 
vnarpentde  terre,  par  ces  lettres. 

Notum  fieri  volumus  vniuerjis  pr.efèntes  Ikeras  inj/?e6l».ris, 
quodconcefimus  RemlioChercy  d^  StbilU  njxori  eiuf  njntimAr- 
pcnnum  terrdde  cerffua  fanctiDionyfijdecarcere^  affenfu  fratùs 
nofiri  loannis  -etu/dem  domus  Pnoris  ab  omnt  redditu  &  cenfu  & 
exaâlione  exempt am  d^'quiciamy  ad ddtjicandam  eccUJiamÔ-ctmi- 
îerium  (^  domum proprij s  vfibus  presbyteri  necejfariam.  J ta  quod 
infrà  arpennum  tllum  nulli  laico  Itceatddtjicare  autmanjionem  ha- 
here.  ^uod  njtratum  pcrjifiat  prxfentem  carthttlam  chyrographo 
diuif^m  crjïgilli  noftrt  muntmtne  rohoratam  in  tefiimonium  .eis 
iradtdimus,   Acfum  anno gratix  120s . 

D*abondanr,€n  l'an  ii09.1es  Prieurs  defdits  lieux  ont ced-     120^. 
dé  auxfondateurs(u(dits trois  arpents  de  terre  contiguz  à 
TEgli^e'^  cimetière  de  S.  Honorérmoyennant  cinq  lois pa- 
rilis  de  rente  annuelle  2c  perpétuelle  baillez  au  Prioré.deS. 

iiiii  ij 


:?<y4  VILLE    DE    PARIS, 

DcnvsdelaChartre,encoritre-e(change.  Le  contra d  eft 
tel.  ' 

Notumjît  omnibus  tAm  frxfoitihué  qukm  futur Is^  cjuod  ego  frot- 
ter Fuko,  Prïorfiincti  Martmi  de  campis  totufcjue  eiufaem  loci  con- 
ucntus  cfuiîtJuimas  ccclcfidfancil  Honorati  Parificnjis  très  arpen- 
nos  terrd ,  qui  funt  iuxta  ecclejiji,  prjtdi5lx  cernitenum  libère  &in 
perpctuum  ab  ommhus  qnx  nobtsperttnebcint^  ^llfi^f^  frntrïs  nofiri 
loannts  Trions  S,  Bicny fit  decarcere,  de  cnius  cenjîuaerat prxdi- 
ifa  terra.  Et  ob  rcmuner/ittonem  tanti  benefic^ ,  &  maxime pro 
remedto  animarum  fuarurn,  Renoldus  Chereyus  é*  Sibilla  vxorftfa 
dcderuntm  eleemofynam  ecclejrx  fanch  Diony/ii  de  carcere^  afi- 
gnauerunt  quinque  folidos  Partjienfesjingutis  anms  fuper  domum 
dcfunctt  Vu  ait  en  de  Mellento  apudCampeaux  Jitam  reddendos  in 
NatdtDomini.  J^odvt  ratum&  inconcujfurn  permanent  ,prx- 
fentem  CArthamfigilli  no  fin  muniminc  roborauimus. 
Acium  Farifius.^Anno  gratiA  120p. 

Le  corps  deladite  Sibillefondacriceeftinhumëen  cefte 
Eglife  de  faincl  Honoré.  Ecpareillemcntccluy  de  Monfieur 
Snnon  du  Morrhier,Cheualier,Seigneurde  Villicrs,deBou- 
dcne,  &  de  laTour  en  Champagne.  Qm^eftoic  garde  de  la 
Preuofté  de  Paris,  lors  que  l'Angloisfut  receu  en  France. 

Cefainâ;  Honoré  eftoide  quacriefmcEuefqued'Amiens, 
&,fa  fefte  aduient  le  16.  iour  de  May.  Voyez  le  Catalogue 
des  Sain 6t s,  ///'.  2 .  r<?/>.  Sj.Demecharem  libro  2.  de  facrifïcioMiJft.^ 
cap.i6. &  Baronium m  Martyrologio  ly .  Cdl.  Iimtj. 

S  es  facrezofîements  font  en  la  fufdiclc  Eglife  Collégiale, 
en  vne  Chalfe  d'argêt  6c  cuiure  doré,  de  façon  fort  antique. 

Au  mefme  Cataiogueliure7.chap.137. trâi6lantdefdind: 
Firmin, auffi  Euefque  dudic  Amiens , il  deriue  ceftc  didion^ 
Ambianum  ab  ambitufluminis^  quodhanc  ciuitaîem  a  Huit. 

11  y  a  eu  trois  autres  faincls  Euefques,qui  ontporté  ce  nom 
deHonoré. 

Le  premier  cftoit  Euefque  d'Arles,  en  Laiin  Arclatenfis  .^^ 
d'iceluy  eftfaitmentionau  Martyrologelei6.Ianuier.Com- 
me aulli apud Mantuanum lib.x.defacris diebnspag.  isG. 

Le  fécond  Euefque  de  Milan, mentionné  au  Martyrolo- 
ge le  S.Feurier. 

Et  le  troifieimc  fut  Euefque  de  VcrccUcs,  remémoré  le  18» 
Octobre. 


LIVRE    TROISIESME.  8oj 

D(t  Collège  des  bons  En  fans  près  fâinCt  Honoré. 

C'^Orrozet  efcript  que  du  ceps  du  Roy  Charles 7. lacques 
Cueur  marchant  de  Bourges,  2c  depuis  argentier  de 
France('e'ellà  dire  Threfoner  gênerai^  fondale  Collège  des 
bons  enfans,  Scia  Chapelles.  Clan-,  en  la  rué  S.  Honoré. En 
laquelle  Chapelle giftÂTelFire  Geofroy  Cueur  Ton  fils,  qui 
crcfpadal'an  1488.  Ûe  la  fortune  :diuerrc  de  ce  perfonnage, 
voyez  rhiitoiredcBerryjdcIcan  Chaumeau,liure  4.  cliap. 
2.  ôclcs  grandes  Annales  de  France ,  liure  cinquiefme  chap. 
io6.&:i33. 

Ce  Collegeacfte  long-temps  fans  exercices  iufques  en  la 
1609. ou  i6io.que  Meilleurs  deS. Honoré l'ontachepcëdes 
propriétaires:  &à  caufc  qu'il  eftoitprefque  en  ruine,  edant 
vieiî&caducy  ontfaicreballir3.ou4.  beaux  corps  d'hoftel, 
^déplus  ont  iHpendié  deux  hommes  dodes ,  qui  en  cefte 
année  1611.  à  la  S.  Reray,  ont  mis  affiches  par  les  rues  de  la 
Ville,  6c  ont  commencé  à  faire  leçon  ,  comme  l'onfaidés 
Collèges  de  T  Vn  iuerficé,L*  vn  en  la  première  Clailejôc  l'autre 
cnlatroihefme. 

Anciennement  les  Parilîens  auoiëc  eftably  quatre  efcolles 
deux  grandes  6c  deux  petites ,  aux  deux  bouts  de  leur  Ville 
c'eftàiçauoir  en  deux  Eglifes  6c en  deux  Collèges.  Les  E- 
glifes  font  celles  que  l'on  llirrtomme  de  S.  Nicolas,  l'vne  en  1418. 
la  Ville  quieilS. Nicolas  du  Louure, mentionné  cv  dcuant, 
ôc  l'autre  en  l'Vniuerfité  qui  eft  S.  Nicolas  du  Chardonnec, 
QuâtauxCollegesce  font  ceux  iufquesàprefent  qualifiez 
àzs  bons  enfans,rvn  auprès  S.  Honoré  mentionné  cy  defîus 
t<.  l'autre  en  rVniuerfité ,  auprès  le  Collège  du  Cardinal  le 
Moine. 

L'on  infère  de  là  ,que  rVniuerfitécftoitjadisefparrepar 
toute  la  Ville  de  Paris,  6c  non  confinée  au  recoin  qu'on  iuv 
afîigne  maintenant ,  comme  les  delTufdicles  Egliles  ôc  Col- 
lèges, 6coutre'Ce  l'Eglife  de  faincl  Germain  de  i'Auxcrrois 
ditel'Eichole,  nous  en  peu uêt  fournir  defuffifan ce  preuue. 
6cmefmequctous  les  Monafteres  où  le  Redeur  faidor- 
dinairemnec  fcs  proceffions,  il  ne  les  y  faid  fînon  entant 
qui'is  font  du  corps  defa  petite  République. 

lllii    iij 


Soé  VILLE    PE    PAR  IS, 


Del'Eglife  Parrochiale  de  Samci  CeruMs^ 
Ô"  Sain  ci-  Prothats, 

FOrtunacus  EuefqucdePoic^iers,  lequelaercritlaviede 
faind Germain  Euefque  de  Paris,entrepluiîeurs  miracles 
faidsirintereeirion  dadicSainvSb,  au  chapitre  67.  rapporte 
^cloy  cyvrayemeiiî  digne  de  racinoire&:  bien  remarquable. 
C'eit  qu'eftantvniour  CD  volonté  d'aller  faire  ies  prières  en 
J'EgliledcfaindGeruaisôdaind  Prothaisâ  Paris, aufqueJs 
Saincts  il  auoit  vne  particulière  deuotion,  comme  il  tef^ 
moigne  au  57.  chapitre , il  trouua  les  portes  fermées.  Mais 
ayant  demandé  les  clefs,  &  voyant  qu'elles  ne  pouuoienc 
aucunementouurirlc  pefle  delà  lerrure  qm  les  tenoicfcr. 
inees,il  lit  deflus  le  ligne  de  la  Croix ,  ôcaulfitoil  miracuieu- 
femcntfedefermalepefle,6c  les  portes  furent  ouuertes, à  1 
quoy  ledit  Fortunatusadiouile  auoir  efté  prefent.  Telles 
iont  fesparoles. 

'  Item  mm  PAvifiis  ad  bafdtcam  pmcicrnm  GeruAjii&  ProtaJH 
crandi  caufa  procej^tffety  iannis  ohj'eratts,  ingrejftts  illi  negatus  efi, 
Ttinc  requifitîs cUmbus^nectamen  ip/is  aperientibuSiJicUle refe- 
rauit  peffilum  fa^o  fi^naculô  crucis.  Stupor  nAmcjuc  ammos  tn^ 
HAjit  pYdfenti  miraculo ,  aperiri  feilicet  potmjfe  de  virtute ,  quod 
claui  duce  non  potuit.  Hxc  quecpie  veneranda  ^prxfenîe  me^gefié 
fnnt. 

Ce  qui  demonftreclairemét  que  cefle  Eglife  cfloit  fondée 
&  dediee  en  Thonneur  des  luldits  martyrs  deuantlan  578. 
Car  en  icelleanneedeceda  ledidraind  Germain. 

En  l'an  ii4i.Gâleran  Comte  de  McllenouMeulanfdiilani: 
de  Paris  de  neuf  lieues)  voulut  veoir  tous  les  tikres  Se  enfei? 
gnemensduPrioréconucntueldeS.  Nicaife,  Archeuefquc 
de  Roiien  ^  martyr,  fondé  audici  Mculan  par  fcs  predc- 
ceiïeursComteSj&rcgi  parlesreligieuxderAbbaycduBee 
'cn  Normandie.  Et  les  donations  mentionnées  efdidstilr 
tresil  reduiten  vne  carte  fortample  fignec  de  la  main,  &:  (ei» 
Ice  de  fon  grand  feel,  laquelle commencepar  ces  mots.  >i 
•  Sxpf  centmgne  folet ,  vt  hene  gefld  paretum  perturber  fuccefsU 
fliorum  :  dum  de  rébus  eccelfui  DcicolUtis  mmtujuffuicns  adbibc^ 


L  I  V  R  E  T  R  O  I  s  I  E  s  M  E.  807 

tuY  tcfiinm  cautcU^  v  cl  non  fupcrefi  carta  viuAcior.  Hoc  at  fende  ns 
igo  Gaieranns  Cornes  Melicnîi  viderc  &  relegere  uoLu  cartdi  CT 
TnHnitiOf^.es  qn^é  hdbeh.vjt  mon^uhi  apud  Mellentum  in  Eccleftd 
BcnttNicafn  MartyrU  diuiniicxciihifs  mfijlcntcs  yfuperhenefïctjs 
tidem  mon^ficrio  tamjfcrme  quam  perp.nrem  meum ,  velper  aUos 
anteceffores  me  os  dîu:rjîs  temporitus  coUat.ts,  Comedo  igittértn 
nomme  Chriftt  lefu,  &  pcrpetiso  iure  corifîrmo  poi^idendum  Beato 
N  icnjio  &  Eeccenfibus  monachis  in  tpjîus  ecdcjia  Dcofamitln/itibris 
îeloneumy&c.  Ec  après aiioir exprimé pluficiirsdonanons,il 
f'cniuir.  Ccncedo  nihilomtnus,  &Jigillt  met  rnu-nitione  cenfirmo 
X>co&ecclcfu  Beati  Nicajit  lyiartyris  ^  Ecdeji.u  S.  GeruaJii&S. 
ioannis,  qiu  funt  Parifiu  tnvico  qui  dictturGrcHa. 

Il  n'eft  pointfaitmcncion  de  l'Abbaye  du  Bec  ,  toucesfois 
la  nomination  ôcprefcntatiôdesCurezerdiclesdeuxE^rlires 
appartenoit  conioindement  aux  Abbé  &  conuent  du  Bec, 
àaux  Prieur  &Conu^ntde  S.  NicailedeMculan:  Comme 
ilfcveniie  parles  lettres  de  R,  Père  en  Dieu  Pierre  Camb. 
72.  Eucfque  de  Paris:  lequel  du  confentement  des fufdits 
crigeaen  parroiiTe  ladite  Églife  S.  Jean  qui  n'cftoit  au  para-  ' 

liant,  quechapelle,  membre &fecours de  ceilede  S.  Cer- 
nais.Ceflefcparation  fut  faire  71.  an  après  la  datte  des  lec - 
trcsdufufditComtedeMeaian.àr^auoirenrannfi. 

Lan  12.74  l'Eglife  delainclGeruais&iàinctProthaisfut 
Tollee  de  nuit,  &  entre  autres chofesvn  larron  emporta  le 
£icrë  vafe  dans  lequel  repofoitla  faincte  hoftie,  5c  s'enfuiant 
vers  S.Denys  quand  1!  fut  au  champ  du  Lendit  il  commença 
à  rompre  ce  facré  vafe,  &  incontinent  la  fainc^e  hoftie  s'en- 
uolla,  vokigeanten  l'air  après  le  larron.  Ccqu'cftant  aper-  Yio<^:xt  fa- 
çeu par  quclquespalTantsiugcrent que c'eftoit quelque acti- crée miracu- 
ondiuine.&aprehenderentle larron, quiauoicce vafe.  De-  ^<;"^^"'<="'^ 

1  i>Aii'ir-oi->v  M  1  clleuee  en 

quoyaduerty  I  AbbedeiainaDenysily  vint  auec quelque  l'air  longue 
nombredefcsReligieux:oùil  vid  la  faindc  Hoftie  incef-  ^^p^'^^  ^^ 
famment  voltiger  en  rair,aumcfme  lieu  où  le  larron  auoic^^'"^^" 
cfté  arrcftc.  Lequel  il  fit  emprifonner,&  peu  après  pendre 
&cftranglcrau  gibet  de  faind  Dcnys.  Il  n'obmitaufîîàen 
aduetnr  rEucfque  de  Paris  :  lequel  admiré  d'vn  {î  grand 
mcrueille,yvinccnproce/îlon  auec  Ton  Clergé,  où  fetrouua 
auflllcditAbbéauec  Tes  religieux. Etapresplufieurs hymnes 
&  louanges  chantées  en  l'honneur  du  faind  Sacrcmec^com* 


8o8  V  l  L  L  E    D  E    P  A  îll  S, 

mclesprocefrion.s  pailbiencchacuncparordredanslechap 
du  Lendit,  ladite  Holhe  ilifpenduc  en  l'air,  vint  À  delcen- 
drcmiraculeufemententre  les  mains  du  Cure  de  S.Geruais 
Ôc  (aind  Prothais,  non  fans  grande  admiration  d'vne  multi- 
rudeinfiniedeperfonnesquicftoient prefens.  OnUemeat 
contention  entre  l'Abbé  6c  r£uei'que,à  quiauroitladi(^e 
Hoftie, l'Abbé  la  vouloit  auoir^  comme  ayant  efté  rccou- 
uerte  fur  fa  terre.-  l'Er.cf que  pretendoit  rauoir,comme  ayant 
efteprife  dans  là  ville.  Fmablemcnt  fut  accordé  entre  eux, 
qu'elle  demcureroitau  Curé  de  faind  Geruais,comme  à  luy 
appartenant jd'autant  qu'ill'auoit  confacree.  A  la  charge 
qu'il  celebreroit  ou  feroit  célébrer  tous  les  Vendredis  de 
l'an  vnc  MciFe  haute  du  iàind  Sacrement,  àc  que  tous  les  ans 
le  premier  iour  de  Septembre  (  auquel iourladideHoftie 
âuoite(lcretrouuee)ilfe  feroit  dansle chœur  d'icelieEgli- 
fe,  l'office  folennel  du  iàind  Sacrement,&  proceffion  àl'en- 
tourdel'Eglife.  EnlaqueHelefaind  Sacrement  feroit  porte 
auec  tout  honneur  &,  reucrence.  Ce  qui  f'obferue  encore 
pour  le  iourd'huy.  Car  l'on  chante  tous  les  Vendredisea 
icellc  Eglife  la  Mefîé  du  fainct  Sacrement, au  lieu  qu'es 
autresEglifesonladitleleudy.  Et  lepremicr  de  Septembre 
l'on  fait  tous  les  ans  l'office  comme  delTus.  L'Hilloirc  dudit 
Miracle  ell  naifuement  dépeinte  en  vne  vitre  de  la  Chapelle 
faincl  Pierre  d'iccUe  Eglile,où  font  auffi  quelques  vers  Fran- 
^ois,contenans  partie  d'icellchiftoire. 

Maintenant  l'Abbe  du  Bec  pouruoit  feul  tant  au  Prioré 
de  faind  Nicaife  de  Meulan  qu'aux  Cures  de  S.  Geruais, 
&:defaindleanen  Greue,  vacation  occurrenter&eneften 
poileffion  de  temps  immémorial. 

La  Dédicace  de  l'Eglife  faind  Geruais  &  faind  Prothais 
cfl:  le  16.  Odobre. 

Injiïtittion  de  la  Confiatrie  de  fatn£f  Eutrope  &  fatnci       ; 
,^entrii ,  en  l'Eglife  de  fatnci  Ccruats  &  \ 

fainci  Prothais. 

POur  f^auoir  l'origine  de  ladide  Confrairie,efl:  necefTai- 
re  d'entendre  qu'anciennement  il  y  auoit  en  l'Eglife  de 
faind  Geruais  vn  Autelfondé  en  Thonneur  &reuerence  de 
Faind  Eutropc&faind  Quentin:  &deuanticeluy  vnehabi- 
tationoiunaifon,  eu  laquelle  cftoient  receus  tous  malades 

entachez 


L  IVRE    TROISIESME.  809 

entachez  de  la  maladiedont  on  requiert  lel'dits  fainds.  Et  là 
venants  faire  leur  neufuainc,yeftoieDt  logez  bien  honora- 
blement, tant  pauures  que  riches  tlerquclii  en  la  lin  des  neuf 
iours  ordinairement guariilbien.t, ou  alloient  de  vie  à  tref- 
pas.  A  râilbndequoylesMarguillers&parroiflicnsenran 
1400.  parla  permifTion  du  Roy  Charles  6.  le  11.  de  ion  règne  1400. 
inftituercnt  ôcfonderent  vne  Confraine  enlhonncur  &  rc- 
uercnccdefdicsfainclsj&vne  Meffe  folennellequiiediroïc 
touslesansauditautel  le  iourdcleurfefte.  A  la  charge  que 
IcRoy, IaRoyne,&  leurs  enfans  feroienc  participants  aux 
prières,  oraifons&  bien-faicls  de  ladicte  Confraine, 6c  que 
en  icelle  feroient  rcceus  toutes  perfonnes  qui  y  auroienc 
deuotion. 

Par  les  mcfmes  lettres  il  ell:  permis  aufdicl:s  confrères  de 
falTembler  chacun  an  vne  fois  à  leur  commodité,  pour  ad- 
uifer  aux  faids  concernans  ladicle  confraine.  Et  en  outre 
qu'ils  puiflènc  élire  crois  ou  quatre  perfonnes  notables  6c 
,fuffifanspourgouuerner& garder  les  droits6c appartenan- 
ces d'icelleconfrairic.  Lefquels  toutefois  feroient  tenus  en 
rcndrecompte:  commeilaaccouftumcd'eflrefaitésautres 
confrairies  de  la  ville  de  Paris . 

L'an  de  grâce  1402.  lesMarguillersdel'Eglife  S.Geruais    140^. 
fous  ombre  que  lefdicles  lettres  auoient  efté  obtenues  à  leur 
requefte,voulurentauoirlegouuerncmencdc  ladiclecon- 
frairie, en perceuoir les fruicls  6c reuenus,  6c  les  appliquer 
oùbonleur(emblcroir.  * 

A  raifondequoy  leRoVjàlarequcfle  &  fupplication  des 
fieres6c  iœurs  dcladiclc  confrainc,vouluc 6c ordonna qu'i- 
cellefurgouucrnee  par  des  maiil:res  6cgouuerneurs  eîeuz' 
ôcchoifis  en  la  manière  ordinaire,  6c  les  proulits  tournez  6C 
ccnuercisau  prouficd'icelle  confrairie,pourlediuinfcruice 
cttre  fait  6c  célébré  en  ladide  Eglile ,  fclon  &  par  la  form  e  6c 
manière  que  font  les  autres  confrairies  de  la  ville  de  Paris. 

Le  mefme  Roy  (  d'autant  que luy,la  Rovne ,  le  Dauphin, 
&  tous  fes  enfans,  6c  plufeurs  autres  du  fang  Rov;il  elioien  c 
d'icellcconfrairie)  confirma  encores  ce  que  dclilis  par  vnc 
lettre  du  cachet  du  3.May,qu'ilenuoyaaufditsMarguiîicrs 
par  vn  Huiiîkr  d'armes,  leur  commandant  expreiJèmcut  de 
n'y  faire  fautCjôc  d'obeirau  contenu  de  lés  lettres  paccntgy 

KKKkk 


Î5 
>3 


810  V  1  L  L  E    D  E    P  A  K I  S, 

données  en  faueur  de  Tes  fufdids  confrères. 

Fondation  de  U  Chapelle  de  Me f  leurs  de  P<icy ,  en 
l'Egltfe  defam^  Geruais. 
L'an  1349  parcontraclpaiïeduii.  May, les  Marguillers 
deTEgliie  de  fainct  Geruais  baillèrent  6c  delaiflcrenc  à  ho- 
norables ôcdifcrctes  perfonnes  lean  de  Pacy,  Teigncur  de 
Bon  fur  Marne,  lacques  de  Pacy,feigneur  de  Viliemiranc 
freres,parroiiriensdeladicfceEglife,eiiconfideration  de  la 
deuocion  bc  grande  affeclion  qu'ils  auoicnt  en  icellc,vne 
place  fcant  du  cofté  deuers  l'hoftel  Dieu  faind  Geruais ,  ap- 
pelle Le  petit  Cimetierey  ioignancà  l'Eglifc,  ÔC  la  maifon  duc  " 
cofléqui  cftoit fur  i  allée  de  la  porte  Eauldoier,appartenanc 
àrœuureôcàlaMarguilleried'icelle:  pour  en  ce  lieu-  faire 
édifier  &  conllruire  vne  Chapelle,  Scenicellefairechancer 
&prierpourle$amesd*eux&:de  leurs  amis  :  oùilsauroient 
leurfepultureàroufiouirs  pour  eux  &  pour  leur  lignée, & 
non  pour  autre,  fans  en  payer -aufdits  Marguillcrs  aucune 
redeuance,  telle  qu'elle  tut.  Et  n'y  pourroientlefdits  Mar- . 
guillers,  ny  leurs  fucceiTeurs,  ny  autres,  fors  lefditi  freres,ôC'  ■ 
les  infus  d'eux,  &  qui  des  iflus  d'eux  illeront,6c  au  cas  que- 
leur  lignée  vint  à  faillir,  les  plus  prochains  du  lignageapre» 
fuccenKicnient  faire  enterrer,  ny  auoir  droid  de  faire  enter-  ~ 
rcr  aucunes  perfonnes.  Et  auecce,ne  pourront  lefdits  Mar- 
guillcrs, ne  nul  autre,  empefcher  à  faire  le  feruicediuin,ny 
autres chofesque lefdits frères ôc  delîuldits  &  leurs gês  vou- 
droicntfaire  en  ladide  Chapelle.  A  la  charge  que  Icldits frè- 
res doiuentafleoir  cent  fols  parifis  de  rente  admortie  à  l'œu- 
ure  de  ladide  Eglife ,  tant  eu  récompense  delà  maifon  qut^ 
leroitabbatuc,  comme  pour  la  place  où  ladide  Chapelle  lè- 
roit  édifiée:  &  pour  icelle  ioullenir  à  touiiours  de  toutes 
chofcs  rçquifes  &  neceiraires.  Et  en  outre  f'obligeroienr 
lefdits  frères  de  faire  bailir  ladide  Chapelle  en  la  formel 
mauierequ  il  auoiteftéaduiic  parles  Marguillers  ^anciens 
de  ladicle  parroifTe. 

De  l'Eglifi  Parrûchialc  cle  fkinct  lean  tn  Greue. 

NOusauonscy  deuan:  faid  mention  de  la  Chapelle  de 
fainct  lean  en  Greue,6c  comment  ellefut  érigée  en  par- 
roiire^reftcmainteoiâtpourenfçauoirô^cognoiflrclacaufej. 


LIVRE    TROISIESME.  tu 

de  rapporter  les  lettres  de  ladide  creûion  qui  font  telles, 
TeîrH6  Dci  gratia  Partfienfis  Eptfiopus^omKttus  pr^fèntcs  iite  - 
ras  infpeÛurts,  Sdlutem  tn  Domine.  Advniucrjitatu  rejîrj:  neti^ 
tïam iiolumusperuefiirey  qu-odcum Urgiente  manu  D onu'ûi  Ecclc - 
ûa  S.  Geruafn  FarrochïaL^in  tnntum  excrcuiffct  ttim  multitudtne 
parrochtancrnm  quam  redditibus  ampltatn ,  quod  ibidem  nonpof- 
fentab'vno  Curato  diuina  falnbriter  mimJlrAri  :  Nos  ccnjidt'ra- 
ttone  falubriy  vtcultus  augmenta ur  diuwus ,  conuocato  bonorum 
^trorum  conJïliOj  de  confenfa  &  voluntdte  dile^lorum  ttoflrorum 
Abbatis  &  Conuentui  de  Becco^  necnon  &  Trions  &  Conuentus  S. 
Nicafnde  Meulanco^  dièfam  Ecclejîam  in  du  ai  dtmftmus  h  on  a Ji de 
adardinattanem  nojiram  (^confiltumliniitatas.   Ita  quod  Eccle- 
fia  if  fa  S.Geruafii  ijni  CuratOy&  Ecclefia  S.  loanms  alteride  ute- 
ro conferetur.  ,^uiav€rodonatioS.  Geruafii  ad  AbbatemérCon- 
uentuw de  BeccOy &  Prierem O' Conuentum  S.  Nicafit  ante perti- 
nebat  :  njolumus  (^concedimuSj  quod  donatio  diMrurn  tllarum  Ec- 
defiarutnfimiliter  &  in  perpetuum  perttneat  ad  eofdem.  Divins 
autem  Abbat  (jr  Conuentus  de  Becco ,  &  Vrwr&  Conuentus  S.  Nr- 
cafii  du 04  perfonas  nobis  ad  dictas  ecdefias  prxfentabunt  :  quas  ad 
€orumpY£fentationem  liberaliter  decernimus  admittendtts.   Cxtc 
rum  netum  ejje  l'olumusjquodv traque  ecclefia  onerabitur  omnibw 
jeruit^s^  qux  Ecclefia  S.  Geruafii  nofcebatur  debere.  Pojjèfiones 
quidem ,  quas  h abebat ecclefia  fan^i  Geruafii^  ilU  du£  dmifiu  ha- 
hebunt  dqualiter.  Pneter  hoc  tamen^  qued  Curât  us  S.  Geruafii  ha- 
hebitdûmum  ecclefidfud  contiguam  (^recogmtionemperpetuam: 
€0  quod  Cura  S.Ioannisfuumjumffit  exordium  à  Cura  S. Geruafn  y 
tenebitur  Curatus  S.  loannis  ad aliqua,adqudCuratus S. Geruafii  Cîiarges  du 
4intcatencbatur.  Primo  tenebitur  diflribuere  Ecclefia  Parifienfiin  i^^^  ^]^ 
fefto  fkndorum  Geruafii  ô"  Proîhafii  celebrati  Tertiam^  magnam  defchnrgc 
Mtjfam  O'  Sextam ,  qutnquagintafolides  Parifienfes ,  cum  tribus  ç"^?"^^ 
fextarijs  bUdt  fiumenti  optimi,  Tenebitur  infiiptr  in  die  beati 
Marci  cum  duobus  thuribulis  thurificare  CrucemEccle/ix  beaî\e  Ma~ 
ru  Partfienfis^  é^  dominos  de  Capitulo  in  vico  dicfo  delà  Mortel- 
Icrie  ;  cum  illac  tranfeuntes  precefionaliter  njadunt  ad  ecclefiam 
heati  P auli  de  Campis .  Item  tenebitur  dare  vnum  aut  duos  ex  fuis  II  l'appelle 
Capellants',  qui  déférant  capfam  beatx  Marix  prima  die  Rogatio-  ^, ^^"^  ^^^ 
num^cumitur proceftonaliterad  Montem  Martyrum.  Super  qui-  -^ourcç:  que 
bus  omnibus  O-fingulis  a  profit  0  Curato  S.  loannts  exonerabitur^^f^^  Eglife 
Curatus  S.  Geruafii  in  pofierum ,  &  eiufdcm  fucccffores  Curati.  ^oreencloft 

KKKkk    ij 


Su  VILLE     DE    PARIS, 

dans  Pans.    //^^ ^  tenebittir  idem  Cnratus  S.  loannts  in  die  mortitorKm  proceT- 
mot    des   jionjltter  ire  ad  Cimitenum  prxfiiLî  eccLeJu S.  Geruapi. 
c hamps,  efl: ,    ^y  i<^itf^r  hxc diuijio  verpetuis  temporibns perfeueret,  ha-s  literas 
s.  Martin     confcïibi  fecimus-^  &  figiUt  nojîrimnnimine  roborari.  A^ttm  anm 
iiiu      Doniini  1212.  mcnfe  Linuario. 

Apres  que  la  S.  Hoftiequ'vnîuifauoic  voulu  exterminer 
(comme  il  lera  dicl  plusamplement  au  traidé  delà  fonda- 
tion du  Prioré  des  BiUectes)  eue  efté  apporteeenrEglifc  de 
faindieanen  Grcue:  le  peuple  y  afflua  en  il  grande  abon- 
dance, qu'elle  n'eftoic  capable  &  {uffiiante  pour  le  receuoir, 
6c  furent  contraints  les  parroiffiens  6c  Marguillers  de  cher- 
cher les  moyens  d'accroiftreleurdicle  Egliiè.Etpourypar- 
uenir  ils  f'addreirerent  au  Roy  Charles  le  Bel ,  fils  de  Philip- 
pesle Bel  ('fous  lequel  aduint  lemiracledeladiteiàcreeho- 
flie)  le  fuppliant  permettre  qu'ils  demoliiTent  le prefbycere, 
&  quelques  maifonscontigues  à  ladide  EgUfc  ,lesdefchar. 
ger  des  cens  &: rentes  à  luy  deucs,8cen  acquerailent  d'autres 
plus  efloigdeesenfadiâ:eiuftice,fanspayeriots6cventes,ôc 
indemnes  de  toutes  charges -.pour  y  accommoder  vn  nou- 
uel  prcfby  tere,  6c  du  refte  en  retirer  quelques  loyers,au  pro- 
fit de  l'Eglife.  Ce  que  le  Roy  autant  bon  que  Bel  leur  accor- 
da par  fes  patentes.  LefquellcsMonfieur  Maiftre  leanFilc- 
fac,  Docleur  en  Théologie,  Curé  tres-vigilant  de  ladicie 
Eglife,&:  prédicateur  fameux,  m'a  communiquées,  6c  en  ay 
pris  copie  telle  qui  f'enfuit. 

Carolns  Dei  gratia-  Francorum  O'Nauarr.^  Rex ,  Omnibus  m 
perpetunm.  Nottim  faâmns  qnodnos  }  progenitoriim  noftronmi 
recordatidms  incljU  -vef^igiojibenter  adea  qtix  décor  is  eccleJUrum 
crementum ,  ô"  augmentiim  veneraîionis pinctortim  confpiciHnty 
Kegijt  liberalitatis  anxtlmm  extendentes ,  d^  attendentes  exinde 
pdrrochiiilem  ecclcfi.im  Beaîi  loannis  Eupttfi.t  in  Grauia  Parifius 
proptcr mitltitudinem populi  adipfam  ecdejïdm  confiuentis  :  eh  fa- 
cyjt  EachiiYiJî-iji  (  in  cjn.îDominus  nofier  le  fus  chrijlusfuainefa- 
bilipietate  é'  mirApotentia  adnoftrx  fidei  firmitafem  tantum  mi- 
riîculump  aiim  monftrare  dignattts  efi  :  qitoddmn  perfidus  ludxiiJs 
e^mglddiOy  clauOj  &  alio  cufpide  transfïgcre  &  Uniaye  ignerj.  (^ 
aqtta,  fcruentibus  ac  modls  nefandis  alijs  vari/s  é*  perfîdis  confit- 
mer  e  damnabiliîer  moltrctary  non  valuit:  fèd/anguà  piCYAtift'- 
mHsmmJliixitexfMr<i  hojlia  viua  carne ^  &  vero  corpore  Çhriftiy 


LIVRE    TROISIESME.  815 

âHod  in  endem  réunie fcit  ecclefin  )  venerationem ,  cf  00  i^fius  S. 
Fr.tcnrfhris  'Domini  reuerentUm ,  cuius  merïtis  multa  miracida, 
De  H  s  omni^oîens  in  eddem  ecclefi.t  operatur:  àmpliatlonefimiptitofi 
operis  indigere ,  Ac  pro  dmpliatione  tpftopus  ejjè  domos  presbyte- 
fiji  &  quajdam  alUs  contigtuts  multts  oneratas  cenjibus  &  reddi- 
ifKrt^soccttpare  ^&  tr ans  ferre  alibi  domum  preibyternlcm  prxdi- 
Bamjicut ajfertione perceptmus Jide Atgna^  Dile^i é'fideltf  Magi^ 
ftriBertrandi,  Bonifactj  cUrici-ncfin^  Recforis,MatriCuUriorum- 
que,  &parrochï.inorum  tp/ius  eccUfix  prectbnsporrectli  nobis^pro- 
p  ter  hoc  annuentes  ^els-  concedimus  ex  certa  fiientia  &  de  <rratia 
fpeciali^  quodtpfi  in  cenjinis  noftrls  drfrbditorum  nofiroriirm ,  pro 
4Wpliàtione ,  occupatione  &  tranflattone  pr^dictà ,  'vfque  ad  fum~ 
ffiamfexagirttii  librarnm  Barifien/ium  annm  &perpetHt  redditm 
in  fimulvelper partes  acquirere  tenere^^ ,  (^/«  vfus  prddicios  con- 
uertere^ficj,  coni^erfts  haberë,& pacifice poj^idere perpetuo  v.ileant^ 
fibjqite  coacTione  vende ndi  uel  extra  manum  fuam  ponendi  :,  feu 
f,rdfî:andi  nobis-  aut  fttecejfonbns  noflris  quamcumq^e  fnanciam 
'proeifiem  :  Noflrd  in  al^s  é*  altenoin  ommbas  iur^ faho.    Qnod 
vtfrmum  O'Jlabile  perpetno  perfcueret  y  pr^fèntibuj  literie  no - 
ftrum  fccimus  appont  fgillum.  Aolum  apiid  Karolicampum  anno 
Domini  i326.menfe  Iimio. 

Ce  miracle  delà  fainde  Hoftie  a  elle  aufîi  Ga-ufc^de  l'in- 
ftituciondelaMeiredufainct  Sacrement,  qui  fe  dit  tous  les 
ieudis  de  l'année  en  ladicleEgliredefain'flleanenGreuerôc 
ique  depuis,  le  Pape  VrbâinV.  eii  Tan  de  Ton  iiége  premier, 
qui  edoicde  rincarnation  13(31.  a  ociroyé  des  indulgences 
&  pardons  à  tous  ceux,  lefquelsvcayementpenitens^con- 
feiFcz, vifiteronc icelle Eglile au iour du fainâ:  Sacrement,  &: 
aux feftes  de  S.  leam  Baptiflc  6c  S.  lean  l'Euangelifte.  Qui 
font  tels.  ïibsi:'o> 

'  '  Vrbaniis  Epifcopus  feruus  feruoriim  Dei,  Vniuerfis  Chrififide- 
abus  prjtfentes  literas  tnfpecluris  falutem  ér  Apojî-olicam  benedi- 
Uionem.  Splendor  paternjt  glori^e  ^  qui  fua  mundum  illuminât 
tlaritdte  ineJfabiU,pta  votafidelium  de  clément ifima  ipfius  maie- 
flatefperantium  y  tune prxcipue  bentgno  fiuore  profe^juitur  :  cum 
dcuota  îp forum  humilitas  faniforum  precibus  ô'meritis  adiuuatur. 
Cum  itaque  ( fi  eut  accepimus  )  in  parrochiali  ecclefia  'S,  loannis  tn 
Grauia  Parifienfi ,  fingulis  diebus  louis  fmgularum  feptitnana- 
rum  in  anno  vna  Mijfa  de  fidcratijumo  Sacramento  altaris ,  in  me- 

KKKkkiij 


Sr^  VILLE    DE    PARIS, 

ynortam  euidentis  mtracult  tfuod  eltm  m  fAïYOchU  i^ftis  (ulefi 
contigttydcfiicrimientofrddicio^fdenmter  celcbretur  :  Nos  cu^ien- 
tes-^  vt  tpfa  ecclefia congruu  hononbus  frequentetur ^ét  'vt  Chrifli 
fdeUs  fû  Ubenîius  cauf^idetiotioms  confitia.m  ad eander»,  quo  vbc- 
Ytt44  dono  cœlefits  grattx  confpexertnt  fi  refeBos ,  de  omntpotentis 
Dci  nnjcrtcordia .^é"  Beatorum  Petri  &  FauU  Apcjlolorum  eius 
Aucîorttate  confîji ^  omnibus  vire  fœnitentihus  &  confefis ,  qui 
ecciejiam  frddUiam  m  facrattfimt  Ccrporis  Bommt  nefirt  lefn 
Chrtfii^  &  in  S.  lêunni^  Bi^pttfi^  ,acin  S.  leannis  EttAngeUJlctfei- 
fiiuitAtibus  deuote  'VJ.fitaucrint  annuatim  y  vnum  annum  ô'qua- 
draginta  die  s  deiniuncîis  eûparnitentt/s  ijingulis  vtdelicet  fefii- 
uitatum  ipfarum  diebhs  ecclejïam  ipfam  utfitnUerint{vtpr^fertHr\ 
miJericQrditerreUxiimus.'DAtutnAninwse,  4.  idéts  Februar^, 
Pofjtijjcatus  nofin  anno  primo.  Sub  plumboflù  croceis  &  rubrû 
appenfo. 

Sur  le  grand  Autel  de  Jadidc  Eglife  fainâ:  lean  en  Greuc, 
ii  y  a  vne  chaiîe  d'argent  dore  efleuee ,  en  laquelle  on  did  y 
auoirdesofîements  de  faincl  PoIycarpe,diîciple  de  faind: 
lean  rEuangeli(lc,&  quelques  vns de faincb  Ignace  Eucfque 
&  Martyr. 

Epitaphes  qui  font  en  UdtSîe  Eglife. 

A  roppofite  du  Crucifix  cet  Epitaphe  elt  grauc. 

Cy  repôje  noble  homme  Alain  VeaUy  celuy  auquel  l'intégrité  d" 
fidélité  au  maniment  des  finances  y  fous  les  Rois  François  I.  Henry 
II.  Français  II.&  Charles  IX.  a  pour  vne  heureufè  recompenfè 
acquis  fans  enuie,  ce  beau  tiltre  de  Threfoner fans  reproche .  Il  dé- 
céda le  2C.  lourde  luin  i^/.f. 

Faffant ,  priiz.  Dieu  pour  luy. 

L'efcrit  fuiuant  cft  auiligrauë  iur  vne  table  de  marbre,  à 
cofté  du  maiflrc  Autel. 

Marie  de  L  orrai  ne  .^ file  de  très -haut s  ô'  très-excellents  Princeô' 
Frinctfe ,  Monfeignenr  Henry  de  Lorraine yô"  Madame  Catherine 
de  Cieucs ,  Duc  dr  Bucheffe  de  Cuife  &  de  cheureufe ,  Cemte  d'Eu 
d^  P^irde  France  y  dccedaen  l'aage  de  quatre  ans  .^  au  très  grand 
regret defdtts Seigneur  ér  Dame  yf es  père  &  mère:  ,^ui  de  ce  ont 
l'oulu  laiffer  perpétuelle  mémoire  en  l' Eglife  de  cean^. 
M.    D.    LXXXII. 

Sousles  degrés  du  grand  Autel  cft  enterré  Monfcigneur 
d'Aumale,  remarque  de  cet  epitapbe. 


LIVRE    TROISÏESME.  fr^ 

Cy  gifl  le  valeureux  Cheualier  DaftmAle ,  Claude  de  Lsrraine, 
General  desgalleres  de  Malte  ^  ^i  deceda  le  ^.  l4»uier  ispi,  aagé 
de  27.  ans  dix  mois,  21.  tours. 
Aterfta  pace  ijutefcat^ 
Fat'hs  aquanda  prepago. 

Plus  contrela  ceinture dudic  Autel cft  grauee  fur  marbre 
ceftelentence. 

Prxctfa  njelut  à  texente  vita  mea  :  dum  adhuc  ordirer/Uccidit 
me.,Efaid  3^- 

La  dédicace  de  l'Eglife  de faincllcan  en  Grcueelileder- 
nieriourd'Aoult, 

L'ancien  Citnecicre  del'Egliie  fainct  Ican  en  Greue  eftoit 
oùcft  maintenant  la  grande  place  du  n-kirché,encores  ap- 
pelle de  Ton  ancien  nom  y  Le  Cimetière  de  famci  lean.  Et  la 
caufepourquoy  (dicCorrozet)  ce  lieu  Taincl  fut  conuerty 
cnprophane,futpource  que  deux  frères  fycntrecuerent; 
le  manoir  &:  héritage  dcfquels  eftant  près  de  là, fut  appliqué 
à  la  fepulturc  des  crefpairez  en  lieu  de  l'autre,  comme  on 
void  à  prefenr. 

Toutefois  le  mefine  Corrozet  recognoift  en  fon  chapi- 
tre 10.  que  M.  Pierre  du  Craon  ayant  elle  condamné  6c 
banny  par  contumace,pour  réparation  de  l'attentat  à  la  per- 
fonnedeM.  OliuierdeChilon  lors  Canncflablc  de  France 
«iuregnede  Charles  6.  Tes  belles  (Scfpacieutes  maifons  pro- 
ches de  TEgUfefainâilean  en  Greue, furent  abhatues& ra- 
lees,6<.le  fond  fut  députe  à  la  fepulturc  des  parroiffiens .  Et 
partant  il  eil  à prefumer,  que  pour  accraiilre  ce  dernier  Ci- 
metière de  rEglifefaind  lean, on  y  cnfermales places  deldi- 
âes  maifons  rafecs. 

Par  cydeuant  il  y  auoitvne  grande  allée  entre  ce  Cimetiè- 
re &  rÈglifc  de  faind  lean, au  li«u  de  laquelle  en  l'année 
1603.  fut  bafticvncnouuelle  Chapelle  en  rhonneurôcreue- 
rencedu  fainclfacremcnt  qui  occupe  l.adicte  place,  à  l'autel 
4c  laquelle  repolcntlcs  HolHes  facrces^dcftinees  pour  U 
communion  des  parroiiîîens  de  Udicle  Eglife ,  qui  ie  diftri^ 
buent  les  bonsiours  fous  les  Charniers  dudit  Cimetière  qui 
cft  tout  ioignant.  Eu  mémoire  dequoyàvndes  bouts  de 
kdide  Chapelle  a  efté  grauc  en  marbre  en  lettres  d'or  ce  <^ui 
f'enfuit. 


Zi6  VAILLE    DE/iPARJSiJ 

v',.:  C  HR  I  ST  O    H  V  M  A  NI    GEN  ERIS 

Icruatori,  poilentatiq. 
CnpelU  vencrahilis  Etichartjîi.i  fnernmenti  ,  quamfYô  hono 
fuhlico  ftJideuotiûnis  affcciii  CurMoreshui/is  EccUjU  V .  C.  FI  ter, 
Segm€rE-^f*fs.JacrtC0n/îfi.  Scnatûrc^  Fr^tûrianu^  Prdfes,  M.    j 
Ntc.  ^^Hctin  Rcgias  m  Caflellcto  Co/ijiitarius,  Nie.  la  Md^jui  ,dp  ^  • 
Pet.  T>ecoYchettet afolo  octruicurauerunt.  Annoiôos, 
V    O    T    V    M. 
■  £)ulsqfiis  ad  augufix  fe  facramenta  Synaxis 
Comparât  y  acia,probet,fiYmog^  bxc  pe  clore  credat. 
-,     Fu  de  p^ne  çarû^  de  vinafanguis  I E  SV\;.  '.i  a  : 
Hoc  ùPfrmte  Dei  quod  confiât  onmPA,  Verbô  : 
j^,\  ^uinetUm  Jpecie  corpus  Janguisj,  ftib  vna 
-.     SH?}itturj&  totnmpnrs  contimt  diteraChnJlum. 
;  .  M  ON  VMEN  T  VM.     \ 
Mïlk&fexentiftcrnuscumaccederetannus- 

-Condorfuhrk.i^-tetradisathitriô:     - 
Strata  pauimentô  prius  are  a  mut  or  in  aram, 

Vfthus  ô'fafrji  dejlmor  ambrojia.  ■ 

Jetherioi  hetcergfidapes  fia  turJoA  fréquenter  >■' ■ 

Orelegens,p'yrac0r^cipe  mente  De um.  i'  ^ 

^uod^  operjtpretÏH7nefiyOperisreÛoribMshmHs  jÀ 

Crat^ndû^meritam rsdde falutts  opem.  > 

H.   S.  P.  P.  > 

De  l'Eglife  Parrochiale  de faincf  Pa»ly-  '     '-* 

SAincl  Eloy  fondateur  de  l'AbbayeTaînâ!^  Maniai  en  lîP  ■ 
Circ,qui  depuis  a  porté  Ton  nom  comme  nous  auons  de- 
Liurei  cha  <i"it  au  premier  liurcncaulFi  baftir  liors  la  Ville  l'Eglife  de  S. 
îg.de  la  vie   Paul ,  afin  qu'icelle  &  ion  circuit  feruit  de  Cimetière  aux  fil^ 
deSEioy.    l^jj  dudit  monaftcrc  :  sardantl'ancienne  couilumc,  tant  des 
Payens^ue  des  ChreftienSj  qui-  defendoit  d'enterrer  les 
morts  dans  les  villes,  qui  ne  peuuent  engendrer  c|ue  des  vers 
^pourriture:  comme  dit  Platojiu.34.  des 'lUix,,^dialog.  12. 
EtlcsKomainsenlaloy  desi2.Tabks,  chap.f?.  de  fumpiibns 

funcrum 


LIVRE  TROISIESME.  817 

funerum  à'  fepulchris ,  défendant  eftroidement  que  nul  ne 
foicinliunaé  en  la  ville.  A  laquelle  l'Empereur  Adrian  a 
adiouftë  quarante  efcus de confifcation^payablcs par  celuy 
quiaura  fait  du  contraire,  &à  mcfme  taxe  condamne  le  Ma- 
giflrat  qui  l'aura  foufFcrt.  Veut  aullilelieu  delà  fepulture 
eftre  conuerty  au  public,ians auoir  eigard  aux  parens  ou  hé- 
ritiers,liure  i.ff.noui.de  feptil.  vtel.  La  me/me  obferuancc 
eftoit  contre  les  Iuif:s,commeiIappertpar  le  fils  vnique  de  ,  ^- 
la  veufue,  lequel  mort  fut  porté  hors  la  villepour  eftre  in- 
humé :  ôc  fi  auoit  àz^  moyens, puis  qu'il  auoit  grad  conuoy  : 
car  comme  dit  quelqu'vn, 

Dum  moritur  diues ,  concurruntnjndij^  dues, 

Dumpauper  moritur  y  vtx  vnus  adeffi  vide  tu  r. 
Eten  Francenousvoyons  queles  villes  qui  n'ont  point  eftc 
accrues  depuis  leurpremierefondation,ont  encore  le  cime- 
tière aux  champs.  Et  defaictjCommei'ay remarqué cy dé- 
liant au  traiclé  de  i'Eî^life de  faint  lean  en  Grcue,  cefte É^Ii- 
fc  eftoit  cncores  nommée  S.  Paul  des  Champs  en  l'année 
1112. 

.  En  la  vie  faind  Eloy,  liure  2.  chapitre  47.  il  eft  efcrit  que  la 
pcfte  eftant  à  Paris,dcs  troiscensreligieuiès  de  Ton  Abbaye, 
il  en  mourut  premièrement  quelques  vnes^en  après  l'A  bbel- 
fe,&:  cent  loixante  qui  la  fuiuirent.  Que  fi  elles  n'cuflenteftc 
fubitementtranfporteesàfaindPaul  ,c'eftoit  pourinfecler 
vne  partie  de  la  ville. 

Cefte  Eglife  defainâ  Paul  a  cfté  rebaftie  5c  acreuc  foubs 
le  règne  de  Charles  VII.  ôcdediee  par  Melîîre  lacques  du 
Çhailelier,  9^^.  EuefqucdeParis,le  iecond  Dimanche  d'a- 
près Palqucs,  en  l'an  1431.  Et  eft  la  dédicace  qu'ils  celebrét  1431. 
iufques  à  huy.  Laquelle  pour  certaines  caufcs a cfté  trans- 
férée au  13.  Juillet. 

ç  En  la  nef  de  TEglife  de  faincT:  Paul,  foubs  le  pulpitre,  il  y 
auoitanciennementvn  autel  dédié  en  l'honneur  deiàinà 
Eloy  ôcfaincleAuree:  lequel  eftant  defmoly  en  l'an  1490. 
pourladecoration  dcrEglifejfuc  trouuéâ  cofté  droitd'ice- 
îuy  lesreliqucsdel'Abbe  Qiuntinien,  mentionne  en  la  vie 
^e  fainâ:  Eloy,aucc  pluiieurs  anciennes  lettres  &;  tchnoi- 
gnagesdcladiclefepulture,encloresauec  leldides reliques, 
'«{[ui  furent  mifes  en  vn  tom'beau  de  pierre  de  taille  en  façon 

LLLU 


StS  VÎLLEDEPARIS, 

d'vn  autel  qui  fe  voitencoresàprcfentaumcfmelicUjauec 
Vil  inftrumenr  public  drcflc  par  Monfieur  lean  la  Pite,Clerc 
ou  Audiceurdu  Roy  en  la  chambre  des  CompteSj&rvn  des 
Maro-uiUersde ladicte  Eglife:  duquel  vn  de  mes amisen  ayac 
vne  copie  m'a  fait  ce  bien  de  me  la  cammuniquer,  ôc  eft  telle 
qu'il  l'enfuie. 
1400.  jinno  Dommi  millcfimo  qtiadringentcfimo  nonagefimo^die  6. 

mcnjis Ochbris ^Régnante  Caroio  o^am  Francort^m  Rege ,fr.ifi* 
dente  infede  Epifc»j>ali  Parijienfi  Ludouico  de  Bello  monte,  Mugi- 
ftro  loanne  Roujfely,  tune  Çtirnto,  Magiflns  Antonio  Difome  do' 
mus  FrancU  SecretariOy  loanne  U  F  lie  Camerx  C&mpotorum  prs^ 
fatidomini  Régis  Auditore/e»  Clerico ,  lacoho  Burgenjiin  Cafiel- 
leto  Procttratorej&S  tephano  concheBargcnfi&  Tftercatore,  Panjtus 
huius  Ecdefufancïri  Pauli  tune  Syndicis  a-ut  Matricularifs  :  dur» 
■dcmolmtuY  quoddam  ait  are  m  hoc  locojitum  fubpulpito  vbi  Euan- 
<reliHm  diehus  fûlemnihus  legehatur ,  dudum  in  honorem  S.  Cenfef- 
feris  Elig(fy&  Beatd  Auret  Virginis  confecratum  acDeodedica- 
7umy  reperta  fui-t  pr^fens  theca  ligne  a,  in  qua^'i^epo/îta  fuerant  ojja 
^uintiniani  Ahbatis .  ,^u£  quiàem  theca  in  dextro  latere  pr.tdi^ 
Ut  altaris  tn  modum  reliquiarumpofita  erat^actxterius  lapide  cru- 
Ce  infculptajignatafucrat.  Adquam  vijitandam  Jupradtilus  Epi-. 
fcopUs  Magiftros  loannem  Hûupellande,  loannem  ^^uentin  Ecclc^ 
JU  Parifienfis  Canonicos ,  & ficrx  Theologix  Docfores ,  vnà  cnm 
Méigiftro  ArtuYO  de  Vaudetar^  eiufdem  Ecolefije,  Cantore  ac  Cano-  " 
nico  Of/jcialig.  Curix  Parijienjïs  deputauit  :  qui  dicînm  thccam- 
omni  cum  honore  &  reuerentinappertentes  inuemrunt  ojjaprjtdtcii 
li  eft  f.ilHo    ifitus  feriese  pofitn  ér  cooperta  quodam  fandalo  rubro  in  modum 
crucis  y  éf  deinde  a  lia  te  la  albax!?'  munda^putreàine  nullo  modo  de- 
^eriorataylicet  illic  centum  cf  tredecim  annis  iam  fepulta  fuijjct: 
^ inclufa^cumparuobaculo aculeo  ferri  muntto ,  tribus  injrujîis 
jraBo feudiuijo ^&  quadam  plumbi  lamma  in  qua gratifcantur 
ijerba  Ihtc  J^intiniant  Abbatis  ,  tribu f^  litteris  tn  pcrgamem 
■firiptisfaluis  &integris  y  { ,^arum  prima  efi  Ricardi  quondam 
1 19  J..     Curati  S .  Pault ,  in  an  no  millefimo  ducentcjïmo  nona^cftmoquinte . 
Secunda  eft-  Biomfit  de  Claro  Canonici  ParifienfiSy  tn  Facultate 
Theol9gi£T>o6ioris exiniijy&ciiratt  dichî  Ecclcfi.t  fmUi Pault ^  tn 
1350 .      Anno mtllefimo  trecentef,quinquagefimo.  Tertia  vero efi Magifiri 

Cuillermt  Pelecque,  V tcarif  domini  loannis  Menardy  etiam  hui/fk  ': 
m 7  -     EcclefiA  Curati  in  anno  mtllefimo  trccentcfimofeptuagef.feptuno}:.  \ 


LIVRE   TROISIESME  Sjj 

mentionem  facienttbus,  ijMod  oj/a  prddtâta  tilts  temporiht^s  fttere 
reperta  :  ^uas  diligent ifime  ferlegentes ,  eafdcm  in  dicla  theca  re- 
tofrerunt.  Ex  quorum  conjilio  pr.(.dicli  MatricuUr^  vhiqt^e  re- 
qtmifeceYtintJtqu'tdcerti  de  vit  m.  dicfi  ^^uintimam  aut  tp/ius  obi- 
tu  inueniripojfet.  ^^i^pofi  fion  modicam  inqtnjitionem ,  tandem 
AdieruntmonafierUJan^t^  Genouefx  tn  monte ,  ^  Beatt  Vi£ioris 

JecHs  Tiirijienfes  :  in  q/tibus  libres  de  <vttis  fan6iorum  anttquis  lit- 
terisfcriptûs ,  annort^m  non  minus  trecentomm  aut  quadrtngento- 
rumnjiderunt  :  &in  etfdem  librts  inter  gejfa,  prdfati  Cenfejforis  mcviu  s. 
JE.UgijiUicAdlongumd€fcriptajC6mmeTHorantHrverbaqndfequu-  ^^V'"*^'^»?' 
tur.  roftremo  beat  us  Eligitt^j^difcauitbafilicam  in  honoremfanÛi  tomo  6.  Sunf 
PaultadanalUrum  Dei  corporafevelienda  quam  opentit  plumbê  "^'^  ^-  ^«cib. 
cum  elegantta.  In  qua  quoque  beat  us  ,^mntimanus  Abbas  lacet    !^^^^  /,^  j^ 
humains.  Ex  quibus  verbis  probabiliter  concludi  potejl  dicium  (a^.ii. 
^uintinianum  beatum  ejfe.  Nihilominus  tamen  quia  nihil  de 
eius  canoniz^atione  hue  vj'que  eft  compertum  :  eorundem  confilio 
non  fuit  theca  préidi^laaltius  aut  eminenttus  quam  antea  leuata, 
Sedtn  eadem  altitudinefublato  altari  remanjittnprijlino  locoy  nec 

^ircaeam  quicquam  innouatum  fuit  :  dempto  quod  nunc  interjili- 
ces  fepulta  fuit  &  recondita,  qujipritts  in  plafiro  fepeliebatur.  In^ 

fuper  adinuoluendum  offaprddiéfa^fupranominatus  MagiJ-erJn- 
îonius  Difome  vlnam  vnam  velcirciter  taffetaz.^  noui  rubri  vitro 
donauity  cum  quodam  facculo  de  taJfetaz,o  candido  etiam  nouoprd- 
dî6tts  ofibus  :  vt  meltus  cubent  c^  h$norificentius fupponendo.  In 
^uo  reponuntur  quddam  ofium  prddiêferum  minutât  reliquid  cum 

jrujîis  fudary  dicli  ^uintiniani.  Et  ne  temporum  difeurfu  (  vt 
iam  fipiui  accidit  )  res  ebliuienidetur  :  fuit  inde  prdfensfcriptum 
àdi6loMagiJlro  lohanne  la  Pite  curjim  confeftumjfiuc  di^latum^ 
vna  cum  'verjïculis fuper filicibus  ab  extra  latine  gallice^  fiulptis, 

Jperanti  Jtquidem  eius  meritis  d^  precibtts  adiuuari.  Sicjigna- 
tum.  la  Ptte. 
.    EpitaphiumQmntinianiAbbatiscditumannoi490. 

^Hvnttnianus  ibt  lacet,  Abbas  ejfe  beatum  quifcriptis  fertnr  Pa- 
trum  :  fed  canoniz^att^  nondum  comperitur,  vt  ab  ecclejia  vt" 
n^retur . 

Cy  dedans  gifl  vn  bon  père  ancien  y 
Jadis  nommé  ^uintinien. 
Lequel  fi  ejl  bien-heureux  approuuê^ 
Ainfi  qu'on  a  es  fain6fs  efcrits  trouué : 

LLLM    ii 


^1 
S20  VILLE    DE    PAR  rS, 

Mais  il  n'efi  pas  encore  s  folen/iiz^ê, 
Car  on  ne  fçait  ftl  efi  cano-ûtz^ê. 
Cède  Eglile  a  cftc  iadis  la  Parroifle  de  nos  Roy  s ,  pendant 
qu'ils  ont  Jo2,e  en  l'hoftel  des  Tournelles:  d'où  vient  que 
plufieurs  nobles  perfonnes  y  ont eftë  enterrez  ^lur  les  fepul- 
tures  delquels  i'ay  recueiily  les  cpftaphcs  fuiuans.  Le  pre- 
mier fe  lit  autour  d'vn  tombeau  de  marbre  noir,  fur  lequel 
ellvne  Statue  faite  de  cuiure,repreièntant  vnEuefque. 
Icy  gifi  Rcuerend Fere enBiett M . Robert  Cenalù,enfon  viuant 
Euefque  d"  Auranches, Doyen  en  la  faculté  deTheologie,dr  natif 
de  Paris:  ^^m  trejhajfa  en  cxpugnant  les  herefies yle  2j.  tour 
d'Auril  15^0. 

Les  vers  ÔcEpitaphe  qui  fuiuentjfont  graueesfur  vnelams 
decuiure,du  mefme  collé  Méridional  de  ladite  Eglife* 
Ego  lehouad  :  Hocejl  nomen  meum. 
Vni  trino  numini  ac  nomini  facrtim  : 
Hue  adesyquifqais  es  chrifltand  cultor 
Pietatisyhôc  monumentum  vocat 

Suadetque ,  vt  te  ejfe  mortalem  vel  cafihm  ^ 

'Difias  noftris,tumqu£  fequuntur  lega^. 
Epicaphium  Roberti  Cenaiis,Arboricenfîs  Epifcopi^ 
DoclorisTheologiordine^  origine 
Parifienfis. 
En  înoriturus  ego  vixi^quo'viuerepofimy    . 

lam  moriens^mortem  vit  a.  beata  rytamt. 
Vixi  equidem  fateoryfedquem  'vtxtjfeftgeret, 

Nimihijpem  faceret  gratia  larga  Dci. 
Bufia  tui  miferandd  'vides ^qui  forte  Roberti  : 
Die  tandem  ^terna  pace  fruatur.    Amen. 
Obijt  2~j.    ^prilis,        //^c. 
Envne  des  Chapelles  delamermc  EglifedeS.Paul  dite 
de  S.  Louys,on  lit  l'epitaphe  fuiuant  : 

Cy  gij}  noble  homme (^fage  M.Nicole  Gilles ^  en  fon  viuant 
N  oîatre  &  Secrétaire  du  Roy  nofire  Sire  ^C  1ère  &  Controlleur  de 
fonThrefor:  lequel  Gilles  ^ft  de  fes  deniers  faire  dr  édifier  ceflt 
chapelle  de  fainci  Loiiys ,  &  trefpajfa  le  10.  iourde  luillet  iso3- 

Au  Cimetière  de  lamefmeEglifc,  fou bs  les  charniers  d'i- 
celuy,en  vne  Chapelle  dicle  des  faincls Pierre 5c Paul, cet 
efcrita  eftéreeudily» 


LIVRE    TROISIESME.  8ii 

Ad  Liudem  (^  honoron  beatorum  Apojlolorum  Pétri  (^  Panli, 
ter  'vencrandîtm  in  Chrifio nofirnm^ diumurt-i  DominnmyGnil' 
lebnum  Char t ter  Pan.  Epfioptim  :  Bedicatafuit  prxfens  CapelU^ 
Anm  Domini  14  00.  dte  24 .  Atigufi. 

Au  dcilous  de  ceft  cfcric,pluficursEpkapIies  fc  voyenn  • 
grauezcn  marbre,  defquellesien'ayvoultrrecueillirquelcs 
luiuantes.  •   -'i- 

•  Cy  deuant  gifi  neble  homme  lèan  des  Vrjteres  dit  Gaudete ,  eu 
fin  vidant  fondateur  decefie  Chapelle  :,  ConfciUer  &  Contrerolleur 
de  la  chambre, aux  deniers  défi»  tres-noble^  tres-benigne  &  tres^ 
excellente  Dame  Marie  d'Aniou,  Roy  ne  de  France,  natif  de  Mez,il- 
les  en  Pfiifoye^d/fls  de  noble  homme  le  an  des  Vrfieres  dit  Gandete^ 
iC^  de  Damotfelle  Marie dti  Meix  fa  femme  :  lequel  deceda  en  cefle 
Parroijfe-enfon  Hofielje  2i.iourde  Januierl'an  1470. 

Semblahlemcnt  noble  homme  lean  Gaudete,  fils  defdits  Gaudete  ^ 
(j;' Marie  D&urdine  :  Lequel  a  fondé  en  cefie  chapelle  deux  Mejfes  deuxepita- 
chacune femame^  leLnndy  des  trefpaffez,^  ô'  le  Samedy  de  nojhe  P^'<^s,  y  en  a 
^ame:  Et  trefpafa  en  la  ville  de  Montpellier  Je  16. iour  d' Auril^  des"^deux^^ 
Vani46p.  après  Pafques.  femmes  du- 

Et  mefmement  cy  deuant,  feu  Pierre  Gaudete ,  frère  germain  ^^^^^^""«^ 
dudici  feu  lean  Gâudete,  ér  augmentateur  de  la  fondation  de  eefte 
prefente  Chapelle  :  ,^ui  deceda  à  Lion  fur  le  Rhofne,  leis.  tour  de 
May, l'an  ï^-]^.  &c. 

-  Sur  vnc  autre  table  de  marbre. 

■  Cy  deuant  gifl  noble  femme  Pauline  Gaudete,  enfin  viuant 
*veufue  de  feu  noble  homme  O'fkge  Maiflre  lean  Turgom ,  Exami- 
nateur au  C  h  a/le  lie  t  de  Paris,  fieur  de  Cour  celle  s  en  Brie  :  &  fille 
de  noble perfonne  lean  Gaudete  &  de  Marie  Dourdine ,  fondateurs 
de  cefie  chapelle  :  laquelle  en  fa  viduité^  qui  fut  pari' efipace  de  40. 
kns^  a  veufes  en  fans  iufques  a  la  quatriefme  ligne  :  ô*trefpajft  en 
cefie  farroifie,  en  [on  Hofiel,le  13.  tour  de  lanuier,  isiS . 

Vn  peu  plus  haut  6c proche  dVn  Autel,  l'Epitaphe  qui  fuir 
fe  voit  graué  fur  vne  lame  de  cuiure. 

2  Cy  deuantgifl  Mefiire  Claude  de  Ralodmges,  Cheualier  ^Seigneur 
Ue  Thim  &  de  Buirray ,  Cènfictller  &  Chambellan  du  Roy  noflre 
Sire  :  Lequel  trefpafa  a  Paris  rue  S.  Antoine,  l'an  de  grâce  1S14 .  le     ^^  ^^^ 
24 .  lourde  Septembre.  Priez^  Dieu  pour  luy . 

LLLlliij 


8tA  V  IL  LE   DE    PARIS, 


De  FEglife  CollcgiaU  &  Parrochùile  de  faine}  Mederic, 
vulgairement  dtcijamct  Merry, 

C  Aincfc  Medcric  natif  d'Aucun  fe  rendit  Religieux  à  Tagc 
^  de  treze  ans  en  l'Abbaye  de  fàinci  Martin,  fondée  en  ladi- 
te ville  par  la  Royne  Brunehaulc  ou  Brunechilde,  femme  de 
Sigibert ,  Roy  de  Metz ,  où  il  y  auoic  j  4.  Religieux.  Entre 
lelqueisileonuer(afiraindemcnt,que  i'Abbevcnanti  dé- 
céder, il  fut  eleu  de  tous  en  Ton  lieu.  Mais  luy  préférant  I2 
folitude  à  cous  honneurs ,  fe  retira  vne  fois  au  defert  :  où  fe$ 
Religieux  l'ayanstrouué,  interpellèrent  l'Euefque  de  le^faire 
reuenir  en  fa  charge,fur  peined'excommunication.  A  quoy 
il  obéi  t:  mais  quelque  temps  après  il  luy  printenuie  devenir 
àParispourvilicerla  Chapelle  laincl  Pierre,  fort  réclamée 
pour  les  miracles  que  l'on  tenoit  y  auoircfté  faids.  Et  l'y 
acheminant, il printpour compagnon  fon  Religieux  Fro- 
dulph  e.  Quand  il  fut  a  Mclun ,  vne  Heure  1  e  faifit,  tellement 
qu'il  futcontrainc d'emprunter  vn  chariotpourparacheuer 
ion  voyage.  le  laifle  à  narrer  les  miracles  qu'il  fità  ce  voya- 
ge adez  f  pecifîez  en  la  légende  entière. 

EftantarriuëàParis  il  l'en  alla  en  ladide  Chapelle  faind 
Pierre ,  6c  y  demeura  auec  vn  Preflre  qui  y  efloic ,  l'efpacc  de 
deux  ans  5cneuf  mois.  Et  fe  fentantprochedepairerdecc 
monde  en  l'autre ,  appella  fes  difciples,  ôc  leur  fignifia  le  iour 
de  fa  mort.  Auquel  toutes  chofes  exploitées,  entre  les 
paroles  de  fon  oraifon,  leur  difant  à  Dieu,  rendit  l'ameà 
Dieu,  le  19.  Aouft:  comme  efcrit  Vincent  de  Beauuaisen 
fonMiroùerhifl:orial,liure24.châp.  91.  mais  l'année  eft  in- 
certaine. 

Depuis cefl:eChapelleaefl:érebaflie&  conuertie  en  vne 
belle èc grande Egliîe, telle  qu'on  lavoid.  Et  en  icelle  ont 
cfté  fondez  fcpt  Chanoines  prcbendez  en  la  collation  du 
Chapitre  de  Paris,/'/^/;^  iure.  Lefquels  ont  eu  fort  longue- 
ment la  charge  des  âmes,  faiiànts  alternatiuement  chacun 
fa  femaineomccde  Curé,&n'yauoitpour  lorsautre béné- 
fice en  ladide  Eglifc.  Mais  depuispour  les  foulager,  &  aider 


LIVRE    TROISIESME.  ^z^ 

à  faire  le  diuin  feruice,  ont  eftc  fondez  fepc  Chape Ilains:vne 
partie  dcfqucls  font  en  laprefenution  &:  collanon  defdics 
Chanoines. 

£n  l'an  1219.  la  ville  de  Paris  fut  fore  affligée  de  pefte,  6c 
d'iccUe,  encre  autres,  fut  frappé  vn  parroilfien  de  fainct 
Mederic.  Lequel  enuoya  chercher  le  Chanoine  fcaiainicr 
pourfeconfelîer,  6c  ne  fe  trouua  point.  S'addreffant  à  vil 
autre  Chanoine,  refpondit  qu'il  n'eftoit  en  femaine,&:n'y 
voulut  aller.  Ainfilcpauitrepeftiferc  mourut  fans  rcceuoir 
(ezifacremcns,  dont  prouintvn  grand  fcandale.  Et  pour  ob- 
iiieràraduenir  qu'il  n'envinfTede  lembiablc,  lefditsCha- 
tioinescommirentIeplu5ançiend'cux,6duy  baiilereattou- 
te  charge  de  l'adminidration  des  facremcnts,  l'appeliant 
ïUbanus,  Ce  qui  fut  confirmé  par  Icfdits  fieurs  du  Chapitre 
denoftre  Dame  de  Paris.  Serefcruanctoutcsfois  leldits  au- 
tres fix  Chanoines  de  faind  .Mederic,  rauchorirë  de  Curez 
primitifs, auec  certainefomme  de  deniers ,  queleur  doit  par 
chacun  an  ledit  Vleh^nus ^  &  quelques  autres  prérogati- 
ves. 

Enuiron  cinquante  ou  foixanteansaprcs,  ledit  p/^^/zw//. 
voyant  le  peuple  de  la  parroillefi  augmenté,  que  feu!  il  n'y 
poiuuoicpas fatisfarre/fuppUa  les  Chanoines  fes  confrères  de 
luy  bailler  vncoadiutcur.  Ce  qu'il  luy  fut  accorde  «Scconfir- 
mépar  le  Chapitre  de  noftre  Dame  de  Pans.  Etdeilorsle 
nom  àç.?kbnnmî\ii  changé,&  lesdeuxfurent  nommez  che-^ 
ueittrs  ^  comme  ils  font  cncorcs:  A  caufe  qu'iUfournilîent 
la  cire  qu'il  conuientau  chœur,pour  la  célébration  du  diuin 
feruice,  Auffi  ils  prennent  la  cire  qui  cft  oiFerteàl'Ep-life 
tant  en  chœur  que  dehors.  Et  de  là  vient  la  didion  de  Che- 
xxtcitï ^quafi capiens ceram.  Il  y  â; toutefois  quelques  iours, 
quclelditsfix  Chanoinesfe  fontreferuez^elquelslesi,  Che- 
ueciers;(  qui  font  les  deux  Curez,  ou  Vicaires  perpétuels) 
neprennoit  rien.  Et feroic expédient qa'jln'y  eneutqu'vn, 
pourlesfcandalesquifefontcommisSi commertêt  deiour 
àautrerpource  qu'il  eftdifticilc  que  deux  Maiftres  faccor- 
denten  vnemcfmcmaifoD,ôcmal  icanc  qu'vne  femme  ave 
deuxmaris. 

L'an  .1173.  Philippcs  3.  dit  le  Hardy,  Roy  de  France,^  fils 
duRoyfaindLouys ,  deflrant  augmenter  la  iuftice  de  fon 


?U  VILLE   DE    PARIS,' 

Chailellet  de  Paris,  vaulac  prendre  toute- la iufliceque^e 
Chapitre  de  iainclMederic  a  lur  i'eftenduë  delà  parroifTe. 
Mais  fur  quelques  remonitrances  qui  iuY  turent  fdicles,  il  le 
contenta  de  prendre  Ja  haute  luilicc  :  pour  laquelle  il  leur 
donna  àperpetuité  trenteliur.  pariiis  rartbo.  domaine,  auec 
de  beaux  piioilegesi  £c  leur  iaiiîa  la  cenfiue  &:  la  balïe^c 
moyenne  iulti.€è.PouriaqueIle  exercée  ils' ont  deux  Maires 
pu  BailliiS,r'vn  Clerc  êcl'aiitre  laX^auec  Greffiers  &  fergens. 
L'vn  pourl'exereice  de  la  iuftice  ipirituclle  ,&  l'autre  pour 
la  temporelle.  Les  appeaux  defquels  vont  directement  par 
deuant  le  Chapitre  de  Parisl  Ce  concordat  eft  au  Greffe 
de  la  Cour,  en  la  chambre  des  Comptçs ,  ^au  Chaftellet  de 
Paris.  .  i^i^f.!  rLuiiïirnbi 

De  l'elcîiatîoh  du  Cûrps  de  fàincf  Mederic. 
En  l'an  884.  le  glorieux  corps  de  iàincl:  Mederic  a  eflé  leué 
hors  de  terre  Semis  cnvnechafl'edebois,  foubsiaRegeiice 
ou  Règne  de  Carlo  m  an,  qui  furuelquit  Louys  fôji  frère  :  à  la 
pourluite  de  ThcodebertPrcftre  habitué  en  la  fuidide  pe- 
tite Eglifè  de  faincl  Pierre.  Gozlm  eftoit  pour  lors  Eueique 
de  Paris:  &  ne  pouuant  affifter  à  celle  eleuation  ôc  trâflation, 

'  il  enchargeaàronClergédefuppleerlbnabfence.Tellemêc 
que  tous  iesEcclelialtiques,  tant  feculiers que  reguhers,  fui- 

.  uisd'vn grand  nombre  de  peuple,  vindrent  en  procelîi-on 
iulque^aulieudeibn  repulchre,qui  fut  deicouuert,&:  [qs 
faincies  reliques  mifcs  en  laluldiclechaffc;  excepté  Ion  chef 
quifut  donné  en  l'Egiife  de  Chauicauxen  Brie:  Apres  en 
auoiroftélamachoired'enbaSjqui  fe  void  encore  à  fainâi 
chaufeaux  'Mcdcric,eiichairee  richement  en  argent  vermeil  doré.  Eê 
cnlr.eçciJnpenie  lefdicsde  Chauleaux,  baillèrent  vne  des 
mammelles  derain£leAgathe,quieftâuiîi  audit  S.  Mederic 
cnchaflee  co  m  me  ladide  mâchoire. 

Vincent  de  Beauuais  au  lieu  cv  defTus allégué, ôcautres  qui 
J'ontfmui/fonc'ccllc  tranflation.pius  récente  de  centans; 
la  rapportant  eni  an  984.  Mais  ils  i'abulcnt,  puis  qu'elle  af 
clléduviuautdé  Gozlm  Euefque  de  Pans,  lequel  àcccd^L 
dix  ans  deuant  :c'eil  à  içauoir  en  l'an  887.  Comme  tefmoi- 
gnentRegino  liurelccond  defa  Chronique, ô^Abbodilci^ 
pie  denoltre  Aimon ,  iiote  ïecond  du  fîege  des  fsormans 
deuant  Paris,  lî^iilji;  ,  ^ /.joJ  .-m  ,.       ' 

Depuis 


ou  Cham 
peaux 


LIVRE    TROISIESME.  825 

Depuis  les parroiÛTiens ont faitfairevnc  autre  chaiïCjCou- 
ucrte  de  lames  d'argent  vermeil  doré,ayant  à  vn  bout  l'ima- 
ge de  Noftre  Dame,  &  à  l'autre  celle  de  faind:  Mederic,&: 
aux  deux  coftez  les  douze  Apoftres.  Elle  ne  fedefcend  point 
{î  ce  n'cfl:  quand  on  fait  procefîion  générale:  où  elle  eftpor- 
teepardesCùuroyeurs,  quifeuls  ont  pouuoirdecefaire. 

La  dédicace  de  celle  Égîireef]:  par  chacun  an  le  19.  Sep-, 
tcmbre.  LafeftedciàindMcdericle29.Aou(l.  Et  latranf- 
lationjciourfainct  Vincent,  12.  lanuier. 

Au  dcfloubs  de  la  challe  de  faindMederiCjfurvn  plafond 
de  bois,  font  deux  chalFes  d'argent  blanc  :  en  i'vne  defqueL 
les  eft  le  corps  de  làind  Leger,^^:  en  l'autre  le  corps  deiainct 
Frodulphe,  Religieux  6c  compagnon  viager  dudid  lainct 
Mcderic.  Duquel  a  efte  fait  mention  au  commencement 
decenarré. 

Derrière  le  maiftre  Autel  il  y  a  quatre  challcs  de  bois  dore: 
dans  lefquelles  ont  efté  miles  pluiieurs  reliques, qui  iadis 
eftoientenchaflees  en  argent;  lequelfutoflé  Revendu  quad 
on  bafti  (Toit  rEglire,pourayder  aux  frais. 

En  faifant  les  fondements  de  la  ncufuf?  Eglife  S.Mederic 
du  temps  du  Roy  François  premier,ontrouua  fous  le  grand 
Autel, dans  vn  tombeau  de  pierre  le  corps  de  fon  fondateur, 
ayant  des  bottines  de  cuir  doré  aux  iambes:  lequel  Ci  tofl 
•qu'ilcutair,fetournaen  poudre.  LadattedefonEpitaphe 
qui  cftoit  auprès, ne fepcutlire  pour  la  vieillcflc,  &iere{l:e 
fut  grauc  en  vne  autre  pierre,  que  l'on  pofa  au  m.ilieu  du 
■chœur,rousl'AigledcsChantres,&:  contient, 

HICIACETVIRBON^  MEMORI^ 
ODO  FALCONARIVS,  FVNDATOR  HV- 
IVS  ECCLESI^. 

Il  eft  poiîible  qu'il  eftoit  Fauconnier  du  Roy  >qui  n'efl 
vne  petite  office. 

De /a  chapelle  de  fainci  Bon  y  auprès  faméf  Mederic. 
LaChapelledelaind  Bon  auprès  l'Eglile  dcS. Mederic, 
çft  vn  membre  dépendant  de  l'Abbaye  de  faind  Maur  des 
Foflez,  comme  il  apperrpar  laBulle  que  le  Pape  Innocent 
\  z.  l'an  de  (on  fiege  le  6.  &  de  l'Incarnation  113e.  le  10  Fe- 
urier,câ:roya  à  Afcclin  Abbé  de.laint  Maur  des  Foiïcz,pour 
luy  ôvfesfuccçifeurs  AbbiZjdonç  nous  auons  fut  mention 

Mil  M  mm 


Sxé  VILLE    DE    PARIS, 

cydeuantpa.  103.  Etencefte  qualité  appartient  maintenant    -' 
àmonrieurrEaefquedePariscomme  AbbedefàindMaur, 
lequel  fleno  /«r^,  la  confère  à  ceux  e]uli  iuge  idoines,  &  en 
cctiltre  monfieur  Gomin  Chanoine  delainclMedericen 
cftàprefentpourueu. 

En  icellc  Chapelle  fut  fondée  en  Tan  12.45.  ^^  Confrairie 
de  Madame  fainde  Marguerite, &depuisconfîrmee  parle 
Roy  Henry  deuxiefmede  ce  nom  l'an  1549.  te  déplus  par 
Reuerend  père  en  Dieu  môfieur  du  Bellay  Euefque  deParis, 
ainii  que  l'ay  veu  efcrit  furie  liure  de  ladite  confrairie. 

Le  portail  de  cefte  Chapelle  a  eftc  rebafti  de  neuf  en  la 
faconqu'ileft  àprefentducempsduRoy  François  J. 

La  vie  de  Taind  Bon,  comme  difenc  les  François,  ou  faind 
Bonnet, comme  prononcent  les  Auuergnats,ôc  en  Latin 
San^us  BonitHs^& Bonus perfyncûf  en,  eft  rapportée  par  Vin- 
cent de  Beauuais  en  fon  miroir  Hiftorial ,  hure  y.chap.  97. 
Et  encores  plus  amplement  parSurius  tome  premier,  de  la 
vie  des  Saincls,le  i  j.  Ianuier,où  entre  autres  miracles  eft  fait 
mention  de  la  Chafuble  quiluy  fut  enuoyee  diuinement, 
duquel  miracle  i'ay  veu  ôcleu  vn  fortancien  tableau  en  vers 
Latins,quieft«àClairmontcn  AuuergnCjContcnantnaifue- 
ment  ladide  hifloire. 

T>e  lit  chapelle  &  mai  fan  de  SainBe  Auaye. 
François  de  Belleforeft  en  fa  Cofmographievniuerfelle,. 
&  Gilles  Corrozet  en  fes  Antiquitcz  de  Paris ,  chap.  1 3.  in- 
fcriuentaunombredes  fondations  de  faind  Louys,la  Cha- 
pelle encoiesdide  de  laindle  Auoye: oùils  dicntquefurent 
cftablics  de  bonnes  femmes  vcfues,  qu'ils  appellent  Bégui- 
nes. Il  eft  croyable  que  ceftemaifon  eft  fort  ancienne,  puis 
qued'icellerecenoit  le  nom  vne  des  anciennesportesdela 
ville  en  fa  première  clofture,  faicle  du  temps  de  Phiîippes 
Augufte,commeiededuiray  plus  amplement  en  fon  lieu. 
Nous  ne  trouuons  l'année  de  fa  première  fondation,  mais 
feulement  qu'elle  fut  rebaftie  ou  réparée  à  la  poursuite 
de  feu  Meifire  lean  Herfant  pour  lors  Curé  de  faincl;Mede- 
ric:  comme  il  appert  par  cet  elcrit  que  l'on  voit  graué  fur 
vne  lame  de  cuiure,  feellee  dedans  le  mur  Méridional  de 
ceftc  dernière  Chapelle,  en  la  ceinture  dafccondAuteL 


LIVRE    TROISIESME.  S17 

Les  exécuteurs  du  tejlamcnt  de  feu  Mcjsire  le  an  Herfant^tndis 
fondateur  de  la  Chapelle  de  l' Hoflel  de  fainiie  Auoye  à  Parisien 
r honneur  de  Dieu,  de  nofire  D^me  &  de  madame faincle  Auoye ^du 
rejîdudes  hiens^de  l'exécution  dudit  deffun^^ont  donné  é'  aumof- 
né  ce/le  maifo»  à  lafiùntjue  dudtt  HoJleldefatnSie  Auoye -^pour  le 
hien  &  augmentation  de  fondit  hoflelé"  chapelle-.Moyennant  ce  quje 
les  bonnes  femmes  dudit  h  ofle  l , fer  ont  tenues  défaire  célébrer  vn 
Obtftfolemnel chacun  an  à  toufiours^le  22  Je  Decemb.  Ceflafçauotr 
Ftgilles  a  neufpfeaumes  &  neuf  leçons^  &MeJfe  a  Diacre  &  Soubf 
diacre  auecdeux  choriens  :  Et  feront  mettre  deux  cierges  ardents, 
durât  leferuice.  Peur  le  remède  des  amcs  duditdeffun^:,def€s  amà, 
C^  de  tous  trefpafesL.  Dieu  aitl'ame.  Amen. 

LcsReligieuf'es  ou  Béguines  de  fairnSte  Auoye  rccognoif- 
ftnt  encorl'aflcien  Curé  4e  la  ParroifTe  S.  Mcderic  pour  Su- 
périeur î  lequel  auffi  leur  enuoyc  tous  les  Dimanciics  & 
Fcftescîecommandement,vn  Chapellain  qui  chante  Melîe 
en  leur  Chapelle  &  leur  y  adminiflre  les  Sacremens,  quand 
elles  font  en  dcuotion  5c  préparées  à  ccft  efFed. 

Il  ny  a  nulleautre  antiquité  en  cefle maifon  ou  hoftcl que 
celle  (  plus  pitoyable  que  remarquable  j  qui  fait  tomber  en 
dccadcce  tous  les  trois  ou  quatre  corps  d'hoftcl  d'icellc. 


De  l'Eglife  Collégiale  &  Parrochiale  de  SainÛe  Opportune. 

A  Deux  lieux  près  delavilleEpifcopale  de  Sees  en  Nor- 
mandie il  y  a  vn  Monaftere  dcReiigieufeSjnommcde 
tout  zcm^s  Monajlerium  Almonacharum ,  &  en  François  Aime» 
/?^^<f. Laquelle  didion  Surius,tome  fécond  des  lainûs/ur 
le  i2.d'Auril,en  lavic  de  faindc  Opportune  a  commuée  en 
Monafleriolum  ,  homme  fl:udieux,mais  trop  licencieux  en 
changement  de  ftil  &  vocables  anciens  des  vieux  légendai- 
res. Fault  doncques  entendre  que  Aima  (  comme  rcxpofc 
SaindHicrofme,  Efiice^j.  fur  ce  paiîage,£rr^  njirgo  conciptet^) 
n'eft  pasfîmplement  vne  Vierge  :  mais  vne  Vierge  cachée  ôc 
fecrette,^//^  nunquam  'virorum  patuitafpecîtbus,Q^\\2iX^z\^r{Q 
s'eft  monftree  aux  hommes.Et  Ainfi  ccfte  Abbaye  eftoii  AU 
I  monacharum^  id  efi^abfcondîtarum  Monialiujn^àç.  rehgieu  ks  ca- 
'  chces:  comme  font  celles  de  l'Aue  Maria  à  Paris,&lesCar- 
meliiieSjôc  CapuflîncsdcfqucUes  fi  elles  parlent  aucc  pcrmif- 

M  M  M  m  m     ij 


8iS  V  I  L  L  E    D  E    P  A  P.  I  S, 

fion  de  leur  Mère  à  ceux  quiles  voncviriterjC'eflparvncre- 
neftretreilliiree  de  fer^couuerce  d'vne  toille  noire^tellemêc 
qu'il  n'y  a  point  de  mutuel  a^pecl:^'//^J?;^  liceatvidere ^quod 
non  licct  conmptflcrd.  Ceftc  faincle  conuerfation  incita  la  no- 
ble &  deuotc  Vierge, Sainde  Opportune,fille  du  Comte 
d'Yexmes(en  latin  0Av;»f;?/7j-)&:ra:ur  deSainct  Godegrand 
Euefque  de  Sees,&:  depuis  raartyr^cà  s'y  rendre  Religieufe. 
Où  elle  veicut  fivertueuiement,qu'aduenantledecésde  la 
mère  Abbcfle,ellefutelcuëdetoutcs,&in(laleeenfaplacc. 
Sondic  frère  Godegrand  fut  occisàNonnant  proditoirc- 
met  par  fon  fileul,qu'ilauoit  tenu  iur  les  fonds,incitë  à  cepar 
Grodobcrt  ambitieux  de  retenir  rEuefcliéjCnuironranyô^. 
le  3.  Septembre  &  Ton  corps  inhumé  en  ladite  Abbaye  d'Al- 
meneichejqueregiiroitfafœurfaiDdcOpportuncLaquelle 
doleantederonfrere^fuppiialeCreateurderofterenbrefde 
cemonde:commeilfit.  Car  ien.iourd'AuriWc  l'an  immé- 
diatement fuiuant  elle  raourut:6c  (comme  elle  auoit  ordon- 
ne) fut  enterrée  auprès  fondid  frère. 

Depuis,  fon  corps  ('félonie  diredesplusanciennesReli- 
gieufesde  ladite  Abbayejaeftétranfportéà  Vendofme,da 
temps  que  les  Angloistenoient  5c  rauagoien-tla Norman- 
die :  5c  ne  leur  refte  qu'vne  partie  du  Cranium  ou  tais  de  la 
teflejôcvnosdubras. 

Fay  fâid  ce  préambule  delà  naifrance,patrie,vie&decés  l 
de  Saincic  Opportune,pour  parucnir  à  l'Eglife  quiluy  eft  " 
dediéeâParis,enlaruc  delaTabletterie  tendant  aux  halles. 
Car  combien  que  fefoit  auiourd'huy  ParroifTe  &:  Chanoi- 
nerie  :  toutesfois  il  y  a  quelque  coniedure  qu'elle  ait  efté  re- 
guliere.ôc  comme  Prioré  dépendant  de  ladite  Abbaye  d'Al- 
3nenefche:en  cp  queHildebrad  2.  Euefque  de  Sées  y  refîdoit 
&  prxfidoir,du  temps  du  Roy  LoyslcIeune,filsdeLoysle 
Gros,&.Pere  dePhilippe  Augu(le,qui commença  à  régner 
l'an  1 13s.  comme  l'ayîeu  en  y n  très-ancien  Registre  manuf^ 
cript  deladiteEgliredeSaincleOpportunedeParis.Oùil  y 
Tobic  u.  ^  deux  miracles, qui  ne  font  à  obmettre.  Etenim  [fient  dtxit 
Ravhixcl Angelm)facramcnt!im  R egù  abfconderc  bonum  cfi  :  ofcrx 
AUtem  Dci  rené  lare  &  confit  eri  honorificnm  cft.  Le  premier  cft 
dVn  pellcrin  qui  eftoit  venu  faire  fcsdcuotionsài'Eglife  de 
Saincle  Opporcune,&  s'en  retournant  fut  occis  par  fafped 


LIVRE    TROISIESME.  Sip 

<î'vn  ferpent  Bafilic (Nam  tefte  plinio  vif»  & afflatu necat,  ^ut- 
--  'netiam altos  ferpentesjibilo fiigat)  qu'il  trouua  en  Ton  chemin  :  ^'*•^■'■'*^  "• 
Maiseflanc  raporce  en  ladite  Eglircjilrefuicita  parles  meri- 
tes  &:  interccCsion  de Sainde  Opportune.  Pour  ce  miracle 
aduenu  en  1154.  ledit  Roy  donna  à  icelleEglifedesprezôc     w^x, 
niaretz  qui  font  entre  Montmartre  &:  Pans. 

Le  Iccond  miracle  aduenu  cnmermetemps,eftde  Ada- 
lard  homme  nobie.aueugle  par  l'efpace  de  trente  ans ,  qui  le 
lourde  la  fefte  S.  Opportune  en  Ion  Eglilereceut  la  veuë, 
prefentle  ibfditHildebrandjEuerqucde  Sees.  En  mémoire 
dequoylemelmeRoy  dôna  encore  des  prez  &:champeaux, 
c'eftâ  dire  terres  proches  de  la  ville  à  ladite  Eglife. 

De  U  procefsion  que  font  par  chacun  an  les  Chanoines  de fain^e 
Opportune  ^  à  l\Eglifc  des  faincîs  Innocents 3  le  iourde  la  f este 
dcfdits  Innocents. 
Exveteri  Regiftro  feu  Cartulario  Sandre  Opportune  Par. 
Jam  femel  fuperius  allegato. 

•  In  die  Innocentium  poft  primam  fit  proceflîo  adEcclefiam 
:SS.InnoceQtium,cantaiîdo  Rerponforium, concède  nobis 
V>om\^t{C  eft  le  12 .  Refpons  du  tour  de  la  TouffatnCt)  E  t  i  b  i  di  c  i  - 
tuuMiffa  folennis.  MifTa  finitareditproceliîo,dicendo  Ref- 
ponforinnijCentum  quadraginta(C'^  le  12,  Refpons  du  tour 
des  fit  fiel  s  Innocents, 

De  la  réception  du  br M  de  fain^te  Opportune,  qtnfutau  Dimanche 
des  Oclaues  de  r Epiphanie  13-;^ .  A  raifon  dcquoy  au  mcfne 
tour  tous  les  ans  ils  font  fefte  double  de  ladtcle  Saincle ,  re?net' 
tant  l'office  du  Dimanche  à  la  première ferie  vacante. 

Ex  eodem  Regiftro. 
Anno  Domini  i374.Dominicainfra  Oc1:auas  Epiphani^e    cz{\<!,\ 
tranflatum  fuit  brachium  Sancflx  Opportun^e  pcr  Dom-  rhoiid  de* 
numEpifcopum  Parifienfemjin  prçfentia  Caroli  quinti,Re-  '^°."'^!J^''« 
gisFrancia:,&indomoruaSandiPauIidePari(îus,pr^renti-  raïamaT!" 
BusctiampluribusBaronibusRegniFrâcia^.  Etfuit  didum  '^^'"• 
brachium  afportatum  folenniter  per  procefsionem  didi 
CoUegij  vfqueadEcclefiamiftamcum  magnis  luminaribus 
&torchijs:aceciamcumnotabiIi  comitatu  populiparifien- 
fis. Etfuit  di£lum  brachium  donatum  Ecclelïcenoftra:  per 
Magiftrum  loanncm  du  Pin  quondam  Abbatem  Clunia-  d^Pw», 

MM  Mm  m    lij 


Z^o  VILLE    DE    PARIS, 

cenlem^adrequeftamdefundiMagiftriHugoiiisdeCaftro 
Girardi  quondam  Capicerii  noflri.  Et  idcircofuitordina-. 
tumpercapuulum&CanonicoshuiusEcclefi^,ôcdevolun- 
rate  prardicli  EpifcopiparifienfiSjVidelicetDominiAimcri- 
C'cftlc  90.  cideMaignacoadprefensCardinalis,quoddecçteroinhac 
Eucfquc  de  jiie]3ominicainfraodauasiemperfieretfeil:umduplumdc 
Sanda  Opportuna,&  OjSîcium  DoRninica:  cransferreturad 
alium  diem  feriatum. 


Du  Cimetière  de  Sami}  Innocent, 

EN  Tan  1186.  le  Roy  Philippe  Auguftc  ,  comme  nous 
auons  dicl  au  commencement  de  ce  liure,fit  clore  &  en- 
uironner  de  hauts  murs  vne  partie  de  l'ancien  marche  de 
Champeaux  qui  pour  lors  feruoit  de  cimetière  public,com- 
me  il  faid  encores  à  prefenc.  Guillaume  le  Breton,  hure 
premier  de  la  Philippide,qui  eft  de  la  vie  &:des  gcfles  du 
Roy  Philippe  Augufte  le  loué  grandement  d'auoirfaiâ;  clo- 
re de  murs  ce  heu,  &  où  par  cy  deuant  fe  commettoient 
beaucoup  d'iniquitez. 

Panfiis  (inquit)  locuseft,CamfellûSj  mminedicunt. 
In  quo  communi  tumulantur  corfora  iure^ 
^uetquot  defungi  vita  contingitin  'vrbe. 
Hic  cmuis  hominum  fuibuf^  patere  fclcbat, 
Spurcitifs,  fcopihus/ordens  &fiercore  multo: 
Et  (quodpetuserat)  meretricahaturinillo. 
Et  fie  defunBù  iniuria  mdgnafiebat^ 
Sacrato^  locc  :  quibtts  efi  tribuendus  vbique, 
rrxciptente  Deo^  timor  &  reuerentiafemper. 
Huic  Rex^  diuini  ZjcIo  fuccenfiis  dmoris, 
I  ndignans fiers  pelyandroprobrafacrato^ 
CorporASAnBorHmquoplHrafepulta  quiefcunt: 
^uadrAtos  lapides  circumdedit  atque  politos^ 
Aedificnns  rnures  in  circuitufiatis  amplos 
Etfatis  excelfes ,  cafiris  aut  vrbibus  aptos. 
Et  fie  ille  facerloCHs  efimundâtus  ab  emni 
Sorde^  datu/g^  fuit  honor  ex  tnnc  débitas  illi. 
Le  droid  oc  proufit  des  corps  qui  font  enfeuelis  en  ce  '^n.à, 


L  IVRE    TROISIESME.  gji 

Cimetière,  main  tenant  did  des  Innocens,  (comme  ie  proii- 
ueray  au  traiclë  de  l'Hofpital  de  fainte  Catherine  par  leslec- 
tres  qui  m'ont  cfté  communiquées  dudi:  lieu  )  appartient  à 
pluficursperfonnes^quienlonten  polîeflion  de  temps  im- 
mémorial. Aux  galetas  6c  fur  les  80.  Arcades  des  charniers 
duqu ell'on  voit  vne  infinité d'oiTements 6c  telles  de  treipaf^ 
fez  ;  très  belles  &  bonnes  Glafles  à  rcprefenter  la  grandeur 
&  impertinence  de  noflre  vanité  h  umainc. 

Les  charniers  de  ce  Cimetière  ont  eftérebailis  en  diuers 
tempSj&àdiuerics fois,  des aumofnes  de  plufîeursperfon- 
nesde  qualité, entre  les  Epitaphes  dcfquels  ie  n  ay  choifi 
quelesfuiuants. 

Cy  dejfom  gifi  noble  homme  &  fage  Mejiire  le  an  le  Boulenger, 
tnfon  viuant  cheudterô'  Confeiller  dti  Roy  noflre  Sire ,  &  pre- 
mier Trefidcnt  en  fi  Cour  de  Parlement  ^Seigneur  de  lAccjue  utile 
tnGafiinois yd'Ijle  &  deMontignien  Brie:  ,^1  trefpjjfa  le  21. 
tour  de  Feurier,  en  Tan  1482. 

jiujsi  gifi  noble  Dame  Philippe  de  Cothereau  fa  femme ,  &  le 
fils  audit  Seigneur  cfi  inhume  en  ce  mefme  lieu  y  tout  ioignantle 
tombeau  defes  feu  père  d"  mère. 

Cofmas  Guymier^  tnqucflarum  Trdfid.  Patri,  matri^^fibid,  mo^ 
numentum fecit.  Legit^confulit , glofasfuper  Pragmatua  edidit. 
Ob^t  ^.dte  Iulij,anno  1^03.  Sed  necjuemoriens  pauperumoblitu6 
efl^  eos  cnim h^redes infiituit.  11  a  efté  Chanoine  de  S.Thomas 
du  Louure  :  comme  luy-mefmea  efcrit  en  Ton  commentaire 
furla Pragmatique  fanâ:ion.  fo.98.pa.i. 

Cy gifi  noble  Dame  Coulomb e  de  Bonney ,  enfon  viuant  femme 
e»  fécondes  nopces  de  Mefire  Regnaut  de  Dormans^  enfon  "viitant 
Cheualter  Confeiller  du  Roy  &  M.  des  Requefies  ordinaire  de  fon 
Hofiel:  Ambafadeur  dudit  Seigneur  par  deuers  noflre faincl  Père 
le  Pape  y  Seigneur  de  faincî  Remy,  VoixfainclMartinj  Nozjay  fur 
Barbuife^d^  de  la  moitié  par  tndiuù  des  terres  df  Seigneuries  de 
Ctury ,  Herpondj  Belleualy  P'uarmondle  Chafielier,  Herpine,  Fol- 
let Qr  Fregeuille  au  pays  de  Champagne  :  inhumé  deuant  le  grand 
Jutel  des  Chartreux  de  Pan's.auec  Mefire  lean  de  Bormans^Car- 
dtnaldu  famci  Siège  Apeflolique^  0'  Guillaume  de  Bormans,  frè- 
res ^  Chaceliers  de  France  Pvn  après  P  autre,  grands  Cncles  du  dit 
Mefire  Regnaut  fondateur  du  Collège  des  DormanSjdttde  Beait- 
uafs .  Laquelle  Dame  Coukmbe  deceda  le  tS,d€Janmer,i4y^, 


83A  VILLE     DE    PARIS, 

Et  Me f  ire  Guillaume  de  Dormans  Cbeualier^fls  défaits  Mefi- 
re  Regnaut  &  Dame  Coulomhc ,  enjon  viuant  Ccnjeillerdu  Roy  en 
fin  Confeil  Priué,  O"  premier  Vrejïdentenfon  Parlement  de  Bour- 
gongtie .  Seigneur dejdites  terres  ô'fiigneuries  :  ^^ideceda  le  s. 
feurier ,  l'an  1S07 .  Et  Dame  Marie  Ptcd-de- fer/a  femme ,  le  S. 
iôurde  Mars  15  21.     Priez,  Dieu  four  eux, 

Cy  giy  ToLi^d  Bailly ,  qui  tre/pafa  l'an  1S14.  le  SS.  de  fonaage, 
crie  42.  an  de  fin  veufuage  :  laquelle  a  veu  ou  peu  voir  deuantfon 
trefpOrS^zçs,  en  fans  ijfm  d'elle. 

De  l'Eglt/e  des  fain^i  Innocents. 
Ve  les  luifs  dilperfcz  par  les  régions  Catholiques  euf. 
ieucdecouflume  tous  les  ans  de  prendre  vn  enfant 
Chreltienjle  mener  en  lieu  foubcerrain,6cleVcndredy  delà 
lemainefainde  le  crucifier,  en  defpit  &  rnefpris  denoftrc 
Seigneur  Icfus  Chrift,  2c  de  la  religion  Chreflicne,  plufieurs 
autheurs  le  certifient:  Spécialement  CafTiodore  liure  11.  de 
rhiIloireTripartite,chap.  13.  Munflerliure  2.  deraCofmo- 
graphie,au  traité  delà  Gaulc,5cliure  3. au  traidéderitalic. 
iean  Maioren  l'hiftoire  d'EfcofîcjChap.u.  Mathieu  Paris  en 
l'hiftoire  d'Angleterre,  pag.  12,17.  PolydoreVergile,liureié. 
delà mefmehiltoirCjpag. 312.  EtIeanBaptiile  Fidilerusau 
liuredelaTheologielundicque,  tiltrede  la  Vénération  de 
Jafainâ:e  Croix.  Mais  Antoine  Bonfinius  en  l'hiftoire  de 
Hongrie, liure  4.  Décade  5. page 718.  particularifedauan- 
tage  ce  que  ces  bourreaux  luits  failoient  à  cepauurecnfanr. 
Carapres  l'auoir  liéencroix,ilsrefi:rangIoientàdcmy,oii 
Juymettoientvn bâillon àla  bouche,  pour  rempefcher  de 
^rier.  Cela  faid, ils  luy  faifoient  ouurir  \q.s  veines ,  6c  fi  de 
toutespartsieperçoientde  longues  efguilles.  Le  fang  qui 
en  diftilloit,  eltoic  receu  dans  vn  grand  baffin ,  &:  en  gou- 
ftoientquelquepeu,2clerefi:e  ils  le  gardoient 

Ainlifutmartyrizévn  noble  enfant  en  la  ville  de  Tirnauie, 
en  Tan  14  94.  par  douze  luifs&deuxfemmes.  Lefquelsde- 
uant  que  d'eftrcbruilez  tous  vifs,  interrogez  pourquoy  ils 
gardcicnt  ce  fàng,  refpondirent,  que  leurs anccdres les a- 
uoienc  cnfeigncz,  qu'il  eftoit  propre  â  quatre  choies.  Pre- 
mièrement, qu'il  eiloitfouuerain  rcmcdepourcftancherle 
iàng,  quantàla  circoncifion  en  leur  coupe  la  peau  du  pré- 
puce, c'ell  à  dire  du  bout  de  la  verge  malculinè.  Seconde^ 

mène 


LIVRE    TRÇISIESME.  ^  855 

ment qu'iicftûicdcgrandeefficacepournourrir  amitié  en- 
tre  ceux  qui  en  prenoiencauec  du  pain  ou  viande.  Opinion 
barbare  2c  fcychicque:  de  laquelle  parlent  loanncs  Bocmus^ 
Itb.  2.  de  moribus  omnium genîtum y  01p. p.  Et  Polydorta  Vcrgilita 
Uh.i.  de  inuentoribu^  remm,  cap.  7. 

Ticrcemenc  que  ce  fang  beu ,  leur  efloic  vne  médecine 
contreicHuxdefang, auquel  ksiuih  tâc hommes quefem- 
meSjlonc  forclubiets.  En  vengeance  f  comme  il  n'eft  hors 
derai/on  de  croire)  que  pourobtenir  fcntenccdemort con- 
tre lefus  Chrift,  ils  anoient  die ,  Sanguis  etti^  fufernos &fuper 
flîôsnofiros.  lUtth.z-; .  Et  quartement, qu'en  leur  (acnlice 
ils  ont  decouftumeenqueiqueregion  d'y  offrir  du  fang  de 
Chreftien.  Veteri  {inquiimî)  décret 0  quotidtanù  Jacrtfictjs  in 
aliqud  regione  ChriJHanumDeo  fanguinem  libare  coguntur^ 

Pour  cefte  caulejôc  autres  que  rapporte  Rigordus  en  la  vie 
liuRoy  Philippes  Augulle,  ëc  après  luy  Belleforcft,  tome 
premier  de  Tes  grandes  Annales,  liurc  3.  en  la  fin  du  chapitre 
59.  IccIuyRoy  ayanteu  l'aduisdu  bon  pcre  Bernard, Her- 
mite  du  bois  de  Vincenncs  (  auquel  il  deferoit  beaucoup  à 
cauredeiafaindetédcvie)  fitvn  Edid  gênerai,  par  lequel  il 
ordonna  que  tous  les  luifs  cuffcnt  à  loirtir  de  France  dans 
certain  temps.  Lesobligations  qu'ils  auoient  des  Chreftiens 
caiTeeSjlesprilonniers  pour  dettes  deliurcz,^  leurs  biens 
confifquez^  pour  employer  en  œuures  pieux,  rcferiié  le  cin- 
quiefme  au  Roy.  On  a  opinion  que  de  cefte  confifcation 
TEglile des iàincl:s Innocents  fut  baftie,ou  rcbaftie& aug- 
mentée. AuCimetiered'jcellefutapportélecorpsdeiàincl: 
Richard,  que  les  ïuifs  auoient  crucifie  6c  misa  mort  à  Pon- 
toire,en  la  manière  dciruidicle:  comme  elcrit  frère  Roberc 
du  Mont,  moine  de  faindl  Remy  de  Rheims ,  en  Pappendice 
delà  Chronique  de  Sigibert.  Au  lieu  où  il  fut  inhumé,  il  y  a 
-vnegrandetombeeleuee  de  terre  d'enuiron  trois  pieds.  Ec 
lâfelontfaiclspluiicurs  miracles, comme  aiPeurc  le  fufdicl 
Rigord u s .  ibi  { inqtih )  ad honorcm  Donii-: i per pnccs  &  inter- 
'  €€jHonc77i  fancli  RichardimuUamirACuU -,  ipjo  Domino  opérante j 
fachi  fnijfe  audinimu^. 

RobertGuaguinMiniftre  gênerai  de  l'ordre  delà  fainde 
Trinité  delà  rédemption  des  captifs,  au  traictc  qu'ilacom- 
poféde  lapalFion  duditlàincIRich'ard  Martvrenl'an^^S. 

NNNnn 


§34  V  1  L  L  E    D  E    P  A  R  I  S,  - 

le  17.  des  Calendes  d'Oclobrefaicparticulierc  mention  des 
miracles  faids  à  fbnfcpulchretàroccalion  dequoy  les  An- 
gloisqui pourlorsauoient  vlurpé laFrancepararmes(  plus 
pieux  neantmoins£c  Catholiques  que  ceux  du  iourd'huy,ôc 
les nouueaux reformateurs)  firent  tant  d'eftat  de  ce  corps 
fainâ:  que  l'ayans  tire  du  fcpulchre  le  traniporterent  en 
Angleterre  par  dcuocion,&  ne  demeura  feulement  quels 
chefcnl'E'^liicdeS.InnoccncoùilfevGitencoresàprcfenc.  ! 
Telles  font  ces  paroles. 

CiZterum'vtgriiîia  pvmtatmn  quA  be^ttis  martyr  cUrm  ejl  fide 
noncareat,  mnlti  ■prMejfereextantj^tcflcs  yqiios  à  morbls  quibué 
âfjickbantur  fan£ii  Rich.tr di  imploratione  findtos  frijjc  acccfi- 
iftus .  Gram  etemmfcbre  velut  igni  .tfiuantes  ad  venerabiles  mar- 
tyris  reltqmuts  fefimabiint  y  pof^idaba)^t£  vinf^m/tbi ,  velaqnam 
mmifirari ,  qiLt  pars  aliqitaferetrij  vbi  fancvitm  ems  captif  m  diin 
Innocent Is  templo  rcpofititm  colitur ,  fuiffet  abluta.  ,^ucm  liquo- 
rem  ebibentes,  fepiclchro  mox  fè  infiernebant  yin  qmfueratbeatus 
npartyrhitmatus ,  Nec  van  a  fide  domum  inde  reuertcbantur  inco- 
lumes.  Eitts  miracidibenefîcittm  expertus  efi  Guillermus  Bojfete- 
rim.  Tarem  quo^gratiam  Margareta  M  ara  Sugietifilia  cognomt. 
Simili  prdterea  patrocinio  PhUippi  de  Muhes  'uxorfalutem  cft  con- 
fecuta .  Addunt  ad  hxc  teJlimoniA  non  madtcam  Jîr?nitAtemple- 
riff.  feniores  :  atque  imprima  lohannes  Regnauldus ,  lohannesdu 
Carfour^  &  Guerimis  loucny  perhibentes  qnam  plurimas  (  dum 
FrancoYHm principatum  armis  vftirparent)  Anglos^hocfebrium  ï 
jifluô'ContagioftiifJejreqtieHtervexatôSyrcfiitutof^^fanitati.  ,^u»  \ 
Jane  miracuïo  addtiBt  Angli,  heati  martyre corpm de  tumulo  effof-  '' 
fumy  in  Angliam  tranfiidcriént.  Spcrct  igitur  ^  necdnbitet  £grotH4y 
(^patrocintum  imploret  tam  beneftci  faluaîorls,  cuius  opemjibi  non  k 
negari  confdatyjî  confiantifde  beati  Richardi fuffragmm  effla- 
gitet. 

Au  portail  de  rEglife,qui  eft  à  main  droiâ:c,  à  coftc  d'icel- 
Ic,  l'on  void  les  figures  en  bofle  de  trois  Cheualierspaflans    b 
par  dedans  vn  bois,  octrois  morts  à  l'oppofite  auffi  dans  vn  .  I 
bois.  Lefquelsfitfaireôi  ériger  Monfieurlean  Duc  de  Ber-    " 
rVjCn  l'année  1408.  pourrornemcnc  de  ce  lieu:  auquel  ii 
voulut  eftre   enterré  après  fa  mort:  Ainfi  que  les  vers- 
fuyuants  le  tefmoignentjgrauezlelongdelacoirnichejq^ui 
fouflienclefditesfigures. 


LIVRE    TROISIESME  S}5 

En  Van  mil  quatre  cents  ô^  huiôft  1408, 

lea»  Duc  de  Berry  trefpuijjant 

En  toutes  'vertus  bien  tnjlruit. 

Et  Prince  en  FranccJIon/funty 

Far  humain  cours  lors  cognoiffant, 

£luil  conuient  toute  créature 

Atnjî  que  nature  confent 

Mffuriv:,  détendre  a  pourriture. 

Fit  tailler  icj/Jafepulture 

Des  trais  vifs  auj?i  des  trois  morts 

Et  de  fis  deniers  la  facture  y 

En  paya  par  iujles  accords 

Pour  mo'nflrer  que  tout  humain  corps 

Tant  aye  hiens  eu  grande  cité 

Ne  peut  euiter  les  difcords 

De  U  mortelle  aduerjité. 

Doncfpour  auoir  félicité 

Ayens  de  la  mort  fou uenir: 

Afn  qu'après  perplexité 

Fui  fions  aux  fam^s  deux  Paruenir, 

Fnons  peur  le  Frince  fufdity 

Et  enfumons  fon  intendit. 
Aux  quatre  coins  dudic  portail  fontpcintes  les  armes  de 
la  maifon  des  Ducs  de  Berry.  Plus  fous  vne  chacune  defdi- 
tesfigures,eft  attachée  dans  le  mur  vne  grande  pierre  rem- 
plie d'vn  nombre  de  vers  Fran<^ois.  Comme  li  lefdites figu- 
res parloient  cnremble,&:refpondoientrvn  àTautre.  Lef- 
qucls  i'obmets,  pour  n'ennuyer  klecleur. 

Toutefois  il  n'aefté  inhumé  en  eedit  portail  de  fainct  In- 
nocent rpource  que  depuis,  c'eft  a  fçaruoir  en  l'an  1415-.  il  fît     I4I5- 
baftirôc  conftruire  l'excellente  fàinte  Chapelle  deBourges; 
comme  les  lettresnumcraleç(  non  compris  le  D)  des  deux 
vers  qui  fuiuct,  &  (ont  eicrits  en  ledite  Chapelle,  le  dcnotct. 

Me  Dux  conftruxit  Bituricué  atque  dotauit: 

Et  Frdful  attendens^  annopr/ifente  facrauit. 
En  l'an  enfuiuantcebonDucaagëdequatre  vingts  neuf   141(3. 
ansjdeceda  lans hoirs  à  Paris  en  l'hoftel  de  Nèfle.  Où  ion 
corps  fut  embaumé,  mis  en  vo  cercueil,  &  porté  en  ladide 
Chapelle  de  Bourges. 

NNNnn  \\ 


$^6  V  I  L  L  E    D  E    P  A  îll  S, 

Voyezlliiftoirede Berry  ^compoTee  par  lean  Chaumeau 
linre  (î.chap.  y.  ôiliure  4.  en  la  fin  du  premier  chapitre,  page 
137.  .     .'.' 

En  l'an  144).  celle  Eglife  defaind  Innocent  a  cfté  rebi- 
ftiejaugmentcc&dediec  de  rechef,  auec  odroy  d'Indul- 
o-cnces,commc  il  Te  void  engrauc  dedans  la  muraille  d'icellc 
EgHCc  en  ces  termes. 
r44  y.  L\':,^i  de  grâce  144s.  le  tour  de  la  chaire  fa'mêi  Pierre  ApofirCy 
22.  durtioù  de  Feurier  yfut  confacree  &  de  die  e  cejle  petite  Eglife 
des pitncts  Innocents ^  &  l' Autel  de  la  chapelle  Nofire  Dame  en 
icelle  E^ltfe  :  par  très-  Reuerend  père  en  DicUy  Monfeigneur  Benys 
r dinar che  d"  Anttoche  Euefque  de  Paris ^qui  lors  ordona  &  établit 
la  folrnité  dé  ladite  confccration  oudcdicatio  eflre faite  ô'  file  nifee 
par  chacun  an  en  ce/le  preCente  Eglife  :  Et  donna  é"  octroya  perpé- 
tuellement a  toufioursy  a  tom  les  bien-faicîeurs  d' icelle ,  qui  audict 
tour  l' avifiteront ,&  par  les  o[laues  d' icelle  J'juici  tours  de  pardon . 

Simon  de  Perruche  neueu  du  Pape  Martin  quatriefme, 
Euefquc  74.  de  Chartres,  deccdaà  Paris  en  l'an  1297.  après 
auoir  efté  enuiton  17. ans  audit  fiegcA  tut  inhumé  au  chœur 
de  l'Eglife  des  fainds  Innocents  jfoubs  vne  tombe  qui  con- 
tient ces  mots. 

Cy  q-ijl  Noble  homme  M.  Simon  de  Perruche  de  bonne  mémoire , 

iadis  Eucfqne  de  Chartres  y  neueu  de  noft-re  Père  l  Apojlole  Martin: 

Quiacleu  céans ,  par  humilité  ^  fa  fepulture  entre  les  panures  ,  (^ 

trefpa(fa  l'an  de  grâce  i2py.  le  Lundy  d\iprcs  laTouffaincls .  Prte& 

Dieu  pour  luy. 

En  la  Chapelle  Noftre  Dame  (l'Autel  de  laquellefutbe- 
niil:  quanta,  ceux  de  TEgliie  des  Innocents)  il  y  a  vn  tom- 
beau de  bronze^eleué  de  terre  d'cnuiron  de  pied  6c  demy: 
furlequel  eflcoucheelâFeprefentationd'vnereligieuferqui 
tient  vnliureouuert.  Autour  duquel  eft  graué  ce  quif'ea- 
fuit  en  vieille  rithme. 

E.n  ce  lieu  gifl  fœiir  Aliz^la  BourgottCy 

A  fon  'viuant.  reclufe  tres-deuotCy 

Rendue  a  Dieu  femme  de  bonne  vie ^ 

En  cet  hofîel  voulut  efire  ajferuic: 

Ou  a  régné  humblement  long  temps j 

JE t  demeuré  bien  quarante  Jix  ans 

Enferuant  Dieu,  augmentée  en  renom. 


LIVRE    TROISIESME.  837 

Le  RoyLeuys  'vnz.iefme  de  ce  nom 
Conjîderant  ft  très  grand' parfecture 
A  fait  leuer  icy  fa  fepulture. 
Elle  trefpajfi  céans  en  fonfeiour 
Le  Dimanche  vingtnejifefme  iour 

Mois  de  luin ,  mil  quatre  cents  fixante  é'/tx  14.66, 

Le  Doux  lefus  la  mette  en  Paradis.  A?nen. 
Icelle  T'eftoic  rendue  à  rHofpical  fainde  Catherine  >  en 
laruëfàind  Denys,6:yauoicfaicraprofefrion.  Mais  le  de- 
(irluy  cilnatprisd'vne  vie  plus  eftroicle,  elJc  fut  enfermée 
audit  hofpiral  en  vne chambrcliaute  l'eipace  d'vn  an  durant 
pour  faire  elFay ,  fi  elle  pourroit  viure  reclufe.  Puis  l'an  reuo- 
îuellefetranrporta  au  Cimetière  des  faincls  Innocents  :ÔC 
fut  enfermée  en  vnpetitlogisquieiioitprochcdu  grand  du 
portail  de  lEglife  defdicls  Innocents  à  maindroidejonfe 
tient  à  preientlc  Vicaire  d'icclle  Eglife.  Et  pour  remarque 
fe  voit  encore  vn  treillis  en  vne  petite  feneftrequia  vcuedâs 
rEglife,par où  elleentendoitlaMeiïe&lereruicediLiin. 

En  la  Chapelle  de  faindMichel  dans  ladide  Eglife,  il  y  a 
deux  epitaphes  grauez  autour  d'vn  tombeau ,  qui  font 
tels. 

Cy  gif  noble  homme  Maifre  Gtàllaume  Sanguin  Efuier^  en 
fon  viuant  ^fhanfon  du  Roy  Charles  V I.  de  ce  nom ,  Confeiller 
'&  Maifre  d'Hofelde  Monfcigneurle  Duc  de  Bourgon'^ne  ^Vicom- 
te de  N  euf-Chafel , fils  aifrié  du  fieur  de  Sauré  d'Arrêts  y  de  M  af- 
filez., de  U  Mallemaifon  &  de  Bomont  en  Thirefche.  ,^ui  trefpa(fi 
le  Mcrcredy  14. iour  du  mois  de  Feurier ,  l'an  de  grâce  14.4.1.  D^et* 
ait  l ame  de  luy .   Amen. 

t  Cy  gtfl  noble  homme  le  an  Sanguin.^  i/cuiery  Seigneur  de  Beten- 
■€ûitrty  enfin  viuant  Confeiller  &  Maifre  de  la  Chambre  des  Com- 
ptes du  Roy  nofre  Sire.  ,^ui  trefpafa  le  js.  iour  du  mots  d  Aurily 
après  Pajèjues.^  l'an  de  grâce  141 J. 

Reliques  qui  font  e7%  l'Egli/e  des  Sainéfs  Innocents. 
La  ïambe  entiereen  chair  6c  en  os  d'vn  des  Innocents,oc- 
cispartierode:  laquelle  enuiron  d'vn  demy  pied  de  loi) g, 
eft  portée  fur  \qs  bras  d'vn  Ange. 

Lechef  de fainct Richard  Martyr,  duquelaeflc  parle  cy 
deuant.    Vneefpinede  la  Couronne  denoftreSeigneur. 

NNNnn  n\ 


Nicolas  V. 


FjS  VILLE    DE    PAR  IS, 

La  gcnciue  de  fainci:  Gacian,  premier  ArcKcuefque  de 

Tour.  Safcilreeftie  i8. Décembre. 
Vn  Incocent  tout  entier  en  chair  &  en  os,  cnuiron  d'vn 

pied  de  long ,  &:  enclos  d'vn  grand  cryftal  :  aux  deux  codez 

duquel  le  voyent  les  figures  de  faindCharlemagneôcfamd 

Louys.  Et  au  deuancd'euK  fonça  genoux  le  Roy  Louys  ii. 

ôc  Ton  efpoule.  Et  au  pied  dudid  reliquaire  iontplufieurs 

colles  d'vn  Innocent. 

Fv  fi  data  fi  de  deux  Mejfes  en  l'EgliJe  des  faines  InnocentSjPvne 
bdjfefar  tom  les  iâurs  de  ran ,  O"  l'autre  haute ,  auec  procepon 
aux  Vendredis  feulement  :  &  Indulgences  oclroyces  parle  Pape 
Nicolas  V .  aux  aftflans,  &  aufi  a  ceux  qm  vifiteronticellc 
tgltfe  les  premiers  iours  des  mots. 

NIcoIausEpifcopusferuusferuorum  DeivniuerfisChri. 
fti  fidelibus  prcxientes  liceras  Jnfpecluris,  falutem  ôC 
Apoftolicam  benediclionem.  Liccc  is  de  cuius  monere  ve- 
iiicôcc.  Cum  itaqueficucaccepimus  parrochialis  Ecclefia 
fandorum  Innocencium  PariL  adquam  ôcipfius  Eccleiiae 
Cimiterium  dileclusfiliusloannes  Bureau,  Theiaurarius  re- 
gniFranci.-efingularemgeritdeuocionisaffecTium.Ecinqua 
de  fuis  propriisfacultatibus&bonJsàDeoiibicoUatisvnâ 
Miflamfingulisdicbus  cuiuflibet  ebdomadx  fubmilTa,  hC 
aliamaîta, fingulis  fextis  feriis  cuiuflibet  ebdomadsEjCum 
proceflione  &  vifitatione  Cimicerij  prcxfati  decantandam 
vocibus,annis(îngulis,perpetuis  futuris  tcmporibus  inibi 
celebrandas,  fundauit  paricer&dorauit.  Ad  quas  copiofa 
Chrilliiid€lium&pra:lertimineelebi"arioneacprocclîîonc 
pr3edidis,confueuerit  multitudo  confluerc.  Nos  cupien- 
tes  vt  deuotio  ipfa  frequcntiusaugeat  ôcaugcatur ,  ac  Ecclc- 
iiaiprainruisfl:ru(fluns&2edificiisdecrntiusconrcruetur,ac 
fidèles  ipfi  deuotionis  caufa  eo  libcntius  confluant  adEc- 
clefiam  eandem,&:  ad  reparationcm,  &c.  Omnibus  vcrè 
penitentibus&confellîsqui  in  Calendis cuiuflibet  mcnfis, 
anno  quolibet, Ecclefiam  ipfam  deuote  viflcauerint,  ncc- 
nonMiffis  ac  proceilionehuiufmodi  interfuerint,  ôcadrc- 
parationem  &  conieruationem  prxdidas  porriexerint  ma-, 
nusadiutriccs,  viium4innum&  vnam  quadragenaindem- 


g: 


LIVRETIlOrSIESME.  839 

iun£liscispoeiiitentiis,mirericordicer  relaxaiULis  prarfenti- 
bus  perpcCLiis  &c.  Daciini  Romas  apud  fandum  Petrum 
annolncarnacionisdominica:  Miileiîino  quadrin2;ëcciimo     ^45^' 
quinquagehmopritnOjOflauQjCal.Febr.ponciâcatusnoilri 
annoquinco. 

Lettres  du  Cardinal  Légat  y  G.  de  Efloutenille  ^  conîenans 
fardons  pour  ceux  qui  vifiterent ,  ladite  Eglife 
es  fcfies  y  mentionnées. 
Villclmus  miieradonc  diiiina^&fandi  Martini  in  Mon- 
cibusracroianda:R.omana:  Eccleiix  prefbytcr  Cardi- 
nalisd;;  Eftouteuillavalgariter  nuncupatus,  in  regno  Fran- 
cise, fingulirqueGalliarump.romnc]js  Apofbolica:  TedisLe- 
gatus.  Vniucifîs  Clinfli  fidelibus  prxlences  liceras  infpe- 
âuris  faluiemin  Domino.  Spiendor  paterna:  glorix,  êcc. 
Cupiences  igicur  vt  parrochialisEcclefia  fandorum  Inno- 
ccnciuni  Parifius  (in  qua  quidein  Ecclelia  quxdam  MifTa 
inatutinalisadhonoremalcuTmiicreatoris&:beatifllma;vir- 
^inisaclànclorumlnnocentiumordinata  :ac  quxdam  no- 
^abilis  confratria  ereâ:a,pro  qua  fingulis  diebus  Veneris  vna 
*  Miiïa  folemnis  pro  defiinétis  celebrari  Tolica  efl:  j  quxMn 
Tuis  ftruduris  6c  œdifîciijj ,  necnon  libris,calicibus,paramen- 
lis&aliisornamencis,pro  diuinis  ofHciis  inibi  cclebrandis, 
Jeparationibus  &  reformacionibus  indigec  non  modicum 
.fumptuofiSjadquasfaciendas  ChriftifideliumfufFragiafunc 
plurimum  opporcuna,  congruis  frequentetur  honoribus, 
écc.  deomnipotentis  Deimiiericordia,âc  beacorum  Petri 
ccPauli  Apoftolorumeiusaudoricâte  confifî,  omnibus  6c 
ringulisvtriufquc fexus  fidelibus  vere pccnitcntibus  &  con- 
felTisquiin  fandorum  ïnnocentium  dedicacionc  Ecclefire 
pr£Efaca:,NatiuitatisDomini,CXmnium  fandorum,  com- 
memoratis  defundorum ,  fandi  Sacramenci,  Affumprionis 
beataeMaria:  virginis,6c  Pencecoftes  fLAiuitatibus,priEfa- 
tamEcclefiamdeuore  vificauermt,6c;ad  a;dîfieij  ftrudura- 
rum6cc.  manusporrexeriht  adiurrices  annuatim  :  fmguiis, 
videlicetfandorum  ïnnocentium,  acdedicationisEcclcfj^ 
pra:did«,vnumannum,&;  aliarum  feiUuitatum  pra^dida- 
rumdicbusjcentum  diesde  iniundiseis  pœnitentiisin  do- 
mino mifericorditer  relaxamus,  pr^e/entib.  perpctuo  dura- 


840  VILLE    DEPARIS, 

tuns.  In  quorum  oirnium  &:  iinglilararri  fidcm  àc  tcftimo- 
iiium  prxmiiibrum ,  has  noitras litceras  tien  ,ôc per  Secreta- 
riumnoitruminfralcripcura,fubl"cnbi,rigillique  noftriiuf- 
f^musappenrionecommuniri.  Datum  Parifiusannolncar- 
HJ^'  naiionisdominica:Millefimo  quadringentefimo  quinqua- 
gefimo  (ecundo,  die  vero  décima nona  menfisMaij  ^pomi- 
fîcaCLis  landifilmi  in  Chrifto  pacris  domini  nortrijclommi 
Nicolaidiuinaprouidenna  Papa:quind  anno  fcxco.  Sic  £- 
gnacum  lo.  de  Roqua. 

Indulgences  du  Pape  Sixte  F.  pour  ceuic  qui  vijïteront 
CFgUfe  des  fumets  Innocents  U  'veille  O"  iour 
de  leur  fejle. 
5ixte  V.  C  Ixtus  EpifcopusreruusreruorumDeivniuerfis  Chriftifi- 
^  delibuspra:Iences  licerasinrpeciunsialuccmôc  Apolloli- 
cambenediclionem.  Saluatoris  noftri  Iclu  Chrifli,  qui  ad 
huius  mundi intima, vtiiumanum gcnusmoiepcccacorum 
onuflum,a:cerno  patri  reconciliarec,defcendere,&:  carnem 
nollram  ex  vtero  virgineoaflumere,acpoi\  iiabicamfaluci- 
feram  interliomines  coDuerfationem,  nobilque  pcr  eum, 
ad  accernam  capefcendam  falutem,  datam  plenam  inflru- 
<5lionem,crucispatibuloafiigi,  &  mortem  temporalem  fu- 
biredignacuseft,  vices licetmimeriti  gercnces  m  terris,  ac 
deuota^confideracionisindaginepertcrutanteSj&intramc- 
tisnoftra^  arcana  reuolucntcs,quod  prxclarum  illud  fan- 
dorumInoocentiummarcyrium,ab  eis  pro  ipfo  faluatore 
noftroperpeiTum,  cœlcftêque  prxconium  ao  cifdem  non 
loquendo,  fed  moriendo  confelFum  , œterna  laude  ôc  medi- 
"  tationcab  omnibus  Chnfti  fidelibus  merito  debeat  vene- 
V  raridignum,quinpotiusdcbitumreputamusvcinhuiurmo. 
di  ianctorumiionoremdicatas  Ecclelias  6c  Cimiteriagra- 
tioiîsremiffionum&conGe/Tionummuneribus  decoremus; 
veilla  à  Chrifti  fidelibus  fcruentio  ri  deuocione  frequcnten- 
tur,Sc  tideles  ipii  per  piorum  operum  exercitium,  abolira 
fuorum  macula  dcii6lorum,diuincXgratiereddanturaptio- 
rcs.  Cupientes  igicur  vc  parrochialis  Eccleiia  eorundcni 
jfàndorum  Innocenrium  Panfien.&quod  vtaccepimusam- 
plum&  deuotr.m  cxiflit  Cimicerium  iplius  ad  qux  diledi 
iilij  Re(^or  6^  Ecicui  eiurdem  Ecciciix  tingulareingerunc 

deuotionis 


3) 
>3 
3} 


LIVRE    TROISIESME.  841 

deuotionisafFedum,congriiis  frequentecur  hononbus5&: 
Chrifti  fidèles  eo  lubcntius  ad  illa  deuotionis  caufa  con- 
fluant, quo  exinde  cœlcftis  dono    gratix  cognouerint  Te 
vberius  elle  refedos  :  de  omnipotentis  Dei  roilericordia ,  ôc 
beatorum  Pétri  àc  Pauli  Apoftolorum  cius  audoritate  con- 
fifi,  omnibus  &  fingulis  vtriufque  fexus  Chrifti  fidelibus  ve<. 
rèpœnitentibus&confe(Iîs,acfacracommunioncrefe(3:is, 
qui  Kcclcfiam  &  Cimitcrium  huiufmodi  à  primisvefpctis 
vrqueadoccafam  iblis  fcftiuitatibuseorundem  fàndorum 
ïnnocentium  dcuotè  vifitauerint,6c  inibi pias ad  Deum  pre-^ 
ces  pro  exaltationcfand^  matris  Eccleiise,h^rcrum  cxtirpa- 
tionc,&  principum  Chriftianorum  vnione ,  nccnon  Chnfti 
fïdeliuminibi  Icpultorumanimarum  falutè  deuotè  effude- 
rint;  Plenariam  omnium  peccatorum  fuorum  indulgen-     * 
tiani&remiiîionem  ApoftoIicaauAoritatetcnore  prcefen-      '* 
tium  mifcricordiccr  in  domino  conccdimus  pr^lèntibus 
pcrpetuis  futuris  tcmporibus  duraturis.  Volumus  autem 
quodfialiquaaliaindulgentia  vifitantibus  Ecclefîam  5c Ci- 
mitcrium huiufmodi  per  nos  conccfla  fit  pr^lentes litters 
nulliusfintroborisvelmomenti.  Datum  Romx  apud  fan-     '^^* 
dumPetrumann.lncaroationisdominic^Millefimoquin^ 
gentefimo  oduageflmo  quinto,  pridie  Cai.  lunij,  pontifica- 
tusnoflrianno  primo. 

Vifepr^efenteslitterXjpcrRcuercndumdominum  Parif. 
Epircopum,qui  orcjinauit  cafdem  publicari  per  ciuitatem 
&  diocefim  Par.  anno  Domini  millefkno fexcent.  fecundo, 
dieprimamenfîsDcecmb.  SiciignatumBaudoyn. 

Vnion  de  l'Eglifè  Farrochialc  des  faines  Jnnocentsauecle  chapi- 
.    tre  de  faincfe  Opportune j  faiBe  fouhs  le  Pape  Clément  VII, 
dont l' année  ejl  mcertaine^pourn'eftre  coîtee  cuprocez.  verbal: 
'   &  depuis  rompue  foubs  le  Pape  Calixte  3.  lan  de  nofire  Sei- 
gneur 14s  7- 

E  Pape  Clément  VII.  de  ce  nom,  à  la  requcfte  &  re- 
monftranccduCheuccier&  Qiapitre  de  l'Eglifè  fain- 
de  Opportune,  vnit, annexa  &  incorpora  perpétuellement 
àicellc  Eglife  de  fainde  Opportune,l'£gIile  parrochialc  àcs 
Ûindslnnocentsauec  tous  fesdroids&  appartenances  :tel- 

OOOoo 


L 


841  VILLE    DE    PARIS, 

leiiicnt  que  Laurens  de  Monger  lors  Curé  d'icelle  Eglife 
parrochiaIe,failàntceffion,venancàdccedcr,ou  en  quelque 
autre  manière  delaiflantladide  Egiife,  il  feroit  loidble  audit 
Cheuecier  6c  Chapitre  d'appréhender  &  retenir  la  corpo- 
relle pofTeflîon  de  lès  droits  (!ic  appartenances,  &:conuertir 
les fruiâ:s,renres&reuenus  d'icelle  en  leurvlàge&àl'vtili- 
tédeleur£gliib,rans  que  pour  ce  fut  requis  la  licence  du 
diocefain  &  de  tout  autre  :  Referué  toutefois  fur  lefdicts 
fruids, rentes 6c reuenus,  vnc  portion  congrue  pour  infti- 
tuer vnVicaireperpetuelenladiteEglifc  parrochialc ,dont 
ledit  Vicaire  peut  raifonnablement  f entretenir,  payer  les 
droidsEpifcopauXjôi  fournira  autres  charges  qu'il  auoit  à 
fupporccr.  Et  depuis  eftant  aduenu  la  refignation  dudid 
Laurens  de  Monger,  l'Abbé  du  monaftere  de  faint  Vincent 
de  Senlis  par  authorité  du  Pape  fit  audit  Laurent  vne  pen- 
fîon  annuelle  de  trois  cents  vingt  liures,laqucllcluy  feroit 
payée  tous  les  ans  par  ledid  Chapitre  6c  Cheuecier.  Et  au 
mefme  temps  Pierre  Euefquc  de  Paris ,  ftatua  6c  ordona  que 
en  ladidc  Eglife  parrochialc  il  y  auroit  vn  Vicaire  perpctuel 
qui  auroit  le  foin  des  âmes  desparroilîiens  d'icelle.  Pour  la  . 
iuftentation  duquel  ledit  Eueîque  affigna  cinquante  liures 
parifis de penfton annuelle, 6c  par  l'authoritc  ordinaire re- 
feruaàfoy  6càfesfucceireursEuefques  deParis,fur  les  fruits 
rentes  6c  reuenusfufdits, quatre  liures  de  femblableredc- 
uance  tous  les  ans.  Et  que  delà  en  auant  â  toufiours,  lapre- 
Tentation  dudit  Vicaire  appartiendroit  audit  Cheuecier  6c 
Chapitre,  6c  l'inllitution  à  l'Euefque  de  Paris.  De  laquelle 
vnion  6c  incorporation  les  Marguillers  6c  parroiffiens  fc  fen- 
tansfort  greuez 6c opp reliez,  6c  receuants  beaucoup  d'in- 
coramoditez  en  coniequence  d'icelle ,  à  la  requeftcde  Mai- 
ftre  Vidor  Textor  Vieaire,6cau{ïî  des  Marguillers  6c  parroif- 
lîens,le  Pape  Calixte  5.  rompit  6c caflaladide  vnion  6c  in- 
corporation  par  fa  bulle  donnée  à  Rome  l'an  de  l'Incarnatio 
dcnoflre  Seigneur  1457-  ^"^  Calendes  de  Septembre  le  3. 
an  de  fon  pontificat,  fit  pour  obferucr  toutes  les  formaUtes 
requifesen  telle  affaire,  p^ur  la  rendre  plus  valide  bc  ferme 
à l'aduenir ,  commit  6c  ordonna  iuges  CommifTaires  6c  exé- 
cuteurs en  cefte  partie ,  Reucréd  père  en  Dieu  lean  Euefque 
de  Bigorre,  Henry  Megret  Dodcuren  Décret,  Chanoine 


LIVRE    TROISIESME.  845 

de  Tournay  ,  ôc  lean  Moneti  Docleur  en  Théologie  Cha- 
noine de  Paris, qui  après  légitime  encjuefte  6c  formalitez 
obferuees, mirent  en  exécution  Jadide  Bullepar  leurfen- 
tencedefinitiue,qui  fut  promulguée  à  Paris  au  Collège  de 
Bayeux,  auquel  ledit  J  eau  Eueique  de  Bigorrc  refidoit  l'an 
de noflie  Seigneur  1457.  à  Ja  *  mode  Françoifeindidion     ^457' 
6.  le  2.5.  iourdumoisdeFcuricr,amricommcplusàplainefl  i^°^*i^o1"ne 
mentionne  au  procez  verbal  lur  ce  faid  6c  dreffé  par  Guil-cômcnçoit 
JaumeNicolay  ClercdePanS;6cMaiûreés  Arts,  &:  lean  de  ^_f""=<^  ^"'* 
Saind  Richar  Clerc  du  diocefe  d'Amiens  maiflre  es  Arcs   ^  ^^^  ' 
& Licentié  en droid Canon, fcribeduditprocez :  Notaires 
Apoftoliques&imperiauxdont  i'ay  colligc  ce  que  defliis. 
Au  basdelquelles lettres  deprocez verbal  pendct  troisfeels 
lur  cordons  de  fil  rouge:  fçauoir  Tvn  en  forme  ronde,qui  efl 
de  l'EueiquedeBigorre,  ôcdcux  en  l'orengc  ou  fucillede 
laurier,  qui  font  ceux  defdits  Arbitres,  Chanoines  deTour- 
nay&  Paris  rl'empraintc  dcfquels  fccls  eft  de  cire  rouge ôc 
ledos  de  cire  verte. 

Infiitatien  de  Jix  enfans  de  ch^ur  en  l'Eglife  Parrochialedes 
faines  Innocents  j  faille  far  Louy  s  'vnzieÇme  Roy 
de  France  j  en  l'an  147 'l-. 

LOuys  parla  graccdeDieuRoy  de  France,  Sqauoir  fai- 
fonsàtousprefcntsôcaduenir.  Qvie  nous  ay ans  en  mé- 
moire la  très-grande  &  fînguliere  deuotion  que  nous  âuons 
eu  de  tout  temps  6c auons  aux  fainds  Innocents,  ^  àrEglire 
fondée  pour  l'honneur  ôcreuerence  d'iceux  en  noftre  bon- 
ne ville  de  Pans, en  la  rue  iaind  Denys.  Coniîdcrant  auilî 
que  laconduidc  dcnos  faids  &  affaires  leidits  fainds  Inno- 
cents nous  ont  toufiours  imparty  leur  intercclîion  eir»€f4; 

Dieu  noftre  Créateur.  Et  tellement  que  par  leur  &  d'autres 
fainds &:faindcsdeparadis,&  finguherement  dclabenoi- 
fie  Vierge  Marie  meredeDieu noftrecreateur, nosroyau- 
mes  ^feigneuries  ont  eflé  6c font  grâces  à  Dieu  entretenus 
&  demeurez  en  leur  entier  foubb  nous  &:  en  noftre  obeilTan- 
ce,6cpareipecialnoftredide  bonne  ville  de  paris,  qui  eft  la 
ville  capitalle  de  noftrcdid  Royaume:  Defirans  en  reco- 
gnoillance  de  ce,  fonder  6c  ordonner  aucun  diuin  fcruic€. 

OOOoo  ij 


g44  VILLE     DE    PARIS, 

en  ladite  Eglife,  à  la  louange  de  noftredic  créateur  lefus- 
Chrift,  ôc  exaltation  de  la  foy  Catholique:  Reduifans  aulli 
à  mémoire,  que  par  noll:redic  benoiH  Créateur  ôc  Rédem- 
pteur de  tout  le  monde,  a  eftë  introduite  ôcinfti  tuée  iouan- 

Plal.u.  s.  geperfaicteenla  bouche  des  cnfans  Innocents,  félon  le  dict 
du  Pialniiile-.pour  ces  caufesÂ:  autres  très-grandes  &  deuo- 
tesconfidcrationsàcenous  mouuans,  Auons  fondé  créé, 
6c ordonne, créons  de  ordonnons  à  touliours  perpétuelle- 
ment par  ces  prefentes  a  noftre  intention  &:deuotion,{lx 
petits  enfans  de  cueur  en  ladite  Eghfedefditsfainds  Inno- 
cents de  Paris,  pour  d'orefnauant  chanter  ficdeferuir  en  la- 
dite Eglife,  comme  font  5c  Gntaccouftumë  défaire  lesen- 
fans  de  cueur  ellansésautres  Egliies  de  noftredite  bonne 
ville  de  Paris,  à  l'augmentation  dudit  diuin  feruice  Se  deuo- 
tion  d'icelle  Eglife.  Lefquels  enfans  de  cueur  les  Marre* 
gîiers  de  laFabrique  Scœuure  de  ladite  Eglife  &:  leurs  fuccef- 
leurs  en  icelle  Fabrique  ferôt  tenus  entretenir,  &  leur  pour- 
uoir  de veftements 6c maiftre fouffifant, pour  appredre l'arc 
de MufiqueôC autres  fciences  requifcs  au  feruice  diuin:  Se 
aufTi  leur  fournir  d'aubes  ôc  furpelis  en  la  manière  accouftu- 
mee.  Et  pour  laperpetuation  5c  entretenement  defdits  fix 
petits  enfans  de  cueur  en  icelle  Eglife.  Auons  aufdits  Mar-  ^ 
re<^liers  de  la  Fabrique  ôc  œuure  de  ladicle  Eglife  &  à  leurs 
fuccedeursMarregliers  en  icelle Eglife,Donné,tranfporté, 

.^  Iceué ôcaumofnë, donnons,  tranfportonsjleeuons  &  au- 

Am^nation       b  '  ■        r  ■ 

du  reucnu   moinons  de  noltre  certamc  Icience,  propre  aiouuement, 
poutfixen-  grâce  cfpccial ,  plaine  puiiFance  &  aixflorité  royal,  par  ces 
**EiiV"ïp- prefentes,  la  place  fur  la  voyerieenla  rue  de  la  *  Charrone-_ 
pciicaui»ur-rie,du  codé  du  Cimetière  de  ladite  Eglife,  entre  les  deux  •■ 
ahuyiafer-  pQj-jaux  d'iceluv  Cimetière,  OU  furcnt  faidisanciennemenc 

lonuenc.       i        _  -'  i         \  i  i  i 

pluheursau-vents,attacnezacrochets  contre  les  murs  du- 
dit Cimetière.  Dcfqueîs  au-vensn'y  aàprefentquequatre 
ou  fix  habitez.  Pour  en  icelle  place  faire  faire  par  lefdids 
Marrcgliers  aux defpens de  ladide Fabrique &: œuure , édi- 
fices delà  largeur  defdits  au-vens  feulement,  au  proufit  6c 
vtilité  de  ladide  Fabrique  6c  Eglife.  Et  voulons  que  lefdicls 
Marregliers&leurfdits  fucceifeurspuiirent tenir  ,pofrîdery 
ÔC  exploiter  Icfdicles  places  :  pour  en  iouyr  d'orefnauant 
paiflblement^perpetuelleraenc  5c  à  toufiours,  comme  ad- 


LIVRE    TROISIESME.  S^f 

morties  &  à  Dieu  6c  aux  fainds  Innocents  ôc  à  ladicle  Eo-Iife 
dédiées,  &Ierqaelles  nous auons  de  nofdides  grâces  &:  au- 
thorité  admorties  &:  admortifTons  par  ccsmelaicsprefen- 
tes.  Sanscequelefdics  Marregliers  qui  entretiendront  lef- 
dits  fîx  enfans  de  cueur ,  (elon  noilredite  fondation  6c  en- 
tention  ,  foienc  ne  puifFenc  ertre  contraints  à  les  vuider  ne 
mettre  hors  de  leurs  mains ,  ores  ne  pour  le  temps  aduenir, 
pour  qnelque  cas  que  ce  foit.Ne  pour  ce  payer  ànous  néant, 
n'autresaucune  finances  ou  indemnitez.  Laquelle  finance 
quelle qu'ellefoit, Nous auons  aufdits  gensd'Eglife donné 
6c  quitté,  donnons  6c  quittons  de  noilre plus  ample  grâce, 
pourconfideration  des  chofesdefTufdiclespar  ces  mefmes 
prefentcs.  Si  donnonsen  mandementparceldidesprelen- 
tes,  à  nos  amcz  6c  féaux  gens  de  nos  Comptes  6c  Threforiers 
au  PreuoftdeParisScà  tous  nos  autres  iufticiers  6c  officiers' 
ouà  leurs  Lieutenansprefens  6c aduenir  6c  chacun  d'eux  ,(î 
comme  à  luy  appartiendra.  Que  nos  prefens  fondation, 
ordonnancedetranfport,  aumolne,  donation  6c  admortif- 
fement  &:  tout  le  contenu  en  ces  prefentes,ils  en  treciennenc 
6c  gardent  ou  facent  entretenir  6c  garderde  point  en  point, 
6c  en  fouffrent  6c  lailFent  iouir  6c  vler  plainemcnt  6c  paifible- 
mentlefdits  Marregliers  6c  leursfufditsfuccefTeursJans  leur 
faire  ne fouffrireftre fait, mis  ne  donné  aucun  deflourbier 
ou  cmpefchement  au  contraire.  Et  par  rapportant  cefdites 
prefentesfigneesde  noftremain,ou  vidimus  d'icelles  faid 
ibubsfeel  Royal,6creeonoiirancefurcefouffirantpour  vne 
foistant  feulement.  Nous  voulons  noftre  Receueur  ordi- 
naire de  Paris  ,prefent  6cadueniren  eflre  6c  demeurer  quit- 
te ôc  defchargé  par  nofdits  gens  des  Comptes ,  fans  difficul- 
té. Nonobftant  quelconques  ordonnances,  mandements 
ou  defences  à  ce  contraires.  Et  afin  que  ce  foitchofe  ferme 
Scftable  àtoufiours,  Nous  auons  fait  mettre  nodre  feel  à 
cefdides  prefentes,  fauf  en  autres  chofes  noftre  droicl  6c 
i'autruy  en  toutes.  Donné  à  Paris  au  mois  de  Décembre, 
l'an  de  grâce  mil  quatre  cents  foixante  6c  quatorze,  6c  de     1474, 
noftre  règne  le  quatorziefme.  Ainfi  figné  Louys,  de  lur  le 
reply,parleRoy.  G.  Aurillot,feel!é  en  cire  vertCjfurlacs 
de  foy  e  verte  6c  rouge. 

L'alignement  des  places  iufdicles  fut  baillé  le  13.  iour  du 

O  O  O  o  o  iij 


84^  VILLE    DE    PAR  IS,  ' 

mois  delanuier  I  474.  par  Florent  Beluet  maçon  gênerai, 
maiftredesœuiires  de  maçonnerie  du  Roy  noftre  Sirc,6c 
Oliuier  Marchant,  charpentier  gênerai,  maiftre  des  œuures 
de  charpenterie,  comme  il  appert  par  leurs  lettres  faideslc 
iour&an  quedefTus. 

Lefdides  lettres  furent  vérifiées  &  entérinées  à  la  Cham- 

bredes  Compteslc25.  iour  de  Feurier  1474. {ignéle Blanc, 

Et  déplus ontellë  confirmées  &  ratifiées  parleRoy  Louys 

ijii.      douzieime  ,au  mois  de  Décembre, Tan  de  grâce  1511.  par 

153^.     le  Roy  François premicr,aumois  deluillec  l'an  1537.  par  le 

1552.     Roy  Henry  deuxierme,aumois  de  Feurier  1551.  par  le  Roy 

Charles  neufiefme  au  mois  d' Aoufli57i,  êcpar  le  Roy  Hen- 

1583.      ry  troifiefme  au  mois  d'Aoufl  1585. 


De  l'ancienne  Chamelle  de  S.  George  s  ^depuis  Abbaye  de  SMagloire 
(^  maintenant  Frioré  des  files  Pénitentes. 

C"^  Efte  Chapelle  a  eftë  baflie  en  faueur  &  pour  la  commo- 
j  dite  des  Religieux  de  famd  Magloire ,  dés  le  tcps  qu'ils 
furent  introduits  à  Paris,  de  laquelle  eft  fait  mention  au 
priuilege  des  Roys,  Lothaireôc  Louys  cinquiefmc,auquel 
font  CCS  mots  exprès. 

Item  a  lu  res  qux  frius  àatjt  funt,  Vn  de  prier  efi  Cape  lia  in 
fuhurbio  Parijiaco  haudprocula  mœntbus  ,in  honore  S.  Maglorif 
dicata,  cum  terra  inibi  adiacente  jin  qua  ipfirum  feptiltura  efi 
Monachorum. 

N ûta  fepulturam  Maglorianôrum  extra  vrbem  fuijjè. 

L'an  mil  1117.  MonlëigneurHenry  de  Lorainc,fitrepa- 
rerladitcChapelle:&{îpour^entreteniryaumo/havnprcf- 
foir  &:  vn  arpent  de  vigne  fis  à  Charronne,  &  deux  arpens  de 
terre,au  Heudit  Millepas. 

En  l'an  1138.  les  Religieux  de  faind  Magloire  quittèrent 
le  lieu  defaincl  Barthélémy, pour  cftre  trop  angulle&pres 
du  Palais,  &:  vindrentdemcurcr  en  ladite  Chapelle  de  laint 
George  h  ors  la  ville,ioignant  leur  ancien  Cimetière. 

AumermelJcududit  laind  George  eftoit  iadis  la  iuflice 
patibulaire  de  Paris, comme  l'on  prerume,à  ce  qu'enuiron 
l'an  152J.  rAbbc&lesReJigieuxdeiainâ: Magloire, qui  17 


LIVRE    TROISIESME:  847 

tenoienc,  en  fai/àu  t  baftir  dans  les  iardnis  autour  de  l'Eglile, 
fecrouuercnt  fous  terre  plufieurs  ofTements  de  corps  morrs, 
auec  des  chaifnes  de  fer,  ôc  potences  à  gibet.  Et  depuis  en 
l'an  1549.  on  en  trouuaencores,  en  tailant  les  fondements 
dVncmaifonquiiointladite  Egnfe. 

Celieuatoufiours  depuis  porté  le  nom  d'Abbaye  de  S. 
Magloire,iufques  en  l'an  1572.  qu'ayant  contraint  Icfdicls 
Religieux  de  quitter  ladide  Chapelle  de  faint  GeorgesJ'on 
y  logea  les  filles  Pénitentes ,  où  elles  font  encorcs  à  prefenr, 
l'origine  defquellesefl  telle  commeilf'enfuit. 

En  l'an  145)2.  plufîeurs  femmes  ou  filles  impudiques,  fe 
conueitirent  à  faire  pénitence,  aux  prédications  de  F.Iean 
TifTcrrand,  dcuot  Religieux  de  l'ordre  faind  François.  Ec 
n'attendans  qu'vn  monaftere  pour  fy  reclure  &  effectuer 
leur  fainclpropoSjLouys  Duc  d'Orléans  ffelonquetefmoi- 
gneCorrozetenfesantiquitez  de  Paris)  leur  donnafonho-  • 
ftel  d'Orléans  près fainclEurtachejpour  le conuertir  en  mo- 
naftere  de  filles  Pénitentes.  A  quoy  il  ne  faut  point  doubter 
queleRoyCharlesS.n'aitcooperéjtantàreftenduëdulieu, 
qu'âlaconftrucliondesbaftimentsôcreuenu  pour  le  viure 
des  Religieufes:  puis  qu'aux  ftatuts  qui  leurs  ont  efl:e  pre- 
fcrits  en  l'an  1497.  parMelïircIean  Simon,  cinquieCme  de 
ce  nom,  6c  loi.  Eucfque  de  Paris, il  eft  appelle  fondateur,6c 
lelieu  nommé  d'ancienneté  iHofielde  Boc/^ame^  dcuànt  que 
lcditDucyeutpartouportion,commeil  eftàconicdurcr. 
Pariceuxftâtuts  elles  font  conftituees  fous  la  Reigle  faindt 
Augu{lln,ôcfubiectesimmediatementàr£uerque  de  Paris: 
comme  au  (li  leur  lieu  eften  fa  iuftice ,  cenfiue  èc  feigneurie. 
Eteftà  noter  que  quandlesfufdidsftatutsfurentfaits, elles 
cftoicnc  dcfia  110.  Religieufes  congregees.  le  n'ofe  dire, 
toutes  pénitentes  ou  repenties.  Car  il  y  en  pouuoit  auoir 
d'intrufes  contre  leur  volonté ,  à  l'inftance  de  leurs  parents, 
par  ordonnance  de  iuftice  ;  vtmaciiUmim^iidicitid^œnïtentia. 
delerent  ^  dcfinerentg^  tandem  gcnm  ftmm  deturpare.  Cela  eft 
conforme  au  droid  ciuil.  Lequel  ordonne  quVnc  femme 
adultère foitretrufc  en  vnmonaftcrede  filles  Obfcruacines 
de  leur  eftat.  Exconftitutionein  Authenticis,  NouelUij^.cdp.  /. 
EtaudroidCanon,qui  veut  pareillement  que  lesPreftres 
Diacres  ôc autres  Ecciefiaftiques  fornicateurs  foient  mis  en 


I 


?48  VILLE    DE    PARIS, 

quelque  raaifon  de  religion  d'hommes  bien  reformez.  17.  q. 
6.  De  Idpjis,  A  la  charge  de  leur  aider  de  leur  reuenu  i^fj^ftf 
ntidentur^  /ocù^  in  quihus  datif aerint  ,Jint  onerofi.  C'eft  le  texte 

^  defaind  Grégoire,  liure premier  de  ronRegiO;re,Epift.  42. 

AuiTi  la  Cour  de  parlement  ne  condamne  vne  fille  qui  f'eft 
abandonnée,  à  la  claullrale  pri{on,iàns  luy  taxer  penfion 
pourionviure&veftements.  Laquelle  les  parensouautres 
quionc  pourfuiui  i'emprironnemcntdoiuentfournir.  Vro. 

^ràmo\1'  ^op^ ^•^^^^ ^'  ^^ ^^'difictfs  lufimUni^  Orationeprim/i ,  efcrit  que 
ce  deuot  Scpieux  Émpereur,conuertità  Conftantinople  des 
maifons  Royales  en  vn  monaftere,  pour  y  retirer  les  filles 
pénitentes  de  leur  proftitution  ;  &  que  les  Roys  qui  ont  efté 
depuis, y  ont  fait  de  grands  biens.  Etfaudroit  faire  le  fcm- 
blableaumonaftcredespenitentes  de  Paris,  fi  l'on  vouloit 
receuoir  toutes  celles  quife  preicnteroient  fans  argent  ny 
penfion  annuelle.  Vray  efi:  qu'en  l'an  1550.  leurreuenua 
eflë  augmenrë,maisaufii,illeuraefl:e  défendu  déplus fortir 
tant  pour  la  quelle  que  pour  autre  chofe  quelconque.  Ce 
qu'en  deux  mots,  dit  l'autheur  de  l'Appendice  à  la  Chroni- 
que de  Cari  on.  Hoc  anno  fœnitentes  peccatrices  aptid  Pariftos 
Ab  Re^e  redditihus  ati^£ ,  &  ar6iiore  cuftodia  inclufi  fuere. 

Lefdicles  Religieufes  ont  demeuré  en  ce  premier  raona- 
ftcre  l'efpaee  de  quatre  vingts  ans ,  c'eft  à  fçauoir  iufques  au- 
ditani572.  quelaRoyncmere,  veufueduRoy  Henry  2. l'en 
empara,  &  transfera  lefdites  Religieufes  en  la  Chapelle  faint 
GeorgesruëfaindDenys,qucpofledoientles  Religieux  de 
(àindMagloire,  qui  furent  transferez  à  l'Hofpital  de  faincS; 
Jacques  du  Haulc-pas  où  ils  font  à  prefent.  Et  quant  au  pre- 
mier monaflere  des  filles  Pcnitëtes,  la  Royne  mère  y  fit  faire 
des  nouueaux  baftimcnts  propres  à  fonvfage,&enfemblc 
rebafiiir  la  Chapelle,àraifon  dequoy  ce  lieu  fut  depuis  nom- 
mé L'HoJîelde  la  Royne  j  commeiieftencoresàprcfenc. 

Fondation  de  lEgliJe  Succurfcile  de  S.  Leu&S.  Gilles, 
en  la  grande  rue  fain^  Denys, 

PAr  vn  accord  faid  en  l'an  1235.  entre  les  Abbé  &  Con- 
uentdc l'Abbaye faind  Magloire  (qui  eftoit  pour  lors 
oùfont à prcfenclesfiUes Pénitentes )d'vne  part,  ôilePrc- 

ftre 


LIVRE    TROISIESME.  84? 

{IrçouRedeurderEgUreparrochialederainâ:  Bcrthelemy 
en  la  Cicc  d'autre parr^iefditsde  fainâ:  Magloirc  pcrniirenc 
audit  Rcâ:eur&: aux parroiffiens  qui  eRoictaudclàdupont, 
(lefquelspourcerubietne  pouuoient  auoiradminiftration 
des  laindsSacrcmens,  n'y  afllfter  au  diuin  feruice  quand  la 
porte  de  la  cité  eiloit  fermée)  deconflruire  vnc  Ci.apelle 
ou EglifeSucçurfaiedansdeuxansen laterredeS  Magioire, 
de  huict  coifes  de  large,  fur  dixhuicl  toifes  de  long,  aucc 
deux  cloches  feulementdu  poix  de  deux  cents  liuresciiacu- 
ne,  dillant  ledit  lieu  delà  cioflure  delà  nouuelle  Abbayede 
iaind  Magioire  de  (ix  toiles.  De  laquelle  la  collation  ff'ii 
aduient  qu'elle  (bit  diflraicle  de  l'Eglife  faindl  Bertbelemy) 
apparticndraârAbbc  6c  Conuent  de  fainct  Magloirc. 

Cefte  Chapelle  eft  l'Eglife  de  faind  Leu  &:lainâ:  Gilles; 
Ainlî  nommée, pource  qu'audit  faind  Magioire  il  y  auoic 
vne  Chapelle  dcdiee  en  leurs  noms  à  coAc  droicl:  du  cueur 
en  entrant,  où  les  bourgeois  &  circonuoiiinsfe  voyants  tant 
efloignez  de  leur  Eghlè  parrochiale,  par  la  permilîion  de 
l'Abbé  6c  Religieux  à  leurs  defpens ,  &:  tour  à  tour  faifoienc 
célébrer  Meire,^  le  diuin  feruice.  Ce  qui  incommodoit^c 
moleftoitforcles  Religieux.  A  raifondequoy  facilement  ils 
confentirent  que  l'Autel  de  fainâ;  Leut-c  faind Gilles, fut 
transféré  en  la  nouuelle  Chapelle ,  qui  encoresauiourd'huy 
en  retient  le  nom:  &:efl  ynleàlaCuredefainclBerthelemy, 
première  habitation  des  Maglorians. 

Tels  on:  eflé  les  commencements  del'EgHfe  Succurfalc 
de  fainc^  Leu  6cfain£l  Gilles, laquelle  en  cetan  i^ii.eftpref- 
queaugmcnreedcmoitiee, au  moyen  du  nouueau  baftimct 
dont  furent  po(ez  les  fondements  au  commencement  de 
l'an  1611.  Lequel  Icra  com.me  l'on  efpere ,  en  peu  de  temps 
paracheué,nioycnnantles  chantez  ôc  aumofnes  des  gens  de 
bien,n'y  ayant  plus  que  les  voûtes  à  faire. 


Du  Frurê  Conuentutl  de  fainCi  Martin  des  Cha?9!ps,  cr  des 
Eglijes  qui  en  dépendent, 

T   E  Roy  Henry  premier  en  l'an  I  056.  commerça  àfaire     1056. 
-*-^rebaflir l'Eglife ccMonaftere  de  S.  Martin  des  Champs, 

PPPpp 


8)-o  VILLE    DE    PARIS, 

pour  lors  près  Paris,  ôc  maintenant  enclos  en  ladicte  ville. 
Comme cefmoic:rnent  GailiaumedeNansiiscnraChrono- 
graphie, & Gaguin  liurc  5. 

10^0.  Enl'aniO'^o  iiidiclion  ij.illeurdonnafon  priuilege:  ou 
font  ces  mots,  yînte  Pariftacjivrh^ portam  in  honore  conf efforts 
Chrifii  Martini  Ahbat'ui  fmjjc  dignofèehatur:  qna  tyranmca  rabie 
(  tiHiïfinonfucnt  )  ommno  dcletam  ab  mtegro  KmpLiorem  refiitm. 
CdnoniCQs  rcgaUri  conncrflitmie  ibidem  DeofcimuLmtes  ^ttituU- 
m.  Et  après  le  dénombrement  des  terres ,  bénéfices  2c  (ei- 
f^neuries, qu'il  leurdône  pour  leur  viure;iladiourte.C^;f^;^/Vf 
ctiam  hnncpotcjliitern  Ihibeant^vt  Abbate  obeunte^  afjenfufraîrum^ 
kûnitefiimoynj  'virtim ^  nemine  perturbante  refiitu.int.  En  quoy 
appert,  que  deuant  la  fondation  du  Roy  Henry  premières. 
Martin  des  Champs  eftoit  Abbaye.  Mais  icellc  ayant  eftë  de 
lono- temps  du  tout  ruinee,lcfuldit  Roy  lafitreedifier ,  &  y 
mit  vn  Abbé  2c  des  Chanoines  réguliers  de  l'ordre  fainci: 
Auguftin. 

lofy.  L'an  1067.  le  Roy  Philippespremier, fils  dufardid  Hen- 
ry prenùer,fïtparacheuer  le  Monafteredefaincl  Martin  ,&: 
dédier  l'Eglifc.  Confirma  les  donnations  de  Ton  defFuncT: 
père  :  &:  y  adioufta  l'Abbaye  de  fainci  Simphorian  6c  de  faine 
Sanfom  d'Orléans. 
LemefmeRoy  enl'an  1079.  Scdefon  regnele  19.  donna 

"^079'  l'Abbaye  de  faint  Martin  dcsChampsàrAbbayedc  Cluny, 
quereo-ilToit  pour  lors  faind  Hugues ,  premier  de  ce  nom. 
Lequel  en  cxpulfa  les  Chanoines  réguliers  de  l'ordre  faind 
Auf^uftin  mal  viuans,  6c  V  introduit  des  religieux  de fon  or- 
dre, foubs  la  charge  d'vn  Prieur.  Et  depuis  ce  temps  là, fainci 
Martin  des  champs  a  defillé  à  eftre  Abbaye, ains  feulement 
Priorc,fubiect  à  la  collation  del'Abbë  de  Cluny. 

Deuant  l'introduclion  de  ceux  de  Cluny,  les  Martinians 
auoientgrande  amitié  6c  focictc  fraternelle  auec  lesCha- 
noines  de  famcte  Geneuiefue,  comme  eftans  d'vn  melme 
ordre.  Tellement  que  décédant  va  Religieux  de  Tvn  des 
deux  Monafteres,en  l'autre  Monadere  on  dilbit  pourluy 
vn  •Mefîeconiîentuc.lle  de  Requiem,  &:  chacun  preilre  luy 
deuoitvneMclTeb-ifTe.  Celle  mutuelle  6c  réciproque ch.i- 
riré  felt  obferuee  longuement ,  mefmes  depuis  le  luldicl 
changement  d'ordre, &;  l'a  confirmée  Reuerend  perc  en 


LIVRE    TROISIESME.  Sjt 

Dieu  Ican  premier  de  ce  nom,  &  Abbé  cinquicrmedefain- 
cT:eGeneuiefue,6ctoutleConuencduditlieu,en  ranii95.       1105 
^   LeiciitsMarciniansoncefteauffi  maintenus  enpofleliion 
d'vne  prébende  à  iainde  Geneuicfue, par  les  Papes  Lucius 
i.l'an  premier  de  ion  liege,  6^  del'Incarnation  1 144.  Se  par 
ion  f ucctlleur  Eugène  troiiîerme,  crois  ans  après,  c'efl  à  Iça- 
uoir  en  Tan  11 47.  Le  grosdecefteprebcndeeftoïc  aiTignc 
lljrlereuenudcNancerre.  Mais  du  temps  de  Robert  fixieC 
me  Prieur  delàinct  Martin, iileuraeflcconflituéfurlesdix- 
lîies  d'Anet.  Leiquelles  Meilleurs  de  iainde  Geneuicfuc  tc- 
noientcn  gage  èc  hypothèque  de  Guillaume,  fleur  dudicb 
Anet.  A  condition  queiivcnoit  à  les  redimer,lcfdids  de 
fainûcGeneuiefueieroient  tenus  de  leur  bailler  cent  qua- 
rante liuresparifis,  pour  eflre  conucrtis  en  fonds  de  terre. 
Ce  que  ie  ne  doutepointauoireftcaccomply  :  carceuxdp 
•Tainâ  Martin  n'ont  plus  de  prébende  à  iàincle  Geneuicfuc. 
Mais  ils  ont  vneautreprebende  en  l'Egliiè  Collégiale  2c 
anciennement  régulière,  de  Noftre  Dame  d'Eftampes.  La-, 
quelle  Albert  Chanoine  2c  Chantre  de  ladidle  Egliie ,  remit 
en  faueurd'iceux,  entre  les  mains  de  fon  Abbé  Henry,  fils 
deLouysleGroSj&frcrede  Louys  le  leune  RoysdeFran' 
ce.  Etàl'inflant  il  la  conféra  au  Vénérable  père  Thibault, 
Prieur  de  faincl  Martin  des  Champs.  Lequel  l'accepta  au 
nom  du  Conuentpourcn  iouyràperpetuite.  Où  vous  no- 
terez la  formeanciennc  de  ccdder,reilgner&  conférer,  qui     ,j 
CÛoit  de  bailler  le  liure  &  du  painàceluy  quiacccptoitia     ,, 
refignation  ou  collation  :  denorâtpar  leliure,leferuice qu'il 
deuoitfaireàlEglife:  &  par  le  pain  ,1a  rétribution  tempo-     ^^ 
relie.  Alhcrtm  { inquit  ijlc  H enncus  Ahba^  )  fuam  jirxbendam  in 
tnanihus  masser ^anetn  ér  Itbrum  reddtdit.  Et  ego  confequenter 
Jtmiliter fer  fanem  ô'  lihrum  in  manihns  Venerabilis  Theobaldi 
friori^  de  Camps  lam  fepofui^ç^pertlh/m  ecclejîxanprxerut m 
•perpeîuHtn  pojhdtndam  contradtdi.  Il  leur  donna  encore  plu- 
sieurs autres  biens  meubles  &immeubles.   En  recognoif^ 
fancedefquelsles  Martinians  l'obligèrent  de  luy  bailler  fa 
vie  durant  neuf  liures  parifis  par  chacun  an  au  iour  faincl 
Remy.  Et  àlafaincl  Martin  d'hyuervnphilon  de  peaux  d'à-  Nodurna 
gneaux,ôcdesnoâ:urnaIes,quifont  bottcsdoublecsdeblâ-  poneràMa 
<:hcf,tellesq.uelespûrtoient  à  matines  Xts  moinesdcfain^tiines- 

PPPpp  ij 


es  a 


8^1  VIL  LE     DE    P  A  RIS, 

..«,  Martin.  La  Cour  de  Parlement  enlarrel^  donné  l'an  1377. 
auproutit  du  Contient  de  faind  Germain  des  Prez,  contre 
leChambrierdaditlicn,lesappeilei?i7//é'j'/i7//r^fj-,6^1econ- 
damne  d'en  bailler  .1  chacun  Religieux  vne  paire  tous  les  ans 
au  jour  de  laToullainds.  Le  Reuerend  père  Pierre  du  Mas 
Abbé  du  Chefaubenoiften  Bcrry ,  6c  initiateur  de  la  Con- 
o;rec^ation  reformée  Tous  vn  mefme  nom ,  en  (on  Declara- 
toirerurlaReiglefain(5tBcnoii't;chap.5j.  ordonnequc cha- 
cun frcre  aye  vn  pliiron  de  peaux  blâches  d'aigneaux,6c  non 
de  beftes  iauuages:  ôc  des  bottes  decuir  doublcesdeblan- 
chetïTibefoin  eiljpourchaHcrle  froid.  Le  Seigneur  Baron 
de  Larré  en  Normandie  reçoit  tous  les  ans  au  iour  fainA 
Martin  d'hyuer  des  pareilles  bottes  des  Religieux  Abbé  6c 
Conuent  de  faind  Martin  de  Sees;  pour  leur  auoirceddë  le 
patronage  6c  droid  de  dixmes  des  Eglifes  de  Larrcy,  Scmail- 
ley,  Se  Congé.  Plus  il  leur  donnale  Manoir  &:  bois  de  haute 
fultaye  de  Mâinigault,en  Latin  Manertum  Gdterij. 

Au  paysd'Arihoisilyavn  Prioré  nommé  faincl  Martin 
dupas,L^ï/i/2^  de  Pajfu^  lequel  eftant  contentieux  entre  les 
Doven  &  Chapitre  de  (aind  Martin  deTours  ,dVneparc, 
&lesPrieur5£  Conuentde  faind  Martin  des  Champsà  Pa- 
ns de  l'autre,  eft  fur  ce  inreruenu  arreft,  tel  qu'il  T'enfuir, 

EfitrelesThreforier  ^  Doyen  y  &  Chapitre  de  l' Eglife  CollegUle 
de fiiinci Miirîin deTours d^'vne p.irt^&  les  rneur  ér  Contient dt 
fâin^  Martin  des  champs  défendeurs  a  autre ^  dict  a.  efté\  ^.^ue  U 
Co-ur  condamne  les  défendeurs  à  rendre  &  payer  par  chacun  an  a» 
mois  de  Mars  aux  de  mande  U7's  en  la  ville  de  Tours ,  auxcoujls  & 
XrJenfi."**  dcfpens  d^lceux  dcfndeurs  ,la  fommc  de  trois  marcs  £  argent  pur 
fiu poids  de  Troye ,  d\tnnuelle  o^ perpétuelle  rente ,  &  a  continuer 
icelle  rente  d'orefnauant:  &  aujsi  es  arrérages  efcheus  d'icelle  depuis 
l'an  14-17.  iufquesaprefent.  Sauf  fur  iceux  arrérages  la  modéra- 
tion de  la  Cour.  Tour  laquelle  f  are  plus  feurement  y  les  parties 
hinc  \nàc  ^  pourront  faire  njn  bref  intendit ,  touchant  leurs  fiicf  s 
de  leurs  pertes^  charges  y  valloird^non  vallotry  alléguées  d'une  part 
^d'autre  y  quelles  bailleront  chacune  de  fon  cofé,  faire  examiner 
tant  de  tefmoms  que  bon  leurfemblera  :  &  ce  faicl  la  Cour  leur  fera, 
droicl.  Et  cependant  (y par  manière  de  prouifton  lefdicîs  defen^ 
deurs  payeront  aufdtts  demandeurs  fur  (^  en  déduction  defdi^îs 
arrérages  Ltfomme  de  deux  marcs  d'argent. Et  f  condamnons  iccu^ 


LIVRE    T  R  O  r  S  I  E  S  M  E.  ^855 

défendeurs  es  defpens  de  cefie  caufe  :  U  taxation  referueefardemrs 
elle,  Vrenoncé  le  dernier  tour  d  Aoufl  1437 .  ^yA 

Ce  monaftere  de  faind  Martin  des  Champs cfl: encore 
fermé  de  hautes  murailles  garnies  de  tourelles  que  fit  faire 
Hugues  4.  Prieur  de  leans depuis  l'incroduclion  des  Reli- 
gieux de  Ciuny.  Maison  nepeutrpecifierle temps, pource 
que  fa.  tombe  2c  celles  de  les  predecelleurs  &  iucceiTeurs 
Prieurs  ont  eflé  indifcrettemeuc  rompues  ôcbrilees^quanc 
on  fîtrcpauer  l'Eglifc  tout  a  neuf. 

Le  grand  portail  contiguàlaruëfàind  Martin, fut  bafti 
denouuclcn  l'an  1575.  fous  le  regnede  Henry  ^.  au  lieu  de 
•Fancicn  qui  futdemolijpour  donner  placeài'accroiiTemcut 
de  l'Eglile  iàind  Nicolas. 

Aux  deux  coftez  d'iceluy  portail,  on  voie  deux  fbatues  de 
RoySjfous  lefquels  ces  efcrits  6c  dattes  font  grauez. 

M    L    X. 
Henricus  pofuit  primf^s  ^primtifg^  Phjlippta 
Auxitj  Sexte  probas  qucts  Lodoice  domos, 

MVd.    lxxv. 

Dum  reJîcitViaUr,  Biturix  prxfulg^priorg^ 
Tertius  Henricus  Gallica  Sceptra  tenet. 
Entre  ces  deux  ftatuesôc  au  milieu  dudit  portail,  les  vers 
fuiuans  font  grauez-fur  vne  table  de  marbre.  <  v.i  iij  jioiitj  lup 
Kcfiituit  Jkcri  h.tc  Amelotitis  atria  templi,     ■  -  r  . . .  .  .    . .  .^    i 

In  quo  Martini  longofiat  gloriA  fxclo^ 
Rurfus  lacohus  facra  virDochrinArtey. 
'    HJceadem  inllMiransddisrenounmt honores. \    '  '>ii  ,1  . 
Sur  la  portepar  laquelle  on  fort  du  chœur  pour  entrer  darts 
le  cloiftre ,  on  voit  les  effigies  de  trais  Roy s,i3c  lesefcrits  fui- 
uantsaudefTus.  A     «:^-: 

HENRICVS   PRIMVS. 
-  Inclita.  Martinoxonftruxih^cmœniadiuo. 
I)    ;..;^     ,  ;     11     PHILIPPVS    PRIMVS. 
Ctkniaco  acciuiMonachos  cenfu  efuocfue  iitui. 

LVDOVICVS    SEXTVS. 
jyonA  ego  maîoYum  collata^^  titra  prohaui. 
\     En  l'vne  des  Chapelles  d'autour  le  chœur  de  ladite  Eghfe 
^de  fain£tMa'rtin  dite  des  Champs,  on  voit  vn  tombeau  fur 
lequel  deux  (latues font  eftcnduesjdoncrl'vnercprcfcnce  le 

PPPpp  iij 


8y4  VILLE    D  E    PARIS, 

naturel  d'vn  Prerident,& l'autre  celuy  d'vnc  Damc,coëf- 

fee  à  l'âiitique,  aucc  cet  Epitaphe. 

Cy  dejjous  repofcni  les  cc^rps ae nobles perfennes  Mef ire  Phtlip- 
pes  Seigneur  de  MoruiUier^  cUry  &  Charemon ,  ConJeiUcrdH  Roy 
nojire  Sire  y  &  premier  Prcfident  enfon  TarletKent:  Et  Madame 
Jeanne  du  Drac,/afewfne.  Et  trejhyfa  Icd'icl  Prefident  le  2j.  tour 
de  îmllet  glande  grâce  14SS.  &  ladite  le  anne  l  ani  437 , 

Pourpliisamplementcognojftrelespriuilegcs,  tiltres,en. 
feiG:neniens,6c  autres  choies  notables  de  ce  Priorë  Con- 
uentuel  de  faind  Martin  des  Champs,  voyez  le  liure  intitulé 
Mnrttniana^\vc\^\.'v[i\i2LVzi\'s>  en  l'an  1606.  par  Nicolas  du 
Fofîé, demeurant  en  la  rue  faind  lacques,  àTenfeignedu 
Va  fe  d'Or. 

Bc  PEglife  Parrochtale  de  S.  Nicolas  des  champs. 

HElgaldus  ou  Helgaudus,  Religieux  de  Fleury  (  qui  eft 
lamctBenoiftfurLoire^aeompoiëvnEpitomede  la 
viedu  Roy  Robert,  déduite  plus  amplement  par  vn  de  Tes 
confrères.  Et  dit  qu'il  fit  conilruire  à  paris  par  les  officiers  vn 
palais  ex  c  ell  en  t.  PaUtium  infignc ,  quod  efi  Pari/inSyConfiruxe- 
runtfuo  iujfu  Of/ictalcseius.  Et  en  la  fin  recapitulant  toutes 
fcs fondations,  il  fait  mention  de  i'Eglifedefaind Nicolas, 
qui eftoit  enfon  palais: laquelle  Eglifc  conucrtic  en  parroif- 
le  fort  peuplce,retient  encores  le  nom  &  furnom  des  Chaps, 
encore  qu'elle  foitauec  le  priofé  de  S.  Martin  des  Champs 
cnclofedansparis. 

En  ce  palais  le  Roy  Robert habitoitfouuent:  5c  aduenant 
vu  lourde  palqucs  (comme  rccite  ledit  Helgaudj  iliîtvn 
felîinfolennel,  où  ieloo  qu'il  au  oit  d^  couflume.,ilyauQic 
quantité  de  pauures.  Nuntjuarn  enim  wenfa.  eius paupercs  ' 
<a^f///(fr^,rvnd'i  ceux  auengle  dit  ail  Roy:  Sire,  le  vous  prie  au 
nom  de  lefus  Chrill,  meietter  en  la  face  l'eau  de  laquelle  on 
aura  laué  vb^tnains.  Ce  qu'il  fit,&:  incontinent  l'aucuglere- 
ceutla  vcuc.  Grand  miraclefaitàfainâ:  Martin  des  Champs 
ancien  palais  du  Roy  Robert.  ' 

Ladite  Egliie  de  fàinâ:  Nicolas  fut  acreuê  &  eflargie  dci 
beaucoup  en  l'an  1576.  comme  l'efcnt  fuiuant  qui  ievoid 
grauéiur  le  portail  neiif4'iceileEghiè  ducoftémeridion^ 
le  déduit  «n  ces  lermei.        .  ..j.  .v  :>  1',.  ::i>j',..  .<ij;^*ji,!. 


y 


LIVRE    TROISIESME  >% 

Antiriore  TempLi htuus parte k  Raberta  G^U.  Rcg. xj.  D.O.  M. 
D.D.  lôann.EuAngel.  Nifol.  if^  Suburh.  ad  Reg.  A-des  confir.in 
varroch.  erecht  :  Po/hridr.  hec  vop.vd'i.u.'jd.mel.  Ô^'p-th.nhd, 
auêîo.S,D.extrccrp.  Annorefiu.fiL  ly-jô.fept.  id.  Int.  Hsnrki 
1 1 1.  Gai.  &  Fol.  Reg.  2. 

X-  En  ceftcEglilejCntre autres  Reliques,  il  y  a  le  chèt-d^raiW- 
£i:eCecilIe  vierge  ôc  Martyre,  laquelle  louffric  mpr^oci^àX- 
fion  a  Rome  foubs  le  pape  Vrbain  premier  en  l'an  22,4.  f  fej'on 
Genebrard)  îeii.Nouembre.  Et  pourcequerEglife chante 
d'elle,  Cnntdntihus organis  CxcUia  Donùtio  decantahat  diccns : 
ïidt  Domine  cor  mcum  immacuLuum,  rjtnon  conf^ndar^  e n  1  a  d  i  c  e 
Eglifeôc  quelques  au  très  non  canoniales,  on  ehan  te  ce  iour 
iàenmulique.  MefFieursdc  laine  Martin  des  Champs  difenc 
auoiranciennement  eu  en  leur  polîelîîon  ledit  Reliquaire. 
En  reconoiiFance  dequoy  le  Cure,prell:res&:  parroifTiens  de 
ladite  Eglilè  viennent  tous  les  ans  le lourcxifelle  fufdi te, auec 
iceluy  reliquaire  enprocelîion  audit  monaflere:  où  tout  le 
Conuentietrouue,&:  à  commencer  au  plus  ancien  iniques 
auderniernouice,  tous  vont  taire  leurpricredeuant  ledicl 
chef  riechilîantlegenoil, pendant quoy  ledit  Curé  5c  pre- 
ftres  chantent  l'Antienne  de  faint  Martin,  qui  le  commence 
o  Martine^  cela faid  ladite proccflion  retourne  audicl fàinct 
Nicolas. 

En  l'an  i)'4o.  le  20.  Aouft  Guyiaume  Budé  maiflredes  voyc?  cy 
RequeftesderHoftelduRoyjîils  de  lean  Budc  Confciller  ap^csietrai- 
&  Secrétaire  dudit  ileur,  oc  de  Catherine  picard  la  femme,  M-,i„r  Â 
trefpaiïaennofbreville^pcrronnagede  Tinguliere érudition  (cfdus  père 
&  probité;  auqueltoushommesainateurs  de  bonnes  lettres  -^^ '"'^''^  ^''"^ 

*•  III-  •  /-      I  1     enteriez. 

ontvnetresgrande  obligation, pour  \ç,s  auoir  loulagez  de 
pi ufieurs  peines  par  Tes  doctes  &:  laborieux  efcrits  :  5c  dirquel 
l'authoricé  qu'il  auoit  chez  le  Roy,  coniointeauec  celle  du 
Cardinal  duBellay  Euefque  de  pans,  fit  ordonner  ôcaffiojncr 
leshonorablesgagesdeceux,que  nous  appelions  Lecteurs 
&proicireursduRoy.  Fontaine  de  laquelle  font  ilTues  tant 
de  grolTes  riuieres,  qu'elles  fc  font  en  fin  efpancheês  par 
toute  l'turope.  ■ 

Il  a  efté  enterré  de  nuidenîa  parroiirefainâ:  Nicolas  des 
Champs ,  dedans  la  Chapelle  faincte  Geneuiefuejans  pom- 
pe hinebre>  femonnee  Cn:  proclamations  :  comme  vl  auoit 


jSi6  V,1LL:E    DE.  P  A  RIS, 

gTiior.nê  par  ion.tettatJicncefcrit&  ligne  delà malayCnui- 
ton  cjuacre^nsdeuancl'aniorc^c'eftilcjauoirleLi.  luin  1536. 
CD  ^eilt  manière.' 
,  Ciona  1  i'.tri  &  Ftlïo  ô"  Spirituî  [a-rMo,     Amen. 

le  Guillaume  Budé,6cc.  Ordonne  mon  corps  ellreinhu- 
.mé  en  r^cliiemonlieurramd  Nicolas  des  Champs  à  Pans, 
pourcc  que  mon  domicile  2c  maifon  par  moy  hsiitiQ ^infpem 
.fir:p/tuji.  f^:ût\i: ,  y  e(c  airife»  6c  que  ie  m'attends  y  mourir.  A  la 
fabrique  de  laquelle  Eglile,,iciaiircdouzeliu.dix  fols  tour, 
pour  l'ouuerture  de  la  terre  &fon  des  cloches  durant  mon 
Obic,&:  le  temps  d'iceluy .  le  laifîè  au  Curé.ou  celuy  qui  tien- 
drafon  lieu  durant  ledit  obit,  40.  lois  tourn.  ôcdixiolsau 
^Clcr'cderEglife.  leveuxeftreporcëen  terre  de  nuicl:,ôv:  fans 
femonce,  à  vne  torche  ou  à  deux  feulement.  Et  Ae  veux  eftre 
procIamé.àrEglil'e,neàla  ville,  ne  alors  que  ieferay  inhu- 
mé, ne  Iclendemam. Carie  n'approuuayiamais  la  couflume 
des  cérémonies  lugubres  6c  pompes  funèbres.  Qiioy  qu'il 
fbitjie  dcferpdsqu'onm'enface:  tantpource,quepourau- 
ircs  choies, quinefepeuuentfairefans  Icandale.  Et  fl  iene 
veux  qu'il  y  ait  ceinture  funèbre, ne  autre  reprclentation  â 
l'en  tour  du  lieu  où  ie  feray  entené,lelong  de  l'anee  de  mon 
treipas:pourcc  qu'il  me  femble  eftrc  imitation  des  Céno- 
taphes, dont  les  Gentils  anciennement  ont  vie.  Combien 
quei'eftmielacouituraedecefaire  à  rêtourdesfcpulchres 
des  princes  &:  prclacs  6c  autres  grands  perlonnages,  donc 
la  mémoire  fe  doit  célébrer  es  lieux  efquels  ils  ont  eu  domi- 
nation, ou  prelaturç,  ou  magiflrat  eminenr.  Efcrit  ôcfignc 
comme  de ifus. 

André  Tiraquel ,  Çonfeiller  en  la  Cour  de  parlement ,  en 

fon  commentaire,  />«  lihros  J/exa/idri  al/  A/ex(i//cirûjE)iTp  oùnt 

>3     ce  pafîage,  ///r/3  en/?.  7.  Atticm  lem^omits  multi^^  dan  viri 

«    JiuL'pOMpa  fitnerls  cjj'erri "uoluere, a d io u 11 e.  Et  id queque noftris 

»     tcmporihiis  tefi^amento  fuo  ficri  'voluit  Budxm  ille  Gallorum  decm. 

Et  combien  que  ledit  Budc,  aie  déclaré  ne  vouloir  imiter  les 

Gentils  en  ceinture fanebxc  ou  reprefentation  fur  là  foffc: 

Toutefois  en  cela  il  les  imite,  qu'il  veut  cilic  enterré  de  nuid. 

Carlemcfmc  auîheur  ^'/f;c-j/2(^Vy  au  chapitre  preallegué  éf- 

crir,que  les  corps  des  £mpereurs6<:  chefs  d'armccs^trclpalTcz 

5'     m  ci  H  &chjcur4  lu  ce;  efferebafituri  &  idsç  fines  ardentes  adhihe- 

haritiir. 


L  IVRE    TROISIESME.  8^7 

hantur.  Nam  diî  funus  ejfirre  y'vetufto  more  non  licuit, 

Ec  quanta  ce  qu'il  ne  veut  aucuns  eftre  femons  à  fonen- 
terremenc,ny  cllreproclamë  par  la  ville ,  il  femble  blafmer 
grande  affiilance  de  peuple  au  conuoyôc  enterrement  d'vn 
defFun<5i:.  Lefquels  touteifois  s'ils  y  viennêt  pour  prier  Dieu 
pourion  ame:&nonpouraprcsbanquetcer,ilsiontàlouer. 
Maiftre  Nicole  Coquerel, fondateur  du  Collège  de  Coquc- 
reljâprefentconuertycn  maifon  bourgeoife,  par  fon  tefta- 
ment  datte  duij.  Aunl, 1465.  defiretoutle  contraire,  &ea 
rend  la  raifon .  j^/4  (in  quit)  multum  confido  inprecihusfopula- 
ribns  yVî  tncitentnrorareprome  volo,qHod^4t/dUmnts  pulfatio 
campanarum^ijud  diu  duret. 

Pour  ce  que  (  dit-il  )ray  grande  confiance  aux  prières  du 
peuple,afin  qu'il  foit  incitcàprierpourmoy,ic  veux  qu'il  fe 
îace  vne  lonnerie  iolennelle  qui  dure  longuement.  Et  l'E--^«'"'«7. 
uangilcdu  deiFuncl  fîlsvniquede  la  vefue  que  l'on  portoic 
inhumer  hors  la  ville  de  Naim  (comme  c'eftoit  la  couftumc 
ancienne  )  nous  doit  fcruir  d'exemple.  Car  il  eft  dit,  qui>â  tur- 
ha  cîuîtatis  multa  erantcum  ilUy  qu'à  ce  conuoy  grande  multi- 
tude de  la  ville  eftoitauec  ladite  vefue. 

En  l'an  157S.  levendredy  10.  Iuillet,vne  pauure  femme  Enfantmoa- 
nommée  MatheePernellejefpoufe  d'vn  pauure  aideâmaf-  ftrucux. 
fon,  appelle  Pierre  Germain,  demeurant  en  la  rue  des  Gra- 
uilliers ,  parroifTe  de  fainct  Nicolas  des  Champs , accoucha 
de  deux  enfans  iumeaux,  qui  fe  ioignoient  en  vn  mefme 
corps,  &fentrctenoicntpar  le  bas  du  ventre:  l'vn  ayant  les 
pieds  fous  les  aiflelles  de  l'autre,  mais  eflans  parfaicls  &  bien 
formez  de  tousleurs  autres  membres.  Ils  furent  baptifezen 
iadideparroiflejÔctrefpafTerent  le  Dimanche  enfuiuant. 

Be  Li  Ch^ipeilc  de  Brap^ue^qui  efi  en  la  Parroijje 
de  fa  m  ci  Ntcolat. 
Cède  chapelle  a  cAé  iadis  fondée  par  vn  homme  nota- 
ble,  nommemain-re  Arnoul  de  Braque  aux  faux  bourgs  de 
lavillc,aupresvnedcs  anciennes  portes  de  la  première  cio- 
fture  de  la  ville/aite  du  temps  de  philippcs  Augufte.  Lequel 
lieu  fe  nomme  cncores  de  prefcnt /«  Forte  de  Br^q/^e ,  bien. 
qu'il  n'y  ait  plus  aucune  porte, ains  feulement  vne  petite  fi- 
gure de  nodre  Dame,  fort  ancienne  pour  remarque  dudict 


gjS  VILLE    DE    PARIS, 

heu, qui  ladis  eftoic  hors  d'icelle  porte. 

Ledit  Arnaul  de  Braque  a  efté  cnfeuely  au  miheu  de  ladite 
Chapelle, comme  fondateur  d'icelle  fous  vn  tombeau  de 
pierre  hauteflcué,  qui  fait  monftre  de  grande  antiquité  ,ôc 
eftoic  iâdis  orné  de  plufieurs  figures &:medaillesantiques, 
lesquelles  depuis  (but  cheutes  ou  ont efté rompues. 

Nous  ne  pouuons  fçauoir  l'année  delafondationdela- 
dite  Chapelle, ny  ducrefpas  de  fon  fondateur, à  caufeque 
fonEpitapheaeftëperduëou  rompue  de  vieillelFc.  Gilles 
Corrozet  a  efcrit  qu'elle  fut  fondée  en  l'année  1388.  mais 
cela  ne  fe  doitentendrc  de  lafondation  de  ladide  Chapelle: 
ains  du  trefpas  de  Nicolas  Braque, lequel  poureftre  de  la 
mefme  lignée  fut  enfeuely  en  ladide  Chapelleàmam  droi- 
de,  en  vn  tombeau  quifucerigé  pour  luy  ôcpouriafemmc: 
fur  lequel  leurs  figures  font  reprefentecs  couchées  toutes 
plates,6ccetefcritgrauéàl*entour. 

Cy  gifl  noble  ç^fuijfant  Seigneur  M eji ire  Nicolas  Braque^  iadis 
Seigneur  defatn ci  Maurice  &  de  chaftUlon  fur  L  oing ,  Confeiller 
C^  Mdfire  d' Hofieldu  Roy  noftre  Sire  :  j9^/  trefpajfa  en  L'an  1388, 
le  13.  idur  d'AouJl.  Et  Madame  leannedeTremhlay  y  iadis  fem- 
me duditfieur  :  ^^ttrefpajfi  lan  1351,  le  13.  lourde  Septembre. Et 
Madame  le ane  de  laBoutillerede  Senlis,iadisfemmeduditfeurs 
^ui  trefpafio.  l'an  1376.  /^  14.  iour  de  Mars. 

De  l'Eglife  Parrochiale  de  fain5f  Laurent ^  lez.  Paris. 

L'Eglife  de  faind Laurent  n'eftoitanciennementqu'vne    || 
Chapelle  dépendant  de  faindMartin  des  Champs,mais 
depuis  la  première  clofture  de  la  ville, faide  par  Philippcs 
Augufte  jf'eftant  formédenouueauxfauxbourgsàrentùur 
delà  ville,  comme  i'ay  remarqué  au  commencement  de  ce 
troi(iefmeliure,ellefut  érigée  en  parroidcjôc  encore  depuis 
lefecondaccroiircmentdelaville,reba{lic&dediee  en  l'an 
1429.1e  i9.Iuin,enrkôneur  de  Dieu  &;dudic  glorieux  Mar-    \\ 
tyr,parReuerend  père  en  Dieu  MciTirelacquesduChafte- 
JierÈuefque  96.  de  Paris.  Lequel  donna  &:  odroya  quarante 
iours  de  vray  pardon  à  tous  fidèles  Chreftiens,qui  vrais  con-    :: 
fez  &repentans  vifiterontladide    glife  en  pareil  lour ,  au-    Il 
quel  on  feroit  folcnnité  de  ladide  dédicace  ;5c  es  ioursSC. 


LIVRE   TROrSIESME.  % 

feftes  de  la  Natiuite,  Circoncifion,  Refurredion  ,&  Afcen- 
fiondenoftreSauuenr,ciePencecofle,durainâ:  Sacrement, 
&delaConccpnon,Natiuité,Annuncianon, Purification, 

,       oc  AlTumption  de  la  vierge  Marie.  Quand  la  Cure  eft  va- 

'(  cance,c'elllepere  Prieur  de  faincl  Martin  qui  prefentc  vn 
CuréàmonfîeurdeParis.  Lefdits  Religieux,prieur&Con- 
uenc  de  laincl  Martin, anciennemêtauoient  droi£l  de  pren- 
dre en  l'Eglife  faincl  LaurenSjIe  iourde  la  fefte,  la  moitié 
des  offrandes,  oblations,  &  autres  chofes  aumofnees  de- 
puis les  premières  Ve(pres  delaville,iurquesaux  fécondes 

il      vefprcs  du  iour  incluciuement.  Mais  par  contrad,  datte 

'  du8.  Aoull:  1518.  &  fîgnë  G.  Efgret,&:  H.  Goguier, Notai- 
res, ils  ont  quitté  cedroid,moyennantlafommcde40.1iu. 
tournois,  que  lefdids  Marguillers  font  tenus  de  payer  par 
chacun  an  aufdits  de  S.  Martin,  dans  vn  mois  pour  le  plus 

,      tard  après  ladiclc  fefte  de  faind  Laurent.  Voyez  le  liure 

Il      iV4r//>2/^/?4,  mentionné  cy  defllis. 

Cefte  Eglife  de  {àin£l  Laurens  a  eftéprefquetoutercba- 

u      ftic  foubs  le  règne  de  Henry  troifiefme. 

De  l Eglife  Parrochiale  defain^  lojfe ,  en  la  rue 
Aubry  boucher, 

L  Eglife  de  fain<5l  lofTc,  dit  en  Latin //z^<!?f/^,  qui  cft  à  paris 
en  la  rue  d'Aubry  le  boucher,  eftoitHofpital  du  temps 
quefàin6l;  Fiacre  Hibernien  vint  en  France, cnuiron  l'an 
6zo.  Et  pourceau  coin  de  la  rue  d'icelle  Eglife,  vn  faind 
Fiacre  y  eft  érigé  en  bofTe.LaviederainclIofîeeftenSurius, 
tom.y.  des Sainds, foubs  le  13.  Decem.bre.  Et  encore  plus 
ampleenrhifloiregeneraledesSaincT.s,imprimeeàParisen 
l'an  1608.  par  Nicolas  Bonfons.  Baroniusen  fonMartyro- 
logue,fous  le  mefme  iour, allègue  pluiîeurs  authcurs,qui 
remémorent  ce  glorieux  faind. 

Ce  n'eftoit  anciennement  qu'vne  Chapelle  quidependoic 
delaparroilFelaind Laurent, aux fauxbourgs.  Mais  depuis 
que  ladite  Chapelle  a  efté  erigce  enparroiire,lePrieurdc 
laind  Martin  des  Champs,corome  patron  &  Curé  primitif, 
prefcnte  à  Monfieur de  parislcs  deux  preftres,  Redeurs ,  ou 
Vicairesperpctuels  defdides  deux parroifTes, vacation oc- 
currentc.  Etpourl'intereftdeceluvde  S.  Laurent  (duquel 


86o  VILLE     DE    PARIS, 

les parroiflienscnclauez  dans  Paris, luy  font  diftraids,ôcad- 
iugez à celuy  de iàind  lolFe)  il  reçoit  tous  les  aiisdixliures 
parifisdudic  de  fai  11  tlofle, aux  quatre  termes  de  Paris  accou-^^ 
ftumez.  Et  MeiTieurs  de  Tâind  Martin  pour  le  droidl  de  Cu- 
rez primitifs,  auront  la  moitié  des  ofFrandes  6c  luminaire, 
qui  fepre Tenteront  aux  fefles  de  faincl  lolFeÔc  faind  Lau- 
rent, depuis  les  premières  Vefpres  iufques  au  iour  fubrequec 
&  accompli.  Referué  toutefois  &excepté  ce  qui  fera  offert 
pour  la  fabrique.  Ce  contrad  de  tout  ce  que  delTus  donc 
i*ay  eu  copie  deDom  Martin  Marrier,  Religieux  de  faind 
Martin  des  Champs  homme  ftudicux ,  &  merueilleufemenc 
curieux  &  diligent  en  ce  quiconccrnelesdroids&prero- 
Ercflf  on  <3c  gatiues  de  fa  maifon ,  eft  tel  qu'il  f'enfuir. 
la  chspcllc     Vniuerjîs  fïdfintes  liter^  inCpecturis ^frater EurardHS hum'tlà 
î*n"p?r!offl^c  ^^ior  momfterij  Beau  Martini  de  Camps  Parifienfu  totuf^einf- 
dem  lociConuenîus£ternamin  Domino filutem.  Nouerint  vni- 
ue>Ji^  éjnodadpreces  &  mfiantiam  noflram ,  &  Magijlri  loannis 
freshyteri  fan^i  Laurent^  Parifienfis ,  Vinernhile  s  viros  Domi- 
nu7n  Radul^hum  de  Capriaco,  in  Ecdejîa  Varifienjî  ^rchiduco- 
ntim&Magiflrum  Lucam,  Canonicum  Tarifienfem  deputauerint 
ddordmAHdumlocoipfiusEpifiopi  ^de  Ecdefiis  S,  Laurentif  d^  S. 
ludocï  Par.  ac  eoram  bonis,  idemj^  Archidiaconus  ér  MAgiJler 
Lucas  au^oritate  dicH  Domint  Epi/copi  de  prxdicfis  Ecdejïis  âcca^ 
Yum  hênis  promdere  ordinauerintéî'  fiatuennt  de  liber atïone  dili- 
genti  fuperhoc  habit  a, é^  tracfatu,proia  in  iiteris  dtctoru  Archidi- 
acont  &  Magifiri  Lucas  frper  dicta  ardinationefeufiatuto  cofeBù, 
Jigillù  eorumconfecîisyfigillis  corum Jîgillatis .  J^u^fic  incipiunt, 
y niuerjis pr-cfèntes  litents  infpecînrù  Radulphmin  EccLeJia  Pa- 
rificnfi  Archidiaconus  y  &  Magificr  Lacas  Panfienfis  CanonictiSy  a 
Reuercndo  Patrc  Reginaldo  mïferatiom  diuina  Parijtenji  Epi/c&po 
deùuîati  adordjnandum  de  ecclejîis  S.  Laurentij,  &  S.  lu  do  ci  Pari- 
JîenJiSy  acearum  bonis  falutem  in  Domino.  Ad  omnium  volumus 
notitiam  peruenire ,  quod  valenttbus  &  exprejse  confentienîihus 
'virisreligiofis  in  Chriflo  chartfimis  PriQre&  Coriuentu,  S^.Marti- 
ni  de  Camùà  Par-  "unà  cum  Magiflra  loann.  presbytero  S.  Lau- 
rentif  prxdicfi ,  aucioritate  Domini  lain  dicfi  Vartfienfis  ^pifcopi 
nobis  in  h.ic parte  commijj^.i,  ordindwirnus  &ftatuimîis  y  vtCapel- 
lafan5ii ludoci yin parrochia  fancti  Laurentij  infia  muros  Pari- 
Jîenfes  de  nouo  fundata ,  ob  ampliationem  diutni  cuit  us j  &  vtperi- 


LIVRE    TROÎSIESME.  Ut 

cuits  ac  aI^s  inconuenientibm  ohutaretur  falubriter,^ux  ûuaj/ùro- 
tterintûllerdhilcm  dijlanttampropr^  facerdotis  in  diôtaparrochU 
ftnCii  Laurentii  pipîfi6  aiccdebant ,  Jit matrix  erclejia  presbjtero 
fancit  Laurent^,  qui  nuncefi^  ce  dente  veldecedente-, ,  .^i  preshy- 
terqunndiu  'i.cclefiam  S.LaurenttjtenuerityJîmulCapclUm  fivol- 
uerit  pojitdebir.  Tenebitur  tamen  fingulis  diebus  per  fe  vel  per 
alium  idoneum qunndiH eiimtenuerit ^Mtjfam  & aïia  diuina  ef- 
fcid  in  taper  integrum  celebrare^  iura^^  parrûchialia  omnibu^par- 
YQchianis  y  qui  infia  mur  os  Parifienjes  funt  y  quos  eidemCapelU 
perhaticnojirnm  ordinationem  donautmfu  éf  aj^tgnauimui  ibidem 
miniflrare.  Prcsbyter  vero ,  qui  cedenteveldeceàente  presbytero 
S'hatirentij  addicid  Capellx  Curam  fufciptendam,prjidi5lo Do- 
mi  no  Pari/knfiEptfcopo ,  l'el  fuccejfonbm  fuis  pcr  Archidtacenum 
loci  (ficut  morkefi)  à  Priore  S.  Martini  de  Campis  Par.  prxfenta- 
hitur,  ad  quem  patronats  eiufdem  CapelU  pertinet  y  habebit  in 
Cura fua  omnes  parvGchianos  qui funt  vel  erunt  infia  mur  os  Pari^ 
Jîenfes , faut  fines  parrochun  S.  Laurentij  fie  comportant  y  &ûmnia 
au£  obuenientCapelUvelpr.esbyterioexquacumque  caufia  vel  ti- 
tulo  :exceptis  qu£  adopus  fiabrtcx  diclx  CapelU  confierentur ,  qux 
in  vfitisfabricA  conuertentur.   Et  excepta  medietatc  omnium  obla- 
tionum,quxobuenientin  omnibus fiefii s fianci or um  lHdoci& Lau- 
rentfj  in  Cape  lia  illafiue  ^cclefiayin  quacumque  fipecie  fiant  à  pri- 
ma pulfatione  vefperarum  vigiliarum  dicîarum  fefiiuitatum  vf- 
que  ad  fincm  diei  fiequcntis  :  &  exceptis  duabuspartibus  Cande- 
iarum,  qux  offerentur  tbi  m  ficfio  Purificationis  gloriofit  virgmis 
Marix  :  qux  omnia  Prioris  &  Conuentus  S.  Martini  erant.  Pra 
quibus  fiibi  confiruandis  Cufiodes  ad  ecclefiam  fue  Capellam  [fi 
voluerint)mittere  poterunt  &  habere .  Dicfus  vero  presbyter  flin^fi 
Laurent  if  percipiet  O'  habebit  annuatim  inperpetuum  à  presbytero 
qui  pro  tempore  fueritinfiiîutus  in  icclefia  S.  ludociy  de  ce  m  libras 
Par.  in  recompenfatione  parrochianorumS  .Laurentijmanentiu?n 
infia  mur  os  Partfienfes  .^q:u  adiunguntur  anobisyfeu  ctiamfiub^- 
ciuntur  Ecclefix  S.  ludoci  fupradictx  yfioluendas  apud  S.  Lauren- 
tium  y  presbytero  S.  Laurent^ y  quatuor  t^rminis  Parifius  confiuetis, 
Volumus  etiam  &  ordinamus  y  qnod  fi diBns  presbyter  S.  ludoci 
defecerit  in  folutione  dtcîx  pecunix  aliquo  prxdi^orum  termino- 
rumy  ficundum  portîcnem  termïnum  contingentem  :  prxdicius 
presbyter  S.  ludoci  prxdi^li  tenebitur fioluere  diclo  presbytero  S, 
Laurenttj  duos  fiolidos  varifienfies  nomme  pœne  pro  quolibet  die. 


?éz  VILLE    DE    PARIS, 

i»  ^uû  cejjauit  in  fotuttone  pofidtcïum  tcrminum,  donecdepecu  - 
nia  d'Mo  terwmo  débita,  diHo  preshytero  S.  Laurent^  fuent  intè- 
gre fati  s  facium  .  Prcshyteri  fero  qui inpr.cfata  Y.cclefiajiue  Capel- 
U  pro  tempore  canonice  fuerintinflituti,  ad fuhmonitionem  PriQ- 
ris,  iuramcntnm  faciant  in  Capitula  fantli  Martini  de  Campis, 
co  modo  quo  preshyteri  S.  Laurenttj facere  confuenerunt.  Vtautem 
hxcnofira  ordinatio  futuris  temportbus  ohfcruetur ,  eamjigillorum 
nojîrortim  mnnirmne  iujsimus  ç^fecimus  conjignari  -.  Saluo  iurc 
omni  Archidiaconalt ,  Archidiacono  varifienfi  m  ipfa  ecclejiafe» 
Capelld.  Datum  anno  Bomini  1260. 

Et  plenius  continetur. 
Nos  in  dicta  ordinatione  vttlttatem  nofiram  é'  nofiri  mona- 
fler^  attcndentes  ^acordinationem  ipfam  reffè  &  légitime  ejfe  fa- 
ctam,  eandem  ordinationem  voluimm  &  njolnnius^  laudauimus  ér 
laudamus ,  d"  eidem  ordinationi  exprejsè  in  omnibus  &per  omnia 
njnanimiter  confentimus.  In  quorum  omnium  teflimoniumJigiU 
la  nojlra  prdfentihusliîeris  duximus  apponenda.  Datum  de  com' 
muni  affenfu  nojlro  in pleno  Capitulo.  AnnoVemini  M.  CC.LX, 
Menfe  Aprili. 

De  l'Egli/e  varrochiale  de  fainB  Jacques  de  la  Boucherie. 

CEfte  Eglilceftfurnommcedela  Boucherie, à  caufe  de 
la  Boucherie  delà  porte  de  Paris,  dide  du  grand  Cha- 
ilellec  qui  en  eft  proche,  laquelle  boucherie  (  comme  nous 
remarquerons  cy  après  en  Ton  heu)  fut  commencée  dés  l'an 
1153.  Ce  n'eftoit  anciennement  qu'vne  Chapelle  de fainde 
Anne,  félon  l'opinion  de  quelques  vns, mais  elle  fut  depuis 
crigeecnparroiiîe,enuironlctemps  de  Philippes  Augull:e. 
Elle  eft  àla  prefentation  de  Meffieurs  les  P^eligieux  de  lamd 
Martin  des  Champs:  ôclccueurauecq'  Taile  du  coftë  gau- 
che eft  en  leur  cenlîue.  Le  Cheuecier  de  /ainâ:  lacquesïaid 
partage  auec  le  Curé  duluminaire&:  descierges, &  pour  la 
moitié  leur  payeparchacun  an  deux  cents  liures.  La  Cha- 
pcUenoftrc  Dame  &  celle  de  faind  Roch ,  ne  font  en  leur 
cenfîue. 

Ily  a  cieuxChapellenies  en  cefteEglire,efque]lesrEue£^ 
quedeParis&lePncurdefaint  Martin  pouruoientalterna- 
nueroet.  LapremierefondceparmaiftreHuguesReftaure, 
&  l'autre  par  Michel  Flamingcn . 


\ 


LIVRE    TROISIESME.  8f^^ 

Ccfle  Eglife  a  efté  rebaflie  depuis ,  ô:  on  y  trauailloïc  dès 
l'an  1380.  comme  il  appert  par  vn  ancien  Epitaphe  en  vieille 
rythme  qui  eft à  main  droi6Î:c  du  pulpitrc  contre  vn  des  pi- 
liers du  chœur,  par  lequel  eftdict  lacqueUne  laBourgeoilc 
entre  autres  bien-taiclsauoir  donné  vingt  deux  francs  C  qui 
eftoit  beaucoup  en  ce  temps  là  )  pour  la  conftruclion  dudid 
pilier.Etfaiiloitparconlequentqueie  chœur  futdefiabafti, 
&  ne  refta  que  la  nef  ôc  les  ailles  àtaire.  Toutefois  à  caufe  du 
mauuaistempSjOU  faute  d'argent,  celle  Eglife  ne  fut  rache- 
ueedebaftirque  du  temps  du  Roy  François  premier, que 
fut  édifié  le  grand  portails  le  fort  clocher  dudicS.Iacques 
de  la  Boucherie. 

L'an  1347.  Dame  Mahault  veufuc  deleande  Dampmar^ 
tin,  fonda  en  ladite  Eglife  vnc  Chapellenie  perpétuelle  de 
25.  liurestournoisderenteadmortie.  Etpar  bullcsipecialcs 
du  Pape  Clément  6.  données  en  ladide  année ,  obtmt  pour 
foy  &  feshcritiers le  droicl  de  conférer  iadicle  Chapellenie. 

Nicolas  Flamet  eil  aulli  vn  des  anciens  bien-facleurs  de 
ladide  Eglife:  maisien'ayfceuencores  fçauoir  Ja  datte  de 
fon  trefpas. 

La  chalFe  de faind  lacques  ôc  faind  Chriftophie  qui  eft  en 
ladide  Eglife,re  defcend  à  Vefpres  la  veille  def  Alcenfion: 
&ie  lendemain  eft  portée  par  les  gens  d'Eglife  en  folen  nelle 
procelFion  parlesrues  de  la  Heaumerie  cc  de  la  vieille  mon- 
noye:  qui  pour  ce  font  tapiirees,ainii  que  le  iour  delafefte 
Dieu,  puisaprcs  elle  eftremife  en  fon  lieu.    . 

Ladite  chafte  eft  de  bois  dore  &  ouuragé ,  &:fur  icelle  font 
reprefenteesplufieursfiguresdefainds^c  faindes. 

EnlamefmeEglifeilfevoidefcrit  èc  graué fur  vne pierre. 
De  l'atithorité de Reuerend?cYeenDieHyMonfieur  François  ï.uef- 
que  de  varis,&  ^  lafupplicdtio»  de  Vénérable  &  fcientïfiqiie perfon^ 
ne  Maifire  lean  Bolu,  Bocfeiiren  Théologie ^  Curédecefte  Eo-hfe,  U 
fefie  &folenmté  de  U  tranflatien  de  Monfieur  S.  lacques  le  M  a- 
ieur, patron  de  cefie  Y.ghfe,qui  fouloit  eftre  célébrée  par  (Jjacitn  an, 
k penultiefme  iour  de  Décembre  a  efié  tran/Litçe  ait  Dimanche  d'a- 
près Ufcfî-e  des  Roy  s,  pour  fnbucnir  a  l' indigence  des  panures ,  eu 
efgarda  la  multipltcité  des  ftfies ^  qui  font  après  le  iour  de  Noël.  Ce 
fut  faiB  le  iS.  iour  de  Décembre  tan  1S22 . 

Le  Charnier  ou  Cloiftre  de  faincllacqucsaeftébafty  es 


8^4  Vî  LLE    D  E    P  A  RIS, 

années  iéo.5.  ôci6o^.  où  l'on  communie  :  5c  au  parauant  on 

conimunioit  en  la  Chapelle  S.  Fiacre. 

L'an  1607.  lesveuesducoftedeiaint  Fiacre  ont  efté faites 
c]uirendentce  lieu  fort  beau  ôc  clair, lequel parcy  deuant 
cfloit  obfcur. 

Pareillement  ont  efléfaides  lesveues  qui  fontàlavoulte 
de  la  Chapelle  noilre  Dame,  ôc  deux  lanternes  au  bas  de  la 
nefdeiaditeChapelle.  Dont  l'vne  eft  au  deilbs  de  l'ancien 
œuure ,  appelle  l'Oeuure  tort»  ,  où  il  falloit  de  la  chandelle 
pour  lire  en  vn  liure  en  plain  iour. 

Monuments  ér  Epitaphes  remarquables. 

En  la  Chapelle  de  faincl  Nicolas  il  y  a  vn  tombeau  de  mar- 
bre enclauë  danslemur;  furlequellontcoucheesles  figures 
de  N  icolas  Boulart  2c  leanne  du  Puis fatemme,aneiens  fon- 
dateurs des  feruices  qui  fe  dilent  en  l'Eglife  de  làinctiacques 
delà  Boucherie.  Au  bords  duquel  ell  grauc  cet  Epitaphe, 
lànsfairc  mention  de  la  femme. 

Cy  gïft  noble  homme  &fage  Nicolas  Boulart  iadis  "Lfcuyer  de 
1399-      cuifinedu  Roy  noHre  Sire.  ,^ni  trejpajfa  l'an  1599.  ^^  Lundy  2/. 
lourde  lutllet.  vriez.pourluy. 

A  la  prochaine  chapelle,  anciennement  dicledeNoftre 
Dame,  &  maintenant  de  faind  Michel ,  ioignanc  l'autel ,  il  y 
a  vne  tombe  de  cuiure ,  fur  laquelle  font  reprefentez  vn  Sei- 
gneur &  vne  Dâme,&  cet  Epitapheà  l'en  tour. 

Cy  gift  Marguerite  femme  de  Simon  de  Dammartin  :  J^itref- 
pajfa  le  cinquicjme  iour  du  mois  de  luin  i  sp  4.  vriez,  Dieu  peur 
l'ame  d'icelle. 

Cy  gifi  Simon  de  Dammartin  valet  de  chambre  du  Roy  nojlre 
Stre,  changeur  &  Bourgeois  devaris.  ,^ui  trefpajja  le  /.  iour  du 
î3<)p.     mois  de  I  uillet  .glande  grâce  1399. 

Plusilyavnelame  dccuiurecontrele  murdeladite  Cha- 
pelle, où  Ibntgrauez  ces  mots. 

Sim^on  de  Dammartin ,  Varlet  de  Chambre  du  Roy  nojlre  Sirf^ 
changeur  é"  Bourgeois  de  varis,  dr  Marguerite  ja  femme,  meus  de 
grande  deuotion,  a  la  gloire  &  louange  de  Dieu ,  &  a  l  honneur  & 
reuerence  de  la  benoifte  Vierge  Marie  Jrent  édifier  cejle  chapelle: 
en  laquelle  ils  fondèrent  une  Mejfe  perpétuelle  chacun  iour  .^célé- 
brée de  Requiem  ^pour  leurs  âmes, a  heure  de  grande  MeJfe.  Laqttt  lie 
feront  célébrer  les  Marguillcrs  de  céans.  Et  feront  tenus  de  quérir 

perpC' 


LIVRE    TROISIESME.  S6^ 

fer^etuelkment  t'eficmens^  iiurcs,  calices  ^  &  toutes  autres  cho/e  s 
affixrtenans  à.  celle  Mejfe.  Item  y  lefdits  Stmon  &  Marguerite  cr- 
donnèrent  chanter  en  cefie  Chapelle  vn  Salut  de  noftre  l)Ame.  CtJI 
àjfauotr  vne  Antienne  chacun  Samedy  au  foirperpetucllemcnt  a 
note,  par  Chantres  &  orgues  folenncllement y  a  cinq  cierges  de  ctre 
ardens.  Et  feront  tenus  le/dits  Marguillers  de  payer  les  Chantres^ 
Chnpellains^  Orgues^  (^  cierges.  Et  pour  tous  le  s  fer  ut  ce  s  dcjfufdtts 
faire  &  célébrer  y  lefdits  Simon  O"  Marguerite  donnèrent  à  Pœuure 
fy' fabrique  de  céans ,  plufieurs  rentes  &fommes  de  deniers  com- 
ptans. 

11  y  a  encore  derrière  le  chœur  vne  lame  de  cuiiirc  attachée 
en  vn  pillier,  contenant  l'Epitaphe  de  Monfieur  Fernel, 
premier  medecm  du  Roy,  en  ces  termes. 

loanni  Fernelto  Ambianenfi  Henrici  II,  Galltarnm  Regù  Con- 
filiario  ô"  primo  Medico  nobilifimo  atque  optimo  conditarum  (^ 
tœnitus  abditarum  rerum  fcrutatori  d^\€xplicatori  fubtilif^imoy 
multorum  falutarium  medicamentorum  inuentori  ^  l'er^e  gerana- 
n^.^  medjcind  reflitutoriyfummo  ingenio  exquifîta^  docinna  Ma- 
thematico,  tn  omni  génère  Thilofophix  claroy  omnibus  ingénu  tsar- 
tibus infiruCfo ytemperatif^imis fanctifit)iif^  monbus preditoSo^ 
cerofuo ptentifimo  phtltbertus  Beriotius  y  Snpplicum  Itbellorum  in 
Regia  Magifer^  magni^  Regij  Confiliipr£fes y  affinitate, génère, 
pietate  filtus ymœrens pofuit y  Anno afalute  mortalibus  reflituta. 
M.  V^LV II I, 

Vixit  annos  LI I. 

Les  parroifTcs  furdidcs  de  fain£i  Nicolas  des  Champs,  de 
faind Laurent, de fainciroiTe, 6c  faind  Jacques  de  Ja  Bou- 
cherie,comme  auffi  celle  de  S .  Deny  s  de  la  Chartre  en  la  cité, 
&  du  village  de  Challiot,  qui  defpent  aufli  dudit  monaflere 
font  conférées  (  vacation  occurrcnte  )  par  le  prieur  de  fainct 
Martin  des  Champs.  En  recognoiflance  dequoy  tous  les 
Curez  d'icellesauec  leurs  parroifTiens  font  obligez  aux  trois 
iours  des  Rogations  d'aller  trouuer  lefdits  fleurs  defaindl 
Martin  en  leur  Egliie  :  &  les  accompagner  en  proceflioa 
pourvenirdirelaMefle,àrçauoir  le  Lundy  à  faincl  lacques 
de  la  Boucherie  :  le  Mardy  àfainâ:  lean  en  Greue  :  qui  cft  par 
deuotion,  pource  qu'autrefo.js  ils  ont  eftè  ailleurs  jôc  le 
Mcrcredy  au  Temple.  Au  retour  defdides  procefTions  (  auf- 
quelles  chacun  a  vnc  baguette  blanche  en  la,  main  )  ils  re- 

RRRrr 


téé  V  I  L  L  E    D  E    P  A  RI  s. 

conduiflTent  lefditsdc  fainâ;  Martin  iufqucs  au  chemin  par 
où  ils  doiuent  retourner  en  leur  Eglife. 

Ec  cft  à  noter  que  aurdidesproceflions, tant  par  la  ville 
queësEglifes,iln'yaque  lefdics  de  faind  Martin  qui  chan- 
tent :1e  troifiermeiourjfe  fait  laprcdication  au  Temple, à 
quoy  efttenudcpouruoirleCurédefainâ:  Nicolas. 


L! 


DHfnoYc  depiin6tLaz>are  ahujîuement  dit ^fainci Ladre, 

EPriorédefainâ;  Lazare  fis  es  faux-bourgs  de  Paris  du 
'codé  de  la  porte  fainct  Denys,  eft  de  trei-ancienne  fon- 
dation de  nos  Rovs  de  France.  Duquel  lestiltres  originaux 
furensbrullezpendant  les  guerres  des  Anglois  ,  fouslere- 
gne  de  Charles  fixieime.  Comme  il  appert  par  fes  patctes  en 
dattedu  premier  lourde  May  1404.  &:  de  fon  règne  1624. 
Signees,Charles,6cerimarge.P.Defaulx.Et  depuis  ce  temps 
ià,  lufquescnran  146^.  ladite  maiion  fut  bien  encores  tra- 
waillee,  5c  comme  defertc. Il  y  a  grande  apparence  qu'il  efl  au 
heu  du  monaftere ancien  ditpar  Grégoire  deTours ,  au  fi- 
xiefme liure  de  Ton  hiftoire  chapitre  nt\y^,M onaflertum  fanlîi 
X^z/re-/;/^^. duquel  faind  Domnole  depuis  EuefqueduMans, 
a  efté  Abbé  du  temps  duRoyChildeberc  premier  de  ce  nom, 
Etd'iccluy  monaderCjilyaencoresdei  veftigesës  ancien- 
nes murailles  de  i'Egliie fainct  Laurent,  du  cofté  de  làind 
Martin. 

L'apparêceaulh  yeH;  encequeleiour&fefle  faincl  Lau- 
rent leidits  de  faindl:  Lazare  font  iuieclsd'anticnetë  de  don- 
nerlcderieunéàMonfieurdcPariSjôcà  tous  les  Chanoines 
qui  y  viennent  célébrer  la  grande  meffe. Lequel  deficunc(ou 
Tafius  comme  il  eft  appelle  au  Cartulaire  de  Melîieurs  de 
chapitre)  a  cfté  commué  en  certaine  rente  qui  leur  eft  payée 
àlafindeladidemeffe. 

Plus  qu'au  Priorc  de  S.Lazare  appartient  la  cenfiue,hautc 
iufticeôcfeigneuriedeladite  Eglile  defaind  Laurent.  Où 
de  prefentlonc  encores  les  v&ftiges  du  Columbicr  à  pied  ,ÔC 
la  grande  fo (Te  à poiflon.  Mais  les  guerres  eftans  furuenues,. 
hL  le  têps  apportant  la  viciffitude  des  chofeSjl'on  auroit  lailTe 


LIVRE     TROISIESME.  8,^7 

î^tiltrederEglifedefainâ:  Laurent  à  l'Eglife  parrochiale, 
^les religieux  auroientprins  le  tiltre  6c  nom  de  l'Egliic  &c 
Priorc  de  làind Lazare  :  Contre  l'erreur  populaire  >  qui  Vsiip' 
pelle  ordinairement /./w4/Wr/>y4/;î^7  Ladre.  Car  par  les  nU 
tresanciensdelamaifondelaind  Lazare, Comme  de  Phi- 
lippe Augufte,  en  Tan  1197.au  mois  deluinj&parltsfentea- 
ces^arrcftsdela  Cour,tranf.aâ:ionspairees entre  piulieurs 
communaultez  de  cefte  ville  de  Paris,  qui  font  demeurées 
entières  après  le  feu  ,il  eft  porté  exprellemct  en  termes  latin  s. 
2/îterrcIigiofûs  vrierem  é*  CoKucnîum  vnoratus  fan[ît  Laz^an 
P4r{/^>;?//>,Quiprouuent  afTez  la  qualité  de  la  maifon.  A  la- 
quelle l'on  auroit  ioindla  leproferie  de  la  ville  de  Paris, 
foit  pour  la  bonne  œconomie  à^s  prieurs  &:  religieux  du 
lieUjioitpourlc  bon  airôcla  fituation  du  lieu,  foitpourla 
proximité  de  laville,qui  lors  iVeftoic  de  figrâde  eftendue,ou 
pourautres  raifons,  quiauroient  peu  induire  lors  les  Roys 
dcFranceày  dôner  lachargedelanourriture&entrerenc- 
menc  à^s  lépreux  de  la  ville  de  Paris, mis  entre lesquacre 
principales  portesd'icelle,deparentslegitim,es  2c  bourgeois 
de  Paris, &  non  d'autres.  Ce  qui  a  efle  iui^éfuiuânt  les  an- 
ciens ftatuts  de  la  Maladerie  par  plufîeurs  arreflsde  la  Cour 
de  Parlement. 

Ceux  qui  font  iugez  lépreux  par  les  luges  delà  police  de 
cefte  ville, &enuoycz  en  ladite  maladerie  pour  y  eftre  receu  s, 
doiuent  faire  vœu  d'obedienceauPrjeur,cn  laprefence  d'vn 
Notaire  Apoftolicquej&donncrpar  déclaration  leurs  biens 
meubles  ôc  immeubles  :  lefquels  après  leur  deceds  demeurée 
en  propriété  à  la  maladerie. 

Etpourcequeles  boulengers,  font  à  cau'e  du  feu  ,  plus 
enclins  à  contrader  cefte  maladie  queles  perfonnesd'autrc 
art  ou  meftier:  l'il  aduient  qu'aucun  d'eux  ou  leurs  ferui- 
teurs  fe  trouuent  entachez  de  cefte  maladie, oresqu'ils ne 
fuftent  natifs  de  Paris, ils  leront  receus  Sctraiclezcon.me 
les  autres.  Etàcefteoccafion  chacun  maiftreboulengcr  de 
la  ville  &:fauxbourgs  doit  par  chacune  femainevn  petit  pain 
de  fencftre  audit  Prioré  de  faint  Lazare.  Lequel  pain  depuis 
quelque  temps  a  efté  commué  en  vn  denier  pariiis  par  cha- 
cuncîemaine,àfappelleencoresaprelent,/<f<îV/7/Vr^.Z.42:.4;r, 
oufaincl  Ladre  par  vragecorrompu. 

RRRrr  ij 


868  VILLE    DE    P  A  RIS, 

Quand  le  Roy  fait  feiour  en  fa  ville  de  Paris  ou  es  enuiron-s, 
les  lépreux  de  la  maladeriepcuuenc  demander  chacun  iouc 
auxmaidre  d'Hoftcl  ou  grand  maiftre  de  là  Maicftëja  pièce 
debœuf  rovalle,auec  fix  pains  8<:  quelques  bouteilles  de  vin, 
qui  leur  a  elle  chage  au  lieu  de  dix  muids  de  vin  qu'ils  auoicc 
droid  de  faire  choifir  es  caues  qui  eftoieu  en  cefte  ville  pour 
la  prouilion  du  Roy.  Commeappert  parla  chartre  donnée 
en  l'an  [[47.par  Louysy.  ditleleune. 

Qiielque  temps  après  la  fondarion  du  priorc  de  faincb 
Lazare,  y  furent  eilablis  des  Religieux  de  l'ordre  des  Cha- 
noines  réguliers ,  viuans  toufiours  fous  la  reigle  de  S.  Augu- 
ftin,  lefquels  ne  le  trouuent  auoir  elle  plus  grand  nombre 
que  de  dixauec  le  ^rieur,  qui  depuis  turent  mis  fous  la  con- 
grégation des  Religieux  reformez  en  France  dudit  ordre, 
appeliez  des  l'an  1517.   Caî:onici  reguLires  reformati  orài'nis  S^ 
uiHgufliniin  regno  hranciji  fuh  congregatione  fan^i  Vi^hris  Pa- 
rifienfis.  Commt  il  fut  déterminé  au  Chapitre  gênerai  dudit 
ordre  en  la  fufdide année. 
Les  foires        Le  Roy  Louys  6. dicleGros, donna vnefoire,qui ('appel- 
les.Lazare.  JQJp  N mdtnt  fdncfi  Laz,ari  Fanfienfis.  Et  duroithuicliours 
entiers,  Commécant  le  lendemain  de  la  fefle  de  ToulTaints. 
EtfctenoitlelongdugrandcheminRoyal^depuislevillage 
de  la  Chapelle  faincleGcneuiefuCjfife  au  long  du  chemin 
defaindDenysiufques  à  la  ville  de  Pans.  Et  depuis  a  elle 
augmentée  d'autres huicliourscontinueîsparIcRoy  Louys 
•7.  comme  appert  par  la  chartre  de  l'an  1137.  Mais  pour  la 
proximité  qu'il  y  auoit  entre  ladite  foire  &  celle  defàind 
iiFoiredc   Dcnys,& que toft aptes approchoit cellc dcfaind Germain 
5.  Lazare    dcs  Prcz.  Au  moyeu  dcquoy  Ics  marchands  abufoieut du 
(quieaoït    clroidqu'ilsdeuoient payer  à  faMaieflé:  le  Roy  Philippes 

dcu.iours)  _!  _,  ^    \    r\-      r  \     r  ■      n  t 

traniiatee  Augufte  contrac1:a  aucc  leldirs  lieuts  dc  lainct  Lazatc ,  pouf 
aux  halles  j^j  traicles  dcs  marchandifes,tant foraincs  qu'autrcs,(5c  rcu- 
Voyez'c'e  i^lt  à  fon  domaine  ladiclc foire,  &  la  tranllataau  lieudict 
que  j'en  ay  Champeaux  (  OU  de prcfcnt  font  bafties  leshalles  de  Paris  j 
du  au  corn-  g^  f.y  ti^nt  cncorcs  de  prefsnt  .commecant  le  lendemain  de 

mencemciu  J  ^         ^  ^  .  ^  .  ^  r-r;  n 

dcce3.Uure.  laToullâinct;,  iniques  a  15.  lourseniuiuans.  Et  l'appelle  en- 
VovczBjc-  cote  auiourd'huy,  la  foire  s.  Ladre. 

quetautrai-  Lc rcucnu d'iccUe foitc febaiilcau  plus  ofTrant&: dernier 
tcdesdrous  çncheiiflcur  pat  Meffieurs  les  Threforiers  de  France enla 

de  lultice,  '• 


LIVRE    TROISIESME.  8^9 

généralité  de  Paris.  Ec  les  deniers  proucnans  d'icelle  font 
baillez  au  Rcceueur  du  domaine  de  Paris.  Q_ui  en  fait  rece- 
pte  ordinaire:  Comme  il  fevoid  par  i'eftacdelarccepcedu- 
dicdomaine.  Ec  en  conrr'cfchange  le  Roy  donna  aufdids 
de lainct  Lazare  vne  bonne rence,à  prendre  lur Ion  domaine 
de  Paris, payable  au  premier  iour  de  chacun  m^oisparegalle 
portion  parle  Rcceueur  de  fondit  Domaine,  fans  aucun  de- 
lay.  Nonobftant  opposition  ou  appellation  quelconque. 
Et  à  faute  de  payement  ieReceueurelt  condamné  à  cinq  fols 
parifis  d'amende  parchacun  iour  enuersieldits  de  faind  La- 
zare. ,^uos  qt4încju€ folidos  nec nos  nec  minifieriales  nofiripardo~ 
nare  poterimM-f.  Qm  font  les  propres  termes  couchez  en  la 
chartre  dudic  erchange,qui  efl  en  parchemin  en  lacs  de  foye 
rouge  6c  verdc,  6^  reellec  en  grand  leel  de  cire  verdcjdatté  de 
Tan  ii8r. 

Le  Roy  a  donné  aufdits  de  faind  Lazare  vneautrcfoire 
appellee,  La  foire  de  fainfi^  Laurent^  qui  fe  tient  le  lo.d'Aouft, 
dédié  audit  glorieux  martyr:  6c  ne  commençoic  ancienne- 
ment que  depuis  le  foleillcuantiufqucs  auioleilcouchanc. 

r  Et  les  marchands  vendoient  leurs  marchandifes  en  vn  grand 
champ  confenant35.  arpets  de  terre,iis  encre  les  deux  chauf- 

'  feesdefàincl  Denys6c  du  Bourgec.  AboutilFancd'vn  bout, 
au  moulin  de  la  Tour,  du  cofté  de  faind  Denys,6c  vers  Paris 
aux  maifons  des  fauxbouro-s  iaincl  Lazare  6clàinâ:Dcnvs 
Lequel  Champ  T'appelle  encore /c  champ  S.  Laurent.  Etell 
de  l'ancien  domaine  du  Prioré  de  faincl  l.azare,deleuriufti- 
cecenfiueêcfeigneurie. Comme  les  Religieux /çeurent  bien 
prouuerà  Tencontredes  prétentions  faitesparles  Religieux 
Abbé  6c  Conuenc  de  fain6l  Denys.  Deiquelles  ils  furent 
déboutez  par  arreft  de  la  Cour,  en  datte  du  7.  iourdeDccê- 
brci369.  lequel  eftfeelléen  lacs  de  foye  rougc&verde. 

Ladite  foire  ne  fe  tient  plus  audit  champ  ,{ino«  pour  le 
beftail,ainsfetientlelongdela  chaulFce  fainct  Martin.  Ec 
tous  les  droids  de  ladite  foire  appartiennent  au  Prioré  de 
faind  Lazare.  Excepté  le  droid  de  la  haurciuilice^quele 
Roy  f'elfrelerué.  Pour  l'exercice  de  laquelle  le  Preuoffde 
Paris,  ou  Tes  Lieurenans  Ciuil  6c  Criminel  ,6c  lesConfeiU 
1ers  dufiegePrefidial  de  laPreuoflëyafiiftent.  Etlesamen- 
despareuxadiugeesde6o.folsparifis,6c  au  dcdous  appap^ 

RRRrr  lij 


P70  VILLE    DE    P  A.RIS,  ^ 

tiennent  aufdits  de  S. Lazare. Comme  il  eil  porté  par  la  char- 
tre  de  ladite  foirç,  de  ^  autres  iuge- 

mens  donnezau  profit  dcfdits  de  S,  Lazare. 

Nous  auons  dit  cy  deuantquela  foireauoiteftëdonnee 
depuis  leiolcil  leuant  iulcjucs  au  loleil  couchant.  Qui  fut 
caufe  que  les  Sergens  de  la  dou  zaine  (ainil  appeliez  ceux  qui 
Ibntdclaiuitte  du  Preuoft)fitofl  que  le  loleilcfloit  couché 
commencoient  à  vexer  les  marchands,  6c  exiger  d'eux  d'au- 
tres nouucaux  droicls  :  dont  ils  furet  appréhendez  &:  punis. 
Eclc  Roy  lean  donna  nouueau  tiltre,  par  lequel  faMaieflé 
continua  au  Prioré  fàin<^  Lazare  le  pnuilcge  detousics 
droicts  de  la  foire  depuis  la  pointe  du  lour  laincl  Laurent 
iufquesàlanuiclclofe  :  Commcappert  parla  chartrefoubs 
lacs  de  foye  rouge  &:verde,  en  datte  de  l'an  r^6i.  au  mois  de 
Septembre. 

Les  RoysdcFranceonttant  honoré ccflepetite  maifon 
de  fauict  Lazare  qu'ils  l'ont  cfleuc&choifiepoury  faire  leur 
demeure  quadilsfont  leur  entrée  àParis.Carilsy  repofenc 
Scies Roynes  de  Francepar  l'efpacedetrois  ioursaupara- 
nant  ladite  entree.Et  ce  en  leur  corps  d'Hoftel  fort  ancien, 
^àprcfentfortdemoly  ^iislelongde  ladite  chaulïeede  S. 
Denys,detnerela  grande  Croix  plantée  au  milieu  du  car- 
four  du  Prioré, aux  irauxbourg  fainél  Lazare  deuant  la  prin- 
cipale porte  d'iceluy. Ledit  Hoflel  appelle, /^/^^/j<3'«ivtf^.Au 
milieu  duquel  logis  il  y  a  vne  grande  porte  leuecde  quinze 
piedsouenuirondelachauOeevisàvisd'vne  grade  rue  qui 
vient  diredement  des  faux  bourgs  faind  Martin  es  faux- 
bourgs  làinél  Lazare.  Au  pied  de  laquelle  chauilée  (  lors  que 
l'entrée  fe  fait  du  Roy  ou  de  la  Royne  )  yavnelcallierde 
quinzepiedsde  large  ou  enuiron  montant  iufques  à  ladite 
porte. Deuan  t  laquelle  il  y  a  vn  portique  de  fcpt  à  huicl  pieds 
de  Diamètre.  Là  ou  fe  fied  fa  maieflc  fous  vn  dais  Royal  y 
preparé,auec  les  princes  du  fàng.  Et  le  Chancelier  de  France 
derrière  iceile  Maiefté  pour  l'aflifter  aux  refponles  qu'elle 
faitaux  habirans  de  paris  félon  l'ordre  qu'ils  doiuent  mar- 
cher en  laditeentrce  :  Quiordinairementcommence  de- 
puis fcpt  heures  du  matin  iufquesà  quatreou  cinq  d'après 
midy.Et  lors  que  chacun  cftcta  fait  fa  harangue,le  ChaiUi* 
ietjla  Cour  des  Aides,!a  Chambre  des  ConucsA  la  Cour  de 


LIVRE    TROISIESME.  S/i 

parlement:  Leurs  maicrtezdefccndenc  par  la  montée  dudic 
corps  de  logis  du  Roy,qui  a  (on  iiRic  &  entrée  au  dedans  du 
cloillreduprioréairezprochederEglife  du  lieu.  Et  eftans 
tnlacourduprioréjleRoy  monte lur  Ton  cheual  blanc  ^ 
deparadc,&:la[loynefurfonchariottriumphant  ;  Et  font 
leurs  maieftez  condui:tes  par  leur  noblefTe  en  la  grande 
Eglife  de  paris. 

Comme  nos  Roys  ont  efleueeftemaifon  pour  faire  leurs 
entrées  en  leur  ville  principale,  de  mcfme  leur  eftfait  lors 
qu'ils  font  conduits  au  fepulchre,  en  leur  ville  de  faincl  De- 
nys^apres  qu'ils  font  décédez. Car  le  feruicefaità  noflre  Da- 
me de  paris,tous  les  prélats  dePrace  attendent  entre  les  deux 
portes  du  rrioré,  le  corps  de  chacun  Roy  ou  Royne,quiert 
porté  parles  vingt-quatre  porteurs  defcl,  iurez  de  cefte  vil- 
le audeuant  de  la  grande  porte  du  priorcfaind  Lazare. Etlà 
y  repofant  quelque  peu  de  temps,  les  Sieurs  prélats  chantent 
àhautevoixlepleaume  Deproftmdis ^'6l\cs  oraifons  accou- 
ftumées. Donnent  chacun  de  l'eau  benifte félon  leur  degré. 
Etdelàlecorpseftportéà  l'Eglife  S.Denys. 

L'antiquité  de  cepetitprioré  fe  remarque  auffi  en  ce  que 
les  prieurs  anciens  ont  fait  venir  à  leurs  defpcsles  fontaines 
ésfauxbourgsdeparis,ÔC  dedans  Idtir  mona{}cre,yfai{ans 
baftirdespetiteslogesdepuisle  villagedefàind  Geruais,  U 
où  efb  le  principal  regard  de  ladite  fontaine  (  audeffus  du- 
quel il  y  a  cncores  les  armes  du  prioré  ,  qui  font  la  refurrc- 
âion  de  (aind  Lazare  hors  du  tombeau, receuantlabeneJi- 
ftion  delà  main  dextre  du  Rédempteur  du  monde  auec  vne 
fleur  lis  de  au  deflus^^ufques  aux  terres  du  prioré,  ôc  d'autres 
particulières. 

Laditefontaineanciennementcouloit  depuis  le  bord  de 
kichauiïeeduBourgetjpres  vn  champ,  dit  le  champ  des  P'i~ 
natgners3.[i  trauers  d'vn  autre  champ,apellc  lechampde fainCi 
Laurent  {àwQi^ç\  a  eflë  fait  mention  cy  deuant^  par  des  ca- 
naux faits  déterre  potière,  iufqucs  au  grand  regard  delà 
fontaine,  qui  eftoit  appelle /i?  regard  dit  gnl  ^q^\x\ç,^  encore 
en  nature  deuant  U  principale  porte  dudit  prioré  fainci  La- 
zare. 

Mais  depuis  Melfieurs  les  preuoffc  &  Efcheuinsde  paris  fe 
A  [  font  chargez  de  fairefairc  des  tuyaux  ou  aqueducs  de  plôb. 


îji  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R  I  s, 

de  les  entretenir,  ôc  aulîî  les  1  oges  ou  regards.  Et  Ci  ont  chan- 
gé le  co  urs  d'cau,pûur  en  denuerplus  grande  quantité  en  la 
ville. 

Nonobflant  Meilleurs  de  faincl  Lazare  gardent  les  citfs 
desloges, pouren  aduertir  meirieursdelaVille;i'il  y  a  quel- 
que choie  à  reparer.  Et  li  du  principal  tuyau  tirent  leur 
fontaine  de  la  grofTeur  d'vn  annel  d'argent  eu  cuiure  atta- 
ché en  las  de  foy  e  en  l'arrefbinteruenu  Tur  celle  tranfadioa, 
5c  datte  du  quatrieimeluiliet.  13^4. 

Leprioréde  S.Lazareauparauant  queleboisde  Vincen- 
nes  fut  clos  de  murailles  par  le  Roy  Philippe  Augufle  ,auoic 
droitpar chacun  iour  ouurable,prcdrevnecharrteedebois 
pour  le  chauffage  d4j  la  inaifon.MàisleRoy  ,defirant  main* 
tenir  renibelliiiémcnt  delonbois  >  nevoulutpluseneftre 
coupé. Et  en  recompenfe  donna  au  priorévn  moulin,  fis  fur 
lepontaux  meufniers, lequel  depuis  s'appelloir,/^  ;?i;W/»  (^e 
y^/;2fî?jL^^r^,  Comme  appert  par  Tes  patê  tes  de  l'an  11^0.  Ice- 
luy  moulin  auec  tous  les  autres  qui  eftoient  fur  leditponc 
(  excepté  vn  appartenant  à  meilleurs  de  noftrc  Dame  de  pa- 
ris) tumberentenla  riuierclevingtvniefmcDecembre,iour 
laincl  Thomas.  1596. 

pareillementaux  religieux  de  fainct  Martin  des  Champs 
C  qui  auoientmefme  droit  audit  bois  ^  il  leur  aiîignafurfon 
domaine,  fixliurcsparifis  de  rente  annuelle  &  perpétuelle, 
Commcil  ell  efcrit  en  leur  ancien  rcgiftre  de  recepte,  en  ces 
termes. 

luw  debenturfjohispro  vfà^io  nemoris  Vincennartim^  in  ccînuA 
fancîi  Bionyfn^ftx  Itbrx  T  ^rijïcnfis  ^qud  fer  R€Ccpore?n  Régis  foU 
ni  confuetierunt. 


Fondation  de  l Ordre  des  Templiers  ,&  de  leur  mdi/on 
à  Paris . 

MArrin  Polonois  en  fa  Chronique  efcrit  que  l'Ordre 
des  CheualiersTemplicrsa  commencé  en  l'an  iiii.fiC 
qu'ils  ont  elle  ainfi  appeliez,  pource  qu'au  commcncemenc 
ilsfaifcmbloien  tau  porche  du  Temple  de  Hierufalem.  Ils 

n'eurent 


LIVRE    TROISIESME.  875 

îi'eurentpoincd'habicpecglier&diftind  des  autres  iufques 
en  Tan  1125.  que  le  PapcHonore  2..  ôc  Eftunne  Patriarche  Hif. 
de  Hieruiàlem  ordonnèrent  qu'ils  portalFent  vne  Jongue 
robe  blanche.  EtdepuislcPapeEugenej.  (qui  fur  créé  l'an 
1145.^)  voulucque  fur  cet  habit  blanc  fut  couzuë  vne  Croix  1145'. 
de  drap  rouge  pour  eftre  admoneftcz  de  ne  craindre  à  efpan- 
dre  leur  langée  mourir  pour  lefus  Chrill:.  Voyez  Choppin 
Itb.  2.  Monnjtici ,  tituio i. art,  2s. pa, 210.  Et GutllelmumTyry  Ar- 
chiepifcopum  libro  12.  BcllifacrijCap.  7.  Et  tom.  2.  Theatri  Vtti, 
hunian^Volum,  13.  Itbypag.jSpS. 

LesTempIiers  ne  furent  longuement  après  qu'ils  furent 
logezà  Paris,au  lieu  qui  reticntlenom  du  Temple.  Et  com- 
bien que  l'année  ne  fe  puiiïcau  vray  exprimer:  toutesfois  il 
fetrouuetiltredei'an  lui.pairë  audit  Temple  par  Holdo-  1^1^- 
mus  Grand  Maiftre  &  (qs  confrères  Templiers,  touchant 
vnemailonpareuxbailleeàcens  Ôi rentes.  Etclt  tel. 

Egojrater  Holdomus jDomusTempli  Par.  Prxceptorhumilis, 
drjratres  eiujdemloci,  N(hturrtfactmus  prxjtntthus  pariter&fu- 
turis^  quodconçefin'ius  HofpitaUrid  fan6id  Opportutu  Par,  quart- 
dam  domutn  fitam  m  vico  nono  iuxta  domum  defuncfi  Simonis 
Iran  que  pacifia  cf  quiet}  wperpetuumpofidendamprofexfoltdls 
Par.  decremento  cenfmy&c.  Alfum  anno  Bomim  M.  C C.  'vn- 
deamo,  menfe  Nouemhris,     \ 

Matthieu  PariSjhiftorien  Anglois,entraic1ant  de  l'entrée /'^^^-'■^i^/' 
de  Henry  3.  Roy  d'Angleterre  à  Paris,  qui  fut  l'an  12^4.  die  1^54* 
qu'il  logea  auTemple  (quod  erat  extra  ctuitatem  )  quieftoic 
garni  d'vne  grande  quantité  de  baftiments  pour  receuoir 
les  CheualiersTempiicrs  qui  vcnoient  de  toutes  parts  quâd 
onytenoit  leur  Chapitre  General.  Et  ne  leur  eftoit  licite 
d'aller  loger  ailleurs:  f  ourcequede  nuict  ils  f'aiTembloienc 
en  Chapitre  pour  traicler  de  leurs  affaires.  A  in  fi  que  les 
Areopagiresâ  Athènes  ne  iugeoientquedenui£l:afin  que 
iàns  affeclion  facta  cognûfierent ,perfona4  non  vidèrent.  Vide 
Tomurn  2. .  Theatri  z'it.e humarht.  l'olumiric  14 .  lih.  s . pag.2isy. 

L'an  i179.au mois  d'Aouftle Roy  Philippes3.iîls de (ainct        ^^^ 
Louys  fit  certain  rcgiemét  touchant  la  luftice  des  Religieux 
Tcpliers.  Duquel  le  V^idimus  fait  par  Hugues  Aubriot  Pre- 
uoit  de  Paris  en  l'an  1571.  le  11.  Feurier, contient  que  ledicl: 
Rov  Icuraccordercitenduë  de  leur  iuilice  depuis  ia  porte 

SSSlï 


>5 


S74  VILLE    DE    PARIS, 

Barbette  iufques  à  la  porte  du  Temple,  Ôc  à  toutes  les  pla  ces 
adiacentes , auec le  droid  de  faifine ,  referuee  à  luy  la' haute 
iuftice.  Et  pour  le  regard  dece  qui  eft  hors  ladi6te  ville  de- 
puis ladite  porte  Barbette,  tirant  au  chemin  delà  Courtille 
vers  ladite  porte  du  Temple,  illeureftaccordéqu'ilsaurôt 
toute  haute,  moyenne  &  bafle  iu(lice,auec  puiffance  à  leurs 
gens, àe ferre  m  perpetuum  arma  &  virgasj  addefenfiùnem  ipfitu 
terrx:  (ans  que  leurs fubieclspuifTenterdits  lieux  cftretaïUa- 
bles,chargés  du  guet:  ains  permet  à  iccux  Religieux  frères 
Templiers,  pouuoir  contraindre  leurs  fubieds  à  les  garder 
iour&nuid. 

Ces  lettres  font  au  Threfor  de  THoflel  de  ville  ^  en  la  pre- 
mière layettefous  la  cotte  de  P.  EtmentionncesauRegi- 
ftredcM.  lean  Poufrepin.fo,49. 

Autres  lettres  du  Roy  fcan  de  l'an  1351.  le  3.  May ,  fignces 
Fer  Regcm.  Mellon.  Par  lefquelles  il  remet  acquitte  aux  ha- 
bitant ôcfubiets  duTemple,les  amendes  elquelles  lis  auoicc 
eftëcondamnez  pour  certaine  cottizacion  contrelcurspri- 
uileges.  Et  ce  à  la  fufcitation  des  Preuofts  des  Marchands  ^ 
Efcheuins.  Aufquels  Seigneurs  du  Temple,  le  Procureur 
General  du  Roy  feftoit  loinâr.  Mifes  en  ladicle  première 
1506.     lavette,fous  la  cotte  de  double  F. 
Edifice  de  u      £^^  l'^j^  j^Q^  l'édifice  de  la  grolTe  tour  quarree  de  l'hoftet 
du°Tampie.  du  Temple  fut  achcué.  Lequel  auoit  e{tédefigns&  com- 
mencé fous  la  Commanderied'vn  nommé  leanieTurc:  le- 
quel peu  de  temps  après  la  mort, ayant  eftë  accufë&:eon- 
uaincu  d'herefie,  fes  os  furent  déterrez  6c  bruflçz ,  &.  la  cen- 
dre efpandue  au  vent.   Cefte  tour  eft  flanquée  de  quatre  pe- 
titestournelles  aux  quatre  coins  ,&  iert  communémentà 
mettre  des  poudres  à  canon  ,  ou  autres  munitions  félon  la 
,,Q-      volonté  du  Roy,ou  du  grand  îTvaiftre  de  l'artillerie. 
^  EnTan  1507.  fous  noli:re  RoyPhi<lippes4.  dictleBel,  les 

Templiers  furet  accufez  de  Sodomie,  &  autres  crimes  enor- 
mes,ôc  hercfies  que  rapporte  Belleforell: ,  to.  i.  des  Annales^ 
Hure  4.  chsD.  48.  ^  comme conuaincus  iugez  à  élire  brufle2^. 
vifs,commeiIsfurent:  C'eft  afcauoir  60.  horsdelaporteS. 
Antoine,  près  du  moulin  qu'on  void  fur  le  chemin  de  Scn- 
lis,  6c  lacques  de  Molay ,  Commandeur  &.  Maiftre  General 
de  leur  ordre,  auec  le  frère  du  Seigneur  Dauphin  du  mefme 


LIVRE    TROISIESME.  Syy 

ordre  en  Tiflc  du  palais,  deuant  les  Auguftins,en  la  prefencc 
du  Roy  &  des  Seigneurs  ôc  Gentilshommes. 

Frère  Guillaume  de  Nangis  enfaChronographiejfoubs 
Tan  1310.  efcric  qu'il  en  fut  bruilé  à  Paris  59.  ôc  à  Senlis 
neuf. 

Celle  cruelle  exécution  futfaite  auec  leconfeil  6c  confen- 
tement du  Pape  Clément  V.quieftoit à  Lion,6clequel  pour 
recognoillancc  d'cflre  paruenu  à  la  rapauté  parla  taueur 
dudicRoy,neluy  vouloitnendefnicr. 

loindaufli  qu'il  participoità  la  confifcationdes  biens  de 
ces  pauuresmiferablcs  opprimez  par  des  calumniateurs  &c 
fauxtefmoings.C'eft  l'opinion  de  faind  Antbonin  ,  partie 
3.hiftoriaIe,tiltre  ii.chap.  3.  DeNaucler,  partie  i.deTa 
Chronographie,Generation44.roubsrani307.  DeSabcl- 
licque,liu.7.derEnneadc  neufuiefme.  Depapirius  Malîo, 
Jiure3,  des  Annales  de  France.  Et  de  lehanHerold,  liu.y. 
chap.13.  De  la  continuation  de  l'biftoire  de  la  guerre  faindc 
compofec  par  Guillaume  ArcheueiquedcTyr.  Lequel  con- 
clud  franchement  par  ces  mots. 

MagtiAm  démenti  &  Philippo  incuffit  notam  hoc  Templariorum 
excidium.Nam  in  fifeum  Fontificis  &  Régis ,  Thefaun  Templariû' 
rumreda^i^auaritid  quam  dquitatis  eos  Jludiejîores  fmjjè  indi- 
cant,  Endem  fcribit  HenricHS  Pantdleo  in  fine  libri  tert^  hiftorijt 
loannitarum, 

V0lateranliure12.de  fon  Anthropologie,  &  Platine  en 
ibnliuredesPapes,tiennentq«'iIsontcftéiufl:ementpunis 
pour excuCerce Clément  inclemenc. 

Deflors  ce  Roy  Philippe  s'inueftit  de  tous  les  biens  defdits 
Templiers^&notammentdelcurfurdit  Hofteldenoftrevil- 
lejditleTempleiOùilfetrouuequ'iirelogea  ,  ôt  fit  appor- 
ter festrerors&  Chartres. Mais  ien'ay  point  encoresiceu,par 
quel  de  fcs  fucceïïeurs  cet  Hoftel  fut  donne  aux  Cheualiers 
defaindIeandeHieruialem,depuisfurnommezdeRhodes 
&enfindeMalte.Lerquelsy  eftablirentfeptrehgieux  croi- 
fez  qui  portent  comme  eux  au  droite  de  la  poidrine  vnc 
croix  blanche  fur  leur  bftbit  noir. 


876  VILLE     DE    PARIS. 

De  l' origine ,  progrcz,  y  d^  reigle  des  Cheudiers 
defunci  Le  ah  de  Hierufalem, 
T   Eshiiloircs,  fpecialemem  celles  d'Orient,  nous  enfei- 
'^-'gncnt  que  leurs  premiers  autheurs  furent  v ne  certaine 
troupe  de  Citoyens  de  la  ville  d'Almaphie  en  Lombardie; 
iixnaia  du  lefquels'eftans  addonnez  par  quelques  anneesà  Conduire  6c 
yônfieui  Je  ciTcorter  ^^^  Chreftiens  d'Occident  allant  vifiter  la  terre 
i^ct.  fain£le,&  ayans  pratiqué  par  prciens  on  autrement,  la  fa- 

ueurduSoudand'Egvptejquilorstenoittoutesles  régions 
depuis  Laodicce  de SyriCjiufquesà  Alexandrie. Ilseurent  de 
Juypermifrionde  faire  conftruire  dans  la  villede  Hicrufa- 
îemvnTempleenHionneurdela  faincle  &:  facree  Vierge, 
qu'ilsappelierent^f  L^///^.?:  pour  ce  que  Dieu  y  fut  feruy  à 
lamodedei'EglifeLatine.Etdepuisleur  deuotion  s'eilant 
iiccreucauecîe  nombre  des  eflrangers,  allant  honnorer  le 
famctSepulchre,  firent encoresbailir  en  ce  mefme  lieu  en 
J'honneurdeS.îeanditEleemoDjVnHofpitalcelebrejpour 
hebergerlespauuresôcles  infirmes.  Etpour  rendre  leurzele 
plus  religieux  &recommandable,ils  s'en  firent  eux  mefmes 
ieshofpitaliers:6cd'eflors  ils  perdirentlenom  d'Almaphi- 
tains,  pour  eftre  z^'^eWç.zXenodochi^QW  hofpitaliers.  Ils  vé- 
curent neantmoins  fans  règle  iufques  au  temps  que  cefte 
fainde  Cité  fut  leueedcs  mains  des  Barbares  par  Godefroy 
de  Bouilîô:6c  lors  y  eutvn  Gérard, plusancien  decefte  bade 
deuotc,qui  exhorta  it^  compagnons  de  s'obliger  par  veuà 
obferuercbeiilànce,  pauuretc  &  continence  ,  &  de  feruir 
auec  humilité  aux  pauures  pèlerins: mefme  de  fe  iignaler 
entre  les  autres  Chreftiens  d'vne  Croix  blanche  fur  leurs  ha- 
bits. Et  à  cet  effcct  il  rédigea  parcfcrit  quelques  ftatuts  &: 
fandionSjContenans  lespeines  que  doiuentfubirceux  qui  y 
contreuiendroient. 

Ils  continuèrent  quelque  temps  cefte  vacation  humble 
Scferuiableiufquesàce  queaccreus  en  biens  &  moyens,  «5c 
que  voyâts  la  terre  faincle  affligée  des  armes  barbares  de  Sa- 
ladin,  ils  ferefolurent  de  changer, nonleursvoeux,m3isleuc 
vacation  &: de  prendre  les  armes ,  pourla  defence  du  Chri- 
ftianifme  :  ài'exêple  desTempliers  5^  desTeutons ,  qui  edo- 
ientde  mefme  profeflîon  .  Et  rendirent  tant  depreuuesde 
courage  &:  de  proucfTe,  que  la  garde  des  principalles  villes 


LIVRE    TROISIESME.  877 

^forterefTes  de  ia  terre  Tainde  Icurfuccommiic,  6c  qu'vn 
grand  nombre  de  noblefTe  fe  vintrendreenleur  côpagnee. 
lisdreirerentlorsdenouuellesloix&regles , conformes  en 
laplufparcàla  discipline  militaire  des  anciens;  Mcimes  de 
recognoiftrepourchefôcfouuerainlegrandMaiftrcdel'or- 
dre,  luy rendreobeilîancCjfubir  les  lugemens&cenfures. 
Se  rendre  a  fa  fuite  à  Ion  premier  mandement,  n'en  partir 
fànslon congé.  Employer  toutcleurviecontrelesinfîdeles. 
Faire  valoir  le  bien  de  Tordre  ielon  les  charges  qu'ils  en  au- 
roienr.  Dire  parchacuniourquelquesprieresà  Dieu,  Et  de 
communier  trois  fois  l'année. 

Lefquelles  règles  ôc  ftatuts  furent  depuis  louez, confir- 
mczôc  approuuez  par  les  Papes  Adrian  quatriefme,Celef}in 
V.  Clément  VIL  Paul  III.  &:Pie  IV.  Et  eft  remarquable 
que  par  les  bulles  qu'ils  en  firent  expédier,  ils  déclarèrent  fes 
Cheualiers  francs  6c  exempts  delaiurildicT;ionEcclefial]:i- 
que,leslai{rantfeulementfoubs  la  feule  ditionôcpuilFanee 
de  leur  grand  Maiftre. 

Depuisle  PapeSixtecinquiefme,en  l'an  1586.  les  a  con- 
firmez, de  deux  ansapres,parfonaucT:oritc,ontefl:ëimpri- 
mcz  à  Rome  en  grand  volume ,  auec  les  figures  de  taille 
doulce. 

Ces  Cheualicrsfe  font  monftrez  en  toutes  occafions  tant 
afFedionnezau  bien  &  aduancement  commun  delà  Chre- 
{tienté,  qu'ils  ont  non  feulemêt  mérité  d'cftrerecueillis  par 
tous  les  Royaumes  &  Empires  Chrefl:iens,maisauffi  faicls 
fucceireurs  en  la  plufpart  des  biens  des  Templiers  cy  delTus 
mentionnez.  Etfpecialementenconiideration desexploits 
admirables  par  euxfaiclsen  la  defcnce  des  liles  de  Rhodes 
&  de  Malthe,  contre  les  armes  fanglantes  de  Soliman  &au- 
tres,arapiement  defcrites ,  al?  Hennco  PanthaUone ,  in  hiJlôrU 
Joannitarum.  Où  ils  acquirent  telle  réputation ,  qu'ils  furëc 
nommez ,  Le  bouclier  de  la  foy.  Le  fore  de  la  Chrétienté, 
&  le  fléau  des  infidèles. 

Oreft-il,  qu'ils  ne  pofledent  pas  leurs  biens,  comme  font 
lesEcclefiaftiqucs.  Car  ils  ne  les  tiennét  que  tant  qu'il  plaift 
au MailtredeTordre: En  forte  qu'ils  peu-uent  dire, comme 
il  eft  efcrit  au  Panégyrique, 7"^;^«/;«/*f  quod  voluit.  Tenitimns 
^uoadlUmt.frçcArtjPoJfeJJonsfumpii. 

SSSff  iij 


878  VILLE    DE    PARIS, 

Et  outre  ce, ils  font  tenus  d'en  rendre  à  leurordrelaplwf- 
partdureuenu  :  Ce  qu'ils  appellent  Refponrions,&lei:aire 
tenir  à  Malteà  leurs  propres  courts  &  defpens,ô<:  en  payer 
les  changes  6c  rechanges:  qui  eft  pour  i'entretenement  de 
leurs  gallereSjôc  autres  frais  de  guerre.  Et  ne  fontcncefai- 
fant,  que  fermiers  honoraires  de  leur  ordre.  Quand  mefmes 
ils  viennent  à  decedcr^tous  leurs  biens,  lulques  aux  meubles 
&pecule,retournentauproufitdel'ordre.Af^r///;?//^A"i'//2T/^/, 
Les  Refponlions&autresdebtes(liaucunesya)preallable- 
ment  payées  iufquesàlaconcurrencedeleurdcfpouiile  feu- 
lement: Comme  il  a  efté  iuge  par  arrefl  du  20.  Mars  15(32. 
Voyez  Choppin,  lih.3.  defacra  Folitiaj  tit.i.art.21 . 

Ces  Religieuxibnt  diuifcz  en  trois  ordres  ou  degrez:donc 
les  Nobles  tiennent  le  premier, 6c  ontles  Commanderies. 
Les  féconds  fontcoadiutedrs  ouferuiteurs  de  ces  premiers 
au  faict  des  guerres,  &  ne  tiennent  qucles  petits  priorez.  Et 
les  autres  iontprelhes,  qui  font  pourueus  des  Cures,  Cha- 
pelles ,6c  autres  petits  bénéfices  de  la  collation  des  Com- 
manderies :5c  ne  font  employez  qu'à  célébrer  le  diuinfer- 
uice. 

De  L'Eglife  du  Temfle  de  Paru. 

Celle  Eglife  eil:  baftie  6c  defleignee  fur  ledeïïein  ôcplan 
du  Temple  de  Hierufalem,  &  contiêt  en  (on  enclos  du  coflé 
de  Midy  vnepetitc  Chapelle,  dide  de  Noflre  Dame  de  Lo- 
rctte  :  011  il  y  a  vn  grand  nombre  d'offrandes  6c  deprefents 
faids  à  la  Vierge,  en  rccognoifTance 6c adion  de plufieurs 
biens-faids  obtenus  de  Dieu,  par  le  moyen  defes  prières. 

Dans  vne  autre  Chapelle  qui  eft  à  coflé  du  chœur  vers 
Midy,&:  laquelle  fut  commencée  à  bafrir  en  l'an  1530.  6c 
benifleenl'an  1532.  comme  cet  efcrit  qu'on  void  au  haut  de 
la  cloflure  d'icelle  Chapelle,  le  tefmoignc. 
M.    D.    XXX. 
Er^  l'an  i s 3  2-  /^  1 3.  iour  d'Auril,  fut  htnifie  cefie 
chamelle  &  dediee  au  nom  de  lejus. 

On  voit  vne  iepulture  fort  riche,  furlaquelleefl  vne  fla- 
tued'albaflreou  marbre  blanc, auec  cetEpitaphe. 

Hahet  intcrior  G  allia  antiquifimam  famtltam  deVillicrs  l'jjle 
Adam ,  multà  ^^gnif^^  rcbm  gefii^  clarij^im.  JRegum  amuit^s 
cdeberr,  Vndefnistotî^  Rei^ubltu  ChrtJhariA  frodijt  tanîis  dt- 


LIVRE    TROISIESME.  879 

gfîfi^  natalib.  Philippié-s  :  Cnitis  modo  vUtor  monument iim  cernis 
honoris ,  viritttif^  ergopojïtum.  Hune  eofua  fer  graduseuexe- 
YuntmenUy  vtconcordib.  077inium  votù,  m  vmuerfumftiitm  ordt- 
nem  obtinens  imperium ,  ei^u  militu  magifter  fuertt.  Ou  a  De  a 
Opt.  Max.  ejt &  loanni  Zdcharid  facra,  celUm'hancviuens  Tctra- 
gra^nmato  nomini,  extra  quod  nulU  faites ^  'vir pim  ac  religioftis 
dicatam  voluit. 

En  vneaucre  Chapelle  vers  Septentrion,  on  voit  vneautre 
fcpulturede  marbre,  fur  laquelle  font  deux  ûatues  de  Che- 
ualicrs  ja  anciens,  nommez  par  cet  cfcrit  : 

Icy  efl  le  monument  de  Nobles  &  Religïeufcs  personnes ,  frère 
Bertrand  de  Cluys ,  iadù Prieur  de  l' Aquitaine  ,&  depuis  grand 
Trieur  de  France  :&de  Reuerend  frère  Pierre  de  Cluys  fin  neueu 
aufi  grand  Prieur  de  France^  lequel  a  fait  confiruire  cefte  chapelle 
de  fonds  en  comble^  dedtee  en  l'honneur  de  MonfieUr  S.  Panthaleon: 
En  commémoration  de  la  vicloire  obtenue  par  grâce  diurne  contre 
le  grandTurc  l'an  1480.  le  iourduditfaincl.  Et  y  ejloit  le  fufdit 
fondateur  enperfonne.  La  Chapelle  fut faicie  Van  152  c; .  béni  fie  l'an 
^y..&  depuis  réparée  l'an  I5"47. 

Le  pape  Nicolas  4.  en  l'an  2.  de  Ton  pontificat  (quieftoit 
deTIncarnation  1287.)  adonnëvnan6C4o.ioursdepardoa 
à  ceux  quideuotement  vilîreront  l'EglifëduTempleàtou- 
tes  les  feltcs  de  la  Vierge  Marie,  6c  aux  Oclaues  d'icelles,cô. 
me  auffi  au  iour  de  la  dédicace  de  ladite  Eglife.  lufques  à  icy 
ie  me  fuis  adilraint  en  parlant  des  anciennes  Eglifes  qui  font 
au  quarcierdela  Ville  jdetraiderenremblemencdesEolifes 
&Chapellesqui  en  dépendent, pour  lîluftrer  d'autantplus 
leurs  iuftes  droicls  &  pofTeiîions.  Maintenant  que  ie  viens 
à  traiter  des  autres  Eglifes  &  Chapelles  plus  récentes  6c  nou- 
uellcSjiemecontentetay  feulement  de  les  mettre  par  ordre 
félon  l'année  de  leurfo  ndation, d'autant  que  ce  font  toutes 
maifons  de  religion,  qui  ne  dépendent  feulement  que  des 
fuperieursdeleur  Ordre. 


Fondation  de  l  Eglife  &  Prioré  de  fa  in  He  Catherine 
du  Val  des  Efcholiers. 
'U  N  l'an  1129.  les  Archers  de  la  garde  du  tres-fage  Roy 
"•^^fainctLouy  s,  pour  lors  appeliez  Sergents  d  arme  s  ^\<z\\à^- 


88o  VILLE    DE    PARIS, 

plièrent  de  faire  badir  l'Eglife  de  faindeCacherîne,  encore 
dicledes  Efcholiers  :  Comme  les  deux  elcritsfuiuantSjqu'on 
void  aux  deuxcoftez,Mendional  &c  Septentrional ,  decefle 
Eglife  le  confirmenc. 

j4  la  prière  des  Sergents  d'armes ,  Monfteur  S.  Louys  fonda  cefie 
Bglife^  &y  mit  la  fremicre  pierre  :  Et  fut  pour  la  toye  de  la  viUoi- 
re^quifutau  FontdeBouuines,  l'an  1114.  Voyez  Choppin  lib.i, 
Monajlici  pag.  ^s. 

Les  Sergents  d'armes  pour  le  temps  gardaient  ledit  Pont:  (^ 
'vouèrent,  que  fi  Dieu  leur  donnait  victoire  j  ils  fonderaient  vne 
Bglifè  defainâle  Catherine  &  ainfifut  il. 

lean  du  Tillet  en  (bn  Recueil  des  Roys  de  France,Chapi- 
trc  des  Conneftables, MarerchauXj&  maiftrcs  des  Archers, 
pag.  182  efcric  qu'en  icelle  Eglife  en  l'an  1576. leidirs  Sergens 
inllituerent  par  la  volonté  du  Roy  Charles  V.  leur  Confrai- 
rie.  Ec  obtindrent  du  Roy  Charles  VI.  en  Septembre  1 410. 
priuileges,  entre  autres  que  le  Connellable  leroitleuriuge 
^  gardien.  Leur  charge  eftoit  de  iour  porter  la  mafle  deuac 
JeRoy:&  ceux  là  efloient  appeliez  Huifiers  d'armes,  au- 
iourd'huy  ce  font  les  Huifliers  delà  Chambre  du  Roy.  Des 
autres  efloitlacharge  de  garder  fa  châbre  de  nuit  Etd'iceux 
tiennent  le  lieu  les  Archers  de  la  garde  :defquelsles  Capi- 
taines n'ont  ferment  qu'au  Roy. 

Gilles  Corrozetpourverifîcrque  le  temps  pafle  l' Vniuer- 
fité  de  Paris  eftoit  eîparfe  par  toute  la  ville,  a  eftimé  que  le 
rriorc  de  (ainde  Catherine,  qui  eft  en  la  rué  faind  Antoine, 
fut  furnommé  du  Val  des  Efcholiers ,  pourcaufe  des  cxerci- 
ces  des  bonnes  lettres,  qui  le  faifoit  leans  aux  Efcholiers. 
JMais  il  fabufe,  il  faut  aller  chercher  ce  Val  plus  loin, 
uoi.  Fautdoncquesentcndre,qu'enl'an  1201.  quatre  Dodcurs 
en  Théologie  (  lefquels  toutefois  par  humilité  nefappellcnt 
qu'Elchohers.)C'ef]:àf<^auoirGuiIlaume,Richard,Euurard 
6cManafrcs,diuincment  infpirez  fortirent  de  paris,  &:d'vn 
commun  accordferetircrentcn  vn  Valdu  DiocelèdeLan- 
gres,  toutenuironiic  de  bois  &:  de  hauts  rochers.  Au  bas 
defqucls  vne  belle  fontaine  à  leur  venue  commença  à  four- 
dre6cietter  eau  claire  en  abondance.  De  tel  miracle  confo- 
Jidezen  leurproposdeviureen  folicude  pour  mieux  feruirà 
Dieu,  ils  refolurent  demeurer  en  ce  lieu.  Et  ians  différer 

beaucoup 


I 


LIVRE    TROISIESME.  m 

bcaucoupjilsfe  cranlporterentpardeuersieReuerendiffime 
ôcilIuflrilDmc  Guiliaumedcloinuille  Docteur  en  Théolo- 
gie, &L  Euelque  de  Langres  (  qui  depuis  a  efté  Archeuclquc 
deRlieims)iuy  demandant  la  donation  d'vne  partie  dudic 
Valquiluvappartenoitàcaufedefon  droidEccledaftique, 
Etenoutreleluppliâc  aydcrdefes  moyens,  pour  y  conftrui- 
revne  petite  Eglife,  en  l'honneur  de  (aincte  Catherine,  ôc 
quelques  cellules  pour  les  loger.  Voila  le  commencement 
de  l'ordre  des  Religieux  de  lainde  Catherine  du  Val  desEf- 
chohers,lelquelsveflusdeblanc,viuencfousla  règle  faind 
Auguftin,  &  ont  mehnes  conftitutions  &  habit  que  ceux  de 
faind  Victor  près  Paris.  Quand  ces  quatre  bons  pères  Ce 
prefentcrent  àilEucfque,  il  y  auoit  grande  aflemblee  du 
Clergé  &pluiieur§Prelatsà  Langres. EnrrelerqueisFederic 
Dodeur en  Décret,  «kEuerque de  Chaaions,  contemplant 
iaconftance&:  humilité  de  ces  fainds  pcrfonnages  ,  fut  Ci 
compuncl en fon  cœur,qu'eftântde  retour  à  ChaaIons,U;. 
abandonna  tous  fes  biens  temporels ,  refigna  fon  Euefché  à 
vnautre,&:  l'en  alla  rendre  Religieuxâueciceux,oiiiiacon- 
uerlc  treflaindement le refte de  ia  vie.  Outre  ces  cinq ,  en 
peu  de  temps  ilf'y  en  accumula  trente  lept.  Qui  futcaufc 
que  voyanslcnombreainllaugmenté,  ils  baftirent  vn  autre 
monaflere  aux  fauxbourgs  &c  près  les  folFez  deTroyecn 
Champagne.  Où  il  y  auoitdouzeReligieux,  nourris  &  en- 
tretenus aux  defpens  communs  dudit  ordre,  iufques  à  ce 
qu'ils  fulTentdeuëmentrentez.  Et  d'iceux  le  Roy  S.  Louys 
enl'an  1119.  en  tiraquclquesvns,ôc  les  mita  l'Eglile  faincîe 
Catherinenouucllementbaftiepres  Paris, qui  depuisacfté 
furnommeedu  Val  des  Efcholiers.  Car  il  etl  certain  qu'en 
ce  temps  la  icclleEgiifen'eftoitenclolededas  la  ville.  Dont 
la  principale  porte  de  ce  cofte  là,  nommée  /a  Forte  Baudets^ 
cftoitaudroicl;oùeftrHofleld'Eureux,Scoù  fevoyenten- 
coresdeuxftatuesdeRoy  6c  Royne  efleuees  fur  vne partie 
del'arccau  decefteancienneportc.  La  fondation  de  faincft 
Louys  n'eft  que  de  trente  deniers  pariour  fquinefuffiroic 
pour  la  nourriture  d'vn  Religieux  )  comme  il  eft  cfcrit  en 
leurCarthulaire,en  cestermes. 

S.  Ludonicm  Rex  voluitd^  ordmauit  anm  Domini  122p.  fjHoà     112^. 
fïQ  Animahtis  Regum^rxdi^orHm  (td  efi  rhtlippi  /Suoufiiç^  Lh^ 

TTTtç 


8Si  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R  I  S, 

d4)uici  8.  anï  fcilicet  &  fatris  fui)  animnbus  confimeretHrecde- 
fixmfiray  &frimu.mla.pïdcm  pofHtt,érdot:mit  eam  qnolthct  die 
de tn^tntadenarifs reditiii , perapiendts /jitoiihet  auno  trihtis  ter- 
mmis:  Videitcet  in  Purificatione ,  in  Ajcenfione ^(^  in  fefio  om- 
nium fanBûYum. 

Dans  le  chœur  à  main  fencftre  vers  le  Cloiftre ,  on  voie  re- 
prefentcc  l'Annonciation  de  la  Natiuicc  du  fils  de  Dieu, 
qu'vn  Ange  fit  à  des  palpeurs  qui  gardoienc  leurs  troupeaux 
fur  la  cime  d'vne  montagne.  Et  de  l'autre  coftc,  l'on  voie 
comme  vne grotte fouflerraine,  dans  laquelle eft  reprefenté 
lefepulchreoùlecorpsdenoftreSauucur  fut  mis:&ceteC 
cnceftau  delFus. 

Ce  Sevulchre  de  l€fu4  fut  fai^  l'ani420.  ô' de  fuis 
:    i'.'  repeint  l'an  isy/. 

Eiirvne  des  Chapelles  d'icelleEglifeeft  inhumé  le  Reue- 
lendiffime  Cardinal  de  Birague,iadis  Chancelier  deFrance,    ' 
k  tombeau  duquel  eft  orné  de  fa  ftatuë  &  remarque  de  cet 

cicrity  •  -  '^'   •  ^*^éî:^  *  '■•'" 

^Hidtihi&pàsfiâtkA  f~fiîis  ejlfiatmffe  Biragiie 
Virtutls  paftm  tôt  monuments  tttx. 

I.  MO  RE  V        R.  S. 
ijj  ;Lii/  ;».  Et  de  cet  Epitaphe.    • 

"  :Re'jfaÛ  Sira^o  Tatritia  MedkoLm.  mnltis  &  fumnt.  diznitdt. 
funcio^tum  Franc.  COr^celUrio :,ae demnm  S.  R.  Ecckf.CardinaL 
■Francifc-d  F.  unica  éf*  Cdfir.'  Birag^  agnAt^mœfiiJf,  non  memort 
fed  defidera.  perpet.  monument. 

H.  P.  C. 
Vixit  Annos  jy.  Mettes  p.  die  s  26.   obvt  S. 
Calend.  Tyecemb.  i.f^s. 
Ce  deffunâ:  ficurdeBiraguefutChancelierdeFranccdu 
viuantdefafemme,  comm-efon  Epitaphe  fus-alleguéle  dé- 
clare .-mais  après  ledecésd'icellef'eftantfaitd'Eglifejil  fut 
honoré  d'vn  chapeau  de  Cardinal. 
Cet  autre  Epitaphe  qui  fuit. 
D.    O.    M.    S. 
Vnlentiie  Balhian£.  Matron.  clarif.  Atqnt  ornât iji.  cuim  anima  , 
falute  &  qmete  jruiîur  fempiter.  Corpw  Renatus  Biragtds  Tranc, 
Cancellar.  coniiix pientijf.vxorisbenemer .  memor.  hicconditur. 
ehijtAnno  Chrifiian.falm.  is/z.  Cal.Unu.VixitAn.M'Menfes 
éjdies20. 


LIVRE   TROISIESME.  8S5 

Efl;  graucTur  vn  autre  magnifique  tombeau,  que  l'on  voie 

en  la  mcfmc  Chapelle, dite  de  Birague, à  ropofite  de  celuy 

dudefFuncl:rieurdeBirague,ande(rus  duquel  fe  voiclaila- 

tuedeladefFundefemmedudit  fîeur. 

En  la  niefme  Chapelle  fondes  Epitaphes  fuiuantsgraucz 
en  marbre. 

H  une  Rcnati  Biragutj  S.  R.E.  Card.  GailU  CancelLtumuUm, 
Phiiippus  Huraltus  Cheuernius  CallU  CancelUr,  oh  confortium 
fummt  wagifiratusydf  amicitiam  adjinitate  famitam  ,auxit  hoi 
titulo  'vlttmo  in  defun6tum  munere  :  &  d&cïjfori  fuccejforemfan^ 
BijT.fenihocqutcqutdefi  inferiarum  darepetati  Adiuncium  exi- 
ftimauit.Adeo  quos  non  fors  ^fediudicium  magm  Régis  &  reffuh . 
coniunxit^  nuiU  visfatifeparare  potis  efl. 
Hkjitum  efi  cor 
llluflrifimi  l'tri  D.  loannis  de  Laual  NigelU  Marchionisy 
Lamacenjîs&  MaiUacenJts  ComïttSy  Domini  deLone  npud  Cenoi- 
manos^  Barents  Berfuri£,  Rapii  charboti^  Mvttd  Sanôferef  ,&  I^^*- 
JkUjubter  montem  regalem,  Regia  dini  Michaelis fodalitate  infi- 
gnis ^quinijuaginta  equitiim  cataphrACtorum^centumi,  nobtlium 
regtd  domusy  turm£  Prjtfeâfi , 

VerusAmor,  qualts  cafios  efi  inter  amantes 

£)uifubiere  duo  comugtaU  ingum, 

N  onnum-quam  moriturp  rias  hoc  moriente^velilU  : 

Simplice  fed  tumulo  cor  fiât  njtrumque  duplex. 

Namque  ego,  qudduxi  Franttfcn  Birgua  maritum 

Valleum  loannem ,  fidafuperfies  amans^ 

Eimin  hoc  locido  pofutcorj  doneceodem 

Cor  quoqiie  peneturpofi  m-eafata  meum  : 

Fi  lia  &  amborum  iacet  hic  fit  a  Margaris^  vt  fit 

Amborirm  fidi  fœderis  ip/afides. 
Obijt  12.  Cal.  Oclohns  M.  D.  LXXVIII. 

En  vne  autre  Chapelle  de  la  mefme  Eglife  de  fainde  Ca^ 
therine,  fontinliumezles  corps  de  Mellire  Pierre  ti'Orge- 
mont,  iadis  Cheualier.Chancelier  de  France  &  de  Dauphi- 
né,pendantle  règne  de  Charles  V.  quitrefpafla  l'an  1389. 
le  20.  de  luin.  De  madame  Marguerite  de  Voifines, iadis 
femme  duditlîeur:  laquelle  trelpaiFa l'an  1380.1e  i8.de  Mars 
DeMonfcigneur  Amaury  d'OrgemôtCheualier, Seigneur 
de  Montiay  6c  Chantilly ,  Confeiller  ôc  Maiftre  des  Req.ue- 

TTTttij 


?5?4  VILLE    DE    PARIS, 

Jtes  de  i'Hoftel  du  Roy  :  qvii  trcrpaila le  ii.iour  de  luillet  l'an 
1400.  DeM.Ciiarlesd'Orgemonc,  ClieuaIier,Scigneurde 
Mery,deZimuille,  Grillyôc  Champrond,  Chambellan  du 
Roy;  lequel  rrefpafla  l'an  1502.  De  M.  Pierre  d'Orgcmont 
Cheualier,Seigneurdc  Montjay,de  Chantilly  ÔC  de  Cha- 
uenri:  qui  fut  tue  en  la  bataille  d'Azincourt,  Tan  1415.1624. 
iourd'Odobre.  Et  de  M.  Pierre  d'Orgemont,  Cheualier, 
SeigneurdcCcrbonnejThrelorierde  France,  qui  trefpaflTa 
lei8.deluin^ran  1500. 

Pveuerend  Père  en  Dieu  M.  Antoine  Sanguin,  Cardinal 
dufain^t  Siège,  Seigneur  de  Meudon,  qui  decedal'an  1559. 
£c  laiilaimparfaicl  vn  tres-cxcellent  &  (uperbe  édifice ,  qu'il 
auoit  faitcommenceren  la clofturefaincie  Catherine.  lean 
des  Marais  iadisAduocacen  Parlemenr,lequel  fut  décapité 
aux  Halles  j  pour  le  crime  déclaré  au  difcours  de  ce  quife 
paiïà  de  déplorable  en  noftre  ville^pêdant  le  règne  de  Char- 
les 6.- MadamoirelleGuillemette,iadis  efpouie  dudicl  feu 
des  Marais, laquel le trefpaiïa l'an  1579.1e  14.de  Nouembre. 
MeflTire Guillaume  CalinetjCheualier/eigneur  de  Romain.- 
uille,dePomponeôcde Ver,  maiftrc  d'Hoftel  du  Roy,  6c 
fondateur  de  la  Chapelle  où  il  repofe:  lequel  deceda  le  17. 
d'Aouft  l'an  1413.  Meflke  Guillaume  de  Montmorency, 
Cheualier,  Seigneur  de  laind  Leup  de  Champenos  &  de 
Challincjquitrefpafla  l'an  138S.  Madame  leanned'Andre- 
zel,femmeiadisdudit  meiîîre  Guillaume,  laquelledeccda 
en  Fan  ly^^.  Monfieur  Ferry  deMctz,  Maiflre  des  Requefles 
de  I'Hoftel  du  Roy,  lequel  trefpalla  l'an  1424.  Mellire  Thi- 
bauld  de  Bourmont,  leigneur  de  Maincamp,  quitrefpafîa 
i'an  1385.  Meffirelean  deMontigny,dict  Monceaux, en  fon 
viuant  premier  Efchançon  du  Roy  Charles  V.  quitrefpafra 
l'an  1375.  Raoul  fiis  de  noble  homme  maiftrc  Alphons,iadi$ 
Comte  d'Euj&Chambrier de  France.  RegnaudCouppé, 
iadismaiftredesMonnoycSjibubs  les  Roys  de  Philippes  le 
Bel,  Louys  lo.  Philippes  5.  &:  Charles 4.  Madame  Margue- 
rite d'Audrezcl,,iadis  efpoufe  de  Me/îire  Louys  de  Varen- 
nes.  leanNeruet  Cliapellain  du  Roy  Louvs  XI.  6c  depuis 
EuefquedeMargarenceÔC  Abbéde  luilly  ,  Prieur  de faindlc 
Catherincdu  Val  des  EfcholierSjparl'efpace  de  50. ans,  qui 
trcrpalIàleio.Nouembre  1515.  Ec  quelques  autres  nobles, 


LÏVRE    TROISIESME.  «8^ 

t>erfonncs,rontinhumez  en  ladite Eglifeôc au  cioiftre  d'ir 

celle.  -  ■  ^  •,..v^il;  :.\  •  • 

L'cncios  de  cemonaftcrea  cftéiadis  beaucoup  plus  grand 
qu'il  n'eftàpreicnc:  car  du  depuis  qu'il  a  efté  enclos  en  la 
ville,  on  en  a  vendu  &:  baillé  a  baitir  beaucoup  de  places; 
dont  pour  leule  mémoire  on  les  comprend  encores  ioubs  le 
nom  de  la  Culture  ou  Clofture  de fainteCatherme,  comme 
nous  dirons  à  la  fin  de  ce  croiliefme  liure. 

Fondation  de  FEglife  &  maifon  des  Filles  Dieu. 

NOus  auons  dict  cy  deuant  au  traicté  de  la  fondation 
du  Collège  de  SorboncqueleRoyS.Louys  y  auoic 
-  voulu  mettre  des  Religieules,  appelleesies  Filles  Dieu  :  mais 
par  l'aduis  de  meilleur  confeil  il  les  logea  hors  la  ville ,  entre 
làinû  Lazare  &  fainct  Laurent ,  au  lieu  où  eft  maintenant  la 
maiion de  PEfchiquierau  milieu  des  fauxbourgs  S.  Dcnys, 
comme  depuis  ils  le  font  eftendus  depuis  le  fécond  accroifr 
fement  delaville. 

Vn  bourgeois  de  Paris  nommé  Guillaume  Barbette,  les 
accommoda  de  deux  arpents  6c  demy  deterrc,foitpardo-  ^Jcrt  le-' 
nation  ou  parachapt,  qu'en  fit  pour  elles  leRoyfaihtLouys.  meure  des 
Ou  elles  commencèrent' ià  baftir  leur  .monaflererleidicles  ^^^^"  ^^^"° 
terres  cftans  en  la  ccnliue  ôc  mflice  des  Religieux  ,  Prieur  6c 
Conuent  de  fainct  Lazare.  Lefquleîs  d'abondant  pour  don- 
ner occaiion  d'accroifttc  leur  demeure,  en  l'an  1131.au  mors 
de  May,  leur  quittèrent; quatre  arpents  &  demy  de  terre, 
moyennant  douze  liures  panGs  de  croys  de  cens, qu'elles 
leur  paycroient  par  chacun  an  à  perpétuité.  Plus  tllçs  ache- 
tèrent huict  arpents  de  terre  contigus  aux  précédas  :6c  pour 
l'indemnité  payèrent  pour  vne  fois  aufdits  fièurs  de  S. Laza- 
re éo. liuresparilis:  outre  douze  denierspar.  decensperpe- 
tueJqu'ellespayencpar  chacun  an» .  : 

^•^•'  •  -  '    -     *  '     .'V'  J  .U  I  ^  ' .  '  1  -il  ô*   X.  ■_ .    iuHij  ,..;  J  , 

*z<i^s  lettres  d' amorti ffement  faif:  p'ar'iksMeli^hftx y  Prieur  ér 
^  r:  <  •   Contient  de  S.  Laz^are,  des  terres  cy  dzjjtis  mentionnées  y 
-  •••  ■  •  fonr  les  Religicnfes  des-  Filles  Dieu. 

PRioré*  Conuentus  S.  Laz^ari  Parifienfis  Omnibus  ■pr.tfentes 
literas  inffeciuris fdutem  in  Dcmino.  Noucrint  'vniuerji  quod 

TTTtt  lîj 


88(J  /JVILLE    DE    P  A  Rl'Stj 

nos  dedimus  &  concepimHsfiliahus  Dei  Parifienfihus  totam  terram 
quam  ipfie  emeruntà  Guillelmo  Barbette  due  rarïjienfi^  i^hi  vide^ 
Itcctdomus  earum  furuiata  efi  :  ,^ji  terra  erat  m  noflro  dominto 
éfccnfiua,  Etinfnper (juandam peîiam  terrx ^cir citer  quatuor  ar- 
■pennos  ^  dimidtum  yfitam  iuxta  majeriam ,  quam  Uh^re pcfider 
hamus,  ^u^ittaaimus mfrpe-r ipfis fliahus  T>ei  Qmnedomimum  & 
cen/iudm,  &  lujhtumy  &  qmcqmdm  dufis  terris  habcbamus  vel 
haberepotcramus.  Volentes  ô"  concedentzs^  quod  dicfd  terr£  ahip- 
Jïs  filidbus  B'd  in  manu  mortua  perpetuo  teneantur.  Tta  tamen 
quodtn  recompenCatt^nem  iflius  concefionis  &  quittationis  ^prx- 
fitd  fili^?  nobis  duodecim  libras  Parijïenfcs  incremerftt  cenfits  an- 
nujittm  folucrt  teNtbantwr ^qjioufque  ad duodecim  ItbrAt^incre- 
îi^enti  cen/îis- nlibi  é*  compétent i  loce ,  &  m  manu  mort  tta,  ab  ipfis 
filiabus  Deï fuerimus  afigndti.  Fidehcet  hts  terminis.  AdNati^ 
uitatern  Domim^fexagmta  fblidos.  AdPafcha,  tôt  idem.  AdNati- 
Mîtatem  beati  loannis  BAptifid,  tottdem.  Etad  fejlum  S.  Remig^ 
tvttdtm .  ^^ujjttauimus  ettam  ipfis  fliabns  D  et ,  pietatis  intuttjty 
totjtm  dectmam  ô"  if^s  décima  quam.  habcbamus  in  dutis  terris ,  ab 
ipfis  in  manu  mortua  perpetuo  pofidendam.  ^^uod'vt  ratumperma^ 
KvatprdfientesHnerasfigillorum  nofirorum  mummine  fecimus  ro- 
iiyL.     borarà.  Datumamw  Domtni  i2S2.menfe  Mayo. 

Lequel  admortiffemenc  fut  confirmé  par  Guillaume  troi- 
flelme  de  ce  nom,  Euefq'ae75.  de  Paris,  comme  fuperieur  da 
ConuentdcS.Lazare,au  mcfmemoisôcan. 

En  ce  monaftere  ainfi  dilaté,  il  y  a  eu  du  temps  du  Roy  S. 
Louys  2,00.  Religicuies:pourrcntretenemcncde(quellesil 
leur  affigna  4oo.liurcspanris,àprjendrc  par  chacun  an  fur 
fonthrclbr.  Quarante  neuf  ans  oaenuiron,euolus  depuis 
letemp$dcceftefondation,rEuelque  de  Paris  /qui  auoit 
toute  lurifdidion  fur  leidicles  Religieufes)  voyant  que  I2 
piufpart  d'iceHes  eftoient  decedees  de  pcftes,&  confideianc 
auffi  la  cherté  des  viuiesôc  de  toutes  chofcs  augmentée  de 
plus  de  moitié,  réduit  ce  grand  nombre  à  60.  ReJîgieufes 
ians  diminuer  la  fufdite  rente.  Ce  que  les  Thrcforiers  à^s 
RQVsPhilippesdeValois&Ieanfonfilsnevoulurcntaccbr- 
der.amsfeulemcnt  bailler  deux  centsliuresparifispour  cent 
Rehgieufesquirc'ftoient:  &  onteftéen  cefte  perplexité  iuf- 
quesenl'an  13^0.  que  le  Ray  Ican,  meu  de  letirs  pleurs St 
lamentations,  leur  a  accordé  pour  cent  Religieulis ladite 


LIVRE    TROISIESME.  S87 

fomme  de  quatre  cents  liures,  par  ces  patentes. 

loannes  Dei  gratta  Francorinn  Rex.  Notum  facimus  vni- 
uerfis  tamfr.tfentibus  quamfuturis ,  .^ujodCum  nuper  ad  noflram 
tcYUcnertt  audienttam ,  quod  lUufirts  (y  fanB.t  memonx  hiatus 
Lndomcus  nojler  in  Francis  regno  gloriojïfimus pr,tdecef/or ,  ita 
riedunt  gcneris  pro/apUyfed  morum  'uirtutibus  mJigmtHs ,  vi  //f 
cuncîds gcneratiter  reUainfitHn  'uter^tur  y  ac  humilitate perculfus 
in  (rmmhHs  rfgnam  fuum  mifericordi  clementïa.  rohoraret,  d^in 
pnuperesitd  congrunm  exerceret  deHûtiJ^ime  opéra pietatis y& ad 
aiius  ajfctiare  d€hemus[vt  fragilitas  nofira  pfrmittit)  digna  & 
falHhr'iA'vcfi-tgia  imitart,  volnerU  ordtnanerit^^.é'  cum  ejfeïf-upofi- 
modam  duKcrit exeqttendum  :  ^uod qnxdam  muliercs ,  generali- 
ter  Dei  filix  ntmcnpat.t  firHuladtnHîcem  conutnirent  ,Çjr  tn  eotiem 
monafï-erio  vitra  port  am  fancfi  Disnyjïi  morarçntnr  ^  vacantes  di- 
ninis  laitdtbtts  dr  a  mundo  fpecialiterfiqueshat.e ,  fèli  chri(lo  n» -     '*'• 
tentes yd'eiveraciter adhérentes ^d^peramplms Deodr pro  dtciis  •^Z'""'^'*'* '*'^* 
reiigiofis  mnUerihus folicitam  curamgerens^  ipfts  in  domo  feu  mo- 
nafteYîopr.tfatope)petîto  permanfuras  fore  in  numéro  ducentena^ 
rio  in  (lit H it  ac  etiam  ordinauit ,  c^  vt  altqualiter  prouideret  ipfis     ï? 
pr.cfatisditcentis  religiojlsyquadringent.ts  libres  annui  reddittts 
dédit  feu  contulit  amore  Det  ac  intuitH  pietatis  :  Dicta fj  qnadrin  - 
f entais  libres  fuper  fuHm  thefiurum prafatis  mnlieribus  afirnanit, 
Sa/^  quia  Epifopits  Parijïenjh  an  no  qi^adragefimo  nonOyVeleo  cir- 
CK  ,  C^fi/flin  confiderans  rerum  carifliamfro  temporibns  currenti- 
hjispnuperes  affligentern ,  etiam  quod  ràtt&fie  'pefiilen^ti.e  commu- 
nis  mult.t  mortudfuerant.   Vnde  diciarnm  muliernm  vitra  mediU 
numerus  diminutnsfuerat.  Ipfts  fie  antea  ordinatits  ùerpetuo  fore 
mododiito  fuh  numéro  ducenteno  àd numerum  fexagenarinm  re^ 
ducerevoluit:  actoîidem  (^nonplaresin  prxfata  domo  feu  momt- 
Jlerio perpetuoremanere  : Dtl€cH&  fdeles  thefaHràr^ tnclytxme- 
mori.î  Chanjsimi  Domini  &genitoris  no  fin  ^(^  nunc  etiam  noflri, 
Audientes  ô'  attendentes  huiufmodi  Epifcopi  ordinationem  feu  nu.- 
mtri  diminutionem ,  noluerant  pr.tfatis  mulieribus  reddere  feu 
folttere  nifî  medietatem  dicfarum  quadrin^entarum  librarum  ; 
Dicentes,  quod  fexaginta  reltgiofx  rémanentes poffent  de  ducentis 
lihris  melms  cf  conuententius  fe  iuùare  d^  etiam  viuere^  quam  du- 
cent.e primo  ihi  coiiflitut^  d-e  itlis  qnadnngentis  Itbris.  Pro  qua- 
rttm quadringentarumlibrarnm  folutîoms  retardatione  feu  reçu- 
CiH&ne^  vtfhperius  ejl  e>ipreff^m  )  dici£  Yeligiofjt  Umentahiimr 


S88  VILLE    DE    PARIS, 

dolentes  remanferunt :  EtAànos  accedenfes  nobis pluriesacdeuo- 
ttfimè  fupplicarunt^quafeaHs  eu  vellemus  promdere fuper  f  rjtmij- 
Jis  de  remediû  opportiino.  Nos  igitur  volentes  prxfatt  prxdecej- 
fins  noftn  beau  LudouiciJÎAtuta  6"  ordtnattonesjeu  donafactajeu, 
faUéts  quantum  pojfumus  in  hac  parte  inuioUbtliterobJerftare,& 
ex  tréma  minus  débita  refellere  {prout  de  cet)  médium  ^fectari;^ 
dicimusO  diffmntus^  quod  reduàio  du  cent  arum  religiofarum  ad 
numerumjexagenartumfuïtnimîs  exquijitajeu  refincla ,  &  mi-. 
ntu perindc facia.  InJuperquodtnclytJt  recordationà  Domino  pro- 
géniture noftro  pro  tunctmonjulto ,  njeleius  conjUio  quo  ad  hoc  nul- 
Utenus  cuocdto ,  E pif  copia  prxfatus  nonpotuit  necdebuit  de  dicia- 
rummuUerum  tali  numéro  ordinare  :  Ita  quoddici,u  quadringen- 
tas  libras  filuere  tcncremur.  Vnde  ipfam  rcduciionem  fiu  ordt- 
nationem nolumus  'ulterim  obfiritart^nec etiam  quodThefaurartj 
nojln  tcneantur filuere  lamfipe  memoratas  quadringent^  libras 
dicHs  rcligiofis,  ^uibus  infiuper  attentis  dicimus  cr  fiententiam 
difjinimus  acvolumus  &ordina?nus  pro  perpetuis  te  m p  on  bus  quod 
de  cxtero  dtcfje  religiofifint  in  numéro  centenario  y  & fiic  perpétua 
perfieucrent.  Ita  necadnumerum  ducentarum  dquditerreducan- 
tur^nec  ad  minus  quam  adcentumaucioritatequacumque  decxtero 
redigantur.  Et  nos  volentes  noflrumprxbere  ajfenfum  Icgatis  dono 
feu  eleemofi'ndper  beatum  Ludouicumnuncfa^Hsac  ettam  ordma- 
tisy  volumus  &  concedimus  quodprdfatx  religiofi  in  nofiroprdfatê  . 
Thefiauro  per  manum  diclorum  nofirorum  tbefiaurariorum  profitas 
^uadnngentas  libras percipiant  &  habeant  de  cMero  omni  anno  : 
quia  nos  deuotionis  ajfetîu  ad  cuit um  diuinum  ^fiufientationem 
dicïarum pauperumfic t is  dedtmus  &  concefiimus  amore  Dei  &  in- 
tuitupietatiSyacdegratiafipeciali.  Dante  s  tenore  prdfenttum  in 
mandatis  prxfatisThefaurar^s  nojirisprxfentibus  crfuturisj  qua^ 
tenus diciis  mulieribus  de cxtero  diciam  fiumma  quadnngentarurn 
librarum  foluant  omni  anno  terminis  confiuetù-^ prout  ante  ordinal 
ttonem  dicii  Epificopi  fintjieri  confiuetum  :  Necnon  dileflis  &Jide'^ 
libus gentibus  Camerxcomputorum  nofirorum  VarifiuSy  iitdtcîam 
fimmam  quolibet  anno  diciis  religwfis  (  ojt  prxmittitur  ^fiolutam^ 
inipfiorum  computorum  allocentfine  difficultate  quacumque.  ^u^ad' 
rvt  Ijrmumô'  jUbilcpermaneat  infuturam,  ncfirum^quo  ante  regni 
nofiri  régi?:,  cnjuficeptum  vtebamur,prxfientibus  literùfecimus  ap^ 
ponifiigillum .  Saluo  m  al^'s  iurc  nofitrOy&  tn  omnibus  quolibet  alie^ 
lyiQ.  ^«  Vâtum  Far.  An.  Dom.  13  so,  menfic  Nmem^  ferDominti  Regem^ 
Signatum.  Me  II  ou.  '  En  ce 


)9 


LIVRE    TROISIESME.  88^ 

Enccmefme  Monaflcreil  y  aiioicvn  canal  d'eau,  proue-  Deiafoti- 
nanc  de  la  fontaine  de  (aind  Lazare:  comme  en  fontfov  les"'"^^"^'^* 
lettres  du  Roy  Charles  6.  qui  font  telles. 

CHarles  parla  grâce  deDieu  Roy  de  France  au  Preuod: 
dcParis,ouàlonLieutenant,falut.  Oye  rhumblcfup- 
plication  des  Religieufes  dicles  Filles  Dieu  jtondees  par 
Monieigneur  faindl  Louys,  contenant  que  comme  pour  le 
temps  de  leur  fondation  ,  leur  hoftel  &  habitation  eut  elle 
ordonneeau  dehors  de  la  ville  de  Paris.où  ils  auoict  bel  H  o- 
f}:el;êcnorables&  belles  poflèiîîonsappartonans audit Ho- 
ftcl.  Et  auec  ce  euiïent  ynefontainedefcendant  de  la  fon- 
taine laincb  Ladre, pour  fcruir  âleur  hoftel.  Et  il  foitainfi  p^^  ^^"^^"^ 
quepourlefaitdesguerres  ^  la  fortilicationôcclolliurede 
la  ville  de  Paris ,  leur  dit  Hollel,  habitation  &:  autres  hérita- 
ges d'icelles  ayent  efté  deftruits  6c  démolis.  Ecaconuenu 
que  les  Religicufes Ibicnt  venues  demeurer  dedans  la  cloftu- 
re  5c  fermeté  de  la  ville  a  deftroit  &L  en  grand  danger ,  on  ils 
font  chacun  lour  continuellement  le  leruicediuin.  Etauec 
cefontenleurhofl:elhofpitalité,cnaccomplinanttoufiours 
de  tout  leur  pouucir  les  œuures  de  mirericorde,&  héber- 
geant les  pauures  pafTans,  Ôc  adminiftran  ts  au  très  ncceffitez. 
Etpourcequerhofteldeleur  première  fondatiôleuraa'inti 
efté  gaftë  &  diffipé ,  elles  ont  lemblablemcnt  perdu  le  cours 
de  tuyau  de  leur  fontaine.  Laquelle  a  efte  &  cft  attribuée 
auPonceaufaindDenys.  Si  comme ellcsdient, qu'il  nous 
plaifefurceleur  pouruoir  &  eflendre  noftre  grâce.  Nous 
inclinansà  leur  (application  ,  conl^dcrëce  quediteft,vouS 
mandons  &  enioignons  expreflement  que  i'il  vous  appert 
deuëment,  qu'au  temps  de  la  démolition  de  leur  liollel  la 
fontaine  courut  par  iceIuy,vous  à  icellespouruoyez  par  cer- 
taine portion  de  l'eau  d'icellc  fontaine,  en  les  laiiîant  &  fs^i- 
fantiouyrdevollrcditeproui(ion,iicomme  il  vousfèmble- 
raà  faire  de  raifon.  Carainfilevoulons  eftrefair.  Etàicelleî 
Kcligicufes  l'auons  odroyé  &  odroyons  de  grâce  fpecialc 
parcesprefentes.  Donneàfainc1:Ligier  à  YuelinCjlezy.  de 
luiller,  l'an  de  grâce  î^îG.  6cle6.denoitrcregne.rîtplusbas 
efl;  elcrit. 

Parle  Rov,  A  la  relation  de  Moiifieur  le  Duc  de  Bour-" 
gongne.  EtaudelFousiigné,  G.delaFons. 

VVVuu 


890  VILLE     DE    PARIS, 

Suiliantlafufditepermifllonjily  avncanaid'eauquiflue 
Dclafecoac  du  Ponccauenleur  (ccond  monaftere  de  la  rue  S.  Denys, 
l!es"fi!ics-    ladisHofpital  delà  MagdeleinefondëparYmbert de  Lions 
Djca.         bourgeois  de  Paris.  Lequel  Hofpicalelt  encore  en  (on  eftrc, 
à  collé  de  la  grade  Eglife  des  Religieufes,  &  y  a  deux  ancien- 
nes femmes  vcuFues,qui  y  (cruenc  pour  rcceuoirles  pau- 
ures.  Et  la  petite  Eglife  de  l'Hofpital  ('qui  eftoit  la  première 
des  Religieufes  j  fcrc  aux  beaux  pères  Religieux, pour  dire 
leurferuice. 

Leurprcmier  monafterefut  démoli  ôc  razé  par  au6lorité 

^'     oc  mandement  de  MelFieurs  de  la  Ville:  pourneferuir  de  re- 

"     traicle  aux  A  nglois  qui  faifoienc  guerre  en  France ,  &  auflî 

^     poureximer  de  leur  proye  ôc  mettre  enlieufeurdeladide 

ville  icelles  Religieulès,  qui  f'eftoient  multipliées  iufquesau 

nombre  de  deux  cents:  Comme  il  a  efté  vérifié  par  les  lettres 

patentes  du  Roy  lean,  6c  comme  ilappertparlepxiuilege 

îubfcquenc  du  Roy  Charles  huicliefme. 

CHarles  par  la  grâce  de  Dieu  Roy  de  France,  Sçauoir 
faifonsàrousprefensSc  à  venir.  Que  comme  feu  de 
bonne  mémoire  Monfîeur  faindLouyscn  fonviuant  Roy 
de  France, meudegrandedeuotion,&pourle  bien  de  fon 
ame,  ôc  des  âmes  de  ics  fucceiîeurs  Roy  s  de  France,entre  [cs^ 
autre  oeuures  louables  5c  dignes  de  mémoire  ,  eut  ja  pieçi 
„     fondé  hors noflre  ville  de  Paris  entre  la  maladene  S.  Ladre, 
„     &,rEglirefaincl  Laurent vnmonafterede  deux  cents  Reli- 
„     gieu(es,appelleesfillesDieu.  Et  en  ce  faifanteut  voulu  &c 
,5      Ordonné qu'icellesReligieufesainfl fondées  à  l'honneur  6c 
^     louange  deDieu,chantairenc  toutes  les  heures  Canoniales 
i:iuiâ:ôciour,6cquenefuirentreceuescn  iccluy  lieu  que  fil- 
les bien  renommées.  Depuis  laquelle  fondation  fut  par.    U 
longtemps  continué  le  diuin  feruice  audict  lieu  par  Reli- 
gieufes bien  renommées ,  qui  chantoient  toutes  les  heures     .^ 
Canoniales.  Et  iufques  à  ce  que  par  la  fureur  de  certaine     f 
guerre, qui  longtemps  depuis  aduint,  ledit  monailerefut 
demoly,ôciefdid:es  Religieufes  tranllacees  de  dehors  noftre 
ville  de  Paris,  dedans  iccile  noflre  ville,  en  vn  lieu  que  feu 
HymbercdeLionsauoitfondéàlaruc  fainctDenys,  pour 
rccueiUir  6c  loger  vne  nuid  pauures  femmes  mendiantes. 
pafTantes.  Et  au  matin  quand  elles  fe  partiront,  voulut.le.ur 


LIVRE    TROISIESME.  S^n 

cftrebaillévn  denier&vnpain.Eten  iceluy  lieu  furent  efta- 
blies  Icfdices  Religieufes  Filles  Dieu,qui  par  aucun  temps 
chantèrent  les  heures  Canoniales  en  la  chapelle  qui  eft  en 
iceluylieu  aiTez  grande  2c  fpacieufe.  Et  fetenorenten  vnc 
'partie duditlieutoutfeparë  delà  falle où  font  les  hâs  pour 
Joger&couclierlcrditespauures  femmes  paflantes. Lcfqucl- 
Jespauures femmes eftoient  reruies,&:  leurs  liCts  faids  par 
aucunes  Conucrfes  bonnes  preudefemmes  quiportoienc 
l'habit  de  Filles  Dieu.  Et  n'auoient  icclles  Conuerfes  office 
necharge,  (înon  dire  certain  nombre  de  Patenoftres.  Ec 
continuèrent  lefditesFillesDieuclergelTes  par  aucun  temps 
ieferuiceauditlieu.  Etainfîfoit  qu'à  l'occafion  des  guerres 
&:diuirions,  qui  depuis  par  longtemps  ont  eu  cours  enno- 
ftrcroyaume,les  reuenus  dudid  monaftcre  des  filles  Dieu 
font  fort  diminueZj&leursedifîces  tournez  engraderuine, 
Parquoy  delorgrempsa  efté  &  encore  efh  ledit  monaftere 
toutdepopulédefdites  Filles  Dieu, que faincl  Louys  auok 
fondé  pour  chanter  les  heures  Canoniales.  Et  par  tàute  de 
bien  voir  &c  conliderer  la  fondation  &  ftatut  baillé  par  ledit 
feu  faind  Louys,  eft  venu  la  choie  en  telle  erreur,  &ladidc 
fondation  tellcmet  peruertie  que  ledit  lieu  par  aucun  temps 
aeflc  de  encore  eft  appliqué  à  pecherefTcs,  qui  toute  leur 
vieauoientabufédeleurscorpSj^càlafiu  eftcicnten  men- 
dicité ,  en  peruertiflant  tout  ledid ordre  des  Filles  Dieu ,  & 
contre  l'intention  du  fondeur.  Et  de  prefent  &  de  long- 
temps n'y  a  plus  nulles  religieufes  chantantes,  ne  qui  fceuC 
fent  chanter  les  heuresCanoniales.E  t  eft  la  chapelle  ordon- 
née pour  ledit  feruice ,  6c  les  lieux  eftablis  où  habitoient  lef- 
dides religieufes, chantantes  êc  failant  le  feruice diuinva- 
cans  &  inhabitez.  Et  n'y  a  plus  que  quatre  ou  cinq  ancien- 
nes Conuerfes,  qui  deuroient  faire  les  licis  de  l'Hofpital 
dontellesnefontrien.  Parquoy  l'intention  de faincl:  Louys 
noftrcpredecefleur^^  qui  auoit  fondé  ladite  religion,  princi- 
palementàccqucDieu  y  fut  loué  nuid  &  lourpar  bonnes 
îilles  ehantans  les  heures  Canoniales)  eft  defraudee,&:le 
feruice  diuin  demeuré.  Et  nous  fucceireurspriuezdesfuf- 
frages, prières  ôcoraifonsqu'efperionsauoirauditiieu.  Par- 
quoy nous  deuëmentaccrtenez  de  ce  que  dit  efl:,ne  voulons 
lafondationd'vnli  eraticux  amvde  Dieu,qu'cftnoftredic 

VVVuu   ij 


5^1  VILLE    DE    PARIS, 

predeceflTeurniincl  Louys  totalement  dépérir ,  nefon  inten- 
tion eftre  ainfinotoiremsnt  peruertie,  qu'en  lieu  de  bonnes 
filles  bien  renommées  qu'il  ordonna  eitre  mifes  audictlicu 
parcydeuant nommé  Se  déclaré,  par  erreur&iuiiftre ima- 
gination,ont  cfté  recueillies  audict  lieu  pedierelTcspublic- 
ques  :  qui  à  la  rîn  de  leurs  iours  ne  fçauoient  dequoy  viure. 
Confideransqu'impoilSble  choie  feroit  de  repeupler  Icdict 
Jieu,  &  remettre  à  ce  melme  ordre  des  filles  Dieu ,  comme 
elles  eftoicnt  anciennement.  N  ovs  par  l'aduis  de  noftre 
Confeil ,  auons  ordonné  &  ordonnons,  que  ledit  lieu  en  re- 
tenant Tes  ren  tes,reuenus  6c  appartenaces  quelconqueSjfera 
iiabite  perpétuellement  par  Icsreligieufesreforniees  de  l'or- 
TLe.jgica  es  j^^  j^  Fouteurauld,  dot  noftre  tres-chere  Se  tres-ameecou- 

rtc   ronce-  ■*  ,  , 

«rauid,or-  fine  Anne  d'Oflcans^eupour icprelcnt  metc  Abbefle,  viua- 
dôneespoar  ^^^ ^^^ obferuace  reo;uliere<Sc perpétuelle cloilure , toutainfi 
tioii  des  fil-  àc  en  la  forme  5c  manière ,  ilatuts  &c  priaileges  qu'eft  le  con- 
ksDicu.  uent  ôcPnoré  de  la  Magdeleineprcs  Orléans.  Si  donnons 
enniandemcntôcc.Donnéà  Amboifeleiy.iourdeDecem- 
i^S?.     bre  , l'an  de  grâce  1483.  Et  de  noftreregnelepremier. 

Ceslettrespatentesdu  Roy  onteftéplusde  dixansauanc 
qued'eftrecxeeutees,&: iufquesàce que  Reuerend Père  eti 
Dieu  lean  Simon  lOi.  Euefque  de  Paris,  l'an  i.  de  Ton  fiege 
M  94-  ^derincarnation  1494.  le  15,  d'Aunl,  donna  Ton  confente- 
mentpourl'vnion  decetHofpitalde  la  Magdeleine  des  fil- 
les DieUjà  Tordre  de  Fonccurauid.  A  la  charge(entrc  autres 
choies  )  que  les  Rcligieufcs  6c  les  Religieux  d'vne  mefmc 
profeihon  (qui  diftiuclement  y  demeurent  pour  l'admini- 
îlration  dcsiainds  Sacreméts  éc  funclions  de  l'autel;  fero- 
ient  tenus  delolcnneliement  celebrcrlafeftcdu  Roy  fainct 
Louysleuri.  Fondateur.  Etapres  le  trefpas  du  Roy  Char- 
les8. (lequel,  comme  patron  Se  coUateur,  leura  donné  ea 
larucS'Denysl'HùlpitaidelaMagdeleineauec  Tes  apparte- 
nances) fairefonaniuerfaire  pour  le  repos  éternel  de  loame. 
Et  en  mémoire  de  ceftc  obligation,  les  religieufes  ont  efcric 
cnleurmartyrologuc,au  cayerdesobitSjilirley.iourd'Au- 
ril,  ce  que  enfuit. 

Jp/ô  die^  ohttm  pi£  Rccordationis  Car  oh  njiij.  Francorum  Régis  : 

qHÏbonoz.elo motus  Mon^iflerium  ifiudfiliarïi  Dei,  fucï  reforma, 

tiorti  OrdiHisfotis  EhrAudi  donauit,  &  quAmplura  hona ,  &  Régi  a 

prÏHikgLj  coHtnln:  ne  primnm  laùidemfcuto  regio  fcnlptHm  in  c» 


LIVRE    TROISIESME.  893 

cîefu  fundamento,  ■nominefm,  Anno  Regni  eiu  î  14 .  ïnjîguum  ter- 
■pettix  mcmori.i  nfponi  fecit .  £)ui  dtcim'o  ^uintofui  Rcgninnno  mi- 
grnuit  afeculo.,anno  Incarnationisi^p-j,  ■  ■■  ■ 

Parles  fufdices  letrrcsl'Euerque  de  Paris  a  oblige  d'abon- 
dant les  religieufes  à  faire  perpecuellemcc  Ion  anniucrfaircà 
pareil  iour  qu'il  décédera,  pour  l'indemnité  qu'il  preten  doit 
delaiubrtradiodeceflcEglife.Etfefaitlci.iourdelanuier. 

En  l'an  ibiiianrla  datte  defditres  lettres, c'eft  à  fçauoir  l'an 
i4C)5.iei5  luinbuiclreligicufesôcrept  religieux  de  l'ordre  de 
FonteurauldfurentintFodiHCsenlamaifondes  filles-Dieu, 
par  les  commis  de  Robert  Arc  heuelque  de  Bourges ,  àtXt- 
gué  exécuteur  par  noflre  S.  Percle  Pape  Sixte  4.  Où  ils  ne 
trouuerentque4.  rcligieufes  difFormees:  Defquelles  deux 
confcntirentà  viurcen  reformation,  ôclcs  deux  autres  de- 
mandèrent temps  de  probation  auan  t  que  de  fe  lier,par  prô- 
niefTe^;  ferment, &  y  faire  ftabilité.  Iceux  doncques  con- 
fiderans  la  fragilité  &  inconfhance  du  fexe ,  non  feulement  à 
deux,  mais  à  toutes  les  quatre  inuiitees^à  garder  la  clollure 
ils  concédèrent  vn  ande  probation,  dansleqiiel  ellcss'en 
pourroiccaller,iibonleurrembloir,  ^ihorslemonaflereon 
Jeuradminiftreroitleursneccffitez,  pourleur  ofter  l'occa- 
fion  de  s'abandonner.  Mais  noftre  Maiflre  lean  Standonc, 
Dodeur  en  Théologie  ôcinllitutcur  des  pauurcsdu  Collè- 
ge Montagu  à  Paris,leur  fit  tant  de  belles  ôc  faincles  remon  - 
ilranccSjqu'iln'eflpointefcntque  depuis  tVkÇ.^  ayent  ietté 
le  i'pugd'obsdiencc,&eft  crédible  que  pourfaire  pénitence 
du  pa(Tc,«i  l'exemple  delà  fainteMagdeleine,patrone  de  leur 
Eglire,ellesayentleans  fini  leurs  iours  en  bonne  obferuan- 
ce  régulière. Laquelle  auiourd'huyflorit  autant  que  iamais. 
Quieilcaufe  que  de  douze  religieufes  qu'elles  eftoicntau 
commencement  de  ladite  reformation  le  nombre  eft  telle- 
ment augmenté, qu'encefteanneci  606. elles  font  tant  iœurs 
dcCliœurfc'eftà'direpourferuirau  Choeur  de l'Eglife)  que 
conuerfes  dédiées  à  la  vie  a6î:iue",(;o.  i  ■ 

'.  Etfiplufieursqui  fe  prefententne  font  admifè5,pource 
^ue  leur  temporel  n'eftfuffifantpour  les  nourrir  2c  entrete- 
nir d'autres  chofesneceiTaires. 

Le5  hommes  de  quelque  qualité  qu'ils  foient  n'y  entrent 
point.  La  mère  Prieure  qui  n'cft  que  triennale.eft  clleiici  par 

VVVuu   iij 


894  VILLE    DE    PARIS, 

le  Conuentle  lour  fàmcl  Laurent, lo.  d'Aouft.  Toutefois 
elle  peut  edre  continuée  iulquesà  fixans:pourueu  que  les 
troispartsdu Conuencluy donnentleursvoix.  Etla carthe 
de l'eledioa eft  enuoyeeà Madame  de  Fonteurauld, com- 
me fupreme  de  l'ordre, pour  la  confirmer.  Elle  conftituë 
aufli  vn  de  Tes  Religieux, qu'elle  cognoift  le  pluscapablc^ 
tantenfciencequ'en  bonnç3  mœurs.  Auquel  elle  baille  Vi- 
cariat, pour  aller  viGter  non  feulement  le  Prioré  des  filles 
Dieu,  mais  audi  les  autres  qui  dépendent  de  Fonteurauld. 

Au  priuilegeduPvoy  Charles  8.  cy  deffus mentionne,  il 
eftoic  ordonne  que  les  filles  Dieu  logeroiêt  les  pauures  fem- 
mes pafTaxi  tes  pour  y  ne  nuict  feulemcnt:6c  en  partant  le  ma- 
tinleurdonnerpientvn  petit  pain  Se  vndenierparifis,pour 
viatique  :  mais  maintenant  au  lieu  du  petit  pain  &  dVn  de- 
nier parifis,  on  leur  baille  honneftement  à  fouper.Lesfœurs 
conuerfcs  auiïï  ne  fortent  plus  pour  aller  faire  hs  lids  de 
]'hofpital,ainsvnebonneanciennefemmelaicquey  demeu*. 
rc,qui  a  charge  de  les  faire. 

Il  y  auoit  aufii  vn  Chapellain  ordonné  par  l'Euefquc  de 
Pans,  iufques  en  l'an  ij8i.  qu'il  quitta  ce droid 6c  vnitceflc 
chapelle  au  conuentdeididesRehgicufes.  A  la  charge  que 
les  Religieux  y  celebreroient  les  MeiTes  &  fcruicedium  aux 
ioursàce  ordonnez.  Celuy  qui  prit  pofleflîon  au  maiftre 
Autel  pour  les  ReligieufesfutMonfieurd'Vrfines,  Chanoi- 
ne de  Noftre  Dame  de  Paris ,  par  le  madement  de  l'Euefque 
Pierre  de  Gondy^quieftencoreviuant. 

Dedans  Iccueur  de  l'Eglifc  desreligieufes  auprès  la  gran- 
de grille  eft  la  tombe  de  icxur  Magdeleine  Pèlerin.  Sur  la^- 
quellefafigurecfl:grauee,aucc  telle  efcritureârcntour. 

Cy  gifideuotcmerc  Seur  Magdeleine  Fellerin ,  Religieufe  de's    \ 
1495.  f^^^^  Bieu.  Lacjuelle  fut  mife  cenns  l'an  1495.  &  fut  l'efface  dt 
s6.  ans  entre fnfe  de  touffe  j  membres  j  fors  la  main  gauche,  dequoy 
15^5.     elle faydoit & efcrtHdit .  LaqHeUetreJpaJfal€ii,de lanmcri^d^.  » 
Au  milieu  dudic  cueur  eft  auflî  eccEpitaphc. 

Cy  gîfl  le  eue  Ht  de  très -haute  &  tres-illufire  Princé/fiy  Madame 
Catherine  de  L  6Yainefemme&  cfpoufe  de  trcs-haat  &  tres^fmjfant 
T  rince,  M'onfeigncur  Louys  de  Bourbon,  Pair  de  France  ^  Duc  de 
Montpenfier ,  Souuerain  de  Dombes,  Laquelle  deceda  ko,  May 
1596.  : 


LIVRE    TROISIESME,  îp^ 

En  la  mefme  Eglife  auprès  la  ceinture  du  grand  Autel  ,à 
main  gauche, eftvnepierrcdemarbrenoir, où cflgraué  ce 
qui  f'cnluic. 

Cjf  gtfi  le  cueurde  Charles  de  Larame ,  cinquiefmefils  de  Mon- 
fe teneur  Claude  de  Loraine^  Ducd'Anmale^é'  P^tirde  France ,  dr 
de  Madame  Louyfe  de  Brez^é,  qui  mourut  à  l'hofield'  Aumale  aPa- 
\    rùle"],  de  May  1568.  aag'éde  16.  mois  //,  iours. 

D»  Prioré  des  Blancs-manteaux ^  de  T Ordre  S.Benoifi, 

LE  Pape  Innocent  4.  en  I  an  de  Ton  pontificat  9.  &  de 
,         l'Incarnation  1251.  ou  51.  par  bulle  feellee  en  plomb  pen-     ^^^^° 

:  dant  en  lacs  deioye  rouge  ^  iaune,  il  exemp^te les  Hcrmitcs 
du  Val  iaincl  Guillaume  de  l'ordre  faind  Auguftin,au  dio- 

[|  ccfedeLâgrcSjdepayeraucun  tributou  péage, pour  lepore 
ou  tranfport  des  bleds,  vins,  bois , pierres  &  autres  denrées  à 
eux  necciraires.  Dequoy  nous  pouuons  colliger,  que  les 
Guillemins  à  prcfent  nommez  Blancs-manteaux^  ont  efté 
premièrement  de  l'ordre  fainclAuguilin;  mais  que  depuis 
ils  ont  pris  l'ordre  defaind  Benoift  ,  comme  plus  aufterc. 
Neantmoins  ils  retiennent  encores  la  forme  d'habit,  6c  la 
ceinture  large  de  cuir,  auec  grofle  boucle,  des  Auguftins. 

pi  '  Or  quanta  l'origine  de  ce  mot  5/rf»fj'-w/7;?/<r^//;c-,  il  faut 
cntcdre(relonqu'elcruSamfonHaius,au  liurequ'ilacom- 
^o{6  De  ventate  vitxC'  ôrdinis dîui  GHltilmi )  que  certains  re- 
ligieux de  l'ordre  fain£t  Auguftin ,  nommez  par  les  bulles 
des  Papes ,  les  Seruiteurs  de  la  Vierge  Marie,  &  vulgairement 
Blancs-manteaux ,  à  caufe  de  l'habit  blanc  dont  ils  vfoienc 
communément, ayantachetë  vne  maifon  ioignant  les  an- 
ciens  murs  de  la  première  clofture  delà  ville  quireleuoit  du 
Temple.  Amaulry  de  la  Rochelors  Commandeur  des  Che. 
tialiers  Templiers  en  France,cn  l'an  iijS.lcurpermitdefai-  i^yS. 
leencelieuvn  Cimetiere,&aufrideconftruirevneChapel- 
le  &:mairon  propre  pour  leur  demeurejf-yrEucfquef'y  con- 
fcntoit.  Ce  qu'ils  obtindrcntdeRegnault  de  Corbeil77, 
EuerquedeParis,commeauffileconfentem€nt  du Curëde 
fàincllean  en  Greue,&  de  Robert  Abbé  du  Becrpource 
<jue  la  maifon  achetée  cfloit  de  fa  parroiiïe,&  à  la  collation 
del'Abbé  duBec  Helloyn.  Voila  la  première  origmedudit 


89'î  VILLE    DE    PARIS, 

Priorë  ôidecenom  de  Dian'cs-manceanx. 

Quant  aux  Guilleminsqui  maintenant  poffedent  ledicl 
Priorc,  ihhabitoicnr  au  précèdent  à  Monror.ge  près  Paris, 
cequiicprouueparles raiiipnsquienfuiuent.  Piemieremëc 
mairtre  Clément  Archidiacre  de  Laon  6c  Chanoine  de  no- 
ûre  Dame  de  Paris,deiirantei1:re  inhumé  en  ladite  Eglife  dq 
Nolh'c Dame, &,y  fonder vn  anniuerfaire cntreautrcscho- 
fes,il  acheta  des  Religieux  &:  Prieur  de  Montrouge  près  Pa- 
ris, de  l'Ordre  des  Hermites  de  faind  G  Uillaume ,  quatre  ar- 
pens  de  rerre  fis  à  Chaflenay,  pour  larommede4oJiures  l| 
lou mois.  Les  lettres  de  cefte  vendition  font  dartces  du  mois 

ii^<.      de  Scptem  bre  1165.  &  enregiftrees,  in  Magr^o  Piijlorali  Ecclejjjt 
T cirijicnjh iih . î .  carthd.  72.  commençant  par  ces  mots,  Frdter 
loannes  Fnorhumtlis  domus  de  monte  Eubcç  totujque  eiufdem,    {«j 
Çonnentus  Ordinis  E  rcmitarum  fancii  GuiUclmi  &c. 

Secondement  IeanChoIec,Cardinal6tl?bndatcur  du  Gol^ 
legc  desCholecsparfon  tcftamencdatcédu  premierDimanr 

'-^5>-  chedel'aduentuS^.didces  T^3iïo\csDo (i\'\(;^w)fratrthusdè 
Monte  Rubeodecemlihras  Partjienfès.  Item  fratrihus  Guillermi- 
nistrigintaiihrns  Varifienjes ,  Aicli  appelle-il  les  Auguilins, 
qui  lors  par  honneur  le  dilbient  Hermites  de  S.  Guillaume,. 
Orpourreuenir  à  noftre  premier  proposledic  Ordredes 
feruiteurs  de  laVierge  Marie  félon  que  rapporte  ledit  Hayus 
eftantvn  de  ceux  quiauoiceilé  abrogé  au  Synode  qui  futte- 
nu  àLionfoubslePapcGregoireio.à  cefte  occalîon  le  Pa- 

1297.  peBoniface  8.rani297.  le  15.  desCalendesd'Aouft:  Ecauflî 

1298.  Philippe  le  Bel  Roy  de  France  en  l'an  1198.  au  mois  de  Fe^ 
urier  donnèrent  ledit  monallere  aux  frères  Hermices  de  S. 
Guillaume  dcmeurans  pour  lors  à  Moncrouge  comme  diç 
ell::&  furent  contraints  les  poiTcfTeurs  d'iceluyde  prendra 
rOrdredefiinc1Guillaume,ou  de  quitter  la  maifon.  C'eft 
pourquoy  ledit  Priorc retient  cncoresàprefentlenom  de$ 
Blancs-manteaux,  à  caufe  des  premiers poiïeffeursd'icetu)? 
quieftoientveftus  de  blanc.  Ils  efloient  mendiants  au  com-^ 
mencemcnt,mais  leur  ayant  efié  offert  quelques  biens  55 
poiîeiîions,  ils  quittèrent  iabezace  pour  ne  faire  tort  aux 
autres.  Il  rcfte  cocores  vnc  mailon  audicb  Montrouge  que 
l'on  appelle  le  Priore.     . 

Aux  lettres  jCommençans  lonnnes  Efifcovm  Najjluienjis:, 

dactees 


LIVRE    TROISIESME.  897 

dattees  de  Tan  1408.  (dont  nous  ferons  mention  au  traidc 
des  Bilicttes)cc  Prioré  efl  nomme, Dcmus  ReligioforumfanBi 
Guillelmi de dcfertis^alias de  Alhis mantellîs ,'^ï\  qiioy  Ton  peut 
remarquer  l'ancienne  originedefdicsreli^uxiadis  de  l'or- 
dre delàinclAuguilin. 

Au  milieu  du  Chœur  de  TEglife  desBlanc-manteauXjil  y  a 
vn  tombeau  de  marbre  noir  Ôc  blanc  :  lequel  auec  la  cauc 
d'audelToubSjfutconflruit  l'an  1607.  pour  la  lignée  des  Ma- 
lons,qui  delong  tcmpsauoit  commencéayauoirlàfepuU 
ture,rmfcriptiondecc  monument  efl  telle. 

DEO.    OPT.    MAX.     SAC. 

Etmeynorit  nob'tliff.O'  Patricia f.mnlix  de  Malon:  ex  qna  mtilti 
literis & drmiSjMagiftraîihufqtiegeflis  iiluflres ,  pietate  injignes 
frodierunt  :  qunlis  Ule  qui  Guillelmitarum  ordini  vilUm  du  Piejfi-^ 
Cajfùtdono  dédit: nec dégénères Iac.& Ber.Malon ,  Equités.  Car. 
Malon  infiprema  Curta  Redonenfi  Senator.  Pater  Car.  Malon  in 
hac  Curia  Par.  Senator,  &  Nicol.  &  Clau.  Malon  ^  régis  Silen- 
tiarif.  é"  rerum  criminalium  in  hac  Cur  varif.  Actuartj,  Item- 
qne  Marine  Malon  Pr.ejidis  Comfjitor.  vxor.  Et  Elifahetha  Ma- 
lon,primt  Prxf.tnjupremo  confilio  vxor:  quorum  corporafubtns  ia- 
cent,perpetuts,pars  eorum,hâc  Aedem  redditibus  dotarunt:  Pofleri 
memores.Et  B.  M.monumentum  hoctefiamento  Eltfab. Malon ^cen- 
tum  ab  annis paulominus famiitxfacratum  Jttperjlrui  curnuerunt. 

Derrière  le  maiftre  Autel  il  y  a  vne  chalfe  de  bois  dorc,ele- 
uee,dedas  laq  uellc  font  deux  tefles  des  Machabees,  2c  quel- 
ques olîements  de  fam<5l  Guillaume:  Ainli  quel'onareco- 
gnu  en  l'année  1^06.  que  ladite  chaile  futouuerte. 

Dedanslecloiftreàmain  droite  fevoid  vne  chapelle  pein- 
te ena2ur,&couucrtede  fleurs  de  lis  d'or,aaeciesarmesde 
France  &  de  Nauarre,  ôcdemonfieur  le  Daulphin  :que  les 
fecretairesdu  Roy  ont  ainfî  faid  parer  ôc  peindre  Tannée 
dernière  1^07.  Ettouslesioursony  ditvnemefle  balTe. 

En  icellechappellc  à  maui  gauche  eft  enterré  monfieur  de 
Hurault:&contreiemureft  graué  cet  epitapheen  lettres 
d'or  fur  marbre  noir. 

Philippe  H urault  y  Abbé  de  Mairemonflier ,  Bour^ueil&de  S. 
Nicolas  d'Angers  y  quideceda  le  XIJ.  Nouembre,  M,D.  XXXIX, 
efl  icy  dcjjoubs  enterré. 

La  Dédicace  de  l'Eglife  des  Blancs-manteauXjeft  le  13.  iour 
deNouembre.  XXXxx 


£5>3  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R  l  S,  ^ 

Meflire  Louys  Guillard,  fils  de  médire  André  Gaillard, 
fécond  prefidentau  Parlement  de  Pans,  fut  non:\mé  par  le 
Roy  Franc^oispreinierj^S.ELiefque  de  Chartres.  Au  para- 
uantil  eftoitEill^iuede  Tournay.  Depuis  futEuefquede 
Chaalonsparpermutation.Ecfinalemcntde  Senlis.  Il  fut 
homme  de  deuotiô  admirable.  Il  fond^  fur  la  fin  de  fes  iours 
la  roIennitédefàindcGeneuiefue,patrone  de  Paris  en  TE- 
glifedc  Chartres,  &  y  donna  plufieurs  beaux  &:  exquis  ta- 
bleaux. Il  fut  aulFi  le  reftaurateur  des  Filles  Dieu  près  Char- 
tres. Etapres  auoir  tenu  le fiege  vingcans,ou  erTuirô,il  mou- 
rut à  Paris  le  £c  fut  enterré  en  rEglife 
des  Blanes-manteaux. 

Mcflire  Louys  Raguier,  Euefque  77.  de  Troye  en  Cham- 
pagne, par  Ton  teftament  datte  du  28.  Aunl  148J.  lega  aux 
Religieux  des  Blancs- manteaux  à  Paris  XXV.  liures  tour- 
nois pour  faire  vne  fois  feuUemenc  fon  Anniuerlaire  tant 
pourlefalucdefon  ame,  que  de  fes  père,  mère  Vautres  pa- 
rensquifontinhumezenl'Eglife  deldits  Blancs- manteaux. 
Etluy,ilgiilenfon  Eglife  cathédrale  deuant  le  grand  autel 
fous  vne  tombe  de  cuiure,  contenant  tel  Epitaphe. 

Cj  gtfi  ReMrend  Père  en  Dieu  Mefire  Louys  BAguier  Euefque 
âecefie  Eglife.  Lequel  du  temps  de  tres-Chreftien  &  victorieux 
Prince^  Charles  Roy  de  France  ,7.  de  ce  nom ,  fut  fon  Confeiller  en 
fa  Cour  de  Parlement ,  d^  depuis  fut  Prejident  de  U  chambre  de  la 
luflice  des  A  y  de  s  a  Parts.  Lequel  trefpaffa  k  ip.  Aoufi  1 4.8%, 
Dieu  enattl'arne. 

Voyez  PromptuariumfacrarumAntiquitatumTricalTin^ 
DiocefisNicolaiCamuzateiufdemfedis  Canonicijpartei. 
fol.238.£cfeq. 

Du  Priori  de  fainCte  Croix  de  la  Bretonnerie. 

LE  Roy  faind  Louys  en  l'an  1158.  au  mois  de  Feurier  quir^ 
ta  à  Robert  de  Sorbone  certaines  maifons  qu'il  auoit  en 
la  rue  de  Couppe-gueulc,àprefentdicledeSorbone:&le- 
dit  Robert  luy  bailla  en  contr'efchange  les  maifons  de  fon 
propre,  fizes  a  Paris  en  la  rue  de  la  Bretonnerie,  pour  y  loger 
iesReligieux  Croifez  de  l'ordre  S.  Auguftm.Etdecefonc 
foyles  iectresduditRoy  que  i'ay  rapportées  cy  deuant^  au 


LIVRE    TROISIESME.  899 

fécond  liure  encraidantdu  Collège  deSorbonc.  CesReîi^ 
gieux  eftoiencmendians  du  commencement:  mais  depuis 
que  piufieurs  gens  d'honneur  leur  ont  aumolné  des  biens 
fuifilamment  pour  viure,  ils  ont  quitté  la  bezace,  uq  voulans 
faire  tort  aux  autres  indig-en  ts. 

En  la  nef  d'icelie  Eglifc,il  y  a  la  Chapelle  faind  Michel  où 
fe  voit  vn  tombeau, iur  lequel  font  reprelentez  vn  CheuaUer 
2c  vnc  Dame,honorez  deces  deux  cpitaphes. 

Cygift  noble  homme  M  ef ire  Gérard^  Seigneur  de  M  ont  aigu  ^ 
Cheualter^  Confeilkr&  Chambellan  du  Roj  nofire  Sire  ^fondateur 
de  cejle  Chapelle  :  qui  trefpajja  Ici-j.  lourde  Septembre  13 S 0,  Cygift 
noble  Dame,  Madame  Bieîte  de  CalincL  Dame  de  MontaigUj  fem- 
me dudit  Mefttre  Gérard ,  laquelle  trejpajfa  l'an  1394. 

A  coftë  gauche  du  grand  Autel  de  ladicleEglife  il  va  vn 
tombeau  prochedu  mur,  Iur  lequel  eft  reprcfentë  vn  Preii- 
dent  auec  tel  Epitaphe. 

Cy  gift  noble  homme  &  puijfant  Seigneur ,  Mefire  Louys  Picot, 
enjon  viuant.  Cheualicr,  Vicomie  de  Conn/iy,  Baron  de  Baron  mes, 
deDawpierre^  de  Sonfuis  eti  Champagne ,  Seigneur  de  Vaucogne, 
■BrebantjDammartinyTrouuain le grand^  Fars,  Alibaudieres,  Or- 
me Pomeufe^  Pcntcarré,  Vaux  &  Bruyère  fur  Oife ,  &  Seigneur  en 
partie  de  DronuatLuittre,  ,^incy,d^  defamct  Brice.  C  on/et  lier 
du  Roy  &  premier  Prefident  en  fa  Gourdes  Aydcsà  Paris. ,^1  tref 
pajfa  le  6.  lourde  Décembre  l'an  iS4S. 

Derrière  le  grand  Autel  du  mefme  coftéefl  vn  autre  tom- 
beau enclaué  dans  la  muraille:  fur  lequel  cil  reprefenté  vn 
Euefque,  auec  cet  Epitaphe. 

Antonms  de  Nouo  CaftrOyEpifcopas  Tullenfis  vir  religiojifimus, 
procul patrio  fepulcro  fe  quoque  mortutim  mîerreligiofosejfe  njo- 
luit j&  hic  fepultus  eft j  Anno  Domini  M.  CCCC.  nonagefimo^ 
dienjUima  menfts  Februarîj. 

Prochelaportedu  Cloiftrcaucheuctdel'Eglife, ilyavne 
Chapelle  claufe  dVn  mur  de  pierre  de  taillc,que  l'on  appelle 
communement,La  petite  Chapelle.  Sur  laporte  de  laquelle 
cft  efcrit  ce  qui  i'eniuit  en  vn  petit  tableau. 

Anne  Domini  1 6  O  y.  die  ultima  Nouemhrà,  Ego  Leonardm 

miferatione  dtuina^  (^ fancl<.t  fedis  ApoftoliC£gratia  Auxitancnfts 

•  Archiepifcopus  confecraui  hoc  altare  in  honorem  Annunciationis 

Firginis  Mari  a  ,  ô'  in  honorem  fancii  Andrew  Apoftoli ,  &fanui 

XXXxx  ij 


900  VILLEDEPARIS, 

Cofmjij  d^ fanc}£ Helenx i^uentricù fancfd  Cructs Domini: ,§ao' 
rum  Yeliqutas  m  eo  inclufi  ,jinguLis  Çhrifii  fîdclihus  hodie  vnum  ^ 
annum^C^in  die  Anmuerfartj  confccrâtionà  huiufmodt  tpfhm  vijr^ 
tantihtis  qttddragintAdies  de  vera  indulgent  ta  ^in  forma  eccUJtA 
çonfueta  concedcns. 

Du  Monafierc  des  Cordelières  de  faincfc  Claire  y  autrement 
di5î  j  de  l'Aue  Maria, 


THomas  Cantipr^tanus,Doâ:eur  en  Théologie  del'or- 
dre  (aind  Dominicque  recentemcnc  érigé  ,  difciplc 
fes,  ducom-  d'Albettlc grand, &  Collègue  de faincc Thomas  d'Aquin  a 


ncsRcliîiica 


mcnccn 

trc 

tes 


'1^"^  compolë  deux  liurcs ^«^  Republtca  Apum  ^fiucde Bono Vniuerfa- 
//^remplisde  miracles  &  exemples  mémorables.  Danslef- 
quelsliuresil  faidfouuent  mention  des  Religieufes  appel- 
lees  vulgairement  Béguines,  veftues  pauuremenc  ,&  efti- 
niccs  d'vne  faincleconueriation  :Qin  futcaufequele  Roy 
Saind  Louysen  fit  venir  en  France  vue  grande  multitude, 
qu'il  difperfaen  diuers  lieux  de  Paris,  comme efcrit  ledicl 
Thomas, liurefecond,chap.  19. exemple 30.  FrereGuillau- 
me  de  Nangis  ,  moine  de  faincl  Dcnys,en  la  vie  de  faincl 
Louys,  chap.49.  dict,  que  non  f  eulcmentà  Paris,  mais  auffi  à 
plufieurs  villes &chafl:eaux  deronKoyaume,ilaconi\ruicl: 
des  maifons  pour  les  Bsguines.  In  plurih:^  (  minuit)  regnifui 
ciuitatibus  &  Cnfirà  dofnos  Begutnis  nîulierihm  ad  hahitandum 
trouidity  &  eis in  viBude  fuis fumptthusminifirauit.  Leur  prin- 
cipalle  demeure  a  Paris  eftoit  au  lieu  oti  font  maintenant  les 
Cordelières  de  faincle  Claire ,  dites  de  i' Aue  Maria  :  pource 
que  auant  que  de  conférer  propos  entre  elles,  ou  auec  au- 
tres perfonnes,  elles  vfent de ccfte  falutation  Angélique.  La 
porte  de  la  ville deParis  fdeuant  le  fécond  accroilîemcnc 
d'icclle  )  eftoir  prés  leur  Conuent ,  6c  s'appeloir,  La  porte  des 
Begutnes ,  comme  ie  l'ay  noté  au  priuilegc  du  Roy  Philippes 
cinquiefme,di6tleLong,dattédei'ani3i7.  Entraidantde 
Ja  première  habitation  à  Paris,  des  Carmes,  qui  fut  au  lieu 
des  Celcftins,  ^,v/r4  Portarn  Beguinarum ,  comme  chante  le 
texte. 

EnTEglifeou  Chapelle  de  fain^e  AuoyeàParisily  a  en- 
core trois  Béguines, qui  font  femmes  veufuesjviuans en- 


>3i7. 


LIVRE    TROISIESME.  901 

fcmblc  religieufemcnc.  Dequoy  l'infere  que  defdides  Be- 
guineSjIes  vneseftoienc  Vierges  conuentueileSjregiesfoubs 
des  AbbefFes  de  fainele  vie  :6c  les  autres  femmes  vcufueî  ,ôc 
neancmoins  lices  volontairement  par  les  trois  vœufz  de 
pauureté,  obédience  &.  chaftetc.  Comme  il  y  en  a  aux 
Haudriettes  à  Paris. 

Cecordre  des  Béguines  en  peu  de  temps  fe  multiplia  tant, 
qu'vn  (eul  homme,  Philippes  de  Mommiral,  noble 6c  de 
tres-parfaide  vie,  en  a  induicl  à  cedit ordre  par  fes  exhorta- 
tions, 6c  aidé  de  Tes  moyens  en  diuerspays,iurques  à  cinq 
•mil, comme  tefmoigne  ledit  Thomas  au  fuldit  hure  fécond, 
chap.38. exemple  1. 

Le  Pape  Clément  V.  a  cadé  l'ordre  des  Begards  5c  Bégui- 
nes, par  la  clémentine,  ^dnojlrtim.  De  hcrcîicù.  Non  en  ge•- 
neral,ainsfeulementpourceux6ccelles  quieftoiencen  Al- 
Jemagnc;  Comme  déclare  le fommaired'icelle  clémentine, 
en  ces  termes.  Da7?;namus  Seclam  Begardernm  &  Beguinarum 
AlemamiixO' ûciûipfnt'S errores.  Lefquels  errcursillpecifieau 
xextc,ôcaux  gloies  les  refute.Mais  bien  plusamplemcntce 
dode  Cordelier  Eipagnol ,  Aluarm  Pclagim  Ithroi,  de  PLmcht 
Ecclef.cap.yK\ïon(us  à  Caflro  fait  Iefemblable,//i'.i.^^«^;^^ 
hdrefcSyCdp.  de  Bèatitudme.  HxreJ;  quarto. ,  &  en  d'autres  lieux. 
Le  Pape  lean  22,  en  fon  cxtrauagante ,  De  Religiofis  DomibîiSj 
didquede  cesBcgardz,ils'en  eiloit  glifTé  quelque  troupe 
iufques  en  Italie  ôc  Sicile  :  vfurpans  des  diuers  noms  (,^^ 
melinsUtercnt  & faciliui deciperent)hL  s'app.ellans/}'/f/r/<rr//^j-, 
£iz>achos,&fratresdepaupere'vita.  Contre  lefquels  il  confir- 
me l'excommunication  de  fon  predecefleur  Clementcin- 
^uiefme.Q£iantàlacrapulleocculte,6chypocrilîecouuerte 
G  vn  vil  habit  des  Begardz  &  Béguines  d'Allemagne  Fœlix, 
CbantredeThurin&  Dodeur  in  vtroqueiure^  la  manifefle, 
cnvncraiclcqu'ila  fait  6c  infcript,  Cofitra  Anachorita^  Bcg^ 
hardûs  Tiegina/que  Syluefires.  Et  au  traiclé  fu  bfequent,  il  prou- 
ve faulfes  lesBuUes  du  Pape  Eugène,  qu'ils  mettoicnt  en 
auant,pardespoftillesamples& plaifantes,appofce§à  i'cn- 
tour  du  texte.  l'en  raporteray  vne  feullement,  faifantà  la 
caufe,  pourquoy  lefdicls  Begards  6c  Béguines  dudefertfe 
fontretirez  aux  villes.  Hûc{ïnquit)genmLtudabilehahHitortnm 
ad mfiarfan^orum  rAtrum&  fratrum  Eremitar/im  in  nemori- 

XXXxx  ii] 


501  VILLE     DE    PARIS, 

bH^moYantium'.fed  quia,  in  dcferto  non  erant  corporapingma ,  ejui- 
hus  manducarent  adfitttritatem  :  ideo  cûngregantur  ho  die  tn  ctm- 
Utihusjvbipane,  "Jino  & oleo multiplicati , tanquamjîdeies  Chri- 
ftirequiefcunt. 
14(31.  Du  temps  de  Louys  vnziefme,qai  commença  à  régner  en 
l'an  1461.117 auoic  encore  crois  Béguines  au  Monalkrede 
l'Aue  Maria  ,auecle{quelIesilintroduic des  Cordelieresdu 
tiers  ordre  deiaindFrancois ,  qui  poiledenc héritages  8c  re- 
ucnus:  Mais  elles  tendansd  plus  grande  perfection,  eileu- 
rentle  premierordredeiainde  Claire, quin'ontny  cens  ny 
rentes,  &neviuetqued'aumofnes.  EtpourlesreigIes(âpres 
auoir  eu  leconfentemencdu  Pape  Innocent  huidieimej  en 
l'an  1484.  on  fie  venir  des  Religieufes  de  mefmeobferuan- 
ce,duConuentde  Metz  en  Lorraine.  Lcfquelles  y  arriue- 
rcnclevnziefmeiourde  lanuier.  Etàleur  exemplepludeurs 
filles deuotes  fe  prefenterent  pour  y  cftrc  receues.  Tellcmcc 
qu'en  cefleannee  léio. elles  font  tanten  religieufes  decueur 
que  feurslayes  ou  conuerfes,  cinquante  cinq. 

La  Serenifîimc Charlotte  jRoyne  de  France, femme  du 
fufdid  Louys  vnziefme,  6c  mère  de  Charles  VilI.afaicT;  aug- 
menter &bafl:ir  le  Monaflere  des  Rehgieufes,  tel  qu'il  eftà 
prefent. 

Sondid  fils  eftant  paruenu  àla  Couronne,a  faict  conftiui- 
re  le  baftiment  6c  Cloiftre  des  Cordeliers  derobferuance,6c 
de  leurs  leruiteurSjdiftincl  &:  eflongné  de  celuy  des  fîlles.Et 
doibuenteftre  douze  Preftres  pour  chanter  le  diuin  ferui- 
ce,  ôdleuradminiftrerles  Sainds  Sacrements:  Trois  frères 
laies  ou  conuers,pourallerqueftcr les  aumofnes  parla  ville, 
6c  en  nourrir  les  deux  Conuents  de  Religieux  6c  Religieufes. 
Ils  doibuentauffi  auoir  quelques  feruiteurs,  qu'ils  appellent 
familiers.  Le  Roy  Henry  féconda  approuué  lafuîdite  dif- 
pofition. 

Ces  Religieufes  viuent  fort  aufterement,  &  ne  fortent 
point,  nyne  font  feulementveues  de  leurs  plus  proches  pa- 
rents ,îînon  au  trauersd'vnegrille, 6c  d'vn  voile  deflié  qui 
icurconure  levifage.  Lequel  quelquefois  leur  eftleué(  àla 
prière  desparentes  ou  amies  )  par  leur  mère  de  religion  :  & 
lefdides  Religieufes  cloyentlesyeux,iufquesàce  que  ledid 
voileait  eflé  rabaiffe  par  leurdide  mcre  au  mefraeinftant. 


LIVRE    TPvOISlESME.  903 

Reliques  qtùfontenl'EgUfe  du  Monaflere  de.  i'AaeMarin, 

Vn  es  de  rain(5lLuc,Euangelifl:e. 
Vnc  partie  du  menton  de  fainclc  Cecille,  vierge  &:  Martyre, 
Lcclief  deiaind  Adrian,  frère vterin  defainde  Anaftafe. 
Vn  os  de  la  iambe  de  (ainclie  Candide. 
Vn  doigt  de  fainclIeanChryfortome. 
Le  bras  de  fainde  Chriftine,  vierge  &:  Martyre. 
Le^ed  de  l'vn  desfaindls  Innocents. 

TrWicims ,  de  trois  des  vnze  mil  Vierges  :  c'eft  A  fçauoir  de 
faincbe  Marguerite,  OdilIe,6c  Pacifique.Et  plufieurs  faindes 
Reliques,  qui  fe  conferuencauec  deuëreuerence. 

En  vnc  pierre  qui  eft  contrele premier pillicr  de  i'Eglife 
del'Aue  Maria, en  entrant  à  main  droide  eft  grauéceqiîi 
fenfuit. 

Van  de  grâce  1447-  ie  j  S  Jour  de  Mars ,  fut  deàiee&confdcree 
cefle  chamelle  des  Bcguines ,  en  l honneur  de  Dieu  0-  de  nofire  Da- 
fnej&de  tous  les  fatnCfs  &  faincles  yfar  Reuerend  père  en  Dieu 
Monfeigneur  Benys ^  Patriarche  d' Amioche ,  &  Euefciuc  de  Paru: 
Et  donna  aux  bien- facteur  s  de  ladtcie  Egli[e  le  lourde  ladite  dédi- 
cace ^  quatre  vingts  iours  de  pardon ,  &  far  les  o^laues  quarante 
tours .  Et  fut  faite  ccfle  dédicace  a  la  requejle  de  Raoul  Guereaume^ 
Trejlre^  Maijlre  es  Arts,c^  bachelier  en  Décret. 

En  la  mefme  Eglifeà  main  gauche  du  grand  Autel,  dans 
le  gros  mur  ;,  à  certaine  hauteur  de  terre ,  a  eftë  mis  Se  enfer- 
fiiélecœurdefeuDom  Antoine,  Roy  de  Portugal,  auquel 
lieu  fe  voyent  les  armes  de  Portugal ,  couuertes  d'vn  treillis 
defer,  ^  plus  bas  vn  tableau,  où  font  efcnts  les  vers  fuiuants 
cnlettres  d'or. 

^uidtegat  hic  paries  ^  quid  flemmata  Regia,  clauis 

F  erre  a  quïdclaudat  nofcere  quifquis  aues, 
'Nubile  ^erpctuo  coniunclos  refpîcepignus, 

,^uo  Portugallos fœdere  G  allas  hahct. 
Intra  cancellos  magni  prdcordia  Régis 

I nue  nies  :  quibushjucurbs  décorât  a  fuit. 
Expulfus  Regno^fednon  è  cordihus  vnquam 

Condidit  tenero  plurima  corda  fuo. 
^jiantus  amorpatrije,  quamferuens  z.elus  in  ill$ 
Extitit^infcrius  litterafculpta docet. 


c,o4  VIL  L£    DE    P  A  ms, 

Hocanguflo  loco  conditur  augafiijsimum  cor  Serenijh'uni  Régis 
Portugallt.eD.  Antontjy  hutus  neminis primi  :  qtii paterno  lure^ac 
popult  elecïione  EegnofuccedcnS:,ah  eoper  vim  expulfns  ejh.  ,^uare 
tn  denfjhîmis  ac  r.cmorojisfyluts  diu  Utens  ^tandem  ab  hojlihus  ani^ 
mam  ettisfollicite  qu.trentthus  mirabiliter  euafit :  d"  in  GdUiam  di* 
yingliam  ad fuppetiai petcndoé  triinfmeanU.  In  quapere^nnatto- 
ne  incredihiksjupra.  î7îodumpdJsus  tfi  calnmitates.  In  qmhusadcb 
conftantem  &  inumcthtlem  animum  fimper  exhihntt:  vt  necla- 
horihusfatigariy  necpericulis  deterreri^  nec  rationihus  fu.ideri,n€C 
opulent is potlkitationihus ^nec  longa  expecîatione  fifiidirf^  me 
denique  dcficicntibus  prx  fenio  viribus  deficere  vnqu^^poî^ftir^ 
njtiurijiéo  céder  et.  Sed  omnibus  fpretis  lihertatem  regniJkiacjMo- 
mm yCun£kis  &  bonis  fruendis  dr  malis perferendis  njalidipimc 
antepcfuit.  llltid  quoque  nonpa  ruum  regid  mdgnanirnitatis  argu- 
mcntum  efl^quodfeclo pofi  mertemcorpore,  omnta  cim vifcera  ta- 
bidd  ac  corruptd  inuentafunt^pr.HeY  cor  :  quod:,  qtiia  in  manu  Bel 
eraty^h  CD  incorruptum  ô"  ilUfum  femper  ferttatum  fuit,  obijt 
Tnrijiïsplenuspietaîe  é'  in  fumma  paupertate,Anno  xtatù/u£  64, 
Dowintcjevero  Incarnationis  i  s 9  S.  die  26.  Augnfii,  RcquiefcAt 
in  pace. 

En  vnc  Chapelle  de  ladide  EgliTe  l'on  voit  vn  tombeau  de 
marbre  blanc, où eft  la  figure  d'vne  Dame  à  genoux,  6cau 
bas  efl  grauc  ce  qui  f'enfuit. 

D.     O.     M. 
Ptjf  M  an.  O"  jEt.  mem. 

Clarijf.  &  iUaftriJf.  HeroinxD,  V inonne^^qu^regia  Arniorict 
Britannid  Regulerum propagine ,  (^  Jlemmate  puro  injignita ,  vt 
tanto  natalium  fplendore  clartjjl  Ita  fumrnis pïctat.  Cantat.  Con- 
ti fient.  Caflitat.  (^munificent,  virtutibus confpicua  :  Forttfimi  à" 
îlluflrJjf.Equttts  Claudij  claromonttj  Dampetr£  Coniugii  dïleciijf, 
iugali  nexulibitinafoluto pr.icociyîotos  sS.  orbital is  annos  vere 
l'idna  lugcns,  mœrens  cUriJsimum  iugalis  tedx pignus  ^fuLgentifi- 
mum  xui  Iubar,gnatam  Clauduiin  Catharinam  Rez^iorum  Ducif- 
fam^matri  orbi^^  xnicam  noftro  nluit ,  coluït ,  educauit  :  Omnibuf^ 
ingen^  coYporis  ô"  fort  un  x  dottb.  cumuLiuit.  Cumg,  tôt  pudons^ 
Cajîit,  Irrupt.c  filei.  copule  fpectmina  edidijfet  :  hjmfamx  &  vir- 
tutiscYgo^Erricus  III.  Franc.  &  Polon.  Rex  Chrifiiamjf.  inter 
lllufirifimas  cajiiftmx  Regin.t  Lodoicx  coniugis  afidentes  Heroi" 
nasprimartam  ajciuitj  é'  regtjthalatni  tutcUm.fimmumfrminei 

mumrk 


LIVRE    TROISIESME.  905 

muneris  apiecm,  demandauit.  ,^uo  i/itegre  &  fidcliter  gefloj  an  - 
nïf^j  6S.  trAnfi6tis ,  6.  Idus  April.  anno  reftitut.î  faluti  s  i  s  ii, 
tota.  chrijlum  fpirans ,  diem  cLiuJit  inter  ofaiU  &  ample x us  mœ~ 
Jl-ifim.e  dr  illuHriJf.  vnicx  fiix  cUromontt^  qux  ptentifi.gnat<i 
pientijf.matrixternum  hxrere  hjires  fatagens  ^hocce  v  trique  non' 
Far,  monumentum. 

PP.  SS.  DD. 
En  la  mefme  Chapelle  fevoid  vn  autre  monument  noir  Je 
lafpe  &  de  Bronze,  haut  eleué  de  terre,  ^x. au  deiTus  d'iceluy 
fur  quatre  columnes  de  marbre  noir  le  voidla  figure  en  bol- 
fed'vneDameàgenouXjfouftenuë  d'vne  grande  table  de 
marbre  noir, &  d'vne  arcade  demarbre blanc auec des ba- 
luflres  de  bronze, faifant  laclofture  de  la  Chapelle.  Ce  mo- 
nument eft  à  deux  faces.  A  la  première  defquelles  fe  void 
graucr  ce  qui  enfuie 

^^uod  mort  de  fuit  terreflri  conditurvrna  : 

Spiritus  Aetheritu  falicior  tncoUtarces. 

Buxerit  egregium  Itcet  alto  àfanguine  nomen: 

Virtus  rara^ge»usy  meritis  illujfrtbus  auxit. 
D.  O.  M. 
Claudia  Catharina  Claromontia,  Retiorum  Bttx Heroina^cum 
quauis  prifci  £ui  comparandapietate^pudicitia,  ingenij  elegantia^ 
in  literatûs  eximio  fauorey  in  tenuiores  henignitate  acmur.ifcen- 
tiay  erga  omnes  comitate  injignis  vetuJlifim£gentisfpledori  ctiam 
aliquid addi  pojje  iudicauit:  Ji  animum  liheraliori  do^rina  fupra 
fexumexcoleret  j  eo^  nomine  Regibus  ac  Trincipihus  (  quorum 
plures  arBa  necefitudine  contingebat  )  acceptifima  fuit  :  vt  qui 
eam  fxpius  de  rébus  grauifimis  ac  omnibus  difciplinis  admirâbUi 
facundta  différent  cm  libentifime  au  dirent,  lis  pr.tflantisingenif 
dottbus  enituit  ^prdfertim  cum  Polonorum  Légat t  Carolurn  IX. 
Henricum  nouum  Volonid  Regem^Catharinam  Reginamparentem 
latino  fermotie  alloquerentur,  Ipfi  enim  Principes  zfijunt  inter- 
prète Claromontia  Lcgatis  appofite  refpondente .  loanni  Anncbal- 
do  Clauàij  iUiusfamofi  maris  PrcefeÙi^lio  primum  nupft.  ,^uo 
propatria  &Rege  inprxlio  Druidenfï fortiterdimicante  occifoyCum 
Alberto  Condio  Retiorum  Duce ,  Francix  Pari ,  Equitum  tribuno- 
Yum  Principe ^Trircmiuw£  Gallicarum Generali^ ob prude ntiam 
dr  animi  magmtudinem  de  G  allia  bene  mérita  36.  annos  vnaniim 
connubio  vixit, 

YYYyy 


5,06  VILLE    DE    PARIS, 

ohijt  LuiecU  Tarif,  Mcnfe  Februar.  Ann,  S  al.  c  I D.  1 3  c  1 1  r„ 

JEtat.  LX. 

A  la  féconde  face  du  monumentqui  eft  au  dedans  de  la 

Chapelle,  fevoid  encore  graué  ce  qui  enfuit. 
Jtetia  marmoreo  iacet  heroina  fepulchro 
2iohile  aux  titulis  genm  alto  afanguine  dticensy 
Tôt  fihi  frmmorum  deuinxit  pérora  Rcgum: 
^uam  tenero  cajirx  gremio  cxcepêre  camœnjSy 
Mclleaquampattit  cœlefline^tare  Pitho, 
£huim  charités  aluere^  ammiplenifijna  magni 
Pèsera,  &  ingenium  Dca  cui  Tritoniafnxit: 
Farcafed  abripiens  mori'iento  munera  Diûum 
Merfitj  &  ohfcura  no5lis  caligine  textt, 
Fallimur  :  Augufia  nam proie  fuperflite^famam 
Retiaj  ^  Mémos  auxit  virtutibus  annos. 
Henriciu  Gondius  RetiorumDux^exCarolo  BelU-infaUldar- 

ihtonefîlio  nepos  anU pientifimd.  Henrictis  Parifienjîs  Epifcopw. 

Philtppu^  Emanuel^  Itiniaci  Cornes ,  Triremium  Gallicarum  pr^- 

feBusgeneralis.  loannes  Dmi  Albini  Abbas  ,fltj^  matrl/uauifi- 

mimœrentes  pofuerunt. 
R.  I.  P. 


Des  Celcjlins ,  Religieux  de  r Ordre  fain5i  Benoifi, 
fondez,  a  Paris. 

Lcft  certain  que  (comme  nous  auonsditauliure  fécond 
•^  Acntr^iclantdes Carmes, Religieux mendiansj le  premier 
îacqnesMarfQn  Jeteur  jgj  Ccleflins  dc  Paris  a  efté  honorable  homme 
fôda^curdes  lacques  Marccl,  fîls  dePierreMatccl  Bourgeois  de  Paris,  Sc 
CcIe/tuM.     delcannede  Coquatrix  fa  femme.  Lequel  delà  fomme  de 
cinq  cents  liures  parifîs,  acheptale  lieu  ou  fe  tenoien  t  lefdits 
Carmes  en  l'an  1518.  5c  le  conféra  puremencêcfimplement 
auxPeresCeleftms, comme  eux  mefmesleconfeflenten  la 
déclaration  &  aualluation  des  bois  de  Porchefontainc  ex- 
traire de  la  Chambre  des  Comptes,  en  fan  1420.  où  font 
ces  termes. 
Nota  qne  U  première  fondation  de  céans  a  eflé  faiâfe  par  fet^ 


1 


LIVRE    TROISIESME.  907 

jAC^ues  Marcel  y  lequeLtchepta  ce  lieu  des  Carme  s  en  l'afîïyiS.  U     13 1§. 
Mercredy  afrcs  l AnnttntUtitn  de  noflre  Sieur  leftts-  Chrift  féiî^e 
a  U  benotfie  Vierge  Marie ^  qui  efi  lafefie  de  céans. 

AinliappercquelesCarmesoncdemcuréaalicu  ou  font 
de  prefenc  les  Ccleftins , prés  l'Arlenac  Royal  ,rGixante  ans: 
quifoncdepuisranizj^.queleRoyrainct  Louyslesy  inftal- 
Ja ,  lufques  en  l'an  1318.  qu'ils  le  quitterenc  pour  aller  de- 
meurer en  rVniuerfîrë.  Les  deux  caufes  peremptoircs  de 
celle  cranfmigration  font  exprimées  es  lettres  du  Roy  Phi- 
lippes  V.  dict  le  Long.  Lefquellcs  vous  pouuez  voircy  do- 
uant, liure  2.  au  traide  des  Carmes. 

Le  melme  lacques  Marcel ,  peu  de  temps  après ,  employa 
feptcentsvingcliuresPaniisà  i'achapt  del'hoileljpreiToir, 
vignes,  cens&  rentesdu  LarrezenBrie,àvnelieuëaudeçà 
deMelun:Ôt  donna  le  toutadmorcyaufdits  Pères  Celcftins,^ 

11  aaulTi  fondeleansdeuxChapclIes,àdiretouslesiour« 
deux  Mcfles,  pour  la  lomme  de  quarante  iiurespariils  de 
rente  annuelle  &  perpétuelle. 

Etapres  tous  ces  legs,  venantà  mourir  en  l'an  1310.  il  leur  132©. 
àrefigné  ion  corps.  Lequel  a  efté  honorablement  inhumé  Scpnhurc 
en  la  nef  de  leur  Eehle  foubz  vne  tombe  de  marbre  noir,  ^"^1'^^°"^*' 

0  ' teur    &  de 

proche  de  la  Chapelle  de  (ainde  Catherine.  Sa  femme  lean-  fes parais  * 
ne  de  Cbquatnx  eft  pareillement  enterrée  foubz  ladidc  ^'^"• 
tombe. 

Son  frercEliienne  Marcel  deceda  en  l'an  1319.  ôc  eft  en-     j.^^ 
terre  foubz  vne  tombe  de  pierre,  auprès  fondicl  frère. 

Agnesla  Marcelle,  fillede  lacques  Marcel ,  ôc  femme  de 
'  lean  Poilleuillain  Efcheuin  de  paris, mourut  en  l'an  1340.^     1540. 
giften  lamefme  nef  foubz  vne  tombe  de  pierre,au  chef  de 
•celle  de  ib.ndid  père. 

Maiftre Simon  le  grand, autrement  dict  d'Inuille,Do- 
deurenDroiclCiuihôc  AduocatduRoy  en  parlement,  &: 
leannedeCoquatrix  (a  femme, décédèrent  en  l'an  1343.  Et     i345' 
font  inhumez  en  ladide  nef  ibubz  vne  tombe  de  marbre 
noir,  dcuant  le  Cruciiix,en  tirant  vers  midy. 

Deuantl'aduenement  desCelcftins  au  lieu, où  ilshabi- 
tcnt  ledit  Maiftre  Simon  auoit  fondé  en  leurEglile  vne  Cha- 
pellenie  de  trente  liurcsparifîs  par  chacun  an  pour  leCha- 
pellâin.  Laquelle  depuis acftc  donnée  aux  pcres  Celcftins, 

YYYyy   ij 


'5jo8  VILLE    DE   PARIS, 

Swceftc  donation  ratifiée  parlean  de  M.  ulant  Euerque§5. 
de  paris, l'an  155J.  C'efl  iuyauiïî  qui  leura  donné  la  terre  de 
BondoLiHe. 

Garnier  Marcel,  bourgeois  6c  Efcheuin  de  paris  &  Eude- 
linc  la  femme  font  enterrez  en  lanefdcl'Eglirc,  foubzvne 
tombede  marbre  noir,  au  lieu  où  il  ya  vnelampe  pendue, 
iceluy  après  le  trelpas  de  Ton  père  à  iouy  vingt  ans  d'vne  par, 
tiedulicu  6cdureuenu  desCcIeftins,  comme  vfufruclier. 
iz^a.  Et  venant  à  mourir  (  qui  fut  en  l'an  1351.)  illeur  donna  tout. 
Et  fi  fonda  en  leur  Eglifc  vne  Chapellcnie  d'vne  Mefle  quo- 
tidiane,pour  la  femme  de  vingt-quatre liurespariiisdere- 
uenuannuel&  perpétuel. 

Maiftre  Robert  de  Iuiry,Cbanoinedefaind  Germain  de 
Lauxerrois  à  Paris  ,  6c  Secrétaire  du  Roy  mourut  lezi.  Fe- 
13(^2.      urier,  1363.  Et(commeilauoit  ordonnépar  tefl:ament)fu£ 
Xobcrt  de    enterré  aux  Celeflms ,  en  la  Chapelle  de  laind  Jacques  ôc 
luffy  princi-  f^[^^  Pierre  Celeftin,  à  codé  eauche ,  en  entrant  au  cueur. 
facficur  des  Dclaquelle  Chapelle  il  auoitùit  faite  la  table  d'Autel  ôc  les 
Ccicilins.    jmac^es  qui  font  lur  iceluy.    Et  pour  la  fondation  les  Cele- 
ftins  receurent  deux  cents  foixante  quatre  moutons  d'or: 
quifonipieces d'or, ayants  d'vn  cofté  la  figure  d'vn  mou- 
ton (ancienne  marque  dcla.monnoye-.'v/^dc&pec/mia  a  peco^ 
re  dicta)  &  de  l'autre  coftéla  croix,  ou  l'image  du  Rôy ,  6c  ces 
moutons  dontiî  parle, font  moutonsàla  petite  laine,  puis 
qu'illescgaIleàvingtfolsparifis,quielloit  pourlorsle  pris 
del'efcu.    Mais  les  moutonsâ  la  grande  lame  en  valloient 
deux;  Ainfi que nousauons des  piiloletsfimplesôcdesdou- 
,  bîes.  Voyez  le  Necrologe  des  Ccleftins,qu'improprcmenc 

ilsappellentMortuologe,  forriiantvnedidion  dedeuxlan- 
Mortmiogmm  2U£s,dela  Latine  &  la  Grccque.  Nouspouuonsappellerce 
^w».  liure ,  lelon  1  vlage  comun  le  hure  des  Obus  &  bienraaeurs 

trclpaflez.  Duquel  i'ay  tiray  ce  que  deflus ,  ôc  la  plus  part  de 
ce  qui  s'enfuit. 

Le  fufdit  Robert  de  lufTy,  ou  de  7///^jr^,efloit  natif  de  Ver- 
mandoisen  Picardie,  6c  auoit  receu  l'habit  de  Celcflin  au 
Monafterc  deMarcoufîy  qu'ilsappellent  Cûfirenfe ^^owt  n'e- 
flreguerecllongncdeChaftrcsioubsMontlehery.Mais  par 
importunitë  &:  improbité  de  fes  parens,il  fut  contraind  d'en 
fortir,6c  s'en  retourner  à  Pari  s.  Ou  incontinent  il  fut  Seere- 


LIVRE    TROISIESME.  909 

taire  du  Roy  Philippes  VI.  did  de  Valois,  &  depuis  du  Roy 
leanfonfils.  pourtousccshonneursilncJaiiîouàrcuoquef 
fouuenc  en  mémoire  les  biens  fpiricueis  qu'il  auoic  eogna 
eftre  exercez  en  l'ordre  des  Celeltins:Ec  à  coures  occafions  d°sNo*takc3 
s'eftudioïc  àleurfairedubien,  Cefucluy  quimcitaiescom-  &S:cceui. 
pagnons  Notaires  &  Sccrecaires  du  Roy  ,  à  inftituer  leur  "*• 
confraine  en  rEgliic  des  Cclellins:  afin  que  l'argent  pro- 
uenantdesMelTcs  ôcaucresieruicesdiuinsaydafl  aies  nour- 
rir ôcveflir,eftan  s  au  commencement  en  fi  grande  pénurie 
quechacun  des  Confrères  leur  aumofnoit  quatre  ou  cinq 
lois  parmoys  pour  viure.  Et  pour  augmenter  &  reparer  leur 
lieu,  ils  contribuèrent  tous  chacun  foixantehuid  fols. 

Ce  bon  SeigneurRobertde  lui!)  lesaidoitdefes  biens  du 
mieux  qu'il  pouuoit,  5c  fit  tant  par  ion  induftne  &:  vigilance 
qu'il obtintpour  eux  vne  bourleen  la  Chancellerie  :c'eft à 
dire  vneprouifion  pour  receuoir  par  chacun  moysdes  de- 
niers prouenus  du  grand  leel  du  Roy, autant  qu'vn  chacun 
des  Secrétaires  dudit  Sicur:  Moniieur  Choppin  f  qui  a  eu 
communication  despriuiiegcscc  tiltres  despjres  Celeftins^ 
cfcri c ,  ffifuû Monafiico^ lihro  2.  Articulis quinto  X^"  fepirno^  que 
iç'aeflë  Charles  le  Qjjint,  Daulphin  ôcRegcnt  en  [France, 
pendant  la  captiuité  du  Roy  lean  fon  père,  quileura  donné 
ce  priuilegeau  moysd'Aouft,i358.  êc  renouueiéle  29.  No-     ^35^- 
uembre  1359.  confirmé  par (onditrere,  au  moys d'Octobre     ^359* 
1361.  &:aulîi  par  ledicl  Charles  paruenuâia  Couronne, au      ^3^^* 
moys  de  Nouembre  1368.  &:  de  fon  règne  le  cinquiefme.      0^^* 
plus  par  le  Roy  Louys  XI.  en  luillet  1465. 

parccfle  première  fondation  de  bourieles  Religieux  Ce- 
leftins  ne  receuoient  que  chacun  quacrefols  pariour  pour 
leur  viure.  Maisparialeconde^faidecnran  i4io.Me{îieurs 
les  Secrétaires  &  Notaires  leur  donnèrent  plus  de  mil  iiures 
pourbaflir,ôC  vingt-cinq  liâtes pariiis  derenie annuelle  ^ 
perpétuelle. 

Deuant  celle  dernière  fondation,  c'eft  à  fi^auoir  en  l'an 
3365.aumoyideMay  >  ilsauoient  ordonne  ôcarreftë  que  la 
feftede  leur  Confrairicferoic  le  6.  May,  iour  de  S.  lean  porte 
latin.  A  laquelle  fefte  tous  les  Notaires  ôc  Secrétaires  fe- 
xoienttenuzd'adlffer,  à  peine  de  cinq  fols  parifis  d'amende. 
Etenfignede  mutuelle  dileclionSc  fraternelle  amitié,  fie 

YYYyy  lij 


910  VILLE    DE    PARI5, 

diuin  feruice  faicl  )  doiuenc  tous  difner  enfemblejCn  vnc 
grande  lalle , qu'ils  ont  faict  conftruire  auprès  la  porte  du 
MonaflerCjiànsdcfcendredansle  Cloiftre.  Laquelle  cou- 
ftume  le  Roy  Charles  le  Quint  a  louée  &  approuuee.  Aux 
Religieuxilsdonnent  cinquantefols  pour  piclance.  Tou- 
tesfois  i'ay  entendu  ceftelonime  auoir  eftë  depuis  augmen- 
tée, comme  aulli  toutes  chofesenchenffent  de  pris:  Et  pour 
Je  lummaire  de  leur  Autel,  ils  baillent  deux  torches  ôcfîx 
cierges. 

Ils  ont  encore  vnc  autre  fallebaiïe:  l'entrée  de  laquelle  cft 
en  vn  coin  delacourtdercnfermerie.  Et  làilss'aflemblent 
quelquesfois.  De  ces  deux  fallcseil  fait  mention  auMor- 
tuologeaumoysd'Auril;pag.i8.  A  codé  del'Autel de  leur 
Chapelle,  il  y  a  vn  tableau  où  ces  paroUes  font  efcriptes. 

Le  Collège  des  Notaires  &  Secrétaires  du  Roy  de  U  Couronne 
&  mai/on  de  France  y  a  fonde  cet  Autel  j  qui  ejt  afis  au  chef  de  cejie 
£ gltje ,  pour  le  remède  &  falut  des  âmes  des  Rois  de  France  df  de 
leurs  chanceliers-,  Secrétaires  é"  N otatres  trefpa(fez. ,  prefents  dt 
à  liemr.  Et  fut  bénit  l'an  de  grâce  1372.  le  Mercredy  fefie  de  U 
Conception  nuftre  Dame,  le  S.  de  Décembre  ^partres-reuerend  F  ère 
en  Dieu,  Monfieur  Guillaume  de  Melun,  Archeuefque  de  Sens,      ^ 

AuMortuologedesCeleflins^aumoisd'AuriI,pag.i5.efl: 
cCcrit  qu'au  commencement  de  ccfte  fondation,  la  plulparc 
<3es  Secrétaires  decedans  ehfoient  leur  fepulture  aux  Cele- 
ftins:&qucceuxquin'auoientlignee,iesconftituoiëtieurs 
héritiers,  &  par  ce  moyen  les  releuoienc  de  pauareté.  Telle- 
ment que  de  ce  vénérable  Collège, ilf'entrouue  iufquesà 
vingt  èi.  vn  inhumez  aufdits  Celelluis.  Mortuologe  pag.i  ^. 

Pour  ces  conlîderations,  en  l'an  1467.  le  6.  May ,  a  elle  or- 
donné que  quand  il  décédera  quelqu'vn  defdits  Secrétaires, 
Jesreligieux  Celeftins  feront  tenus  de  faire  dire  pour  le  ialut 
de  fon  ame,Vigilesà  neuf  le(^ons,  6c  vne haute  Mefle  de  Re- 
quiem: la  rcprefentacion  ou  poelle  noir  eftendu  deuant 
j'autel.auec  quatreciergesS:  deux  torches  allumées:  6clef- 
dits  Ccleflinsreceurontpour  leur pidance,  cinquante  lois. 
Celle  ordonnancea  elle  confirmée  depuis  es  années  1500. 
1505.  &iyo^.  ^ 

En  vertu  delà  bourfc  que  les  Celeftins  ont  en  la  Chancel- 
lerie, ils  font  exempts  de  payer  aux  Greffes  pour  lesdroicis 


LIVRE    TROIS  lESME.  911 

du  Greffier  :c«mme  eux  cftans  du  corps  des  Secrétaires  du 
Royjlefquelsnepayencpoint.  EtTont  gaignépararreft  du 
33.  Juillet  i574.tontre  Nicolas  le  GcdreGreffier,&  Ton  com- 
mis Nicolas  DrouarcauGrcfFe  du  Chaftellec  de  Paris. 

Le  Roy  Henry  3.  a  confirmé  fans  exception  ou  refbiclion 
tous  les  priuilegcs  de  celle  deuote  Congrégation  Celeftine, 
lci4.Fcurier  i^y6. 

Bien-fai6ts  du  Roy  Charles  le  ,^intaux  Celcftins. 
Il  leur  a  donne  (comme  diteft)  vnebourle  de  Notaire 
&  Secrétaire.  Laquelle  leurvautparanenuironcentliures. 
Item  deux  cents  hures  parifis  de  rente  annuelle  &:perpetuel- 
lc,admortie.  Item  à  l'édification  de  leur  Eglifeplus  de  mil 
ftâncs,&:  pofa  aux  fondements  la  première  pierre  d'icelle. 
Item  il  leur  donna  la  coupe  de  fix  arpens  de  bois  de  haute 
fuftaye,  à  les  prendre  au  heu  dict,  La  Haye  3/^r^/^,  pour  faire 
lacharpentene  de  ladite Eglire,&  autres  choies neceflaires* 
Et  pour  l'édification  du  Dortoir,  Refecloir,  Chapitre,Cloi- 
ftre  6c  officines  du  Monaftere,  il  employa  bien  cinq  mil  liur. 
Plus  en  l'an  1369.  au  mois  d'Oclobre  il  leur  odro)  a  vn  pri- 
vilège, par  lequel  il  prêd  en  fa  protection  ^  garde,eux,  leurs 
biens,domefliques  &  famihers,en  ces  termes. 

Religiofos  Friorem  &  Conuentum  Monafter^  Cele/lmorum, 

Crdïnis  S.  Benedtcîi  ^fer  nos  in  loco  de  Barratis  nuncupato^prope 

nofiramDomum  feu  H offititmt^iuxta  fan6ium  Paulum  Farijiw 

fundatos  j&  membra  dicii  monajleri/  fpeciali  ac  beneuolo  profe^ 

quentes  affecta: attento  quod  ipfi religtoji promiferunt & exnunc 

Unehuntur perpétue jBeum  orare^pro  noftro ^prxdecefjorumg^  o* 

\fuccefforum  nofirorum Regum  Franciji  animarumrcmedi»  o^falu- 

tCj  ipfos  religiofos  tam  in  capite  quarn  in  membris  eiufdem ,  -vnà 

tum  eorum  gentibus ,  familiaribus  fngularibus£  perfonis  dicii 

tnonâfierij (^ryiembrts eiufdem yhominibus  de  corpore ypo(fcfioni- 

hus^  toc  à  y  terris ,  tn  noftra  proteClionc,  acfilua  dr  fp  cet  ait  gardia 

ïfufcipimus  per  pr£fentes  :  eifdemg^  rcligiofis  Gardiatores  concedi- 

I  mus  &  deputamus  vniuerfos  Hofharios  Parlamenti  noftri  ^  O'fr^ 

\mentesnoftrosy  &c. 

Voyez  lerefteauliure  2.  Monaftici  choppini jtitulo  fecundo, 
Xéirticulo  quinto^pag.2s6. 

Entre  autres  exemptions ,  tous  les  Conuents  de  cet  ordre 
font  exempts  de  contribuer  ou  enuoyer  perfonnes  auBaa 


pu  VILLE    DE    P  A  RI  s. 

&  arrière  Ban  du  Roy  ,  encore  qu'ils  tiennent  fiefs  5c  Sei- 
gneuries. Odroyc  par  le  Roy  LouysXI.lc  i.  Iuilieti46) . 

Secondement  les  fermiers dcsCeleftinsnefont  tenus  de 
baillcrcheuaux  ou  argent, pour  mener  lartillerie  êcmuni- 
tions  de  guerre ,  par  lentence  des  Eflcuz  de  Paris  du  4. May 
1476. 

Tierccment  les  Celeilins  de  Paris  ont  droit  de  prendre 
certaine  quantité  de  fcl  aux  greniers  du  Roy,  fans  payer  Ga- 
belle: ains  feulement  le  droit  du  marchant:  par  lettres  du 
Roy  Louys  Xl.dattees  duio.  Auril,i483.  qui  fut  le  13.  èc 
dernier  de  fon  Re^ne:Verifiees  par  deuant  les  Généraux  des 
finances  le  15.  dudit  moys.  Et  le  Roy  Fran<^ois  premier  en 
J'an  1518.1e  XI.  iour  de  Decembrea  eftenduce  priuilcgeà 
tousles  Conucnts  des  Ccleftins  delaProuincedePrance. 
Publié  &:  confirmé  en  la  Cour  des  Aydes,  le  ii.Mars  fuy- 
uant. 

NOTE. 

Louys  Charondas  en  les  notes  fur  le  Code  Henry  5.coni- 
pofé  par  Meiîire  Barnabe Brifron,liure  13.  tiltreiS.  article 
premier, eicriptquc  Gabelle  eftvne  ancienne diclion  Ita- 
lienne, lignifiant  toute  efpece d'imposée  tribut. 

Atheneusliure3.elcrit  qu'en  la  région  deTroye,faifànc 
portion  d'Afic  la  mineure, il  y  auoit  vn  ruiffeau  non  trop 
cflongné  de  la  mer, qui  apportoic  grande  quantité  de  feî, 
commun  à  tous  ceux  qui  en  vouloient  prendre  :6c  que  Ly- 
fimachus  y  impofa  la  gabelle  ou  tribut.  Mais  aulTi  toftce 
ruifTeau  fe  tairit,  Magnum  arguntentum  commune  mortalihus  ho* 
numfuh  trthuto  redigij  Deo  dijplicere.  De  cela  ad  uerty  Ly  (ima- 
chus,iloi>acefleimpofitionde  gabelle.  Et  alors  ce  ruifTeau 
commença  à  fluet  du  felcomme  deuant  ^0  magnumBeinatu- 
rdquemiraculum  ?  Celuy  qui  a  impoféà  Romele  tribut  ou 
gabelle  du  fcl,  a  elle  M".  Liuius  Cenfeur,  qui  pour  cela  fut 
lurnomméSalinator.  Quant  à  noflre  France,  Robert  Gua- 
guin  liure  8.  attribue  l'introduction  au  Roy  Philippes  de 
Valois:  &:  en  peu  de  paroles, en  dit  les  efFeàs.  Ingentofum 
frofccîo  inuentum^  quo  nemo  a  tribut 0  liherefl:  O"  vnde  ingens  RC' 
gibmfecuniA^uotanniivenit.  Paul  ^mile  liure  IX.  &  du  Til- 
Jetenfa  petite  Chronique,  foubz  l'an  1577.  en  faitautheur le 

Roy  Charles  le  Qmnt. 

Lemefmc 


LIVRE    TROISIESME.  913 

Le  mefmc  Roy  Charles  le  Quint,  en  l'an  1370.  le  ij.Septé- 
bre  fie  dédier  &:  con  facrer  !'£  glifè  des  CeleiHnspar  Reuered 
père  en  Dieu  Guillaume  de  Meiun  ArcheuefqucdeSens:  &C 
a  l'offertoire  de  la  Mefle,  il  porta  &  offrit  iuymerme  vnc 
Croix  d'argent:  LaRoyne  leannede  Bourbon  vne  image 
d*argentdenoflreDame,enrichied'or:EtleDauIphinleur 
fils  vn  vafe d'argent, qui fert  maintenantàporcerlc  Corpus 
Dommi,  le  iour  du  famcb  Sacrement. 

Ledit  Archeuefque  donna  àTEglife  vne  image  d'argent 
delàinc pierre  rôC deux  Chapelles  complettesde  drap  d'or- 
l'vne  lemee  de  fleurs  de  lysd'or,  6c  l'autreperfe  ou  bleue ref- 
plendilîanted'eftoillesàfoleilsd'or. 

En  mémoire  de  tant  de  biens  receus  de  ce  fagc  &  deuoc 
Roy,  les  pères  Celeflins  ont  érigé  au  portail  de  leur  Egliiefa 
flatuc  de  pierre  rolidç&  celle  delaRoynefafemme;  &:  de- 
puis quelques  années  elles  ont  cftë  repeintes  &  redorées: 
auec  ces  mors  grauez  en  la  pierre. 

Carolits  £lHintU4  yfundatorhuius  Ecciefije. 
Jeanne  de  Bourbon ,  EJpoufede  C  h  Arles  le  ^uint. 

Sépultures  remarquables  ^ui  fint  au  Monafiere  des    ■ 
Celejlins  de  Paris. 
Deuant le  grand  autel,onvoit  vne (tatuë  de  marbre  blanc, 
fur  vn  tombeau  de  marbre  noir  .-autour  duquel  cêt  Epita- 
pheeftgrauc. 

Icyrepofentles  entrailles  de  Madame  la  Royne  leanne  de  Bour- 
bon  y  ejhoufe  du  Roy  Charles  le  ,^int ,  &fdle  de  très-  noble  Prince 
Monjejgneur  Pierre  de  Bourbon.  ,^t  régna  auec  fondit  ejpoux 
ireiz,eans  &  dixmoysy  à'  trej}>djja,  l'an  13  7  "j, 

AuxMortuologe  des  Celcftins,eft  e(crir,qu'auec  ellefont 
inhumez  deux  enfans  de  Ton  fils  Louys  Duc  d'Orléans,  hti^- 
quels  eftoienr  premiersnez,  deuant  Charles  d'Orléans ,  qui 
n'eftoitquele  troiliefme. 

Le  Sereniifime  prmce  Léon  de  Lufignen,cinquiefmc  Roy 
des  Latins  au  Royaume  d'Arménie,  fugitif:  du  Turc,  du  tcps 
du  règne  de  Charles  VI.  Roy  de  France  decedaà  Parisau 
RoyailogisdesTGurnelles(àprefentdemoly)ruëfain6l  An- 
toinele  i9.Nouembre  1395.  Eta  elle  inhumé  à  cofté  gauche 
du  grand  Autel  desCeieffins,foubz  vne  tombe  haute  6c 

ZZZzz 


I 


5,4  VILLE    DE    PARIS, 

Royale.  Par  Ton  teftament  il  a  augmenté  leConuent  dcC- 
dits  Celeftins  de  trois  Religieux,  qui  (ont  obligez  de  prier 
Dieu  pour  luy,  &L  pour  le  Roy  d'Angleterre,  Richardlecôd, 
exécuteur  de  ion  teilamcnt.  Lequel  de  Ion  propre,  pourla 
fondation  deldits  Religieux,  a  donné  deux  mil  hures,  qui 
ont  efté  conuertis  en  héritages. 

MaiflreleanMortisConieiUerdu  RoyenParlcment,Cu- 
ré  de  faint  Denys,Ôc  Chantre  de  la  lainte  Chapelle  d u  Palais 
1404.  dePariSjdeccdacnl'an  i404.Etcfl:inhuméenla nef  dei'E- 
glife  des  CelelHns,  derrière  le  benoiltier,  versla  Chapelle 
iàmde  Marguerite,  loubz  vnc  tombe  depierre.CelHuy  qui 
acompofële  Répertoire  de  l'eftar  de  ladite  fainde  Chapel- 
le tant  en  fpirituel  qu'en  temporel,quenousauons  inierc  en 
noftre  précèdent  premierliurc. 

Louys  Comte  d'EdampeSjIean  Ton  frère,  &  Marie  d'A- 
lençon  leur  m  ère  font  enterrez  en  la  mefme  hglile.  Et  mou- 
140^    ^"^  ^^^^^  Comte  en  Tan  140^.  Les  effigies  de  ces  trois  font 
peindes  en  vn  tableau  en  la  facriilie. 

Philippes  de  Maifieres  Chcualier  &  Chancelier  du  Roy 
de  Cypre^ôc Confeiller  du  R oy  de  FrancCjCharles  cinquiel- 
mc,  contcnantlemonde&^toute^les pompes, fe retira  aux 
Celeftins,pourviure  leansfolitairement«5t:  laindementen 
l'an  1380.  fans  toatesfois  changer  d'habit.  Etàvefcu  aucc 
1405.  eux  parl'efpacede  vingt-cinq  ans, decedantcnTan  1405.  le 
29-  May ,  en  la  mefme  enfermerie ,  qu'il  auoitfait  baflir  à  fes 
propres  coufts  ôc  deipens,auecvne  belle  Chapelle 6:  vn  pe- 
tit cloiftre,pourreereerlesmalades.Approchantàla  mort, 
il  voulut  eftrc  veftu  en  habit  de  Religieux  Celeftin ,  5i  auec 
iceluy  inhumé  en  chapitre, fans  pompe  funèbre auxpieds 
du  Prefident,  foubz  vne  tombe  de  pierre,  quelque  peu  efle- 

Du  chcua- uee  de  terre.  Surlaquellc  les  Religieux  aux  iourscapitulai- 

KcrBancret,  fcs  vienncntproclamerleurs coulpes.Al'cnuiron dclaqu-el- 

iTctBad'c'"  letombc  eft  grauécequi  s'cafuit. 

lier  :  V o yez        Cj  f //?  Monfcigncur  philippes  de  Maijreres  en  Saincies^  chetta- 

Àn  Tillet,en  ^^^  chancelier  de  Chipre ,  Confeiller ,  &  Banncret  de  Ihoflelda^ 
fon  Recueil         '  I      t      1  I  ^    •         r    rr    I    1 

des  Reys,    Ho)  de  France  ^  Charles  Le  ^^tnt  de  ce  nom,  j^/  treJpaJJadeU 

to  1  chap,    trloire  de  l'hofielRoyala  l'humilité  des  Celefiins  l'an  de  grâce  13S0, 

iiers.    ^"^"  Et  rendu  fon  efprttaDieule  2p.iourde  May  J' an  de  grâce  l^Of^ 

140J.       Etau  milieu  de  ladite  tombe  eft  encore  graud 


LIVRE    TROISIESME.  91J 

Ledit  CheuaUier fut  fait  Chancelier  de  Chipre,  au  temps  de  très. 
<v/iilUnt  Roy  Pierre  de  LizJgnen  quint  Roy  Latin  de  Hterufalem 
Apres  Gode froy  de  Bnillon  &  Roy  de  Chipre  :  Lequel  par  fa  grande 
proiiejje  &  haute  emprife sprint  par  bataille  &  à/èsfraiz,^  les  Citez. 
d'Alexandrie  en  Egypte yTripolt  en  Surie ,  Layas  en  Arménie ,  Sot- 
thalie  en  Turq»ie  &pUifieurs  autres  citez.  &  chafieaux  fur  les  en- 
nemis delafoyde  lefus-ChriJl:  Et  après  la  piteufe  mort  du  très- 
excellent  Reyyledit  fin  chancelier  fut  appelle  au  feruice  du  Pape 
Grégoire  vnz.iefme& finalement  aufermcedefon  droit  Seigneur 
naturel,  lettre  y fage,  débonnaire ,  catholique  &  bien  fortuné  Roy  de 
France  Charles  le  ,^mnt  defen  nom:defquels  Pape  &  Royales  bon- 
nes mémoires  fuient  prefintee  s  deuantDieu. 

Aa  circule  deladitetombe,rurrefpefreurd'icclle,ronc  ces 
versparluy  comporcz,commerone{lime. 
j^/  bella  fècutus  yplagas  mundiperlufrandoy 
Efvanis  aile 6lus  altos  xdesjrequentando^ 
Mollibus  indutus,  delicijs  mharendo^ 
Nuncpuluis  effeâlus^fub  tumba  tubam  expeêlo. 

Ledit  Philippesde Maiiieres  fît  planter  &  enuironner  de 
murs  la  vigne  du  clos  àts  Celeftins.  Et  leurdonnala  terre  de 
Momorantauecfes  appartenances.  Item  vn  encenfoirjVn 
ciboire ,  cum  quatuor  facris  toreumattbus ,  (  ce  (ont les  termes 
du  Mortuologe)  le  tout  d'argent.  LefqucUes  chofesonc 
eflédepuisvendues,pourIafommedemil  quatre  cents  qua- 
rante liures.  Item  il  leur  acheta  cent  liures  derenteperpe- 
tuelle,&  plufieurs  cenfîuesfur  la  terred'Atteuilie,qui  efl 
vn  bourg  fermé  de  murs,  à  trois  lieues  de  faind  Denys  en 
France.     * 

Au  Mortuologe,  page  58.  eft  fait  mention  de  la  Chap  elle 
dudit  (leur  de  Maifieres,  fondée  aux  Celeftins  en  l'honneur 
defainâleanl'Euangelifte,  auquel  iour  elle  fut  dediee,&à 
mefme  iour  annuellement  eft  ordonné  d'y  chanter  vne  hau- 
te Meiïefolenneile  de  la  dedicace,en  prenant  commémora- 
tion dudit  de  Maiiieres.  Sont  auffi  exhortez  les  Religieux 
Prcftresde  l'auoirenieur  Mémento, quand  ils  diront  leurs 
McfTes  particulières:  en  recognoifTance  de  tant  de  biens, 
qu'il  a  faits  à  leur  maifon. 

En  ladicle  Chapelle  Reuerend  Père  en  Dieu  ,Guillaum.e 
dePelué  Cardinal  jArcheuefque  de  Sens,  &  grand  prote- 

ZZZzz  ij 


c,i6  VILLE    DE    PAR  IS, 

clcurdc la foy  Catholique, cft inhumé.  Ses obfeques furent 
psciteSjpource  qu'il  mourut  pauure,  &  abandonné  de  fcs 
domelHquesiàlafa^on  des  poux  qui  laifîent  lescorps  morts. 

Voyez  ledit  MorcuoIoge,pag.  88. 

Reucrend  Père  en  Dieu  Philippes  de  Molinis  (ahàs  de 
Molendïnis)  natif  du  diocefedeNeuers,  fut  premièrement 
Euefque  dEureux,6c  depuis  de  Noyon.  Ou  (  félon  qu'ef- 
cnt  Dcmochares, lih.  2.  àe Sacrificio  MtJJx,  cap.  is.foL 24.pa.2.) 
ilfitfonentreele  20.  luillet  1389.  Et  decedantà  Paris  le  51. 
luillet  1409.  il  fut  inhume'  au  miUeu  du  chœur  de  l'Eglife 
desCelertins,fous  vne  tombe  decuiure  ;  En  laquelle cft  gra- 
ué  ce  qui  enfuit. 

Hic  iacet  Reuerendus  in  Chrifto  Pater  y  Bominî4S  Philippus  de 
Molinis  Angihertorum  Niuernenjis  diocefis ,  quondam  Epifcopus 
Bbroiccnjîs  y  d^  denmm  Nouiomenjïs .  Regum  loannis ,  necnon 
Cnroli  quint  i  y  &  Caroli  fèxti  Secret  anus,  ^^mhus  fidcltterfèr- 
uiuit  per  quinquaginta  fcx  annos:  (k  obijt  Fanfius  vltima  die 
Jul^y  Anne  Domini  140p. 

En  fes  obfeques  les  Celeftins  receurent  neuf  cents  cin- 
quante trois  hures  de  cire.  Et  pour  la  fondation  d'vn  Reli- 
gieux, il  leur  a  laiflë  fa  maifon  de  la  Gallere  aux  Halles ,  qu'il 
auoitachetee  huid  cents  Hures. 

Les  Pères  Celefl:ins(  que  i'honore  comme  nos  confrères 
mihtans,foubs  vncmefmeReiglc  defaind  Benoift)  en  leur 
Mortuologe,  font  mention  de  Guillaume  d'Orgemont, 
Chancelier  de  France,  decedé  en  l'an  1411.  &e{l  enterré  en 
JeurEglife.  Mais  il  nefeuouue  au  Catalogue  des  Chance- 
liers de  France,  imprimé  à  Paris  par  FedericA/U)rcl,enran 
15c) 8.  ains  feulement  Pierre  d'Orgemont  3  8.  Chancelier: 
Lequel  par  allufion  à  fon  furnom,  portoit  en  fes  armes  fur  le 
champ  d'azur,  trois  efpics d'orge,  d'or.  Etfautouqueledic 
Catalogue  foit  imparfaictjOuque  Icfdits Pères  ayentprins 
Guillaume  pour  Pierre. 

Reuercnd  pcrecn  Dieu  F.  Artus  de  Montauban  [Latins 
de  Monte  Alhano)  Religieux  profez  du  Conuent  desCele- 
ilinsde  Paris,  fut  depuis  promeu  à  l'Archeuefclié  de  Bor- 
deaux, 6c  deceda  en  l'an  145^.  Le  lieu  de  fa  fepulture  n'eft 
point  exprimé  au  Mortuologe. 

L'illulîriÛimc  prince^Dued'Albanie,aagédei(3.  ans,au 


LIVRE    TROISIESME.  5,17 

Tournoir  (  Latim  HafiUudiu7n  cr  TorncAmîna  dicunt)  qui  /c 
faifoitâ  la  rue  fainc^  Antoine  pour  la  nouueJie  &  ioyeufe 
encrceduRoyLouys  u.  fucblecëà  mort  &  depuis  enterré 
àcoftégauche  du  grand  autel  desCcieftins:  où  (e  voie  Ton 
eftendart, ayant  pein6l  vn  lion  repant.  Il  deceda  en  Tan  1498.  ^9^- 
On  efbime  quefon  père  eft  inhumé  auec  luy.  Voyez  ledid 
Mortuologe,  page  71. 

Deuant  l'autel  des  Notaires  Royaux,ilya  vne  tombe  de 
marbre  noir,  en  laquelle  efl:  graué  ce  qui  l'enluit. 

Cy  gift  Noble  homme  &fige  Matfire  lean  Budé  ^  cnfon  viuant 
Confeiiler  du  Roy  noftre Sire^é- Audiencier de  U  Chancellerie  de 
France,  ^i  trcfpajjk  le  dernier  lourde  Feur/er,  l'an  i  soi.  Et  a     i  joi. 
fondé  chacun  tour  vne  MeJJeen  ce  fie  Eglije. 

Cy  gifi  nohl:  femme  Catherine  le  Picart^  en  fen  viuant  fem- 
mtdudit  Maiftre  lean  Budé.  Laquelle  trefpaj fa  le  i.  tour  d'Aouft., 
Van  iso(}.  Priez,  Dieu  pour  leurs  âmes. 

,  AuMortuologedes  Celeftins.il  en:ercrit,que  ledid  îcail 
Budé  a  donné  mil  efcus  d'or  pour  la  fondation  dVn  obic 
fait  vne  foispar  chacun  an,  Ôc  pour  vne  Mefle  bafTe  quoti- 
diane. 

-  Iceux  lean  Budé  &  Catherine  le  picart,  efl:oientpcre& 
mère  de  cegrand'iUuflrateur  des  fciences  humaines,&:  prin- 
cipalement delalangueGrecquejMaiftre  Guillaume  Budé 
:Secretaire  du  Roy  &  Gardien  defa  Librairie. 

Auprès  du  grand  autel  de  l'Eglife  des  Celeflins,fe  voient 
•iesdeux  Epitaphesfuiuants. 

Cy  gifi  Reuerend  Père  en  Dieu^  Mepre  André  d'Efpinay,  Car- 

■  -dinaly  Archcuef(]He de Lton& de  Bordeaux ,  Primat  de  France  dr 

4' Atjuttaine.^zelatenrà' bien  fadeur  de  l'ordre  des  Celeftms-.^n 

trefpâfiaA  Paris  auxTournelles  le  10.  iour  de  Nouemhre,  l'an  de 

^race  1500 

Priez.  Dieu  pour  luy. 

Carolum  Magneum,  Equitem  Auratum  excubiarumpûrtx  Re^ix 
Tr.efeclumy  Regtf^  Cubicularium  ,  Martiana  Magnea  foror/îia 
\pitftm.  m  fpe  refurrecîun  corporis yhoc  tumulo  pofleritati.  corn- 
mcndautt.  i  556. 

•  Auprès  la  porte  par  laquelle  on  fort  du  chœur  deladiclc 
LEglife  dansle  Preau,on  voit  vne  table  de  marbre,fur  laquel- 
1  lel'Epitaphe  qui  luit  eft  graué, 

ZZZzz  iij 


^i8  VILLE    DE    P  A  RIS, 

Fahiû  Mirto  Frangi^amo  Neafùlytano  Archiepijc.  NAZérâni, 
anticju.€virtutis  é'/npienttd  'uiro^qui  hù  Cimtaiem  Bânoniam, 
hls  FmbriarHj  vicenum  pêuincias  bonis  legibus  rextt^  J^uidtidiim 
a  vid  V.  deinde  kCregoriQ  \},  ad  Carolum  p.  nu  fer  à  Stxto  5.  nd 
Henricum  j.  bellor.  ciHilium  cçmpcttenddr,  &  Religion f s  CathoUct 
toto  regno  retinend^  cmfn  Legatus,  Derrmm  hic  Lutecix  v^rif.  in 
fextafua  Legntione  ,Ann.  dtatis  ^3^vitamexercita?nacUboriO' 
fam.flacida.  tandem  ér  quîeta  in  ChriBopace  mutauit. 

Gafparm  Renias  Sororis  F.  bette  merienti,  bene  mcerentii 
hene  mœrens  p.  16.  Kalend,  April.  isS/, 

De  la  chapelle  d'Orléans, 


I 


L'illuftriffim©  Prince  Louys  Duc  d'Orléans,  fils  du  Roy 
Charles  le  Quj^nt,  fondateur,  non  premier,  mais  principal 
des  Celeftins  de  Paris  ôcfrerc  du  Roy  Charles  VI.  le  23.  lour 
'4^7'  de  Nouembre,  1407.  en  s'en  retournant  du  logis  delà  fœur, 
fut  tué  de  nuid  par  Ton  coufin  germain ,  lean  Duc  de  Bour- 
gongne,  au  lieu  dità  Paris, L4  Forte Barbette^Qin\  y  a  mainte- 
nant vn  puis. 

Voyezce  maffacre  amplement defcritparBcileforeft  to- 
me i.des  grandes  Annaleschap.70.fo. 101*7. pa. 2. 

Ce  Duc  de  Bourgongne  par  telle  occifion  penfoic  plus 
facilemencempicterlaFranccfur  leslegitimes  héritiers  de 
la  Couronne  d'icelie.  EtaucontrairelaiufticedeDieuper- 
mit, qu'il  vintà  perdre  laBourgongne  pourfarace,ôC  que 
penfantfaire  mourir  Ton  enncmy,  ilTe  fit  mourir  luymefme: 
&Iaiflapour  funefte légat  ârapoderité^cefang  prodigieu* 
fement  efpandu:  en  vérification  de  la  predidion  du  Sau* 
ucur, quûd  omnes  quiperctijftrintgladio^gladiopertbunt. 

Quatre  ans  ou  enuiron  deuantfamortjC'eflàfçauoireQ 
l'an  1403.  le  ip.  Odobrejilauoitfait&fignëfon  teftamenc. 
Par  lequel  il  leguoit  tan  taux  pauures ,  qu'à  diuerfes  maifons 
deReligionplusdevingcmiliiures  tournois, &àtoutes  les 
Eglifes  de  l^aris  ôc  d'Orléans  à  chacune  vn  calice  d'argent. 
/;-;  quibtn  ealefiis  totprjicepitcentenas  mijjlu  celebrariprofe ,  quot 
W(?r/>/?/^.rr/j:^4^frc/^;?,v^j-.EtpourmontrerrafFedion  gran- 
de qu'il a.uoiraux  Pères  Celeftins,  il  connumere  entre  lesldfj 
exécuteurs  defon  ceflament,frerePierrePoequct,le  Reue-  |fff| 


LIVRE    TROISIESME.  915^ 

rend  Père  Prouincial ,  ôi  les  Prieurs  de  Pans  6c  MarcouHis 
dudicordrc:  concluant  en  ces  termes, 

£^0  Ludouicus  JHiHS  Régis  Francis  y  Dux  Aureit.menfisj  ha~ 
bensfrd  oculis  timorem  Deiy  tn  hona,  cordons  &  animi  vaU'îudine  • 
f^rxjens  tcfiamentum  proprio  motn  fctentia,  &  'voltintate  condidi: 
propn.i.j^  manufignamanno  Domini  1403.  O^ohris  i<^,  obrnxius     iao", 
deprec/ins  Deurn  omnipotentem  ^Etatam  Manant  ^ô"  omne  s  fan-  Norczlhu- 
Stos ,  qtid  a  me  legataftmt  di'^nanter  velle  acccptare^  extguamque  ""*'''<=  ^^  ^^ 
denctionem  meam  bénigne  ey:audire. 

Illeuraaufli  donné  biens  luffifans,  pour  la  fondation  de 
deux  Celeftins  Prcftres. 

PlusilleuradonnefàgrandcBibleen  Latin  ,M.S.quia- 
uoitefiéà  Ton  père  Charlesle Quint, Roy  de  France.  La- 
quelle Te  void  encoies  auiourd'huy  en  leur  librairie,  foub- 
fcripte  ôc  figncepariceux  deux. 

Item  vneautreBibleen  quatre  volumes, efcripte  en  veelin 
par  des  Religieufes,  &:  cnluminee,quifertà  lire  en  refedoir. 
Laquelle àcoufléquatreviugts  quinze  liurcs. 

Item  vn  breuiaire  M.  S. pour  i'enfermerie,  qui  a  couftë  54. 
liurcs. 

Item  pour  faire  vne  fontaine  ficreparer  leurs  eflangs de 
Villetain,  cent  vingts  liures. 

Item  à  diuerles  fois  il  leur  a  aumofnc ,  mil  deux  cents  dix- 
huiclefcuzd'or. 

A  fes  oblcques  ils  reccurent  quatre  vingt  quatre  aulnes  de 
'  velours  noir,  &  douze  cents  liures  de  cire. 

liaeftehonorablementinhum-èenla  Chapelle d'Orleas 
qu'il  auoit  fait  faire.  Ou  depuis  Louys  12.  Roy  de  France  à 
fait  conftruire  vne  fepulturc  fort  large  &  bien  elabouree:  au 
delfus  de  laquelle ,  en  deux  eflages,  i'vn  au  dciTus  de  1  autre^ 
font  quatre  ftatues.  La  première  dudit  Louys  Duc  d'Or- 
Icans  :  La  féconde  de  Valeniine  de  Milan  fa  femme;  La  troi- 
fîefmede  Charles  Duc  d'Orléans  leurpremier  fils  &pere  de 
Louysii.  Et  laquatriefme  de  philippes  Comte  de  Vertus^, 
leuriccondfilsquivefquitencelibatne  voulateftre  marié. 

En  ladite  Chapelle  d'Orléans  à  main  dextreon  void  vne 
table  de  marbre,  fur  laquelle  ces  vers  font  grauez,audeirous 
àt^  quatre  cfcuffons  des  armes  de  France  &  d'Orléans,  re- 
prefentans  les  fufdites  quatre  Aatues  de  Louys  Duc  d'Or- 


910  VILLE    DE    P  A  RIS, 

leans,  de  Valcncinerafemme,  &  de  leurs  deux  enfans  Char- 
les &  philippes. 

,^à  tumulumfofmt  ?  Regum  Rex  maximu-s  ilU 

Filiuiy  &  Regum  Rex  Ludoutcn^  honor. 
^uando  ?  Poft  Ligurem,  Infuhrcm^  Siculumq-^  triumphum, 

Pofi  cap  t  os  Reges^  Sforcindâfque  duces , 
,^uis  iacet  hic  f  Magni  heroes  Lndouicm  &  vxor, 

AlmaVdetîtinn^RegUprogeyiies. 
AnrelipYoceres^  Carolm cum fratrcvhilippo. 

llle  nuus^  au  auia  efi  :  hic  i^ater,  hicj?atruus, 
,^nig€nns  ?  Francis.  Studium  quodf  Régna  tueri: 

Bellag^fangiiweafollicitare  manu. 
^U£?nuiier?  Duczs  Infuhnj  pulcherrima  proies, 

lus  Mcdiôlanii  Sceptrarj.  dote  dédit. 
7'iuere dehuerant ^propterfalfa  inclytafcmpcr ? 

Debuerant  i/èdmors  impia  cuncia  rapit. 
H  oser  go  rapuitproceres  f  Non.  Corp  or  a  tantum. 

Semper  eruntanim^:,  gloria  femper  en  t. 
Au  delTous  il  y  a  vn  petit  tableau  attaché  contre  les  chaires 
deladidc Chapelle, danslcquel quelques  vers  Latins(quc 
ie  n'ay  recueillis)  font  efcrits  ;  &  de  l'autre  cofté  les  François 
fuiuants. 

Cy  gifi  Louys  Bue  d' Orléans 
Fils  de  Charles  fondeur  de  céans  y 
Et  fier e  de  Charles  Juyuant^ 
De  France  RoysTre-chreJliens, 
Lequel  fur  tous  Ducs  terriens 
Fut  le  ^Itis  noble  enjon  viuant. 
Mais  un  qut  veut  aller  deuant^ 
var  enuie  le  fit  mourir. 
Dont  iufqu'à  cy  en  efriuanty 
On  a  veu  mamt  fang  decourir. 
Le  tour  fainci  Clément,  ou  fier ir 
Trefpajfa ,  comme  on  fcet. 
De  nuicî-.y  qu'on  n'y  peut  fecourir.^ 
En  l'an  mit  quatre  cents  &  fept. 
Et  a  Valentine  fa  femme. 
Au  Comte  de  Vertus  leur  fils. 

Lefqmls  depuis  (  comme  on  remembre  )  ■  ,  çr 

Sur 


LIVRE    TROIS  lESME,  ^u 

Sur  luy  furent  enfeuelis. 
Le  vifi^tk/me  tour  de  Septembre t 

Mil  quatre  cents  quarante  Jix.  144  ^» 

Auprès  la  porte  de  la  forcie  de  ccfte  chapelle,  pour  entrer 
au  Sacluaire  de  l'Eglife,!!  y  a  voe  table  de  marbre  fur  laquel- 
le ces  vers  fon  t  grauez. 

Hoc  tecum  illufirispario  Ludouicefepulchr» 

luncia  Valentina,  coniugis  ofpi  cubant. 
Et  meriio  Injubris  tibi  iura  Ducalia  Sceptri: 

Tradita  legitimdpr^miadotis  erant 
Subiacet  df  Carolo,  cUufus  cumfiatre  Thilippus, 

Inclyta  iam  vejlr.i  pignora  bina  thori. 
Magnificus  Caralo  najcens L udeuicus ab  alto,  ç.>^ç^  Louvf 

Hdcpofuit  larga  bufia  fuperba  manu,  ir .  fi  Is  de 

SfoYciadem  indigna pepu in  qui  exfede  tyrannum  :  Charles  ». 

Etfua  qui  StcuUs  [ub  iugamijïtepes, 
Vttantos  decorata  Duces  Aurélia  ia6lat: 
Gallicajïc  illo  Sceptra  t  en  ente  tument: 
En  la  mcfme  Chapelle  gift  lean  Galeas  Duc  de  Milan, 
peredclafurdite  Valentine  de  Milan.  Lequel  voulut  eftre 
inhumé  en  habit  de  Celeftin  :  comme  appert  par  fon  tefta- 
ment.  VoyezleMortuologe,  page  62. 

AudefTus  tirant  vers  l'autel,  on  voit  vn  tombeau  auancë 
dans  le  mur  de  ladite  chapelle,  &  au  dclTus  d'iccluyvne  fta- 
tuë de  marbre  blanc,  rcprefentanc  le  naturel  dVn  homme 
fort  ôcpuiflant, appuyé iur  le  coude  du  bras  feneflre,auec 
cetEpitapheàcofté,  grauéfurvne  table  de  marbre,  feelicè 
dans  le  mur,  au  delloubs  des  armes  du  defFunct  &:  de  'l^s 
deuifes. 

D.    O.    M.    S. 
At  viuenticerte  heroii  afstdua  virtuteinuidiam,  mortuonjero  ^P'^-^P^^/^^ 

^^.    .       .  '    -^  I         ■    r        r  1  Admirai 

Cûntinuajojpit^  virt.men.  Mortem  propemodum  ipjam  [uperare,  chabot. 
altius  hûfpes  ac  pcrennius  decusjiet.  Std  quid  hoc  ijlic  inquis  ? 
Vtrumquetibi fortijf.  Herots rbtlippichabottj yGalliar.  ThaUf- 
Jîarchx ,  teflaîum  ejje  breuius  ,forJam  quam  fasfucrit  'voluerunt 
Mânes.  Cum  enim  ille  patrem  habens  chabotiana ,  matrem  Lu- 
xemhurgoea  ftirpe  edttam  fciicit.  Naîus ^tàucattis  excultufqne 
ftlicius  .facundtaprdditus  tncrcdih.  FrAncifio  in  G  allia  R.  Augu- 
Jlifmi.  domino fuo  Jupramodum  dilcclusjriplici  Torquator.  equit,, 

'AAAaaa 


c^,î  VILLE    DE    PARIS, 

Torque ktrih.  infignitns  Régi.  Dux  quoqtie  Gdlicor.  C.grmior. 

4LYwnt.  equît.  vtrtqne  in  Frunc.  Mari  occiduo  ac  Eoo  Pr^fe^fus  :  In 

Bur^undia^ctiius  ctiamp^iter  d'ictus  efl,  ac  in  Tranfalpina  aliquan- 

diu.  Gall.  quàmregdlib,  copjs  folMtwperans.  Regio  pêne  ,tûtam 

imper,  addixit  :  Pro  Rex  prelifs  fortit.  depugnatis,  compofitis  ma- 

Tnammit.  fedcrib.  tût  reb.  de  nique  terra, manque,  domi  ac  for, 

bene gefiis  claruent:  Huic potifirna  fuit,tum gloria ^tum  redi- 

uiuA  glor,  célébrité ,  tantHstpfeus  Virtutifque  Cotnitis  de  inuidia 

triumphusy  vtfux  injtar  anchord  ^  velmore  potius  Hercuko  contra^ 

jîuctus  Fortunamjifteret ,  ex  liuore  laudem  ampharet.  Hoc  viuus 

illequodreliquum  effe  potejh.patris  reliquiis  vtprd/ldret  F.pientijf. 

Leonortus  chabot lUs ,  magnus  Franc.  Archippocomus ,  hoc  indele^ 

bile  forfîtan  monument.  P.  fatifne  fatù  fuperque  ais ,  bene  ergo 

precatus  abiy  ac  virtutem  amplexans ,  inuidum  difce  atque  etiam 

mortem  pojje  defpicier.   Vale,  lodeliiu. 

Aufuldit  Epitaphc  tant  curicufemenclatinizë,  Tan  6ciour 
de  Ton  decczn'cft  mentionne.  Nous  dirons  doncquesfui- 
uant  le  Mortuologe  des  Pères  Celellins,  qu'il  deceda  le  Di- 
nianche,premicrdeluin,i54^.  en  Ton  hoitel, fis  au  derrière 
du  Priore ,  commendaire  de  S.  Antoine  le  petit.  Et  le  leudy 
7.  dunioisdeluiUetenruiuantîilfutinhum.éenladidecha- 
pelled'OrleansioùtouteslesparroifresdePariSjôcMefrieurs 
de  la  Cour  ac  de  la  Ville  le  conduirent. 

Vnpeupluspresdeljauteldela  meffne  chapelle, on  voit 
vnautretombeaudemarbrenoir, furlequel  efl:  couchée  la 
figure  en  marbre  blanc  d'vnedame^auec cet  Epitaphegra- 
ué  aux  bords. 

Cy  gifl  très,  excellente  &  noble  J>amoifelle  Renée  d' Orléans :,  en 
fon  njuiAnt ComteJJe'de  Dunots .^de  TancaruUlc',de Montgomery, 
Dame  de  Monfireubellay,de  Chafieau-regnaulty  fille  'unique  delaif. 
fee  de  très-excellent  &  puijpint  Prince  &  Princejje,  François  en 
fonviuant  Duc  de  Langue-ville,  Comte  &  Seigneur  de/dites  Corn- 
iez. &  Seigneuries,  Conncfiable  heredital  de  Normandie,  &  Lieu- 
tenant General  &  gouuerneur  pour  le  Roy  en  fes  pays  de  Guyenne^, 
V  Btde  Madame  Franpife  d^Alençonfen  efpoufe  ,pere  &  mère  de  la- 
dite  Damoîfclle.  Laquelle  îrefpajfa  en  l'aage  de  Jcpt  ans ,  au  lieu  de 
J>aris  le  23.  May  ijif. 

En  la  mefmc  Chapelle  d'Orléans,  contre  Icpillicrquiefb 
proche  du  cceur  de  Anne  de  Montmorenci,  eflgrauéen 


rjo4. 


LIVRE    TROISIESME  c^ 

marbre  noir  ce  qui  Penfuic. 

Ludonicus  Rex  XII.  (juicti  perpétuée  &  memoru  perenniiliif- 
flrifimortim  Pr'mcifum  Ludouici  nui  y  Valentin^e  aui<£^  Caroll 
patris^pujiimorum  pientiJiimorum^,parentumy  ac  PhiiippipatruL 
FœUcitcr. 
M,  D,  III I. 

Dcuan-t  Tautcl  de  ladite  chapelle,  on  voicvne  riche  pyra- 
mide de  marbre  blanc  &  porphire,  du  tres-illuftre  Rojr 
Henry  fécond:  duquel  le  cœureHencerr-é  dansleSanduai- 
redeuanclemaiftre  Autel.  Et  n'y  a  autre  ercric  que  lefui- 
uant,engrauéaubasdc  la  Pyramide,ducofl;é  dei'auccl. 
Cor  tunctum  amborum  longum  tcfiatnr  amorem: 
Ante  hommes  iun£tus^  Cpiritusante  Denjn, 

Au  MortuologedesCeleiHns  eft  efcrit  que  le  i8.  luillct 
1^59.  ili  firent  its  obfeques  en  telle  Iblennité,  que  les  cent  lyoa 
Gentils-hommcsduRoy  y  affiftanSjportoient chacun  vne 
torche  de  cire  blanche  ,  6c  continuèrent  lesobits  folen- 
nclspourluy,parrefpacede40.iours.  En  rccognoifTancc 
dequoy  ilsrecearent  mil  iiures  tournois , vne  chapelle com- 
plctte,  àc  desparemens  d'autel.  Le  tout  de  noir. 

En  fa  mémoire  les  vers  fuiuants  ont  efté  cfcrits  en  vn  ta- 
bleau qui  fe  voiten  ladite  Chapelle. 

ELEGIACVM     CARMEN. 

De  pic  Régis  H  enrici  hniusnominisfecundi  corde. 

PTramidos  huiusjïqttis  myfieriagUfcit 
Nojje^fub  tfiajuo  Corpede  Regts  habet. 
Virgineos  habct  hxc  iriplicijub  im^t^ine  vultus, 
At  charités  tern.isjignat,  fpem  riûfecunda. 
Prima  fldcmproprLt  fignat ,  fpem  rite  fectmda 

Ter  tin  dtle^am  dénotât  efje  Charim  : 
^uas  Rex  Henricm  miro  poffedit  amer e y 
H  as  veluti  fponfas  totm  habebat  amans: 
Firma  fi  de  s  Régis  ^f^  es  certa,  c art  que  terennis  y 

Nu  m  s  temporibus  deferuere  virttm. 
Hincjit  vt  admix  tas  cernantur  iungere  dextras, 
^uod nu/quam  fuerity  Rexpius  abfque  tribus. 

AAAaaa  ij 


524  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R I  s. 

lure  m  Anus  igitur  coniun^as  femper  hahentes,. 
Abfque  tribtisfcandïty  niillus  ad  Afira.  docent, 
CArminis  ifituslectorem  qaemque  monebo. 

Hoc  ReginiX  fuum  Cor  ctipit  cjjt  loco, 
Dum  vit£  Lâchers  prdfente  s  finiet  an  fiûs, 
^'  Et fuerit proprïnm morte fccutAvirum: 
Vt  quorum fiierit  cor  vmim^tqiie  v/ta  volfint^y 

I>u?njimtd amborum  mutn.i  "vita  foret, 
Corporibupjue fuis  vnumviuendo  cabiU, 

Vt  fmt  drviuisfpiriîus  vnus  e  rAî, 
Sic  que  que  Moryprofperans  minimx  diuiftt  v  trof^ 

Vt  fuit  illorum^fic  erit  vnus  amor. 
ifiim  ergô  reijic  Pyramis  optima  teflis, 
.^ujtfim  fil  amborum,.  corda  ligata  tenet, 
D  I  s  T  I  C  O  N. 
Uicfua  Rex  Rcginafimul  ftatuere  reponi 
Corda^locusveri  pignus  amoris  erit. 
Notez  que  cefte  Pyramide  au  defTus  de  la  baze  efl  corn- 
pofee  des  trois  grâces  ou  charités,  qui ayans les  bras Icuez 
enhautfouftiennentvnevrne. 

Au  derrière  de  ce  tombeau  des  quatre  deiTus  nommez,  on 
void  vne  columne  fort  haute  de  marbre  blanc  ou  d'albaftre, 
entourée  de  troibftatues  de  petits  enfans,tenans  des  flam- 
beaux  en  leurs  mains.  Etauhaut  d'icellevnvaie  doré:  dans 
lequel  fut  mis  le  cœur  du  Tres-Chreftien  Roy  François  fe- 
cond,quidecedaàOrleansle5.  Décembre, l'an  ij6o.. 
^°   *         Le  Roy  Charles  9.  frère  dudit  François,  mourut  au  bois 
de  Vincennespres Paris, le3o. May ,  iour  de  la  Pentecofte, 
J--, .  ^     1574.  Son  cœur  fut  porte  aux  Celeilins,  Ôc  mis  aucc  celuy 
^         de  Ton  père  Henry  2.  par  Reuerend  Pcre  en  Dieu  Pierre  de 
Gondy  Euefque  de  paris.  Son  frercFienry  3.fucceireuràîa 
cou ronne,n'eftoir  encore  reucnu  de  Pologne. 
Anne  de  Montmorency  Conneftable  de  France ,  deceda 
JÎ567.     le  i4.Nouembre  1567.  Son  corps  a  eftëportéà  l'Eglife  de 
Montmorency  ,&fon  cœur  aux  Celeilins.  Où  pour  déno- 
ter la  grande  amitié  qu'il  auoit  eue  auec  fon  prince  Fienry 
fecpnd,il  a  eftë  pcfeau  Sanduaire  fous  vne  petite  pierre 
platte,auprcsle  cœur  d  udit  Roy.  Auprès  l'entrée  de  la  Cha- 
pelle d'Orléans,  ilfe  voit  vne  riche  colomne  eiigee  en  foa 


LIVRE    TROISIESME.  91; 

honneur  :  autour  de  laquelle  font  elcuees  trois  Hatuës  de 
bronze,  &  au  deffous  des  pieds  de  la  première  il  y  a  vnc  table 
de  marbre,  furlaquelle  ces  vers  font  graucz. 

Cy  dejjouhs  gtfi  vn  cœur^lein  de  vaillance, 

Vn  cœur  d'honneur,  qui  tout  fcauoit. 

Cœur  de  vertu  qui  mille  cœurs  auoit^ 

Cœur  de  trois  Roy  s  &  de  toute  la  France. 

Cy  git  ce  cœur  qui  fut  nofire  ajjèurance. 

Cœur  qui  le  cœur  de  iujlice  viuoit . 

Cœur  qui  de  force  &  de  confeil  feruoit  : 

Cœur  que  le  ciel  honora  dés  enfance ^ 

Cœur  non  iamais^  ni  trop  haut^  m  remis-. 

Le  cœur  des  ftens,  l'effroy  des  ennemis^ 

Cœur  qui  fut  C($urdu  Roy  Renryfon  maiflre: 

Roy  y  qui  voulut  qu'vn  fepulchre  commun 

Les  enfermajl  après  Uur  mort, pour  ejlre 

Comme  en  viuant  deux  mefmes  cœurs  en  vn. 
Sous  les  pieds  delà  féconde ,  on  lit  ce  qui  enfuit. 
D.  O.  M.  S. 
Sijle  parum  à"  ^udi  viator in  AnnaBuce  Momorantio^tanta 
fuit  rei  militarisfcientia  df  in  tractandis  &  explicandts  negottjs 
vigtlantia,vt paulatim  tanquam  perfialarumgradus  virtutis  ergo 
afcenfumfibiyad  honoris  altif^imum  gradum  paraucrit.,^ue7n  dum 
vixitjtenutt  honoriJicentifim}cum  Hcnrictfecundi  Régis  pot  en - 
îif.  approbatione  maxima ,  qui  eam  ipfam  amplijf.  quam  à  Rege 
Jrancifco  Pâtre  confecutus  erat  Annas  dignitatem  augerejipô- 
tuîjfet  cogitabat,  vtincomçarabilem  &pene  inaudttum  fuum  erga 
darifi.  virum  amorem  declararet  eum  :  &  fi  plerique  qque  Princi- 
pes viri  imminuere  quibus poterant  artifcijs  conarenttir y  augebat 
tamen  obtreÛatio  amorem^vt nihtl penitus  de  iure publiée  autpri- 
.  uatûfiatueret,  quod Annx non probarentur.Ft iam  vnum animum 
in  duobus  corporibus facile  cerneres^  qujtvoluntatum  ô'  animorum 
fumma  coniuni^io  ,vt pofieris  monumento  innotefceret ,  memora- 
hili  voluit  Henricus ,  amborum  corda  in  eadem  iacere  dde,  igitur 
confentientibus  Carolo  Mono  &  Catherina  Regina  mater  eius  bea- 
tif.fœmina  Magdalena  comuXy&  Francifcusfiliusptjf.mœrentes , 

P.     P. 
Et  au  bas  de  la  5.  ftatue  qui  eft  dehors  l'enceint  de  la  fufdice 
chapelle,  ces  vers  Latins  le  voyent  auiîi  grauezfur  marbre. 

AAAaaa  iij 


5)ié  VILLE    DE    PAaiS, 

Adfiâ.  viator^n&K  ieuefretmmmor^y 

H  ce  grande  far uo  Cor  duplex  iacetlâco 

Régis  ^  Ducif^^  Rcgii\  HenriciDucis 

Momorantijr  AnHx,fergradus  quifingulos, 

Admilitaris  ordims  fdjltgium 

Terue'ait ,  & rex  maximas  fnb  maximls, 

Vomiforifg^  Regihus  çf/f/>  tribus^ 

Frdncifio&  Henricovltimêj^  Carolo. 

Scd  prdcipf^a  quofmgularis  O'fides^ 

Inter  Ducémque  regem  d^  H  enricum  foret 

Teftaîa^  ccrda  iufu  amborHmJimul 

Rex  ipfc  poni^fîgnus  haud  dubttabile 

^^jtodmnch  e&rum  vitaperpetuo  faity 

Hic  iiAnBa  quorum  mors  habet  vitalia» 
Et  en  celle  melme  chapelle  gifl  Bonne  de  Milan,  fœur  de 
Valentine, femme  dudicl;  Louys  Duc  d'Orléans, affaffine, 
comme  dicleft.  Laquelle  Bonne  efpoufa  lean  deMontau- 
ban  :  ôc  d'iceluy  eue  deux  fils  6c  trois  filles.  Le  premier  fils 
fut  lean  de  Montauban,  Admirai  de  France.  Et  le  fécond, 
Arthus,  qui  fut Celeftin ,  profez  au  Conuentde  Paris,&:  de- 
puis Archcuefquc  de  Bordeaux.  La  première  fille  fut  mariée 
au  feigneur  defaincl  Quentin  en  Bretaigne.  La  féconde  au 
fieur  de  Grauille:  6c  iceux  deux  furent  père  6c  mère  de  Mon- 
fieurde  Grauille  Admirai  de  France.  Latroifiefme  fut  ma- 
riée au  Seigneur  d'Efpinay.  Et  d'iceux  deux  nafquit  le  Car- 
dinal d'EfpinayjArcheuefque  deLion,de  Bordeaux,6c  Gou- 
uerneur  de  Paris. 

D'icelle  Bonne  de  Milan  efl  defcendu  lean  de  Montagut, 
Grandmaillredela  maifondu  RGy,Ô£fondatcurdumona- 
ftcre  àts  Celeftins  de Marcoulîy, duquel  nous  traiderons 
plus  amplement  au  troifiefmc  liure,  en  parlant  deladidc 
fondation. 

Il  a  laifie  du  bien  pour  la  fondation  d'vn  Religieux  au 
Conuent  des  Celeftins  de  Paris.  Et  fi  leurarefignélaCha- 
pellefondce  par  M.Simon  le  Grand, mentionné  au  com- 
mencement de  ce  traiclé  des  Celeftins. 

Contre  la  clofture  delà  chapelle  d'Orléans, du  coftédu 
cueur  on  voit  vnc  ftatuc  de  Princefi^e  fur  vn  tombeau  de 
marbre  noir  :  furies  bords  duquel  cet  Epitaphe  eft  graué. 


I 


LIVRE    TROISIESME.  917 

Cy  gift  noble  Dame  y  Madar/ie  Anne  de  Botirgongne ,  efpoujc  de 
très- noble  Prince,  M  onfeigncftr  Jean  Duc  de  Bethfort^(^  Régent 
de  France  ^&  fille  de  très -noble  Prince  ^Monfeigncur  Jean  Duc  de 
Bourgongne.  Laquelle  tre/pajfa  a  Paris,  le  i^ .  de  Nouembre ,  l'an 

de  grâce  143^'  I43^' 

D'icelleonlicen  vn  liuredespercs  Ccleflinschofeadmi^ 
rable.  C'ed  que  comme  de  fon  temps  Jes  Anglois  renojenc 
vne  bonne  partie  de  la  France,  en  vnenuid  elle  f'efbattoit  à 
ieuxhonneilcs.  Ecoyantionncrles  cloches  de  TEglife  des 
Celcftins,  demande  pourquoy  l'on  fonnoir.  a  laquelle  fut 
refponduquec'eftoitpourexciccrlcs  Religieux  à  venir  châ- 
ter  matines.  De  cela  compundc  en  Ton  cueur ,  quod cuni du- 
ceret  in  bonis  dies/uos^  tune  filtres  média  no  ^h  furgerent  adconji' 
tendnmnominiDomint ,  à  l'inilantl'en  vaàl'Eglifejfaicl  ou- 
urir  les  portes,  alliftc  à  matin  es,  ôc  vacque  à  prières  &:  o  rai- 
fons,demandantpardonà  Dieu  du  temps  inutilement  per- 
du en  cbofes  mondaines  :  &  alors  elle  refblut  y  eflre cnter- 
reeaprcs  ion  decez,commeellefut:  leur  laiiTant  par  tcfla- 
ment  douze  cents  elcus  d'or ,  6c deux  robes  de  drap  d'or,qui 
onteflë  conuerticsenornemens  d'Eglife.  Outre  quatorze 
cents  liuresdecire,qu'ilsreceurentà  les  obfeques. 

A  coftcdclaporte  principalle  de  la  mefme  Chapelle, fc 
voit  vn  tableau  fait  enoualle,danslequel  fontefcncsquel- 
qucs  Epitaphesôi  vers,  â  la  louange  du  defFunc^  Seigneur, 
tres-illuftreThimoleon  de  Cofîé,  iadis  Comte  deBridac. 
Lequel  fat  tue  d'vneharquebufadedeuant  la  ville  deMuci- 
dan.  Et  entre  autres  autour  dudit  tableau,  les  mots  luiuants 
ibntefcrits  en  lettres  d'or. 

Ad  vmbram  ThimoL  Cojfdi. 

H^c  tibi  dojfiruttur  dum  ctppus  marmore  donîs, 

Marmorea  forte  fûtes  cedere  prifia  me  à. 
S tef  hantas  lodelius  Francus,  njltro  dédit. 
Auprès  de  ce  tableau,  &  àmainfenedredclamefme  cha- 
pelle, on  en  voit  vn  autri,  où  font  elcrits  les  François  qui 
lui u  en  t. 

Souhs  ce  tombeau  gifi  ce prejix  Chcualier 

ihimoleon^  cet  heureux  Capitaine 

D  ici  de  Brijfac:  ce  fcr?ne  bouclier^ 

Et protc^eur  de  l'Fglife  Romaine; 


92S  VILLE     DE    PARIS, 

Duquel  l'ardeur  ©-  conjiixnce  hmta.ine^ 

Le  cœur  vaillant ,  ô"  le  noble  courage 

En  fa  tendreur  s'efl  monftré  Martial^ 

Lsrs  qutl pourfuit  l'ennemy  plein  de  rage 

Et  pour  [on  Roy^pour  le  Sceptre  Royal, 

PûKr  Jàn  pays  y  pour  lafoy  Catholique 

S 'efi  haz^ardé^  tant  que  d'vn  coup  fatal 

Eft  mort^  tué  par  vn  lafche  hérétique . 
L'vmbre. 

Suy-ie  mort?  Ouy.  Non,  te  fuis  "uifencon, . 

Eut/que  mon  nom  courte  &  bruit  en  tom  lieux. 

Le  Roy  mon  corps presjes  Princes  décore  : 

Dieu  mon  efprit  a  rendu  glorieux. 
Entre plufieurs vers Françoisquifont  en  ladiiflc  chapelle 
d'Orléans,  ceux-cyfe  remarquent. 

De  trois  Roysjde  trois  Ducs,  de  trois  Comtes  les  membres. 

De  trois  Princejfès,/bnt  mis  les  corps  généreux 

En  ce  noble  Oratoire^  aux  fepulturcs  fombres  : 

Dieufe  rend pojjejjeur  des  e/f>rits  glorieux. 
II  y  a  vnze  effigies,  tant  de  Roys  que  de  Ducs, reprefen- 
tees  es  verrières  de  la  mefme  chapelle, auec  leurs  nomsef- 
crits  au  deflbu  bs,  &  à  la  fin  ce  qui  l'enfuit. 
La  Tour  de     j^^/  i^çS.firuxit  Ludoutcus  hic^  Turris  Billia defiruxit  :  dum 
'^^^'^'^'  ip .  lultf  is3^.  fulgure  ruit.  is40.  erexit nouas Francifcm hic^k que 

mbilis  h  M  proies  exurrexit. 

De  la  chapelle  des  dix  mil  martyrs. 
A  coftë  méridional  dcTEglife  des  Celeflins  (qui efl  voû- 
té &:  diftinguc  par  piliers  de  l'ancienne  Eglile  )  cil  la  Chapel- 
le des  dix  mil  Martyrs,  où  le  lit  ce  qui  enfuit. 

Reuerend  Père  en  Dieu  y  Monjieur  Charles  de  Beurbên  Cardinal 
Archeue/que  de  L  ion^  mit  la  première  pierre  de  l'Eglife  de  céans ,  à 
r  honneur  d"  reuerence  des  dix  mil  Martyrs.  Lafefte  efl  célébrée  U 
furueUle  de  S.  Jean  Baptifte. 

Et  Reucrend  Père  en  Dieu,  Monfeigueur  Louys  de  | 
BeaumontEuefque  9  9.  de  Paris,  a  dédie  ce  nouuel  bafti- 
ment  d'Eglire,cD  Thonneur  deslufdits  Martyrs.  Comme 
en  font  foy  les  deux  fubfcquens  difticques,  elcrics  contre 
les  murailles. 

Pontifcis 


LIVRE    TROISIESME.  92^ 

Tontîfàs  digni  Ludeuici  Parifienfis. 
labrka  quam  cernis  cre  diutanitet. 
M,  CCCC.  LXXX 1 1. 
Mtllihus  hjtc  dents  înis  fops  Difta  CapelU 
De  populi  do  ni  s  njltro  patrata  fuit. 

Le  iour  de  la  dédicace  de  eefte  Chapelle  eft  le  dixicfmc 
Octobre. 

Au  mefmclieu  il  y  auoitancienncmentvnepetite  Chapel- 
le non  voucee^ainsfeulemêdarabriffee^diûe  de  Burel,pour 
auoir  cflé  bailic  parReucrend  Perc  en  Dieu  lean Bureau 
EuefquedeBefiers, en  Latin,  Biterrenjîs.  Duquel  la  tombe 
de  cuiurc, ayant  la  figure  dvn  Euefque,eleuee  enbolîe,  fc 
voidau  milieu  du  chœurder£gliredesCeIeftins,«5^àrenui- 
ron  eftercric. 

Hic  iacet  Reuerendus  in  Chriflo  Pater  Bominus  I cannes  Bu-        , 
reau^  Eptfcopus  Biterrenfisy  Domini  noftri  Régis  Con/iliariiis.  ^ui       \^ 
dbtjt  lanfius,  fecunda  dte  menjis  Ma^'j  anno  Bomim  147s,  Cunts     , . -, , 
Amntartcfmejcdtinpace.  Amen.  ' 

Mais  depuis  que  la  Coofrairie  des  dix  mil  Martyrs  fut  éri- 
gée en  ladite  Chapelle  d e  Burel ,  les  confrères  d'icelle  firent 
accroiltre,  ou  pour  mieux  dire,  rebaftir  vne  autre  chapelle, 
6c  faire  les  voûtes  de  pierre,  quiibnt  de  cecoflë  méridional, 
iufquesàlafin  de  la  nef. 

Cela  remonftré  par  les  Pères  Celeftins  à  leur  Chapitre 
prouincial, fut  ordonné,  que  tous  ceux  qui  font  de  cède 
confrairie,  feront  airociezaudicl;Conuenr,&:  participeront 
au  fruicl  de  leurs  Mefles ,  oraifons ,  prières ,  ieufnes  6c  autres 
bien-faits  fpirituels,que  Dieu  leurfcra  la  grâce  défaire. 

Celle  ordonnance  cil:  en  leur  Mortuoioge ,  page  5  6.  en 
ces  termes. 

Venerandji  Conjraternitatù  decem  millium  Martyrum  intas 
nnperinfiitnt.ty  ntcnon  v  niucr forum  prômifcui  fexus  fideltum^qut 
oh  reuerentiampdfîoms  contmdemyinflruBurdé'  ampliatione  hu- 
ius  eccleft^z  nun  c  vfque  nobis  fuere prjiJidtOj  h  os  Linquam  prxapttos 
heneficfores^pro  meritorum  qualttate  yauBoritate  Capituliprouin- 
cialis^  noftrxfraternït.iti  perpetuo  cenfnimusfociandos. 

Auprès ladide  Chapelle  fe  voit  vn  tombeau  de  marbre 
noir, 6c  fur  iceluy  la  padion  de noilre  Seigneur, releuee  en 
bofle, en  marbre  blanc  y  eflfiguiee:  Au  defToubs  gilcntG. 

BBBbbb 


9^3  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R  I  s, 

Chancelier  de  France,  G.  fa  femme,  6c  Ton  fils:  comme  le 
tefmoignel'Epicaphe  qui  efttel  en  vn  tableau  près  ladite 
fepulturc. 

Cy  gifcnt  dignes  de  record^  Mejsire  G.  de  Rochefirtyô'  Madame 

i  ^        G.  de  VVôurry,  nagueres  feparez,par  mort:  maintenant  font  d'vn 

\  me/me  fort.  Et  leur  Jîls  qu'ils  auoicnt  yiourry ,  iaçoit  que  leurs 

corps  fuient  pourris^  fous  cefiejainlîe  remembrance  en  ternps  quils 

'  rjiuoient^  reconrre  ils  fouloient  par  deuote  efperance.  Il  mourut 

145^-     chancelier  de  France  I4J)2.  lei2,d'Aoufi^au  Dimanche  ^eu  repofè 

Muecfon  efperance.  Bteu  le  s  veuille  prendre  a,  mercy^les  trefpajfez, 

(S' nous  aufi.   Arnen . 

loignancledit  tombeau  efl:  vne  tombe  placte ,  fur  laquelle 
cft  graué  ce  qui  Penluit. 

Cy  gift  Damoifelle  Gabrielle  de  Roche  fort ,  file  de  M  ef ire  Edwe 
de  Rochcfort^Setgneur  de  P/uuant^  Gentilhomme  de  la  chambre  du 
Roy^  Capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes  de  fes  ordonnances^ 
G ouuerneur  des  'villes  dx  Vefelay  ô'  Analon  :  Et  de  Dame  f':icqiie- 
Une  Philippe  de  Pantaillterfon  efpoufe.Ladicle  Damoifelle  nafquit 
iCio.     le  s.  Auril  160 j,  d^  deceda  en  cefe ville  de  Paris  le  p .  luin  16  10, 

Reuerend  Perc  PhilippesdeDieu,EueiquesdeRenDes, 
en  Latin  Redotienfs^  mourut  à  Pans  en  l'an  1558.  &  efl  enterré 
en  Udicle  chapelle. 

De  l'O bit  gênerai ,  ô'de  lafccieté  fraternelle ,  que  les  Pères  Celc- 
Jlins  ont  aucc  certaines  maifons  de  religion^  pour  le 
mutuel fuhfide  des  trefpajfez,. 

LesPcres  Celcftins  de  Paris  ont  de  couftumc  par  ftaruc 
irreuocable,  inféré  en  leurMortuologe,pag.46.decelebrer 
vn  obit  folennel  &  gênerai  tous  les  ans,  la  premiereferie  va- 
canteapreslafefi:ederexaltationfaindcCroix,Sc  les  neuf 
ioursferiauxfuiuansdire  Vigiles  baffes  à  trois  leçons,  6c le 
lendemamMefTc  haute,pour  les  Religieux  trefpalfczdeleuE 
ordre.  Aulquclsilsont  adioufléles  Religieux defFuncls  des 
Chartreux,  de  faincl  Vidor,  6c  faind  Germain  des  Prez: 
EnfemblelesReligieufesreclufes  de  faincl;e  Clere  (qui  efb 
del'Aue  Maria  à  Paris)  6c  celles  de  ChcUes.  Ordonnants 
dauantage,  que  quand  le  decésd'vn  Religieux,  oud'vufrc- 
lelay  (c'eft  à  dire  Oblat  ou  Cdnuers)  derdùs  MonaflereSj. 


LIVRE    TROISIESME.  531 

leui  fera  dénonce,  ils  diront  au  premier  iour  de  Chapitre  vn 
De  profundiSjpour  le  repos  de  Ion  ame:&:  tan  taux  premiè- 
res Vigiles  à  trois  levons, qu'à  la  Meïïc  de  Requiem,  vne 
oraifon  propre  à  fa  qualité.  Le  femblable  fera  fait  par  Icidits 
Conuentspouriccux  Celeftinsdccedans,r/^/w/^/^4  &r€^ 
(ij>rûC4  chantas  inter  eos. 


De  la  chapelle  &  maifon  defain^l  Louys  ^  en  la  rue 
fainêi  Antoine. 

MOnfeigneur  leReucrendiffime&Illudrifîime  Cardi- 
nal Charles  de  Bourbon,onclc  du  Roy  Tres-Chreftic 
Henry  IV.  defirant  gratifier  les  Religieux  delà  Compagnes 
de  Iefus(dontnousauonsparlcau  fécond  liure) leur  donna 
cnl'annSo.  rhofteldcDanuiIle,fisenlaruëfaincl;  Antoine.    '5^^* 
qu'il  acheta  de  la  fomme  de  feize  mil  Hures  tournois, à  luy 
aduanceeparlesfermiersdefon  Abbaye  de  faind  Germain 
desPrez.  Etenlaplacedccet  hoflel  eft  maintenant  baftie 
la  Chapelle  de  faind  Louys.  En  laquelle  ils  commencèrent 
a  célébrer  lediuin  feruice,ôc  exercer  les  fundions  accouftu- 
meesaux  maifonsprofeiTes  dudit  ordre,fauf  àtenir  cfcholcs: 
cequi  Te  fait  feulement  en  leurs  Collèges.  D'abondant  ce 
bon  Prince leurdonna  fà  librairie  excellemment  reliée,  &: 
IeurdepartitliberaIemctfesaumofnes,recognoiflant  qu'ils 
en  viuoient,  fansypouuoirauoiraucun  reuenu  ftable  àor- 
dinaire.  On  leur  donna  vneautrebelle  Iibrairie,non  moin- 
dre en  qualité  &  quantité,  mais  plus  mal  reuefluë,que  Mon- 
sieur Varade  Médecin  leur  liura,  en  faueur  de  fon  fils  Reli- 
gieux de  ladite  compagnec.  Ils  prindrentdoncquespotref- 
iîoncefte  année  là  dudithoflel, qu'ils  ont  depuis  accommo- 
dé à  leurvfage:  6c  y  commencèrent  leur  demeure  par  vn 
grand  ocuure  de  charité,  expofanc  pluiieurs  des  leurs  pour 
vifiter  &  confoler  les  pe{tiferc2,ôcleuradminiftrer  les  facre- 
mcnts,  en  quoy  plu/leurs  d'iceux  employèrent  heurcufe- 
mentleurvie. 

L'an  1582,.  les  fondements  furent  icttezderEgîifeoucha-     1581. 
pelle  de  laind  Louys  fur  la  rue  de  faind  Antoine  ;  ledit  fieur 

BBBbbb  ij 


931  VILLE    D  E    P  A  RIS, 

Cardinal  defirancquc  ceTrel  chreftien  Ro\  de  France, ti- 
ge deiamaifon  Royale  deBourbon,fuciionnore ,  principa- 
lement en  cefte  maiilreire  ville  du  Royaume  Laquelle  Eglife 
atoufioursefte  depuis,  ôieftencoreauiourl'huytbrcfrequé- 
tee  de  toutes  fortes  de  gens ,  y  accourant  tant  pour  ouyr  la 
faincteMelIeSc  la  parole  de  Dieu  ,  que  pour  receuoir  les  fa- 
creuiensdepenitence  ôidelafacree  Communion. 

Des  Fullients  Religieux  reformez,  de  tordre 
fdincf  Bernard. 

15S7.  1"  'An  1587.  Dom  lean  de  la  Barrière  Abbe  desFulliencs, 
JL^  ôcautheur  de  la  reformation  d'iceluy,mandé  parle  Roy 
Henry  troifiefme  vint  de  fon  Abbaye  près  Tolozeà  paris,ac- 
compagnëdefoixante  liens  religieux,  &  fut  rcçeu  de  fa  Ma- 
ieftéauboisde  Vincennes.  Oùilsdemeurerentdepuisle  11. 
Juillet  ("auquel  iour  aucuns  célèbrent  la  tranflation  fainct 
Benoift,6clcsautres,pourIediffercntquiene(t,rappelletla 
Vénération  )  iufques  au  huidiefme  de  Septembre,  lour  de  la 
Natiuicénollre  Dame  qu'ils furentlogezaumonaftere  que 
faMaieftéleurauoitfaitbaftirau  faux-bourg  faindHono- 
té,toutioignant  les  Capucins. 

Ces  Religieux ,  lors  de  leur  ertablifTemcnt ,  marchoicnt 
nudspieds,{anschauires,fouliersne  galoches:  Mais  durant 
ces  dernières  guerres  ciuilles,ilseurêcpermiiîiô  de  le  chauf- 
fer de  chaudes  6c  fou  liers.  Etnonobllant ,  ils  ne  voulurent 
long  temps  s'ayder  du  bénéfice  de  cefte  permiirion,  ains  fe 
r'acouftumercn  ta  demeurer  nues  iambesielon  leur  ancien- 
ne reigle  ,auec  des  galoches  fculement,pareiiles  à  celles  des 
Capucins. 

1601,  LelditsFulîicnts  firent  commencer  en  l'an  1601.  lebafti- 
mentdcleurEglife.En  confideration  duquel  édifice  ("fore 
magnifique  pour  n'elUe  ball:i  que  d'auraoines)  &  pour  inci- 
ter d'auancage  les  gens  de  bien  à  leur  départir  de  leurs  biens 
pour lubucnir  aux  frais immcfesd'iceluy,  leur  anciêne  Egli- 
Ic  futdenommee  pour  Tvn  e  de  celles  qui  deuoienreflrc  vid- 
tees  partons  fidèles  Chrciliens de l'vn^cl  autre lexe,  quau- 
roientdeuotion  de  2:a2nerleIubilé,ouuert&:celebréàRo- 
me  l'an  1 600. foubsle  Pape  CiementS.  auec  les  Eglifes  des 


LIVRE    TROISIESME.  933 

Filles pcniten ces, &:  des  Fillesde/'^///iW'./r/W,  des  Cordcliers 
&:  de  noftre  Dame  pour  l'Hoftel  Dieu. 

Etenlan  1608,  laditcEglife  des  Fullients  eftantparfaiclc 
fut  dedice  le  Mardy  cinquiefmeiourd'Aouftparreuerend 
père  en  Dieu  monfieur  le  Cardinal  de  Sourdi,  Archeuerquc 
de  Bourdeaux.  Lequel  pourpcrpetucUe  mémoire  ,  leura 
octroyé  les  lettres  qui  enîuiucnt  fignees  de  fa  main  ,  &:  (ceel- 
leesde  ics  armes. 

^nnoDomim  \6o%x>ie quintamenfis  AugufiïyEgo  Francifias, 
iîtulifancti  Marcelli  Cardin  ali  s  de  S  ourdis,  Archiepifcopus  Burde- 
galenfis^tn  monafteriofanBi  Bernardi,  congregationis  Beat£  Ma- 
rut  Fullicnjis pYope  Lutettnm  iufuburbiofancii  Honomti  confiru^ 
61 0  confecraiii  Ecclcftam  ç^  Alt  arc  maius  in  honorcm  Dtui  Be  mar- 
di :  &  reliquias  SS.martyrum  Stcphani^Andre^  Apofieli^Adrianî^ 
aliorumque plurimortim  martyr /un  incùinchfi:  Singrdis  fideltbus 
chrifti  hodie  vntiraannmn,  éfin  die  Annitierfario  confecrattomis  iniurgcnce^ 
huiujmodi  ipfam  vijitantihtis  ccntam  die  s  de  ver  a  indulgent  ta  in- 
forma Ecclejïx  confiieta  concedens. 

Jtemannoô'  die  fupradiHis  confccraui  in  eadem  Bcdejîa  aliud 
qiioddam  altare  in  honorem  Beatx  virginis  Marix. 

Item  die  décima  menjîs  Septcmbris  einjdem  anni  quindecim  alia 

rdtarid  ibidem  conjlnitta  confetraui.  In  vnoquoqtte  facras  qtiorun- 

dampinncrum  marîyrum  reliquias  inclndes.  In  quorum  fi dem  h.ec 

fubjignaitiyfigilloquemeo  muniri  iuffiLuteci^  F arifiorum ^in dtcia. 

.  Ecclefia  Fulltcnjiufn  die  pr.edicfa  décima  menjïs  Septembris  a/mo 

ÇHpradi6to.  F.Card.  deSourdi. 

Des  Capucins  Religieux  reformez,  de  l'Ordre  S.  François. 
"P  Rerc  Mathieu Bafchius  (alias  de  BafToJ  Religieux  tref- 
-*•  dcuoc  de  l'ordre iàincl François  natif  d'Vmbrieen  Jta- 
liCjquieflauiourd'huylaDuchéde  Spolete,  obtint  lettres 
duS.  père  Clément  VI  Lpour  portervnmefmehabit  que 
portoitS.Francoisenlonviuant,f'oiurefon  aufleritéde  vie 
&  garder  exactement  Tes  famdescofliicutioDs.Icelles  lettres 
dattees  du  28. May  1516.6c  defon  pontificat  le  troifiefme,  in- 
continent qu'elles  furent  pubIiees,douzes'aggregerecauGC 
luy:AuiqueisIeDuc  de  Fiorencedonnavn  petit  hermitage 
fortfolicairecnlamarched'Ancone  Ecdecepctitnôbre,les 
Capucins  par  leur  fainde  vie  6c  deuotcs  prédications  fe  font 
tcUemenr  multipliez  qu'il  n'y  a  aiiiourd'huy  région  Cbre* 
flienneoùiln'y  enait.  BBBbbb   lij 


934  VILLE    DE    PARIS, 

Au  linre  fécond  de  rhiftoirc  Scraphique  compofcc  par 
frère  Pierre  Raoul ,  ^  imprimeeà  Venifeauec  les  figures,cn 
l'an  15815.  Il  eft  dit  que  quand  Charles  le  Qujnt  Empereur 
alla  en  Aliema  gne  contre  les  protefiâs  hérétiques  (deiquels 
eftoient  chefs  les  DucsdeSaxe6cLantgraue)cc  bon  perc 
Matthieu,  marchant deuantl'armeejportoit le  Crucifix  Ôc 
animoitles  foîdats par fes  prédications,  6c  quelquefois  Rap- 
prochant duditEmpcrcur,  luy  difoit  conltamment.  .^td 
times  Cdfar^  AntqudtimoYts  imago  occurritf  Cdfaremjï de  potins, 
quamferro  mumîitm  nonUduntarmay  non  terrent  tormcnta^nea^ 
non  militaris  impeîus^  aut  hofiium  injidia.  Eflant  de  retour  en 
Italie,il  dcccdaàVeniferani)52.  aagé  de  60. ans:  &  fut  in- 
hume honorablement  en  rEghfe  de  faind  François  de  U 
Vifrne. 

Sous  le  Règne  de  Charles  ncufieimcils  furent  rcceus  en 
France,  &:initallezlesvns en  vne  petite  Chapelle &mailon 
(  oùfontmaintenantlogez  d'autres  Religieux, queTon  ap- 
pelle Cordeliers  reformez,&:  Recollez  )  qu'on  leur  acheta  ôc 
ntbaftir  au  village  de  picquepuce  lez  pariz,  des  aumofnes 
queleur  fitfpecialemcnt  Monfieur  l'Euefque  de  Ciftcron, 
^  quelques  autres  en  vn  autre  petit  Monaflere ,  queleur  dô- 
na  &  fît  baftir  Monfieur  le  Cardinal  de  Lorraine ,  fur  vne  co- 
fte  du  village  de  Meudon ,  a  deux  lieux  de  noflre  ville ,  où 
quelques  vns  d'entre  eux  fe  tiennent  encores. 

Depuis  le  Roy  dcfFunct,  Fienry3.  leur  fit  bafiir  vn  autre 
plus  grand  monaftere  au  fauxbourg  defaind  Honoré,  du 
coftédcMidy  quiell:  leur  principal  Conuent,  augmente  es 
années  1602. &  1603. 

Ces  Religieux  font  fort  au{leres,deuotieux  &  charitables. 
Ils  n'acquerent  &  ne  pofl^cdent  rien  en  propre.  Mendient 
iournellementleurviure,&:  leurs  neccfiitez  quand  bcfoin 
efb.  Chantent  enfemble  dans  leur  cueur,  non  des  Meffes 
hautes,maisIesMatines,prime,Tierce,Sexte,None,Velpres 
ôcComplie,fans  tenir  aucun  chant -.mais  obieruant  feulc- 
mentlcs  accents cC  pauies.  Et  bref  fe  font  des  hommes  vi- 
uants félon  l'cfpriCj  qui  l'encouragentàfouflenirôc  endurer, 
pour  acquérir  paradis. 

Leur  iardin  potager  fut  diuifc  parvnhautmur,d'auecce- 
iuydeplaifirenl'an  1603.  Sur  la  fin  duquel  fut  auifi  rebafly 


LIVRE    TROISIESME.  95; 

le  mur  qui  ferme  leurfdicsiardipscôcreccluy  desTuilIeries. 

Pourauquei  encrer  neancmoins  vne  porce  hitlaillce:  au 
deuanc  do  laquelle  y  a  vn  grand  perronj^au  deirous  d'iceluy 
encore  vne  autre  porte. 

Henry  Duc  de  Bouchage,  qui  f'cftoit  rendu  Capucin  au 
mois  de  Septembre  1587.  deccda  le  1 5.  Septembre  1608. 
Son  corps  a  efté  apporté  à  paris  &  inhumé  en  TEglifc  des 
Capucins,  dcuant  legrand  Autel ,  foubs  vne  tombe  de  mar~ 
bre.  En  laquelle  eft  grauë  ce  qui  enfuit. 

HOC  tumulo conditajnntojpi Retterendi Patrà Angeli de loyo- 
fa  olim  Bucis y  Taris ^  Conflabnli  Francid^d'in  Protiincia  Anxi- 
tanaProregis.  ^ui  in  i'pfoxtiitîs flore,  "vttotum  fe  Chrifloaddice- 
rcty  tôt  honores  &of  es  abiecit,  &  ordtnem  C^picinontm  ingrejfm^ 
in  eo  rtliqiitim  vitx  trAnfegh ,  fingaUri  pie  ta  fis  ô-  humtlitj.îis  ex- 
emplo^  in  qtto  tandem  obtft ,  cum  pro  fecnnda  vice  ejfet  frouincialis 
tromnci.t  Pranci.t^^ diffînitor  Capitnli  Generalis ^Anno  Chrtfii 
16 oç.  Henricia  Catharin.t^  Henrici  Montifpenfer^  Bncis  vidita, 
Patn  chartjbimo  mœrcns  pofuit. 

L'Eglife  des  Capucinsaeflërebaftiedeneuf  en  Tan  Kîio. 
beaucoup  plus  longue  &  large  quen'eftoit  la  première,  &  y 
fut  célébré  McfTe  le  lourde  la  Toulfaind,  &  depuis  futdc- 
dieelepremierDimanchede  l'Aduent  iS.  iourde  Nouem- 
breaudit  an,  parMonfieurle  Cardinaldeloyeivfe,  affiftë  de 
quatre  ou  cinq  autres  prélats  Ecclcfiadiques ,  tant  Euefques 
qu'Archeuelques  en  l'honneur  de  Dieu  &  de  i'AflUmption 
de  la  gloneufe  Vierge  Marie. 

■  Bu  Monaficre  des  Religieujes  Capucines,  appellces  lespAutires 
Bames  ou  Pilles  de  lapnjfion.^fondé  a  Paris  aumefme 
fauxbourg  S.  Honoré  a  l'oppoflte  de  celuy  des  Capucins. 

T  A  Royne  Louyfe  de  Lorraine,  Douairière  de  France  &: 
-"-^DucheiTcdcBerryjparfon  teftament  auoit  ordonne 6C 
laiiré  reuenu  fuffifancpour  baftir  6c  renter  àBourges  vn  Mo- 
nafterede  Capucines,  comme  appert  par  les  mémoires  qui 
fuiuent,  il  apparoiil  par  l'extraid  dudit  teftament,  receu 
par  Claude  du  Teil  &:  lean  Rauangie,  Notaires  Royaux  à 
Moulins,  le  18.  iour  de  lanuier  1601.  où  eft  nommemejac 
larciclc qui  enfuie. 


y,6  VILLE    DE    PARIS, 

où  elle  décédera  de  la  f  refente  maladie , veut  ^ue  fon  corps fiitett' 
terré  au  Conuentdes  Capucines^  quelle  veut  efirefondé  &  bafiy  en- 
ta ville  de  Bourges  :  &  en  attendant^que  fon  corps foit  mis  en  depojt 
€hI' Eglife  fainclc  cLnre  dndit  Moulins, 
Et  plus  bas. 
A  légué  &  dcUifé  a.  Madameifelle  deMercoeuYjfa  nièce jU  terre 
'  é*  Seigneurie  de  Boujjart ,  ancc  ?nil  efcus  de  rente ,  qu'elle  a  fur  la, 
généralité  de  Soi  (fon  s.  A  la  charge  que  Monfeigneur  (y-  Madame 
le  Dhc&  Dnchejfede  Mercœur  ypere  &  ^^ere  de  ladiâfe  Damoifelle 
en  iûuyront  leur  vie  durant:  &  d'employer  la  fomme  de  vingt  mil 
efcus  à  la  conftruclion  &  dotation  dudit  Conuent  des  Capucines  en 
la  ville  de  Bourges.  Scauoir  cinq  mil  efcus  pour  le  bajfiment,  (jf* 
quinz^e  mil  efcus  pour  eftre  employez,  en  terres.^  rentes  c^  héritages, 
pour  la  fondation  ô' nourriture  des  Religieufesjors  qu'elles  y  ferot 
ejlablies .   Permettant  a  fondit  héritier  ô"  afefdifls  exécuteurs, 
l'eleÛion  dît  licu^  ou fe  pourra  conjlruire  ledit  Monaflere  en  Ldi^e 
ville  de  Bourges. 

L'an  1 6  o  2.  le  8.  iour  d'Odobre  Madame  de  Mercœiir 
inftituafon  Procureur  Maiftrc  CefarMarcin,  Preftre Prieur 
du  Collège  des  Lombards,  refidenc  en  l'V^niuerfité de  Paris 
pour&:  au  nom  6c  dclapartde  Madame, fecranlporterea 
Ja  ville  de  Bourges  en  Bcrry  : pouriçauoir  la  volonté  del'Ar- 
cheucfque  de  Bourges,  du  Maire  ôc  àts  Elcheuins  fur  ce 
fubjeâ:. 

Le  Pape  auoit  permis  ôcaccordé  à  ladide  Dame  Royne, 
dedotter&fonderledicConuent  de  Capucines.  D'abon- 
dant Madame  de  Mcrcœur  en  eftoit  fort  follicitee  par  le 
Clergé  6c  \t^  habitans  dudit  Bourges ,  quiofFroient  de  leur 
part  y  apporter  ce  qu'ils  pourroien  t.  Mais  foit  que  ladiclc 
Royneaitchangé  de  volonté,  6c  fait  depuis  quelque  autre 
Codicileou  teftamentôc  ordonnance  de  dernière  volonté, 
ou  pour  quelques  autres  raifons  &:  confequenccs:  le  Roy 
Henry  quatriefmcparfespatentesqui  enfuiuent, a  ordon- 
né que  ledit  Monalterc  fut  conftruit  à  Paris ,  aliegant  telle 
auoir  efté  la  volonté  dernière  de  ladite  Roy  ne. 


Lettres, 


i 


LIVUE    TKOISIESME.  937 

Lettres  patentes  du  Roy  ^  pour  l'efiablijjement  des 
Capucines  a,  Paris. 

HEnry  parla  gracedeDieuRoy  de  France  êc  de  Na- 
uarre,âcousprerens&:àvenir,laiuc.  Comme  cy  de- 
uanc&:  dés  le  viuant  de  la  feu  Roy  ne  Loyfe,  Douairière  de 
France,  noilre  tres-cherc  &:  tres-aimee  belle-fœur,  nous  1  uy 
ayons  permis  de  faire  conflruire  &.  baftir  en  celle  noftre  vil- 
le deParis,  vn  Conuenc  de  Filles  Capucines,  afin  d'y  vaquer 
à  prières  H.  oraifons ,  pour  la  paix  ôc  vnion  des  Princes  Chrc- 
ftiens ,  ôcle  bien  &  tranquillité  de  cet  Eftat  ;  &  que  par  le  te- 
ftamcnt  &:  ordonnancede  dernière  volonté  de  iadicte  Roy- 
ne,elle  ait  déliré  que  fuyuancnoftredite  permiilion,  ledic]; 
Conuentaitcftéballi, Scioncorpsinhumé  en  iccluy.  Sça- 
uoir  faiions,  que  nous  defirants  à  l'exemple  &  imitation  èits 
Roys  nospredecefTcurs ,  êcpour  lalFedion  que  nous  auons 
àraccroiilement  ôc  propagation  de  noftre  (ainclefoyÔC 
religionCatholique  Apolloliqueôc  Romaine,  exciter  nos 
fubietsaux  exercicesdcpieté&deuotion.  Voulant  auffifa- 
uorifer  de  noftre  part  le  lainét  &  louable  vœu  de  ladite  feu 
RoyneLQuyic,rurIa  tres-humblefupplication  quinous  en 
a  efténagueres  faite  par  noftre  tres-chcre&  aimée  coufine, 
laDuchelTedeMercœur,afindefatisfaire,en  tantqu'il  luy 
fera  pollible,  a  l'intention  &  dernière  volonté  de  ladide  de- 
funâe  Royne  Louyfe;  Auons  de  noftre  grâce  fpeciale,plaine 
puiirance,&authorite  Royale,pcrmis^permettonsàno- 
llredictccouiine  JaDuchefTede  Mercoeur,dc  faire  baftir 
ôcconftruirc en  ceftedicle  ville  de  Pans  Icdict  Conuent  & 
Monafteredcs  Capucines, en  tel  lieu  ôcendroit  le  plus  com- 
mode qu'elle  aduilera-.làns  qu'à  la  conftruclion  6c  baftiment 
d'iceluyiiluyfoit  donné  oresny  à  Taduenir aucun  trouble, 
deftourbierouempefchement,  par  quelques  perfonncs,  6c 
pourquelquecaufcquecefoit.  Si  donnons  enmandemenc 
à  nos  amez  &  féaux  Confeillers,  les  gens  tenas  noftre  Cour 
deParlem.entàParis,  Preuoftdudit  lieu  ou  Ton  Lieutenant, 
6càcousnosautrcsIufticiers,  6c  Officiers,6c  à  chacun  d'eux 
endroit  roy,fi  comme  à  luy  appartiendra,  que  de  noftre  pre- 
i^nte grâce , congé ,  licence ,  ôc  permiflion  ilsfacent , fouf- 

CCCccc 


53S  VILLE    DE    PARIS, 

frent)  6c  lailTcnc  noftredice  coufine,  la  Ducheiïc  de  Mer- 
coeur,  ^klefdicles  Capucines  qui  habiteront  audit  Conuenc 
iouyrScvfer  plainement  6c  paifiblement,  celTant&faifanc 
cefler tous  troubles Scempclchemens  au  contraire.  Cartel 
eftnoilreplaifir.  Et  aiinque  ce  roitchûfefermeôcftableà 
touriours,nous  auons  fait  mettre  noilreleelàcesprerentes, 
fauf  en  autres  choies  noftre  droid,  6c  l'autruy  en  toutes, 

1^02.  DonncàParisau  mois  d'Odobre,  l'an  de  grâce  i602.  6c  de 
noftre  règne  le  14.  Signé,  Henry.  Et  fur  le  repli.  Par  le  Roy, 
DeNeuFuilIe.  Erplusbas.  Viia.  Regiflrees,ouy  le  Procu- 
reur General  du  Roy  Te  confentant,  en  la  chambre  des  va- 
cations,fuiuant  les  lettres  d'addrefTcjlc  17.  Odobre  l'an 
2^01.  Tigné,  Voifin.  Et  font  lefdites  lettres leeliees  en  cire 
verde,  (urlacsde  foye  rouge  6c  verde.  Et  ont  efle  enregi- 
ih-ecs au neuiîermc  volume  desBanieres,  regillres  ordinai- 
res du  Châftelet  de  PariSjCe  requérant  le  Procureur  du  Roy 
audit  Chaflelet,  le  Mercredy  vingtcinquielmc  iour  d'Oclo- 
brcfigné  Reray. 

1^04.  L'an  1604.  le  iour  faind  Pierre  Apoftre,  29.  luin,  Mada- 

me Françoife  de  Lorrahne,Duchcire  de  Mercœur,  mit  la 
première  pierre  aux  fondements  dumoDallere  des  Capu- 
cines au  fauxbourgfaind  Honoré. 

Et  en  l'an  i^oéleDimencheiS.iourdeluinJ'Eglifeics 
Capucines  fut  dcdiee  6c  coniacree  par  Reuercoa  i^cie  en 
Dieu.Mondeur  Claude  Coquelet  Euelque  de  Digne,à  i'hô- 
Bcur  de  noftre  Sauueurjdelaglorieufe  vierge  Marie^deiamc 
François  S^àq  faincTie  Claire. 


Traiê}ê  de  U  Police  des  Panures  de  la  vHle  &  faux- 
bourq-s  de  Pam. 

o 

LA  Police  6c  aumofne  générale  des  pauures  de  Parf-s, 
ville  capitale  de  ce  Royaume  de  FranceTres-Chreftien, 
fontaine  detoutesfciences, exemplaire  deiuftice,  charité  &: 
police,eftconduite6c  adminiftree  par  trentedeux  pcrfon- 
nages  notables.  C'eft  à  fçauoir,  fîx  de  Meilleurs  des  Con- 
kili^xh  du  Roy  en  fa  Cour  de  Parlement,  6c  Aduocat  diïi 


LIVRE    TROISIESME.  935 

l^oy  de  ladide  Cour,  vn  de  MefTieurs  des  Comptes,  deux  de 
Meilleurs  les  Chanoines  de  l'Eglife  de  PariSjOudelaiainâc 
Chapelle,  trois  Curez  Dodeurs  ou  BacheUers  en  Théolo- 
gie, quatre  Aduocats  de  ladite  Cour, ou  du  Chaftelec,  U 
l'appellent Commillaires honoraires  6c  de  con(èil,ôc  feiz^ 
autres  notables  perlonnages ,  tant  nobles,  ofticiers  Royaux, 
que  marchans &:  bourgeois  de  tous  eftats ,  choifis  es  feize  ,s 
grolles  parroiiîcs  6c  quartiers  de  Paris,  elcus  6c  nommez  par  >» 
les  Marguillers  desparroiflesjquiont  la  charge  6c  fuperin- 
tendence  de  la  diftribution  de  raumofne  des  pauures ,  cha- 
cun de  fa  parroiil'e  ou  quartier,  de  faire  fouuent  la  recerche 
auecleColledeur  de  la  quefte  de  TaumoTne  d'icellc,  tant 
par  les  niailbns  qu'au  dedans  des  Eglifes,  faire  apporter  au 
Bureau  les  roolles  des  relies  qui  en  fontdeues,vi{iterles 
pauures,  caffer  6c  mettre  hors  de  raumofne  ceux  quifonc 
guaris,  ou  hors  de  leur  temps  quil'en  peuuent  palier,  6c  qui 
neportentleur  marques ,  à  Içauoir vnecroix  de  toilerouge 
ôc  iaune,qu'ilsdoiuentporteriurrefpâule  droid;e,afin  d'c- 
ftrecogneus  :  Et  de  tout  ce  faire  rapport  au  Bureau  de  ladi- 
te police:  6c  là  entendre  aux  affaires  defdids  pauures,  lef. 
quels  Bourgeois  Commiilaires,  accompagnez  de  medîcurs 
lesPreuoftsdcs  Marchans  6c Efcheuins de  Paris,font  pre- 
fentez  à  ladide  Cour  par  monfieurle  Procureur  général  du 
Roy.  En  laquelle  ils  fontle  ferment  en  tel  cas  requis  6c  ac- 
couftumé,  èc  font  commis  Commilîairesparladide  Cour, 
fur  le  faid  6c  police  defdits  pauures,  pour  y  feruir  deux  ans 
:  fansaucunsgagcsneprofîtjfinonlagracedeDieu.  Ecpour 
ce  faire fedoiuctleiditstrentedeuxCommillairesaflbinbler 
ou  aucuns  d'eux  en  bon  nombre, ordinairement  deux  fois 
kfemaine:àfçauoirles  ioursdeLundy  6c  leudy,  à  vneou 
deux  heures  après  midy,ô<:  aucunefois  les  fellcseuleurdid  >5 
Bureau ,  près  l'hoftel  de  ladide  ville ,  pour  entendre  au  pro-  jj 
cez  6c  affaires  defditspauures,cottilèràraumofneceuxqui 
fontrefufansd'y  contribuer, faire  payer  les  legsteftamen- 
taires  6c  dons  qui  leur  font  faids,&  relies  qui  leur  font  deuz, 
tant  defdits  legs,  que  des  relies  d-cs  cottizations  6c  aumofnes 
fuiuantlesEdidsdu  Roy,ÔC  Arreft  de  ladide  Cour:  faire 
porter  les  deniers  au  Receucur  gênerai  defdids  pauures, 
ïînon quelques  petites  fomm«s  prouenansdes  boëtccs  ap- 

,c[rirj'iî;'OGCccc    ij  ■ 


940  VILLE    DE    PARIS, 

portées  audid  Bureau,  que  l'on  mec  dans  vn  coffre  forr, 
tccmant  à  diuerfesfois^  ^  clefs  gardées  par  diuers  Com- 
nii(Iaircs,6cdonton  faicl  rcgiftre.  Lefquels deniers  on  di- 
flribuë  en  plein  Bureau  aux  pauurcs  6c  aux  eftrangers, pour 
pafTcr  chemin,  ou  retourner  en  leur  pays:  afin  de  loulager 
ledit  Receueur  gênerai, qui  neantmoinsen  faid  reccpte  ôc 
defpencefelon  le  regiftre  dudit Bureau.  Et  aufli entendent 
àouyr&reipondre  les  requeftes  de  tous  les  pauuresquiy 
viennent  de  toutes  parcs  pour  eftre  penrez,medicamentez, 
2c  mis  à  laumofne,  ou  leurs  enfans  à  l'Hofpital  de  laTrinité 
ouâillcursàmeflier,àtous  lefquels  eftpourueuparlcfdicbs 
Commiiîaires,  félon  la  neceflité  de  qualité  de  chacun  pau- 
ure,ainfi  que icdiray  après  auoir  traidé  des  autres  officiers 
dudit  Bureau  6cpolice. 

Outrelefditscommiflairesyapludcurs  officiers  ôc  mini- 
ftres  de  ladide  police,  à  fçauoir  vn  Receueur  gênerai  qui 
eftvn  riche  2c  notable  bourgeois  elcu  chacun  an,  5c  com- 
mis comme  delTusparladide  Cour,  pour  receuoir  6c  bailler 
tous  les  deniers necefTaires pour lefdits panures,  6ciàns  ga- 
ges ne  profit  que  la  grâce  de  Dieu ,  6c  fi  auancc  bien  fouuens 
grande  fomme  de  fcs  deniers  pour  nourrir  leldits  panures, 
&  en  rend  compteà  la  Cour  chacun  an  àla  fin  de  fon  temps 
en  la  prefcnce  des  Commiilaires ,  Gouuerneurs  6c admini- 
flrateursdeidics panures  du  grand  Bureau  audit  Bureau. 

Pareillement  y  a  vn  Procureur  ou  Greffier  defdits  pau- 
ures  qui  enregiflte  6c  figne  toutes  les  ordonnances ,  mande- 
mens ,  Se  expéditions  defdits  Commiiïaires ,  les  roolles  des 
habitans  des  parroiiTes,  fur  lefquels  les  Coiledeurs  de  Tau-, 
mofne  de  chacune  parroilTe  éc  quartier  reçoiuent  ladide 
aumofne,6c  touslcs parroiffiensqui fe  font  volontairement 
cottifez,ouquienieurrefusfont  cottilez  parladicleCoui: 
ou  par  lefdids  Commiilaires,  fuiuant  les  Edids  duRoy  6c 
arreftsdeladideCour,  par  lefquels  chacun  doiceftrccot- 
tifé  a  ladideaumofne  èc  police  générale,  des  panures:  car 
fans  fçauoir  combien  chacun  doit  payerpârfemaine,ilcft 
impollible  faire  defpence  certaine,  ne  nourrir  6c  policer 
lefdits  panures ,  de  la  police  defquels  defpend  en  partie  la 
fànté publique, 6c corrediondespauureséc mœurs,  llfigne 
auffi  les  roolles  des  reftes  de  ladicteaumofne,  que  les  Colle- 
cteurs afferment  6Cmon(lf  en  t  par  leurfdits  rolles  eûrc  deua 


LIVRE    TROIS  lESME.  941 

pour  faire  exécuter  ôc  contraindre  les  redeuables  à  payer 
leurs  reftes  &;aumo(nes,le  tout  fuiuanc  les  Edids  du  Roy 
&  arreils  de  ladide  Cour,  laquelle cognoill  tant  en  premiè- 
re inftance  que  par  appel  des  procezdeldics  panures,  pour 
lelquels  Monfieur  le  Procureur  gênerai  du  Roy  prend  la 
caulecnmainenleur  faneur, comme  eilanc  le  Roy  protd- 
deur  defdicls  panures.  Signe  pareillement  Icdict  Greffier 
les roolles 6c  billets  defdits  pauures  qui  font  mis  parlefdirs 
CommifTaires  à  l'aumofne  générale, <5d  qui  font  penfez  2c 
niedicamentez  ou  cnuoyez  à  l'Hofpital  de  la  Trinité,  de 
fainct Germain  desPrez, Vautres  Hofpitaux.  Et  pourluit 
lefditsproceZjle  tout  cà  bien  petits  gageî>,veu  fa  charge  qui  . 
cil: grande.  Auffi  cft  foigneux  de  faire  payer  les  legs  tcfta- 
mentaires,  d'aduertir  les  Notaires  de  Curez  d'enuoycr  les 
claufes  des  teftaments  des  décédez,  faifans  mention  des 
pauures,  êc  ce  fur  peine  d'amende  arbitraire  jfuiuantlesar- 
reftsdelaCour. 

Il  y  a  audi  vn  Baillif  ou  luge  des  pauures  ordonné  par  le 
Roy  en  fa  Cour  de  Parlement,  qui  ell:  commis  de  monlîeur 
-le  Lieutenant  Criminel,  à  la  preientation  defdits  Commif- 
faires.  Et  pour  les  foulager, auquel  appartient  la  capture, 
emprilonnementjCognoiflance  &.  correâion  de  tous  ceux 
quilonttrouuez  mendians  parmy  Paris:  car  il  eft  défendu 
parle  Roy  ôcpar  ladide  Cour  à  toutes  perfonnes  d'y  men- 
dier fur  peine  du  fouet ,  pour  les  inconueniens  de  pefle  2c 
autres  maladiesqui  en  pourroiêtaduenir:i.ointquepluiieurs 
beliftreSjCagnardierSjpar  impofture&deguifemensde  mala- 
die, prennetfaumofric  au  lieu  des  vrais  pauures.  Et  aulTi  que 
lespauureseftrâgersyviennêc  de  toutes  partspour  beliftrer. 

Ledit  Baillif  a  auiTi  fou bs  fa  charge  douze  fergcns  tous  à 
petits  gages, qui  font  commis  pour  prendre  6c  conflituer 
prifonniers  tous  ceux  qu'ils  trouuent  mendians  parmy  les 
jrues&Eglifes  de  ladite  ville  Ôcfauxbourgs.  Et  outre  ce,  elV 
jeniointparla Couraux  Huiffiers d'icelle 6c Sergens du  Bail- 
liage du  Palais,dechafferhorsd'iceluy  Palais,  6cemprifoii- 
ner  lefdi£ts  beliftres ,  6c  pareillement  à  tous  Marguil- 
1ers ,  Gouuerneurs  6c  Mmiilres  d'icelles  Eglifes  de  pans 6c 
dcsfauxbourgs,  de  faire  faire  le  femblable  de  ccwx  qui  men- 
ûiecparmy  leurs  Eglifes.  Ecfils  n'en  font  leur  deuoir  ce  leur 

C  C  C  c  c  c  iij 


94^  VILLE     DE   PARIS, 

doitefireimputéjCommenefaifanspour  la  police  ce  donc 
n  iisfonttcnuscnkureftac  deMarguillers,  Gouuerneurs  ou 
,3  Miniftres.  Encores  il  y  a  plufieurs  mutins,  ignorans  le 
ffuid  deladicle  police, qui  quelque  fois  l'efForcentd'em- 
peicherkrdits  Serges  de  mener  leldics  beliflresprifonniers, 
ôc  font  caufe  du  deîoidre  que  l'on  y  peut  voir:  combien  qu  li 
foitdefcndiipar  IcRoy  ^i  par  la  Cour  à  toutes  perfonnes, 
fur  peine  de  pnfbn  6c  punition  corporelle,  d'empeicherlel- 
dits  Sergcns  &c  Officiers  de  ladicle  police ,  ains  leur  efl: en- 
iointdelcur  ayderàfaije  lefdicles  captures 6c emprifonne- 
menspourle  bien  des  vraispauuresôclàntépublique. 

Ily  aauilî  vnHuiflier  dudit  Bureau  lequel  à  la  charge  di- 
cellejôcd'allerfolIicitcrMeirieurslesprelatSjChapitreSjCon- 
uents,  Collèges,  &  Communautcz  de  paris , de  payer  leurf- 
dicl:esaumoines&:cottifations,&:porter  les  deniersaudid 
Receueur  gênerai  des  pauures,  de  trois  mois  en  trois  mois: 
receuoir  les  legs  tefl:amentaires&:  dons  faicls  aufdids  pau- 
ures, &  faire  ce  quiluy  elt  commandé  par  lefdids  Commif. 
fâires,  ôc  pour  ce  fairea  bien  petits  gages. 

Plus  vn  Médecin  &:vn  Chirurgien  eleu  chacun  an,  pour 
vificerlespauures  malades  , Scieur  ordonner  ce  qui  leur  eft 
nece{Taire,&:  (ans  aucuns  gages,  (înon  la  grâce  de  Dieu. 

D'auantagetous  les  maiftres  Bajrbiers  de  laville&faux- 
bourgsfont  tenuspar  arreft  de  la  Cour ,  de  feruir  (ans  gages 
à  ladite  police,  pour  vidter  les  pauures  qui  feprefententau- 
ditBureau,&(onttenus  deux  d'iceux  Chirurgiens  &  Bar- 
biers chacun  à  leur  tour  6c  rang,  aflifter  durant  vn  mois  au- 
ditBureau, aux iours qu'il  fe  tient, pour  vifiter  les  pauures 
quif'ypre(entent,6cfe  dienceftre  malades  pourcognoiflre 
leurs  maladies,  impofturcs 6c deguifements, donc  plufieurs 
vfentpourauoiroccafionde  beliftrer,  6c  viure  fans  rien  fai- 
re, enfruftrat  les  vrays  pauures  de  leurs  aumoûies.  Et  neanc- 
moins  y  a  vn  Barbier  ou  Chirurgien  qui  a  quelques  petits 
gages  pour  plus  foigneolement  6cordinairement  vifiter,pan- 
fer6c  mcdicamenter  ceux  qui  luy  font  enuoyez  par  ledid 
Bureau,  6cquifontdelongue6c  difficile  cure. 

Outre  le(dits  officiers  y  a  en  chacun  defditsfeize  quartiers 
ougrolTesparroifFes  de  paris,  auec  lefquelles  (ont  compri- 
fesIespecices,vnrcceueurparticuUerou  Colledeur  qui  va 


LIVRE    TROÎSIESME.  943 

rcccuoir  ladite  aumofne  d'vn  chacnn  parroillîcn  par  les  niai- 
ibns/elon  ledit  l\oolie,fignédu(iic  Greffier.  Ledicl  Colle- 
<5leurporce  leldits  denierî>au  Keceueur  gênerai  ^c  en  prend 
delchargepourcn  rendre  compte  audit  Commilîàire.ou 
audit  Bureau  chacun  an,  ou  quandilluy  cil  ordonné. 

Il  luy  a  aulTi en  chacune  grolTe  parrciiTe  &  quartier  vn  di- 
ftributcurdeladiteaumorne,  lequel  diilribuc  chacune  fe- 
maine  aux  pauurcs  d'icelle,  ce  que  luy  eft  mandépar  leidids 
CommifTaires,  6c  par  les  roolles  &c  billets  fignez  de  leurdict 
Greffier,  &  pour  cefaire  reçoit  les  deniers  necefîaires  parles 
mains  duditReceueurgeneral,pour  la  certification  du  Cô- 
niilîaire  du  quartier, lequel  Commiiïaire  eft  tenu  dalTi fier 
àladiilribution  ôc  aumofne,  laquelle  fc  doit  faire  à  certain 
iour,  lieu  &:  heure  publiquement  en  chacune  parroific  ou 
quartier,  &  baille  ledit  dillributcur  audit  Receueur  gênerai 
quidancede  ce  qu'il  reçoit  de  ladite  aumolhe  pour  l'em- 
ployer en  fescomptss,  rendledit  diftributeurcomptedece 
■qu'ilaadminiflrëaudit  Bureau  ou  à  fon  Commiflaire  cha- 
cun an,  ou  quand  il  luy  efl  mandé.  Et  voila  en  bref  quant 
aux  officiers  de  ladite  police  6c  deleurs  charges  particuliè- 
res. 

Quant  aux  pauures  qui  défirent  cftre  mis  à  L'aumofiie, 
peniez  de  leurs  maladies,  logez  en  quelques  Hofpiraux ,  ou 
bien  leurs  enfans,ilsprelentent  leurs  requeilesaufditsCô- 
mifiairesen  leur  Bureau,  lontpromptement  interrogez  fur 
4celles(&fimeitier  eflj  vifitez  par  iefdicls  Barbiers  de  Chi- 
rurgiens. Et  neâtmoins  efl  leur  requefle  baillée  ou  enuoyee 
aux  CommifTaires  du  quartier  pour  vifiter  Icfdicts  pauures 
&leursbiensen  leurs  chambres, foy  informer  fommaireméc 
auec  trois  ou  quatre  voifins  de  leur  pauureté ,  nombre  èc 
charged'enfans,  maladie  ou  neceffitc,&  fil  y  a  long  temps 
qu'ils  font  demeurans  à  Paris.  Car  fils  n'y  auoicnt  demeure 
deux  ou  trois  ans  auparaudt,  &c  qu'ils  y  fufTcnt  venus  expref- 
femeftcpour  y  mendier,  comme  font  plufieurs,  ilsferoient 
rcnuoyez  en  leurs  pays ,  afin  d'obuier  aux  abus ,  Se  foulager 
ladite  aumofne,  laquelle  ne  pourroit  fuffire  pour  tous  les 
pauures  qui  y  viennent  de  toutes  parts  duRoyaume.Cefait, 
ledid  Commfflâireenfaitfonrapport  verballementoupar 
efcric  audicl  Bureau ieprochainiour  enfuiuant^veu  lequel 


^44  VILLE    DE    P  A  RI  S. 

rapport  &  celuy  du  Medecin,ou  Chirurgien  ,s'il y  efchet,6i: 
ouys  leldicspauuresroncmisàraumolneà  certaine  fomme 
^aamofne par femaine, pour  certain  tempiouàtouliours, 
ainli  que  lefditsCommiIiàirescognoiirenc  qu'ils  méritent, à 
la  charge  de  porter  leidites  marques  :  Et  fi  fe  font  entans, 
fils,  ou  filles,  de  la  qualité  requife  ôc  cy  après  declaree,ilsfonc 
misàl'aumofne,  ôcenapres  enuoyez  6c  receusà  rHofpital 
delà  Trinité,  qui  dépend  dudit  BureaUjle  coût  aux  defpens  ; 
de  ladite  aumoine.  Les  autres  qui  ne  font  de  la  qualité,com. 
me  ceux  qui  ne  font  natifs  de  Paris  ne  dts  fauxbourgs,  ou 
qui  n'y  ontdemeurë  deux  ou  trois  ans, ils  font  renuoyezen 
leurs  pays, auec  uiiunc1:ion  de  vuyder  la  ville  dans  certain 
temps,&defences  d'y  mendierfur  peine  du  fouet.  Car  Tau- 
mohienepourroic  nourrir  tous  les  eftrangers,  veu  qu'elle 
ne  peut  bien  fati?faire  pour  les  fiés.  Quantauxautresquien 
iont  ou  y  ont  demeure  ledit  temps  6c  qui  font  malades,6c  fé- 
lon leurs  maladies  qualitez,6cimportance,  on  les  renuoye 
aux  Hofpitaux  de  Paris ,  elqueU  ils  font  re^euz  ainfi  qu'il 
s'enfuit. 

A  l'Hoftel  Dieu  de  paris  font  reçeuz,  nourris  ,&  penfez, 
tous  pauures  malades  de  quelque  pays  qu'ils  foien t,  ôc  quel- 
que maladie  qu'ils  ayentjfufient  de  pelle,  mais  non  pas  de 
grofleverolle,pourlesabus&inconuenicnsquienfouloiêc 
aduenir,  ainfi  que  Mefficurs  les  Gouuerneurs  d'iceluY,gens 
de  bien  &dhonneur,ontcogneu  par  expérience  maiftrelfe 
de  tous  arts,  fciences  Scpolice ,  auquel  Hoflel  Dieu ,  quand 
lepauureyentre,fonnom,  eflat,  6c pays  font enregiftrez, 
fes  habits  ^  argent  inuentoriez,6cau  fortir,quand  il  ell  gua- 
ry,  tout  luy  cd  rendu  :  s'il  y  decede,  il  ell:  enleuely  d'vn  drap, 
enterré aiixdefpensduditHoftel Dieu.  Et  eft  chofe admi- 
rable corne  le  reuenu  d'iceluy  (  qui  eft  moindre  que  le  peu- 
ple ne  cuide)  peut  nourrir  6c  Ibbftanter  vn  fi  merueilleux 
nombre  de  pauures  malades,  qui  y  viennent  6c  affluent  de 
toutesparts  chacun  lour ,  5c  comme  le  s  peftiferez ,  qi^l'on 
y  reçoit  en  temps  de  pefte,n*infeclent  les  autres  malades  6c 
les  voifinsdel'HoftelDieUjlefquels  toutefois,  par  la  grâce 
^ic  Dieu,  n'en  ont  iamais  eu  grand  inconuenient. 

Quant  aux  verolez,  qui  par  inconuenient  6c  fans  leur 
faute  j  ont  pris  ladite  maladie  comme  vne  femme  debicn  à 

qui 


LIVRE    TROISIESME.  94T 

qui  fonmarypaillardraUradonnee,ou  la  femme  impudique 
au  raary,  ou  la  necefîité  à  l'enfant  qu'elle  allaite ,  ou  i'enfanc 
à  la  nourrice,lerdics  Corn  mi  (Faire  s  des  pauures  lesfoncpen- 
1er  ôcguanr  par  aucuns  Barbiers  aux  defpens  de  raumofnc 
içeneralejôi  aide  de  cercauie  penlion  que  donne  l'Hoftel 
DieUjfuiuant  les arrefts  de  la  Cour.  Etquantauxcagnar- 
dieres &  putainspubliques, qui  ont efté guaries ,ôc qui lous 
cfperance  d'eftre  de  rechef  penfees  aux  defpens  de  ladicie 
aumofne,  ne  craignent  point  d'oflcncer  Dieu,ôc  gaigner 
fouuent  ladite  maladie  ôcla  baillera  d'autres,  l'on  les  meta 
l'aumofne  fans  les  plus  taire  penfer  des  deniers  de  ladide  au- 
moine,  pour  les  abus&inconueniens  qui  en  font  venus,  5C 
fèruir  d'exemple  aux  autres.  Car  il  f'ell:  trouuë  que  pour 
auoir  fait  pcnlervnecagnardiere,  elle  a  infedé  6c  galle  pla- 
ceurs ieunes  hommes. 

Les  malades  delepre font  logez,  rcceus, nourris,  6c  entre-  voyez  et 
tenusés  maladcrics  de  fâincl  Lazare,  abuiiuement  dit fund  T'^'*^)?^^!^ 
LadreduRoulle,6cautres,parordonnancedeMonficur  le  ^a<^Jse-;.  *' 
grand  Aumofnier  du  Roy, ou  fon  Vicaire  gênerai,  qui  efb 
auffi  CommifTairenay  dudit  Bureau  ,  6c  lelon  leurdcmeu- 
rance6creuenudefditesmaladeries. 

Les  malades  de  la  maladie  de  Gangrené  ou  Eftiomene, 
autrement  appellce de  Monlîeur  faindAntlîoine,  font  re- 
ceuz,nourris  &:  penfez à  l'Hofpital  ôc  Cômenderie de famd 
Ânthoine  de  Paris,  mefmeceux  de  Paris:  les  autres  ellran- 
,gers,apresqu'i]sontculesjambesoubrasguarisou  penfez, 
oucouppcz&confolidez ,  onlesenuoyeauecargentésau- 
tresCommandenes  de  leurs  païs.  Et  voyla  quant  aux  pau- 
ures malades. 

Quant  aux  autres  pauures  qui  font  fainsde  leurs  mem- 
bres,6c  neantmoinslbntinuahdespourtrauailler,^  comme 
icunesenfans,  ougensvicils6c  décrépites  chargez  de  fem- 
mes malades  ou  de  grand  nombre  d'cnfans,  ou  qui  autre- 
ment nepeuuenrgaignerleursvies&  de  leur  famille,  lans 
rayde6cfubuention  deladite  aumofne générale,  il  leurell 
aulîipourueu  à  tous  félon  leursages,  ncceffitez,  charges  dc 
qualitez. 

Et  quant  aux  petits  enfansiîouueauxnaiz,  cxpofcz  ,  def- 
^duoliez (Si  abandonnez  parleurs  maunaisôc  mifcrablespe- 

DDDddd 


94^  VILLE    DE    PARIS, 

res  &:  mères,  èc  trouuez  parmy  les  rmrs,  Ion  t  re^euz  à  la  Cou- 
che près  rEglifeiiofti-e  Dame  de  Paris  :&:  en  a  Monfieur  l'E- 
uefquedePauisprislacharge  de  les  faire  nourrir. 

Les  autres  enfans  dont  lesperes  &  mères  décèdent  audit 
Hoftel  Dieu,de  quelque  païs  qu'ils  foient,  font  nourris,efle- 
uez,  &in{lruits  à  lafoy  de  Dieu  à  rHofpital  des  enfans  rou- 
ges, &c  après  mis  en  meftier  aux  defpens  duditHofpitalpar 
les gouuerneursd'iceluy,qui font  gens  d'honneur  ôcd'eftae. 

Les  enfans  de  tous  les  pauures  gens  de  Paris  6c  des  faux- 
bourgs,  naiz  en  loyal  mariage ,  orphelins  de  père  &c  mère, 
âgeZjC'elH  f(^auoir  lesmafles,au  deflous  de  douzcans ,  &  hl- 
Jcsau  deffousde  dix  ans  ,  iontreçeuz, nourris &cfleuezà 
l'Hofpiral  du  làind  Efpric,&  inftruits  en  la  loy  de  Dieu ,  &  à 
quelque  meftier  pour  gaignerleurs  vies ,  èc  les  filles  parue- 
n uës  en  âge  nubile, (on  cmariees  aux  defpens  dudit  Hofpital 
il  elles  n'ont  dequoy.  Et  rilefdits  enfans, tant  fils  quefilles, 
ont  quelques  biens,ils  leur  font  rendus  lors  qu'ils  font  grads 
Scmariez,  &ecparlefditsGouuerneurs  qui  fontpareille- 
ment  gens  d'honneur  6c  d'eftat. 

Et  quant  aux  autres  enfans  qui  ont  père  ou  mère  &  qui 
font  pauures ,  ils  font  reçcuz  à  i'aumofne  ordinaire  pour 
quelque  temps,  &iufquesài'âgedehuîclou  neuf  ans  que 
Ion  les  enuoye  à  i'Hofpital  de  la  Trinité  extraits  de  i'aumoC 
ne  de  leur  parroine,auquel  Holpital  font  inftruits,  à  fçauoir 
les  commandernens  de  Dieu  ôc  mis  en  meftierdans  ledit 
Hofpit.ll  ou  ailleurs.  . 

EtquantauxcnfanspauuresâgezaudefFousduditâgedeS. 
â  neuf  ans,  qui  font  enfans  des  pauures  artifans&habitans 
de  Paris  &  des  faux-  bourgs,de  quelque  fexe ,  âge,  &:  qualité 
qu'ils  foient ,  ils  font  mis  par  Icldits  Commiflaires  du  grand 
Bureau  dèspauures  à  i'aumofne  generale,6c  nourris  aux  def- 
pens d'icelle,les  vns  par  leurs  pères  èc  mères,  parens,  voifins 
&  amis  en  leurs  chambres,aulquels  Ion  diftribue  pour  cefai- 
re  chacune  femaine  en  leur  parroifle  ôc  quartier  certaine 
fomme  d'argent,  iufques  à  ce  qu'ils  foient  grands  ôc  capa- 
bles d'apprendre  mefticr  en  la  ville  ou  audit  Hofpitaldela 
Trinité  :  auquel  Hofpital  yapluficurs  meftiersôcouuriers 
dediuerfes  manufactures  pour  inilruirc  lefdits  enfans  des 
pauures  gens.  Voyez  ce  que  l'en  traiclc  plus  amplement 
cy  après. 


LIVRE     TROISIESME.  547 

Quant  aux  pauures  honteux,  Meffieursles  Curez  &:  Mar- 
guiilcrsde  leurs parroi (T'es  qui  les  cognoilîènt,leur  diftri- 
buent  raumofnerecrctement,  des  deniers  qui  fbncqueftcz 
pour  eux  en  leurfdicesparroiires,  &:  le!on  qu'ils  cognoilîenc 
leurs  pauuretez  &  neceffitez,car  plulîcurs  en  pourroienc 
abufer,  s'ils  n'eftoienrcogneus. 

Telordrecognuparaucunsgrandsperronnagesdelâvilie 
deParis,onttelieinentefléenflambezde  celle  amour  cha- 
ritatiue, qued'vnzeleferuent,6c  parvne  indicible  charité 
ont  donné  &:  aumofné  audit  Bureau  gênerai,  biens  pour 
reueftir  chacun  an  à  perpétuité  d^ux  cens  pauures  le  iour 
desTrefpafTez.  Ce  quif'exccuteparle  bon  ordre  politique 
dcfditsminiftreseleusen.radminiftracion&gouuéinement 
dudit  Bureau,  mais  c'eft  peu  pour  vn  fi  graïad  nombre  de 
pauures  dont  ledit  Bureau  eft  chargé. 

Voyezcequei'ayditderHofpitalfaind  Germain  desprez 
liure1.pag.3S7. 

L'hofpital  des  quinze  vingts  eft  aulTi  dédié,  mais  petite- 
ment fondé,  pour  les  pauures  aueugles,  defquels  Ion  y  en 
faitreceuoirautantquelelieu  en  peut  loger  &  nourrir:  les 
autres  aueugles  font  mis  à  ladite  aumofne  générale,  &:eft 
monditSeigneurlegrandAumofnier  maiflre&adminiftra- 
teur  dudit  Hofpital,  auec  autres  gens  d'honneur  &:  d'^ftar. 

L'hofpitai  des  Audriettes  efl dédié  pourplufieurs  pauures 
femmes  veufues. 

L'Hofpitaldcfainde  Catherine  rue  fàincl  Denys,  pour 
.retirer, log«r,&  coucher  pauures  femmes  &  filles  indiû'c- 
remmeat,&f pour enfeuelir les  pauures  gens  qui  ibnttuez 
ou  noyez. 

L'Hofpiral  des  filles  Dieu  pour  loger  pauures  pèlerines,  voyez  ce 
femmes  &  filles  eflrangeres  paffans  par  Paris,&  pour  donner  q"^  i'"^"  ^7 
pain  &  vin  à  tous  les  criminels,  qui  paflent  poureftreexecu-  ^'^  *^y '^'^"*^ 
tezau  gibet  deMontrauçon.  ^ 

Quant  aux  pauures  eltrangers  pafTans  par  Paris,  on  leur 
donne  raumofneôt:  la  pâilade  audit  Bureau  i5u  aux  Hofpi. 
taux, où  ils  feront  logez, 6c  n'y  doiuent  demeurer  qu'vnc 
nuicl:  feulement,  fi  maladie  ne  les  y  détient  plu  s  lonpuemcr, 
à  fcauoirles  hommes  acgarçonsàl'HofpitalfaindGcruaisà 
laporteBaudover:<3clesfemmes&:  filles  à  i'Hofpitalfainde 

DDDddd  jj 


948  VILLE    D  E    PARIS, 

Catherine  en  laruëfaindDeny  s. 

Et  voila  en  bref  comme  ladite  police  cft  gouuernee ,  par 
quelsperfonnages ,  dequoy  feruentlefdits  Holpitaux ,  &:  à 
quoy  font  employez  les  deniers  de  ladicleaumolne  gène- 
raie. 

De  r exemption  &  immunité  des  Hofpiuux, 

^xtrâia  <Iu  Ç  ^  ledired'Vlpian  in  l.  i.ff.  de  ex  eu  fa.  mun.  cfl:  véritable 
plaidovef     j3  q^ie  chaquc  exemption  de  droit  fua.  xqnitate  nitatur-.cç.'^ 
HcMonficur  pnncipalcment  de  ccllc  qui  a  cflc  odroyee  aux  Hofpitaux 
uocat<-cnc-  par  ics  loix  diuincs  &:  iiumaines  :  comme  il  le  voiQ//? /.Ow«/rf 
rai  eu  la    pyti^Ucgidy  &  L  Orph-.motrofhijs.  C.  de  Sacro/.  EccL&  c.  Adh.tc.de 
Aydcs  "     Kelig.  domihus  :  pource  que  (ainll  que  diloit  vnlàmû  perfon- 
nage  :  j  hinc  Juhlcunnîurmijeriy  cnrantur  infirmi y  fat urantur fa- 
mé Lici,  triftes  confolantitr  y  nudi  vcfliuntur  ^ex^ofiti  recipiuntur, 
njir^initas  cf^fioditurydifpcrjîcongregsntay,  feregrini  holpitantur: 
qui  font  toutesa^tions,  lefquelles  parles  mefmesloixnous 
ont  eftc  plus  eflroiclcment  recommandées,  après  l'honneur 
de  Dieu.  Et  afin  de  nous  y  inciterd'auantage,  elles  nousap- 
pellent  les  pauuresjes  temples  du  Seigneur, les  membres  de 
lefusChrift^resentans  6c héritiers.  Et  quant  aux  orphelins 
6cenfanstro'uuez,  elles  nous  les  vont  nomraans,  les  threfors 
de  l'Eglile,  les  pellcrins&:  les  veufues  les  ûbiets  de  la  charité, 
EnfaindLuc  18.  Scfamél  Matthieu  15. 
*  C'cil:pourquoy  le  premier  foin  qu'eurent  anciennement 
ks  plus  fages  Gouucrneurs  des  vilies,pour  en  acquérir  répu- 
tation, futàl'endroit  des  Hofpitaux,  qu'ils  appeiloient  Xe-- 
Tiodochiâ  c^ Xenones:  vnde O'  Iitpitcr  î'-yto^  dicius ,  vt  hofpitif  prx" 
fes&vindex.  Et  quant  aux  lieux  deftinez  pour  les  orphelins 
.  &enfanstrouucz,ilseiloient  auffi  par  eux  appeliez  k^^^t^o- 
<tiCi%y  &  if$civo7fo:pii'j.:  Et  les  perfonnes  députées  du  public  pour 
enauoirl'adminiftration  &L  [o\\\c\iwàQ ^  dicfi  orphanotrophi, 
XcnodochiyXenoparochi  -.  dont  efl  fait  men  tion  es  loix  cy  deuac 
cottceSjd'  in  L1Ô.&  in  I.1S.  cJe  Sacrùf.EccL&l.vlt.Jf.  de  mimer, 
ç^honorih.       ^'. 

Athenee  Hure  4.  dicl  que  fpecialement  en  la  Grèce  ils 
efloienc  trcs  curieux  de  ceschofes,&:  qu'en  la  plufpart  des 
villes  d'icelle  il  y  auoit  deux  lieux  ou  maifons  publiques  :  l'v- 
lac  dide  avJ'pHovydc  l'autre  Miu^-nicity  :  où  les  pauures  pèlerins   ] 


LIVRE    TROrSlESME.  949 

efloient  receus  pour  repaiftre  ôc  le  repofer.  En  Athènes  le 
lieu  qu'ils  appelloient^:/7«i'c';'3j',reruoic à  cela.  D'où  vient  que 
Dion  Chryloft.  Or^tïone so.  le  mec  inter  locafanctiora  Grdci.t. 
Et  Ibuloient  pour l'entrecenementcie ces  lieux, &  pour  ia 
defpenfe  qui  l'y  faifoienCjlcuer  fur  eux  vne  certaine  collecte, 
qu'ils appelloienc 't^oî^oy,  donc  fait  mention  P]ato,//A //.  ^^ 
Legibus.Demofth.OrattoncMidtanay&in  Nicofirate:  Et  dans 
Antiphonvousen  voyez  vn.quifeglorifie  d'y  employer  vnc 
partie  de  Ton  bien  :  x«d/y.qî^S,-finquic  )  :^%yiy6JTA^  -Tn^.^s  5  iç^vi'^^ov-r«.._  (frc. 
EcparmynousiUe  void,  que  comme  les  plus  anciens  tem. 
pies  que  nous  ayons,  eftoient  autrefois  desHorpitauxtaulîî 
îapremiere  marque  que  donnèrent  nosperes  de  leur  pieté, 
fucàlendroicldcs  pauures,desvefves&  orphelins. 

OrlepriuilegedesHoipitauxed:  beaucoup  plusgrand& 
recommandé  que  ceiuy  des  Ecclefiaiviques.  Et  défait  les 
Rois  deFranceleuentdecimesrurlesEcclcfian'iqueS;ôC  non 
iur  les  Hofpitaux .  comme  il  fe  voit  es  Edids  de  l'an  1544.  ôC 

Et  combien  qucparleconfeil  deS.Augudin,  ladonation 
faite  à  l'Eglife  le  reuoqueparlaluruenue  desenfans.  c.  In 
fr^fcntia.  De Probattonibus ^Q.owïoi\x\^2i la  loy  ciuilc  {l.nnm  etjî 
'-^Arentîbus.Jf.  de  Inojf,  tefi.  )  Toutesfoisie mefme  n'eft pçrmis 
pourle  regard  des  donations  faites  aux  Hofpicaux  icf.  <j.  7. 
^uicumqnc.  Et  au  femblablefi  vne  donation  a  elle  faite  â 
deux  pies  caufes  incertaines,  l'exécuteur  teftamenraire  le 
doitplufloftdehurerà  l'Holpitalqu'àrEglife  :  dit  l'Empe- 
reur//? Authent.  de  ecdej.titutis .ca^.6 .Si quis in nomine Magni 
Dei. 

Bref  les  priuileges  desHofpitauxdoiuenc  eflrc  d'autant 
plus  excellents ,  que  les  aumofnes  ont  touliours  elle efti- 
mecs  déplus  grand  merite^que  les  icufnes  &  les  prières.  D4-  ^^^^  ,j 
te  ele£moJina?n[à'\l\e^\iS-Q\\n9i)é' o?nnia mtinda fiwt vobis. 

Le  Pape  Gelafediftribuant  la  reuenu  de  l'Eglife  en  quatre 
portions,iIconftitue  la  troifielme  pour  les  pauures,&  la  pré- 
fère à  celle  de  la  fabrique  ii.q.i.^^atttor.  Toutesfoisbien 
fouuentilsenrontfruflrez:quiell:  le  principal  fujet  de  l'ire 
de  Dieu  fur  nous. 

DDDddd  iij 


^50  VILLE     DE    PARIS, 


»i  I ■  I  ■ 


DE    LA    FONDATION    DES    HOSPITAFX 
;  -■-  tant  Réguliers  que  Secidicrs  qui  font  an  quartier  de  U 
^'^  •        "jille  j&  premièrement  ciel' H  Ojfpital  S.  G  eruais. 

Y^'A  RiN  mafTon  &  Ton  fils  Marcher,  preflre,auoieDtvne 
^-^maifon  au  cheuec  de  l'Eglife  faind  Geruais,  laquelle 
meuz  de  piticj  ils  donnèrent  pour  eilreconucrtie  en  Hofpi- 
tal,&  y  logerlespauurespafîans  parla  ville.  Erpource  qu'el- 
le eftoïc  chargée  de  quatre  deniers  parifis  de  censparcha- 
cunanenuersMoniieurRobertComtedeBrienne,  liis  du 
Roy  Louy  s  le  Gros,  &  frère  de  Louy  s  le  Ieune,luy  ôcfa  fem- 
me Agnes  quittèrent  à  perpétuité  ladite  rente,  ôc  en  donnè- 
rent IcrcresdatteesdeTannyi. telles  qui  enfuiuent. 

/  n  nQfnine  Sanâfx  ô'  indiuidnd  Trinitatis,  Amen,  Ego  Rohertm 

Con:es,Ludouici  Régis  Francoruinfraîer^  ô"  vxor  me  a  Agnes  Co- 

mitijja,  O'JiUm  nofier  Robert  ta .  Notum  facimu-s  vniuerjis  prjtfen- 

tibui  &  futur is^  quoniam  domnm  Garini  Cefnentarijfitam  in  atrio 

Janfforum  Geruajii  dr  Vrcthajîi,qux  nobis  quatuor  denarios  de  cen^ 

/if  annudtim  perjoluebat^quam  ide?n  Garinus  à- fit  fis  eim  H  arche - 

rtis  Sacerdos  ad  ho/pitandos  chrifiipauperes  donauerunt  :  Inter- 

îrcrc   Bel-  fi^yjtn  Dcminï Re<^ù y&VenerabilU Sîephant  Bituricenfis  Archi- 

de  vinccu-  epiJiopt,& fratrie Bernardt de Vtcenayfro animabtts nojrns &pr4'» 

ûçs-  decejforum  nofirorum  abemniiure  nojîro  &  confretudinibm  im-^ 

munem  &  quietam  inperpetuum  fore  concedimîis.  ^^uodvtratum 

dr  inconcuffum permaneat .figillorum  nojlrorum  authoritate  confr- 

mamus.Acîum  publiée  Anno  incarnat i  verbi  millejimo  centefimo 

'  '        feptuagefîmo primo iin  villa  qux  diciîur  Chaillis  :  Ajlantibus  in  eu- 

ria  nojlra,  Galtero  capcllano  noftro  de  C  h  ail  lis ,  Magiflro  Rainaldo 

C  api  Cl  rioDrocarum  iDemilitihui  Bartholomeo  Filefoy  Gerramundo 

Dreux.       ^^  Drocis  y  Simone  definÛo  Ferreolo  yfcruiente noJlro  Droçone de, 

F  ont  t far  a.  D  atumper  manum  VVlmi^  Notar^  nofiri ,  Remenfis  ca,' 

Scrgeut.      rionici. 

Huicl:  ans  après ,  c'efb  à  içauoir  en  l'an  ii 7 9.  Gaultier, 
chambrier  du  Roy  a  coniirmë  îesfufditeslettres  eftantàNe^ 
mourSjôc fait  fubfigncr  par  Tes  deux  enfansPhilippeôcVrfio. 

Le  pape  Alexandre  5.  a  auffi  confirmé  tout  ce^us  defTjs 
par  fa  B  ulle  qui  efl  telle. 


LIVRE    TROISIESME.  ,951 

Alexander  Epifcopus ferum fcruomm  Vet  diiecl-ls.  filtù 

Procuratorié'fratrihtis  EUemofinarUdomm  f.incH  G'cmajpi  Fari- 
ne njis  Salutem  dr  A^oflolicam  benedti^iionmt,  lufiis^ctsutium  de- 
Jtderiu  dignum  cfi  nos^delem prdbere  conJe?ifun; .0  i-'Pta  qHxà  r/- 
tionis  tramite  non  dijcordant effecltt  funt  p'ofequenïe  complenda. 
EaproptcrdtleÛiin  Domino  filtf ,  njefiris  iufiis  pDfiuUtionibm  grA- 
titm  concedentes  ajfenjum^  domum  iuxta  atrium  fancfi  Gcruafiifi- 
tnm  à  Garino  cernent  ario  eidem  eleemofynarid:  domuipta  Urgitione 
concejfam^  &  nnnuum  cenfum  quattwr  denariorum ,  qiùannua,tim 
foluebnturnohili  viro  Robert  0  Comiti  Brenenjt^ab  eodem  Comité  /> 
perpctuam  eleemofynam  eidem  domui  njefir^  coUatumJtcut  ea  ratio,- 
nnbiliîer  pofidetis  vobis  ô'  domui  njeflrd  authoritate  apoHolica 
confirmamus,  ô'  prefentis  fîripti  pat  rocinio  communimus ,  Statuen  ~ 
tes  vt  nulli  omnino  hominum  liceat  hanc  paginam  nojirx  confirma- 
tionis  infringere^vel ci  aliquatenus  contraire.  Si  tjuis  antem  hoc 
attemptareprjefumpferit:indignatione?n  OmnipdtenttsB  et  .je"  Bea^ 
forum  Pétri  &  Pauli  ApofloloYwm  eiusfe  noucrit  incurfurum.  Da- 
ium  FÎorentix.F.Kl.Augufii. 

La  datte  de  l  année  n'y  eftpointjComme  il  adulent  ert  beau- 
coup d'autres  petites  bulles ,  qui  ne  (ont  dégrande  confe- 
quence:  maisileftcredil^equ'elle  aiceftédonnce  à  la  nieC 
meannec  ri79.cardeuxansapres,  c'cftà/^auoiren  l'aniiSr. 
cePapedeceda.  ''i 

■  Nicolas  4.  à  l'exemple  dudit  Alexandre  j.  prend  fous  la 
protedion  du faind  Siège  ApoftoliqUe les niaidre  &  frères 
derHofpitaldefainâ:  Geruais,  fleurs  biens prefents  &  à 
venir,  &:  en  donne  Bulle  à  Rome  fous'plomb  pendant  en  las 
,*defoyciaune&:rougele4.  des  Ides  de  Septembre  ,  qui  eftle 
dixiefme  iourdudit  moisen  l'an  fécond  dé 'fonpontificar, 
concurrantài'an  derincarnaciott'ii^bî  '-^i:  fiici/.i  rii-:  if.      -  /  '. 

N otez  que  l' addrejje  des  deux preceàentes  Bulles  efl  au^  maiftre 
^frères  :  en  quoy  appert  qu'il  n'y  auoit point  encore^de  rcltgteufes 
en  cefi  Hofpital:  iujques  à  ce  que  Fulco  2ide  ce  mm ,  Eu'^fque  Sj.  de 
Taris  a  ordonné qtt'ily  en  aurait  quatre  mec  t/î-î  maïjtre  &  vn  pro- 
'cureuroupreuifeur.  Et  en  ccfle  année  i^oF.  elles  font-r 4Vreli- 
2;icufes  de  l'ordre  fainflAucrufrin  fans  maiflre,  les-cn  ayant 
exemptées  depuis  quelques  années  leReuerendiflime  Car- 
dinal &  Euefque  de  Paris,Picrre  de  Gondy, pour  le  mauuais 
gouuernement  &:confummaticn de  biens  que  faifoi<;}ntlef- 


^545- 

i6oi. 


9^i  VILLE    DE    PARIS, 

dits  Maiflrcs.  Etau  lieu  d'iceux  il  commet  tels  quebon  iuy 
fèmble  pour  prendre  leurs  voeus  &  oiiir  leurs  comptes. 

Lelciziermc  iour  deluin  1354. pour  les  droits  parrochiaux 
quepretendoitle  Cure  iàind  GeruaisûuditHorpital,a  eflc 
décrète  par  Ican  de  MeuiantEuefque  8S.de  Paris^ôc  Robert 
de  Rodi  Abbé  de  l'Abbaye  de  noih  e  Dame  du  Bec-Heloin 
fal.Hcrluin  j  patron  ou  prefentaceur  de  ladite  Cure  ,  que 
touslesans  il  en  rcceura  quatre  liures  parifis. 

En  i'an  i4ii.Mcirire  Guillaume Euelque  d'Evreux  dédia 
-&confàcra,  parlapermiliion  de  TEuclque  de  Paris  l'Eglife 
ou  chapelle  duditHofpital  en  l'hôneurde  faindeAnadaife 
Vierge  £c  Martyrc^laquellefut  martiriiee  du  temps  de  l'Em- 
pereur Diocletian  le  15.  Décembre.  Et  pourceque  ceiour 
eildedie  àlaNatiuitédenoftrcSeigneur  lefus  Chrifl:,lafe- 
ilea  eftéremifeparauthoritédel'Euefquede  Paris  au  pre- 
mier Dimanche  d'après  la  noilre  Dame  de  Septembre. 
ToutesFoisàRomcioniourn'edchange,  ^Ceftlacoultumc 
que  des  trois  Meiîes  (olennelles  du  iour  de  Noël,  le  Pape  les 
difant  ou  y  alîillant  leulement .  la  première  Te  dit  en  l'Églife 
noflre  Dame,la  fecondeà  l'Eglife  làincleAnaflaife,&:  la  troi- 
riefmeenrEgliie  S. Pierreicomm^ilefl:  porté  au  liure  intitu- 
lé 6>r^(!7AVw^;-?//j6c  Al  bi  nus  Alcuinuscnfon  liure  deDiuwts 
^yvr/i- chapitre  premier  le  rapporte. En  France  mefmCjôcfpe- 
cialementau  DiocefedeParisil  eft  fait  commémoration  de 
/àinclc  AnaftaifeàlalecondeMeire  duditiourde  Noël,& 
nulle  des  autres  fàindsocçurrensà  mefme  iour.  En  quoy 
l'on  cognoill  la  prerogatiue  de  ceftc  glorieufe  fainde. 

Depuis  en  ladite  chapelle  a  efté  dédié  ôcconfacré  vn  Au- 
t^l  en  riionneur.  delalàindeTrinitc,  de  S.  Lazare,  faindc 
Magclaleine,raincl:cMarthe,S.Dçnys,6cS.Blaile,  parRcue- 
rend  père  en  Dieu  Meffire  Robert  Eueftjue  d'Auranches, 
auec  h  permilHon  du  Cardinal  Jean  du  Bellay  Euefque  de 
PariSyle24.iourdcNoucmbrei5-4f. 

Le  Pape  Clément  huidiefrne  parfa  Bulle  du  fécond  iour 
de  Septembre  1(301.  rclafche  cinq  ans  &  cinq  quarantaines 
de  pénitence  à  ceux  qui  ayant  receula  fainde  Communion 
viliteront  deuotement  celle  Chapelle  tous  les  Dimanches 
de  Carefme,depuisles  premières  Vefpres  iufquesauiende-r 
maip  à  Soleil  CGuciiantj  §vksioursdesPvameaux6cdc  Paf- 
ques.  VC 


LIVRE   TROISIESME.  9Î5 

De  r  Hojpital fiincte  Catherine^  fondé  en  la  grandi  rué  fainci 
Venys ,  anciennement  dtct  de  fatn6lc  Offert  une, 

EStàiîocerqueauditHofpitalilyavnze  religieufes  qui 
viuencôc  tiennent  la  règle  de  Monlieur  (àincl;  Angu- 
flinjaquelle  en  leur  profeihon  elles  font  ferment  de  garder, 
ôcfont  fujetesàMonfieurl'Eucfque  de  Paris,  lequellesviû- 
te  par  luy  6c  fes  Vicaires  ,  &:fontleurprofeflion  entrefes 
mains,6c  a  eftably&:  confirmé  leurs  ftatuts.Plus  elles  font  les 
trois  vœux  de  religion  &  viueut  comme  es  auuûes  maifons 
reformées, horfmis  qu'elles  n'ont  cloiftre  ny  clouure  à  caufe 
derHoépitalitë,  &:  qu'elles  font  ordinairement  autour  des 
pauurcs,lefquels  ellesfont  tenues  depenièr.  Elles  mangent 
en  commun  &:  durant  chacun  repas  l'vned'ellesa  accoutu- 
mé de  lire  la  vie  des  Saincls  ou  autres liuresChrefticns  ainil 
qu'on  aaccouftumé  défaire  en  religion.  LefditesReligieu- 
(csfbntfiijetes  6c  tenues  de  receuoir toutes  pauuresfemmes 
6c  filles  par  chacuncnuicl  ,  oc  les  héberger  par  troisiours 
confecutifsj&pourfc  faire  garnir  de  linges  à  couuertures 
quinze  grands  Jids,  qui  font  en  deux  grandes falles  baiTes 
dudit  Hofpitaljôc  ontlefdites  Religieules  lefoin  delespen- 
fer,  traicier  6c  chauffer  de  charbon  ,  quand  la  faifon  le  re- 
quiert.Aucunefois  lesliclsfont  fiplains,queaucunes  dtfdi- 
tesfemmes6cfîllesfbntcontraind:es  coucher  entre  les  deux 
portes  de  la  maifon,  où  on  les  enferme  de  peur  qu'elles  ne  fa- 
çcntmal,  ou  qu'il  ne  leur  aduienne  inconuenienr  denuicl. 
Plus  ellesfont  tenucsderecueillir  en  ladite  maifon  tousles 
corpsmortsésprifons,  en  la riiiiiere 6c  parla  ville  ,  ôc  aulli 
ceuxqui  ont eftë  tuez  parladite ville.  Lefquels  leplus  fou- 
uentonapportetousnuds,  6c  neancmoinselles  les  enfeue- 
lifTcnt  6c  fournillent  de  linge  6cfuairesà  leurs  deipens,payêt 
le  foiloyeur  6c les  font  enterrerau  Cimetière  des  fainds  In- 
nocents. Lefquels  quelquesfoisfont  end  grande  quantité, 
qu'il  fe  trouue  parade  ligné  des  Greffiers  de  luflice  ,  auoir 
eflé  portez  en  ladite  maifon  en  moins  de  quatorze  mois, 
quatre  vingts  6c  dix-huid  corps  morts.  Lefdites  Religieu- 
fes font  tenues  payera  l'Eglife  de  faind  lacques  de  la  Bpu- 
cherie,conime  eftans  de  ladite  parroifîjb ,  cinquante  fols  par 

E  EEcee 


^^4  V I  L  L  E    D  E    P  A  R I  S, 

an  pour  lapcrmiffion  de  receuoir  en  ladite  maifon  les  (àincts 
Sacrcmens.LefditesReligieuresparleuis  anciens  {lacutsre. 
ueuzparMelTireEuftachedu  Bellay  Euefquc  de  Paris,  doi- 
uentedreneufdumoinsrc'eftpourquoyellesronttouiiours 
au  nOiilbre  de  vnze  Religieufes,  lequel  nombre  elles  ne  lalf. 

y  ientaugmenrernydiminuerriellespeuuent;  d'autant  qu'il 

n'y  a  que  vnze  cellules  en  leur  dortoir.  Daiisice.ux  (lacuEs  eft 
ditentr'autrcs,quelefditesR.eligieuresie  conformeront  en 
leur  habit  en  tout  ce  qu'ils  pourront,  fur  celles  de  l'Hoftel- 
Dieu  ôcde-faincl  Geruais ,  mais  maintenant  il  femble  que  la 
chance foii^lîangce  :  car  celles  delàind  Gcruaisauroienc 
befoin  defeformcràleurexempls.  Elles  ontvn  maiftrcque 
commet  MonfieurrEuefquede  Paris,  lequel  ne  doit  pren- 
dre autre  chofcque  ce  quiiuy  eft  ordonné  par  Mondeur 
FEucfque  de  Pans  ou  Ton  vifiteur^pourfon  fàlaire,  &  du  fur- 
piuseneflfujetaudit  fieur. 

QuancâlafondationduditHo^ital,  ie  n'en  ay  point  veu 
delectresexpredes.  Mais  il  eft  certain  qu'il  a  eftë  fonde  de 
Religieux  hofpitaliers  de  l'ordre  de  S.  Àuguftin  ^  aufquels 
ontefté  depuis  adioudeés  quelques  filles religieufes,&  fîna- 
lementn'y  cftdemeurcaucunReligieax,  comme  nous  di- 
rons cy  après. La  plus  ancienne  lettre  que  i'ayeveuë,cfl;  celle 
quicflcydelfoustranfcrite,  par  laquelle  il  appert  Thibaut 
Cheualierauoir  donné  vne maifon  audit  Kofpital  chargée 
de  quatre  deniers  &  oboledecens.-laquelle  futamortiepar 

.1188.     Maurice  Euefque  deParisen l'an  ri88.  laquelle  ierapportc- 
ray  icy  au  long  pour  la  breuetc  d'icelle. 

£0-0  MauritiMi  DcigrAtia  Pnrijienjis  Efifcopus  notmn  fieri  vo- 
InmHs  i)niuerfis  tam  ^rdfentihtas  cju>:im  futuris ,  quod  Theohaldm 
Miles  de fmBê  GermaKo  AlttfiQdorenfisinfrdfentiA  nofiraconfli- 
îutus  domum  ^ua?ndam  hojfttali pauperum  fanÛd  Opportun<&  con- 
tiguam  cidcm  hojpitdi ,  inperpetkum  qukiepojiidendamconcejitt, 
fide  in  manu  noftraprxftita^profe  é'pro  hxredibusfuisypromittens 
quodnuncpuAm  in  poflerum fratres  dt^i  hojpitalis  domum  illam  in* 
uiti  uendere  cogèrent ur.  Infuper  cumprxfatus  Theohaldus  de  cenfii 
domus  lUius  quatuor  dcnnrios  Çjr  oholnm  habere  confi^euijjet-.ebolum 
illum  cenfudlem  hojpitali  inperpctuam  elemofynam  remifit^quatuor 
contentm  denariis.  Et  hoc  concept t  Drogofilius  eiusSciendum  que- 
que  qtiodfupradi^us.  Theobaldus  de  beneficio  fratrum  trigintA' 


LIVRE    THOISIESME.  955 

^Min^tte/èlidos  Panjienfes  aaepit,Tefies  tntcrfuerunt  Fetras  deçà- 
nus fancH  Germant  fraterBanul  ^  Nuotaus  Mnthias  Decanus  de 
Medun.Hanherus  Preshyterde  fan^fo  lacobo,  Gutbertus  eiufdem 
d$mus fratçr^VV illelmus  Cvquusy  Cuibertus  Panctarius^  laannes  „ 
Portarii^s^  Rich ardus  f rater  Roger i  defaniîoMarcelle.  Aâlum  in  i»-  „  1 1 8  8, 
fcrioriauU  netia  Partfius  anno  incarnationis  d6minic£.  118^.  Epif- 
copatus  nafirt  2S .  .^uodvtratum permaneatfcripto  commendari, 
CJrfigilii  nofiri  authoriute pr£cepmus  confrmari. 

Cefte  lettre  efticelice  frn  cire  iaune  fur  double  queue  de 
parchemin.  La  maifon  qui  cft  mentionnée  en  icelle  eft  celle 
qui  eft  au  deflus  delà  grande  porte ,  ruëde  la  pourpoinderic 
par  ou  l'on  fait  venir  ici  prouidons  de  la  maifon. 

Parcefditesicttresellàremarquer  que  ledit  Horpitalefl 
sjppellé  l'Holpitai  de  rain<fte  Opportune  &  non  pas  de  fain- 
^e  Catherine  comme  il  cil  àprei'cnt  :  pource  qu'il  eft  âpre- 
(umerqu'ilsn'auoient  encore  de  chapclleparticuiiere  pour 
fairelediuinferuice,  comme  ils  ont  eu  depuis  enuironl'an 
itiz.queledit  HoipitalfutfutnommédelaindtCatherine,  '  ^^' 
ÔCnonplus  del'ainâe  Opportune  comme  ilefloitauprece- 
dent,à  caule  de  la  proximité  de  l'Eglife  de  fainde  Opportu- 
nc:ain{î  que  nous  voyons  encores  auiourd'huy  l'Holpital  de 
fain6t  Geruaisquifenommeainii  à  caufe  delà  proximité  de 
ladite  Eglifcjbienqu'iiredeult  nommer  rHofpital  de  fàincle 
Anaftaile  à  caufe  de  la  Chapelle  duditlicu. 
.  Ce  nom  d'Hofpitalderainde  Opportune  fetrouue  enco- 
res en  trois  diucrreslettres,aulquelles  ce  nom  luy  ell  donné. 
La  première  efl  deGaultierdeAlnero,  lequel  en  l'an  1209. 
ratifia  la  donation  dVnemailbnafTife  à  Tornedos,faite  par  là 
tante pate-rnelle du confentement  de  (on  fils  Manalîier  au- 
^itHoipital.La  deuxicfme  eft  defrere  Holdomus  grand  mai. 
ftre  duTTemple  à  Paris  6c  des  frères  dudit  lieudeiquels  en  l'an 
Uii.au  moisdeNouêbre  baiilerctàpcrpetuitc  audiCHoipi- 
tal  vnemailon  fizeen  laruc  neutVe  prochela  maifon  de  Si- 
mon Franquemoyennantfixfblsparifis  décrois  de  cens  qui 
leur  feroit  payétous  les  ans  aux  odaucs  delaind  Deny  s;ou- 
tre  douze  deniers  de  cens  pour  fonds  de  terre  5qu'ils  ancien  t 
accouftumé  de  preceuoirtouslesans  auxmelmes  odaues 
defaindDenys.  La  troifielme  cft  dencnry  Abbcde  faind 
Deny  s  ôc  du  chapitreduditiieUjlefquels  en  l'an  iiiz.au  mois 

E  E  E  e  e  e  i j 


Rom.^;^.. 


.py^  VILLE    DE    PARIS, 

de  Febvrierbaillerentàperpecuité  audit  Hofpital  quinze  ar^ 
pens  de  terre  à  Rouuray  aflis  en  leur  baillie  de  Ligny  que  te- 
noitpour  lors  Guillaume  Petit  à  quatre  fols  ôchuicl  deniers 
Parilîs  de  cens  tous  lesans  :  à  la  charge  que  ledit  Hofpital 
Jcurpayeroit  tous  les  ans  Icdoubledudit  cens,c*e{là  rçauoir 
neuf  fols  &  quatorze  deniers  Parifis. 

Apres  les  lettres  fufdites  les  plusanciennes  pièces  dudic 
Holpital  quci'aycveuës ce  fontles Bulles  de  pludeurs  Papes 
données  en  diuers  cemps,dontierapporteray  icy  les  princi- 
pâlies. Premièrement  de  Honoré  troiîiefmc ,  parle(<juellesil 
prend  ledit  lieu  en  fa  protedion  &,  font  telles. 

H onorius  E^ifcoppis (cruus  feruoram  Dei  dile6tis JïUis  Magijlrâ 
éffr-itnhus  hoJ/>italis  domus  Dei  fancl^Cathdrinji  Par.falutem  df* 
apofiûUcam  he'nediSlionem  .Cum  à  nobispctiîur ,  quodiiiflum  efi  d^ 
honejîum^tam  vigor.(qiiitatïs  quixm  ordo  exigit  rationis ,  njtidj/er 
folitudinem  offioj  noUri  addebitumperducatt^reffeÛffm.Eapropter 
dtlefH  in  Bominofîlij ,  vejiris  iufiis  pofiidationibus  grato  concur- 
rentes ajjenfuyperfonas  veftrasô'  locuminquQ  diuino  cfiis  obfe- 
quio  mancipati^cum  omnibus  bonis  qu£  in  prxfentiarum  rationabi* 
Itterpopdetis^aut  infuturu?n  iufiismodtsprxflante  domino  poteri'j': 
tis  adipifciyfub  beau  Pétri  &  nofiraprote5iîone  fufctpimus ^  &pr£^ 
fentis fcriptipatrocinio  communimus.  Nullt  ego  omnino  hominum 
liceat  hancpaginam  nofirxprotecîtonis  infringere  t'clei  aufu  terne-' 
rario  contraire. Siquis  autem  hoc  attemptare  prxfumpfertt  indigna^ 
tionem  omnipotentis  Dei^&beatorum  Pétri  &  Pauli  Âpofioloriim 
eiusfe  nouer it  incurfurum  .Datum  Lateran  j6.Cal.  Februartf^ponti* 
fcatus  nefin  annofcxto. 

Le  medne  Pape  leur  oâ:roya  encorevneautre  Bulle  de  pa- 
reille fubftance  donneeà  Anagne  le3.des  Cal.  d'Avril  l'an  ^. 
de  fon  Pontificat  qui  eftoit  l'an  de  noftre  Seigneur  uii.Plus 
Grégoire  neufiefmea  donne  vingtioursde  pardon  à  tous  les- 
bienfadeurs  dudit  Hofpital  parla  Bulle  dont  s'enfuit  la  te- 
neur. 

Greç-orius  Epifcopusferuusferuorum  Dei  Vniuerjis  chrifii  fide-^ 
libus  per  Scnonenjem  prouinciam  co'nftituîis  falutcm  &  apofioli-^ 
cam  benedictioncm.  £)uoniam  (vt  ait  Apoftolus)  oryines fiabimui 
Ante  tribun.dchrifti.recepturiproutin  corporegefimusjiue  bonum.\ 
faeritfiue malum-.opportet nos diem meponis octvemji ,  mifericor^ 
dixoperibus prxuemre  :  ac  dternorum  intuitu  feminarc  interrjs^ 


Cor.  f. 


LIVRE    T  R  O  I  S  J  E  S  M  E,  5)57 

ûuodreddente  Domino  cur,i  mnltiplicato  fruciu  coUigerc  debcamtts 
in  cœlis  -.firmam  fpizn  fiducihnque  tcnentes ,  /juonta?»  qui  parce  ^' 
/ènù»4t , parce  &  metet  :  &  quifeminxt  in  hcmdictionihus ,  de  be- 
mdi^îiomhus  &  metet  vttam  atcrnam.  Cum  igitur  dîlc^fi  filtj 
Magifter  ô'jrcitres  hofpitAlis paupcrum  heat^  Catherine  PariJieH- 
Jîs  fu4  nohis  petitione  monftraiterunt  ad  exhibendum  chnritatis 
folatia  pauperibus  qui  ad  idem  confiuunt  hofpitale^proprie  tpfis  non 
fufjïciant facultates  :  vniuerjltatem  rogamur d^  hortamur  attente^ 
quatinus  grata  eis  pictatis  fubjîdiaconfcretts  :  'ut  perfubuentio- 
nem  vcftratn  coYum  inoput  confulatur ^  d^  vos per  h£C&  alia  bona 
qn.€  dotnino  infpirantefeccritisy  ad  xtcrnx  pofiitis  fœltcitatis  gau- 
diaperuenire.  Nos  ^mm'de  ommpotcntis  Dei  mtfericordia^ô' bea- 
torum  Pétri  &  Pauli  Apofiolorum  eius  ancloritate  conjijî ,  omnibus 
aut  eifdèm  fratribus  ?nanum  porrexerint  charitatis ,  viginti  die  s 
de  iniunciajîbi pœniîentia  miferieorditcr  relax amns,  Batum  La- 
teranen.  X.  Cal.  lanij pontificatusnofirianno  quarto. 

Par  ceftc  datte  il  appert  qu'elle  fut  donnée  en  Tan  1251.  Le  1131. 
mefmePapeaufri  prend  les  fufdicls  Religteux  ôvUeurs  biens 
en  fa  protection  par  autresbullesdonnees  à  Reate  le  9.  des 
Calendes  d*  Auril  Tan  6.  de  Ton  pontificat  qui  eftoit  Tan  de 
noftreSeigneur  1135.  Le  Pape  Nicolas  quatricfme  les  prend  ^^35* 
encorss en  la protedion par fes bulles  donnecsàReate,le 4. 
des  Ides  de  Septembre,  l'an  2.  de  Ton  pontifica«t,  qui  eftoïc 
l'an  de  noftrc  Seigneur  1289.  iiS^r 

:  Plufieursautresbulles&indulgencesonc  eAé  concédées 
audit  Hofpital  tantpar  les  Papes  que  Arcbeuelques,  Euef- 
ques&Abbez  ,  lefquels  i'obmets  pourcauledc  briefueté, 
me  contentant  de  celles  que  delFus. 

De  U  part  d^  portion  qu'ont  les  Dames  de  fainÛe  Catherine 
AU  Cimetière  des  Sain  cl  s  Innocents, 

POurce  que  outre  les  bulles  mentionnées  cy  defluSji'ay 
eu  communication  deplufieurs  lettres  dudicl  hofpital, 
touchant  le  cimetière  des  /aincls  Innocents ,  auquel  les  da- 
mes defainde  Catherine  ontpart  6c  porrion,i[  m'a  femblé 
bon  d'en  faire  mention  ,  pour  d'autant  plus  conferucr  les 
iuftes  droicls  dudit  Hofpital  &  que  c'eft  chofe  bien  rewar- 
^uable^êcquepeude  gcnscognoilTenc. 

EEEeee  iif' 


çço  VILLE    DE    PARIS, 

Or  efl-i.l  que  de  toute  ancienneté  pluiieursper  Tonnes  ont 
droidauCimetieredesraindsInnocents.C'eltàfc^auoird'y 
faire  taire  lesfoirespour  les  corps  morts  qui  y  Ion:  apportez 
par  tel  que  bon  leur  lem  olc,^  en  prendre  les  profits  i^  émo- 
luments. Premièrement  Meilleurs  de  ia  in  et  Germain  de 
L4uxerroià  ont  ce  droici,  particulièrement  pour  cous  les 
corps  qui  (ont  apportez  audit  lieu  desparroiircs  dciàincl 
Germain  de Lauxçrrois,  faincl  EuibchcÔC  laind  Sauueur. 
Secondemencles  Dames  delaindeCaciierlne  pour  tous  les 
corps  qui  y  font  apportez  de  rHofpital  de  lâindeCatherine, 
de  laind  Jacques  de  la  Boucherie  Ôc  du  Chadelcc  de  Paiis,5^ 
ailleurs.  TiercemenclcsMarguiliiersdei'Eglirc  desfaincls 
Innocents,  pour  tous  les  parroiiliens  dudit  lieu.  QjLiarte- 
mentMeflieursdel'Hoftel  Dieu,pQurtousceuxquilortenc 
derHoIlel-Dieu,  êcdes  parroifles  delàinctChnilophlcôC 
faincle  Marine,  Outre  ce  ,  Meilleurs  de  faincl  Germain 
de  Lauxerrois  &  les  Dames  de  faincle  Catherine  onc 
-vn  droid  commun  par  enfcmble.  C'eft  à  i^auoir  de 
prendre  chacun  moitié  des  profits  ôc  émoluments  de 
tous  les  corps  quifontapportez  audit  Cimetierc,de  quelque 
parc  que  ce  (oit,  de  la  ville  6c  faux  bourgs  de  Paris,  ou  des 
champS;horf  mis  des  EglKes  &  lieux  fus  mentionnez.  En  la- 
quelle poflQiïîon  ils  ont  coufiours  ePié  gardez  ôc  conferucz 
contre  tous  6c  enuers  tous. 

De  fait  s'cftantefmeuproccz  entre  vénérables  pcrfbnnes 
le  Doyen  &  Chapitre  de  iaind  Germain  de  Lauxerrois  à  Pa- 
ris &:  le  Mai  ftre  ou  prouifeur,6clesfieres&iocursdei'Hof- 
pitaldelaindeCathcrineà  Paris  d  vnepart,  6c  le  procureur 
de  Reuerend  père  en  Dieu  Hugues  2,  furnomméde  Bilon- 
€10,83. Euefque de Paris,6cGirard  Ménager  dudicficurEuef 
que^auquel  l'office  gênerai  6c  droict  deiaire  faire  les  folles 
audit  Cimetière  auoiccllc  conféré  par  ledit  Heur  Euefque 
qui  prerendoitla  poirclîionduditlieu,  contre  le  droid  5c 
iouyflance  desparties  iuldites  d'autre  part.  La  cauleayanc 
efté  agitée  6c  debaçue  par  vénérables  perlbnnes  maiHrq  . 
EftiennedeQu^igeri^  Guillaume  de  Callric  Clercs  Com- 
miiïâires  dcputez  en  ccft  affaire  duconfentement  despar^  - 
iies,enlaprefence  du  Curé  des  fainds  Innocents  6c autres 
qui  auroient  eftc  appeliez  par  fencencc  deffinitiue  de  Mon. 


LIVRE    TROISIESME.  5,55» 

fieiirrOfficialdePariSjCommiirâiFc  en  ceftc  partie  ,  auec 
Içan  Marine  Receuet!rcl'.>dit{IciirEuerquej&: par luy  dépu- 
tez fpeciallementpour  ccfte  affaire >  ctt  datte  de  l'an  i},i^.     j,^» 
àpreslafeftedefainâ:  Martin d'hyucr,Futdit  quelesdcman- 
deurs  comme  à  chacun  d*eux  appartenQir,leroienc  mainte-* 
misenleurpofléffion  &  faifine^imporancfilencequant-àla.! 
diteponeflîongretcndueauditfieurEuerque,  &quelacûl- 
Iktionduditofticefaitc  audit  Girard/éroitreuoqueejrcfcr- 
né  toutesfois  audit  rieurlaqnellion  duditofticequandil  la 
▼oudroit  inten t€r,aii  refte  Tans  defpens  de  part  6:  d'autre. 
•  L'an  1348.  enuifonCarefiHeért  vertu  des  lettres  patentes 
duRoy  Philippcfc  Vl.ditde  Valolspourlorsrcgnant,leCi-    '^^  ' 
metiered^slaindisInnocentsfiK  du  tour  clos  Refermé  fans 
qu'on  y  entraftaucunemeDcJespoi les  ôc  entrées  eftans mu- 
reespouri'vtilité  dupeuple,depcur  que  i'airdc paris ,  àrai- 
(bndelamortaiitcouepidimiequijX)ur  lorscouroir  nefuil 
galle  &corrompu,&  que  parie  grand  amas  des  corps  pour 
iorsenterrczaudit  Cimetière,  ôc  q^iii  y  pouuoie!>cencprei 
cflre  apportez,iln'aduintvn  plus  grand  inconuenicnr  ^pé- 
ril.Et  luiuant  la  volonté  du  Roy ,  l'on  benift  vn  autre  Cime- 
tière horslesniursdelaville,pour  enterrer  tous  lescorpsde 
ceux  qui  mourroicnt  durant  la  dite  epidimie;fuiuan  t  laquel- 
Icordonnancepluiie'urscorpsyfurcm  porte2.(rcfl:imeque 
ccfoitceluy  de  la  Trinité  pour  lors  horsde  la  ville,  011  encot- 
res  pour  le  iourd'huy  s'enterrent  tousks corps  morts  de ia 
contagion  quifortentderHoftel-Dieudeparis.Cariln'ya 
pas  apparence  que  ledit  Cimetière  ayant  eftébeniil  air  de- 
puis cfté conuerti en  vfage  prophane).  Ladite epidimie  dura 
cncoresrerpacedetroisans,c'en:àfçauoiriuiqueiàrani35i.    nrr. 
que  ]c  Cimetière  des  fainds  Innocents  fut  ouuert  comme  Notez     îs. 
an  précèdent.  Maisi!  s'excita lorsvnnouueauprocez  parle  P'^f^'^^ 
moyen d'vn  nommé  Robert  Chaumy  ,  prenant  qualité  de 
Sergent  &  garde  dudit  Cimetière  :  lequel  s'oppolapourlcs 
Marguilliersdesl^inclsInnoccntSjàkfignification  quefai- 
fbient  faire  le  Doyen  ôc  Chapitre  de  lainS  Germain  de  Lau- 
xcrrois  conioinAement  auec  le  Maiftre,  frères  &c  fœurs  de 
pHofpitairainc'^eCatherinepour  la  propriété  dudit  Cimc- 
ticre,àcau{edequoy  le  différend  fut  mis  en  la  main  du  Roy 
iû":!  comme fouuerainc.  Finalement  iflteruint  fentence  de  Hu- 


rncn- 
à  Taris. 


9^00  VILLE':DE'îP  A  RI'S.  .: 

g^esAub^•io•tPreLlo{lde.Pa^s^clH:M5r(iy:auancNoeI23jou|: 
fjyr.       <^^  mois  de  Décembre  l'an  i57i.quicfl;àlafiaduprocczv€r-^ 
bal  fait  furccfujecentellçmaiiicrc. 

Vcu  ie  procez  fait  en  la  Cour  du  Chaflelet  de  Paris ,  entre, 
IcsDoyen&:  Chapitre  de  fa^ipid  Germain  dcLajuxerrrois,  Se 
lesMaiftre,Frcres&:Tceur.sdel'H;oil:el-Dieurainâ:e;Cathcri- 
iiéfondcz  à  Paris  eniagrftd.ruc.Caipd  Denis^ppruiritant  com- 
me à  chacun  touche; oîu peut  tduchcr,  ou  l'iqur  procureui^ 
pour  eux  deinaiideursdVneparc  :  ÔclesMarguilhers  del'Er, 
ghledes  laincls  Innoce.nts.à  Passes  noms  qu'ils  prpçeden| 
en  celle  caure,ou  leur  prpcureur.pp>ur  eux  d^ff^^ndcurs  d'au* 
'        treparcen  casdefaifuie^dc  Jipuqelletë  ?  pourraifpn  de 
certaine chofedonfC-mei^tiotiii fera  faite  cy  après, &dontde- 
claration  çil:  faite  plus  à  pjain  audit  procez.  Vcucslesdepo- 
iuioAis  des  te(moings  produits  ôv. examinez  d'vnc  parc  ôc 
d'fàutr'e.^  les  ades  ^t^icmpriaux  mis  &  baillez  en  fomme  dq 
prewiuc;,  le  mémorial  p.ris  ^ac-ccptë dernier  entre  Pierreà 
i'fîipee.procurcur  defâ^t^s  P.oycfi  &;  Chapitre ,  &i  Girard  dé 
la  Haye  procureur  defdits  MdiftrejfrcrÇs  &  fœurs  d'vne  part, 
.    &  .Guillaume  Lommoy procureur,  Roger  de  SortembaCj 
^■,^         Thibaut dcIa,Naire,^Guillaunie Ronce,  Marguilliers de 
)3     iâditcEglife  des  fainds  Innocents  d'autre part.aouirdroK^ 
,5     çndeffinitiue  fur  ledit  pjrocez.  Et.toutYevi,6c  confiderëce 
qu'il  faifoit  â  voir  ôc  cohflderer ,  eu  fur  tout  confeil  Se  delir 
berationàplufieursfages.   Nous  di(ons  que  lefdits  Doyen 
&  Chapitre  de  faind  Germain  de  Lauxerrois  feront  tenus 
garder  ôc  defedus  de  par  le  Royrnoftre  Sire,  en  faifine  ôc  poi- 
ieilîon  demettrejinftituer&eftaiblirjofteriôc  deUituerleuls 
ôcpour  le  tout,  ou  Cimetière , qui  ed;  affis  ioignan,t  ladicle 
EglifedcsSainds Innocents,  pcrfonnes  ^  folFoicurs  pour 
faire  les  foifes  &c  enterrer  les  corps  audit  Cinictiere  qui  y  fe-  : 
ron  t'apportez  des  parroiiî'esde.'fùnd  Gennaijn  de  Lauxer- 
rois,Jdefaind:;EuAachei^,dciainçtS:auueur.•&deprend^e, 
au.o]r&:r:çccuQirler.proufits&C'mphimentspar leurs  Clercs 
&Eo{royi(ruiCi;id<sfoiroyagcs&'eilterrages  de  tous  les  corps  i 
qiuiïeronccnterrez^audit  Cimeùeredes  parroifîès  flifdides^i 
Etlefditsmaillre/reres&fœursde  THoilel  Eîieu  defainde 
Catherine, fcrontienus.^  gardc;z;en  poileiTion  ïeuIs^2cpGt|£ 
letouc,demettix%iniKtuc.r^eilabli'r,o.(ler6cde(litueraudit;^^ 

Cimetière; 

i' 


LIVRE    TROISIESME.  961 

Cimetière,  perfonnes  &  foiFoyeiirs  pour  faire  les  foires,  oc 
enterrer  les  corps  qui  audit  Cuiieriere  feront  enterrez  de 
toute  la  parroilîè  famt  lacques  de  la  Bouchei ic, &  des  corps 
qui  duditHollel. Dieu  lamte  Catherine  feront  portez  pour 
eltre enterrez  audit  Cimetière:  foit  qu'iceux  corps  ioicnc 
apportez  du  Chaftelet  de  Paris  ou  dudicl  Hoftel  Dieu,  ou 
autrement:  ôcdeprendre&auoirlesproufits&remolumcts 
par  leurs  Clers  Ôctoiroyeurs  des  foiFoyages  de  tous  les  corps 
qui  y  feront  apportez  &  enterrez  dcladicleparroifledeS. 
lacques  de  la  Boucherie,  ôcdudithoftel  Dieu  fainte  Cathe- 
rine. EtlefditsMarsiuillers  feront  tenus  &(rardez  en  faifinc 
Se  pofTeiîlon  feulsSc  pour  le  tout,de  mettre,  inllitucr  bi  efta- 
blir,  ofter&deftituerperfonnes  &  foiloycurs  audit  Cime- 
tière pour  les  folles ,  éc  enterrer  les  corps  des  perfonn  es  qui 
audit  Cimetière  ferôt  enterrez  de  ladite  paroiile  des  Samcls 
lnnoccnts,&:deprendreôcauoirpareux  &:  leurs  folToyeurs 
lesproulics  6c  émoluments  des  folTes  &  fodoyages  de  tous 
les  corps  d'icelle  parroide.  Et  quant  à  tous  les  corps  des  per- 
fonnes  de  toutes  les  autres  parroilFes  de  Paris  ou  d'ailleurs 
qui  audit  Cimetière  feront  apportez  pour  eftre  en terreZjCX- 
ceptëlescorpsquiy  ferontapportezdel'hofbel  Dieu, &  des 
parroilTesde  iainâ:  Chriftophle  6c  faincle  Marine  de  Paris, 
aont  les  fo{royages&  proufits  appartiennent  a  ceux  de  rho- 
ftel-Dicude  Pans,  fi  comme  leidites  parties  le  confeflent 
ou  au  moins  n'en  font  aucune  queftion.-nous  difons  que  \c(~ 
ditsDoyen  ôc  Chapitre ,  6c  1  efdits  maiflre frères ôc  fœurs  de 
THoflcl-Dieu  fainâ:eCatherine,pourtant  comme  à  chacun 
touche,  fercnttenus  &  gardez  en  faifine  6c  poiTelIion  de 
meitre,inftitucr&e{l:ablir,ofter6<:de("lituerpericnnes6cfoi- 
ibyeurs audit Cimetiere,&:  d'auoirôc  perceuoir  Icsproufîts 
&  émoluments  desfoiïes  des  corps  qui  des  autres  parroilTcs 
&:EgiifesdeParisoud'ailleurs(forsdesparrci(res  6c  Eglifes 
cydeflus  récitées)  y  feront  enterrez  6c  apportez.  Et  ainlî 
iouyront  leidites  parties  chacune  pour  tant  comme  a  luy 
touche  des  polTcflions  6c  faifine  cy  dedus  cfclairees.  Et  \ts 
trou  blés,  nouuellctês  6c  emp^fchemens,  qui  ont  eftë  faits  &: 
^  mis  es polFelTions  6c  faifines  dellus  cfclaireesferont  Icuees  ^ 
i  oftees,  6c  les  leuonsôc  oftonsauprowlit  de  chacune  partie 
'    en  tantôcpour  tantqueicspoireflions6cfailines  à  elles  ad*. 

FFFfff 


^6l  ville  de  par.  j  s, 

iugces  montent  ôc  peuucnc  monter, ëc  leuons  la  main  Ju 
Roy  noilre  Sire,  qui  pour  les  débats  des  parties  eftoit  mife 
en  la  choie  contentLeufe  au  proutit  d'iccUes  parties, félon 
les  modifications  cy  délias  elclairees.  Et  quant  aux  deniers 
quipendantce  procez  ont  eflé  leuez&receusdesfollbya- 
ges  des  corpsqui  audit  Cimetière  outefté  enterrez  durant 
ce  plaid,  Nous  difonsôc  ordonnons  que  lefdits  deniers  fe-. 
ront  baillez ôcdidribuezaurdicles  parties:  c'eft  à  fçauoirà 
chacuned'icelles  tellepartie  ôiportion  commeà  ellepoar- 
ra appartenir, eu  efgard  à  lapoflèffion  ficfaifirnedcschores 
conteiKieu(es  par  nous  adiugees  aufdides  parties  comme 
deiruse{ldir,parla  meilleure  manière  que  faire  fe  pourra^ 
parfordonnancedelaCour  ou  de  gens  à  cecognoiiTants. 
Et  condamnons  lefdides  parties  cbacun  pourautant,com- 
meàluy  touche,  à  tenir  &:accompIirlesciiofesfu{dicl;es,  en 
Gompenfantlei  defpens  faits  en  ceffce  pourfuitedVne  partie 
6c  d'autre  &  pour  caufc.  Sauf  ÔC  reierué  aufîites  parties  ôc 
àchacuned'icellcslaqucftiondelaproprieccdetoutcedot 
la  poiîeirion  Scfaifine  eft  adiugeeàla  partie  aduerfe  parno- 
ilrefentence&pardroid.  En  telmoing  de  ce,nousauons 
fait  mettre  à  ces  lettres  le  feel  delà  Preuollc  de  Paris.  Ce  fuc 
fait  ôc  p^rononcé  en  iugement  l'an  6c  le  Mardy  delTuldic. 
Ainfl  fiené  P.  le  Règne, ôc  feellé  en  placart  de  cire  vcrde, 
tant  en  lacsderubendefiiverd,  qu'en  double  queue  depar- 
chemm. 

Nonobftant  cefte  fentence,  Bertrand  de  Rouen, lehan 
Magny  deBafimonr,&:  lehan  Ailletti  de  Moderne, Mar- 
guiilcrs  de  l'Egliie  parrochialedes  iainâs  Innocents  ne  fe 
contentant  pas  de  la  part  &  portion  q.ui  leur  auoiteftëattrù 
buée  audid  Cimetière  par  ladicle  fentence,  fuiuanslesan- 
ciensreglementsimaispretendans  auoir  la  totalité, en  ap- 
pellerentàlaCour  de  Parlement.  Laquelle  par  fon  Arreil 
ï,372.  du  29.  lanuicr  l'an  1372.  confirma  ladicle  lèntence,&les^ 
condamnaauxdcfpens.  Depuis  lesfufdits  Doyen  &L  Cha^ 
pitre  de  faind  Germain  de  Lauxerrois  6c  les  Religieufesde- 
i'Holpitalde  fainclie  Catherine  ont  iouy  paifiblementiuf- 
qucs  à  prefent  defditsdroits,  faifiae  6c  propriété. 

Quant  à  la  Chapelle  dudit  Hofpital  dontil  prent  fon  nom 
il  n'en  eft  point  fait  mention  auparauant  le  temps  du  Pape 


LIVRE     TROISIESME.  9^3 

Honoré  3.  parcanteft;àprcrupporer(commei'ay  dit; qu'elle 
n'efloic  ballie  auprccedent.  Icelle  toutefois  n'a  duré  iuf- 
quesâprelcnrjmaisaeflérebafticou  réparée  en  l'an  i  479.  1470, 
en  l'honneur  de  famdc  Catherine  6c  iaindc  Marguerite: 
comme  appert  par  les  lettres  de  leanRoulinCardinalJequel 
en ladicleanneedonnecentiours  de  pardon  à  perpétuité  à 
tous ceuxquivifiteront ledit Hofpital (Se  y  feront  quelques 
biens  &:  aumofhes,  toutefois  &:  quantcs  que  ce  fera. 

Eftà  noter  que  desl'an  1328.  il  y  auoitdesReligieufes  au- 
dit Hofpital,  comme  il  appertparleslettresde  i'Official  de 
PariscydefTus  mentionnées,  comme  auiîi  parla  fentcnce  du 
Preuoft  de  Pans  (  ou  félon  le  terme  gênerai  il  eft  appelle 
hoftcl  Dieu  de  fainde  Catherine  pour  l'Holpital  de  iainclc 
Cathcrine,(uiuantla  refcmblance  des  mots  Latins  Hofpitale 
é"  Hoffitium,  ou  dcmus ^  lefquels  ne  différent  beaucoup  en 
fîgnifîcation,bien  qu'ils  fe  prennent  ordinairement  pour 
diuerfcschofes)  lefquelles  ii  comportèrent  fi  bien  en  leur 
charge,  qu'à  la  fin  il  n'y  eut  plus  ny  maiftre  ny  frères ,  com- 
me il  appertpar  les  lettres  fuîdidcs  de  Jean  Roulin  Cardinal 
mais  feulement  des  filles,  comme  encores  dcprefentj^à  la 
vérité  plus  propres  pour  exercer  l'holpitalité,  que  non  pas 
des  hommes. 

L'an  iyi(3.  Monfieur  Maiflre  LouysSeguicr  Confeiller 
au  Parlement ,  donna  à  i'Hofpital  de  faincbe  Catherine  la 
femme  de  cinq  cens  liurcs  pourayderà  la  maçonnerie  en- 
commenceeà faire  en  la  Chapelle  dudit  Hofpital^Scpour 
employer  en  rente  afin  que  lesObitspar  luy  ordonnes  en 
ladite  chapelle,fu{Ient  célébrez  2v  dits  à  perpétuité. 

Aux  comptesdudithofpital  de  ladite  anneecnladefpen- 
ce,  chapitre  de  Maçonnerie  &  réparations,  efi:  employé  le 
balHment  de  ladide  Chapelle,  &  monte  ledit  chapitre  la 
fomme  de  neuf  cens  cinquante  êcvne  hure  quatre  fois  fix 
deniers  parifis. 

En  l'an  1519.  ily  auoitvne  grande  &  célèbre  Confrairie 
faind  Nicolas  audit  hofpitaljComme  il  apparoift  par  les  bul- 
les du  Pape  Clément  7.  données  en  Auignon  aux  Nones 
d'Auril  le  <S.  de fon  pontificat, feellees en  plomb  fur  lacs  de 
foye  rouge  ôciaune. 

F  F  Ff  ff  ij 


^64  VILLE    DE    PARIS, 

Le  Dimanche  d'après  l'Afcention  lefdides  Religicufes 
folemnilencl'inuention  de  iàinde  Carherine,  ainfi  que  le 
iour  mefaiedeladiceiaincle.  Mais  de  dédicace  ils  n'en  ont 
point, pource  que  leur  féconde  Cliap elle  n'a  eftë  dcdiee 
comme  la  première. 

Bre^ion  &  fondation  de  l'Hofpital  de  Ufainote  Trinité 
en  la  me  fat  nef  Denys, 

T    E  fonds  déterre  derHofpital  delà  Trinité  à  Paris  rue  S. 
V,      -'-^Dcny  s  eftoitanciennement  de  deux  arpens  en  vnc  pièce» 
,3      tenant  à  la  fontaine  la  Royne,  hors  Paris, pour  eftrc  lors  la 
M      porte  d'icelle  ville  au  lieu  que  nous  appelions  main  tenant  la 
porte  aux  paintres.  Et  eftoient  lefdids  deux  arpens  mou- 
uans&:  tenus  à  cens  du  Prieuré  Conuent  de  faind  Lazare 
lez  Paris. 
Ï102.        ^^  ^'^^  1101.  il  y  eutdeuxnobles  hommes  ,rvn  nomme 
VvelIemEfcuacol,quieftvnnomd'Allemand,&:  vaut  au- 
tant Vvellem  que  Guillaume,  en  noftre langue  Fran^oife.Ec 
leap  delà  Paflee,  frères  charnels  de  mère  lèulement.  Les- 
quels voyans  queplufieurspauurespellerin!?  ,pûur  eftrear- 
riueztard,  ncpouuoiententreren  la  ville,  &:  eftoient  con- 
traints coucher  fur  la  terre, achetèrent  lefJits  deux  arpens 
déterre.  Et  pourles  tenir  en  franc  alleu,  payèrent  aufdids 
Prieur  &  Conuent  de  iainct  Lazare,  la  fomme  de  quarante 
liures  parifîs.  Cela  acquitté  ils  commencerentày  baftir  vn 
Hofpital,&encreautreschoresvne  fort  belle  grande  falle, 
haute  du  rez  de  la  chauiîee  de  trois  ou  quatre  toifes ,  afin  de 
la  rendre  moins  humide,pourcoucherlerdirs  panures. 
uio.       Et  en  Tan  iiio.  lefdits  Efcuacol&de  la  Pa(lee,cognoif- 
fant  que  ladite hofpitalirë  ne  pouuoitfubfifter  fans  quelque 
Chapelle, pouryeilreadminiftré  le  feruice  diuinpour  lef- 
dits  pellerins,auroicnt  obtenu  de  l'Euefque  de  Pans  lettres^ 
afin  défaire  conRruirevne  Chapelle  furladitepiece  de  ter- 
re, Scicelle  baftie,ils firent  venir  trois  Religieux  deTAbbaye. 
d'Hermieres  de  l'ordre  de  Premonll:rë,atiife  en  Brie.  Ala 
charge  qu'ils  y  celebreroicntpar  chacun  iour  la  MefIë,Ma- 
tinesàtrois leçons,  Vefpres  &:  Compile.  Ce  qui  feft  touf- 
iours  continué.  Et  pour  loger  lefdids  Religieux  ils  firenc 


LIVRE    TROISIESME.  ^6^ 

conftruirevne  maifon  manable.  Lerefte  des  deux  arpens 
futbaillcàbaftirfLir  lesruesdeS.  Denys  &c  deDarnetal^re- 
feruans cens  &:  rentes  fur  les  parciculiers  au  proutit  dudicl: 
Hofpiral. 

Cet  ordre  fut  continue  charicablemenc  vnc  bonne  efpacc 
de  temps,iu(quesàce  que  l'Abbé  dudit  Hermicres  v  mit 
d'autres  Religieux,  plus  enclins  à  leur  proufic  particulier, 
qu'à  la  charité,  tant  (piricuelic  que  corporelle  :  Lefqucls 
voyants  que  lesfondateurs  duditHofpital  ,enrcmbie  tous 
leurs  parents  eftoienr  décédez /lis  auroient peu àpeu  delaif- 
icleminiftere  de  ladite  iiolpitalité.  Et  pour  l'occupation 
delabelle  grandefalle,  qui  eivde  ii.  toiic  ôc  dcmy  de  long, 
^fixcoifes  de  large,  fondée  fur  grandes  arcades  fermées  à 
croixdoiîîeres, le toutdepierrede taille:  Ils  auroient  icelle 
baillée  à  louage  à  genslaiz,  qui  fe  difoienc  Maiftres  de  U 
Confrairte  de  la  Pnfion  de  riofire  Seigneur  lefm  chnjl ,  pour  y 
faire  ioucrparperfonnagesaux  iours  defefles  quelques  hi- 
iloireSjtatdc  ladite paiîionqu'autresconcernâs  le  Chriftia- 
nifnie.  Ce  qui  auroic  continué  quelque  temps  :  Mais  après 
ccschofes de fain(51;eré,leidits maiftres  de  ladite  confrairic 
y  auroient  fait  iouer  autres  hiftoires  profanes,qui  depuis  fu- 
rent nommez  Les  leux  des  poix  pillez.  Aufquelsieux  alliltoicc  ,, 
perfonnes  de diucrfe  qualité  :ôc  la  plulparc  gensmecbani-  ,, 
ques,  quifouuentdelaiiToient  le  diuin  feruice,pour  venir 
Reprendre  leur  récréation  audit  myilere. 

En  l'an  1544.  lesPreuoft  des  Marchans  &  Efcheuins  de    1544, 
la  ville,  par  l'aduis  de  la  Cour  de  Parlcmen  t,  ôc  fuiuant  la  vo^ 

lontéduRoyFrançoisprcmier,poureuiterrinconuenienc 
des  maladies  concagieufcs,infticuerent  la  police  générale  }■> 
des  pauures  de  la  ville  &  fatxbourgs.  Entre  lefquels  il  fe  jj 
trouuavne  grande  multitude  d'enfans  de  bas  âge,  lefquels 
pour  rimpuiffancedeleuripere&mercn'eftoient  inftruits 
en  la  Religion  Catholique,  ny  mis  en  meftier.  De  façon 
qu'eftans  paruenus  a  l'aagCjils  deuenoient  cagnardiers^ 
coupeurs  de  bourfes. 

Pouràquoyobuier^en  l'an  154^.  aumoisdelanuier,  fut     ^54^ 
ordonné  par  la  Cour  de  parlement,  que  les  enfans  malles 
dcfdits  pauures,  eftans  au  deilus  de  l'aagc  de  fcpt  ans/eroicc 
fegregez  d'auec  leurfdics  pères  6c  mercs  ,&  mis  a  vn  lieu  à 

FFFfff  iij 


^C6  VILLE   DE    PARIS, 

part,  pour  y  eflre  nourris, logez  ôcenfeignez  en  ladide  reli- 
gion Chrellienne.  Ec  quancauxaucres  cnfans  au  dellbubs 
delcptans,  6c  les  filles  pareillement,  ils  demeureroicnt  en» 
coresloubs  la  charge  de  leurfdits  pères  2c  mercs,  iufqucsa 
cecjueautrcmency  euceftepourueu.  Ec  quant  à  ceux  qui 
ont  perdu  père  &  merc,  ils  (croient  misa  rHofpitalduS. 
Elpric^adis  en  la  place  de  Greue,en  Li  manière  accoutumée. 
PourlaquellechoièefFeâueron  dreira  certainsarticlesjqui 
furenthomoIoguezparladiceCour,  lepenukiefmc  luillec 
1547.  Ecfucaduifé,  qu'encoure  laditeviUeiIn'yauoic  lieu 
■^^^'  plus  commode  pourloger  les  enfans,  qui  auoient  père  5c 
merc,quci'HofpitaldelaTrinicc. 

Le 6.  iourd'Aouftenfuiuant  furent  déléguez  cinq  bons 
Bourgeoisdeladicevillepourregir  ledicHoipital ,  au  lieu 
des  crois  Religieux  qui  y  eRoient  ;  parce  qu'ils  ne  fe  vou- 
ioicntempercherà  la  conduite defdics  panures  enfans.  Et 
furent  nommez ,  Maiftre  lean  le  Coc ,  Cure  de  S.  Euftache, 
M.  Guillaumcde l'Arche,  Greffier  du  Baillage  deMeaux, 
loachin  Rolland,NicolasMaheu,&:  leanlc  VaiTeur,  mar- 
chand de  ladite  ville. 

Et  le  20.  iour  de  Décembre  audit  an  lefdits  déléguez 
commencerentà  faire  coucher  Icfdits  enfans  mafles  dedans 
iadite grande falle.  Etfutpareuxpourueude  feruiteursôc 
feruances.  Pourleregardduferuicediuin&inftrudiondes 
àcs  cnfans,fut  enioinâis  auidits  Religieux  d'y  vaquer. 

Furencauffi  ordonnez  viures  aux  enfans  pour  ledifnerôC 
fouper  feulement  :  parce  qu'il  n'y  au  oit  moyen  de  leur  faire 
faireplusdedeux  repasieiour.-iulques  àceque  honorable 
femme  Guillcmectc  de  l'Arche,  veufue  de  feu  lean  Brice,en 
fonviuant  marchanda  Bourgeois  de  paris,  &;  fœur  dudit 
M.GuillaumederArchecy  deirusmentionné,parfon  tefta- 
mencpalTddeuant  le  ClerôcHinl'clin Notaires  le  6.  Feurier 
X546.a  donné  deux  muids  de  bled  de rcnte,prins  par  chacun 
an  furvnefiennefermeafîîfc  au  village  de  S.  Sapplez(quieft 
faind Supplice) prcsMcaux  ,  pourlededeuner  defdits en- 
fans. 

Et  fon  frère  Guillaume  de  l'ArcIve  par  fon  teftamcntSc 
Codicilcdujo.  iour  de  Mars  r^Si.  a  fon  dé  deux  MelTes  baf- 
fes ,quifedoiucnc  dire  en  l'Hofpital  de  la  Trinité  par  cha- 


LIVRE    TROISIESME.  967 

cunan.  L'vne  le  30.  iour  de  Nouembre  pour  /à  première 
fl  femme  leanncBouîlard, qui  decedaàmeimeiour.Ecrautre 
'  leiS.d'AuriljpourfafecôdefcmmeBarbc  dcNogcnteJ,qui 
trefoairaaudiciour.Et  touslesenfansfilst^-fîllesdciaTnnité 
qui  yalTifteront  doiuenc  auoir  chacun  vn  paflé  de  cinq  de- 
niers tour.  LeM.  vnpafté  de  trois  ibis  ôc  vne  quarte  de  bon 
vin.  Et  la  Maiilreirevn  paftédei.  fois^  vne  quarte  devin. 
f,i  Cequiiepratiqueiufquesàhuy  parlesparens  duditdel'Ar- 
che,en  attendant  qu'il  y  ait  rente  conftituee  de  l'argent  laif- 
fépourccftefFecl:. 

Ces  cnfansfontveftus  de  robes  bleues  &  coifFczdc  petits 
bonnets  de  la  meime  couleur,  6c  font  nourris  &:  enleignez 
en  ceftHûlpical,  iufquesàce  qu'ils  ayent  attaintl'aage  de 
difcretion.Et  lors  on  les  oblige  pour  apprentifs  à  des  pan- 
ures compagnons  dediuersmelliers  (  car  il  n'y  en  a  quVn 
dechacunj  quiviennent  gagnerleur  franchifeà  demeurer 
quelques  années  en  de  petites  maifons  balHestout  à  l'en- 
tourd'vnc  grande  Cour  pour  ce  (ujecl  eni'enclosdu  mefme 
Hofpital  :  lequel  fut  eflargi  par  le  Roy  Henry  iecond  d'vn 
(Corps  d'Hodel  où  les  confrères  de  la  paifionanoientcou- 
ilumcdeiouerleurs  moralitezôc  farces. 

La  Chapelle  de  ceft  Hofpital  fut  encore  rebaftie  en  l'an 
i598.&r acouftéplusde  douze  censefcus^:  non  compris  le 
lambrisquireuientà  cinq  ccnsefcuSjfoUtiAis  par  Monfieur 
kprefidentlHuyllier  ,  &:M.  Claude  de  Soûles  gouuerneur 
desenfansduditHofpital.  Maisquantaudicbaftiment,  il  a 
cfté  faitdes  deniers  delà  maifon  bc  des  bienfacteurs ,  èi  fpe- 
cialement  de  Monficur  Nicolas  Secrétaire  du  Roy.  Les 
MaiftresTailleursd'habitsontdonnécentefcusràlacharge 
de  leur  odroycrlc  maiftre  Autel  pour  faire  dire  les  Meiîès 
&lediuinferuicedeleur  confrairie. 

Au  derrière  d'icelle  Chapelle,  il  yavn  grand  Cimetière,, 
oùeft  vne  grande  folTeen  forme  de  carrière  defcouuerte: 
dedans  laquelle  toutes  les  nuicbs  on  enterre  les  malades  de 
lacontagion  décédez  en  l'Hoftcl-Dieu  de  nofbrc  ville ,  que 
Tony  traii^e  dans  vn  charriot  couuert  d'vn  voile  noir  :  le- 
quel vn  pteftre  fuit  reueftu  d'vn  furplis  £c  d'vne  eftoie^ 
Voyez  ce  que  i'en  aydkcydeuanu 


9^8  VILLE    DE    PARIS, 

De  l'Hofpitaldes  quinz^e- vingts  aueuglcs  de  Paris, 

LE  Seigneur  lean  de  lonuille  au  chapitre  8j.  de  la  Chro- 
nicque  du  Roy  S .  Loys  (  lequel  il  a  toufiours  luiuy  en  fcs 
guerres  de  la  terre  (àincle  ,ôc ailleurs , par  l'efpace  de  22.  ans, 
comme  efcric  Aubert  de  Mire  )  rapportant  pluiieurs  defes 
fondations, dit,  qu'ilafondé  àPansla  maiion des  quinze 
vingts  aueugles.  Frère  GuillaumedeNangis,  Religieux  de 
•  iaindDenys  en  France/on  contemporain,  en  la  vie  dudic 
glorieux  Roy,chapitre  49. n'en  dit  pas  dauantage.  Robert 
Gaguin,ôcPaul^mile,lesiuiuent  en  cefteopinion/ans  fai- 
re mention  des  trois  cents,oùquinze-vingts  Cheualiers  pcr? 
fîdementaueuglezparlesSarrazins  ,  ^  les  premiers  intro^ 
duicls  en  la  fufdite  mai  Ton .  A  quoy  refpond  François  Bclle- 
foreftjtome  premier  de  Tes  grandesAnnales,  liure4.  chap. 
I  j . en  ces  termes.  J^anta  l'HtJloire  des  trois  cents  Gentils-hom- 
mes laijjez^pûurhofiageyqiion  dit  que  les&gyptiensfrent  aueugles^ 
dr  quen  telequifageles  renuoyerent  au  Roy,  ayat  touché  les  deniers, 
bien  que  nos  Htjloriens  nen  aient  rien  :  fiefl-ce  quilUfaut  tenir 
p  onr  véritable  ^eu  efgnrdà,  la  fondation  de  l'Hofpttaldefdits  quinZjC 
vingts  yque pour  eux  le  Roy  fit  baflir  depuis  a  Paris. 

Etiele  croy  ajnfî,  encoresqueien'aye  veu  les  premières 
lettres  de  fondatipn.  Car  les  fécondes  queierapporteraycy 
après, dattees  dei'anii^c).  (quin'eflquVnan  deuantlede- 
cezde  ce  bon  Roy  )font  mention  de  trois  cens  aueugles,  le- 
quel nombre  il  neveutiamais  eftre  diminué  ,  ficut(inquit) 
ali^ ordinauimus ,  comme ^AY  cy  cieuantnousauons ordon- 
né :  nous  renuoyans  par  ces  motsà  la  teneur  des  premières 
lettres  de  ladite  fondation. 

Sainâ:  Loys  a  choyfî  &  efleu  pour  patron  de  fonEglife  des 
quinze-vingts,  faind  Remy, pour  deux  raifons.  Première- 
ment pour  ce  que  Tes  père  6c  mere^milius  èc  Cilinia,eftans 
vieilséci]:enles,Montanusmoinereclus&:aueugle,afl]duen 
prières, ieufnes  éveilles,  leurpredit qu'ils  auroientvn  en-j 
£ant,qui  (croie  appelle  Remy,pre(àge  de  là  future  charge  enj 
VEgliieivfJicut remo dHCiturni:ni5 adportum quietis (^Jecuritatis:]  \ 
Ita  Ecclefiamfibi  crcdendam^^interflucHuagos  mundi  re^urm  ejfet] 
anfra^w,  Affin  que  comme  le  battelier  coiiduic'l  fon  bat-f  1 

teau:  j 


LIVRE    TROISIESME.  9^^ 

«au  au  port  de  repos  &:d'afreurance  par  rauiron,  dit  en  La- 
tin i^t^^^rauHi  S.Rcmyconduiroitl'Eglireauporcde  lalut, 
encre  tant  de  flots  &  cempeftes  de  ce  monde,  par  fa  doâ;rme 
&  fainde  vie.Ec  Montanus  parlantà  ladite  Qinia ,  adioufta. 
Pour  preuuc  de  ce  que  ie  vous  prédits,  quand  vousaurez  re- 
lire voftreenfant,lauezmoy  les  y  eux  du  laid  de  voftremaru^ 
melle,  &:iereceuray  laveuëjCommeiladuinc. 

SecondementS.  Loysauoitgrandedeuotion  àS.  Remy, 
remémorant  qu'il  auoitinliruid  à  la  foy  êcbaptiié  cegrand  ^ 

Roy  Clouis,&  à  fon  exemple  vne  infinité  de  ^cuipls ,  procftl 
aha^fopagantfmo . 

l'adioufteray  que(comme  efcritSurius  en  la  vie  du  Roy  S. 
"Lo^s^to .1  Je/àrMis^die is . I anua. )  il  illumina  vn  aucuglepof- 
déduDiable,quiluy  demandoitraumofnc  :  Btqtit  triplex 
prjifiititr€-,ncdturn^nampâuit egenum  j  muncrautt  vifu  ucatum^ 
Cr  reddidït  libertdtt  captiuiim. 

Voylacommentcebon  Roy  atoufiours  eflëpropicc  aux 
aueugles.SonHofpital  de  Paris  fuccommcnce  en  l'an  I2î'4.     '^J4' 
dans  vn  grand  bois,prochc  de  paris. 

Ledit  Roy  n'auoit  encoreacheué  de  baflirledit  Hofpital 
des  quinze- vingts  aueugles,  quand  il  enuoya  à  Rome,  pour 
obtenirdespardons  du  Pape  Alexandre  quatriefme,  pour 
tousccuxlefqueispenitens  6cconfezvirirerontccfleEglirc 
leiourdcla  tranflationS.Hemy ,  ArchcuefquedeRheims, 
qui  eft  le  premier  Odobre.  Laquelle  chofeluy  fut  accordée, 
non  feulem.ent  pour  ledit  iour,  mais  aufli  pour  trois  mois 
immédiatement  fuiuans.  Comme  appertpar  la  teneur  de  la 
Bulle  qui  s'enfuit. 

Alexander  Epifcopusferuus  fèruorum  Bei  Charifimo  in  Chrifio 
flio Lîidouico Régi  Francix  llluftri  Salute?72 &  Apofiolicam  hene- 
diciioneni.  Licet  Isde  cuius  munerenjenitj  'vtfibi  àfdclihtés  fuis 
digne  ac  Lia-dahiliter  feruiatur  ^  de  ahundantia pietatis /it.î  y  qu£ 
weritafupplicum  excedit(jr  vota  y  henefcruientibus  multo  maio- 
YaretYtbuatqudfn  valeant promereri  :Nthilominus  tamen  dejide- 
rantcs  reddere  Domino  popufum  Acceptdbilem ,  fidèles  ci  us  ndcom- 
pUcendum  ciy  cjunjîquihufdam  ille5Huis  nMineribus ,  indulgentes 
fcilicct  (^  remifionibus  ïnuitamus  :  'vt  exin-de  rcddantur  dimnjt 
gratis aptiores.  Cum  igitur  (ficutex  parte  tua  fuit propofitum  co- 
r^vn  nobts  )  tu  quandam  domum  adepus  c.uorum  Parijienjium ,  & 

GGGggg 


970     ^      VILLE    DE    PARIS, 

tn  ea  Ecc/ejîam  in  honore  fancH  Remtgtj de  nom  di^xerù  conjfmefu 
dits  :  Nos  cufientcs  vt  Ecclefta  ip/a  congruis  hononbus  jreqHetetury 
omnibus njer} pœnitentihiis d" confejsis,  qi*i  die  tran/Iationù  dici't 
fdnBi,  &pertres  wenfes  immédiate fccjuetes  adEcdefiam  vc/lram 
acccjfcrint  annuatim ,  vntim  annum  de  omnipotente  Dei  miferi- 
cordta ,  ç^  beatorum  Fetri  &  Pault  Apoflolorum  eius  auçfontatc 

1260      <^onfJi^  de  iniunctajibi  pœnttentia  mifericordtterreUxamus. 

Vatum  AnagniA,  10.  Cal.  Augufii  ^  pontificat ii^  noftri  annofexto. 

\t6i.  Le  pape  vrbain  4.  l'an  enfuiuanta  confirmé  la  rufdite  bul- 

le :Adioufl:ant  reulement  quarante  iours  à  ceux  qui  iront 
faire  prières  Icdiciour  de  la  Tranfl.ation,&  autant  à  ceux  qui 
y  doncnt  de  leurs  biens.  Datum  Viterbtj  11 .  Cal.  Becemb.pon- 
,  â  r^/V^f/^/  eius  annc  primo . 
^'  Le  Pape  Clément  4.  a  confirmé  lefdiftcs  Indulgences^ 
Periijit  9.  Cal.  Ociob.  Pontificatus  fui  anno  primo,  id  eft  Cbrifti 
1265. 

Les  bulles cydefifus  mentionnées  Vautres  remblables,deC 
quelles  Icplomb  pend  en  lacs  ou  cordons  deioye,l'appcllec 
BulUgratiofx,  &C  celles  qui  font  cum  chordulis  canaheis ,  BiilU 
fulmtnofi  feu  fulmtnandx,  pour  eftre  notifiée  à  tous  ceux  qui 
y  pourroiencpretendre  interefl:.  comme  ia  rubfequence  du 
mclmePape  Clément  4.  cftauec  cordonsdechanure:  d'au- 
tant qs'ii  veucque  les  députez  dequinze  vingts  aucugles  de 
Pans  puiiFencaller  par  toutcla  France,  pour  recueillir  ôcre- 
ceuoir  lesaumolhes  des  gens  de  bien  6wfide!es  Catholiques^ 
mandant  à  tous  les  Prélats  &  perfonnes  conftituees  en  di- 
gnité Ecciefiaftiquc^de  leur  aider  Redonner  main  forte  con- 
tre ceux  qui  malicieufemcnt  ou  par  enuie  dubiend'autruy, 
voudroientempefcherlerdidescharitez  &  aumofnes.  En- 
fuit la  teneur  delà  Bulle. 

Cltmens  Epifcoptii  ferutaferuorum  Dei^Venerabilibusfratribus^ 
Archiepifiopis  &  Epifcopls ,  &  dîU6lis  filtis  Abbatibus ,  Trioribtt^^ 
Decanis  y  Archidiacôfiis  &  attis  Ecclefmjîicis  Prxlatis per  regnum 
Francixconjlitutisy  adqaos  litent  ifijipcruenerint  falittem  cr  Apo- 
■  Jîoltcam  benediclionem.  Cire  a  opéra  pietatis  njos  non  credimm  mue-' 
nire  difficile  s  y  ad  qnx  îcnemns  ^er  nos  ipfos  vtrosfubditos  inuitarc^ 
Lie  et  iUitfdebeatis  omnibni  bcnignitatis  nojlrx  gratia  exhibere^O* 
in pio  eoru-m propojjto  adiuuareiChrijrianijî .  tamen  in  chrifto  filio- 
nofiro  LudQiiiC9ill!ifi,Rcgi  FrancifitUn  honorem  B.Rcmig^Hof- 


LIVRE    TROISIESME.  971 

titalem  domu  ad (nfientutiônem  ucçrur/j paupcrum  ParijÎM  de  no- 
ue <onftrnxit)  tenrmini  aTyiplionm  fr^afiare  ftiuorem ,  quanta  pet 
hofpitalttatis  opcra  qu.îtn  domocxcrccfjtffr  eadcm  ^  diiii,i*nn  cr 
ApoftoUci  fedis gratiampott  ritispknius  ohîinere,  Moncmus  i'^i . 
turvmuerjîtafcmvefir/iffi^C^  hortamur  attente per  JpoftoUca.  'vo- 
his/cripta  prxcipiend»  ryiandiirites ,  quatmifé  pr^dtcfa'm  domiimpro 
reucrentia  eiféjâ^mfidis  &  nojlra  ccmmendiitam  hahcntes^nuncfj 
que  domr^i  fm/dem^cum pr(>  acquirendis  afidelibui  de^mofynis  ad 
preces  vefiras  accejfcrintjcmferatis  conjïlium  dr  imamcn.  Et  'vos 
JirtguU  Anhicpijcûpi  &  Epijcopi  IttertU  veflras  conuocatorioffaus- 
rMfs  hçnigmui  abfque  âiffiultatc  aiù]ua  comedatis  ei/dem 
mandatum  ndftrum  taltter mpletimiquod  ex  hfic  prêter diuin*  re^  ^^^î' 
tributtoms  gratiam,  eosmhtsde  Ecdefiisvijîris  fûrtiui  obligetis. 
Dattfm  Perufeiyi2. Çd. Octoh, VontiJiçatt44 mjlri  anno primo. 

Depuis  ce  temps  Je  Roy  S.  Loysdonna  d  accroiiremeuc 
auxquinze-vingts  aueugles  de  Paris  trenceliures  parias  de 
rente  annuelle  ôc  perpccuellepourconuertir  cnpotac^cslc 
longderannec,&ècautresordonnances  contenues  en  let- 
tres qui  cnfuiuent. 

Ludouicm  Dàgratia^  TrancsYHm  Kex.  NotNmfacimm  vniuer' 
fit  tampTJifennhns  quamfHtuns ,  quodnos  dimm  amoris  intuitUy  c'eft  iouys 
^pYO  faluti animA noflr^  ac mdit4  recordAtioms  Régis  L ndouici,  v r II 
genitoris  mftn^Kegmd  BUnchd^gemtricis  nofir.t,ç^ali6rum  ântc 
cejjerftm  riofinrum^cGngYegntiompnHperttm  c^corum  Fari/îus ,  ad 
cpHspctagfjeorHmdemdfdimusc^cûncejSimiis  trigirita  hhras  Pa^ 
rifienfe.^  annui  reddttusyhahcndas  &pçrctpicndas  ah  eîfdem  in  per- 
fetuumpactJiàé'qmctepcrmariHmThefaHrar^noftrt  apudrem-  ^a^J-o/au'^ 
plum  VartJtHSt<i»msjhgKlis  tewnnisfabmtatts .V ideltcet m fifio  Tcmoic/ 
Afienfionis  VQtnm^jdeum  librAfpanJknJes ,  infejh  ommumjan- 
itorHmJcccm  libras.  Et infefiopHrtJjC4tt<^ms  Beat^  Marine  ^'irp-i- 
nis^decem  libY44paYifienfes  ;  Vokmts  prdapientes  &  mandantes, 
qH9d quicumqmTheJaHYAYiHs Hofterpro tempore frerit ,  vcl  ihire^ 
dis  tiùftYt  Régis  Ermcorum ,  dièas  ttiginta  hbr^^  Eart/ienfespr^- 
diCfis  tcrminis  (  vt  dî^um  ej})perfoluAt  et/dem.  Jnfiper  vQlnmuf 
C^  mundamm^qmdin  domo  &  cengregattoue  dicforn  çmcorum  nu  - 
mrus tYccentcrtim paupertim  {proHt  ali44  çYdiriAHimsis )  perpétue   Nombre 
'*'Il|  tfhJerHçtuY:^  <^uodab  elumû/jnaric  nofiro  vel  h4re4is  n6jîn  prs>-  J^^^f  "  ^^  " 
y^  di^i  (  qHetn  ekmîofynuriHm  (ta  -vifitandam  loeo  tîoflri  dicîam  do-  c*c^c  '  " 
:  (\  fmimconftitHirnw)  qumdocunniuc dç  dicio  numéro  aliquis deftie^ 


5)72  VILLE    DE    PARIS, 

rit^filfpltiJtnr.    J^odvt  ratum  ô'fiabile  permanent  infuturumt 
pYsfentthus  Utefis  nosfrum  fecimus  apponifigillnm .    A5lum  apud 
îl^p.      Melodunum  ,  AnnoBoinmi  millefimo ^ducenteJimofexAgefimo no- 
no.Menfe  MnrtîO. 

Ces  lettres  font  feellees  du  grand  feelde  cire verde,rur lacs 
de  foveverdeôc  rouge. 

Monficur Chopin  [Itb. 2. MonasHcijtitulo  frimoj articulo2Î. 
£)^.2/7.)rapportelaBuIleduPapeIcan22,.  (alias 2^.)  dattee 
deTan  1412,-  ficdefon  fîegele  2.  Ic6.  desIdesdeNouembre, 
odroyeeàrEglifc&hbfpitaldes  quinze-vingts  aueuglesde 
paris  par  laqueile  il  exempte cefte  maifon  de  la  fubjetion  de 
l'Euefique  de  Paris,  6cla  lubmetàla  lurifdidion, punition  6^ 
corredion  du  grand  aumofnier  du  Roy ,  s'il efl:  promeu  aux 
ordres  lacrez:  autrement  au  premier  Chapellaindefa  Cha- 
pelie,oiicntr'autres  font  ces  mots. 

Nos dile^oYumfhorum Magifî-n  à* jpauperum  ucortim  Hofp't^ 

talis  Jiue  domus  Dei,domtfs  .^iftdeitigfnticxconu^m  nuncufati  feti 

^' r    Tlnti^'  ^f^fiCf^P^f^^olimper  Beatum LudûHtcum  Francorumrcgem  Parijià 

^wtrecentos   fundatï fiue fundMXyfuppUcationibus  inclinati^(^  eorum  inopÂ. 

wnpamt^      4^  cicitati  fto  comp  Attente  s  affe^u^  ne  ipfi  pattperes  a  iudicihHs  ec- 

,  defîafticismolefientttr  ^  eofdem  magifirum  &  pauf  ères ,  qui  nunc 

funt^  & pro  tempère futims pcrpetms  temporihus  erunt ,  acpr^di- 

Bam  domumfiue  Hofpitalc^  cum  Jingnlis  m  cm  bris ,  rébus  &  bonà 

€orumy  qux  inprjifentiarum  rationabiliterpojsident,  &  tnfutuYHjn 

iiifiis  tttuUs pûtertintuidipifcij  &  eorum  CapciUm  ,cnm  CapelUnis 

df  Clericis^Jororibus,  nliifj.^  quibufcumque  perfonis  pauperihus  (^ 

tnjîrmis  degenttbus  in  ei(dem,prxfentibus  &futtiris,4b  omni  iurif- 

diCîioney dominio  éfpotefiate  Venerabilis  fratris  noftri  Epifcopt^  &  ■ 

dik^t  fil^  Archidiacom  Partfienjis  au£toritate  Apoftolica  prorfus 

ey:imimus^& perpétua  liber anms ^d^c.   Fœlicis  recordatioms  In* 

nocentij  Fap£  tert^  prjidecejforis  nofiri  circa  exemptas  édita ,  qud 

■incipit  5  Volent  es ,  acalfs  quibufcumque  Conflitutionibus  &  ordi' 

nationtbus  Apoftolicis  contrariis  non  obfiantibus.  Nos  enim  qua^ 

fcumque  excommumcationis  ^  fufpenfionis  d"  interdicîi ,  ac  alias  \ 

fententias  (^  quofmmquc proceffus ,  quasé'quos  contra  tenorem  éf 

formam  exc?nptionis  nofitiS,  huiufmodi  promulgari  &  haberi  conti- 

Tcrit.  irritos  decernimus  &  mânes.  Et  nihilominus  volentes ,  eof- 

don  Magifirum  ô'pauperes  >  Capellanos ,  Clericos  O" p(^rfonas prdr 

fdtiUampUoris  dono gratia^rjiuemrc ,  volumus  &  cadcm  auctorf. 


LIVRE    TROISIESME.  '         ^75 

tâtefYJtfentium  tenorc  decernimus  ^eorumdem  Magijîrî  ,^auj)€rum^ 
Capellanorum,  Clericortim  d^ptr/hriarum  in  e.idem  domo  pro  tem- 
pore  degenttum^  ô'prxfat^  domus  lurifdiBionem.,  punit  ionem^cor- 
reciiontmjCondemnationent  ér  expeditionem^prout  cafuum  dr  tem- 
torum  necefitas  pofluUbtt ,  ad  diUcîum  filium  eUemojynarium 
RegtsFrancoTHm  Ulufirispro  tempore  exijlentts  etiampro  tempore 
exijlcntem  {  dummodo  Jit  tn  aliquo fAcrorum  ordmtim  conjlitutus) 
alioquin  ad  primum  CapelUnum  pYxdi6iji  CapelU  in  perpetuum 
pertinere^&c.  DatumRomdj  apud  fan^ttm  Petr/tm  j6.  idus  141 2., 
NoHcmb,  Anm  2.  Fonîific&tus  Kojlri. 

Reliques  de  l'Eglife  des  ^uinz^c-vingts aueugles 
de  Parts. 
En  l'an  1(308.  la  ChaiTe  deTEglife  des  quinze-vingts  aueu- 
gles  de  paris  fut  ouuerce,  pour  iafaire  racommoder  parvn 
Orfcvrc,6c  dans  icelle  on trouuavn ancien  inucncairedes 
Reliques  qui  y  font  cnclofes. Duquel  enfuitla  copie. 
Du  bois  de  la  vraye  Croix. 
Deux  colles,  dontl'vneefl  de  fainde  Oliue,  ôc  l'autre  d« 

iainde  Catherine  du  mont  de  Sinay. 
VnolTementdeMonfieurfaindEIoy. 
Du  fuairc  de  Madame  iaincle  Anne. 
Delapierredu  montd'Oliuet. 
DesoiTemencs  deS.  Lconard&deS.  Georee. 
Des  oflcments  de  S.Eiliennemartyr,6c  de  S.Lambert, 
Delapierre,oùla  CroixdenoflreSeigneurfutfichee. 
.Vn  olTementdudoigtde  faindleSabithe. 
Du  tell:  de  S.  Eftienne,  de  S.  Blaire,ôc  de  S.Mathieu  Apoftre. 
Du  Sepulchre  de  noilre  Seigneur. 
VnedentdeMonfieurS.  Pierre  Apoftre- 
De  la  Croix  de  faind  André. 
Des  ofTements  de  S.  Ican^de S.  paul,de  S.Martin,&:  defàind 

Hilaire. 
Du  chef  &  du  bras  de  S.  Nicolas. 
Du  chef  delkinctc  Chriftine. 
DesoflementsdeS.  Laurent. 
4:    DesRameauxdu  montd'Oliuet. 

Du  figuier  d'^gy'pte,oii  laVierge  Marie  repaufà. 

De  la  pierre  du  mont  de  Caluaire,  où  noftre  Scigneura  eAé 

crucifié.  GGGggg  iij 


'      5,74        *  VILLE    DE    P  A  RI  S. 

Desorfemcntsde  faind  Eleuchere:  de  fain^  Chriflophie, 

ÔC  de  fainde  Barbe, 

De  la  ceinture  de  fain  et  Thomas. 

Delà  manne  du  tombeau  de  faind  lean  l'Euangclifte. 

Piuficurs  oiremcntsdefaindColme  oc  faind  Damisfl. 

LadidechaiTeauoir  efré  baillée  à  reparer  à  Blaife  Pariant, 
maiftrcorfeure.  Lcquellaxcndic  racouflree  le  dernier  iouc 
d'Odobre  audit  an  i5o8.  moyennant  quatre  vingts  liures 
tournois  qu'il  en  rcceur. 

Auant  que  de  finir  ce  traidé  des  Quinze  vingts  pour  illu- 
^  ^' *     flration  de  ce  que  delïïiSji'adioufleray  icy  ce  qu'en  dit  Mon- 
fieurBoutcrays, en  Ton  liurc  intitulé  LutetU. 

Capn  oculis  trecentî  habitant^  quïhus  otia  fcctt 
Jndtges  ille  ohtjt  qui  Rex,  C^nhaginïs  Ajfrz 
In  cuftris^  RegtsJignAnthos  lilta  alumnos^ 
Infita,  ahenajïnu  vefiis ,  perfirata  'vias^ 
Ancipites^  etiam,  vifus  quibus  ardua  vis  efi, 
Ante  dicm  {  atra  die  s  nam  luce  carentibus  illis 
Ctnthius  &jrufirAforor  hif^j  argent ea  fulget) 
AdfacrasproperantjedeSjper  vota  frecej^ 
Ara  merentur  ibiy paruum  apietate  tributum  : 
Scipio  damna  illis  réparât  dux,  lucis  adempt^^ 
Manè  ruunt  portis^  hi  necfax  aurea  mundi 
rhâfphare,  te  expectant  rofeos  hyper ionis  ortus^ 
Injla  r  eis  oculi  b  a  eu  lus  vefiigia  fi r m  an  s  y 
^H^o  duce:,  longa  vrbis  diuertia  rnultapererrant. 
In  quibus  erraret,  cent  en  i  luminis  Argus  ; 
Hofpitioquxcaufalocum^numerc^carentiim 
Luce  dédit ^probathtHoriét  viuacior  annis 
Certafdes  ^feptennafuperNili  oflia  &  vrbes 
t^/fs  Syri  &  palmisjrsndofa  tenebat  iduna, 
ChrifficûLis  tercc-ntumequites,  damnauerat  atra 
No  fie  tyrannus  atrox^  terebrato  lumine  cunctisj 
Bac  clade  ajfeBis^pietas  diui  hofpita  Régis, 
Tcjl  longa  extlia ,  d^  Pharijiuga  dura  tyrannie 
Indulfitfacros  cnm  menja  d^  vejle  pénates^ 
Vitt  inopis  lucîf^  ingens  fo lame n  ad^mptx. 


LIVRE    T  R  O  I  S  I  E  S  M  E,  5175 

De  la  mai/on^  df  Hôpital  des  Haudriettes. 

T  'Hofpital des ReIigicufescliiflesHaudrietcesàPans,a pris 
-*^fonnom  comme  loneftime,  d'EftieneHauIdry  i'vndes 
Officiers  du  Roy  S.  Louys  qui  le  fonda  du  temps  Scregne 
de  fon  maiftrc  ;  ou  bien  le  fit  reballir  6c  donna  à  de  pauures 
femmesveufues,  qui  firent  vœu  de  chafteté  &  profeilion 
Religieufe.  Car  finous  voulonscroire  Pierre  du  Pont,  ce 
monaflere  efloit  balli  auant  le  règne  du  fécond  Chreilien 
denos  Roys,  comme  il  letefmoigne  à  ce  qu'il  dit,  Que 
Sainde  Geneuiefuc  y  mourut,  6c  que  des  filles  reîigieules  y 
demouroient. 

Frère  Claude  de  la  Roue  autheur  ou  corredeur  de  la  lé- 
gende des fainds  { vulgb  aureajim Lc?nbardka dicLt)  chapitre 
134.  traidant  dcfaindeGeneuictuefait  mention  dVn  dcf- 
bordement  de  lariuierc  de  Seine,  qui  fut  11  grande  qu'elle 
s'eftcndit  iuiques  à  la  moitié  Je  lamaifon&Chapelle  qui  cil 
audcfrouzdel'EglilcLind  Ican  BaptiIle,où  auoit  demeu- 
ré &:  finy  'it^  iours,  lainde  Gcneuiefue.  De  laquelle  pour 
antiquité  &  deuotion  on  gardoit  fonlitou  cliaalis,quine 
futaucunementataint  des  eaux.  Cum[înqnit) flumen  Se^ua-- 
ft^  vitra  modiim  ihtnmcfcerct  Q-'  ad  Capellam  virginum  ^  qnam 
j>rûpe  Ecclcfiamfancfi  loannis  Baptijl^  Gcnouefa  virgo  conJîrHxe- 
rat^ad 'médium  vfque  £difictj  perttr/geret ,  lecinlu-s  tn  quo  de  ce/Je- 
rat ,  qui  ibidem  feruahatur^  ah  aquis  intachis  esi  inuentm. 

CVupy  qu'il  en  foi  t  ces  femmes  veufr.es  font  habillées  af- 
fez  iauuagcmenr,&nefortent  querarementaueclceongç 
de  leurmere. Mangent  en  communauté:6c  durant  leurrepas- 
repaiiTent  aulfi  leur  efprit  de  la  méditation  qu'ils  peuuent  ti- 
rer de  la  ledure  de  quelque  chapitre  de  l'efcnture  faindrc 
qu'vned'cntrecllescftobligcedelire. 

Lesftatuts  dudit  Hofpiral  des  Haudriettes,  furent  confir- 
mez par  AlemanusPreilre  Cardinal  du  tiltredefaindeEu- 
icbe,  vulgairement  nommé  de  Pife,  &: Légat  Apoftolique 
du  faind  Siège  es  Prou inces,  Villes,  6c  Diocefcs  de  Rheinis, 
Sens,  ôc  Roiien  ,  par  fes lettres donneesà Paris,  le dixhui- 
diefme  des  Calendes  de  May,  l'an  de  rincarnationdeno- 
ftrcSeigacurmil  quatre  cens  6t quatorze:  6c  du  PontiEcac    H^4' 


I 


«-r^  VILLE    DE    PARIS, 

denoftrcfainaPercIean  Papevingtroiriefme^Pan  quatrief, 
me.  DefqueUes  lettres  telle  eft  l'intitulation.  A  nos  amees 
enlefusChrtft  ,  Us  bonnes  femmes  veufues  eft  Ans  en  nombre  de 
trente  deux  de  U  mat  [en  Dieu  ou  H  oJ}itd&Chaf  elle  fondée  fAt  fe» 
Eîiienne  H Atidry  oufes fucceffetirs  emfres  Greus  à  Parts.  Quant 
audid  ilacut  tel  en  eft  le  commencement.  At*  nom  du  Père  & 
du  F  Us  &  du  S.  Ffirit.  Cy  Afressenftiyuent  les  ordonnances  & 
cvnlHtuttons  de  l'HoptAldes  bonnes  femmes  de  la  Chapelle  fondée 
en  Greue  far  feu  Sire  Eftienne  Haudry  iadis  Bourgeois  de  Paris  y 
é-  lehanne  Jafemme:  le/quelles  ordonnances  feu  Matslre  Pierre 
d'Ailly en fonvmant Doreur enTheologie^  &  Aumofnterdu  Roy 
noHre  Sire  a  voulu  &  mandé  eshe  gardées  far  le fdi^es  bonnes f  m. 
mes  &  e fer  if  te  s  en  vn  tableau  au  Dortoir  d'icelle  s,  afin  que  nulle 
ne  s'cnpuilfe  excuferpar  ignorance. 

Ce  qui  me  faicl  croire  qu'ils  ont  elle  plufieurs  delatamiU 
le  de  Hauldry  qui  ont  fait  du  bien  audid  Hofpital.  Et  mef- 
me  comme  i'ay  dit  Ton  tient  que  leur  premier  fondateur 
Eiliennc  Haudry  cftoit  feruiteur  ou  officier  du  Roy  famcl: 
Louys  :  bL  ainfi  eft  efcrit  contre  le  mur  de  ladide  Clia. 
pelle  en  dehors.  Parquoy  il  fcmble  que  ce  ait  efté  vn  au- 
tre Hauldry  que  celuy  qui  eft  nommé  erditsftatuts(ouiI 
n'eft  qualifie  que  Bourgeois  de  Paris)  lequel  pouuoic  eftre 
ion  pcrc  ou  bien  Ton  fils. 

Or  la  famille  &:  le  nom  de  Haudry  ou  Oudry  (  iadisgran- 
de  Se  célèbre  à  paris  )  eftoit  venue  de  la  vi  lie  d'Auxerrc  lelon 
que  tefmoigne  Hubertus  Sufanneus  natif  d'Auxerre:  lequel 
es  versqu*ilacompofezenrani545.  intitulez. â'fD.Cfm^;//? 
Anttftodoren.  Ciue&Epiftopo,  H.  Sufanei  Apcftrophe  ad  Ctues. 
Et  fetrouuentàla  fin  delà  vie  dudit  S.  Germain  imprimée» 
paris  par  Simon  ColUnet  en  ladideanneeiditcesparollcs. 

De  talij  Uto  l'ultu,  tibigrator  alumno,  i 

Abs  te  quod  noftrxgentis  origofiuat  : 

Hinc  Fontana  tribus^Fuchera  &fe  Porciafundunt  : 
Ex  quibus  antiqua  Hirpepropago  me  a  eft. 

Odrietas  qu.t  Parriftis  cognomine  dixit 

Gens,venit  hinc  :pater  tB  &  meus  indefatus. 

Uirack 


LIVRE    TROISIESME.  977 

24îr/tcle  deUfaincîe  Hssïic^  &  fondât  ion  du  Prioréou  Hô/pital 
Cenucntttel  de  U  Charité  Noflre  Dami\  dit  des  Billet  t:s^ 
A  Parts  en  U  rué  des  lardins. 

EN  l'an  1 1 9  o.  6c  du  règne  de  Phiiippcs  4.  dit  le  Bel,  le 
cinquieime,versiateftedeParqucsvn  luif ayant  prelté 
trente  folz  parifis  à  vne  panure  femme  delà  parroiireSaint'b 
Mederic  qui  luyauoit  baillé  Tes  habits  en  gagepourladide 
Ibmme.  Ladite  femmen'ayant  moyen  de  le  payer,  le  fupplia 
deluyprefterfes  habits  feulement  pour  le  iourdePalques 
poureftreplushonnefteraentàla  bonne  fefte.  Ccquayanc 
entendu  le  luif,  conuintauec  cefte  malhcureufe:  Qu'elle 
luy  porteroit  la  faindeHoflie  qu'elle  receuroiten  la  parroii- 
fcleiour  de  Pafquesjêc  moyennant  cela  il  luy  rendroitfes 
habits  fans  exiger  d'elle  aucun  argent.  Ce  qu'elle  ayant  cf- 
feâ:ué,&:  luy  ayant  liurë  rHoflie,il  f'acharna  fur  icelleàla 
picquerdccoupsdecanif,&:nonconiêtdeGeauecvncîoud 
la  tranfperce  à  coups  de  marteau ,  6c  puis  fe  met  à  la  flageller 
d'ertrangc  façon.  A  tous  leiquels  tourments  voyant  qu'elle 
iettoit  du  fang  en  abondance,  il  la  ietta  dans  lefeu,  d'où  for- 
tantfansnullelefîonellecommençaâ  volleterparmy  lacha- 
bre.  Mais  ccftimpiereprenc  de  rechef  la  faindeHoflie,  & 
ayât  en  main  vn  groscoufteaudecuilines'efForceauec  icc- 
luydeladecouper&  tailler  en  pièces,  mais  en  vain.  Ce  que 
voyantil  attache  contre  les  latrines  de  fa  maifon  celle  mel- 
me  hoflie,  ôc  de  toute  fa  force  luy  ierte  vn  coup  de  lance 
qui  fît  de  rechef  ouuerture  àvn  grand  ruiffeau  de  fang  de- 
Coulant  delaplaiecôm.eauparauât.  Finalementceluif  im- 
pie tout  forcené  l'ayant  reprife,  d'vne  grande  rage  la  ietta 
furicufemêt  dans  vne  chaudière  d'eau  bouillâte,qui  ioudam 
futtaindcdefang,encores  que  l'Hoflie  facrce n'en  fut  of- 
fenfee.  Laquelle  tantf  en  faut,  fereleuantmiraculeulèmenc 
au  defTus  delà  chaudière,  fîtapparoir  vifiblcment  ce  qu'elle 
eftoit  diuinement  &c  tranfubflantiellement,c'eflà  fçauoir 
lecorps de noflreSauueurlefusChrifl crucifié.  Cequi ren- 
dit ce  miferable  6c  obfliné  fi  efpcrdu,  que  i'e  retirant  tout 
confus,  il  ne  peut  feulement  fonger  à  celer 6c couurirfon" 
crime. 

HHHhhh 


97S  VILLE    D  E    PARIS, 

Or  vne  femme  faifanc  femblanc  d'aller  quérir  du  feu  en 
ladicl:emairon,rapporcarHofliequi  f'eftoic  venue  repofer 
en  fon  petit  vai  iFeau,  6:  la  bailla  au  Curé  de  l'Eglife  de  famcb 
leanen  Greue,q.ui  la  receuc  en  grande  deuocion  &reueren- 
cCj  auquel  li&u  elle  a  elle  conferueelurquesàprefent. 

Quelques  Carholiquesaduercisdececy  par  le  fils  de  ce 
Juif,  lequel  nepenfoit  quece  crime  deut  caufer  la  morcôc 
ruine  de  ion  pcre,  en  aduertirent  la  iuftice.  Et  lemiferable 
luif  eftr^nt  conduit  en  prilon,  après  laconfeffion  du  fai6l,fut 
condamnéàeflrebruflé  vif,  félon  l'exigence  de  fon  atten- 
tat. 

Quant  à  la  femme  de  ce  luif  ôc  Ces  enfans^I'Euefque  de 
pans  voyant  qu'ils  auoient  repentance  de  leurs  fautes ,  leur 
donna  publiquement  le  faind  baptelme,  puis  les  fignade 
l'ondion  duiàinclCrefme.  AulFi  plulieurs  autres luifs  ex- 
citez par  l'euidence  &  authorité  d'vn  fi  grand  miracle, fe 
conuertirentàlafoy  delefuSChrift^&furentbaptifez. 

Cefte  hiftoire  déduite  plus  amplement, ôctoutau long, 
tant  en  Latin  qu'en  François,  a  efté  imprimée  à  Paris  chez 
Federic  Morel  en  rani(^o4.  extraide  du  MS.qui  eftau  thre- 
ibr  de  l'Eglife faindlean en  Greue, pareil  à  vn  autre  qui  efl 
auxBll!ettes,cequeie  dis  pour  les  auoir  conférés  enfem- 
bîe  :  Où  le  Ledeur  deaotieux  pourra  auoir  contentement 
en  fon  defir. 

Voila  quant  au  miracle  de  lafainde  Hoftie:  Rede  main- 
tenant à  déduire  l'origine  du  Prioré  ou  hofpical  Conuen» 
tuel  des  Billettes  fondé  au  mefme  lieu  de  lamaifon  dudit 
luit. 

Le  pape  Boniface  huidiefme,  par  fes  Bulles  données  à 
Anagne^ôc  dattees  du  i6.  des  Calendes  d'Aouft, l'an  premier 
Notez  que  de  (on  pontiiicat,  quicftoit  l'an  de noflre  Seigneur 
r^'!=^'^'^"^addre{îantesârEuefquedeparis,luy  mande  qu'il  permette 
fait  mcrion  àRagnierPlaminge  Bourgeois  de  paris  d'édifier  vne  Cha- 
txpzcŒc  du  pellcàlaplacedelamaifondudit  luif,  moyennant  que  le- 
kfahiae*^  ditRagnieryfondaft  vn  Chapellain  perpétuel,  6c  qu'il  ac- 
Hofhc.       quit  la  place  fiellen'eftoitàluy. 

En  la  troiliefmeleçon  qui  fe  lidaumonaflere  des  Billettes 
leiour  de  la  commémoration  dudid  miracle  de  la  fainde 
Hoflie,  qui  fe  célèbre  touslcs  ans  le  Dimanche  des  odaues- 


LIVRE    TROISIESME.  5^79 

âlePafqiies  fonccesmocs.  ,^upauteminloco  taw  immAnefaci- 
nus^atratumefi.  Rainer  lus  FUmingusciiiis  rarificnfis  CapelUm 
qtid  miraculorum  nomine  riuncupata  efi  ^ftiù  fumpihus  arino  Bo- 
nn ni  ^  milUfimo  ducentefano  nonagcfime  quarto  xdificandam  cura- 
uit:  deinde  procurante  Cutdone  de  loinmlU  fratribus  charitatis     1294^ 
heat£ Marid  CathalaunenJIs  dioccfis  attribuït.  Ce  qui  donne  â 
cognoiftrequecefclics  Religieux  y  furent  introduics  incon- 
tinent après,  fans  toutefois  y  auoir  de  maifon  propre  &  par- 
ticulière. Car  en  la  mcfme  lec^on  font  ces  mots.  PhiltppM 
autetn  TrAncorum  Rex  divins  Fukher,  domo  quadampr^dicid.  Ca~ 
pelU  vicina  anno  domini  millejîmo  duccntejtmo  Konngcfimo  nom 
auxit. 

Orledit  Roy  Philippes  4.  dicl  le  Bel,  par  fes  lettres  àovi^ 
ncesà  Vaucoulcur  l'an  1299.  aumois  de  Décembre, donc 
s'enfuitlateneur,Ieurfitdon  de  ladite  mailon, aux  charges 
y  contenues. 

PhUipptis  Deigratia  Francerum  Rex.  Notum  facimus  vniner- 
J/s  tam  pr.ejentibus  qttam  futuris  quod  nos  dïutnt  cuit  us  cupientes 
d^  affecfu  heniuolo  profequentes  augmemum ,  quandam  dornum 
quam  hahebamusfitam  Farijiusin  vico  de  lardmis  in  cenjiua  loa- 
ni  s  Arrodisoneratam  duobus  denarijs  anno  quolibet  de fundo  terrx 
dirto  loanni  débit ù  :  &  decem  folidis  augmentati  cenfus  annui 
Thomd  dicti  Malleclerc  debttis  :  duos  tejias  tn  latitudinc  k  parte 
anteriori.  ô"  rétro  tôt  idem,  ac  nouem  te  fias  cum  dimidta  in  lonç-itu- 
dine  continentem  :  contiguam  ex  vna parte  domini  Mathdi  Brito  - 
ni  s ,  &  ex  a  H  a  domini  Cuillelmi  Bntonis  CapelUni  in  EccleJiA 
heati  loannis  in  Grauia,  pro  redemptione  antmarum  charijsimi 
gcnitoris  nojîri^  nofirarum  cf  charijîim£  confort is  nnjlr.ifratrtbm 
H o/pitalis  Dongiez,ordinis  charitatis  beatx  Alari^epro  cultudiui^ 
ni  officq  j  &  ipjorum  inhabitat iene^pietatis  intuitu,fub  prxdiBts 
cenfu&O/iere,  conferimus ,  concedimus  perpétua  &  donamuste- 
nendamj)abenàam^& perpétua pofidendam,  cum  omni  iure ,  pro- 
frietate  &  pojfefione ,  qued  &  qu.ts  inibi  habebamus ,  &habere 
quomodolibet poteramm.^  abfque  coa6iiûne  vendendi.^  &  extra  ma- 
numfuam ponendi ,  &  vllaprxJlAtione  fïnancict  cuiufque ,  faluo  in 
al^siurenojlro  ^  &  in  omnibus  alicno.  ,^odvt  ratum&ftabtle 
perfeueret^pr^fcntes  littiras  Jigilii  noftri  fccrmus  appenfionemu- 
niri .  Acfitm  apud  Vallum  Colorem  anno  Domini.  millejîmo  du-     1299. 
ceniejîmo  nonaç-eftmo  nono,  me/?Je  Decembri. 

HHHhhh  ij 


9^o  VILLE     DE    PARIS, 

Celle  donation  fut  ratihee  crois  ans  après,  c'eft  à  fçauoir 
l'an  î^^oi.  par  Icâiî  A  rrode,en  la  cenfiue duquel  eftoit  ladite 
maifonjCommeilapparoiil:  parles  lettres  du  preuofl:  de  pa- 
ris, donc  s'enluic  la  teneur,  aufquellesicn'ay  rien  voulu  châ- 
gerderorthographepourreuerence  de  l'antiquité. 

y4  fous  ceux  qui  ces  frefc rites  lettres  verront^  Pierre  ii  lumiaux 
garde  de  U  PreuoHé  de  Parisjalut.   Nous  f^ifons  à  fçauoir  que 
■pardeuiintnous  perfonnellcmet  ejl.ihli  en  iugement  Jehan  Arrode 
i\tinz,né^  Pannetiernofî^re  Seigneurie  Roy  de  France.  Et  afferma, 
que  Religieux  hommes  le  fnaiftre  (^  lesfieres  de  U  Chanté noflre 
Dame,  auoient,  tenaient,  d^  pourfùiuoient,ont ,  tiennent  ô'pour" 
fuiuent  faifiblcment  toute admortie  dudït  nofire  Seigneurie  Roy, 
par/ès  lettres pata??s ,  vne  mefon fi  comme  ellefe  comporte  o  touttes 
>'     je  s  appartenances  &■  appendanses ,  en  laquelle  il  a  efiant  -vne  Cha- 
>5      pelle  y  &  laquelle  eft  appellee  la  mefon  des  miracles  ajsiz,e  à  Pa  ris  en 
la  rue  des  lardinSyCnlacenfine  ô'feignourie  de  U  Bretonnerieds 
Paris  y  que  l'en  appelle  la  terreaux  Plamens, fi  comme  ildifoit.  La^ 
quelle  mefon  de  (fus  dtcie fi  comme  elle fe  comporte  o  touttes  fes  ap- 
partenances &  appendanees  le  deuant  dit  lehan  Arrode  pour  cepre- 
fcnt  en  iugcment par  deuant  nous  de  fa  bonne  v oient é  fans  nulle 
fiaude^defapure  &  franche  libéralité  admortit  recogneut  endroit 
luy  auoir  admortifianche^  quiet  e  d^  deliure  en  nom  de  pur  é'perpe» 
fuel admortiffernent ^hentablcment  des  or  endroiôlàtoufioursds 
luy  d*  de  tous  feignours  d"  efpecialement  de  Monfieur  de  Sieure 
Cheualitr^  C^de  lehannotde  Chaillouet  aux  deuant  dits  Religieux 
a  leurs  fuccefeurs  &  a  ceux  qui.  ont  ou  auront  caufe  de  eux ,  pour 
D  ieu^  en  nom  de  pure  d*  perpétuelle  aumofne,dfc.  En  tefmoin^ 
de  ce  nous,  a  la  requefle  dudit  lehan  auons  mis  en  ces  prefentes  let- 
tres le  feeldeii  Preuofléde  Paris.  Donné  en  lande  grâce  mil  trois 
i"'  02 .     ^^''^'^'  ^  deux,  le  Mccrcdy  tour  de  la  fe(le  S.  lean  decoUce.   Signé 
ïfiienne  de  Maante. 

Douzeansaprcs,  c'eflifçaùoirenran  I5r4.  ce fi:e  ratifica- 
tion fut  confirmée  par  lean  de  Seure,feigneur  dominant  du- 
dic  fief  de  la  Bretonnerie,  par  lettres  particulières  efcrites  de 
fa  main,  dont  icrapporceray  icy  la  teneur  pourilluftracion 
de  ce  que  ie  dirayà  la  fin  de  ce  3.  liure,des  Fiefs  qui  font  en  la 
ville  &:fauxbourgs  de  paris. 

A  tous  ceux , qui  ces  prefentes  lettres  verront  y  lehan  de  Seure 
Efuyerfalut.  Sachent  tous  qtte  ievtieil iloùc  y  ratifie  ^  confins  &- 


L  I  V  R  E    T  R  O  I  s  I  E  s  M  E,  981 

accorde  ^f  dur  tant  coinme  a  moy  touche^  ou  toucher  pnet ,  l'admortif- 
férnentque  lehan  Arrode  Bourgeois  de  F  ans  a  fit  d'vnc place  afiifi 
en  la  ville  de  Pans  en  U  rué  des  lardins ,  en  laquelle  le  corps  de  ho- 
ftre  Seigneur f^t  bouilli  des  Iuifs,&  en  laquelle  cfi  édifice  vne  Egli .     ' * 
fi  ou  habitent  O'  demeurent  a  pre/ent  feruans  Dieu^  les  fireres  de  U     '' 
charité  no/lreDame  Jaquelle  place  efi  es  metcs  du  fié  que  ledicl 
Bourgeois  tient  de  moy  par  foy  O'  hommaigefiet  à  moy.  Et  lequel 
fié  efi  nommé  le  fié  de  la  Bretonnerie  qui  fiu  iadis  aux  ïlamens. 
£tpro?net2j  en  bonne  fiy,  &c.  F  et  le  Lundy  après  le  Dimanche  que     \->\a 
Ion  chante  L^etare  leru/alcm ,  l'an  1314, 

L'an  1530.  le  iour  faind  Grégoire  pape ,  la  Chapelle  du 
Chapitreôc  Cioiflrcnouuellemenc  baftic,  6:  trois  aucels  en     * 
l'Eglifedefdits  Religieux/urenc  bénits  ^iconfacrez  comme 
ilapparoift  parles  lettres  qui  enfuiuenr. 

N ûucrint  vniuerfi quod nos  loannes  pcrmifiione  diuina  Drago- 
narienfisEpifiopus  annoDom.millefimo  trccentcfi.trigefimo  inficfio      ^^-to 
beatiGregorij  Fap£  m  un  us  benedictionis  ô'  confiecrationis  cutufi- 
dam  capelU  Capituli  é"  Claufiri,cum  confccratione  triumaltarium 
in  EcclejiAreUgioforum  virorum  Prioris  &  Conuentus  Hofpitalis      « 
de  Charitate  Beatd  Mari.c  domus  miraculorum  m  vico  lardinorum     „ 
■Parifîm  (uirtute  commifiionis  nobisfiaôl^e  à  Reuerendo  in  Chrifio- 
Paire  ac  Domino  y  Domino  Fulconc  eadem  permifiione  Parifienfi 
Epifiopo,  Cnius  vices  nunc gerimus  in  Ciuitate  é"  diocefi  Parifiïfi) 
contulimus  de  gratiafieciali.  In  cuius  rei  îefiimonium  fi^gillnm 
fjofirum pr.efientibus apponendum  duximus,  Datum loco ^anno^é^ 
die  fupradiclis. 

.  L'an  mil  trois  cens  quatre  vingt  deux,  lefdits  Religieux  1381, 
voyans  que  leur  maifon  eftoit  fort  eftroicle  ôcangufle  en  ac- 
quirent vne  autre  de  l'autre  cofté  de  la  rue.  Ce  qui  futap- 
prouuë  par  Charles6.  du  nom  Roy  de  France,parres  lettres 
données  à  paris  auditan,  le  fécond  de  fon  règne,  efquelles 
cfl  fait  mention  d  u  miracle  de  la  faincre  Hoflie. 

L'Eglife  dudit  priorë  ou  hofpital  Conuentuel  a  depuis 
eflérebaftieou  réparée  tout  de  neuf.  Car  par  lettres  don- 
nées en  l'an  1408.  le  13.  May ,  commençant  par  ces  mots, 
{ loannes  ?niferationediuina  Epificoptts  Nalfimcnfiis  Par.  refidens 
indcmo  Religiofiorum  fan^ii  Guillclmi  de  dcTertî':  y  alijs  d?  albis 
JW^^;/'f//Àr)ilapparoin:ladideEg  iicsu:  ?re(^éparlay  uediec 
&confacreeauditan6ciuureurL?'-ncurJe;araiiideTrini- 

I-ilïHhhh   nj 


^U  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R  I  s, 

CL%  delà  vierge  Marie,  6c  de  tous  les  Sainfts  &  Saincles,auec 
odroy  deslnditlgencesordinaireSjConcedeesàcellesfolem- 
nitez.  Ce  qu'il declarcauoir  fai'C-'feiLîancIapermifrionàluy 
donnccparPierred'Orgemont  4.  du  nom  EuefejuedePa- 
ris,  par  les  lettres  en  datte  d#Vi'.  May  audit  an,  eiquellesauiîi. 
efl faite  mention  exp'reiTe  du  miracle  delalàincte  HoftieJ  ■ 

Voila  quelle  a  efté  rorigitîcdu  Prioré,ou  hofpical  CÔiieb- 
tuel  des  Bilîettes,  lequel  Ion  tient  cftreaind  nommé,  pourte 
qu'en  la  maifon  duluifqui  futdefmolic  ,ily  auoitpour  en- 
fei'^ne  trois  ou  quatre  Billettes  pendantes, qui  eftvn  dimi- 
nutif de  Billes,  fi  ce  n'cft  que  l'on  voulut  deriuercfrïïôiTjdu 
mot  Latin  ^//// ^/^r^,  delà cholere 6^  fureur duditluiflt  ^  , 

Lefdits  Religieux  monflrenc  tous  les  ans,  le  premiei*  Di- 
manche d'après  Pafques.Ie  mefmecaniFdontUruidic^le  fa- 
crée  hoftie  fut  picquée.  >J! 

En  rEi^lifedefdiçles  BillettcsàPariSjàiçauoirenlaèm- 
pelle  de  (ainde  Anne,eft  enterré  M.  PapinusMairon,  Aduo- 
tatenParlement,iadisnoftreintimeôcfingulierami. 

Sur  fa  foire,en  vne  tombe  platte,  eil  graué  en  lettres  capi- 

talescequieniuir.  ^IlS^ ''-■■' 

Fnbirius  M^fJonm^Vorcfim yin Sennîté  PariJIen^eHuoitHtm\hoc 
mlûcoiacet,  quemfibtlonge  ante  ohïtum  elegcrat.   Becefit 
p.  lantiar/j  M,  DC.XI.  RequkfcatinfMe.   Amen. 
Au  pillierproche  de  ladite  tombe,  efl:  vo  marbre  noir,  en- 
richi, auquel  efl:  graué  en  kttres  d'or  ce  qui  fuir. 
Malieolo  &  celte  mcifu?n  marmorait. 
Si  fepulchra  font  di^HS  moKtHomm,  Papirius  Majfonus  Anna- 
lium  fcrtptor  m  hacdamo  qmefcit.   De  quo  dijfortaffe  aliqutdyip/è 
defemhii:  nifiquodolmqui  ktc  léger it^  illum  vidiffe  CHpiet. 
HocEpitnphïumlo.  Mnffonus  ^  Ecdefui  Baiocenjisin  Lugdunenji 
2.  AnhUidCônus  &  Cnnonicus  ex  aktographojratris  ponictirauit. 
Beata  requie  fiuatur.  \ 

Outre  lequel  Epitaphe,  pour  mémoire  de  noftreancien- 
neamitié,  l'ayfait  mettre  icy  fon  vray  pourtraicl,que  m'a 
fait  ce  bien  de  me  communiquer  Mon  (leur  Ton  frère  Archi- 
diacre en  l'Eglife  de  B-iyeux. 


LIVRE    TROISÏESME. 


583 


OBIIT  DOMINICA INFRA 
OCTAvAM  EPIPflANl/EVIDVS 

lANmRII  1 6n,HORA  FERE  TERT^A 
ANTE  AVK  CRAM,  SACRTS  PTE  SVMPTfS 
ANNO  AETATIS  ÔT.DEAŒTIS  QKdTlVR 
MENSIBVS^Er  TRIBVS'  DIEBVS. 


.i4*j  JiJOi 


é84  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R  I  S, 

Fondation  de  VEgLife  &  HofpitAl  fam6l  lacques  .lux 
Pelenns,  rue  famciDenys, 

LE  Roy  de  France &:  de  Nauarre  Louys  X.  did  Hutin, 
iilsdePhilippesleBeljenrandegrace  1315.  &:  de  fonre- 
gne  le  2.  par  Tes  patentes  dumois  de  luillet  données  audit  aa 
au  bois  deVinccnnes, permit  à  certains  marchans  bourgeois 
de  Paris,confreres  Pèlerins  de  faind  lacques  en  Gallice,d'e- 
riger&inftifuervneConfrairie.acr'afTèmbler  en  la  maifon 
des  aueugles,  autrement  nommée  Les  quinze  vingts,  pour 
y  taire  leurs  prieres,celebrerMefres&cdmin  feruiccenriiô- 
iieurde  Dieu  &  du  bien-heureux  Apoftre  S. lacques. 
.  Et  enrandegracei3i7.  plufieursnotables&deuotesper- 
fonnes quiauoientfait  le  voyage  de fainct  lacques,  meuzde 
deuotion,  délibérèrent  entr'eux  d'édifier  vne  Eglife  6c  vn 
Holfitai  cil  la  grande  rue  faincTiDenys, près  la  porte  aux 
Painpesà Thonneur  de  Dieu,  delà  Vierge  Marie  ,&  du  be- 
noiiÏApoftreMonfieurfainclIacques:  pour  loger  ôc  héber- 
ger lès  Pèlerins  paiPants ,  allans  &  retournas  de  leur  voyage, 
&:  d'y  fonder  quatre  Chapeiiains  &  quatre  Clercs  pour  faire 
le  feruicediuin,  tel  qu'il  leroitaduifé  ôc  ordonné.  Et  en  la 
fin  de  ladicle  année,  icfdits  Confrères  pèlerins  acquirent  de 
leurs  propres  deniers  le  pourpris  depuis  Thoftei  d'Ardoife 
danslaruëfaind  Dcnys, proche  de  la  rue  au  Cigheiufques 
au  coin  de  la  rue  de  Mauconieil,5c  partie  d'icdle  ruëiufques 
aucoindelaruëdeMerderet,  tant  de  longueur  quedelar- 
geur  :pour  édifier  ladite  Eglife,  6c  hofpital  ^le  çloiftre,  les 
lallei, logis  des. b.encficiers&:  gensd'Eglile. 

CesacquiiitionsayantcftéainfifaicteSjlefdits  Confrères 
Pèlerins  enuoyereiitau  faincl  Père  le  Pape  lean  22. qui  tenoic 
fonfiegc  pour  lors  en  la  ville  d'Auignon.  Auquel  ilsprefen- 
terent  leur  humble  requeftepourauoirpermiffion  de  faire 
baftir  cç  que  dit  eft>&:  y  fonder  quatre  Chapeiiains  &  quatre 
Clercs  pour  célébrer  \ediuinleruice. Ce  qu'iilcur  fut  accor 
dé  :  à  la  charge  de 'leur  donner  fuffifancrcuenupourles  en 
tretenir.  Et  pour  cet  cffecl  ledit  faind  père  addrefia  fa  bulle 
à  Monfieur  l'Euelquc  de  Beauuais,  &  à  Maiflre  Gcufroy  duj:i 
PlefiisNotaire  de  lafainteEglife  Romaine:  comme  le  portefi 

la  bulle.: 


LIVRE    TROISIESME;  9^5 

la  bulle  donnée  à  Auignon  le  i8.  ioiir  de  luillet,  (?.  année 
de  Ion  pontitîcat. 

En  exécution  de  ladite  BullejMeffieursrEuefque  deBeau. 
uais  6c  du  Pleilîs,  ayant  attendu  en  leurs  hoftels  ieldits  Con- 
frères pèlerins, veu  la  bonne  deuotion  qu'ils  auoient  de  fon- 
der ladite  Eglile  Redonner  fuffifantreuenu  pour  la  nourritu- 
re defditsChap  ellain  s  &  Clcrcs&qu'ilsauoientiamii  entre 
leurs  mains  certain  contract,montanc  à  cent  foixanteôc  dix 
liuresparifîs  de  rentc.Et  que  la  volôté  defditspelcrins  efloit 
encores  d'en  donner dauantagepourl'augmentation  de  la- 
dite Eglife  ôchofpital  pour  loger  les  p  eierin  s,  &  leur  faire 
aumolne  d'vn  rol,comme  elle fe  fait  encore  à  prefent  :  Apres 
ces chofesainfi promifeSjlefdits fleurs  Euefques  6c du plcffis 
firent  aflembler  Meilleurs  du  Chapitre  delàind  Germain 
de  Lauxerrois  &L  le  Curédefainâ:  Euftachc,pour  compofer, 
cheuir,&:accorder  auec  eux,à  caufe  que  les  places  qui  auoiéc 
eftëacquifes(  comme  dit  e(l  )  eftoient  furie  territoire  dudit 
faind  Germain  ôciainclEuftache,  dont  fut  payé  comptant 
audit  Chapitre  de  faind  Germain  quarante  liures  parilis,  6c 
au  Cuié  de  faind  Euftache  cent  foixante  &  dix  liures  parilis, 
pour  acheter,  acquefter  &:  acquérir  rente  &  reucnu  qui  doit 
eftre  admorty  par  l'œuure  défaites  Eglifes  faind  Germain  6c 
S.Euftache. 

Enl'an  de  grâce  1311.  leRoy  Charles  le  Bel  permit  aufdits 
Confrères  pelerinsdefàind  lacques ,  de  faire  baftir  ladide 
Egliie  6c  hofpi  tal,  ainfi  qu'il  eft  porté  par  ics  lettres  patentes 
données  à  Queuruille  en  Normandie ,  l'an  fufdit  au  mois  de 
mars,6cfeeliees  du  grand  feel  de  cire  verde  enlacsdefoyc 
rouge  6c  verde. 

Item  à  la  fupplication ,  prière  &C  requefle  defdits  Confrè- 
res pèlerins, Madame  leannepar  la  garcedeDituRoynedc 
France  6c  de  Nauarre,  fille  du  Comte  d'Eureux  affit  la  pre- 
mière pierre  de  ladicie  Eglife  :  ôc  eftoit  aucc  elle  Madame 
Mahault fa  mère  ComtefTe  d'Arthois  6c  de  Bourgongne,  6c 
les  filles  de  ladite  Royneleanne,  la  Duchefle  de  Bourgon- 
ri  gne, la  ComtefTe  de  Flandres  6c  la  femme  au  Dauphin  de 
Ici  Vienne,  6c  toutes  y  affirentvne  pierre,  &auec  elles  cfloienc 
A  l'Archeuefquede  Lyon, Monleigneur Pierre  de  Montemer 
icj  Eucfque  de  Neuers ,  qui  depuis  a  elle  Euefque  d'Auxerre> 
It  llliii 


9^0  VILLEDEPARIS; 

l'Abbé  de  faincl  Denys  &:  plufieurs  Barons  &  prélats. 

Item  on  fie  II  grande  diligence  de  crauaillerà  la  conftru- 
dion  de  ladide  Eglife  ,qu'en  l'an  1323.  le  Dimanche  18.  Mars 
reuerend  perc  en  Dieu  Monfeigneur  lehan  de  Marigny 
Eucfque  de  BeauuaiSjChanta  la  première  Mefle  enladicte 
Eglife. 

Icem  le  iourfaind  Martin  en  luillec,  l'an  15x5'.  Madame 
leannedelPusnommee,  donna  le  menton  de  monfieur  faine 
Eullaclie  à  ladite  Eglilè  de  faind  Jacques  de  l'Hofpital.  Et  le 
Samedy  2.  lourde  May  l'an  152.7.  ladide Dame deflus  nom- 
mée, donna  6c  prefcnta  àladite  Eglife  &  hofpital  vne  ioinde 
appellee  le  doigt  d  e  Monfieur  làind  lacques ,  6c  fut  apporté 
deiaind  Magloire  à  ladicle  Eglife  à  moult  grandefoiemni- 
té,6cd€  procelïion  ,6cdelummaire,  Se  le  porta  Monfieur 
Eluguesde  Befançon  S3.  Euefque  de  Paris,  6c  Monfieur  pier- 
re de  MontemerEuefqued'Auxerrc,  qui  depuis  a  efté  Car- 
dmal:6cyfutauiîirAbbé  de  iaincb  Magloire  enladitepro- 
cetfion,  6c  Monfeigneur  Robert  d'Artois  6c  la  ComtefTc  do 
Surefne, fille  du  Roy  Louysôc  Madame  Blanche  deBretai- 
gne,6c  y  auoit  vn  grand  drap  d'orque  quatre  Chcualiers 
portoientjfoubslcquel  eiloi  t  ledit  reliquaire,6cefl:ort  toute 
Jaruëlàin(fbDenys,depuisrHofpital  iufques  à  S.  Magloire 
femee d'herbe verde^ 6c  ladite  dame  Roynefit  faire  14.  tor- 
ches, chacune  du  poids  de  cinq  Hures  6c demie, lesquelles 
cUedonnaàladite  Eglife  de  faincl  lacquescCeftoienc  veftug 
ceux  qui  les  portoienc  tous  dVneliuree,&  les  pèlerins  firent 
faire  40.  torches  toutes  femees  de  coquilles  6c  bourdons,^ 
eftoi  t  vne  chofe  finguli  ère  à  voir. 

Audit  an  1327.  le  iour  fainct  Remy ,  Monfieur  lean  de  Ma- 
rigny Euefque  de  Beauuais  delFus  nomme,  dedia  ladide 
Egiifc. 

Depuis  la  première  fondation  de  ladite  EghfeSchofpital- 
lefdits  pèlerins  Confrères  de  faind  lacques  6c  autres bour- 
çcoii  ont  fondé  autres  beneficiers,6c  font  auiourdliuv  e» 
nombredei8.fçâuoirlesTreforier6cClianoinesquieftoi^t'' 
anciennement  Chapcllains  au  nombre  de  huicl,  6c  douze 
Chapellains  &c  huicl  Vicaires, enfemble  quatre  enfans  de 
chœur  qui  font  payez  6c  diflribucz  parlesmaifircs&gôq- 
uerneurstousles  premiers  Vendredis  de  chacuii  mois:^  fui?- 
uancleurs  fondations... 


LIVRE  TROISIESME.  587 

Les  maifties  &  gouueineurs  de  ladite  Eglife  &c  horpital 
ronc  trois  ans  en  charge,  &:  redent  leurs  comptes  ouïe  Rece- 
ueurpour  eux  tous  les  ans  en  la  prefenccde  Meffieurs  les 
Lieutenant  Ciuil  &  Procureur  du  Roy  au  Challelet,  &  y 
aiîîilentauili  les  Treroricr,Chanoines&  anciens  maiflres  de 
ladite  Eglife. 

Le  Roy  iean,  en  l'an  de  l'Incarnation  1350,  &:  defon  règne 
le  premier,  le  i^.  iour  d'Octobre,  a  confirmé  la  fufdiclc 
Confrairie. 

L'an  1511.  le  8.  Décembre  Iean  du  Bellay  104.  Euefque 
de  Paris, à  la  prière  &  requefledesThreforierjMaiftres  & 
GouuerneursdeladitcEgliie&horpital^pourplufieurscau- 
iès  &  railbns,  ordonna  la  dédicace  de  ladite  Eglile  eftre  faite 
6i  célébrée  de  là  en  auant  le  premier  Dimanche  de  dcuan  t  la 
iainclRemy. 

Fondation  de  l' Eglife  cf  Hefptal  du  S.  Sepildire. 

MOnfieur  Choppin  en  fon  œuure  àe  Sucra  polttia ,  liurc 
j.tir.  j.efcritqu'enl'an  1317.  Guillaume  Duc  de  Nor- 
mandie fonda  en  la  rue  S.  Denys  l'Eglife^c  HofpiralduS. 
Sepulchreenla  terre  foncière  de  Meflieursles  Chanoines 
de  nollre  Dame  ÔC  de  faind  Mederic .  mais  il  a  efté abufc  par 
quelque  faux  mémoires  qu'on  luy  auoit  donnez.  Can'ay 
veu  l'inuêtaire  de  tous  les tiltres  dudit  Hofpitai  :  ôc  en  iceux 
n'eft  fait  aucune  mention  du  Duc  Guiil?.ume. 

LcpJusanciëtiltrecftdela  veille  des  Roys  1325. par  lequel 
apcrt  que  Louys  Sieur  de  Bourbon  &  Comte  de  Clairmont 
donna2co.l1.  tour. pour l'achaptd'vne  partie  du  lieu,  du  S. 
Sépulcre. 

Le  fécond  tiltreeft  du  dixhuidiefme  May,  1326.  faifàntmé-  ^3^^° 
tion  de  l'alTiette  de  la  première  pierre  du  baftinictderEglife 
dudit  faind  Sépulcre  ,  faite  par  Guillaume  Archeuelque 
d'Aux,ducôfentemct&par  permifTion  de  Hugues  fécond, 
dit  de  Bezançon  ,  Euefque  83.  de  Pans ,  AHIdé  éts  Euefqucs 
«d'Amiens,  d'Autun,  deTriguetÔcdeMcnde,  Ala  reque- 
ftedufuldit  Louys  de  Bourbon  prclent^  acconjpsgi.ë  de 
Clémence  Royne  de  France  &  de  Nauarre ,  d'Ylalel  d'An- 
gleterre, Blanche  de  Bretagne vev.fiîc de  Philippe d'Atras, 
après  queleditComte a  promis  la  fondation  de  cinq  cha.peL- 

ÎUiii   3^ 


p88  VILLE    DE    PARI  S, 

lain$perpctuclsà3o.  liu.  de  rente  chacun,  lefdites  chapelle- 
nies  demeuras  a  toufiours  à  la  collatiô  de  rEuefque  deParis, 
Par  les  deux  precedens  tiltres  il  elt  manifefte  que  l'on  a  pris 
Se  donné  à  entendre  à  Monficur  Choppin  Guillaume 
Duc  de  Normandie,  pourLouys  de  Bourbon  Comte  de 
Clairemont. 

Au  haut  du  portail  de  l'Eglife  du  S.Sepulchreily  avncf- 
crit  fort  antique ,  contenant  ces  mots. 

Lan  de  grâce  M.  CCC. XXVII.  le  Vendredy  deuantNocly 
fut  chantée  la  première  Mejje  de  cejîe  Eglife ,  &  les  fondements  /r- 
ttez,^f  comme  il  appert  par  Matjlre  Guerin  de  L  or  c  igné  s  ^  qui  érigea, 
ce  portail,  &  le  fonda  premièrement.  &c. 
Le  troifiefme  tiltre  efl:  du  Samedy  deuant  la  S.  André  1529. 
TîiQ       par  lequellesmaiftreôc  confrères  delà  confrairie  du  fainâ: 
Conftaiiic   Scpulchrc.  confefîcnt auoir  acquis  dcs  chanomcs  defaind, 
du  faind    Mederic ,  duconfentementde  MefTieurs  les  Doyen,  cha- 
icpuc  rc.  j^Qines&  chapitre  de  noftre  Dame  de  Paris,  comme  leurs 
fuperieurs  tant  en  temporel  qu'en  fpintuel,  deux  places 
affizes  en  rue  fainct  Denys:  A  la  charge  de  fonder  en  la 
nouuclle  Eglife,  qui  y  a  eflc  conftruitc,  trois  Chanoines  do- 
tez chacun  de  40.  liu.  c'efl;  affiiuoir  10.  Uu.  en  gros,&:  lo.liu. 
en  diftributions  Les  autres  charges  font  contenues  aux  fta- 
tuts  faits  en  la  mefme  année,  deiquels  enfuit  la  teneur. 

1.  Les  confrères  baftirôt  vne  Egli(  e  fur  les  deux  places  qu'ils 
ont  prins  du  Chapitre  de  faint  McdericA  vn  Hofpital  auec 
cloches  2c  clocher. 

2.  Doteront  chanoineric,  Prébendes, &  chapelles, Vau- 
tres benefîces,dont  la  collation  apparticndraaudit  chapitre 
de  noftre  Dame.  Et  pour  le  regard  des  3.  prébendes  que  lef- 
dids  du  Sépulcre  dientauoirdefîa  fondées  de  40.  liu.  cha- 
cune,moitiee en  gros ôc  moitiee  en  diilributions :  Les Gou- 
ucrneurs  prefenteront  la  première  &  troifiéme  fois,  ôc  la 
deuxiefme  demeurera  à  la  plaine  difpofition  dudit  chapitre. 
Etenccfte  forte  fera  procédé  tant  aufdictes trois  prében- 
des, qu'aux  autres  qui  y  ferontfondees. 

3.  Seront  lefdits  chanoines  de  chœur,  de  l'Eglifede  Paris, 
&àlcurcorre(51ion&.coercion.Etluypreflerontleferment, 
prefensles  Gouuerneursifansquclefditsgouuemeurs  puif- 
fentprecendre  aucun  priuilege  au  contraire:  à  peine  de  de^ 


LIVRE    TROISIESME.  98^ 

choir  de  leur  droit  deprefencation. 

4.  N  auront  lefditsChanoineSjaucun  droitaux  oblations 
defdithorpical  &  Eglife  excepté  ce  qu'il  leur  lera  dônéà  leur 
première  MelFe. 

5.  SiquelqueReIigieuxouIay,hommeoufemmee(lreceuë 
pourleferuice  des  pauures,elle  fera  Tujette  au  chapitre  en 
toute  vifitation  5c  correclion. 

6.  Promet  ledit  chapitre  pour  continuer  la  fondation  en 
ladite  EglifeduS.SepuIchre,  y  aller  vnefoisl'an  enprocef- 
fion,  &  y  chanter  la  grande  MelFe  le  dimanche  desOdaues 
de  la  fefte  Dieu,  qui  eft  leiour  de  la  fefte  dudit  hofpital: 
moyennant  dix  liures  pari,  que  les  maiftre  &  Gouuerneurs- 
leur  prometentpayer. 

7.  Se  contenteront  lefdits  dcS.Mederic  de  dix  hures  pârilîs- 
pour  tout  le  droid  qu'ils peuuent  prétendre  furie  lieu  du  fe- 
pulchre.  Que  fi  aucun  de  leurs  parroilîîens  y  eflit  la  fepul- 
ture ,  lefdits  de  S  Mederic  y  prendront  le  quart  des  droids 
pour  ce  deubs:pourueu  qu'autrement  il  n'en  (oit  difpofé par 
le  teftateur,  ou  compofë  par  Tes  héritiers. 

Outreiesdixliuresdeucs  annuellement  à  ceux  de  faind 
Mederic,  &  autres  dix  liures  à  Meffieurs  de  noftre  Dame, â 
caufedelaproceflionfurdicle:  leldits  Maiftres  6c  Gouuer- 
iieursderEgliie&Hofpitaldu  fainct  Scpulchre  deuoientà 
TEucique  de  Parispar  chacun  an  foixante  liures,  &  à  fon  Ar- 
chidiacre cent  fols,  pour  la  iurifdidion  d'iceux  lieux.  Et  en 
cftoient  refponfablesle&Doy en 6c  Chanoines  de  noftre  Da- 
mejiufquesàce  quepourlerachaptd'icelles  rentes,  lefdids 
du Sepulchre  baillèrent  mil  florins,  aualuez  pourlorsàdix 
fols  pièce.  Laquelle  fomme  R.  Père  en  Dieu,  Guillaume  y. 
diû  de  Chanac,  Euefque  84.de  Paris,  conuertitàl'achapc 
j  du  ChaftcaudeLuzarches  au  profit  defes  fuccelTeurs  tuef- 
ques,  comme  appert  par  fon  efcritjfait  enfamailonEpifco- 
paledeS.Marcel,dattëduIeudydcdeuantlaS.Laurcnti333.     1252, 

Le  Roy  lean  en  fes  lettres delàuuegarde  odroyccs  audit 
hofpital,  au  moysd'Aouft  1355.  il  appelle  fonPere  Phi  lippes     i355- 
de  Valoys, fondateur  d'iceluy  hofpital. 

EKîYdici  des  Regtjires  de  nofire  Dame  de  Taris. 
En  L'Eglife  du  faind  Sepulchre.  qui  efbà  la  grade  rue  S. 
DenySjilyafeize  Chanoineriesou  Prébendes;  Efquellesle 

llliii  iij 


990  VILLE   DE    PARIS, 

Chapitre  de  noftre Dame  &:  les  prouileursdudid  Hofpital 
poiiruoicncalcernatiuement. 

£c  depuis  peu  de  tempsaefté  ordonné  qu'ilsfcronttous 
logés, Sauront  chacun  pariourquacre  lolsparifis. 

plusilyales  Chapelleniesquleniuiuent,  chargées decer- 
taines  MefTes  à  dire  par  lemaiDc. 

Chapcllenies  deuxfondeesàl'aucel  de  fainâ:  pierre  &  faine 
Paul. 

Chapelleniea  l'autel  S.Euftache. 
ChapeilenieàrauteldcS.  Sebaftian  6c  S.  Marguerite. 
Chapellenie  à  l'autel  Saint  George. 
Chapelleniestroisài'autelduviclSepulchre, 
Chapellenie  ài'autel  S.Iean  Baptilte  &iainâ;Firmin. 
Chapelenie d  l'autel  de  fainctChri{tophle,5crain6t  Michel. 
Chapellcnieàrautellkinde  Anne. 

Chapellenie  à  l'autel  noftre  Dame,  derrière  le  grand  autel. 
Chapellenie  à  l'autel  delà  faincle  Trinité. 
Chapellenie  ài'autel  de  touslesSaincls. 
Chapelleniea  l'autel  S.  Nicolas,  &:  faind  Gilles. 
Chapellenics  de  Noftre  Dame,  ôc  faind  Vult de Lucquej, 
vulgairement  dit,de  VaudeIuc:c'eftàdiredelaface,(L4//>;^ 
Vnltm)  de  noftre  Seigneur,  apportée  de  lavilledeLucques 
en  Itahe.  Voyez  ce  que  l'en  clcrits  cy  après  Hure  4.  au  traidé 
de  faind  Denys. 

Aumofnes  aux  pèlerins  dtifainci  Sepulchre. 
A  chacun  voyager  paftant  &  ('acheminantau  voyage  de 
H  lerufalcm  eft  aumofné  foixan  te  foIs,ou  quatre  hures  tour- 
nois.Ôcà  chacun  qui  en  reuient3o.  ou  40.  fols. 

Fondation  de  l'Hoffitdfnïnci  Iulian  aux  Menefiriers 
rué  faincf  Martin, 
Î318.  -£--1  Nl'an  de  grâce  1318.  le Maidydeuant  la  fainde  Croix 
,1  >en  Septembre^ily  auoiten  la  rue  de  faind  Martin  des 
Champs  deux  compagnons  Mencftriers,lelquels  s*entre-ai. 
moyentparfaidemcntj&eftoient  toujours  enfemble.  Si 
eftoitl'vn  de  Lombardie,&:  auoit  nom  Jacques  Grarede 
Piftoye,aLitremcntci4C Lappe: l'autre  cftoit  de  Lorraine, 2c 
auoitnomHuetle  Guêtre  du  palais  du  Roy.  Orauintque 
le  iourfuldic  après  difnex, ces  deux  compagnons  eftans  ailis 
furiedegedeiamaifondudit  Lappe,&pailans  de  leur  be- 


LIVRE    TROISîESME.  9^^ 

fongne,virenc  de  l'autre  parc  de  la  voyc  vn€  pauure  femme 
appellee  Fleurie  de  Charcres.  Laquelle  ciloicen  vne  petite 
charette,  ôcn'enbougcoitiourôcnuiâ:  comme  entreprinfe 
dVnepartiedc  fes  membres,  ôclàviuoitdes  aumolnes  des 
bonnes  gens.  Ces  deux  elmeusde  pitié,  s'enquerrentàqui 
appartenoitla  place, defiransTachepter^C  y  baftir quelque 
petit  hofpital.  Et  après auoir  entendu  que  c'eftoit  à  l'Abbef- 
ie  de  Montmartre, ils  l'alleret  trouuer:  &  pour  le  faire  court, 
elle  leur  quitta  le  lieu  a  perpétuité  ,  à  la  charge  de  payer  par 
chacun  an  cent  folz  de  rente,&huiâ:  liures  d'amendement 
dedans  fix  ans  feulement.  Et  fur  ce  leur  fît  expédier  lettres 
cnOclobre,leDimanchededeuantlafaincl;Denysi53o.  1530. 

LelendemainlefditsLappe&Huet  prindrent  poifeiîion 
dudit  lieu,  &  pour  la  mémoire  &  fouuenance  firent  feftin  à 
leurs  amys.  Peu  après  ils  firent  faire  vn  mur ,  &  fur  l'entrée 
vne  belle  chambre,  de  au  defîbubs  des  bancs  â  ll6ls. 

Au  premier  defquels  fut  couchée  la pauure femme  paraly- 
ticque,  &  n'en  bougea  iamaisiufques à  fondecés.  Ils  ordon- 
ncrentau(îiquecelicuferoitd'orcfnauantappellé/^^/>rf/ 
{^eS.  lultan&S.  Génois. 

Et  pendirent  vne  boifteà  la  porte  de  l'entrée,  pourrece- 
Boirlesaumofnesdeceuxquiyauroiencdeuotion. 
-    En  après  ils  firent  faire  vn  feel,  pour  feelier  les  quittan- 
ces des  dons  ôc  lais  qu'on  leur  faifoit,  &  autres  lettres, 
lequel  eftoit  de  letton  rond,  &  au  milieu eftoicnoflre  Sei- 
gneur dans  vne  nef,  en  guife  de  ladre.  Saincl;  Iulian  ea 
l'vndesboutstenansdeuxauirons,&:àrautre  boutfa  fem- 
me tenant  vnauiron d'vne main, dei'autre  vnelanterne. Au 
defrusdel'efpaulle  dextre  denoftre  Seigneur,  y  auoit  vne 
fleurdeLys.  Auprcsfaind  lulien  efloirfaind Génois  touc 
droit,  tenant  vne  vielle  comme  fivielloit.  Et  eiloit  entre- 
deux  hommes  agenouillez.  Autour  du  feel  eftoit  efcript. 
Cefi  lefceau  de  V  hofpital  de fiinct  lit  lien ,  &  fkincl  Génois.     Le  - 
quel  a  efté  vérifié  en  Chaftelîct  6c  à  la  Cour  de  l'Official ,  ^ 
fceclloicnt  en  cire  rouge. 

Alaisauantquedepa{îeroutre,iIefl:  bon  detraiderfom- 
mairementdeces  deux  patrons,pource  qu'il  fecrouue  plu- 
fieursfainclsdemefmesnoms,  &qii|ronpourroit  prendre 
les  vnspourlesautres.  Car  Anronin  en  fa  première  partie 


992.  VILLE    D  E    P  ARIS, 

hiilorble rapporte  quatre  faincls  Iulians.  Lepremicr,qui 
fucEuefqueduMans.Et  d'iceluy  faicmention  leCatalogue 
des  faincls  liure3.chap.  35-  Lelccondfuc  martyrifëen  Au- 
uergne. Comme  il  ell  deicript  audit  Cacatogue,liure  y.chap. 
131.8c  en Surius tome 4.1e 28.  Aouft, Le  troilielme,  Confcf- 
Teur,  fut  frère  de  fainâ;  Iules,  audit  Catalogue, liurej.  chap. 
36.Etlequatriefmeau(îi  confelTeurôc  hofpitaiicr,  eft  ccluy 
lequel  après  auoir  longuement  voyagé,  s'enreuint  en  fa 
niaifon,^trouuant  deux  perfonnes  couchez  en  fonljd.pen- 
fa  que  ce  fut  vn  adultère  couchéauec  fa  femme,  ôcles  tua 
tous  deux.  Et Cefloien t fes  père  èc  mère,  que  fa  femme  auoic 
charitablementreccus  pendant  qu'il  eftoit  abfent.  Apres 
auoir  cognu  fa  faute  :,  il  prend  congé  de  fa  femme  pour  Pen 
aller  en  pays  incognu  faire  pœnitence  le  relie  de  fa  vie.  Mais 
elle  ne  voulut  l'abandonner,  ôc  f  en  alleret  tous  deux  auprès 
vne  riuiere fort  dangereufe  à pafler, où  ils  baftirent  vnpetic 
Hofpiral  pour  rcceuoir  les  pauureSjôc  firent  vnbaftcau  pour 
pa/Fer  l'eau  à  ceux  qui  le  prefenteroient.  Faifant  cet  office, 
il  mérita  receuoir  noflre  Seigneur  en  forme  de  ladre ,  lequel 
luy annonça fon péché luy  ellre  pardonné, 6c  incontinent 
fe  difparut.  C'eO: pourquoy  il  eft  figuréau  milieu  du  bafteau, 
pendantqucfaindiulian  ôc  fa  femme  auironnent.  Et  eft  le 
vray  patron  dudit  Hofpital  de  Paris  :  corn  bien  que  d'aucuns 
l'attribuent  à  faint  lulian  du  Mans,  qu'ils  fe.pcrluadent  eftre 
le mefme Simon  le  Lépreux, qui  inuita&receutenfamai- 
fon  noflre  Seigneur.  Mais  cela  cfl  faux:  car  quand  noflre 
Sauueur  fut  pournous  crucifié,  il  n'auoit  que  douze  ans, 
commeilfelit  en  fa  vie  colligee  des  anciens  liures  MS.  ôc 
compofee  en  LatinparM.  lean  Moreau  Doéleur  en  Théo- 
logie.-laquelle  depuis  a  eflé  tranflatce  en  François  par  M. 
Pierre  Vie),  auffi  Docleur  de  la  mefme  licence ,  &c  fc  trouue 
en  la  vie  des  Sainds,  imprimée  à  Paris  par  Nicolas  Bonfons 
1607.  fur  le  leur  ?.7.Ianuier. 

Du  z.patron,S.Genois(ou  pour  mieux  dire  Gênés)  il  y  en 
a  1.  Martyrs  de  ce  mefme  nom.  Lei.quicfloitexcepteur 
c'eflàdire  Greffier  de  iuflice,&  ne  vouloir  enrcgiilrerles 
fentences  iniques  données  contre  les  Chrefliens,  fut  marty- 
rifé  à  Arles  en  France.  Et  l'autre  à  Rome  .-pour  d'vnpaycn 
long\Qnr,L^fmè  locutatvr  (diclion  en  Picardie  vfitee  pour 

bafleleurj 


LIVRE    TROISIESME,  s^n 

baflelleur  )  deuenu  en  vn  moment  Chreftien  trcs-conflanc, 
iufquesàfbuffirir  toutes  (or ces  de  tourments,  &  mourir  en 
plein  théâtre, prefenc  l'Empereur  Dioclecian.  C'ell  ceftuy- 
cy  qui  eft  patron  des  Mcnellriers.  Aufli  eil-il  figuré  &:pemt 
auec  vne  vielle  :  6c  11  lemble que  cefte  diflion  de  Mcnellrier 
prouiennede  H  ifirio  ^ç)^\\\  lignifie  Baftelleur.  Combien  que 
d'autres  la  tirent  du  Qtqq, ^Menefircuo ^<^\  fignific  chorcas 
duco  ^&  Menefireuein^Choreai  ducere.  Mener  dan  ces.  En  la  vie 
deceS.  Génois, que  rapporte  Suriustome4.1e25.d'Aouft. 
11  eft  appelle  i^//>»^,  qui  vautautantque  Baftellcur. 

En  cet  Holpital  lefdits  Lappe  6^.  Huet  mirent  vn  Clerc 
nommé lanotBrunel, qui  faiioicofficed'Efcriuain  ,dePro- 
cuieurôcde  Gardien  delà  maiion,6clialloit  quérir  les  legs 
par  la  ville,  n'ayant  autre  falairefinond'eftre  logé. 

Ilsreceurentaulîivnevicillefemme  nommée  Edeîinedc 
Dammarcin  ,  laquelle  s'y  rendit  du  tout,  6c  y  apporta  Tes 
biens.  Son  office  eiloic  de  faire  les  lids  6c  héberger  les  mem- 
bres de  noftre  Seigneur, 6c  auoit  de  penfionl'ur  l'holpital 
dixhuid  deniers  la  femaine. 

Notez  en  quel  pris  vil  pouuoientcftre  lors  les  viures. 

Uan1331.Il  iefitvneanembleeaudithofpitaldelongleurs  ^11^* 
&Meneftriers.  Lefquels  tous  d'vn  commun  accord  con- 
fentirent  i'crecT;ion  d'vne  confrairie  fous  les  noms  des  glo- 
rieux fain£l  lulian  &Genois,promcttans  vn  chacun  d'y  aider 
félon  fes  facultez  6c  moyens  :  6c  en  furent  lettres  pailees  &: 
feelleesau  Chan;eletlei3.Nouembreduditan. 

L'an  1332.  TAbbelIede  Montmartre  enuoyatoifer  le  lieu  1331. 
audit  Holpital  par  Michel  de  fain£l  Laurent ,  6c  lacques  de 
Longjumel,  maiflres  iurcz  du  Roy  :  lefquels  rapportèrent 
qu'il contenoit en  long ôi en  lé,  trente  fixtoifesbienlarge- 
'ment,6cauecIeconfencement  de  fon  Conuent  deucment 
congregé  en  Chapitre,leur  admorcit,6cbailla  lettres  datcees 
audit  an,leVendredy  d'après  les  bradons,  qui  eft  le  premier 
Dimanche  de  Carefme,  ik  feellees  de  fon  fecl  6c  de  celuy  du 
Conuent;  moyennant  60.  francs  qu'ils  payèrent. 

En  l'an  1333.  au  moisd'Auril,le  Roy  Philippes  de  Valois     1353. 
cfl-ant  à  Montpipeau, confirma  ledit  admortilTcment  par 
fcs  patentes  (celles  en  lacs  de  foye  5c  cire  verde. 

En  mefme  temps  ils  achetèrent  vnc  maifon  contigue  à 

KKKkkk 


c>94  VILLE    DE   PARIS, 

leurHofpital,6cfaifantlecomde  la  rucpaiec,clu  coftc  de 
la  rueS.Marcm,  qui  apparcenoic  i  maiflrc  Eiliennc  d'Au- 
foire  AduocaceiiîaCour,pourlepris  deii.liurcs, &io.  liu, 
dereucc  par  chacun  an. 

Ï334.  L'an  1334.  maiitre  lean  Mandeuilain  Euefque d'Arras,fui- 
uant  le  pou.uoir  que luy  en  auoit donné maiftre  Guillaume 
deChanas,  Euefque  84.  de  Paris, deliura  lettres  aux  Jon- 
gleurs &:Meneftners,porcans  permiffion  de  faire  chanter 
lediuinferuiceen  noce  &:  fans  note  en  la  Chapelle  de  leur 
Hofpinal:  fauf  ledroiddu  Curé&de  la  pairoifïe, dans  la- 
quelle elle  eftfîcuee.  Il  leur  permit  auffi  d*y  pendre  vne  ou 
plufieurs  cloches,  ôcauec  ce  leur  donna  vingt  iours  de  vray 
pardon.  Ces  lettres  furent  expédiées  le  iour  fàind  André 
auditan^&ieeilecscn lacsdefoyeSc cireverde.  Maisauanc 
que  de  les  hurer,il  fîtiurer  fur  lesfainctsEuâgiles  ledit  Huer, 
queluy  Se  (2s  compagnons  feroient  tant,  que  dans  quatre 
ans  en  acquerroient  feize  liures  de  rente  pour  vn  Preflre ,  ôc 
que  bien  honneftementils  maintiendroient  rHofpical. 

'i}}5'  En  l'an  1335.  ^^  mois  de  Septembre,  l'on  accorda  auec 
Meilleurs  de  faindMerry,  donc  ladi^fte  Chapelle  dépend,  à 
la  femme  de  dix  liures  parifis  de  rente  par  chacun  an.  Et  le 
Dimanche  de  deuant  la  faind  Remy  en  ladite  annce^fuc 
chantée  la  première  grande  McfTe  par  le  Prieur  des  Car- 
mes. 

1336.  L'ande.grace  i^^6.  lefdics  Menedriers  acquirent  20. liu, 
parifis  de  rente  de  Guillaume  did  le  Vicomte  de  Corbeilj 
pourrcntervnChapellain  rquifurentadmorciesparleRoy 

i357'     Philippcsde  Valois,le4.1anuier  1337. 

Fondât im  de  l^HoJpitddti  SainSî  Ejfrit. 

Lfetrouuequeés  années  13(30.  i3<3i.  6C1562,.  àcaufe  des 
guerres  qui  enoicntenEracc,lcpeuplefucreduiten  gran- 
de neccfficéô.:pauureté:{i  que  grand  nombre  d'enfansor- 
phclmsde  père  S:  de  mère  demeuroient  àParis  gifants  en 
rues  fans  au cunerctraide.Dequoyefmeusplufîeurs  bonnes 
perlbnnes  retirèrent  en  diuers  endroids  quantité  d'iceux, 
i'hoftclDieun'ayantmoyendelesreceuoir.Et  confiderans 
quei^s particuliers  nepourroient longuement  porter  ceils 


LIVRE    TROISIESME.  5)9^ 

charge:  plulieurs  notables perlonnes le 7.Feuricr  1562. allè- 
rent vers  reuerend  Père  en  Dieu  meflire  lean  de  Meulanc 
Euefque  88.de  Paris.  Auquel  firent  entendre  la  neceflitc  ôc 
miferedecespauuresenfans,  qui  periiroient  de  famine  ôc 
froidurcplulieurs  d'eux  gaffcez  de  mal  de  galle  èc  taignc,  doc 
ilsmouroienc  miferablement^&les  pauures  filles  violées  de 
nui6l.  Ce  qui  cauferoit  de  grands  raarheursà  la  ville ,  s'il  n'y 
cll:oitpourueu.Pouràquoy  obuier,leditfieur  Euelque  leur 
donna  permilTion  d'inlHtuer  &  erigervne  confrairieduS. 
Efpritjaux  fins  de  bafbr  vn  hoipital  qu'ils  nommèrent  l'hof- 
pitaldespauuresdu  fainâ: Efprit:  êc  donna  par  fcs  lettresà 
chacun  des  confrères  quaranteiours  d'indulgences. 

Etpour s'acheminer  àce  pieuxdelTaing,  ils  acheptercnc 
vnemaifonôcgrangcenlaplacedeGreuecontrel'hofteldu 
Daulphm^àprefentHoftel  de  Ville  de  paris;  Oùilsretirercc 
cefic  multitude  de  pauures  cnfans,  de  y  conftruiicnt  ledit 
Hofpital. 

Vrbaincinquiefme,  quifutelcuPapecn  la  mefme  année 
1362.  a  confirmé ladideconfrairie,&approuuë  la  fondation 
de  quarante  liures  parifis  de  rente  annuelle  ôc  perpétuelle, 
pour  vn  Chapellain  qui  célébrera  le  diuinferuicc,  &admi- 
niflrera  les  Sacremens  à  ccuxdudit  Hofpital.  Ec  en  outre 
odroya  à  tous  ceux  qui  aumoineront  ^  vifiteront  ledici 
Hofpital, confez 6c repentans ,  vn  an 6c quarante  iours d'in- 
dulgences.Permctaulîî  aux  confrères  d'élire  quatre  d'entre 
eux,notables  bourgeoisrpour  eftre  maiftres  6c  gouuerneurs 
defditcsConfrairieôc  Holpiral.Ceque  depuis  ont  confiraie 
lespapes  Grégoire  XI. 6c  Clément  feptieime. 

Encoredepuisparlesaumofnesdesgensde  bien  6cIebon 
mefnage  des  gouuerneurs  5c  maiflres,  ils  firent  baftir  la  cha- 
pelle qui  fevoidl'an  140(3. 6:  fut  bcniile  l'an  1415.^4.  iour 
d'Aourt  par  reuerend  père  mefTire  Gérard  de  Montegut 
Euefque  50.de  paris.  Lequel  donna  à  ceux  qui  vifitcroienc 
ladite  Eglife  en  ce  iour,  indulgence  de  quarante  iours.  Ec 
futdedieel'an  1503.  Iei5.1uillet. 

Get  Hofpital  fut  peuapresaugmentë  par  des  bons  Confrè- 
res 6c  fœurs  qui  f  y  donnèrent  auec  leurs  biens  pour  y  finir 
leurs  iours. 

Il  y  a  de  belles  inftitutions  audit  Hofpital:  defquelles  la 

KKKkkk  ij 


efcj6  VILLE    DE    PARIS, 

première  el1:,qu'iln'y  a  que  les  enfans  nez  en  légitime  maria- 
ge enjla  ville  ôc  fauxbourgs, orphelins  de  percée  de  mère, 
quiyfoiencreceus:  Les  baihrds  6c  enfans  trouucz  exclus, 
tant  par  règlement  duûithorpital,  que  par  lettres  patentes 
du  Roy  Charles  Y  II.  de  l'an  1445. 
j  La  féconde  eft,  que  les  pauures  enfans  desqualitezfufdi* 
tes  y  font  receus  dés  la  mammelle  :  6c  font  bai  liez  en  nourri- 
ceauxdefpens  de  rhofpital^ôcfoigneufementvifitez  5c en- 
tretenus. Puis  apresquilsfonteleués,on  leur  faitapprcn- 
dre  mcftier ,  tant  par  des  maiftres  qui  refident  leans,  que  par 
d'autres  de  la  ville. 
î.  La  troifiefmecft,  que  les  garçons  qui  font  plus  capables  & 
de  meilleur efprit, font  promeus  aux  ordres  facrés:  outanc 
iccux  que  les  elles  mis  en  religion  auxdefpensdel'hofpital. 
Le  refte  des  enfans  font  baillez  au  feruice  des  feigneurs  6c 
Dames.  Aux  garçonsqui  ont  appris  mcfl:ier,on  aydeàles 
faire  paiTer  maiflres  :  Comme  aulii  certaine  fom me  d'argent 
eftdonnceauxfîllespourlesmarier.Etàtousgencralement 
cftrendulebien  qu'ils  ont  apporté  entrant  en  iceluyhofpi- 
tal ,  lors  qu'ils  font  en  aage. 

De  U  ConfrAÏrie  de  noHre  Dame  de  Liejje  ^  fondée  en  l' Eglife 
du  S,  Efprity  &  feule  de  ce  nom  dans  Paris. 

En  TEglifede  l'Hofpital  du  faind  Efprit a  cfté fondée  la 
ConfrainedenoftreDame  de Lieife, l'an  1413.  le  iour  delà 
^^^''^'    NatiuitënoftreDame. 

Les  premiers  6c  principaux  bien-fadeurs  furent  le  Roy 
Charles  VL  ôcYfabel  de  Bauieres  la  Royne  de  France, la 
compagne  (defquels  les  figures  fevoyent  aux  vitres  qui  font 
près  du  ir.aiftre  autel  à  main  gauche)  le  Duc  de  Guyenne 
leur  fils aifné.  AnnedeBourgongne,damedeLedford.Mef- 
firelacquesduChaftelierEuefque  96.  de  Paris,  frère  Mat- 
thieu de  Pitaigne,  Abbé  de  faind  Magloire.  Les  noms  de 
tous  lefquels  font  efcripts  en  lettresd'orauliuredeladiclc 
Confrairie  de  noftre  Dame  d  e  Lieffcjqui  eft  feuledans  Paris: 
&eft  défendu  par  priuilege  du  Roy  d'y  en  ériger  d'autre  de 
mefme  nomination. 

hcs  deux  voûtes  6c  le pauillon  qui  efb  au  dcfTus  de  la  porte 


LIVRE    TROISIESME.  pc^y 

dcIaditcEglifeou  Chapelle,  furent  édifiées  &;  conftruites 
deneuf  l'an  i6iî.  comme cclinoignecerte  infcripcion  quife 
voit  grauee en  marbre  ducoftédroiâ;  en  entrant. 

Du  règne  duTrcs-Chrcftien  Roy  de  France  (s* de  Nauarre  Louys 
XIII.  &  de  la  trùtficfme  Freuofié  de  Monfieur  Matfire  lac- 
que  s  Sanguin ,  Seigneur  de  Liury,  Confeiller  en  la  Cour  de  Parle- 
ment y  &  Efcheuinage^  de  Maiftres  le  an  Lambert  cy  deuant  Rece- 
ueur  General  des  Gabelles  en  lageneralitéde  SoiJfonSylehan  Theue- 
not  Confeiller  au  Chafielet,  lehan  Perrot,  &  leandela  Noiie  Ef- 
cheuinsy  les  deux  voûtes  de  cefie  Eglifè  ont  e fié  failles  &  confirui- 
tesyé'  le  pauillon  audejfiis  paracheué  j  l\în  de  grâce  M .  DC.  X I, 

Efiant  lors  Procureur  du  Roy  de  la  ville  M>  Pierre  Perrot^ô"  M. 
Guillaume  Clément  Greffer  d'ic elle. 

De  la  Commanderie  ou  Hofpital  Conuentuel  du  petit 
fainci  Antoine  a  Paris. 

CEftc  Commanderie  efl  vn  membre  dépendant  de 
l'Abbaye  defaind  Antome,de  l'ordre faind  Augulliiî 
en  Dauphinéjdiocefe  de  Vienne,ôc  efl  ainfi  furnommee  à  la 
différence  du  grand  fainci  Antoine  jqui  efl  vne  Abbaye  de 
ReligieufeSjde  l'ordre  de  Cifleaux ,  proche  de  la  ville  de  Pa- 
ris, dont  nous  traic^erons  au  quatriefme  liure.  Carc'eftvn 
mef me  faind  A n toine,  qui  vbique  magnus efl:,  cf  nufquam par- 
uus.  Voyez  ce  que  l'en  ay  dit  cy  deuant  pa. 947. 

Le  Roy  Charles  le  Quint  enl'an  13^8.  donna  le  lieu  où  efl 
fcitueecefleCommanderie,&  le  confirma  encores  deux  ans 
après,  c'efl  à  fçauoir  en  l'an  1370.  corn  me  rapporte  Mon  ficur 
Choppin  lib.  2.  de  fera  Politia^  titulo  /.  art.io.circafnemin 
margine.  Et  allègue  fon  authèur,  Aimarum  Falconem  in  Hifto- 
ria  Antoniana. 

Etenl'an  1375.  Hugues  de  Chafleau-neuf  Abbé  de  l'Ab- 
baye de  fainci  Antoine  de  VieniiC,&  General  del'ordre,fîc 
baflir  &  conflruirel'Eglife  de  ladite  Commanderie,  qui  de- 
puis fut  rebaflie  ou  réparée, comme  tefmoignecequifuic 
grauécontre  le  murde  ladite  Eglife. 

L'an  de  grâce  1442.  le  premier  Dimanche  d'après  la  fefle  Dieu, 
tres-reuerend Père  en  Dieu  Monfcur  Denys ,  Patriarche  d^Antio- 
■  che  Euefque  de  Paris, dédia  &  confiera  ceflepre fente  Eglifc  deflnnî 
Antoine  dans  Paris . 

KKKkkk  iij 


c^S  V  I  L  L  E    D  E    P  A  R  I  s, 

Contrevnautremnrdelamefme  Eglife  l'onvoitlapeau 
ou  le  cuir  d'vn  Crocodil]e,auec  l'infcription  fuiiiante. 

En  l'an  lyiy.  M  ef ire  Pierre  de  UVernade  ^  cheualicr^  ConfeiL 
ler,&  Mdiflre  des  Rcquefies  de  l'Hûfieldi*  Roy  Frîi'/icois.fut  enuoyé 
pdr  ledit fieur  en  Ambaffade  à  Venife.  Auquel  lieu  les  Vénitiens  luy 
firent  trefent  d'vn  Crocodille^  lequelildonnd  a fain^i  Antoine. 

En  ladite  Eglife  prcs  le  grand  Autel  à  main  gauche, lafî- 
gured'vn  Abbc  de  Vienne  efteleuee  en  boiîeiurvnpillier, 
ôcau  deriouscftelcric. 
Ludouico  l'Anchacio ,  Diui  Antsntj ^nsn procula  Vienna  Allô- 
-'^i  hro^umyAbbatiJjiiius  nominà  tertio  ^  Maiorihus  npud  Aruernos 

claroypetate  atque  in  egenos  heneficentia  y  duohus  quihtis  in  ordtne 
Laniac  mai-  ft^ccefitfatniis  nihil  concedenti  fèptuagenario  ^  Vetrus  D amours^ 
fon  inc\i\^c Jacriconjijlortf'  Con/iliarius  j  paterne  in  LanchaciArum  familiam 
en  Auucr-    [^^yi^ffQi^f^^tixmemor.  ^  fuprem£'voluntntis elo^ium  exeqtà  ro^A- 
tus  y  armco  bene  merenti  hoc  monumentum  defuo  M.  P. 
obijtnono  Cal.  oBobrù,  Anno  Domini  iS97'  Atatis  76, 

De  la  Cenjrairie  de  fainCt  Claude  .^  fondée  en  l* Eglife 
du  petit  faincl  Antoine, 
A  l'entrée  de  ladicle  Eglife  Ton  void  quatre  tableaux  en 
platte  peinture ,  qui  font  lointsenfcmble ,  &  au  basfont  ef- 
crits  cesvcrs. 

ChreftienyencepûurtraiB'verras^fnnsfillion. 
Le  lieu ,  les  e nuirons,  ô'ftuationy 
OÙ  le  corps  précieux,  corps  de  fkin6î^  cUude  repofe. 
Et  pour  te  faire  voirfî  excellente  chofe^ 
T  ont  mis  leurs  deniers  certains  bourgeois  confieres 
^^uipardeuotion  ^  d^  amour fingulieres 
Ont  f ai  et  ce  beau  voyage,  honorant  ce  fdinB  corps 
1580.  Mil  cinq  cents  quatre  vingts yComme  Ion  cft  recors. 

II. 
De  S.  Oiien  ejlant  Ahbé  Monfieur  S.  Claude, 
Pour  les  cens  duditlieu  qu'on  retenait  par  fraude, 
A  Clouts  fadreffa  deuxiefme  Roy  de  France^ 
Pour  obtenir  raïfon  avne  telle  Jouffrance. 
Le  bon  Roy  t'accorda,  comme  bten  aducrty 
De  fa  vie  dr  vertu  :  Mefme  s*tftconfenty 
Donner  a  fon  C&^uent,pour  décorer  le  lieu. 


Oiien   ou 
Ojan  LixHnt 
S.  Eu^enius. 
Voyez  fa  Vie 
to.i.Sitrtjdia 
frima  lanuar. 

Clouisi.  du 
nom. 


LIVRE    TROISIESME.  ^99 

Liures  ér  ornements  a  U  gloire  de  Dieu  y 
Calices ,  Chandeliers  d'or  &  d'argent.  Et  puis 
Crdonnd  chacun-  an  d'orge  cinquante  muids. 
Jutant  de  bledfiùw/nenty  auec cinquante  liures 
Auxfauures  arriuants  audit  lieu  pour  leurs  viures, 

III. 
Le  Roy  Louysnjnz.iefme  imitant  la  prudence 
De/on  grand  père  ^  au(ïi  puijfant  Roy  de  la  France, 
Nommé  charlesjixiefmcy  ainjîque  luyprint  cure 
D'efire  céans  infcritd'vne  volonté  pure 
En  cejle  conjrairie^  ou  par  droi6ife  collaude. 
Et  p  rie  incejjamment  (^  de  bon  cœur  S.  Claude. 
Au  temps  duquel,  l'an  mil  trois  cents  nonante  neuf.  1399. 

Tut  le  reliquaire  S.  Claude faicf  &  donné  neuf. 
Puis  ledit  Roy  Louysfut  njifiterl'Eglife 
Ou  le  corps  dudit  famB  fe  peut  voir  fans  feintifè, 

iiii. 

Certain  Religieux:  f  acheminant  à  Rome 
Tour  fecourir  l'Eglife^  efprù  des  ennemis  : 
Et  dans  vnc  prifon  tres-eflroitemen^  mis  y 
Ou  de  fers  attaché  ilfe  meurt  éf"  confomme. 
Donques  à  tel  hefoin  ainfquvn  dcuothomme^ 
il  reclame  fain6t  Claude^  depuis  enfin  fomme 
La  nui5l efl  transporté ., fi qu  en fe  r cueillant 
Il  fie  trouue  pafié  d'icelle  en  vne grande  riuiere 
Defehargé  de  fis  fers.  Lors  d'vn  courage  grand 
Vient  en  (e  lieu-cy^pour  faire  fia  prière. 

Tondation  de  rHofpital  des  en  fans  de  Dieu ,  autrement 
di6ls  Enfians  Rouges. 

POurfçauoirla  fource  &  origine  des  Enfans  de  Dieu,Or~ 
phelins,(lerquelsà€aurcdeleurhabit,onappclleEnfans 
i  rouges) qui  fonclogezenlaruë Porte-foin, presleTemple, 
faut  entendre  que  de  tous  temps  les  pauures  malades  des 
champs  venants  en  cefte  ville  de  Paris, ont  elle  reccus  en 
THoftelDieu.  Et  PilsauoientdesenfanSjiufques  àdeuxou 
trois, encoresqu'iisfuflent  Tains,  mais  deftituez  de  parens 
ou  amis  pour  les  recueillir,)'  ont  efté  pareillement  receus  & 
entretenus.  Quefi  leurs  pères  5c  mcresvenoicnt  à  décéder. 


looo  Vï  LLE    DE    PARIS, 

en  ne  chafî'oic  les  encans  :ains  on  leur  donnoicàboireôcà 
manger,cûmeauxpauures  malades.  Mais n'eftans  nettoyez 
peniez  ÔC  couchez,  comme  le  bas  aage  requiert,  &  aulîiin- 
Feclezdu  mauuaisair  de  l'autel  Dieu:il  ne  s'en  trouuoitpas 
pasvnqui  vefcut  âge  d'homme.  Ainli  qu'il  le  trouuaparin- 
ïormation  faide  de  l'audorité  du  Roy  François  premier,par 
cinq  notables  perionagcs:  C'eft  àfçauoirpar  monfîeurdu 
Bourg  (  quivn  an  ou  deux  après  futChancellierj  monfîeur 
le  premier  Prefidcnt  Lfzet,  monfîeur  de  Lion,  l'année  de 
deuant  qu'il  fut  Euefque,  Et  Melneurs  les  Prefidcnts  des 
Comptes&desRequeftes  lean  Briçonnet  &  Pre- 

uoft,  Apres  laquelle  information  faide,  la  bonne  &  chari. 
table  Dame,  Marguerite  Roine  deNauare,fœurvnique  du 
Roy,  aduercie de cefte grande pauureté&mifere,  qui auoic 
longuement  regnéaudichoflel  Dieu, meue  de  pitié  ^-ccom- 
padion ,  fupplia  le  Roy  luy  odroier  la  fomme  de  trois  mil  fîx 
cents  liurestournois,quieO:oient  en  [qs  cojffrcsduLouure, 
procedee  de  la  recherche  des  vfuriers.  Ce  que  le  Roy  par 

1534.     ïcs  patentes  du  dernier  lanuier  1534.  luy  accorda;  Et  le  24. 

1J35.  luillec  de  l'année  fuiuante ,  ledid  Prefident  Briçonnet ,  ad- 
uoiié  d'elle, acheta  demaiftre  Simon  Machault  Scmaiftre 
Denys  Picor,tous  deux  Auditeurs  en  la  Chambre  des  Com- 
ptes, vnemaifon,  court  6c  iardin  ,  où  de  prefcntfont  logez 
îefditspetitsenfans:  moyennant  la  fomme  de  douze  cents 
liures  tournois.  Et  le  rcfte  de  ladide  fomme  de  trois  mil  fix 
centsliures  tournois  fut  employée  en  réparations,  meubles 
dudit  logis, nourriture  6c  autres  neceflîtez  defdits  pauures 
cnfans.  Dequoy  mairtrelean  deBeauuais  (^quiauoitreceu  ' 
icclle  fomme,  par  les  mains  de  Mofieur  Guillaume  Preudô- 
me,Threforierde  l'Efpargne)  a  rendu  compte.  Enfcmble 
de  cinq  années  qu'il  auoit  ciie  l'adminillratio  dudit  Hofpi- 
çaI,commencees  le  dernier  IanuierJ534. 6c  finies  le  huiclief- 
me  Aurili)40.  Et  (comme  prudent  qu'il eftoit)diflribua 
fondit  compte  à  maiftre  Pierre  Raynauîd  Clerc  ôc  Auditeur 
des  Comptes,  qui  enafaitla  cloflure  au  bureau  de  lacham- 
bre  defdits  Comptes ,  le  penultiefme  de  May. 

Le  Roy  François  voulu  6c  ordonna  que  lefdits pauures 
cnfansfulTentdelà  en  auantven:us&  habillez  dedrap  rouge 
en  fignede  charité,  Scperpetuellement  nommez  les enfans 
de  Dieu.  Ils 


LIVRE  TROISIESME.  loor 

Ils  doiuenceftre  orphelins  de  père  &  de  mère  :  de  l'aagc 
de  dix  à  douze  ans,  &  audelFoubs.  Ec  ne  doiiienc  eftre  na- 
tifs deParisny  desfiiuxbourgs(car  ils  odc  l'HorpitalduS. 
Efpricpour eux, qui efl bien  rente)  ains  pour  les  enfansdes 
villages  du  pays  circonuoi(in,que  Ton  appelle  parifis. 

L'ancienne  Chapelle  ^cmailonfe  voidencores:  mais  de- 
puis l'on  a  ba{lyvneaucrechapelle&:  des  baftimencs  tels  qui 
lèyoyentdcsaumornesdesgensdcbien. 

Icelle dernière Chapellen'eftpas  dediee:  toutefoison  ne 
laifle  à  y  faire  le  diuin  feruice aux  noms  de  faind  Roch  6c 
faindSebaftienjfuiuant l'intention  des  fondateurs  &:  bien- 
facleurs.- 

Les  vitres  d'icellefont  ornées  des  hiftoires  qui  fenfuiuent. 
Le  facriiîcc  d'Abraham.  Le  Roy  6c  la  Roynemtroduifans 
lesenfans.  Les  Innocents.  Les  trois  enfans  en  la  fournaife. 
L'entrée  de  noflreSeigneuren  Hierufalem,  lefusmonftrac 
vn  enfant  aux  Apoflrcs  pour  exemple  de  fimplicité.  Les 
femmes  oiFran s  leurs  enfans  à  noftre  Seigneur.  Toutes  lef- 
quelles  hifloires  ont  eftc  ainli  difpofees  par  vn  home  dode, 
&  adaptées  aux  pauures  enfans  rougeSjOrphelins  de  père  ôc 
de  mère:  6c  quipluseft,  tirez  ou  venus  des  villages, où  les 
biens  n'abondent,commeàPa4*is. 

En  l'an  154  9.  au  mois  de  Dècembre,deceda  Marguerite, 
Royne  de  Nauarre,  6c  DuchefTe  de  Bar ,  fœur  du  Roy  Fran- 
çois premier,  qui  auoit  efpoufé  Emanucl  Duc  de  Sauoye, 
premierefondatrice(comme  dit  e{l)dci'hofpital  des  Enfans 
rouges,  le  miroir  des  Dames  de  Ton  aage  :  ain  fi  que  la  baptile 
Belle  foreft,tome 2. de fes  grandes  Annales,liu.6.en laiîn  du 
chapitre  69. 

En  la  Chapelle  duditHofpital  des  Enfans  rouges  font  les 
deux  Epitaphes  qui  f'enfuiuent  grauez  en  marbre.  Premie- 
rementàcollé  du  maiftre  Autel. 

Cy  dcua-fit gtfi  noble  homme  M aifire Nicolas  de  Beauclerc,  vi- 
uant  Confeillerdu  Roy  &  Threforier  Generd  de  fes  finances  à,  Paris 
fuperintendant  des  affaires  de  feu  Monfeigneur  le  duc  d'Anton, 
frère  vnique  du  Roy,  lequel  deceda  le  premier  iour  d'Anr^l  1602. 
I'riez>pour  luy, 

Celuy  qui  f  enfuit  efl  en  la  nef, à  main  droide. 

LLLlll 


fooi  VILLE    DE    PARIS, 

D.    O.    S. 

ÀfîPû.  Brifonctio  Equiti ,  Portali  Domino ,  Senatori  Regto» 
&  in  regiA  Libellomm  Magiftro.  S, 

Claris  digrius  auà ,  domo  vetufia 

Et  dignm  patrCifiatribu^^propinquis 

Brifonetius  hac  quiefcit  dde  : 

ToYtali  domin  us ,  pius  frobufque 

Tortîs  jithered  receptus  auU^ 

AuU  qui  modo  prxfuit  lihellis^ 

E/  quem  calcnlus  omnium  probauit 

lllum  calctilti'S  ad  polos  reuexit. 

Ob^t  Septembris  die  â,  u.  DC  v.  Requiefcaîinpace, 
Auantquedetinircetraiclé  des  Enfans  rouges, i'ay  cfté 
d'aduisd'adioufter  icy  ce  qu'en  remarque  fore  dodement 
Monfieur  Boterays,  en  Ion  liure  intitulé  Lutetia. 
Negleâli  pnrtus^  materno  à  ventre  rubentes 

Proieôli^pro les Jïne pâtre aitt  nefciapatris^ 

Communi  infante  s fumptu  magnA  njrbis  aluntur^ 

Atque  docentur  eas  ^genitfs  quds  appétit  artes  ; 

Dièla  columna  fuit  quondam  laElariaRomx^ 

La6h  vbiproiectipartm^feritaîe  farentum^ 

{  ^ud  feritate  hpa^  vincuntTigref^^  cruentas  ) 

lAlti  ejfent ,  diBi  Altones  pietate.  ^tritum, 

Matrum  infandarum^  miferanda  reli6lag,  curât 

F  ignora^  fub  primd  mnlefiujta  exordta  lucis^ 

Sic  rigat  h  04  plantas  vrhs  Sequana,  &  hofce  tenellos 

Vberibuspietatis  alit^nafcentibus  altrix  '._ 

Sidula ^dq ? pietiU  qu£  nulla ptentior extat^. 

G  rat  i  or  infefils  nec  poniturhôjliadiuù, 

^U£  magis  iracunda  Iouem,fuaponere  cogat 

fulmina^  agita^  manu  qu£  tela  tnfulca  rubeifti. 

De  l'Hofpital  de  fain6i  Louys  lez.  Farts. 

L'Hç^fpical  de  fàint  Louys  a  efté  fondé  par  le  Roy  Henr^f  |«4 
4.  &:  la  plus  grande  partie  baftie  de  l'on  temps.  Lapre-lra 
iniere  pierref  ut  pofee  à  la  Chapelle  le  treziefme  Juillet  1607,  Wk 
Et  a  fait  continuer  cet  ceuure  iufques  en  l'an  1610.  par  vnl»^, 


LIVRE    TROISIESME.  1003 

nombre  d'ouuriers,de  deux  à  trois  cents  d'ordinaire.  La 

charge  de  faire  payer  les  maflbns ,  charpentiers ,  menuifiers, 

icrruners,  5c  vitriez  a  elle  baillée  auxMaiflresgouuerncurs 

del'hoftelDieudeParis.  Qui  eftoient, 

Meflire  AchiUesdc  Harlay,Cheualier,  Comte  de  Beau- 
mont&:Q,eaune,  ConfeilJerdu  Roy  enfesConfeilsd'Eftat 
&priué,&  premier  Prefident  en  fa  Cour  de  Parlement  à 
Paris. 

Maiftre  Matthieu  Marcel ,  fieur  de  Villeneufue  le  Roy, 
aufîi  Confeiller  en  les  Confeilsd'Eftat  Se  priué. 

Noble  homme  maiftre  Nicolas  Hannequin,{îeur  de  Gou- 
mainuille,  &  Digny ,  Aduocat  en  Parlement,  Conreiller  &: 
Maiflre  des  Requcftes  ordinaire  deNauarre. 

Robert  des  Prez,  (leur  de  Clamart,  cy  dcuant  Efcheuin  de 
la  ville  de  Paris. 

Pierre  Sainéthauît,  fieur  de  Bemare ,  Confeiller  de  la  ville 
de  Paris. 

lehan  Perrot,fieur  de  Chenard,  Prefident  en  i'eledion,  6c 
lors  Efcheuin  de  la  ville  de  Paris. 

Pierre  Parfaicl ,  Greffier  de  ladite  eledion ,  ôc  cy  deuant 
aufTi  Efcheuin  de  ladite  ville  de  Paris. 

Claude  VellefauXjVoyer  de faind  Germain  desPrez,Ar- 
chitede  ôc  condudteur  du  baftiment  dudit  Hofpital . 

Au  deiïïis  de  la  porte  de  la  Chapelle  dudit  Hofpital  eft 
graué  en  marbre  ce  qui  f'enfuit. 

D.  O.  M.  S. 
Henricus  IIII.  Franc.  &Nauar.  Rex  chriJiiani(f.domi,fûnf^ 
pace  altajruens^qua  Dei  virtute  &fuci inuiôfa  clexîera,Jibi&  rcgno 
feperif,  curamfuam  in  omnes  Reip.  partes,  maximas^  mimmayspa- 
Yiterextendens^intertotjîupe'ndarumfuhfiru^tionum  moles ,  qui^ 
bus  maiefiatem  imperif  Gallici  in  dies  ampli ficat ,  infiaurato  Pto- 
chotrophio  vrhis ,  cognito  defutjje  ha^enus  Nofocomittm ,  qa^^  res 
ingenti  cimbus  incommoda  acpericulo  uertehaî,  QpmnoHum  in  'va- 
letudinarij  v/nm  a  fundamentis  excitanit:  inque  eiu^fabricam, 
mempranda  in  omne  £uum  liber  alitât  e ,  tant  0  par em  incœpto  pecu- 
niarum vim  vna donatione contulit -^dtdem  infuper  hanc in  hone- 
rem  d.  Ludouici  progeniîoris  fui ,  qui prûChriJli  Seruatorà  glo- 
ria ,  aduerfïis  injideles  tôt  bellis  fœltcitergefiisyiri  Affrica  demum 
morbo  pefiilenti  mort  dit  atcm  exuit,  dedicatam  de  eius  nomine 

LLLUl  ij 


53 


1004  VILLE    DE    PARIS, 

dici  vôlHit^docitmentumfuyditis  qHoduim  nunc  Ludouico  F.exem^ 
fUfua ,  &  fiioYHm  maiorumj?rapôfîatîmit4nda, 
Anno Yiom'mi  cl 3.   loc   viii.  regni  fin  ip . 

Aux  deux  eoflez  de  ladide  porte  furdeux  marbres  noirs 
fontgrauees  les  deux  (cntences  qui  eniuiuencl'vneà  main 
droidc,  Se  l'autre  à  main  gauche,  , 

St  claufero  cœlum^  é'plitHia  nonfluxerit,  t^  mi/eropeflilentiam 
inpopulnr/î  meum  :  Conuerfti-s  autem  popultts  meus  fuper  qnos  in- 
iiocatum  efi nomen  meum  ^deprecatus fuent  ô"  reejuijïerit  faciem 
meamyd^  egeritpœnitentiâm  à,  vif  s  fuis  pejsimâ ,  C^  ego  exaudiam: 
d€cœloj&  propitiuâ  ero  peccatis  eorttm  ,^  fanabo  terram  eorum 
II.  Paraltp. 

T>eum  timete ,  Regem  honorifcate. 

Si  non  volueritis  récif  ère  difciplmam,fed  O"  ambtdaueritis  ex 
adnerfo  mihi^ego  quoqtie  contra  vos  aduerfm  incedam,(^percutiam 
"VOS  fepties propter peccata  veflra,  inducam£  fuper  vos gladium  vU 
torem  fœderis  met,  cumque  confugeritis  in  vrbes^  mittam  pcfiilcn- 
tiam  in  medio  veftri ,  cf*  trademmi  in  manm  hoflitim  ypoJlquAm 
sonfiegero  baciilum partis  veflri.  Leuit.  26. 
T>eum  timete  y  Regem  honorijicate. 

Pourilluftration  de  ce  que  delTus,  i'ay  eftéd'aduis  d'ad- 
iouflcr  icy  ce  qu'en  did  Monfieur  Boterays,  en  fon  liurs 
intitulé  Lutetia, 

^u-a  porta  exitur Rhodiorum^ingraminis .eqmr. 
Lents  vbi  confurgit  apex^fiat  Regia  cnltti 
Excelfoj  aduerfa  non  dicas  teSta  faluti 
Condita,  tabtficum  tôt  a  cum  fettit  in  vrbe 
VirtUy  châtra  lues  contactu  corporafœdat, 
Funeribus  Ltbiîinajreqtiens,  ciimfunera  denfat. 
Atria  quot,fpatia  anfiaetu^^quot  in  ddibus  ddes. 
Milita  quanta  hominum,  caperent  ingentia  teâfa^, 
Medi aciem^Xerxis ni4wero^  carentia  caftra. 


LIVRE    TROISIESAIL  looj 


T>e  l'ancienne  lurifdtciion  du  Parloer  aux  Bourgeois ,  annexée 
maintenant  à  celle  des  rreuoft&  Efcheums  de  Li  vHlede  Paris^ 
de/quels  l' inftttution  ou  création  efi  rapportée  au  Roy  Philippe  s 
dià  Augufte.  Ofjîcters  &fHppojfs  defdits  Preuo^  é"'  E/chentris, 
tenant  leur  Jiege  en  l'Hofielou  matfon  de  Ville. 

TO  vs  nos  Hifloriens  François  tombent  d'acord  que 
le  Roy  Philippes fécond  vraymentAugufte,inftitua  ou 
érigea  les  Preuoll  des  Marchands  ôc  Efcheuinsdeia  ville  de 
Pans(lelon  le  lieur  du  Haillan)en  l'an  1 190.  6^  que  pour 
armes  il  ordonna  qu'ilsporteroientvnEfcu  degueullcs,oii 
feroir  dépeinte  vne  Nef  d'argent  dont  le  chef  lèroit  d'azur 
femé  defleursdelysd'or:  pour  iîgnifier  que  la  ville  de  Paris 
eft  la  capitale  du  Royaume.qui  reprefente  le  corps  de  l'Eflac 
5c  qu'elle  n'a  qu'vn  feul  patrô  t>:  Gouuerneur,qui  efl  le  Roy. 
Mais  ils  ne  pairentponit  plus  outre. 

Or  en  recherchant  déplus  loin  cefte  lurifdiclion  de  noftre 
diclePreuofté  &  Efcheuinagc,ie  dis  qu'il  n'elt  croyable  que 
ceftegrande  Ville,  le  domicile  des  Roysde  la  première, fé- 
conde &  troifiefme  lignée ,  eut  eflé  fans  corps  de  Ville  &  of- 
ficiers d'icelle,  iufques  au  temps  du  Roy  Philippes  Augufte  : 
vcu  que  dans  les  Capitulaires  de  Charlemagne&delcsen- 
fans, il  eil  fait  mention  en  plufieurs  endroits  de  Scahinis ,  des 
Efcheuins,  lefquelseftoicnt  comme  les  gouuerneursSciu- 
gespolitiquesdesbonnesvillesdeFrance:6cparconfequéc 
il  elfoit  auiîî  neceiîaire  qu'il  y  eut  de  telles  perlbnnes à  Paris., 
loint  qu'es  anciens  tiltres  de  l'hoftel  de  Ville,  dontieferay 
mention  cy  âpres,  il  n'eft  aucunement  parlé  de  ladideinfti- . 
tution  du  preuoft  des  Marchands  6c  Efcheuins.  Et  toutes- 
fois  il  eft  à  croire  que  l'on  n'eut  oublié  vne  chofe  li  remar- 
quable, vcu  qu'il  en  eft  fait  mention  de  bien  moindres:  ôc 
fpecialement  des  lettres  données  parce  mefmeRoy  Philip- 
pes Augufte,delquelles  qui  en  auroit  eu  lai  edure,pourroic 
cflre  acertené  de  ce  fubiet.Rigord  us  5c  Guillaume  le  Breton 
qui  ont  tous  deux  efcrit  la  vie  duditRoy  jlVnenprofe,  ôc 
l'autre  €nvers,6cefloieacc6temporanés ,  n'en  font  aucune 
mention..  LLLIU  iij 


ioo6  VILLE    DE   PARIS, 

Orlesluges  du  Parloer aux  Bourgeois (foit qu'ils fiifTent 
qualifiez  Elcheuinsou  non)  pendancie  règne  de  Childeberc 
premier  tenoienc  ieur  liege  en  vne  raaifon  qui  eft  fcicuee 
près  de  la  vallée  de  mifere,  appellee  encores  à  prefent  la  mai-- 
ion  delà  marchandife.  Puis  quand  la  Ville  fucaccreuc  de  ce 
cofté ces Magillratstindrcnc leur  fîege  en  vn  autre  Hojftel 
aflîs  près  la  porte  de  S.  lacques,  où  elt  pour  l'heure  le  con- 
uenc  des  lacobins  j  aind  que  BcUe-foreft  remarque  en  fa 
Cofmographievniuerrelle. 

Toutesfoisilpeuteftre  queledit  Roy  Philippe  Auguftc 

donna  à  ces  Magiftrats  les  noms  de  Preuofl  des  Marchands 

^rEicheuins;  r(çauoireflauprendent,  la  qualité  de  preuoftj 

^  aux  autres  (esCofeillerSjCelled'Efcheuins  de  la  ville. D'où 

vient  qu'en  recognoifTaucc  de  cefte  vérité  :  desdixTergents 

qu'ont  Icfdicls  Preuofb  des  Marchands  ôc  Efcheuinspour 

leur  feruice,  il  y  en  a  encores  fix  qui  retiennent  la  qualité  de 

Sergents  du  parloër  aux  Bourgeois  j  6c  les  quatres  autres 

font  commis, pour  le  faicl  de  la  marchandife. 

Da  temps      Lcfdi^ts  Sieurs  preuoft  &.  Efcheuins  ne  font  en  charge  que 

que  les  Prc-  par  l'efpacc  de  deux  ans  enriers,fi  ils  ne  font  continuez  jôc  de 

chcuinsdôi-  dcuxans  cn  deuxans  on  eflit  deux  nouueaux  Efcheuins,  à  la 

ucnt  cdre    pluralité  dcs  voix dcs  14.  Confcillers dcla  ville  des  Quarte- 

cn jeurs  of-  j-j j^j-j  ^  dcputcz  d'cnttc  Ics  bourgcôis  d'icelle,  le l'endemin 

dclafeftedel'Afrumption  noflreDame. 

Le  père  &.  le  fils  les  deux  frères, l'oncle  Scleneueu,  &  les 
deux  confins  germains,  nepeuuentertreefleuz&pourueuz 
efdits  offices  de  Preuofl;  bi  Efcheuins ,  enfemblc  en  vn  mef- 
me  t.emps  ;  Ni  pâreillemenr,ccux  qui  ne  font  nez  6c  natifs  de 
la  ville ,  ou  fauxbourgs. 

Les  preuoft  des  Marchans  èc  Efcheuins  ont  charge  des 
fortifications  ôc  guets  de  la  ville,  &  de  tenir  la  main  à  ce  que 
les  bleds, vins,  bois  &;  charbon  foient  vendus  à  prix  raifon- 
nable,  AcequcleursBourgeoisne  foient  fouliez  &  oppref- 
fez  jàauoirclgard  qu'il  ne  le  face  par  la  Villenul  monopole 
ni  encrepriie,ou  contre  le  Roy  ou  l'Eftat,  Ainfi  qu'on  pour- 
ra veoir  plus  amplemen  t,és  ordonnances  Royaux  fur  le  faict 
&iurifdic1;ion  deladicieprcuollé&  Efcheuinage. 

Esaflcmblees&proce(rionsgenerallcs6c  publiques,  lef- 
didsMagiflratsfontreueftusderobbes  miparties  de  rouge 


LIVRE    TROISIESME.  1007 

&  tanné ,  Le  preuofl:  des  Marchands(ain(î  appelle  à  la  diffé- 
rence du  preuoft  de  paris  )  de  la  fienue  de  fàcin ,  &:  les  quatre 
Elbbeuins,  dés  leur  de  drap. 

Ces  Magiftrats  font  afllltez  d'vn  procureur  du  Roy  &  de  officiers  de 
24.Conreiliers,&feruisd'vnGreffier,d'vnRcceucur,  d'vn    ^  ^' 
Clerc,  de  dix  Sergents,  des  Quarteniers,6c  des  Cinquante- 
niersécDixmiers. 

Les  offices  de  Sergentsfcarienetraitteraypointdesau- 
tres,  dont  on  ne  peut  ignorer  la  charge  6c  promotion  )  fe 
doiuent  donner  par  lefdits  Sieurs  preuoft  èc  Efcheuins  à 
ceux  lefquels  leur  fontcertifiezliommes  de  bien  6c  de  bon- 
ne réputation,  &:  qu'ils  trouuent  capables  de  bien  6cloyale- 
ment  exercer  ledid  office,  6c  de  faire  bonsôcloyaux  rap- 
ports des  Arrefts,adiournements, exécutions,  contraintes 
Vautres  exploits  dépendants 6c appartenantsaudit  office. 
Cequclerdicl:sSergentspromettent&:  lurent  d'effev5luer  6c 
obleruerleiour  deieurreccption, fans  acception  deperfon- 
ne,  ni  prendre  autre  falaire  ou  recompenfe,  que  celuy  à  eux 
prefcrit  par  les  ordonnances. 

Tous  lei'dits  Sergents  tant  du  parloër  aux  bourgeois  que 
de lamarchandi(e,ont  d'ancienneté  tousles  ans  vne  courte 
robbeneufuemipartie  debleu6crouge,ou  bien  la  fomme 
de  cent  folspari.  pourchacuned'icelleSjprifefurle  reuenu 
du  parloër  aux  bourgeois,  Et  pourlcurs gages  ordinaires, 
ies  (ix  Sergents  du  parloëraux  bourgeois  ontvn  denier  par 
chacun  iour,quieftparantrentefolscinq  deniers  tournois, 
Mais  les  quatre  autres  de  la  marchandiic ,  ont  Cix  deniers 
par  chacun  iour,  qui  montent  en  fomme  pour  i'annce  à  neuf 
liures  deux  folij  fix  deniers  tournois,  enconfîdcration  des 
cheuauchees  qu'ils  font,  pour  aller  veoir  6c  recognoiflre  les 
empefchementsqui  font  fur  les  Riuieres  6c  bords  d'icelles. 

Les  fix  Sergents  du  parlocr  aux  bourgeois, adiufl:ent,efl:a- 
lonnentÔcfignentaufeingdela  fleur  de-lys^  toutes  les  me- 
fures  à  vin  ,  ccruoife,  fldre  &c  autres  breuuagcsde  toutes 
lestauernes,  cabarets  6c  autres  lieux  où  l'on  vend  defdicls 
breuuages,parlaville&:ban-lieuë  de  paris&aiileurs  oùlef- 
dits  fleurs  preuoft:  6c  Echeuins  ont  droid  de  bailler  lefdicles 
mefures;  Et  pourleurfalaire,  ont  quatre  deniers  parifis  pour 
la  pinre,ô<:  autantpour  les  chopine  6c  demy-feptier. 


looS  VILLE    DE    P  A?vIS, 

Ils  cftalonnenc  pareillement^  lignent  toutes  les  mefurcs 
à  miel  &  aux  graines,qui  fe  vendêt  en  détail  par  lefdits  lieux, 
2c  tous  les  barils  6c  autres  vaiileaux  que  l'on  V€ucauoir,qyi 
tiennent  vn  lextieriuftement. 
^  Quand  bon  leur  fembleSc  qu'il  eft  expédient, à  tout  le 

moins  vne  fois  l'an,  ils  ont  pouuoir  de  vifitcr  les  maifons  des 
Taucrniers,  HollelierSjErpicierSjôc  autres:  &  f'ilstrouuenc 
quelques  mefures  qui  ne  foient  point  eftalonneesàleurs 
eftalons  6c  fignees  au  leing  de  la  fleur  de  lys,  ou  quelques 
chopines  6c  pintes  quineloient bonnes  Sciuftcscommeil 
frfut,  iislonc  tenus  de  les  faifir,  prendre  6c  apporter  au  Pro- 
cureur du  Roy  en  l'Hoftcl  de  Ville,lequel  pourfuit  pardeuac 
]erditspreuoft6ccfcheuins,ceuxàqui  appartenoient  iefdi- 
tes  mefures,  pour  fe  voir  condamner  à  l'amende,  6c  à  voir 
rompre  en  leur  prefence  lefdites  mefures  trouuees  forfai- 
ces. 
o>jartc-  Les  Quartiniers  font  commis  5c  départis  par  les  quartiers 

mcw.         delà  ville,  pour  veiller  fur  le  peuple,  6c  prendre  garde  que 
nuls  eftrangers,  feditieux,  ou  rebelles ,  ne  puifîent  faire  nul- 
les confpirations  ne  monopoles,  au  preiudice  du  repos  pu- 
blic-.pour  receuoir&:  enuoyer  lesmandemensdeMeiFieurs 
les  Preuofl:  des  Marchands  6c  Efcheuins,  à  leurs  Cinquante- 
mers,  ôc  pour  tenirla  main  à  l'exécution  d'iceux  :  En  en  têps 
de  trouble  ou  guerre,  pour  donner  ordre  qu'on  face  bon 
guet  6c  garde  lîir  les  rampars,  aux  portes  ôc  par  les  rues,  (î 
befoin  elt. 
Les  Cinquantenicrs  ayans  receu  des  Quarteniers  les  man- 
ni'cis  sc^Di-  demens  des  Preuofl  &  Efclieuins, font  tenus  d'en  faire  diuer- 
xenicrs ,  &  fes  coppics,  dc  en  enuoyer  vneà  chacun  Dixenier ,  à  ce  que 
leurs  char-  p^omptemcnt  ils  les  mettent  en  exécution  chacun  en  fâ 
Dixaine.  Et  cas aduenant qu'aucun  Dixenier  fuft  abfenr, 
ou  peu  au  précèdent  decedé,  6c  qu'en  fa  place  vn  autre 
n'euft  encor  elle  receu, en  cecas  fon  Cinquantenier  efl  tenu 
de  fuppleer  à  fon  defaut,6c  en  faire  le  deu  de  fa  charge. 

Quand  on  fe  deffie  de  quelque  entreprile  ou  reuolte ,  les 
Dixeniersfonttenusfuiuantles  mandemens  defdidsficurs 
de  Ville,  d'aller  faire  des  exactes  recherches  àcs  eflrangers 
6cincognus  qui  font  logez  fur  leurs  Dixaines,  &  de  faire  des 
amples  ôcloyauxrapportsdesiioms  de  leurshoflesjdes  leur 

6c  de 


LIVRE    TROISIESME.  loo^ 

&deleursqualitez&equippage,  ôcleurQuartcnier,toutes 
les  fois  que  befoin  eft. 

Les  Archers,  Arbaleftriers  6c  Hacquebutiçrsfoiitauflî  Archers  Ar- 
du corps  de  cet  Hoflel  de  Ville  Parificn,  6c  quand  il  le  fait  "o^'isitricrs 
quelques  iblemnicez  ou  procédons,  cfquelles  MefTicursde  ij^^iç^s!^"^' 
JaCour,desComptes6c  delà  Villeietrouuentjilsfont  tenus 
d'aller  quérir  dc  alFifter  IerditsSieursauecieursequipage6c 
armes,  à  ce  qu'ils  ne  foienc  preiTez  6c  ne  fe  face  aucun  tu- 
multe. 

Les  Guets  tant  de  pied  que  de  cheualobeiïïent  auffiauf-  Guets  de 
dicls  Preuoft  6cEfcheuins,ôwfontmefme  charge  que  ceux  pied  &  <âc 
appellczàVenife,  LaIufl:icenoc1:urnc,  carilsfont  garde  en  ^  ^"^* 
piulleurs  lieux  ou  marchent  toute  la  nuict ,  pour  recognoi- 
Itre  s'il  le  fait  point  quelque  infolencc  ou  volerie,parmivn  fi 
grand  monde  que  noftre  ville.  Et  ontpouuoir  d'entrer  par 
tout  où  ils  entendent  quelque  bruit  extraordinaire,  6c de 
iaifir  6c  prendre  au  corps,  tous  ceux  qui  battent  le  paué, 
ayans  des  armes. 

Le  Guet  de  pied  futinflitué  en  l'an  1484.  du  temps  du  inditunoW 
Roy  Charles huictiefme,à  la  requcfte  des  bourgeois  dePa-  des  Guets 
riSjdefquelsonchoifitvn  bô  nombre  qui  s'obligèrent  de  le  ^^  ^^^  ^ 
faire  à  leurs  defpens,  de  trois  femaineSjen  trois  lemaines^par 
tourdcroolle. 

Pour  obliger,  receuoir  6c  enregiflrer  ceux  de  ce  Guet ,  le- 
dit fieur  Roy,  créa  6c  ordonna  deux  Notaires,  lefquels  font 
appellezlesClercsdu  Guet:  Qmfonttenusdefaiieaduertir 
tous  les  ioursà  heure  compétente:,  ceux  quidoiuentleguec 
lânuiâ:fuiuante,àcequ"ilsletroLiuentàneufheur€sduloir, 
poureftrepareuxenregiftrez  ,6c  départis  parleurs  Capitai- 
nes es  places  6clieux  qui  enibiuenr.  C'efl:  à  fçauoir  deux  fur 
lescarreauxaupresle  guichet  delà  geolle  du  grand  Chafte- 
let,pour  la  garde  des  prifonniers  d'iceluy  :  deux  autres  au 
lieu  appelléla  pierre  du  grand  Chafteler,pourfepourmener 
autourduditChallelet, 6c prendre  garde  qu'aucun prifon- 
niern'en  forte,deuxautresen  la  court  du  palais, pourla gar- 
de des  fain  tes  reliques  6c  des  prifonniers  delà  Conciergerie. 
Et  fixautres  auprès  la  Boucheriedu  petit  pont,  pour  garder 
les  prifonniers  du  petitChan:elet,6cbrider  les  Gourfes  desEf- 
çholicrs  de  1' Vniuerlité,lcfquels  couroict  iadis  toute  la  ville, 

M  M  M  m  m  m 


loio  VILLE    DE    PARIS, 

dcchcHal,  pourafliftcrScfaireercorteàceGuet  de  pied  ,  le  mefme 
Roy  en  infticua  encore  vn  autre  l'année  d'après, qu'il  voulut 
eftrecompofédeio.rergents  àcheual&:de40.  à  pied  bien 
armez,  lelquels  leroicc  conduits  parmy  la  ville  toute  la  nuid 
après  auoir  efté  prefentcz  &:  enregifVrez. 

le  n'ay  peu  eftreacertené  de  l'occafion  pour  laquelle  ceux 
tâefdits  Guets  le  trouuent  en  armes  près  i'Eglifenoflre  Da- 
me, es  nuids  des  telles  de  Nocl  ôc  de  l'Aflumption  noftrc 
Damc;  mais  ieprefume,  que  c'eft  pour  empefcher  qu'il  ne 
l'y  faceaucun  tumulte &:delordre. 
ofnces  qui  Lcs  cinquante  quatre  Mefureurs  de  grain,  les  foixate  ven- 
dcpeadct  deurs  de  vinsses  foixante  Courretiers  de  vins, les  douze 
Prcaoa  des  j'iulgcurs,  Ics  defchargeurs  de  vins , les  vingtquatre  Crieurs 
Marchands  de vins&:corps,l€sdeuxpontonniers  dcs poits  dits de  Bouf- 
&  Eiche-  gongne  6c  de  France  en  Greue,  les  deux  Courretiers  qui 
loiientles  Cheuauxauxmarchands  ,remenantouamcnant 
voitures  par  la  riuicre,les  quarante  lurez  compteurs  ôcmou- 
leurs  de  bufches,  les  dixhuid  meiureurs  Sc  porteurs  de  char- 
bon, les  vingtquatre  mefureurs  de  fel,  les  vingtquatre  He- 
nouards  porteurs  de  Tel,  les  quatre  Brifeurs  de  Ici,  les  qua- 
tre Courretiersdefel, les  deux  Mefureurs  Screuifiteursd'aux 
ôc  d'oignons, les  deux  mefureurs  de  noix ,  pommes ,  neffles, 
&Chan:aignes,lestroismefureursdeGuefdes,  les  deux  me- 
fureurs de  chaux,  les  deux  CourretiersdegraifTes, les  deux 
maiflres  des  ponts,  &:  ceux  des  ponts  de  poy  il,  Mante,  Ver- 
non, pontoifc,l'lile.  Adam,  BeaumôtfurOife,Creefpont£ 
faincle  Melîance,  Compiegne,&:dcs  pertuits  de  Combarbe 
&  de  poles.  Les  cliableurs  des  ponts  de  Corbeil,MeIun, 
Montereau  faut-Yonne,  ponts  fur  Yonne,  Sens,Villeneuue 
ie  Roy,&  du  pertuis  Aut^rne  :  Sont iufticiables  defdits  fieurs 
preuofl  des  Marchands  oc  EfcheuinSjôc  tenus  d'obeiràleurs 
ordonnances. 

Extrait  de  rinuentMredestiîtres  de  l'Hofiddc  Ville,  fait J>ar 
Maijlre  lehnn  PohJJepin ,  en  L'année  isSs, 

Folio  14.  Lettresdu  Roy  Henry  fécond  du  17.  Auril  1557. 
parlefquc'lesil  ordonne  que  par  la  ville  foit  baillé  à  chacun 
Confeilier  vne  fois  en  fa  vie  ieulement;,  demy  centdeget- 


LIVRE    TROISIESME,  loir 

tons  d'argcnc,  d  u  poix  de  dix  onces.  Vne  bourfe  de  velours, 
ôcvneercnptoire;  Comme  ont  de  couflume  de  prendre lef- 
dids^Sieurs  Preuofk  des  marchans  ÔcErcheuins, (urles  de- 
niers des  Aidesdons  &oâ:rois.  Outreleurs  droidsd'hypo- 
crâs,E(pices, Torches,  Cierges 6c bougies: qui  leur  feront 
continuezparchacun an ,commedecouftume.  Mifescnla 
5.1ayette,dansvn  facàpart.  SouslacotredeCinq  B.  • 

iSlota  que  lefdits  iieurs  Confcillers, par  délibération  du 
Confeildelaville,  qui  efl:  auregiftre,  ledit  droift  d'hypo- 
cras  6c  efpices  reulemêt,a  eflé  mué  en  demy  cent  de  gettons 
d'argent  dudit  poids  de  dix  onces, auec  vne  bouric  de  ve- 
lours verd:  que  l'on  leur  baille  le  premieriour  deTannee. 

Fol.iS.  Vidimusfouslefeeldelaviliedu  ly.  Ianuieri493. 
desltttrespatentes  du  Roy  Charles  VI.  de  l'an  1392.  du  10. 
de  Décembre  :  par  iefquellcs  là  Maiefléinclinantà  lareque- 
ile^c  iupplicationaluy  faiâ:eparleProcureur,Clerc  de  la 
marchandiie,  &:  îîx  fergens  du  Parloir  aux  Bourgeois  :  qui  le 
plaignojentden'auoireulcurdroictde  Robe  fourrée  d'ai- 
gneaux  blancs^  qu'ils  fouloicnt  auoir  par  chacun  an  au  iour 
deTouflainds  ou  de  Noël , pour  laporter  accompagnans 
lefdits  fleurs  preuofl  ai  E.cheuins,&:  les  recompenier  des 
peines  &  labeurs,  qu'ils  auoientaufaicl  de  la  police.  Et  ce 
depuis  que  fadite  Majeflé  auoit  mis  ladite  preuoftë  en  ihs 
mains  êc  lereuenu  d'icelle.  Veut  <2c  ordonne  que  les  deiTuf- 
ditsayent  leurs  robes.  A  fçauoir  ledit  procureur  Clerc  de 
lamarchandifel'ayededrapde  couleur  plain  auec  les  four- 
rures. Mlles  auec  d'autres  lettres  en  la  premierelayette,fbus 
lacotte  de  D. 

Lettres  du  10.  Auril  1548.  du  Roy  Henry  II.  auant  paf- 
ques,{ignees,parleRoy.  Et  au  delTous,  duThier.  par  lef- 
quellesleRoy  ordonnaeflreprisdesdcniers  ordonnez  par 
luy  pour  lepreuoH;  des  Marchands,  les  quatre  Elcheuinsôc 
leGreiïi€r,la  foinme  de  trois  cents  liures  à  chacun  d'eux, 
pour  l'achapt  de  deux  robes  de  velours  mi-parties  craraoify 
&  tanné.  L'vne  pourleiourde  fon  entrée, ôcl'autre  pour 
celle  de  la  Royne  ion  efpoufe  :  6c  pour  les  accouftremens  de 
leurs feruiteurs&:  mulets.  Et  aux  fîcurs  procureur  6c  Rece- 
Lieitr,à  chacun  d'eux  iept  vingts  dix  liures  tourn.  pour  leurs 
robes. Lcfquellesilsporteront  indifféremment  lefdits  leurs. 

MMMmmm    ij 


ion  VILLE    D  E    PARIS, 

Ecàchacundcsi4.  Coiifeillers  75.  liures.  AchacunQuar- 
tenier  cine]uance  liures.  Et  à  chacun  des  Officiers  ordonnés 
pour  la  garde  defdits  preuoft  6c  EfcheuinSjà  la  difcretioii 
d'iceuxfieurs. 

Foi.  61.  Lettres  en  fornicd'Arreftduij.  May  I458.fignees 
Cheneteau.  Concenancla  confirmation  deTaccoïd  fait  en- 
tre le  grand  Prieur  de  France  Scleldics  Preuoft  &  Efcheuins: 
touchant  le  moulin  qui  eft  lur  la  riuiere  de  Seine  près  la 
Greue. 
Mifes  en  la  cinquiefme  layette,  foubs  la  cotte  de  huid  N". 
Fol.  18.  VidimusduRoy  Charles  VI.  du  mois  de  Septem- 
bre 1409.  des  lettres  patentes  du  Roy  Charles  V.  en  datte 
du  9.  Aouft  1371.  par  lefquelles  fa  Majellé  déclare  n'auoir 
entendu  comprendre  Tes  Bourgeois  de  Paris, en  l'ordon- 
nance n'agueres  publiée:  par  laquelle  il  commandoit  que 
tous  ceux  qui  ontiieFs,arriere-fîefs,franc-aleu,&au{riceux 
oui  ont  obtenu  lettres  de  nobleire,eu(rentdansvn  mois  à 
apporterlcurs  tiltres&declarations  es  mains  delonThre- 
forier  gênerai:  A  peine  d'eftrelaifîsSceftabiiscommiflaires 
&  leidites  lettres  de  noblefle  cafTees,  ('ils  ne  payent  la  finan- 
ce portée  par  leldites  lettres  Royalles.  Mais  veut  que  lefdits 
Bourgeois  iouifîentdenoblefîe,  tiennent  fiefs, arriere-fiefs» 
&  franc-aleu, portent efperons dorez,  6c autres  ornements 
demiUce. 
Mifi^senla3.Iayette,{ousIacottede  Qj^atre  S. 
Les  caufes  de  la  ville  ne  fe  traitent  ailleurs  qu'au  parlemer. 
Comme  appert  par  les  lettres  de  Vidimus  du  Roy  Charles^ 
VL  de  l'an  1457.  confirmant  celles  de  Ton  predeceffeur 
CharlesV.  datteesdeTan  1314.  au  mois  deMay, où  font  ces 
mots.  Ipfi  non  loquântu  r  âge  n  do  vel  defcndendo  cora.m  aliqiio  tu- 
dice  ^fYiiterqu^m  coram gentihus  noflris  noftrum  tenentthu6  Par- 
lamentumyfcH  coramgemihus  nofirùjpro  nobis  Farijifi^ pr^^den— 
tibus  ^fi  Pari/lus  tune  non  effet. 
Miles  en  ladite  3.  layette,  fous  la  cotte  de  X 1 1 1.  M, 
Les  Preuoft  des  Marchands, Efcheuins ,  Clerc  6cProcu- 
reur  delà  ville  de  Pans,  ont  droit  de  prendre  par  chacun  an^ 
&  chacun  d'eux  pour  la  prouifion  ccdefpenfe  de  leurs  mai- 
fons  au  grenier  de  la  Gabelle  vnTextier  defel ,  par  lettres  pa- 
tentes du  Rov  Charles  VII.  dâctees  au  mois  de  Décembre- 


LIVRE   TROISIESME.  1015: 

14^0.  êc  de  ion  Règne  le  ^2.  6c  dernier.  Confirmées  par 
j(bn  fils  Louys  vnzieline,  ranenluiuant ,  le  16.  Septembre,  ^ 
de  Ion  Règne  le  premier. 

LeccresLatines  du  Roy  Louys  X.didHiuin,  données  à 
Rouen  au  mois  deFeur.  1315.  feeliees  de  cire  verde  en  lacs  de 
loye,  en  forme  de  Vidimus  de  celle  du  Roy  Philippes  Aug. 
del'an  ii20.êcdcionRcgnele4i.  d'vndonfaitauxpreuoll: 
&  Efcheuins  de  paris ,  d'vne  terre  qui auoic  eftë  à  Simon  pai- 
iiaco^palTy.)  Eniemble  de  pouuoir  crier  en  mefme  place, 
oùl'on  fouloic  tenir  harasde  toutes  fortes  de  denrées  6c  au- 
tres cris,  6c  auoir  droid  de  meiure  ^auec  proufict  des  ventes 
qui  f  y  faiioienr.  Sauf  la  haute  iuil:ice,tant  fur  ceux  qui  fe 
batteroient  en  ladite  pIace,iufquesàefFufion  defang,foic 
par  efpee,  pierres  ou  ballons  :  qu'auffi  fur  les  accufez  de  lar- 
cin, &:  de  faullesmefures.  LailFantàiceux  fleurs  preuoft  des 
MarchandsôcElcheuinSjlabaffeiufticeenicelleplace.  Ala 
charge  de  310. liures  tournois. 

Au  treslettres  du  Roy  Philippe  de  Valois,  donneesau  bois 
de  Vincennes  1545.  au  moisde  Feurier, feeliees  de  cire  verde 
en  lacs  de  lbye,en  forme  de  Vidimus,  confirmans  les  précé- 
dentes. Et  fur  le  reply  eft  efcrit.  rerDomimim  Regem  in  Con- 
Jilto  fuo.  Velterbert.  '^x.'^Xwshzï,,  Sine Jinancia. 

Mifes  en  la  i.  layette^  fous  la  cotce  de  L. 

S'enfuit  pliijîeurs  autres  lettres  fort  antiques, 
mentionnées  audit  Inuentaire, 

Folio  75.  foixante  fols  fur  chacune  baftelee  devin  arriuans 
â  Paris  au  temps  des  vendanges.  Lefditcs  lettres  oclroyees 
à  varis  par  le  Roy  Louys  V 1.  did  le  Gros,  Tan  1121. 

Fol.  5 6.  Lettres  du  Roy  Louys  VIL  didleleune,de ne 
bailler  licl:s,ny  loger  par  fourrier,  dattees  delaniié). 

Fol.  6r.  pour  le  village  de  Maifons,  droit  deu  pour  chacu- 
ne naueedemarchandife.  Lettres  du  Roy  Philippes  Augu- 
ftedei'an  1180. 

Fol.  39.PriuilegedumefmeRoy,deran  n<^i.  pour  le  vin 
emmené  par  eau  à  paris.  Lequel  nul  ne  peut  mettre  fur  terre 
f'il  n'efl  Bourgeois  de  paris  :  ains  efl  contraint  le  vendre  dans 
le  bafleaujou  en  gros. 

MMMmmm  iij 


ior4  VILLE    DE    PARIS, 

Fol.47.Desveufuesbourgeoircs  de  paris,  fubicttes  a  la 
coctizacjon  des  deniers.  Lettres  du  Roy  Philippes  Augufte, 
en  forme  de  déclaration  &c  commifTion  du  mois  de  lum. 

Foi.  Sj.impoiition  fur  le  vin, fur  le  feljfur  le  foin,fur  le  bois 
merrin  :  pour  l'édification  du  pont  que  l'on  vouloir  faireà 
paris.  Lettres  du  Roy  Philippes  Augufte,  l'an  1213. 

Fol.  74.  Reigleraentdu  Roy  Philippes  5.  did  le  Hardy, 
entre  le  preuofl  des  Marchands,  &:  Eicheuins ,  &  tauerniers 
de  l'an  1274 .  au  mois  de  Mars. 

Fol.  102,.  Lettres  du  Roy  philippes  4,  did  le  Bel ,  données 
à  paris  au  mois  de  Mars  1287.  pour  les  criées  des  lieux  vuides, 
vacquans  ou  delaiflez. 


L 


De  l'HofleldeVîlle. 
A  vieille  falle  ôc  hoftel  de  Ville  efloic  anciennement 
ilioftel  de  Monfieur  le  Dauphin  de  France, Charles  V. 
fils  du  Roy  Ican^ôcfon  Lieutenant, pendant  qu'il  eftoit  ca- 
ptif en  Angleterre.  Lequeliogis  en  l'an  1356.  au  moisd'O- 
dobre ,  il  donna  à  lean  d' Auxerre ,  pour  les  bons  &;  loyaux 
feruices.  Celle  mailonaefté  autrefois  appellee,  lamailon 
des  pilliers:  Acaulequeles  édifices  prominensenlaGreue 
&:fouflenuspar  des  piliers  faifoientau  deiToubs  vneruëcou- 
uerce:  comme  Ton  voie  à  la  Tonnellerie,  &:  aux  Halles  du 
codé  despotiers  d'eflain. 

Fol.  77.  de  Tinuentairecydeflus  mentionné.  Lettres  de 
Vidimus  du  preuoftdeparis,  des  patentes  du  Roy  Louys  7. 
d/creuc.    didle Ieune,de  l'an  1141.  parlefquellesii  veutquelaplace 
^u^  Greua  dicitur prope  ScqHanam^  demeure  à  perpétuité  en 
reftatqu'elleefl:oir,iors nullement  empefchee  d'aucun  ba- 
fliment,  ny  autres  empefchemens.  Et  ce  moyennant  foi- 
xante  dix  liures qu'il  auoit  receus,4  Burgenfibusfuis  de  Creuia. 
C^  Moncello. 
Mifesenlai.  layette,  fous  la  cotte  de  Quatre  F. 
Auditinuentairefol.  72.  Lettres  du  Roy  Charles  VLdon- 
neesà  Parisau  moisd'Odobre  1413.  feellees  decireverdeen 
^^^'Pyj^"Macs  de  foye.Parlefquelles  ledit  rieur,ouY  Monfieur  le  Chan- 
Grcac.       cclicr,  en  fon  rapport  fait  au  Conieil ,  dcs  informations  fai- 
tes par  ordonnanceduditConfeil  ,à  caufëdesincommodi- 
tcz  qui  eftoienc  en  la  Halle,  place  non  fpacieufèpour  y  tenir 


LIVRE    TROISIESME.  1015 

le  marché  &:  l'Eflape  :  II  a  tranfmué  ladite  Eilape  à  la  place 
deGreue,deuantrhofteldeIaville,en  tirant  à  la  rue  de  l'Ef- 
pine,du  ruifleau  delà  Verrerie, deuant  l'hoftel  d'Anjou, 
rue  de  la  Mortellerie.  ai.Vcnncrie. 

Ces  lettres  mifes  en  la  cinquiefine  layecte,fous  la  cotte  de 
Sept  I. 

Fol.  77.  LettrespatentesduRoyFrançoispremierdu23.  AuHcu  de 
Auril  1533.  figneesparle Roy. Breton,  ôcfeellees en  double  ce  grenier 
queuë,portans  permiflion  aux  preuoft&cEfcheuins  de  paris,  "T'^d'u^^^' 
de  prendre  la  faillie  de  rHofpital  dulainclElpritjôclegre-  voûtes  de 
nierfurleurEgliiejpouraccroiilreledithoftel  commun  de  P'^rres  de 
Iaville,ÔC encore  autres  maifons  proches,  en  lesindemni-  f^'acco^tiô 
fans  au  dire  de  gens  à  ce  cognoiiTants.  Icelles  lettres  eottees  de  l'Egiife, 
Sept  B. 

Miles  en  la  layette '4.  dansvnfac  cotté  Sept  A. 

En  l'an  15-33.  leiy.Iuillet,  futpofee  la  première  pierre  du 
nouueau  balhmcntdei'Hoftei  de  Ville  par  Meflieurs,  Mai- 
ftrePierreVioleiieurd'Athis,ConfeillerduRoy  noflreSire 
enfa  Cour  de  parlementa  paris, preuoft  des  Marchands,  6c 
Maiffcre  Geruais  l'Archer^acques  Bourficr,  Claude  Daniel, 
&:  lean  Barthélémy ,  Efcheuins.  Lesquels  auoient  chacun 
vnetruelleargenteepourprendredu  mortier, Fait  de  fable 
&,de  chaux.  Sur  laquelle  pierre  efloitvne  lame  de  cuiure,où 
efloientgrauez  les  armes  du  Roy,  ^auxdeuxcoftez  les  ar- 
jnes  de  la  ville,  auec  cell  elcrit. 

F acia  fueruntJoM fundamenta  Anno  Bomini  M'.  T>.  XXXIII.  15 55» 
die  I  s.  menfis  lultf^ftib  F  ranci fco  primo  Francomm  Rege  chri- 
fiianijiimo,  &  Pctro  Viole ,  einfdem  Régis  Confiliario,  ac  Mercato - 
rum  huinfce  ciuitaîis  Parrhifix  Prefecfo,  Adilibm  Confidibits  ne 
Seabinisy  Geruajio  l'Archer  y  lacobo  Boarjier  ^CUudio  Damel ,  ô* 
loan.  BaYtholom£0. 

Pendant  que  l'on  fai fo it l'a (îi être  de  cefte  pierre,fonnoic'£ 
les fiffres,  tabourins,  trompettes  ôc  clerons, artillerie, cin- 
quante hacquebutesàcrocq  delà  ville,  auec  Icshacquebti- 
tiersd'icellé ville  quifonten  grand  nombre.  Et  auffi  Ton- 
noientàcarrillon  les  cloches  de  faind  lean  en  Greue,du  S. 
Efpiit&de  faindlacques  delà  Boucherie.  Aufîi  au  milieu 
delaGreue^il  y  auoit  vin  défoncé, tables  dreiîees, pain  &: 
vin|)our  donner  à  boire  â  tous  venans,  en  criant  par  le 


loi^  VILLE    DE   PARIS, 

men,u.peuple  à  haute  woix  :  Fiue  le  Roy  ^  dr  Meficurs  de  U 
Ville. 

AudeiTus  delà  grand' porte  duditHoftcl  de  Ville  fut  ef- 
criten  marbre  ce  qui  i'cniuit. 

S  EN  ATV  I  j  populo  Equitibuf^  Parifien.  pie  de  fe  meritis, 
Francifcm primus j  Francorum  ReicpotentiJ^imm-,  ha^  ^des  kfun- 
dament Is  estruendas  mand^HÎt  ac  curauity  cogendi fg, publiée  con- 
Jilijs  ^  adînïmjfrand.i  ReipuhLic<t  die  nuit  y  Anno  k  jalute  condita, 
M.  D.  XXX m.  Idibm  Iulif.  Imifum  M.  D.  XXXIII.  idibm 
Septembris.  Petro  VioU  PrdfeÛo  decurionum^  Claudio  Daniele, 
loanne  BartholomxOy  Martino  Bragelonio  ,  loanne  CurtinoDecu- 
rionibus,  Dominico  Crotonenfi  architedtante.  Depuis  en  la  me(^ 
me  table  de  marbre  a  efté  adiouflé  ce  qui  f'enluit. 

At  Henrico  I V .  Francorum  é*Nauarrorum  Rege  inuiSfiJsimo, 

Francif.  Myron  Propr^tore  é"  Becurionum  Prjife^o,  P.SainCfoty 

î.deiaHaye\G.  de Flecelles ^  cf"  N.  Relut  Decurionibm yhoc opus 

fuperiorum  temporum  fortuna  intermiffum  afolo  ad  fajligium  vf- 

que  conte xîH  xdifcijrepetitumefi. 

M.   DC.   VI. 
Dans  la  grande  falle  neufue  de  l'Hoftel  de  Ville  cfl  aufîî 
graué  en  marbre  ce  qui  ('enfuit. 

Du  règne  du  Tr^s-chreflien  Henry  IV.  Roy  de  France  &  de 
Nauarre-,  &dela  Preuofiéde  Monfeur  Maiftre  lacques  Sanguin 
Jieurde  Liury  Confetller  du  Roy  en  fa  Cour  de       ,  lement  :  &  de 
l'Efcheuinage  de  Maiftre  Germain  Gouffé  Aduocat  en  ladite  Cour^ 
lean  de  Vailly  fieur  du  Breuil  du  Pont  y  Maiftre  Pierre  Parfais- 
Greffier  en  l'EleBion  &  Charles  charbonnières  Cofeillerdu  Roy  é" 
"a  "<a  Auditeur  en  fa  chambre  des  Comptes  ^cefte  falle  a  e fié  paracheuee, 
cy  Heuant au  lepauHlon  du  cofté du  fainS  Efprit  encommencé^  les  colomnes  apo- 
\  ^'^r  ■  ^  \  fi^^  î  ^  ^'^  ^^'^^  ^  huicî-pans  e fie  uee  pour  L'or  loge  ^milftx  cens  huiù: 
du  5.  Efprit,     De  ce  nouueaubadiment  en  parle  fort  élégamment  Mon- 
touchaiu  ce  fieur  Boterays  en  cts  termes. 

£)H£domusillaydomosvincitquAcelftoromnes^ 
J^am  teftudo  ingens  fulcit  fub  fornice  &  arcu  ? 
H  M  domus  vrbiSyvbi  jgdilesftbi  crédita  curant 
Publicay  Parrifiji  nauis  clauumg.  gubernant, 
Dicunt  iurajegunt^  qu£  veBigalia  mcrces 
Sequanffsdeueclxvndisynumerareiubcntury 
Si Prxbere epulas^referentiexhoftetriumphûs  . 

Vrbs 


LIVRE    TROÎSIESME.  Ï017 

yrbs  Regijaiftmerifos  optât  decerncre  honores' 

Pompa  ihijîtyjalitts  d^pttblica  ou^  tio  rebu^f. 
Voyezcequedicle  mefmeautheur,  couchant  la  ftatuëdu 
defFund  Roy  qui  eft  au  delFus  de  la  porte  de  l'Hoilel  de  Vil- 
le, aufli  du  feu  qui  Tefaid  tous  les  ans  par  Meflieurs  de  la  Vil- 
le au  milieu  de  la  Greue,  la  veille  S.  lean  Baptille. 

T>e  l'Arfemc  de  l'Hoflel  de  Ville. 
Extrait duditinuentaire des  tiltres  &  enfeigne.fwenxs  de 
l'Hoflel  de  Ville,  fo.  82.  Lettresdu  Roy  Henry  II.  de  l'an 
1549.  au  mois  d'A.ouft,pourradmortiircment  des  places  que 
les  PreuoftôcEfcheuinsauoient  acquis  au  lieu  diâ,  Laplacç 
/4  Jf^^^^f-;  pour  y  baftirÔC  loger  l'artillerie  de  lavilie:  aujieu 
de^  grauciics  quelcdicScigneurauoicprinlesaupresleCon- 
ueia  àt%  Celtilins  pour  accroiflre  Ion  Arfenac.  Leidides 
lettres  prefentccs  en  la  Châbre  des  Comptes  audit  an,  leii. 
Aouil.  Et  miles  en  la  première  layette ;,.roubs  la  cotte  de 

L'an  1^03.  lesbaftimentSjHalIcs,  &  places  dudit  Arfenac 
dcTHoftel  de  Ville ,  furent  bailleesà  tilrre  de  loyer ,  A  mai- 
flre  Charles  Marchant,  Capitaine  des  Archers  de  ladicle 
Ville,  pour  le  temps  6c  efpace  de  cinquante  années  :  moyenr 
nant  le  pris  ôcfomme  de  quatre  cents  liures  de  loyer  par  cha- 
cun an,  payable  àlareceptc  du  Domaine  de  ladite  Ville, 


Catalogue  des  Treuojî  des  Marchands  &  Efchetiiris  de  la  Ville  de 
Paris  y  depuis  le  temps^du  Rcy  Charles  VI,  qui  commença  a 
régner  l'an  1^80.  lufques  a  prejent. 

T  *An  1383.  ledit  Roy  donna  l'office  de  Preuoft  des  Mar- 
-^chandsà  Meffire  Audouyn  Chauueron  lors  Preuoil:  de 
Paris.  Lequel  gouuerna  ladide  Preuoflc  iufques  au  iour 
defondecés,  qui  fut  le  Lundy  25.  iourdclanuier  1388. 

Audit  an  fucceda  audit  Chauueron  MeiTireleandeFolle- 
ville,  lequel  fefentant  trop  incommodé  de  gouuerner  lef- 
dites  deux  Prcuoftez,fit  tant  enuers  le  Roy  Charles  V I.  qu'à 
fa  prière  5^  requeile  fut  nommé  5c  eilably  Preuoft  des  Mar- 

NNNnnn 


loiS  VILLE    DE    PARIS, 

chandsMaiflrelehan  luuenal  des  Vrfins,  lequel  par  le  con- 
fencemenc  du  Roy  gauuerna  ladite  Prcuofté  des  Marchans 
M^^'  iufquesen  l'an  1 41 1.  que  icelle  Preuoftë  des  Marchands  ÔC 
Efcheuinagcfutreftitueeenfon  premier  eftat:  où  elles  ont 
duré  iulquesâ  prefenc. 

Le  zo.  lanuicrauditan  i  411.  fut  elcu  pour  Preuoft  des 
Marchands,  Sire  Pierre  Gentien.  Et  le  20.  Feurier  eniiiiuanc 
on  eleuftauiîipourEfcheuinsmaiftreleandeTroyesJehaii 
de  l'Okûe,Denys  defaind  Yon,^  Robert  Bellon.Lefquels 
leMercredy  d'apresallerentfairelerêrmentaccooftuméde- 
uantle  Roy  en  l'hoflel  de  faincl  Paul:  ôc  le  lendemain  en 
l'hoftel  de  Ville. 

Notez,  qu'il  fômh  le  qn  il  faudrait  efcrire  y  Garnier  de  fainctlCony 
au  liea  de  ï>enys  :  Comme  il  Je  voidaux  Mémoriaux  de  la  chambre 
des  Comptes  y  en  Ûan'ï4ï2,  Dont  nous  ferons  mention  cy  après» 
Toutefois  ie  ne  Vayijôulu  changer  :  pour  me  conformer  auxltures 
detHoJteldeVilU.     ■ 

LeMercredy  lé. Mars, audit  an.  Le  Sire  Pierre  Gentien 
fut  depofë  de  la  charge  ^Office  de  Preuoft  des  Marchands, 
&vn  nommé  André  d'Efpernon  enfutprouueu:  mais  le  9. 
Septembre  141 3.  ledid  fieur  Gentien  y  fut  remis  ôcrCin- 
ftalé.  ■-•  '•■-^^■'  ;-^^^^' 

Leieûdy  10.  Od-obre  1415.  au  lieu  dudicGentien/uteleii 
PhilippesdeBrebant.'   •   '-  ' 

Le  Dimanche  12.  de  Septcmbrei4i7.  auheududiclBre- 
bantfuteieu  SireGuilIaumeKiriaiTe. 

LeLundy^.  de  luin  141  8.  au  lieududitKiriafTefut  eleu 
Noël  Preuoft. 

Le leudy  26.  Décembre  1419.  au  Jieu  duditNoel  Preuoft 
('quin'aguercseftoittrefpalTé)  fut  eleu  maiflre  Hugues  le 
Coq. 

Le  1 1.  luillet  1410.  fut  eleu  pour  Preuoft ,  Sire  Guillaume 
Sanguin. 

Au  lieu  dudit  Sanguin  fut  eleu  maiftre  Hugues  Rapioulr, 
qui  futledernier,rousleregnedenoftreCharles6.  carledis 
Roy  trelpafla  Tan  1412. 

Du  règne  du  Roy  Charles  Fil, 
Les  Anglois  dedans  Paris. 
Défaillent  14,  ans  f  qui  font  ftpt  devions. 


LIVRE    TROISIESME.  loi^ 

Le  Lundy  23.  luillec  1436.  Sire  Michel  Laillier  fut  eleu 

Prcuofi  des  Marchands.  Et  pour  Efcheuins  furent  eleus  les 

Sires  lean  Beilon,  Nicolas  deNeufuille , Pierre  des  La^ndes, 

ôclean  deGrandrues. 

Lejqnels  firent  le  ferment  accouftumé^  es  mains  du  Dûjfcn  âe 
rEglijè  de  nofire  Bame  de  varis^  peur  lors  tenant  &  gardant  le 
■petit  jteL 

Le  Mercredy(aliàsLundy  )23.Iuilleti438.  futeleupour 
Preuoil,  au  lieu  dudit  Laillier,  Sire  Pierre  des  Landes.  Etfuc 
ledit  des  Landes  continue  audit  eflat  iufques  au  23.  luillec 
1444.  Etlorscnfonlieufuteleumaiftre  lean  Baillet,Con- 
feiller  en  parlement.  Et  futledit  Baillée  continué iurqueseii 
t      l'an  1450. 

Il  je  trouue  vne  ordonnance  de  la  villeyfaicîe  le  Samedy  2s.  luiU 
let^  l'an  fuJdiB-  14s 0 .  en  laquelle  fon  t  nommez.  Efeheuins  de  la  vil- 
le y  Sires  Guillaume  Nicolas ,  Engu errant  de  Thnmery ,  Nicolas  de 
Louuiers,  &  lean  de  Merle, 

Auditani450.  leiy.  d'Aoufllespreuofl  de  Marchands  &: 
Efcheuins  ;,  procureur  du  Roy ,  Conieillers,Quarteniers  cC 
notablesbourgeoisdelavilledeparis,  délibérèrent  &ordo- 
nerentd'vncommunaduisquedelàen  auant  on  nepour- 
uoiroit  aucuns  des  offices  de  preuofldesMarchands6c£r-  pu  iour  de 
cheuins,  quinefulFentnezôcnatifsde  paris.  Et  que  l'on  ne  (^cs^pr°u"oft 
proccderoit  plus  à  l'elcdion  d'iceux  en  autre  iour,  qu'en  &Efcheuins 
celuy  du  lêdemain  delafeftederAiTumption  noftrcDame,  ^^  ^^"^• 
i(>.  d'Aouft. 

Pour  approbation  de  cefteordonnancejdeslemefmeiour 
on  eleut  maiflre  lean  BureaUjThreforier  de  France.  Auquel 
^     le  Samedy  19.  Aouli:  en  Tan  I  452.  on  fit  fuccederM.  Dreux 
I      Budë  Audiancier  de  France.  Etpourl'vn  desEfcheuinson 
eleut  vnnommëleanleRiche.  Lequel  fut  contraint  de  ve- 
y     rifîer,que  combien  que  Tes  perc  ôcmerefe  tinflent  ordinaire^ 
I     ment lorsqu'ilnafquitau  Bourg laRoynertoutefoisfa  mère 
cftoit  accouchée  de  luy  à  paris ,  &:  l'auoit  fait  baptifer  furies 
fonsderEglifefàincl;  paul. 
Le  Vendredy  lé.Aouft  15^4.  ledit  Budéfut  continué. 
Le  Lundi  1  6  .  Aouft,  1456.  aulieududitBudé,  maiflre 
lean  de  Nanterre,  prefident  es  Requeltes  fut  eleu  pour  rre-'"' 
uofV. 

'  NNNnnn  ij 


loiè  vît  LE'  Bt    PARIS, 

Van  i^sy.Maifire  F  terre  G  allie  ^  Stre  Michel  de  la  G  r  anche ^ 
Sire  phiUppes  l' Alemant^  &  Sire  Jacques  de  Hacqueuille ,  efi oient 
J.Jcheuins -.Comme font  f&y  les  vers  anciens  que  nous  rat/porteronscy 
Apres  au  t  rai  clé  desfon  laines. 

LeMercredy  i6.  Aouft  1458.  ledit  Nanterre  fut  continué 
Preuoft. 

jl  fe  trouue  vne  Ordonnance  de  la  ville ^faicle  le  leudy  is.  tour 
de  Feurierl'anfufditi^sS,  En  laquelle  font  nommez.  Efcheuins  de 
la  ville ^  Maijlre  Pierre  Galie,Sire  Michel Laifie^  Guillaume  le  Ma- 
çon &  Jacques  Derpy. 

L'ani46o.  au  lieu  dudit  de  Nanterre  maiflre  Henry  De- 
liurefuteleu  Preuofi:. 

Du  règne  du  Roy  Louys  vnz^iefme. 
Le  leudy  i6.  d' Aouft  1462.  ledit  Deliure  fut  continué  Pre- 
uoft. Et  pour  Efcheuins  furent  eleus  les  Sires  lean  de  Har- 
lay ,  Cheualier  du  Guet,  &:  Denys  Gibert. 

L'an  i4<^y.  ne  fut  faide  aucune  eleclion,pourles  guerres, 
6c  demeurèrent  les  anciens. 

LeSamedy  lé.  Aoufl:i4^é.  futeleuPreuoft,Sire  Michel 
de  la  Grandie.  Etpourautant  qu'en  Tan  14^5.  n'auoit  efté 
faite  aucune  eleâ:ion,il  fut  arreftc  que  les  Sires  de  Harlay  6c 
Gibert  demeureroient pour  vn  an,  &  que  feulement  on  ea 
cliroit  deux  nouueaux. 

Le  Mardy  \G,  Aouft  1468.  au  lieu  dudit  la  Grandie ,  Sire 
Nicolas  de  Louaiersjfeigneur  de  Cannes, ConieillerduRoy 
êcMaiftre  de  Tes  Comptes,  fut  eleu  Preuoft. 
'  Le  16.  Aouft  1470. au  lieu  duditde  Louuiers,  Sire  Denyi 
HeiTelin^EfcuyerjPanetier  du  Roy,fuceleu  Preuoft. Lequel 
en  Tan  1471.  fut  encores  continué. 

Le  Mardy  16.  Aouft  1474.  au  lieu  dudid  HefTelin,  Sire 
Guillaume  le  Conte, Confeiiler  du  Roy, &  Grenetier  de 
Paris,  fut  eleu  Preuoft  des  Marchands. 

L'an  147o.au  lieu  duditle  Conte, fut  eleu  pour  Preuoft^ 
maiftre  Henry  Deliure,  Confeillerdu  Roy. 

Le  Lundy  17.  Aouft  14  7  8.  ledici  Deliure  fut  continué 
preuoft  pourdeuxans. 

Le  16.  Aouft  1480.  ledit Deliurefut continué. 
Le  Veadredy  1^.1481.  fut  ledit  DcUure  continué» 


LIVRE    TROISIESME.  loii 

Bu  règne  du  Roy  Charles  hui6iiefme, 

LeLundy  i6.  Aouft  14.84.  au  lieu  duditDeliure,maiflre 
Guillaume  delaHaye,Conleillcr  du  Roy  &  prefident  des 
Requeftes  du  palais,  fut  eleu  prcuoll. 

Le  Mercredy  16.  Aouft.  1 4  8  6.  au  lieu  dudit  de  la  Haye, 
maiftrc  lean  du  Drac, Vicomte  d'Ay,&, fcigneur  de  Mareuil 
fuccleupreuolT:. 

Le  16.  Aou{li488.  ledit  du Dracfut continué. 

Le  16.  Aouft  1490.  au  lieu  dudit  du  Drac,  maiftre  pierre 
poingnantConfeillerenparlement^futeleuprcuoft. 

Le  16.  Aouft  1492.  au  lieu  dudit  poingnant,maiftre  lac- 
ques  piedefer,  Aduocat  en  parlement  fut  eleu  preuoft. 

Le  i6.Aoufti494.  au  lieu  dudit  piedefer,  fut  eleu  maiftre 
Nicolle  Vielle,  Correclcur  des  Comptes. 
-    Lei6.  Aouft  j496.au  lieu  dudit  VioUe,  fut  eleu  preuoft 
maiftreleandeMontmiral,  Aduocat  en  parlement. 

Bu  règne  du  Roy  Louys  douzîefme. 

Le  16.  Aouft  1498.  aulieududitMontmirâl, fut  derechef 
eleu  maiftrelacques  Piedefer.  Aduocat  en  parlement,   - 

Le  Samedy  27.  Octobre  1499.  par  Ordonnance  de  la 
Cour  fut  eleu  au  régime  &  gouuernementde  l'Hoftel  de 
cefte  ville,  Sire  Nicolaspotier,  General  des  mônoy es  pour 
preuoft. 

Itemi'an  ijoo.  le  16.  Aouft  fut  eleu  ledit  poticrpour  pre- 
uoft. 

Lei6.Aouft  1502.  au  lieu  duditPotier,fut  eleu  preuoft, fire 
.Germain  de  Marie  General  des  Monnoyes. 

Le  16.  Aouft  1504.  maiftre  Euftache  l'Huilier,  feigneur 
rdefaindMefmin,  6c  Maiftre  des  Comptes  5  fut  eleu  preuoft, 
aulieu  dudit  deMarle. 

Le  16.  Aouft  ifoç.  Mdifire  lean  leLieure^  &  T terre  Taulmier 
furent  cleus  Efiheuins, 

Le  16.  Aouft  1506.  au  lieu  dudicl  l'Huilier,  fut  eleu  pre- 
uoft Meflire  Dreux  Ragnier,  Efcuyer,  Seigneur  de  Tum- 
/melle ,  Confeiller  du  Roy ,  ôc  maiftre  de  Tes  eaux  &  foreft. 
Et  Ma'iflre  Nicolle  Seguier  &  Hugues  de  Neufmlle  Efche- 
uins. 

Lei6.Aouftijo8.au  lieu  JuditRacmier  maiftre  Pierre  le 

NNNnnn  iij 


loii  VILLE    DE   PARIS, 

Gendre,  Threforier  de  France  fut  eleuPreuoft.  Et  ma'ijlre 

Charles  de  Montmird  Aduocat  en  la  Cottr^  &  François  Chôart 

Efchenins. 

Le  i6.  Aûufiisog.  Sire  lehan  Choquet^  & Renauld AnthouilUt 
furent  eletis  Efchemns. 

Le  Vendredy  i6.  Aouft  1510.  maiftre  Robert  Turquanr, 
ConfeillerenParlementfuteleuPreuoftjau  lieu  dudict  le 
Gendre. 

LeLundy  16.  Aouft  1512.  au  lieu  duditTurqu3nr,mai(lre 
RogerdeBarme,  Aduocat  gênerai  du  Roy  en  fa  Cour  do 
Parlement  fut  eieuPreuoft. 

LeMercredi  16.  Aouft  1j14.au lieu  duditdeBarme,mai- 
(IrelclianBoulartjConreiUer  en  Parlement jfuteleu  Pre- 
uoft. 

Du  règne  du  Roy  François  premier. 

LeSamedyi6.  Aouft  1^15.  au  lieu  dudit  Boulart  maiftre 
Pierre  Clutin,  Conleiller  en  Parlement,  fut  eleupreuolt. 

LeSamedy  16,  Aouft  1518.  au  lieu  dudit  Clutin,  maiftre 
Pierre  Lcicor,  Seigneur  de  Lilîy  Confeiller  du  Roy ,  6c  Ton 
Procureur  General  en  la  Cour  des  Généraux  lur  le  faict  de 
laluftice  des  Aydes,  fut  eleu  preuoft. 

Leieudy  16.  Aouft  ijio.  au  lieu  dudit  Lefcot,Meflir€ 
Antoine  le  ViftcjCheualier,  Confeiller  &:  maiftre  des  Re- 
queftes  ordinaire  de  l'hoftcl  du  Roy,fut  elcu  preuoft. 

Le  i^.Aouftijii.  furent eleus  Efcheuins  maiftre  Gaillard 
Spifame ,  feigneur  de  Diftaulx ,  &: Nicolas  Cheualier  Bour- 
geois de  pans. 

LeSamedy  i<^.  Aouft  1522. aulieududitleViftejGuilIaume 
Budc,leigneiîr  deMerly  la  Ville, Maiftre  dcsRequeftes  or- 
dinaire deTHoftel  du  Roy,  &  maiftre  de  fa  librairie,  fut 
cleu  preuoft.  Et  furent eleus  Efcheuins,  Sire  lean  Croquet, 
bourgeois  de  paris, &:  maiftre  lean  Morin,  lors  Lieutenant 
du  BaïUy  du  palais,ôc  auiîi  Lieutenant  gênerai  du  gran  d  mai- 
ftre Réformateur  des  eaux  &  forefts  au  Royaume  de  France 
enfon  iiegedelatabledemarbre. 

LeLundy  16.  Aouft  1523.  Sire  ClaudeSanguin, marchant 
6c  bourgeois  de  paris,  6c  maiftre  lean  le  Clerc, feigneur  d'At- 
mendielle,6c  Auditeur  pour  le  Roy  aux  Comptes, furent 
eleus  Efcheuins  es  lieux  defdits  Spifame  6c  Cheualier. 


LIVRE    TROISIESME.  1015 

Le  Mardy  16. Aoufl  152.4.  au  iieu  dudit  Budë  ,Iedicl  lean 

Morin,  lors  Lieutenant  des  Bailliages  de  paris  &  du  palais, 

futeleupreuoil;  Et  Sires  Guillaume  Seguicr  6c  Claude  le 

Lieure  Efcheuins,  au  lieu  defdits  Croquet  6c  Morin. 

Le  Mardy  16.  Aouft  1515.  fut  faicle  eleclion  de  trois  Efche- 
uins, tantau  lieu  derditsbanguinôcleClerc,quiauoientfâit 
leur  temps,  qu'au  lieu  de  Guillaume  Seguier ,  qui  efloïc  dé- 
cédé auanr  que  de  paracheuer  Ton  temps.  Etfurent  eleus  Ef- 
cheuinsau  lieu  desfuldits  Sire  ClaudeFoucault,feigneur  de 
Alaudetûur,bourgeoisdcparis,SireIeanTurquan,Quarte- 
nierôc  bourgeois  de  paris,&:  maiftre  pierre  Lormier  Com- 
miflaireau  Chaftelet  de  paris ,  lequel  ne  fur  qu'vn  an  Efche- 
uin,  pource  qu'il  auoit  eAé  ordonné,  que  celuy  qui  auroit  le 
inoins  de  voix,neléroitEfcheuin  qu'vn  an, pour  paracheuer 
le  temps  dudit  deffuncT:. 

L'an  i^z6.  le  16.  Aouft^au  lieu  dudit  maiftre  lean  Morin, 
fut  cleu  preuoft  maiftre  Germain  de  Mario,  Seigneur  de 
ThillayjConfeiller,  Notaire  &  Secrétaire  du  Roy,&  Gene- 
ral de  Tes  monnoyes.  Et  au  lieu  defdits  Claude  le  Lieure  ôc 
Lormier,  furent  eleus  Efcheuins  Germain  le  Lieux  &:  Jac- 
ques pluet. 

En  l'an  1517.  au  lieu  dcfdits Foucault ôcTurquan, furent 
eleus  Ercheuins,maiftreNicoleGuerdon,Aduocat  en  Par- 
lement,^: maiftre  FrançoisGayant,Auditcur  des  Comptes. 

LeLnndy  18.  Aouft  I5i8.aulieu  dudit  le  Marie,  futeleu 
maiftre  Gaillard  .Spifame,fèigneur  de  Pilleaux,&:  General 
•deFranceenlacharge  d'oultre  Seine.  Etau  lieudcfdidsle 
Lieure 6<:  Pluet,  Sire  Claude  Maciot  Quartenier  &  bour- 
geois de  Paris ,  de  Pierre  Fournier  bourgeoisauffi  de  Paris. 

LcLundy  16.  Aouft  1529.  au  lieu  de  Guefdon  ôc  Gayanr, 
furent  eleus  Efcheuins  maiftre  Regnauld  Picart, Notaire 
&  Secrétaire  du  Roy,  de  Pierre  Hennequin,  Aduocat  en 
Parlement. 

-  Le  Maidy  16.  Aouft  1550.  au  lieu  de  maiftre  Gaillard  Spiv 
famé, fut  eleuPreuûft  des  Marchands  maiftre  lean  l'Huil- 
her,Confeiiler  du  Roy  &  Mailtre  ordinaire  de  fes  Comptes. 
Etaulieudeldicls  Maciot  6c  Fournier , furent  eleusElche- 
uin  s,  Sire  lean  de  Ma uft'y  5c  maiftre  SimonTeftejauflTi  Con- 
feiller  du  Roy. 


I0Î4  VILLE    DE   PARIS, 

Le  Mcrcredy  i6.  Aouft  i55[.  au  lieu  de  Picart&Henne- 
quin,  furent  eleus  Efcheuins,  Sires  Geruais  l'Archer  &  Jac- 
ques Bouriler. 

Le  Vendredyi6.  Aouft  1532.au  lieu  dudit  l'Huillier,  fut 
elcu  PreuoO:  des  Marchands,  monfîeur  Pierre  Violle,  Con- 
feiller  du  Roy  en  Parlement.  Et  au  lieu  defdids  MoufTy  ôc 
Teftejfurenteleus  Efcheuins  maiftre  Claude  Daniel, auflî 
Confeiller  du  Roy  dc  Sire  lehan  Barthélémy,  Quarcenier, 
bourgeois  &:  marchant  de  Paris.  <k 

Le  i^amedy  16.  Aoufl  1533.  au  lieu  de  Sires  Larcher  &  Bour. 
fier,  furent  eleus  Efcheuins,  maiftre  Martin  Bragelonne, 
Confeiller  du  Roy  au  BailHage  du  Palais,  6c  Ican  Courtin 
aufli  Confeiller  du  Roy. 

Le  Dimanche  16.  Aoufl:  1534.  au  lieu  dudit  Viole  fut  eleu 
PreuoftmonfieurmaiftrelcanTronçonConfeillerdu  Roy: 
Et  au  lieu  defdits  Daniel  ôc  Barthélémy,  furent  eleus  Efche- 
uins maiftre  Guillaume  QinnettéjReceueur  des  Généraux 
des  Aydcsrurlefaitdelaiultice,6cQuartenier,&  fire  Ican 
Arroger,  bourgeois  delà  ville. 

Le  Lundy  lô.Aouft  i  y35.au  lieu  dudit  Bragelonne  &  Cour^ 
tin  ,  furent  eleus  Efcheuins  maiftre  Chriftophle  de  Thou, 
Aduocat  du  Roy  es  eaux  6c  forells  ôc  Euflache  lePicarc  No- 
taire 6c  Secrétaire  du  Roy. 

Le  Mercredy  16,  Aouft  1556.  fuiuant  les  lettres  patentes  du 
Roy,Monfieurmaifl:reIeanTronçonPreuoftdesMarchâds 
fut  continué  pourencore  deux  ans.  Etaulieu  defdits  Qui- 
netteôCArroger,  furent  eleus  Efcheuins, fircClaudele Lie- 
ure  6c  Pierre  Raoul. 

LeLundyi6.  Aoull:  1537.  au  lieu  dudit deThou&Picart, 
furent  eleus  Efcheuins,  maiftre  lacques  Paillart,  feigncur de 
lumeauuille,  6c  Nicollc  de  Hacqueuiile,  Aduocat  en  Parle- 
ment. 

Le  Vendredy  16.  Aouft  1538.  au  liêu  duditTronçon ,  fut 
eleu  Preuoft  des  Marchands,  Monfieur  maiftre  Auguftm  de 
Thou, Confeiller  du  Roy.  Et  au  heu  defdits  le  Licure6c 
Pvaoul, furent  eleus  Efcheuins,  fire  lean  Croquet  ôc  Guil- 
laumeDaneSjQuartejiierdeladireville. 

LeSamedy  16.  Aouft  1539.  ^^^  ^^^^  defdits  Paillart  &  Hac- 
queuilie^furenc  eleusE(cheuins,maiftre  Antoinele  Coinde 

Confeiller, 


LIVRE    TROISIESM'E.  -^loi^ 

Confeillerdu  Roy  au  Challcict  de  paris,  6c  Sire  lehan  par. 
faid 

Letundyié.  Aoun:i540.  au  lieududiccdeThoUjfut  e!ea 
preuuft  des  Marchands ,  Monfieur  maiftre  Ediennc  de  Mont  • 
mirai,  Conleiller  du  Roy  en  fa  Cour  de  parlement.  Et  au 
Jieu  defdics  Croquet  àc Danes, furent  eleus  Eichcuins ,  bire 
Guillaume  le  Gras  &:GaichardCourtin,Qnarccnicr.  * 

LeMardii6.  Aoufti54î.aalic'j  deidiclsle  Coinciez: par- 
faid, furent  eleus  Elcheuins  jmaiftre  Thomas  de  Bragelon- 
ne, Conlcilier  du  Roy  en  la  conieruation  des  priuilegesde 
rVniuerlîtédepariSj&SireNicolas  perrot. 

Le  Mercredi  i6  Aouft  i  j  4 1.  au  lieu  dudic  Montmiral ,  fut 
cleupreuoftdes  Marchands  Monfîcur  maiftre  André  Guil- 
iardConleiUerdu  Koy  ,&:  maiftre  des Requeftes  ordinaire 
de  i'hoftei  dudic  Seigneur.Et au  lieu  defditsle  Gras  &  Cour- 
tin,  furent  eleus  Eùheuins,  maiitre  Denyspicot ,  Confeiller 
d'iceluy  Seigneur(aliàs  Auditeur  des  Comptes}ôc  Sire  Hen- 
ry Godctroy ,  Quartenier  de  ladite  ville. 

Leieudy  16.  Aoufti545.au  lieu  defdits  Bragelonne  ôc  per- 
rotjfurenteleushichcuinsMonfieurrriaiftrcPierreSeguier^ 
Lieutenant  Crimnicl  au  Chaftelec  de  panb.  Et  Sire  lean 
Choppin,marchant&L  bourgeois  de  paris. 

LeSamedy  16.  Aoufti544.  au  lieu  duditGuilIard,futeleu 
preuoft  des  Marchands  Monfieurmaiftre  lean  Aiorin  ,  Lieu- 
tenant Ciuil  delà  preuoftédepans.  Et  au  lieu  defdits picot 
&  Godefroy,  furet  eleus  Efcheuins  fires  lean  de  S.  Germain 
&  lean  Barthélémy  bourgeois. 

LeDin1ache16.A0uftiy45.au  lieu  dudic  Seguier&Chop- 
pin,  furent  eleus  EfcheuinSjMaiftrcs  Jacques  Aubery  à:  De- 
nys  Tanneguy,  Aduoeat  en  parlement. 

LeLund\  16.  Aouft  154e.  au  lieu  duditMorin  fut  eleu  pre- 
uoftdesMarchands,  Monfieur  maiftre  Louys  Gavant,  Con~ 
feillerdu  Roy  en  parlement.  Et  au  lieu  deldics  delainc):  Ger- 
main &:  Barthélémy,  furent  eleus  Efcheuins  Sires  Denys 
Barthélémy,  Quarcenicr,  6c  Fiacre  Charpentier  Marchands 
,      &  Bourgeois  deparis,  ^ 

Df:  règne  du  Roy  Henry  fécond. 

Le  Mardy  16.  Aoufti)47.  au  lieu  defdits  Anbery  &Tanne- 
guy,furent  eleus  Efcheuins  raaiftreNicolle  leCirierAduo- 
^^  OOOooo 


,oi^  VILLE    DE    PARIS, 

cat  en  parlemenc,&  moniieurmaiftre  Michel  VialIarcl,Lieu- 

tenant  delà  Conleruation. 

Leleudyiô. AOull  154^.  au  lieu  dudir  Gayant,fut cleu 
Preuoftdes  Marchands, maiftre  Claude Guioc  ,Con(cilie% 
Notaire  6c  Secrétaire  du  Roy.  Etau  lieu  defdits  Barthélémy 
2c  Charpentier,  furet  elcus  Efcheuins,  tire  Guillaume  Pora- 
mercux^GuichardCourtin,  QuartenicrdeladiceviUe. 

Le  16.  Aouft  1^49.  au  lieu  dcldics  Cirier  5c  Vialiard,  fu- 
rent  eleus  Eicheums  fire  Antoine  Soly  (Se  Guillaume  Chuarr, 
marchant  drappier  de  Paris. 

Le  16,  Aoult  1550.  fut  côtinuéledit  maiflre  Claude Guioc 
Prcuod.  Ec  au  heu  defdics  Ponimereux  &.  Martin,  furent 
eleus  Efcheuins, fires  lean  le  lay  marchant,^  maiflreColme 
THuilher  bourgeois. 

Le  1(3.  Aouft  1551.  au  lieu  defdits  Soly  ôcChoart,  furent 
eleus  Efcheuins,  maiflre  Guy  Lormier  &  fire  Robert  des 
Prez  bourgeois. 

Le  16.  Aouil:  15U.  au  lieu  dudit  Guiot,  fut  eleu  prcuofl  mai- 
ftre  Chnftophle  de  Thou, Notaire  &  Secrétaire  du  Roy, 
Aduocat  en  la  Cour  de  parlement.  Et  au  lieu  deldits  le  lay  &: 
THuiller, furent  eleus  Efcheuins,  lires  Thomas  le  Lorrain, 
Quartenier,  &  lean  Breda  marchant. 

Le  16,  Aoull  15)3.  au  heu  defdits  Lormier  ôcDefprez,  fu- 
rent elcus  Efcheuins ,  fire  Claude  le  Sueur  marchanr,&:  mai- 
flre lean  de  S  oulfour,Threforier  delà  RoyneAlienor. 

Lei6.Aoufl:i5^4.  aulieududitdeThou,futeleupreuofl 
maiftrc  Nicolle  Dcliurc  Notaire  &  Secrétaire  du  Roy.  Et 
au  lieu  deldits  Lorrain  6c  de  Breda,  furent  eleus  Efcheuins 
maiftrelean  ralleau Notaire ôc  Secrétaire  du  Roy,  6c  lean 
l'Efcalopier  marchant. 

Le  16.  Aouft  15^5.  au  lieu  defdits  le  Sueur  &  de  Soulfour, 
furent  elcus  Efcheuins,  fires  Germain  3oiîrlier,êc  Michel  du 
Ru,marchans. 

Le  16.  Aouft  [55'î .  au  lieu  defdits  Deîiure,de  palleau  ,&  VEC- 
calopicr,  furent  eleus  mondeur  Perrot  preuoft  des  Marchas: 
Etefchciiins  maiil:re  Guillaume  de  Courlay,Controlieur  de 
Laudicnce,  &  firc  lean  Meflîer. 

Lei6  Aoull:,t5f7.au  lieu  defdits  Bourfier  Scdu  Ru , furent 
cleusEfcheuias,MaillreAugufi:mdeThoU;AduocutcnPar* 


LIVRE    TROISÎESME.  1017 

Jement ,  &  Sire  Claude  Marcel ,  marchant  Bourgeois  de 
Paris. 

Le  16.  Aouft  ,1558,  an  lieu  dudit  fîeur  Perret  fitt  cfleu  Pre- 
uoftjMaiftrc  Martin  de  Bragclonnc,Lieucenantparticu}ier: 
Et  Elchcuins  Pierre  Prcuoft,Eileu  de  Paris^Et  Sire  Guillau- 
me l'Archer,au  lieu  defdits  de  Courlay  &  Meffier. 
rD/^  Règne  du  Roy  François  y      II. 

Le16.A0uft1559.au lieu  des  Sieurs  AugullindcThou,& 
ClaudeMarceijfurenc  efleus  Efchcuins  Sirclean  Aubery,  ôc 
Nicolas  Godefroy. 

Le  lé.Aoult  i5<3c. au  lieu  defdits  de  Bragelonne  Preuoft  ,5c 
l'Archer,  furent  efleusPreuoft  des  Mar(::hans,Maiftrc  Guil- 
laume de  MarlCjSeigneur  de  Vcrfigny:  &  Eicheuins  maillrc 
lean  Sanguin  Secretairedu  Roy  &  birc  Nicolas  Hae. 
Du  rcgne  du  Roy  chéries    I X. 

Lei<3.AQurti56i-aulicu  defdits  Aubcry&Godefroy,furcc 
Eileus  maiftre  Chrillophle  D'alnieres ,  qui  n'a  efte  qu' vn  an 
5v  fi^  e  Henry  l'Aduocat. 

Leié.Aouilr^ôi.lediclleurdeVerfigny  fut  continué  Pre- 
uoft,&  au  iicudeidits  Sanguin  6c  Haefurêt  cfleus  Eicheuins 
mailtre  lean  l'Efcalopier,  ôc  maiftre  Mathurin  le  Camus: 
quidecedâ  le  16.  lanuier  audit  an  cnfuiuant. Etfut  efleuen 
fon  lieu  fire  Claude  le  Prcftre,ôc  Claude  Marccl^pour  le  re- 
fte  du  temps  dudit  Dafnieres. 

L'an  1563.  au  lieu  defdits  Henry  &  Marcel^  furentefleus 
Efcheuins  firelean  Meraulr,6cfire  lean  le  Sueur. 

L'an  15(34.  au  lieu  duditde  Merle  maiftre  Claude  Guiot, 
ftigneurde  Charmeaufut  ellcu  preuoft  des  Marchans:6c 
Efcheuins  maiftre  Pierre  preuoft,  Efteu  de  paris,  &  maiftre 
lean  Sanguin,SecretaireduiVoyaulieu  defdits  Lefcalopier 
Scie  preftrc. 

Lan  156  5  .au  lieu  dcfufditSjMeraut  &:  le  Sueur, furent  eleus 
Eicheuins  maiftre  Philippe  le  Licure  Scfire  pierre  delà 
Court. 

L'an  1560. Mefîire Nicolas  le  Gcndre,feigneurde  Villeroy 
fut  efleu  Preuoft,au  lieu  dudit  iîeur  G uior, «5c  Eicheuins,  fire 
Nicolas  Bourgeois  cC  lean  de  Bray,au  lieu  deldits  Preuoft  ôc 
Sanguin. 

L'an  1567.au lieu  defdits  le  Lieure  ^àç,  la  Court, furent 

OOOooo    jj 


f 


loiS  VILLE    DE    PARIS, 

elleus  Eicheuiîis  mailtrelacques  Sanguin  feigneur  de  Liary, 
&  lire  Claude  Heruy. 

L'an  1568. ledit  feigneur  de  Villeroy,  fut  côtinué  Preuofl, 
ôccfleusErcheuinsfîrç  laques Keruer,&  maiftreHierofme 
de  Varade,au  lieu  defdits  Bourgeois  ai  de  Bray . 

Leié.  Aoufl:,i569.aulieudcrditsSanguin  6c  Hcruy  furent 
cfleus  Efcheuins  firc  Pierre  pouilin  6c  marftre  François 
d'Auucrgne,(eigncur  de  Dampont- 

L'an  1570.au  lieu  dudic  feigneur  de  ViIleroy,fuceIeu  pre- 
uofl  Claude  MarcclA  au  lieu  defdits  Keruer6c  Varade  t(- 
cheuins,maiftre  Simon  Boucquct,&:  firc  Simon  de  Crelfé. 

L'an  1571.  au  lieu  deldits  pouilin  &  d'Auuergnc,  furent 
efleusElchcuins  maiftre  Guillaume  le  Clerc,  àc  Nicolas  TEC. 
calopicr,Confeiller  du  Roy,ôcThreforier  gênerai  de  France 
en  lageneralicé  de  Caen. 

L'an  1571.au  lieu  dudit  Marcel  fut  efleu  preuoft  le  pre/î  iét 
Charron:ôi  Efcheuins maiftre  leandc  Bragelonne,  6c  mai- 
ftre  Robert  Danés  Greffier  des  Comptes  ,aulieudeidics 
Bouquet  6c  CreiTé. 

L'an  1573.  au  Heu  defdits  le  Clerc  6c  L'efcalopier  furent 
îfieus  Efch.eums,  fireïean  le  iay  , feigneur deDucy  ,6c  mai- 
ilres  Jacques  perdrier  Secrétaire  du  Roy. 

Du  rff^e  dn  Roy  Henry  trôifiefine. 
L'an  £574.  ledit  fieur  prefident  Charron  futcontinué 
rreuoft:.  Ecauheudeidits  Bragelonne6cDanesfurenteleus 
Efcheuins  maidrc  Claude  Daubray  Secrétaire  duRoy,ôc 
Sire  Guillaume  parfaici:. 

Lan  1573-,  au  iieu  defdits  le  Iay  .&  perdrier,  furent  eleusEf- 
ch-euinsrnaiitre  Augullin  le  preuoil.  Secrétaire  du  RoyÔC 
lean  le  GrclleSeig,ncur  de  Beau  pré. 

L'an  1576.  au  lieu  duditfieur  Charron, fut  eleuPreuoH: 
desMirchands,  monlîeurlePreiidenc  Luiiler:  EtEfcheuin;$ 
lire  Guillaume  Guerrier  6c  maiflre  An toineMcfm ai  ,Aduo^ 
catcn  parlement. 

L'an  1577.  au  lieu  defdits fieursPreuo{l;ôcle(jrrefle,fu' 
renteleus Efcheuins,  raaiftrelean  BanetAduocat  enParle- 
mër,Ôc  procureurdu  Roy  au  i3ailhage  d  u  palais,6c  lîre  Louy  s 
Abelîy, 


LIVRE    TROISIESME.  1029 

L*an  1578.  auJieucluditfieurLuiJ]er,futeleu  prcuoflmai- 
flre  Claude  Daubray,Secrctaire  du  Roy.  Et  Efcheuins ,  firc 
lean  le  Conte  6c  maiftrc  René  Baudart,au  lieu  deldits  Guer- 
rier ScMefmin. 

L'an  1579.  au  lieu  defdits  Bonet&  AbeJly, furent eleus 
Elcheuins  maiftrc  lean  Gedoyn ,  6c  maiftre  Pierre  Laifnë, 
ConlèillerduRoyau  Chaftelet  de  Paris. 

L'an  1580.  le  16. Aouft,au  lieu  dudit  ficur  Daubray,fuc 
cleu  Prcuoft  des  Marchands,  Monfieur  maillre  Auguftindc 
ThoUïConfeillerdu  RoyenionConfeild'Eftat.ôc  Aduocat 
gênerai  en  la  Cour  de  Parlement.  Et  Elcheuins  au  heu  del- 
dits le  Conte  6c  Baudart,  furent  eleus  maiftre  Antoine  Mef- 
min  Aduocat  en  Parlementpour  la  dcuxielme fois, ôc Nico- 
las bourgeois. 

Le  j6.  Aouft  1581.au  lieu  defdits  fcigneurs  Gedoyn  &  Laif- 
né)furentclcrusEfcheuins,maiftrelcan  Pouirepin^Confeil- 
1er  du  Roy  ordinaire  en  la  Preuoftë  de  Pâris,&liege  Prciidial 
cftablyauditîieu,mairtrc  Dcnys  Maniyneau  Conleiller  du 
Roy, ilkAuditeurenfa Chambre  des  Comptes. 

Le  16.  Aouft  1)82..  MellueEftienne  deNeuiIly  Prefidenc 
en  la  Cour  des  Ay  des,  fut  eleu  Preuoft  des  Marchands:  Ec 
maifbrc  lean  de  Loines,  Aduocat  en  Parlement  ;  Et  fircAn- 
toineHuot,  Efcheuins. 

•  Le  16.A0uft1583.au  lieu  des  fieursPouflcpin  ôcMamineau, 
furent  eleus  Efcheuins,  maiftre  Hedor  Gedoyn  &  Jacques 
de  la  Fa. 

»Le  16.  Octobre  15^4.  le  Prcfident  de  Neuilly  futconrinué 
euoft  des  Marchands  ;  Et  furent  eleas  Efcheuins  pierre  le 
Goix  &  Raymond  Bourgeois. 

Le  i6.Aouft  1585.  furcnteleus  Efcheuins  maiftrePhilippei 
Hotoman,  Ccnieillerdu  Roy  au  Chaft-eiet,  ôc  lean  delà 
Barre  Aduocat  en  Parlement.  Le<]ucl  décédant  peu  après 
eut  pour  fucceffcur  en  ladite  charge ,  maiftre  lean  le  Breton 
auili  Aduocat. 

Le  16.  iour  d'Aouft  1586.  Mefijre  NicolasHedorficurde 
Perreufeôc  de  Beaubourg,  Confeiller  du  Koy  en  fbnCon- 
feild'Eftar,ôc  Maiftre  des  RcqueftesdefonHoftcl, fut  cieu 
Preuoft  des  Marchandsau  lieu  de  monfieur  lePrefidentde 
Ncuiliy.  Et  pourEfcheuinsfurenceleus  maiftres  Louysde 

O  O  O  o  o  o  iij 


Tojo  VILLE    DE   PARIS, 

lamdYon,  Aduocaccn  Parlement,  &:  Pierre  LugoIlyCon- 
fciller  du  Roy  &  Lieutenant  gênerai  en  la  Preut)ltë  de  l'Ho- 
ilel  au  lieu  de  Pierre  le  Goix  &  Raymond  Bourgeois. 

Leié.d'Aoull:  158  7.  lean  leConre  &  Franc^ois  Bonnarc 
vendeurs  de  marée,  &:  Quarceniers  de  ladite  ville,furct  elcus 
Efcheuinsaulieu  deidicsiicurs  Hotman  ôc  le  Breton.  Lef- 
quelsleConte&Bonartn'excrcerentlerdireschargeSjfinoa 
iulquesau  ii.May  i)8 8.  qu'ils  l'en  defifterentjàl'occafion 
des  troubles  iuruenus. 

Depuis  lequel tempsiufquesversia fin  duditmoisde May 
prochain  enluiuât ,  la  ville  de  Paris  demeura  fans  aucun  Pre- 
uoft  des  Marchands  &  Eichcuini,  ny  autres  qui  fiflent  leurs 
charges.  Araiibn  dequoy  toutes  les  affaires  communes  de 
laditevilIecefTerentôidemeurerentenarrierc,  aupreiudice 
du  trafic, &  ret.irdement  des  fermes 6c  droids  du  Roy.  Qui 
fuccaulèque  Monfeigneur  Charles,  Cardinal  de  Bourbon, 
lequel  commandoit  lors  à  Paris,  ôc  en  eitoir  gouucrneur. 
Ordonna  qu'eleclion  feroit  faide  promptcment  d'autres 
nouueaux  Preuoft  des  Marchands  &  Efcheuins  de  ladicle 
ville.  Ce  qui  fut  faid,  (ans  obferuer  entièrement  les  formes 
ancienneSjpoureuiterà  longueur  de  temps,  attendu  la  nc- 
ceffitë.  Et  y  fut  procédé  par  vne  très-grande  alîemblee  de 
bourgeois  de  tous  les  quartiers  delaville,conuoquezcnla 
grande  falle  de  l'hoftel  de  ladite  ville,  où  ladite  élection  fut 
faicle,  non  par  billets  &  Icrutins,  à  la  maniereaccouftumee: 
maispubliqucmentà  haute  voix.  Et  par  cefle  forme  extra- 
ordinaire furent  eleus  â  la  pluralité  des  voix  maiflre  AlicMtt 
Marteau  fieur  de  la  Chapelle,  Confeiller  du  Rov,&MaJim2 
ordinaire  en  fa  chabre  des  Coptes  à  Paris,  pour  Preuofl  des 
Marchands.  Et  pour  Efcheuins  maiflre  Nicolas  Roland, 
fleur  du  PlefIis,nagueresConfeiller  du  Roy  6c  General  de 
fesmonnoyes  ,IeanCompans,François  Cotte-blanche,  & 
RobercdesPrez,  marchands  ôcbourgeoisde  ladidevillede 
Paris,  tous  lefquels  en  preftanc  le  ferment  requis  Ôcaccou- 
ilumé  efditcs  charges  en  plaine  aOemblee  de  ville ,  es  mains 
duditfîeur Cardinal  de  Bourbon, protellerent  qu'ils n'ae- 
ceptoientleiditeschargesfinonparprouiiion,pourlanecef 
fité  des  affaires ,  iniques  à  ce  que  autrement  par  le  Roy  en 
fut  ordonné.  Et  fut  ledicl:  iieur  Cardinal  fupplié  de  faire 
faire  ade  de  leur  déclaration  6c  prorcflation.  Qj-iifutfai- 


LIVRE    TROISIESME.  1031 

cle^cfigneedefdids  nouueaux  eleus  jôc  mile  au  GreiFe  de 
ladide  ville. 

Et  de  faicl  ,au  mois  de  luillet  prochai  n  enfuiuant  audit  an 
158  S.  après  que  fa  Maiefté  eut  fait  ion  Edicl  de  la  Pacification 
des troubIeslorsluruenus,appellërEdid  dei'VniorjjIefdits 
deirusnômezdernieremêteleus,  remiretleurfdites  charges 
es  mains  de  la  Royue  mère  duRoy  ,eflant  lors  à  Paris  de  fa 
part.'pourdicellesdiipolerparlaMaicfté  du  Roy,parnou- 
ueiiecleclion  ,ou  autrement  ;  ainfiquebonluyicmbleroic. 
Ce  que  ladite  Dame  accepta,  déclarant  auoir  pour  agréable 
cette  recognoilîànce&lubmilîion.  Et  leur  dit,  qu'elle  en 
aduertiroitiadite  maieflë.  Et  neantmoinsiufquesà  ce  qu'el- 
le eut  lur  ce  fa  rcfponic  &  commandement, cnioignoitauf- 
dits  lulnommez  d'exercer  leurfdiotes  charges.  Et  à  cet  efFect 
leur  deliura  lur  le  champ  hs  féaux  d'argent  de  ladite  ville, 
tantgrandquc  petit, auec  les  clefs  des  armoires &: bureau 
d'icellc, qu'elle  auoit  iulques  alors  gardées  Se  receues  des 
autres  precedens  Preuoft  des  Marchands  ôcEfcheuins def- 
fulnommez:  donc  il futalorsexpedicade  double  en  parche- 
min, ligné  de  ladite  Dame,  ôccontrefigné  de  Mondeur  Pi- 
nart,Secretaire  des  Côman  démens  de  ladite  Maieflc,eftanc 
près  laditcDame  Royne,En  datte  du  1 5. luillet auditan  1588. 
.  Et  le  20,  dudid  mois  1588.  ladite  DameRoyneayantau 
;precedantaduertyleRoydctout  ce  que  delîbs,  manda  par 
dcuant  elle  lefdits  Marteau, Roland,  Compans,Co  tteblan- 
che&Defprez.-Etleurdcciaraqucfa  Majcfté  auoit  eu  pour 
tres-agreable  leur  dcmiflion  &  obeiirance  :  &  qu'en  reco- 
gnoifl'ance  d'icelle,  fadite  maieftë  vouloit  qu'ils  continuai^ 
fentleurfdites  charges  de  Preuoft  des  Marchands  &.Efchc« 
uinsiufquesauiourdelami-Aoun:i59o.P©urraifondequoy 
elleleurHt  prefteraouueau  fermct:duquel,aâ:e  fut  expédié 
&fignécômedeirus,cn  datte duditiourii.  luilletaudiclan 
I  )88. le  tout  mis  6c  dcpofë  au  Grtffederhoftel  de  ladite  ville 
de  Paris. En  confequencedelaquel'econtinuationfaite  par 
Tauthorité  Ôc  volontëduRoy  ,leidits  Marteau  preuoft  des 
Marchands,  ôcCompans  hfchcuins,  ont  cflë  députez  aux 
Eftats  généraux  tenus  à  Bloys  le  mois  de  S eptébre  prochain 
cnluiuant  audici  an  :oiuli.ontcftëreceus&:approuuezpar 
iàditemaieftë.Ôcledit  Marteau  en  ladite  qualitë  a  elle  eieu 
prefidcnt  du  tiers  eflac. 


1^32'  VILLE   DE   PARIS, 

Bu  règne  du  Roy  Henry  quatritpme. 
Et  le  feizielhie  lour  û'aouO:  mil  cinq  cens  quatre  vingts 
^ixvenu,auquel  fedcuoitfairenouueUeeleclionde  preuoft 
des  Marchands  6c  Eicheuins  de  ladite  ville  ,ellefut  neanc- 
moins  dilFerec  ;  à  caufe  de  i'abfence  de  Monleigncur  le  Duc 
deMayenne,commandant  lors  en  kelle  ville, ôc  d'aucuns  ' 
deiditsEfcheuinSjôc  remilc  au  iS.iourd'Octobreprocham 
enfuiuancaudican.AuqueîiourcnrailembleedeviUeàceftc 
fînconuoquec&parlesformcsordinaires&accouflumees 
furent eleus,maifîre  Charles  Bouchet  fieurDorfay  jCon- 
feillerduRoy,  prefident  au  grand  Couleil,ôc  Maiftrc  des 
RcqucftesordinairederonhoilelpourpreuoftdesMarchâs, 
au  lieu  dudi£l  Marteau.  Et  pour  E{cheuinsmaifl:re  Lacques 
Bretre  Confeiller,  Notaire  6c  Secrétaire  du  Roy, Pierre  pon- 
chei marchand  6c  bourgeois  de  Paris, naaillire  Robert  des 
prczik  Martin  PAnglois,  Aduocats  en  parlement, au  lieu 
defdits Roland, Compans,  Cotte-blanche ,  6c  Defprez i'aif- 
né.  Etafin  derendrcà  l'aduenir  par  chacun  an  leidites  ele^ 
ûionsdetoutpointconformes  aux  anciennes,  6c  que  tous 
lesansonpeuteliredeuxEfcheuinsnouueauxiil  tutdid  6c 
arrefté  par  ladite  afîemblee,  que  les  deux  derniers  Eicheuins  ^ 
qui  auoient  eu  moins  de  voix  aladite  eledion  ,à  fçauoir  lef- 
dits Defprez 6c l'Anglois,  n'exerceroient  lefdicles  charges, 
iinoniulques  au  iour  de  la  my  Aouft  prochain  enluyuant, 
1591.  Etquelclendemainiô.dudit  moisd'Aouft,feroitpro- 
cedëài'eled:iondedeuxnouueauxErcheuins,aulieuôcpla-  • 
ce  dcfdits  Defprez  6c  l' Anglois. 

Etlediti6.iourd'Aoull:i^  i.  ayant  cftë  procède  à ladidc 
nouuelleclecl:ion,fuyuanc  l'arreflde  Ja  fufdide  alTemblee, 
onteftë derechef eleus  6C  continuez  lefdits  fieursDelprez 
6c  l'Anglois  pour  deux  années  efcheutes  au  16.  Aouft  1592. 
Maispeu  de  iours  après, pour  quelquesemuiations 6c  con- 
trouerfes,  lefdits  Sieurs  Defprez  6c  l'Anglois  f'en  firent  def- 
charger.  EtparnouuelleafTembleeen  la  forme  accoutu- 
mée, furet  eleus  pour  Ekhcuins  en  leur  lieu  6c  place,maiftre 
Denysle  Moine lîeurdeVaux,  6c  Antoine HotmanAduo- 
cat  en  parlement.  Lequel  Hotman  f  cftant  encores  fait  ded 
charger  dudict  Efcheuinage,  pour  exercer  la  commidlon 
d'Aduocatgeneraiau  parlement  de  paris.  Et  ayant  eftc  pro- 
cédé 


LIVRE  TROISIESME.  1035 

cçdcà  nouuelle  clcdion  d'vn  autre  en  ion  lieu  &  place,  ledic 
Martin  l'Angloisfuc  de  rechefclcu  pour  Efcheuin  de  ladite 
ville,  pour  icclle  charge  exercer  iuiques  au  iour  de  my- 
Aouft,i593. 

Le  16.  lour  d'Aoufl  1^91.  Il  Te  deuoitfaireelediond'vii 
Preuo/t  des  Marchansjôc  de  deux  Ercheuins,au  lieudef- 
dits  Boucher,  Brette&Poncher:  mais  elle  fut  différée  iuf- 
ques  au  9.  iour  de  Nouembre  prochain  enluiuant:àcaure 
del'abfenceduditneurleDuc  de  Mayenne. 

Auquel  iour  9. de  Nouembre onteftéelcusmaiflre  lean 
l'Huilier  fieur  d'Oruille  &  de  Vifleau,  Confeiller  du  Roy ,  ac 
Maiftre  ordinaire  en  fa  chambre  des  Comptes^pour  Preuoft 
des  Marchands:  EtpourEfcheuinsDenysNeret  marchant 
&  bourgeois  de  Pans, &  maiftre  leanPichonnac  Aduocac 
en  Parlement. 

Le  16.  Aouft  15-93.  n*a  efté  faide  aucune  eledion.  Et  font 
demeurez  les  mefm es  officiers  de  ladite  ville  en  leurs  char- 
ges, làns  y  faire  aucun  changement, à  eaufe  du  temps  &  l'e- 
itat  des  affaires. 

Etle  22.  iour  du  mois  de  Mars  prochain  enfuiuant.que  Ion 
comptoit  1594.1a  ville  de  Parisfut  réduite  en  la  plaine  obeif- 
fanccduRoy.  Lequel  confirma  tous  lefdits  officiers  de  ville 
en  leurs  charges:  comme  il  fit  tous  ceux  des  autres  corps  6c 
compagnees  defes  officiers  eftabhs  en  ladite  ville  deParis. 

Et  le  16.  iour  du  mois  d'Aouft  enfuiuant,  fut eleu  pour 
Preuoft  desMarchands,au  lieu  &  place  dudir  fieur l'Huil- 
Jcrleditmaiftre  Martin l'Anglois,lorsConfeillerdu  Roy  àc 
Maiftre  des  Requeftes  ordinaire  de  fonhoftcl.  EtElcheuins 
au  lieu  deidids  le  Moine  àc  TAnglois, furent  eleusleanle 
Conte,  l'vn  des  Quarteniers  de  ladite  ville ,  de  maiftre  Ro- 
bert Belle  Confciilerau  Chaftelecde Paris  Erquantaufdits 
Nerct  ôc  Pichonnat ,  ils  furent  continuez  en  leurfdides 
charges  d'Efcheuins  pour  vne  année. 

■  Le  16.  Aouft  I  j9 j  au  lieu  defdits  Neret  &  Pichonnat,furec 
cleus  Ercheuins,maiftre  OmerTalon  ôc  Thomas  de  Roche- 
fortjAduocats en  Parlement. 

Le  16.  Aouft  1^96.  ledit  l'Anglois  fut  continué  Preuoft 
des  Marchands,  pour  deux  autres  années.  Et  Efcheuins 
au  lieu  deldits  le  Befle  2c  le  Conte,  furent  eleus  maiftre  An- 

PPPppp 


,o54  VILLE    DE    P  A  R  I  5, 

drc  Canaye,AJuocaten  ParlemenrjêdmairureC'audeloflc 

Rçccueur  des  bois. 

Lei6.  Aouil:i5ci7.  furenceleus  Efcheuins  au  lieu  defdicls 
fleurs  Talon  ÔcRochcfort,  Tires  ÂncoineAbeily  ^IcaRou- 
Jier  bourgeois  de  Pans. 

Au  mois  d'Aouft  155)8.  au  licududic  fîeur  PAngloisPre- 
uoft,  fut  elcu  Mefîire  lacques  Danés  Seigneur  de  Marly, 
Confeilier  d'EfiarjôcPrefident  desCompccs.  Ecaulieudes 
Efcheuins  Canayeà^IoiFe, furent eleus Nicolas Bourlonjôc 
V^alenrin  Targer,bourgeois 

Le  16.  Aouti  1599.  au  lieu  defditslieurs  Abeliy&  Roulier 
furéc  eleus  Efcheuins, mai^lres  Guillaume  Robmeau,  Aduo- 
catduRoyen  l'elecHon  &  Grenier  à  fel  de  Paris,&Louys 
Viuian,leigneur  de  faincl;  Marc. 

Le  16.  Aouft  1600.  au  lieu  defdits  fieurs  de  Marly,  Bourlon 
6c Targer , furent  eleus ,  à fçauoir  pour  Preuoft  Meflire  An- 
toine Guioc,  Seigneur  de  Charmeaux,  Confeilier  d'Eftat,  ôc 
Prefidentdes  Comptés.  Et  pour  Efcheuins  maiftres  lehan 
Garnier  Auditeur  des  Comptes, &  lacqucs  des  lardinSjfieur 
des  Marchecs&  Confeilier  au  Chaftelct. 

Le  16.  Aouft  160  I.  au  lieu  defdits  Robhieau  &defaind 
Marc, furent  eîeus  Efcheuins  maiflrelean  BaptilleCham- 
pin  Secrétaire  du  Roy,6c  maiflre  Claude  de  Chailiy. 

Le  16.  Aoufl  ïéoi.au  lieu  defdits  fieurs  Charmeau^  Gar- 
nier  ôc  des  lardins  furent  eleus,  â  f(^auoir  Preuoft  Meflire 
Martin  de  Bragelonne,  fleur  de  Charonnes ,  Confeilier  d'E- 
ll:at6cPrefident  ésEnquefles.  Et  Elcheuins  maiflre  Gilles 
Durant  A  duocat  du  Roy  es  eaux  &fo.refls,ôcNicolâs  Que- 
lin  Confeilier  au  Chaftelet. 

Le  16.  Aoufl  1603.  au  lieu  defdits  ChampinÔc  Chailly,fa- 
rent  eleus maiftreLouys le  Lieurc,Subftitut  de  monfieur  le 
Procureur  General  de  la  Cour  de  Parlemêt, &  maifrre  Léon 
Dolet,Aduocat. 

Le  16.  Aouft  1^04.  furent  eleus  au  lieu  defdiffts  fleurs  de 
Bragelonne,  Durant. ôc  Quelin, à  fçauoir  Preuoft  Mefîlre 
François Myron,Cheualier, Seigneur  du  Tremblay, Con- 
feilier d'Ellatôc  Lieutenant  Ciuil:  Et  Efcheuins  fîres  pierre 
Sainclot,  âclean  de  la  Haye  bourgeoisde  paris. 

Le  16.  Api^fl  1605.  au  lieudefdici  fieurs  le  Lieure  &  Doleç 


LIVRE    TROISIESME.  1035 

furent  eleusErchcuiDsfire  Gabriel  de  Flecelles  bourgeois 
&maill:re  Nicolas  BelutConfeillerauTkFefor. 

Lei6.  Aoufl:i6o6'.  au  lieu  deldits  (leurs  Myron,  Saindoc 
êc  delà  Haye,  furent  eleuSjirçauoirpreuoilmaiilre  Jacques 
Sanguin, /eigneur de  Liury, Confeiller  en  parlemen t :  6c  Ef~ 
chcuinsmaillreGermainGoufFéjSubftitucdu  procureurdu 
Roy  au  Chailelet,  ôc  leande  Vaiily  ficur  duBreuI  du  pont. 

Le  16.  Aoull:  i^oy.aulieu deidits  fieurs  Fecclles &  Belur, 
furent eleusmaiftre pierre  parfaicl  Greffier  en  l'eledionde 
paris, &  Charles  de  Charbonnières,  Auditeur  des  Com- 
ptes. 

Leiô.Aouft  i6o8.1editfieurSangiiinfuteIcu&  continue 
preuoft  des  Marchands,  pour  deux  années  fuiuantes.  Et  au 
lieu  derditsfieursGoufFé&deVailly,farenteleusEfchcuins 
niaiftreslean  Lambert  bourgeois,  &:  lean  TheuenotCon- 
feillerauChafleler. 

Le  16.  Aouft  1609.  au  lieu  defdits  perfaid;  &  Charbonniè- 
res, furent  eleus  Elcheuins,maiftre  lean  perrot,  naguère^ 
prefîdentaux  Eleus, &  maiftre  lean  la  Nouë,Aduocatcn 
parlement. 

Du  règne  du  Roy  Louys  XII T. 

Le  iG.  Aouft  i6ro.  à  caufe  de  la  mort  déplorable  du  dzî^ 
fund:  Roy  Henry  le  Grand  d'heureufc  mémoire,  ne  furent 
eleus  de  nouueaux  Efcheuins  ny  preuoft  des  Marchands, 
inaisfeulementfurentconfirmezpareLeâ:ion,rçauoirledicl; 
Sanguin  pour  la  troifîefmc  fois  preuoft  des  Marchands:  & 
lefditsLâbcrt&Theuenot  pour  vn  an,  &  perrot  &  la  Noiic 
pour  deux  ans. 

:  Le  i^.  Aouft  i5ii.  Au  lieu  defdits fieurs  Lambert 5c  The- 
uenot,  furent  eleus  fire  lean  Fontaine  maiftre  lurc  du 
Roy  es  œuures  de  Charpenterie  en  la  ville  de  paris  :&  mai- 
ftre Nicolas  pouftepin  Confeiller  du  Roy  en  Chafteler. 

;  PPPppp       ij 


lojé  VILLE    DE    PARIS, 


De  l'infiitution  de  la  luflice  du  CkaCîelet  de  Paris ,  des 

officiers  d'iceluy ,  JuhieBs  au  Preuofi  de  Paris ^ 

chef  de  ladite  lufiice. 

SVr  rincertitude  du  temps  auquel  la  lurifdidion  du  Cha- 
ftelecde  Paris  fur  mftituee&ellablic,  la  plus  commune 
opinion  6c  plus  croyable,  refoule  que  ce  fut  neantmoins 
foubs  l'vn  ou  l'autre  des  premiers  Roys  de  la  troifiefme  gé- 
néalogie. Carde  penfer  que  la  forme  &:ftildeproceder,  ait 
eflcencretenuëd'vn  temps  immémorial,  ny  mefme  depuis 
que  les  Romains  y  curent  eftably  (  du  temps  qu'ils  domi- 
noient  les  Gaules  )  leurs  Courts,  Aflifes , ou  grands  iours  ,ii 
n'yen  a  point  d'apparence  :  &  ne  croy  qu'aucun  (  ('il  n'en  eft 
autrement  inftruit  par  quelques  regiftres  dupriuéConfeilj 
le  puilPe  tefmoigner  ôc  croire  ;  Veu  qu'encre  tant  de  belles 
&iuites Ordonnances  de  nos  anciens  Roys  des  deuxpre- 
mieres généalogies, il  n'en  ell  faitaucune  mention,  comme 
du  depuis  il  en  ellfait  es  Ordonnances  des  derniers  Roys 
de  la  troifiefme  des  Capets,  depuis  que  les  Duchez&Com- 
tez  eurent  eftë  faicles  héréditaires.  Ce  n'eft  que  le  veuille 
inférer,  que  noftre  paris  ait  eftegouuernë  &  maintenu  fans 
iuflice,  êcfans  Loix  foubs  rau[horitë  des  premiers  Roys; 
mais  ie  veux  dire  2^fouilenir  que  les  Iuges,quin*ayanspoinc 
de  Ibuuerainetéjfont  neantmoins  commis  fur  les  prouinces^ 
poury  admmifl:reriuil:iceenpremierre(Iort,commenoftre 
prcuoft  de  parisiur  la  preuofte  Se  Vicomte  d'icelle,  ne  furent 
iamais  érigez  foubs  aucun  Roy  des  deux  premières  généa- 
logies :  mais  ou  par  Hugues  ou  par  Robcrt,oupar  leurs  plus 
proches  fuccelTeurs. 

Ec  combien  que ief^ache que  valoicnt  &:  fi^gnifîoientlcs 
tiltres  dé  Duc  ôc  Comte,  &  en  quoy  ceux  qui  les  portoienc 
cftoient  employez  ;  Ci  eft-ce  que  ie  n'ay  point  encore  trouuc 
qu'aucun  de  nos  anciens  Comtes  de  paris  nous  ait  iamais 
adminillrëlaiuilice^fi  cenefutdepuisqu'Eude  Comte  de 
çaris&d'Aniou,vintà  aùoir commandement  prefqueah- 
foiu,  ôc  que  fes fils  luy  fuccedans  en  ces  deux  grandes  digni- 


LIVRE    TROISIESME.  ,057 

tez,  qui  leur  elloienc  héréditaires,  paruindrent  en  fin  à  la 
Couronne. 

De  mefme  on  ne  fçauroic  rechercher  i'eredion  des  Bail- 
liages &  Seneichauilees ,  plus  loin  que  foubs  ces  derniers 
Roysilefquels  fe  referuats  toufiours  la  fouuerainetë  du  tout, 
commirent  des  Preuofts,  Baillifs  &  Sencfchaux  par  leurs 
prouinces,poury  exercer  laiufliceàleuxadueu  :  ôc  lesappels 
de  leurs  fentences  es  caules  de  grande  importance^rellortil- 
ioientàleurConlèilou  Parlement,  lequel  efloit  pour  lors 
ambulatoire. 

Ofjïciers  dit  Roy  au  Chaftelet  de  Paris. 

Le  Preuoft  de  Paris  eft  chef  de  celle  iuftice,qui  a  trois 
Lieutcnansfoubsluy, nommez  félon  leurs  charges, Ciuil, 
Criminel,  &  particulier  ;aufquels  les  Procureur  6c  Aduocat 
duRoy&:  douze  Cofeillers  affiftent.  PuisilyaleConferua- 
teurdcspriuilegeSjlesCommiiTaires  examinateurs,  IcsAu^ 
diteurs ,  les  Greffiers  &  les  Sergentsà  Cheual  &  à  verge. 

Les  Commifîàires  examinateurs  font  commis  par  les  feize 
quartiers  de  la  ville,  pour  veiller  fur  le  peuple  &  tenir  la  main 
à  Toblcruation  des  ordonnances  de'la  police:  EtlesSergens, 
exécutent  toutes coinmiflîons,Arre{ls, Sentences, Dccrets 
QcpriIedecorps,&  iont  tous  exploits  de làifieôcd'adiour- 
ncments,&  autres  deuoirs  de  leur  office:  Les  Sergents  à  che- 
ual, par  toutlc  royaume  de  France ,  6c  ceux  à  verge ,  feule- 
ment en  la  preuofié  6c  Vicomte  de  raris. 

LesNotaires  Royaux  font  auiîi  du  corpsdeceChaflcler, 
aufquelsleulementileft  ioifible  de  pafTcr  contracts,  dona- 
tions,teflaments,  obligations  ÔJ  autresattes  concernanii  les 
affaires  6c  la  foy  publique. 

Enuiron  l'an  1154.  l'Office  du  Prsuoft  deParis(quifeven-  ^^H- 
doitau  parauant,  6cfadiugeoitauplusofFrantdenosBour- 
î^eois,  d'oiifenfuluoient  piuiieurs  extoilions  &:iniuftices^ 
futdonnéparleRoy  faindLouysà  vn  nommé  Pierre  Boy- 
leau.lequelluyfutvcrifië  homme  de  bonne  confcience,  6c 
craignant  Dieu  :  comme  de  faicl  en  l'exercice  de  celle  char- 
ge il  l'acquitaulîi  toH:  le  tilrre  ôc  renom  honorabledcbon 
iufticier.  Dont  pour  des  preuues,  quelques  aucheurs  onc 
remarqué, qu'il  fît  pendre  cc  eflranglervn  lien  fillieul , pour- 
ce  qu'eltant  feulement foubçonné  d'vn  voldcpuis peu  cornr 

PPPppp    iij 


I038  Vî  LLE    DE    PARIS, 

mis:  il  fat  fimplement  depofé  par ik mère  , qu'il  ne  f'efboit 
iamais  voulu  amender,  &  abitenir  de  faire  de  femblablcs 
vois,  nonobftanc  toutes  les  remontrances  Se  prières  qu'elle 
luyauoitpeu faire.  Et vnfien compère, pouree qu'apresfer- 
mentparluyfaitdeuanticeluy  preuoft^ilauoitdefniéauoif 
receuvne  certaine  Tomme  de  deniers,  laquelle  vnfien  hoftô 
veriiîa  luy  auoir  baillée  en  garde, il  fît  pareillemencexecu- 
ter. 

Le  Roy  Charles  VI.  par  Tes  lettres  dont  enfuit  la  teneur 
commande  au  preuofldeparis  qu'il  ait  à  défendre  auxpro^ 
prietaires  &  détenteurs  des  maifons,  eftans  es  rues  de  Beau^ 
bourg,Geofroy  rAngeuin,desIongleuxdeSimonleFfanc, 
à  la  fontaine  Maubué,&entourfainct  Denys  de  la  Chartre, 
qu'ils  ne  loiienc leurs  maifonsà femmes  diflolues. 

Carolus  Bel  gratta  Francorum  Rex  prxpoj/to  Parijtenfi  aut 
eius  Locumtenenti  filutcm.  Cum  recordatïonïs  inclyta  Beati  Ltf- 
dûuici  Bomini  &  fr^tdecejjorà  nojiri  ordinaîionibus  inter  c^ter/i 
caueatur  :  vt puhlicd  meretrices  tam  decampis  quam  de  villis per 
locoYumiuJiiciarium  expcllantury  &fa£^iis  fnonitïonïhusfiueprohi' 
hittomhu4  bona  earumperdicios  tufiiciarios  captant ur ,  'vel  eomm 
aii^^toritate  a  quolibet  ûcmpentuYyetiam  'vfqueadtunicam  vel  pet- 
licium.  Et  fi  qtà  publict  mcretrici  fcienter  domtim  locanerint, 
quantum  'valet penfio  domus  un o  anno,  Baïlliuoloci  vel  iudici  fol- 
uere  temantur.  Cumg.fiat  nonntdli  tn  vicis  di6i'ts  Beaubourg, 
Ceufioy  Langetiin,  des  longleux,  de  Simonie  Franc,  circajknflum 
Bionyfium  de  carcere ,  (^  de  fonte  Maubué  Tarif,  domos  h  ab  eut  es 
feu  tenentes  adcenfum ,  vel  alias,  qui  dcmos  pr^diBas  locare ,  aut 
Annuum  cenfum  tradere  taltbus  meretricibus  ^nedum  bonorumfcan- 
dalum,  non  vcrentur:  Mandamus  vobis  quatinusdiclarum  dome- 
rum  dominos,feupoffeJforesaut  detentores  meneatis ,  &  cifdem  ex 
parte  noflra  inhibe  ai  is^ne  domos  pr^dïclas  taltbus  mcretricibus  lo- 
cent  feu  accommodent  ,atu  ipfas  aliquouis  titulo  habit  are  faciant 
éuit permittant'.Securi contrariumfacientes dediâfarum  ordinatio- 
num  conîcmptîipœnam  &  alias  ^prout  inobedientije  cafas  exegerit, 
incurfuros.  j^^ifnpœnam  ab  ipfis  contrarium facientibus  exigere, 
d^  leuare  abfque  dtlatione  qualtbet,  d^fublatis  quibufcumquefitio- 
rihus  non  admittatis  :  vt  jaltem  metu  pœnA  dicfo  vitio  abfiinere^ 
é^boni  vicini  inibi  habitantes  in  fecuritate  veltranquilUtate pacis 
reiectis  fpurcitijs,  valcantpcrmnnere.  Datnm  Parifitfs^dietertia 


LIVRE    TROISIESME.  1039 

Augufii  ^Ann.'Qom.M..   CCC.  LXXXI.  Et  rcgrnmjtri  primo. 

Ces  lettres  ont  elle  extr^icles  des  Regiftres  du  procureur 
du  Roy  de  Challeîec. 

Et  pour  mclmecaufejpar  ArreddeliCourdeParlemcDC 
dui4.  luiliet  1480.  futf-ditcommandementà  lacquette  dç 
la  Mare  &:  autres  i^cmmes  impudiques,  de  fortir  des  rues  des 
GannetteSjdclapomine  rouge  ÔLChamproufy^ôcallçr de^ 
ineurer  aux  anciens  bordeaux:  fur  peine  de  banniiïetnent  de 
eefle  ville  de  paris,  ôc  de  mettre  leurs  biens  iur  les  carreaux. 
Etauili  défendu  aux  propriétaires  des  maifons  delditesruç^ 
&  autres  bonnes  de  les  louer,  ny  loufFrir  eftre  louçesà  tel- 
les femmes:  à  peine  de  confifcation  des  mailbn^  ^  loyers 
d'icclles. 

*'  En  l'an  i^oG.  le  fiege  dupreuoft  de  paris  (que  l'on  auqic 
longtemps  tenu  au  Chafteaudu  Louure, pendant  que  l'oo 
reftablifloit  le  grand  Chaflelet)  fut  remis  audit  Chaftelet. 
Duquel  toutefois  le  corps  d'hoilel,  où  maintenant  fe  tient 
îa  chambre  des  CommifFaires,  ne  fut  acheué  qu'en  Van- 
née 1590. 

charges  &  f un  ci  ion  s  des  CommiJJaires  du  chajîeletde  Parif, 
enfemhle  let^rs  droits  &  freragatiites. 

LesCommilTaires  Enqueftcurs  6c  examinateurs  du  Cha- 
flelet  de  paris,  ainfi  dénommez  à  caufe  de  leurs  charges  6c 
fundions. 

Ils  font  appeliez  CommilTaires, parce  qu'ils  font  commis 
^ôurauoirloing,&  obferucrcequiappartientàla  police  ôi 
au  public  qui  confifte. 

A  faire  recherche  des  crimes,  délits  &:  mauuais  train. 
Tenir  la  ville  6c  \qs  citoyens  en  paix,vnion  &  feuretë. 
Controoller  tous  mcftiersjôcempefcher  le  monopole. 
Q_ue  la  ville  foit  fournie  de  toutes  prouifionsneceiraires,  les 

y  faire  venir  &  defccndre.ilimtfîf 
A  rentrctenementdespauçzc  •!  ; co.i.ili  r.uioO  iaol .  . 
Faire  pur'ger  la  ville  des  boiies  6c  immondices.    •■--' 
Purger  l'air  6clesmalidiescontagieufes. 
Enipôfcher  les  regratiers  des  poulailles,  volailles  jfauua.- 

gine.  '  .aoi3fiuî;)lnQ'J 


I040  VILLEDEPAR.IS, 

Vente  de  bleds  &:  autres  fortes  de  grains. 
Chair,  poiiron,œafs,froumagcs,  heures. 
Poids,  mefures. 

La  bufche,  &  autre  forte  de  bois, 
Sansgaigesny  erperancede(àlâires. 

Ilslont  dénommez  EnquefteursôC  Examinateurs, parce 
qu'en  recompenfe  du  foing  ôclabeurqu'ilsontpourlepu- 
blic,  leurappartiennent. 

L'audition 6c examen  des tefmoins  ,foit par enquefte, in- 
formation,ou  examcnà  futur. 

Auditions  &  examen  des  comptes,reformation  &  cloflu- 
re  d'iceux. 

Les interrogatoiresScaudition desparties, en  matiereci- 
uille  £c  criminelle,  mefme  des  adiournez  à  comparoir  en 
perfonnCjôc  emprifonnez  à  faute  d'eflre  comparus  en  per- 
îonne. 

Recepte  des  confignations. 

Difcution  de  diftnbution  des  adiudications  par  décret, 
ou  licitation,  &  deniers  confignez. 

Taxe  des  de/pens, frais,  loyaux  coufts,falaires,dommages 
ôcintcrefts 

Les  appréciations  de  tous  grains ,  vins ,  bois  &  autres  den- 
rées. 

Les  rapports. 

Receuoir  les  fermens  &  rapports  des  iurcz. 

Faire  ôc  affifter  aux  vifi  rations. 

Les  diuifions  &  partages. 

Executions  de  toutes  fentcnccs,  foient  interlocutoires 
oudiffiniciues.  Et  de  ces  charges  &  funclions  ils  font  dé- 
nommez Enquefteurs  6c  Exammateurs.  f. 

Defencesfaicles  aux  luges,  Notaires,  Huiiîîers  6c  Sergcns 
d'y  faire  aucune  entreprile. 

Et  aux  luges  fpecialement  de  iuger  procès  fur  cnqucfles 
faictes  par  autres  que  Commiflaires. 

Ils  font  CommifTaires,  Enquefteurs,  &  Examinateurs 
auec  efgalpouuoiren 
Preuoftë. 
Bailliage. 
Conferuation. 

Et  Prcfidial. 


.1 


r 


LIVRE    TROISIESME.  1041 

Et  Prendial. 

Voires  pour  exécuter  leurs  commiiîîons,  tant  horslaPrc- 
uoflc  &:  le  reirorc  du  Par]ement,que  par  toutailleurshors  le 
Royaume,  en  exécution  desiugcmens  àc  mandemens  dudic 
Preuoft;  de  Paris. 

Quiontrang,pIace  &  fîege  proche  des  luges. 
Cham bre  au  Challelet vulgairement  appellee^Ia  chambre 

àes  Commiffaires. 
Les  décrets  de  dilcution^adiudication  6i  licitation  fe  diftri- 
buent  par  les  Commiilaires  nommez  entr'eux. 

Les  interrogatoires  des  adiournez  à  comparoir  en  perfon- 
ne,  6c  des  emprifonnez  à  faute  d'cftre  comparus  en  perfon- 
ne,fediihi huent  par  mefficurs  les  Lieutenans  Ciuil  ôc  Cri- 
minel. 

Les  informations ,  feellees,  defcriptions  de  bien$,5c  autres 
ades  cafuels  ne  tombent  en  diftribution. 

Les  autres  commilîionsiediflribuent en  la  chambre  des 
CommiiTaires ,  entre  eux  à  leur  tour  &roolle ,  fuiuantlesar- 
leàs. 

Entre  eux  les  profits  fe  rapportent  en  commun,  5c  fcdi - 
ftribuent  félon  le  règlement. 

Des  Commiiïaires  il  y  enadixhuiilquifûntprisdetous 
les  quartiers,  &  par  tour, qui  pendant  trois  mois  vaquent 
continuellement  au  faid  du  public ,  &  de  la  police  de  toute 
la  ville  &;fauxbours,fans  qu'aucunes  commilllons  leurs  foicc 
dift:ribuees,outre6caueclefquelsles  autres  vingt  deux  doi- 
uentauffi  faire  la  police  chacun  en  fon  quartier. 

Les  commiiîîons  fe  diftribuent  entre  lefdits  vingt  deux 
Coromiiraires,  qui  rapportent  les  proumds  en  la  bourfc 
commune. 

Les  parties  Se  Procureurs  pour  l'exécution  de  leurs  com- 
mifllons  peuuent  faire  choix  de  tel  des  CommiiTaires  dix 
nombre  des  11.  qui  fontcn  charge  que  bon  leurfemble. 

Le  nombre  des  Commiiïaires  réduit  à  douze  en  l'an  1333. 
par  Philippes  de  Valois. 

Depuis  réduit  au  nombre  de  feize  par  la  diftindion  des 
feize  quartiers  de  la  vilîc  de  Paris ,  es  années  1334.6c  1477. 

Apres  au  temps  du  lloy  Franc^ois  I.  en  l'an  i52.i.fut  le  nom- 
bre augmenté  iuTques  à  trente  deux. 

Q.a.Qqqq 


1042.  VILLE    DE    PARIS, 

Ec  nouuellcmcnc  pour  recouurcr  deniers,  autre  eredion 
faide,£cfontàpreienc  quarante  en  nombre. 

Les  ûlâires  èc  vacations  que  doiuent  prendre  les  Corn- 
milFaires,  font  taxez  à  certaine  fomme. 

LeRoy  l'hilippcs  leBel4.  dunom,parreslettresdonnees 
àlaVille-neufuelaind  Denys le i8.  lourde  Décembre, l'an 
de  noftre  Seigneur  1 5 1 1.  fit  defences  aux  Auditeurs , leurs 
Clercs  ôc  Notaires  en  Chaftelet  de  Pans,  d'eux  entremettre 
dufaictde  rexamen,d  autant  qu'aux  examinateurs  du  Cha- 
llelct  deParis,  feuls&nonautreSjappartiennentlesEnque- 
fles  de  informations. 

Diuïfiondes  quartiers  de  Paris  ou  doiuent  refider  le f dit  s  Commif- 
faire  s  ^  félon  qu'il  ejl  forte  far  l'Arrefi  de  la  Cour^ 
du  dotfUeJrne  loirr  de  Décembre  isji. 
Au  quartier  de  la  Cité,  y  aura  vnCommiiTaire. 
Au  quartier  de  la  porte  de  Paris  2.  Commiiraires. 
AuquartierdelaGreue  i.  Comm. 
Au  quartier  de  faind  Merry  6c  Tainde  Auoye  z.Com. 
Au  quartier  de  faind  Geruais  &  de  la  Mortellerie  vn  Com- 
niifTaire,lequel(èratenu  refider  près  le  port  au  foin  en 
laditerucdeia  Mortellerie. 
A.U  quartier  de  la  porte  Baudoyer  &  faind  Antoine,  deux 

Comm.  dont  IVndoitrefideren  la  rue  S.  Antoine. 
Au  quartier  de  la  Verrerie  ôcTyfleranderie  2. Corn. 
Au  quartier duTempleScrue  S.  Martin  2.  Com. 
Au  quartier  de  la  rue  S.  Denys  &:  S.îofTe  2.  Com. 
Au  quartier  des  Halles  2.  Com. 
Au  quartier  S.  Euilache  2.  Com. 
Au  quartier  S.  Honoré  2.  Com.  donc  l'vn  doit  refider  en  h 

rue  S.  Honoré. 
Au  quartier  de  faind  Germain  dcLauxerroisvn  Com. 
Auquartierde!arucdelaHirpe4.Comm.  dont  y  en  aura 
vn  qui  demeurera  rue  de  la  Harpe,  vn  autre  presS.Cofme, 
vnautreprcslaportedeBufiy,ou  celle  de  S.  Germain  des 
Prez. 

Au  quartier  de  la  place  Mâubcrt,à  commencer  à  petit  Ponr, 
tirant  contre  mont  la  rue  S.  Jacques,  du  cofté  de  la  place 
Maubcrt,compris  les  fauxbourgsdudit  faind  lacqueSjfaind 
Marcel,  faind  Viclor,auec  toucle  contenu  au  dedans  def- 


LIVRE    TROISIESME.  1045 

dits  lieux,  iufques  à  lanuiere  de  Seine,quatre  CommifTaires, 
doncvn  doitrelider  au  carrefour  auprès  les  lacobins,  6c  vu 
autre  au  carrefour  iàinde  Geneuiefue,  tirant  à  la  porte 
Bordelle, 

De  U  Ccnfrairie,  Collège  ô'  communauté  des  Notaires  du  Roy 
nofirc  Sire  au  Chajkletde  VAris, 

Les  Notaires  Royaux  du  Chaftelet  de  Paris  ,da  temps  de 
RegnaultBarbouPreuoft  de  Paris  (qui  fut  inftitué  en  ccfl 
office  l'an  1270.  auquel  fucccda  l'an  1280.  Oudart  de  Non- 
uille)  inftituerentpar  fa  permifîion  leur  Confrairie  audid 
Chafteletaprcsauoirdreileplufieursrtacutspourlegouucr- 
nemencd'icelle,  quifonc  contenus  es  lettres  de  Guillaume 
TliiboutPreuoftde Paris,  dattees de  l'an  de  grâce  1300.  au 
moisd'Odobre.  Et  d'abondantconfirmecs  par  lettres  pa- 
tentes du  Roy  Philippes  4.  dit  le  Bel,  donneesà  Fontaine- 
bleau l'an  1308.  au  mois  de  Décembre.  Et  par  le  Roy  Char- 
lesé.lei.  deluillet  1412. 

Mais  depuis  pourl'accommoderâla  variété  des  temps  fu- 
rent faits  de  nouueaux  ftatuts  en  Tan  1510.  qui  furent  encore 
de  beaucoup  augmentez  ,&  finalement  confirmez  par  An- 
toine du  Prat  Preuoft  de  Paris,  par  Tes  lettres  en  datte  du 
Lundy  28.  ScdernieriourdePeurier  1557.  fignéGoyer,  qui 
font  ceux  dont  les  Notaires  vient  à  prefent.  Le  feruice  de 
ladite  Confrairie  fe  fait  à  l'autel  faind  Didier  au  Chailelet. 
Voyez  ce  quei'enayditau  premier  liurepag.  1^3. 

TouslcsNotaires  doiuent  aflîfter  aux  feftes  folemnelles 
de  ladite  Confrairie,  quifontleiour  faind  Nicolas  en  elle 
&enhyuer:éscinqfellesnoflreDame  &  de  S.  Catherine, 
efquelsiours  fèdecidcnttousles  difFerentsque  leididsNo- 
taires  du  Chaftelet  ont  les  vns  contre  les  autres,  &  rousles 
différents  dcsNotaircs  dece  Royaume,  fuiuantles  Ordon- 
nances de  plulîeurs  Roys  de  France, en  confequence  def- 
quelles  le  plus  foauenr  nos  Seigneurs  delà  Cour  de  Parle- 
mentrenuoyent  les  différents  defdits  Notaires,  pardeuanc 
la  Communauté  des  Notaires  du  Chaftelet  de  pans,  pour 
leur  faire  droid  &:  en  auoiraduis. 

Parlefditsnouueauxflatutsde  la  Confrairie,  Collège  &: 
Communauté  defdits  Notaires,  entre  autres  chofes  il  efl  die 
qu'il  y  aura vn  Doyen  pour  prcfider  es  afi'emblecs  générales 


T044  VILLE    DE    PARIS, 

gc  ordinaires  ou  extraordinaires  de  ladite  Confrairie.  Trois 
Procureurs ôcReceueurs  qui  (cront  demeurans  chacun  en 
fon quartier:  fçauoir  l'vn  en  la  Cité  ou  Vniuerfité, l'autre 
au  quartier  de  Greue,  &  l'autre  au  quartier  des  Halles ,  pour 
en  auoir  la  charge  èc  adminiftration  ,qui  feront  tenus  de 
deuxanscndeuxansrendrecomptedeleuradminiftration, 
&  en  feraeleu  ou  continué  vn  nouueau  tous  les  ans.  Vn  fcri- 
pteur  ou  Greffier  pour  efcrire  les  délibérations  ôc  ce  quifera 
accordé  par  la  compagnee.  Vn  Clerc  pour  foignerâ  ce  qui 
dépend  du  diuin  feruicejtant  en  luminaire  qu'ornemens. 
Douze  Notaires  pourauoir  lafuperintendence  des  affaires, 
fans  lefquelsrien  ne  fera faiclny  accordé.  le  laiiTe les  autres 
particularitez  du  diuin  feruice  qui  fe  doit  faire  iournellemêc 
en  leur  Chapelle,&  le  iour  du  treipas  defdits  Noraires,com- 
meauflî  des  deniers  qu'ils  doibuenc  tous  contribuerpour 
l'entretien  d'iceluy. 

Quant  aux  deux  Chirurgiens  iurcz  du  Roy  audit  Chafle- 
let  ;  Voyez  ce  que  i'cn  ay  traidc  cy  deuant,  liure  i.  pag.  554. 
ôcësfuiuantes. 


ERECTION  DES   IVGES   ET.CON SVLS 
des  Marchands  de  Paris. 

LE  18.  du  mois  de  lanuier  13^^.  l'Edid  d'eredion  de  la 
luftice  &  lurildiclion  des  luges  &Confuls  des  Marchas 
de  Paris,  donné  par  le  Roy  en  fon  Confeil  dés  le  dernier  de 
Nouembre  1561.  fut  vérifié  en  Parlement  par  l'exprescom- 
Hiandemêt  du  Roy  :  Lequelparce  fien  Edicl^pour  pouruoir 
aufdits  nouueaux  Offices  de  luges  ôcConluls,  voulu  &  or- 
donna :  Que  les  Preuoft  des  Marchands  &  Eicheuins  de  fa 
ville  deParis,  fifTent  affembler  centnotables  bourgeois  de 
ladite  ville,  originaires  du  Royaume,  pour  d'iceux  enehre 
cinqàlaplurahtédesvoix:dontleplusancienêc  capable  fe 
qualifieroit  luge  des  Marchands,  6c  les  autres  quatre  Con- 
fulSjlefquels  feroienttenusprefterfermentàla  Cour,ainfî 
quefont  les  autres  luges  ordmaircs  ,  defquels  les  appella- 
tions refortilTenc  ea  icelie  ;  pour  à  l'imitation  des  Conferua- 


LIVRE    TROISIESME.  1045 

tcurs  des  foires  de  Lion, Champagne  de  Brie,  &:  de  la  boude 
communedes  Marchans deTholouie  décider  Singer  Som- 
mairement &c  lelon  robferuance  des  Marchands ,  les  débats 
ôc  procez  qui  feroient  formez  6c intentez  feulement  par  lel- 
dits  Marchands  pour  le  fait  de  leur  marchandife.-  fanseilre 
aftraints  aux  fubtilitez  des  Loix  6c  Ordonnances  :  Comme 
le  mefme  Roy  le  déclara  encor'  plus  amplement  du  depuis 
par  Tes  lettres  patentes  du  iS.d'Auril  del'an  156).  enregiftrces 
au  Greffe  de  la  Cour,  au  tiers  volume  defes  Ordonnances, 
fol.  18. 

Ces  luge  ôc  Confuls  cognoiiïent  &  iugent  en  première    De  le«r 
inftance,de  tous  différents  &c  débats  d'entre  n3^fchands,g°"q°ç'j'jç* 
pourfait  de  marchandife  vendue  ou  achetée  en  gros  ou  en  roatKics  ils 
détail -.Sans  que  pour  raifon  de  ce  la  Cour  de  Parlement  ny  cognoifscï. 
autres  luges,  en  doiuent  prendre  cognoifFance  ,foit  par  ap- 
pel ou  autrement:  finon  es  cas  6c  demandes  qui  excédent  la 
fbmme  de  cinq  cents  iiures. 

Ils  fontaulîi  compétents  quantàlamarchandifc  6c paye- 
ment d'icellc,  deflinéàfaire  en  noitre  Tillc  parles  marchas 
citoyens d'icelle  ou  autre  ville.parcedules,promeires 6c  ob- 
ligations,bien  que palTees fous  le  fed  du  Chaftelet  :  Nonob- 
ftantlesfinsduicompetencc  6c  dcrenuoy,  quipeuuêteftre 
requis  en  vertu  des  lettres  d^Committimus^  par  deuant  Mef- 
fîeursdesRequeftesderHoflelouduPalaiSjOulesConfer- 
uateursdcspriuilegesderVniuerfité. 

Toutefois, comme vn certain  Libraire  de  cefle  ville  eue 
cftë  conuenu  par  deuant  eux  pour  des  parties  deDrapperie, 
ôceuc comparu  6c  recognu  fa  cedulieécdemandëcompen' 
fàtion  ,par  furprife  6c  iansauoir  demandé  fon  renuoy,ayant 
cfté  condamné  par  corps  à  payer,  6c  Pen  eftant  porté  pour 
appellant,  veu  la  qualité  des  parties  6c  delà  matière:  il  fut 
par  Atreft  du  4.  May  1 564.  dit  mal  6c  nullement  procédé ,  les 
partiesrenuoyeespardeuantlc  Preuoft  deParis,6crintimé 
condamnéaux  defpens.  Comme  encores  par  vn  autre  arreft 
du  18.  d'Auril  1575.  donné  au  profit  demaiftre  Guillaume 
Beauuoifin,Preuort6cIuge  ordinaire  de  la  ville 6c  Quj^nre 
d'AngerSjàl'encontredesIuge  6c  Confuls  de  ladide  ville, 
(  car  à  l'exemple  de  noftre  ville  capitale; ,  plufieurs  autres  vil- 
les auoientia  obtenu  defemblables  Edicl:s6c  nriuileges  )  fur 


io4^     ^  VILLE    DE    PARIS, 

l'cntreprife  que  lefdics  luges  6c  Confuis  faifoient  fur  fa  iurif- 
didion, ladite  CourenincerprctancencorrEdictjficdesdc- 
fenccsà:  inhibitions  auidits  luge 5c  Confuis, d'entrepren- 
dre aucune  iuriidiclion  6c  cognoilFance  îur  leslubietsiufti- 
ciablesdemeurans  au  deftroit  de  ladite  preuoÛ:ë,finon  entre 
marchands, 6cpourFaid  de  marchandife,  achetée  pour  rc- 
ucndre,  6c  non  pouri'vfage  de  l'acheteur  ou  de  fa  famille,  ny 
pareillement  pour  les  denrées  qui  fe.diftribuentenladide 
ville  6c  Quinte,6c  d'autres  que  marchands  reuendants  leldi- 
tcs  marchandifes,falaires  d'artifans,  manouuriers 6c d'au- 
tres, concernants  le  faid  de  police  :  Et  leur  enioignit  outre- 
plus,qu'où  ilfeprefenteroit  aucune  caufe  deuanteux, con- 
cernant ce  que  delFus  ,  ils  euilent  à  la  renuoyer  par  deuanc 
IcfuitsPreuofl;  ou  Lieutenant  audit  fiege  de  la  Preuofl;ë,en- 
cores  que nylVneny  l'autre  des  parties,  n'en  requillenc  le 
renuoy. 

Et  pareillement,  combien  que  l'Edid  d'e/labliiïement 
deceftelurifdidion  porte, que  lefdits  luge  6c  Confuis  co- 
gnoiflront  des  diferents  d'entre  marchands  à  marchands, 
Jcursvefues  6c  héritiers, fieft- ce  qu'il  faut  foubs-entendre, 
pourueuquelefditesvefuesôd  héritiers  continuent  le  train 
6c  trafic  de  marchandife  que  faifoient  les  delFund  leurs  ma- 
ris ou  predecefleurs,  pour  ce  que  ne  le  continuant  ils  ne  font 
fubiedsàlaiurifdidiondefdids  luges, comme  ilaefléiugé 
parArreftduio.  Auril  1J73. 6C5.  Mars  1574.  bien  que  cela  fe 
doiuecntendre  del'adion  quiferoitprincipalementdirigee 
ôc  in  tentée  contre  eux  :  car  autrement  fi  le  defund  marchât 
auoitcflé  condamne  de  fon  viuant  par  fentence  des  luges 
6c  Confulsjàpayer  quelque fommc de  deniers  deubsparce- 
duUe,  obligation  ou  autrement,  fes  vefue  6c  héritiers  ieroiéc 
bien  conuenus  par  deuantlesme(mesIuges,pour  voir  decla^ 
rcr  la  dite  fentence  exécutoire  contre  la  vefue  comme  com- 
mune,6c  contrel'heritier  en  cefte  qualité  :  Ainfi  qu'il  fut  iu- 
geparArreftdu19.de  May,  dés  Tannée  1567. 

Ces  luge  &  Confuis  ne  tiennent  fiege  par  chacunefemai- 
ne  qu'es  iours  de  Lûdy6cIeudy,fçauoirefl:au  matin  depuis 
huidiulquesàdîxheures,6cdcpuis  trois  iufqucs  à  cinq  de 
releuee,au(quelles  heures  les  parties  font  tenus  de  compa- 
roir in  diueremmenc  en  perfonncp  fils  n'ont  excule  de  mala- 


LIVRE    TROISIESME.  1047 

die  ou  d'abfence:  Et  en  ces  cas  ils  peuuencpafTer  procura- 
tion rpecialeàleursfcmmes,rcruiteurs,parcrs  ou  amis,  pour 
cftreouysen  leurs  noms,  fansaucun  mmiftcred'Aduocatni 
procureur,  fil  ne  leur  plaill. 

Si ledemandeurnecomparoift^ileftcondamnë  aux  def- 
pens  de  la  vacation  du  defïendeur,ôcà  dix  fols  tournois  d'a- 
niende,applicable  moitié  aux  pauureSj&l'autre  moitié  pour 
les  frais  du  ba{rimentdc  l'hoflel  où  cefte  iurildidion  elt  ex- 
ercée :&:  outre  plus,le  défendeur  comparoiffanteftrenuoyë 
abfoultdel'adiournementàluy  faid, lequel  eft  defchargé 
feulement  du  roolle,fans  qu'il  foit  tenu  de  prendre  lettres  de 
comparution.  Et  fi  le  défendeur  ne  comparoiftauiour&: 
lieuredel'alîîgnationjle  luge  donne  contre  liiy  vn  itératif 
commandement  à  içs  defpens,  duquel  l'afïîgnation  n'eft 
donnée  finond'vniourplaidoyableàrautre,{icen'eflpour 
quelque  forain. 

Les  demandes  par  cedulles,  parties  ou  autrement,  font 
tenuespour  confeirees,rccognues  ou  arreftees  au  deuxiefme 
adiournemcnt,àfaute  de  comparoirparledcfFcndeur, le- 
quel eft  condamne  à  payer  par  contumace ,  en  preÛant  fer- 
ment par  le  demandeurj&  baillant  caution. 

Voila  en  bref  la  forme  de  procéder,  obferuee  par  ces  lu- 
ge 6c  Confuls, tant  calomniez  &  mefprifez  par  quelques  chi- 
caneurs &  brouillons,  I»Ur  qiios  ("comme  did  Senecquf)  scnecUbi. 
ntilLi^ax  efi^  nltcr  tn  alterius  exitium  Uni  com^endto  diicitur,  deim.cap.j. 
nu  Ut  ni  fi  ex  atterim  damno  qH£fius  efi.  ^  ^• 

L'hoilel  ou  maifon  où  leldits  luges  Confuls  exercent 
leuriurifdiclioneilauCloiftrefainclMederic  au  cheuet  de 
l'Eglife:  &futcditieecommeonlavoità  prefent  du  temps 
du  Roy  Henry  fécond.  Le  bureau  de  la  marchandiie  le 
tientenvneautre  grande  maifon  qui  eftaupres  CâinCt  lofFe, 
quiaulliaeftcf  baftieexpreflementpourcefubiecl. 


DE  LA  MAISON  ROTALE    DF  LOVFRE. 


L 


E  Roy  Philippes  Augun:e,enran  1214.  fit  acheucr  de 
baflir  le  Louure  :  6c  en  la  mefme  année  Ferrand  ou  Fer- 


I04S  VILLE    DE    PARIS, 

dinand  Comte  de  Flandres,  pris  à  la  iourneedeBouuines,y 
fucamené  prifonnier  aucc  d'autres,  &  mis  dans  la  tourfer- 
ree  dudit  Louure,  qui  eftoit  au  milieu  delà  court .  Laquelle 
le  Roy  François  premier  fît  abbatre  en  l'an  1518.  pource 
qu'elle  empeichoïc  les  veues  du  chafteau. 

Le  Roy  Charles  IcQmnt  au  commencement  de  Ton  règne 
(qui  fut  l'an  1364.)  fie  rebaftir  6c  accroiftre  ce  Chafteau  pour 
lors  vieil  6c caduc.  Etle  Roy  François  premier, vn  peu  deuac 
fon  trefpas  fie  commencer  la  grade  fallc  du  Louure,Iaquelie 
Henry  fécond  fit  paracheuer.Sur  le  portail  dclaquelleeftoic 
efcrit. 

Henrictis  1 1,  chrijlianijf.  vetufiate  collapjum  refci  coept.  â 
pat.  Francîfco  I .R.chrifiianiJJ^.mortm  fanitijf.  farent.memôr^ 
Pinnijf.flms  abfoluit.  An, à  Salu.  Chrtfti  M.  D,  XXXXVHU 

£t  aux  deux  bouts  eftoit  efcrit, 
Virtuti  Regù  inui^ijstmi. 

Cefte  maifon  Royale  efloit  encores  hors  la  ville  du  temps 
du  Roy  Charles  V.  qui  fit  commencer  la  féconde  clofturc 
de  la  ville,  comme  nous  dirons  cy  après  enfon  lieu. 

BeU  Librairie  du  Roy  qui  efloit  anciennement  au  Louure , 
Ce  n'eft  point  d'auiourd'huy  que  nos  Roys  ont  efté  cu- 
rieux de  bons  hures.  Car  il  fe  lid  en  nos  hiftoires  que  le 
R  oy  Charles  le  Qmnt,  furnomm  é  le  Sage,  ay  ma  fort  les  let- 
tres: Et  eutpour  précepteur  Maiftre  Nicole  Orefme,  Euef- 
que  de  Bayeux,grand  Théologien.  Auquel  il  fittranilater 
en  François  l'A  riftote  Ôc  quelques  liures  de  Ciceron,6c  faire 
plufieurs  autres  bons  œuures, qui  furent  mis  en  fa  Bibliothc- 
qucàFontainebleau,&:  depuis  apportez  en  celle  du  Louure 
à  Paris,  où  le  Roy  Charles  VL  eutlafienne.  Et  à  la  garde  de 
JaquclleGarnierdeiàind;  Yon,IorsEfcheuinde  la  ville  de 
Paris  fut  commis:  Ainfi  qu'il  fevoid  au  huidiefme  liuredes 
Mémoriaux  delà  Chambre  des  Comptes.  Cotte  H.  P.  S.  en 
ces  mots. 

Garneriuf  de/ainff  Ton,  ScahinusvilU  Parijienjis,  Commif- 
fus  adcufiodiam  lihrariji  Régis  in  Lupara ,  d^  aliorum  etiam  lihro- 
ruWj  quocumque  loco fuerint.^  loco  Antonij  de  E/firtis ,  caujis  certis 
Ad  hoc  ipjum  Regem  mcucntihus  epconerati  ,per  eius  literas  datas 
OÛ-auo  Maij ^  1.4 12.  SicfgnatasparkRoy^prefensMefirePhi- 

lippes 


LIVRE    TROISIESME.  104^ 

JHpf^es  de  l'oiclicrs ,  Meftre  Girard  de  Grancual  j  &  autres.  Calot. 
"Duodecimog^  menjis eiuJdcm'pr.tJfititJoUtum iuramentum .^x.^t\x 
aprcs.  Garnerius  de  fhnci  Ton,  eut  Rex per  Itteras  fuas  datas  Pa- 
rtfiis  21.  lul^y  14.18.  Stcjignatasj  par  le  Roy  .^  MfJ>ire  Iniques  141S. 
Ventê^d^ autres pre/c?7s.  I.Miht  commtferat  cufiodtam librormn 
fuorum  in  Lupara  exifientsum^O' ad dtcit  Garner^rcquefiam  com- 
mijfurn  eratcertù perfonis  de  Caméra  Compotorumfaeiendo  inuen- 
ter  10  difîerum  librorum.  J^ued  qutdem  inucntorium  fuit  ho  die 
traditum  ad  Burdlum  per  dt^os  Commijfarios  duplicatum  ,fecit 
^  prdfiitit  iuramentum  de  bene  &  Jîdeliter  cuftodicndo  dictos  li~ 
brosy  ô"  nemini  reuelare  dtcfa  librartxfecretum.  ^ho  iuramento 
prdfiito ,  reddita  fuit  ci  clauà ,  altéra  diclx  libraru  in  Caméra, 
esîjlente yunà  cuminuentorio prAat.  cum  duplicato feto  manuali 
fignofignato  commifit  in  caméra  cumjîmilibus. 

De  la  m  ai  fin  Royale  des  Tuilier ie  s. 

Au  mois  de  May  en  l'an  1^64.  la  Royne  Catherine  de  Me- 
dicis  mcre  de  noflre  Charles  9..  fît  commencer  le  magnifie- 
que  bafliment  de  l'hoftei  Royal,  dit  desTuilleries  lez  Paris, 
pour  ce  qu'il  y  auoic  anciennement  vne  Tuiilerie  a.udic1: 
lieu, 

L'efcrit  fuiuant  eft  graué  en  marbre  au  haut  du  grand  por- 
tail de  ce  Palais  Royal,  acheuéfoubs  le  règne  du defFund 
Roy  Henry  4.  d'heureufe  mémoire. 
Perennitati  inuicîijstmi  Prtncipis 
De  Bello  &  Pace  triumphantù. 

L'efcalicr  de  ce  bel  hoftel  tournant  en  limaçon  &  fufpen- 
du  en  l'air, fans  aucun  noyau  qui  en  loudienne  les  marches, 
eft  le  plus  beau  chef-d'œuure  d'Architefturc,  &  l'vne  des 
plus  hardies  pièces  qu'on  puifle  voir  en  noftre  France. 

La  Gallerie  Royale  du  Louure  maintenant  eft  iointeà  cet 
hoftel.  Au  deuant  duquel  le  defrund  Roy  a  fait  faire  de- 
puis l'an  1600.  vn  iardin  aboutiflanc  d'vne  part  auprès  la 
portefaind  Honoré,  &  d'autre  à  la  porte  ncufue,  ayant  re- 
gard fur  les  follcz  de  la  ville,  où  on  deffeigne  faire  vn  eftang. 
Du  Chaftel  du  Bois  pies  duLcuure. 

Au  Threfor  de  l'Hoftel  devillejayettei.foubsla Cotte 
deX.  Il  y  a  lettres  du  Roy  Charles  VI.  feellecs  de fon  grand 
feel;&datte€sduici.Iuillcc  1417.  par  lefquelles  eftenioinâ: 

RRRrrr 


I050  VILLE    DE   PARIS, 

auSireTanneguy  du  Chaftel  Preuoftdc  Paris,  de  commet- 
tre deux  de  les  officiers  fuffifants  pour  voir  s'il  eft  expédient 
d'abbatrevnepoinde  de  mafTonnerie  du  Chaftel  duBois, 
quieflderricreieLouure,  pourayderàla  fortification  de  la 
ville,  ôc  retenir  les  eaux  desfolTez.  Ce  tiltre  mentionné  en 
rinuentairedemaiftreleanPouflepin.fol.c)!. 

En  la  mefme  layette  foubs  la  Cotte  de  double  O ,  fonc 
autres  lettres  dudit  Roy ,  dattces  de  l'an  1420.1e  11.  Auril 
fecllecs  en  double  queue  fur  cire  verde>&fignees,par  le  Roy. 
Pour  la  démolition  du  Chaftel  du  Bois,  ôc  rempliftagc  d'vnc 
partie  du  fofîe  lez  le  Louure,  a  cofté  de  la  tour ,  qui  eft  vis  à 
vis  de  la  tour  de  Nèfle, pour  aller  fcurement  en  ladide  tour^ 
&  empefcher  les  incurfionsdcs  Anglois^ 

De  PHqfielfaincf  Paul,  autrement  des  Tournelles ,  cf - 
maintenant  U^lace  Rey die. 
Le  Roy  Charles  V.  furnommé  le  Sage,  fit  baftir  l'hoftel 
desTournelles,ainfiditàcaule  de  la  multitude  àts  petites 
tours  qui  l'enuironnoient,  ou  bien  félon  le  vulgaire  l'hoftel 
defaindPâuljàcaufe  de  TEglife  qui  en  eftoit proche.  Il  y 
auoitaufli  tout  ioignAnt  cet  hoftel  vn  petit  bois  ,nommé^ 
Le  Parc  des  Tou^rneiles.  Et  en  cethoftel  f'alloient  recréer  (ou- 
uentefois  nos  Roys,  pour  la  beauté  ôc  commodité  du  heu: 
mais  ila  efté  depuisabbatu^Ôclc  bois  couppé  pour  les  raifons 
quienfuiuent. 

Ledernicr  iourde  luin  1559.  comme  le  Roy  Henry  II. 
en  vn  tournoy  qu'ii  auoit  fait  drefTer  en  la  rue  faint  Antoine, 
couroit en  la  lice  contre  le  fieur  de  Montgomery,  vn  des  el- 
çlats  de  fa  lance  entrant  par  la  vifiere  de  fonarmet,  luype- 
jietra  par  dedans  l'œil,  6c  luy  enfonça  tellement  le  crâne, 
que  le  ic.  du  mois  de  Juillet  enfuiuant,  il  trefpafta  audid 
hoftel  desTournellcs  au^rand  regret  des  Catholiquesrmais 
non  pasdesnouueauxrcformeZjdefquelsnyrauthoritédes 
Edirfs,  ny  la  feueriré  des  Chambres  ardentes  ôcMercuriales 
nepoauoienteftouferleshereiies,ny  remédier  au  premier 
mouuementdecesnouueautçz,quiauoientfimalhcureufe- 
ment  germe  en  noftre  France,  de  tout  temps  nourrice  ôxs 
beaux  efprits,  niais  cfgallementfubtils  Se  curieux.  Et  neant- 
moins  il  eft  àprefumef  que  ce  Roy  TresXhreftien  les  eue 


LIVRE  TROISIESME.  loyi 

diiîipees ,  f'ii  eut  pleut  à  Dieu  de  prolonger  le  terme  deia 
vie. 

Or  pour  regret  de  cefle  lamentable  mort,au  mois  d  aouH: 
ij6j.  parle  commandement  de  la  Royne  mcrc, l'on  com- 
mença à  defmolir  cetancien  hoftel  Royal,  dit  des  Tournel- 
lcs&  a  vendre  au  plus  offrant  les  places  des  corps  d'hoftei, 
iardins&parcd'iceluy,  où  depuis  furent  elleuees  plufieurs 
maifons  particulières  ians aucune  remarque  de  cet  ancien 
HoftcL 

Mais  ledeffunc^  Roy  Henry  4.  {"ennuiant  de  voir  cefle 
place Royaleainfî mécaniquement  occupée, en  l'an  1604. 
iit  commencer  les  nouueauxbaftiments  qui  fc  voyetmain- 
tenantaudirlicu,l'vn  despjusgrancls&  fpatieux  qui  foiten 
la  ville  de  Pans  :  outre  que  les  maifons  qui  font  es  enuirons, 
font  de  fcmblable  flru(Sure  &  hauteur,  ce  qui  contente  infi- 
niment la  veuë  des  fpcclateurs,  iointauffi  qu'à  tous  les  en- 
uirons font  plufieurs  arcades  ou  allées  couuertes  pour  eflre 
à  couucrt,tant  de  la  pluye  que  du  foleil,  qui  eft  vne  commo- 
dité nonparcillc.  Le  refteefl  occupé  des  maifons  des  bour- 
geois, qu'ils  on  t  fait  baflir  à  leur  dilcretion. 

De  la  maifon  de  l' A  noHcUde  auprès  la  place  Royale. 

L'an  1610.  leleudy  ly  iourdumoisdeMarsenCarefmc 
fefVe  de  l'Anonciation  de  la  glorieufe  vierge  Marie,fuc  célé- 
brée la  première  Meffe  en  la  Chapelle  des  bons  hommes  de 
laplace  Royale  à  Paris,  par  Reuercnd  Perc,  frère  François 
Humblaud,  Corredeur&Prouincial  de  l'ordre  des  Mini- 
mes en  France,&par  lemefmefut  fait  exhortation  à  la  fin 
dela^^efle. 

Ce  lieu  eftoit  anciennement  vn  grand  iardin ,  au  lieu  du- 
quel le  Roy  Henry  3.  auoit  fait  baflir  vnc  maifon  pour  quel- 
quenombredes  penitensparluy  inftituez.  Mais  depuis  fon 
deceds  ces  édifices  ayant  elle  abatus,  le  lieu  fut  oonuerty  de 
rechef  en  vn  iardin.  Maintenant  ce  lieu  eft  tout  difpofé 
pourfairede  nouueaux  fondements  ,&  y  ériger  de  nouuel- 
les  demeures,  félon  l'vfage  &  obferuation  de  l'ordre. 

Bu  Chafleau  de  la  Bafiilk  de  S.  Antoine. 
L'an  1371.  le 22.  iour  d'Auril  (félon  i'autheur  delà  Mer 

RRRrrr  ij 


lo^î  VILLE    DE    PARIS, 

des  hiiloires  )la  première  pierre  des  fondements  de  la  Baftil- 
ledc  Paris  tutaifife  par  Hugues  Aubrioc  alors  Preuoft  de 
Paris. 

Mais  pluftoft  il  efl  â  prefumer  (  puisque  l'on  temps  au  pré- 
cèdent Eftienne  Marcel  Preuoft  des  Marchandsyfutcué) 
que  ce  Chafteau  eftoit  ancien  &  ruineux,  &  que  Charles  V. 
le  fit  feulement  rebailir  â  la  diligence  d'Hugues  Aubrioc. 

De  l^Arfenal  du  Roy  près  lesCeltJIms. 

Il  y  a  grande  apparence  f  iauf  meilleure  opinion  de  ceux 
qui  en  feront  plus  amplement  informez)  que  cet  Arfenac 
Koyal  ait  cfté  premièrement  conftruit  par  le  mefme  Roy 
Charles  V.veu  l'an ticjuicé  des  m^iraïUesôc  tours  qui  l'enui- 
ronnenc,  &  au  ffi  qu'il  OainK)itfortences  quartiers  là,  com- 
me tefmoignentlhoftel  des  Tournelles  qu'il  y  fitbaftir,6c 
l'Eglifè  des  Religieux  Celeftins,  aufquels  il  fît  plufieurs  biês, 
comme  nousauons  déduit  en  (on  lieu.  Toutefois  i'en  laifîc 
le  iugemencau  prudent  ledeur,  &  rapporccray  icy  feulemêt 
ce  que  l'en  ay  peu  recueillir. 

En  l'an  1538.  le  19.  Juillet  le  tonnerre  chcut  fur  la  tour  dg 
Billy  derrierclesCeleftinsau  milieu  de  i'Arfenac  ,6cmitle  # 
feu  à  près  de  deux  cets  caques  de  poudreà  canon,  qui  cftoiêt 
dedans,Ôi  fut  ladite  tour  enleueeSi  ruinée  iulquesauxfon- 
dements,5c  \qs  pierres  d'icelle  tranfportees  &  lettees  par  la 
violence  du  feu,  les  vnesiufquesâ  i>.  Antoine  des  Champs 
&:  faincT:  Victor,  &  les  autres  iufques  au  Tcrrin  de  noftre  Da- 
nie5&  autres  endroits  de  la  ville. 

Plufieursperfonnesyfurentque tuées,  que  blcfTees, plu- 
fieurs maifonsabbatuesjccles  verrières  de  beaucoup  d  Egii- 
Ï^QS  cafTees  en  pièces, fpecialemenr  celles  des  Celeftms,  de  S. 
Paul,deS.Geruais,deS.Vic'lor,defiinâ:Marcel&autres:& 
ffelonCorrozec)  vn  grand  nombre  depoiironsfurentveus 
mortsfurlariuierede  Seine. 

L'an  1584.  on  acheua  le  grand  portail  de  l'Arfenac ,  que 
l'on  voit iolgnantla  porte  du  Monailere  des  Celeftins,  oii 
it  voit  graué  en  marbre  ce  qui  f  enfuit. 

je^tna  hcec  Henrico  vulcania  teU  miniftrat  :  Te/a  giganteos  de- 
belUtura  furores.  Philhert  de  ta  Guiche^Grand Maijlre  de  L'Ar- 
nltem de  France.  M,  D.  LXXXIIII, 


LIVRE    TROISIESME.  J053 

Enl'ani549.aumoisdeIuillet,le  R.oy  Henry  II.  fit  ba- 

flir  deux  grandes  Halles  dans  l'enclos  del'Arfenac  pourfon- 

'dre l'Artillerie  èc  les  boulets  ou  balles  en  vnc,&  mettre  lel'- 

ditesartiUenes  à  coiiuert  en  l'autre. 

Le  20.dumoisdeIanuieri563.1efeuprenantfbrtuiteméc 
a  plusieurs  caques  Sctonneaux  de  poudre  à  canon  qui  eftoiêc 
au  Temple ,  &  où  fe  ierroicnc  les  poudres  &  munirionsde 
l'Arfcnac,  brufla  plufieurs  pcrfonnes,  &  renuerlà  enuiron 
cinquante  maifonscirconuoifmeSjôcfîtvn  grand  dommage 
âplulîeurs  autres  maifons  &:  Egliles.  Nos  Annaliftes  rap- 
portent, que  l'clclat  de  celle  foudre  terreftre  fut  ouy  delà 
villedeMelun,quieft:àdixlieuesdeParis. 

De  la  grande  Boucherie  de  la  ville  de  Paru.  ^ 

Il  n'y  a  point  ou  peu  d'héritages  dans  la  ville  de  Paris, dont 
il  y  aitiiltreparticulier,  plus  ancien  que  de  la  grande  bou- 
cherie de  la  Porte  ou  Apport  de  Paris ,  fituee  au  deuant  du 
grand  Chalteletd'icelle  ville.  En  ce  lieu  eftoic  autrefois  la 
mailbnd'vn  nommé  Guerry  de  la  Porte,  autrement  le  Cha- 
geurde  la  porte.  A  caule  qu'il  eiloit  demeurant  en  celle 
.maiion  proche  de  la  porte  de  la  Cité  :  dont  la  place  qui  y  eft, 
où  le  tient  le  marche,  a  retenu  le  nom  :  ou  d'apport,  à  caule 
qu'en  celle  place  on  a  apporté  de  tout  temps  toutes  ibrtes 
de  victuailles  qui  afriuêt  en  ladite  villc.Lamaifon  de  Guerry 
delà  Porte,Changeur,appartenoitaux  Religieux,  Prieur  & 
Conuet  de  S. Martin  des  Chaps.  Lelquels en  Tan  1 153. en  fircc 
don&delaiiîement  auec  rEsilife  de  i\lontmanre,au  Rov 
Louys  le  Gros,  V I.  du  nom,&  a  la  Royne  Adèle  ou  Alix  ion 
crpourc,&:auieaneRoy  Louysleurfîlsrpour  donner ôcde- 
lailTcr  l'vn  &  l'autre  (  comeils  firent  j  aux  Religieuies,^Ab- 
befleôc  Conucntdudit  Montmartre, en  fondant  ce  Mona- 
ftcrc.  Et  en  efchangelefditsRoys  Louys, père  &:fîls,donne-  du  Tiii« 
rentôcdelaiirerentaufdits de  faincl;  Martin, l'Eglifè  de faind  cr^'ciam  de 
DenysdelaChartreauecfesapparrenaces  &: dépendances,  bran^rcde 
Cède  maifon  de  Guerry  de  la  porte,  Changeur^appliqueeà  Courtcnar, 
cftaulxà  vendre  chair,  eflant  fort  caduque,  fut  delailFee  par  ^oJ^^r^je 
JefdiclesReligieufes,  Abbefl'w  6c  Conuent  de  Montmartre  à  Courrenay 
trenteliuresdecens  annuel,  payableaux  quatre  termes, àla  ^^?°^^^  a- 

famille  des  de  faind  Yon,  desplus  anciennes  de  Pans,  if- Yon."^ 

V  RRRrrr  iij 


roH  VILLE    DE   PARIS, 

lus  de  ces  anciens  Barons  de  fain^tYon  prcsChaflres  foubs 
Monclhery.  Ecdefaiden  ranii55.  Philippesdcfaind  Yon, 
vendit  aufdides  Religicules,  Abbefle ôc  Conuent  de  Mont- 
marcre,touc  ce  qu'il  auoic  de  terres  &  autres  heritagesttTor- 
fou,  fur  le  chemin  d'Eftampes,&  prochedudiclieu  de  iaind 
Yon  ;  Et  remit  es  mains  dudit  Roy  Louy  s  7.  did  le  Icune ,  le 
fiefqu'ilauoitaumefmelicudeTorfoUjdont il  inueftitlefl 
dites Rcligieules  de  Montmartre:  Ainfi  qu'il  fe  peut  voir, 
tant  par  les  anciennes  Chartres  deidids  Conuentsôc  Mo- 
nastères de  faind  Martin  &c  Montmartre, que  de  la  Com- 
munauté deladidc  grande  Boucherie.  Le  motif  de  la  prife 
de  ladite  maifon  de  Guerry  de  la  Porte,  par  ceux  deladidc 
famille  de  faind  Yon,  fut  qu'ilsauoient  en  ce  temps  le  foin 
de  la  charge  de  poujruoir  que  la  ville  fuft  competemment 
fournie,  &:  à  iufte  pris,  de  toutes  fortes  de  grofles  chairs ,  qui 
fedebitoicntparlesbouchcrseftaliiers,  éscftaulx  eftansen 
ladite  maifon  de  Guerry  de  laPortc. Comme  anciennement 
à  Rome,  Cura  airnà  omnisvt  iitfioprccio  prxberaur^adcuram 
FrdfcciuYJi.  pertinebat.  ideo  &  forum f  11  ejriumfuh  ip/iuscura  erat: 
Sed&cxterorum  fccorum  fiue  armentorum.  Ainfi  qu'il  efb rap- 
porté en  la  /. /. au^.Cura.ff.  de  offic.  Prxf.  Vrh.  Et  autrefois 
en  France,  lespremiers  ôc  principaux  Officiers  de  la  maifon 
de  nos  Roy  s,  fc^auoir  le  grand  Panetier  de  France,  auoit  non 
feulement  la  lurintendence  fur  tous  officiers  dePaneterie  de 
leur  maifon:  mais  aufliiaiurifdidion&cognoifTancejpolice 
&:  vifitation  fur  tout  le  pain  fait  par  les  boulengers  en  la  ville 
&fauxbourgs  de  Paris,  auec  pouuoir  d'y  mettre  taux  &  au 
blcd,&  d'auoirefgardfurlesmefures.  Et  à  cet  efFed auoit 
vn  Lieutenant  qui  l'appelloit  £^3/ j/r^^«^r4WP4;/f//>r.  Ce 
qui  fut  encorcs  confirmé  à  Mciîire  lacques  de  Curfol,  peu 
après  qu'il  fut  pourueu  de  cet  office,pararrefl  de  la  Cour  de 
Parlement  du  13.  Feurier  1513.  Pareillement  le  grand  Cham- 
bellan,auoit  auiîiiurifdidion  6c  cognoifTance  de  vifitation 
fur  les  Frippiers,  Pelletiers ,  Cordonniers ,  Bazannicrs ,  Sel- 
liers,Bourreliers,2c  Gantiers  de  ladite  ville.  De  mefmcs  lef- 
ditsdc  faind  Yon,  premièrement  feuls:  6c  depuis  ne  pou- 
uansfuffireà  vne  fi  grande  entreprifcafTocierent  aueceux 
troisautres  familles ,  les  Thiberts,  de  Ladehors,&  d'Auuer- 
gne.  Tous  lefquels  enfemblemcnt  ont  eu  longuement  la 


LIVRE    TROISIESME.  lo;^ 

police,  qu'ils  prétendent  encores  concurremment,  &  par 

Îireucntion  auec  le  Preuoft  de  Paris  ou  fon  Lieutenant ,  lur 
c  faid  des  chairs,  vente  &  débit  de  toutes  fortes  de  beftiaux 
en  ladite  ville.  EtàcetefFedonccorpsSc  communauté,fta- 
tuts  de  priuileges  de  plus  de  cinq  cents  ans,  confirmez  de 
temps  en  temps  par  nos  Roys,  vérifiez  &:  regiftrez  es  Cours 
fouueraines.  Par  lefquels  entre  autres,  nui  ne  peut  ériger 
nouuelle  boucherie  en  iadicle  ville,  nnonjdeieurconlen- 
tcment.  Ont  chambre  de  Confeil,feps,&prirons,feel  Sc 
iurifdiclion:  Ecpour  l'exercice  d'iceiie,  Ivlaire ,  Procureur 
Fifcal,  Greffier  ôc Sergent.  EnfemblevnReceueur  des  de- 
niers communs.  A  tous  lefquels  offices  ils  ont  accouftu^ 
me  de  pouruoir  perfonnes  notables.  Auffi  cognoiftledi(3: 
Maire  des  procez  &  différents  qui  peuuenc  furuenir  entre 
ceux  defdites  quatre  familles,  pour  raifon  de  leur  iouiflance 
&proprieté  de  ladide  boucherie.  Et  les  appellations  de  fcs 
iugementsreflbrtifTencpardeuant  le  Preuoft  de  Paris  ou  fon 
Lieutenant. 

'  Du  règne  du  Roy  Charles  VL  pendant  les  diuifionsdes 
maifons  d'Orléans  6c  de  Bourgongne,le  Comte  d'Armi- 
gnac,6c  MeffireTanneguy  du  Chaiïel ,  Preuoft  de  Paris  (e 
voulans  venger  des  defplaifirs  à  eux  faids  par  aucuns  bou- 
chers eftalliersdcladiclc  grande  Boucherie,  tenanslepartv 
:  duditDuc deBourgongne,foubscouleur&:precextedefai- 
[j  revne  place  grande  ôclpacieufe  au  dcuantduditChafteller, 
pourla  décoration  ôcembellilTement  de  la  ville,obcindrenc 
lettres  patentesduditRoydui3.Mayi4i6. En  vcrtudefquel- 
les  ils  firent  promptement  6c  à  la  chaude,abbatre  &  démo- 
I  lirla  grande  boucherie  de  la  Porte  de  Pans , laquelle  eftoic 
couuerted'ardoifc  (comme  il  fe  trouue  aux  anciens  régi- 
ftres  del'hoftel  de  ville)  fansconfidcrer  l'intercft  notable 
du  public,  non  plus  que  celuy  des  Maiftre,Chef,  6c  Com- 
munauté d'icellc  grande  Boucherie,  quiuepouuoientmes 
des  fautes  :  fi  aucunes  auoient  eftë  commises  en  temps  de 
troubles ,  parleslocataires  des  Eftaux  deldides  boucheries. 
Auffi deuxou  trois  ans  après,  en  vertu  d'autres  lettres  du 
mefmeRoy,du  moisd'Aouft  1418.  RccognoifTanc  la  Ma- 
■  ieftéladicle  démolition  auoireftefaictepar  ledid  d'Armi- 
gnac6cfesfateIlicesliaiReufement,  damnablement,iniufte- 


îo^6  VILLE    DE    PARIS, 

menc,&r  defraifonnablenienr  {Ce fort  les  termes  dont  elle  njfe) 
auroit  permis  auiditsMai(lres,Chef,Propriecaires,6c  Com- 
munauté de  ladite  grande  Boucherie  d'icellc  reeditier.com- 
me  ils  fircntde  leurs  deniers,  en  leftac  qu'elle  cfl  à  prefcnr, 
aprcsqueierditeblcttrescurenceftéveriHeesôcregiftrees  en 
Parlemenc,le3.0â:obreauditan,  141  8.  Et  en  la  Chambre 
des  Comptes  le  9.  Décembre  1419.  6:  que  i'allignemenc  en 
çutellc  donne  parles  Commillairesàce  députez. 

En  rani465,  aucuns  particuliers  ay  an  s  fait  baftir&con- 
(Iruire  fix  eftaulx  à  boucher  au  cimetière  iàind  ïean,  lefdids 
Maiftre,  Chef,  Propriétaires  &  Communauté  de  la  grande 
Boucherie  de  Paris,  T'y  eflansoppofeZjàcaufede  leurpriui- 
Icge  rufdidjinteruintarreftde  la  Cour  de  Parlement  le  1. 
iourd'Auril  auditan  :  6.:  fur  iceluy  lettres  patentes  du  Roy 
LouysXL  duzy.  AouflI47l.Eneniuiuant6cexecutantle^- 
quels,rroisde^dltsEftaulx  du  Cimetière  faind  lean  furent 
demoIiSjêclestroisautresdelailîez  aufdids  Maiftre,  Chef, 
Propriétaires  &  Communauté  de  ladide  grade  Boucherie: 
Bioyennant  foixante  liures  parifis  de  rente  par  chacun  an 
qu'ils  payent, 6c  continuent  encores  àprelent,  aux  Reli- 
gieux, Prieur  ôcConuent  des  Chartreux,  lez  Paris.  Et  aufïï 
àla  chargea  condition  que  de  ladite  grande  Boucherie  en 
Icroit  oité  &  retrcnché  trois  Eftaulx.  Ce  quifutàrinftanc 
exécuté.  Etce  pour  d'autant  élargir  la  rue  du  cofré  ôc  à  la 
venue  du  Chaftclet. 

En  l'an  1550.  le  Roy  Henry  fécond  ayantdonnéiaplacc 
d'autouricelleboucherie,  \q^  bouchers  fy  oppofcrent:  &: 
ibuftindrent  qu'icellc  place  commençant  à  la  tour  de  leur 
boucherie, &;aboutii]ancd'autrepartau  marchéàla volail- 
le, leur  appartcnoit,&:  eftoit  de  l'enclos  de  leur  ancienne 
boucherie.  Ce  qui  fut  vérifié  après  auoir  leué  le  paué,ôc 
trouué  les  fondements  de  l'ancien  mur.  Et  de  rechef  a  elle 
confirmé  en  Pan  1(506.  en  faifant  les  tranchées  pour  pofer  & 
aiïèoir  les  tuyaux  qui conduifent  l'eau  en  la  fontaine  qui  cft 
deu^mt  le  Palais. 

La  forme  6c  manière  que  tiennent  ceux  des  quatre  lignées 
Sain6lYon,Thiberr,  de  Ladçhcrs  &  d'Auuergne,pour  le 
maintenir  en  pciPeffion  de  la  grande  Boucherie,  6c  de  celle 
du  Cimetière  faindiean,  mérite  d'eftre  remarquée,  comme 

eftanc 


LIVRE    TROISIESME.  1057 

cftanc  commencée  il  y  a  plus  de  cinq  cents  ans. 

Le  plus  apparent  derdices  quatre  familles,  eft  leur  grand 
MaiftrCj  ou  maiftre  Chef,  qui  a  quelques  d roicts  & preroga  ^ 
tiuespardeifus  les  autres.  L'office  duquel  venant  à  vaquer 
parfondecésjilsydoiucnt  nommer  vn  autre  dansvn  mois 
après.  Autrement  ils  demeurent  priucz  de  ladite  nomina- 
tion 6celedion,&  y  peutleRoypouruoir  tel  defdices  qua- 
trefamilles  que  bon  luy  fcmblera.Et  quantaux  autres  la  for- 
medelesreceuoir  ôcadmcctrcau  nombre  des  propriétaires 
deldites  boucheries  efl  :  Qu'aufli  toft  quVn  enfant  maflc 
vientànaifl:reàaucund'iceux,ilfait  informerpar  deuantle 
Maire  defdits  bouchers  :  ouy  le  Procureur  Fifcal ,  de  la  nati- 
uité  &naiflknced'iceluy  en  loyal  mariage.EtfilcH;  tel  prou- 
UC& vérifié, ledicMaireordonnequeledit  nouueauné fera 
receUjinflitucScadmisau  nombre  desproprietairesdefdites 
boucheries.  En  enfuiuantlequeliugementjle/tinftituéôc 
misenpoileffionparleditMaiftreChefjenprefencc  de  qua- 
tre deldids  propriétaires  :  pourauoir,  ou  (on  perepour  luy, 
iufques  à  ce  qu'il  ait  attaintaagecompetât,choix&  option 
d'eilail  au  prochain  iourd^'alFilc,  qui  fe  tient  par  chacun  an 
leprcmier  Lundy  de  Carefme,  en  la  Chambre  du  Confeil  Se 
communauté  defditsproprietaires:  ou  par  deuant  leur  Mai- 
refufdicljprefent  leur  Procureur  Fifcal,  tous  les  propriétai- 
res defdites  boucheries  font  appeliez  par  le  Greffier  de  la 
iuftice  &  Mairie,  le  grand  Mâillre  ou  maiftre  Chef, le  pre- 
mier &  puis  les  autres  fubfecutiuement,  félon  leur  ordre  de 
réception  &  antiquité-  Suiuant  lequel  ils  optent&choifif- 
fent  i'vn  après  l'autre  chacun  vn  cftaii  defdites  boucheries: 
du  loyer  &  reuenu  duquel  ils  iouiiîcnt  pour  l'année  com- 
mençant à  Pafques  lors  prochaines  ,&  finilTantaux  iuiuan- 
tes.  Etainfile continuent  d'anneeen  années,  lefditesaffifes 
&  options  d'eftaulx  ;  où  tous  lefdits  propriecaires  font  tenus 
defetrouuer,oufefaire  exirner  vaiJabîement,auecattefla- 
tion  fuffifanredc  leur  vie.  Autrement  ilsdemeurentpriuez 
tantdu  droicld'option,quedurcuenu  deladiâ:eannee,qui 
eilappliqueeauproufîtconimun.Etau/î]  quant  aucuns  dçl- 
ditspropric'tairesviennentà  deccderfans  hoirs mafles,  dc- 
fcendus&procreez  d'eux  en  loyal  uîariacre,  leurs  autres  he- 
,  r.iticrs  ny  peuuent  plus  rien  prétendre:  Etainfî en  onciouy 

SSSfff 


1058  VILLE    DE    PARIS, 

&;  vfé  iufques  à  prclènc. 

La  boucherie  du  Temple  eft  la  plus  ancienne  d'âpres  fa 
grande  boucherie  de  la  porte  de  Paris,  qui  fut  baftie  6c  con- 
itruicedésTaniiSi.  par  les  niaiflre  Chères  de  l'ordre  &mi- 
liceduTemple.  A  quoy  ceux  delà  communautédeladice 
grande  boucherie  i'oppolerent  du  corrimenccment,à  caufe 
de  leur  pnuilege  luidicl  :  Que  nul  ne  peut  coiiftruire  &c  éri- 
ger de  nouuel  ellauix  à  boucher,{îno!i  deleur  confentemet: 
Combien  que  le  lieu  de  ladite  boucherie  du  Temple  fut  du 
territoire  ôl  en  la  iuftice  haute,  moyenne  de  balFe  de  ceux  du 
Temple,  lors  es  fauxbourgs  delà  ville.  Mais  en  fin  le  diffé- 
rent fat  vuidé  6c  terminé,  moyennant  6c  à  la  charge  qu'il  n'y 
auroit  que  deux eftaulx  en  iadide  boucherie  du  Templcjde 
douze  pieds  de  largeur  chacun.  Letoucl^lorï  qu'il  ell  plus 
au  long  contenu  par  les  lettres  de  chartre  qui  en  furent  ex- 
pédiées par  le  Roy  Philippes  Augufle  i.dunom,aumoisde 
îuiiletauditan  ii8i.  qui  font  tant  par  deuers  ceux  du  Tem- 
ple ,  qu'«n  la  communauté  de  ladite  grande  boucherie. 
j..  Depuis  a  ladicle  boucherie  a  cfté  adiouftévn  troiHefme 
eftail  q ui  y  el^  à  prefenc. 

De  faind  Yon  Preftre  6c  Martyr,  natif  de  Grèce,  qui  vint 
enFranceauecfainâ:  DenysAreopagite,  voyez  cequei'en 
elcrisauquatricfmeliuredesEglifesôcmonaileres  duDio- 
cefe  de  Paris. 

Oucreleslûixantc  îiures  parifis  de  rente  annuelle  6i:per- 
petuelledeubsaux  Chartreuxparles  propriétaires  de  la  gra- 
de boucherie  de  la  porte  de  Paris  ,à  caufe  des  ellaulx  à  bou- 
cher du  Cimctierelaindiean:  Ils  doiuent  d'abondant  a  la 
petite  Egliie  Collégiale  de  raiiicT;  Symphorian  Martyr  près 
l'aind  Denys  delà  Chartre,  neuf  Iiures  pariiis  par  chacun  an 
depuis conuerties en  liurcs tournois: pour  le  four  d'Enfer 
6c  quelque  portion  de  terre  adiacente ,  vnieà  ladidc  grande 
boucherie.  Defqueis  lieux  nous  auons  parlé  cydeuantau 
premier  liure  pag.  u6. 

Extraici  du  Regiilre  des  tiltres  dudit  S.  Symphorian . 

Item  fuper  Cnr/îijiceria  mdgna  porU  î' dïifienjïs :,frout fe  cxîen^ 
dît,  qudfciitdemôlita  fer  teîfipu^s  ^anno  Dotnini  1416,  njeleo  circa. 
Et foji blennium quando  Dux  Burgundiji  imrauit ^cnrnifices cœ^ 
prHMt  itcrum  readifc^rc  eam.  Itaque  cirent  annttm  Bomini  1^20, 


LIVRE    TROISIESME.  1^59 

«x^erunt  vtndere  c^.rncs.  Anno  quolibet  Ca?76nici  farMi  Sym- 
phôriani p€rcipiunî& percipere  dekent  nouem  Uhra-s  Parificnfei-j 
njtpatctex  titulis  EcdcJU  eorum. 

L'an  1573.  le  Vendredy  26.  Fcuricr  les  Chanoines  defaincb 
Symphorian  receurenc  de  honorables  hommes  André  de 
/ainét  Yen  &  Claude  de  Ladehors  propriétaires  de  la  grande 
Boucheriede  Paris,  la  fomme  de  2,7.  hures  tournois  pour 
crois  années  d'arrérages  eicheus  au  lour  de  NoeJ  dernier 
pafle.  A  caufc  de  neutliures  de  rente  qu'ils  ontdroid  de 
prendre  par  chacun  an  fur  ladide  grande  boucherie, a-ux 
quatre  termes  à  ParisaccouftumeZj  a  quoy  ils  auoientefté 
condamnez  auec  defpcns,pararreil:  de  la  Cour  du  5.  Décem- 
bre IJ72. 

Quant  à  la  Boucherie  de  faincl:  Germain  desPrez, voyez 
ce  que  l'en  ay  die  cy  deuantau  i.liure  pag.383. 

De  la  première  &  féconde  cloJînre  de  U  ville.  # 

POurTuppleer  à  ce  que  i'ayditau  commencement  de  ce 
troifielmeliure,touchantlapremierc  âcieconde  clôtu- 
re de  noftre  ville,  i'adioufterayicy  ce  que  i'en  aypcucolli- 
ger,  tant  par  le  tefmoignage  de  ceux  qui  en  ontcydeuant 
efcrit,  que  parles  lettres  ôcpapiers  que  l'on  m'afaitcebifn 
de  me  communiquer. 

Orpour  refmoigner  &aiTeurcr ce  que  i'ay  dicl  de  la  pre- 
mière clofturedenollrevillejnousauonsvn  fort  argument, 
c*en:queiufque,sautempsdu  Roy  François  premier, 6c  en- 
cores  depuis, ceftc  cloIi;ure,&:  nommément  les  portes  fe 
remarquoienteuidemmentrcar  nous  trouuonsque  foubs 
Ton  regnela  plus  part  d'icellesontefl: Alemolies.&ipeciale- 
ment  qu'en  l'an  1 530,  au  mois  de  Septembre ,  la  faulj'c  porte 
faindMartin  qui  eitoiten  la  ruëfaind  Martin, audroicdela 
rucdu  Grenier  faincl  Lazarefut  abbatuë^commeauflifem- 
blablementen  l'an  1532.  la  faulfe  porte  fainct  Honoré  qui 
eftoit  en  la  rue  faint  Honore, au  coin  de  la  rue  Tire-chnppe. 
Et  conformemcc  à  ce  q ue  dit  eft ,  en  l'in uêtaire  de  Monfieur 
Pou{repinfol.97.  tiltredela  démolition  des fauiTes  portes, 
eft  fait  mention  des  lettres  patentes  du  Roy  François  pre- 
mier, données  au  mois  d'Auril  H33,  Signées  par  le  Roy  ,1c 

SSSfff   ij 


joéo  VILLE    DE    PARIS, 

Breton,  feelleesde  cire  verde  en  lacs  deioye.  Par  Icfquellcs 
il  ell  mandé  aux  Preuolt  &  Efcheuins  de  Paris  ,de  deimolir 
les  taufTes  portes  de  Paris:  comme  depuis  nagueres  auoic 
eftc  celle  de  la  rue  laincL  Martin.  Miles  en  la  layette  i.  fous 
k  Cotte  de  Quatre  H. 

Aullî  pareiliementen  l'an  i^;^^.  la  faulfe porte  dite  de  fainâ; 
Denys,  ou  autrement  la  porte  aux  Peintres  presS.Iacques 
de  l'H  oipital  en  h  rue  faincl  Denys,fut  abbatuë. 

Cctaneien  circuitôcprcmierecloduredela  ville  fe  peut 
voir  àc  remarquer  facilement  es  anciennes  tables  Coimo- 
graphiques  de  laville  de  Paris,  6c  nommément  en  celle  que 
rapporte  Munfler  en  fa  Cbimographie  pâg.88.  telle  qu'elle 
eltoit  en  Pan  1548.  Belleforeft  tome  premier,  partie  premie- 
Ke,  pag.  174.  de  fa  CofmographiCjÔciepourtraiden  taille 
douce^faità  VcnifeenTan  1568. 

Quantàla féconde  clofl:ure,parEdiwt  de  l'an  1374.  le  Roy 
Ch#les  V.  vrayement(àgc6cprudët,  ordonna  que  les  faux- 
bourgs  denoftreville,fuirentdelà  en  après  tenus  Screputez 
delaville,  5c  compris foubs  le  mefme  nom  d'icelle.  Ce  quî 
fèmbletelmoigner,  qacce  i'zgQ  Roy  dclîeignoitdeflors,de 
Icsfaire  enclore  en  la  ville:  ce  qu'il  ciFeciua  depuis  jC'eft  à 
fî^auoirenian  1583.  ordonnantqueles  anciens  fauxbourgs 
de ladiâe ville, fullent  enclose  fermez  de  gros  murs, por- 
taux  2c  foirez,6c  reputez  deflors  de  la  ville  :  voulant  auiîi  que 
les  habitans  d'iceux  iouy  iïent  des  raefmes  priuileges  que  les 
anciensbourgeois  de  ladite  ville. 

Or  au  moyen  de  ccfte  féconde  cloflure,la  ville  fut  de  beau- 
coupaccreuc.  C'ed  à f<^auoir  depuis  la  porte  Baudets  iuf^ 
ques  à  la  porte  S.  Antoine  :  depuis  la  porte  iaindc  Auoye,. 
iufquesà celle duTemple;  depuis  la  rue  du  Grenier  fainct 
Lazare  iulques  par  delà  S.  Martin  des  Champs,  de  la  porta 
aux  Peintres  à  laporte  faincl  Denys: de  la  porte  faincl  Eufla- 
chG  à  celle  de  Montmartre  :&  de  la  tue  Tire- chappeiufques- 
au  delà  du  Louure,oiieft  la  porte  S.  Honoré. 

Quant  aux  faulfcs  portes  Quioquillart, de  Bourgongne, 
duBourg-l'Abbé,6c  Barbctte,quilonc  demeurées  comme 
fupprimees,n'ayant  efté  fait  d'autres  portes neufues.il  en  eft 
fait  expreile  mention  aux  Comptes  de  l'Hullcl  de  Ville, par 
lï  Receueur  d'icelle,  leq^uel  reçoit  le  louage  des  maifons- qui 


LIVRE    TROISÏESME.  io6i 

ont eflé depuis bafties  aux  lieux  où  eftoient  cesancicnnes 
portes,  &  en  cienc  compceà  Meifieurs  de  l'hoflel  de  ville. 

LeSamedy  dernicriourd'Odobre  i^iy  le  Roy  François 
premier  pour  la  fortification  de  la  Ville,  ordonna  que  Ton 
feroit  des  tranchées  fur  les  fo  liez  de  la  ville,  depuis  la  porte 
iàind  Martin  iufquesà  celle  de laincl  Honoré,qui  fut  le  pre- 
mier deflbin  des  trancheeSjaufquclles  on  recommença  a  tra- 
uaillerenl'an  1556.  foubslegouuernementdc  Monfieur  de 
Vendolme. 

Soubsfon  regneaulTi  nodre  ville futacreuc  &  illuftree de 
beaucoup  d'édifices.   Car  les  propriétaires  des  hoftels  de 
Felcampjdc  B-Durgongne,ou  d'Arthois,  d'Orléans  &  de 
Flandres,  vendirent  6c  cedderêtleurfditshoflels  à  plufieurs 
•j     particuliers  qui  T'en  accommodèrent ,  comme  ils  peurent: 
I     &:  les  terres  de  derrière  les  Egliles  de  faincle  Catherine  du 
I     ValdesElcholiers,desCelclhns,deraincT:Paul,&derho- 
fteldelaRoyne,  tùrétau(îivendues6cbailleesàba(hr,com- 
j     me  aulFi  vne  partie  de  l'enclos  du  Temple ,  &  des  lardins  qui 
1     eftoien  t  du  cofté  de  la  ville,  6c  femblablement  pi  ufieurs  édi- 
fices nouucaux  par  tous  les  Fauxbourgs  de  la  ville.  Car  tout 
I     letempsduregnedudiclRoy  on  ne  cefTa  de  ballir  dedans 
Paris. 

lyes  Vortes  de  U  Ville  ^tant  anciennes  que  modernes . 
La  Ville  de  Paris  efl:  décorée  en  l'enclos  de  Tes  murailles 
de  feptbelles  S:  magnifiquesportes. 

La  porte  iaincl:  Antoine  tient  le  premier  rang,  non  gueres  portc  deS^ 
loin  de  la  riuiere  de  Seine  droicl  à  l'Orient,  Reproche  de  la  Aacome. 
forte  place  de  la  Bâflille.  Elle  eftainfi  nommée ,  foitpour  ce 
queparicelle  l'on  va  à  faind  Antoine  des  Champs,  ou  foie 
que  le  Priorëdupetitraincb  Antoine  luy  ait  donné  ce  nom, 
auiîi  bien  qu'à  toute  la  rue.  Ceftc  porte  eft  dccoree  d'vn  auac 
portail  fort  riche  &  magnifique,  au  hau  t  duquel  l'on  voit  les 
araicsdeFrance,PoIogne,ô:delaville,quifutedifiéen  Tan 
i)85.commeledenottecetc(critgrauëenmarbreaudclîbus 
deiditcsarmcs. 

Bu  Règne  duTres-Chrefiien  Roy  Henry  III.  Roy  de  France  & 
de  Pologne^  dr  de  lapreuofiéde  Mefire  Efiicnne  de  Nueilly^  Con- 
feiller  de  fa  Maieftéenfon  Confeild'Eftat  &  Priiié,  &  premier  F  re- 
ndent en  U  Cour  des  Aydes  :  Et  de  l' E/cheuinage  de  Mefieurs- 

SSSfff   lij 


io<:;l  ville  de  paris^, 

HeSîoY  Geâûyn^&  lacques  de  U  F^^Sire  Pierre  le  Goix^&Kaïmmd 
Bourgeois ,  l\m  M.D.  L  XX XV. 
xTm  le"  Celle  qui  ia  fuie  porce  le  tiltre  appellatif  du  Temple,  qui 
en  ell  proche.  Porce  que  les  malheurs  du  lîecle  ont  tenue 
fermée  l'eipace  de  jS.ans,  c'eftàfçauoiriufques  en  l'année 
iéo6.  qu'elle  a  eil;érebari:ie,auec  le  pont  concenanttroisar- 
cadesde  pierre  de  caille.,outrcvneioDgue  chauiîee  auflî ar- 
mée de  pierre  de  caille  qui  ont  eflé  faicts  tout  de  neuf.  Ainii 
qu'il  eft  porcé  par  cet  efcrit  graué  en  marbre  au  dcfîus  de  la- 
dite porte. 

RcgnAnt  Henry  I  F.  Roy  de  France  &  de  Nait(trre,&  de  la  Pre- 
uoUé  de  M,  Franc.Myron  Confeiller  du  Royenfen  Confedd'Eftat 
&  Lteuîena'ât  Ctuil :  &  de  l'Efcheuinage  desjieurs  P .  Sainclot ,  /. 
delà  Haye^  G.  de  F  le  celles^  &M.N.  Belut ,  Confeiller  au  Thre/br^ 
Ctfie  porfe  (]  ni  pour  les  guerres  auoit  eft  é  fermée  en  l'an  i  i  6  4.  a. 
cjU  parl'eflabiijfement  delà  paix  générale  ouuerte^érlepontfai^ 
de  neuf  en  l'année  1606. 
PortpfainwT:      La  porte  faincb  Martin  eft  la  troifiefmcainfî  dénommée 
Maicuj.       Ju  Prioré  de  làind  Martin  des  Champs  qui  en  eftprochejôi: 
donne  le  nomà  toute  la  rue. 
La  quatriefme  vers  le  Sep  temtrion ,  eft  celle  qu'on  appelle 
Pojtefama  j^gf^j^-j^i- Qgnys  à  caufc  queparicelleron  vaen  la  ville  de  S. 
Denysen  France.  Nos  Roy  s  railans  leurs  premières  entrées 
dansParis,entrentparcefte porte,  qui  eft  ornée  d'vn riche 
auant portail, où  fevoyent  par  admiration  diuerfesftatues 
ôc  figures  qui  font  faidesôc  drelFees  exprès  auec  plufieurs 
vers  iîc  fentencespour  explication  d'icelles,  fuiuant  l'inuen- 
tion  des  gens  docles  ôc  expérimentez  en  telles  affaires ,  tant 
Poètes,  Peintres  que  Statuaires  &  graueurs.  C'eft  aufîî  par 
cefte  porce  que  les  corps  des  defunds  Rois  forcer  pour  eftre 
portezcnpompefunebreàS.  Dcnys  en  France,  le  fepulchre 
ordinaire  des  Roys  de  France:  tellement  que  l'on  la  peut 
nommercnfemble.  Porte  dedeuil,  d^  porte  de  ioye^  pour  le  rc- 
gretqu'onctouslesbons  François  quandilsoncperduleur 
Roy  légitime,  &  fe  voyent  deftituez  deleurprotedeur:6c 
aulh  pour  i'allegrcfTequ'ilsreftcntent,  voyant  paruenir  à  la 
Couronne  vn  digne  iucceffeur  &.  héritier  du  defrundqui 
entre  triomphammcntpar  ceftcporte ,  au  grand  contente- 
inencde  tout  Icpeuple. 


LIVRE  TROISIESME.  lo^^ 

La  cinquiefme  efl  la  porte  de  Montmartre,  ainfi  nommée  Porte  de 
de  cchautmonc  où  fureocmartyrifez  le  glorieux  (aincl  De-  '^^ocmaruc. 
nys  &:fes  compagnons,  &  où  vnc  grande  multitude  de  noii- 
ueauxChredienseipandirét  remblablement  leur  fang pour 
lafoy,c«mmequidiroitleMontde  Martyre. 

Lafîxielmc  celle  de  faint  Honoré,  laquelle  a  pris  Ton  nom  Poitcfaina 
de l'EcrlireColleo-ialeraind  Honoré, qui  en  efl proche ,6c  Honoré. 

onnelenom  a  toute  la  rue. 

Etlareptiermedroi(ftcàrOccidenr,efl  celle  qui  voidle  bel 
ouuragedcs  galeries  du  Louure,conioincT:esauxTuilleries,  ue.  ' 

que  Ion  appelle  la  porte  Neufue ,  à  caui'e  qu'elle  a  eftë  baftie 
long  temps  depuis  les  précédentes.  Là  ci\  vne  forte  tour, 
don  t  la  fommitc  ('efleue  bien  haut  au  delFus  de  ce  baftimenc 
Royal. 

Des  ?iouueaitx  murs  de  la  porte  S.  Antoine. 

Le  Vendredy  ii.  iour  d'Aouft,  en  l'an  1555.  on  afleit  la  pre- 
mière pierre  des  murs  de  nollre  ville  ,abouti(rant  d'vne  part 
â  lariuieredeScincôcdel'autrevnpeu  au  delà  de  la  porte 
dite  de  faind  Antoine. 

Quelques  mots  ôclettresefloientgrauez  fur  cefte  pierre, 
lefquels  n'eftans  beaucoup  notables,  ont  eftëneantmoins 
remarquez  6c  récitez  par  Corrozet  en  fon  chapitre  tren- 
tiefmc. 

Ces  murs  ne  furent  acheucz  qu'en  l'an  2158.  ou  15-59.  com- 
me il  appert  par  cet  efcntgrauë  en  mârbrc,&appole  contre 
vn  bouleuertquidcfcndlafuidideporcede  l'ain  cl  Antoine, 
du  code  de  celle  du  Temple. 

Régnant  le  Roy  Henry  1 1 .  M,  Martin  de  Bragelone  Confetlier 
du  Roy^  Preuofi  des  Marchands^  d^  M.  Augufiin  de  Thou ,  Claude 
Marcel.^  M.  Pierre  Preuoft&GmlUume  l' Archer  Efchenins. 

Ces  mots  Latins  font  auffigrauezfurlapremiere  pierre  du 
fondement 

Henrico  1 1.  Francorum  Rege  Chrifiianijf.  CalUarum  habena,s 
modérante  Prx^ofittcs  c^  4.  viri  Par.  R.  P.ad  cinium  fecuritWem 
&qHietem^afundam.er€xere^  M.D.  LV I. 

Des  nouuea'd)c  murs  d.e  la  porte  Neufue. 
L'an  156^.  ronfitledefTeindôCcommencemeDtdesnou- 
weaux  murs  qui  doiuent  agradir  la  ville,  du  coflé  de  la  porte; 


Î064.  VILLE    DE    PARIS, 

Neufue.  Ecleii.deluillccaudican,en  laprefence  du  Roy 
ôc  delà  Roync  fa  mère  ,on  alIic  la  première  pierre  des  murs 
que  l'on  voit  encores  imparfaicls,  èi  lefquels  doiuent  enclo- 
reriîofteldesTuillcries, Scies  fauxbourgsdedans  la  ville. 

Souscefte  première  pierre,  furent  miiès  des  pièces  d'ar. 
gcncdoré,pe(hncenuiron  trois  tcftons,auxdcuxcoftezdef^ 
quelles  eftoient  les  portraits  du  Roy  (  auec  cefte  mfcription 
autour,  enrôlas noritis  Gnlifarum  Rex  chrifiiantf^r/nm)  &  de  la- 
dite Roy-nclamcre, auec  cefte  autre  inrcription,C^/^/r/;?<i 
Regina ,  Hcnricifecnndt  vxor,  Francijci  &  Caroli  Regum  mater. 
Et  lur  ladite  pierre,  ce  qui  f'enfuitefloit  graué. 

Z).  Catharma,  Regina ,  R  R.  mater.  Anno  Chrifii  is66. 

En  l'an  15S  r .  on  édifia  les  murs  du  fofTé  de  la  porte  Neufue, 
comme  cetefcrit  qu'on  y  voitgrauéletefmoigne. 

Bu  Rcgne du Tres-Chrcfiien  Henry  III,  Roy  de  France ér  de 
TolongnCy  ô'  dugouuermmentfourj'a  Maiefié  en  la  ville  de  Paris 
O"  Ifie  de  France,  de  René  Seigneur  de  Ville  quier,  &  de  la  Preuojfé 
&  Efcheninage  de  M.  AugufiindeThou^  le  an  Gedoyn,  M.  Pierre 
l^tifné,  Antoine  Mtmin,  &  Nicolas  bourgeois . 
M.    D.  L  X  X  X  I. 

Les  feptportescydefTusmentionneesonteftëbafties  tout 
à  i'entour  de  la  ville  du  coftë  des  fauxbourgs ,  tant  pour  fa 
forterefî'e, que pourfa décoration  ôc  commodité  des habi- 
tans,outre  lefquelles  du  cofté  du  grand  bras  de  Seine  depuis 
l'ArlènacenpalIàntparleQuay  desCeleftins^parleportau 
foing ,  par  la  Greue ,  par  le  bout  du  pont  Noftre  Dame ,  du 
pont  au  Change,  anciennement  ditic  grand  pont,  du  pont 
auxMarchands, parle  Quay  de  la  Vallée  de  mifere, parle 
boutdupontNeufj&parleQujy  delà  porte  Neufue,  elle 
eft  munie  &rempareedeforts  murs  de  pierre  à  la  hauteur 
d'vnhommeaudeirusdupaué  &:  rez  de  chauffée, tous  lef- 
quels lieux  fonthbrespourles  caroceSjcharettesô<:cheuaux, 
&:  aullî  pour  le  bois  &  vin  qui  f'ameinepare3u,S<:fepeut  voir 
la  riuiere  par  cous  ces  endroits,  hormis  àl'auenuëdesfufdits 
ponts  où  îonc  badics  pluffeurs  maifons  de  part  &  d'autre, 
quiempcfchent  de  voir  ladide  riuiere.  Lequel  empefche-  - 
mcntcommel'oncfpere,  fera  oftë  dans  quelques  annees,au 
moyen  de  la  continuation  du  Quay  qui  (e  fera  à  l'alignement 
d^s  autres  Q£^y6Ja  baflis  le  long  de  l'eau  ,ainfi  comme  il  ^ 

elle 


LIVRE    TROISIESME.  lo^y 

eilefaiclcy  deuancpar  Monficurde  Rofny  au  port  S.  Paul 
^  deuanc  i'Aue  Maria. 

Hugues  Aubnot  lie  baftir  (  des  deniers  publics  toutefois  ) 
iesmursd'autourlaporteS.  Antoin'eôcrÂrienac. 

L'an  15)0.  aumoisdeluinjOncommençaàbaftir&dref- 
fer  le  Q}iay  ou  la  chauflee ,  commen(^anc  prefque  au  port  de 
Greue ,  de  finiiïantpeu  au  delà  du  port  au  foing. 

Sous  le  règne  de  François  premier  furent  taiftes  les  lon- 
gues murailles  du  Quay  éc  chaulFee  de  la  Megiflerie , depuis 
la  Vallée  de  miferc  lufques  à  la  porte  Neutue,  par  delà  le 
ChafteauduLouure  tout  le  long  de  la  riuiere,ouurage  di- 
gne d'vne  telle  ville,  pour  mettre  les  bafteaux  ôcmarchan- 
dil'esejM^ureté. 

De  /a  Vallée  de  Mifere. 

Aumoisdelanuierenl'an  1496.  la riuiere  de  Seine  fedeC 
borda  tellement  outre  fon  ordinaire,  qu'elle  vint(cediâ: 
Corrozet)iu/quesdanslaruë&  maifonsdela  Megiiîene  & 
autant  ailleurs ,  en  iorte  que  le  lieu  de  la  Vallée  de  Milere 
eftoit  couuert  d'eau  iulques  à  la  porte  de  Paris,  doncpour 
mcmoire,les  quatre  vers  luiuants  furent  grauez  lur  Ivne  des 
pierres  d'vne  mailbn  faifant  le  coin  de  la  MegifTeric  ôc  de  la- 
dite Vallee^oùilsfe  peuuent  lire  encores. 
Mil  quatre  cents  quatre  'vingts  feize. 
Le  feptiefme  tour  de  lanuier, 
Seine  fut  icy  à  fon  aife. 
Battant  le  fîege  du  pilier. 

Orlefdits  lieux  eftoient  encores  lors  prefque  auflî  bas  que 
nous voyonsencorceluy  appelle l'abreuuoer  Pépin,  com- 
mcon  l'en  peut  certifier  en  voyac  les  maifons  de  cet  endroit 
qui  ontdcsceliers&caucs  beaucoup  plus  balles  que  la  rue, 
outrecequeCorrozettefmoigneenibn  chapitre  13.  qu'au 
bout  du  pont  au  Change,  vis  à  vis  du  chef  fain(!t  Leufroy  où 
cft  refgoull,y  auoitvn  abreuuoir  decheuauxquiaboutil^ 
roitài'elcorcheriCjCommeonatrouuéentaifant  les  fonde- 
ments d'aucunes  maifons. 

De  l'Image  noftreY>^.?neprcs S.Leu S.  Gilles. 
Le  troifîefrae  du  mois  de  luillet  1418.  veille  de  fainét  Martin 
Bouillant,  vn  foldat  ou  goujat  fortant  d'vne  tauerne  qui 
elloit  deflors  en  la  rue  aux  Ours,  defcfperé  d'auoirperdu 

TTTttt 


io66  VILLE    DE    PARIS, 

tout  Ton  argent  &  Tes  habits  à  ioiicr,  iurant  ôc  blafpbemanc 
frappa  funeiifement d'vn  coufteau,  vne  Image  de  la  Vierge 
Marie  qui  eftoit  au  coin  deladicc  ruë.La<]uelie  Image  rendit 
du  lang  en  abondance ,  dequoy  eltancadueriie  la  luftice  il 
fut  mené  par  deuant  Monfieur  de  Merle  Chancelier  de  Frâ- 
ce,  ôc  par  arreft  de  la  Cour  de  Parlement  fut  conduitaudic'l 
lieu,&  là  eftant  lie  en  vn  pofteau  deuanti'Image ,  fut  frappé 
d'eicourgees depuisfix  heures  du  matin  lufques  au  foir,tanc 
que  les  entrailles  luy  fortoienc,  ^  eut  la  langue  percée  d'vn 
fer  chaut. 

Au  mefme  lieu  tous  les  ans&àteliour,on  faid  vnfeu» 
pourfouuenancedecemiracle  ,  Corrozetdit  au  liuredefes 
Antiquitez,queladiteImagce(tencores  au  coin^fcjadicte 
rue.  D'autres  eftiment  qu'elle  futportec  à  faincT;  Martin  des 
Champs.  Tant  y  a  qu'audit  lieu  i'evoit  encores  vne  Image 
denoitreDame  enrermeed'vn  treillis,  auprès  de  laquelle 
contre  la  paroy  ,1e  iour  que  ce  faid  ledit  feu, l'on  attache 
vne  tapilferie  où  ell:  reprelen  tee  i'hiftoire  fufdidc. 

De  l'Imagerie  nofireBumey  derrière  le  petits.  Antoine. 

La  nuict  du  Dimanche  dernier  iour  de  May  1528.  quelque 
pourquoy  herctiquc  rôpit  la  tefte  d'vne  Image  de  la  Vierge  facrce  yi^- 
rî^^^L^^'L  ne,  qui  eiloitapporee  contre  vne  maifonfaifant  le  coin  d'v- 

1  image    ac  i  i  i  i        i  o  i> 

noftrc  Da-  iierué,  nommecdcs  Kozierscnlaplacea  vneautrcquclon 

med'argen^  voit maintenant  &  furnommee  de  noflre  Dame  d'argent. 

pi^ne\iii  Parce  que  le  Roy  François  ayant  fait  faire  vne  autre  Image 

cft  au  coin  cl'argcnt doié, voulut allifler  à  vne  proceffion  generalequi 

^o;le/s"'''^"fe  fit  de  l'Eglilè  de  Paris  audit  lieu,&:a{reoir  luy  mefme  deuâc 

tous  ladite  Image  d'argent,  enlaplace  de  l'autre  qui  eftoic 

rompue.  Laquelle  futporteeproceffionnellement en  TEgli- 

fc de  (àind  Gcruais , où , ce  did  Corrozet , elle  cft nommée 

Noilre  Dame  de  foufFrance, 

Le  Roy  defirant  cognoiftre  Ces  malfaicleurs,  fit  crier  d.Coti 
detrompe&crypublicparlescarrefours  delà  ville^que  qui- 
conque accufcroitôcpourroitdekouurir  ce  decapiteurd'L 
mage fifecret,auroit  pour  rccompenfe  mil clcusfol,ou s'il 
eftoit  criminel,  grâce  6c  abolition  générale. 
Pour  empelchcr  qu'on  ne  defrobaft  la  fufdite  Image  d'ar- 


LIVRE    TROISIESME.  1067 

gen  t  on  feellavn  gros  treillis  de  fer  dans  la  iambedcpierre 
contre laqueileelleeftoitelleuce.  Maisneatmoinsontrou- 
ua  moyen  en  l'an  1545.  au  commencemeucdu  mois  d'Aunl, 
non  d'oiler  la  refte  à  cefle  Image,  mais  de  la  deiroberôc 
emporter  entière. 

Le  Dimanche  27.deDecembre  ijjr.  onfîtvneproceffion 
générale  de  PEglile  de  Paris  à  celle  dite  de  lainctGeruais,oii  L'imaj^ç 
la  xVIefle  fut  chantée  6c  la  prédication  faicle  de  la  vénération  |^°  "^diac' 
desimages  ,àcaufcque  peu  de  iours  auparauantjquelque  d'argent,en. 
hérétique  auoit  encor  rompu  la  tefte  de Tlmaee  noilre Da-  1°^ ïo"ip"= 
me,quiauoiteitercmiieenlaplacedecel{ea  argent.  lec. 

'L'original  remarque  auiîî,  que  de  ladite  Eglifc  de  fâinél 
GeruaiSjlaproceffionfepourfuiuitiurqu'auditiicUjOÙ  l'E- 
uefquc  de  Paris  aflit  luy  mefme  vne  autre  Image. 

Lettres  du  Roy  Charles  le  Quint,  de  la  Croix  de  la 
porte  Baudets  ou  Baudoyer. 

CJro/us  Dei  gratta  Francomm  Rex ,  Notum  facimus  tant 
frdfentibtisquamfutttris^quodnosdile^is  noflris  Prxpojito 
Hercatorum ,  Scahinis ,  ^  habitatoribm  vilU  nofirx  Faftfanjis 
concejbimm  (^  concedimmperfrAfentes  ex  no  (Ira  auâforitate  regia^ 
certafeientia,  ç^gratiafpeciali,  vt  ipfi  quonàam  cruccm  lapide  am  y 
marmoreamyaut  aliam  qualem  eispUiuerït  in  biuiofiupUtea  nun^ 
cupata gallice  La  porte  Baudoyer,  dt6f£  vtlU  ^fuper  veljine 
gr^dibus^aut  alias  qaaliter  d^  quôtienfcumquefibi  expédie  fts  vide- 
biturconfiruerey  crigere^  velfierifacere  valeant,  abfqueeo  quodeis 
'ueljuccejfortbus  fuis  propter  hoc  aliquod  prjiiudicittm  generetur 
ntmc  'ueltemporibus  futurisjKec  quodob  hocademendarn  trahi  pof- 
Jint  quoquomodd ,  feti  ab  aliquo  aliqualtter  reprehendi-  ,^uûcirca 
Frdpojito  acViar^s  PariJîenfibîHy  uterif£  iujiiciartjs  & offïciartjs 
npflris  rnodernis  &  futur  à  ant  eorum  loca  tenentibus  c^  eorum  cui- 
libetj  autad eum pertinnerit  darnus  prdfentibus in mandatis  ^njt 
prafatos  Tr£poftum  Mercatorumy  S  cabines ,  &habitatores  noflra. 
prxfenti gratta  vti pacifiée  fui  ant  &gauderey  nihilm  contranum 
attcmptantesyfeu  attemptari patientes  quouifmodo.  ^^odnjt per- 
pétua Jîabilitatis  robur  obtineat  ,pr.tfentem  paginant  figilli  noflri 
munimine  ittftmus  roberari  :  noftro  in  al^s  ^  alieno  in  omnibus 
iurefaluo,  Datum  in  domo  noftra  uixtafan^î-um  Patilum ,  Anno 

TTTttt    ij 


To68  VILLE    DE    PARIS, 

Domini  13  C6.  &  Regni  nofiri  tertio,  Menfe  MAtj.  Cecy  a  efté 
extraid  des  Regiftres  du  Procureur  du  R  oy  de  Challelet.Ec 
f'en  trouueaucanc  en  vn  vieil  inuentaire  du  Threfordestil- 
tresdelaparroilTe  fainâ;  Geruais.  OùilellaufTidid, qu'au 
lieu  de  ceite  Croix,il  y  auoit  au  précèdent  vne  Elcheile  pati- 
bulaire, comme  l'on  voit  à  rainct  Martin  des  Champs  ,ôc  au 
Temple. 

LepieddecefteCroixfertàprefenc  de  fontaine,  comme 
ileft  pradiqué  au  femblable  à  la  Croix  du  Tiroir. 

En  l'an  1585.  on  élargit  de  fept  pieds  la  rue  di  cte  de  la  porte 
Baudez:  parce  qu'elle  aboutit  d'vnc  parc  à  l'orme  de  laind 
Gcruai5,Ô<:  de  l'autre  en  ia  gtande  rue  iàind  Antoine,  au  lieu 
oùeftoit  anciennement  vne  des  portes  de  la  ville, que l'oa 
furnommoitBaudoyer,ou  Baudets. 

De  l'vn  des  coftezde  ladite  rue  on  voit  vne  table  de  mar- 
brc/ur  laquelle  cet  efcriteftgraué. 

Regn.  Henri.  III.  Diligen.Stephan.de  NueiLljyEqmt.Touf' 

fepin  in  for 0  Prxt.  R.  C  Dionyf.Mamineau  eiuf.  C,  &  Rati.Audi. 

Anth . H uot ^vanf.ctuis .  Ioan.de  Loynes (kp.  in  Cur.  Aduocata, 

jÈÙtl.  Hdc  via  j.ped.  dtlat.  eft  commod.  Vrh.  &  ornam.  &c.  isSj, 

Et  de  l'autre  codé  on  en  void  encore  vne  autre^^où  on  \\ù. 

auflf]  ces  paroles. 

Ce  retranchement  a  e(lé fait  en  l'an  tjSj.  par  Mefire  Efiienne 
de  Nuetlly^  cheualier.^  Confeiller  d'Efiat, premier  Vrefidcnt  enU 
Cour  des  Aydes ,  rreuoft  des  Marchands^  Mefiearsde  PouJfepin.jde 
Mamineati  Confeiller  du  Roy,  Antoine  Huot  Bourgeois  de  Ti*arù^<é* 
Maifre  y  an  de  Loynes  Aduocat.^  Efcheutns. 

Aupresdclagrande  Boucherie,  au  coin  delaruequiva  à 
lapierre  au  laid ,  eft  graué  en  marbre  ce  qui  {'enfuit ,  contre 
la  dernière  mailon. 

vour  l'entrée  du  Roy  Charles  IX.  c^  commodité  du  paffage ,  ces 
quatre  maifons  furent  retranchées  des  deniers  de  U  ville,  l'an, 
9-S71.  cl.  MarcelvreHofl des  Marchands.^  p.  vouUin  j  Fr.  £ Auuer^ 
gney  S.  Bouquet,  &  S.  de  Crefc  Efcheuins. 

De  U  Croix  de  Gafline. 
Lanuid  du  20.  de  Décembre  1 5  71.  le  Roy  Charles  IX. 
ayancfait  ofter  (  à  Tinftjnte  pourfuite  de  ceux  de  la  religion, 
iouUîantiorsdu3.Ediddepaix)vne  Croix  de  pierre  didc 


ter- 
eus 


LIVRE    TROISIESME.  1069 

vulgaircmeocdcGadine,  pourauoirefté  efleuee  par  arreli 
(briefonds  de  terre  d'vncmailbniadisappartcnancà  vn  ap- 
pelle Gailine,  condamné  &C  exécuté  par  lulhce:  le  peuple 
î'en  efmeut&.  mutina,  luiques  à  tel  mefpris  de  l'authonté 
Royalc,qu'il  brufla  la  mailon  voifincy  tua  vn  reruiteur,puis 
de  meline  furie  vint  piller  que  brufler  les  biens  ôc  meubles 
d'vn  autre  bourgeois, proche  parent  portât  le  nom  de  l'exé- 
cuté Galline,quidemeuroitiurlcpontnoft:reDame. 

La  nuict  durant  laquelle  cède  Croix  fut  ofteeSctranfpor- 
tee  dedans  le  Cimetière  des  Innocents  (  comme  rapportent 
nos  Annales  )  k  Ciel  fut  tout  efpris  en  flammes  ^  on  riouyt  que 
*vents  U's pl((s  impétueux  qui  furent  ouy s  oncques  yO'  quoy  que  ce  Voicy  les 
fuft  au  plein  cœur  â'  hyuer^fi  eft-ce  que  les  e/clairs, tonnerres  &gref-  ^"^^/j^V 
les  y  furent  aufli fréquents  ^que  lors  que  lulian  C  Ap^ftaîvoulutre-  de  Bell 
bafttr IcTemple de  H ieruflem, pour U  confufioncles  Chreftiensé*  ^°'^'=^' 
aduancementdu  ludaifine. 

Onauoireftelong  tempsàdirputerfionron:eroir,pouree 
que  Mefficurs  de  la  Cour  n'y  vouloient  confentir ,  ôc  que 
Meilleurs  derVniuerfitéôc  de  la  ville  auoient  aufli  de  leur 
part  fait  fupplier  le  Roy  par  quelques  vnsd'entr'eux,  de  ne 
vouloiraccorder  qu'elle  le  fulï:  Mais  enfin  comme  le  Roy 
eftoitiournellementmportuné  par  les  prétendus  reformez 
de  leur  ofter  celle  note  d'iiifamie,  il  commanda  qu'on  la 
iran(portaftdenuid,poureurtcràvn  tumulcepopulaire. 

La  place eftcncorvacante,retenant  touflours  cetiltrede 
Croix  de  Gad-me,  combien  qu'il  n'y  ait  plus  de  Croix  6c 
qu'vnemaifon  aie  cftébaftie  du  depuis  fur  le  derrière  de  ce- 
fie  place. 

De  l'ancienneté  &  principiales  Fontaines  de  Taris, 

LEs  Preuoft  des  Marchands  ôc  Efcheuins  de  la  ville  de 
Paris, curieux  de  la  fanté  &  falubrité  de  leurs  conci- 
toyens , ayans  recherché  es  enuirons  d'icelleles  fources  des 
fontaines,  qu'ils  auroicnc  recogneu  necefl'aires,  auoienc 
d'antiquité  pour  conduire  CCS  £aux,faitconftruiiedegrâds 
Aqueducls  qu  canaux,  compofez  de  murs  de  maçonnerie  6C 
pierredetailIc,pauezdegrandesNouesou  Efuiers  au^i  de 
pierre  (comme  auiTiauroienriceuxrecouuertdefortgian- 
del^ierres)  concenansiceux  Aqueducls,cinq  cents  toifes 

TTTttc    iij 


lo-jo  VILLE    DE    PARIS,  ^ 

de  longueur  ôc  plus  fansqu'il  y  aieaucune clarté  (Inon  celle 
que  Ion  y  peu  c  porcer  au  ec  teu,  Ôc  de  (Ix  pieds  de  hauteur  fur 
troispieds  de  largeur,  le  long  delquels  lesperfonnes  peuuéc 
f-acileiiienc  cheminer  la  lumière  à  la  main  rlefquels  Aque- 
dudsfontaccompagnez  d'auges  ou  réceptacles  pour  faire 
-  roiier  &c  purifier  l'eau  deldices  fources  :  à  l'entrce  defquels 
eftvneformc  de  baftiment,  auquel  y  a  vn  grand  réceptacle 
ieruantd'acueil  pour receuoir  les  eaues  dclcendants  dVne 
montagne  rablonneure,appellec  la  montagne  de  Belle- ville 
furrablon,auhaut&fin  duquel  Aqueducteftvn  regard  en 
forme  ron de, 6c au  milieu d'iceluyvnc  forme  de  puits, fer- 
uant d'auge  à  receuoir  trois  belles  fources,  defcendans en 
iceluy  partrois  diuers  endroits.  Edifice  voûté  en  forme  ron- 
de, appelle  cul  de  four,garny  de  fon  ouuerture  pourvne 
Lanterne  à  iour:6c  en  iceluy  deux  dclcetes  de  pareille  forme 
ronde  édifice  Artifteôccurieufemêtballi.-defquelles Noues 
ou  Efuiers,  etî  Tan  14^7.  en  fut  refait  de  neufues  enuiron 
quatre  vingts  feize  toiles  de  longueur,  le  furplus  deldids 
Aqucducls  ou  canaux  bafty  degrandeantiquité,&deladite 
longueur  de  cinq  cents  toiles.  Et  à  la  liaifbn  de  la  maçon- 
nerie neufue  auec  l'ancienne,  efl  vn  efcrit  en  pierre  de  lyaiz 
compoféenrhimefelon  que  le  temps  le  pouuoit  permettre, 
contenant  ce  qui  enfuit. 

£  Pitre  les  moys  bien  me  remembre 

De  May  yô'  celuy  de  Nouembre, 
^^^*  Cinquante  fèpty  mil  quatre  cent  s  ^ 

^t^efioit  lors  Prenufi  des  Marchands. 

De  Paris,  honorable  homme ^ 

M aifire  Mathieu  qui  en  fomme, 

Bfioît  fur  nommé  de  Nanterre, 

Et  que  G  allie  Maijlre  Pierre, 

Sire  Michel  qui  enfurnom 

Auoit  d'vne  Granche  le  nom. 

Sire  Philîpves  aujsi  l' Alemant  : 

L e  bien  publicque  fort  aymant  : 

Et  Sire  Jacques  de  Hacqueuille^ 

Le  bien  defirans  de  la  ville: 

Est  oient  d'icelle  Efchetiins, 

ïirent  trop  -plus  de  quatre  vî'ngts  f 


LIVRE    TROISIESME.  jcyi 

Et  fèiz^e  toifcs  de  ccfie  œuiire , 
Refaire  en  bref  temps  ô*  heure  : 

Car/e  hrefuenicnt ^on  ne  l'euft  faicl^  .  . 

La  Fontaine  tarie  cfiott 

S'enfatuent  les  noms  des  Fontaines  de  Paris ,  le  [que  lie  s  tirent 
leurfûurce  &  origine  du  lieu  cy  dejjl^  mentionné. 

La  Fontaine^  Ponceau,  de  la  Trinité,  de  faind  Inno- 
cent, des  Halles,  delà  Croix  du  Tiroir,  de  la  Royne,  de  Mar- 
ie, de  Maubuc,  faint  Iulian,  de  Birague,de  la  porte  Baudets, 
des  cinq  Diamans,  de  faindle  Auoye,  de  Paradis ,  de  la  barre 
duBec,duPalais. 

En  l'an  1519,  le  Roy  François  premier  fit  rebaftirlafontai-  i^^c/o"^^^^ 
nedelaCroixduTiroir,laquellefutencoresreballieenl'an  Tiroir. 
1606.  où  le  voit  cet  elcritgraue  en  marbre.  ^ 
Durcgnc  du  Très- Chreftien  Henry  IIII.  Roy  de  France 
&:deNauarre,  delaPreuûflië  de  M,  Franc.  MyronConfeil- 
ler  d'Eftat  &. Lieutenant  Ciuil,6cde  rEfchcuinage  des  fleurs 
P.  Sainclot,  I.de  la  Haye,  G.  de  Flecelles,&;  M.N. Beiuc 
Confeiller  au  Trefor,  cefle  fontaine  a  eflé  rebaflie  en  ce  lieu, 
M.  DC.  VI. 

La  première  fois  que  cefte  fontaine  fut  rebaflie  félon  qu*il 
emporte  ésregi{l:resdelavillc,enfaifant  les  fondements  fut 
trouucelatefted'vnefemme-.mais  l'on  ne  peut  remarquer 
autre  cliofe. 

L'an  1550.  laraagnifîquefontaincdefaindlnnocentjfut  ^°""'"^  ^• 
paracheueedebaflir.  C'efl  vnedes  plus  belles  qui  foit  dans  ""°^^"'' 
Paris; car elleoccupeautantdeplaccqu'vn  corps  d'hoflel, 
&cflbâflie  d'vn  excellent ouurage,  en  telle  façon  que  les 
figures  qui  font graueesdefTus, ne  font  nullement  deperies 
lufquesàprefent. 

'    A  la  fontaine  qui  efl  derrières.  Leu  S.  Gilles,  ce  qui  fen-  J'°"!^^"«'^« 
luit  eitgraue  en  la  pierre. 

Carohts  le  Comte  Reg.  Conf.  Rat.  Mag.  hune fontemvaufiate 
lahantem  refiituit  ijjS. 

Etplus  bas  eft  gtauë  ce  quatrain  en  vieille  rithme. 
s' aucun  de  mon  nojn/auoir  parle, 
2' ay  nçm  la  Fontaine  de  Marie. 


,0^1  VÎLLE    DE    PA  RIS, 

PrUz^  ï>icH  i  qHcn  Paradis  aille 
«       •     A  Qui  ma  fart  fam.&qtter/efatflc. 

fontaine  de  ^"^^  J        J         »/  -'  r^      i-      \       r>\ 

Biitgur.  £j^  i>^n  1579.  Mcffirc René  de  Birague,  Cardinal  5i  Chan- 

celier de  France  , tic  acheuer  vne  fontaine  publique, file  en 
la srand'ruefamd  Antoine, près  la  Culture fainâeCathe- 
rine ,  à  1  oppollce  de  la  Chapelle  des  lefuites  :  &  fit  grauer 
l'eieric  fuiuant  fur  vne  table  de  marbre ,  qu'on  void  encores 
auhautdeladicefoncaine. 

.    Hcnnco  III.  Francix&FolonixRege  Chr%amJ].  Renat.Bt- 
W  SancU  Romane  Eccleftx^resk  Cardin,  &  Franc.  Camellar 
mfîrifr.benefcto.  Claud.  d'Auhray, Pr.efeaomercator.^ lohann.le 
Comte  :  Renat.  Bandart ,  lohan.  Gedoyn ,  Petr.  Laifne ,  Tribi^ms 
fchis  atraiitibiis.  Anno  Redempùoms  isjp. 
Et  les  vers  fuiuans  au  defious. 

H  une  deduyit  aquam  duplicem  Biragw  in  vfrm: 
Seritiatvf  Dernino^feruiat  vt  populo . 

Puhlica^fed  quanta  priuatis  com'/nodatanto 

prxfiat  amore  domtfs^publicus  Vrbis  amor. 
Rjnat.  Birag.  Franc.  Canccll.  Pub.  Ccmm. 
M.    D.  LXXFII. 
Le  regard  de  la  fontaine  qui  eft  à  la  porte  faind  Dcnys  a 
efté fait  en  l'an  1606.  comme  il  apparoifl  par  cet  efcrit  graue 
en  marbre  contre  iceluy.  j,    a     ^ 

De  la  vretiofté  de  Meftre  Franc.  Uyron  Confetller  d  Fftat  & 
Lieutenant  Ctml:  Et  de  rEfchemnage  des  fieurs  vierre  Satn^ot, 
Jean  de  la  Haye,  Gabriel  de  Flecelles  ,&M.  Nicolas  Belut  Cinjetl- 
1er  du  RoyauTrefor,  ce  regarda  efiéfaiten  lUnnce  1606. 

La  fontaine  du  Ponceau  auprès  les  Filles  Dieu,  qui  an- 
5°"*^^"^^"ciennementeftoitbienauantdanslaruë,ôcauoiccftereba- 

"■  flie  en  l'an  i^io.  du  temps  du  Roy  François  premier ,  en  1  an 
1^0^  fut  defmolie,6cdepuisrebaftie  des  mefmes  pierres  au 
coin  de  la  maifon  prochaine  pour  la  commodité  du  public, 
contrelaquellcfontainefevoitcetefcrit^graueenmarbre. 

Van  mtlfix  cents  cinq,  de  U  Vreucfté  de  M.  F.  Myron  ,&de 
lErchcuwa^e  de  M.  L.  U  Lteure,  I.  Dollet.  P.  Sam^ot.  l  de  a 
Haye,  pour  U  commodité  publique  c^fte  fontaine  a  .eHe  rejlablie 


en  ce  lieu. 


ronuinede       ^  1^  fo^çainequieflen laruëfaind Dcnys,  au  com  des 


LIVRE    TROISÎESME.  1073 

maifons  de  l'Hofpital  de  Ja Trinité  eft  aulfi  grauc  en  marbre 
ce  qiûf'enfuit. 

Delà  Prcuofié  de  Mefire  Fr.  Uyron ,  'Efcheuinage des JïetiYs  P. 
Sain^iûty  I  de  la  Haye,  G.  de  Flecelles,  M.  N.  Bclut ,  feau  qui  de- 
puis S6.  Ans  nauoit  e»  cours  en  ce  lien ,  a  efté  rejlablie  l'an  lâof, 

A  iâ  magnifique  fontaine  en  forme  exagone  qui  efl  aux  ^^^^^-^^^ 
Halles  auprès  le  pilory ,  font  \t%  infcriptions  quienfuiuent  des  Halles. 
grauees  en  marbre. 

Du  règne  de  Tres-Chrefiien  Henry  I V.  Roy  de  France  &  de  Na- 
narre ,  Preucjléde  Mejiire  Antoine  Guyot-Jieur  de  charmeau  Con- 
feiller  d'Eftat,  frejtdentdes  Comptes  ,&  de  l'Efcheuinagede  M. 
Jean  Car  nier  Con/èill€rdt4  JRôy ,  &  Auditeur  defes  Comptes ,  Jac- 
ques des  lardins  Jicur  du  Marquets  Confetller  du  Roy  au  chajlelet 
de  Paris^  le  an  Baptifie  âe  Champinjîeur  de  Roijjy ,  Confetller  St^ 
tretaire  du  Roy  &  defes  finances^  cf  Claude  de  choilly  1601, 
S  axe  us  agger  eram  fiai  modo  font  i  s  image  :  % 
Viua  mihi  lattcis  Myrofuenta  dédit. 

De  la  PreuoHt  de  Mefsire  François  Myron  Confeiller  d' Efiaty 

Lieutenant  Ciuil^& Efcheninage de  Sire  Pierre  Sain^ot^lean  de 

U  Haye,  Gabriel  F l€celles,&  M,  Nicolas  Belut  Confeiller  au  Trefor 

l'eau  a  efémife  en  ce  lieu  J' an  160). 

j  -  J . 

Delà  maifon des  Recolle 6ls aux fauxbourgs S. Martin. 

MOnficur  Cayetf'efl  mefpris  en  fonhiftoire  delà  Paix 
entre  les  Roysde  Frace  à  d'Efpagne,  furie  narré  qu'il 
afait  des  RecolledSjOÙilditquelesRecoUeds  font  vnnou- 
.   ueau  ordre. 11  a  aduancé  cecy  pour  ne  f  eftrc  informé  defdics 
religieux.  Car  les  RccoUeârsnefoncvn  ordre  nouueau,mais 
bien  vne reformation  des  CordeliersObferuantinSjIaquelle 
a  eu  fon  commencement  en  Efpagne ,  par  vn  bon  père  Cor- 
,  délier  Obferuantm  nommé  frerclean  deGuadalupe  en  Tan- 
née 149e.  comme  il  eflmanifeilepar  le  brief  d'Alexandre  6. 
1  datte  du  15.  de  Septembre  de  laditeannee  1496.  Cefle  refor- 
mation a cfté  e/lablie  en  pi ufieurs pays  à  diuers  temps  6c  fai- 
fons&.  a  beaucoup  multiplié. 

Ceftercformatoni'ai  croiiTant  de  iour  à  autrc,leRcue- 
rcndiflimeperegcncipl  frcre  François  des  Anges  delà pro- 
uince  des  Anges, au  Chnp  tre  gcncral  tenu  à  Burgoslan 

VVVuuu 


1074  VILLE    DE    PARIS, 

1525.  ordonna auec les  pères  Cordeliers  Obreruantins,qui 
eftoient  en  ce  Chapitre, qu'en  toutes  les  prouinces  l'on  don- 
ncroit  des  Conuents  auidirs  Recollcds  pour  y  recirerles 
Cordeliers Obferuantin s  qui  voudroienteltrerecoUeds. 

Maisen  France  ellen'a commence  qu'en  l'an  1581.  foubs 
l'authoritë  du  reuerendiflîme  Père  gênerai  frcrc  François  de 
Gonzaguc,qui  fut  eleu  Miniftre  Gcn eral  au  grand  Conuent 
des  Cordeliers  de  cefte  ville  de  Paris  l'an  1579.  lequel  ordon- 
na des  Conuents  Se  Itaturs ,  pour  ceux  qui  voudroient  fe  re- 
former des  Cordeliers Ob(eruantins,&:fe faire Recolleds, 
LeReucrendPereFran<^ois  d'OfiecK  CordelierObferuan- 
lindela  prouince  d'Aquitaine  antique  accompagné  d'au- 
tres bons  Religieux  de  la  meime  prouince ,  commencerenc 
cefteretormation  aux  Conuents  de  Tulles  &  de  Murât  de 
ladireProuince.  Cell:e reformation  ne  f'eftpointfaidàco- 
gnoiftreàcauf^des  troubles  qui  ont  efté  en  France  iufqucs- 
à  l'an  j 59^.  que  le  Reuerejndilîime  Père  General  frère  Bona- 
uenture  à  Calathagirone  minillre  gênerai  des  Cordeliers 
Obrcruâtins(pourlors  employé  par  rafainclccéà  traiderla 
paix  en  France)  lequel  pour  fauoriier  &  dilater  ccfte refor- 
mations fit  donner  aux  Recollcds  de  la  prouince  de  France 
Parificnne ,  le  Conuent  des  Cordeliers  de  Neuers,qui  eftoiç 
de  ladite  prouince.  Aux  Recolleds  de  la  prouince  deFran- 
celeurdonnaleConuentdes  Cordeliers  de  Verdun  quicfl 
de  cède  prouince.  Aux  Recolleds  de  la  prouincedeTou- 
raine  Pictauicnne,  leur  donna  le  Conuent  de  la  Bamette  lez 
Angers,6c  du  depuis  fc  font  multipliez  par  lesautresprouin. 
ces  de  la  France,tant  parles  Conuents  quileur  ont  elle  bail- 
lez des  Cordeliers  Obferuantins, que  par  les  Conuents  qu'ils 
'ont  fait  édifier  de  nouueau.  De  manière  que  les  Recolled? 
nefontvnnouueau  ordre, ains  vne  reformation  de  l'ordre 
faind  François  d'Alîife,  ou  des  Cordeliers  Obferuantins,eii 
laquelle  reformation  ils  ont  cité  fauorifezparlesfupcrieurs 
généraux  dudit  ordrc,aufquels  ils  font  lubiets&obeiiTants 
comme  à  leurs  vraysfupe;  leurs:  de  forte  que  les  Cordeliers 
Obferuantins  &  Recolleds,  n'ont  qu'vn  mefme  gênerai 
fjperieur, comme  ils  n'ont  qu'vne  mefme  rcigle  inllituee 
parfaind  François. 
LesRecûllezdcla  prouincede  France  Parificnne funtvç- 


LIVRE  TROISIESME.  1075 

nus  Je  Neuers  ôc  de  Montargis  à  Paris  l'an  1^00.  Ils  logè- 
rent quelque  temps  au  Sepulchrc  en  ia  rue  fàinct  Denys, 
2c  eftanc  ians  lieu  &  retraide  alîuree,  honorable  homme 
Jacques  Cocart  Marchand  capiffier  demeurant  à  Paris pa- 
roiirc&rucfainc^MederiCjauec  fa  femme  Anne  Gaiîclin, 
■(  laquelle  eft  enterrée  en  leur  petite  Egiife,  d'où  elle  doibc 
eflre  transférée  en  la  grande,  comme  elle  la  deiirce  en 
dernière  volonté,  &  au  conuoy  Se  enterrement  de  laquelle 
alFifterent  tous  les  Religieux  Rccolleâ:s,cn  recognoilFan- 
ce  qu'elle  eftoit  leur  première  fondatrice)  les  retirèrent 
charitablement  au  fauxbourg  faind  Martin,  au  lieu  où 
ils  font  à  preient,  en  des  petites  chambres  baffes, lefqu el- 
les efloient  proche  &  dans  la  court  d'vne  maiibn  ,  en  la- 
quelle du  depuis  ils  logèrent  lefdids  Religieux, ayantcon- 
gedic  les  locataires  qui  y  eftoicnt.  Ces  gens  de  bien  con- 
tinuant leur  deuotion  enuers  leCdits Religieux, leur  tirent 
don  de  celle  maifon  5i  du  iardin  l'an  mil  lix  cens  trois,  le 
quatriefineiour  de  Décembre,  à  la  condition  d'y  faire  ballir 
vneEglife&Conuent  pouryfaireleferuice  diuin.  Les  Re- 
ligieux y  ontfaiclbaftirvne  petite  Eglife  des  aumofnes  des 
gens  de  bien,  laquelle  a  cftédediee par Monlîeur l'Arche^ 
ueique  d'Oche,  l'an  mil  lix  cents  quatre,  le  fepcielme  de 
Décembre.  De  manière  que monfieurCay et  f'eil  mefpris, 
<iifant  que  les  Recollecls  ont  premièrement  demeuré  à 
Picquepuce. 

Le  Roy  Henry  quatriefine  les  ayant  efté  voir  plulîcurs 
*  fois, les  voyant  fi  ellroictement  logez,  leur  fit  acheter  va 
champ  qui  aboutilîoit  au  iardin  de  ladicle  maifon ,  en  l'an 
j6oj.  le  vingtiefrae  iour  de  luiller ,  duquel  par  leur  labeur 
&  induftric  en  ontfaidvn  beau  iardin.  Il  leur  fit  donaufiî 
par  fes  lettres  patentes  du  vingtfixieime  Aouft  mil  fix  cents 
fix, d'vne  ligne  &  demie  de  l'eau  de  la  fontaine  de  la  ville,qui 
palTe  par  deuant  leur  Conuent,  qui  eft  la  plus  grande  com- 
modité de  leur  maifon,  d'autant  que  les  eaux  despuits  decc 
lieu  ne  font  bonnes  à  boire,ny  pour  cuire  de  slegumes.Mon- 
fieur  Sanguin  Preuoftdes  Marchands, ôc  Melficurs  les  EL 
cheuinsdelaville,ont  fait  cnregiftrer  leurs  lettres  duRoy 
j  auGrefredelaville,&iouyr  dudid  don.  Ils  ont  acquisde 
'     diuerfesaumofnesdesgcnsde  bien  quelques  autres  mafures 

VVVuuu  1} 


i07^  VILLE    DE   PARIS, 

où  depuis  ils  ont  commencé  de  baftir  vn  beau  ConuentSc 
vne  belle  EglilCjde  laquelle  la  Royne  a  mis  &  pofé  la  premiè- 
re picrre,6ci*eneft  rendue  protectrice  &:  fondatrice. 

EnIafalditeEgliie(  qui  doit  eftredediec  bientoft  enl'ho- 
neurdcnoftreDame  de  bonnes  nouuelles  )il  y  a  trois  Cha- 
pelles.La  première  defquellcs  en  entrant  a  efté  fait  baftir  par 
Monfieur  le  Prefident  Cheuaiier  :  La  féconde  par  monficur 
de  Montbafon,  la  troifiefme  par  Monlleur  de  Balfompierre. 
Le  grand  autel  d'icelle  Eglilè  comprenant  les  balultresou 
cloflure  de  menuileric,  la  vitre  de  dcilus  l'autel ,  en  laquelle 
ily  a  vne  image  de  lainde  Marie  Magdelaine,  &  tout  ce  qui 
eft  contenu  la,tant  en  maironerie,charpenterie,couucjrture, 
menuiferic,qu'ornementdel  autel,  a  clic  fait  faire  par  vne 
perfonne  fort  dcuocieu{eaufditsKeligieux,qui  ne  veut  eftre 
nommée.  Uya  vntrell) eau  tabernacle  qui  a  efté  donné  par 
MoniieurleMarefchaldeBriilac:  ôc  vn  fort  beau  ôc grand 
tableau  de  la  Natiuitë  de  nollre  Seigneur,  qui  eft  de  dixhuit 
pieds  de  haut,6cdouzedelarge,quiaen:édonnë  par  Mon- 
iteur de  Qmncy.  Ily  a  deux  autres  vitres  dans  la  nef:  celle 
qui  eft  entre  les  baluftres  &  la  Chapellede  Monfieur  de  Bat- 
fompierre  a  efté  donnée  par  monfieur  des  CroifettcsCon- 
fcillerenlaCourdeParlemcnt^qui  eftleSindicôc  père  fpi- 
ricuel  deldits  Religieux.  L'autre  qui  eil:  fur  la  grande  porte 
del'Eglife  a  efté  donneefaiiec  les  bancs  ôcpulpitrcsqinfonc 
dans  le  chœur  où  chantent  les  Religieux,  qui  eft  derrière  le 
grandauteljpar  MonfieurTEfcalopier  AbbédeHan  &Pro^ 
thonotaire  Apoftolique.  Dans  ledit  chœur  il  y  a  troisvitres 
qui  ont  eftc  données  par  vne  perfonnedeuate  aux  Religieux 
qui  ne  veut  eitrc  nom  m  ee.  Le  refte  a  efté  fait  des  diuerics  au- 
moines  des  gens  de  bien. 

Tout  ce  que  defFusnous  a  eftc  rapporte  fidèlement  com- 
me il  a  efté  recucilly  des  contrads,  tant  de  donatior^  que 
d'acquiiition  qui  font  es  archiues  duConuët  des  RecoUeds 
du  fauxbourg  de  faincl  Martin  de  cefte  ville  de  Paris,  par  le 
reuerendperc  Michel  Q3llct  Gardien  daditConuent. 


LIVRE    TROISIESME.  1077 


il  y  d  dedans  U  ville  &  fauxhourgs  de  Paris  htn^l  vingts  cinà 
Seigneurs  :  qui  prétendent  les  vns  iufiice  &  csnfiue^  les  autres 
ce  nfiue  feulement. 

De  ceux  qui  prétendent  lujlice  à*  Cenjtue^  il  y  en  a  vingt  quatre 
9uvingt  cinq^outre  laperfonne  du  Roy  de  irance^ 
premier  haut  iuflicier.    Scauoiry 

UEucfque  de  Paris,  en  cent  cinq  rues. 

LePrieurfainctEloy  encinquanteneufrues. 

L'Abbé  de  la  faincteTrinitc  du  Tiron,  en  trente  &:  vnc  rues* 

L'Abbé  faind  Magloire,  en  foixante  dix  rues. 

L'Abbaye  faind  Germain  des  Prez  en  trente  rues. 

L'Abbaye faindVidor en  vingt  trois  rues.  Les  fiefs&fei- 
gneuriesduCardonnetjiardind'AilleSjCulturcspresfain- 
cleCatlierinedu  ValdesEicholiers. 

L'Abbaye fainclcGeneuiefue  en  54.  rues. 

L'Abbaye  faincl  Antoine  des  Champsen  cinquante  rues. 

L'A  bbayc  de  Montmartre,  en 

Le  grand  Prieur  du  Temple,en  trente  deux  rues. 

Le  prieuré  faincl  Martin  des  Champs,  en  54.  rues. 

Le  Prieur  iàind  Lazare, en  dixhuid  rues. 

Le  Prieur  noflreDamedes  Champs,en  quatre  rues» 

LePneurfàincl:DenysdelaChartre,cD 

Le  Commandeur  S.  Ican  de  Latian,  en  neuf  rues. 

L'hofteldelaville  de  Paris  &ParlouerauxBourgeois,en5o, 

rues. 
Les  Chanoines  faind  Merry,  en  trente  trois  rues. 
Les  Chanoines  S.Germain  deLauxerrois,  en  18. rues. 
Les  Chanoines  faind  Maur,en  vazerues. 
Les  Chanoines  de  la  grande  Eglife  de  Paris  en  38.  rues, 
LesChanoinesfaindBcnoift,  en  quinzerues. 
Les  Chanoines  fâindeOpporïune..  en  feize  rues, 
LesChanoinesfaindHonoréencinq  rues. 
Le  grand  Chambrier  de  France,  en  huid  rues. 
Le  Bailly  du  Palais ,  en  huid  rues. 
Somme  24.  ou  25.  Seigneurs  hauts  Iun.iciers,tous  lefquefy 

V  V  V  u  u  u  lij 


$07»  VILLE    DE   PARIS, 

ieigneurs  ontleurs  luges  qui  exercent  ordinairement  leurs 
iullicesiur  leurs  ilibieds,  ont  leurs  poix  5c  merurcsrlcfquels 
poix  5c  ineiures  reuiennenc  à  celles  du  Roy,  horfmisdu  vin. 
Et  font  toutesdiuerfes  en  grandeur, cftas  les  vnes  plus  gran- 
dcSjles  autres  plus  petites ,  ôc  ce  neantmoins  ne  font  moins 
grandes  quecelles  du  Roy. 

Leldits  Seigneurs  prétendent  auiïï  droid  de  voiries,  & 
chacun  d'eux  ont  leurs  Voyers  à  part. 

Et  toutefois  le  Roy  doit  eftre  feulVoyerdansIa  ville  de 
Paris,pariesordonnâcesefcritesenIachambredes  Coptes. 

Les  Seigneurs  qui  prétendent  Cenfiue  fcpt  vingts  vn. 
AwRoy  ap-    Monlle'urle  premier  Prefidetfeigneur  du  Carrefour  Guil- 

rcfdèxL         lorypresGreue. 
roucanc/'LePreiîdentS.Andrë,feigneurdufiefdesTumbes.  ._^  ,  ,  ^ 

fcicuécnia   Lgs  Bencficiers  Saind  Ai2;nan  en  l'EglifefaincI:  André  dèis 

rucS.Dcnys.  .  ^ 

Le  Chapellain  de  la  Chapelle  fainde  Anne.en  l'Eglife  faind 

Merry.  ^  ,    .  .  ,- 

Le  ChapeIlainfaindAndré,en  l'Eglife  faindGermaîh:  \ 

Le  Chapellain  faind  André  en  TEgliic  faind  Euftache. 
André  ÈCpernon. 
Le  Collège  de  l'Aue  Maria. 
Les  Religieux  du  petit  lâind  Antoine. 
Le  feigneur  du  Berly  Malon. 
*■  Les  Religieux  du  Barbeau- 

Les  Bernardins. 

Les  héritiers  du  General  Bonneual. 
Les  Religieux  des  Billettes.  Le  fiet  aux  Flamans. 
LaChapelledesbons  Entans. 
Les  bons  hommes  du  bois  de  Vincennes. 
Le  Collège  de  Bayeux,aliàs  m.  Geruais  Chreftien. 
Le  Collège  des  bons  Enfans. 
Sainde  Catherine  du  Val  des  Efcholiers.  La  Culture  fainde 

Catherine. 
Les  Celeftins. 

Les  Chartreux.  Le  fîef  de  PoifTy  rue  des  Lombards, 
Sainde  Cornille  de  Compiegnc. 
Les  Clercs  des  matines  noilre  Dame. 
Lefeigneurdu  fief  de  laCrolTe. 


LIVRE    TROISIESME.  1079 

La  Chapelle  des  cinq  fainils  el  en  l'Eglife  de  faind  Germain 

de  Lauxcrrois.  .    v, 

La  grande  Confrairic  aux  Bourgeois. 
Lalaincle Chapelle.  LesMurcaux. 
La  Damoifcile  le  Clerc. 

leannedcVaudetart.  .,.:.::  l  .: .  ,i 

Les  Religieux  faindc  Croix.  La  Bretonnerie  de  Paris, oii 

fief  aux  Bretons. 
Les  Rehgieux  de  Chailly. 
Le  Commandeur  de  Origny  lez  Orléans. 
La  Chapellain  de  la  Chapelle  fainde  Catherinci  fondé  eh 

l'Egliie  de  Paris.  •  "; 

Le  Collège  du  Cardinal  le  Moine. 
Claude  Meraulr. 

Les  Religieux  de  noftre  Dame  aux  Yuerneaulx. 
Le  Collège  d'Auchun. 
SaindDenysdu  PasenTEglifcdeParis. 
LeSeigncurdulicf  d'Auignon. 

Lefîef  S.Dcnysen  France,  que  tient  le  Chantre  S.  Dcnys^ 
Le  fief  d'Ablon,  que  tient  mondeurGraffin. 
Le  fief  destrois  Pucelles  prcsfaint  lacquesde  la  Boucherie^ 

que  tient monficur  du  Drac. 
Les  héritiers  de  feu  M.  Dreux  Ra<jnicr. 
Le  fcigneurdeDommeuille. 

Le  Chapellain  faincl  Dcnys,  fondéen  i'Eglife  S.Germain  de 
Lauxerrois. 

lacques  de  PaillartfeigneurduFrancaleudeHauconnç. 

Le  fieurDiuerx. 

Meilleurs  de  Sorbonne.  Le  fief  de  Franc  Rozyer. 

Les  Filles  Dieu. 

Le  fief  Fremenreaux  que  tiennent  les  Doyen  5c  Chanoines- 

fain cl  Honoré. 
Maiftre  François  de  Su  gv. 
Alaiflre  François  de  Larchc. 
L'Abbaye  fainclFaron. 

Le  fief  des  Garges, autrement  Culdine,que  tient  vn  nom- 
mé Gacien. 

Le  fief  des  Gloriettes  6c  Marchepalu,  que  tient  maiflre  Pier- 
re Guenadin. 

Le  Cpllegc  mailbe  Geruais  Chreflien,aliàs  du  Pkfîis. 


.io8o  VILLE   DE   PARIS, 

Le  Mande  noftre  Dame, fief  Halcne. 

Le  fief  de  Haran,  dici:  Coquacrix. 

Les  Haudriectes. 

Le  Chantre fâin cl  Honoré. 

S.  Hilaire  du  Monc,  Les  Chanoines  S.  Marcel. 

Les  Rcligicufes  de  Haulccbruyercs, 

L'Abbé  de  Hermand.    . 

Les  Religieux  de  loyenual. 

Saind  lulian  le  Pauure. 

Saind  Jacques  de  i'Hofpical. 

Maiflre  lean  Migot. 

Les  hericiers  maillre  Jacques  Blus 

Lefief  deJoigny.  MadamoifellePerfault. 

Saina  Julian  en  Tlfle  lez  Corbeil. 

Maiflre  Jean  Sureau. 

Lc6  hericiers  de  Maiflre  lean  de  Salins* 

Les  héritiers  de  maillre  Jean  Budé. 

Saind  Jean  le  Rond. 

M.  Jean  Garnier  &  Jmbert  Garnier,  Le  fief  de  PoiiTy . 

Le  Curé  faind  Jean  en  Greue. 

Les  Jacobins.     Le  clos  des  Jacobins. 

L'hoflel  Dieu  de  Paris.  Le  fief  d'Albic  fcitué  es  Halles  de 

paris. 
Les  Religieux  de  Liury  en  Launoy. 
Le  feigneur  de  la  terre  lâinâ:  Landry. 
Les  Religieufes  de  Long-champ. 
L'Hoflel  Dieu  presfainclGeruais. 
DamoifelIeLoylé  Serguyer. 
L'Hûfpitairainde  Catherine  rue  fainclDenys. 
L'Abbaye  de  Longpont  lez  Montlchery. 
Le  prieur  de  Longjumcau. 
Le  Collège  de  Laon. 

L'œuure  Se  fabrique  de  noflre  Dame  de  Paris. 
Le  feigneur  de  faincl  Mandé  lezparis. 
Sainde  Marine,  Curé  &:  Marguillers. 
Les  Dames  de  Montmartre.  Le  fort  des  Dames,  rue  de  la 

Heaumerie. 
Les  héritiers  Mathieu  Machcreau. 
L'Abbaye  de  Maubuillon. 

Lefief 


LIVRE    TROISIESME.  1081 

Le  fief  Mercade. 
Le  fief  Marinier  ,apparcenantàMadameRaouIc,veufuc  de  -«'•  *'<*«»'-'- 

MonlicurBoularc  AduocatenlaCour.  R^fcon^. 

Le  Chapellain  S.Michel  &:S.BriceàIarainacChapcllc. 
LeCollegcdclaMarche. 
Le  fief  Mélodieux.   . 
Saind  Marc  de  Soiflbns. 
LeChapellaindela  chapelle  faiiK^  Nicolas,  fondée  à  faind 

BenoiO;  le  bien  tourné. 
Le  chapellain  de  la  chapelle  de  Mets,  fondée  en  TEglife  de 

faind  Germain  de  Lauxerrois. 
Maiftrc  Nicolas  Bouiart. 
MaiftreNicoIe  Boyleue. 
Dreux  Budé  &  la  veufue  de  la  Migne. 
MonfieurHelleeScmonfieurVoifin.  Lefief  Poupin. 
S.  Nicolas  du  Louure. 
Le  Pitancier  lainde  Geneuicfue. 
Maiftre  Pierre  Mich on  &  de  la  Migne, 
L'Euefque  dePoicliers. 
Les  Quinze  vingts. 

Les  héritiers  QuentinTrieleri  ou  Tueleri. 
Madame  la  Balifue  Robertet. 
leanneleVifte. 

Le  fief  du  Roullec,  Chantre  S.  Dcnys. 
Les  fucceiTeurs  deîlenc  d'Alance. 
Les  Religieux,  Abbé  &  conuentde  Rigny. 
Le  fief  Marconn€t,/^r/tf  Ranconnet. 
Monfieur  Riuiere. 
Madame  Renée  de  Montrimal. 
Les  Maiilres  &  gouuerneurs  du  Sepulchre. 
Les  Chanoines  iàindSymphorian.  Le  Four  d'Enfer  prcs  la 

grande  Boucherie. 
LesMarguillersfaindSeucrin. 
Les  Religieux  &:  Abbé  de  Tyron. 
Le  fief  delà  petiteTourielle. 
Le  fief  deThyonuelle.  » 

Le  fief  de  laTrimoulle. 
S.  Thomas  du  Louure.  La  petite  Brctaigne. 
Le  Collège  des  Threforicrs. 

XXXxxx 


To8i       VILLE    DE    PARIS,  LIVRE    IIL 

L'hodeldeTanquaruille  appartenant  à  maiflre  François  le 

Rez. 
Claude  Frollo  le  fief  de  Tircchappes. 
Le  Collège deTours. 
MonileurdeVilieneufue. 
Les  Religieux  de  Voigny  lez  Orléans. 
Les  Religieux  de  VauTx  de 
Le  feigneur  de  Villenoublé. 
Meffirc  Triftan  de  Bruftam. 
Le  fief  de  Chaumont  rue  S.  Antoine  ,donc  foivt  feigneurs 

les  Dinars. 
Les  Chanoines  S.  Aignan.  Le  fief  Gallande. 

l'ay  eu  copie  de  ce  Cataloguepar  le  moyen  deDom  Mar- 
tin Marrier  Religieux  de  S.  Martin  des  Champs,homme  ftu- 
dieux  6c  qu  i  n'elpargne  aucun  trauail  pour  le  proufit  &  lUu- 
ftrauon  de  (à  maifon. 


FIN  DV   TROISIESME   LIVRE 


ANTiaVITEZ 

DE-     PARIS. 

LIVRE    Q^  A  TRI  ES  ME. 

De  la  fondation  des  Monaftercs  Sz  Eglifes  plus  célè- 
bres cîu  Diocefede  Paris  ;  tant  de  celles  qui  font 
fubjedlcsà  la  lurifdidtion  de  TEuefque  de  Paris, 
que  de  celles  qui  en  font  exemptes  par  priuilegc 
fpccial  du  faind:  Siège,  duquel  elles  dépendent 
immédiatement. 

Quelle efl  t eflen due  (^  circuit  au  DioceJèdcTaris^  C7*  ^^ 
combien  de  farts  il  efl  diuife. 

O  VR  autant  qu'il  me  feroit difficile  de 
parier  de  la  fondation  de  tous  les  Mona- 
ftercs 6c  Eglifes  qui  ronrfcituez  au  Dio- 
cefc  de  Paris,  fi  ie  n'allois  fur  les  lieux 
(  ce  que  mon  aagc  &  ma  profefîion  ne 
me  permettent  pas)  ie  me  contenteniy 
de  rapporter  en  ce  quatriermc  liure  ce 
quiena  eftérecucillyfidelementparmcsamis,auec  ce  qui 
cnacflé  defiadicl  d'ailleurs  pardiu^rfesperfonnes.  Mais 
pourapporterlumiereà  ce  quciededuiray  en  iceluyparJe 
menu,  l'ay  eft-ime  queie  dcuoisau  prealablefaire  vne  defcri- 
ption  duditDiocere:&:  d'autant  qu'à  chaque  bourg  ^cvilla^ 
ge  du  Diocefede  Paris,  il  y  a  vn  ou  plufîeurs  Curez, qui  tous 

XXXxxx  ]j 


loH  DIOCESE    DE    PARIS, 

reipondent  à  i'Euefque,  ie  me  contenteray  de  rapporter 
cv  après  vn  Catalogue  defdits  Curez,  par  où  l'on  pourra 
iiiger  facilement  Ion  eilenduë&:  circuit. 

Or  eil-il ,  pource  que  félon  la  forme  louable  de  Tantiqui- 
rëj  toutes lesEglifesd'vne ville  ôL  de  Ton  Diocefedoibuenc 
edre  fubjeâes  à  vn  fcul  Euefque ,  ôcpartant  font  cenfeesn'e- 
itre  qu'vn  corps  auec  l'Eglilè  Cathédrale  où  eft  fon  fiege 
Epifcopal,  afin  de  tant  mieux  fe  maintenir  6c  conferuer&n 
lafoy  Apofl:olique>ôceuitertouteLshercries&  fauife  doctri- 
ne :  Nos  anciens  eftimoient  que  les  ilutres  Eglifes  de  la 
ville  èc  du  Diocefe,  n'cltoient  quefimples  Autels  ou  Cha- 
pelles ,  à  comparaison  de  l'Eghfe  Cathédrale  d'où  elles 
dépendent. 

C'cif  pourquoy  aux  anciennes  lettres,  les  Curez  des 
parroiires  lont  nommez  ieulement  Preflres,  comme  émanez 
6c  fortis  de  l'EglUe  Cathédrale  oùils  ontreceulesfainclcs 
Ordres:  Et  par  I'Euefque  de  laquelle  ils  ont  elle  confti- 
tuez  en  celle  charge,  pour  auoir  loin  desamcs  de  leurs  par- 
roi0.1ens,au  loulagement  de  i'Eueique,  d'où  ils  lont  nom- 
mez,  C//^-^//  &  Ct*rio/ies^  laquelle  appellation  a  efté  mife 
en  vfage  pour  la  facilité  du  fimple  peuple, à  la  différence 
des  autres  Preflres  qui  ne  Ibnc  Curez.  Toutefois  le  nom 
dePreflred\n  tel  lieu,  eft  bien  plus  lignifîcatif  que  Curé 
d'vnr  tel  lieu.  Comme  par  exemple,  quand  l'on  did-ie 
Preftredefaindl:  lacques,  ce  moc  eft  bien  plus  fignificatif, 
que  qui  diroit  le  Curé  de  faind  lacques.  Car  le  premier 
dénote  ion  ofnce  &.  dignité,  qui  eft  d'cftre  commis  &  dé- 
puté fpecialemcnt  de  par  TEuefquCjpour  feruir  Dieu  Ôc lay 
offrir  facrifice  en  l'Egliie  6c  mémoire  de  faind  lacques.  Le 
fécond  nedcnotequelaperionnefeulement,c'eftâ  direce- 
luy  qui  a  foin  ôc  furintendance  fur  lesparroifFiens  de  l'EgUfe 
fainâ  lacques. 

Mais  par  la  corruption  des  temps,  le  peuple  qui  bien  fou- 
uent  ne  confulte  que  fes  oreilles,âc  non  pas  la  râifbn,a  mieux 
aymc  les  nommer  Curez  ,  que  non  pa^  Preftres  pour  ofter 
toute  equiuoque. 

Donc  le  diocefe  de  Paris  a  pour  limites  du  cofté  d'O- 
rient le  dioccfe  de  Sens,  du  cofté  d'Occident,  celuy  de 
Chartres, aa  Septemcrion,  ceux  de  Roiien&deSenliSjôC 


LIVRE     CLVATRIESME.  rc% 

au  Midyceldy  d'Orléans.  La  ville  de  Poncoife  cft  limite  du 
diocefe  de  Paris  Si  de  Roiien. 

lied  compolc  de  trois  principales  parties,  f^auoir  du 
Parifis  oc  Ille  de  France,  du  pays  nommé  lofas,  qui  efl  vers 
JeMidy,&d'vne  partie  du  pays  de  Brie, qui  eitàl'Oricnc. 
Ilyaaudlcrois  Archediacresen  i'hglire  de  Paris,qui  en  por- 
tent le  nom  6c  tiltre:  fçauoirceluy  de  Paris,  que  l'on  nomme 
autrement  le  grand  Ai'chediacre,celuy  de  lofas,  ôc  celuy 
_^deBrie. 

Il  y  a  fix  principales  places  où  refidcnt  les  Doyens  Ru- 
raux fubiecls  aufdits  Archediacres:fçâuoir  Montmorency 
qui  eft  à  neufou  dixlicuesde  Paris,  Ciiellesà  quatre  lieues, 
Monclehery  à  fcpt  lieues  &.  demie  ,Chafl eau-fort  à 
lieues, Corbeil àfept lieues  6c demie , 6c Lagny  fept lieues 6c 
demie. 

L'Archediacre  de  Paris  pour  fon  foulagement  a  deux 
Doyens  Rurauxfous  luy  :  (çauoir  le  Curé  de  Montmorency 
ôclcCurédeChelles.  LeDoyenCuré  deMontmorency  a 
en  fa  charge  cent  Curez  Ruraux  :  6c  le  Doyen  Curé  de  Ghel- 
les,  4S. 

L'Archediacre  de  lofas  pour  fon  foulagement  a  deux 
Doyens  Ruraux  foubs  luy:  fçauoir  le  Curé  deMontlehcry, 
êclc  Curé  de  Chafteau-  fort.  Le  Doyen  Curé  de  Montlehery 
a  en  fa  charge  74.  Curez  Ruraux  ;6c  le  Doyen  CurédeCha- 
fleau  fort  100. 

L'Archediacre  de  Brie  pour  fon  foulagement  a  deux 
Doyens  Ruraux  foubs  luy  :  Içauoir  leCuré  du  vieil  Corbeil, 
ScleCurédeLfgny.  Le  Doyen  Curé  du  vieil  Corbeil  a  en 
fà  charge  GG.  Curez  Ruraux  :  6c  le  Doyen  Curé  de  Lagny 
quarante  cinq. 

Telle  eftl'eftenduë  6c  circuit  du  Diocefe  de  Paris.  Main- 
tenant ie  vies  a  ipeciiier  le  nombre  cycles  noms  dcfditsCurez 
pour  illuftration  de  ce  que  deiïus, que  ie  produits  icy  de  telle 
raison  qu'il  m'a  cflé  baillé,  &  lequel  ie  n'ay  voulu  traduire  en 
François, pour  euirer  l'equiuoque  quifepouroitirouuerés 
noms  propres, 

XXXxxx  iij 


%&Î6 


DIOCESE    DE   PARIS, 


IN    DECANATV     M  O  N  T  I  S  M  O- 

RENTIA.CI, 

Anhidsaconns  Parifenjts,  Vecanus  eiufdem  loci. 


CuTdti. 
De  Alberto  Villari. 
De  Argencolio. 
DeAçnabona. 
DeAtcinuilla. 
De  Andelliaco  5c  Margcn- 

tiaco. 
DeAndrefiaco. 
De  ArnoLiilla. 
DeBefonciis. 
De  BofFemontç. 
DeBailleto. 
DeBellofronte. 
DcBelleyo. 
De  Boncanalle. 
DeBettomonte. 
DeS.  Britio. 
DeBefandicuria. 
DeCliamuriaco. 
DeCormeliis. 
De  Canaberis. 
DeCafteneto. 
De  Coya. 

De  Caluo  montello> 
DeChatonc. 
DeCroidiaco. 
De  Caréna  5c  Houlliis. 
De  Criniaco. 
De  Centumnucibus. 
De  Confiantio  fanclcT  Ho- 

norin;ii. 
DcChoidaco  fubter monte. 
De  fanda  Crùcc  in  fanclo 

Dionvfîo. 


DcCurianoiia. 

De  Clichiacoin  Garumna,. 

DeDuIio. 

DeDomonte.  * 

DeErigniaco. 

DeEfpieriis. 

DeErmonce. 

De  Efpinolio  iuxta  fandum 

Dionydum. 
De  JEfciina&:Ezemuilla. 
De  Eff'inolio  iuxta  Luzar- 

cliias. 
DeFranconwilIa. 
DeFrepilione. 
DeFolTis. 

De  Fonteneto  iuxtaLuperas. 
DeGrolayo. 
de  Gonfanuilîa. 
De  fando  Gratiano. 
DeGonneffia. 
DeHcrbleyo, 
Dclargiis. 

De  loyaco  monaflerij. 
Delaniaco. 
DeLuzarchiis. 
DeLuperis. 
De  Locis. 

De  Laflîaco  beat^e  Marix, 
DeS.Lupo  iuxta  Tauernia- 

cum. 
De  S.  Léo degario  iuxta  fan- 

duiiiDionyfium. 
De  fanda  Maria  Magdalena 

in  vrbe  S.  Dionyfîi  in  Fran. 


LIVRE  Qjy;A 

De  Moilcllis. 

De-Monrignhco. 

De  Monteinorcntiaco. 

DeMeriaco. 

DeMonforo. 

DeMontecefTonis. 

DeMenillo  Alberici. 

DeMoncc  Meliandi. 

De  MonceMagniaco. 

DeMarollio. 

De  MoufTiaco  nouo. 

De  Marliaca  villa. 

DeS.MarcelloinS.Diony. 

De  S.Marcino  de  Strata. 

Peran£loNicoIaoinGonêf. 

fia. 
DeS.Odocno  iuxta  S.Dio- 

nyfium. 
De  S.  Odoeno  iuxta  Ponti- 

faram. 
DcParuoPlefTcyo. 
DePetraLata. 
DePetraFida. 
DePleireyoGalToti. 
DePurheoIis. 
DePifconio. 
De  PlefTeyo  Bouchardi. 
De  PvOiffiaco. 
DeSarcellis. 
DeSarcouilIa. 
DeStamnis. 
DeTaucrniaco. 
DeTurno  &  Melione. 
DcTilleyo. 
DeTefTonuilIa. 
DeVillaribello. 
De  VilIarificcG. 
DeVillariisadiE.  ** 

deViiianios. 


T  R.  I  E  S  M  E.  1087 

De  Vemarcio. 

deVillerone, 
de  Villa  tenuofa. 
deValiearnaulûi. 

IN    DECANATV 

de  Calla. 

Anhididcontu  Parijienfis 
Becamis  eiufdem  lûci. 
Curati, 
De  Alneto. 
de  Albomenillo, 
de  Bondifio. 
deBonnolio. 
deBagnoIeco. 
deBobigniaco. 
de  Calla. 
de  Corberonne. 
de  Corceriaco. 
de  Contiantio  iuxta  Caren- 

tonem. 
deCarentone. 
de  Clipiaco  in  Alneto, 
de  Damno  Medardo. 
deDranciato  maeno. 
deDranciaco  païuo. 
de  D  uniaco  &  B  urgeilo. 
de  S.EIigio  de  Marna, 
de  Fonteneto  iuxta  nemus 

Vincennarum. 
deFirmolio. 
deGaigniaco. 
dcLiuriacoin  Alneto. 
de  Monte  Firmolio. 
deMonfteroliorupranetïnis, 
deMonteGayo. 
deNonna  villa. 
deS.NicolaodefofTatis. 
de  Nulliaco  rupraMatcrnaTif, 


io§8  DIOCESE 

de  Oratorio  Repoikori). 

dePompona. 

de  Poigni.ico. 

dePantino. 

deRomanaviîla. 

dcRoiniaco. 

deSeuranno. 

deTorigniaco. 

deTrembicyo. 

de  Villa  mobili. 

de  Vilianoua. 

de  Villa perika. 

de  Villa  picla. 

deVallelocofa. 

dcVerisScBrou. 

de  Villa  nouaadaûnos. 

deVarenna. 

IN   DECANATV 

Montifleheriei. 

AnhidUconus  lofas. 

Decanm  emfdem  hci. 
CuratL 
de  Arcollio. 
deAthifio. 
de  Aiinuilla. 
deBoiiriaco. 
de  Bollanuilari. 
dcBondufia  &:  fuifuccurfus 

defleuriaco. 
deBonnis. 

de  S.  Clémente  de  Caftris. 
dcClieuilliaco. 
deClietinuilla. 
deChoifiaco. 
deChapiliaco. 
deChailliaco. 
dcCorcorona. 
deCorbolio. 


DE    PAîlIS, 

deEfpinolio  iupra  Ordeam^ 

de  EÔona. 

de  Euuriaco. 

deEfcorchiaco  S.Verani. 

deEfciiarcono. 

de  Fonteneco  vice  comitis. 

dcFaueriis. 

dcFraxinis. 

de  S.  Germano  de  Vitriaco. 

deS.Geruafio  eiufdem  loci. 

defanda  Genouefa  de  nc- 

more,  &  fui  fuccurfu?. 
deGentiliaco. 

deGriniaco. 

deGuinuilla, 

de  S.  GuinaledcCorboIio. 

de  S. Germano  de  Caftris. 

deluuifiaco. 

deLavaco. 

deLardiaco. 

dcLeodeuilla. 

deLanoruilla. 

deLiciis. 

de  Longo  ponte. 

deLonantio. 

deLongojumeUo. 

de  S.Mederico  de  Lînariis. 

deS.Trinitate  de  Monte  le- 
herico. 

de  fando  Petro  eiufdem  loci. 

de  beata  Maria  eiufdem  loci. 

deMalocampo. 

deMaroliis. 

dcMeneffiaco. 

deS.Michaële  fupra  Ordca, 

deMoncellis., 

dcMonthuberone. 

deM^rfanco. 

dcOriiaco. 

de 


LIVRE  QVATRIESME. 


deOrengiaco. 

de  Pleffcyo  comitis. 

de  S.Petro  de  Brctigniaco. 

de  S.Philiberto  eiuldem  loci. 

dePareco. 

deRomigiaco- 

deRifu. 

de  Sauigniaco,  &  villa  meflb. 

nis. 
deTheodofio. 
deTortafayo. 
deViriaco. 
de  Villa  ludiea. 
de  Villa  Régis, 
de  Veremagno. 
deVereparuo. 
deVlmeyo. 
de  Villa  abbatis. 
de  Villa  noua  Régis, 
de  S.  Yonio. 
dcYuriaco. 

IN   DEC AN A  TV 

de  Caftroforti. 
Archidiaconm  lû/a^, 
BecAriM  eiufdem  loci. 
Curati. 

de  Alperi  S.Vaûdregefilli. 

de  Alneriis. 

de  Anthoniaco. 

deS.Albino. 

deAutholio. 

deBolonia. 

dcBalneoJis. 

deBurgo  Reginx. 

deBunis. 

deBruericocaflro. 

de  Alteia  portiona  eiufdem 
loci. 


deBris. 

deBofcoarcifi. 

deBucco. 

deBieura. 

deBongiuallc. 

de  Cella  Ôc  fuo  fuccurfu  de 

Bordis. 
deCafteneto. 
deCampipaftu. 
deCellis. 

de  Cella  iuxtaBongiualicm. 
de  Caprofis. 
deCapellamilonis, 
deColumbis. 
deCheneyo. 
deChauilla. 
deClamartio. 
de  Caftellionc. 
de  Cernayo  villa. 
de  S.  Chriflophoro ,  de  Ca- 

ftro  forti . 
de  S.  Trinitate  eiufdem  loci. 
deDamnipetra. 
de  Fonteneto  iuxta  balnc«- 

ias. 
de  Fonteneto  iuxta  Brias. 
deForsriis. 
deS.FerreoIo. 
deGometicaftro. 
deGometi  villa. 
<leGuidoniscuria. 
de  Geneuillari. 
delamuriaco. 
deloyaco. 
deiflîaco. 
delagniaco. 
deLacubiis. 
deLimogiis. 
deLupicenis. 

YYYyyy 


1090  DIOCESE 

deLogiis. 

deS.Lamberco. 

deB.  Maria Magdalenes. 

de  Magniaco  tuirardi. 

deMaliiaco. 

deMarconciaco. 

deMontefalconis. 

de  Mefnillo  S.Dionyfij. 

deMoleriis. 

deMaroIio. 

dcMarliaco  caftro. 

de  Marliaco  burgo. 

deMarchia» 

deMunfterolip  in  valle  Gai  - 

hx, 
deMedone. 
deManicuria. 
deMoyfello. 
de  Nanetodorcco. 
de  NofeyOjCumfuofuccuiTu 

devillanemoris. 
de  S.  Nonio  iuxta  Brecechia. 
deS.NoniodcLeniis. 
deOreyo. 
dcPlefleyPiquetti. 
de  S.Paulo  de  alucds, 
dePalatiolo. 
dePercuziis. 
deS.Remijrio  de  Giffo. 
de  S.  Remigio  iuxta  Icapro- 

fam. 
deRuolio. 
deRoquencuria. 
de  Rcnomolendino. 
deSiepara. 

de  Sarcley  o  ôc  vale  Kelan  di. 
deSauliciis. 
deStamoiîilla. 
deSurennis. 


DE    PARIS, 

deSalicibus. 
deTociis. 
deToufTiis. 
deVerreriis. 
dcVanuis. 
deVcrfaliis. 
de  Valle  Creflbnis» 
de  Virofleyo. 
de  Villa  dam cti, 
deViciniis. 
de  Villa  iufta. 
de  Viilaribus  le  bafclc. 
de  Villa  petrofa. 
deVrfînis. 
de  Villa  Epifcopi. 
IN    DECANATV 
de  veteri  Corbolio. 
Archidiaconus  Brid. 
Decanus  eiufdem  locL 
Curati. 
dcAndrezello. 
de  Attilliaco. 
de  Atteolis. 
de  Bufliaco  S.  Anthonij. 
de  Bria  CornicisRoberti. 
de  BoifTiaco  S.Leodcgari> 
deBrunayo  S.Medardù 
deBonnolio, 
de  Coiîigniaco, 
deCombifuilla. 
dcCapriaco. 
deCuriaBardi., 
deChriftoIio. 
deCapcUahoniia, 
deCaftrisinBria,- 
deCroquecanis. 
deCouldreyo. 
deCrofna. 
de  Cernone. 


LIVRE    QJA 

dcDomibus. 

deDrancllo. 

dcEuuriaGoinBria. 

deFerrolis. 

deFaucriis. 

deFouiuirio. 

de  Grangia  Niuellonis. 

deGregiaco. 

de  Grellîbus. 

de  GrofTo  bofco. 

deGriziaco, 

deS.Germano. 

deHcdera. 

deHoufTaya. 

de  Limogiis  &  fourchiis. 

de  Lincoilio. 

de  Locofando. 

de  Liuerdiaco. 

deLiiîgniaco. 

de  Lilliaco. 

de  Mandris. 

deMarolis. 

de  Monte  Gyronis. 

deMorfanto. 

de  S.Mederico  in  Bria. 

de  Noyfcello  iuxta  Amboe- 

lam. 
de  Nouo  monaflerio. 
de  Oratorio  Ferrari;^, 
de  Parcto ,  cum  fuo  fuccurfu 

fandi  Leonardi. 
dePrefliis. 
lUePeniaco. 
de  Soleriis. 
deSoylîiaco. 
deSenciniaco. 
deSucciaco. 
deSiaconnellis. 
deSintriaco. 


T  R  I  E  S  M  E.  1091 

deTournanto. 
de  Veteri  Corbolio,  cum  fuo 

fuccurfu  S.  lacobi  infub- 

urbiis  Corbolii. 
deVillanouaS.Georgii. 
deVarennis. 
de  Villa  Crofna. 
dcValentone. 
deVignolio, 
deVlmeo. 

IN    DECANATV 

de  Latiniaco. 

Archidtaconus  Bru, 
Décantas  ciufdem  hciy 
Curati, 

deAmboella. 

de  Bufliaco  S.  Gcorgij. 
de  Buiîîaco  S.  Martini  cum 
fuo  fuccurfu  de  chemineo. 

deBrodîainBria. 

de  Brayacofupra  maternam. 

deBelloburgo. 

deBercheriisinBria. 

deBrochia. 

deBellis. 

deCanaberis. 

deCombellis. 

deCantulupi. 

deConciiiis. 

deCollegiano. 

de  Croifliaco. 

de  Campis  fupra  maternam. 

dcCaudainBria. 

de  Choefiaco  in  Bria. 

de  Champigniaco  fupra  Ma- 
ternam. 

de  Dextera  portione  S.  Fur- 
fa;i  de  latiniaco. 
YYYyyy  ij 


io9i  DIOCESE 

de  S.  Dion  y  fio  de  Portu. 

deEmeriaco. 

deFerreriis. 

ceGubernis. 

deS,  Germano  dcnucibus. 

deGornayo. 

dclolîigniaco,  Prior  eura- 

tus. 
deLogniisinBi'ia, 
de  Monte  vcrano. 
de  S.Martino  de  capella  Gal- 

terij. 
de  Noiûaco  magno. 


DE    PARIS, 
de  Noilcello  fupra  mater- 
na m. 
de  S.  Paulo  de  Latinîaco. 
de  Ponte  quadrato. 
dePonthellis. 
deRoffiaco. 

de  S.Saluatore  delatigniaco. 
deSariis. 

deS.  Theobaldo  in  vincis. 
deTorciaco. 
deTorrigniaco» 
deVillaribus. 
de  Villa  noua  S.Dionyfij. 


SEQVVNTVR    NOMINA   ABBATIARVM, 

quarum  Abbates  Synodo  comparare  debenr. 

San6ti  Vicboris,  de  Heriualle, de  Latigniaco , de Roca  , de 
Liuriaco,deHermenis,deHiucrnali. 


FONDATION    DE    V  E  G  L  I S  E   E  T  A  B  B  A  7  E 
,  Royale,  dicfefîin^  Denys  en  France. 

DA  gobert  fils  du  Pvoy  Ciocaire  fecondj&de  (à  première 
femme  Bercrude.courantvnefoisvnccrfentrc  les  vil- 
i-Eftrce.  les  de  Paris  Scfainâ:  Denys,  il  arriua  que  le  cerrpouriumy  de 
Lmmè  de     pj-ej  5^  jjrecreu/efauua  dans  la  Chapelle,  dite  de  Catulle,- 

Strata. voyez  i  ,     -'  ^      ^  ■    r  ■     r  ■         i      n  •       o  i  !i 

ccqiiieneib  que laincte  Geneuiefucauoit tait  rebaltir, &  en  laquelle  re- 
dicauiiiurcpQfQientles corps  des  trois  bïen-heureux  Martyrs, Denys," 
^^■*^^'        Ruftic&:E!euchere,patrons des  Gaules.  Et comeles  chiens 

tournoyoienc  autour  en  abboyant,  fansy  pouuoir  entrer, 

bienquelaporteenfadouuerte:  Aducmens  Dagobertm[(Mz 
lib.4. C.17.    Aimon  Moine)  rem Jpeciactdo  ammiratnr dignam.  Finiîimos 

deindc  rnmor  ïfiim  miraculij  drprjeciptfe  D^tgchertum^  aâ  reueren- 

tiam  follictut  Sdn^hrurn. 


LIVRE    Q^VATRIESME.  1095 

Peu  de  tempsapres,  cornmelemefmeDagobcrccuttrai- 
ûé  crop  indignement  ionGouuerneiir  Sâdrecrefil,  fc  fou- 
uenant  de  la  làuuegarde  que  le  Cerf  auoit  trouuee  en  la 
Chapelle  luldide;  il  t'yrecira  pour  euiter la  grande  cholere 
delonperc.  Ec  l'endormant  delFus  la  tombe  des  Martyrs, 
trois  hommes  de  fore  belle  &  vénérable  flature  luy  apparu- 
rent: dont  i'vn  auoit  les  cheueux  blancs,  &  lefhbloit  de 
plusgrandeautlioricéquelesautres.  Lequel  luy did, qu'ils 
eftoient,  &  promitdeîegarentirdelacholcredefon  perc, 
parlapermillion  de  Dieu:f'il  vouloit  vouer, -qu'il  releue- 
roit  àc  orneroit  leurs  fepulcures.  Ce  que  Dagobert ayant 
promis  Se  ratifié  a  Ton  refueil,  il  recognut  vifiblement, 
qu'aucun  des  hommes  dé  Ton  pere,ny  luy  me(me  ne  pou- 
uoient  aborder  de  la  Chapelle  où  il  eftoit.  Sique(  diét  Ai- 
nion  Moine  parlant  de  Clotaire  j  tandem  agno/cens  chrisH  ^^  me^me 
ac/cruorumeimpoteflatcm,  indulgct  veniam^filtog^redit  in  va-  ^"' ^*^  ^^' 
cem.  Sic j^  abeundi  accepta  lice nt ta,  j^di  Beat£  Juccedit ,ac  vre- 
cibm  dcuotis  gloriofos  martyres  ad  fut  fuffragitim  inuitat.  D  a  Ro- 
bert 0  tamen  (  njtpofiea  clarttit  )  nuliiis  loctts  lucundtor  fuit. 

Clocaire  rciolut  deflors  d'accomplir  le  vœu  de  fon  fiis,&C 
enfitfaire  les  apprefts:  Comme  vn  vieil  liure  delà  Biblio- 
thèque dudicl  iaincl  Denys  le  tefmoigne  en  ces  paroles, 
parlant  àzi  f^vindls  Martyrs  :  Vtg^  qtiam  probata  filtj  cortim 
tnerita  agnouit ,  plitrima  attri  &  argenti  ad  exornandas  eorum 
memorias  obtulit  :  dr  ad  exa/tandam  loci  magnificentiam  innume- 
rcfi  &  opttm.î  prxmia  dcdit.  Mais  là  defius  venantà  décéder, 
Ion  fils  fit  commencer  cet  édifice,  &  l'enrichit  le  plus  qu'il 
peut  de  toutes  les  inuentions  &  mignardifesd'Architedu. 
re ,  qui  peurent  eftre  pracl:iquees.  Mcfme  lefit couurir  d'ar- 
gent, au  droid  du  lieu  où  il  vouloit  que  les  corps  Sainds 
fufknteilcuez.  Lelquelsiùiuantlareuelationlufdidefurec 
trouuez  en  l'ancicnneChapellede  Catulle, reba{lie(côme 
ditcfl^  du  temps  deraindeGeneuiefue,auec  desefcritsqui 
les  nommoient  chacun  à  part,  &  difoient  y  auoirrepofé 
quelques  556.  ans.  Et  delàfurenten!cuez,&:  misreuerem- 
meot  en  trois  farcueils  couuerts  d'or  fin,  &  enrichis  de 
pierreries  ineftimables ,  que  Dagobert  auoit  fait  faire 
par  le  plus  expert  Orfeure  de  fon  temps,  nommé  Eloy,  de- 
puis Euefque  de  Noyon  ,  6c  canonizé  après  fa  more. 

YYYyyy    iij 


1094  DIOCESE    DE    PARIS, 

Auiourd'huy  ce  ne  (bnc  que  trois  chafles  d'argent  en  forme 
de  bières  fans  dorure,ouurageny  pierreries. 

Decefteinucntion  des  corps  faind:s,les  Religieux  deS. 
Denysenfontfeilelolcnnelieleii.Auril, 
Us  célèbrent  encore  vne  autre  f  efte  le  9.  luin ,  qu'ils  appel- 
Br^uiaiil*""  IcntlaDcteaion  &  Ouuerture  des  Chaiïes  defdids  corps 
audit iour.    Taîncbs:  qui  fut  faide  (  félon  que  rapporte  Rigordus)  Tan 
10  fo.  le  Roy  de  France  Henry  I.  deux  Archeuefques,cinq 
EucfqucSjfept  Abbezfôc entre iceux,  Hugues  Abbé  de  S, 
Denys,auecfonConuent,ÔcGeofroyAbbéde  fainde  Co- 
lombe. )  Quatre  Comtes,  ôc  infinité  de  nobicfTe  Ôc  commun 
penple,prclcns.  Où  fut  vérifié  tous  les  oiremens  de  fainéb 
Denys  y  eftre  ;  contre  l'erreur  de  ceux  de  Ratifbone  (ou  Re- 
ginolbourg)  qui  fciadentauoirfon  corps:  comme  efcriuét 
loannes  AuentinusUh.4.  Anndium  Boiorum.  fag.BSS ,  &  Hart- 
mannus  Schcdelin  chronico  chronicorumfol.pS.png.z. 

Etleurairertioneftfondeefurcecompte  fabuleux  de  Gi- 
falbert, homme  tres-riche  de  ladite  ville.  Lequel  de  faid 
àpcnsfcnallaàfaind  Denis  en  France:  où  quelque  temps 
leiournantil  fit  bonne  chcreauxReligieux.-iufquesàcequc 
vn  {o\ifomno  vinç^^  fefultiy  pour  auoir  trop  veillé  &  beu ,  ils 
f*endormirenttous;&  eut  tout  loifir  ledit  Gifalbertd'enî^ 
porter  lecorps  S. Denys. 

Et  toutefois  à  la  fufdite  detedion  de  {ç,s  reliques,plufieurs 
de iadidc  ville  eftoient  prefcns ,  iefquels  n'ont  mis  cela  en 
auantnecdntredid. 

Depuis  en  fut  oflé  deux  os  du  col  qui  font  en  l'Eglife  de 
Vergiacenfe,ôccertainos  du  bras, que  le  Pape  Eftienne  3. 
emporta  à  Rome,  &  les  mit  en  l'Eglife  quieft  nommée  au- 
iourd'huy Schola  Grdcorum. 

Au  Hure  des  grands  Maiftres  de  France,  imprimé  à  Paris 
en  l'an  1598.  par  Federic  Morcl,il  eft  did  que  le  Roy  Charles 
lefimpledonnaàHenry  Empereur premiei:  du  nom  vnedes 
mainsdefaindDenys,auec  portion  du  Royaume  de  Lor- 
raine :  en  recognoiiîance  qu'il luy  auoit  enuoyé  fecours  cô- 
trcRobert  Duc  d'Aquitaine,  Comte  de  Paris,  &  premier 
Marquis  de  France,quifuttuéenla  bataillepresSoiflbnSjlc 
Dimanche  quinzielme  luin,  921.  ou  félon  Belle-forefl-, 
92.5.  ' 


LIVRE    QJfA  TRIES  ME.  109^ 

HelgaldusouHeigauduSjMoincdc  Fleury,  autrement 
dicl  faind  Benoiftfur  Loire,  efcrit  en  lavic  du  Roy  Robert, 
qu'iceluy  apporta  de  l'Abbaye  faind  Denys  audid  Fleury, 
les  reliques  qui  enfuiuent.  De  CafuUfan^i  Bionyfn.  De  Dal- 
maticA  fancii  Rufiici,  &  CafuUfan6fi  Eleutherij,  JtePt  de  'vefti^ 
mentis  eorum  fânguine  ^f^erjîs  :  &  de  fimiculo  triflici ,  quofuit 
adfiriciu^  Dionyjius  martyr  demtni  pteciofit>s . 

Au  premier  Portail  de  faind  Denys  de  l'Eftrec  (  Latine  de 
Stratayfôrfan  via,  )  dVn  cofté  eflreprefcnté  comme  S. Denys 
apporta  Ion  chef  en  ce  lieu;  &  de  l'autre  coftc  comme  la 
DameCatuUelcmitaueclecorpsen  fepulcure.  Etfonclef- 
dices figures  en  bofleôc  de  rclieK 
Au  lecond  portail  (ont  ces  vers. 

Sain6t  Denys  Apoftre  de  France, 

Apres  auoir  acquis  à  Dieu. 

Les  F  rant^ois  y  par  grande  confiance 3 

Apporta  fa  tejle  en  ce  lien. 

Catide  femme  de  ce  nom  y 

Le  corps  receut  honefiement. 

Et  le  martyr  de  grand  renom. 

En/eue  lit  deuetement. 

J^and  Dagobertfls  de  C  lot  aire 

Fuyiit  fon  indignation^ 

Il  ne  peut  quen  cefeul  repaire 

Recûuurer  confolation. 

Entre  vous  donques  qui  pajfez,, 

Sey€z>  recors  du  temps  iadls 

Enfaluant  les  fainBs  pajjèzé 

De  ce  monde  en  Paradis. 
Frcre  Henry  Godefroy,  Religieux  profez  de  faind  Denys 
en  France,  6c  Dodcur  en  Théologie ,  au  traidé  qu'il  a  cora- 
pofé  &:  faid  imprimer,  des  faindes  Reliques,  trouuees  le 
Mercredy  12.  IVIay  1577.  en  l'Eglife  du  Prioré  de  S.  Denys  1577» 
de  rEftree,au  dcfTous  des  fepultures,  cfquclles  prcmiercmcc 
cftoientles  corps  de  faind  Denys, faind  Ruftic,&  iaind 
Eleuthere,deriuccelledidion,^<'i'/r4/'/r,quieft  le  Latin  de 
l'Eftree,  afiratisibi  &fepultis fanctorum  martyrum  Dionyfiij  Ru- 
Jlici  &  Eleutherij  corporibw -^  allegant  qu'en  quelques  villes 
&pays  de  ce  Royaume  de  Frace,  ôc  d'ailleurs,  Eftree  fignifie 


109^  DIOCESE    DE    PARIS, 

Cimetière.  Mais  il  eut  beaucoup  fait  pour  prcuue  de  Ton  di- 
re, f'il  eut  Ipecitié  iefdires  villes  èc  pays.  Donques  en  l'an 
luiclic  le  Prieur  de  i'Eftree, comme  bon  Oeconome,voulanc 
reparer  lesruines  de  Ion  Eglife,  faicles  par  les  Huguenots  en 
Tan  1567.  &  fouillant  pour  faire  fondementau  heu  delà  fc- 
pulturedefdics  Martyrs,  furent  trouuees  trois  pierres  blan- 
ches de  moilon,  d'enuiron  vn  pied  de  loHg ,  &  demi  pied  de 
largeur,  en  forme  de  bière:  commecellesdargent,qui  con- 
tiennent lefditstroiscorpsfainds.Etàchacunepierreeftoit 
par  dehorsvn  grand  fignede  la  Croix.  E-c  au  milieu  vn  petit 
coffret  de  plomb,  quarré  2c  fccllé  en  plaftre,auec  pareille 
efcriture  à  tous  trois.  Reliquid  de  veftimentis  &  puluere  fan- 
ciorum  Martyrum  monyfii ,  Riifiici  &  Eleuthenj.  Et  elt  credibl  c 
que  quand  Dagobert  fît  transporter  les  corps  faindsjon  laifl 
la  cei  trois  coffrets  aufditesfepultures,  à  cefte  fin  de  mainte- 
nir toufiours  la.  faincletédu  lieu,  ôc  entretenir  la  deuQCion 
du  peuple. 

De  U  dédicace  miraculé ufe  de  L' Eglife  fainSt  Deny s 
<:n  France. 
Qv  AND  celle  Eglife  (efcrit  Nicole  Gilles)  fut  para- 
cheueed'edifîer,&  que  l'on  euft  préparé  tout  ce  dont  on 
auoitbefoinpour  la  dédier,  6c  meime  que  là  eftoit  venue 
grande  multitude  de  peuple  pour  voir  le  my  ftere  de  la  dedi- 
cation  qui  le  lendemain  le deuoitfaire  par  l'EuefquedePa- 
ris&autrcs,quipourceefi:oientairemblez:ll  aduint  qu'vn 
panure  ladre,  fi  malade  ôc  defïait  defacejqueplusnepou- 
uoitjqui  auoit finguliere  d euotion  &:  defir  de  voir  le  myftere 
de  la  dédicace  d'icellc  Eglife  :  Içachant  que  le  lendemain 
quand  il  feroit  iour,  on  ne  le  laifTeroit  entrer  auec  les  autres 
pour  caufe  de  fa  maladie:  dés  le  foirprecedantfemulfa  der- 
rière vne  des  portes  d'icelle  Eglife ,  tellement  qu'on  ne  l'ap* 
perceutpoint&futenfermë dedans.  Etenicellenuidledic 
LiiàvQ^proprifs  ^r/z/j],  vit  venir  noftre  Seigneur  lefus-Chrift, 
touthabilledc  blancsveftemcts, accompagné  des  fesApo- 
ftres  &  de  grande  multitude  de  Martyrs, d'Anges  ^  Archan- 
ges :  qui  1  uy  mefme  confacra  6c  dédia  ladite  Eglife,&  contre 
les  parois  d'icelle  imprima  le  figneeuident  de  ladite  confe- 
cration.  Et  cefait,nori:re  Seigneur  dict  audit  Ladre  qu'il 
rapportait ôcdenonçallle lendemain  ce  qu'il auoicveu,  6c 

die 


LIVRE    C2J^ATIIIESME-  .  10^7 

dit  aux  Eucfques  &  Prélats  cju'il  n'eftoic  plusbefoindei'a. 
confàcrer.  Etafin  qu'ils  l'en  voulflircnc  croire,  il  approcha 
<lc  luy,  & luy  pada  la  main  fur  le  viiàgc ,  5^  luy  ofta  vne  raphe 
de  la  maladie  de  Icpre,  qu'il  auoic  au  vifage  :  Il  que  la  faceluy 
demeura  belle,claire  Se  nette,&  le  reilitua  en  fanté.  Laquel- 
le raphe  eft  encore  gardée  en  vn  reliquaire  en  ladicle  Eglilc 
lainél  Denys. 

Frère  Guillaume  en  fa  Chronographiejefcric  cela  efirc 
aduenuenl'an  636. 

Ceûc  Dédicace  fe  célèbre  annuellement  le  25.  Feurier, 
iour  de fairuS  Matthias,ou  le iour  précédant  félon  leur  bre- 
uiaire. 

Ce  Temple  efloit  locs  réputé  le  plus  vénérable  &  riche  de 
la  France  :  car  aulli ,  outre  le  lacré  depoft  qui  y  fut  ertably,  èc 
les  dons  immenfcs  que  Dagobertyeflargit,iufques  à  piller 
les  autres  Egiifes  de  la  France,  pour  l'enrichir  de  leurs  def- 
pouilles:  Ce  fondateur  encores(  dit  AimonMoine,liurc4. 
chap.  33.)  nullum  imfcnfis  fintue?ismodum  ^maYmoreisillttdcO' 
lumnis ^J^milig^  venuftauit ^au'miento , immenfo  jidîjl candi fum^ 
ptij  &  cxquijito  fabricattim  décore.  Nec  minor  illi  in  alijs  quoque 
ornatihus  wtenîio  :  namvelHhus  auro  textis  (^  fulltjs  holofcricU 
totum  interierem  cire tim  dédit  Tcm^li  amhitum. 

Mais  ccfte  Eglifc  eflant  trop  petite  pour  receuoir  l'afflucn- 
ce  du  peuple  aux  feftesfolennelles  6c  temps  de  l'Indid. 

Suger  Abbé 26.  de laincT; Denys  fedifpofa  d'en  baflir  vne 
plus  grande:  êc  commença  à  démolir  i'accroiiïement  que 
l'on  ditauoirefléfaitparCharlemagnejpourenclauer  dans 
TEgliie  le  lieu  dufepulchrc  de  fon  père  le  Roy  Pcpin,  qui 
fuiuant  (a  dernière  volonté,  auoiteltë  inhumé  au  portail  ic 
ventre  &  la  face  contre  terre ,  îd  eft  prennes  é'  ricn/uptnm  ,pro 
peccatis patrisfui^CnroU  Martdit:  Comme  rapporte  ledit  Suger 
au  liurc  non  encore  imprimé,  tiltre,</^/îti'/iy/;^4^w/;?/'/?r4/-i^^  ,  «  .  ,, 

^    1,  /  '  J  c  elioit  1  sti 

neAhbaùjiS,  Dionyfii  aje gesHs ,  commençanfpar  ces  mots  :  de  l'incam. 
Anno adminifiratwnis  ïioftrx  vicejimo  tertio.  Chap i cre  de  Ecclefu  'M3 -o"  44- 
frimo  atigmenîOy  &c.  Co nfequemment  il  traiclc  de  la  ded ica- 
ce  de  trois  Oratoires: le  premier  de  faincl  Romain, dédié 
par  Hugues  Archeuefque  de  Rouen.  Le  fécond  de  fiincl 
Hypolite  &  ^zs  compagnons  Martyrs.  Et  le  troilKirae  de 
faincl  Nicolas.  Ces  deux  derniers  dédiez  par  Manaiïes  Euef- 

ZZZzzz 


lo^S  DIOCESE    DE    PARIS, 

qucdeMeauXjôc  par  Pierre  Euefque  de  Senlis. 

Et  au  fuiuant  chapitre  ou  arcielc  il  déclare  qu'auec  toute 
diligence  il  a  cherché  des  plus  expers  ôc  ingénieux  fondeurs 
^icnlpccurs  en  cuiure, pour  faire  les  portes  du  bout  de  la 
nef  de  r£glire,&y  graucrlesmyfteres  dclapairion,refur- 
rcction ,  &  afcenfion  de  noflre  Rédempteur  ,auec  ces  car- 
mes grauez  en  cuiure  doré  de  fin  or. 

Ad  decf^s  Ecdefix^  qu£ fouit  &  ex  tu  Ut  illumt 
Su^geriusftuduit  addecus  Ecdefi^y 
tro  Dicny/ith        T>c^^  îtio  tihi  partktpans  martyrTiionyfuSy 
Orat  vt  exeresfore  participem  Faradifi, 
Annus  Mille  fim  ô"  centenm  ejuadragef^ïus 
Annfis  erat  Verhi ,  cjiiando  facrata  fuit. 
Et  aux  portes  font  ces  vers. 
Portdmm  qHijquis  attolkre  quxris  honorem,   ■ 
Aurum  necfumptus  o^erà  mirare  laborem, 
Nohile  cUret  &pus  :fedopt^  quodmbtle  cUret 
CUrificet  mentes  y  vt  eant  per  lumina  ver  a. 
Adverum  lumen  ^  vhi  Chnfius  ianua  ver  a. 
^ualejit  intus  in  his  déterminât  aurea  porta. 
Mens  hebes  ad  verum  ^per  materialia  furgtt  : 
Et  demerfaprius  hac  vifa  luce  refurgit. 

Et  au  defTus  des  portes. 
Sufcipe  vota  tus  iudex  dijin^e  Sugeri  : 
Inter  eues  proprias  fac  me  clementerhaberi. 
En  cemerme  chapitre  Sugere  fait  mention  de  quatre  au- 
tres portes  de  iTglire,deuxà  coflé  dextre  d'icellcqu'ila 
fait  faire  neufues,&  deux  anciênes  à  cofté  gauche  qu'il  a  fait 
reparer  Ôc  décorer,  tf^<frf;;?2»/?«^,c'eft  à  dire  demarquetteric, 
âlaMofaiquejôi:  pièces  diuerfes  rapportées,  oeuure par cy 
deuantinulicë. 

Aimonliure4.  chap.  20.  cfcrit  que  Dagobert  fît  prendre 
les  portes  de  cuiure  de  i'Eglife  faind  Hilaire  de  Poidiers  , 
&  porter  par  mer  ôc  par  lariuiere  de  Seine  en  l'Abbaye  de 
faiaâ:  Dcnys  :  mais  que  l'vnc  d'icelles  tomba  en  la  Seine,  & 
ne  peut  onques  eftrc  retirée.  Il  eft  pofTible  que  Tvne  des 
deux  vieilles  réparées  par  ledit  Sugere,  foit  venue  de  Poi- 
diers. 
}-e  portail  &  vne  tour  fur  iceluy  faite  en  partie,  il  transfera 


L I  y  îf  E    QJ  A  T  R  I  E  s  M  E.  109^ 

lesouuriersâlarapericurepartieclel'£glire,oùrepofe]epre.' 
«ieuxcorpsdcnoihcSeigneur.  Cela accomply, il  fîcfairc 

Janefjreferuanc  toutesfois  le5  grofTes  murailles  collatérales, 
pour  la  reuerence  de  la  première  Dédicace  :  eut  x^omhus 
IcfusChriflui  (tefiimcmo  antiqudrum  fcriporum)  manutn  appe^ 
Juerat.  En  fin  il  fit  paracheuer  le  portail,  5c  \^^  deux  tours  qui 
y  font.  Ecie  tout  en  trois  ans  6c  trois  mois. Comme  il  tefmoi- 
gne  en  ces  mots.  Hocgloriofum  opus ,  quantun^ÊÊmina  manus 
.    m  tait  bus  ûpero/a  protexertt  certum  efi  argum&mt^mquod  in  tri- 
bus an  fit  s  dr  tribus  menfihus ,  totum  %lud  magniJîcHtn  opus ,  c^  tn 
inferiore  crypta  ^&infuperiore  voitarum  pibltmitate^tot  arcuum  dr 
columnarumdtfitn^ione'variatum^ctiam  operturx  integrumfup- 
plemcntum  adrûîfirit,  Adiouftantce  difticque  pareil  à  cclur 
^uedefTusJiorsmis  le  changement  d'vnedi^^iqn. 
Annus  mtllenusy&  centenns^  quadragenus 
^uartus  erat  Ferhi,  quandcfacrata  fuit.  H  4  4 . 

Et  plus  bas  efl  encore  cetEpitaphe. 
Tars  nouapofiirïorâtim  iungitur  amenori 

Aula  micat  medio  clarifcatafao. 
Claret  enim  claris  qned  clare  concopulatur, 

Etquûdperfurtdit  lux  noua^  claret  optts, 
Nobile  quûd  confiât  aucfumfub  tempore  nofirOf 
^ui  Sugerus  eram ,  tne  duce  dumjïeret. 
CefteEglife  a  trois  cents  quatre  vingts  dix  pieds  de  lon- 
gueur, cent  de  largeur,  ôc  quatre  vingts  de  hauteur -.le  tout 
dansœuure.  Et  la  nefieule  a  de  longueur  cent  trente  pieds. 
\.ç.s  deux  fufdiéles  tours  font  fouftenues  parquatregros 
piliers  de  pierre.  Et  au  dedans  de  TEglife  y  a  Ibixanteautres 
piliers,  quifouftiennent  les  voûtes  Se  lacouuerture.  Et  font 
trois  allées  en  la  nef:  dont  celle  du  milieu  a  trente  cinq  pieds 
^e  large,&lcs  deux  autres  chacune  14,  pieds. 

Lechœurefldmiiéen  trois,  dont  lepremier  où  font  les 
chaires  des  Rehgieux,  eft  long  defoixante  huid  pieds,  & 
large  de  trente  cmq.  Le  fécond  a  de  longueur  quarante  cinq 
pieds, Scdelaigcurtrentecinq.  Et  le  troifiefme  naqueij. 
pieds  delongueur ,  ôc  autat  de  largeur  que  chacun  des  deux 
autres. 

De  la  table  fuperieure  d*$r. 
En  la  table  d'or^quicftdeuantletrefTacrecorpsdcnoflrc 

ZZZzzz  i) 


Tioo  DIOCESE    DE    P  A^HIS, 

Seigneur  ScRedépceurleiUsChriltjSuger  dit  auoir  employé 
quarante  deux  marcs  d'or,  6c appofé  grandnombre  de  pier- 
res precieufes,  comme  diamans,  Rubis, Emeraudes, Saphirs, 
dilbnguees  par  grolles  perles.  Et  comme  pour  laconfcclion 
&  décoration  du  fanfluaire ou  tabernacle,  le  peuple  ludai- 
Gc'nr.36.    Qyg  ofFroitplus  qu'il  n'eftoitbefoin-.Aufli,  félon  le  tefmoi- 
gnage dudit Suger, les  Roys,  Princes,  Prélats  èc  autres  Ca- 
tho ligues  jlfci.^les  pierres  de  leurs  ancaux,  &  de  bon  cœur 
les  donno^Rfpur  enrichir  ladite  table.  En  laquelle  auiîî 
font  les  vers  mbrequens.* 

M^igne  Dionyfi portas  apcrt  Paradtjî, 
Suggeriumg^  pijs  protège  prx/tdif  s. 
£>uîa,  nouam  cameram  pernos  tibi  conflitmflu 

In  c amer  il  cœli  nosfacias  recipi  : 
Bt  pro  prxfenti ,  cœlt  menfafntiari, 
Signifî'catcitniîgïsfignificante  placent , 
Il  fait  en  après  mention  du  tabernacle  ou  font  les  corps  de 
feindDenys  oc  de  fes  compagnons,  enfermez  en  des  armoi- 
res, pour  lequel  reparer  ^  décorer  il  a  employé  beaucoup 
d'or  ^d'argent:  comme  ii  déduit  par  le  menu  ,6*:  y  a  fait  ad- 
ioufter  ces  vers. 

S  an  Cl  or mn  cineresy  vhi  cœîictu  ex  cubât  or  do , 
Tlihs  rogat  d-plorat^  C  1er  us  cantt  in  deçà  ch  or  do 
Spiritibus,  quorum  refernntur  "vota  ^iorum.  ' 

Cum^^  pUce?it  illis^  rnaU  cendonantureorum, 
Corpora  fancrorum  fant  hk  in  p  ace  fepulta  : 
J^i poftfe  rapiant  nos ^orantesprecemuita. 
"  Hic  lûcus  egregium  ucmentibus  ext^tt  aftlnm  : 

'^  Hic  fuga  tut  a  reis  yftibiacet  vit  or  eis. 

Dit  Crucifix  d'or. 
En  ce  Crucifix,  Sugercfcricyauoir  employé  quatre  vingts 
marcs  d'or,  &  grande  quantité  de  pierres  precieufes,  d'vne 
valeur  incllimabie.  Lequel œaure,cinq&bienfouuentfept 
Lorrains  Orfeures,y  trauaillans  iournellement  ôcalTidue- 
ment,  bien  à  peine  ont  peu  parfaire  en  deux  ans,  y  compre- 
nant le  pied  où  font  figurez  les  quatre  Euangelides,  5c  la  co- 
lomne,c///  tota  infid.et imago. 

Le  Pape  Eugène  5.  en  l'an  1146.  vintàS;  Dcnysen  Fi*ance, 
ScieiourdePafquesbeiiid  occoufàcra  le  fufdic  Crucifix,  y 


LIVRE     Q^V  A  T  R  I  £  S  M  È.  ^  iroi 

inférant  du  bois  du  tilcre  de  la  vrayc  Croix,  qu'il  ficapporter 

de  fa  Chapelle.  ,^<!eportiû  {inqiùt Sugerius  )  omnem  &  uniuer^ 
fdlem  excedit margantam.  Ec  excommunia  tous  ceux, qui  cy 
après  en  ofteroiet  quelque  chofe.  Taies  (inquit) muerons  Beati 
Fetrif&gUdioJpiriîi^fayicîianathematisjauit, 

Dfi  pri/'^àfal  Autel  de  l'Egltfe  de  S.  Denys. 
La  table  d'or  du  principal  Aucel  de  S. Denys  a  eilé  donnée 
par  le  Roy  Charlesle  Chauue.  Et  pource  (  dict  Sugere  )  que 
deuant  cet  A  utel  i  ay  elle receu  à  l'eftat  Monafticque  :  le  ms 
ilus  eftudiéà  y  adioufter  aux  codez  des  guichets  de  bois  do- 
rez, ou  couuerts  de  lames  d*or.  Et  en  eleuant  la  première  ta- 
ble pi  us  haut,  en  faire  encore  vne  autre.  Tellement  que  de 
toutes  partscet  Autel apparoiiïe  d'or. 

AuiîileRoyLouys  VI.  dicl  le  Gros, fils  dePhilippespre- 
mier,y  a  donné  deux  chandeliers  de  vingt  marcs  d'or. Outre 
ce,  à  collé  dextre,  Sugeraappofé  ces  vers. 
Hits  Ar.c  tabulas  pojuit  Sugerius  Abbas 

Prêter  eam  qu.im  Rex  Car  oins  ante  dédit  y 
Indignos  venta^fac  dignos  virgo  Mariar 
Regii  &  Abbatis  maUi  mundetfonspietatïs. 
Et  pource  qu'en  cet  Autel  il  y  a  grand  nombre  de  pierres 
precicufeSjqucl'ambition  &  conuoitiiè  de  quelqu'vn  pour- 
.  roi t  dimin uer  :  à  coftc  gauche  il  a  adiouftë  ccfcc  imprecaciô. 
Si  qHisprÀeUramfpoitauerit  impim  Araw-^ 

A.que  d.imfîntHs pereat  ludx  fociatus. 
Il  faicaulîi  mention  d'vneaucre  table  d'Autel  d'vn  grand 
pris^Sc  encore  d'vn  plus  grand  artifice,  Itavt??2ateriaî?ijuperet 
çpu^i^  En  laquelle  iont  pluiieurs  hiftoires,  opère  anaglypho-, 
c'eftà  dire  taillées  en  bolFe  &  relouées  ;6c  d'icell^s  lefensaL- 
legoric  eft  compris  aux  vers  qui  fuiuent. 

Vocefonans  magyja  Chrifl-o  plcbs  cla?n<n  ofanna, 
^Qux  diîturm  cœna  tulit  ornais  ho/iia  vera^ 
Terre  C  rueemproperat,  qui  euncios  in  cruee  faluat 
Hocquod Ahrartî proie litdt,ChrtfticaroJignat.  catcf  n, 

Nelchifedech  Ithaty  qtiod  Air  Ara  fuper  hojie  triumphaty  ^'"  '^-  f  +  ■ 

Botrum  njecïefcrunt,qHi  Chrifinm  cum  cruce  qujirunt. 
De  l'Auttl  faincl. 
LeiufditRoy  Louvs  le  Gros  (  qui  des  fon  enfance  aucft 
cflé  nourry  à  faincl:  Denys  )  porte  tcfmoignage  c]ue  les 

Z  ZZzzz  iij 


isHin  15. 


uQi  DIOCESE    DE    PARIS, 

^nciensReligicuxsppelioient  l'autel  qui  cft  deuanclcmo- 
numenc  du  Roy  Charles  le  Ch3.uu&  ,Mf are /anâfum ,  l'Autel 
iaind:  pour  les  reliques  qui  y  eftoiencenchaiTees  en  bois  do- 
lépar  (ieiFus.  LcfqueUes  toutesfois  iVauoient  çfté  encorcs 
veuesàdelcouusrCjiufqucsàcequcrAbbéSugerlesvouiuc 
voir,  non  en  particulier  auec fei>  Religieux  feulement,  com- 
me d'aucuns  luy  fuadoient;  mais  deuant  coutîepeuple  6c  au 
iourlepluscelebre,quieft:oicle 9.  Odobre, iour delafeftc 
faincl  Denys.  Où  par  deuotion  eftoient  conuenusles  Ar- 
cheucfques  de  Lion,Rheims,Tours,Rouen  :  ôc  les  Eucfques 
deSoiirons,  Beauuais,Senlis,McauXjRenes,raindMalo,ôC 
Vennes,ôi  vn  grand  nombre  d*Abbez,Moines  6i  autres  per- 
fonnesEccleiialliques.  Et  futtrouuéen  la  partie  antérieure 
de  cet  Auceljle  bras  de  faincTiIacques  l'Apollre  :  à  collé  dcx- 
tre  le  bras  de faind  EftiennCjpremier  Martyr  :  2c à  cofté  gau- 
che, le  bras  de  fàincl  Vincent,D?acre  &:  Martyr,auec  des  pe- 
tites carthes,  contenant  ieparemcnt  leurs  noms  &  quahtez. 
Lefquellesreliques  ledit  Roy  Charles  le  Chauueauoit  côfe^ 
rees  à  l'Eglife  de  faind  Denys,  6c  ordonné qu'cllesfuflent 
mires  audit  Autel  deuant  fonTepulchre:  pour  la  confiance 
qu'il  auoit  à  ces  glorieux  fainds.  Et  enfaueur  d'eux ,  il  don- 
na àladitc  Abbaye, la  terre  ôc  feigneuric  de  Ruel,pres&â 
ropporitedeNantcrrc:&  la  riuiere  de  Seine  commençant 
au  deiTus  du  pont  de  faind  Cloudjiufques  auRudeCham- 
breau,qui  eftplus  bas  que  le  Chafleau  de  faind  Germain  en 
Laye.  De  laquelle  ils  iouiiïent  encore  auiourd'huy. 

Pour  ces  con{klerations,en  toutes  lesprincipalesfeftes 
de  l'année  (quifontenuironfoixantej  on  allume  (îx  grands 
ciergcsàcet  Autel,  ce  qu'il  ne  ferait  à  tous  les  autres:  &fiil  - 
eftparcde  nouueaux  ôc  fpeciaux  ornements,  toutesfois §c 
quantes  qu'on  pare  le  grand  A  utel. 

Au  milieu  du  premier  chœur  les  vers  fuiuantsfontgrauez 
autour  de  la  fepulture  du  Roy  Charles  le  Chauue, 
Imper/c  Karolus  Rcgnog,  potitus 
Gallorum^  tacci  hacfub  hreuitate  Jiîus 
^      Tlurima  cum  villis^  cum  cUuo^cumque  corona 
Ecclejîd  viuusj  huïcdedit  ille  bona 
Mulîis  abUtis  nobis  fuit  hic reparâtor 
SequAntj  fiutiij^  Rttûl^ç^  dator. 


LIVRE    QJfATRIESME.  1103 

Dauan&age cotre  le  niefme  Aucel  6c  le  lepulchre  dudid 
Roy  Charles  le  Chauae ,  ily  a  vne  Croix  admirable  en  gran- 
deur, donnée  par  le  Roy  Dagoberr,  de  faicte  par  iaind  Êloy. 
Au  milieu  de  laquelle  il  y  a  vne  bague  tres-noble,  que  l'on 
did  auoir  elle  de  Nancildc, femme dudic  Roy  Dagobcrr, 
fondateurderEglirefaintDenysc&ri'autreautrontdu  chef 
dudiciaindDcnys,  moindre  en  grandeur,  mais  ellimce  de 
plus  grand  pris  par  les  Orfeures  &  Lapidaires,  &  que  l'on 
doit  reuerer  de  honorer ,  à  eaule  qu'il  y  a  partie  du  carquanc 
de  fer,  qui  a  enuironné  le  col  précieux  de  faine  Denys,  quâd 
ileftoitprifonoieràGlauciny, oiiilalaiiTé  fonnom,&f'ap- 
pelle  auiourd'huyS.  DcnysdelaChartre,^le  licuprociie 
Glatigni  pour  Glauciny. 

Ilyaaulfivne  table  d'argent  d'oré,  que  frère  Robert  Re- 
ligieux de  faincl  Denys  fit  faire,  après  auoir  efté  Abbé  de 
Corbie  en  Picardie  :  en  recordation  du  lieu  de  fa  profeffion. 

Sugere  continuant  le  narré  des  biens  qu'il  a  faids  à  fon 
Abbay  e,il  dit,  qu'il  afait  reparer  la  noble  fîiartificieufe  chai'- 
redu  Roy  Dagobert:  en  laquelle  fes  fuccellêurs  Roys  ,au  ^^^*'[^  ^^ 
commencementdeleurregne,fouloientfefeoir,ôireceuoir  bç°t.  *^ 
leshommages  de  leurs  fubiets. 

L'ontientquecebeauvaiireaude  porphyre  d'vne  piecC:, 
lequel  vulgairement  on  nomme  Cuue,  quieftau  derrière 
des  armoires  où  font  les  corps  defaincl  Denys  6c  fes  compa- 
gnonSjaiadisieruidcfontsbaptifmauxenl'Eglife  de  fainct 
Hilaire  de  Poidiers:  laquelle  entre  autres  Dagobert  fpolia, 
pour  enrichir  celle  dont  nous  traidons.  Frère  Guillaume 
de  Nangis,  en  fa  Chronologie,  fous  l'an  ^35".  adioufte  l'Aigle 
de cuiure,icruantdepoulpitre aux  Chantres enchœur,qu'il 
rit  tranfporterà  faind  Denys.  Dans  lecaueau  oiile  Roy  Da- 
gobert fit  mettre  les  trois  fufdits  corps  fainds,auatqu'eftre 
eleucz  defîlis  l'Autel,  l'on  voit  vne  Licorne  de  fix  pieds  &; 
demy  &  vn  poulce  de  longueur. 

Des  vitres  de  rE^UCe. 
En  commençant  au  fond  &  bout  d'enhaut  de  l'Eglife, où  elt 
peint  l'Arbre  lefTéj&reucflant  iufques  au  portail  d'icelle, 
ily  a  vne  vitre,  qui  pour  eleuer  les  chofes  matérielles  aux  fpi- 
ncuelles,reprerente  S.  Paul,  tournant  la  meule  du  mouhn. 


1104  DIOCESE   DE   PARI  S, 

&  les  Prophètes  qui  apportèrent  leurs  facs  de  bled ,  ou  fom 
iuWerits  ces  vers. 

Tollis  agenâo  moUm  de  fur  fur  e  TAulefarinam-, 

MofatCd  legia  intima  nctafacà. 
Fit  de  totaranis  "j  crus  fine  furfure  fanis. 
Permet  (toque  abus  tiofier  &  angeltais. 

En  lamefmevitreoùronoftelcvoiledela 

face  de  Moyfc.  ; 

^ucd  Moyfes  'velaty  chrifti  do^tririA  reueUt  : 
Dénudant  legem,  quïfi^oliant  Moyfen . 

En  ladite  vitre  fur  l'Arche  d'Alliance. 
Tœ devis  Exarcha^  Chrïfii  cruce  fifittur  ara:  ; 

Fcedcre  maiori  l'ult  ihi  vita  mort. 

En  la  mefme:  où  le  Lion  6c  TAgneau 
ouurentleLiure. 
Apoc.  f.  c^^  Z><?///  efi  magnm,  libru?n  LeofoMt é"  ^gntt^: 

Agnus  fiue  Léo  fit  Caro  iun6ta  Deo. 
En  vne  autre  vitre,  de  la  fille  de  Pharao,  qui  trouua  l'en- 
fant Moyfe  ietcéenlariuiere,dansvn  coffret  fait  de  ionc«. 
Eiod.4.  -^fi  in  fificclU  Moyfies puer  ille.fuella 

Regia  mente  pa^quem fouet  Ecclefia. 
En  la  merme  vitre,  de  Dieu  qui  apparut  a  Moyfc,  au  mi- 
lieu d'vn  buifTon  ardent. 
Exod.  j.  ^/V///  confipcitur  Rubus  hic  ardere  nec  ardet: 

Sic  diuoplenus  hoc  ardet  abigne,  nec  ardet. 
En  la  mefme  vitre.  De  Pharao  6c  fon  armée  fubmergez. 
Exod.  14;  ^Jiod  baptifina  bonis  j  hoc  militiA  vharaonis. 

Forma  facitfimi lis ,  caujfig.,  difiimilù. 
En  la  mefme  vicre.  Du  ferpent  d'Airain  érigé  par  Moyfc. 
Sicut fierpentes  fierpens  necat  xneus  omnes  : 
S  il  exaltât  us  hofies  necat  in  cruce  Chrtfius, 
En  la  mefme  vitre.  De  Moyfe  qui  receut  » 

la  loy  en  la  montagne. 
Exod.  }i.  j^ege  data  Moyfii^ iuuat illam gratia  chrifii. 

Cratia  viuificat  Jiitera  mortificat. 


Num.ii. 


1.  Cor  }. 


Chafifes  de  plufieurs  fiaincîs  ^fiain5îcs  qui  font 
a  faincl  Denys. 
Lc5  corps  de  fainc1;HippolyteÔcdefàiiide  Concorde  /à 

mère 


LIVRE    QVATRIESME.  1135 

mcrc  nourrice  qui  furent  martyrifez  à  Rome  foub-s  l'Empe- 
reur Decius  le  13.  iour  d'Aoufl^eni'an  ^  félon  le  calcul  de 
Genebrard)  144.  Voyez  les  aucheurs  qu'allègue  Baronius 
cnfonMarcvroIoî^uelurlediciour. 

En  vn  ancien  carrhulaire  de  fainclDenys ,  où  font  les  hi-  proccffioa 
ftoiresdeTurpinôcEginard,H  eftfaïc  mention  qu'en  l'ao  ^oicnncl^^- 
Si6.  ily  eut  vne  grande  pefteen  France,  pour  laquelle  faire 
ceiïer&impetrerlamifericorde  de  Dieu,  le  12.  iour  de  May 
les  Religieux  de  faincl  Deny  s  6c  beaucoup  du  peuple  eftants 
lîudspieds  firent  vne  proceffioDjen  laquelle  la  challedeS. 
Hippoly tefut portée, &  par  fon  intercelfionla  pefte  cefTa. 
Celle  chafTeell  de  cuiure  doré,  eleuee  fur  quatrepilIersenJa 
chapelle  quiretientlenom  dudit glorieux  Martyr.  '  " 

LecorpsdefaincT:  Eugène  Martyr  difciple  de  faindDe- 
nys  ^premier  Euefque  de  Tolède  en  Efpagne ,eftoit  entier 
en  TAbbaye  de  (ainctDenys:  duquel  vne  partie  fut  donnée 
àS.Gerard,AbbédeBrone  { Latine ^Bronium yjïne Bronienfè 
Cfl';?<?/''///w;audioceiè  de  Namur:  où  elle  fut  ponee  par  ledit 
Abbé,  &  en  grande  reuerence  receuë  le  1 8.  iour  d'Aouft. 
Ledit  Gérard  deceda  en  fondit  monaftere  le  5.  iour  d'Oclo^ 
brc,ran  958.  Voyez  fa  viefortample  en  Surius  tome  cinq, â 
mefme  iour.  Etloannem  Molanumlthre  de  N  Atalibus janctorum 
Belgijy  (ub  pr£cedenti  die^fecunda  Maij. 

Six  cents  &:  huid  ansapres  le  decés  de  faint  Gérard  Abbé, 
c'cftàfçauoiren  l'an  1 56^.  l'autre  moitié  du  corps  defaind 
Eugène,  quirefloitàfainctDenySjfut  donnée  au  Roy  d'Ei- 
pagne,  Philippes  deuxiefme  par  le  Roy  de  France  Charles 
peuhcfme.  Êc  en  recompenié  l'Efpagnoi  donna  à  TEglife 
laind  Denys  celle  belle  6c  grande  lampe  d'argent  que 
Ton  voyoit  deuant  les  derniers  troubles  dans  le  premier 
chœur,deuant  la chafledefàincl:  Denys  Euefque  de  Corm- 
the. 

En  quelle  pompe  6c  magnificence ,  ioye  6c  allcgrefle  \t^ 
Elpagnols  receurent  la  chafle,  contenant  \t^  Reliques  de 
leur  premier  Apoll:re,faincl  Eugène,  AluarusGomericusau 
troi(iefmeTomederHiiloired'Efpagne,hurefeptieimedes 
gelles  de  François  Ximenius,Archeuciqucdudit Tolède, le 
defcrit:6c  la  relolution  qu'ils  prindrent  d'aller  audeuantiul- 
quesà^Tafiilacuna,premiereyille  des  limitas  du  diacelédet 

A  A  A  A  a  a  a 


kl.  DK»'«»n- 


1106  DIOCESE    DE    PARIS, 

Tolède.  Où  icelle  eftanc  apportée,  Le  dcuxicfme  luilkc, 
iour  de  la  Vrficacibn  nollre  Datne,fuc  conclud,  que  le  Roy, 
Pliilippcs  1.  ion  fils  Charles,  &  Les  Princes,  d'vneparc  ayde- 
roienc  à  la  porter^  èc  de  l'autre,  les  Euefqucs  lufFragansde 
l'Archeuelque  de  Tolède  de  les  Chanoines  alceroatiuemct. 
Ce  qui  a  eltë  ainG  obferué  iufques  au  dernier  Nouembre, 
qu'elle  fut  receuë  en  fon  Eglife  Cathédrale , &  mife  parle 
commandement  du  Roy  en  la  Chapelle  dulamdSepuichrc, 
qui  eft  au  defîous  du  grand  Autel. 

Ce  glorieux  fàinct  crtoitvenu  àParis  veoirfon  bon  Mai^ 
treS.DenySj&commeiidiipofoitl'enrecournerJes  Païens 
leprindrcnt:  ôc  après  auoir  ouy  fa  confeffion  de  foy,  luy 
tranchercntlatcfte,au  lieu  ditDeul,ou  Dyoul  (  en  Latin 
DyQgïllnm)  presMontniorency.  Son  corps  ils  Icietterentoc- 
cultemetjde  peur  qu'il  ne  fut  trouuë  hi  honorépar  les  Chrc- 
fliens,  au  lacdeMarchets  { Latine Uenafit)  o\\\\2i^^é  plu- 
jfieurs  années,  iufques  à  ce  quefainâ:  Denys  apparut  de  nuicb 
à  Ercaldushomme  illuftre  &  riche»  auquel  ri  enieigna  le  lieu 
oiiiltrouucrroit  ledit  corps.  Et  pour  confirmation  de  cefte 
vilîonjeguaritdcs  gouttes  despieds, qui  le  contraignoient 
^àrà^ïWiidiy (jthif^ ija»ttdiaNê cipps detentuo .  Comme  vnmal- 
iaicl:eurquialcspiedsaux  ceps.  Le  matin  il  ietranlporte au- 
dit lieu,  îktrotuie  le  corp/i  de  lainil  Eugène  nonpourryou 
coiToinpu  pour  auoir  elle  long  temps  en  l'eau  ;ainsiain^ 
entier,  comme  iilcme(mc  iour  il  eutellë  décolle.  Et  fe  mit 
€n  (on  deuoir  dele  taireporter  à  faintDenys:  maisles  boeufs 
qui  trainoientle  chariot  rellfterent,tendans  toujours  au 
liebidudicDioul,  ouàfon  proprehericage,lefufditErcaldus 
£c  faire  vn  Oratoire  ou  chapelle, &;  mettre  le  corps  en  vne 
chaiîe  allez  honorable.  Laquelle  depuis  pour  quelque  ne-  j 
ceiTitcoccurrente  Fut  portée  en  proceffion  à  faincl  Denys 
par  les  Religieux  de  Diou](  ia  érigé  en  PrioréConuentuel^ 
ix  ne  la  peurcntoncqucs  reporter,  demeurant  miraculcufe- 
ment  immobile  ;  sfuaji  juo  magifiro perpetuo  adh^rere  "jeileK 
Comme  ileilefcric  en  vnanciencartulaireduditS. Denys. 
V'av^zlear  Breuiaire,lc  15.  Nouembre.  Surins  tom.y.àmeP 
meiourjôcleCataloguedesfainclsJiureio.chap.  6i, 
-  Lecorpsderaindiiuftacheeflâuffià  faind  Denys.  Iceluy 
fut  mattyrifé  à  Rome  auec  (à  femme  2c  f&s  deuxcnfans,  foui' 


LIVRE  QJ^ATRIESME.  1107 

TEmpereur  Adrian  le  2.  Noucmbrc.  Comme  rapporte  Si» 
meonMctaphrallescnlàvie,tome6.  de  Suriifs  audit  ioi)r. 
Baronius  en  fon  Martyrologe,  ne  ibiuant  les  Latins ,  ains  les 
Grecs,  remet  celle  pafFion  èi  ion  anniueriaire  au  Vingticfmc 
Septembre. 

Lccorps  defâinâ:  Firmin  Martyr  6c  premier  Euefqne  d'A> 
miens ( duquella fefte ie cciebre le ly.  Septembre ) fut enle- 
ué  par  le  Koy  Dagoberr  du  Chafteau  de  Pinquigny  (outi 
auoite/lëcachéj&portëàS.Denyscnran64i.Auth.  G. de 
Nangis  en  la  Chronologie. 

Lccorpsdefaincle  Oiraannc  vierge  cftcnvneCbapclIe 
proche  de  ladite  Eglirefain(5i;Denys,  Et  an  breuiaired'iccljc 
Jà vie eft  fuQCm clément  defcripte le  if .  Aoufl. 

En  la  melme  ChapelleTont  les  corp^  de  trois  des  vnzc  mil 
vierges.  DefqucUes la  première  f'appelloit  Seconde,  la  deux- 
jeiiïicPanefrede:&lâtroi{ie(meSemibarie. 

En  vne  autre  Chapelle  il  y  a  le  corps  d'vn  fain cl  Innocent, 
&  le  corpsd  vn  des Genldarmes de iaind  Maurice. 

Plus  en  ladide  Eglife  il  y  a  lccorps  de  laind  Pèlerin,  ou 
Peregrin, premier Euelque  d'Auxerre6c  Martyr,  lequel  ci  > 
temps  de  l'Empereur  Adrian  fut  enuoye  en  France,  poui 
^annoncer  l'Euangile  par  le  Pape,faincl  Sixte  premier.  Voyez 
leCatbologucdcsSaindsliurc5.  chap.  5.  &  autres  autheurs 
citezpar  Baronius  en  fon  Martyrologe  fur  le  16.  Mav.  &:le 
Breuiaire  de  fainci  Denis. 

Frère  Guillaume  de  Nangis  cfcriten  fà  Chronographie, 
<jueIePvoy  Dagobert  en  l'an  640.  enleua  de  Thouioufe  le 
corps  de  faind  Saturnin  martyr,  leur  premier  Euefque,^^  ie 
fîttranfporteràfaind  Denis  :&  pour  Je  rauoir,lesThouIou- 
fains  baillèrent  en  cfchange  les  corps  de  faind  Patrocle 
Euefque  de  Grenoble,de  faind  Romain  de  Blaye  Preftre  2c 
]VIoyne:&  de  faind  Hilaire Euefque  de  Geuodan,ou  de  Ga* 
Uâlon;/,4r/>î^  GAualiSyfiuc  Gaualitanus, 

Il  y  a  eu  deux  autres  iaindsPâtrocIe.Le  premier  martyr  de 
Troyeen  Champagne  ,  duquel  fait  mention  Grégoire  de 
H'ourSy/ib.i.^e  mtracitUs.fiuc  de  Gloria  m^rtyr/tm  cap.  64.  Et  le 
MartyrologeRon')ain,leii.Ianuier.  Etlurlemeimeiour  Su- 
rius,tome  premier  des  Sainds. 

Le iecondcftoit  Reclus  &  Abbccn  Bcrrv.  D'iccîuy  crai- 

AAAA^aa  jj 


no8  DIOCESE    DE    PARIS, 

de  Grégoire  de  To\iïS^Uh.s.degefl-is  Francorum  capjo.&tiby» 
2  Je  Vitis  Patrum.  EtSuri/ts  tome  ôJefAnBisdtc  ip.  Notiemhrù, 
Quancàceluy  quieftoicEucfquccieGrenobleie  n'ay  enco- 
re trouuéfa  vie. 

De  fâint  Romain  Preftrc  5c  Moyne  (commeaucunserch- 
uentjinhuméau  ChafteaudeBlaye  preslariuierc  dclaGa- 
romne,  Grégoire  de  Tours,//^.  degloria  confejjorumcap.^é.  en 
craide-.Etdidqueles  mariniers  l'inuocquenc  deuotcmenc 
contre  les  périls  qui  font  en  ce  port. 

Ado  Viennefts  in  [ko  chronico  4.ercrit  que  le  Roy  Chariberr, 
fiisdc  Clothaire premier  (  qui  decedâenran575. }  y  cft  en- 


terre. 


La  fefte  de  S*  HilaireEuefquedeGaualoneftieijOclo- 
hKQ.Vfei-ardus&  Baronius infiis marfyroUg^'s.SclondcN^ingis 
enraChronographiero^sran635.Ie  corps  de  faind  Hilaire 
Euefque  de  Poidiers  a  cftë  apporté  à  laincl  Denys  parle 
Roy  Dagoberc:  6c  fuit  cefte  opinion  Gaguinliure  3.  Ce  que 
lean  Bouchcc  en  fes  Annales  d'Aquitaine  partie  féconde, 
chap.  y.  n'accorde,  &  dit  que  c'eftvne  pure  menterie  :  fafe- 
ileedleij.  lanuier.  Voyez  le  Martyrologe  de  Baronniusôc 
lesautheurs  qu'il  allègue.  Et  encore  plus  amplement  au  troi- 
fîefme  tome  de  (es  Annales. 

Que;  le  corps  de  famcl  Cucufe  martyrifë  àBarcelonnele 
25.1uiilec-,aitellétran.ilatëdratndDcnysen  France,  il  iëlit 
au  Cathoiogue  des  Sanids,  Iiure  6.  chap.  136.  &  en  la  vie  fort 
amplc,quic(l  en  Surius, tome  4.rous  le  melmeiour.  Toutes- 
fois  frère  Thomas  deTrugillosIacobin,T<?;»i7/?r//WiÈ>T/'^«- 
ri  ceiiciondtorum pagind  496.ditqu'i}s  n'en  ont  que  la  moitié. 
Laquelle  leur  donna  le  Roy  Louys  de  Bonnaire,fîls  deChar- 
lemagne^aprcsauoirfubiugé  &  prins  de  force  icelle  ville.  Et 
l'autre  moULe  de  ce  iàincl:  corps,  a  efté  portée  à  faind  Jac- 
ques en  Gallice,par  Reuerend  Pcre  en  Dieu  lacques  Gelmi- 
rcZ,Dremier  ArcheuefqucduditBarccIonne.  Où  les  Efpa- 
gnols  en  célèbrent  tousiesaàs  la  tranilacion  auec grande 
tieuotion.  ^  j  ,»: -   :'3  :-    ;'  •; 

:  ;  Au  premier  chœur  de  l'Eglifè  faind  Denys,  il  y  a  vd  Autel 
fur  lequel  efleieuce  la  chaiFe  contenant  le  corps  de  famd 
Denys,Euefquede  Corinthe. Lequel  le  R"!*^  Pierre 
PreRre  Cardinal  ôc  Lcgac  du  faiud  Siège  apporta  de  Grèce  a. 


LIVRE     QJ^A  TRIES  ME.  1109 

Rome  :  £c  le  Pape  Innocent  troifierme  le  donnaà  Emery 
Prieur dcfaind  Denis,  lequel  i'apporu audit laindDenys, 
auec  desindulgences  pour  tous  ceux  qui  le  vifiteron t  &  de- 
uotementinuoqueront,lafeftecIlle8.Aunl.  Voyezlc  Mar- 
tyrologe de  Baroniusôclcsâutheurs  qu'il  allègue. 

Au  troifielme  chœur  cft  la  chaiîe  de  iJ.Loys,  pour  laquelle 
faire  le  Roy  Charles  6  donna  deux  cents  marcs  d'or:â  la  ilia- 
fion  dclonerpoufe  liabcldeBauieres,  qui  eitoit  fort  deuo- 
teôc grande  aumofniere. 

R  cliques  &  loyaux  de  l'EgUfe  defainci  D  enys 
en  France, 
Heraclius  Empereur  enuoya  en  fîgned'alliance&da- 
mitië  à  Dagobert  Roy  de  France  vn  os  à  demy  bruflé  • 
dei'efpaule  defaind  lean  Baptifte , lequel  il  donna  à  i'Eglifc 
defainci:  Denis  en  Tan  639.Auth.frere  Guillaume  de  Nangis     (>l^- 
enfaChronologie,auditan. 

L'an  783.  la  Royne  Hildegarde  femme  de  Charlemagne     ngj, 
6c  meredcLouys  Débonnaire  deceda.  Laquelleadonnëà 
l'Eglife  de  faind  Denys  vn  Pfaucier  efcrit  en  lettres  d'or, 
commandant  qu'il  fut  gardé  auec  les  ioyaux  précieux  de  la- 
dite Eçlife. 

Extraici  avn  ancien  M  S.  de  fkin^  Denys. 

Envn ancien  CarculairedeTAbbaye  de  faind  Denvs  en 
France,  eft  ce  qui  enfuit. 

3  iLcRoy  CharlesleGhauue  donna  pour  la  décoration  de 
l'Eglife,  appellee  maifon  Dieu ,  vn  Autel  portatif  de  marbre 
porphyre, commendantqu'ilfut  mis  fur  l'Autel  roatutinel 
au  milieu  ducœurdesReligieux.C'eftceluyquenousauons 
çy  deuant  appelle  Autel  faincl:  à  caufe  des  reliques  qui  y 
font. 

,  Etàleur  threforildonnavnedestaiïesoucoupesduKoy 
Salomon,compoiee  d'or  6^  de  pierres  precieuies. 

Item  vn  calice  fort  grand  fait  d'or  &  de  pierre  d'Onix, 
qu'aucuns  interprètent  Cornaline.  Lefqueis  deux  iovaux 
vfontvenus  du  pillage  6c  butin  dE(pagne. 
.  Plus  vn  grand  ioyau,  du  la  Crelïe  de  Charlemagne:  qui 
eft  tout  d'or  &  de  pierres  precieufes , comme  Saphys,  Efmc- 
raudes,&c.  Et  a  ordonné  qu'aux  grandes  teftes  ce  ioyau 
foitmisfurle  grand  Autel,  au  pied  d'iceluy,qmcftau(li  d'or, 

AAAAaaa  iij 


ni©  DIOCESE    DE    PARIS, 

eil  Icbras  de  faint  Apollinaire  premier  Eiicfquc  de  Raucnne, 
enuoN  c  de  pûrlàincfc  Pierre,  pour  U  conueriion  des  Gentils, 
&;  marty nzé  le  13.  luillet  Tan  74.  (ous l'Empereur  Vcfpafian. 
Voyez  le  Martyrologe  de  Baronius,&:  lesautheursqu'ilallc- 
gue. 
Frère  Guillaume  de  Nagis  en  fa  Chronologiejcfcric  qu'en 

792.  l'an  791.  l'Empereur  Conilantin  enuoya à  Charlemagne  en 
r)\^nede confédération &aHiance,iVn  des  cioux.doncno- 
ÛreSauucurfucattacheà  farbre  delà  Croix,  auecle  bras  de 
faincl  Si  meon,&vne  partie  de  la  fainde  couronne  d*efpinc. 
Lcfquelles  chofes il  micen  lafainde  Chapelle d'Aiz  en  aIIc- 

^7^'     magne.  Et  depuis  (c'cft  à  fçauoir  en  fan  S  7  6.)  Charles  le 
•  ChauuelesapporraàS.DenysenPrance. 

U52.  L'an  1231.  &duregnedeS.Louysle6.1epenulciefmeiour 
deFeuricr,  en  baillant  à  baifer  ceiàincl  Clou,il  tombadc 
fonenchaflurcSc  fut  perdu.  Dequoy  le  Roy  fut  (î dolent, 
qu'il  tir  crieràfon  de  trompe,que  celui  qui  rauoittrouué,(^il 
lcrapportoit,auroit  centliures  tournois.  En  tin  le  premier 
iour  d'Auril,  il  fut  rapporté  6c  rendu  à  ladite  Eglife  le  iour  du 
Vendredyfaincl,ôcmon(lrë au  peuple,  autant  ioyeux  de  la 
xecuperation,  cômeil  auoit  efté  contrifté  de  la  perte.Voyez 
la  vie  du  Royfaind  Louy  s,  compofee  par  frère  Guillaume 
deNangis,chap.7. 

Aumanufcrit  de  faind  Denys,  contenant  les  hiftoircs  de 
Turpin,  Eginard,  &c.  Il  fe  lic,qu'en  la  partie  de  la  couronne 
denoftre  Seigneur, que  le  Roy  Charles  le  Chauue  apporta 
àfaind  Denys,  il  y  auoithuid  efpincSj&latigeoulebois: 
rurlefquelleslarofeeduciel  eftant  tombée, elles  fiorircnr, 
comme i'ay  leu  en  vn  autre  très- ancien  regiftrcduditfaind 
Denys. 

A  l'entrée  delà  Chapelle  de  faind  Hippoly  te,il  y  a  vn  Cru- 
cifix veftu  fortancien,  duquel  eft  faite  mention  au  tableau 
quieftconrrelepillieren  ces  termes. 

V  Image  du  Crucifix  veftu,  ejl  mmmee  fiinU  V  ouït  de  Lt^ues, 
&  proprement  Sandus  Vultus  de  huc2.^fource  quelle  repre/ente 
fclie  tjui  efi  en  Uduc  ville.  Laquelle  Imag£  on  tient  auoirejîé  com- 
mencée par  Ntcodeme  en  Ufembiancc&  gradeurdeno(}re  Seigneu^r, 
CT parackeuee par  l' Ange^j  apportant  la  face  dr  pourtraia  naifdt 
Jefu4'Chrift  :  &  cent  ans  après  veftuè  p^rvn  fidèle  Chre/iien:  Juf- 


LIVRE    Qj:  A  TRI  ES  ME.  un 

aucs  À  ce  que  fcpt  ans  expirez.  &^ius ,  ^utpm  &  Ballefrdy  Eue  [que 
de  Thu-rin  njifitans  les  faines  lieux ,  U  trfiuuerent  en  HtcrtiJaUm, 
cachce  fous  vn  rocher^enuironme  de  lampes yô'  de  deuxphiolesplef-' 
nés  du  fùngefpandu  en  LiCroix .  Et  du  fort  de  Japhe  miracukufe- 
ment& (ans  conduite ,  &  malgré  les  villes  ô'  nautonniers ,  qui  U 
njouloient  retenir  ^aborda  a  Luny^quandl'  Ange  reuela  à  Jean  Euef- 
que  de  Luques  de  la  tranfporter  en /on  Egltfe  de  S.  Ma  rtin .  Durant 
lefquels  temps,  ô"  en  tou4  les  lieux  dcjjujdits,  elle  portoit guarijon  a 
tous  mAlades  :  dont pluficurs  l'ont  depuis  reueree ,  comme  vnftgnitl 
delapafion  de  le/us  chrifi. 

.  L  an  76.^.  félon  Sigiberc,cefla  la  guerre  entre  Pépin  Roy  7^8. 
de  France  &  Gaytier Roy  o' Aquitaine:  Iceluy  ayanc eftc  tué 
CD  Perigor  par  {ç,%  gens  mef  me,  qui  fc  vouloient  mettre  en 
grâce  aucc  Pepin.  Lequel  print  des  ornements  garnis  de 
pierres  prccieu  Tes ,  que  ledit  Gay  fier  mettoit  en  Tes  bras  aux 
i^'^^-s  iolennelles,  &  fontappellez  encores  auiourd'huy ,  Les 
bons  Gay  fiers.  Puis  en  figne  de  victoire  les  fit  pendre  à  faind: 
Denys  en  France ,  derrière  le  maiilrc  Autel  :  &  y  font  enco- 
res fous  les  bras  du  Crucifix. . 

L'an  1191.  Philippes  Dieu -donné  afficgea  lavilled'Acre 
furlesTurcs.  Et  elUntauditfiegeaduintvn  grand  miracle:  R'goi<i"s 
car  fon  fils Louys,  qu'il auoitlaiffé à  Paris.cheut en  vne grief-  RoiVlïip^ 
ne  maladie  de  flux  de  ventre  .nommée  dyfânterie  :  parquoy  pc$  AuguiU 
les  Médecins rauoicnt abandonné  ,(àns  plusauoir  efperan- 
ce  en  fa  vie.  Pour  faire  cefte  maladie  ceO^ér ,  les  (ainctcs  reli- 
IJucs,  quiauoienteflé  données  par  Charles  le  Cnauue,furcc 
apportées  en  procefîîon  iufquesà  faint  Lazare,  011  eftoit  roiiC 
le  peuple  de  Paris.  Et  incontinent  cefte  procedion  faide 
l'enfant  Louysreceutfanté.  Etqiiipluseftjlebon  Roy  Phi- 
lippescftant  furies  mecrcans,ôc  malade  de  femblablemala- 
dic,cncemefmeicurrcceutguarifon. 

L'an  1193.  le  lourde  la  folcnniré  faind  Denys,  fut  porté 
vn  enfant  mortdcuantlesgloricux  corps  fâinfbs,  lequel  fut 
refufcité  en  la  prefencc  de  tout  le  peuple.  Aufh  en  la  mefme 
année  vnautreenfantqui  efloit  malade  d'vnc  maladieforc 
dangcreufe,  fut  guery  miraculeufement.  Semblablemcnc 
en ranii94.  vn  autreenfantaagédetroisans,quiauoitefi:c 
noyéàla  CourtneuuCjfut  refuïcité  par  les  mentes  du  gîo- 
neuxfainél. 


mi  DIOCESE    DE    PARIS, 

L'an  ii9(>.  au  mois  de  Mars,  la  riuiere  l'enfla  tellement 
qu'elle  ruina  piufieurs  villages ,  noya  les  habitans ,  &  rompic 
touslespontsdclariuiere  de  Seine, fiqu'ilfembloicqu'ilfe 
deuoit taire  vn  nouueau  déluge.  Or  après  plufîeursieufnes 
êc  procellions  publiques  où  le  Roy  ailîftoic  luy-mefmeen 
grande  deuotion, comme  le  moindre  du  peupleenpleurs& 
larmes.  11  adulnc  que  le  Conuent  de  iaind  Denys  fut  en 
procelfion,  portan  c  encores  les  fufdites  reliques,  &  beniflant 
les  eaux  auccicelies, 6c  dilbienc  ces  mots  faifant  le/îgnede 
la  Croix,  Ver hxcjigndftix fân5tje p^ifionis  reducat Domintis  aquas  ■ 
ifias ndlûcum  fuum.  Et  peu  deioursapres  les  eaux  ieretiterêc 
en  leur  lieu  iniraeuleuièmcnr. 

Semblablementen  l'an  1206.  au  mois  de  Décembre,  les 
çaues  creurent  en  telle  abondance  que  iamais  n'auoiteftc 
ouy  parler,  nyveu  de  11  grandes  inondations  à  Paris.  Caria 
riuiere  rompic  les  troii  arches  du  petit  pont,  renuerfaplu- 
lieursmai(bns,&  fît  beaucoup  de  dommage.  Mais  les  Reli- 
gieux de  lain6l  Denys  l'eftans  mis  en  proceifion  auec  ieldites 
reliques  &:nud$ pieds, ayansb^ni les  eaux  auec  icellcs  reli- 
ques,ellcscommencerentauditoftà  diminuer. 

L'an  1205.  félon  le  telmoignagedeRigordus,PhiIippes 
Dieu-donné  Roy  de  Frâce,donnaàrEglilederaincl;  Denys 
les  pretieufes  reliques  que  l'Empereur  Baudouyn  luyauoit 
enuoyëde  Conftâtinople.  Lefdites  reliques  font  de  la  vraye 
Croix  vn  pied  de  long  ;  des  cheueux  que  lefus  Chrift  auoic 
en  (on  enfance  :  vnc  des  efpines  de  la  fainde  Corone.  Vnt 
descoftesôc  vnedentdeMonlîeurS  philippesl'Apoftre:des 
drapeaux  en  quoy  noftre  Seigneur  fut  enueloppé  en  lacrci- 
che  quand  il  nafquit,  ôcderonveftemencrouge. 

Le 25.  Aouftii7o.IeRoy  fairdLouysdecedaàThuneSjôC 
deceeilledifticque.     - 
Trcfpasdu      -      Anno  mtllcnOybà  centum^feptiageno 
Roy  faina  Thiwis  CathûliCHs  dccefit  Rex  Ludouîcu^.  ■ 

°"^*'  Pliilippes3.  didleHardy,  RoydeFrance,pourilîuflrer6c 

Ercaiô  des  perpétuer  la  pompe  funèbre  du  conuoy  de  fondit  père,  fie 
folufur  le  bâlariur  le  chemin  de  Parisàfaincl  Denys,cesMontSrioyes^ 
chemin  de  OU  Croix  de  picirc ,  faidcs  en  fjçon  de  Pyramide,  qui  lonc 
S. Denys,  ç^^^  ^^  nombre,  a  chacune  delquelles  font  les  ftacues  d^ 
trois  Roys:  c'eftàfçauoir  duditphilippes}.  defon  pere;fain(^ 

Louys, 


LIVRE  dVATRIE  SUE.  mj 

LouySj&defonayculLouysS.  l'Image  du  Crucifix efloic  à 
lapointe  de  chacunePyramide:mais  les  Huguenots (Inimùi 
Cmcis  chrifii)  \ts  ont  rompues. 

En  l'an  1298.  àlarequefte  du  Roy  PhiIippes4.diélleBcI,     119?. 
JePapcBoniface  8.  canoniza  le  deffund  Koy  Louys  9.  ôc  Canomza- 
i'mfcripc  aucc  les  folennirez  accouftumees  au  Catalogue  louv?.*^ 
desTaincts.  Sur  laquelle  aiTeurancc  on  apporta  le  chef  de  ce 
faincl;  Roy  en  la  Chapelle  du  Palais  de  Paris ,  qu'il  auoit  fon- 
dée: &rvne  des  codes  en  rEglifenoilreDamc.  Lereftede 
fon  corps  eft  à  faindl  Denys, en  vne  belle  chafîe  d'argent 
doré. 

Tombeaux  é'SefuUhres  remarqtuhks  del'Bgli/èjawâi 
Denys  en  France. 

Au  premier  chœur  de  l'Eglife  font  deux  tombeauxauec 
des  figures  de  marbre  ouailcbaftre.  Sur  le  premier  fontgra- 
liez  CCS  mots. 

L  udouicus  Rexflius  DagobertL 

Karolus  Martellus  Rex . 
Sur  le  fécond. 

Hugo  Capet  Rex ,  &  Odo  Rex. 
Dans  le  fécond  chœur  de  TEgUfcon  voit encorcs  les  re- 
marques des  tombeaux iadis  couuerts  d'argent  du  Roy  Phi- 
lippes  Augufte  qui  eftoit  au  milieu  :de  Louys  huicliefme, 
ditdeMonrpenficr,quieftoità  cofté  feneflredufufdit:  êc 
de  Louys  neutîefme,didfainâ  Louys, qui  eftoit  àdextre. 

Lcfquelstombeauxfurentpillcz&demoiis  par  les  Anglais, 
du  temps  du  Roy  Charles  (îxiefme. 

Audit  chœur  à  main  feneftre  l'on  voit  le  tombeau  du 
Rpy  Philippes  3.  dit  le  Hardy  :  ioignant  lequel  en  eft  vn  au- 
trequel'onditeftreduRoyPhilippesleBel.Procheduquel 
Ton  voit  celuy  de  Ifabd,  ou  EHfabeth  d'Arragon  femme  du 
Roy  Philippes  le  Hardy  3.  fils  du  Roy  S. Louys. 

Du  mefmecofté  on  voit  deux  tombeaux ,  &  fur  le  premier 
cft  graué. 

•    npinus  Rex  épater  Karoli  magni. 
Berta  Regina^uxor  Pipini  Régis  ^ 
Sur  le  fécond. 

BBBBbbb 


. 


III4  DIOCESE    DE   PARIS, 

Karlomanus  ReXyfilius  Ludouici  Balhi, 
Ludouicus  Rex^filius  Ludouici  Balhi. 
A  main  dexcre  dans  le  mefme  choeur, on  voit  vn  tombeau 
lemarqué  de  cetefcric. 
Louys  H  ut  in ,  premier  Jls  du  Roy  Philippe  s  le  Bel:  &  fin  petit 
fils  Jehan. 

Aux  pieds  de  ce  tombeau  efl  celuy  d'vne  Royne,  remar- 
qué de  cet  Epitaplie. 

Cy  gifi  Ichanne  par  la  grâce  de  Dieu  Royne  de  N auarre ,  Corn- 

teffe  d'Eur eux, fille  de  Louys  Roy  de  France ,  fils  aifnédu  Roy  Phi- 

^^    lippes  le  Bel^  mère  de  Madame  la  Roy  ne  Blanche  y  Roy  ne  de  France: 

laquelle  trejpajja  a  Conflans  lezj  Pans  y  l'an  M,  CGC.  XLI X. 

le  â.  iourd'Odobre. 

En  fuite  dece  tombeau  Pen  voyent  quatre  autres ,  remar- 
quées de  ces  brefsEpitaphes,r^auoir  au  premier, 
Rohertui Rex.  Confiancia Regina^vxor Roberti, 
Au  fécond. 

Xudouicus  Grojfm ,  Rex. 
Henricus  Rexfiltus  Roberti. 
Au  troifiefme. 

philippin  Rex.filius  Ludouici  Grofii. 
Confiancia  Regina ,  qux-  venit  de  Hifpania.  \ 

Au  quatriefme. 

Kallomannus  Rexfil'im  Pïpini. 
Hirmintrudis  Regina,  vxor  Karoli  Calui. 
Au  deuant  de  ceftuy  cy  il  f  en  voit  v  n  autre  de  cuiure  doré,, 
auecvneftatuë  à  genoux,  qui  reprefente  le  naturel  du  Roy- 
Charles  huicliefme.Etàcoftéies  vers  qui  enfuiuentfevoyec 
grauez  en  cuiure. 

Hic  Odaue  iaces  Francorum  Car  oie  Regum 

Gui  'vï6ia  efl  forti  Britonis  ora  manu: 
Parthenope  illuflrem  tribuit captiuatriumphum)^ 

Glaraque  Fornouiopugna  peraUafolo. 
Ccepitér  H enricus  regno  depulfus  auitv, 
Bcllare  aufpictjs  Scepîra  Bri  tanna  tuis . 
Oplures  longinqua  dwsfifata  dediffint^. 

Te  nullus  totomaiorin  orbe  foret. 
Vixitannos  28.  Ob^ tanna  a  Natali  Domtni  14$ S,  Aprïlis  /. 
Opus  Paganini  Muttnenfii,. 


LIVRE     QJ^ATRIESME.  nrj 

Danslecroifiefme  Chœur  à  main  dexcrc  du  grand  Autel, 
furlesdegrezparlelquelsonmontedufecondautelautroi- 
ficfme^iur  lequel  font  les  trois  corps  fàinds  :  on  voitquel- 
quesiîgures  taillées  en  bofre,qui  reprefentcntlavifionque 
lean  Hermite  eut  fur  Tcftac  de  l'ame  denoftre  Dagoberr, 
après  fon  decés,lequei  Anfoaldus  Euefque  dePoicliers  crou^ 
uafortuitcmentenvneifledemer  efgarec  oùlatem.peilcle 
ictta,à  fon  retour  de  Sicille  où  Dagobertl'auoitenuoyé: 
comme prefque  tous  nos  hiftoriens  le  rapportent.  Et  Ipecia- 
Jement  Âimon  iiure  4.  chap.  i  4.  Guaguin  liure 3.  Baronius 
tome  ^.  de  fesAnnaleSjla  rapporte  fous  l'an  ^47.  Et  au  def- 
fous  ce  bref  Epitaphe  qui  n'eft  que  peint , remarque  le  tom- 
beau fufnommé.  A — 

^  ^ifi  I>^goyert  j  fondateur  de  céans ,  vnzfe/me  Roy  :  depuis 
l'an  632,  itifques  en  L'an  64s. 

De  l'autrecoftc;  vers  SeptemtrionJ'on  voit  fix  autres  tom- 
beaux attenansi'vn  à  l'autre,  le  premier  defquelseft  proche 
delacloft;ureduchœur,remarquédecetEpuaphe. 

Cy  gifi  Philippe  s  le  Long^  Roy  de  Trame  &  de  Nauarre  ^fls  de    -f- 
Thilîppes  le  Bel  :  ^uttrefpajfal'an  M.CCC.  XXI,  le  tiers  lourde 
lanuier.  Et  le  cœur  de  la  Roy  ne  Jeanne  fa  compagne  ^flle  de  noble 
Trime  le  Comte  Hugues  de  Bourgongne  :  laquelle  trejpajfa  l'nn  mil 
trois  cents  vingt  neuf. 

Le  fécond  eft  de  la  Roynelcanned'Eureux,  femme  du 
RoyCharlesleBeJ. 

Le  troifiefme  eft  du  Roy  Charles  dit  le  Bel ,  comme  le  tef- 
moigne  cet  Epitaphe. 

Icy  gifent  le  Roy  Charles  iadis  Roy  de  France  &  de  Nauarre ,  fils      i — 
du  Roy  Philippes  le  Bel  :  &  Jeanne  fa  compagne  ..f lie  de  noble  Prin- 
ce MonfieurLouys  de  France ,  ladis  Comte  d'Eureux^  Le  refte  eft 
rompu. 

Et  cet  autre  plus  ample  le  confirme, quifevoitgraue'fur 
vne  lame  de  cuiurc  attachée  contre  le  mur  oppofi te.  ^__ 

Cy  gifl  le  Roy  Charles,  fil  s  du  Roy  Philippes  le  Bel:  qui  tre/pajja  f 
l'an  M.  CCC.  XXVJJ.  la  veille  de  la  Chandeleur.  Et  Madame  U 
Roy  ne  Jeanne  fa  compagne  ^fille  de  Noble  Prince  MonfieurLouys  de 
France ^iadis  Comte  cC Eureux:  laquelle  Royne donna  céans cefte 
Chajfe,  ou  il  y  a  delà  vraye  Croix  &  vne  efpine  de  lafain^le  Cou. 
ronne^  &dufainci  Sepulchre  de  ?ioflre  Seigneur. 

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im6  DIOCESE    DE    PARIS, 

Le  quatriefme  eO:  de  leanne  de  Bourgongne,femmeen 
premières  nopces  du  Roy  Philippcsde  Valoys.Elleefloit fil- 
le de  Robert  Duc  de  Bourgongne. 

L'on  tient  que  le  cinquiefme  eft  du  Roy  Philippes  div5t  de 
Valois,  6cle  fixieime  du  Roy  lean  feui  de  ce  nom,  fils  du  Roy 
lu  (nommé. 

Or  le  changement  qu'innoua  le  Roy  S.  Louys ,  lors  qu'il 
fit  ranger  tous  les  tombeaux  de  cefte  Eglife ,  les  vns  d'vn  co- 
ftëlesautres  de  l'autre,  âf(^auoir  ceux  des  dcfccdus  de  Char- 
les le  grand  du  cofté  méridional ,  &c  ceux  des  ilFus  de  Hu- 
gues Capec  du  code  reptencrional  de  rEglife^  Priua  plu- 
iieurs  des  tombeaux  cy  deuant  mentionnez  deleursepita- 
phes  ou  cfcrits.  ^ 

Deuant  le  grand  Autel  de  la  meime  Eglife  de  faindl  Dems^ 
onlitcetepitaphefurvnetombeplattedecuiure. 

Jcy  gift  la  Neble  Roy  ne  de  France  Marguerite,  qui  fut  femme  i 
^   MonJeigneurfain^iLoySy  iadù  Roy  de  France  :  qm  trejpa^a  le  Mer- 
credy  deuant  Noël,  l'an  de  l'Incarnation  denoftre  Seigneur  ^mit 
deux  cents  quatre-  ^vingts  &  quinz,e .  Priez. pour fon  ame. 

Horslechœur  ,àmaindextre,onvoitle  riche  Maufeole 
du  Roy  François  premier  du  nom  3  De  Madame  la  Royne 
Claude  fon  eipoure,6c de Meflieurs  François  6c  Charles  Tes 
enfans  :  Les (latuës  defquels  font  reprefcntees  au  deflus  de  la 
voûte  du  lit  funeral,  à  genoux  j  a  cofté  de  celles  de  leurs  père 
ëc  mère,  les  corps  defquels  fonrencor  reprefentez  fur  leur  lit 
funeral, comme  morts  6c  defcharnez,  aagédefoixante  fix 
sns  il  decedaà  Rambouillet,  diftant  de  Paris  de  neuf  lieues, 
ie  dernier  iour  de  Mars  1546. félon  TEglife  Gallicane, qui 
alors  ne  commençoit  l'année  qu'à  Pafques:  ou  1547.  feloii 
l'Eglife  Romaine ,  qui  la  commence  lepremierlanuier. 

Son  cœur  &  fes  inteftins  furent  portez  en  l'Abbaye  de  no- 
ftre  Dame  des  Religieufes  de  Haute  bruyère ,  qui  eft  proche 
d  udit  Rambouillet ,  &  mis  au  cœur  de  l'Eglife  :  lefdids  inte- 
flins  en  terre ,  £c  le  cœur  enchaiïe  fur  vne  haute  colomnc 
d'albaftre,  deuant  la  grande  grille,  qui fepare  lecœur  de  la 
nef.  EtaudefTusdudit  cœur  tendant  vcrsle  grand  Autel, ô2 
prochedeladidcgriilejilyavn  tableau,  contenant  ce  qui 
enfuit. 


LIVRE    QJV-ATRIESME.  mj 

IN  TVMVLVM  CORDIS  ET  INTESTINO- 

rumFrancifci  I.  Francorum  Régis. 
H  te  ohfiat  paries  ne  pofis  cernere,  quofit 

Cor  conditum  Régis  loco. 
At  non  intercédât,  vti  ne  pérore  fundas 

Ex  intimo  preces  Deo> 
Det  Régi  xternam  fecum  pUcidainque  (juietem, 

Suoque  tam  l'uUu  frui.  -4 — 

De  Regibus  Franci/co  demortuo ,  é*  Henrico  eim 

flio  ex  ajje  hxrede. 
Vohis  Cdmoenx  Jîere  lacer is  iam  comis  ^ 
Vohis  quoque  4rtes  ingenuA ,  vrhîsjtmul 
Et  difcipltnx  omnes  vel  ad  vnam  bonx 
ColUchrymare  iam  liceret plurimum  -^ 
^luod  ille  libertatts  ajfertor  pim 
V  index  que  njefir.t,  quod  Camillus  df  parens 
Vefter ^paterno  quifinu  vos  vfque  aluit 
E  vita  abijt ,  mortalis  &  ejje  deftjt. 
Et  canafides  Jleret,  dr  adeo  ipfa  Ecclejîa 
Demortuo  :  nijl  contigiffèt  optimum 
Et  gnatî^  &  hxres ,  qui  vel  dquet  vel  fuperct 
Pûjihac patrem pieîate  animcque  in  vos  bono, 
Ergo  placida  iam  pacc  jruattir  (piritm 
2  lie  tlle  Francifci  parcntis  opttmi^ 
Ac  filto  Henrico  duplo  detur  melior.- 
Cet  Epitaphe  du  Roy  François  premier  eftgrauc  fur  le 
vafè  qui  contient  Ion  cœur. 

Rex  Francifce  tuum  fuperis  quuifi  fat  a.  dederç 

Ocytis  lltac£  fatA  fetiera  domus ,  . 

Contemptis  lachrymis  def/derioque  recenti  \ 

Amplita  hoc  quo  te  profequeremnr  erat: 
Fulucre  in  exiguo  quum  magni  peclcris  eyta 
Cor  quantum  Heélorea  Jlrenuitate  iacet. 
Chrijîianif.  Kcgt  Franctfco  primo ,  vicîori  triumphatori  An^ 
glico  ^  Hijpanico,  Germcinico,  Rurgundico ,  lufiif.  Clcmentiji. 
Princtpi^  Henricu4  fccundm  Kex  ChriflianiJ^,  Amant  ij^.  Pat  ri 
Pientijf.  filim. 

Ce  Prince  aeflé  extrêmement  regrette  tant  de  Tes  pcu- 

BBBBbbb  iij 


rn8  DIOCESE    DE    PARIS, 

pies  que  des  edrangers.  Duquel  les  vertus  mentent  qu'il  foie 
colloque  entre  les  plusillulbes.  Magnanime  ôc  débonnaire, 
libéral,  de  grand  elprit,  de  iugemcnt  Tain  ^  net,  &deme- 
inoire  trel-heureufe, zélateur  de  fa  religion,  amateur  des 
bonnes  lettres ,  6^  de^  hommes  de  mérite.  Auquel  les  arts  èc 
fciencesdoiuét  la  pcrfedion  qu'ils  ont  aquife  pour  leiour- 
d'huy:  ayant  pour  l'édification  delà  ieuneffe  fondé  en  no- 
ftre  ville  de  Paris  des  ledeurs  publics  en  Hébreu ,  Grec  Ôc 
Latin  pour  chafTer  les  ténèbres  d'ignorance  qui  par  la  mali- 
ce du  temps,  &  la  négligence  des  fiecles  paflczauoitenue- 
loppërVniuers. 

Deuant  le  fufdiclfuperbc  tombeau  du  Roy  François  pre- 
mier on  en  voit  vn  autre  reprefenté.  Qui  eft  de  Marguerite 
Comtefie  de  Flandre, fille  duRoy  Philippe  leLong:&fuc 
maiiee  à  Loys  Comte  de  Flandre  éc  de  Retel ,  furnommë  de 
Crecy,  pour  auoir  cflë  tué  en  la  bataillede  Crecy . 

En  vnc  d^  Chapelles  decefle  Eglile  dicle  du  Roy  Charles 

le  QuintjOnvoitlafepulturedeceRoy  &  delaRoynefon 

efpoufe.  Les  deux  Epitaphes  fuiuansfe  iifent  autour dudic 

tombeau. 

I  ^9'S^y^  ^^  ^^y  Charles  le  ^tiint  ^fage  é*  éloquent,  fils  duKoy 

^    le  an  :  qui  régna  x  v  i.  ans  y  v .  mois  d*  vu.  tours  :  &  i^ef^ajfa  l'an 

de  grâce  M .  c  ce.  Lxxx .  le  xvi .  iour  de  Septembre. 
I  ^^y  ^^fi  Madame  la  Koj/ne  lehanne  de  Bourbon ,  efpoufe  du  ^oy 

J^      Charles  le  ,^umty&fillc  de  très -noble  Prince  Monfeur  Pierre  Bue 
I  de  hourbon,  qui  régna  auec  fondit  e/poux  xiii.  ans  &  X.  mois,  & 

trcfpafja  l'an  M.  CGC.  lxxvii.  Ar  vi.  lourde  F eurier. 

En  la  mcfme  Chapelle  l'on  voit  vn  autre  tombeau  de  mar- 
bre noir,que  les  deux  Epitaphes  fuiuantes  remarquent. 
Icy  gift  le  Koy  Charles  fxiefme  tref  aimé  Jarge  &  débonnaire^ 
^    fis  du  R  oy  Charles  le  ^uint:qui  régna  quarante  deux  ans^vn  mois 
&fxiours :  &trefpafale  21.  iourd'oil&hre,  l'an  M.CCCC.  xxii. 
Priez,  Dieu  qu'en  Paradis  foit  fon  ame. 

Cy  gtft  la  Koyne  Tfabel  de  ^auiere^  efpoufe  du  Koy  ch'arles  V  /. 

/  &  fille  de  ircs-puijfant  Prince  Eflienne  Duc  de^auiereô"  Comte 

Jt^     Palatin  du  Khm ,  qui  rcgna  auec  fondit  efpous ,  ô"  trefpaffa  Pan 

I  M.  CCCQ.XKXW.  le  dernier  iour  de  Septembre.   Priez.  Dieu  pour 

elle. 

Ilyavnauxretombeauenla  mefme Chapelle,  remarque. 


LIVRE   Q^  A  TRI  ES  ME.  m^ 

des  deux  Epicaphés  qui  fuiuent, 

Cy gifi  le  Roy  Charles  fêptiefme y  tres-gimeax ^vi^mcux ^& 
hienferuiyfîls  du  Roy  Charles fxiefme  :  ,^i  régna  trente  neuf  ans 
neuf  mois  &  vn  iour^  dr  trefpa/Ja  le  tour  de  la  MagdeUine ,  22,  tour 
de  Juillet  ^  l'an  M.  cccc.  lxi.  Priez.  Dieu  pour  luy. 

Cy  gifi  la  Koyne  Marte  ^fîlle  du  Roy  de  SicilUj  Duc  d'Aniou ,  ef- 
foufe  du  Roy  Charles feptiefine:  ^ui  régna  auecfi)ndit  efpous ,  dr 
trefpajfa  lepenultiefine  lourde  Nouembre,  l'an  m.  cccc.  lxiil 
Triez,  Dieu  pour  elle. 

Les  Epicaphés  qui  fuiuenc  font  graueifur  des  tombespla- 
tes,  en  la  mefme  Chapelle. 

Cy  gifi  noble  homme  Mefiire  -Bertrand  du  Guefilin ,  Comte  de  J^ 
L  ongueuille  &  Connefiable  de  France:  qui  trefpafik  à  Chafiel  Nuet 
de  Randon  en  Innandam  en  la  Senefchaujjce  de  Beaucaireje  is.iour 
de  Juillet  M.  CGC.  Lxxx. 

Cy  gifi  LouysdeSancerre^  cheualier  iadis  Marefihalde  Fran- 
ce, (^depuis  Connefiable  ^fiere  germain  du  Comte  de  Sancerretqui 
trefpajfa  le  Mardy  6.  iourde  ?eur ter,  l'an  M.  CCCC.  1 1. 
'  ^y  S^fi  ^^  noble  charles ,  Dauphin  de  Viennois ,  fils  du  Roy  de 
•JF ronce  charles  V  J.  qui  trefpaffa  ou  chafiel  du  bois  de  Vincennes, 
le  2  S.  iourde  Décembre  ^l' an  m.  c  C  c.  x.xxxvi.  Dieu  en  aitl'ame. 
Amen, 

Cy  gifi  noble  homme  M  efire^urcan  iadis  Seigneur  delà  Ktuie- 
re  &Dauuert,  cheualierd' premier  Chambellan  du  Roy  Charles  le 
V.&  du  Koy  charles  le  Vl.fonfils.  ^jà  trefpafik  le  16.  iourà'  Aoufi 
l'an  M.  C  c  c  c.  Et  fut  ci  enterre,  de  l'ordonnance  dudit  Koy  char- 
les le  V.  .^ui pour  confideration  des  très-grands  &  notables  ferui- 
ces  qu'il  l'y  auoitfats^  &pour  la  fingtlliere  amour  quilauoit  a  liiy, 
ie  volt  &  ordonna  en  fon  viuant.  Et  ledit  Roy  Charles  le  F  J.  le 
tonferma,  &  ^tifii  ftos  Seigneurs  les  Ducs  de  Berry,  de  Bourgon^ne^ 
là' Orléans ,  &  de  Bourbon^  qui  lors  efioient^  iioldrent  que  ainfi  fut. 
'Triez.  Dieu  pour  l'ame  de  ly. 

Les versîuiuantsfoDtauflîgrauezfur  vne  lamcdecuiure;. 
en  la  mefme  Chapelle. 

En  ce  lieu  cy  gifi  deffous  ce  fie  lame, 
'-         Y  eu  noble  homme  qui  Dicupardointa  l'ame, 
*         Arnauld  Guillem^  Seigneur  de  t.irbaz,àn:         f 
J^/'  Confeillcrô' premier  chambellan 
iut  du  Koy  Charles  feptiefme  de  ce  nonh 


r 


luo  DIOCESE    DE    PAniS, 

Et  en  Armes  Cheudter  de  renom  : 

S  tins  reproche  ^&qtn  aima  droiture 

Tout/on  vitrant,  fourqtioy  fa [e culture 

Ltiy  a  efté  permtfe  d'eflre  cy 

Priez,  a  Dieu  qui  luy  face  mcrcy.  Amen. 
Envneautre  Chapelle  dite  de  iainclHippolyte,ron  voit 
vn  tombeau  remarqué decetEpitaphe. 

Cy  gifent  D.imes  de  bonne  mémoire ,  Madame  "blanche ,  far  la 
grâce  de  Btcu  Koyne  de  France  ^flle  de  Philippes  ?,oy  de  Nauarre 
Comte  d'EureuXy&  de  la  Koyne  lehanne  fille  dit  ^oyde  France^ 
ikoynede  Nauarre  de  fon  hentageja femme  efpoujè  iadis  du  Koy 
philippes  le  vray  Catholique  :  Et  Madame  I^hannede  France^  leur 
file,  j^i  trefpajferent^c'efi  àfcauoir  ladite  Madame  lehanne  à 
•Qef  ers  J'vnz>iefjne  iour  de  Septembre  m.  ccc.  lxxih.  Et  ladtÛe 
Koynele  v.  tour  d'Oclobre  m.  ccc.lxxxxviii.  Priez,  Dieu  pour 
elles. 

Autour  de  ladide  fepukure,  il  y  auoic  jadis  des  Statues 
d'aîbaflre  de  vingt  quatre  perronnes,delcendus  de  /àinct 
Loys:  Mais  la  plus  part  d'icelles  font  rompues,  ^lesefcrits 
des  autres  tellement  vfez  6c effacez,  qu'il eftimpoffiblc  de 
les  lire. 

En  la  mefme  Chapelle  on  voit  trois  Statues  cfleuees  de 
boutfurdescolomnes:Dontrvnereprcfente  au  naturel  le 
Roy  Philippes  de  Valloys.  Et  les  autres  deux,  la  Royne  Blan- 
che fa  femme  en  deuxiefmes  nopces,  8c  leur  fille  Icanne. 
IccuxRoy  &Roynesont  fondécefteChapelle* 

Hors  de  ladicîe  Chapellefe  voit  le  magnifique  tombeau 
du  Roy  Loys  douziefme  du  nom  ,  ôcdcMadamela  Royne 
Anne  de  Bretagne  fon  efpoufe  de  laquelle  6c  dudit  Sieur 
Roy  les  ftatuës  fontreprcfcnteesdiuerfement,àfçauoirles 
vnes  qui  les  reprefentent  viuants  &  priants  au  haut  dudit 
tombeau ,  &  les  autres  qui  les  reprefentent  comme  morts  6c 
demy  pourris,  eflendus  de  leur  long  au  bas  delà  voutefur  la- 
quelle font  les  autres. 

Les  Statues  des  quatre  Vertus  Cardinales,  Prudence, 
Force, Iull:ice 6c Tempérance  j  Sontaux quatre  coings:  Et 
les  llatuës  des  douze  Apofl:res,tout  à  l'eniour.  Le  bas  eflant 
illuftrë  de  figures  taillez  en  bolfe,  qui  reprefentent  les  heu- 
reufes  victoires  de  ce  Roy  ,  qualifié  à  fon  deceds  Père  dtt 
peuple.  Deuanc 


LIVRE    dVATRIESME.  nu 

Dcuant  ce  MaufeoUe,  prcsdc  lacloftureduchœur,on 
voie  vne  fbatuëà  genoux  fur  vneplatte  forme  efleuee  àc  fou- 
ftenuë  parvne Colonne  de  lafpc  ou  Porphirc ,  au  bas  de  la- 
quelle efi  grauee  la  figure  d'vn  cœur  j  6c  au  dcifus,  les  armoi- 
ries de  Loys d'e  Bourbon  Euefque  Cardinal  du  tilcre Prene- 
flin,Archeuefc]ue  de  Sens  6c  Primat  es  Gaules.  Lequel  décé- 
da l'vnzicfmeiour  dcMars  1556. comme  il  eflcfcnceniadice 
colomnc,ou  (félon  Onuphrius)le  iour  précèdent  1557. ea 
commentant  l'année  au  premier  lanuier, comme  faifoicnc 
les  Romains ,  6cnt)n  les  François  ;  qui  ne  la  commeuçoienc 
poiTlorsfinonàPafques. 

Du  mefmc  cofté  on  voit  vn  tombeau  dcpierre,remarquc 
par  cetepitaphc. 

Cy  gfjf  nôhle  hemme  Guillaume  du  Chafiel^e  la  bajfe  Y>retâîgne^ 
T  An  et  ter  du  Koy  çharles  Fil.  &  Efcuier  d^Efcuirtede  Monfteur 
le  Dauphin,  ^hï  treffajjk  le  2  e.  iour  de  luilUtj  l\<n  de  grâce 
M.  cccc.  XLi.  durant  iejsegede  Pontoi/cjeh  défendant  le  fajptge 
de  U  Piuk  re  d'oijèj  ledit  iour  que  le  Duc  d'Tors  la  pajja^pour  cui~ 
der  Icucr  ledit  Jîege^^&fleut  au  ^oy  ^  four  fa  grande  vaillance  & 
les  feruices  qutlluy  auoit  faiUs  en  maintes  manières ^&  fpecia- 
lement  en  U  defenfede  cejle  Ville  de  S.  Denjs  centre  lejitge  des 
Anglois-^le  ft  enterrer  céans.    Dieu  lui  face  merci.  Amen, 

En  la  Chapelle  dite  de  noftreDamela  Blanche  l'on  voit 
deux  ftatuësd'albaflre  fur  vn  tombeau  de  marbre  noir  ^re- 
marqué parcesEpitaphes. 

Cy  gijî  Madame  Marie  de  France , file  du 'Si.&y-^har les  Koy  de    .-^ 
france  &  de  Nauarre ,  &  de  Madame  le  Anne  d'Eureux  ;  .^uiiref 
faffaHan  M.CCc.xLi.  le  â.iûHrd'C^$hre. 

Cy  giJl  Madame  Blanche  file  du  Kây  çharles ,  R^/  de  France  ^      . 
de  Nauarre ,  &  d,e  Madame  Jeanne  d'Eureux ,  qut  fut  femme  de     /^ 
Monfteur  Philippes  de  vrance  Duc  d'Orléans ,  comte  de  Valois  :  dr 
de  ^eaumont ,  d^  fut  fis  du  Koi  philtppes  de  Valois  -.  laquelle  tref 
fajfa  Fan  M.QCCxai.  le  7.  de  Ycurier .   Priez,  Dieu  pour  elle. 

Les  deuxautresEpitaphes  qui  fuiuent  font  grauez  fur  vne 
tombe  plate  en  la  mefme  Chapelle. 

Ici  gtfl  tres-noble  &  haut  Prince  Môfifieur  Louis  d'Eureux,      i 

iadis  Comte  d'Eflampes  &  de  Gien ,  Tihif  de  France  :  qni  trèfpajfa     ' 
m  Pan  de  grâce  mil  quatre  cens  y  le  6.  lourde  Mai.  Priez.  Dieu  qu'il 
ait  lame  de  lui.  Awcn. 

ce  CCccc 


lui  DIOCESE    DE    PARIS, 

Leurs  corps  gifent  en  cefte  Chapelle ,  fous  les  degrez  par 
oùronvaàlaiepuicuredelaRoyne  mère.  Et  leur  tombca 
cfté  mife  proche  du  tombeau  du  Roy  Charles huicliefmc. 
Cy  ^ifl  Madame  Jeanne d'Eit^iadis  ComteJJe  d^Eflampes  &  Bh- 
chcjje  £ AtheneS:>filU  delres-noble  homme  M ,  Raoul  Comte  d'Eu- 
&  de  Gttmes,  iadis  ConneHahle  de  France  :  &  de  très  noble  Dame 
)(  le  an  ne  de  Me  Ho  :  &fut  attrait  te  de  M .  Alphons  iadis  Comte  d'Eté 
dr  Chamhrier  de  France  :  Laqttelle  trefpaj/a  en  lacitéde  Senes  ^  k 
é.  iotir  de  Juillet  M.  QCC.i.\y.y.i\.  Priez.  Dieu  pour  elle. 

Aux  quatre  coins  de  iamefme  Chapelle, quatre  ftatues 
fonteûeuez  fur  des  colonnes  de  pierres,  dont  Tvne  n  a  au- 
cun eicrit  qui  la  remarque,  mais  les  trois  autres  ont  lesiui- 
uants: 

Le  Roy  Charles  fils  du  Roy  Philippesle  BeL 

Madame  la  Koyne  Jeanne  d'Eureux,  compagne  du  Roy  Char* 

les. 
Madame  Marie  de  France  fille  du  Roy  Charles  &de  Madame 
U  Koyne  Jeanne  d'Eurcux  fa  compagne. 
En  la  Chapelledite  defaincl  Martin,  on  voitvnc  ftatuc  de 
cuiuredoré  6ccfmaillc,reprerentantau  naturel  le  Comte 
d'Eu , duquel  cet  Epitaphehonorcla  mémoire. 
Cy  gift  Alphons  iadts  Comte  d'Eu ,  Chambellan  de  France ,  qui 
^       fut  fils  a  très  Jjaut  homme  y  tres-bon  &  tres-loyalcheualier  Mon- 
'         fie  ur  Je  an  de  B  dyne  y  qui  fut  Roy  de  JJierufalem  &  Empereur  de 
Confiantinople.  Et  fut  ledit  Alphons  fils  de  très-haute  Dame  Be^ 
rengere,  qui  fut  Emp'erierede  Confiantinople ,  laquelle  fut  mère  de 
Madame  Blanche  ^  la  bonne  &  lafiage  Koynede  irance,  qui  fut  mère 
du  bon  Koy  Louis  de  irance  qui  mourut  en  C art  h  âge.  Et  fut  ladiêïe 
Berengere fiœur  au  bon  Koi  ^errand de  Cafiille ^&  mourut ledi&- 
Alphons  auferuite  de  Dieu  &  au  feruice  de  très-haut  &  tres-puifi- 
fant  PrincCyMonfieur  Louis  par  la  grâce  de  Dieu  iadis  Koi  de  fran- 
■    iey  &  de  très -haut  Prince  Monfieur  Philippe  s  fion fils ,  par  la  grâce 
de'DieuKoi  de  irance  : deffeubs  Carthage  au  Koiaume deThunes, 
l'andel'Jncarnationdeno/lre  Seigneur  jzjo.  la  ^veille  de  fainCie 
Croix yCn  Septembre,  ^t  fut  enterré  ledit  Alphons  en  cefieEglife 
Monfieur  fain^  Denis  y  tan  de  PJncarnatiô»  de  nofire  Seigneur 
127 1 .  le  Vendredi  d'après  la  Pentecoficy  le  iour&  l'heure  quand 
Monjèigneur  le  Koi  Louis  fut  enterré,  it  pour  Dieu  priez,  pour 
l'ame  dticelui  Comte .^moultfiageji^i' moult  loial  cheualier,. 


LIVRE    QJ/ATRIESME.  1123 

Ce  tombeau  eftoitefleuë  en  boiïe  d-vn  cuiure  bien  dore 

Remaillé  auec  pliifieurs  armoiries.  Lequel  fncrompupar 

Jcsherctiquesaux premiers  troubles. 

Ce  Comte  ayant  ordonne  parteil:ament,qu'vnChapel- 
lain  reroicrentc  pour  chanter  Meiïe  tous  les  iours  en  la  Cha- 
pelle oùil  ieroïc  enterre,  pour  le  (alut  de  fbn  ame  :  noble  ho- 
me lehan  d'Acre  fon  frère  &  Ion  exécuteur  tefVamentaire, 
pouraccomplir  ccfte  iîenne  ordonnacededernierevolon- 
cé,  acheta  en  l'an  de  grâce  1277.  d'vn  nommé  Gautier  Gif- 
fart,lercucnu  deiroismuidsde  bon ffoment,  qu'il  dcftina 
âcecefFccT::  Ainfiquelc  contraci de  celle  vente  cnfaictfoy, 
duquel  voicy  les  propres  termes. 

A  T  o  V  s  ceux  qui  ces  prefentes  lettres  verront,  Macé  de 
■^^  Morëes  Garde  de  la  Preuoïlé de  Paris,  Salut.  Nous  fai- 
(bns  i  (çauoir  que  pardcuant  nous  vindrent  en  iugem-enc 
Gauthier  Gifrart  Bourgeois  de  Paris,  6c  Gcneuiefuefat-'em- 
lïie,  &  affermèrent  par  deuers  nous,  qu'ils  auoientjtcnoicnt 
Si  poiîcdoicnt,6cprenoient  chacun  an  ;,  trois  muids  de  bon 
froment  &lcel,  de  rente  perpétuellement  fur  la  Granche  de 
lîoflre  Seigneur  le  Roy  de  France,  à  GonneiTe  ,  conduits  & 
amenez  à  Paris,aux  propres  coufts  des  Granchiers  de  ladite 
Grandie,  le  iour  delà  feftefaind  Remy,  mouuant  de  l'héri- 
tage de  ladite  Geneuiefue,du  don  bonne  mémoire  Louys 
iadis  Roy  de  France,ainfi  comme  ils  difoient.  Lefquels  trois 
muidsdefromentderentedeuantditSj.vendirent^  recon- 
gncurenteuxauoir  vendu  par  deuant  nous  cy  deuant  dits 
Gauthier ôcGeneuiefue là femme,quittes, francs, de  toutes 
obligations &detoutescharges:  &:en  nom  de  pure  vente 
odlroyrentSc  quitterêtàtouljours-mais, à tres-noble hom- 
me ,  Monfeigneur  lean d'Acre,  Boutciiier  de  France ,  fieux 
iadisdetres-hauthommelean  Roy  de  Hicrufalem,execu. 
teur  du  teflamentdc  bonne  memoire,noblehommeMeffire 
Alphons  Comte  d'Eu,  iadis  &  frère  d'iceluy  Bouteiller,ou 
nomdel'executiondeuantditejpourfonder  vnc Chapelle- PondaHon 
nicauMonftierfaind  Denys  en  France,  pour  l'amedudicl;  ^c '^cha- 
Comte,&poura(^eoir  rente  à  toufiours-maisà  vn  Chapel-  Manin"cn 
lain,quichâteraence(lechapellepour l'ame  duditComte  :  iTgiife  s. 
Pour  trois  cents  Hures  parifisja  payez  aufdits  vendeurs  du-  p^^"^^  ^^ 
die  exécuteur,  en  deniers  nombrcz,  ainfi  comme  lefdn^s 

C  C  C  C  c  c  c  ij 


>3 


,114  DIOCESE    DE    PARIS, 

vendcurslereconneurencen  droitpar  deuantnous,&:pro- 
mircntpar  leurs  leauxcrcans,&  par  leurfoy  ennoilremain 
donnée  corporammenc,que  encontre  la  vericcoclroyance 
&  quittance  defTurditc,  ne  viendront  déformais  en  auam 
par  eux  ne  par  autres,  mais  lefJits  troismuids  de  froment  de 
rente  chacun  an  ,  francs  Sc  quittes  vendus  fî  comm-eilcft 
defflîsdicdeHurerontjdefendront&garentiront  audit  exé- 
cuteur ou  à  celuy  qui  de  luy  caufeaura, ôc au  Chapellain  qui 
illec  fera  eftably  pour  delTeruii  la  Chapelle  defTufdide  jà 
toufiours  mais  en  jugement  &  hors  iugemcnt-j  de  tous  èm- 
pefchemens  quels  qu'ils  foient,  à  leurs  propres  coufts  &:  def- 
pens,  toutes  les  fois  que  requis  en  feront,  félon  les  vs  6c  les 
coiiftumes  de  Pans,  contre  tous.  Et  promirent  par  leurs 
Icaux  créance  &  par  leur  foy  deuant  dicls,quc  fe  ledit  exécu- 
teur ou  celuy  qui  caufe  de  luy  aurait  en  ces  chofes,&  le  Cha- 
pellain deuant  dit  qui  en  ce  temps  fera  ;faifoit  ou  encouroit 
aucuns  defpens,  ou  dommage,' ou  grief  pour  aucun  empef- 
chement  qui  aduiendroic  ou  feroit  faicl  es  chofes  deuant 
diâ;ôS,ouenaucuncd'icelles:que  ils  les  payeroient  audict 
executeurouàceluy  quicaufeauroit  en  ces  chofes:  6c  que 
fur  ces  chofes  (eroic  creu  Icàk  exécuteur  par  fa  fimplc  paro- 
le,ou  celuy  qui  caufe  de  luy  auroir ,  ou  le  Chàpeikin  deuanc 
dit  en  ces  chofes  par  fon  (impie  lernient,lans'bulleautrc 
preuue.  Et  quanta  ces  chofes  ÔC  chacuns  pourfoy,  tenir  ô£ 
pour  la  garantieporteri5caccomplir,(l  comme  il  efl  dit  def- 
lus,  ils  chacup  pour  le  toutoblîgerent  par  deaeis  nous  auf. 
dic1:esperfonnes  &:  à  chacun  pour  foy,  eux  &  leurs  hoirs  ôc 
tous  leurs  biens,  meubles  cc  immeubles  prefents  ôc  futurs, 
en  quelque  lieu  qu'ils  (oient  ô«:  en  quelque  choie  que  ce  foit, 
ècdclaiflenc  obhgez  delorendroit  6c  efpeciaumcnt,  vingt 
quatre  liures  paiifis  de  cens  ôcde  rentcchacunart,quc  ils 
auoient,tenoient 6c pofTedoientjfi comme  iisdifoienr^fùr 
la maifonïeanDaurce  Clerc  Vicaire  en  i'Egiife  noftre  Da- 
me de  Paris,  qui  eftalTiie  deuant  le  Paruis  nofhre  Dame  de 
Paris, ou  (ihef  de  la  rue  faind  Pierre  aux  Bœufs,  deuant  le 
cheuetS.  Chriilophle,enIacenfiuefainctEloy  de  Paris;  En 
renon<^ant  par  ladite  foy,  à  toutes  Barres,  à  tou  ces  exceptiÔs 
6c  à  toutes  deffsnces  qu'ils  pourroienc  auoirdedroicloude 
coullume,  contre  les  chofes  deuât  dites  ou  aucune  d'icelles; 


LIVRE    QVATRIESME.  inj 

&au  droicqui  die,  que  doiiairede  femme  ne  peut  eftre  ven- 
du ne  aliéné,  jaçoic  ce  que  la  femme  s'yoffroit.  Et  quanta 
ce,  lefdits  vendeurs  ont  foubmis  euxôc  cous  leurs  biens,  en 
JaiurifdidiondeiaPreuoftédePariSjCn  quelque  lieu  que  ils 
fetranfporcenc.  En  tcfinoin  de  ce,nousauons  mis  en  cev  let- 
tres le  Icel  de  la  Prcuottë  de  Paris,  l'an  de  grâce  mil  deux 
cents  foixancc  Se  dixfept,  ou  mois  de  luin. 

Ccftc  vente  fou  ce  tranfporc;  futaprouuee  ôc  ratifiée  en 
lamefme  année  parle  Roy  Philippe  troiiîefmeditle  Hardi, 
duquel  voicy  le  double  des  lettres. 

Y)Htltppt^  D  et  gratta  Francorum  Rf  a-,  Noîumfacimtti  vntiterjis 
A  tam  fïdfentthus  qunm  futuris ,  qu^d  eu  m  Gaïtcrim  Gtjfardi  ci- 
uis  Parifien.  &  Genouefa  eïa^uxor,  'vendiderint  &  'venditionù 
nomme  concejferïnt  & qui^iauerint inperpetuHm  ypretiotrecenta- 
ritm  lihrartim  PartJièn.Jtbi  iam  vt  dicebant  foluto  y  dite  ci o  confan^ 
gMneo  &fîdelînofiro  loanni  F  ranci  jt  Btiticulariff^  très  modiosfru- 
menti  boni&legdls  ferpetuireddittu  ^  quQs  i^/t  percipiebant  cr 
percipere  debebant  in  Grancbia  nofira  de  Gonejfafingulù  annù  ad 
fejium  fan^i,  Kemig^ ,  ita  quod  debent  adduci  Fariji.  fîtmptibm 
Grancheriorum  dicid  Grnnchid  vtdicebant^adopus  videlicetvmus 
Ca^cllanix inftituendx  in  Ecclejta  beati  Dionify in  francia^obre- 
médium  animx  cLtrx  memorix  quondam  Comità  Augi  ,fratris  di- 
tii  loannis ,  tefiamenîi  cuius  idem  loannes  executor  exifiit  ;  Fro- 
tnittentcs  dlÛi  venditorcs^  quod  aduer fus  vendttiontm  banc  de  ex- 
tero  nen  venienî  vllo  modoyfeddtchs  très  modios  frumenti  reddi- 
tusperciptetes  vtdicium  efi,é'  Parifitts fumpttbus  diUortim  Gran- 
chcricrum  ducendos garantiz^abunt  O'  dcffendcnt  dicio  Iûanni,df^ 
illis  quorum  a  modo  mtererit,  contra  omncs.  obligates  etiam quan- 
tum ad  hoc,  viginîi  quatuor  libra^^  cenfus^  quosfe  habere  &  percipe- 
re debebant  fuper  domo  I oannis  T> aureeV icario  in  tccle/ia  Farifius^ 
Jîta  prope  eandam  ^eclefiarn  ad  caput  tcclejix  fan^i  Chrtftophori, 
Nos  'vendîtîoncm  huiufmodi ,  ô*  omnia&  finguLi  ait  a  prxmijfay 
rata  O'gratahabentes  eadepi  apprabamus  dr  auûoritate  Kcgia  con-^ 
frmamus  ^concedenîes quantum  in nobis eft,  quod capellani di5}^ 
QapelUmx  qui  prxfenîi  te-mpore  fuerînt  ^  dictos  très  modios  fru- 
menti percipiant^  tencant  é*  pofTideant  ftne  coafttone  vende  ndi  vcl 
extramanum  juiimponcndi yfaluo  in  omnibus  iure  alieno.  ,;^)uod 
'vtratum  & /i:îbtle pcrmaneat in  futurum  '^prxfèntibus  littens  ad 
requijîtionem  dicforum  venditorum  petentium  adobferuationetn 

GCCCccc  iij 


mé  DIOCESE    DE   PARIS, 

trxmijforumjaitûoritate  nofirafi  opus fnçritfe  compeUijnofirumfe* 
(imu>s apfonifigillum.  Acium  iipt^dFicen.  Anno  Dominiwîllcjimo 
ducentcjimo  fcftudgcfimo  feptimo^  Menfe  lunio. 

Or  CCS  troismtjidsdetromentquereqoitencoresleCha- 

pcllain  de  cefte  chapelle, auoicnt  eflë  donnez  dés  l'an  ii6f. 

par  le  Roy  Loysfeptielhie  die  le  leune, à  vn  certain  Geotii. 

homme  feruanc  ia  Royne  Alix  fa  femme, nommé  Ogierj 

"  Pour  recompcnfedeia  bonne  nouueile  qu'il  luy  apporta  le 

ȕ  premier  de  la  naiiFancc  de  Ton  premier  2c  vnique  fils  Philip- 

'»  pe,que Ton furnomma Dieu-donné y^oiu  recognoidance  que 

»  Dieu  l'auoic  donné  auxprieres  du  Roy  Ton  pcreôcdupeu- 

>î  pie;  Ainfi  que  les  lettres  de  cefte  donation  le  déclarent,  en 

ces  mots. 

In  nomine  fnncîd.  &  indmidadTrinitatis,  Amen.  Ego Ludoui- 
eus  Deigratia  ^rmcorum  Kex.  Alongo  tempore  fuit  v/imerfak  ô* 
irremcdiabile Wius  Kegni dejiderium ^  njtfuahemgnïtate  &  mifè- 
ricordia  largircturDeus  prolemdenobis ,  qu.tln  Sceptris  pofl  nos 
ageret  &  ^egnum  moderari  pojjct  :  &  nosquoque  inflammauerat 
oi'dorifie  vt  pr^fiaretnohis  hominus  fobeletn  melioris  fexus  yqui 
tenir i  eramus  multitudineflinrum.  idcirco  curn  nohis  apparuitde» 
fideratus  h  dire  s ,  Utitia&  gaudio  repleti,  altijsimo  exoluimus  gra- 
ttas ,  drpro  inefitmabili  gaudio  quodperomnes  medullas  &  cordis 
&  cor  ports  recepimus ,  de  audit o  rumore  nuntium  remunerare  cura- 
mmus,  Itaque  nofum  facimus  njniuerjïs  prdfentibus  pariterà' fu- 
tur is  ,  quodOgerioferuientiKegtnjt  y  qui  nobis  annunciarefejîina- 
uit  natum  nobis  ejfeflium  -^pro  ammirabtlt  gaudto  dejiderati  rumo^ 
ris  y  iffî&hje.redibus fuisjingulîs  annis  adfefium  fan6it  Kemig^ir» 
Granchta  nofira  de  Gonefj'a ,  très  modtos  frumenti  donauimus.  Et 
pro  immobilifrmitatey  donmn  ijludconjcrtbi  ^  figtllo  noflro  corro- 
borari prxcipimusyfnbter  infcripto  nominis  nojlri  cara6îere.Adtum 
publia  VartfuSy  anno  incarnativerbimillcjimo  centefmofexagefi' 


me  quinto 


Aubasdelancf  deccfteEglifede  fàinûDenisen  France, 
eil:  vnc  chapelle  encoresdidedu  Ladre,  dans  l'vn  des  murs 
de  laquelle  on  voit  encores  le  lieu  de  la  raphc  de  lèpre ,  que 
noftre  Sauueur  arracha  de  la  face  du  Ladre,  pour  prcuue  de 
laglorieufe  Dédicace  deladiclc  Eglife,  &ya  vnccolonne 
de  lafpe  d'vne  pièce,  au  haut  de  laquelle  eft  vn  Globe  de 
marbre  noir,  que  l'on  dit  eftre  de  mefme  hauteur  qu'eftoic 


LIVRE     QJf  ATRÎESME,  nty 

le  corps  enterre  de  lefusChrifl:  noflreSauueur.  Ettoutioi- 
gnanCjfevoitaufîîvne  forme  de  tombeau  de  mefme  pierre, 
leuë  fur  deux  coIonnes,que  l'on  tient  eftre  auffi  large  &  long 
qu'eftlefainûSepulchredumermcnollrc  Rédempteur.  Ce 
que  toutesfoisic  ne  puis  autrement  vérifier. 

Plufîeurs  autres  Roys,  Ro)  Des ,  Prmces  &  PrinceiTes ,  on  t 
cftë  inhumezencefteRoyalleEglifè^comrçeentr'autresle 
Roy  Cloraire  troilicrmc ,  le  Roy  Thierri  fécond,  le  Roy  Lo- 
thairefeul  de  cenom,S>c  le  Comte  de  Poitiers,  Alphons,  frè- 
re de  Louys  neufiefme  ditfaind  Louys.  Mais  jen'en'feray 
pointde  recueil, pource  qu'ilsn'ont  aucunstombeauxpar- 
ticulicrs,nyEpitaphes  mémorables. 
p  Dans  le  Cimetière  proche  des  murs  de  la  mefme  Eglife 
vers  Septentrion  ,  il  y  avnc  chappelle  toute  ronde  que  la 
Royne  Catherine  de  Medicis  fit  edificr,pendant  le  règne  du 
defFuncl  Roy  Henry  troificfniefon  filspuifncj&au  milieu 
de  cède  chapelle,  on  voitleMau/eollc  du  Roy  Henry  fecôd 
du  nom,  jadis  efpoux  d*icellc  Royne,  dans  lequel  font  aufîi 
inhumez  auec  fon  corps ,  ceux  des  Roys  François  fécond  &: 
Charles  neufiefme  {ç,s  cnfans  6c  de  la  Royne  fulnommee ,  6c 
•  aufîî  de  Henry  troifiefme  Roy  de  France  ôc  de  Polongne  ou 
il  fut  apporté  en  Tan  1 6io.  de  fainâe  Cornille  de  Côpie2;ne, 
où  iufques  alors  il  auoit  demeuré  en  depos  depuisfonde- 
ceds  qui  fut  l'an  1589. 

Les  ftatuesqui  rontaudeiïus&deiTousdecemagnifiquc 
tombeau,  reprefentent  ledit  Sieur  Roy  vif  6c  mort. 

Il  y  a  à  faind  Dcnys  plufieursEpitaphes  en  Latin  &  en 
François,  de  ce  bon  Roy  Henry 'fécond.  Defquclsieme 
contcnteray  d'en  rapporter  vn  fort  lamentable,  qui  eil  tel. 

ID'ou  vient  ce  dueildesfacrezj  potentats. 
Princes  &  Ducs^  é'gcns  de  tous  eftats^ 
Elles  car  four  s  de  t  arche  s  font  arda  n  s .? 
Et  tourS  les  champs  de  pleur  s  font  redondans  ?  ' 

Tous  les  climats  en  pourront  bien  parler 
Ciel^merj  d^  terre,  d;-  l'es  oifeauxpar  l'air. 
Heloi  ! pcurquoy  noflre grand  Prince  &  ^oy, 
Vray  Achille  s  en  fon  belliq'  arrojy 
Bft  de  cédé  par  vn  coup  violent 
En  ioufleoiquife  ?  0  Ctts  trifle  à"  dolent  ! 


Aiî  DIOCESEDEPARIS, 

jB;f  célébrant  vn  fefitn  nupid 

D'vn  ^oytjfantdufang  Impérial 

Aî$ec  fa  fille  :  &  de  /a/œur  "jmcque 

Auea  vn  Duc  de  Sauoye  hcroique^ 

Lors  concurrant  armé  en  pleine  lice. 

Comme  requiert  vn  %oyal  exercice, 

Vulncré  fut  au  chef  d'vn  coup  de  lance 

lufqu  au  cerueau, par  trop  grand  violence: 

^y  médecin  ne  l'a  peu  fecourir^ 

*^ue  de.ce  cdup  ne  luy  conuint  mourir, 

Mieme  valoit  Mars  (  qu]ôn  hait  tant  (k  defjfrife) 

^ueparfonfîng  auoir  telle  paix  aquife. 

Lors  que  la  paix  triumphe par  la  France, 

Et  Mars  eft  mis  en  extrême  /ouffrance. 

Et  ton  peuple  ejlhors  de  fon  trifte  due  il, 

Et  ceffez, font  nos  plaints  &  larmes  d'œil. 

Helas  Henry  noHsdicls  tu  tel  A  die  tt^ 

No  fis  delaiffans  en  ce  terreflre  lieu  t 

Ofort  cruel^  rempli  d'ardente  rage^ 

VasîurauyenfonflerijfantAâge^ 

Tendant  toufiours  les  bons  mettre  en  ruine? 

A  vn  tirant  tel  coup  efloittref-digne^ 

Nûna  tel Frincedoux& bénin ^ 

Lequel n  eut  oncq' de  vice  aucun  venin: 

Mais  des  vertus  fut  vnfainéf  réceptacle. 

Et  des  edi£is  diuins  vn  vray  Oracle, 

Or  ma  Clio  cejfe  tes  grands  douleurs^ 

L  e  7nien  tableau  nagé  trop  en  pleurs: 

Etpri  de  cœur  la  hdute  Dette, 

^u 'il  le  transfère  enfin  éternité. 
Amen. 

Sept  en  fans  vifs  Henry  nous  Uijfe  icy  : 

^jiatre  beauxfls,  &  trois  files  aufi. 

LeKoy  François  fécond ,  les  Ducs  d'Orléans, 

Etd'Ang/}ulefme,&d'An'^oufûriJfans. 

L  es  trois  file  s  ont  eftat  de  grande  DeeJJe, 

Comme  de  Koine,  ou  'Duchefe^  ou  vrincejje. 
L*an  ijéo.lecinquicfmeiour  de  Decembrele  Roy  Fran- 
çois fccond  mourut  à  Orkans,  par  vncapoftumequi  luy 

tomba 


LIVRE    QJVATRIESME.  1129 

tomba  fur  l'oreille  ÔcdiftilloicincefTamment.  Soncorps^fl 
à  S.  Denis  en  France. 

Contre  la  ceinture  du  fécond  coeur  de  l'Eglife  de  faind 
DenySjducofteduCloiftreivne  lame  de  cuiure  enchaflee 
en  bois,eft  pendue,  qui  concientce  qui  enfuit. 
M  E  M  0  R  J  A     jl7  E  R  N  JE. 
Optimi  &  mitîjsimi  Trincipls  Caroli  noni,  Régis  chri/îlanifi- 
mt,  bonarum  artium  ingeniorumg^  fa  ut  or is  liberatifimi,  &Jidciac 
religïonts  Catholiu  propugnaUris  acerrimi, 
Epitaphium  aliud. 
C^rolus  exfe^at  loculo  Rex  nonus  in  ifio, 

Supremi  dangut  dum  tuba  iudicij. 
,^H€m  quicumque  bonus  noait  bene,  lux  h  acerbe 

Extincîum,  viuum  depcrtjt  tenere. 
Leni  adto  fuit  ingeniojeni boni fate,  ""^ 

Afpeclu  kni^  lenioralloquio. 
Afpera  emm  cumfœuireiit  circum  omnia  :  in  illum 

Confluxit  Unis  qukquidvbique  fuit. 
Nampuer  ndfceptrum  venit  regale  decennls, 

Annos  quod  tredeam  dimidiumg.  tultt 
Continua  in proditionibtts .^atque pendis 

Bellt  -inteftinij  &  iugibusinfidtjs, 
Mdiorum  :  dum  facra  pius  fortif^  tuetur, 
Nec  pejfum  cuit  ta  irepiospatitur^     '■ 
H.ireticos  repnrnens  cm  a  arnbitione  rebelles^ 

Numinis  oblitos  Principis  ô' patrie. 
Doncc  prxçipiti fato  tum  défit  effe. 
Heu  q  uandû  pot i us  début t  incipcre^ 
At  tu  pro  tanto  verd  pietatis  arnore 

^^dfo  bonCj  &  tanta  pro  bonitatc  Deus, 
Hune  fxcias  numerum  tn  cœlis  augere  bonorum. 

Et  fedem  Mânes  interhaberepios. 
Bis  feptcm  totos  bellum  ^bi  iugepcr annos 

^Hos  Rex  vixifi  Carolepcnefuit 
Jn  defertores^patria.  cœlog^  rebelles^ 

Dum  pro  arispugnas  fort  i  ter  ^  hdreticos  : 
Sacrilegis  quorum  è  manihns  regnum  affèruifli 

Ter  ijaria  raptum  prodttione  tibt, 
Vcrum  hoc  retegisfce  lus  a  radii  ibus  iwisy 

DDDDddd 


II53  DIOCESE    DE    PARIS,^ 

Supldie^f^  reos  affcis  emerïtis. 
Eçce  nefcis  pYimji  morkns  in  flore  ititéentJi  " 

ManevcliHcumfoldoftiitexorUns^ 
Proh  dôlor^  heiifpcsjriiftratas^  cf  votapiorum 

Ânîe  diem  curjh  de/cris  in  medie: 
luflitiad* picrate  tuam  f»lcire  ceronam 

Nempe  hoc  ^&  duplex  ilia  eolumna  fuit  : 
^^Hx  pro  mortalt  femper  durabiU  cingit 

In  cœlis  capiti  nunc  Diadema  tuo. 

T>eU demtijn & retîerence  de  nos  anciens  Rois  enuers  lesfainEîs 

Martyrs  Denys^ Rufîic^é*  Eleuthtre, premiers  Apoflres (^  Pa^ 

trons  des  Gaules  :  tcfmoignee  par  les  franchi fe  s ,  priuileges  ô* 

imm unit ez.  qu  ils  ont  donnez^  oh  confirmez,  à  leur  Egltfe:  Bef- 

•*~    ^ftelsfen  enfuit  U  plus  grand'  part. 

Le  zèle  de  noftreDngobert  enuers  les  fâinils  Martyrs  {t% 
proce£leurs,fucrecognu{iferuct,êcvoirt  mc^mcsilpaffion•. 
rJé,àenrichir&priulleger  rEglile  fufdice, qu'il  auoic  faiéb 
baiiir  ôc  dédier  en  leur  honneur  :  que  l'on  a  eu  occafion  de 
croire,  qu'il  luy  eut  volontiers  aflTubjccti  tout  ion  Royaume, 
en  déshéritant  Tes  enfans  propres,  {'il  n°'eut  preueu,  que  fes 
fubietsn'eufTent enduré  d'eftreaireruis  (comme  il  auoit  ja 
,    , ',  ■     ,  a/Terui  les  habitans  delà  Bourgrade  circoiiuoifinexar  la  ville 
,dcS.  i>cnys  delainclDenysn  elloit  alors quvnpetitBouxg)ioubsl  au- 
cftoiét  iajl'Schorité&difciplinedudit  AbbédefaintDenysdequelauoiî: 
FAbbjyc.     pauuoir(relonlesloixalorsruiuies  j  non  feulement  delTus 
les  biens  de  la  plus  part  des  habitans  de  fondit  bourg,  mais 
furleurs corps ôcliberté.  Comme  il  appert  par  vnEdid  du 
mefme  Roy, duquel  voicy  la  copie/  ^■'       ^ 

Dagobertus  Rex  Franc,  virinlufler^  omnibus  Epifc.  Abbatibusy 
Comittbus^  Dticihus^  Vicarsfs^Centenarifs,  Acf&ribas,  Indicîhus,  é* 
cunclis  in  vniuerfo  regno  Francorum  ^rincipatnm  agentibus.Siea 
qnx  ad  reuerentiam  locomm  fanUorum  Detyé'  tutamentuw  man- 
cipiorum  adeapertlnentium  atùnerè  vident  Ht  règia  cenfura  deccr- 
nimtésjrtfle  qnidem  agere  vidernftr  :  acproinde  nos  habituros  xter- 
Hîji  remuncrationis  apud  Deum  mercedem  ftne  dubio  fperamus. 
^u^apropter  pr.îf'ntium  atque  futuroriim  fagacit^ts  nonerit  quod 
ad ^etitiQ;7C7n  Dçmni  chmialdi  Fm€rahilis  Abhatis& fiatrum 


LIVRE     Q^VATRIESME.  1151 

fnonachorum  monafierj  farMi  ac  Bentifimi  pccultaris  fdtroni  ns- 
ftriDûmni  Dîoyiyjii  nurtyris  j 'vbiipfcBomnusin  corpore  requie- 
fut  vtidCHmJuis  prxclaris  fûCijs  Rnjiico  &  Ulcuîherio  martjnhus, 
de  copulatiomhtés  mandptorumjeruorum  (^  an  ci  II  arum. .ô'  eorum- 
demfancîorum  'venerabtlitim  martyr um^  &  aliorum  omnium  'vni^ 
uerjaliter  hominttm  in  loto  regno  kBeo  nohis  commijjo  confiftcn- 
tium^fcu  ctiam  noflrorum^feH  querumlihet  hominum  cuiu[Lur)ique 
digmtatis^ordî'/its  ô'fotcfiatis  cxtittrint ,  hune  fer  hoc  ncfir^t  di^ 
gmtatis prxceptum  conftitucntes ^fancimus ^^t à  modo pcr  smniif. 
fe^uli  prjifeniis  futura  tempera  quieumque  maneipiorum  Jiue  Jèr- 
uorum  &  aneillaritm pr.îfatoru7n  martyr um^fiue  mafcHlHsftHefœ-  , 
mina  qHalicumqtiepachfeu  hgitimOjfeii  furtiuo  eomplexuprûlem 
genuerit-^  addider'tt  atque  propagauerit  ,ex  tuneô'/èmper  ahjque 
farticipe  vel  dtuifore  qrtoldn  t  tnrefragabiliter  ad  Jupradi^erum 
fanciorum  martyr um  potefi.iîem  enm  omni  proie  //;.  rcnocentur    • 
Atque ftib  dam  ur^  du-  lege  manàpiomm  ecclefiafiicorum  fub  prdfaii 
jibbatis  &fticceJJoriim  illius  monachorum  in  iam  dicîo  monajierio 
Heoferuientitim  ditionemperpctuatiterwancipentur.  Si  qnis  vero 
centra  hoc  me. t  maieftatis  dccretum  pr.tfumpfcrit ,  é"  q/^od  amere 
iuftitijt  dccernimus  infiingerit,  c^  quequo  paCfonjiolaucrit^  legibm 
artatHSy  auripuripmi  decem  Itbras  ^ac  argenîi  prohatifimi ponds 
"vigintiadpenfirm  nêjlripalat^ joiuere  cc^atur^O'  eorumdem  man^ 
cipîoruwyfiiiber  efl^  teneatur  f  Si  veroferuus^  idem  folnût  ^  ô"  ceK- 
tnm  quinqitaginta  icitbus  in publico coram iudtcibus ftriatur.V t 
vero  hoc  nofirxprdctptionisdecreîum  inconcujfumpermaneat  ^atd  ' 
pleniorem uigorem accipiens inuioiabiliterperfittura  tempera  con-  q^^ç^ [^  ^^^^_ 
feruetHr  ^  nofirjt  digmtatis  annule  injigntn  pracepimus.  natum  mcS  Oacn, 
Anno  io,rcgntï^omninoftriDdgoberti  gloriojijiimi  F  r an  cor, Régi  s.  o^T}  /^'"' 
T>idQ  Régit  dignitatis  Cancellariti^  rccognoutt,  legit  (^  relegit. 

Le  Roy  ChailesditleChauue,parladonation  qu'il  iic  de 
qutlquci)  villages  aux  mefmes  Abbé  ôc  Religieux  de  iàin<2: 
Denys,  compritaudi  cesicruicude,  cxadionsjeuees  &  au- 
tres droids  du  file  Royal.  Etapresluyje  Roy Louysfixief- 
medit  lcGros,en  fitaufîî  mention  en  fes lettres  confirma- 
liues  des  priuilegcs  &  immunitez  donnez  par  les  deuancicrs 
icefteEglirc,cn  cestermes. 

In  nomme fanclje  &  tndiuidud  Trinitaîis  ,^  Patrisd^  Filtf  ^& 
Spiritus  fan^iy  Amen.  Ege  Ludouicm  pet  gratia ,  Francorum 
JLexd^c,  Deere/fimu-s C^Jlatuimus é"  re^io  ediclo pr^cipimus  ^vt 

DDDDààà   ij 


1I3Z  DIOCESE    DE    PARIS, 

AhhiU  &  liônubifaricli  Dionyfn  /ociorum^  eiiis^flenam  haheant 
potcftater/i  de  (crms&  anciUis  Ecclefu  ema/tctpandayô'  liheros  fa- 
ctendi  confîlio  noftro  :  Et  ita,  vt  '/leque  nos  atqut  frccejferes  nojiriy 
necqudtvct  l'rmcjpiimjfuper  eos  aliquam  recUmaHonem  faciaty 
n^el  diquiim  redcmpttoncprotnde  exïgat.  llli  vero  iam  Itberifnêfi^ 
nec non  & omnes  ferui  heâtï  Dïonyjit  vtriquefcilicet^é'  euntesô* 
remanenteStiusO'poteflAtemhilheant contra  quofcumqtie  liheros, 
ontnem  legcm  exequcndi^O'  iî^  omnibus  fi nihus  regni  nofiri  :  Salua 
Jcilicet  m  omnibus  iure  &  reuerentia  beati  Dionyfi.  Decreuimm 
L.a  ville  de  qucquCy'vt^ quo/Iibet homines Uberosvel feruoSyhûfpites'vel adue- 
S.  Dcnys,     ^^^  cutufcumqueperfond^  fexus  velordmis intra  C-Aflrum  vel Eur- 
\Ikc%\Ts[\  gttnijancii  Dionyfih  vtltnfra  terminas  ah  aritecejjoribus  conflit  u- 
T-ili  jgc  ou     fos  manttes  ^contigertt  ejje  vfurarios  :  Suh  luretantumjlnt  Abbatii 
vn  Bouig,    ^ Monachorum ems,â  nullo  redimendi  feupumendi ,  velaliquam 
Louys  dit    îufittiam cogendi-,ntJî ah tpfis .  Concefimus quoque  eïdem  ecclefijt^ 
le  Gros.       quûdfialtquts  fuertt  faljd  monetJL  compofitor ,  W  falfi  aurij-vel 
argcntî  compojitor^inuentorvel portitor injra  eofdem  terminosre- 
pertus  in  forts  faCiuram  "velredemptionem  ipfam  non  qutfquamp(h 
>3  nat  manum pr£ter  Abbatem  é"  iuflitiam  eius,  Concefimus  etiam^ 
,j  njt  luddi  qui  ad pr.efens,vel habendi  funt  in  Burgo^  feu  rn  cafiello  S. 
Tiionyfii  y  vfque  ad  quinque ,  œmfamulis  fuis ,  liberifmt  ah  omni 
Juftitta  noflra  é'  ab  omni  exaclivne  noflra^tantufn  fub  iure  velfuh 
iuflitïaftnt  Ahbatis  Jtem  flatuimuSyVt  qutcumquefit  injra  banni- 
leugam  S .  Di&nyfiy  vel  infra  terminas  fupra-fcriptos  :  é"  fecundum 
friuilegia  antiquitus  inftituta^a  nullo  rapiatur,neque  res  eiu6  diri* 
piantur  infra  ipfos  terminas  à  nullo  vnquam ,  necaperfona  noflra^ 
nec  ah  aliquofuccejforum  nofîroru.  Si  altquid foris  fecerit^  feu  nobîs 
feu  alu perfon^yab  Abbate  tantum  'vela  Monachis  eius  iufi-ifîcetur^ 
Contra  regiam  etiam  Maiefléitem  noflram  yfi  quis  iniufie  aliquid 
commiferityclamorem  de  illo  ad  Abbatem  faciemus ,&  iuftitia  nabis 
fieri  non  exigemus^nifi  tantum  m  Curia  S.  v>ionyfîi.  Et fi  eau  fa  ve- 
nerit  ad  iudicium  fufcipiemus  a  quaUbet perfona^non  calumniantes 
prfonam  iudicantisy&c.  AÛum  Parifus,  in  palatio  publiée  Annù  , 
tncarnatrVerhiM.  C,  XI.  Anno  vero  confecrationis  II 1 1.  Ste^ 
phanus  Cancellarius  relegendo  fuhfcripfit. 

Voyez  que  d'affedion  &  reuerence  ces  Roys  portoieot 
aux  fain£ls  Martyrs, à  ce  qu'es  crimes  mefmesdelezeMaie- 
ftéjilsremcctoientleiirdroiclôcanriiarirë  aux  luges 6c  Re- 
ligieux de  ieurAbbaye,6c  ne  dcfdaigaoieuc  de  l'abaiiTer  a 


LIVRE    Q^VATRIESME.  1155 

requérir  de  (ubir  lugemcnr^arreft  des  mefmcs  luges  fub- 
alternes. 

Or  cell^feruitudc  des  habitans  de  S.  Denys,  leur  fur  quit- 
tée Chreitienncmen  t  par  le  très-  digne  de  dode  Abbé  37  d'i- 
celleEglile, nomme  Sugger,  iequeilcsfoulagea  Scdeichar- 
gea dci> grûlles  tailles  &c  tributs  qu'ils  luy  payoïen t  d'ancien- 
neté,félonies  taxes  5l  ordonnances  de  Dagobert:  duGon- 
fentement  duluiditRoy  Louysiixieime.  £t  nous  le  ver' fie- 
rons, par  l'excraicl  des  lettres  de  déclaration  dudic  Abbé  de 
S.  DenySjdefqueilesvoicy  les  propres  termes. 

I//  nomme SancixO' tadiutduxTïimtatis.  Ego  Suggerius  Ah- 
hasO'C.  Vnde  tam  prxfentmm  jitati  cjuam  futuroYum  bofleritati 
■palamfcri  volmmus^ejuoniam  oppid^mi  &  manfionartj  VtlU  beati 
Dionyjii  de  exaÛtone  confitetudmis  pej^im.î^qiid  mortua  manus  di"     » 
citttr,&  a  tcmpore prddeccjjoris  nofin  7uonis  Abhatis  tmlemjje  co- 
fuit  a,  "veritateprobatiir^admodumgrauat-.d^afjîi^îî  non  iure  dehitQ 
antiqux  cojuetudinis  ^fedambitioja  introducHone  nonelU  exa6iio- 
nis^noflram  adierunt prxfentia^ri,  votis  éf  precihus  nos  humiliter 
implorantes^  quatcnus  eos  ô'  eorum  heredes^àpraux  exa^tionis  S* 
oppri'ftonis  lugo  eriperemus ,  ,^uocircay  communie ato  ex  morecmn 
jjratribus  noftrïs  confiito^^eonim  petitioni  vnanimiter  afjenfmnprx^ 
buimus^quippe  dignum  ejfe  arbitrante  s  ViiLim  beati  Dionyfii ,  qux 
inter  omnia  PYxdtcld  ecdejix  pr^dia ,  meritoJinguUris  priuileg^     „ 
principaîiim  obtïnet ,  d"  pr^fentiapysAioffimorum  martyrum  (pe-     », 
cialius  eminet^fpeciali  pr^iYogatiua  quamjibiiure  vendicat^pvd  cx- 
teris  [nblimius  é-  propëfius  honorare.  Omnibus  igitur  in  prxtaxatd 
Filld,  m  terra  beati  BionyJti^Jînefub  via  titra  et  a  s  ?nanentibus^prc- 
dicfas  exacliones  huiufmodi  îenore  érfiabilitate  Jîrmijiimo  muni- 
mento  in  perpctuum  reUxauimus,quôdipJtadintroitum  Monafle- 
rii  beati  Diony/ttrenouandum  &  décor andu, duce nt.ts  lihras  noftra. 
difpojitione  ô'prouidentïa^  ad  idem  optis  expendendas  nobis  contu- 
lerunt.  Prxterea  quofdam  de  S.Marcello ,  in  hac  exaBienis  aliéna  |g  B^ouro^  S^ 
tiene  ô'  abfoluttone  admijimus .  Cum  autem  contigerit prxfatos  M-ucel  e- 
Bnrgenfes proies fuas  nuptiis  tradere.poji mortem-  earumjiahfque         ancic- 
htredîbus  obierint,  parentes  tn  villa  Beati  Ynionyfii  manentes  Çùn^wc   At 
manum-mortuam  habebunt.  Etiamjt  propinquior  aliquis  fue-^^  ^'''^  l- 
rit  y  qui  in  terra  beati   Viicnyfii  vel  fub  viatura   eius ,  w^^r-mcnousdi^ 
fionem  in  prxfata  Villa  minime  habuerit.  Si  aliquando  etiam  ro"^     cy  - 
cuenerip ,  vt  flirts  Jitas  hominibus    a  lie  ni    luris    maritent^  ^^^  ' 

DDDDddd  iij 


1134  DIOCÈSE    DE    PARIS, 

tiuUatenus  eis  mortnam  numum  conccdimus ,  (ed  in  Jusreuocari 
omnifîoPetimuSjatéjiteprxcipmui.  Enimuerojicut  effe  euidentira- 
tioncvcrj/cdimasy  îninfias  cxdCiiones  ah  his  quos  ^^ffl^it  &  oppri- 
7ntmtpi:î  confideYdtione  remouere^  ttA  tndignum  ejje  cenfkmms  if  s 
cfMife  &  [ii^t  nolis fiihtrAhendê  dcmimntcclefixnoflrdfrhterfugere 
compY'obantur  y  rcmîjiwms  nofir£  (pentayicam  gratiam  (vt  pote 
beneficio  tngrans)  comninnicare ^quam pro  fdlute  anim£  mex  o* 
aKîccejJorum  mecrum  O'fuccefforum  nofcïôrHm ,  ô'  honore  ecclefU 
noflrx  0"  ccnjcruormn  nofiroxuTn  ex  bencnolenttd  affeciu  pUcuit 
pYsfiare^  &c.  Acium  inmonajleriobeattDtonyjïi^ingcneralicon' 
uemuy  Prxjidenîe  Suggerie,  ijenerahili  Ahhate  ciufdem  monajte- 
YUy  tertio  ammnnfiratiGnis  dus  anno  Incarnattoms  autem  Dûmi- 
nicx  M.  C.  XXF.  die  Dominica,  idihus  Martif.  L/ma  vtj.  Indi- 
liione  iij.  Epacta  ^iiij.  Régnante  Liidomco  gloriojo  &  illiiftri 
FrancQYum  Re^e ,  xi>^.  Adminijlratioms  fuA  dnnc,  (^  prtfentem 
ccndonntionem  confirmante. 

Centes rnani4^smûrti4Jt ^  Gçns  de  mainmorte,  font  appeliez 
toutes  gens  d'Eglile  &:  communaucez,pour  n'eflre  tenus  de 
bailler  aucun  droid  ôc  redeuanceannuelle  auPrmce.des 
biens  qu'ilspoiîedent  en  Ton  pays  ou  royaume, ains  leule- 
menc  certains  deniers  pour  vnc  fois  payer.  Gentes  mortu 
maniis.  Gens  mainrnortables,  font  gens  de  férue  condition, 
qui  fontliczaulien  de  fcruitude  enucrsaucunfeigneurEc- 
clefiaftiquc  ou  feculier:  &:  font  taillables  par  le  Seigneur  à 
volonté raifonnable, vnc  ou  plufieurs  fois  i*annee.  Voyez 
Bacquet,  première  partie ,  traidc  du  droid  de  francs- fiefs, 
pag.  ly.êcié. 

l'ay  defia  remarqué  la  finguliere  reuerencc  &  deuotion 
quenosanciens  Roys  portoient  aux  fainds  Martyrs,  es  let- 
tres du  Roy  Louys  {ixielhie,(us  alléguées  :  mais  ie  la  veux  vé- 
rifier indubitable  parles  fuiuantes ,  elquelles  fe  trouueronc 
plufieurs  remarques  "^  i'onneiugcra  eftpeefloigneesde 
mon  lujct. 

Dagobertus^  Rex  Francorum,  é"  c.  J^apropterpcr  hccprjiceptum 
qHodfpecialiiu  decernimtis  d^  inperpetii^o  njolumus  ejfe  manfururri, 
iuhcmy^s  atque  conjlituimmy  vt  neque  nos  iuniores  neque  fuccejfo* 
res nojlri in perpetH0,nec  aliquis  de  iudiciarta  potejlate  accincîus 
in  Curtù pKefatx  BafiliCdbeati Dtonyjîiy  njbi&in quafcumque re- 
giones  velpagos  in  regno  (  Dcopropitio)  nojlro ,  quodà  dieprdfen- 


LIVRE     CLYATRIESME.  jv,f 

tipars  îpjius  Monafier^fofAclcre  &  dominari  videttiYy  vel  quodÀ 

Dcumtimfntibus  hominibus per  légitima,  c^irtharum  infirumen- 

tit  ibidem  fuit  co  ne  €jfum,aut  in  antca  erit  addi^um  veldelegatum-^ 

me  ad  cauf^is  Audiendum,  nec  Adfideiujfores  tellcndos,  Kccadfredd 

'velhÂnnosexigendu-m^O'  admanfiones  vel  parafas faciendumynec 

'vlLts  reddîbittones  rcquirendum  ,  intra  immunitatem  S.  Bionyjii 

ingredi  vclrequirere  quoqnô  tempore  non pr.tjumnt^  niji  qtéicquid 

ffcus  n&Jf-er  extnde  poterit  exaÛare ,  omnia  &ex  omni77iercedis 

nofirjt  augmenta ^frb  intégra  &  fîrmiftma  immunitate  a,  die  prx- 

ftnti  concedtmm.  Et  fi  qui/piam  hnnc  noflram  attcforitatcm  vei 

immunitatem  in jr ingère  'vqliient^&  alios  ad  hoc  candtixerit^vnuf- 

quifqne  pro  femetipfo  iibras  30.  ex  auro  purifiimopartibns  S.Diony- 

fil  coa5ius  componanty  vt  dtclum  cfi.  ^^uicquià  exinde  forfitan 

films  noficradpartem  noflram  fperare  poterat  in  liiminarihus ,  'vel 

flipendqs  Monachoriim,fieH&in  alimonijs  paupemm  ipfitis  Mona- 

flerq ^pcrenniter per  nosira  oracula  ad  integrumfit  concejfiim,  &c, 

Dagobertus  Rex.    §. 

Dado  obtulit.  Datum  fiib  die  4 .  Kal,  Awr,  Anne  z.Re'rni  noUri. 
Compendio  in  T)ei  nomine féliciter.  Amen . 

En  l'Edidtiuiuant  le  mcfme  Roy  aduouë  pour  véritable 
riiiftoireja  alléguée,  de  fafuitte  en  la  Chapelle  de  Catulle, 
Si  de  lalauuegarde  quepeu  auparauant  le  Cerf  y  auoit  crou- 
uee,  en  ces  termes. 

DAgobertus ,  Rex  Francorum  ,  vir  ilIuflrilT  omnibus      „ 
Epifcopis,  Abbatibus,Comitibus,Centenariis,  Vica-     „ 
riiSjôccartensagentibusnoftris,  &c.  ItaquenosinDeino- 
inine,inPalatio  noftro  Clipiaco  in  Synodo  général!  refide- 
t^s  pcrtradauimusvnicumEpifcopiSj&c.  Qualiterhonor 
&laus  Ecclefix  bcatorum  Marcyrum,videlicet  peculiaris 
patroninoftriDomni  Dionylij  haberetur  &  obferuaretur. 
Id  eft,  vt  quifquis  fugitiuorum  pro  quolibet  fcelerc ,  ad  prx- 
fatani  Barilicambcatoiûmartyrumfugicns,criccnampon- 
tcmadueneritjvel  ex  parte  Parifius  veniens  montem  Mar- 
tyrun:u)rxtericrit,vcl  dePalatio  noftro  egredienspublicam 
viamquaspergit  ad  Luparam  tranfierit;  Sicut  nos  quidem  ^'^^  ^^f" 
Deusliberauitperipfos  fan  â:os  Martyres  de  manibusinimi   rifis,  ou  i-e- 
corumnoftrotum  lifuroreDomni  gcnitorisnoflri,itaom-  ^^^"^^  ^V"' 
ncsquicumqueibiconfugerint;liberentur  &  ialuentur.  Si  chiie  p"ur 
autem  Deus  omnipotens  per  interceinojiem  lanctoruna,  ic$  fuguifj. 


113^  DIOCESE    DE    PARIS, 

brurum  animal  videlicec  Ceruum,  manifeftè  inibi  in  ipfo 
facroiocoiiberaui::  mulco  magis  dignum  eft  vt  homines 
racionabilesquocumquecelido  tacinoriSjfiue  contra  nos 
vel  fuccedentes  Regei  Francorum,  vcl  contra  quemlibet 
aliumfideleni  iancl:a:DeiEcclcfia:aliquod  crimen  commis 
(crinc,relaxencur6cUberencur.Landcricus  obtulic.  Dago- 
bertus  Rcx  (ubfcripfir.  Data  fub  die  7.  Kal.  lunij.  Anno 
quinto  Domni  Dagoberti Régis.  Clipiaco  ,inDeinomine 
féliciter.    Amen. 

Lefuiuancdifcoursa  efté  recueilli  en  vn  vieux  regiftre  qui 
e(l  cncorcs  conferué  en  la  Bibliotecque  ou  Librairie  d'icelle 
Egliledefaind  Denys,pour  faire  foy  que  le  Roy  Charles 
die  le  Grand  ne  dcfdaigna  de  faire  hommage  à  fàindDcny  s, 
&de  luv  rendre  fon  Rovaurae  tributaire  tous  les  an^,des 
fomm.es  icy  ipecinees. 

|)  R^cepic  etiam  Impcrator,vtomnes  Francix  Reges  ôc 
-*■  Epiicopi,pra:(entes  bi  futuri  paltori  eiufdem  Ecclciia:  ef-. 
fcntobedientesin  Chrifto,necRegesfineeiuscÔfilioei]ènc 
coronati,  necEpifcopiordinaci  jnec  apud  Romam  recepti 
aucdamnati.Rurfumque,pon;plurimadonaeidemEcclelîa: 
iandi  Dionyrijcollata,regalidiademate(upcraltaredepofi- 
to,  eidem  martyri  cunctis  audientibus  dixit  :  Domine  fan- 
deDionvfijhonore  regniFranci^jmefpolio  ;vcvosdec2e- 
tero  eius  dominium  habeatis.  Et  tune,  quatuor Bifantios 
aureôsfuperaltareobtulit.infignumquodregnum  Francis 
àDeofolo  ôc  ipfo  lànclo  gladio coopérante, tcnebat.  Et 
conlfituit,  vt  omnesluccellbres  fui  Reges  Francix  confimi- 
licer  facerentannuatim,  in  oblatione  tangendo  caput  pro- 
prium,n5  tantum  aflridiferuitutihumana^^fed  diuina^,qu^ 
fumma  ingenuitas  débet  dici,  cum  Deo  feruireiît  regnare. 

Prxccpit  etiam  Imperator,vtvnufquifque  poflelTor  cu- 
iufque  domus  totius  Gallia:,  quatuor  nummos  annuatim  ad 
ampliandam  eiufdem  fandli  eccleiiam,  ab  xdificio  Dago- 
berti vfque  ad  Crucifixum  darct,6c  omnes  feruos  qui  hos 
nummos  libenter  darent,Iiberos  fecitj &  qui  daturi  eRntin- 
po{lcrum,FrancosS.Dionyfii  vocariperpetubiuffit.  ; 

His  deiiotiffimc  peradis,  Carolus  cunclis  audientibus, 
Dionyiio  fie  tune  dixit;  Domine  fande  Dionyfi,  à  vobis 
nunc  hcentiam  accipio,  Franciamque  vobis  reiinquo,  vt- 

pofl 


LIVRE    QJV  A  T  II  I  E  S  M  E.  1157 

poil  Deum  iitis  cius  dominus  acque  cuftos,  âcc. 

Charles  le  Chauue  Empereur  &c  Roy,  confirma  &:  aug- 
menta encores  les  franchîtes  de  cefte  Abbaye;,parvn  Edicl 
duquel  rontcxcraicleslcs paroles fuiuantes. 

IN  nomine  ia.ndx  6c  indiuidux  Trinicacis.  CarolusDei 
gratiaFrancorum  Rex.  Siergalocadiuiniscultibusman- 
cipata  propccr  amorem  Dei  eorumque  in  eil'dem  locisfa- 
mulanLiam  bénéficia opportuna  Iargmiur,pra:miuma;ccr- 
nxremunerationisrecipiendi  non  diffidimus.  Idcirco  no- 
tum  fit  omnibus  fidelibus  ianda^Dei  Ecclcfix  &  noilris  tani 
pra^fcntibus  quam  huuris,  quia  vir  vencrabilis  Ludouicus 
Abb^s  ex  monarteno  fancli  Dionyfij  Martyris,  vbiipfe ex- 
cellent! (fimu  s  Martyr  cumfociis  luise  orporerequiela  :,de- 
culitobtutibusnoflris  quafdam  aucloritatcs  Aui  nollri  ex- 
cellenciffima:  memoriitCaroli,nec  non  Domini&genito- 
risnoftriLudouicibonx  mcmoria:  iereniifimi  Imperatoris 
inquibuscontinebaturinrcrtum,qualiteradpetitionesfer- 
uorum  ibidem  Deo  famulantium  concefliilent  omnes  telo- 
neos  vel  barganacicos,  fiue  pontaticos  vel  pulueraticos,  ieu 
rotaticos,cilpitaticos,lâlutaticos,  mutaticos  vel  reliquas 
cxacliones  de  omnibus  nauibus  qua:  per  vniuerfa  flumina, 
tam  peraquam  vitra Li^ierim , tam ad  lurrectum  quam  6c  ad 

dcicenlumnauigare  videbantur;  Mec  non  de  omnibus  car- u^uj^dç char 
ris6cranginariis,  6cc.  -  gc. 

Cuius  cumaliispetitionibusliberumaÏÏenfumprxbentes, 
hoc  aucloritatis  noftrrc  pra^ceptum  ,  firmitatis  gratia  pro 
diuini  cuItusamore6canimxnoil:rxemolumento  fieri  de- 
creuimus  j  per  quodpra:cipimus  atqueiubcmus,vtnuluis 
ludexpublicusvelquilibetcxiudiciaria  poteftate  ,de  naui- 
bus cius  quicper  diuerfa flumina  Imperijnoftri,  tam ad  fur- 
redum quam 6cad  defi:enrum  difcurrunt , de  carris  vel fan- 
ginariisatquehominibus  ipfius,  qui  per  ipfam  cafam  Dei 
pcrerrare nofi:un tur  vbicumque  aduenerint ,  tam  in  ciuita- 
tibus,caftellis,vicis  publicîs,portis,  portibus  vel  reliquis 
mercatibus  feu  de  honiinibus  eius  cicteris,  qui  fupcr  eiuj 
terramcommanerevidentur:  Velineiusvillisvelagris,nec 
dehominibusquiàforis  in  eius  villis,ad  negotiandum  vel 
vina  comparanda  aduenerint  :  nullum  teloneum  vel  barga- 
mticumjnecrotaticmTi,nccpontaticum,neccilpitaticum;, 

EEEEeee 


iv,î  D  I  O  C  E  s  £   D  E    PARIS, 

nccpulueraiicum,nec/alutaticuiTi,  necmutaticum,necad 
noftrumopus,  neciidveftrum,necacliunioresnoftros,vlIo 
modo  exigercaucexar^areprxluîTiatis.  Sedquidquidfifcuj 
nofteradparcemnoilramexinde poterie  fpcrarc,  ad  iplum 
fandum  locum  ficconceiïLimacqueindultum^&c.  Aduru 
CompendiopalatioregioinDei  nominc  féliciter.  Amen, 
Data  II.  Kalend.  Febr.  indidione  7.  Auno  quinco  régnante 
Karolo  glonodirmio  Rcge. 

Les  paroles fuiuantcslonccxcraidesd'vn  Edid  que  ht  le 
Roy  Robert  fils  de  Capet,  en  faueur  de  ia  mefme  Abbaye, 
au  commencement duquelayancrecogneu  qu'il  auoiteRc 
inilalc  au  tbroinc  Royal  à  l'interceiiion  des  fainds  Martyrs, 
il  vientàpourluiure  en  ccspropres  termes. 

CVrtem  itaque  noflram  cum  in  ip(b  Caftello  haberc- 
mus,  vt  nosab  inquietudine  ipfîus  eccleiix  ôc  fratruin 
ibidernfamulantium  longe  faceremus.Deo&gloriofopro,. 
cedori  noftro  &c  patrono  iando  Dionyfio  ,  ex  confultu  Ar- 
chicpifcoporum  quorum  nomma  fubter  fignamus  j  placuic 
ferenitatino{lr2e,abhodie6c  deinceps  rcmittere,vt  iblem- 
nemCuriamhocinnataliDomini,inTheophania,in  Paf- 
chaôcinPenthecofl:e,neque  nos  neque  fucce/Torcsnoftri 
iniproCaftello  vlterius  v\lo  modo  prefumamus  celebrare. 
Sed  llcut  Dominus  Conftantinus,beato  Petto arcem  Ro- 
manilmpcrij  cumomniintegritate,in  priuilegiofuoquod 
fecit  fando  Silueftro  dicitur  contulilTe;  ita  Se  nos  regali  ma- 
gnificentia,hocecclefi;eiàndiDionyfijcôcedimus,  decre- 
to  firmamus,anathematisgladio  per  Arcliiepifcopos  &  Epi- 
fcopos ,  qui  afFuerunt  eos  qui  infringere  tenraucrint,  perpe- 
tualiterfcrimus,&c.  Data  odauo  Kal.Fcbruarij, Indidio- 
ne ri.  Anno  primo  régnante  Roberto  Rege  gloriolb. 
Adum  MonaftcriofandiDionvfijinDeinomincfcliciter. 
Amen. 

Cccy  tefmoigne  qu'il  y  auoit  vn  Palais  ou  Chafteau  de 
plaifiren  l'AbbayedefaindDenys.  Lequel  on  void  encore 
deprefcntjôc  efl  le  logis  du  Religieux  Courtillier,d'icellc 
Abbaye.  Auquel  Chafteau  les  Roystenoient  leur  Cour,  du 
moinsaux quatre feftesfolemnelles  de  l'année:  Et  que  du 
temps  de  cefage Roy  jon aduouoit  pour  veritablcla  dona- 


LIVRE    QLVATRfESME.  1139 

tion  que  l'Empereur  Conftaïuin  fie  de  Ja  Cité  de  Rome,  au 
digne  Pape  rainclSylucftrc. 

L'on  trouueencorvn  autre  Edid  du  m  efme  Roy, du  quel 
font  cxtraids  ces  mocs. 

Robert  us  y  Rex  Francorum  yfemper  Augufius ,  drc.   Bamus 
Deo  &Ja?j^o  Dtanyfis  quaJdAm  res  ïuns  nojlrt  cnm  coniuge 
AC  filtis.  Hoc  eft ,  b.tnnum  hominis  vulaerati  vel mterfccfi  d^  ih- 
Jra6turam^  intrn  vet  extra  Cajlcllunt  ipJÏHS  Cxnoh^yé^Ugem  duel- 
li  quodvulgo  dicitur  Campus  ^ac  totumproctn^ium  intra  1;  cl  extra  y 
Jtcut  antiqui  Reges  ii  dcâerunt  &  nos  haUcnus  teKuimus,  &c. 

Siqiiis  auterfi  (quod  non  credimus)  temerario  auftt  injringere 
^r,tfumpfenty  auéJoritate  noftra  &  Eplfcoparum  nsflrorum^  qut  no- 
hifcum  hoc  pracepttim  in  fan  Ur a  Synodo  (qua  j6.  Kalendas  luntf 
KaU  nofirafedis  palatiû  colle  cl  a  refedit)  JirmaHerunt  y  anathe-  çy^^\\^^ 
majît, 

Lethcrkus  Senort.  Archiepifcûpttsfihfcripjit.%.  HugoTuronum  Noms  de» 
"Archiepifcopus.  §.  Fulherîus  Carnotenjis  Epifcopus.  §.  FukoAure-  ^^^^  euV 
lian.Epifiop.%.Fulco  Suefionenfis  Epifcopus  fuhfcripfit,  §.  Fulco  qucs  qiùc- 
jimbianenjis  Epifcopus  feibfcripjit  §.  Fromondits  Trecafmorum  ? °^odc  d« 
EpifcopHS  fubfcripfit.^y  Rogerius  Beluacenjiis  Epifc.  §.  Adalberîus  ChcUcs- 
Laudunenjts  Epifcopus  %.  VVido  Catalaunenfis  Epifcop  fuhfcripfit, 
Ciflebertus  MeldenfsEpif.  §.  Robcrtus  SiluaneÛenfs  Epifcop.^^ 
BoldoinusTaruanenfis  Eptfcop.  %.  Franco  Diaconus  atque  Carti- 
^raphus  relegit  O'fgillautt.  Karolu^. 

Le  Roy  Charles  ditleChauue,  donna  âuffi  à  cefteEglife 
k  Seigneurie  de  Rueil  d'auprès  Nanterre,auecquesfesap- 
partenances,pour  i'encretenemcnt  ^fondation  dequinze 
cierges, lefquels  doiuent  brufler  quand  belbin  eft,dans  le 
Refedojr  de  l'Abbaye:  &  fept  lampes,  qui  doiuent  iour  &: 
nuid  eftre  allumées  deuant  TAurel  de  marbre  qu'il  auoit 
donné,  dit  de  la  fain de  Trinité.  Et  outre  plus,  il  tranilata  inftirunoft 
la  foire  d'Aix,inftituce&  affranchie  par  Charlemagne,en  ^"^'Z  ^°/^ 

II  11/--  T^  iT^  TiT  T  T  T    aiJLcnait, 

JabourgadedelamcIDenySj&impetraduPapelean  V  111.  par  ic  Koy 
de  ce  nom, de  grands  pardons,  afin  de  rendre  ladicle  foire  Charles  le 
plus  marchande. 

Il  donna  auffi  ou  confirma  àladitc  Abbaye  de  S.  Denys, 
tous  droits  de  luflice,  haute,  moyenne, ôcbafle,  en  toute 
leur  iurifdiciion,6c  de  furcroid  en  i'eftenduë  de  neuf  grands 
lieues  d'autour  noflre  riuiere  de  Seine:  à  prendre  peu  au 

EEEEeee  ij 


IT40  DIOCESE    DE   PARIS, 

dellusduponcS.  CIoudjiulqucsauRude  Chambreau^qui 
eft  plus  bas  queleChaftcaiidcS.  Germain  en  Laye. 

Ânciennemencroncenoit  le  Lendic  iur  le  chemin  de  S, 
DenySjCn  certaines  loges  qui  auoienc  efté  bafties  expref- 
Cemenc  des  deux  coftez  du  chemin:  outre  lesquelles  il  y 
auoit  certames  caues  dans  terre,  qui  apparoiflent  cncores 
en  quelques  endroits ,  en  partie  comblées  d'immondices  6c 
grauois,  &c  en  partie  rompues  &c  delmolies.  L'occafion  de  la 
ruine  defdits  lieux  fut  qu'en  l'an  1336.  le  feu  fe  prit aufdi tes 
loges,  6c  courut  par  la  plufpartd'icelles,  aucc  vne  telle  fu- 
rie, qu'il  ne  fut  poffible  deTefteindre  ôc  arre{ler,rans  vnc 
çrrande  ruine  6c  perte  :  plufieurs  marchands  T'en  retournans 
pauures,  qui  T'y  en  eftoient  venus  riches.  A  ccfte  occafion 
leLenditi'eO;  toufiours  tenu  depuis  daas  la  ville  defaind: 
penys,  en  certaines  halles  bafticspour  cet  efFed. 

Le  Roy  Philippes,  dit  Augulte,  fonda  auffi  encefteEgU- 
fe  trente  Prefties  réguliers,  outre  les  anciens  y  e/tablis  :  mais 
neantmoins  comme  BelleforeftafTcurejpourenauoir veu 
Je  rcgiftre,  tous  les  grands  reuenus  de  ccftc  maifon  tres- 
illun:re,ne  montent  la  cinquantiefmc  partie  de  ceux  donc 
elleiouiffoitiadiSjfouslatierceligneeRoyalle. 

Jftthoriîe  é'  fy^rogatïncs  des  Abbé  &  Religieux 
de  fain^  Denys. 

LAbbé  de  faind  Denys  eftoit  autrefois  lepremier  Cha- 
pellain6CAumornierdcsRoysdeFrance,6c  l'vne  defes 
de  ji^bj!^  qualitez  eftoit,  Sacri  Palatis  ArchicnfelLinus  ■  Surintendant 
Denys.  delà  Chapelle  &  facrc  Palais  du  Roy.  Duquel  tiltre  fonc 
honorezparlesvieuxliures,vn  nomméFulrade, lequel  vi- 
uoitdu  temps  du  Roy  Charles  le  Grand,  6c  vn  Hilduin, le- 
quel viuoit  l'oubs  les  Roys  Louy  s  Débonnaire  ôc  Charles  le 
Chauuc.  Et  de  noftre  temps  il  eft  encores  ordinaire, que 
quiconqu-c  ell  AbbédefàincbDenys,eftauiriConreiUerné 
au  Parlement  de  noftre  ville,  6c  y  a  voix  deliberatiuejCora- 
me  les  autres  Confeiilers  6c  Pairs  de  France  :  Et  croy  que 
cefteprerogatiue  leur  a  cfté  donnée  des  Roys, pour cftre 
gardes  de  la  Couronne,  dont  ils  font  couronnez  en  cefte 
Eghfe  de  faind  Denys,  incontinent  après  leur  facre:&: 


Grades   & 
priuilcgcs 


LIVRE     QJVATRIESME.  1141 

ioint  auffi  que  le  Royaume  de  France, eftant hommagea- 
bleàraindDenys,commeclefiai'ay  remarqué:  i'Abbequi 
clUechef  delbnEglifc^peuc  à  bon  droit  élire  du  corps  de 
ceux  qui  admini  firent  la  luftice  au  die  Royaume. 

D'auantage  ,  le  mcime  Abbé  peut  donner  la  tonfure  6c 
promouuoir  les  Clercs  aux  moindres  Ordres,&:  bénir  (  mcC- 
mejies  ornements  d'Autel, voire  en  donner  l'authoritëà 
tel  de  ics  Religieux  que  bon  luy  femblcra  d'eflire.  Et  d'a- 
uantage, ledit  Abbé  n'cfl  plus  fubied  à  noflre  Euefque 
de  Paris,  car  il  en  fut  exempté  &:  quitté  à  la  requefte  du 
Roy  Clouis  fécond  du  nom,  par  noftre  vingthuidiefme 
Euefque,faincT:  Landry:  en  l'an  i^.  du  Règne  dudid  Roy, 
di  de  l'Incarnation  D  C.  LX.  félon  duTilIet,apresauoir 
conuocqué  en  (on  Chafbeau  Royal  de  Clichy  (  qui  cft  fain<5t 
Ouen  près  laind  Denysj  les  Princes  &  Prélats  de  fon 
Royaume,  àc  faid  la  harangue  que  rapporte  Aimonliure 
4.  chap.  41.  Etlaqucllefetrouue  encore  en  forme  de  Con- 
cile, au  Tome  fécond  des  Conciles  généraux  , imprimez 
.,  àColongneenl'an  M.  DC.  Vi. 

Ledid  Euefque  au  commencement  de  fcs  lettres  d'im- 
munité,ayant  difcouru  en  la  faueur  de  qui  il  exemptoit  le- 
dit Abbé  de  larecognoifTance  qu'il  luy  deuoitjil  lei  pour- 
fuitpar  ces  paroles. 

PEr  quoddecerno  atquc  obteftifîcationediuininomi- 
nis  interdico  vt ncc  ego  deinceps nec  vllus fuccclîorum 
meorum,  hoo  audeatinfringerevelaufutemerarioaliqua- 
tenusviolare:  VidelicetjVtomnisPrefbyter  vcl  CIericus,ex 
hisquiinipfo  Caftro  prxfati  beatiffimi  Dionyfij  martyris, 
vel  extra  ex  loco  qui  diciturFonsS.Remigij,(icut  via  diftin- 
guitqua:pra:bctiteriuxtaPratumquod  dicitur  formofum. 
vfquead  Êcclefiâ  S.  Quintini martyris:  Et  illicperregalem 
flratam,  donec  veniaturadViuariumin  capite  tricini  Pon^ 
tis,ilcutprata  fratrum  diflingunt,  vfque  ad  prarfatum  lo- 
cumFontis  fandi  Remigij.  Omnes  illi  quiinhoccircum- 
fcripto  fpatio  ecclefiis  feruiiit,  fint  libcri  êcab^oîuti  ab  omni 
debito  &  redditione  circadarum  &  Synodorum.Tamen  vo- 
lumuSj&proreuerentiâS.  Dionyfij  martyris  conccdimu?, 
vtHneceffitas  eisfuentexnollro  vel  fucccficrûncilrorum 

EEEEeee  lij 


ii4i  DIOCESE    DE    PARIS, 

EpilcopatUjfinepretioChrirma  ôc  oleum  ilifcipunt:  Etiî 
quiseorumPrefbycerorumvel  Clericorum forte, autocci- 
ius (  quod  abfic  )  auc  vulneratus  fuerit ,  a^uc'ex  eis  omnibus- 
alkuiusiniunaeacclamatiofurrexcric^quicquid  ex  his  omni- 
bus ad  nos  atcinere  videcur ,  hoc  totum  Abbaci  qui  in  ipfo 
fan  do  1  oc  o  prxfueric,  cxterifque  fratribus  habcndum  6c 
XX         difponendum  concedimus.Sub  die  CaI.Ianij,in  Annadeci- 
moquinto  Régnante  Chludoueoglonofiirimo  Regc. 
Aujl  rote  nus  leÛor,  iuhente  Domino  Landefico  EpiJio^9, 
hoc  prtuilegium  Jcripji  &  fubferipfi. 
Cepriuiieged'immunitëfutfignë  dés  l'heure  par  vingc- 
dcuxEuefques,Ôc  confirmé  long  temps  après  parle  Pape 
Zacharie,didlcQrec^à  la  rcquefte  du  Roy  Pépin  ,did  le 
Bref,auquelce  Papeaddreflanc  fes paroles, efcriuitainfi. 

ZAchariaSjVrbisRomaeEpifcopuSjferuusreruorum  Dcij 
&c.  Confiât  enim  tua  digniiTntîapoflulatio  ad  noftram 
diIcclionem,vc  priuilegium  quodDominus  Ôcvenerabilis 
Landericus  Parifiacac  vrbis  Êpifcopus,  monafterio  fandi 
Dionyfi}rpccialis(vtfcriprifti)tuipatronifccit,&:vnacunx 
confenfu  venerabilium  iliius  patria;  Epifcoporum  robora- 
uit.  In  quOjfecundumcerminosâ  fedifpofitoSjàfua  &  om- 
nium fucceiîorum  videiicet  vrbisPariliacsejEpifcoporum 
potellatecommanenteSjôceccleûisibireruientesPrejfbyce- 
roSjDiaconos&Cieiicosabfoluit, &pro  reuerentia  fandi 
martyris,  pantérquc  araore  &  reuerentia ,  nec  non  petitio- 
rJcDominiChludouei  Régis  Dagoberti  filij,atque  quietc 
fratrum  ibiDeofamulantium,  ne  à  clericis  infeflarenturÔC 
ab  orationeretârdarentur  :  Abbatis  &  Monachorum  ipfius 
Monafleri)  ôc  fucceirorumeorum  poteftati  ôc  dirpofitioni 
fubdidic  :  Nos  etiam  noftro ,  immo  potius  apoftoiico  priui- 
icgio  firmaremus  &:  in  perpetuo  confirmatum  madaremuSv 
Peciili  etiam,  vtin  eadem  ecclefiabisinannofratribusMo- 
nachisbaptifterium  conrecrare,&  nouos  Deo  regencrare 
fîJiospermitceremus:  Qupd  libenrerpro  amore  tan ti marty- 
ris, fmiul  &  pro  tua  reuerentia  ac  bencuolentia  annuimus, 
in  vigilia,  videiicet  fandi  Pafchx,  &  in  Pentecoftes.  Hoc 
autcm  Qinnino  caueant,ne  aliquando  nifî  in  iam  didis fefli- 
Viitatibusijlud  agere  pra:fumant.  Quod  lipra:rumpferinc,. 


53 


LIVRE    Q^ATRIESME,  1145 

rcgulariter,ab  Abbace  tempore  illo  exiftentc  emcndentur. 
Priuilegium  veroproreiierentia  landiilîmi  Dionyfij  Ôc  pro 
tua  peticione  jilli  cccleiia: facientes ,  audoricate  Patris om- 
nipotentis  &:  iilij  &  ipiricus  fandi,cuminuocationecœle- 
fliumvircutam, &:beaci Pétri Apoftûli  ôc  omnium fàntlo- 
rumDei  audoricate  6c  noftra  ftatuimus  &  roboramus,vc 
priuilegium  domini  Landerici&noftraconftitutioincon- 
uulla  permaneac.  Et  ne  quis  futurorum  magna  paruaquc 
perfona  hoc  iofringerc  pr;cfumaCj  interdicimus.  Promul- 
gance^  ctiam  fancimus,  ne  quis  Pariflacic  vrbis  Epifcopo- 
rum,iaradicliMonafterij  Monachos,  pro  his omnibus qux 
pr^didafuncquoquomodointerpeilareaudeaCjVeladCô- 
ciluimprouocarepréerumac.  Scriptum  per  manus  loannis 
ibriniarij  &  Canceilarij  Lateranenfispaiatij.  Anno  odauo 
Domini  noftnZachanj.Datumfecundo  NonasNoucmb. 
ImperanceDommopiiiTuTio  Auguilo  Conflantino  à  Deo 
coronatOjAnno  14.  Indidionefcxta. 

Charles  le  Grâd  fils  de  Pépin ,  obtintauflî  du  Pape  Eftiea- 
ne  croillefme  du  nom,  que  les  Religieux  de  fainct  Denys 
pourroienc  baftir  des  Abbayes, en  quelque  lieu  qu'il  leur 
pIairoit,6cferoitpermis  de  ce  Royaume:  Qujlspourroient 
eflirevnEuefquequi  lesregiroit  &  policeroit;,  5c  que  leur 
Abbaye  deiaind  Denys  ne  depcndroit  que  du  faind  Siège 
Apollolic.  Comme  les  Bulles  de  ce  Pape  le  déclarent. 

i 

CTcphanusEpifcopuSjferuusferuorumDei.-FuIradoDeo 
^amabiliPreibyceroôc  Abbati  venerabilium  diuerforum 
Monaftcriorum  Deo  aurpicefundatoriôcperferiem  om.ni- 
bus  fuccefforibus  eius  vicifiim  Abbatibus  in  perpetuum. 
Igitur  quia  poftulafti  ànobisdileclifTimenofterfîlijquate- 
liusinregno  Francise  ôc  vbi  tibi  piacitum  fueritinruribus 
ac  mœnis  diuerforum  locorum,  iîuc  inhis  etiam  qureper 
cmptionis  paginam  tibiaducnerint,  fiuc  in  rébus parentum 
tuorum,velvndecumque  tibi  acciderintjMonafteriàlicuc 
â  te  fine  refragationc  de  aliquo  ludice  vei  rcclamationc 
conflruda  funtjita  libéra  fubiureO.nâaERomanaeEcclefiç, 
cui(Deoaudore  jdeferuiunt  à  nobis  fîrmata  priuH^giis  m 
future  permaneant:  Nos  igiturtam  piis  defîderiisfaucîîtes 
jtcnoflrabenedidioncidquod  petis  effedui  mancipantes, 


»3 


1144  DIOCESE    DE    PARIS, 

perhanc  Apoilolicamaudoritatcm,  tibi  fucceiroribufque 
Abbatibus  Cœrîobiiran6lorumMarcyrumDionyfij,Ru(H- 
ci&:Elcucherij,licentiam  (Scpotcftatem  concedimusa:difi- 
candi  Monallena  vbicumquein  Francix  regno  volticritis, 
liue in  iocispropriet.iris  ve(lrx,fiuein his  qua:  pcrcôparatio- 
nisferiemjVelconfjnfione  Rcgum,  vel  parentû  veltrorum 
donOjVel  vndecumquevelvbicumque  vobis  quolibet iuilo 
modo  obucnerinc.  Et  quoniam  ad  preces  Chludouei  fili] 
Dagoberci  Rcgis,DominusLandeiicusPaririacçvrbisEpi- 
fcopus,à  fua  êc  omnium  fucceirorum  poteftace,delnceps 
cum  conllliis  ruorumCanonicoruScfracrumfuorûCoepi- 
lcoporumregionisillius,Cœnobium  vclirum  &  omnesad 
illudferuientes  Clericos  quorumcumque  ordinuminpro- 
cindu  velliiMonafterij  abioluic.  Nos  etiam  habere  vobis 
Epifcopumperfingulare  priuilegium  concedimus,qui  de 
vobisab  Abbatevel  àfracribusinMonafterio  veftro  eleclus 
&àfratribusnoil:risEpircopis  de  illa  regione  coniecratus, 
illa  monalleria  veflra  à  vobis  azdifîcata  prouideat,&:  vice 
Doftrinominisibi&vbifuerint  regat  &  pixdicationi  ,ran:i 
inipfo  Monaftcrio  veftro,  quam  in  ipils  (ibi  adiacennbus 
deleruiac.  Neautemalicuius  ecclcfîse  Epifcopus  vel  facer- 
dosilia  Monafteria,  aliquocupidicatisvinculodeceptusin- 
uadaCjÔLilliEpircopoquc  tu  vel  luccciTores  tuielegerintôc 
ordinarifecerint,perinuidiam  aut  per  quamlibet  occafio- 
nem  aliquam  contradiclioncm  inférât,  omnino  prohibe- 
mus:  Sed  Tint  reliqua  veftra  MonafteriaTub  Apollolicadi- 
tione,  ficu:  &  ipfe  fandus  locus  confticutus  eft,  ad  quem  ip- 
fa  pra'dida  Monafteria  pertinere  vidcntur.  Hoc  autem 
ClirifH  Dcn  6c  domini  noflri  £c  beati  Pétri  Apoftolorum 
Principis,6c  noflra  qua  prcxualemus  audoritate,  promul- 
gantes fancimuSjVtifîa  qux  didauimus,ita  roborata  per- 
niancant,  &  ncmo  Epiicoporum  de  quacumque  ecclefla 
PrcibyccrumyelDiacanumordinare,  velaliquodecclefia- 
fticurnminifleriumceiebrarCjVel  Concilium  prouocarc  in 
prxdidis  Monafteriisaudeat,  nifiillequem  Abbasillo  tem- 
porc  cxiftcns,  ad  ha;c  officia  peragenda  inuitaueric.  Tuas, 
autem  Se  cuorum  Monaileriorum  caufas^tu  arque  tui  fuccef- 
fores  per  tempera  quxfunc  Ventura,  ad  noflram  de  apoflo- 
licam  audientiam  reporcare  &reclamarejpernoilrampr^- 

cepcionem 


LIVRE    QjyATRIESME.  114; 

ceptionem  licenciam  habeas  :  Et  cum  vcneris  ad  nos,  vel  le-- 
gatos  tuos  mireris,  oullus  interea  ,te  vel  illos ,  videlicec  tuos 
lucceéîbrescondamnareaudcar,vel  res  tuasinuadcre  quo- 
-quomodoprxfumac.  Siquis  auccm  Rexvel  EpifcopuSjVcl 
aiiquis  de  poteflacibiis  huiusfeculi, contra  iftam  noftram 
audoricatem  facerc  voiueriDÔC  de  noilra  &  apoftolicaau-. 
<îloritate  fraudaueric,  &c.  Datum  4.Kalend. MaTtias,Im- 
perante  Domno  piiffimo  Augufto  ConftantinoàDeoco- 
ronatoMagnoImperatore,  Anne  18.  Impehj  eius,  Sed  ôc 
Leone  maiorc  Imperacorc  eius  filioAnao  quarto,Ihdiclione 
-décima. 

Le  PapeLcon  rroificrmc,ratifiant&  confirmant  ces  mef- 
mcs priuijeges,y adiouila  :  qtwd m prdÀtcîis ifionaftcrijs nuUus 
Eptjcopûrum  vtl/acerdos  ^ahj^^  'voltintate  frdcelli^nttjbtmijîlij no- 
Jlri  Karoli Regtsvel  tua ^lianîiam  hahèant  mijfoé  cdehrare ^nifi 
fcruefiram  cormocationem ,  fèdproprium  habentcs  Epijcopum  ta- 
bulées &  ihrifma  cçnfccrandum ,  vel  uteros  ficros  ordines^ficutin 
frinilegio Domni Stephani  Papji pknius  continetur^auciontatem 
ér  lic€ntiaminomnïbu6  attribnimus  ^^  hoc  beat i  FctriJpefiolO' 
rum  principis  Attcforitate fulcientes,&c, 

L'Abbé  de  faind  Dcnys  commet  vn  de  feis  Religieux  dit 
Oificial,  pourcognoiftre  6c  décider  toutes  les  cauies  &  dif- 
férents des  Curez  &:  gens  d'Eglifequine  font  (ubiedsàrE- 
uelque  de  Paris  :ains  font  de  la  iurifdiclionde  l'Abbaye,  6c 
partant  iufticiablcs  duditofficial.  au  cens  duquel  ils  fonc 
tenus  d'aiTifter ,  &  peut  iceux  vificer ,  doftnerles  monitoires, 
&  cognoiftre  des  cas  de  mariage,  ôcaulTi  de  tous  autres.mef- 
meducrimede  leze-Majeftë,  commis  par  iceux  Curez, &: 
gens  d'Eglife.  Et  les  appels  de  fes  fentences,  reiTortiflcnt  im- 
médiatement en  Cour  de  Rome. 

Douze  ou  treize  riches  Prieurez&  enuiron  cinquante  ou 
foixante  Cures,  depcndentôc  font  delà  collation  dudit  Ab- 
bé de  S.  Denysi  6c  outre  plus  de  quelques  prébendes. 

C'efboit  à  iainct  Denys  que  l'on  gardoit  anciennement 
cefteBannieretantrenommee,quei'onappclloitrOriflam- 
be, laquelle  les  Roys  alloienc  quérir  auec  degrandescere- 
monies,&:  n'enchargeoient  qu'à  quelque  Prince  ou  valeu- 
reux Seigneur,  quand  lis  alloient  faire  la  guerreaux  Infidel- 
Ics,  ou  bien  contre  leurs  ennemis  Mais  à  la  fin,eHabuUnc 

FEf^Ffff 


n^6  DIOCESE   DE   PARIS, 

a  tous  propos  6c  l'a  portant  en  toutes  gucrres,le  Roy  Pliilip- 
pcsdcValoisravintàperdre  en  vn  voyage  qu'il  fit  en  Flan« 
drcsA  cJu  depuis  on  n'en  reccuft  plus  de  nouuelles. 

L'on  garde  encorenccfte  Abbaye, le  Sceptre,  la  main  de 
Iufticc,la  Couronne  ôc  autres  ornemensRoyauXjquiferucc 
aux  Sacre  &  couronnement  de  nos  Roys, 

La  Bibliothèque  de  la  mefme  Abbaye, eftoitlaplus rem- 
plie &  mieux  fournie  de  rares  liures ,  que  pas  vne  autre  de  la 
France  :  mais  elle  a  eftc  diffipee  par  les  hérétiques  aux  pre- 
miers troubles. 

Au  Cloiftre  d'icelle  maifon  Royale,  fe  voitvnbaffindc 
fontaine,  fort  ancien  &  admirable  pour  eftre  grand  &d' vne 
pièce,  6c releué  toutàTentourde  figures,  qui  reprefentenc 
quelques  fables  des  Dieux  Payens.  Etau  delà  vne  ftatuëde 
Dagobert  efl:  efleuëe ,  au  bas  de  laquelle  ces  vers  font  gra* 
uez. 

Fingiturhacjpecie  hcnitatis  odore  refertus, 

ifiius  EcdeJidfHndatOY  Rex  DagohertHs: 
V-       Jufiitu  cultor^  cundtis  largus  dator  £riSy 

Ajfuity  &  fie  1er is férus  ac promptifimus  ultor: 

Armifotensbellatûreraty  velutiqueprocelU. 

Hofles  confiegit  popHlofque per  armafiibegif, 

^u^elle  efioiî  la  la  ville  diBe  defiiin^  BenysJersdeU 
fondation  de  l'Abbaye ,  &  comment  depuis  elle  sejt 
aecreuè  df  augmentée. 
T   Ors  que  les  fainds,  Denys,  Ruftic  ,&  Eleuthere,  fbuffri- 
C'eft  leMot      ^^"^  "^^^tyre  au  bas  du  Mont,dit  de  Mercure, vne  bonne 
ic  Mont-    Dame  Chreftienne  nommée  Catulle,  demeuroit  en  vn  Vil- 
martre.       j^gg  q^g  j'^fj  furnomoit  de  fon  nomilaquelle  enfeuelit&cn- 
terra  les  corps  des  fufnommez  Martyrs,  en  vne  petite  Chap- 
pelle,  iufqu'en  laquelle  (par  miracle)  faind  Denys auoic 
apportée  fa  telle  entre  fes  bras,  après  qu'on  la  luy  cuft  tran- 
chée. 
chafciic    Cefte chapelle  futrebatiedutempsdefàinûe  Geneuiefue> 
dc^i'Efi"'^*  comme  did  eft  cydeuant  Et  fous  le  règne  de  Clotaire  fé- 
cond du  nom,  vn  Cerf  venant  à  s'y  fauuer  &  y  trouuer  feure 
franchifc,  le  Prince  Dagobert  encor  fort  ieune,  qui  le  chaf- 
foitjfutinfpiré^que  Dieu  vouloitfairehonorer  ccile  chapel- 


.a  ville  di 


.       LIVRE    QJATRIESME.  1147 

le  ruin  cufe,  pour  quclqucraifon  qu'il  ne  r^eult  pas  alors  cô- 
prendrc. 

Peu  après  le  mefme  Prince  fe  fouuenac  de  ce  miracle,fe  re* 
tira  en  cefte  chapelle ,  pour  euiter  la  punition  que  la  cholerc 
dcfonPereeufl:  décernée,  pour  la  vengeance  du  Gouuer* 
neur  Sadregcfille;  Où  s'endormant  deffus  la  tombe  des 
MartyrSjilveiten  fongelefdidsfainâis  qui  luy  promirent  le 
garentir,  s'il  proraetoitlesefleuer  en  vncEglife  plus  magni- 
fique. 

LeRoy  Clotairc  allant  luy  mefme  pour  efprouuerl'empef- 
chement  que  tous  fe  s  genslui  raportoientauoirtrouué  bor- 
né tout  à  i'entour  de  la  chipelle:  l'ayant  iugé  venir  de  Dieu, 
il  pardonna  àDagobertôc  tout  raui  de  ce  miracle  defeigna,  ç^^^^^^ 
d'edifiervn  riche  Temple,  fuiuant  le  vœu  fait  parfontils.  n-cftoit  en- 
Ce  quene  pouuant  acomplir,  fon  fuccefleur  en  vint  à  bout  :  '^^^^  ^"  J"  ^ 
Lequel  afTubietcit  les  habitans  dudit  village  à  celle  Eglifè  que  rl^byc 
par  luy  fondée,  lefquels  par  laps  de  temps  furent  tellement  yiutfondcc, 
opprimez,quenepouuansporterleschargesqu'onIeurim-  ^^fbcau-^  ^ 
poîbittousles  iours  :ils  furent  contraints  de  déguerpira  coupagrau- 
rechercher  la  liberté  !  fubjet  desordonnancesprealcguees.  '^ic.noapas 

En  fin,  après  que  ccftemiferableferuitude  des  habitans  de  moyen^quc 
faind  Deny s ,  leur  euft  efté ,  comme  dit  eft  ^  quictee  &  relaf-  pnnapai- 
chee  par  cet  Abbé  deiTufnommé,  ce  bourg  en  peu  de  temps  i^êlS"ia/du 
futfi  peuplé  &  agrandi,  pour  le  trafic  qui  f'y  faifoit&l'af-  Bourg  de  s. 
fluencedetantdepeuplequiyvenoitjmcfmeaespavseftrâ-  ^.^^^ei  (qm 

,    n  •        j     I  -jr       j  •■'  ,,,  raid:  encore 

ges ,  qu  eltant  encemt  de  bons  rampars,  il  tut  depuis  appelle  mamtenaiu 

Ville.  laplusgran- 

Ainfi  d'vn  feul  chetif  village,  vne  grande  ville  fut  corn-  ia\mc^!'^qu^ 
pofeeôc  habitée  auec  le  temps  de  toutes  fortes  de  marchans  apparténoit 
& d'Artifans, Merciers, Orfeures.Teinturi ers  ôc autres  de  î,^?"^^^^*^ 

•  *4-    •     1       1  -11  ■        r  r     •     ■Matthieu  de 

toutes  vacations.  Mais  du  depuis  que  la  deuotionhitrerroi-  Montmoré. 
die,  le  Chafteletinftitué&  le  Parlement  faid  feden taire  en  cy,fcigncur 
noftreRoyne  des  Citez,  ladide  ville  de  faindDenysvintà  bo^ct^Lcc 
déchoir  &cftrc  abandonnée  de  Ces  bourgeois.  Si  qu'ayant  lAbbe  deS. 
pris  fon  accroiflànce  en  peu  de  temps,  elledecheuftenvn  ^f"^^  "°'"" 
plus  bref,  &  enrichit  noftre  grand'  ville  de  fes  defpouil-  laa  1x^4. 
les. 

Les  vieux  foflez  qu'on  voit  encores  auprès  TEglife  faind  ^J^^^'^,  ^^ 
Rcmy,  a  deux  cents  pas  des  murs  d'iceîle  ville  de  S.Denys  cflou"Ldis 

FFFFfff  ij 


114»  DIOCESE    DEPARIS, 

plus  grande  ^emonrtrcnt  allez  qu'elle  a  cfté  iadis  plus  grande  de  cefte 
Mais  elle  a  ^(^^^ç  Puis il ic trouuc quicelle E^^lile  efloicenclofcdedas 

par  les  gucr- la  ville. 

rcscntrc  les  £iie n'eft  touccfois fi petite  nidercrce,queron  n'y  comptc 
f  "^çoisf  du  vnzeparroiiTcs,  outre  l'Eglile  CoUegiialle  de  faind  Paul  'ôc 
temps  du  çç\\q ^hq  [q  prieuré faind Denys de  riiftree,où  font encores 
f*^^  ^^*Jfj  trois  tombeaux  de  pierre,marquâs  le  lieu  où  les  corps  fâinds 
quii  appert  furent  trouucz  fûiuantla  viûon  furdite.- 
pariaChar-     £ile  ed  atilfe en  vnc  plauie  ôc Ceinte d'eaux&marefea^es, 

tre  du  Roy  .  ■      •  i  j  •  i 

LoysXi.     ransauoirrienquiiuycommandermais  on  ne  trouue  bon 
de  la  fortifier,  pource  qu'elle  efl;  il  proche  de  noftre  ville. 

l'ay  ditque  le  Roy  Charles  di#le  Chauue,  tranfporta  la 
foire  d'Aix  en  ladite  ville  de  S.  Denys:  mais  i'ay  obmis,que 
Dagobert  y  en  auoit  iniHtué  vne  autre, qui duroit  quatre 
femaines:  pendant  laquelle  aucun  marchand  n'ofoit  rien 
vendre  ny  débiter  en  nodre  ville,  comme  il  appert  par  fon 
Edid;,duquel  voicy  les  propres  termes, 

lyi^oàn  P\ Agobertus  RexFrancorum ,  vir  iîlufterLcurono , Vul- 
T  furi'infti-  *-^lionoôs:CauronnoComitibus& omnibus  agétibusno- 
tutionde  ia^j.J3.  yicariis ,  Centenariis  &  casteris  miniftris  Reipublicae 

ioirc  Sainct        ^  _  '^        rn-jo  j  n  ^^ 

Denys.       noftra:.  Cognolcat loilicitudo  ce  prudentia  veltra ,  qualiter 
volumus,conllituimus,in  honore  domini&glorioripatroni 
noftri  Dionvfij  >  mercatum  conftruendo  à  M-ifTa  iplaquac' 
euenitvii.  Idus  Oclobris/emei  in  Anno  de  omnes  negotian- 
ces  in  regnonoftroconflftenteSjVel  de  vitra  marc  venientcs, 
inillaftradaqus  vaditadParihus  Ciuitatem,inloco  quidi- 
îî     citurPafellus  S. Martini  :  &  fciatis  noilri  mifli  ex  hoc  merca- 
>»     to,ÔC  omnes  Ciuitates  in  Regno  noilro,  maxime  à  Rotho- 
moportovnicus  porto^q.ui  veniarit  de  vitra  mare  provino= 
ôcmelle  &  Garentia  emendo,  6c  ifto  6c  altero  Anno,  feu  ante 
ficipreteloneusinducius  vfquead  tcrtiumannum,  6c  inde 
poilea  de  vna  quaquecarradademelleperfoluantpartibus 
lancli  Dionyfij  lohdos  duos,  &:  vna  quaque  Carrada  de  ga- 
rentia, fimiiiter  duosfolidos:  6c  illi  Saxones,ôc  Vuicarij  & 
Rothoaicnies  &:  cxteri  pagenlèsdealiisciuitacibusperfoi. 
uantdeillisnauigiis  de  vna  quaque  carrada  denariosduo- 
decim,&vuitaticos,&:pa/llonaticosper  omnes  fuccelFiones 
Ôcgenerationes  illorum  lecundum  antiquam  coniuetudi- 


LIVREQVATRIESME.  ^49 

ncm.  lubemus eciam,vcipremercacusper quatuor reptima- 
nasexBendatur;vcillinegotiatores  de  LombardiallueHif^ 
pania  &  prouinciaac  de^lliis regionibus  illuc aduenirepof- 
îint.  Ecvolumusacexpreireprxcipimus,  vtnulius  négocia- 
torinagroPariliacoaudeacnegotiare  ,  ni^h  in  ilio  mcrcaco 
quam  in  honore  landi  Dionylij  conltituimus  vel  ordina. 
mus.  Et  fiquiilibec  hocfeceric,  bannum  noflrumpro  hoc 
perfoluac  ad  parcem  iancli  Dionyiij.  Prxcipimusaenique 
ÔC exprefTe  vobis  mandamus,  v t  omnes agences  feu  iuniores, 
feurucccfloresnoitrospra^scces&futuros,vcnullo  vnquarri' 
impedimentoparslanciiDionyfij,  de  iplo  mercacohabeac 
ex  parte  noilra  ôi  veftra^neque  in  jpfa  Ciuitace  Parifius,  ne- 
que  ad  foras  in  ipfo  pagode  ipfosceloneos  vel  nauigos  por- 
tatiuos,poncalicos,riuacicos,  rocalicos,vulcacicos,  thema- 
naticos,ce(picacicos,  pulueraticos,  foracicos,  meiUlicos, 
lâudatitos  Jaumaticos,falutaticos,  omnia  &  çx  omnibus 
quicquidadpartem  nollram,vel  lifcum  publicutn  deipfo 
mercacoexipfa  mercimoniaexaclarepotuerint,pars  fancli 
Dionyfij  vel  lui  agences  in  perpecuohabentesj&c.  Ego  Da- 
gol>ercusR.exfubfcripfi,Dado  obculic.Datuiîiliibdie3.KaI. 
Auguiii.  AnnofecundoRegniDagobeni  Compcndio  féli- 
citer, in  Dei  nomine ,  Ainen. 

Ceflefoire  de  S.  Denys  a  bien  efté  meilleure,  &  plus  mar- 
chande qu'elle  n'eft  pas..  Car  des  marehands  de  toutes  na- 
tjonsy  abaidoienc  :  FrifonSjAnglo-is,  Italiens,  Flamands,  Ôc 
aucres.  Ecneantmoinslaplus  grand  part  des  citoyens  de  S. 
Denysncgaignentgueresàvau-i'anneejfinoTi  penda;ncque 
ceftc  £oire,le  LcadiÇ3,&  le  pardon  S.Matthiai,  durent. 

£;i/d  vilk  defainctBenys  en  France,  outre  ^Abbaye y 
font  les  Eglijes  qui  enfiiiuent, 
Sainû  Marcel,  qui  eft  la  plus  grande  ôc  la  plus  belle  de  toute 
Javtlle,  pour  Eglifc  parrochigjc„bafti€  aunomdefaind; 
Marcel, Euefquede*ari6.:,.,^n3,'j^n  '  ;;..  îIai^I  u! 

'Saincle  CroiXr  ,■   ■  :  <-    •v.^t^Vi  xi-mwj  ^ ,■  ^t^^'\ 

Saind  Martin.  'V>^V,^>\\- 

Saind  lacques  de  Vauboulon  :  qtii  efl  l'Eglife  parrochialc 

desferuiteursordinaircsdeladite  Abbaye.  1 

Saincl Michel  du. Charnier,      -  -,:>i  . 

'     "      FFFFfff  iij 


II50  DIOCESE   DE   PARIS, 

Saind  Pierre. 

La  Magdeleine  r       . 

/Trois  parroiiïcsancicnncmct 
Saind  Michel  des  Degrez  \  diftindcs ,  Ôc  maintenant  re- 
Saind  Barthélémy  ^duitesenvne,queronappel- 

SaindeGcneuiefue  yic  vulgairement ,  Les  trois 

(^parroifles. 
Saind  Rcmy  hors  les  murs. 

Outre  Us  parreiffes  fufdiStes  il  y  a  d'autres  Bglijès. 
Comme  faind  Denys  de TEftrce  (en  Latin  de  Strata  )  qui  efl 

vn  bon  Prioré 
L'cglife  Collégiale  de  faind  Paul,  de  laquelle  les  Chanoines 

fontaiïez  bien  rentez. 
L'Hoftel  Dieu  ordinaire,  où  les  pauures  font  hébergez  ôc 

nourris. 
L'Hofpital  defaînclIacques,pourlespellerins,quivonten 

Gallice,  vifiter  les  reliques  duiit  Apoltre. 
La  maifon  des  Recollez, qui  font  Religieux  reformez,  de 

l'ordre  faincl  FrançoiSjlefquels  depuis  quatre  ou  cinq  ans 

fe  font  habituez  en  icelle  ville. 


De  U  chapelle  des  Martyrs^  &  fondation  de  l' Abbaye 
de  Montmartre, 

AVcuns  ont  cftiméquedeuantlemartyredes glorieux 
lainds,  Denys,  Ruftic,  &  El€uthere,ce  mont  fi  eminéc 
&:prochede  Paris eftoitappellé  3/^;?j-Af^r//^,pouryauoirà 
lacimevntemple&vneldoledeMars.  Et  en  cefteopinion 
aefté  Abbo,moinede  faind  Germain  desprez,&dirciple 
de  noftre  Aimon,Hure2.  efcriuant  du  ficgc  des  Normans 
deuantPariSj&extollantles  proiiefTesdu  Comte  Eude,  qui 
fefaizit  de  Montmartre,  en difaht,  '•■ 

Forte  deinde  tribus  cuneis  cin6îm  gale  arum 
Arwipotefîs  Montis  fuper  odo  cacumina  Martk' 
Mmicuit. 
Mais  letefmoignagedeHilduin,  Abbé  de  faind  Denyî 
C lequel  â  Tinflance  de  l'Empereur  Louys  Débonnaire^ a 


LIVRE    QJV^ATRIESME.  n^i 

compofé  ^rf^/4^/>/Vrf,  ôc  les luy  a  dédiez  )  cfl:  beaucoup  plus 
certain  :vcu  melmes  qu'il  affirn^e  ne  rien  efcrire,{ÎDon  ce 
qu'il  a  trouué  aux  anciens  aucheurs,  Grecs  ôc Latins.  Nos 
(inquif)  non  nofira.  nec  noua  cudimus  :fed  antïquorum  a?2tiqua 
di&rade  abdttts  admodum  tomis  eruimus.-d^  veritatis  JïnceritAte 
feruatAy  faginis  manifeftio7iht4s  mdimHs.  Ce  que  confirme  la 
profe  de  ce  glorieux  martyr  :  laquelle  fe  chante  deux  fois  l'an 
en  l'Eglife,  le  12.  Auril,  6c  9.  Octobre  :  &  contient  q.qs  mots, 
en  pariant  de  Paris.  Aderabat  idolumfaUacis MercunJ  -.fadvicit 
diabûlum  Jïdcs  Bionyjïi. 

Il  ditdonqucs  qu'en  ce  mont  eftoit  l'Idole  de  Mercure:de- 
uant  laquelle  les  iusdits  fainds  furent  amenez  pour  adorer. 
Ce  que  ne  voulans  faire, ils  furent  décollez auecplulîeurs 
autres  Chrefliens,  Omnes  (  ait)fan6li  Martyres  nudi  ufi^  é'fuis 
'ueftibu^  reinduti^e  regione  idoliMercurij ^ad  locam  confiitutum 
edu^tj  ad  decolUtionemftintgenuafle^iere  iufi, 

Celieu  eft  la  Chapelle  des  Martyrs  en  la  pantc  de  la  monta- 
gne du  cofté  de  Paris:  qu^  pour  cela  eft  dide  aux  anciens 
tiltres,C^/^//4  de  fanâto  Martyrio.  Etle  temple  de  l'Idole  de 
Mercure  cftoitplus haut ,  tendant  àla  cofte  d'occident  :  où. 
il  le  voit  encore  vne  pantedu  mur  haut  6c  folide,  qucl'on 
penfe  eftre  dudit  temple. 

Il  pourroit  eflre  toutefois,qu'aupres  ou  aux  enuirons  de  ce 
montjfutauffi  adore  l'idole  de  Mars.  Car  conformément 
à  ce  qu'elcritAbbo  au  pied  dudit  Mont  eftoic  le  Champ  de 
MarSjOÙnosRoysde  la  première  lignée, faifoi en t  tous  les 
ans  le  premier  iour  de  May ,  eflcuer  &  dreiTer  leur  Thronc 
Royal, fe  prefentoient  au  peuple  pourtoutlereftedel'an- 
nee,&làrec€uoientôcdonnoienclesen:renes.  Ainfi  qu'il  eft 
remarqué  par  vn  de  nosancicns  Annaliftes, après  Grégoire 
deTours,&:  fon  continuateur  foubs  l'an  fept  cents  cinquan- 
te &vn. 

Reges  Francorum  ex  antiqua  Merouingorum  fiirfe  defcen- 
dentés,  dicebanturquidem  Regcsyfcd  potefias  regnitota.  npudMa^ 
iorem  domnshabebaturj  excepto  quo^arthjt  &  priuilegia ,  Regù 
nomine  fcribcbantur ,  ET  IN  M  A  RT I S  C  AM  PV  M  qui 
Rex  diceb.tturpUufiro  bohus  trahentibus  ve5fusy  atque  in  loco  emU 
nenti  fedensfemel  in  nnnokpopulis  vi/iés  ^publica  dona  foUmni- 
terjihi  oblat4  Mcipiebat, fiante  cor  a  Mai$re  domus^  &  ^hx  deinceps 


uji  DIOCESE    DE    PARIS, 

eoanno  agenda  effcnt  fo^nUs  Adnuntiante:  fic^  Rege  domtimre* 
4eunte^C£tera  Regni  negotia  i^aicrdamus  admintjhahat. 

lan  de  Serres  en  (on  Inuentaire  gênerai  de  l'hiftoire  de 
franeejvoulantprouuerl'audoritë  des  Maires  du  Palais  fur 
ledecluideslloys  de  la  première  lignée,  monftreauoirleii 
j& remarqué  ce paiïàgc.  Doreinauant(dK-il  )  en  ceftepre^ 
/niererace,  on  ne  verra  plusnos  Roysqu'vnctois  l'anjle  pre- 
mier lour  de  Aiay,deiîbs  leurs  chars  tous  garnis  de  vcrdure&r 
Heurs,  ôc  tirés  par  quatre  bœufs.  Qui  aura  affaire  à  eux  qu'il 
les  cherche  en  leurs  chambres  parmy  leurs  pafletemps:  mais 
""i^u'ii  fe  garde  bien  de  leur  parier  d'affaires.  Car  il  lera  réuoyc 
au  Maire  qui  fait  cequiclfcderEftar. 

Lors  que  les  fainc1s,Denys,  Ruflic ,  êc  Eleuthere ,  fouffri- 
renc  martyre  audit  lieu,  vne  bône  Dame  Chrétienne  nom- 
mée Catulle,  demeuroit  en  vn  village,  que  Ion  (urnommoic 
de  ion  nom  ;  laquelle  enfcuelir  &  enterra  les  corps  des  fuf- 
iiommez  Martyrs, en  vne  petite  Chapelle,  iniques  en  iaquel- 
Jc  { par  grand  miracle  )  famcl  Dènys  auoit  apporté  fà  teftç 
entre  Tes  bras,  après  que  Ion  la  luy  eut  tranchée ,  laquelle  fuc 
rebâilie  du  temps  de  fainclie  Geneuiefue;  comme  dicl  cft  cy 
deuanc. 

Quant  auJieu  où  fainâ:  Denys  ôcfes  compagnonsauoienc 
refpandu  leur  prerieuxfang  pour  le  fouftien  delafoyCatho- 
hque,ôc  depuis  vn  grand  nombre  des  fidèles  Chrefliens  du 
temps  du  Paganifme  (comme  tefmoignent  Ieshifl:oires,6c 
les  facrez  ofléments  qui  furent  mis  en  diueries  chaires,dont 
fenvoyentencores  quelques  vncs)  depuis  la  dcuotion  des 
fidèles  y  érigea  vnepetite  Chapelle  nommée  du  fainclMar- 
tyre  pour  les  caufes  iiifdites,  qui  a  efté  fréquentée  du  peuple 
de  Paris  iufquesà  preiént  par  grande  deuotion. 

Cefte Chapelle  eft  double, i^auoir  la  plus  petite  quieft 
prefque  dans  terre,  ôc  1  autre  plus  grande  qui  ert  érigée  au 
deflus  d'icelle.  Mais  au  deiToubs  de  toutce  baflimentily 
auoit  encores  vne  Chapelle  ou  caue  ibuft errame,  qui  toute- 
foisademeurée  incogneu^ànos  pères  iufques  en  l'an  1611, 
quepar  accident  elle  fut  defcouuerte, comme  nous  dirons 
plus  amplement  par  cy  après. 

FrodoardouFlodoart,  Chanoine  de  la  grande  Eglife  de 
Rheims,  faid  mention  eo  fa  chronicque,  qu'en  l'an  944. 

f'eleua 


n 

»5 


LIVRE     QJV^ATRIESME.  1153 

s'eleua  vnc horrible  tempcfteà  Montmartre,  qui  ruina  vne 
très  ancienne  &  tresforte  maifon,  enièmbic  vne  Eglifequi 
n  eneiloit  pas  beaucoup  elongneeioùfurctveus  en  l'cçr  des 
Démons  en  forme d'hommesàcheual.  Et  d'autant  quece 
.  pafîagepeucferuir,  pour  vérifier,  que  1 89.  ans,  deuanc  que  Je 
Roy  de  France  Loys6.  dit  le  gros,  &c  la  Royne  Aalis  (en  latin 
fclon  les  anciens  tiltres.Adelais)  fondacentl'Abbaye  de  Môt^ 
martre,  il  y  auoic  Eglile;  Ôc  aufîi  pour  conieclurcr,  que  la 
iusditc  maifon  pouuoic  eltre  du  temple  de  Mercure  iadis 
adoré  en  ce  lieu:  ie  cireray  au  long  le  texte  de  Frodoart. 

turba  vehemcntifimus:  quo  fartetes  cuiufdam  domus  antiquijii' 
m/e^qui'vaUdi^imQ  co'rjfirtiBi  cementOy  in  monte  qui  dicitur  mar- 
tyr am  dite  ^crfiUerunt  immcti ,  funditm  [tint  euerjt:  Feruntar 
autcm  Dxmones  tnnc  ihi  fub  eqiittHm  Jpecie  njiji:  qui  ecdefiam 
quamd/imy  qu^eproximaflahat:,  dejlruentts^  eiu^  trabes  farieîibus  " 
incujjerunt^  acfn eosjubruerunt,  Vtneas  quoquc  ipfim  mon tis  euul-  " 
ferunti  c^  cmniafata  VA/lauerunt. 

En  l'an  de  l'Incarnation  lo^^S.  &  du  règne  de  Philippes     1058. 
premier38.  Guillaume  premier  de  ce  nom,  Euefque  63.  de 
PariSjdonna  aux  Religieux  de  faincl  Martin  des  champs  i'E- 
glifc  de  Monrraartre,aucc  ledroid  de  dixmes. 

De  laquelle  donation  la  carte  eftinfereeau  liure  des  pri- 
uilegcs  duditfaincl  Martin. 

Trente  cinq  ans  après ,  c'eft  à  fçauoir  en  l'an  1 155.  le  R  oy  d  e  1 133. 
France  Louys  V  J.  ditlc  Gros, &la  Royne  Aalis  fcn  Latin, 
félon  lesanciens  tiltres  Adelais)  fonelpoufe,eurent  deuo- 
tion  de  fonder  vnMonafteredeReligieufes  de  l'ordre  faind: 
Benoiftaudit  Montmartre.  Et  pour  auoir  le  lieu,  la  vieille 
Eglife,  la  Chapelle  des  Martyrs  &  quelques  terres  &  polfef- 
fîonsy  afFecleeSjils  donnèrent  en  contre-cfchange  aufdics 
defainâ:MartinrEglifedefaindDenysdelaChartre,auec 
Tes  maifons,  terres,  cens  Ôc rentes.  Laquelle  (comme  did 
Eflienne  premier,  6-/.  Euefque  de  paris,  en  la  carte  du  droicb 
de  collation  de  ladite  Egliie,  pour  faind  Martin  ,  dattee  à 
mefmc  année  que  deflus)  de  long  temps  eftoitiniuftemenc 
po{redeeparlamainlaicque,ôc  l'en  dil'oitleRoy  coUateur. 
Commenousverronscy  après  par  les  lettres  que i'ay  tirées 
4uthrefor  des  chartres de  jMontmartre.  Defquelleslai.eft 

GGGGggg 


ri54  DIOCESE    DE    PARIS, 

des  Prieur  ôcConuent  de iain6t  Martin  des  Champs,  en  ces 

termes. 

IN  Chrifti  nomine:  EgoThcobaldiis  PriorBcati  Martini 
decampis,  totûfque  ccchCix  Conuentus.  Nocum  ficri 
volumus  tam  futuris  quam  prarfentibiis,  quatinus  Eccle- 
fiam  M'ontisMartyrumcumfuis  appendicijs,Ludouico  Dei 
gratia  Francorum  Regi^ôc  Adelaidieadem  gratiaReginaî, 
ik,Ludouico  eorumtiiioiamin  Regemiublimatoanno  ter- 
tio, ad  hoc  fcilicetdonaiiimus  &  conceiFimus,  vc  eam  fan^ 
ûimonialibus  ibidem  Dec  famuiantibus  donarent&per- 
petuô  concédèrent.    Donauimus  etiam  eis  ad  hoc  idem, 
C'efticlieu  Capcllam  de  fando  Martyrio  ,6vCulturamMorelli,6c  do- 
dciapande  ^^.^^^^  Guemci  cambiatoris : llcLici cam  habebamuséctene- 

boucncnc.  ,        .  t    r       n         ■  -k  r        ■     ■     ^ 

bamus.  Rex  autem  Ludouicus  eccieiix  Beati  Martmi  de 
Campis  &  nobis  ecclefiam  Beati  Dionyfij  de  carcere  do- 
nauic,  6c  habendam  perpecuô  conceflir.  Quod  vt  ratum 
&  firmum  permaneac  in  fempitcrnum,  fcripro  commen- 
dauimus  :  6c  ne  pollic  àpofteris  infirmari,  (îgiili  noftri  au  cto- 
ricate  fubtcr  firmauimus.  Adumpublicèin  Capiculo  Bea- 
ti Martini,  Auno  Incarnati  Verbi  1133.  Régnante Ludoui^ 
co  Anno  27.  Signum  Thcobaldi  Prioris.  §.  OdonisSub- 
prioris.  §.  Giilemeri,tertij  Prioris  Monachi§.  Petriàfecre- 
tis.  §.  Manafferi  à  iecretis. 

Ltpource  que  tels  contradsd'efchange,  faits  fanslecôn'- 
fencement  ou  ratification  du  principal  chef  font  de  nulle 
valeur,  6c  que  le  Priorë  de  làint  Martin  des  Champs  dépend 
de  l'Abbaye  de  Cluny  .-Maurice  (par  excellence  lurnommé 
le  Vénérable)  pour  lors  Abbé  dudit  Cluny,  a  confirmé  les 
fufdicles  lettres,  en  lamefmeannee,  qui  eftoit  de  fon  fiege  la 
douziefme.  .^j^.'ivj 

EtleditRoy  Louysle  Gros  en  fon  priuilege  fort  ample, 
faiclvn  dénombrement  du  temporel  de  l'Abbaye  de  Mont- 
martre 6c  leur  confirme:  adiouflanten  la  fin  ce  qui  f  enfuit. 

Sub  hlentio' àutem  prcTterire  nolumus,quod  prodomo 
Gucrrici ,  quam  monachi  beati  Martini  de  Campis  in  manu 
fua  habebant  6c  pro  ccclefia  Montismartyrum,quam  ipiî 
poffidebant,  Nos  eifdem  monachis  ecclefiam  beati  Dio- 
nyfij  de  carcere,  quam  in  manu  noftra propria  habebamus 
tîum  omnibus eius  appenditijsincommutationemdonaui-' 


LIVRE   Q_y  A  T  R  I  E  S  M  E.  u^S 

jTius.  Ec  ne  polîità  polterib  infirmari,  figilli  noflri  auclo- 
ricate  &  nominis  noftri  Karadere  fubcer  fîrmauimus. 
Adum  Panlius  Aijno  Incarnati  Verbi  1134.  Regni  noftri  n^^. 
27.  Ailantibus  in  Palacionoilro, quorum  nomina  Ibbntula- 
taTuntôcfigna.  SignumRadulphi  ViromandorumComitis 
&:  Dapifen  noflri.  §.GiiillelmiButicularij.  §.HugonisCon- 
ftabularij.  §.  Hugonis  Camerarij.  §.  Data  per  manumSte- 
phani  Cancellanj. 

Deuxansapres,c'eftàrçauoir,ran  113(3.  le  papeinnocent  ^ 
2.  en  l'année  6.  de  fon  pontilicat,oclroya  vne  bulleaux  Reli- 
gieux de  laind  Martin  des  Champs.  Par  laqucUcil  confirme 
tous  leurs  biens, terres  &  poflefTionSj&fpecialement  l'Eglife 
delain£lDenys  de  la  Chartre:  Cum  or/irnhus  quddcrkiante 
poffederant. 

Cède  didion  de  clerici,  (  qui  efltoutesfois  commune  à 
toutes  pcrfonnesd'Egliie)  m'a  fait  opiner,  que  S.  Dcnys  de 
la  Chartre,  deuant  que  les  Marcinians  enfulFenten  poirel- 
{ion,n'eftoit  maifon  régulière  :  pource  que  le  pape  n'vioit  de 
ces  didions  de  Moines,  Religieux,  ou  Chanoines  réguliers. 
MaislepriuilcgeduRoy  Louysy.  dicle  Ieune,àladitferen- 
cedefonpere  LouysleGros,dattëderanii37.  ^defonre-    jj,-^^ 
gnc  5.  (comprenant  les  ans  qu'ilaregnéautrc  fondidpere) 
me  fait  changer  d'opinion, &  croire  que  c'eftoit  Abbaye 
ayant  Abbéôi  Chanoines  del'ordreS.  Auguftin. Carparice- 
Juypriuilegeconfirmant  tous  les  biens  donnez  à  S.  Martia 
des  Champs,  il  dit.  Ecclefidm  quoquefancti  Dionyjii  de  carcere, 
qiutemfore fntràmei admiinU'S  regias  redacfa  fuerat,  quam  tpfe 
exconjenfu^  'volunt^itc ,  &  jyetitione  Dominée  AdeUidis  RcginXj  s.  Dcnys  ic 
matri-i  mex^  me  etiam  in  Regem  fublimato  njjintiente ,  O"  Domino  ^^  Ciartrc 
Henricofiatre  meo^eiufdem  eccle/ia  Abbate  inpojîernm  iureperpe-  ^^^^y e. 
fuo  conccfit  pojsidendam ,  cum  omnibus  ad  e.am  periinentibtis 
concedimus,  ô'c. 

Reuenons  à  traider  de  Montmartre.  II  efi:  certain ,  que  le 
Roy  Louysle  Gros  &la  Royne  Aalis  fa  femme  ne  firent  pas 
baftirfeulementleslieux  réguliers, comme  Dortoir,  Refe- 
doir^Cloiflre,  6c  Chapitre  :ains  préalablement  reedifîerenc 
rEglife,&:  la  Chapelle  des  Martyrs.  Lefquels  lieux  le  Pape 
Eugène  troifK-fme  neuf  ans  après,  c'eft  à  Içauoir  l'an  114^. 
dédia,  prefent  5c  miniflrant  S.  Bernard,Abbé  de  Cleruaux: 

GGGGggg  ij 


1156  DIOCESE    DE    PARIS, 

Nontoucèsfoisen  vn  melhieiour.  CarTEglife  desrcligicu- 
fcsfuc  dcdiee  le  iz..  d'Aunl,  &  la  chapelle  des  Martyrs  le  i. 
iour  de  luin. Laquelle  Dedicacedepuis,pour  cercainescon- 
fiderations,aellëreuoqueeaui9.d'Auril. 

GuillaumeBaLifet,nacifd'Aurilacen  Auuergnc,ÔcE^cf- 
queHI.deparis,aapp^ouué  &  confirmé  Hnftitution  &: ére- 
ction d'vne  féconde  Chappelle  en  la  chappelle  des  Martyrs, 
en  fa  prcrenee,par  Hermer  de  Montmartre ,  ôc  Catherine  fa 
fem m e,y  affiliant  en  perfonnc  :  Relcruant  aux  Religieulès 
de  Montmartre,  tout droict de feigneurie, propriété,  pof- 
fcffion,droid  de  patronage, collation  ,  garde  èc  tout  autre 
droid&redeuancc.'faidàParisleVendrcdy  après  lafefte  de 

1305.  fainclDeniSjM.ccc.V.Qin  eftoitleprcmierandulîege  du- 
didEuefque. 

1306.  MadameAda  AbbelTe deMontmartrc  en  l'an  1306,1e  Mar- 
dy  d'après  Quafimodo.aapprouuc  ccquedeirusiReieruac 
enoultreà  eile&àfesreligieuiespuiflancede  prendre,  de- 
inoIir,ou  s'accommoder  des  mailons  des  chappellainspour 
yconftruirevnPnorc,  ou  pour  autre  neceflité  ,  àla  charge 
deleur  en  faire rebaftir  d'autres. 

LeMcrcredy  immédiatement  fuiuant  lefdiols  Hermer 
êcfa  femme  on  t  obligé  tous  leurs  biens  aux  religieufes,  pour 
ladite  fondation, &  prcflé  le  fermêt  fur  les  làinds  Euangiles, 
pardeuantl'Official  de  paris. 
*347*        En  r.în  1347.  le  lendemain  delà faind  Barnabe,  12.  luin^ 
fœur  lehanne  de  Valaugauart,  AbbefTe  de  Montmartre,fui- 
uautlapuilTance  retenue  fur  les  manoirs  &  habitations  des 
deux  Chapellains  de  la  Chapelle  des  Martyrs, compofa  le 
différent  qui  eftoit  entre  lehan  chemain,Chapellain  delà 
premierefondation  ;  &c  Guillaume  Boutonnier ,  Chapellain 
de  lafecôde:pourferuir  d'accord  perpétuel  aux  fuccefîeur*, 
Ecpariceluy  jCequieftcontiguà  ladite  Chapelle  du  coftc 
de  paris  (  oii  il  y  auoit  vn  grand  logis,  caue , cellier  &:  appen- 
tis )  enfemble  le  pignon  du  gr^md  Autel  vers  Orient,  did  le 
cheuct  de  la  Chapelle,  eft  au  premier  Chapellain  :  &  le  refte 
au  fécond.  Quant  à  la  court,  cuifinc, &  porte,cela  demeure 
commun  à  eux  deux. 

Maiftre  lehan  Rouet preflre ,  fit  chanter  vne  grande  MeflTe 
âDiacreôcfoufdiacreleiûurdela  dédicace  de  la  Chapelle 


LIVRE    QVATKIESME,  n^f 

des  Martyrs  le  19.  Aurii  1501.  fans  licence  desReligieufes 
deMontmartre.  LerqucUeslcfirentappeiler  au  Chaflelec, 
&fuc condamné  à  tous  dclpens, dommages  ôc  intereft:&: 
les  Religieufes maintenues  en  laiouiiFancedesdroK^ls^pol- 
feffion  ô^iaifme;  Sçauoir  que  perfonne  ne  peut  chanterny 
faire  chanter  hauteMeiIe,ouautrereruicc,ians  legré,  con- 
géjicence^  volontcdeidiclesReligieufes.  Ceftelentence 
donnée  par  laccjues  deTouteviiIe,Cheualier,Confeiller, 
Chambellan  du  Roy  ,ôc  garde  delapreuoftédeparisjlela- 
medy  17.  Décembre  1502. 

Cefte  Chapelle  eft  fort  fréquentée  6c  viiitce  par  la  grande      ^°  ' 
deuotionquiy  tîk^Ôc  pour  les  indulgences  ôc  pardons  oc- 
troyez par  plufieurs  papes,  à  ceux  qui  la  vifîteront  &  y  feront 
leurs  prières.  Spécialement  les  Dimanches  6cfeites ,  depuis, 
pafquesiuiquesàlapentecofte. 

Les  maiftrcs  Orfeures  ôcaffineurs de paris,y  font  dire  tous 
les  Dimanches  de  l'année  vne  Meflè  à  bailèvoixen  la  baffe 
Chapelle ,  £c  vne  haute  Meffe  &  Vefpres  le  lendemain  de  S. 
penys:  Etlesiouric)  ôcii.  d'Auril  de  chacun  an  (  quifont 
les  ioursde  la  dédicace  de  ladite  Chapelle,  &:  del'inuention 
des  corps  faincls.  )  Mais  c'efl  auec  permillion  des  Religieu- 
fes, Abbeiîe&Conuentde  Montmartre:  Comme  il  Te  voit 
partrois  arrefisdcparlement,  des6.  Auril  1609.  du  23.Auril 
1610.  ôcdu  ly.Aoufiiéii.  Cariœur  Marie  de  Beauuillierjfd- 
Icdu  defFuncl  Comte  de  iaind  Aignan,ôc  Abbeffe  de  ladicle  ^ 

Abbaye  de  Montmartre,  ayant  fait  continuer  la  clofture 
d'icelle  Abbayeiuiquesi  ladide  Chapelle  des  Martyrs ,  i^es 
Reli2;ieui'esy  vontcelebrerle  feruice  dium  les  Dimanches 
ôC felles  de  Tannée.  Etparce  que  les  Orfeures  deparisfedi- 
foient  fondez  en  poffeflion  immémoriale  d'y  faire. célébrer 
auffi  le  feruice  diuin  lesiours  de  Dimanche,  &  les  iours  de 
fainct  DcnySjdela  dédicace  de  ladite  Chapelle,6ide  Tinuen- 
lion  descorpsfainds.  lly  eutprocezpourraifbn  decepar- 
dcuantle  grand  Vicaire  de  Monfieurdepans.  Lequel  per- 
mit pendant  le  procezaufdits  Orfeures,  de  continuer  ledid 
feruicediuin.  Dontles Religieufes, Abbeffe  &:Conucntde 
Montmartre,appellerentcommed'abus:&furrappelincer- 
\jint  arreit  du  é.Auril  1609.  tel  quif  enfuit. 

GGGGggg  iij 


'1158  DIOCESE    DE    PARIS, 

Extrait  des  Rcgifires  de  Parlement,  > 

ENtre  les  Religieufes,  AbbeiTe  &  Conuenc  deMonc- 
rnartre,  appdlantes  comme  d'abus  d'vne  permiflîon 
donneepar  le  grand  Vicaire  de  rEuefquc  de  Paris,  6c  dcma- 
dereiTe  en  lettres  d'vne  part  :  ôc  les  Mailtres  de  la  Confrairie 
aux  Orfeures  de  Paris  mthimez  &  defendcurs,d'autre ,  fans 
quelesqualicez  puiiTent  preiudicier.  Apres  que  Montho- 
lon  pour  les  appelantes  a  commencé  à  plaider,  Seruin  pour 
le  Procureur  General  du  Roy  a  did,  que  la  quellion  eft,quc 
\qs  Orfeures  chacun  an  le  iour  (àind  Denys,  vont  faire  dire 
vne  haute  Meiîe  en  la  Chapelle  au  bas  de  Montmartre,  en 
commémoration  des  Martyrs.  Et  les  Religieufes  dienc  que 
c'a  efté  de  Icurpermiiîîon  &:  tollerance:nonpas  pour  en 
vferpardroid ,  ôcquece  iour  en:ant  defliné  à  célébrer  la 
fciledes  Martyrs  en  leur  Eglifejii  n'eft  raifonnable  de  le 
faire  en  leur  Chapelle,  moins  fans  leur  permiffion  :  ny  faire 
oiFrandcs  ôc  pain  benirb  par  forme  de  confrairie.  Surquoy 
auoientaduiréquervn&.  l'autre  foitfaid  le  feruice  de  leur 
permiffion,  non  le  iour,  mais  le  lendemain,  les  offrandes 
leurs  demeurans ,  fi  aucunes  fe  font.  Ce  que  Germain  pour 
lesinthimezaconfenty.  La  Cour  fur  l'appel  comme  d'a- 
bus, a  mis  6c  met  les  parties  hors  de  cour6cdeprocez:ôC 
ordonne  que  les  inthimez  pourront  continuer  leferuice  di- 
uinaccouHuméenla  Chapelle  des  Martyrs, le  lendemain 
de  la  fcfte  faint  Denys,par  la  permiffion  des  appellantes;auf- 
quelles  appartiendront  les  offrandes  faides  au  feruice. 
1^09.    FaictcnParlementle^.  Auril  1609. 

.  Signé  Du  Tillet. 

En  fuit  te  dn  ^recèdent  Anefi^  en  a  ejlé  donné  vn  autre 
en  t audience,  le  23.  Auril  16 m.  Par  lequel 
La  Cour  ayant  efgard  à  la  Requ€fVe,a  ordonné,  que  Je 
feruice  diuin  fera  continué  en  ladide  Chapelle,  tant  pour 
les  MefTes  hautes  le  lendemain  du  iourfaind Denys, 6c  les 
dixneuf  6c  vingtdeux  Auril, que  MelTes  baffes  es  iours  de 
Dimanche. Et  a  fait  defenfes  aufdites  ReHgieufes  6c  Abbeffc 
deMontmaïtre,  de  troubler  ny  cmpefcher  lefdits  deman- 


LIVRE     Q^ATRIESME.  1159 

deurs  en  la  continuation  dudid  feruice  diuin.  Et  à  celle 
iin,IeLir  a  enicind  bail  1er  6c  deliurer  les  clefs.  A  la  charge 
qu'ils  n'y  feront  aucune  confrairie,  &c  que  les  offrandes, 
oblations  ^  aumoines  demeureront  auidictes  Abbefle^c 
Religieufes,  ôc  Conuenc.  Faid  en  Parlement  levingc- 
troiiicfme  Auril  1610.  1610. 

En  éxecution  des  fuflits  deux  Arrejrs ,  en  a  efté  donné  un  troi- 
fiejme ,  fur  pièces  veues  &  producttons  des  parties  ^te  2/, 
Aotifi  lôii .  dont  enfuit  le  dtcion. 
Dita  erté,que  laditeCoura  ordonné,  &:  ordonneque  lefdits 
Arrells  des  6.  6c  23.  Auril  feront  exécutez:  6c  contorme- 
ment  à  iceux  pourront  les  demandeurs  faire  célébrer  en  la 
Chapelle  des  Martyrs  tous  les  Dimanches  del'anvneMeiFe 
bafle,  par  tels  gens  d'Egliie  qu'ils  voudront,  6c  les  19.  6c  2,1. 
du  moisd'Aunl,6c  le  lendemain  de  la  feftefainc1:Denys, 
des  Melîes  hautes,  6c  les  Vefprcs  :  le  tout  en  forte,  quelefdi- 
tesReligieuiesôc  Abbaiiïe  n'enfoientincommodees.  Et  d 
cefte  fin  ieldicl:^  demandeurs efdits  trois  iours ,  commence- 
ront ledit  feruice  à  telle  heure,  que  les  Méfies  foicntache- 
uees  auparauant  \t^  neut  heures  du  matin  :  Et  les  Vefpres 
auparauant  trois  heures  de  releueesili  mieux  n'aiment  \^'i- 
ditesReligieufcs  ^  AbbailFe,  célébrer  leur  feruice  aupara- 
uant,  Ce  qu'elles  pourront  faire,  en  lailfant  temps  commo- 
de aufiits  demandeurs.  Et  fur  ce  opteront  dans  trois  iours 
après  le  prefentArreft prononcé,  a  l'effecl  Seaux  iours  que 
deiPuSjleldites  Rcligieufes  6c  ÀbbelFe  bailleront  les  clefs  de 
ladite  Chapeileau{ditsdemandeurs,quipourront  y  tenir  vn 
coffre  pour  referrer  leurs  ornements  necellaires  à  la  célé- 
bration dudit  feruice,  qui  fera  côtinué  au  nom  deleur  com- 
munauté, 6<r  non  de  confrairie.  a  la  charge  que  les  offrandes 
6c  oblaiionsquifefcrontefditsiours,meimes  pendant  ledit 
feruice,appartiendrontaurditesReligieufes,AbbelTe6cCô- 
uent,  6c  fans  que  leldits  demandeurs  puiffent  faire  drcffer  en 
la  Chapelie,table,tapis,ou  boitte. Et  au  regard  du  lieu  requis 

par  lefdits  demandeurs  pour  baftirvnReuelliaire,enfemble 
fur  lefurp'us  des  fins  6c  conclufions  par  euxprifes,amis6c 
met  les  parties  hors  de  Cour  6c  de  procez ,  fans  defpens. 
Prononcé  le  27.  iour  d'Aoufl  1611. 

Signé  Du  Tiîler. 


ii^o  DIOCESE    DE    PARIS, 

Orl'an  1611.  comme  l'AbbefTc  de  Montmartre  faifbic 
crcufèr  les  fondements  pour  eflarg-ir  6c  acCroiure  ladufte 
Chapelle  :  les  fondements  qui  font  tort  profonds  ayans  eftc 
deiiafouiUez  tout  aux  enuirons,Ôcefleueziufquesàtieurdc 
terre  ou  rez  de  cbaulïee ,  comme  Ion  vint  àfouiiler  au  che- 
uet  de  ladite  Chapelle  pour  continuer  lefdits  fondements  à 
i'efgaldesautres,  la  terre  cflant  defia  vuidee  fort  bas  &  pre- 
ftc  à  faire  les  fondements  »il  fe  fit  ouuerture  d'vne  caue  ou 
Crypte  fclonqueits  nommoientlesanciens:  laquelle  pour 
ellreii  bas  dans  terre  ôcvoultee  comme  elleefl:,&fiertanc 
trouuévne  forme  d'Autel&auflî  quelques  Croix  figurées  & 
grauees  auec  plufieurs  lettres  que  Ton  n'a  peu  lire,  pour  la 
gran  de  antiquité,  dénote  auoir  Icrui  de  refugeaux  premiers 
Chrediens  durant  la  perfecution:  mais  à  celle  fin  que  la.  po- 
fteritë  fut  aireuree  en  quelle  façon  auoit  eftétrouueeladitc 
caue,  £c  ce  qui  eftoic  contenu  en  icelle,  afin  que  Ton  n'efti- 
maft  point  que  ce  fut  chofe  inucnteeà  defîein ,  il  en  fut  faid 
aumefmetempsenprcfence  de  plufieurs tefmoins irrépro- 
chables,vn  procez  verbal,  dontf'enfuitla  teneur. 

L'an  mil fixcents  vnze,le  13.  iour  de  luillet après miciy,par 
dcuat  nous  Pierre  Pochet, Secrétaire  de  la  chambre  du  Roy, 
Preuoftde  Montmartre, pour  mes  Dames  les  Religieufes, 
AbbcfleôcConucntdudit  Montmartre,  eilans  audict  lieu 
y  feroit  comparu  Maiftre  Fr  âcois  du  Bray,  Receueur  ôc  Pro- 
cureur defdides  Dames.  Lequel  nous  auroic  remonftré 
que  lefdides  Dames  voulans  faire  aggrandir  &accroifl:re 
leur  Chapelle  du  Martyre  de  Monfieur  faincl  Denys  &:  Ces 
compagnons, vulgairement  dide,  la  Chapelle  des  fainds 
Martyrs.  Laquelle  eft  fitueeaubasde  la  ciofture  defdides 
Rehgieufes,  du  coflé  de  Paris ,  les  mafîons  trauâillans|aux 
fondements  des  murs  necelFaires  pour  faire  ledit  accroifTe- 
nient,auroient  trouuë  au  delà  du  bout  ôc  chef  deladicle 
Chapelle, qui  regarde  du  cofle  de  leuant,  vne  voulce  ,foubs 
laquclleily  adesdegrez  pour  defcendre  fbubs  terre  en  vnc 
caue.  Auquel  Iieuiinousafupplië  nous  vouloir  tranfpor- 
ter&y  defcendre, pour  voir &cvifiter  que c'efl.  Au  moyen 
dequoy  cerequenmt  ledit  du  Bray  îaccompagnédeluy  5c 
de  mai/Ire  Ican Tcfniere,  lulian  Gneret ,  &:  Jacques  Cheua- 
lieiPreftres  ôC  Chapcllains  dcldictcs  Dames,  tant  en  leur 

Abbaye 


LIVRE    CLVATRIESME.  n^i 

Abbaye  qu'-en  leurdi te  Chapelle  dc$  Martyrs ,  &:  de  maiftre 
lean  Gobelin,  inaiflremaflon  demeurancà  Paris,  rue  &par- 
roifle  iainâ:  Paul,  ^  d'Adam  Boiiïarc  peintre  &:iculpteur 
demeurant  âParisrucPaucCjparrûiHeiaindSauucLir,  à  i'I- 
mage  làind Nicolas, inclinans à  la  requefte  dudic  du  Bray, 
nous  ferions  tranlportez  au  chefc>:  pointe  Orientale  de  ladi- 
te Chapelle  par  le  dehors  d'icellc.  Auquel  lieu  y  aurions 
trouue  pluiieurs  maiions  ^  maneuures ,  qui  trauailloienc 
ibusleditGobelin,à  faire  les  fondements  de  l'agrandifTe- 
4îient  de  ladite  Chapelle.  En  prcfence  dclquels  ledit  Gobe- 
•lin  nous  a  monftrc  vn  trou  &:  pcrtuis  qui  auoic  efté  fait  par 
lefdits  maneuures  à  la  voulte  d'vne€)çrcainemôtce,en  creu- 
fanclefdits fondements.  En  laquelle  voulte,ce  requérant 
ledit  du  Bray,  nous  ferions  delcenduspar  ledit  trou,auec 
vne  efchelle  dans  ladite  montée,  accompagné  de  luy  &  de 
noftre  Greffier ,  ôc  defdits  Tefniere ,  Gueret ,  ôc  Cheualier, 
-.GobelinôcBoiiTartjauec  deux  chandelles  allumées.  Et  au- 
rions trouue,  que  c'eftoit  vne  delcence  droittc:  laquelle  a 
cinq  pieds  6cvn  quart  de  largeur.  Par  laquelle  ferions  de- 
fcendus  trente  fept  dcgrez. faits  de  vieille malFonnerie  de 
plaftre,gaflees  &  efcornees:  le  deilus  de  laquelle  defcen  te 
cftvoulté.  Et  au  bas  d'icellc  defcente  aurions  trouué  vne 
caue  ou  cauerne  prinfe  dans  vn  roc  de  plaftre,tantparlc 
haut  que  par  les  collez,  &  circuit  d'icelle.  Laquelle  aurions 
fait  melurer  par  ledit  Gobelin:qui  a  trouué  qu'elle  a  de  lon- 
gueur, depuis  l'entrée  iufques  au  bout,  qui  eft  en  tirant  vers 
la  clofture dcfdites  Religieuies,  trente  deux  pieds.  L'en tree 
delaquelleahuidpiedsdelargcur:  ôccn  vn  endroit  diR^nt 
de  ladite  defcente  de  neuf  pieds, elle  a  delargeurléize  pieds, 
&lefurplus  d'icelle  va  eoeftreiîilîànt,  en  lorte  qu'au  bout 
vers  la  clofture  dcfdites  Religieufes,  elle  n'a  que  fept  pieds 
delargeur.  Dans  laquelle  caue  du  cofté  de  i'Onent,il  y  a  vne 
pierre  de  plaftrebicornue,quiaquatrepicdsdelong,6cdeux 
pieds&demydelarge.prifeparfon  milieu, ayantfixpoulfes 
d'efpoiireur.Audeflus  delaquelleaumilieuily  a  vne  Croix, 
grauec  auec  vn  f]zeau,quialixpoulies  en  quarré  deiôgucur, 
&demy  poulfe  delargeur.  Icelle  pierre  eft  elcuee  fur  deux 
pierres  de  chacun  cofté,  de  moilon  de  pierre  dure,  de  trois 
pieds  de  haulr,  appuyée  contre  la  roche  de  plaftre,  en  forme 

HHHHhhh 


v6i  DI  O  CESE    DE    PARIS, 

de  cable  ou  Aucel  :  &;  eft  diftant  de  ladite  montce  de  cinq 
pieds.  Vas  le  bout  de  laquelle  cauc ,  à  la  main  droide  de 
l'entrée  y  a  dans  ladite  roche  de  pierre  vue  Croix  imprimée 
auec quelque pcinfon  oucoufteau,ou  autre  terremenc.  Et 
y  (ont  en  fuitte  ces  lettres,  Mar.  Il  y  a  apparence  d'autres 
quifuiuoienC:maisonnelespeutdilcerner.Aumermecoflë 
vn  peu  diftant  de  la  fufdiâie  Croix,  au  bout  de  ladide  cauc, 
eft  encore  imprimée  vne  autre  Croix  dans  ladide  roche  de 
plaftre.  Et  à  la  main  gauche  deladide  caue  en  entrant,àla 
diRancede  vingtquatrepieds,  des  l'entrée  l'eft  trouué  ce 
niocefcritdepierrenoirelur  leroc  Clem».  Etau  coflédudic 
mot  y  auroic  quelque  forme  de  lettres  imprimées  dans  la 
pierre  auec  la  pointe  à\n  coufteau,  ou  autre  ferrement  :  où 
il  y  a  D/tf,  auec  autres  lettresluiuanres  qui  ne  fe  peuuenc  di- 
ilinguer.  Lahautcurdelacaucenfon  entrée  efldefixpieds, 
iufquesàneufpieds  en  tirant  de  ladite  entrée  vers  le  bouc 
de  ladite  caue.  Etlefurplus  iufques  au  bout,eft  rempH  de 
terreêc  grauois.-où  il  y  a  plufieurs  pierres &thuillaux  fore 
frayez&  affermis  par  deirus,ainfiqu'vnetcrrafî'e:  de  maniè- 
re qu'au  delà  dei'di  ts  n  euf  pieds, il  n'y  a  dediftance  en  la  hau- 
teur depuis leldidcspierres  &  grauois  iufquesauhaut,que 
troispiedsenaucuns  endroids,t^ quatre  en  autre  :dc  forte 
que  i  on  ne  peut  f'y  tenir  debout.  Ce  faidjnous  ferions 
iortis  de  ladidc  CÊue,  &  remontez  par  Icdid  degré,  accôpa- 
gnez des deff us nomez.  LefquelsenfoydceejOncauecnous 
ligné  noftre  prefentprocez  verbal,les  iours  6i  an  que  defTus. 
De  l'Eglî/e  ô'  rr tore  du  Mont  fnincl  JotijUz,  Châtres 
fo.tbs  NôntJhtry. 

LE  Montdefaincî.Yon, lez  Châtres  fous  Montlhery  eft 
rendu  affez  célèbre  duPriorc  qui  y  eft,dependantdece- 
luy  delà  Charité  fur  Loyre, ordre  de  Cluny,&  de  i'Eglifey 
ded i ee  en  i'h onneur  de  S.  Yon,  Tvn  des  premiers  martyrs  de 
nos  Gaules  &  des  enuirons  de  Paris.  Lequel  accompagné 
de  S. Cancian  autre  martyr,  ellant  venu  du  pays  de  Grèce, 
ôcdcucrs  Athenesen  la  ville  de  Rome ,  du  tempsque  l'Em- 
pereur Domitian  y  exerçoic  pluiieurs  cruautez  ài'endroic 
des  Chrcilicns:  il  fut  fait  &  ordonné  Predrepar  S  Denys, 
aueclequel  ôcSS.  Ruflic &cEleuthcre,& aunes 71.  difciples, 
il  ('en  vint  en  France  proche  la  ville  de  Paris.  Et  comme  tous 
lefurent  départis  en  diuerfes  prouinccs^  pouryannoncer 


LIVRE     Q^VATRIESME.  n^j 

rEuangiIeôcprercherlaparoledeDieuîS.Lucianeflantalié 
à  BeauuaiSjS. Quentin  en  Vermandois,&:  ainfi  des  autres,  S. 
Yon  choifitledulieudeChatres.  Oùilnefucpâslon2;têps,  ^'^("^èccijir». 
menant  vne  Vie  laincteôcau  Itère,  ne  mangeant  c]uc  des  hcr-yj,.e„^ 
bes^ôdnebeuuantcjuede  l'eau,  qu'il  ne  conuertit,  tant  par 
bons  exemples,  que  par  Tes  do(^es  prédications,  toucle  peu- 
ple des  enulrons  à  la  foy  de  religion  Chrétienne.  Tellement 
qu'il  entutvn  11  grand  bruit  par  tout,  que  les  nouueliesen 
vinrent  lufqucsau  Prx:fe£l  Iulian,  commandât  lors  pourles 
Romains  dâs  Paris.  Lequel  enuoya  vers  luy  trois  de  les  fatel- 
litcs,  Latin, Lare,&:  Antre  :  l'vn  deiqucls  après  l'auoir  cruel- 
lementfuftigéde  verges,  !uy  coupa  la  tefle.  Laquelle  ce  S. 
martyr,parpermiffiôdiuine,porta  fur  (es  deux  mains  depuis 
Icdicmontoù  il  futdecapitciufquesàChatres  fousMont- 
lhery,difl:antd'vne  bonne  demie  lieue,  où  iifut  inhumé  & 
auoiteleuiafepulture.  Ledid  Monta  touliourseftëdepuis 
furnommédeb.  Yon.  Saferteàrvfage  du  Diocele  de  Paris 
fe  célèbre  ley.  Aouft  :  où  anciennement  conuenoit  le  peuple 
d'enuiron  i5.parroifres,pourles  miracles  qui  l'y  faifoient  or- 
dinairement. Le  Catalogue  des  fainds  Fetri  de  Natnlihus 
Ith.  8 .  cap.  io6.  Baronitfs  &  Petrm Galejinins ,  en  leurs  Martyro- 
loges remettent  ceftefefle  au  lo.  des  Calend.d'Oclobre,qm 
cft  le  11.  Septembre. 

Il  y  a  eu  en  la  ville  de  la  Rochelle  iufques  en  l'année  1572. 
vne autre Egliledediec en  l'honneur  de  ce  melme  martyr^ 
S.  Yon  ,  â  prefent  profanée  par  laprefche  qui  f'y  faidpar 
ceux  de  la  religion  prétendue  r£formec,rappellant>  1  e  Tcplc 
ôcla  rue  prochaine dudit  nom  de  S.  Yon,  Lafeftedclarran- 
flation  de  ce  glorieux  Martyre  fefaict  le  Dimenche  d'après 
i'Afcenlion;&lachairedelon  corps  efl  en  l'Egiife  Nollre 
DaiT!cdsCorbeil,favieauflri  (e  trouueefcrite  en  vn  ancien 
légendaire  Latin  de  laindVidor  lez  Paris. 

En  l'Egiife  &  Prioré  fulditduMont  S.  Yon,fe  voient  au 
chœur  deux  tombesdepierre  parterre.  De  l'vne  defquclles 
on  ne  peut  lire  l'efcriture  tant  elle  eflancienne.Et  en  l'autre 
eft  figuré  vn  homme  armé  àl'antique ,  de  cotteôc  iacque  de 
maille,tenar.tàlamain  dextre  vncefpec,  6v  à  la  gauche  vn  ^ 

cfcuilon.  A  l'entour  de  laquelle  combe  font  cfcnts  ces  mots 
en  lettres  maiufculcs. 

HHHHhhh  ij 


ii64  DIOCESE    DE    PARIS, 

Cy  gifi  Philippes ,  Sire  de  fainci  7$n ,  iddis  Stre  de  cefie  'ville, 
njy  £)uitrejpdffk  lande  grâce  M.  ce.  II I""^.  Z.  XIII.  le  Mer^ 
credt  après  U  fainci  Barthélémy .^  ou  moisd' Aoufi.  liriez, pour . . . , 
Etàcofté  dacœuràmain  droidte.en  entrancen  laditeEeli- 
ic,  ellvnepetitc  Chapelle  ruineufe,  où  le  void  par  bas  vne 
petite  tombe  de  pierreforcancienne:  en  laquelle  y  a  paren- 
droiti)  des  telles  de  gros  clous^quilurpallent.  Et  tiennent  les 
boiin  es  gens  du  lieu  par  tradition ,  que  c  eft  la  fepulcure  dV- 
nedelamaifond'vn  Seigneur  de  laincl  Yon,  femme  & ef- 
poafedu  SiredeGannes.  Laquelle  par  cruauté  infigneen- 
rermee  dedans  vn  muid  ou  autre  vailFeau  iemblable ,  plein 
depoinredeclous,il  fitparapresietterdu  hauten  basdudic 
Montdefaind  Yon.  Mais  ce  font  bayes  .-ces  telles  de  clous 
n'ont  eftéappofees  linon  pour  conleruerrefcriture,  6c  mef- 
meicelle  tombe  contrele  frequet  marcher  du  peuple.  Ainû 
voyons  nous  de  remblabies  tombes  au  Cloiflre  de  faincT: 
Viclor,  dcuant  le  Chapitre  ôc  ailleurs. 

De  l'Eglife  &  lillage  de  Chrefieil. 

Elon  l'ancien  légendaire  de  ladite  Eglife/aindsAgoard 
&  Agilbert  demeurants  &  natifs  du  lieu  de  Chreileil, fu- 
rent conuertis  à  lafoy  parMefîieurs  faincisSauinian&Po- 
tentian.  Lelquelsdeuancqued'alleràSens  ,firentlciourau 
lieu  de  Cbrefteil,  nommé deiiors  en  Latin  chrifiolmm^Çtlou. 
le  iufdit  légendaire ,  eftant  dénomination  &  mot  prophéti- 
que,queceferoitlelieu  du  peuple  de  Dieu,rï  nemine  Grâces 
^  ^y^^  d"  A'xvf ''^^^A/<?/''^/^^  Chrîfliy  fi  eut  NicoUt^  Victoria  po- 
piUi.  Il eil: grand  ôcfpaci eux,  ôcPeftend  iufquesfurlariuiere 
de  Marne.  Quifutcaufequelerditsfainclsperronnages,  tac 
pour  la  belle  lîtuation  du  Heu ,  que  pour  le  fruicl  qu'ils  y  fai- 
ibienr,l'y  plaifoient  fort.  Mais  aduenantla  perfecution  du 
gouuerncur  des  Gaules,  par  le  commandement  de  l'Empe- 
reur lelditsTaindsperfonnagcs  retournèrent  à  SenSjIaifTants 
grande memoiredufruid:  de  leurs  trauaux, ayants  demoly 
&:faitabbatrevn  grand  temple  d'Idoles,  que  le  peuple  peu 
nuparauantadoroJt.  Cependant fainds  Agoart  èc  Agilbert 
demeurants  à  Chrefteil  (après  auoirreceu  la  benediclion  de 
ces l'ainclspcrfonnages) furent  appréhendez, 6c  après  plu- 


LIVRE    Q_y  A  T  m  E  S  M  E.  ii(Sj 

ileurspeinesôccourmencsfurencdccollezauecdesniajGTues. 
Ce  qui  a  donoc  lieu  à  ce  prouerbe,  donc  l'on  vie  encoreà 

^ïcsèï^Les  M j/fléCHs  de chre/t.  tl.  Pour  plus  ample  cefiiioigna- 
ge  delà  venté  de  ce  quedelFus,  fe  void  pour  le  lourd'huy  en- 
coresla  place, où  ieldits  faincls  Agoarc  ôCAgilbertontcfté 
misa  niorr, lequel  lieu ôc place  Ib  nomme, i.4  CroixTabourity 
yayanccomme  vne  combe  audit  lieu,  6i:vne  verge  de  Croix 
de  pierre:  la  Croix  ayant  eftc  abbacuë  durant  les  guerres 
deshereciques,  qui  brullerent  tous  les  meubles  2^charcres 
dei'EgUfc,&delacommunedudic  lieu.  Quant  aux  corps 
defdits  faincls  Agoarc  &Agilberc, ils  furent  mis  en  terre  par 
les  Chreftiens,  qui  demeurèrent  de  la  perfecution,  qui  fut 
faideaudicChrefteil.  Et  leur  fepulture  fut  au  lieu  où  eft 
l'Eglifeparrochialedudic  lieu.  En  laquelle  Eg'ife  deiToubs 
le  chœur,  il  v  a  vne  fort  belle  caue  en  forme  d'Eglife, où  il 
y  a  vn  tombeau  en  façon  antique:  où  on  tient  qu'il  y  a  des  os 
des  faincls  Innocents.  Et  de  faicl,  leiourdelakitedefdids 
fàincl;sInnocentsdetouttemps,&:àprefencencores fe  célè- 
bre la  MelFe  deparrollPe  en  ladite  caue.  Mais  il  efl  à  prefu- 
nierqueccfontlesoiremêcsdcs  Chrefliés,  qui  furent  misa 
mort  auec  lefdids  Martyrs  Agoart  &  Agilberc. Car  l'an  1567. 
les  hérétiques ayans  ('auecautresindignitezqu'ils  firent  en 
ladite  Eglife;  rompu  vne  partie  dudit  tombeau,onapper- 
ceutque  \q,s  ofîèments  qui  y  repoient  n  eiioient  d'cnfans, 
ains  d'hommes  paruenus  à  aage  perfaid. 

Les  corps de/diclsfaincts  Agoart  ôc  Agilberrfont  en  gran- 
de deiîGtion  audit  lieu  de  ChreHeil  (ur  le  maiflrc  Autel  dans 
deux  chafles  de  fonte  ou  cuiure  dorées:  lefquellesfe  portent 
aux  proceflTions  folemnelies  de  ladiclc  Eglife ,  par  les  enfans 
dudit  lieu  feulement,6c  non  par  d'autres  :  parce  que  l'on  tict 
qu'ils  eftoient  natifs  de  Chrelleil,  &:  demeuroiens  en  vn  lieu 
quclon  nomme  à  prcfent,  La  porte  CdiUotm.  C'eft  pourquoy 
aduenant  les  guerres  de  l'an  1567.  ils  mirent  lefditeschalfes 
entre  deux  vieilles  murailles,  que  l'on  voit  encore  à  prcfent 
qui  font  fur  Icportail  de  ladite  Eglife,  oùellesfurentgardees 
delà  fureur  des  hérétiques. 

Quant  à  la  fondation  de  l'Eglife  de  ChrerteiljC'eftvn  des 
plus  anciens  vaiiPeaux  qui  foitau  diocefe  de  Paris.  Car  icel- 
îe  Eglife  ayant  efté  faiclc  à  diuerfes  fois ,  ii  y  a  plus  de  cinq 

HH  HHhhh  iij 


xM  DIOCESE    DE    PARIS, 

centsans,quelepiusreceni:baftimencaeIléparfaid.Mefnrc 
André  Vernicr  Conleillcr  en  Parlement  6c  Chanoine  de 
Paris^qui  a  fait  faire  la  Légende  de  ladite  Eglife  de  Chrefteil 
(  dont  il  clloit  Seiç^neur  à  caufe  de  fa  prebcdej  dit  que  iamais 
il  n'yauoit  euperlonnedudiclicudcChieAcilvqui  euteflé 
contraint  à  mendicité. 

11  y  a  ?ne  Chapelle  au  terroir  dudicl  Chreflcil  ,nommcc 
Ld  chapelle  de  nojlre  Dame  des  Me/c/;es^tort3.miq[iQ  &  deuorc, 
laquelle  a  efté  ladis  conitruite  à  raifon  de  certain  miracle, 
autrefois  aducnuauditlieu.  Mais  pource  queicn'ay  encor 
apprisaulongladitehift:oire,ie  me  deporteray  d'en  parler 
plus  amplement. 

D»  Village  de  N an  terre. 

A  Trois  lieues  de  Paris  cfl  le  village  de  Nanterrc.ou 
faincleGeneuiefuefpecialcPatrone  6c  protectrice  de 
la  ville  de  Paris  auoit  pris  fa  naifFancc.  Là  le  voit  le  parc  où 
l'on  tient  que  ceftcfàindc  vierge  gardoic  les  troupeaux  de 
Ion  père  :  parc  tout  enceint  de  groifes  pierres,  pour  marque 
éternelle  de  fa  première  &  limple  condition,  &  parc ,  lequel 
n'efl: iamais  couuert  d'eaux, encoreque tous  les  champs voL- 
fins  en  foient  ibuucn  t  inon  dez  par  le  débord  de  la  riuiere. 

Là  elle  fit  premièrement  le  vœu  de  virginité  en  l'Eglife 
parrochiale  par  le  minillcre  de  iaint  Germain  Euefque  d'AU- 
xerre:  Là  elle  rendit  la  veuë  à  fa  mcreGeronce,  luy  iauanc 
les  yeux  del'eau  de  ce  puits  qui  fe  void  encore  en  l'Eglife 
dediee  àfon  honneur,  Ôc  où  l'on  tient  qu'eftoitfon  domici- 
le ordinaire.  Monlieur  Boterays  en  fon  Poëme  intitulé, 
Lnteîiay  defcrit  fort  naiuement  ce  lieu,  &:  d'autant  que  ces 
versnefontlongs,ie  les  rapporteray  icy  pour  le  contente- 
ment du  pieuxledeur. 

Farifius  tua  prcmeruit  cu^ahula  viens  y 

Pajccndis  ouihuSj  tuaprimum  operata  iuuentus^ 

Beinde  viro  maturajthoros  exoja  iugales^ 

Ipfi  pudiciti^i  voto  es  afiricfaperenni^ 

Iniemeruta  vni  iungens  [ponfûUa  chrijioy 

Cura  grèges  fuerant ,  innoxia  cura  puelUy 

Née  tu  Amaryllis  eras^  nec  Philts  amtCÂ  Ucnalc4 


LIVRE     (VVATRIESME.  uC-j 

Non  Mtlibœus  ^.mornemorum^  n$nte  vfttAmynt.Uy 
Sed  ijui  lirgineumpcÛus  Deus  incolit  hpfpes^ 
Et Jihi  te  iunxît,cjiùvidït dmator  Olympis^ 
Maternxs  dumpafl'is  oucs,  O'  du  ci  s  agrefii 
Tenfa  coU,  natale  tiium,  quâ  tortilis  annis 
Viculus  obltcjuîs  i^elutinfuU  ctngtturvndis^ 
Namcthodorum,  tllujlre  tuis  'v/igitibus,  d^  quod 
Fafctolis  cuntf4,^  ^^^^é^  înmefcit  ab  ortu. 

Voyez  ce  qui  en  cft  dit  plus  amplement  cy  dcuanc,  liurc 
fécond,  page  263. 


De  l'Eglife  Ot.  village  de  faincî  Cloud. 


G 


'  Regoire  de  Tours  liurej.  cha.  18.  de  l'hiftoire  de  France, 
'ôcAimonmoineliurci.  ch.12.  defcnuentlc  nialFacre  de 
Theodobaldaagëdedixans,&deGuntranron  frère  jaagé 
defepcans,enfansde  Clodomire  Roy  d'Orléans, commis 
parleurs  oncles  Childeberc  ôc  Clotaire:  adiouftans  que  le 
troillefmejdic  Cloud  ou  Ciodoald  ,efchappa  parlafaueur 
&  commiferation  des  alTiftans^  6c  fe  retira  pour  viure  folicai- 
rement. 

Les  fufdicls  authcurs  ne  font  mention  quM  ait  efté 
Moine  : ains  feulement  Clerc  &  Preftre.  Is  {mquit  Greg. )Jibi 
manu  propria  capillos incidens ^Clerictts  faclus efi.  RenonçanE 
par  cela  au  Royaume  terreflre,  pouracquerir  lecclelle.  Car 
combien  qu'anciennement  tous  les  nobles  porta (Teiit  longs 
cheucuXjâ  ia  diâPcrcnce  du  commun  peuple:  cela  fut  tou- 
tesfois  depuis  referue  aux  Roys  &  àleurs  enfans  :  6c  princi- 
palementdelesporterdiftingucz  par  cordons  6c  pendans 
en  arrière, comme  les  porter  encordes  Bocmiens.  Lefqueîs 
cordons  de  cheueux  Grégoire  de  Tours  liure  6. chapitre  24, 
&Sidoniusliurei.  cpiftre  2.  appellent /'/jr^^^Z/j.  Autrement 
le  corps  de  Clouis  fils  de  Chilperic  6c  Audoucre  (qucfa  ma- 
râtre Fredcgonde  lit  tuer  ,  de  après  iecter  en  la  riuiere  de 
Marne,  près  Noifv  )  n'eut  efté  recognu  fils  de  Roy, Ml  eut  eu 
vnecheuelurcfemblableàcelledVn  fimplegentil  homme,  ox^mùtm. 


m6S  DIOCESE    de    P  a  ris, 

Comme  remarque  Grégoire  de  Tours  Imre  8.  chapitre  lo. 
alléguant  les  paroles  du  pelcheur,  qui  i'cnfcigna  au  Roy 
Gontrand  :7;2/r^  capfrm  {att)  tjuâd  epcre  meoadcapiendorum 
pifcittm  necefitatrm prjeparancram ,  reperi  eum.  Sed  cum  ignora- 
rem  qmfnam  cjfct^  à  c.cfarie  prolixa.  cognoui  Clodoueum  ejfe  :  ad^ 
prehenjumi,  in  humer is  ad  Litusdetultyihifj,  eum  cefpite  fuperpo- 
Jtto  tumulaui.  leTay  ("dit-il  )  trouuéjC'eilIccorps  dcClouis, 
dans  la  najje,  que  iauoîs  préparée  à  prendre  poilfonspourmanecef- 
fitk  Et  ignorant  quiilefioit,  ïay  cognu  par  je  s  hngs  cheneux  que 
iefioit  C louis.  Le  prenant  le  l'ay  mis  fur  mesefpaules  &  l'ay  enter- 
re au  riuage  de  la  riuiere  y  mettant  Jltr fi  foffe  des  mottes  de  terre 
herbues. 

Et  le  père  de  noftrefainclCloud^CIodomire,  occis  par 
\qs  Bourguignons ,  ne  fut  recognu  entre  les  morts,  qu  a  ces 
grands  chcueux:  Comme  tefmoigne  Agathias  auteur  Grec, 
liurepremierdesGoths  :  dcfqueisil  diticcuxBourguignôs 
eflredefcendus.  Eo  ( mquit )  cadente, Burgunàtones comA ani-^ 
mâduerfa  profiifiore^  qux  illi  ad  tergum  protendebatur  .^fenfere  ho- 
Jlmm  Dncewje  occidijje.  Ncque  enim  f^  crat  Francorum  Impe- 
raîorihus  coraam  tondere  :  feda  pueris  intonji marient  :  atque  adeo 
%'t  a  tergo  his  dejîuantcrmes  :  nam  afronte  dijcrimmati  vtrimque 
feruntur. 

Les  Bourguignons  voyants  les  grands  cheueux  qui  luy 
pcndoient derrière, cogneurent qu'ils  auoient  tué  le  chef 
de  l'armée  (c'eft  à  fçauoir  Clodomire.  )  Car  il  n'eft  licite  à 
ceux  qui  tiennent  l'Empire  des  François,  de  tondre  leurs 
cheueux:  ains  demeurent  fans  tondre  dés  leur  enfance. Tel- 
lement que  derrière  ils  font  eftendus,&  ceux  de  deuant  font 
feparez  dés  le  milieu  du  front.  Et  plus  basadioufte.  Subditi 
circum  tenfi  funt  omnes ,  nec  prolixior  his  coma  conceditur.  Les 
fubjets  font  tous  tondus  à  i'cnuiron  ,&  ne  leur  eftpermis 
porter  longs  cheueux.  Voyez  Woiovix^ïi^de lure  Regalis  ca- 
pillittj,  cap.  vndecimd  Francogalli£, 

Au  Breuiaire  de  Paris  nouucUement  imprime, partie 
-^ftiuale  ou  féconde,  pag.  496.  il  ell  dit  que  fainct  Seucrain 
A'Ioine,  cftoic  reclus  en  vne  celle  ou  chambrerte  à  Paris, 
fexer(^antdetoutlon  pouuoiràcontempktions  diuinesjôc 
qu'il  donna  l'habit  dereligionàfaind  Cloud.  Lequel  pour 
eftre  moins  cognUjôc  viure plus  folitaircment  3  fc  retira  en 

Prouence: 


LIVRE   QJ^ATRIESME.  1169 

Prouencc:oii  il  fut  longuement.  Eted:antreuenu,Eurebe 
Euefqueii.  de  Paris, luy  conféra  l'ordre  deprellrile.  Puis 
^1  f'en  alla  à  Nogentlur  Seine,diflant  de  paris  deuxlieucs,qui 
eftauiourd'huy  le  village  S.  Cloud,oùil  conftruit  vn  mena- 
itère,  qu'il  donna  <àl'£glife  de  Noftre  Dame  de  paris  auec 
fes  biens  &reuenu s  :&:  après  auoirvefcufainclement  &  ac- 
quis beaucoup  d'amesâlcfusChrifljymourutle  jour  qui  luy 
auciteftëreuelc,  qui  cfl:  le 7.  Septembre.  On  void  encore 
fa  tombe  de  marbre  noir,  cleuee  fur  quatre  colomnes  de 
porphyre, qui  ont  efté  rompues  dés  les  premiers  troubles: 
Ht TEpitaphe  qui  fuit ,  cfl  graué  au  deflus ,  faifant  mention 
de  la  iufdide  donation. 

Artuhu'S  hune  tumulum  chladodâm  confècrat  almis^ 

j£.ditus  ex  Regumfiemmate  ferfpicuo,  Â, — 

J^i  vetitus  Regnifie^tYum  retinere  cadticiy  ' 

BiijiUcamJluduit  banc  fizhric are  Deo  : 

Eccl'JiÀg.  dedtt  Matrïcis  ture  tenendam 
Vrbis  Fontifc^  m^  foret  î>AriJii, 

Fondation  de  l'Abbaye  de  chelles  fiinBe  Bauthenr. 

CAin^teBautheurRoynedePrancejCommeileft:  contenu 
•^en  fa  Légende, eut  trois  fils  du  Roy  Clouisfccond  fon  ma- 
ry  depuis  Ion  retour  d'outre  mer  ^  le  premier  defquelsfuc 
appelle  Clocaire,  le  fécond  Childericj,& le  troiliefme  Théo- 
doric:apres  le trelpas duquel  Clouis  le  iS.an  defon  règne, 
Clotairefut  couronné  &receuau  Royaume,lequel  il  main- 
tint en  bonne  paix  par  l'aide  &:confeil  de  fadicle  mere,&'de 
pluficurs  gens  de  bien ,  comme  eftoit  Chrodobert  Euefque 
de  Paris  ,6cleMarefchal  de  France.  Or  il  aduintqu'eftanc 
^lutoutaddonnce  aux  œuuresde  pieté  entre  fes  autres  ac- 
tions loiiables,  elle  fonda  le  monaftere  de  filles,  que  l'on  ap- 
pelle ChellesfaincleBautheur  en  l'Euefché  deParisrlaqueL 
ïeAbbayeeftcnuironneedelariuiere  de  Marne, à  laquelle 
elle  donna  plufieurs  villages  &  métairies.  Vne  chofe  ordon- 
na-elle  en  ladite  Abbaye  grandement  à  redouter  ôccraindre 
à  ceux  qui  la  gardent  &  gouuernent;  C'eft  qu'elle  lit  faird 
vneChartrcou  lettre,  laquelle  futleelleedes  feauxdetous 
fes  enfans,par  où  elle  défend  ficcôiure  au  nom  de  la  Trinité, 

IlIIiii 


lAÙnè 

Jctro 


1170  DIOCESE    DE    PARIS, 

&:  par  là  crainte  du  redoutable  iugcmenc  au  dernier  iour, 
qu'aucun  de  ceux:  qui  auroient  la  garde  de  ladite  Abbaye, 
ne  T'oubliait  tant  que  de  rauir  &  diTtraire  chofc  du  monde, 
de  ce  qu'elle  laifToit  &  donnoit  pour  le  Ibuftien  &  nourri- 
ture des  Religieufes : autrementqu'iisencoureroiêc le  tour^ 
ment  qu'endure  en  enfer  le  traiftre  ludas.  Laquelle  chartre 
fe  trouue  cncores  au  thrcfor  dudit  Chellcs. 
La  première  Abbefle  qui  fut  en  ce  lieu,  fut  vnc  noble  ô£ 
V  ^Iç  vercueufeReligieufe  nommée  Bertille,  que  la  Royne  Bau- 
thcurtira  du  monafhere  dclouarre.  Or  auoit  cefte  bonne 
Rûvne fort  grande  aiïecT:ion  d'y  faire  fa  refidencc,  6c  de  de- 
meurer comme  Religieufe  toute  iavic,renrichiiîant  de  plu- 
fleurs  grands  biens,  dont  elle  ne  fe  vantoit  pas.  Elle  enuoya 
&  donna  plufieurs  ioyaux  ^  riches  preients  à  l'Eglife  de 
louarre,  dont  elle  auoit  tiré  l'Abbeilë  Bertille  Scies  autres 
filles  qu'elle  auoit  mifes  à  Chelles.  Or  prioit  elle  ince(l 
famment  noilre  Seigneur  de  luyenuoyer  lieu  &  temps  defc 
pouuoir  rendre  Religieufe  en  ladite  Abbaye  qu'elle  auok 
tondee,  duquel  faind  propos  elle  fut  long  temps deftour- 
nee  par  lesplus  grands  Seigneurs  du  Royaume,  ee  que  fina- 
lement parimportunité  ilsluy  accordèrent:  où  elle  fat  re- 
ceuë  par  les  Religieufes  honorablement  6c  en  toute  reue- 
rcnce  :  auquel  lieu  elle  ne  demeura  gueres.  Car  il  aduint 
quelque  temps  après  que  la  bon  ne  Royne  commença  à  eftra 
malade  des  tranchées  ou  colique, dont  cllefur  Ci  gncfuemcc 
tourmentee,que  fans  prompt  Iccours  elle  fut  bien  toft  mor- 
te lainficommeil  aduint  depuis,  fçauoir  le  16.  iour  delan- 
uier,  enuironi'an  670. 

Or  il  y  auoit  audict  Monafterc  vne  ancienne  Eglife  de 
faind  Georges  ,  qui  iadis  auoit  efle  fondée  par  faindc 
Clocildc^eipoule  du  grand  Roy  Clouis,  laquelle  fainde 
Bautheur  de  fon  viuanr  fit  abbatre  6c  rebaftir  plus  grande 
6c  plus  riche  que  deuant:  fondant  en  la  partie  droidc  de 
ladicle  Eglife,  le  grand  Autel  en  l'honneur  de  la  fainde 
Croix,  6c  vn  autre  de  fainCl;  Georges,  6c  en  l'autre  cofté 
vn  de  faincl  Eilienne  premier  Martyr.  Son  corps  fut  mis 
en  la  voûte  Ibubfterraine  de  ladide  Eglife,  appellec  de 
laincle  Croix  :  au  lieu  011  fe  void  encores  à  prelent  fon 


LIVRE     QJ^  A  TRI  ES  ME.  1171 

tombeau,  auec  vn  aurre  de  fa  fille  Radegondc,  ou  de  ia 
fiiiiole  Bauclieur  mentionnée  en  fa  Lerende.  Ecn  auoienc 
pour  lors  lefdides  Religieu(e§  d'autre  Eglifc  que  celle  1j. 
Mais  depuis  il  en  fut  édifiée  vne autre  plus  grande  5c  am- 
ple ,  qui  fut  racheuee  &:  parfaide  du  temps  ôc à  la  diligence 
de  Dame  Gilles  AbbefTc  de  Chelles,  ôc  dediee  en  l'hon- 
neur de  la  Vierge  Marie,  qui  eft  la  grande  Eglife  qui  fc 
voitàprefent  :  où  en  l'an  huicliefme  du  règne  de  Louys  le 
Débonnaire  Roy  de  France  fqui  efloïc  l'an  de  noftre  Sei- 
gneur 8 1 1.  )  le  corps  de  fainàe  Bautheur  (  qui  iufques  à 
lors  auoitrepofé  en  l'Eglife  de  faindc  Croix)  fut  transféré 
ôcpofë  derrière  le  maiftre  AUtel  de  ladidle  nouuelle  Eglife, 
Hegiluitscflant  Abbelle  dudit  lieu.  Eft  à  noter,  qu'auanc 
que  fut  faite  ladite  traflation,  le  corps  eftant  tiré  du  tôbcau, 
il  y  auoit  vne  Religieufe  paralytiquc^qui  fut  guérie  entiè- 
rement :  &  femblablemcnt  vn  pauure  homme  impotent 
&  contrefai(ft  de  Ces  membres, nommé  Baudra,  lequel  eftanc 
porté  audicl  lieu ,  fut  aufli  guari  miraculeufement ,  de  dura 
Je  pèlerinage  dixfept  iours  entiers, chacun  fetranfportanc 
audicl  heu  pourvoir  ce  faind  corps .  Lcfquels  miracles  en- 
tendus du  Roy  Louys  Débonnaire,  ildonnaàladidcAb' 
baye  la  ville  de  Coulons  &  toutes  fes  appartenances  pour 
l'entretien  U  fuftentation  des  Rehgieufes.  Et  le  quarante 
huidiefme  iour  après  que  le  corps  fut  tiré  hors  de  terre ,  iî 
fut  transféré  en  ladite  Eglile  de  noftre  Dame  par  Eubarch, 
(ou  pour  mieux  dire  Erkaurad)  premier  du  nom&quaran- 
tedeuxiermeEuefquedeParis,accompagnéde  plufieurs  au- 
tres Prélats  &  gens  d'Eglife  auxCalcndes  d'Auril,  c'eft  à  dir^ 
IC17.  iour  de  Mars. 

Celle  Abbaye  a  efté  nommée  depuis  chdles  faincfe  Eau- 
theur,  ou  bien  Nofire  Dame  de  chelles ,  foit  à  caulé  du  corps 
de  faincle  Bautheur  qui  y  repofe,oubien  delà  Vierge  Ma- 
rieàqui  elle  eft  dediee.  Quant  au  nom  de  Chelles, telle 
en  eft  l'origine.  Saincle  Bautheur  auant  fon  dcceds  eue 
vne  telle  vifion  en  dormant.  C'cft  qu'il  luy  futaduis  qu'el- 
le voyoit  en  vne  Ep-lifc  vne  efchelledrelîéedcuantrAutel  de 
Noftre  Dame,  dont  la  hauteur  touehoit  iufques  au  ciel,&: 
qu'elle  montoit  par  icelle  en  la  compagneedes  Anges  qui 

lllliii    ij 


II71  DIOCESE    DE    PARIS, 

la conduifoient  en  grande ioye,par laquelle  vifion  elle  rcco- 
gneucqiiclafînde  (es  iours  approchoitjôcfe  difpofa  pour 
allcriouyrdecefteioycquiluy  cftoit  promife.  En  mémoire 
de  laquelle  vifion  celte  Abbayefuc  depuis  nommée  Cheiles 
&en  Latin  Ka/aj^uaJ^ Scala^ECchdleyôcmQCmcizdiàc  Ah'. 
bayeportepouf  fesarmesvneErchelleauec  deux  lîcurs  de 
]y5,  dénotant  ia  fondation  Royaile. 

li  ya  en  ladite  Eglife  plufieurs  fainctes  reliques,  ^  encré 
autres  ceiles-cy.  De  la  vraye  Croix  :  Du  fang  de  miracle 
de nollre Seigneur:  desEfcourgeesdoncii  fut  battu  à  Tac* 
tache. -des  Cheueux  de  du  Laicl:  de  NoftreDamc,&cdeIa 
pierre defon  fepulchre. Le  corps  defaindeBaucheurRoyne 
de  Franceauec  fon  fuairc,fon  voile,  &  le  bafton  donc  elle  fie 
venir  la  ton  taine  de  Chclles  par  miracle. Le  corps  &  la  crolFe 
defainde  Bertille  première  Abbeffe  dudit  Monaftere.  Le 
corps  fainctde  la  petite  Bautheur  filiolie  de  la  fuldite  Royne 
fainâ:e  Bautheur.  Vne  partie  du  corps  &:  le  chef  de  fainâ: 
Gènes  ou  Genefius  Arclieuefque  de  Lyon,Aumofnier  de 
lafufdicleRoyne.  Le  chef  de  fainc^  Eloy  6c  le  calice  qu'il  a 
Irait.  Vnbras  de  faincl  Thomas  d'A.cquin:5c  de  l'huilie  du 
tombeau  de  fàinde  Catherine. 

Pour reuerencedefdites reliques  &autresqui  font  audi(^ 
monailere,  l'an  1544.  il  fut  ordonné  par  le  Cardinal  du- 
Bellay  Eueiqucde  Pans,  que  tous  les  ans  l'onen  i-eroitvnc 
felle  particulière,!  e  plus  prochain  Dimanche  après  rvnzief- 
me  iuiller. 

Les  neuf  Autels  delamefme  Eglife  qui  auoiteflc réparée 
de  neuf,  furent  bénis  en  Tan  1546.  par  Reuerend  Père  en 
Dieu  M.  Jean  du  Bellay  Cardinal  du  ciltre  de  laincle  Cccille 
ÔC  Euefque  de  Paris. 

Le  Roy  Clouislecond  régna  feize  ans,  &  mourut  Tan  662.» 
laiiLiQt  trois  fils  légitimes  de  fa  femme  Baudour,ou  Bauc- 
bouFj  en  Latin  BAltechiklisy  ôc  par fyncope  Balthildis.  L'aifné 
defqueis  fat  Clotaire  3.  lequel  régna  après  luy  quatre  ans. 
Puis  mourutfanscnfanSjl'an  G6G.  En  ladite  Eglife  de  Chei- 
les du  coftê  de  Septentrion,  en  vn  petit  caueau  on  void  fon 
tombeau,  fur  lequel  eft  reprefenree là  figure  en  bolTe,  £cpres 
la  porte  d'iceluyefi  cet  Epitaphe» 


LIVRE    QJ^ATPvIESME.  1173 

Cy  dcjjous  en  cefie  voûte gift-  le  corps  de  clot.iire^  Roy  de  France^  — \— 

é.  Roy  Chreftieriy  dr  h  du  nom^fïls  dit  Roy  Cloitis  fécond^  é*  de 

fdincle  Baudottr.  Laquelle  fonda  celle  Eglife  en  Iho/ineurde  nojlre 

Dame:ci'  y  mit  Vierges  religieufes  pour  Bieufcrnir.  Et  y  donna. 

grandes  terres  y&  plujieurs  prmilcges  :  qui  firent  con/lrfnezj  par  les 

faincls  Pères  de  Rome ,  &  par  fitinct  Charleniagne  &  autres  Roy  s 

de  France.  Et  régna  ledit  Clotaire  quatre  ans  :  &  trefpajja.  l'an  de 

grâce  666. 

En  la  Qiefme  Eglifedu  coflë  des  Religieufes,  font  les  deux 
Epiraphes  qui  enïùiuenc. 
M.    RENEE    DE    BOVRBON    ABBESSE 
deChelles. 
De  (fou  s  ccjle  lame  polie  . — i^ 

Rtpofe  la  cendre  amortie 
Dvne  Frinccffe  de  Bourbon  y 
Dont  le  nom  &  la  vertu  faincle^ 
J^oy  que  ft  vie  /oit  ejleinte 
Vîuront  d'vn  éternel  renom. 
Vix':tan.s6.  dies 3.  Pr^fttit an.sp.  menf.g.die S. 
Okijt  an.uSs.  die ç.  Fehr. 
PUS  MANIB.  ILLVSTR.  PRINCIPIS  CLAVD. 
LOTHARI.  AVMAL^I,  EQyiTIS   lEROSOL. 
HAS  LACHRIMAS  MARIA  SOROR  PIENT.  , 
PIE^  CONSECRAViT    ANN.   DOM.  1     , 

Al    D.  LXXXXf.   ^  -T        ^ 

An  ne  meurn,  anfratris^  iacet  hrc cor: 
An  cor  vtruraque  ?  At  cor  vtrumque  iacet. 
Ccr  idem  cjl  fratrique  frori. 
Rcquiefcat  in  pace. 
Les  premiers  Roys  de  France  n'eulTent  pris  ia  peine  d'aller 
deParisauxboisdeChelIeSjpourchafTer,  en  ayantdeplus 
proches  :  Ti  au  dit  Chelles  ils  n'eufTenc  eu  vne  inaiion  Royale 
pour  leur  feruir  de  retraicle.  Et  croy  que  là  eftoic  logé  le 
Roy  Chilpcric,  quand  par  les  paroles  de  fa  femme  Fredc- 
gonde,  inopinément  proférées,  il  cognut  que  Landeric 
Maire  du  PalaisTentretenoic-,  2c  qu'ayanrceftepuce  en  l'o- 
reille, il  f'en  alla  pour  la  fecouër  en  la  chafTe  aufdits  bois  de 
Chelles, où  il  fut  tué.  Comme  rccicc Grégoire deTours, 
liure<j.ch.46. 

IlIIiii   iij 


1174  DIOCESE    DE    PARIS, 

Et  en  la  mcilne  Foreîl;(par  d'aucuns  appeliee  Bonc!is)le  Roy 
Childeric  fccond,  nls  de  Clouis  i.  frerc  6c  fuccelîeur  de 
Ciothaircj.tutocciscnran  67  9.  comme  rapporte  lacques 
Meyerliure  i.  des  Annales  de  Flandres  audit  an,  ôcl'Appen. 
dix  de  Grcg.  de  Tours  chap.  95.  Cela  faid,  le  meurtrier 
'fiodilo  ikics  complices  ('en  vont  en  la  maifon  Royale  où 
efloit  demeurée  la  Royne  BlitildequandleRoyl'enallaàia 
chaiîé,  i^  la  ruent,  encore  qu'elle  fut  cncein  te  d'enfanc. 

PourconfinnaciondecequcdeiruSjleRoy  Robert  en  vn 
fîen  Edicl,  donc  nous  auonsfaicmencion  cy  deuant,  au  trai- 
(Slc  de  fainît  Denys  en  France  :  refmoigne  par  ces  mots  qu'il 
auoic  vn  Palais  à  ClicUes.  SanCla  Synodas  qux  16.  Calendai 
Itinij  KaU  neftr/t  jcdts  Palaùo  refidit. 

Delà fufdicleforeftil n'en  appartientàl'Abbeffe 2c Con- 
ucncdeChelles^quecinq  arpens. 

Eglifes  du  bûHï!^  de  Chelles. 

PremiercmentrEglife ou  Chapelle  delaind  Gcorges^au- 
cremencderainclcCroiXjlaquellefert  de  parroiflc  pour  tous 
\ç:s  officiers  £c  domeftiqucs  de  l'Abbaye. 

L'Eglifedelainâ:  André»  la  grande  parroiiTe  pour  tous  les 
habitans  du  bourg  de  Chelles,  donc  le  Curé  efl:  vn  des 
Doyens  Ruraux  du  Diocefe  de  Paris,  comme  i'aydid  au 
commencement  de  ce  quatrielmeliure.  LaChapellefainâ: 
Michel.  La  Chapelle  fain^t  Martin.  La  Chapelle  de  noflrc 
Dame  de  Lauretce.  L'hoilel  Dieu  pour  loger  ou  héberger 
ÏQs  pauures. 

Fondation  de  l'Abbaye  de  S.  Maiir  des  Fojjez, ,  à  frefent 
reduicre  en  Doyenné^  vny  aVEuefcbédi  Pans. 

C  Ainc^  Mauraagé  de  douze  ans  fut  prefenté  par  Ton  père, 
•^noble  Senateur,àfâinâ:Benoifl;.  Lequel  luybaillal'habic 
de  religion,  en  Fan  512.  ou  (  félon  Baronius,  tome  7.  de  (q^ 
Annales  523.  )  Toutesfois  la  première  opinion  eft  tenue  pour 
la  plus  certaine,  ôc  mefme  audorifee  par  Fauftefon  condir. 
fciple,  qui  a  compofé  fa  vie,  ôc  fe  trouue  imprimée  en  Surius 
tome  premier  des  Saincls,  furie  quinziefme  lanuier.  H  de- 
meura aucclaincl:  BenoilF  rcfpace  de  vingt  ans  :  6c  en  l'an 
542.  fut  par  iceluy  enuoyé  en  France,  aucc  quatre  Religieux 


LIVRE    QVATKIESUE.  uys 

pour  fatisfairc  à  la  deuotion  de  /àincl  Bercigran  (ou  par 
îyncopeBercran)  vnzicfme  Euefquedu  Mans,  qui  auoicen- 
uoyé  par  deuers  ledit  faind  Benoill  Ion  Archediacre,Flode- 
gar  5c Ton  grand  Vicaire  Hardcrad,^  des  prelcns honora- 
bles, le  fupplianc  de  luyenuoyer  des  Religieux  pour  mettre 
au  monailere,  qu'il  prerendoic  conllruireen  Ion  Dioccfe. 
Mais  quand  ils  farenc  à  Orléans  ,  ils  entendirent  que  ledid 
Prélat  elloit  deccdé  :parquoy  fuiuant  le  conleil  del'Euei- 
que  du  Mans,  ils  fe  retirèrent  en  Anjou,  où  Ton  coufinFlo- 
rusleur  donna  le  lieu  pour  baftir  l'Abbaye  de  Glanfeuil,  2c 
des cens&  rentes  fuftilàmment  pour  y  viurc.  Ellen'eftpas 
loin  deSautnur,  ôc  appellee  pour  leiourd'huy  S.MAtir  fur 
Loyre  II  y  aefté  Abbé  44.  ans,  décédant  le  15.  lanuicrjSi.  &:  jgz. 
de  Ton  ange  71. 

\  Maintenant  il  eft  befoin  denarrer  le  temps  ôcroccafion 
de  la  tranflation  de  Ton  précieux  corps  au  heu  dit,  S.  Maur 
des  FolFeZ:  à  trois  lieues  de  Paris. 

Iules  Celàr  en  la  con quelle  des  Gaules , après  auoir  pris  la 
ville  de  Melun,  tira  Ton  chemin  vers  Paris,  &eftant  venu  au 
lieudefaind  MaurjilfercfoUit  d'y  faire  vn  fortChafteau, 
enuironnédeprofonds  follcz  ,querempliiroitla  riuiere  de 
Marne  :  comme  il  fit,pcur  brider  les  Pariiîens,&  empelcher 
les  viures  de  Bric  &  Champagne,  que  ladite  riuiere  leur  ap- 
portoit.  Et  y  mie  garnifon  de  ibldats, appeliez  Bagaude,  que  ^^KZ-^^^^^^ 
nous  pouuons  nommer  Bdudets.    Delquels  ce  Cha^leau    ^"  '^"^ 
printlenom,&  fut  appelle  Cdfirmn  B*tgdtidnrum.  Le  Cha-  C^Jh-nmEd- 
fteau  des  Baudets.  Aucuns  ont  opinion  que  ce  font  ceux^'^^''^-^^^^- 
mcfmes  que  les  Romains  appeîloient  Alaud.c^^  mentionnez 
parSuctone  en  la  vie  dudit Empereur, chap  21.  Confcri^fit 
*vnam  Legtontm  ex  tranjalpinis,  (ju.z  vocahulo  gallicd  Alatida  db- 
fclUbdtur.  Et  Cicero  ad  Atticum.  Antonius cimi Icgione  AUh- 
darum  advrhcm  pergit.  Toutefois  le  nom  de  Bâgaud.t  fe  trou- 
ue  en  beaucoup  d'anciens  autheurs:  comme  en  Orofeliu. 
7.  chapitre  15.  En  Eutrope  chap.  dix,  enPomponiusLarcus, 
in  Biocletiano.  Ec  en  Saluian   Euçfque  de  Marfeille  liure 
cinquiefme  de  la  Prouidencc.  Robert  Cenal ,  Euefque 

d'Aurènche,  liure  premier  delhifloire  Gallicane,  Perio- 
che  neuf,  fol.  fcixante  &:  vn ,  page  deuxiclme;  refue,Ies 
nommant  6c  eflimantBulgarides. 


.170  DÎOCESE    DE    PARIS, 

Grla  renommeç  de  ce  Chaileau  des  Baudets,  en  peu  de 
temps  fut  fi  grande, que  le  pays  circonyoiiln  y  participa,  èc 
fut  nomme  La  rcghndes  Buudeis.  Comme  aui'ïila  porte  de 
paris  oui  y  tendoic,  Perçoit  au  coindelaruëdelamde  Ca- 
therine du  Val  des  Efcholliersl  oùievoyentencorelesan- 
ciensmursdclavillejf'appclioic,  il^  Forte  Biitédets,  Lequel 
nom,ell:dcmeuréà  la  place,  qui  eflau  deçà  deuant  l'Eglife 
faincl  Geruais.  Aucuns  toutefois  deriuent  cède  nomina- 
tion ^o?i  apcrt:!^  fcd  à  porlu,  nccà  Bagaudis,fedà  S.  Baudclio^  i'ap- 
pellant,Lapport  Baudeille  ou  Baudille,  Soubdiacrede  S. 
s.Euucrtius  Euuen:  Eueique  d'Orléans.  Lequel  Baudclefiit  martyrizc 
à  Nimes  en  Prouuence,le2o.  lourde  May,  6c  en  l'honneur 
eitcu  TE-   duquel!  Eglife  de  Neuilly  fur  Marne  ffize  en  la  contrée  àts 
giifcdcS.    Baudets)  cil:  dediee.  Et  de  là,  comme  des  villages  circon- 
^Paris"'^'^^'^  uoifins,  ('apportent les marchan iifes rurales 6c comeftibles 
à  Paris. 

Charles  cinquiefmc  Roy  de  France  fuit  cefte  opinion: 
car  en  l'an  1364.  admortilTant  la  maiion  des  Abbé  2cCon- 
uentdelâinct  Maur,qui  eft  en  la  rue  de  la  Mortellerie,iI 
appelle  ce  mefmelieu,^^?'///'?^  Bitude/^. luxte  le  dire  d'Vipian 
(  /.  sj?'J^.  noui.  de  ucrb.Jîgrrtf.  )  que  Vertus  eftlocus  conclu  fus  ^quo 
importa'fitur  merc€s^&  mde  cxportantur.  Vn  lieu  clos  ou  limité, 
auquel  ou  apporte,  6c  duquel  on  tranfporte  les  marchandi- 
ses. Entreletcmpsdcla  venue  de  Iules  Cefar  en  France,  ôC 
l'an  fuldit  de  rincarnation,il  n'efl;inconueDient,qu'vn  mef- 
me  heu  ai  t  efté  premièrement  nommé  La  Porte  Baudets,  ^ 
depuis  Le  Port  Baudele. 

Ccde  garnifon  des  Baudets  ayant  depuis  receuIeChri- 
fl-ianifme,Maximilian  Hercule,  Collègue  de  Domitian  à 
iûy.  l'Empire,  vint  audit  lieu,  enuiron  l'an  297.  les  mit  tous 
au  fil  de  l'efpee ,  oc  raza  ledit  Chaileau ,  n'y  reliant  que  les 
foifez  à  demy  remplis  des  ruines.  Depuis  c'eft  â  fçauoir  en 
l'an  645.  Biidegiiille  Diacre  denofl:reDamedeParis,de- 
mandacelieu  au  Roy  Clouis  fécond,  pour  y  baftirvnmo- 
nallcre  en  l'honneur  de  la  glorieufe  vierge  Marie,  6c  des 
Apoilres  S.  Pierre  6c  (àincl  Paul,  ôc  y  mettre  religieux  de 
l'ordrcfain^lBcnoifl::  cequ'illuy  futaccordé.  Commeap- 
pert  parle  priuilcgeduditR.oy,daité  del'an  premier  de  fon 
règne.  Duquel  l'original  efl  aux  Archiuesdefaincl  Maur, 

ôcen 


LIVRE    QJ^ATRIESME.  1177 

&cnay  copie  authentique  par  deucrsmoVjOÙexprefTcmcnc 
îleftdir. 

Clodoueus  ç^c.  Notumfieri  cupimus  qucndam  "lirum  Diaconcm, 
garnis gencrofitAte polUntem^acin  chrifio  'venerahiUmy  vâldcq^à. 
n.çbts  fer  omnia  dile^um ^nomine Blidegifillum^ad no(tr£  fuÙi- 
tnitatîsjfrjifentiam  aduenïjfe^  achumtitter  defrccnffe  :  quatmusad 
ecclejtam  Dcifunditus  ^dtficandam ^in  honore fciltceî fan 6r£  Dei 
gemtricis  Mari.^,  acfin^orum  Pétri  dr  TauU  Frtncipum  Apcfiolo^ 
rum ,  &  monachosjub  régula  f/tncti  Benedicîipre  Chrijlt  amore  tn 
tUo  ihi  congregandosj  qtiandam  terram  ex  iure  noflrx  proprietatis, 
in  Purifidcenjipdgo  conjishntem ,  illurn  videlicet  Cafiellionem^  qui 
fiffatus  dicîtttr ,  &  quem  'vulgaris  lingaa  Caflrum  Bagaudarum 
appelUt^fuperfluuium  MAtern^c  fitum  fihimet  concederemus.  Ec 
aprcs  auoir  oclroyé  fa  demande,  il  conclud.  Vt  autern  k€c  dcMarnr 
prxceptio  nofir.t  cefio'ais  firmior habe.uur  :  Nos  & pr^ceifa  geni-- 
trix  nojlra  N  nndechildis-,mdnuuin  nojirarumjignaculis  adumbra- 
uimus.  Data  dnne primo  Regni  nofiri.  (345, 

Notez  que  les  anciens  Koys  ont  fouuent  vfé  de  ces  ter- 
mes ,  Frjeceptiû,  &  Prxceptum,  pour  priuilegc.  Comme  on  le 
peucvoirauxpriuileges  de  Childebert,  fécond  Roy  Chre- 
mcn,de  Charlcmagnc,dcLouys  Débonnaire  ion  fils,ôc 
d'autres. 

Faut  noter  auiïî  que  par  le  tcfmoignage  dudit  Roy,  ce 
Blidegifilie  cftoit  tres-noble,  te  que  conlequemmct  il  auoic 
degrands  moyens, pourcommencer  à  baltir  vne  telle  Ab- 
baye, Toutefoisil  ne  l'appelle  que  Diacre,  6c  non  Archedia- 
cre.  Etluymefmeautranfportdudon  duRoy  qu'il  lit  deux 
ans  après  à  faincIBabolcin  premier  Abbé  de  faindMaurjil 
n'yfurpe  plus  grande  qualité,  Ego  {tnquit  )  BlidcgiftllHsViiaco^ 
ntiSifernmJeruorum  Dei. 

Audobert  17.  Euefquc  de  paris, a  confirmé  cefte  donation 
&  plufîeurs  autres  Prélats  de  France  l'ont  foubfignee.  Ec 
d'abondant  par  priuilege  ,il  a  exempté  l'Abbaye  de  faincl 
Maur  de  toute  fubiectionEpifcopale.  Lequel  Clouisi.Roy 
de  France,  quatre  Archeuerques,GaudcricdeLion,Auno- 
bert de Sens.Prefteleud  de Bourges,& Donat  deBczançoo, 
&feptEuerques,  ont  confirmé,  le  15.  May  ^50.  &  du  règne 
dudit  Clouis,  le  cinquiefme.  Mais  celle  mimuniré&  exem- 
ption eilannulleepar l'vnionde cède maifon a l'Euelché  de 

KKKKkkk 


1178  DIOCESE    DE   PARIS, 

Paris.  Laquelle  conrtruice,commediceft,a retenu lenom 
de  (aind  Pierre  des  FofFcz,  iulques  en  l'an  8  6  8.  &:  du  règne 
de  Charles  le  Chauue  vingchuiâ:icrme,que  le  corps  de  iaint 
Maury  futapporcé  de  ladite  Abbayede  Glanfeuil,pourcui- 
ter  la  fureur  bellique  des  Normands  venus  de  Danemar,  6c 
Idolâtres, qui rauageoient les  Eglifes,fouloient  aux  pieds 
le  làind  Sacrement  de  I'auccI  ,  t<,  brufloient  les  laindes  reli- 
ques. Et  depuis  a  touflours  efté  appellee  faincl  Maur  des 
Foiîez  j  les  vertiges  des  anciens  foiTez  du  Chaftcau  des  Bau- 
dets y  apparoiilints  encore.  ^neas46.  Euefque  de  Paris 
preila  les  efpaules  pour  aider  à  porter  ce  iacrécorpsdepuis 
la  porte  du  monafterciufques  au  grand  Autel  de  faint  pierre 
&  fâind  paul  :  comme  luy  mcfme  tefmoignc  en  Tes  lettres  de 
donation  d'vnc  prébende  entière  en  TEglife  nollre  Dame, 
faiifleaux  Religieux  duditfaind  Maur, &  inlticution  d'vne 
proceffion  annuelle  &  perpétuelle, qui  fe  doit  fairelcMer- 
credy  d'après  le  Dimanche  dclara(îîon:auecrinionâ:ioa 
quetousceuxquiyaffifteront,yviennent&:  l'en  retournent 
a  ieun,{'ils  veulent  que  TaindlMaur  leur  foit  propice  &  mé- 
diateur enuers  Dieu.  Il  ne  veut  pourtant  que  pour  celaMe/^ 
fleurs  de  noflrc  Dame  prctendencaucuncredcuancc  fur  len- 
dits de  Tainct  Maur.  AU  lourde  la  réception  du  corps  de  ce 
glorieux faindjOdo  Abbédeleans  fît  vnbeau  fermon, le- 
quel fetrouue  end  aucunsiiuresmanurcrits. 

LafcftedelatranflationS.Maur  fe  célèbre  touslesansl« 
ii.Mars,  qui  eilleiourrainct  Grégoire. 

Faut  noter  auiïî  que  ^neas  Euefquede  paris  appelle  fàind 
Maur  Leuite,c'eft  à  dire  Diacre.  En  quoy  appert  qu'il  ne 
fut  iamais  preftre.  Ce  que  confirment  les  anciens  Mifleis 
manufcripts  3  &  quelques  vns  imprimez,  où  fe  lit  telle  Orai- 
ibn. 

De^/^  qui  Beatum  Maurum  Ljiuitamxterni&glonjt  comefiflifieri 
fArtïd:ptm ^concède nohis y  ip/o  intercedente  joditum  regnicxUJîiSi 
etéius  adhene'viiiendnm  wformamurcxcwpks. 

Cefte  Abbaye  a  demeurée  régulière  l'efpace  defîx  cents 
foixante  cinq  ans  rc'eftàf^auoir  depuis  Tan  868.  qu'elle  fut 
conflruice,iuiquesen  l'an  15^,3.  que  lean  du  Bellay  Euefque 
de  paris  6c  non  encore  Cardinal  (car  il  ne  le  fut  que  l'an  153  jv 
créé  par  le  pape  paajl  y  le  1 1.  iour  de  May ,  comme  récite: 


LIVRE     QJfATRIESME.  ii75> 

OmiphriusJ  l'a  fecularilccôc  conuertiecn  Doyenné  vny 
perpétuellement  à  rEucfchc,  auec  Tes  membres  ôc dépen- 
dances ;  prétendant  que  le  reuenu  dudit  Eucfché  n'eftoit 
ruffifàntpourporterlescharges.Ettoutefoisilnerelitpoint 
qu'aucun  des  cent  crois  Eueiques  qui  l'ont  précédé,  ('en  foie 
iamais  plaint.  Sous  ce  prétexte  le  Pape  Clementfcpticrmc 
ne  voulant  ojfFenfcrle  Roy  Frani^ois  premier,  Cqui  cftoit  ra- 
querantpourluy^  a  accordé  toutes  Tes  demandes,  fans  en 
rien  retrancher  ou  modifier,  &:odlroyé  bulle  fort  ample,  le 
13.  luin  1553. 6c  de  Ton  Pontificat  le  dixicfme.  Laquelle  trois 
ansapresjc'cftàli^auoir  l'an  1536.  le  17.  iourd'Aouftaefté 
lcuë,publiee6c exécutée  par  les  Commiflàires  nommez  6c 
députez, Philippes  le  Bel  Abbé  defain<5lc  Geneuiefuedu 
Mont,  ôc  Nicolas  Quelain  Licentier  es  Loix,  Confeiller 
au  Parlement  de  Pans,  àc  Prefidcnt  en  la  Chambre  des 
Enquedcs, 

Dénombrement  des  Benefces ,  qui  dependeitnt  de  l'Ahhaye  d€  S. 
Maur^&  maintenant  appartiennent  à  VEuefifue  de  Parts,  ex- 
trait de  la  bulle  du  Pape  Innocent  2.  addrejjee  a  Afcelin  Abbé 
dudit  fat  ncl  Maur^  &  dattee  de  l'an  nsâ.  &  de  fin  pontificat  le 
Jixiefme, 

En  l'Archeuefehê  de  Sens. 

1.  Le  prioré  de  Seaux  en  Gaftinois.  Latine  Seia ,  &  la  pîfr- 

roiirc. 

2.  Le  PiiorcdelaChâpcllcIaRoync^&laparroifTe. 

3.  L:E2,\'i^c  de  Acheriis.  La  Cure  de  Choeli,  près  faind 

Mathurin. 

4.  L'Eglilè  de  Colly,  o\i  Celly,  Latine  de  Calltaco. 

5.  L'Eglil'e  de  faind  Hilairc ,  â  Mcfiere.  Latine^  in  villa Mef 

fia. 
d.    Le  prioré  de  fain<fl  Vcran.' 

En  l'Euefché  de  Chartres. 

1.  Lcpriorcdefaind  Arnoul,&  laparroide. 

2.  Le  prioré  de  Montiers.  Latine^  de  Monajlerijsy 

3.  L'Eglife  deLougjvillers.  Latine  de  Longoutllari. 

4.  L'Eglifc  de  laind;  Maurice. 

En  l'Eue/ché  de  Paru. 
1.    Au  bourg  de  Challres,  le  prioré  de  faind  Clément,  &  la 
parroiflc.  v 

KKKKkkk  ij 


ii8o  DIOCESE    DE    PARIS, 

X.    L'Eglife  d'Eury. 

3.  Au  Chaileau  de  Corbeil,  le  Prioré  de  S.  lean  Baptiftc. 

4.  AuChii[ic3iudcTouin3itt)yLatwèûleTur/iomio)  k Prio- 

ré de  S.  Denys,  6c  la  parroiiTe,  auec  les  Chapelles. 

5.  L'Eglife  d'Ozoir  la  Fernerc.  Latine^  de  Oratorio. 
6^,    L'EglifQ  de  ¥QrtoleSyLath/e,deFerreol^\ 

7.    VEgl'ïfe  de  "bruckrQ.  Lafiftè^ aie Brucf a. 

%.    L'Eglife  de  fàinâ:  Hilaire  de  Varenncs,  auec  la  Chapelle 

i).  Nicolas,au  bourg  de  faind  Ivlaur  des  Foflez. 
5>.    L'Eglife  de  Boifli. 

10.  L'Eglife  de MaifonSjpourManfions.  Latme\de MânJ»- 

nihus. 
Laquelle  auec  la  ferme  a  efté  donnée  a  faind  Maur,  par  le 
Roy  Hugues  Caper,  l'an  premier  de  fon  règne,  &  de  l'incar- 
nacion  988.  à  raifondequoy  ceux  de  famdMaur  font  tenus 
défaire  fon  anniuerfairc  ou  obit  folennel  le  24.  Odobrc. 
Comme  ileft  efcrit  en  la  vie  de  ce  grand  perfonnage  Bou- 
chard, Z^/^/;^^  Burchard^iy  Comte  de  Corbeil, Melun  &  Paris» 

11.  L'Eglife  de  Neuilly  fur  Marne.  Latincy  de  NobilUco, 
li.  L'Eglife  de  Noify  le  Sec. 

Bans  Paris. 
Le  Pfiorë  de  faind  Eloy,auccIe$  Eglifcsqui  en  dépen- 
dent. Qui  font, faind  Marcial,  faind  Pierre  des  Ar{îs,fain- 
de  Croix, faind  Pierre  aux  Bœufs;  toutes  en  la  Cité.  Et  au- 
delà  du  grand  pont  noRre  Dame,  faind  Bon  ôc  faind  Paul.  - 

En  l'Euefché  de  Meaux. 
La  Cour  faind  Pro  tais.  Latine ^  Ecdefa  de  Curtc  Trotafi. 

CatakgHs  Ahbatam  Mûtiaflerij  S.  Mauri  Fojfatenjts,  ahannc 
JS3S'  In  Decanatnm  conuerji  &  EtifcofatHi 
Earifienfi  vmti. 

ï,  S.Baboîenus.  8.  Gogo. 

2.  Anîbrofius.  9.  Arueranus. 

3.  Auflroaldus.  10.  Erlefredus„ 

4.  Vvaldcrannus.  11.  Bicherdus, 

5.  Madobadus.  u.  Hamardus. 
^.  Odo  L  13.  Odo  2. 

7.  Gunterannus.  1-4.  Grunoldusv 


LIVRE  QJf  A 
ly.  Ruinaldus. 

16.  Richarius. 

17.  Optatus- 

18.  Bcnedidus. 
if).  Ingelbertus. 

20.  Godefredus. 

21.  Ebbo. 

22.  Ochelcius.I. 

23.  Alueus. 

24.  Aymo. 

25.  Ochelcius.  î. 

26.  Magenardus  ,  diiîjpator 
fubftantixMonafterij.  Et 
propterea  inuicusadCœ. 
nobium  Glannafolij  ,  in 
Andegauia  tranflatus. 

27.  S.  MâioluSjClun.rcfor- 
macoreiurdem,  anno  98S. 

28.  S.  Teutonus.  Clun.  qui 
cumS.  Maiolovenerac. 

29.Theodebaldus. 
}o.  Hildebercus, 

31.  OdiUo. 

32.  Odo  5.        ^ 
35.  Giraldus. 

34.  Tesho. 

35.  Ladicus. 

36.  Gunccrius. 

37.  Robertus. 


T  R  I  E  S  M  E,  uai 

38.  Radulphus  I. 
35^.  Vvaleranus. 

40.  Gulphcnus. 

41.  Veranus. 

42.  Theobaidus. 

43.  Afceiinus  1, 

44.  Afceiinus  2. 

45.  Ifembardus. 

46.  Guido. 

47.  Radulphus  2. 

48.  Guiliermus  L 

49.  Nicolaus. 

50.  loannes  i. 

51.  Petrus  I. 
51.  loannes  2. 

53.  Petrus  2. 

54.  Guiliermus  i» 

55.  loannes  3. 
5^.  Philippus, 

57.  Galterus. 

58.  Petrus  3. 

59.  Ludouicus 

60.  loannes  4. 

61.  loannes  5. 

62.  loannes  é. 

63.  loannes  7. 

64.  GirardusdeMauny. 

éj.  Radulphus  de  Sou.  Epii. 
66.  loannes  BinecS. 


I. 

2. 

3- 

4- 

5- 


j1  h  bâte  s  fecuUres. 
Francifcus  de  Poncher,  Epifcopus  Parincnfis. 
loannes  du  Bellay.  Epilc.Par.  Decanusi. 
Euftachius  du  Bellay.  Epif.Parifien.Decanusi, 
Guiliermus  Viole.  Epil.  Par.  Decanus  3. 
Petrus  de  Gondy.  Epifcop.  parif.  Decanus.  4. 
HenricusdeGondy.  Epilc. Par.  Decanus.  j. 


KKKKkkk  nj 


hSl  DIOCESE    DE    PARIS, 

ExtraiÛ  d'vn  dénombrement  des  Reliques  de  l'EgUfe  S.  Maur  ' 

des  Fojfez^^faici  en  l'an  nsd.  le  27.  luin  ^  &  J?gnê par  feft  ' 

chanoines  Prcftres,  qni pôurlorsy  efioientrefidens  :  c'efi  afça^  ' 

mir  far  Claude  Bonnatdd,  Louys  Maz.alon,  le  an  Aj^é^?hHipfes 
le  Conte  y  FierreThibauld^  OdoardMollet^&  lean  Chandelon. 

1.  Ec  premicrerncnt  la  Chaffe  S.  Maur^quicften  licuemi- 
nenc  du  grand  Autci,  vers  Orient,  oc  au  deilus  de  l'Image 
dudk  faind. 

2.  Item  vne  autre  petite  ChafTe  portatiue  dudit  fain£b ,  en 
laquelle  cil  Ton  chef,  auec  quelques  oflemens. 

3.  item  à  main  dextre,  vers  Midy ,  la  chaflc  de  faincl  Babo- 
lein,  premier  Abbé  de  faind  Maur. 

Notez  que  les  Religieux  de  l'Abbaye  de  faind  Germer, 
("en  Latin  Sancîtis  Ceremarus)  ordr€  de  faind  Benoift,  au 
dioceledeBeauuaiSjOntvnechalîeoùilsdifenteftrelecorps 
dudit  faind  Babolein.  Maisileftbien  pofilble  qu'ils  en  a  yec 
vne  partie,  &  ceux  de  faind  Maur  l'autre. 

leanMolanus Citoyen  6c  DodeurdeLouuain,en  fonli- 
ure  inùtulé ^Natales  fan ^ornm  i?f^^',furie26.iourdcIuin, 
fol.  132.  pag.i.  efcrit  que  faind  Babolein  a  efl:é  premiercmcnc 
Abbé  à  Malmundierfc'eftauiourd'huy  Malmedy,audiocc- 
fedeCoulongne)6cdepuisAbbé^-ci'/^W(f/'(?,vulgairemétdic 
Stauelojâu  diocefeduTraid.  Auquel  lieu  il  y  a  des  reliques 
de  S. Babolein  &en  font  fefte  double. 

Plus  en  ladite  Eglife  de  fàind  Maur  il  y  aàmain  gaucho 
trois  petites  chaires.  En  la  première  on  tientyauoirdesof- 
fementsSc  làindes  reliques  de  faind  Mein  Abbé,  ôcdifcipic 
defaintSamfon  ArcheuefquedeDolcn  IaBretaigne{ main- 
tenant réduit  en  Euefché)  lequel  guarit  miraculeufemenc 
ceux  qui  font  attaints  d'vne  efpece  de  galle  ou  rongne ,  que 
l'on  appelle  encoreauiourd'i.  ^Z<-w/î/.r.3/d'/>?,  Etibntplu- 
fieurs  qui  tefmoignct  en  auoir  v  eu  receuoir  guarifon  à  faincT;  j 
Maur,quiinuoquoientcc  glorieuxfaind.  Sa  viefe  trouuc 
enla  legendedeslàinds^imprimecà  Paris  en  l'an  1607.  par 
Nicolas  Bonfons,  le ij.  Juin  :  qui  eft  le  iour  qu'il  deceda en 
l'Abbaye  qu'il  auoic  fondée  en  Bretagne.  Laquelle  retient 
encore  le  nom  de  iàind  Mcin . 


LIVRE   QV  A  T  a  I  E  S  M  E.  irg^ 

En  la  féconde  chaflcil  y  a  des  reliques  de  faindc  Colum-    ^ 
be  vierge  &  martyre.Ec  en  la  croifiefine  plulicurs  ofTements,    / 
tancde  la  Magdeleine  que  d'autres faincb, qu'on  ne  nousa 
autrement  fpeciiiez. 

Sépulture  du  principal  bien  faveur  de  fa  i net 
Maur  des  Fofftz., 
Bouchard,  Latine  Burchardiis  ,  mérite  àbondroit  d'elIrc 
icy  nomme, tant  pour  (a  nobleircquepourfcsbien-faidsà 
l'Abbaye  de  faind  Maur.   Iceluy  déslonieuneaagefucre- 
ceu  à  la  Cour  du  Roy  Hugues  Capet,  lequel  luy  fit  crpoufcr 
Elifabeth  veutue de Haymo,  Comte  deCorbeil,  quiefloit 
decedé  lur  le  chemin  en  l'en  retournant  de  Rome,  où  il 
cftoit  allé  pardeuotion.  Et  enfaueurdecemariageleRoy 
conféra  audit  Bouchard  les  Comrez  de  Paris,  deCorbeil, 
&IeCha(leau  de  Melun.  Etfi  permit  qu'ii  eut  le  gouuer- 
nement  de  l'Abbaye  de  faind  Maur:  non  pour  eu  pren- 
dre ôc  conuertir  à  (on  proufît  le  reuenunnais  pour  la  reparer, 
reformer,  défendre  contre  les  ennemis  du  Royaume,  6c  v 
cflargirde  ^ts  biens  propres:  eommeil  fittres-amplemeat. 
C'eft  ce  que  dic'l  le  Roy  Henry  premier,  fils  de  Robert, 
en  vn  priuilege  donné  aux  Religieux  de  faiod  Maur,6c  dat- 
te de  l'an  1058.   Cornes  Burchardm  nil  aliud  ab  auo  noflrQ  (^-^ç^  Hu- 
Hugane  de  ipfo  l&co  hahuit  necjue  tenuit:  ni/i  vt  prouidentiam%nt%  Capcu' 
Atque defenjïonem  aduerfus  hofiemyC'invmicos  fan^Li  Deicccle- 
Jjx  attise  perusfores  prsdiorum  ipfm^  loci  hdheret:é''vt  ipfum  locttm 
fnbltmare  atqtie  ditare  terrarum  fuarum  bencficiis  atque  pojjef- 
fionihiis  liceret. 

Il  deceda  le  16.  Mars(  l'année  eft  aucunement  incertaine) 
&  fut  honorablement  enterré  en  ladite  Egîifc  de  S.  Maur, 
ayant  cet  Epitapbe  engraué  fur  fa  tombe. 

Hic  l'ir  magnns  erat  qttondam  dam  corpore  vixit,  -\^ 

Nomine  Burchardus  per  mundi  climata  notus. 

Celfus  erat  meritis ,  dl^is  facîifg.  modefius: 

Pauperibus  largtis,  viduispercuncta  henignus, 

Jpfhs  en  corpus  tumulo  requiefcit  in  ifto 

24arîius  ofiendit  quarto  migra fft  Calend.tf. 
Sa  femme  Elifabeth  mourutle  15.  des  Calendes  de  Feuricr 
qui  eft  le  18.  lanuier,  ^  fut  inhumée  auprès  de  luy  auec 
tel  Epitaphe. 


nS4  DIOCESE    DE    PARIS, 

H  os  tUcutt  Domino  viuos  coniungere  hinos: 
x^  Et  ^olynndrajunul  ttingcre  fie  volait. 

'  Hoc  qmcmnqiic  Icgis  fcrfolue  urmina  fffalmi  : 

SpintHs  'Vî  vdennt  fc^nderc  régna  fait. 
r^y  ciré  ces  deux  Epicaphcsdelavie  dudicComteBou- 
clîardjCornpofeeenran  lo  58.  6c  du  règne  de  Henry  pre- 
mier le  28.  par  frère  Odo  Religieux  de  S.Maur,&  non  cncor 
imprimée,  Jaqnelle  MS.i'aypardeucrsmoy. 

K.ao-cnauld  ou  Rainauld,  58.  Euefque  de  Paris  ,  eftoic 
fîlsdeldits Bouchard  ôcElifabeth.  Ecd'iceuxfefaifoientlcs 
ajiniuer (aires  ou  obitslolennelsàmermesiours,  qu'ils  décé- 
dèrent, iui'ques  en  l'an  1058.  comme telmoigne le lufdicl 
Odo. 

Du  village  defainotOmn  ^pres  S,  Benys  en  France, 

LE  village  de  S. Ouin  (félon  la  prononciation  Pariiîennc, 
ou  S.  Oucn,comme  le  prononcent  les  Normans)presS. 
DenysenFrance,{'appelloitanciennemeDcC///|j&;^r//w,&en 
François  Clichy.OxxX  y  auoicen  ce  village  vnemaifon  Roya- 
ic,ou  Dagobercpar  le  commandement  du  Roy  Clotairc 
fécond,  fon  père,  efpoufa  Cometrude  fa  première  femme  : 
Sariccflcn  mais  pourcc  que  laindOuin,  en  Latin  Audo'énus  .^Kich.^- 
Suimj.to,4.  uefqucdcRouen,y  deceda  le  24.  Aoufl:  Tan  677.  comme 
tefmoigncAimonliure  4.  chap.  4e.  ce  Palais  a  eflé  depuis 
^^^^ç\\é,^Lamaifi)ndeS.OHen,  Laquelle  eftoic  dcuenucenla 
polTeflion  de  la  Comtefle  d  Alençon ,  &  d'icelle  l'acheta  le 
Rov  lean  au  commencement  de  ion  règne.  Au  liu.  premier 
decctœuure,pag.  134.  entraidant  delà  fainde  Chapelle  du 
Palais  Royal  de  Paris,  nous  auons  commence  à  parler  des 
Qieualicrs  de  l'ordre  de  rEftoilc^infticuë  par  le  Roy  Ro- 
*  berr,iilsdeHugesCapet.  Lequelfutcn  grand  honneur  &: 
rcucrencc  iufquesau  règne  de  philippes  de  Valois.  Soubs 
lequel  le  Royaume  de  Frâccfutàdeux  doigts  près  de  fa  fin, 
îchan  fou  fils  fuccelPcur  de  la  Couronne  &  de  fon  malheur, 
ne  laifla  pourtant  à  remettre  fus  les  cérémonies  dudit  ordre, 
qui  auoient  efté  intermifes  du  temps  du  règne  de  fondid 
perc.  De  façon  qu'il  conuoqua en fonditholtel  de S.Oucn, 
ditdeClichy,lespnnces&feigneurs  de  fa  Cour, ô: donna 
à  dixhuid:d'iceux(Iuy  compris)  l'ordre  de  l'Eftoileauecvnc 

chaîne 


LIVRE    QJ^ATRIESME.  ngj 

chaine d'or  &  vne  Eftoilc  d'or,  diuifee  comme  defllis.  Tras- 
feralciourdelaceremonie&rcccptiond'iceuxChcualiers, 
f  qui  eftoic  le  8.  Septembre,  iour  de  la  Natiuitc  Noftre 
Damc,fignifieeparl'£ftoille  jau  fîxiefme  lanuier,  dedicà 
la  fefte  des  trois  Roy  s ,  &  pour  iignal  &  marque  prit  i'Eftoi- 
le  qui  les  guida  iufques  au  lieu  oùnoftrc  Rédempteur  nay 
delaracreeviergegifoit:  ôcpourfymboie  dQdçuilcMv^/haf 
i^É»^;^/// ^/^/-/î  o/'/^w ,  auec  vne  Eftoile  couronnée. 

Lçs  premiers  Cheualiers  inftituez par  le  Roy  Ican  en  l'an 
de  Ton  règne  deuxierme,&  de  l'Incarnation  M.  CCCLI.    1351. 
furent  Philippes  Duc  d'Orlcans^fon  frère.  Charles  fils  aifné 
dudit  Roy  Ican,  premier  Dauphin  de  Viennois, &  Duc  de 
Normandie.  Louy s  d'Anjou.  lehan  Duc  de  Berry.  Philip- 
pes Duc  de  Touraine,  Charles  d'Eureux  Roy  deNauarre. 
PierrcDucdeBourbon.  lacquesdeBourbon,  Comte  delà 
Marche  Ion  frere.Charles  d'Efpagne  ConnefVable  de  Fran- 
ce. Arnoul  d*Endreghan,6c  lean  de  Ciermont  Marefchaulx 
de  France.  George  Comte  de  Charay ,  Grand  Chambellan 
de  France,  Charles  de  Tancaruille,  Gaultierde  Brennes, 
Duc  d'Athènes.  lean  d'Arthois  Comte  de  Longueville,& 
Ican  Vicomte  de  Melun.  D'autres  furent  adiouftcz  depuis 
avix  Chapitres  généraux  qui  fc  tenoienc  cous  les  ans  audict 
Clichy  leiourdesRoYS. 

Le  Roy  Charles  VÏ.  n'auoic  autre  moyen  de  recompen- 
fer  les  Capitaines  qui luy  faifoientferuicc,pour  cftre  cfpuirë 
d'argent, finon  qu'en  leur  donnant  fon  ordre  de  l'Eftoile, 
lequel  auparauant  ne  fc  conferoit  qu'aux  Princes  ôc  grands 
Seigneurs.  Dequoy  iceuxindignezlemcfprirerenCj&apres 
auoir  long  temps  calmé ,  ils  en  aduertirent  ion  ruccelîeur  le 
Roy  Charles  V  1 1.  lequelabolitdu  toutcet  Ordre, àlader- 
nJerealTcmbleefâicie  audit  Clichy,  en  Tan  M.  C  CC  C.LV.  145Î. 
Et  luy  mefme  le  premier  tira  de  fon  col  le  ru  ben  de  foye  noi- 
re,auboutduquelpcndoitrEftoiled'or,^:  la  mitau  col  du 
Capitaine  du  guetdenuicl; de laville  de  Paris,qui  depuis fuc 
appelle  Cheu.tlter  du  Guet  :  Ordonnant  que  luy  feul  &  fes 
Archers,  tant  de  pied  que  de  chcual;,  porteroient  fur  leurs 
cafaques  perles  tant  deuant  que  derrière,  vne  Eftoile  blan- 
che. 

Ont  erre  ceux  qui  difen  tiédit  ordre  auoir  eflc  delaiflepar 

LLLLiil 


uU  DIOCESE    DE    PARIS, 

JeRoy  Charles cinquiefmc:  d'autant  que  l'onvoid  encore 
en  plu  Heurs  endroits  les  pourtraiclsdudit  Charles  cînquief- 
me,  de  fon  fils  Charles  VI.  &defon  frère  Louys  Duc  d'Or- 
léans f  qui  fut  tué  à  la  porte  Barbette  par  lehan  Duc  de 
Bourgongnejfur  les  robes  defquelseit  celle  Eftoile. Charles 
7.  auotc  délibéré  de  mettre  fur  le  nouuel  Ordre  de  fainct 
Michel  :maispreuenu  de  mort,il  en  laiiTa  la  charge  à  fon  fils 
Louys  XL 

En  rappendice,auliure  11.  de  Grégoire  de  Tours,  eft  fait 
mention  du  Iccoursqueles  Bretons  donneretauxGafcons 
contreleRoy  Dagobert.  Lequel  retourné  vidoricux, man- 
da aux  Bretons  qu  ils  eurcntà  luy  fatisfjire  de  ceforfaid ,  6c 
le  recognoiflre  leur  fouuerain:  autrement  que  fon  armée 
qui  eftoit  en  Bourgongnc,  il  l'a  feroit  venir  en  Bretaigne, 
Clichy        ^^y  lâichant  la  bride  à  toute  hoftilité.   ,^sd audiens  (  dict 
Greg.  de  Tours  )  ludtcailRex  Britannorum ,  curfn  ueloci  Clip', 
pacum  cum  multis  mtmeribus  ad  Dagobertum  perrexit:  ihique 
Hommaje  rucnùim  peîcns ,  cun^tajj  quA  fui  Regni  BritAnnix  pertinentes^ 
Brctai^ne    Lcudibus  FrancoYum  illictte  ferpetrauerant ,  emendâre fpopondit: 
au  R07  de    ^  Jemperfey  &  regnum  quodregebat  Britanniit  fubieBum  ditionî 
laoce.        Bagobertiy  &  Francorum  Regibus  ejfepromifit. 

Le  corps  de  S.  Ouen  a  efté  porté  de  Clichy  à  Rouen,  6c 
inhumé  en  TEglife  iàincl  Pierre,  où cft  de prefentvnc  bel- 
le Êc  riche  Abbaye  de  rordrefaindBenoiftjtenanclc  nom 
dudit  faind  Ouen. 

Bu  Triore  de  Noftre  Dame  d^Argenteuil, 

T  E  Prioré  d'Argenteoil,  a  efté  fondé  &vny  à  l'Abbaye  de 
-*-^  rainâ;DenyscnFrance,parHermenric&Mumma('^//ij' 
Numma)  fa  femme.  L'annceeflincertaine:  toutefois  il  ap- 
pertdefonantiquité,  parlepriuilege du  Roy  Chiidebert  fé- 
cond,filsdeClouiSj. datte  de  l'an  troifiefme  defon  règne, 
(  qui eftoit  de rincamation  700. )odlroyc audit  ArgenteuiL 
Lequel  Maiflre  lacques  Foin  (  qui  en  efioit  Prieur  )  m'a  au- 
D'cfoismonflré.  Et  ofe  bien  affirmer,quec'eftvndcsplus 
difficiles  à  lire,  qui  fc  puifTe  trouuer.  Tantfbnt  les  lettres  en^ 
trelaflceSjCn  forme  des  aneaux  d'vnechefne,6cdiuerresà 
celles  de  ce  fiecle.  Grimoard  Maire  de  la  maifon  du  Roy  y 


LIVRE     (^VATRIESME.  1187 

çflmantionné.  Lequel  enuiron  treze  ans  après,  fut  prodi- 
çoircmenc  eue  par  vn  fimple  foldat  en  l'Eglife  du  Liège, de- 
uant  l'A  utcifaind  Lambert  .-comme  le  recite  leanduTil- 
let,  Euefque  de  Meaux,  frère  du  fuidit  Greffier,  pn  fa  petite 
ChroniquedeFrance.  EtaeftëregycePrioré  pardes Moi- 
nes iufques  au  temps  de  Charlemagne,  qui  les  olla,^:  de  fon 
authoritë  y  mit  fa  fille  Thcodrade  pour  Abbefle,auec  vn 
nombre  de  Religicufès;  félon  qu'efcrit  frère  Guillaume  de 
NangySjMoinedefaintDenyscnfaClironographie.  Char- 
lemagne  auoit  encore  vnc  autre  fille  Religieufe.  Et  toutes 
deux  le  gouucrnercnt  mal,  ne  fe  contenants  au  ÇloiflrCjains 
au contraircfuiuants  la Conx ^vhiUfciuué'  incontinent'u  ir- 
ritamcnîa  abnpîdaijt. Et  ^zrXcv^T  im^uàïciié  njtuum  àcmui  ^Aîris 
inujferunt.  Ilsontlaiflé  vne  mauuaifetacheenla  maifon  de 
leur  père.  Maisiceluy  decedëleiS.  Ianuier8i4.  Louys  Dé- 
bonnaire leur  frère  ôcfuccefleur  à  l'Empire  y  remédia.  Car 
IcstrouuantàAiz  en  Allemagne,  où  il  auoit  ailemblc  les 
Eftats,  il  leur  commada  que  Ikns  delay  elles  fe retirafTen  t  en 
Icursmonafteres.  Bas tnfianter àpalatio adfua msnafieria. abire 
prdceptt.  Ce  font  les  termes  deleur  beau  frère,  Nithard,  fils 
d'Angilbert6cdeBcrthe,filledudit  Cliar'emagne,au  pre- 
mier liure  qu'il  a compofë,  de  la  difTcntion des  enfans  dudic 
Louys  Débonnaire.  A  l'imitation  de  ce  pieux  Empereur  6c 
Roy,  les  Roys  de  France feroient  bien  de  cliaiîer  de  la  Cour 
&du  public, les  Religieufes,&  les  renuoyeren leurs  Cloi- 
flres,doncilsne  doiuent  fortir  fans  caufe  légitime  &  tres- 
vrgcnte,&  congé  obtenu  par  efcrit  de  lEuefquejf'ili  ne  veu- 
lent encourir  lèntence  d'excommunication,  fuiuant  les 
fainds  Décrets  ôc  Conciles. 

Aimon  liure  5.  chap.  10.  adioufte ,  qu'il  chafia  de  la  Cour 
nonfeulemenrfeslœursjmaisaulli grade  multitude  defcm- 
mes  qui  fuiuoienc  ladite  Cour  ,referuant  feulement  vn  petit 
nombre  qu'il  iugeoitfuffifantpourleleruicedcs  Princefîës 
&  autres  Dames.  Imperator  {inquitjomnem  cœtum fœmineum 
(  ^uipcrmaximtts  er.it  )  FaUîto  cxcludi  mdicauit  :  prêter  paucifi- 
mas^  qu£  famulatui  reg^ilt  congruas  exifiimduiî. 

HelgaldusouHelgaudusenlâvie  du  Roy  Robert,  p.'gc 
éy.cfcritqucfimere  Adelais  (ou  parfyncopeAalis)  Royne 
admirable  en  fainélc  deuotion ,  conftruit  au  terroir  de  Paris 

LLLLlll  ij 


nSS  DIOCESE    DE    PARIS, 

en  vn  village  dit  Argcnreuil  vn  monaftcre ,  où  elle  afTembla 
vn  bon  nombre  de  Religieufes,  pour  feroir  à  Dieu ,  foubs  I2 
Reigle  fàind;  Benoift,&c.  Mais  il  faut  entendre  que  cet  au- 
theur  vfe  iouucnt  de  ce  verbe  confiruxit^  pour  y e  édifie  mit  ^çSXz. 
a  reœdifiéôc reparé  :  comme  cncefte  mcfme  vie  jfol.77.il 
àxà.  que  Je  Roy  Robert  a  conftruitleMonafteredcfaind 
Germain  de$Prcz,lequeleftoitplusdequatrecentsansde- 
uant,  fondé  par  Childebert,  fécond  Roy  Chreflien.  Mais 
il  eft  certain  qu'ayant  efté  pillé  &  demoly  par  les  Normans, 
nonencoreconuertisàlafoy  Chrcftienne ,  leditRobert  le 
f]  t  recdifier,fourniiranc  argéc  à  TAbbé  Morard,  lequel  auoic 
l'œil  lur  les  ouuricrs  :  comme  nous auons  dit  plusampleméc 
liure  2.  au  traidé  de  ladicle  Abbaye.  Ainfi  la  bonne  merc 
dudit  Roy  Robert,  efl:  féconde  fondatrice  d'Argenteuil; 
pour  i'auoir  fai(fl  rebaftir  ôc  garnir  de  Religieufes  :  lefqaellcs 
toutefois  quelque  temps  après  déclinèrent  à  impudicité, 
comme  les  premières. 

Etpour  cela, par  fentence  de  Matthieu  Eu  efque  d'Alba- 
nie ,  &  Légat  en  France ,  6c  du  confentemenc  d'Èftienne  I. 
iiip*  Euefque  67.  de  PariSjClles  furent  toutes  chaiî'ees en  l'an  1129. 
&le  lieu  reflituéà  Sugerc  Abbé  de  faind  Dcnys:  comme  luy 
mefme  rapporte,  en  fon  codicile  des  réparations  &  nou- 
ucaux  édifices qu'iia faids du  tempsqu'i!  a  eflé  Abbé.  Frère 
Guillaume  de  Nangysaufli  Religieux  de  ladide  Abbaye, en 
cicritautant  en  fa  Chronologie. 

En  la  mcfme  année  cefte  lentencc  fut  confirmée  par  le 
Roy  Louys  le  Gros ,  &  le  Pape  Honoré  deuxiefme ,  &  fan 
enfuiuantpar  lePape  Innocent  z.  Mais  il  eft  ànoterquAr- 
genteuilfutredituéàrAbbéde  faindDenys,  pour  y  mettre 
des  m o i n es  :  Ea  conditione  •vt  Monialthus  locaprouideret  vbi^sf 
fera (aluare  nnhnoé  fiids.  A  la  charge  de  tranilater  icelles  Reli- 
gieufes en  autres  maifons  reformées  où  elles  peulTent  faire 
kurfalut.  Ainfiquevingtdeuxansdeuant,c'eftàfçâuoiren 
ï'an  M  07.  liauoit  cfté  faid  des  Nonnains  impudiques  du 
PriorédeS.  E!ov  de  Paris,  comme  nous  auons  fommaire- 
ment  déduit  au  premier  hure. 

Des  ReJigieufesexpulfees  d'Argenteuil  vnebonnepartie 
fut  mife  en  1  Abbaye  du  Footel,  autrement  dite  de  Nemorc^ 
ou  de  noftre  Dame  du  BoiSj&:  de  Malennoti,quiefl:  de 


LIVRE   QJATRIESME,  nS^ 

mefmeordreraind  Benoin:,&  enmefme  diocefe  de  Paris, 
de  laquelle  nous  traidcronscy  après. 

Les  autres  fuiuirentfœur  Eloiie,  nièce  de  Fulbert,  Cha- 
neinçdeNoftre  Dame  de  Paris.  Laquelle  alla  trouucr  en 
Champagne  cet  cloquent  pcrfonnageôc  argut  philolophe, 
Pierre  Abailard,  Breton, fils  de Berenger  Se  de  Luce ,  qui  luy 
auoit  perfuadë  de  le  rendre  Religieule  audit  Argêteuil,aprcs 
Tauoir  corrompue  &  eu  d'elle  vn  enfant,  qui  fut  nommé 
Aftralabe,  l'exhortant  à  pénitence,  &  promcttatlafaireaufli 
de  Ton  codé.  Mais  ilnefepcutcontenir,  que  l'allant vifitcr 
vnefoiSjiln'eutafFaireâcllecnvncoindurcfccloir.Ccqu'ii 
luy  rememoreauliurede  fescalamitez:  qui  meritcroit  d'e- 
ftre imprimé, pour  feruird'vn  miroir  de  pénitence.  Lequel 
i'ay  leu  auec  les  Epiftresde  fadicle  compagne  Eloy  fc:  necfine 
liicrymis.  M ulti  Icgunt ^eccantem  DAuid:  nec  attendunt  Pœmten" 
tem.  Ilditdonques. 

Nofli  pofi  mfiram  fœderAtionem  contHgij :  (' ca r  i  1  l' efpc) u fa 
depuis, mais  auec  promefTe  de  viure  feparement  fanscon- 
lundion  charnelle)  r/^«?  Argenteltj  chm  fan^îimonialibus  in 
clnttjlro conuerfarerîs ^me  die  quadnm  priuati?n  adtenjifitandnm 
'venîjjc^  &  quidthi  me£  lihidinis  egerit  intemfernntid ,  in  qitadam 
farte  ipfius  nfecfortj  :  cam  cjito  alla  s  dittcrteremur,  non  haherçmw^ 
nostt  ( inquam  )  illnd  impudentifmu' , tune aBttm  ejjè  in tam  nue- 
rendo  loco^  &fummx  Virgini  confecrato  :  quod  (  etjialia  cejjent  fla- 
gitia  )  multô grauiore  digntim  (ïtnjltione . 

Donques  iceluy  Abailard,  meu  de  compafTion  enuers 
EloiferacherefocurenlefusChnft  (ainfi  lappellc-il)  ^cfes 
compagnes  bannies  d'Argenteuil , Serrantes  par  les  chaps, 
il  les  appelle  :  &:  pour  les  confoler  leur  donne  le  Paraclit  a 
.  dix  lieues  deTroycfur  le  chemm  de  Paris,&  proche  de  No- 
gentfurScinc  :  ainfi  par  luy  nommé, pource  qu'il  preten- 
doit  y  finir  fes  iours,  ôc  remettre  toute  fa  confolation  en 
Dieu.  Etàceftefinilyauoitfaitconftruire  vn  Oratoire  ou 
petite  Chapelle,  5:  quelques  baftiments, auec  pcnnillion  de 
.  HatoEuefquedeTroye.  Mais  cefteoccalionaduciianr,il 
fe  retira  âCluny,&:  quitta  aufditesReligieufcs  ledit  Oratoi- 
re, les  maifons,  cens, rentes,  terres, prcz  &  vigncs,&  tout  ce 
qu'il  auoicacquisauditlieu  Scésenuirons.  Les  Rcligieufes 
auiîî  par  vnemuance  de  la  dextredeDieu,  changèrent  Icurp^^i^j,  ^ 

LLLLlîl  iij 


irejo  DIOCESE    DE    PARIS, 

impudique connerfation  en  vne  chafte  &,  iaindevie.  Qui 
futcaufequepluliears  leurs  donnèrent  degrands  biens. De- 
quoy  pariant  ce  meime  Àbaillard  en  vnc  cpiftrc,  Satijnquit) 
Deus ,  cjuod^lm  vno  anno  in  terrenis  prxdtjs  fimt  mtdttpUcatx, 
quAm  cgoper  centumfïihifermanfijfem  :  J^ippe  qtio  fœmmartim 
jfi'xus  cfi  mjirmior^  &  îânto  earum  mopia  mijcrahiliory  facile  homi- 
numpermouet  affecliis^  &  earum  virtus  ta-fn  Beo  q/um  hom'tnibus 
cfi grattor.  Et  quant  à  luy  il  aperfeueré  iniques  â  la  more 
en  religion,  fous  robeiirahce  de  ce  dode  Abbé  Pierre  Mau- 
rice, furnomnic  le  Vénérable.  Lequel  en  l'epiUre  lo.dcfes 
oeuures,quilenuoye  à  la  rufdicl:cEloyie,AbbcireduPara. 
clitjdefcntlàrainde  conucrfation  6c  heureufefin  enleius- 
Chriil .  Car  après  auoir  parlé  de  Ton  humilité ,  telle  qu'il 
protefte,n'auoir  cognue  à  aucun  autre, il  adiouftedelon 
.affidu  exercice. 

Leâfio  erat  et  continua^  or.itïofiequcns  ^filentium  inge  :  nificum 
nutfratrum  familUris  cclUtiOy  mtadtpjo^  in  conuciQtu  dediuinis 
publicusfermo  eum  loqui  vrgehéint.  Sdcramenu  cœlefliii^  immâr- 
talis  Agnificrificium  Deo  ojferendo , protit  poterat ^jrequentabat: 
Immopofiqiuim  literis  &  Lihore  meo  A pofiâltu gratine  redditus  efi^ 
pêne  continu  abdt.  Eîquidmultn^Mens  eius^lingua  eius.opus  et  us, 
femper  diuina.femperphilofiphica^femper  erudîtoria  mediîabatttr, 
docebat  ^fatebaiur. 

Il  deceda  en  BourgongneàChalonsfurlaSaonCjaumo^ 
naftere  de  faind  Marcel  Martyr,  fondé  par  le  Roy  Contran 
(  où  fondit  A.bbé  l'auoit  enuoyc  pour  changer  d'air)  le  21. 
iour  d'Auril  Lequel  auïïiafaitfonEpitaphe, 

qui  eO:  tel. 

GdioYum  S  ocrâtes,  Vlato  maximus  Hefperidrumy 
Nofier  Artfiûteles  :  Logicis  quicumqne  fucrunt 
Autpar  aut  melior^ftudiornm  cogmîus  orbi 
tnnceps.  Ingenio  varius,  fubttlis  &  /icer. 
0?rni.i  vifuperans  rationis^  &  Arte  loquendi 
AbcUrdus  erat:  fed  tuncmagis omnia  vicit, 
CumVluniacenfem  monAchum  7ncreY/3^^frofeffus^ 
Ad  Chrifii  veram  tranftuit philo fo^hi dm. 
In  quu  long.tu.t  benecomplens  vlttma  vitd^ 
rhilojophis  quandog^  bonis  fe  connumerandum 
Spcm  dédit,  vndena4  Majio  rcn$tuwtc  CaUndas. 


LIVRE    Q^^ATRIESME.  ii5>î 

Son  corps  fut  depuis  cranfporcc  en  l'Abbaye  du  Paraclit, 

où  viuoit  encore  faditechcrcrœurEIoyfe.  Ec  de  ce  porte 

tefmoignagele  nieime  AbbédeCluny  :  Comme  il  fe  lid  au 

liure  des  Obicsdudic  Paraclit,  en  ces  termes. 

Ego  Petrus  Cluniacen/isy  qm  Fetmm  AhatUrdu-m  in  monachum 
Clunucenfem  fufcepi  :  &  corpus  eius  furtim  délit iim  Heloifx  Ah- 
batijjliô'  monUlihus  Paracliti  coneefi  ynuthoritate  Omnifotentis  j^,  p  "^'^^ 
Dei  &  omnium  functorum  abjoluo  eum  pro  offao^  ab  omnibus  lard. 
pcccdtù  fuis. 

AU  mcrmc  liure  eft  encore  de  luy  le  fubfcqucnt  Epita- 
phe. 

Petrus  in  hacpetrA  Lititat^  quem  mundus  . , . , 

Clamabat  :^d iamjjdera  Jjdus  habent  v.^ 

Sederathk  GaUis  :fedeum  iamflita  tulerunt  : 

Brgo  CArct  re^ioGitllica  foie  Juo. 
Illefiicns  quicquid  fuit  illifcibtlc,  vicit 

Artifices ^arte s  abfque  docente  docens, 
Vndecimd  M^i/  Fetrum  rapucre  Calendje^ 

Priuantcs  logices  atria  rege  fiio. 
BflfatÎ6  in  tumulo,  Petrus  hic  t  ace  t  A  bai  Ur du  si 
H  uic foli  patuit fcihile  quicquid  erat. 
François  Belleforeft ,  trop  crédule  aux  mémoires  qu'on  luv 
cnuoioit  fanspreuuefuffilànte^efcrit  au  Tome  premier  de 
fesgrandes  Annales,!iure3.chap.  47.  verslafin,quec'eft  luy 
qui  a  compolé  de  foy  le  fuIdicEpiraphe,  &  pour  les  deux  dcr- 
niersCarmcsle  taxe  d'arrogance. Secondement ,  qu'il  a  efté 
Abbé d'vne  Abbaye  enBretaigne.  Et  tierccmentquepour 
fesherelics^resofremcnsonteftcdecerrez&bruflez.Qujronc 
chofesfaulfes.  Car  depuis  la  tranllation  de  Ton  corps  au  Pa- 
raclit ledit  Epitaphe  a  elle  compofëjôcquandà Ton  humili- 
tëcontraireà  arrogance  (  que  luy  impofe  BelleforcH:)  le  Pè- 
re Abbé  de  Cluny  en  la  fufdite Epiftre  j  en  porte  tefmoigna- 
^G,Cum  (inquit)  in  magno fratrum nofirorum grege ^7ne compel^ 
lente ^gradion  fupcriorem  teneret  :  'vltimus  omnium  vefitu  incul- 
tifimo  uidebatur.  Mirabarfjipe^&in  proccffombus  eo  me  cum  re^ 
liquispro  lyiore  précédente ^  feneûupebam,  tnnti  tamg^  famofi  no- 
mini  s  hominemfcfe  ipfum  contemnere  ^fic  fe  abiicere  poffc.  Qu'il 
ait  eflé  Abbé  en  Breraigne  cela  eft  faulx:  Car  au  fortir  du  Pa- 
raclit, il  fe  retira  d  Cluny  jôc  a  perfeueré  en  icelle  congrega- 


nc^t  DIOCESE    DE    PARIS, 

tion  iufques  à  la  more.  Et  que  les  oiTcments  ayent  eflé  brû- 
liez jCanc  s'enfaut,  que  d'vn  lieu  moins  célèbre, appelle ,  Le 
vêtit Mûufttcr,  où  ilsauoienc  elle  premieremen:mis,  ils  ont 
«ftê  tranilatez  ôc  colloquezà  cofté  dextre  de  la  grande  Egli- 
ic,  près  la  grille  en  l'an  1497. Ec  font  \zi  religieulès  Ton  Anni- 
uerlaire:^omme  il  efb  clcricen  leur  liure  dcsobics,ences 
termes. 
Anmiterfarium  M.  Tetrt  AhaiUrdt  htiius  loci  fundatoris  ^noflrd- 

Ï497.  qu€rcligiontsinfiitHtoris,AnnoI)omini  145  -j.  fecundamenjïs 
M  au  ojjk  huiîifmodi  Pétri  fundatoris ,  quji  frtus  trAnt  repoj/ta  in 
loco  htnus  monafiertj  dicio  Le  petit  Mo uftier^f r««/ deUta ,  & 
rcpû/ita  m  hac  Ecclejia,  aparté  dextra  cancclli. 

Étàmermeiour  futaufli  tranflaté  le  corps  de  l'AbbcfTc 
E]ûyfe.&:  mifea  cofté  gauche  de  ladite  Egliie.  Son  Epitaphc 
ciUel. 

Hoctumulo  Abatijfa  iacctprudcns  Heloifa^ 
/^---  Paracittiimfi^tuity  cum  Paraclite  requiefcit 

^  Caudiafancîcrumjuafuntjupzr  altapolorum: 

Nos  meritis  precihufg^.fuis  exaltetah  imis. 
Màidre  NicolQCâmv^zjLt ,  I^Juoprûmptuario  Sacrarum  ImA- 
ginumTricaffnjidiocefis parte -t^.de  Mifcellaneis  fol.  34^.  efcripc 
qu'elle  efloit  bien  verlee  es  langues  Hebraique,Grecque,  Se 
Latine, &:  principallemcnt  à  la  Grecque,  a  raifon  dequoy  les 
religieufes  du  Paraclit,  le  lourde  la  Pencecofle  chantent  iuf- 
ques aauiourd'huy  le  diuin  feruice  en  Grec. 

Lelufdit  Abailard  a  eomporé  vn  liure  d'hymnes  5c pro- 
res;&vn  autre  de  fermons  pour  toute  l'année:  Comme  tef- 
moigne  Paptnus Majjonus lib.^.  Annaltum : Seruatur  ( inqmt) 
in  Bihliotheca  Collegtj  Sorbonici  Itberjtc  infcnpttis.  Pétri  Abâf^ 
Urdi  fermones  per  annum  legendt ,  advirgines  Paracletenfes ,  tn 
Oratorio  eius  cenfiitutas .  Cuiu6  eperis prdfatio  h<£C  efi.  Libello  quâ- 
dam  h)înnortim  'uel  fèquentiaram  a  me  ntiper  precibustuis  con* 
fftmmato  (  Veneranda  in  Chrifio  &  amandaforor  Heioyja  )  non- 
nnllainftipcr  opufcuU  fermovum,  iuxîapetitionem  tuam ,  tam  tibi 
qHamJpiritalibus  Jiitabus  tais  in  oratorio  noftro  congregatis fcri^ 
bere^pr.<îcr  confuctndii^em  nofiram^  vtcumque  maturam. 

De  U 


LIVRE   QV  A  T  R  I  E  S  M  E.  np^ 

De  Li  Robe  de  riofire  Seignetir,  quiejla  Argenteuil. 

EnrAppendicejOuIiurcvnziefmederiiifloiredeFrancc, 
de  Grégoire deTours,chap.  II.  foub^le  30.  an  de  Gontran 
Roy  deBourgongne:eftfait  mention  quelaRobedenoflre 
Seigneur  tiiîuë  depuis  le  hautiufques  en  basdVn  meimefii, 
^  fans  coull:ure,qui  ne  fut  partie  en  quatreà  fa  paiÏÏon  com- 
me les  autres  veftemens ,  a  eflc  trouuce  en  la  ville  de  Zaphar, 
dans  vn  cofFre  de  marbre,  par  la  confeiFion  de  Simon  ou  Si- 
meonIuif,fîls  de  Iacob,quirauoit  cachée  :&:qucfolennel- 
lemêt  elle  fut  portée  en  Hierufalem ,  &  pofee  au  lieu  où  l'on 
adore lavraye Croix, par  les  Prélats  Grégoire  d'Antioche, 
Thomas  de  Hierufalem,  Ican  de  Conilâtinople^ôc  plufieurs 
autres  Eueiques.  Etadioulle  que  ce  cofFre femonilra  fi  le- 
gierenleportant,qu'ilfembloitquilnefutquedebois. 

Sigebert  en  fa  Chronique  efcritcefte  tranflation  eftre  ad- 
uenuël'ande  l'Incarnation  593.  Mais  quanta  la  féconde 
tranflation  delà  cité  deZaphat  à  Argêteuil,  Matthieu  Paris 
natifd'Angleterre,enfaChronique  contenant  feulement  le 
temps  de  huicl  Roys,  commet  vne  abfurdité  en  difant  page 

Anno  Bomini  iisô.  inpago  TarifiacenJîMonafierio  Argentoilo^ 
reueUtione  diuina ,  t  unie  a  Snluatoris  tmonfutilts  é^fuhcoiifujî  co- 
loris reperta  efi  :  quam  (Jïcut  literd  cum  ea  repert£  indicabam)  o-lo- 
riofa.  mater  eiusfecerat  eiy  diim  adhucpuer  effet. 

L'an  du  Seigneur  1156.  la  robe  du  Sauueur  qui  cfl  fans  cou» 
ftureSjd'vne  couleur  obicure&confufe  que  luyauoiE  fait  fa 
mère  p  en  dan  tqu' il  eftoit  en  aage  puéril,  dum  adhucpuer  effet 
fut  trouuee  au  Monaitere  d'Atgenteuil ,  qui  efl:  en  vn  village 
près  Paris  ;  comme  porcoiet  telmoignage  les  lettres  qui  pa- 
reillement y  furent  trouuees. 

Ifidoreliureii.  de  fes  Etymologies,chap.  2.  Se  le  Vénéra- 
ble Bede  en  fescolledions  qui  font  à  la  fin  du  troifiefme  to- 
me de  fes  œuureSjdiftinguâs  les  aages  de  l'homme  par  le  nô- 
bre  feptenaire,  efcriucnt  que  l'aage  puenl  ne  feftend  que 
iufques  à  quatorze  ans,  &  qui  ne  iuge  incontinent  que  la  ro- 
befaidcànollre  Seigneur  par  fa  chère  mcreenli  basaage, 
neluy  pouuoit  conuenir,  tant  en  longueur  qu'en  largeur 

M  M  M  M  m  m  m 


1194  DIOCESE    DE    PARIS, 

en  l'aage  de  3  3.  ans,  auquel  il  a  fouâPcrc  more  Sc  paffion. 
loincaufîi  qu'il  ne  f'en  crouue  point  deux  .-rvne  longue  ôc 
large,&:  l'autre  courte  èc  eftroiclc.  Parquoy  faut  biffer  ces 
mots  du  te^tc  de  CCI  Anglais,  Dum^Suc puer  e//et. 

Matîhxus  VVefmonaficrierjJîs  in  Itbroflomm  hifioridrum^  fur 
l'année  fufdite, page  147.  félon  l'imprefTion  de  Francfort 
de  l'an  1601.  pour  couurircefte  abfurditédit:  que  comme 
noftreSeio-neurcroifroitenftaturc.auiTicefterobecroiflbic 
àl'equipolent:  Creuityinquit ,iffo  crefcenîe.  Ce  que  l'eftime 
fabuleux. 

D//  Vriorè  de  No/ire  Dame  de  Long-  Pont. 

GAudefroy  62.  Eucfque  de  Paris,  à  la  requefte  de  Guy 
Trufelfeigneur  de  Montlehery(rvn  des  quatre  Barons 
quircleuentdel'Euefque  de  Paris(donnaauxReligieuxde 
Clunyde  la  règle  faind  Benoift,  i'Eglife  deNoftre  Dams 
fcituee  au  bourg  de  Long- Pont  pour  y  ériger  ôc  commen- 
cer vnPrioré.  Mais  l'anneceft  incertaine:  toutefois  il  n'efl 
pas  en  doute  que  ledit  Guido  Trofellus  n'ait  efté  leur  pre- 
mierfondateurôibicn-fadeurj&aitfondé ledit  Prioré  du 
tcmpsduditEuefque. 

LcmefmeGaudefroyouGeofroyparfes  lettres  données 
àParis  l'an  de  noftre  Seigneur  1092.  (  qui  eftoit  le  3  4.  du  rè- 
gne de  philippes  premier  Roy  de  France,êi  de  Ion  iîege  Epi- 
lcopalle3  3.)  donna aufdits Religieux  du  priorédeNoftr^î 
Dame  de  Long-pont,  l'Eglife  parrochiale  de  faind  Denys 
martyr,au  village  de  Bondoufle,diftancd'vnelieuë  &  demi<5 
de  Long-pont. 

Louys  6.  dicb  le  Gros,  Roy  de  France  bi  Duc  d'Aqui- 
taine, Tan  M.  C.  XL  le  8. de fon règne, inllitua  vne Foire 
au  village  de  Forges  près  Lymours  en  la  Chaftellenie  de 
Montlhery  ,  laquelle  fetiendroittouslcs  ans  le  iourdel'Ai- 
fumption  de  Noftre  Damc,&:  la  donna  aux  Religieux  du 
Prioré  de  Forges,  dépendant  de  Long-ponL 

Louys  7.  didleleune,  Roy  de  France '5c  Duc  d'Aquirai- 
ne,  parfes  lettres  données  à  Eftampes  l'an  1142,.  le  6.defon 
regne,àlareque[le.  de  l'Abbé  nommé  Macarius  Mauruna- 
cenfisjôc  pierre  prieur  de  Long-pont,  donna  aufdits  Reli- 
gieux vne  Foire  qui  commenceroit  la  veille  delà  Natiuité 
de  la  Vierge  Marie  en  Septcbre^ôccontinuioic  les  Odaucsi 


LIVRE     C^VATRIESME.  u^j 

Donna  aufli  le  marche  de  Montlhery,quifctiencIroircIurac 
JerdicesOcl;aues,&  autres  droicls  6c  priuileges,à  la  charge 
quelefditsReligieuxferoienttousJesans  i'obit  de  Tes  père 
&  mere,6c  aufîi  le  lien  après  Ion  deceds. 

Le  Pape  Eugène  3, l'an  de  noftre  Seigneuniji.  &  defon 
Pontificat  le  7.  parles  bulles  données  à  Siginejfcubfcrites 
de  dix  Cardinaux,  a  confirmé  &  approuué  tous  les  biens  ÔC 
poircffions  du  Prioré  de  Long-pont:  où  entre  autres  eftfaicb 
mention  des  leptEglifes  qui  enruiuent,rcituees  au  diocefc 
de  Paris,  à  l'occaliondequoy  l'en  fais icylpeciale  mention. 

Ifi  Epfcopaîu  FariftenJiVilUm  vidclket  de  Longo-Ponte  cum 
decimAO'  atrio.  CapcllamfaHcîi  Iuliani  Parijiiis  tttxta  paruum 
Pûnt€m  fitiim  cum  [epttliura.  Ecdefiam  de  Forgijs  cum  décima  O* 
atrio.  Ecdefiam  de  Orceaco  cum  décima  &  atrio.  Ecclejîam  de  Pifco- 
Jis  cum  décima  &  atrio.  Ecclejia?n  de  Champlantcum  atrio  &  tertio, 
farte  decimjt  d"  dimidio  modio .  Ecclcjtam  de  Bttnduflo  cum  décima, 
&atrto.  Eccl<ifiam  de  Orengiaco  cum  décima  &  Atrio.  Eccle^am  de 
Noerio  cum  décima. 

Notez  fuf  le  précèdent  article,  Capellam  S.  Iuliani,  c'efl  S. 
luiian  le  Pauure,  voyez  ce  que  i'cn  ay  dit  au  fécond  liure  pa. 
293.  Ecdefiam  de  Forgijs  ^q\^  l'Eglife  parrochiale  de  Forges, 
mentionnée  cy  delEus.  Ecdefiam  de  Orf^<rr^jC'efl  l'Eglife  par- 
rochiale du  village  d'Orfay,  entre  Palefeau  &faincl  Clerc, 
Ecdefiam  de  Eijcofis  j  Puifeux.  Ecdefiam  de  ChamplantyCt^c. 
l'Eglife  parrochiale  de  Champlant  prcsLonjumeau.  Ecde^ 
fiamdeBundufloyCQik.Y'E^iïç.  parroc.  de  Bondoufle,diftant 
de  Long-pont  d'vne  lieue  6c  demie.  Ecdefiam  de  Orengiaco, 
Orcngy.  Ecdcfia7n  de  NofiretOy  q' Q^i  l'Eglifepar.  du  village  de 
Naazay  près  Montlhery. 

De  l'Eglife  Collégiale  de  S.  Mederic  de  Linoys. 

TZVlgare  efi:  apud  Burgum de Linaiis Ecdefiam eflcCal- 
iegtatam  Deodicatam  fabinuocationelandiMederici, 
quée  ell  valde celebris  ob  très  caufas. 

Primo  propter  nobilitatcm  fundatorura.  Scitu  enim  efl 
dignummultosnobilesilliusloci,  pictatcin  Dcum  &amo- 
rem  patriamacccnfos,  fundnflc  prazfatam  Ecckfiamrvo- 
1-uiiîeque  ex  ordinatione  Reuerenai  Fpifcopi  Pariiienfis 

M  M  M  M  m  m  m  \\ 


iic,6  DIOCESE    DE    PARIS, 

conftare  fuperiore  (  qui  primum  Abbas.ôc  paulo  poft  Deca- 
nusHuncupatused:)  Cancore,  noucm  Canonicis  &fexCa- 
pellanisiqui  Dco  fingulisdiebusfolemniaMiirarum&ho- 
raruni  Canonicarum  cum  omni  deuotione  perfoluercnr. 
Capirulumautemhabecius  cligendi  Decanum  :  Epifcopus 
veroParifienfisplenoiure  confère  Cantoriam,Prs:bendas 
Ôc  Capcllanias. 

Secundo  ob  percgrinationes.  Mirum  efl  enim  vidcrc 
populumcxtotaviciniaôcaliis  partibus  remotioribuscon- 
currerc  ad  inuocandum  Sandum  Medericum,  quoniam 
experiencia  compenc  quamplurimosiofirmos,  maximela- 
boraotes  dolore  vifcerum, quem vulgo  vocanc  Umar)\'\n^ 
terceffione  S.  Mederici  iànari  :  Deoid  difponentead  illius 
fandiratem  ôc  mérita  comprobanda. 

PofVrcmôrationefundacionum.  Varia:  quidemfuntjfed 
illâinccraliàseilfingularisquam  conftituic  nobilis  ôc  anti- 
qua  familia  Fabrorum.  Primis enim  diebus  Veneris  cuiufli- 
bet  menfiî  celebracur  Miiïa  de  quinque  plagis  Chrifti  Do^ 
ininiexteflamcntociarilîimi  viri  Vineentij  Fabri,quiglo- 
riorumDominirepuIchrum,atque  alia  loca  fanclalerofo- 
lymorum  vidtaucrac:  fmgulis  eciam  diebus  Dominicispri- 
mum  facrum  quod  Iblet  celebrari  poft  recundumfignuin 
matutinarumprocommodicare  viacorum  qui  hofpirancur 
in  Iiofpiciis  Linaiorum,  vc  poiTint  audire  iilud,antequam 
itincri  fecommittanc  6c  féliciter  ad  locumquo  aipiracDco- 
■  duceôc  comice  peruenirevalcanc. 

Du  Prioré  de  Gournay. 

T  'Aucheur  delaMartiniane  imprimeeà  ParisparNicoias 
-^duFoiréj  en  l'an  1606.  pour  les  Religieux  de  S.  Martin 
des  Champs,  efcrit  que  le  Prioré  Conuentuel  de  Gournay 
furMarne, diftanc  de  Paris  d'enuircn  quatre  lieues,  a  efté 
fondé  par  Guido  Rubeus  &  Adelais  /a  femme,en  l'honneur 
de  la  glorieufc  Vierge  Marie  6c  de  famcl:  lean  rEuangcIiflc. 
Ecprouuefondireparlepriuilegedu  Roy  Louys  Vï.  diclle 
Gros,  datte  de  l'an  de  rincarnation  11 24.  où  font  ces 
mots. 
Ego  Ltidûuictu  Dei  dif^enfinîc  miJmcordU ^in Regern  FrAn>> 


LIVRE    Q3^ATRIESME.  1197 

corum  ftihlimattfs ynotumfcri  vûlo  cunÛis  fidelthus  tam  futur is 
quam  &  infi.xntibus  :  quod  Ecclefiamfanctx  Deigenitricis  MarU, 
Janâfi^  loannis  EuangelisU  fupra  Matrondin  jliutium ,  luxtA 
Gornayum  CaftrumfitAm  Guido  Rubeus  &  vxor  ci  us  AdcUida^ 
fartab  ipfo  fundamento  deuotione  çonfiruxerunt  :  e?*  cummulta 
tllicontulijjcnîbcnejïcia^eam  cum  omnibus  adi^fam  fcrtînentibus^ 
Monachis fanUi  Martini  de  Campis  perpetuo  hahcndam  concejjc- 
runt,  Datum  Anno  Incarnat i  Fcrbi  1124.  Addaydls  Régine 
feptimo. 

lly  doitanoir  à  ce  Priorc  vingt  quatre  ou  vingt  cinq  Re- 
ligieux ,  le  Prieur  compris,  comme  il  le  trouue  elcric  aux  an- 
ciens Regulres  dcCluny  &:de  Tainct:  Martin  des  Champs  : 
&auiourd'huyilsneîoncque 

JngreJ/o  nitràrum Jtngu/ari Jeu potim  fecularifero ,  quifepe'jra- 
Ua ,  vineam  Domint  depajlus  c/r ,  ^d  camg^  aUjs  itcr  prxbuit  :  vt 
njeris  d^pauàs  ioci  coloras  pauca  ad  vi^umfùperfint. 

De  la  prinfe  du  chalteau  de  Gournay  par  Guy  Comte  de 
Rochefor  t ,  6c  repriie  par  Louis,  depuis  iurnomme  le  Gros, 

*  viuancencorefon  père  Philippes  premier,  Roy  de  France,, 
en  l'an  iioS.  voyez  Belleforeil-,tome  premier  des  Tes  grandes 
Annales,  liurc}.  chap.34.  fol.  464.  Et  au  mefmeliurc,  chap. 
56.  fo.531.il  recite  qu'enl'an  1173.  Henry  leleune  Roy  d'An- 
gleterre (  qui  f'efloit  reuolté  contre  fon  père,  2i;  retiré  en 
France^  print  ledit  Gournay  par  l'aide  des  François.  Mais 
Hugueslieurdulieu,foniils&25.  gentilshômesquielloient 
dedanSjaufortir  brullerentlaforterelTe. 

Confequemmentauchap.  71.  il  demonftre  que  ce  Cha- 
fleau  ayant  efté  reparé  6c  fortifie,  donna  bien  de  la  peine  en 
Tan  1102.  au  Roy  Philippes  Auguftedele  retirer  des  Anglois 
gui  T'en  eftoient  emparez  :  6c  fans  la  rétention  àcs  eaux  d'vn 
eftangfuperieur, 6c après  débordement  d'iccluy  en  forme 

•  d'vn  déluge ,  qui  eftonna  les  habitans ,  le  Roy  eut  leué  le 
fîege,  6c  fen  fat  retiré  auec  fa  courte  honte.  Cela  eft  naiue- 
mentdefcritparGuiIIaumeleBrcton,liure  G.  de  faPhilip- 
pide,quiefb  la  vie  dudici:  Roy  philippes  Augufle.  Lequel 
après  l'auoir  réduit  en  fon  obeiirance,le  fît  reparer  6c  forti- 
fier. Ainfique  ces  carmes  le  chantent. 

Rex  vbi  Gornacum  Jïcinfua  inrn  redegity 
Indigenas  cmnes  nuocans  ad  propria,  paccm 

MMMMmmm  iij 


115)8  DÎOCESEDE    PARIS, 

Jndicit  populis  liber tatemg^  priorem. 
Dttnde  rcxd'tfîcat  murôs ,  l'icofg^.  domofg^ , 
Ou  os  fera  torrentis  violentiafirauerat  ^ndji. 
Et  au  contraire  il  le  deuoicrazer,  pour  ne  feruir  plus  de  rcî- 
traideaux  ennemis,  ^empefcber  les  viures  que  la  riuicre  de 
Marneapporteà  Paris.  Fortereirc  auprès  les  bonnes  villes, 
fefbntaucant  debridcspourlesprendrc,  fi,  non  par  armes, 
à  tout  le  moins  par  les  dents,  c'elt  à  dire  par  famine.  L'exem- 
ple de noftre  paris  en  ed  récent. 


'Fondation  de  l'Abbaye  des  Religieufes  de  Noftre 
Dame  d'Hi^rre. 

C^Efte  Abbaye  prendlenomde  la  prochainepetite  Ri- 
^uiereû'Hieire,ôca  eftë  fondée  par  tres-noble  Dame 
11X2..  Euftachc  ComtefTe  d'Eftampesôc  deCorbeil,  en  l'an  1132. 
Elle  efloitfœur  du  Roy  Louys  le  Gros ,  &  cfpoufe  de  Noble 
Prince leand'Eftampes.  Laquelle  leur  a  laiirëfes  biens.  Tes 
armoiries  Royaiesàlieur  de  lys,  &fon  corps  qui  efl  enterré 
au  milieudu  chœur  fous  le  clocher. 

Vne bonne Mereancienne,quielloit  deuant  la  reforma- 
tion, nommeefoeurSidoine  lePicard,  aaffirméauoirveufà 
tombe  eleuee  fur  quatre  petits  piliers  de  fer  doré:  mais  quad 
l'Eglife  fut  rehâullee  d'enuiron  cinq  pieds,  pour  le  danger 
des  eaux,on  ne  fçaitfi  elle  fut  ca{ree,pource  qu'elle  n'a  point 
cftéveuë  depuis. 
En  leur  grandM3rtyrologe,au  Hure  des  Obitseffcefcrit. 
Tertio  Cal.  Febr.  Obift  Euftachia ,  VenerabtUs  matrona ,  qi(£ 
fandauit  Ecclejiam  Ederacenfem  an  no  Domini  1132.  &  omnia 
fere  xdificia  htiius  monafierii  fuis  propriis  fumpttbtis  xdificauit. 
Dédit  nebis  afud Locum  fan6lum  duas partes  décima ,  &  apnd 
Licu-faind.  ^^//^^  ^^  Brataco  tertiam  decimarum  partem.  Donauit  quoque 
nobis grangiam  de  Rariaco  :  &  Plafiacum  emitnohis  de  proprio  ad 
opus  fnfirtnjirum.  Donauit  ctiam  no  bis  terram  de  Cantulupi.  Et 
pleraque  alia  bonafuo  tcmpore  huic  monafierio  contuUt  :  quorum 
caufa  ?neruit  coron  am  cœ'lcjlisglorix,  obtinere. 
1122.         Toutesfois  il  appert  par  tiltre  autentique  de  l'ami 22. 


LIVRE     CLVATRIESME.  1199 

quccefle  Abbaye  eftoic  pour  le  moins  commencee.&tcnoit 
defiatiltre  d'Abbaye dixansdcuanc.  Caraudican  ^au  mois 
d'AouftjPhilippcs  Anian  &:Exemburgisfai-emme,ducon- 
iencement6<.voloncédclcursamis,oncdonné  à  ladite  Ab- 
baye, pour  en  iouyr  après  leur  decez,/'^^^'^////»  de  Brûitj^dr 
Hojlifiam  de  Mefmlio  curn  appendittjs  fuà  OTnnibm. 

Reuerend  Père  en  Dieu,  Eftienne  premier  de  ce  norn, 
Euefque67.de  Paris,  6:  19.  Chancelier  de  France  (ielon  le 
Catalogue  des  Chanceliers  de  France,  imprimé  à  Pans,  par 
Federic  Morel,en  l'an  i  J98.)('attribuc  la  fondation  de  ladite 
Abbaye  d'Hierre,Sc  la  fubmet  à  la  Côgregation  de  Ciileaux, 
Enioignantauxreligieux  de  garder exaclcmenrles  (latucsSc 
ordonnances  qui  leur  ont  cilé  prefcrites  &  baillées  parle 
pcre  Hugues,  Abbé  de  Pontigni,  membre  dépendant  de  la- 
dite Congrégation.  Il  leur  donne  aulfi  la  méthode  qu'elles 

doiuentluiureenrelediond'vnenouuelleAbbefiejVacatio 
occurrence.  Ses  lettres  de  l'an  1138.  font  telles. 

Stephanus  Domino  ordinante  paridorum  Epifcopus, 
Vniucriîs  Chrifti  fidelibus  tam  pofteris  quam  priElentibus 
iàlutem.Adhocnobis  Epilcopalis  officij  cura  ab  omnipo- 
tente Deo  commilTa  eft,  vt  rcligiofasdiligamus  perfona^ ,  6c 
benepIacentcDominoreligionem  fludcamusmodis  omni- 
bus propagare.  Nouerint  igitur  vniuerlî  ^quod  eccletîam 
iàndic  Marix-  Ederenfis  noiïrolabore,  noflro  ftudio  ,  Dci 
gratia  nos  in  omnibus prcxcedcnte ,  à  fundamenris  txtruxi.- 
jnus.-ôcfandimoniales  fceminas  in  ea  ponentes,rcligionis 
ordincmineadem  ecclehaperpetubcûleruaii  decreuinuis. 
Scd  quia  fuemineum  fexum  fragilem,atque  ideo  labiJein  elFc 
cognouimus  ;  Idcirco  prazdiclas  fanclimoniaies  ardioris 
propolitidifciplina  tam  per  nos  quàm  pcr  religiofos  viros 
îigare  curauimus.  Habenc  enim  inllicutiones  opcimas  ex 
maximapartedeordine  MonaehorumCiflcrcienfium  fub- 
fcripcas,  partim  etiam  deobferuantiis  aliarum  religionum 
colledas,  Qupd  quia  conlilio  Vcnerabilii  viri ,  Domni 
fcilicet  Hugonis  pontiniacenfis  Abbatis,  necnon  indu- 
ftria  fratris  nollri  VVillelmi  :  Confilio  etiam  &:  voluntate 
Cariffima:  fîlia:  Hildiardis,.  eiufdem  ecclefia:fancla:Mari;t 
Vencrabilis  Abbatilî.:e  ,  totiufque  Conuentus  faclum  ell: 
volumusôcEpifcopaliâudoritaceprxcipimuSjVtprsediâa; 


décharges 
tcmpor 


rioo  DIOCESE    DE    PARIS, 

l'andimoniales  prarciictas  inftitutlones,  ficut  determinatc'C 
vcl  fcripta:  lunt  in  libris,  quos  conluetudines  vocamus  in 
perperuuintencanc,necvnquam  in  aliquo  eas  velminuere 
De  l'elcârio  vcl mutarc prxfumanc.  Obeunte  Abbatiira,aliam,qua;fub- 
dc  lAbeiTe.  itituendaerit^hoc modo eligcndani cenfcmus.  InprimisPâ- 
rificnriEpifcopovoluntatem  èc  neceiîitatcm  Tuarninllnua- 
bunr.  Deinde religiofos  viros  Abbatem S.  Viclonsôc  Abba- 
tem  fandx  Marice  de  Vaile  in  fuo  Capitulo ,  pra:lente  Epif- 
copo ,  conuocabunt.  His  autem  in  vnum  conuocatis,  de 
cledione  Abbatifîa:  traclabunc  :  &  iine  contradidione 
quamcumque  voluerintdignamque  iudicauerint,  eligenc. 
bi vcro  AbbatcshabcrenequiuerintjPrior  cum  tribus reli- 
giofi  dînais  lanclimoniali  bus  in  pra^fenriaEpifcopi  lubftitue- 
Exemption  ^^^-^  Hoc  etiaiîi  noCLiiii  ficri voIuiTius , quod candem  bear^E 
fj^s  Mariii^Ecclefiam  abomni  exacflione  temporali, quantum 
ad  nos  &:  fuccelFores  noltros  Ipedat,  liberam  omnino  de 
quietam  fore  concedimus.  Obedientiam  tamenEpifcopo 
Parifienfi  debitam  6c  faluam  per  omniaeiTedecernimus. 
Qincumqucautempr^didaruinflitutumhoc  Violare  pr^e- 
fuinpferitilircGundo tertiove  admonicus,fententiam  mu- 
tare  nolueric,excomnfîunicationi  fubiaceat.  Ne  autem  fu- 
pradidapoflTincobliuione  deleri  :  fcripto  commendata,  de 
ligillinoltriaudoritâcc  funt  fîrmata.  Adum  anno  Incar- 
nationis  Dominiez  1 1 38.  Data  per  manum  Algrini  Can- 
cellarij. 

En  la  mefme  année  le  Roy  Louys  VII.  dit  le  Ieune,a  con- 
firme aurdicfccsReligieufesd'Hierre  toutes  leurs  pofleiîions, 
terres,  couilu mes,  ^franchiies,  tiniflant  ion  priuilege  pac 
o  ces  mots.  Actum  publiée  Pari/inSy  Anno  Incarn^^ti  Verhi  1 13  8. 
Regninoflyifrhno.  Aftantihus  inTalntio  nofiro  ijuorumnominA 
fuhtitnlatajunt  é^  fïgna.  Dapifero  nullo.  Signnm  Guïlklmi  Eu- 
tkuUrtj.  S,  Matth.iiCamerar.y,  S.  ConJÎAbuUrtj .Biita  per  manum 
Algrini, 

Notez queîeConneftable  eft  noflpofc  au  Boutillier  ou 
Eichanfon  duRov,6c  au  Chambrier  ou  grand  Chambel- 
lam. 

LeRoy  PhilippesAuguftc,fils  dudict  Louys  VII.  a  con- 
fij-mc  ce  que  dciîus  par  Ion  priuilege  donné  a  Saincl  Ger- 
main en  Laye,en  l'an  i:  89. 

Le 


LIVRE   Q_yATRIESME.  noi 

LePape  Innocent!. aconiîrmécequc  dcflusparfa  bulle 
de  l'an  1141.  ÔC  de  Ion  pontifical  le  12.  raddreflant  à  Hildear- 
de,  picmiere  Abbclled'Hicrre.  A  laquelle  bulle  dix  Cardi* 
naux  ont  ioublcrit  :  à  ('(^auoir  vn  EuefquejtroisPreftres  &  Cix 
Diacres. 

L€  Pape  Adrian  4.  en  l'an  de  l'Incarnation  11^7.  &  de  Ton 
pontificat  4.  a  donné  pareille  confîrination,foubfignee  par 
douze  CardinauXjàf^auoir  de  deux  Euerques,feptPre(lres, 
6c  trois  Diacres. 

Du  temps  d'Eftienne  67.  Euefquc  de  paris, certains  gen- 
tilshommes qui  retenoient les  dixmes  en  diuers  lieux  &  vil- 
lages, par  vnefynderefe  de  confciencej&infpiration  du  S. 
Erprit,re  retirèrent  par  deuersluyjConfeflerent  la  détention 
iniulledefdites  dixmes, ^c  le  iupplierenteninuellirlefdires 
ReligieuleSjCe  qu'il  fif.Aufquelles  pouraileurace  de  ce,Thi- 
bauldôS.  Eueique  de  paris  fon  fuccelTeur, depuis  odrova 
telles  lettres. 

Ego  TheobaldusDeigratia  ParifienfisEccIefîs^humilis 
Miniilercunctis  fidelibus  lalutem.  Notum  fieri  volumus 
tampr^fentibusquamfuturisquod  quidam  milites Dom- 
num  StephanumPariiîenlèmEpircopumantecciTùi-emnoH 
Arumadierunt,&:ei  décimas, quas  iniull:è,recundum  fan- 
dorum  Patruminftituta  pol]îdebant,rcddiderunt:  rogan- 
tesquatinus  eas  lanélimonialibus  HedcrcX,  pro  animabus 
omnium  fidelium  concederet:  quod  6i  fccic.  Ego  igitur 
earum  vtilitatiprouidens,rogatu  Domina:  Hildeardis,eiuf- 
demloci  AbbatilTxjÔcfratris  noftriVvillelmiPrioris  pra;di- 
clas décimas,  6c  alias  quas  poflea  adquifierunt,  prctdiclis 
fanclimonialibusconcelîi.  Annuimus  itaque  pra^nomina- 
tisancillis  Chrifti  tertiam  parcem  décima:  cum  Ecclefia  Hc- 
der^,  ôc  decimam  cum  Ecclefiis  Altariorfi ,  dccimam  Braij, 
decimam  cum  Ecclefia Euerici,  decimam  Auuellonx, deci- 
mam  cum  Ecclefia  Locifanclii, decimam  Genuiiaci, deci- 
mam Siluinici, decimam  viniconfi, decimam vinicentenici, 
decimam  Kalendrei, decimam Concifi,  decimam  cum  Ec- 
clefia Villa;  Abbatis,decimamHathiarum,duas  partes  dé- 
cima: Derentij.  Vt  autcm  hoc  firm.um  &:  ratum  fit  in  per- 
petuumjfigillinollriaucloritaterubterfii'mauimus.  Actum 
Incarnat! Verbianno  M.  C,  XLII. 

NNNNnnn 


tioi  DIOCESE    DE    PARIS, 

Pleut  à  Dieu  que  les  Nobles  lais  de  France,  qui  retiennent 
non  feulement  les  dixmes  de  l'Eglife ,  maisauiii  les  Abbayes 
&  Prierez,  malquez  de  quelque  pernicieux  confidenciaire, 
ouœconome(  mais  pluftoft  cac  on  orne)  fuflen  tain  fiinfpi- 
rez  à  refticucion  :  vtredderent  qudfunt  DeiD€o^& qudfunt  Ca- 
jaris  Cdfari. 

Le  nombre  des  feruitcursde  l'Eglife  augmenteroit  des 
deux  parts:  les  maifons  de  religion  ruinées  feroiêt  réparées, 
ôclespauurcsen  grand  nombre  alimentez  :^//r«w  emmhd- 
het  Ecdefia.  non  vtfertiet,  fed'vt  eroget  drfubuemat  in  neceptati- 
^/j  :  comme  efcritfaindAmbroife,6ceft  cité  au  Décret  ii, 
q.2,AuYum. 

Parincidenti'aileguerayla  conuerfion  de  ce  grand  per- 
fonnage  Hugues, Elcuier  de  Chafteau Thierry  :  lequel  ayant 
tenu  longuement  &:prins  le  reuenu  de  fix  Cures  parrochia- 
les, qui elloient en fon patronage, 6c  autres  biens  d'Eglife, 
pourreftitutionfonda  à  SoilTons  cefte  belle  6c  excellente 
Abbaye  de  iàind  Jean  Baptifte,  de  l'ordre  de  faint  Auguftin. 
Laquelle  anciennement  fappelloit  Sainci  lean  du  Mont  y  6c 
maintenant  fe  è^\x.  ^Sainci  lean  des  Vignes.  Voyez  deux  ta- 
bleaux, qui  font l'vn  en  Latin  à  l'Eglife  dudit  monallere,à 
coflé  dextre  du  grand  autel,  ôc  l'autre  en  François,  en  la 
Chapelle  noflre  Dame. 

Ce  n'ed  donques  fans  caufe  que  ce  fubtil  Decretifle ,  Fœ- 
lix, Chantre  de  Thurin  ,  In  Récapitulât lone  Dialogt  de  anno 
luhileo ^c{cnt.  S^pefinijlra prtnapia adfœltcespYOuemnnt  exitns. 
Et pecu'ma^qu.'Ç per fimoniam  acquintur ^fœlicem  hahet  exitum, 
quumpâupertbus  profutura  erogatur  :  autadtemplorum  ^dijïcatio- 
nem,  mmiftrorumtj^DeifuJI-entattonem  expenditur. 

Le  Roy  de  France  Louys  VII.  diél  le  Ieune,auoit  vnc 
finguliere  hc  faintle  affedion  aux  Religieufes  d'nierre,  qui 
viuoientpour  lors  plus  régulièrement  (eommeily  aappa- 
rencc  de  croire)  que  les  autres.  Car  par  priuilegecy  deiFus 
mentionné,apreslesauoirreccuesenfafauue-garde,&con- 
firmé la  donation  delcurs  biens,polîe{l'ions, prerogaciues ôc 
exemptions:  maintenant  il  leur  donne  la  dixme  du  pain  qui 
fera  confommé  en  fa  maifon,  tant  qu'il  fera  à  Paris.  Ce  pri- 
uilege  fonde  fur  la  parole  de  Dieu ,  &  fur  le  fruid  des  chari- 
tables aumofnes,  êc  il  excellent  que  ie  ferois  confciencc 


LIVRE    QJVATRIESME.  Î105 

d'en  obmeJtre  vnc  fylJabe.  Il  eft  doncques  tel. 

In  nomine finctd&  tndimdudTrinitatis^  Amen.  Ludouicus 
D  et  gratta  Rcx  Francorum^ô'  Dux  Aquitamrum  Omnibus  ChrU 
fiifdelihus  in  ferpettmm.  ^^uoniam  Deo  difponente^  hena  quA 
Umperaltter  agimus,  &  contra  aduerfarium  noftrum  armafunt 
inexpignabilia,  &dtern£  h  xr éditât  is  indubitanternobis  adquirtit 
frxmia^rattoconfulit, necefttasexigit,  vt  dum  tempm  habemus, 
bdnum  ndomnesy  maxime  autem  ad domejlicosjidei^  operemur  :  vt  (*^^\^<^^  g; 
fauperesfpiYitH ,  ncfiri.  largitatis  munifcentia ,  necefttati  fitd  ob- 
tineant  remedittm ,  é*  noflrafiagilttas  eorum  orationibus  adiuta, 
in  dijlri^o  examine  indtcem  fibi  mifericordem  inueniat&propi* 
tium.  Eleemo/yna  enim^  tefte finptura  yà"  oratio  iufit  ajsiduapec- 
catum  exttnguere^  &  Bominum  (  cuius  imaginemporttmus)  valet 
inoffenfum  reddere^  in  cuius  manus  durum  tS'  horrendum  efi  inci- 
dere.  Hac  igitur  ratione  infiruH^i ,  hac  conjideratione  admomtiy  Hebr.  10. 
voluimus^  (^  immobili  leze  ftatuimus^  vt  pants  aui  ad  Curiam  no- 

n  J    r        rr  n'^  ■       r  L        r       r  Dixmcs  de 

firam&juccejjorum  ncfirorum  quottenjcumque  Panjiusfutrimus,  p^j^  côfom. 
defertur^  tôt  us  ex  intègre  decimetur  :  atque  eadem  décima  fancii^  mé  k  Paris, 
monialibus  de  Hedera^obremediumanimarum  nojlrarum  in  per-  ^^^^^^ 

pettmm  pr^beatur.  Sed  etiam  Regibus  poftcris  nojlris  denuncia- 
mtts  y  quatinus  hanc  eleemofynam  noftram  acceptam  habeant^ 
manuteneant ,  &  in  nulio  vnquam  minui  permittant,  .^uod 
nevaleat  obliuione  deleri^  Jcripto  commendauimus  :  d^  neu  pof- 

fitapojieris  injîrmari  JtgtUi  nojlri  aucioritate ,  é"  nomints  nofiri 
caraôfere  fubferfrmauimus.  A^um  Parijius  publiée  anno  Incar^ 
natiVerbi  M.  C.  XLIII,  Regni  vero  nofiri  fcptimo.  Afiantibus  1145. 
in  TalatiQ  nofiro ^quorum  nominafubtituUtafunt&figna.Signum 
Radulphi  V iromandorum  Comitis  Dapiferi  nofiri.  S.  VVilleimi 
Buîicularij.  S.  Matthdi  Camerartj.  S.  Matîh^i  Confiabular^. 
Data  per  manum  Cadurci  Cancellarif, 

Lefdites  Religicufes  m'ont  mandé,  que  pour  la  difEcuItc 
qu'elles auoientd'cftre payées  de  ladite  dixme  de  pain, ac- 
cordl^eftoit  enfuiuy  auec  les  Officiers  du  Roy,  qu'au  lieu  de 
ladidedixme,ellesreceuroientparchacuniour  quinze  fols 
tournois,  tant  &  Il  longuement  que  ledit  fleur  feroit  à  Paris. 
^tgidiouiïent,  Ou  Àvne  Iteu'é es enuirons/omme  au  bois  de  Fin- 
ctnnes.  Depuis  par  négligence  de  leurs  foiliciteurS;,  au  lieu 
delâdite dixme  de  pain, on  leur  a  alîjgné  pour  tout  fur  le  do- 
maine du  Roy,  fixliures  cinq  fols  par  chacun  an, comme  il 

NNNNnnn  ij 


1204  DIOCESE    DE    PARI  s, 

en  vn  an  il  ne  feiournoicque huid  ou  neuf  iours  à  Paris  :  6c 
il  y  eft  ordinairement  plus  de  la  moitié  de  Tannée.  Cefl  mal 
confidercr  les  termes  du  fufdic  priuilege:par  lefquels  ce  bon 
Roy  Louys  VII.  exhorte  Tes  iucceflPeurs  Roys  ne  ToufFrir 
ce  don  cllre  diminué:  vt  in  nullo  (inquit)  vnqudm  minui 
permutant. 

Icelles  Religieufes  ont  aulTi  lettres  de  Samfon  48.  Arche- 
i^^'  uefquedcRheimSjdatteesdel'anM.  C.XLVl.pariefquel- 
lesàlarequen:edePierreEueique4^.  de  Senlis,ilauoit  ac- 
corde que  le  Monaftere  des  Religieufes  de  faindl  Remy,aux 
fauxbourgsduditSenlis  fut  conucrtyen  Prioré&fubieda 
perpétuité  à  l'Abbeired'Hierre.  Que  iî  cela  a  eu  lieu  pour 
quelque  temps,  il  ne  l'a  maintenant.  Car  c'eft  Abbaye  com- 
me deuanr,tran(kcee  dans  la  ville  depuis  les  troubiesdaqueL 
le  ne  tient  rien  de  Madame  d'Hierre. 

En  l'an  1^00.  les  Religieufes  de  raincIRemyTe  portèrent 
appellantesdequelque ordonnance  faiûe  par  l'Official  de 
Scnlis.en  qualité  de  Viliteur,Ôc  remonftrerent  à  la  Cour  que 
le  Vifîteur  des  Religieufes  doibt  eflre  de  leur  ordre, pour 
mieux  difcerner  en  quoy  elles  tranTgreiFeut  leur  Règle.  Sur 
quoy  tel  arrefl  eft  interuenu. 

Entre  les  Religieufes,  Abbefle  &  Conuent  de  l'Abbaye 
de  faiod  Remy  de  Scnlis, Ordre  de  faind  Benoift, Diocefe 
du  dit  Senlis,appeilan  tes  comme  d'abus,de  certain  e  ordon- 
nance Sciugement  donné  parl'Official  de  l'Euefché  dudid 
1600.  licujez^.lanuicr  j6oo.  &:  anticipez  d'vnepart:  &  Meffire 
Guillaume  Roze,Confeiller,Aumofnier,  prédicateur  ordi- 
naire du  Roy,Euelquedc  Scnlis, anticipant,  d'autre.  Apres 
que  Bouchel  pourlesappellantes,6c  Chauuelin  pour  l'anti- 
cipant, auec  les  Procureurs  des  parties,  ont  efléouy  s  au  par- 
quer des  gens  du  Roy,  &;  parieurs  aduis  font  demeurez  d  ac- 
cord de  l'appointement  qui  enfuit.  Appointé  eft, ouy  fur 
ce  le  Procureur  General  du  Roy,  pour  le  regard  dudid  ap- 
pelles parties  font  mileshors  de  cour  ôc  de  procez^^  neant- 
moins,  Ordonne  la  Cour,  que  les  appelantes  feront  vifitees 
&  reformées,  il  befoin  eft,  par  le  Prieur  de  l'Abbaye  de  faind 
Germain  des  Prez,duditordrede  S.  Benoift.  Fait  en  Parle- 
ment le  10.  iour  de  luillet. 

Signé       '      Du  TilleL 


LIVRE    Qjy  A  T  R  I  E  S  M  E.  iioç 

Le  fufdict  Roy  Louys  V IL  a  donné  la  Regale  de l'E- 
ucrchcdeParis(qui  eftlereuenu  de  rEuefque,  le iiege  va- 
cant )  &:  auffi  de  la  Capicerene,  ou  Chcuecenevcomprcnant 
\qs  offrandes  qui  le  font  en  i'Eglile  noftreDame  ,  tant  en  ci- 
re, argenc,qu'autres choies, aufdicles  Religieufes  d'Hierre: 
A  lachar^e  de  fournir  l'Eg-life  de luminaireôcautrescholes 
dependan tes  d'iccl le  oiiice,  tan c&  fi  longuement  que  ladite 
Regaledurera.  C'eftàdirejiufqucs  à  vn  nouuel  Prélat  loïc 
pourueu  canoniquemenc  6c  ait  pris  poffeiîion  de  ladite  Egli- 
Ic. 

Et  de  cedroicl  ont  toufiours  iouy,  iulques  en  l'an  1551.  que 
decedaMclFire  François  du  PoncherEuefque  103.  de  Paris. 
Car  alors  leurs  furent  apportez  deux  efcus  que  le  Roy  Fran- 
çois prerx-iier  auoit  donnez  à  rofFraude,auec  lesautresof- 
frandes. 

Enfuit  la  teneur  du  Vriuilcge. 
"XI  Go  LudouicusDeigratiaFrâcorum  Rcxpoftobitum 
X-yParifienlis  Epilcopibonx  memorix  Theobaldi,  Epif- 
copatus  &:  Regale  in  noftram  manum  vcnit,  ôcfimiliterCa- 
piccrix  reddicus:  Sed  cum  oblationes  &  redditum  altaris 
noUemusairumereinvfusregiosrMonafteriumvirginalede  Monules 
Hederaconfpeximus  multisindigere,6N:iacrarum  virginum  appelLt^  ^t 
indigentix  luccurrere  dignum  duximus.  Notum  itaque  ^v/^^  Z*^'^^-* 
facimus  vniuerlispra:fentibus&:futuris,quodpronolba&:  y''>'g'^^^' 
antecelFoMîm  RegumFranciic  animabus,quicquid  capie- 
bamus  in  Capiceria  Ecclefîa:  pariiienfis,  vacante  fedc,  &: 
Epifcopâtu  exiftentein  manuregia,  Conuentui  (ororumde 
Heûera,quotiensvacaueritEpircopatus,donauimushaben- 
dum,  vfqucadipfumdiem  quo  facLafueriteleâ:io.  Et  inté- 
rim dum  tenuerinr  Moniales  Capiceriam  ,ipfius  Capiceria: 
^  altaris  tam  de  luminaribusquam  de  aliisnecefTanisffîcuc 
eflconfuetudoEccledxjexpenfasfacienc.  Qj^od  vtratum 
fiz  &  penitus inconculTum ,  per fcripturam  prxientem  & re- 
gij  figilli  imprefîîonemconfirmiri  pra:cipinius,rubrcripra 
nommisnoftri  caraâ:ere.  Aclum  publiée parilius  anno  ab 
Incarnatione  Domini  M.  C.LXL  Aflantibus  in  Palatio      iiér, 
noftro,  quorum  fubtitulata  funt  nomma  &{îgna.  Signum 
ComitisTheobaldi  Dapiferi  noftn.  S.  Guidonis  Buticula- 
lij.  S.  MatthxiCameranj.  ConRabuiano  nullo.  Data  per 

N  i\  N  N  n  n  n    iij 


iioé  DIOCESE    DE    PARIS, 

nianumHUgonisCancellarij,5c  Epifcopi  SucfTionenfis. 

D  11  droid  de  Régale ,  voyez  le  Code  aenry ,  liure  premier 
tilcre  lecond. 

Noms  des  AhbeJJes ,  qui  ont  efié  à  H  terre  de  fuis  la  première 
fondation ,  fatcïe  du  temps  du  Roy  de  France  Louys  le 
Cros^enCande^race  3/.  C.  XXXII.  Comme  il  a 
eîié  noté  au  commencement  de  ce  traiciê . 

La  première  AbbeiTe  auoit  nom  Hildegardc ,  qui  gouuer- 
na  ladicle  Abbaye l'efpace  de iz. ans.  a icelle  ont  efté  addref- 
fees  les  Bulles  d'Innocent  1.  en  ian  1141.  ôc  d'Eugène  3.  en 
l'an  114^. 

La  1.  Clémence,  qui  fut  AbbefTe 20.  ans. 
La  3.  Eue,  30.  ans.  Elle  eftoit  en  chargel'an  1165. 
La  4.  Euftache,i7.  ans. 
La  cinquiefme  Aueline,  18. ans. 
LafîxiermeErmengardis,  II. 
La  fcptiefme  Euftache  5.  ans. 
La  huicliefmc  Marguerite ,  7.  ans. 
La neufîefme, Marguerite,  Il  ans.  Et trerpafTa  l'an  1312. 
La  dixiefme,  Petronelle  de  Machau,  24. 
La  vnzielme,  Clémence,  26.  ans. 
LadouziefniejElizabeth^ô.ans.  EttrerpafTaran  1338.  Ie20. 

iourd'Auril. 
LatreziefmcAgneSjip.ans. 
La  quatorziefme,  lehanne,  G.  ans. 
La  quinziefme,  Agnesj  10.  ans  6c  huid  mois., 
Lafeizielme,  Guillaume  la  Camufe,  9.  ans. 
Ladixreptierme,IehannedeRauillej  20. ans. 
Ladixhuicliefme,  ElizabethdeVerfaille,  11.  ans. 
Ladixneufierme,AgnesdeChartcrettes,a.ans.  Etcre/pafïa 

Tan  1360.  le  21 .  luiller. 
La  vingtiefrne,  Marguerite,  13.  ans. 
La  vingtvniefme,  Marguerite  de  Montaglanr,  3. femaines. 
Lavingtdeuxierme,Huguettede  Chacy,  trois  ans. 
Lavingtroificfme,  MargucritedeGuaculs.  7.ans. 
Lavingtquatriefme,  Marguerite,  3.  ans  huid  mois. 
Lavingt*cinquiermeJeanneRanuillc,3o.ans. 


LIVRE    Q_VATRIESME.  1107 

Lavingfixierme,Ieanne  Allcgrin,  qui  bien  commença  a  rc- 
mectre  la  maifon  fus^aprcs  grande  fortune  de  guerre.  Et 
y  fut  16.  ans  AbbelTe,  treipaUànc  en  l'an  1513. 

Lavingfepciefme,  GuiliemetteAllcgrin,deuxans. 

La  vingthuidiefme,  Marie  de Sauoily,premierc  réformatri- 
ce &:  criennale, menant  tout  en  commun, fut  lix  ans. 

La  29.  Marie  de  Toutevillc,que  l'on  peut  bien  nommer  fé- 
conde fondatrice  &rcn:auracricede  cefle  Abbaye  :  car 
clleyaquafî  tout  refaid  neuf,  comme  bien  appert  en 
fcs armoiries,  Elle  fut  Abbeflc  14.  ans,&  trcipalFa l'an 
1557.  le  Vendredy  II.  lanuier. 

La  3  o.  Marguerite  le  GrandjfuttroisanSj&trefpafTaian 
1544.  Ie6.  lanuier. 

La  31.  Anne  de  Rainuille,fut  troisans  èc  dcmy. 

La  31.  Eftiennette  de  Gaigny.  8.  mois. 

La  }].  Marie  de  Pifîeleu ,  recommcn(^ant  les  pcrpetuitcz  y 
fut  12.  ans.  Et  depuis  les  eledions  &  triennalitez  n'ont  eu 
plus  de  cours  :  car  les  Roys  donnent  les  Abbayes. 

La  34.  Madame  Antoinette  de  Luxembourg  ^5.  &  trefpafTa 
l'an  KÎ03.  le  dernier  lourde  Septembre,  après  auoirvef- 
eu  78.  ans. 

La3f.  Madame  Catherine  Alphonfinc  des  Vrfms  en  cet  an 
1611.  gouuerne  ôiregit  ladite  Abbaye. 

De  l'Abbaye  de  Gif. 
T  'Abbaye  de  Gif,  pour  auoir  efte  pauurcmcnt  fondée  oc 
'^-^dcpuis  mal  réglée, elloit  tombceen  tellepenuric, qu'ac- 
cablées de  debres,  les  Religieufes  ne  pouuoicnt  viurelans 
le  iecours  des  charitables  Religieufes  d'Hierre.  Lefquelles 
outre  la  fubuention  d'aliments,leurdonnerentvne  métairie 
ou  grandie  dite  VnumvilUr^.  En  recognoiflànce  dequoy, 
elles  ont  confenty,quc  le  ficge  d'Abbelîe  vacant,  où  elles  ne 
fepourroientaccordcrd'cn  predrevne  deleurcompagnie, 
ellescn  éliront  vne d'Hierre, &  non  d'ailleurs.  Etfurce  efl 
interuenu  la  bulle  du  Pape  Alexandre  3.  qui  efl  telle. 
A  Lexander  Epifcopus  feruus  fcruorum  Dei,  Diledis  in 
"^^  Chriflo  filiabus  Eremburgi  Abbatifîàe  ôi  fororibus  de 
Gif,falutem&;  Apoflolicambencdiclionem.  Exautentico 
icriptoin  auditorio  noftro  perledo  nobis  innotuic,quod 


iio8  DIOCESE'  DE   PARIS. 

lue,  la  5,  dïÏGÛx'm  Chriilo  ûlix  aoiïxx  Eua  AbbaciiTa  6c  forores  de 
Abbcfl'c  de  nedcra  vcftrxinopia;;  railericoiditer  côdolenres,adculcuni 
^"^^'  DeiReligioncmmibiretormandam;  ôcquia  doaius  vcftra 
graui  dcLucorum  onere  premcbatur,&£Edificiorum  mina- 
bacurrLiinam,cumpereas  veftra  nonpoflctinopiareleuarij 
quiaabinicio  fundationis  eiiifdem,  ibidem  Abbatia  debe- 
nefadorum  peticione  fuerat  ftatueiida»  Venerabili  noilro 
Mauricio  Parilienfi  Epifcopo  conceilerunt  Abbatiam  in 
prxfcripta  dorao  conftruere  :  ea  condicione  feraaca,  vc 
quandocuriiquecontigericAbbatiframdecederc,livosvel 
ïllx  qii.x  vobis  lUcceilennc  in  aliquo  in  vnum  nequiueritis 
conuenire:  Abbaciilam  non  aliunde,  fed  de  monafterio 
HcdercEregularicereligatis.InruperGranchiam,qua:  Vnu- 
villarevocatiir,adfurtentationem  vellram ,  Se  eariim  qu3e 
vabis-fùccefTerincin  pcrpecuum  contuleriinc.  Quia  igitur 
quxadaugmencumreiigionis  pertinent  diligencernosco- 
uenit promouercjibertatem  à priefcripta  AbbatilTa &  con- 
uentu  domui  veftrie  indulcani ,  ficut  in  fcripto  continetur, 
non  obilaute  priuilegio  noilro,  iaiii  diclo  monafterio  de 
Hedera  de  domo  veftra  de  Granchia  fupradiâ;aconceiro, 
audoritate  ApoftolicaconfirmamuSj&prsefentisrcripti  pa- 
trociniocommunimus:  ftatuentes  vt  nulli  omnino  homi- 
numliceachanc  paginam  noftrx  coniirmacionis  infnnge- 
re,veleiauiutemcrario  contraire.  Siquisautemhocattem- 
ptarcprcefumprerit:  Indignationem  omnipotentis  Dei,& 
Beatorum  Pctri  àc  Pauli  Apoftolorum  eius  fe  nouericincur- 
furum.  Datum  Tufculani  13.  Cal.Februarij. 
ALEXANDE  H    III. 

Parcefte  datte  de  Tufculani  y  il  appert  qu'il  n'efloit  plus 
en  France :& pouuoit eftre  f  félon  Platine)  l'an  del'Incar- 
nation  M.  C  LXV. 

Tendatïon 


LIVRE     C^yATRIESME.  no^ 


Fondation  des  Priorez,  qui  dépendent  de  l'Ahbnye  de  S.  Victor 
lez.  Paris ,  fcituez.  auDiocefe  de  Paris  :  d^premierementy 
Bu  Prioréde  S.  Ctienauld  de  Corheil. 

SAind  Guenauld ,  die  en  Latin  Guenailm ,  ou  Gaenaldti^s^ 
eut  pour  père  iv<?/«////«^,  homme  noble,  appelle  en  fa  vie 
Ctfw^/,  fà  mère  T'appelloit  Laetitia  ou  LiefTe.  Eftancencores 
fort  ieune  il  fc  mitàfuiure  Guingal  Abbé  deLangundoc  qui 
1^  receut  en  (on  Monaffcere  en  qualité  de  Religieux,  où  il 
vefcu  t  for t  aufterement,  (i  que  ledit  Guingal  venant  à  décé- 
der, il  fut  eleu  ^  mis  en  (a  place.  Ayant  ainlî  l'efpace  de  fcpc 
ans  enleignéôcgouucrné  les  religieux  en  la  crainte  de  Dieu, 
il  allaauec  douze  qu'il  choifît  en  la  grande  Bretaigne  &  en 
EfcofTejpourn'ellrecogneudu  monde, où ayantïaidplu- 
lieurs  miracles  il  luy  fut  prefenté  beaucoup  d'argent ,  lequel 
il  receuoir,non  pour  foy,mais  pour  les  panures  ^édification 
desEgliles  :  il  bien  qu'il  baftit  vn  Monaftere  en  Efcoircfau- 
treen  la  grandeBretaigne,puis  diuinement  aduertidere- 
tourner  en  Ton  monaflere,  il  aborda  premièrement  à  Cor- 
nuaiilc  où  il  baftit  trois  monafteres,  puis  efiant  arriuéen 
ion.  monaftere  il  y  finit  le  refte  de  fesiours,&:y  repofaiulques 
en  Tan  %G^.  auquel  commeles  Normans  eurent, aprc-sauoir 
trouué  l'embouchcure  de  lariuiere  de  Seine, couru^pillë  6c 
gaftë  toutela  Gaule  Belgique  &  Celtique  :  en  fin  au  port  de 
Loyreailerent  combler  leurs  malheureux  trauaux  au  pays 
d'Anjou  &  de  Bretaigne:  &  ainfi  comme  faind  Maur  fuc 
apporte  près  Paris,  faindt  Guenauld  demeura  àfept  lieues,à 
fçauoir  à  Corbeil,  où  il  fut  reccu  autantreligieuiëmcnt  que 
bonorablement:  Et  Aymond  Comte  de  Corbeil  luy  pré- 
para vneEglile  près  Ion  chafteau,eflimantquelevoifinage 
de  ce  fainct  Abbii,  luy  porceroit  plus  d'aileuracc  que  les  plus 
fortes  baftiiles.  De  ce  relient  des  mémoires  authentiques 
au  Calendrier  de  ladicleEglife  (afin  de  ne  pairerfbuslilënce. 
loannes  Partfienjts^  en  fon  mémorial  des  hillôiresjen  ces  ter- 
mes, au  zi.  May.  ■   ;  t  •- 

AnniHerfariumfûknne  Hiiymenis  Comitis  fund^tons  "Ecclefu. 

OOOOooo 


iiio  DIOCESE    DE    PARIS, 

£.  Gftenaiii  de  Corbolio  •  qui  dédit  eidem  EccUfi^y  hoffites  quos 
hcihemus  vitra  pontem  feqiianx.  Item  annmerfarium  Burcardi 
Comitis-,q:ii  d.tdit  eidem  Eccle/i\e quofdam  ho/pites  apnd  mundc- 
utlUm.  Item  duràuerfarium  Theudoiiis  Tr.tfecH  rartjicnjis  yqtfi 
dédit  B.  Guenailo  redditns  quos  hahet  apud  Curcoronnam. 

Quanta  ce, Theudon  ou  Thion  Preuofl  de  Paris,  il  fauc 
remarquer  que  comme  les  Religieux  porteurs  du  corps  de 
làincl  Gut-nauld ,  venants  à  Corbeil  euficnt  cftc  anuiclez  de 
telle  façon  qu'ils  ne  peuren  t  gaigner  la  ville ,  ils  giflèrent  en 
la  mailon  ou  ferme  du  fuldicThion  au  village  appelle  Cour- 
couronne,  qui  les  receuc  aucc  telle  allegreire  &:  fpirituel 
contentement,  qu'il  donna  entièrement  fadite  ferme  aux 
Ecclefiaftiques,qui  deferuiroient  en  l'Eglife  dedice  en  fa 
mémoire:  commedefaidelleeflencorespourlciourd'huy 
àfrere  lean le  Conte, Prieur  &:  adminiftrateur  dudi6ilieu, 
&:  Religieux  profcz  de  fainct  Vidor. Outre  ce,il  faut  remar- 
quer que  le  lufdit  Comte  Hay  mon,pendant  qu'on  baftifToit 
l'£gli(e,auoitfaitarrefter  le  corps  de  faind  Guenauld  aux 
fauxbourgsdeCorbeil,qu'onappellefaintIacques,&pour 
ccrcfpcdôCvnautretefmoignagedcfadcuotion,il  donna 
ledit  fauxbourg  à  ceux  qui  deferuiroient  en  l'Eglife  dediee 
en  la  mémoire  dudit  faind,qui  y  auoitfait  quelque feiour. 

Or  comme  LouysleGros,de(îrant  augmenter  le  tempo- 
rel de  l'Abbaye  de  faind  Vidor  lez  Paris, autant  qu'il  l'a 
voyoitauaneee  au  fpirituel,  ill'anncxaàladide  Abbaye  Tan 
de  noftre  Seigneur  1134.  &  de  fon  règne  le  2. 7.  comme  il 
appert  par  fa  chartre  commençante  par  ces  mots.  Bignum 
tfl  vt  ht  quîhus, 

Du  Frioré  de  fainSÎ'  Didier  de  Villitrs  le  Beh 

^E  Prioré  Curé  de  Villersle  Bel,  eft  confacréenlame- 
'moire  de  faind  Didier  Euefquc  de  Lângres& Martyr, 
duquel  la  fefte  eft  le  13.  May.  Le  Chafteau  d'Efcoiian ,  or- 
dinaire demeure  deMonfeigneurleConneftablc  en  eft  pro^ 
che.  Ladonaifondecefte  Cure  fut  faidcpar  Eftienneprc- 
mier,Euefque  de  Paris,&:  confirmée  par  fesfucceftèurs  Thi- 
bauld,Maurice& autres. Depuislcqucl  temps  cefteparroif- 
fe  a  efté  gouuern  ee  par  des  Religieux  de  faind  Vidor. 


LIVRE     CLVATRIESME.  nu 

Du  Pmré  de  fiinCi  Denys  d'Athis^ 

T  E  Prioré  de  laincl;  Denysd'Athisfut  donnéà l'Abbaye 
•^faind  Vidor  par  Eftienne  Euefque  de  Paris,&  auparauac 
Chancelier  de  Louys  le  Gros  Roy  de  France ,  &  approuué 
parle  Pape  Innocent  i.  cnlaBulie  qu'il addreflaàGilduin 
premier  A  bbc  de  faine  Vidor,  Pierre  Lombard  (  qui  fe  qua- 
lifie J/^a^z/^^r,  au  ciltre  fur  ce  donné  Tan  11J9.  le  premier  de 
fon  pontificat }  Louys  V 1 1.  Roy  de  France,  Maurice  Eucfl 
que  de  Paris  l'an  1182.  le  12.  de  fon  pontificat;,  Innocentj. par 
fa  bulle  donnée  à  TiburijôCplufieurs  autres  que  iepaiFe  fous 
filence:puifquefespremiersfontplusquelufiifanspourfer- 
mer  la  bouche  à  ceux  qui  vont  difants,que  ceuxdefàind 
Vidor  leur  ont  pris  ledit  bénéfice  :  mais  quand  ihauronc 
monftréautantdepreuuesdelaviolente&iniuflieprifeque 
euxenpeuuentallegucr,6cont  allégué  deleuriufte  authen- 
tique &legi£imepofleflion,alors  on  mettrai'aiFaire  au  point 
de  confultation  ou  d'accort. 

Matthias  Touzet  natif  de  Pontoifc,  homme  bien  verfé 
éslanguesôcdode  prédicateur,  adminifVra  ledit  Prioré  de 
faind  Denysd'Athis  quelques  années,  puis  fut  tranflaté  au 
Prioré  Curé  de  Fleury  en  Bicre,diocefe  de  Sens,  fur  le  che- 
min de  Fontainebleau,  où  perfeucraiufquesen  l'an  i6or.au- 
quel  il  fut  ramené  au  Cloiftre  à  caufe  d'vne  gangrené  furuc- 
nucaupied.  IlmourutIefufdiâ:an,lei3.Aouft,&:futenter- 
ré  au  Cloiflre  :  &  pour  fa  mémoire  furent  grauez  fur  fa  tom- 
be ce  diftique.    • 

Occidux  tandem  frojlratus  molefiriecU 

Hek  recubans  taccoj  qui  ore  îriliguis  eram. 


L 


Du  Priûre  de  fainB  Vaul  des  Aulnois, 
E  Priorc  defaincl  Paul  des  Aulnois  fitué  entre  deux  col- 
lines en  vn  fond  à  code  de  Cheureufe,  eftoit  vn  lieu  con- 
tenant deux  Chapelles:  dcfquelles  l'vne  eftoit  dcdice  à  k 
benoifte  Vierge  Marie,  l'autre  à  faind  Paul.  Etncantmoins 
les  filtres  de  ces  fainds  n'auoint  peu  empefcherlemefpris 
qucl'indcuotion  auoic  fi  abondamment  femé, que  le  lieu 
cftoitprclque  défère.  Pour  ces caufcs Bernard  Archediacre 

OOOOooo  ij 


nu  DIOCESE    DE   PARIS, 

de  Paris  efmeu  de  deuotion  le  demahda  à  Maurice  Euefque 
quiluy  accorda  promptemcnt.  Or  ce  bon  defîr,ains  l'ac- 
compliiTement  luy  en  donna  vn  autre  meilleur. Car  de  Cha- 
noine feculier,  il  deuincregulicr,  6c  en  prit  l'habit  des  mains 
de  l'Abbé  Ernife. 

Du  Priorc  du  Bois  Sâin^i  F  ère. 

CE  Priorc  eft  appelle  au  tiltre  de  Bouchard  de  Montmo- 
rency fait  l'an  1174.  en  Latin  de  Nemore  fun^H  Pétri  ,  en 
quelques  ciltrcs  ^^  ^<?A"i?  ^. /vm.Toutet-ûis  la  première  appel- 
lation comme  touta  fait  latine  fetrouueprefque  en  tous  les 
anciens  tiltrcs. 

Bouchard  de  Montmorency  en  Tes  fettres données  l'an 
ii74.a(îeure  que  Matthieu  de  Rouffi,  Guy  de  Grolay  &fa 
femme  Richelde,auroient  donné  ladite  Eglife  de  iaint  Père 
à  l'Abbaye  de  laind  Viclor  pour  l'amour  de  Dieu,le  falut  de 
leurs parenstrerpaflez,&lesprieres  de  pierre  Archeuefque 
deTarantaifcquidcdiace  mefme  iour  la  Chapelle dudict 
Bouchard.  Ce  qui  a  efte  confirmé  par  Matthieu  de  Mont- 
morency Connellablede  France  l'an  1120.  Pierre  Euefque 
dcParis, Tan  iiii.  6c  autres. 

lean  Simonisreceu àl'elpreuuedu  Nouiciât  l'an  1499.  le 
13.  Aunl,parrAbbëNicaifeeftoitprieur  Conuencuel  deS. 
VidorôcduBoisS.pere.  Ce  qu'il  nieritoic  iuftement  pour 
fa  pieté  6c  doctrine.  Car  il  edoit  Bachelier  en  Théologie,  6c 
futceluy  quidonnaaduisderenouuelerleballimentdel'E- 
glifcS.Vidor.  llmouruti'ani54i.lei4.  Septembre,  6c  fut 
enterre  en  la  Chapelle  de  Noike  Dame  près  la  combe  de 
Marie  Ruelle  fa  mère,  comme  il  eftfpecifié  en  l'Epitaphe  de 
fon  fils,  fait  en  ces  vers  hexamètres  6c  pentamètres. 
Reffor  loannes  CLtufiri^  cmn  matre  loanna, 
HactcgiturStmencontumuUtushumo. 
RcUgionis  honos^fluxi  contcmptor  honoris 

lîtfirtic?.  cnltor^piicis  amaîor  erat. 
Innocuamjltiduîttctrojïne  cnmine  "jitam 
Duccre  ^prudenti  fimfUcitate  vigens  : 
rr.epo///-u/£  gregi^jimtd  &  l'icforù  dumnuSf. 
EtpntriSy&nati p\tJliîLt  offidum.. 


LIVRE   C^y  A  T  R  I  E  S  M  £.  uij 

Interea  templi  nouafundam'enta  lôcari 

Confpciens ,  fumma  iuuit  &  auxit  ope. 
Tum  fcnio  frachts  ^fato  concept  inique^ 

Niinc  locus  hicprolem  cum  génitrice  te 'ri  t. 
Spiritus  dterna.  iam frétas  p  ace  quiefcat 

Athereis  iun5iHS  pofl  benefa^à  chotts , 

Dti  Priorê  de  fainci  Nicolas  de  Vniiicur, 

IE  crois  que  la  parroifTe  de  faind  Nicolas  ^e  Vaujour  fur 
fondée  enuiron  l'an  109c.  A- içàuoir  quelque  temps  après 
lacranilationdudufaind,  deMireàBarenlapouilic.  Qj^oy 
qu'il  en  foit,  nous  fi^auons  qu'il  eft  fondé  à  quatre  lieues 
de  pans  fur  le  grand  chemin  de  Meaux,  ayant  vne  colline 
auleuant,  la  Viiilee  au  couchant  fur  ledid  grand  chemin: 
la  plaine tapifTec  de  verdoyantes  prairies,  ou  de  la  blonde 
CereSjfansoubherlesbois  qui  ne  donnent  moins  d'aifàn- 
ce  ôc  commodité  aux  circonuoifins .  Pour  ces  caufes  ie 
x;rois  qu'il  eft  mieux  appelle  Vdlis  gaudij  ,  Vau  de  loye, 
ou  Vau-joyeux,  au  tiltre  de  Renauld  Euefque  de  paris, 
l'an  118(3.  ou  bien  Fallis  Gaif\  Vau-gay  ,quoy  que  ce  mot 
foit  de  deux  couleurs, à  fçauoir  Latin  6c barbare,  ou  plu- 
flofl:  François  efcorché. 

lacques  parent  changeafon  habit  fecuîier  en  régulier  par 
lesmamsduR.  P.Iean  Bordier dernier  AbbcjReligieuxl'an 
i)3é.  le  II.  Feurier,&  futprieur  de  Vaujour:  puis  trefpafla 
l^an  i)<37  le  1.  May,  6c  cil:  enterré  au  Cloillre  de  faind- Viâ:or 
fous  vne  tombe  particulière,  outreion  Epitapheparticulier 
graué  encuiure,otife]itcefizain. 

Dormit  in  hoctumulo,  quo  'vixprudcntioralter^ 
Td?7tus  in  exiguo  corpore  Jenfus  erat. 
.    Optimus  œconomits  geniiim  jratichuityâlendls 

^uo/îbi  patiperihus  plus  Juperc(f(:topHmy 

Sed  qiiid  eum  fctilpti  lapides  autjeraloquuntur? 
^htandoquidem  fdtis-  e/l  innotutfJeDeo. 
lean  deBordeauxpritl'habitde  nouicel'an  1572.  leS.  luil- 
let,  6cfutaufri  Prieur  de  Vaujour.  Il  trefpafTalan  1587.  6cefi: 
enterré  en  l'Abbaye  S.  Victor  au  cofté  gauche  du  choeur, 
fousvnetombegraueedecetEpitaphe.  .  ;j  a-..  . 

OOOOooo  iij 


IU4  DIOCESE    DE   PARIS, 

M.    S. 

flic  iacct  Unnnes  Burdejius  turis  Penti,  D .  .^/  dum  in  if  [h 
statis  flore  :perd^ratis  Francia,  Belgica ,  Angluty  Htfpamag,  :  co* 
gmtos fihi fcculi  corru-fti  mores  fugere  ftatuit  :  legitimam  demiim 
adeptus  ^taîcm ,  quo  cœleftia  facilins  confequeretur,  Cmonicam 
Z>.  Augtiftini  regttlam  profejjks,  eam per  anms  f ère  fexdecim  fer- 
mât njiiduus  injlurarum  literarum  Ls6itone^  ac  verbe  Deipr^dtcan- 
do  tandem  Pnor  Vallis  loioftà  RU.  PP.  hutufce  Monaflertj  re- 
nnnciatus ,  vioiento  correptus  morho  viuere  défit  magnofuorum 
lnciu^  S.  Cal.  Octohris-,anno  fahtis  1SS7.  dtatu  2p. 

l'ay  appris  ce  que  dciTus  par  le  moyen  de  frcrelcan  picard 
ReligicuxderAbbayeiaindVicl;or,  duquel  la  diligence  ôç 
!es  laborieux  efcrits  feront  recommandablesà  toute lapo- 
fterité.  Pour  ma  part,  ie  defirerois  qu'en  tous  les  ordres 
de  religion  il  y  en  eut  beaucoup  de  femblableSjtant  de  belles 
choies  dignes  de  cognoliTance^neufTenteflé  enleuelies  de 
l'oubli»  comme  il  eft  arnué  lufques  à  prefenc. 


D  V    P  R  I  0  RE'    DE    LA    S  A  V  L  S  A  r  E. 

CE  Prioré  de  Religicufes  Benediclincs^fl:  peu  au  delà  de 
Ville- luifue, furie  chemin  de  Corbeil  :  &  eftoitancien- 
neracnt  Maladerie  pour  lesfcmmes,attcintes  de  ce  mal  feu- 
lement, qui  elloient  régies  &.adminiftrees  par  treze  autres 
femmes  laines.  En  CûD(ideration  dcquoy  plufieurs  Roys 
de  Franceleuroiîcdonné  de  grands  biens.  Etfpeeialement 
le  Pvoy  Louys  7.  did  le  leune  ,fils  de  Louys  le  Gros ,  ôcpere 
iiCi,  dePhilippesAugufte^parfon  priuilege  de  l'an  u6i.  leur  a 
donne  la  dixme  de toutle vin entrantà Paris, qui  viendroic 
à  Ton  cellier,  pour  iuyÔc  la  Roy  ne,  ibit  qu'ils  fuiîent  enfeni- 
bleou  qu'ils  tinfcnt  tables  leparees  :  moitié  d'icelle  dixmc 
pour  les  Religicufes,  Silâutre  pour  les  malades. 

SonnlsPhilippesAuguflecnian  n%t.  a  confirmé  ce  pri- 
uilege, y  adiouilantiadixmedu  vin  qui  fcroitacbeteàPark 
pour  leurs  peribnnes. 
Lcdid  Roy  Louys  V 1 1.  par  fon  fécond  priuilege,  de  Pan 
'i^3-     1x63.  fv  de  fon  Règne  le  i6.  a  donné  aufdidesPveligisufes 


LIVREQVATRIESME.  inç 

trois  Hures dixhuiâ;  fois  de  rcmeannuelle Ôi  perpétuelle  :  à 
prendre /lir  le  péage  du  petit  pont  de  Paris,  moiciéàlamy- 
Careime,^rautrenioitiéaIa  Toufîàin^ts:  au  lieu  de  dix- 
huicl  deniers,  qu'il  leurauoitaiîignczpar  chacune femaine 
iur  Ton  plat,  ou  (  fclon  le  texte  dudic  priuilegc  j  fro  fcuteU 
U  fua. 

■  LemefmeRoy  par  Ion  troiûefme  priuilege  de  l'an  ii-y. 
leur  donne  !a  dixmc  de  pain  &  vin,  qui  fera  portëàlafcrté 
AaleiSjpourlcferuicedeluy,  delà  l<.oyne>  &:  de  leur  fils  Phi- 
lippes  Augufle.  Plus  il  leur  àonnQ  Jumm.îrios  recreantos^cc'îï 
à  dire,  cheuaux  de  charge,rccreus,  qui  nepcuuent  plus  tra- 
iiailler ,  que  les  Latins  z^^çWQ^nijfattfiemes  & eneffos^i  demy 
morts. 

Etle  Roy  PhiIippesAugufl:cparfonpriuilegedcrani2o8.  '  12.0g, 
&deronregneIe39.  Ordonne  qu'après  Ion  decedzlefdides 
Keligieufes  ayenciès  féaux  d'or, Ôc  la  cire  de  tous  les  féaux 
rompus  delà  Chancellerie. 

Le  Roy  faincl  Louys,lils  de  Louys  huidiermcpar  Ton  pre- 
mier priuilege  limité  à  treze>  lenombre  des  femmes  faines, 
qui  doiu€nt  penfer  &  feruir  \ts  lepreufes.  Et  pour  ce  que 
ce  pnuilegeell  bref,ie  le  mettray  toutaulong. 

Ludoutcus  Bei gratia  Francorum  Rex  Pnortffe^fororibus  Le^ 
profarije  de  Salceia  falutem.  Mandamus  vobis  (^  pr^ciùimus  fir- 
miter j  quatinus  nullam  mulieremfknam  inconjortio  veftro  aliqtio 
modo  recipiitis  vitra  numerum  tredectm.  Acîum  apud  Ficennas 
AnnoDomini  124s .  menfe  Septembrii.  1^45* 

Le  Pape  Innocent  quatriefme,le  14.  des  Calendes  de  luil- 
!  Ict  en  Tan  quatriefme  de  fon  pontificat,  qui  eftoi t  de  l'Incar- 
nation 1246.  a  confirmé  le  fufdit  priuiiege.  Comme  aufli  a     124^. 
faid  le  Roy  Pliilippcs  3.  fils  dudit  fainâ  Louys  le  mardy 
d'après  Pafques  1174. 

Le  Roy  faind  Louys  par  fon  fécond  priuiiege  donné  à  Pa- 
ris au  mois  de  luin  1148.  il  afîigncaufditesReligieufescenc  1248. 
liuresparifis  de  rente  annuelle,  receuable  fur  la  preuoiléde 
paris  aux  termes  de  ToufTainds  &  l'Afcenfion ,  iufqucs  à  fon 
retour  de  la  terre  faindc.-ouf'il  ydecedciufques  à  ce  que 
fon  fils  fucccfTeur  foit  couronné  &  facré  Roy.  Et  alors  cefle 
renteccfTera.'&lefditesReligieufesreceuroncà  l'hoflel  du 
Roy  lepain  ôc  vin^  comme  deuant.. 


inG  DIOCESE    DE    PARIS, 

Letroidcrmepriuilegedudic  iain6t  Louys,  récapitule  & 
confirme  ce  qui  a  elle  donné  auidides  Religieuiesparfes 
predecelïeuis  Roys,  Louys  VIL  Ibn  bifaycul,  phiiippes 
AuguftefonayeuI^&Loyshuiâiiefmeron  très  honoré  père. 
Dictaullique  leidites  Religieufes  luy  auoienc  fait  remon- 
ftrance,que  d'ancienneté  a  eux  apparcenoïc  le  vieil  linge 
dQs  chambres  du  Roy ,  de  la  Royne ,  àc  de  leurs  enfans.  Le 
refte  des  chandelles  &  flambeaux  de  la  chambre  du  Roy. 
Les  vieux  cofFrcscvbahus  achetez  des  deniers  du  Roy  &  de 
la  Royne:  dequoy  ,encores  qu'elles  n'cuflent  lettres  de. 
preuue,  toutesfois  le  bon  Roy  leur  accorda  tout  le  con- 
tenu en  leur  remonftrance ,  éc  voulut  qu'elles  en  ioiiif. 
Lent  à  i'aduenir,  fans  aucun  empefchement.  Ce  priuilege 
eft  tel. 

LvDovicvs  Dei  gratia  Franc'orum  Rex.  Notum  fa- 
cimusvniueriistampr^Efentibus  quam  futuris  ,  quod  cuni 
muIieresIeprofedeSalceya  prope  Prope  Parifîus,  ex  dono 
inclytierecordationis  Régis  Ludouici  proaui  noflri  habe- 
rent&perciperentmedîetatem  decimxtotiusvini,quodiii 
cellarium  Regium  Panlius  venircrjillius  quidem  quod  idem 
Rex  Se  Rcgina  ibidem  expenderentjVelalter  eorum  per  fe. 
Infuper  &:  decimam  panis^  vini ,  qux  tam  memoratus  Rex 
quam  Regina  v::oriuaj<S£  Philippus  eorum  filius  apud  firmi- 
tatem  Aaleis expêderent, necnon & fummariosfuos  recréa- 
PcsAiieufte'*^^^*  I^em  inclyta:  recordationis  Régis  Philippi  aui  noilri 
medietatemdecimçvini,quod  in  cellarium  Panfiusvenirer, 
illius  videlicet  quod  Rex  au  t  Règina  per  fe  ibidem  expende- 
rentautambolimul.  Infuper &c decimam  totius  vinicmpti, 
quod  idem  Rex  &:  Regina  Parifîus  expenderent,  Hue  alter 
ipforumperle.  Item  ôc  ilgillâ  aurea,  quxeidem  RegiPhi- 
Jippo  cura  litcris  tranimittuntur.  Inluper  Se  omnem  ceram, 
inqualiter^adiplum  venirent  figillat^  :prout  harc  omnia 
in  iiteris  pra:deceirorum  noftrorum,  quas  diâx  mulieres  fu- 
peihishabentconfedaSjVidimusconrineri.  Pra'ccreacum 
itepèdiclas mulieres  (ficut  per  inqucftam  uidefaclamdidi- 
cimus)  confueueranrpercipere  decimam  viniquod  bibitur 
io  holpitio  noftro  apud  Vicenas.  Item  omnimpdumpar- 
uumhneum  vetcrem  caméra:  noftrcT,  6c  camerœ  Regina:,  6c 
lib.  orumnoflrorum.  Item  reliduum  cançiellarum,quod 

lupereft 


LIVRE    CLVATRIESME.  1217 

AjpereftinGameranofIra.  Jtcmveceres  Cofros  camerxno- 
ftrXjhofpitij  RegincXjCapellasnollra:,  Icriptorumnollro- 
rum,6comnesaiiosveteres  Cofros  emptos  de  denarijsre- 
giisinhofpitionoftro.  Nospiis  prxdeceirorum  noilrorum 
veftigiis  inhérentes,  diuini  amoris  intuitu ,  &  ob  remediuni 
aninic-e  noftrx,&  animarum  inclyra:  recordationis  Régis 
LudouicigenitorisnoftrijRegina^Blancha^  gcnitricis  no- 
ftra: ,  ôcaiiorurn  antecefTorum  noftrorum ,  eildem  mulieri- 
bus  pra:mifra  omnia, videiicetcamcaquaiexdonoôccon- 
celïione  didorum  antcceirorum  noftrorum,  6c  per  liceras 
eorum  liabebant6cpercipiebant,licetearundemlicerarum 
exprefTaindeperpetuicace  mentionem  nonfacercnc:c|uam 
eciamaIiaqua;iniîoipicio  noftro  &.  Regin2(vtdidum  eft) 
percipere  conlueueranc^quamuis  deijs  liceras  non  habercnt 
inpcrpetuum  concedimus,ôc  audoritate  regia  coniirma- 
mus.  Addcntes  etiam  ôc  volentes ,  quod  refiduum candelée 
quodfuperfuerit  in  caméra  primogenici  noftriôcprimoge- 
nitorum  noflrorum fucceilorum  Francorum  Regum ,  qui- 
cumquepro  tcpore  fuerint  : necnon  &  dccimam  vini^quod 
bibicurinhorpicio  Regins;  apud  Vicennas  habeant&per- 
cipiantiupofterum  mulicres  fuperiusnominatse.  Ha:c  au- 
temqua;luperfcriptaruncdeRcginis,intelligi  volumus  de 
Regum  vxoribus  confiante  matrimoniointer  ipfos:  de  de 
primogcnitis&alijsIibcrisRegû,deilIisvidclicet,quimino- 
rcsascate  ^  in  familia  Regum  confticuti  runt,'&  nondum 
terrarum  habentportiones.  Quod  vc perpétuas ftabilitatis 
roburobtinear,  prxfentem  pagmamligiUinoftriaudonta- 
te,acrcgij  nominiscaraâ:ereinfcrius  annotatofecimus  cÔ- 
lïîuniri.Adum  apud  Vicennas,  AnnoIncarnationisDomi- 
nicx  1262.  menfe  Mayo,  Regni  vero  noftri35.  Aftanti-  ' 

businPaiatio  noflro, quorum  nominaiuppofitafunt&ii- 
gna.  Dapifero  nullo.  S.  loannis  Bucicularij.  S.  Alphorcti 
Cameranj.  S.Egidij  Conftabularij.  Data  vacante  Cancel- 
laria. 

Eu  l'an  1299.  au  mois  de  luillet,  le  Roy  Philippes  4.  dicl  le 
Bcl,a  confirmé  le  fulciit  priuilegcduRoy  fainclLouys.  Ec 
d'abondant  odroyé  aufdides  Religieules  la  dixmedu  vin, 
queluy  &  la  Roync,&  les  futurs  Roys&Roynes  cmploye- 
ront  à  faind  Marcel  ôc  en  autres  lieux  dan  s  la  Banlieue ,  qui  Banlieue. 

PPPPppp 


iii8  DIOCESE    DE    PARIS, 

cft  vne  lieue  à  l'encour  de  Pans ,  la  commençant  au  pied  du 
çrand  Challielet. 

Aucuns  voulurent  iuggerer  au  Royôcà  McfTieurs  de  Pa- 
ris, qu'au  mefme  lieu  delà  SauHaye  les  lépreux  yfuirentre- 
ceus,  logez  Se  entretenus ,  comme  les  lepreufes  t  les  vns  tou- 
tefois diiliinguez  des  autres  par  murs,  portes,  6c  diuerles  ha- 
bitations. Dequoy  les  Religieufes  aduerties,&  pour  obuler 
à  cela,  qui  ne  pourroit  apporter  que  fcandale  &  pénurie,  el- 
les curent  recours  au  faint  fiege  Apoflolique,  lequel  y  pour- 
ueut  par  la  bulle  du  Pape  Clément  4.  en  datte  dupre- 
1205.  mier  an  de  (on  iiege,  qui  cftoit  de  l'Incarnation  11 6  y.  le  8, 
des  Ides  deNoucmbrc,qui  eft  le  6.iour  dudit  moiSjOÙ  il  dit. 

Su^f  ^m  vobis  gju£runt  offcnfones  ïnducere ,  intendent  es  mares 
lepra  percujjos  in  domum  vefiram  introdiicere  :  per  quort^mhA-. 
httationem  Cr  veftrafofiit  impediri  religio ,  Crpanpertatis  annona 
non modkumgrauarï.  Etconclud.  NulU vn^uamperfôna  infir- 
md ^mfi fœmmei (exus y  in  domo  veflrn ponAtur.  £t  par  cefte 
melme  bulle,  il  prend  fous  la  protedion  &  garde  du  iainct 
fîegelefdicles  Religieufes  de  la  Sauliaye,  Scieurs  biens. 

Le  fufdit  Koy  Philippes  le  Bel ,  ayant  feiourné  quelque 
temps  à  Cachant,  en  Latin  Canttcantus ,  de  la  parroillè  d'Ar- 
cueil, les  Religieufes  delà  Saulfave  demanderentladixme 
du  vin  qui  y  auoit  elle  dépendu  pout  la  maifon  du  Roy.  A 
quoy  t-utrefpondu,que  1  edic  Cachant  n'eftoit  dans  la  ban- 
lieue de  Paris, hors  laquelle  elles  n'auoient  aucunkdroicl  de 
dixmc  dcvin.Nonobftant le  Roy  de fonauccoritë, ordonna 
qu'on  leurbaillail  :  Se  fi  leur  lie  expédier  lettres  pour  larece- 
uoirdeluy  Scdclesluccedcurs  Roys  qui  yroientviure  audit 
Cachant. 

J^uotiens  (inquit)  nos A^t fucrejjoYcs nofin  Reges  Francixeri^ 
mus  aptid  Canticantum ,  foUatur  dU~iis  Priori /fi  &  fororibus  eo- 
dem  modo  quo  eis  foliiît-ar  nohis  in  Banlenca  ?n^i.>ientihus  antediSfa. 
décima:  ettam  fi appareret,  qttod difîa  'villa  de  CanticantH  non 
ejfetde  Banlenca. 

Ces  lettres  ont  eil:é  données  à  Paris  au  mois  delanuier 

1309.  Notez  que  dés  ce  temps  là  il  y  auoit  quelque  beau  ba- 

ftimcntà  Cachant,  puifque  les  Roys  y  habitoicnr. 

^31^'         Son  fils  Louysdixierme,  furnommé  Hurin.cn  l'an  iy6. 

au  mois  de  Feùrier,a  confirme  tout  cequi  auoic  eftc  aumuf- 


LIVRE    QV  A  T  R  I  E  S  M  E.  121^ 

né  par  les  précédants  Roys  aufdidlcs  Religieufes^yadiou- 
ftanc  les  féaux  d'argent  à  ceux  d'or,  le  linge  Royal, lesche- 
uaux  non  feulement  recrus  6c  cafTcz ,  mais  aufli  les  autres  de 
bon  feruicequ'ilsdoiuentauoir quand  le  Roy  vientàmou- 
rir.  Écpourabbregerierapporteray  les  pnncipaux  poinds 
duditpriuilege. 

Lîidcuicus  C^c.  Nos  igitur  a  frddecejjorum  nojlrorum  've/ligijs 
dcuidrc  riolenîes  O'C.  conjîrmamus  &c.  Addentes  cum  Jlgtllis  an^ 
reii/upcrius  cent€?iîis  argentea.  Ô"  in  panno  linco  fupenus  con- 
tent o  y  omnia linteamina,  mappasy  ma.-Htergia^ camîji.ts^hrach^ts^ 
omnia^^  linci  gcnerd  noua  &  'vetera,,fuhpY.tdictopannolincocon' 
tineri.  Volent  es  -mhïlominus  ^  njhi  Juperius  equi  Palefredtd^dltf 
recreanti  (xpnmuntur ^  ibi  conJJtnili  modofanos  equos  quocumque 
'Vûccntur  nomine  ad  ipjnrum  mtdierum  commodum  comprehendt 
njûlentesy  ç^c.  Addentes  et iam  &  "volentes  quodiamdicijimulieres 
exinde  &  perpétua  decimam  vtni  apud  Carrerias  é"  Canticantum 
percipianty  &c. 

IcanduTilIet  au  Recueil  des  Roys  de  France,  Chapitre 
des  Exequesdefdits  Roy  s  ôcRoyneSjpartiepremiere, page 
34.5.  dit  ces  paroles. 

AuxReIigieufesdelaSaulfayeprcsVille-Iuifue{fondecs 
premièrement  pourMaladeric^ainfi  qu'il  appert  par  le  Re- 
giftre  du  Threfor  àts  Chartres,  auquel  font  les  dcfenles  fai- 
tes par  le  Roy  Philippes  tiers,le  Mardy  après  Pafques ,  1174. 
à  la  Prieure  dudit  Monanere,ne  rcceuoir  aucunes  femmes 
faines,  que  le  nombre  de  treze  ne  fut  réduit  )  appartiennent 
les  linges,  tant  des  corps  que  de  table,  feels  d'or  &  d'argenr, 
tous  les  mulets,  mulles,  palefrois ,  chcuaux  d'honneur ,  des 
offices  ôc  autres,  tant  ceux  qui  ont  conduite  mené  les  cha- 
riots defdits  Roys  ôcRoynes,  que  ceux  qui  ont  porté  fom- 
niageàleursexeques,aueclesharnois,  colliers  ôcaccouflre- 
mcnsd'iceux,aûiugezparplufieursaîrefls,contrelesgrands 
ôcautresEfcuyers. 

l'ay  veu  vnfragn)entd'vn  ManufcritdecePrioré  de  la 
Saulfaye,  où  eftoic  ce  qui  i'enfuit. 

Quand  le  Roy  leandeceda  à  Londres  en  Angleterre,  il 
fut  baillé  aux  Religieufes  de  la  Saulfaye,  pour  fes  cheuaux 
huidcentsliuresparifis. 
Quand  le  Roy  Charles  le  quint  deceda  en  l'an  1380.  fon 

PPPPppp   ij 


nio  DIOCESE    DE    PAUÎS, 

fils  Charles  o.  acheta  defdidies  Religicufes  les  cheuauxdc 

Ion  père,  deux  mil  cinqcens liures. 

De  rE-rlife  de  n»fire  D.tme  du  Prioré  de  Li  Saulfaye. 

P  Aria  Bulle  du  Pape  Clément  cinquiefme, qui  enfuit,  ÔC 
eil:  de  l'an  1305.  il  appert  que  celle  Egliie  auoir  cftc  lon- 
guement fans  élire  dediee,  ou  qu'elle  auaiceflénouucllc- 
mentrebaftie  :  puis  qu'il  oâ:roye  des  pardons  à  ceux  qui  af- 
filieront à  celle  dédicace  6c  à  l'annluerfaire.  La  Bulle  eft 
telle. 

C  L  E  M  E  N  s  Epifcopus  fcruus  feruorum  Dei ,  Diledis  ia 
Chrifto  filiabus,  Priorilîxôc  Conuentui  Domus  Leprofarix 
deSalceia  Parilicnfis  Diocefis  lalutemt^  Apoflolicambe- 
nediclionem.    Licetisdccuiusmunerevenir,vtfibiàfide- 
libus  fuis  digne ac  laudabiliter  feruiatur,  de  abundantia  pie- 
tatis  fus  (  qucX  mérita  fupplicum  excedit  &  vota)  benefer- 
uientibus  multo  maiora  rétribuât  quam  valeant  promercri. 
Nihilominus  tamen  cupientes  reddere  Domino  populum 
acccptabilem,  Chrifti  fidèles  ad  complacendum  ei  quafi 
quibufdam  illeclus  muneribus,  Indulgcntiis  fcilicct  6i  re- 
miflionibus  inuitamus  :  vt  cxinde  reddantur  diuin^e  gratlcX 
X7       „  '  t  aptiores.  Cupientes  isiiturvtecclefiavellfa,  quam  m  hono- 
le  neftoit    rc Bcata:  &  gloriofe  virgmis Mar^x  vuhis  (  kcut  alieritis  ) 
encore  de-  f^cerc  dedicari,congruis hononbusfrequentetur;  omnibus 
verc  pœnitentibus5:conFelfis,qui  eam  in  dedicatione  ip- 
fiusvenerabiliter  vifitauerint,  deomnipotentis  Dcinuferi- 
cordiajikBeatorumPetri&lPauli  Apollolorumeiusauâo- 
ritate  confifi.Centum  diesindulgentiarum:  iHis  vero  quiad 
eandem  Ecclefiaminanniueriariodiededicarioniseiurdem 
vencrabilitcr  acceirerint,quadraginta  dies  dciniunclafibi 
jjQo      pœnitentia  mifericorditer  in  Domino  relaxamus.  Datum 
Perulij,Calendis  lulij.  Pontificatusnoflrianno primo. 
La  dédicace  d'icelle  Eglifc  e(l  le  10.  iour  de  May. 
Cède  Eglife  fut  rebaftic  ou  réparée  de  neuf,en  l'an  1 5M> 
comme  le  dénote  le  fuiuantelcric,  qui  eft  côcre  l'vn  despiU 
Icrs  du  portail  de  ladite  Eglife  du  colle  des  Religieufes. 

Madame  Nicolle  de  Lantilly ,  Prieure  de  l'EgUle  de  cea?iSyft 
faire  ce  Monfiier  l'an  isif.  Priez,  pour  elle. 


c 


LIVRE     CLVATRI  ES  ME.  mt 

De  l'Eglife  du  bourg  ou  village  de  Villc-Iuifue, 

^EftcEglife  cft  dediee  en  l'honneur  defaiiiifl  Cii%  enfant 
'aagé  de  crois  ans  reulemenc,&  de  faincle  lulittc  fa  mère, 
marcyrilez  en  TarfejVille  de  Cilice,par  le  Preuoft  Alcxadre, 
tyran  tres-crueJ, fous  l'Empire  de  Domitian,lei6.  lum,  où 
(  ielon les  Grecs ,  in  Menologio  )  le  iour  précèdent. 

Ce  bourg  ou  village  diftanz  de  paris  de  deux  lieues, cil 
nommé  Viile-Iuifue,pource  qu'anciennement  les  Juifs  Py 
tenoieur,&  TauDient  quafi  du  tout  acquis  par  leurs  immeles 
vfures.l'vne  des  principales  caufes  de  leur  expulfion,  qui  ad- 
uint  depuis,  du  temps  de  Philippes  A ugufte  Roy  de  France. 

Louys  de  Beauajont,  Euefque  99.  de  Paris, en  l'an  1476.    ^4^^' 
adonné  à  perpétuité  quarante  iours  d'Indulgenceb.uous 
ceux  qui  vrayementp-enitcns&confezpardcuotion  ou^e- 
lerinage  vifiterontrÊgiifeparrochialede  Villc-Iuifue,fon- 
dcc(commedicell}en  l'honneur deS.Cirfviàincle  [ulitte. 

Le mefmc  Prélat,  en  l'an  i  4  S  a.  permitau  Curé  êc  Mar-    14S0. 

guillers  de  laditeEg-life, défaire  publier  à  Parisôc  partout  ^.r        1 
JeDioccie,la  eonrrairiedeldits  martyri^auec  indulgences  Viiic-iuifue. 
pareilles  que  defrus,à  tous  ceux  qui  l'y  trouuerrontes  iours 
que  l'on  fcUtlefcruicefolennel.  ' 

lean  Roulis  Cardinal ,  Preftre  du  Tiltre  de  S.  Eflienne, 
In  Cœlio  monteyQn  l'an  1483.  donnaa  tous  ceux  qui  vilitcronc 
hdite  Eglile,cC  y  aumofnerant  de  leurs  biens,  cent  iours 
d'induliiences. 

J^port  des  Reliques  de  fiincl  Roch,faincfCir,  &  jamcîe 
I ulitte^  en  l'Eglifc  de  Ville -Iniftie. 
Guillaume  le  VaualTeur,  Chyrurgien  du  Roy  François 
premier,  en  l'an  1533.  en  vertu  des  lettres  de  noftre  fainct    i)5>« 
Père  Clément  7.  donneesàMarreille,dâtteesdèsNonesde 
Nouembre(qui  eftley.du  mois)  l'an  dixiefme  de fon  ponti- 
ficat .-comme  aulTl  d'autres  lettres  dudid  Roy  odroyeessu 
mefmeli'cil^.  ioursapres,c'efl:àiçauoirle  io.Nouenibre,eut 
pouuoirde  tirer  de  la  ville  d'Arles  du  Conuent  delà  fainct'ci's  font  ap. 
Trinité,ordredela  Rédemption  des  captifs,  des  reliques  de  P,^"^.^  ^^' 

'  r  r         '  1  thurins  a. 

fainc1Roch,Iaincl  Cir,&:iainclc  lulitte.  Au  moyen  dcquavraii-^. 

PPPPppp'iij 


nii  DIOCESE    DE    PARIS, 

l'eibnttranfporcéaudic  lieu  ,  après  que  l'on  eut  chanté fo- 
lennellementlaMciTedufaindErpnc,  leiurdit  le  Vauadeur 
fie  Ion  humble  demande  au  Reuerend  Père  frère  Gentian  de 
AndinOjMiniftre  dudit  Conuent.  Lequel  en  preience  do 
perionnes  honorables  ouurit  la  chalPe  des  reliques,  &  en  tira 
premièrement  l'os  du  col  de  famd  Roch ,  vulgairement  ap- 
pelle fpondile  nœu  de  l'eichme.  Secondement  l'os  de  ia 
ïambe  de  ûiucl  Cir.  Tiercement  l'os  de  la  mandibule  de 
laincle  Iulicte.  Et  ayant  enueloppé  lefdices  reliques  d'vn 
drapdelbye,  les  donna  &dcliura  audit  le  VauafTeur.  Lequel 
luiuant  la  permiflion  du  Pape  &  du  Roy  de  les  transférer  où 
ilauroit  deuotion  ,  les  apporta  èc  ofrrit  à  rEglile  de  Ville- 
luifueroù  on  les  void  encores  de  prefentenchafTces  en  ar- 
gent. Cedc  tranflation  de  reliques  le  célèbre  tous  lesans,  le 
premier  Dimanche  du  mois  de  May. 

Et  eft  à  noter  que  les  lettres  fufdites  du  Pape  Clément  7. 
furent  exécutées  par  Antoine,  Preftre  Cardinal  des  quatre 
Couronnez,  Ôc  Penitentier  dudit  faincl  Père ,  par  Ton  exprès 
commandement.  Lequel  d'abondant  donna  à  perpétuité 
à  tous  fidèles  Chrefticns,  qui  vifiteront  la  Chapelle  en  la- 
quelleferontmifes  lefdites  reliques,  autant  d'indulgences 
que  fi  à  Rome  ils  vifitoient  l'Eglife  de  S.Pierre  &  Saint  Paul. 
Nonobftantconfticutions&c. 

lean  du  Bellay,  Euefquc  104.  de  Paris,  permit  en  l'an  1534. 
audid  Guillaume  le  VauafTeurjde  transférer  lefdiresreli- 
quesàVille-Iuifue:  comme  aufli  de  faire  publier  les  lettres 
qu'il  auoit  obtenues  du  faind  Pere,audicl  Ville-Iuifue,à 
Thiais 6c Rungi,  villages  proches.  Remettant  40.  iours  de 
pénitence  à  tous  ceux,  qui  penitens  £c  confcz ,  ou  ayans  vo- 
lonté de  ce  faire,  vificerontladiteEglife. 

Le  mefme  Pafteur  en  l'an  1536.  a  permis  lefdides  Indul- 
gcnceseftrc publiées  aux  Eglifcs  parrochiales  de  Yury  fur 
Seine,  de  Vitry  fur  Seine,  de  Orly,  de  Villeneufue  le  Roy,de 
Achis,deHuicl  fols  ou  Vvitibuls,  anciennement  dit,  Ff//a 
Cereris,  comme  il  fc  \\1J1br021.  Mngni  Pafioralis  Ecdcfi£  Pari- 
fienfis^Ccirthaquintâ.&  32.  deFrefnes,  de  Bagneux,deFonte- 
nayfoubsBiignolet,  deSelees,d'Arcueil,6cdeGentilly. 

Pierre  de  Gondy  ,Euefque  107.  de  Paris ,  donna  en  Tan 
. 15,74. quarante  iours  de  pardon  à  ceux  qui  vifiteroûtrEghfe 


LIVRE    QJTATRIESME.  1123 

de  Ville- luiFueJe  premier  Dimanche  de  Ma)  :  qui  eft  leiour 
de  iarecepnon  des /uilliâiesiàindes  reliques. 

Quant  à  la  bulJe  du  Pape  Grégoire  13.  donnée  en  KanijSj, 
pour  ceux  qui  vifîceronc  ladite  Eglife:  comme  aufli  la  lettre 
de  Henry  deGondy  Eueiqueiob'.  de  Pans,  ie  n'en  feray  icy 
plus  ample  mention,  d'autant  que  Icfommaire  d'icelles  fe 
trouue  imprimé  aux  pardons  quç  l'on  affiche  tous  les  ans 
aux  rucsdc  Paris. 


Du  Bois ,  Chafleau  &  ch^i^lU  de  Vinccnnes. 

LE  Roy  Philippes  Augufte,  fît  clore  de  murailles  le  bois 
de  Vincennes  en  l'an  11 83.  le  4.  de  ion  règne,  félon  oue 
letefmoigncRigordusenlavie  duditRoy  jadioullanc  que 
Henry  Roy  d'Angleterre,  pour  lors  Seigneur  de  toute  la 
Normandie^  iitalîembler  grand  nombrede  befles  fauuaees 
par  toute  cefle contrée,  &  les  enuoyaau  Roy  Philippes  Au- 
gufte  qui  les  enferma  audit  bois.  le  citeray  icy  le  texte  pour 
telmoignerqueceRoy  feplaifoic  particulièrement  audid 
heu. 

Philippus  Auguflus  Frmcorum  Rexy  de  Augmento  &  amplifier ^ 
tione  regni  folliatus^  ncmus  Vicenarum  quod  toto  tempore pr.ede- 
cejforum  fucrdt  difcLufum ,  é"  omnibus  tranfeuntihus  olim  fuerat 
païens  &  peru'unn  ^  niuro  optimo  circumcingi  fccit.  Quo  au  dit  0 
Henricus  Rex  AKglorum^qui  in  regimine  rvgni  Angine  lie  ai  Ste- 
phanolucceJferat^fera4per  totam  Nûrmanmam  dr  Aquitaniam 
colligi  fccit y  videlicet  hinnulvs  Ccruorum ^Biimulos ^(^ Caprits 
fyltiefires,  quas  cum fumma  ddigentia  tn  nauem  magnampojitas, 
dr  ingénie  se  coopert.ts,  ibidem  ■vi6îii6  necejjariaperjhimen  Sequa- 
n.ejongo  fciiicet  ducfu  aquaru?n  Régi  Phiiippo  domino  fno  Tarifios 
traKjmif^t,  ^u^Gdmunus  chrifiumfiimus  Rex  bénigne  fufcipiensy 
in  nemus  Vicenarum  iuxtaprxdictum  Ciuitatem  includi  fccit,po- 
Jîtisibi  ferpcîHO  cnfJodibus. 

Le  Chafleau  du  Boisde  Vincennesfutcommencé  &  eleué 
iufqucsaurez  de  terreparle  Roy  Philippes  de  Valois, en  l'an 
1357-  vingtansaprcs.  c'cftàfçauoireni'an  1361.  le  Roy  Jean 
fon  fils  le  lie  eleuer  iulquesau  troifiermeeltage.-^le  Roy 


U14  DIOCESE    DE   PARIS, 

Charles  le  Qujnt  Ton  fils  leparacheua.  A  rencrcedupont 
delatourdu  Donjon  duditChafteaUjily  avnetable  de  mar- 
bre noir,  eleuee  contre  le  mur,  ôi  enuironnee  d'vn  chafl 
fis  de  fer;  en  laquelle  font  ces  vers,  qui  dénotent  ce  que 
dia  eft. 

J^i  bien  conjïdere  cet  euure 

Si  comme  fe  monfire  dr  defcuetiure, 

Il  peut  dire  que  encques  a  tour 

Ne  vit  auoir  plus  noble  atcur. 

La  tour  du  bois  Vinciennes 

Sur  tours  neufues  d^  anciennes 

A  le  pris.  Or  f^ aurez,  en  ça 

,^ui  la  parfft  ou  commença. 

Premièrement  Philtppes  Roys 

Fils  de  Charles  Comte  de  Valois, 

^ui  de  grande  proiiejfe  habonda, 

Jufques  fur  terre  la  fonda  ^ 

Tour  s* en  foulacicr  &  esbatre, 
1357.  ^  '^^  '^'A  ^^^^^  f^/?^J"  trente  trois,  quatre. 

13 61.  Apres 'vingt  d^  quatre  ans  pajfcz,^ 

Et  qu'il  efloit  ia  trefpajfez.. 

Le  Roy  le  an  fon^fil.^  cefi  ouurage 

Fifi  leuer  iuf qu'au  tiers  eflage.^ 
'3<'4'  Dedcns  trois  ans  par  mort  cejfa  : 

^^''^"  ^-  Maù  Charles  Roy  fonfllejfa, 

^ui  parfift  en  brieues  faifons 

Tour,  Pons^  Braies ^fojfesj^  maifons 

Nez,  fut  en  ce  lieu  delttable^ 

Pour  ce  l'auoit  plus  agréable , 

De  la  flic  au  Roy  de  Bahaigne. 

Et  ot  a  efpoufe  &  compagne 

leanne  fille  au  Duc  des  Bourbon 

pierres  en  toute 'valeur  bon. 

De  luy  il  a  noble  Itgnie. 

Charles  le  Delphin  &  Marie. 

Meftre  pheltppe  Ogier  tefmoigne 

Tout  le  fait  de  ce/le  befongne. 

Achefuerons ,  chacun  fupplie, 

^u'en  ce  mond  leur  bien  multiplie. 

Et  que 


LIVRE    QJ-ATRIESME.  121; 

Et  que  les  nobles  fleurs  de  Hz.. 
Es  fains  deux  aie  fit  leur  deltZj. 

Il  y  a  là  encore  vn  Cherne,oLir0ndiâ:quefain(flLouys 
rendoic  iuftice.  Car  nos  hiftoriens  content,  que  comme  ce 
Prince  donnoit  tout  ion  foin  à  exercer  le  droid  &:  i'equité: 
aulFi  preftoit-il  Ci  fauorablementfesoreiliesaux  plaintes  de 
fes  fu bieds, que  mefme  retire  au  bois  de  Vmcennes au  mi- 
lieu du  repos  il  failbit  drefTcr  vnctable  6c  mettre  vn  tapis;  & 
par  les  Officiers  ou  Hérauts failoitappellcrôccrieri'il  y  auoic 
^uelquVn  quivoulutoudemandafîiuftice. 

Quanta  la  faincle  Chapelle,  qui  eftàprefent,  elleaefté 
fondée  par  le  Roy  de  France  Charles  leQmnt,  dit  le  Sage, 
en  l'an  1379.  en  l'honneur  de  laraindeTrmité,&  de  la  vier- 
ge Marie.  Comme  il  appert  parles  lettrespatentes ,  dônees 
àMontemaraudit  anaumoisdeNouembre.  Par  icelles  il 
y  inflitue quinze perfonnes  pour  faire  fcruiceàDieu.  C'eft 
a  fçauoir  vn  Threlorier,  qui  eft  le  chef,  6c  à  toute  iurifdiclion 
furies  autres.  Vn  Chantre,  Sept  Chanoines.  Quatre  Vicai- 
res, &  deux  clercs.  Lefquels  tous  doiuent  eftre  vcftus  mo- 
deftement,  &:  porter  aumuccs,  diftindes  toutesfois  celle 
des  Chanoines  d  auec  celles  des  Vicaires  &;  Clercs  :  comme 
fàinct  Louys  a  ordonné  en  la fainâe  Chapelle  du  Palais  de 
Paris.  Les Threforier,  Chantre,  Chanoines  &  Vicaires ,  s'ils 
nefontPreftresà  leur  réception,  &  les  deux  Clers  fils  ne 
ibntSoudiacres,  tous  fc  doiuent  faire  promouuoirefdids 
ordres  dansvnan,àcompter  du iour  de  leur  réception.  Ils 
ne peuuent  eftre  difpenlez  de  refidence continuelle,  etiam 
fr£textti{ludiorum  :  ains  feulement  leur  cft  permis  d'eftrcab- 
fens  en  vn  an  cinq  femaines  de  iours  continuez  ou  difconti- 
Buez, après  auoir  demandé  &  obtenu  congé  du  chapitre. 
Us  peuuentneantmoins  tenir  auec  leur  prébende  deux  au- 
tres beneiices,y^;?f  cura. ,  ôc  non  fubieclsà  refidence.  Us  doi- 
uent chanter  les  heures  Canonialesà  haute  voix,  &  à  mef- 
mcsceremonies,qu'on  les  chante  à  la fainde  Chapelle  de 
Paris,  &prouuoir  qu'il  y  ait  tous  \ç.%  iours  en  leur  Chapelle 
deux  Me  (Tes  hautes,  l'vne  de  Requiem  après  Prime,  &  l'au- 
tre de  laferieoufefteoccurrcute  après  Tierce. 

La  collation  desprebendesappartient  au  Roy:&  ceuxqui 
les  ont  DC  les  peuuenc  permuter  à  autres  bénéfices  fans 

Q.Q.Q-Q.qqq 


2i 

3> 


1116  DIOCESE    DE    PARIS, 

fa  permiiTion ,  6c  après  auoir  eftc  dcuëmêc  informé  du  corps 
clu  chapitre delacauferaifonnableâce les mouuans. 

Décédant  i'vn  des  Chanoines ,  le  plus  ancien  Vicaire  luy 
doit  iucceder  :  corn  me  auifi  vn  Vicaire  mourant ,  le  plus  an- 
cien des  deux  Clercs,i'ilsfont  capables.  Dcquoy  leThrefb- 
rierdoit  porteratteftation&ielmoignageauRoy. 

Si  quelqu'vn  d'iceuxmcurtinteftat , (es  biens  doiuctcftrc 
diuilez  en  trois.  La  première  partie  eft  pour  rEgliie  :  la  fé- 
conde pour  les  parens  i  êc  la  troifiefme  le  doitfubdiuifer  en 
trois  autres  parties:  delquelles  les  Chanoines  en  aurot  deux 
parts,6c  les  Vicairesôc  Clercs  la  troifiefme. 

Ce  priuilegc  de  la  fondation  de  ladite  Chapelle  a  eftc  con- 
lirmé  par  les  Roys  de  France  ,  Henry  2.  le  7.  Feurier  1^49. 
êcdelonregnele  troiftefrae.  Charles  9.  le  26.  Juin  1568.  &  de 
fon  règne  le  §.  Henry  troifiefme  au  mois  de  May  1575.  &  de 
Ion  règne  le  premier.  Et  Henry  4.  au  mois  d'Auril  1595.  ôc 
de  fon  règne  le  6. 

MonfieurRené  Chappin  en  fon  liure  (ecor]d^eS44:ra  Peli" 
tta  titreS.arti.é.  raportcvne grande  partiedudit  priuilege: 
mais  fi  incorreclemcnt  imprimec,qu'en  voulant  l'imprimcr 
ledit  liure,  il  fera^befoin  auoir  recours  à  l'original.  Duquel 
Monfieur  du  Peyrat,Confeillcr&Aumofnier  ordinaire  du 
K oy, 6c TKreforier  de  ladite  Chapelle, fournira  tresvolon- 
tiers,  pour  le  bien  public ,  auquel  il  eft  fort  affedioné.  Eç 
neaotmoinsau  commencement  de  faprouiûon  de  lad'^fte 
Threiorene  il  n'a  laiiTé  d'cftre  inquiété  ôc  molefté  par  les 
Chanoines  de  ladite  Chapelle,  iufques  â  ce  qu'il  ait  cftc 
contraindfe  pouru  oir  en  la  Cour  de  parlement.  Laquelle  a 
donné  le  reiglemcnt  qui  cntuic. 

PAr  Arrelt  de  la  Cour  de  Parlement  de  Paris  le  lo.îanuicr 
i6o7.interuenu  furTinilanccde  reiglement  pourfuiuic 
à  ladite  Cour  par  M.  Guillaume  d  u  PeyratjConfetUcr  &  Au- 
mofnier  ordinaire  du  Roy,  &  Threforier  delà  fàin  de  Cha- 
pelle de  Vincennes,  à  l'encontre  des  Chanoines  &  Chapitre 
dudit licu.Enférable  ûir  l'appellation  côme d'abus  intcriet- 
têe  par  IcfdirsChanoinesdudccretdeprifedecorpsdec^r- 
né  par  ledit  Threforier  contre  cinq  Chanoines  dudit  Cha- 
pitre &  de  l'cmprifonnement  de  leurs  perfbnncs,  ôcauffi  ap- 
pellaQsdeldfea(cnced€prouifIondu  11.  Septembre  1604. 


LIVRE  Q_y  A  T  R  I  E  S  ME.  mj 

donnée  aux  Rcqueftcs  du  Palais  au  prouficdudit  Threlo- 
ncr,  Lcsappellationsonccftcmifesau  néant,  (ans  amen  de. 
Ecneantnioiuslefdits Chanoines  condamnez  payeraudi<ft 
Threrorierlarommed€72o.  liures  tournois  pour  lès  diltrî- 
bucions.  Et  failant  droit  fur  l'inftance  de  reiglemcnt.  La 
Coura  ordonne  que  Iclèruice  diuin  iera  ccicbrë  en  ladidc 
Eglifc  au  chant  ^  heures  de  la  (ainte  Chapelle  de  Paris.Qae 
leThreforier,  Chantre, Chanoines,  Vicaires  &  Clercs  de 
ladite  làindeChapelleferont  tenus  y  allifter.  Que  la  Mciîc 
des  TreipalTez  ordonnée  par  la  fondation  dcladidcfaindc 
Chapelle  feraditc  chacun  iour  après  Prime.  Que  ledit  Tre- 
forieraura  la  charge  &  animaduerfionôc  toute  lurildiclion 
fpirituelle  U  remporeiie  fur  leldits  Chantre,  Chanoines, Vi- 
caires, Clercs  ^  autres  habituez  en  ladite  Egliiè,&laco- 
gnoiiîancede  tûusleursdiiFeiês,6cdeleurslcruiteuii,pour 
quelquechofequece  Ibit.  Que  ledit  Thrcforierpceiiderâ 
€n  ladite  Eglife,&.  en  toutes,  airerabiecs  capiculaires,pour 
lesafFâires<l'icelie.  Dcfcnlcs aufdics Chanoines  dallembier 
leChapitrecxtraordinairement,fans  en  aduertir ledit Tre- 
forier,âpeinedenuIlitcde  tout  ce  qui  auroit  efle  arrerte. 
Et-de  faire  aucuns  baux  à  fcrme,ouyr  comptes, refoudre  au- 
cunes affaires  en  l'abfçnccdudir  Threlbrier,  l'ileil:  audi.fl: 
lieu  du  boisdeVinccnnes.  EtqueleditThreforierauravne 
€lcf  du  Threior  de  ladicle  Eglife,ôc  le  Chantre  vne  autre. 
Prouuoira  ledid  Threforier  aux  offices  d'Huiilîer, bafton- 
niers  de  ladite  Egliie.  Et  les  lettres  de  prouifîon  des  Chan- 
ge, Chanoines,  Vicaires&.Clercsluyferôtprefentees,pour 
eflre  iceux  examincz/Af^fr  Iittrts  &  carnet  ecdcfix.  Les  fruids 

desBenericiersablens  ôilde ceux  qui  n'aurontprispolleilion 
deleurbcneficeaudiclieu,n'entrerontendiftribution  .-ains 
feront  mis  Icfditsfruicis  dans  vn  coffre,  ôc  employez  aux  af- 
faires de  ladite  Eghfe.  l^ç^s  proccz  concernants  les  droids 
d'icelle  feront  pouriuiuis aux  Requeftcs  du  Palais  &  en  ladi.. 
te  Cour,cant  en  demandant  qu'en  defendant:LeProcureur 
gênerai  loind  pour  la  conferuation  d'iceux.  Les  ba  ux  à  fer- 
me  du  reuenu  de  ladite  Eglife  feront  faicts  au  plus  offrant  6c 
dernier  encheriireur.Inuëtairefera  fait  desreîiques, loyaux, 
tiltres&ornemensdeladite  Eglife.  Duquel  vne  copie  fera 
portée  à  la  chambre  des  Comptes ,  6c  iefdicles  reliques, 

Q-Q.Q.Q.qqq  >i 


nxg  DIOCESE   DE    PARIS,    '- 

loyaux  &tilcres  mis  au  threfor  de  ladite  Eglife,  hors  duqudi 
ne  pourront  edre  tranfportez. 

Roy  s ,  Roy  ne  s,  &  en  fans  d'iceux ,  qui  font  décédez  au 
Bdis  de  Vincennes. 

La  Royne  lanne,  femme  de  Philippcs  le  Bel  mourut  aii 
Bois  de  Vincennes,  le  i.  Auril  1504.  Et  fut  enterrée  aux  Cor- 
deliersàParis. 

Le  Roy  Louys  Hutin  mourut  au  Bois  de  Vincennes  le 
j.  luin  1516. 

Le  Roy  Charles  le  Bel  mourut  au  bots  de  Vincennes  le 
i.iourdeFeurier.  1317. 

Madame  Jeanne  de  France,  3.  fille  du  Roy  Charles  5.  naf- 
quitau  boisde  Vincennes  le  7.  luin  1366. Elle  mourut  le  21. 
Décembre  enlùiuant,  6c  eft  enterrée  à  lainct  Denys. 

L'ordonnance  delà  Maioricë  desRoys  de  France  faite 
par  le  Roy  Charles  cinquiefme  au  Bois  de  Vincennes  en 
Aoun:i374.  :*t^-.s.. 

Charles  Dauphin  de  Viennois',  fils  du  Roy  deTran^e 
Charles  6.  mourut  au  Bois  de  Vmcennes  le  28.  Décembre 
1386.  Et  fut  inhumé  en  l'vne  des  Chapelles  de  faincl:  Denys 
en  France, appellee  la  Chapelle  de  Charles  le  Quint. 

Le  30.  May  iour  dePenteeofte,  1574.  le  Roy  Charles  9, 
aagë  de  13. ans  ii.moisôci3.ipurstreipafràenron  Chaflcau 
de  Vmcennes.  Son  corps  a  eftë  porté  en  TEglilëdefainci 
Denys, &:  inhumé  en  la  Chapelle  ronde  quela  Royne  Ca- 
therine de  Medicisfitfomptucurementbaftir. 

Des  h  sus  hommes  de  l'Ordre  de  Grammont  ^  du  Bois 
de  Vmcennes. 
Le  Bois  de  Vincennes  (que  d'aucuns  récents  par  allufiort 
&  contrel'ancienne  nomination,  appellent  Vie  fcinejauanc 
qued'eflreclosdemuraillcs,  elloitieulementenuironnéde 
petits  fofTez  ou  tranchées ,  6c  ne  contenoit  au  plus  que  cin- 
quantcarpens.  Auquel  les  Religieux  de  faind  Maur  des 
Fo fiez, de  faindl  Martm  àc^  Champs,  ôcde  faind  Lazare, 
auoient  droid  de  prendre  du  bois  pour  leur  chaufFage, 
lufqucs  en  l'an  1164.  qu'ils  cédèrent  ce  droictau  Roy  Louis 


LIVRE    QVATRIESME.  1229 

fcpticrmCjfurnommë  le  Jeune  C  à  la  différence  de  Ton  perc 
Louys  le  Gros)  lequel  y  fie  venir  des  Religieux  de  l'ordre 
de  Grammont,  appeliez  Bons  hommes  ou  H  ermites .  Inftituez 
dés  l'an  107^.  par  l'aincl;  EftienneAuuergnar,  fils  de  noble 
hommcEftienne,  Seigneur  de  Muret  en  Liinofîn.  A  l'aage 
de  trente  ans  il  cômcnça  cet  ordre,  6c  a  vefcu  Quatre  vingts 
ansengrandeauilcritercommeefcriuent  VincentdeBcau- 
uaisenl'onlVIiroirhiflorial,  liure  15.  depuis  le  46.  chapitre 
lufqucs  au  50.  iceluy  includ.  Antoninus  partie  i.  liifto- 
riale,  tiltrei^.  chapitre  21.  page  557.  Le  Catalogue  des 
fainds,  liure  3.  chapitre  120.  Barthélémy  Caffaneus  partie 
4.  de  la  gloire  du  monde, ^n  la  Confideration  67.  fol.  w^.. 
pjg.  I.  Et  lean  Sarelbery  liure  fept.  de  Ton  œuure  intitulé, 
Policraticns  ^  Jïue  de  Nugis  C^iriaUum ,  chapitre  13.  où  il  les 
loue  grandement  de  leur  pauuretë  volontaire:  Magnimon- 
tîs  incoU  ( .ut )  nj'itâm perarduam  elegerunt  :  ô'  non  modo  aud- 
ritU  yfid  if  fins  nature  quoddmtnodo  d&mitores ,  omnia.  neccj^i^ 
tdtis  imferia  excluferuntynhiecertint  fûlicitudincm  craflini,  Om~ 
nia  mandi  obleBamentii  contemnere farum  eft  /ipud  eos.  Ce  bon 
père  a  tant  recommandé  le  vœu  d^  pauureté  ^S^i  feâateurs, 
qu'en  fa  reigle  chapitre  4.  il  leur  défend  d'acquérir  terres, 
nymefraesd'accroiftre  leur  première  habitation  en  quel- 
que part  que  ce  foit.  Si  (inquit)  qt^amlihet  terrée  portionem 
acquijïeritis ^  deinde  dliam  jîbi  cohjirentem  habere  'volctis^cuùidi- 
tas  vefira  vix  aut  mmquam  finieturtSedpoih^s  ilUm  maledicfio- 
ncm  i/icurretis^ quam  Dcminusper  ifaia'm prgphetJim  ferrthiliter  ^^^^^'  s- 
minât ur  dicens.  Vàt  'vobis  qui  conifingitis domum  addommn ,  cr 
agrtim  agro  copuLitis ,  vfque  adtermmum  loci.  Nunquid  hahitii- 
hiîisfoli  vos  in  medio  tend?  Ergofratres  terras  Telinquite^vt  De  us 
fojl Je  vos  dignetmad  cœlum  tfahere. 

Qqs  bons  Rehgieux  de  Gtammont  eftans  arriuez,le 
Roy  leur  donna  entièrement  le  bois  de  Vincennes,auec  les 
baftimentsqui  eftoient  conftruics  au  lieu  où  font  mainte- 
nant \cs  Minimes,  Relicîieux  de  faincl  Francoi-sdePaule. 
Eniemble  leur  odroya  pour  leur  V!ure5fix  muids&demy 
de  froument,  perceuables  par  chacun  an  fur  fa  granchc  de 
GonnelFe.  Les  lettres  du  Roy,  qui  contiennent  ce  que  àc^- 
fus,  font  celles* 


ii30  DIOCESE    DE    PARIS, 

Ludouicus  DeiiiratiaFrancorumRex.  Nouerintvniuerd 
pra:fentesparicer5:fucuri,quod  nos  amore  Dci,&anim*c 
iioftrxlalucisintuitu^dedimus,  conceiîimusBoDLshoraini- 
bus  de  ordine  Grandimontenli  locûad  habirandumin  ne- 
more  de  Vincennis  :  Ôc  totumnemus  cum  fundo  rerr^.llcuc 
follàtiîivndiquecJngitur,  libère  qu^etcôcpacificein  perpe- 
tuumpoffidendum,  Ôcadfaciendumquicquidvoiuenntde 
pra;dièlis.  SciciiduiTiveroe{l,quodadprecesnollras  Abbas 
t>:  Conuentus  F  otlacenfiSjPriorôC  Conuencus  fandi  Martini 
de  Campis,  6c  Prier  ac  Conuentus  fandi  Lazari  Parifienfis^ 
omneius  6c  vlaglumquodhabebantin  didonemorequod 
infraprxdiclafoilatacontinecurfupradidis  Bonis  homini- 
buspcnitusquidauerunt.  Dedimns  etiam  &  conceffimuj 
in  perpetuamelcemofynamfupradidls  bonis  hominibusfex 
modios  (5c  dimidium  frumenci  recipiendos  annaatim  in 
GrangianoftraGonnefla:.  Vtiiocrâtumpermancar,(cripto 
commendari,  6c  figilli  noftri  aucloritace  coniirniari  pra:ci- 

11^4.  pirnus.  Actum  Pariflus  Anno  Verbi  Incarnati  Milleiimo 
centefimo  fexagcfimo  quarto.  Aftantibus  in  palatio  noflro, 
quorum  nominafuppolka  lune  ôc  figna.  Signum  Coraitis 
Thcobaldi.  S.Matdia^icamerarij.  S.GuidonisButicularij. 
S.  Radulphi  Conflabularij.  DatapermanumSigonisCan- 
cellarijjEpiicopi  Sueffionenfis. 

1173.  NeufansaprcSjC'eitàrçauoircn  Tan  1173.  le  mefmeRoy 
confirma  le  don  d'vnmuid  de  grain, naoitic  froment  &  moi- 
tié auoine ,  que  leur  fie  Matthieu  de  Monterel  :  à  la  prendre 
chacun  an  fur  la  grange  de  Villeneufue  fiind  Georges ,  ap- 
partenant à  l'Abbaye  de  S.  Germain  des PreZjCommcil  en 
auoittoufioursiouy.  Les  lettres  du  Roy  font  telles. 

I  N  nominefandx&indiuiducxTrinitatis,  Amen. 
Ludouicus  Dei  gratia  Francorum  Rex.  Dignum  eft  6c  régie 
benignitati  conueniens,  non  folùm  ecclefiis  &  religioiis 
hominibus  bénéficia  conferre,verum etiam  abaliiscollata 
confirmare:ncmalignantium  callidirate  valeant  inpoflc- 
rum  reuoeari.  Nouerint  igiturvnuierfipra:rentes6ci"uturi: 
quod  Mattha:us  deMonterelvnum  modiumannona:  quem 
in  grangiafandiGermani  de  Noua  villa  habebat;  Medieta- 
tem  videlicct  Frumenti ,  6c  medictatem  auenx  domui  Rcli- 
gioibrumhominum  de  Vicenà  in  eleemoryuam  dedic.  Ec 


LIVRE    QJ^ATRIESME.  1251 

Coruadas,quasapudTiieophilum,&:in  poceftate  eiufdem  ri  entcni 
villx,  Gazopacci:  ^  Richildis  mater  pra^dicli  Matthxiha-  Thuis. 
bucrant,6ciplasprocenliuaprcVtaci  modij  annonce  cammu- 
tauerant,  ideai  iVlarth;x:us  in  pcrpccuum  ccclefix  fàncli 
Gcrmani  libère  ^cquietèduniiît.  Ve  aucem  homines  illius 
poteûacisproprxdicla  ceniiua  deinceps  ab  illis  Coruadis 
Jiberi  &:  immunes  permaneantrprecibus  fiipradicti  Macthci 
prçfencem  inde  charcam  tieri,  &  ligilli  noliri  aucloricate 
prxcepimusconfirmari.  AclumParifuis  Anno  ab  incarna- 
tione  Domini  Millefimo  centefimo  repruagefimo  tertio. 
AllantibusinPalationoftrOjquorumnominaluppofitalunt 
&  ligna.  Signuni  Comitis  TJicobaldi  Dapiferi  noftri  ff. 
■MatciixiCamerarij.  fr.  Guidonis  Buticularij.ft"  RaduJphi 
Conltabulanj.  ft.  Ec  infra  icriptum  Vacante  Canceilaha. 

SixansapreSjC'eftàfçauoir  en  l'aa  1179.  Thibauld  Sei- 
gneur de  Montmorency,  auec  le  conientemenc  de  iesfrcres 
Bochard&Eruë,  donna  aufdids  Religieux d<;  Grammont 
du  Bois  de  Vincennes,  le  droici  qu'il  auoit  d'antiquité  de 
prendre  certaine  quantité  de  Tel  fur  les  bafteaux  qui  en  ap- 
portoientpar  la  riuiere  de  Seine.  Et  de  cefte  donation  Papi- 
rius  Maffonus  (liure  3.  de  Tes  Annales  de  France)cn  rapporte 
les  lettres  qui  font  telles. 

Notum  fît  omnibus  tampra^fentibus  quam  futuris,quod 
egoTlieobaldusMontis-Maurenciaci&fratresmeijicilicec 
BocliardusôcErueuSjdedimusin  eleemoiynam  tam  pro  no- 
ftns  quam  pro  patris  &  matrisnofbra^  animabus  EcclefltC 
Beata:  Mari^ de  Vicena  &  fratribus  de  Grandimôte ibidem 
Deo  feruientibus,  falem  quem  in  nauibus  pcr  Sequanam 
comeantibusiurehsereditario  poflidebamus,  ad  polîiden- 
dam  in  pcrpctuum  libéré &:quietë,&  fine  vlla  reclamatio- 
ne.  Quod  vt  ratum  ôc  inconuullumpermaneat,  ego  Mat- 
thxus  figilli  mei  muniminefeciroborari:  Et  vt  Dominus 
noller  Rcx  Francorum  iftud  conccderer,  confirmaret,  èc 
inanuteneret5abipfonoftrispr€cibusimpetrauimus.Huius 
rci  telles  func  Raiaaldus  Mufàuena,HenricusDeumaifo- 
niljThibaldusDiues.Adum  ab  Incarnatione  Dominianno 
Millefimo  feptuagefimo  nono. 

Ces  lettres  font  fcellees  en  cire,  contenant  les  armoiries 
delà  tres-nobleôctres-anciennc  famille  de  Montmorencys 


i23i  DIOCESE    DE    PARIS, 

,  qui  lont  quatre  petits  Aigles  djftinguez  par  vnc  Croixau 
milieu  de  recuiïbn. 

Frère  Bernard, iVn  de  cesbons  hommes.ou  Hcrmires  de 
J'OrdredcGrammonc,  quieitoienc  au  Bois  de  Vincennes 
donna conleilau Roy  PhilippesAuguile,  fils 6c  fuccefTeur 
dudid  Louys  le  leune,  de  châtrer  de  France  les  Juifs. 

Pxemiercmenr,pourlesvfuresimmcnres  qu'ils  commet- 
loient:  Au  moyen  dcfquelles  ils  auoienc  acquis  vne  bonne 
partie  de  Paris:  Detenoientà  leur  (èruice ,  &  comme  prifon- 
nierspluiîeurs  Chreftiens pour  debtes:  doc  d'aucuns  eftoicc 
contrainélsderenoncerlafoyCatliolique,  ôcludaifer  auec 
eux. 

Secondemenr,pour  la  profanation  des  vaiiTcaiix  fa crez  de 
J'Eglife,  quilstenoientengage,  enicsfaifants  feruir  à  vfa- 
ges  communs  &  immondes:  Sans  remémorer  que  pour 
mefme  faicl  Dieu  permit  que  Balthafar  Roy  de  Babylone 
fut  tué  en  banquettant  auec  tels  vailFeaux.  Daniel  chap.5,ôc 
Efay.  21. 

lladuintaufïîqueles  luifs  craignants  d'eflre  recherchez 
par  les  gens  du  Roy,pour  la  refticution  des  biens  Eccleiiafti- 
ques  qu'ils  detenoient,  l'vn  d'iceux  ietta  dans  les  priucz 
vne  Croix  d'or,  décorée  de  pierres precieufes ,  vn  Euange- 
iier  garny  de mefmc,  des  calices,  6c autres vtenfilesd'argêt: 
&  fur  iccux  faifoic  tous  les  iours  fon  ordure.  Cela  venu  à 
Jacognoiflance,le  tout  fut  retiré  des  priuez,ôc  rendu  à  i'E- 
glife.  Et  quant  aux  obligations  de  l'argentà  eux  deu  par  les 
•Chreftiens ,  le  Roy  les  caiîà  toutes ,  referuant  feulement  la. 
cinquiefme partie â fon  profit: Comme  efcrit  Rigordus  en 
JavicduditAugufteen  ces  termes.  ,^od audttns  Rex  chri- 
fiianifimH6  ^petiite  commotus  ,  conftduit  quendam  Heremitam 
ncmine  Bernardum  ^  'virumfancîum  &  reltgtofum ,  qui  eo  tem^ 
fore  in  nemore  Vicenarum  degebat,  quidfa^o  ofM  effet.  De  con- 
filip  cuius  relaxamt  omncs  Chrijlianos  de  regno  fm  a.  débit is  lu- 
djiorum ,  qainta ^artc tôttusfeimmxjibi  retenta.  Leurs  biens  aulîî 
immeubles  furent  confîfquez  au  Roy,.&:  les  meubles  il  leur 
futperinis  de  lesvendrc  pour  leur  viaticque. 

La  troidefine  &  principale  caufe  de  leur  expulfionfut, 
que  tous  les  ans  ils  prenoient  vn  enfant  Chrcftien ,  &  en  lieu 
ioub-cerrain  le  crucifioienr  en  deipitxic  noftre  Religion. 

Dequoy 


LIVRE     Q_yATKIESM.E.  1133 

Dequoy  nousauons  traidéau  troificrmeliureenparlantde 
rEglUeiàinâ;Innoccntpag.83i.EteD  rannSj.qui  eftoic  du 
règne  dudic  Auguftele}.  au  mois  de  Iuillet,ils  forcirent  tous 
de  France.  Voyez  ce  que  i'en  ay  elcricau  mefme  lieu. 

Ce  mefme  Bernard  eftoic  tant  eftimc  du  Roy  Philippe 
Augufte  que  au  tcftament  qu'il  fît  l'an  ijtjo.  auanc  que  d'al- 
ler en  la  terre  faincledifpofanc  des  affaires  de  fon  Royaume 
il  ordonnaencreautresqu'ii  cefcroitpourueu  à  aucun  bé- 
néfice Ecclcfiaftiquc  qui  vacqueroit  durant  fon  abfence, 
fans  le  confeil  de  frère  Bernard ,  en  ces  termes.  Pr^eterea  frA- 
cipimus  quod  fi  ■prdhtnda  vel  heneficium  aliquod  Ecclefiasitcum 
zutcauerit^  quando  Regalta  in  manu  noftra  vf  nient  y  (ccundnm 
quodmeltmô'  honcfitus  foterunt  Regina&  Archtepfcopis'virii 
honefiis&iitteYatàconJiiiojrAtrà  Bernnrdi  conférant  :  faiuis  t4- 
men  donntionihm  ncfiris,  quas^crliiter^ts  nofir^ patentes  nnihur-. 
dam  fecimus. 

Pendant  quclc  Priori  du  bois  de  Vineenne^  appartenoic 
aux  Religieux  de  l'ordre  de  Grammont,  pluficurs  Prieurs 
dudit  lieu  y  ont  eu  leur  fepulturc  :les  tombes  defqucls  le 
voyent  encores  en  la  baffe  Eglife,  auec  tels  Epitaphes. 

Hiciacet  nohilis  ér diferetus ^  'viu  honefi,t  at  magndfi:ienîlA 
frater Stephanus  LîChie/a  de  S .  Roherto ,  Lemouicenfir  diocefis  ^ 
oUmfeaindîis  Frior  Prioratus  bonorum  hominum  de  VtcennArum^ 
dum  ipje  njiucretprimm  Prier prioratus  Dejpefia^  Ordinis  Grandi- 
jnontenjis  :  ^ui  decefiit  in  domode  Alneto,  quarto  idus  menfis 
Septemhris  j  anno  IDomini  1341.  Anima  eius  &  omnium  illcrirm 
JjOjfit^  de  laChi^fa^  &alîorum  defunBcrum  requie fiant  in  pace, 
Cygifi frère  Pierre  de  Panloc^  iadis  quart  Prieur  des  h  on  s  h  cm- 
mes  du  bois  de  vincennes  :  lequeltrcjjafia  le  Lundy  deuant  de  l'Af- 
fumption  nofire  Dame^  Pan  jsç2.  Dteu  en  aitl'ame . 

Cy gifinoble  &  dtfirette  Religieufe  perfbnne  frère  Ciflebert  Pfi- 
chaloux,natif  de  Bayetcn  Bourbonnoîs  au  Diocefi  de  Clairmont, 
iadis  neufïefme  Prieur  de  céans.  j9^/  trejpafia  le  2  6.  iour  de  Januier 
l'an  degrace  14SS. 

Cygisl  Relîgieufi'ér  honcBeperfonne frère  Dominique  le  Mer- 
cier .^natif  de  herry  fat  n  cl  Chrifiofle ,  au  Diocefe  de  S 01  (fon s  ^  iadis 
*vniLiefime  Prieur  de  céans ,  qui  trcfpAjfia  le  14 ,  lourde  Feburier/an 
degrace  isos. 

Maiflrelcan  Maffo,  Archidiacre  de  Baveux ,  après  le  de- 

RRRRrrr 


rr34  D  10  CES  E    DE    PARIS, 

ccdsdc  Ton  frère  Papirius  Maiîa,  a  faicl  imprimer  les  Epi- 
ftres  de  Reiierend  Père EftiennCjAbbé  de fainde  Geneuief- 
uej&depuisEuefquedeTournay.  Enla  première  defquel- 
les, cfcriceau  père  Robert,  Prieur  de  Pontigny,  ^/i.zy  de  S. 
E(mc ,  ordre  de  Cifteatix ,  il  loue  merueilleufement  les  Re- 
ligieux de  Grammonr.  CrandimontenJIum  (  inquit)  grande 
Ziomcn.   Homtnihiis  fLiCcnt^& firiii  chrifii frnt ^  Borà  homi- 
nés  appclLtnîur.  Nam  bonitatis  tUorum  te  Ht  s  eft  (^  exclu/a  cupi- 
dit  as  &  inclitfz  pauperîas.   Porro  amhitio  (  qu£  ftre  omnes  im* 
pugnAt  &  pi  lires  ex  pugilat  )  tam  remota  efi  ab  eis,  q^nmlon- 
çre  ejt  ab   homïmhus  ,  qui    nfénqnam  feje  adepturos   Cijhr- 
cmm ccrti  ftmt^  Il  vfe  de  ce  mot,  Ciftercium ,  pour  refpondreà 
laqueftion  queluyauoic  propofee  ledit  Prieur,  Sçauoirs'iî 
eftoit  licite  à  vn  Gramon  tois  de  paiFer  à  l'ordre  de  Cifteaux, 
comme  plus  eftroicl.  Namadlaxiorem  tranfiius  [fecundum  iu^ 
ta)  eft prohihitns .  Et  déclare  allez  que  non, par  le  difcours 
derepifl:re,en  mondrant  l'ordre  de  Grammont  plus  par- 
faid  en  ce  temps  là, que  celuy  de  Ciftcaux:&:  par  confe- 
quentcoulpableslesCifterciens,  f'ilsreceuoientdesGram- 
montoisprofcs,  foubs  prétexte  de  vieplusauilere. 

Ledicl,  EuerquedeTournayefl  fort  ancien:  carildece-da. 
en  l'an  1103.  le  vnzieimc Septembre. 

Des  Religieux  Minimes  du  Bois  de  Vincennes. 
Le  Conucnt  des  bons  hommes  du  bois  de  Vincennes, 
Î.5S4.  eft  demeuré  à  l'ordre  de  Grammont  iufques  en  l'an  1584. 
qucleRoy  Henry  3.  fit  vn  Concordat auec  ReuerendPerc 
en  Dieu  frère  François  de  Neufuille^Abbëôc  General  dudic 
ordre.  Par  lequel  Concordat  iceluy  Abbé  confentoit  (fous 
le  bon  plaifir  de  noftre  faind  père  le  Pape  )  que  ce  Prioré  du- 
di  t  boisde  Vincennes  auec  tous  Tes  droidSjpofTefTions  ôcre- 
uenus,  fucdidraid  dudid  ordre  &  transféré  à  tel  autre  qu'il 
plairoit  à  ia  Maicflé.  Laquelle  en  recompenfe  bailloitauf- 
dits  deGrammont  le  Collège  Royal  de  Mignon  auec  fesap- 
partcnaces:  félon  laformcprefcriteauConcordat  fait  encre 
McArirePhilippesHuraulc^neur  de  Chiuerny,6(:  Chancelier 
de  France ,  5c  Prieur  dudit  Prioré  du  Bois  de  Vincennes  :  Ec 
Maiftre  Claude  Marcel,  intendant  des  finances  au  nom^. 
commeProcureur  dudicRoyj&pariuy  ratifié  parfespatai- 


LIVRE    QJ^ATRIESME.  1135 

tes  données  à  fàinclMaur  des  FofTcz  audit  an  1584.  le  14. 
■May,ôc  confirmées  parle  Pape  Grégoire  13.  Suiuantcecac- 
cord&permiffion  duiaincl  Père,  le  Roy  y  introduit  lesfre- 
res  Mineurs  ou  Cordeliers  de  l'Obièruance.  Le/c]ucls  nel'y 
peurentaccommoder:  &  la mefmeanneequ'ils  ettoient ve- 
nus, ils  T'en  retournèrent  en  leur  Conuent  de  Paris. 

Araifon  dequoy  au  mois  d'Octobre  1^85.  fà  Maieftc  tira  1^3^ 
du  ConuentnoftreDame  de  toutes  Grâces  de  Nigeonlez 
Paris,  dixhuid  Religieux  Minimes.  Lcfquels  transferez  à 
Vincennes,y  commencerentlediuin  office,  le  17. Octobre, 
aux  premières  vcfpres  delafeftc  faind  Luc,auditan.  Ce  que 
le  PapeSixte  V.  a  confirmé  par  fa  bulle  du  vingtcinquiei'me 
lanuier  1586.  158^. 

Et  le  Roy  par  Tes  patentes  données  àParis  au  mois  d'Aouft 
1587.  a  confirmé  aufdits  Minimes  le  don  dulieudeVmcea-     irSy. 
ncs,&  de  tout  ce  qui  en  dépend. 

CcqueaufTifoD  lu ccefTeur  Henry  4.  Roy  de  France  &  de 
Nauarre,  a  approuué&  corroboré  par  fes  lettres  données  à 
Fontainebleau, au  mois  d'Odobre  1599.  vérifiées  ^"  ^^  Cour     1599. 
àe  Parlement  le  1 6.  lanuier  1600.  £t  en  la  Chambre  des    1600. 
Comptes  le  18. Feuriierauditan.Etdepuispararreft  du  Con- 
feil  d'Eftat  du  Roy,  tenu  à  Paris  le  i8.  luin  160^.  Signé,  Bau-    160^. 
douin.  Donné  entre  frère  Rigal  de  la  Vaur ,  Abbe  de  l'Ab- 
baye de  Grammonr,dVncpart:Eclerdits  Minimes  du  bois 
de  Vincennes,  d'autre  :  lefdits  Minimes  ont  eflé  maintenus 
&  gardez  en  lapoflefiion&iouilTancedeleur  Conuent,auec 
defenfes  audit  Abbé  de  Grammont  de  hs  y  troubler  6c  em- 
pefcher,  àpeinedetousdefpens, dommages  oc  interefts. 

Ce  Conucnt  des  Minimes  de  Vincennes  pendant  qu'il  a 
eflé  de  l'Ordre  de  Grammont ,  &  fpecialcment  depuis  l'in- 
ftitution  de  l'ordre  des  Cheualiersde  faind  Michel,  faiclc 
parle  Roy  Louys  XL  en  l'an  14^9.  a  euvn  beau  priuilegc: 
qui  eft:  que  quiconque  eftoit  Prieur  de  leans,  eitoit  aulîi 
Chancelier  del'Ordre  faind  Michel.  C'eft  à  dire  qu'ilauoit 
lefeaudu  Roy,  duquel  on  leelloit  les  lettres  dcceuxàquiil 
plaifoitàfa  Maiefté  conférer  le  collier  dudit  ordre.  C'eft 
pourquoy  ledid  Prioréauoit  eflé  de  long  temps  tenu  en 
Commande  par  desperlonnes  d'honorabiequahté&digni- 
Cc.  Comme  parfeuMonfieur  le  Cardinal  de  Lorraine,  par 

RRRRrrr   ij 


1156  DIOCESE   DE    PARIS, 

Médire  Gabriel  le  Vcneur^Euefqucd'Eurcux.  Et  par  Mon. 
fkurdeChiuerny  rlequclauroicvny  le  Chancelier  de  l'or» 
drca  TEftat  du  grand  Chancelier  de  France. 

De  rEfchange  du  Prioré  de  Vincennes  au  Collège  Mi- 
gnon, Voyez  ce  que  l'en  ayefcriccy  dellus,  liurei.au  craidé 
delafondaciondudid  Collège,  pag. 703. 
MontrcutljHrle  Bots. 
Extraie!: de  riniientairc  des  tiltrcs  &:  enfeignements  de 
l'hoilel  de  ville,  faicl  par  Maiilre  lean  Pou(repin,enran 
1583.  fol.  49.  Lettres  du  Roy  lean,  touchant  lc5  priuilegesÔC 
exemption  à^s  habicans  de  Montreuil  iur  le  bois,  de  l'an 
1560.  au  mois  de  Mars ,  données  au  Temple  lez  Paris.  Par  leC- 
quelles  ils  ne  fontlubieds  de  payer  aucuns  rubfides,ny  lo- 
gerlesgens  delà  fuittedu  Roy,  auec  defFenfes  de  prendre 
leurs  bleds ,  vins,  vaches, ou  autre  beftial. 

AutreslcttresduRoy  Charles  leQujnt,en  datte  de  IW 
1363.  confirmatiues  des  précédentes,  A  la  charge  que  lef- 
dits  habitans  entretiendront  à  leurs  defpens  les  fontaines 
du  bois  de  Vincennes. 

Sur  ce  interuenu  Arreft  de  la  Cour  des  Aydes:parle- 
quel  ils  font  déboutez  dcl'entcrinemctdeleurdideslettrcs, 
pour  le  regard  du  vin  vendu  en  gros  feulement.  Et  àla  char- 
ge qu'ils  entretiennent  mieuxlcTdits  fontaines, qu'jls  n*onc 
taiclle  temps  pafTc.  Que  fi  les  frais  font  plus  grands  qu'ils 
ne  font  tenus,  il  leur  eit  permis  defepouruoir  pardeuanc 
Mefîieurs  les  Threforiers  généraux  de  France. 

Mifes  lefdites  lettres  en.laGinquicfmelayette,fous  la  cot- 
te Fiuid:  P. 


Fondation  del' Ahhaye  de SainSi  Antoine  des  Champ, 
fres  Fans, 


E 


N  cefte  Abbaye  fontReligieufes  de  l'ordre  S.  BenoiH:^ 
foubz  la  congrégation  de  Cifteaux.  De  laquelle  la  fon- 
dation eft  defcritc  en  vn  grand  tableau  de  leur  Eglife,au  de- 
çà du  cœur,  à  main  feneftre  en  ces  termes. 
li%i^  L'an  de  l'Incarnation  de  noflre  Seigneur  iiSi.s'efmeut 

certain  difcord  entreles  Eicolhers  de l'Vniucrfité  deParis^ 


LIVRE    Q_yATRIESME.  1237 

éc aucuns  habitans  de ladice  ville.  Pour  caufequelerditsEf- 
colliers  de  iour  àautre,prenoicnc  ôcrauifîbiencde  fa i (51  2c 
torcede  leurs  femmes,lilics&  chambrières. 

Pourlefqueliescauresfurentpluficurs  derditsEfcoliiers 
ôc  bourgeois,  occis  &ma(îacrcz,  celiemenc  que  lefditsEl- 
collierslè  voulurent  départir, 6c  aller  tenir  Vniuerfité  ail- 
leurs.Parquoy  la  ville  deParis  en  demeura  moultdepopulee, 
êclafoy  par  ce  moyen  blciree.  Et  pour  ce  icelle  Vniueriitc 
cnuoyaa  Kome  pardeuers  le  iaincV  Père.  Lequel  pour  ob- 
uier  aux  inconueoicns  qui  s'en  fulî'entenluiuis.enuoya  deux 
de  Tes  Cardinaux  à  Pans,  pour  pacifier  Raccorder  leidicls 
parties.  Leiquels  venus deRomearriucrent  au  boisdeVin- 
cennes  près  Paris  enuiron  l'aube  du  iour.  Et  ceux  qui  les 
auoicntcftë quérir, arriuerent  entre  ledit  boib  &  Paris,rur 
vne  petite  montagne,  au  delPus  du  lieu,  où  efl:  à  prelenc 
fondée  l'Egliie  faind  Antoine.  Et  là  fut  érigée  vne  Croix, 
nômee  Li  Croix  Benoijle  ^  â  prefent  brifec  ,  d'où  l'on  voidà 
plain  la  ville  de  Paris.  Iceux  Cardinaux  fe  mirent  à  defcen- 
dre  à  genoux,  faifans  leurs  prières  à  noflre  Créateur,  affin 
qu'ils  peuflent faire  chofc  qui  luy  fur  agréable, &: la chofe 
accomplir  pour  laquelle  ils  eiloient  cnuoyez.  Et  ce  faid 
remonterentfurleursmulcs.  Etvindrentvnpeuoutreenla 
vallée  en  approchant  de  Paris.  Oùilsrrouuerent  vneper- 
fonneen  femblanced'Hermitc,  tenant  en  fa  mainvn  ma- 
Requin  ou  panier  plein  de  pierres.  Et  iceluy  Hermite  les  iet- 
toit  fur  terre  par  efpace  d'vne  eniambee  en  compaflant  6c 
enuironnantIelieud'icelleEglire,oùelleeftà  prefent  fon- 
dée. Auquel  Hermite  ils  s'addrelTerent  ^d'admirerenr, 
en  difants qu'il  leurditquiileftoit,6cquefîgnifioit  ce  qu'il 
taifoit.  Lequel  tantoft  leur  dici.  le  fuis  Antoine  icyenuoyd 
parla  volonté  du  toutpuiflant,  pour  compafler  &. faire  l'en- 
ceinte de  ce  lieu.  Auquel  i'ordonne  quel'on  édifie  vne  E- 
glile,Oùletout  puiiîat6c  fagloricufemerefoientpriez,ho- 
norczôcferuis,&moyaufI],pourfoulager&fupporterIepeu. 
pie  de  France  de  trauail  &  de  peine.  Et  afin  que  plus  légè- 
rement ils  puiflent  acquérir  le  temedede  ce  qu'ils  requer- 
ront, pour  ce  que  par  deçà  les  monts  n'y  a  Eglifequienfoit  " 
fondée.  Et  ces  chofesdidcs  lefdits  Cardinaux  luy  faifants" 
pluiicurs prières  ôcrequeftcs,  le  virent  efuanouyr.  Et  après 

KRRRrrr  iij 


Î238  DIOCESE  DE    PARIS, 

ie  remontèrent  ôcvindrent  à  Paris  de  bon  matin,Et  eux  lo- 
gez, ne  firent  &:  ne  dirent  chofe  touchant  leur  ambafTade, 
lulquesà  cequ'JlseuiTentreueié  ladite  vilion, comme  ils  fi- 
rent peu  après, l'vn  prefchant  en  rEglifeiàindMcrry,  6c  l'au- 
tre en  rEgiifefainclSeuerm.  Alors  le  peuple  de  Parismea 
<ledeuotion,  fit  fonder  audit  lieu  vne  petite  EglifcôcCha- 
pelleaupourpris  de  fàincl:  Antoine, qui  encore  yefVjfur  le 
chemin  en  l'honneur  du  glorieux  amy  de  Dieu  Moniîeur 
fâind  Antoine.  Ils  y  firent  aufii  vn  hoflel  furnomme  de 
faind  Antoine:  où  fe  retirèrent  plufieurs  perfonnes  pour 
y  viure  chaitementScfoIitairement:  commeleiieuy  eftoic 
propre,  ayant  plufieurs  bocages  ôidelerts. 

En  l'an  defrufdit  frère  Hue  Fouquaulx  Abbé  de  faind 
Denys  en  France,par  ordonnance  &  à  la  requefle  defdids 
Cardinaulx, après  leur  département,  entretint  6c  preicha 
ladite  vifion  :  6c  par  fon  moyen  tant  qu'il  veiquit  retira 
maintes  perfonnes,  tant  vfuriers  comme  menansviediiro- 
luë.  Et  fit  à  plufieurs  d'iceux  vfuriers  rendre  les  gages 
francs  &  quittes  à  ceux  qui  leurdeuoient.  Et  leur  fit  me- 
ner deflors  en  auant  vie  charitable,  pour  lefdides  vfu- 
res» 

Aux  hommes  6c femmes  de  dillolution  ,  8c  mefmcmcnc 
a  celles  qui  s'abandonnoient  pour  vil  &  petit  pris,  fit  re- 
.  noncer6cdclaifrer  leurfdits  vices.  Donc  il  y  en  eut  partie 
quieieurenc  Ôc  voilèrent  mener  6cfaire  vie  contempîatiue 
fous  religion.  Les  autres  furent  liées  par  mariage:  les  au- 
tres fe  prindrent  à  faire  voyages  ôc  pellerinages,  nuds 
pieds  6c  voiliez  par  tout  le  corps  d'vn  linge  ou  autre- 
ment. 

11^3.*  Enuiron  l'an  1195,  Iedi£t  Hue  Fouquaulx,  Abbé  de  faind 
Denys  deceda,laiflant pour  iucceireur  Pierre  de  Roifi^y ,  le- 
quel continuaà  publier  6c  prefcher  au  peuple  ladide  vifion 
de  fainct  Antoine.  Tellement  qu'en  ladide  maifon  (  qui 

U97'  efkoit  en  forme  d'Hermitage)  en  l'an  1 1  9  7.  il  f'y  retira 
grand  nombre  de  PreftresÔC  laies,  hommes  6c  femmes.  Ec 
nepouuantsoiiloger,lefdids  Preftresbaflirent  audid  fieu 
furlachauiîcevnCloiftre,  vn  Dortoir,  vnRefedoir 6c  vnc 


LIVRE   QJ^ATRIESME.  1135. 

fallc.  Et  vn  peu  plus  ioing  vers  la  cour,  fut  pareillemenc 
bafly  pour  les  femmes  vn  dortoir, vn  refedoir  &vncloi- 
flre ,  appelle  à  prcfent  I^  wW/ Cloijlre iVtx  Dames, 

En  l'an  mil  cenc  quatre  vingts  &  (cize,  Maurice  Euef-  u^^. 
que  de  Pans  deceda ,  &:  fon  luccciTeur  Odo  de  Soliaco, 
(en François  de  Sealy  )  quelque  temps  f'en  alla  audid  liea 
de  (aincl:  Antoine,  6c  ht  remontrance  aux  Reiigieuies  qui  y 
cftoient,  quepourleurhonneurêc  la  conferuation  deleur 
eftat,  il  eltoit  expédient  de  fe  renger  fous  vne  congrégation 
reformée.  Autrement  qu'il  les  chaiferoit  toutes.  En  ce  mef- 
metempsjc'efl:  à  fçauoir  en  l'an  mil  cent  quatre  vingt  dix  uog^ 
liuicl,  la  congrégation  reformée  de  Cifteaux  fut  érigée, 
comme  il  eft  mentionné  en  ce  diftiquc. 

Anna  Miîleno^  centeno,  bis  minus  vn&y 
Sub  Pâtre  Robert»  cœpt  Ciflertius  or  do, 

Parquoy  fainâ:  Guillaume,  Niuernois  de  nation,  qui  de 
Chanoine  de  noflre  Dame  de  Paris  deuint  Religieux  de 
Grammont,en  après  Abbé  de  Chaalis  (en  Latin  Cnroli 
loci)  au  Diocefe  de  Senlis,&en  fin  A^rcheuefque  de  Bour- 
ges, leur  confeilla  de  fe  iubmettre  audit  ordre,  recognoi- 
itre  l'Abbé  de  Cilleaux  pour  l'uperieur,  obéira  fes  corn- 
mandemens ,  vilitations  èi  corrections ,  &  admettre  les  Re- 
ligieux qu'il  leur  ordonnera  pour  ouyr  leurs  confeiTions&r 
adminiûrer  les  faincls  Sacremens.  A  quoy  ils  acquiefce- 
lônt. 

Et  pour  audorifer  ce  confentcment,  &  rendre  inuio- 
lable  celle  vnionàladicle  Congrégation  ,ellescnuoyerent 
à  Rome  vers  le  Pape  Innocent  troiiîefme.  Lequel  eutpour  »- 
agréable  leur  requefte,  &:  Icurodroya  bulles  fort  amples 
de  confirmation,  y  adiouftant  des  indulgences  &  pardons 
de  peine  &  de  coulpe,  pour  les  Religieufes  &  domcfliqucs 
dudidfàinci:  Antoine,  êc  pour  tous  ceux  qui  vifiteront  ce 
lieu  tous  les  ans  le  lendemain  de  Pafques,&y  aumof- 
neront  de  leurs  biens  félon  leur  pouuoir  2c  facultez  :  au- 
tant comme  fils  vifitoicnc  les  iaincles  EglifesdeRome. 


124©  DIOCESE   DE    PARIS, 

Quant  ceux  qui  efloicnc  allez  à  Rome  furent  de  retour, 
ôiiceilesindulgences publiées, chacun s'eftudia à  donner  à 
cefte  Eglile  cens ,  rentes  ôc  poileffions ,  tellement  qu'en  peu 
de  temps"  Icrcuenu  augmeta  à  merueilie.  Et  fut  créée  la  pre- 
mière Abbeiïê,  Sœur  Theophaine,qui  prefida  douze  ans.La 
féconde.  Sœur  Agnes,  qui  fut  fept  ans.  Et  la  troifiefme  , 
Sœur  Gilles,  qui  fut  feizeans.  Et  amfi  conlecutiuementles 
autres ,  iufques  à  prefent ,  que  gouuerne  Madame  Renée  de 
laSalle. 
uoo.        L'^"  iico.  au  mois  de  May  ,  Louys  fils  du  Roy  Philippe 
Augufl:e,&pereduRoy  S.  Louys,  efpoufa  Blanche,  fille 
d'Alfonfe,  Roy  de  Caftille,  &:  niepce  de  Ican  Roy  d'An- 
gleterre. En  mémoire  dclaioye  qu'il  eut  d'auoir  euledicb 
enfant  laind  Louys.  Il  donna  à  ladide  Abbaye  la  terre  où 
cft  iitueel'Eghfe,  &  les  enuirons,  contenants  14.  arpens  2c 
vnze  perches  de  vignes:  Et  deux  cents  foixante  dix  arpens 
de  terres ,  qui  font  entre  Paris  6c  le  bois  de  Vincennes. 
1104.         Eï^  l'^i^  1204.  ledit  Odo  Euefque  de  Paris  exempta  l'Ab- 
baye de  faind  Antoine  des  champs  de  toute  fubiedtion  Epi- 
fcopaIe,&;  voulut  que  lesReligieufesnefufTent  fubieds  fi- 
non  audit  ordre  deCi(leaux,iouyflrentdespriuileges,fran- 
chifes&libertezd'iceluy.  LefdicT:es  lettres  données  audid 
an,  ôc  de  fon Pontificat  le  huicliefmc. 
J2IC         L'an  1215.  au  mois  de  May  Pierre  Camb.  Euefque  71.  de 
Paris,  fon  Archidiacre,  ôc  le  Curé  de  fàind  Paul  (  en  l'eften- 
duë  de  laquelle  parroifle  ell;  l'Abbaye  de faind  Antoine) 
quitterentauxReligieufestoutGequ'ilspourroientpretsn- 
dre  pour  les  droits  parrochiaux;  6c  donnèrent  permiiïîon 
irreuocableauxRcligieufésôcPreftres  feculiers  demeurâts 
en  la  ceinture  de  l'Abbaye  oùésenuirons  ,de  leur  admini- 
ftrer  tous  les  (ainds  Sacrements.  Lefdides lettres  dattccs 
ley.an  du  Pontificat  dudit  fleur  Euefque. 
Le  Seigneur  de  faind  Mandé  qui  letenoitàParis ,  pour 
Note? que   aller  à  fadite  feigneurie  paiToit  fouuent  pardeuanti'Eglifc 
vapctkvii-  ^incl  Antoine  qui  eft  fur  le  chemin,  6c  defiroit  y  ouyr  iVIef- 
lagc  aiiprcs  fe.  Mais  pour  la  grande  multitudc  de  peuple  ny  pouuoiten- 
ic  Bois  de    frer.  Para uo vil  prend  refoluiion  d'en  faire  baflirvncplus 

Vincennes.  j        V     '        ^  j  ^   r  L      r  i  »1  • 

grande:  Et  regardant  a  ion  threlor,  il  trouua  qu  il  auoit 
lept  mil  mailles  d'or.  Laquelle  fomme,  il  veut  employer  en 

niarchan- 


LIVRE    QJ-ATRIESME,  1241 

îTiareliandire ,  pour  du  proufic  qui  en  prouiendra  faire  con- 
ftruire  ladite  Églife.  Si  fitvenir  quatre  Clercs,  &  à  chacun 
d'iceux  bai  lia  mil  obollesd'or,^  les  enuoyaen  diuers  lieux, 
les  enchargeant  d'acheter  &  faire  venir  à  Paris  diuerfes  mar- 
chandifes.  Lefquels  firent  fi  bon  traficq  qu'en  quatre  ans 
fuiuans  l'Eglife  fucparfaite  de  leur  gain,  &  fi  ledit  feigneur 
receut  le  principal  argent:  qui  eft  choie  admirable,  Iceluy 
aufli  donna  à  ladite  Eglife  tren  te  arpens  de  terre  en  la  cenfi- 
ueêcfeigncurie  près  dudit  S. Mande. 

L'an  1233.  le  deuxiefme  iour  de  Juin  fut  ladicfle  nouuelle 
Eglife  dediee en  l'honneurdenoftre  Seigneur  lefusChriil:, 
delà  Vierge  Marie, &  de  faind  Antoine  (au  nom  duquel 
elle  auoit  effcé  dediee)  par  les  Euefques  qui  l'enfuiuent.  C'efl: 
àfçauoirpar  Guillaume  Euefque  de  Paris,  Gaultier  Euelquc 
de  Cambray,&:  Pierre Eucfque  deMeauxrqui  firent  l'offi- 
ce de  la  dédicace  es  prefences  des  Eucfques  de  Chartres ,  de 
Noyon,  de  Soifi^ons.de  Senlis,  6c  de  Chaalons.  Aufli le  Roy 
faind  Louys  qui  auoit  défia  régné  fix  ans,  la  Royne  Blanche 
fàmere,& la Royne fa fem me, plufieurs  Ducs,  Comtes , Ba- 
rons, &:  grande  quantité  du  peuple  de  Paris  y  aififterent.  Les 
fàinclesreliquesd'iceile  Eglife  furent  mifes  en  des  reliquai- 
res d'argent,  &,  les  autres  en  des  chafies. 

Tel  eltlefommaire  de  la  fondation  de  ladicle  Abbaye  de 
fain^l  Antoine  des  Champs,  félon  qu'il  eft  contenu  audicl 
tableau. 

LapeciteEglifeouChapelIementionneecy  defiuseflceU 
le  qui  fe  void  encores  à  prefent  le  long  de  la  chaufiee ,  en  la- 
quelle les  corps  desdeminds  Roys  ou  Roynes  de  France 
font  portez  après  leurs  decez,  auant  que  de  faire  leur  feruicc 
fblennelàrEglifenofireDame,&  là  f'afiemble  lanoblefie 
&gensdeiu{Hce,tousen  dueil,pourde  ce  lieu  conduire  le 
corps  en  ladite  Eglife  de  Nofhre  Dame ,  6c  le  lendemain  à  S. 
Denys  en  France. 

EnlagrandeEgUredeuantlegrand  Autel,  on  voit  deux 
flatues  de  marbre  blanc  ou  d'albaftre  fur  vn  tombeau  de 
marbre  noir,  6c  les  deux  Epitaphes  fuiuans  font  grauezfur 
les  chapiteaux  d'au  delFus  deieurs  teftes. 

Cy  gifi  Madame  Icanne^aifnte^fUe de Monjicur Charles  aifnc 
fils  du  Roy  de  France ,  Kcgentân  Royaume^  Duc  de  Nermandief 


i24i  DIOCESE    DE    PARIS, 

Dauphin  J:-'  Viennoù^&  depuis  Roy  de  France, &de  Madame  lean^ 
?ie  de  Bourbon ,  Duchejfe  de  Normandie:,  Dniiphine  de  Viennois:,  df 
depuis  Roy  ne  de  France,  j^i  trefpajjk  en  L^  Abbaye  de  S.  Antoine 
liz,  Pans  le  21.  tour  d' Octobre  ijôo. 

Cygifi  Madaryie  Bonne.,  féconde  fille  de  M  on  peur  Charles  dejjaf- 
diclyô'  de  Madame  leanne  de  Bourbon  dejjus  nommée,  ^ui  tref- 
fajjk  au  Palais,  le  7 .  tour  de  Nonembre  i}(fo. 

AU  deilus  de  i'vne  des  portes  de  la  mefme  Abbaye  on  void 
vn  tableau  repint  depuis  peu,  au  bas  duquel  cetefcricefk 
aufîl  dépeint. 

L'a/^  12 s 7 .  par  la  permifion  de  Mefieurs  les  Preuofi  des  Mar- 
chands C7-  Efchenins  de  la  ville  de  Paris ,  fut  enuoyé  vn  nomme 
Pierre  de  Monjianx ,  maijlre  des  œuures  de  la  ville  ^pour  abbatre^ 
l'Fgitfe  de  céans  ^  dijant  par  eux  atioir  affaire  de  pierres  pour  ladite 
ville.  Maisfitoft  que  ledit  Mon/taux  eut  fiappe  le  premier  coup  de 
marteau  fur  l'vn  des ptlliers  du  portail  de  ladite  Eglife  y  lediU  de 
Monfiaux  fut  embraz^é  du  feu  S,  Antoine, 

Vn  os  e (Ifufpen du  deuant ce  tableau  >  lequel  on  diteflrc 
deceMaflon. 

L'an  i]Gz.  cntrelesruinesd'vne Croix, quiancicnnemenc 
auoiteftc  érigée  à  lacroifce  du  chemin  tendant  de  Paris  à 
Charenton,  au  carrefour  de  Reully,  au  derrière  des  murs  de 
pAbbayeTaind  Antoine  des  Champs,  fut  par  IcMaiftre  des 
œuures  de  MaiTonneries  de  l'hoftel  de  la  ville  de  Paris, trou- 
ué  vnc  pierre  en  forme  de  tableau,  portant  portion  delà 
verge  d'icclie  Croix  :  auquel  eftoient  efcrits  ces  mots. 

L'an  M.  CCCC.  LXF.  fut  icy  tenulelandicl des  trahiftns,& 
fut  par  V  nés  trefuesj  qui  furent  données  :  maudit foit-il  qui  en  fut 
caufe. 

Lequel  tableau  efl  encoiesà  prefentdans  les  magazins 
de  mortel  de  ville. 

jys  l'Abbaye  de  Nojlre  Bame  du  Footel,  diStele  Bots  aux 
DamesJez,Mal-noéy  en  />4/;;?Malanoda. 
A  Vtraidé  précédant  du  Prioré  d'Argenteuiinousauons 
-^diâ;  qu'vne  bonne  partie  des  Religieuies  cxpulfees  pour 
leur impudicitê, fut  mife  en  l'Abbaye  de  noftre  Dame  du 
FoocellezMalenoë,qui  eftoit  &  perfifte  encore  en  bonne 
reformation.  Mais  ce  ne  fut  fans  leur  alTigner  pour  viure 


LIVRE    QJVATRIESME.  1145 

quelqueportion  dureuenu  de  leurdit  priorc  d'Argenteuil; 
quiaureiteretournoic  en  la  (ubieclion  de  Sugere  Abbé  de 
iaindDenySjôc  en  fa  première  habitation  deKcligicux.Car 
les  Religieules  dudit Foocel euflentpcii dire;  Nousn'auons 
pas  moyens  fuffifans  pour  vous  loger ,  nourrir  &c  en  tretenir. 
Si  vuUis  viuere  nobtfcum  ^  adferte  nobijcum.  Don ques  après 
plufieursprocez  intentez  contre  \ç,%  AbbeScConuentdeS. 
l5enys( quirecenoientleurs biens, 6cne  leurs  vouloientay- 
dcr )  elles  eurcncrccours  au  pape  Innocencj.  Lequel  en  fa- 
ueur  defdites  Religicufes  donna  vne  bulle  fort  ample,lc  pre- 
mieriourdeluillet  1201.  &:  de  fon  fiegeletroifîelme:  con- 
damnant lefdits  Religieux  aux  defpens,ôc  à  reftitution  des 
biens,  qu'ils  auoient  vfurpez  aufdides  Religieufes^nommé- 
mentladefpouille  de  leurs  vignes, &  la  poileffion  d'iccllcs 
qu'ils detenoient.  Enquoy  appert, que lefdiclesReligieufes 
tranfmigreesd'Argenteuilaufootel, auoient  quelques  ter- 
res,vignes&:  héritages  duditArgenteuil,  pour  leur  viure,que 
lesDionyfiensleurretenoient.  Cequeeuxmefmesontbien 
recognu  par  l'accord  qui  enfuit,  en  leur  baillant  d'autres 
bienspourrecompenfe  de  leurs  pertes. 

Hhnricus  Dei  gratia  Abbas  &  ConuentusBeati  Dio- 
n\fîj.  Vniuerlîsquiliteraspra:fèntesviderint  in  Do- 
mino (àlutera.  Notum  facimus,  quod  cum  inter  nos  ex  vna 
parte,  &  AbbatifTam  &  moniales  de  Footel ex  altéra,  tam 
fuperpo{Ielîione,quam  proprietate  ecclefia^  Beatic  Mari.^ 
de  Argentolio  (  qui  eft  Prioratus  cum  fuis  appenditiis)  qua:- 
ftioverteretur,  audorirate  Apoftolica  coram  D.  PrioreS. 
Vidoris  Parifienfîs.  S.  Succentore  Siluancdenfi,&  Magiftro 
R.  deOrfon,  CanonicoNouiomenfi,pro  bono  pacis  pro- 
mifimusdiâ:isMonialibus,quod  dabimus  &:  aflignabiipus 
cisin  terris fitis  in  territorio  de  Trembleyo  decimam,  qu^ 
fîngulis annis valeat decem  libras  infra  quindecim  dies  poft 
faclamcompofîtionem,arbitrioMagiflri  Oliuerij  Cancel- 
larij  Colonienfis,& corû quos  ipfe  eliget,&  faciemus didas 
Moniales  illam  decimam  perpetuo  in  pace  tenere.Irem  non 
cogemus  Moniales  vendcrcdomosvel  vineas,  ôcaliafi  qua 
habêtfubecclefia  B.Dionyfij,&:ineiusmëbris:  fedpermit- 
temuscasin  pace  polliderevbicumqueteneantjfîcut  modo 
tenent&poffident,ncc  l'uper  eis  de  cazteroaliquamfacie- 

SSSSfff  ij 


120Î. 


1244  DIOCESE    DE    PARIS, 

mus  controuerfiam.  Item  renûciauimus  Monialibus  omne 
ius (  fi  quod  habemus )  in  ecclcfia  fandi Nicolai, cum  domo 
ôcclaulbra^cum  tribus  fextariisfrumenti:  quosdcbetper- 
cipere  dicta ecclefiafancti Nicolai  fingulis  annisingrangia 
de  Montmeliant,  &  quatuor  arpennos  cerrx ,  quos  ecclefia 
de  lando  Nicolao  tenet  ibi  ad  Campipartem:  ôcceffimus 
Monialibus  omne  ius&  omnem  adionem  fî  quodôc  fi  quam 
habebamusad  rupradidapctcndaCfalua  tamcncampipar- 
te,  &  iure  campipartis  excepcojquod  vendcrc  cas  non  com- 
pcllemus.  Dabimus  &  quatuor  arpennos  terra:  circa  didam 
ecclefiam  fandi  Nicolai Monafterio  de  Footel.  lurauimus 
çtiam  corporaliter  quod  omnia  fupradiûa ,  bona  fide  adim- 
plebimus,nec  contra  veniemus.Si  autem  contra  vcniremus, 
oinnedamnuniquod  ex  hoc  continget  monafterio  de  Foo- 
tel refarciremus:  nihilominuscompoficioneiftainfuafirmi- 
tate durante.  Etvtratumhoc  in  pofterum  habeatur,  pras- 
(entemcartham  figillorum  noflrorum  fecimusappofitione 
muniri.  ActumannoDomini, M.  CC.VII.  dicLun^EpoIt 
feftum  Beati  Bartholoma^i  Apoftoli. 

Scelle  de  deux  féaux  en  cire  iaune^pcndants  fur  double 
queue  de  parchemin. 

Acqmjition  des  deux  quarts  du  fefyterre  ér  feigneurie  de  Maleno'è, 
faille  par  les  Religieufe  Si  AbbeJJe  O'  Conuent  de  Footel^  allas 
BeatxM.irix  de  Bofco,  Depuis  lequel  temps  cejle  Abbaye  a. 
commencer  efire  appelle  c  de  Maleno'è. 

Acquijîtion  du  premier  quart. 

T)  Ar  lettres  de lacques  de  Colligni  Preuofl:  dePans,pa{recs 

-*•  par  deuant  Cofme  de  Vaubuin  ôc  Louis  Drouet , Notai- 

1510.    ^cs  du  Roy  au  Chaftelet  de  Paris , en  datte  de  l'an  1 5 1  o.  le 

Samedy  14.  lourde  Septembre,  il  appert  noble  homme  6c 

fage  MaiftreTriftan  de  Reilhac,auoir  baillé  6c  tranfporté 

aux  Religieufcs,  Abbefle  ôcConuet  de  noftre  Dame  du  Bois 

notd.      ig2;  Malenoc,  en  confideratlon  &  ayant  efgard  â  la  bonne  re- 

ne  reforma-  fomiatiô  de  rcligion,qui  efloit audit  Monaftere  ou  Abbaye, 

tion  de  Ma-  ôcpour  cuitct  toutcs  noifes&debacs,la  quarte  partie  du  fief, 

knoc.         izitç,  ôc  feigneurie  deMalcneëà  luy  appartenant.  Ladide 

vente  &  tranfport  fair,tant  afin  d'eftre participant  es  prières 


LIVRE     03^  ATRIESME.  1245 

&  bien-faits  d'icclles  Religieufes,  côme  moycnoâtia  fomme 
de  quatre  viugcsliures  tour,  fans  côpccrpiufieursarreracres 
àluy  deiispar  leidites  Religiciiies,àcaulede  fadice terre ôc 
icigneurie^dontilneleurdemandoitaucuDechofe. 
Acquijïtion  du  fécond  /jaart. 
Par  lettresde  Pierre Bcnoife,PreuoftdeGournay  fîirMar- 
ne^paiFeespar  dcuât  lean  Paiilart,Tabeliion  Royal  en  ladite 
PreuoitCjle  leudy  30.  iour  d'Aoufl  lyié.  il  appert  lœur  Ber-  iri(>. 
tille  dePouquesAbbefle  de  l'Abbaye  noftre  Dame  du  Foo- 
tel,  dit  le  Bois  aux  Dames  lez  Malenoc ,  &  toutes  les  Relio-i- 
cules  dudit  lieu^auoir  reccu  Jacqueline  de  vieil  Cliaftel  no- 
uicccnl'eil:atdeprobationenladiteAbbayc,qu'elieseftoicc 
d'accord  defaireprofelFe.  Encôfîderationdequoy  Damoi- 
felle  LouyledeReilhaCjVeufucdefeu  M.  Matthieu  de  vieil 
ChafteljCnicn  viuantScigneurdeBertilli,pere  &  mère  de 
ladite  Jacqueline  :  Et  noble  homme  Pierre  de  vieil  Chaftel, 
fils  dudit  defFuncI  &:  de  ladite  Damoifelle,  &  frère  de  ladi£tc 
Jacqueline  (  outre  deux  cents  liures  cour,  qu'elle  auoitdon- 
riez:à  fçauoir  cent  à  la  veflure.&centpourfaprofellion  j 
auoir  donné  &  tranfportë  aufdicFes  Dames  religieufes  jla 
quarte  partie  du  fief,  terre  ôc  feigneurie  de Malenoe. 

Le  bourg  de  Malenoëfeparc  de  ladite  Abbaye ,  auoit  an- 
ciennementpourpatronS.Ereaume,diten  L^ùnS.Erafmu^^ 
mais l'Eglilc ayant eftë ruinée,  comme  pareillement ledid 
bourg, la parroilFeaeftétranflatee  auvillagc  de  Champ, à 
vn  quart  de  lieue  dudid  Maienouë,  appartenante  ladicîe 
Abbaye. 

Bulles^  PriuilegeSf  exempions  ^donations  ^é"  autres  Canhesde  la- 
dite Abbaye  :  defijuelles  lay  eu  communication ^par  Le  moyen  de 
noble  &  vertueafe  perfinney  Madame  de  Neuf  utile  y  Abbejfe  du  - 
dit  lieu  y  &fœur  de  Monfieurde  Villeroy  yancicn  Secrétaire  d'E- 
fiat  du  Roy  de  France. 

Le  plus  ancien  tiltre  quei'aye  veu  de  Malenoë,  ou  de 
NemoYCyJiue  de  Bofio  BeaLe Marix^  du  Bois  aux  Dames,  eft  des 
Rehgieux,Abbé&:Conucntde  fainclMaurdes  Foiîez,  en 
(datte  de  l'an  11 71.  Par  lequel  ils  donnent  aux  Religieufes  1171. 
dudit  lieu,  la  prebendeannuellc(  c'efl  à  dire  pour  vn  an  feu- 
lement) d'vn  chacun  de  leurs  Religieux  decedans,hmitee 
comme  il  Penfuic. 

SSSSfff  iij 


114^  DIOCESE    DE    PARIS, 

EGO  TheobaldusDei  gratia  Follatenfis  Eccleficc  Ab- 
basôc Conuentus,cui Domino  volcnte  prxddeo,  Notum 
fierivolumustam  prxrenàbusquamfuturis,  quod  ecclefix 
Beacx  Marine  de  Nemore  &  (àndimonialibusipriuslocico- 
ceflimusannualesPrxbendasfracrumnoftrorumdeceden- 
ciuni,  fine  moriencium  :  ca  rationc,  quod  pro  vnaquaque 
prxbenda  iingulorum  fratrum,quinque  fextarios  frumenci, 
quacuormodiosvini,tresminasl"abx,deceiii  folidos  Pari- 
lienlium  pro  generali,  infra  meniem  quo  quifque  fracer  ob- 
ieric,ânobisrecipient.  Cundisverbliqueac^quoniam  ne- 
que  frumencuni  pra;bendarum  iftarû,  nequc  vinum,  nequc 
faba;  détériora  erunchis  quibus  vfus  Conuentus  eccielîic 
FofiTatenfis  fueric  eo  tcmpore,  quo  prasdidis  Monialibus 
prxbendxiarn  diclasreddentur.  Vcautem  hocnoftrascon- 
ceffionis  donum  firmum  mancat  &  ftabile,  tam  figilli  noflri 
auâ;oricate,quam  eciam  diftriâias  maledidionis  daco  Ana- 
themate  confirmamus.  Inde  tefles,  Ifembardus  Prior.  Au^ 
grinus  Cantor,  Laurentius  Cancellarius ,  Hcroaldus  Sacri- 
fia. Adum  eft  hoc  in  commuai  Capitulo  FoiTàtenfi  anno  ab 
1171.  incarnatione Domini  M.  C.  feptuagcfîmo  pnmo, Régnan- 
te LudouicoRege. 

SecUc  dVn  grand  feei  de  cire  verde  fur  double  queue  de 
cuir  blanc. 

En  la  mefme  année ,  lefdits  Abbé  Se  Conuent  de  S.  Maur 
ont  baillé  aux  furdidesReligieufes  à  perpétuité  le  bois  de 
Mainfermc  :  moyennant  vingt  fols  parifis  de  cens,  paya- 
bles par  chacun  an»  moitié  au  iouriaindRemy,  &  l'autre 
au  iour  faind  Maur.  Et  lurce,ont  odroyé  les  lettres  qui 
enfuiuent. 

N  nomine  fandiE  5c  indiuidu.T  Trinitatis ,  Ego  Theo- 

baldus  Dei  gratia FofTatenfisEcclefix  Abbas,&:  Conuen- 
tus, cui  Domino  audorc  pra;fideo:  Notum  fieri  volumus 
tam  prc'efentibusquamfuturiSjquod  nos  ecclefi^Beata:  Ma- 
ria: de Nemore,  fiuc  de  Bofco, intuitu  pietatis ,  &  huius  ec- 
clefix,&:folacaufaamoris  Chrifti,  totum  quodhabebamus 
&  poffidebamus  in  fylua  Manufirmas  dedimus  adcenfuna 
viginti  folidorum  monetx  Parifiacx,  quos  per  annos  fingu- 
losfandimonialesBeata^  Mariai  de  Bofco  pra:didoperloI- 
uent:Etficiureperpetuotam  ilLx,quaraearumecclefiam^ 


I 


LIVRE    ÇryATRIESME.  1247 

iam  didam  fylua  Manutirm«  iicuc  eam  pofTidebamus  quan- 
doillam  eisadcenfuimus,  fcilicec  ôcceiram  fnquafyluaipfa 
ilabac,6cqua;iinus2cinl:raera:inreffagabilicerobtinebunc. 
Hisautc  cenninis lupra  dicla;  Moniales  EcclcCix  Folîatcniis 
cenfumpr^facûreddent.Infetto  S.RcmigijdecëfolidobPa- 
riliêfeSjàinfeftoB.Maunaliosdeccrolidos.riterminosillos^ 
reddendû  cenfu  iltopecisrintenunciabunc,  &  cenfualeruû 
non  perdent.  Ec  hxc  libi  à  nobisconceflkvt  racaina:uum 
maneant  6c  tirma,  tam  figilli  noftri  aucloritate ,  quam  teftiû 
fubfcripcione  roborauinius .  Hi  funt  teftes.  Yfembafdus 
Prior.  Bercrannus.  Laurentius.  Hauno  Prior  fandi  Eligij. 
AlignusCancor.  Girelinus.  loannesSubprior.  HugoDiac» 
Anne  ab  Incarnacione  Domini,  M.  C.  LXXI. 

Lefdicles  Religieufes  oncvnc  bulle  du  Pape  Alexandre 
3.ioubrignëe  depar]uy,6c  de  par  treze  Cardinaux,  huid 
Preftrei&cinqDiacrcs  ,  dattee  de  l'an  17.de fonfiege,  6c  n^r 
de  l'Incarnation  M.  C.  LXXV.  &  feeliee  en  plomb,  pen- 
dant en  fil  defoyerougeôciaune,  à  la  façon  deiaCour  Ro- 
maine. Par  icelle  il  prendfoubslaproteclionduiaindfiege 
tantlesperfonnes  que  les  biens  2c  pofleflîons  de  ladicte  Ab- 
baye. Et  ordonne  que  vacation  occurrente,  la  nouuelle 
AbbefiTefoiteleueparle  Conuenr.  Ce  quedefonaudorité 
èc  puilFance  le  Roy  de  France  vfurpe,  contre  droit  &  raifon. 
Car  il  cft  certain  que  par  les  Concordats  faits  &:  palîez  entre 
le  Roy  François  premier  &  le  Pape  Léon  X.  les  Roysde 
France  n'ont  drojd  de  nomination  ,  finon  fur  les  Abbayes 
dts  hommes,  6c  nonfur  celles  des  Relij^ieulès. 

Noble  Dame Odelme,veufue  de  Parmen,  duconfentc- 
mcntdefcsenfansmentionnez  aucontradcyapres,adon-  ^^^^^ 
né  aux  Religieufes  de  noftre  Dame  du  Bois,  la  terre  &  les 
dixmes  de  Chatou ,  mouuants  du  ileur  de  l'ifle  Adam ,  en 
confideration  de  trois  de fes filles  qu'ils  rcceuoiet  Religieu- 
fes,^ moyennant  trente  cinq  liurespanfis  qu'elles  luy  bail- 
lèrent. Letiltreefttel. 

NOuerinr  Vniuerfi  prxfentes  &  futur! ,  quod  Domina 
Odelina  vidua  de  Parmen.  eiufque  filjj  Albericus  &c 
loanncs,  Se  fîlia:  Aaliz,  Argentia,Margarita,&  Helois,terram 
de  Chatou,  &decimam,ficut  de  Domino  Adam  de  infula  inie  Ad.»i». 
tencbant,cccIefiïEBeata:MarixdeNemoreôcfandimonia- 


ih8  DIOCESE    DE    PARIS, 

libus  ibidem  Deoieruiencibus,in  perpetuam  eleemorynam 
conceflerunc.  Pra;did^verô(ànctimonialcs,tresfiliasciun. 
demOdelina:  Auelinam,Aalcs&Heloisian6l.imonialespro 
hac  terra  de  décima  fecerunt.  EtOdelinxmatnearumcri- 
ginta  quinque libras Parifienfis  monerx  pro hac  cadem ter- 
ra &  décima  dederunt.  Et  ne  multiplex  malignorum  calum- 
nia  tcmptcthoc  delerein  poflerum  :  Dominus  Adam  dein- 
fuIâdecLiiusfeodoterrateneturjeiùfq^filij,  Anlelius,Theo- 
baldus,&:Adam,pra:fentem  cartham  figilii  lui  auâoritarc 
coram  teftibusfubfcriptis  confîrmauerunt&conceilerunc, 
&  eidem  ecclefia;  garandiam  pepigerunt.Teftes  funt  Simon 
prior  de  irafula.Bercrannus  Celiariuspaganus  de  praeres,ôcc. 
^^^^*      Adumpubliccapudinfulam  1181. 

Secllé  en  cire  laune  fur  lacs  de  (bye  rouge  êc  verd. 

Triuilege  du  Roy  Philippes  fécond^  dict  Angiifle ,  ou  Bieti-donnè, 
par  lequel  tl ocîroye aux  Religieufesdu  Foctel^  lez, Maleno'éy  la 
dixme  du  pain  &  dn  vin  conjèmmé  en  fa  mai  fin ,  quand  il  fera. 
À  Menilhery, 

N  nomine  iancla:  &  indiuidua^Trinitatis,  Amen.  Phi- 

1  lippus  DeigratiaFrancorû  Rex.  Nouerintvniuerfiprx- 

fentesparitcr  &:  futuri,  quoniam  Monialibus  de  Footclo  de- 

dimus  ôc  in  perperuum  habendam  conceffimus  decimam 

totiuspanisÔcvmi,quod  expendemus  quotiens&quandiu 

apud  montcmLehericumfuerimus.  Qûod  vt  in  pofterum 

bicau?"*^*    ratum ilUbatûmque  permaneac,pr2erentem  paginam  figilli 

nofl"riaudoricate,acregij  nominiskara(flereinferiusanno- 

1184.     tatopra:ccpimusconfîrmari.  Aclum  apudfontem  Blaaudi 

Annolncarnati  Verbi  1184.  Regninoftnan.  quinte.  Aftan- 

tibus  in  Palatio  noflro,  quorum  nomina  fuppofîta  {unt& fî- 

gnaS.ComitisThcobaldi  Dapifcn.noftri.b.  GuidonisBu- 

ticularij.  S. Matthxi Camerarjj. S. Radulphi Confia bularij. 

Le  pape  Vrbain  troiilefme ,  par  là  bulle  donnée  à  Vérone 

&loubrigneeDarluy  ,&  par  vnze Cardinaux,  c'eft à fçauoir 

quatrePrcftres  5c  fept  Diacres  :  datteedu  4..des  Calendes  de 

158^.     Feurier,en  l'an  fécond  de  Ion  fiegc,  &  dei'incarnation  u%6. 

contient  les  terres  &  poiïèllions  mentionnées  en  la  lufditfte 

bulle  du  Pape  Alexandre3.  &:  plufieurs  autres  qui  y  ont  efte 

adioullees.  . . 

En  toutes 


Fontaine- 


LIVRE    QV  A  T  R  I  E  S  M  E.  1249 

En  toutes  ces  deuxbuilesl'AbbayeeftappelIec,  A/^/?^^- 
r'iHmfanUA MOrYidde Nemore^&non  de  Footello ypamm  'v tique 
ah  alta  infami  (  ^uam  nec  neminare  libet)  dijcrej/nnte. 

Lettres  de  Maurice,  Euefque  70.  de  Paris,  confirmant  la 
donation  duSeigneur  Guy  deCocy^faic'leaux  Rcligieufes 
denoftreDameduBoiSjOu  de  Bojco ,  de  foixante  liures  àc. 
cenfiue,  &:  deuxmuids  dehybcrnage,  c'cft:  à  dire  de  ièigic, 
(  interprète  Francifco  PtthoeOy  tn/uoglojjarioyfupercnput  c.xxxii. 
CapituUrûRegum  )  fur  la  terre  de  Ferriercs ,  apud  Lcnniacum^ 
que  i'eftime  eftre  Laigny.  A  la  charge  de  receuoir  deux 
Chapcliainspourminiilrer  en  leur  EgliferlVn  defqucIsal- 
ternatiuementdiratouslesioursMefredurainterpritàrin- 
tention  du  fondateur:  6c  quand  il  fera  decedé,  la  Mefle 
fe  dira  pour  \t%  trefpaffez. 

Les  lettres  font  telles. 

EGo  Mauricius  Dei  gratia  Pariflenfis  Epifcopus,Notum 
facimus  tam  priefentibus  quam  futuris,quod  Guido  de 
CociacOjin prarfentia  noftra  conftitutus , pro remedio ani- 
m^fux,  Monialibusde  Bofco  in  eleemofynam  donauitie- 
xaginta  folidos  cenfuaies  fupcr  terra  &  ccnfu  de  Ferrariis 
apudLenniacum,&  duosmodiosbybernagij,in  Campipar- 
te  eiufdem  villa:  fingulis  annis  perpétué  poffidcndos.Quod 
il  de  Campiparte  ipfa  duo  modia  haberi  non  poffint:  de 
blado  molendinorum  fuorum  incadem  villa  côliftentium 
pr^edida  hybernagij  fumma  perfîcietur.  Moniales  autem 
concefleruntei,  quod  duos  Capellanos  in  monafterio  fuo 
perpetuôtencbunt.-quifcruitio  ipfius  Êcclcfic-e  iugitermi- 
niftrabunt:6c  alter  eorum  quandiu  vixerit  mifîam  de  fan- 
do  Spiritu , 6c  cum  mortuus  fuerit,  miffam  pro  fidelibus  àz-^ 
funâisin  Ecclefia  ipfarum  fingulis  diebus  in  perpetuum  ce- 
lebrabit  :  Et  totusnihilominusEccl^fix  Conuentusin  vtro- 
quc  officio,  pro  eo.  Domino  deuotus  exiftet.  Hanc  dona- 
cionem,ficutinprxfenticarcha  continetur,adpetitionem 
ipfiusGuidonisfigillonoftro  fecimus  roborari.  Adum  pu- 
bliée Parifius  in  domo  nollra,  anno  incarnat!  verbi,  m.c.xc. 
Prxfentibus  Domino  Herueo  Parifienfi  Decano ,  auunculo 
fuo  Daniele  Canonicofandi  Vidoris.  Henrico  parifienfis 
Ecclefi^e  Canonico.Laurentio  prefbitero.Pecro  prefbytero 
de  Ferrariis.  HubercoDiacono,&  pluribus  aliis.  Domino 

TTTTttt 


nyo  DIOCESE    DE   PARIS, 

Matthxo  de  Marli , Mattha^o nepote eius. Guidonenepote 
eius.  Philippo  de  Grolei. 

Scellées  d'vn  grand  icel  de  cire  verde,  fur  double  queue 
de  cuir  blanc.    . 

LefdidesRcligieufesoncd'abondant  des  paftis  furNoifi 
le  grand,  que  les  Prieur  5^  Conuent  de  S.  Martin  des  chaps, 
aucc  conlentemenc  des  habicans,  leur  ont  donnez:  &  en 
iouyflent,  payans  feulement  le  cens. 

O^roy  de  quatre  fèxtiers  de  fel ^prins  fur  la  Gabelle  de  Laigiiyj 

pour  lefdifles  Religieufes, 

Sœur  Antoinette  de  Baifac  humble  AbbcfTe  de  ladide 

Abbaye 6c toutes fes  Rcligieulcs,  prelenterent  requefte  au 

Roy  Henry  troilîefme.  Remonftrans  que  comme  elles  euf- 

Efl à  inférer  fent  droid  de  prendre  par  chacun  an  quatre  Icxticrs  de  lel 

qu'ils  cona-^^J^^.ç^^jg^^^^Qy^L^^p.ny,fu^  Marne,  fans  payer  Gabelle, 

niencerent  o  rii  -i  ij„  r 

à  en  iouyr    ny  autrcs  rrâis,ains  leuiementle  pris  du  marchand,&:  en  eul- 
lan  1568.     fent  iouy  l'efpace  de  huid  ans  fans  contradiction  :  nonob- 
ftant  quelques  nouueaux  fermiers  furuenus  de  ladite  gabel- 
le, empefchoient  la  deliuranceduditfel.  Laquelle  a  eftere- 
fponduë  au  Confeil  le  26.  Mars  mil  cinq  cens  foixanteSc 
157^'     feize.  Etfuriceilerefponce,leRoy  auditan  &  mois  a  don- 
né fes patentes, fignées fur  le  reply ,  P^r/^^<7>'.       M.  Heclor 
Mai  [Ire  des  Requefles  ordinaire  de  C  Hofielprefent.  De  Neuf  utile  ^ 
Vifa,  Cariîenîor.  Thicllement.  Etfeellees  du  grand  (eel  far  lacs 
defoyerougeôc  verd.Parlefqueilesil  veut  que  lefdicesRe-* 
ligieufes  iouyflènt  par  chacun  an  à  perpétuité,  defdits  qua- 
tre feptiers  de  feL  Mais  en  les  enregiftrant  en  la  Chambre 
des  Comtes,  le 27.  Nouembre,  cefte  perpétuité  a  eflére- 
flraindeàneufans  feulement.  Commeil  eft  eferic  aureply 
defdides  lettres ,  &  fign« ,  de  la  Fontaine  ,'auec  vn  paraphe. 
Et  au  dos  eft:efcrit,7?f^//?r4/^,auecvn  autre  paraphe. 
ç>         LefdiclesIettresonteftéverifiéesenlaCourdesAydeSjIc 
'^'^'   '    ly.FeurierijyS.  Ain/ifigné,  DcBeauuois.  EtparlesGene- 
raux  de  Finances,  le  17.  Mars,  audit  an,{igné ,  Beauclair. 

Lemefme  Henry  III.  Roy  de  France  &de  Pologne, les 
fufdite.s  neuf  années  expirées,  leur  a  continue  autres  neuf 
années, pourreceuoir par  chacun  anlcfdits  quatre  feptiers 
defel.  Commeilellporcépar  fes  lettres  patentes  données  â 


LIVRE   Q_y  A  T  R  I  E  S  M  E.'  iiyr 

Parisle  dernier  lanuicr  l'an  de  grâce  1587.  Signées  de  Neuf-   Kg-r^ 
ville. 

Henry  IIII.  Roy  de  FranceSc  de  Nauarre,  leur  adonné 
pareille  confirmation  à  Chartres,  au  mois  d'Odobre  mil 
cinq  cens nonante  trois.  I595- 

Et  de  rechefpar  autres  lettres  oclroyees  à  Fontaine-bleau 
lei7.  Octobre  1603.  1603. 

JFinalementleRoyLouys  Xlir.raconfirméàParisleij'. 
Aouftiéio.  Signé, Par  le  Roy.  La  Royne  Régente,  fa  mère    1610, 
prefcnte.  Brulart. 

Extrait  du  Hure  des  0 bits  de  Maleno'é. 
VX*.  Cal.MaijObijtPetronilla  AbbatifTa  huius  Ecciefi^, 
cognominaturlaCauchoiiequa;  hancccclefîam  reparauir, 
per  vigintiquatuorannosinhabitatam  ,  prartextu  hoftilita- 
tis,  finientes  in  redudione  CiuitatisParifîen(is,annoMil-  143(5. 
lefîmo.  cccc.  xxxvi.  Et  poil:modum  induit  religiofam  fo- 
lam  lohannam  là  Picarde. 

IIII.  Non.  Nouemb.  Obijt  lohannahuius  ecclefia^  Vene- 
rabilis  Abbatiiïa,cognominatalaPichonne:  qua:diuinuni 
officium  huius  ecclcTîcX  reftituit  :  quod  per  fpatium  viginti 
quatuorannorum,propter  hoftilitatemfueratdeftitutum: 
Eccleiîamquccum  omnibus  ftrucluris  reparauit,  ôcreddi- 
tus  procurauit  jdomumque  fontis  lecreti  :  gallicè  de  Se- 
graie  ,cum  fuispertinentiis  iamdiu  alienatamrecuperauit: 
£t  vlquead  annum  Domini  M.  cccc.  nonagefimumfide-  1450. 
litervixit,  ôc  in  ChriftoexpirauitjRequiefcat  in  pace:  ia- 
cetin  Capellafândi  Nicolai,quamdenouoreparauitante 
oiliumparuum  Cancelli. 

Au  milieu  du  chœur  de  l'Eglife  cflinhumeefœur  Antoi- 
nette de  BalfaCjfoubs  vne  tombe  de  pierre,  en  laquelle  cft 
graué  ce  qui  enfuir. 

Cy  gifi  tres-noble é"  tres-njertueufe  Bamc  ^Sœur  Antoinette  de 
Balfac^  Abbejfe  de  céans  y  qui  deceda  le  22.  tour  de  Septembre  1SS4,     1584, 
aagee  Dieu  Iny  face  paix. 

H£€  qu£  cum  pietate  dormittonem  acccpit 
Optimam  hahet  repcfiam  gr.itiam. 

Proche  duditfepulchre  contre  la  muraille  efl  fcellee  vne 
lamedecuiure,  contenant  ce  qui  enfuit. 

ApoJlrophe*des  Keligieufes  de  Maleno'é  y  à  Madame  Antoinette 

TTTTtrt  ij 


U51  DIOCESE    DE    PARIS, 

deBalfac.  Laquelle  après  auoir  efié  24.  ans  Religieufe  à  Haulte^ 
hruiere^&  40,  ans  leur  AhbeJJe,  deceda  le  22.  Septembre  i S  S  4^ 
aagee  de  6S.  ans. 

Ta  prudence,  tes  mœurs,  ta  douceur  indicible^  • 
Nous  font  regrettant  fupplier  l'inuincible 
,Que  celles  qui  feront  efiablies  en  ta  place 
Te  veuillent  imiter  &  enfuiure  ta  trace 
Pourfûigner  comme  toy^  d^  x,eler  noHre  bien. 
F  lus  ne  chault  du  commun,  chacun  cherche  leften . 
En  mémoire,  que  par  le  moyen  de  ladite  de  Balfac ,  6c  fa- 
ucur  enuers  le  Roy  de  Ton  frerc ,  Moniîeur  d'Entragues ,  ce 
droicl  de  quatre fexciers  de  fel  leur  auoic  eftë  continué:  tous 
les  ans  elles  fontvnobitfolennel  pour  iccllc  de  Balfac,  le  21. 
Septembre, iour  de  fon  decez, auquel  la  merc  Abbelleôc 
toutes  fes  Religieufes  font  tenues  d'alFifter ,  laiffans  tous  au- 
tres empefchemens. 
Au  milieu  du  chœur  fur  vnc  torabe,fe  lit  cet  Epttaphe. 
Cy  gifi  le  corps  de  tres-vertueufe  Dame ,  Loyfè  de  Ruetl,  Reli- 
giet^fe  de  céans .  ^jti  deceda  U  ij.de  Feurier  \6os.  aagee  de  foi - 
xante  9  ans. 

Elle  auoit  efté  reccuë  Religieufe  à  l'aage  de  douze  à  treze 
ans,  6cfutprofeireàfeizeoudixreptans,y  affiflantfon  père 
Confciller  du  Roy  en  Parlement.  Lequel  donna  par  excel- 
lencela  grande  vrne>cruche,ou  hydrie  de  marbre  blane,qui 
cftfur  vn  Autel  à  main  gauche  de  la  grille:  Ainfî  difpofce, 
queàtrauerslemur  vne  anfe  apparoiil  du  cofYé  des  Relr- 
gicufesjôcrautreducûftëdesfeculieresjgarnieneanrmoins 
d'vn  bontreillis.  Enlapremiereilyadeux  lettres Hcbraic- 
questigurees,ôcen  Tautredeux  autres,  nommées  ôceftimees 
numérales, comme  il  f  enfuit,  d.  Mem  apertum^  40.  y.  Gain 
70.  a.  Mem  claufum.  600, 1.  Refch,  200, 

Qiiifontenfemble^io.  Maisàquoy  ce  nombrcfedoiue 
référer,  Scaufîî  en  quel  temps  lefdites  quatre  lettres  y  ont 
cftégrauecs,  icconfefTe l'ignorer. 

Cefte  vrnc  ou  cruche  contientdeux  féaux,  &  fi  l'eau  qui 
y  eftmife ne  fe  corrompt  iamais:  mefmeselle  guaritdes  fie- 
,  ures  :  comme  difcnt  les  Religieufes.  Forfan  experientia  illis- 
fdemfecit. 

Quant  à  leurs  Reliques,  1  or  ôcl'argent  a  eftç  vendu  pour 


LIVRE    Q^VATRIESME.  1253 

réparer  l'Abbaye  pillée  ôi  ruinée  à  diuerfes  fois  par  les  genf- 
d'armes,  ("comme  ceftemaifon  champeftrc  àc  lize  dans  les 
bois, y  ell  fort  fubiette)  ficneleurrcilequelesofTements: 
comme  vne  partie  du  chef  de  fainde  VrfuUe.Le  bras  de  faine 
Erafrae.  Des  dents  de  fainde  Apolline,  &:  quelques  autres. 
En  l'Eglife  de  Milenocil  y  a  vne  Chapelle  dediee  au  nom 
dudic  S.  Erafme,  oii  l'on  mené  les  malades,6cenFans  détenus 
en  langueur.  Sa  feftefeceIebrcle5.iourdeIuin:&:cousies 
Mercredis  il  le  dit  vne  Mefle  en  fon  honneur. 

De  l'HofielBieu ,  Ho/piul,  &  Chapelle  de  GonneJ/e, 

/^'Onneiïè  ed:  vn  bourg  diflant  de  Paris  de  trois  lieues,  au- 
^-'quel  il  y  a  Preuofté  &  Challellenie  Royale:&  eft  vne  dts 
fept  filles  du  Chaftelet  de  Paris,en:ant  du  Domaine  du  Roy. 
Audit  bourgilyavnHoftclDieu  âc  Hofpital,bafty  ôc 
fondé  par  vn  nommé  Pierre  du  Tillet,  en  Tan  i  210.  au  ma. 
mois  de  lanuier:  comme  appert  par  la  lettre  de  fondation, 
&  par  les  lettres  patentes  du  Roy  Philippes  Augufte,  confîr- 
matiuesde  ladite  fondation  cy  après  tranlcriptes.  Auquel 
Hoftel  Dieu  ScHolpital,  ledit  du  Tillet  dônatoucfon  bien, 
parfès  lettres  de  l'an  i  21 5.  qui  font  dans  les  coffres  dudi(5t 
îieu.  Audit  Hoftcl  Dieu  iont  receus  les  pauures  tant  lains 
que  malades:  les  fains  pour  y  coucher  en  palîant,  les  mala- 
des pour  y  eflreadminiftrez, couchez, nourris, &medicame- 
tez,aux  defpens  dudict  Hoftel  Dieu,pendanc  leurs mala- 
dies,&  tant  malades  dudit  lieu,  que  des  lieux  circonuoifins 
ôceftrangers.  Ledit  fondateur  y  a  aulli  bafli  ôc  fondé  vne 
Chapelle  ;  où  (  comme  il  fe  void  par  les  anciens  tiltres  )  il  y  a 
eu  des  Religieux  &  Religieufes,  qui  f'appelloient  frères  & 
fceurs.  Moniîeurl'Euefque  de  Paris  eflcollatcur  deladide 
Chapelle,  &  y  ponruoit  de  Chapellain:  comme  auflî  il  con. 
flitucvn  adminiftrateur  du  temporel  audit  Hoflel  Dieu, 
nommé  6c  prefenté  par  les  habitans.  Lefqucls  ont  efté  fou- 
uenc  inquiétez  par  aucuns,  foy  difans  pourueusduRoy, 
penfàns  que  cet  HoftelDicUjfut  de  fondation  Royale.-mais 
icfdits  fîeur  Euefque  &.  habitas  ont  efté  maintenus  en  leurf- 
dits  droids,  par  arreft  de  la  Cour  de  Parlement ,  du  27.  May 
1583.  &depuispararrefldugrandConfeildu2i.Ianu.i5ir7*  ^583.15517. 

TTTTttt  iij 


jiH  DIOCESE    DE    PARIS, 

Aprefèncmaiftre  Pierre  BoifotPreftre,  Curé  de  Boufîain^ 
uillc,  eft  adniiniftrateur  dudic  Hofbel  Dieu ,  nommé  par  les 
habicansj&pourueu  par  ledit  lieurEuerque.Ecneancmoins 
n'a  laliFc  d'cilre  inquiète  6c  molefté  comme  les  autres ,  par 
vn  Gentilhomme,  ibuftenâtfaufTement  la foodationRova-^ 
le,  &:  fous  ce  pretcxteobtenu  du  Roy  lettres  de  prouifion, 
Dequoy  il  a  eilé  débouté  parléntencede  Meflieurslesde- 
putezpar  le  Koyenia  Chambredela  Charité  Chreftiennc, 
leantà  iàincle  Croixde  laBretonnerieàParis,  du3i.Ianuier 
ï6oj,  iso-j.  Et  depuis  par  appel  au  grand  Confeil ,  après  auoir  in- 
fcrit  en  faux  contré  ladite  fondation  &  lettres  patentes  du 
Roy  Philippes  Augu{le,&  prefentérequefle  ciuile  contre 
Jeldits  arreits ,  auroit  efté  débouté  de  toutes  i^Qs  demandes, 
&: condamné  aux  defpens,  pararreftdudit grand  Confeil, 
du  I G.  Mars  1609, 

Reuerend  Père  en  Dieu ,  Pierre  2.  du  nom ,  furnommé 
Camp,  Euefqueyi.  de  Paris  ;  par  fes  lettres  dont  enfuit  la  te- 
peur,confirme  la  fondation  6c  dotation  de  l'Hoftel  Dieu  ôc 
.Ho(pitaldcGonnefre:,faitepar  M.Pierre  du  Tillet.  Approu- 
ve auffi  le  iaiz  perpétuel  d'vn  muid  de  bled froument,  qu'il 
a  donné  au  Curé  par  chacun  an ,  pour  fon  indemnité  &  ce 
qu'il  pourroic  prétendre  contre  ledit  Hofpital.Plus  luy  baiL 
la  douze  iiuresparius,pouracherer  quelque  petite  pièce  de 
terre  ou  vigne, qui  demeurcroit  afFcdee  i^  vnie  à  ladite  Cu- 
re. Ilfpccifîedauantagcplulieurs  droidsparrochiaux,  qu'il 
entend  demeureraudit  Curé. 

lEtrusDcigratiaParifienfisEpifcopuSjOmnibusprxfen- 
tesliterasinfpedufis  falutem  in  Domino.  Vniuerfitati 
yeftrx  notum  facimus,  quod  cum Petrus  deTelliaco  quod- 
dam  HorpitaIe,ôc  quandam  Capellam  in  parrochiade  Gon- 
neifia  conflruxiiret  :  ne ip(a parrochia Ixderctur , in recom- 
penfationem  damnorum,  qu^  polîènt  prefbytero  ipfius 
parrochia;  prouenire,  Idem  Petrus  dédit  prefbytero  me- 
morato  vnum  modium  frumenti  ad  valorem  bladi  de  déci- 
ma de  Gonnelîiaanfiuatim  infra  odauas  beatiDionyfij  ,in 
granchiam  ip.Gus.Horpitalis  reddenduin:  donec  pra:diélo 
preibytero  alium  modium  bladi  a^quiualentis  acquifîeric 
apudGomiefliam,  aut  inft^tresleucas.  Dédit  etiam  preC 
bytero  dilodecim  libras  Panfienfes  >ad  comparandum  ter- 


V 

X    I 


LIVRE     Q_y  A  T  R  I  E  S  M  E.  1255 

ram  vel  vineam;qux  preibytero  de  Gonneffia  in  perpetumn  Feftcs phui- 
renianebir.  Scatucum  eH:  ctiam  quod  prc{byceri  diclœ  Ca-  ^^S"*  P.°i"^ 

U-    •  1  j  11/^  A-     la  parroiUc. 

a:  non  récipient  aliquem  de  parrochianis  de  GonneOu     ^ 

infeflisannalibuSjVidelicccin  Parcha,inPencecoil:p,inNa- 
taliDomini,infefl:o  omnium  lànclorum  ,  in  fcito  Apollo- 
lorum  Petri  5c  Pauli.  Prcxcerea  non  récipient  aliquem  de 
parrochianis  de  GonneiTia  ad  rponlalia,ad  conFeilionem,  ad 
purificationem,  nec  etiam  deferoientibus ipfius  Hofpitalis,- 
quinonfuenntfratresHoipitaliseiufdem.Si  veroaliquisde 
parrochianis  de  Gonnelîiain  infirmitate  fua  ad  duSum  Hof- 
pitalcfueritdeportatus,&(umprerit  ibidem  habitCi^eûmque 
in  infirmitate  illa  mdri  conrig^rit:  corpus  ipfius  adparro- 
chialcm  Ecdefiamrâferctur,vt  ibi  prima  Miffacelcbretur 
proip(o.  Poilmodumautemfratrcsdicli  HofpitaUs corpus 
defuncliadluam  reportabunt  Capellam,  de  ipfotanquam 
de fratreiiîo  faclurj.  Si  vero  non  fuerit tâta  intirmitas,  quod 
oporceat  eum  portari ,  nec  pcdc^ۈ:c,'&  habitum  fumplerir, 
licetexillainhrmitacemoriatur,nonTeFerecura-dparrochia- 
lcmeccIeiIam,ii#TiibfracresipfiusH6rpit^Iis  fac-ient  dceo- 
dem  tanquam  de  fratre  Aiiha:c  nulius  de  parrochianis  de 
Gôncinain  infirmitate fuapoterit  facerelegatumtriccnale 
autannualeHofpitali  pra:dicl:o,  nili  pnusfeceritfua^matri  ou^annuci.' 
ecclelia:^6c  preibytero  loci:quamuiseciam  in  infirmitate  (ua 
fumpferit  habitum  hol'pitaHspra:dicl:i,  IlIiquidemquiTaiii 
habitum  hojpicalisreceperint,  nonrenebûtu-rfacerelegatû 
tricennale autannuale parrochiali ecclefix  auc prefby tero. 
Item  prefbyteri  ipfius Hofpitahs  tenebuntur  facere  fidefita- 
tem  prefby  tero  parrochialis  ecclefix,  l'uper  omnibus  priédi- 
clisbonafideferuandis.  Prxtereanotandum  eft,  quodipfa 
Capella  de  Holpitale  fubdita  erunt  in  omnibus  Parifienfi 
Epifc.  Et  preibytero  quicuque  fuerint  pro  cepore  fubilituti, 
obedientiam^cfideUtaten)  eidem  facere  tenebuntur.  Nos 
vero  concefîimus  memorato  Petro  deTelIiacOjVt  dû  vixeric 
proui(orero(cumcofilio  tamennoftrojhabeattemporalem. 
Pofl:obitûautemipfiusPetri,ad  nos&fucceiroresnoftros^ 
cum  confilio  proborum  virorum  deGonncfF]a,-difpofirio 
didiHofpitahsinperpetuum  pertinebit.Incuiusreimemo- 
riam  ac  teflimonium,has  Hteras  fieri  fecimus,  &  figiUi  noftri 
impreffionemuniri.  Ac]:uman.Dom.iiio.mcnfeIaiiuario.  12.10, 
Réfère  Choppinuslib. 2. defacraPohcia,tit.6.ar.2o.pa. 108. 


nî9' 


11^6  DIOCESE    DE    PARIS, 

Lettres  fatentes  du  Rcy  Philippes  Au^ufie,  confirmatiues  de 
ladi[fefondatio  n . 

ïnnominefancl^ôcindiuidua;  Trinitatis  Amen.  Philip- 
pus  Dei  gracia Francorum  Rcx.  Nouerint  vniuerfi  prarfen- 
tes  pan  ter  ôcfuturi,  quod  nos  Domuin  DeideGonneiîia 
fundatampermanuDilediôcfidelis  noftri  Pétri  deTilleio 
cumomniporpritioeiuidemDomus,proraIuteanimc'e  no- 
llrç  &  anteceflbrumnoftrorumab  omnifeculari  poteftatc 
5c dominio,  tanquam  eleemofynam,  in  perpetuum  cfle libe- 
ram  concedirous  &  immunem:  volcntes  vt  protedione 
Regia &  Ecclefiaftica gaudeac in perpetuû liber tate. Quod 
vt  perpétua:  ftabilitatis  robur  obcineat ,  prxfençem  Cartam» 
ligiUi  noftri  audoritate ,  ôc  Rcgij  nominis  karadere  inferius 
annotato  confirmamus. 

AdumapudfandumGermanuminLaya,  Anno  Domi- 
nical Incarnationis  1219.  Regnivcro  noflri  40.  Aftantibusin 
Paiationoftro,quorumDominafuppo(itafunt&iigna.  Da- 
piferonullo.  SignumGuidonis  Buticularii§.  Bartholomei 
Camerarij ,  §.  Matchci  Conflabularii^  •• 
Data  vacante  Cancellaria. 


T 


Fândationdel'Ahhajie  ouMonafierede  Long-champs. 
E  Monaftere  de  Long-champ, (îtué en  vne  plainebicn 
rairee  6c  fort plaifante,  borné  deuers  Paris  d'vn  petic 
bois,  dit  deBoulongne,  ôc  du  cofté  du  village  de  Surefncs 
de  lariuiere  de  Seine  ,a  efié  fondé  par  Yfabel  jfœur  du  Roy 
fa^nd  Louys,  neufiefme  de  ce  nom.  Laquelle  n'a  iamaisefté 
mariee,n'y  n'acu  vouloir  de  l'eftre,  fînon  à  Icfus  Chrift:  2c 
lifutforc  follicitee&recherchce  par  Conrad,  fils  de  l'Em- 
percur Frédéric,  &  par  quelquesautrcs  grands  Seigneurs, 
mais  oncques  ny  voulut  entendre  :  Etifj.  virgmitate permane- 
re  innuha pr^elegit  :  Comme cfcrit  Thomas  Cantipratanus  lib, 
2. cap. 2p.  Excmplo4Q.  lequel didl'auoirveuë. 
\^Go.  En  l'an  1160.  elle  fit  bafl:irrEglife,leDorcoir,lesCloifl;res 
êc  autres  édifices, pour  y  mettre  des  Rcligicui'es  del'ordre 
feindFaançois.  Lefquellesyfurentenclofes  l'an  enfuyuanc 
1261.  le  13.  Iuin,vueilledefaindIeanBaptirte.LeRoy  S.  Louys, 
auec  grande  quantité  de  Princes  ôc  Princefiesy  eftant  pre- 
fcnt.  Lequel  leur  donna  plufieurs  rentes,  terres,  5c  héritages 

pour 


LIVRE    QJV  A  T  R  I  £  S  M  E.  1257 

pour  leur  viure.  Le  Reucrend  Pere/rerc  Guillaume  d'Arem- 
bourg  clloic  pour  Jors  Prouincial  de  cet  ordre:  lequel  les 
receuE  à  fa  charge,pour  y  continuer  fous  Tes  fucceiïeurspro- 
uinciâux5Cûmme  elles  oncfâitiufques  àprefenc;  leshono- 
rans&rcfpedansauec  vne  profonde  humilité, ôc  rcndans 
le  femblable  aux  pcrcs  ConfefTeurs  qui  leurs  font  ordonnez 
pourradminiftrationdesfaindsSacremens.  Frère  Guillau- 
me de  Nangis  en  fa  Chronographie  fous  l'année  1^59.  & 
-  quelques  autres  mal  informez,  ont  efcrit  que  ladite  fainde 
Yfàbel(ainfilapuis-ieappeller,pourcequifcraditcyapres) 
fe  rendit  Rcligieufe  audit  Conuent,  qu'elle  auoit  intitulé 
de  l' H itmilhé nojtre Ddme :  mi\%  cela  eft  faux.  lamais  elle  ne 
portal'habiCjôc  encore  moins  ne  fît  prot-eflion  de  focur  Mi- 
neure ou  Cordelière  .-ains  feulement  ordonna  qu'âfonde- 
cezellefutveftuë^  inhumée  en  cet  habit.  Ce  qui  fut  exé- 
cuté en  l'an  1169.  &  de  fon  aage  55.  le  23.  iour  de  Feurier,que 
Dicul'appelladecemondepourluydonerlerepos  éternel. 
De  fon  VI uantclle a  toufiours  demeuréà  Longchamp  en  va 
corps  d'hoftel  qui  fe  void  encore  hors  leCloidredeTAb- 
baye.  Sa  fepulturcpremierefutauCloiftrc.  Mais  pourfa- 
tisfaireàl'affluence&deuotion  du  peuple  neuf  iours  après, 
il  fallut  retirer  fon  farcueil  &  le  tranfporterenl'Eglile^au 
lieu  où  il  eft  deprefcnt-.  duquel  vnepartieie  void  du  coflc 
des  Religieufes,  6c  l'autre  du  codé  du  choeur,  hL  grand 
Autel. 

Plufieurs  perfonnes  ayants  inuoqué  deuotement  ccfte 
faindeVierge,ontcfté  exaucez  en  leurs  prières.  Etfpeciale- 
.mentvnebonnefemme,quiauoit  elle  aueugle  i'elpace  de 
li.  ans,ou  enuiron,  y  receut  la  veuë. 

Et  vn  autre  qui  auoit  vn  brasôc  main  fort  interelTez  de 
maladie:  après  fa  deuotion  faiile  fe  trouua  entièrement 

guarie. 

Ces  chofes  ayants  efté  dénoncées  au  Pape  Léon  10.  il 
a  concédé  aux  filles  Religieufes  de  Longchamp  de  célébrer 
fon  feruice  (  comme  d'vne  lainde  )  le  dernier  lour  d'Aouftî 
la  déclarant  Béate  ^  non  toutefois  canonizee,  par  fa  bulle 
du  troifiefme  lanuier  1511.  &  de  fon  pontificat  Tan  hui- 
dicfme. 

leanduTillec,  Greffier  au  Parlement  de  Paris,  efcrit  en 

VVVVuuu 


1158  DIOCESE    DE    PARIS, 

fon  Recueil  des  Roys  de  France ,  page  1 5  6.  que  Madame 
Blanche  de  France,  fille  quatriefme  du  Roy  Philippes  le 
Long, Se  de  Jeanne  Comcelle  de  Bourgongne  &  Artois ,  fut 
Religieufcà  Longchamp  la  vigile  de  la  Chandeleur,  l'an 
131-7.  Se  y  mourut  le  lé.  Auril  1J58. 

Les  tres-illuftresPrincefTesfubfequentes  y  font  auffi  inhu- 
mées auec  tels  Epitaphcs. 

Cy  gîft  Relïgieufe  &  noble  Dame  ^fœiir  Agnes  de  S.  Fregeul^ 
fœur  germaine  defœur  leanne  de  Gueux  y  laquelle  'uefquit  céans  /;. 
^^5° •     ans,  & trefpajjk  l'an  13s S.  le  6.  Décembre.  Elle  auoit  Introduit^ 
aouuerné  lajufdi5le  Blanche  de  France. 

Cy  q-'tfi noble Bame yfœiir  Marguerite  de  Craon^flk  de  tres- 

noble  homme  .^  Monfeigneur  Almauri  de  Craon^d^de  Madame  Bea- 

trixy  fille  du  Comte  de  Roufii,  Laquelle  Marguerite  fut  vcfiue  le ^, 

1331.      iourde  lanuier,  l'an  1332.  Et  trejpaj/a  le  lendemain  de  la  fefie  S. 

Louys^  le  26.  lour  d'AouJl  1336, 

Cy  gifi  très -noble  &  religieufe  Dame ,  fœur  Marie  de  Beauté  u^ 

■  -     fille  de  Monfeigneur  Lûuys  de  Beauicu ,  &  de  Madame  de  Bouines: 

Laquelle  gardant  toufiours  fon  vœu  de  virginité  ^  que  dés  fon  b^'S 

aare  elle  auoit  promis  a  Dieu^  fe  rendit  Religieufe  céans  à  l'aage  de 

•ji^-j,  j-/.  ans,  &y  a  conuerfézô.ans  &plus,  Ettrefpaffa  l'an  1337  •  le  tour 

de  Noel^  a  l heure  de  None. 

Cy  gifi  noble  Dame  ^fœur  leanne ,  Dame  de  Gueux.  Laquelle 
fut  veufue  kr aage  de  23 .  ans,  ô'fe  rendit  religieufe  céans  :  ou  elle 
ave  feu  tres-reltgieufement  l'efface  de  41.  çj^  a  efié  Ahbiffe  2i,an, 
Fuistreffaffa  l'an  i347'lc ij.iourd' AttriL 

Cy  gift  noble  DamCyfœur  Marie  de  Gueux^fille  de  fœur  leanne 

de  Gueux,  ^tfif^  rendit  céans,  &  amena  fa  fœur  &  f  fille^  qui  na- 

uoit  que  cinq  ans.  Et  furent  toutes  trois  vefiues  de  l^ habit  de  reh- 

»  ^ionenvniour.  Ladite  fœur  Marie  fut  Abbeffe  près  de  12,  ans:  d* 

1570.  trefpaffa  l'an  1 370 . /f  2S. lanuier. 

Cygifi  très -noble  Dame  &  religieufe  perfonne^fœur  Marquifè^ 

fille  de  Monfeigneur  de  Chauuigny^  Sire  de  Leuroux,  &  de  noble 

Dame  Blanche  de  Beauieu.  Laquelle  fut  veflue  de  l'habit  de  reli^ 

l'KÎi.  g^^^^  l'aage  defix  ans:  &  trefpaffi  l'an  138 1.  le  vingtroifiefmc 

lanuier, 

Icy  gifi  très -noble  Dame  &  de  bonne  mémoire ,  Madame  Jean- 
ne de  Nauarre,  fœur  Mineure,  ccfia  dire  Cordelière,  en  l'Eglife  de 
•^7^      ce  ans  yf lie  du  Roy  de  Nauarre^  qui  mourut  à  Granatcpour  Ufey  de 


LIVRE    QJV^ATRIESME,  i^^ 

MHre  Seigneur  lefus  Chnfi.  Et  tre/j?ajfa  Udiie  Jeanne  J' an  de 
^race  13S7  .les.  tour  de  I  aille  t.  ïj  ^  7  » 

En  ceftemcfmeEglife  font  inhumées,  Madame  Magde- 
leine,  fille  de  tres-hault&puifTanc Prince,  Francjois  Duc  de 
Brccaigne.  Sœurs  leanne  &;  Marguerite  fille  de  Môieigneur 
Godcfroy  de  Braban. Et  plufieursautres,defquelies  les  tom- 
bes &:  monuments  ont  elle  rompus  du  temps  àç,^  guerres,  ÔC 
lesEpitaphespenfilcs  perdus. 

R.  P.  François  de  Gonzague,  en  Ton  liurede  l'Origine  6c 

progrez  de  l'ordre  S.  François ,  partie  3.  page  j  7  é.  appelle 

cefte  maifon  Archicœnohium  fororum  fdnCtx  Clar£  Vrbantfia- 

rum.  Le  principal  ou  premier  monafiere  des  fœurs  Vrhanifles  de 

famUe  claire.  Ou  il  dit  y  auoir  quarante  Religieules, 

Fondation  de  l'Ahhaye  de  Cercy. 

/^^Efle  Abbaye  a  eftë  fondée  par  Monfeigneur  Alphonfe» 
^^frereduRoy  iàindLouySjComte  de  Thoulouic  &  de 
Poidiers,&:  par  Madame  leanne  fa  femme:  laquelle  fonda- 
tion a  efté  côfirmeepar  le  RoyPhilippes  troifiefme  du  nom, 
fils  de  faind  Louys  :  par  Tes  lettres  données  àfaind  Germain 
en  Laye,  Pan  izji.  au  mois  de  Fcurier,  dont  la  teneur  T'en- 
fuit. 

P  Hilippus  Dei  gratia  Francorum  Rex  ,Notum  facimus 
•*•  vniuer(îstampr«rentibusquamfuturis,quodcum  clarx 
mcmoriae  carifiimus  patruus  &  fidclis  nofter  Alphonfus, 
Comes  Ficlauenfis  &  Tholofe,ad  laudem  &  gloriamfanâ:^ 
Trinitatis,6c  in  honore  beatifTimajôc  gloriofiffirïia:  virginis 
genitricis  Dei  Maria:,  omniùmqueiandorû,Monafterium 
iandimonialium  ordinis fancli  Auguftini  >  in  loco  qui  dici- 
tur  Eccl efia  Beata;  Maria:  de  Gerfiaco  Parif.Diocef.incepif- 
fetconftruerc,  6c  de  quingentis  libris  par.  annui  redditus 
in  pcrpetuum  propofuifTet  dotarc ,  quas  ordinauit  percipi 
fuper  terra fuaAlumniXjdonec  cas  alibi  aiïediiretiPrcedi- 
dûfque  patruus  nofter  morte  pra:uentus,quod  propofue- 
ratnequiuerit  confummare:  Nos  tam  fanclum  opus6cfa- 
lutaread  effeclum  perducere  cupientes,  pro  falute  animée 
noftr£e,6c  obremedium  animarum  inclytic  recordationis 
dorainiôcgenicorisnoUri  Ludouici  Francia' Régis,  6c  carif- 

VVVVuuu  ij 


ii6o  DIOCESE   DE     PARIS, 

fîm:e  confortis  noftr^  Ifabellis  Francise  Reginas ,  ac  aliorum 
anceceiïorum  noftrorum ,  ad  fundacionem  prae Jicli  mona- 
iïcrï]^Ôc  monialibusibidem  domino  in  futurumdeferuien- 
tibus  donamus&in  perpetuû  concedimus  quingentas  libras 
par.  annui  reddicus  percipiendas  ab  cis  in  cofris  noftriSo 
Tertia  parce  videlicec  ad  feflum  Afcenfionisdominijaliain 
partem  ad  feflum  omnium  fandorum,  6c  aliam  partcm  ter- 
tiam,ad  feftum  Purificationis  beat^e  Marix  virginis:  do- 
nec  cas  in  affifia  terras  alibi  duxerimus  aflîgnandas,  com- 
putatis  duntaxat  in  diâ.isquingentislibratisterra?,centum 
ôcdecemlibratis  quinqucrolidatis&nouem  denariatister- 
îcX  ad  curonen.  annui  redditus,  quas  dictas  moniales  ex 
dono  didi  patrui  noftri  iam  poffidenc  in  parrochia  de  Ga- 
flinis,  &quinquagintaduabuslibratisêc  quinque  folidatis 
terra;  ad  toron,  annui  reddicus  quashabentin  parrochia  de 
Gcr(iaco,quas  deducivolumus,  de  fumma  quingencarum 
librarum  pr^diclarum,  ôc  quas  ctiam  quantum  in  nobis 
cil  volumusà  pra^diclis  mooialibus teneri  in  perpetuum,  ôc 
pacifiée  pofîideri,  abfque  coaclione  aliqua  vendendi,vel 
extra  manum  fuumponcndijfaluo  in  aliis  iure  noflro,  & 
iure  etiam  in  omnibus  alieno  .  Ita  tamen  qood  prsedid<e 
moniales  affignationis  prxdidiE  à  didopatruo  noftro  fîbi 
faclxde  c^teronihil  poteruntrecjamare^fed,  ôcc.  Dacum 
apud  fandum  Germanum  in  Laya,anno  Domini  millefimo 
'  *     duccntefime  feptiîagefimofecundojmenl'eFebruario. 

Ce  monaftere  eft  honoré  des  faindesScpretieufes  reliques 
de  monfieur  faind  Barthélémy  Apoflre,  fçauoir  du  bras 
droidd'iceluyjlequelaueclamain  f'y  void  encores  fainSc 
entier,  en  chair  ôc en  os, fans  eflrc  défiguré  ny  contrefaid. 
Ce  que  i'eflimeeflre  la  plus  belle  pièce  6c  le  bon  heur  de  Ja- 
didc  Abbaye.  Pour  ce  fubied  il  fe  faid  en  ladide  maifon 
vnefortgrandefcfte  dudit  Apoflre,  ôc  f'y  tient  tous  les  ans 
vnc  fort  belle  foire,  où  plufieurs  gens  de  la  Brie  5c  d'ailleurs 
viennent  de  toutes  parts. 

Les  monuments  plus  remarquables  de  ladide  Abbaye, 
font  ceux-cy. 

PremierementceluydeIafondatrice,lequel(êvoidhauIc 
cleué  au  miUeu  du  chœur  des  Rcligieufes,auec  la  flatuë  d'i* 
celle  couchée  au  defIus,Ôc  cet  efcric  graué  à  Ten  tour. 


LIVRE    QJATRIESME.  1161 

t  Cy giftle cor^sdehaute&fuîffknteJydme^MadameîehAnne      \ 
Câmtejfi  de  ThûHloHZ,e  &  de  Poi6îicrs^  ejpou/e  de  haut  &  très  -pu if- 
font  Vrime^  Monfeigneur  Alphonfe,  frère  du  bon  Koy  fain^i  Louys^ 
pndateursde  céans.  Laquelle  dame  décédai' an  1270.  icur  d*  Ajfum-     iiyo* 
pion  noftre  Dame,  Prtez,  Dieu  pour  fort  ame. 

Au  mefme  chœur  defdicesReligieules  font  inhumez  fous 
deux  tombcêplacces,  les  corps  àc^  Religicufes,Dame*  Eude 
&  Ameiine,  première  &:  féconde  AbbeiTes  dudicIGercy, 
comme  le  portent  les  fuiuancsefcrits. 

Hic  t ace t  omnimoda  virtute  niîens  foror  oda  de  Gercy  ,prima 
genitrix & fajlor optimajnumquam  dedignans fubtjci ^fponte  re- 
Jïgnansy  infundens  mores^alutt,  d^cuit^  for  are  s.  Sttrpe  fuit  clara, 
dr  clarior  hoc  quia  cara  chrtfio.  nunc  fuauifimam  eius  pacem 
qmefcat ,  anno  milleno  ducenteno  nonageno  quarts  njinceKtis  iipA.1 
tranfiit .  Eslo  huic  pim  domine  Beus  j  regnans  fine  fne. 
Amen. 

Van  mil  trois  cents  &  quatre  1304, 

Me  'vint  la  mort  du  tout  abbatre. 

Lendemain  defaiti^i  Michel  l'Archange 

Fus  mife  en  ce  lieu  efirange, 

Ameltne  fu-ie  appellee 

Des  premières  Nones  velée. 

Seconde  Abbejfe  de  Gercy. 

0  Roy  lefus  demande  mercj. 
Au  mefme  chœur  defdides  ReHgieufes,  font  cncores 
deux  tombes  plattcs,  foubs  lefquelles  ont  eftë  inhumez 
ks  corps  de  Marguerite  Grenier  &  lehannc  Baudichon 
Abbcllès  dudid  heu,  comme  le  portent  les  /liyuants  el- 
cri  ts . 

Cy  gif  Reuerendc  mère ,  fœur  Marguerite  Grenier  y  en  fon 
*viuant  deuxiefme  Abbejfe  de  la  reformation  de  céans ,  humble, 
deuote  &  vertueufe .  Laquelle  trefpajfa  le  quatorziefme'  tour 
du  mois  d*Auril,  mil  cinq  cents  quarante.  Priez.  Dieu  pour  fon    IJ40. 
ame. 

Cy  gif  deuote  &  reltgieufe  perfonne ,  Madame  T  canne  Baudi- 
chon-.laquelle  a  efé  pari' ejpace  de  3S.  ans  Ahbeffe  duConuent  de 
céans.  ^uidecedalequinz.iefme  iour  deMay^  //7^.  Priez,  Vie»  i^jCr 
"four  elle.  u;    . 

'   £nlamermeEglireducoflcdesfecuIiei*^';àupr€s  legrând 

yVVVuuuiii 


ii6z    ^         DIOCESE    DE    PARIS» 
autel, à  maingauche,e{lvne  tombe  eleuee  fur  deux  piliers 
ôcenclauecdans  le  mur:  fur  laquelle  eft  couchée-  la  flatuc 
d'vn  Cheualier^  &:  ceceicric  graué  au  cour. 

Cj/  giji  Monfeigneur  Arttts^  Cheuaiier,  Sire  de  Vomeure  (^  de 
Belle- ajùz,e  :  ,^uitrefpajfiil^an  de  gmce  1361.  le  26.  icur  du  mois 
^^^'    de  Septembrf.  Friez.  Dieu  four  liiy-. 

Ce  (èigncur  eftoic  de  la  mailon  de  France.  Car  l'efcuiîbn 
quel'on  voit  pendu  a  fonbras^  eft  couuert  de  fleurs  de  lys 
lans  nombre,  comme  on  les  poxcoit  anciennement,  auec  vn 
lyon  rampant. 

Derrière  le  maiflre  autel  eft  vnetombeplatte/ur  laquelle 
efl  frraueela  figure  d'vn  Abbé  aucc  cti  efcnt. 

Cy  gift  noble  &  honorable  ferfonne  M,  Tonjjkln^s  Barrin^  dit 
de  Vin  ce  lie  s ,  ConfetlUr  ^  Aumofnier  du  Roy  y  &  de  la  Roy  ne ,  df* 
femblablement  Chanoine  delafaincle  chapelle  du  Valais  à  Paris^ 
Ahbédes  Abbayes  de  fain^i  R terre  &faincl  Raul  de  Ferrieres ,  Ç^ 
*î.oi.  defain6tLo^  quideceda  lez.  May  y  l'an  isSi.  aagéde  7  s.  ans. 
Fondation  de  l'Eglife  de  Nojlre  Dame  de  Boulongne 
fur  Semé ,  Itz,  fatnU  Clond. 
T  'An  de  grâce  1319.  au  moisde  Feurier  Philippes  V.  die 
"^leLong,Roy  de  France  ôcdeNauarre,donnapermiffion 
aux  Citoyens  defabonneville  de  Paris  &  autres  qui  auoienc 
elle  en  pèlerinage  vificer  l'Eglife  deNoftre Dame  de  Bou- 
longne fur  la  mer,  de  faire  ba(Ur&  conftruire  vne  Eglifeau 
village  de  Menus  lez  S.  Cloud,  ôc  en  icelle  inftituer  &  or- 
donner vne  Confrairie entre  eux.  Enioignantau  Preuofl  de 
Paris,oufoncommis,  pour  euitcr  tout  Icandale,  d'eftreprc- 
fent  à  leur  congrégation  lors  qu'ils  r'airembleront  pour  fub* 
uenir  à  leurs  affaires  y  5c  exercer  ceuures  de  charité ,  comme 
il  apparoift  par  fes lettres,  dont  enfuit  la  teneur. 
T)HilippusDeigratiaFrancorum6cNauarra:Rex,Notum 
^  facimusyniuerfisprçfentibus&futuris^quodRexgloriç, 
ôC  virtutumPomin  usjefus  Chriftus,cui  à  Pâtre  data  eft  om- 
nispotcftasincœlo&interra,cx.Ieftiapariter  ôc  terrena  fa- 
lubri  moderamine  dirigens ,  ac  perpétua ratione  gubernans 
fupernxpotentia:,quatâquamDei  virtus&fapientiafuaui- 
tervniuerfadirponit,fu.'cineffabiiisvtoftenderetopera  pie- 
tatis  ôi  clementia:  de  falute  humani  generiscuramgerens 
foliçitam^difcipulosfuosmifîtper  varia  mundilocadocêtes 


LIVRE    QJ/^ATRIESME.  12^3 

inuiccmcharitatefraternitatis  diligi,  ^in  beneuolofrater* 
nitatisamoreperiiilere'.quadocflrinâ  ducimurScmonemur 
fubditis  noftnsannuere,  vccouenientes  in  vnumvHanimcs 
fintia  fideac  vacantes oracionibusamatoresefticianrur  fra- 
ternicatis  mutua^,pcr  quam  Dei  mifericordiam  conlequi 
mereancLir.  Nosicaquedileclisciuibus  noflris  ParifienLôc 
aliis  qui  deuorç  mentis  aciem  caufa  peregrinationis  autaliâs 
ad Ecelelîam  giariofiifima:  virginis  Marix de  Bolonia  lupra 
mare  diligentes  obDei  laudern  ac  ipfius  virginisgloriofar 
honorem  quandam  Ecclefiam  in  villa  de  Menus,  prope  S. 
Clodoaldumconfl:ruifacere,6c  ibidem inllituercSc difpo- 
nere  confracriam  interipfos  proponunr,  pcr  pra:fenres  con- 
cedimus quantum  ad  nospertiner,  vcipfi  diclam  Ecclefiam 
fundare in  villa  eadcm&confratriamibidem  inflituere:  Ec 
cum  habucrint/uper aliquibus  qus: (uarû  falutem  animarû 
perfpexerint  agere  vel  tradare,ob  reuerctiam  pra:di6liE  glo- 
rioia:  virginis  in  dicta  vrlla  auc  in  loeoalio  Parif.  conuenirc 
poQint:  vcCoufratresipfifibifubuenireftudcatauxiliisop- 
portunis,  ScCic  ex  bonis  operibuscharitatisfraternxfplen- 
deant apud  Dcum  fc  homines  :  quo  cxceri  pios  adus eorum 
confiderantesglorihcentpatremfuumcocleftem-j&adcon- 
{imiliumoperumexecutionempropenfiiisanimetur.  Volii- 
moscamcnquodquotienicûque  in  fimul  volucrint  conue- 
nirequod  PrepofitusPar.aut  deputatusab  eo^proomni  eui- 
tando  rcandalo/iploruni  Congregationi  prxlèns'  interfic. 
Quod  vtfirnvuôiflabile  permaneat  in  faturu^prcxfentibus 
iiterisnoftrumfccimusapponifigillum,  Acluniapud  Viua- 
riumin  Bria,An.  Dom.1319.  menl'eFebr.  Signé  fur  le  reply.,  j^jg;. 
PerDi)minuraRegciT),a4reIationemconfeiIbrisI.deTcm- 
plo.  Etreclleedecire  verdcjfur  lacsde love  verde 6c rouge. 

L'an  de  grâce  1320.  le  lour  du  Dimanche  d'après  l'Afcen^  iî^q^ 
£on,MadamerœurIeannedePvepentino,AbbeiredeMonC' 
martre ,  à  là  prière  &:  requefte  àç  Maiftre  Girard  de  la  Croix 
Scelleur  duChaflelet  deParis,c^Ieande  la  Croix  Ton  fre- 
le  &  de  leurs  amis,  tous  Confrères  de  la  Confrairie  de 
Noflre  Dame  de  BouJongne  fur  la  mer,  àadmorty  vne 
certaine  place  vague  ficuec  au  lieu  &:  Bailliage  d^  Menuz 
Iczfaind  Cloud, contenant  cinq  arpens  de  terre  ouenui- 
ron,lcrqueIs  eftoicncdc  Icurpropreheritage^cpoiïeffion 3. 


n(i4  D  I  O  C  E  S  E    P  b    P  A  R  1  b, 

pour  fur  icelle  fonder,  codruirçSi:  édifier  vne  EglifeàThon- 
neurde  la  glorjeufe  Vierge, mère  de  Dieu,  ôc  de  touce  la 
Cour  celelle  de  Paris -.laquelle  dç  là  enauanc  feroic  appel- 
UCyLa  chapelle  de.Noflre  Dame  de  Boulongne  fur  Semé .  Et  a 
cfté  baftie  à  la  femblance  de  celle  qui  eft  fur  la  mer. 

,Au  Hure  de  U  Confiairie^  contenant  les  noms  de  tous  les  Confieres^ 
ces  fept  premiers  font  efcrits  en  lettres  d'or, 

Charles  Roy  de  France  &  de  Nâuarre. 

Le  Roy  Philippes. 

Le  Roy  lean. 

Le  Roy  Charlçs  le  Qu[nt. 

Le  Roy  Charles  (jxieimc. 

Le  Roy  Charles  feptieime. 

Kàbcl  de  Bauiercs. 

En  laNef<i'ic6lleEgIife,ron  voidvn  tableau  efcrit  à  îa 
mainjfaifanc  mention  des  pardons  6c  indulgences  concé- 
dées à  ladite  Eghfe  par  les  Papes. 
f{, ,  Jean  11.  en.i  an  13p.  le  13.  de  fon  pontificat. 

Et  Clément  7.  Pvnziefmede  fon  pontificat,  qui  eftoic 
l'an  denoflre  Seigneur  1 534. 

Plus  par  les  Cardinaux  ôcautres  Prélats  qui  enfuiuent. 
Angélus Salatinenfis  Epifcopus ,  auec  piufieurs  autres Euef- 

queSjnommezen  vnebulledcrani36i. 
Guillaume  Cardinal,  vulgairement  appelle  de  Toutevilie, 

Légat  en  France,  en  Tan  1452. 
lean  defainde  Sufanne,  Cardinal,  vulgairementappellc, le 

Cardinal  d'Angers,  en  l'an  1468.  le  vnzicfme  Décem- 
bre. 
Pierrelmbert,  Abbé  de  Çifteaux,  auec  tous  les  Abbez  de 

l'ordre  en  leur  Chapitre  gênerai,  Tan  1469. 
LouysdeBeaumont/Euefque  99.de  Paris  en  lan  1473.1e 

premier  iour  de  Juillet. 
Trois  Cardinaux,  nommez  en  vnebulle du  quinziefme  De- 
,cembre  delà  aiermeannee^ontauffi  conféré  des  pardons 

à  celle  Eglile. 
Et  depuis,  cjcft  â  f^auoir  en  Tan  14  81.  le  Cardinal  AU 

biepiîî.,., 

Audicl 


LIVRE     Q^VATRIESME.  nCs 

Audidcablciiu  l'ont  auiricontenusplufieurs  miracles  ad- 
uenus  audit  lieu  de  Boulongne ,  par  l'interceffion  de  la  vier- 
ge Marie,  ieiquels  l'obmets  pour  caule  de  briefueté.  A  loc^ 
canondefquels  miracles,  &  des  fuldits pardons,  cefteEglife 
a  elle  fore  fréquentée  depuisiufquesàprcientparladcuo. 
Cion  du  peuple  de  Paris. 

De  U  Dédicace  de  LEglife  de  Boulongne. 

Enlancf  d'icelle  Eglile, auprès  laChapcliedurepulchrc 
eft  engrauë  en  vne  pierre  ce  qui  f  enfuit. 

L'andegrace  1469.  le  Dimanche  neufiefmeiour  du  mois  M^^* 
dcïuiiltt,rucdediee6cconfacreeceite  prefente  Eglife  par 
Reuerend  Père  en  DieUjMaiftreGuillaumeCharticr  Euef- 
que  Je  Paris:à  la  requefte  &:  iupplication  de  dilcrettes  &  ho- 
norables perfonnes,  Maiflre  i^ierrc  Charpentier  Prefbre, 
Chapcllain  &.  Procureur,  Guillaume  Barbedor,  Nicolas 
delaFueillce,  lean  Boileaue,  6c  Nicolas Menard,Maiflres 
Gouuerneurs&MarguillcrsdicelleEglife,  êc  de  la  grande 
ConfrairieauxpelerinsôcpelerinesdenoilreDamedcBou- 
longnefur  la  mer/ondee  en  icelle.  De  laquelle  dédicace  & 
conlècrationlaiolênire  fera  célébrée  chacun  ana  toujours 
lefecond  Dimanche  dudid  moisde  Juillet.  Etâtousvrais 
confez&rcpentans,vifitans  icelle  Eglife  ledit  iour:  ledid 
Reuerend  Pcre  en  Dieu  donne  &  odroye  quaranteiours  de 
pardon  j&  par  chacun  iour  del'an autant .-ôcaufli  à ladicle 
lolennitë,6c  oclaucs  d'icelle,  feftendent  pareillement  \^^ 
grands  pardons  donnez  par  plusieurs  fainds  Percsjapieça, 
&  aux  bien-f^icleurs  de  ladite  Eglife.  Et  fi  font  alTociez  en 
tous  les  bien-faicls  dcrordre  de  Cifteaux. 

De  1^ Eglife  &  VilLige  de  Hanhentillers  :  autrement 
dici^NoJire  Dame  des  Fertw. 

L'On  ne  peut  douter  que  ce  village  ne  foit  ancien.  Car 
ii  letrouuequeHenry  premier  Roy  de  France,  par  fa 
carthe  de  la  fondation  de faind  Martin  des  Champs,  don- 
neaux  Religieux  dudit  lieu  les  terres  qui  luyappartenoienc 
aflifesàHduberuiliers.  Maisie  n'eftimerien  fon  antiquité, 
au  pris  des  miracles  qui  ont  elle  faits  iadis  en  l'Egiifedudiâ: 

XXXXxxx 


ii(^é  DIOCESE   DE    PARIS, 

villac^e, portant  le  nom  &:tiltre  de  fain£lChriftoplile mar- 
tyr: ôcdepuisàcauredecejfurnommë  Nofire  Dame  des  Ver- 
tus. Ces  miracles  onteflë  i.mprimcz,&  le  voyetaux  tableaux 
qui  font  en  ladite  Eglife  en  la  Chapelle  noftre  Dame.  Mais 
pourcc  qu'il  ne  i'en  trouue  point  d'exemplaires,  à  caufe 
(  comme  ie  croy  )  que  celuy  qui  a  fait  les  frais  de  l'impreflion 
les  a  tûusretirë  ver^  luy  :  vn  de  mes  amis  plus  mtimes,m'ayâc 
fait  ce  bien  de  m'en  bailler  copie  efcritcàlamain.iel'ay  in- 
fereeence  lieu  pour  le  perpétuel  honneur  de  la  Vierge,  6c 
confolation  des  gens  de  bien  6c  fidèles  Catholiques.  Car 
pour  autre  manière  de  gens, ne  me  chaule  (I  lachofeleur 
îëra  agréable  ou  non. 

Premier  Miracle. 
En  l'honneur  de  la  V'ierge  eft  planté  cet  efcrir, 
Roy  ne  &  Dame  du  ciel,  qui  rauittoutefprir, 
Eftant  de  tous  nos  voeux  vers  Dieu  la  threforierCj. 
Pour  impetrer  à  tous  don  de  grâce  pleniere. 
C'eft  pourquoy  chacun  doit  plaifir  prendre  à  raimcr. 
Et  Ion  aide  fouuent  6c  fon  nom  reclamer. 
Cartoufioursdu  grand  Dieu  fa  requefteeflouyc, 
Etdes  humbles  par  elle  eftramerefiouye. 
Maintenant  donc  (Ledeur)t'e{licyracomtë 
Ce  qu'en  ce  lieu  iadis  fut  fait  par  fabonté 
î^jg.  L'an  de  noftre  Seigneur  Mil^troiscentsjiuiclj&trentiî^ 

Tout  depuis  lequel  temps  vn  grand  peuple  y  fréquente. 
AduintdonquesenMayjfecondMardy  dumois, 
Que  fille  ayant  norn  Marie  fît  le  chois 
De  flambes  pour  ofirirà  la  Vierge  facree, 
Et  rendre  de  fcs  fleurs  ion  Image  parée. 
Or  ne  f(^achant  comment  à  droiâlesprefenter. 
Et  chaque  fleur  en  lieu  conuenable  planter. 
Lors  vn  icune  garçon  proche  de  la  Chapelle 
Pour  cts  fleurs  fur  l'autel  difpofer  elle  appelle. 
Luy  cepicux  deilrdelafiile  entendant 

L'accomplit  :  5c  foudain  l'Image  regardant 
La  void  comme  en  fueurâ  l'œil  toute  apparente' 
Et  fur  la  tace  l'eau  par  gouttes  découlante. 
Qupy  voyant,  il  appelle  vn  autre  homme  de  ce  lieu,. 
Pour  contempler  tous  deux  les  merueilles  de  Diea 


LIVRE  Q^ATRIESME.  11(^7 

Difanr,  vien  voir  Amyjchofeà  nous  incogneuë, 
Qujsn  li  grande  chaleur  cane  celle  Image  lue. 

Ayacc  tous  deux  cecy  contemplé  tous  rauis 
Eftant  l'vn  fur  l'autel,  l'autre  en  bas  vis  a  vis, 
Ils  forcent  de  rEglile:ôcontà  la  rencontre 
Vn  homme  de  vertu,  quia  cheuallemonftrc. 

Cet  homme  ainlicrouuéjAleaumeauoit  nom, 
Auquel  ayant  deduittouteleurvifion. 
Le  prient  de  defceudre  6c  entrer  en  l'Eglife, 
Pourvoir  comme  l'Image  à  fucri^eftoitmifc 

Entré  qu'il  fut  dedans,  vu  ce  diuin  elFed; 
Et  foudain  humblement  fa  prière  àDieu  fait. 
Cependant  ils  eftoientattendancfonilTuë 
Pour  voir  l'opinion  qu'il  en  auoitconceuc. 

Il  leurdiC5Nofl;re  Dieu,  nous  faut  glorifier; 
Pourcefonnez  la  cloche, afin  d€  conuier 
Les  gens  de  ce  village  à  voir  celle  merueille. 
Qui  aux  y  eux  de  nous  eft  choie  faincle  &  nouuellc. 

De  toutesparts  on  voit  perfonnesaccburir 
Aubourgd'Auberuilliers,6cau  temple  courir; 
Bien  qu'en  ce  temps  il  fit  vnechaleur  extrême, 
Et  qu'aux  champs  tout  bruflat,  iufqu'aux  racines  mefmCc 

Mais  la  Vierge  eut  alors  de  fon  cher  fils  le  don 
Demuerletempschaultenpluiesdefaifon. 
De  tout  fut  promptemcnt  la  nouuelle  portée  ' 

Dans  Paris,  &  aux  lieux  voifins  de  la  contrée. 

Cela  fit  arriuer  grand  nombre  de  forains. 

Aucuns  d'iceux  naurez,  entrepris  &  mal -fains, 
Qmla  Vierge  prians,  d'elle  eurent  allégeance  : 
Dequoyplufieursefmcus  firent  grande  pénitence. 

En  ce  lieu  vint  le  Roy  Philippes  de  Valois 

Et  la  Royne  fa  femme,  oingts  du  ciel  fur  cous  Roys; 
Qui, a  la  Vierge  font  prière  cres-ardente 
Qif  a  eux  &  leurs  fubiects  elle  foit  ay  dante. 

Deux  arpens  de  Ces  bois  le  Roy  voulut  donner, 
Et  la  Royne  vn  drap  d'or,  pour  celle  Eglife  orner, 
Tefmoignage  d'vn  bon  cœur,  &:  d'vne  ame  amoureufc 
De  la  Vierge,  qui  rend  toute  couronne  heurcufe. 

Y  vincauffi  le  Duc  ôc  Seigneur  d'Alençon. 

XXXXxxx  i] 


ii6%  DIOCESE   DE     PARIS, 

Sa  femme,  Tes  cnfans,  6c  fa  noble  mailon, 
De  velours  il  prcfentevnechafubleexquifc, 
OrnanclePreftrealorsquidicMcfleen  l'Eglife. 
Là  d'Eltampes  le  Comte  auiîi  l'achemina 
Le  Marefchal  de  France  arriue, &  emmena 
Sonelpouie,pQurvoirchorcatousiinouuelIc. 
Sidonnc  autre  chafuble  en  valeur ricbe&  belle. 

Second  Miracle ,  d'vfi  moqueur  de  sceller  ïns  y 
funy  diuinement. 

Quafî  au  mefme  temps,  chofe  admirable  on  vie 
De  plufieurs  tefmoignee,  &  hors  de  c  ontredic 
AunobleMareichaldeTouloufearriuee, 
Padant  auec  Ion  train  du  Bourgct  la  chauiTee.. 

Voyant  fur  le  chemin  troupes  de  pèlerins, 

Il  l'cnquiertoùtcndoittel  nombre  de  forains. 
On  iuy  dit  qu'ils  alloient  au  plusprochain  village 
Pour  rendre  auec  honneur  àla  Vierge  homnvageo 

Ce  Marefchal  foudain  vint  la  telte  a  haulTer, 
Comme  f'il  eut  voulu  de  tel  vœu  le  gofler. 
Mais  ne  le  porta  loin  :  car  bien  toil  fut  punie 
Sa  parolle  impudente,  &  d'vn  grand  mal  fuiuie. 

Ayant  donc  plus  auant  Ton  chemin  auancc: 
Iirefentd'vneenfieurcenfoncorpsofFcnrë. 
Laquelle  fc  rendit  fi  forte  &  violente, 
Quedecreuerbientoftneperdoitquerattentc, 

De  Ion  péché  cognut  tofl:  la  punition, 

Etquilf'eftoitmocquéd'vnefaindeadicn. 
Lors  contrit  voue  à  Dieu  de  porter  reucrencc 
A  la  Vierge  en  ce  lieu,  f'il  auoit  allégeance. 

Au  mcfme  infiant  guarit:&:  la  vint  viliter, 
Et  fon  pourtraid  de  cire  au  temple  fit  porter. 
Rendant  grâces  à  Dieu  :  mais  fur  tout  il  publiCy 
Quefon  enflurecftoit  par  la  Vierge  guaric. 

Troifiefme  Miracle^  d'vn  enfant  noyé  re/ufcitê^ 
Yn  grand  miracle  fan  t  aux  fu  fdits  adioufter, 
D'vn  enfajït  que  Dieu  fit  icy  refufcitcr 


LIVRE    QV  A T m  E  S  M  E.  1x69 

Par  la  grâce  6c  faucur  de  la  Vierge  treflainde, 
Qjji  des  plus  affligez  efcoute  la  complainéte 

Vn  lour  donc  il  aduinc  que  l'enfant  dVn  mercier 
Dans  l'eau  de  iaincl:  Denys  tombant  le  va  noyer. 
Mal  conduit,cependantquelbn  père  hors  la  ville' 
Cherchoità  trahquer  pour  nourrir  iaùmille. 

Ce  mercier  de  recour  entrant  en  la  maifbn 
Vid  plorer  de  Ton  fils  la  mort  hors  defaifon. 
Lors  (c  mit  à  prierhumblement  noftreDame 
De  luy  rendre  la  vie,  &  au  corps  vnir  l'amc. 

Decepas  il  s'en  court droitàAuberuilliers 
Sur  l'autel  met  l'enfant,  (es  amours  finguliers: 
Etleuant  l'œil  au  cieiaddrefl'e  fa  prière 
A  la  mère  de  Dieu,  qui  luy  rend  la  lumière. 

Celaveudepluiieurs,  la  cloche  onfaitibnner, 
Pour  l'aduis  du  miracleauxlieuxvoifins  donner». 
Qui  tous  de mcfme efprit la chofe  confidcrenc, 
EtpIusdorefnauantNoUre  Dame  relièrent. 

Pour  cet  œuure  du  ciel  à  lamais  n'oublier 
Lesmerciersdupaysfevontaiîocier: 
Et  d'vn  commun  accord  font  vne  Confrairie, 
Qu'ils  appellent  du  nom  de  la  Vierge  Marie. 

A  ces  finsfutparcuxvnbaflon ordonne, 
Maisquileporteroitvn  débat  fut  mené. 
Et  la  choie  partant  lors  par  eux  intermife  : 
Laquellemaintcnantf'obferucôcellremife. 

^lu^îriefme  miracle  y  d'vn  enfant  muet  far  l*effAU 
defept  ans ,  qui  commença  avarier. 

Autre  icy  fc  trouuc  ef^e  aducnu, 

Le  vingt  ôc  fept  de  May,  l'an  n'eftauvray  cogneu  r 
Vn  enfant  d'Argentcuilperc&mercemmenerentj 
Quidufecours  icy  delà  Vierge  cfpererenc. 

L'enfant  ja  de  fepr  ans  aagé  n'auoitparlé, 
Dont  chacun  d'eux  elloittrifte&.elrnerueillc. 
Leur  fils  donc  à  genoux  père  &raere  prefcntent 
Deuanc  la  Viçrgc,afin  que  Ton  aide  refentent. 

XXXXxxx    ji> 


U70  DIOCESE    DE   PARIS, 

Or  comme  ib  la  prioienc  de  grande  affeclion, 
Sevoyentdeliurezdeleuraiflidion. 
Car  cet  enfant  foudain  va  parler,  6c  appelle 
Son  père  à  claire  voix,£c  la  mère  interpelle. 
Ce  miracle  euident  chacun  lors  aperceuc  : 
Qui  au  Ion  de  la  cloche  à  l'Eglife  coureut. 
Les  parensbenifloient  la  Vierge  louueraine 
EncelieUjpourleuriiisfaifàncvneneufuaine. 
O  Vierge  quigardez le  beau  threfor des  cieux 
Efelairez  (  ('il  vous  plaift  )  de  nos  âmes  les  yeux, 
Au  fauueur  lefus  Chrift/aifant  cefte  prière, 
Q^vn  iour  nous  iouyffions  au  ciel  de  fa  lumière. 
Amen. 
Cinquiefme  tnirack  d'vn  enfant  mime  refufiiiL 
tçSi.        ^'*^^  "^^^>  Qiti(\  cents,  odante  &  deuxiefme, 
De  Fcuricr  eftant  le  iour  vingt  ôcvniefme, 
Dieu  a  monftré  vn  aûe  aflez  miraculeux. 
Vfancdefabontémanifefteànosyeux: 
D'vn  pauure  enfant  mornëau  ventre  de  fa  merc. 
Comme  la  vérité  nous  en  eft  toute  claire. 

De  faindLeuTauerny  l'enfant  natif  efloit. 
Pierre  Dardct,ainJ(îfon  père  fe  nommoic  : 
Ec  Marie  Peron  fa  mère  efloit  nommée. 
Tous  deux  honeftes  gens,  debonnerenommce. 
Bons  feruiteurs  de  Dieu,  &  fidèles  Chreftiens, 
Qui  de  bon  cœur  cous  deux,  toujours  le  fuppliancs 
Requîrentfonfccours,ôcraidedelaDame. 
La  Dame  des  Vertus,  qui  fauue  corps  &  ame. 
Enuoyerent  l'enfant  par  trois  hommes  deuots. 
Et  fidèles  tefmoings,  fans  bruit  &  fans  propos 
Deuant  la  belle  Image,  &  autel  de  la  Vierge. 
Qui  là  eftans  venus,  tenans  en  main  vn  cierge 
Scfoncagenouillez,  &  le  peuple  aucc  eux. 
Priansobtindrent  l'aide  &:faueur  des  cieux. 
Car  Dieu  qui  princ  plaiilr  à  leurs  bonnes  prières 
Fit  que  foudain  l'enfant  va  mouuoir  fes  paupières, 
Ouuritfes  petits  yeux,  fes  petits  bras  eftend, 
Et  fes  petites  mains  droit  vers  le  ciel  il  tend. 
Alors  voyant  qu'ainil  le  remuoit  luy  mefme. 


I 


LIVRE    QVATRIESME.  iiyi 

Le  Preflrc  incontinent  luy  donna  le  bapccrme. 
Et  tout  le  peuple  eftan  tprefent  en  ce  fainft  lieu 
DeuGtemencîouoit  &  glorifioit  Dieu  : 
Confellànc  que  (on  nom  ell  grand  ôc  admirable,. 
Ecquequandonleprieileft  tait  fecourable. 
Rcmercioit  auffi  la  Dame  des  Vertus,, 
Par  laquelle  lefus  nous  monftrefes  vertus. 
Les  enîans  mefmement  à  haute  voix  chantèrent: 
Le  Vent  Creator,  puis  après  commencèrent. 
Le  Sdlue  Rcgina  ôc  iHUioUtd^ 
Et  maints  au  très  faluts,  où  le  peuple  afîi fia. 
Mais  faut  noter,  que  quand  Ton  pofa fur  l'enfant 
Le  ciergc,qu'il  le prlnt  :  6c en  le  fouftcnant 
Le  tint  bien  la  longueur  d'vn  bon  demy  quart  d'heure; 
Et  fcmbloit  qu'il  eut  ja  pour  tenir  la  main  feure 
Auecvnuigementi' comme efl  bien  deraifon^ 
De  rendre  grâces  à  Dieu^  &  luy  faire  oraifon. 
Il  auoit  ie  regard  tourne  deuers  l'Image 
Decelleoùilfembloicluy  vouloir  rendre  hommage. 
Par  l'elpace  d'vn'  heure  on  n'oioit  que lefon 
Des  cloches,  qui  fonnoient  en  branle  &quariIlon. 

Ceux  qui  voudrontauvray^ccmiraelecognoiftre,' 
lean  Blouinelt  tefmoin^quieftlemelrnePreftre, 
QmaadminiftrëleBaptcrmeàl'enfanr, 
Eitant  pour  lors  commis, SclousMaiTtre  Bertrand 
Surnommé  d'imbonet,  6c  Curé  du  village 
Auecluy  enrcndroitauilibon  tefmoiçnage 
Le  maiftrc  du  Dauphin,  Baftian  Sebaftien, 
Leparrin  de  l'enfant, tenu  homme  de  bien. 
Qui  le  nomma  ;  Et  puis  Rachel  Gilbert  marraine^ 
Qui  efld'Auberuilliersfage  femme  certaine. 

Le  furplus  des  tefmoins  font  icy  mis  par  ordrç, 
Afin  qu'on  fâche  bien  qu'il  n'y  a  que  remordre. 
Picrre6c  DenysleNoir,puisPierrerEfcuyer. 
Et  Mâthurin  Bouthier^Sebaftien  Lezicr, 
Puis  Nicolas  Bouthier,  vn  autre  nomme  Cofme 
Habert,ïcan  Chaineuiere,  6c encores maint  homc^ 
Dontpourfdirela  fin,ieprirayaux  voyans 
Qu'aux  vertus  de  lefus  ils  foient  toufîours  croyans. 


uyt  DIOCESE    DE    PARIS, 

£>utd  non  erit  impojsibile  dpudDeum  omne  Verhum, 

En  la  melmcChiipelleily  a  vn  tableau  où  ell  efcrit  ce 
qui  enluic. 

J^eo       Opt.       Max.       V  ^      ^^^ 

Honefia  LuîetUfœmina.  partu,  dtf fiait  enixa ,  &  multis  ta?» 
pfridem  orbata  libens  :  cum  filmm  vt  extrait um  &  ita  deprejfum 
perjpiceret,  vt  per  fpatitmi  triumfer}  dierum ,  ncc  labra  mouere^ 
nec  Uc/ugere,  vagire^  nec  vllo  viuentis  fungi  pojjct  ofjhio^fan^if» 
fima  virginis  precibus  intermortuttm  commenâauit  infantulum, 
quidetnceps  conualu^t^atque  fummo  Dei  beneficw  féliciter  excre- 
fit  t.  Parentes  in  perpetuam  accepti  beneficij  mtmoriam  ^  votiuam 
fufpenderunt  h  a  ne  tabtdam  23 .  Sept.  ijçS, 

Le  Roy  Charles  cinquicfinc  ditic  Sage ,  par  Tes  lettres  pa- 
tentes données  en  fonHoftel  de  faind  PauiaP.irisaumois 
m^'  de  Feurier,  l'an  de  grâce  rail  trois  cents  foixante  &  vnze  ,,&: 
lehuictiefmcde  fon  règne,  exempte  les  liabitans  de  Hau- 
beruilliers  de  toutes  impofitions ,  en  payant  chacun  an  foi- 
xante&dixchartees  de  feure  bonnes  &conuenabIes:  iça- 
uoirquarantepourfonhofteljVingtpourreluY  deiaRoync, 
ôcdix  pour  ceiuy  du  Dauphin  :ôc  ce  en  condderationque 
pour  le  fait  des  guerres  ledit  village  de  Haulberuilliers  auoit 
efté  ars ,  deftruic  &  gafté ,  en  telle  manière  que  les  hommes 
riches  f'eftoient  départis  dudit  lieu  pour  venir  demeurera 
Paris ôc ailleurs,au  moyen  dequoy  ceux  qui reiloicnt  eftoiêc 
en  grande  difette  ôc  neceffité. 

Guillaume  Cardinal  Preftre  du  tiltredeSaindeMarie^ 
vuIgairementappellcdeToutcville,&  Légat  du  faindilege 
au  Royaume  de  France,  par  Tes  lettres  données  à  Paris  l'an 
de  l'Incarnation  1452.  leii.  May,6cle  fixiefme  du  pontificat 
de  Nicolas  cinquielmc  a  donné  ôcremisi  tous  ceux  qui  vifi- 
teront&aumorneront  de  leurs  biensàrEglifeparrochlale 
de  Haulberuilliers  près  Paris,  fous  l'inuocation  de  faind: 
Chriflophle,  qui  feront  vrais  penitens  ôc  confez,aux  iours 
duditfaindChriftophlejdela  Dédicace,  de  l'AfFumptioa 
&  Natiuitë  de  la  Vierge,ôc  le  fécond  Mardy  du  mois  de  May 
&:  les  trois  FericsdePa(ques&  Pentecoftevn  an,  &  aux  au- 
tres iourjideffufdits  cent  iours  des  penitencesà  euxenioin- 
tes.  Le  grand  clocherdenoftre  Dame  des  Vertus  fut  ba/li 
l'an  1541.  comme  au  bas  l'on  voit  graué  dans  la  pierre. 

L*an 


LIVRE    Çiy  ATKIESUE.  127$ 

L'an  1529.  régnant  François  premier  auantPafques,  tou- 
tes les  parroilFcs  de  Paris  l'ailembiercnt  eh  l'Egliic  cathé- 
drale. Et  de  là  allèrent  en  proceilion  à  Noftre  Dame  des 
Vertus ,  àia  clarté  d'vn  (î  grand  nombrcde  torches  &  flam- 
beaux, que  ceux  qui  cfkoient  vers  Montlherypenloient  que 
le  feu  fut  dans  Paris.  Ec  c€  taifoit  cefte  procelTion  pour 
exterminer  les  hérétiques. 

De  iHermitA^e  dti  Msnt  Valenan ,  autres  Surefne, 

IL  y  a  défia  deux  fiecles  paflez,  qu'il  efl:  certain  qu'il  v 
auoitvnHermicageauMoncValerian,  c'eft  à  fçauoir  dû 
ten.ps  de  Pierre  quatnelme  du  nom,  furnommc  d'Orge- 
mont  91.  Eutfque  de  Paris.  Car  ce  non  moms  grand  que 
deuot  pcrfonnage  iean  Gerfbn  (lequel  fut  députe  de  la  part 
duRoy  Tres-ChreftienpourfairefâlegationauConciledc 
.ConlUnce)en  la  quatnelme  partie  de fesœuurcs, déclare 
quelle  eÛoit  la  façon  &  manière  de  viure  d'Antoine  Ana- 
chorettc  enferme  &:reclusaudic  Mont  en  vne Cellule  forr 
eftroicle,  l'andenoftre  Seigneur  1400.  Charles  de  Valois 
7. dunom,&:Tres-Chreftien,  eftant  RoydcFrance.  Mais 
il  feroic  difficile  de  dire  en  <|uel  lieu  de  ce  Mon  teftoit  celle 
cellule: Si c'eftoit  où  efl:  maintenant  i'Hermitage  de/aind; 
Sauucur,  ou  bien  oùeft  la  Chapelle  de  faind  Nicolas,iointe 
aux  cellules  des  quatre  autres  Anachorettes.  Toutefois  i^e^ 
ftimcvray  femblable  que  la  petite  maifon  d'Antoi<neHer- 
îtiitcait  cfté  abbatuë  du  temps  des  guerres  ciuiies,que  firent 
lesDucs  d'Orléans  &:  de  Bourgongne,  &  le  Roy  d'Angle- 
terre. Que  cet  Antoine  eltoit  là  enferme  comme  en  vne 
prifonvolontaire,6cauffi  qu'il  nefetrouueaucun  quiaitde- 
puishabitéauditheu.  Dauantagey  ayant  défia  longtemps 
que  la  Chapelle  de  noftre  Dame  de  bonnes  rouueliescon- 
tigue  audit  Hermit  jge  a  eftc*ruinee  &  abbâtuë,il  efi  certain 
que  l'on  drefla  I'Hermitage  defainâ:  Sauueur  aufommec 
duditMont. 

En  cet  Hermitagefut  depuis  Anachorette  (ôeurGuille- 
mctteFauflart,natiuedcParis&:dela  parroifie  S.  Sauueur 
(qui  fut  cauie  de  la  dedicacc)laquelle  baftit  la  Chapelle  auec 
la  grande  celluleau  moyen  4es  aumofnci  de  Henry  Guy  oc 

YYYYyyy 


n74  DIOCESE   DE   PARIS, 

ô:  Gilles  Martine  du- Rcgne  de  Henry  fécond.  Etcequicft 
eimerueillable,  de  nuld  ayant  prié  Dieu  elle  prenoit  de  l'eau 
aupied  duMonc,  ôclaportoic  au  fommec  d'iceluy  en  telle 
cuantité  qu'elle  fiffiiloit  aux  mailons  pour  tout  le  long  du 
iour.  Elle  Tabdenoic  de  chair,  fe  nourrifToit  quelquefois 
d  œufs  &cpoiilbns:  bien  fouucnt  n'vfoic  que  du  pain  ôc  de 
rcau,ôcfecontentoitprerquedelafaincle  comn:iunion.  Ec 
ayant  ainfi  contuiuél'efpace  de  cinq  années,  elle  eftant  ma- 
cérée de  îeulhes,  veilles  &  labeur,  rendit  à  Dieu  fon  cfprit 
l'an  1561.  du  regnedeCharlesneufiefme.  Ellefutmifeenfe- 
pultureàl  entrée  de  la  Chapelle  de  l'Hermitage  de  faind 
Sauueur. 

j  leanHouiTeradoiefcent, d'admirable  6c  imitable  humi- 
lité, natif  du  village  de  Chaliot  auprès  les  Bons-hommes, 
ayant  receu aux  Chartreux  l'habit  d'Hermite,  fécond  Ana- 
chorette,fueceda  à  ladite  Fauffart;  viuant  fouuentefoisde 
pain  de  gruiau,&.  entretenu  des  aumofnes  dudit  Guyoc, 
(duquelau  précèdent  il  auoitefté  demeftique),  &  d'autres 
gens  de  bien.  Il  vfoit  aucunefois  de  poiiTon  &  œufs,&  rare- 
ment en  maladieprenoit  du  vin ,  aucunefois  des  failades  ou 
potages,6cdelachairbouluëouroftie.  li  fuioitenfesdeuis 
iâ  prolixité  de  paroles ,  &  confoloit  ceux  qui  raîloientvoir 
auec  congé&permifîlonderEuefquede  Paris  ou  du  Péni- 
tencier. L'on  tient  qu'il  a  eu  plusieurs  vifions  en  pfalmodiar, 
priant, hranc&Cefcrmant.  Il  prenoit  fon  repos  en  vne  auge 
de  bois  en  forme  de  bierre ,  qui  efloit  en  la  grande  cellule, 
depuiseftreiïieen  laquelle  edoitia  cheminée,^  aucunefott 
en  l'oratoire  (qui  auoi:  efté  édifié  ioignant  fa  cellule  par 
Henry  troifiefmej  auec  ieGiliee,otî  ia  tunique  blanche  à 
fhaperon .  Et ainfi  par  Teipace  de  quarante  fix  ans  eftant  re* 
clus,parlebenelicedufauueur du  monde  il  a  furmontë  les 
cmbufches  du  diable  :  excepté  quelque  temps  durant  les 
guerres  ciuiles,qu'eftantcourrîicnté  des  gendarmes  par  fois 
il  fe  retirait  aueç  les  pauuresdcMontagut,&parfoisaux 
Chartreux.  Finalement  fon  foible  &  tendre  corps  eftant 
confommé  de  veillés, oraifons  &  icufnes, il  le  laifTaparle 
cours  4,e  nature,  le  troifiefme  d'Aouft  l'an  de  noftre  Sau- 
ueur lefus  Chrifl  Ï.609.  régnant  Henry. 4.  Tres-Chreftien 
-I^ovj  de  foaftpçà;  de  Nauarre.;  ^  fut.  enterré  auprès  fccur 
'    ■'  ^  ,"7  Y  Y  î 


LIVRE     Qjy-ATRIESME.  njs 

Guillemcttc  en  la  rouge  terre  dece  Mont,  en  lafjrcfence  du 
Clergé,  plufieurs grands  feigneurs  &  grande  multitude  de 
peuplejlej.Aouft  veille  delàind  Sauueur.  Et  là  enfeuelis 
ûs  attendent  enfemble  le  iour  clpouue^jtable  &:  horrible, 
auquel  ils  efperent^fe  confiant  en  ia  grande  mifericordede 
lefusChnftnoftrc Sauueur, eftrc  nombres aùec  ceux,auf- 
quels  fera  prononcé  par  luy,  Venitc  bcnediBifatrlsmei^&c. 

Séraphin  delà  NoiiePârilIen,  troificfme  Anachorettc 
de  ce  nouueau  Hermitageau  précèdent  nommé  Hierofmc, 
fut  mis  en  polTcfTion  d'iceluy,par  l'Abbé  de  fainél  Denys  Ôc 
l'Eueique  de  Paris  à  pareil  iour  qu'en  l'an  i^oS.ilauoitreceu 
l'habit  d'nermite  par  les  mains  du  perc  Ange.MafTxuSjAna- 
churette  Florentin,  en  l'Hermitage  ou  lolitude  dumonc 
ou  rocher  S,  Ange,  de  rEuefchc  de  Viterbe  en  la  Romanie, 
Et  iâeft  entretenu  parles  Royales  aumofnes  de  la  magnifi- 
que Royne  Marguerite  Duchcfle  de  Valois, 

Mon  fleur  Boterays  en  Ton  pocme  intitulé  Lutetia,  loue  & 
honorefortcetHermitage.  C'cftpourquoy  ic  rapporteray 
icy  fes  vers  pour  le  contentement  du  pieux  Lecleur. 
Imminet  £therioprope  'vertice  Valennâ  mons, 

Incluft  fpelunca  fenis  ^-qui  Itmen Eremi 

Sex  propè  ah  hinc  lufiris  non  ex^t^  ille  'vetujtôs 

Agyptt  Patres^  ^y^^'^éi  f^orrentls  adéquat  y 

^udlts  erat nigroqutpafitu ah  dliu  Paulus, 

Htrfutd^  haius  tuniu^  qui  Antonius  hxres 

FortunatefeneXi  qui  fumma.  à  rupe  iacentes 

Bcfpicis  vrbis  opes,  &  vere  defpicis^vrbs  efi 

MagnA  tibi^  m  ons  exiguus,  prouincia  ^  ingens 

Scrupea  in  horrenti  defofjk  ergafiuUfaxo. 
Le  Mont  Valerian  encores  qu'il  foit  presdcSurcfne,eft 
toutefois  de  la  parroifTc  duVillage  de  Rueil  près  Nanterre: 
an  fommet  duquel  outre  la  grande  &  principale  Cellule ,  en 
font  bafties  quelques  autres  moindres  pour  petit  nombre 
d'Hermites  non  enfermés  comme  le  premier,  lefquelsluy 
miniftrent  fes neceffitez; 

YYYYyyy  ij 


127^  DIOCESE   DE    PARIS, 


Fondation  dit  Monafiere  de  Marconfù ,  ordre  des  Celefilns^enfem» 
hle  U  généalogie  de  leur  fondateur ,  f  lutteurs  perjonnes  de  U* 
quelle  Itgneefont  enjeuclis  audit  Monafiere. 


N; 


Oble  &  puiffant  feigneur  Monfîeur  lean  de  Montagu^ 
feigneurdudicIieuôcdeMarcoulîis.Vidamede  Laon- 
Voyezleur  nois,fiIs  de  Monfeigneur  Gérard  de  Montagu,  &  Dame 
Hurr^pL  BicttedeCalmeldelquelsleS'Corps (ont  inhumez  dansl'E- 
8^9.  glife  des  Religieux  de  iàinde  Croix  de  la  BretonnerieàPa- 

riSjConfeilIerduRoy  noftre  fire  Charles  iîxierme,&  grand 
Maiftre  de  France, fondateur  du  monaft^re  des  CeleAini  de 
^   MarcouiTis, eut  pour  efpoui'e  noble  dame  lacqueline  de  la. 
Granche,fîlledemanleigncur  tlUennedela  Grâche  Che- 
ualier,ôc  de  Damoilelle  Marie  du  Bois  qui  engrâàc  diligen- 
ce,durancl'efpace  de  crois ansieulemcnr^fit  édifier  &  baftir 
Toyezlavic^^^^^^^'^^^f  iceluy  monaft.re  le  challeau,&.  Icchœurde 
deccfainâ:  l'Eglife Monfieur  laind  Vandrillc, paroille dudic  Mareouf^ 
de^Sunu  it  ^Sjàprefentdide  la  Migdeleinc:vouIant  pour  loi  sfaire  bâ- 
ti. luillct.    telanefd'icelleEgiilccommelechœur.Maisle  Prieur du- 
ditfàind  Vandrille  ne  le  voulut  permettre,  doubtant  qu'on 
ne  print  fur  luy  en  Ton  droit ,  audorité  àlonpreiudiee  ôC 
dommage.  PourTexpedition  defdds  édifices  eftoient  Tepc 
forges  continuellemécoccupees,pour  reparer  les  marteaux 
6cinftruments des ouuricrsiquipar chacun  bamedyeftoiet 
payez  deieurs  iourneeSj&argent  conté  fur  vne  grande  pier- 
re de  grez  de  forme  d'vn  autel  à  célébrer  MelTe  :  laquelle  efl 
encoresdedansleparc.pres  la  porte  de  dcrriere,pour  entrer 
aux  iardins  dudit  chal^eau  de  Marcouiîis.Et  pour  commen- 
Quatriefinc  ccment  d'iccluy  monaftcrcfut  par  Reuercnd  perc  en  Dieu 
fimiommé'   ^o^fieur  Pierre  Euefque deMeaux benifte la premierepier- 
îrcfnei.      rc  &  mifc au fondement  dci'Eglifeie  dixhuidiefme  iour  de 
1404.    Feburieri404.  •   - 

Et  le  dixfeptiefmc  d'Auril  iour  de  Mardy  premier  après 

34.08,    Parquesi^oS.l'Eglifefournie  de liureSjOrnements,  calices  &: 

plufieurs  beaux  reliquaires  tant  d'or  que  d  arget ,  fut  dediee 

parreuercndperecn  DieuMonfîeurlean  de  Montagu,  Ax- 


LIVRE  QJTATRIESME.  1177 

cheuefque  de  Sens,frerc  dudid  noble  fondateur,  Lequel  Arcfieuef*- 
iour  du  matin  frère  Eflienne  deComblans  Prieur  defigné,  J^;;'^^M"^^ 
auecques  douze  frères  Celeftins  Pre(lrcs,&  trois  frere^j  con-  ics  Angids 
uers,appeilez  Oblats  entrans  proceffionellement  dansla-  h^s^ 
dite  Eglifc, furent  honorablement  receus  par  ledid  deuot  ^^''^'^ J^^^  " 
fondateur  ôclafemme^prefcncs  puifTant  Prince lehan  EHic  cdcftinsdc 
deBerry,êcplurieurs  autres  notables  perionnages  de  Fran-  Marcouflîs. 
ce.  En  laquelle  folemnité ,  dédicace  &  introduction  defdits 
Religieux, les  Doyen,  Chantre  &.  Chanoines  du  Collège  s.Merry.dc 
&  Chapitre  Moniieur  faincl  Merry  deLynois  auec  grand  Lynois. 
nombredepeuplc,.Curezôcparroifliens,cantduditLynois, 
que Montlhcry  6c autres  parroilTes circonuoifines afTifterec 
deuotement  6c  en  grand  honneur.  EîàraifGndece,depuis 
ledit  temps  ont  les  deiïurdits  Chanoines  êcparroifTes  par  de- 
uotionaccoultumé  toufiours  chacun  an  venir  en  procef- 
fionauditmonaftcreleiourde  Mardy  prochain  après  Paf- 

ques. 

Ec  le  l'endemain  Mecredy  18.  dudit  mois  d'Auril ,  le  Cioi- 
flrc,Preau,Chapitre&:paruy  dcuantrEglife  furent  benifts 
parReuerend  l'ère  en  Dieu  xMonfieur  Gérard  de  Montagu 
frère dudic^  fondateur  pour  lors  Euefque  de  Poidiers,  de- 
puis Euelque  de  Pans  ôc  Chancelier  du  deflufdid  Duc 

deBerry. 

Lequel  fondateur  donna  audit  Prieur  &  Religieuxledid 
monaftere  parfaidement  édifié  &  garny  de  toutes  vtenfiles 
pour  toutesofficinesiufquesau  fil,  doigt  ôcaiguilles  cscha- 
•    bres  defdits  Religieux  rôcaiicc  ce  donna  fix  cents  Hures  pa-  ^°"„^f;j°^^^^ 
rifîs  de  reuenu,  pour  fondation  en  fons  de  terre  deucment  Marcouflîs 
amorties  du  Roy,  ôc  expédiées  en  la  Chambre  des  Corn-  6co.liu.par» 
ptesrnon  de  fon  patrim.oine,mais  qu'il  auoit  acquis  à  ce- 
tte fin,  à  ce  que  fes  héritiers  n'eufTent  occafion  de  queri- 

monie. 

Pluspourmonftrefla  trcs-grandcafFedion&  amour  qu'il 
luoitaufdits  Religieux  ôc  ordre  des  Celeftins,  il  &  fadide 
femme  donna  pouuoir  aufdids  Celeftins  de  Marcouffis,que 
durantle  tëps  de  guerres  qui  pourroientfuruenirauRoyau- 
me ôcpaysdc France,  parquoy  ne  peuffent  cftre  en  alleu- 
rancc  ne  pcrfoluer  6c  célébrer  le  diuin  feruice  en  leur  mona- 
ftere; que  la  Chapelle  d'embas  eftant  au  chafteau ,  auec  la 

YYYYyyy  iij 


U7«  DIOCESE    DE   PARIS. 

tour  prochaine  &  aucres  lieux  contigus  &  aifancesjeurs  fuC 
ienc  baillées  &liurees,poiir  là  eux  retirer  feulsôc fans  empeC 
chemenc  de  nulles  perfonnes, en feurecéviure,ôc dire  ledicb 
diuin  feruicefelonleureftac.  £c  y  porter  tout  leur  bien,  taiic 
liures,  ornements ,  reliques , que  autres  leurs  vtenfilesà eux 
jDccelIaireSjpour  le  garder  des  iacôueniés,  lareins&pillenes. 
Et  auffi  qu'ayant  en  tout  temps  les  clefs  delà  première 
tour  du  fécond  édifice  dudit  chafteau:  pour  en  icelle  mettre 
leurs  lettres,  tiltres  &  autres  chofes  de  valeur  ou  importan- 
ce, lans  que  le  Capitaineou  portier  dudit  chafteau  les  peufl 
(ent  empelcher,  ou  pourccdcmanderaucunsfalaires.Car 
ainfi  le  voulut.  Ettoutiufqucs  âce  qu'il  eull  à  les  propres 
coufts&defpenSjfait  baftirôc  édifier  en  la  baflTe  court  du- 
dit Cha(lcau,roubshaultsmurs,mai(on  ôclogris  conuena- 
ble,  pour  les  aifancesdefdids  Religieux  telles  comme  def- 
Uou.       ^iis,  que  ledit  fondateur  &  héritiers  ieroienc  tenus  entrete- 
nir &:  maintenir  à  leurs  defpens.  AulTi  foubs  telle  condi- 
tion, queapres  ce  ainil  parfaid  &  accomply  »leldids  Reli- 
gieux ne  pourroienc  plus  quereller  ne  demander  auldicls 
fondateur  ou  héritiers,  n^  viures  ne  liures ,  ne  autres  chofes 
quelconque,foubs  ombre  d'accomplir  autre  fondation  que 
la  dfflnfdide.  Scroient  aufîi  tenus  iceux  Celeftms  en  leurs 
craifonsauoirmemoiredu  Roy,  dudit  fondateur,&:deleur 
lignée  tant  viuans  que  trefpaifeZjprefents  &aduenir  ;  &  dire 
par  chacun  an  durant  le  viuantdefdits  fondateur  ôc  fa  fcm- 
umdcubpar  "^^)^^s  io"i"s d^leursnatiultezàchacun  vne  Mefîefolemnel- 
icsCelcftins  ledu  S.  Erprir,& lesioursdc leurs  trefpas vn  obït folcmncl & 
?o°nd  ^^""    MeiTedesrrefpafrez.  Ce  qu'ils  font  :  à  fçauoir  pour  ledict 
&  fondam-  fo<ndateur,  la  veiUc  S.  Luc  7.  Odobrc:^  pour  Jadicle fon- 
ce. datrice,le  24.  Juillet. 

Plufieurs  autres  beaux  dons, donna  ledict  feigrtcur  de 

Montagu  aux  Eglifes.Et  entre  autres  donna  à  l'Eglife  noftre 

Dame  de  Paris  l'vnedes  plus  grofles  cloches ,  nonimce  lac- 

GrofTc  do-  queline,cômeauoitnomlafemme dudit deMontagu.Ainfî 

i^'^^ncfti""  *^"  *^  appert  par  Tes  armes  eflas  au  cour  d'icelle  cloche.  Auflî 

Dame.        donna  6c  fit  faire  la  grande  verrière  en  forme  d'o val  c  q ui  efl 

furie  grand  portail  de  l'Eglife Monfieurfaind  Paul àParis, 

qiiieftoit  fa  parroifFe,  comme  on  peut  cognoiftre  par  fes 

armes  qui  font  en  icelle. 


LIVRE    QV  ATKIESUE.  1275, 

Et  auoic  volonccdc  plus  amplement  badir&edificrau- 
dicChalleau  6c  monaderc  de  MarcoulFis,  cnauo-mencanc 
ladite  fondation  &  nombre  deidits  frères  Celeftins:  &  faire 
conftruire  ôt  édifier  des  galleries,  tant  pour  fermeture  ôc 
plaifance  des  iardins,  cjue  pour  venir  à  couuerc  depuis  Je 
chafteauiurquesàTEglife  defdits  Celefl:ins,poura{îifter  & 
ouyr  l'office  diuin  lour  &  nuid  félon  l'opportunité. 

Et  pour  ce  auoitfaitbailirvne  chambre  contigue  à  la- 
di£le  Eglife  fur  les  Chapelles ,  que  l'on  nomme  cncores  pou  r 
maintenant  L^ichamhe  dt^  fondateur .  Maisfortunedemorc 
ne  luy  donna  loifir  de  ce  faire.  Car  par  enuie&  pour  caule 
qu'il  fâuorifoitôc  tcnoitleparty  dubon  Louys  Dwc  d'Or- 
léans ("lequel  à  la  pourfuitedeibn  ennemy  mortel,  lehan 
Duc  de Bourgongne, qui  contre  droid  6c  raifon  par  ambi- 
tion vouloitauoirlegouuernementdu  Royaume,  fut  tué  la 
veillefaind  Clément  à  Paris  près  le  puis  Barbette,  l'an  mii  '407- 
quatre  cents  fept  )  vniour  ledit  de  Mon  ta  eu  accompagné 
dei'EuefquedeChartrcs^enallantàlaMeileàl'Eglifefaind 
Vidor, par  maiftre Pierre  des  Eflarts  Preuofl  de  Paris,  qui 
tcnoit  la  partie  6c  querelle  du  dcfliifdid  Duc  deBourgon- 
gne ,  garny  de  grand  nombre  de  gens  de  defence ,  de  pcus 
d'âuoir  rcfiflencejà  grande  force  fut  pris  Ôceflroiteraent  lié 
&  mené  es  prifons  du  Chaflelet. 

Etpourtantqueoùforceregne,  droid  n'a  lieUj  ledit  de. 
Montagu  qui  fut  fort  par  géhenne  tourmenté,  confelTa  ce 
que  voulut  ledit  des  Eirarcs,luydifant  qu'il  auoit  détenu  ôC 
robbéles  deniers  du  Roy,  pour  caufè  qu'il  eftoit  principal 
gouuerneurdes  finances. De  laquelle  confeflion  fercuoqua 
apresj  corn  me  nulle  faicle  par  force,  tourment  6c  contrain- 
te, &  que  rien  n'auoit  efté  de  ce  qu'on  luy  anoit  impofé. 
Bien  clique  long  temps  y  auoit  fefloit  fait  pache&accord 
d'aucun  difcord  eftant  entre  le  Roy  pour  lors  6c  les  Flamas, 
qui  pour  cefte  caufc  &  plaifir  à  eux  faidluy  firent  prefent 
d'aucune  bônefomme  de  deniers:  laquelleiltcccutécprint 
par  le  confeil,permiirion6c  volonté  du  Roy  qui  la  luy  don- 
na. Et  ne  la  voulant  appliquer  à  fon  profit  particulier,  &  co- 
gnoiflant  que  tout  bien  vientdeDieuJuy  enfit  offrande:  6c 
Javalcurd'icelleemployaà  faire  édifier  le  fulditmonafterc, 
6c  fondation  d'iceluy:  œuure  méritoire  ôc  digne  de  mémoi- 
re àThonneur  de  Dieu,  6c  profit  de  fesferuiteurs. 


iiîo  DIOCESE    DE    PARIS, 

N  onobflantvniour  de  Mercredy  veille  de  SaindLtfc  17. 
140^.  Octobre  1409.  fut  mené  es  halles  de  Paris,ôc  mis  fur  vn  grad 
cfchafauc.  Et  luy  cftantfuriceluy,  de  rechef  fut  interrogé 
oùelloient(èstrefors&arg«nt,japartorments  dcgehenne 
à  luy  demandez.  Il  refpondit  qu'ils  cftoient  à  Marcouffis  par 
luy  employez  en  édifice  5c  fondation  du  monafterc  des  Ce- 
ieftios  audit  lieu,  &  n'en  auoir  autres. 

Etpourlorsà  grand  tort&fanscaufe  fut  décapité  &  mis 
à  mort  en  la  prefence  dudit  Duc  de  Bourgongne,  qui  auoit 
mandé  grand  nombre  de  gros  perfonnages&gens  d'cflac 
des  pays  de  Flandre,  Artois  &  Henault,pour  afTiiterà  ladite 
exécution,  ôc  monftrer  qu'il  auoit  afTez  de  puilîance  au 
Royaume,enfailantmourirvnfigrandperronnage.  Erplu> 
iieurs  des  principaux  de  France  furent  malcontcnts,  ayants 
grande  fulpicion  en  mal  dudit  Duc  de  Bourgongne,  qui  fe 
lubtrahirent  d'auccques  luy. 

Ainiî  en  honte  &  par  force,  fans  le  fceu  ôc  vouloir  du  Roy^ 
ledit  de  Montagu  fut  décapité  &  fon  chef  mis  fur  vne  lance 
audit  lieu  des  halles:  Ion  corps  au  plus  haut  eftage  de  Mont* 
faucon  pendu  par  les  tiYi  Ues-.tout  ion  bien,terres  ôc  feigneu- 
ries  xonfifquez  &  donnez  au  Comte  Palatin ,  Duc  de  Ba- 
uieres  frère  delà  Royne,  &  pour  lors  Charles  de  Montagu 
fon  fils,  premier  Chambellan  du  Duc  d'Aquitaine,  priué  de 
fon  office. 
£uefquc>».  ^^  combien  qu€  MonfieurGcrard  pour  lors  Euefque  de 
Paris(auparauantEuelquedePoiâ:iers)  rcquiftlecorpsdc 
fonditfrerc  defFund  luy  eftre  donné ,  pour  eflre  inhumé  en 
lieu  Ecclefiafbique,  obtenir  ne  le  peut  ;  parquoy  tout  def- 
plaifantjôc  par  honte, accompagné  de  la  veufuedefondid 
frère,  fen  alla  auec  autres  de  leurs  amis  fur  les  terres  des  ap- 
partenances de  ladite  veufuc. 

Mais  Dieu  iufte  iuge  ne  permit  telle  mort  demeurer  im- 
punie. Car  eft  à  noter  qu'incontinent  ladite  exécution  faite, 
iceluy  Pierre  des  Eflarts  foy  ventant, difoit  à  fon  père, qu'il 
auoitfait  la  plus  grade  exécution  que  de  long  temps  n'auoic 
„  elle  faite  à  Paris.  Auquel  par  fondit  père  fut  refpondu  :Tu 
„  as  mis  la  main  à  vn  tel  perfonnage,  mal  t'aduiendra ,  comme 
iladuint. 

En  ce  temps  pour  la  diuifion  qui  cftoic  entre  les  Gouuer- 

neurs 


LIVRE     QJ^  A  T  R  I  E  S  M  E.  ii«i 

xieurs  du  Royaume,6c  les  mauuais  qui  auoientauclorité,nul 
n'aufoitfouftcnir  la  querelle  defdids  dcfFunds  Duc  d'Or- 
leans  &  Monragu  :  à raifon  dudicDuc  de  Bourgongne leur 
partie  aduerfe,  qui  par  force  auoic  grand  gouuerncmenc  en 
France.  Et  les  amii ,  parents  èc  héritiers ,  craignants  qu'on 
ne  leur  fift  defplaifir  en  leurs  pcrronnes,n'oloieDtvangcr, 
iultifier  ou  défendre  la  deirufdicte  more  tortionnaire  d'icc- 
luy.  £tau{rincpouuoicntlesheritiersd'iceluy,àraiion  que 
par  la  confilcarion  n'auoienc  en  puiilance  biens  pour  ce 
Faire. 

Mais  iceux  Religieux  Celeflins  dolents  de  telle  mort  6c 
deshonneur, comme  fes vrais  enfans  (il  eft  bien  père  qui 
nourrit)  ne  furent  négligents  expofer  les  biens  par  iuy  à  eux 
donnez,  ians  crainte  d'aucuns  à  iuftifier  icdid  deffund: ,  ôc 
détendre  fon  innorencc.Car  durant  le  temps  que  fon  corps 
eftoJtà  Montfaulcon  enueloppc  d'vnfàc  remply  d'cfpices, 
ilsdonnoicntau  bourreau  de  Paris  par  chacun  moiscertai- 
nefomme de  deniers,  pour  garder  ledit  corps  qu'il  ne  fuil 
emporté  ou  changé. 

Mais  ell  àiçauoir  que  plufieurs  dons  &  meubles  auoienc 
eftc  donnez  par  ledit  fondateur  aufdirsCcleftins.  Entre  lef. 
quels  eftoient  deux  images,  l'vne  de  fainél  lean  Baptifte, 
l'autre  de  faincl  Antoine,  toutes  d'or, pefantsenfembie  dix 
fept  marcs  d'or  ôc  quinze  eilellins,  ôcies  fouf  pieds  d'argenc 
dorédixlept  marcs  cinq  onces.  Item  vne  autre  de  làinde 
Anne  d'argent  doré , pelant  treize  înarcs  :  toutes  de  haulc 
d'vnecouldee,& garnies  de  plufieurs  pierres  prccicuiesde 
diuerles  fortes,  auec  autres  ioyaux  d'argent.  Lelqutlles  ima- 
ges pour  défendre  6c  pourfuiure  l'innocence  de  leur  fonda- 
teur,(atisfaire  aux  frais, fubuenirà  ladite  veufue,  Vautres 
affaires,  furent  par  ieldits  Ceieflins  franchement  &  libérale- 
ment baillées. 

Et  tant  futponrfuiuie&  follicitee  fon  innocence, qu'il 
futtrouué&fententiéiniuftementauoircflémisàmort.La 
contîlcation  déclarée  nulle.les  terres  ôcfeieneuries  rendues 
aux  héritiers  :lei;  parents  &  amis  remis  en  grace,&:  chacun  à 
fon  eftat  rtftiiué.  Mefnies  Charles  fils  dudit  deffunéPremis 
en  fon  honneur  ôc  office  de  Chambellan  du  Duc  d'Aqui- 
taine. ;.;w-.  >v  .    .  ^  . 

ZZZ,Zz2z 


nSz  .DIOCESE    DE    PARIS, 

'^■■,  ■■  Et  parordonnante' de  iuftrcevn certain iour le Preuoft 
de  Pans  Ôcfon  bourreau  quiportoitvneefcheiie, accompa- 
gné d'vn  Preftreveftud'vneaulbe,  paré  d'vn  fanon  ôceflol- 
lc,aiiec  douze  hommes  porcans  grands  flambeauxdecire 
allumez,  vindrenc  2.u%  halles, &  plufieurs  Religieux  Cele- 
ilin,s,tantde  Marcouflisque  deParis,auec  pluiieurs  gens 
d'honneur  &:  eilac.Lors  le  boureau  par  ladite  efchelle  mon- 
ta, de  print  le  chef  dudit  deftuncl  de  la  iace  oui!  eftoicfîchë: 
quifut  mis  en  vn  beau  fuaire,  que  tenoïc  ledit  Prellre  6<;  hô- 
ncftement  cnueloppé.  Ce  fait  en  la  compagnee  des  deiruf- 
dits  auecleurs  flambeaux,  fut  porte  par  ledit  Preftre  en  roue 
honneur &reucrence en l'hoftel  dudid  de  Montagu,pres 
faind  Paul  à  Paris.  Et  le  lendemain  en  pareille  folemnué  le 
corps  qui  eftoitau  gibet  de  MontfauIcon,fut  apporte  audit 
hoiîel,  &  ioinct  auec  le  chef,  mis  &  enclos  en  vn  beau  cer- 
cueil. Et  après  vn  beau  &  folemnel  feruice  célébré  en  TE- 
glife  MonlîeurramclPaulfaparroiire,en  la  compagnee  du 
deiïufdit  Charles  Ton  fils,  &  d'autres  leurs  parents  5c amis, 
grand  nombre  de  gens  de  nobleffe  6c  autres  eftacs ,  Preftres 
&  gens  d'Eglife^ chantants  &  portanrsluminaircs,  en  grand 
appareil  6c  triomphe  fut  porté  à  Marcoullîs  en  TEglilcdes 
Celeftins:  6c  comme  leurvray  père  fondateur  par  eux  fbs 
cnfans  deuotèment  èc  honorablement  receu  6c  enfeuely^ 
Scfurluy  vnbeau  6c  notable  fcpulchre  érigé  comme  eO:  à 
prefent. 

Apres  tout  ce,  ainfi  qlie  la  vérité  efljc  deflTufdit Pierre  des 
EfTarts  ne  demeura  impuny.  Car  tant  par  ce  qu'il  auoit  fait 
iniuilement  décapiter  ledit  de  Montagu,  comme  pour  au- 
tres cas  par  luy  perpétrez  fansraifon  &  trop  audacieufemêt, 
il  fut  condamné  à  mort  6c  décapité  audit  lieu  des  halles,  fon 
chcfôcfon  corps  mis  aux  lieux  dudit  de  Montagu,  &  payé 
de  fon  falaire,  comme  il  l'auoit  mérité.  Car  luy  eftantfur 
Tefchafaut  confelFa  dubliquement,  qu'il  auoit  fait  mourir 
içéluy  de  Montagu,pour  complaire  au  deffuidid  Duc  de 
BourgongnetôCâufTiderixantauQirfonofEcedegrandMâi- 
ftred'hollel  de  France. 

PoLirretourneràla généalogie  dudit  deuot  fondateurg 
eft  à  noter  qu'après  fa  more  madicte  Dame  lacquelme  de  la 
Granche,veufued'iceluy,.fe  remaria  en  féconde^  nopces  a 


LIVRE    QVATRIESME,  1283 

McflîrePierreHeriiTonjCheualier,  Capitaine  de  Sable  au 
Comte  du  Maine:  auquel  lieu  fans  auoirenfans  aucuns  d'i- 
ccluy,  alla  devieâtrelpaslei4.  iour  de  luillet  1421.  inhu-     lAix^ 
mee  audit  lieu. 

IceuxdeMontagu  &  Dame  Jacqueline  fk  femme  eurent 
pour  nobleligneevnleul  filsnommcCharlcsdeMontagu, 
corne  cil  dciTus  cfcnt:qui  eut  pour  cfpoufe  Madame  Cathe- 
rined^Albrctjfiiledu  Seigneur  M'^'^  Charles  d'AIbret  pour 
lors  Conneftable  de  France.  Mais  fans  auoirenfans  en  ieune 
aage  mourut,  &:  fut  tué  auccIeditConneftable  d'AIbret  en 
la ionrnee d'Agincourt contre  l^s  Anglois  le  vingtcinquiefl 
meiourd'Odobre  1415.  Auquel  lieu  &  iourneefut  pareil- 
lement tué  Rcuexend  pcrc  en  Dieu  Monficur  Jean  de  Mon- 
tagUjArcheuefquedeSens^frci-eduditdeiFunâ:  ;  qui  eftoit 
allé  pour  accompagnerlcRoy,commevndefcsprincipaux 
amis  &  familiers. 

Item  eurent  quatre  filles  ^  la  première  aifhee  nommée 
futBonne  Elifabetb,  femme  la.ge  &  degrandedeuocion. 
Car  par  elle,  Ton  moyen  &(uggeftion,fonditpcre  fondateur 
fut  incite  conllruirc  ce  beau  monaftcre,  faire  la  fondation 
&  mettre  en  iceiuy  les  Religieux  Celeftins.   Ladicle  noble 
dameapresfon  père, mère  defdits  Celeftins,  en  premières 
nopces  fut  coniointe  par  mariage  à  Monfieur  Anthoine 
Conte  de  Rouffi  &  de  Breyne.  duquel  clic  eut  vnefillenom- 
meelehâne,  laquelle futmarieéàMonfîcur  Robert  de  Sar- 
rcbuchedamoyfeaudcCommercydefquelsfontdefcendus 
<lepuis les  Contes dudit  Rouffi  6c  deBreyne. Le  deiTufditfei- 
gneur  Anthoine  fut  pareillementtuéenladiteiournéedA- 
gincourt  contre  les  Anglois.  &  depuis  ladite  Bône  Elifabeth 
eut  en  fecodes  nopces  pour  mary  Moniieur  Pierre  de  Bour- 
bon feigneur  de  Préaux  duquel  n'eut  auleuns  cnfans  êc  pour 
raifon  des  guerres  cftant  enFranceàl'ocafion  des  Anglois,  ^ 
icelle.Dameeftoitretii€eàLyonfur]eRofnc,où  ellemou- 
rutau  mois  d'Ocl-obre  l'an  1419.  Son  corps  pour  lors  par 
manière  de  garde  inhumé  en  TEglifc  des  Celeftins  de  Lyon. 
Et  depuis  les  guerres  finies ,  futhonorablement  apporté  au 
monaftere  des  Celeftins  de  Marcoufly ,  mis  &  inhumé  auec    >» 
ledit  fondateur  Ton  pcre  au  mois  d'Oélobrc  1470.  ainfi    » 
qu'ellçauoit  ordonné  par  fon  teftamrtit, auquel  deprefent    » 

ZZZZzzz  ij 


■tiî6  DIOCESE    DE    PARIS, 

repofe,  ne  voulant  après  ia  moit  cftrcfeparee  defdicls  CeFe- 
ftinSjletquels: durant  fa  vie  elle auoictouiiours aimé.  Eten 
iigne  d'amour  ordonna  leur  eftre  baille  trois  mil  liurcs 
pouremployer  en  rente,pourtatqu'ellelçauoic  qu'ils  eftoiéc 
pauuresàroccaùon  des  guerres. Delaquellefomme  nepeu- 
rent  auoix  en  grand  peine  le  quarc  des  héritiers  de  ladidc 
dameElizabech. 

La  féconde  ^pviifnee  fille  Fuc  Madame  lacqueline  de 
Moncagu ,  qui  en  premières  nopces  eut  pour  nury  Moniieur 
Georges  de  Montbazon,Cheualier,qui  fans  hoirs  fut  tué  en 
laditciourneed'Agincourc.  Et  depuis  efpoufa  en  fécondes 
Dopces, noble  homme  Meiîire  lean  deGrauille,  Cheualier 
2cleigneurduditGrauille, duquel  fera  dit  cy  après.  leelle 
DamelacquelinetrefpaflààMonteontourau  pays  de  Poi- 
clou,  l'an  1436.  inhumeeaudit  lieu. 

La  tierce  fille  fut  Madame  lehanne  de  Montagu,  laquelle 
eftantencoresen  tres-teufheaage,6c  du  viuantdefbnperc 
fut  fiancée  à  lean  deMeilin  auiiiieulhefîls2cfculhcritierde 
MeflircHuedeMcllin  feigneur  d'Ancoing  6c  d'Efpinay  au 
Comté  faincl  Paul.  Mais  pourraifondeleur  icunelTenefuc 
accomply  le  mariage  durantle  viuant  d'iceluy  de  Montagu: 
Carfouuent  tel  tîanceqmn'efpoufepas,  Parquoy  en  hon- 
te par  mortledic  Montagu  decedé^  ledicl  d'Antoing'delaiff 
fa  ladicte lehanne,  6i>  nela  voulut  prendre  en  mariâgç,coiiv 
me  auoit  elle  promis .  Combien  que  ledid  Hue  de  Mellin 
euft  ja  receu  vingt  deux  mil  ekus  d'or  pour  ledit  mariage. 
Pour  laquelleromme(  car  n'auoit  pas  pour  lereodre).  con- 
ilitua  fur  toutes  fes  féigneuries  mil  efcus  dor  de  rente,  au 
profit  de  ladicle lehanne.  Laqueilc.apresce,  &.parlecon- 
ieil  de  ReuereîïdPereen  Dreu  Monfieiir  Gerard.foo  onçlsi 
Eucfquede  Paris,  fut  mariée  à  Monfieur  lacqucs  de  Bour- 
bon feigneur  de  Thury,  &  frère  du  ieigneur  de  Préaux.  Et 
fans  auoir  eu  aucuns  enfrans  d'iceluv,  en  l'aaecde  vino-c, 
trois  ansmourut  enrvn  li&u:  appelle  Valcre  au  pays  deTou^ 
1420.  raine, au  mois  de  Septembijs  iTuLquatrc  cents  vin^t.  Au- 
quel lieu  pour  l'occafioo/tiies  gua:rcs  fefloit  retirée  ai.icc 
'>  fondit  oncle  Euefquc  de  Par;s,qui  mourut  audiollieu  ,au^ 
"  parauantfadicleniepcQcuiq  iours,  laquelle  il  auoit  cojifH- 
«*    tuée  exccutereire^4e*fontefUmcnt,qufe{lQit.grâQd.  Car 


LIVRE    QVATRIE  SME,  n^j 

il  dcuoit  A  pluiîeurs  plus  de  creze  mil  francs.  Et  pour  la' 
breucEC  du  temps ,  ladide  daaie  ne  peut  exécuter  ny  met- 
tre à  Hn  ledicT:  teltainent:  ains  par  Ton  ceftament  donna  aux 
Celelhns  deMarcouliis  tous  les  biens,  meubles  &  immeu- 
bles, en  quelque  lieu  qu'ils  peullent  eflre  trouucz.  Ecpas 
efpecial  les  mil  elcus  d'or  de  rente  fur  le  iieur  d'-Antoing, 
auecques  les  arrérages  :  pourueu  que  ils  accompIifTcntles 
tcftamcns d'elle  &  de  londià  oncle, en  pa)ancs leurs deb- 
tes.  Et  iamais  ne  fut  grand  prolidlauldicls  Celeltins,pour- 
tant  qu'ils  n'eurent  puilFancepourfulure  ladite  rente. 'mais 
par  compoluion  eurent  certaine  fomme  de  deniers,  la- 
quelle à  peine  fut  iudifante  pour  accomplir  leldits  tcfta- 
ments.  Et  ainfiqueladite  dame  lehanne ordonna  par  fon 
teftament,  les  deux  corps,  tant  de  fcindit  oncle  comme  d'el- 
le, depuis  les  guerres  finies,  on:  elle  apportez audicl  mona- 
ftere,6c  tres-honorablemenc  inhumez  au  lepulchre  auec- 
ques ledit licurdetîunddeMontagu.fondateur.le  ly.  lour 
de.Marsi46S. 

L'autre  <Sc  dernière  fille  mourut  ieune  &  fans  enfans, 
partant  n'en  ei\  faid  autre  mention.  Or  pour  retourner 
à  la  généalogie  procedee  des  Seigneurs  de  Grauiile  (  com- 
me delFuseltelcrit^  Damelacqueiine  fecondetilledufon- 
dateur, eut  pour  mary  en  fécondes  nopceslehan  feigneur 
deGrauiilc-.qui  d'icelleeut  vn  filsfcul  nommé  lean  fécond, 
qui  fut  feigneur  deGrauille  &  de  Marcouffis,  à  caufe  ds 
ladide  lacqueline  fa  mère,  6c  père  de  Monfieur  Louysde 
Crauille  Admiralde  France, suffi feul  fils. 

Mais  pour  entendre  la  noblelTcd'iceliiy  (combien  que 
^<3e  Jignc  paternelle  le  nom  deGrauille  foit  ancien  ,  ce  que 
Ion.  tcfmoigne  alFez,  quand  on  dict  auû^r  eHé  Sire  en  Gr/t' 
uille  ^  prcimer  que  Roy  en  France.)  Faut  noter  que  lehan  fé- 
cond de  ce  nom, Roy  de  France,  eut  pluiîiurs  enfans.  Entre 
autres  Charles  le  Qujnt,  qui  fut  Roy  après, fondateur  des 
^onafleres  des  Celeftms  de  Paris,  &  des  CelcflinslezNan- 
tes:S:  vnefilIeappelleeElizabethjlaquelIefutdônee  cfpoufe 
ÀPhilippcs  GallcasMaricvrayDucdeMilan.  Etd'iceileeur 
2.fils,quimoarurentieunes(ans  enfans,  6c  i  filles il'ailhee 
nommée  Valcntine,qui fut  maneeau  bonLouysDucd'Or- 
'Icans,  quifuttuéà  Paris  ainfi  que  dclFus  eft  did,  ô£  eftoic 

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fiîC  DIOCESE   DE    PARIS, 

fiU  du  Roy  Charles  le  Qumr,frere  da  Roy  Charles  fixiefme, 
perc  de  Charles  Duc  d'Orléans  qui  fut  prilbnnier  en  An- 
gleterre ,  qu'il  auoic  eu  de  ladidc  Valencine ,  aycul  da  Roy 
Louys douziefmctilsdudit Charles,  bilayeul  du  Roy  Fran- 
çois premier  de  ce  nom.  Defquels  Louys  &  Ton  fils  Charles 
D ucs  d'Orléans,  &:  de  ladicte  Valentine  de  Milan , les  corps 
fontinhumez  dedans  rEglife  des  Ccleftins  de  Paris,  en  leur 
Chapelle  dicte  d'Orléans. 

L'aucrc  6c  féconde  fille  puifnec  dudit  PhilippesGaikas 
ôcfoeur  de  ladite  Valentine,  appellec  Bonne  de  Milan, fut 
comoinceparmariageaufeigneurdeMoncaubanenBrctai» 
gne.  Et  a  icelles  deux  filles  vrayes  feules  héritières  dudid 
Duc  de  Milan  appartenoic  la  Duché  ôcnonàautres.  Biea 
eft  vray  qu'iceluy  PhilippeGallcasDuc  de  Milan  eut  vne  fille 
baftarde,  laquelle  il  maria  â  vn  lien  Capitaine  de  gens  d'ar- 
mes appelle  Francifque  Sforce ,  qui  après  la  mort  dudit  Phi- 
lippes,  par  force  êc  tyrannie  occupa  ôCprintlaDuchédc 
Milan,  foy  faifant  Duc.  Car  ceux  de  par  occa ,  aufquels  ap- 
partenoit  ladite  Duché,  n'eurentpoint  puiflànce  derecon- 
queftcr  icelle:pour  raifon  des  guerres  Scdiuifîons  qui  cftoicr 
pourlorsentreles  Princes  en  France,  tant  des  Angloisquc 
des  Bourguignons.  D'iceluy  Francifque  font  defcendus  les 
Mores,quilong  temps  ont  faulfemcnt  détenu  ladite  Duché, 
iufquesàce  que  Louys  douïicfme  Roy  de  France,  depuis 
qu'il  futvenuàla  couronne  lareprintj&mithors  des  mains 
defdits  Mores. 

LedcuantdidfeigneurdeMontaubanj^uiefpoufaladifie 
Bonne,  féconde  fille  du  Duc  de  Milan  (  laquelle  ell:  inhu- 
mée en  l'Eglife  des  Celeftins  de  Paris  j  eut  d'icelle  deux  fils 
&  vne  fille.  Le  premier  fut  Meflirelean  deMontaubanChe- 
ualier,qui  fut  admirai  de  France,  duquel  cil:  defeenduëla 
génération. 

Le  fécond  filsfut  Artus  de  Montauban,  qui  fut  première- 
ment religieux  Ccleftin ,  receu  du  Conuent  de  Paris ,  &c  de- 
puis Archeuefque  de  Bordeaux. 

La  fille  fut  dame  Marie  de  Mon  tau  ban  :  laquelle  lehan  fé- 
cond feigneur  de  Grauilleprintâ femme.  Et  d'elle  eut  vn 
fils  nommé  Louys  de  GrauiUe,  feigneur  defdids  Grauille 
5c  Marcoulîis,  &plufieursautrcsfeigncurfes,enfonviuant 


LIVRE   Q_yATRIESME.  1187 

Admirai  de  France  ôc  Gouuerncur  de  Picardie  5c  Norman- 
die. 

Appertparce que defliisell; mentionné, iceluy  Louys  de 
GrauiUe  outre  la  nobleilc  de  ion  colle  paternel, cftre  du 
fang  royal  defcendu  dudicl  Roy  lean,  &  des  Ducs  dcAli- 
lan.  Et  partant  ladicle  Marie  de  Montauban  ^  mère  dudid 
noble  Seigneur  de  Grauille,  cftoit  côme  germaine  de  Char- 
les Duc  d'Orléans,  père  du  Roy  Louys  douzieime.  Paramfi 
lefdits  Roy  Louys,  &:  Louys  de  Grauille  coufins  remuez  de 
germains.  Et  ceux  qui  font  venus  dudic  Louys  de  Grauille: 
lonc  prochains  des  Roys  de  France, ôc  de  leur  chacun  en 
fon  degré.  Ladicle  noble  dame  Marie  de  Montauban  e(t  *' 
inhumée  en  l'Eglife  de  Marcouilis  près  lefepulchredufon-  ^* 
dateur, 

Iccluy  noble  feigneur  Louys  de  Grauille ,  fcigneur  de 
Marcoulîis,  Malleihcrbes ,  Milly  en  GalHnois ,  Chaflres^  dc 
pluiieursautres  ièigneuries,  en  Ion  viuant  Admirai  de  Fran- 
ce, print  pour  cfpoufe  noble  Damoifelle  Marie  de  Baliac, 
iiile  de  noble  Seigneur  Leuffroy  de  Baliac,  leigneur  dudic 
lieu,  d'Encragues  6c  plufieurs  autres  Ièigneuries  au  pavs 
d'Aunergnei^Gafcongnc:  quienfuiuatles  bonnes  œuures 
defonpredecelFeur  de  Montagu  aumofna  au  Conuentde 
MarcoulUs  de  Tes  biens.   Et  entre  autres  fit  fondation  de 
deux  frères  Religieux  Preftres ,  &  d'vne  balle  MelTe  par  cha- 
cun iour  à  touliours.  Et  ja  vieil  de  l'aage  de  foixantedix- 
huict  ans,  mourut  dedans  le  Chafteau  de  Marcouiîis,le  30. 
iour  d'Oclobre  1516.  Duquel  le  corps,  félon  (on  ordonnan-     ju6, 
ce, fut  porté  aux  Cordeliersde  Mallesherbesjelquels  en      » 
fon  viuant  il  auoic  fondée.  Auquel  lieu  honorablement     „ 
repofe  inhumé ,  fon  cœur  eftant  à  Grauille  &  fes  entrailles  à 
Marcouilis. 

Ladicl:eDamoifelle'deBalfacfonefpoure,femmedeuotc 
&  de  fainde  vie,fort  libérale  aux  pauures.à  l'exemple  de  fon 
mary,fltauiriau Conuentde  Marcouffis fondation  de  deux 
frères  &  d'vne  baffe  MefTe  par  chacun  iour  à  toufiours.  Et 
après plulieursinfirmitezcorporcllesjmourut dans  IcCha- 
fteaude  Marcouflisauant fondit mary, le  23.  iour  de  Mars  " 
150^  inhumée  en  l'Eglife  des  Celeflins,  entre lechœur  où  ** 
les  Religieux  chantent  le  diuin  office,  Ôc  la  fcpukuredu    " 


ii88  DIOCESE    DE    PARIS, 

fondateur:  comme  appert  par  tombe  pofeeaudicllieu. 

Ec  ladicteDamoilcileeutdu deiTuldicirieurdeGrauillc 
deux  his qui moururencieunesfàns lignée.  AfçauoirLouys 
enterre  en  TEglife  des  Cordeliers  de  MaIlesiieibes,&loa- 
»  chin  au  Conuent  de  Marcouffis.  Item  trois  filles.  Lapre- 
î>  miere  fut  noble  Dame  Louyfe  de  Grauille,  laquelle  fut  ef- 
poufede  MofieurMeflirelacquesde  VendolrneCheuâlicr, 
Vidame  de  Chartres  :  &.  d'ic-elle  eut  quatre  enfans,  à  fçauoir 
Monfieur  Louys  de  Vendorme,qui  fut  Vidame  dudiâ: 
Chartres, &:crpoufaDamoi(clle  Hélène  Gouffres  fille  du 
Seigneur  de  Boiffy  grand  Maiftre  de  France.  De  laquelle 
eut  vn  fils  qui  fut  Vidame  de  Chartres.  Auquel  Louysapres 
Je  trefpas  de  feu  Louys  de  GrauiUe ,  efcheut  par  partage  a 
caufe  de  la  mère,  la  feigneurie  de  GrauiUe.  Item  Charlesde 
Vendo(mequeronnommoit  de  Pozanges,qui  ieuneians 
enfans  mourut&fut  tué  deuant  Milan  ,âuparauant  que  Je 
Roy  François  fut  pris.  Item  vne  fille  appelJee  Louylè  de 
Vendofmc,  qui  fut  elpoule  de  noble  Seigneur  de  Ferrieres 
&deMaligny  enBourgongnepres  Auxerre.  Item  vne  autre 
ÉlJenommeeCatherinedeVendoime,  qui  mourut ieune. 

LaJeconde  fille  dudit  Louys  deGrauille,futMadamc 
leannedeGrauilleapresle  trefpas  defon  pere,parvray  par- 
tage Dame  de  Marcoulîis,Chailres  &  autres  feigneurics  que 
hault  Seigneur  Charles  d'Amboife  Seigneur  de  Chauji?îonr, 
grand  maiftre  de  France,  &  gouuerneur  General  au  pays 
d'Jtalie  pour  le  Roy  de  France,  Louys  douziefme  pnntâ 
femme.  Ecd'icelle  eut  vnfeul  fils  nomme  Monfieur  Geor- 
ges d'Amboife,  qui  enuiron  l'aagedeii.  ans  mourut  fans 
enfans, Ôcfuttuë  deuant Pauie le lourfaind  Matthias,  l'an 
IJ24.  en  laiourneequcleRoy  Franx^oisfutpriusprifonnier. 
Icellc  noble  Dame  lans  hoirs  d'elle  procréez,  mourut  de- 
1J40.     dans  le  Chafteau  de^Marcouflis  le  18.  Septembre  1^40.8011 
»     corps  inhumé  auprès  delà  m€re,ainfl  qu'elle  auoit  ordonné 
»     parteftament. 

La  tierce  fille  fut  noble  Damoifelle  Anne  de  Grauille, 
efpouiedcnobleSeigneurPierrede  Balfac  Seigneur  d'En- 
trjigues.  AicelleAnnedeGrauille  vintparpattageapresle 
treipasdeibn  père, la  terre  &;  (èigneune  du  Bons  Malles- 
lierbei  U  autres  terres.  Et  eurent  enlèmble  piuiieurs  enf  ms, 

donc 


il 

5? 


LIVRE    QJ'ATRIESME.  ii%9 

dont  aucuns  mourureûcieu-ncs:  à  fçauoir  Pierre,  Paul.  An- 
toine, Eftienne&Ieân  de  Balfac.  Lequel  cft  enterré  à  Mar- 
couflis.  Ec  les  autres  qui  paruindrent  en  aage  furent  deux 
ûis.  Le  premier  noble  Seigneur  Guillaume  de  Baliac,  Sei- 
gneur de  Boys  Malleshcrbes:  Lefecond  Monfieur  Thomas 
de  Baliac  lèigneur  de  Montagu,  PoUacôc  AubomuiUe.Auf- 
quels  après  la  mort  de  ladite  Dame  Anne  de  Grauille  leur 
tante, comme  à  (^s  prochains  neueus  oc  héritiers, aduin- 
drent  :àfçauoir  auaitileur  Guillaume  de  Bairac,la{ejgneu- 
rie  de  MarcoulTiSj^  audit  ik-urThoma-s  appelle  Montagu,  • 

les  Seigneuries  de  la  Rocôc  Chaftres,  qui  eut  pour  elpoiii^ 
noble  Damoilelic  Anne  de-GaïUart,  tille  du  feigntiir  de 
Longeumeau.    Item  les  tîiles  turent:  la  première  Loyfe 
deBalfac,  mariée  à  Charles  Martel  feierneurdeBacqucuil- 
le: Dont  fontàeicendus  quatre frlz&vnehlle,  Laicconde 
lehaiine  de  Baliac  mariée  à  noble  homme  Claude  Durfe 
reigneurdudiciicu.Chcualîer  de  l'Ordre  du  Roy.  Delquels 
rontiilustroisiils&vne  tille.  Latierce  DamoilelleAntoi- 
netxcde  Bailàc  en  ionieune  aage  Religieufe  au  Conuent  vov^z  cv- 
noftre  Dame  de  Haultc-bruVcres,  depuis  Abbelfe  de  Maie-  <icuant  ibn 
noëpresParis.Et  l'autre  ôc  dernière  fille  Dampilelle  George  ^/J"f  ^l^^ 
de  Baliac, mariée  â  noble  homme  lean  Pot,rieurde  Chè-  ladite  Ab- 
maux, porte-Cornette  du  Roy ,  Preuoll  de  fon  Ordre ,-6c  ^")*^- 
maiilre  àts  Cérémonies  de  France. 

LedclTufdiâ:  noble  Seigneur  Guillaum«  de  Baliac  (qï- 
gneur  du  Bois, Malleshcrbes ,  Marcoutîis  ^  plufieurs  autres 
feigneunes,  Gctilhomme  ordinaire  delà  Chambre  du  RoV, 
ôc  Capitaine  de  deux  cents  chenaux  légers,  a  prins  pour  el- 
pouienobleDamoifelle  Louyfe  de  Humiercs,liile  du  Sei« 
gneur  de  Humieres  en  Picardie.  De  laquelle  a  eu  MelTire 
François  de  Baliac,  Cheualier  dts  Ordres  du  Roy,  Capitai- 
ne de  cinquante  hommes  d'armes,Confeiller  en  Ion  confcil 
Priué&d'£ilat,Gouuerneur  d'Orléans,  Comte  deMont- 
lhery,{îeur  deMarcoulTis,  du  Bois, Mallesherbes,Gie  &  Ba- 
rondeBoeiîy.,  Meffirc  Charles  de  Balf^  feigneur  de  Cler- 
mo,ni  6c  d'Entragues,  Cheualier  àQs  Ordres  du  Roy ,  Con- 
feiller  en  Ton  confeii  dEftatj&  premierCapitainedei'an- 
cienn-e  garde  du  corps  du  Roy  .-lequel  tut  tué  en  la  bataille 
d'Yury.  MeiTire  Galleas  de  Baliac  Gentilhomme  ordinaire 

AAAAaaaa 


ir9o  DIOCESE    DE    PARIS, 

de  la  Chambre  du  Roy^fieur  de  Tpurnaufy  ,  lequel  fut  tue 
deuaiac  la  Rochelie,  &  eft  mort  fans  hoirs.  Mdlire  Charles 
de  Bal/àc  ChenaJier  des  Ordres  du  Roy  ^  Capitaine  de  cin- 
quante hommes  d'armes,  Confeiller  en  fonconfeil  d'Eftac 
6c  priué,  Lieutenant  gênerai  pour  le  Roy  au  gouuernemenc 
d'Oricans  6c  pays  adiacents,  Baron  de  Dunes,  iceluy  cft 
mQrtàToulouie,ayantfiancéla  ComteOe  deMoncluc. 

Deux  filles.  Madame  Louyfe  deBal(ac,qui  a  efpouré 
MefTire  Charles  de  Ciaires,Cheualier  de  rOrdre,&:  premier 
,  Baron  de  Normandie.  La  féconde,  Madame  Charlotte  de 

Balfac,qui  a  efpoufé  Mciîîre  François  Stuard, Lieutenant 
duRoy  d'Efcolîe6cDucdeLenox,fieurd'Aubigny.  Et  eft 
mort  ieune  en  ElcoiTe^^c  fes  enfans  font  les  plus  proches 
Princes  du  iang  du  R  oy  d'Angleterre. 

Armes  du  fondateur  de  MarcouJ^is.. 
Cefont  quatre  Aigles  en  champ  d'azur, fcparez  d'vne 
Croix auec celle  deuiic au  deiroubsinfcripte(///'^^^//JSur 
laquelle  deuiiè  il  y  a  eu  pludeurs  interprétations  .-pour  ce 
que  le  motn'ellny  Hébreu,  Grec,  Latin  ,ny  François,  ains 
Syriaque  corrompu,  qui  figniffe,  Dieu  ejt  mon  cjperancey  félon 
le  rapport  d'vn  Tare,  quiefloit  à  la  fuite  du  Ro^'  François 
premier,  qui  eftoitdc  ce  temps  au  Chafteau  de  Marco ullîs. 
Laquelle  interprétation  aeiiefuiuifi  du  depuis  detouspour 
la  plus  vraye.  1  /  . 

Infcription  de  ce  quieft3udeuanr,ôcautour 
du  fepulchre  du  fondateur. 
Non  défait  Jcruaufides  Regi^^atruq^ 
.         Ne  tandem'  inmftï  tr^iderer  tpfi  nect, 
yC  Vource  que  en  faix  tenoïs  iefang  de  Franct^ 

Et  foula<^eois  le  peuple  degreuanu, 
le  foîijfri  mort , contre  droit  à' iufiice 
Et  fans  raijon.  Dieu  fi  m'en  foit  propice. 
tk       T  ■  î  CTy  S^fi  noble  ô'piùjfant  Seigneur  M  on  (leur  lehan ,  enfon  vi- 
uant  fieur  de  Mffntagu  (jr  de  Marcoufis^Vtdame  de  Laonnois^Con^ 
feillerdu  Roy  dr grand^i aifre  d'Ho/lel  de  France  :  qui  fonda  é^ 
edifa  ce  prefent  Mvnajiere.  Lequel  en  haine  des  bons  &  loyaux 
feruices  par  Itty  faiëîi  au  Roy  ^  (^  ^n  Royaume  yfut  par  les  rebelles 
&  ennemis  du  Roy  iniufîement  mis  a  mort  a  Parts  k-iy.^  iourd^O- 
H^9-    ^obre  j^op.  Priez,  pour  luy,. 


LIVRE     QVATRIESME.  nsv. 

Fondation  de  l'Eglife  &  Conuent  deNoflrcDamede  toutes 
Grâces  :  Ordre  dm  Minimes ,  vulgairement  dtois 
B^m-hùmmes, 

L'An  1496'.  Madame  Anne  de  Bretagne  efpoufe  du  bon 
.RoyLouys  XII.  (lequel  merica  eitrc appelle  le  Père 
du  peuple,  pour  auoir  remis  la  tierce  partie  éç.^  tailles  &  oflé 
pluîîcursoppreilions)  donna  vn  lien  hofteldit  deNigcon, 
îcis  audeiliis  du  village  deChalIiotlurbriuJeredeScineà 
vne  licuc  de  noflr-e  viiie  de  Paris  à  certains  Religieux  nou- 
uellement  venus  en  France.  Aufquelselleficaulîi  commen- 
c^eràbaftirvneEglifeJaquellenefutacheueedelbn  viuant, 
ains  foubs  le  règne  de  François  premier,  appellee  l'Eglife 
de  Nofire  Dame  de  toutes  Grâces  ^  nom  tircdela  Chapelleanti- 
que  du  lieu.  Ladicl:eEgiirefutdedieelci2.Iuiiiet  1578.  Ces 
Religieux  l'appcUoient  &  t'appellent  Minimes^  tiltre  fort 
conuenûbleàcefte  louable  humilité, qui  eftlcfondemenc 
&butde  leur  Reigle.  Defquclsrinftituteur  futvn  deuot 
^-lainclperfonnag^,  nommé  François  de  Pauic,  natif  de 
Calabre  l'an  1416.  au  bourg  de  Paulc  d'où  il  a  pris  le  fur- 
nom  ,  bien  quefon  perefenommaft  lacqucs  Martotille  :  le* 
quel  fut  carefle  du  Roy  Lpuys  vnziefme ,  £c  par  luy  appelle 
fonBon-homme,tellement  que  l'on  commença  indiffcrem- 
ment  à  leur  donnera  tous  cj  tiltre.  Si  qu'entre  le  vulgaire 
onlesrecognoiftrapluftoftpariceluy.  que  par  celuy  dcMi* 
ftimes:  bien  qu'ils  (oient  autres  que  les  Religieux  de  Gran- 
mont, appeliez auffi  Bons-hommes,dontnousauonscy  de- 
uanttraicle'. 

Ledit  faind  François  de  Paule  inftitua  Ton  ordre  l'an  143U* 
avercu9i.ân,mourutl''anij07.  leiourdu  Vendredyfainct) 
Futcanonizé  (ur  la  preuu  e  de  les  innumerables  miracles  par 
Léon  10.  à  la  pétition  deFrançoispremier^l'an  I5'i9.  Son 
ordre  confirme  par  Sixte  4.  par  le  commandementduquel 
iLvinten  France  â  la  Tupplication  de  Louys  vnziefme.  Le 
corps  duquel  Roy  fut  bruflc  à  Clcry  parles  hereciques.au 
melme  temps  que  celuy  de  lain^Jvlarcin  &  dudict  iaiccfe 

AAAAaaaa  i] 


npi  DIOCESE    DE    PARIS, 

François  de  Paalc  furent  par  les  mefmes  brûliez  à  Tours. 

Peudecemps  après  que  iMnù  François  de  Paule  ^az  ar- 
riuë en  France,  deux  des  premiers  Docleursen  la  Faculté 
de.TheoIogîtîàPans,auoienc  efté  députez  de  leur  compa- 
gnce,  po.ur  venir  trouiier  le  R.oy,  cfui  lors  eftoit  au  Ciia- 
iteau  d'Amboife ,  ôc  traicber  auec  la  Maiefté  d'affaires  d'im- 
portances.  Vn  d'eux  iè  nommoit  Maillre  lean  Quentin, 
^eftoitL  grand  Pénitencier  à  noilre  Damé  de  Paris:  Le  fé- 
cond Maiilre  leanStandonCjPrincipaldu  Collège  de  Mon- 
tagu:  tous  deux  hommes  fort  bien  qualifiez  en  leurcondi- 
.tion  :  mais  au  relie  qui  auoient  fort  trauerlë  6cempefché  les 
deileings  du  faind  homme.  S'eftans  danques  acquitez  au 
mieux  qu'ils  àuoienr  peu  deleur  commilîion;  ilsi'aduife- 
rent  donner  lufques  au  Pielîis  lez  Tours  où  eftoit  le  faind 
homme,lcquelcn  efprit  prophétique  recognoift  leur  venue, 
6l  mefmc  le  lieu  de  la  mailon  qu'ils  auoient  pris  pour  hoftcl- 
leric:  &c  enuoye  au  deuant,  deux  defes  Religieux  pourles 
bienvenir  &  prier  de  prendre  leur  Conuen-cpourretraide. 
Les  Dodeurs  f'eftonnoient  à  part  foy  ,  qui  auroit  peu  ad- 
uertir  le  isunâ.  homme  de  leur  venue.   Etfen  venants  au 
Conuentils  prennent  refolution  par  le  chemin  de  tenter 
la  fîmplicité  de  ce  bon  Père.  Arriuez  donc  qu'ils  fdtit 
-au  Conuentjilsluy  propofent  plulîeurspairagcsdelafainr 
éxc  Efcriture,.&:  ceux  principalement  qui  eftoient  en  con- 
trouerfc  parmy  les  Dodeurs.  Aufquels  ayant  refpondu 
pertinemment  par  bonnes  raifons  ôc  folutions,  encoures 
mefme  qu'il  fut  lans  eilude  quelconque  de  Philosophie 
ou  SchoLa (tique  :  il  les  tourna  en  telle,  admiration  de  fa 
lcicnce,qu'ilsprerchcrentpartoutfeslouanges:&  d'autanç 
qu'ils  luy  auoient  eilé  contraires,  ôc  auoient  emp.efché.re- 
Itabliiïement  de  fon  ordre  près  h  ville  de  Paris:  de  là  en 
auant  le  chérirent,  &  procurèrent  i'aduancement  de  ce 
Conuent,  qui  fc  nomme  de  Nigeont  où  le  bon  Père  en-, 
uoyafix  de  fes  Religieux.   Lefquels  MaiflreleanQnerhtin 
iogea  en  la  maifon  ,  nourrir  £icntretintàfes  propres  coufts 
&  defpens  par  rcfpace  de  quinzeà  feize  mois,  en  attendant 
que  les  lieux  réguliers  de  Nigconfuiïcnt  accommodez.  Et 
demeura  fi  atfedionnë  âcet  Ordre  ,  que  par^  tcftanient  il 
©rdonna  ion  cœur  eflre  entetreen  U  Chapelle  de  fainde 


LIVRE  QVATRIESME.  *  1293 
Anne  de  leur  Eglife ,  dide  Noftre  Dame  de  toutes  Grâces. 
Où  font  ces  vers  grauez  en  pieri'e ,  auec  les  armoiries  dudic 
Quentin^. 

Cygîft  Au^  bas  de  ce  plier 
L  e  cœnr  du  honfœmîencier 
Mdîjlrc  lehan  ^^ucntinfans  errer, 
^^wi  de  ce  Contient  bien fa6teur 
Tuî^  &  de  l'Ordre  amateur, 
/      Et  pour  eey  adonné  fin  cœur. 
Vous  qut  lirez,  cet  Epitaphe 
Fers  Dieu  'veillez,  intercéder  y 
j^^f  Àfon  ame  mercyface 
EtAtou'sautrestreJpAjpZr.  Amen, 
L'Eglife  dudit  Conuent,  que  Ton  voit  à  prefent  ne  fut 
acheuée,que  foubz  le  regnede  François  premier ,  &  dcdiëe 
leii.  luilletiyyS.comme  dit  eft.  Au  haut  du  grand  portail 
les  versqui  fuiuenc  fontgrauezen  pierreau  defoubsd'vne 
Image  de  noftr&Dame,  en  la  louanc^e  d'icelle  viersc. 
Vtr<^ô  expers  nxui^  O"  priTfuuxrxfcia  culpjt^ 
•     ^uji  Dvmtnu7n  anctlla^  ô'flia  nixapatrem , 
Nxre/eonpeJleSyfcelerum  contagia  mundo, 
H^ctibi  diuina  lucefecare  d^tum  efi. 

Au  dcfloubs  font  deux  armoiries  ou  efcus,  IVn  de  Fran- 
ce, &:  l'autre  de  Brcragne,ôc  ces  deux  lettres. K.L.courônees 
Vne  chacune  d'vne  couronne  rfiprefentanslesRoys  Louys 
XI. &  Charles VIII. ôc plus  basées  carmes. 

Ahnxfœlicis  montmenta  Britannica  fnlgentj 
.  ^       Ooîaui  & Karll &  Lodoici ïtlia  Re^mn  : 

'Quorum  anitnas  fan  flis  precibus  perducat  ad  ajlra 
Chrifius^  qui  uiuis  Rex  ^  iudexquefipultis . 

En  l'vne des  Chapelles  d'icelleEglife,enIanef,  on  void 
le  tombeau  de  Madame  Françoife  de  Veynejadisefpoufe 
de  Meffire  Antoine  du  Prat,  Chancelier  de  France:  ficel- 
le deceddee  Cardinal  &  Lcgat  e«  France,  principal  bien- 
fadeur  de  rhoftelDieudePariSjôcauhâultdelavoulteell: 
graué  ce  diflique. 

^uis  dédit  hxc fi  cjuà  qujeraf,  rmhi  grata fecundi 
Munerafiunt  nati,  qui  tegit  ojfia  lapts. 

A AAAaaaa  iij 


n94  •  DIOCESE   DE    P  A  R.  I  S, 

Sur  ledit  monument  eft  reprefencee  à  genoux  l'effigie  de 
la  fufdicle  dame  deuant  l'Image  de  la  Vierge, qui  eft  figurée 
en  la  paroy,&  derrière  elle  eft  l'effigie  dVn  Minime  tout  de- 
bout, eftendant  le  bras  comme  pour  preienter  ladite  dameà 
la  vierge,  &:  auprès  defdites  figures  eil  graué  ce  qui  fuit  en 
vnelamedecuiure. 

Nobilis  &  generefji.  Matrone  FrancifcA  Veyni^ 
Epitaphium, 
Hic  Francifca  tegor ^cUruj^  coningis'vxor 
Fœlix proie  fui ,  &  fanguine  cUra  meo  : 
Me  piet^ts  cœlo^  df  terra  dat  viuere  proies^ 

Vitam  ergo  geminam  mors  de  dit  vna,  mihi. 
Sex  animam  pojf  lufira  Deo,  quamprdhuitille 
^'  30.  Refittui  :  &  tellus  qux  àedtt  ojjk  tenet. 

En  la  Chapelle  du  nom  de  Ieius,lon  voidvnEpicaphc 
d'albaftreforcrichementelabouré,au milieu  duquel  eftre- 
prefenté  en  bolTe  le  chef  d'vn  reigneur,ôc  au  deiToubs  ce  qui 
^      luit  graué  en  marbrenoir. 

D.    O.    M.    S. 

Nobilijf,  Ioan.Dale£o  Blefenf.  Andr^A  DaleJfoD.  Francifei  X 

PauU  exforore  nepotis  filius^  dtim  vixit  bonis  gratijf.morum  comi- 

y^        tatCj  ingenq/uamtate,  &  ^nimi  candere  erga  omnes  commendatijf, 

Regiarum  ratienum  Magifler,  vite  fud  rationem  redditurus  expi^ 

rauits.Sept.  Anno  jetnt.  sç.  Reparaufalntis humand  is 7 2.  Cuitu 

memortam  Maria  Saujftya^  vxor  cafiijf.matronaprudentiJf,quan- 

diufuperfuit^CûluitreitgiofiJnrneldih.SexttL  anno  Matis  62.  à* 

Chrifii  Seruatoris  i  s  ^  i-  vitam  cum  meliore  cemmutauit.  Et  in 

eodem  monument 0  cum  comugefuauijiimo ,  quo  cum  feptem  lujlra 

*vnanimitcr  exegeraty  uoluittumularty  rcliâtis  quinque  liber is:  qui 

parentib.  opt.charijf.  pijjjl  ac  henemœrent.  ad  pcrpetuam  mcmo- 

riam, 

H.       M.       P.       ce. 
Auprès  le  fufdict  Epitaphe  il  y  en  a  vn  autre  petit  dal-^ 
baftre,  au  milieu  duquel  font  grauez  en  marbre  noir  ces 
mots. 

Cy  deuant  gijl  nMeBamoifelle  Magdcleine  èLAleJp)^  en  fon 
'viuant  femme  de  noble  homme  Pierre  chaillou ,  Secrétaire  de  I4 
chambre  du  Roy.  Laquelle  trefpaffa  le  24.  iourd'AouJlisSs.  ayant 
eleu  tcyjafepulture,  auecfeus  nobles  perfonnes  le  an  d'AleJfo^  petit 


LIVRE  Xiy  A  T  R  I  E  s  M  E.  1195 

neueu  de  Monjitur  fainct  François  de  Paule^fieur  de  Lezeau  ér  de 
Ratgny ,  &  Damoi fille  Marte  de  la  Saulfaye ,  fèspere  O  mère. 

En  ia  meime  Chapelle  on  void  le luiuant  Epitaphe  graué 
en  marbre  noir.      • 

D.     O,     M.    &  M. 

•  Oltuarif  le  Fe!ire,Equitis,  Domini  Dorme fon  Beaubonne  ô* 
de  LeaeaHy  Régis  ah  interioribus  conjil^s  é^  in  caméra  Comprit  or um 
Prijidis,  vin  morumfuauitate  &  viu probitateJpeclatifimi:_^i 
foflquam  rei  qu^fioria.  mtinerafcre  omniagradatim  ohtinutt^O'  in 
tjs  gère  n  du  perjpecfa  efi  ei^  rntegritas-d^fides ,  dtgntu  qui  virtu- 
tisprxjidmm  aliquod confequerctur  fummamm  ratio num  Prxjidis 
mHHHs  qudfiorihits  qmbus  meruerat  plenus  annis ,  amicisy  honori- 
hns  ^exceftt  e  vit  a,  ann^m  agens  feptuagejimum  quintum  ^dii 
26,Ma^y  Annùfalutts  millejtmo fexcentej/mo . 

Et  M. 

Annjtd'AleJfoy  eiafdem  fidelil^imi  csnitigù  ^qu  in  pari  fort  un  a  y 
à-  in  fnmma  lande  comordijt  leniter  vitam  exegit.  Et  obijt  diefep  - 
tima  OcJob.  Anno  Ûemini  ispo.  Jttatis  quinquageftmo. 

.  Oliuariuspaterni  magifiratus  fiiccejfor.  Andrxas  in  Curia  Par- 
lamenti.  N tcolaus  in  maiori  Confilio  Régis  Confiliartj  parentibus 
fuis  mœfifimi pofuere. 

Cui  nafci  contigit ^mori  reflat. 
En  la  Chapelle  du  faincl  Sepuîchre ,  auprès  l'autel  à  main 
gauche ,  l'on  void  le  fubfequent  Epitaphe ,  graué  en  mar- 
bre no4r. 

-  Cy  gifl  nohle  Damoifelle  Marie  du  Brac  yen  fon  vinant  veufue 
de  MonficurMaiflre  Jacques  Aurtlot^  Confc'illcr  du  Roy  en  fa  Cour 
de  Parlementa  Paris.  Laquelle  fut  le ftngulicr  ornement  des  veuf- 
ùes  de  fon  ^age.  Etperfefia  enviduitê  l'efpace  de  dixhuicf  ans  f'a- 
donnant  du  tout  à  la  vie  contemj>latiue  ^ejiant  fouuent  rauie  en 
Dieu,  C^  /exerçant  es  œuure  s  pitoyables  vers  les  pauvres ,  dçfqucls 
elle  efloit  très  ^charitable  mère.  Et  eflantparuenué  al'aage  d'e  46. 
ans.^paffa  de  ce  fie  de  à  la  vie  immortelle ,  &  decedal'vnz^iefme  Sep- 
tembre 1S90. 

En  ce  me  (me  tombeau  repo/e  noble  Bamoifelle  Anne  le  Lieur^ 
en  [on  'uiuant  veufue  de  Maiflre  René  Viuian ,  iadù  Confciller  dip 
Roy^d^  Correcteur  en  fa  chambre  des  Comptes  a  Paris.  Laquelle 
enfl.imbeed'vn  ardent  defr  d^ imiter  lafaif^cie  vie  &  conuerfatîon 
de  la  deffufdi^e  deffuncîe.^  après  auotr  employé  j  6.  ans  de  viduité 


119^  D  l  O  C  E  S  E   D  E     PARIS, 

en  larmes  ieupnes^  eraifons  &  œuures  de  fie  té ,  efiant  outrée  de  tn- 
ficjjè pûi^rje  voir priuec  de  celle  qiieîle  s'efioitprofofee  denfumre^ 
comme  patron  &  formulaire  de  vert  tf  y  decedafept  mois  après  elle, 
le  3.  Auril  ispi.  Et  ordonna,  eflre  inhumer  en  ce  lieu  ;  afin  qt^s 
comme  en  leur  vie  elles  s' efioient  aimées^  aufii  elles  nefiiffèntfepa- 
rees  après  leur  treJJ>af.  ^    • 

Pnez,  Dieu  pour  leurs  âmes.  Car  elles  ont  efie procuratrices  & 
finguliercs  hien-factrices  de  ce  Conuent. 

LeCloiftreduditConuencqui  eft:  proche  de  l'Eglife  eO: 
coût  voulté  de  pierre  détaille,  &:  contient  51.  arcades,  fça- 
uoir  1.4.  de  long  ôc  12.  de  large.  Achacuncdefqueile^  arca- 
des font  reprefentees  peintes  en  huillejes  perlecutions  de 
rEgUfenniilLtâte  :  ^auoir  depuis  Jap^te  du  Cioiftre  iufques 
àlaSacriftielelongdelanef  de  l'Eglife,  tous  ceux  qui  ont 
refpandu  leur  fang  pour  le  nom  de  Dieu  en  la  loy  de  Nature 
&Efcrite, depuis  Abel le  iufte  que  tua  Ton  frère- Gain, iuf- 
quesà  faindiean  Baptifte  qu'Herodesfît  décoller.  En  tout 
le  rcfte  du  Cloiûrerontreprefentees  les  perfecutions  de  l'E- 
glife militante  en  laloyEuangciique, fous  les  Empereurs 6c 
infidèles,  depuis  que  noftre  Sauueu^:  ôc  Rédempteur  lefus 
Chrift  a  refpandu  fon  preticux  fang  en  l'arbre  de  la  Croix 
pourlâuerécnettoycriios  o.fFences. 

Procmatton  de  fainct  François  de  Taule  ^  pour  Monfieur  André 
d' Alejjo  fin  neueu, premier  bien-faveur-  & protecïetir 
de  l'ordre  des  Minimes.. 

IN  nomine lefu  ChriftiMari.xPatrisacGcniti .  Vniuer- 
fispra^fèntesliteras  feuprxfcn^ublicuminftrumentum 
infpecluris  leduris&audituris,NosfraterFrâcifcusdePau- 
laMinimorum  ordinisinlliculorac  generalis  Corredor, la- 
lutem  in  Domino  fempuernam.  Ordmem  prcedidum  ad 
Deilaudem  gratiam  &iionorem  nouiterinftitutumprona 
mente  dimentientes ,  Uiicque  pal  mites  falutifcros  pro  viri- 
busproducereeupientes,&  prxcipucilliuszelatonbusnos 
conformare  aceis  fauere  exmtimis  anhelantes,  pra;fcrtim 
autemipedabiiem  virûDominum  Andream  DaJe{ro,qnQ 
adliocpr^Ecipuumag  intimum  benefadorem  noftrumco- 
piofuaijiimulcumvenerabili  vxore,paritcr  &.  libcrispro- 

crcatis 


LIVRE   QJ^ATRIESME.  1297 

crcatis  ac  Dci  gratia  procreandis,participcm  omnium  6c 
iîngularum  miiîarum,  orationum,  ieiuniorum., eleemofy- 
«arum  ,  paricer  &:aiiorum  fingulorum  operum  mcritorio- 
rum  totius  didi  ordinis  tam  Conuencus  noftri  lefu  Marias 
de  Plcfîiaco  Parci,quam  ôccxteronim  omnium Conuen- 1-«  P^f^  "^"^ 
tuum  ordinis,  per  vniuerfa  mundi  chmaca  longè  l^téque -j-Qy^j^*^^^ 
conftruclorum  6c  icdifîcatorum,  quemadmodum&ca:te- 
ros  fidèles  eiufuis  ordmis  procuratores ,  pro  eodem  ordine 
fîdelicer  laborantes  vlcro  îpontéque  de  ipeciali  gratia  feci- 
musaggregauimus  6c  afrociauimus,per  pra^fences  quoquc 
iterum  ac  de  nouo  pariformiter  facimus  aggregamus  ôc  af- 
fociamus:  Acque  iniuper  de  zelo  ac  bencuolentia,  quod 
idem  Dominus  Andra:asDaIeiro  adnos&ordmcnoftrum 
prxFatumetiam  acque  etiam  gcritpleniflimcaciufficientii- 
îimè  informati,  eundem,  vc  prius,  fecimus  conflituimus 
procreauimus,nominauimus  èc  ordinauimus:pcr  prxfen- 
tes  quoque  iterum  ac  de  nouo  (inulicerfacrmusconfktui- 
musprocreamus,nominamus6c  ordinamus  procuratorem 
noftrum  fpecialillimum  tam  didi  Conuentusleib  Mariai  de  „ 

■ni    /T-         tC        •  -r-  o  Procureur 

riefliacoParcijprope  luronesquamaca^terorum  omnium  fpeda!  de 
&fingulorum ordmis  Conuencuum  per  omnesorbiscardi-  ^'oritc^Av- 
nespalîim&vbiuiseredorumjCOlîftrucIcrum&xdificato-  ^"^  ^^'^' 
rum,  feu  etiam  impo{lerumerigendorum,conftruendorum 
&^dificandorum,ratione  adminiftrationis  omnium ipfo- 
rum  Conuencuum,  &  cuiufuisillorum,  gencralémquenuii- 
cium;  Iniungcntcs,  prout  iniungimus  vniuerfis  ac  fingulis 
conreligiofis&confracribusnoltrisineifdem  Conuentibus 
pro  tempore  degentibus,  necnon  6c  corum  cuiiibet  tam 
coniunclim  qua.m  diuifim,  quatenusdum  6c  totiens  quo- 
tiens  eundem  Dominum  Andrxam  DaicfTo  ad  corundem 
Conuentum  feu  Conuentus  accedere  contigcrit ,  ipfumre- 
uerencer  ac  bénigne  fufcipiatis ,  dances  6c  concedctes,prout 
damus&concedimus  diclo  Domino  Andréa:  Daleflo  pic- 
nam  ôcomnimodam  facultatem  ,poteftatcm  6c  auj£i:orira- 
tem  omnibus  ac  fingulis  ordinis  pra^fati ,  priuilegiis,  gratiis, 
indulciSjimmunitatibus&indulgentiis,  vnâ  cumiua  vene- 
rabilivxorcprxdi(5la  pariter  ôc  vtriufque  liberisprocrcatis 
& procreandis  libère  plenc 6c  intégré  frucndi  ,gaudendi  6c 
vtcndi,fepedicl6rque  Conucntusac  eorû  quemlibet  pofle 

BBBBbbbb 


1298  DIOCESE    DE    PAR.IS, 

tenus  protegcndiôc  manu tenendifratres.  Infuper  (TnguLos 
apoilatasà:gyrouagos,quatuorqueordinisvota,feu  eoruru 
aliqaod  (  quod  ablicj  violantes  ac  infringentes,  àc  extra 
conuentuumfepta.abrqueiupcriorumordinis  licencia hinc 
inde  fine  habituvel  alias  diicuf  rentes  ôcvagantes  ad  tempus 
licite  capiendi  &c  detincdi ,  feu  ecian:i capi  ac  detineri  facien, 
di ,  6c  ad  eonin:!  Conuentus  apud  ipibrum  iuperiores  illos 
pûflmodum  reducendifeu  reduci  faciendi.  Quxcumque 
ctiamlocapronobisacordioepr2efato,nomine  noliro  fu- 
mendiconllruendi^feuetianifumi  conftrui^ôc  xdificari  fa- 
ciendi, bonaqueomnia  &  llngula  commoda  didi  ordinis 
vbiuis  proiequendi,  Se  pro  nobisac  Conuencibus  prxdiclis 
&eorum  quolibet  nomine  noftro  procurandi,  atque  tam 
in  eccieflailica  quam  in  feculari  curia  pa(îim  defendendi, ac 
pro  eifdem  Conuentibus  2c  eorum  quolibet  appellandi. 
Qu3Euis  etiam  neccllaria  iam  per  ca^teros  ordinis eiuldem 
proturatores  appcUata  profequendi  ac  incommodis  reiî- 
llendi,  &:(fiopus  fuerit)  veftramopem  confilium&fauo- 
rempr^ftandi.  Et  Generaliteromniaaliaôcfingula  faciendi 
gerendi  àc  exercendi  circa  ea  ac  necefTaria  Scopportuna, 
qua:  Se  nos  faceremus  acfacerepofTemus,  etiam fimanda- 
tum  fpecialius  exigatur,  racum  & gratum  habentes , ac  fidc 
mediahaberepromittenteSjtotumidôcquicquidperfxpe- 
di(ftum  noftrum  procuratorem  (Dominum  videlicet  Ân- 
dream  DalclPo  )  adum  fuerit. in  priemiiTis  quoniodolibet 
extiteritgeflum,&  contra  non  venirealiquatenusinfutu- 
rum.  In  quorum  omnium ôcfingulorum  teftimonium  feu 
robur  perpetuum  ^pr^ereiices liceras, feu prccfens  publicum 
inftrumentum  pcr  fratrem  noftrum  fubTcripcum  in  iianc 
formamredigiinfcnbi&:rignari,figilliquenoftriairuetiiur- 
fimus,  fccimus  6c  mandauimus appeniione  muniri.  Datum 
in  fupradicto  noftro  Conuentu  de  lefu  Maria,  propePlcffia- 
cum  Parci,  extra  muros  Turonenfes  conH-ructo  êc^difica- 
^5^3'  tOjfub  annogratiarMillefimoquingentcfimo  tertio  ^more 
galiicanocompurando,  die  i8.  menfisDecembris. 
Stcfignatum  F.  Binet.  Ex  mandatis  fxpedidi  Venerabilis 
Patrïs,fratris  videlicet  Francilci  de  Paula  ^iupradidi  Mini- 
morum  ordinis  inftitutoris,  ac  Gencralis  Corredoris. 
Bt  fu^er  humfmodi  verba.  Et  marMùs  fdpediÛi  Vemrahilis 


LIVRE     CIVATRIESME.  1199 

Tatris  fiatrh  ^  &c,  Scriptnm  tU  quod  fequitur.  Nos  infupcr 
fracerFrancifcusBinetjhuiufmocliprîedidli  ordinisgenera- 
lis  Corredor  modernus  imprefentiarum ,  omnia  prseinferta 
confîrmamus.  Signatum^Witt.  EtftgilUtumincerarukra, 

Lettres  du  Reuerendijsime  Cardinal  &  grand  Pénitencier  de  l'E^ 
glt/è  Romaine  :  par  lefqnelles  il eft permis  aux  femmes  fond<i^ 
triées,  dr  autres  ijfucs  de  la  lignée  de  S.  François  de  Taule,  d'en^ 
trerauxmonaficres  des  religieux  de /on  ordre  ^appelés  Mini' 
mes:  encore  s  qfi  elles  ne foient  du fang  Royal. 

A  Nronius  miferatione  diuina  ticuli  S^ndorum  quatuor 
•^  •^CoronatorunnSancla.^RomanarEccIc/îa^prefbycerCar- 
dinalisPiitorienfiSjacmaiorPocnicennariusnecnon  Ordi- 
nis  Minimoruin  Sandi  Francifci  de  Paula  Protcdor,  vni- 
uerfis  &  lingulis  pra:fentes  literasi'toftras  infpecluns  falu- 
tem.  Nuperordinisveftrizelofusnobis  cxpoiuir,  quod  lac- 
qucttaBalIadrin,reliâ:a  quondam  Andrex  Daiei1o,nepo- 
tisrandiFrâcifci  dePaula,  exfinceradeuotione  in  veftrum 
Picfliaci  Conuentum ,  vbi  Pr^efatus  Andréas  inhumatus 
exiftît,  In  quo  etiam  pra:fata  lacquetta  vnam  Capellam 
proprijs  fumptibus  conftruxir, intrare cupiat.  Sed  propcer 
régula:  veftrse  pcr  furamosPontifices  approbatœ  texcum, 
quo  prohibetur,  quod  mulieres  nullatenus  vell;ros  Conuen- 
tusintrare  permittancur^  exccptis  lUis  de  ftirpe  regia  pro- 
creatiSj&ordinisfundatricibus:  ànonnullis  veftri  ordinis 
fratribus  fcrupulolisdubitatumeft,  an  ipfa  lacquetta,  qua: 
quondamfuit  vxor  prxfati  Andrex,  nepocis  fandi  Fran- 
cifci de  Paula  (in  cuiuspatrimonio  Conuentus  in  oppido 
Paulicperipfumfandum  Francifcum  eredus  effe  nofciturj 
aliarum  mulierumde  quibus  exprefla  fîtmentio  in  régula 
veftra,  priuilegio  gaudere  debeat  ;  Nosigitur  fratrum  conf- 
cientise  fetenitati,  ôc  pra;fata:  lacquetta^  deuotioni,  ac  vt  re- 
^  gulaiplaillibataperfiftat, débite  prouidere  volentes, proue 
ctiamexdecreto  Prouincialis&  fratrum  prouincias  Turo- 
niarliterarummanibus proprijs fnbfcriptarum  côfpexiniusj 
prarfatam  lacquettam,  vtintra  veftrum  Plefllaci  Conuen- 
tum,aliofqueordinisvedri  Conuentus,  fecundum  régula: 
veftras  tcnorem,&  non  alias, libéré  &  licite,  abfque  con- 

BBBBbbbb    ij 


1^00  DIOCESE    DE    PARIS, 

fccntise  fcrupuio,  ac  ipfîus  regulae  tranfgrcflîonc  ingredi 
po(îîr&  valcat,  tenorcpra^rcncium  dcclaramus  &  decerni- 
mus.  In  quorum'ti  iem  pr^rentes  liccras  manu  noftra  pro- 
pria fubrcriptas,{îgilliqucnaltri  paruiperSecrerariumno- 
îlrum  infrà  fcriptum  iuflimus&fccimusimprelTione  com- 
muniri.  Datuni  Roraxin  damo  noftras  io\nx  refidentia^, 
dieu.  lanuarij  Anno  1531.  Poncificatus  Sandiffimi  Domini 
noftri  démentis,  diuina  prouidencia  Papas. 7. anno nono. 
sic fignatum.  Jtaeft.  A.  Cardinalis  Sanâ:orum  quatuor  Pi- 
ftonenfis,MaiorPœnirentiarius,manLi  propria.  EtfpgiUatum 
in ccrarubea  Et  infrL  Pecrus  loannes de  Vitcrbio.  &in dorje, 
Regiftrata. 

GENEALOGIE    D  E   S  A I N  CT  FRANÇOIS  DE 

P  AV L  E  :  ctfi  à  [ç.iuoir  de  ceux  qui  ont  l'honneur  d'efire 
defeendus  de  fon  efioc  mon  en  gênerai^  mais  feulement  de  ceux 
qui  font  habituez,  en  France, 

IAcomo  de  Marcotille,  natif  de  Paule  en  CaIabre,Ec 
Dame  Vienne  de  fafemme,nariuedeCLiaftcl- 

fourfàult  près  de  Paule,  eurent  deux  enfans,  Içauoir  Fran- 
ceicodeMartotilIe,  lequel  nafquit  l'an  141 6.  commença 
fon  Ordre  des  Religieux  Minimes  1436.  vint  en  France  du 
règne  du  Roy  Louysir.  a  vefcu  91.  ans,  mourut  1507.  6c  fut 
canonizc  par  le  Pape  Léon  10.  lei.  de  May  151c).  fous  le  nom 
de  S,  François  de  Paule  :  Et  Signera  Brigida  de  Martotille 
foeurduditS. François, laquelle cfpoufa  Anthoniode  Alle^ 
xio  nâcif  de  Paule,  lefquels  eurent  deux  cnfanSjfçauoir  Gio- 
Uani  de  Aliexio,6c  Paulo  de  Aliexio. 
^  '   Gioiiani  de  Allexio  cfpoura  dont  font 

iflTus  cinq  enfansj'çiuoir  Nicolao  de  AUexio  Religieux  Mi- 
nime.Piecro  de  Aliexio  Religieux  Minime,  Andréa  de  AUe- 
xio, f  lequel  S.  François  de  Paule  amena  auec  luy  en  France, 
êc  qui  e(î  le  chef  de  cefte  Généalogie;  Perfanna  de  AJlexiOj 
&Angelica  de  Aliexio. 

Andréa  de  Aliexio  efpoufa  DamoifellelncquetteBalla- 
drin,natiuc  de  Blois:  laquelle  obtint  l'entrée  par  tous  les 
Conuentsdes  Minimes  dont  on  luy  auoit  fait  difficulté  à 
celuy  du  Plelîis  iez  Tours.  Dont  font  y  (Tu  s  quatre  tntans^ 


LIVRE    QVATRÏESME,  ijor 

fçauoirlehan  de  AlIefTo,  Marin  d'AllelFo  Prieur  dcLiclîc,- 
Abbc  de Farmonfticr,&:  Chanoine  deTours:  François d'A- 
leffo  Religieux  Minime,  lequel  l'an  1536.  fe  trouuaàPauIe 
au  Chapitre  gênerai  tenu  par  les  Religieux  Minimes,  àc  An- 
ne d'Alello  Religicufe  à  (àincle  Claire  de  Gian. 

lehandeAllclIb  elpoufa  Damoifelle  Marie  delà  Sauliaye 
niepce  de  Monfieur  de  Moruilliers  garde  desiceaux^^ôclœur 
de  Monlicurde  la  SauHaye  Euefque  d'Orléans.  Ledid  de 
AllelTo  el^oic  fieur  de  Lezeau  &:  d'Eragny ,  &  fut  Maiftre 
des  Comptes  en  Bretaignc,à  Blois  ôc  depuis  àParis,doni 
lont  liTus  iix  enfans,  fçauoir  Michelle  d'Alcilo, Anncd'A- 
leiToyFran^ois  d'AlefToj  André  d'Aleiîb,Magdelein€  d'A- 
kllo^ôc  Marie  d'Aleflb. 

Michelle  d'AlefTo  efpoufa  Nicolas  le  Clerc  fieur  de 
Courcelles,  Lieutenant  General  de  Tourainc,  dont  font 
iHus  quatre  enfans, fçauoir  Claude  leClerc  fieurdeCour- 
cellcSjConfeillerenlaCour  Marie  le  Clerc, 
laquelle  a  efpoulc  lean  Griffon  Secrétaire  du  Roy  :  Michel- 
le le  Clerc ,  laquelle  a  efpouré  Claude  Vi6ton  Secrétaire  du 
Roy:  &  lehan  le  Clerc  (leur  de  Boyfrideaii,qui  a  eipoufé  Dte- 
moilelleLouyfe  Vaflc. 

Anne  d'Aleflb  efpoufa  OliuierlePeburefîcur  d'Ormef- 
fon  &  d'Eauc-bonne,  Confeiller  du  Roy  en  Ton  Conieil 
d'Eftat,^:  prelident  des  Comptes, dont  lont ilTus trois  en- 
fans,  fçauoir  Oliuier  le  Febure  fieurd'Eauc-bonnc, Con- 
feiller du  Roy  en  fon  Confeil  d'Eftat ,  £c  prefident  des  Com- 
ptes, Lequel  a  efpouié  Dame  Marie  Hennequin  fïlle  du 
feu  fieur  prefidenc  Hennequin  fieur  de  Boinuille:  André 
le  Fébure fieur d'Ormeiron,ConIeiller  du  Roy  ScMailbe 
desRcqueftesde  fon  Hoftel,  lequel  a  erpoufe  Damoilclle 
Anne  le  preuoft.  Et  Nicolas  le  Febure  iieur  de  Lezeau,  Con- 
feiller du  Roy  en  faCourdeparlement,  di  Commillairc  es 
Requeflcs  du  palais, lequel  a  efpouréDaraoifelle  Marie  Hin- 
felin. 

François  d'Aleflb  fieur  d'Eragny ,  Maiftre  des  Comptes 
à  paris,  efpoufa  Damoilelle  Marie  de  Vigny ,  dont  font 
ifiiis  vnze  enfans,  fçauoir  François  d'Aleflb  Religieux  Mi- 
nime decedé,  Oliuier  d'Alefîo,  Magdeleine  d'Alefi^o,  la- 
quelle a  efpouié  le  preflrcAuditeiir  des  Comptes. 

BBBBbbbb    jij 


1301  DIOCESE    DEPARTS, 

Marie  d'Aleflb  religicuie ,  Charles  d' Aleflb  religieux  Char- 
treuXjAnned'AleflbReligieufckhanned'AlefioReîigieu- 
fe,  Elifabeth  d'Aleffo^laqueile  a  efpoufé  Gilles  le  Beau  Secré- 
taire du  Roy  fieur  de  Mondigeon ,  Deny fe  d'AlelTo ,  Fran- 
çoiied'Aleflo,&;  d'AleiTo. 

André  d'Aleflb  Maiflre  de  la  Chambrcaux  deniers  du 
Roy, 2c depuis  grand  maiftrc  des  eaucs  &:  (orefts^efpoufa 
Damoifelie  Marie  de  Longueil,donc  font  ifTus  cinq  enfans, 
fçauoirIacquesd'AIeiro,lacquesd'Aleiro  Religieux  à  faind 
VicT:or,Nicolasd'Aleflb  Page  chez  le  Roy  ^  Anne  d'AlelTo 
femme  de  Louy  s  de  la  Lane  Secrétaire  du  Roy ,  ôc  Elifabeth 
d'AlefTo  Religieufe. 

Magdeleine  d'AIefTo  efpoufa  Pierre  Chaillou,Receueiir 
gênerai  des  Finances  à  Paris,  dont  font  ilFus  quatre  enfans, 
IçauoirOliuierChaillou  Chanoine  de  rEglifèdeParis,  èc 
à  prefent  Religieux  Minime  de  l'ordre  duditfainâ:  François 
de  Paule,  lehan  Chaillou  Maillée  <\es  Comptes,  lequel  a  ef- 
poufé Damoifelle  Lucreiîe  de  TEfrat,  fille  du  fieur  de  l'Efrat 
Prefident  en  Bretaigne,  Catherine  Chaillou,  laquelle  a  ef- 
poufé en  premières  nopces  Antoine  de  Code  Secrétaire  du 
Roy ,  &  en  fecondesnopces  Federic  Verforis,  Confeiller  en 
Ja  Cour  de  Parlement,  &  Eliiabech  Chaillou ,  Laquelle  a  ef- 
poufé Antoine  de  fainclYon  Confeiller  du  Roy  &  Maiftre 
des  Reque/les  ordinaire  de  fon  hoftcl. 

le  ne  m'arrefteray  pointicyàfpecifierla  lignée  des  trois 
filles,  Marie,  Perfànna,&:  Angelica  d'Ailexio  de  la  première 
branche,  ny  de  Paulo  d'Ailexio  de  la  féconde,  à  caulé  qu'ils 
n'ont  efté  mariez  en  France,  6c  que  leur  lignée  ne  nous  eft 
entièrement  cogneuë ,  comme  celle  des  déliai  dits. 

Dff  Conuenfdes  Religieux  Finitens  de  Piquepuce  lez.  Paru, 

EN  l'année  mil  fix  cents, les  Pères  Religieux Penirens 
du  troifiefme  Ordre  fainct  François  Reformez  au  Roy- 
aume de  France,  ont  eftéreceus  à  Paris,  6c  ont  commencé 
à  f'eftablir  au  lieu  où  ils  font  maintenant  ,au  bourg  no'mmé 
Piquepuce  lez  Pans  hors  la  porte  faincl  Antoine ,  lur  la  par- 
roifle  de  fainct  Paul .  Et  efl  à  remarquer  que  leur  Ordre  n'efl 
pas  vn  Ordre  nouueau,  comme  beaucoup  penfent,  n*en 


LIVRE  QJATRIESME.  130J 

ayans  pas  la  vraye  cognoidancc ,  encorcs  bien  qu'en  France 
il  fbit  Fort  diminué  &  defrheut,  tant  par  la  longueur  du  tcps 
qua  cauie  des  guerres  &  troubles,  durant  ieiquels  pour 
beaucoup  d'occalîons  les  Religieux  fe  frcentienr^&  de  là 
procedeleurruine  comme  Ion  void  en  beaucoup  d'autres 
Religions  qui  font  decheutcs  de  leur  première  incegritéÔc 
forme  de  viurc. 

Orleidits  Pères  en  l'année  1^91.  ont  commencéà  remet- 
tre deffus  cet  Ordre  tant  abbatu,  6c  à  reflablir  quelques 
anciens  Conuents,  comme  en  Normandie,  à  fçauoirceluy 
proche  de  la  ville  de  Roiien ,  ceux  de  Louuiers  éc  d'Andely, 
n'ayans  encores  peu  remettre  beaucoup  d'autres  qui  fonc 
auditpaysàcauredcleurpauureréjdelaquelleilsfontpro- 
felfion  elVroicte.  Ils  ontauiîi remis  deiTus  celuy  deTholofe, 
lequel  eft  bafty  dedans  la  ville.  Et  en  beaucoup  d'autres 
lieuXjilsenonc  bally  de  neufs  &:  baftiifenc  tous  les  iouri  fé- 
lon leuraccEoiifement :  comme  à  Paris ,  à  Ly on  ,à  Agen ,  6c 
en  beaucoup  d'autres  lieux.  Lefquels  Conuents  Ion t  tous 
maintenant  remplis  de  bon  nombre  deReligieux  &:  Tuffifans- 
pour  y  faire  les  funclionsreligieufes. 

Et  quant  à  leur  Conuent  proche  de  Paris ,  vne  des  raifons 
pourquoy  ils  le  font  logez  audit  lieu  (  qui  leur  eft  ncatmoins 
affez  incommode ,  à  caule  de  la  longue  diftance  qu'il  y  a  iuf- 
ques  à  ia  ville,  en  laquelleil  faut  qu'ils  voifent  tous  les  iours 
cherchans  dequoy  i"e  fubflater  6c  nourir.  )  C'eft  qu'il  y  auoic 
audit  lieu  vne  Chapelle  appellee  Nofire  Dame  de  Grâce  ^  qui 
leur  fut  vne  grande  commodité  pour  y  pouuoir  faire  leurs 
funclions  6c  y  célébrer  le  diuin  office.  Mais  depuis  ils  ont 
efté  contraints  de  commencer  vne  plusgrande  Eglife  6^  ba- 
fliment,auquellon  trauailleparlefecoursdesaumofnesdes 
perfonnes  pieufes,  n'ayas  autre  moyen  pour  ce  faire  que  lef- 
diâesaumofnes.  Aquoyleuraydeprincipalementlegrand 
nombre  de  perfonnes  de  toutes  qualitez ,  qui  fortent  de  la 
villcpardeuotionpourallerauditlieuentendre,tatlc  diuin 
feruice  que  les  predicationsquif  y  font  d'ordinaire  les  fefl es 
6c  Dimanches,  Ce  qui  ne  fe  peut  faire  commodément  à 
caufede  la  petiteffe  de  l'ancienne  Chapelle,  laquelle  n'eft 
fuffifante  de  contenir  vn  quart  du  peuple  qui  afflue  fouuenc 
audit lieUj6càccileoCcafion  ontpris  garde  que  celle  qui  cfl 


1304  DIOCESE   DE    PARIS, 

commencce  fuc  iuffifamment  grande  pour  euitcrlcsacci- 
dents  qui  arriuentàcaufe  delà  prefle  &  delà  chaleur.  La- 
quelle Eglife  fera  dediee  (à  caufe  de  l'ancienne  Chapelle) 
en  l'honneur  de  la  Vierge  Marie,  &:  fera  appellee  Noftre 
Dame  de  Grace,comme  il  a  cflégrauc  fur  la  premierepierre 
/d'icelle,  laquelle  a  efté  pofec  6c  2iSiic  par  le  Roy  Louys  XIII. 
à  prefcnt  régnant  qui  cil  la  première  pierre  de  deuotionôc 
d'Eglife  que iadide  Maj-efté  a  affife. 

Oxd'aatancque.beaucoup  de  pcrfonnes  ne  difcernanc 
pas lefdits  Pères  d'aucc  lesPercs  Capucins ôc Recollez, 6c 
Jes  confondenc  fouueîic  enfemblc,  ils  feront  aduertisque 
laincl  François  a  inftituc  trois  Ordres  :  Le  premier  desquels 
contient  tous  les  Pères  Cordeliers  en  gênerai,  les  Capucins 
&  les  Recollez  :  Le  fécond  eft  des  iilles  fainde  Claire  :  &  le 
troiiiefme  eO:  celuy  defdits Pères, le  propre  nom  defquels 
c'eft  Penitens  du  troificfme  Ordre  fainclFran^çois, lequel 
e.fk  feparç  du  tout ,  &  du  premier  6c  du  fécond ,  comme  Ton 
peu  t  voir  par  leur  reigle  confirmée  parles  fouuerains  Ponti- 
fes, lefquels  au  femblable  ont  confirmé  6c  approuué  leur 
reforme  en  ce  Royaume,commc  il  paroift  par  la  Bulle  qu'ils 
ont  obtjcnu  de  Clément  huicl:i€fme,ôc  confirmée  par  Paul 
V.  à  prefentfeant. 

Tout  ce  que  defiTus  nous  a  efté  déclaré  par  ccluy  qui  en 
çefte  année  1611.. eu.  perc  Gardien  dudit  Conuent. 


De  l'ejlenduè  &  circuit  de  la  Preuofié  de  Paris  yChafiellcnies  ,jdf 
bailliages  ti^i  ert  dépendent  :  &  autres  remarques 
fur  ce  fuhie^, 

QOvs  l'eftenduë  &:  circuit  deJa  Prcuofté  &  Vicomte  tic 
^  Paris,  fontcompris  les  pays  qui  enfuiuentriîçauoir  le  Pa- 
rifis ,  la  Goclie,  le  Vaf  de  Gallie ,  Tlfle  de  lTance,ôc  ce  qu'on 
appelle  Vexin  le  François  :  auec  partie  du  Vâllois,Briois ,  6C 
pays  adjacens. 

LcParifis  ('dont  retient  encores  l'appellation  la  forto 
nionnoye  des  fols  &:  deniers  parifis, le  nom  de  Lutcce  en 

Parifis 


LIVRE    QJ/ATRIESME.  ijoy 

Parifis  LutctU  VAnfiorum^  &  les  taxes  en  Parlement  de  Pans) 
comprenoitanciennementcequieftoitdepuis  la  porte  du- 
dit  Paris  iuiquesà  Pontoiië  d'vne  part,ôc  luiques  à  Claye 
vers  la  Brie  d'autre:  duquel  pays  demeure  encores  le  iùrnom 
à  plufieurs  villages,  corne  â  Louurès ,  Cormcilles,  Elcouan^ 
Vemarf-ville-parifis,  Ville-parifis,  GonnelFe,  Villeron,  & 
Roiflyjtousdids  ôcfurnommez  en  pariûs.  Encores  dienc 
aucuns,  que  la  porte  que  nous  difonsde  paris, f*appelloit 
La  Porte  ou  Apport  d/^  Pârtfis ,  par  ce  que  de  cet  endroit  on 
alioit  6c  venoitau  parids.  Le  Seigneur  de  Montmorency 
eft  le  plus  noble  6c  illuilre  leigneur  du  parifis,  qui  fut  la dis  la 
principauté  des  Capets. 

La  Goelle  a  perdu  Tes  anciens  limites ,  comme  Temblable- 
RîentlaGallie.  Car  defdiclesco.ntrecsne  rcile  que  le  fur- 
nom  fans  plus:  à  ii^auoir  de  Goelle  â  la  Comté  de  Damp- 
martin,&plaine  d'alentour,  &  de  Gallie  fur  le  Val  dici  de 
Gallie,  ôcàlaplainefrudueufc  des enuirons, où fontalîis les 
villages  de  Crefpieres,  de  Viroflay,  de  Refne-moulin ,  &  de 
Trianon,pDurcefujecl:  tousfurnommezdu  Val  de  Gallie. 
■rX'ifle  de  France  contient  ce  qui  eft  depuis  faind  Denys 
dit  en  France  iufques  à  RoifTy  bi  Montmorency ,  &  genera- 
lementlecontenuentrelesreuolutions  6c  iinuoiîtez  de  la 
riuiere  de  Scinc^vcrs  la  Normandie  d'vn  coflc,  ôc  la  Picardie 
de  l'autre.  Mais  ce  qu'on  appelle  le  pays  de  France  en  parti, 
çulier, comprend  toute  riflefuidicte 6c le  pays  de  Goelle: 
En  forte  que  ce  qui  eft  deçà  la  riuiere  de  Marne  en  la  ville 
deMeaux  eflcftimé  deFrancc,6c  lereftedeBrie.  Plufieurs 
villages  portent  ce  nom  de  France,  comme  Pifeux,le  Pleffis- 
Gaflbt,  Bonneuil,  RoifFy,  Cbeneuieres,Baillet,Bclloy,Ccr- 
celle$,Seuran,Iagny,faindDenys,Thicux,Villeroy,Mitry, 
f  ontcnay,  Meily^  Grefli,  tous  dicls  &:  furnommez  en 
prance. 

Vulxin  le  Fràttijois ,  que  maintenant  on  dit  Vexin  Fran- 
çois,contiententierementtoutec  qui  eft  depuis  la  riuiere 
d'Oyfè  en  amont  vers  la  Picardie,  iufques  à'Clcrmont  en 
Beauuoiiis,  deiquelles  appellations  ne  fe  trouue  mémoire 
qu'aux  anciens  tiltres,6c  noms  demeurez  du  vieil  temps. 

Il  y  â  deux  pays  appeliez  de  ce  nom  de  Vexin:  l'vn  fur- 
nommé  le  Fran(j'ois, l'autre  le  Normand.  Vexin  le  François 

CCCCcccc 


ip6  DIOCESE    DE    PARIS, 

tac  reûny  à  la  Couronne  de  France  par  leRoy  Philippes  pre- 
mier i'anio6c.  Vexin  le  Normand futreiinyfcmblablemcB 
par  le  Roy  Louys  le  Jeune  Tan  1146.  Et  depuis  par  le  mefme 
Roy  baillé  en  douaire  au  fils  du  Roy  d'Angleterre  auec  fa 
fille  Marguerice,ran  1155.  Voyez  Aimoinuslib.j,  cap.  48.  &: 
es  fuiuans. 

Efl  à  noter  que  de  toutes  parts  aux  enuirons  deParis  il  y 
auoic  anciennement  plulieurs  chafteaux  de  places  fortes. 
Mais  les  feigneursdefdits  lieux  fe  voulans  preualoir  contre 
l'audoricë  Royale,  furent  en  fin  amenezàlaraifbn,&les 
chafteaux ruinez  ôcdelmolis.  Ces  reuokes commencèrent 
des  le  temps  du  Roy  Louys  6. ditle  Gros,ainiîqueremarque 
lean  de  Serrés  en  Ton  inuencaire  de  l'hilloire  de  France  ,  cri- 
ées termes. 

'È  peine  Louys  a  acheué  les  obfeques  de  [on  f  ère  ^  que  le  feu  s'étl- 
lume  en  diuers  endroits  de  fon  Royaume^  ^  comme  fila  ieunejje  dît 
^oy  cmpefchoil  fa  dignité,  chacun  veut  faire  le  Roy.  Les  lieux  flus^ 
prochains  de  Paris  commencent  ces  troubles  ^  far  U  multitude  des^ 
hennés  d^ grandes  maifons  qui  font  a  l'entour.  Corbeil  auoit  fon^ 
Comte, Chartres  le fien^Pifeaux  en  Beauctlefien^  Motlehery  lefien^. 
Chajteau  fort  tcfien.  Crecy  aueitfonfeigneur  yMarle  lefîen,  Pom- 
fone  le  fi  en  :  à"  ainfi  flufieurs  autres  terres  atiûient  chacune  fot^ 
feigneur particulier. 

Guy  de  Crecy ,  lefteur  de  Pifeàux , rf  en  plus  grand  volume ^ 
Lancelin  Comte  de  Dummartin  ,Thibaud  Comte  de  Champagne 
&  de  Brie,  Pean  de  Louure  en  Parifi^Miion  deMotlehery^  Phtlippes^ 
Baftard  du  Roy  Philippe  s ,  tout  d'vn  mefme  branfiefirenî  les  mau-- 
nais. 

Du  temps  de  Robert  Roy  de  France/ut  baftyle  Chajfteaii; 
de  Môtlhery  parle  Comte  Thibault furnômé  File- eftoupe. 
MaisdutempsdeLouysie  Gros  ce  chaÛcau-fiit  abbatu  ô5 
razCjfaufla  tour  qui  f'y  voir  encores  debout,  Corbeil  &  Jes 
terres  des  Corbeillons,  2c  MontlherySc  plufieurs  autres  fei- 
gneurics  reiinies  à  la  Couronne,  ainfi  que  remarque  Belie- 
foreflenfa  Cofmographie. 

Tous  ces  feigneurs  particuliers  ayans  efté  ruinez  pour 
Ieurrebellion,Gelafutcaured  ériger  lefdits  lieux  en  Preuo-' 
fleZjBailliages  6c  Chafteilenies,  qui  fon t  main  renan t  fepr  en 
nombre^dont  les  appellatiôs  releuent  au  Ghaftelec  de  Pans, 


LIVRE   QVATRIESME.  Ï307 

^uieftle/îege  delà  iufhce  du  Preuoft  de  Paris  (  lequel  eft  Je 
chef  ^premier  de  tous  les  nobles,  &  en  cefle  qualité  a  droit 
4c  conuoquer  les  trois  cftats  du  Royaume  quand  il  en  efl 
befbin  )  fçauoir  les  Preuoftez  &  foubs-bailliage  de  Poiffi, 
Triel  &  fain t  Germain  en  Laye  :  La  Preuofté  &:  Cliaftellenie 
de  Mondehcrv  :  la  Prcuofté  de  Corbeil  :  la  iuftice,  Preuofté 
&Cha(]:eileniedeTorcyenBric:  la  Preuofté  &  Cliaftelle- 
nie de  Cliafttau-fort  :  la  Pi  euoftë  de  Gonncfle:  &  la  Preuo- 
fié  de  Tournant  en  Brie.  Et  ont  cfté  ainfî  dirpofeespour 
mieux  maintenir  lesloix  ôccouftumcs,  ôcauoir  plus  breueôc 
prompte  iuftice  en  cefte  grande  eftcnduë  de  pays  de  la  Pre- 
uofté &  Vicomte  de  Pans. 

Desjjx  'Doyennez.  du  Diacefe  de  Paru. 

I'Ay  fait  mention  au  commencement  de  ce  liure  qu'il  y 
auoit  fix  Doyens  ruraux  au  Diocefc  de  Paris ,  qui  demeu- 
roientaux  lix principales place.'^d'iceluyjfi^auoir  Montmo- 
rency,Chelles,Montlehcry,  Chafteau-fort,  Corbeil  &  La- 
gny.  Dciquels  lieux  iedeftreroistraiclcr particulièrement 
•en  cet  endroit.  Mais  n'en  ayant  pas  recouuert  de  mémoires, 
iemecontëtcray  derapportcrce  que  i'enay  peu  remarquer, 
en  attendant  que  quelquVn  curieux  d'orner  fa  patrie,  en 
ay^nt  plus  ample  coguoiflanceveuille  prendre  la  plume  en 
main  pour  le  profit  du  public. 

Premierementquant  eft  de  Montmorency  ,Belleforcft; 
enfaColmographie  tom.  i-pag.378.  traiclantdela  villedc 
SenliSjditcesparoles.  Votjins decejle  Cttê^font les  anciens  dr 
illkfires  feigneurs  de  Montmorency^fortant  le  nom  de  U  Vtlle,  de 
Uqnclle  ils  font  Seigneurs  y  Juiuant  l'ancienne  couftume  de  Gaulle  y 
ainfiquele  tefmoigne  Ce  far  en f es  Commentaires.  Cefte  maijon  eft 
dételle  &ft  grande  antiquité, /jn  elle  fe  l'ante  d'eftre  la  première 
quiafaitfrofepondelafoy  chreftienne  ^ce  qui  aduint  lors  que  S, 
Régule  fr€(cha  à  Senl/'s,  &  qu'il  attira  le  peuple  "voiftn  à  la  cognoif- 
fancede  le  fus  chriflftls  de  Dieu^  &  vray  hommejefcendu  en  terre 
pour  le  fa  lut  des  hommes. 

Le  bourg  deChelleseft  honoré  d'vne  belle  Abbaye  de 
filles  de  l'Ordre  fainc>Benoift,baftie  par  faincle  Bautheur 
PvoynedeFrancc,erpoulcduRoy  Clouisfccond,Ô:dequa- 
CCCCcccc  ;j 


i3oS  DIOCESE    DEPARIS,  ^ 

trcou  cinqEgliies,commei'ay  diccy  deuantenfonlieu, 

Montlchery  ôcChaftcau-fort  ont  cfté  autrefois  places  ii 
fortes  &C  bien  munies,  qu'elles  ont  fait  tefte  auxKoysde 
France  ,  qui  ne  les  ont  peu  auoir  qu'à  bien  grand  peine, 
6:  queHnalcment  ilsont  eltécontraincls  de  faire  razer. 

Il  y  a  trois  Egliles  parrochiales  à  Montlehery,  içauoir 
de  la  Trinité ,  de  laincl  Pierre  ôc  de  Noftre  Dame  :  &  deux 
àChafteau-forc,  fçauoir  de  S.ChriQophleôcdelaTrinité. 

Corbeil  efk  vne  ville  aiïife  fur  la  riuiere  de  Seine  ^  ayant 
le  pays  de  Brie  à  TOrient ,  le  Hurepois  à  l'Occident  auec 
partie  du  pays  Chartrain^au  Septemtrion  le  terroir  Parifien, 
^auMidyleGailinois:  &:eftpofee  en  vn  beau  ôc  plaifant 
paiiagej&carroufeeds  diucrfes  riuieres,  comme  de  la  mère 
des  eaux  Françoifes  la  SeinejScdelanuiered'EiTonne^ou 
Ellampes  recommandée  en  bon  poilFon  ,  de  fur  tout  en  ef- 
creuiiîes  les  meilleures,  &  les  plus  délicates  qu'on  fcache 
irouucr. 

Cefte  ville  eft:  pofee  èc  affife  de  telle  forte  qu'on  en  feroit 
vne  place  bien  forte,  n'eftoit  que  d^s  deux  coftez  dit  eft 
commandée  de  deux  coffeaux^  mais  celuy  qui  eft  tiranç  au 
Gaftinoisvers  la  maladcrie  neluy  cftlinuifibIe,poureftre 
afrezloin,queceiuy  quieftducoftédeScinCjVenantàVillc- 
neufue  faind  George , lequel  peu t  preiudicier  grandement, 
iil'ennemy  eftoitmaiftre  de  ccfte  montagne. 

Qiielques  vns  rapportent  le  baftiment  du  Chafteaude 
Corbcil  aux  Romains,  6c  difcnt-que  Cefar  fit  baftir  ccfte 
groiletour,  quiencoresy  fertcommeforterelTe.  Laquelle 
opinion  n'ell  à  reietter,  encores  que  Cefàr  n'en  face  men- 
tion en  fes  Commentaires  ,veu  que  la  ftrudure  d'i celle  5c 
du  Chafteau  fe  refencent  de  l'antiquité  Romaine:  &  qu'ii 
cil  vray  Icmblable,  que  Cefar  ayant  affaire  aux  Gaulloii, 
tenantMelunj&craignantqu'ilsnefefpandiiTentplusloin. 
il  ballit  ccfte fortereiîe. 

En  la  viile  de  Corbeil  cultrcrhofl:eIDieu,eftIePrioré 
de  faincl  lehan  ,qui  dépend  des  Cheualiers  croifez  de  Mal  - 
te,  où  ell  le  tombeau  de  laRoyneIfcmbourg,erpoufedu 
RovPliilippesDieu-donnë»Le  Prioré  defaindGuenauld^ 
dont  i'ay  faid  mention  cy  deuant  pag.  1109.  Et  l'Eglife 
parrochiale  du  vieil  Corbeil  :auec  l'Eglife  fuccurfaledeS. 
lacques  aux  fauxbourgs  de  CorbeiL 


LIVRE    QJ/ATRIESME.  1309 

Voifin  de  McauxeftLagny,  place ancierme,ainfi qu'on 
peutcognoiftre  par  l'ancienneté  des  bailimens  ,^  nocam- 
iTienc  de  l'Abbaye  qui  cil  au  haulcde  la  Ville,  qui  tire  vers 
Mcaux,  au  deuant  de  laquelle  on  voidvne  des  plus  belles 
fontaines  qu^palçacheguerescn  toute  la  contrée,  oup  :..  «. 

Il  y  a  crois  Eglifes  parrochiales  audicl  bourg^v^imik 
•laind  Furfinjiaiûci:  Pau  1,6c Tain d  Sauueur.'         \'  jZ  ,  iii 

■•,'■' 

Ves  ChaJ^caux  de  Vuimcflre  &  de  MaldYic^&  du 
Tont  Henry.  . 

LAn  I  41 1.  fut  pillé  Si  ruiné  le  Chaftcau  Royal  clid  de 
Vuinceftre  qui  appartenoit  lors  aa  Duc  de  Berry ,  5^ 
maintenant  à  Meffieurs  de  Noftre  Dame  ^  lequel  n'a  efté  re- 
flabli  depuis. 

L'an  1^30,  le  Roy  François  premier  fît  commencer  lefu- 
perbe  édifice  du  Chafteau  que  l'on  furnomme  deMaldric: 
pource  qu'il  a  efté  baftirurleplanôcdefTeindeGeluy  d'Ef- 
pagne,ainri  appelle.  Lequel  le  Roy  auoic  fait  tirer  y  eftanc 
pnlonnier  en  l'an  1515. 

LeVendredy9.Iuin  i^oé. fur  les  cinq  heures  du  foir,  le 
Roy  Henry  4.  reuenancde  S.  Germain  en  Laye,  6c  voulant 
parfer  !a  riuiere  au  port  de  Neully ,  comme  fa  Majeftc  qui 
cftoit  en  carrofTe  entroit  dansle  bac  (  n'ayant  voulu  deicen- 
dre  à  caufe  de  la  pluyc)les  deux  derniers  cheuaux  tirans  trop 
àcofté,tomberentdansl'eau,6c  de  leur  poixemporterctle 
CarrofTc,  où  eftoiet  auec  le  Roy  &:  la  Roy  ne,  MÔieigneur  Je 
Montpenlîer,  Monfeigneur  le  Duc  de  VendQrme,.&:  Mada- 
me la  Princede  de  Conty.  Les  premiers  ôc  les  plus  prompts 
au  fecours,  furent  Meilleurs  de  rifle- Rouhetôc  de  la  Cha- 
ftagneraye,  quipreferans  auec  ceux  qui  lesfuiuirentjlelaluc 
de  leur  Prince  au  leur  proprc,re  icttcrct  daps  reau,fans  auoir 
ioifir  d'ofter  ny  leurs  manteaux  ny  leurs  efpees  :  car  en  cefte 
cruelleneceflrité,l'incon{ideration  du  péril  pour  euxeftoïc 
fagelFcjôc  la  témérité  prudence. 

lis  accoururent  donc  à  l'endroit  où  iîsauoient  veu  le  Roy, 
lequel  ayans  retiré  de  iba  danger,  côme  ('il  n'eut  dcfiré  fon 
falut,  que  pour  fauuer  les  Tiens  (qui  efloiét  les  plus  engagez) 
fa  Majeftéfc  remit  dans  rcau,pourayder  à  retirer  laRoyne 
6cM.  de  Vendûfme,lclqueis  luy  donnoient  de  la  pitié  ôc  de 

CCCCcccc    iij 


4^0  D  T  O  C  E  S  E  .  D  E  y  P  A  R  î  S, 

l'ennuy  touttnfexiîble.  LaRoyncn'eutpas  fi  coft  pris  l'air 

pourrerpircr,queietxantvnruurpir,eIlcdemandapar  parole 
rcicerce  ou  eftoic  le  Roy,  montrant  parla,  qu'elle  cftoic 
plus  troublée  du  penl  de  fon  cher  efpouXjque  du  fië  mermc. 
Enquoyilsiè  rendoienc  vne  réciproque  prévue  d'amour,' 
luy  retournant  dedans  l'eau  dès  qu'il  fut  libre  pour  la  fecou- 
rir, ocelle  en  le  demandant  dés  qu'elle  eutrecouuert  fon 
haleine. 

^  Le  Roy  toujours  Grand  &  magnanime,  voulant  obuier 
a  tels  mailicurs  &  finiltres  accidcns ,  &c  pour  la  commodité 
du  public,  fît  depuis  baftir  ce  beau  &:  excellent  Pont ,  qui  fe 
-voit  à  prefent  au  port  de  Neully  :  lequel  il  qualifia  de  fon 
nom,  ordonnant  qu'il  leroic  appelle  LE  PONT 
HENRY. 


FIN    DV    QVATRIESME   LIVRE. 


Acheué  d'imprimerie  2.  d'Auril 
I   6   I   2. 


- 


PRIVILEGE      D  V      ROY. 


OviS     PAR     LA     GRACE    DE     DlEV 

Roy  de  Franceôc  de  N auarre  :  A  nos  amez 
&  féaux  les  gens  tenans  noftre  Cour  de 
Parlement  de  Pans,  Roiien,  Thoulouic, 
Bordeaux,  Dijon,  Grenoble,  Aix,Rcnnes, 
BailliFs,  Preuofts,  Senelchaux.dcfditslieux 
ou  leurs  Lieutenans,  à  tous  nos  autres  iufti- 
ciers  &  officiers  qu'il  appartiendra,  Salut.  Noilre  bien  amé 
Pierre  Chevalier  Imprimeur  6c  Libraire  lurë  en 
rVniuerfité  de  Paris,nous  a  fait  dire  &  remonftrer  qu'il  a  rc- 
eouuert  vn  liureintitulë  Les  Antiquitez.  de  Paris -^  traitcanc 
de  la  fondation  detoutes  les  Eglifesôc  Chapelles,  6c  autres 
€horesplusremarquables,deiaCité,Vniuerrité,ViIleêcdio- 
cefedcParis:  compofépar  F.  Jacques  du  Breul^Kç.\\<^\ç^Jiyià^ 
l'Abbaye  de  S.Germain  des  Prez, diuiié  en  quatre  liures,  le- 
quel liureeftdi(remblable&:  non  pareil  à  tous  ceux  qui  ont 
cité  imprimez  par  cy  deuant ,  eftan t  fpecialement  compofé 
deplufieurs  Manufcrits,tiltresanciens  6c  lettres  patëtes  qui 
iuy  ont  eflë  communiquées  6c  baillées  par  Tes  amis.  Lequel 
hure  ledit  Chcualier  defireroit  imprimer  ou  faire  imprimer, 
êc  d'autant  que  nous  defirons  gratifier  ledit  Cheualier,pour 
ks grands frai^  qu'il  a  ja  faids  6c  qu'il  Iuy  coquicndra faire 
pour  rimprc(îion  dudit  liure ,  6c  par  mefmc  moyen  le  faire 
refTentir  du  fruicl  de  fbn  labeur,  recognoilTant  qu'il  trauail- 
leiournellemencpourle  bien  public.  Voulons  par  ces  pre- 
fentes,  que  defencesfoientfaicles  à  ceux  qui  ont  des  priuiie- 
ges  particuliers,  d'intcnteraucuneadion  contre  ledit  Chc- 
ualier, ny  le  troublera  hmprefIîonduditliure,à  peine  de 
deux  mil  liures  d'amende.  Novs  à  ces  caufeSjdefirantlâ 
promotion  6caduancement  de-la  chofc  publique  en  noflre 
.Royaume,6cne  voulant  permettre  que  ledit  fupp liant  foi t 
fruftrë  de  fa  diligence  6c  trauail,  Vousmandons,ordonnos 
&enioignons  par  ces  prefentes,  qne  vous  ayez àpcrmettre 
comme  de  noftrepuifTance&aucioritë  Royale, auons  per- 
mis 6c  permettons  audit  Cheualier,qu'il  puifTe  imprimer  ou 
faire  imprimer ,  vendre  6c  débiter ,  tant  de  fois  que  bon  Iuy 
femblera  leidites  4ntiquitez,  de  P^r/jr,: pendant  le  temps  6c 


cfpâccciedix  ans  entiers  &  confecutiFs,  à  compter  du  iour' 
&  dac-cc  que  ledit  liure  feraacheuc  d'imprimcr,i:aifanc  pour 
cetefFecl  trcs-expreires  inhibitions  &c  defenccs  à  tous  Mar- 
chands Libraires  &  Imprimeurs  de  noftre  Royaume, pays  ôc 
terre  de  noltrcpuiirancej&touies  autres  perfonnes  de  quel- 
que ellat,  condition  &  nationqu'ils  pui d'en  teftre,  de  n'im- 
primer ou  faircimprimerlefd.itesy/;î/;^«i/f2.^ny  en  extraire 
aucune  chofe  en  quelque  manière  que  ce  foit,pour  iceux  vê- 
dre  ou  changer  aux  foires,  ny  d'en  tenir  aucun  exemplaire 
tant  en  priue  qu'en  public,  d'autre  impreffion  que  de  ceux 
que  leditChcualier  aura  faitimprimer,ou  de  ceux  qui aurôc 
droit  dé  lLfy,nyd*cn  apporter  ou  faire  amener  d'autres  villes 
en  ce  RoyaumCjfousnomsinterpofez  ou  auec  faulfes  rnar- 
ques^fur peine  de deuxmilliuresd'amede.applicable moitié 
inc:us  5:  l'autre  moitié  audit  fuppliant,iar^  aucune  diminu- 
don,ôi  de  tous  Tes  defpens^dommages  ScintereftSjôcde  con- 
iifcation  des  exemplaires  qui  en  ierôt  trouuezauoir  efté  mis 
en  vente  contre  la  teneur  de  cesprefenteSjôcquetrouuanc 
ddfdits  Hures  ainfi  contrefaits,  ils  foient  incontinent  faifis  5c 
mis  en  noftre  main,  parle  premier  de  nos  luges,  officiers, 
Hui{îiers  ôc  fergens  fur  ce  requis,  en  leur  jnonilrant  ces  pre- 
ren.tcs,ou copie  d'icellcsdeuëmctcoliationnee  à  l'original, 
leur  donnant pouuoir,commiflion  de  mandement  Ipecial, 
Se  à  vous  tous  de  procédera  l'encôtre  de  tous  ceux  qui  con- 
treuiendront  à  ces  prefentes,partoutcs  voyesdeuës&rai- 
fbnnableSjôcparlespeinesfurditesinonobitantoppofîtions 
ou  appellations  quelconques,  clameur  de  Haro,  Chartre 
Normande, prife  à  partie,  6c  toutes  autres  lettres  â  ce  con- 
traires,faites  ouàfaire,aufquelles  nous  auons  dérogé  &  dé- 
rogeons par  ces prefentes, pour  lefquelles  6c  fans  préjudice 
d'icelles,ne  voulons  eftre  diffère.  Et  pour  ce  que  de  ces  pre- 
fentesledit.expofant  pourra  auoir  affaire  enplufîeurs&di- 
uers  en  droits.  Nous  voulons  qu'au  vidimus  d'icelles  fai<5b 
fous  feel  Royal,  ou  par  Tvn  de  nos  amcz  ôc  féaux  Confeillers 
Notaires  &  Secrétaires  foy  (bit  adiouâee  comme  au  prefenr 
original.Etiî  nous  voulons.que  mettant  vn  brefextraii5:du 
priuilege  au  commencement  o.uàJa  fia  de  chacun  defdiçls 
ljures,qu'il  foitpourbienôcdeuèmétfignifîé,  commefiç'c- 
floit  l'original,  afin  qu'ils  n'en  prétendent  caufe  d'ignorace. 
Carteleftnodreplaiiir.DonnéàParislej.  Septembre,ran 
de  grâce  1^  I  j .j8«:  de  noffre  regiic  le  deuxi,efme.  .  :.J  . 
F/tr  U  Roy  en  fort  Confiit,  *C  H  A  L  o  p  i  N. 


t'a  B  L  E    DES    ^J  J  T  l  £  R  E  S    LÈS 

plus  remanjuaUes  ^  contenues  aux  qudtrts 
.  hures  des  JÎnîiqiiJti:':(^de  i'uTJS. 

■    A 


«-T^ 


<j4~?sj^  VV:  ~U  BbîyedvJsReligicu 
f^J/A\^r^  i<î5  de  S.  Aiuhoine 
des  Champs ,  près 
Pans.  1136,  où  en  la 
première  Eglife  ou 
Chai  elle  lune  porcez  les  corps  des 
Roys&  Roynes  de  Franc-e,  auant 
cjue  de  fAire  leur  feruice  à  noftre 
D3me.ii4i.U grande  Egiifefondee 
&  rencee  en  parcic  parle  fieur  deS. 
Mande, /-4n>7c  Miindetus  i24i.deux 
monuments  de  Marbre  blanc  & 
noir ,  qui  (ont  deuantie  grand  Au- 
teli24^. 

Abbayed^S.  Barthélémy  «S; S. 
Ivl  agio  ire,  fondée  par  Hugues  Ca- 
pet,  M  aire  du  Palaii  ^Duc  de  Fran- 
ce,en  la  Chappelle  Royalle  quieii 
à  Paris  deuant  le  Palais, v?c  eft  main- 
tenant Eglife  parrochiale  'oubsle 
nom  de  S.  Baithekmy  iScfainâe 
Catherine  m. depuis  les  Religieux 
de  ladite  Abbaye  le  retirèrent  en 
leur  Chappellfic^eS.  George  ,  pour 
lors  hors  la  ville  ,  où  eiloic  leur  ci- 
metière 114. 
AbbiiyedeChclles,  faincteBau- 
theufjRoynede  France  1168.  Ber- 
tille première  Abbelle  de  CheHes, 
tixceduMonaUcredelouarc  1170. 


Eglife  de  S.  George,  fondée  au  lien 
de  Chelles  par  SaiiKfle-.Clocildc, 
femme  du  premier  Roy  Clouis 
1170.  pourquoy  ladite  Ahbayeert 
appelîee  Chcllcs,  1171.  Reliques  de 
ladite  Eglife  ii7i.  Monuraeais  rc- 
marquablcs  de  ladite  Eglife.  nyj. 
Eglifescfu  bourg  de  Chelles  ■:i74. 
Palais  Royal  audit  lieu.  Ibidem.  , 
Abbaye  de  S.  Denys  en  France 

1092.  bafèie  par  le  Roy  Dagobert 
10513.  TEglifcmiraculeulemencde* 
dieeio96-S.  Denys  de  l'cftcé  latine 
<^ry?r^ïM,auiourd'huy  prieu-ré.  Pre- 
mieie  fepu'tuiedcS.  Denys  èci'ei 
compagnons  16^.  ViCiow  que  le 
Roy  Dagobert  eufl:  audit  licu,:o^i. 
Chappeilc  de  Catulle  rebalHe  par 
Saintîe  Geneuiefue  1092.  ii^ôA^s 
premières  challes  d'or  de  S-.  Denys 
&lescon:^agnos,faitespar  S.bloy. 

1093.  Table  d'or  de  f  Egli(e  de  S. 
Denys  ,  faite  par  l'Abbé  Sugere. 
ïioi.vittres  de  lEgliiè  S.  Denys, 
motalilcespar  vers  ii03.Chjflesde 
plufî-curs  Saints&Saimfles^qui  fonc 
en  ladite  Eglife.  110/.  Re!iques&: 
loyaux  de  ladite  Abbaye.  1109. 
Pfaultier  efcric  en  lettres  d'or,  don- 
né audit  lieu  paria  Royne  Hilde- 

DDDDdddd 


TAIiLJt    VEb 

garde ,  femme  de  Charlemagne, 

lio^.Couppcon  talT'eduRoy  Salo- 
mon, donnée  par  le  Roy  Charles  le 

Chauue  1109.  Croix  de  pierres  en 
forme  de  pyramides  qui  (ont  fur  le 
chemindeS.  Denys.  niz.  Tom- 
beaux &'Sepu!chres  remarquables 
de  ladite  Eglife.in^  fondacions.de 
diucrfc5,  Chappelles.  Ib.  &  feq. 
l.ouureen  PariHs, limite  delà  terre 
Se  franchife  de  S.  Denys.ir}5.  Le 
Royaume  de  France  rendu  tribu- 
taire à  ladite  Egîife  par  Charlema- 
gnô.115^.  Quand  &  par  qui  exemp- 
tée de  la  fubieclion  derÉucfque  de 
Paris. ii4i.Priuileges  de  TAbbé  du- 
dioliieu.  1140.  Prieurcz  &  Cures 
qui  dépendent  de  ladite  Abbaye. 
1145. foires  de  S.  Denys.  1148.  Egli- 
fcs  qui  font  en  ladite  ville.       1149, 

Abbaye  de  noftre  Dame  de  Foo- 
tel,di(5l;ele  bois  aux  Dame's  lezMa- 
Icnoe.  U41.  Afîignation  des  biens 
temporels  odroyez  par  l'Abbc  «Se 
Conuentde S.  Denys  aufditesRe- 
ligieufcs,  pour  la  nourriture  de  cel- 
les d'Argenteuilqui  y  auoient  efte 
tranflatees.1143.  Prébende  pourvn 
chacun  Religieux  de  S.  Maur  dc- 
cedé,  odtroyee  aux  Religieufesde 
Malcnôe.  U4J.  Chatou,  village 
donné  aufdiccs  Religieufes.  12.47. 
Dixmedupain&  du  vin  confom- 
méenlamaifon  du  Roy,  quand  il 
C'rt:  à  Montlheri ,  donnée  aufdites 
Religieufes.  114.8.  Fôdatiodedeux 
Chappellainsenleur  Eglifc.  1145. 

Abbaye  de  fainde  Gcneuiefue  fa 
fondation  ,  chofes-  remarquables 
&prerninencesd'icelle.  268. 

Abbaye  de  S.  Germain  des  prez. 
ipg.PfiuilegcdcS.  Germain. 551. Sc- 
pulchre^  tranfiation  dudit  S.s^S- 
Idole  de  S.  Germain.  358.  Seconde 


MATIERES. 

dedicacede  S, Germain. 340. ©roits 
&  priuilcgesde  l'AbbédeS.  Ger- 
main.362.  Manumifliondes  habi- 
tansdu  bourg  de  S.  Germain.  3(^5. 
371.  Chaiïe  de  S.  Germain  ib.  Pr.o- 
ceflion  folénelle  de  S.  Germain  des 
prez  en  laquelle  affilièrent  le  Roy, 
les  Princes  &  Cardinaux. 373. Table 
d'argent  du  grad  Aucel. 374. Biblio- 
teque.375.Pl^ultierdcMonfieur  S. 
Germain.  MS.   en  parchemifi  de 
pourpre.  ^7  j.  Euangiles  de  S.  Ma- 
thieu &  S.  Marc  efciipts  en  lettres 
^  d'or  furparchemin  de  pourpre. 376. 
PfaultierôfcripPen  nottes,  ceuure 
admirable.  ^77.  Bible  réduite  en 
carmes  par  M. Pierrjs  Riga,  ancien 
autheur.i78.  Tables  de  bois  ccrees 
&eicntesauecle  burin. 37f.Eicor- 
ccs  de  boisquelès  Grecs  appellent 
phyliramy  &  les  François  du  Til,  fur 
lefquelles  il  y  a  des  efcritures  d'vnc 
reddicion  de  comptes.  378.  Refdr- 
mation  de  l'Abbaye  de  S.  Germain 
des  prcz. 379. Porte  deBuffi  donee à 
ladite  Abbaye.i^Si.Boucheriedc  S. 
Germain583.PreauxClercs1b.alie- 
néduditS.  Germain.  385.  Closde      ^ 
vigne  de  ladite  Abbaye  rompu  par 
les  Efcholiers  (editicux.jgj.Hofpi- 
tal  de  S.  Germain  des  prez.  387. 
Jj^niÔmutuelleentrelcsAbbaycsde 
S .  Germain  des  prez  &  de  S.  Vider 
pour  le  feruice  diuin  des  Religieux 
quitrefpaiïerôtd'vnepart^îkd'autre. 
4io.Eg]iredeS.Cofme&S.Damiâ 
apparrcnoità  S.  Germain  des  prez. 
516. (Steft  maintenant  à  l'Vniuerfité. 
8.    AbbezdeS.G.  Authaire,  Dro- 
âouec  &:  Scubilio  &  difciples  de  S, 
Germain.  Ç^'97> 

Abbaye  desReligieufcs  deGercy, 
fondée  par  MonficurAlfonfe, frère 
du  Roy  S.  Louys  Comte  de  Thou- 


TABLE    DES 

iOiffe&dePoidliei-s.  Uf9 

Abbaye  des  Religieufes  de  Gif. 
1107 

Abbaye  Jcs  Religieufes  de  noftre 
Dame  dKierre.tondee  par  Madame 
Euftache  Côcede  d'Eftampes  ôc  de 
Coibeil ,  fœur  du  Roy  Louys  le 
Gros.  1/5)8 

Abbaye  des  Religieufes  Corde- 
lières de  Long- champ,  fondée  par 
Ifabclfœurdu  Roy  S.Louys.  1156 

Abbaye  de  S.  Maur  des  folFez. 
1174. fondée  par  Blidcgifille,9u  lieu 
.oùcl.loic  le  Chafteau  des  Baudets 
côftruidpAr  Iules  Cefar. 1/75. 1176. 
AudobercEucfquc27.deParis*aco- 
firmcladonatiôdulieu  deS.Maur, 
auec  exemption-1177.  Quand  fecu- 
larifec./i».BouchardComcedeCor- 
beil,dc  Paris,tS<:  duGhafteau  deMe- 
lun,principal  bien-fadeur  de  ladite 
Abbaye.  ii8j 

Abbaye  de  Puifeaux  quand  ôc  par 
qui  fondée.  410 

Abbaye  deS.VicVor.405.Cathalo- 
guc  des  Abbez.408. Prieurs  chape- 
ftres  n'y  doiuent  eftreautremét  ve- 
rtus que  les  cloiihiers<^4[3.Efchâge 
fait  auec  lefdits  de  S.  Vidlor  de  cinq 
arpcns  de  terre  du  Chardônct  à-fix 
arpcns  de  vignes.  Ih.  tranflation  du 
Corps  de  S. Vi(5Vor.4i4. Egîife  de  S. 
Victor  comencçe  à  reballir  par  F. 
leauBordierAbbé.  419.  Anthoine 
Carraciola  Abbé.  54.  de  S.  Vidtor 
premier  diuilcur  du  logis  &:  biêstc- 
porels  en  la  mcnlcAbbatiale  .5«:CÔ- 
.uentuelle.410.mortheretique.4ii. 
Pierre  Lizct  premier  Prefîdent  en 
^arlemcnt,(S:dcpuisAbbédeS.Vi- 
xcor.422.  Prieurs  &  Religieux  de  S. 
Vi<^or.42^TReliquesde  l'Abbaye 
de  S. Vidtor. 435. Prierez dependâcs 
dcladite  Abbaye.  1209 


MATIERES, 

Abbayes  données  aux  homraci 

militaires  mariez.  384 

Abbayes  ,  defquellcs  les  Abbez 

sot  tenusdecoparoirau  Synode  de 

l'Euefquede  Paiis.  1051 

Abbomoyne,difcipled'Amon& 
fcripteurdufiegcdes  Normansdc- 
ViantParis.  538 

Anathema  MaranAïn  Excômu- 
nication  maieurc,  durant iufques  à 
laduentuodre  Seigneur.  355 

Anglois  introduits  à  Paris  par  le 

traiftrc  lean  lejClerc  en  l'an  1418. & 

chalfez  l'an  1456'.  381 

Anneau  de  paille  qui  fe  donne  en 

l'EglifeSaîncte  Marine,  à  ceux  qui 

font  mariez  par  lufticc,  pourauoir 

forfait.  5)1 

Arfenacdel'hoftel  de  ville.    1017 

Arfenac  duRoy  près  les  Celeftins. 

1052 

Auguftinsmendiansonteu  trois 
maifonsfucceflluemêt  à  î^aris.  ^50. 
Leurs ftatuts  &  conftitutioscôfir- 
meesparles  Papes  Innocent  4.  & 
Alexâdre  4.554.  Anciennement  les 
vus  veftus  de  noir  &  les  autres  de 
blaci^i^.  l'Egliie  des  Auguitins  re- 
baftie  par  le  Roy  Charles  lequint&: 
dç^dice  par  Guillaume  Charrier  E- 
uefquedcParis.)55-Améde  honora- 
blé  de  certains  Sergés ,  reprcientee 
au  coing  de  la  rue  des  Auguftins. 
554. Tabernacle foptueux  à  l'Autel 
de  l'Egliie  desAuguftinspourrepo 
fer  le  S.  Saeremét,  fait  par^^Madame 
Leonorde  Côciny.  55^  Epitaphes 
diuersquifonten  ladire  Egli(€.5.^.7. 
Cofrairie  de  la  CoceptiÔ  de  N. Da- 
me en  ladite  Eglilc  ^63 

Aagu'ftins  reformez  d'efchaulsiia* 
bitiiez  au  bourg  S.  Get:main  des 
prez.  764 

SainClc  Aure  Abbeffe   mife  en 
DDDDdddd  ij 


TABLE    DES 

cha(îe  d'argent  par  F.  Guillaume  de 
Corbigny, Religieux  deS. Germain 
dcspreziSrPricurdeS.Eloy.  loi 
Autels  anciennement  prins  pour 
Eglires,&  les  Curez  appeliez  Pre- 
ûrcs.  1084 

B 

BAlez  en  l'eftat  de  lapidaires, 
font  rubis  blaffais.  570  ~ 

Banlicu-e,  eft  vne  lieue  à  1  cntour 
deParis,en  commençant  au  pied  du 
grand  Chafteller.  .  1217 

BaptitteCrococTonEfcholiQrpé- 
du  &:  bruflé au  préaux  Clercs.  58e 

Baftillede  la  porte  S.  Anthoine. 
1051 

S.  Bautheur  inhumée  en  l'anciéne 
Eglifcde  S.  George,  àprefentdic^e 
deSain(5te  Croixa  Cbelles.1170.Et 
depuis, c'eilàfçauoir  en  l'an  8m. 
franflatee  en  la  grand  Eglife  de  no- 
ftre  Dame.  1171 

Bertruàe  Royne  de  Frace femme 

de  Clotaire  2.  &  mère  de  Dagobert 

inhumée  à  S.  Germain  des  prez.  305 

Biblereduitcen  carmes  par  mai- 

ftre  Pierre  Riga  ancien  authcur.57i' 

Bieure  petite  riuiere  dcftvordee  àS. 
Marcel  &c  du  grand  degaft  qu'elle 
fîft.  40J 

Bois  de  Boulongne,  autrcmët  did 
deRouuray.  780 

Boucherie  grade  de  la  ville  dcPa- 
ris.io53.depuisdcuenu'écnlapolIë(^ 
f\ô  de  quatre  anciénes  familles,  qui 
fontlcsS.Yon,  les  Thibercs  de  La- 
dehors  &^Auuergne.     10^4.105(3 

BoucheriedeS.  Germain.       383 

Bottes  doubles  de  blanchet,  ap- 
pelleesno(n:urnalles.  85^1 

Bourfes  Collégiales  fontafifeârees 
auxpl'pauures  EfchoIiers..697.7i5 

S.  Bruno  patriarche  des  Char- 
treux.. 437 


MATIERES. 
C 

CApucins  Religieux  reformez 
de  Tordre  S.  François.        953 

Capucines  Religieuses  appellces 
les  pauurcs  Dames  ou  filles  de  la 
pafEon,  f)35 

Carmes  Religieux  mcndias,pour- 
quoy  ainfi  nommez. féj.pourquoy 
vertus  de  blanc  J^.pourquoy  appel- 
iez Barre2.j66-Ieursduieires  man- 
iions à  Paris.  567.  leur  Eglife  baftic 
des  deniers  de  la  Roync  femme  du 
Roy  Philippe5.diâ;ielong.57o.  la 
dcdicaced'icclle  Eglife. 571.  côfrai»- 
rie  de  noftre  Dame  de  recouurance 
érigée auxCiirmes  par  permilïïo  du 
Roy  Charles  6.  ih.  S.  Roch  patron 
aucré  pour  la  celïation  delapefte. 
57i..confrairiedudiâ:S.inrticueeen 
r Eglife  defdits  Carmes  i(^.  confrai- 
rie  de  la  Vierge  Marie  du  Mont  de 
Carmel.573-  amende  d'vn  Sergent 
pourauoir «iré  violccementde l'E- 
glifedes  Carmes  deux  Efcholicrs. 

575 

Carmes  reformez  defchaux  habi- 
tuez au  bourg  de  S-  Germain  des 
prez.  767 

Carrefour  Guillori,  oùilyauoit 
vn  pilory  où  quelquefois  l'o  coup- 
poit  les  oreilles  aux  mal-faicleuf  s./ 

Catherine  de  Bourbon,  enterrée  à 
S.Germain  desptcz.  311 

S. Cécile  Vierge(S<:  martyredonc 
le  chefeft  àS. Nicolas  des  chaps.8j5 

Chambre  des  coptes. 218. maiftres 
des  comptes.  115).  Corredeurs.iio. 
Aduocat  &  Procureur  généraux  du 
Roy.&deux  Greffiers.  22  2.  porteurs 
(ScT.  gardes  des  Hures.  223.  Huiffiers 
de  laChâbre  J/'i^iMell  igers  àpicd 
2i4.droid:s  iSrprerogaciues  deMef- 
iieurs  delà  Chabrcdes  coptes. 227. 
BaUiment  de  ladite  Chambre,  ii^ 


TABLE    DES 

SaiTi(5tcChapcllc,Chapelledcno- 
ftre  Dame  de  l'Eftoille,  fondée  par 
le  Roy  Robert  au  Palais  à  Paris ,  à 
mermc  lieu  que  depuis  le  Roy  S. 
Louys  a  hidt  conftruire  la  faindc 
Chapelle.  134. 141.  eft  double, vnc 
haute  &  vue  balle ,  &:  furent  toutes 
deux  dédiées  en  l'an  1148.  i;7.  reli- 
9ueS'ij5.  exempte  de  la  iuiifdidion 
detous  Archcuefques  oc  Eucfqaes. 
J58  première  Jotacion. 141, féconde 
dotation.  144.  les  Marguillicrs  & 
fcmcnieis  doiuent  couchei- dans  la- 
dite faindc  Chapelle  pour  la  garde 
des  reliques. 146.  chef  duRoyfainift 
Louys  tranfporté  en  icelle  par  le 
mandementdu  Roy  PhilippesIV. 
dit  le  Beli)8.  le  Threforier  ancien- 
nement dit  le  maiftre  ChapelUin. 
147.  liuree  pourpeufion  deviurcs. 
143.144.  cefteliureecLlinterpretec 
pag.  14t.  pour  quatre  pains,  demy 
fcptierde  vin  (qui  font  quatre  pin- 
tes) vnc  toife  de  chandelle,  faut  en- 
tendic  de  cire,jK)Ui:  fernif  principa- 
lement à  TEglife,  &  deux  deniers 
chacun  iour  pour  cuifine,  douze 
muids  de  bled  pour  le  pain  desCha- 
noines- 147.  quatorze  muids  de  vin 
pour  leur  boire. 13^.  Aumulcesgri- 
les  concédées  aufdicîjs  Chanoines  à 
la  différence  de  ceux  de  Noftre  Da- 
me, qui  en  portent  de  noires.  154. 
Ordonnance  Royale  du  diuinlcr- 
uice.rj7.  nombre  des  Chapellénies 
fondée  en  la  rain(fle  Chapelle.  160 

Chapelle  de  Çûnù.  Aignan  ,  Euef- 
qued'Orleans.  8i 

Chapelle  de  S-  Blaife  &S.  Louys 
à  Paris.  5S8.  confrairiedes  Maflons 
&  Charpentiers  en  ladiifVe  Chapel- 
le. 588 

Chapelle  de  fainâ:  lean  en  Greuc 
démembrée  de  fa'inâ;  Gctuais  & 


MATIERES. 

érigée  en  parroifFc.  7?^ 

Chapelle  de  faind  Leufroy,  qui 
eft  près  le  grand  Chaftcllet.  795. 
des  Orfcurc$.756.  àtS.  Bon  près 
S.  Mcrry.  815.  &:  maifon  dcfaindlc 
Auoyc  ou  ont  efté  mifes  des  fem- 
mes vcufues  Religieufes  appellec-s 
Béguines.  826.  de  S.George  hors  la 
vjilc,  depuis  Abbaye  de  S.  Magloi- 
re,  ^  maintenant  Priorc  des  filley 
Pénitentes. 846.  de  Bracque  fondée 
par  Arnoul  dcBracque.  8^7.  de  S. 
Louys,  en  laquelle  demeurent  les 
Icfuifles.  55/ 

Chapelle  de  S.Michel  en  la  cein- 
ture du  Palais.  131.  en  icelle  il  ys- 
trois  Autels ,  trois  Chapellénies,  & 
trois  Confrairies.  13^-M5 

Chapelle  de  Noflrc  D^ïne  des 
Boys  à prefent iointc \ l'Eglifc fain- 
(5le  Opportune.  4 

Chapelle  de  S.Pierre  du  Bois, 
fous  l'Eglifc  S.  Mederic.  780.  de 
noftre  Dame  des  Bois  ioignant 
faincte  Opportune.  li'/Wcv/ï. 

Chartreux  fondez  par  le  Roy  S. 
Loysauficfde  Vauuert,  contenant 
hui(5t  arpens  &  demy.  452.  origine 
del'ordre  des  Chartreux.  437 ,  con^ 
firme  par  les  Papes.  4ro.  il  ne  fe 
trouue  point  de  punaifes  es  cham- 
bres desReligicuxdudit  ordre. 445?^ 
D.Ieanloceran  premier  Prieur  de 
la  Chartrcufe  de  Paris.  453.  Sepul- 
chres  efleuez  en  ladidbe  Chaitreufe. 
476.  Villeneufue  le  Roy,  terre  et 
Seigneurie  donnée  aux  Chartreux 
de  Paris,  par  Pierre  de  Nauarre. 
474.  &  depuis alieiTec.  475.  Mona- 
chai  en  l'ordre  des  Chartreux,  fim- 
ple  &  double  ou  parfaidl.  474 

Chaftelletde  Paris,  dcfalufticci 
officiers,  1036.  Notaires.  1037» 
Commilfaires.  1039.  1041,  Con- 
DDDDdddd  iij 


TABL-E  DES  MATIERES 

Chaftel  du  bois  près  le  Louure,    66^.  De  Laon  &  Prefles  a.-i  drir' 
aermolyparlemandemencduRoy.    dJ  Montagu    /.x    De  N^';^^^^^^^^^ 

ne.    68i.  De  faind  Vaft  ,  Latine 
^•^('^^P,   6Sc).     Dcs,Lombar5 
jf    ^^'^ou"- <59i.    DeTorchi 
did  de  Lifieux  6551. De  l'Aue  Maria 
<î54-  d'Authun.^pj.  De  Mignon. 
702.deCambray.704.deS.MicheI. 
dit  de  Chanac.  706.   de  Boncourt. 
71©.  deTournay.7ii.tdeIuftice./^. 
deBoi(ry.7iz.  desDormans,  dicde 
Beauuais.714.  demaiftrcGeruais. 
7M-  «^e  Daimuille.  478.  yiS.  de 
Cornoiiaille.  ihid.  de  Fortet.  730. 
deTreguer.7?i.  deRheims&Go- 
querec.  751.  de  la  Marche  Ôc  Vuioi- 
uiile.738.de  Sees.740.  de  la  Mcrcy. 
74r-du  Mans.74z.de faindeBarbe. 
745.cles  Ieruiftes.744.des  Gra/îîns. 
747-des  bons  cnfans.  805 

Cordelières  dcS.  Marcel  lesParis. 
55)7 

Collège  du  droia  Canon. Voye^ 
Efcholes. 

Cordeliers.  Conuent  des  Corde- 
liers  de  Paris,quand  ôc  par  qui  infti- 
tué.  515.  crois  Ordres  de  Cordeliers 
&  Cordelières  inftituez  par  S  ..Fran- 
çois,514.  Cordelière  ou  ceinture  de 
S. François. ^16.  Cofrairie du  S.Sc- 
pulchre  inftituee  aux  Cordeliers 
de  Paris.  52S.  Pellerins  alIansauS. 
Sepulchre  appeliez  CroifeZj&re- 
cournans  Palmiers,  ôc  pourquoy. 
519-  legirdienCordelierdudic  Se- 
pulchre  à  merme  puiiîiace  que  les 
anciensPatriarches  de  Hierufalem, 


1049 

CheualiersduS.Sepulchre.    540 

Cheualiers  du  S.  Efprit,  inftitue^ 

aux  Auguftins  par  ic  Roy  Henry 

troifiefme.  r^^ 

Cheualiers  de  S.  lean  de  Hierufa- 

•    lem,  leur  origine,  progrès  ôc  reigle. 

Cheualiers  de  l'Eftoillcparqui 
inftituez.iiS4.  quand  abolis.     1185 
Cheuelurc  royale  diftingueepar 
cordons,  appcllez7?.;^r//^.  .      1167 
Chii(*cberc  fécond  Roy  Chré- 
tien, amateur  des  lardinagcs.    130 

Chrefteil  village  &:parroiire.ii64. 
auquel  font  les  chafîes  des  Sainds 
Martyrs  Agoart  Ôc  Agilbert.  U. 
Cimetière  S.  Innocent  clos  de 
murailles  par  le  Rey  Philippes  Au- 
gufte. 78^.850.  Epitaphes  fîgnalez 
eniceluy.  g,j 

Cifteaux  Ordre,  en  quelle  année 
commencée.  ^^04. 

S.Claude,  réclamé  au  petit  faind 
Anthoine  à  Paris ,  &  où  il  y  à  vne 
belle  confrairie.  pog 

Clotaire  lîl.  enterré  en  rEghfo 
deChelles.  11^2, 

Clouis  premier  RoyChrefticn  de 

France,&  de  Ton  règne.  1^/.  eftablic 
fonfiegeàParis.  yyy 

S.Cloud  village anciennenmcnc 
dit  Nogentiiir  Seyne,  qui  a  pris 
ion  nom  de  S.Cloud  ouClodoald 
fils  de  Clodamirç  Roy  d'Orleanj. 


ToIIpa^c  Ç^  î  .      ^,  P°f^e mitre &crolîe.544ftatuts de 

.    Prnardirro'-'^^^  iaditeConfrairic.53z.  lean  le  Gros 

^-r.Bc.rnardins.,^.Premoftré.6z7.    preir.ier  fondateur  d'icelleConfrai- 


TABLE  DES 

jjç.  ru.  cercmonies  obferuces  en 
Hicrufalcm  en  donnant  l'ordre  de 
Cheuallerie  du  S.  Scpulchre.  540. 
proceflio  que  le  Patriarche  de  Hie- 
rufâletn  monte  fur  vnc  afneirc  fai- 
foic  tous  les  ans  le  Dimanche  des 
Rameaux.  5+2. 

Couppetee  pour  cloche  tintée. 

Croix  du  Tiroir  ou  Tnoir,  poiir- 
quoy  ainfi  appellee.  / 

Croix  Haimond,  maintenant  dite 
la  croix  des  Carmes.  5^^ 

Croix  de  laporte  Baudets  ou  Bau- 
doyer  pofcc  en  l'an  13^6.  par  or- 
donnance du  Roy  Charles  le  quint 
au  lieu  d'vne  efchelle  patibulaire 
quiyeftoit.         .  io^7 

Croix  de  Gaftineoftce.  1068 

Cures  du  Diocefe  de  Paris.    1086 
S.Cucufe,martyrifé  àBarcelonne. 

I108 

D 

DAgobert  fondateur  de  l'Ab- 
baye de  S.  Denys  en  France. 
1092 

S.  Denys  Euefque  de  Corinthe, 
voyez  l'Abbaye  de  S. Denys. 

Diocefe  cfe  Paris  &  ion  eftendue. 

1083 •  Cures  qui  en  dcfpendét.  1086 

S.Dominiqncinftituteurde  l'or- 

dre  des  frères  Prcfchcurs.  458.  fa 

mort.  500 

•  Druides,  r^crificateurs  dcsanciés 

Gaulois,  qui  vicient  de  la  langue 

Grecque  en  leur  parler.  .2 

E 

EGlife  noftre  Dame ,  Cathédra- 
le de  Paris,  Ces  diucrs  badimês. 
<f.7.&8.falongueur,Iafgeur  &  hau- 
teur. 5.  vingt-huid  Roys  enbofTe 
efleuezau  deiïns  des  trois  portaux 
dufrontifpiccdel'Eglife.  8.  &  lo. 
{ts  deux  groflcs  tours  carrées ,  gar- 


MATIERES. 

nies  de  hui(ît  groiTcs  cloches ,  Se  »u 
petit  clocher  qui  cft  fur  la  croifcc 
de  TEglifefix  petites  cloches,  non 
comprime  la  cloche  de  bois;  qui  ne 
fonncque  depuis  Tapres  difner  diT 
leudyabfolu,  iufquesau  matin  de 
la  vigile  de  Pafque^.  11.  en  la  fufdite 
croileeilyadeux  portaux,  l'vn  qui 
refpond  àlacourtdc  l'hoftel  Epif- 
copal,  &  l'autre  au  cloiftre,&da 
mefme  cofté  vue  petite  porte  qui 
tend  au  puits ,  vulgairement  appel- 
lee la  porte  rouge.  10.  Chapelles. II. 
Image  S.  Chriftophle  par  qui  a  cfté 
faidbe,  &  fadcfcripcion.12.13.  cein- 
ture du  chœur  ornée  de  perfonna- 
ges  en  boiTe ,  du  vieil  &  nouueau 
Teftament.Tj.  grand  crucifix  &  fon 
excellence.  15.  diuers  Epitaphesde 
plufieurs  grands  perfonnages  en- 
terrez en  ladite Eglife.  15.14.&  fui- 
uans.  fix  ChapcUenies  facerdotales 
fondées  par  le  Roy  Philippe  Au- 
gu(le,&  pAirquoy.  14.15.  vne  Cha- 
pellcnie  fondée  par  le  Roy  Looys 
huidiefme,  &  Blanche  fa  femme. 
15. ftatuedu  Roy  Philippe  de  Valois 
armé  &  à  cheual  érigée  en  la  nef 
*deuant  Thoftel  noftre  Dame.    19. 
maiftre  Pierre  de  Cuneri]s,&  par 
derifion  appelle  du  Cuignet,  qui 
s'eftoit  efforré  d'ofter  aux  Eccîc- 
iîaftiques   la  îuftice   temporelle, 
comparé  à  vne  laide  grimace  qui 
eft  à  vn  coin  du  lubé  de  l'Eglife,  au 
delïbus  de  la  figure  d'Enfer,  lé-- 
May  hiftorial  &  fomptueux  que  les* 
Orfeures  plantent  tous  les  ans  de» 
uant  noftre  Danvc  le  premicciour 
du  mois  de  May.  2^.  Confrairiedcs 
Orfeures  en  la  Chapelle  fainde 
Anne.  17.  vingt  &  vn  autel  en  la- 
dide  Eglife,  &  foixante  huid  Cha- 
pellenies  fondées  en  iccux. 28,  <î/m-' 


TABLE   DES    MATIERES. 

npi^rorHm. 19.  digniuz de  nomhtc  eftfurnommee  le  tond,  &:  ancien- 
(ks  Chanoines  &  Vicaires.  29.  nemenccimironnee  de  to (1*6^.78 f. 
Coildtioii  dcfdides  dignicez.  30.  Chanoines. 785. enfans de  Chœur, 
fen-nent  que  prefte  vnChanoineâ  7^7-  Epitaphes.  i(;id.  Concordac 
fa  promotion  en  chapitre  deuanc  faid  entre  les  Doyens  &  Clunoi- 
"  Mefllcurs  le  Doyens  Chanoines,  ncs  d'Ynepart,  Ôc  les  Margiiillers 
&  doit  bailler  dans  vn  an  vnechap-     ^paro^fTiens  de  l'antre.  799 

pe de  foye pour l'Eglifcvalanc pour  EglifeS.  E(liennedesGrecs.z;5. 
le  moins  quinze  florins  de  bonar  dcS.Benoiftlebientourne.157.de. 
&:  iufte  poids.  31.  reformation  du  noftre  Dame  des  Champs.  160.  de 
Clergé  de  Paris,  faiûe  par  le  Rcue-  S.André.34.^deS.Cornie&S.Da- 
ixndillîme  Odo  Légat  en  France,  nyan. 351. deS. Marcel. 39i.deraina: 
y.  prééminences  de  rEuefque  de  Martin  qui  eft  au  Cloiftre  S.  Mar- 
Tiris.  32.  Entans  de  Chœur.  34.  cel. 394. de  S. Medart.595.  deS.  Ni- 
Clercs  macutinels.5ç.Confrairie  de  colasdu  Chardonnet.  435.<J25655. 
S.Auguftin.36,Cha(Tes.  1^/^.  Reli-  de  S-  lacques  &:  S.  Philippgs  du 
quaires.58.lingederEglirc.41.lu-  haut  pas.579.de  S.Pierre  &  S.  Paul 
ininaire.  4i.  hoftcl  f.pifcopal.  45.  àprefent  difledc  fainde  Gencuief- 
donations  &preiogatiues  44.  Or-  ue.  268.  S-  Seucrain.  290.  S.  luliaii 
gués.  45.  Tobit  fiilé.  ^(J-proceffions  le  pauure.  292.  589.  S.  Yues,  587. 
annuc'lesquirefontdenoftre  Da-  de  S.  Mederic  de  linoys.11^5.  de 
lîieà  faincle-Geneuiefuedu  Monr,  noftre  Dame  de  Boulongne  fur 
&àS. Martin  desChamps.4é.  lu-  Seyne.  12^5.  de  noftre  Dame  des 
fticc.49.  lauement  des^picds  aux  vertus.  1265.  de  S.  leanlerond.^i. 
pauures.49.enfanstrouuez.52  Par-  de  faindrc  Gcneuicfue  des  ardans. 
'  uis anciennement  dit  Paradis.  «^îV.  93.  deS.  Chriftophc.85.  defaindc 
Çlpiftre.5^.  Machicosquefignifie.     Maiine.  88 

Sj.  Conciles  prouinciaux  tenus  à  Eglifede  S.  Barthélémy.  150.  de 
Paiis,&csenuirons..55.  Papes  qui*  fainde  Marie  Magdel^ne.  105.  de 
Tonc  venus  à  Paris..  .00.  Catkaloguc  S.LeuS.Gilles.784.  848.  deS.  Eu- 
des Euefques  de  Paris.  61    ftache.792,  deS.Sauueur.794.dc 

EglifeS.Denysdupas,  que  l'on  S. Roch.  t^iU  deS.Paul.8ie.de  S. 
croît  auoir  efté  la  première  Eglife  Nicolas  des  Champs.854.  defaind 
Cathédrale  deJ'arisouS.  Dcnysa  Laurent.838.  deS.  Iolle.8^0.  deS. 
fouffert /es  premiers  tourmens.  80     lacques  de  Ja  Boucherie.  863.  du 

Egli'e  parochiale  de  S.  Germain     village  de  Chailliot.  Sô^ 

ievieil.9^.  pourquoy  appelleepar       Egli.^ede  S- Nicolas  du  Louure, 
Ay  mon  ^rci(I en lu^.  57    fonde?  pour  Collège, où  il  y  auoic 

Eglife  Collégiale  de  S.  Sympho-  dix  efckoliers  Bouiiîcrs  ,  lefquels 
rua  martyr ,  près  S.  Dzny$  de  la  l'Euefque  de'Paiis  a  conuertis  en 
^"''^^'^'■"^-  i'7    neufClianoines, c^vn  Preuoft.Sor. 

Eghfe  de  S.Vincent  à  prcienc    de  S.  Honoré  fondée 'par  Renold 
dicle  deS.Germaindel'Aux.errois     Cherci  c\' Sibillcfafemme-Sor.  de 
fondée  par  Childcbert.7So.  ou  elle    S.  Geruais  &  S.  Pro.thais  à  la  no- 
mination 


TABLE   DES 

minaciondcTAbbé  dcFcrcampcn 
-Normandie.  807.  de  (ainifi  lean 
<n  Grcue.  gro 

Eglife  Collégiale  de  S.  Thomas 
du'Louure  fondée  par  Robert  pre- 
mier Concède  Dreux.  7^6 

Eglife  Collégiale  ôc  parrochialc 
■derain(5l-£Opporiuxîe.S27.  deS. In- 
nocent. 834. 

S.  Eloy  excellent  Orfeure,  &:  fon- 
dateur de  diuerfes  Abbayes.  98.  fa- 
<5lcur  des  premières  chafTes  d'or  de 
S. Denys  (Scies  compagnons.  1095. 

Efcholes  de  Décret.  749.  leur 
■feruice  diuin  fe  faid  à  S-Iean  de  La- 
teran.  7^1.  de  Médecine. <^>t^.  de  S. 
Thomas  aux  îàcobins.  j'o 

Efcorces  de  bois  que  les  Grecs 
appellent o/;//i>^w,& les  François 
dutil.  378 

S.  Euftachc  martyrifé  à  Rome 
auec  fa  femme  Se  (es  deuxcntans. 
iio^ 

S.  Eugène  premier  Euefque  de 
ToledeA' ^î^rtyr.  ^105 

•F  .         •' 

FEmmes  chalfees  de  la  Goiàr. 
ILS7       . 
"Feirand  Conte  de  Flandres  em- 
prifonné  en  la  g.roirc  tour  terrée, 
qui  ell:  au  milieu  du  Louurc.      782. 

FoireS. Germain.  ^62. 

Foire  du  Lendit  transférée  d'An  x 
en  Allemagne  à  5k. Denys  en  Fiance 
parleRoyCharlesleChauue.  1139 

Fontaines  de  Paris.  1069 

F.rifmarlt^:gium^  mariage  con 
cracté  encre  vad'aux  de  diuers  Sei- 
gneurs. 367 

Fodeauii  chie-ns-  .5 

,  Four  bannal  de  Paris  appelle  an- 
ciennement le  four  d'Enfer  pour  fa 
profondité  qui  eftoit  aulieuoùeft 
h  montée  de  la  grande  boucherie 


MATIERES. 

deParis.  .  \\G 

S.  François  inftituteur  del'ordtc 

des  frères  mineurs  dits  Cordeiicrs, 

(on  decez  &  la  canonifation.  515 
Fredegonde  femme  de  Chilperic     * 

enterrée  à  SGfrmain  des  piez.304 
Fulliens  Relipieox  reformer  de 

O 

l'ordre  S-  Benoill  habituez  aux 
faux-bourgs  S. Honoré.  951 

G 

G  Abelledi6tion  Italienne  ,  d' 
gnirianc  toute  efpecc  d'im- 
pofts  &  tributs. 911. inuentec  à  Ro- 
me par  Marcus  Liuius  qui  pour  ce- 
la fuft  furnomméSalirrator  »^.&  en 
Fiance  parle  Roy  Philippcs  de  Va- 
lois /^.fainifte  Geneuiefue  &  (à  vie. 
261     . 

Gentilly, village  proche  de  Paris, 
premicrcrclidence  des  Chartreux. 

455 

S.Germain  fimple  en  habits  &ex* 
cellenten  vertus.  32.  (es  diuers  dif- 
ciplcs  ih. 

Glatigniouglaucini,  S.  Denysde 
la  Chartreje  lieu  proche  ^derrière 
ledits.  Denys  rctieatcncores  l'an- 
cien nom.  no; 

Godefroy  deBoiiilîon  Se  Ton  frc'rc 
Baudouyn,Roys  de  Hicrufalemjin- 
hiimez  en  la  Chappelle  S.  lean  l'E- 
uangelille  au  dellous  du  mont'  de 
Caluair^.  '  ^\i 

Gournay  fur  Marne,  PrioréCon- 
uentuel dépendant de^.Mattin  des» 
Champs,  fondé  par  Guido  Rubeus 
&  Adelsis  fa  femme  5c  y  doitauoir.  » 

14 ou  15.  Reiigius  ri5(î,chafteaud€ 
Gournay.  prins  «Si:  rÊf)rias  par  les- 
fcaiicois  6c  Anglois&  depuis  biaf^ 
lé;  ■•Pi97 

Greu-e,  place  deuant  l'hoftcl  d« 
ville,  ou  a  efté  transférée  l'Etlapc. 

lOî-f 

E  EEEeeec 


TABLE   DES 

Grimoald  Maire  du  Palais  du 
Roy  Childcbcrc  fécond,  occis  pro- 
ditoircmcJit  en  l'Eglife  du  Liège 
dcuant  S. Lambert.  1187 

Guillaume  de  Chanac  Euefquc 
de  Parisj&  Patriarche  d' Alcxadric. 
418.  fondateur  du  Collège  de  Cha- 
nac, dit  de  S. Michel.  70<$ 

Guillaume  Budé  Maiftre  des  Re- 
quêtes du  Roy,inhumé  en  la  Cha- 
pelle fainde  Gencuicfue  de  l'Eglife 
S.Nicolas  desChamps.  855.fon  te- 
ftament.  8j(j 

H 

HAlIedcBeauCre.  5 

Halles  de  Paris  baftics  par 
le     Roy    Philippes    Augufte. 
781 

Haute-feuille  chaflreau.  50/ 

Henry  4.  Roy  deFrance  5c  de  Na- 
narre  occis  à  Paris.  ^6^ 

Hermitage  du  mont  Valerian 
près  Surefncs.  ^273 

Hihrnaginmfaglc.  i^^9 

S-Hipolyttercclamépour  lape- 
fte.  7/05 

HomagcduRoy  de  Bretagne  au 
Roy  de  France.  11^6 

Horloge  du  Palais-  230 

Hofpitaux  leurs  exemptions  & 
immunitez.  5J4S 

HofpitaldeS.  Geruais  fondé  par 
Guarin  mafîbn  &  fon  fils  Harcher 
Preftre.  950.  de fainde  Catherine. 
«)^7.dc  la  Trinité.  9^^.  des  quinze- 
vingts  aucugles.pTJ.  des  Haudtiet- 
ces.  5J75.deS.Iacqucsaux  Pèlerins. 
î>S4.du  S-Sepulchrc.  9S8.de  S. lu- 
lien  aux  Meneftriers.  «po.  dufaind 
Bfprit.  996 

Hofpital  ou  commandericdu  pe- 
titS.Anthoine.997.confrairiedeS. 
Claude  fondée  en  iceluy.  998 

Hofpital  des  cnfans  de  Dieu  au- 


MATIERES. 

tremenC  dits  cnfans  r«uges  fondez' 
par  Marguerite  Royne  de  Nauarre 
fœur  vnique  du  Roy  François  pre- 
mier. 999. 1000.  ils  doiuent  cftrc 
orphelins  de  père  &  mère.       1002 

Hofpital  de  S.  Louys  hors  Paris 
pour  mettre  les  malades  fondé  par 
le  Roy  Henry  quatriefme.       1002 

Hofpital  de  S.  Marcel ,  à  prefent 
ditjlamaifon  Royale  de  U  charité 
Ciueftienne,  401 

Hoftcl  Dieu  de  Paris  dédié  aux 
malades.  74.  Religieufes  de  l'ordre 
de  S.Auguflin  qui  les  penfent.ï^;^. 
les  femmes  des  Orfeures  de  Paris 
vont  traiter  foraptueufement  les 
malades  le  lourde  Pafquc:s.78-.  de 
la  grand  (latue  de  pierre  qui  eft  de- 
uant  la  porte  dudii  hoflel  Dieu.  80 
Hoftel  DieUjhofpitalj&Chapelle 
deGonneile.  Ufj 

Hofpital  S.-Iacquei du  haucpas. 

HofteldeGuife,  iadisditdemi- 
fericorde.  5 

Hoftcl  de  Cluny.  ihid. 

Hoftel  ou  Collèges.  Denys.  772 

Hoftel  d'Hercules  près  les  Augu- 
(lins.  775 

Hoflel  de  S.Paul  dit  des  Tournel- 
les  où  maintenant  eft  la  place  Ro- 
yale. lOfO 

JrluguesdeS.Vidor.  431 

Humberc  quitte  fon  Dauphiné 

deViennois  &  fe  rend  Religieux  de 

l'ordre  des  lacobins.  507 

I: 

IAcobinSjS.  Dominique  inftitu- 
teur  des  frères  prefcheurs  dits  la- 
cobins. 4^8.  Conuenc  des  frères 
prefcheurs  de  Paris.  4^8.  coiifrairie 
du  refaire.  5^2. 

lean  de Matha  premier  inftiïuteur 
de  l'ordre  des  Mathurins.  4/r 


TABLE   DES 

lean  Chafteljleuncefcholicr  exé- 
cuté à  Paris  pour  auoir  attenté  à!a 
peiTonnede  Henry  le  grand.      131 

leaii  Alais  premier  autheur  de 
rimpoft  fur  les  marées  ,  &  deluya 
pris  le  nom  le  pont  Alais ,  foubs  le- 
quel on  croit  qu'il  eft  enterré-  79^ 
.  lefuiftcs  chalîez  &  bannis  de  Pa- 
ris.zj 5. depuis  rappeliez.  iji-f 

Image  noftre  Dame  près  S. Leu  S. 
Gilles  frappée  d'vn  coufteau  par 
vnfoldatdefefperé,  laquelle  ie(^a 
abondance  de  iang.  106 f.  autre 
Image  de  noftre  Dame  qui  eftoit 
derrierele petit  S.  Anthoine  deU- 
quellevn  hereticque  rompit  late- 
(îe.  io6<f 

lotigleur ,  di(51:ion  picarde  ,  pour 
bafteleur,  &:  vient  du  Latin  locuU- 
tor.  ÇÇ2 

luifs  cxpulfez  de  France  par  le 
R07  Philippe  Auguftc.  7231 

S.  Iulian  le  pauure  anciennement 
dit  faindlulian  le  vieil.  58? 

lufticiers  de  Paris  en  nombre  de 
huid-vingts  cinq.  7077 

L 
5..T    AndryEuefquc  de  Paris  iU' 

X_ihumé  premièrement  enl'E- 
glifcdelainifb  Germain  del'Auxer- 
rois,  de  Ton  fuaire  lequel  porté  fift 
cfteindrelefeu  qui  embrafoitplu- 
iîeurs  maifons.ji/.port  iàinélLan- 
dry,  le  vieil  paflagc.  çi 

S.Leufroy  &[à  vie.  -5)5 

Libraires  anciennement  /^auans 
&  pourcc  appeliez  Clercs  Librai- 
res. ^08 

Librairie  du  Roy  anciennement 
gardée  au  Louurc  104S 

Lisbius  qui  auoit  donné  Am'châp 
àfaindt  Denys  ,  pour  y  conŒtuirc 
vne  Eglile  martynrc,&  fa  femme 
Larcia.  115.  de  leur  fils  Vis biusre- 


MATIERES. 

tourné  de  Rome  fe  conuertit  \W 
ioy^  receut  le  baptcfme  &  fe  rendit 
Religieux.  ikJ 

Louure  premièrement  bafti  par 
le  Roy  Philippe  Auguflc. 781. 1047 

S.  LouysRoyde  France  mort  i 
Thunes.1112.ra  canoni{àtion.iii3.fâ 
chalTe.  /lo^ 

Luteccancicnnom  de  lavillede 
Paris.  4 

M 

MAimbournie5c  Mundebnr- 
ge,poarprote(5lion&  fauuc- 
garde.  749 

MaifondesMarmoufets  notée  de 
grand  crime.  ^  iio 

S.Malo  ville  de  Bretagne  ancien - 
nemcntdide  Alethc.  U5.  delafu- 
rent  apportez  à  Paris  les_  corps  des 
faindh  Magloirc  Samfon  &  Ma- 
clou.ï^i<^. 

tJ^Ianeria  manoirs  à  manend$ 
Domicilies.  398 

Manumition  des  habitans  du 
bourg  de  fainâ  Germain.  565.371; 
d'Anthoiny  Verrières  Villeneuftic 
faind  George,  Valenton  ,  Grofiie, 
ThyaiSjChoiTy  &  Grignon.       371 

S. Marcel  Euefque  de  Paris  &  fa 
vie.  350 

Marché  de  Champcaux  s.  aux 
moutons  5. neuf,  au  lieu  ancienne- 
ment diû  rherberie,  oii  il  y  a  le  15g 
de  la  riuicre  de  Seine  dixfept  bouti- 
ques, vne  halle  pour  védrepoifon, 
&  deux  pour  vendre  de  la  cfeair.  97 

Marché  palujlieufangeuxjdeuant 
laruecalendre.  4 

Marcoufîis  Monafterc  des  Cele- 
Kcftins  fondé  par  lean  de  Montagti. 

S.  Marie  Magdaleine.  '705 

Marie  deBourbon, fille  de  Fraçois 
de  Bourbon, Prince  de  Conty  &  de 
E£££eeee  ij 


TABLE.  DES 

Louy  fe  de  Loraine  fou  efpourc,€n- 
terrceàS.Germaiii  des  Piez.     311 

Maurice  Eucfqueyo.  de  Paris  in- 
hume en  rEgIireS.Viclor.4i4ion« 
dateur  de  quatre  Abbayes  dehlles; 
autheurdu  refpond  Credo  ejhod  re~ 
demptormeHSviuit.  425 

A-Iathurins  &  leur  inftitudon.411 

MerreiUjCharpenterie.  5(^9 

Monaftere  des  Cordelières  de 
fainde  Claire,  vulgairemeni  dit  de 
l'Aue  Maria,  où  premièrement  ont 
habite  des  Religicufes  appellees 
Béguines,  introduites  en  France,  & 
^ifperfees  en  diuers  lieuxpar  leRoy 
(S:. Louys.  900.  mais  depuis,  c'eft à 
içau.oiren  Tan  1484.  on  y  fift  venir 
de  Mets  desCordelieres  de  l'obfer- 
uance  de  Ja  première  reigle,  qui 
n'ont  ny  cens  ny  rente.  901 

Monaftere desCeleftins  presl'Ar- 
cenac  a  efté  premièrement  habité 
parles  Carmes  rcfpacede  éo.  ans, 
Icfquels  le  vendirent  âlacquesMar- 
Gel&  leannc  Coquatrix  fa  femme, 
&  iceux  le  donnèrent  purement  & 
fîmplement  aufdits  Celeftins  ,-auec 
d'autres  biens  &  héritages.  90(î. 
507.  mais  le  Roy  Charles  le  quint 
eft  leur  principal  fondateur  pour  les 
donations  mentionnées.  5)11.  315. 
Robert  de  CufTy  Secrétaire  du  Roy 
leurfaidlauoir  vnebourfeàla  Gha- 
cellerie.905).  droits  qu'ils  ont  à  la 
Gabelle.  91Z.  Mortuologue  ,  pour 
Nccrologe  ou  liure  des  obics  &  tre- 
palîèz.308.  Sepulchres  remarqua- 
bles. 915 

Minimes  du  Conuent  de  Nigeon 
près  Paris.  1191.  Généalogie  de  S. 
François  de  Paule  leurPatiiarchs. 
1302 

Minimes  habituez  à  Paris  près  la 
place.  Royale  «tt  vn  lieu  qu'ils  ont 


MATIERES. 

appelle  l'annunciade.  1051 

Monnoy  es, Chambre, lurifdiélio. 
Court,  &  lufticesd'icelles.  110,  ce 
que  le  Roy  prend  fur  la  monnoyc 
appelle  droits  de  Seigneuriagc  5<:de 
remède ,  &:  y  a  vh  maiftrc  principal 
député  pour  les  recenoir.»!»»^.  Offi- 
ciers &.artiians  de  la  monnoyc.  m. 
priuileges  &:  exemptions  à  iceux 
concédez. 115.  Généraux  des  mon- 
noyes. 114. villes  efquelies  on  forge 
monnoye.  21^.  différence  des  de- 
niers(3v:rols  tournois  iuxparifis./^/^. 
Montmartre  anciennement  didl 
!e  mont  de  Mercure  ,  &  non  de 
Mars. 1150. tcmpledc  Mercurcde- 
moli  en  partie  par  lesDemons-uji. 
S.Dcnys,Ruflic,«5<:  Eleutheredefa- 
pitez  au  pied  dudit  mont.  115 1. chap 
de  Mars  au  bas  de  Montmartre. 
175/;  cauenouuellementtrouuelle- 
ment  trouuee  au  dellbus  de  la  dou- 
ble Chappellc  des  Martyrs.  /7520 
/160.  Dédicace deTEglifedeMôt- 
martre  &  de  laChappslle  des  Mar- 
tyrs.7/5  5..  trois  arrêtas  donnez  au 
profit  àts  Religieufes  dudit  lieu 
contre  les  Orfcuies  de  Paris.  7/58 
MôtS.Yon  Egli(e iSiPrieuré.iiéi 
MonRruel  fur  le  bois  exempt  de 
fubfidesi?cde  loger  les  gés  duRoy,à 
la  charge  d'entretenir  les  fontaines 
dubois  de  Vincennes.  i^tô 

.    N 

^T  Antcre,villagedclaNatiuitc 
S  "dQrainda  Geneuiefue.    7166 
Nicolas  de  Lyra,  Dodeur  Cof- 
deli€r,auiheurde  la  glofe  ordinale 
rc.  J24, 

G 

ORdies  desMathurins.4S($'.des 
Mend1anslacobins.498.Cor- 
dcUer$.J74.Auguftin.55o.Carrae*. 


TABLE    DES 

S.Ouen.  LafineuiudotntUyOM  Dudo. 

//U.S.Ouen,  village  prcs  S.Dcnys 

6»  Fiance.  H84 

P 

PAlais  à  Paris  dés  le  temps  du 
Roy  Clouis  premier  RoyChre- 
flien,au  merme  lieu  où  le  Roy  Phi- 
lippe 4.  du  le  Bel  a  fait  coni^ruire 
ccluy  quiy  eft  àprefenc.  167 

Palais  des  Thermes  ,  c'eflà  dire 
bains  chaucs,  maintenant  die  hoftel 
deCIuny.  5 

Papirius  Malîonus  Aduocat  en 
parlement  &  do6te  Annaliftc  ,  Ton 
Epitaphe.  5)8i 

Parisd'oia  ainfi  nommé.tScron  ori- 
gine. I.  2.  conftitué  ville  capitale 
de  France  par  Clouis  premier  Roy 
Chreftien,i67.  quand  rehaull'é  &c 
paué  231.  anciennement  ne  contc- 
noifquela  Cicé-778./apiemicie(5<: 
féconde  clofture.  1059.  les  portes, 
lotf  I. hauts  lufticiers.  7075 

Parifisjiom  delà  religion  fepccn- 
trionalede  Pans.  3 

Parlement  de  Paris. 7(3<J.  de  quel- 
les fortes  de  perfonnes  ti\  compoTé 
168. /a  première  ouueiture.  77c.  di- 
vers règlements  dudit  Parlement 
j^.fait  iemertre.  777. quand  reuoqué 
J78. court  3c  iuil:ice  des  Requcftes 
&  des  pieds  de  la  porte.  780.  Mai- 
gres des  Requeflcs  anciennement 
appeliez  pourluinants.  782.  confeii 
eftroi^lauiourd'huy  ConfeiJ  priué. 
jSj.  liirildivftion  des  Requelles  du 
Palais  empruntée  de  celle  des  Re- 
queftes  de  THeftel.  1S4.  Chambre 
ctiminele  appellee  la  Tournelle, 
chambre  des  vacations ,  chambres 
des  enquefies.i7y.  chambre  du  Co- 
reil.17  6.  Origines  des  Com millions 
appelleesccwr/>i/f/w«j.i8f.  parquet 
fle.Mefïïeurs  les  gens  dti  Roy.  18.7. 


MATIERES. 

Couit  &  luftice  des  Aydcs.iSS. gra- 
de &:  petite  Chancellerie. 192.  Se- 
crétaires.193. Delà  Courte:  cham- 
bre du  Threlor,  15)4.  des  grands' 
Maiftres  &  autres  Officiers  des 
canlx(Scforcfts.i5i8.  prerogatiucdu 
Hege  de  la  table  de  Marbre.  195.  du 
BaïUage  du  Palais,  zoo,  baftimcnc 
dudit  Bailliage. 228.  lurii"di(ttion  de- 
là Conncftablie  ôc  Marefchauirce 
de  France. 250. lurifdic^ion  des  Ad- 
miraux  de  France  en  la  table  de 
marbre. 205. desThreforiers  de  Frâ- 
ce.2o6.  Chambre  du  Threfor  efta- 
blieauTempIc.  207 

Parloir  aux  Bourgeois  contigu 
auxlacobins^.  5®o.  looj 

Pàuuresdc  la  ville  de  Paris  ,  & 
traidlédeleur police-    *  ^jS' 

Pépin  Roy  de  France  inhumé  atr 
portail  de  la  première  Eglife  de  S. 
Denys  fondée  par  Dagobert.  105)/ 

Pierre  Abaillard  cloquent  pcr« 
fonnage,  ayatabufé  de  Eloife  niep- 
ce  de  Fulbert  Chanoine  de  noftrc 
Dame  de  Paris  fe  rendit  Religieux  â 
Cluiiy,  oùilavcfcu  faiiiûementlc 
leftedefa  vie.  119  i 

Pierre  des  ElFars,  Prcuoftde  Paris 
decapitéau  marché  aux  moutons. 5 
Pierre  Lombard  Do<5leur&Euef- 
que  de  Paris  enterré  à  S. Marcel. 395 

Pont  de  Paris.  235 

Pont  au  change  appelle  le  grand 
polit.  151 

Portes  de  la  ville  Paris  tant  an- 
ciennes que  modernes.  •   I06'l 

Portes  de  BulTy  donnée  à  l'Ab- 
baye deS. Germain.  381. 382.  porte 
Gibard.  452. 515. 516-.  d'Enfer.  452, 
501.  îOj.  516.  de  S.Michel.  4»;2. 51^. 
des  Barrez. 566.  dcParis ,  didledes 
Béguines,  proche  duConuentdcs 
Rciigieufes  de  l'Aue  Maria.  567* 
EEE  Eeeec    nj. 


TABLE  DES 

BAudcts  pourquoy  ainfi  appellcc. 

Prcllbir  duRoy  derrière  S.Efticn- 
ne des  Grecs,  nota  qu'ilyaencore 
en  cefte  rue  qui  tend  à  Lificux,«5cdu 
mefme  codé  vne  maifon  ou  pend 
pour  enfeigne  le  preiïbir ,  &  y  a  ap- 
parence qu'elle  ait  efté  dudicpref- 
ioir  Royal.  1^-7 

Preuoft  &  Efcheuins  de  la  ville  de 
Paris  efleus ,  ne  peuuent  eftre  que 
deux  ans ,  leurs  charges ,  &  habits 
my  partis  de  rouge  &:  tanné.  1006, 
leurs  Officiers  &  Sergcns.  1007. 
Qii^irtenicrs,  Cinquanteniers,  & 
Dixiniers.iGoS.  Archers,  Arbalé- 
triers ,  Harquebuziers ,  &  Guets  à 
pied  &  à  chenal.  1005).  autres  oâi- 
ces  de  marchandife  &  commerce 
appartenât  audit  Preuoft  &  Efche- 
ains.ioio.  droits  deubs  auxCon- 
fcilleiSjProcureur^Clerc  de  la  mar- 
chandife, &  fixfcrgens  du  parloir. 
lou.  droid  qu'ils  ont  en  la  Gabelle 
àfel.ioii.  catologue  df:s  Preuofts 
5<:  Efcheuins.  1017 

Prioré  d|;s  Blancs  manteaux  de 
Tordre  deS.Benoift/ondél'an  1158. 
leur  première  habitation.  899 

Prioré  de  fainifle  Catherine  du  val 
des  Efcholiers.875>.  pourquoy  ainfi 
appellee.  8S0.  Sépultures  remar- 
quables. S81 

Prioré  de  fainde  Croix  delà Brc- 
tonnerie.  898.  monuméts  &  epita- 
phes  remarquables.  ^ç)^ 

Prioré  de  S. Lazare,  abufiucment 
de  S.  Ladre.  866.  maladerie  conti- 
gue  à  laquelle  tous  les  Boulcngers 
doiuent chacun  par  fbmainevn de- 
nier parifîs,  que  l'on  appelle  le  de- 
nier S. Ladre.867.foircs.868.ftatio 
des  Roys  de  Francc,lors  qu'ils  veu- 
lent faire  leur  entrée  à  Paris,  &  lors 


MATIERES. 

que  l'on  les  enterre.  874 

Prioré  de  Long-pont.  11^4.   de 

noftre  Dame  d'Argentcuil.  1187.  «le 

la  Sauliaye.  m^ 

Prioré  de  S.  Martin  desChamps. 

849.  prébende  que  les  Religieux  de 

S.Martin  ont  en  l'Eglife  de  noftre 

Dame  d'Eftampes.  î^i 

Profedeursdu  Roy  en  l'Vniuerfi- 

téj&leurinftitution.  7')^ .y ^9.760. 

Prouerbe,  Il  eftdes  bons,  ileft 

marqué  à  l'A.  &  pourquoy. .      i\G 

S. Prudent  Euefque  de  Paris ,  fuc- 

celTeurdeS-Marcel.  391 

Pucclle  d'Orléans  ic  Ton  hiftoire. 

Pyramide  érigée  deuant  la  porte 
duPalais,quanddefmolic.         154 

QVay,tendantàlaporte  S.  Ber- 
nard.771. des  Auguftinsàl'op- 
pofite  de l'Iile  du  Palais.  772. 

R  : 

REligicufèsne  doiuent  fuiurela 
Court.  1187 

Renée  de  Bourbon  Abbeffe  de 
Chclles  enterrée  au  chœur  du  cofté 
des  Religieufes ,  auec  le  cœur  de 
Claude  de  Lorainc  Duc  d'Aumalc^ 
"75 

Refbez  Abbaye  en  Bric  de  l'ordre 
deS.Benoift  anciennement  dite  de 
Hieru/âlem.  ^14, 

Refignatioiis,  Ôc  forme  ancienne 
de  les  accepter.  8/1 

Riuiere  de  6'fine  donnée  parle 
Roy  Charles  le  Chauuc  à  S.Denys. 

IIOl. 

Robeinconfutile  ou/ànscouftu- 
retrouuceiArgcnteuil.  11513 

Rué  d'enfer.  4/2.  de  la  Iuirie.112. 
de  la  ferronnerie  anciennement  di- 
(^cdela  charronnerie,  pourcequc 


TABLE  DES 

fcs  charrons  y  habitoienc.   ^    844. 

Rucl  près  Naiiterre donné  parle 

Roy  Charles  le  Chauue  à  S.  Denys 

aueclariuieredcSeine.  iioi 

S 

SAchets&  Sachetcs,  Rehgicux 
&  Religieufcs  vertus  de  facs. 

Sattgi/iarije^uiiChcuiux  de  char- 
ge. 1137 

Semaine  des  deux  leudis  pour- 
quoy  ainfi  appellee.  $it 

S.  Scucrin  reclus  à  Paris,  bailla 
l'habiaS.Cloud.  1168 

boulier  ou  fendalcde  S.  leaiiBa- 
ptifte donné  à  S.  Denys  par  Icati 
0UC  de  Berry.  46J 

T 

TAlmclIiers,  leurs  priuileges  & 
exemptions.  .  401 

Templiers  exterminez  pour  les 
crimes  à  eux  impofez.  543.  de  leur 
maifon  a  Paras,laquelle  n'eftoit  en- 
core enclofe  clans  la  ville  l'an.  iiii. 
où  ils  s'âfTembloient  de  nui«Sl  en 
Chappitre  pour  traider  de  leurs  af- 
faires à  la  façon  des  Areopagites 
d'Athene.Sy^.eftendue  de  la  iuftice 
temporelle  d'iceux  »^.  grolfetour 
quarrcedu  temple  achcuee  deba- 
ftir.874.  templiers  bruflezà  Paris 
pour  cas  énormes  à  eux  impofez» 
ibidem. 

S.  Thomas  de  Cantorbie  exilé  en 
France  5c  depuis  mârtyrifé  en  fon 


MATIERES/ 

Eglife  d'Angleterre  ,  où  le  Roy 
Louys  7.  ditleleunc  alla  faire  Ton 
offrande  d'vn  Calice  d'orj&dc  cenc 
muidsdevin  de  rente  annuelle  &c 
perpétuelle-  800 

Tour  du  bois. où  eftoient  ancien- 
nement les  foldats  gardesbois,  la- 
quelle efl:  maintenant  enclofe  dans 
Iccymetiere  de  S.  Innocent.  4.  5. 
780 

Troubles  remarquables  de  l'V- 
niuerfité.  610 

Tuilleries,  maifon  royallecom- 
mécee  à  baftir  paç  la  Roy  ne  Gathe- 
rin«dcMedicis.  10^4 

V 

V  Allée  de  mifcre  inondée  du 
defbordcment  de  Scyne.  106^ 

Ville  de  Paris  fa  nouuellc  clofture 
&eftendue.  2451 

Vincennesbois  &Chafteau.iiz5. 
bons  hommes  de  l'ordre  de  Gram- 
montauboisdeVinccnnes.     1118 

Vniuerfité  de  Paris.  59  orquatre 
facultez d'icelle.  595.  fes  priuileges 
ftatuts  &  prerogatiues.  ^00.  Efle- 
dion  duRe6lreur.(j04.faproeeflion> 
605. fa feance &preiogatiue iù.pxo'  ' 
uinces  des  Efcholicrs  reduittesen 
quatres  nation?.  éo6«  Eglifes  & 
Chappeîles  affectées  à  rVniucrfitéo 
609 

Vuit-fouls  terre  appartenant  à 
Meilleurs  de  noftreDamc  ancien- 
nement appellecvJ//^  Ctrerû.  uia 


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