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Researcii Library, Tine Getty Research Institute
http://www.archive.org/details/letheatredesantiOOdubr
THEATRE
DES
ANTIQVIT
DE P A RIS. '
OÙ eft traidé de la fondation des Eglifes &C Chapelles de
la Cité, Vniuerfitc, Ville, 6c Diocefe de Paris : comme
aufli de rinftitution du Parlement, fondation dclV-
niuerfité & Colleges,& autres chofes remarquables.
DIVISF EN QJATRE LIVRES.
Téir le li. P. F, l A c Q^ E s d v B R e v l Tarijteny
HcUgieux defainél Germain des Pre:(^ .
SPELABORLEVIS.
A PARIS,
ChczCLÀVDE DE LA TovR au mcHt S. Hilairc,"
à Icnfeignc fainû Hilaire.
' Sî~D c. X I ï;
I ôix^
^
.{>^^ -rr.-y-^^'A
A TRES-HAVT , TRES-
PVISSANT, ET SERENISSIME
PRINCE, MONSEIGNEVR
FRANÇOIS DE BOVRBON, .
Prince de Conty ôc Prince du Sang.
ONSEIGNEFR,
Les Trinces font de petits Dieux fur
terre : (^ font plus olltge:(^que le com-
mun a imiter les avions de celuy qui
feul leur peut ahfoluement commander,
Noflre Théologie Chreflienne trouue
enDieu trois principaux attributs JafouueraineTuifance,
lafouueraine S^gejje, ^ lafouueraine Bonté. Ce font les
' trois liures où ils doiuent le pins cftudicr. PourlaPuifance
elle efl née auec eux , mais non ahfoluement fouuer aine ^ (^
eux feulsfe lapeuuent rendre telle, puis quelle gifl princi-
palement a fe commander foj-mefrne, ^ nef point dimi-
nuée en njn Prince pour obéir afonKoy^car eflant'vn defes
membres, fa puifance efrfierfne. Et cefle Tuifance ne peut
fubfiflerfans laBontéyCar autrement feferoitTyrannie: ny
priuée de Sagefefdns perdre le tiltre de Principauté. Cefl
ce qui "vous rend , fJH ONSElGNEVK^ tant re-
commandé i-^n chacun, (S^plujïojl admirable qii imita-
ble. Vn bon arbre porte de bons fruicls. Vou^ efes ifu de
cegrand ^ merueilleux arbre S. Louys,quia cflendufes
branches far tout le monde y dont^ous en ejles "vneyrayanf
fait paroiflre par les fgnaleT^feruices quaue^ rendu au
Roj durant laguerre^tant en la conduite de fes armées que
fresfaferjonne entoutes les bataillesJtegeSyrencontres, ^
toutes autres occafions qui Je font ojfertes pour le bien de
[EJlat. Et par la Pieté dont cefle Kojialle maifon a touf
jours efé ornée, quifemhleauoir efleu en vous fon princi-
pal Talais , car elle vous conduit ordinairement audiuin
feruice, ^ nourrifl en vous ïajfeÛion queporte:^ aux Ec-^
clefiafliques ^principalement aux Religieux , à limita^
tion de Aionfeigneur le Reuerendijfme ^ Jlluflriftme
Cardinal Charles de Bourbon vofire oncle , que Dieu ab-
folue^de la vie duquel i ay efté tefmoing oculaire tefpace de
vingt-Jîx ans, durant Icfquels il m' a fait cet honneur que de
mappellcr ordinairement en fa compagnie, lia laijjé qua-
tre nepueux,defjuels deux font de<:ede'Zy ^ des deux qui
reflent vous en efles ïaifné , auquel comme principal héri-
tier ie mets entre les mains lefruice ^ bonne volonté que
ie luy ay voiie7\ pour en faire 0* dif^ofer comme de chofè
qui efi tout a vous. Etpourtefmoignage ie vous offre mon
labeur de trots ansdefqucls i ay employeT^ a rechercher ^
recueillir les Antiquité"^ de Paris , a ce incité par le peu de
cas que ton fait a prefnt de ceux qui ont ietté les fonder
ments de la grandeur de cefle F'tlle , ^ tafcher par ce
moyen den rafrafchir la mé)^ioire a vn chacun, x^leslnr-
citer de leur rendre les actions de grâces quils méritent. Si
vous preneT^ la peine de lire ce liure Vousverre:^ comme
vos.predecejjeurs onteflé Fondateurs ^- Bienfaflt'urs de
la plus part des Egltfs ,Adonafïeres ,^ autres pi euf es fon^
dations , qui maintenant iettent toutes les yeux furvous^^
aomme fur celuj duqii^l elles, efperent leur conferuatiorK
Ceft ce qui 'VOUS doit rendre fins afe^ionné à emhrajfer
cemtentrauaiKpuifque^ous eneftes la principale caufe,
^ yYioy de continuer les ejlancemens de mes froides prières
m Ciel pour l'efmouuoir à "vous donner [ejfeâi de 'vos
fainÛs defirs.
VOSTRE TRES-HVMBLE
Orateur I. Dv Brevl.
Trincipihus placufjje viris non'ottimataus efi.
I
c^rLECTErn,
M Y Lccicur, tu te pourras efmerueiller, de ce
qu'en mon âge décrépite ie me mefle de re-
muer la plume, ma^u etiam tremuUj dc traider
des Antiquitez de Paris : veu qu'en l'aduertif^-
femcnt au Ledeur des dernières imprimées,
i'auois did , qu'en l'âge oclogenaireileftoit temps de trouf-
ferbagagejôcpenferàlby.Quatreanslbnttantoltpanez de-
puis, 6c contre mon dire ik. confeil, ie recommence à en
craider plus que iamais. Ietereipondray,queienepcnrois
. pas que Dieu me voyant caduc, débile de infirme, deuil tant
eftendreleiil dernaviè. Mais puis qu'illuy apleu me confer-
.ueriufquesàhuy, ie n'emporteray auecmoy, ce quei'ay ap-
pris des manufcripts authentiques, qui n'ont iamais efté
citez par, ceux qui m'ont précédé, Iulian l'Apoflat difoir,
,^nj)d Ji altcrum pedem haheretin cjmba Charontis, adhitctamen
addifiere ve/kf : C'eUà. dkç ,r<don. fon paganifme, quand il
feroit à l'article de la mort, qu'il voudroit encore apprendre,
Etpourquoy n'en diray-ieautant pourvu bonfujet d'orner
ma patrie ? Fro qua ("dicit Cicerolib.i.OfFj quis diihitet mor^
tcm oppetcre^Ji ei Jïfprofrturfi^f'Ldi Scythie efl vne région froi-
de &:fl:erile. Au contraire Komeeffc en pays chaux & fertile.
Et toutest-ois les Scythes quirontâRomedeflrentretoiirner
JU^I de Von- cu icur pavs. Dcquoy f'eflonnant Ouide, dit,
rc , ttegtit 4. Nejcio qna natale folum duLcedine mn5hs
Ducït , d^ inmcmoYes non finit effe fui.
- ,^uidmcliu'i Roma? Scythico quid jrigore pçim?
Hue tamcn exilla harharm vrbcfugit.
Cefteinclination d'amour au lieu de ià naifTance fè trouue
aux oifeaux & poiffons. l'en diray vn feul exemple, pour eui-
ter prolixité, lieuerend Père en Dieu lean Lella^e , Euefque
de Roflé, ôciadisfufFragantdeMonfeigneurle ReucrendiC-
fiine Cardinal de Bourbon ^ en fon Archeuefché de Rouen,
A V L E C T E V R.
cfcrit auliurc premier de THiftoire d'EfcolFe , que les
Saulmons nais es nuieres ne font pas plus grands qu'vn
doigt. Maisquandilsibnt entrez en la mer, ils viennent en
vn mois ou deiix,,gros& grands à merueilie. Et toutesfois
impatiens de cefte fclicirë, l'en retournent en Teaudovice,.
oùiisamaigriiTentincontinent. leluisParifien denation,&
Parrhifîan déparier, puirqueP^rr^z/^^ en Greciignifîeliber-
rc de parler: D e laquelle i'ay v/e,merme enucrs Meiîèigneurs
les Cardinaux oncle & frère de Monfeigneur le Prince de-
Conty : toutesfois auecre/ped deleurgrandeur.ôc fans of-
fenferperfonnedeleurfuitte, quicfl: beaucoup. Mais pour
cela ie n'cnfuiueray Icfdits Saulmons, nie contentant de de-
meurer le refte de ma vie (^ qui ne peut eftre long, veul'aage
pafré)és eaux doulces de Siloé,qui coulent ians bruicl: j figni- Hierony. iV
Hans la religion, où dés l'an 1549. l'ay commencé d'habiter, '"'»?-8-^>-
Rapprendre la doctrine de IefusChrii]:,qui eft de bien viurc;
lequel m'y a enuoyé, comme il fit l'aueugle audit Siloë, pour
cftre illuminé. /^^«. c^.
Maintenant, ^wiiç^ucingenuieft homims profiteri per quem
^r^r^r;;,poureuiter les notes d'ambition &: ingratitude, le
confelTe que Maifhre lacquesle lay , fils de Monfieur le lay,
n'agueres Maiflre en la Chambre des Comptes,&: de Mada-
moifelle leanne de Soulfourm'a beaucoup aydc.Car la foli-
tudc,àlaquellem'-obiigelaprofeffionmonaflicque,&:k dé-
bilité des ïambes que l'aage m'a apporté , me contraignants
garderlachanibre,&efl:re fixe comme Teiponge au rocher
&:roiiiftreenfonefcaille: Ce bon Seigneur a prins la peine
d'anerfouuentauxEglii'es,Abbayes6c Prierez tant delavil^
le que des champs,enclauez dan s le Dioccfe, pour tirer cop-
pies des fondations , & extraire les Epitaphes qui apparoif^
fent,6c n'ont encore palTé par l'impreffion. Plus a tous les
iours vacquéàlacorrediondenoftre liure, venant de fbn
domicilie paternel près \ç,s enfans rouges iufques au mont S.
Hilaire. PierredeBloisefcriuantàleanSarefbery ( qui de- -ÉiiHxx
puisa eftéEuefque de Chartres ; il l'appelle l'œil & la maia
de S.Thomas deCantorbie.Le fufdit le lay m'a efté dauanta-
ge. Tuit enim mihtfes^manw, O' ocultts,- Dieu l'en vueille bien
rémunérer.
le viens main tenant^ceux qui m'ont aydç de Manufcriptr
AV LECTEVR.
€ x T t'. très-anciens. Le premier eft Monfieur Loys Seguier (qtum
^hi fegregaiiit Beus in regionem fdutis jtternx) Doyen de
noflre Dame de Paris , lequel m'a prefté trois anciens lucres
manufcripcs, emprifonnez de temps immémorial aux Ar-
chiues de Meffieurs d^ noftre Dame, &fi fongneufement
gardez fous quatre clefs, & par quatre perfonnesdiuerles,
qu'il n'y âuoitmoyen de les liurer, fi ienemefuireaddreflé
à Monfieur le Prefident de TJbou {quime dudum in clunteUm _
fuAm recsftt, Çuarumque LucH-brationum participem fecit) lequel I
fut mon m^ediateur enuers ledicT: Doyen , & fut caufequc
crois fortircnt de prifon, à la charge de iëreprefenter fitoii j
qu'ils en feroientibmmez ôc de fubir meime ciofture: Corn-?
meilsont faid.
Le premier eu le grand Pafloral: Le fecond^lepctitPaflo-
ral: Ôclctroifiefmele liiure noir, ainfi appelle à caufedeia
couuerture. Combien i'ay proutité i la conférence de ces
Cfois^ tu le cognoiflras par la le<51:ure du premierliure , qui efl
delà Cité, ôciugeras que comme vn homme prifonnierefl
ZctM to ^41. inutile à tous , auffi eft vn liure , fuiuant ce qui eft elcrit : The-
faur9i4 Ahft^onditmy &fcientia.Utens^ qu£ v tilt tas m vîroque?
Maiftre Jacques deBorneSeellcurde l'Euelché de Paris
m'a aydé de plufieurs mémoires pour la defcription de la
grande Eglife noftre Dame, &pourS.Dcnys du Pas.
Monfieur Maiftre Guillaume du Peyrat, Aumofnier ordi-
naire du Roy, m'a prefté vn liure MS. compofé par maiftre
ti! eft enter- 1 Ic^n Mortis,Confeiller du Roy en Parlement, Chantre 6c
flins^'yircz -Chanoine delà fai^de Chapelle du Palais , & diuifé en neuf
pag.914. parties, contenantenfommc tout ce qui concerna ladide
laincle Chapelle, tant en temporel qu'en fpirituel. llfin.it en
j'an.i457.Toutesfoi6 ledicl lean Mortis viuoit encore en l'an
1471. comme appert par la fondation de Ton Obit. I'ay copié
quafi les trois part^ de celiure^ ôc inféré au traidé delà Cité^
ians changer le ftyJ, ny plufieurs didion s, qui fontauiour-
d'huy hors d'vfige. De particularifer ceux qui m'ont aydé
pourlesfondations des autres Eglifes^-parroiifesdeladide
-Cité , ie ferois trop long: .& lumra d'auoir mentionné le^
deuxprincipales, noftre Dame &. la fainde Chapelle.
VNivpB.- Comme aufii pour le quartier de l'Vniuerfité ("qui eft le
^'- fécond liure de mon œ.uurej ie neferay icy mention que des
Conuents
I
«.IX
• A V L E C T E V R.
Goniients des Chartreux de iàind Viclor , qui m'ontle plus
aydé de memoires&cnfeigncments.Du premier a efteDom
lacquesPatiencc.-Iequcl (poftpofantou dilayanc les affaires
quiluY efloicnxcoînmii'esja fait tout deuoj.r de chercher ^ré-
duire en ordre,&: enuoyer pour imprimer ce qui conccrnoic
l'illuflrationdelonMonaitere : Mais il n'a fceuli bien faire
qu'il n'ayx oublié à l'eftcdue du fief de Vauuerd démettre,
contenant huict arpens & demy f comme la v ente eft ) 6c f c con-
tenterde dire,- commeilfe comporte; Veu que ceilehmita- '^^ '
tionaitdefjaefteimprimeeilyaquatreans, ^cfoitauflicnîa
coppie que l'ay baillée à imprimer à Pierre CheuaHer : De
laquelle ledit Dom I.Patiêce a eu communication tant qu'il
a voulu. Demus ergo Rcgi qu.t funt Régis ^ non aliéna: cjuxfinj tue -
r<:t{vtfuit & efl tn xt£rnumfanBus)non admit ter et. Le grand
clos des Chartreux a eftcaugmenté par plufieurs fois : 6c
nous Religieux de S. Germain, enauons re<^eules admor-
cifTementsrSpeciallementdervndevingtarpens, que nous
leur auions permis acquérir , datte de l'an 1525. au mois de
lanuier.Seellé du grand feel delà Chartreufe de Piiris , & iî-
gnc J. de Coys.
Icnem'arrefteray auxautresacquifitions qu'ils ont faites
parefchange, pour dilater leur clos lufquesà 41, arpensà:
demy.AquoyadiouuantleshuicT; arpens &: demydufiefde
Vauuerdjil appert que toutlelicudeia^Chartreulë de Paris
eftde.cinquantearpensdetcrre,mefuredeRoy.
Quanta S.Vidorpres Paris,frere \Q2in^cognomtneé' patria-^
Picard, Chanoine régulier de ieans , tel que ie defcripts en
mon fécond liure, m'a baille le catalogue de leurs Âbbez
qui ontefte depuis ie Roy Louys le Gros , leur fondateur,
iufquesàpreient. Où il n'a oublié les chofesmemcwablcs
qu'ilsontfaitdu temps deleurfeance. Plus m'a fourny d'E-
pitaphesqueien'auois , des Prélats qui font inluimez en-
leur £gli le 5 Et entre autres de celuy du Pv£iierend Pere,en
DicuArnoul,EuerquedeLilieux,l.equelpui{rant<?/frrd~/?r-
«2^/;f,apresauoirrcgy ditrnemeni fon troupeau , quitta foii
Euefché &: ièrenditReli^ieux à faincl: Viclor-diiant de boii-
che^ de cœur a Dieu : Ecce nnnc r.eliqtiimus omma-, é'Jeijuuii
/«;w/^j-/r. OdoTurnebusj fîlsd'Anirian Turnebus Ledeur
du Roy,a fait mettre enlumicre fesEpifl:res,par leanRicher
Vin I.
A V L E C T E V K. •
Libraire, demeurant en laruëdeiaindlean de Latran,à l'ar-
bre verd. Lefquelles quafi toutes ne s'adreflent qu'à des Pa-
peSjCardinauXjArcheuefqueSjEuelquesôcAbbeZjdoncl'on
peucconieclurer de quelle authoritcil e^oix. apud potenses.
Ledit Picard m'a auifi donné le dénombrement des Reli-
ques de leur Eglile.
Moniieur André Fauin ( voluntariefiudiofisfauens ) Aduo-
catenParlement,apnnslapeinededreirer le Traiclé delà
ConiTairiedufaind Sepulchre auxCordeliers, & auffides
Cheualiersd'iccluy en Hieruralem,&: mêle communiquer.
Plus il m'a prefté certains cayers de ion HifloiredcNauarre
auant qu'elle full commencée d^miprimer.
MonlicurHierofmedelaNoiiepremier Chirurgien iuré
du Roy au Chaftelet de Paris, m'a libéralement communi-
que les tiltres &: papiers donti'ay compofé le Traidc du
Corps, Collège & Confrairie des Chirurgiens fondée en
l'Eglile defaincl Cofme ôcfainci: Damian. C'cflluy auifi qui^
m'a baillé le Trai de de l'HermitagcduMont Valenanpres
Surefne : Où Ton fils efl: le troifiefme Reclus ou Anachorette
depuisl'aniéoS.Ils'appelloit comme Ton père : Maisonluy
achaogéfonnomàlaprofeirion, & s'appelle auiourd'huy,
frère Séraphin delà Noiie.
Pourle quartier de la Ville ( qui fait le troifiefmehurede
mô œuurejceluy qui m'a le plus aydé,a eftéMonfieurNico-
las Roland,lieur du Plelîîs,lequel m'a prelté l'inuen taire des
tiltres 6c enfcignements de l'Hoftel de Ville, fait par maiftre
lean PouirepinenTan 1583. qui es années 1581.6c 1582. auoit
eftcEicheuin.
Ledit fieur Roland m'a auïïifcurny de mémoires , tou-
chant la Cour des moniioyes,où il auoit eûé gênerai.
Dom Martin MarrierReligieux de S. Martin des champs
m'apreflele catalogue des huid vingt cinq feigneurscen-
fiers de Paris Ôcfauxbourgs.
MaiftreEleonordefaindLeu Notaire du Roy en Cha-
fteletm'abailléletraidédelaConfraine àes Notaires au-
dit Chailelet.
Le Père Prieur des Celeflins deParism'a enuoyé plufieurs
liures M S.pourfonMoimfterejdefquelsi'ayaugmccébeaa*
GûupletraidcparcvdeuâtimprimépoiurleurditMonailere,
A V L E C T É V R :
Quantànoilre quatrieime liureqmiuit, iel'ay baptilc du D i o c ^ « ^
nomduDiocelèruralouchanipeftredeParis, en excluant ^^^'^^'
icellè ville Ôd.iès faux- bourgs, 6l commençant à l'Abbaye
royallc deiaind Denys. De laquelle l'ay vcu le luire del'Ab-
beSucrere,que me preflaMoniieur Nicolas le Feure, main-
tenantprecepteurdu Roy de France , Fr/ dol^ifimus ( ait
FrancilcusPlthoeus m Glolïàrio Capitularis Regum } d"
nunquam Uudatusfatis. le me deporteray de dire dauantage
que ce qui efl en noftrcdic quatrielme liure,dc ccfte Abbaye,
Attendant l'œuure de Dom lacques Doublet, Religieux
d'icelle £c gardien des tiltresjequel en pourra dilcourir plus
amplement&plusafTeurement. Et pour le regard desautres
Eglires,Colleges&:communautez du meime Diocefe del-
quels le n'ay traidëjfi ceux qui ontles charges m'en veulent
inftruire, à. enuoyercoppieauten tique de leurs tiltre^ pa-
piers &:priuileges,ie les feray imprimer & mettre en la fin du
quatrielme liure en forme d'appendice. L'elperance que i'ay
que ce que le fais feruira au public , me fait contemner
toutlabeur/uiuantmonfymbole,SpE labor levis.
Et encore qu'auec grand peine ôc recherche i'ay fait ce li-
nrç^atumen ArtfiarchoSjMomos ^ & ohtre^aîores fcram : Def^
quels les vnsdîront,ilfe fut bien pafle de dire ceia,les autres,
ilaoubhécelajOuilnel'a pas couché en bônsteiynes ; ques^* '^'^^*^^'
ûjnnes hoc Martialis verficulo^qu^'fi EombardM^tu^exflodam.
Carpere velnolt nofira, 'velede tua.
Car comme ce grand Mathématicien Oronce , cfcrit au
frontifpice de i^s liures, Multa cauilUri promptius efi quam
étmuUrt,
ELOGIA VRBIS
P A RI S r A C JE.
v^ N C T I s s I M V s GkEGOKIYS
Taj}a I X..Anno Pontificatusfm quinto^Jn-
carnati autem J^erbi iz^LadS^LudotlicHm
Francorum Retrem projchola Parifienfi,tum
maxime {vtnotatTdius) tHrhat^,Jcrihens, h^ec Pari/tac^
■ vrbîi elogia profert.
cdL^^Buiie 'PARENS ptentiarum Tarijius 'Velut altéra Qiridth-
fort âm^ie, fè'p h er . Ciuitas Uterarum claïd cUret. zJ^azna quidem.
contient viW^^ , . r . r ■ J J ir 1
reniement Jedde Je maiord factt optarey.docentWHS ^ dijcentihus
poar'l'Vni- ^- C • •'• ■ CT ■ C , ■ ■ ci ■
oerfirc dePa- cÇ'^^^^^^-' *^ quavtique tanquam m ojjicma fapicnti^ fpr-
ns: Seca en- ritualt . hahet arzentum'venarum fiiay^.im principia , ^
tieremet tial- . o ^ J i I ■> ^^
crice en Tan- am'o tocus efl îh quo rite confîatur. Ex quibus pr^dantes
cien liure dci .. j ^ n. . .»
Me/Heurs de cloqutj murenuUs mjjfici aureas "vermtculdtas argento cu.^
qu'il? Spd- ^^^t^^i ç^fabricantes monilia ornatalapidibus preciofis,
jent M^^num immo nulU precw comparandis ihonfarn Chrifti décorant,
}9. caïthz ^. jbi jerrum de terra toUitur : quia dum terrenap'agiutas'
mtCmc %jetfortitudme folidatur , lorica fidei ^ gladius ^jmtus ^
le T^^^^^'^g^ cetera fabricantur. Inde fît Chrifliana militU armatura.
dudit Roy S. J J J i ■ i /^ i
Louys cy a- potens aduerfus aereaspoteftates: ^ lapis calore folutus in
près tranfcrit . -^ . ;■ i . t r ri- r • ■ m r
îftu 1 pag.485. ^s "vertttHr: quia corda lapideajanctt Spiritus ajflatajer-
uore, dum ardent incendunt, ^fiunt prédicat ionejonora^
praconantia laudes Chrifti:.
Et.V^rbanus Papa V\ in Bulla annojedis fu^ quarto. ^,
fncdrnatiautemVerhiJ3(^^- ^^td, qudm dedh Keuereft-
dtjftmis QtrâindthusJoanniTituli S, Marci, ^ Egidio
TituU S. Martini ad montes, Lutetiam pro reformatione
Vniuerjitatis mijjis : Pr^clarum [inquit) Parifienfe fï«-
diumy tanquam faradifi flumen falutarium dogmatum,
perclim^t^iorbisfC)r^Pr>£ c^terij^copiojfîusdrffufum eft..
Gl^lLLEL Aè-^S Gemmeticen/ts hk /. degeflu
JMortmannorum: Lutecia Pari/iomm ,; nobile caput
refhlendens^^loria, ahundans opthtiSyfertilitatefoli, inco-
Urum quietijjtma pace : quam non immerito emporium
- \^^i
dixére populoram,
Philippus 'co-gnomine ^ ore Pulch(€r liex Fr^mvorum
in prinilegio Chirurgicis , T^rifienfwHS concejfo Anna
Dominijjii. Adenje l^ouemhri,jic ait, T^riftenjts Çiui-
tas proprie toctis efl'flïi£ntiJÛmi ^jy^ntls Jçienti^y qudi-£tiam
fcientesparit^^' ifi 'viero feçi^iefis ignorantes, tandem fu^
fontis fapientr^' gerrriinofts rigafàs'riiiulis dinerjurùf^i
Faculraturh reddit feientiis infignito^y^- -'{ V - --''"!'' ^ ' -
^jPourpris d'honneur, precieufe maifon,
> Accroiirement de tout bien & richeiïe,
^Roc de vertu, & repos de raifon,
«-nluftice vraye en tout temps ôc fiifon,
c/5 S(^auoix de tout , eftude de fagefle ,
C'eft de Paris le tiltre de nobleiTè.
LE BLASON DE Si
ARMES DE LA VILLE
DE PARIS.
LE chef d'azur de fleurs de Lys Cerné
Monftre Paris ^ftre ville Royale.
La nef d argent fur vn champ enflammé
Note (ju elle cfl; des autres capitale.
Le Roy eft chef, 6c elle efl: principale.
Sens tel patron pour faire &C décider
Ce qui luy plaift; iuft:ement commander.
Donq* au moyen de fi haute puiflance
Toutes luy font entière obeiff^nce;
Comme è- leur Dame, entendant la pratique
De gouuerner en ce pays de France,
La belle nef dyne grand' République.
L V T ET I^
VRBIVM PRINCIPIS
E L O G I V M.
IN cinerem "Verjas Cyhele cùm j^Ungeret arces^ .
élue is fr lus extulerat front is anile decHs,
E\eliqHis hreuiter fari quant fojcer et X/^rbem,
Sape Deum precib fis , Jkfe rogata louis, '
Hancnjolo. Parrifijs {infit) qua manihus orhem
Cingere JoU njagum ^ folafouere poteft,
^uam pietas, quam prifcafiJes, ^ cultus honefli y.
luflitiacque fuper jtdera tollit amor.
Cuius 0* innumeras Adundus fie ohflupet artei :
Vt quod ci défit y nullibi terra fer dt.
Hanc igitur legifie iuuet, eut fiahit in i(uum
Non nifi cum cœlis tnteriturus honos,
SeBASTIANVS RoLLIARDVS MîlODVNENSrS'
InfuprcmâCuruPranciîeAduocatus, '
ORDR.E DES QV A T R. E LIVRES.
A. 1, T J.
Le premier liure^qùteftclefà Cité,commcncepao-, r,
L^ lecond,ilel'yniuérfjcé.pag, 2.49,.,. ,
•L€'troi(i€rmetiélaV-i-lJép^g^777. '^^''-
.Le quacrierme duj^ioççie jjural daP.aris.pag.io§3,
•V,.. V\l«0^'Y'^ïi''^')iv*^^'j .
H
.*^oî;'xî^ ■\A^\ ï.^^\'' ' 'Y'^u^.v
Pierre Cheualter MàrèhïndLihr/iire en l'VniuerftifdefarU
Ayant obtenu primlege des Antiquitet. de Paris en fin nom , a
fait ce/ion & trjinQfria Claudd.^ Guerin, dU U Jour y Mar-
chand Libraire en ladite Vniuerfite de Paris , four iouyr far
enfembUdu(^t^-pri^jicge ,. fhactiî^ pur Umoitié. Fait a 'Paris
ANTIQVITEZ
A N T I CLV I T E Z
DE PARIS.
Livre Premier,
De lafondation des Eglilès &C Chapelles de la
Cité de Paris^ jnftitution du Parlement, &C
autres jurifdidions contenues en
l'enclos du Palais.
Diuerjes opinions fur la fondation de la ville de Paris ^qui
ne contenoit anciennement que la Cite, ^ autres
remarques fur cefuhieâl.
E vx qiiiparcy-deiiancoiitefcritlcs An-
tiquitez de P A R i S , ont faict de grands
difcours tirez d'Aurheurs aiicies Grecs
& Latin s, fur CCS deux mots, Paris &Lu-
tccc, êcfur la fondation première d'icelle
viWt. Mon intction n'eft dedefgouflerle
Lcâ:ciirdeslecômencementduliiire,pai*
vnc verbofitc fondeelur des coniedures,
ains rapporter fuccinclcincnt quelques vncs de leurs opi-
nions : Comme de frerc lean Baptifte Mantuan .lequelauli-
urefecôddelavicS.Dcnys Arcopagirc,crcntquelesParrha-
fîens qu'Herc ules tira d'vn coin d Arcadie,vmarent en Fran-
ce, V habitèrent, adonnèrent à la nation ce nom de Pari-
A
2. CITE'DEPARIS.
liens pour Parrhalicns . Et demonftranc le chemin pour y
venir, il di cl,
Sequana te ducet : Belgas hic regius Amnis
Séparât à Celtis , vemens duce jiiimine tandem
Tarrhijios gentcm vcftris qu^ traxit ah oris
lEt genm & nomen, Etpeuapres,
; Nam qtiando Alcides fer iberica Itttora adhortos
Tranjiit Hefpertdum , de dit h 16 ferjiftere campis,
Tarrhaftos qmfdam -, qui florida, rura videntes,
Sequanicas tuxta fofuerunt mœnia. ripai .
D'autres tirent ce nom de Parrhifiens (Pefcriuantcom"
me delTus ) auec deux R. R. & afpiration , de Pharrijia , qui fi-
gnific en Grec , Liberté &: confiance déparier, fàus flatterie:
chofe autantpropre aux Parifiens qu'à nation quelconque.
Guillaume le Breton, luire premier de fàPhilippide, qui
efl la vie du Roy Philippes Augufte, fliitcefteetymologie,
Et Je Parrtfios dixerunt nomine Grxco ,
^^uodfinat exfojltum nofirls audacia njerhis.
11 y en a qui tiennent ce mot de Paris, eftre compofé , de
Para ^ liis^c'eilà dire,procheduTempledl(is,qui elloiti'E-
glife de faind Germain dés Prez , où celle Idole eHoic
adorée du temps du Paganifme.
• Etn'cllhorsderaifon de tirer ccfle diction du Grec, puis
qu'es Gaules du temps deluIesCxfar, des trois Eflats le plus
exceil en t,&: plus priuHegéefloitceluy des Druides iàcrinca-
teurs: lelquels, tant en particulier, qu'en aflàires communes
&publicques , vfoient delà langue Grecque, dont efladue-
nu, que beaucoup dedidionsFrançoifes, fetrouuent Grec-
ques d'origine : Comme ilemonilr en t loachim Perion en
deux Hures, De origine ImgUiC Gallic^: lacques Bourgoin Con-
seiller du Roy, en ion liure, De origine vulgarium vocum. Et
Maiftre LeonTrippaut, en ion Diclionaire François Grec.
Manethon égyptien (du tefmoignage duquel lofephe vfe
fouuent,&ipecialement en Ton liure premier contre Apion-,,
le demonflrant neantmoins menteur ôcfabuleux en pluiîeurs
endroits) efcïitaufupplement du cinquiefme liure des An-
tiquitez de Berofe Caldeen , où ilrapporte les Rois qui ont
régné en diiicrsip^ys^ApudCeltaf, P.îr^jr ,1e prenant pour nom
de Roy. Sur quoy ( comme l'IIS euiTent elle mots d'Euangile)
LIVRE PREMIER, 3
lean Anniiis Dodeur en Théologie, a commente , Paridfm
eum fuïjfe i qui PariJIo s populos inLugdunenfi G allia condidtrit,
nulUdubium ejfe pûtefi : quorum M etropolim ad banc Mat em Ta-
Ttfius dicitur. Nul ne peut douter que ce Paris ne foit Au-
theur à^s Parifiens: delquelsia ville Metropolititaine fap-
pei/e encore Paris.
Etiean le Maire en fon liure des Illuftrations delaGauIc^
di(fl,QueceParisa efté le 18. de nos Rois anciens Gaulois:
Mais ce Ion t fables. Tritemius commence fon Imre de l'origir-
ne à.ç.% François j (Tus à^^ Sicambriens , en l'an 439. dcuanc
l'Incarnation dutils de Dieu, & le termine en l'an 814. après
icelle, faifant fouuent mention des Gaules , & nulle de ce
Roy imaginaire Paris : comme auffi ne faicl Munfter liure fe-
conddelaCoimographie,t)ageic8. ny les autres Autheur?
dignes defoy. Iules Ccfàr auiiure y.delès Commentaires ap'
pelle ParisLutece, qu'il did eûre enPanils. /./^/tv/V? (inquit)
Oppidum efi Varijiorum pojitum in infula fiuminis Sequan^. Lu- ,»
tece efl vne ville des Parifîensfize en llile de la riuiere de Sel-,,
ne. 'EzSvîdholmxQ^. Ad Sequana fuuium,funt Pariai j infa-^y
lam habitantes influmine, & l'vbim Luteciam. Le long delà),
riuiere de Semefontles Parifiens. Icrqucls cnvncIfleonrvne,>
Cité nommée Lutece, ou (iclon le Grec) Lucotece. Plufieurs ,»
villages qui fontà cinq & fîxlieucs de Paris , retiennent enco
rescefurnom dePariils, comme nous dirons au quatriefa -.c
liure, en traiclant de l'eftenduë de la Preuoflc de Paris. Mun •
fterau liureprealegué , page 103. demonftrant la fertilité de
celle contrée ( que l'on appelle encores aùiourd'liuy dVu
nom fpecial , la France d'oùprouienten abondance les bleds
frouments)ildid,
^uani ftrax Jh ager Parifmm , poterls hinc colligere : Cum ^^
*vice quadara Rex Ludouicus Vndectmus fcirevellet, quoi armâtes ^^
njiros Lutecia producere pojjet inagrum , numeratifunt yocoo. ^^
millia Tirorum procedentium admilitiam. vbiautem mtdtiis eft ^^
populm neccjjè eft vtfœcunduni haheant agrum , %'nde eisfufficiens ^^
Juppé tat 'viciai.
Combien fbit fertile la terre desParifîens, ilfepeutcoUi-
gcr, en ce que le Roy Louis vnziefme voulant ft^auGircom-
L>icn Lutece pourroit fournir d'hommes d'armes 3 ilenfortit
de la ville foixantc dix mille prefts pour aller en guerre. Or
A 1 j
4 C I T E^ D E P A R I S,
cft-il^quelà où il y a beaucoup de peuple^ilefiiieceflàire qu'ils
ayenc vn terroir fertile pour lùffireàiesnourrir.
De l'origine de celle diclion deLutece,ily a autant d'iii.
certitude que de celle de Pans : Les vus forgent vn Roy àleur
fantalie des Gaulois Celtes , nomme Luce^lequel a donné le
nom deLutecc ouLucotece à ceftepetite ville enuironne'e
des deux bras de Seine, &: né contenant fînon cequeronap-
pelleauiourd'huylaCitc.
LcsautresderiuentcenomdeLutecc,4Z/^/^,quiiignifie
boiie 6l fange : pource qu'elle eftoitfort marefcageufe, prin-
cipalement du codé duPontnoflre-Dame: Audeçàduquel
leCarrefour,quieftdeuantl/ruëdeIa Calendre,f appelle en-
core auiourd'huyMarchépalu: ouf efgoutoientlesruilleaux
&: boucs delà ville, auant qu'on l'accreutôcrehaufla.
Les Grecs (félon le teimoignage de Ptolomee Géogra-
phe) l'appellent Zf//f^/rr/.r;» , que nous pouuons interpréter
blanche, puis que Xf//r^/^/j en Grec fignitie blancheur. Et ce
non feulement pour leref]3ecl deshabitans quifont corpo-
rellement blancs, ou pour la candeur de leurs meurs, mais
auffi à caufe de l'aiîiette delà ville totallement blanche , ayant
d'vn c o fié les quarri ères, ^deTautre les plaflrieres. Aquoy
femblc tendre ce diflicque delanus Lafcaris.
CeUiiietft' Natif/0 Leucûtectijm awdore corufcnm
'"'^- Dixere, ex etymo Gnllica terra tuo.
ùfint. "' Decenom fontderiueeslesdiclions, Lecutice^cLocoti-
ce: de(c|Uelles la première fetrouue enGaguin pourlamon-
tagnefàinclc Geneuiefue ,& la féconde au priuiîege de Chil-
deberr,fecond Roy ChreiHen, pourlelieu de rAbbayefàincI
Germain des Prez.
Dehors la ville, qui eftoitpar tout aulTi balTequ'efl encore
TEghfe 6c Cloiflre defàinclDenys de laChartre, il y auoit
vne Chappelleàrenuxe d'vn petit Bois,appelleenoil:re-Da-
me des Bois. Et maintenant,la granderuc defaincb Denys, 6^
autres circonuoifInes,fevoyentaulieudeccBois3 Sclaiiiidi-
«fteChappelleeftiointeàrEglifedefaindeOpportune^com-
bicn qu'elle retienne fon ancien furnom , de noftre-Dame
des Bois.
VnpeuplusauantdansIcmefmeBois, ilyauoitvneTour,
où ( comme l'on did) quelques Soldats ou Garde-bois fai-
LIVRE PREMIER. 5
foicnt la garde j ^ciict onqiiec efl encores celle Tour, qui
leveoit dans le Cimetière des Saincls Innocents, au bas de
laquelle eil vne Cliappelle , dide denoftre Dame.
Le Marché du beltialletenoit anciennement, au lieu où
de prefent font les rue des Bourdonnois, fiegeaux defchar-
«^eurs, le Cimetière des Sainds Innocents de les Halles j ÔC
pource l'appelloit-on en ce teps là le Marché Champeaux.Ec
yaencoreauditlieu vneruëqueronrurnome, Aï vieille place Marché
aux Fcftrceaax : PourremarquefeuUede cefte ancienne place. ^^*p^*"**
AupreslePerrin GalFelin, ilyauoitvnefofleoùrontrai-
noit les chiens, ôc autres belles mortes, laquelle pour ce on
appelloit, Ufûijè AUX chiens^ cojiime on appelle encor yne^o'^caux
ruelle qui en eil proche. Chiens.
Au lieu maintenant did le Carrefour Guillori, il v auoic
vn Pilori, où l'on mettoit les malfaideurs, 6c leur coupoit
quelquesfois les aureilles. Et en la place, â preièntdide, la
croix duTrioir, ouTiroer 5 on tiroit ( lelon Corrozet) les be-
lles; Ou ielon quelques autres, celle croix quiefl en celle
place, hit toufiours iurnommee, au TrAyoir^ depuis que la
Royne Brunchaulty futtireeà quatre cheuaux, loubs lere-
.gne de Ciotaire fécond.
Tout ce qui arriuoit du paysdeBeaulTe, fèvendoit en la
place, où efl pour l'heure vne Halle, que l'on furnomme en-
cor, ^<?^t\î ;///?.
L'ontrouue auifique l'Hollel maintenant did de Guife,
elloitanciennementappellérHollelde Mifericorde;&:no- 1? v^' 'l*
r \ y I /^i ^ ^ ■ • i Guileiadis
tamment loubs le règne de Ciiaries lixielme en l'an 1392. il die de Mue-
appartenoit à Meiîire Oliuier de Ciilîbn Conneilable de "*^'^^'^«^'
France.
lufques en Tan 1413. il y a eu vne grôffeTour que l'on nom-
moitla Tour du bois, visa vis deiaporte qui retient encor T'o"r ^^
lellurnom de l'ancien hoflel de Nèfle, âc près duheuoùpour ^"^^"
lorsfetenoit le marché aux Moutons: où (félon Corrozet)
Pierre des EiTars, peu auparauant Preuofbde Paris, fut dé-
capité fous le règne de Charles fixiefnie.
La première llru dure du Palais des Thermes , hors la ville,
àprelèntdidl'Hollel de Cluny, efl attribuée à Iulian l'Em-
pereur Apoflat.
CefutauiFi foubs fon gouuernement, Scpendantlelong
A lij
6 CITE' DE PARIS,
temps qu'il fut en noftre ville, qu'elle commença à prendre
& preuoir les premiers augures deià grandeur, 6c renom,
mee; quiluy apparurentdu depuisauec beaucoup plus d'e-
iperance, lors qu'affranchie delaferuitude, &L domination
eftrangere des Romains, elle vmt â eftre eleuee pour le fe-
iour&:fiegede nos Roys, 6c capicaile de leur Royaume. La
poiîeiHon de laquelle leur eftoit comme vn preiugé de la
Monarcliie de France, donc lefcultiltrcdeRoy , aueclelot
parifien appartenoit au plus aifrié. Comme on le peutlire
es Hiftoires, oùl'on trouueraaulTi, qu'es traiclez de paix
qu'ils accordoient entr'eux, ils inlèroient ordinairement
cefte article , .^^e nui d'entr eux frères ^retendants le titre de
Roy de France , n' entreroit dans Farts , fans l'exprès confentement
des autre S'. Tant celle ville leur eftoit chère , ôc recomman-
dée.
Etpourcequele Roy Chilperic y entra pompeufement,
fans le confentement de Goncrandfon frère, il luy voulut
faire perdre la part, ôc portion qu'il pouuoit prétendre du
■Royaume de Charebertleur frère decedé : n'alléguant autre
raiibn, quelatransgreffion dupaâ: faid entr'eux: Comme
rapporte Grégoire deTours en l'Hiftoire de France, liure 6,
chap. 27. 6c hure 7. chap. 6. 6c Aimon liurej. chap .53.
^FONDATION DE L'EGLISE
CATHEDRALE DE PARIS.
^ ■' Jpremier BasHment,
T Espremiers Chrefliens Citadins de Paris, ayantsauecle
'*-^temps obtenu des Gouuerneurs Catholiques, érigèrent
vneEglifeauheuoù S. Denis Areopagite leur premier Apo-
fbre,enuoyédepar S. Clément PapefuccefleurdeS.Pierre,
Scfes compagnons Ruflique Preftre, 6c Eleuthere Diacre,
commencerentà eipandrclcurfàngpourla dodrinc Euan-
gchque, c'ell: l'Eglife de S. Denis du Pas, de laquelienous
parleronsplus amplement cy après, entraidant des petites
Eghfes adiacentes, ou proches de la grande, ^u,emclefua,
terrorem incutit/jfe^antihus.
LIVRE PREMIER, ^
Second BaHiment.
Cefle Eglife ancienne honorée fous le nom delà Vierge
facree, fuft ^ebaflie de neufparleRoy Chiidebert premier
du nom fils de Clouis premier Roy Chreflien, commencée
l'an de noflreûlut jii. le S. de fonregne. Ce fécond bafti-
menceftoitiêlon le temps fuperbe,& magnifique, commelc
defcric Fortunatus Poëteltalien, &;depuisEuefquedePoi-
ditrs, contemporain de nos premiers Roys de France, oc
de S. Germain Euefquede Paris, liure 2. chapitre vnzief-
me.
Si SdlomontAci memcretur machina. Templi
Arte licet far Jit y fukhrior tstajîde,
Nam qtucumque illic-, vcterls 'ue lamine legùi
clan fa fuereprius : hic refarata patent.
Tloruit Ula qtiidem varia intertexta métallo. :
Clariiit hxc chrisii fanguine tin^a nitens.
lllam aurum, lapides y ornarunt cedrina ligna:
Hic l'enerabtlior de Cruce fulget honor.
ConHitit illa vêtus ruituro sirucla métallo :
H.€C pr.etio mundi slat folidata domns.
Splendida marmorels attollitur aula columnîs y
Et quia para manet , gratia maior inesi.
Frima capit radios vitre Ci occidata fcnesir/s , ^
Artifictfque manu claujit in arce diem,
Curfihus aurorji vaga lux laquearia complet :
At que fuis rad^s& fine foie mica t.
H. ce pins egregîo Rex Childehertus honore ,
Bona fiio populo no?z morttura dédit.
Tc^us in afft^clu dtuini cuit us înbjirensy
Ecclefix viles amplificauit opes.
Mekhifidech nofier mcrito Rex atquc Sacerdos ,
Compk'uit laicus nligionis opus.
Tuhlica iura regens y ac cclfa palatia feruans y
Vnica Fontificum gloria , normafuit.
Hinc ahiens , illic meritorum vinit honore :
Hic quoque geflorum laude perennis erit.
Que cefte Eglileaiteflédediecen Thonneurde Dieu, &
delà Vierge làcree fa m.ere, Aimon Moine de céans, le con-
firme au chapitre 57. du troifiefme hure de fon Hifloire, De
gejlis FrancûYum , en ces mots.
g CITE' DE PARIS.
Intere/i Tredegondis Regina marito viduata, ad Bajtlicam
Tarrhifiacd vrbis in honoremfanttA MarU dicatam cum thefaum
quosfecum hahebat , fe confère ns , à Ragnemondo fufcipitur Epif-
copo: C'eft le vingtiefme Euefque. Et Abbo tient la melme
opinion , au premier liure qu'il a compofc en vers Latins, ru-
des félon le temps, De obfejfa a Nortmannis Lutetia Partfio-
rum^diOLtity
Vrbs in honore micat celfi/acrata Marix^
TroiJIefme Bafiiment.
Le Roy Robert, fils de Hugues Capet, faiûntfonfeiour à
Paris, cômcauoientfait Tes predec€freurs,Eude,Robert,Hu-'
guesle grad,&: Hugues Capet ion pere,tous Côtes inféodez
de Paris, voulutfau'erebaltir l'Ecrlifenoftre Dame tout de
neuf, &:fitfaijeledefreintel que l'on void àprefent. Ceft
œuure fut continué par le Roy Henry premier fils dudiA
Robert , 6c i^s iuccellèurs Philippes premier , Louy s le Gros,
Louyslejeunefon fils, &Pliilippesfecond,dicl: Dieu-donne,
Augufbe ,&; le Conquérant : Sous le règne duquel futpara-
clicué ce grand 2c admirable édifice, qui n'albn pareil au
monde.
L'eflîgiedudit Philippes Augufte eflla dernière à.i^s vingt
Eui(5lRq^fespredeceireurs,elleuez en bofle au deflus des
trois pomtux de ladite Eglife: commençant à Cliildebert,
pour ceux de lapremierelignee: A Pepinle bref monté fur
vn Lion , pour ceux delafeconde: de laquelle il n'y a que cinq
Roys:àfçauoirledit Pépin furnommé le Bref, ( cjuiafiatura
pufillm erat :fcdgenio magnm (jr ingens.) fon fils Charlemaigne,
Loys de Bonnaire, premier du nom , Loys le Beguc,&; Char-
leslc fimplc. Apres lequclfont efleuez immédiatement les ef-
figies d'Eude, de Robert 6c de Raoul de Bourgongne , tons
trois coronncz 6c facrcz Roys de France. Apres lefquels font
Hugues Capet,Robcrt, Henry premier, Philippes premier,
Loys le gros, Loys le ieune,6cle dernier qui ef: l-'hilippcs
Augufte, peind 6c tenant la pomme Impériale à la main:
^infi que quelques autres ics deuanciers , qui ont porté le
nom de Grands ^ d'impereurs.
l'ay eu communication d'vn ancien extràid du Threfbr
dcMcirieursdenoflreDamedePariSjOÙ il eil dit, que celle
LIVRE PREMIER. ^
Eglirefut'commenceepar Hercandus ou Hercaurandus,
41. Euefque de Paris, du temps de Charlemaigne . Lequel
Euelque( félon l'opinion plus commune) deceda l'an ^16.
ayâc luruefcuu.ans après le treipasdeCliarlemagne,qui fut
l'an S14.Ec que Maurice Eueique 70. dumefmeiiege lacon-
tinua iîc amplifia de beaucoup, ibubs le RoyPlulippesAuo-u-
i]:e:maisqueOdodeSoliaco (qui efl; Sully, en Berry jiiicceC
reurdudicMaurice,laparfit,regnîïcencoresiceIuy Auguide.
Entre les fufdits Hercandus 6c Maurice, il va eu vinac
huidEueiques ,quil:ontenuiron 380. ans ,&donnentoc-
calion d'opiner qu'à faute demoyens,ou pour raifon des
troubles, ceta'uure a elle longuement intermis,& que le-
ditMaunceprenantnouueldeireinJ'apoiliblerecommea-
cé du tout: Puifque les Pères Religieux de Sain cl Vicbor
près Paris , ontfaitfculperfurfa tumbe, qui efl au milieu du
cœurdeleur E^liih.Hu'ucei Â. P.Mauricn^ Epifcoptu Parifien-
fis ^ (jHÏprïnuPi magnam B^'tfilicamSaficf.c Mar/.€ Virginis imhoÂ*
uiî, ohif tanne Domim iiçô ,3 .îdn^s Se^Hmhris. Qui efloitran du
règne de PliilippesAugulteleizieliiie, ôcilaregné 43.3115.
Parquoyiln'elhiiconuenient,que luyencoresviuant,Odo
iuccelîeur duditMauricel'aytfaitparacheuer, comme dicT:
eft.Mais vous noterez que Tefcnture de ladite tumbe efl;
moderne, &. que l'ay veu qu'il n'y auoitnen eicrit.
Lesfondemens de celle grande Eglile fontafîi^Hîr pilotis,
& fur iceux celle grande oc Ipacieuie malle ellcohflruite &:
eileuee par fx vingts gros pilliers , qui font deux allées dans
oeuure tout autour d'icelle, lans les Chappclles, ç}^iz cil lon-
gue de cent deuxpas,^; large delbixante, plus ou moins.
Le cœur ôc la nef ont enfemble Ibixante & lix toiles de lon-
gueur, dixfept de liaultcur , 6c vingt quatre delargeur ,1e
tout dans œuure? comme les vers fuiuans eicrits dans vn ta-
bleau, qui elloit pendu deiîbubs ôc près l'image Saind
Chrilloplilele déclarent. ,. ^
Si tu "jeux fcauoir comme efi avtùU !
Dcnoftre Dame legrandlcmolc: ■)
lia dansœuuYe^fQurlefen)\ '
Dix&fepttûijes dehauUeur ^
Sur U largeur de vingt quatre :
Etjoixante cinq fans rabattre.
3
10 CITE' DE PARIS^Î
A de long. Aux îouys ha ait montées
Trente quatre/ont bien comptées,
- Le tout fonde fur filotCsy
Ainfi vray que te te le dis,
Robert Cenalis , Euefque d'Aurenche,au Hure fécond Je
l'Hilloire Gallicane, penoche}. fo.130.pa. i. Rapportant
les dimenfions duTemple deDiane d'Ephefè, tantreclamë
par lesancienspayens,prouuequerEgUfenoflreDame de
Paris eftpl us excellente en longueur, largeur, haulteur 6c
ftrudure-Et ce qui efl encores àadmirer, c'eft que depuis la
fondation, rien ne s'elldefmêbré, tantdedansque dehors.
ViJittéY { inquit ) hxc hodiefubUta in/ydera moUs
Integra , nec mïnimo décrépit a indtcio.
Sur les fix vingts gros pillersfus mentionnez, quifontles
deux allées toutautoiu* de dedans cefte Eglife ( non com-
prinfes les Chapelles ) il y a au deifus vne Ipacieule gallerie,.
fort claire, &: plus large quelque peu que l'vne àts bafles,
qui enuironne l'Egliiè. Et au milieu de chacune vouile , il y
a vne grolTe ôclonguecolorane de pierre,touted' vne pièce,
A chacune des croifeesil y a deux grandes portes : par 1 V-
ne defquelles Ton entre dans la première Cour de l'hoftel
Epifcopalducofté deMidy. Par Tautre du cofté de Septen-
trion , l'on entre au Cloiflre. Decemelme cofté, vers le
Porte roa- cœur ,il y'a vne autre petite porte, que l'on appelle La^orîe
S*- r^A»^f:pourcequeautresfoiselleelloitpeinte de rouge. Et
par icelle feule entrent en l'Eglife tous ceux qui affiflentaux
Matines, que l'on dit toutes les nuids à minuid : excepté
quelques feftes,depuis la veille delà SaincleTrinitéiufques
au lendemain de rAflTumptionnoftreDamerefquelles on les
chante après Compile: à caufe des chaleurs, à des nuids
qui font courtes.
Fortunatusliure fécond, Epigrammeio. compare la de-
uotion du Clergé & du peuple de ce temps là ,aux foldars,
lefquels excitez par la trompette,coarentauec vne allegref-
ièau combat j pour défendre leur Prince ^aulfi ce peuple au
fonde la cloche ferend fans delay à l'Eglife, pour ouyrledi-
uin feruice^ôc rendre loiiano-es àfo-n Dieu,
Miles ad Arma, celer ^fignum mox tinnitia aims,
Mtigit excujjo membrafûpre thoro.
LIVRE PREMIER. ir
Aâmîat ante altos ^ myjleriafacra requirens^
Vnàique quifquefuo tcmpUpetenda loco,
FÎdgrantifiudiopopulum dommirrigatomnem^
Cerutimque monent qnùprio r ire valet.
Toutes lesliifditesportes fontilliiflrees de fort belles fla-
tuës ôcfculptiires depierredVncpiece. La clofture d'icelles
eft de fort bois, couuertde cuir. Au defllis duquel yavne.
infinité de belles figures, & des clousde.fcrdoré quiiQi-
gnentlecuiraudefîusdu bois.
Deuxhautesôifortcs tours quarrcesfeprefèntentenveuc
delTus les lix principales portes dufrontilpicc de TEglife,
Lefquellesrellemblentmieuxàdeuxfortcrciires bafties fur
vnroclier,qu'à des Clochez. Efticelleiiy aiuucl grofles
cloches. Deuxà la tour qui efl du cofté de l'hoftel Epifco-
pal, nommées Marie 6c lacqueline. DefqucUes la première
futrefoixluc en l'an 1397. En l*autre tour font Gabrielle,
Guillaume , Pafquier éi. Thibauld,6c les deux queroanom-
me les Moineaux.
Dans le petit clocher, fur la croifeederEghre/ontfix pe-
tites cloches, non compri/ela cloche de bois: laquelle on
iiefonnequedepuisl'apresdifnceduleudyablolutjiuiques
au matin de la vigile de Pafques.
Pour monter lufques au haut defditcs deux groiTes tours^
il y a :^8^.degrez depicjTes,fort larges & longues.Ét pourjai-
] er d'vne tour àl'autre, il y a deux gallerics hors d'œuure , il-
kiflrees de rares fculptures. L'vne fort haui te, ôc l'autre
plus bas:das laquelle balTe font efleuees les ftatues des Roy s
de France predecelTeurs de Philippes Augulî:e,cy deilus
mientionncz. • ; .
Lacharpenteriequifouflientlacouuerture de plomb de qj^j,^
celle Cathédrale Eghfe, ne porte que furies quatre gros pciie vui-
murs, non plus que celle dupetit clocher, qui eft audelFus f/'f^"^^"^
dumiheu delacroifec,bafl:y fîir vn gros tronc de bois , fou- pour le
ftenu feulement par quatrefrroiîcs poultres,qui pofentfur gran^:lnoni
les quatre principaux piiliersd'iceUecroiiee. . ' dont die
^Toutes les Chapelles Ibnt au pardelfus &; hors œuurc, cft compo-
couuertesdeplattes&largespierres, bien plombées &:ci- ^"'
mentees. Il y a toutautour vne infinité d'arcadeSjde canaux
^tuiaux en forme de plufieurs animaux fort artificielle-
B .j
,j CITE' DE PARIS
mentclabourez pour couler l'eau : &:deuxbeUes galleries
pour cheminer tout autour tant du coeur, quede lanef :
Mefmes des degrez, hors œuure,pour monter toutàuhaulc,
ëc palîèr par deliu s la couuerture de la croifee.
Ducofté de Septentrion , près la grande porte, qui tend
au cloiftre , on void encores deux grandes ftatuës de pierre^
au delFoubsdelquelieslont ces deux vers. , • - •
Nos robbescrm^es décrottées furenty ''^^ ■''■'■ '■'
Et nosfaces trop mieux en durent.
Lefquels vers teimoignen t, que lefdites fia tues furent la-
uees,&: repeintes en l'an 1316.C0 tté par des lettres numérales
qui enfont extraicles & grauees au delTous, ■
■^(-> M. CGC. xvvvi.'
Del*autre cofté de cefbeEglire,'& horsœuure, près du
portail méridional d'icelle, on void vn autre efcrit,graué fur
Xes pierres, contenantcesmots,
- i4nno Dômmi m. ce. lvii. menfe FehYuario.ldmf€'
cundô ^hoc fuit incœpîum chrifti genitricîs honore kdenfiU^
-■ îhomo^'viuente loanne Magisiro,
■ • Par ceft efcrit en lettres capitalès&en pierres folides,iI ap-
perç que OdofuccelTeur de Maurice, qui decedaTan \^o%.
n'apasfaitparfaire la grande EgUfe nollre Dame de Paris^
('commea elle dit cy delTus^ puisque le grand portail me-
Tidional n'eftoit que commencé en l'an 1 257.
A l'entrée de ladite Eglife vers Occident , contre le fé-
cond pillier d'icelle, on voidrimage de Saind Chriftophle
portantnoftreSauueurfùrfeseipaulesautrauers d'vn bras
démer:&: à Toppofite, contre lepremier pillier du mefine
coflé .Méridional, on voit vn Cheualier reprerenté à ge-
noux fur vnë plateforme, fouflenue par vnecolomned.e
pierre, auec cet efcrit au bas,
C E S(ï lareprefe»î4tion denchle homme Mefire Antoi-
ne des. Effars^Chettalier^iadis Sieur de Thieurt & de Gtatigni
au/vaI de Galie ^Confeiller^ dr ChnmhelUri du Roy noflre
Sire Charles fixie {me de ce nom-, ■cquclcheHalierJjt faire ce grand
Jmagî en ï honneur ^rememhr AHce deMonJièHY Jainçf Chrifio*-
yhle^cnCan i^ij;. PrieTJ^ieu pour fo^ Ame,
CeftcflatucdeiaindChriilophleefl: naifuement defcri-
te par Maiftre Raoul Boterey Aduoçat au grand Conferl^eii
LIVRE P.REMIEr, ,3
fon liuf e intitulé ,Lutcc/a,
'■ BccefuhingY(JJtt^fnmifqueinfAUMhutJ£,dk
MolAcigunuafefeingYeâttntihui offert,
Torntor immanU Chrifli ^frons torua^ trucefque
lllï oculiy & vajlogr Andes in c&rporefeHy, ij^&fe .
Atquehumeri ingénies ^admirandiqueUcerti:
Inpitrmmîù ea efi-^ chrifistm iiUferentà imago ^
^uemftftpet aJJ>e6iu primo noum aduena in vrùem,
FertmAnusmnofamnodofocorùce quercum:
^uafHlcat njada , qita rapides fec^t arduus amnes,
Frœruptd rupis dorjb connixta inhxret.
Le cœur deTEgliie Nofbe Dame eft clos d'vn mur per-
cé à iour autour du grand Autel. Au haut duquel font re-
prefèntees en grands perfonnages depierre dorez &: bien
peints, riiiftoire du nouueauTeltament, 6c plus bas Phi floi-
xe du vieil Teftamenc, auec des efcritsau delloubs qui expli-
i^uentlefditeshiftoires.
Le grand Crucifix qui efl: au deiïus de la grande porte du
cœur , auec la croix n'efl que d'vne pièce: & le pied d'iceluy
faiten arcade d'vn e autre feule pièce; quifont deux chefs
d'œuure de taille ôcfculpture.
Au bas d'iceluy, du collé deMidy, danslaneffevoid vne
grande figure de la vierge Marie, faide d'vne feule pièce,
ornée d'vne robe, deuant laquelle fe font à toutes heures
vne infinité deprieres : & meirnel'on tient y auoir elle faicl
quelque miracle.
Dumefmecoflé vers le grand Autel eft vne autre fio-urc
delafufdiceVierge,appelleeNoll:reDame de confolation.
ïtaupresily alafiguxed'vn Aicheuefque, oùfont grauees
ces paroles,
Noble homme Guillaume de Melun Archeuefqtée de Sens ^ 4
fait faire cefte hiftoire entre ces dtuxpilliers en t honneur deDuu^
deNoftre Dame , & de Monfagneur/am^ Eftienne.
En continuant vers Orient, l'on void la figure d'vn hom-
me d'Eglife,orné d'vneDalmaticque,d collé duquel ce qui
fuitellgraué,
llaîfîre Pierre de Fayel^ Chanoine de Taris a donne deNX cens
Hures pour ayderàfnreces hiftoires^ & pour Us muuelles verrie-
rs s qui font fur le- cœur de céans,
B iij
J4 CITE' DE PARIS, |
Continuant vers le codé de Septentrion , vis à vi s de la
porterougCjtendant^iLi cœur au cloiftre l'on voidlesnoms
desiculpteursqui ont fait toutes les jfigur'es du tohr dudic
cœur. Où près d'vneftatuëd'vnliommeàgenouxits mains
iointesfontGes paroles grauees,
CefiMaifirelean Rduy^qttifutMaJJondensfire Dame de Pd-
ris^furi'eJpAce de x x v i . Ans^ é* comme ftca ces nouuelUs ht -
ftotres : c^ Mdiflre Uayi le Boftteiller les a pArfuites en lUn ..
M. CGC. LI.
Dans le cœur, âlaprincipale entrée d'iceluyiiy a vntom-
beau decuiureen boire,eficué de terre enuiron d'vnpiedôc
demyi fur lequel eftreprefenté vn Euefque couché de fon
long. Au deiîbubs duquel efhinliumé Odo de Soliaco , 71.
Euelquede pans. Du temps duquel celle Eglife de paris fut
acheuee : excepté le portail méridional de la croifee , com-
me nous auons vérifié cy defTus.Ileftoit frère delaindGuil-
jaume,iadis Chanoine de paris, ôc depuis Archeuefque de
Bourges: autour defon tombeau eftceftepitaplie.
Quem CAthedrA décor Auit honor^quem JAnguis Auitu4^
^uemmonimgrauitasJoiciAcetOdofitm'.
T yaJhUs huiu4 erAî^ quod hâhent kec temporA rare j
MensfjncerA^ manm mundA , pudicA cAro.
Lenibiu hls Unis , toga nuàîs , vi^us egenis,
VitAfHitiuuenis cUra^prohAtAfenis :
Bà [excenteno Chrifii quArtoque his anno,
1208. Tredecimd lulij tranfit Odo die.
Voyez cy après le Catalogue des Euefques de ladite Egli-
fe , où plus amplement efl traidé de luy.
Au milieu du cœur deuant l'Aigle l'on void encores qua**
tre plates tumbes depierre: 6c delfoubs celle du milieu effc
inhuméela Royneirabelle,fille du Comte de Hainaul t,pre-
miere femme du Roy Philippes Auguftcj laquelle trefpafla
le 22. Feurier 1189. A cofté droit d'icelle efl: enterré G eofroy
DucdeBretaigne,6cComtedeRichemont,troiiiefme fils
<ie Henry Roy d'Angleterre, qui mourut ci Paris l'an ii%G,
Du coflé de Septentrion eft enterré vn autre duc. Et aux
pieds d'icelle Royne , vne ComteiTe de Champaigne, de la-
quelle le nom efl incertain.
Pour les âmes des ixSàiis , 6c auiîi pour l'ame de fon père
LIVRE PREMIER. ,y
Louysy.IeRoy Philippes Augufteafondé/îxChapellenies
làcerdotalesenladiceEgliièNoftreDame.
Lelioy Louyshuidiermefils dudit Philippes Augujfle,
& père de S. Louys , & la Royne Blanche fà femme on t fon-
dé vneChapellenie enl'Eglifenofb-e Dame pour l'ame de
leur premier fils Philippe, qui y eft enterré , de la fomme de
quinze liures par. affile fur la Preuoflé de Paris, ôc payable
moiiié à la Toullàinds , ôcTauci-e moidié à la Purilîcadon
NoftreDame.CcnltrepafTéà fàincl Germain en Layel'an
1215. èc de fon règne le fécond, ôc enregifbré au grand Pafto-
raljliureic). Carthe8i.
A l'entrée du grand Autel, fous vnetumbe de cuiure ,eft
le cœur de la fereniifime Louyie de Sauoye, fille de Phili-
bert Comte de BrelFe, depuis Duc de Sauoye, 6c femme de
Charles Comte d'Angoulefme,pere àc mère du grand Roy
Franc^ois premier: au bas de laquelle tumbe font elcritsces
deux vers, ^^^
Cor?nagnorum opifex e[m Francttm é* vifceraRegem
Tortauere hicfunt :fpiritus mfiperis.
Icelledeccda le 22. Septembre 1 531.
DerrierelegrandAutelcftenterréfoubsvne petite tum-
be de pierre&marbre vn grand Archediacre de Paris,nômc
PhilippeSjlequel efloitlilsdc Louys leGros,Roy de France.
Corrozetrapportequ'iceluy Philippes céda l'cfledion de
l'Euelchéde Pans à Pierre Lombard Dodeurtref-fçauant
en Théologie :&:ceheu de fepulture fut permis audit Ar-
chediacre,a caufe qu'il eftoit Prince : car au cœur deTEcTlifè
NoftreDame,onn'y enterre fînonles Princes , Princef-
its , &; Euefques.
A coflé du me/me Autel vers Septemtrion, on void vne
fkâtuë , efleuee fur vne colomne de pierre , qui reprefente au
naturelle Roy Auguite,prinGipalfondateur de celle Egli-
fe. Etau deifoubs y a vn beau tumbeau de marbre noir : f iir
lequel eft la figure d'vnEuef que, & à l'enuironceft efcric
graué.
HIC iacet reueunàtu in chrifio pater DominfU Tetrm de
Ordcmonte Parifiiâ orïundm , in 'vtrocfue iufe licenciAtus : olim ^4^?*
Morincnfis, fêsimodum verû Panfanfis Epifcopué: Qut cbù't an-
no Domim milkfimo quadr ingénu ^mo nono^ 16. die menus îul^.
ï<; GITE' DE PARIS.
Au tour Se hors le cœur du coilé d,e Midy , auprès le re-
ueft:iaire,eflla Cloapelle iàuiclDen-ys: à l'entrée de laquelle,'
fur vn pilier de pierre eft la figure de MefîireDeny s du Mou-i
Un , Patriarche d'Antioche,6c Euefque 97. de Paris : lequel
viuoic, ôc/lelon les mémoires que l'ayeu de l'Abbaye dc!
iaind Victor) decedaenl'ani447.1ei5. Septembre.
Plus haut en la Chapelle laiiicl Remy , dite des Vrflns fe
voidvnefepulture, lurlaquelle font reprefentez à genoux
vn Cheualier 6c vue Dame, auec tel Epitaphe ,
Cjg/fi noble homme Mefire lean luuenal des Vrfms^ Cheux-
ker^ Baron de Trainel-^ & Confeilkr du Roy mlire Sire, ^i tref-
pajfa à Pdicîiers , Im de grâce ^ 1431. Upemier tour d' Auril^tour
de Pafjues, EtDame Micheliede Vitrj/fafemme^ Sjt^^^^f"
pajfa à p dïis , l'an de grâce 1456. leii. tour de luin, i
Hors la Chapelle S. Nicaile , qui eft à Soleil leuant, fbubs
kftatucd'vn Euefque, eleuee debout fur vne colomne efl
grauëcequifuit.
Cy eft l' image dehonne mémoire Simon ds Matifas de Bucy,
j.ucfque de Sotjjons , ^ iadis euefque de varis , ^ar qui furent
fondées premièrement ces trois ChapelleSyOuilgifiy enl'ândegra.*-
ceiK^G.
Dans la première defditesChapelles eftfbn fepulchre de
marbre noir 6c blanc,eleué de terre d'enuiron quatre pieds.
Aux deux autres Chapelles de S. Rigobert , êc làincft Louys
font deux excellents tombeaux de marbre noir & blanc ,
6c porphyre, eleuez plus d'vne toife dehault. A main
gauche l'on voidla ftatuë d'vn Cheualier des deux Ordres,
de (àincl Michel, 6c dulaind Efpric, veftu de Ton habit Du-
cal, 6c à genoux. Qui eft le tombeau de feu Monfeigneur le'-
Duc de Reths, frère de Monfeigneur Pierre Cardinal de
Gondy , nagueres Euefque de Paris. Au deuant d'iceluy
tombeau eft graué au marbre noir en lettres d'or.
J^ternx mémorisa. Illuflrijjl ac generoftjf. Alherti de Gondy y
Titicis Rctz^ij., March. BelltnftiU, Far à Franc, Eqmtum mag,.
Rcgg- Trircm.Frxfe6ti. TtuorumRegumChriftianiftlCara^
Il IX. & Henrici III. Cubicnlarij. Vtritifque militix ^^SS'
Torque donati.^^uinque Regihm no/hâj \juib. trium maxim,
Vromnc. Prore.Xy oSfiefque Exercituum Regg, cum Imperie
ductor. .^jiinq.prtcttfspermultifq. ohfidionibt^ e^re^i^:m oper.
naunuit, obinduftr.&jidçmpergratiygramjj', ^ diffcilLLc.--
gationib.
LIVRE PREMIER. 17
gationihii^ omnibufq. belli acpacis munerih.fummA cum intc-
gritatis laude pcrfim^i.
Derrière ledit tumbeau eft graué ce qui fuie,
partis S. E. R Card. de Gondy ^jrater,
Claudia Lotharena ClaromontU ,vxor.
Henr. Epi/copus Parijienfis ,filim.
HenricHs Dux Retz>ipi6 ex primogenito nepos.
Fhtlipp. Emanuel, Cornes lunUcenJis , Regiarum^. Trire-
mium Prxfe^im ,filius.
lohan. Abhas SanBi AlhiniyjiUus Carijf. fratri Amant ijf,
Coniug. optimoq.parenti.
De l'autre cofteeftvn lemblabletombeau, fur lequel efl
reprefentë ledit Sieur Cardinal de Gondy, en fon habitude
Cardinal, 6c de l'Ordre du Roy. Il n'y a point d'efcriture,
pource qu'il ellencoresviuant en cefteannee léii.
Ces deux Chapelles ont elle réduites en vne bienlambrif-
fee, peinte hc dorée.
En l'an i49o.Ieanl'AngIois,fèdifàntPrefl:re,foitquepofl
fèdé du Diable, ou dominé derage,ou phrenene,arracha fu- 1490.
rieufementrHoftiefacree d'entre les mains d'vn Prerbre,ce- Attenta»
lebrant Mefle en l'vne des Chapelles de noftre Eghfè Cathe- faines
drale,dite de S.Crefpin ,qui eft proche de la grande porte, Hoftic.
tendantau Cloiftre.EteltantarreftéparlesafIiftans,futme-
né en laprilbnrEuefque : paricntcnce duquel il fut dégradé
publiquement, puis liuréà la luftice feculiere, pour eftre
conduitaumarchéauxpourceaux, &: y eftre brullévif. Ou
luybaiilapour ConfefîeurMaiftreleanStandonc , Docteur
en Théologie, deuot & fçauant perfonnage, Inftituteur de
rOrdredesCapettesà Montagut.
Danslanefde la mefme Egiife noftre Dame, l'Epitaphe
quiiuitfe void graué fur vne tombe platte de pierre grife.
N ohilis njtr Magisier Pctrus de Cha/leaf^pres, huius wjïgnis
Ecclejtd Canonicus.
Dilexttpie lefr decorem domus tud^
Neperdas cum impià animam eius.
^uamfmgulariter mfpe confiitmsi
Inpace in idipfum rcquieuit.
Annofux imarnationls mtllejhno quingentcjimo Quarto ^die ic^a
Jouisjdicimatertiamenjis Februar^, Fater noHer.Aue^&C'
C
^8 CITE' DE PARIS.
Aufiîpourhonorerla mémoire de Paul ^mile ( qui a
tant dodement efcric en Latin l'hiftoire de France ) i'ay vou-
lu recueillir Ton Epitaphc graué liir vne tumbcplatte de pier-
re en la croifee Septcmtrionale del'Eglife.
Taulus JEmtltm Vcroncnfis , huïm Ecclefix Canonictu , a tu
pditereximiam l'iîd fanclitatem, quant a queque doUrinapM-
îertt^ iuàex atque îffiis erit HiftoUA de rebm gefiis Francorum^
fofterii Ahesàim édita. ObtftanffûDommiiy^^JiequintamerjJis
Raoul Borerey en Ton liure deLutecia le compareàTite-
Liue, &: Saluftc : adiouftancaueeluy Monfîeur Ruel, méde-
cin , qu'il dit eflre enterré en la mefme Eglife.
Dumqtic ( ait ) adyta ipfapm lafiro : calcare recordor
^ujt vosfaxApremunt , medtc<£ héros magne RVELLij
Jrtis & herbi-potensfcri^tôY'. Qjùque alterhabcriSy
itTitw é" Cn/pu^ , nofiu vntu condit or ingens
lîtJîorU JEwtljf. &c.
Auprès le gros pillier de la croifee de la nef , deuant l'ima-
ge de la Vierge, l'on void trois colomnesdepierre: auhault
defquelleseiloient trois grandes llatucs de cire. Dont celle
du milieu eftoitdu Pape Grégoire XL lequel a faitplufieurs
fondations en ladite Eglife . Les deux autres eftoient d'vn
fien ncpueu , &: d'vne fîenne niepce : mais eilesfont tombées
d e vi ciileire en Tan 1599.
Enla Chapelle faincl Martial, près laporte , qui eft vers le
logis Epilcopal, font trois ftatuës octroi s Euelques, ôc celle
d'vn Roy, que l'on dit eftre de Louys VI. bien qu iln'yayt
aucun efcrit.
Le Comte de Flandre eftoit entré en fimauuais mefnage
auec lesfubieclsjà caufe des leuees de deniers qu'il faifoit fai-
re , pour s'acquiter des vieilles debtes de l'accord fait auec le
defuntRoy Philippe le Long, que fes villes s'eftans reuol-
tees ,&: l'ayans arrefléprifonnier, il fut contraint deprendre
loydefesfubieds,pourrecouurerfaliberté. Dontpour re-
uanchc,fe voyant libre,il eut recours au Pvoy Philippe deVa-
lois,lequelfoudaindreiIevnearmee, prend, faccage êc brû-
le CafTel , oùles rebelles auoientfaict le gros de leurs troup-
pes ,apres*leurauoir defïàicl vingt-deux mil hommes en ba-
taille rangée. Etreucnant comme en triompheà Pans en l'an
LIVRE PREMIER. ip
1318. il entre tout armé èc monté dedans i'Eglife CatliedraJe
de noftre Dame, o lui fait offrande de fes armes 6ccheual,à
Dieu , 6c à la facrée Vierge fa mère. En mémoire dequoy , on
luy dreiia vneltatuë enlaNef d'icelleEglife, cju'on veoit en-
coreslereprefenteramiî qu'il efboit. Et fiMelHcurs de no-
flreDame en font tous les ans vnefefle double, le 17. Aoufl.
Aupresicellenatuc,ilya vn grand tableau contenant les
vers qui enfiuuent , dédiez au Roy Henry fécond .
DelegeSalica,&;virili Francorum RegnoScImperio, car-
men Elegiacum , Philippi Valefîj quondam Francorum
Régis inuicliflimi Statua: Equeftra^impofltum.
Tœmineo nunquam didicitdindemate fle6ti:
Exteri efi Galltis nef'cius imferij . ^^-^^
Scd neque fubieclo fi lit a efi duce & ho/pite franca,
Gen^ virtute potens , gens animofia. régi .
lîec flecti potuit, nifi franco nomine francus ,
Ingenito & patrio fanguine fieptra tenens .
N efi/ us exurni demi ni, atque aliéna, perofiis
Imper i a , indomitus ficquc fuofque fouet.
Et veluti ingenuus fionipcs y generofius ci" accr,
Sefjoremfiupidum haud rit} Caballus habct :
Nobileflc caput atque fcrocia fubdere colla.
Indigna renuit Martia turha iugo :
Fcemtnâque in nullos armorum nafcitur vfus.
Spem rcgni ab^ciat, molli a tenfi. trahat :
Aut tereti dtg/to fufios torquere rotando
Dificat, in auUls plurima fingat acu.
Infiruat Attalicos , "var toque colore tapetcs
Pingat, quinjtuùvultibus ^quuserit,
Ordiri drfiudeat radio percurrere telas ,
Et do6la texatfiericafirata manu .
Hisfie fie officits exerceat: artibus ifik
Ingenij fpecimen prebeat illafiui .
Tenelopefic cafia olim ,fic fecit Arachne ,
Atque ali^a , quarum nomina claravigent,
- Non efi ^qua fera muliebris dextra lupatis,
Nec régit imbelUs frena fuperba manus .
21 ec bene conuemunt anima tam fortibns vlli
Cij
Foe^niaM
opcra.
20 CI TE^ DE PARIS,
Reges i(ju os franc is ex fera terra daret.
Jgnotos ita Gallus héros , dorfo excutit omnes
Finibus cxpellit bella crtienta ntouens :
Atque duces uctcri deducetis Jiemmatefrmat
Sublimes folio , iurâque fera fubit .
obfipa cor ni ce iugum detreclat , & audax
Excutit ornne , aliofi quis ab orbe ferai :
Et ramum longa repetens ab origine jfemper
Jndigenas Reges numinis inflar habet,
Trjimifoque rétro dum fanguine clara corufcat ,
Crefctt perpetuo nobile flemma domus .
Mafcula vis animi perdurât , & omine Uto
Sceptra dat inuicla ture tenenda manu .
Magna pharamundt lexfanxit , &inclyta virtus
Serttari à tût a pofteritate itibet.
Callica nomen erat primum iiliy fcilicet vt lex
Sit propria hxc gallis , fortia corda decens .
M os fuit antiquus Romx , de Patriciorum
Ordine y & indigenas elicuiffe vires,
Hofque facerdotes Martifacrare ver endos .
Ht dicli Saltj , lex Saltca inde fluit.
Noftrafaos habuit Salios & G allia. Nam Mars
Scmper apud gallos primo in honore fuit ,
Romanis etiam diclus Mars gallicus olim,
E Xpert is quam fit gallus ad arma ferox .
A Saliis popnlis habuit , quas gallia quondam
Aut S alto authore, hoc nomen habere volunt,
Atque altis aliter vifum eft ,fententia quormn
Afale deduci cum ratione refert:
Et falicam dici quod condiat , &falis inflar
Seruet in Mernos gallica itira dies.
^li falicam dixit , potius efie virilem
Debuerat: vcros nam dccet illa viros ,
Jmperium muliebre animis feruilibus , atque
Be génère s altj 'molli a lujfa ferant .
"Nos qmbus ingenium efi , multa virtute fuperhum
Et paratum efi ridigo nobile marte dccus ,
Et qui contudimus Romane rofira fuperba
Alitis ) vt forum filgeat aima Triais :
LIVRE premier; .4j
^ui iuga magnanimis aliéna reiecimus aujïs»
Seruili indociles conditione premi.
Ingénies animes fpiramus mente pmalta :
Viribus herculeis pecîorajïrma nj aient .
Indyta nohilttas & cUrum nomen auorum, ,
Virtutum in nohis femina multa ferant .
AEneadum memorcs , memores 'virtutts auitje
Excitet 3 &fiimtdos addat origo potens .
Jam longe indomiti franci regnauimus xuo ,
Concordes fanclx legis y honore dm.
Maicjla>s etiam & regni inconcujja poteflas
Terpetms armis eft habitura dies ,
Hoc Deus ipfe animis prdflantibus imperat atque
Profperat , à' fi lit o cœpta fauore beat.
Ouid frufira nofiris maie barbants injîlit hoftis
Legibus ? Antiquum ius violare parât f
Lilia num fnlni depa fient nofira leones?
Atit AqtiiU pennis galltca figna cadent?
Atit AquiU immixtiis leo , monflrum immane figurans,
Cryps erity & rojtro & fxuit 'vngue feroxf
At numen retinent demtjja injîgnia cœlo ,
Angelicifque armis agmina brut a ruent .
'Non Aquilam attt pardos gallorum injîgnia gefiantj
Non tructdentum animal %'el feritate rapax .
Nil nifi candorem retinent , ^ pulcher amœno
Dulcis flos fpirat balfama odore fuo .
Cdjiits ille color toti gratifiimus orbi ^
a cœli nohis 'vcrtice mijfa notât ,
Atque fu a efi gallis qud proferit & fugat hofies ,
Eiaculans ignés aurea flamma fuos .
Sit procul inde met us , timor exulet atque facejjkt ,
Non opis externe efi indiga franca ?nnnus .
Sat propria virtute potcns , peregrina repelle
Imper ia y au xilio fiât potes t'na tuo ,
Biues y clara,ficrox, armis antmofia potenfique^
Virtutis propri£ conficia y fi de tibi .
Natio nu II a vnquam plures fiubqfie labores
Ero Chrifii vifia efi religione fiui .
Vnde tibi mgcntes tituli, Namfiolis ab ortu,
C iij
112 CITE'DEPARIS.
S dis ad occafm inclyta fama tua. efi .
Inde tihi Aîigtiftnm nomen Meotida ad vfqut
Fam£ amatuta efi glorïa magna tu£ .
Tu tamcn & flacid^ ferua fia munia pacis ,
Obfequiofa fouens qtios tihi iunxit amor.
V t que foies fkmfer , nunc illibata te ne bis ,
Inuiolata colens fœdera amicittx .
Sic quoquefnitimos ( tanta ffi vis y crédite j amoris)
Concordi alltcict fœdere farta quies .
J^os non du cet amor coget ttmor & t rem or. Bcquis
Horrida F rancorum fulmina ferre foteji ^
Sed maneat femper frmis radtctbus hxrens
Lex Salica, antiqui quam coluere patres .
,^U£ Francorum animos l'irtutibus implet, ô* afiris
Inferit , vnde illis gloria parta viret .
Sit teftis locuples y fit magno in honore vetufia^ :
Crédit ur illi , annis efl adhibendafdes .
F erre a gens belloy & nullo uiolabilis iêiu,
Semper ab antiquls cognita temporibus .
Longls bellorum fludiis & fortihus aufs
Per mare ,per terras j galliafgna tulit,
Illuxit terris micuit toto aquore njirtus ,
lllius pulchrum nomen ad aflraferens .
Concuftt y totumque armis exterruit orbem ,
Et domuit 3 pofitis extera régna iugis :
Peruafitque Syros , fœltci & rure Sab^os,
Gcntis ldume£ dum locafacra colit :
Atque vrbis Solimx fceptro éf diademate fandfo
Clara PaUflinam fubdidit illa fibi .
Nonne Leonori quondam ducis y aufpice dextra,
Inuafit Galat(ts , incoluitque Afam ?
Inde Gomoritis pulfis efi nomine mixto
Gallogr£ca y auibus gens ea diCla bonis ,
Adde qnod (j;- franci populum domuere latinum,
Saxonas ^ Cymbros , Pannoniofque truces .
Jtaliam petit Brennus quoque maximus armis:
A gallo capta efi Roma fuperba duce.
Cetulos etiam , genus infuperabile bello ,
^ofque feris fimiks tçrra lybica tulit
LIVRE premier; i^
Cdrolus hifpanis mngnus depellit ab oris :
Tutatm regnum fortis ihere tuum.
A Lon^ohArdis latium, Romanâque tura.
jijjerit ille Deo Fontificique pius ,
Jparthenope red^ty nofirumque Neapolis in hs.
Et Zande & Stculi trinacris orafoli,
^nid memorem Infuhres tôt te s iamfub iugamijjis^
HtffAnos i Ligures , nuper & Allobroges ?
^uidbdlo décores, & nofiris turribus kquos
Heluetios , fortes armipotenfque genus ?
At qiiûties vïcii per gallica régna Britanni .<*
Aut quoties francts Anglia prjeda fmt?
£)utd plura? Antiquis vifum eft ,Jïne milite G allô i^^"**^
Nunquam fœlici pr^lta gefia manu.
JEt nifi iam Jiimmts aucionbus omnis aherrat
Fanafides , dû6iis eripienda Itbris,
Antiquts tttulis , 'veteri diademate , longo
Stemmate , & ingenita nobilitate animi.
Non a lia in tôt o gens efi pr.^fiantior orbe ,
Pareat htiic geniini Itmes njterque poli .
Namque fuos ex fe ciues genuijje putatur,
lllis terra altrix , patria chara , parens .
Sic ajlris Itinaque prior ^ quiarobore & armis
Et r cliquas terras confdio fuperat ,
Jure bono cun^is iam nunc dominabitur oris ,
Atque aliO'S gentes regnaque iure tenet.
Si qtia fectt iter victrtctbus inclyta dextriSy
Setijigitfedes^ O" noua régna colit:
lllic clara fui femper monimenta reltquit
Nominis, atque animi plunmafignaptj,
Mceniaflatuit j fulcit labentia, lapfa
Erigit , aut alio nomine grata manet.
T>u77ique alla ex aliis necluntur facla , fuperbas
Condebatque vrbes y iuraque facra dabat,
Germanos franconia y fie Senogallia reddtt .
Nunc memores Italos gallia noftra tui .
Vinculo amicitix iunclis vt amabilis : hofii
Semper terribilts femper acerbafuit.
^u£cumque in francos gens induit arma timoré
;j4 .CITE' DE paris;
HoYrefcitfauido pérore tota frémit .
T ulminM fie fenjît tellus fandra Valeft
FrAia, qued vario gArriit ore loquax ,
Mentitum Regem dum latrat flulta, Philiùpum ,
Indignumfceptrisgallia cuit a tuis .
Experta efl tandem qmd pojfet mafcuU virtus
Gallorum , atqae malo dôâfa tacere fuo eft :
^Quidûe nurus galU différât ah alite fœtus
Crifidta illa fuumfenfit in excidium .
Hiinc domuitj mamans bis miUia dena Philippus:
Agnouitque Bucem flandria -vi^a fuum .
Hincfpolia ampla refert , Haîuafublimis aquefiri ,
Deq-^triumphato his hofietrophda Uudat
^uod mare , qu£ teltus. , qux gens non fufpicit altum
Francorum ah Empireo nomen ah arce datum ?
Et quàm grata Deo quam toto gallia mundo
Scribere Ji plaçeatj iam hrcuis annuserit,
Jlla viris etiam femper melioribus vfa ejt.
Aufpictjs fuperfim lex datajîrmafiet
At tibi qui tant as faujlo moderaris hahenas
Sydere , det Chriffus régna tenere diu,
Inclyta Francifci proies , Henrice , tm rum
Jure hono pr inceps diceris atq-^ pater.
Atque ita dum geminas titulos jtti plebis honoremy
Natorum affeâfum his pietate mères.
Namque foues populos aque ac tua pignora Régis
Induis exim^ curam , animuinq-^ patris.
Nihilcura armnto te cingi milite , qui fie
Pnefis c^ natis qua petate pater.
Nihil opuj alterna efl: ferriflationelocare
Excubias : fequitur prjifidia ifta timor.
Nonfîc te rigidus circumflans enfe fatelles :
Nec tutatur opes vt honitas d" amor.
H^c tua te 'virtus cœlo terrifque verendum
Reddidit ,hxc gentes in tua iura trahit.
E>efinat at nunquam donec totum compkat Qrhem
Ac ficilem votis morigeramq-^ tuis.
Vniusin populis faciat coalefccre corpus ^
J^tfçcijs animisiam tua iurapati:
LIVRE premier: i|
Acrs^yium coitu, miro concurrere in vntim ,
Et nde concordi gdlica figna. fequi .
Afjiciat feiperos tant a h m dementia, Pr^Jîet
Semine nunquAm déficiente patrem .
Sint nati naLeque tibi qui fceptra gubernent ,
9fi£ focient fceptris extera régna tuis .
^tà tatrios référant mores , 'vultujque benignos,
Etmitem in leui pérore voce modum.
Far dccus armorum , njiiîricis gloria dextra :
Sitque eadem virtm integritafque anima .
idem ammicandor y grauitate modefiiafimplex
Condita, &placidm fermojit atque fagax
Non octdis terrorem ,fed reuerentia honorqu^
Hac tua maiefias fide 'verenda manet:
Teque tibi ofiendant facie cam coniuge chara,
Communi vt coeat itm6tus amore décor .
Sic tuacognofcas natortim in vultibus or a,
Sequemfiirpe fia cernât vterque parens :
Et confejjafios animis atque ore parentes
Teftetur foboles cum probitate genus .
Hifque tua o* patrls pones , iterataque auorum
Nomina, quam francis grata à* amata tuis ,
TrAufiri aquabunt pr£cLira 'vocabula, ^nixu>
Virtutis , fi non txdeat efie pares.
Sic prjimifia rétro gaudet cefiijfe nepoti
Nobilitas j nullts inuida , grata magis .
Ipfe regas populum , claro diademate fulgens ,
Tarn patrix charm , quam tibi charafiubefi.
Stne vifiolio fiedeas fiublimis auito,
Sitfiabilis cœli gloria régis ope:
Ver que manm capiant digni te pâtre coronam ,
Fcrpetua firie filius inde nepos .
Viue diu fœlix , & tanto Rege beat a
G allia, quo nullus maior in orbe régît.
Audaâ-er rétine &fierua , fatifique fiecundis
Exerce legis congrua iujja tua .
Dij faciant franco s femper fiub lege recepta.
Libéra fœmineo tollere colla iugo.
FINIS.
0
2Ô CITE* DE PAR.ÎS,
Vt Léo confojfîis iactilis nofir£ hyfiricis oltm
Bevrcfit caudam depofuitque iuhas :
Ain ne AqiuUm rapido j^r£dantem cundta 'VoUtfê
Arctiit a noftris vt Salamandra focis :
Qallïca,ficiterum virtus jua. carnua profert,
Vt totum htincorhem compleat orbe ftto»
M. D. LV.
Par le Porc Efpic effc entendu le Roy de France Louys
XII. Et par la Salemandre fon fuccefTeur François!, com-
me aufîî par le Lyon le Comte de Flandre , & par l'Aigle
l'Empereur,
(Cornua) Cornu enim in fiera /criptura/xpe pro regiapote-
fiatefamitur: njt'Danielis y . & Apec. /. Nonnunquam ettAm pra
cor pore a, aut alla qtiauis forîitudine : vt cum de lofeph dicitur..
Corntt> eius , cornu Rhinocerotis -. ^ inipfo ventilabtt gentes vf-
qite ad termines terrx.I)euter.33.& alibi. Alludit autem adlHn£
cornua qu£ Henrici 1 1 . Symholumfuit.
L'an 1329. Maiftre Pierre de Cunerijs ( appelle par derifîoii
duCuignet)]Aduocat du Roy Philippesde Valois plaida
publiquement contre les priuileges ^immunitezôc franchi-
iès de rEgIife,tendantà leur ofter la luftice temporelle.Mais
;ipres auoir eftc refuté &: rembarré par le dode Pierre Ber-
trand, Euefque d'Autun j le Roy conclud qu'il augmente-
roitpluftoft les droits de l'Eglile,, que de lesofler ou dimi-
nuer : pourueu qu'ils regardaient auiîi de leiu^cofté^à amen-
der &. corriger ce qui mérite amendement ôw corredion,
Cefte magnanime refponfe eft comprife en deux carmes qui
font efcritsau portail de l'Eglife cathédrale de Sens,fousref-
iîgiedeceRoyarmé&àcheualjCommeil eft à noilre Egli-
fe de Paris •. Et font tels,
Régnantes veri cupiens ego cultorhaheri^.
luro rem Cleri , lihertatemque tueri,
Maiftre Pierre duCuignet eflant ainlî decheu de fà preten-
fion , on l'a comparé &; donné le nom d vnepetite ^ laide fi-
gure, qui ed à vn coing du Jubé de l'Eglife, du cofté de Mi-
dy ,audefroubs delà ngiu-e d'Enfer. Et n'eft aucun réputé
auoir veu celle Eglife, s'il n'a vcu cefte grimace.
Du Mny de ncfire - B^me.
L'an 1445/. aucuns notables perfonnages , MaiftresOr^-
LIVRE PREMIER. 27
feures de Paris eurent deuotion deprefenter le premier ioiir
deMay cl heure de miniud tous les ans deuat le maiftre por^
tail de i'Eglife noilre-Dame, vn May. Er deurcni vn Prin-
ce,pour va an feulement,qui auroicia charge de faire le5 frais
duditAiay:&:coniecutiuement tous les ans il s'en feroicele-
dion d'vn autre. Futauffi érigée, du confentement de Mon-
fîeurrEuefque de Paris, vne Confrairie de fàmcle Anne en
ladite Egliiè , & quatre Confrères ordonnez pour la regir.Le
temps de l'eledion du Maiflre ou Prince eft le iour de l' Afcc-
lion: 5c neantmoms il n'entre en charge queleioiu: defain-
Ûe Anne eniuiuant.
D ep uis(c' eft iifçauoir,ran 1595.) fut ordonné que lesqua-"'
tre Mail très auroient la charge ëcgouuernemct dudit May.
Et auiîi que ceux qui voudroicnt eftre de la communauté
dudit May , mettroientleurs nomspar efcrit, lignez deleurs
feings manuels, pour contribuer auxfraiz.
Or eft-il que ledit May elloitpoiéfur vn piheren forme de
cabcrnacleadiuerfes faces. Elquelles on voyoit de petites ni-
chées, remplies écornées de diuerfes figures de foye , or\dc
argent, reprefentans certaines Hiftoircs. Et au bas dlcelies
pendoicn t depetits tableaux, où clloient efcrits certains vers
François , pourl'explication d'icelles. Ce May ainli (comme
diteit ) polcau grand portail d heure de minuit , y demeuroit
iufques au lendemain apresvefpres, que l'on le tranfportoit
aucclemcfmepilier, deuant Tlmage delavierge Marie, qui
eftdelîbubsleîong poulpitre,fiilantdccecoIté]a clofture
du coeur. Et le vieil May de l'anncepreccdente eftoit tranf^
porte en la Chapelle iàincle Anne, pour y eftre gardé vn an.
Ce qui a elle toullours obferué , iufques en l'an 1607. que lef-
ditsOrfeuresontfaitprefent d'vn Tabernacle de lapin fort
induilrieufement elabourë en forme triangulaire : où font
trois tableaux cnchalTez , que l'on change tous les ans , 6cles
vieuxiontmisen la Chapelle faincle Anne. Outre ce, on ne
laifledeprefentervn autre May commun auec des petits ta-
bleaux, & vers François, pour remarque feulement de l'an-
tiquité. Qmn'efloit choie libelle & gentille, que ledit Ta-
bernacle .-lequel ellantcouuert de blanc d'Efpagne, & fore
grand , rcflemble mieux à vne groiîe&pefànte malîe de pier-
re de taillejque nôpasddu bois de fapin,le plus léger de tous,
Dij
i8 CITE' DE PARIS,
LeSamedy 4.d'Aoufti548.vnnommé lacqiies le Blond
crieur^ chercheur de vieilsfers 6c drapeaux, natif du pavs
de Gatmois j fur bruflé vif au paruis iiollre-Dame de Pans •
pourauoir irrcueremmcnt ab battu limage de la vierge fa-
trrce, qui eftcileuce auprès la porte du cœur, Ôc enlanef de
l'Eglile noftre-Dame.
Le Dimanche 7. de Décembre 1550. ainfi que lesChanoi*
nés de noftre-Dame chantoient deuant ladite Image de la
viero-e,vn hérétique natif de Lorraine paflà. de furie au tra-
11ers d'eux l'efpee au poing, 6c fe mit en effort d'abattre ladi-
te Imao-e : mais eflantfaifi par les affiftansôc mené prifonnier.
Je Icudy enfuyuant il eut lalangue couppee , ôc fut brullé de-
uant la grande porte delamelme Eghle.
DcKomhrement âes Autels de l'Egltfe denoftre-'Dame de raris ^é'
des Cha^ellenie s fondées en iceux,
A Tautel SainA Léonard, Chapellenies fondées, 4.
A l'autelfainclBlaife^cfaincl George, chapelli.
Al'autel iainde Geneaiefue , chapell. 2.
A l'autel lam cl Laurent, chapell. 4.
Afautel faincl lulian le pauure ,&: fainde Marie -^gyptia-
ne, chapell. 3.
A l'autel fainde Catherine, chapell. 5,
Al'autel faind Nicolas, chapell. 5
A l'autelfaind; luhan du Mans, chapell. i.
A l'autel faind IeanrEuangelifl:e,6:iàindeAgnes^ chap.4.
Ai'autelfainclEuflachc, chapell. 3.
Al'autelfaindlcanrEuangeliile Scfaittde Marie Magdalei-
ne, chapell. 4.
Al'autel des SS. Fereol 6cFerrution, chapell. 3,
A l'autelfaind Michel, chapell. 5.
A l'autel de faind Martin 6c fainde Anne, chapell. 2,
Al'autel de fainde Foy, chapell. 3.
A l'autel de faind Eutrope, chapell. 4.
A l'autel de ladecolation de faind leanBap tille, chap. 4.
A lAutel de faind Louys, chapell. 3.
A l'autel defamcl Pvigobert, chapell. 2.
A l'autel de faind Nicaife, chapell. 2,
LIVRE PREMIER. 2c^
A l'Autel delàincl Eftienne, premier martyr, chapell. 3.
Somme des Autels, 21.
Et des Chapellenies, 62.
Outre Icsfufdits Autels , il y a vn'Autel appelle ancienne-
ment jUare pigrorum , l'autel des parefleux : pource qu'en
iceluy fe difoit ( commeil eft crédible ) la Meilc à la plus hau-
teheure du matin. Ainfi qu'en d'aucunesparroifles de Paris,
il yalamelTe d'vnzeheures . Ccftautel eftpresdelaporte du
cœur , tendantà la nef, à main dextre , 6c proche de l'Image
noftreDamevenereedepar tout le peuple Catholique. En
iceluy il y a vne chapellenie de trois cents liures tour, fondée
parleanleMoyne Chanoine de leans, en l'honneur deladi-
tefacree vierge. Laquelle par ordonnance du Chapitre du 9.
May, 1571. a elle vmeaureuenu des Clercs de Matines :àla
charge de dire , ou faire dire audit autel cinq MelTespar fe-.
maine.
Vignitez, , c^ nombre des Chanoines é' Vicaires de No/lre-Dame.
MonieigneurrEuefque de Parisprefhe le ferment à fare-
ception tel qu'il efldefcrit au traiclé de fàincle Geneuiefue,
liurej. Et ne doitl'office en toutel'annee qu'à dixfept fcjfles:
non comprife la matinée du leudyabiolu.
Monfieur le Doyen fqui efl chef du Chapitre j ne doit
l'officCjàcaufe de(àdignité,queleiourdelàincl; lean Chry-
foflome , qui efl le 17. lanuier.
Monlieur le Chantre chef du cœur , ne doit l'ofEce que
le lendemain de Pafques.
Il y a auiîi U'ois Archediacres : à fçauoir le grand Archedia-
cre,quel'onappelleArchediacre de Paris, i'Archediacre de
lozas, &: I'Archediacre de Brie.
Plus le foubs-Chantre: lequel en l'abfence dudit Chan-
tre feulement, portele ballon.
Outre ce, cinquante Chanoines: compris les deux Cha-
noines 6cles deux Vicaires de faint Aignan. Les fix grands
Vicaires . Les àx>. Chanoines de faint Denys du Pas. Les deux
Curez, 6c lix Chanoines de lamt lean le Rond. EtleCha-
pellain defainte Catherine.
Icem,ilyadouzeenfansdecœur. LesfîxMachecotz. Les
ClercsdeMatiDes.Etlesi27.Chapellains. Le Clerc de la fa-
brique. Le Cheuecier. Legardedu Reuelliaire, Le petit
D hj
30 CITE' DE PARIS,
& grand fonneur. Lefquels quatre derniers doiuent cou-'
cher a l'Eglife. Plus les quatre Marguilliers laies ou laicques,
Los francs 2c petits Sergents. En ce nombre ne font compris
ks Officiers de la haulte , moyenne 6c baiTe lufhice.
ColLxtion des dignitez. , Chanoinerks, Bénéfices
& offices.
Le Doyen ( vacation occiurrente ) efl eleu depar le Chapi-
tre.
Le Chantre, ôc le s trois Archediacres, de Paris, de lofas ,ôc
de Bric, font eleus deparl'Euefque.
Les cinq liiidicts n'ont point de voix en chapitre , ny ne
conferentles Bénéfices , il oultre leurs dignitez, ils ne font
Chanoines prebendez : Neantmoins le Doyen peut confé-
rer les bourles du collège des Dixhuid , qui efl en rVni*
ucriité.
LeSoubschantre eleu par le Chapitre doit élire Chanoi-
ne Prebendé.
Ilyaauffi fixVicaireries,defqueIles la prefentation appar-
tient à diuerfes perlbnnes , & la collation audicl Chapitre;
C'eftàfçauoir,
La Vicairerie de faincl Maur : à laquelle Monficur de Paris
prefente, en qualité de Doyen dudid S. Maur.
La Vicairerie de S. Martin des Champ s:à laquelle prefentC
le Père Prieur dudiâ: Heu.
La Vicairerie de faind Denis delaChartre:à laquelleaullî
ledid Prieur prefente.
La Vicairerie de S. Viclor , à laquelle l'Abbé duditlieii
prefente.
La Vicairerie de S. Marcel: à laquelle le Doyen ôc Cha-
pitre dudictlieuprefentent.
La Vicairerie de laincT; Germain d'Auxerre : à laquelle \q$
Doyen 6c Chapitre dudid lieu prefentent.
Le Chancellier êc Pœnitentier font eleus de par l'Euef-
que .
^ llyaauiïï cinquante Chanoineries 6c Prébendes, qui font
a la collation Ôc pleine dilpofition dudid Euefque : Et tou~
tesfois ceux qui en font prouueus prellent le ferment en
Chapitre tel qui enfuit , 6c fe U-ouue enregiftré au liure noir,
foj.j.pag.i, '
LIVRE PREMIER. 3t
E^o. N, Camnictis huius honorabilis Ecdefi^e Parijienjis y Inro
ad hxcfmcfa Euangclut , & promuto Reuerendls Dommismeù^
Deciino & Capitido Fartjienjtbu^ ^ obedientiam ,reu€renHam é'
homrem exhibere, lura , libenates,franchifias^ confuetudincs &
chfertutiones ipjius Eccle/i£, &fpecialiter immunitatem claujln
ftruare : fecreta capituli tenere. Et quod fum dekgitmo matri-
monio procréâtes , liber & immutiis ab omni iugojeruitutis. IV -
JIO ftiam quod ego foluam quindectm jîorenos defiorentta y feu
tortim viilorein tnfra annum, pro capaper me débita fabrk/hu-
ius njenerabilis Ecclejije. , njelfaciam eamferi meis expenjis iu-
fra dïlium annum de panno fericeo hoc valente per prouifores
di6l£ fabriCA. Et ecce propter hoc do taies fdeiujfor es.
Celle forme de ferment eft confirmée paratiltres lettres
des Doyen &: Chapitre de noftrc Dame, dattees du Lundy
d'après laiàinclMartmd'hyuer, \^^%, oùlesflorins fontin^
terpretez de bon or& iuftepoix.
Aulmreio. dugrandPaftoral, iJy aplufienrs carthes fai-
fants mention de Ta reformation du Clergé de Paris, faidc
par le Reuerendilîime Odo Légat en France. En la première
defquelles il ordonne que les Chantre & Soubs chantre à
leur promotion prefteront le ferment en Chapitre de rcli-
denceperfonnelle à l'Eglife. Et en la Carthe cmquieiine ( qui
eft de r£ueique,du Doyen 6c Chapitre,, datteedel'an 1207.)
le Chancelier ell aftraintà meliiie chofe,
Ceftc Eglifc denoflreDame eft la première en dignité du
Royaume de France: Etl'Euefqued'iceile leprcmier 6cfeul
Curé du Rov, en quelque lieu qu'il foit 3 melmes en fà Cha-
pelle. la Mefléôcles heures canoniales fe chantoientancien-
rjem.entàrvfage deParis.IleflauHi ConfeillerenlaCourde
Parlement j qui luy donne voix dehberatiue: Cequen'ont
les autres Prélats, ains feulement iéance, fils ne iont Pairs
Eccleliaftiques,ouAbbédeS.Denis: Ilad'auantagelapre-
feance entre les Euefquesconlàcrezdeuantluy , comme en,
l'an 1551. il précéda celuy de Senlis qui eftoit fon ancien,
LeRoy Louy s VIL dicl le leune , fils de Louys le Gros ,^e
glorllie d'auoirpairéfajeunelTeauCloillrenoftre Dame,cô-
me dans vn gyron maternel : Et pour ce reiped fe déclare
plus enclin enuers les Chanoines, à oclroycr leur demande,.
&fLu:cedonnerpriuilcge?lequeldattédei'aniî57.Etdefoii
3t CITE' DE PARIS,
recTiieleio. eft tranfcric au Petit Paftoral, fol. ^6. pag. i. Où
font ces mots . Nos EcUefiixm Parijienfem ( in cuim cUuftrOj
quafi quodam materndi grcmio , inctpientisviu&pneritix no-
Jir£ exegimmtempora.) antecejforibm nofiris cariorem , df i^tcr
regniEcclefiaseminentcmconJiderantes : inito confilio CHmJîds-
libiis noftns , petit iombus iam dicH Cleri af/enfùm pr.€bcmus.
L'an 1248. le Roy S. Louis entreprenant fon voyage d'ou-
tremer en la terre Sainde,prmten grande reu er en ce le Bour-
don ôc rEfcharpe de Pellerin Chreftien en l'Eglifè noftre-
Dame de Paris, par la mam de Regnauld 77. Euefque du-
dicllieu.
r,. Ledit Fortunatuscy defilis mentionné, defcrit ele2;am-
gr^tm, 10. ment la grauité, deuotion,&:laincteté du Cierge de Paris,
auquelprefidoitleditfàincl Germain, le comparantàAaron
^âMoyfe. Et en fin le fuppliant, que comme ledit Moyfe
leiiant les mains au Ciel ,furmontoit les Amalechites : auffiil
luvplaifeleuerlesiîennespour fonpauure peuple.
Celjï ( inqitit) Tarijiaci Cleri renerentiapûliens,
pfa 1 m o ,^ i c ' Ecclefije geniiim y gloria , munus , honor .
du Clergé. Carminé Bauidico dtuina po'émata pangcns,
Curfibus apidms dulce reuoluit opus. •
Ordre des Indeficerdotes, Leuiticus hinc micat ordo :
Preftrcs& lllos camcies , hos fioU pulchra tegit.
Diacres. lllis pâllor inefi y Riibor lùsin "jultibus errât:
Et cdndent rutilis lilia mixta rqfis.
llU iam fenio , fed & hi bene njcftibus albent .
Vt placeat fnmmo picfa corona Deo.
Louange de Jn medio Germanus adefl Antifles honore y
6. Gaaiam j^^- y^^^i- ^jj^ç iuuenes yfubrigit inde fenes.
L<!imt£pr£eunt .feqmtur grauts ordo Ducatum:
H os gradiendo monet , hos moderando trahit,
Ipje tamen fenfim tncedit, "jelut alter Aaron :
Non de l'efie nitens , fed pietate placens.
Non lapides y coccus , cidarim , aurtim ^purpura , hyjjksj
<unpl^e Tn '" ^^^^'^^^t htimeros : fed micat aima f des.
Jiabus, 5c lllefatis me li or l' et ère quamlege facerdos:
*^*""*^'" Hic quia 'vere coltt quodprms vmbra fuit.
eu venus. ■' r n
Magna ftitura ptitans y pr£fentiacun5tarcfellensy y
Antca carne carens , quam carofim rmns .
SoUicitus
LIVRE PREMIER. 35
Sollicitas qumiquam ne deuoret iralupomm, ^^ dénote
,,■ . ^ \ n qu'il cftoit
Colltgtt adcaulaspaftor opimm eues. jJa,^^.Q ^^^
Et en ia tin il déclare le Clergé de Paris bien-iieureux abftmcncc
a» ►^i r^U,>^' & loin de
auoir vn tel Cheh ^^^^ ^^^.^,
i'>y^ <^f£? Gtrmano fœlix exercitu^ hic efi. peau.
Mofi's tende m anus , d" tua cafira itiux.
A cefte vertueulecompagnee on y cnuoyoit dediucrfes
p.Trcies du Royaume, & d'ailleurs les encans de bonnes mai-
lbns,pour eftre façonnez de la main de S. Germain aux
mœurs,licerature^ office diuin: aiin défaire feruice à l'E-
glile^ôcfe rendre capable d'y tenir les premiers rangs.
Ainii laincl: Bertigran , (ou perfjncopen , Bertran ) y tut en- ^^^^^^^^
uoyc de parfesparens, ^ regy doucementparfàinclGer- dùcspicdc
main , iulques à luy conférer ics ordres facrez , ôc le faire S.Gerniaia.
Preilre: ce qu'il recognoifl: en ion teftament.
Ille (mquit) me duUifime enutnmt ^ &fuajan6ia oratione, ad
facerdottj honorem pcrduxit, Grégoire de Tours, liure viii.
deThilloirede Frâce,chap. 39. cfcric qu'il aeftë Arcliedia-
credel'Eglilè nollre Dame de Pans: D'où ilfuttiré , pour
eltre le vnzieime Euefquc du Mans. C'efl luy qui a fondé au
faux-bourg de ladite ville du Mans l'Abbaye de fainct Pier-
re delà Coulture de Dieu, en Latin , de cuit tira Dei, qui lé
prend pour le Diuin leruice, qui leferoitle temps aduenir
audit lieu.
SaincT: Brieu vcnud'HiberniefutaufîîreceuàrefclioledeS. Briet?
Moniieur iaincl: Germain ,à l'in flan te prière &: reoueftc de ^'[f'r^^ '^*
r o 1 1 ■ r \ ^ , ^ r -^ Germain,
Us pareil S, ce y demeura longuement; luiquesace ou il fut
appelle de Dieu,^c eleu du Clergé ôc du peuple (comme
c'elloit ia couilume en la.primitiue Egliie ) Euefque de S.
Vinccnten Bretaigne: auquel lieuila laifîefon nom,&: fè
dicl auiourd'liuy Saincl Brieu dé Vaulx, combien que faind
Vincent elltouiîoursle patron de l''Egli(é. Voyez l'hilloirc
Gallicane de Robert CenalisEucfqued'Aurenchc, liure 2.
perioche vi.fol.i-^.pag.r.
Saincl Eltut Abbctrei-dode en Allcmaagne',a'auffi eflé EhutuiU-
dikiple de nollre iaincl Germain : comme tcihioi'rnent""'-
7rithc7mus lib.3. de vtris lllufinhus Ordmisjanciï Benedich.caù.
S9' dr 41 ' Et Arnoldiis Vvion, lih. 3. Lignivit^, In appendice
Martyrologe Benedicfmorujn Monachor/im,
E
54 CITE* DE PARIS,
Et fans aller chercher plus loing, depuis quarante ou cin^
nuante ans, ily enaeuiulquesàcreizc de ce Chapitre (vray
heu d'honneur , pieté , ôclcience ) qui ont eilé choifis 6l faits
Archeuelques ou Euelques. Aiçauoir,
1. feu Melfire Antoine le Cirier,£uefqued' A urenche.
2. feuMeiEreNicolasfumee,EueiquedeBeauuais.
3. feuMeiîire Seballiendei'Aubelpine,EuefquedeLimo-
ges.
4. feu Meiïîre Regnauld de Beaulnc, Archeuefque de Sens»
5. feu MclCreEmar Hcnnequin ,Euclquede Rennes.
6. Melfire Adam de Héurte-loup,Euelque de Mande,
7. Feu Meiïîre Nicolas deThouEueique de Chartres^
8. Mefîire Hierofme Hennequin , Eueique de Soilîons.
9. Meiïîre Fran(^ois de la Guefle, Archeuefque de Tours,.
10. feu Meiïîre luiian de Tours, Eueique de Ciciàrée.
11. feu Meiïîre Germain vaillant, Eueique d'Orléans.
12. Meiïîre Henry deGondyàpreient tueique deParis,
13. Meiïîre François Medauid, EuefquedeLiiieux.
Des en fans de chœur de noJtreBame,
Meilleurs les Doyen & Chapitre de noilreDame coniî-
derantsquelereuenuaiTignëpour la nourriture & entrete-
nementdes enfans de chœur, ôcdeleurMaiilre, n'eftoitfuf-
hlante: Ils ordonnerenten l'an 1349.1e 2.2. d'Aouil:,pouraug-
34"* mentation diceluy , que chacun Chanoine Prebendé pa) e-
roità iareception pour eux deux Florins d'or de Florence.-Le
Chanoine qui fera promeu à Prelature payera centiois par
ceiuyquiiemarira,ouprendi-a l'eftatiaicque, payera ibixan-
tefblsparii! Que i'il vient à décéder auant que d'auoir fatis-
faicl its héritiers oayeront d'abondant quarante lois pari-
fis.
Ceux qui cy-apres(erontpourueus de Cure parrochiale,
Chapellenies , ou autre bénéfice dépendant du Chapitre , &
vallant trente liures pariiîs de reuenu annuel ou plus, paye-
ront dix fols pariiîs.
Queiï lereucnu n'eil que devingt liures parifis, il ne'fèra
paye que cinq fols parifis.Etpour les autres qui ion t de moin^
dre valeur , trois ^o\s parifis.
CeuxauiTi quipermutenc enfèmblc leurs bénéfices, doi-
uenttous deux paycrau pro rata dureuenu d'iceux,
Extutcl d(s Re^iftns dç Nûfire-BamCj four le s fiais & droicfs.
LIVRE PREMIER. 35
deuhs à U réception d'vn enfant de cœur . £tpremierement
f ourle vefiir.
Vne robe neufue de drap rouge, auecvn petit chaperon
rouge àporcer iurrdpaule.
Vne jacquetteoulaye long, de drap bleu, doublé.
Plus quelque vieille ro be 6ciacquecte, s'il y a moyen j pour
conieruer ies neurs , ëcpour changer.
Vne chape &; chaperon de large noire pourporter àl'i-
glife.
Deux paires de bas de chaufles dedrap ou eflamct de ver-
brun.
Vn bonnet quarré pourle iour, ôcvnblancpourlanuiâ:,
àlafaçon que les portent leldits entans de cœur.
Vnepaire de louliersneufsj^c vne paire de pantoufles.
Sixauibesneufues garnies de leurs amids, de la longueur
requiie pour l'entant; ou ieion que leur Maiftre les lugera
neccllaires.
Sixchemifèsneufues de longueur ôclargeurrequife à leur
aage.
Aux enfans chacun vn coufteau.
Pour le tellin deldits tnfans,
Pourle droid des deux Maiflres.
Pour le droid du Chirurgien qui avifîté l'enfant, 6c fait
fa première tonlure, i.yi'KYA'ôï^.
Des clercs ividtutmels deNoflre-Dame de Paris,
Les Clercs Matutinels de l'Egiiie Noflre-Dame de Pa-
ris ontdroidde prendre par chacun an lur le reuenu de la
Cure de iainclMerry vingthures parius,par ordonnance des
Doyen ^Chapitre de Noflre-Dame. Laquelle dattee du
moys de Juillet 1260. eftenregiilree au grand Paftoral,liure
20. Carthe 5S. îurdntautcm C^tpicer'ms ( c'elHe Curé ou Vi-
caire perpétuel; quîpro ter/ipere fiùcrit y in conflit ut lone fm fe
diclas vigwti iîhras fûUuurum,
£t parles Carth es, première , quarantiefme , & quaran-
te vniwfme du 19. iiurc àvAii grand i''aftoral,ils ont aulFi droit
de prendre iur la cure de ia^nd Nicolas du Chardonnct
vin 2;t cinq liurespariiis.
D'abondant, les Doyen 6c chapitre leur ont quitté à per-
pétuité la moitié de l'offrande g ui ferait à l'adoration de la
E y
36 CITE' DE PARIS,
Croix , le iour du vendredy iaind par lettres capitulaires
de l'an 1189. LelqucUes font entièrement enregiftrees audit
$rrand Paltorai , hure vuiguefiTie , Carthe 94.
^Confr.iiric de faînci Augufimponr le/dits Clercs de ncftre-'Dame:
La ConfrairiederainctAuguiHnjquieftàcoftë delanefde
la o-rande E2;liie Noilre-Dame, ell d'ancienne inlHtutiÔh :
Car pour la'dcfcruir , lile trouueau grand Pailoraljliure^o.
Carthe3i.leChapcllainauoirc(lc ordonné des l'aniiii. par
les Doyen & Chapitre : A la charge qu'il preflera le ferment
d'aflifter au duiin ieruicedela grande Eglife: de garderies
droictsd'i celle confrairie,&: de prier pour les contreres tant
viuansquetrcipairez,quandil pourra célébrer Meiîe. La te-
neur des lettres eil telle.
G. DecAnm m unique Ecckfu Pari/ien/is Capiîulum : Notum fa.
c'imii^ njmuerfis^ fjitod de conjenju & voluntaie noftra Cirnct de cho-
ro , de Cmfratnapincii Angufttni wjlitmrunt in Ecclefta mlfra Fa-
ri/ïenfipeypetuam C^pellamam: cuim donattoad nos in perpctuum
feriinehït.CafelUnw Autcm ^ qiiianobis fucrit infittutm tenebitur
rc^dentiamficcrein EccUfia. Parifieriji , Cr diuifiù officijs in choro
hon.x fide tnierejjè , & inra ipfms confrntrî£ conferuare , & tatnpro
Tfuù quamvro defunclii confratYihu6 , (juandopoteritcelebrare^ora-
re: Et hoc ipfum î?i fua in/lituttone tumbtt. Datte comme delîus.
Ch.i.ffes quijont a. Nojlre-Damede Paru.
PremieremcDt,dcrricre &:auhaultdu grand Autel/urvnc
rhafîe deS lai'gc tabk de cuiure, iouilenuc de quatre gros,6c forthauks
M^icei piUiersdemeime elloffe ellpolée la chaile de laincl Marcel,
rieulicfîne Eueiquede Pans , laquelle eft d'argent doré , enri-
chie dVneinfiniré de grofles perles & pierres precuules. La
feitede cegloricux Prélat lecelcbrele3.Nouembre.
Plushaultd'icelle, ell vne fort grande Croix , dont le Cru-
cifix eit d'argent doré.
A collé droid, fur raut,el de la Trinité, dicl: des Ardens,efl:
la Chafîc de no lire Dame, d'argent dore j En laquelle li y a
ch'.fTc ae du laid de ladide Vierge, &: delesveilemens. Plus des pier-
iiuîirc Da- J.es^]ç{q^ellcsfutlapldeS.i:fl:lenrie.DuclergedciaincleGc-
neuiefuc. Du Cilice de faincl Germain , Eueique de ladide
Ecilile. Delaind Elov.Defaind Denis, ^ de les veftemens.
"a collé feneflre dudid Autel eil vne chafTe de bois , ayant
fëulementle dcuant cçuuercd'argent doré , en laquelle eft le
LIVRE PREMIER. 37
carps de faincl Lucain martyr : Lequel venu d'Orient en chafledeS.
Aquitaine, fut baptifë dPoicliersparlaindHilairc, Euefque Lucainmar-
d'icclle ville: Et de là l'acheminant vers Orléans futappre- '^ *
liendc parles gens de PEmpereurAntoninrlefquelsle voyant
oblline den'adorerles Idolesjuy trancherentla teftele tren-
tielmciourd'Odobre: laquelle il porta enuiron dcmy-lieuc,
iufqucsaulieudid, la pierre Lucam-. comme ilfe litauliure
pailionaire manulcriptdela librairie de fàin cl Germain des
PreZjCotte par dehors. B.y2'/. ip.pa. -?. Celle chaiiccouu er-
te de quelque drap delbye précieux , fc porte en procefTion
par deux hommes d'Egliiè, quand on porte celle de faincT:e
Geneuiefue , 6c non autrement : En pareil lour qu'il fut mar-
tyrifé , tous les ans on célèbre la telle.
Au delîusdudit Autel de la Trinité font plulîeurs ChafTes,
cVilàicauoir,
Les Chalîes defaincl Cofme & faind Damian. Defquelles ChafTcs Je
lesdeuxcoftez fontcouuerts d'argent doréj&yaplufieurs^'*'"'^^ ^^^'
olFemens delditsfainéls. olmian.
La Chalîelaincl; lullin, ou faincl lufle natif d'Auxerre, le- chaiTcdcS.
I n •
quelàl'aagedeneufans eut la telle tranchée au pays Beau- jj!^.'^" "^*'^''
uoilin en s'en venant d Amiens,, où il eitoit aile pourcon-
uerrirvnfien procheparent à latoy Catholique. Son chef
futportéàiamereà Auxerre,6Llc corps à Beauuais : lequel
depuisaeilétranilatë en lEghle noltre-Dame de Pans. Sa
fcite eiUehuiclieime Aouiu Voyez le Breuiaire de paris, par-
tie y^lliuale, auditiour.
La Chalîede iàinclSeuerin Moine 'à Paris. Lequel pour ^, n ,
\ 1 . •• I I , I s ■* Challc de
mieux vacquer a la contemplation des choies cœleites,iere- (jmaseuc-
tiraen vne celle ou chambrette, fusant laipect & focieté ^^^'
desperfonnes. C'ellluy qui baiik l'habit de religion àiaincl
Cloudjtils deClodomire,t'vnepueuou petit hii de Clouis
premier Roy Chrellien ,&rinilruità viure iaindement en
reilatMonallicq'.Safeiteeit le 14. Nouembre.
La Chaflè de làincl Genduh he , autrement lama: Gc- ^'"'ff' "^^
nouil , Romain de nation, lequei i utcree Euelque par le Pa- dulyhe.
pelainclXiflc premier de cenom,&: enuoycen Francepour
prelcher lelàinâ: Euangile aux payens: oiail louHrit beau-
coup,iulquesàcdre icttedans vn fourardent, dontil'ortit
miraculcuiement lans ÙTllon : comme il eft en la Icconde
L lij
cil-
38 CITE' DE PARIS,
partie , ou ^-^ftiuale , du nouuel Breuiaire de Paris , foubs le
treizieime Nouembre . liauoit confirait en Berry vn Mona-
flere j où il deccdaaudit lour. Et depuis fon corps ôc Ion chef
on t elle apporté à noftrc-Dame de Paris, où tous les ans il efl
honoré d'vnc tefte double.
loannes Molanus en ies additions adMartyrologium Vfuar-
^i,ckrit, qu'au mandement deiam(5lXifte,ilreliircita le fils
d'vn gentil.
Au threlord'icelleEgliferont pluficurs beaux reliquaires:
c'ellàiçauoir le chef de laincl Philippe Apoilre, quiauoit
elle enchailé en orparIcanDuc de Berry : maisdepuispour
fatisfaire aux aliénations, l'ora elle vendu, ôcleditcheî en-
chalîë en argent,
Vn grand tableau d'argent doré fort riche , dit de fàind
Seballien, au milieu duquel ell enchalïèe vnedent de la mè-
re de Dieu: & àl'entour pluiieurs oilemens des lainds 6c
iàincles , au -^c des elcnteaux.
Le tableau de tainclRigobert, Archeuefque de Rheims.
Duquel la vie ell en Sunus, tome premier, le quatriclmeiour
delanuier: toutesfoisla felle à Pans ne le célèbre que le 8.
dudit moys.
La ç^rande croix d'argent doré, femee de plufîeurs iirofîes
perles , dans laquelle il y a plufieurs pièces de la vray e Croix,
qu'Anlélle Paniien de nation &, Chantre du S. Sepuichre
enHieruialem enuoya enuiron raniioo. àrHueique6<.aux
Chanoines de noflre-Dame deParis f du nombre delquels
ilauoiteilé , auant que d'aller en HierufaUm auec l'armée
<lc5Chrelliens, foubs la guide ôcconduite de Godefroy de
Buillon 6c autres j eiltellequ'il delcrit en les lettres, tranf-
crites au grand Paiforaljliureio.Cartheii. Delquellesen-
fuitle principal narré.
De donis qu£ de dit mihi Vcus y ad honorem & glor'tam é- fu-
blimationem Ecclefljevefty£ , veflrdque ciuitatu donum maximum
Ô" ir^Cûn?pxraht[e y videltcet Cruct?n vnam àetigno la}in\t Crucis
per An/elmttm fidelem vohis denott^f tran/mifi: à quo & lucYtis ve-
Jtras nobà mijjtts accent ,Sicut àGYACOYum (^ Syrianerum fcripturis
didïctmus ,patibulHm Chnfti de quatuor Ugnisfuiî. Vnum m quo Fi-
Utw titftlum fcripfit. Altudhiquobrachtaextenta ^d^palm.c âffix£
fuernnf. Jcrùum , in quo cûrpm eim appenfum eft, ^AXtum in
LIVRE PREMIER, 3^
qtéoCrux aflixafuti: quoU & a^er/îone/a//gumi6 Uteris dr Pedum
tnttnfium O" fanch/icdtHm cfi. Et Crux ifla quam n)obu mtfi de
àucbn^ cftltgnis : qma Crux mjerta efl Cruci . Inferu efl entm de eo
in quopepe/idit ; c^ /» ^4 mj<riturd€ fubpedaneo , tn quo Crux Affixa
fuit, VtYttmque dignum ^vtrumque /an^um.
Et en la iin dertpiitreildir, Veruntamen vt memortAk fit
fûflerti &fuccejJoytbtii vnde à'qtiorn.do tlludhdbuifin^ fcnbtte m li-
bris veflris. Anfillm Clertc^ mflcr hanc Cruccm de Ugno facro-
fAïi^x Cructs EcclefZe nofird & nobis de Hterufalem tran/mifit.
Quant ceux qui apportoient ceftcfainc1:e Croix furent
arnucz au village de Fontenay,diftant de deux lieuës de Pa-
ns, &: proche de Baigneux, ils s'arrefterent là & enuoyerem
notifier leur venue aux Eueiques ^ Chanoines de noflre
Dame : atin qu'il prinll lour ,pour auec toute deuotion aller
quérir ce facre ioyau: comme ils firent , &: le portèrent en Te-
gliie(aintCloud,letrentiefmeiour deluiUet. Et le Diman-
che enfumant, après auoiraduerty le peuple de Paris,&: les
habitans des villages circonuoifins pour s'y trouuer procel^
iionnellement ,lesEuefquesdeParis,deMeaux 6c de Sen-
lis furent quérir icelle Croix, 6c l'apportèrent à no Are-Da-
me: Ordonnans que tous les ans àperpetuité ilfe feroitfeile
doubledelalufceptionde la fàintc Crojxlepremier Diman-
che d' A ouft, s'il n'aduenoit concurrence de la fefte de faine
Pierre aux liens, ou de la transligurationxar alors on latranf-
fercroitau Dimanche fiaiuant: comme ilellen lapartie JE-
IbualedunouuelBreuiairedu DiocefedePanspao-e 401.
Lefufdit Anf^lme leur enuoya encore vne autre Croix co-
pofeedepierresdu S. Sepulchre: Mais MefTieurs de noflre
Dame ne rontpoint,6cefl en doubte, Il elle eft paruenuë
iufquesà eux, ou fi depuis elle a eflé perdue. Toutesfoisque
le f uf dit l'ay t enuoyee , il appert par fes lettres , qui fuiuent les
premières audit grand Paftoral , liure 10. Carthe 21. où il
dit,
Nunc veroad fupplendumgaudium vc/lrum^(^ ad gloriam c^
hânorem Ecclefid njcftïd , d" Rcg^Jt dignïtatis dr ciuitâtà veJÎYd , do-
num maximum é'thsfauYtér}* wcomparahilem ^nec inferioremprio-
re , vidtltcet Crucem 'vndm de lapide dGminicifepukhri ,ver Bernar-
dum fancï-ji Genouefx Prxcentorem ^fefiimcmo 'vefirovirumhone'
JiHmvohii diustus tranfinift. ^oînchmxcirrj-phrovt hou orifice {fi-
40 CITE' DE PARIS,
cutdignum cft ) habeAîls .
Il y a d'abondant au tlirdor denoftre-Dame, la Chafle de
S. Germain Euefque de Pans. En laquelle il y a de la barbe,
de ion Cilice ou haire , & de ion geno ux.
Item audit tlireforilya d'autres reliques. Comme lege-
nouildeiàind: Denys premier Euefque de Paris &: martyr.
Du fcpulclire denoilre Seigneur.Des reliques de S. Amand.
faind iVIartin . Samcl Aman. Saind Auit.Sainci Brixe.Sainct
Preiet. S.Corte. Sainct Amateur. Sainct Didier. SaintEutro-
pe.Saincl Florent. Vue manche entière de iainci Germain
Eueique d'Auxerre, laquelle il enuoyaàiain de Geneuiefue.
Du baulme fait miraculeuiement par iaind Marcel. Des
cendres , clicueux, oiîèmets 2c veilements de plulleurs faints
^iàindes.
Leclicfoupluftoftle tefts de faind Denys premier Euef-
que de Paris.
Le chcfdeiàind Gcndulphe Euefque & ConfeiTeur.
Leclief de iamdeVriulk vierge & martyre, leldits trois
chefs enchaircz en argent doré.
Outre la fciledelareception delafainte Croix, cydeiTus
mentionnée , il y en a vne autre double que Meilleurs de no-
ilre Dame célèbrent le 4. lourde Décembre, pour le regard
desautresreliques qu'ils ontintitulees Z)^y/^a^//<?;îf r<f/;^//M-
r//w,delaiui'ccption des reliques, en pareil iour^ comme la
iubiequente oraiibn duMcilel Parillen l'exprime. Vropitiare
quje.Jum m Domine nobis famulls tuisfer Janciorum titorum , quo-
rum rellqui.ts hodicrna die in^rxfentijujce^imm Ecchfia , meriu
gloriofuj &c.
Au grand Pailoralliureii. Carthe 43. efl faite mention du
teilament que HtAdrian V. quelque temps dcuantqued'e-
llrecreéôc dénoncé Pape(qui hitenl'an 1176. parlequel il
donnoit à l'E<2,life cathédrale de Paris deux cens liures tour-
nois ,vn doigt deiaintlean Baptifl:e,6<: quelques ornemens
d'Eglilé,pouri"aircibn Anniuerlàire-.maisie croyquece te-
ilamentnefutexecutércarleidits denoftre Dame n'ont le-
dit doigt, &.nefontaucun ieruicepour ce Pape, qui ne fut
qu'vn moys&neufioursiayant citecreeleu. luilict, ôc en
inefme année decedcàViterbe,îe 18. Aoul^lans cilre con-
facré.
En
LIVRE PREMIER. 41
En l'an 1417. kRoy Charles VI. engagea vn fleuron de la Omcmcw^
grande couronne, à Meffieurs de la grande Egliie de Pans,
pour le pris ôcfomme de quatre millix cens liures tournois:
^leretira en lamcimeannee, en bailJant vne Ciiapeiie de
velours cramoifi,lemeedeperles, quifertauiour de Pente-
cofteiauec permiflîon delà faire ieruir quatre fois Tannée
iêulemenr. Ceft extraid fait des mémoires du threfor de
mefdits ileurs , qui m'ont cilc communiquez.
Entre les llatuts faits pour la reformation du Clergé de
Parispar Odo Euefque Tufculane & Légat en France, en
l'an 1207. eft ordonne , que les nappes ik. autres linges des ^^"g*^»
autels feront changez &. mis blancs toutcsles fepmaines.
LVMIN AIRE DE L'EGLISE NOSTRE DAME,
Le Roy de France Louis VI. oit le Gros, en l'an de l'in-
carnation iiio, ôcdefon règne lepremier, ofta à i'Eglife S.
-Eloy ce qu'elle auoit au village de GentiUy, Scie donna à no-
ftre Dame de Paris, adlummana. fonenday pour entretenir le
luminaire, comme porte le texte du petit Paftoral,fol. 4f;.
ipag.2.
Odo EiiefqueTufcuIane, Cardinal ôcLegat en France, a
faitenl'an 1107.de belles ordonnancespour iareformation
du Clergé duDioccfc de Pans. Et entre autres cliofes a or-
donné, qu'il y aura toujours trois cierges, chacun d'vne li-
ure de cire, allumez deuantle grand Aut^I. £t-quaiid ils font
v/cz à vn pied près, qu'on les oii:e',&: qu'ony en metted'au-
trcs.VoN ezle 20. liure du grand Paftoral , Carthc troilîefme,
AupetitPafloral/ol. 200. font les lettres de L. Doyen 6c
<letoutJe Chapitre de noftre Dame: par lefquelles il eflor-
,donné, qu'il y aura iix lampes ardentes toutes lesnuids en
l'Egliie poLu: efclairer auxjiialades du feu làcrc ou arden t,au«
trementditdenoilreDame, quiy gifent lanuicl, en la par-
tie antérieure (comme il eft au texte ) qui eft la nef Bien
que de iourils ferctirairentdciTierck^raiîdAutel,foubsla
Challè de noftre Damc: comme Jcs febricitans fe retirent
foubs la Chaife dcfaincleGencuiefue du Mont.
^ Ils ordonnèrent auilî que les deux grandes roues de fer
iuipenduC's à I'Eglife (contenant chacune cent cierges) fc-
41 CITE' DE PARIS,
roientallumees le iour de la Purificacion noftre Dame:"&
pour continuer celle dcuoteinlHtution, chacun Chanoine
Icra tenu vne fois en fa vie payer vingt lois panlis , pour loui»
dred ce quia elle deiia accumulé à melme ejBFect : Se ipeciale-
ment à cent liurcspanfis, que Maiftre Pierre le leune Cha-
noine a donné pour conuerdr en rente. Lelditeslettres dat-
tces del'an u48.au moys de Mars. Et font encore enrcgi-
ftrees au grand PalloralUure 20. Carthe 106.
Au melme lourde la Purification, Monlîeurl'Euefque de
Pans doit au Doyen vn cierge d vne hure 6c demye. Au
Chantrcvn cierge d'vne liure. Et aux trois Archediacres ,à
chacun vn cierge de melmepoids.Etleur eli permis de les
emporter, & en dilpoler. Voyez au grand Paltoral , hure lo»
les Chartes 13.14. 60. & 104.
Au petit Palloral, fol. 6S. pa. 2. ilyavn priuilege du Roy
Philippe Augufte, dattédefan mi^ ôcde fon regnele 44.
parleqLielilconfelIedeuoirtouslesansà l'Euelquede l'aris
ibixantelblspourle cierge du fief de la Ferté Aies, Et qua-
rante cinq fols pour les cierges de Corbeil, ôcde Monriehe-
ry,&:pourleportdu nouuelEuelque. Le texte ell tel,
Nos adhjiredesnoftri îcnemurfacere reddi Epifcopo fexaginta
folidos nnnuaîimjprocereo, qui de fiode Feritatis Aies debetur^
Etquadragînta cjuinquefolidosprocereis Corbolq , & Mêntisîehe-
rici, d^ fer uitium portage fî oui Epijcoptper très milites,
Etne faut entendre par cède diction milites , iimples fol-
dars,ainspluftoft:Gentilshommesderemarque,ouCheua-
liers. Comme leprend frère Guillaume deNangis en la vie
duRoyfainctLouis,chapitre6i.pag.454.quandlldit,qu'en
l'an 1167. enuiron la Pentecofle, les Princes-, Barons & autres
Gentilshommes auec les Prélats concrre^cz à Paris de toute
la France, il s'y failoit vne grande leflc: pource que ledit
Roy faifoit milites { c'cHd dire , Cheualiers de J'Ordre ) fon
fils ailhéôcfuccclTeur Philippe, Ion nepueu Robert, fils de
Robert Comte d'Arras , & pluiîeurs autres. Eil quoy appert
que les enfans des Roys ne nallFent point Cheualiers, ains
font fatts &: créez à la fac^on des autres,pour quelque proucf^
femilitaire.CequecôfirmeMonfieur Choppmparplufieurs
^.\xXrç,'i,(tii.QvCi'^\(tslihro s . de Bomanio Re^is^tit. x6.art. m.
L'cm 13^7. lavigiledela my-Aoufl,leshabitans de Paris
LIVRE PREMIER. 43
offrirent ànoftre Dame vne chandelle qui auoit la longueur
dutourdelaviJle, pour eflre allumée iour 6c nuicb-.Cclà, d
caufedes grands fraiz auoic efbc dilcontinuc depuis vmgc
cinqoucienteaniiuiques à ceque Mciîire François Myron,
Cheualier, Seigneur deTremblaY,ConreillerduRoYenfes
Conseils d'Eftat &:Pnué,&: Preuoil des Marchands de Paris,
au lieu deladiceBougie, a donné defon propre en rani6o).
vne lampe d'argent pelant vingt marcs, qui efl pendue de-
uant le cœur , à l'Image de la vierge Marie, laquelle ell: allu-
mée iour&.nuid,&: pareillement vn gros cierge auprès le-
dit Autel.
B€ l'HoftdEpifopal.
Grégoire de Tours hure 7. chap. 4. efcrit , que deuant
l'arri uee de Fredegon de à Paris, fes threforsy eitoienr,mais
qu'ellelesht porter à l'Eglife,6(: fubmit à la protection de
r Quelque Ragne^ncdus , A quo ( inquit ) fouebatur. En quoy
apertqueJa iiiailbn EpilcopaleefLOitaupresl'Egliie, comme
onlavoid de prelent. Laquelle depuis Maurice fitrebaftir
auec l'Eglile. Comme on le peut coniedurer de celle an-
cienne elcriture qui eft en la C hapelle dudit Hoflel,
Hdc bafdica conjecrata efi à Domine 24auricio Parijtenji Epi/c6-
j>o , in honore beat£ Mariai beaiorum Martyrum Dionyjit p Vin-
cent^ j Maurictj , ô" omnium fan^forum.
En ce tcps là l'EuerqucÔc les iicnsalloient delà grade ialîe
à la grandeEgliie par vne gallerie,iaquelle Meilleurs les Pô-
chersfuccefîèurs Euefques ont depuis quittées aux Chanoi-
nes, qui y mettent les reiivjuesjôcles plus beaux ornemenrSc
Depuis Meilire Pierre d'Orgemont,9i.Euefquede Paris,
fitbaltirle lecond corps d'hoitel, quia veuë tant lur le iar-
din,querurlelieudict:, Ze-^^r//'^//^/^//^ Long; temps après
MelîireElliiennedePoncher 101. Euefque de Paris lit xdi-
tierleballimentioignantle vieil, lequel eflvisà vis de l'E-
glile, où eft à preient la geolle Vautres demeures.
Meiiire François de Poncher, Ion neueu êclucceireur fît
baftirletroiiiefmc corps d'hoftel,qui ell: derrière la Chapel-
le. En ce lieu auparauant efloientleseicuries, Ôc quelques
maifonnettes 011 demcuroient les quatre Chanoines de la
b^lFe Chapelle ,6c quelques Chapellains deTEuelque de Pa-
ns! lelquels le fieur de Poncher rccompenia, leur donnant
F Jj
44 CITE' DE PARIS,
tous les ans quelques Ibmmcs de deniers fur la recepte de-
L'Euefché . Depuis Monièigneur le Cardinal de Gondy,non
conccnc d'auoir annexe vne fort bellemailbn Canoniale, qui
dl près le terrem aux iuldits baftimensa augmenté le troi-
iiclmecorps d'hofteliurquesàrEglifelàinttDenysdu Pas.
Quant vil Eueique de Paris decede en fondit hoftel Epif-
copal, ou en autre maifon dépendant de fon Euefché,fes
meubles de bois & de fer n'appartiennent aux paren s héri-
tiers , ny au Chapitre: Ain s doiuent eftre confèruez: pour le
futurfucceifeurEuefque ^fuiuantlespatentesdu Roy Louis-
VI. did le Gros , dattees de l'an 1143. ôc de fon règne le fept-
icrmc,où il did,
^uïcqutd Efifcûft defuncli demateria ligne a velferrea dein-
€ep inucntumfuerït m domihus Epifeoporum Parifienjium poft
mortem tp forum , in qmhufcumqtie locis d" villis, domm îiUfit£
Jint ^inîdïî-um & inîegrum fuccedentihm Epifcopis inperpetiium
■poftdendum libère ô' qi^iete m^ntimittimus &confirmamus.
Ceslettresfont tranfcritesaugrandpafhoraljliurei^. Car-
the 86. E tau petit pafloralfo. 55. pa. i.
Donations &fr€rogatmes de NoJlre-T>ame.
Childeberrpremicrde cenom,&fecond Roy Chreftien, .
donna àl'Eo^lifede noftre Dame de paris la terre & feigneu-
rie de Celles en Brie { dideauiourd'huy La grandeparroilîe^
qui eH: proche &: à l'oppofite de Montereau Faut-Yonne:
ainfiappellce,pour-ce quelariuiered'Yonne venantd'e Sens-
là entre en Seine, &: perd fon nom: commeilappert parfon
Priuilege dont enfuit la teneur,
Maximum nobis generare pr^mium ad.iternje retributionis bea-
titudinein confidtmus ,Ji ad loca fan6forum apport un a bénéficia -
çoncedïmus . IgiturApofiolicusvir domnus & paternofter ^ Ger^
manus Varijtac£ 'vrbts Epi fcopus nabis innotuit pr.edicationefua^
qniddum in fuulû hoc habitamus,fcmper de futuro cogitare debe-
mus . EtadmQmtïtnoSy vt fanclarum Ecclejiarum mtmoriamha-
heremus yd^ femper bonis illorum potiora adderemus , 'utinaug-
menturn nobis profceret. Admonens etiam eleemoJinArum Lirgi-
tionem non omitttre ^njt confuetudo erat illius. Accidit autem 3 vt
quodamtempore Bcmmis P ontifex inueniffet nos in pago Miltdu-
7^nfein villa Ccllas naminatagraui <xgritudine correptum: vn-
de multorum medicorum adhibitaefi corporimeo cura : fed.nulU".
LIVRE PREMIER. 4^
tenm ali^uod vejî-igiumfanitatls immittere fotuerunt. Demum
ipfe Bomnm facerdos ,tota nocie'vigiUns in orationejletit^ ^
eraftma manuum fuarum fancîarum imfojitione teti^Jt corvm-
grauiterinfirmdtum :^ continiiojii^mpjifamtat^s donum y quodà,
ntdlo percipere potui medicorum. ideo nos pro tam magna iu-
flitia, quam Dominus per manu6 facerdotù pro flahiUtate regni
nojlriy&xtcrna retnhutione 7nintfiratùty donamus adfanctam
matrem Ecclefiam Parijîacamy'vbï tpfe JDomnm Germanmur.ee/fi
'videtur yhoc efiipfam villam CelLts nominatamy njbi fanitatem
Yecuperauimni-yfita'rninpago Milidiinenfeyfnper atuenm Sequan£, MelmiFau --
njbi 7 on a illam ingreditury cum Bafdica , appenditils , ter rit or ils y ^°"'^'^-
mancipiîs , 'vineisyfyluls^pratisycultîs & incultisy omnia ^ ex om-
nibus totum & ad integrtim y qtcicquid ad ipfiim villam afpiciiydr
ffcm no fier continct mm integritate , a diepr^/ènti ad memcra-
tamCafam T> ci y fine ad Bomnnmfacerdotem donamus cf con-
prmamns. Sed&ipfe Domntis Fontifexpetiuità nobùin Pro-
iiincia LocelUtm nafirum in pagoFurrunnfe y cui vccabulum ejh
Cella y propter arbores oliuiferas y ad Uminaria facienda : J^^od;
jjos pro mercedis no/irx augmenta" conccdimus df condonamus.
Hoc eli mernoratam Cellam cum Bajîlica fan^i Romani, vnà
cumterminis pus & mancipiîs fuis y cum integritate feu appcndi-
îiisfuis in aliavtlla fuperftuuioCaramio àtermino Broniolacin-
fe vfque ad fontem Campinam, quicquid ffcus ncfier contincty
ibidem totu-m Cum integritate ad ip/am matrem Ecclefïam Parifia-
cam concedimus y & per inffrîwtcntnm firtnamits. Condenamus-
€tiam& f dînas & in Mafiliacum ^difcio quod (uperefl xàif-
catumyomnia & ex omnibus ficut fuperius infertum cft y a die"
pr^fentivtfupray fnatri EcclefïdParifiac^ , qiuiefldedicatain ho~
nore finûx Mari£Domini nosvri lefu Chrtflty feu & Ecclefx-
fanctorum Martyrum Stephani atque Vincent^ y necnon & Apo-
sioloru?n duodecimy ac reliquorum Cancforujn dominorum y quo-
Yuminibi pignoraconîinentHr y fuh manu Domni Pontificis ipfa
resper longitudinem dierumyé" multorum annorum- fp^tium ha-
^at y teneaty pofideat, & quicquid exinck e léger it facicndi libe-
ram in omnibus habeat poteflatcm facie??di per prxfentem auChri-
fatem nofiram , ijuam perpetualiter manfuram (ffe decreutmus.
Et vt hxc aucferitéî^ firmior habeatur yd^ perîempara conferuetHr:
manu ncflra eamfirmamus & roboramtts . A5rum anno x v 1 1.
regni ncftri y m mcnfc larmario . Ch aD iB IRT vs . R ex Franc .
F lij
45 CITE' DE PARIS,
Aucuns mettent en doubtele fufdit priuilege,alleguans
qu'audit an de Childebert, ne longuementapreSjiaind Ger-
main n'eftoitEueique de Pans : 6c meime Baromus tom. 7.
de lès o-randes Annales , fur l'an 559. ( qui elfe le dernier du
re^y^ne de Cliildebert premier) eicnt Fr^eraf ttmc nobili Ec^
cUjix Parifienfi S. Germamis recens créât us Epifcopus. Toutes-
i-bisii fetrouuetranfcripc cnwu. treCancien iiuredeparche-
niinde noilre Dame, mntulé Par nus P^flordis. Et Mon-
^ fieur Choppm ( Ubra Jtcundo Monafiici . cap. ç. pagina 316. ) le
raporte. D'auantage Meilleurs de noflre Dame iouylPent
encorcs de ladite terre,
dutecriiii Gaultier Chambellan ("en latin C amer ar tus ) du Roy phi-
& leux ad- jippes Auguitc, 2. doiinc â Meilleurs de noflre Dame, le
i.cuis. droit qu'ilauoit en l'Iile p/oche de leur Cloiflre, appelles l
auiourd'huy Icterratnj^ èc quelques ceniiues communes, '
qu'il auoit aufîi àfàind Merry . Laquelle donation ledit Roy
iioo. a confirmée l'an de Tincarnation 1190. & de fon règne le
vnziefme. Et en reco<rnoifîànce lefdits de noftre Dame fe
font obligez de faire dire à perpétuité l'anniueriaire de luy
êc de fa femme : comme il eft efcrit au grand rafloral, li-
iire i9.Carthe 60.
Maifure Nicole Camuzat Inpromptuarïo facrarum antiqui-
tatnm Tricafinx Ciuitatis , amleré le Catalogue des Eueiques
deTroye: deiquelsreuercnd père en Dieu Louis Raguier a
efté le fbixante dixfeptiefme. Et rapportant vne partie de
ion teflament, fait en l'an 1485. le 28. Auril, fait mention
1485. qu'ilafaitfaireles orgues de noftre Dame de paris, donné
leans pour leferuice iolemnelde fon trefpas cinquante h-
ures , ôc fondé vn Anniuerfaire. Le texte eft tel,
V olurnns cr ordinamus dari Ecclejix no/^nîDomw£ Partjienjîs
(in qua alias fuimus Canonicus ) qumquagmta lihras turonenfes,
pro faciendo ô" cclcbrandofemel unum folcmneferuittum Jeu an -
niucrfarium cumfuljatione confueta in Jeruitio feu anmuerjario
njnius Epifcopi eiufdem Ecclefu Parifienfis : Etdehent content art
Domini Canonici dtcf£ Eccleji£ Panjienfisuitt'eîis tnagnis fump-
tibus d^ expenjis , quas expcfuimus in factura Organoriim eiuf-
dem Ecclcji£: cirm centumfutts realiter per nos traditts , pro aug-
rnentatione Anniuerfar^ nojlri in dicta Ecclefa Parifenft pernos
fundati.
oiiâtioa
LIVRE PREMIER. 44
Le Roy Louis 12. a odroyéôc donné permi/îion à Meil d
iîeurs IcsUoyen Chanoines de noltre Dame, de prendre ^^ .«^^"'^
par chacun andcuxmuidsdefel à la gab elle, y^///£'W^ ^/m- ™""^^ '^^
taxafius/èupredum menât ons , en payant ieulcment le prix
du Marchant. Etala charge de faire i'Anniueriàire dudit
Roy auec telle lolemnité,luminaire,lbnnerie&.ornementS5
qu'ils font celuy du Roy Charles le quint. Cell Anniuer-
iairefe fait tous i^s anslelendcmain delafefte desRoys : 2c
s'appelle l'Obitdes Valloisrpourceque Henry III. gc der-
nier de lalicînée. a oflé toutes \q.s char?-es. Toutesfois Tvii
d'iceux m'a afîeurë que cela s'entend des nouuelles impofî-
tions,&: qu'on leurfaitpayer les anciennes. Aucuns confi- Obitfalé.
deranslafondation l'appellent robitfàlé: auquel ceux qui
nés y trouuentn'ontrien.La dilbibution du fellèfaiten tel-
le lorte, que /^^-^wi^^f^^/Tz/^c^/À^ . le Doyen 6<; le Chantre onc
chacun quatre minots de Tel, 6c lesautres chacun deux mi-
nots. Voyez leliurenoir f. 19. pa. i.
Touchantla donation del Eglile defaind Cloud ou Clo-
auld>&: les appartenances, faicles à TEglife noll:re Dame,
voyezleliure quatrieime, où nous traicterons amplement
deceiubiecl:.
Proce fions annuelles ^ui fe font de nofire 'D.tme de Paru a fa'tn^c
Geneuufuc du Monr^ ô' ^t S. M aï t m de ^ Champs.
Leiourdu Dimanche des Rameaux \ç.s, procédons Col-
leçriales lubiettcs à TEuelque. eilansailemblees en rEcrlife
noltre Dame, ëc ledit prelatauec les Clianoinesioint Aicel-
ksjles deux Ciieueciers, qui doiuent porter la challe noftre
Dame vcltus d'aubes ou lurplis , ôc de chappes de Choriilcs,
& trois clercs vcilus feulement d'aubes pareesjs'en vont pro-
cellionnellementà lamcle Geneuiefue du Mont , fans chan-
ter en chemin nyàl'entree d'icelleEglife. En laquelle fi toft
quilslont arriuez,r£uelque beniftles Rameaux, difantles
oraiions accoulhimees. Celàtait,l vn des Religieux delàin-'^^»^^^- ^^
(fte Geneuietuechantel'Euangile, C/î«? afpn>pt,ujuaj]et lefw,
Enluule lermon quife fait en la nef par vn Dodeur fur le
fubiet de la procefTion. Laquelle Ibrtie de lEglife, ôc non
pluiloll, commence à chanter l'Antienne Cum a:>prvpi»qHa-
ff/. prenantion chemin à la porte du Collège de Lifieux, où
ilfeiait vnelbtiô.Etdelàs'en vapar laruë S.Iacques iulques
48 CITE^ DE PARIS,
d la porte de la Cité, qui eft iepetit Chaftelet. Auprès du*
quel les maiibnsfont tapilîces, (6c des bancs mis d'vncofléôc
d'autre, pour aireoirMelsieurs les Chanoines. Et à lors on
chante en mulique leReipons, Gloria Uus&honor. Sur la fia
duquel M oniieur de Pans veftu de fes habits Pontificaux^
s\<iv\\.Q\i2x\tQi Attûllitc forions àl'huys de la priïon, entre de-
dans , & deluire vn priionnier , félon la coullume: lequel fore
auecleditiieur,&leluituilques à noilre Dame, portant la
queue , FrogratiaYum acltone^ les Chanoines à ce retour chan-
tent diuerles Antiennes ,& en entrant à rtglife noflre Da-
me, ils commencent cefte Antienne, Tctapulchra es.
Il va encorcs deuxantresprocefiions que font Meflîeurs
.denoilre DameàlaindeGeneuiefueduMont. L'vne eft le
lourde laditeiainde Geneuiefuc le}. Ianuier,& l'autre la vi-
gile de l'Alcenfion, efquelsio.urs on leur donne à^s gallettes
benifl:es,rurlerqueJleseil:emprainte la figure de celle pièce
de monnoye, que famct Germam Euefque d'Auxerrependit
au col de ladite vierge.
Quand Meilleurs de noilre Dame vont en proceflion à
rroccfllon {àinct Martin des Champs, ilstiennentle coftedextre, ôc
commencentlaMeile, &les Religieux duditfaind Martin
iecofté gauche: comme il efl efcrit au grand Paftoral , liure
i^.Carthe 78.&liurezo.Carthec)9.
ils y fouloient aller deux fois ran,rvne en Carefme,6crau-
D liuancc trclc quatrielmc Iuillet,iour delà tranflation fàmd Martin.
à -n pu- £t;quandilsyalloient, ilsauoient puilîance de deliurer vn
priionnier à chacunefois, pourueu qu'Une full: défia con-
damneàpiifon perpétuelle, ou attaintdccas énorme, qui ne
jncrite remilfion :maisauiourd'huy ils n'y vont plus qu'vne
fois, vfimsdupriuilegefufdit, lequel rani343. futpractiqué
^343* -enlapcrfonne de Dom Pierre dtParis Religieux dudit S.
Martin, priionnier, qui futemmené deuant le grand Autel
xiel'Egliie, &abioubsparMonfieurle Doyen de noilre Da-
me, kiy enioignantdes'abfhenir cy après de pécher , &; de
conuerfer fainclement auec fes confrères. Ccft acfle eft au
thrcfordenoftréDame,fignë par Pierre GonciFc Notaire.
Maispourceque parfucct^fiionde tcmpscefte obleruan-
^eauoiteftéricgiigee,ils la confirmèrent par vn nouuel ac-
>:ord f^icauec Jeldixs de faind Martin, le Vendredy d'après
k
à {'aiii(ft
Martin
LIVRE PREMIER. 4^
la fefte S. Luc, 1373. Auquel coutesFois il eft fait mention des
deuxproceiîions; Enquoy appert qu'elles n'efloient cnco-
resreduitesen vne. Voyez le iiure noir, t. 88.pa. i.
lufiice de MejÇieurs de nojlre Dame.
En l'an 1344. Henry de Maleftroit Gentilhomme natif de
Brctaigne, Diacre de Maillre des Requelles de l'Hoftei du
Roy , accule ^conuaincu de crime delcle Maiellc ,fut pro-
mène parles rues principales de Pans, nud x.Q\k.ç, ^ ôc alîis dans
viitumbereau: oùileftoit enchailne.par le col 6c les mains
d'vne grolîe chaîne de fer. Puisil fut rendu par les Greffiers
ôcHuiiiiers delà Courài'Oihcial de Pans: qui le lit mettre
au hault de rclchelle qu'on voy oit encore n'a pas long temps
à rentrée de rEgliienoftreDame , oiiil fut long temps moc*
que ôciniurié du peuple.
Celle elcheleietraniportoit au paruis deuant le grand
portail nollre Dame , ayant au hault vn quarré , où le patient
elloit acrcnouillé : & en fon dos auoit vn elcnteau contenant
en deux mots ion delict.
Il yaplus defoixante ansquei'yay veuvnPreflre,audos
duquel eiloit efcrit , Pri?^/^ry^r«/V/7//^/?f;??.
EnnollreEgliledcS.Germam desPrez i'ay veu vne fcm-
blable elcheile: laquelle ( long tcmpsy a j a eilérompue &;
brullee.Qoi^aefté mal fait: car c'eitoit vne belle remarque
delà iuftice Ijpirituelle ^ Epifc opale ^ que nous auons en no-
flreterroirlimitéj comme i'Euelque de Pans en ion Dioce-
ie. • ,
Bh Uuement des pieds des yatiures , afpdlepar les
EcckJiAJîî^iiis , Mandatum,
Noflre Seigneur 6c Rédempteur lefus après auoir lauélcs
pieds de Tes Diiciples ( lodn, 13, ) il leur dit j Si moy qui fuis le ,
Seigneur 6c Maiftic, aylauévos pieds, 6c vous deueziauer
Icspiedsles vns des autres. Et plus bas il adioulte, Af^W^/w»»
noHum do vobis , vt ddtgaîis inuïcem, le vous donne vn nou-
ueau commandemen t, que vous aymiez l'vn l'au tre. Ce texte
le chante en Latin à l'ablution ou lauement des pieds, non
ieulcmentdespauurcs,maisauiïî des Rehgieux ôc commu-
nautez le lour delà Cene,6cquelques autresiours ta^t de Ca-
relme, que d'autre temps : Iclonla diuerfité des Ordres 6c
i:onllitutions d'iceux. Et voilà l'origine 6c la caufe de celle
G
50 CITiE^ DE PARIS,
àiê.i(yi\Maiuluum^ demeiirce de tout temps, pour l'ablntioti
des pieds , laquelle Te trouuéau liure ancien, De Ordwe RomA-
r.o àiuinoYum efficîorum^^w^çi lesoraîfbns quis'ydoiuent dire,
pareillement en lapremiere addition 4^ C^//«/4r^i?f^«7», ca,
1^ .& in Synodd Aqtit/granerifi. • * ' .
Meffieurs de nollreDame leioivr de la Cène (^qui eflle leu-
dy delafepmaine laincle ) lauent les pieds à cinquante pau-
urcs, ôclcurs donnent à chacun quatre deniers. Plus depuis
lepremicr-Lundy de Carelme luiques audit iour , le Preftre
hebdomadier ^^\ts Diacre &, Soubidiacre lauent tous les
iours ('les Dimanches exceptez) les pieds à- treize pauur^s^
( outreles deux delong temps inftituez) &. reçoment cha-
cun quatre denier-6. Les Pféibes, Diacre &. Sou bdiacre ont
pareillement chacun quatre deniers: ôcles trois enfans de
cœurquiyohtminiftréjchacunvn denier. Lelieu du Mnn-
^.î/^w.elllerefecloir: au commencement duquel, vers Oc-
cident,le Idngdela muraille, ily a des pierres de taille creu-
feesenrotunditépour treize ou quin/LC panures, oùil's met-
tent les pieds: &: au miheu de chacune pierre vn trbn , où
l'eau iè coule Scfe perd ibubs terre. Le Mandatum faid , les
panures ne fortent, qu'ils n'ayentallifté à certaines prières 6c
oraifonsquifedifenr pour le ReuerendPere Odo Lueique
71. de Pari s, qui a cell effet a donné vn muidde blçd de ren-
te par luv acquis des Ri'eligieuxde faincl: Denys au lieu dict
Herblez. Aulfi pour maiitre Pierre Soubchantre, qui de
pieufeliberalitéyaaumofné vingt fols parifis de rente an-
nuelle &; perpétuelle . Etpour Monfieur Hugues Doyen , le-
quel a procuré tout ce que deffuseftrepairé en Chapitre, 6c
confirmépar lettres enregiftrees de mot à mot au petit Pa~
ftoral , feuillet iSj.defquelles enfuit la copie.
Hugo Decanm^ toîutnquc CAfitulum BcaU MârU Tarijierijîs^
'umuafis chrifli fideîihus prdfentcmpaginâm inffecfuYÎs in Dowi-
no^falutcm. AdvniuerfoYum 'uolum'^s notiîiam perucnire ^ quodcum
fix mem$ri.t^ Domnm Odo quendam VmÇevfisBftf'cofus adfAckn.
ânm M<indatHm qmnqungintapâtt^erum in Cœna Domini ^ njntim
modiumhUdi mifericûrdiîer afignaffetin corjquefinfuo^quod Mo*
nachl Be^îi Dwnyfii afignauerant et apud Herhkyam. Nos attenden-
tesquûdin aliis dicbm quadrageftm* M a^datum paupcrfim ^ cum
non ejfent tântummodo nifi duo pAuperes , minta fokmniîçY îd figè^
LIVRE P RE M 1ER. 51
halur:de cormnunt conJtn^H ordmare curauimt^s^ /juûd a fecunda
fcnAVo(i àorninkam qu^icmtAtur JnuocAHit me^ vfque ad fcriam c'cftîepre-
qmntam in Cœna Dommifingaïà dubus quadragcfimx { fom do-âtt- mier Di-
nicisdtebmexce^tib ) recijucnlur pcr manum hibdomadar*^ fucrdo- ^q^^,^^11^^^'
fis y vetper manum (uccenurù ^quottens monachm vclregnlarù heb-
demadanm ahfuent^îredecimpAUferes \ quornmpedestn refecforio Lautmenc
abluenturà Mtmfiri4 maiWtà dtarîs ^faardoîeviddiat^ T)îacQ}iO& de? pieds à
JSabducono^ qitihui trcs pueri minï/lrahunî. Abluîtom anUm & ^^''^^ ^^^'
Manddîo mterejjè ienchithr Jaccentor Ecckfi.inol}r^i qn'tpYo tempore chacun ionc
fuerit,velfifoy/an/HCce7itûrwtereJJe^ & huk officïo'Vdcare exeui- '^e Q^'^^^.:
demi mccptaîe non po tuent -.Mt^gifter pucYOïHmChon vice tpfim
Ijhïc effîcioinîerejfe dehebît^prouifurm vtîdcm offidum deuote , or-
diiJafe^ & eo modo quo/laintHm eft peragatur. Vir&que au! cm ifia -
mm ex luJiAO' nectfiriacAufa ahfente^ pervnmn de mîniftris ma-
ioris AluYùJkccerôtor hoc implere tenebhur. Sticcenîor autem^ velis
q/civiceseim {Jicutfupra diximm ) exeqtteîur^ façia pedumahlti-
tione ^ Sacetdott^ Dîacono é' SubdiacûJ^o detînnos mi/}ifirabit\ de
qitihmfinguià pauperibiu cnm m an un m cfculo quatuor denarios cf-
ferrct ad refecHonem eorum. Dabit injuper Jacerdoti quatuor defï4'
rios^Dtacono quatuor dena7ios\^Stthdiaconû quatuor defiarids^&vni-
cutque puerorum rjnum denarinm. Finîîo autem Mnndato anîequam
pai*peres\^'vel !p(ï nfcchrtum exennt ^ pro animahm pr^îdiciorum
Oâonis Epifccpi^ Hugonis Decani^Tetrï Siiccentorts [Acerdotum ^ &
fT& anïmabîi-s tllorurn , qui bentfictum iilud augmentriuerint , dicen-
îur-^ Deprofundù ^cnm oratione don^ïnka^ô' precïhm qu.i fcquur,'
îur ^ d^CûIIccfa tnhunc m'oâum. Abfolue qu.ifuff^tts Do'rr.ïne anî-
viAm famuli îui Pontifîcif^dr Animas famulorum tuorumfkcerdo-
Iun>^(^jtmma4 cmniujff r,olïr£Congregâtioniijrâtrum^ O' omnium
Jîdeliu:n dtfunfTorum , &c,'" His Auîem peraciis ^ficut n^osef}^ ad
Ecdcflam veuerteTUur . Antiauam auîem confuetadmem de duobus
pauptribuicleriàs^ quibfis pedcs abîui foiebant ^ in nullo mutamiir.
Immo cum tredecim ^aupertbki in rcfecforium venient ^ quodcon-
JueueruKtfacïuri , ô" anîiqutim ho 'pitâlts Beaîji Marix beneficmm
reapturi. Qui'fita vero fcria ifi Cœr/,i Dominirccipienîurà Succen- Laaemen!:
'■ . ^^ . ■* f 7 / î • r 'i'-'S pieds
tore qntnquAginîa pauperes: quorum ^e^es abluentur ab vntuer/is aciaqaantc
Presbyteris é' Diaconù CanonicU j& alîjs Ptesbyteris dr Diaconù paumes le
rnaiori altari feruienttbî'i^ ^qmbm Subdiaco^ji Cafionici mimflrabunt. ^^^^^ ' ■
Etv}7icu;qu€pr^dtcti)rumpaupiru:n Succentor quatuor denarios {vt
fupradixwim )d'finbuet. Adpvxdicfafiquiâcmfoluttoncm drdijlri-
G >j
51 C I T E' D E P A R I s,
butïûncm bemfic^ futcncUm Aepnîauimus modinmbUdià pr.efatd
odQneJ.fifcofo["Jtfupr(iàixïmm) npigrtAtHm^ & viginti foltdgs
rArifienfesà Pctrofitccentûre pi a libérait tnte cdUtos,
Des enfans tronutT^
Qinnd il Te trouueparlesruësquelque enfantexpofe ,il
n eitioiliblcàperlonnedc le Icucr, fors au Commiliaire du
quartier, ou à quelque autre palîant Ton chemm : Et le doit
porter aux enfans trouuez à noilre Dame , en la mailbn de-
Itinee pour les nourrir êcallaider, qui efl: auprès la maifon
Epircopale,6<:fait lebas d'vneruëiledefcendant àlariuiere.
Tous les haultslufticiers font taxez ôc contribuent au paye-
ment des gao-es, que l'on donne aux nourrices , qui elleuent
leiditsenfans ,&:aufli àlaDamequireçoit à premier apport
iceux enfans, Se tientlafufdite maifon. Meilleurs de noifre
Dame ibnt députez pour auoirefgard tant fur icelle, que fur
leldites nourrices. Et quant à leuer l'enfant trouué, X\\ç, Cô-
miflaireouautrene s'en entremet, craignant la dcrifion 6c
foupcon l'enfant eibe de fon fait, on cnuoy e quérir la Dame
des enfans trouuez , qui ne fait difficulté de l'enleuer , en luy
pavant cinq fols par le domicilier , àk porte ou eftau duq uel
ledit enfant aura efté trouuc.
îi va beaucoup de haults lufliciers àParis êcés enuirons,
^nefl la fomme petite, qui le collige pour les enfans trou-
nez: car celle maifon de làind Germain des Prez en paye
tous les anspour fa cotte cent cinquante liures: des autres ie
n'ay paslalille.
Dans la orandeEglifeàmaIngaulche,iIyavn bois délit,
qui tient au paué, fur lequel les bons iours on metlefdits en-
fans trouuez : afin d'exciter le peuple à leur faire chanté. Au-
près duquelfont deux ou trois nourrices, ôc vn balîin pour
receuoirles aumofnes àcs gens de bien.
Lefdits enfans trouuez lont queîquesfois polluiez & pris
par bonnes perfonnes quin'ont point d'enfans, en s'obli-
o-eans de les nourrir 6c eleuer^ comme leurs propres enfans.
Bu Paruts denofireDame.
Lao-randc place qui elldeuant la grande Eglife belle àc
nette j s appelloit anciennement Paradis^reprefentantlcPa-
LIVRE PREMIER. j3
radis terreflre , auquel il ne nous faut arrefter, ains pafTcr ou-
tre, pour parucnir au Paradis celefte, fignifié par l'Eglife.
Celle diclion a efté yHzqc à Rome , &c depuis vfurpee par les
François: lefquelsparfubftradion de quelques lettres, pour
Paradis ont prononce Se efcrit Paruis: toutesfois en quel-
ques liures manufcriptsdenoftre Dame de Paris, il fè lit en-
core Paradis 6<. non Paruis -.fpecialement au grand Paftoral,
luire jo.Cartlie}!. dattee de Tan un. au moys de Décem-
bre: qui eft l'oclroy dvne moitié de maifon auprès le Paruis,
fait par le Doyen &; Chapitre de noflre Dame ,à vn Cliapci-
lain de la Chapelle faincl AuguHin; Bedimm (inquiunt) ei
dn/ndi.im domum ftîam in Paradifo . Nous luy auons do nn é
vne moitié de maifbn affile en Paradis.
Aimon luire 4. chap.35.au commencement durecrne de
Clouisrccond,dit'quele Pape fitpauer de grandes pierres
de marbre blanc, lelieu dit Paradis, qui efl deuant rEpliiè
làind Pierre Apoftre.
Léo Marlîcanus,Iiurei.dela Chronique de Montcaffin
chap. 9. faifant mention del'Empereur Ocho 2. il dit Mor-
iutis eft'. é" Romxin Paradi/o , idcfttnatrioEcclefu Beau Pétri ^-
pflûli ferait us , <inno Vomini , 983. Il efl: mort d Rome &: enter.
ré en Paradis : c'efl â dire en l'aire 6c place qui eft deuant
l'Eglife fainct Pierre.
Etau liure3.chap.2^. en parlant de la nouuelle Eo-life de
Montcaiîînconftruitcpar l'Abbé Didier (qui depuis a efté
Pape , nommé Viclor 3. ) il adioufte , Fecii S' Atrinm ante Ec-
ckjiam^qiiodnos Romana, confitcîudtne ^ Paradifum dicimm. Il a
conftruit vn aire ou place deuant l'Eghfe, quefelon la cou-
ftume Romaine, nous appelions Paradis : à enicelle place
encore nommée Paradis, Elgaita femme du Duc Robert a
voulu eftre inhumée , pour la grande deuotion qu'elle a-
uoitàl'Eglile deMontcalîin:commeil efcrit au quatrie/me
liure fublequent, chap. 8.
Du Cloiftre noftre Dame.
L'an 130:. le lendemain de la ie'iie,diQ faind lean Baprifte
fut fait & arrefté parles Doyen 6c Chapitre, que quand vne
maifon du Cloiftre viendra à vacquer par mort,cciî:on,ou
autrement, elle feravifitee par le Chapitre. Que s'il fetrouue
des réparations à faire, elles fe feront ^es biens du dernier
G iij
54 ^ CITE' DE PARIS,
poiîeircLir. Ceux qui la voudront achepter , auront vn mois
pour la mettre en enchère: àc le Imrera au plus offrant de der-
nier encheriiïeur. Que lî l'acheteur en.a vneautre , illa pour-
ra reucndre dans vn mois: àla charge quela moitié ûes cie-
niersdelavenditionloitpourlecorps du Chapitre, ôc qu'il
feconcente de l'autre moitié, llleia aulii tenu de payer pré-
sentement à chacun Chanoine deux lois pariiis, pour le vin.
Etau cas que quelqu'vn venditia maiion du 'v^ioiitrejôcnVii
voulut acheter d'autre :neantmoini il fera tenu deraporter
au Chapitre la moitié de la vente.
Il le trouue auliurenoir , que l'ani334. la vigile faincl: Bar-
thélémy au Chapitre gênerai de Melheurs de noitre Dame
de Paris fut (latué &. ordonne , que nul demeurant au Cloi-
llre eut àretirer auec i'oy femme quelconque , vieille ou icu-
ne,maifl:reiîeouchvimbriere,ny parente, pour y feiourner.
^^oni.im (^inqmuNt) CUufirum toa^efi/acratm , Des dcâum (^
daiotm. Les peines h enfiiiuent,priuation des fruicls de leurs
offices 6c bénéfices, excommunication, & expulfion dudic
•Cloiibe.
iMaisl'ordonnancedu Légat Odo (qui ell plus ancienne
de cent vin gtleptans,c'e(l:àlçauoirderani207.&:quiie trou-
ue au hure 20. du grand Pa{l;oral,Carthe3.)contientplu-
iieurs exceptions, 6c eif telle.
Dijlnctifu inhtbcmiis , ne qiiis Camnicm mttliercm diquam , rno-
nltietn/eualiammdomojiidiif claufiro [uflimat pernocîare: nïfi fit
mater ^njclforoY , vclpropinqua^ fa 'tem m tertio grada : vel nififint
diqtiJi Miignatesmul'wres^ qu£ fine funddo cuit ayi non pojjum. Vel
nîfïvrgente necefitâte matrunas aliqna-s njûCAYÏ contîgerit ad cufto-
diammfirmoYum. Q^e h aucune ont des chambrières, pour
prcparerles viandes , 6c dilpoierle melnage, ce n'efl fansper-
miilion du Chapitre, lequel maturement conhdere la quali-
té ,preud'hommie 6c aage desperionnes.
Il y a d'autres ftatuts faits par mefdits Sieurs de noftre Da-
me , en leur Chapitre gênerai , le lendemain de la ï^^o. fàinA
lean Baptiil:ei325. deiquels nous en raporteronsdeux: l'vn
^^"^' contenant ce quel'on doit euiteràl'Eglilej6crautre les ton-
iures, que i'ay tirez de leurliure noir , feuillet 25.pa. i .
I . In BccUfia, Yifm inhonefli , & omnes confabnUîtoms^ dumcek*
branîurJaçYafoicmniapmitmcmqttiefcant,
LIVRE PREMIER. 55
2.. Nullfis comam nuntat fiue barbam j /ed YAdifac'unt temvûuhus
erdiriéitis . LargOrS coronas dcfermt^f^X compétentes îonfuras , Contra-
ïiumfAcïentes , àiJlYîbnîiombtu dturnis dr m^urnts pnuemur fer
menfem.
Conciles Prouinciaux tenus à Paris , 6c es enuirons.
Notez, ^ que nia cotte des tomes des Conciles, (jr des pages ou ils
commencent ^ ie fuit s les derniers tant généraux que provinciaux ^
compillci^&illufirez, de notes par le doclifime Seuerin Bine ^Cha-
noine ,& imprimez, à Colongne ^l' an i6o6.
Le premier Concile Prouincial tenu à Paris , a eflé /bubs ^^^
lePapeLiberius,enran362. après que faind Hilaire Euef-
que de Poicliersl'an 4. de Ton exil , fut reuenu de Phrygie.
Auquel temps il fe fît tant en France qu'ailleiurs plufîeurs Sy-
iiodesou Conciles, pour la dcfenle de la conlubftantialité
du fils de Dieu, contre les Prélats d'Orient, fedateurs de
l'erreur d'Arius , comme tefînoigne Sulptctus Seuerus Itb. i,fa^
crdhtflortx, Tom.i.Cffnc/I.pag.^^^.
Le fécond Concile du temps duPapePelagius i. & d\x
Roy Cbildebertpremier, fut contre Sapliorac Euefque de
Paris , lequel accufé de trelgrand cnme ( il n'efl: exprimé,,
pour l'enormité du fait J & par fa propre confeÏÏion reco-
gneu,fat depoie ôcreclus en vn Monallere, pour y faire
pœnitencelerefledefa vie. Quieftoitvnepœnitencéordi-
nau-e pour les laps Ecclefîaibques, comme l'on void en S.
Grégoire, Hure premier de fbn Regiftre, Epiflre 42. de au
Droid Canon, 16. 4.6. ûeUpfis , To, z. Conctt,pâg, 63 4.
Le troifîefme Loncile fut célèbre à la fulcitation de S.
Germain Euefque de Paris, comme tefmoicne Baronius.
rfom. 7 . Anndium Jub anno Chnsti^ 559 .pa. 466 . Lequel bon ^^^ .
Prelaty a foubfigné, retenant toufiours parhumilitc le fur-
nom de /f^r^r^jr. Ce Concile contient neuf canons con-
treles détenteurs des biens des Eglifes tant meubles,qu im-
meubles, contre les mariages inceflueux, &: les Pafteurs
faitspar la faueur du Prince . FodemTom. Concil.pa. 638.
Le quatnefine Concile Parifîen, fut en l'an 576. du temps ^jC.
du Pape Benoifl premier, & de Cliilperic Roy de France.
5<$ CITE' DE PARIS,
McdtmTûm. Concïl.pAg. 677.
Lecinquieime Concile fut tenu à Paris, en l'Eglife de
o faincle Geneiiiefue, pour lors dite de iaind Pierre, par le
^ ' mandementduRoy Chilperic, en l'an 580. £c premier du
PapcPelagiusfecond, contre pretextatÉuefquc de Rouen,
lequel fut enuoyé en exil en vneifle proche delà ville de Cô-
flance,^//*^, Conftantine. Ce Concile eft entièrement tiré
dcTHiftoire de Grégoire de Tours , liure cinquiefme. chap.
18. Aimonliure 3. chap. 63. efcrit qu'il fut reuocqué d'exil,
ik:reftablyen fon iiege, parle Roy Contran. Eodtm Jqw.
ConctLpag, 6(^6.
Le Concile alfemblé àClichi,(/<i//>f clippiacum ) parle Roy
CeiUvnc Clouis fécond fils de Dagobert, en l'an 661. 5cde Ion règne
i-.euc^&de- j^ 16. futpour l'exemption de l'Abbaye dcfaind Denys en
ns. France , de la fubiedion des Eueiques de Pans, & de tous au-
^61. très prélats. Saincl Landry , qui eitoit pour lors Euefque de
paris y donnaconfentement.
Ce Concile n'elT: autre chofe que le texte dAimon ,Iinj:c
4. chap. 41. EodemTômsConcti.pag.ii-j^.
-749. Cefhe exemption aefl:ëcontirmeeparlepapeZacharie,raa
5. de fon lîege,6c derincarnatiQii 74c^. ou 750. voyezcy
après, auliure 4.1etraiâ:é del'AbbayeS. Denys.
7($(?. Le Concile célébré à Gentilly près Arcueil, en l'an ']G6.
que tenoit le iiege à Rome paul premier, & regnoit en Fran-
ce pépin père de Charlemaigne , contre les ennemis des
faillies reliques ôc delà tr eiïàinde Trinité. T^»?^ 3. C^'w./'rfr/'.
i./4^.i37.
Concile VI. tenu à paris, pour la reformation de la difci-
Q plineEcclefialHqueenran 029. du tcps du Pape Grégoire 4.
6c des Empereurs Louis ôcLothaire. Ce Concile eft tort am-
ple, &diuilé en trois liures. EodemTom. ConciLfag, S40.
q^ r Concile VIL célébré à Paris en l'an 846. du iîege de Ser-
*' ' giusfecond,deuxiefme:&:duregnedeCharleleCliauues fi-
xicime. Auquel furent publiez i^. Canons du Concile de
M eaux, ôcles autres reiettez par ledit Roy & fon Confeil,
irritez contre le Clergé. Lcidits Canons fe trouuent in fi^e
Capiiul.irù RtgumpoflcjUAYtam addittonem commencans par ces
mots, Hxcqud/cquuntur Capitula excerptafunt a Dcmno Rcge
K'^roio y Domnir kiladoumci Imp.fiùc, i.odcm le. 3. fag, 617.
Ou
L I V R E P R E M I E R. 57
OiilerurditSeucrin B;ne allègue aux noces la principale cau-
ie de ce Concile, eilre la collation des bénéfices & autres
biens d'Eglife faite par les Roy s aux gens laïcs: Dequoy Dieu
irrité, leur a luicité des ennemis, èc Ipecialcnient les Nor-
manspourles chailier , &c forcer à condelccndre à des ac-
cords preiudiciables à la France.
Le Concile VIII. tenu à Paris en l'an 847.futpourreuoir le g . _
procez de la depoiition d'Ebbo Archeuelque de Reims, fui-
uat ce qu'en auoit efcrit le Pape Sergius 1. à Charles 1 eCliau-
ue Roy de France. Mais içeluy Ebbo negligeantà comparoir
à ce Concile en perfonne ou par procureur, encores qu'il y
eufî; eil:c mandé: Hincmar Religieux de faind Denys en
France fut eleu Archeuelque de Reims: ôc ledit Ebbo vef-
quit ainfi depolé enuiron cinq ans , lufques en l'an 851. Voyez
rHiiloiredei'EglifedeReimSjCompolèeparFrodoardCha-
noine d'ic elle Eglile, hure 3. Chapitre 2. EodemTomo Concil.
fag. 631.
LeConcile IX. tenu à Paris en l'an 1057. fut pour refou- ^^Yl'
dre auec le Confèil des Prélats &: Princes le Couronncmenc
&j(àcre de Philippepremier : Cepropofant Ton pcre Henry
premier Roy de France, qui fe rccognoifFoit aagé tk cadu-
que: oc preuoyoïtqu'il n'auoitplus guiere à viure: comme
aulîiildecedal'anenruiuant. Le texte de ce Concile, que
raporte Seuerin Bine eft entièrement tiré à^s Annales de
Papirius Maflonusliurej.enlafin delà vie dudit Henry ,&
lelàcredcfon fils fudà Reims amplement defcript par Bel-
lc-forefl:,Tonie premier defes grandes Annales, liurcj.chap.
20. Tomo^. CenciL part. 1. pa^. 11 31.
LeConcile X. fut tenu à Paris 'en l'an 1088. par vn com- 108?,
niun accord des Fran<^ois,Nortmans, Flamans, Lorrains,
& AnMois contre lesTurcs. Et efl; le commencement de la
guerre faincte ou facree, comme le note Genebrard en la
Chronographie, laquelle reufTit il heureufèment, que les
ChreftienslerendirentpoiléiTeurs de laludee,&; vidorieux
entrèrent enHierufalem le 15. Juillet lo^c), comme teftific
^ aillaumeArcheuefquedeTyr,enlafinduhuicliefmeliure
ae fbn œuurre de Bellofacro.
LeConcile'XI. tenu à Paris en l'an 1145. le Pape Eugène 1099.
troilieihicprefentfut contre Gilbert PorretjEuefque de Poi-
H
5S CITE' DE PARIS,
cbers ,accufc d'iierelie: Auquel rclifta lauid Bernard diipu-
tan c centre luy par deux lours a Reims au Concile General,
oiilacauleauoitei'térenuoyee. Voyez ce que efcrit contre
luylcdicl iàinct Bernard Scrmone 8. [uptr Cantica. Et l'opi-
nion de laincl Thomas, furvnc de 'i.^s erreurs, rnma parte^
qti^JîiQ^îesg. Anicubftxto. Inrefpo/ijionead pritnum. Gabriel
Prateolus, natif de MarcoulTi ^ ôc Docteur en Théologie ^ m
Ekncho Alphahetko Hereticorum, dicl que Gilbert Porretn'eft
point connumerëauec les hereticques: pour- ce que audi<5t
Concile de Reims, il fe rétracta , &. Ceçmit palmodiam ^ ad-
iouflant vne belle fen tence,
S£pe corda ochIu4 nuhe erroris ohductti'S , itafupernx illufiratio-
nis lumine fitferenu^sinjtnuthorfchifinatiSj ad-yniontm redeat
'uerïtAtis . Eadcm parte fecunda, Tomi j. Couciliorum pagina.
1332.
j^o^ Le ConcileXII. tenu à Paris en l'an iiS^.foubsle Pape Vr-
bain3.n'efl:quVne denunciation 6c preparatif de la guerre
contre le Turc. Bodem Tomo Côncil. Pa. i 441.
nSS. Le Concile XIII. de Pans aeflë deux ans après, c'eflaiTa-
uoir l'an 1188 . &: du Règne de Philippes Augulte le8.au mois
deMars,enuironlamicarerme,pourrmftitutiondela croi-
fadc , contre Saladin Roy des Turcs. Lequel auoitrepris
Hierulalem,auec plufieurs aultres villes, éc exercé toutes
cruautezenuerslesChreftiens, ^ pour iuy refifter par vnc
grofle armée , leuee en diligence ,1e Pape Clément}. en ladi-
de année f qui eftoit première de ion Pontificat j permitau
Roy deFrance Philippes Augufte d'impofèr furtousfesfub-
iedsreeuliers ôcfeculiersqumepourroient alierperfonnel-
Origcne lemcntcn guerre, vne décime: Exceptez feulementlesReli-
dçs décimes oicux Chartreux &.Cifl:erciens,les Rehgieufes de la Congre-
IrRQv!'*'^ o-ation deFonteurauld,6clesMaladeries: Celle decimefuc
appelIeeSaladine,à caufe qu'elle eftoit leuee peur debeller
Sd\zàvii^Eodemto.Concilpag.i442,
Cefte nouuelle impofition fut mandée a Pierre de Blois
qui eftoit en Angleterre Archediacre de Bathone , par fes
Efiji^i.io. amis,D.Crelpin,6cM.Payen : Lequel leur rerpondant,pre-
did ce qui eiladuenu trois cents ans après: C'eft àiçauoir,
que les décimes , pourle regard des Ecclefiafbiques iëulemcr,
leroicntconuertiesenaniiuelles&perpetueUeSjnonpourle
LIVRE PREMIER. 59
fccouurcment deiatejreSainclc, mais pour emplir les cof-
fres du Roy , &. eftre comme vn accefibire à ion Domame.
Sane ficut audtui?nmy€xtit edictum a P/j//jppû K tgc^vt de fer ibè-
re iurgûUiCHi orbisy & oturaretur Ecclcfea decnnaticmbus: Sic pan -
Utirn tranfibit deamatio in confuetudmem 5 ^ prxfeimftafemcl
abufioignommiofam Ecclefed fcruitutem inflige t .
EtMonfieur Clioppin, //^.j.^f Bomamo Régis, Tittdo 23. Ar-
ticulo S . pag.â^; .Negleciofecrarum expeditionum cofifelio,rnhilû'
jeausdccurnanturficerdotiornm redditns :(^dectmd inannuasjï-
fei rntioncs , fdîrîTkor.ij infiar, rcferur/tur.
Le Concile XIIII. tenu à Pans, en Tan 1109. futàlareque- 12.09.
ile deReuerendPere en Dieu Pierre II. i'urnommé Camb,
Euefqueyî.dudid Paris: Oiilesherefies desAmauriens fu-
reTxtrcfutecs 6c condamnées : Le corps del'audicur ^muen-
teur dcfquelles Amaury , nc;tifde Chartres , fut melme-
ment déterre d'aupreslEglile defaind Martin des Champs,
ièsos 6c lescendresiettees à la voyrie. De plus tous (es lè-
deursfurent brûliez hors la porte de Pans au lieu nomme
Champeaux,rLUaantrordonnancc de ce Concile, comme le
tefmoigne Rigordus en la vie de Philippe Augufte.AIfonlus
à Cailro, en ion fécond liure contre les herciies,tiltre, Adam
& Eue.àlarefiitation du troifefme erreur: 6cMaiifre Gabriel
ciuPreau,//^'./. EL'/îJji hxrcticorumy cap.itj . efcriuentque ledit ''
Al iiaury ciloit D octeur en Théologie: Mais Robert Gaguin
liure6. Paul-^Emileliure6. Genebrard liure 4. delaChro-
nographie,fbubsrani2i5. EtBelleforeil; tome premier defes
grandes Annales, chap.76. neluy atmbuent celle qualité;
Ains ieuicment qu'il e/loithômeiçauant en logique 6c icien-
ces humaines: Etadiouflcntquepiufîeurs delesdiiciplesne
fe voulans recognoiftre, furent brûliez auec les oifements
de leur Maiilre. Eniemble deux liures de lametaphyfique
dAnftote nouuellement traduicts de Grec en Latin, qu'on
prciumoitauoireftc la fource defdicles hereiîes. Leiquelles
le Concile gênerai de Lateran célèbre audicl an 121 5. ioubs le
Pape Innocent troifiefîne a pareillement condamnées par
celle claufe , R€prGbaiii?r.!:s & CGndemnaKi7nus permrflfeimH:'n
dogma trnptj Almarici : Ciiius ment cm Ta ter r^endacufic exc£-
cauit^ vt euis dicirind nontam L^'ctica^qnam infarinfetccnfen-
H ij
1124.
éo CITE' DE PARIS,
Le Concile XV. tenu à Paris, en Tan 1124. & du règne de
Louis huiclicimc , pcre de S. Louis, par ConrardEuefque,
Cardmal du tilrrc du Porcf/^///?^ Fonuc;2//s)6cdeùimâ:QK.iû-
fine,&; Le^^ac (a Utcre vt vacant) du iàinci Siege,enuoy é par le
Pape Honoré II L pour faire ceflerruiterdidôc excommu-
nication iettee contre les Albigeois hérétiques: En côiîdera-
tion du prand carnage q uiauoitefté fait des obftinez, dure-
couurement desvilles qu'ilsauoientviurpeeSjôcleursauoienc
leruv de retraide : ^^auifi eu efgardà ceux quii'elloientcon-
ucrtis & rendus bons Catholiques, auec IVn de leurspremi-
cr s ch efs , Rai m o n d C o m te de Th o ulo u fe.
RigortenlavieduRoy Philippes Augun;e,pere dudicb
Loyshuiclielrne efcript, que Simon Comte de Mont-fort,
défit en vne bataille dix fept mil Al bigeoishereticques, auec
leur fauteur, PierreRoy d'Aragon :&: qu'en tous les com-
bats aflemblez de celle guerre , ils y on tperdu cent mil hom-
mes.
j,Qj Le Concile XVT. c'efl à dire, l'aflemblee générale des trois
eftatsfaide à Paris, par le commandement du Roy Philip-
pes le Bel en Tan 1301. contre le Pape Boniface huidiefme.
quil'auoit excommunié , bi donné Ion Royaume à l'Empe-
reur Albert, ie n'en feray point de difcours :voyez ce qu'en
cfcnt Belle foreiljTomepremier defcs grandes Annales, li-
ure4.chap. 43*
J310. Le Concile XVII. celebrcàParis en l'an 1310. félon Guil-
laume deNangis, auquclprefidant Philippes Archeuefque
de Sens certain nombre de Templiers furent condamnez à
eftrc brûliez tous vifs pour cas énormes : voyez ce que itn
efcris puisamplementcy après, hure3. auTraicbé des Che-
ualiersdu Temple.
Papes qnï font 'venus à Taris,
Le Pape En:iennefecondenran75f.vinrà Paris deman*
'^'^' derfccoLirsau Roy Pcpin contre Ailhilphe Roy des Lom-
bards qui 1 nuadoit les terres de l'Eglife , ôc faiibit beaucoup
d'oppreHîons aux Ecclefiailicques. De Paris il fe recira loger
àfaind Denis en France où il fut fi gricfuement malade,
que les médecins defefperans de fa fantc l'abandonnèrent,
&: alors il eut recours au fouuerain médecin Dieu éternel,
prcnaritpourionintercelTeurfaind Denij,, lequel auec S»
LIVRE PREMIEî;r. Cl
Pierre 8c faind Paul luy apparurent de nuict, 6c,'denonce-
rentquedebrefil fcroicguary, commeilfut. Ceflevifion
illadefcriptluy mefmeen vne epiftre quieftau Tome cin-
quiefme de Surius : de fanais Juh die ^. Oclohrù pag, 638. corn-
mençac par ces mots. Stephanm Bftfcopm^feruiî^Jèrtiûrum Va,
LePapeCalifte fécond, fils du Comte de Bourgongne,
qui fucceda en la Papauté à Geiafe 2. efloit â Paris , en l'an iii^,
iiic). Où il donnaà Geufroy Abbc de Vendofme vn beau
Priuilegepour luy & (es fuccefTeurs Abbez , amll loubs-
{i^né.Datam FÀripàfermanum chryfegom/ati^x Rimund Ecck^
fie Diaconi Cardïnalis ac Bihliûihccartj VIII, làus OÛûbris jwdiB,
XIII. Dominiez incarnationis Anno milkjimo , centefimo dccmo
vono. Vontïjicaîm attttm Demini Caltjli fecundi Ann0j>timo.
Le Père lacques Sirmond , lefuire, en its notes fur les
ccuures dudict Geufroy AbbcdeVendolme, liure fécond,
Page4. raporteentierementledict Priuilege.
Le Pape Innocent 2,. futcreéleiy. iour de Feurier 1130.
& Tan fuiuant vint en iFrance demander Iccoursau Roy ^^^^°
Louis le Gros contre fon Antipape Pierre Léon vfurpateur "•^^'
du nom d'Anaclet. Pour lors s'cftoit fufciree à Pans vne
pernicieufe & incurable maladie appellee par les méde-
cins feufacré , qui brufloit &: conlummoir \t% membres
des panures miferablcs , dtlc^utls cent furent guaris,
en touchant la ChairefjindeGcncuiefue qui fut portée en
proceirioniijfquesànoflrcDamc, où les malades cil oient
arcngezd'vne part & d'autre , & n'en relia que trois fans
guaryfon: pour ce miracle ledicl innocent Papeinilitua la
fefledefainclie Geucuitfuedcs Ardcnsquifecelebrelc 16,
Noueaibrc:voyezlesleconi dcceiourau breiuairedeParis
Et la vie de laincleGcneuiefuccompofee par Frère Pierre le
luge Religieuxd'icelle Abbaye, cli .picreio.
Le Pjpe Eu'î^enc- rroifielme , a cfte A Paris en l'an ii^-d. re- ^H^
fîdantordinairementàfiindeGeneuiefue. Et enccftemef-
me année il dediai'Eglifc des Reiigieufes Benedidines de
^d 01. t- martre, Ôl- iaChappellc des Martirs, prcf^nc S^mini-
ftrùnt laind Bernard , quoodam MagtHer (^ Dommus eïm : tune
'vcro hum/lu di/cipuUn.
Akxandre 5. Pape 173. vintà Paris en l'an 11^3. & dcdia "^3-
l'Eglife de l'Abbaye de faind Germain des Près : Voyez ce
H nj
C^ CITE' DE PARIS^ ^
querenera'iptscyapi-csliure3.autraidedudiamonaitere.
Ecen lanii6-. cllam encore à Parisil confirma les biens ^
poirefuonsdel'Eglifenortre Damede Pans- par priuilege
qui le trouue inicnpt au Regiftre de parchemin intitule,
Ua,nmvapr.\is, Ithroi^.CMthavy.bLi^^^nz par Monficur
Chopin , lihroy défiera Poltùa , ùtuloi. Articule Jeptimo,
CATALOGVS EPI SCO PO RV M
PariJJenftum.
I. SANCTVSDÎONYSIVS AREOPAGITA.
Palîuseft 7. IdusOdobns, Anne ab mcarnatione Domini
noftriIeriiChriiti96. à pariioneautem64.a;tatisiuxcirci.
cergo Impeniquoque Domiciani crudehiritni Cxlaris 16.
ingruence.Hxcinfinepairionis eiutdem habentur, Temo
quincoSunifubdie^. Odobrispa.<^57.
a. MALLO. , ^„ -^. -. -p
% MASSVS. Hancrcripriiremartyr]aSS.bionylij,Ku-
iHci, 6l Eleutherij refert Demochares^lib.z de lacnhcio mif-
r^,cap.i8.Sednonextant.DeeomeminitHilduinusAbbas
m aP-one horÛ marcyru. /./.^//^^(inquitji//^- martynJauJiUus
Roma ducîus fuh Domiîuino.fertrcs crfaresmthtautfEtJubjan^
BoMaJfoEpJcoVo ( ^ut tcrtms à katoDionyfio Fanfarum rextt
Ecclefiam)reuerfns, ommhusqu^frntmundi rcbats ,bapiiz.atus,
& rdigio forum chrtppaupmm numéro eftfociatus.
4. MARCVS.
5. ADVENTVS, t A • r
6. V I CT O R I N V S. Anno_359. Conciho Agnppinenli
interfait, & poil: etianiSardicenfi.
7. PAVLVS. ^ r a n '
8 PRVDENTIVS. Sepukas eft in crypta lanftx Ge-
nouefx: vt apparet ex eiuidem hifloria GaUicè kripta fît
memoria eius, invita S. Marcelh fuccefToris, die prima No-
uembri-). ^, .. ,
9. SANCTVS MARGE LLVS. Obiitanno domi-
ni436. VitameiusàFortunato Epifcopo defcriptam, habes
tomo 6.Sunj dcSanais,dieprimaNouembris.Ineiusquo-
queEindiffimi vin laudes, elegantem profamcecimt Adam
de S. Vklore, qux incipit, Gaude fuperna etutm, nomfrecjum'
tmscmttca; Habetùr(]uein MifTahad vfum diocefis Panlien-
LIVRE PREMIER. ^3
fîsimpreffb:Quani deuotiIîîmaha:c precatio concIiidic.Af^r-
celle Pater refpice nospietatis oculo , fub huius adhuc lubric^ carnts
cémentes vtnculo. Te diligentes vnice , te recolentesfeduioy confors
lucù< Angelic£,cœltfuh/cril?e titulo. Et hiEC tertio repetita canta-
turinEccleiîa.
10. VIVIANVS.
11. FOELIX.
II. FLAVIANVS. SedebatcircicerKuncannumqnoS.
Gcrmanus Antiffiodorenfis Epilcopus Britanniam petens Nanterrs.
Nanmethodoro vico parifino hoipitatu^ efl , lànclas Geno-
uefxnatali folo.
13. VKSICINVS.
14. APEDINIVS. Sedebatcircaannum4p.
15. ERACLIVS. Interfuit Concilio Aivrelianenfi pri'
mo.
16.PROBATVS.
17. AMELIVS. Hic Concilie Aurelianenfi 2. 6C3. rubfcri-
piit vtvidercefttomoi. Conciliorum.Etfecundum quideni
celcbratumeftfub Vigilio Papa,anno22. ChildebertiRegis^
tertium fub eodemPapa, anno i(>. dic1:i Régis.
18. L*I B A N V S. Hic tefte Demochare Miilam celebrans,
Ann^c vxori Ebroini , facie corufcante diiiinitusapparuit.
19.SANCTVS GERMANVS. Vide qua: de eo re-
fertinturinFra,lib.2. in tradatu Abbatia; S..Germani. Iiiter-
fuit Concilie Turonico fccundo.
20. R A G N E M O D V S. Gregorius Turonenfis , Jibro 5.
hifb. Franc. cap..i4. loquens defuga Merouei , fili] CliiJperici
Régis 6cAudouera:Reginx adBafilicam S. Martini Turon..
Eraty inquit , tuncnohifcum Ragnemodm , Parijiac£ fedls Eùifco-
fits^qui S.Germayjo fiiccejferat. De eademagit, lib.5?: cap.(j,-
Hic interfuit Côcilio Matifconenfifecundo , tempore CEil-
perici Reî^is.
21. EVSËBIVS. DeeoGreg.Turon.Iib.io, hifl.Franc-
eap. 26. Rngmmodus Farijiacx vrbis Epijcopus obiit : cumn (xer-
manus eius , Tar.rfnû'ûdns prcsbyter , pro Epijcopatu eoncurrcret: ^l^ctad-'
Eufebtus quidam negotiator.genere SyrHS,datis multis muneribus, miffns.
in lomm eiusfuhro'T.itHS efi.
22. FARAMÔNDVS.
23. S APHORAT VS. al. Saphoracus, SubfcripfitCon-
64 CITE' DE PARIS,
ciiio Aurelianenli quinto ,anno Doiii 1111551. &c Vigillj Papx
decimo tertio celebrato. Hic 111 Concilio Parifienfi 2. ob cri-
men admiHum ôcconfeirum dcpofitusfuit, &; in Monafte-
riiim ad vltam deteniùs lub Peiagio Papal. 6c Childeberto
RegcFrancorumJiuiusnominis primo. V^idetomumi.Con-
cilioruin Colonia:,anno i6o6.inipreirorLim,pag. 634.
24. SIMPLICIVS.
25. SANCTVS CERANNVS.CiaruittemporeDa-
goberti 2. Francorum Régis anno ialutls 717. Corpus eius
huniatum efl: in Monafteno S. Genouefx 27. Sept, vt confiât
cxMartvrologio manufcrlpto Bibliothecx S. ViclorisPari.
Et codcm quoquc die Genoucfa:! Canonici diem feftum re-
colût. ExadditionibusIo.MolaniadMartyrologiumViliar-
di. Vide qux de eo referuntur leqiienti,lib. 2. de Vniueriitate
m tradatu EccleficX S.GenoueFa;.
x6. LEVTHBERTVS.
27. AVTPiBERTVS. alias Audobertus, Hic fuit' tem-
pore Clodouei i.filii Dagoberti Régis fitquc de eo fepiflîme
mentio in vita S. Baboleni Abbatis. Gui etiam dlcit, Et ego
fumperegrinnsl triwfmarinis htic deuoluttis -partibus : d^ Régis
Anglu , nûmine Chointiale ^ferfècutiônem cupiens euadcre, Epf-
copatum vrbà reliquipropru: é" hancFrâncoriim patriam cum la-
bore admi olim mihi tncognitam. Grimoaldus Abbas pro ipfo
abfentefubrcripfit Concilio Cabilionenfi.
18. SANCTVS LANDERICVS. Annoij.Clodo-
ueiz.filij Dagoberti, dominiaucemrccundutn fupputatio-
nem Tilij 660. fandus Landericus, excmit Monall:crium
fandiDlonyfijabomnifubieclioneEpircopali, huicque li-
bertatis2cimmunicatischart£erubrcriprerunt24. Epifcopi:
MemlnitAimoinuslib.4.cap.4i. Vltaeiuscôpendiolcrefer-
tur in breuiario Diony fianOjfub die lO.Iunij. Et fub cade die
dceoagitloan.MolanusinadditionibusadMartyrologiuni
Vluardy. Videinfra in tradatu de Ecclefia S. Landerici.
^^. RO BERTVS.Tomo7. Surii, dlc26.Ianuarij,cap.
2.yitîE (ànda: Bathildis , appellatur Clirodobertus , fuitque
contemporaneus eius. S. Audocnus Rotliomagenfis Ar-
chiepifcopus, régnante Clotario 3. Clodouei 2. fîlioTo.^.
Sun! de Sandis , dieprima Decembris. In fine lib. 2. vitx S,
El.igii Nouiomenfis Epifcopi , à prxfato Audoeno editx,
haben-
LIVRE PREMIER. ^j
habenturduxEpirtolx : prima efbipfius Audoëni ad Ro-
dobertum file enim eumnominac; Epiicopum Parifien-
fem , alceraeft, relponfioliuius Rodoberci ad ipfuin Au-
doëiuim.
^o. SIGROBANDVS. .
31. IMPORTVNVS.
32. AGLEBERTVS. alias Agilbcmis. De hoc loqui
vidctLir VencrabilisBeda iib.j.hilt Aiigl. cap. 7. Cum m-
qu ic , rcjlitutw efcttn regnum Cenuuakh , vcnit in Frou'wàam de
H^hcrriLtpontift'x quidam notnine AgilheYtw , nationc quidem GaL
lusyfedtdr^cn legendarum gratta fcrtpturarum m HybcrntA non par-^
ttû temps fC dtmontHs^bL i n f ra , Agiibertus ; tdtjt tn Gallium ^ acce"
pîo EpifcopAtuPATijiAC.< ciuttAîis ibidem fenex& pUnus dicrum obiit,
Henricus ArchidiaconusHuncindonienfiSjlib. 3. hift. An-
glix, parte fexta hune Epi rcopuninominacAilbercLim. AU
frtdf^^inquityRex mifitV ulfridam presbyterum adRegem Gallia,
rum , l'teum confecrari facerct Eptfcopumy quem AiLbertus iam
pr^JulVarifiits cum plunmls Epijcopls honorifice confecramt. Hic
eîcclusfuit Anno Domini 670. fecundum Tncheniium li-
bre 4. de viris illuiliribus ordinis S, Bencdicli, cap. 142,.
55. SIGOFRIDVS.
34. TVRNALDVS.
35. ALDVLPHVS.
36. BERNECHARIVS.
37. H V G O. I. Huius gcftafcripfic Baldricus ex cartulario
Parifienfis Ecclefia^, Anno 712. faclus cil Archiepifcopus
Rothomagenlis.
38. MERSEIDVS.
39. FEDOLIVS.
40. RAGNECAPTVS.
41. DEODEFRIDVS.
42. ERKANRADVS,I.Sedebatanno8i2.pcrdurauic-
qiievrqueadannum830.
45. ERMANFREDVS.
44. YNCHADVS. Fiic dieitur lumen oculorum per-
didiïïeprcX nimiaieneduce, &anno 859. obiiiFe , qui fuie
vlcimusLudouiciPijImp.
45'. ERKANRADVS. 2,. ClaruitcemporeVvenilonis
Senonenlls Archicpiicopi , qu^ adhuc viuebat anno 845.
1
é(S CITE' DE PARIS,
Nam incertuit olcclioui Hincman Epilopi lUiemett/is hoc
aiino fadcc^ vt icrlbitFlodoardus lib.^. hifboriiE Eccleli;e
Iviiemenfiscap ï-pag. 9S.Deco meminic Lupus Ferrarieiiw
iisEpillola 98. Qna: incipic, Religioliilimis- Aufuit etiam
Concilio Aquenli.
4.6. ^N E A S. De eiuseleâione ( afTenfu Caroli Calui
Régis fa cla ) per clcrum Panfienlem Ôc Abbates Cœ-
nobiorum SS. Dionyrij^GermaBi, Genouefo: , ac Fof-
iaceniis fada , agit Lupus Ferrarienlîs Epiitola 98. ad
Vvenilonem Archiepilcopum Senonenleiii proeius confir-
matione, quamiUelibcnrerindullic, vtpacctlequcntiEpi-
llola, cumcali eiusprceconio. Hk^ inquiz, fufurus nunc fo-
cius y oltmfuit nohi6 pr.uognitus. J^^is enim vel huiter tetigit
paLitium, cuiUhor AmeJinoninnotmt y & feruoY in diuinù r(f-
hus non af garnit f^\\A\it\Xiç,^^^\'iio\2i i' 9. adipfum Aeneani
Epifcopum , qua eum rogat ^ vc neptis lua: fîiio beneiicium
conférât eidemque tutorem conflicuat. Hic fcripfic librum
de erronbus Grxcorum, iufTu & rogacu Nicolai primi,
RomaniPont tefte Papyrio Mairono,LnlibellodeNotitia
Epifcopatuum, Hic corpus S. Mauri è Glanna folio ad
Eofrateniein locum aniio 86 8.allatumrurcepit, proprijfque
humeris vique ad prxcipuuiii alcare culit.
47. ANGELINVS.
48. GOZLINVS.HicfueracanteaAbbasS. Germani
àpratiScfedepifcopatû adepcusannoSSy. Abbatiamnepoti
fu6,ElbolOj alias Eoolo, refignauit. ObiicGozlinus tefte
Re-^inonelib.i.Chron annodominica[:incarnationis887oin•
ter ipfas obfidionis Paniiaca; preiTuras ». in cuius locum
fucceiîic Anfchericus.
49. ANCHERlCVS.AIiasAnfclierkus. Abbo Dia-
eonuSjiTJonachus S. Germani , lib 2. beilorum Parrlaiijac^
vrbis , quibus ipfe interfuit, damnât hune Anfehcricum,
quod quofdam captiuos Norcraannos dimifliflet, ira di-
eens.
Pœderà Jnti/^es caufa ,fcrmijït ahire.
An/cher icns tentos ypotms concidere dehens,
Reginolib. 2. Chron. fub annoDominiSSy. legitHaf-
chiricus. Sed mos latisvfîtarus eu Germanis^primasdidio-
num fyilabas aipirarejôc m fcribendis peregrinis vocibus-
L I V R E , P R E M I E R. ^7
hallucinari. Magnum Pafloralelib.j^. carrha 55. Iiabet Aif
bericus. Huic Caroius Caluus anno rcgni ibi ly.diei^.
Odob. coniirmauiç donanoncm magni pontis Parrhi/10-
rumcummclendinisiuperœdihcatisjCiuamfeccracauuseius
Caroius MagnusEccle(ia:Parir. vide pra:dictam carthain.
5Q. T HE O D O L P H V S. Claruit tcporeCaroli Simpli^
cisFrancorumRcgisanno ^11. vt notât Dem^c^ia-res.
yi. F V L R A D V S. Prx'fidebatanno 911.
51. A D E L E L I N V S. Sedit annis 16. Obiit ^j-j.fmt filiu^
Balduini CaluiPlandrixcomitis.,
55. GALTERVS.
j4. ALBERICVS.
55. CONSTANTIVS.
56. GARINVS.
57. LYSIARDVS Magnum Paftoraîe.Ecckrix Parifi^
cnlls, hb.ity.-cartha 10. habctElyfiardus.-
5S. R A YN ALD VS. MeliusRagenàldus, ficenimle*
giùur in vita Burchardi ComitisPaniiorumac Corboili^cu-
lusiprefiliusfuit^HcliiabethariifteRagenaidusannoDo--
mini988. eiatduntaxatCancellariusFranciic 5 fed non muî-
topoll, EpUcopatumclladeptus.
59. ALB ERTVS. AlionominediclusAfcelinus. Ohiit
anno Domini 1010.9. Cal.Scptemb.ris. Aiitca eratCanonin
eus Parilienlîs.
60. FRAN CO. PriusfueratdecanusParifienfis Eccie-
iîxvtapparetexEpiftolaS. Fulberti Epiicopi Carnotçntîs,
extat ^ alla Epiftola SS-ipTius Fulbertiad RobertumRegem
Fi'ancia: ^ de eledioneipriUiFranconism EpilcopumPari?
ficnlèm. ObiitS. Cal. AufTuili.
61. YMBERT VS. anno Dominiio30. indiclione 13.
RobcrtiRcgisanno34. &filiiciusHenn.4. dedicauitEc-
clefiamb. Mauri Foiratcnfishic etiam deditmonallerio S.
GermaniàPratis,EccIeriasADConiaci,Viil£enoux S.Geor-
gii,»5cCumbisVil;£e: vtin Claronicismcisnotaui. Sub code
Prcxiuleanno domini 1060. Hcnricus primus Francorum
RexfundauitmonaderiumS. Maninia campis:vide Mar-
tinianamto. 10 pa.z.
61. G AVFRED VS. FrarercomitisBolonienfis, Can-
celianusFraneia: lub I hilippo rrimo^Hcnriciprimifilio,
6î CITE' DE PARIS,
a^:: Ludouici Cralîi pâtre.
HicannoDominiiô9iiruiautemregiminis33. dédit ai-
tare, ideiT: Ecclefiam , quo: efl in villa Bundufla, Eccleiix
Beara: marie de Longo ponte, (ynodo £c Circada duntaxac
retentis-
65. GVILLELMVS. I. eleâ:usfuitannoDominiio97.
deeiuseleclioneait luo Carnotenfis Epifcopus Epifbolajo.
ad Richerium Senonenfem Archicpifcopum. Sciatis canoni-
Cûs Fdrifienfe! , dccanum videticet , cantorcrn , & Reginaldum
Archidt.iconurn inprxfcntia mftra j fecundtim prjecepium Bomtni
J^ap.€ y iurajje fc ntdlo tcrrore Régis vel dtctx Régine cornpulfosy
domnum Guillclmum Epifcopum clegtjfe , nequc aliquidjimoninci.
pra/iitatis in dus cleBione tntendijfe. Vnde mando vobis ex parte
Z)^;^/>?/YFiiitVrbanusPapa i.)Pap£ utJiPariJienfis EccUfia. eum
Jibiy crdmarï&confecranpojtulauerity ante fefium S. Remigij^
fecundum duthoritattm & confuetudinem y cccLeJiji i'ej}r.t\ etma-
nnmimponatïs : &ho}îore pnllij , adtempusvohis interdiffo , /'/z
eiiis ordinntio-ae & confccrjitione vti nulUtenns formidetis.
64. FVLC O.I.cxDecanoEcclcfiïeParifîenfîsfacluscft
ciufdem Epifcopus. Adhuncadhuc decanum luo Carno-
tenfis Epifcopus fcnpfitEpiPiolamiiz.Ineius vero promo-
tioneadEpiicopatum,faclacft controuerfia magna, ita vc
anpellarent ad Daimbertum Archicpifcopum Senonenfem
vide prardicli luonis Epifholas 138. 6c 139.
65. G A LO.Priusfuitabbas fàncti Quintini Beluacenfis.
Obiit 7. Cal. Marti). Ordinatus fuit Epifcopus Parifienfîs
annoDominiiio^. NarncarthaeiedionisMonialiumabx-
de Eligiana Parifiorum, cuiipfe ôc omnes Canonici fub-
fc ripf èr u n t , fi c c o n clud i tur, A^umpuhltce in cnpttulofanBji
Mariii anno incarnationis T>omimc£ 11 07. VhilippoRege régnante
anno-^-j.annoEpifcopatîis G alonis tertio. Efthx'c cartha vigc-
iîirjalib.2.0 MagnipartoralisEcclcfixParificnfis.
é(^. GIRBERTVS.
67. STEPHANVS. 1. A quibufdam frater Ludcuici
CrafîiFrancorumRegis putatus, quondam fuit Cancella-
riusFrancia;,obiic anno Dominin4o. efkque fepulrus in
medio EcclcfixS. ViclorisParilienfis: videlibrifecundife-
quentis tradatum de fando Vidore.
6b\ T H E O B ALD V S Monachus S. Martinià Camois.
LIVRE PREMIER. %
Cœpitprarefle anno 1143. videlibritercij rcquentistra^a-
tumdeS.Martinoàcampis. '^iii
^9. PETRVS LOMBARDVS. repultuseftinEc*
clciialandi Marcelli Epifcopi, in lubiirbio Luteti^ PariGo-
rum : vide libri Iccundilequenns traclatum de fando Mar-
cello.
•70. MAVRICIVS DE SOLIACO.dc eo vidcin-
Vralibro?,. intraclatudeAbbadarandiVidorisPar.
71. ODO DE SOLIACO,ruccefror Mauridi fuit
[rater Henri ci Bituriceniis Archicpifcopi, longe à pr.xde-
celîorcmoiibus 6c vitadiflimilis, ait Rigordus Chrono-
graphusKcgiasinvitaPhilippiAugulH. Hunctamen plu-
nmiim comniendac cius Epiraphium , quod lupra ha-
bctur.
QLnnetiamPetrusBkTenfîsEpiflolaué. adR.Gloceflricc
Abbatem, nobilillimum eius genus deicribit. H te, inqiùr, es
Cantorcfuh fmtrefuo Henrico , Bituricenfi Archiepfcofo , fachis
Fptjcopus Fiirifienfis fuit confangutneus Henrki Régis Angli.t:
indeà, Frcincorum Regcm linea gcneris fropnquiore contingit ^t
fcquenti Epiftola ad ipfum Odonem. Rex Anglid Henricus.(C'
CHndtîSy confiingnineus vcjler y me fr'mius in Anglmm traxit. P a-
pirius Maifo, lib.3. Annaiium addit, quod redditus in Ang lia
vberes habcbar : quos co coniîlio dirtraxir, vtpccuniampau-
peribusdaret.DceiustranfituRjgorduscumepitaphiotum'
ba: cTrcxfcuipto conuenit: nniiniim eum objjire3. Idusiulij,
an. 1208.
71. P ETR V S C A M B.i. Epifcopacum in Saracenospro-
licifcensreliquit anno Domini 1217. tNCtncnnio polljannofc'i-
liceti220.obijt. Rigordus inpra:dicla vitaPliilippi Auc^uili
ait fub annoDomini 1213./"/^^^//;^/ tresfratres 'vtcrîmfantdEpf-
lofiyô' fihi contemporanci. Stephanus Noniomenfis , Petrus Pari-
fienfis , & Cuïllelmus Mcldenfis { Prius Cantor Parilîenfis ) filtf
Gdteri quondam Fr^ncix Cawerarijy fratres G ait cri innioris viri
fatis'virtute laudahiiiSyé^ m Palatio Requis pr^clari;
73. G V I L L E L xM V S. 2 . De Alnffiodorenfi Epifcopo,
Pariiienfis Epifcopusfactusefl:. De eo frater Petrus Buretcau
Celeftinus Senonenfis in fuo chronico manufcrioto anno
Dominii22T. cbiit Cuilielmus Fpifcopus Par. lihcrtatis Ecclcfi^
mirabilis deftnforjé' in Abhatia P ontintacifçpeliinr: C'efti'Ab-
I lij
70 .'^C'ÎTE' D E PARIS,
haye de Po-ntigny-, ordre de Cilleaiix diftante de vnze lieux
dciaviliedeSens: En laquelle làind Thomas Archeuefquc
de Cancorbica demeure quatrcans, fuyan'tlaperfecution de
Henïv ibcôndll.ovd'Ant^leterrc. Riç-ordui aftrmacipium
Gtulielmum mterhiiflè excquiis Philippi Auguici anno 1113.
Confirmât hoc etiam Demochares ira icribcn.s. GmlUlmus
Antipodorenfis decajlro ^illfgn'uuo yfeditnnnis 13. deinde Epif-
cojus Parifienfis frb pontifîcthus Innocentio 3. Honûrio}. regnan-
îihus Philtppû cr Ludo//uû, ohut ra fcfio fa/tcfi Clementis apud
fkncitm Clodonldum anno Daminu 2^3 . f rater fuit Hugonis Se-
nonenfis ÂrJoiepifcapi. ■ . . .U;*,.
74. BARTHOLOMy^VS. Obiicamio Domim 1227.
€ Cartulario FoilatcniL £c vacabat ità.Q,s adhuc menle Sc-
pcembri.
75. G V I L L E L M V S. 3. Fuit prius Aluérnenfis Epifco^
pas,rig!dus, multorLimlibrorumlcripcor. Deeopluravide
inirà, libr. 2. in traclatu delancto Vicbore. Obiic Calend.
Aprilis, aniio Dommi 1248. feria tertia polt ramos pahna-
rum ,
76. GALTERVS. 2. de Caflro Terrici fforfanTheo-
dorici) vuVo Chafteau-Thierrv.
77. R E G IN A L D V S de Corbolio, frater Pétri Seno-
neniis Archiepifcopi. Huius animam cœlosafcendereOdo
Baioceniis Epiicopusvidit. De eo videinfràlibro 2. traclatu
deiànclo Viclore.
■^8. STEPHANVS. 2. dicbusTempieroriundus deAu-
rclianis. Prarcfîc cœpitanno Domini 1258. & obiit anno 127^.
Dominicapoll: feilum fànclorum Egidij & Lupi.
79.RAINVLPHV S.al.Ranulplius Norcmannus fecun-
dum Democharem. Obiit anno Domini 1288. 2. idus No-
uembrisin craftino feili bcati Martini Hyemalis.
Sb. SIMON MATIPHAS de Bucy. Antea Sue/Eo-^^
nenfisEpifcopus. InquadamCapella Ecclefio: B. Maria: Pa-
riiîcnfîs rétro maiusaltareiepultus iacet. De eo plura vide lii*
pra. Obiitanno Domini 1304. quarto Cal. Iimij , fcilicei: dà^
lunaiantefertum beati loannis BaptilL-e.
'^i. G VI L L E L M V S. 4. diclus Baufeti de Aurcliaco in
Aruerniaoriundus. lacetininfirmariaiandi Vklons. Obik
aniioDominJi}iQ.
LIVRE PREMIER. ^t
gî. STEPHAN VS.3. deBorretoeodemannoinflitiicus,
obiuannoi3i6. .. .1.. .i- ' . i
83. H VGO. 2. de Biloncio. Iiiftitutusfuicanno Domini p) « r„
1316. Via Ipiritus iàncti incralbno poil oclaiias Epiphania:. çon. ^ '
Obutanno Dommii35i. diezc). Iiilij,
84. G VILLtLM V S. 5. de Clunaco didus. Exmagno
Arcliidiacono Pariiieniimlbciitus eil Epifcopus Parifieiiiisi
loannc Papa 12. annoDomim 1332. die 18. AugulliiScdade-
pto Pamarcliacu Aiexandrino/efignaiiit Epilcopatum Pari-
lienlem Fulcoiii nepoti iuo annoi342. Videlècjuenti lib. 1,
tradatiimdeS.Victorc.
85. F V L C 0. 1. de Chanaco , nepos Se ipfe patrui tumnio
Iniuimatiis perrefignacionem quam patruui>GLulleimus de
GlianacOjin Patnarcham Alexandrinumpromotus,de Epi{^
copatu Parifieixlî fecit, literasprouifîonis Auenioiie obrinuit
à Domino Clémence Papa 6. datasannoDominii342, Pon-
titicatusaucem emsannoprimoj. Cal. Decembns: quxle.
ôix Fuerunt m capitulo Panfienli eodem anno , dieltîn;vpoft
feftum Conceptioiiis B. Marix. Etfecitmtroitumin didam
Eccleiiam , die dominica in pallîone^ penultima die Mar-
tij.
86. AV D ON I VS.al.AudoiniisPrxeirecœpirannoi349,
Sub Clémente 6.ficEpilcopus Antiffiodorenlis anno 1350. vt
notât Demochares.
87. P£TRVS.3.delaForcil:.PriusTornacenfîsEpifcopu3.
Coepicprxeirei35o. Hic pra:ftitic iuramentum in hune nio- Forr:* îuta-
dum. E<zo Fctru^ de Forclhi Epifcopm Panfitnfïs turo a^h^fan- f*-'r,ttno:4o*
ita Bel Euangclia , me J entât urum mra , lihertatesyprunlegia , & pxHm.
fonfuetudmes Ecclefu Vartjienfis , & cûmpofitionesdUiis habit^'S
inter prjedecejjoresmeos &Capituliim EccLefi£ Earifienfis pr£di-
^^.Moritur Cardinalis CancellariusArchiepiicopus Rotlio-
magenfîs,i353.
%%. lOANNES.i.deMeulant. Prius Nouiomenfts EpiC
copus,6cfuitreceptusàcapîCulo anno 1350. dieMercLirijpoiV
iudica me. Obiit anno 1363.
89. STEPHAN VS. 4. de Paris. PeceptU5cftani>ai563, -t
fubVrbano 5. Obiiti^73.i6. CaJ.Nouemb.
90. A Y M E R I CVS deMaignachCardinalis.ObiicAue-
lîionianno 1385.12. Cal. Aprilis,.
Tî CITE' DE PARIS,
c)i.i:PETR VS.4. d'Orgcmont. Sepultu^eftinchoroEc-
clefn^ Panficniis. Viciclupra,ciLii> Epitaphium.Fadiis eft Epii-
copus eo ipio anno quo cxccllîtancccellor.
t;2. "G E R A R D V S. I. de Monteacuco Parificnfisprius Pi-
ctauenlîs Epilcopus, fratcrloannisde Montcacuto , fiinda-
toris Monaltcrij Celcftmorum Marco ufîiaci: vbi anteprarci-
puaaramlubexcclib marmoreofèpulcro iepiiitusiacec. Vi-
delibri quarci f cquentis nadatiiin de Monallerio Marconi-
ilaco. Eciib. 1. Democharis de laeriiicio MilKx. foL45.pa-
ginai.
<)}. 10 ANN ES.i. Breuifcopeal. Breuis coxxvtlegitex-
cmpJar Vidorinuin manulcripcum, vernaciilè, Maiflre lean
Ctf//r/f^^^;^.AnteledesEpiicopalescheoiogicisdocebatèca-
thcdris. Hic anno Dommi 1403.C Latino ni Gallicum tradu-
XitScnecxlibrum de quatuor virtutibus, &:doclisilluftrauit
commentanis, m quo opère fe virum ailidua patrunileclio-
ne exercitacumprodit : dicauitque opus fuum loanni Bituri«
guai &: Aruernorumduci ,Piâ:auorumStampériùmque Cô-
nnti: quemMœcenatisinitarhabereliquet exUminari Epi-
llola-ExtatopusTupradicluminViclorianaBibliodieca. Per-
iônaliterinccrhùt Concilio ConftantienfijVtnocauitDemo-
çliares. Recepcus fuit Epiicopus Pariiienfis 1421. Poilea fît
Epiicopus Gebenneniis 1412.
94. lOANNE S.3. de Rupe fciiTa.Hic anno Domini 1424.
die 4. Martij dedicauitLutetia: Ecclefiam parrochialemian-
cti Pétri des Ailîs.
9). I OANNES.4. deNanto. Obiici426. inEccIefiaPa-
rilîenli fepultus.
96.lACOBVSduCliai]:elier.Obiiti438.TemplumS.PaLi.
il dedicauit Par. 1432.
97. D l O N Y S 1 V S. 2. de Molendino. Hic fuit etiam Pa-
triarcha Antioclienus , quem côiecrarunt Laudunenfis No-
iiiomenfîs&; AlbigcnfisEpifcopi. NatusMeldiSjobiitTlio-
lofanus Archiepilcopusi447. 15. Septembris.
98. GVILLELMVS.6. Chartier. Prius Epiicopus Baio-
cenfis, coni'ecratusin odaaaS.Vicl:oris,anno Domini 1447*
Obiit autem anno 1472.
99. LVD OVIC VS deBeaumont primogenitus ClariiTi-
nii miJitis Domini Ludouici de Bello Monte,Domini de Fo-
rcfla
LIVRE PREMIER. 73
reftàfupra Separim MalleacenfiSjôc dePielîèyo Mattliçi An-
degaueniisdioceris, Epiiiopatuni Parificnlcm per objtumf^,y-^„ Le
Ginllelmi Cliartier vacancem,abrensncc expecensàLudoui- Picdy W
. co vndecimOjFrancorum Rege (cmus erat Conrillarius/ha.- ^^■
buicreûmqiiepiè &:laudabiliteranniS2o.rexic,moriens diç^
Iulij,annii492.
100. GERAR D VS. 1. Gobaiile. Prius Epifcopus Suef-=
fionçnfiSy obiit anno Dominii494.
ICI. I O A NNES. 5. cognoniinatLis Simon , Paniieiifîs.
ObiicannoDomini 15-02.
ijoi. STEPHAN VS.j. duPoncher,Tiironenris.Poftea
ArchiepifcopusSenonenlîs, C.ancellarius Francia:. 58.
. 103. F R A IN C I S C V S du PoncEer Turoneniis , Stephani
nepos, obiit Vicennis.
104. I O A N N E S. 6. du Bellay Cardinalis refignauic co-
gnatofuo Eu{]:a<:hio du Bellay moriens Roniie anno 1551. Se-
debaranno 1541.
105. EVS TACHIVS du Bellay ComcsTornodori gai-
lice, deTonnoirre. In Epifcopum Pariiienlem vnclus eft die
dominica,menrisNouembns 15. anm 1551. In Cappella fua:
fedisPonnlicitT.
Î06. GVILLELMVS. 7. Violle. Ex Confiliario Parla^
menti Pariiî-cnfis,eiufdeîn vrbis Annftes efFeclus , Eanc pra:-
eunte Clero &: populo cummagno apparatu ingreditur do-
minica fecundaQuadrageiim:e,quxdiei8. Martijobuenit,
anno 1565. Incipiente à die primalanuarij ritu Romano; vc
jam antebiennmni anno fcilicet 1563. Carolus nonus Fran-
corum Rexedidoirreuocabiliianxerat, Sed non hac digni-
tate diu Lvtatus eft.Nam nondumintegris duobus menilbus,
totidcmque'annisexpletiSjanimaminluoEpifcopioegit, die
MartiSjCjuartaMaij, anno 1567. in Ecclefia ParifienElèpul-
tus.
107. PErRVS.5. deGondy. Prius Lingojienlîs Epifco-
pus, poileafaclus EpiTcopus Parilîenfis, Se ingreflu trium-
phaliinvrbemadmilîuspra:!Hr6qucadvaluasEcclefi^,con-
Icruandorum iiurium ac prmilegiorum eius iuramento, qua-
le antecelîores liii praltiterant , in hac Tede collocatus cil
die 9, Martij anno 1570. FiiccreatuseflCardmalisannoijSo,.
^adliuc viuit licc anno 1611. dudum lamcn honore Se
' ' K
74 CITE' DE PARIS,
nerc Epifcopatus innepotem fuumHenriciuntransfufô.
108. H EN R I CVS deGondy-Hicperrefignationemaii-
uncuIiruiPecndeGond.yfaclLis eftEpifcopus anno Domi-
nii598.doiTunica QjjafimodopoftPalcha. Id efticj.Marcij.
Honorarium in croit um fecic prima die Aprilis eodem an-
no.
Del'HoficlBieu de Paris,
Saincl Landry Euefque 28. de Paris, qui eftok du temps
duRoyCiouisfecond, filsdeDagoberc, enuironl'an66o.
eil: le premier que nous trouuons auoir conftruid l'Hoflel
Dieu de Paris où de ion propre reuenu , il nourriiToïc les
pauuresmalades : comme il le crouue efcript en ces termes,
Sa?jâius I.anderkus hofpitale Dei prope Ecchfiam Partjitnfem con-^
firui mandautt y & ibidem pauptres de fuo Jujlcntautt. £t Guil-
laume de Nang.is ,Moynedelaind Denis en France en la
vieduRoy fainctLouisqu'ilacompofée^didqu'iceluyauec
grands frais l'a efla^gi 6c augmenté dereuenu.Qui futfclon
Gaguin, liure 63.cn l'an 1:58.
LaChappelledudit Hollel Dieuaefté conftruide àts
deniers dVn nommé Oudart de Mocreux, Maiftre chan-
geur 6c Bourgeois de Paris. Comme il appert par vne lame
decuiureattacheecontrelemurdeladiète Chapelleâmain
gauche, prochedu grand autel. Sur laquelle ell graué ce^
q^uiPenfuit en vielle rytme.
Oudart de Mocreux en fur nom ^
changeur y homme de bon renom :
Bt Bourgeois de Parts iadis ,
^ue Dtîu mette en fon Paradis ^
A faiÛ faire cefe Chapelle .
£n cet Hojfel Dieu bonne ^ belle ,.
Bien aornee de verrières.
Et efl aornee de chyaires,.
Et plufieurs aultres biens notables ^
Lefquels Dieux ait pour agréables,.
Et anec ce quarante quatre
iur^fj'fol, •^^■«^^•^5 treize foulds.&quatrt
4.(lenicrsdc Deniers parif S de annuelle^
unteparif. i?^;?/^ ^ 4 toufiours perpétuelle ^
A lefié m Paris afifi^
LIVRE PREMIER. 75
Jemploier par bonne guife^
pdf te cheuecier de cefi lieu ,
Tour veflirfaur l'amour àe Dieu^
Prefires & Clers faifant l office ^
I.n l'Hoftel & diuinfiruice^
Le cheuecier receuera^
La rente ^ & en acheptera^
Draps pour eux faire •vefiement^
Et ejhe plus honejlement.
chacun an au tour de Toufaints
Or^dûtnU Dieux qu' ils foient tous fiinCfs ^
Car ils font afrainUs & tenus ,
Tant les grands comme Us menus ,
De chanter célébrer & dire ,
Au Vendredy^fans efconduire^
Meffe des deffunâls trefpaffés.
Auec ce ne [oient laffés , ^
chacun ieudi de rendre grâces ,
Et vigiles & commandaces^
chacun en chacune femaine^
Par voix de deuotion plaine^
Humblement (^ folennemcnt ,
A toufours pcrpetuelement.
Pour lame de de f un cl Oudart ^
^ue dieux le recoiue a fauart ,
Et pour les âmes de fin père ,
Et de fa femme &dejamere ^
Parens^biin- faiseurs cr amis^
Pour ce ledicl Oudart a mis^
Ses deniers a cet ceuure faire ^
^ui ejl a tous bon exemplaire 3
*jDe faire prier pour les mars ,
^4te Dieux leurfoit mifericors ,
Ceux de l'Hofielyfint liés^
Et par lettres bien obligiés^
Du cenfentement ^ Cr au tiltre ^
Des Seigneurs Dian dr Chapitre^
De l'Egltfe de nojlre Dame ,
De Paris, Priez, pour fin amc,
K ij
7^ CITE' DE P A RIS,
785. -£*/? l'an de l'Incarnation ,
JV//7, /r^/'i cens quatre vins cinquiefm.e ,
De Decemhre le vingt fiptie/me ,.
L'ors s'en alLi de ce monde ,
A Dieu , en qui tout bien habonde.
Il y a vne autre Chapelle dudic Hoftel Dieu proche du pe-
l'H^o^iL' tit ponc,garnie de deux A.utels: fur lefq uels on die quelque-
Dieu, pies fois meile. A laquelle jadis nôreulemciicles ReligieuxScRe-
pcîi: Poiu. jjfrieufestiijJicHoftcl Dieu, mais auffi les feculitrSj.parroif-
fiens de fainde Geneuiefue àQs Ardans pouuoicnt venir en
pafïànc par la vieille faledudicHodelDieu: Dequoyrecô-
plaignâc le Curé a eftc ordôné que quad on y dira Meiîeles
portes de fer , qui font entre l'vn ô^l'aultre feront fermées,
ErpourrintcreftdudidCuré: touchant quelques maifons.
qui ont eflé démolies, pour l'accroifîemcntdudiâ: HoileU
Dieu a efté accordé, quclesfreres,quiront de l'ordre fainc'l
AuguilincommelesReligieufes, payeront par. chacun an
au Curé trente fols parifis à quatre termes à Paris acouftu-
mez.Ce tiltre d'ordonnance ^apoindement datte de l'an
• u6o. eftenrco-idrëauerandPaftoraldenoflre Dame liure
3,1.60. 2o.carthe59.
Enrani555.MefFireAntoineduPrat, Chancelier, & de-
puis Cardinal 6<. Légat en France, fcit accroiflre de beau-
coup l'Hoftcl Dieu vers Septentrion. Lequel accroiiTement;
on appelle, lafalle du Légat, ou l'Hoftel Dieu neuf. Et y
donna degrands biens: pour lanourriture des pauuresjôc
cnrrctenement des filles Religicufesquilespenlcnt, ôcauf-
flpourlesChyrurgicns, médecins & médicaments.
Le Roy Henry 4 . a faid rebaftirà l'Hoftel Dieu de Paris la-
grandcôcpetite fale deS. Thomas lesquelles furent com-
sneceesenTan 1602: ¶cheuces,auecles trois gros pilli-
ers quifont en la riuiere , cal'an i6c6.
Contrelemurdefesbaftimentsàefté graué & efcript çn
lettres d'or fur marbre noir, ce qui s'cnluir,
,» «^, - A. XP2. n.
Pui princiftH Hemicus IIIL Franc. & Nauar, Rcx Chrijrtaninmms , bono
&Ji»ii. Reip.nattis , face domiforifque parti y ad ornandum Vrbemcon-
^''*^'^' nerfm .^ inter cMera animo inuiBodigna. opéra , propterquji. vrbis
refiitHUr, nonmintis quÀm ^Ater ^iitïi.i ^ &rcgni fondât or dici'
LI VRE PREMIER. 77
fyieYHÏthi>cquoque Ptochetrophium vetuftate collafftimfrèfuaerga Uep hêf^-^
Dcum op. Max. petate , erga nfflt^tos liheralitate .^ergaomnes '*^««
clcmcnîiAy reftituendum mrauit.
A. S. CID. lOCVI.
Les offices fales, chambres duditHoftel -Dieu font fepa-
recs6cclifl;inc1:es en lamanierejqui s'enfuit à chacun des-
quels lieux font députées cercanics Religieufes 6c aultres
perfonnes pour exercer rHofpitalité.
La falle du Légat , pour les femmes malades,
Lalallcneufue, pour femmes malades.
La falle des Accouchées, pour gefuier les pauures fem-
mes.
La falle de Tenfermcric, pour les hommes griefs malades.
L'officefàinct Denis pour mettre ie-snaurez.
L'office fainct Thomas, pour les hommes malades.
L'office delà Dame Prieure, 6c de trois religieufes, pouz?
cnfeuelirles corps mortSj&auffipourfaireblanchirlelmgej
fèruantà l'hofpicalitë.
L'ApoticaireriCjOÙfontlesvnguentsôCmcdecineSjpour
la fancc du'corps des pauures mala J es.
Lagrandeiauanderie,oùronblanchitlelingetant delà
communaulcéquedefdi<!ts pauures.
La petite lauandcric, oufonlauetouslcs iours trois fois
les lin2;es des eriefs malades.
Lapouillene , où l'on fournit les lids pour coucher les
pauures :& la où on ferreieuis habits de peur qu'iJsne foi-
entperdus.
L'office du lexiucmcnt , où i'on eflend les draps des pau-
ures, &: le linge delà communauté.
L'officedcâveillare(îè,quiveillêtlespauuresquinzeiour3
durant.
L'office de la Tronchcre, pourgardei» \t^ troncs & reli^
quesrôcpourparerÔcnettoieri'Egliie.
L'office delaportiere, iëruant de pain 6c de vinaux mala-
des, 6c qui reçoit les malades pour les conduire, fair« viir-
ter; faire coucher, &:confeiîer.
llyaplufieursautres charges 6c offices audit lieu. Dontie
j^e faids icy nrention: Me contentant d'auoir remarqué
celles qui concernent rhoipitah[é 5 fansmefoucier dçs aul-
K hj.
78 CITE^ DE PARIS,
très, qui fontcncore en aulli grand nombre pour les geas
d'Eglilè, fcruiteurs&domefticquesdelamailon.
Des Rcligicufis de L'HoflelDieu.
Le Chapitre de nolcre Dame a toute iurifdidion tem-po-
relle Ce Ipirituelle en l'Hoilel Dieu ; commeil cft efcript au
grand Padoral , liurc 20. carthe 48.
En cefte maiion lesReligicufes de Tordre S. Auguftin font
diuifecsen deuxdcgrez. Carcellesquiontfaid profeirion
ôc pris le dernier habit , (ont appellecs Dames ou maifti^sf-
fcs: Eclcsaultrcsqui font encore comme Nouices, on les
appelle, filles blanclie^, ou Hlle-s en chaperon.
Elles proroettent les trois veufs folennels, de pauureté,
chari:ete& obédience: 6c font profeiîîon par deuant MeflTi-
eurslcs Doyens &; Chanoines de nodre Dame, &:ne peu-
uentfortir, foit pour Roy ou pour Royne, fans le congé
diceulx. Etnedoibuent eftre que quarante, comme il eft
pra^fcnt par lettres des fufdiâs , dattecs des années , 1193.
^iii^S.auliurenoirfo.ij. pa. 2.
Raoul Boterays en fon pocme àQ^Lutetia après auoir parlé
delà fituation derHoftelDieu, des grands reuenus d'icel-
luy, lefquelsneanrmoinsbienàpcincfuffifentàla multitu-
de despauures malades, quif'y retirent, il admire la charité
ôcconilance des Rcligieufes qui les feruenc entre tant d'or-
dures & infedions.
AnctlLintureis , fati ^uûsprxuU torque t
Aegru Viiletudo , ç^ longa arîus tahe peredit.
BdljQirnafunt finies ^ Cmamomum virus hiulci
Vlceris , oftetatis odor , quamfuauis d" almusî
De mefme charité , les femmesdes Orfeures dcParis vont
îeiour de Pafqucs, veilues pompeufemenr, corne la folcn-
nicc le requiert, à l'Hoftcl Dieu , adminiftrerles aliments
auxpauures. Dequoyledid Boterays efcrit.
Ex Kcheronte reditx tumuïâ , quo Chrtfius in auras.
Ex lit , injignes cuUu , atquc monilthm aura ,
Arte maritorum inclufis^ ^roprtjfqut nttenîes
Mercibu^yaurifîcumfponfd , conuiuiaegenis^
Tafchalefque epuUspréihent. Non cor^orafœdis^
Vlcerihtis , fanic putrique jlncnùa taho^
AHertuntillas -.pet as dura omrna vincit.
LIVRE PREMIER, ^ 79
Eiirani3ij. Il fut défendu denourrirpourceauxàl'Hoftel
Dieu, ôc commandé d'enuoyer aux champs ceux qui y eftoi-
enc: Les lettres cnibntregillreesaufurdidliurcnoirdeno-
ftre-Dame.
Quand vn Chanaine denoflre-Dame decede,le Coutil de
fbn iicl, foit de plume, bourre , ou laine , fon trauerfîn ôc lin-
ceux appartiennent àTHollelDieudeParis: commeilsonc
confenry &. arrefté en leur Chapitre , dés l'an 1168. 6c en font
les lettres au hure noir de leur threfor ^ fol.87. pag, 2. de ceilè
teneur,
BeatHS qui intelligit fuper egenum cf pauperem : quia in die
aduerfitatispotenter ÀDomino liber abitttr, IN Chrifti tgitur no'^
mine tam futures quamprxjentihus innotefcat^ quodego Barba au-
rea^Dei gratiaParifienfis Ecclefix Decanu^ , 0"vniufrfim eiuf-
dcm EccUfid Capitulum, ConfdioVcnen^bilàBpifcopimflri Mau-
ricijy tn Capitule nojtro, commHni omnium ajjenjk^adremiponem
rmmum peccatorum noftrorutn confiittùmm^ quodquicumqne Ca-
nonictu EccUJîa nofird decejfent^ vel Prdbendx fr^ quocumqut mo-
do ahrenunciaucrit ^ pefl eiu/dem de(ejfum njel abrenunciationemy
hofpitalc heaUMarix (quod efl ante portam Ecclefid eius) cuUi-
tram cumpuluinari&lîniearHmibtis^ omni occaftone, ^ conîradi-
ifione rcmota , adopus pauperum habeat. Si 'vero manjionarius in
ctuitate nonfuerit^ velibilecfum non habuerit yVakns vigmttfo--
iidos 3 de fno accipiatur , donec prxdi6fa intègre rcfiituantur.
JT E M Jl quis Maionam ad Ecclejïam pertinentem fufcepcrit:
fimiliter culcttram cum puluinari & Imteammibus eidem hofpi--
tali^nofira inflttutiene^ incontinenti donare cogatur. ^^uadnepof-
fit à pojlenf infrmari ^JigiUi nojhi imprejfione ^d^nomtnum no-
Jlrorum fubfcrtptiene firmanimus.. Signum Barbje aure£ , Decani,
S. Alberîi Pracentorù.S. Gormundt Archtdiaconi, ô'aliorum,
Acium publiée Parijitts in Capitula y anno ab Incarnatione Do-
mini M. CL X. VlII.Ludouico Rege régnante. Mattrido Epif- ^^<^^'
iopoexifiente.BatapermanumCancellanj.-
Etdcux centsfoixante deuxans après, c'èfl àfçavioir, en
l'an 1430. Meffieurs du Chapitre , en confirmant lafufdi-
«fle ordonnance 3 Ont adiouflé que fi les Héritiers ou Exé-
cuteurs du defuncl , veulent bailler à l'Hoftel Dieu centfols-
panfis:. Ils pourront enkuerkfdidscoucil, trauerhn ôchn^^^
ceulx.
8o CITE' DE PARIS,
■ 2) e Inftatuè de p terre ^^quiefi deuant l'HcficlDieu.
Deuantl'Hoflel Dieu de Pans , au bout de la ceinture du
Paruis, il y a vne grande ftatue de pierre, que l'on eftime
reprefencer^fculape, Dieu des médecins, lelonle Paga-
nilme. EtainfilcdercriptBoterays enfonpocme,deZ/^/^f/rf-
Adfepiim defixa mgens lapide extat adejo,
Jmmanàfiatua , ntque /eut fragmenta prier is:
Longofcabrafitu , totbrumaspajja^tot ^fius,
Rcltqiù.i veterumfiatua tlla , referre 'videtur
Thœbigenamd tbrosfert dextera , compnmit angues^
Fesgeminos^ quales Niliprxdantur in l'ndtSj
Impikitosfpirù circtim &/iifiiamine multa^
Ta lis erat fculptuspnfcis Epidauriusannis.
Touchant lapolice&gouuernement des pauures dudic
HoftelDieu, voyez le troifieime liurc où ell amplement
iraicbcdecelubieâ:.
Des petites Eglifes adiaca?2tes ou proches de la grande
Egiife nojlre Dame de Paris ^ô' première-
ment de S.D enis du Pas .
CefteEglifeaeftéfondeeparlespremiers Chreftiens en
l'honneur de la Vierge Marie,deraindDenis&: faind E^ki-
ennc : ^ efl la première Egliie cathédrale baftic à Paris, tel-
le, que lepcrmettoitletemps. Car encores iufques à pre-
fcnt, l'on void àlabannieredenoflreDame, la figure de
la Vierge Marie,& celles de faindOenis d'vn coflc,5ciainc^
Eftienne del'aultre. Proche d'icellcËglileauffifevoid Tan-»
cien cloiftre faicl: à la mode de Rehgion , ôc tout ioignant le
Chapitre:où encorespourlciourd'huy refôtlcsaflcblees de
MefiîeursdenoftreDame. C'àeftéen cclieu, quele glo-
rieux faind Denys vieillard vénérable, à efté mis fur le
gril, &:àroufFert plufieurs aultres tourments mentionnez
enlavie:commcaufIi il fe chante enfaprofe, Catajlam y
leÛum fcrréum , & ^flum vmcit igncum. En mémoire
de toutes lefquelles paifionsôitourmens, ayant depuis efté
bailivneaultre Eglilèplus grande ôcplusample par le Roy
Childebert, comme nous auonsdidcydciFus, cefte pre-
mière Eglile a eftp furnpmmce de lainci D^nis du Pas, ab
puspctj^ione^ non^%pàJlu ant pajfu z't quidam putarimt. De la-
quelle
LIVRE PREMIER. g,
quellelc grand Autel^ cil elcué luftemcnt fur le mcfme lieu
où faincl Denis a eftë rolH iur le gril, comme il eft fiaurc
<lerriereledi£l Autel, où le profternenc plufieurs Chrefti^
cns par deuocion6c le lourde la fcilefainct Denis on y mec
vne Croix, o-u quelque aulcre reliquaire à baifer.
CcfteEglireellfort petite, ne contenant en tout que trois
Autels. Lefquels toutes les tcilcs ibnt occupez par, Mefîi-
eurs de noftrcDame, qui trouuent grande deuotion âv cé-
lébrer. Il y âuoitanciennementàmain gauche vn gros'clo-
chcr en forme de tour, Ôc en iceluy quatre cloches lequel
Meflleursfeirentabbatrc, pourcequeic ion d'ieelles clo-
- ches empeichoit le leruice delà grande Eglife.
Etpoureequ'iln'yauoit point defondatiôruffifante^pour
entretenir quelques gesd'Êglite, elle efl: demeurée tellemct
delerteiuiqucs au temps du Roy Louys feptie(rne,did le
ieune , ôc de MefllreThibauld , 6^. Euefquc de Paris , qu'on
n'y diioitpoint deMeire,fin'ciloitquelqu'vn delaorande
Eglife qui y allaft par deuotion: cela occalîonna Maiftre Si>
niondePalfi, Chanoinede Paris d'y fonder vnPreflre, l'an
1148. l'vnziefme année dudid Roy , de long temps auanc
que la grande Eglife de Paris futacheuce. PuisMailIre Oi-
mouddePalFi, auffiJChanoine de Paris, après le decez du-
didSîmon de Faflifon frère, à l'imitation d'icelluy inftitua
vnlccond Preltre en Ym 1164. du Rcgne du iufdicl Roy
vini^cfcpiiefme, &:du Pontificat de Maurice 70. Eucfque
de Paris, lequatriefnie.
■ Et l'an def Incarnation i; 78. du Règne dudit Royauaratc
ôcvnieime,&du iicge dudit Maurice 19. Simon de fàinci;
Denis Chanoine de Parisfonda deux aultres preflresaudicl
Oratoire,
Quelque temps apresfutadiouflévn cinquiefmePreftrc.
ces cmq Preltres elloient tenus de dire quelques Melîespar
ifcmaine, a l'intention deidids fondateurs Ils auoient fe-
anccauxhaulteschaifesducœurde l'Eglife de Paris, offi-
cioientârAutelbrcf en toutes chofes & par tout eftoicnc
€gaulx ôc fondez, adinfiarvnius mA^norum Canonicorump^ef-
hyterorum Varifienfu Ecclefiji, Ex cepté qu'ils n'aiîiftoient au
Chapitre, &; n'aubient quelque quantité de grain , ainll
q-ue les fufdicls grands Chanoines. Maispour décorer P£-
Si CITE^ DE PAKTS,
clife de Paris, remplir ce grand corps, ik: augmenter la com-
pas-née en icelluy, les grands Chanoines obcindrenc vn
Kcfcriptdu Pape Alexandre 4. pour des cinq Prxbendes
prcfby ccrales en faire dix : en diminuant de moitié , le reue-
hudescmq ,&;yadioull:anttroisDiacres6cdcuxfoub-Dia-
■ crcs.Qm,iont en Tomme dix femiprebendes.Etfont demeu-
rez en cefte fa^on iufques àprelènt, lecorpsdu Chapitre
deParisconfcre ces benefices.Ceftcpetiteeompagnie,ain-
(i que la Lune prend fa clarté du Soleil, & la dône aux afties
inférieurs, imite feslupericurs de fi près, qu'elle fert de mi-
roir 6< d'exemple à tous les corps ÔC focietez qui fcruent dc
dépendent de la grande Eglife.
Iceux dix Chanoines feleuent &:rortentdu chœur de la
grande Eglife noftre Dame après l'inuitatoire de Matines
acheué, H Pen vont dire leurs matines enladidc Chapelle
de làind Denis.
D^ l' Eglife de S, Jehan le Rend y cmtigu;e aufùrtaïlde
ncfireBamede Pans.
EnceffeEglifedefaindlehanBaptifte dicllc Rond, il y
a deux PrcRres Curez inftituez par le Chapitre de noftre
Dame pour auoir la charge des âmes de la famille des Cha-
noines ôcdesfcruiteurs féodaux. Iceulx à leur inftitutioa
promettcntfidelitéôcobedienceauditChapitre. lurentre-
fidcnceenlagrande Eghfe, & affiftence auxheurcs cano»
niales. Sans toutesfois faire deferuir ladicleperiteEghfepar
Vicaires ouaultres que par eux mefmes. Et ne doibuention-
ner matines qu'elles ne foient dides en la grande Eglife
iufquesauxlauûes.Extraiâ:dupetitPaftoralfo.i5)é. pa. I.
Bêla Chaf^elle defainciAignan,
Cefte Chappelic de faind Aignan , Euefquc d'Orléans
(quieft entre les deux portes du Cloiftre Noftre Dame, ayac
fon entrée du cofté de midy, deuatvn petit eemetierecon.-
tiguàla grade Eglife aeftébaftieparElbienne Archediacre
de ladiâ:e Eglife ioignant fon domicile , anciennement ap-
pelle, Domusadduoi aulas y la maifonàdeuxfalles: comme
il eft cfcript au liure noir de ladrdeEglife.Et auec permillion
&:confentementdeI'Euefquc Doyen &:Chapitre,donna fa .
Chanoinerie pour eftre diuifee , &; confereeàdeux Cha-
LIVRE PREMIER.,^ S3
noines appeliez dcmy ou Semiprebendiersrà caiife que cha-
cun n'a que demy gros ôcmoitiec des dirtributions. qui fe-
roient pourueus à perpétuité par le Chapitre , plenoiure.
lileur donna d'abondant deux clos de vignes, l'vn fituëau
bas delà montagne de fàinctc Geneuiefue ôc Taulcre au vil-
lagedeVifî : ficfondiâ: domicilie, pour y loger eux deux fèv-
parement. Les lettres de Girbert,6(3. Euefque de Paris,.cofi-
tiennenttoutce que deflus, Ôifont celles, cnregiftrees au
grand Paftoral: liurcio.cartheirj.
IN nomin€fa}îCtd&indiuidu.ttrînitatis^ Amen, Girbcrtus
TArifiorumEpifcopis tamprx/entihtts quAm fuiurisfcire uolumus
cm ne s tAm fosieros quàm pr^Jente s , qncdStephanus Archidiaco-
nusncshruures noJird puruUatis f^pe puljancrit rog^ndo (^ fup-
plicande , qu^tinus pr.tbendamfti.17n duohuspresbyteris hAbendam-
concedcremus , & duos Canonicos Beat a Mar'ht inde facefemus :
prcpofuerat tnim idem Stephanus j in Ecclefa, qtiam domibus
Juis contîgnam ddifieaucrat , mmifiros Jacerdotalis ordinis
conftituere : qui tam proremtjîtone peccatorumjnorum y quampro
faiute nntcccjforumfuoru Deo ihi minisirarent , c^ memoriamfra-
trum fanct^ matris Ecciejîx debitishcris cclebrarent: fuit etiam in
eius Tûtû ck'petitioney qnntinus in elecfione ô* in impoftionepr.tf
hyteroYum iht minisirantiiimy cr in inncHiturapr^dicï'JLprxbendx
capitulo-Beatji Marix l'ices noHras ex integro concederemns , df
F.pifèopali aucforitate inperpctuum firmare?nus : omnefque quipro
inucstituraîlla pecuniam y paHum, l'elaliquidvllo tcmporepro-
mittent^ darent y vel accipcrent , fub perpetuo anathemate pone-
remus.Voinit etiam vtnosde pr.esbjteris illis hoc ordinaremus :
quatinus (jr in cLmliro , à" in capitule , dr in ehoro , & in dtaris
feruiîiOyé" in omnibus ficut c.etert irrefragabiliter habentur: pari-
terque & alternat im per fngulas feptimanas tam in matre Ec-
clef a fient integri canon ici y quhn in prddicïa cape Ha Deo mi-
niftrarent . Nos igitur iuslam d" honeflam in omnibus peti-
tïonem eius confderantcs , rnoti tam ratione quam Ecclefje vti-
iitate, afcnfu totius capituli no fi- ri , preces illius bénigne fuf
jcepimnsy & petit ioni tam iuft.e per omnia diligenter adquieui-
7nus y fub anathemate totnm confirmando, Reliquit autem his
duobus facerdotibus duos cLiufos 'vinearum : vnum ad radicem
montis Genouefx : alternm vero apudviz.y: ita vt communitcr eos
tx'coUerentydrfrudus eorum co^nmanitcreligercnt,'Domus Autem
Lij
g4 CITE' DE PARIS,
i»\tfûti StcphaniduohHsf>reshytcris_ iUisJïî dmidttur.^ vti^ ^^ r? i o t^
Lac^rcliefuble^vienccaudid grand Paftoral^ ert de l'E-
uefqiieEftienne premier, quifucccda immédiatement au-
dicl Girber t . par laquelle il contirme tout ce que defîus. Ec
dercclufcelaertcontirmcau peticPa(l:oral.fo.ic)6.pag.r.
Au proffid defdicls àc S. Aignaia rontfurucnus deux. ferr^
tences de Meilleurs desRequellesduPalais: l'vné diî l^cond:'
lourde Septembre 1523. Et l'aultre du 11. Mars cnfaiuanc-
ParldquelîesMaiRre Guillaume Chef.dciiille, Chanoine
de Pans, vulgairement appelle defaind Aignan , elt main-
tenu Regardé en poireiriondeprcdre ôcperceuoirles diflri-
butions, de TEgliie, ainiique les aultres Chanoines: Ex-
cepté les diftnbutions de matines , erquelles il auoit.accou-
rcuméprendrereullement, /r^wf^MjEtMelEeursdu Cha-
pitre-cendamnczauxderpensdeladideinftance.
Plus,autrerentence du Preuofl: de Paris du 16. iour de.
2\4ars , 1^-31. Par laquelle MeiîieiirsEloridas Croilart , 6c Pi-
erre RaouUin le peuuenc dire 6c qualifier Chanoines -prae-.
bendez de TEglife de Paris , vulgairement appeliez de^..
Aignan. Confirmée par Arreft de la Cour de Parlement le
Vendredyvnziefmeiour de Juillet 1553.
Parîequel efkdidôcordonné, queiesintimez, fi^auo-iren:.
Its lufdicts Croifarc & RaoulUn feront qualifiez félon la.
qualité de lafentcncedontaeftcappelié.
Sainîl Aignan nanf de Vienne en Daulphiné , & non Al-
Icmant, comme efcritPetrusdeNatalibus, au Catalogue
desfainclSjliureio.chap.yj.eftoitEueique d'Orléans, quad
Attila Roy des Huns ou Hongres, fieau de l'ire de Dieu,
l'afficgea^iiccluy S.Aignaolaprelerua par Tes fàinctes priè-
res & dodes exhortations au peuple, pour le conuertirà
pa:nitêcc,ainfiquefeitIonaslesNmiuitcs.Ecdeuxûnsapres
que ceTyraneutleuë le fiege, faind Aignan, deceda, qui
cHoitran de l'Incarnatiô. Sa vie eftfucpndemcnt def-.
critc en Suriusto. 6. le 17. Nouembre.Et en Grégoire de
Tours , Hure 1. ch.y. Mais Antoine Bonfîne , enrHiftoirç
de Hongrie, liure4. delaprcmiereDccadeîadioufled'aul-
tresparticularitczqu'ilsontobmiscomme qu'eftantfurles
murailles, ilcraçha versles ennemis :<^/^<î;» prcfuji mox im-
brcs continno deflu^çcre 3 vtqifatnduif^acio nemo koHiitm^yfu.^.
LIVRE PCHEMIBR. 8;
gnandtCAufa , vesHgiô pedem,mmcre poffct.'Evs^ Tii^Adnt il picuc
il abondamment que de quatre iours nulhe peuç (brcir du
champ , pourbacaifler. lldidd'aLiantagequelainclAignan
fortit de la ville, &: alla faire vne. belle, harengue a Attila
pour rinduireàmirericorde : mais il perdit fôn temps. c»r
(in^mt) ChnBia?mm popultm t4m ftra crHdelu^tcfer/eqt^eris^
-curhit-mnno f.v%g-ume rioft.expkris^ Si diuino ^uodam numine
\jliigellHm Bcîfiîcfuses y in fictmro forum ^ prophanorum fupplt-
ciatu.vm conuùvu fcroàiim. Rejîpî fient ikus ^ Q' 'vera pœni-tenci^
diictis achamiUïme ■fitpplicantti^usdiMino exemple igncfcîdum eïi
jniU'.'VjUàféxk ÂQr.smmtptm c^ /jumiïatum\Deus-nonfi^rnit,
^yicpcnîo teijJhJxûfàim m^, éi'te dh hfi^amWe deHimnm ejjè nnn
oporterc. , V.».', vv >«i-^ • '■■■■ • ."
•* Poiirquoy ( dicl-il )perfeeurcstulepeuple Chreftien dV-
necruautdtantbeilialle/'Pourquoy ne tepeus tu fouler du
fang humain ?Si par permiflion diuinetu esleHeau dcDieu:
contuertistafcrociteen luplices contre les meichans. Mais
a ceuix qui fe repentent , îont. vraye pocnitence , ôc requiè-
rent pardon auec toute humilité, il conuient pardonner
6'Atcila ràrexempkde Dieu ,lèqueldici: qu'ilnefaut eoii-
temnervn cœur contrit ôc humilié.-
h^Me l' Bglifi p^armUiik'de'§-j.. ^Chrijt^phle-p%e& le paruis
no/lf-ç h*ime.' ■,■■,- 4.^ •
. Ercembajild GomtedejPar^s6CxMaire du Palais de Francs
(qtiempntficfitm Regi.t , Fapirms M^Jfonm lih.i.A-nnalntmin
ClofkinvMegej. ^/^r^A//;) .d^m-jaàjrÈglifenoftrç Dame de
Paris^ fà maifqn bc(k Chàppellede S. CÎKiflophleauec le
vilj-agedçClireftelfur Marne diftant de iroislieuesdcParis.
Etduquell'Eglife parrochiale eilaulîidediee en 1 honneur
dudiclfainclChridophlc, comme fai£t mention Monfieur
Fauyn Adupcaten la Cour d^Parlcm.enten fon Hifioire de
Nauarre.
.Celèe Eglife demeura en propriété à î'Euefque de Paris
iuiqueseni'an 1097. que Guilhuraepremier de ce nom au
commencemenc de fon fiegela quitta àfon Chapitre par tel-
les lettres,
^ Innominefancf^é'i.ndiuidisxTrimtafîs , Amen.DiuinArum c>ft ic ^
MptuniYum Atithontatihus informamur , frequentius autcm Euçrc-ac.
26 CITE' DE PARIS,
Apojlolimonhli y quafi qur^d^nn ninnu folicîtudtnis exhortamur:
rt d/t?nterKpNs halemus , ionum ademnes y maxime autem ad
donnefikûsfîdci operemur, (^pecata hcfira elcemofynis redimentes,
amic'os & receptores noHros in jLttrna tnhemacuLi factamus ^^tf-
quisergû in mtdtis fememimt deltqHîJfe^fludeaî neccjji; cfi illis prô"
dijfe y quorum precibus in diftndto examine non eH timendum in
m.muDeivi»entisincidere. Talibus autem humilitas nosïrapU'
ccre non différât , ^ necejjarta pètent ibus humiliter , mifericordia.
ntanuw benediÛionis non retrahaty ego igitur Guillelmus Dei mi-
fericordu Pari/Jorurn Eptfcopus ante mentis oculo s diem illum re-
ducens y O'periculum anim.t mc£ accufante confcientia m.etuens,
canonicis Bcat£ Dei genitricis MarijL quandam Ecclefiam infra
mnros ciuitatis Farifnfitam , (^ in honore Beati chrisiophori mar-
tjrisDeû confccr^itAm y precibus noslrorum amtiorumy cf ^Jfènfn
Domni V'vlgrinï àutd. m ciuitatis Archidiaconi libéra d^ quiet am
Epijcopali auffcritate concedimus , & quicquidin ea iaris obtinui-
musyperpetuoeis habe'ndum donamus. Actum Parijius in capitula
fanci£Mari.ty Anno abinCArnationeioçj . Régnante Phtlippo JRege
an no jS . GuilUbni vero Epifcopatus anno prifno . Signum G aille l-
miEpifcopi,S. FulconisBecani.S.Gualteri pr.uentoris. S. Vul-
grint Archidiaconi y d^aliorum.
Amelinus CancellariusJcripJJt.
Ce tiltrc eft tranfcript au grand Pafloral , liure 23. carthe
30. Scau pencPaftoral fol. 82. pag. 2.
Le temps paiTéil y auoic deux Curez '2. faincl Chrifbophie
c;ui font nommczau grand Paftoral f liure 25. cliarte34j
Roberc&Eilienne. EraupetuPaftoralfoI.196 pag 2. Ileft
did qu'ils auoientanffila charge deTHoftelDieu. Et fideb-
iioientciiacun fafemainealîifteraudiuin feruicedc la gran-
de Eglife. Le texte duditliureell: tel.
Duo presbyterifanâftChriflophori mjlituunturà Capitulo ^ dr
habent curam pauperum hofpttalis Beatx Maria. Jurant quoqueff-
delitatem dif obedientiam Capitulo. Debentetiam Eccleju fux de-
feruire vicijsim: vnusfcilicctin vna feptimana^&reliquus in alté-
ra. Ita quod'vnû dfferuiente in Ecclejtafancît Chriflophori , alter
teneiur m Ecclejîa BeatJt Marije quotidiants interefe offtciis , &
eliam ille idem cum et vacauerit. ]
NotczquciadidiondePreftre/eprendrouuentaudroiin: '
Canon, pour vn Cure qui n'efl primitif, ains feullemcn:
\
LIVRE PREMIER. S7
Vicaire perpétuel. F t in de C^pellis monachorum, lihrofcxto
Decrctatinm , cap. vnicQ.
ErpourcequeceiteEglireapparticntà Me/îîeurs de no-
[{.rc D ^ir\e ^ pkfiû lure , &; qu'ils en lonc Curez pjimitifs, ils
y voncà CCI tains ioursdcl année, pour le maintenir en pof>
icilion de ce droid : comme le Mercredy. des Ceadrcs ^ ils
y vont porter des Cendres;;! ''■'.■■ "r'S r- ;
• Le 24. Iu:llct,quicft la veille delafenicfaindCliriftopliIe,
ils y eniioient les fix Machicos accompagnez du Clerc de
Monlîeuile Chantre, ôcdu Préftrckmainier, pour dire
verpies, v^^--
Machtcos , ejl vne dlBion corrumpue , érfûutdhe Manfi chers ^
dmanando (y choro : pour ce qu'ils/ont députez, a cfire af:duzj.ai^
cheur, au lieu des Diacres ér fauhsduicrè s- ahfens. ,, .; r : ■"■ 0 : ; ■ \
Les vclpres de la grande Egliie finies, Meffieursf'én vont
àS.Chrillophleenpii)cenion,chantans quelques refpons,
6clàcllansamuez,ils difcntMagnifîcatauec quelques orai-
lons.
• AumefmciourleMairtre de THoftel Dieu apporte aux
deuxMarcruilIersde ladicle Ef^life chacun vn lois, Seaux
hommes d'Eglife, certain aucre denier. Ce quia eftc pradi-
quéd'anciennetetouslcsans. ! :c.].:, , ji'j'[i\<A
Compiles diclcsen la grande Eglife, les enfkns^dëcùenr
afllftcz dclcurMaiftre , ^ desfufdicts Machicots , Clere de
Monlieurie Chantre, & duPrellrefemanier, vbntàfaind;
Chnftophîc chanter matines &:IaLi des.
Etlelendemain,quieftk 25. luillct,iourdela Felledece
glorieux martyr, ils y chantent la grande Mcllc en mufi-
que.
Leiour de laTouiTaindsmefdicbsiîeurs denoflreDame
vot en procefllon audid S. Chriftophle, chantans quelques
lefpons, magnificat, fcoraifons: ou Monfieur de Paris quel-
que s foi saisi (le. . ,:i-ofhi
rEglifedcS Chriflophie eftoit érigée en parroifTc des Tan
1590. comme il appert par vnelettrefaifant mention àclx
moitieed'vnemaifonachf-ptee parles Marguillicrs d'icclle
Eglifeaudidanleii. Ianuier,deMersirePoncede Belleuille
Preftre.Iccllevenditionconfirmeepar Raoult Dancamps,
Preuoft de la grande Confrairie noflrc Dame aux Préfères.
88 JCXVl'^nt VAl^lS,
&. Bourgeois de Parts:( A îacjuelleladicleftioicieeciemairon
deuoît par chacun an crois dcniçrs parifis d-e.c^ns) le zi. luin
LadideEglife de (àindChriftçphIe fut commencée à re^
baftir en l'an i494'. àc r^efut^chcueequ'cnuiron l'an 1510.
Aiufîqu'onpeutcoieûurer pîrlesaniioiriesqui font â roui,
teslcs voûtes d'icelle Eglife, femblahles à celles que l'oa
veoid grauecsforvbétùm'bcdcipicrredeuande grand Au-
tel, auec tel elcripr^'^''^'Jt ^oji/'
. Cj' Gift- noklc homme.Ô'^piîge J'eh^tnle Mniflte ^ enfin ziiuaht.
Conf^nlUr, ^premier Aduocatdu Roy noftre Sire en fd .Cour de
rarlcmenL- ,^^ décedn le r^ . iotir de luth yisio. Trit^ Dieu tour
Qjjiedàinferer qu'ellesontcfté parfaides du temps du-
drd [chanieMaill;rc, &:que par honneur, ôccommc pre^
micr ou principal bien facieur d'icelle Eglife,fesarmoiries y
ontcflcappqfeos.
De l'Egli-fè de SainBe Marine,
.Sâin6teMa.ri4ieVlcrge,GrecquenatifueduPaisdc'Thrâ-
ceoaRo^maigne,- fille vnique de fon père, à la perfuafion
d'iceUuyfferenditReligieuièen vn certain Monallcrc, où
fon pcres'ellioitiarendu Religieux.Etpourparueniraceftc
iiniiisfdnoconrcilchangea de nom,lefaiiàntappeller Marin
^^prinitvnhabiDd homme: 6c en cefte qualité ayant receu
l'habit de Religion fut appelle frère Marin. Et ainfî demeu-
ra au diclMonailereauèc ion père iufques à tant qu'il trepal-
&, elleeftantaagee d£i6. ans. Or les frères du Monailcre
auoientacouftumc.deivemr eiila ville aucc.vn chariat ^
des bœufs pour emporter les chofesnecefTaircs au couuenc
Î>aif2 par lecommandeiiient de l'Abbé, quelquefois frère
Mariiiconduiibit le chariot, ôcaydoit les frères à porter du
bois. Lefdicls Religieux auoientaccowftume, quand il ne
reifoit de iouraflesiuiîifant pour retourner .en leur Mona^
fte'nety'd'élfrc hébergez en la mailbn d'vn certain Gentil-
homme, nommé Pandoche; la lille duquel deuint grolTe,
a,yant eu affaire à certain foldart. Duquel faiclellantpreiree
p.aries parenspouren f^auoir la vérité, dicT: que frère M.îrin
l'aiiok violée. Surquoy f'eftant plaint Pandoche l'Abbé in-
terrogefrereMariii ,pourquoyjlauoit commis vnefi gitan-
de
LIV RE P REMIER. S^
demefchancetc, lequel confclîcauoir pcchcôc demande
pardon. Q^pyfaiâ: l'Abbé commanda qu'il fuc frappe de
verges &:puis le mit hors du Monafterc. Ce qu'elle endura
patiemment&demeura prefque la longueur de trois an-
nées deuac laporte du Monallere , lans iamais aller ailleurs.
Etainfîeftantruftentee tous les ioursfeullcmenc d'vn mor-
ceau depain, commeficlleeutcommislepechéjperreuera
cnpœnicence.
A près trois ans l'enfant eftreuré Se cnuoyé à TA bbc qui le
baille à frère Marin pour le nourrir. Laquelle Vierge par
dcuxanSjCommefic'eftoitlefien lenournr ,&;auec iceiuy
demeura en ce mefme lieu. Alâ fin les frcresayans pitié de (à
patience & humilité , intercèdent pour luy enuers l'Ab-
bé : & de fa licence Tintroduifent au Monailere auec
ion enfant, ayant pourpœnitenced'ofter toutes les ordu-
res delà maifon, &. porter l'eau qu'il failloitauCouuent. Ce
quefaifant ioyeulemcnt elle treipaiîa le 17. des Calendres
d'Aouft. L'Abbé commanda que Ton corps fut enterré
loingduMonaftere, pourcequ'elleedoit morte fans auoir
faiclfapœnitence Orcommeles h'eres lauoient le corps,
recognoifFant qu'elle efloit femme, furent bien eftonnez &
contellerent auoir olïenlé contre la feruante de Dieu & par
ordonnancedcl'Abbéapres queauecques larmes illuy eut
demandépardon pour luy &:fés frères de ce que par io-no--
ranceilsi'.iuoient affligée à tort, elle futir.humee honora-
blementdans le Monallere: oùfe tirent plufi.urs miracles
à fon in tcrcelîion,ôC mefme celle qui l'auoit diffamée eftanc
poiledee du Diable après qu'on l'eut emmenée à fon fepul-
cre& qu'elle eutconfeiléla faulte 7. iours après parles mé-
rites de Sainc1:c Marine elle fut deliuree.
L'an denofl:reSeigneuriii3 aux Calendes de Septembre
du temps de lacques de Reopoli Duc deVenife,ladid:e fain- ^^^^'
de Vierge ayant efté iniques alors incognue en ces Pays
d'Occident, comme auoit eflé au fcmblable la glorieuic
Vierge ôcMartire Madame lainûe Catherine, fon corps
fut transfère du pays de Thrace ou Romaigne en rEo-lifc
Parrochiale defainâeManneàVenife parvn nommé lac-
ques dçBoraparroiciendudicl lieu & honorablement poTé
enladicleEglife, La vie de la dicte Sain clefe trouueauCa-
M
^o CITE' DE PARIS,
ca4oï:çuedesSaincls, compo/ë ^2iX Petru^ deNatdihmJiy,C^
cap.ïi^^. L'image de ceftc Vierge eftrcprefcntcc en la forme
d'vn Religieux eftancaiFis^ lequel cienc vn enfant emmaii-
lotte encre Tes bras, pour lignifier rhilloirecydciTusmeo-
tionec.
Les PariHens avans co^noilTancc des vertus de ladicle
Sainde furent diiigens de baitir vne EgM^Q ou Chapelle en
fonnom: C'ell; ccJequc l'on nommelàinde Marine, qui
cfl: auprès S. Chnflophlc : Car dés Tan 1118. celle Eglife
clloitconiâcreeâ ion nom, comme ilapparoKl: par la lettre
iuiuante,quieittranrcrite au petit Paftoral deî'Eglifeno-
ftre Dame de Paris, y^/. 11(5 ./'^^./. touchant 12. deniers par
an que le Doyen &: Chapitre de Paris doit au Curé delam-
de Marine, pour Umaiibn proche de Ton Eglife, donts'cu-
fuitla teneur,
C'cft 'c 7 j. Cuiliclmiis BeigratU Part fie n fis Efifcflpî4s y é'C. Nouent 'vni-
Euciqne de j^^yj^^^^ vcjha^ qiiodcumcontrouerfia. e(fi:t inter venerabiles viros
i-j Bom. Dec/mum dr CapituUm Varifienfis , tx vnapirte : & Anfdmum
• Preshyterum fanclj^ Marina ex altéra , fuper duedecim denariis
annuï reddttus que s f et chat 'nomine EcMfi.e (uji ^pro do mo fit a
iuxta Ecdefiam fuam , c|U•^ fuit defuncH Mafpint 5 tandem ami-
cahilii compofitio inîer dicfos Decanurtn éf Capitulum d^ dJcram
rreshyterum mterccfitt in hune modum. ,^u^odîpfepro fe & Ec-
clefia fiia de afifenfu &yolHntatenofira^ quitauit prjifatà Deeano
dr Capittilo pœnitus difhm qujirellam: &ilU probonopaeà ^ af-
fignauerunt et é'fiucccfionhus fuis Ji. denartosfinguUs annàper-
foluendos de cornera fua infra ocîatuts heatï loanms Baptifi.e , />?
cnitts rcitefiimonmn y &c. A6îumannoT>omimj2z8,
Dixou douzeperfonnesTontparroiffiensdeladide Egli-
fe, en laquelle ils font dire le feruice, &:prefentent le pain
benifttouràtour. CefteEglifen'eftfondeedereucnu: tel-
lement que s'il s'y faid quelque feruice autre que celuy cy-
dcffus mentionne, cela prouunr des aumofnes qui femct-
tent au tronc: lequel les bons iours eftpoféainy la rutîde-
uanc ladicle Eglife.
Quant à la Cour de rOfficial, il fe prefente quelques per-
fonnes qui ont forfaidà leur honneur, la choie eflant aue-
ree, fi l'on ny peulc remédier aucremenc pour fauuer l'hon-
neur des maifonSjl'on a accouflumc d'amener en ladide
LIVRE PREMIER. 91
£crlife lliomme^clafemme qui ont forfaicl en leur hon-
neur, & là eftans conduits par deux Sergents (au cas qu'ils
n'y veulent venir de leur bonne volonté: )'ils ionterpoufcr.
cnlèmble parle Curé dudid lieu auec vn anneau de paille:
leurenioignantde viure en paix & amitié, &: ainfi couuric
l'honneur des parcns&: amis aufquels ilsapparticnnent, 6c
fauuer leurs amcs du dangcroùilss'eftoientmisparleurpe^
chéScofFenfc.
DeS.Lnndry EticfquezS. de Paris , é'de fdfiEglife ,éjni
efi près le Cloiflre nofire-Dame.
S.Landry du temps de Clouislecond, Roy deFrance, fils
de Dagobcrc, enuiron l'an é6o. rcgillbic l'Euefché de Paris,
#S<:florjiroit tant en vertus qu'en miracles. En la première
particdunouuclBrcniaire à i'viagc de Paris, imprime l'an
i^oj.il cil: dict qu'après auoirconluméfaindement le cours
de ià vie , il a efte inhumé en TEgli fc de S. Germain de T Au-
xerrois:^: que de Ià,on tira le fuaire qui enuironnoit ou cou-
uroitfbn corps, pour l'obieûer au grand feu quiembrafoit
pluiieursmaiibn s d'auprès le grand Chadielet de la ville : ÔC
incontinent qu'ilfut apporté, le feu retira fes flammes, c-C,
peu après fut du tout ei^eind.
A l'attouchement de ce mefme fuaire, le neucu de Mauri-
ce de Soliac,Euclqu€ 70. de Paris, fut entièrement guary
d'vne maladie qui le iufFoquoic en la gorge. Laquelle les
Grecs appellent Synanche,&: les François Squinantie, ou
Equmancie.
En mémoire de ce miracle ledid Maurice fcit mettre le
corps de faind Landry en vnechalFe de bois, l'an de l'Incar-
nationir-i. &: duregnede Louy^ leleune fils de^Louys le
Gros,Ie34.Mais,eni'ani4o8.1ei6.iourdeSeptembre,ccfte
chaife qui eftoit à. demy pourrie , fut ouucrte par R euerend
Pcreen Dieu. Pierre d'Orgcmont, Euefque^j. dumefine
fîege : & leslacrez odèments colloquez en vncaulcrechalFe
d'argent doré: Excepté deux os, Tvn du doigt, & l'autre du
cûl,tendantfurlcdosde ce fàindPafteur. Lefquels furent
Uurcz àMaiftre leanFleury Secrétaire du Roy , & lean le
Buglc, Procureur gênerai dudiCt fieur , en la Cour de Parle-
ment, comme Marguilliers de la Parroiilc faincFLandrv.
M ij
9t CITE' DE PARIS,
Où ils furent portez iolennellementauec cierges &: torches
ardentes. Et la noiiuellechaiTe d'argent futeleueeaudidS.
Gcrmainiurvnpillicr de mafîonncrie derrière legrandau»
tel. Ce iour, qui eft le i6. Septembre, fe folennile annuelle-
ment, ôceil: appelé, La tranflation S. Landry.
En la Chapelle noftreDame de rEglifefaind Landry, il
yadeuxmonumcnseleuez,&au deilbubsvnecaue. Surl'vn
d'iccux il y a deux effigies aucc ce qui s'enfuit,
Cy (^ifent nobles ^crforDie s Maifire Jean Dauuet^ Confciller du
Roy nofireStrCy & premier Prejident en fa. Cour de Parlement^ &
Damoyjelk leanne Baudrac fa femme. Le [quels trefp afférent, Sca-
uoïr ladite Bamoyfelle le iS . tour de Mars ^i^âo. Et ledtU Pref-
dcntlc 23. îourdeNouemhrey l'an 147 1. Priez> Dieu pour eux. Lcf
quels ont laifédouz^e hures de rente au Curé de ladite Eglifefatnc}
Landry , & quatre liures aux Marguilliers : a la charge de dire ou
faire dire une Meffe bafepar chacun iourde lafemaine.^ auec quatre
ehits folennels en lan. Ecaudeiloubs de laiufdicleefcriture,
ilyafixgrandsefculTonsrepreientans \ç.% armes desdefluil
di'ds.
Sur l'autre monument font efcrirs ces mots,
J^ti fpcÛans proauos fe prjidicat ejfe Morinum^
Verum non tumulum modo delcgere Morini,
lUitis hic locus efi , illius hic tumulus.
At folis illis Jacer ifte locus. v,. CCCCC. xxix.
Anciniport Le Heuencorcs nommé, Le port fainâ: Landry ,elloit où
de u Cite, abordoientlesbaftçaux chargez de vinres, ou d'autrespro-
iiifions qu'on amenoitpar eau : comme depreilntiisabor-
dcntauport deGreue: D'où eft venu leprouerbe , C'9^/^
port S. Landry.^ le vieil paffige.
En l'an 158^. MeiLieurs les Doyen & Chanoines deTEglife
noftre-Damede Paris feirent rebaftir le mur qui flanquée
fermelcQuay de l'ancien Port, did famdLandry: Com-
me il appert par cet elcript , qu'ils firent grauer dans les
pierres.
AnnoDom. ci':>. id. Lxxxir. vtitfula Parifcnfîs indique
infurgat ornatior tutiorue , capitulum tnfignis EccLfe , hune quo-
queinfuo fujlulit. L. SeguierDecano , Archidiacono MefnilioCn-
mcrarioy P. delà Bcjfee Canonicis procurantihm.
LI V RE PREMIER. 93
De l'E^lifè Varrôchiale dcjOiincte Ceneuiefue des Ardans.
Pendantlcregne du Roy Louys fixielme, en l'an 1130. De la maia>
Innocent fécond feanc à Rome ; Il courut vneeflranee ma.r'^V^'*^'^^^^
ladie par la Ville de Pans &: autres lieux circonuoilms, la-Ardants.
quelle le vulgaire lumonirnoit du feu facrë ou des ardantSj ^^
pourlaviolcnceintericurcdumal, quibruloitles entrailles
dcceluv qui en eftoitfrappcauecrexcesd'vneardeur con-
tinuelle, dont les Mcdecn:is ne pouuoient conçeuoirla cau-
ie, & par confequentinuenterleremede.
Toutiecours humain eftant donc inutil aux miferables
affligez de cefle rage , on eut recours au Médecin des Méde-
cins j qui n'ignorant toutes les caules des maladies , en f^aic
aulîi les vravs remèdes 6c ne s'abufè en , ijutpro quo , en {t^ or-
donnances.Et pour appaifer la luftice 6c implorer celle mi-
ibricorde iî liberalie defadiuine Majefté , on employa fui-
uantla couftume ancienne de la France, lintercellion delà
patronne de Paris, la viergefainclieGcncuiefue jdelaquel-
îeondefcendit lachaire6crapporta enprocefsion iufqu'ea
l'EglifcnodrcDame, en la net 6c dans leparuis de laquelle
tous les malades ertoientrangez-.Lcfquelsau mefmeinftanc
que la fainftc chalFc aprocha d'eux turent guaris excepté
trois lefquclsn'auoient, peuteftre, contrition de leurs of-
renées. Dieu permettant , pourlao-loire, àvne Vieree, de ^* ^^r
rerroidir ce citeindrel ardeur intérieure qui côlumoit ceux d'icdie.
qui n'auoient rien moins en eux, qu'intégrité 6c continen-
ce.
En adion de grâces àDicu&: pour mémoire pcroetuel- ?^^^■Y'
le de ce miracle, l'ancienne cbappeile dite pour lors la Pri. rEaiiiedite
IjinC^t
curé de noftreDame la petitè,où laViergcGeneuiefueauoit '^^
accoutumé de fonviuant de vcnirfaire les prieres;futreba.du^ miracle
flie ou reitablie 6c deflors dire de fàincle Gcneuiefue des ar- «iesArdams.
dants', 6c f-utdonneeàrAbbayefainc1:e Geneuicfue: L'Ab-
bc de laquelle l'a cedda en l'An 1201. comme iediray cy
après au liure fécond à Eude pour iorsEuefque de Paris les innocent x.
rueceiïeurs duquel en ont toudoursiouy du depuis. i'apc,ij4.
Le Pape Innocent fécond fe réfugiant en France vn an MZ^llT
apresquecemiraclefjtaduenu, pour fe guarentir des em- ^*'"*^^<= Ge-
bufches que luv drelFoit Pierre Léon fon Anti-pape, fou- nmàcieVcs
itenu6cpar les forces 6c par l'adueu de l'Empereur Lothai- Ardams.
M iij
-5^4 CÎTE' D E PARIS,
rcouLohierfcconddu nom, ordonna qu'en ââ:ion de grâ-
ces à Dieu &: en mémoire perpétuelle de la nouuclle ton-
dation deladiteE^hre^onfin: mémoire tousics ans en icelle
dudit miracle, en parciliour que Dieu l'auoitfaid à i'mter-
cefliondefainitcGeneuiefue. Et pour faire garder obfer-
uerceflefolemnité &ftil:e, il donna plafieurs pardons ôc
indulgerîces, àccuxlefquclsvilîtcroicnc audit iour Jadide
Eglife : Ai nii qu'il appert par les B uUes qu'il en fit expédier,
defquels le narré efl fort prolixe.
Le portail deladide Eglile futrebaflicn l'an 1401. aux
defpcnsdeNicolas Flamel : homme de bonnevie, lequel
cilencoresrcpresctëàgenoux )à cofté dudit portail. Et en
rannecijiô. lachappeile d'il cofte le chœur d'icelle Eglife
dite delà conception fut aullibaftie ou rebadie, &c l'Autel
d'icelle benift quant &; le grand, 6c les deux autres des deux
chapelles adolîës côcrelaclofl:ureduditcueur,&; dictes du
faincl Efpritoufaincl Michel de noilre Dame, parReue-
rend père en Dieu Maiftre Eftiennc Poncher, pour lors
EuelquedePans.
La mefme Eghfe fut auffi élargie du coflé Septentrional
delà nef d'icelle, de deux petites Chappelles idontl'vne
eftdicledes fainâs Apolbes Pierre &: Paul, ôcTaultrc des
faincT:esGeneuiefue&: Barbe, esanneesi547. & 1548.
Au mois de Septembre en l'année 1599, on commençai
abbatre les voûtes de la nef de cefte petite Parroilîe, qui
cftoient toutes entre-ouuertes Sccn penl eminent, & au lieu
d'icelle on acheua vn plancher de bois au Mois d'Auril.
i6co. Et les voûtes du cueur furent refermées de rebJan-
chics.
DeUmaifin en laquelle fut né M onjienr S. Marcel
neuf mefme Euefque de Paris.
Ce qui s'enfuit eftExtraid d'vne ancienne copie qui m'ii
elle communicquec , en laquelleic n'ay voulu rien chanc;cr
pour garder le ftille del' Autheur qui a efcript en czs mots,
Alarequefte de venerahle 6c dilcretce perfonnc, Mon-
ficurMaiftre Anguerant de Parenty, Dodeur Rcgenten
la faculté de Médecine, 6c Chanoine de Paris : 6c ioubs le
vouloir ôcconfentement des Doyen 6c Chapitre de l'Eglife
Monfieur faind Marcel , fondée au bourg S. Marcel les
LIVRE PREMIER, ^^
Paris: A efté par moy lehan Moucharc Preflre Maiftreé.s
arcs, fbubsia faculté de Théologie à Paris, Procureur 6c
xeceucurdeladideEglife S.Marcel, double ôc collacion-
néauxonginaulx, leslettres tiltrcs Comptes, 6c regiftres,
faiian t inen tien d'vne maifon alfife rue des herbiers deuan c
ôcpresl'Eglile MonfieurlainclGeraMnle Vieulxenla Cité
deParis en laquelle maifon Monficurfàind Marcel futné,
donc ladidcEglifeac Chapitre dudic S. Marcel a droictde /w ia\^''
cens, douze deniers parifis par chacun an, au iour&: feftc doiaCaien^
Monfieurfainct Andry. Et laquelle maifon appartientpre- '^o^'^f^^i'
fentemcntauditMaiftre AnguerantdcParentyle tout par qucîu mal-
moy faicl;&coilationné, félon ôcainli que cv après. Et pre-^''"^'^''°"
mierement de lande grâce mil deux cens trente. s. Marcel &
Ommbns prefenies Ittteras infpeci-uris fraterH enricusBepefmls ^aindc Gc-
domnshofpitalis Hierofolymitam htmnlis fnorin Francu ^falu- "^"''^^'^^•
tem mDomlno. Noiumfacimus quodâecanus & Capittilum/ancU
MiiYctllt r arifiiis volucrunt &conceJJerimt nobis ^ "Jtnos in per-
petHumtemamus y nccvendne y r^eckmanti noftraalienarc corn-
pclUmuY ah eis , dcmnm cjuandam qtiam emimits à Remundo Clc-
rico ^/itam /";? terra ip forum fnncfi Hilarij Parïfiusj exporte ante-
riori y retcnta fihi de confenfu 'noflro ^ ac fratrum nofirorum m ea-
dern domOy omnimoda iitflitui de quibufcumqîie perforiis in ea com-
moranîihus yjicuthabetin alu terra ptUy O" domthus eidem domul
contigiiis. Nos obgrdticim qu-t'ûi ^obisfecerant, in recompenfatio-
:2em prddicîorum , de djî^cnfu fr^uruTyi nofhoru^m , afignam^t-s eif-
dem çy dedimus y duodecim denarios Par/JIenfes décapitait cenfuy
qudshnbemus tanquam demini cenjtuji y fndom^Gdlteri de T fia-
co Clici;Jita rarijins ^prope cftinm fan6fi Cermani Veten} ^ viii
qua itnr à par no ponte ad plate am fancii Michaells : ut tpjï tan^
quain domini ccnfiux , peràpiant dilfos dmdectrn denarios ce n fina-
le s de eadcm dorao yjtfigulis annis k qtiihufcumqueperfGHLSyd.icïam'
domum tencntibus de C£terOypacijTce & qaiefe, fient dr nospercipic^
hamus. Rcddcm!(.s etiam eifdemfingidis ant^is yudfvfliimfan^ii
Rtmigif ^deccm fdidos parifienfes ^ in recùgnitionan &■ fio:nu}ny
quoddicfa domusRemt^nd} C 1er ici fit in tevrmpforN yô" q.'iQdipfam
tencamus ah eu. Promrfimiis in friper eifdem^nos bonafide Procura-
turcs y qu-odGuids de Bofco Miles quitabit eifdem quatuor dena-
riosde cafit.di cenfu y qucs habet fingults annis de quadam parte
domus ddciî Galteri , in Ut ère eiufdc?n do mus : Jtaamdm e.idern^
^C CITE* DE PARIS,
domo habebunt fèxdecim denarios de Capitali ce n fit , à" quicquid
iuris nos , ô'idem miles in eadem domo habeamus. Iterum nutcm^
qnoufque erga diBnm Militem prxmijfa procurautrimus , volu-
mus éfcofîcedimus eifdem , njt ifft tAnqunm Demi ni cenfiu^e y per-
cipiant très Jolidos de Capitali cenfu , in domo Roberti dt^ii Papa-
Urdi , in vicofitnÛi Stephani Partfins , qnos nos tanquam Domi-
ni cenfiujt perctpiebnwus in ea, Dicîos tnmen tresjoltdosy nobis li-
herare tencbuntur -, & quitare^ qitandocumque pr^di^H quatuor
denartf fuerunt Itberati eifdem . ^^andocumque vero cenjum
trinmjolidermn j cum aliis duodecim denariis de domo dt^i Gai-
teri percipient , nos de diBis decem folidis non tenebitnur eifiitm
reddere y nifita?itum eâfofolidos, Sed pofiquam fèxdecim denarij
tn domo Galteri , ficut dtHum cfi , percipient , nobis ex tune eof
dem decem folidos (^ oclo dcnartos pro dôme empta , foluere tene-
buntur ad diclum tcrminnm annuatim. Vtautemh-tc omnia^ tam
à nobis y quam ab ipfis firmiter obfèruentur , nos litteroi diclorum
Becani ô'Capituli juper hochabuimus y ô' ipf noftras fuper hoc
habtterimt fimiliterfigilUtiM. Datum anno Domini millejimo du-
1 230 . centefimo tricefimo , menfe AHgufio .
Recepta infcfto fancliAndrex.
Foffeffores domus y adgaleajn, ante fabricam fancli Germani , in
ciuitate Parifienfi, quondam Tfopo y in qua natusfuit beat us Mar-
celltiSyprofundo terr^y duodecim denanos Parifenfes.
M agi fier Igneorandus de Parenty, pro domofua adgaleamy in
ciuitate Parifienfiy antefabricamfancti Germaniyquondam Tfopo,
in qua natus fuit B. Marcellus patronus nofler ypro fundo terrx,
duodecim denarios Parifienfes.
DeïEglife Parrochiale âefaincl Germain le Vie!,
Pour mieux deduirerantiquité de la PaiToiflefaindl Ger-
main leVieil,eft à noter qu'au lieu oiiellecil:iituee,ilyauoit
anciennement vne Chappellc ou Oratoire de S. lean Bapti-
fte, aucc vn domicile contigu , où le retira S. Germain quat
au mandement du Roy Childebcrt fécond il partit de
ion Abbayedc S. Symphoriend'Autun,&:s'envinttcnirà
Paris, amenant auec luy quatreou cinq de fes Religieux,
, qu'il cop-noilToitcftre les plus perfai<fts en l'Eftat monafti-
L'iil'c 9 des 1 . n - .
Opui.Epit». quc&famdc vie. Dcfquels, trois, c'eiialçauoir Autnaire,
!«• S. Drocloue, mentionne aux œuures du Poète Fortunatus,
LIVRE PREMIER. 97
ScScubilio, onc cfle lucceiliiiemenc ëc immédiatement
Abbez de l'Abbaye de S. Germain des Prez, pour lors dicle,
ielorA fa première fondation,deraindVincent.Iceulx donc-
qucb continuans aiiec leur Abbé, qui n'efloit encore Euef^
que de Paris, la mefmeobieruance régulière qu'ils auoient
fàir dément exercée iAutuu, a donné fubied&occafion
àAimon Moineau 4i.cbap. du 5. liure de Ion hifloire de
France, d'apelier ce lieu de faind Germain le Viel, Arcifis-
Yium, ou pourmieux àxxQ Aficterium^<^m lignifie enGrec vn
lieu auquelon refequeflredumonde^pourvacqueràmedi-
rations , orailons, &:auitres exercices fpirituels &: pource
{Iiind Baillées. GregoireNazianzeneleprennentpour vn
Monaflcrc, commeauniiIsappeIlentlcsmoines^/<;V/./j-,ôC
les moinefTcs ou rcligieufes, ^tY/;7>j-:Doncques Aimon die
que les Religieux de faind Germain àts Prez deiiement ad-
uertis, queSigefrid Roy ou Duc des Normans, irrité de la
mort de Ion trere Godefroy peifidement occis, vcnoit en
diligence auec 30. ou. 40. mil honimcs, pour afliegerParis,
comme il fit : Tune ( inqutt ) corpus BeAtifimiGermaut m Arcifte^
rinm cïujdemfontiHcis in ciuitaîe ^r£diBaJitum âb ipjij monâchis âe^
Liînmfuit.
Celle Eglife a eflé élargie vers le codé du marche Neuf,
d'vnechappellerurnommeedenoftreDame. Et appartient
maintenant» Meilleurs de l'Vniuerfité, par eicharge que
les Religieux de S.Germain ontfaiclaucceux: commcplus
amplement fera deduicl cy après, liure 2. en traiclant du
Collège de Sorbone.
AuderrieredecefteEglife, & cottoyant lepetit bras de
vSeinequitenddupetitpontaupontS.Michelen l'an 1557,
on a ouuert le palPage de la rue de l'herberie maintenant
dide le Marché neuf, commençant vis à vis de la rue neufue
noftreDamc, &: aboutilTant d'aultre part audid pont S.
Michel &femblablementba{l:i les ly.bouticques qui font le
longdeiadideriuicre. Et en l'an 1566.au milieu du marché
neuf on a commencé à baftirvne Halle pour vendre le poif-
ion ,&deuxaulcres Halles aux deux bouts dudid Marché
neutpour vendre la chair. Ainfique ceft efcript graué au
delTus de la Halle au poiiron le confirme:
Claud.Guiûtus Puf. Alcnatgr, rctrttsFrcffOt'ius^ lohdnncs San-
N
c,8 CITE^ DE PARIS,
guinuSi Phtlippus Leponnus. Petr. Curtinus Aedikf. Maceiîttm
hoc nfcAYÏum iricho.it . Carnarïum 'vtr.a fufidum.JidiJicArunt .Armé
Vomim M. D. Lxvi . CaroL Re^e.
Ces trois Halles furent racheuees de baflir au commence-
mentdel'an 1568. commcileftencoresgrauécn marbre au
deilusdcla portedela boucherie du coftc du poncS. Mi-
chel en ces termes.
Régnant Charles IX. Rey de France.^ de ïordonânce de Mefirc
li icoUs le gendre Cheff aller ^ Seigneur de Villeroy Treuojldes Mar^
chands ^ Nicolas Bourgeois., JehanduBray^Maifire Jacques San^
guin& Claude Hcruy^ ^fcheuins^ ces edijiccs furent par acheueT^
ïy éS . M.D.LXVIII.
De lAvie& mœurs defain6î Eloy fondateur d'vne Àhhdyedeflles,
qui efi maintenant chanoinene^ vnie àl'Eue/chéde Paris»
Et des Egltfes defatnCî M arti.il^ de fainSl Pierre
desArfis., é" de Jain^e Croix.
tres-ampic TT' VchcrcSc Thcrigic , perc ôc mercdc fainâ:Eloy,ayans
côpofce par JP^eflcué ce faincl Dcrlônaec iufoues enaagecôpetanr.lc
chcucfquc nuret aprenti chez vn Urreure des plus experts de ce temps
d«Roacn. Jà , foubs Icquelil fcrenditfi excellent en peu d'annccs^ quc
Jmhlskr ^ labefongne de Ton maiflrc eftoitreputeebifFerie , auprès la
Décembre, iicnnc. •
AysntfaitrônapprentiflageilvintennoftreVille&yfer-
uit quelque temps rOrfeurcduRoyClotairefecôddenom
Lequel commandant vn iourà Ton Orfeurc,qu*il luy fift vnc
fellc d'or 6c d'arget,ce maiftrc la fit faire parEloy qui au lieu
dVne en fît deux, fort in duftricufemcnteflabourees,&: cha-
cune du mefmepoixde l'or 6c argent qu'on auoithuréàfon
maiftrc pour en faire vnc feulement.
Ce miracle &: pluficurs autres qu e Dieu fît à ^ç.s p rieres , le
fittellementhonorerparClotaireôc Dagobertfon fucccf-
feur , qu'ils l'cmploierent en de grandes charges. Mais mcf-
prifantlesvaniteZjpourembraiTerlavieauftere^àfon retour
deBretagne,oùlcRoy Dagobertl'auoitenuoyéenAmbaf^
fade, ilobtintdudit Sieur Roy ledomaine ou territoire
dit de Souillac d'auprès Limoges, où il fonda vn Monallerc
de Religieux.
LIVRE PREMIER. ^9
Peu aprcs, de lamaifon qucleRoy luy auoic donnée à lon^^ûon
Paris dcuancle Palais, il fie encoresvn autre Monaftere ^^ j^i pfo'^*
filles, dont la vierge Aiire, depuis canonilee, fut AbbcfTe.
Ayantroubsfacharge3oo. Religieuies: comme il eft efcric
enlaviedudidS.Eloy liurei.cii.iy. Mais depuis pourleur
incontinence elles furent cranflatees aux Monaffceres de
Mont martre , defaincfl Antoine des Champs, ÔcdeCheL
Jes, eni'aniioy paraudoritéduPapc PafchaHecond, êc
du Roy de France Philippe premier, eu préalablement le
confentemcnt de Galo é^.Euefque de Paris, pource qu'il
l'agilloit d'vn membre de lonEucrché. Et au lieu defdides
Rciigicufesfurcntinil:allezdouzeReligieuxauecvn prieur,
pris de l'Abbaye de iaintMaur des foflez; pour viure lelon
iareigle laindBenoift, fouslafuperintendencede l'Abbé
dudidlieu: Sauf toutesf ois ledroiddeTEuerque de Paris.
Les lettres du Roy Philippes premier , contenans ce que
deiFus, font telles,
IN Homme Sancfd O' mdiitidux Trinitatls ^ philippusDei
gratta Framorum Rex. Notumferi volumus vn'merjis janct^â Dei
Ecdefi£ adtorihus tamfuturis quiimfr.îfentîbusy quU diui»apro-
ntdente cUmentia ^& affcnfu Bomtni raji£ Pa/chalis y monittonc
qtioque O'confdto Canonicorum fan^tx Parifienfis Ecclcfu^necnon
& confenfa nofiro , & Ludouici nojlri , Gallû Parifienfis EpfcoPus
ah E édifia hcati Eligtj y tnembro vidclicetEpifcopatusfui,prcfter
intemperanteniy q:ia?n imprudent er agchant fornicattenem , Mo-
niales ( quamuis canonice fepifiime correptas] îemplum Domint
apertè prauo vfit violantes , ac correptionis pafioris pœnitus négli-
gentes , fpe melius agendt à prjtfata domo deiecit, Aceeptts ttaque
Doniini Papx literis , timc temporis Parifius venientis , dataque
licentia ordinemreUgionis inibi poncndi ^ noflralicentia drordi-
rtatione, curn fili/ nofiri Ludûiûci obfecratione ^beato Petro Fqlfit^
tenfi^eitifdemquelod'Jheobaldo Abbati yprxfatam Ecdefiam beati Cellc , poat
Eùgijtn Cedamduodectm monachoru-m cum Priore finopcrpctHali- '^" P£io^<^-
ter pofitdendam conafii & habendam, Saltio quidem iurefiujipote-
Jlatis & EcdefiA Parifier/fis: quemadmodum c^ in ipfius charta de^
terminatumtfi. Eivt h^^c charta firma é^ incontml fa permaneatr
memorialeiftiid indefîeri y&nofiri nomini s char acier e ^ &figdlo
iPlnlippifignart ô" corrohorari pr.aipimus : Afirantibus de PaU-
tio nofiro^ quorum nomina intittdntafiHnt&fignd,
N ij
loo CITE' DE PARIS,
Signum Hugonts de Crecïo , D/iptferi noftn.
S. VvMfonis de Pifuco, tune temporis ConftahtiUr^ nojlri,
S . Tagani Atirel. tune tcmporis Btïtteidarif nojlrt,
S. Fvidonis tunetcmforts Cnmerartj noftn.
AétumPartftiiSyineapîîulûJdnB.îyiaYix, anno ah Tnearna-
"^^^7- tione Bomini iioj . anso regni noftri 4 7 . Stephanus Cancellarius
relegendofubfiripjit.
Et les lettres dudict Euefque de Paris , pour ce mefmc
faid, font au gros ancien Regin;re,cjueMeffieurs denoilre-
Dameappellent, Magnum raftorale,lib. 2o.eartha20.
Par incident, iediray, queplufieurs monafteres de filles,
pour mcfmeoccafiond'incontinence^Gntefté baillées à des
Moines ou a des Chanoines: Comme ceiuy d'Argenteuil,
Aatbeux auqucl Adelaïs,mcre du Roy Robert, auoit fondé vn Con.
Hcigaidus vientdeReligieures,ôccentansapres,ouenuiron,c'en:àrça-
du Roben' uoir^cnl'an 1119. (comme le rapporte frère Guillaume de
Nangisenfa Chronographiej elles en furent chairees,& le
lieureftituëàSugerc Abbc de faind Denis, pour y mettre
jj,g desmoynes. Et l'an précédant, la lubricité àts Nonnains
de faind lean deLaon, les fit chafîer : tefmoin Sigibert en
fa Chroniqu e. Suiuant ces exemples,Iuf s Euefque de Char-
tres,aYant efbé aduerty derincontinence des Religieufes de
Ep'ftteyo. farernouftier,efcrità Gautier Euefque de Meaux, que s'il
nelespeutinduire àrelîpifcence ^viurcchaftement, qu'il
lestranflatc en autres maifons reformées , & en leur lieu
mettre de bons Religieux.
^luodtdeo fuggero dtleehoniveftréC^ qutatamex'verbis Turo-
nenfinm monaehorum , quam ex titteris Dominx Adeleidïs vene-
rahilis Comiîijjx audiut turpifimam famam de monafteriojan6tji
FarXjCj/fodiam non loeus fanUimomaltum , fed mulierum dxmo-
nidiutn proftibulum dicendum eft , eorporafua adturpes vfus om-
ni ^eneri hominum proftitttentium. j^/^ quidtmft eorriginollent^
&fibi tantum mortemfaeerent , toleran forfitan pojfent^fcd quiit
multarum faetji funt Uqueus ammarum >fuggero & eonfulo vigi-
lantidveftïd^'vt autprxdi^^ mulieres inlocofito , ô'ordtne eor-
rigatis , aut fi idfieri non pote f}^ religiofts monachis loeum illum
çumfuis poffcf'îonibus committere ftudeatts 5 accepta tar^ten ah
eis cauîione vt prjidicîasmuheres fub arcfa dtfcipiina coerceant,
&'eifdem neceftaria de rébus monaftcr^ quantdiwvïxerint proui-
dcant.
LI VRE P REMIER. joi
L'Abbaye de fainclEIoy du temps de faindeAure efloic
grande, de conccnoit toute la rue de Ja Calende depuis la
rue au feure, qui efl: deuant la porte de S.Germain le vieliuiZ
qucs aux rues de laBariI]erie,de la vieilleDraperic &: de Tam^
de Croix. Toutlequelcircuits'appelleencore auiourd'huy
la ceinture làindEloy.Etfaloitquepour fî grand nombre
deReligieufesi'Eglilèfut ample. Qm me faidconiedurer,
que celle de fainâ: Martial, n'eit que le Chœur de la premiè-
re, & celle derainc1:Eloy ,1a nef. Car enlaviefaind Èloy,
inhonorcmfinciiUartidis Lemouktni fontificis ^ confejjoris:
€nqucvrhan}Jliihilita^tecîdeiHsfliimbovefiiuit. Qui fe doit en-
tendre delà grande Eglifeauant la feparation ,faide& eau -
feepourlaredudion de trois centsReligieulesàdouzemoi-
nes 5c vn Prieur. loind auifi qu'il nefe lit pointquelefdides
Religieufes ayent eu autre laind pour patron que faind
Martial , du viuant de leur fondateur faind Eloy , lequel dé-
céda lepremicriour de Décembre 665. Mais en quel temps
après fon trcfpas&canonilation'cefte Eglifeàcommencéà
cilre nommée de faind Eloy ,ilnouse(imcertain.'Tantya
que le nom luy demeure encore auiourd'huy. Et celle de
faindMartial, commechet de la première Eglife , retient
pareillement fon nom Duquel S. comme l'on portoit prc-
ceffionellement les reliques, les portcsde laprifon miracu-
Jeufements'ouurirtnr, êcdonncrcnt libre iortieà fept pri-
fonniers. Lefqucls fuiuircncla proccfîion : & vindrcnt ren-
>dre grâces de leur deliurance à Dieu & à faind: Martial, en Lui.i.cIi.t.,.
Jadide Eglife: Etqu'vne aultrefois, lefeus'eftant prisàvne ^\^^ ^'^^•
maifon , ^d'icelle àplufieurs autres , comme le ventfort ^'"^^'
impétueux emportoïc en l'air descharbons ardans au grand
danger de tout le refte de la ville, oc particulièrement de la-
did;eEgli.'edeS Marnai: iàind Eloy fe mettant en prières
ôcs'efcriantàfaind Martial, lefeu fe dellourna de l'autre
codé ^ n'offença aucunementladideEglifc.
De ht chafjè de faine fe Aure ylbbe(JÏ\
La première Cha iFe de làinde Aure AbbelFen'efloit que
4eboi<iôc devcrre^iufqucs en Tan de Tincarnation 1^21.
N iij
ICI CITE' DE PARIS,
qucfrere Guillaume de Corbigny, Prieur de S. EloydePa-
jis, aagé de 71. an en fie faire vne autre d'argent , où l'on
jj;ranlporcales iamtes reliques de ladite Abbeile, le 3 . iour du
lîioys d'A uni. Et le Dimanche des rameaux icelle chafTe fut
portée en procefFion à S. Paul, y afTiftans lesEucfques de
Tlierouenne de lieauuais , les A bbez de Vezelay & de fainct
Creipin de Soilîons,aueç plufieurs autres Prélats , ôc nobles,
fuiuisd'vne infinité de peuple. Cela s'eft conuerty en cou-
ftume, tellement que cous le s ans à mefme iour on porte en
procelîionla chaile delainde Aureà faindl Paul, Auquel
lieu elle a elle premièrement inhumée, après auoir vefcu
68. ans, comme telmoignelacques de Bergome, en fonli-
u re ^(? Clarts muli cribus , c h a p . 1 4 o .
lean Rabel liure fécond des Antiquitez de Paris, efcrit
qu'Iiàbcau dcBauiereEfpoufe du Roy Charles Vl/donna
quarante marcs d'argent, pour£iirc, oupourayderà faire
Jadiclc chafle defaincle Aure.
Ledit de Corbigny eftoit Religieux de PAbbiiye de fainâ:
Germain desPrez, ic y fut reccu à l'aage de dix ans , il yper-
feuera quarante trois ans, 6c ainfi aagé de 53. ans il le retira au
PriorédefaindEloy , dont ilauoiteftcpourueu, 6c y finie
faindement le relie de fa vie. Outre la chalFe faincle A ure, il
fit auiîi décorer d'argentplufieurs autres reliques,quefoubs
le prétexte des ahenationSjl'ambicLon des Recteurs a depuis
dc/pouillees.
En la Chappellenollre Dame d'icelle Eglife on lit en-
corecetEpitaphequiellgrauéfur vnetombeplattcdecui-
lire.
Hkidcetvirvemrabil'is magnjtfYofHndjtqueJcïentU , acmirahU
lis & fubtilùeloquentU frater Vetrus Eerchor^ ^ Prtorhuius Prio-
rat us : tjuifutforiundHs de VilUfanÔii Petrideinnerem Epifcopata
Matâiz^tAcenfiy in Pichuia. ^^item^ore/uofeciîqu'mque opéra fiu
fûlemnia, : fcihcet Dicîionarium , ReduUoYîum , Breuiaîorium, Def"
cripirtonem mundi ^ ér tranf,aiionem cuiif/dam Ubri vetusïifinùde
Utino ïn ^Mlicum , adprdce^tum excellentifimi loannà Régis Fran-
corum. ^ti obijiAnm Domini r \^l.
Celiure qu'iia traduit de Latin en Françoisefl Tite liue: j
Commeilletefmoiî^neluy mefme partie troiliefme deion
Diclionaire , en la di(âioii Roma, Ego ( inquit ) iket indignii?^ \
LIVRE PREMIER, ,05
ThumLiuîum Adrequifitionem Dommi loannisinclyti FfAncorum
Régis ^n6nfmcUhore& [nàoribi^ ^inlmgu Ara gdlicAm tranfinli de
Ut ma.
De ce Bercliore ( ou Bcrchore) Sixte de Sienne en fait ho-
norable mention au liurc quacriefme de fà faindeBiblio-
thecque,page3i4.
Le Pape Innocent 2. en l'an dcfon fiege 6. &c de l'incarna,
tion iJ36.le20.Feuncr, octroya vne bulle à Afcclin Abbé
defaind Maur desfo(îez,pour luy & IcsfuccelTeurs Abbez.
En laquelle font mentionnez &par Diocefes diftinguez les
bénéfices qui font en leur prefencation&entr'autres au dio-
cefe de Pans, il rapporteie Pnoré de famcl; EIoy,&; lesEgli-
Ces quien dépendent. C'efl; à fçauoir,(ain6l: Martial, iamct
Picrredcs Arfis 5 &:làincl;e Croix, contenus enlaceindure
dudicIfaindEloy.Samd Pierre aux Bœufs, auprès le cloi-
ftre noftrc Dame. S.Bon,au de là du grand pont de Pans, &
S.Pauljhorsla ville, auec Ces terres, rentes Scappartenances:
Toutes lefqueîles Eglifes, qui n'eftoienc que Chappelles,
ont efté érigées en Parroilîes depuis l'an 1107.6c plulieurs
ruesfaides enlafufdide ceinture, pour la commodité du
public, & leproufît des Moines defaindEloy, qui baillè-
rent les places vagues àbaftir , retranchant mcfmes leurs
iardinsiufquesavncofté de laruiidelaSauaterie, comme
icltsayveus en l'an 1^37. &:mam tenant fe font routes mai-
sons manables. Les fufdidcs Eglifes en recognoif-
fànce de leur origine doiuent au Prieur de faindl Eloy les
chandelles de la Chandeleur offertes en leurs Ei^Iifcs. Et ks
Curez ou Vicaires d'iceiles doiuent aiîiftcr audicl lieu de
faind Eloy à certains iours dePeftes del'an, pourayder à
chanter le diuin feruice. Et pour ce quece n'efl parroifTe,
ainsfculementChanoinerie: LeCure de S. Pierre des Ar-
lisvafairefaprocelsion lufques leans tous les premiers Di-
manches des mois, commecflans fes parroifsicns.
DePEglife de S. Martial, le ne puisrien adiouftcr à ce que
defTus.MaisquantàcelledeS. PierredesAi]is,ilyagrande
variété fur ce nom Le Papeaupriuilcge prcallegué l'appel-
le, Df^,7?<?;;/fc; Lesaultres,Z)r^7y?j; cômes'ilf y efloitfaicb
quelque miracle pareil àceluy de faincte Geneuiefue des
Ardans. Les autres efcnuent,D^^y(îy?//, d'où procède le mot
104 cite; de paris,
François,Des Ailis, le refcranrà lachaire S. Pierre. En telle
diuerlite ie ne puis rien atKrmer^tant quei'aye elle d'ailleurs
mieux informé.
Celle Eglife qui auoic eflérebaftic denouuel fcommeil
eft crédible) tue dediee en Tan 1424. par Reuerend Père ca
Dieu Mellu-c lean de Nanco 95. Euefque de Paris.
Quancaux Eglifes de lainâ: Paul èc de laind Bon ( qui pa-
reiliemenc dépendent de famdEloyjnous en craicleronsaii
troificlme Iiure du quartier de Pans, appelle particulière-
ment la Ville.
D e lEglife Parrochi.île defai'nCte Croix,
L'EglifeParrocbiale defainv:l:c Croix ( qui efl en la Cité
de Pans) eileouironneede quatre rues, c'cftàfçauoir, par
hault de la rue de la Lâterncipar bas de la ruë,ou pluflolt de
la ruelle de fainclie Croix: à coite droicl; de la rue de la vieille
Drapcne:&L àgauchejdelarucdeGeruaisouGeruaileLau-
ren t.Ceile Egide n'cftoit anciennement qu'vne petiteClia-
pelle, delàinclHiideuert Euefque deMeaux , DiicipieSc
ibccelFeur de iàinci Pharon. Laquelle pouuoit auoir elfe
édifiée par vn Prieur de S. Eloy, dont elle dépend. Et là on
retiroit les malades pbreneticques, pour obtenir guarifon
parl'intercelEon de ce glorieux Saincf. Mais d'autant que
parleurs cris &:clamcurs ilsimporcunoient Icsvoifîns (qui
pourla plus part eftoicnt gensdelulfice) on fît tant qu'on
kstranlportaen rEglifefainclLaurens,oùdeprefentil5 ont
en lanefvneCbapelIe, &: quelques chambres auprespour
retirer les malades, 6c en ce beu faire leur neufucine. L an-
née queTEglife de faincc Hildeucrt a commence â eftre ap-
pelleedelamcT;eCroix,ilnes'en trouuerienparefcrit^ tou-
ir testoisil eftcertain que c'eftdeuant l'an 1136. comme il ap,
'' ' paroiftparlephuilegeduPapelnnocentlLcy-delTusmen-
tionné. Letempsaulîieft incercainquandcUe a eftëcrigee
en ParroiiFe: Seulement nous trouuons que pour l'agran-
dir Mefiicurs les MarguiUiers achcpterent vne malure d'vn
nommé Hugues de Guillemeaux, vendeur de vins & Bour-
geois de Pans, en rani450. le mardy fécond iour de Mars.
Et fur celle mafure ils firent bailir le cheuet dcfEgliié, &:
quelque tempsapres vne partie de la nef. Finalement en fan
i;2.5?. elle fut paracheuee, comme.oii la void. Et dixliuict
ans
L I V R E P R E M I E R. roj
ansdeuant,c'eftàlçauoir, enl'an 1511. elle auoiceflc dediee:
De quoyfaidfoy le tableau cntaillédanslamuraille delà-
dideEglifejàcoftégauchejContenanc ce qui s'enfuit.
Van milcinqcents(^'vnz.e y le premier Dimanche dumo^ de
Septembrf , Reuerend Fere en Dieu Monfeigneur L'Euefque de
Maro-erienee , par vertu df^pouuoir à luy donné parMeJiteurs les
'Vicaires de Reuerend Père en Dieu y M(^njeigneur l' Eue/que de Pa-
^is dtdia cefte Eglife: En laquelle ilconfacratrois autels, C'efi â/ca-
T/ûir, le ç^rand autel uni honneur dr reuerence de la fa inâfe dépré-
cie ufe Croix : En laquelle nojlrc Seigneur lefm-Chrifi futcrucijic
pour nojlre rédemption. De nofire-Dame de pitié , & de Monfei-
gneur S. Hildeuert. Celuy de deuers la rué , que l'on appelle U
Vieille Draperie^ en l'honneur de fain^l le an Baptijle^faincl Jac-
ques le Ma leur ^ & fain^ Nicolas. Et celuy de l'autre cofié , en
i honneur de ncfire-DamCy faincle Anne^ d'Jain^l Sebajiien , pre-
fens à ce M ai (Ire Pierre Ray ne , Prcjlre Vicaire de ce an s. le an
Landry Marguiller. M aijlre Henry Barbeau y AduocatenlaCour
de Parlement. Jacques Manne, MarchantGcvlier & Bourgeois de
Paris, M&îfire Jean Guyon.^ Jean Gafielier , & Bertrand Charrier ,
Procureur en ladicle Cour. Maijlre Laurens Valin .^Macê Garnit^
Guillaume Richery & Charles Landry .^ tous parroifiens de céans,
d^ plujîeurs autres notables perfon nés .^ tant de t Eglife que deU
fccuUrité,
Signé Jean de Bar gués.
Etnepenfcz que depuis Cfifle Dédicace feulement elle aie
commencé à élire appellee l'Eglife de fâinde Croix: car
elle eftoitainfî nommée dés l'an 113^. comme i'ay vérifié cy*
dei]us,parla bulle du Pape Innocent II.
Elle efboit aufsi érigée en parroifTe, quatre-vingts trois
ansa-uantladide Dédicace , qui n'eft que de l'an 1511. com-
me il feprouue parla grande tombe, qui eft en cœur, àcofté
du grand autel, Où eft porté parefcript, que Nicolas du
Pont, 6clacqueline fa femme, parroifsiens de cefte Eglife,
gifentfoubsladide tombe, dattee de l'an 1428. lejeudyiy.
luillet.
Del' Eglife de fiincle Marie Magdeleine ^ Parrochiak & Archi-
presbyterale de la Ctié ,d^ quartier delà "jille de Paris.
CefteEglifen'eftoitanciennement qu'vneChappcllede
S.Nicolas; Où les poiironnieres ôc bîiftelicrs auoienc vnc
O
io6 CITE* DE PARIS,
Confrairie: &nc contenoicen grandeur cjue lanef dei'E-
glile quieftà prefenr. Le temps de ion accroiflcment, &
credioncn parroiHc dunomdeladicle faindcMagdcleine
nefetrouueparercripc. Elle eft toutefois crigce en boiTeau
milieu du grand autel , ayant d'vn coftç laind Nicolas , 6c
de l'autre iainde Marthe.
Son chefd'argent contenantles Reliques fut ouuert pour
le redorer en l'an i^oi. prciencs les Marguiliicrs Girauit,
Obert, & de Seine. -où l'on trouuavnepetite Carthe men-
tionnantletempsquecechél-auoiteftcfaiâ:, & de par qui
les lainctes Reliqu es y auoient eflè poiees. C eft à fcauoir en
rani49i.parReuerendPcreen Dici» Louysde Beaumonc
Eueique95?. deParis. Enfemble le Catalogue des Reliques
en ces termes.
De cute capitis D . Marid M ^g<^ nier: es: huius nemfe partis quam
Dominm nofter lefpu Chrifim tetigit dicens , Noli me tan-
gère.
BeCapUUs eiufdemMarU Mâgdalenes.
De reliqu^ s fnn5f arum Marix lucobié' MarUSalonid,
De pannojkngutne facro tin£lo,
Injlitution de la Nohle dr deuote Confrairie de laglorieufe Vierge
Marie , vojlre Dame aux Seigneurs^ Fre/lres, Bourgeois
d^ Bourgeoifcs de la bonne ville de Taris fondée en-
l Egltfe defaincle Marie Magdeleine.
liés. Enuiron l'an de l'incarnation de noftre Seigneur u6%,
certains bons &. notables Citoiens êc Bourgeois de ccfle
bonne ville de Paris en l'honneur de noftre Seigneur lefus
Chrift, defa doulce mère, la gloneufe Vierge Marie, 6C
en commémoration desTi.Dilcipleseftablirenc ôcinftitue*
rentvnc Confrairie en la bonne ville deParis,quiellappei-
\qc^ La grande Confrairie Kôflre Dame, En laquelle compagncc
ôcfocietcfe ioignirent bons preud-hommes par bonne &:
faindefraternitédeuxàdeux iC'eftà fi^auoir vn Preftre &::
vn Bourgeois enfemble, iufques au nombre de(î'uidicl::6c
ayanccntout3^.Preftres,ôC36. Bourgeois. Depuis lenom-
brefut augmenté iufques à cinquante Preftrcs, ôc autant
de Bourgeois, faifans enfemble cent Confraires ; tou-
Liurti». tcsfois , combinez , comme cftoienc les/i. difciples.
LIVRE PREMIER. 107
que noftrc Seigneur enuoia prefchcr fonfainâ: uom par le
monde vniuerfcl. Defaiiclsia charité ôcdileâion mutuelle
leldiéls Confrères imitent de leurpouuoir, en la communi-
cationde leurs biensôcmoyens, ôc en la participation de
rorajron& prière.
Ilnyauoitaucunesfemmes en cefteConfrairieiufqucsen j,,^
Tan 1114. auMoysdelanuier. que par commun accord des
frères fut ordonné,que l'on ne rcceuroi t pouit de femmes,
iîcen'cftoitlâRoyne, ou quelques autres que l'o-n ne peut
refu fer, fan s apparent fcanda le. •
Apres que la Royne fut receue, plufîeurs Dames Bour-
geoifesrcquirent deuotcmenteftrercceucscnladiAeCon-
trairie, deliranseftre accompagnées es biensfpiricuels qui
fefoncchacuniouren icelle, enluiuants leurs maris 5cla-
didc Royne. Ecpour les tenir en leurs bonnes dcuocionSj6i
fuirtousefclandres,fucordonnéqucainiiqu'iI y auoiccin-
quantcBourgeoiSj on receuroic cinquante Bourgeoifcs,
Etieroient pra^ferees les femmes des frères Bourgeoisre-
queranteSjdcuant les autres Bourgeoifes:d'autant que pour
ne contrcueniraux premiersQatucs, le mary 6c la femme
ciloient ordonnez aufrerc Preftre, 6cn'alIoieutqucpour
vn : laquelle ordonnance d'vn commun accord fut gardée
êcobfcruee, 6c de rechef confirmée l'an ii^6,ôc['zni}0ï,\Q
2<^.iourd'Aouft.
Du nombre des cinquante Preflresont accoufîume d'e-
ftreles Cardinaulx, Archeuefques, Euelques , Seigneurs
' d'Eglife^Preflresconflituez en dignité, Chanoines en l'E-
glile de Paris,d aultresCoUcges 6(:gens d^EglilëjbonsChap-
pelkins iufHlants pour faire lefcruice, bcncfîciers rentez
demeurantsàParis. Etparfpecial les Curez de Paris requé-
rants, font prcferezàtousaultres. ■
AuiFi du nombre des cinquante Bourgeois ont acouftu.
me d'en:re,les Ducs , Comtes , Seigneurs de Parlement, de
la Chambre des Comtes , gensdu Confeil, Bourgeoisho-
neftes bien renommez, vaillants 6c puifTants, bien rentez 6c
demeurantsà Paris. Etfontpreferez, lesenfants mariez de
ceulx qui font frères, ou ont elle.
Les cinquante Bourgeoifes par femblable manière doi-
ucnteftred'hoilcl, Eilac 6c puiilance, commedict efl des
O ij
io8 CITF DE PARIS,
frcrcs Bourgeois, ^ loniprctcrees les femmes des frères
Bourgeois.
Ecdoiuent les frères Preftrcs, Bourgeois & Bourgeoifes
cftrebicn beneiîciersôcrenrcz, ôcdemeurancsàParis:pour
n'cftre à charge à la Confraine, & affin que deleurs biens ils
puiOent départira icelleConfrairie, comme ontfaiclieurs
predeceiTèurs: pour loullcnirleduiiii feruice aumofîies 6c
charitez qui iè font chacun iour des biens d'icelle.
Le frcre Preftre eft tenu chacun iour prier pour tous Içs
frères 6c fœursôc bien facteurs de ladic1:eConfrairie. Et file
frère ou fœur qui luy eft afligné cft malade de maladie de la-
quelle l'eucnement foi tdoubteux-.tous les freresBourgeois
ôc Bourgeoifes y doibuent afTifter. Et aduenant le deceds
d'ice'ulx frère ou feur,il eft tenu fpecialiement par fept i ours
continuels l'accompagner ôcdireplainementleferuice des
trefpaflez.
Les frères Bourgcois^rœursBourgeoifcs,quandvn frère
où fccureft malade de maladie dont l'on doubte, chacun
d'iceux doiuent donner cinq aumolnes depain, pour le ma-
lade :6cfi doiuent afTillcràla Meiïe quifera dicteàfon in-
rentio-n. Et aduenant le deceds d'icelluy frère ou fœur, ils
doiuent auiîi élire au feruice, Ôcdireparfcpt iours durants
Je Pfeaume , Deprofufidù. F mer noflcr.Aus Maria , &. l'oraifon,
Fideliurtî Deus ommum ^ Sc donner chacun iour vue aumofnc
de pain aux psuurcs. Ou bien doiuent dire par chacun des
fept iours cinq , Pafer nojîer , 6c Ane Maria-. !^ donner vne
aumofne, comme dc{rus:finalementils doiuent tous aiïïfter
deuotementaux feruices des fcftes de noilre Dame,comme
citant leur fpeciale patrone&aduocate.
GtîicicM (î€ Les Officiers d'icelle Confrairie fontfix. Ceftàfçauoir,
la Confiai- ^j^l^l^^j^g Preuoft. Le Doyen, le Greffier. Le Receueur,
& le Clcrc.Chacun defquels a fon office diftind &: feparë en
radmini(lrat4on de ladide Confrairie : ainll comme il eft
prefcript parles flatuts.
Aucun Preftre ou feculier ne peut cllre admis en celle ho-
norable compagnie, finon par la voye de l'elcâion.LaqueU
le efl donnée en charge à quatre perîbnnes du corps de la-
didefocieté, appeliez Miffeurs : dontily en a deux Pre-
ftxes jôcdcux fecuhers députez ôC choifis exprès pour ce
SIC.
L I V R E P R E M I E R. 109
faire. EtTeleclionfaicle, qu'ils appellent million ^l'on en-
uoie le billet à ceulx qui font eleuz .
Le choix defdicls quatre Milîeursfaid, comme did efl,
les Confrères s'alîemblent en l'Eglife de la Magdeleine > ou
autre lieu commode, après la Melfe du faindEfprit diâeà
cetefFed, les quatre MilTeursfont choifispar ceulx qui en
ont droid à leur volonté. C'eft à fçauoir ji'Abbé vn frère
Bourgeois, le Preuoft vn frcre Preftre, la communaultc des
Preflrcs vn Bourgeois, 6c lacommunauté des Bourgeois vu
Preftre. Lefquels examinent entre eulxlarequeftc de ceux
quidemandentàeftrereceus, pour y procéder ainfi que de
raifon.
. Le Roy & la Royne de France fontoultre le nombre en
celte ConfrairieCar tous leurs predeceiFeursy onteu bon-
ne deuotion,& outdonnëôc afiîgncrentes ôCreuenus,com-
me il peut apparoir par les chartresdu Roy Phiiippes Au-
gufte, lequel admorticlacenfiue, que noble homme Gaul-
tier, Chambricr de Ftance, auoit donnée furvne maiibn
aiïîfeenGrcue à Paris: faicl Pan 1203. au mois de lanuier.
Item par le Roy fainc1:Louys, qui donna des vignesau clos
delaConfrairie tfaicll'an 1158. item par le Roy Philippe»
quatriefme, quialFigna rentespourluy êcpour la Royne fa
femme,& pour fes predcccircursRoys &: Royncs de France,
&auecplufici]rs beaux admorriiremcnts par luy oclroiez.
faidPanr293.au inois d'Auril. Item par le Roy Charles le
quint,qui donna en fon temps trois cents francs àl'augmen-
ration de la Confrairie. Et auec ce fonda deux obits perpé-
tuels, pour Iclqueîs les frères preftrcSjqui font les feruiccs
prennent de grandes difliibutions. îtemPhilippesDucde
Bourgongne ^ond■aau{li de grandes dillnbutions, pour lef-
didsfreres Preftrcsqui fontles feruices aux cinq feftesde
noftreDamepar chacun an perptuellement. Aufqueis fer-
uices ^ les frcres Preftres, Bourgeois, ôc Bourgeoifcs font
tenus aiTifter, s'ils n'ont excufe légitime. Etpourpl'js gran-
de Jecoration,i!s y ont donné deuspaires d'ornements tref-
riches : les vns blancs, pourlesfeitcs noflre Z)ame: 6c les
autres noirs, pour les trefpalTez. depuis au fîi pludeurs obits-
y ont eftez fondez ôc rentez , félon la qualité dçs pcrfon-
nes,
O iij
iio CITE' DE PARIS,
lay cxtraid ce que defTus des anciens ftatuts de ladidc
Confrairie,' rcnouuelez en l'an 1468. trois cents ans ou cn-
uiron après fbn infticution.Kien ne fe peut voir de plus celé- t
bre, quel'ordre^les cérémonies qui icgardoient ancien-
nemencieiourduficgc.-qui cftoit certain lour en l'année de
deux ans en deux ans,auquel ils le trouuoient en certain lieu
pouren toute modeflic&ifobrictë banqueter enfemble. Car
ils ne difFeroient en rien d' vne compagnccMonaftique bien
réglée: Ec tant de gens d'honneur s'y trouuoient, qu'il (cm-
bloitpluftofl: quecefut vn graue Sénat, que non pas vne
compagnee particulière. Et leioyent premièrement vn frère
PrcUre ayant Ton furplis de Ton aulmulTe, Sc puis vn frère
Bourgeois enlonfurcotouuert bienôc honorablement ce
dictle texte : Et ainfi en continuantfelon qu'ils auoientcfté
atlîgnez l'vn à l'autre.Ce qui fcruoic a augmenter l'amitié de
bienueillance entre eux. Mais d'autant que pour bonnes
raiibnscelanes'obferueplus. lemedeporccray d'en parler
plusauant. Semblablemctilyauoitvncpetitelocietëafaindt
DenysenFrancecompofeedefeptPreftres&lixBourgeois
lefeptiefmePreftrefe nommoitAbbc: èc au foulagement
del'Abbé de Paris, auoit foin d'icclle.Touslefquels néant-
moins fe trouuoient auiiege X Paris, ôcne.failoient qu'vn
corps. Pour leprclent, il n'y en a plusâucun dcS. De-
nys.
Au lieu de celés Confrères s'a/remblenr,felon l'occuriren-
<;cdeleursafFair£s,cn vne maifon qui leur appartient, pro-
ciiedelaMagdeleine quel'on nomme, Ubureau deUgrande
Confrakie. Et à la Chandeleur on diftnbuc à chacun des
Confreresvn cierge blanc.Et quant auflî on faicl: le fcruicc
pour quelques Confrères , chacun reçoit vne bougie. \\
faultremarquericyenpafïànt,qu'onrappellevulgairement
Ugrmde ConfrAÏne, d'âutantque c'a efté la première & plus
gen-erale de Paris :& aufîî que anciennement le Roy ôcla
Roync de France efloient d'icelle Confrairie, comme nous
auonsdidcy defTus, & que plufteurs grands Seigneurs tjnt
Ecclefiaftiequesquefeculiersont elle 6c fonç encores d'i-
celle Confrairie.
De U maifon des I^armoufets.
C'efl de temps immémorial , que le bruit a couru qu'il y
L I V R E P R E M I E R. ^^^
auoit en la Cité de Pans, rue desMarmoufets, vn patifTier
nicurcrier,lcquelayancoccisenfamaironvnhomme,aydé
à ce par vn fienvoifin Barbier, faignancrafer la barbe: delà
. chair d'icelnyfaifoit des partez qui le troauoicnt meilleurs
quelesaulcres,d'autancquelachairderhommeeftplus dé-
licate , à caufe de la nourriture , que celle des autres ani-
maux. EtquccelàayantcllcdclcouHert, la Gourde Parle-
ment ordonna qu'oultre la punition du Patifsier, fa maifon
fcroitrazcej& outre ce vne pyramide ou colomnc erigce
audicllieUjen mémoire ignominicule de ce deteftabJefaicl;
de laquelle refteencores parc &: portion enladicle rue des
Marmoulets.
Le Roy François premier par Tes patentes cdroyees a
Maiiire Pierre Belut, Confciller en Parlement pour y reba-
flir, déclare lademolition auoir cilëfaide pourgrand cri-
me commis en icelle ; Mais il ne le fpccifie point, pourcc
qu 'onncluyrepreientapaslefurdicArrcftdciaCour.Tanc
yaquelaplaceeftdcmeureevagueplusdccentans.Etpour
preuue, ierapporteray icy les (uldides lettres du Roy Fran-
çois,que m a communiquées Monlieur Nicolas Belut,Con-
leiller au Threlbr, fils dudit Pierre Belut, 6c détenteur delà-
dide maifon desMarmoufers.
François p^r In grâce de Btcu Roy de France , SfauoirfaifûKs
à tcH6 prefents & aduentr y fious auotrreceu l'humble fupplication
de nofirecher& bien-Myméy Matfire Pierre Belut Confciller en no-
ftre Cour de Parlement de Paris , contenant qu' il ejl Seigneur pro -
frietaire d'vne mafure & place vuidc , appellee ancienneté?} t le
lieu des Marmouftts , feituee en la Cité de nojlre "Jille de Paris , en
la rué des Marnsoufets: laquelle cent ans a é'plus efl demeurée in -
habitée au moyen de certain Arreft que Pon diCl auoir efié dés ledicl
temps donné contre le dctemftcur d icelle y pour aucuns xas O' cri-
mes par luy commis , duquel ne fe trouue toute s fois aucune chofe
far efcripty & feubs couleur dudicl prétendu Jrreft , auft ducom-
mun brmildeladicle ville y quief, que ladite place doit à toufiours
demeurer inhabitée 3 n a iamaii ledUl fuppliant aufé entreprendre
delà faire baftir&rcédifierfansnoflre congé drpermifion : Nous
fupp liant & requérant à ce ste catije , ayant efgard au long temps
qu'il y a que ledi6î- Arrefl , fi aulcun en y a , peut eHre donné -^
Aufi que ledicl lieu & place vuidç eslafife entvm des principal-
m CITE' DE PARIS,
les &flus anciennes rués de noHrediUe ville , laquelle en eHgran-
dément dijformee y noHre flaijîr fôit luy fermetitre quilfuijjeicel-
le faire haïitr d" re édifier , O'fur ce luy oSiroyer nos lettres à ce con~
uenahles. Pour ce efl-il^ £)ue nous ce confideréj incltnans libérale^
ment a la/upplication & requesle qui par luy nous a esiéfatcle par
aucuns nos Efpeciaux jeruiîeurs , à tceluy Belut,pour ces caufes df*
aultresbonnesconfiderations à. cenousmouuans y AuonsdenoHre
grâce efpecial ^pleine pui-ffance , & au^hrtte Roy aile ^permis ô'
oclreyé y permettons ç^ oclroyonspar cestrefentes y quilpuijjeç^
iuyioyfe y toutes ô'quantesfois que bon luy Çemblera^ faire baflir
dr rééditer icelle place , d'iteu vuide , pour êjlre habitée ainfi que
les aultresmaifons de ncfrrevtlle de Paris. N onobflant Icdtcl pré-
tendu Arrefi , fcntence du Treuofi: ^de Paris , condemnation de
ihojlel de no II redite ville y & autres quelconques qui fur ce pour-
r oient eslre interuenus: Aufquels Arrtfl,fintence^d' codamnation.^
Auons de noslrediâle au^loritê^derogé^ç^derogeons par cefdites pre-
fentes yd" fur ce impofonsfdence perpétuel a noHre Procureur prcfent
d* adueni r. Si donnons en mandement par ces mefmespreJenteSj a>
nos amez. ô' féaux les gens tenans noflrediBe Cour de Parlement,
Preuofl de Paris , & a tous nos autres lufliciers ô" Officiers , eu à,
leur Lieutenants^ à chacun d' eux ^ fi comme d luy appartiendra,
que de nos prefentesgraceypermifiion^ ô" oflroy,d^de tout le cotenu
en cefdi6tespre fentes , ilsfacent,fouJfrent y & laiffient ledi^ Belut.^
d'fes hoirsfuccejfeursy (^ayans cau/è , iouir , ô^vfer plainement,
paifibUment^ & perpétuellement y fins en ce leur faire , mettre , otù
donner ^ne foujfrir eHre fai6t aucun dcHourbier y ou empefchement
au contraire. Lequel fi fai5t , mis^ oudonné luy auoit eHê y ou eHoit^
face reparer & remettre incontinent & fans delay à. plaine deli-
urance : Car tel eïl nôslre plaifir : Nonobstant ledi^ Arrefi y d*
quelconques aultres ordonnances , reslrinÛions , mandemens oti.
dejfences à ce contraires , faufen autre chofe nosire droiU , d' l'^tt^
truyen toutes. Etafinquecefoit chofe ferme &Hable a toufiours.
Nous auons a cesprefentesfai6l mettre d' appofer nosire feel. Don-
^53 ^ • né à Paris au mois de lanuier y l'an de grâce , mil cinq cents trente
fix. Et denoHre règne le vingt-troifiefme. Par le Roy le Comte
de Beurauz.ez.is y d^ de Charny Admirai de Franccyprefents.
S igné y Bauchetel.
De la rue de la luirie.
Laruëdelaluiric,eftainfiappellec, pource que le temps
palîé
LIVRE PREMIER. 113
pafTélesiuifs s'y habitoient,auant qu'ils fufTentchaiïez de
France par le Roy PhilippesAugufle, pour leurs vfuresex-
celFiues, Scies impierez ^ crimes exécrables qu'ils excrçoi-
enc contre lesChreftiens.Leur demeure principale efloit du
coflc duPalais au lieu did les halles de Bcauffes ; où i'ay veu
dcmeurerleSirc Libraire àrenfcigne duPoccafle:
Et le derrière de riiabicationderdids luifs s'eflendoitiuf-
quesâ la rue aux feues, pourcequ'ony vendoic dcsfebues:
Âbounfîancd'vnboucdeuantrEglifcdefaind Germain le
Viel, de de l'autre à la rue de la vieille Draperie.
En l'an 1^07. fut faicl:vnretrenchemenc des maifons de-
fKiislarucdelaluirieiufquesâpeucpontjparArreri: depar-
ement du 23. Feurieraudidan.
Du Prioré d^ Varro'tJJe de S, Denis de la Chartre.
Il y a apparence que le troupeau de lefusChrifl: efloit bien
augmentc^clerefle dcsidolatresefbranflé ouconuincupar
les miracles & dodrine de faind Denis & de Tes deux com-
pagnons S. Rufticque 5c S. Elcutlier : puis qu'es portes de
Pari5[où le Preuoi't Romain cenoit le iiege de la luftice fou -
ueraine) ilsauoiétozécôracrcr& dédier trois Eglifcs: C'eil
àfcauoir de faind Eftienne des Grecs, fàind Benoift, &:
noltreDamcdeschamps. Bien qu'à la vérité, ce Preuofl:
n'ofà rien attctcrcontr'euxôcleursdifciplcs, qu'il n'en eu(t
eu commandement exprès de l'Empereur Domitian, fbn
Mailire: Lequel, à la tin, en eflanc aduerti, manda àlbn
Preucd, qu'il refaifit des principaux d'encre les noLiueaux
conuertis, & à leur refus, d'abiurerlevir créance &:fàcrifier
aux idoles , les fit mourir cruellement, pour donner crainte,
àlcursTemblables. —
Siiînnius(car teleftoitlenom de ce PreuoH:) ayant fait
prendre les trois Prédicateurs, les fitferreren vne balTefofTc
lur laquelle , maintenancappcllcela Caue , fut depuis baitie
vneEglifequel'onfurnommeencoresS. Denisdela Char-
ti*e, pour feulle remarque de ce qu'elle a ferui autrefois. En
laquelle y a Parroi (le êcPricuré^qui dépendent auiourd'huy
du Prieure S, Martin des champs par efchangede Mont-
martre, que lefdits Prieur 6c Conuent de faind Martin cé-
dèrent au Roy Louys 6. ditlcGros,^àla Rovne Aalisou
P
114 CITE' DE PARIS,
Adelais fa femme, ciiTan 1135. pour y conftruirevne Ab-
baye de filles, commeferaprusamplement déduit cy après
au quatrielhie liure.
Cefte ancienne Eglife , cft: de beaucoup plus bafle qiae
le paué des rues , iniques à y auoir vingt larges degrcz à deC-
cendreauantqued'y cntrçr. LcCloiltreefl; encore plus bas,
cottoyë vers Septentrion de quelque nombre de mailons,
qui ont veue,pour la plus parc, lur noftre nourricière ;
Seine.
Sur le portail de la bafle Chappelle , qui efl foubsie cueur
d'icelle Eglifc, il y. a vue grande Oualle peinte que tiennent
deux Anges: dans laquelle ell: ekript en lettre d'or ce qui
f'enfuit, j
Jcy cfila chartre^ en laquelle S, Denys futmis pri/onnier : eu mflre II
Sauucitr lefus le vifia , & »«> hailU/ôn précieux corps & fang. il y H
a grands pArdons four toutes per/onhcs qui vifiteront ce faincf
lieu : fhecialcrncnt chacun L uruly ^ Vendre dy de tannée , & les iours
Cr oSiaues de S. Vcrys^ & S. Muithias.
En Can foixantc & fix de (alui ^ de grâce
A fain^i'Denys pr if on fut ce/le ohj cure place.
En ladite chartre ou chappellelon voit encore vne groiïe
pierre de caillou noir elchancree & vuidee par le milieu à la
proportion du col d'vn homme jôctroiiceauxcoftcz pour
y palfer des cordes, &: les lier furies efpaules des priionniers
àcequ'ilsdcmeuraflentacroupisfànsiepouuoirreleuer de
terre, ny fepouuoireflcndrcpourprendre quelqu-e repos.
Ce genre de f upplicc eftoitfort vfité enuers les anciens ( fé-
lon que le remarque Mr. André Fauyn Aduocat , en
fon hiftoire de Nauarre ) qui non feulement fe conten-
toient de tourmenter les malfaicteursen cefte façon ,mais
en auoient encores d'autres formes pour les attacher a
leurs bras &iambes, lors qu'ils eftoientfufpendus & efle-
uez en hault pour eftre fuftigc^: Voirelcsattachoientaux
poulces des pieds &: des mains afin de leur faire fen tir vne
plus grande douleur. Plante appelle ccspoids , Compedes^
HnmelUs , Pedicas^ Boias^ AfinAna perfidid.
Aduerjumftimnlos^ laminas ^crucef que ^ cowpedefque.
Nerttos^ catenas^carcens^ mmelUs^pedicas boias^
LIVRE PREMIER. 115
Où il faid la defcription des inliruments defquels ces
boureauxleferuoieut &plus deuanc il remarque la pefàn*
teurde ces poidsk i/^;
Ntidu^ vin^ué ^centum pondo ^ es quando pendes per ^edes ,
Aulugelleliu.20. ch.premierraportantlesmotsdcsdou-
2c tables, parlant des débiteurs tenus par leurs créanciers,
en taid aulii mention. Vinctto autem neruo^ Aut com^edtbus qiùn^
decini pondu non minore , aut fi voles maiore ^maiore njincito. Il y a
apparence que faindOeny s ou {^^ compagnonsmartyrs ont
enduré de lemblablestourmens^puifquccncoresiurqucs au
iourd'iiuy cefle pierre eft conferuee curieufemenc en leur
mémoire en Iadicl:e Charne. Or faincl Denys célébrant en
ladidepriibnlelàindiacrificede lamefle pour fortifier les
Clirelliens delaiaindecômunion,à lafradiondeTHoftie
noltreSauucurapparucvifiblementàEousceuxquieftoienc
en la chartrc, auec vne clarté admirable , &. luy mefmeleur
donnaion corps , les eneourageantà couragcufementfou-
ftenirle Martire. Hilduin qui a delcntfà vieappelle cefte
prifon, CAYcet Glaucim^ dont retient encores auiourd'huy
îe nom, le prochain port delariuierc que l'on appelle Gla-
tigny.
Lorsquefaind Denys vintà Paris, il y auoit vn honora-
ble homme nommé Lifbius, qui après s'eftre conuerti par
la prédication de faincT; Denys luy auoic baillé vn certain
champ, où faind Denys érigea vne Eglifc (ilfcmble que ce
pouroiteftrc noftre Dame àcs champs ou faincl; Eftienne
desGrecsanciennementhorsla ville ëceiloignezd'iccUe.-J
mais fa femme nômeeLarcial'ayant acculé auPreuofl Si-
fînniusilfut condamne à mort&cndura le martyre. Or
icelleLarcias'eftantcouleelubtilemcnt cnlaprifon, cUefê
cacha audicl heu pour cipier les adions des fainds martyrs,
nonobftant cefte mauuaife volonté,nollrc Seigneur la vou-
lantattireri foy , ne dédaigna de luy monftrcrià crloirn lors
qu'il vint voir & confoler les lainds martirs. Apres laquelle
Vifion elle fut tant eimue en fon cœur, que après le glorieux
martyre de faind Denis &: fes compagnons,elle s'offrit con-
ftammcnt au martyre , pour accompagner fon mary - qui
parfesaccufationsauoitrouffcrt la mort,&ainfi eftre parti-
cipante de la gloire.
p ij
né CITE' DE PARIS,
Vifbius fils dudictLifbiiis&Larcia fut à Rome 6c milita
quelque temps foubs l'Empereur. Mais rGCotirnant à Paris
ayancquitté le monde il fut Baptiiëpariàiîid MalFus troi-
iicrmeEiiclquedeParis, d>C print i'habicde Religion où il
racheuaiaindementfesiours. Voyezlaviedc faïud Denys
defcripteparHilduin AbbëdcfaincèDenysen France rap-
portée par frère Laurent Suriusto. y .delà viedcs fainds. •
DiifotiY d'Enfer qui appartient a l'Eglife de S. Sywphorian.
Le four Bannal de Paris , furnommé d'Enferpour fa pro-
fanditéôc obrcurité( les terres de l'cnuiron ayant cfté beau-
couphauiTees) eltoit près la ville, au lieu où l'on voidvne
ancienne Tour, à huid quarnes, tenant à la grande bou-
cheriedu grand Chafteletj&feruantauiourd'huydemon-
teepourallerauxgreniersquifontiùrladiclc Boucherie &
dedefcenteauxcaues quiiontroubsicelle lequel fourauec
certainreuenu y annexé appartenoitàNoblehommelean
deSoiliaco, vulgairement Suilly.,&c à Jeanne fa femme. Lef-
quelsdu confentement de leurs enfans, le vendirent aux
Religieux Abbé Se Conuent de Monte ^ftiuo, Montiuier,
de l'ordre de auDioceicde pour la fom-
rnedecentliurespariiis. Plus leurvendirent deux muids de
<Trainrvndefroument, & l'autre d'auoine, alîîgnez fur
la dixme des portes, pour cinquanteliuresparifis. Laquelle
vendition Maurice, Euefqueyo. de Paris en l'an 35.de fon
iîege, Ôc de l'incarnation ii94.a confirmée par les lettres
qui font au coffre des tiltres de l'Eglife S. Symphorian,pres
^^^^' faindDenysdela Chartrc. Dcfquelles enfuit la coppie.
In nomme DomïniAmen. Ego U aunciu^ , Vei gratia Varifienjis
EttïrcoPtu^ noînmfacimus vniuerfis ^tjifenîibm & futures y qttod
Dominus lo annes de Soiliâco& loanna, vxsrfua quendum furnum
PAriJitis , qui furnus infeini dicitur , & ad enm peninentia Ecclcjix
Bcatx Maru de Monte Esiiuo , pro centtim lihrù , duos etiam modios
bUdi , qnes hahehAnt in décima de partis y alterum modiumfiameti^
é>' alterum Auenji pro quinqunginîalihrts \ ajfen/u filiorum (uorum^
"vendtderunt. Vendtttonemfurnï côncejferunt ^ohcrtus &■ Thcchal-
dusde Chaueneris^ de quorum hcr^ditateerat : & e^rn laudtucrurit
Hclifeus Sencfcalla , decuinsfcodoerat , é'fcrricus de Brmeyo , de
quofeodum fllum Sene/calU tcncbat. Nosquoque quifumusCapitalis
L I V R E P il E M I E R. 117
<X>ominusïtiius fcodi ^ hariC ^veriduicmm ap^rthaumus^ &JigiUo
'.noftro confirmAuwms . N endïiioncm cinorum modtorumhîadt concef-
\/crHnt7erruus Clertcu^ ^frdierprddicli loannis & MiUUue for or
■fua^&Auhcrtus demonttbusftatcrfHus^decmusfeodû erafjt. Datum
■anno Domimcx Incarnattonis 1194. Eptjcopatus ncflriy^,Q^^t let-
«■tre cft feelee de cire verte liir cordons de foye.
• L'année cnluiuancevnBourgeois de Paris,nomméPayen, ii9î-
&: fa femme Emehne, ont quitté le droid qu'ils pretendoi-
,cnt fur ledid four d'Enfer, moiennanc huid hures Parifîs,
x]ue ceux de ladideAbbayc leur ont baillcz.Commeapperc
parletiitrepairéàfaindVidorpar deuant ledid Maurice
Euefque en l'an ii^j.
V
Fondation de tFglife Collégiale de fat net Symphorian , presfainB
Denys de la Chartre,
Noble &;pui{rant Seigneur j Matthieu Comte de Beau-
môt,auoitfaidvoeu d'alleren guerieà la terre fainde. Mais
■pourcaufeluiiifantc 6clegitmieiH'enabftinr&; en recom-
-pcncedonnaàOdo , ouEude, Euefque 71. de Paris, vnc
,grande place 5c maifon qu'il auoit, tenant àfaindDenys
-de la ChartrcôcPeftendantiufques à la grande rue, qu'il ap-
pelle en fes \^iuts jStratam viam anteriorem ^ pour y ardifier
vnc Eglife des trois Chanoines Prarbendez defqucls ledid
-Prcclaten conférer oit deux, ///fA/^;/^;-^, ôcie troifielmeferoïc
prefenréàl'Eucfque par ledid Matthieuôc iesfucceiPeurs.
Et d'iceux lepkis ancien cfl appelle Doyen, Le ferment
qu'ilspreftcnt Aleurpr'omotion tltcel.
EgoN. Canohictii huius E(clejix S. Symphoriani , Ciuitatis
Farijtenjis luro adfancia Dci Eu ange lia rejidentiam continu am
Farifius facere. ^iod ego tnfra annu erofacerdos. ^od mediam
fartemporttonis me.tfrucluum primianni , daho realiter& fide-
Uterfabricx huius Eccleji^ tprout m ordinaîione &fiatutû funda-
torum eontmetur. ^uodfiatuta & décréta etiam Canonicorum, &
Fcclefi£ homorem & commodumpro pojje , quamdtu ero canonicus
huius Ecclejtd y cuftodtam.
Coppie des lettres de fondation.
Ego Matîhjtus Cornes Bellimontii: Vniuerfis notum faciopr^-
fentthuspariter& futuris, qucdpro fa lut e ammx me<g^ é' omnium
anticejforum meorum ^& proreccmpenjationeitinens Hisrojoly-
P iij
nS CITE* DE PARIS,
mitant de di , cf inperpetuam clccmofynam concefi Deo , çjr Odoni
Epifcopo ?arijienfi ^ In honore beatt Dionyjit locum tllumtn quo
tncdrccratus dicituY heatus Dîonyjiu^ , qui dicitur CapelUfanci^
Catherin A j & ddtfîcium quod tn eedem loco fitum efiyjcilictt apra-
tcllû exteriore vfque adfiratam anteriorem , qu£ inter ipfrm lo-
cum & EcclcfiamfanCii Bionyfii de carcere ducit j ad ddtficandam
Ecclcfiamy tn qtia facerdotesDco & beatoDionyfio inperpetuum
defcruiant . lîa quod pratellum é' tetum refidurum ddtficiorum
meomm mihi à' h^redibus mets liber} ex intégra refnanebunt.
Sciendum autem efi , quod Epifcopus Farijienjis duos facerdotes
ibidem confiituet: d^ ego intuttu Jaltttts anim£ me£ in eadem Ec-
clefia ^quji ibidem à prddicîo Epifcopo confiruenaaefi ^ de meopro-
priû vnum ficerdotem conflituam : cuius henefcmm quoticfcum-
que velquoquo modo vccare contigent ^ ego & h^redes met alteri
pcrfonxidoned libère conferre poterimus. ^uamtamLnperfonam
Epifcopo Parifienfi &fucceffortbus fuis pr^fentare tenebimur: quji.
inrabitei refidentiam & feruitium ilitusEcclefu. Et quod fi non
fuerit faccrdûs , infra annum ordinem facerdotis reciptet. Duo
etiam facerdotes inflitutiab Epifcopo de feruitto & reftdenttafimi-
le iuramentum prdflabunt . .^u^od vtfrmum O" ratum permaneat,
prdfentem cartham corfcribi ô'figilti mei imprefionefeci commu-
iio6. ntri. Jâtum publiée, annoincarnati Ferbit M. CC. vi. Menfè
Decembri.
Cède cartheeflfeelIeedVn grand feel de cire verde, pen-
dancà cordon de (oye: Auquel eft imprimé la figure du di(ft
Comte, arméàcheual, tenant dVne main vnglaïue, & de
l'autre vnErcuflbn, oùeftreprelenré vn Lyon, auec telle
efcri ture , Sigillum Comitis de Bcllomonte.
Odo Eueique de Paris , cy-defTusmentionné , a confirmé
la donation duComte de Beaumont: & de fa part déclare
ce qu'il aacquis pour l'entretenement des deux Preftres en
ladide Chappcllc ou Egliie de S. Sympliorian par les let-
tres , dont s'enfuit la teneur,
odo Dei miferatione Parifienfîs Epifcopt^ Omnibus adquosprd-
fentes liter<eperuenerint m Domino falutem. ^uod pro dtuini cul-
tu s augmente fiatuitur , lit er arum conuenit tefltmonto coinmen-
dari neproceffu temporis valeat in obliuienem adduci. Ad "jniuer-
fôrum ttaque notitiam volumusperuenire , quod cum effet tn ciui-
tate Parifienfi locus quidam reuerentix , dr religionis antiqud in
c
a a
LIVRE PREMIER. i,c>
qno glortofus martyr Dionyjius incarcère traditur fuijje detentus,
^^H€m etiam Bominus le Jus Chrtjlusfua^erhtheturprdfentia he-
norajje : cum cidem martiri corporis Juifacramentum tropinanit
ibidem. Vhietiamolim deuotto fidelium CapelUmerexerat^ qu£
pojitnodumper incuriam ad folttudincmredadta fuerat cf negle-
(Jum : tandem infpirante gratia/piritusfan^i , NobilisvirMat-
thdus Cornes Bellimontis , qui tamin cape lia ejnam domoadtacente
iuspatronatus O'proprietatis habehat , quicqutdtur ts habebat ibi-
dem in nos & fuccejjorcs nojlros pia liber alttate transfudn. Nos
itaque locum ipfum adhonefiiorcm Hatum reducere cupientes , ibi
in memoriam & njenerationem Bcati Dionyfn CapelLim folcmnio-
rem ereximus , CT Capellanos infiituimiis in eadern Eccltjiaferui-
turcs &rej7dentiam in perfonis proprits bonafïde factures . Adeo-
rum izitur fuftentationem Elien. Illu/lrts ComitifTa Vtromandijt ^^'^^ ^!*
/ , • . „ ■ n- I ^^ Duc de
frojulutc aninijt Dominée J. SerentjHmx quondam Francorum Moratiie,
Re7in£ , pieîatis tntui:u .^ contuht centum marcas ar^enti, De ^^^ moutu
quibus comparautmus ao Abbate cr Conuentu Montts EJriutfur- uoi.Auch
num quem habebant Parijius qui dicitur Furnus infemi^ cum om- ^^ Tiliet.
nibus adeumpertinentibus , pro centum d^tri^inta libris Pari-
r ri -r^ rj ■ j r r j> < , i ■ four d'Ett-
Jtcnjibus. De rcjiduo vero , iiaelicet/exagtnta & decem hbns Pa- fer.
rifienfibus emctur redditus ad opus CapelLinorum quos prjidixi-
mus j cum décima Vvillelmi Buignole Militis redemptafuerit,qu,e
proilltsfexaginta é" decem Itbris modo tenetur pignori ûbli<7ata^
ad opus eiufdem CapelLî. Garnerus etiam de fanifo Laz,aro^ Ciuis
Tarîfie?jjis ^ & Agnes vxor eius domum fuarn fitatn anteportam
Jknéïi Iuliani paripcris totam ^ficut comportât je , njfque in ma-
gnumTtcum Itberam abnjno dcnario cenfuali é" omni confuciudi-
ne & iure .quod Simon de Pi^iaco miles in eadem domohabebat eh' ''^^3''°^=<î«
V-, . ,/ „ ' deuanc S.
tn manu nostra quittautt. ht très arpennosvtnearum tn^uallefan- lulian le
cli Martini j& 'vnum arpennum & damidium apudleruel , eidem ^''^^^uie.
locomifericorditer contulerunt. Et fctendum quodomnes ^rouen^
tus & redditus fupradicfi quatuorfacerdoîibus tn cademCapella
(vt diflum ejl ) feruiturisporttone dijlribuenturjequalt : Quorum
'wnuspro anima memorat£ Reginx^tres verlypro Garnero é" A^ne-
te perpétue celtbrabîint. Quorum injlitutio ad folumPariJiçnftm
Fpifcopum pertincbit. Cutcumque autem earumdem Capellania-
rum , V cl ail arum in eadern Ecclejt a futur arum aliqua conferetur,
ipfe îempore infiitutionis fux iurare tenebtturfe fi5turum in Ca-
pella refidentiam m propria perfona bonajde , & quod ordmem-
izo CITE' DE PARIS,
Jacerdotù , Ji facerdos Konfuertt fu-feipict infraannum : ira quod
nihil percipere poterit dcfru^îtlus Ecclefit , donecpromotu^fuerit
ad ordinemfdcerdûtis:fed intérim cèdent fru^ns in necejiitates ip-
fius Eaiejix Sciendum etia?n quod diuina Ojficiafolen??itercelebra~
bimtur m pr.edi^a capelU i?î matutinU mijfad^ vefperis , (^ al^s
horis Canonicls ^ (^ pulfahuntti^r umpanx ^ficut foUt fïeriin Ede-
Jïa prjthendaU : ita, quodomnes mijjx , prêter ConuentuaUm ^ fine
nota Cr pu/fîttone Campanx celehrahuntur. Concefimus prxt&rea,
Tt diclsti Cornes Bclltraontis in eddcm Capella CapclLiniam vnam
conftituercpofiit : ô' Liceat ipjt (^ fuccejjorihtcsfuls Comitibus Belli'
montiieamconfcrreperfôn.t idone£ , nobis ô'noflrà fucccjfioribus
pr.ifentand.e ^ qux nobis juhie^a erit in omnibus, ^^uotiens Fero
dîcîanrm CapelLiniarum aliquaper mortem Capellani vacauerity
in quibHsnuUo alio vacationis modo fier i volumus annuale, medio-
tatem annualisfabricx & alijs necejsitatibus CapelU Hatuimus
deputari:à' ^ H^m medietatempercipiet inftitutus , iuxtaformam
prxdicUm. ^^jtodvt ratum permaneat , prxfentem cartam Jtgilli
nosirifecimus imprejsione munir i. Actum Panjtus An no incarna-
ti verbi 1207. Fontificatus no sir i anno decimo Menfe AtiguHo .
Robert de la Chambre &: leanne fa femme auoient vingt
fols parifis de censàreceuoir par chacun an fur vnc partie du
four d'Enfer, quifedoitentendre, 6c de la boucherieadia.
cente, de laquelle, pourlefalut deleurs amcs , ilsaumof-
nerentàrEglifedeiamdSymphoriandela Chartrc, ou de
Iapriron,lacinquiefmepartie, quifoncquatre fols panfis:
Eclesfeizefolsrellans, ils les vendirent aux Chanoines de
ladideEglifcpourla (ommede douze Imrcs parifis. Cefle
donation &:vendition confirmecparles lettres de l'official
dcParis, quifonttelles.
Magifier Ernandus Officialis Tarifienfts CuridOmnibus prxfen^
tes literas infpechiris m Dominofalutcm. Vniuerfitati vcjlrxno-
tiim facimus , qtiodcum Rogerus de Caméra , & loanna vxor eius
haberent in parte ciiinfdam furni-, quidiciturfurnus infernt , qu£
pars videlicetfuit dcfuncli Odonis deftn^o Mcdcrico , vigintifo-
iidos annui ccnfus. Tandem iidem RogcrusO' loanna in nofiraprx-
fentia conHituti , pro animarum fuarum remedio , inpuram o*
pcrpetuam eleem.o(j/nam^ quintam partem prxdicfi cenfusdcdcrunt
Ecclefix fan6îi Symphoriani de carcere , O" conccferunt in perpe-
tt4Hm qtiicù & pacijïcc obtincndam. Totum autcm reJJdnum pnc-
dicîi
LIVREPR.EMÎER. ar
diÛi cenfrs vtndtdertmtetdcm EccUfid^rjidiclx pro duodecim lihris
Partfienfibué fimiîtter pofidendftm. Promtfertmt etiam corp or aliter
prdfî-itafide [ua^fe tam clecmojynam quam vcnditiomm prxdi^^ti ta
terpetuum defcn/itros, &c.
jc}urttAnnoDommiiiid..M€nfeJprili, Etfcellé en cire ver- j^j^
de, fur queue de parchemin.
L'an 1215. RaoukCheuenacicr Icguaàl'Eglife de fain^t lijj.
Symplioriencencvingccinqliurespariiis,pourlafondacion
d'vn Chapellain. Laquelle ibmme n'cftanc Hiffifantejes exé-
cuteurs defon tellamentconfentircnc qu'elle fut niifeâ ren-
te en âucrmcntation des Prcbcndcs des Chanoines lefquels
en recocrnoillanceferoienc tenus de faire dire tous les iours
à perpétuité vne MelTe au matin , pour lame dudid Ra-
oul.
L'onnetrouue point laraifon pourquoy cefle Egliie fe
nommelaindSymphoricn, 5c non pasiàmaDenys: com-
me il efldicl cydelius es lettres detondation. Mais il efl à
prefuppofer qu'ayant eftédedieeàplufieurslainas comme
àraindDenys&iaincleCathcrmcacdepuisàS.Symphôrien,
&àS.Blaife,onralurnommeede laincl Symphorien:à la
difFerencedefama Denys delà ChartrciC.^rauxlettres qui
fonccy deilus de Roger de Caméra , touchant le four d'En-
fer, elle cCinommec ^ /ancfiS^mp/joriam de Caicc>^. Et lur la
porte , qui cil au cheuet de l'Eglife, on void fàind Sy mpho-
rian&lainaBIaifer^prefentez en peinture. Et de ces deux
feuls les chanoincsfont la fefte.
Parlettres données fous le lèel de l'Olncial de Paris, fi-
gnees Le Mien en datte du mercredy,dixiefme de luin 1412.
iesChanoines de iaind Symphorien eurent permiffion de j^,2^^
tenirchapitre. &aultres Priuileges contenus efdides let-
tres.
L'an 14^1. parpcrmiiîion des Chanoines, lesMaiftresfcr-
ruriers delaville deParis érigèrent leurConfrairie en ladid^
Eglife. Comme aufli les Maiftres paueursde Paris en l'an
i45)9.1eLundyi(j.iourd'Aoull:.
On void encorcs aux vitres quifont audcfTusdu Maiflre
Autel les vielles figures de faincl Denys &: de fainde Cathe-
rinc, 6c aux aul très vitres plufieursiemblables figures de
ï^r^nde ancienneté.
1491.
1499.
m CI TE' DE PARIS,
CefteEglife fut dcdiee le troifiefme lourde Mars: Mais on
ne fçaic Tannée. Anciennement elle cftoit auOi balFe que
rEglifc de lainct Denys de la Chartre&la defcentecom-
mencoic au cheuecd'icelle Esilife 6c fini lloit à l'eau. Mais de-
puis que l'on eut parfaid de pierre le Pontnoflre Dame qui
auparauanc n'eftoit que de bois ccfle Eglile fut diuifeecn
deuxparvnevoulteau milieu ôciesaduenues de part&dau-
trerehaufecs demeurant moitiee dans terreôc nioictice de
hors. EnfortequcmaintenantlahauteChappelleaiaporte
au rcs de la chaulée, ôclabaiTeeftfortoblcurc, n'ayant lu-
mière que par deux fcneftres qui lont ioignant le paué. En
icelleilya vn puis, dcsfons, & trois autels. Qui me faicb
croire,quec'ell:oitancicnnementparroiire&:Chanoincrie
comme l'on void de prelentalaind Germain de l'Auxcer-
rois, àfaindMederic, âcaultresEglifes. Laquelle Parroif-
icauroiteftc transférée àS. Denysdela Charcre pour l'in^
commodité dudid lieu. ;•
Auprès l'autel du milieu il y a deux tumbcs de pierre de
taille, eleuccs de terre d'enuiron quatre ou cinq doigts
commepour feruirdemarche^âl'autel. Sarlerquellcs font
grauees les figures de Garnierdefamcl: Lazare, &, Agnes fa
femme, dont nous auonsparlé cy deuant ; commele remar-
que cefte efcripture, grauee fur les bords de la première
tumbe. Toutesfois Tannée de leur decez n'y eft point.
SHbbreuïtatefituslapidiifuitiHe marttus îHius Agnetis , qua
tnrtcvîdetà. Hocdotauere temflum. Pmfjo voluere confumpîi ci-
aereJimidiBincambû iacere.
EtàTentourdcTeffigiedefatefle, cflcfcrit en vieil lan-
gaige ce qui s'enfuir,
F os qui alez,parcefl mouriez. , Priesjpor l'Ame de Gnrniez. Te-
•';<»«rcGrret f^^^- ^^ en* corce lefui^vos E fi con te fui Roiz^ficon.
Qui veut dire, à mon aduis Vous qui venez en cefte
Eglile, Priez pour Tame de Garnier Tefaui. Si à pre-
fent ie fuis nud, vous ferez vn iour de mefme, Roys ^
Comtes.
Fondation de l'Abbaye de fain^l Barthélémy é'piincf Mngloire^
maintenant Eglile Parrcchialefousle nom de famcl
Barthélémy , &fainSie Catherine,
s
LIVRE PREMIER. nS
O VS leRcgnedeLothairejj. Roy de France les guer-
res des Normans jC ommencees du temps de Rollo leur
premier Duc, &: de Charles le ChauueRoyde France, ne
prenansfin,ainsplurtofl s'augmentans, principalement en
Bretagne, l'Euclqued'AIethe, c'eilauiourd'huy S. Malo,
nommcSaluatorie retirai Parisporrant auecluy les corps
des faiudsMagloire, Samfon & Maclou. Leiqucls farcnc
mis en la Chapelle Royale du Palais maintenant crigee en
parroiiîe,6c dicle de S. Barthélémy. Oùil y auoit Chanoines
réguliers, quifurent transférez en la Chappelie S. Nicolas
âprerentdidedefainciMichel, danslaclolhire du Palais.
Et au Heu qu'ils quittoient , Hugues Capet Maire du Palais
& Duc de France y fonda vn Monaftere en l'honneur des
glorieux fàinds Barthélémy de Magioire, ôc y mit des ReU-
gieuxderordreiaindBcnoiftenuu^on l'an 975. 5c régnât en
France Lothaireauec ion fils Loys j.Lefqueis confirmèrent
iafondationà: dotation dudicl:MonaftereparPriuilege,que
lesMagloriansontencoresfain £c entier: Duquel i'ay tire
coppie. Mais pour euiter prolixité, il lufïira raporter le
commencement fans adioufter hs donations qui y cnfui-
uent.
I.n nomineDomini Dei & Sdh'Xîoris no/lri lefa ChriJliHloîharïai
dr Hliidouicm ^ âiuinAQià'mante pYouïdenîia Regcs Augufli, Dur»
^eùtïonibui Hugonù FrancidDucis r.îîiû»abîUhus & iijl^ , dinini
cuittu amore fauemus fuperna nos gratta mimiYÎ non dub, ta nm. Vro^
in de nouer it omnium ^dclium nofirorum prjifentiumlciiiccî O' fatu-
roruinfûlcrthi-^ quta 'virfr.aAxatta honorahilu ncfirarntetijt cUmer.-
tiam , prxceptiém^rmitatisâ nobà fïcrt ex rebt^s qna^s 'idem pie înona-
fieriolan^orum BArtholomxi Apofloli d^ Maglorif Archipr^fulis Bri- -^
tannix ^vrbisjciiicet Dolenfis ^ coiitulit-.^uodfundautt mvrbe pari- Dol n'c(t
JiaCA. , ad rancforum corpora , aux vt perezrtnA hofpïtiibantur pcr P^'^^ ^"f
,- ^' i ' J £ o ^f r liuelche.
auoYum rur^^cc
. Par ce Priuilcgeilappert , que ceux la s'abuiïenr qui con-
ftitucnt fondateur de S. Magioire ledicl RoyLothaire^puif.
que luymefme Selon iàlsconfclFcnt que ce a cfliéHuges Ca-
pet. Commeauilî s'abufe Bertrand d'Argentre en l'iiiitoire
de Bretagne , liu. 1. chap. de S. Malo , en prenant le mona-
flcredeliruëS. Denis pour ccluy de deuantle Palais, quia
efle la première demeure des Maglorians ^ &: ou premie-
iir
114 CITE' DE PARIS,
rcmcnt onc rcpoi.c les corps Saindts apportez de Breta-
gne.
Pour réfuter ces erreurs i'allegucray deux Priuileges o-
«ElroiezauldidsMaglorians. Le premier eft duRoy Henry
premier touchant la donation de i'EglifedeBuxicre ou Bu(".
fiereiOLulappellcHugesCapetfongrandpere, &ledecla-'
re fondateur du monaileredefaincIMagloiredeuantlePa-
lais en ces termes.
^iidam VenerMîsAhhas CœrJûbij fanciorum BArtholomeiA^o*
>> fi:o\i itîque Maglortj Archiprxfulis iuxfa auUm noflti Palafif fit/^
->-> Rcginnidtts mmine rcgarîs&ùbnixcpoflttlans no/irxftrenitatts adiit
•)•> prdfenîiam ' quarinm puâicfo loco , quempixmemorid Hugo aum
3ï noJlcrfnnàaueYat ^ ér fuis terris dit ancrât ^ quandamecde/ïam illius
a vilLequx Buxaria vocaîur ^ doriAYe d'îgnAYcmtir ^O'C .
L'autre Priuilege eft du Roy Louy s 6, furnommé le Gros,
datte del'an 9. de Ton règne, & de l'incarnation 1117. par le-
quel il conient que deux religieux preftres de l'Abba )e S
Magloirevoifentdemcureren la Chappelle faincl George
horslavilleaulieu dit Champeaux, &. qu'ils reçoiuent en
pain vin &pitanccpareilleportion , que lesautres refidans
en ladite Abbaye. Laquelle Chapelle Monfcigneur Henry
de Lorraineauoit faiâ: reparer:&ii pour l'entretenir y auoit
aumofnévnprefToir&Lvn arpent de vigne fis à Charrône,6c
deuxarp.ensde terre ,au lieu did mille pas, oultre douze
marcs d'argent pour recouurir Préparer la chafle de faincl
Magloire, qui pour la neccffitc du temps auoit eflédefcou-
u erte & l'argent vendu,6c autres bienfaicls. En quoy il apert
que le conuent de faind Magloire eftoic encores à fainâ:
Barthélémy.
En l'an 1138. du Règne de Loysie ieune, le premier. Les
i'5^' rehp-ieuxdeS. Magloirequitterentlelieude S. Barthélémy,
pour eflre trop angufte ^ trop près duPalais & s'en allèrent
demeurer en la Chapelle de S. George 6c S. Magloire hors la
Ville ioignantleur ancien cemetiere.
jj,-g^ En l'an 1159. ledid Roy octroia aufdids Magloriaris vn
fortample Priuilege, par lequel il confirme tousle^ biens
qu'ils leur ont efié donnez. Et ell tel.
/ N nomine Domini Dei&Saluatorù nofiri lefu Chrifti , Ego
Ludouictti'Dci grattA Friwcorttm Âex, Ecclejîxfan^t M Agi or s/ m
LI'VRE PREMIER. -125
ferpetuum. Cumhonornm utrorum iuH^ fetitionihus condefeen-
dinitis^ftifcr nos gratta munir i non dubtt'amus. Troinde neuei-
rit om7iînmfr£fentiumfcilicet & ftiturorumfolertiayqHodqutdarrt
Ahhas Ecclefu Sancli Maglortf Petrus nomme , noftram adtjt
trxfcntiam , rogans & cbmxc pofittlans pr^ceptum Jirmitatis fieri
:nm derebtis quxpi} ab antecejforihusnofirïs Regii^Hs^Hugone l'i-
deltc, t, etUjdcm Monaflerij fundatore & ddificatore j d^ aliis erant
conccjfxy cfuam de hù tjiu â nobùvtdebantur cjfe cdlatjivCuius
petitioni affenfumprxbentes , •velumus & Regia aucforitate firrna-
doprxcipnnits : vt ea cju.eolim eidem Cœnobio,d^ qud a nobis vel
etiam ftituris tcmportbus , ob aworcm Dei&janchrum imbi qltie-
fccntium, Ttdelicet pntdia , pojfeftones ^ bénéficia j libéra ^nt ô*
quiet a abùmmexaclione , redditione confuetudine^ éf'releuatione
monet£ , qH£ tertio anno à nobis exigttur. Et quta omnes eiuf-
dem Ecdeftx pofeficnes ^prolixitatcm vitantes , enumerare nvlu-
mus : quafdam tamen in hocfcripio annotanprjicipimus . Eft enim EcTiiré*^&
triorEccleftafanBorum Barthtil6?neiaique Maglorif ante no/lrum demeure
Palatinmjita^antiquitus Regnm CapelU ^ cum hoCpitibusér terra '^"^^â^o-
Vat omnt parte Jita adiacente. Locus etiam ille vbi fita efi Abbatia-y Seconde
cum cm ni terra exnjtraque parte fibt adtacente^cum ea terra qu£ 1^î^,^"'w
dicitur fancii M edericifuijfc: cum aqua Sequan^^/icutjîuit à capi- gionaus.
te inful.i fkn6t.iMari£ vfque ad magnum pont em ita libéra ^vt nul-
ius inibifine gratia d^nutu Eccie/ix & Jbbatis Beati M'aglorù pif-
'cari ,Jiue aliquîd consfruerc popit . Inpago Parifienf ^ in 'viUa quji
tlicitur M on s y terra & hofpites &'ùmiim\ Et vilid quA dicitur Kar- ^^° '^ ^ ^^ ^
. rona , quam deatt Robert us ReX , cum njtnets Cr terris c^ torcula. clùi
ribus^feruis & an ci IL s ^ bberis , ciufdcm 'vilU hoipitibus , à th clo-
ne 0 de rébus, quas pro'vfu (uo'vendiderïnt'vel emertnt. Et quodin
procinclu etufdemvilU nullus alius torcular pofit conflruére njel
habere, Inpotesïate Pinct'acenfi Eccleftam de Vernoilo yCumcapel- PoifTy
lafancli Hilarij.cumhcfpitibus é'decimis. In poteslate Matria- ^'<-"inoi^'I-
fj, Ecclefiamfancti'DtûnyJitcum hoCfittbus. EtEcclefuim de Ma- Uznd.yi
roilo cum dectmis adcam pertinentibus . Et- Ecckjiam fanÛt Léo- Montfort
degarif , cum hofpîtibus &dccimis . Inpotestate If^iaci r'vinèx & \\^cû^'
hofpites. Inpotcfiate Milidunen/tvilla qu^Jtcitur Villaris^eum S. Léger.
familia y& omnibus appendtttj s fins ,&fyluis yé' terris eifubia- !)|[,-
centibuSyCultis & incultis . In ciuîtate Aurelianenfi , Claujtro vt- s. Euue'rt
delicetfanciiEuurtij domusvnhy cumvineis ,in fuburbto ctutta- «l'OiieaBS
îispofitis ab omni reddiîu & confuctudine & exafltone liberis &
2e.
rone.
près
BcaiilTc,
rcux
n^ PIT:E' PE PARIS,
ifmetis r. Itèm,^ tn Blc/ia érypairochid de Andeglot^ vîlUqujt
dïcittir CiipellaS. Maglort^^ cum terra & hofpitibus & modtca,
fyluuLi adprjidi^am vilUm ex omni parte pertr/iente. Item in
Rys. CasielLma CorboilU pars njilUqax dicttur Rcya>s , cu'm Ecclejia
eiufdem vilU çjr décima . Item m potefiate Montisleherici vtlU
M o rfan c. qu.îdûm ^ qux Morfanc vocatury de qua Régi viginti tantum foli-
Mondchc- ^^ ^^fifi^^^^tatefan^i Remig^ (ohtuntur omnibus confuetudinibus
xy. & redtbittombus cum viaria induit is & dimifis. Item Ecclefiam
de Breeis^cummedietate décima & medtetate eiufdem vilU , cum
om/ii lufiitia . Item m eodem loco EcdefiafancïrA Crucis cum de-
Vnuiller. cimis ad eum pcYtincntibus ^ é' dectma Vnuillaris. In potefiate
■Montisfortis é" fylua Euli.va , omnem decimam omnium noua-
Jtum, & ommtim rcrum m ea najccntîum. Similiter & omnem de-
cimaTn tottus pafuatici eiufdem. Etefim eademfylua qujtdam vil-
Gnavpicr- i'i y ^^-^Vadum petrofum diciti^r .^ cum terris cultis & mcultis ad
eampertinentibui. In fuburbio vitellio Syluane^is Molcndinus
cumhofp:tibus.,fubbil}tfiacohofpites^ & njinc£vinum pro cenfii
reddcntes. Inpotcfate Crifpiaciy villa qu£ dicitur Grandifcam-
ptn cu?n terris &fylua. Et quia Abbas S. Maglorij , antiquitus
Capellanus Regumconfiitutus efl^^ obhoc quatuor rrxbenddei
funt attributs : volumns vt in berreo d^Cellario beatd Marix Ta-
rijienjls , vbivna efi Uli dej/'^nata.- Simili ter in horreo & Cellario
fan^i Germani , "vbi alla conflit ut a efl , frumentu?n ô-' ^uinumpro
redditu illarum habeat ,drflne molefiia recipiat. Vbicumque au-
tem extra P anjïus fuerimus yfi illic Abbas aduenerit^de noflro {vt
mos esl ) plenam procurât ionem babebit. H m autem omnia qu^
prxdiclafint y velqux breuitatis caufa , nonfunt dcnominata, vel
ijue deinceps a bonis viris eidem Eccltfldfuerint collât a confirma-
mus au^toritate noflra : quatinus femperjub pleni-fima defenflcne
O" emunitatis tuitione corroborata permaneant :ita vt abbincnul-
lus in bis viariam ^fanguinemyfurtum y bannum , iuflitiam^ ali-
quam confuetudinem & redibitionem babeat vel exquirat. Nec
audcat aliquis bomines tam ingenuos quam feruos fuper terram
Eccleflx habitantes capere aut fidetuffores tollere : fed omnia inpo-
teflateo" dominatione Abbatis confiftere & quiet o ordmepojsidere.
J'olumus autem ç^precipimus Monachos iam diff£ Eccltfle defun-
ciopaftorcy liberam ele5Honemhabere ^atque de ipfa congrcgatio-
ne Abbatemcondtgnum eligere. Nolumus etiam aliqucm Epifco-
pum ,necctiam Panflcnfem ^velquemlibetfuumjubitclum ^ me-
LÎVRE PREMIE R. 127
nnficriitm adgrauamen intrarcy nec manjiones njcl prôcurationes
txvetere : Sedin eommdifj?o/ttione & eUotione intus & forts om-
nia qU'd h Abent cenfifiant , Liceatque'Monachis ^jeruisDei ^qutete
(j;' fine peYturhdtione Domino famulari j & pro redemptione ani-
marum dr patrum nofirorum^proque RegnifiahiUtate y Bomini
cîementiam/emper & deuotius ex or are. Amen. ACTF M puhli-
ct Parifius , an no ah incarnaîione Dâmrnt 11 s^. Afiantibus in nsp.
Pàlatio noftro .^quorum fuhtitulatafimtnomina & figna. S. Co-
rn itis Theohaldi^ Dapiferi. S. Gutdoms Buticularij. S. Mat-
thd Camerarq, S. Mankei ConfiahuUrtj . B AT A permantim
Hugonis Cancellartj.
• Au précédant Priuilege du Roy Louysfeptiefrtie, didle
icuneeftfaid mention de quatre Prébendes affignees pour
la donation de i'Abbayc de iàincT: Magloirc, &. n'en font
fpecifîees que deux : l'vne iur i'Eglife nollre Dame,6c l'autre
fur l'Abbaye de faind Germain des Prez. Mais quant aux
deux autres non exprimées, i'ay entendu que l'vne eft à
Senlis, & l'autreà Mclun , dciquelles l'Abbé defainctMa-
gloireiouitpaillblcmcnt.
Ordonnantauiîi, que les deux premières fufTcnt payées
en bled & vin, fans dire combien cela a caufe beaucoup de
procès , qui ont duré longuement pour le regard de la Pre-
bendede-ue par lesReligieux Abbé ôcConuentde S. Ger-
main des Prez. Toutestois de temps immémorial ceux dé
fâinélGermain payèrent par chacun an pourceiie Preben-
deàTAbbé de îàincfl Magloire, deux tonncauxde vin au. En l'origi-
iourdeS.Remy , chcfd'Odobre, ôchuidfextiersde bled "^' Latin il
à la ToulTaincls, Ce payements'eft continue iufques en l'an. L^i»r
1311. que iesReiigieux dudidS. Germain ont efté refafans 1311,
depayer, pretendansqu'icelluy Abbédeuoit par chacun an
célébrer en I'Eglife de S. Germain deux MefTesmatutinelles
i'vneleiourS. Vincentii.Ianuier, & l'autreleiourS. Ger-
main, 18. May. Ce qu'il auoit négligé depuis quelques an-
nées. En fin, pour lebien de paix, qui doitcftre principal-
lement entre gens de Religion & d'vne mcfme Reio-lc , à
cfté accordéaudicl an, au mois de Septembre, le leudy d'a-
près l'exaltation fainde Croix, que ledict Abbé nefera tenu
queciirevncMeirematutinelleleditiourS. Germain & rc-
ceuera le vinôc bled cydefTus mentionné. Il y a trois exce-
^ ■
s-
4'
u8 CITE' DE PARIS,
pcions qui exemptent ledict Abbé de celebrerladictcMefTc;
S'ilelloicempefcliéaumaDdenientoureruice du Roy. S'il
cll:oic malade. Ou s'il efkoic en voiage. Et la quacriefiric, Si
rAbbayecitoicvacante.En ceseas, ouiVn d'iceux, le Pri-
eur de fainci: Magloire de ic venir à S. Germain ii prerenter,^
& offrir pourdireladicleMefle. Que s'il en eft requis , doiCi
preiler [cttnent^In'verhJétçerdûiis^quQVAbbé ed legitime-j
mencempeiciié, parrvndescaslufdids. Quant la feftede
ûincl Germain cil tranfpofee en aultre iour, pour les Ro-
gâcionsoula Pentecofte, rAbbedefaind Germain le doit
ligni fiera l'Abbé de S. Magloire ou a Ton Vicaire cinq iours
auparauaB-t. C^epntracïGgné&lcellecdes leaulx de frère
GobcrcAbbédelaindMagloire, ôidelon Contient^ l'an
ôciourfuldicls, ciVau threlor des Chartres de laincl; Ger-
main des Prc2. Layette 6. des grandes armoires. Cocté
Mais pource que audit contrat, qui en: en Latin, fontces
rnots, Bnodoltiinjiht^ interprétez communément, Tonne-
aulx ou félon les anciensTonnels , ladificulté à efté grande
defcauoirauvrayla quantité du vin qu'ils contenoient.Car
ileli certain qu'il y a eu deux fortes de tonneaux de vin,, v-
fitez en France Tvn de muid hL demy , ou deux poinlons de
vin, égaliez à la queue de Normandie: ôc l'autre de trois
niuids, vailans deux queues. Etfeloncefte grande mefure,
lesReligieHxdefainctGcrmain ont efté condamnez dcp^
yeraufdicts de faind Magloire par fentencc du Preuoft de
Paris donnée le vnziefmeFeurieri489. 6c depuis confirmée
par Arreft du feptiefme Septembre 1514. : \,n\ï/\\\<^ï ^ .
Depuis par Arrefl de la Cour de Parlement du z7Tanuicr
i^oi.Lcbledôclevinaefiéaprecicàvingthuiçlelcus&qua-
rante fous tournois vallans quatre vingts fix liures tournois
laquelle fomme fe paye tous les ans.
. ^V.eVjÊglife F/iYffiçliUledeS. Barthélémy ^première hMîatidn des
' • ^, ,',i]'^rfi^r,' MdgloriaKs.
_, Les Religieux de S. Magloireayans eflé transférés enla i
chappelle S.George comme i'ay did cy delTuslcdiâ: lieu fuc '
côuerty en EglifeParrochiale du nom ancien de S. Berthe-
lemy cpme il eij; à prefenc. En mémoire dequoyiilsjiont rcT
ferué
LIVRE PREMIER. u,
fcrué en icelle EglifepuiiTancc de chanter le iour faind Bar-
thélémy la grande Melîe Parrochiale, & les premières vef.
près auec matines la veille dudicb iour. Et fî retient le nom.
de PriorcdeS.Magloirevnemaifon, qui eft ioignant TE-
glifè de làind Pierre des Aliis,à l'oppofite de la porte de der-
rière ladiclc Eglile faind Barthélémy. Laquelle du temps
que c'eftoit la Chapelle du Roy, ne contenoit que la nef,
ttplushaut-yauoitvniardin,oùronabafl:i le cueur & ics
collez.AudeiruseftoitlaChapelle de noftrcDame des voû-
tes ^ainfifurnommee, pourellrcedifîee lur des voûtes. La-
quellcaertcrebaftie depuis: comme appert par les lettres
paiFees par dcuantGuibert^ le Vieil^Notairôs,Ie 16. Odo-
bre 152.0. Etau delà elloit vn aultfe petit iardin, où a cilé
conilruidelamailbncydeirus mentionnée.
■ En l'an 1155. Il y eut procez entre les Religieux Abbé &c
Conuent de laindMagloire, 6c le Vicaire perpétuel ou Cu- ^^^^'
ré de la ParroilTe S. Barthélémy, Lefquels comme Curez
primi tifs, vpretendoienc certaines couitumes,ôcIa raoitice
des ablations , qui Ce font en ladide parroilFe. Pour lefquels
differen s terminer, d'vn commun confentcment ils confli-
cuerenc arbitre ReuerendPercen Dieu Guillaume 3. de ce
iK)m, Euefque75 deParistrefcelcbre par fes efcripts. Lct
quel ordonna, que le Prellre, (qui eft en droid canon , la
diclionpropred'vn Vicaire perpétuel de parroifli:)ouCui?é
delàinà Barthélémy chantera tous les iours vne grande
MelTc maru tinelle , qui fe finira à prime fonnee par les Reli-
gieux de S, Eloy. Que s'il attend plus tard, il n'en pourra,
dire. Il afliftera aux premières, ôc fécondes veipr es que l'e
Prieur defaind Magloire chantera la vigilie &:iour (ai ncl
Barthélémy: Etricpourra commencer la Mefléaudicliour,
depuis que la procelFion de noftre Dame de Paris fera ar-
riuee. Les iours delà Purification noftreDame & des fainds
Innocents le Cheuecier de faind Magloireaportcra des
cierges pour la vénération des Reliques qui font en la char-
ge, ôcciiprendraleproufirquiprouiendra de la deuotion
du peuple. Etpour la moitice des ablations que prctendoi-
entlefdidsMaglorians, le Cure leur baillera par chacun an
quinze Iiuresparifis,payables a quatre termes. C'eftaflauoir.
àla ToufTaints jQ.folsà Nocl^.a Pafque5i;etfols^&a,ujLoui:.
150 CITE' DE PARIS,
de fain^lIeanBaprifte cinquante fols. Plus cinq fols pari, le
iourdelaPcncecofle, pour la pitance du conuenc.
, ^j,^ En cefte Eglife S. Barthélémy il y a quatre Chapellesfon.
aies Koya- dees deuant quc les M.iglorians y habitaflent , dictes Roya«
^«M- les, pourcequele Roy les confère. La première cft de S.
Fiacre, ôcS.Mathurm lafccondedeS. Ell:ienne,àprefenc
dicte de S. Brieu des Vaux. Iatroiriefmedelâin6te Anne. Et
la quatrielme de famde Catherine.
^ otv rames Hy^^u^fj trois Confrairiès. La prcmicrc cfl defaincle Ca-
therine aoctorifee par lettres du Roy lean donnecs àParisIc
15^3. i.Iuia,!}^}. & par autres lettres données au Bois de Vincen-
n es, au moy s d'Aouft 1361. Par lefquelies dernières, il permet
15^^' auxConfrairesd'acqucrirpourladideConfrairie iufquesà
dix liurespariUs , & les tenir en main morte. Icelle Confrai-
riefcfouloit anciennement publier 6c quefter par toute la
villeôcFaulx-bourgsdeParis: mais maintenant elle eil re-
duideài'eftenduedciaParroiiredefaind Barthélémy.
LafecondeConfrairie, quieftdeS.Scbaftiah&c S.Roch,
a eu Ton commencement en Tan 149^. A raifon de la grande
peftequieftoità Paris. Ily a deux gouucrneursd'icellc, an-
ciennement appeliez Maiftres& maintenant Marguilliers.
Leplusancien des deux cftdepofé touslesans, ôc vu autre
eleu en ia place.
LatroifiefmeConfràirieeft duTaincI Sacrement, k pre-
mière inftituee en la ville de Paris, fuiuant Icsflatuts & rc-
glemensobferuezàRomeiur cemefmefubiecl. Eta eu Ton
commencement le huiclielmeOclobreijiS. Q^s^y qu'elle
n'ait efté fondée qu'en l'an 154.2-. Noftre Taincl Pcre Paul
j. en l'an 1546. à donné 6c odroié à tous fidelles Chreftiens
ConfreresdeladiâeCôfrairie, qui le iour delà fefte du S.
Sacrement aiTifteront à iaprocelîion &;au diuin feruice en
i'Eglife làind Barthélémy , cent iours d'Indulgences , & les
vcndredisviliteront icelle, dix ans de quarantcrne. Cclie
çonfrairiefeibuloit publier parles rues : Mais pource q^ue
chacune Eglifeadefiré en auoirvnccclaacefl'ë. , i.^y^ . --
En mémoire aufTi que cefte Eglife eftoit ancienneinentri
Chapelle du Roy, le Roy en eft le premierparroilHen Et en
ccftequalité en l'an 1531.1e chantcau dupain benift futpre-
fentéau Roy François premier, qui efîoit logé au Palais»
Lequelcommanda , qu'au Dimancke fuiuant on prefentall
LIVRE PREMIER. 131
pourluyârEglircvnpainbenift. ^
Le Redeur ou Curé de S. Barthélémy auoit ancienne-
ment fonprefby taire de l'autre coftcde la rue. Lequel fut
demoly , enfailàntlanouuelleconftriidion du Palais. En
recompcnccdequoy le Roy de France Louis 10. furnommc
Hutin, donna à perpétuité par chacun an dix liures dix fol s
pariiisàprcndreiurla couftume, émolument & ferme du
poiilbn des halles. Comme appert par ies patentes du ij.
May 131 f.
L'on tient qu'au lieu dudicl prcfbitaire font auiourd'huy
içs Chambres des confultations.
SdutduGuct,
La Courde Parlement par Arrell duiy. Aouft 1541. a or-
donné eftrefondé en l'EglifeS. Barthélémy tous les lours
ccquicnluir.
LePreftre qui eft commis monte en chaire cnuiron les
cinq heures du loir, litlapafîionàhaulte voix pendant la-
quelleonfonne deux cloches l'vne après l'autre, comme II
c'elloitpourlefermon.Etapres il fe chante en la prochaine
Chapelle , Sdlue^ Regtnd, ouaultrc Antienne félon le temps, .
vuDd-^r^^/^-^/z/auec des oraifonsconuenables pour les âmes
de Qu^entinThomas&AdrianduVal, Archers duGuetjOC-
cisdenuicl: par quelques Gentils hommes.
Pour ladide fondation, les Marguilliers en l'an i^^y re-
ceurentcinq centsliurestournoispar les mains deMoniiCLir
Malon , Greffier criminel deladide Cour laquelle fomme à
cftcmileenrente.
En l'année 1564. le 14. luilletfut faicle vne proceiîronGe-
neralle en l'Eglife S. Barthélémy, pour l'expiation d'vn mal
faiciparvn nommé Petit qui auoit voulu prendre 6c dcro-
berieraincl:Ciboire. Etpour fa punition iifutpêdu&eftra-
glédansle Palais.
£ncefteanneei6ii.lesdeuxChappeUesde S.Maurice &
S. Roch ont efié agrandies ôccflargiesà la proportion delà
Chapelle noftre Dame des Voultes lefquelles par cy
deuant ne palîoient l'entrée de ladicle Chapelle noftre
Dame,
Delà chapelle fainci M icheL
MaiUrelehanMortis, Concilier du Roy en Parlement,
Rij
ï3i CITE' DE PARIS,
Chantre 6c Chanoine delaraincle Chapelle, au traidé qu'il
acompoféd'iccllcfaincLeChapeile,enlaneufaiefme partie,
faiclmcntion de trois chapellenics fondées en i'Eglifefainct
Michel , defquelles la collation appartientpar couimiiîîon
du Roy à Monlîeurle Threforier de la laincle Chapelle.
Premièrement la Chapelle de S. Michel au grand autel, le
ChapcUaindelaquelleaderentepar an (urla Recepte du
Roy endiuerfespartiesenuiron23.iiuresi6. fols pariiis. Et
40. fols de rente Ibr l'image S.Nicolas en la rué de la Harpe
aueclesobiationsduiourS. Michel, & de tout le long de
l'annee.Plus quatre fols de rente fur leCollege deBeauuais.
Et fi a vers le giber,cnuiron Panthin des terres arables,donc
iirecoit paran 12. fols parifis.
Secondement la Chapelle noftre Dame la gifante , fon-
M^rui^cen- ^^^ cnttc autrcs chofes fur tous les eflaulxde poiflbn de
us, que Ion mer,& d'cau doulce qui touchoient les murs du petit Cha-
«oïreDam ftelcnufqucs à la dcfccntc delariuiere, dontleChapcllain
dcpiiii. prcnoitcc qu'il en pouuoicauoir de louage. Auiïieftfondé,
comme l'on diâ:, lurvnemaifon en rherberie,qui eft au-
iourd'huy le Marché neuf, dontà prefent on n'aaucune co-
gnoiflance.Eta affirmé MelTire Mathieu Preuoft Chapel-
lain d'icclie Chapelle delà gifante , en May 1465. que le lou-
age de tous lefdids eflaulx ne iuy vaut par an , iceulx repa-
rez quandbefoin eft,Sclediuinferuice quiefldeu, acom-
pli,qu'cnuironi(). 28. ou 30. hures.
Mais fes eilaulxrengez fous le petit Chaftelet, 8c les per-
fonncs qui s'y arrefloient pouracheptcr du poifîon ,incom-
modoient grandement le pafTage, 6c fouuentyauoit quel-
cun de blefïé , de chcuaulx ou charettcs. Pour donc rendre
lecheminUbre Meilleurs dclHolIel de Ville oflercnt tous
lefdiclseftaux quand ils érigèrent le Marché neuf, au lieu
àid l'herberie comme eftdidcy deuantenranneei557.
Vingt 8c vn an après c'eflà fc^auoir en Tan lyyS. le 14. May
eflinteruenuvn Arreft donné par Meifieurs les dépurez de
fa MajeftécntrelesThreforiers8c Chanoines de la S. Cha-
pelleà Paris d'vne part. Et les fîeurs Preuofl ôc Efcheuins
d'autre. EtparJceluylefdidsPreuoil: 6c Efcheuinsfont con-
damnez à payera continuer par chacun an auldids de la S,
ChappcUe, deux cents liures tournois, pour leurs doma-
L I V R E P il E M I E R. 135
ges5wincerefl:s,qu'ilspouuoientauoiren latranflacion des
elhuk à Bouchers, ^PoiiFonnicrs du petit Pont au Quay
de S. Michel faicl aux defpcn s de la ville.
LedidChâpeIlaindenofl:reDamelagirant,T^;;^///r^/Vfftf
quotidUn^ h or ai cumpïdsbyterofaff^îi Mtchadis^ ^ ccUbrare quo-
ttduadillitdaltare^'veUdaUudm eademEccleJ/a,
Tie rcementlaChapellede S.Iacques a l'autel desPeleiins
S. Michel fondée de 18. liures parifis par an fur la recepte diâ
Roy à Paris.
Et comme en cède Eglife de S. Michel il y a trois Chapel-
les ou ChapellenieSjaulii y ail trois autels qui la diftinguent.
Au premier defquels eft la Confrairie des Patifliers , qui ont
pourleurpatronS.Michel.AulccondcelledesiS.MelFagets
fi de la C hambre des Comptes &: du Trelor. Etau troiiielme
ceuix du grand Guet.Que celle Eglife ou grande Chapelle,
ait elle premièrement nommée de S. J^icolas , comme àitt
Corrozctjie n'en trouue rien par efcript:Mais bien que c'eft
la vérité, que les Chanoines qui depuis ont cfté mis en la
(àinde Chapelle du palais, y ont autre fois demeure.
En celle Eglife auilieftla Confrairie de S. Michel l'An^^e
du mont de la Mer fondée parle Roy Philippes fécond die
Auguftc ou Dieu-donné l'an 1210. pourles Pèlerins^ Pèle-
rines qui ont faiâ: le faincT: voyage.
De lit Sain et t chapelle du Palais , é^ de l'ordre
des Cheualicrs de l'Efloile.
Maistre lean de la Haye Lieutenant du Senefchal
de Poiclou, homme de lettres, & grand rechercheur d an-
tiquitez, mais arrogant ôcieditieux outre mefure, prefuma
d'olterviolentementdefon fiege vn Prefîdent que le Roy
auoitenuoyëaPoiclierspoureilre chef delà iullice. De-
quoy recherché futcontraindde s'en fuyr delà ville, &fe
retirer en vne ficnne maifon champeflre,où à finflan t il fut
airicgé,prins&tuëen l'an 1575. Leans auec {z^ papiers on iî75-
trouua vn liure Hiftorial , inritulë , Les mémoires de Mai-
flre lean de la Haye, ôcfoubsmcfmetiltreaeflé depuis im-
primé. Au chapitre vingtiefme duquel hure il efcrit , que le
Roy Hugues Capetfolemnifoiten grande pompe la fefle
des trois Roys, 6cportoitcn fon chapeau vneeftôile d'or,
R lij
134 CITE' DE PARIS,
pourperiuader que comme lefdics trois Roysefloient par-
uenusà lefus-Chnft nouuellement nay en Bechleem parla
conduicle d'vne eftoilc celcfte : aufïî que diuinement il
eftoicparuenu àlaRoyautc. Et àceuxquii'auoient le plus
fauorifc àtellc promotion , il donnoit de femblabies eltoi*
les d'or, lerquellesparcillemenc eftoicnt coufuei) à leurs cha-
peaux, commefymbole&: marque dVnc fpeciale affeclion
enuers ledit Roy. Le Roy Robert Ion fils, comele rapporte
Maiftre AndiéFauynenlbn Hin:oiredeNauarre,nonpour
ce luppofé prétexte, mais pour la deuotion qu'ilauoitenla
gloneulevicrgeMarie,cfloile de la mer,guide & fanal de Ton
RoyauQie, érigea vnOratoire au mefme lieu où eft la famde
Chapelle duPalaîs,lequel il appellanoilireDamedereftoile,
6cw inftjtuaen l'an milxxii. aumoisd'Aouft vnnouuel Or-
1011. drc de trente Chcualiers, Princes & grands Seigneurs, que
il voulutedre dicl V Ordre de nos^re Dame de l'eftoile. Et leur
donna à chacun vne chaifne d'or en tortis de cinq chaî-
nons entrelaflfez enlemble, au bout de laquelle pendoitfur
reftomach vneefloile d'or d cinq raiz . Et oultre ils portoicc
fur le hault de leur cotte ou fotane , à coflc droid vne efloi-
lerecamee d'or en broderie. Les cérémonies de cet Ordre
commencèrent le iour de la natiuitc de la Vierge facrce,
huidiefme Septembre audit an . Et les premiers honorez de
cet Ordre après luy furent Tes deux fils, Henry l'aifiié,ôc
Robert lepuifné Duc de Bourgongne , Richard fécond du
nom Duc de Normandie, Guillaume troifiefme du nom,
dicT:tcfted'ef]:ouppes,DucdeGuienne,Comted'Auuergne
ôc de PoicT:ou. Guillaume troifiefme du nom , Comte de
Tolofe. Baudouyn à la belle barbe, quatriefme du n0m,Cô-
tc dcFlandres. Hébert l'ancien Comte deTroyes. Geo-
froy G rifegonnelle(ainfiappellé,pour ce qu'ordinairement
iledoitveltu de gris) Comte d'Angers. Baudouyn le dé-
bonnaire, fils de Baudouyn à la belle barbe , 6c plufieurs au-
tres grands Seigneurs .
Quant au refte de l'Ordre des Cheualiers de l'efloilc,
voyez le au quatriefme liure fuiuant , au traidc du Chafteau
de Clichy,did Saind Ouan ,pres fàincl Denys, Auquel lieu
cet Ordre qui effcoit dechcu & quafi venuàneant , futremis
fuSj&rellablyparleRoyIean.EtaulieudelaCour du P^-
L 1 V R h P K t M I £ R. 13^
Jais oùcftoicleur ancienne Chapelle de noflrô Dame de
TEftoile, le Roy faind Louys enl'an ii42.fitcommencereec
admirable baftimenc de la iàinde Chapelle , & fut acheuee
en l'an 1147. Où furent apportées procciTionnellement les
fainclcs Reliques qu'il âuoit faiél venir d'outre mer^ipcci-
fiees es lettres de celTiôôctranlport que luy en odroya 1 Em-
pereur Baudouin , lequelil acquitaaufTide pluileurs fem-
mes de deniers , pour lefquellcs elles cftoient engagées : cô-
rae cet Empereur le recognoiftparfeidites lettres,defquel-
leslacoppie, auec les figures & pourtraids dcfdites Reli-
ques fevoid en vn tableau , qui eft en la nef delà haute fain-
éte Chapelle du Palais à coftc gaulche , en ces termes,
Baldonnj Deigratia fideltfimm in Chrtsio Imperattr à Deo co-
. rçjfatu^. Romanii nioder.itor é'fcmper Augufift^, Vnii*erjîs Chri-
; Hijîdelibus tamprxfentibns quant futur is ad quos litter^prjifentes
feruenerint in Domtno flilntem. Nvtum fieri velu mus vniuerfis,
quod carifimo iimicoO' confanguineonofiro Ludouico Régi Fran-
cidillujlrifimo Sacro-fancfam Coronam/pineam Bomim yér ma-
gnamportioncm l'iuifia Crucis chrisii, vna cum altjs pretiojis à*'
Jacrisreiiquiûy qudproprtjs'vocabuUs inferiusfunt expreffx ,qu.ts
oltm in Confiant inepoU vrbe 'venerabîltter collocatas , & tandem
fro urgent inecej^itate Imper ^ Consiantinopolitani diuerjis credi-
tçribus lé' diuerjis temportbus pignori obligatas^ idem Daminus
I Hex de nosira loluntate redemit magna pecunijt quant itate: (^ eas
ftcit Farifius de benepLicito nofiro tr^nsfem eidem Domino Régi
fpentancc & gratuite don oplcnedcdimus , abfolute conceftmus dr
extoto quittautmus & quttt.imus : qua^ v tique njcnerand^ts reli-
quiasproprtii nominibus duKimus cxprimendas. Videlicet prxdi-
ciasjacro'janclam fpineam Coronam Domtni,d^Cruccrn fanclanr.
Item defangume Bomini ne/ht lefh-Chrifii. Panos infanti.^ Sal-
uatorù, quibusfuitin cunabulls tnmlutMs . Aliam rnagnampartem
de lignofanciji Crucis. Sanguinem qui de quadam imagine Bomi-
ni ab infdeiipereujjajiiipendo mir/rculo difiillauit. Catenam etiam
Jtue vinculum fcrreum .^qu^nfi tn modnm anuU faBum j quo credi-
îuridem'DcminusnûficrfuiffeligatHS. SanBam telam tahuUin-
Jertam. Magnum part cm de lapide fepuUhri Bomini nofiri lefu
ChriJliJDeiaife Beats, Marix virginis . Itemferrumfacrx lance.ty
quo perforatum fuit latus Bomtin nofiri lefu Çhrifli. Crucem aîia-
mediocrcîrtj quarn crucern truijnphakm veteres appel! abant : qusa^
zj^ CITE*. DE PARIS,
îpfam inffem njtctorid confuenerant JmPeratores ad belU déferre.
ChUmydemcQCcineamyquamcircundederuntrHilites Domino no-
flro lefft Chrifto^ in illufionem ip/tus. Arundinem quamfrofceptro
pofuerunt inmanuip/ius. Spongiam ^quamporrcxerunt eïfittenti
in CruccAcetûplcniim. Partemjudarif ,£juo muolutum fuit corpus
dus in fepukhro. Lintcum etiam , quo pr^cinxttfe ^quando Uuit
pedes dtfcipulorumfuorum , & quo eos exterfit. Virgam M oyfi. Su-
per iorem par tem capitis beati loannis Baptijld . Capitafan^iorum
BlafiiyCUmentis & Simeonis . Incuimreitejtimonium & perpé-
tuant frrrntatcm nos Jignauimus prxfentes litteroi nofiro figno
Impenali , & hullautmus huila nofira aurea. A5lum apudfan6ium
U 4 7 . Gcrmanum in Laya , Anno Domtni millefimo , ducentefimo , qua- ■■
dragcfimofeptimo , menfe lunio. Imperij verh nojiri anno oUauo.
LemefmequecleiïliSjen François.
Baudouin par U grâce de Dieu tres/idele en le/us-Chrtfi ^ Empe-
reur Courronnéde Dieu Modérateur du Pays Romain & toufiourAU"
gulie , A tous les fidèles Chrefiiens tantprefents que à venir aufqucls-
césure fentes lettres viendront ^falut en noftre Seigneur. Nom voulons
qu il fait notoire a tow^que de nojîre bon vouloir ér don gratuit auon s
pleinement donné & ahfolument baillé &entout auons quitte & quit-
tons .^ à nofire très-cher amy & parent Louys Roy de France très-
illuUre , la îres-fainéJe Couronne d'ejpines de neftie Seigneur & vne
grande portion de la tres-facree Croix de lefm Chrifi , auec plufteurs
autres Jacrees relicques i déclarées cy après parleurs propres noms ;
lej quelles c/Ioientiadis vcnerablemet colioquees en la vilîedeConflan-
îimple ^ & enfin ont e/ié engagées à diuers créanciers é" en dtuers
temps pour la grande necepité de l'Empire de Conftantinople ^puis de-
puis peu rachcpteesàe nofire volonté cf confentement par iceluy Sei-
gneur Roy , lequel felen nofire honplaifir les a fait transporter a Paris.
Lefqu elle s vénérable s relique s ^ font icy exprimées parleurs propres
f- noms, AfcauoirUdeJfu/dicïe/actee O-fainéte Couronne d'efpmes
de no sire Seigneur. La vraye Croix. Dufang de noHre Seigneur [ejm
Chrisi. Les drapeaux dont ttoHre S auucur fut enueloppê en f on enfan-
ce, Vne autre grande partie du bois delà fainSle Croix.Dufang qui
a miraculeufement dtfiilléd'vHe Image de nofire Seigneur^ayantesié
frappée parvn infidèle. La chainc ou le lien de fer en manière dan^
ne au y dont no fire Seigneur fut lié . LafainBe toii aille ou nappe ^en vn
takUau. Ffic grande fartie de la pierre du fepulcre de no fin Sauueur.
Du
LIVRE PREMIER. 137
Dt$ laict de la Vierge Mari€-,LéfircU U Lace ^duquel le coftede le/us^
Chrtji fut percé. Vne autre moyenne Croix que les anciens appelloient
U croix de triumphe,pouîce que les Empereurs auoient accoufluméde
ta porter en leurs batailles^ en efperance de viclotrC. La robhe de pour-
pre , dont les cheualiers de vilare véftirent le fus Chrtji en dertfion. Le
rofeauquilsluy mirent en la main peur Sceptre. Ve/pe^ge qu'ils lujf
baillèrent pour bêirclc vin-aigre. Vue partie dujuaire dont tlfut en-
feue It a njepulchre . L e linge dont ilfe ceignit quand d laaadr effuya les
pieds de fes ApoHres. La verge de Moyfe.Lahauie partie du chef de
Jain6f lehan Baptifîe. Et les chefsdes faïncis Blai/e yClement (^
Simon, En tefmoignagedequoy dr perpétuelle fermeté , mm auons
figne ces pre fentes de nosîre f^ing impérial , & les auons fellces de
noflre feau d'or. Fait à fainÙ Germain enLaye ^ l'an de noflre Sti-
gneur ,1247. au moys de îuin le FI / /. de no(ire Emvire.
1 • Ccfte vraye Croix première déclarée en ces lettres, fut cn-
I IcucedeladitefaindcChapellelanuitdervnziefmeMayen
! Tan 1575. & l'on dit qu'elle efl maintenant à Venifc.
l'ay appelle admirableredifice de cefteChapelleRoyalle,
pour eflreefleuéôcfoullenurar des colonnes qui femblent
eftretropfoiblesàraifond'vnefigrand'chargciPource qu'il
y a deux chapelles IVne fur l'autre, &l'vne apellee la balFc,
laucre la haute chapelle.
La haute chapelle fut dediec en l'anuf Sainfiqu'iiappert
parvn clcript qu'on voit encorescontre le mur ièptentrio,
nal d'iceilc , contenant ces mots:
Anno Do-mini iiàf%. 7. Calendas Maif\ dedicata eft Ecclepa ifla à
venerabili pâtre OdoneThufculanenft Epifcopo Apoftolic^ fedis Leq-a-
to^ in honore faero-fan^x Caron/fpinex Domini & vtmficjt Cru-
as.
EtlabafTe Chapelle le fut aufll lemefmc iour, comme il
appertparTefcrit fuiuant qu'on veoit pareillement grauc
danslemurfeptentrional d'iceilc.
AnnoVominiiiAf^. 7. Calendai Maij ^ dedicata eflEcclefja ifla a
venerabili pâtre Fhdtppo Bituricenfi Archiepifcopo , in honore gloric-
fffim.£ virginù geniîricà Dei Mari.i,
Le Roy Philippcs III. eftantretourne en France delà vil-
le de Thunes , où (on père Louys 9. deccda, il difpofa desaf-
faires de la luflice félon l'in (Iruclion^c exemple de Ton perê.
138 CITE' DE PARIS,
6c le mariaàMane,fiiledeHenry DucdcBrabantj laqucl .
le fut Couronnée Roy ne de France en la faindc Chapelle
duPabisdeParis, leii. de luin en l'an 1174. par l'Archc-
uefquede Reims: dont rArcheucfquc de Sens leformali-
fantau Roy,&:alleguantqucPautreauoit entrepris fur luy
La fainac qui eftoic Mctropo licain ; vn Arrcll interuinc là delFus , par
di-cil'nre'^ Icquelil fut déclaré i que la faindc Chapelle e{loit,&feroic
exempte de à touHouts cxcmptede laiutifdidion dc tous Atchcuefques
a 10 11 de 2cEuefques, ôcquc par confcquenc ilauoit efté loilîble au
toBs Arche • Roy , commc fon dateur d'icelle, d'edirc dc authorifer celuy
uei"ques& qm luy auoitplcu , pourfaîrc cct officc.
"^ ^^^^' Entre les Chanoines fecuHcrs de cefte fainéle Chapelle
fontrecognuëslemblablesdignitezqu'entrclesChanoines
de rEglifenoflreDamc:Etnedependenticeux Chanoines
que du faincl; fiege: leRoy de France comme leur fondateur
&: patron, leur conférant les bénéfices. A raifon dequoy,
quand les Chanoines le trouuentauec ceux denoftre Da-
me en quelque procelfion générale , ils marchent 6c fecnc
d'vn cofté , Se les autres de l'autre. Ou bien, quand les Reli-
gieux de fainde Geneuiefue s'y trouuent: ils s'entremeflcnt
enremble,ransdiffiçultëny conention :&laiiïent marcher
ôcfeoixlelditsReUgieux de l'autre coflë.
L'an 1306. Philippes 4. furnommé leBcl,Roy deFran-
1-305. eefitapportcrleChefduRoyfaindLouisen ladite fainde
Chapelle: 6c s'en faid felle fcmi-double en l'Eglife leMardy
d'après l'Afcenfion.
1481. En l'an 1481. Louis vnziefmeRoy de France, fonda vne
Meflehaultequerondeuoitdireàleptheuresdu matin en
la lâinde Chapelle de fon Palais de Paris: 6c à laquelle de-
uoientaflifterhuidCbantres,qu'ilauoitnouuellementpris
à Tes gaiges , incontinant après le dcceds de René Roy de
Sicile. Pourentretenirlaquellefondation ,il alîigna mil li-
ures de rente annuelle,fur la ferme du poiffon de mer vendu
es Halles de Paris.
En Pan 1503. le 15 iourd'Aouft, Hcmonde laFolTeEf-
^^^^' choUereftudiantenPvniuerfitédeParis^aflriftantàvncMcf
fe qu'on cekbroit en lahaultc fainde Chapelle du Palais
Royal, arracha furieufcment l'Hoflie (acree d'entre les
mains du Prelire. Et comme il s'enfuyoit, fe voyant pour-
LIVRE PREMIER. 15^
fuiuy de trop près , la rompit & fracafla en plufieurs mor-
ceaux, qu'il clpandic au bas des degrcz par leiquels on mon-
te en ladite faiiide Chapelle, au droit oùTon voitencore
vu defditsdegrczoftc.Pôurrepararion duquel çrimc,ayanc
cfté interroge, ôcvificé des Médecins, qui le iugerent ma-
niaque, il fut neantmoins condamné à cftretrainc fur vne
ciaye,au cul d'vn tombereau, depuis la Conciergerie du
Palais, lufquesau bas deldits dcgrez, où il auoit iettc la fàin-
(fleHoftie, poury auoir le poing couppc: puisde làeftre
traîneau marché aux pourceaux, ^yeittc bruflévif, amfi
qu'il fut efFedue'.
l'ay eu communication d'vnliure efcript à la main , qui
eil vn abbregédetoutl'eftatde la (àinde Chapelle du Pa-
lais Royal à Paris, tant au fpiricuel qu'au tcmporel,depuis le
temps de fa fondation, iuiqucs en l'an 1 457. inclus , compo-
ié par Maiftre Ican Mortis, Confeillerdu RoyenPaile-
mcnt.Chantre&Chanoine deladitefaincle Chapelle, ôc
par luydiuiiéen neuf parties. En la première dcfquelles il
traide des fondations &:accreucs. En la 1. des priuileges.
En la 3. des admortilîemens. En la 4. du reuenu de ladite
iàinde ChapeWe. Enlaç. du diuin feruice. En la 6. des diftri-
butions.Enla/. delaThreforerie. En la 8. delaChante-
riè.Eccnla^. desftatuts & ordonnances. De tout lequel
Jiureicmelui^ contenté d'extraire les Chapitres qui enllu-
ucnt,aurquelsie n'ay rien changé du flilederAutheur, 8c
aylaifîc lesproprcsmots pour Jarcuerence de l'antiquité,
finon en quelques Chapitres qui eftoient prolixes, & non
beaucoup neceflTaires à noflre fubiet, mécontentant de
ceuxquci'ay eftiméfairepourl'illuftration deladitefainde
Chapelle , en laquelle ont efté conferuez iufques ànous tat
de vénérables reliques, & le feruice faidaucc il grande reue-
rence, qu'on peut nommer celieu le Fal/aciium ^ccHidiic
h garde de tutelle de Paris.
Or en quel temps aytvcfcu Maiftrelcan Mortis, il appa-
roift par l'année 1 457.cy defîus cottee,auquel temps il eftoit
Chantre de la fainde Chapelle. D'abondant, en ce melme
liure en la première partie, eftfaid mention du don desRe-
gales qu'il obtint du Roy Loui^Xl. En l'anii} 65. dont nous
terons mention cv après. Et en la 8. partie cfltranfcripte la
s ,,
T40 CITE' DE PARIS,
" fondation d'vn obic perpétuel qu'il fie en la famcle Chapel-
le à Ton u:itention Tan 1471. au m.oys d'Aouft.
Ce bon Seigneur eil: enterre en l'Eglife dos Celeftins de:
Paris derrière le benoillier , vers la Chapelle iàmcle Mar-
guerite, loubsvnetumbe de pierre, en laquelle, poureilre
fore vice, l'année de (on trefpas ne fe peut plus lire.
Surccrubiccl s'offre vne difficulté que ien'ay voulu paf-
fcrfànsla remarquer. C'eft qucl'authcur au premier chapi-
tre die le Koy Louis 6. didlcGrosauoii'barty vne Oratoi-
re ou petite Chapelle en l'honneur de no ftrc Dame, au lieu
où cltde prefent conftruite 6c édifice la fainde Chapelle. Et
aufccond chapitre failant mention ,delamefme Chapelle,
il la dit auoir elle baftie en l'honneur de iaind Nicolas. Sur
tiiioydeuxchofes me femblcnt à remarquer; ou quel'au-
theurprend ce mot de Chapelle pour Chapellenie,confon-
danteniemblel'edificationdecell:eChapelle,auecle(erui-
ce fondé enicelleroubien que fi le Roy a édifié vne Cha-
pelle, 6c en icellefondcvneChapellenie,quc cefte Chapel-
le fe doit entendrefaire partie portion delà grandeChapel-
le noftre Dame, &: non pas cftre le total d'iceile ; c'eftâ dire,
qu'en la o^rande Chapelle noftrc Dame, ou auprès d'iccUe,
}laytedifiévneChapellede fainél Nicolas, Se en icellefon-
dévneChapellenicjficen'efl: que par cefte Chapelle de S.
Nicolas, le doiuc entendre la Chapelle faind Michel, qui
eft en la cour du Palais proche de la fainde Chapelle, ainiî
appellce pour lors félon l'opinion de Corrozet Mais laiflanc
leiugcmentdeceaufageledeur,icpal]eray outre, fuiuanc
mes premières erres.
La pnmïere fonàAtion À^vnc ptïtc chafelle de ïjofire Dame qni
efiottotilien^ on quel eft du prefent cerftrui^h ou edifee
U famcle Chapelle du^ Falais RoyaU Paris,
L'an mil cent cinquante quatre,ou lieu ou quel cft de pre-
^^ J4- fentconftruidc & édifiée la fainde Chapelle du Palais Roy-.
al à Paris auoitvn-Oratoire ou vne petite ChapeUe, con-
f d'iVa'''' flruideen l'honneur de noftre Dame, parfcu Loys Roy de
°'°^ Francelorsregnant.EtyauoitvnChapwUainlequel perce-
iioit chacun ail deux muys de blé a GonnelFe, 6c fix mu-ys de
! Vhi. * blé du hault ban, 6c trente lois parifis de cents bainels,
pourleluminaireScferuice d'iceile Chapelle, 6c tant que le
LIVRE PREMI:E.R. T4r
Rov eu iaRoyneouieur lignée eftoichtoaifîâJai'sâPâns/ie^aefiritiei: '
àici Chapellain auoit^qùac.repaibis , tlemy fe^tierclse vin,vne *^!" ^^^'^
toi(e'dechandelIe,&:deuN; cienix:rschàcun.iourpourcuiiîne Tyendangcs
Eci'vauoicks oblacionsci'icoIlé^Chapelle. Mais quand k contient /•
. Roy y oyoitMe{re,lesChappellainsruiuantlaCour en auoi- [^Yemy^ei!^
eiiclvimoitiee.Etis'ylaRoyney cftoit, Ton Chapellainauoir lier trois
la tierce partie de roiFrande, 6ciè Ja Roy ne y oyoic Melle |'^-j"j^
iansle lioy , Ton Ch^pcliain auoitia maytiee de l'offrande, chandelle
&ieChapelIaind'iC€Ue Chapelle l'autre moytiee. sotfixpicas
I Camme^t^Uditle première fincLition de îadicfe petite Chapelle fut
1 i! 5 i J o V i. '. "' . 1 > j i: renctmelee é" augmentée. . - ;
>.L'an;niil cent fbixanteLovs Roy de France lors régnant ^.^i, '
' ■ /' I 1 II J ' ■ ^ J r 1 ^ CeltLoiivS
par leslettres de celle datte, narre. ,^uoapaterJuu^ bon<eme- ^.diaie
moYi.c Rex Ltidouïciis , animjtfu£ confuUns y tn honore Beati Con~ icuue.
ftjjoris NicoUtParifiusin Palatio CapelUmconsHtuernt:&defa'
i cetdoîis ibidem fermtiiri fufientatiane magnifie prou iderat. Ipfe
LHdo}t{cus flius ér Rcx tune regnans obtentu remtfionif peccato-
ritmfii4frum , îpfumbeneficmm CapelLino fanclt Nkolai at tribu -
//^wr^/T/fr/^/y^rfrj/'jCÔftituoitaudiâ: Chapcllaindeux muys
defromenc chacun anàville-neufue, ôcfix muysde vin fur
la^trcilledu Roy derrière le Palais. Etle le vin y dcfailloir,
lefdiccs fix muys devin, fe prendroient furie hault ban du
Roy , de reddiui Corue/moritm^ 6v trente fols, 6c quatre pains,
ôcdemyfeptierdevin, &: deuxdeniers pourcuiiine,&toi-
fede chandelle, tant que le Roy , oulaRoyne,ouleurmere
ou leur lignée demeurcroict à Paris. Et s'y auroitledidCha-
pcllâin les oblations d'icclle Chapelle. Mais quand le Rov y
lcroit&:fesChapellains;qui cheuauchoient auec luy l'offran-
de feroit partie par moitiee. Et remblaiement auec le Cha-
pelamdelaRovne. Etquandla Royney feroicauec le Roy
leChapellainderainclNicolasauroiciatiercepartiederof.
fxande.
La première fondation de Lifaincie Chapelle du Palais Royal a,
Paris , fatale par Mo vJ/curfainélLoys.
L'an mil deux cens quarante cinq Monfieur fainâ: Loys uj.5,
fonda&cdifîaeniceluy lieu en l'honneur de Dieu 6c de la
làinde Couronne d'eCpmes de noflre Seigneur ïefusChrift
S iij
Hî CITE' DE PARIS,
Fondation hhinàc CliapclLc du Palais Koval à Pans , en l'eilat qu'elle
cinq cha'l' ^ft^cprefent. Et deilorsy fonda & ordonna pour faire le
pciiaiuj en feruice diuin cinq Preftrcs : dot il voult le Chapellain de la-
kfainac diclc vielle Chapelle eflrervn.Ecfi voult que lo lesappcl-
leurs pre- ^^^^ pruicipaux 6i Mailtres Chapeiiains.Et que chacun deux!
rogaciucs. euft auccloy vng Preftre ibubiCbapellain, U vn Clerc Dia^
cre ou foubs-Diacre.Ecquechacû d'iceuxcinq principaux
Chapcllainseuft paran, Pro ccrport CâfdUnUy vingt liures
Parifis en Chaftelet fur la Preuolté de Paris.Et du confente-
nientdeMeffire Mathieu qui tenoitle bénéfice de ladide
vieille Chapelle, auquel bencficeilauoitdcfon bon grc ex-
preircmcntrenonce,mondiâ;Seigneurfainâ: Loys voultôc
odroya que faut Icdicl bénéfice auec toutes fes reuenuesôc
oblations de Mclfes & émoluments, comme contenu eil:
plus à plaines lettres, Befunclorum attaui Ludouici ^ & proaui
Ludouici^ ftwrtitn^rjrdeceJjoYum FrancU Regum , fulTent en au-
gmentatiô defdicles cinq principales Chapcilenics ôc egau-
ment diuifecs entre eux cinq principaux Chapellainsjvoulc
aufli Monfieurfâincl Loys , bc ordonnaparicellcs ces meA
indlrinion mes lettres, qu'il y eut deux Marreglicrs Diacres ou (bubs-
Ma'rT^Jiri - ^^^^^^^ • ^ ^c^ir donna , pro hcneficto^ à chacun quinze liures
cis. ° ' Parifîsparan, à les prendre auiB en Chaftelctde laPreuo-
fte de Paris. Et oultre ce ordonna aux deiPufdids princi-
paulxChapellains &: deux MarguiUers &:à leursChapellains
^cClers chacun iourdiftribution.9, à les prendre des obla-
tions qui feferoient en icelle fàincle Chapelle: excepté \q%
oblations qui fe feroient es Meflcs es mains des Preftres,lef-
quellesferoientaufdidsprincipaulx Chapellains. Auffipar
tcsmcfmes lettres Monlieur iamcl Loys voult ôc ordonna
que chacun dcfdids cinq principaux Chapeilains , quand il
dcieruiroitàfbn tour en ladide lainde Chapelle , qui vaulc
autretantà dire quand il feroitfcmmanier,dormift chacune
nuidtenicellcfàindeChapelIeaneclefdiclsMarregliers Ec
que celuyd'iceulx principaux Chappeilains quiycouche-
roitjCufl: plus que \cs autres par chacune nuicljtrois deniers
à Matines. Etque chacun d'iceux cinq principaux Chapel-
lains peutfairefuppleer Ion default ou abfence quand àrof-
ficediuinàfon tour, &à couchieren ladicle fainde Cha-
pelle quand il auroit légitime empefchement : ^ que le
LIVRE PREMIERE ^143
ibubs-ChapellampreinflaMcretanten diAribûtiom quô le
principal Chapeilain ipnmaiftreprcndroiCji'/ /» officio ///^Règlement
perfonalîterdcferuiret. Et voulc le luminaire d'icelle fàincle po^^^'ciu-
Cliapeile ainfi que par luy eftoic ordonne, Ôc les trois cierges '"'°^'^*-
es trois baffins d'argencardens.deu^ntlcs raincl:es reliques
& deuantraucel, chacun du m oins de trois liures, par cha- >
cundeiclicls principaux Cliapellaiiis à Ton tour rucceifiue:
ment, ell:rerajâ:s dcfdides oblations, ôi des. loixâiatc fols
panlis de rente d'ancienneté odroyecs pour leiuminaire de
la deuant dide Chapelle vieille. Et aulîi voult les voirrieres
d'icelle faindeChapellejtoutesfois que bcroinereroit,eftrc ^°"'J"
rcfaides , ôc réparées , &: tenues en bon eltat deldides obla-
tions. Et lefdides chofcs accomplies s'il y auoitrcfidu,
Monlîcurfàincl Loyale voultcApeloiaumctrereruéàfa vo-
lonté ôc ordonnance tant qu'il viuroit. Et au regard delà
Jiuree queMeffirc Mathieu iadisChapellain de ladite vieille
Chapelle , DicJo Rege ,Jii4e Rcgina , ^utlfrolc regia pr^fenttbus wl^^cL
in Tdatio Regio Ranftns , perctpere c^rî/uerat ylcàil Roy Mon- Meffire Ma-
ficurfainâiLoysordonna, quclediâMefîire Mathieu ryn^^"^*^'
defdicls principaux Chapellains tant qu'il viuroit en l'ofnce
deladiderain(âcChapelle,perceuroiticelleliuree.Etquant
il (croit mort, ou qu'il n'en feroit plus Chapeilain, le Cha-
peilain fcmanierperceuroitladide liuree. Et au regard de
la Chapelle d'embas, il ordonna que chacun iour, Salua
oapeiUfupericriifcmitio , per aliquem de Capellajkis prmcipdihus
fine de JubCiipelUnis corum y ino fibi de clericis a(?iHente ^ dmtfi.t
thidevi officui altbrentur. Et q ue lefdids principaux ChapeL ^^ç,
Jains, Marregliers, &. leurs lucceïTeutsiurcroient, fjmd tn eniô'inûTà
XZapelUprddilta conttnuamfMerent refidentia^ hûnapdê.\\àXQ' ceux delà
roientaufsiIerdidsprincipauxChapeilains Icur^fucccfTeurs peiît,'^
& tousleursloubs-ChapellainsSc Clercs, &: les Marre<?Iicrs
deflurdids que bien &:loyaument ils rygarderoient ôià les
héritiers Roys toutes les ratadesreliqaes,6c tout leThrefor
delaciitefaindeChapclle,6crererua Moniteur SXoys àluy
&à Tes hoirs le droid de conférer lefdites cEapellenics prin-
cipallcs,&auisiles Marreglcnes quiïd elles vacqueroicnr.
Et en toutes les chofes dcifufdidcs reteint &rclerua à foy
toute puifîànce tant qu'il viuroitd'adioufler diminuer, ou
nwxçr^arcaJIdtHmpr^diU^ CapclU comme bo luy fembleroit.
«144 CTTË^ DE îPARrsJ,
. . La\ficonde fsndatibn de Udtcltfaincîe chamelle dudit VaUIsI
'^'\'y\i.-. -iH:. i .) ■wv-'.u-w.. -mortes.
^ " rIj*anmH deux cens quafan-cchuid:,Mpnrieurfainâ:Loys
KJu-jtau «ft^ncà Aiguesmortes,'vôiilr, ftatiia^ÔC ordonna en ladidc
règlement Chapcileen: l'iionneuf de:E)feu îjcdc ladiclefainde Co<u-
^^^^'cKi ^^^"^ î citï'Ci^ pnncif)aiixou Mfi'iftres Chapellains^ Preftres,
peiUinsA ^ que chacund'eUx/uc cetiu aûoir auec i'oy vn Prcftre fous-
tfois Mai- Chapellain , & vn ClercDiacre ou foubs-Diacre : Ec trois
g'i' "S. J\îarregiier5, auffiPrcftres, &quircroientpareiIlementte-.
.=-.".u'3« nusâUioiraLiecfoycliaconvnClercDiacreouroubs Diacre.
EcquciVndeux-prefidaft encre eux, auquel, ils feraient te-
p us obey r, £t qiîodjp^fs contradtciorcs-, & rebelles perf/tbflracfi-
oner/t beneficiorum ., Cr alias ^ pojjèt cûnuementi dtftri6lione pu-
^/>f.Ec donna àchacun d'eux cinqprincipaulxChapellainj,
In hcneficium cr/u/I-Lntattûnem.'Ez auldids trois Marregiicrs,
pro benejicîû , par an .; moy ciee à la Touilainds , &: moy tice à
TAfrencion ,à.cliatun vingt cinq liuresparilis,^àlesprendre
en (on Ciiaftelet iurlaPreuofté de Paris , iulques à ce que
autre part il les eue competemmenc faicl affigner.Ec que ce-
iuy quiainiipreiidcroit , eucparan quinzeiiures pariiàs,/'r^
ru?/fr;j-/»i'/'>^ç/f/-/z?,£ taies prendre a ulFi au Chailelet de Paris
en la manière deiTu s cxprimee-.du conientemcnc auffi dç
Meilirc Matbicu^^qui teiaoït 1 e benelice de ladide vielleClia-
peile,iequeldero.n bongré exprelîementy renonça, Mon-
iicurlainctLoysderechefvouit &: oclroia que tout Icdicb
bénéfice, auec'CQUtas,'lèsreuenues&:oblacions, venansés
î; ou.; Melles^ ésraaiDsdesPreftres,6cemolument5,s*ycommcil
i.i îL ii;53 çjQ, çQntcnu es lettres , deffm^larumattAui Ludouici & proaui
" L.udouta jfiiçruThprMeceJJorkm Franci£ Regum , fu iPen t en l'au-
gmentation defdicles cinq Chapellenies, octrois Marregle-
ncSjôcegaumentdiuifees entre eux cinq principaux Cha-
pelialris, ^troisMarregiters.Ecauregarddcla liuree que
prériaitmieffircMatliieu., iadrs Chapellain deladiclcivialle
Chapelle, Mo nlieur/aîncb LoysenordDnnacommeilauort
faicl: par iaibndarion.de l'an 1245. Eclemblablement des di-
flrib.ucions pour lefdids cinq principaux Chapellains,-6c
iroisMarreglier$:Etpoiir leurs îoubs-Chapeliaiils&iCiercfi,
Jeiqueliesfefexoiencdesol)Iationsquipar an feroient £aic-
CCS
LIVRE PREMIER. i4j
tes en ladiclc fainde Chapelle : Excepté les oblations qui le
feroicnt es Me/Tes es mains des Preftres , ierquelles feroieiit
aufdicts principaux Chapeilains 6c Marregliers.Etque le lu, Pojjjjçj^;
minairele fîfl: en icclle fainde chapellepar lefdhftsMarregii- minawc.
cr9 des obuentios 6c oblations delFuidictes , auec Us foixan-
te fols de rente qui elloient d'ancienneté ordonnez pour
faire le lummaire de ladidc vieiileChapelie, en la manière
quis'cnluit.C*eftàlçauoirquecontinuellemcnciour& n.uic
ardilFenc es trois balfins d'argent deuanc le grandautci trois
cierges, chacun du poid5detrois liuresësiourspriués^c'efi:
à dire lansfeftcàVelpres , à Matines , à la grande mcilb fur
Icdid grand autel, deuant leslaindes reliques, quatre cier-
ges. Es rtilesde neuf leçons, ëc es Dimanches lîx cierges.
Ezfeftes demy doublcSjhuict cierges, es fcftes doubles dou-
ze cierges, Es feftes annuellesvintquatre cierges, j^iûrum
ctreorttm qui Itketponderabttduaslibras.ÈtouiTç. ce qu'en routes
fclles annuelles, àlaMefle, aMatines, àVefpres premières
^fécondes, ôctouslesiours quele feroitMclle folcmnelle
des fàinâ:esrcIiques,queàlaMeire ardiilcnt ii. cierges cha-
cun de i.Iiurcs à l'entour de laChaplcdcIdidcsiainctes reli-
ques, c'eftàliçauoir 6. cierges d'vnco(ië,&.é.ciergesderau-
'tre:6cfemblablemcntcouttesfoisquededanslcsodlauesde
lâiufception de la faincle Croix; delà faincl:e Couronne,
b43 des (aindes reliques on ceicbrcroit Mefîe folennelle de
Ja fainde Couronne: de la laindc Croix, ou des i'aindes
Reliques, Ordonna auffi lesvoirriercs de ladide fainde ^^,".7"- °"^
Chapelle eflrerctaides Préparées, &: gardées en bon cftat
defdidcsobuentiôs&: oblations. Et leldid;es choies accô-
plicss'ilyauoicaucunrcfidu, Monfieur faind Loys vouioïc
qu'il fuftrefcruë pour le conuertir ou défaut d'iceluy lumi-
Tjaire, ou csautresvlaiges d'icellc fainde Chapelle. Et s'il
y auoit peu defdicles oblations ôcobuentions pourfournir
■léscholesde(Tufdid€S,-ilvctult que l'on percent des deniers
dcluy,& de fesfuccctfeurs Roy s de France, autrecant qu'il
cndefauldroitau temple iufquesdcequ'd eut (ur ce autre-
tnentordonnc. VoultauflTi Âloniîeur faind Loys par ces
mcfmeslettres,&: ordonna, que chacun defdids cinq prin- J:",!^^"'
cipaux Chapellains quand il deferuiroit à Ion tour ladide 5emanic':
i4(; CITE' DE PARIS,
doibuewt famcie Chapelle, qui vaultautretan ta dire, quand il (croie
couchct:a iepmannier , dormift chacunc nuïct en icelle faincle Clia^
Chaùelil pcHc aucc Icsdids Marrcgliers, ^nosomnes weadem Ca^elU
lace re volebat omm nû6ic^ vt circa.fanÛAYum YcliquiAtum cuftodtam
iuges excHbLeper/€uerent.ï.t que celuydefdids cinq principaux
Chapellainsquiycoucheroic, cutplusque les autres pour
chacune nuicî 5. deniersà Matines. Et que chacun d'iceux
principauxChapellains peut taire fuplcerfon defaultcnab-
lence quand à l'office diuin a Ion tour.&à couchier cnladitc
làinde Chapelle^quand il auroit légitime empefchemct.Ec
que lefoubs Chapellain prift au trecant en dillributions que
le principal Chapellain Ion maiftre prendroit,yî'/« ûfficio tlto
.ferfonditerdefcruîrct.^x.z\x regardde la Chapelle d'enibas
ManficurfainâiLoys ordonna que vn chacun iour, SduQ
caPelUfuperteris/èruttio , peraliquem de Cafeilanis prinapalihu^
fiuè de fubcapelUnis eorum, vnojîhi admtntis de Clericis afifiente^
dtiiina ojficm celehrentur ibidem. Et iureroieut tous , comme il
efi: contenu en iadidc fondation del an ii45.&ordonn€ que
le Maiftre Chapellain aura quinze liures,/'r^f^/fr;;j/;? benef^
cio, fercipendtsin Cafieletofnrijins^ eo modo qui fuperius efl ex-
prcffus & m ftfiù duplicibas & annuslibus , duplam dtsinbutio-
/;rw.Etretint6creIcruaparicellefesIettresaluy&àfes hoirs
Roysde France, toute puifFance deadioufter, diminuer^
ou mucrefdictes chofes,&: autres touchant l'eftat de ladjde
lainde Chapelle, ainfi qu'il luy plairoiten ordonner. Re-
tcintauiTiàioy&àfeshoirs Roysde Yiznat ^ plénum ius &
perpetuampatefiatem.^ de ordonner à Ton plaifir&r faire fa vou-
lontë de toutes lefdicles reliques ,&detoutleuraornemêc
& de tout le trcfor qu il auoit mis, ou qu'il mettroit delà en
auant en ladide fainéle Chapelle, en or, en argent, en pier-
resprctieufes,&aorncraent5d'icelle,&d'autrcschofes quel-
conques. Etprioitlcshoirs, quelefdides faindes rehques,
neleuraornemcnt,oud'aultrechorcdutreior qu'il y auoit
'niisenor,argenr,pierrespretieuresouaultreschores,ilsn'en
oftaflcnt nefoufFnfTent eftreoftëletempsaduenir.
Don de Monjieitrfainct Louis de hut£imuids de froument k Urne-
Cure de Sens , auec les autres quatre muids a, Gonnejje (^
• ; V i Vtlle-nenfue: d" treiz^e muids ô" demy de 'vin .
115^, L'an mil deux cens cinquante fix , Monficur faind Louis
LIVRE PREMIER. 147
donna aufdits principaux Chapellains oc Marregliers T>co
famuUntibu^ in diÛa/acra CapclU j in augmcnîum reddttuSy ad
pertetuamteranKum diflributtonemfaciendAmjintcrJtngulos co-
rumdem^ huicl:muidsdeiToment,àJainefuredcSens,rurIa j^p^j^^^"^
preuofté de Sens, auec les quatre muids que prcnoic le u fainac
Chapellain de ladite vieille Chapelle à Gonncffe , & à f^^^[^'];
Ville-neufue, donc defibseft parlé, pour faire diflnbution
de pain entre eux , tam dtehusjolemnibus , quampYQfefiis,
Plus par celle Chartre Royale il leur donna treize muids
& demy de vin. Et outre ce demy, vn arpent fur la bourcc
communcdcl'EglifcpoLir fournir le quarorziefme muid
dudit vin : pour la double portion du Maiftre Chapellaiu
àprcfentappelléTàrefonerdeladitefainde Chapelle. Lef-
qucls treize muids 6c demy de vin , ont toujours cftépayez
par les gens duRoy ,auprclîoirle Roy , derrière S. Etlien-
nc des Grecs , iulques en l'an 1300. Et depuis ledit an,ils onc
cfté payez audid lieu par P. des Grecs , iufques à l'an
1556. Et après par ceux duhaulcpas. Et fur cey eut accord
pairëparArreit de Parlement l'an 1564. entre IcfditsThre-
lbricr&: Chanoines, &:ieChapellain de S. Michel en la-
dite bafle Chapelle, &celuy de fainct Louis & noftre Da-
me d'vne part. Et les Commandeurs & frères du hault pas,
lez Paris d'autre part. Et depuis y eut vn autre Arreit de
Parlement l'an 14.02..&: depuis cncores vn autre accord par
Arreftdei'an 1454. EtaufTi du droid dudit vin appert par
vnc chartre Royale de Tan 1301. en Mars, laquelle le trouue
au Threfor des Chartres du Roy.
Comment Monficurpiinct Louis e fiant \ Aiguës mortes , 0 r-
donnaquelcmaifire ChapelUm de Ltdi^efaîn^e Chapelle , à
prefent appelle Threforier y p'rinjl double en gros & en dîfiri-
bu fions. Et quinze Ituresparifis qu 'ilauoit accoujlutné prendre
auant les autres en la rreuofié de Parts\ & ?nanda a trots fes
Confeillers qu'on adutfafi comment il ferait ajsiette de/èpt cens , -,-^
li/tres chacun an à ladttefamcle chapelle. Ceiu-aa--
L'an mil deux censfoixantc&: dix, Monfieurfninâ: Louis "^^S'-<'j1
eftantâ Aigues-morces , voult & ordonna que le Maiftre ThKfbrie
Chapcllain de ladite fainc1:e Chapelle ( qui eft àprefent ap- appcijé sn-
pelle Threlorier ) quipro temporefpftusficrjs CapelU , reliquta- ^î^",""^"^'?'
rum & perfonarum omnium curam gerit ,f€u gent inpoHerum, pcUait!
f4^ CITE' DE PARIS,
vrxcdtens in omnibus y ex îunc&deincep ^^iznit double tant
en dithibution que en gros , dtgnum efi cnim , vtqut infolui'
tiidineprxcedité' onere, m cmvlmnento C£tnis prxfiraiur & ho-
nore. Et aulîi les quinze hures parifîs qu'il auoic accouftumé
prendre &: perccuoir^r^ cxtcrts y chacun an in Prxfofitura,
Parijienjïy Ecvoult qu'il lesperceutcn ladicl:e Preuolté, co-
rne autresfoisiiauoit ordonné. Et manda ôc commift i.îces
y//*arà Tes Confeillers , l'Abbede iamctDcnys, l'Archedia-
cre de Bayeux,&: ieThreiorier de làin d Franbour de Senlis,
pour ce qu'il elloiclors occupe en plulîeurs négoces &: di-
Itraid , 6cqueencores iln'auoit aiiigné auldicts de lalain-
de Chapelle leurs reuenus ëcdiftributions en cercaines cho-
fesÔJ lieux, comme il eilioic expédient. Quelefdids Con^
reillcrsauifailent comment M'onfieur faincliLouislespour-
roitfcurementaiïigncrderdicl:csreuenues,&difî:nbuuons,
Fon.^aticn mais que l'allignation n'exccdaclept cens hures chacun an.
prcmicrctle £t:c]ueicIon ccqu'il leur {eroitaliigne,quede tant cefîa/l
chf'e!?/ ^^^ ^^"^ le pavement de ce que parauant leldids de la (ain-
7oc.iiurcs clc Chapelle perccuoient cn la Prcuofté de Paris,&: auTcm-
P^^^"' pic. Et que le luminaired'icellciaindc Chapelle fuit touf-
jours entretenue continué, lelon qu'il eitoit contenu en
les lettres à^i^ns tranfcriptes.
Comment quand le Roy , ou, la Royne ,, ou leurs enf ans font à Paris ^
Luirre pour ^ «^.//^ imya depdin. de vin , de chandelles & d'argent pour
cnitiibiition cuijine ctoiucnt atioir tes ChapelUîns de laaitejam-
^oy^^^ • ^e chapelle yque a frefent on appelle chanoines.
L'an mil deux cens Ibîxante &: quinze, Phiiippes 5. Roy
^"^ de France , fils de laind Louis, Diitiniamcrisinîuitu^oCuo\2i
auxCh.ipellainsdc(aChapelieRoyaleàParis,quequandiI
aduiendroit qu'il demeuraft,ou qu'il feroi t àPai is en lès ma-
noirs,ou àParisauTcpleaueclaRoyne,à difncrou àlbup-
per,qu'ilseursct6vperceu{rcntchacuniourvne liureeentie-
Ti'H^iom /îx re.C'eft à r^auoir,huîcl; denrées depain,vn fexticr devin,tel
piiKcs. qu'on iehuroitauxCheualiers. quatre denierspourcuiline,
Cr duodecim fruHa minons minons candeU tn perpeîuum. Ec
quant U Royne y feroit, ledid Roy abfent, ils auroienc
ieullemcntpar iour demie liurce. Et quant les enfàns, ou
\ 1-vn d'eux , tant qu'ils feroient en fa main bournie.y fcroient
Qudçmeureroientâdifncrouàrouper, le Roy ou la Royne
L I V R E P R E M I E R. 149
abfens , ils auroiencfeulement Iiuree par iour quatorze de-
mers.
Note,
( Miiinbournie ) Af4;>^^//rA?/4,c'cfi:clercnce, tutelle, cure
& garde .Et Mainbour,erfc ceJuy foubs la proteclion & gar-^
de duquel on ^{i.Lth.6. CaptuUris Regtim , cap. Jeu Articulo
223. Vidudy orphant & minus pçtcntes Jub Dei defenjîone^ô' no-
firo Mundclurdo paccm haheant. Sur ce pafTage voyez les Au-
thcurs qu'allègue François Pithou//?///^ C/^r/^^.Etfpecia-
lementdeluditlilîUedu Roy Charles le Cbaulue que rauic
Baudouyn de Flandre. Filiam {inqntt) nojîram njîduam , fe-
cundum Itges diuinas & miindatia^sjub tutttone Ecclejïajltcd , (^
regio Mundeburde confittutam , BaldninusJibifur/ituseJUn njxo-
rrw. Et Oliuierdela Marche en Tes mémoires non encores
imprimez, dicl: page 16. que Maximilian Empereur cfloit
Mainbour,6cpere de Philippes d'Auftriche. Etpagc104.il
adioufl:e,queparpuiirinceileftoitfeparëdelaMainbour-
nie2c tutelle, que perc doibt auoirde fon enfant par tout
droicl 2c bonne cuullume.
Comment l'hîlippes 3. Roy de Fr.ince y fis de Monjieurfiinci
Louis .^ ajitji'fur fa r eue nue de l' Arche du grand pont , ô'des
Halles de laris^ZQ theloneo Q2ii\\màtm^/ept cens liures Pa-
ri fis de rente , pour les cinq principaux chapellains , ^ trois
Marrcglicrs jà prefent appeliez, chanoines.
L'an mil deux cens ioixante & dixhuict, Philippes lors 1278.
Roy de France, narration faicle en bnel de la fon dation de
hdiclc fiinde chapelle farcie p.ir feu ion père Monlieur
iainci Louis, êcdci'jriftitution des cinq principaux Chap-
.pclbins,&: trois Marregliers, 6c des chapellairs & clercs,
cnlcuralîîguantpour leur lullentation certaines reuenues
tant en la Preuoflc de Paris , qucauTemplciufques à ce
qu'il Icuren fuH: faicl alliectc (ur certaii^es chofes fie lieux.
Et du double, 6c des quinze liures pour le maiftre chapel-
Jain d'icelle,àprefentappelléThrcforier, ^ui ipfiusbajïlicjt
reliquiarum & perfonaru?n trr.'poficrum curam geret , duplum in
cmnibus percipiat, cr infuper quindectm libras annui reddiîus
percipiat annuatim y Et que iondit feu père pour l'occupa-
tion qu'il auoiteuc,n'auoit encores faici afflette dcfdides
reuenues: ledit Roy Phihppcs leur afliil fur \ts reuenues
I50 CITE' DE PARIS,
de l'Arche du grand Pont, & des Halles de Paris ^^ac the-
/^;?f^ ^^r/^WfWjfepc cens liuresparifis de rente perpétuelle, à
]esperceuoir&:payeràParis,au Temple, ou ailleurs, fur le
Threfor du Roy , ou qu'il fuft à deux termes , fçauoir â l'Af-
cenfionôcTouffaindsparmoitiee , & qu'ils hiiTent préfé-
rez à tous ceux qui de là en auant y perceuroient aucune
chofe. Et dés lors en auant ledit Roy Philippcs ordonna
que lafolutiondeccqu'ils perccuoient fur la Prcuofté de
Paris au Temple, parToclroy de Ion feu pcre Moniteur S.
Louis ceircroic du tout; Et voult que lefdid-es reuenues
fulFenc payées ôc diftribueesauldids delafaincle Chapelle
parlaniaindudidMaifire ChapcUain, que de prefcnt oa
^.^^çWcTïiicConçT ^quieifdemprxejjèt pro tempore y cmm tene-
rentur parère mandat is ^abeo {fi contradi6tores aut rebelles fo-
rent ) per/hb/lrnclionem beneficiorumfuorum , vel alias conuenit-
ti difiri^ione punie ndi , fecundnm quod altos per dtÛumfuum
genitoremfuerat ordmatum .
j,jg L'an mil trois cens 6c dixhuiâ:,PhiUppes 5. diclleLong
■^ * Royde Franceôcde Nauarre fît conflitutionôc aflîettedc
dixleptcens, cinquante deuxliures,neufiols, trois deniers
tournois de renteperpetuelleadraortiefur les fiefFermesde
Caen êcde Baveux en Normandie, pour la fondation de
cinqnouuelles prébendes, & quatre Chapelles perpétuel-
les que fon per ePhilippes le Fore auoit ordonne par ion tc-
ftament eftre faide en ladidc faincle Chapelle, outre les
huiclprincipaux Chapellains,rvn defquels Mon fleur faind
LoysauoitappcUé Maiftre Chapellain, volens idem Rex phi-
lippuseofiicm Magifirum Capellantim CapelUpr^dtcl^Thcfiwra-
riummeritotaniquam tanti thefauri ficut diiiarum reliquiarum
cuftodem é' y»inifirum , &dichs Capellanos principales Canoni-
r^j-.r/'/'f/^////. Par ccfle lettre le Roy fc déclare guarent du
reuenua(îigncpo«rla S. Chapelle.
La confi^itution ér afiette de dix huUi muys, troisjeptiers y trois
minois de froment mefure de Sens , de rente perpétuelle (^
admortie yfur tûutte la recepte du Roy audtct Sens pour
le put n de chapitre deladiCte [ainlleChapclle.
j,jg_ Ledid an mil trois cens dix huidjledicl feu PhilippeRoy
deFranceôcde Nauarre, voulant que les cinq nouueaux
L I V R E P il E M I E R. ,j,
Chanoines, par fon feu père Philippe Roy de France, & luy
fondez euiTent diftribu tion de pain comme les autres , & en
augmentation d'icellefondationjparfcs lettres ou Chartres
Royalles , donna dix muys, huid leptiers, & cinq boifTeaux
defroument àlamefuredc Paris, à les prendre en fe$ grei-
niers de Sens, outre les delTufdicIshuid muys donnez par
Monfieur faind Loys audid lieu àc mefure de Sens l'an 11^6 .
Et iîvoultquedeux muys que Icfdicts Threforiers & Cha-
noines prenoientrurkChafteletàParisà la mefure de Patis
ils les prinfent efd ici s greniers de Sens , en defchargeant le-
didCluftelet. Etvoult Se ordonna que quiconque feroic
Preuoft de Sens, qu'il payaft ledidgrain au terme de Touf-
fainds,à peinede vingt lois pounourledid terme pafîe. jsjoj^ y^
Et le Royiehan lors Roy de France l'an 135^. en Feburier le Louure
cftantauLouure lcsParisapprouua& confirma lefdiâ:eslet-p^°'^^^"
tres& tout leur contenu. Etlcuraiïignaôc alTifttout ledid
bjed fur lefdicls greniers & fur toute fa recepte dudicISens.
^Hodadtyienfuram Senonenfem dedu6tum , addecem (^ ocîo mo-
dtos cutn trihfisfeKtanii , O' tnhus mmotU frumenti , dkitur af-
cendere yiffumbUdumfH^er dicta granariù fi frfftcient . Alioqu'm,
^uôd proptcr fierititatem hUdorum , autoneracorfim , ^ui ibidem
llada ndditHUfn pcnipiunty veUlias , de eo d^fecenntj de &/uper
derfariiirecepu Senonenfis pr.edicîd in valçre , quo tuncdiBum
hUdumfuertt , perpétua anmsfinguUs , adterminum infuprafcri-
pîis Ittterts decUmiumper eojdem Threfaurarium é* Canonicos,
pYJtfentes érfutt^râs, penipiendum & haberfd{*?n , Vt in de bladum
adopusdictaram diftrihutionum njaleant comparare. Et mande
auRccepueurde Sensquieftoicou quiferoit&àfon Lieu-
tenant ainfi le faire. Etveult&commandeauiîi cftrealîoué
parfes gens des Comptes.
.. L'an milquatre cens 6c trois, le Roy Charles fîxicfme de M^5
ccnom informé de la diminution ou décadence desfufdi-
des fieffermcs de Csen 6c Bayeux pour les guerres qui auoi-
enteftéaupr.ysdcNormandie, quiyfuttrouueeaudid an
cftredehnidcens, trente cinq Hures, quatorze (ois, cinq
deniers tournois, qui fon ta Pan fis fix cens foixan te ôchuid
liures, vnzefols,fept deniers Ôc pitte,alBft& afîîgnaâicel- j^o^^ .
lefaindc Chapelle, fur cinquante changes , 6c cinquante Se noinau
vncforgcsdcuus le grand ppncde Paris, 6c fur ctitaincs lo- ^^^i»£«>
ifi CITE' DE PARIS,
cftrcappciic gcs appentiz'oueftaus fcans à l'cntour dudid pontj 8cdu-
Jegrand djtpalais , pareille lommc de liuid ccns tPence , cinq Hures
^°"^' quatorzeiols, cinq deniers tournois, qui font comme dicb
cit, àparifis lix cens, foixantc huid hures : vnzefols iept
deniers pitte parifis, qu'il bailla en alliectedcrentealadiclc
iaindc Chapelle pour fournir ôc faire valoir, comme tenuy
elloit, ladicte première aiïiece de rente de dixfcpcccns cin-
quante deux liurcs , neuf fols trois deniers tournois.
06lroys oudons faicts^arleRoy Charles fi^iefwe des regdles des
.. 'lArcheuefques & Eue fques de ce Royaume ^kUdtUeJatncî-e
■'" chapelle , d^ aufdicfs Threforiers ô" Chanoines d'icelle.
1438. L'an mil quatre cens trente huid a Bourges le dixiefme
lourde Décembre le Roy Charles feptiefmc, ouyela fup-
plication des Thrclbrier 6c Chanoines de ladite fainde
Chapellealleguans la diminution des rentes &.reucnuesor-
dôneespourlafondationd'icellefaindeChapelleparMon-
fleur faindLoy s &fes fuccefTeurs Roys de France. & aufli
Tobligation quelcditScigneurauoità fournir ôcfairevaloir
icellesrentes&reuenuesjvoult&ordonnaquetouslesprou-
hds &: emolumens defdides Regales qui elcherroient en ce
Royaume, iufquesà trois ans lors prochainsaucnirjfuiî'ent
diftribués ou conuertis es réparations 6c fouftcnemens de la
fabrique, luminaire, nourriture 6c alimens des enfans de
cueur de ladide fainde Chapelle , 6c es autres neceffitez
d'icelle.
1440. L'an mil quatre cens quarante ,à Langres, le dix feptief.
me deFeburierJedic feigncurRoy odroia de rechef leidids
régales aufdidsThrcforicr 6c Chanoines, du dixiefme Dé-
cembre i44ï.iufques à autres trois ans enfuiuan s: pour em-
ploier la moitiee à l'entretencmen t du diuin feruice d'icelle.
Et lur l'autre moitiee prendre 40. liures parilis pour l'au-
gmentation du luminaire d'icelle fainde Chapelle .-attendu
quefailignation baillée par le Roy pour ledit luminaire
eftoitbien petite. Et aulTi le vertement desMaiftreôc enfans
de cueur d'icellefaindeChapclle.Etlerefidu, pour emplo-
yer enia réparation des voirrieres &: autres neceffitez d'i-
celle,
M 44" L'an miljquatte cens quarante quatre, àNanccy,le fept-
iednc
LIVRE PREMIER. .rj,
iefme d'Octobre ,lcdit feigneur de reclief odroy a lefdiàes
regallesaurdiclsTiireroriôr&; Chanoiines, iufques à quatre
ansjàcompter du iour que finiroient icrdids p rochains prc-
ccdanstroisans, pouremploicrlamoideeen la continua-
tion Ik encrccenemenc dudit diuin feruice en icelle. Ec l'au-
tre moicicc es réparations necciiaircs de ladidc Chapelle,
parl'aduis des gens desCompces^ôcThreroricrs de France,
oudel'vnd'eux.
L'an mil quatre cens cinquante dcux^ledixiefmedeMars, 140.
aux MontilslesTours,ledit/eigneur Roy odroya derechef
le(dides regales auididsThr.clorier ôc Chanoines pour trois
ans, à compter du iour&. terme de la ^ndudit dernier don
^oclroy, quiencores duroi:t,pourenemploicria moiticc
audit diuin leruice, &:rautremoici£e es réparations, & au-
tres nccciîitez 6c charges d'içeiie. Moyennant ôc parmy ce,
ledit Icigneur Roy encendoit demeurer quide de tout cq
qui luypouroit élire demande, tantàcauledudit diuin ler-
uice, comme aulfi des réparations &autrc^necellirezôc af-
faires , qui pendant le temps d'iceulx trois ans, pouroienc
& deuroienc eflre faiclsjôc continués en ladide faindcCha-
pelle,pour tant que monteroienticellcsregaleslefdids trois
ans durans.Et depuis leditieigneurRoy renouuelial'odrov
deididesregalles iufques à l'an mil quatre cens cinquante
fept.
Eteft bien à noter que par tous les deuandids odrois où
donsfaidsparleRoy(commiediteft)derdidesregales,les
proufîdsd'icellesregalles ont elle receus ôc diilribuez par
%'nreceueur gênerai à ce commis de par le Roy. C'eH àfça-
uoirparccrtam temps parGuillaumeNicolas Bourgeois de
Pans : Etdepuis par certain temps par Nicolas Malingrec
Huiilier de la Chambre desComptes.
L'an mil quatre cens cinquante huid, le vingt feptiefme jA^t,
d Auril le Roy eftant àTours odroia de. rechef pour ladidc
fâinde Chapelle Icldidesrcgalles iufques à quatre ans en-
fuiuans. Mais il ordonna icellesregallescllrereceues parles
reccpucurs ordinaires des lieux plus prochains , où efcher-
roientlerdidesregalles, & par euixeilre baillées au Chan-
geur duThrefor du Roy par fesdefcharges:pour les conucr-
ur&emploierparleditChangcurenlarcfedion 6c repare-
V
XY4. ^'CIT'E' DE PARIS,
mens des ornemens de ladide fainde Chapelle, ainfi que
par les gens desComptcsduRoyferoitordonné. Etparrap,
portant les lettres royaux dudicodroy , fignees de la main
du Roy, ôc ccrtiticâcion defdids gens des Comptes, tou-
chant ladiderefedion oc réparations deldidlsaornemensôc
veftemens , le Roy veult & mande par icelles lettres, tout ce
que par ledit Changeur auroïc efte diftnbué en ce que dit
eit, eftre alloué es Comptes, ôCrabatudela receptc dudit
Changeur parleldicts gens des Comptes. Signé icelles let-
tres, Charles par le Roy Chaligault.
34^5". En l'an mil quatre cens Ibixanre 6c cinq , le quatorziefmc
Septembre, iour de l'exaltation de la faincle Croix, le Roy
Louis vnzielme , eftant en la haulte lainde Chapelle du Pa-
lais de Paris &fai(ant les prières à nue telle douant la ChaiTe
des fainclesrehques, qui efl:oitouuertc,MaillreIi;han Mor-
tis Chantre de ladite Chapelle, hiy fit requcile verballc,
qu'il luy pleutdonner touttesles Regallcs de Ion Royaume
qui vacqiieroient le refbe de la vie: ce qu'ilaccorda. A la
charp-e d'en emploier la moitiee à i'entretenement du diuin
feruice, ficTautreen linge, ornemens, vitres, 6c autres ré-
parations de ladide fainde Chapelle. Et au melmeiouril
conftituarecepueurdeididesRegalles Nicolas Alalingrec
Huiifierenla Chambre des Comptes.
Comment & quand lesThrefoner & Chanoines de ladite faincfe
chamelle commencèrent a farter Aulmuces grifes .
^^'^'* L'an mil trois foixantc 6c vnze , en lanuier, le Roy Char-
les cinquiefme par les lettres patentes en lacs de foy e 6c cire
vcrde, (latua 6c ordonna , que les ThreforierÔc Chanoines
de la fainde Chapelle viacent de là en auant d'Aulmuces
grifes , ftu detelUbiisgnfisfourratis , à la différence des aultres
Ecclefiafticques de Paris qui en portent de noires.Et de gra-
cefpeciale leur donna les premières Aulmu ces griles, pour
celle fois feulement: auec inhibition 6c deffcnce de n'en re-
prendre de noires.
Frmileçe de l' exemption de ladite fainde Chapelle^ dr des perfunnes
dicetle. DeUiurifdi^ionduThrefomr. Etquelesrefidansen
icelleverccHoient les fruicls de Icu rs autres bénéfices.
Par Priuilegci Apoftoîiques tant du Pape khan 11. au
P LIVRE PKEMIERo ns
premier an defon pontificat en Auignon , que du Pape Be,- f^^ç^^^J^^^t^
noiftvnzielmeaulsiaupfeiïiLi.eran deipn pontificaçà Vicer- partie du li-
bc, aufeulThreforierdeladiclefaindeChapelleappartiein i^re de icaa
la cure & luriidiclion dçi GhanoineSiChapellains 6c Clercs ^°'^'^"'
du cueur d'icellc.Ec ionc cxemps de la iurifdidion ordinaire
de TEuelque de Paris , Diôcelain , èc de T Archeuelq^e de ""^^
Sens Métropolitain &: de leurs lucceireurs^ de tou$^utrcs .. .
ordinaires. Ec enrefidant en iccUcfaindc Qhapelle^ils per- ohaiuliob
Il coiuccleursgrosfruidsdc toùsleursautresbeneficesqucls-
conques , cum cura v€lfine cura j etiamjt dignitatcs njcl^crjona-
tus exiHant j cum aiînicgrïtaie , cum^ua il/os feraperent j Jiii^
Ecclcfiis m (jHiktis illaohtment ferfonAiitcr yefidtrent, JEtadrefi-
dcndum in tis inttrim mimm€ teneantnr ; catttdianh. difiribifti0<-
; mhus diintaxat excepis . Ec queà ceparaucunsilsne puilTenc
■ eftrecontrainds, nonobftanc quelconques ftatuts ou cou-
ftuinesdesEgliles oùfcroient lefdids bcni:Rccs ^ Iur4mef2to
confirmaîionis fcdis A^Qflgltcjii njel quactlmque alhtJirmUaU ro-
boratis , feu cjuihufcumquc littens & indulgcntiis AfoHqiicis y dp , ^7 li
quihu^fpectaleminhis literis j4pû/îoUcis Jieri. oportprct mentiO'
I nem:proutfo quod eadcm bénéficia débit ts ohfcquus nonfrnudentur
d^ ammarum cura in eis qutbus ilLi imminet nuiUtenus ncgliga-
Triuilege A foftoliquc y que nul ne f eut promulguer fentence d'ex-
I - cemmunïment ^de fufpenjion ou d'tnte^'dtt en iudite.fairicU Chd'^ i
Pelle ^ ou es perf'onnes conftituees , ou XconHitueren
t ce lie , fans efpecial mandement du Fate^
fatfmt mention de ces indulgences.
LePapeInnocer.cquatriefineenranpremiGr-deronpon- i^^x
I tificat,Ci/;»f^/L4/^r/î»/, odroya â M9nfi€irT faindLouif 'f^'
Roy de France, tempore jidif cat ton is ficrd cap^iU, ^qn^tn fuis ^-pi..xL^^\l
Jumptibus duxerat tune confiruendam infrajepta do?fius Régis, -■•'^q
opérante fuperante mater iam: vt ibidem Janôlifima Corena^fpi^ '.\, \]Z
ne a y acaltdpr.iciofx reliquiji , qu^ts de ligno cruçAs > X^. àl^s facrts
\ habere dignofcebaiur , Jub veneranda cufiodtii cûnferf^arentUY .wf
mdlus tnfacram Capellam Falattj Partjîus^ vel perfon^s'inibi ccn-
ftttutas , autconllituendas, excom?nunicatiomSy[uJpenJionis^) 'liel
interdtcti (ententias , abfque fpeciali mandatojedts 4poJlol.iC£ effi-
ciente de hue tndulgcntiaplenam mentiûnem,promulgare valcret,
^^asfi per prdfumptionem cuiufquam promulgart forjitan co^tn-
V 2j
Ii5^ CITE* DE PARIS,
gerit, de cernehat irrita & inanes. E c àufli y octroya pareil pri-
' ^h^vyxz^^ ùikgele Pape lean li; l'an premier de ion Pontificat, en
' '•' ^èiignon. i- .
Haùltpas.
\ Bu vin deu chacun an de rente a ladicfe Saincte Chapelle.
k' mùu?/f. ' ' ^ ^s ^cfTurdids treize nluy s &. demy de vin de Hauit pas,
me partie ^quî fo rit diftiribués chacun an aux Thrcforier & Chanoi-
duhure de j^es dc ladidclaincle Chapelle ,^ufFi bien aux abfens qu'aux
Icaa Mor- ^ , : t- j • i ^ i
tis. prefens, chacun vn muy. Et doit le muy contenir dix.
huid lextiers de vin chauid en vendanges , ou feize
fextrers de vin froid après la fainâ; Martin, 6c de mere-gout-
te.Etdoiuentceux deMureaulx venir quérir au Palais les
VàifTeàulx de l'£gli(evuy s, ôcles ramener plains au Palais à
leurs derpénsjéc demander congié aufdids ThrefoncriSc
Chanoines de lafainde Chapellede y vendanger. Audid
Threforierle double: mais le demy muy qu'il faut pourlon
double ,fe prend iur la bource commune de ladidefainde
1457. thapeire. A eflé ceft an reccu par compofition faicle auec
iè Chantrexief^inél Honoré, Chapellam de feind Michel ,
en labafTe Chapellede ladite faindle Chapelle :lequelpour
tous lefditî- treize muys &: demy pour leditan , a payé vingc
fîxefcus. Pour ce, 26.cfcus.
Trimleçre-Afoffèîî^Hè\cdmment le portier j le concierge, le iardi-
ni-er^ & deux guettes du Faluts , & tous les familiers des
chanoine s font de U lurifdiclion de mondit
Seigneur le Threforier.
■'' L'an qùîitnefme; du Pontificatdu Pape lean lï.àlafap-
Exuai^de p^icatibn déPhilippès 5. didle Long,Roy de France &: de
lafcpcieime Nau'arre, l<?dift Papcoclroya audid Thvelorier de ladide
parue du H- falnctc Chapelle , quclcportier, le concierge, le iardinier,
lAonis. ^ duo fpecUlatoresfeu ctiflodes vigiliarum nocUs Regalis PaLittf
i'4r//^<'/?/?j-,&: tous les familiers des Chanoines de ladite fain-
€tQ Qhz^tWç. ieidemThefaurarto , tanquam membra capiti^fenti-
rentfefnbejfe 3 "vtpro commifis pereos inframuros Palattf fftpra-
diïti;^ft€iurtJdicîionemineos valeret exercere ^ ac haheretin eif-
dem : prout exercehat érhabehat in Canenicos , Capellams cf Cle-
ricoskicl-t CapelU: quorum amm arum curam^ dr lurifâultomm
malem , idan Jicx ajferekït eundcm Thefaurarium hahm,^'^ ^'^%
LIVRE PREMIER. 157
Triuilege Afoftoùque aux Threforiers de ladite Saincie Cha-
plie pour njfer de Mittre^Anel^& autres ornemens Fontifi-
caux : mais non pas de hajlon Paftoral.
Parpriuilege du Pape Clément 7. donné en Auignon, jo^^
au fécond an de Ton Pontificat, odroyc à la iupplication du
Roy de France, François de Valois, il eft permis au Thre-
rorierdeladicefainéte Chapelle, 6c à Tes rucceireurs,//^^y^x'/;
mitra ô' anulo , ac altjs Pontificaltbu^ injîgntjs ( non tamen baculs
Paflorah ) in dt^a Cape lia , horis & temporihm débit ks , & in diebu^
ff^tïuïtâîum^ maidrum ac ditplicium ^fosi rt^ijjarum ^ve^erarum^ çjr
fnaïutinarum [hlcmnia , infrafepî.t dicii Palaffj , ac eùam extra illud
in procefionthiis , qH£ tuxta Palatium in Afcenjionà , & Corporis
Vomini lefu ChriHi festiuttatibt46 ^per JacramCapellamJieri con-
! I Juetû: henediClionem JoUmnem cum mitra^ anulo , Ci" infignus [uvra-
diclà fupcr Clerum drpopulum eUrgirt : dummoào in benedicïione
hniu/modialîquis Legattajedis ApGHolîcJ> ^ aut Archicpi/copt^s Se-
I mnenfis , velEpïJcopm Panfienfis ^pro tcmpore exijlentes ^prxjentes
\ ironfuertrt^
La fondation^ (fj* première Ordonnance Royale du diuinferuice de
la Chiinîeriedeladtne (amlie Chapelle.
L'an mil trois cens dixneuf en Mars, feu Philippes lors 1319.
Roy de France &:deNauarre fondala Chanteriedeladite <-'cfti^ti-
faincTie Chapelle, &ftatua que le Chantre &fès fucceflcurs, l'/Lone*^"^
quead ea auxUâtum (^ honc/rutcm chori prcjfexerint dcbiîè increpa- Extrait de
iionii offictum ,pf aller: di , p/almodiandt .é' le^endt leriose , & dt-^^ liuiclief-
j shncteinipfajacra Capella y/uferius & tnfcnus: Acd'Utnum^ vrouî hure dekhi
inibiconfueuitminijlertunijiorà diurnù &noclurnis^fftrifaciendi ^'°^''=^-
Jluderent excvcere . Et cjuûd omnes (ir fingules tpjîta CapelU Capella-
nos (^ Clericos in exhibitione debitiferuttii delinqucntes^ i'rnoranteS)
ixobedientes y tepidosérrcmijjos ^ débite increpent: & defc^usprx-
àiclûs , nulli ip forum fub debito iuramentoparcentes , Thefaurario
di^jtJacYji CapclU^ quipro ierr>porefucri!^ àenunciaretcneantur^per
tundcm The/aurarium puniendos . Inaliis quilufcumque ecmra ip-
fos , ^ tn ommbm , contra ipfum Cantorem (^ eias fucceffores au-
Sloritate ^r^ediclol hcfÀurano antiquiîus attribut a , ér d^ta femi
per Jalua , Difpofe aulïï 5c veult ledit Roy fondeur,
que ledifl Chantre 6c fes fucceiîèurs foient tenus faire
telle refidence pcrfonnellc en icelle faindc Chapelle,
cjuils foienc Ôc puilTent eftre prefcnts deiour &: de nuid,
V Jij
iy8 CITE' DE PARIS,
In omnibus ipfiu4 C^elUboris CÂfionuis ^continue k^rinclfto v/que
adfjnem : nificanfa légitima ipfgs excu/et.Ex.^croï\l ten u s p erfon-
ncllemçntregir& tenir cuer à toutes fcilcs annuelles , in-
llicueesouà Itatuer en iceile, es premières ôi fécondes Vef.
pres , à Matines, &. à la Melle. N ijî ^idco fmt amïqui , dMes^ vel
tfifirmi^qaO'ihxc m perfona propria nequcAtît Adimplere: quoà tune
t4men per aliumCanomcum facerekneanîur. Et fipcr Canonicum^
omnilsui reqmfiui Canomctifitri non valent j per Capciianum^ ad r<f •
qu'tfitioûcm Cantorlsfiat^non coacic^^ adjnmptm Cantons ^ adarbi^
triurnlhefaurarij memoratt. Seront aulîi tenus lefdits Chan-
tres defoyôc parfoyouyr lesltçons, Epi (très, êc Euangj les,
de ceux qui par la table jou autrement, ieronc tenus les lire
en ladite famcte Chapelle, auant qu'ils les lilcnt. Afin que
en ce, ils les enlciguenc , increpent , Oc amendent. Lefquels
s'ils faillent en prononçant, ou en liiànt, perdent le prohc
dei'heure où lis liront, s'ils n'ontefléparauant, comme die
edouysdu Chantre. Seront auiîi tenus ledit Chantre ^iç,s
fucceifeurs faire la tableparfoy, ou autre à ce idoine, àfes
propres defpens, toutes fois quand beioin fera, & prout eji
hj^enui^peraUnmmip/aCdpellafjeri cofi/uetuw.Scront auiîî te-
nus leditChatre Se [es fuccefleurs, toutes ëcchacune proccf-
liôs,àfaire,inflitueesouàinftituer,^^<7/7É'r^ &ordinareincan^
///e^4/y/y^(;«/^(?^f/.Veultau(ri ledit Seigneur Roy par icelles
lettres, les cinquante liuresparifisderente annuelle & per-
pétuelle,pour lafondation de ladite Chanterie, eflre re-
ceuës par leThreforier qui feroitpour le temps d'icelle fain-
<5le Chapelle , &: eftre diftribuees audit Chantre, &: à (es fuc-
ccireursChaDtres,parlamâind'iceluy Threlorier,en la ma-
nière, ôclelon les heures defignees en iceile fondation. Ec
ledit Chantre ôcfesfuccclTeurs, quolibet anno reportAbunt vt-
ghitifblidos , pro tabuLi fucteada, Etficontigertti/iflitHi^ & jîeri in
poflerumin dtcfdfdcra Capelia ^plurafesia annualta , femiiuplicia^
^velplarespYocel^iones & dtflrihationes , hinufmodtftfloYHm cr p^o-
ceponur/ty per di5ium The/aurartum , & titu [ucctjfores , defalca^
buntur^ feu minorabuntur^ njtin dicta feftis annHa'ibm^ duplicibf^,
fem:dHplicibtif , O'proceptombM^pofihuiufmodt erdi/iationem i/'Jîi'
tuendi^^ dr eîiamfaciendis \ vtin antiquii huiufmodi ft(Hs , per di-
^umlhefattrariumfatcongrnadtflributto^ & jtquaUb, ita tarsien
^itçdipfeCantor^d'ipJiiis/ucceJJores^ ommum&ftnguUrum Iiûtaç
LIVRE PREMIER. i^^
rumprdâi^arum , in quib m fr a/entes nonfuerint , ^ in quihuéper^
fc^e dehitum fuurn non adimpleucrint ^perdant îotum commodum
illim horx m quA de^cient^é' adcommunem hur/am JicHt c^terurum
perjonAYum ipfius CapelU^ defe^M quos perdiderint, applicentur ^
pHnicyJiper dt^inmlhe/AtérArium ^fi contempla pœna prddi^A plu-
ries /e voluerint auî confueuerint ab/entare . Et nihtlomintis tdem
Cantor , & fui fuccejjores , in eadem Cantoria in prima fui receptiont
4C inftituttone , iurare tembuntur ^pr^miffa cmnia é'/ingnla , bona
fidedilîgcnîer adimpkre*
La conflit ution & afiette defotxanîe & douz^eliures ^ di>: fols tour-
mù de rente perpétuelle ^pour la première cjr ancienne f on-
f dation de U chanteried'tcelle faincte chapelle,
' L'an mil trois cens & vingt, en Juin, ledit feu Philippes
lors Roy de France &: de Nauarre , fondateur de ladide '^^°'
: Chantcrie , ladoiia de foixante &: douze liures dix fols
tournois de rente à touiîoiirs&.admortiej fur quatre fîcfs-
fermes eftans en Normandie,6c en Ja Vicomte de Bayeulk.
Ocftàrçauoir(urleViuierd'Arquency,dedix liures tour-
nois; fur le bois de Clcrelande, de vingt liutcs tournois;
fur le moulin de Ribereil, de trente liures tournois j furie
moulin de Bur , de cinquante fols tournois , à lesprendre &
receuoir parles mains du Chancre qui feroit le temps adue-
nir, ôcfes fu ce e fleurs, be/je & paafic'e ^libère & quiet è ^ ab/que
coABionevendendi^velextra mantis fia6 penendi ^ aut prafîandi
propterhocfinanctam Régi , vel fuccefforibm fulf^ velâ Rege^autiUis
caufam habit urù. Et oh def^umfûlulionU^ficomingerct^quodfuper
locisprddiotis , pro redditu huiujmodi , iustitiAmplenartam valerent
cxercere.
Déclaration , ou nombre des Chapelles ou Chapelleniesperùetuelles de
fondation ou colUtton Roy aile qui font en U Preu osf'e C* Vicomte
de Paris. Bef quelle s les chnpeUainsj ont tenus tous les ans le Mer-
credi des quatre temps de la ^uadYa<^ef?inie , qui ejl après le Di^
manche des Brandons , de comparoir perfcnellement au Synode^ qui
fe célébrera ledit iour par Monfe'tgneuvle Jhreforier delà fawâfe
chapelle du Palais Royal à Paris , appartenant immédiatement 4
l>'£g^t(e Romaine , en lamaifon de mondit feigne ur 7hrefûrierfizt
j6o cite; de paris,
4udU Palais , far auciorité dit Roy a luy donnée & dfesfuccejjèurs,
ordinaire colUteur^oufon cjficial & commis defdtcfes ChapellenieSf
fuiuantles lettres derefonnationdtt RcynofireSire Francoùpre-
mier , Roy de France Tres-Chrefiien données fur ce fan
IJLO.
Ec premièrement les fixChapellesperpecuellesfondees en;
ladiciefàincle Chapelle: doncles Tix Ciiapellains d'icelles.
prennent oultre leur gros, dillributions au cueur dicelle,
comme les autres Ciiapellains des Threforicr 6c Chanoines
d'icelie faincle Chapelle , en les gaignant.
En Uhduhe chapelle.
I. LaChapellcdefaind Venantfondeedeflbubs les fàin-
des reliques derrière le grand autel. Son gros , aie prendre
par la main du Chapellam lur la receptc du Roy à Paris , effc
de vingt iix Hures parifis par an. Et aulTiiedoibt prendre fur
ladidc recepte de Paris par an quatorze liures parifis par TE-
glile 5 pour partie des diftributions d'icelluy Chapeliain .Et
doibt ledit ChapellaintouslesioursMcfle.
En la hajjè Chapelle.
1. La Chapelle de faind Nicolas, oudeS.Iehan Baptiftc,
fondeeôcdcfcruieàrautelde S. Jehan Baptiftc derrière le
grand autel. Le gros en eftfur la bourfe cômune par aD,de
vingt trois liuresparifis. Et doibt le Chapeliain d'icelle tous
les iours Metfe de requiem ( annualihus & dtiplicthus fefià ex-
ccptîs dimtaxat ) in quorumfingulis Capellanus Mtjfam celehrarc
tenehitur , de fcHimtatihns pr^ediUis ,
3. La Chapelle de S. Clément fondeeà l'autel de S. Cle-
ment. Le Chapeliain d'icelle doibt tous les iours Melîe",<i/^^
adminusquaterin hchdomada^x. ion gros eft , fur ladite bour-
fe commune paran , de douze liures huicb fols parifis.
4. La ChapelleS.Blaife/ondee à l'autel deS.Blaife»Etdoir
Je Chapeliain d'icelle tous les ïowï^^z^q ..ntfi legitimumim^
pedimentum hahuerit Capellanus , velad minus quater in hebdo-
mada.Ex. fon grosefl: fur ladite bourfe commune par an de
dix liures huici fols parifis.
5. La Chapelle de S.Louis fondée à l'autel.
Et doibt le Chappeilain d'icelle tous les iours Meiïè , nifiim-
pedtmentum hahuerit Capellanus , -velad minus quater. in hebdo -
mada.EtCon gros eftfuria bourfe commune de l'Eglife par
an
LIVRE P JlE MIE R. i(?i
an de rente ôcneufliuresfeizefolsparins.
6. La Chapelle dcS. Jehan l'Luangeliftefondeeà l'autcî de
Et fon gros eft par an de vùigt quatre liures parifîs:
Icfquelles 2,4.!. p. auee dix hures psriiis derenre par an,pour
partie des diftributions du Chapellain , furent parlefonda-
ccur afsignees 8c afsilFes fur Sauigny les Aulnoy, Scfur Soup-
pescn Gaftinois. Par Arreft de Parlement du quatriefmede
Mars 14^1 .fut dit par rccreance queledit Chapellain deia-
^liclc Chapelle perpétuelle de S. lehan TEuangchile , feroic
enticrcmencpayéparMeisicurslesTiirerorier& Chanoines
de Tes gros , diftributions ôcautresproufîds , comme les au-
cresChapeilains perpétuels de ladite faindeChapellcferuâs
en i'celle , ajsishndo horis &femittû diumo .^t.Qn lafondation
n'cilfaicte aucune exprelTe mention de Mcfl'es.
LcfdiclsfixChapelIains ont chacun vne maifon, les du
llributions de l'Eglireàfortemonnoye,&chacun trois pains
de Chapitre oulcrel'argentpour lafondation desMelîcsdç
leurs Chapelles.
• La Chapelle de fainclcCroix fondée derrière le grand au-
;tel en la haulte Chapelle.
: LaChapeiledefainctClairefondecaumefmeautel.
Les quatre Chapelles fondées à l'autel duThreforjC'eil à fça-
uoir de S, Matthieu S.Elizabeth, S, Aignan , & de la Vierge
Marie.
La Chapelle de la ViergeMaric fondée en l'oratoire de la
haulte Chapelle.
Les troisChapelles fondées en la nef de la haute C hapcllcj
c'eftàfcauoir, deS.Aignes vâlât cinquantehuresparilis: de
S. Denys à l'autel du Roy : &: de S. Pierre &. S. Paul fondée a
l'autel vulgairement appelle l'autel du pain , Alt are fil-
S'cnfmuent autres chapelles forJees en la hajfe S. Chapelle.
La Chapelle de noftre Dame fondée au grand autel de
trente deux liurespariiis de rentcpar an fur la recepte du
Roy à Paris. LadicleChapelleeftfournicde calice 6^ patène
d'argent dore; de deux Milîclsà l'viage de Paris. De trois
paires d'ornements d'autel. De cinq nappes d'autel, &:dc
plufieurspicccs de draps de foyc.De deux burettes, 8c tour-
tes autres chofes nccellàircs.
X
i6i CITE' DE PARIS,
La Chapelle de Culant fon dee audit autel de douze liures
parifis/ur le reuenu de la terre de l'Engignerie cnOrleanois
doibtdeuxMeiîes des morts par chacunefepmaine.
La Chapelle S. Catherine du Bois le Roy près Mclun
fondée derrière le grand autel doibt trois Me/Tes par fcp-
niaine.
Les trois Chapelles de S. George S. Benoift, & fainde
Croix.
La Chapelle de S. Michel & S. Louis, vulgairement dide
du hault pas , à coftc droid hors le cueur de ladide balFe
Chapelle, doibt trois MeflTcs par repmaine.j?/^f«^//^r Capel-
lanus iurare infua rece^tione ^ celebrare ter inhçhdomada , nijïk-
gitimum impedimentum habuerit.
Les quatre Chapellenies de S François de S. Dcnys,de S.
Louys&S Anthoine fondées par Madame la Royne Blan-
che d'Eipagne, à l'autel S. lacques à main gauche, chacune
de vingt cmq liures parifisparan furie Threfor du Roy. Ec
doibuentles quatre Chapellains^/'fr/?, 'velidoneum/Acer-
<s^(7/f;w,cc!ebrer trois MeiTes la (epmaine. C'eft àfçauoirl'vne
du S. Efprit, l'autre de noilre Dame, ôclatroifiehne/'r^^^-
funCià. Nijïfolennitas nliqnaftierit ^-proper quAm deceat âfflcinm
jproprmm ceUbrari : di^m tiimcn MiJJk de defnnclis mwmie obmit"
tatnr.
Notez, que par le contraEî pAJfé leVendredy d' après UfcfiejainBs
Lttce <32i. cefte Blanche rieft appelle Royne , ainsfeulïement Mada-
me Blanche fille du Roy S.Louys,Etles exécuteurs de fon testament
font nommez, , Reuerend Père en Dieu , frère Pierre de Corpolay^
DoCleur es Droits & Abbé ')^, defainU Germain des Prez.^ Al-
phonfed'Efpaigne Archidiacre en la grande Eglife de Paris. Et
nofireMaiJire Nicole de Lyra Cor de lier du CenuenîdeLyreen Nor-
mandie.
Les trois Chapelles de S. Eloy fainde Marguerite & S,
SebaOienàrautelS.Blaife.
La Chapelle de noftre DameenToratoiredu Cimetière
dans les petits murs de la fainde Chapelle.
Les deuxChapellesappellecs vulgairement de l*oraroire,
alias des prifons, fondées en la grande Chapelle en hault, \
près delà grâdeGallcriefur la Conciergerie, le difent main- i
tenantcnbascnfàueurdesprifonniers-.Etvallent chacune \
LIVRE PREMIER. 1^3
par an cinquante liurespanfisderenceâfrirefurlarecepte du
Roy à Paris.
La Chapelledc S. Nicolas, fondée en la grande falle du
Palais, de quarante liuresparifisparanliirplufieursreuenus,
déclarez es lettres de fondation.
Les trois Chapelles fondées en la Chapelle S. Michel ea
i'enclos du Palais. Votez, cy deuantce cjue l'enefcripts.
lly a d'autres Chapelles fondées hors le Palais.
Et premièrement en la grande Eglife noHre Dame.
LâGhapclledeS.Martin^cfainde Anne, valant par an
cjuaranccliuresparifis fur leThrefordu Roy.
En la Ch apelle S. Tues.
La Chapelle de fainde Anne fondée par Arrefb delaCour
de quarante liuresparifis. Vdiez>ce que t'en efcripts aujecondli-
ure.
Au Collège de Nauarre.
Les quatre Chapelles fondées au grand autel dudit Col-
lège.
La Chapelle de S. Catherineàcoftë gauche delà nefd'i-
celle Chapelle valant vignt cinq liures pariiis.
La Chapelle de S. Louis.
En C Eglife ou Conuentdes Celeflins 4 Varis.
La Chapelle de noflre Dame des Barrez fondée de huid
liures parilis de rente, 6c chargée d'vneMefle par fepmai-
ne.
En r Eglife ParrochiaU de S. Geruais & S. Protais,
La Chapelle de S. Cofme ôcS.Damian fondée de trente
Jiurcs tournois, furvnemaifondcuantS. Michel du Palais,
& de quatre liures pari fis , fur l'hoftel du Chafteau d'or en ia
Fcrronerie à la charge de trois Mefîcs par femaine.
En rhûfpital 0 u maifon D ieu des Haudriettes.
Deux Chapelles fondées en llionneur derAiTumption de
noftreDame, &dcS.Iacques, 6c deferuie par deux Cha-
pellains, vailant cent fols ou fix liures.
Au mefrac lieu font deux autxes Chapelles que confère
i'Eucfque de Paris.
Au Chafieletde Paris.
La Chapelle de S. Didier, laquelle on appellccommunc-
ment la Chapelle des Notaires, fondée de quarante hures
X i]
1(^4 CITE' DE PARIS,
parifisderentefurla recepte de Paris. Et y doibttous les
ioursMeireleCiiapeilain,/fr/^, velperalmmy ôcrefidence
pcrfonnelle.
En l'Eglife de S. lac que s de l'hofpitaL
La Chapelle de S. ïacques fondée au grandautel de vingt
cinq liuresparifis fur la recepte de Pans. Et doibt le Chapel-
lam vne MelFe par lemainc. Et ell du corps de l'Eglife dudic
S. ïacques de rHofpical.
En l'Eglife Farrochialede S. Eufiache a, Paris.
La Chapelle de fauicle Agnes fondée au grandautel. de
trente deux liure s parifis fur la recepte de Paris. Et vnemai-
Ion vers ledicl S. Euftache.
Au chafieau Roy al du L ouure.
La Chapelle de S lehan B.iptiftefondee de vingt cinq îi-
ures parifii de rente, &: quarante fols parilîs pour robe. Et
autres quarante lois parilis pour le luminaire , fur la recepte
de Pans.
En la maifon , ou chaîieau de Bourbon près le Louure.
La Chapelle de faincle Catherire, ou de S. Ichan Baptiftc
fondeedevmgthuictou trente hures parifis fur la recepte
delà BailliedeCiairmont, ou Beaumonc
En l'Eglife de l'ho/pital, ou maifon , Dieu des quinz^e vingts
fauures Aueugles.
La Chapelle de S. Rcmy fondée au grand autel de ladite
Eglifc, de vingt quatre Hures parifis touttes charges faides
La ChapclledeS. lacquesle Maicurvalant,neuf hures.
Cinq autres Chapelles de S.Louis de S. Sandin S.Anne S.
Sufanneôc S. Agathe.
La Chapelle de S.Nicaife en l'infirmerie dudithofpital.
\ Au Chafteau de S. Ouyn.
LaChapelle de S. George fondée en la maifonRoyalle ou
Chafteau de S. Ouyn les S. Denysen France, 6c accouftu-
meed'eftre deferuie en l'Eglife Parrochiale , valant foixante
ou quatre vingts liures.
En la vtlle & Monafere de S. Benys en France,
LaChapellcdeS.Louisfondeecn l'Abbaye S. Denys.
LaChapcUedeS.Nicolas au mefme lieu valant vingt cinq
liuresparifis.
La Chapelle de S. Vincent valant vingt liures.
L I V R E P R E M I E R. i^y
. La chapelle de S. Lazare valant quarante liurcs pari/îs.
La chapelle deS.Cucuphasaupres le Monaftere valant
vingt cinq liures.
La chapelle de noftrcDame enl'Eglire de S. Croix à S.
De» y s.
Au Chafieau de S. Germain enl'nyede nulTtiocefe.
cLa hapelle de S. lehan l'Euangelifte fondée de trente
trois liures panfîs par an lur threlor du Roy , à la charge de
quatre Mellesparlemaine.
Au Chajlcau de Loges.
1 La chapelle de S. Fiacre en la maifonroyalle des Loges en
' Laye, que le Roy dit en Latin , Camélia feu capelUmahean Fia-
crtj m âomomflrade Logits in Laya^ en la Vicomte de Paris,
fondée de vingt quatre liurcs pariiis par an fur la recepte du
Roy à Paris.
A Totfi.
La chapellede nollreDamc, diredebonncsnouuelleSj
en l'Eglife des fœurs Religieufes de Poiiîi , fondée de 40. li-
ures par.
La chapelle de fainde Marie Magdclainc en l'Eglife col-
IcgialledenoflreDame de Poilli fondée de vingt iiurespa-
rifis.
La chapelle S.Louys fondce de cinquante liures par an
fur la recepte de Paris: Et doit le Chapellain par femaine
! quatre Melîcs à l'vn des Autels deTEgliie dePoiffi, &: refî-
dencefurle heu, telle que fans cauferaifonnable il n'en doit
cflrevnmoisabfent3 ou aultrement le fondateur voulut &:
j ordonna que la chapelle fur vacante.
1 La chapelle S. Pierre.
La chapell e de S. lehan BaptiHe , qui s'apelle la grange S.
LouisaupresPoifll.
Lachapelle de noftre Dame debon confort en la maifon
de DieuouhoipitaldePoiflj.
La chapelle de S. Bertheîemy en la Parroiiïe de Boifly, fro^e
Mcduntam Cnrnotenfis Djocejîs.
Au Dtûcefe de Rouen,
LachapelledeS DenysauChafteaudeCrauenchon,va^
lanc foixante ou foixante oc dix liures panfis. Et fi le Chapel-
lain presêteà la Cure. Elle cft defpiece a annexée par le R oy
X iij
i66 CITE' DE PARIS,
à coufioursàlacommiiriondcsThreroriers du Palais, cnre-
compcnce de la chapelle deS. Martin du bois deVincennes,
laquellepicçafucvnicparleRoyà l'Egliredu bois deVin-
cennes.
Au Cl\iJ?t'au de Mont-lehery.
LachapelledeS.Louysiadisfondecauchafleau,&r main-
tenantaccourtumee d'eltre defcruie en i'Eglife collégiale
de Lvna.s , le chaftcau ayant elle rumé , vaulc dix huid liurcs
panlis.
La chapelle de S. Louys fondée, au lieu qui fut iadis le
ChaileldeTorcy, & dcpreienc deieruic en reglifeParro-
chialc dudit Torcy auprès Lagnv, de Soixante 6c douze liur.
panlis lurlareccpce de Pans, (5c iur certains héritages, ap-
partenant au Tiirelorier &: Ciianoincs du Viuier en Brie au-
dit- Torcy , d'enuiron trente deux fcpticrs de grain, £c deux
quciies ou deux muids de vin^ Scieurs furent bailles leldK^s
héritages à ladictc charge comme on dit.
Au Dtûcefede Menux.
La chapelle de S. Nicolas en i'Eglife Parrochialc de Thi-
eux, valant vingt cinq hures.
De l'infiitution du Parlement de Paru , & ancienne forme de
procéder en tceluy. £)uels eflcnent ceux qui y auoienî
feance & opinion . Bnftiment du Fa -
Uiiy ou maintenant on tient le f»cge
de ce Parlement. Et autres
traitiez, fort notables .
MAintenant fuiuant mon delFein 6c promefle , après
auoir parlé de la fondation des Egliies 6c Chapelles
qui (ont en laCitè,ie viens au iecond poincl:,auquel ie veux
lîluftrer la Cité par les deux pièces de plus grad luflrexeO:
àfc^auoir, parl'edihcc du grand 6c magnitique Palais Royal,
oià maintenant le tient le Siège du premier Parlement de
France, 6c parl'inftitution &:eftabliirement du melme au-
gure Parlement de noflre ville capitale ,au traiclc duquel
i£ ne puism'cmpeicher d'cilre prolixe, puis qu'il m'en laut
L I V R E P R E M I E R. 1^7
rechercherôcdefcouurirrorigine, entre vneantiquité tant
embrouillée.
Or le n'entends icy traider tant feulement de l'édifice
dudic Palais, ny de lapolice qu'on y oblerue maintenant LcScIgn.de
pourlefaitdelaluflicefouucrame: maismefmemenc deia en'fcs"me-'
ibittedelamaiibndenosRoySjIaquelleacftédetouttemps moues, de-
( au moins depuis lesprcmiersRoys)eftab]ie en la ville de !"auoît?n'
Paris , en laquelle auilî fe tenoicntla plus grand part des Tuf- Pahis bafly
dits Rovs : combien qu'aucuns delà crenealoeie des Pépins, ^^^ '^^«^/^P^
r r ■ I 1 r IL- ?/- loi "^T clcClouis en
le (oient le plus louuent habituez en la Gaule Belgique. La lapUccde
ville de Paris cftant encores contenue es Ifles enuironnees *^^^"y ^"^
parlariuiere, ouilraloitpar conlequent quiiyeultvnPa & Aimon
iais bafti , lequel ne pouuoit éltre affis ailleurs, qu'au lieuoù Woinc hure
le dernier fut reballi, beaucoup plus grand ôcfpacieux que jç^^çj^^^^e^
i'autre antique.
Mathieu Paris en fonHiftoire d'Angleterre, parlant de
rentrée triumphantc à Paris de fon RoyHcnry 3.(quifut en
ranii54. & du règne de faincl Louis le 28.) il efcrit, que le
premier iour il logea au Temple , Etpofiridie m maiore Domi-
ni Regi^ Francorum Valatio ^cjuodefitn medio cimtntis FariJ^au,
Et le lendcmam au grand Palais du Roy de France,qui eft au
milieu de la Cité de Paris.
Etau mefmelieule RoyPliiiippes4. did le Bel, pour fa
grande beauté , fit conftruire vn autre Palais tout à neuf, tel
quenouslcvoyons:&:futacheuél'an 1313. le 28. & dernier
an durccrncdece bonRovi_comme efcritBelle-foreft to-
mepremicrdefcs grandes Annales, liurc 4. chapitre ^i.
C'eftluyauffiquioftaîe Parlement deambuIatoire,pour
foulagerfonpauure peuple de la defpenfe qu'il luy conue-
noitfairc à la fuitte,&; déclara parfon Edi<2:derânr302.que
fon intention eftoit d'eftablir deux Parlemens dedansParis:
Non pas pour eftrc tenus fans difcontinuation , ains feule-
ment deux fois l'année , aux odaucs de Pafques ôc de la
TourLiincl:s,àchacuneieanccdeuxmoys. On ne fcait s'il
y logea dés l'heure ceux des deux Parlemens deflufdits, def-
quels (quoy qu'il enfoit ) il compoia peu après & inftitua J''^iï''"ion
deux chambres: celle du Parlement que nous appelions la chanlrc &
gruid chambre, & celle ditedesEnqucfteSi en laquelle il ciciapre-
créa deux fortes de conleiilers , dont iesvns furent appel- En^^^^^f^f^
î'^3 CITE' DE PARIS,
lez lugeurs, qui eltoient feulement commis pouriuger, &
les autres Rapporteurs ,pour rapporter les procez par elcric
Ancien for- ^^x lugeurs. Demanicre quctouccsles lettres de Chanccl-
muUireide ierie quilcurdloientadreifées , s'infcriuoienc toutes de ces
Jciie. ' TiXOti'.Atix gens tenans kprefcntnofirc FArlonent :\.Qi% Q^Q le
Parlement (èoit. Ou fî hors la (eance , Aux gens qui tiendront
nofire -prochain Parlement. Ou bien parvn formulaire com-
mun, pour n'y retournera deux fois; y/// ►v^(r/?/ <^/////(?;?-??c7^/C^
tiendront nojlre prochamParlement. Formulaire que l'on fuiuit
iufquesauregnedeCharlcs^j.foaslequelleParicment com.
mença âeflre tenu làns aucune difcontinuation, pour les
grandes affaires du Royaume.
De cède ancienneté ne nous reftcauiourd'huyque l'ima-
ge , es cérémonies que l'on fai t aux odaues de Pafques &: de
lafeflede tous les laincls, tout ainii quefi c'eftoic ouucr-
cures de Parlements, qui eullentefté long temps intermisôc
dlicontinuez.LeRoy decernantlorsde cède première in-
Ititution à chacune ouuerture, nouuelles patentes en for-
mes de commiflion, auec vnc lide de ceux qu'il vouloity
auoir feancerEtn'eftoitpas dit Que celuy qui auoit efté
appelle au précédant Parlement , eut lieu au fubfequent, fi-
non qu'il fut comprisdans le roUe: Ni aufli, que tous les ans
l'on tint les deux Parlements: Maisquelquesfoisonn'y te-
noit qu'vne feance ^ ôc mefme il adaenoit d'autres fois, que
l'on eiloit vn an entier , fans en tenir aucune.
Or tour ainfi qu'auParlement ambulatoire il y auoit eu de
tout temps , fix Pairs Ecclelîaflics &: fix laies ,auiri ce Parle-
ment rcfeant fut en partie compoie de gensEcclefiaftics ap-
peliez Clercs, & en partie de Seigneurs laies, faifansprofef-
iion des armes. Couftumc encores obferuec en l'an 1380.
comme il apparoift par l'Epitaphe de Meffire Pierre de la
Neufuille cyapres mentioné liurefecond au traidé defaincT:
Eftiennc des Grccs,& del'ordonnance de ce Parlement an»
cien , dontvoiçi lespropres termes.
C'cfirOrdonnancedu Parlement.
Kûus rcpre- ^(/ ^^^ deux Parlement S y li vns defqutex commencera a l'oclaue
ieatons an de Pafqucs , & U autrcs a l's^auc de la Touflamcls , & ne durera
plus près 11 JJ "
lly\
yh IVRE P R E M I E R. i6cf
lly ara aux Parlements 2, PreUts.. C'cfid fcauoir, rArchcuef-
que de N arbonne y& l' Euefque de-.Renncs ;•& z.Laiz^^cefi ajca-
uoir le Comte d£ D reux , & le Comte de Boulongne.
■ llam 13. C lires & iS- latl^fans eux. & feront U 73 . Clercs , Mef
fire Guillaume de NaugAret qui fjorteMe. gmndjecl j.le Doyen de
Tours, Ô'c: ^\\:'- ,. ,. ■;' .
Lt T3. du Parlement feront :, U Comtcflahle , Mefire GuilUurtîe
de Plaifance,&c.
Jux Enquefte s feront l'Euefque de Confiance, le Chantre de
Para-, & autres tufqucs a j^' il cftaentendre , qu'ils deliureront
toutes Us Enqucfles qui ne toucheront l'ho'/Uieur du arps ou heriy
tag^s. 'Mtfines prendront -ils hien. LearÇonfeplO' Uuraduà enfem-^
hle^màà^iiinçoà qu'ils les detiureht,îU en auront U Confetldeceux
qui tcnrront le Parlement.
Aux Enqueftesdela Langnedoch^ feront^ le P rieur fainci Mar-
iindes champs, &iufquesa s.
Aux Enquefte s de la langue Françoife feront, Maijlre Raoul de
Meilleur, dr tuf que s àxi\'^ . , : ; . , : . - .1
Aux Efchiqniers iront T Eue fque de Narhonne ô' iufques à dix
entre lejquels, eft le Cdmte dejatncr FcL
Aux iours deTrojes, qui feront à la quinz^aine delà S. le an fe-
ront^ l'Euefque d'Orliens ,4'Euefque dt Soiffons , le Chantre d'Gr-
lièns^&iufqu^s aS. ,'■
' Or cfl nofir^ entente , quecilquiportcra ncftre grand fcel, ordon-
ne de bailler ou cnuojer<aux£nqueftes de laL,anguedoch dr de la la- .
gue Francoife des N otaires .^tant ccT^'imtliJûirra qu'il feraÀ faire y
pour les bejon'rnes depefcherj . ' i -
- Toiiècelà eft brufquement dicté félon le Jagage du temps,
maisd autant que nous ignoronsruiftitution&.rongine de
cctaugufte Parlement, & qu'entre nous on ainfinue vue
here(îcquicnrefcre le premierplan au Roy Louys 10. did
Hutin ji'ay bien voulu rapporter icy le pi us exprès de ce pla-
cart , atin qu'il face foy ( parlant de ceJLoy s deNogaret, qui
pritlePnpc BonifaceS. en la ville d'Anagnia, ville de i'A-
bruzze'que ce Parlement fucouuertfousnoftre Philippe 4.
Qu'ainfi nefoit on trouueauffi, que (uiuant la meimc or-
donnance, vnErcliiquierfuttenuàRoiienenran 1306.011
afliilercntrEuefquede Narbofinc., le ComtedefainclFaul
Engucrrand de Marigni 6c autres Seigneurs iufques â,dix.
Y
ijô CITE' DE PARIS,
Ce qui m'a incité d'efcrire , que ledit Parlemen tfut tenu la
ment^arpa- première fois en Tan 1302. comme auffi le Sicurde Mirau-
risaeftépie- montle Confirme en fes Mémoires, oùpour à.Qs preuues
oùuirrfousaffezlbluablesjil cite les propres mots derEdicfcmefme d'm-
Phaippc4. ftitucion, lequel lelon ion dire, fut intitulé de ces mots:
du le Bel. Qf^ifjatio Regia pro 'vtUuate fubte6tûrum , faâfa Partfifis poft
medtam ^^adrage/imam i^oz. ôcpourfuiuy par fesfumants.
Quoderuntduo Parlamenta Farifittâ. Item cjuod iudicata , ar^
rejla & fententia, qu£ de noHraCurUfeu noHro communi conji-
. lîo vrocefferint teneantur^ &Ji»e appellattone altqua , executiom
mandentHr. EffialiquidambigHitatis 'veUrroris continere njide-
antur , ex qmbm fttjpicto dtqua, inducaturcsrre^tio^ intcrpretatioy
YCKOCcitiG'veldeclîiratiOyeorHmadmsvelconfdiumfpectarenûfcan'
tuTy vel ad maiorem partem Confiiii noflriy velproutdam delibe-
rationem fpecîdts mandati noflri, & de noftra. IkentiafpecU-
Eten vn autre article.
^uodduo Prélat i & duo Laici^ audiant continue caufas in Par-
lamento.
Ce qui cfl fuffifant ce mefemble, de vérifier mon opinion
contraireàceliedetantdautres, mais fondée fur ce fonde-
ment, quinepeutrcdouterlafappe.
Apres le decés de Philippe le Bel , nous trouuons vne an-
îi.^ °^' cienncefcroûefaiteàiamd Germain enLayc fous LoysHu-
tin , dans laquelle , après auoir inlerë les noms , première-
ment des Confeillers du Confeil eftroit,puis de tous les au-
tres officiers 6c domeftiqucs du Roy,finalcmentarriuantfur
le Parlement , il nomme pour Prefident de la grand' Cham-
bre le Chancelier, & au deffous de luy, douze Confeillers
Chance- c^^rcs , & dixhuidt Laics:Et pour les lugeurs des Enquelles,
criiei Prefi- lesEucfqucs de Mande &: SoiiTons & les Abbez de famd
dent de la Denys ôc dc faind Germain dcs Pr^z , Et d'abondant, fept
brc"fous'^' autres Confeillers clercs & fix laies, ac pour Rapporteurs,
Lo'^ijs neuf.
Hunn. Philippe cinquicfme dit le Long, fit encor' vn autre
reiglement au Parlement de l'an 1319. dont voicy la te-
neur.
Il eft ordonné par le Roy en fon grand Confeil yf^Teflat de fon
?uPar"e?" P/ïr/f«;f/?^, (n la manière qui ïenjutt.
LIVRE PREMIER. 171
Premièrement^ iln\tura nuls Trelas députez, en Parlement. Carie
RûyfiiitcûnJciencedeèuxempefcheraugouuernemctdeleursfpiritH4'^^^^ç^^^
Utez>. Philippe le
Item en Parlement , aura vn Baron ou deux , é' dc/ta le Roy y met ^°"o'
le Comte de Boulogne.
Item outre le Chancelier & i'Abhé defainci Denys .^ y aura hmfi
Clercs &douz,eLat^. -
■■■ij 01; ' . ^s Requefics , y aura quatre fer fonnes.
Item aux En que fie s aura deux Chambres, c' efl à Ççauoir vnc pour
deliurer toutes les Enquejles du temps pajjétufqu^a autour d'htiy , &
l'autre pour delinrer celles qui aduiendront duiourd'huy en auant.
Et en celles deux Chambres , aurahuiÛ Clercs dr huitLaiz, lugeurs^
^ 'Vingt, quatre Rapporteurs ^ drc.
Tous les Conleillcrs font dénommez par leurs noms 6c
furnoms en fuicte de ccftcOrdonnanceJeClerc fous la qua-
lité de Maiftrej&leLay foubs celle deMonfieur^du premier
article de laquelle eil: venu que (budain quVn Prefidentou
Confciller eft fait ou Archeuefque ou Euefquc, il faut qu'il ^^
fedesface de fon office, entre les mains d'vn autre particu- '>
lier.
AuParlementderani3io, outrelesio.Confeillers de la
grand Chambre on en ordonna pour les Enqueftes '^^' ^^[^^ç^tat
Clcrcs&30. Laies, dontlesi6. eitoient lugcars,^ iesau* du Paric-
tres Rapporteurs: Ecpour la chambre des RequefteSjCinq, "^^';^'^^' ^"
trois clercs, &deuxlaics:Et dans les roolles, les clercs font ''^"'
aulfi qualifiez Maiftres, &les Laies Meffircs, parce que ce-
ftoientgensfuiuanslesarmes. Sans que pour cède qualité
deMc/hreouManfieur, IcsvnsfuiTent plusauthorilezque
lés autres , car tant s'en faut, quand on parloir des Seigneurs
du parlemcnten gênerai, on neîesappelloit feulementque
Maiftres du Parlement fans autre tiltrc.
Orcommenousfommesen vn Royaume, auquelpour la
facilite de nos Roy s plufieurs chofcs viennent fortaiièment
àmefpris,au{naduintilàla longue, qu'il n'y au oit (î petit
Seigneur qui fut en crédit, lequel ne pourchafTafl: d'eftre
enrocllé, au nombre de ces Conreillers,&: la relâche ôc dis -
continuation de cefle charge, leur en donnant peut eftre
plusgrand'enuieiSiquefe rencontrant vn trop grandnom-
bicdeConfeillers, IcRovPhilipe de Valois fut contraint
Yij
171 CITE' DE PARIS,
d'cnuoyer lettres à la Chambre des Conipces de Paris., dat-
keiglemenc tcesduio-. ds Marsi344. aisec i',ordonnancsqu'ilauoit£vic6
dci\m:344. felon l'aduis de lon grand Conieil,i'ur l'cilac dcs Gciis dcfcs
chambres de Parlement , Enqueitesà: Requciles.
Par celle ordonnance il enioignoic exprelFement à Tes
gens des Comptes ,. Qu'ils laiîgnitiafleut & en baillafTent
rvo; A- copie à ceux de Ton Parlement, 6l que fur les ferments qu'ils
qu'ils ne luy dcuoient , ïls lie permlilent qu ilhut faicl aucuiic chofe
fouftcifTent quii'acontrariaflèn iorteaucune, pour quelsconaues im^
qu aucun ^ •• o J , i ^ ri r ■ -n -rr-
fit paye des pctratioiis & maiidemensqu on leurpeult raire.hcamli lui-
g.igcs, s'il uanticelle, iln'y euil en ce Parlement que 15. Clercs & ij.
Ifîiommc'z Laies qui. priadrent gages, outre les trois Prefidents, qui
auiooKc. - auoient gages feparez. En la chambre des Enquellçs, que
24. Clercs S: i6. Laïcs. Ee-aux Requefles du Palais, que cmq
Ckrcs octrois Laies. Et d'autant qu'il y auoit eu auparauant
beaucoup d'honneftes hommes nommez eldi^ls eftats de
Conleiliers par, le grand Çoni^il, on leur accorda l'encrée
^cla feancelansaucuns gagçs, à condicionque-le treipas des
autres aduçnant, ils pOurroienceftrefubrogez.eîi leurs Of-
fices, s'ils en tiloient crouucz capables par les autres Mai-
lli-es,
.GeflcQidonnanccfutprefentee par Meilleurs desCom-
ptesleij. du mois fa/dit, quant &: la Ufte des noms &: fur-
noms detouslcsMaiilres, la différence des lugeurs dcdes
Rapporteurs, edant deilors eluanouye. Ce qui a faicl: croire
àplufi£urs,quedcilorsleParlemencfuttenufansaucunedi-
fcontinuatiorj, parce qu'ils ontpeu voir ce rolleenregiftré
parmy lesordonançes anciennes de laCour,oii Ton ne trou-
ue point les au tres^nymelmement en la chambre des Com^
ptcs&: authrcfor des Chartres. Mais toutesfois cefte opi-
nion efl: defdite par vne demonftration oculaire, car i'oii
trouue lettres parmy les mefmesmemoriauXjleiquelles font
dateesduii.d'Aoull 1347. &: adreiTees aux gens des Com-
ptes, aufquels le Roy mande; Que d'autant que le, Parle-
ment ne feoit lors, ilauoit délègue quelques Maiilres ( pour
faire le procès aux Lombards vfuriers ) lefquels il vouloir
ellirc payez de leurs lalaires&: vacations, tels qu'il les au oie
ordonnez par chacun lour. Et du depuis, par autres lettres
duz8. Décembre 1352,. leRoy lean ordonaa à M, leanEiau,-*
L I V R E P R E M I E R. 173
uere Maillre des Requeftes de fon HojfleJ , des gages de 24,
iolspariiispaiiour,caatqii'iircroic àfafuitte, ôc voulut mef-
rne qu'aux au très mois aulquels il ne dcuoicauoir gages, ne-
antmoins il en touehafl. Bum tdmen etjdem diebus{dià. le tex-
tej »o/lro prjefe'Mte FarLimefîtoJedente ^Jicnt alîj Confiliarij nojln
^r^icfi IKirlaynL'iJti pro txpeditione Cdufaru?n eiufde?» infifiat^no-
:rd7nta77Jingr.UtâmprxdtclQnoftroprxJèntcr.^.rLmicniofir^ito, ^ j p ..
■xY?///;^?/Af;?c^/^//r/îrf. Et ce qui eftencorvn argument irrefuca' lememious
le an
ble, c'eft que pendant la captiuiré duRoyIean, Charles V^ i^ Roy
fon tilsalorsrt'gent, déclara par les lettres du S. dereurier^ ^ai csj.
15^6. ( apresauoirapporté quelque reiglement &; police fur
le faid du Parlement J Q3 ion intention eftoit, que les
chambres du Parlement fulibut tenues à laducnir fimsau-
. cunedifconcinuation. Conleilparluyproietfc quifutfuiuy
I parles Maiftres jainflalez , qui tindrent le Parlement auec
plusgrande alîîduité qu'auparauant, mais nonpas toutes-
rois auec fupprelîion générale de l'ancienne obferuancci
Ains après qu'il eull: régné , ^ç tut dcccdc en l'an 1 375). la mi-
norité du Roy Charles Vi. la foiblelTe deioncerueau ^\zs
partialitez des Princes furent caule^qu'ayans les efprits ban-
dez ailleurs, on ncferouuint plus d'enuoyer à^s nouueaux
roolles de Confeillers, & par ainli on tint le Parlement/ans
difcontinuation.
. ■ . Delà en auant on commençea à mettre fus , leseflcdions des'piefi^cts
à^% Prefidents & Confeillers, lefquels tindrent toufiours & côieiiicrs
dudepuisîcurs Eftacsavie. D'où viencque iiifau'alors on '^^"^^"'^f.'^J^
ne trouue point dans lesregiltrcs aucune mention descfle- lousclur-
dions, combien qu'ilne foit vray-iemblable, qu'au p^ra-^"^*
uancccftenouuellcpoliceil n'y eut défia quelque defordre
au nombre des Confeillers & Prefidcns, Car encores que
Charles j.pcndant fa régence vûulucreduire leParlemct.au
nombreprelix par Philippe 6. dit de Valois, ^\ eft-ce qu'il fut
contraint d'y lailfer Pierre d'Orgeinont, qui du idepuisfuc
Chancelier, quatrielme Prefident fupernumcraire,;-aucc
lesfieiirsdeBufsi, la Vache & DenneuiUc jàia charge feu-
lement, que vacation de leurs Ellats ad uenant par mort, ils
demeureroicntfupprimez.
Du depuis, le dernier iour de Feurier en l'an \^^<,. Mana-
ger, quipuisapresfutChanceUer,eflantfaic j.Prefident ôc
Y .y
174 ^ CITE' DE PARIS,
vn nomme Halë 3. Aduocac du Roy fous le règne de Louis
II. le Confeil du Roy eftant encores par après cenu en la
E n quel t?ps chambre desComptes le 6. d' Aiiril en Tan 1 491. où IcChan-
L'eniriePar- celicr ôcplufieursautucs Seigneursafsiftcrcnc, il fut permis
lement fans dc tenir de la en auant le parlement, fans aucune dilconti-
antcrrai lo. fju^^JQj^ ^ ôclcs ConfeiUersfurent contmuez en leurs char-
ges. Ce qui fut caufe que les Seigneurs fuiuant les armes fu-
rentcontraints de quitter la place & la refigneraux gens de
robbelongue. Choîèqui in troduifitau Parlement, comme
i ay ditprefenrement, les eleclions,leIquelleseftoient con-
firmées parnosRoys.Etdecesdeuxnouucliespolices, four^
dicaufsivnenouueilequeflion, entr'eux, parce que le 10.
deDecembrei4io.i'efleclion&prouilIondequelquesPrc-
fidens, de Conlèiliers desEnqueftes futretardeci d'autant
queles Nobles, ibuften oient, qu'en concurrencedes non
nobles & roturiers, on deuoit premier cflire les Nobles,
quandilsfetrouueroiêtcapables. Lesautresfouftenants au
contraire , que fans auoir elgard au lignage il faloit préférer
les capablesÔC vertueux. Celte queilion citant en fin décidée
parle Roy mefme, lequel iugeaen faueur deceluy quieftoit
extrait de noble lignée.
D'vn autre coltë, les Confeillers n'eftans plus diftinds
parl'exterieurdes habits, ains chacun d'eux eftant reueftu
d'vncrobelon^ue , nos Rovsayansaboli les elleclions, s'en
vouluren t vn peu faire acroire ielon diuerfes occalions:Gra-
tifiant à gens laies & mariez des Confeilleries afFedecs aux
Ecclefialtiqucs, dont les prouifionscftoientfeuilement ac-
compagnées de difpences, lefquelles le Parlement eftoit
contraint d'emologuer; bien que ce fut auec vn mefcon-
tcntemenc: comme onlepeut prefiimer de ce qu'on trouue
en vnregiftredelaCourqu'ilfutarrcfté leiz.d'Auril 1468.
Que nul Laicne feroit plus receu en l'Office de Clerc. Et
neantmoins,onyreçeutvnnomméTurquan en Tan 1490
le 4. iour de Mars , a la charge qu'il ne fe marieroit ,ou qu'il
s'en demettroit auant que de le faire. |
Du depuis , vn nom.mé Crefpin qui auoit vn Office de
Clerc, eftantreceu commeLaicenl'an 1518. leRoy dcffen-
dit par Edicl d'en plus receuoirainll. Eciinalemcnt apresla
prife du Roy Fran<^ois premier dunom,enraDiyi3. auxin-
^IVRE PREMIER. 17^
flrudionsdc la Cour cntJoyeesàMadame la Régente fàme-
re, le 10. d'Auril, fur la reformation de i'Eilatj entrautres ar-
ticles le luiuant y eftoit, Que l'on ne baillaft plus les Offices
de Clercs,à gens Laïcs. Maisnonobftanc, ladefbauche s'y
. eftoitjadc tellelorteenracinee,quec'eltoitproprcmentvn
mcflange des vns ôc des autres , par les dilpences qu'on y
auoit apportées du temps des Roy s François 1. de Henry 2.
iufquesâcequcparrintrodudiondu Semeflre en l'an 1553.
Jes luges eftans redoublez , ce nouueau defordrc reduifitles
chofes à leur ancien ordre, parce que les laiz qui auoientau
parauant des offices de CIercs,enpnndrcnt de laies nouuel -
îementcreez,Iaiflans les leurs aux gensd'Egiifequi voulu-
rent auoir entrée en la Cour .Et depuis la reunion des deux
Scmcltres, les chofes demeurèrent vn long temps enceft
c/lat fans autre changementny trouble.
l'ay parlé cy delfus des chambres du Parlementôc desEn-
queftesj&traiteray cyapre^ de celle des Requefles , de la ConfciHers
quelle ôcdesdeux autres fulditeSjOneflifoitvn certain nom- f,ei|êj°!^"
bre d£ Confeillers, pouriuger les procez criminels en la queftes &
chambre queronappelloitlâTournelle, laquelle pour lors ^^^"^^"*
n'eftoit ordinaire. Mais elle fut faite continuelle ainlî que
les fufdites chambres,par le Roy François premier du nom,
en l'an 151.5.
Cefte chambre efl encores copofcc de deux Prefidens de
la cour,de huid conièillers de la grand chambre (qui alter-
! natiuementfontferuicc par Semeflre) & dedeux confeil-
lers, pris dechacune chambre des Enquefles, lefqueîs pa-
reillement y feruent enuiron Tefpace de trois mois^ chacun
à leur tour, d'où vient que cefle chambre eft appellec la Ladumbrc
TourncHe,afîn peut eftre que laccouftumancc de condam- ^"^'"""eiic
ner &faire mourir les hommes n'altère là douceur naturel- To^umdk.
le des luges êc les rende aucunement plus cruels & inhu-
mains, en exerceant leurs charcres.
En luilietKio. le Roy François erip-cavnechambre pour c ^ ,
J • A 1 • n- j I • r ■ 1 *■ iircdtion de
adminiitrcr la luitice durant les vacations, fuiuant les or- Jachambrc
donnancesÔ^iinftrudions au parauant faides par Louis 12. *^«sv^canô$
contenues fortjulong en l'Edid de l'eftablifTement &:ere« La chambre
diond'icelle.EtlachâbredesEnqucftesfutdiuifeeendeux ^" Enquc-
la première eflan c appellec la gran d chambre , & la féconde in dctx ''''
17^ GITE' DE PARIS,
Iapetite?EccelIe du Parlement:, fimplemenc chambre du
Parle mène.
Dudepuisjàrocafionde l'affluence des procès intentez
au Parlement qui ne pouuoient eftre vuidcz ii prompte-
mcntpar lepetitnombredesRaporteurs 6l luges, le Roy
Prançoisi. décerna autres lettres données à (aind Germain
en Lave le dernier de lanuier 1511. par lelquelles il creoic
vingt Confeillcrsau Parlement, defquels laj. chambre des
Enqucftcsfut compofee. Suiuant laquelle création, plu-
Ercaion fieurs veritablementfurentpourueus & rcçeus ,mais toute-
desj. Se fois la Cournelcs vouloitaurrcmentrecognoillre ne tenir
en meime rang & grade quelcj» anciens. Ce qui tut caufe
que le Roy décerna lettres au Parlement le 6. de luillet 1513.
parlefquelicsil manda ôc déclara, Que fa volonté eftoit que
îadiclechambredemcurafl en fon entier, 6c que les vingt
Confeilierspar luy de nouueau créez, iouifîent de pareils
droits 6c Pnuileges que les autres anciens. Ce qu'il réitéra
encores en Tan 1^31. parautres lettres du mois de luillct.
4. chambre Et l'ail 1543. au iTiois de IuiIIet,le mcfme Sieur Roy érigea
fS^i'^"^' ^^-^^ autre 4. chambre des Enquelles,comporeec]ci8. Con-
feillcrs & de deux Prefidens , tirez d'entre les plus anciens
delà Cour. Laquelle chambre fut appcUeeau commence-
ment la chambre du Domaine, Dource qu'elle cogncifloic
aulFi des apellations concernantes le fait duDomame& des
Eaux 6c Forells du Royaume.^ Mais à la fin on l'a nomma,
la 4, chambre des Enqueftes, pourlacognoifFance qu'elle
aeuindifcremment comme les autres chambres, de tous
. procès par cfcriptdeuolus par appel en la Cour,
ac !a chaiTî Au moisde luin 1544. vnc autre chambre qui fut dite du
breduCon Conieil , fuccncorcs érigée : L'eftabliiTement de laquelle
fut fondé fur l'abreuiation des procès &: diflriburion de
prompte iuflice? Auec création de deux prefidens, nom^
mez5.&6,Prefidents delà Cour, de deii Confeillers, 4.
clers&S. Laies: Pourcognoirtre ,iuger & décider toutes
lesappellationsverballcsapointeesauconféilparccuxdelâ
c:rand chambre du Plaidoyé.
Lei^.du mcl'memoys, le Roy fit vne déclaration fur cet
Edid de création defdich deux prefidencs, par laquelle il
ordonna, qu'ilsferoientappeilcz fhnplement Preiidcntsde
la
LIVRE PREMIER. 177
la Cour, & qu'ils monrcroientpar vacation des precedens,
- ainfi que les autres failoienc: Voulant outre plus qu a l'ad-
uenir,cn temps &:iailonsaccou{himeesja chambre du Par-
lementfutdiuifee en trois chambres, qui (eroienc dictes, la
grand Chambre, laTourneile, &Ia chambre du Confcil:
En chacune defquellesferoicmisauec deux des iixPrefidci',
tel nombre de Confeillers qu'il icroitaduifëpar la Cour Ic(-
quehon changeroitainfi que ceux de Ja grand chambre du
plaidoyé.
Toutefois , M. A uguftin deThoU qui auoit eftt* pourueu
del'vn deldks Offices de prcfidensnouueaux créez, eilant
venu à dcceder peu après fà réception, o:M, Antoine Mi-
nard qui auoit aufli titc pourueu de l'autre icmblable-
Oiiicc, cilantmonté en la placede M.Franc^oi^^Oliuier qui
auoitertépourueu de rOîîicede Chancelier de France j ces
deux ofhces de Prel-idents furent fupprimez &: les autres
réduits au nombre de 4. par Edicl du mois de luillec
^545-
L'eflabliircmeDtduParlemenîfutainf] continue, iufques Lepjti<;:rxi
en l'an 1)54. quele Roy Henry 2. ordonna, commci'ay dit le S.^'?^^'^^'
Parlement ScmeRre, parEdicl taidàCompiegneaumois
de May iFaifantvn reiglementqui portoit queia Cour de
Parlement fut delà en auant vn leul corps .ccmpofëde 1^6.
perfonnagcs : A fcauoir , de huicSt Prefidents des Enqueftcs
de -/y. Coniciiiers clercs , non compris lesPrciidcns des En^
quelles clercs, & de 104. Coniciiiers Laies, "outre les i?..
Pairs de France &. les 20. Maiftrcs des Requeftes ordinaires
Et lekiits Prelîdens & Confeillers d^ifoient feruir , yS. en la
première demie-année commcnceant au premier iour da
Iiiiilct, & autres femblablc nombre en l'autre demie année
iuiuante,commençeantau premier iour de Ianuicr,en l'an-
née lublequete. En chacun ed'icelies demies années y deuâc
auoir trois Chambres fournies, c'cfk à fcauoir, la grand
chambre du plaidoyc, de quatre Prefidents^ 30. Confeil-
lers, dixclcTCs,6s:io. laies: Etchacunedcsdeuxchambres;
des Enque(lcs,dedcuxPrefidents&20. Confeillers, quatre
clercs &. 16. Laies. DefqucUes trois chambres fèroient efleus
deux Prefidents & huiclConfcillcrs Laies delà grand cham-
bre ôc de chacune desz.chambrcs dcsEnqueftes,trois Laïcs,
Z
173 CITE' DE PARIS,
pour faire le nombre de i6. donc k chambre de laTournelIc
ieroltcompolce.
Et d'autant qu'il n'y auoitairezdePrefidents &: Confeil-
1ers en la Courpour yfaircleferuice fuiuant ce reiglement
du Semeftrej le Roy créa efdits mois de an lesOffices de qua-
tre Prcfidents 6c de 57. Confeillers, 17. Clercs, & 20. Laies
(pourparfournirle nombre porté par cefl Edid.Etl'efta-
blilFement du Parlement duraainfiiufques en l'an 1557. que
Rcuocation le Roy rulhômé par Edid faità Paris au mois de lanuierau-
aui'driemc: dit an{'reuoquât Ics Edicls faits furlc fait desScmeftres } rc-
jtnei rc. j^jj-^j-ej^tabiicf^Cour de Parleméc en Teftat qu'elle cftoitau
parauantjreferué qu'en icelleyauroitfept Chambres: Sça-
uoir cft ,la grand Chambre du Parlement ou plaidoyé , vnc
chainbre du Confeil, vne delà Tournelle, 6c quatre des En-
queflcs, lerquellesferoient fournies de tel nombre de Pred-
dents 6c Confeillers qu'il fcroit requis 6c aduilé par après.
Ordonnantqu'enicclies chambres feroienciugez les pro-
cez, ainfî qu'ils cfloient au parauanticeux Edicls , 6c en cel-
le du Conlèil (par concurrence auec la grand chambre du
plaidoyé) les procès ciuilsapointez au Confèil auec les cau-
les du Domaine, 6c ce qui en dépend, 6c les petits procez
criminels où il n'efcherroitpointdepeine.
Suiu ant cefl; eftablillement, le Roy décerna fes lettres pa-
rentesleS.Feurierenluiuant, declaratiuesdu nombre des
Officiers des trois chambres du Parlement: A fçauoir, qu'en
îa 2;rand chambre du plaidoyé prefideroient 6cferoiencM.
Gilles le maiftre (pourpremier) Fran(^ois de S.Andrc 6c An-
thoineMinard, PrefiLiCnts, ôc 11. Confeillers clercs^ 6c 12.
laies. En la chambre du Confeil.M. René Baillct 6c Chrifto-
phledeThou vrefidents, auec 7. Confeillers clercs 6c 16.
iaics EnlaTournellc M. pierre Seguier 6c Chriftophle de
Harlay prefidents, 6c 10 Confeillers laies qui eftoient aupa-
rauanç de la grand chambre,auec 8. Confeillers des quatre
chambres dcsEnqueflies , deux de chacune. Et deuoient les
prelidents 6c Conlèillers,monterpardegrez quand ildecc-
deroit aucuns de la grand Chambre, iuiuant l'ancienne
couftume: Et neantmoins alterneroient defix moisenfix
mois:c'efl:àfçauoir,quatrede la grand chambre, &L fîxde
la chambre du Conieil^auecceuxde laTouroelle, ainii
qu'on auoit accouftumé.
L I Y R E P il E M I E R. 179
peuaprestoucesfoiSjparEdiddumoysd'Aurilaudidan,
ces offices de prefidentsôi ConieiJlers furent ruprimez,iuf-
ques à ce qu'ils fuflent reduicls aunombrcancien , qu'ils
eltoienc lors de raduenemcncà laCouronne du mefmeRoy
François (.Ec parce que par le moyen de lareuocacion du
Semellre&relèâbliflemenc du Parlement enfon ancienne
reigle,il y auoit es chambres des Enqueftes plus grand no-
bre de Conleillers que de Couftumc , & qu'en chacune dQS
chambres il y en auoit cnuiron 14. combien qu'ancienne-
mentiln'y eneultque iç. oui6. pour le plus. Ledicl Sieur ^/^'^-'^",.
Roy ,par Edictdumoysdeluilletr^^S.engeavnecinquiel- bre des En-
me chambre des Enquelles (ài'inflar des autres quatre an- q^efles,
ciennes) laquellefuccompofce de deux Prdidents laies, 6c
de nombre de Canfeillers pour ce requis, lefquels furent ti*
rez des quatre autres chambres.
En Oclobrecnfuiuant furent créez de nouueau deuxOf-
ficesdeConfèillers laies, pour élire vnis &: incorporez au
corps delà Cour. Etpourautant qu'aucuns de ces Officiers
eftoient décédez aux Offices , dclquels n'auoit eflé encores
pourueuàcaufedeladite fupprcffion, aumoys de Décem-
bre 1569. le Roy fit vn Edid de reftablifTement des Offices
de PreIidents,Conreiilers, M. des Requelles &: autres Of-
fices de Iudicature,nonobftant les precedêcesTapprell^ons.
Et du depuis par autre Edid du mois de May i573.fiipprcffio
futfaitc des Offices de ceux qui cxcederoient le nombre, à
fçauoirdesPrefidentsde quatre, des M. des Requeiles 24.
ôc des Confeillers de la Cour cent, 40. clercs & 60. laies , en
iceuxtant clercs que laies, compris les Prefidents tant des
Enquellesquedes Requeftes du Palais, Vautres commifTai-
resderditesRequefles.Defqucls40 Confeillers clercs, les
36. tiendroient toujours acTiuellement l'Eftat de Confeiller
clerc , 10. en la grand chambre du plaidoyé, ôc 16. es cham-
bres des Enqueftes & Requeûes du Palais, &: 4, qui tien-
droient auec leur Office de Confeiller, vn Office de prefi-
dent aux Enqueftes. Etàfin qu'on ne doutaftà l'aduenir de
laqualitëdecesOfficeSjilsdeuoicntauant qu'eilre recéus
fe promouuoir es ordres Ecclefiaftics , du moins de celle
<îefoubs- diacre.
En confequence de 1 Edi6l de pacification, faid parle
Z ij
i8o CITE* DE PARIS,
Freftioii Roy Henry 3.àron aduencmencàla Couronne,vneCIiam-
dc la ch.im-brc fut érigée ÔCeftablic, laquelle eft maintenant appellec
^LV.'^^^' la chambre de l'Edicl: Et à cefte fin furent créez vn Office
dePrefîdent,^ceux de huid Confeillcrs. A quoy toutes-
fois n'a elle pourueujainsonrellépris indifféremment des
' luges de toutes les chambres , pour rendre iuftice&vuider
lesprocezellanscnicelle chambre. (3c fur cefte création de
PrehdentôcConleillcrs, faite au moys deMay enl'an 1576.
cnluinenfuiuantjfut faite vneautre création d'vn Office
dePrefidenten la Cour, outrcles^inqquiy eftoient,non-
obftant l'Edicl de fuppreflion faict àFontaine-beileau en
May 1 573. ^ la déclaration faite par le Roy fcanc en fon Par-
lement, confirmatiue dudit Edid de fuppreffion.
Apres le deceds du prcfident Hennecquin , fon Office de
prelîdent fut reflably , &: entant que beioin cfloit crce de
iiouueau en ch-efôctiltred'Officejpour rendre les Offices de
Prefidentsdemefme nombre qu'ils eiloientauant la more
duditdcfund: Et finalement, par autre Edid du moys de
May i5Sr. vingt Confeillersen la Cour furent créez, pour
eilre départis ficdiftribuez aux EnquefteSjl'EdicI enellanc
vcrirte en parlement, le Roy y feant.
r> E LA C 0 r R E T I V S T I C E DES
.Rcquî/'hs du PaUis, De la Chambre & Jurifdiction des Re-
qiicjles de l'Hofiel du Roy, Grade & authorité tant ancienne
qne incderne y des Ma'tjîres des Requcftes -^ Et leur nombre.
Pour quoy quelques vns d'enîreux prindrentle no?n de Mai-
ftres des Requefies ordinaires de l'Hoflcl duRoy. Origine des
Cczirml^îo?7 s ^appelle es Committimus: Et quels cjloient ceuK
qui premièrement en iouyrent.
IE veux donner plus de façon à la Cour des Requefies du
PalaisdeParis, pourautancqu'outreicellc, yavneautrc
chambre, quel'on appelle de prefent, la chambre des Re-
quefies de rHoflcldu Roy:De laquelle, d'aucc l'autre, le
difcoursfaiuantdefcouurira la différence.
De u Coir Le Sire deloinuilleefcrit, que faincl Louis fon Maiflre
J^l"[|^'jJ^'^"auoicacco^^ auecles Sicursde NeilesSc
aur^aUis. de SoilFonsaux plaids delà porte, §4 ques'il y auoit quelque
LIVRE PREMIER. iSr
^fFairelaquelleilsnepeulFenc bonnement vuider, ils luyen
faiioicntlc rapport , 6i lors il enuoyoït quérir les parties ,ôc
iugeoicpromptementleur caufe.
DudepuisauparauantqueleParlementfun: faidfeden-
taire, il le rrouue vn roolle des Officiers delamaifon du
'Roy , au bout duquel cçs mots fontcôtenijs : llonjieur Pier-
■•re de Sargiiics^ Cilles de Comfiegne é' le an M ml levé , orront eux
trois les plaids de la fort, j (^ aura Gilles de Compiegne autant a ne
-Mcnfieur Pierre de Sargiues , &?nangera auecle Chambellan. Ce
qui mefaicl; eflimer(lauf meilleur aduis) que ces Seigneurs
xiloient ceux , que depuis nous auons appeliez Maiftres des
^equefks,^ que les plaids de la porte n'clloient autre cho • Les plaiJs
*fc, queles plaintes Cm Requeiles quel'onprerentoicauRov ^'^^^po'^^<=
onclacognoilianceleureltoitcommile. , ^
Apres que le Parlement fut fait refeant, on commit iîx
hommesnotables (trois clercs &; trois laies) poureftre or-
dinairement par quartiers à la Cour, êclerefle de l'anneeau A 1 • 2
Parlement ou autres lieux quilleurplairoit.Etauoientvne &Vackdcs
tcIleaudorité,qu'àlafuitteduRoy ilsfecondoientleCliâ- J^-^^" Re-
celier, & au Parlement ils reprefentoient tous hs autres acns'^"'"'
Conleillers au deifoubs des Preiîdents.
Enrefcioiiedu Parlementtcnuioubs LouisHutain on
-infera premierementles Confeillers du Confeil eftroicl; &
audclToubs on inlcriuit le Chancelier, puis les fix M. des
Requeftes.L'incitulation de l'article , contenant ces mots
&noms.
Clercs fuiiiancs & Laies.
MaiftrehVtchelMauconduit. M ai sire Pierre Bertrand. Maifire
Pierre de Chappes. Mefire Jean Barrahlay. Mefire Ferry de
Ville-pcfie. Et Mefire Jean le Bourtier,
Befifuelsy aura, îoujiours a Cour , vn clerc é" vn lay , lequel
prendront a Cour en la manière accouflumee au temps du Roy lepe-
, rcjé' Il autres, /e il vienne, ne prendront riens,/e il ne/ont man-
\ dé.
Lorsque l'on vint au dénombrement àts fciqneurs du
Parlement, après auoir mislc Chancelier deuanttous les
Confeillers clercscômechef,on mit immediate-nentapres
luy les trois M. des Requeiles clercs (ufnommez,a<: \ti trois
autres M. des Requcftes laies, auanc tous les Confeillers
Z iij
,gr CITE^ DE PARIS,
),cs Mai- laies Ces Seigneurs eftans quelqucsfois appeliez fuiuants,
Rcquc^fics ôcd'ordinairepourruiuants.Nonpaspourleb(ienigrer,ains
ancienne- parvn tiltrclpecial d'honncur , par ce que leur charge en-
UzTuTtl'tre toutes les aurres,eftoit par necemtéafFccleeàkfuicte du
ou poudui- Pvoy , pourreceuoirlesRequeftcsqui luy efloient prelen-
uauts. j.^^^^ Qç quifut caufe, que perdantleur premier tiltrc on les
nomma en fin M. des Rcqucftes de l'hofteldu Roy. Mais
pourcequ'encefujccilsfe difpenfoient quelques fois trop
légèrement, iugeanrs fort ibuucnc des Rcqucftesau preiu-
dicedcô parties, qui giiroicnc en plus grande c.ognoiiTance
de caufe , il leur fut enioind,Que de toutes les requeftcs de
luRice qu'on leur prefcnteroit, ils en fiiïent des renuois,
chacun en fa chacune. Qui,eftoir à dire, qu'ils fîlîentfeeler
les lettres, adrcflantcs aux luges aulquels la cognoiiTance
dételles matières deuoicapartenirrôc non pas qu'ils en de-
cidailent tant à la légère :commel'ordonnancelurcefaite
par Philipppe 5. dit le long , de laquelle ie ne changcray rien
de l'ancien ihl , le tefmoigne.
^ j- T> H flippe parUrrracede Dieu Roy de France & de Nauarre,
de Philippe i Fatfdnsfcatiûtra tous , noiaauoirfdit extraire denesordon-
y. furleRe- jj^.^f^^.^f litespar ?îofirc grand Confeiljes articles cji après efcripts
tnclcTs " lef^ucls nousvoulonseftre tenm& gardez. fcrmementé- fans cor-
Maiftres .fompre pamos fourfutuans .
dcs^Reque- j^rcmicremcnt auons oràmé.quedeuxdeceu^^ des Requeshs fe-
ront continuellement anecnousfuiuants la Cour , & non plus , vn
clerc & vn Lay : Lefque (s feront tenus de feoir chacun iour à heures
ACCOuHumces en leur commun , pour ouyrles requcsies que faicles
Icurferont: Et ne paieront, ny ne fouf errant pa fer , aucunes let-
î res contraires ànosO r donnâmes .
Lefdicispourfuiuans ne deltureront ne paferont nulles requeftcs
qui touchent noftre Varlement ^chambre de Comptes^ ou noflre Thre-^
foraincoisiceux requercursrenuoyront aux lieux là ou ilappartien-l
dra chacun endroit fo y . ^
Etpource que moult de reque/les ont efiéfouucnt faites a nos pre-
decefeurs éknous quipafees onteftéfrauduleiifement fous vm-
hre d'aucune couleur de raifon, lefquellesfe d futées euffent esJepa)
deuant ceux qui font injlruicts & ont cognotfancedes befogncsi
n euffent pas efle paffc es, comme de moût de gens qui requierret re
LIVRE PREMIER. ig^
cfiwpen/àthndeferuices, reHitHttondes dommages ^^r ace de dire
contre les ArreHs donnez, en no/lre Parlement y &plu/ieHrs autres
chofes femhLihles OH mottlt de fraudes & déceptions ont ifié faites
AU temps pajfé: De toutes icelles requefles nous doiuent les pour fui-
liants (jut auec nous feront aduifer^afin qu elles foient enuoyees aux
lieux ou il appartiendra, . i/£i;uc
Nous auons ordmé pour toufiours auoir plaine cognoi (pince des
chofes cjut fe front par deuers nous , , qu vn Hure foit fait que l'on
Appellera lournal^ auquel on e fer ira continuellement ce que fait
auraeflé en noflre Confeileflroicl ^ dont mémoire foit a faire : Et k
iceluy liure faire & garder^ nous auons ordoneMaifre Pierre Baux
noflre clerCytuqHcl îl fera dite' deuifé par ceux qui feront prefent s
de noftre eflronConfeilouparl'vn des pourfuiuantsfi appelle eftoity
aucas que les autres fufent ahfents chacun iour , ce que fait aura
efié en noflre- dit Confetl , don^t mention foit fai[le : Et y feront ex -
preffèment les noms de ceux qui auront eflé aux hefognes confeil-
ler y &c.
De CCS deux pièces, ie veux dire du denonbremcntde
LoysHutin nagucrescité&de l'ordonnance rufallcguee,
l'onpeutprefqucreceuillird'oùviennentleschargcs&fun-
ftions d es fuidits M. des Requeil:cs, car fes leigneurs eflants
neccffitez d'eftre à la fuitte du Roy près la perfonnc du-
Chancelier, furent faits Tes commenfaux , ôcpenfion leur-
fut afîigneepourlesrcceuoirà fa table jcdantauffi comme
fcslicurenans pour lefeau. Car les principalles lettres Roy-
aux doiuent élire fignees en queue par l'vn d'entr'eux: qui
prciidcnt d'abondant au petit fecl, eftably près les Parle-
ments, comme reprefentant la perfonne du Chancelier:
Bien que toutesfois leurprefence &: authoritë ne foit rcqui-
fepour faire qu'icellcs lettres portent effecb de fentcnce
mais feulement c'eftpourne permettre qu'elles foient feel-
lees, fî par le narré d'icelles ils voyent qu'elles contreuien-
nentauxordonnances&pourlefurplus, renuoier Tadref-
fc deslettres, pour eftre iugees parles luges, félon i'exigêcc
des cas ou les demandes.
LefdidsM.desRequcftcs auoient outre plus ancienne- Ancienne
ment cognoidance &: iurifdidion contentieufe en deux ^"rifdiftion
points.L'vn quandleriltrcd'vn office Royal eftoitconten ^^l^^^Z
lieux entre deux parties, 6: l'autre quand on pourfuiuoic
i84- CITE' DE PARIS,
en acTionperfonnelievn Officier domeftique du Roy, qui
eftoicàlalùite delaGour: Comme nous apprenons dVne
ordonnance faiceparPhilippe de Valois en ian 1344. DeC
quels deux points, il eft fort facille de rendre raiion,car
pour le regard des offices il faloic neceirairemêc que les par-
ties euirenc recours au Roy, quilesenauoitpourueuzéclc-
quels*en repoibitfur les M. des Requelles: commeaufli la
faueurde les domeftiqaes mericoit bié,qu'ils ne tuiîenc di-
Ih'aics pour caufe légère du leruice qu'ils luy dcuoient ren.
dre. EtparainlIlacognoilTancedetelles affaires, fut àiuftc
cauiecojîvmireauxM.desRequertes,. CequiFuc toutesfois
retranche par vneordonnanccdu Roy Iean,duz8.Deccm,
brci3f9. par laquelle il ordonna: Que toutes lurifdidions
tuiîenc delaillces aux luges ordinaires , (ans que Icslubiecls
p£uflent€ftretrauaillezaiUeurs: faufieulement que les M.
des Requeftes de Ion liortel auroientla cognoiliance des
Offices Ck: Officiers de Ion Hodcl en adions pures perion-
nçllfs,^ en defrendant) mais non en demandant.
.Jlln'y eufl: au commencement que trois M. des Requcftes
&, puis lix, mais en fin eftans creuz en nombre plus grand,
Philippe de Valoisparvnedicl du 8 d'Auril 1341. déclara,
Qujl ,n-e,pouruoiroitplusà nulOffice, qu'ils nefuilent ré-
duits au nombre ancien de lîx. Mais du depuis pendant le
recciie de Charles 8. ils furent 8. quatre clercs 6c quatre
iaics.'Nombre qu'on entretint iniques au règne de Fran-
çois premier , foubs lequel on y apporta vn nouuel ordre.
' Çc tilrre de Maiilre des Requeftcs ordinaires , fut prispar
ceux d'ancienne création, à la différence des extraordinai-
res/^ue les Roys crêoient par fois.
I'Ay voulu de propos délibéré difcourir premièrement
desMaiilresdesRequeftesderholteLparcequelacrham-
Rèmie°ftes bredcs Rcquefles du Pakis iV cft qu'vne image de ces pre-
duPaiais a micrs, deiquelseUc a emprunté la iurifdiclion qu'elle exer-
ciU- em- cepourleiourd'Jiuy.Carqu'ainfinefoit, quelle rencontre
celle ;d€s .6c communauté a lexercice de leur luriidictionauecle mot
Ryequeftes ^^q Requcflcs , qui cft Icur principal tiltrc?
adhoftc . p^ur expliquer ceçy clairement, il faut noter qu'aux Par-
Icmens qui furent tenus dans Paris fous Philippe le Bel ^
Louis
L I V R E P R E M I E R. 1S5
Louis Hutin , on ne trouiie qu'il foit faid mention dVnc
chambre des Requefles , car auiîi pour iors les requefles
eftoientrefponduesparlesCouieilicrsdu Parlementôc des
Enqucfles: Mais toutamfiqu alafuitreduRoyily auoitles
M. des Requefles de fon hoftel , lelqucls eftoient dcftmez
pour iuger lesRequeftcsquiluy cfl:oiencprefencees,oupour
les remettre à la connoilîànce fi elles eiloicnt de trop grand
poix , auflî on voulut nirroduire vn ordre fèmblable pour
iesRequcilesquileroienr prefentees au Parlement. Com-
me on Teffedua pendant le règne de Philippe le Long, en
créant vne 3. chambre qui futceile des Reqûeftes, outre les cnqucl tcps
deux premières cdablies, du Parlement &L des Enquefles. J^abUc &^"
Enquoy ronfuuiicprclquelamefme forme, que celle ob-
feruecprcsduRoy.Car comme du commencement on ape-
loitces Requedes de fon Hodcl/esp/jîalsiie/aporU'^^uÇCiïon
mit la chambre dés Requefles du Palais hors de l'enclos des
deuxaucres chambres : comme celle qui cftoit introduite
pouriugerlesplaidsdela porte du Parlement, c'efl à fça-
uoir les Requefles que l'on prefcntoit aux Confeillers du
Parlement, auxquels les requefles efquell es fe trouu eroic de
la difficulté, dcuoient élire communiquées, 'auant que
IcfdicIsConleillers commis pour lesreceuoir, en refoluf-
fent.
Au commencement, on mit 4. Confeillers, deux clercs parcCbien
& deux laïcs , en cefle chambre dts Requefles, en après '^^ Comcv -
, o I 1 ■ r t t • V Icrsadir.i-
cinq, 'trois clercs & deux laicsj&hnalemenc huit, conror- mar-cc.
mement aux huit Maillres des Requefles de i'Hoil^l du
Roy.
Enfin , les grands empefchements qui furuindrent aux
M. des Requefles de rHoReliefquelsciloientà la fuittedu
grandleel, contraignirent beaucoup des doraefiiques du
Roy(lefqueIspenfolcntaux expéditions plus promptes aux
Requefles du Palais qu'aux Requefles de THoftel,) d'obte- orvincclc-
iiirCommi(rîons,aucunspour intenter Icurscaufesperfon- conTmisi^ôî*
nellestanten demandant qu'en défendant, aufdides Rc- appc^'^".
quefles du Palais, &: d'autres, pour y faire r'enuoyer celies^n^^^^
quilsauoientia intentées par deuantlesMaiiîres desRe-
qucllcsdcrHoflel.
Auecie temps onacrcuccepriniIege,cardc$pcrfonnellcs
Aa
j^é CITE' DE PARIS,
onl'eftenditauxpoiTedoires & mefnie aux mixtes, c'eft à
dire à celles qui ticnnet de la perfonalitéôc de la realité tout
enfemble, comme les inilances' de partages j refcifions, 6c
retraits lignagers&fcodaux-.Et qui plus elt onvoulut melme
<que ces Seigneurs eufî'entcognoiflance du mérite du Cûm-
mittimus , pnuatiuementàtous autresJuges : ic vxuxdire,
quefivnccaufeelloitrenuoyeepardeuanteuxenvertu des
furdictcs lettres ou commifîions qu'on apelic Committïmmy
tout autreluge eut foiidain les mains liées, c'eftà dire leur
r'enuoyaft loudain les caufeSji'auf à eux à examiner: fi elles
eftoientdelcur-cognoiffance. Ce qui fut ainfi ordonné ôc
iugépar Arreftdu8.dcIuilleti3^7.lorsquelesC^?î^w////;?2«/^
commençoicntencoresàveniren vfage: Cela ce faifant,à
eaufequeces Commillairesà raifon de leurs ConfciilerSj
faifoientpartôc portion de la Cour,
LcsM.dcsllequefles derHoftclquifcfafcIierentdcvoi^
Icuriurirdicliôainfidiuifee par la publication de l'Auditoi-
re delditesRequeftes du Palais qui fut faite le f de îuilkt en
l'an i4^i par lePrcfidentThibouil ScFEueiquedc Pari$,s'en
voulant vnpeu faire acroirc ecdeldain & au preiudicc de
ceux de ces requeftes du Palais, le Roy Charles 8. fut con-
traind d'y pourueoiren l'an 14^3. par vne déclaration qui
euocquiauxrequeftes du Palais toutes lescaufesdela natu-
re que deilus, qui eftoientpendantesôc indccifespardeuac
les Z\l.des Requeitesdefon Hoftel.Et deflors on reprit l'an-
cienneScpremieredifciplinedu Parlement,carles ConfeiU
1ers de la grand chambre &: des Enqueftes commencerentà
cognoiftre des R equeltes qu'on leurprefenta : & à cefte fin,
î5 o)l eft ve- ^è vindrentprefcnterà laporte de la grand chambreapuycz
nu que,i'on fur vne barre qu'on vcoit encorcs pres de cefte porte en ia
appeiieies ^-rand ialle du Palais r L'vf^cre g e laquelle baire eflant
fondées fur pcrduc maintenant , nouslertieulemencdc remarque que
lequeftcs. jg j^ gj]- ygjjy q^g nous apcUons encor' coures inftanccs
rendantes à fondccs fui. des Requeftcs, InftAnces feridmîcs à U Bar-
la barie. ^^.
Or n'y ayant au commericement que \^s officiers de la
maifondu Rx)y quipeul^entiouy^duC^;^^;»/>/;w/^, chacun
voulut par laps de tcps emprunter ce tiltre fous faux gages.
Ceqm donna fubietâCharles 6\^q^z lequelles Cojmmttimm
LIVRE PREMIER. 1^7
Tindrent en plus gpand crédit ) d'ordonner en l'an 138^. que
iralnepeufliouyrde ce bénéfice, s'il ne iouiiloit aâ;ueile->
ment des gages d'Officier de là mailon.
Peu après toutefois on pallà plus outre, car tous Içs Con-
iciliers du Parlement ^desEnqueftes voulurent aulTi iouyr
decePriuilege, ôc après eux les Greffiers, Notaires & Se-
crecairesdela Cour: Puisa la tin, melme, il fut dit par Ar>
rdï du 14. de Décembre 1408. Qu^e 4. clercs duGretre ciuil,
«deux du criminel, 6c vn des Prelenrations, auroient aulîi
leurs caufescommifesauldidcsRcqucftes du Palais. Aquoy
I-esAd^jocats puis les Procureurs du Parlement voulurent
^uiîiauoirparr, cequicaufàvn telddbrdreScvnciniuftice
il grande, que les plaintes en eftant portées iufqu'auxEftats
ccnus à Orléans en l'an ij^o. par Edid du moysde lanuier,
touslesfiegesdesRequefleseftablijen tous les autresParle-
mentsqueceluy de Paris, furent lupprimcz.
Toucefoii ccils ordonnance ne Ibrtit iamais effed:,
cartant s'en faut on les creutôc multiplia, à mefure que les
occadonss'enoffirirent. Et notamment, le Roy Henry 3. Cr-afop. ^
en créa vneautre féconde chambre enl'an 1580. compoiee {j/eYc- r/-
■dcdeuxpreii.lctS(ScdehuiclCôieillers,âuxmenTies droicts, quelles.
pnuileges&prerogatiuesdeceuxdela première chambre,
lefquelsilnefaut douterauoirtenule mefme rang que te-
noicncMellîeursdela grand' chambre, comme on le peut
recueillir de ce que les adreilesdcs lettres po'rtoient ces
mots : Aux gens qui tiennent & tiendront ncfire Parlement^ En-
^uejles & Reqnejles : QovciVCi^^iQzs derniers eairenteftelepa-
r^z du parlement. Et n'eilpas que l'on ne trouue pluileurs
lettres , eiqucUes après les gens du parlement on met immé-
diatement les gens tcnantsies Comptes , puisles Enquelles
& Requefles.
D V PAR ^J^ ET DE M E S S I E V R S
les ç-ens du Rûv^
LORS de l'inftitiition -ôc c lia biifTement des Cours de Pfcmici
Parlementde France, furent auiTi creés& eftablîs vn ^^|^/„^/jfp',^
Procureur gênerai ôc deux Aduocats du Roy vn clerc ôc vn cureurgene-
lay ?Et peu après, on créa encore' vn autre Ofiice d' Ad uocat "^ ^'■^^"°"
du Roy extra-ordinaire,dont MaillrePicrre Halle fut pour- "^ & ''''
" Aa ij
3^8 CITE' DE PARIS,
lieu en Tan i^6^.^ après luy en l'an i47i.M.PhilippeLuithier
ou Lheulier. Mais cet office fut lupprimc, par lettres du 6.
a Aurili49i. commelefutaulfi celuyd'Aduocat Criminel
lequel maiftre lehan Rabateau exercoit en l'an 1435.
CeteftabliiFement d'officiers fut ainfifaitparlesKoyS afin
qu'ils cuffent efgard à la conferuation des toutes choies qui
eoncernoient, tantle public que l'intereft particulier d'vn
chacun. Et pource efdidcs chofes , aucun lugement qui en
puifTceftredonnén'eft valable, fi au parauantque le don-
ner, communication n'cna elledonneeàccsgensdu Roy^
ôcf'ilsn'onteftë ouys.Cequi l'obferueen toutes les Cours
fbuueraines de France.
îcurpoa- Ils font fculs qui pcuucut requcrlr cc que bon Icut femblc
^^^^- pour l'intereft du Roy & du public, & faut que tout ce qui
a efté ordonne jacordé ou odroyë parle Roy jpalle neccf-
fairement par leurs mains Scloit par eux meuremcnt exami-
né, pour eftrefuiuy s'il eftlcgitimc, ou contredits'ilya de
Tiniufticc, corrigé, modiiieou autrement reftraiiuëc limi-
té félon leur aduis, lequel eft bien fouuent de pareille effi-
cace, quefilei'rincel'auoitluy meimeainfîconfenti èc ex-
preircment ordonné.
Ils louitîènt de pareils droits, priuileges 5c prerogatiues
que Meffieurs de la Cour , &. on t leur parquet de feance près
la o-rand' chambre du Parlement qu'ils tiennent ordinaire-
ment, principalement les iours de Mercredy & Vendre-
dy.
Deid Cour & lujlice des Aydes.
DEs le temps que les Aydesfurentmiles fus au Royaume
,.;„.--- de France afin que les deniers qui en prouiendroiens
"■^'^ fuffent employez à la protection &: defFence à^s fubiecls
6c manutention delachofepublique,ilyatousiours eu des
officiers ordonnez ôc eftablis par cous \ç:^ Dioccfes, bonnes
ConfeiUers viUes 6c autrcsUeux du Royaume, pourcognoiftreôciuger
&Eaeuz. ' enpremiereinftance, dufnitdefdicts Aydcs.
Tels ont efté les EfleuZjôc en cas d'appel ^fouueraineté,
les Généraux 6c Confeiilers: pour cognoiftre d'abondant
en dernier reftbrc en tout cas , de toutes chofes concernant
le fait des Aydes. Et d'autant qu'anciennement ils n'eftoicî
ordinaires&leuez finonpour quelque grande neceffite fur-
cien
des
LIVRE PREMIER. ig^
uenante,aufri n'y auoit-il grand nombre d'OfEcicrs éta-
blis pour le maniement & la cognoiiîanced'iceux ,ams feu-
lement quelquesEfleus&Rcceueurs ordonnez paraucunes
des villes àc Diocelcs du Royaume, 5c trois ou quatre Gé-
néraux jConIcillersellablisà Paris, delquels la charge ôc
l'office ceiToit, fi toit que l*ayde odroyé ôc ordonné eflre
kué, auoit elle receu parles Officiers à ce commis,
L'eilablillementdeidits Elleus &: Généraux des Aydes ne
fe doit rechercher auant le règne de Charles 6. lequel par
Ordonnance du 16. de lanuier en l'an 138^. ordonna àc efla-
blit Généraux ConfciUers les fieurs Philippes de Mouhns,
Jean le Mercier, ô^ Gilles Galois Cheualiers, Nicolas Fon-
tcnay, 6c François Chante-prune, pourmettrefus les Ay-
des: Auecpouuoir d'ordonner ôce.'fablirdesEfleuSjRcce-
ueurs, Grcnetiers , Contrerolieurs, Commiflàircs, &: au-
tres Olficicrs.Iceux deftituer ou renouueller, en toutes les
viiies 5c Dioceles du Royaume. Ordonner & commettre vi-
fiteurs généraux, taxer gages aux Officiers, les punir èc re-
former, &: en bret, pareille authonté durant le cours des
Aydes, qu'ont ceux du Parlement Etauoientlcsdefluldits
quatre Clercs ,leiqucls failoientloubs eux les efcritures, & desfinances.
drelfoient les proccz verbaux, mais maintenant ces clercs
iont appeliez , Secrétaires desiinances.
Les Généraux ont touliours du depuis edé maintenus en ^ o-
celteautnoritc &: cognoillance,iulqucs auregnedeFran- dVnefecon-
çois I. qui érigeai eilablic vne féconde chambre des Aydes, i^ chambre
aulieu qu'au parauantlon règne, lenombre des Confeillers "^^^ ^
Généraux des Aydes auoit prefque demeuré en vu cfbar,
n'ayant excédé le nombre de hui£l:: C'eft à fçauoir,d'vn
Preiident Clerc, ôc de quatre Généraux & trois Confeil-
lers; Combien toutefois, que les Ordonnances des Roys
lean ^Charles é.facent mention de moindre ou plus grand
nombre,felon la nature de l'Ay de qu'il conuenuitleuer. 'car
félon qu'il cftoitpetit ou grand , il donnoit occafioul d'or-
donner ôceftablir plus ou moins d'Officiers. Mais depuis
queles Roys ont commencé à faire les Aydes ordinaires, ils
oncefUbly certain nombre d'Officiers pour le maniement
&conduicl:ed'iceux,auecpouuoirdccognoiftre,iugcr 2c
décider en tous cas , de toutes chofes concernantes le faid
A a iij
190 CITE*. DE PARIS,
des Aydes.Ec combien que de ces Généraux li y en ayctouf-
iours eu quelques vns ordonnez pour.iefaict de la lulbce , (î
cfb-cequepour leurs empelchcmens ordinaires Ôc pour le
peudeloifirqu'ilsauojcntde vacquer au faictdeia lullice
des Aydcs, &iointparauanture qu'ils n'cftoiencautremenc
verlez au fait de ludicature, l'on créa crois Offices deCon-
feillers en la chambre des Aydés.-Etdcflors les Officiers des
Aydescommencerentâeftrereglez&: réduits à certain nô-
bre,quifutdehuid : Alçauoir, d'vn Prefident, de quatre
Généraux Se croisConieiilers,aufquelsrelon que Ton voy oic
lescaufeslburdreôc affluer en celle iuftice, on adioignoic
cncoresquelquesConfcillers, qui à cefte occafion lurpaf-
foientquelquesfois les Généraux Confeillers efrablis pour
le fait des finances , 6c d'autresfois eil:oien t elgaux ou moin-
dres en nombre.
Quelquesfoisauffi, outre & par delîus ces Officiers ordi-
naires, les Koys ycommettoient desintendans Généraux
fur toutes les finances de France; auecpouuoir Ipecialde
preiideraux Aydes: Et quelque foispareiUement ilscom-
mettoientdesGenerauxreformateursdesAydes^quiauoiéc
toutpouuoirSc authorité furiceuxj mefme de chaftier les
délinquants , 6c retrancher lesabus qui le trouuoiêt y auoir
eftë faicis ôc comjïiis.
LesAydesfarentain{îgouuerneziufqucsenrani4i5.quc
Charles (3. inflitua ou (^pluftoil:) reftablitlaCourôc Cham-
bre des AydesàPoiâ:iers,auec tel pouuoir qu'auoient hs
Généraux à Paris. Et là, les généraux cognoilfoient du fait
des Aydes. Ce qu'ils continuèrent iufques cnrani436. que
ils furent remis en la ville de Paris par i'Ordônance du me(-
me Roy, du 6. de Nouembre, l'Anglois en eftancdechai-
fé.Et Louisit. venant puis après à la Couronne, abolit Sc
Suppreffion f^pp^jn^a la chambre 6c Cour des Aydes & en attribua la
reftabiifle- cognoifTâncc aux M. des Requeftcs de l'Hoftel, lelquels en
nieac delà cogncurcnc iuiqucs en 13111464. qucle5.de Iuin,ladicl:e
Aydes. *^^ chambre fut reflablie , èc les au crcs Officiers remis en icelle;
A rçauoir,LouisRaquierEuerquedcTroye, M. leanHer-
bet, lean Compains de Anthoine Cornet , Généraux; dc
GuillaumeLoDgueioiic, Confeillerfurlcfaicl: de la iufticc
des Aydes :Aueclequel furent depuis eilabhs, M. lean de
LIVRE PREMIER. ic^i
Frometieres & Charles Rapicuten Aouflcnrûiuant j&.en-
corcs du depuis vn quatricline General , quiLaueeles dciTuf-
diâs accomplit le nombre de huiâ: Oificiers,lerquels nefu-
r.entaugmencez ne diminuez iufques en luiliet 15 f 3. que le
Roy François I. par Edidlfaidau campdeMaroiles,creadc
jiûuueauvn Office de General &:Conieilier enla.lGour des
Aydes^outrelenombreancicn: Etpeu après encor'vn au-
tre Office de Confciller,pour rendre le nombre éçs Coii-
fcilicrs elgal à celuy des Généraux ,à la charge toutesfois de
ilippreffion duprenuervacanrparmortou priuation.Eclors
y auoit deux Prefidcpts aux Ay des, l'ai^cien clerc &. vn au-
tre lay y cftably depuis , iuman c TEdid faid en Feurier 1 521.
De manière que la Chambre des Aydescftoit lors compo-
lee outre ces deux Prcfîdcnts de cinq Généraux de decinq
Confeillers.
Les Aydcs venans à croiftrc Se augmenter , le Roy Henry
fécond par Edicl du mpys de Mars. lyçr. érigea & eftablit vnc
autre chambre des Aydcs, compofee de.dcux Prefidents ^
dehuicfl Généraux Confeillers lAufquelsparautreEdid du
mois de M-iy lyyy. furent adiouftez fix Confeillers Géné-
raux, dont fut ièul pourueu 6c reçeu M. Nicolas lanuierj
pourceque (urlesremondrrancesfaiclesau Roy parlaCour
des Ay des , les autres cinq furentfupprimez au,moysdeFe-
iirierauant Paiques cnfuiuant. Et d'autant qu'aprcs la fu-
prclfion de ces Offices portée par les Êdicls d'Orléans ôc
.Moulins, aucuns deces Confeillers Généraux décédèrent
^entr'autresMaiflres Rob{:rtLobJn& Nicolas Je Picard
aux Offices defquels ne fut pourueu lors deleurs àecés à
raisô deladiteluppreiriô:llfutfaitvnÉditde reftabHlTemé't
deldjcls deux Offices en May 1569. à quoy peu après fut
pourueu. Puis vn autre Edid de création' dVn Office dç
Confeiiler fut faid par Charles 9. au moys de Septembre
^570- , • , ''.:'3, ,. ' .. ■;
Ces Officiers prennent tous indifFeremm^nt q.aalité dç
GcneranXjCombien qu'anciennement Ltilçf,e,dê Genera-Î
futdiftincl&feparéde celuy de Confei]ier,;&: que les Con-
feillers ayent elle elbblis aux Aydes long temps après les
Généraux: Et ces deux qualitez font à;prefentioindes&:
wiies enfembie , de forte qu'ils ont pareil pouuoir ôcautho-
m CITE' DE PARIS,
rite les vns que les autres: & ne cîifFcrent en rienfinon en
gages, parce qu'il y en a trois d'entr'eux qui n'ont que trois
cens liures,aurcgarddes autres qui en ontcinqcens.
La Gourdes Aydes cognoillpar appel de toutes matières
dekcham- ^^t^buces en première inftance aux Ellcws ôc autres Oiîî-
brcdes Ay- cicts dc ladite Cour: Des fautes, abus & malucriations
^-' commifes, tant par les Prefidents, Généraux Confeillers,
Greffiers &Huifl]ersd'icelie Cour, que par les Elleuz,Gre'
netiers, Maiftres desports, & autres rcilortiflants àeux;&:
desiniures& excèscommisenleursperfonnes, au mefpris :
des prerogaciues , authorké &: prééminences de leurs ellats
ô: offices: comme il eft fort amplement fpecifie en l'ordon-
nance fufalegaeedc l'an 1382. en vne autre del'an 1407. &: en
J'Edit d'érection de la féconde chambre , deldic^s Ay-
des.
De la grande à' petite chancellerie.
Deux fortes T^ 7 a deux (oxtcs deChancelleric enFrance,que l'on nom-
de Chance)- J[me Vulgairement , grande & petite : La première defqucl'
eTande &^ia ^^^ ^^ ^^^^ appellec , à raifon que les lettres qui y font expe-
pcticc. diecs, font feelees du grand feel du Roy par Monfîeurle
Chancelier de France chef d'icelle , ou en fa prcfence : Et la
petite, pour au tant que les expéditions qui fc font en icelle
ibnt de petite confequen ce à i'efgard des autres, & rellrain-
tes aux parlements , efquels elles font eftablies.
La s^rande Chancellerie eft feule au Royaume de France
quifuitordinairemêtla perfonneduRoy,& en icelle Mon-
teur le Chancelier ( allifté d'aucuns M. des Requefbes Se en
la prefence des Secrétaires du Roy & autres officiers de la
Chanccllerie)feelle,quand bon luyfemble toutes lettres de
luftice. Mais quant aux petites Chancelleries , elles ont efté
eftablies quant & les parlements, ou peu de temps après,
pour l'expédition des lettres de mftice. Et en furentpremà-
crementmflitueesdeux àfçauoir vnepour le parlement de
paris,&vneautrepourceIuydeTholo(e: puis par fucceffi-
ondetempsoneneftabHt d'autres à mefme fins, lors que
les parlements furentinftituez par la France, De forte qu'à
prefent il y a autant dc petites Chancelleries en France, que
„ . ., de parlements , Surtoutes Icfquelles neantmoins celle de
/peciai d=ia Paris a cela dcpartieulicrôi depnuUegclpecial, que les pro-
uiiions
I
LIVRE PREMIER. ï^y .
uiriôs&:l'ettrcsderimpleiufticequiiefeeilenceniGeIle{cn-petiteCfâ^
core qu'elles ioict d'autre relTort que de celuy de paris ) font p^jr^^^^^^^
heantmoins d'auflr grand' force & vertu, que li elles auoienc
cftérecUeescsfeelsdeleur relTort , Et la raifon en eri:,pour^
cequecekeldeparisefteftabli en rabfence du grand.
Monfieur le Chancellier prefîde efdides Chancelleries,
comme chef de la luftice: maisparceque ordinairement il
éftempefchc près iaperlonne du Roy, &: à la fuitte de fà
Cour, employé es affaires d'Elfat, lesMaillresdes Reque-
ftcs en Ton a bien ce y tiennent le premierlieu;&: le plus an»
cien d'entre eux tient le leau.
Des Secrétaires,
LEs Secrétaires ont IcurCollegc à part , compofc premiè-
rement de ibixante Notaires 6c Secrétaires*:^ depuis au-
gmentede pareil nombre. Etdecenomiefont appeiier les
îjecretaires en France,luiuant lcsChancelleries,eitâts corne
Scribes &:Notaires de Iufi:ice,pour fîgner les rercripts,man-
dcmeps, commilFions, 6c autres expéditions, qui fe font
cniceiles.Enfaueur defquels le Roy Charles V. fît baftir
vne Chapelle aux Celeftinsde Paris, pour y faire leurs af-
fcmblces de dcuotion, 6c autres, eoncernans les affaires
de leur Collège, ilsnauoicnt lorsleurs gages affignezfurle
pTOLifit &: émolument du feau , non plus que le5 autres
Officiers de la Chancellerie , qui auoient par iour vne cer-
rainefomme de deniers , qui leur eftoic payée par le Ciian-
o-curduThreror.Etferrouueparlcs Comptes de Gentian
dePafTy , 6c Guillaume de Rciîbn , Changeur du Threfor,
quei'anijij.leChancellier auoixfept fols parifis par iour:
£t en l'an 1394. le Référendaire delà Chancellerie, deux céts
vingt liures par an. Le Contrerolleur, fîx fols par iour.
L'Audiencierautant.Etle Chaufecire douze deniers. Et en
l'an 13 11. il ne fetrouue au très Officiers eflabhs en la Chan-
cellerie, que des Notaires 6c deux Chaufecircs.Et d'entre
fcsNotaircs& Secrétaires aucuns fuiuent la grande Chan-
cellerie, 6clesautres celles des Parlemens^ oùilsflgnent
&depefchent toutes prouifions de luflicc. ^
Il y aautres Secrétaires d'£fi:atou des Coramandemens,^^^^^."^"
ainfi apellez, pource qu'ils expédient tout ce qui dépend nwudcir.cs
Bb
194 CITE* DE PARIS,
de la feule grâce, faueur, &.coniandementdu Prince: qui
ordinairement luy afîiftent, le fuiuenc approchent, ^ enté-
dent Tes fecrets. Mais ceux qairuiuentleiChaceiierics,ronc
appeliez Secrétaires ordinaires: par ce que ordinairemenc
ilsk trouuentaufeau, ou ils drefTent &: depelchent toutes
prouiiions ordinaires de iuftiee.Etd'autantque les fufdicls
(ix vingts Secrétaires ordinaires ne pouuoicnc luffire es
Chancelleries de France , le Roy Henry i. par edicl du mois
de Nouembrei554.augmcnta leur collège de quatre vingts
autres , pour faire le nombre de deux cens. Aulqucls depuis
en furcntadiouftezquaranteparieRoy Charles neufuicime
en l'an 1570.
Du ccraps de la première inftitution, qu'ils n'elloienc que
(ôixance , ils cftoient en crédit oc authorité enuersles Roys^
^ eftoient participas de leurs confeils&lecretes entrepniès.
Et pour marque de cède prerogatiue & auihoritc qu'ils
auoicntàl'endroid des pcrfones lignalees , les Roy s leur
ont faici cet honneur d'eitre les premiers de leur Collège Ec
en ce temps la, riennefepafToit digne de mémoire, quine
Jeur futcommunicqué, oufaidenleurprefence.
Entre autres choies ils auoient cet honneur éi fermens
que faifoient les Chancellicrs de France au Roy, qu'ils lifoi-
cntde motâ mot aux Chancelliers le ferment qu'ils deuoi-
entfâireenlaprefence du Roy. Commeil fur faicl: le 20.
Nouembrei573. lors que Maiftre Pierre d'Orgemont fit le
ferment de ChancellierauRoy en fonChafteauduLouurc,
Et à celle occaHon les Roy s de France les on t décorez d'in-
iinis beaux priuileges ,droids, prerogatiues , aficzamplc-
mei>t déclarez par les ordonnances, èc autres patcntesâ
eux oélroicesâccftc fin , fpeciallement en celles de Loul5
vnziefmcjdu mois de luillcc i465.ôcde Nouembre i4Si.Pa-
reillemenrdu Roy Franc^oisen Octobre 1557. &c infinies au-
tres portées parles ordonnances.
De UCot^r & Chambredu Threjor,
IL efl certain que depuis le premier eftablilTemcnt des
Thrcforicrs de France , il y en a toufiojjrs eu quelquesvns
Th'ufÔHcrs eftabhs pourlefaitdelaluftice, 6c quelques autres, pour
deFrance l^f^it desfinances ; Soit Qu'ils aycnt cfté vn oupluficurs , OU
dérobe Ion- ^ , ' ■* ^ * ,, p,, ,
gucciioiciu queaucunestoisilsaycnt exerce, comointementi vnoci au-.
Lî VRE P ilEMIER. 195
tre Office. Ce qui le venficpar hs icctres de prouifion des fcuîsquico-
ThreforierSjlcfquels d'autant que lorsilseftoientIup;es du Boifloiejjt
Domaine&; cognoilioient de toutes matières concernan- adaïufticc
teslefaitd'iceluy, eftoientpourceftcoccalion le plus fou- quedcsFi-
ucnt gens derobelcngue, du moins expertsaufait deiudi- *^'^"^*^'^
cature & en la cognoiliance du Domaine. Ce quifut obfer-
uéiulquesearani407.queIefdic1:sTIircforiersiurIc fait de
la lufticefurentfuprimezpar ordonnance du Roy Charles
7. du 4. delanuier.&:M. lacquesduFour Aduocaten Par-
lement , ellably ConreillerauThrcibr. Premier qui futho->
•note de ce tiltre ^combien qu'auparauanr quelques particu-
liers fufîentappeliez par lefdits Sieurs Thrcforicrs, pour
iuger&decidcrauec euxde toutes matières concernantes
Icdomame, &fpccialementpourtenirle{iegcen leurs au^
ditoires. Mais depuis ceftefupprefliondefdiâs Threforiers
( qui eftoiait gens de Icttres&fors experts en l'art de iudica-
ture)&: que l'on eufleftabiy en leur lieu d'autres Threlbriers EftabliiTc-
de robe courte, l'on aduila d'y eftabiyr quelque nombrede îhrefoder
Conlèillers, pour (, tant àûec eux qu'en leur abfence)iuger derobb?
de coenoiilre des matières qui fe prefenteroiet à leur bureau ^P"'^''-^ ff.
concernantes ledit Domaine. duThrefoc.
Cet Edid de fuppreffion defdids Threforiers fur le fait de
laluftice , ncfuttoutefoislieftroidementobferué,quede«.
puis la porteaitefté fermée aux gens de lettres pour entrer
en leur Bureau ,ains tant s'en faut , pluiîeurs de cefte qualité
fccrouucntauoireftcpourueuzdes meiniesoince>':dcTlire"
forier, peu de temps mefmementapres ladite ordonnance:
Comme enl'ani42.y.lcfutM. Pierre Fontcnay Confeiiler
au grand Confeil : 6c en Tan 1476. M. lean de Driefchc Do-
cfeur es Droits ÔcPrcfident des Comptes.
• CesThreforiersauoient lors cefteauthoritc & prerogati- de"sThrcio-
ueauThrefor^ que bien que le Roy eutpourueu aux offices neisde Fxâ-
deConfeillersdUjThrefor, neantmoinsils receuoientqui^^'
leurplaifoit, (ans ordonnance ny autres lettres de prouifion
du Roy : pourueu qu'ils en fulTent certifiez &: recognuz ca.
pables.
Au commencemêr,lesConfeilîers tant retenus & ordon-
nez parle Roy que ceux qui eftoienc rcceuz ^inftituez par
hs Threlbner-s de France n'excedoient le nombre de Z4
Bbij ^
Î9CÎ CITE» DE PARIS,
Kn'yacToit Mais en l'an 1459. M.GirardlcCoqyfutadiouftépourtiery^
aacicncmcc ôccnl'an i4(ji.M.01iuier le gentiUhommepour 4.aurquels
quct. Con- çj^ i'^j^ 1487. futadioint pour <. M. Pierre du Viuier. Lequel
Thrcfor. rjuclquctenips après ayancreljgne aM. René le Blanc qui
en fut pourueUjlcsThreforiers de Frace ne le voulants rece-
uoir, pource, difoient ils que le lufdic du Viuier n'auoitefté
re^eu que comme ConfeiUer rupernumerairc, il fut con-
traincd'obtcnir duRoy vnenouuelieprouiriondecetoffico
dej-ConfcillerauThrefor, lequel entant que befoin eftoic
leRoy creoit&:erigcoitdenouueau.Etpartant,en vertu de
celle prouifion , iceluy le Blanc fut receu en l'an'
149^. . •-••?;^'
Du depuis en l'an î J45. le Roy Françoisi;créa3. autres of-
fices de ConfeillersauditTiireior, qui firent le nombre de
huid , qui demeura en cflat iufqu'au deceds de Maiftrs Au-
guftin MorcUil'vn d'iceux : à l'Office duquel n'a efté depuis
pourueufuiuantl'ordonnance des Ellats tenus à Blois au
moys de May 1^79. portant fupprefTion ôc reduclion dc&
Confeillcrs de la chambre du Threfor au nombre ds
fix.
îlyadcx. Quant aux Confeillcrsfurlefaiddu Domaine eftablis au
r"'7 1? Threfor , ils furent premièrement quatre & puis lix •■, le pre -
*u Thicioi. mierdefquelseftoirordinairemcnt Euefque ou grand Sei-
gneur,&auoitmilfrancsd'ordcgages par an, au lieu que
les autres, lefqucls le plus fouuent clloient Threforicrs de
France, n'en auoicnt que iix cents.
CetcftabhfrementdeConfeillersduraaflez long temps,
leurs iugemens àc commilFions efrants ainli intitulez ^Les
ConfetlUrs & Threforiers au Threfor, Mais il furent fiipprimez
enuiron l'an 1386. au moins comme on le peut coniedurer,
de ce que les Comptes du Changeur duThrcfor de ladiéte
annce& autres fubfequcntes neïont mention d'aucuns pa-
ycmentsdegagesàeuxfaiclsn'yiàautresOfficiersauparauâc
clfablis pour kfaitdu Domaine.
L'on trouuebicnqucdu depuis furent inftitucz & efta-
blisd*autresConieillers,tant fur le fait delà luftice du Thre-
for que des Ay des, qui fe kuoient en l'an 1435. pour le fait de
la guerre: Lefqucls Confcillers furent eftablii outre & par
dtiTus les ordinaiieSjquicognoiiToict du Domaine auec les
LIVRE PREMIER. ,5)7
Threforiers de France: parce que les fufdidsn'auoient que
vingt cinq liures de gages par an, mais les ordinaires cent:
Suiuanclespayemens qui s'en trouuenc auoir elle faidsc?
comptes des Changeurs , lefqucls payoient pour lors les ga-
ges de ces Officiers, commetaic à prefencle Receueur du
Domaine, ^^--'i'
Or quant il eft fait mention aux anciennes ordonnances
des Officiers des Comptes Se du Threfor, il ne faut penfer
que lesConieillersyloientcomprisparce qu'ils n'eftoient
encorcs lors inftituez, auis feulement les Thrcroriers de
Francc.Lcfqucls fe trouuoient ordinairement en la compa-
gnie des officiers des Comptes, de cognoilToienc concur-
remment auec eux duDomaine&desFmances. Mais depuis
rellablifTementdes Confeillers entiltre & qualité d'office
formé en la chambre du Thrcior ,les Threforiers de France
fcfontfequeftrczdclaiurifdidion contentieulc, ôc en onc
lailîe la cognoilîance aux Confeillers , lefquels comme lurifdiAioa
ieuls &c vrays Iu2;cs du Domaine, cognoilTent de toutes '^"^o^lf"'-
matières concernantes iceiuy. De lortc que les Threfori- fox.
ersdeFrancen'oncaucuneiurifdidion contenticuic pour
lercgard des expéditions qu'ilsfontfanslcsConfcillersdu-
Threfor, fpccialcmentcschofestouchantlcDomaine.
LefditsThreforiers Iculement, fe peuuent trouuer quand
bon leurfcmble, en l'aflemblee des Côfeillers, & luger auec
euxles procez côcernants le Domaine du Roy, dôt ils r'em-
portent encores cet honneur ôcprerogatiue, que les iuge-
mens qui font donnez paries Confeillers duThreforauee
cux&cnleurprefence,foncintitulez deleiirsnoms &:def-
dics Conleiiiers : vray es marques de l'ancienne authoritc en
la iuilice du Threfor, en laquelle Meilleurs des Comptes
icmbientencor les maintenir & conferuer, en ce que lors
qu'ils les ontreccus ^ ont pris le f:rment d'eux en leur châ-
bre,ils viennentà rinftant les inftaler par le plus ancienMai-
flredc leur compagnie, au Rureau de la iuilice du Threfor, Voyez l'E-
enlaprefence&aiTcmbleedefJics Confeillers, comme les f "^ ^*^ ^'^"
rccognoilîhntluges naturels du Domaine & de fcs dépen-
dances &: appartenances.
Les mefmes Confeillers du Threfor cognoiflenc d'abon-
dant de toutes matierci féodales , elquelles le Roy prétend
Bb iij
n;
^^ CITE' DE PARIS,
intcrciljd'Anbeines,baItarclires,desheranccs,vrufCS,fonds,
&: propricté des Eaux ôc Forefls de ce Royaume , fuiuanc les
Ordonnances de Charles j. ( faiteà Melun , au moisde luil-
Jeci37(>.)ôc de François premier de Tan 151 5. ôcvnArrefl: du
Parlement de Paris dm . d' Aouft i533.donné fur vnc appella-
tion d'encre les manants Schabicans de Chalmarelôc le Sei-
gneur dudiclieu.Ce queMaiftreleanBacquecAduocacdu
KoyaudidTkrefor^difcourc fort amplementen fonliure
dcsdroicls du Domaine.
Des Grands Matjhes & autres Officiers de U lujlice
des Eaux& Forefis.
O s Roys defirants de conreruer&: entretenir les Eaux
& Forcib de ce Royaume , tant pour le plaifir & dcle-
.cliation qu'ils y prcnoicntà la cliaile , qu'à railon de l'Ar-
cliiteclurc ôc de la commoditéÔC profit qu'ils en receuoicnr^
Ipecialement es ventes 6c couppes des bois &: pefcheries;
II >ra eu d'i- Ordonnèrent &:efl:ablirent de toute ancienneté de certains
cicnnctédes Officiers, comme Prcuofts, Maiftres Verdicts &Gruyers,
Eaux & Fo - Gardes, Segraiers, Maiftres Gardes^Maiftres Sergents ôcau.
rcfts. tresOiBcicrs, pour empefcher qu'aucun dommage 6c de-
gaftsy futfait:Nonquetoutcsfoisil y eut lors du premier
eilablinemenr,vn tel nombre d'Officiers qu'ilyaàprefenr,
pour faire la mcfme charge: mais félon que le Domaine s'eH;
acrcuparle moyen des reunions de pluiicurs terres ôcPro-
uinces faites à iceluy , on en a auffi eitabhs [d'autres , de telle
qualité ôc en tel nombre qu'il a pieu à nos Roys: Aufquels
ils faifoicnt le ferment à railon de leurs Offices, en leur Par-
lement &: chambre des Comptes. Et la charge de ces Of-
ficiers eftoit ( fpecialement des Gardes &: Maiftres des Fo-
reftsj d'auoiref garda ce que les Eaux ôcForefts du Royau-
me ne fuflent endommagées ne gaftces,ayants-à ccfte fin la
puillance & rauthorité de punirôc chaftier les crimes &: dc-
licls, commis par toutespcrfonnes efdits lieux.
En luillet 1384. l'Office de grand Maiftre Enqucfteur , &:
, gênerai ReformateurdesEauxôcForefts de France fut éri-
ge, duquel plufieurs iouyrent fucceffiucment iufques en
l'an 1575. queleSieurdeFkury (Henry ClauiFe ) ayant re-
mis ledit Office es mainsduRoy jilfatfupprimë & aboly:
,&parmefme EdicljlcRoy voulant pourueoirà la confcr-
LIVRE PREMIER. 199
nation des Eaux& Forefts de fon Royaume & à la corre-
àion des abus qui ordinairement s'y commettoient, créa
& érigea en tiltre Ôc qualité d'Office, fix Confèillers,Grands
MaiitresEnqucfteurs 5c Généraux Réformateurs des Eaux
ficForefls de France : comme il eft porté par leditEdicl;, qui
contient entr 'autres choies la confirmation de rEdicl de
Tan 1554. touchant la création ^LTcflablilFement des fiegcs
de la table de marbre es autres Parlemens de France, en-
femblc des Officiers y mentionnez. A quoy n'a cfté pour-
ueu, finon es lièges des Parlements de Rouen,Diion èc Bre-
taigne , fuiuanties EdicT:s d'eftabliiTement d'Officiers efdits
iieoes.Celuv de Paris avant retenu lenom de Sie^re de LiTa- „
hle de w^r^rt', comme par excellence ccprerogatiuc par del- du ficj^e de
lustouslesautresfieges^tant.irairondclbnantiquitcôcerâ-^^^^^^^''*'
deur, que pour la bonnet louable compagnie de luges &:pans.^^
Officiers de long temps y eflablisrioint quedesfîx Grands
Maiftres indituez par toutes les Prouinces du Royaume,
lesquatreyontfeance&cognoilîancedctouscas, concer-
nants leur pouuoirôcauthoricé.
.j Enl'an 1583. le Roy Henry 5. créa cncores quelques Mai*
' ftres particuliers&autresOfficiersfurlefait des Eaux 6cFo-
refts , auec tel pouuoir , prerogatiuc Se cognoilîànce que
!| Jcsautresjacreez&eftablis. Des appellations dcfquels, les
' Grand Maiftre, Enquefteurs &: Généraux Reformateurs Voyez Jcce
des Eaux &.Forefts de France ou en leur abfence \zs 0£- ^"^'i'^^^'^*
liciers ordinaires eftablis au Siège delà Table de marbre à ini"&dir
t| Pans, cognoilîént^mcrmementde celles des Boulenois <^'oiiittde
comme aulli de toutes autres matieresconcernantslefait wembre-
tdefdites Eaux ôcForeds du reiîbrtôcefi'enûue du Parlement j;5J.
de Paris,fors& excepté du fonds ^propriété d'iccllcs,donc
cognoilTentlesConlciilersduThreforjCommeeftantcho-
fe pure domaniale, LefquelsConfeillersyontcommrspour
cxei'i^erlalufticeenleur abfence, vn Lieutenant General
& particulier , vn Aduocar ^ vn Procureur du Roy , ôc vn c^r^^'rpar
Greffier : AufquelsparEdit dn mois àt Décembre i543.fu- Mc^ieur»
rentadiointsfixConlcilleis, quionreflé depuis pourueuz '^"^*^^^**'
defdids offices, à teispriuileges, franchifcs&libertezque
lesConrciUers duThrcfor, ôtaux gages deccnr hures paii.
fis.
200 CITE' DE PARIS,
Oatrelaiurirdidionordinairefusdite,ilya commifTioa
particulière pour cognoiftre ôc iuger en dernier reflbrtôc-
lans appel , cous les procès concernants les reigkments des
vfages , délits 6c malueriacions commifes es Eaux & Forcfts,
Illcs&riuieres de ce Royaume^ elquelies le Roy peut prc-..
tendre quelque intereft : Enfemble ceux des Princes, Prc-:
lacs Vautres Seigneurs 6c fubiets du Roy , pour le regard da[
fonds 6c propriété de leurs Bois, IllesScForefls.-Et pareil-,
lement des abus 6c malueriacions y commis. Où aflifte riM
PrefidentdelaCourauecquclques Confeillers d'iccllc, dC
aucuns de la chambre des Eaux Se Forefts ,iufquesau nom-
bre de dixpour le moins.
Tarifdiaion Outrc la iurifdiclion cy deiTus des Grands M. Enque-'
daMaiilrc fteurs 6c gencraux réformateurs desEauxôcForeftsdeFrâce
forcfts,cn eftabliscommedicellau ficge delà table de marbre au Pa-
la Preaoftélais à Paris , ilyaaulîicelled'vn M. particulier des Eaux Se
deplris!"^^ ForeilsdeFrancc, qui tient Ion /lege près la Conciergerie
duPalais.OiiiIcognoiil:detoutesmatieresconcernantesles
EauxôcForefts defon redbrt comme font les autres Mai-
ilres particuliers eilablis es autres Prouinces 6c Baillages de
France, excepté feulement de cellesde Brie 6cChampagne
don t il cegnoilîoit auant l'Edit de création de certains Mai*
ftrcs particuliers en aucuns Baillages, fait au mois de Feu-
rierenlani554.
Pour l'exercice de céfte iurifdiclion , iceluy M. particu-
lier a des officiers ordinaires, comme Lieutenant, Procu-
reur du Roy, Greffier , lèrgent 6c autres, conformément
aux cdits 6c ordonnances , faites fur la création &c efbablide-
ment d'iceux. Et de ce Maiftre, les appellations rcfTortilTenc
par deuant les grands Maiftres Généraux eflablis à la Table
de marbre, comme le fieur de Miraumont déduit plus am-
plement eu Tes mémoires. ' t
Du Baillagedu Valais. 5
Ors que nos anciens Roys logeoienc au Palais où efli
'deprc/enteftablylefiegedcla Courfouueraine, il y a-*1
uoit vnConcierge ou baillir,lequcl en leur abfence en auoic
la charge 6c garde, 6c pour celle confîderationioiiiiroit de
plufieurs beaux droits 6c priuilegesiSçauoireft, dansle Pa-
lais, pourpris6w enclos d'iceluy ,de tout droit de lufticc,
iuris-
l;
LIV HE PREMIER. îoi
Îi Iurirdi<^ion&:reigneurie moyenne Ôcbafe en cous cas,excc- Anciens
; pté Texecution des cas criminels, ponriefquels ilcôucnoic <ifO'<^s&
5, l'aire exécution corporelle. Carlorsiiefloir tenu de rendre uerKui-
t: icmalfaidcurtouciugCj s'ileiloislay : au Preuoftde Paris, reou Bïûiy
}' dehors la porte du Palais ilir la chauflee, pour en faire l'cxe- <^^p*^^^v
, cution, retenant feulement les meubles du malfaiteur ,.{î
aucuns eftoiencretrouuez fur luy , Où s'il cftoit Clerc ou
Preflre, ildeuoitclkeparluyrenduàrOfficialdeParis, ou
â autres luges ordinaires, auliîtoIl:qu*onluyauroit faitap-
paroir de ia qualité : Comnie il fut confirme par Arrcfl:, le
12. de Mars 1561.
Ce Concierge ou Baillif du PaIais,e{lau{siVoycrde toute
laRucditela Calandciuiq^uki la Rue deriierbcrieCqui elfc
auiourd'huy le Marché ncufa l'entrée duquel efloit vneru-
elleducoftcdenollreDame. Maiselleaefté eflargie par la
démolition des mailbns de lacques du croc ) delà place S.
Michel, &. des lieux nommez vul^zai rement les Moreaux.
afîîs près de l'Eglilede noftre Dame dite des champs (ici-
quelshoftelsl'on diteftre en nobredei}. } ^càla maladerie
appellce la Banlieue , il a pareillement tout droit de luflice,
moyenne 6c bafFe, comme il a auilî fur toute la Chauflee,
quel'on entend commenceràlaportedite de S. lacques, &
nnità ladite Maîade;je.
LeSieurdeMiraumont, des menîoires duquel i'ay apris
ce<]uedeirus, efcritatilîi, que fclon fon ancienne inftitu-
tion, ildoitauoir toutlc profit des bancs qui font dans le
Palais &peutmcttre au Palais&cs allées de la mercerie en
hault de en bas, tels Merciers ou Mercières que bon luy feni-
ble: Mais toutefois cecy luyaeflé rongné &C limite depuis
vn temps immémorial, car maintenant il ne cire profit que
des bancs de Procureurs Se Huilîiers qui font autour de la
grand' ialledu Palais &c des cruis deriiiers pilliers d'icelle,
car les bancs, places &: efchopcs de marchands qui font au-
tour des quatre autres pilliers de la mefme2;rand làlleduPa-
lais bailleurs , es Galeries des Mcrcier.%petitefàlleaufîî dite
desMcrciers,lhr les degrez d'icclles falles,autour de la court
du Palais & le long des murs d'iccluy, lontlouces ou cnG;a-
gees pour le Roy par MefTieurs les Thrcibriers de France "0 a
Commiflairespourceedablis, '3cleReceueur du Domaines
Ce
aoi CITE' DE PARIS,
cntirel£proncquc,(relonIeSicurdeMiraumonc,)leBaillif "
du Palais deuroirauou-.Si bien qu'il fautque ce droit luy aie
elle ollë 6c retranche, lors que tant de marchands vindrcnt.
à eitrc mflaicz à l'enuy es places 6c lieux fuldics : comme il fe
pourroicrecucillir d'vn Arrell ancien duquel lenay peu re-
eouurer la datte, par lequel il fut dit qu'vne armoire de mar-
chand pofee en laplace d'vn banc de Procureur contre le
quatriefmepiliier de la grand (aile, demeureroit alieneedu
BaïUao-e du Palais, 6c qu'il ne ieroit plus loilible auBaïUif
du Palais de vendre 6c aliéner d autres places.
Lemefme Baillifacognoiilànce des contrats, marchez,
promelles, crimes &: délits qui fe font ou commettent dans
le Palais,encios 6c enuirons d'iceluy:C'cfl: à (çauoir, lulques
àla RiuieredeSeined'vncofté6c d'autre, 6c par deuant de-
puis le ruiflel au goulet qui efl au bout du pont au Change,
ainfi que lePalaisfe comi-orteducofté d'iceluy, tant ésHo-
fiels comme es enuirons au deiîbubs d'iceux, lulqucs à U
Riuiere par deuantfaind Michel, Gaullien retournant, en
laruedelaCalande6césmaifons d'icelle rue ainfi comme
elle fe comporte , lufqu'en ladicle ruelle que l'on dit i'Her-
bene: Etdefcendantparicellcpar deillislaRjuiere, autant
qu'il y a de terre feiche autour du Palais, ainfi qu'il le com-
porte du cofté des Auguftins , 6c d'autre part par deuers le
Chaftelet de paris, iulques audit Pont 6c goulet, haut 6c bas
Ba^lUgc du En tous lefquels lieux, le Concierge ou Bailuf a droit de po-
P.aUis. jice 2c de feellerSc faire muentairedes biens des décédez au^-
dicenclos.
Pour l'exercice de fa lurifdidion , il y a vne chambre dans
ja o-rand falie du Palais loignant la Chapelle de Aleffieurs les
Prefidents,compofee d'vn Lieutenant,de deux Coofeillers,
aulquels fut pourueu en côfequence de l'Edit du mois d'O-
cl:obrci57i. d'vn Procureur du Roy, d'vn Greffier, 6>C de
huiclHuilTiersou S ergents, quatre ordinaires 6c quatre ex-
'' traordinaiies.
' 'Le Parcheminier du Palais, â l'office duquel Je Threfo-
rier de la fainde Chapelle pourueoit, Garde 6c Maiûrc
o-ouuerneurdel'Orloge, lardinier, Garde desportes, Cri-
eur 6c Trompette, Deux aileeurs du Guet, Sous-guet ,Con-
tre-gaet 5 ô^ garde de la porte 6c guette du Palais 5 font aulTi
LfVRE PREMIER. 103
iufliciablcs dudic Baiilif & rcçcuz & mis en pofTe/îîonde
leurs offices, parluyou ion Lieutenant: Auquel la Cour'a
encores attribue la cognoifTance extraordinaire qui conk-
ftcprincipaiemenccsrcnuoisdeplurieursprocciifaitsparla.
Cour , lur les débats à: diiFerenrs des luges , d'entre les par-
ties.
DeU luriCditlton de la Ccnncfi.ihlîe O'MArefch.ruJ/èc de
rYAnce,
^T V L ne peut ignorer la puiiïànce^c rauthorirc que nos
N Ro\ s GLU donne lur les armes , à leurs Conneftable ^C
Mareichaux,pour laquelle maintenir Se conferuerils leur
ontauiÎ! donné droitdelulhce: Laquelle premieremcntils
firent exercer par gens experts au fait de la guerre, qui clloi-
cncordinairemenc à leur i uitte: Puis le Parlement avant edc
rait fedencaireà Paris^ ils l'a firent exercer par vn Lieutenant
General &vn autre dit Particulier, Iciquelsonc tous-iours
eu du depuis leur iîegéôciuriidiclion inféodée à ia table de
marbre du Palais de Paris, alFiftezd'vn Aduocat&: Procu -
reurdu Roy tout enlemblc. Car Maiitrc Simon leNormand
qui elloit pourueufeparemct en l'an 1562. de l'Oiîiccd'Aduo-
catdu Roy en ladite Marerdiaufîee, eftancvenu à dccedcr
neu après, fondit Office fut ioint & incorpore â-celuy de
i-'rocureur, quecenoitlors M. PicrreFalaileiPour en iouir Cesi-nrc^
par luy &: fcs lucceireursconiolntement/ans qu'à l'aduenir ^j^ fj^-^rci-
iiy peufteifre feparementpourueu. ^ f:c:i hircuc
AuanccetcfrablilîemenclesConneftable&Marercliau:^ Gâiiisnlec.
de France auoictdcspreuoils;, ayansiurifdidion criminel- '^'^ l^^^^'^'^
leauCamp, tantdunnt la guerre, quedurantla paix, fur ^ ''
les vjgabons & non domiciliez. Mais le Roy Charles 6. leur
olla^ interdit celle iurifdiclion, ôCordonnaparEditdu i^>
Décembre i374.que tous adiournements faicis en vertu des
-commiilionsdesMarefchaux de France, fe feroicnt pour
comparoirenlaviilede Paris &: non ailleurs :&.que leldirs
adiournemencs leroicnt libellez ôc faicls parles Sergents
Rovaux des lieux, ^non par aucun commis. Sergent ou
autres officiers defditsMarefcliaux. Ccqui fetit afin d'efla-
blir la luriididion des officiers cy delUis fpecifiez, avant
ieurfiegeàlaTablede marbre diiPalais ;(àns déroger couces-
Cc ij
1C4 CITE' DE PARIS,
foisen rien ny diminuer du pouuoir &: de rauchorité dcfdits
PrcLiofis: Iclqucls neatmoins, fous diuers prétextes ou bien
par la négligence des luges ordinaires des lieux,onc du de-
puis beaucoup accreu 6c augmenté leur iunldiclion.
Les fentences données, par leldicls Sieurs Conneflablc
2c Marefchaux de France ou leurs Lieutenants, font feclees
d'vnfeel des armoiries du Conneflable, ouen fon ablcnce
de celuy du premier Marelchai de France/uiuanc les lettres
donnecsàMelunlc 6.deDecembrei568.parlerquellesil fuc
auxTi ordonné, Qiijt n'y auroit autre feelàladideConne-
iiuhUidisn ilablie&Marefchaufree de France. Laquelle cognoiftprin-
deùConuc- cipalemcnt en première inftance , de toutes caules,. procès
Marcfchaur- ^^ différents procédants du fait de la guerre ScGendarmeric
iecAcirâce. comme des ran^ons,burins, prifonniers de guerre, explo«
rareurs, proditeurs: trans-fuges , deferteurs milicaites,de
montres , payements , gages t<. iblde , tant de l'armée , ban,
quegei]s de guerre, preuoil des Marefchaux, Vi.bai]lif,Vi-
ienefchaux , leurs Lieutenants , Gre'ffiers 6l ArcKers , De
MOrtepayes, obligations, ceduilesôc promefles pour ar-
mes , VI ures , clieuâux ôc autres prouilions & equippages de
guerre, vendus ou preflez aux Soldats edants en garnifon
ou au camp : Et des procès ôi diftercns qu'ont les Commif-
faires de guerres, Contreroîleurs, Threforier &c payeurs.
Hérauts d'armes. Capitaines, condudeursducharroyde
lartillerie, Vautres Officiers de gendarmerie, tant ende^
mandat qu'en deifendant , à caule de leurs charges &: admi-
niflrations: Sans qu'ils puiilcnt pour ce regard i'aider d'au-
cuns priuileges ou Cûm^iuimus,^ç>ur faire initntcr ou I en^
uoy er leurs caufes aux Requeftes du palais.
Les mefmes Sieurs conneftables ôcMarcfchaux deFrance
cognoiiîentauflî deslettres de remifrion,de pardon & d'in-
nocence, qui s'obtiennent par les deffuidits^cfinalemenî:
detouces autres caufes militaires plus àplein fpeciiieesés
douze anciens articles inférez es Ordonnances concernans
JaiurifdicliondefditsConneftable&Marcfchaux deFrance
ouleursLieutenantsàla table de marbre; Mais ilsn'ontau-
cune cosnoiffancc des crimes ôc délits militaires hors
guerre, ny ducnmc dslefe Maieflé U dépendances d'ijce-
luy»
LIVRE PREMIER. ioj
Delà turtfdi^lion des A amiraux de France.
II n'y auoit anciennement quVn admirai enFrancCjIequel
n'auoic celle puilîànce&authorité qu'il a eu depuis lous
Charles 5. pendant le llegneduquell'auchoricé de l'Admi- liii'yauofc
rai ayant elle grandement accreuc^ l'Admirautë de France qu^vn"Ad>'
fut premièrement érigée en Office, Se d'iceluy i, pourueu mirai de
Mellîre Amaury, VicomtedeNarbonne. ' france.
Enfin j parce qucla France eft de très-grande eftendue 6c
que bien dificiiementvn ieul pouuoit fuffire pour com-
mander par tous les lieux &:endroicl:s maritimes , les Roys
pour celte occafion ont crées trois Admirauxen France: à
if^auoir, celuy de France, celuy de Guiennc, & celuy de
Bretagne: Lcîquelscornmeilsnefontiubieclsne depcndas
en rien IVn de l'autre , ont aufli leurs charges & Gouucrne-
mènes diftincls&feparez. .Vi\,} .o'^^
• Ils ont CoLir &: lunldiéiion ordinaire en première' iinfta'rl- îi^rifdiâion
ce, éslieuxSc Villes plus commodes pour i'exci'cicc deîeur chaû/dc
lullice : \.ts appellations del'quels refortifFcflt^par déliant Fwncç.
leur Lieutenant à la Table de marbre du PalaisÀParis,& de
là en laCourpar appel: EtontcognoilTance (oulcursLicu-
tenants ) de tous différents & crimes commis, tant dufant
laguerre&àl'occadon dicelle, que pareillement pour l-e
faitdemarchandiie &:peicheric , & de toutes ch ofes'qàeî s-
conqucsruruenucsrurlaMer,& parles Ports Se Greuçsd'i-
celle:&: Temblablement de tous contrats, faits ScpaiTcz
pour lefait de la guerre bc à^s marchandifès ôc pefcheriesj
Ainfi qu'il eft plus amplement /peciftéës ordoilAlaricfes
anciennes , Se ipecialement en ceik du mois- de F^èUri^er
1543. - ^-^- :. -r. ;-:ro;'!
L'Admirai de la Prouincc de France, pour i'exercite de fâ Sicgedc
lurifdiclionau Palaisdcnoflrc villc,avnLieuccnat, vnPro- ^'Admirau-
cureurduRoy, vn Greffier Se autres Officiers ordinaires, àc marbre,'
auxOfficesdeiquelsila pouuoirdenommer,quridvacatro-n
y efchet par mort, relîgnation ou autrement. EtlesienteA-
ces interlocutoires de CCS Officjersdont lesgriefs fe peuuênc
reparer en di finitiue, font exécutoires nonobftanc l'appel,
fuiuant l'ordonnance du Roy Charies-8. du:mois d'Aouft
i^95:-''^in-':':ilA03 ''.tmoD >.^ . 3^rj!) -î-ii , i'i ,:-
OutrecesOfficiers,parEdlclfaitàFontaine-bIeauenA^.
Ce iij
2o($ CîTErDE PAR.I:S,
riliy5'4. vérifie en Parlement en Auril 1^55. furent créez qua-
tre offices de Confeillers, qui pouroienceftre tenus & exer-
cez par cej.jx qui feroient pourueuzdes offices de Confeil-
iers en la lurifdicxion desEaux & Forefts, pouuant commo-
. _ . dément vacquer&iuffireaux deux iuriididions,pourautac
qu'elles s'excercent enyn ineî*ne4ieu& en diuersiours: Ou
•bien par d'autres en. leur dcFaut, que l'on p,ovu"uoiroit det
didsOffices. Cequi toutefois n'a eu lieu pour ce regard.
De U iWifdiciiondeslhrefoncrs de France.
C'^.Onibien qu'il ne fetrouue rien de certam de l'iuflitur
.i.tJQn dci.vTlireiofiers de France, fi cft-ce que la pre-
kïmpripn;eri- grande dédire^ qu'ijs ont efté créez &; cftablis
des leeomraepccmenrde la Monarchie Françoife, pour ré-
gir 6wadminiftrer le. Domaine Roval; f oit qu'ils fulicnt ho-
norez de ce tiltrc deThreforiersdeFrance, ou d'autreauec
ia.rnermç-chdTge,Etrecrouue quedéslercgne deClouiS le
ï-*^ cba'^''^ thrcfor des Roys effcoit gardé dans l'ancien PalaisRoyal [\q-
iiy airoit'/n qu'c],çomme:il2y dïcli.yle Kov Philippe did le Bel ht reba-
■Paiais baily iîir telqucnous Ic vovons cncorcs à prefent,que noitre Au-
cft fùuc ce- C^*^*^^ rarlementy tiention uege) ouIesThreioners derra-
luy de ce ce aîuoientyne chambre pourle gouuernementd'iceluY,en
temps. laqueilcrpareiliement ils cognoiiFent feuls du Domaine,
cômme-ilsënt touiiours contmuëde faire du depuis, iu(-
quesaiiregnëdcfaincl: Louys, que la Chambre des Comp-
tes qui ^elloitauparanant ambulatoire futarreftee &: faic'te
fedentaire àParis,6cleldidsThreruners de Franceauecles
OS.Cj.çrsdesMonnoyes(àrai(on delà communication que
tU.auçicnt auec les huances , dont les gens des Comptes
eftoientluges) vnis&.incorporezauec iccUe Chambre des
Joiicps-iri':' • Compxe^, où Icfdicts XhrcloriersôiOfficiers des Monnoy es
côtpor^z'' continuèrent l'exercice de .leurs charge & iurifdidion. Et
brc\jfî?5^ pour prenne dececv , on voit encores \ts chan:)brcs où ils
.pt'-ç, & teiiQiçnt leur h^ge, delquèlies celle àzi Threforiers recieuit
enc-oresi'aocien aonide;, Csmera njetm Jhefivt'YÏ ^ Ghai.nbrç
du vieuxThreforrEtericellede Meilleurs desAlonnoycs^
iCîVoyciK-iufquaprefentles remarques c^velligesdes iour.-
neaux quircruoicntiadisàreilaydes Monnoy es : Comniç
aufliilfetrouuc àç,% CommilTions., Sc foecialement vne de
ï'^1^l^^Àx^nx^à.t^^l:a•~^ms des Comptes , O' Threforiers, O" les
«LIVRE PREMIER. 107
\iSenerAUX Mâifires des mofinoyes du Roy nofirs Sire /zp^ri:' les-
quelles confirment ce que l'ay dicl, qu'a luresFois ces iroi^
cbâmbrcsn ont faidqu'vn corps. "'
Il y auoit vn Changeur en ccfte ancienne Chambre du.
Threfbr, lequel payoic le.s gages 6c allignations 6c y receuoic
aulfitoucic Domaine duRoy,quieftoitpuisapresadmiihi-
ftrëôcgauuefnéparlerdiclsThreroncrsdcFraneejIefquelsappeiiezauz
eftoienc ordinairement appeliez auxafTemblees qui fe fai- aiîcmbiecs
'fbient en la Chambre des Comptes, tant pour lereielemêt ^^^^^'-''^"^^
: des attaires Cl icellequ autres concernant celles d'Edatè'c du ptcs.
Royaume, qu'audî pour la vérification des lettres à eux ad-
dreirecs,ci]:ant de la qualité de celles ipccifiees es Ordon-
, nances: comme nous trouuons qu'au Confeil du Roy qui
' futtenu en laiufdite Chambre des Comptes le ^.d'Auril en
l'ani49i.pourdelibererdufaitdeladiteChambre,&:parti-
cuherement des jugements donnez parles gens des Comp^
f tes JefditsfieursThreforiers afhiterent 6c Turent nommez
: & mis en ordre immédiatement après le Chanceher 6c les
; gens des Co::">ptes,auant quelques Euelques, iVI. des Re-
quêtes, 6c les A duocats 6c Procureurs du Roy de la Cour
\ appeliez audicl Conleil. Mais de cotterau vray le temps au-
i quel lefdicls Threibriers le retirèrent de la Chambre à^"^
Gomptes,6ccommenccrentàtenirleurfiegcaiIleurs,ien'en
■ ay peu trouiieraucunechorevrayfemblablejfinonquenvn
; regiftrefortancien que l'an 'StYçéiXtXç, Trothocolk de Ucham- ch.imbre
\ hredesCmipîes^ qui efl:au Greftede la mcfme Chambre au ^" Thrcfor
■ chapirreio.foli049. ileft fluet mention qu'en l'an 1303. IcH^^oiiei du
- Threforfut traafporté au Temple 6c vnThrcforier y eftably Temple.
■ pour en auoir la garde ôc radminiftration, comme du dc-
' puis quand on le tranfporta au Louure.
Il n'y a lamais eu nombredefigné de Threforiers , ains on
' en eftablilToit vn ou deux, cinq ou fix , plus ou moins, félon
la volonté des Roy s 6c ainfiquercftat de la couronne s'auo^-
mentoit, par les Prouincesquiy eftôienr annexées.
En traittant de la Chambre du Threfor , i'ay did que d'a-
cienneté il y auoit toufiours eu du moinsvnThrefonerefla-
bly,tantfiirlefaitdelâIufticequedesfinances,lequelauoic
cède prerogatiuepour les Comptes du Domainequi feren-
doientenla Chambre des Comptes par dcuantlcsM.d'iccl-
2o8 CITP DE PARIS,
le, qu'ils ne pouuoienc ellre clos 6c affinez qu'en fa prefen-
ce , fuiuant l'Ordonnance du Roy Charles j. de l'an 1578.
Auquel temps il y auolc plufieurs de ces Threfoners, qui
exercoienc eux-mermes la luilice en leur auditoire au Thrc*
for.
Les Tlireforiers de Fran-ce au oient leur iurifdiclion di-
flindeôcfepareed'auec les gens des Comptes, 6c cognoif-
foient ordinairement feuls du DomainCjCombien toutefois •
qu'anciennementlesEftatsde Maiftres des Comptes £c de
Threlbriers de France nefuiTentincompatibleSjtk; que plu- ■
fleurs le trouuentauoir tenu &: exercé les deux Offices con- |
iointemenr. ,
Lesdroicl:s,exemptionsôcpriuilcgesobtcnusparIesgcns ;
des Comptes,, cftoient communsaux Tlireforiers de Fran-
ce âcaufc de leurs Ollîces: entre lefquelsi'ay remarque, que
J.es gens des Comptes 6c Tlireforiers àcaufe de leurs Offi-
ces, auoientdroicb de nomination fur aucuns bénéfices en
France, comme ont Meflieursde la Cour en vertu de leur ;
Induit.
En fin, lefdiclsThreforiers ne pouuans plus expédier rou-
tes les caufes qui concernoient le Domaine pour les Em-
pefchementsquiquelquesfoiskurfuruenoient, ils commi-
rent quelques hommes de fçauoirôc mérite, pourfupplecr
àleurdefaur:&:puisenfin,cescommiseftants créez ôcpour-
ueus des Offices nouueau* érigez de ConfeillersauTlire-
Voyci au for , ils leur quittcren t , co mme l'ay did , la iurifdidion con-
aucours de centicufe dcschofes concernants le Domaine du Roy , de
h chambre -, n i . ^ i-rr ■
duXhrcfor dcllors leur r enuoyerent les ditrerents contentieux entre
.cv dcHus. parties quifepiefenterenten leur Bureau, fe releruant feu-
lement le priuilege fufdit, de fe pouuoir trouuer au iugem ce
5c decifion d'iceux comme chefs ôcPrefidents delà Cham-
bre.
Lesauues priuileges,authoritë 6c charge defdits lieurs
Tlireforiers de France, font fi amplementdeclarez par les
Ordonnances, 6c nommément parcelles de Charles 7. de
l'an 144y.de Louis iz.de l'anijoS.de Henry i.del'an 1550.
& de FFcnry 3. de l'an 1577. que ien'ay voulu m'y arrefier
d!auantage.
De
LIVRE PREMIER, ï^^
Delà Chamhrt des EfleuT^.
ILeftàprefumerque lesEileusfurenc inftitueîs'êcefliablis, LesEficu?
lorsquepourfàirelaran^onduRoylean, on fît lur tout P°"^^"^^
le peuple celle grand' leuee de dix deniers pour Hure, fur
toutes les marchafndiTes qui fe vendirent & débitèrent en ce
Royaume, &furentappellez Efleuz, par ce quedc faidils ^i'^^'ppd-
eftoictefleuz & choiiis en chacun Diocefe &: Euefchc,pour
faire les ieuees Préceptes à^^ deniers defdids Aydes. Ou
bien, pour autantqu'ils eftoienteflcuz &: députez par X^'i
trois Etlats,pourgarderlelditsdeniers.Etyenauoitcn cha-
cun Dioceleieulen-ient deux, lesquels les Ordonnances no-
ment Elleus pour le Clergé , & vn autre Lay , mais â Paris, \\ ^^^m^
n'yauoitqu'vn clerc 5c deux \2\QS. pouric
En fin lc(dic1s Aydes qui lors n'eftoient qu'cxtraordinai- ^'^"^S^'*
res& feulement leucz pourcertain temps, ayants elle faits
ordinaires ioubs le Roy Charles 7. du nom , l'on aduifa de p
créer les Efleuz en tiltre d'Office, &:àplufîeurs fois du depuis d'Eneïfd.
on \t% à augmentez félon la ncceiîité du temps, quicon- gfcc,"t'itrc
traignoit les Roys de faire nouuelles Icueeslurlepeuple, ^'^^^*
pour ladeffence du Royaume.
Laprincipalle charge &: office defditsEfleus eil: , d'afleoir
6c impofer les deniers qui leur font mandez par les commif-
I fions des Threforiers Généraux de France : De faire les afll-
j'ettes &: departemensdefdits deniers, furies ParroifTesparti-
' culiercs de leur Efledlion, de bailler à ferme l'impoiltion fai-
te fur le vin, 6c au très concernant le fait d'Ayde, de- faire
leurs chcuauchecs par les lieux &rcfîbrts de leur eledion,6c
deviliter les ponts, paflages & chemins publics qui fbnc
mauuaispalTages, 6contbeloin de réparation , pour con-
traindre les leigncurs ou les habitans des Parroilîes dcsen-
uirons, decontribuerauxfraisdurellablifrement.
Pourlacognoiilànce&l'exercice de la iurifdidionàeux
attribuée par les ordonnances, il y a vnechambrecn cha-
cune desElleciions de France, compofced'vn prefident(?c
decertain nombre d'Eiieus, Controolleursalternauifs Re-
ceucurs, AduocatSc Procureur du Roy, dontiesappella-
tionstellortiilentcn la Cour des AydcsàParisiLa chambre
derdediondelaquellevillecftenlacourtduPalais près les
grands degrcz de la petite faile àiQ% merciers , ou y a vn Pre-
Dd
p
vtio CITE' DE PARIS,
fident, hulcEfleuzj vnProcureurduRoy, ôcautresofficU
ers ordinaires pour l'exercice de leur iuftice.
Lesinftruclionsôc reigicmens des Efleaz enfcmble leur
Cliargcou pouuoir & cognoillance Ôcampliatioii de iuriididioii& au-
Eik-uz."^" thonte , font liampiciiienc deciatezparlcs Edits6c ordon-
nances, queien'ay voululeslpecifierencerecueil.
BeUchambreyiurifdiStïcn^ Cour jé'Infikc des
■' Monnaies.
Ar toutesles anciennesordonnances de France, desie
__ temps depliilippes le Bel 6v.aucres Roys qui ont règne
depuis luiques à prefent : il appert clairemcn c que \cs Mon-
noyesde France ontcflé fabriquées en certaines mailons ôc
lieuxp;irticuliersàcetefFec'): el\ablis&: ordonnez es bonnes
villes du Royaume: que l'on arecoguuesd'alîietepiuscon-
ucnable au pallagc du trafique, afin dy recueillir & con-
uertirenoïiuraigedeMomioyeaubien d'ioulagenient du
publicles matie; esàce deflinees par les ordonnances. Lef-
qiiels lieux ôc maifons ainfi cllablies ont edë appclîces,
Mof^noyes particulières. En chacune ^eicjucllcs il y a touliours
eu vnMail-tre particulier qui a trauailie Tous la main du Roy:
Eca tenu compte des droidsqui iuY3ppartiennent,& qu'il
prend fur la monnoie , appeliez, Broicis de Seigneuringe &
deremede ^ defquelsila f commeQitelt)tenucompte,ou en
qualiccde Commiirionairc, comme lia eftéfaiâ: ancienne-
ment, ou bien en qualité de fermier; coaime ilaeftë faid
deouis l'année ijéé. en vertu deTordonnanceduRoyChar-
Ceft officier eft appelle Maiftre, tant pource qu'il eft pre-
pofé à la fabrication delà monnove:que pour les frais nccef-
ûiresàladidefabncation, qu'il auance de Tes deniers, paye
les gaif^es des officiers cy après noii^mez: eflreiponfabledc
la bonté intérieure de l'ouurage: recouure ôc achepre les
matières d'or d'argent U. biUon , & les allaye 6c difpofe
pour les rendre propres â ladicle fabrication des mon-
iioycs.
Mais chacun defdicts Maiflres efl: appelle particulier.'
pource qu'ils ne font prepofez finon chacun à fa mon noyé
LIVRE PREMIER. 2ft
particulière:;! la différence des MaiftresG eocraux cîesMon-.
noves, qui ontrintcndance, iuriidiction , ôcaudioritë fur
couttesiesmonnoyesparticuliercsdeceRoyaume,appelIez
Généraux des Monnoyes. . ..
IlyaaulTienchacunc defdicles Monnoyes particulière?^
deux Gardes, vn EHaieur, vn Tailleur, vn Contregarde,
des ouuriers ôc des MÔnoyerSjqui.onc chacun IcurPreuoit.
Les Gardes font les Premiers Juges des duuraigcs defdi-
cl es monnoyes, qui ont l'intendance en chacune defdiclcs
monnoyes particulières : à ce que les ouuraiges,defdicl.çs\
mojinoyes y loient légalement fabriquez , tantîcn poix que
en loy,luiuant les Ordonnances.^ reiglenicns qui leur font
cMuoveztouscoiifoiiîies parles Généraux defaictes mon-
noyes cilablis à Pans, feuisiugcsdcladide fabrication, des
monnoyes. Etparrant ont JeffiiclesGardespouuIoir de baifU
ier vn poix certain ôc bien adiouilé de' toutes les: cfpeces
icfdidesmonnoyeid'or^d'irgcntivbillon, ordonneespat
j Ro\ , èi leldids Généraux des monnoyes , prendre garde
qucleldirsouuraiges des monnoye trebuchcntledid poix
oidonné, quelesdancs enfoient de bonne largeur, bien
ronds, façonnez monnoyez, &:non eftellez, ^li tel§nefe
trouuent, ontpouuoirdeics rebutera la deliuranceôc, les
jîzâiller,enfcmblc les non trébuchants hors les r.emedesidu;
poix.Delafctulte duquel poix ils font reiporlfables au R07:
ÔJ au public, par réparations ^peines ciuiiles ou -corporel-
les, lî le cas y echcr.Etaudl ont elgard que les fers ou coings
foienr bien taillez &. grauez, èc rapporta.ns.aux figures &<
empraintcs defdides monnoyes qui leursiant:cïî;Uoyez par
leidicis fleurs Généraux des monnoyes. . . ', /, ■ ja;. .;
L'Elfayeurà charge&mtendancefur la bonté intérieure ■
des monnoyes ëc matières d'icellesrdefquelies il doit faire j
eflay trois ou quatre fois, pour s'en bien alleurer^faifanc
prinfe deldi tes matières &; ouurages , tant deuaiit i'oiiuricr
6c monnoycr, que lors de la dcliurance: laquelle ne dîjit
f cftrepalleepa' les gardes fmon après le rapport & detaîer.-
eilayduditeilayeur. •
Le Tailleur grauc les fersSc coings dcfditesmcnnovfs à la ,
maniçreqncdcliuselldiGl, &dcu fourtiirdcfers 6c comgs
îtuxMonnovers en quantité fufiifmce, (ans foufrrir trauaU-^
D4 ij ''
2ri CITE' DE-PARIS, J
Jer de ceux qui feront cafTcz Refoulez outre mefure.
LcContregardeavncefpecc d'ergard par defTus 'toutes
ceschofes, pour en adaertir Icfdites gardes, êc auec eux
pourueoiràtoutcc qui eft requis au fait de ladite fabrica- •
tion. Et outre fertà accorder les marchands auec le Maiftre
delamonnoye, en cas de difFerend entr'eux du prix dcs^
matières d'or, d'argent, 6<: billon.
TouslefditsofficierspeuuentaiTifteraux deliurancesdef-
ditsouurages, mefmes y font obligez. Etfontlefdites deli.
urances Wne après l'autre enregiiîrees 6c fîgnees par tous
lesOffieiersquiyalli(l:ent,ôv:les boy Ites, qui s'en font en
fin d'année, pour cnuoyer à Paris , (ont cachetées de leurs
cachetsv ; ^
Les ouuriers façonnent les ouuragesdefdites nionnoyes, ■
&lesadiouftentau deneral ^poids ordonné, qui leurcft
baillé parlefdites gardes, iufques aies rcndrepreftesà blan-
chir.
Les MonnoyerslesmarqucntauecIecoingduRoy, gra-
uez en pilles ôc trouffeaux,qu'ilsreçoiuentparlesmainsdes
gardes 3 aufquclsenfin de chacune lournec de monnoyage,
iLsion t rendus auec 1 eurs brefues d'ouurages , 6c n appartiëc
à aucuns de les garder. Et font par eux relferrez chacun
iôurdans le cofreduRoy fermantàplufieursclefs,gardees
pardiuerfesperfonnes officiers de chacunemonnoye.
Lefdits'ouuriers èc Monnoyers ne font qu'vn corps par
toutle Royaume de France : 6c encrentaufditcs charges par
pnuilco-ed'eiioc 6c ligne, pour y eftre accueillie quand ils
iont hisoufiilenatureis 6c légitimes d'ouuricr oumônoyer,
ayant ledroitl acquis: ou bien quand ils font fils d^ouuriere
ou nTonnoyere,ayantleditdroicl:acquis6cnonfîilsdefille,
car lors le pifiaiiegc eft eftcint 6c perdu.
Quan tau premier droicl qui s acquiert duditpriuilege il
.tient'de l'authoriçé que chacun Roy de France a de faire vn
ouurier de vnmonnoyer,en chacune monnoye particuliè-
re de fon Royaume, au nouueladuencment de Couronne,
6,: non autrement, foubs quelque caufe ou prétexte que ce
puilléeftrci
Anciennement lefdits ouuriers 6c monnoyers, auoient
gaigcsvcfalaircs ordinaires 6cperpecuels,pour la iubieclion
LIVRE PREMIER. 213
qu'ils font tenus rendreaufditsouuraiges de monnoyes. Et
eftoient lerdi6ls gaiges de 5. fols de forte monnoye, aux def-
pens des Roys, pour tous les iours de l'année, feriez & non
feriez, trauaillantsôc non trauaillants. Ce qui a elle redui«Sfc
long terrips y aâvnfalaire modéré qui leur eft donné pour
chacun marc d'ouuragc de monnoye: Et quicft comprins
danslcprixdelamonnoyepour le foulagement desfinan-
ces du Roy. Et pour les rccompenfer deldits anciens gai.
ges, leur ont cfté concédez plufieurs honorables priuileges,
comme exemptions de tailles, de guets, huiâiefmes ôc
vingtiefmesdu vindcleur creu jdonc ils ont iouy iufquesà
prefent (uiuant les confirmations que le corps ôc collège
defditsouuriersôc monnoyerscnaobtenu de Roy en Roy
fucce/îiuement.
Pour le regard des Preuofts dcfdits ouuriers 6c mon-
noyers , ils ont efté anciennement ôc prefque toufiours
clleuz par entre eux & de leur mefme corps, pour lesrei-
gler,appaiférnoifes , rixes &: différents , reprimer les info-
Icnces d'aucuns, départir les breues defditsouuraiges, ré-
duire les dilcollesa leur debuoir, ôc les faire venir au trauaiî,
à ce que les monnoyes du Roy & du public ne demeurent
en arrière, 6c que les maiftres des Monnoyes foicnt feruis à
point nomme au f^idd-e leurs charges Jelon le contenu en
ieursreglcmens&:lectresantiennesdelcurefl:abliiîcmcnt6c
Chartres deleurspriuilcges. Aufquels ils ont elle confcruez
^v maintenus depuis ledici Roy Philippesie Bel iufquescn
l'an 1548. queparEdiddu JVioisde NoucmbreleidiAs Pre-
uofts eledifsf^urentiupprimez 6c en leur lieu créés d'autres'J^
entiltrcd'offi e 6c vn leui en chacun hoftel de monnoye,
auec vn Grerner, qui eitoicntpcurueuspark Rov. Et de-
puis par autre Edicl; du Mois d'Aoufl fut adiouftcvnProcu-
reurduRoy, ôcdcuxfergens en chacune monnove, puec
smpliation deiurifdidionga.ges&priuilcgesdefdids Pre.
uolirs. Mais ces Edids n'ont lamaisefte bu n exécutez, ains
toufiours debatus6c empefchéz pariedicT: corps comme
contrairesauxancienseftabiiflemenj.EniintûutteslesnoiN
ucllcs créations ont elle rupprimces par Edid du Mois de
Juillet 1^8;. Et toute leur lurisdidion attribuée aux gardes
& contregardesauecaugmcotation de gaiges, qui ontauffi
Dd iij
114 CITE' DE PARIS,
efté augmentez aux autres petits officiers des monno^'^s
particuliers furnommezlcsoinccsderquelsontefte rendus
héréditaires par ledidEdid,moyennantiînâce 6c nouuellcs
lettres.
Il y a auiîî des Généraux des monnaies parles Prouinces,
es lieux & villes elquelles y a Parlement. Htpource appeliez
ProuinciauxôcSubiidiaircspourloubs l'auctorue deldicls
généraux des Monnoyes dont eft compoiee la Cour des
monnoyeseflablieàPans, pouruoirlur leslieuxà tout ce
qui fe peut prefentcr, concernant le faicl deldictes mon-
noyes. Et en aduercir les iugcsfuperieurs&de tout leurren-
dre compte Ôcrailon , &c faire g.rdcr les ordonnances fur
iediclfaicldes monnoyes Et cosnoiflentleidiclsGeneraux
Sublidiaircs dcstranlgrelTionsfaides auidides ordonnan-
ces. Mais foie que cède création &: eredion deidids Géné-
raux Subfidiaires n'aytefce trouuee beaucoup vciie au pu-
blic ou autrement , ils furent (upprimez par Edicl du
Moys de Mars IJ49: puis reftabiis par âucreEdic1:fublequenc
aucc pareils droiclisôc iunfdidions qu'ils auoient au para-
uant.
Les appellations defdidsPrcuofls 6c petits officiers des
raonnoyesparticulieres , enfemble dcldiclis Gêner.. ux Sub-
fidiaircsrefTortitpardeuanclefdiLls Généraux & Cour des
monnoyes à Pans. Lelqueis Généraux des m.>n.ioyes efloi-
entviiisauec le corps delà chanibre de^ Comptes eftablie
en ladicle ville de Paris, comme il eildid cy delllis, auanc
l'année 1 )5i. Auquel temps par edid du moys de lanuier au-
diclan furent erio; z en Cour &: leur nombre au2;m€nté
d'vn fécond Prelident octrois ^..onieillers. Et encores de-
puis en l'an 1554. ôc autres années luiuantes y a encores eu
nouuellecreuedePrefidents&ConlciUersiufquesàquatre
Preiidcnts& vinet Conleillcrs Généraux dcrdides Mon-
noyés auec vn Procureur & Aduocatdu Roy lequel nom-
bredepuisledid temps n'a point diminué, encores qu'il en
ait efté ordonné quelques iupprefEonslelqucUes n'ont ea
lieu non plus que beaucoup d'autres, poiK la mifere du
temps.
Jadis il n'y auoit qu'vn Procureur du Roy pour lesCham-
brcs des Comptes, des monnoyes &: du Threforjà raifon
LIVRE PREMIER, ^.i-
de la conncxité &: conuenance qu'ont les finances & les
monnoyescnrcmblc. Delquclles finances (pour la iiene de
Compte) lesgensdesComptescongnoiiîencieuis en dernier
rcilbrr. Q^ntâlaCour des monnoyes elle ne défère àl'ap-
pe!,iinon escas despeines crimineJIesporteesparlesreftri'
clionsScmodificationsfurcctaidespar le Confeildu Roy
&:la Cour de Parlement, lequel Parlemenccono-noiflleui
defdides appellations.
Ladide Cour des monnoyes congnoiflfculle en dernier
refTort du iugement des ouurages des Monnoyes de France
qu'on appelle, Ingementdesbojflcs, AmCiz^^^dl^Qs^ parce
que en tin de chacune deliurance, qui le font en chacune
monnoycparciculiere tout le long de l'annec.on prend cer-
tain nombre des elpeces qui ont cité palîees pour bonnes
cfdidesdeliurances, quelonmetaucofredu Royiufques
enfin d'année, Iclquellcserpeccsainfiprifes font empaque-
tées foubs les cachets defdids officiers, pourlescnuoyercn
la Cour des monnoyes, affind'en faire îeiugemenr. Au lieu
defquels paquets on vfoit an cicnnement de boiftes de cuy-
ure oulatonqucron portoit^^ rapportoittouslesans àPa-
ris auec grands frais 6c peine, qui a cflé caufe d'en auoircha-
gé l'vfage, lequel efl demeure leullement àla monnoy e par-
ticulierede Paris, àcauiede la Facilité du port.
Laviide Coiirdoibt aullicongnoifire en dernier refTorr
de tourtes Icsmaiuerfations,puiiicions, &:reigîementsdcs
•n)ai(lres &: officiera particuliers defdidesmonnoycs, aîE-
neurs, departeurs , Dateurs & tireurs d'or &; d'argent Cucil-
Jeurs depailloUe, Orfeures, B^ilanciers&Graueurs en ce
qui concerne le fait de leurs m eiliers, & regarde le faid des
'monnoyes dircdcmct ou indircdemcnt:Etpar preuention
& concurrencci^uec lesiuges ordinaires,des faulx Monnoi-
'€urs & rongeurs, le tout dans les cas contenus & declairez
cfdides modifications.
^nfuîuent les noms des villes deFramâj efquellésy a des monnoyes
particulières ejlablies auec les marques ou lettres delJlphnheth
qui fontgraueesh effeces de monnoyes fabrique es en chacune
defdi6ies monnoyes particulières pour cognoiflre ^ l'œil le heu dr
■ville de lafibrictition d'iceUesmonnoyes,
2,1^
CITE' DE PAR.IS,
Et ^retnierement celle dç
Paris eftmarquceà la lettre.
A,
Roiien.
B.
SaindLo.
C.
Lyon.
D.
Tours.
E.
Angers,
F.
Poyciers.
G.
La Rochelle.
H,
Lymoges.
L
Bordeaux.
K.
Bayonne.
L.
Thouloufe.
M.
Monc-pellicr.
N.
Ryon.
O.
Dijon.
P.
Ville neufue lez Auignon.
R.
Troyes.
S.
Nantes.
T.
Amyens.
X.
Bourges.
Y.
Grenoble.
Z,
AixenProuence.
&.
Rennes.
9- ..
Etpource que paris eft la Métropolitaine & première ville
de la France, lamonnoye qui l'y forge efl marquée à l'A
cômcdemeilîeuralloyôcpoidsqueles autres: d'aultancque
lesmonnoyeurslontefclairezdepluspresparles Généraux
àç,% Monnoies , qui y refident. Celaà donné lieu au proucr-
be commun, quant pour porter tefmoignagedVn homme
debien,ondit.//^^^j"^i?/?j-. lUJi-maréjueai'A.
Des monnoyes6c Officiers d'icelle , voyez le iy,liurç du
Code duRoyHenry3.6c les notes deL.Charondas le Caron
fur icelluy.
De U différence des deniers à* fols tournois aux ^ar if s.
Duraait le règne de fàindt Louis ( qui a commencé l'an
12.2,7.) feforgeoicnt des monnoyesblanches&noires à tour-
nois 6c à parifis. Et la monnoye de parilisa touliours plus
vailu d'vn ciaquiermc que l'autre , laquelle auffi a eflé fi fré-
quente
L I V R E P R E M I E R. 217
quentc anciennement que les amandes de luftice, taxes des
defpens&appretiadons, 6c presque tous les pris,fai6ls.&: or?
donnez parauthoritc publique ont elle faids àParifis. Ce
qui ic venlic premièrement par plufieurs contrads deredc-
uances'^ rentes foncières, melmes du temps duditRoy S.
Louis, quilontconccues en deniers 6c lolspaniîs. Ettous
lés droids centuels Icigneuriaux 6c amendes des couftum es
deucs di adiugces aux ieigncurs , lont aualluces ôc eftimees à
lois &: demers pan lis,
Item parle regillreauthentique de la Cour des monoyes
fe vérifie clairement, que iadidc monnoye blanche dc noi-
recrtoitreallementô.: non imaginaircmentforgecauec no
6c val leur de pariii^; comme grospanils, lois paiiiis,denicrs
p.Triiis. T
Etpoiir en fçauoirkvalleur&eftimation, aux payements
6c anciennes redeuances, lors qu'il y a eu pour ce procez
pardeuant les Parlements, aux requeiles du Palais 6c luges
ordinaires: les parties ont ordinairement elle renuoyez en
ladite Cour des monnoyes pour enauoirreualîuation auâc
queprocedcrau lugement des différents: Et les étrangers
qui en ont eu befoin , ont laid de mefrae.
Et ell: chofe notable, que par les regiilres delà Cour des
monnoyesfe voiddetempsen temps, lulquesà prefcnt de-
puis le règne dudit S. Louis, que laditemonnoye parifisy a
cite continuée alternaciuement 6c concurremment auec
celle de tournois. -V- ^V'-
EXEMPLE.
Du temps de Philippes4. didleBei,oncommençaàfai- deniers
re des dcniersappeilcz Bourgeois, quiauoient cours pour °'^'^S«0'*
deux deniers parilis, au moys de lanuier 1310. comme îera-
porte Choppin Hure 5. dss loix ou couftumcsd'Aniou , tiltrc
5. article iT. pag. ^72.
Du temps de Louis Hutinie 19. iour de Septembre 1315.
l'on fît auiîi de la monnoye de dcuxlbrtes: l'vne appelles
petit parifis, 6c l'autre appellee, petit tournois, Choppin
aumeîme lieu. : .; i .
Dutempsde PhilippesleLongjdepuisIcpremieriourdc
Mars 1517. l'on fit aufii des petits parilisqui auoient cours
pour douze deniers parifis, la pièce vallant.15. deniers cour.
Ee
lïg C I T E' D E P A R I S,
Du temps de Charles 4. di et leBel,depuisle 20. lanuicr
132/6. l'on fit obolles blanches d'argent 6c doublesparifis.
Item de Philippes de Valloys, le 10. Septembre, 1330.
Item de Ieanpremier,lei4. Nouembrc, 1J50.
Item de Charles cmquiefmc, le 15. Auril,i36i.
I tem de Charles 6. le z. May 1565.
Item de Charles 7. le 10. lanuier, 1446. qui fit forgcç
monnoyedeparifis 2c de tournois.
Etainfidetous les autres Rois confecutifs iuCqucs àno-
flretemps, quiontfaid forger monnoyeparifis, quivaulc
vn cinquiefme plus que celle de tournois.
llyaeuaufli delà monnoye forgée tantoft forte, tantoft
foible ^ plus légère , félon l'occurrence des guerres ôc aul-
tresnecelîitcz.
Monfieur Choppin {Lih.x.de Moribus Parijforam, tit. S, art\
^.pag.413. ) rapporte vnextraid du liurenoir duChaflelet
de Pans, Oùilell dicl que les rentes conftituees depuis lei 9.
lanuier 1 418. iufques au 3. Nouembrc 1411. ( qui eft le temps
que les Angloistenoicnt Paris , 6c que par neccffitë la mon-
noyc foible fut forgée 2c eut cours) ne le rachèteront au pris
deiamonnoye forte, ains delafoible, ôc au pris duniarc.
Auquel combien il entre de pièces pour le poix de chacune
efpcce demonnoye, Meffieurs de la Cour des monnoyes
l'ont en leur rcgiftre.
De l'ancienneté érauthoritê delà C h ambre des Comptes^ é'defes
chefs & officiers. Circuit éreftendue duPalaùde Paris,
êù efl maintenant fedentaire le premier Parlement
de France j &fesfingulariîez^ & remarques,
LA Chambre des Comptes qui fut faite ôccftabliefeden--
taire en noftre Paris-monde , peu auparauant que le Par-
lement y fut aufli faict refeant, futcompofeede plufieurs
Officiers, defquels ietraidcray l'vn après l'autre, ielonlcar
rang 6c dignité.
Enpremierlieu, dcsTinflitution d'icelle Chambre, il y
eut deuxPrefidents,vn Clerc 6c vn Lay; Aufquels le Roy
LouysII. en adioignit vn fupcrnumeraire fous le tiltre de
Vi-prefidentjlequcldu depuis en l'an 1544. fut crée &re-
L I V R E P R E M r E R. 2T5>
ceu 4. Prefîdcnc, vn tiers ayant ciïé jà erigc êc pouruea
clësl'ani5io.parle Roy François premier.
. . Quant aux Maiffcres des Comptes, ils furent première- ^r»iftrcsic«
inent cinq, crois Clercs & deux Laïcs , auiqueJs Philippe V. °"^^^^^-
di6t le Long adioignit vn quatriefme Clerc , qui fut Maiftre
Jean des Mignons fondateur duCollegefurnommé de luy
iufquapreient. Puis quelque tempsapres, on en créa deux
autres Laies , aufquelspar l'uccefîion de temps on adioignit
encores plufieurs autres extraordinaires : Ce qui donna
fubiet aux anciens de prendre la qualité de Maillres ordi-
naires .
Lorsque les Maiftres Clercs fuiuants la Cour dcsRoys ïî^yatîoi-
çftoient Rapporteurs 6c luges tout enfsmble, ils auoieiît ^11^^^^ fj^^
chacun leur ^iecretairc (que l'on appeloit alors petits Clercs quciachr»
ou Clercs d'en-bas ou d'aual , à la diferencc de leurs Mai-'^''^'^" ^^'■
ftrcSjquifaifoientlcur i'eancc au Bureau d'cn-hault)furlef-anibuld-*^
quels en fin par laps de temps ils le defchargerent de la char- ïo' '''
gederapporter, qui leureltolt fort onereufe: Et combien,
que le nombre des Maiftrcs Clercs vint à l'augmenter en dî-
ners temps comme i'ay dit, il fut vn temps neantmoins qu'il
ne fut permis à aucun desMaiflres extraordinaires d'auoir
vn petit Clerc lous luy pour l'employerà telle charge ,finon
à Maiilre Robert de Loris aufli Secrétaire du grandConleil,
pendant le règne de Philippe 6. dit de Valois, par les lettres
deprouilion duquel il eftoit mandéauxGens desComptes,
^^' après auoirpris le ferment de luy de bien & loyamnenî exercer
leait oftce de M atftre des Comptes y ils luy per/mjjent inftiîuer ô'
(omraettrefours luy , 'vn Clerc en i ce lie Chambre ^ fi comme ( vfanc
des mcfmei parolles du texte) Av Maiftres Clercs de nofire dite
chambre , les y mettent.
De l'habit extérieur, que doiuentporter ces petits clercs
il s'en trouuevneordonnancelatinefaiclele4. luilietjjy^.
furlaRemonflrance de Roger de Bryon , petit Clerc , en
ces mots. Imunclum fuit eidcm de Bryon^ & cetera omnibus
Clericis cufociis^quod de cxtero habeant ér déférant Epitogia lono-a,
& honesia in Caméra y & extra pervillam continue, Coniu^ati
njero inmantelis fourratii pa?îna awa'vel nigra , (^ Caputta four-
rât a : Simili ter (y Epitogia curta^ (altem ad honorem & decentia??t
Caméra inced^nt,
Ee ij
iio CITE' Dï: PARIS,
Ces Secrétaires ou petits Glcrcs, commis par les Maiflres
Clercs des Comptes, ôc confirmez par les Roy s, furent c«
fin érigez oc créez en tiitresformcz:ainri que lesautrescfans
qu'ils cuiFcnt plus befoin d'auoir recours aux Maiilres. Et
com.ncpar fuccciîion decemps, on vintàappellerfimpie-
niencles Maiilres des Comptes, fans fuitte de ce mot de
Clerc , auîTi on appela ceux de ce fécond Ordre , Clers feu-
lement fans adiedion d'autre paroles , &du depuis encores
Auditeurs, ou Clercs ôc Auditeurs tout enlemble: Puis en
lin après que la chambre eut efte faite Semeftre fous Henry
fécond en l'an 1 5 51. il fut ordonné qu'on les apelleroitCon-
fcillers du Roy 6c Auditeurs en fa chambre des Comptes. Ec
l'année enfuiuanteilleurfutpermis, d'opiner furies difi-
cultez qu'ils trouueroient es Comptes defquels ils eftoienc
Rapporteurs. Ce qui ne leur eftoit permis auparauant.
Et tout ainfi qu'on introduite créa plufieursMaiftres ex-
tra ordinaires à diuerfes fois du depuis que la chambre eue
ené faite fedentaire àPans, auffionintroduifit&crea plu-
iieurspetitscIercsouAuditeurs:fiqu'àla fin ils furent vnze,
puis douze, puis feizc foubsLouys douziefme, ôc mainte-
nant, ilsfontioixante.
Dfs Corte- L'ordrcdc ladigniié vouioit quc ietrairaiTe des Correc-
c'^^'tes'^^ui teursauant que desAuditeurs,maisi'ayfuiuy l'ordre des ans,
fcédentics pourcequereftatd'Auditeura efié en ciîënce long temps
' J^^'^'^f^ ^•■' auparauantceluydeCorreâ:eur:Lequel(n'efl:anteDcoreri.
*^'^^'^* o-é en tiltre d'office )s'cxerçoitanciennementpar Commif-
jion, non pasd'ordinairc,ainscommelanecelîitëlereque-
roit, tantoft parles M. &: rantoft par les Auditeurs. Mais
avant efté ordonné par rciglement du 11. de lanuieri395.
q'ueM.IeanMoulnier6cIacques de Kuffy clercs, vacque-
roientpar quelques iours àfaire les Corredions, èc qu'au
furplus M. Nicolas du Pré & lean Bouillon feroient commis
pourfoulacrerlesdixautresclercsdelamultitude des com-
ptes qui eftoient à rendre? On fit de cefte Commiirion vn
£ftat formé par Edid du quatorziefme de Juillet 1410. du-
quel voi^y les propres termes.
Et parce qutlefi de necefiitt de pourueoir au fuB de s Correction s
des Comptes , qui de longtemps font demeurées a faire pour k mul-
titude des befongnes fanons ordonne & ordonnons par ces prefen-
LIVRE PREMIER. m
tes , quen noftrc chambre aura d'ores-enauant deux notables fer-
fonnes experts & bien cognoifjants au fait de nofdits Comptes ^ qui,
continuellement entendront au fait de nofditesCorreciions.Etpour
icellcs Correcltons faire , auons ncmmé & nommons nos amcz. &
faux , Maiflres fjlie'r27iede Bray& Nicolas des Prez,.
Surie mot de commis dont on auoicvlé en cetEdit, s'e-
ftancprefentcevne dificuicé qu'on ne pouuoic facilement
refondre, par autres lettres du 12. d'Âoufl eniuiuanr,le
mcfme Roy Charles 6. déclara :Qu^il auoittiréccsi. cy du
•corps des clercs d'en- bas Scies auoitfaits Corredeurs pour
la ncceiTitc des Comptes , ayant fubrogc en leur lieu Mai-
ftrcs Antoine Grelle&IeanBufly, fans gages, lefquels dcf-
lorsil crcoitclcrcsen chef Etpar ce que lefdits de Bray 6c
Delprezcraignoicnt, leurscorrecT:ionseftant£iites,de de-
meurer sâseftats,neleurayante{lérefèruez certains droids
qui apparticnuentaux Maiftres , ny mefme le nom de Con-
feiller j ledid Sieur Roy voulut qu'on leur en permift la iou-
liîànce , ôcqu'aducnantfupprelîion de leurs nouueaux Of-
fices de Correcteur , il leur fut loifible de retourner en leurs
anciennes charges de clercs : Auec inionction , quef'il vac-
quoitpuisaprcsquclquesplaces de petits clercs par more,
BuiliileGrellecn leroietpourueuz. Mais ie ne pcnfc point
que cet Ellat , ait efté depuis fupprimé.
La dignité deces Correcteurs n'eil:oitpetire,carilsauoi- Ancienne
ent continuelle feance au grand Bureau auec les Maiflres, ^^'gnittdes
^ y fiegeoient audetîus des Tiircforiers de France tk. des '^^^^'^ '""'
Generauxdes Fmanccs 2c de la luftice. Mais le Roy Charles
VI I. citant informé, que cependant qu'ils afFcdion noient
de feoiriournellemcntau grand Bureau Tiudeirous des Mai-
ftresils negligeoielit & retardoict ce qui eftoit de leur char-
ge 6c dcuoir, par Edict du 1. de luin 144.7. illeur en ferma la
porte, fauf que quand kjsvicndroient faire les rapports de
leurs corrections, au faicl defquelles il leur enioignit de va-
quer, fans aucune difcontinuacion.
La Chambre transférée à Bourges foubs le Roy fufnom-
mé, fut longuement fans auoir aucuns Corredeurs Sciuf-
qu'cn l'an i4U.queMaillrc André le Rovyfutpourueu du-
dicl Ofiice: Ec mefme du depuis quela Chambre tut eftc
rcftabliedans Paris, encores n'y en eut ilqu'vniufqu'en i'an
Ec iij
HZ cite:» DE PARIS,
i454.queronycnaclioun:a vn fécond, luiuant la première
,, inlHcution. Mais à prefenCjles affaires foncarriuees en tel de-
5 > Tordre, qu'il n'y en a que trop.
Dcî Aciuo- Quant aux Aduocac Se Procureur Généraux , il n'y en
cureurgc auoit point du Commencement qui rulient particulière- '
ncraux dii irjeut pourucuspourle fcruice dcU Chambre , maislePro-
Comptes, ment d'icclle Chambre des Comptes: En laquelle il fecrou-
uoitleplusiouucnt, pour prendrefcs concluions es caufes.
qui le requeroienr. Et tout ainfî qu'il a des Subllituts au Par *
Iementpouriefoulager,aulli trouuay-iequ'enrani4i8. Mai-
lire Ican Aigueuin Procureur gênerai iiibftitua pour luy en
JaChambrexVI.EftienncdeNouian,lequely futreceuleij.
de Septembre, 6c fut le i. qui portaletiitrede Procureur '
du Roy en icelle,parEdicl:dui3.deDecembrc, 1454. por-
tant vnreiglemenr gênerai des affaires de la Chambre: Et
,. . après luy, Maiilreslean Aigret Secrétaire du Roy , Geruais
gretauôit du Mouiiuet fon Gcndrc : Guillaume &.Geruaislecondfur-
ertc au pa- nommcz auiFi du Mouliner , lacques Mangot aulli pour lors
fi^eJdciaal- M- ^6s Requerres,&M. lean de Dreux au parauant Con-
te ciiamb.efeiilerenlaCourdes Aydes. Et quanta l'Aduocat, il n'eue
^csConip- jjgLiej-jia Chambre que vingt ans après ouenuiron, foubs
le règne de Louis 11. Etle premier fut M. Pierre Frelet, après
lequclyfucccdercntparvnelonguefucceiîionde rvnàPau-
tre, Maiftres Jean Bauliard, Louis Seguier, lean Berzean,
lean de Harlin , François de Fcbure , Anthoine Minart,
Eiliienne Bouchard, lean Preuoll, lean Bertrand , &c Eflien-
ne Fafquicr.
Des Gref- E)és le premier eftabliircmcnt , il y euttoufioursdeux 1
fiiîrs acs Greffiers enladitcChambredes Comptes, &c n'aduint que I
'^'''^^'^" enrani368. qu'ily eneutvn3.nommcMaifl:reIean deMou'
ton, après le deces duquel, la reiglc n'a point faillyiufqu'â
prefent. Et entr'autresvnM. leanleBegue elf célébré, le-
quclpourauoir exercëceftechargedignementparî'efpacc
dc)0. ans, obtint lettres de Charles 8. en l'an 1454. portant
pcrmiiîionâ M. lean Aigret (Secrétaire dudit Sieur Roy }
d'exercer! on cftatau lieu de luy: lefquelles lettres furet en-
therinecs , à la charge que le Bcg'jcmort,ii ne preiudicie-
roitaux deux Greffiers. Mais toutesfois, iceluy ven^t ide-
LIVRE PREMIER. ,23
céder en l'aage de 89. ans, Aîgrecfuc continué en celle mef-
; îme commilîion par la chambre, iiifqu a ce qu autrement en
fuft ordonné.
Nul nepouuoit eftre Greffier de la Chambre qu'jinefufl; aucuh ne
auffi N otaire &: Secrétaire du Roy , iufqucs en l'an 1499 .que ?°^^^^oh e-
parlettresduRoyLouisji.dui^.d'AuriljM. Louis leBlâc l^'" ^"r'T
; obtint permiiiion de le desrairc de Ion Eftat de Secrétaire, Perdes cé-
&dirpencedepouuoir exercer celny de Greffier fcul: Et ce 1^^^^' "î"^"*
cn conhderation des longji leruices, quilauoitfaicls àlareduRo/.
Chambre, en exerçant ledit Greffe d'icelle par i'efpace de
. 32. ans. Mais toutesrois le Collège des Secrétaires s'y oppo-
fa formellement, 6c fouftenoit^ que les Greffiers des Cours
fouueraines ne deuoient eftre exercez que par ceux qui
cftoient deleur corps. Delaquelleoppofitions'eflansfîna»
lementdeiiftez par prières, la Chambre en thermales lettres
duditLouys le Blanc & permit ques'alitantau lict mortel,
: ilrcfignatfondid Office deGreffier, aM.Efticnnele Blanc
fon fils: lequel futreceu en l'an 1508. fans eftrc qualifié Se-
crétaire du Roy. Chofc dont quelques autresfefontaufîî du
depuis difpcncez , non fans notable interefl de la chambre,
car comme ainfifoitqueles Arrefls des Cours fouueraines
Défont iamais feellez au feau, qu'ils ne foient fîgnezd'vn
Greffierauffi Secrétaire du Roy , la permifîion fulditeà in-
noué,quedepuis iceile on commença àdeliurer les Arrefts
foubsla llmple qualité des Maiftrcs des Comptes, au lieu
qu'on auoitacouftumé d'ancienneté , d'en deliurerles plus
notables fous le nom ôci'authorué du Roy^Scles communs
fbuslcditnomdesMairires.
La charge du porteur ôc garde des Liures fut érigée en til- Des por-
tred'OfficeparEditdumoisd'Aouflderani520.&:d'iceluy ^"^"'1^*^'""
futpremierpourueu M. leanle Comte. Mais du depuis, par Jls!''
autre Edid du moys de Septembre 1 571 .ledit Office fut def.
membre ôc departy en deux , ôc font encores deux qui en
ÎQuifTentôc l'exercent.
Les Huiffiers des Comptes qui exécutent les Arrefls & fi^eîsdtk
commifîîons delà chambre , ne font autres que ce qu'eftoit c^^ambue,
anciennementceluy, auquel on commettoitla garde de la
porte j mais feulement on annexaauecletempsà leur Eflac
par forme de commiffion, la charge de payer Meffieurs de
zM CITE' DE PARIS,
Icur^ gages. Etie premier qui en ceil© charge euft quelque
nom, ce fucNicolas Malingre, par lettre de Charles 7. du
dernier delanuier 1446 Lequel 8. ans du depuis,en l'an 1454.
le 10. Décembre, par compofition faite aucc Meilleurs, i'e
chargea de faire venir les ailignations de leurs gages, moy-
ennant la fomme de 300. liures par chacun an , a raifbn de-
quoy par fucceiîîon de temps , on l'appella Huilîicr àc Rece-
ueurdela chambre des Comptes: bi bien qu'après iuyen
1 an 1507, Pierre Daniel fut receu en l'office d'huifTier^. re-
ceueur du payement des gages des officiers de la chambre
6c menues neceffitez d'iccllc,6c parce que cet Huiffier eftoic
vrayement Concierge de la chambre, on luy affigna vne
niaifon pour là demeure. Etlepeuçon ainfî remarquer dés-
Tan 1468. que Simon Malingre eftant pourueu de cet eftat
par la refignation deNicolas Malingre ion père, on adioufta
nommément à fa réception, fa maifon éc demeure auec,
l'Eltat.
Or eftoit il anciennement appelle Huiffier, non paspre-
mier comme on l'appelle maintenant, par ce qu'il eftoit a
lors feul ayant la garde de la porte. Etn'auoit aufsi permif-
fiondexploicer, ains tant s'en faut on n'admettoitaucun en
cetOffice, lequel fçeuft lire ëc efcrire, & quand il cftoit que-
Aion d'exécuter les contraintes èc mandements de la cham-
bre, onprenoit lesHuifsiersou fergents des iurifdidions
ordinaires, aufquels la chambre taxoit des ialaires : Ou bien
on enuoyoitdiuerfementparles Prouincesde certainshô-
mes qu'on appeloitAff/^^^trj4/>/^^,lefquelsportans lefdites
commifsions ou mandements, les alloicnt faire exécuter
fur les lieux, par les fergents des Baillages &c fenechauf-
fcQS.
Meflagcrs à La charge de ces Meflagers à pied fut confirmée le 22. de
^^^'^' lanuierenl'anijii.parleRoy ,Loysi2. àc depuis amplifiée
par vn autre Edict, dui2.deMarsi5i4.parlequelilIeurfuc ,
permis de faire eux mefmes tous exploits, en vertu des rooi;
les ôcmandemens delà chambre à l'encontrcdes compta-
bles , mefmementdu pays Se Duché de Normandie , pareH^
lement de pouuoir faire toutes cxecutionsôcfaifiesnccefTai-
res, foitpourle Domaine, Régale ou autrement: Le Roy
voulant qu'elles fufTent de tel effecl que celles faites par les
Huif-
L IVRE PREMIER, ai|
HuiflTicfs du Parlement. Toucesfois ils ne perdirent ny el-
changcrcntcc nom de leur office, ainsiufqu'enl'ani524.on
les qualifioitencoresMeiragers, lors qu'ils preflioientlc fer-
ment à la chambre,puis enuirô l'an i ^i6.on les appella Huif*
fiers ôiMe^agers tout enfemble^^; en fin enuiron Tan 1540,
on c-ommençaàleur donner lafeule qualité d'huiilier Et del-
lorslancienHuiflierfutappellepremier, à la différence de
c-es autres.
Cette Chambre des Comptesauoitencoresanciennemct
vnc plus grande ^iupreme au tliori té qu'elle n'a pas, car il fe
trouuequeleConfcilpriué des Roy s s'y tenoit ordinaire-
ment; Que toutes.inltrudlions 5c ordonnances 5 tant furie
fait des Aydes qu'il conuenoit mettre fus, que fur toutes au-
tres chofes concernantes le fait 6c eftat du Roy aume,s'y faif
foient. QuelesBaïUifs, Senefchaux,Receueurs&Commif^
fairescreez&;efl:ablis es Offices dont ils eftoientpourueuz
y faifoient le ferment, qucmefmetous Commiffairesallans
quelquepartpourleieruicedefaMajefléeftoienttenusd'y
venirfaireveniierleursCommilîions,6cdenoncerlesiours
de leur départ 6c de leur retour, dontil eftoit fait regiftre,
âffind'alouerleurstaxesaux Comptes des Recepueurs qui
les en deuoient payer, qu'en l'an 1316. lefdicls Sieurs des
Comptes commandoient chacune fcmaine aux lugeurs des
Enqueites , qu'ils eftoient fouuent apellcz , comme grands
Seigneurs qu'ils eftoienclors, auxafTemblees Se conuoca-
tionsgeneralles faites par les Roy s.
Ilsauoientauffidroitdevifitation&: correûion fur leurs
fecretaires ou petits clercs dont i'ay traite l'crcclion, 6c pou-
uoirdelesdelmettre en cas de defobeiflance, négligence,
maluerfation ou autrement. Et ont entière cognoilFance de
toiuesiniures, dites 6c faides en leur chambre en iugement
ouhors,âaucunsdcsGensou Officiers dicelle:Suiuantles
lettres données par le Roy Charles y.aumoysdeDecembre
1 ^6c. coniirrajees du depuis par d'autres du dernier Décem-
bre 1 551.
Leur principale cognoilTance -eft à prefent du faict des
Comptes dont ils font vrays &: naturels luges , ôc à cefte oc-
cafion en retiennent encores le tiltre. Et pour la grande au-
dorité qu'ils prétendent furies iinanccsduRov, toutes lec-
' Ff
u^ CITE' DE PARIS,
très , Edids , Ordonnances , Chartres, ôc autres tiltrcs con-
cernans le faicl d'icelles , leur font addrefïccs pour les veri-
iicr.
ils rcçoiucnt les foy& hommages queles lufticiersôcvaf-
fauxdutloy font tenus faire à là Maic(l:é,à caufcde leurs
fiefs, terres ê^ Seigneuries, & pareillement leurs adueus ôc
denombremens: Et ont de tout temps lufticeôc iurifdidliô
contentieufe,aucc la cognoilîance fouueraine,non feule-
ment de ce qui concerne la ligne de compte, mais auflî de
toutes chofesà eux attribuecspar les Ordonnances de Phi-
lippe le Long del'an 1319. de Charles 5. de l'an 1375.de Char-
les 6. de l'an 1 408. de Charlesy. de l'an 14 60. èi de Louis 11 .
de l'an 14^4. par lefquelles , èc premièrement par celle de
PhilippeileLong^il eu. ordonne , ,^'au cas ^ue qHelquvnfe
pLimdroitd'eux y cC aucun grief ou fentence quiauroit efté donnée
contre luy^quon ne donne commifion ny ne face autres Commif ai-
res que de ladite Chambre, mais que enfreigne deux , trois ou qua-
treterfonnes du Parlement ^ftgc s &fufjij ans félon que le cas le re-
querra, qui auec les gens de ladite Chambre f oient toutes fols qut
méfier fera. Ce font les propres mots de l'Ordonnance.
Toutefois Meilleurs de la Cour leur ont toujours deba-
tuccftc Iurirdiclion,£c ont fouuentesfoisreceu les appella-
tions d'eux interiettecs 6c icclles vuidees par leurs Arreflsj
iufques au règne du P^oy François i. dunom , qui les reigla:
comme iir du depuisleKoy Charles 9. parvnEdicT; du mois
de Feurier de l'an 15^5 o. contenant ces mots en trautrci;ijA<tf
en toutes matières ciuile s il ny aura appel des gens des Comptes^
ams fe pouruoiront les parties par reuifion : Et quant au criminch
qu ils inftruiront les procezj iufques a torture, exclufiuement ^.(^
quand ce 'viendra à prendre conclufions difînittues, les Aduocats 0'
Procureurs du Roy tant de la Cour que des Comptes^ s'afembleront
pourd'vn commun aduis prendre conclufioniEt feront iugez. lespro-
cez. par me fme forme que fe iugent les reuîfons : c\fi a fattoir ap-
pelle vn Prcfident , ô' cinq oufix au plus Confeillers de la Cour , (^
autant des Comptes^ lefquels s'ajfmbleront en la Chamhre du Con-
feil. Ce que MeffieursdelaCour ont toufiours obferuc , ôC
entretenu du depuis.
IcanBodinliureé. delà République , chapitre 2, defcric
lesprcrogatiuesdes Officiers delà Chambre des Comptes:
L I V R E P îl E M I E R. 217
àf(5auoir,Iesgaiges ordinaires qu'ils onc.Le droiddc buf-
che. Le droidt dérobe de Pafques. Le droict deToufïkincls.
Le droid de Rofe. Le droid de harencs . Le droid de Roys.
Le droid d'cfcuiric. Le droid de verre. Le droid de Tel blâc.
Outrelepapicr, le parchemin ,lesplumes, lesietcons, les
bourfcs, la bougie, la cire rouge, Ôc iulques aux tranche-
plumes ,racloirs Ôc lacets, auquel liure les curieux pourront
auoir recours.
Voyia les plus dignes remarques que i'ay trouué tou-
chant ce lubicc: carie n'eftimc qu'on trouueeftrange que
i'ayc difcouru de mefme fuitre des autres indices inférieu-
res à i'efgard du Parlement 6c delà Chambre des Comptes,
puis que elles s'exercent maintenant toutes dans Tenclos de
ce Palais Royal, donti'av prouuéi'antiquitc ^ccottéladat-
te du dernier baflimentècâutresfingularitez.
Ilva principalement vncfalle en cePalais, fort admira- , -,
, r •' V L 1 1 o i -J ' Grande Ui-
blcpourianauiteur, longueur ce largeur dans œuure, au- 1^^^ ]>Ai'i^-
tour des quatre premiers pilliers de laquelle y a des bouti-
ques de marchands, qui lont (comme l'ay did cy deuant) ÔC
dependentdu Domaine du Roy ,Ôc autour des trois autres
& de toute ladite lalle, des bancs que les Procureurs de la
Cour acheptent ou louent du Baillir du Palais j pour y alFu
gner lieu àlcurs parties.
On voit autour de cefte falle , les ftatucs de tous nos an-
ciens Roy s, depuis Pharamond iulques à Charles 9. Dcf-
quelles les vnes font reprefentees ayans les mains hautes , 6c
les aucrescommelesayansbairesoapendantcs:pourdiuer-
fitier 6c faire cognoiftre ( félon plufieurs ) celles qui effigienc
lcsinfortunez&fay-neants,d'auccles autres valeureux 6c
vertueux, qui ont eutoufiours les mains 6c âmes tendues au
Ciel.
II y a des efcritsgrauez au bas de ces ftatuës,Iefquelscon-t
tiennent & déclarent leurs noms 6c lesannecs de leurs rè-
gne 6c deceds: ce que i'ay obmis pour n'eftre prolixe. Ces
ltatucs6ctoutlc lambris de ladi ce làlle, ont eftépeinds d'or
&d'azur:maislapouffierea tellement mangé 6c la peintu-
re 6c l'or enfemble , qu'à peine on en peut recognoillre quel-
ques remarques.
Enl'an i477.1eRoyLouisvnz!efmeayantvne deuotion
Ff ij
nR CITE' DE PARIS,
particulière aux fainds Charkmaigne 6c Louis ladisRoys
de France , voulut que leurs llacucsou images , qui eftoient
efleuees en ladite grand lalle félon leur ordre , &; les temps
deleursregnes/uliènctranfportees&cfleuees fur deux co-
lomnes aux deux codez delà chapelle dudit Palais : laquel-
le ( (clon Corrozet) il auoit faid taire. Etvoulutaufîiquefâ
flacuclcreprefentall à genoux deuant l'image delà vierge
Marie, ainii comme on la voit encores.
Icelle grande laileeft toute pauee de marbre blanc&noir.
Etpourmonter enicelleilyadeux efcaliersde pierre, qui
lai&ntvn perron au milieu, fur lequel reprend vn autre ef-
calierilmple.
En ceftc falle accompagnée de la grand* Chambre dii
plaidoyer & d'autres deiuftice, nos Roys viennentloger,
quand ils fe marient , ou font leur entrée en noftre ville, leur
Capitale.
Corrozet efcrit qu*en l'an 14S5. fut commencé à baftir
rhoftel qui cft fitué entre la chambre des Comptes 6c la
maifon du Roy ( il entend parler de l'hoftel dicl le Bailliage,
où efl logé Monfieur le premier Prefidcntj furlechemin
d'aller en Tille du Palais : ainlî qu'il eft efcrit en lettres d or 6c
d'azur defPus l'vne des portes .
Les lettres i or dient l'année
Qîte l'œuurefut encommencee.
Au temps du Roy Charles le huiB
Cefiuy hojleljî fut cûnfirut6l.
Les lettres d'or norabrables de ce diflique font telles-
cjui s'enfuit.
V. M. V. I. C. L. L. V. I. C. V. I.
L. I. V. C. V. I.
Enuiron l'an i^oé. ladite grand' Chambre de Parlemenc
fut peinte 6c dorée d'or de ducat, comme on la voit prelën-
tement.
Au deiïus de la porte d'icelle chambie , il y a vn Lion tail-
lé en pierre ÔC doré. Leqnclayant lesiambes pliees 6clate-
ftebaiifee, dénote que celuyqui entre leans, tant grand
foit'il 6c vellu d'or, il faut qu'il s'humilie ôc obeiile à lu-
ftice.
Et dans la Chambre au delTtis dufiege de Meiîeurs les
LIVRE PREMIER. n^^
Prëlldents 6c Confeillers il y a vn riche tableau , contenant
le Crucifix de noftre Seigneur, 6c au deflbubs font cfcrip tes
ces deuxfcntences, derEfcriptureiainde.
A dextre.
Facite iudicium & itiftitiam ..^odfinon audiefhU njerha hdCy
inmemeti^fo iurmi , dtatHominus qtioddefirta, erit domus hxc,
Jerem. 22.
A fènedre.
Videquidfacitls, Non enim hominis exercetU iudicium fedBeii
Cf cfuodcumque tudicaueritù in vos redundabit. 1. Para/ifo.ij} .
En ce mefme temps l'on acheua ce grand corps d'hoflel
de la chambre des Compces.Suf le deuancduquelfepiefen-
tent en veue cinq flatues. La première defquellcs reprefente
laTemperance, tenant vne Horloge&des lunettes auec cet
efcript loubs les pieds.
TEMPERANTIA.
Mihijpreta vûluptas.
La féconde que l'ercriptfuiuant dénomme, tient vn mi-
roer ôc vn crible.
PRVDENTIA.
CoîUiliisver/tmfpeculor,
La troifiefme cffigiant luftîce auec vne balance & vne Ef^
pee, eft remarquée par cet efcript.
IVSTITIA.
Sua cnique minifiro.
Laquatriefme qui eft remarquée parle fuiuant,embrar-
fc vneTour,ôc de l'autre tient vnferpent.
FORTITVDO.
Me dolor atque meîus fugiunt.
Etlacinquiefme, qui eft efleueeaumilieu des quatrefuf-
dites reprefente ce fage Roy Louis 12. veftu dVn manteau
Royal, tenant dVne main le fceptre,& de l'autre la main
de milice, a aufïï cet efcritgraué en la pierre,
Ludouicus hmus nominls duodtcimus,
Anm atatis fux 4^,
Etce Diflique fe lit vn peu plus bas.
£yudtuor bas Comités foueo, cœlefiia denay
I : r/inocu facts froffemfceptra gcrens.
Au deffus de la première porte de ladite Châbre àç,^ Cop-
Pf iij
130 C I T E' D E P A R I S,
tes querontrouue au haulc des grands degrez par lefqucis
on y monte du codé delalaindle Chappeileon voit les ar-
mes de France au deflus d' vn porc Efpic courronné , tenues
* par deux Cerfs volants , auec cet efcrit,
Jlegia FramorumpYobitas Ludouicus y honefii
C tilt or ^ ér 'itherea Reltgîonis dpx.
Surlafin dumoys de Noucmbre i58y. on acheua de re-
peindreôc enrichir le quadran de l'Horloge du Palais, au
hault duquel on voit la figure d'vn Coiontb blanc ( déno-
tant le famd Efprit ) ôc les Eicuiîbns de France & Poloi-
• gne,auec cetelcnt,
J^i dédit ante dii,ts jtriplicemdabit Ole CoYonam.
Etauxdeuxcoftezfont elleueesles flatucsdelaPietèjte*
liant vnliure ouuerc, où ell graué,
Sacr.1 Detfcelerarepius Regale time tus.
Et de la luilice, qui tient des balances. Et au bas du
Quadran , ceft autre efcrit eftaufTi graué,
Machina qu£ bis fex tam iufie diuidit horas^
lufiitiatnferitarc monet, legefque tueri,
Dti iardin dn Roy au> Palais^
Ciccro en Ton liure de la Vieillefle , voulant dcmon-
flrerle plaifirôc contentement d'cfprit qu'apportent l'agri-
culture &iardinagCj entre autres exemples allègue Cyrus
Roy des Perfes: lequel monftrant Ion iardin à Lyfander
Ambafladeur des Lacedemoniens,& voyant qu'il enadmi-
roit labeauté 6c netteté, la fuaue odeur des fleurs, 6c lebel
ordre des grandsarbresdifpofezàla lignole en cinq rangs,
iura par fon DieuMithram { c eftle foleil qu'adoroient les
Perles, comme Dieu ,ainri qu'efcrit Xcnophon tn œcono-
micis) qu'il en efloit leiardinier. Ego ( inquit ) tjlafum dimcn-
fus ,-fneifunt ordines y meadefcnptio: mult^etiamiflarum arborum
meamanu/untfatx. Le femblablefaifoit noftre Chiîdeberr,
premier de ccnom,ôciecondPvoy Chreftien ,enfon iardin
du Palais de Parts, qui retient encores letiltrede iardin du
Lib.é.Epig: Roy: comme dénote Fortunatus en l'Epigramme qu'il a
3« dediélaRoyneVltrogothCjfonditcfpouxChildebertellant
pour lors decedé : Et efl tel,
Hic ( fcilicct in hoc horto ) verfurpureum 'viridantiagramind
LIVRE PREMIER. (231
' EtfAYAdiJïnccîéfpargitodore rofas.
Hic tener ^Jliuas defendttpampnus vmbras:
Trdhet & vimferis fronde a teÛa C9mis ,
$inxcrunt(jue locum variiitogerm'me flores:
Pom.îijucvejliuit candor ^d^ mde rubor,
Mftior hic dflasj uhi molU hUndafufurro,
Aura leuis Çemper -penduld maUquatit,
H'UmiXgno infcruit Rex childebertus honore:
Curius isinf lacent qux77ianus tlla dédit.
De cultore trahit mellitum blandafiporem:
Forjan & hic tacitos mi/cuit illefauos,
Régis honore nouis duplicata eflgratia pomis:
Narefuauisodor , dulcis in orefapor:
^ualiter ille hominum potuit prodcjfcfaluti,
Cuius dr in p omis t ail us odoreplacet?
Fœlix perpétua generetur ab arbore fruclus:
Vt de Regepiojît memoromnis honto.
Hincitereiuserat y cum limina fanclapetehatt
^^uA modcpro meritis incolitillemagis.
Antea nam vicibus locafitra ter ébat armatus:
Nunc tamen afidue templa beat a tenet.
Pûjside as fœlix hxc Vltrogothaper £uum,
Cumgcr/iinis natis tertta mater otcarts,
J)H hauffement é" nouuel pauè delà Cité.
Le Roy Philippes 2. dicl Angufte ou Dieu-donné, a
efic lepremierquiafairpauer toutes les ruësde laCitéde
Paris de gros giais,auparauant fort boueufe bc incommo-
de. Ce qu'il commanda exécuter aux Bourgeois &: Preuoft
d'icelJeville,enrandcnoftrcSeigneur 1184. IC5. de fon rè-
gne, après qu'il fut reuenu de Bourgongne pour refifteraux
entreprifesdu Duc^ comme l'efcricRigordus en la vie du-
dit Roy en ces termes,
Faciura efl aiitem posl aliquot die s , quod Philippins H ex Parifïîs
ûliquantultim moram faciens , dum follicitus pro negotiis rcgni
ûgendîs in auUm regtam dc.:?nbiiLir€t ^veniens ad Palattjfene-
firas^ "undefluuium Sequan^e pro recreatione animi quandoque in-
fpîcere confuctHrat^rhedd eqnis trahc/îttbti^sper Çmitateîranftun-
Childcberc
amateur du
isidinage.
LcditRoy
Tcnoit de
fois à d'au-
tre de fou
iardui à no-
ftre Eglifc:
& mainte-
nant yrefi-
de du tout,
puisqu'il^
cftciuerré.
iji CITE' DE PARIS,
tes ^fœtores Inîollerahiies lutum reuoluendo frocreauCYunî : quos
Rex in auLidettJnhulans ferre non ft(ftwens,arduum opu-Sjfed vaL
de necejjarmm excogitanit ^ quod omnes frxdecejfores jui ex nimia
grauitatc d^ opcris impenfa aggredi non prdfump/èrant . CenuocA', j
tu autem Btirgenfibus cum Prdipofito ipfiiis auitatis^regta auCiori' \
tateprxcepit , cfuodomnes vici C^ vix totius Ctuitatis Parijii dura '•
d^fortis LiptdibusJlernerentuT.
Corrozecditquçcefl: ouuragefuccommencë i'aniiS^.ce
qui fe doit entendre del'annee qu'il fut racheuc, n'eftantà
croire qu'vn tel ouuragc fufl parfaid en vn an. Le mefme ,.
Aucheurefcritque lei rues eiloient lors auffi bafles qu'on \
voit l'EgliledeS. DenysdeJaChartre, fiqu'ii falloitmon-
teriadis i3.degrcz auant qu'enirer dedans l'Eglifc de no-
ftreDamc.
Attentat de lean chafietfitr la perfonne du Roy. Punition d'tce-
luy. Expuljion , & depuis rcuocation des lefuites, après
leur innocence cogneue . Ere6twn de Pyramide de
uantle Palais. Démolition d'tcclle , & au mef-
me lieu V ne fontaine conduire.
X<(SA. En l'an 1594. Ie27. Décembre, comme le Roy (àfon retour
de Picardie j eftoit encores tout botté dans vne des cham-
bres du Louure., auec Çts Confins, le Prince de Conty ôc
Comte de SoifTons, le Comte de faind Paul, &: grand nom-
bre des principaux Seigneurs de la Cour, voiçy que les Si-
eurs de Ragny 6c Montigny luy baifants le gcnouil& fàMa-
jeflc febailfant pour les receuoir, vnieune garçon aagé de
ib'. à 19. ans , nommé lean Chailel j fils d'vn Marchand Dra-
pier de Paris, pouiTcd'vne fureur diabolique s'cftant glifié
parmylafoulIe,cuidantluy fourrer vncoufteaudanslcven-
ucy nele peut ataindre ('pour eftre ainli baiiTc) que furla
leure droite fuperieure, luy cntammant 6c rôpant vne dent.
Etcommeiifucprisfurlefaitmenéeniaprifondu For-l'E-
uefque, il declarales circonftances de fa peruerfe intention.
Pourreparatiô de laquelle qui le rendoitataint 6c conuain-
cu de Icfe Majel^c Diuine 6c Humaine au premier chef, par
Arrcft du leudy 29. du mois lufdit , il fut condamné à faire
amande honorable deuant la principale porte de l'Eglife
r.oflreDame, nudenchemifc & à genoux, tenantvnetor-
c.heardantedupoidsdedeuxliures :Puis de là elVe mené
dans
bannis di:
Pans.
" LIVRE PREMIER, t^y
dansvnTumbercau en la place de Greue, pour y cflrc te-
naillé aux bras 6c cui {Tes, auoir la main dextre coupée tenant
en icelle le coufteau duquel il s'ellok efforcé de commettre
le parricide, eftre tire &: defmembr^ à quatre Cheuaux,con-
ilimé en cendres , ôcicclies ietfees au vent :tous Tes biens ac-
quis 6c -confifquez au Roy.
Etpourcequeledit du Gbaftel auoit efhidié au collège tes Tcfuitcs
deslcfuitcs , iceuxfurent fufpeds de luy auok donné ce chaiïez &
confeil, 6c leur fur commandé vuider dans trois ioursaprcs
la fignificacion de l'Arr^ft , hors de Paris 6c autres pUccs efl
quelles ils tenoient collèges^ 6c dans 15. iours, hors du Roy-
aume, furpemeeftanstrouuez ledit terme paiîif, délire pu-
nis comme coulpaWes dudit crime de lc(e Majellé: Leurs
biens, nTeubîes6cimmeuble5, emploiezen œuurespitoia-
bles6c diftribuez félon l'ordonnance delà Cour.Deffences
cftant faites à tous fubiets du Roy d'enuoyeraucuns Efco- "^
Jiers aux Collèges de ladite Société, e-a quelquelieuquece
peut eftrc hors du Royaume.
Toutefois, les Parlements de Tholofe Se Bordeaux ne
voulurent confirmer 6c exécuter ledit Arreft,âms firent re-
monfVrerauRoy , que lesicfuitesluypouuoient faire vcile
feruice, quidudepuisauffi, fefontiullifïez 6c ont obtenu
grâce 6c pardon , ontelléremiscuiouilîancedc leurs biens
l'an 1604. &;îcur.aefté permis de tenir Efcolesou collèges,
en quelques vilks de-ce Royaume feuUment, mais non pas
à Paris j combien qu'ils yioiiilTent de leurs biens.
VneheureapresquelemiferableChafleleutlarchélamain
funefte , on enuoyâgarniTon en leur collège, on fefaiiît des
clefs de toutes lesportes,on demanda le catalogue de tous
ceuxquiy efloient^ 6c on les fait reprefenter&recognoiftre
tous par nom 6c furnomà la ledure d'iccluy, refcrué trois
qui eftoiet malades. On p ofa des corps de garde en plufieurs
endroits de leur collège, 6c on feella toutes les chambres
lefquellesparapres furent vifitees par quelques Confeillers
de la grand' Chambre, 6c fpecialcmcnt celle de leurProuin-
cial Clément Dupuy par MonfieurSeruin Aduocat Genc*
rai : Maisapres ce, ils furent tous defchargez,fâuf les pères
Alexandre George, Redetir du dit collège, 6c lean Gui-
gnard, qui furent emprifonnezauec quelques autres.
Gg
Î54 CITE* D E PARIS,
lesiefuitcs Qnantau pamcidc Cliaftel qui auoic fait le cours de Ces
déclarez in- o^*"^ t- n i r~>i i • ■> ^ r ■
iioccîus de eitudcsauditcoUegedeClermont, combien qu lUutincc-
l'attencac fogc &: quellionnë, Ordinairement Sccxtra-ordinairement,
ChaïuT tenaille dcfmembrcôc preflc par promeires&: menaces àc
en toutes les façons qui peuuent arracher la vérité du pro-
fond derame:Toutcfoisil nedit iamais rien contr'eux, mais
au contraire foufhnt t.oufiours, qu'ils efloicnt innocents
6c ignorants de Ion deflein , monftrantdcpuisle comment
cemcntiufqualatin, vn extrême regret quàion occafion
leur Compagnie fut réduite en tel accclîoire.
LcT.delanuierenl'an 1^95. le père leanGuignard Religi-
eux de ladite Compagnie, pourcertainscicritstrouuez en
fa chambre, efquels le pcreRichcomc elcripr qu'eftoit con-
tenue la Queftion BeTyranno^ félon la doclrine de fainft
Thomas &:autresDoâ:eurs 5 fut condamnëa faire amande
honorable deuâilaprincipaleportcdei'EglilenoflreDame
& de là eftre conduit en la place de Greue , pour y eftre pen-
du &eftranglé, ^ifon corps reduiç en cendres.
leanGueretaulii Religieux de ladide Société, qui auoit
elle Précepteur du parricide Chaftel: fut banny à perpétui-
té de ce Royaume:Et Pierre Chaftel père infortuné du mef-
melean Chaftel, fut aulfi banny pour neuf ans de Paris ôc
condamné à deux mille efcus d'amende , outre qu'il fut or-
donné, que fa mailbn faifant iVn des coings de la rue dite
ara^unt delà Draperie oppofite delà grand' porte du Palais, fcroit
h poire au fazec & demolic, ^ vne Pyramide baflie ôc eflcueefur le
Pa'ais. fonds de terre d'icelle.
Depuisenl'an 1605.au moys de May parauthoritéduRoy
elleaeilé démolie 6c du tout razee, alléguant cefleraifon
contre lesmefdifants.
l 'ûfte la Pyramide , honte de mesfuhic^ts.
Tour des malheurs pajJeT^arracher la même ire.
Ceux qut napprouuentpas mes hauts &famcl-s proie^s^
laio-nants d'aimer mon hie/7 , ils en nient ma gloire.
Etenraniôoé.MonfieurFrançoisMyro.n y a fait conduire,
vn canal d'eau, qui vient delà fontaine faincl Innocent 6c
paflTc par deflbubs le pauédupontau change A la louange
duquelpIufieursEpigrammesontcftc imprimez. Maiiie me
contenteray d'en raporter deux. Le premier eil.
LIVRE PREMIER. 235
Tyumis antefui: quidnon mutahik 3 cu7n me
Verterit infontem FrxfeBi cura Myronis. £ 1 1 e fec o n d ,
HicuhircfiAbdntfacritnonumentafurorisy
Elu ht ifjfandum Myronis vndajcelus.
Et pour le Roy , qui a conuerty vneardente guerre en vne
dûucepaix.
: N une fins eH manans , njhi Pyramis igneafedit:
: ' • ■ F.acifico in regnûfic tempera t omnin fnncefs .
Traicfé des Vont s de Paris tant anciens que no uu eaux.
îln'yauoitdu temps deluIesCerarquedes Ponts de bois cJ^J^j/^^
à Paris: Car quant liefcripten Tes mémoires, que ceux du fesAntiqui-
paisla bruOerent de peur que les'Remains s'en emparafTent î^^j^^l^n '
I Is fint mcttre-le feu aPartSj dit- u,& rompre les ponts qui y estot- ^^^ ^^ ^
r;?/. Acliontropfoudaine, pour me les faire croire d'autre France,
matière. loinc que IulianGouucrneur des Gaules, plus de
• quatteccnsansapres, &: qui auoit planté Tes pauillons, ôc
crtablyfademeureenceftevillc, Icstefmoignetclsjdansfon
-biafon delabarbe. Icpajfoisiadisl'hiuer, portendcsparolles
de cet Apoftat, cnmabten aymce LuteceyLiquellc cfi apfe cnvne
petite tjJe, l'oïfine dufleuue qui l'enuironnede toutes parts :fur le-
quel y a des ponts de bois qui facilitent le paffage de chacun coHe.
Cespaflagesne declarans ny le nombre n'y la firuation de
ces Ponts, ont mis diuerfes opinions en la plume de ceulx
qui ont contribue du loifiràlcurreclierche.Maispourprus
faine opinion , il efl: certain que anciennement il y auoirà
Paris deux Ponts, l'vn qui venoit rendre de la rue fàinâ: De-
nys au Palais queTonappelloit le grand Pont. Au bout du.
quel hors la ville cftoit conftruidc vne fortereiïè enuiron-
neeJefoflczplainsd'caudelariuierede Seinepourla dcf-
fencc de ladicle ville. Ceft ce qu'on appelle auiourd'huy le
^rand Chaftel , &: Porte de Paris. L'autre venoit rendre de
la rue (aind Jacques en laCité que l'on appella le petitPonr,
àladifFercnce du grand: au bout duquel fut bafty le petit
Chaftelec.Abboaucommencemctdu premier liure defcri-
iiancla villede Paris faicl mention deces deux Ponts 6cdef-
dictcs Tours ou torterelTes en ces termes.
InfnU tegaudct , fluuin^fuafirt ttbigiro
Brachia complexo mur os , mulcentU circum
t^é CITE' DE PARIS,
D extra tui fontes habitant tentorU lymphe
LéLuaque daudentes : horum hincinde tutrices
?4Î4,Turr»t. Cis vrhemffecularefaUs ^ cttra quoqt4>efliim€n.
Rigordusenla vie du Roy Philippe Auguftc, duquel ri
cftoit Clironographe , après auoir narré lividoire obtenue
àBouines,il dict que des captifsles deux principaux Ferrand
Coince deFlandre,ôcRenauldComtedeBoulongncfurcc
menez prifonniers, le premier àla grofTe tourdu Louure
nouueliemencaclieucc,ôclerecondàperonne. Aîiivero ca*
ttiui i» àuohusCaJielktis in capttibusvtriujifue p&ntisParifiusin'^
r4rr^^r^/?/«r. Qui Ibnc les grand, ôcpetit Chaftelct.
Maintenant il y a pluûeurs autresPonts en ladidevillejef-
quelsont elle érigez âmelure que le peuple s'efl augmenté.-
wais il fera bonde parler plus particulièrement d es deux fuf-
dids, pour par après venir aux autres.
D H grand Pont ,, depuis nommé le Tant au Change.
Abboliurefecondfaic mention dudrt pont, 6c du grand
Chaflelec , qu'il appelle Cajltlium, & maxima ///rm. Charles
leChauucl'an dixiepciefmederon règne ( qui eftoitl'an de
noilrefeigneurSjy. ) le i6. Octobre, confirmaà Afbericou
Ancheric Euelque de Paris la donation du grand Pont de
paris,auec les moulins qui eftoient édifiez delFus,. laquelle
donation il dit aiioir eftëfaicle par Ton grand pcre Charle-
magne àrEglifede Paris. Voyezlegrand v2iïioï^\Jtbjpxar^
Tha. jf. Philippe prcmierRoy de France, en l'an 1070. fit don
aux Religieux de faincl Martin , d'vn moulin qu'il auoit fur
le grand pontde V3.ns^ M^irtinianahifioriafûLi 7. h.ou\s\^ ieu-
ne Roy de France en l'an 1157. confirme aux fuldids Reli-
gieux plufieurs moulins qu'ils, auoieiit fur le grand Pont,
C'efl à r^auoir vn qui leur auoit efté donnéparie RoyLoy^,
je Grosibnpere, &: deux autres qui leurs auoient efté don-
nez, l'vn.parEudcsfilsd'Eftienne, ôclautrcparGuerry de
la Porte. In^eadem Marthnan.fol. 20. Le Roy Louis le ieane 7.
dece.nom. en l'an 1141. par fes lettres de Chartrc données à
Fontaine-bleaule5.delbn règne , voulut 6i ordonna que
fon change d.cmeuraft àtoufiours àParis/urle grand Pont,
comme ilapparoiftDarcefdides lettres oùildidces mot?»
chaj)»'c. N otum fACimm tam futuns qiiam înjtanttbus -, quatinus cambi-
tum nojîrurn Farijtusfupcr magnum pontem in pcYpctUHm mmete:
LIVRE PRE«Ï 1ER. 137
pMAi^us. Stattih^ius etiam quodnuUtlUeatTArifiHSumbÏYe^nifi
infiyiefifii illis qtufuntfrferpantcm : ifuarumfingttU nobisfer
^fi^^Qs ariTiOs viginti per/oluuntfolidos. .^edfi aliquis fufer
trdâî&iimpontem nouant fenefiram^-nojiro O'^lJenJuprAmiJfofdccre
Cr thi c^wtre volùerit : de feneUfa. illa Jingults annts l'i-
gimifolJfH hubebimmificui& de *iUisfeneJ}ris habemus.'^ n cela
l'on peucremarqucrlantiquirë des Changeurs à Paris, oc-
caiîon pourquoy ledit Pont fut depuis nommé le grand
Pontaux Changeurs: comme l'ayveu en quelques anciens
tiltres.
|| Le raeimc Roy en l'an 11 59. en la confirmation qu'il faid
'1 aux Maglorians des bicns&poiîelîions qui leur auoisnt elle
données par (es dcuanciers Roysdc France, dirces mots,
qui confirment cncores ce que dc£u5. Aqua. Sequanx^ficHt^^^Hl^^^
finit a capite infuidfnnÛJi' MdrUy vfque ad magnum pontem , ita. /; . trai aé de
btre , l't nulli inibi ^finegrat'u cr confenju EccUfis dr Abbatis beati ^•^^^slo^'^**
J^ÎAglorii yfïfcAÙ ^ fiue dtquidconftruere popit,
Philippestroiriefme Roy deFranccfîlsdefàind Louis en
Tan liyS.'afiïgnaaux Chanoines de lafainde Chapelle , fur
la reuenue de l'arche du grand Pont êcdes halles de Paris
dcthcloneo èarumdem fcptcês liures parifîs dercteperpetuelk:
àlesperceuoir&paieràParisau temple, ou ailleurs fur le
Trelordu Roy ou qu'il fut. Voyez cy deflusic Trai<^édelâ
fai n d e Chap c 1 1 e. ^
En l'ani 180. la nuieredeSainecreuiiteHehauIteur qu'el-
le rompitlesfept arches du grand-pont: lequel rumba de re-
chef en reauranir^é^voiezia Mer des HiitoircSjGillesCor-
rozet , 6^ lacques Meycr liuxe 10, des Annales de Flan-
dre.
Etdefaiclran i'323.furfaid7eucdespiles del'ancfenponc
: depierre comme appert par la fencence du Preuoll: de Pans
donnée au prouve des Religieux de fainct Magloire ,con*
treles Chanoines delàmcleOpporrune, &fain^l: Mcrryou
Mederic. Depuis ce temps le grand porjt a elle rebaftv d-e
bois .auquel cftatiladore'iLrfquesàprefcnt, cftant furn'om-
mé lepontauChangepourles caufcsfuldicies.
Bu petit Font,
^\ Au-boutdu-peric Pont loygnanrle petifChaftelet, qui
ièruoit déporte aU ville : fut baftyvncTour pour la dcffcn-
Ggiij
258 CITE' DE PARIS,
ce d'icelle de Uquelle.eflfaid mention au PrmilegedeCKil-
dcbertpremieroulimitanclariuieredeSeine qu'il donneâ
fos Religieux de fainet Germain , iladioufle ^cummolendinis
interporum cimtatls & turrm fojïtis. Auec les moulins qui
font entre la porte delà Cité &: la Tour. Abbo lib, i. traiclac
dufiegede Paris (bubsleregne de Charles 5. diàle Gros,
vcEudes Comte de Pans depuis Roy de France, didqueie
petit pont foit de vieilleilc ouaultrementpar la force delà
riuicre tumba dedans.
Troh dolor en médius cecidttpons nociejilenti
Ohfitus alluuiistti7nida.haccharittbustra '
■ Niim fpAYjïm Sequïtna. cinumfuditfra regnn
^.^ç^^^ ■ :, ErXiiunfque.fuisohtexerat^^Hora campum
m'Chafte- .,Au[lrnlis gefiâhat eumnjertexfedé'arcam
^ * ^ ^u£ tellure wanetfanûîfimdara heati
. ; ; . , Krkii inh.trebAnîdextris , aherfed.& altri,
Lespariiiens tindrcnt bon fort long temps contrela furje
desNormandscn la tour mentionnée cydefFus qui cofloioic
k petit Chafteletducofté de l'Abbaye de fainà Germain,
laquelle Tour linallement fut renuerfec &: ruinée parles
Normands, qui s'en efloient rendus les maiftres, ainfi que
teimoigne le mcfme Abbo liurepremier.
Tj\^ft'ernunt de hïncfpecuUm de morte dolent em .
€ufiodum:Cccidittelo quatie/jteBnnorum
Signifer : hic art us mijttflatumque Charoni.
Nema meis fuperhoc dicHs tnfurgere bello
Decertet :fi quidem nemo nil vertus vllus
Ex^ediet, quoniampropriis ebtutibus haufi
Stcetiam nobis retulttqui interfuittpfe
Atque natando trucesgUdios euadere qniuit.
II y avn tiltre de l'an ii53.fairant mention d'vn admortiffe
ment fait par le Roy Louis le ienne de trente liurcs de rente,
que ledit Roy tranfportoitàrAbbayc de Mont-martre,
Jieudc deux maifons que les ReligieufesauoientàParisl'vn
Ad port am ntagni ponti s y c^m eft le grand Chaflelet, o-u port
de Paris , 6^ l'autre , In mcoj>aruipontis intrainfiiLtm , qui e
maintenantla Cité.
Rigordus en la viedePhilippes Augufte pa.20^. nu. 40
faid iiiention delà cheute de ce pont en ces termes
\
1
LIVRE PREMIER. 239
^ Anne Domini 1206. menfe Beumbri peccatis hûmmum exi-
çeutthm t. in ta, aquarum &JIummum inundaticfa^a cfl yquam-
ta ab hominihus tlliustemporis nunquam vtfa vd audtta àprxde-
^cejfonbns fti^raî Tarijiis. Très anus parut pontisfregit y & quaïn
r^plitres dorhios ibidem cuertit & injimta damna multis tn locis intu-
ht.
EnraniiSo.lariuiercdeSeinecreut iufquesàcelle haul-
teur que félon la mer des hifloircs 6c Gilles Corrozet, eJIe '
.. cnuironna toute la ville dcParis,li bien qu'on n'en pouuoic
lortirfinon par bafteaux, pour aller melmcment vers la ville
defaindOenys en France: & rompit les fept arches du grad
ponc, &:vne partie du petit pont.
En vn ancien roolle de parrchemin qui efl: en la librairie àc
iainâ; Germain des Prez eft clcrit ce qui s'enfuit, Z'j;» /2p£. xu^
la riuiere de Setne fut Jî grande, que les deux ponts de pierre tovïbe^ I \n $
rent j & les moulins & les matfons qui eshient dejjiis. Jacques
Meycriiure 10. dcsAnnalIesdc Flandres cfcrit le fembla-
ble ioubs la mefme annee,adiouftant que de mémoire d'ho-
me j ou par les Hiftoires anciennes , il ne fe tfouuc auoir eftc
iamais faite vne telle innondation.
Frcre Pierre le luge au deuxiefme chapitre dutroifiefme
liure dcfon Hiftoire defaincle Gcneuicfuc , dit qu'en ladi-
te année 129'S.foubs le règne de PhilippesAugufl:e,lariuie- i\ ^^^
rede Seine s'eftant fi extraordinairemcnt defbordee , qu'cl- ,
le inondoitprelqu es toutes les rues de Paris, 6c en abattois
&efbranloitiournellcmentles édifices, par l'impetuofité de
I les flots-J'oneutenfinrecoursàladcfcentedela Chairede
I iâinde Geneuiefuc , laquelle fut apportée procellionnelle-
■ mfcntenrEglifenofVre Dame par deifus le petit Pont, 'le-
quel combien qu'il fufl de pierre , eftoittellementefbranlc,
t qu'il preiageoit par de grandcscreuaces &defmoluions,fa
:; proche ruine : qui arriua dé^ le foir mefme , lors queperfon-
iip ne n'y eftoit , ny paffoit qui peuii eflre bleiTé.
5' ■ Depuis les deuxfufdits Ponts auroient efté rcfaids de
II ; bois, lur pilotis, & ont dure luiques en l'an 1314. que le petit 1314.
■ Pontaertéreba{lydepierre,dcquclquesamandesadiugees
fur les luifs, p our la caufe qui enfuit.
Le 7. lourd'Au.rilen Tan 1514. SamuelleNy, Belle-Vigne'
ï del'Efloile, Abraham de Siinnis,Moreau de Laon , Anguin ;
î4-x> CITE^ &E PA^,
xieBourc, Raphaël Abraham, & lofeph Ju Pont deVaukj
Juifs appellantsd'vnerencence du Preuoft deParis, par la-
quelle ils efl oient iugez à mourir par le feu, ^///4(ercritIoâ-
IKS Gallus en fa queltion 318. j pecuniam dederant , & cvnfule^
knît cuiddYn mmiriAto Denys de Machatilt quondam luddâ & fa»
cïo Chniliano , vt recèdent ànjtlU Tarif, & reuertereturad lui' À
Amfmum .necmndimitteret quendam frscfjft^m quem inchoauè-
r^tt contra. ludjtos Partf.coram r^formatdribus , coram quihus tra-
dtderatquofdstm articules contra ipfes lud^os.&c. Par Arrefl du
PailemeiK de Paris, 4a fcntence & l'appellation mifes au
néant, furent condamnez à faire reucnir ledit Denys de
Machault par détention de leurs corps ,&( vfant des mef-
mes term es d c l' Arreft ) s'ils ne le font venir ^ la Cour aura aduis
ce qu elle fera de leur s cor^s .Outre la C^ur condamne lefdi^s luifs^
a esire battus de -verge s far trois famé dis en trois dtuers lieux- C'ejl
fifcauûtren iefchafault des H die s, & en 'vh tfchafault qui fera f^it
en Qreue,&njn qui fera fa tel en la place Haubert . Item^ les con-
damne en dix millmres Tarifs, & chacun pour le tout : à- i tenir
tri fin iufques à plain payement. Befquelsdtx mil Hures TarifSyfi-
rontbaillcz.&aumejnez,cinqcensltures a l'hoftelBieu de Taris:
dr le refidu qui mente neuf mil cinq cens, fer a employé & conuerty
à faire ^n Tont depterre, quife commencera, a 'vne tour qui eft 2 pe-
tit Tont, & saddreferadeuant l'huys de derrière de thoslelDteu:^
-^Et là fera -vne croix de pierre , ou fera efcritque ce pont aura efté
f dU, pour la punition d'iceuxluif s. Outre Ja Cour le s bannit dti
Koyaume, & conffque leurs biens: c'ef àfcauoir, icelle conffcation,
^presce que lef dits psoo. Hures Tarif s feront payez. ,pour employer
Audui Tont , & nm autrt-part. , , ^ . « > ,
EnPinucntairedcstiltres d^l'hoftel devilIcfaiaparM.
leanPouflepin en l'année 1583. fol. 77. eft faia mention des
lettres en forme de Chartre du Roy Charles VI. de Tan
1409 du 10. Septembre, fignees par le Roy en fongrand
Confeil,oùle Rey dcNauarre,Ducs de Berry & Bourgon-
2ne cftoicnt prefents , figné I. Perron : par lefquclles le Roy
iîicorpore au reuenu de ladiclie ville les mailons du petit
Pont, àlachargcd'entreteniriceluy Pont, leiies & enrcgi.
ftrecsaux Comptes//^ RegiftroCartarum f Ix^. &lxiq. anno
milleftmo ti^ C. xtitj, Lefdi tes lettres m.ifes en k deuxielme
Layette , foubs la cotte de Quatre. O.
' ' Al
L IVRE PREMIER. 141
Au commencement de l'an i5)-2. les maifons qui efloienc
^tuces lur lepetit Pont, du coltéde riioftei Dieu furcnc
<lcfmolics6crceJifieesde neuf d'vnemefmehaultajr&; lar-
geur, 6c au milieu d'icellesrefcritfuiuant fut graué.
Anno Domtm M.D. LU. H EN RI CI II. VI, Claud.
^uhtti^ Mercatorum VràtftUtis , iternm contiHcnterfadî^uSylohnn.
Jaym , Cofin. Lhmllieriii^s , Gui. Lormerms , & Rob. Irxtenjîi
JBdiles pojuere.
Les melmcs maiions ont cncores cflë abbatues & reedi-
fices de neuf l'an 1603. comme il apparoilf par i'efcritquiy
cftappoféau lieu dudellufdit.
Qliantaux maiions du cofté du marché neuf, les particu-
liers qui (ont auidi tes maiions les font rebaflir quand il en
vient faulte, qui haulc,quibas,à leurdiicretion, ^ félon
queleurs moyens le peuuenr porter. C'eft pourquoy elles
font beaucoup dilîemblables à celles du cofbé de l'hoffel
Dieu, qui font toutes dVne mefme haulteur ôc largeur.
Voilà ce que l'ay peu recueillir touchantles anciens Ponts
de Paris,
Du Vont fainct Michel.
Depuis ce temps pour accompaigner les deux fufdicls
Ponts trop efloignezi'vn de l'autre, en furent cncores ba-
ftis deux autres. L'vn que l'on nomme maintenant le Pont
mcl Michel , & l'autre le Pont noftreDame. Quant au.
premier, quelques vns font d'opinion , qu'il efioit ladis ba-
ih" de pierre, dont n'y a aucune prcuue: linon que quand la
riuiereeflbafîe, l'on void en l'eau cercaincs rangées de pier-
re, qu'ils difenteftre lesfondemensd'iccluy Pont.D'autres
difcntqu'autresfois on l'âuoit voulu baflir de pierre, mais
'que les pilles commencées s'eftanttrouuees trop près âpres,
|ou bien faulte d'argent, ce delTein demeura imparfaicl. Du
"Haillan rapporte en fon hiftoire , que le Pont faind Mi-
chel fut bafly de bois en l'an 1384. par Hugues Aubriot lors
I Preuoft de Paris.
I LeVendredy 9. de Décembre Tan 1547. il aduint qu'vn
grand bafteauelchappant d'auprès le petit Chaftelet, vint
heurterfort rudement contre lespilotis du pont iainci; Mi-
chel, &l'efbranlafort: puis des le lendemain à deux heu-
res du matin , vn autre baileau efchappanc enceres 6c reue-
Hh
i4i CITE' DE PARIS,
naiicdonner au crauers deldics pillotis ià endommagez ,vn e
partie dLidicpont,rLirIaquelleeftoientaiiiies ncufmaifons,
renuerra&tombacnlanuiere, lerefte demeurant fort en-
dommagé. Mais Dieu mercy aucun ne fut perdu ne biefle:
pouree que la frayeur du premier choc 6c eibranlement
auoit induit leshabitans à de(loger,ôi emporter leplus beau
2c meilleur de leurs biens.
Du Pont nofire Dame,
L'an 1411, les Religieux , Abbe ôc Conuent de (àincl Ma-
^'^^"' gloire baillèrent au Prcuoft des Marchands &Ercheuinsde
iavilledePariSjàtiltre decens,lecrauersôclargeurdelari-
uiere de Seine qui leur apparcenoit depuis la planche Mi-
brayiufquesauKmailons vers laind Denys de la Chartre,
pour y faireconilruire ôc ediiierle Pont noftre Dame de |
douze toifesde longjêcencorescinqtoifesàmonr l'eau au ij
deflbubs dudit Ponc, tel qu'il plairoit à iceux (leurs acque-
r'eurs. Auiïï quittoient tout droict de pefcherie , pourea
prendre parladiteviUetouc le profit & émoluments, mo-
yennant par chacun an vingt lois Parifîs de cens de fonds de
terre , auec retenue de la luilice tant deiFus que deflbubs le-
dit Pont,commeilapparoiJl: par Contrat; de rranfaclion
faicle entre lefditsiicurs PreuolldesMarchansScEfcheuins
bc les Religieux, Abbé & Conuent de (aincl Magloire le 2.3,
Décembre audiran.
3414. E'an 1414. leRoypermitauditiîeiîrPreuOil&Efcheuins
défaire & parfaire ledit Pont noilre Dame en commence 5 a
prendre du lieu & place Mibraytirantàla place iàinctOeny s
au deiTusdu grand pont :&.lur iceluy&cpourprii, édifier t^
côftruire des maifons,moulins,5^ autres édifices, &d'iceux
prendre lesprofits£crcuenus:à la charge d'entreteniriceux
ediiices:Et que fur iccluy Pot ns demeureroit aucunOrphe-
lire ny Changeur,fe referuat le Roy fur ledit Pont 6c édifice
touteiu(licehaulte,moyenne6cba{re,6c mixteimpirCjaucc
les profits, qui à caule de ladite lufbce cfcherroient à touf-
iours, &;vn denier de cens portant lots , faifines, amendes,
êccoulhimes entre deux pâlies dudit Pont,payable par cha-
cun an au Receucurdefon Domaine, atj lourde S Remy
chef d'Oclobre,fansquàraducnir il peuit prendre aucun
droideniceluy Pont^loubs prétexte de quelque quatité de
L I y R E P il E M I E R. 245
boisquefa Maieftéauoic donné pour JaconflrudionducIiC
pont . Duquel bois entant quemeflierferoic en faifoit don
âladitevillecommeil apparoift par lettres du Roy Charles
VI. en ran1414.au moys de Iuillet,felleesdc cire verte en
lacs delbye. EteftelcritTur lercply, Parle Roy , a la relation
de fongrand Conjctl : auqueUfioientMcJsietdrs les Ducs d'Orléans^
de Bourbon , de Bar ,& BauiereSy le Conncjlahle , les Arche uej-
que s de Sens & Bourges Jes Euefques de Laon & deNoyon Je
chancelier de Guyenne Je Sieur d' offremont y de Torcy , Mefirc
Collant de Callcmlle , lannet de Toute-ville , Maifire Guillaume
Coujineté'plujieurs autres. J/gnév illehrefhe , & a cofté Regifira-
ta tn Caméra Compotorum tn libro C art arum I. IxxVy exPed. ibi-
dem XV fj Martp M . iiij c. xv. hangolo.
Cepontau rapport de RobertGaguin en lafin defon Hi-
ftoiren'ertoitquede bois ayanten longueur 70. pas 4. pieds
ôcenTargcur 18. pas: de deux codez ëcfur lequel eftoienc
baHiiesôo maiionsergalesen ilrudure 6c haulteur, lequel
aprcsauoirfubrifté 92,.ansreullement, tumba enlariuiere
l'an 1499.1e Vendredy ij.Odobreiour des glorieux Mar-
tyrs Crilpin 6c Crirpinian:6cayantdercript celle ruine il ad-
iouftavnlongEpigrammedcla coaiporicionj faifant men-
tion des noyez, où à la fin font ces mots.
Corpora mer fa latent : O'pifiibus efca manebunt:
j Crlffinifesium dicent infigne nepotes ^^ '^'"^ f •
i Tam tï ifti clade , quam moejla Lutetiaplorat:
J^ijngcntos nojlr^pofi- annos mille falutis, 1400
Dtmidium ciclifivts (ubduccrefolis: ^
Nous auonsdiâcydelFas que la place 5c lieu pour baftir
I ledit pontfutacquife l'an L^iz-MaisfilepairagedeGagum
cft certain il tailioitqu'il fut ia commence a baitir, ou pour
lemoinsles préparatifs tous faicls. Careftant tumbeen la
riuieicl'an 1499. après auoirfubfîfté 92. ans il fault qu'il aie
efté commencé l'an 1 407. qui font cinq ans au précèdent.
Ail lieu decepontdeboisoncommcn^aàen badirvnau-
tredepicrrc,tel qu'on le voitâprefentjauquelMefîîreDreux
RagnierprcuoftdesMarcbans, auecicsficurs Jehan le Li-
eure, pierre paulmier, Nicol!eSegnier,&:HuguesdeNeuf-
■uilleElcheuinsaiîift la dernicre pierre delà fixiefmeôc der-
"nierearche duditpont le Samedv dixicfmeiourde luiUet en 1J07.
Hh ij
244 CITE' DE PARIS,
l'année 1507. enuiron les fepc heures du ioir, aufon & à la
fanfare deplufieurs clairons 6c trompettes, ôcioveufeaccla-.
mationd'vn nombre infiny dépeuple.
L'entrepreneur & condudeur de leuurc admirable de* ce
pont fut vn Cordelicr Veronnoisforc dode &: habile hom-
me, nommé Iûa^P7es lucundus, qui a efté maiftre de Iules,
Scaliger à: faicl les figures qui font dans Iules Çxiar com-,
mentcparledidScaiiger.-pourtoutte memoireduquel,on
veoit icullemcnt ce diltique graué foubs l'vne des Ar-
ches,
I ucundîis geminos fofirJ tihifequAHA fontes f
H une tu iure potes dïcerefonttficem.
Aux deux coftez du mcimc pon t^font édifiées 68 .maironS-,
dcmefmehaulteurôc largeur, au niueau de celles des rues
prochaines 2c attenantes, lefquelles ne peuuét eftre louées-
àaucun changeur ny Orpheure. Et aux quatre coings fe
voient des Tourreiles,2c au milieu dudid pont font efleuees
les images de noflre dame, ôcdelainclDenys, <^les armes
delavillegraueesaudefloubs.
Du vont aux Colr.tnheSy depuis dictlepontauxMufniers^&miîin'.
tenant te pont aux Marehans.
Ce pont anciennement eftoit nommé le pont auxColum-
bes : a la difFcrence du pont au Change, dont il eft fort pro-
cheôcvoifin :pourcequeiurieditpontron vendoicdes Co-
lumbes ou pigeons, Ainficd: il nommé en vn certain cilcre
dei'abbayedefaincc Magloire.
îlcRoitaiiifi i^epuisilfutnoméiepontauxMurnicrsacaufedcsMuf-
l'CiT'H)'^ niersquis'eftablircnt deffus&y conftruirenc desmoulins
Voiez le 3. à eau , &. y eAoien t en telle quantité qu'ils occupoient tout:
|j!^Yde^^[^^^". ledit pont ne lailTant que certain paflage ou allée couuerte
Z4IC. qui auoitiourfeuUemcntducoilë du ponrau Change, tel-
lementquelc grand branle deceftemultitude de moulins,,
fît queleditpont ne dura pasbeaucoupd'annees, mais cheuc.
en l'eau peu après. Ce qui aduint l'an 1596. le 21. lour de Dé-
cembre, entre fixô^feptheuresdufoir, dontyeut grande
perte de monde qui fut noyé. Car peu de gens s'elioient
donnez de garde d'vne telleaduenture, fi que lors qu'ils y
penfoientle moins, ^Cs'eftoientmisâ prendre leur repas,
ilsfurent tous engloutis des eaux ^&: milcrablemenc noyez.
L I V R E P R E M I E R. 145
Maiftre Charles Marchant Capitaine des trois compa-
gnees des trois cens harquebuziers de Archers de Paris par
lettres patentes du Roy de l'an 1598. au moisdelanuier, vé-
rifiées en la Courde Parlement le 8. Iuilleti6o8. a obtenu
pcrmiflionduRoydebaflirleditpontàfesfrais^c dcipens,
ordonnancqu'il rerûitdid:& nommé delà enauanr, leponc
aux Marchands 6cautres conditions contenues eldides lec-
tres.Ce qu'il a exécuté fuiuatladiclepermilîion &: pouuoir,
tellement que l'an 1608. l'oncommeni^a âpafler par defTus
Sclepaucr, 6^ en l'an 1609. il fut du toucparfaid.
j Des deux coftez dudit pont lont bafries 30. maifons tout-
tcsefgales, ôcd'vne melmc haulteur: leiquelles pour vne
plusgrandeduree&pourorncmentfontpcintes de diuer-
ies couleurs C^' huilées tant du cofté de laruë que du collé de
l'eau. Au hault de chacune maifon règne vne forte pièce de
boisautrauersdelaruc, laquelle conioint Se He les maifons
cnfemble pourles mieux tenir en edat. Ledit Maiftre Char-
les Marcha ta faiclgrauer les lettres fufdites qu'il a obtenues
du Roy, en deux tables de marbre, qu'il a faid mettre aux
: deuxboutsdudiclpont , au basdcfquellesTon voitles vers-
qui cnfuiuent faifant mention de ià cheute di releue-
ment.
Pc^s olim fuhmerfus aqtiis , num mule rejurgo:
Mercatorfecit nomen O'ipfe dédit. lôoS.
Au milieu duditpontfontdeuxouâlles où fontrepreien-
tees les figures du Roy ^ de la Royne en marbre blanc. Plus
pour vn plus grand ornement à chaque maifon pend pouf
enfeignevnpeticoileau, chaque enibigneeftantd'vne mef-
1 me grandeur 6c iigure, &:d'vnemefme couleur.
T>u Font/icuf.
LeSamedy dernier de May en l'an i^jg. la première pierre
de la première pile du pont neuf du codé d^s Auguftins &;
HofteldeNeuers, futairifeenlaprefncedu Roydes deux
Roynes fesmere&efpouzejdeMonfieurlcDucdeNeuers,
& autres Princes^Seigneursôc Dames de la Courr&foubs
ladiclepierre furent miles des pièces d'argent 2c de cuiure
doré, pefantenuiron trois ou quatre tcftons, furlefqucUes
eftoient graués lesportraids du Roy 6c defdicles Roy-
nes.
Hh i;j
24^ CITE' DE PARIS,
Ladidc pierre eftant afrire,on prefenta au Roy vne truelle
ci argent auec laquelle il princ du mortier en vn plat( aufïi
d'argent)& le ietta foubs ladicle pierre, fur laquelle elloient-
grauez ces mots.
H EN jR, III. F. à- Pol. R. PctentipAHfp. C^th. Mat. Ltid.
Coniu. Auguft. ob. C. uttLpub. fau. fund. Pon. lac. S. & diuer.
Vrh.nobtlis Par, Mag. viat. comp. M. rer. em. q. Imp. O" ex com^
perdiu, or. aq.con. Prid. Calend. lun. iS7S'
AudeiToubsdeceftcrcriptclloient auffi grauez trois ef-
cufTons, des armes de France 2c de Pologne ;6cdcldicles
Roynes.
le croy que l'on commença des le 14. iour du mois d'Au-
rilprecedentàfouillerles fondements de cefte pille, veu es
querauteurdei'inuentairedei'hiftoireiournalierea eicric
auoir recuilly de l'Hiiloire de France que des ce lour on cô-
mencaàbafïircePonc.
Ce Pont demeura imperfaici iufques au temps du Roy
Henry 4. lequel incontinent après qu'il tut paifible de la
couronne & eutfaicl la paix auec le Roy d'Elpagne, y fie
trauailler tellement que l'an 1604. l'on commença à paiFer 1
par defTus. Le Roy Henry troifîclme auoit fait faire le fon-
dement déroutes les pilles à fieur d'eau du code de la Me-
gifFerie, ôcvne grande partie des arcades ducofccdcs Au-
guftîns, tellement que au moyen de certaines poultrcs 6c
planches par deflus l'on pouuoit palFcr ay fcment des Augu-
ftins en l'iile du Palais, tout lequel badimcnt le Roy Ficnry
4. a faid paracheuer & mettre à perfection.
Ceponteftvndesplus^beaux qui ait point encores eflé
pointe de l'ille qui occupe la place preiqi
deux Arcades, Au haultd'iceluy règne ync double corni-
che d'vn pied 2c dcmy de large, laquelle eft iouftenue de
deux pieds en deuxpiedsdeteftesdeSyluinSjSatyreSjôcDry»
adcs ornées de fleurs ^fctronsà l'antique.
LefolduditPont eftparty en trois. Au milieu paflent, les
Caroiîes&Cheuaax: les deux coftes font deux allées efle-
ucesdedeuxpieds plus que le milieu, au bout dcfquclies
ibnt de fortes barrières, tellement qucparicelles ne padcnc
L IVRE PREMIER. 147
que les gens de pied. Plus règne le long d'icellesde chaque
coftévnhaultacoudoird vn pied de large pour vûirlariuie-
re, & fur chacune pille fe voient des culs de lampe qui for-
tent fortauantlur l'eau, ôc font comme en l'air. Ledeiraiu
eftoicaucommenccmccqueron baftiroicdcsmaifons def-
fus,ainlî comme au PoncnoltreDame , & à tous les autres
PùntsdeParis, mefmement quel'on auoit fàiâ, des caues
fur chaque pile. Mais ce dclTein a elle changé luiuant la vo-
lonté du Roy , d'autancquecelaeull: ofté la veue du Lou-
iire ; & l'entrée des eau es a efte bouchée , tellemêt qu'il n'en
refle plus aucune apparence.
De U Fampe érigée a la deuxiefme Arche du pont neuf du cojlé .
du Lounrc.
Les anciensauoienticrnoréJ'induftrie de faire efleuer & *„! '.,
remonter les eauxplus haut que leuriourcccEtle Roy a cy chefnccn
deuant employé lesplusingenieufes & hardies inuention's ^" ^"'tïils
quife fontofFertes, a enlaiflcrlapreuue admirable fur ce &Ghafteâux
Pont, telle qucnous la voyons, ôcquincpermet plus que ^c^* ^^^""
nous&lesnoftresdemeurioDsenceftcignorance.C'eftvnc
Samaritaine laquclleverfe de l'eau à nollre feigneur:& au
defTus vneindultrieufehorloge , qui non feuUement mon-
ftre &: marque les heures deuant midy en montant , & celles
qui fument après en defcendant,mais auffi qui ferc à cognoi-
ftre quel chemin lefoldl & la Lune font fur noftre horifon,
reprefenté félon la diucriicédeleurs cours par vne pomme
d'ebine: voire qui reprefente les mois Scies douze fignes du
zodiaque compris dedans fixcfpaces en montant û lîx eu
deualant. Plus quant l'heure eflprefte à fonner il ya derrière
l'orloge certain nombre de clochettes, lefquellesreprefen-
tcnttantoftvnechanfontantoltvneaultre5qui s'entend de
bien loin î: 6c efl fortrccreatiue.
De U place Dauphîne,
Le Roy ( félon qu'efcript l'autheur du Hure intituléie
!Mcrcure François, oufuittederHiftoicedelapaix feuiller
310.) auoit faid faire le parcRoyal à delPein qu'il deuil; feruir
de place de change, ou de bource: maisjeftant en vn àts
eoinsdelavi!le,ôctroploingdLi palais, oùtous les banqui-
ers ont touliours affaire à la (ortie de la Cour, tj ui efl al'heu-
reduchauge, ilcommencafjni6o8.àfaireba{lir laplace
î48 CITE' DE PARIS, LIVRE L
Dauphineà lapointc del'ifle diiPalais,&d'vn lieu qui efloit
commeinutile, en faire laplus belle &: la plus vcde place de
Paris : les fuperbes baftimencs qui s'y font toutautour d'vnc
mefme hauteur, èc de mefme matière eftansparacheuez:
eommeils ont elle de Ton règne commencez , ce fera vn des
beaux ornements de la ville de Paris.
FIN DV PREMIER LIFRE.
Mf
A ^N T I QJfdJ^,^.Z
Livre S e c o k d.
De la fondation des Eglifes &C Chapelles de
rVniuerfité de Paris &C faux -bourgs
d'icelle5Înftitution de ladite Vniuer-
iîté &C fondation de fes Collèges,
SljieUe ejîoit an'cièniieynentT enceinte (^ eJIendueJe l't^^-
niuerfitêde Paris , ^ en quel temp elle a ejiê clojè
^ fermée de murs , comme elle ejî à^r.efent,
E quartier de Paris, que l'on appelle
particu]ieremencrVniueriicé,à la difFe-
rencedc celuy de la Cité i & de la Ville,
6c maintenant enclos de murs ôc grands
foiTeZjaeflécompofc de deux principa-
les pièces: fçauoir delà plus grande part
du Bourg de fainde Geneuicfue, l'Ab-
baye y eftant cnclole,& partie du Bourg de faind Germain,
l'Abbaye duquel eft en<:ores dehors. Lefquels Bourgs de
fainde Geneuicfuc&faind Germain eftoient du tout di-
ftinds & feparez de la Ciré , comme l'efl encoresà preientla
ville de fain cl Marcel d'auecrVniuerfîcé, Lefurpluseiloii
li
t^o V NI VER SITE' DE PARIS,
plantccn vignes, ou occupe de maitbns champeftres, hors
mis les taux-bourgs de Paris le long de la rue faind lacques
où eftoienc baftis quatre ou cinq Eglifes comme celles de
S.Efticnne, S. Iulian,S.Seuerin,ôc S. Bâche, que Henry i,
Rov de France en (onpriuiiegcdonc nous ferons mention
cyaprcs,diaeih-ercituces IN SVBVRBIO PARI-
SIENS!. Là cinquiefme Eglifè eftoic 1 Aumdûa'eric qu
Hoipital de S. Benoiil ( c'eftà prefent les Mathurifts ) que
Louis le ieune Roy de France en fonpriuilege de l'an 113P.
diteftre fcitueeauxfaux-bourgs de Paris auprès le lieu ap-
pelle* les Thermes. E LE EMOSYN A BEATI BE-
NEDICTI, SITA IN SVBVRBIO PARI-
SIENS! IVXTA LOCVM OVI DICI.
TVR THERMO. ^ ^
Qjjjnt aux vignes cy deflus mentionnées il y en auoit ca
pluliçursendroicls. Premièrement ,au montcdefaindeGe-
neuiefue, dont porte telmoignage la Chapelle de faind
Symphorian des vignes, deuant le Collège, des Cholets
fort ancienne, ainfi diâ:e,pource queiadis tous les enuirons
d'icelle eftoicntplantez tn vjgnes:derquellesfairok portioa
le clos de vigne qui appartenoit à Efticnne Archidiacre de
Parisfituë AD RADICEM MONTIS BEAT^
GEN O VEF^ . Lequel clos il donna aux Chanoines
delà Chapelle de faincl Aignan, qu'il auoit fondée en la
Cite de Paris, d-u temps de Gilbert éé.EueiquedeParis..,
Voiezce que l'en aydicl au premier hure.
Secondement au mont de S. Hilaire , c'eft à fi^auoir, la
limites aa ^^Jqj Bruneau appartenant à Melheurs de S. Marcel auecv
l^^ta an-* i'Eglïfede faind Hilaire,iadis planté ep vignes-, qui depuis-.
ficnnemeot avant eftè baillé à ba(lir,e£t maintenant enuironné dequa-
fiante en j^gj-^^j . defquelles la première eftàroppofite de l'EgHCe de
S. Hilaire, &L du Collège de Coqueret. La féconde eil la rue, •
S.IcandeBeauuais. Latroifiefme la rue des Noyers (ainfi->
dicteicaufe desNoyers qui eftoient plantez le long def- .
dites vignes) àmain dextrc depuis lebasdeladirc rue dor.
Bcauuais. Et laquatriefmela rue des Carmes qui fefiniten:'
montant audit S. Hilaire.
Terroir de Ticrccment ily auoitle terroir de vignes, nommé laas^
U^i- dont eft ajnplcment difcouru au traité de l'Abbaye de S*
LIVRE SECOND. ^ 251
Germain des Prez, oùell fituee rEgliledeS. Andrc,&au
^ilicudeiquelles vignes ont eftébaltis les murs qui fermée
èc encourrentr VDiuerfité-
Quartemenc, le terroir de vignes nommé Murcaux, à Terroir dey
cauleaequoy es Bulles de Honore 5. données en l'an 1220. '^'tî"'^^ '*-
l'Egtifede noftre Dame des Champs -efl nommée Tainde'
Marie des vignes, donc nous ferons mention plus ample-
ment au craictc des lacobins.
Ce grand Clos ou terroir de vignes, vulgairement appel-
le Mureaux , eftoit vn fief qui appartenoit au Roy : lequel
lieffut donné àlafamd^e Chapelle par le Roy S. Louis ,lors
qu'il fonda la Chapelle de S. Michel en labaiTeFglifedela
fainde Chapelle, qui eO: la dernière du coflé droict auprès
ducœur. Depuisaudit clos ont eflé bafties treize mailons:
delquelles les détenteurs deuoicnt âMefficurs deia fainde
Chapcllechacundemymuiddevin delà mère goutte, qui
font lixmuids&demy, appréciez delong tempsâvnefcu
pour muid, qu'ils vculenteuaIueràreftimationcourante,fe
Fondantfurcequeladitefommceftdeûcenor. Dcquoy ie
n'alfeareray rien, n'ayant veu le tiltre original. Euelgarda.
ccfte redeuancc annuelle, ikfurentcxemptsdetous autres
impofts&fubiideSj&poureelà appeliez lesfrancs Mureaux
Mais l'ay entendu qu'ils ont perdu leurs franchifcs&immu'
nitez, à faulte de faire confirmer leurs priuileges par les
Roys modernes. Ceux qui habitent efditesmaifonsfoiiioiéc
(il n'y a pas long temps) apporter tous les Dimanches en la
haulteiamdeChapellevnpainàbenifire.
Le prelfoirdu Koy S.LouiSjOÙceux qui auoicnt des vi-
gnes au clos des Murcaux eftoient tenus d'apporter leurs
vendanges, pour payer les droids de preiTurage & difmes,
u eftoit derrière l'Eghié de (aind Eftienne des Grecs, tendant
J en la rue du Collège de Liileux,audeca duquel il y a vne
^ maifonoùpcndpourenleigne leprefToir, vraye remarque
• duditprcilbir Royal. m-v.\
Quant aux lieux ou maifons champeftres, les places va-
[ guest^maifonSjleuerresêcvignesfitueesenlaCitë dePa-
risouproche d'icelle, mentionnées es lettresde lafonda-
,1 • tionde laind Germain desPrezrcommeauîTi la grande efté.
^'' d.ucdesterrcs,vagucs2c incultes du terroir appelléle Char-
li ij ■
1^1 VNIVERSITE' DE PARIS,
donnée ioygnant la riuiere de Bieurequi iadispalîbic eh ce
.lieu, où ont depuis elle édifiez le Collège des Bernar^lins-,
l'Ecrlife de S.Nicolas du Chardonnet , le Couuent des Au.
eulUnsëc depuis le Coilegedu Cardinal le Moine, comme
jI fera cy après déclaré en Ion lieu, nous en rendent alîèzde
tefnioignage. iij-.'.^*!'- J ■ *^j --
Selon le tefmaignagedie Rigordirsle Roy Philippes 2. did
Au^^ufte ouDicu donnnc Tan denoftre ieigneur ii9o;& dé
ion règne ronzicfme, auanc que d'aller en la terre lainde
aprcsauoirfaidlx^nteftament touchant le gouuernemenE
de Ion Royaume &:adminiftration de fes finances, 6c aulTi
de la manière qu'il .cntendoic que l'on pourucut au Roy-
aiuneau cas qu'il vint a mourir audit voyage il commanda
aux Bourgeois de Paris de clore rVniuerfitc de bons murs •
aucc desforces portes 6c tournelles à quoy fut crauaillë en
dilio-ence . Pr.ecepù etiam Ciuthus Parifeenfihus , quod ciuitas
Vanjh:, quam Rex multum diligebat, muro optimo in torneUis ' de-
ce nter aptatis &portis diUgentifiime clauderetur, J^odbre'ui tem-
poris elapfûfpiitio complctum. vidimus. Ethocidem in altis dut-
Utibus & Caflellis ficrimandauit per totumregnum.
Le Roy Philippes Auguften'ayanteftéquVn an en la terre
fainde , par là prcfence hafta fort cet ouurage , tellemct que
leldids murs&clofture furent paracheueesii.anapres.C'efl
àrcauoirraniiii.commelecefmoignclemefmeAurheuren
ces termes, vhiiippus Rex magnanimm (Ciuitatera Parifien-
lem ) totumin ctrcuttu ctrcumfepjît aparté Atiflrdi f id cit meri -~
die ) vfque ad Sequanamjîuuium ex nj traque parte ma x imam ter^
r£dmplttudine7ninfrâmurorum amhitum comltidens y & p^ffef-
Jioms agrôrum d^vinearum r compellens in terras illas & vineas
Adedificandum in eis nouas domos habitat or ibu6 Iccarent ^ 'velip-
fimet nouas ihtdem domos conftiîuerent, njt toi a auitas vfque ad
rmirosplena domihus vider et ur. Sed& alias Ciuitates , o-ppida ér
' munie ipia r^gni mûris & turribus inexfHgnabilthus muniuit:
Mira& laudandaiujlitiaprincipis ^ licet de ture feripto poJ/ctprO'
ptèr publicum regniconimodum in alieno fundo mur os ériger e ç^
fojjdpa , îpfè ta?nen iuripr^fcrens Jiquitatem , damna fu-a- qu.e per
hochominesincurrebant ydefifcopropriecompenfabat.
Voila comment parle refmoignage dudid Authenr qui *
cfloiccontemporaneeyleRoy viaence faid d'equitèô^la-
LIVRE SECOND, 253
Hicemonftrantvne telle libéralité & magnificence. Ce que
Krmoisneaufli Guillaume le Breton au 11. liurc de la vie du^
did Roy, qu'ilacompoiec en vers, en ces termes.
SolUcitufijuefui curare negotia regni,
Opptda more ftio diuerfafiudehatérvrbes
Vifire, prjgfe rttm qutbns ille reddijicandà
Jmpendens operam , murôs fabricabat (jrarces
' £)uotquot enim fifcus vrbcs habet , opptda j vtcos
Adpropriosfumptusmurauit ^(^ommavidtP .^ ^
Impcnjis muratafuis dum viuerct^ idque mwu aUie-
■ T lus admtrarîdumfonat Auditûris more "•
Laudariqne m agi s dignum quodin omnibus ifiîs ,
Vexauit nullum cenfus exaBio , nullnm
T'tjkrifûkt à multis angaria UJit.
I! Cuiufque domus , fundus , feu uineapr&pUr
Fojfa^s ant turres pertitfeumoema ^ damni
i •■ Totiusprctittmpatiens 4 Regerecepit.
Et licet hxcregni emendatio publica cunCtis
Ciuibu s ér populo communttervtilpsejfet^.
Noiuit vt fier et aliis mcrefa , fedomne
SolafubiuttonU'Spiamnnificentia Régis.
Ce Roy ayma fort les lettres à rimitation de fon perc
Louys/. didleieunc, fique de Ton temps l'Vniueriîtë de
Parispourl'cxcrcitedcslettres, auffi bienquepourlaclo-
fture des murs ietrouua toute formée & en Ion plus grand
luflre, comme le tcimoigrieRigordus foubs i'ande noftre
fcigncurii09. ôcdefon rcgnclep.encestermes. 7;^^/^^/^/
iUisftudtum litterarnmflorehdt VarijUs ^ neclegimus tantam ali-.
quando fiiijje feholarium frequentiam Athenis uelAegypti, tel in
qualibetpartemundiy quanta locum prjidicîumfiudendi gri^tia in^
Hj cûUbat.£lHpdnonjolumfcbat prof ter loci illius admirabtlem amoe^
' nitatem érbonorum ommum [uperabundantem affluentiamifed
€tia?n propter Ubert-atem y é" fpecialem pr^regatinam deffenfionis
quam Philrppus Rex &pateretus anteipfum^ ipjis/iholaribus im-
pendebant. Cum itaque in eadem nobtltjfima Ciuitate-non modo de
. triuio & quadriuîo-y 'vernm de qftj&fiiombus luris Canon ici & Ci-
\ uilis , & de eafacultate qu£ de fanandis corporibus , & fanitatibus.
conferuandis fcripta esl,ple»a &perfe6la tnueniretur doctrina-.fer-
uenttori tAmcn defideriofacraj^jpagtnam & qn^fiiones Théologie as
li iij
1^4 VNIVERSITE* DE PARIS, .
docehaniur.
Ladidedofture de rVniuerfitécfl: celle que l'on voidau-
iourd'Jiuy qui commence a la Tournclie oùefl maintenant
laporte S Bernard, ô^pourfuicpar la porte S.Victor, la por-
te Bordellc, ou S. Marcel, laporceS.Iacques, la porte Gi-
bard, depuis diclc la porte d'enfer, &:mamtenanclaporte
S.Michel, laportcS. Germain, laportedeBuiry,ôcla por-
te de Nèfle, Et en celle enceincle de murs rVniuerfîcë
depuis fut tocailemenc comprife , ou eftoicnt les cf.
cholliers^c eftudiants comme en leur donjon bi forcereiTe
tellement que en l'an ujr. du temps du Roy S Louys, la
Cité elloitencoresfermee contre rVniuerlitëpourempef-
cher les courfes 2c violences des plus remuants d'entr'eux.
L'VniuerlIrécftancainfiencloiede murs ibubs le règne
decefageêc prudent Roy Philippes Auguitefutbafticprcf-
quetoutdeneuftancacauredeslieuxvagues ôc inutiles ou
furent lors bafliesde belles maifons&: dreflecs de belles ôc
grandes rueSjCommeauiîi la plus part des maifonsiabaflies,
n'eflant bien commodes ny logeables, eflants reedifieesde
neuf.Ilfallutauffi lors ériger des nouuellesEglifes&Parroif-
ïzs pour cantdenouucaux habitans qui vcnoient demeu-
rer efdictes maifons.En confequece dequoy ily eut de grads
difFerents entre l'Euefque de Pans, Ôcles Religieux de lain-
clc GeneuiefuetouchantlanouuelleEglife de S. Ellienne
duMont.Et femblablementdes Religieux de S. Germain
aucclemefmeEuel'quepourlesnouuellesEglifesdeS. An-
drc&deS. CofmeSc S. Damicn, &.en£ores depuis auec le
Roy Philippes3.filsdu RoyS.Louystouchantlaïuflicetem-
porelle del'Abbaye de S. Germain des Prez, qu'ils auoicnt
dans Paris aulTi bien que au Bourg dudit lainct Germain
comme il fera deduid particuliercmentcy après.
Ainfi le quartier de i'Vniuerfité, qui n'eftoit ancienne-
ment que les Faulx-Bourgs de Paris, fe trouua fipcuple 6c
habité de monde, qu'il fe commcn(^aàformerdenouueaux
Faulx-BourcrshorsladideVniuerfiré , c'eftàicauoir celluv
deS. Vidor&deS.Iacques, qui auecceulxdeS. Marcel ôc
S.Germain des Prez fontd'audî grande cflandue que l'Vni-
uerfité mefme, tellement que fils eftoient enclos de murs,
ils compoferoient vne féconde Vniuerfitéc
L I V R E s E C O N D. 2^^
^ ." De r£git/è defainB^ Bfiienne des Grecs,
r AindDenys Euefque d'Athènes eftantallé àRomcpour
^vifîcerlesfainds Apoftres Pierre &PauI, quipcu deuanc
fonarriueelbufFnrentmartyrefoubsNeronjfutcnuoyépar
Clément premier, digne fuccefTeur de faind Pierre, pour
publier la foy Chreftienne par lesProuinccs de laGaule,
auec deux autres iaincls perionnages, nommez Ruflic &:
Eleuthere: Aux prédications defquelSjVn fort grand nom-
bre de peuple fc conuertifTanr lourncllemcnt , faind Denys
ôfa bien entreprendre de repurger ôcconfacrer vn Temple
if prochedela Ville de LuteceoiiiIprefchoit,cnrhonneurde
Dieu 5c du premier martyrrainctEflienne, où quelque téps
iladminiftra les Sacrement ,&:inftruifitlesCathecumenes.
Cefte première Eglife fondée près noftre ville, ou feule-
ment dediec par ce bien- heureux Primat des Gaule5,eft cn-
coresfurnommeedes Grecs , pour remarque feule de cefte
. heurcufededicace,faitepar ce digneEuefque&fes compa-
gnons, natifs de Grèce. Car iln^ya autre antiquité, que le
; tombeau d'vnConfeilIer de la feance du Parlement tenu à
, Paris en l'an i ^80. qui eft au milieu du chœur , fur lequel la
: ftatuedudeffundcftreprefentce armée auprès de celle de
fafemme,&ceftcpitaphegrauëaux bords.
En Lt chamelle noftre Dame gifcnt nobles perfonnes Mejîire
; Pierre de la Neufue-njtlle, CheunlierjSeigneur de Mouroyy Confeil-
,[; kr du Roy en fon Parlement: ^i dccedal'ann^SoJe ç.iour d'A-
t uriL Et Madame Ternelle de Corteil, Dame de Pujjay , ç^ de Ela-
ij che fouace fa femme ^ laquelle deceda l'an isSo. Dieu ayt leurs âmes,
^ Ledit ohitfefaicl le 1. tour de May.
, Plus fur l'vn des codez duditfcpulchre eft graué,
; Parlafermifion ^ tant de Mefieurs du Chapitre de Paris , que*
( des cheuecier,& Chanoines de l' Eglife de céans, les Maislres O*
j gQuuerneurs de la Confrairic ncfire Dame de bonne deliurancCiOnt
; faic} transporter de la Chapelle noflre Dame ceprefent tombeau, é*
. l'ont faict po fer au chœur de céans y tant pour P ornement de ladite
chapelle^ q:^ dudit tsmbeau. Et ce a la charge que lefdits Maiffres
&goHuerneurs,prefentsO'aduenir^ front tenus faire chant£r^
Cikbrer par chacun an, au mefme iourdu tranfport dudicftum-
A5^ VNIVERSITPDE PARIS,
beaft, vnferuice complet four les âmes des deffun^ls nommez, fur U
prefentetumhe. Le tout plus amplement déclaré en l'nccordfai6t df*
pafé félon ladite permif ton pardeuant'ChapelUin & du BoisNo^
tAtres lezp.iourde lAKUÏeri^jj,
Authrefor ou Char traire de Mefiieurs dcnoftre Dame
deParisilya vii manufcnpt cref-ancien, appelle commu-
nément, LeLiureNoir, à caufe delà couuerture. En iceluy
£01.99. pa.i.fontces mots, In armandis funt literA Epifcopi Fa-
rtfenfis jdeliberSatffanUiStephani deGrefibus , & exemptions
à iunjdiclione Epifcopi. .
Simon Matiphas de B iicy , Euefquc 80, de PariSjignoranc
cède exemption, en l'an de l'incarnation 1290. & de Ton Pô-
tificat le premier , alla en cefte petite Eglife faire le diuin of-
fice, ôc célébrer la M efle folemnellement,' permettant à Tes
aumofniers de prendre l'ofFrande. Et non content de ce,rc-
prmt aigrement les Chanoines deleans, de ce qu'ils n'e-
itoienr venus au deuant de luy pour le receuoir honorable-,
ment, ôcauec toute rubmiiFion ,comraeilauoitefté aux au-
tres Egliies de Ton Diocefedes menaçant d'y retournerpour
\q% viiîter , ôc exiger droid de procuration ou vi(itation,que
les anciens ont appelle Faftum, ius cathedraticum,& Ctrca-^
//.//», Dcquoy aduertis les Doyen ôc Chanoines de noftr^
Dame remonftrcrent audit Prélat, que celle Eglife eftoit
exempte de l'Euefque, ôc immédiatement fubiette à eus^'
ieuls. Alors il s'excufa, & ditl'auoir faict par ignorance:pro-
teftant qu'il voudroit plufloft augmenter les droids & pre^
rogatiuesdefon Chapitre 5 que de les enfraindre ou dimi- -
nuer. Et a l'inftant leur fit rendre l'offrande de ladite Mcfle.
Etàfinquecequiauoit cftëfaidneleurpreiudiciaftauteps^
aduenir , illeur fitexpedierlesiettres qui enfuiuent: Icfquel-
Icsfont enregiftrees au liure qu'ils appellent le grand Pa--
fto rai , Itbro 20 . cartha 23^.
SIMON miferatione diuina Parifenfis Ecclefid minijlery
licet indignus , njniuerfis prdfentes littera^s infpecluris falutcm in
flio virginis gloriof.N oueritis quodcum nos adinsUntiam m agi- '
Hrorum nationis Gallicane, in fcflo heati Guillermi Bitttricenfis ad
Ecclefiamfancli Stephani de Grefibus Parifus, caufa celebr/indi
Mijjîim ibidem declinauiffemus . Canonicos ipfius Ecclefi.i monui-
tnurS ^vt emendarent nobis hoc quodin noflro primo aduentu adip-
fam
LIVRE SECOND. t^
Jam Ecdeftam nos frocejmn aliter non receperant :prôut in c^tcm
Ecckfiis Varijîenfis ciuitatis &Di9ceJisJi€riconfueuit , eifdcm ni-
hilominus intungendo , 'vt procttrationem noHram intra ccrt-um
temùus nob à parurent: quiatbtproponebamus uifitationà officium
exercere: ohlatione/quefa^as m di6ta MiJJa gens nofira recepit;
(^eafdemfi'Ctim afportauit. .^uxprddi^a venerabtlesviriDe-
canusô* Capital uni Fanjien/è ajfirHerunt infuiUfionem d^ pr^-
iudicium redundare : eo quod ( vt dicebant) EccUJia pr^dt^a eif-
demfuberatpleno iure. Nosiura €orHindemI)ecam& CapitulinO"
kntes mimu in aliquo 'velinfrtngiyfedpotius illibataferuariiquic-
quiddiximus^ vclfecimus tn prxmifis j pro infcâfo,& non diÛo,
tjaberivolumusyô" habemus. Nec exhocdtBos Canonicos aliqua-
tenus ligari volumus^vel a/lringi, feu iun quod habebant, ^ ha-
hent .dîcliDècanus & Capitulumin eifdem Canonicis, &Eccle-
Jiaprjidicla in aliquo derogari : oblationefqueprxdiclas eifdcm Ca-
nonicis omnino refittui volumus ,pr£Cipimus , ç^ mandamus . In
cnius rei tesHmoniumJigiilum nofirum prxfcrntbus literis duxi-
musapponendum. Datum anno Bomini i.2c^o. die Martis ante
fejlum Cathedrjefancfi Pétri.
En cefte Eglifeily avneConfrairie de noflr. Dame de
bonne deliurance,quifutin{l;itueecnuiron l'an i5;3.àiaquel-
Jc IcPape Gregoirei^.en l'an de l'incarnation 1581.& deion
fîegeledixieime,Ie premier iour de Nouembre, adonné
de grandspardons valables à perpétuité pour \qs confrè-
res,&:pourlesautresfidelesChrcfliens,rcpt ans feulemenc.
Lefquclspardons&indulgenceslePapc Clément 8. a con-
tinuez depuis le 13. luiniéoi.iufquesàdixansfuiuans.
Il y a quatre Maiftres en charge pourla gouuerner,& s'en
faid élection de deux nouueaux au lieu des plus anciens du-
rant les oclaues de l'Aflumption noftreDame.
De tEglife defainB Benoijl le bien tourné, qui efl en U
rué fain6ï- Jacques.
PEii de temps après que faind Dcnys eut dédié l'Eglifè
defaindEilicnne des Grecs pour les Chrcftiens, il cé-
lébra MefTe dans vne autre, qu'il confâcra en l'honneur de
la faindcTrinité: comme vn certain efcric qui eftdcpcinâ:
en vnevitredel'vne des Chapelles de cefte Eglife, mainte-
nant dide de faind Benoiit, le déclare.
Kk
2j8 VNIVERSITE' DE PARIS,
/ N hoc Sacello Sancins Bionyfius cœpit inuocare nomenfan-
cldTrinitatis. En celle Chapelle i'aind Denys commença
à inuocquer le nom delà iainde Trinité.
Ce qmfaid croire à quelques vns , que celle Eglife fut dé-
liée parlaind Dcnys, auparauanc la delîufdite de Taincb
Eftienne: ne comprenantcn Ton enclos, que la Chapelle S.
rMicolas,&: deux ou crois autres prochames.
Monfieur Maflon a faid miprimer celte année 1611. les
Epiftres deEftienne 4. AbbcdelaindeGeneuiefue, 6< de-
puis Euelque de Tournay :1a 104 dcfquclleseftaddreflècau
Pape parleditEftienne, en faueur de Simon Curé de famél
Benoift de Paris (lequel toutesfois il ne nomme que Cha-
pelam,à caufe des Chanomes de ladite Egiiié qui luy cfloiêc
luperieurs) quieftoit inquiété parquelques Chanoines du*
ditlieUjlefqueisvouloient contrelacouftumcdeluy 6c de
tous Tes predecefleurs le contraindre de ne plus célébrer au "
grand Autel, auquel il celcbroit Mefle ôc adminiftroitles
làcremens aux paroiiTIens dudiclieu, ôc d'ériger vn Autel
nouueau enquelquecoing deladiteEgliie. Surquoyledic
EdienncrequiertlePape de vouloir ordonner que laCou-
flume ancienne fijftobléruee^ioind que le feruice dcfdits
paroilïiens le faifoit àtelle heure qu'il^ne pouuoitincom-
moderlcldics Chanoines, Scalleguccefte raifon. EcclefiJiil-
lîus forma dîjiimilis & dij^idens ab aliis Ecdefiis. AparteJaaUua-
rtj refpicit Occtdentemj ah introitu Orient cm , necfermittit in nUo
loco conuenienter offictA farochtnlta celehrari ^ quamin eo inquo-
tri fois diehus vfque ad tempera ncftrapricres cetehrarunt. .
Par le tefmoignage de ccft autheur il apparoic clairemct
«[uelleeftoit pour lors la fituation de ladite Eglile,5cconrî-
ment èiis ce temps il y auoic Chanoinerie i^ ParroilTe.
Orfoubsleregne du Roy François premier vne partie
d'icclleEglireayantcftébaftyetoutdeneuf,lemaill:reAu'
B*^!iotft^^ tel fut placé où eftoit anciennement la porte de rEglile,6c
pourq-ioy à laplaccdudit Autcl fut bafty vn bcau portail daus le cloi,
dite la bien ^j.^ ^^\ çj^^'^j fg yoit aulourd'huy , &: pour cède raifon ladite
iwirnec. £g|ifgae{^^ depuis nommée Samd Benoift le bien tourné..
Celle Eglifeefirvne des plu s grandes Ôc peuplées de Pa-
ris : les prmdcges de laquelle font alTcz dcclar€z.en ccfte de?
claration du Roy Charles cinquiefme. ;
LIVRE SECOND. 2.5^
CAROLVS BEI GRATlA^&c.
Cumf réparte Capituli Ecclc/id Collegiatdfancfi bencdicîi Pari- Et iufques
Jienjisnobis extitcritfuppLicatum , vt dttentis damnis & dcpcrdi- \^-^.l^^
tis,qu.eehfaâl^um gucrrarum habuerunt fnfiimre ad parce ndum a\oa des
lahoribus & expenfis, quxde bonis ip/ïus Ealefijc haberentfieri & 9^^=^^]°'"'-^
Jitpfortari y fi in quolibet loco in quo turifdictioncm habent , altam,
medîaf)^y &bajfa?n j vidclicctin certis lecis VilU Tarifienfis , apud
ûnftum Marcellum iuxta Parifius ^apud/anclum Audoenum tux-
tû,Jan6tum Dionyfinm , apudcUchiaciim & apud Limolium , habe-
rent fiiftinere furcas pattbulares ,piloria & alia ad executiones fa-
xiendas corpcrum feu mcnibroru7?i^ qftxprofa6iîs criminalibusfc'
ri contingunî : ctfidtm concéder e dignaremur y vt executiones cor-
.porumjcu mer/ubrorum , in vnoprxdictorum locorumfieri valennt.
NOS eis concedimus ^vt executiones corporum fin membrorum^
qux (au fa aitertus lunJdi^fionumpr^diHarumyô'profactis quji in
ipfis iartfdîd-iombus ,Jeu earum altéra obuenient , in loco dr iurif-
dUlione tpfius CapttuU 3 apud Limoltum valeant exerceri . &c.
Men/e ///;?/>, /j?(f4 .Voyez Mon lie ur Choppinliure 2. defacra
poli, tit 2. art. 14,
Enl'ani3'j4. les Doyen êc Chapitre de noflre Dame de
Paris venans en procellion à iaind Benoift le bien tourné
l'vnzierme iour dcluiller, qui cfl le iour de la tranllation du-
dit glorieux confeffeur , les Chanoines de leans les aduerti-
rent qu'ils n'euiT'ent à rien attenter au preiudice de leursph-
uilegeSjimnuinitez 6c franchiiès: qu'ils eftoient vn corps
collégial de Chanoines, exeinptde temps immémorial de
JaTubieclionôC corredion de l'Eglife cathédrale de Paris.
QuepourremarquesilsauoientvncofFrecommun,vnfeaa
commun , & vn chapitre, oùils s'afTembloient toutes les fe-
maincsvnefoisou piufieurs, félonies occurrences des affai-
.rcs,oupourlacorrecliondesfaultes:Qu^ilsauoientiuftice
temporelle &rpirituclle, oHîcicrspourrexerciced'icelle,5^
priionspour coercer les delinquans.Le tout bien audorizé
parPriuilegesdesRoysdeFrancej&confirmé parler Papes.
Non obftantces remontrances ceux de nollre Dame après
auoir ditMefleen la Chapelle faindNicolasqui eft a codé
dextreducccur, affecleeaux pi eftres&parroil]îens, ils en-
trèrent en cueurproprcpourlcs Chanoines de Jeans, 6c a-
;prcs y auoir chanté vneAntienne de faincl Benoiftils feirent
Kk ï]
260 VNIVERSITE' DE PARIS,
lire certain acte contraire à Texempcion defciits de fainclBe-
noill , lefquels s'y oppokrent &: en demandèrent ade à leur
Notaire Maiftre Ichan le Clerc qui eftoit aulîi Chanoi-
neduditS.Benoift,eftantvefl:udeiurplis&Chappedefoyc
Scportancfon AulmiJce.Maisletumuitevnitii grandqu'il
np peut cflre ouy , Scie ruantfur luy le icderent par terre,
foullcrent aux pieds, 6c le menèrent prifonnier à noftrc
Dame de paris. Sur ces violences eft interuenu Arrefl de la
Gourde Parlement, par lequel les Doyen ôc Chapitre de
noftre Dame ont eftë condamnez à cinq cens liurcs enuers
ceuxdcS. Benoift.^ autant enuers le Roy.Plus a centliures
enuers ledit Notaire Maiilrelelian le Clerc, qui auoit cfté
battu de emprifonné. Oultre la taxe des defpens dommages
&:intcrc{l:squeladideCours'ef]:rereruee.EtleldicT;sderamt
Benoifl reftablis en leurs franchi Tes, hbertez, immunitez
ôcfauuegardeduRoy , comme deuant. Ceft Arrefl donné
Jei9 Feburier j595.ec du Règne du Roy Charles 6. le 16.
Amfi ligné ViUequin.
Di l'Bglifi de nofire Dame des Champs , à prefent monastcrc de
Terejîennesou Carmcltnes.
L'on tient auffi que le mefmefaindDenys ayant faic^vn
miracle dedans le temple de Mercure,deCeres,ou quel-
queaultre idole.-Car cela ell en doubte,pres Paris,il le dedia
cnl'honneurdeDieUj&delaviergelacrecMarie. C'cilce-
luv mefmc, depuisdid nofire Dame desChampsifurlequei
on void cncores vne ftatue fort ancienne, que Ton dicl eilre
ou de Ceres ou de Mercure. Mais iecroiroisplulloil; que ce
fut de quelque autre idole : pour la proximité qu'ilyaiuf-
quesài'A bbayc de laind Germain desPrez où eftoit adorée
liis^appellee parles Romains Ceres: 6: lufques à Mont-mar-
tre où eftoic lans doubte le temple de Mercure.
Maiftre André Fauyn en fon Hifloire deNauarre n'efl de
•celle opinion, ôcdidcefle ftarueeflre la figure de lArchan-
o-eS Michel, Ange tutelairc&gardi:n delà Couronne de
IFrance.- Et au meliiielieudifcourant de la venue de faincl
Denis csGàulles,ditqu'ilapportaauecroy par excellence le
pourtraicbdelaViergcMarietenancfpnfilsfurcesgenoulx
L I V R E s E C O N D. i6i
comme elle eftoit depeinde enla primimicEçlife,au trefpas
de laquelle il s'eftoictrouiié comme luy melme tefmoigrre
AVLtra.iÙéqu'ils.fa.icialed/umis ?Jom/mhis^S^iir lequel en fut
faidvu aultredansvne pence pi€rre quarree d'vn pied ou
enuirondediamettre, ermaillee& peinte de viues couleurs
d'or 6c d'azur, quel'onvoid encores attachée hors l'Eglife
denoflrcDamedes Champs aucoftë Septentrional auprès
dupcticcimcciere, 6c enchafTeedansvne-aultre pierreplus
grande', en la bazc de laquelle lont grauez ces vers la-
tms.
S^ste vLuor iterMariam reuercnîcr honora^
Namfuit hjic faxofrimum depuhî minori,
^^uodmcdif{mfpccî-as.AîfcHlptamprimttitSj£dcSy
Et Baftlica tenet , mnto de nomme dicta.
Quecefteimagc de platce peinture fut la première pour-
traicte a Paris, tireefurroriginal apporte' en iceMe pariàind:
Denys : 6c quefurleditf»ortrai£V,ilenfutfaiâ:e vneen boffe
& derelief, laquelle fut depuis tranfportee en l'Eglilè Ca-
thédrale, 6c placée en la nef d'icelle, où elicefl: lufques a
prefenthonoreepourlapatronneorincipallcde noftre vil-
le.
LamefmeEglirefutrebaftieauecfaGhapellefouflerraine,
vulgairement appellceCaue,roubs l'heureux règne deRo-
bertprcmiér fils deCapét.C^-Héù eftoitcy dcuanr vn Prioré
defpendantdcMarmonilrier. Mais l'on ne trouuepoind qui
auoit in trodtiidlerdiâs Religieux a PariSj'oufî ce fut IcRoy
Robert qui fie baftirladideEglire. •.<:c>ii; ji;;..-..
Tan c ya qu'ils eiioient audid lieu des & au précèdent Tan voycz cy
J220. comme il apparoiftpàr les bulles de Honoré 4. don-apf«ietiai-
neesle 4. dcfon pontificat: audit an , où il remercie Jefdicls '^/'"j '**
Religieux d'auoirrcceu&: hébergé lesfreresPrefcheursve-^°
InantsàParis.
Le Collège de Marmonfiier ayant efte fondé en l'Vni-
lerfité deParispourlesReligieux dudic ordrede Marmon-
lier l'an 1332. fembleauoirefté caufe de rendre le Pricréde
loilre Dame des Champs , quiferuoic deretraictc pour lef-
fdictsReligicuxvenantsàPans pour faire leurs cftudes.moins
'habité 6c entretenu qu'au précèdent, fi que finallemcnt il
auoitchâgé de main pour eftre mieux deleruy par d'autres
Kk lij
-2^î VNIVERSITE^ DE PARIS,
Es fufdicles Bulles deHoaoré 4 ce lieu! eft appelleCf>Az//<';i?-
tuf Sancf4 Mnri^de Vineis ^ a caufc cle5 vignes qui lors l'en»
uironnoient, .Sc-dcpuisa efté furnomme noftce Dame des
Champs iufques en l'an 1605. queayanc copolc auec lefdids
Religieux de Mar-mouftier, les Carmelmes , ordre de fil-
les nouuellcment venu d'Etpagne y furent mtroduicles, ô£
denouueauxbaftimencsfaidspropresàleursvfageSjàcaufe
dequoy ce lieu a eûé furnomme le Monaftere de l'incarna-
tion vulgairement des Carmelines.LefdicIcs Religieufes j
furent incroduictes l'an i(j04. comme a efcript Aubert de
Myre Chanoine de Brufellesen ces termes.
Nobilijsima Principe Citharina Aurclianenji N . Lonç-d-iJîlljt
ducisjilid.^procuranît , moni/iles fcx dtjcalciau ex Ht/pania LU'
tctinm rnnfioYumAnno uXiCW.primum venere : ClementeVIII.,
Tout. Max. & Henrico IV. GalUarum Rege adprohixntihuj , fuere
ex M. Annade lejli y Annaafin5io BarthoUmeo , olim B. Terefi
fedales .^ ifabclU de Angelis t Bcatrix k Concepttone jlfahciU À
fan^o Paulopatria. Anîuerpienfis , ^ Leonora, a S. Bcrnardû.Tra*
dit a illts haJilicaB, Virginis de C^mpis , adieciaquc mox Jiàijîcia^
monajlicis vfibus necejjkria , liheralitate eiufdem Frimipis LengJ^ 1
njilUnd. Pnorijfx munus M. Ann^i de lefn commijjum eji :plurl'^ 1
mxqtie virgines, génère O^vir tut e nçbiUsJjuicfeJe inJîitutopmlA
. lopôH addixerim ^. ' ^ ( j ^ 1 1 ' 1 -
Ce Monafierea efté lepremierdudit ordre cftablyenFrâ-
ce , duquel comme dVn nobic fèminaire , ont efté prifes Icsl
nouuellesplâteslefquellesefparfesen diuerslieux sot main*
tenant l'honneur de l'Empire Fran(^ois. ,,
SOMMAIRE DE LA VIE A D M I~
rable deftin^e Geneuiefue , defon trefpas : lien premier
defnfepulture & de fa chafi.
Naiff nce X7 ^ "^^ ^ ^ ^ Tan 433. lors que Clodion dit le Cheueîilj
defainde Xl'tafchoit de pourfuiure le mefme delTein de fon père
Gencuief- (pharamond j dcs'cftabhr en Gauleja viergcfaindc Gcnej
uiefue nafquità Nanterre , pour lors petit village peu renoj
mé, diftantde trois lieues de Paris : par où, Germain ( fe
ptiefmeEuçfqued'Auxerre,quis'aclieminoiccnArjgletc4
,uc.
L I V R E s E C O N D/ ^ 2^5
re, auecfaincl Loup j autre député du Cierge des Gaules,
pour aller réfuter rherefîe PelagicnRe)pafîànt,reconneuft
par reuelationdiuine, quelle dcuoiteilre ceftefîllecte, la-.
quelleauecfes père 6c mère 6c autres de leur village, eftoic
ibrtie au dcuantd'eux,pourreceuoirieurbenediâ:ion,fùi-
uantlacou(lume,lorsobièruee. Etlabailant & haut lou-
ant deuant tous, celàindEuefquereçcuftd'cilè le vœu de
virginité, ôclapromelTe jDeneiamaispcndrcàfon col au>
Cune bague ny ioyau , qui tefmoignaft, que fon'ainour efloic
panché, deuers les chofes de la terre. ' : i5i5i:!rio:;n:»; ' '•.:..
: Eftantparuenuecn raaged'adolercenee,oii l'a mena vers
Villicu>s,Euerqiïe:deChartres,pourlarcceiioir6cconracrer,
' félon la couftume. EccecEuelque,Iaconnoi(îàntcftreplus
digne, que les deux autres quihmitoient&coftoyoient: la
deuança, ôcriionora, l'ayant receue, de feslouangcs 6c be-
• nedidions. - . f: - .
En Tannée 44S. comme les hérétiques PelagieÊS (é fttfîec
-• derechefisfleucz6caugmcntezj faind Germain^ Euerque
, d'Auxerrc , fut derechef délégué par le Clergé des Gaulles»
li. auec faind Seuere, 19. Euefque de Troye difciple de faind
'• Loup,pourlesallerdercchefconuaincrc6ccondamncr. Et
'■■ paflant par Paris, fàind Germain, 5'enquerant de quelques
vns, oii la vierge famdtGeneuiefuedemeuiJoit, 6c cômenc
[i- elle auoit velcu depuis qu'il ne l'auoit veu^.' Neïé \^©ulut arJ
Ic! rcftcràcequi luyenfut malicieufcment6c faucement rap-
iiK porté, comme d'ordinaire, le peuple elt plus prompt àmef-
dirc qu'à bien parler des gens de bien , mais tant s'en faut,
j la vifîta:6cdeuilantrcuerement6cpriantD]euauecelle, il
■ ' tefmoignaauxalFillans, qu'il fçauoic bien tout le contraire,
de ce qu'auoitenuieufementinuenté 6c produit, leur mef.
difance.
Pendantquele Roy Cbiicîericcftoitcn exil ,enran 4(^4. ^-^f^ ^^-^_
JavicTgefaincle Geneuiefue, voyant que la Cliappelie détenant le"
,jgj Catulle, où repofoicnt hs trois corp-s fainds àcs Patrons ^'''^"^'^^.^^j
^^ç. Gaulois , elloit forcruineufe 6c peu honorable pour refer- VEihél en
i^ç„ uer de fiprecieuiés 6c falndes reliques :Semit àpourfuiure '•'""' '^'^
^^^ plufieurshommesdEglife, de entr'autresvn nomme Gène- "!;''„[ m i'X
lç iic,pourlesinduiredecontribuerauxfraisduren:abli(rcmct«'^''ich»-
.,j. d'iccllc.Et bien qu'ils luy reprcfentaiTeat iearpauuretc 6cia "^u T^^,'s,
164^ VN IVERSITE' DE PARIS,
Dcuysca rareté de plufîcurs choies à ce neceiraires, & parciculicrc-
portant fon j^^^ jç [^ chaulx uls ne la peurenc delmouuoir de ce deflem
cheF depuis , ^ , i- .1 > -, , «w**».*!*
Af ontraar - f ourU ferme Jiance (dit elle } quei ay en Bteu , de ne manquer de
tie. fafiiueurj enjibonœuure.
Alltz^v-oHscnje fuotU fupplie ( pourfuiuic elle aux mtÇmti
V'XÇ,îiïft^) v-pu s promener dejfus ce Pont , & efcoutcz.ce que 'vous.
en tendre s dire.aUxpAjfnns ^pendant que te m'en vays en ccfie Eglt^
fe y pour prier Bteu vous cnuoyer bonnes nouuelles.
Genelleôc quelques autres, ne furent àpeine fur le pont
qu'ils rencontrèrent deux porchers ; qui s'eftonnoient d'à-
uoir tirouiiddeax,gr*ndsfoui:neaux de vifuc chaulx, en leur
chemin :^LJY'»feR-VXthQ'Ut de la foreft; , &: l'autre fous la racit
ne d'yiî.gi-andaJ:bTe , que la force du venc auoic defraciné de:
terr€iM/n^'.'>iitj:>>5 jn^io:;
. pes Preftrc5 doRcadmoncûez par cemiracle,denc à^ït^^
perer du iccours diuin au baftiment de celle EgUfe , le par.-c
forççîentAue^:ia vierge d'y apporter toutes qu'ils; peurenr.
EtafrjUântvn.iouCvqne le vaiifeau des ouuriers le trouuâ
vuide de trop bonûe heure , car po urcc que l'oneftoic loing
dcpàris, illcfalpitpourueoirde vin, la vierge fainde Gene-
uiefue,ii.ti9rtircèux:<quitrauàilJoient dedans i'EglifCjôc s'y
eftant mile àgen-QUX, ht fàpricre dcuotcment, après laquel-
le &. qu'elle euiliâiciefigncde la croix fur le tonneau , il fut
Lempiy d'vnfo'rt bon vin , lequel dura iufques à tant que l'e-
dihccfutacheué,combien que tousles ouuriers, en vinflenc
boire tous les iours, leur portion accouftumee.
pour abreger,larenommee de celle faincle & les miracles
que Dieu faiibita les prières, s'efpandoitia de tous collez,
auecvne h bonne-odeur de fa vie limple, challe 6c aullere,
queleRoymefme,Childeric, bien que payen , la reueroic
comme demy-Deelfe, ou l'eflimolc comme prodige, &:
neluy pouuoic rien refufer^ de ce qu'elle luy demandoit.
Dequoy,pourpreuue nous trouuons,qu'ayant vn iouriugë
à mort quelques criminels, ôcen.afFecîionnant l'exécution
pour quelque raifon inconnelie, il ne voulut, qu'elle {q^x.
dedans la ville,- mais hors d'icelleEtpour n'en eitrediuerty
par Geneuiefue, il commanda, que luy lbrty& les criminels
onrcfermaft foudain lesportcs. Ce que n'ellant point in-
toçiiçuilâ deuQce U, iaiiioleiviergc, elle. Vint- faire. le i\%'i^'^^}
ds
LIVRE SECOND. 1^5
de la croix fur les portes: ôc aufTitoft elles s'ouarirentôc luy
permirent le pairage:Siâ propos pour les patients, quelle
leur obtintla vie du Roy, comme ils faifoien t défia eftac de
l'auoir perdue.
En l'amiee 514. premier du règne de Cfiildebert, le troi-DccedjaeS.
fîefmciour de lanuier, la vierge laincleGeneuiefuctrefpar-^^"'^"^^^"*^'
fààParis,6c ordonna que fon corps fuft enterre en la Cha-
pelle foufterraine de l'Eglife faind pierre 6c faind Paul,
maintenant dite de fon nom.
Enranneeii4i. Frère Robert delaFcrté-Milon eftant
Abbé du monafiere de famdcGeneuiefue du Mont deParis
les fainclsoircments de ladictc fàmcte patronne de noftre
dide Ville, furent tranllatez 5c mis en vnenouueileChaire,
que ledit Sieur Abbé auoic faid faire de plufieurs aumofnes,
^laquellefut montée au delFus du grand Autel où on lavoic
cncores, ledixiermeiourdeNouembreauditan.
Selon le calcul qu'en a faitautre-foisfrcre Pierre le luge, ^^T'^i^c'*
iadis religieux de ceftemaifon, fur les anciens regiflres d'i-neuiefue*
celle, celle chalfereuintâ 771. liuresparifis, fans y' calculer *^°"^^* '''^*-
Sccomprendrela fbmmede quarante liures parifis qui fut*^*^*
payée du depuispourle tabernaclc&les chiês de cuiure qui
iouftiennent ladite chaile. Car , dit cet Autheur ,rOrfcure
qui la fit y employa neuf vingts tre ze marcsôc demy d argec
qui coufterêt 43),liures à railbn de 45-^01$ parifis pour marc,
éc huit marcs ôc demy d'or , qui coudèrent 1 36. liures parifis
àrairondci(?.liurespourmarc:Eteu{lpourfàfaçon&rpour
les pierres precieufcs qu'ilymir,deux cents liuresparifis que
luy donna frère Thomas Cellerier.
Du règne de Çloms premier Roy chrejlien & chofes remar-
quablcsenkeltiy,
CLovisfucceda àfonpereChilderic cnran48f.6cfuc
inftallé, fclon l'ancienne couftumé: prince des plus il-
luftresdeeerteMonarchie. Car non fcuUcmêt il l'augmen-
ta grandement , mais a efté le premier Roy de France, quia
receu la relifrion Chreilienne.
Dés le commencement de fon règne, il fe vangea de ceux
quiauoient chaifé fon père, ôc dcffit Siagrius, fils de Gillon,
Li
1^6 vniversite; de paris,
qui querelioit la prerogatiue de ion Royaume: Et en prenat
Soilîons auec Tes apartenan ces,il acheua d'ofter les traces de
Prii-icncc la Seigneurie Romaine en Gaule.
acciouis, OutreleFrançois, ilyauoitdeuxgrandsEftatSjdesVui-
^ figots 6c des Bourgongnons,qui tenoient la plu6 grand'parc
duRoyaume,auecleiquels3 il fe i^euft fibien manier, ou
par amour , ou par force , qu'en fin il les emporta
cous.
IliîtallianceauecIesGots, &deça, & délaies Monts, 6c
printàfemme, Clotilde, ouClothe en l\ncopanclenom
Latin,qui eft Clothildis ^me^cc de Gondebaut Roy de Bour-
gongnc: Lequel, combien que les promefTes le fulTenc faites
a/on deçeu, fut neantmoms contraint par Clouis, de con-J
fentir le mariage.
ClotildeelloitChre/lienne^&Clouis encorespayen.Mais
Dieu feieruit d'elle, pour lu) tuirefauourerlareligionChre-
ftienne.
il eil à croire que la première caufequilapoufToi ta exhor-
ter ainii Ton mary , elloit le zèle qu'elle auoit, & à la vérité^
&:au(alutdeceluy, auec quielleeftoitlicftroittementvnie.*
Mais elle luy remonftroit aulTi , que la profefTion Chrellien-
neauroit beaucoup de pouuoir d'auancer. fes afair es en
France, parce que la plus grand part du peuple, eftoit Chre- ,
ftien. .
Ilfaifoit grande demonflration, de n'eftreennemy de la
Chrefliente, mais fi fut il quinze ans à marchander d'en fai-
re profeffion : Bien qu'il permifl, quecependanr, Tes enfâts
fuiFentbaptifez en i'Egliie aux prières de fa femme. Mais la
prouidencedeDieu auoitordonnëj& lafailon , ^lemoy-
cnde le renger à la vraye Religion, Cequiaduintpar cefle
occalion.
IlfccouroitlesSicambriensfesalliez, ce font les peuples
deGucldr^sôidcIuliers, contreles Allemands- Et fe tronq-
uant en la bataille , tellement méfié parmy les ennemis, que
fa vie fut en grand danger, il fait vn vœu, à Dieu, que s'il
luy donnoitla victoire :fansautredelay il fc rangeroità FE-
g! 1 fe Chrétienne , & le f eroit baptiier.
faconuet-^ Dieiil'exauçea,£>c luy au(Fieftant de retour, ferefolur d'à c-
iit>iu complirlba vœu.Dcquoy fa femme,aife au poiiiblejcnuoye
L I V R E s E C O N D. 267
quérir Reniy, Euefque de Reims, homme de grand pieré, ^
pour l'inftruirc enlavraye doclrine: En laquelle, il cftoïc
Fort nouueau, comme vn homme qui auoicfait profeffion
des armes toute fa vienne ôc nourry en la fuperllition , ôc
n'ayant ouy parler de la religion Chreflienne, quepar ma-
nière d'acquit.
La prédication de ce fain et Euefque, eufl grande efficace
cnuers Clouis , ôc fon exemple enuers tous ces foldats, trois
mille defquels, furent baptiicz quant 6c luy à Rhcims, par
famclRemy. Acte fort remarquable, pour auoir confacrc
nosRoys à la religion Chreflienne, principalle grandeur
de ce Royaume.
Celle publique profefîîon de laChreftienté, acquit entiè-
rement tous les cœurs des Gaulois à Clouis3 Acheua la con-
corde 6c vnion,entr'eux 5c lesFran çois plus ferme par le lien
delaReligion. Etietta le fondementde l'entière grandeur
de ce Royaume, quideflorsfe fit faire place par toutte hi
Gaukj &:auecplusdefolcmnité, futauec vn public con-
fèntementappellee France que fous Meroùée.
Auantque d'efl:rebapti(é,ilauoit dompté les Allemands
&tiré d'eux obcilTance auec beaucoup de rigueur : Mais
maintenant il les foulage, leur renuoye leurs oitages, &a-
moindrit leurs charges. Humanitc,quiiull:emêtfut alouee,
pour vnefecondevi6loire, plus beileque la première. . „ .
Dieu luy fie la grâce, qu'ayant chalTé lereftc des Romains, i^ ville
ca-
faifilesEftats, 6c des Gots &: Bonrgongnons, il demeura pi"Uede
■ prefquefcuienlapofrefliondesGaulles^IousletiltredeRoy- [^'^emps^
M îCumedeFrance, auquel il donnapourtefte, noftre ville de clouis. "
Paris, qui du depuis s'eft augmentée, en vncgrandeur ef-
merueil'able , par le bénéfice des Roys fuccefïifs.
Il régna trcnteans,quinzeanspayen,ôc quinze ansChre-
'• ftien, ôcmourutran5i4.1aifranttroiscnfants(Childebert,
' Ciotaire, Clodomire) légitimes, 6c Thierri baflard.
Prince tres-illuftre , êcpourfa valeur, êcpourfonbon-
heur , fila grande cupidité dercgner feul, neluycuftfaid
-' oublier, 6c l'équité, èciliumanité enuers fesparens 6c fer-
uiteursjplus fidèles.
' LI ii
2é8 VNIVERSITE' DE PARIS,
FONDATION DE L'EGLISE DES
Saincts Apoflres, Pierre & Paifljtnamten.ratdicfe de Sain-
cie Geneuiefuediù Mont: EtJrnguUritez. d'tcelle.
E,
Ntre les Eglifes pins fîgnalees Se authorifees de Pa-
ris, celle de prêtent dite defaindeGeneuiefueduMôc,
tient lepremier rang.
CcfteFcrîi- LeRoy Clouis lafonda 6c fit enclore de hauts oc forts
^"S'ic^i."^ murs^enlan soo.àlaprieredcfafemmeClotiide&.de fain-
fc dans la cle Geneuiefiie ^ la ht dédier en 1 hôneur de Dieu ôc des
^'^'^- fîiincls Apoflres, Pierre 6c Paul, parfaindRemy.
Il y renta quelques Chanoines leculiers , & fe fît baftir vn
Palais Royal en l'enclos d'icelle que l'on dit auoir eflé elle-
ué fur le fond de terre mefmc , oùell efleué maintenant,
le logis de l'Abbé faindeGeneuiefue.
Illogeoitordinaireméten cePalais,8cy donnoiten quel-
quesioursdela femaine, libre audianceà fes iubieds, qui
auoicntdcsplaintesàluy faire. D'où vient que l'on donna,
♦ (comme iccroy) au Mont, fur le haut duquel cesEglifeSc
Celieiieft Pahiis cftoieot fitucz Icnom de x\f ^/^/'/^r/i^^r, toutainfî que
appelle es clu dcpuis, oii Fa appelle le Mont de fainde Geneuiefue,
lettre sde p^^jj-^^ quela mcfuie EoiliiefutaufFi dite de fainde Gene-
dciadide uietuedeliors qu on y eileua le corps de celte laindc qui;
Egiiie Col ç£j.QJ|.^^^p^j.auant enterré en la caue d'icelle.
^is^^ccuti- L'on tj^^nt, que la Chappellefoufterraine, vulgairement
apellce,laCaue, quieft encordeflouslepremicr Cœur dc;
/ntiqiiitc celle Eglife, eftoit de grande antiquité, des que Clouisfic
de 5^. Gène- cfleuci la nouucUe Eglife , 6c que dellors elle ciloit dite dei^
uiefaedu rncimes Apoftres.
^°° ' Ileflàprefumer,queIespremiersChreftiens,n'ayanrspas
l'afleurancenylapermilîion, des'airemblcrpubliqucmenc
en des EgUfes hautes efleuees ôc parées, comme ils euHenr
ne^iï in bien voulu , çherchoicnt Ics lieux plusrccclez & moins fre-
jPi\mLct4 é* quenteZjpoury fairepluslibrcment&: fcurementlcurscon-)
A>'!«SlL«r*greg^ti^ï^s6cp les
6>^«C7/>riwinfidcllesleurcu(]entdefFcnduesoutroublees-lufquesà ce,
que le nombre des fidèles (etrouuant le plus forr,ces oratoi-
res fecrets furent peu à peu accreuz 2-i liiullrez de grandes
VOCttiit
LIVRE SECOND. ; ; zé^
Eglifes , & neanc moins toufiours entretenus 6c fréquentez,
de forte que, plufieurs grands ôcfâindsperfonnages, y efli-
■foientleurfepulture.
Nous auons encor' de ces Chapelles foufterraines, es
EglirtsdefainclDenysdelaChartre, de coflre Dame des
Champs . dclainclCloud, oùelllafepulturedudit faind,
& de famcl Marcel lez Paris , où ic veoit auiîî, le tombeau de
cerainclEuefque.
En celle aufli dont nous traitons, on veoit encor' trois
tombeaux de pierre , defquels celuy du milieu eft delà vier-
ge Geneuiefue; l'autre de Prudenc, huiticfme Euelque de
Pans :Etletroirie(me,quieftducoll:e demidy,efkdefainâ:
Ceran 15. Euelque de Paris Qui depuis fut canonizé, U fes
olîementsmisen vne chalîe dorée. Duquel on faidla io-
lenniteleiy.Septembre.Eteftreclamëpourlemaldesdéts:
Comme il appert par les vers qui fontgrauez aubasdefon
image demeurée en ladide caue,&: que chatel'Eglileleiour
delafefhe:
Ae^ris fert remedium , mœ(lis q-^foUtium:
Ingens malum dentium , torquens or a gcntinm
facificat gratis:
Les fuccefleurs de ClouiSjOU confirmèrent, ouaccreurcnc
les priuileges ôé-reuenus qu'il auoit ordonnez pour entrete-
nir en icelleiglife, quelque nombre de Chanoines fecu-
liers.-LeRoy Robert, entr'autres,remettantauidid;s Cha-
noines , de conférer eux mefmes leurs Prebendes^à qui leur
enfembleroitcapable.Etordonnâtmefmeourre plus. Que
delà en auantleur Doyen ueieroit pris que deleurcongre-
gation.Commeil appert, par les lettres patentes qu'il leur
en fît expédier, commençant. Si precibus ^ &:c. Lefqueiles
furent confirmées, en Tan 1108. parles Bulles du Pape Paf^
chalfecond, quicom.mencentj SubitÛisno/fris &c. Si bien
que la fupertimté des richeiTes qui leur furet aumofnees les l-'Abbavc
immunitez&Lfranchiiesdôt ils iouyrentparlapsdetcps^^Cco/mrifon
la hnguhere exemption ,dencrecognoiflreautrefuperieur Apoftoii-
quelePapc : les fit voluptucufement anonchalir oarmv les ^"^p°"J
dehces, contre les reigles dcleur ordre,ôcirritant le maiftre icde qu'au
delà Vjgne, cauferent que ces mauuais Vigneron s furent ^*i'^*
chaifcz à iufle caufe^^ laYigne baillée à façonnera d'autres
Ll iij
270 VNIV'lRSÏTE* DE PARIS,
Cefut en i-an rF46'. foubs le règne de Louis feptielme^ dit
Je iciine, que le Pape Eugène , troifîerme du nom,ie fauuanc
en France i vint loger à Paris, aucloiftre de faincte Gcne-
uiefue. Où le Roy iuy cnuoyanc vn riche drap de ibye , pour
eftendre iiirvnOra:oire:les Ofiiciers de ce Pape le voulu-
rent emporter apVes la MefTe, comme ayant efte donné àfa
infolence ^aindcté. Surquoy les Ghanoinci de faindlcGeneuiefueel-
& meurent difpute flouilcnâns que ce tapis dcuoit demeurer
.,, à rEcrlife) 6i des paroles viennent aux coups: Siqueplu-
teraeritcdcs ri j l^ o c i i t i iS
Chanoines li^^uts dcs gcHs du Pape oC auttcs, y turent bleilez , ccie Roy
de fainae mcime (c|ui y cftoit accourtu , pour y donner ordre par ià
^^eneuie- prcfenoc } faillitàreftrc. De laquelle effrontée témérité, le
Pape Te plaignant au Roy, lequel de la part auoit eftë autant
offence que Iuy, ils accordèrent, qu'on challeroit ces mau-
uais fermiers, quis'acquitoientfi mal de leur charge.
Le Pape s'en retournant routesfois à Rome , 6c le Roy fai-
iant les aprefts du voyage d'outre- mer,la commilîion en fut
donneeàSuggertrer-digneAbbederainclDenys(nDmmc
&; authorifé par le Roy &: fon Gonleil, pour Regént du
Royaumc,enrabfenceduditfieurRoy)lequely voulut pre-
mieremeteftablirdesMoynesdeS.Martin des Chap s, mais
toutesfois (pàrrimportunitë deldids Chanoines ieculiers
qu'il deuoit dcpoffeder ) il y mit en lin douze Chanoines ré-
guliers de (aind Auguftin , tirez de l'Abbaye iîiind Viclor
auec le Prieur duditlieu nommé Eude : lequel a elle le pre-
mier Abbé de fainéle Geneuiefue. Car au précèdent ccn'e-
ftoit Abbaye. A iceuxié ioignit l'vn des Chanoines feculiers
depofledez, nommé Guillaume,neueu de Hugues premier,
Abbé 36. de iàincl Germain des Prez : lequel depuis a elle
Abbé de Rofchildein en Dace, & après la mort canonizé.
Sa fefle fc célèbre à faindc Gen euiefue le fîxiefme iour d' A-
«ril. Voyez la légende de fafaincle vie, tome fécond àzs
iàinds de Surius audit iour.
AuliurcdesEuangiîes couUcrc d'argent qui cften la fa-
criftie de fainde Geneuiefue du mont conformément à ce
que deflus , eft efcrit ce qui s'enfuit. •
Anm DomimiT^S. iuit Rex Ludoutctis Hierufalem. Eodetn-
mm Ecclefia nofira dèfiatu Cmomc&rumfecfilarium adreg/darem
LIVRE SECOND/i 171
prdinemcJlmtitiitA, ofeatque induHru Suggerij j IsnA memorU
fancli; Dionyp'i Ahb'âtîs {tmungeme tidem ABbati Bbmmt Eugé-
nie Paj^a tertio r€cordatiomsfa)içU.^d^ iUufiri Francorttm Rege
LudûHtCôJu^radiBo .
Le corps('ou les olTemef^sj deiâinde Aude vierge iParifîcn-
ne, lequelle on tient aiiou* 'eiM^rvne des compagnes de S.
Geneuicfue^eftaulfi en cé/te Eglire,àueclechef defaind
êaudelle foubs-Diacre natif d'Ôrle'an's , &: martyr deNif-
mes en Prouence, qui eft enfermé de treillis de ter, en vne_
: armoire pratiqueedans le murdcl'vnedcs Chapelles.
Ccfiincî- efi recUmtpourJesenfam quifontenchartre.
Il eil certain qu^.PAbbayé'Be làinâ:e Geneuiefuea eflé
jîplurieursfoisruinee&bruflee paries Normands, lorsinfi-
I delles.qui infeflerent &. rauagerent fi long temps ôcpir tant
i-'dediueriesfois nofVreFrance^^ es années 846.884. ôc 892,
Jti pen dant les règnes de Charles le fphà'iiue , Louis; leBegue^
iv Louis & Carloman, Louis le fai-,i|èanç. Se Charlejs le fim-
1^: pie: mais toutesfois on n'a m^«tiefîanncc, nyleregne,
fi': îbu bs lequel le dernier édifice de céïle Èglife a tÇié parfaid,
lis Surlecaueau,oùlecorps du Roy Ciouis, fondateur de
rs cède Abbaye , futiiiKumë, l'on voidle tombeau dece Roy,
î-'cfleucde lahaulceurdedcuxpiëds; au delTus duquel efl fà
or J ftatuc 5 que la figure qutfuit j^'eprefente.
K !
17* VNIVER.SITE' DE PARIS,
;T"rîA~rr
♦•■•^ .^ %«=«-;-*• •'<»»t"S^^-^'' IV' » <■- tn. , A . .. . . '...-.■t^ '•^•«J>*i»«j^fcit»M^. ■- iÇ'
Ec furies deux pants d'vnc lambriiïeurc qui enferme ce
tombeau, les d eux EpitaphesLatiu 6c François qui fuiuenc
font depeinds.
HIC eJlïUuJlrifimté^ Rex Ludeuictu ^quï & Clodouem anîehat-. '
ùfmumefi dï6im ^FYAncorum Rex quintus^fed'verm cbrijfianu-i:
^ui , ah Anaflafio Iwpcratore^ Confulé* AuguJl'A6 eftc7e<ttm. Il une
fancitis Rcm'igim baptiz*auit^ & in bapti/mate eïm^ Angeltis Jmpui-
Um (Acrï Chrtfmettis detidit. ViAqmtaniaArrïanos espulit^ & tc-
tamillamterram ^ 'vjquead viontcs pyrcncos fuhiugAHît. Hiticper
V iennem jluuium y Ccruus mirdmiignitudinis viam cftcndtt^vcrqux
J\ex dc milites vadum tranjierttnt : ô' i» (im aduentu , mtin A't^go -
HfmxamîAtà cor r (ter un f , Akmanniari^ ^7 oring' nm & Burgandùi^
TributariÂS
LIVRE SECOND. ^73
irthutAYtas fecit: & terram adiacentemtranjinit. Parifiisfèdcm regm
(enftituit. Bccîefiam ifiamfundauit , in honore Apofiolorum Pc tri dr
Fauli^ monitU fdncfiftmA & nenfaus commendAnd£^ Clotïldà vxo-
ris fux^ & beatjt Genouefd^ quant [ancîii^ Remigimdedïcauit'. in
quit ^poH taudabilia o^era ^ Kexfepulttts esi^a quatuor filtis ftiis Rc~
gibm , iheodorico^ ClodomirOi Çhilâeberto & Cloiario-, Anno Domi.
A?/ 513. regniftii^ 50.
Cy giH k cinquicfme Royde France^ premier Roy chreHten^d'tci
CloHis , auantfon bavtefme : lequel fainci Remybapttfa à Reims 3 é*
mr^tma Louis . Etlaap^ortavnAngede varadù vne AwpûHlU plei-
ne de crefme ^dont tl fut eingt ^é'Jes fuccejjeurs Roy s de France /ont
oii^gtsalcnrceuYonnement^ Celuy Roy a l'admonneûement de fain^
cte Chloîhe fa femme & de Madame fiincfc Geneuiefue ^fonda cefle
Fglfe^ en l'honneur des Princes des Apcflr.es fain^ Pierre ô'fain^i
Paul ^ fdcreepaf fainfi Rcmy . C*esî la première Egli/e que iamais
Roy de France fonda . Il conquit Touloufe & Aquitaine y iufques
au::: Monts Pyrénées. Beuantluyles murs d'Angoulefne^ par mira-
cle, tombèrent. Allemaigne luyfut tributaire.^ Thuringe , la haute Al-
lemaigHe.,^ autres pays .Cesluy infitua Paris chef du Royaume de ■
France .^dclïur a & affranchit Jon Royaume delà main des Romains.
A ce noble Roy ^enuoya l'Empereur Anaflafe.^ vesture Impériale &
couronne ci or : laquelle il donna a/ainci Pierre de Rome, il vefquit &
mourut fainLlcnientj& vefquit quinze ans au^nt fon baptefme ^ &
autres quirt^LC ans après : &fut icy eut erreur an ^]}.de fs auatrc fils
Roy s , FhccdoriCy Clodcrnirc, Ch. Idc riccr Clctaue^ en l'an trentiejme
de [on règne.
Les corps des femme&fîlledece Roy , toutes deuxno-
mees ClotiIdeouChIoche,&ceux de Thcobald & Con-
tran, enfansdeCIodomire iadis Roy d'Orléans, frères de
iainclCIoud f qui furent occis par leurs Oncles Childcberc
6cClotaire) fontauflTi inhumez au mefme caueau, presde
ccIuydecegrandRoY:oudansvn autre antique tombeau,
qui eft dans le mefme chœur de ladite Eglife ,où font Jes
chaires des Religieux, fans aucun Epitaphe.
£n lafeconde Chapelle de la Nef (il n'y a des Chapelles
que du coftédextred'icelle) l'on voit vn tombeau de mar-
bre noir, au delfus duquel cil: la ftatucd'vn Atchediacre,
fans aucun efcrit qui le nomme.
En la dernière chapelle de la r.cf il y a vne tombe : autour
Mm
274 VNIVERSITE' DE PARIS,
de laquelle ceft epitaphe eft graué.
" ^yS^fi ^^^^^ &^uifj'cinte Dame^ Madame Catherine d'Alencony.
Duchejjè de Batiiere , Comtejfe de MortagnCy Dame d'Ex me , de S.
Syluatn & de Thint en Normandie: laquelle trefpajja l'an 1^62. le
njinz^t cinqiùefme iour dumoys de luin yDieuface al'ame mercy.
Du colté fencllre de la mefme Eglife de (ainde Gene^
uiefue du mont, près les degrez du fanduaire , l'on voie cn-
coresvntumbeau jfurlequci ceft Epitaphe eftengraué.
Extguo clauduntur hoc fax 0 intejlina nohilis BominxAgnetis de
Sabafidtdy vxoris quondam illuslrijiimi ijiri Francifci , Comitis
Dîtq-nenfis Molem atitem cor pris exnttyfextû dectmo MArtii^anno
l%0%. incarnati verbi millejimo quingentefimo oflauo.
On prerume,queie Roy Robert fitbaftir le Cloiftre-de:
cefte Royale Abbaye, pource que les paroles fuiuantes fe li-
fencencoresenfonObit: Obiit Francorum Rex Robertm^qui
dédît clatisrrum huic Ecclefid. Et que d'abondant , il y a vne
(latue de Roy dans ce cloiftre, de l'autre coftéde celle de
Cloui§, que Ton eftime cftre de luy.
Tant y a, que l'on trouue bien aux anciens rcgiftres de
cefte Abbaye, que ce fut ce fage Roy Robe t qui enrichit
d'or 6c d'argent ,1a table du grand l'Autel de l'Eglife d'icel-
]e,pourlorsencores dediee auxfainds Apoftrcs Pierre &:
Paul: Et qu'après luy Ton fils Henry premierdu nom, en
confirma les priuilegcs par Tes patentes , dattees de Tan 1055.
de Ton règne le cinquielme.
Grande e- Cefte mefme Abbaye, eft encor'cnuironnee, de hautes
iienauèàii &fortes muraillcs dcpicrrc, crénelées, Teftendueôc circuit
faui7u Ge- dclquellcs, enferme ièize ou dix fept arpents de terre fans
«cuiefae, le cloiftrcanciemlequcl s'cftcndiufqu'au Portail ,dedeuat
^ le Collège de Montagu, ôclarue, dide des Amandiers:
L'Eglife & Cure de faincIc.Geneuiefue du Mont, à prefenc
ditedefaindEftienne,eftantcomprile en ce circuit, com-
me elle fe comporte,
enquthêps Elleeftoit,commei'ay did, hors de Paris, commeeft CH-
ciie Ku en- çQ^'|g Monaftere des Chartreux , mais elle fut enclofc en la
c l o l c en m\
>iiie. ville, en l'An nc)o. fous le Règne du Roy Philippe, dit Au-
gufte.
En l'an iryo. Le Pape Eugène , troiiiefme du nom , con-
firma non feulkmêttousUspriuileges que fcspredcelleurs
L I V R E s E C O N D. 275
auoient donnez aux pofCïflèurs de celte Eglife de faincle
Geneuiefue, mais d'auantagc, leur permit la iouifîàncede
tousles biens temporels, dont les Chanoines (eculiers,pre'
miersinftalezenicelle, auoient ioliy, au précédant. Décla-
rant de rechef, ladi6le Abbaye eftre exempte de laiunfdic.
tion de tout Primat, Archeuefque ou Euefquc quelcon-
que, ëcg'cftrcrubicttequ'aufaincISiegc.Etordonnant ou-
treplus , que l'Abbé d'icellc venant à décéder, les freresrc-
bgieux , en efluroient vn autre , qui feroic re^eu du faind
Pcre; Sans queladite Abbaye tombait aucunement en Cô-
mande,nypeufleflre donnée o u conférée à eflranger quel-
conque. Ce qui fut depuis confirmé, en Tan 1165. par lePape ^*^'^j"'-'^'_^
Alexandre troiHefme , icfugié en France , lequel adioulU dusdesoi
cncor'àcecyiQujlneferoitplus loifibleà aucun de quel- GeMay,ii6;
quequahcé qu'il fuft,dc changer l'ordre de fainctAuguilin, duPonti"''^
dont les Chanoines reguliersaior.s Seigneurs 6cpof]ëfreursncacdcce
de celle Abbaye, obleruoienfles reigles,ny mefmemenc, ^'?'^'
auxRoysdePrance, de donner ladide Abbaye, en bcne-
tice.
Le mefme Pape AlexandrcôcfesfuccefTeurs, Lucie troifi-
efme,Gregoire huidiefme, & Clément troifiefme, donnc-
rcntplufieurs autres Priuileges aux religieux de faincte Ge-
neuiefue, dontiene feray point mention.Ec les PapesCele-
ftin troifiefme Se Honore troilieiinc, confirmèrent encor
du depuis ;QjyilneferoitpIusreceu d'Abbé defainde Ge-
neuiefue, qui ne fuit delà congrégation defesReligieuxde
l'ordre faiuvl Auguftin.
Les Religieux defaincl Martin des Champs auoient vue
Prébende en r Eglife de fâinête Geneuiefue du Mont, créée
des le temps qu'ils eftoicnt Chanoines de l'ordre S. Augu-
■ftin, ôcdeuanc l'introduction de ceux de Cluny.-Mais de-
puis ilsl'ont quittée, moyennant rccompence, de laquelle
ieparleray au traidé du Prioré de lainctMartin des champs.
Quelque temps après, lemefme Pape, refolut vne que-
ftion , meiieentre ledit Sieur Abbé faincte Geneuiefue Sc
1 EuefquedeParisnomméEudeàfçauoir, àquid'eux deux
deuoit appartenir la Cure defainde Geneuiefue du Monr,
maintenant dite defainde Eftienne de fur l'Arreft qu'il en
donna , lefdus bicurs Abbé cC Euefque s'accordèrent : Que
Mm ij
2-6 VNIVERSITE' DE PARIS,
Jadicle Curedemcurcroïc fubiecle à rEuefque de Paris, à
condition que vingts perronncsferoient entretenues du re-
uenud'icellc, aulcruicedcl'Abayefainde Gcneuiefue,&:
oud'Euefaue de Pari s donneroitencor pour augmenter le
reuenu de la mefme Cure , vne certaine Vigne qui cftoic
dépendante de Ton Euelché , ou qui eftoit de ion propre.
Par le melme Concordat, les mcfmes Sieurs, ^bbé &:
E uel'que , firent aulîi vne eichange , de la prébende 2c Vicai-
rerie,queles religieux de fainctc Geneuiefue auoienc en
1 E^^life'noftreDame dcParis, ôcdela Cure de faincle Ge-
ncuicfuedu miracledes /^rdants, laquellcdependoirpour
lors de ladite Abbaye faincle Geneuiefue: Pour les villages
deRoiiTicnParifiséc de Valderlanr. Comme ces mots, le
déclarent:
chs'ùnui. Super qiicrelis quns dicJusEpifcopus rnouehatde iure pAnocfjidi
^e:it. Uh^9 1 y^ Parrochia de Monte d^procurationibus. qu^ m Farrochialiom
iiTiacrj. F.cclefns Cano-riicorumae Monte pctebat : cy contra Canonici de
"" • 0 Monte , aduerfU'S Epifcopum , fiper CapelUfanU.t Genoncfd y fit a
tn Ciuitate Varificnjî : BtcidpArtes fînalitcr ita compofuerunt ^fci-
iicct : ^^uodEpiJcopus habebit cmne im Epifcopalefeu Parrochiale
in tôt a Tarrochta de monte : & Preshyter , ciui illi Parrochixfpiri^
tunlia m'mi [trahit , ah eo curam recipiet ammarum , & Parrochia-
nos ipftPi'S Piirrocht£ , ad mandat um Efifcopi , vel Archidiaconi^ci'
tahit, vccabtt, ligahït pariter , & Joluet : chrifma & oleum , ad
cpm Parrochid , ah Ecclcfia Parifien. recipiet : AdSynodum ettam
Crca U à ryefjtct , îiec tamcH circadam 'uel Synodaticum reddet. Item licebit
Àodtii^ eft EpijC€po & Archidiacono , tnJînguLos depr^iicla parrochia , O*
d oïd de vi- o-,f}nes interdiclt & exccmmunicatioms ferre [ententiam &c.
^ '*""■ Ah hac autemgeneratitate, excepta erunt^O" abomni turifdicfio-
neEpifcopi & Archidiaconi y l'iginti perfond inter feruitorcs o*
gartiones, infra ambitum Canonicorum habitantes, comedenter^
cubantes ^leiiantes , &c.
Jnprddicfaatttem Parrochia de ?nontey nerjneEpifcopo fïnecon-
fenfti Canonicorum , rieque Canoniafne Epifcopo , nottam Eccle-
fam y feu CapelLim ddfcare Itcehity &c.
Prddicti djuoque Canontcifancîx Genouefx , Capetlam fanclx
C'cft fa in'- Genoucfd , fitam , inCiuitate Parif en. dederimt Epifcopo &fuC'
fte Genc - cejjoribiis eim inperpetuum liberam ér quiet am , nullofihi y tn ea
Ardcu j. ^' ^^^ yctento. Frdbcndam quoquc & Vicariami qu^prxdicii Cano-
LIVRE SECOND. ^77
Tjiciy in Ecclefta beau MarU Parifien. hahebantjfrjedictô Epifcopo
^ eitisfuccejjoribus éjui6faHeYHnt , nthtlomninofibiiuris ^tn Prx-
bendaprcedtcfafeu vicariareferuanteSy & c.
Menfe luni 0 , Anni ab orbe redempto^ 12.02..
Enlaméfmeanneerioi. TAbbé delîus nommé fît encor
vn autre accord, aueclesreligieuxdefaindVicborlezPans
Par lequel, kfdic1:s religieux de làind Viclor, quittèrent
audit Sieur Abbé 6c à Tes religieux,vnePrebende qu'ils a uoi-
enten leur Eglife de faindeGeneuiefueiEten l'an 121^. pre-
mière année du Ibuuerain pontificat de Grégoire neufielrnci
frère Hébert ellant pour lors {epricfme A bbe de fainâc Ge-
neuicfucj ce Pape, deiîus nommé donna pouuoir & pri-:
uilege audit Abbé 6i à fes fucce{reurs,de porcerMitre,grâds,
Anneaux de Prélat, 6c de bénir tous ornements d'Eglife. Ce
que confirma d.u depuis,IePape Clément quatrielme en l'an
iiéé-quatrielmedelbn Pontificat,)' adiouitatencorlepou-
uoir, de conférer les ordres mineurs à (ts religieux, fans
qu'ils fufTentadflraints, d'auoir recours àTEuclque.
DELA IFSTICEECCLESIASTI ^F E
de l' Abbaye fainB^e Geneuiefue.
LAbbe* defaincleGeneuiefue, eft luge 6c Conferua-
teur des Priuileges Apollolics, 6c deputéparle Taind
Siège pour cognoiftre 6c iuger de toutes caufes, tant, Ec-
cleiiaftiquesqueciuiles 6c prophanes, c'eftàdire, dcdeb^ûcqnoy
tes, de matières decimalles, de portions canoniques ôccon- ^,^""°ii'^
grues, de pecitoire de, bénéfice de penfion créée 6c confti- fa'înac' Ge-
tuce parle Papefur aucuns Bénéfices, ioitEuefché,Abba- «euicfuc,
yes, Pricurez ou Cures.
Lcsappels de fes fentences reflortificnt immédiatement
au faind Siège,- fans que ny Diocefain , Métropolitain, ny
Primat, y puiirepretendreauthoritéjattenduqueny l'Ab'-
bénelesiicns, ne doiuentdependrequeduPape, 6c qu'ils
ont autant de pouuoir &: d'authoricc en leur lunfdiclion
que les Primats en ont es leur, desquels immédiatement on
appelleàRome.Etc'cftvn cas fort remarquable, duquel on
veoitencor'dcspreuuestouslesiours,que peufouuenr ce-
iuy qui eil: excommunié, paria ceniure, oumonitoire, ou
M m iij
27B VNIVERSITE' DE PARIS,
T)'o,ù cft aucre lettre de cefte chambre Apoftolique , ne vit longue-
^""^*f'°' ment, ou bien ne profite du depuis, s'ilnefaitapresvneaf-
uetbc:lluc \ T ^ t-a» v > ^ i
fauts'eba- prc cClonguepenitecc. D ouvient qu onapourueuancles
hirs_iiHe pointintcrietter que pour des faits de confequence,ôc qu'il
cft°cxœm- n'cftloifîble à aucun d'en impetrer fans l'ordonnance cx-
municdc prefTcdela Cour.Non queceib Augufte Parlement vueille
^*çJ]-^J^y^^"rienretranchernyentreprendreaupreiudice de ceft Abbé
& de (à chambre Apoftolique, mais c'eft afin de couppcr
chemmà l'abus des pourfumants, lefquels pourroiët mai
mformer le côfcruateur , & obtenir de lui par fraude ces let-
tres excommunicatiues, Oùlaraifon&lemotif, cneftant
pefee, ÔcparlaCourôc par ledit Conferuateur, il n'y peut
auoir, pour le moins, nyabus , ne furprifc. Et d'auantage,
cefte procédure accroift &rcndplusredoutable,^autho-
ritcdeccfteChambre, potireftre , ainfitaDteftimceôcref-
pedee, parie Parlemcncfouuerain de France.
d^Abb?'^ Ledit Abbé dcfainde Geneuiefue, députe &: conftitue
s.Gcne- vnEccIefiaftic pour fonVicegereur,lequel,comme tel, con-
inctue,& noift, iu^e 6c décide les caulcs quiibnt agitées ou intcn-
teespardeuant luy : Lesactes, citations, munitions, len-
tences, cnqueftcs & procès defquelles , font redigeespar c-
ftat , par vn Greffier , aufli conftitué & eftabli par ledid Ab-
bé, quifait tous les ades de ladicle conferuation qui dépen-
dent defonditoffice.
Quand il y a appel de la fcntcnce du Vicegereur , T Abbc
décerne commiflîonadrefiante à deux iuges conftituez en
dignitezEcelefiaftiques, comme Confeiliers clercs, ou au-
tres, quifoicnt Abbez,ou Prieurs de Prieurez conucntuels,
ou Doyens, ou Chanoines de l'Eglife cathédrale de Paris,
ou bien à ceux qui tiennent les premières dignitez es Eglifcs
collégiales. Ht fi après auoir connéu du mérite des caufes
d'appel , cesluges donnent fentence, la partie qui fc fent
greuecparicclic,cnpcut de rechef apeller. Et pour con-
noiftredefonappel,leditSieurAbbédelegueencoresd'au-
tres luges, tels & comme did eft, lufquesà ce qu'il fe ren-
contre trois fentences conformes difinitiues, après lefqucL
les ôc defquelles on n'eft plusreçeu à appeller, ny aulîî
quand il ya deuxfentences interlocutoires conformes.
Qiie fi l'Abbé vouloicluy -raefme connoifire des caulcs ou
LIVRE SECOND. 279
des appellations , il faudroit aller releuer l'appel de fa fen-
tcnce, en CourdeRomc.
Les priuilegez&ceux qui ontleurs caufcs commifes en la-
dite conferuation ou chaoïbre Apoftolique de faincfbe Ge- Q^U orr
neuiefue. font les Officiers du Roy & desenfancs de Fran- ^^"^^"/*^*^
A /"• iT-» ^^/if 11 commues
ce, tous AumolniersduRoy, Conleillcrs, clercs de ehap- pasdeuanc
pelles, Secrétaires 6c autres. Les Confeillers delaCour,Pro- J!"!^^^^^*^
cureurs & Aduocats du Roy , Greffiers , ôc le premier Huif- neuicfue.^'
fier. Mcffieurs de la chambre des Comptes, des Généraux, Decefuiet
& du grand confeil. Lespauures de Monragu , vuigairemêc fieurcho»*
ditsCapetces, Les Bouriiersdes collèges, dits des Cholcts fmiib.t.de
& du Cardinal le Moyne.Les Prieurs & Religieux de fainde^*"''*^'^''"'*
Croix de la Brctonnerie , de faincl Martin des Champs , des pai.isj>.
Blancs manteaux &: des BiUettes. Les Doyens & chanoi-
nes de l'Eglifecathedralle de Pans & des Eglifes qui en dé-
pendent, commefont, ceux de iaind Benoift, de S. Me-
deric, defaindcOportune, de S.Efticnne des Grecs, du
Sépulcre, & quelquesautres. Le chapitre & les dignitez de
l'Eglife carhedralle de Meaux, les Chanoines ôc dign itcz de
la iaincle Chappelle du Palais de Paris, les Minimes vulgai-
rement dits bons hommes , tant ceux d'auprès Chalior,que
ceux du bois deVincenncs. Les religieux des AbayesdeCi u-
gni&- de Premonftré, &de toutes lesAbayesôc Prieurez
qui en dépendent. Tous ceux qui font, ou dépendent de
l'ordre de Ciftcaux. Les chanoines &: dignitez des Saindes
chapelles du bois de Vincienne & du Viuiercn Brie, le cha-
pitredePoiffi: lesMonnoyersdeParis,lesreligieux desAb-
oayes defaind Germain des Prez ôc de faind Dcny s en Frâ-
ee ,& quelques autres.
Q^antauxAbbcÔc ReHgieuxde fainde Gcneuiefae&:
Prieurez qui dépendent de leur Abbaye, ils ont leurs cau-
fcs commifespour leur regard, pardcuantles Abbez de S»
Pierre en vallée de Chartres, &de Ioraphat:lclquels( ou
l'vn d'eux) commettent, commeleJitfiiur de làindeGe-
neuiefue,vn luge conferuateur ôcvn Greffier pour l'exerci-
ce deleur luftice-. Et ce luge cognoift de leurs caufes ôi dif>
fcrents , ainG que dit eft.
Quant à la luitice temporelle de cefte Abbaye fainde
Gcncuiefue, elle s'eftend en vne bonne partie de l'Vniuer*
28o VNIVERSITE' DE PARIS,
fîtéj&enlaplufpartdw faux-bourg did: de faind Marcel,
oùlefditsAbbé&Conuenc oncles droits de luftice, hau-
te, moyenne & bafTe, de faire brufler, d'Aubeine ôc d'Efpa-
ue,&autresbellesparcicularicezapproprieesaux Seigneurs
qui ont droict de plein haubert. Ecpource, ils oncleurspri-"
Ion , luges, Greffiers, Procureur filcal, 6c autres Officiers
deiuftice.
DES BIGNITEZ ET OFFICIERS DE
lAhhayefain6fe Gencu'ufHe , leurs charges
d^prerogatîues.
D 'Autant que les Offices d'Abbé,dePrieur,5cdcfoubs-
Prieur ( lefquclslonc les trois Supérieurs ou Maiftres
d'Ordre, refpondancs aux trois degrez des Religieux, qui
font : hcs Omcicrs ,Prell:res clauftraux , & Nouices) gifenc
enlafuperintendancedecequi eft des mœurs ôc de la cor-
rection des fautes des Religieux: le ne diray rien deleurs
charges, ny decelles des Cellerier, Pitancier , Procureur,
Enfermier ôc autres, tendants càl'œconomie ôcmefnage de
la maiion. le diray feulement du Cheuecier, qu'il efl com-
me Curé 6c MarguilHcr prenant les offrandes , oblations ôC
la cire offerte àl'Eglifejd ont il tire fon nom Latin CûpiceriuSy
quajî capiens ceram. A luy auffi appartient de garder les chaf-
les, loyaux 6c ornements de l'Eglife. Quant au Chantre, il
eft maiflredu chat,6cfon office a efté du temps des Chanoi-
nes feculiers, l'vn des premiers de ceftemaifon: Et celuy
quieneiîoit pourueujportoitaux felies folemnelles 6c af-
fcmblees ouproceffionspubliques, vnbafton d'argent, tel
que celuy que portentencorles deux Chantres desEglifes
noflre Dame&delalainde Chapelle. Comme on peutli-
xeenvnobitfortancien,infcritauliuredu Chapitre delà-
dite Abbaye, en cesmots:/^. Kalcnd.Jpril. ohiit Theobaldus
Sacerdôs & Frxcentor , quiprxhendam fanilx Marid tribuit huic
Ecclefuy(^ turrim ujque ad primum/olium erextt ^ haculumque
Fr£centoris^ auro & argent o cum lapidibus decorauit.
Icnediray rien aulîîdesPrieurez6c autres Bénéfices, tant
auec cure que fans cure , qui en dépendent , pource que nul
iiepcutignorerledeuoirde leurs charges.
Quant.àla charge de l'Aumofnicr, elle cflaffez manife*
flee
LIVRE SECOND. rgi
fteeparcetiltrCj&nalauffine peut ignorer: Querinten-
tiondesinftituteurs, fondateurs & bien- faicleurs , qui ont
mis tant dericliefres , rentes ôc émoluments, commeen de.
poftésEglifes, n'apascilépour l'entretien d'vn petit nom-
' "bre d'hommes i€ulcment,maisà fin que les pauures en peuf-
fentedrerubftantez&foulagez.EtpourcerLibietrAumof-
nierde iaindc Geneuiefue louyt de la ferme àc du village
. d'Aulnay, dixmes,champarts,vlage des Forefts, paftura-
ges&: autres droids à Four& âBan, comme les Papes luy
ont permis, 6c notamment Alexandre cinquiefmCjainfi que
leliure des fiefs &rentes de ladite Aumolnerie en faid foy«
• Le Chancelier laindeGeneuiefue a cil:c feul iadis en ce-
fte charge: carnoustrouuons que les premiers collèges Se
plus habitez, furencfondez en cefte montaigne, efqucls il
lembleque les Chanoines faincle Geneuiefue y commet-
toient des Régents & Précepteurs^ comme on le peut con-
ieclurer des paroles iuiuantes, qui fehfent en vn Epitaphe,
quieftenrEgliledefainctleanrEuangehftedu Liège :ho-
'. norantla mémoire deNotger,iadisEueIque dcladite ville,
lequel viuoitpendantleregne de Robert fils de Capcr.
,^idde Htilbododicam? qui dmn ndolefcentulus ejcholari di- g^ aI-^v^h
fcfpli/7a attfagijjet y Parijius veiiie'/:s fanctji Genouefi Canonicù t»iorte\\i\ô.
iidh.cfit : in bretiimtiltiirum SchoLirum in/li'uclorfuit^njbicum ali- '".'*'' ".*'.^'-
•^ . ^ , ui.^mtimtrtt'
qiiandiu ^ Bommo N otgero tgnorarctnr ^tandem CanonicaEptf- rto.^tr von-
copdis fententixexecutione :, comptdjits eH redire fflurih us ibire- '^"''^^ *^'*^''*
iiciisjlndiorum acmoralitafls injjgmbus. Et de ce que le * feul *Lc"hance-
Chancelier de l'Vniuerfité auoit efté pris de cefte maifon 'ierfamac
plulloftqued'aucuneautre: car ce ne futqu'cn l'an 1304. e^o^caùuc^
quelePapcBenoiftXI.crea&donnalamefmepuifTanceôc rois{eiiier.
faculté au Chancelier de nollre Dame. Etpar confequeot, ^^^^^^o*^*
le Chancelier de fainde Geneuiefue eftoitdonc (eu! en ce-
fte charge,'puis qu il appert^ qu'auant ce temps il y auoit àts
Théologiens 6c des eftudes en noftre ville , lefquelsrcceuoi-
entindubitablcmentles licences delamaindequclqueEc-
clefiallic , quine pouuoit eflre autre, que ce chancelier de
fainte Geneuiefue, veuion ancien eflabliffemcnt.
Quefi on vouloit dire, qu'il n'euft efté inftituc & eftably ^^"^^o'^feu
que pour la leuleracuite des -Arts, comme lenomqu on luy lafacni'c
attribue de chancelier des Arts le fait prefumer: lerefpon- <i«Arts,
Nn
i9i VNIVERSITE' DE PARIS,
drois^iuftificroisparmarerponce^lafeuleauthoritëdecc
Chancelier, car puis que chacun fçaic, que ryniuerfité dç
Paris n'efloit au commencement que pour lesartsjes autres
fciences, y eftans depuis admifespar accefToire , comme cn-
corpourreconnoifiàncconn'eilitleRcdeurny lesProcu-
reurs des Nations, que du feul corpsde cellcfacultë , ainiî
que nous dirons cy après: lU*en{uicdonc,queleChanceUer
de faincle Geneuiefue, eftant pour la faculté des arts , eiloic
iliiccncioïc toutlcul en ceiVe charge. Outre que nous auons encor les
au ..csau- BuHes des papes Gre2;oireneufuierme& Alexandre quatrî-
tc3. efme, qui monllrent allez, que non leulement le Chance-
lier de iàincleGencuiefueauoitpouuoir dehcencierles Ar-
tiflesde toute acienneté, maisd'auantagelcs Théologiens
ôc Decretiftes : Et en voicy la tradudion.
Grégoire Seruitcurdesfcruiteurs de Lieu. A nojlrefîls bien aime
le chancelier de Farts y fiiut d^ bénédiction A^ojlolique . Nos fils
bien- aimez,, l' Abbé & contient de Jainâte Geneuufucdé Parà^nous
ont faici entendre .^ que comme de droict légitime , tllcuraPpartiet
de licencier les Doreurs en Théologie , es Décrets d^ Arts li berau x
à ce qu'ils putj/ent librement lire d'' régir la ieunej/ê, en leur Far-
roiffe d" iurisdtclton^comp-ife en l'enclos desmurs de laCitt de Paris
Tu contraints toutefois par ferment y les Boxeurs de Théologie &
'Décrets i deregir entre les deux Fonts , é'c.
Alexandre feruiteur des feruiteurs de Dieu. Au Chancelier de
iEglife faincle Geneuiefue de Faris ^falut &benedtcliùn Apo-
fiolique, Parla'vertu des prefentes & de noflre authorité nous te ca-
..es Papes ^jandons , de ne licencier déformais aucun en Art ou Faculté quel-
;eig!oient „. i , i r i ' i ^
ancienne- conqucfi premièrement il n objerue les Statuts cr Ordonnances par
ment rvni- ^^,^^ e/lablies es Efludes & l'niuerjitéde Paris, pour le repos dicel-
uerhtcdc , / i r ^
?aris. les y fansycontreuemrenchoJeauiuneO'C.
c'ePoit r ao Donné 4 Ana^ne , le quatûrz,iefme des Calendes de Juillet , en U
de l'incai- . ^ "i n -n ^.r *
nition 1158 cinquiefme année de nojtre Pontificat.
Ccquirendpreuueaflezfoluable, derancienncauthori-
îédece chancelier fainde Geneuiefuc,&de la recognoif-
fanced'icelle denoftre temps, puis que ce Chancelier eft
déclaré, tantpourlesArtsquepourlesautresfacultez
II femhlc toutefois, que la Bulle fusalleguee de Grégoire
neufiefmejContredit quelque peuàce que Taydit de Tau tho-
ntevniuerfcUe de ceft ancien chancelier, car elle! a limite^
J
LIVRE SECOND. 28^
éstcrresleulcmentdelaiurifdiâionôc iuftice de l'Abbaye;
comme Cl les collegesqui en iont.^euITcncefté iadi^saftrainrs,
àpafrerfoubsleChancelierclauftral de ladite Abbaye,8i:que
les autres fumifTent Tordre, prclcript&aduircparleClian-
celier ou Vice- Chancelier de noftre Dame.
Qupy qu'il en ibit, ilcftaduenu, ibit que les religieux de
fainctcGeneuiefueaycntperdu ou efgaré leurs vieilles Char-
tres, ou qu'il y ait eu quelque nouuelie ordonnance, en fa-
ueurdu Chancelierdenoftre Dame, que maintenant les fa-
cultez de Théologie, Décrets & Médecine vontfeulemeiic
ài'Euefché pour les licences & le bonnet : & pour les Arts
font departisà tous les deux Chanceliers. Ceîuy de noflre
Dame à Ton inftitution doit prefterle ferment deuant l'E-
uefquede Paris, ou defonconfëntemcnt deuant Meflieurs
dcchapitre, qu'il n'admettra aucun incapableauxliccnces
deThcologie &: Décrets : fuiuanc la coniHtution du Pape
Grégoire neutiefme ; qui eft telle en vne bulle dirigée à l'V-
niucrfitéde Paris.
£>uilibct CancelUrius Parijïcnjis extnnc creandus, coram E^if-
coPOy l'elde ifJiHS mandatû in capttulo Varijienji ^ vocatîs ad hoc
CJ^'pr.cfènttbus V niuerjitatis fiholarium duobi/s Magtjlris , in fan
inflitutione iurahit , quodad régime n Théologie d" Decretcrum
honafide fecunduin confcienttam funfn , loco O' ttmpore : fecundHm
Jhtum ctuitatis , &honorem achoneflate facultatum ipfarum, non
niftdtgnis licentiam Urgietur-.nec admiîtet indignos , perfônamm
accepttone fitbmota. Data Viterbti. vij. îdus Septemb. Tontïjïca,'
tus ncfln Anno vndeci?no. Qui elloit deTincarnation 1238.
LePapeVrbaincinquieime en Tan quatriefme de fon pon-
tificat, 6cdeTincarnationi36^.enuoya deux Preftres Car-
dinaux, lean du tiltre de faind Marc , & Gilles de faind
Martm es montagnes pourla reformation deTvniuerfitc de
Paris. Lefquelsâcefte intention ontfaid trente fîx ftatuts:
ôcd'iceuxlevingtfeptiefme, c(l,quele Chancelier religi-
eux de fainde Geneuiefue doit eftre Maiflrecs arts. Que s'il
n'eft de celle qualité, il eft tenu d'élire vn Soub-Chance-
lier, quifoitMaiftre, c'eft à dire Dodeur, en Théologie.
Etauilatutfubrequenr,ileftdefendutantaufdids Chance-
lier &:Soub-châncelier, comme aufli aux quatre Régents
examinateurs des quatre nation S; qui lesaffiftentau grand
Nn ij
i84 VNIVERSITE^ DE PARIS,
examen , de receuoir aucun argent desLicenciersqui fe pre-
fentcnr,ny les aftraindreâleurïaire quelque fellin. Mais ce-
la ne s'obierue pour Je lourd huy.
Ces mefmc déléguez dupapeVrbain v. firent vne ordon-
nance,que les efcoliiers ellans aux claiTes fufîent afiis <i terre,
èc non iur des bancs ou des fieges, SchoUreSj tnquiunty Vnu
*< Herftta.tisYiirifitnJis iwdientesfu.is lecfionesfedeantm terra coram
*■<• MAgijhis , non mfcArnnis velfidwus eUuatis k terra : vt occajia
^i /ifperbid a inucnihusfeclîidatar.
Cérémonies obfemeesnux réceptions de l' Ahhé de S. Geneuiefue
duvnpe y & de l' Eue/que de vans audit Iteu.
QVandvnnouuel Abbëde faincte Geneuiefuefe vient
prefenter pour eftrereçeu, les Prieur 6c Soubs-prieur
leueitus dechappes, précédez de ceux qui portent l'eau
benifle, les chandeliers 2c l'encens, 6C luiuis du refte des
religieux, en ordre de proceffion, luy viennent au deuanc
lufqu'auxdegrezdcl'aumofne, &: luy font iurer&promct-
tre, après auoir veu fcs Bulles, les auoir acceptées , ic l'auoir
receu pour Abbé, détenir ôcfaireobferuer l'ordre &la rè-
gle de Taincl Auguilin 3 fur laquelle leur maifoneft eftabliCy
U de conferuer les priuileges,droif s6c immunitez de la mai-
Ion & des religieux y habitants : &: les couftumes , d'ancien-
netcobreraeescn icelie. Ce qu'ayantpromis, le Prieur luy
iettedeTeaubenifte, l'enccnfe, puislemcinedanslecœur
parie milieudesReligiciiX: Où, àla tefte du tombeau de
Clouis, eftvne chaire parée d'vn drap 6c couffinet de foye;
Surièqueiie mettant à genoux, appuie fur la chaire, le Pri-
eur die fur luy quelques oraifons , propres à tel le cérémonie
&icellesfinies, lesprieur6cSoubs prieur le conduifent en
fonfiege, d'où il donne là benedidion aux a{rîil:ans, com-
me vray Prclat6c fouuerainde l'Eglife ôc Religieux d'icel-
le.
Ledit Abbé vfe de mefme cérémonie, lors que fa fàinde-
té(le Pape) vientà Paris, commeplufieursfoisil cil arriué:
Etpourfairefon entrée, luy faitdefniurtrvneiporteronde,
qui relpond à fon iardin, & que l'on vcoit encor muree^.
entre lei deux portes de fâinâ; Marcel 6c de laind laeques^
LIVRE SECOND. 2S5
Quand vnEuefque de Pans doit eflre reçeu par les Cha-
noines de noilre Dame, ledit Euefque s'en va coucher ( la
Duid d'auparaunncleiourdefareception) en l'Abbaye de
faincl Vicl or lez Paris, ou en quelque lieu proche de la ville,
& le matinlevient prefenter au portail de rEglifeTaindeGe^
neuiefue, du code Occidental : Oùlcs Abbé ôc Prieur, &:
ceux qui portent l'eau beniil:e,rencens,les chandeliers &. le
texte des Euangiles, le vont trouuer, le reftc des Religieux
demeurantrangëauxdeux collez de la nef, & làl'Abbeluy
donnele gupilion, pour le donner de l'eau bcnifte,ôc eniet-
terau peuple: Puisilluy prefcnte de l'encens pour le bénir,
duquel il l'enccnfe, cniuitte.
Cecy faicl,il luy donne le texte des Euangilesàbaiferjpuis
les Religieux chantans vne Antienne, r'entrcnc dedanslc
chœur: Au milieu duquel l'Abbé ôc le Prieur conduiient
l'EuefquCjqui s'y agenouille lur vn tapis 6c oreiller. Et après
quelques verfets, l'Abbé dict fur luy celle oraifon, Deusfi-
delium omnium fMJlor & re&or famulum tumn N .quem Ecclefi.t
îu£prxc/fe l'oluijtiprophius refpicc : d" da ei quxfnmus verbo dr
exemplo quihus prxcfl proficere: vt ad vitam vnâ cumgrege fihi.
credito perueràjt fcmpiteraam. Cela did il efl conduid au
grand Autel, où d'ancienneté il efl: tenu faire offrande de
quelquerichedrapdc foye, ou parement d'Eglile. Puis il
s'en va au Reueftiaire fe rcueftir de les habits Epifcopaux ôC
Pontificaux, &;reuient fe feoir en vne chaire pareeàcofté
dumaiftrc Autel, penaantque le Chantre defainde Gène-
uiefje commence le Te Beuryi, quelesReligieux pourfuiuct.
Ce Cantique chanté, TAbbe ayuntcncores did quelques,
oraifons furrEuefque,Ô«:prisfon ferment degarder lespri-
uilcges de fon Abbaye , quatre Religieux rcueflus de chap-
pesdefoye,renlcuentdans ia chaire, &leportent lufaues.
auxdegrez dugrandporrailjOiiils Icliurent à les feodanx,-
quatre Barons de France: quifontdeMacy, deMaugeron,
deChcureufe, 6c de Lufarchcs, celuy de Mont-morency
enfouloit edrevn. Mais depuis que. d-e Baron il a efté créé
Duc, il n'en a plus elle.
Iceulxprecedez proceiîlonnellementparlefdids Religi-
eux 6cleur Abbé, leportent { ouleportoientancienneméc.
i4}fqu'en.larue neufuenoftreDame, deuantl'Eglife dide^
Nn-iij
iS^ VNIV ERSÏTE* DE PARIS,
defaindeGeneuiefuedcsArdanstOulesAbbéScPrieurle.
iiurencauDoyenScChanoinesdenoftreDameJàvenuscn
proceilîon pouricreccuoir, enlaprefcncede Meilleurs les
Preuoft&Efclieums, qui icruenc comme de telmoins àce-
fte réception.
Led icEuelque efl: tenu de donnera chacun des quatreRe-
ligieux qui l'ont porté, vne pièce dur marquée de fa mar-
que.
Ainfiliuréàfon Clergé, il n'entre pointa l'Eglife, qu'il
n'ait preflé tel fermenta la porte,
£go N. Epi/cûpuf Vitriftcnjis turo adhMfan6ta, Dei Euangelia,
me/èruat/mim tura , lihertates , immuriitatcs , prtmlegia , exem-
pt tone s & confiictiidincs Ecdejt£ vurt/ienfis , & compojhiones ali-
as habitas inter pr.idccej]orcs meos& Capttulum Eccle/ù prxdic-
t£.
Cérémonies ohferuees àU defcente deUchaJfe fiinCîe
Geneuiefue.
Quand pour quelque vrgentencceffité ou afflidion pu-
blique, oncft contraint d'auoir recours à la deicente delà
Châlîe de làincte Geneuiefue, l'Euefque de paris en obtient
lapermiiriôdeMeffieursdelaCourôcdelaincleGeneuiefuc
ac les Preuofl: des Marchands ôd Elcheuins baillent oftages,
pourlafeuretédeladicle ChâlTe, laquelle d'abondant^l'E-
uefque de Paris promet 6ciure de faire porter 6c rapporter,
fans aucun terme nydelay,&: en la reuerenceaccoufiumee.
Puis les Abbé 6c religieux donnent iour, en attendant le-
quel i\s ieufnent & s'exercent en prières .
La veille du iour de la defcente, les Religieux viennent
dcslefoir en leur Eglife, chanter Matines, prime, Tierce
Scxte&None, puis leur Abbé venant à l'autel reueftuen
aube, feproftcrncfurvn tapis &: commence les feptPfeau-
mespenitentiels, que les religieux pourfuiuent, aufli pro«
ilrernez en leur chœur, fur d'autres tapis.
Iceuxacheucz,rAbbé faid l'abfolution qu'il fait annuel-
lement le Mercrcdy des Cendres,ôcyadioufl:eroraifon pro-
pre à ce que l'on requiert de Dieu. PUIS le Chcuecier &; vn
autre religieux aident à defcendre la châlPe du lieu oiielle
cflpofeependanc que les autres chantent vneantienne , la-
LIVRE SECOND. ^ 287
quelle finie &la cùaiTe dcfcendue , les Abbé & religieux ia
viennent baifernuds pieds, l'vn après l'autre. Puis l'Abbé
chante la MelTc&adminiilre iafacree communion à tous
les Religieux: Etlurlepointduiour, Melîieursles Lieute-
nant Criminel, procureur du Roy au Chafteler,& quelques
autres Officiers duditChafteict, viennent prendre la chafle
en !euriàuuegarde& protection, 2c promettent delà con-
duire, r'aconduireôcnela point perdre de veiie, iuiques à
ce quelle Toit remontée.
En attendant les proceflions , les Religieux difent le
Pfaultier , &: les porteurs de la chalFe font célébrer vne baf-
ièMeiïe en ia Chapelle ditedeMilericorde qui efl dans le
cloidrCjOÙ ils communient tous.
Lesproceinonss'eftansûircmblees enTEglife noftre Da-
me, elles en départent ôc viennent en l'Eglilè defainde Ge-
neuiefue, en laquelle ( en fuitte) les Chanoines de noftre
Danieentrans,châtenti'antienne des faindsApoflres Pier-
re ôcPauI, puis celle de fàincle Geneuiefuc : rEuefquede
Paris en diiànt les oraifons. Puis les Religieux de fàinde
Geneuiefue chantent l'antienne de faind Marcel, & puis
partent tous enfemble.
Lesporteurs deschaiTes (defquels ceux de celledefàindc
Geneuiefue , ne fontveftus que d'vne aube plillee de toille
fine ) prennent à lors chacun la leur fur leurs efpaules , & les
portent amfî cofteà cofte Tvne de l'autre, iniques deuanc
rEglife de fainde Geneuiefue des ardants (les Religieux de
fainde Geneuiefue 6c hs Chanoines noilreDame^prece-
dansprocefrionnelIement6cmarchansIesvHsd'vncoHcde
la rue, & les autres de l'autre) où ils changent: ceux delà
chaiTefainclc Geneuiefue 5 prenans celle defaincl; Marcel,
& ceux de celle dcfainct Marcel, celle de fainde Gène*
uiefue.
Lesayantainfî apportées en certains repofoirs,preparc2^
pour ce fuict, au milieu du choeur de l'Eglife noftre Damc^
on y commence la MefTe, qui eft célébrée par Monfieurde
PariSjaflTifté de deux Religieux de faindc Geneuiefue, fai-
fans offices de Diacre 6c Soubs-diacre, êc chantée par les
Chantre & Religieux tenans le eoftédextre, 5c l'Abbé aflls
en la chaire du Doyen qui eft iapremiere en encrant dans le
M VNIVERSITE' DE PARIS,
.chœnrparlanef, à main dextre.Ec le chancre de noftreDa-
jne tient le coftè feneilre , aflifté des Chanoines ôc Officiers
• jdcladicteEgliie, qui ne chaotencquele Cre^ûcn mulique.
La MelTe dide ,les Religieux chantent l'antienne Salue Re~
gtnay 6c l'Abbé dit l'oraiibn : les prières acheuees, les Re-
ligieux d'vn cofté auecleurAbbe (comme en venant j ôc
les Chanoines de l'autreauec leur Euefque^rcconduifent la
jchail'e iufques auprès le petit pont .Et les Abbé & Euefques
s'arreflent douant faindeGeneuiefuedevSArdants le faluans
refpectiuement, ôc prennent congé les vns des autres, &: les
porteurs reprennent chacun leur chaffe. Quant celle de
ijincleGeneuiefaeellporteeiuiquesau portail de fonEgli*
fc, les porteurs s'arreRenr,6clai{î"enc palier deuanc les Re-
ligieux, quife rangent en la grand* nef, ôc commencent à
-chanter le refpons : AHdiuinjocemy'^tïïàzntc^xxQ l'on remon-
te la chalTe. Et eit à no ter que pour toutes autres proccflions
quifefacentenrEglifc noftrc DamedcParis, l'Euefque ôc
(on Chapitre ne rciîbrtenc de leur Eglifeja MefTe dide,que
pour reconduire la chalTe de iaindc Geneuiefue. Et ce
pour accompUrlapromefle qu'ils font quand ils viennent
fupplier pour faire la proceiriondeladi te chafîc.
Eni'ani347.le22.1uiUet, lourde la fainde Magdeleine,
il fefit vne proceflion generaled Paris, pourla dcliurancc
des hâbitans de Calais, reduids en extrême famine par le fîe^
ged'Edouardj. Roy d'Angleterre,quifèconrinuoic depuis
ciixmoys. En laquelle procclîion l'Abbc de fainde Gene-
uiefue micré &: orné de les habits pontihcaux , entra en l'E-
gUie noftre Dame, faifanc contre les priuileges & immuni-
tezd'icelle, s'il n'euftdeclaréparfes lettres , l'auoir faida-
ueclapermifTion derEuefquc 6c de Ton Chapitre: pourla
reuerenccdesfaindesreliques, &: la prefence delà Royne
deFrancejEtcefans tourner en conséquence à l'aduenir.
Defquelles lettres enfuit la teneur.
Noucrtntvniuerfi^ quod nos Rohenus humtlis Ahho'S Monaflc-
rij fan6td Genou€f,& in monte Parijiusj ordints fan6^ti Augufiini ad
llomnnam Ecclejhm nullo medio pertinentes, recognefcimus &fa-
temury quodreuerendus in chriftopater, Dominus Épifcopus , O'
rjenerahilis hecanus^ & Capituhm T arijienfc perrnijerunt & nc-
his concejfcrunt ^ qttod intrayçmus hodie in ^cdejia Varifienfiin
rontif caillas
L I V R E s E C O N D. 289
•ponùJicdihHS hac vice dur? taxât degratia/peciali , oh reuerenttam
fanàarum reliquiarum , qujt ibidem frocepionaliter deferuntur (^
contem^Uttone tlliijfrifimji Bominxy Domina Régine Francix
po neceptate guerrarum qu£ nunc emergant^ad di^am Ecde/iam
proccjsionaltter cum mtUtttudine fopili accefimus . In cuiiis rei te-
Jtimonium yjigtll»m nojlrumduximus prj^fentibus apponcndum.
l)ntum PanJÎHS annoDomini 1347- die Dominica , in fefiobeatjs.
Mari£ Magdalenx, Ces lettres lont cranfcriptes en l'ancien
Cartulaire de MeiFieurs de noilre Dame , quUls appellent le
liurc noir, fol. 47. pa. I .
Desproceilîons annuelles que font meffieurs de noflre
Dame a fainde Geneuicfue , voyez ce que l'en ay eicript au
premierliure , en traidant del'Eglife noftrcî Dame.
Il relie à dire, qu'en la Chapelle qui eR derrierelc grad Au-
tel,&* faici: le chef de l'Eghfe de S. Geneuiefue du mont, il y
a cinq chaiîes , que reuerend père en Dieu Philippes Le bel,
Abbe de leans , incomparable en fes œuures , afaid faire 6c
orner, comme on lesvoid. Lapremieredu rnilicueftd'ar-
gent doré , en laquelle repofen t les ReUques de fainde CIo-
theouClothilde,femme de Clouispremier RoyChreftien.
Les quatre autres font de bois doré; & la première d'icelles
efl: de faind Ceran ou Ceraune Euefque de Paris, duquel
nous auonsdefia parlé. La féconde eft de ikinde Aude ou
Aldevierge,quenousauons àià. auoir efté compagne de
fàinde Geneuiefue. Etles deux autres chaiîes font des reli-
ques de diuers fainds.
Enl'an 1483. entre \ts huiclàneufheuresdufoir, leton-
nerrecheutfur le clocher de l'Abbaye iainde Geneuiefue
" du mont, brufla toute la charpenterie d'iceluy, qui auoic
dure ("félon l'original) quelques neuf cents ans, &fondic
• les cloches, &:le plomb dont il cftoit couuert.
Du temps du Roy François premier fut commenceeâ ba-
flir de neuf l'Eglife de faindEftienne du mont:dont l'ay par-
le cy deuant , le portail de laquelle n'aefté commencé qu'en
l'anneeiéio.desliberaluez de plufieurs perfonnes, & en-
treautresdelaRoyneMarguente, laquelle le 2. iourd'A-
ouftymit la première pierre, fur laquelle eftoient grauez
ces mots auec Ç^i armes ,
Oo
icjo VNIVERSITE' DE PARIS,
Deofauen. S. Stephdno deprecante & aujpiciis Margaret*
Regin^VdefiA Anno Bomini i6io, 2, Augufti,
-p E V E G L 1 SE SAINCrSEVERIN,
Farrochia/e & Archi-preshyterale de CVniuerfitéde Paris.
LE RoyClouis premier en l'an if. defon règne, eftanc
fort tourmenté de liéure, ôcles médecins n'y pouuans
remédier, par leConfeiIdel'vnd'iceuxnomméTranquil-
linus,fit venir en France faindSeuerin AbbédVn Monafle-
Sa^iccft en re ,did anciennement Agaunum ,ôc maintenant S. Mauri-
Sunusto.i. ce en Saiioye,otrilfaiioitpluricurs miracles. Lequel en s'en
^' venantpaiFa par Neuers , ôc y guarit l'Euefque Eulalie , qui
eftoit lourd , muet 2c malade au lid. Et à la porte de Pans il
guarit vn lépreux, en luy mouillant la face de fa faliue , &: le
bailant.Puis fetranfporta vers IcRoydefîa fort atténué Eta-
presauoirpriéDieuen vncEgliiejpourluyreftituerfaianté,
deuefl:itlaChalubie,&:rt;ftcnditde{rusleRoy:lequelàl'in-
flantiètrouua allégé, ôipeu après reuint en conualefcence.
ToutesfoiSjfoitqueClouiseufl: pœurquelafieure lere-
print, ou non, il ne voulut fi toft licencier fainct Seuerin,
ains le retint afîez long temps ( malgré luy ) àParis,à la rref-
grande vtilité de plufieurs malades ôcimpotens, tantcour-
tiiàns&fauoris du Roy, qu'autres des champs &de la ville,
qui eurent recours àiespneres. Maisàlaiin eftant impor-
tuné iournellcment de le lailFer aller , il luy permi ta fon de-
part de difpofer de telle fomme de deniers (de fon threfor)
qu'il luy piairoit,& de dclinrer autant de prilbnniers qu'il
trouueroit bon,de quelconque crime dont ils peuflent eftrc
coulpables.
Ce congé obtenu, il fe retirai chafteau Landon, pour
Nanton, ^tnlzimCaftrumNantonenfey petite ville en Ga-
ftinois diftantc vingt lieux de Paris. Où ily auoit vn petit
oratoire, ou Chapelle de charpenterie, que polTcdoient
deuxprefiiresPafchafeouPafquier, ÔC Vriicm: Aufquelsii
dit qu'il eftoit venu pour habiterleans le reftedefa vie, ô^
cilrc enterré de par eux, quand Dieu Tappelleroit, leur re-
commandant fon preflreFaulte, qui l'aucic feruy l'efpace
LIVRE SECOND, 291
de trente ans, &fondifciplcfrere Vital. L'année dcfon de-
cedsn'ell point mentionnée en fa vie conipofee par Icdiç
Faufle, ainsfeullementleiourquifut rvnzidhie de Feuri-
er.
Le Roy Childebertpremier, fils ôcfucceiTcurdeCIouis
fonpere, remémorant les vertus & miracles de famd Seue-
rinj&rpeciallcmentlaguanfon de fonditpere , fît abbatre
ladidechapeliedebois &: conftruire vne autre Eglife plus
grande auecmaifons congrues pour ceux qui feroient le di-
uin feruice. C'eft auiourd'huy Abbaye de l'ordre laind Au-
guiHn , vnieà la congrégation reformée de faind Vidor de
Paris:
Gilles Corrozetefcrit quelaparroifTe de/aind Seuerin,
qui eft au commencement de i' Vniuerficé deParis a eflé ba-
ftie au mefme lieu où ledid glorieux faind habitoit deuant
que de Te retirer à chafteau Landon.Ce qui ne fc doit enten-
dre dudit fàind Seuerin Abbé dAgaunum , dont la feftc fe
célèbre le 11. iour de Febuier. Mais d'vn autre S. Moyne foli-
taire duquel la fefte fe célèbre le 23. Nouêbre le propre iour
S. Clement,quiviuoitdutcpsdeChiIdebert Roy dcFrace,
ôclequel eftac reclus en ce lieu donna l'habit de religion â S.
Cloud.Voiez le i.liure au traiclé desrelicques qui fontàno-
fl:reDame:6c le quatriefrae au traidé de l'Eglife de S.Gloud
ôcle priuilege du Roy Henry premier cy après mentionné.
Au milieu du cimetière d'icelle Eglile il y avn fepulcre de
pierre haut eieuéSc couuertauectelEpuaphe, graué fur le
bord.
Enfûunendncedntres-Nohlefang des Comtes de Vhrife Orien-
tallc , aujsi f/ûur les dons de grâce , tantde Tefprit que du corps de
feu noble homme Ennon de Embda. , efleu Gouuerneur(^fatrape de
la cité de Embda: ,^ui fur le cours defes ejludesfut icy rauypar mort
en l'aage de vingt trois ans , au grand regret defon pays ô" de tous
fes amis : Nobles fe?nmes , fa mere-grand y (j'fa dolente mère , ont
àleurcherô'vnicqueflsfaitdrejferceprefent tombeau entefmoi'
gnage du deuûir de vraye é" pure amitié j ô' certaine .efperance de
la refurrecîion du corps qui icy repofe. Iltrefpajfa l'An de nojlre Sei'
gneuri^^^.le dixhuicliejme de Juillet.
Plusala baze dudit fepulcre eft graué en lettres d'or fur
marbre noir à main droide.
O o ij
102 VNIVERSITE DE PARIS,
Nohtlitategeneris Comïtum oncntiilis vhnfu & animi corpo-
rifaue dottbus prxcUro D . Ennoni de Embda cïuitatis Bmhdenfis
Erdpojitû acelecïo Satrapd ,prcpter certam huius corporis refurrec-
tnrijpem^ acin nmorisfinctn tcjlimonium , dtiia^ matcrque pU
^umcoftiofliû , qui hîcexjludiorîim curfupatriji acamicis cmnihus
magno cum lucfu^ anno xtatisfux XXIII. morte prjireptus esi.})oc
7nonumentHmJîdtuèrunt. Anno Dofnini 1545. \%.Iultj.
Semblablemcnt à main gauche font grauez ces vers.
Ouidfuerhn , noftra hxcrecuhans commonfirat imago,
^jiîàfim , qnam teneo , pntrida calua docet,
Feccatt hanc nohispœnam ingenuere parentes^
CuiusfedchriJîusfoluerevincLinjenit.
Huncmthi viuentifpes , qui fuit é" marient i,
JEtermim corpus , quale hahet ille , dahit.
TeccAtiyfidei^ Chriftique h me perfpice vires y
Vtte mort if ce s viuificetque De us.
En celle Eglifc il y a vneConfrairie nommée delà Conce-
ption de Noftre Dame des Aduents qui fut inftituee en l'an
,« mil trois censquacrevingtôccinq comme ilapparoiftparvn
^^ ■' ancien regiflre de iadicle Couirairie , laquelle (e queftoit
anciennement partoute la ville de Parisiulquesà tant que
\qs autres Eglifes en ayent érigé de femblablcs. La Chapelle
deNoftreDame qui eft en ladideEglife de S.Seuerin derriè-
re le cueur a cfté baftie des deniers des Confrères de ladiclc
Confrairie qui ont eu approbation de l'Euefque de Paris (3c
du Pape, enfemble de grands pardons 6c indulgences. Il
y a quatreMaiftresen charge pour le gouucrner , & s'en fait
élection dedeux nouueauxau lieu de^plus anciens, de deux
ansendeuxanslciourfain^lRemy.
La dédicace derEgUre S. Scuerin eft le G. luillec.
Del'Eglife S. Iulian le Tauure, qui e si a Taris près le Petit pont ^
membre dépendant du Prioré Conuentuel de noHre Batne
de Long pont lez, Long-iumeau de la congré-
gation de Cluny.
CEfte Eglifc defaincl Iulian eft fort ancienne , puis que
Grégoire deTours liure p.chap.é.dict y auoir elle logé,
viuans encore Chilperic Roy de France , ôc Ragncmod
Euefque 20. de Paris, fuccefTeur immédiat defainiflGer-
LIVRE SECOND. 293
main: quand vnimpoileur Bourdelois fe iacfloit auoirefté
en ETpaigne, Se apporter des reliques des fàinds Vincent
Diacre, 6: Fœlix martyrs: Mais après auoir diligemment vi-
iitefon grandfacôc toutcequ'ilpouuoitauoir,on nctrou-
I ua que des racines de diuerfes herbcs,des dents de Taulpes,
des osdeiburils, des ongles ôc delagreiTe d'O-urs. Toutes
ces drogues, craignant qu'il n'y eue quelque enchanterie,
furent iectecs en la riuierCjôclefedudeur emprifonnc & en-
chaifné. Or eft-il certain quelcditChilperic fut tue en l'an
^87. neuf ans après le glorieux deceds de fàind Germain.
Parquoy lelon le tefmoignage dudit Grcgoire,il appert que
celle Eglifecrtencorcs plus ancienne. Laquelle a eflé pre-
mière ment dediee en Thonncur de faincl Iulian natif de
Vienne en Daulphiné,& martyrifé à Brioude en Auuergne.-
2c auffi de famd Iulian Euefque du Mans. Du premier le
melme Grégoire a efcriptlavie dcipâtTion liê>rû 2. de Gloria
Tnartyrum ^fiue de mtractilis \ & du fécond. Mai ftre lean Mo-
reau Docteur en Théologie, où il did, qu'il auoit tant de
foin des pauures, qu'il prenoitparefcript les noms des plus \
nccefliteux,&tantlibcralemcntpouruoyoitàleursneceiri-
tez, qu'on ne les voyoic point mendier. Aufîî prenoic il ''
grand plaifirà baftirmonafteres 6c liofpitaux. Et des pelle- '
rins il eftoit tant foigneux, que mefmes encores pour le "
iourd'huy vouscrouuerezpeudepellerinsquinerinuoquct "
à leur aide : pour rencontrer en leur voyage bonne &. fcure '
hoftellerie. C'efl pourquoy ladite Eglife retient le nom de
luy, en eftant appellee Saind Iulian le Pauure, 6c non du
martyr d' Auuergne.
Toutesfois c'eft luy qui eftmen tienne au papier terrier
deLongpont:6cfpccialementj^/. //^.^^^./. de la donation
du fieur de Vitry , reucnu en fanté du voyage de la terre
faindc.
Stepha?7us miles de Vitry ^ flius Rainardi de rtcjftiz. rediens
de H lerufalem ycum per mare nAuig^iret ^ ibiqtte eumtantainfir^
mît as inujiderct y vt radlafpcs vitd in eo r émaner et : Bei nutu ad-
monituS) dédit Ecclefijtfancld Maridde Longo pontes medietatem
JEcclefiJLS. lulianimartyris jqu^ Farijîus apudparuum pontemjï-
taeft .Bei autemmifericordia y marù ai que infirmitatis totinCque
itinÇYPS euadens pericuU , donum i^ud jjicntfupra diximus^fefe-
O G iij
194 VNIVERSÎTE' DE PARIS,
cifjc recognotiit , atque etiamlihenti animo iterauityponens illud
in manu Theoderici Monachi: qui ei'us pr.ecepto illud cUer^sfratri-
bus apud Longum pontsm conuerfantibus detulit.
Et eodem folio pag. 2 ,
Hugo de Munteler dédit Dto &fan^A Mari£ de Longo ponte
dr Monachii ùiufdem Ecclejïam quandam apud Parij^us , quje con-
firuci-aefiin honore fin6iorum Iuliani tnartyns Briuatenjis^ atque
InUani C-Gnfejjorls Cenom^nfis Epifcopi cum terra , quar?t prjifati
Monachi iampofidebant iuxta eandem Ecclejïam , retentofibt cen-
fu fuo de ipfa terra quandiuplacuerït . Hocdonum conceftt Helui-
fa vxor eius, atque Petrusfilius amborum. Etjîmul cum prjidicîo
Hngonefipcr altarefanci.^ Mari£ pofuerunt. ^uodviderunt d*
^.ndicrwnthi testes, ô'c.
Ces deux précédents tikres font fans datte .-neantmoins
on peut à peu près inférer le temps, puisque ce fut après le
retour du voyage de la terre iainde, qui fut entrepris par
Phiiippes premier du nom Roy de France, aux remonftran-
ces 6c exhortations dVn gentilhomme François, nommé
Pierre lliermite. L'armée des Chreftiens arriuaàConftan-
tinople l'an iocf6. le premier iour d'Auril,Godefroy de
Bouillon fut efleu chef de celle croifade, ôc fît Ion entrée en
Hierufalem en qualité de Roy l'an 1099. ^^ moys de Mars,
&yaquelqueconieclurequequelques années après lefdits
deuxgentilshommes Eftienne de Vitry,&: Fiugues deMun-
teler retournèrent en France, ôc aumofncrent ce que diâ:
eflauPriorëdcLongpont.
150 ThibauldEuefque68. deParis,parlesIettresde l'aniiyo,
- & defonEpifcopathuidiefme, a confirmé les Eglifes ôidix-
mesappartenansaudid long Pont, Et fpecialement Ecclefia
fancli Iuliani Tariftus iuxtaparuum pontemjitam cum atrio. Ce
Prélat cfloit religieux profcs de fainft Martin des champs,
foubsmefme congrégation de Cluny , que ceux de Long
pont, &: par confequentpropens 6c enclin àleurbien faire.
î'ay entendu qu'en ce Prioré il y a eu àutresfois cinquante
religieux, 6c qu'on l'appelloit le petit Cluny, en confîde-
ration de cefte grande compagnie. Etmaintenant il n'y en a
que deux. Nimirurn , quiajingularisy aut fi mauis fecularis férus
îngrejfiis depafius eBnjineam Domini. Et que pouuions nous
fouhetcer ou dire finonauec le Prophète? Deusvirtutum con-
LIVRE s ECO N D. i^,-
uertere : refpice de cœlo & 'utde , & vijïta, vineam quam -^lantanit pç_jj,
dexteratua.
Le Fape Eugène troifiefmepar (a bulle donnée a Signal,le
Ij. des Calendes de Mars 1551.&: de fon pontificat ley. are- '''^''
ceuToubs la protection du (ainctricge A poftolicque ce pri-
oré de Long pont , 6c confirmé tous les biens d'ice]luy,qui y
yl fontfpecifiez; nommément Capellam/anâfi lultam Partfiu^j
I iuxta raruumfontem cumfepultura. Déclarant excommuniez
ccuxquien lubilrairont quelque chofe. Eteft celle Bulle
foubfignecpar dix Cardinaux.
Au grand Paftoral de noftre Dame deparis,//^./^. Cartha
J'/JlyavnPriuilegeduRoyHcrypremierquifucccdaàfon
père Robert Tan mil 1051. & mourut l'an io6r après auoir ré-
gné 30 ans, auquel eft faid mention de ce fainâ-Iulianle
PauureienrembledesEglifesdeS. Eftienne, iainâ: Seuerin
& S. Bacchie. Lefquelles il fem^blc vnir ou faire membres de
ladideEglife noftre Dame. Lepnuilegeeft tel.
Jn nominefancfd&indiuidu£ Tnnitatis Amen.
Ego Henricu4 Dei gratta Francorum Rex , cum in exhibi^
tione temporaliitm rerum quas humana religio diuino cultui famu.
landoy locis fanctoYum & congregdtionihuéJîdeUum ex deuotione
AHimi largitur tampr.tjentii qnam perpétua vit.e^ njtiampridcm
multis cxpertum efi indiens , foLitium adquiratur , falubernmus
*valde , d^ omnibu^s imitabtlisefifructii^primitiujt 'virtutis fctlicet
^er quam & mundiprofperatur tranquillité , &foelîci rémunéra-
tione dternafaccedit foelicitas. Nvuerit ergo po(leritas omnium
fanclsmatris Ecclefufïdclium ô' noflrorum^quod quidam Imber-
tus^ Parijienjis Ecckfix Epifcopus , ncflrÂ^jerenitatis adierit pr£- Floreèaumo
f fentiam , rouans é'obnixe voflulans ^.vtnuafdam Ecclelî^ts in Tu- \°^'^ '^,*'^'
'■ turho Tarîjiacenji nostrjepoteJlatiO' dntecejjurum nojlrorum anîi- annoioeo.
quitus mancipatas ^fancti Stephani fcîlicet luliani martyr is , Se- ^otezque
I uerimfolitarîi nec no &fancHBacchti quarnm quidam clim abba- n'eftok cn-
tiarum dtgnitate fublimat aérant ^ (j'ideo receptaculumdrfiatio- coreque
f nemCongregatieniCnnonicorumprdhentesfanéfdMarid^Sedpro^ ^^^ oourg.
pter regni perturbationem rébus concefis fpoliat£ , folitudini 'va-
cantes y paruum autnuUnm antique pojjeftonis retinueruntfiatumy
pradiCid congregationi concedcremus. Sed quia apud nos pro fuis
meritis prjcdtHus Epifcopus eratmagnus , eius l'oluntati no lente s
dliquidderogare.-concefimus ciuspetitioni pr^dicia loca regaliprs-
29<^ VNIVERSITE' DE PARIS,
ccpto & Itberalttate , eo facto ^ conditio'ne^ vt quamdm Giraldus
clericns y earum pojj'ejjôr vixent ^ fine inquietudine fer afjenfum
Canonicorum tôt tus congregationis teneat^fofi eius excejjiim vfi-
bus Canonicorum fine recLimattonc mancipentur. Et tbtpro reme-
dioanimxmexvelparentummeorum Canonici aggregentur ^ qui
pro Hatu & incolumitate regni noHri exorantes ad vtrumque:
Jiijficiant :fciUcet&adfiationernmorefi)lito reddendam Ecclefijt
&adferuiendum canomcè valeant communiter degere .
F ON DAT I 0 N DE VABBATE S A I N CT
Vincent lez. Paris ^ à prefent dite de fainct Germain des
Prez, , Pnutleges &fingularite7^d' icelle ,
CHiLDEBERT fécond Roy Chreflien 6: premier du
nom fonda vne Eglife près de Paris , félon le defTein de
faind Germain, pour lors Euefque de ladideVilleiEn inten-
tion delà faire dédier en l'honneur de Dieu 6c de faind Vin-
cent, Leuite &Martyr,duquelilauoitapporté Tefloledes
Efpagnesauecplufieursautres reliquaires 6c richefles. Co-
rne le tefmoigneAimon Moine, au vingticfme chapitre de
fon fécond liure , en ces mots •• Verum childebertus acceptam
bea ti Vincent^ flolam , Parrhifius defert xdificatamquefolo - tenus
fecundum beatifiimi Germani difpofitionem Bafilicam y nomini
eiufdem fancfi Leuitd ac Martyris dedtcarifecit. tn qua non m ini-
mam ^aforumpartem , qud eum à Toltto afportajjefupra memora-
uirnusy cum capfis Euangeliorum ^ Cr'uces quoque mirifici operisy
aliaquc deuotus excellentifiima contuUt munera.
La déclaration de ce Roy furie baftimenc de celle Eglife
êcprerogatiuesd'ieclle, fut telle.
C'^Hildebertus Rex FrancûYum , njir inlufier. Recolcndum no
j bÎ6 efi ô'perpenfandum vtUius , quodhi qui templa Bomint
leju Chrifii , re^dificauerint ^ érpro requieanimarum ibidem tri-
buerintj njeltn alimoniam pauperum aliqmd dederint , é^njolun-
tatem Dci adtmpleuerint y indternarequie ^ finedubio^ apudDo-
minum mercede?n reciperç meruerint. Ego Childebertus Rcx, "una.
cum
LIVRE SECOND. 257
I tum confenfu & voluntate Francorum & Neufiyafiorumy ^ exhor-
tationeJan£iifimi Germant Parijtorum vrbis Tontificis: 'velcon-
fenfu Epifcûporum , cœpi conftruere Temflum in 'vrbe Parifiacapro-
te mur os Ciuitatis^ in terra qujt afpieit adfifcum ifciacenfern in lo-
ce qui appellatur Locotitie: Jn honorefan6ii Vmcenttj martyrls eu- ^ocoticU ^n
tus reliquias de Spania * apportauimus yfeu& fanU^&Crucis^vel sl'anil'lnt
fancii Stephani ^& fanUi Ferreoli ^ &fan^i Juliani,.& beat if i- Hij^ifnm,
mifan^iGeorg§ j&fanSli Geruajîi, Prothafii, Nazariià* Ceifi
fueriy quorum reiiquix ibi/ùnt con/ècrat£.Propterea in honereDo^-
minormnfan^torum , cedimus nosfifcum largitatis nofir.t^qui vo-
catur ifciacus'j qui efiinpagis P arifiorum prope alueum Sequand,
Vna cum omnibus qu£ ibt/unt afpeéîa , cum manfis ^ commanenti^
bus , agris , territoriis , vincts îfyluis , pratis ,/èruis , inquilinis
dibertts, minifierialtbus ( prêter illos^ quosms ingcnuos ejjeprxci"
pimus ) cum omnibus appenditiisfuis qud ibi ajpiciunt, cum omni-
bus adiacentiis qu-zibiadagunt , cum omnibus qu a nos deferuiunt
taminaquisvel Infuiis , cum molendinis inter Port am Ciuitatîs
• (jr Turrim pofnts , cum Infulis qux ndipfumjîfcum adiacent , cum
_pifcatcria qu£ appellatur Vanna, cumpifcatoriis omnibus qu^funt l c nr m 5r e
inipfoalueo Scquan.e jfumuntque initiumà Ponte Ciuitatîs , C5" ('"S'^^'^rcft
fortiunturfnem^bialueolus veniensSauara précipitât fe in fume. ^\Jn\^l^z^^^
Hasomncspifiationesquje funt&fieri poJJf4nt in vtraque parte fu-
minà yficu î nos tencmi^s & noftraforcflis cjl tradimm ad ipfum lo -
<um : 'vthabeant ibidem Bcoferuientes vicfum quetidianum jper
fuccedentia tempora, Damus aut^m hanc pctefiatem y vt cuinjcum-
que potcfatis littora fuerint y l'triuf que partis fluminis te néant
njnamperticam terrât legalem ,Jicut mos efi ad ducendas naues dr
. reduce nd as , ad mittenda retia d" retrahenda , ah/que vlla re -
fragatione. De argument ts , vero perquxauespojjimt capifuper
aquam y prMtpimtis njt nulUpotens perfonainquietarc audeat fa-
mulos Deiyjcd omnia fccure teneant , pofideant , per in fini tas
^emporu fuccefiones : Etcum arcù & cajis in Parifius Ciuitate^^'^^^'^^^^^^
cum terra & vinea & Oratorio in honore Sancti Andeoli martyris, J*. ^{^ç. ^1^5^
ciu<e de Flario& Ceraunio, dato pretio comparautmus : Omma & André des
€x omnihm quicquidea nos defèruierint , in pof modum pro requie '^"^*
animd med quandol) etis de h ne clarifi?na luce dcderit difcefum, ip-
fefifcus qui l'ocatur ifciacus , .. um ommbus qux ibijunt a/pecia,
ipfo die adîpfum Tcfhplum Dominiquodnos xdificamusydejerutat^
W omnia quiiihijuntopusytam ad lumen quam inBetnomine , ad
^98 VNIVERSITE* DE PARIS, '
J} ipendiaferu^ D ci quos ihi infittuimus , feu ad ipfos R e ci ores qui
itfos rcgere hahent : omma & ex omnibus tbi tranfoltiAnt , eiufquc
temporibus é^perlongaannorum fpatia , ad ipfum tcmplum Do-
mini abfque contradi^iione ^elrefragatione aut iudiciariaconten-
tione, infpe^a ipfapr^ceptio^omniquetcmporeprojiciatin augmen-
tum.Et njt hdcprxccptio cejsioms'nofira frturis temporibus De a
^uxiliantejirmior habtatur velper tempora- imùolabiliter confer-
tietur , manibuspropriis "velnoftrisfignacuUs , fabierinfradecre-
uimus roborare. Datum quodfecit menjïs Decembris diefexto^ An-
no 4 %.pofiquam childebertus Rex regnare cœpit.
Ego Valentianus , Notariiis ^ Ammanuenfis 3 ^ecognoui.
Cefte Eglife ne fut dediee qu'après la mortdufufdic Roy
fon fondateur, comme Ay mon, Moyned'icelle, le certi-
fie, cncQstQYmQS'.Defuné^oglorioJiJsimo Rege ChildebertOy,\c^,
pofiquam regnare cœperat Anno y nundum qnidem dedicata vel
(onjecrata fancit Vincentii quam fabricauerat, Ecclejïagloriofus
Clotarius Rex y nondignum ducens hoc fore proçrafimandum con*
ferre curauit cum beatiftmo Germano 5 vnaque cum Vltrogota Re-
î'FfflifcS gina y prafatiinclyti childeberti vxore , nec non à' cum Croth-
Vincéc prc- bcrga & Crothfinda eius affinïbus: quatenus ipja cum digno hono-
rnicrcment ^^ confecraretur à beatiftmo Germano , & vtin die dedicationis ex
lainàcer- rebus propriis ipjt Ecclejtx dotem honorifce conf errent, ^^ujod^j;*
inaiû. fecerunt J ^ fcriptofuo corroborauerunt^
Lesarmoiries de cefte Abbaye font deux efcuiTons l'vn
furl'autre. Au premier êcplus grand, font trois fleurs dclis
d'or peintesfur le champ d'azur,denotant leur royale fonda-
tion.Et au fécond qui en:pluspetit5&: au milieu du plus grâd
fonttroisbezans d'argent, furie champ noir, que l'on liés
cftreles armoiries propres de nofire S, Germam,^5'^4/7/^"
aut cm nummi , à Byfantio oppido y quodtfi Confiantiaopolis yvbi
cufifuercy dictifunt.
En la Chappeîle dide de faind Germain , qui efl derrière
le grand Autel deladide Eglifedu cofté du Midy eft lefe-
pulcre de Childtbert Roy de France J fondateur de ce mo-
naftere, fiîs de Clouis premier Roy Chreftien. Lequel eut
ParispGurle principal fiege de Ton Royaun^e : Se mourut
l'an 5^9. comme le teflifîentSigibert , l'autlieur dizs Anna-
iesdAquitaine, Scautres. Etdcfonrcgnele 49. àquoy s'ac-
cordent Aimon liurefecond chap. i^?. bc Gaguin en laiin de
LIVRE SECOND. 299
Ton premier liure. Ier(^ay que les modernes, fiippucans le
temps depuis ledecés de ion père Clouis, qui hic en l'an
^14. iufques en l'an 559. & n'y trouuas que 45. ans d'addi tioii
ibulliennencqu'iln'apas régné d'auantage. Mais Ton priui-
legeauthographe, iignë deTa m.ain 6c fcellc de Ton grand
iVeienplacar, cydeiius mentionné, &: datte de l'an 48. de
fon règne, leur contredit. Et pour vuider ce différent ic dits
queplufieursRoyspour aiTeurer la Royauté à leur lignée,
ontfait couronnera prendre tiltre de Roysà leurs enfans,
encores qu'ils n'eufient quitté la charge. Comme HueCa-
pecà fonfils Robert, & Louisle Grosàfon fils Louis le leu-
nc.DuquelLouysle Gros les Religîeufes de Mont-marte
ontvnpriuilege, quifeteiminepar ces mots.
• Aclum Fàrijius i in Pal/ith nqfho publiée , Anno IncnrnAti
' Verbi, M. C, XXXII II, RegninoftrîXXVII . Confédérée Luck-
uico yflio ncjlroy lam in RegemfublimAto arfno tertio.
I Ecpoffibleefl, que le Roy Clouis a baillé telle prerogati-
^ ueàles enfans, &quedesfon viuanc, ils ont commencé à
compter l'an deleur Règne.
Le tombeau de Childebert eH reprefenté par la figure
foyuante.
pp ij
5Q0 VNIVERSÎTi^' DE PARIS,
Auprès de ce tombeau on voit vne tombe de pierre ro^-
îe pleine, au deflusdelaqucUe, contre vn pilier de i'Eglife
cftpeintela ftatuëdVncKoyne,&: plus bas efcrir^
CY GIST VVLTROGOTE, ROYNE
DE FRANCE.
le n'ay leu encore Autheur quelconque qui nomme les
pere&cmercdecefte Roy ne Vltrogothe , ne qui exprime
de quel pays elle efloitrtoutesfois laterminaifonde fon nô
donne a(rezàconiedurer,qu'elleeftoitd'Eipagne, laquel-
le les Gots ont pofledee pi us de trois cents ans,c'eft àfca-
uoir iufques en l'an 7i4.que Iulian VreuodTwgàa^jxprûuifi'
«> y introduit les Sarrazins j pourfe venger de Roderic leur
dernier Roy 5 qui auoic violé fa fille. Mais quant dlafainds-
LIVPvE SECOND. 30Î
lé àe vie & dcuotion de ladite Vlcrogothe,ces deux paiTages
.fufîîrontdepreuue Lepremiercft en la vie de faincte Bau-
lhcuT(ii4fmè Bafh/dù)(ciumc du RoyClouis fécond ^ la-
quelle raporte Surius jtomefcpticfmc desiaincls, fouhs le
26. lanuieryOÙ il eft dicl, ^uod Vltrogotha Reginafutt iîutrix
crp.hanorum , confotatrix fftpillorum ^fufientaîrix paupemm, &
Deiferuorum yAtquc adiutrixfddiuin Moriachorum. Ec quanc
àfadeuotion enuers'Dicu& fesfàinds, Grégoire de Tours
liure premier des miracles, ch. 12,. cfcricqu*ayanc entendu
les miracles, qui refaifoientiournellement aufepulchrede
(âinâ: Martin à Tours, elle pnnt refolution d'y aller, ^(e
prépara par ieufnes, veilles 6i cflargifTemenç d'aumolnes.
Où ellantparuenuCjClleneprefuma d'aller incoiî tincntau-
dit monument, mais fe contenta d'efl:readmireàrEgîifc,&
quelques temps vacqueràôraifon s, pleurs & gemifTemens,
&ainfirepairalanuiâ:.Lematin encouragée par ceux de /a
fuitte , depofant facrainte &rremeur, alla audit (epuicre,
&proflemcedecœur&decorpsfitfonorairondetanr effi-
cace, oc fi agréable à Dieu , que trois panures de long temps
aueuglcs furent illuminez: Ad ifiud mirncUlum currtt Regina^
currit & fopulusimirantttromnesfdemmîtlierisj miranturgh-
riam confejjoris ifedfuper omnia(ollaudAturI)eHsnoJiery qui ta'/U
tam virtutem frjtjlat fançîtsfms^ vtper eos talia overari digne-
tur..
Fp iij
^oî VNI VER SITE' DE PARIS,
En lainefmc Egliledu coilé de Septentrion on voitvne
autre tombe de pierre, lur laquelle vne ftatue de Roy efl
couchée, comme ccftefîgure le rcprefente,
auec ces mots graucz àrentonren lettres anciennes.
Âex Chîl^ericushoc tegiturlaptde.
Beîle-foreft tomei. des grandes Annales, Hure i. chap.
23. fuiuant Terreur de Nicolas Gilles jcfcrit qu'en mémoire
duforfaitiltientlamaincnfagorge^commefiu^nifiantqu'il
mourut de mort violente. Mais il s'abufe. C'cfioiticngede
ordinairedetenirfabarbed*vnemain:Et l'ayveu aiiifiinf-
culpé en Ton grand feel , que me monftra ( il y a près de loi-
xanteans) Philippe de Lautier, gênerai des monnoyes, 6c
LIVRE SECOND. 30^
grand Antiquaire.
Au defTasdefonrepuIchre vn grand tableau cfl attaché
contre la ceinture du chœur , dans lequel le merme Roy eft
encor effigie en piatepeinture,aucc cet epicaphe Ibubs fes
pieds. - . — ■
Chilperic qttaîmfmc Kcy des François , fils de Clotaire prefxier dr
ncHCfé de Childebert^fùndAteurde ce mefme Monafiere ^& père de
Cloîaïre fécond de cençm enfepulîHYé a, l'oppofitede celi'ett^ lequel H
engendra de Fredegoîide : & régna zi . ans , décédant par homicids
l'an<!^%-]. ' -
De Tes vicèSjCruautez 6c miferable fin, voyez ce qu'en cf^
cricfon contemporain Grégoire dcTours,liureô.chap.4^.
de i'hifloire de France: lelqucls Gérard poète comprend en
trois carmes.
Camp an os •vafîauit Agios ^cfudelis é" aîrox
Vxoremprimam iuguîat^ Fredegundafecunda
^ie?H iuguLît ; Mors h^c crudeli digna mariîo.
Exemple mémorable pour les Roys , ne ex^tllice conïugem
faciant.
Plus haut & proche du grand Autelonvoit encores vnc
autre tombe , iiir laquelle eft taillée, paraît de marqueterie,
l'effigie d'vneRoyne,vcrïueài'antique 5 comme il apparoir
enlafigurefuiuantc , \
P4 VNIVERSITE* DE PARIS,
dénommée en cetefcric, dépeint en vn tableau pendu con-
crfi le mur, auquel la mefme Royne cft encore reprefentec.
CygiH Fudegonâe Roync de France ^ femme de Chtl^erk^ qui de^
céda à Pari s Tan 6o\,
Derautrecoftëducliœurverslemidy, l'on voit vne au-
tre fepul ture de pierre , au dcil'us de laquelle eft peinte en vn
tableau la ftatued'vn Royauec ceftepitaphe.
Cy gisi dot aire fécond de ce nom ^ Roy de France^ fils de chilfertc
& de Ftedegonde , enfej^ulturez. a t'oppofae d^icy, &p€re de D agohcrt
fondateur de^AbbayefaïnBBenys : lequel Cloîam h'auoit que quA^
ire moysU'aage^ quand fon père fut tue , d" Jf^ourun ayant régné qua^
rame quatre ar^s^ l*anf^^ cens trente >
Va
LIVRE SE COND. 305
Vnpcupluslîâut en approchant des marches du grand
Autel de ia meime Eglile maintenant didc de iainâ: Ger-
main des Prez, l'on voie encoresvneautre tombe, au def-
iiis de laquelle cft: attaché vn grand elcriteau foubs les pieds
dVnc effigie deRoynecontenantcebrcfepitaphe.
Cy gift Bertruâe r tyne de France ^fctnme de Clotaire fécond^ me-
rcdu Koy Ddgobert fondateur dt C Abh>tye fainÛ Denys .
Il y a plufieurs autres grands perlbnnages inhumez en
ceft:eEglife,quin'ontaucunsrombeauxel]euez,pourauoir
e(tcdelmolis& râlez par les Normans pourlors infidèles.
Et encre autres Chrodermce &c Chrobergc, filles du Roy
Childebert i. du nom &: de Vltrogothe, mentionnées au
priuilcgedciàincl.GermainEuclque de Paris, y font enter-
rées. Commetelmoigne lean du Tillcr, Greffier delà Cour
deParlement en Ton recueil de la France.
Merouée 5c Clouis, cnfans du Roy Chilperic &dela
Royne AndouerejqucleurmarallrefanguinaireFredegon-
de procura faire mourir y (on t auiîi , comme cfcrit Grégoire
de Tours, li. 8. chapitre lo.
En la melme Eglile ont efté apportez & inhumez les
corps du Roy Childeric 1. fils de Clouis 1. ôc de fa femme
Blithildepourlorsenceinte. Lefqueîs en l'an 679. Bodille,
Gentilhomme deFranconie tua en laforeftde Chellcs, au-
trement didedeBondis. En vengeance queledid Royl'a-
uoit faidher en vn pilier, Ôc( fans le refpecl de noblefTejfu-
fliger cruellement. Voyez les deux duTillet l'vn Euefque de
Meaux en fa Chronique, & l'autre en fonliecueil des Roys
de France.
I i* AuiFiEleutherepere defàind Germain, Euefque de PaT.
ris,6c£ufebie fa mère: ont efté inhumez en ladite Eglife,
J'vne àcoftc dcxtre, ôc l'autreàcofté feneftre. Comme Ab-
boMoyneôcdifciple de noftre Aimon hiftorien efcriten
fon premier liure du fiege de Paris, difant,
t lllufiremfobolis fanci-x feruatgenttorem
Di'xtera : Lma fàcmm prolis retinetgemtricem.
* ' E(l Eleutherius pater , efi Eufehia mater.
l Au Catalogue des Chanceliers de France, coUigépar
lean Feron,&; imprimé par Federic Morel à Paris en l'an
ijc^S . MeiTire Pierre de Loifeleuch natif de Puill e, ou f fclon
3o6 VNI VE R SITE' DE PARIS,
le latin ) d'Apulie , eft mentionné le i6. Chancelier Abbé de
S. Germain desPrez: de laquelleaulîi il portoities armesen
deux quarts de Ton efeuffbn , efcartellé , 5c aux deux autres
des bœufs rouges cornus &. repans fur cliamp de lable : qui
pouuoien teftre les marques de fa patrie, ou de fa lignée. Ai-
mon, ou le continuateur de ion hifbou"ede France, liure 5.
chap. 48.ercrit qu'il fut Abbé de faincl: Germain dix ans,
commençant en l'an loyi. àc décodant Tan ic8i. Et audid
Catalogue efl: alPeure qu'il fut mhumé en ladite Eglife.
Que 11 Ion monument n'apparoiil &: nefepeut monftrerle
.JieuÉierafepulture,ilnes'enfaut ermeruviller: Car fans ré-
trograder éc ramener le temps des Nortmans,pour lors pa-
yens, nous auons veu qu'en Tan 1545". foubs prétexte d'apla-
nir la place qui eil en ladite Eglife, depuis le grand auteliuf-
ques à la cloifon du chœur, <5c lapauer de pierres de taille
d'vn pied en quarré, comme on la void de pr efent : les tum-
bes de quatre grands perlonnages ( c'eftà fçauoir, deGui-
do , ôc Guillaume de iVlartelkt Euefques, Tvn deXaintes, ôc
l'autre de Bethléem, 6c de deux Abbez dudit S. Germain,
Richard de* L'etré & Herué de Morillon) ont efté oftecs &;
rranllâteesâux deux coftez du grand Autel: où les viola-
teurs des fepulchres ont eu plus d'occafion ( comme d'vn
lieu moinspatent ) d'en arracher les lames de cuiurc qui y
eftoientenclauces,6ccontcnoient leurs noras<S^:epicaphes.
La plus ancienne tumbede l'Eglifc faiiict Germam des
Prez eft à l'entrée du chœur du coftë d u grand A utel, & eft
deMorard Abbé de leans : lequel deceda l'an 1014. lepre-
mieriourd'Aunl. Il fîtrebaftir entièrement l'Eglife, qui a-
uoit efté par trois fois bruOee & ruineeparles Normants
pavens,commeil eftoit graué au bord delàdice tumbe:mais
pource que cela eft effacé 6c ne fe peut plus lire: iel'ay tiré
du linre du Piâ:ancier,cotté extérieurement, A, A, 6c auili
de Tancien Martyrologe manufcript, combien qu'il fc trou-
ue encore en Tappcndice, ouliure cinquiefme d'Aimon,
chap. 37.
Hiciacet Morardffsbona memorf£ Ahhas , quiifiam Ecclefiama
"Murtyrslog. pagafils terwcenfam euertens ^afundamentisnouam re^dificautt,
f «Ijqui^nc tfi^^^^ qnoque cumfigno * ,mu/taque alia ihi , &c.
Cloches. Mais faut noter quec'eftoicle Roy Robert qui luy four-
*Letùnedi
Atrh.
LIVRE SECOND. 307
lîiiïbit deniers : Etpource Helgaldus ou Hclgaudus,en l'E-
pi tome de fà vie did: , quodconliruxit rnonafteriHmfaniîi Ger-
mant Parifienjîs,ç^'\hi conftruidic Monafiere de iaindGer-
main de Paris , c'eft à dire , reedifîé : car enuiron cinq cens
ansdeuantjilauoiceflcconftruid parChildeberc , fécond
Roy Chrcftierii,
Latumbc de marbre noir&blanc qui eflau deflus &:ioi-
gnant celle del'Abbe Morard,eft de Pierre de Corpolay
Abbé 5^. delàincl Germain, contenant beaucoup de loua-
ges de luyjC'eft à {ço^Moix^^^odfuerit conjîlio certus, omni honi-
idtt rcftrtu^. Puupenbtis largua ^arcum/peâtus vclut Argm.^^^em
Clerm charum , Rex^ plebs habuit ^Monachique. In njuitucUrmny
jhbrmm.corvorcmundum. Ce qui fuiuoitcllvfe par affiduité
de marcher. En la fin toutesfois il fe Ut le temps de Ion trel
pasfignifiëparcevers,
Traxit Ap ri lis eum ter Non as. M. C. ter. X. ter. I. quaîer.
C'eftà dire, qu'il trcrpalTaTan i354.1etroilierineiourd'A-
uril.
Et la croiriefme tumbc fuperieure efl: de Gcufroy deCou-
ftiires, Abbé yy. dudicb iaind Germain, en laquelle Ion
Epitaphe eft graué tel qui s'enfuir.
H te tacet bonsimemoru friiter Gaufndus de CoHjlurù , qu^n-
dam Ahba^ ^httius monajier^ y Conjiltarius Bomim Régis Fran-
'orum ,grattjstmus Vrincipibus .^ & toti populo. ^// oh^t &nno
DorfMni 13 sç. 24. dte menjis Aprtlis. Anima eius re qui e fait in
pace.
L'an 1400. Reuerendpereen Dieu Guillaume furnom-
mé l'Euefque , Dodeur en Theologie,6c Abbé 60. delaind
Germain des Prez,fit faire l'Aigle &: poulpitre de cuiure,qui
eft au milieu du chœur, pour fouftenir les liures des Chan-
tres, quand befoin eft. Au col de cet Aigle , fur vue bande
. demcfmemetail,eftefcrit,
VAbhé GuîlLiume le tiers .^ me donna Pan milCCCC.auecfes ar-
moiries , qui font comme trois branches de laurier en vn efcuffon.
L'an 1405 la mère dudit Abbé dcceda,&: fut inhumée â
coftédextre du chœur deuantla place Abbatiale: afin que
fon cher fils l'euft plus fouuentcn ià mémoire. En faiumbe
qui eft de pierre de liaiz fe lit tel Epitaphe,
HancDeus ofinnamulierem dicia loharma,
Q^q ij
3o8 VNIVERSITF DE PARIS,
^iLzfuit in mundo , nttnc efifirobts ahditafundoj
Dommi Guillermi quondam mater fuit ^ hutus
Patris Cœnobtj . Requtefcat fftrttus eiiff.
Anno milleno , cum C. ter , & ochtagenOj
Vtccjimo quinto , cUhIj. fub hoc tumulo.
C'eft à dire qu elle dcceda l'an 140;.
Trczc ans après , c'cilàfcaiioir en Tan 1418. l'Abbé Guil-
laume}, mourut, t^cfuc enterré auprès de iadidic mcrc au
milieu du cueur encre le banc des'cliantrcs&la porte de dcf-
ibubs la Croix, qui tend pour aller en la nef. Sa tumbe de
cuiure & bien elabouree contient ce qui s'enluic.
HiclacetfraterCuilkrmus y quo'ûdcim Ahhits huins Ecckjiji,
Dûcior Regens Parijiustn Theologi.tfdcultate : Ntmcvtro vermu,
&nonhomo^quo mhil fœtidim y nihU horribilms , & quafi pu-
tredo confumendus : Expeci-ans tamen refurreclionem mortuorum
d^vitamdternam. ^u^iobtit anno Domini 141S. vndecimo die
menjis Decembns. Orateproeo.
C'eft luy qui a fait faire laCIiaiïe rain£lGermain&: la table
d'argent du grand Autel; comme nous dirons plus ample-
ment cy après.
Il a efté auiH {ludieux de faire tranfcrire \ts Priuileges , til-
trcs &: enfeigncmens decefte maifon en vn Regiftre de par-
chemin, quiretiencfonnom, & s'appelle encore auiour-
d'huy , Le Linre de l' A bhé Guillaume.
Enlaplacededeuantlegrand Autel, ioignant, le pillier
del'Eglife, qui fepare les monuments du Roy Clotairefc-
condScdelaRoyne Bertrudc là femme, il y a vue petite
rumbedcpierredecoreedelamesde cuiure. Sur lefquelles
à l'enuiron efl efcript.
Cy ^ift François de Monceaux y fils de noble Sieur Mefire Fran-
çois de Monceaux Cheualitr Sieur de Villeacoubley ^ & de Mada-
me Catherine de la Broyé , T>ame de Carnoy. ^ui. mourut en I'ah
mil cinq cents trente cinq.
Au coll-é droicl eft efcript.
In breuisonfummautt tempora multa.
Etaucoilégauche,
Rapt us efi , ne malitia mutaret intellect um.
CeuantlaportedelaSccrctainerieilya vne fort grande
tumbe: En laquelle iontgrauez les effigies d'vn homme ^
LIVRE SECOND. 305?
d'vnefemme, & deieursfepccnfans , quatre garfons & trois
filles, àl'enuirondelaquelleeftefcript.
Cy gift nohle homme Anthoine de Lyon , Co^i/eillcr du Roy c^
Auditeur en fa chambre des Comptes^ Sieur des Landes & de U
Motte Charny, £)ui tref^ajfa. le 22 . AuriLis>'6.
Etàfes pieds font ces vers grauez.
Conditur hoc tumulofatalijortepercmptus^
Clara cui /emperfamafupersfes erit.
F tua etenim virtus , vtuum dedit ejje L eoms
Nomen : Sitmuo nomme 'vine Deo.
Madamoifellc PerretteduPréfafemme, efl mentionnée
aux bords de ladite tumbe, fans datte, pource qu'elle n'y ell
enterrée :Ainsreullementvn de leurs enfans, Nicolas de
Lyon, CommiflTaire ordinaire des guerres. Lequel par fon
teftamentfait 2c pairépardeuanc les Notaires Fillelàc &:lo
VaHcur^le premier lourde Décembre, m.d. Ixx. ordonna
qu'âpres fon dcccz , fon corps fut apporté de (à maifon , où
ilgi(bit,enlaruëCourtau Villain^parroidedeS. Nicolas,
cnl'Abbaye de S. Germain des Prez, 6c inhumé foubs la
tumbe de fondit perc.
Par fondit tcftament il a laiiFe à noftre Eglife dixliurcs
tournois de rente annuelle & perpétuelle. A la charge que
tous les ans, àmefmeiourqu'ildeceda, quifut leiour des
Innocents on diravnemelîcbaiîc de Requiem pour le faluc
defoname-, celte rente feprcndfurvne maifon delà rue de
laHuchetteoùpendpourenfcignerefcrcuice.
McfllreDominiquedu Gabre, Gafcon , EucfquedeLo-
deuuefedilpolant d'aller en fon Euefchc , & honorer fon
'EgWi^G^ frotucundo primo aduentu, de certams draps de fove
qu'ilauoicacheptez, vintlogerceans. Où ilne fut guie'rc
qu'vne fore griefue maladie rompit i^s defTeins, en luv
oflantlavie, £c le Maiftredc fesneueux reucnditlefdide's
efloffes, pour le payement de leur pcnfion, qu'il prerendoit
luy eftrc deue. Sic Ecckfia Lodouenfis nouum non vidit Antïft-'i-
tem , necfera muncraeius. 1 1 efloit ifPu de baslieu, & venoi t fon
aduancement de la faueur de Monfeigneur François de
Tournon Cardinal, 6c Abbé de noftre S . Germain desPrez.
il eft enterre au milieu du cueur , entre l'aigle de cuiure ôc
3ro VNIVERSITE' DE PARIS,
le banc des Chantres , o u furies bords fdc fa tumbc eft graué
ce qui enfuit; '; •*•; "!'.
Hkiacet Reuerendtjstmus Dommus Dommus du dibrf Epifio-
fusLodouenfis, Regts Confili.irms ^ac Lcgatus V enctus . ^ui obiit
^rima die menjis Februant , Aimo Bominii^')^.
^ui lACet hêc tumulo Vr£.Çui lecHJ^itnus elim
Virtutum mento fflendidi are fuit.
Legatus varias pro Rege tUcîus in or m,
Prxflitit exacte munere dignafao.
Sedquia res Chrijii longe fiudiofius €git:
lamfruiturtantûfQfiJuafata Di'O.
L'an 15(35. le 21. Octobre, Meliîre leati Grolier, Threfo-
rierdc FranceaacrédeS^. ans decedaà Paris en l'hoflelde
Lyon, prés la Porce de Bucy .Duquellioftel il auoicfaid ba-
iiirla maifoii qui eft iur la grande rue. Et pource qu'il auoit
toujours deuotion à l'Eglite de l'Abbavc S. Gerniiain des
Prez, & enaymoitFortiesReligicux , les parens, aufquels
iJ auoit toutremis, ne vouiantfaircteflament, proc-urercr,
qu'il fut inhumé deuant le grand autel , où il y à vnc grande
tumbe contenant ce qui l'enfuit.
Cygifl Mejsire Jehan Grollter en fon vitût cheualier, Seigneur
Vicomted'Agm/y , Thre/crterde Mtlan drde France^ enUchar-
ge ^Threforer te d' oultre Seine & Tonne ^General des finances du
Roy. J^i trefpajpi le 21. Octobre ifàf. Priez, Dteupour luy.
Etaux pieds de Ton effigie eftinfculpc.
loanniGrolerio.^ Infubn.zdudurn.^ Gallixnupcr ^^^fiori Ca-
fttjf.fidelijf.lnteger. VC. virtutum omnium litternrum comprimis^
& V€nerand£antiquttatis Amdnttjf.Obferujinti(].Studicfijf.AnnA
&Ia£obclUfili.iAnîh6nius&Fetrus nepates ParentiCanJf.MMM,
FF. vixitannosLXXXyi. ObutXFKal. Nouemb.
Retournons en cueur, d'ont nous eftionsforcis pour gar-
der l'ordre des années entre les trelpaiïez.
A cofté gauche de la tumbe de Pierre de Corpolay cy
defTus mentionnée , eil inhume MefTire Pierre Danes, ôc
telcpitapheenfatumbe infculpé.
Reuerend Père enDieU Me f ire Pierre T>aru s :, en fon viuant
Euefquede U Vaur-, inftitKe premier lecteur royal es lettres Grec-
ques par le Roy Framcis premier , &enuoyê pour fon Ambaj/adeur
Ali Concile de Trente , lequel de céda en la matfon de céans le 23.
LIVRE SECONI). 311
iourd'Aiirilisyy. Et plus bas que Tes pieds , eft graué, NON
,§J" JE SVPER rifi?ii:^iW. Quiellladeuileoufymbole
del'on Mécénat & bien- faclcur,FrançoisCardinal de Tour-
non , comme il fe void aux orfrais des Chapes, Chasuble
&Tunicquesdetoilied'ûr,qu'ila donneesà nolh*e Egliiè.
Et depuis quatorzeansença,MadamcCatherine deBour-
bonMarquiiedei'Illeen Champaigne^ fille de Henry de
Bourbon , Prince de Condé,& de fapremierefemme Marié
deCleues,eftantdecedceauLouurele5o. Décembre 1595.
fon corps après auoir eftë ouuertjexentcrrë&mebaumé fut
mis en vncercueil deplomb, couuercd'vn autredebois, ôc
porte en laruelaindDenysauPrioré des filles Dieu .-oiiila
demeuré iufques au 17. lanuier 1596. qu'il fut apporté en TE-
glife de lain d Germain des Prez, fur les fix heures dufoir le
i^. duditmoys. Apres quel'Eglilc fut tapillee de noir, Cha-
pelle ardente tref haute drefTec, 6c le tout garny de cierges,
onfit Ion feruice funèbre fort folemnellement. Monlieur
l'Euefque d'Angers célébra la Meire,&: fît l'Office: auquel
alhfterentplufieurs Prélats &. Princes, & vnebonncpartie
de Meilleurs de la Cour de Parlement. Son cercueil fut mis
en vne petite folle vouftee à la légère, foubs les degrez du
grand Autel à main dextrc,pres le fepulchredc laRoyne
Bertrude, femme du Roy Cl()thairefecond,& mère deDa-
gobcrt. Onaobferué que quand cefte ieune PrinceiTeve-
noitdefon viuantennofl:redit€Eglife,elles'agenouilloit6c
faifoit les prières au lieu où elle elt enterrée: & depuis fon
trefpas, fa mère nourrice a elle veue pluileur fois larmoier
en ion tombeau.
Ses deux héritiers, pour le regardde fa mère, ont efté fes
deux tentes,DucheiresdeNeuers&deGuife, qui pourvue
iîrichefucce/Tion ne l'ont honorée de quelque monument
digne d' vne telle PrincelTe.
Ce pendant le frère lacques du Breul ay faidappofer cet
Epitaphe , admirant en elle la confiante ôiperfeuerantcfoy
Catholicqueiufquesàla mort . encore qu'elle ait eftc vne
bonne partie de fa vie nourrie auec les hereticques, à Se-
dan ôc ailleurs.
Hic iacet illufirifima Princeps Catharina Borbonia , Henrici
Bwboniii Trmctpis Conddié' Marixde CkHesfliA.^ujtannos
3U VNIVERSITE' DE PAR.IS,
natazi. ohiit Lutec'um Caftro LupardyDtejo. Decembris i^<)).
Son cucur eft demeuré aux fîlics Dieu, 6c a cfté enterre au
milieu du cueur de leur Egliiè, lansaulcunc eicripturc fur
tumbe propre.
L'an 1601. Madame Fran(:Dife d'Orléans, PrinceiFe de
Condéj & mère de Mon(eigneur Charles de Bourbon,
Comte de SollFons : deccdaenion hoftelde Grenelle, par-
roifTedeiaincl Euflache à Paris. Les pompes funèbres en
furent faicles en l'A bbay e deS.Germam des Prez, le iàmedy-
leptieimeiourdumoysdeluillet. Et le 2,0. lanuier de Tan
i6oi. fon corps aeAe tranfportë en l'EgliiedelaChartreu-
le deGaillon: pour eftre inhumé auprès de M efleigneurs les
Cardinaulx de Bourbon , Oncle ôc neueu.
L'an 1610, leLundyhuiclielmeioiirde Mars fur îes Imicb
heures du matin , Madame Loyle de Lorraine, femme de
Monleiiineur François de Bourbon, Prince de Contv,
acouchaau Louured'vne hlle. Laquelle le mefme iour fut
apporceeaulogisAbbarial de faincl Germain des Prez , où
fondit père refidoit.
Le vendredy, 19. ioiir dudit moys, à vne heure après
Midy , elle fut baptifee au mefme lieu, par Maifkre Henry le
Maire, D odeur en Théologie 6c Curé delà parroiile famd
Sulpicc. Et pource que l'on voioit manifeiîcment qu'elle
declmoit à la mort: par le commandement de mondit S^i-
gneurfurentchoifis 6c eleuz deux pauures de ladicle par-
roiflc, lacquesdeeffart pour parrin, & Martine Demarés
pour marrine. Lefquels , luy impofèrcncle nom de Ma-
rie.
Le Samedy 10. Mars , entre vnze &: douze heures de nuir,
ellemourut. Et le Dimanche II. duditmoys, fut faite ou-
uerturedufufdicl:petitcaueaudefa coufme Germaine Ca-
therine de Bourbon, &ioignant icelle,à main gauche on
pofa ce petit corps doublement enclos, de plomb & de
bois.
Au mefme caueaua auflieflc mis le cueur enchalTéen
plomb 5 delà fufdide Prineeflé, Francjoife d'Orlcans:qui
auoiteftéextraidauant que de porter fon corps à Gaillon,
&: gardé en noftre fccretainerie iufqucs à prefent.
Le cinquiefme iour de Marsi^jn. fut inhume en la Cha-
pelle
L I V R E s E C O N D. 515
pelle S.ChriftophlederEgUreS. Germain des Prez du cofté
de Midvtrcshaulc&puilîanc Seigneur Guillaume Donglas
' .GomteDanguii'e, réfugie de Ion pays pour la foy Çathoiic-
queApoftolique & Romaine^ IHU de cefte trel'antiqueôc
trefnoblefamilledesDonglas. Iceluy en fàieunelTefutim-
I bu du venin d'hereHe : mais eflanc venu en France à la Cour
dn Roy Henry 3. il fréquenta tellement les fermoni^Sc les dif-
putesSorbonicqucs, carjlauoitbieneftudié, qu'il recon.
gnutibn erreur :.$c depuis a ù bienperfiftc en la vraye religi-
on que nouslauons veu conuerler non en Princemondain,
mais en vray religieux, eftantibii de matin,SLàtoutesheut
resennoitre Egliie. Ec recitoic tous les lours, conpme^vn
qui Y eue cité obligé, fes heures Canoniales en vnBrcuiairë
à 1* vlàge d e Rome. Et ne pouuant aiîiftcr à matines, à caufes
des difficultez défaire ouurirles portes la nuicl,ilfeleuoit de
fon licl,^ demeuroit le plus Ibuuent deux heures en orailon
& méditation : corne Tes domclHcques nous ont tcfmoignë.
Pour les leuneSjôc autres commanderaensderEglife, il en
eftoitfi exad obferuateur, qu'il euft aymé mieux mourir^
quedelesenfraindrcfanscxtremeneceiTité, ilny auoit ce-
luy qui n'admiraft la vie de ce faind perfonnage. AuiTi eut il
vnepompe funèbre dignedeluy, fi quelque chofe enpou-j
uoit eftrc digne. Caroultrevnnombreinfinidepeuple, qui
yaccourutdetoutesparts, y aiîiftcrentMeflicursles Arche-
uefques d'Ambrun ôc de Tours, ôc l'Euefque de GrafTc.
l'Ambaflàdcur d'Angleterre, les gardes EfcofToifesde no-
fl:re Roy, 6cvne grande quantité de nobiefTe de diuerfes
natîons. .
Chaffes qui font ^ en Udic^e Eglifc,
En ladide Eglifede S. Gerrnain ^^s Prez , font ies chafTes
quicnfuiuent. .w, , ,
La ChalPede S. Germain Euefque de Paris. De laquelle
nous traidcronsplus amplement cy après, -«-^,'n,. '^, |*
Les ChalEes des glorieux rnai;tyrj George Jlylome de Be-
chfeem , &de Aureille Citoyen de Cardubeein Efpagne ,&.
le chefdcfaincteNatalie, autrement dideNoelle la temme
Tous trois martyrizez en ladide ville de Cordube par \z^
Maurcsinfidelesenl'an 852.. S. Euloge Prcflre, qui cftoit
prcfen c a fidekment efcript leur martyre Lihro 2. McmoriAfts
Rr
314 VNI VER SITE DE PARIS,
y^-^^ijr/^/wr./^.&affèure qu'ils l'accomplirent le L/.IuilletvJc
nonleiy.AouftjCÔmeraporte Vluardenionmartyrologue.
Baroni^&PicrreGalefinius en leurs marcyrologes Romains,
fuiuentropinfiondeS. Eulôge, wag/s ocul.itotcfiiquam ûun^
tisdccem , i/t tuions dicitur ^p dente s . Et m'eftonne de nos Pè-
res, qui en dteflàntlecayerparciculier du Brcuiaiicede no-
ftre congrégation pour k matlon de céans, onCTémis.ec-
fte fefte au 17. Aouit' (uiuanc Vluard. Mais en ce, on les
peut excufcr, que îéS'ceuurcsduditfaincl: Eulogen'eftoient
encore mis en lumiere( Ou Ton veoid que k propre nom de
faindleNatalie, qu'elle auoitreceu au bapce(me,eftoic Sabi-
gothe. Lequel ign*orant les fidèles Chreiliens , Tonc depuis
appeilee; A^>/WM;!^,deriuancc'e nom de, natdls^ attribué
parrEglireaul-outda trefpasdcs faincls, qui mortui mundo
n^ifcuntarcxlb. Lefdicls corps de SS. GeorgeiSc Aureille,en-
fembîele chefdelàincHie Natalie furent apportez céans en
gç 3^ l'an 8^8. ç'efl àfçauoirfix ans après leur marcYre,Ie 20 Oclo-
bre, & a meirhe lour cous les ans fê fâi<3; iafelle de leur tran(^
latibn'i'' ^'"'■'^'^^ t>tfr(i. iiu:? fi\;-) ,iu'j3£rj'iut.'jo 3jczv /
A'im u f. Pltjs en là^dttfVeEgHïe 5e faîhd GerAià'ii , efl la chafle de
f. 41- faincl: Lcufroy, Abbé de l'Abbaye , anciennement dicflei
laCtoii rairiàp'irén, ôcàpr^fentia Croix faind Leufroy;
ihiXfm. cn.Normandie; àdeuxlieuxd'Eureux. jnt^ib-.. ;
Iteinla cHafTe de S. Thuriaue, Archeuc(<^ue de Dol en
Bretaigne, qoidepuisaeftéreduicT;en Euefché &:ibubmis
à rArcheu'efquedeTours.
-Lachàlfedefaind Drodouc, difciple deS. GermainÔC
iccondAbbe de céans.
LaChalîe de S. Amand; EuefqueduTraicl. En laquelle
êil vnepartfé'de ion torps : &: l'autre eften Flandre , au Dio-
cefe deTournay en l'Abbaye dudic faind Amand, Eluone
La ChaiTede S. Vèo^ût-AbbeteS.MiçÉiVdefTouw efl
iaquelFe cftVhc partie de fon corps :&rautrc eft eh l'Eglife
canoniale dii'dît S'. Venant , au-cloiliiedie- 'S. Martin dudiét
'^ '; zÈH^àtiàMtéé'Ëglifidt'S?Gem4m "^
î/ecKefduditS. Artiand, enchafTéenargcnt. -■ ^ '^
Le ciiefdel'aincle Natàlie^ou Noëlle, enchalîc en argents
LIVRE s ECO N D. 51;
La iambc de l'vn des fainds innoçens occis par Herodcs,
laquelle eftenchafTecen argent, .lijii»;
Le bras de fain et George martyr, de Capadoce, enchaiïe
en argent. Son martyrefutioubsrEmpereurDiocIecian ,lc
! ij.Aurii.J'aniSi. ;b ',;
En l'an 577. fainct Germain Euefque de Paris alla en Hie-
I rufalem, ladeuotion(urmontantlonaage décrépite. Età
' fon retour vifitadConflantinople l'Empereur luftin le ieu-
ne. Lequel le receut fort honorablement , ôc luy offrit de
grands prciens : Mais le bon pafteur \qs refuia, & ne defira
auoir que des fain tes reliques. Parquoy l'Empereur luy don-
na leldiclcs reliques d'vn innocent 6c de laincl:George,qu'il
i apporta céans , ôcy lontcncoreencefteanneei6ii.
Aimon liurej. chap.9, adiuufte, vne partie de la Cou-
i ronned'efpincs denoilreSeigneurlelusChrilUaquellcn'efl;
' plusceans,6< eft incertain en quel temps elle a eftc perdue
ou donnee.Toutefoisciley e(lolttncorceni'anI265}.Com-
| me appert par le dénombrement & inuentaire des reliques
& ioyaux de noftreEglifefaincl Germain, que bailla Frère
AlexandreThreforier&iSecretain audit an, lequel inuentai-
I reeft au thrcfor des chartres de cède Abbaye. Layette 16.
des grandes armoires , cotte au dos C. y 2.
En ce meiine inuentaire, eft mentionnée vn Reliquaire
quarrcd'argentdoré: Auquelfont enclos des Corporaulx
viiîblcs des deux coftez à trauers vn cryftal. Lefquels font
communément appeliez. Lescorpomulx fatnct Pierre^ non
qu'ilf en foitfcrui àla melfe, mais de S. Greg.quilcs enuoya
àlaRoyneBrunehauidouBrunechilde. Car au liure 5. de
ibnregiftreEpiftre yi.il diclluyauoir enuoyë des reliques
deS.Pierre&:S.Paul,iànslesexprimer.EtenrEpiftre30.du
troifiefmcliure, f'excufantàrimpcratrice Conftance,quf
luy demandoit des reliques de faincl: Pierre Ôcfaind Paul, il
dit n'eftrc la couftume des Romains d'cnuoyer des reliques
des faincts, ains ieuUement vn linge qu'il appelle, Brandcum,
dans vne boite quiait eité benit 6c pofelur leurs monu-
ments.
CQgnofcdt ■> tnquit ^tranquillifima Domina, qn,ia Romanis
confuetudo non est, quandoflinctoYHm rehquias dant^ ut quLCcfUAin
ûgerc -prAftimunt de cor^ore-.fcdtanîummQdo in^yxiâe Braf^dcum
Rrij'
3i6 VNIV'ÈRS ITE' DE PARIS,
mittit»r,ntqfte adfacratifintji corporafancfor/tmpamtur.^t pour
l'cffeclqui s'en enfuit il adii>ufte , Lemtum , in Ecde/ïa qux
eHdedicanda recondttur : & tanttperhoc ibidem virtutesfpmt iic
Jiillucfpedaliter eorttm corpora deferantur.
Ecrapporte l'exemple de S. Léon Pape, lequel ayant don-
né aux AmbafTadeurs de Grèce vn Brandeum , ou linge bc-
iiit,au lieu des iaincles Reliques qu'ilsdcmandoient/Jk co-
gnoiilànt qu'ils le meiprifoicnt ,& prcnoienccela pour vne
moquerie : pnnt des cileaux ou Forcecces,ôc de ce linge qu'il
coupafortitabondancede fang, Vincent de Beauuaiscn
fon miroir hiftorial, liure lO.chap. 19. Et Antonin partie
fecondedelafommehiftoriale, titre u. cha.i.§.4.ercriuenc
que c'eftoient lescorporaulx furlefquelsUauoicdit MelFe
Chorelemblablefîtleditlaincl: Grégoire, comme il felid
en fa vie,compofécparIcan Diacre de TEglife Romaine,
^ rapportée par Surius, tome 2. des fainclslur le 12, Mars^
Car d'vn Brandeum f comme il eft au texte j ou linge bénit,
il en fitpludeurspieceSjqu'il mit en diuerlcs boites diligem-
ment feelices , & les bailla aux AmbalTadeurs qui eltoienir
venus d'Occident, pour auoir des relique?, fans leur noti-
fier le contenu el3itcs boittes, mais en leur en retournant,,
l'vn d'iceux fuada aux autres de defeeller ces boittes, &: voil-
es qui eftoitdedans. Ce quifut incontinent expédié. Et n'y
trouuant que des morceaux de drappeaux, ('en retournerëE
à Romefort indignez ,6c en firent plainte à l'Archidiacre
pour l'intimer au Pape ; lequel en eftant ad ucrty , fi t appor-
ter fur l'autel la pièce de linge qui elloit en la bocte de celuy
qui auoiteftécaufe de ladite ouucrture:6cia perçant auec
vn petit coufteau en diuersendroits,îciang enforcitabon--
damment: Dequoylefdits AmbafiadeurseflonneZjfepro-
fternerenten terre, recognoiiïancsleuiincrcdulitéjôcfurcc
confirmez en la foy.
' BaroniuSjtome 9 de fcs Annales. foubs Tan 766. page
2,72. efcrit qu anciennement au dclTus des cliaiTcs, êciàr-
cueils des Apoftresôc Martyrs on laiiToïc vn pertuis ,pour y
faire paifer quelque mouchouer ou autre chofe, &: toucher
aux SS. reliques:-!^/ extali taclu^gratiam curationn^m haunrent,
£tefl:ccqucS.Grcg.{quienvloitfouuêtJappelleBrandeîi.
NonobUât ce que defTus, il y a entre les reliques de céans,
vn tuyau de cryftal,garny par les deux bouts d'argent, danx
lequel cftvn des doigts de faincl Pierre l'Apoftre: quepaji
L I V R E s E C O N D. 317
importunitë ou autrement, faind Grégoire auoitenuoyë à
la Koyne Brunehauld,& iccllc l'auoic confère à noftrc
Eglife. lamais femme ne fit efpancher tant de làng Royal bc
d'autres grands Princes que Brunehauld, comme l'on peut
voirauxAnnalcsde France, Hure premier: Et toutefois ce
bon pafteur mal informé, en l'epiltrc 59. du cmquiefmcli-
uredc Ion Regiil:re,rafaidencUnc3toutesbonnesœuure5,
Excelkntiét ( m qu i t ) vefiraprona m bonis confueutt ejje opcribus.
Etenrepiftrehui«5licfmeûcrvnzieimeliure, tientla France
bien-heureufe , d'auoir vne telle Roy ne. Plus altjs gerjttbu^^
gentem Framorum ajferimns fœluem : qu£ fie bonis otnmbus.vrx-
ditammcruithabere Reginam.
Lajirrande Image d'argenr, dore en parciCj de S. Vinccni manyr,noftre premier
pation, poile 17. marcs 1. vnccs& demie. Et a coufléiié cfcus lo.lolsje matcap-
prcticà ii.cicus Se trente fols tournois. & l'cku à trois hures toiunoiî. A quoy fauc
adioultervnzcliurestournois qucle foubuHcniét(.:juin'cft q.iie decuiuic)acouflc
à redorer, qui font eafemble zio. tiens, qu'a ce ni te ccftc Image : aux pieds de la-
quelle il y a deux oiremens de ce glorieux iuittyr,.& fur fon chef vnc couronne fe-
mccdepccitcspicrrcs fines. Ellefucpaiaclieueeen Tan i(7ûs.
En Tan 1604. aumoisd'Aurilonafaitfaire l'Image d'ar-
gent de (àinct Pierre, poifant fix marcs, ôc a couftédeux
ccntsviûgt cinq hures, au pris defeptliurcs dix fols le marc.
En là main on a accommodé le tuyau de cryftal,cy delTus
mentionné, contenant vn doigt dudit glorieux Apoftre.
Il y a vnautre tuyau decryllal, dedans lequel en tient y
auoir du laid de la Vierge Marie.
L'Image de lainde Marguerite que la Royne de France,
Marie de Medicis , femme du Roy Henry 4. a donneeà no-
ftre Eglife, poife en argcntauec fon foubaflcment, trente
fept marcs quatre onces &: demie. Qui a couAé cinq cents
cfcus. Etfutacheueele 10. lanuier 1608. Aux pieds d'icelle
cftle menton de ladite vierge U. martyre:
Le benaiftier d'argent auec Ion guepillonauffid argent,
faitt&parfaidle 19. Auril 160S. ilpoiie huid marcs demie
oncemoins. Et a couftéau prisdc trenteîiureslemarc, là
fommede 238.1iures trois lois.
^ Etau mois de léio. acheté deux burettes d'ar-
gent 31. Hures, le baiîîn d'argent poifant fix marcs &: vne
once,auprisdei4.1iureslemarc, a couflé fept vingts huici:
liures tournois. Et a elle liuré céans le 16. Mars 1611.
- - Audit an, le 9. May, pour vne Croix d'argent eloucfur
bois, auec le Crucifix &: la pomme qui font de cuiure doréj
futbaillc ^^.liurc&tournois, Rt ii]
3ig VNIVEKSITE DE PARIS,
Fondation de la ChapelleniedcS. NtCAtfc& S. Eloy: Edifice du.
refe^oify ef de la chapelle noftreBame, enfemhle les
Epttaphes desperfonnes tjui y font inhumées.
En la Chappellefàinde Marguerite deladicVe Eglife, ii
yavneCliapelienicfondcepailescxccuceursciu teltamcnc
deMadameBlanchCjfiiieduRoyfaindLouy s, en l'honneur
S. deNicaife, vnzieiine Archeueique deKhcims, qui fut
martyrizécnran434.&de iainclEloy Euefquede Noyon,
La fondation eft de 25. liure.spariiis amorties, à prendre pax
chacunan furleThrclorduRoy. Commeappertpar le til-
trc paile le Lundy deuant la faind lean Baptifte 1U3. Du
nombre de ces exécuteurs edoienc Pierre de Courpalay,
Abbcdefaint Germain des Prez &: frère Nicolas de Lyrq
Cordelicrrlefquelsdes biens de ladicledefuncle fondèrent
encores quatre cliapellcnies en la faincle Chapelle du Palai^
de Paris, commei'àv dicl au premier Uure.
Lerefccloir d6ceileAbbayefortlong&:large,vouté,d'vT
ne grande hauteur, fànspilliers au milieu 6c i'vn des plus
beaux deFrance fut édifié du temps de Simon Abbé 4S. co-
rne ii fe lit & veoid depeintfur laporte dudit Refccloir.
AN N 0 DOMJNI 123c;. M. P. Simon Abbas 48. huius
mo ndfierij , hoc R efeclorium fieri curauit.
En l'enclos d'icellc Abbaye, ilyavnc belle chapelle no.
ftre Dame, diftindede la grande Eghfed'vniardin &: petit
cloiftre, baftieàla mermefa^onquelc lufdid refedoir §£
parvn mefme Architede, comme ilfera dit cy après. Dans
iaquelleau deiuisdu portail eft efcript.
HancprxcUviWiD, MaruVirgmis CapelLim , Annû Dûminf
1247. db Hwronc de Ifiaco , hiHus Monaflerj Abbate 49.
adificart cœptam^ fucceffor eius Thomas de Malo-leone perfe^
cit.
IceuxdeuxAbbezHugues&.Thomas,commefondareurs
ont efté inhumez en ladide Chapelle : & auoient des fep^U
cres elcuez de terre , auec leurs fbatues de pierre. Lefqueis le
pcre Simon Clou Vicaire &: Prieur claull:ralde leans fit dé-
molir enuironfan 15^7. pour aplaniregalementlc coeur de
ladide Chapelle , ^ le rcpauer de tumbes raportees de ^a&
LIVRE SECOND. 319
la, iufques à en brifer & mefpartir d'aucunes, comme l'on
veoid encore de prefenc. Et ny eft demeuré aucune memoù
rcdudit Hugues. Mais quant à l'Abbé Thomas, fa tumbe
récente, qui cil dcuantieprincipal autel, contient cet Epi-
taphe.
H te IdCetThcmas de Malo-leone,quondam Abb.is huiitsEfcle/i^.
Cuiiis tcmporibus compléta fuit tfia capelLi y fundata & ddificata
ter bon X memoru Hugenern deyfiaco, Abbatem huius lo ci ^ Anima
eius requiefcat tnpace,
L'andefon decés ny cft point mentionné : Mais parla
datte des lettres de l'elledionde (on fuccelTeur immédiat,
Gérard de Moret, on congnoifl qu'il deceda en l'an
L'an m66. le 1 7. iour de Mars l' Architecte de ladicle cha-
pelle mourut, &: eft enterré en icelle, foubs vne grande
tumbe, reprefenrantraperfonne, ôctenantdes outils pro-
pres à fon eftat , comme equierre 6c gran d compas.'Son epi-
taphecompofecnversrithmicques,(commelice{îecle s'y
dclcifloit,plus qu'en l'obferuation des quantitez, & mefure
des carmes ) 2c cngraué à l'entour de fadide tumbe eft
Flos fie nu s morum^ utuens doctor latomorum^
Musierolo natus lacet hic Petrus tumulatus, Monaercau.
3 Hem Rex cœlorum perdttcat in alta polorum. / /
^-' „ ,, / - ^ , , ^ 1166.
Chrtjtt Mtueno , bis centeno , auodeno
Cum quinquageno quarto deccjîif in anno.
Au Calendrier du vieil martyrologe de TEglifc de fain(5t
Germain, le ly.iour de Mars, eflefcrit,queleditArchîtC(51c
aauffi bafti noftrc refecloir.
1' En la mefme Chapelle ^ inhumé Nicolas de Ladit,
Abbé 58. d'icelle Abbaye, ayant tel epitapheengraué en fa
tumbe.
SV B lapide XP 0 requiefcit nunc de Ladit 0^
Nicolaus Abbas. Sifèxtd lultf'tradas
idus, repcrias cum cLwditur vltiwa die s. ixdi,.
AnnomiUtno ytrecentO:,^lHaterquind€no, . ^
^ Adtun^o primo. EL cdoleuctadimo. Amen.
EL, nom Hébreu fignifiant force Se vertu, fe prend pouif
■Dieu : comme l'interprète fainct Hierofme , en l'epiflrtf
310 VNIVERSITE' DE PARIS,
1^6. Ad MdYcelUm. De decem nomtmbtu Dà.
En la mcfme Chapelle, entre la première & féconde mar-
che du grand autel, ont efté enterrez les mtelHnsdeMon-
feigneur Charles Cardinal de Bourbon Abbc de ladite Ab-
baye, lequel deceda en icelle le 30. luiliec 1)5)4.
Dé la iufiice temporelle de l'Abbaye de fainci
Germain des Frez.
T Es Religieux, Abbc &conucnt de faind Geimain des
-^-^Prez, non feulement au bourg duditSainct, ont toute
iufiice, haute, moyenne, ôi baffe, mais aufll dedans la ville
deParis, fuyuantleurpriuilegedefondation, confirmé par
lesRoysDagobertfilsde Clotaire fécond , Charlemagne,
Loys 6c Lothaire frères, Charles le Chauue , Robert , Hen-
ry premier, Loysle gros, Loys cinquiefme, PhilippcAugu-
ri;e,S.Loys,6c par Philippe troifiefme, lequel nous borna
ladite milice, félon qu'il eil contenu en la tranlàdion faide
entre ledit Roy Phihppesôclefdits Religieux,dontla teneur
l'enfuit.
philtppH^ Dei gratta Trancorum Rex. Nùtum facimus vni-
uerjîs tam prdjentibus qukm futur is ^qtiod cum contentioverte-
returinternos ex vna parte , d^ Religiojos viros Abbatem dr Con^
uentum S. Germant de Fratls , iuxta Parijiu^ ex altera,frper lu-
L'abrcuuoir (lit'ta locorum infiàfcriptorum -.Tandem inter nos & dtcios Abba-
Maicon , au ^^^ ^ conuentum de terra Tua quam habentinira murospar. fa6ia,
bout du pot / • / j ^.j r j^ j ^
s. Michel j^if concordatio tn hune mcdum. l ideUcetquoaa cuneo adaquato-
rij MatifconenJtSy eundo directe ad portam fancli * Germant de
* Elle s'ap - i>Yatis , à dextera parte vfaue adSequanâm. Et a cuneo murorum
d'hui la pct-fi^cH Andre£y àjïnifira parte eundo dtre^e adprxdtclam portam
rcdc Bucy. ^ Germant. Et a cuneo murorumS .Andrew pr/dicîij eundo directe
l'fque adcuneum murorum fratruMinoru adextera parte .Et àprxr
dtclo cuneo fratru minoru,'vfque ad cuneum murorum EcclefiA S S. '
Cofmx cf Damiani. Et ah eodcm cuneo njfque ad portam * Gibardi
c'cft maûi - à dextra parte. Et in omnibus locis ,plateis , mafurisj domibu4 éf I
^^?\]^ P^y t;/>//, qua vel qui continentur infià metasfuperms nominatas ha- ^
' bebunt diclt Religiojî ex nu ne tmperpetnum omnimodam lufiitiam
altam & baffam : Nihil nobls é* fuccejjhribus nofiris lujlitid, do-
mintjyprôprietatis , d" pojjèfionis reîento : Exçeptis gueto , tallia^
exercitu^
LIVRE SECOND. . ^^u
g^ercitUy diluaccitày & h an no. Itefn t^llui pinis (^ vîni, c^tcrifa
tofiumis nohts ab antiquo dchitis , & rejorto : qux injrà prxdiùas
nictiîs rtobisCr nofiris fucccjjoribus retincrKus. Hahehunt etiam
dic'ft rcligtojitn omnibus locis & vîcisjïtts infià mctasfitpradicïa^
•viariamy ô" lufittiam njïarix^ O" quicquid fertinet ad 'viarUmjô'
falf^s menfnras, S duo tamen ^ retenti loanni djch Sarrazm
cuti Farifunfi & Stephano filio 'vxoyIs /ii£ vftifiucru : quem ipjl
dicunt le habere ex colUttcne lnclyt£ recordattonïs p'xcLirifîmi
Domini & genitoris noftri Ludoutci Francorum Régis in dicfis
l'iaria & lufiitia 'uiari^^ & infidijs domorum , qujifent in vicis
jitîsinjrÀ nietas fuperius nominatas. .^jiarum faliaru?n facieH-
darnm cum v tari a O* Injhtia viarix fofidccejfum ip forum ciuium
abfqae aliqna contrad.i^ione noftri vel neftrorum JucccJJcrum y ad
vrxdiïïos religicjos fojfefio atmpropricîate libère reuerteinr. Nos
tijfuper & fucccffôrcs noftri de cxtero habcbimus imperpetuum abft
que idiqua contrad:ciidne prxdicîûrum religtoforum , ornnimodam
ii/ftitiam altamé' baft^im in omnibus cenftuis eorumdem religio-
ftorum infra mctaa Pariftusfttisy extra metoiftuperius nominatas.
Salua td'ûien& retenta inibi diclis rcUgiofis I usiitiafundi terrje.
^Jtem ad nos O'fticceJJores noftros ex ntinc tmperpetuum pertinebit
tota via, chemmum , & viaria, qii£ eft aprxdîcto adaquatorio, vf-
que addi^um cuneum rnurûrumfancli AndreXy & ab eodem cuneo
"jfque adcuneum f-atrum Minornm. Et a prjtdiclo cunea ft^atrutn
}/^noru7n,i'fque ad cuneum murorum Ecclcfi£ fan6loru?n Cofm<e
C^ Bamiani. Et ab eodem cuneo v/que adporta?n Gibardi, cum
i?nm ture^ dominio^proprietate &poJfeftione, & omm eo quodper-
îinet adviariam yCum omni lujlitia ait a & baffaplenoiure. Ita
qnod diclt religiofi in eadem via feu viartavelchemino mhil de
C£tero reclamabiint. Licebit enim abfque altqua noftri velnoftro-
ru?n [uccejjorum contradi^ione famulls ç^ ftruieatibus diclontm struient
religioforum flatutis adcuftodiendam terramfuamvirgas de ferre vuiglsergem
in manibus O" ^rnia , pr opter fuornm defenftonem corporum ,ft ne- ""-'"S
ccife fuent : prout ferutentes noftri de Caftelleto dcferunt înjra
muros Varifius vbicuque tnfra metaspr.edichts. Inhibemus etiam
ne feruientes noflri de Caftelleto qui pro tempore fierint ^vel eo-
rum aliquis fici.int euocationes feu citât iones m terra fancît Gcr-
mani injra ?netas pr^diclas. £)uodft contra fecerint, pr.edichts
citattones feu euocattoncs penitus annulamus : nec volumus qnod
aliquis hofpitum fancli Germani inirà metas prxdictas ^ Pr opter
se '
mutu.
^i VN I VER SITE' DE PARIS,
huiHfmûdi citationes , fi defecerit^ uel ad die?n non comparuerit,
in (iliquo pmiatur : ntfe ratione refont j njci caftinm ad honorem
nofiri non pcrtinentinm iVel altquormn aliorum cnfuum nobisd^
Jiiccefforibns noHris (vt fuprâ dicfum cfi) retcntorum, njclaltcrius
alicuius cafus y qui ad nos ^oelfuccejjores nofiros^ rattone debiti no-
firi, njcl alicuius fort sfacli nobis vel fcrmenttbiis nofins illatiy
'velaîiquû alio modo tare communipojjet pertinere. In qmbus cajî-
btis nobis c^fuccejjoribns nofiris m pr^ediclis locis injra dicf^zs me-
tas lufltttam (^ omnia qt(£ ad I ufiittam perli ncnt m prxdiclis ca>-
Jtbtis retinemusy S aluo iure in omnibus alieno . j^uoâ'vtratum ^
fiabilepermaneat infHt^trum^prxjentibus literis nofirum fecimus
apvoni figillum . ABum apud fanctum Germanum in Laya. Anno
homim 1272, Menjè Februario,
Monfieur Choppin en Ton premier Hure , de Moribus Pari-
jîorumAit. 2. art. 44., cite vne partie de la précédente tranf-
acl;ion. Laquelle a efté confirmée par Philippesic Bel, Phi-
lippes le Long, Charles quatrieime 6c autres Roysfubfe-
quents,comme auffi par les Arrefts de la Cour de Parlement
des années 1511. 1388. &. vne infinité d'autres.
Dans lefquels limites lefdits Religieux ont toute iuf^ice.
iiaute^moyenne^ôcbafTe: ôc pour Texercice d'icelle com-
mettent Baillv,Grefïïer5 Procureur Fifcal, Sergent, Doyen,
Geollier,&autrcsSergens&Officicrsneceiîairespour gar-
der leurdide luftice & autres droids Seigneuriaux } Et leur.-
faire oorter verges, mafTes , 5c armes neceflaires , fî befoing.
cft,pour défendre leurs corps, leurditeIu{l:ice,commefonc
ceux duChaftelletde Paris,ruiuant la rufdictetranfaclion.,
Etaulliont J roi cl défaire tenir afTifcSjCognoiflre de caufe
d'appel, RelFort &. reformation de leurs fubieds ,auecAUr
bcinesôcconfircûtions.
Aufhpeuuct faire maiftres Jurez de chacun me(ber,com-
mc Apoticaires, Chirurgiens , Barbiers, Bou]engers,Ton-
neliers, Drappiers,Coufturiers, 6c autres, auec toute vifi-
tation, amandes, confircations,& iuflice fur toutes &chav
cunclesfaulfesmefures de bleds, vins, huilles,.ièi ,aulnesi
toif€S,&:poix,6c généralement toutes autres chofescort-
cernant ce que deflus.
OntauOî lefdits Religieux tout droid de voirie, tant de-
dans la ville de Paris, ville & bourg dudid famd Germain^
i^ue ailleurs, où.feilend leurdicle luflice.
LIVRE SECOND. 315
Maximilian de Bethune, Marquis de Rofny, Duc de
Sur^ly,&PairdeFrance, foubs le tiltre de grand Voyer,à
luy conféré par kteuKoy Henry quacriefme die le Grand,
a voulu enuelopper & l'attribuer le droit de Voirielurl'Ab-
baye de S. Germain des Prez , &i fur les membres qui en dé-
pendent en diuers diocefes . Contre lequel produclionfai-
ùc fort ample , il a eil:é débouté de tes prétentions, èc fcs
commis (ujetsâ emprifonnemenc 6c rcititution de deniers
qu'ils auroient exigez &:receus. Eccepar Aireft delà Cour
cel qu'il ienfuit.
WE V parlaCourjlaRcquefteàclleprefenceeparles Re-
ligieux AbbéôcConuent de l'Abbaye S. Germain des
PrezlezParis,Conccnanfqu'encores qu'ils loient bien &
deuemét tondez en tous droicls deliaulte moyenncôc bafTe
luftice , 3c de luilice oc droicls de voirie, tant en baillage de
ladide Abbaye qu'en toutes les Preuoftez, Terres & Sei-
gneuries, de ViilencutVeS. Georges, Limeul, Vallenton,
Cachant, Pareil, Eipinoy fur-Orge, S. Germain La-Vai,
Emans,Samozeau,Dampmartinpres Mante,Lognes partie
deMont-cliouet, lily, Vaugirard, ChailiUon loubs Bai-
gneux, Anthony, Verrières, Thiers,Grignon, Choiiifur-
Seyne, SurefnejLafelle, LechclnaVjlaChauiïée, laMarchej
famct AnthoineduBmifon, Montecbn,Vauboian, Ville-
ucrt, partie de MeudcD,Aurainuiiie,Baineaux, Courbetin,
partie de NogentLartault, ^Thiuerny près Moncaterre.
Dépendantes de iaditeAbbaye,qa'ilsenloicten poiîeiTion
ôciouiiranceimmcmoriale, éc y ayent efté maintenus, àC
conferuez , par tous les Rovs fuccelTcurs du Roy Childe'-
bert leur fondateurjcfquels iucceiliuement leur ont concé-
dé , oclroyé , confirmé, & augmenté, leidids droicls cjc p^i-
uileges,auecplulleu^sautrcslmmunitez, Confirmez par la
Cour,Mefmespourcequieil:dufaitdeladiteIurticcde\'oi-
rie èc droiils d'icelle, par trois de fes Arrefts contradictoire,
mctdônezles qu2triefmeMars,mililx cens, prem 1er luillet,
mil iîx cens iix,6cvingt-huic1:ieimeMay,miHix cens dix, par
lcfqucls,entre autres chofes font faictes'inhibitiôs&deffen-
cesau Voierdcs ville,Prcuofl;e&: Vicotc deParis,ô<:fes Co-
mis,£t aux Commis du grand Voyer deFrance,6càtousau..
très de troubler nvempefcher les demandeurs,, py,Cl«iude
Sf ï)
324 VNIVERSITE' DE PARIS,
Vei faux leur voycr gênerai : ordinaire , ôc particulier, en la-
dite Abbaye,Terres 6: Seigneuries lurdictes,en la iouyiîace
dclditeslultices, dronfVs de Voirie, êc perception d'iccux,
d'en inquiéter leurs hoiles, vaflauix, àL fubieds, par exa-
ctions, Concutions, alîlgnacions, ny autrementà peine d'a-
mende arbitraire, ôcleditVoyer de Paris, fes Commis, èc
ceuxdudit grand Voier, condamnez pour l'mduë entre-
piifcpareuxfaide fur la voirie duditfain cl Germain àrefti-
tuerparemprilonnement de leurs peribnnes, ce qu'ils ont
exige derdidsvallàux ôcaux def^ens. Au prciudice deiquels
& fio-nifications qui en ont efté faites, a chacun d'eux, 6c des
inionctions &: deffcnces portées par iceulx, enfemble du
procez verbal fait par l'vn des ConfeiUers du Thrcfor, auec
leSubdiitud du Procureur General en ladicle luflicc. Les
Relif^ieux AbbcôcConuentdefainteGeneuiefueduMonc
de Paris, &; Jeldits de laind Germain, des eftendues èc limi-
tes des iullices àc Voiries du Roy, deidits de iàincleGe-
neuiefue, & de iàind Germain. Et de la lignification ôc
déclaration defdic^es terres, ou leidicls lupplians ont le-
di(fl droid de Voirie , d>c publication faicle d'icelle aux
ProTnes desMeifes Parrochiales & Audiences des luflices
de(dits lieux 6c autres circonuoiiins , A ce qu'ils n'en pretë-
dilTentcaule d'ignorance. La plus partdclditsCômis n'au-
roientdelaiilè de trauailler& moleikr les iubiecls ^cvalFaux
defditsfupplians,tant parplulieurs alîjgnations 6c procé-
dures , en diuerfes iurifdidions , que par exactions, 6c con-
cuiiions. Deiqu elles exadions 6c toncufîions ils auroienc
faidinformerderordonnancedeladideCour: Au moyen
dequ'oy lerditsruppUans6cleurdiî:Voierrontiournellcmenî:
pourfuu{isparleursdirsvairauxSciubiecl:s,aiindeiesindam-
jiizer 6c gnrentir,de nepayerdeuxfoisvnmefmedroidde
voirie,6cpourvnemefmechoie,C'eftpourquoyrequeroiec
qu'ilpleuftàla Cour en exécutant leidids Arrefts, &. à ce
qucpourl'aduenirilsnedemeurencplus mefpriiez, 6: illu-
ioires, ôiqueroubsl'authorité d'iceux ils le puiflent redi-
mer enfemble leurs hoftes 6c fubieds, de telles indeuesCô -
cuilîons 6c vexations, Leurdonneradede ce qu'ils ontpris
6cprennêtpourraduenirlefaid6ccaufcpourleurrdirs ho^
fies Se fubiecs.Contreledit Grand voy er deErance^voicr de
LIVRE SECOND. 52;
Pans, & chacun de leur Commis 6c autres qui font&pou-
roienc eftre empioiezau fait de la voirie du Roy , & confir-
mer 2c réitérer les defFences de peines portées par lefdits Ar-
refis. Et pour les contrauentions faites à iccux, par concu-
tions Scmalucrfationscommifcspar lean Hattierl'vn def-
ditspretendus commis d'iceluy Grand voicr,&:vn nomme
du Cherne Sergent a cheual audit Chaftellcc
de Paris , fur Icurfditslioflcs éc lubicds, ics condamner cha-
cun d'eux en mil liurespariGsd'amendesà rendre ^reitituer
ce qu'ils ont pris 6c exigé d'eux, auec defl-ences à i'aduenic
tantauidits Voiers queieursCômis Vautres, de contreue-
niraui'dicls Arrefls fur les mefmespcines^ôcde punition cor-
porelle, defpens dommages Ôc interefts, Outrepermetrre
auidicshippliansfaire prendre &r arrefter prilbnniers, tous
ôcchacunsdefditscontreuenans Etquei'Arrercquiinterui-
cndraioit leu publie 6c affiche es iicux6c places publiques
queberoinrcra,afin que perfonne n'en prétende caule d'i-
gnorance. Veu aulhleidits Arrellsdes quatrieime Mars,mii
lixcens, &:premierlu;llet, millix cens lix: 6c vingt-huic-
diermeMav,miUixcensdix,{îgnifications 6c publications
d'iceux, Ledit procez verbal de i'eftendue, diftindion èc
limitation des voiriesduRoy deidits defaintc Geneuiefuc,
fcdeS. Germain du quatorzielmeluillet, mil irx cens trois
pluficurs expIoiCVsd'airignations donnez à la Rcqueilie d^s
Coinn;jisduditGrandvoyerauiditshollesôcrubietsà'iccux,
Supplianstntpardeuaiitle Preuol} de Paris que auditThrc-
for depuis Icldins Aneits. L'information faidepardu Val
Huilller en hdircCour envertu de iaCommiiîion d'icelle du
vingt-fixielme Odobre, niillix ccnsdix, d^s concutions,
exadio«s 6c concrauentions faides auldids Arrefts, tant
parlerditsHattierduChefne, queautresdefdits Commis.
ConclulionsduProcureurGcneral du Roy:Toutcon(ideré
LaditeCour, exécutant leidits Arrefls, Adonneôcdonne
adeaufditsSupplians de ce qu'ils ont pris 6c prennent iefair
&caufespourleurshoftes6cfubietsdeleuridites Terres às,
Seigneuries. A ordonnée: ordonne, Qu£ eux 6c ledit Vel-
fauxleùr VoyerGencral 6c particulier louyront de leurdite
voirie &: droids d'icelle en i'eflendue de leurs dites hautes
moicnnesôc baflciiuflices Afaid 6cfaidinhibitions6c def^
S li]
3i6 VNIVERSITE' DE PARIS,
fencesaufditsVoiers, leurs Commis 6c autres les troubler
nyempefcher. Soie par affignations, exactions, concutiôs,
ne autremenCjà peine de quatre cens liures paiiiis d'amêde,
pourchacunes contrauencions,^ de tous dépens domagcs
&.interefts: A permis 6c permet auldits iiippliansfaire arre-
fter àc emprilonner les contreuenans, pour le payement,
tant de ladite amende que reilitution de ce qu ils auront
cxigédefdidlsdroicls. Et faire lire, publier, afficher le prc-
fent arreil es lieux publiques que beiom lera.Ec taifantdroiç
fur les Concluilons duProcureur General du Roy, a ordon*
né&: ordonne que leldits Hattie^&du Cherneieront ad^
iournezà comparoir en perfonne enicellepoureftre ouy^
.6c interrogez lurladicle information, Faidien Parlementlf
vingt quatricfmeiour de Mars, mil iix cens vnze. J
Signé VoYsiN.
Des. Gcrmamdes Prez^^xncumitmcnt. vtUecloJeder murs^
diftmcte de Paris.
Depuis 64. ans, que parinfpiration diuine,ôc non par
fuggel]:iondemespârens,ou pauuretévrgence, ie nieiuis
voué 6c ay elle receu religieux à laind Germain des Prez,
mairuninclyce,Royalle,6c l'vne des premières de France
tant en fondation qu'en exercice de pieté , que les Grecs di-
roientenvn moUfccterjum ^ l'ay leupluiieurs Arreitsdela
Courte quelques patentes des Roys, oùies Faux-bourgs
deikmcl Marcel 6cfain£t Germain des Prez, font appeliez
villes murées, diftinctesde Paris. Et pour ce que /»//>/ ^^rri?^
pi/0 cali(Tant eculi ^ tremnnt mdnus .^ nuta/ttûjuegrejjt^.ltntvçus
pi us m arreflerà feuilleter nos Archiues,6c me çontenteray
deceftuvcv. ■. .
ftPhiiip- P H I L l P V S Dei graîia Francorum Rex\ vniuerfis prd{eme:s lir
pes 4. dit le teras injpctluiis faiuîem, Nûtumfdcimus cfuodin Curta nofira côn-
'Bel. querentthti^s communitaîtbus feu hahitAîoYtbus vïUaruin fan^tiMar^
cela , é fanclt Germani de Pratisprope Partjïtts , ^uod dues nofiri
P ûYiftcnfes ?mnt4'i iufl'cipfo s compelli facere tiitebantur ad contnhii-
endum vnamm dïÙis ciuthus noHrts P anfienjwusfaper dùno. centum
mille bbrarum tuYomnjium.^Adtcils ctuibus nojtnsPanfimfibus nobls
faBo in Yccompenfationem denani , quem vnum videlicef ab emptort
O- ^ûium à venditore rerum venditaYumvaYîJias de quAlibetlibYA ha,'-
berevolibamas ^ diccnîibus pcYplm'es raîionesfead hoc non teneri: I.
'
LIVRE SECOND. 527
DiÛif ctuibus mflnsvAtifienfihus ex aduerfo^YûfûnentïhnspYxâicias
vtlla4 ejje de [uhurhtis &pertinentiis villd vanjienfis & dictas com-
muniâtes d" habit aîor es âddïciam coutrihutionem t'nn cum dicfis
ciutbHsfACtendamperplures ratïonesteneri. Vifislitcris neflriT (hper
difio donc confecîis^é' profofitiombus apartibus ér earum rationibiis
plenÏHsintelUciùyprofiiwciatumfuitperdtÛx Cur/x nosirji ïuàtcium
diBa.s cûwmumtates (^ habitaiores dtciarum daarum njùlâmm non
ejfe , ncc cenfen dcbere de fubiirb^s (^ pertmcHttis vilii ? art fie?, fis :
Neceoscompellidcbere^dcontributioîiemprxcitcfamv/'îacHmctriihm
noftris pATifienfibus pro dicîo donâfaciendo^ in eut us rei tefiïmonïumy
pYAfentibHsiitensmftrumfecimus apponifigillum. Actum var'tfités
AnnoBemim 1297. Menfe Martio. Etfceliecs dVn (eau de cire,
vcrce , pendant en lacs de foye.
Beï Accroiffiment de P ans fat^ parle Roy Philippes Augufîe.
en vniffknt par noHiteaux fojfez, ô'ç^roffes murailles,
tVniuerfité à la Cité.
LE s R eligieux de fainc'l Germain preuoians bien que cè-
de vnion leurferoitpcrdrela lufticefpirituelle es lieux
qui de nouuelf'enclauoient dans Paris, 6cauoientefté delà
parroidclaindSulpice, parlareigle, qui dn^quod z' m/us ci-
uitatis débet ej/è 'urJcus Epi/ccpi/s : lis en efcrirent à Rome, au
Pape Innocent fécond, pour la conferuationde leurs lu-
ftices temporelle 5c fpirituelle , & autres droids defquels lis
auoientiouy au prccedentjlequel ne defirât autre cliofe qu'à
lesfauorirerieurenuoyala bulle rubfequente.
INNOCENT IFS Epifcms , jeruns feruorum Dei , B île cris
filtfs Abbait é^ conucntui fancii Germant de Pratis Parifienfis^ Salu^
lem ç^ Aposlolicam bemdiciionem. Cumper médium vinearum ar-
Hrarum infra (id efi tntra^parrochiamjancii Sulp:ciipofiîarum (quj^
Advcfirum monaflerium tertineîplenoiurc) admimitionem ciuitatis
part flen fis confiruantur demuo rrmri ^ftcutex vcftra infinuatione di .
dicimus^^rouidert/uper hoc vobîs authoritate apoHolicapetifiis . Ne
igiîurhutujrnodt occafione muroru yparrochialetus in monafterij vê-
ftïidifpendium immuteturprxfenttum vobts authoritaie concedimm
vtidemiusinxdîficiis eiusdemparrûchtje conîtruendis , & tp forum
habiîatoribus habeatts , cjuodin t^fius veteribus jedificiis & habit a-
Uribus a>rundem dignofcimini ha Ben us habutfji &c, D^tum L a te-
5^8 VNIVERSITE' DE PAPvIS,
rani ^cjuartûCal. lunij. rontificatus n&iîridnno^.
Mais celle Bulle 'lzWzq, ^ (uh fiumbo ^ pendant en lacs do
(by eroLigc & iaunc ne fut rtceue qu'en l'an un . Et des i an
précèdent ierdidsreligieux Abbc 6c Couent de S.Germain
desPrezdVnepartôc les Eueique 6c Chapitre de Paris d'au-
tre part, l'eftoientiub mis a trois arbitres lefquclsadiugerct
ûulditsdeParislaluflice ipirituelle en noftre terroir non-
ueilement enclos dans Paris. Vovezcy après ceitcfentence
arbitraire, approuuee par lesparties contendentes, 6c con-
firmée par IcsRoys Philippes Auguile,6cS. jLoy.s, ëcparle
Pape Honore rroifiefme. ,
EtquantauxfoirezdePariS;qui onteftéprisau milieu des^
vignes dcrAbbayeS.Germainfcommeditcll:) iiicmbleque
i'iis vcnoicnt à élire comblez^: rcmpiisja propriété d'i^cux
deuroit appartenir aufdits de S. GtTmain,commepremiers
Â^vraispollelFeurs. Lelquelsne les ont ny vendusny donéz.
Rigordus en la vie du Roy Philippes Augulle page iio.
efcriptqu'ilrecompenia les particuliers, deiquelsilprcnoic
les terres, vignes &: maifons, pouracroiH:re6ci"ortitier Pa-
ri5. Toutesfoisien'aypointleu, que pour la conuerlîon de
nos vignes en fofTez de ville, liait donné quelque chofea
ceftcmaiionde laincl Germain, 6c cela n'empelche point,
qu'il n'ait recompenfë quelques particuliers.
De la iufiicehatilte ^moyenne ^ &b(ijje ^ (^ aultres drôiôls,
fjiiont Ufdicis Religieux en la nuiere de Seine.
LE s Religieux onthaultcluilicc moyenne 6cbaire en la
riuieredeSeine depuis les ancienspontsdePariiiufques
au vieil Ru, venant de Seure qui tumbe en Seine : r/v altieo-
lusvemcns S^inaYafr.nàfitat feinfuinien , ditle Roy ChildeberC
leur fondateur, en ion priuiiege. C'ell au deçà de faincl"
Cloud,oucommcncelaiuftice derEuefquedeParis.EreQ
l'eftandue de leur dite riuiere ont tous droicls de pefclie,
amendes, forfaidures, 6c autres, appartenants aux haults
lufnciers.EnlemblelesIiles, atterilîements 6c toutes cho-
Ij^^strouueesenicelle nuiere. Et quant à lapefche, il n'ap-
partient à aulcuncperfonne , pefcher â engins , mettre bat-
teaux fur la riuiere pour garder poiirons,y ficher perches ou
pieux, ian s la pcrmifTi on defdids religieux, &:fans prendre
d'eux lettres de bail à ferme : Comme il leur a eftë co nfîrmc
par
LIVR.E SECO N D. 519
parles Arrcfts de la Cour de Parlement des années 1287.
138»^. 148 j. 1495. 1510. 1560. de IVnziefme Mars /y82,.dui4.
Aurilj&del'an 1586. du premier Auril.
Plus leidits Religieux ont droicl de prendre cinq folspa-
rîfiSjpour mettre vn pieu ncufcn lariuiere de Seine ; ôc dou-
ze deniers pari'lis pour changer vn vieil à vn neuf: comme il
appert par vnefentence du Preuofl de PariSjConcrcNicolas
Fercauuiilejdel'an 1539.
De l'ifle du Valais.
Outrelageneralicédcs Ifles de Seine, lefdits Religieux
ont encore lettres particulières du Roy Philippes 4. di£l le
Bel,delaluftice,haulte,barie,&: moyenne à eux apparte-
nant en riilc du Palais, & font telles.
PHILIP VV S Dei gratta Francorum Rex. N otHm facimm
vniuerfis tamfrxfenttbus quam futur îs : quodcum nuper Parijiits
in inJtUa exifientc tnfiumo Sequanxj iuxtaportam iardininofiri,
in ter diâfum iardtnum neftrum ex vna parte di^i fluutj , & do-
mum Rcligio forum vtrorumfiâtyurnordinisfanUiAugufiini Pa-
riJiHs^ex altéra farte di^ifluutj ^ exccutio fa^a fucnt de du obus
h^minihus^ { qui quonâam templartj extiterunt ) in injula prddi-
cld co/vhttflis. Et Ahhas & Contientus fancti Germant de Pratts
far. dtcentesje ejfe tnfaijina hahendi ômnimodam altam ç^ baffam
lufiitiarn in infulaprxdtcla/uper hts conquererentur.^ rcqu trente s
eorum tndemnttati fuper hoc prouideri : Nos volentes eorum iuri
fuper hoc prou fderej tenore prjifentium declaramus ,quod nos nolu^
mus^ nec noflrA intcntionts exisiit^ quodittriprjidictorum Abhatti
& conuentus monafier^ fanUi Germanide Pratts ex facto prjidi"
cto ex n/tnc vel futur ts temporibus prjiiudtcium aliquodgeneretur.
,^uod vt firmum drjtabtlc permaneat in futurum , prxfenttbtis
ht cris nojlrum fecimus apponifigtllum : Saluo in altfs ture nofirOy
& in omntbiis quolibet alieno . Aclum Pari/tus Anno Domint 1 3 1 3.
millefimo trecentejimo, tertio decimo, Mcnfe Martij.
Seellees d'vn grand feel de cire verte , pendant en lacs de
foyc rouge & verte.
I)u riuage des deux cojlez, de la Seine.
Le Roy Childebert en fondit priuilege,outre la donation
delariuiercdeSeinefaideàfesRcligieuxde faint Vincent,
âprefent dits de faind Germain des Prez,illeuraod:royc
ivnc perche légale ôc loyale de terre (quiibntdixhuidou
Te
530 V NI VER SITE' DE PARIS,
vingt pieds de Roy ) des deuxcoftez Se félon Teilenducd-i-
cclleriuiere , ad ducendas c^reducendas naues , ad mittenda re-
tta&rctrahenda: pourenuoyercn la grande eauelesbafte-
aux & les ramener, Scaufiî aux pefcheurs pour ietcerôc reti-
rer leurs rets 2c fîlecs. En cefte cluucee ou riuage lefdicis
Religteuxontlufticehautc, baiFe, ôc moyenne, comme en
ladite riuiere. Ce qui a. efté confirmé par arreft de la Cour
du II. Aouffc 1^04. contre deux Eipagnols qui anoient tué
proditoirement vnc femme le long de la riuicre de Seine , au
delà des Tuillerics. Et pource que cet arreft effc d'impor-
tance, ie le mettrayicy tout au long.
V BV par la Cour le proccz> criminclfaiB par le Bailly defainSf
Germain des Prez. , A la recjucfle du Procureur Ftfcal en ladite
lu/lice, demandeur a t encontre de Rodcrtc.de Gueuare,& Sebaflier^
Martines E/pagnols ^prifonnicrs en la Co/iciergcrie du Palais 3 ap^
pcllans de la fenunce contre eux donnée le neufïcfme du prefent
mois. Par la(jticllc pour réparation du meurtre (jr ajfafinat inhu-
mainement & proditoirement commis par eux , en laperfonne de.
Marie Baudonne ^ dont tls/ont attaints&-conuatncus ^ Auroient
(fié condamnelà eflre menez, d^ conduits dans vne charetteatt^
lieu ou ledit ajfapnat a eflé perpétré , & illec auoir les bras ^iam-,
bes^cuiffeSy & reins rompue & brifez^fur <vn ejchafaut-, qui fera,
pour cet ejfecl drefé en la place plus commode audit lieu. Ce fatëf
(croient leurs corps ma ^ attaihez, fur deux roués y plantées pro-
che ledit efch a faut, ayans les faces tournées vers le ctel,& lafinir
le refie de leurs iours. Tous leurs biens acquis & confifqucz^ à qui iï
appartiendra^ furiceux preallablement prins la fomme dequMre
(€nts efcm , dont moitié fera appltquee pour faire prier Dieu pour
rame de ladite homicide e, & lefurplus enuers la lufitce. Oys & m-
terrogez, par ladite Cour , le f dit s de Gueuare & Martines prifoïf*
nier s y fur leurs caufes d'appel, & ca^s contenus audit pro ce z^Et tout
€onfideré dit a eUé^quila eHébien iugé par ledit Bailly de fain6k
Germain oufon Lieutenant : mal & fans grief appelle par lefdit$
Roder ic de Gueuare & Sebaftien Martines ,&l' amenderont. Et
peur faire mettre le prefent Arrefi i exécution félon fa forme é^
teneur fadicle Cour les arenuoyez&renuoye frifonniers pardeuat
ledit Bailly 0» fondit Lieutenant. Fai^ en Parlement le dou-
z,iefme iour d'Aouft mMfix cens quatre, Ainfî Ûgné Voiûn»
Etplusbaseftcfem* •
LIVRE S.E C O N D. 531
// efi retenu au cas que lefdits de Gueuare & Martine s entrent
en confefien dudit crime, quauantfenttr aucun couf , ils feront
fecrettement efiranglez,, Ainfifigné Voisin.
Et ce mefme tour iceux Gueuare & Martine s ayans recogneu U
vérité dudit crime^apres la prononciation à euxfaiSte dudtt arrefi^
'Adtoufiant ledit Gueuare^ quefon vray nom efioit Frère François
Ferezj , ils ont efié menez, d^ conduits dedans 'une charette , au lieu
OH tceluy crime a ejlé commis , -qui cfl delà l'eau^par delà les tuil-
leriesjur le chemin tendant de la porte n-eufue aux bons hommes:
ou ils ont eflê fecrettement cj!^ranglez;& puis après rompue &hri-
fez, par l'exécuteur de la haute tujlice yafifians les officiers de U
lufHce dudtciS. Germain y & grande multitude de perfonnes.
Ain/î ligné le Maire, Greffier dudit S. Germain.
Des l79}munitez, , Iufli£e^& droiBs EccUJiaJliques
de l'Abbaye fain^ Germain des Frez,
Neuf ans après la dédicace d'iccHe Eglife,c'cftàrçauoir
en l'an de l'Incarnation 565?. êc du règne de Charibert,
("que les autres appellent Aribert,&: Chère beit) cinquief-
mejfaincl Germain, ^f/7r/>-;?j- ('cfcrit Aimon liure3.chap.2. )
diem fui imminere exitus, cernens quoque Ecclefiam Romanjt fe-
dis multis atteri calamitatibus ,Terens etiam ne vrbis Fartfiac£
Fonttfices ,per fuccedentia tempora , inquietudme aliquaperuade-
rent Ecclefiam fanÛ^ Crucis ,fancîiq^ Vincent^ ,quam gloriofus
Fex Childebertus xdijicauerat -^ occafione per?naxime illa y qu£ in
pr^iceptoinclyticlotharij Régis tnuenituriita inquiens. Abbatem
loctillius conflituimus. &(, ) Fit expédier aux Religieux d'i-
celielepriuilege d'Immunité qui enfuit. Lequel il fitap-
prouuer&fjgner â tous les Euefqucs comprouinciaux dé-
nommez & foubs-fignez au bas d'iccluy,& dcp uis confirmé
parplulieurs Papes, que nous fpecifierons cy après.
DOM/NIS FIRIS A FOSTOLICISy SANCTISv
é'in Chrtflo fratribus y omnibm Eptfiopis Farifiacx vrbis *^ ^ ^'P^^'
€um grutia Dei futuris & cœlefti vifitatione ditatis , Gerrnanus hfrfJinnhlc
feccator. Omnibus non habetur incognitum^ qunlis ac quantus ^^ï^^^^^^^^-
çircamonafleriac^ Ecclefhu aut erga Deum timentium 'vtrorunjy \fp^^ ^
fuci'it indytdmemori/e gloriofifimus ChildebcrUis Rex-^CHiusfîmi- liu 53.
Tt ij
•1 T a au -
331 VN ï VERSITE' DE PARIS,
-ma heniuokntta , multis largita, eft copiefa bénéficia , & immuni^
tati noftrxftahthtatcm perpttuam : Scilicetcogitans,quia qui tflx
temporalia refcmaret metenda fihi , mulib maiora à Deoilli attri-
buèrent ur ^Jt oh eitis amorem ecclefias ér tempU fundaret é^ rgen-
tium mopiam fuhfientarct y & pro magnis parna oferret y atque
pro terrems cœlefita adipijceretur. Vnde & nohis &h fepulturx. fujt
meritum , aliqua afe confiderare mandatait & confiderata ceftt.
Itaqne inclytus ijte Frinceps Parifms y Bnfilicam in honore fan6t£
ç:rucU & DominiVincent^ yVel reliquorum fan^torum in 'unum
memhrumyConfiruxit &fihtfepultura inibi collocauit,ac largitatis
fîiji copiamper tejlamenti fuipaginam nobis hahere decreuit, d^ha-
bendi meritmn loco tanti ordinis confiituit. Sed dtim pagina tefia-
menti fui & cordisfîdes fuhhumanajragilitate teporalitervigeret,
a<Tente idquorundam calliditate,ne jtterna illi trihuereturbeatitu-
do acfcriptnm nonfortiretur eJfeBum yfîmtd^ Abba^ & cengrega-
tio deputata non perciperent^acfterilitate uièfu^s dr 'vefiitttcS dépé-
rirent j monuit me illius recordatio , ô" oh amorem illifts terrait ?ne
tantâ/ècurit.i^/tmul£ptetatisd^charitatis affe^u4. Ille etenimpojl
JDeum , dum fuperejjet fuit nofira immunttas & fecuritas,pax &
recuver ati& àcfequefiratio omnis à ciuilt negotio.Nos vero in h acre
■pie tati illius confidentes, & cxteroru Regum velle fiahiliri conates,
charitatemfratcrn^t dtle^ionis njefrx nobifcum njolumus concorda-
ri-^quatinns tllius fanBi loct honor celeberrimus dr memoriaiam
dtBi Frincipis gloriof , eniteat eodem in loco, omnibus huiu s Aui
tcmporthus : Habeat^^ Ahhatem ex propria congrcgatione ipfa Ec-
Yoyez Vcx- cleQaqui ^ fuh gubernatione Regumyperfuccefiones eundemlocum
phcation c ^y^j^j^^^^^ g^fA ^Uenus Pontifex omms Panûorum ab eodem lacOy
ces mots cn/^ ji j _ -^ i ■ r
Aymon ^t non deinccps aliquam potejratem tn omnibus ad tpfumlocum
Moyne ^^"^p^Ytinentibus haheat. Simul^ fancimmyVt nullus Metropolitantfs
aut aliquis fujfragancus eius , eau fa alicuius ordmationis illuc in-
ç-redtpr^fumatynififolummodo ab Abhateeiufdem loci vocatus^ve-
nerit ad fan^itatis myflerium celebrandumy aut ad Eccleftas cen-
fecrandasyaut adbenedi&tiones Clericorum l'clMonachorum infli-
tuendits yquod débit ri renuere nullatenus débet. C^terum quicquid
a dieprjefenti^tamà temporcmeo quam&fuccefforum meorum om-
nium in fe de Fanfiorumrefidentium EpifcoporumyVelÀDeumti-
j^ mentihus Frincipibus eiufdemplehis^ infifcis^ villisy agrisy in aure
njel argenîofuerit delegatumjïue donatum 5 'vt adintegruhabeat^
'volo, rogdy coniuro, JDecreui etiamper hanc cartulam immunitatis
LIVRE SECOND. 355
^ cefionis , meam Bafiltcnm fùpertus nuncufatam ijine gejlorum
Mgntione mamre. Et quia idantea confuetudo non fuit , (^ mod»
à Regibus & Principihu^ miht efi concejjum , voluntntcmpietatis
njcHrjt in hoc/cripto prxtcrmittere nolui,fed in omnibus peruos
roboTAri & confirman expofeo,vt deinceps ratum permanent. Etjt
altéjuis vnquamfuerity qui contrahanc deUberatione meam (quam
ego projjrmitatisjludio , cum Metropolitani & reli quorum Epifco-
porum conjilio ac fuafione decreui confcribere) quoquo tcpore venir e
temptauerity autfortajsishcum rejragandi quxjierit'^tmprimis d
limtntbus fan^arum Ecclefiarum ab omnibus Epifcopisé'Sacer-
dotibusDeitamprefcntis temporis quam &futHri^Jîtexcom?nu-
nicétus&alienusapaa'^&infuturoiudiciûŒmfanâftsé'amicis c'efl à dire
Dei [tH quorum honore h.tc confcriptio fachi cf} ) meum ac Domino- ^""'J ^<^"^ .
rum meorum Metropûlitanorum feu Coepifcoporum pr^fentium, ^fcmesT
fuper fe adeffe fenttat iudicium.acft * anathemamaranatha. Et l'aduent du
infuper,vt h.eccartuUfirmiorem pcfit adtptfci plenitudmem-^com- ^^'S"="f •
proutncialium Dominorum Epifcoporum&fratrum meorum Près- C'eftoit l'an
bjterorum feu Diaconorum confariptMmbus:,ipfam volut corrobo- ^.= l'ï"""^"^-
rare. Acîum Farifus Ciuitate yfubdte duqdtcimACsaUni Septem, °° ^ ^'
Anno quinto Domini Chariberti Régis.
G ERMANVS PECC ATOR H A N C CA RTV-
Lim cefionis & immuni tatis a mefaciam, relegt&fubfcripf yfub
die quo fupra.
N IC ET IV S Lugdunenfs EpifcapuSy tn Chrifii nomjne.^ fe-
tente Apoftolico Domino & fratre meo Germano Epifcopo,é^ Domi,-
na T'itijrogota Regina atque Domina Chrodcfnta acChrober^a^
confiitutionem hanc, fcilicetàpr.tfenti tempore^ afucce/foribus De-
mi ni Germani Epifcopi , perpetuo cuHodiendam.relegi y(^m4ntfs
me£ fubfcriptione corroboraui notato die ,
' Frdtextatus Cabilioneufs Epifcopus , deliberationem fuperius
çomprehenfam , rogante & pr£ fente Domino Germano Epifcopo,
-gaudenter fufcepi relegendam &fubfcripfinotato die.
Fœ-lix AureltâJ7enfs Epifcopus, luxta confenfum & de liber aï io^
'fiem Dommi Germani mperpetuo menfuram, f-ibfcripf notato die.
^ ■' Eufronifis Niuernenfis EptfcopuSy rogante Domino Apoflolico
^Germano Epifcopo , hanc dchbcratianemrelegi &fubfcripf notât q
die.
DomiciamisCArnotenfis Epifc.iuxta confenfum & deliberAtio-
ncmfiatris mei Germant Epifcopi confcnfi\:^fubfcripf, notato die,
'Tt lij
35'4- VNl VER SITE' DE. PARI S,
CaletricHs piccater^ ittxta co. -^fenfrm d^ ddiherationem Domîni
Germant Epifcopi^ confenfi ô'/ubjcriffi notato die, ^
ViÛuriUs peccator,iuxta dcltberationem hanc , Germ^no^rjt*
fente fratre meo & rogctnte confenfi & fubfcrtpji notato die,
Leodebandtispeccator , csnjènfi&fubfcri^fi notato die.
A MJNV EN SIS Notaritts ^frb iufione Domini ^
GcrmaniEfifcopyhoc fnuilegimncejûonis
fcrifjî & fttbfiripfi» {
LcPapePafchaldcuxiefmeclecenom, efl le premier qtû
a confirme le précédant priuilegc S. Germain, en l'an dç
rincarnation 1107. 5c de Ion poncificac icptiefme. Lequel
plufieursaucres Papes ontfuiuy. Comme,
Cailixce i. en l'an iiiz.ôc de Ton pontificat le 3.
Innocent 1. en l'an ii30.&deron pontificat 1er. '
Lucitis 2. en l*anii44.& de Ton pontificat le i.
Eugene3.en l'an 1 145-. ôcdefonpontificatler.
Anafl:arc4.enranu53.6cderonpontificatler. ;
Adrian4,enran 1158. 2c de fon pontificat lecinquiefine.
Ou ^ adioufte. EpiJcopu6 velderm Ecclepx varifienfis non habeant
potelialem ibi aUqtiid tmperandi, Scdnec diuina ipfis officia interdis
cere ^ nec e.xcommHmcare^ nec ad fynodum njocare A.bbatem aut mo»
nachos ypreshyteros aut ckricos Ecclefiarum ipfius locifacultatemdao
mus. v^î-^•v^i. 'fc.-ivv^.Vvvn" ~
Et po!ar les ciires qui font en la prefentation de l'Abbé de
faind Germain ,, il f'enfuir, Adiicim!4^ ctiam ^vt in parrochiali-
bns ecclefiiSy -^ius^extu hurgam be4tt Germani tenetis presbyteri per
'voseligantnr ^ dr epifcopaprxfenu»/ur. ^^^buj , fidonci f/nerinf^
epifcopm <(mm4rm»euYamcffminitttî\ vtei deplchis quidem cura^pro
rebu^ vero temporaàtus ad monalferinmperîinentibus vobis rejj?0n-
deanî. Qjiodfi face fe férié nsluerint'.fubtrahendi eis tempérait a qu£ à
vùhis tenent , Itheram habeatis au^ôritate apo^olicafacuUatem.
Tous lefquels priuileges le Pape Alexandre troifiefme a
confirmé par cinq bulles données en diuers lieux & temps
Defquclles l'vne ocbroieeà Anagneenl'an 1177. ôc de Ton
pontificat le 18. contient toutes les cures qui font en la pre-
lentation de l'Abbé de faind Germain des Prez.
LIVRE SECOND. V' 35;
I D e lajepuhure àefAtn^i Germain '.é'deU Jranfldîion de fin
corps , de la chapelle ou Oratoire de famc} Symphorien en
la grande Eglife , potir lors dicte dcfaincl Vincent.
Combien que Aimon au lieu preaileguc ait die, que
faincb Germain fcncaoc Je iourde Ton. trefpas appro-
cher, a voulu donner ion précepte, c^eftà. dire ion priuile-
(Tc, d'immunité &: exemption :touresfois il a veicuneufans
depuis , iiceft accédé le vingt huidicime iour de May 578.
comme raporte Grégoire de Tours, liu;5. chap. ^- Sigiberc
en la chronique, frère Guillaume de Nangis en fa chrono-
graphic , &: les récentes Annales de France. Il auoit vne fpe~
cialedeuotion A faintt Symphorian Martyr: pource que
tousdeiixeiloientconcitûiens,natifs.en la ville d'Autun en
Bourgongne :6caulî]pourcequeledit fainci Germain de-
uant que d'eftreEueiqtie de Paris, auoit cftc Abbcde l'ab-
baveiaind Symphonanfitueecn h mefmc ville. Pour ces
caufes il ordonna eftre enterre après fon decez en la chapel-
le qu'il auoic fart conilruir.e en 1 honneur dudit glorieux
martyr, contigue au portail de la grande Eglife pour lors
dide de faincl Vincent, &:àprefentdefaind Germain. La-
quelle Chapelle ell appellee communément. La Chapelle des
Jergens :pourcc que tous les Dimanches de fîx à fept heures
du matin les Sergens du Bourg y font dire vne Mcife baiTc^C
s'v fait eau benifhe , &. pain benift. En icelle Chapelle le glo-
riwuxf.uncl: Germain fut inhume à cofié dextre de l'Autel:
Oùpour mémoire, on a depuis mis vne tumbc érigée de ter-
re, d'enuiron trois pieds en laquelle eftefcript, Hicfuttp>i^
moîumuUîiis (auUiu Germanm, Et en ce lieu fe font faicls de
beaii^miracles,Enrreautresvn paralyticquey fut entière-
ment guari.Ceque ayant entendu le Roy Chilpcric,vintle
lendemain en ladide Eglife, & en l'honneur d'iccluy com-
pofa cet Epi gramme,
Eccleji<efpeculstm ^patridvigor , ara reorum^
"-■ . . Mt pater ^ medicm , paflor , amorquegregis,
GermanA^s virtute , fide , corde , ore heattts^
C^rnc ienct tumulum , mentis honore polum.
VircuidniA mhil nocuernnt fata fcpulcri^
ViHÎt cnïm : nam mors quem tulit tpfa timet.
ÇnmtadhHcpotitaiuftHspoflfnnsYA'.llamqtii
y}<S VNI VER SITE' DE PARIS,
Ficfile VAsfucrat ^gcmmafu^ahn micat,
HuiHi opem ac mcntum muta data verhaloquuntHrx
Kedditus ô" cacïs prxdtCAtore dits.
Hic vir Apofîouctii rapens de carne trophxu m
litre triumphali confidctarce throni.
Et en Tan 754. Lantfredus Abbé de ce lieu aducrcic IcRoy
Pcpin , qu'il auoit eu reuelation défaire ellcuerôc tranfpor-
ter f'es làincls olTements , mtra m^iiûrem EccUJix auUm^ comme
dicAimon, liurequatricfme, chap. 61.
Dequoy le Roy cftanc content, conuocatis 'vniuerji? Rcgni
fut Trdfriibus , et s myjleriumfibi reutUtum declamsat, qualtter-
qne tantum perjicere ncgotium dehcret ,/bIerttah eis indagtneper'
qutjiuit atquc tmÛantt. Omnibus vero td colUudantibus , vna,
cum niultitt^difie Antiftitum & Procerum turba^ afifientibus
jilns fuis Regihus Cnrlomanno vide lice t atquc Carolo , quifefiea,
MAgniis dilius efi , tune feptenni puerulo ficratifima membre.
Reuerendifimt Anttflitis Cermaniintra maiorem Bajîltcam cnm
digno honore tranfpofuerunt . Ceftetranflation fut faidc le 15.
de Juillet. Auquel iour ledit Sieur Roy , efmeu de deuotion
&: raui en admiration des miracles qui s'eftoient faits à ceftc
heureufecranllation , donna audit S. Euefque Germain le
Bourg ou village vulgairement nômé Palaileau , pomns va-
dium jutim fuperjan^umtiimulum lu, diiant ces mots, Accipe ô
BcâttjHme Gcrmane viliam nnjîram PaUttolu^cum ommbm appendi-
tus fais tibi famtlî^que tu£ h avenus intmicam ^a. modo autemcfr
deirceps perpétue prof uturam, ReçoySbien heureux Germain
ncflre villagedc Palaifeau , lequel eftoit cy dcuant ennemy
de toy & des tiens, mais qui d*ores-en auant & àperpetuité
appartiendra , à toy 6c aux tiens. Mais: comme Piètre de
Corpoiay, Abbé 5^. d'icelle Abbaye dit en fon Recueil des
Epitaphes à^s Roys de France, compofe en l'an «330. pofi de-
curjumfere ducenîorum anr.orum ^ folito vigore Regum decedentc^
pcrcupidiîdîem quorunddm vrincipium hxcvtliafuiinùbùabUta,
Etncantmoins, onlitcncorles mots fuiuants, qui font
mention de cefl;edonationinfrucl;ueufe& le voient grauez
/ur vue pierre, quieilfeelec danslefouballemcnt de l'autel
de la chapelle dcfaincl Germain, autour de la figure d'vnc
Croix , 6c en lettres entrelallces , comme nous les reprefen-
tons en la figure fuiuante.
HIC
LIVKE SECOND.
537
mm
)yAL/-)
fflC PASSANTE SANCTO GERMANO
in die tranjïationis dédit ei Reii ^ifinus fifcum PaUtiçlum,
ctm ap^endittjsjkfs stnmhHs,
Vu
53'S VNIVERSITE' DE PARIS,
Ceftc Abbaye de faind Germain, fut depuis ruinée troi^s
fois par les Nonnans lors infideles,foubs les regnesde Char-
les le Chauue , &: de Charles le Gros , Empereur &: Rov.
Abbjo, religieux d'icelle, a compofë deux liures en ver.s
latins, dufiegequc mirent les Nurnians deuant Paris', ôc
des miracles qui furent faicls durant iccluy par k's intercef-
^w<j dt oh- fions ôc mérites de faint Germain Euefque de Paris, le corps
^mânnu'LH. ^^quel auoit cftc tranfportéauparauantleuraproche dans
utiaPArifm. laCicc, en la Chapelle ou oratoire de S.Iehan Baptifte,dont
nousauons parle au premier Hure, qui depuis ce temps fut
toufiours dite de S. Germain le vieihÈt entr'autreSjCell Au.
theurenrapporte trois, es vers qui fuiuenc. .,|,.
Bejstno ha c adiens interfduos comitaîu
LxÇt^^nîhttcjuodàiimmeritis ^fcdtutitheaîi
Femme illu- Fœmutapûfl qiuâam mcru'tt lumen quoque cxc^u
'^^''^^' ^CHiusAdacuhUat^uteu4'vesiigia^(nif44
^^it potahit aqiLts^extemplo febré Uborans
^uxiitofanctifidi'ûs captet 7fjcdiciniim,
L'eau urcc Uisfanem ciiptens qtiAdam componae itt^tty
'lu puis ^.\, Vi fihi fcotlA Daniim deferri : namqne Sacerdos
Germain 'j^mpLituens . puteHmvendchAtvrtùo amvlo.
enfang. T>epofnPi'iflAmmx panis ^ mox ipfc figuram^
Et le pain SAri7H'nnsaccepitfuheam.vofidterafoïù,
icei!c,tciuiu Stituf Vi cenans Uttces , haujijje cruorem.
Ce ptiis duquel cet Authcurfait mention , eft en la cha-
pelle de faincT: Germain , qui efl au derrière du grand autel>
en l'enclos du chœur deladiâeEglife maintenant dicle de
fàinâ; Germain des Prez, & à mefme intention iufqu'au-
jourd'huyplflfieursf^ibficitantsS en boiuentdc l'eau jdela-
quelle on baille auflîàboireaux enfans qui deuiennent éthi-
ques.Etafinquefelonledefîrdes malades TefFet deleurtC
perances'enenfuiue, leSecretainy trempe laclef de faind
Germain , ^ditcertainesoraifonsàceflefin.
lOUCC
De lldoU de fainct GermaiH& de U rexdif Catien de
l'Eglife d'îceluy.
A
V lieu où lô.Rày Ghildebert fk eonftrurre TEglife
faind Vincent, àprefenc dicedefainc Germain, 6c à
L I V R E s E C O N D. 339
laquelle il donna fou fief dlfF)', la commune opinion cA,
qu'ilyauoicleTemplc d'IfiSj femme de Ofiris, autrement
dinlupiter leiufte , ôc que d'icelle le village d'UTy aprins foii
nom. Ou fe veoid encore vn ancien édifiée ôc desmurailles^
qucl'ondicreftcrduchafleaudeChildebcrc. Et au mcfmç
village eft la fontaine 6c chapelle de fàin cl Vincent, ;iuquel
ilauoitvneipecialedeuorioR», comme faitfoy fonpriuilcgc
cy delFus mentionné. De l'Egiife fondée par.Childcbcrc li
n'en refte rien , ti ce n'eft le gros clocher , qui faid apparen-
ce d'v ne grande antiquité. Car après auoircftépillce, bruf-
lee & ruinée trois fois par les Normans, pour lors infidèles
csannees846.S5^. &: 886. elle fut cntici'ement rcbaftie par
l'Abbé Morard.
La ftatue ou idole d'Hîs, qui auoic touiîours eftc gardée,
nonpourTadorcr, ainspour remarque d'antiquité duiicu,
fut engee 6c polee contrele mur Septentrional de lanef d'i-
celle Eglilé&:y a demeuré iufques en l'an 1514. queMeffire
Guillaume Bnçonnct, Euefque de Meaux £c Abbé dudic
monaflcrelafitoiterlurlarcmonftrace, queluyfitieSecre-
cain^ frerelcanlurnommé le Sage : alîèurant, qu'il auoiç
trouuévncfemmeàgenouxdcuanticelieidole, tenant vne
touffee de cliandelles allumées, &: déplorant quelque perte
quiluyeiloitaduenue.Et interrogée qu'elle faifoitlà, vqC
pondit, que des elcoliers au pre aux Clercs luv auoict don-
né ce conleil , 6c diéb : AlUz.Al'td$led€jai}iCr Gtrn7din^ & 'vous
trôuuerez,ce ^u'auez^perd/é. VnTriuial Rhapfodicux a elcripc
queladicleidoleeilencore entière, 6c que les moynes de
leans l'ont cachée en certain lieu. Mais le puis affirmer du
contraire;c'eflàf(^auoirqu'elleâefl;é brifee6cmife en pièces,
l'ayant apprins de quatre de nos Religieux qui s'emploierêc
»ladeînolition,Ielquelsefl:oientencoreviuansenran 1550.
Enlâ place de ladite idole ledit Sieur Briçonnet y fit feeiler
vne grande Croix que l'on y veoid encore.
De Utumhc diiGçant ifcnt , oti'I foire.
Au Bourg fainâ: Germain des Prcz, en tendant au moulin
dvent, ilya vne Chapelle, vulgairementappeileede fainct
Père, qui ertfainct Pierre, que l'on eflimeauoir eflé baftie
deuantl'EglilefaindSulpice. Auprès de laquelle il y auoic
vne langue pierre que l'on nommoit,/,ï tumbe ou Umefurc dti.
Vuij
340 VNIVERSITF DE PARIS,
G^/îA/^Z/arf/-. lepenfoisquecefutvnefable, & n'en voulois
faire mention : Mais ayant leu depuis le liare deMaiftreGer-
uaisTillcberien , Mafeichaldu Royaume d'Arles, dédié à
l'Empereur Othoquatricfme, enuiron l'an ru o.6c intitulé,
Otia Jmp€rtalU , ic raporteray ce qu'il en efcrit.
Nos'vtciimM fe^idcntm iforenin/uhmhïo vmfmifi^ viginù^e-
des in longum hahens , frxter aru'tcem ér aaptit.Quemfanâuâ G ml.
lermtisptrcmit. Celiurenefut iamais imprime : Et eft en la
librairie du Collège de Nauarre efcript en parchemin de ce-
fte tumbe d'iroiie eft faite mention au grand Paftoral liu. 5,
carte 45.
He la féconde Dédicace de l Bglife fainB Germairt-
des ^rez.
Pour tout difcours d'icelleDedicacc, ic rapporterayicy
1 acarte de Hugues Abbé troifiefme qui eft tel.
A NNO J3 IN C ARN AT JO N E DOMINl
^' jtV 1 1 63 . Alexander vdpa tertius PariJ/enfem cmtatem tngrejfhs-
ter alianoà temVHS îhidem moTtis feeit. Dumqtiein eademvrbe mo-
rare t HT ^ Ege Hugo terîim ^ Bei gratta Ahh^s fancit Germant par.
accedms ad eius prdtfent ii.m , hitmtltter exoraui eum , quatinttsec^
clefiam Beati Germant nouojchemate reparatam , quianondum con~
fecrataeraî^ digniîate confecrationis infigmre dignaretur. At idem
ÂenerendfjStmtu vapa Alexanderpr^cibus nofiris graîanterannues,
'undecimo Kal. Ma^ adpr.tdiciameccîefiarH venit^mjignavmtificuru
C^ Cardinaliumfrequentiacomitatus. ^OTumfmivnus Mauri-
fiuspar. tpifcopm. £yu€m monashi eiujdem eccUfije. 'vident es , ^
ob ài^prd/èntiam nimtHm pertiirhati^àixerunt fe nuUatenusp.iJ/ttrvs
qitodcofecratioecclcfi.iferet âttmprjidîcfHs Maaricius ipifcoptéspYd'
fens adcjfet. Vnde Vomimu ?apa audifa é' cogniîa monachoruitt
pevttirbaîione , conttocauit ad Je dcminum lacinchtm Diacontim
Cardinalemfan6td Marix in Co/midin^^ DOtninttm Oîîkonem Ttia-
conum Cardinalem faneiiN icolai de carcerel ulliano^'Dornimim qtiQ.
que VvilpresbyterHm Cardinalem fanBi Pétri ad vincula. ^j^ihuô
acceffjtis prxcepit , njt fupradiBum M airricinr» "EpifcopUTn -connem-
tntes^ monachoYHmcommotimeniddigenîernotipcarent-.^eHipfiiiê
mandata eidem prxciperent ^ qnod ob ecckfta difccderet. idiûquin
mmachi con/ecratiommjteri 0mnmM reftttmnt, Ktiiie audit» do-
L I V R E s E C O N D. 341
tnini Tâpx mandAto , cum omm ornattidr vefiimenns qudfecHm de-
iulcYAt ^ nbecclefînrecefii^ Poftcuim ah/ceffnm Dominm Hubaudu^
Hûjiicnfts , Bernardus Fortucnfis , Galîerms Aïhar.enfu , loannes'
S'îguinenjis^ Oerandus Caturccnfis^ Klmaricus Siluancctmjis , Bvif-
copi , & de Hi/pania , lOAnnes ToUtanus Arch'upilcôpus Cr HtfvA-
niarHm Primas , Fillandus Achiricir;fis ^ lOAnnes Legioner/fis^Sie-
phanus z^mortnfis , I cannes Luccenfis , KJjueïusCatnïc^jJh\ Pefrifs
Mïgdonetjfis ipi/copi , pT/xcipienîe Bominç vap4 ecdefum déforis m
circuituîery & demtusftmtUter circum Insérantes ^ (^ aqua beneUi^
ifa^fiçutm&scH ^afpergentesieam honorificentifime^prouidecebat^
dedtCAuerimt.Detnde Dom'tnus Papa Klexandern^aius ah are in ho-
nore fancÎJi Crucîs^&fan^orHm martyrum Stephani aîque Vincen-
tfj fèlemnttcr eonfeçrauit '. Et in medio Crucemdeokof^ncio iwpo/nit
circunfiantibus ad quatuor cornua eiufdem dit art s quatuordefnpva-
diEiispentificibits. ^orum vnHfquifque Crttcem de cleo fan^îo in
ioco fnofiwiliter impo/uerunt. IDominm antc?n Papa rdïqu'ias intr4
ait are po fuit -. & accepte tnftrumento^ quodvulgo Jruclla dicituri eaf~
dem cewento intrejtgillauit. Quoperaclo Dow if jus Plnbaudits HoJIi-
enfis Epifcopus , & très Epi/copipariter ait are matuîtnale in honore
fanBipmi confejfcris Germani confecranerunt. Intérim T>Qmir>us
^ apa Alcxan,adpratum quosiefliuxta menaj^criimuros cumfolcmni
prccefione preecdens adpopnlum fermonem fecit. Et coram omnibus
aftantibui publiée protejhttus eflf^ quodeeckfiafancii Germanide Pra-
rts depro^rio ittre Beatt Petriexijhns^nullt Arcincpi/copo velEpt/cff--
po^ nifilummoponîtpà l'aKcîji Romanx Ecch/ixfnbiaat.
En ladiclecarte il s'enfiiicles nomsôc tilcrcs de douzeCar-
dinaux , qui ont aflifte àcefle Dédicace : Lelqucls nous laii'-
fons , poiircaufc de brieuctë.
Etplusbascftefenpc. Ego Hugo Mas S, Germani de praîis
UrtiuSy teltifîcor hanc ccnfecrationem meo inftincîttficpera6iAmfutf-
fe.Etideo adcertttuâmem pY,îfentium & futurorum eadem fcri^to
cûmmendau! , f^Jigtllo meo corroborant .
Le fuldit Morice furnommé de Saliac, Euer^iie 77. de
Paris indigné de l'afront que luyauoient fait les reiicrieux de
S. Germani, ne voulans qu'il afîlftaftà la Dédicace de leur
Eglifcjains le faiians retirer parle Pape, pourf'en vangcr dit
au Concile célébré quelque temps après à Tours, quil
auoit certaine iurifdiclion fur cefte Abbaye. Cequeluy nia
TAbbéHugue}. quicftoitprefent^^obtintla bulle fub.
Vu iij
54i VN IV EU SITE' DE PARIS,
leqiicnte en forme, loubs le plomb pendant en filide foyc
iaime,Laqueileeftvn Arrcftiolideàperpetuelconcreledic
Maurice, 5c tous autres Tes iucccfleurs.
ALEX AND ER Epifcopus fenms ferHQYum Dei , Dilecl»
filio Hugoni Ahhnti fancïi Germani P^YifienJisfilutciyi ô' Apofio-
luam hcnsdicîionem. Bum venerabilis frater nofier I^auricius
rïinficnjis Epifcopus, ô'tupanterrfî Turonenfi Concilio in nofira
p\ejeutia e^Jttis cc}:ftituti.,vr.idîcliis Epijcopus in Concilio tpfo con^
fùrgens, lusquoddam m ealtfiatuA adfepropofuit ratiûnubilucr
pertinere. Nos autem atîendentes qtiomodo eadem eccle/iafùhiure
&proprictatebeati Pétri ahantiquts rétro temporibus mittepaci-
/!t(^. perfiitcrit , noluirnus ilUtenus eiufdem Epifcopi procLrrûa-
iïonc?n ad7nittere : niji eflendcret aliquem iam de nGjhisprddcccf-
firihus admiftjjc. ^liod quia non fecity nec eum idfacere pojjê pen-
fa'/ntis :per prxfentid fcripta decermrnus^ ut tlU ipjitis Epi/lopi pro-
clamât io nnlLm intcrruptionem , nuliumg^ pojsit inn C" libertati
cinfdem ccclcfLi pr^indicinm inpofl-erum gêner are. Bat, Tttron.
Kal. lun^.
Contention pour les droicîs Ealefuifliqucsé"' Parrochiauxdit
terroir difiraicr du Bourg S. Ger7nain , aucc la [en te ace
arbitralle fur ce fubiecL
En l'an 1 210. du temps du nouuelaccroiiïement de Paris
f.iitparlcRoy PhilippesAuguriie, comme l'ay die cydeuat,
il fc luicica vn autre grand ditFerent, entre reuerend Père en
Dieu Pierre Camb. 72. Euelque de Paris, &: Guillaume Ar-
chipreitre 6c Curé de iàind Seuerin d'vne part , Sc les Abbé
2>LConuent de laind Germain des Prez,eniemble leCuré
defaindSulpicc d'autre part : Touchant les droiclseccle-
fiafliques & parrochiâux du terroir diRraicl du bourg dudic
faincl Germain, £c enclos en la ville depuis l'accroinement
d'icellc,ruiuant la volonté 6c ordonnance du Roy Philippes
Augude. Lequeidifxerent aefté vidé partroisarbirrcs,ef^
Icus da conicntcment des deux parts : A rjntereft toutes^
fGisderditsde(àinctGcimain,qui ontperaulaiuflicefpiri-
tueile qu'ils auoicnt dans la ville, aux lieux mefîiicsoiiils
untencore la iuilicc temporelle: Etaufll au grand domma-
ge dudit Cure faincl Sulpice: Duquel la parroi iFe TeHien-
doitlLifqiiesaliboutdu pont iaind Michel: 6c eftoientfcs
LIVRE SECOND. 545
parroifîîens tous ceux qui fontmaintenant desEglifcsfainc
Andrc,fainctCoime&:faindDamian. L'accord fur ce faic
Scapprouue par lesparcies jCll: tel.
GJF FRIDFS Deigratia Ueldenfts Ecclcfi.ç miniflerhu^
milù Q- MîchiielBeCiinHs fancti Marcelli^&jrattrGarinus^
omnibus Chrïjlt fid^libus/alntem tn JD omino. Cum ejfet contcntto
inter Pctrum Epifccpum dr Hugomm Becanum , îoîumcjne C^ipi-
tnlnm VarificnfCi & Vvïllclmum Archîpresbytcrum fancïi Seue^
rini , ^a* vna parte : Ft Joanncm Ahh^item & ConueniumfancH
Germanide Pratis , & Radulfmn preshytemm fancti Snlpicij ex
altéra :fuper iure epifcopalt & inre parrochiali fpiritttali in terri to-
rtofanéïi Germani depratis vitra paritum pontem , fiuefitjedifîca'
tnmjiue xdijicandum vfjue adhnrgitmfancliGermani:tande?npro
honopacisccmpromiferunt in nos ah vtraque parte J'ub pœna ducen-
tarum marcharnmratum.hahtturi ^ d^firmiter feruaturi qu.icquid
nos trespro bonopacîs inter ipf os Hatuerimus bonafide. N O S an-
tempro bono pacts dixirnus , (jaod totfim.tcrritorium quodcontinc-
tnra tome lia Philippihamelini Cupra Scquanam vfque ad metam
qu£ diuidit terram Beati Germani ex vna parte , d^ terramfancl^
G e noue f je ex altéra , ver fus Garnelles^Jicut Sequana comportât: O'
ab eade?n fecunda meta vfquead metam qux ejîprope chemin um
Ijsiact. ^^uxfimiliter diuiditvtramque pr.zdictam terram. Et ab
u'ia tertta meta vfqne ad quart am metam^quam nospofuimus extra
murosverfiis fanclum Stephanum ,Jicutchiminum If iaci compor-
tât , ab illa tertia r,neîa vfqite ad quart aîri prxdtBam metam . TA ab
illa meta vfque ad fupradtcfam tornellam Philippi hameliniyficitti
m un extra fe comportant-, exempt um maneat , ab omni iure Epif- }j
copali&parrochiali fpirituali Partfi. tnperpetuum, Totumautem jj
territorium qu od eft injra muros, erit in perpetuum de lu rifdi^io - >3
ne Epifccpali Partjten. Prjtterea diximus parrochiamfan6ti Se^
uerini dttrare ab Ecclefia S . Seuerini vfque ad metam quam pofui-
wus fupra Sequanamyiuxtadomum qtix dicttur domus Vv. de S.
Marcello. Etab tllamet a vfque adfccundam metam quam pofui-
mus iuxta domum Gdonis de hedera^fcut vicusfe comportât, a pri-
ma meta ad fecutidam^ér à fecunda meta vfque adtertiam metam,
quam pofuimus m platea quam Balduinus cementarius tenet de „
fan^o luliano^fcut vicus comportât. In toto autem terri torio Jidt- „
foatofuc ^dificando vitra me tas illas parrochi.efancfi Scuermi
344 VNIVERSITE' DE PARIS,
'vfijue ad muYûs Régis h.ibebit monri(teriu?n S, Germant in ^crpe-
ttium iti s patronat ^^adconfiruendam vnam lelduas scdc/iaspar-
rochialcs , non plures , d^ preshyteros ibi inftitucndos , tenebitnr
Abhas prdfentare Archidiacono & Epifcopopari. St ihifuennt dut
acclcfi.t confirtin-jeydb "vtroque prcsbytcro illarum habebit Abb.ts
fancft Germamjmgidts annis tn perpetuum triginta foUdos. Si
■vero vffiufucrit tbidem ccdejia y Capcllanus eiufdcmjingulis an-
nis in perpetuum reddet diclo Abbati Jèxaginta (olidos, Epifcopus
aute?n r anjknjls tenebttur reddere Abbatt pr.edi^fo quadragmta
folidos infeftojancïi Remigij vfque adtricnnium : ntfiantc înen-
nmm tn prxdicfo territorio conftructa fuerit ecclefiavna'veldkji,
£luîa exquo conflrucia ibi fuertt ecclejia^ cejfabit folutio illorum
quadragmta foiidorifm. Et etiam pojl tnenninm fine fit conflru-
■cia eccle fia fine nonimhilominus cejfabit folutio. Et donec ibi fit
(onftrucia eccUfia , parrechiani de illo terntoriû ibunt adfanclum
Seuerinum tanqtiam parrinhiani. Ecclefia uera tbidtrn confiructa.
•^et ecclefijs confruchs ^ parrochiani illi reuertentur adecclefiam
<:onfiruUamvelecclefi,ti . Et fi du. t ecclefia ibi fuerint^prcvolun-
tate Abbatisyparrochix limitabuntttr. Radulphus autem presbyter
fancti Sulpictj in recompenfatione decimx quam.^ in territorio recla-
mabat, quamdiu -viiict habebit ab ecclefia S. Germant quadragin-
ta folid.os infefio S. Remigij , velfingults diebus quamdti^vîxerit
habcbit'vnurj'i panem album é' 'vnam^uartam vini conuentualts,
fi Àbbas maluerit. Pofi mortem'vero eiifdem Raditlphi^ nonte^
nebitur dichi Abbatia reddere fucceffori eius illo s quadragintafo-
Iidôs,ncqucpanemyneqHevinum. Omnis iufiitiajècularts rcmanet
Abbatix S.Germani in perpetuum in toto territorio fuo^fiue inpar^
rochia, fan6li Seuerini yfiue extra. ,^dd vtfrmum habeatiir tn
perpetuum y Sigillorum nofirorum munimtne prd/entem paginam
roboramt^s. Acfum An. gratine M. CC. X. Menfe lanuarto.
£c au defTous font les trois grands féaux àQS trois arbitres,
pendansenfildefoyerouge.
En raniiii. au mois de luin lesfufditsEuefquc , Doyen &
Chapitredenoftre Dame de Paris, ontapprouuë 2c ratifié
le précédant Concordat. Comme auiïî a faid le Roy Philip'
pe Augufte en lamcfme année, &: de fon règne l'an 31. Éc
fainclLouisau moysd'Auril, 11-0.& de fon règne le 44.
Le Pape Honoré3. en l'an \ii6. de de fon Pontificat le i. Ec
le Pape Léon 10. en l'an iy6. & defon pontificat le 4. Ec
pourcc
L I V R E s E C O N D. 54j
pource qu'au preceden taccord il eftoit dit , qu au terroir de
fuin^ Germam nouuellemenc eilclos dans Paris, l'Abbié
dudiciaiiidGermaintcroicballiirvne oudcuxEgUlèsparro-
chialles dedans troisans.: Il nefuc négligent à ce exécuter,
pour retirer les lubieds de iaparroiilc lainct Seuerin, 6c s'ac-
quérir Vn droid depatronage. Car endeux ans il fit Faireles
EglifesdcfaiiTct André, £c de laind Colme ôc laindDamicn^
Scfurentpariaidcsenran un. Alors i'Eueique de Paris fut
deichargé de payer par chacun an quarante lolsaudit Abbc
Etles deux Curez chargez de payer chacun trente lois pari»
ijsder-cntçannuelle-6c perpétuelle âiceluy- -Abbé iCojumè
ils i^payentencoredeprelenc;-: : .: ■■• . 1 ■,•..:'.•.,.;; ■ -
Dei'E^h/e.ParrcchUUdeS. A)7dré,
Au lieu où eilbaliiel'Egliie laind An drcelloit ancien ne-
mentlachapclle ou oratoire faind Andcoi mentionne cy
deuancaupriuilcgedu Roy Childcbert. Lequel martyr fut
dilcipledelàindpolycarpe Eueique, ôc enuoyé en Fiance
pour la conuerfion des infidèles , ibufFnt mort ^ pa(Pori en
Languedoc, au pays de Viuarets, au lieu qui deluya prins
le nom , & s'appelle, le bourg faind Andeol , en Tan 105
comme cfcnptBaronius, automei.defesannales.
Celle Ecrliicfaind: André feTurnomme des Arcs , 6c en la-
tmde /^ra//?//^, par corruption de langage. Car proprement
c'eftdelaas, ouenlaaSjquieftoitlenom gênerai du terroir
delà ville, appartenant à melîieurs de faind Germain. Cela
fc vérifie par Icrepertoire de ladide Abbaye , contenant les
anciennesprinfes des terres &: vignes pour balliraudid ter*
ritoire.Etfpecialem en t de lavigne mentionnée au priuilege
de Childcbert, en ces mots ^cum terra & vinea& Oratûrio^&c,
Laquelle vigne l'Abbé Hugues troifiefinepour fonder fon
anniuerfairc^baillâàbaftiren l'an 1 1 79.6c e(t apellce la vigne
deLaas, ceftàdirelîtuceen Laas. En icelle font de beaux
édifices, Scies ru es des petits champs, de la ferpen te, des fa-
chettcs , 6:c. Où fe commet vn autre erreur en difant faget-
tespourfachettes-.cômes'ilsvouloientaccomoderlesfaget-
tes c'efl à dire flèches , auec les arcs de faind André. Mais la
vérité efl , qu'en icelle rue qui eft derrière laind André , il y
auoitvnConuent depauures femmes religicufes, denom-
Xx
n^ VNIV ER SITE DE PARIS,
mecsSachettes, àcaufcdeifacs, defquels elles eftoiéntvc-
ftues :ècfe tenoientaux deux grandes mairans,.qui eftoient
en l an i^iy 6c ont efté cncor depuis à maiftre lean Calloppe
AduocacenParlementiChargeesdecinqfoIzparirisdecens
çnuers le religieux Threlbrier de l'Abbaye farncl: Germain
dcsPrez.CommeappertparrenrencedcsRcquedesdonnee
contreieJidGalloppeAduocacen Parlement. IcellesReJi-
gieufcs ont efté expulfees du temps du Roy faindLouys : ôc
oncreullcmentiaiircàlaruelenom des Sachettes. Comme
il fepeii t voir au Répertoire des tiltres du Conuenc de fainia
Germain des prez, couuert de cuir verd. fo.'^j.pat^ci. De
mermc ordre edoient les frères des Tacs, appeliez en Latia
S4fC4r^;cim tenoientlelicu où font maintenant les Augu-
ilmsmeodians : Dciquclslèraparlccy après en traitant def-
dids AuîTuftins.
LIVRE SECOND. 547
En la Chapelle S. Chriftophlc de TEglife fainâ: André
i'onvoidvnchef de marbre blanc , repre feu tan de naturel
du Prefîdcnt de Thoudefunâ, fondateur de ladi te Chapel-
le, ainfi qu'en IaR^^vjc qui fui t.
W^ -*î|
k WJ\ I!
«^
ILVSTRISS. ETAMPLISS,V: CHPJSTOPH.DL^
'^HOV:EQSrmsrPABI^,SLNAX. PBINCIPIS
S£R£NJSS, nBK^B .j^NDIVM
■ '"' "" !i|ii!.'";i,'iii|iiii|ii|i,w
*^l
343 VN IVERSITE' DE PARIS,
: EtaudeffûUbs, rEpitapl;ierui,uanceftgr4uéqn.marI?:ri?.
.î:'!,'?r*5i D.O.M. ": ' ''/^i""*" '.vb'''>v
\O.H RISrOPHORO 'I fî y A N O A VGV s,
F. lac. JEViitï. Ouiûm-îib.tog.imuaenb.fitmmd cum eruditiçnis ^
■ jntegritAtts^prttdcnîue^ hvtâe ferfimcitis nmpliftmofque honores fuh
Iranc. i. Henri. 11. Rcgih,conJccutm , SenaiM Fartf. Prdjes^de-
ind. Princeps: Sacri ConfiJloniConfiiianué^Mox Hem. lune AurcL
(tcdemum Fran. Andcg. D. Car/celUm^ : Tandem cum ditudicUrio
orduu emendando Qjij^ftura Kegnofraudih.ac r^pinis vindicando^é"
jeholar. difctplinn reftiîuendA cogitAret\ nulU tnelinatx dfafis incom-
woday ameaexpcrtm jex improuija fehïi decept .^vxor^ liberiqttc
mœr. P,
l'ixit Ann. LX X I F. Di. 5.
Cbtiî Jn?iofalutisi)%i.
Caknd. Nottemh.
Danslecaueauoù le corps diidit Sieur Prefidenc efl: en-
terme, cet filtre epicapheell: a LilFigrauë.
CT G I SJ é7* repû/e étendant ui reiurrec^ion des morts .^ lecoYps
de feu vertueux Seigneur ^ Mettre Chriftcfle de Fhou^ Cheualier, '
Confeilkrdu Roy en [on CdnUii prtué C d' Efiai, premier FreJ/denf
€n fa Cdurde Parlement .^ Chancelier de Monfètgneurfrere vnique
du Roy , Sïeur de Bounœil , Ceit^ Stams JainU Germain , Charen-
ton.^ faiii^ M^'UrtcCy Aymery .^Chance utlk ^ pyomont.^ V illier s é*
Gonefe : Lequelapres auoirtres-vertuettfementvefcté'/^.ansc^ trois
moys , mourut encores plus heureufemtm le premier lourde Nuuem-
hre , i* an de grâce 1)^1.
Mane n oh if cum Domine^
Les trois antres cpitaphes qui fuiuent, fontaufli en la
melmechapclle, grauezen marore.
POSTERIJ ATI.
Jnrx Thn^im femin.i carifimx atque lecitjfimji cor ç^ vifcerjty
kiciuMatumiAtim C hrtfiophoriThuam Patris-y cuius illa viui,
viHA-corfttit j Philipp. HurAltu^Francî^^iCance.lariîu^hocquud ■{
pii^remgofficiopiis optimifoc, tnamh. Parent. co'idtdir^reltquum
ccypàYis b':ncmcritd coniugis ^in monumehtum maiorumjuorum
'■ih 4rce Ceuernea^ nuper absfe t^'^fiauratum trferri curamt ^rut
qi'ji , cum Annos P. A/. 18. comuncfiftme vixit.,.4 ea neç morte
dificlUiur.obtit 16, Caknd. ÂHgu.Annojaiuf.i^'^j^-
i
LIVRE SECOND. 34e,
C^g^fl f^oble homme le an de 7 hou. , Steur de Bonnœii , tn fon viaat
• Cffnfétller du Roy & Maifire des Reqite/hs ordmaire de [on Hojiel^
fis aifné de M eftfé cintfiofic de T.hou. Chit/ic^Heré'premer Prefi.
dent en la Cour de Pârlm£mk Far if.-. Q^i decedduk cwqme/me
'imyd'Ao!*/,\S79' \ Z -i^ •. 'fv-jcJO ..:
' En kdicle Chapelle fur vn pili'er damarbic l'efîigi& dlvce
Dame'cft eleu^e^ &^uibaseft grà^éicequHîcuruiCy .
D. O. M. ^ , ,
Matlt Barb^rj/oms CanU FKAncijd.fiMkhaeliSyPtcardULegan
N.ejutdum vtro mongera^ & Patmne^imx dulce lef^amen.^ con^
Xi^rdtam coniagiiUmfuaHifiimAmfaeiens wtertorc acfincern ttetate,
^/tdu4 tthrorum facrornm kÛionc.^ éducti crammûfttvga tenuiores
henignttate in omn^ Uberalitatc^mûrjfmfaHc}itate^'vejeris^ C^ clanfj.
-famtltJe- dècfts augetin hot 'vtrttats vtuqite xurfii.^fivremih . adhac
dnnïserepîacfi. ' s;-..^' . ,..>.• ii^i., . ..
♦ lAC. Atigufltis Thuamts tant a hâhif^propernsduminMlt^ji^^hoc
nionHmemumvxontn'c<^m^arabllt,mi^^Jji..P^.J\x^•lS\ /, \. s.v.; ■ •
y^ > . .: I^Aue&^.l,Mm,d^^..,.,.y^ -^ • V-^^^^;;
/tmmjef77ejS.-' -z- ^-^ - • ■:-^\ qmntadta
Dimîdkum.qucdfu^eYefi ,,* -^«5"/^'-
^ Jncœlisrcai^eratHntv' ' ; ., "
Dans le cœur à main dextxç,aupres^ie.grânii autel efl gra^
wë en marbre ce quis'cnfaiCh\ .u-ii-^UiVifj^^ :iiv;T. .
MÀnenGbifcumDoniinc^.xy;;^
■■' .'- \ ,. Aunomde iXtfi^,.^ "", .. . , ,..
Dame Taoéj . Tu ku , veufue de fei* Meif <:hrifi, de 7hoU. premier
Frejidefite^ita CoUrste Panemeni a fçadé e/hi' Egltfe de te ans vne
hantte mejfe pour y eflre célébrée atigfâd^uielA tij/ue de matines cha^
çnn lourde la fematnt,
item cinq obus. Le premierpottr Udi^fetèfeigneur ifre/ident /en
ntary qui fera cekbieia.vt^dUdcj9{tl]anU^s,^l^ fécond pour icelle
fondatrice : qui (era célébré tant quelie vtura U xxvt de luin , qui cfi
le tour de fiiNaltuitc. PJ fvres 'o7i trefpas y le tour quelle deteda. Le
troifiejrne ^pourfeu Kobx homme Ita.n 7 u'eau ^ ,Qt(r?ieur de Celle ^
père de laxite Dame ^lefrewier tour de.Septen^hie. Le quairic/mc^
pour feu D, leanne CheuaUer^ rrme aujsi d'elle , le X. tour de lanuter
Xx Jij
^ ?■;":'
??ro V NI VE USITE- DE PARIS,
£: lecifiifuiffmf pûiàrfiuM . If a» de jhohfcïgneur de Bonne uU^Cqu-
jetlUt du Roy ^ & Maïjire df^ Reqtteires ùrdmdire de fûnhoskl:/oit
fis aïfné^ieVL Koufi-^aordunné au fstelite chanté aux A^duensdeNoel
0 Emanutl faUi U XI. de Marsc\D. I3. LXXxiiii.
En la Ciiapellc de S. Antoine, fondée parMeffieurstie
Nancouillet,alliez3iamaifon des Scguiers,on veoid deux
grandes tables de marbr&j iur ielquclles ces deux epitaphcf
l'ont gra liez.
FetYHs Segiiîerius^ annâdomini i y 80 O^oh. ly. hora fècunda à
média mcle , ■mortalttAtcm èx^leutt magno afstdentù comugu (^ ctt'^
cumtdcentium liber or. mœror. l'og.tiUi xtas^annnmfextttm^fe^tua-
ge/imam excefsit in altifsima trinquilUtate^^pari 'veneratione ^hono*
resmitltt^finis egregius ^ fûrtifsimus aduecatus ^iudex recii/simuSy
'vtditillumSenaiHS VYxfidetn , amiquis tilts , ( mhil eftde modeflif-
fimo viro dtcendum cUiiui)^arem\foriuttorum magna copia^vxorop^.
tima.^ liheripientifsifm^ opesfpeciojd ^firma valetudo ^fecundafama^
& fiqH£ aliafeltcilfiis adftruit^ ca/us nondenegauit/edhxccircaillu^
non in ip/ofuere-^ non efiquodex his , qmUts fine molefi^ia carerepo-
tuitfœlicem illum iudic. fœlicem cYede^fœlicempronut'ta^ampleiiere^
admirare: Ctù magnus facer xqualis ammm.)}xrensoriginiJujt.,^i
ferhumanos caftfsre6lafem^erince/sitviaj qui vitam confumma-
uit ante moriem^ç^ expeclauitfecnrui reliquarn temporis fuiparfcm:
,^ivid(t^ credidit^ fperàuit'. fatietatemUtitiarum deleÙationes
index ter a, J9ui vtdef nunc, qui fruitur^ qui awplecitîur ^totn^s
in illis. Vos opropinqui , fanguts , vxor , Ithen , &fiquosfidelts itw-
xit, arnïcitid ^parcitc muUchrihus lamenî, vobt/cttm efi , quiequidex
illo amnfiis ^ quicqutdmiratiefiiswanet , manfuruwque eft ^in ani^
mis hominum ^ in xterniiaîe îem^orum , fama rerum \ Dolor ille ve-
fier ^ 'Vefîrj'ilUUcrimji^inmdcntiumfHntmagis qnàm arnantium^
nnm quem ad coron am magnocum anhelittt currentem vidiflis , con^
natumii^gemifciiLs ? YarctU^ (ejjate .^ (iranimosvefiros dolor is opi-
nionemagisquâm âolore ^ vlloconfiernato fpe eitts glort£\ ad quam
fœlicitertaprusefi\ erigite: Nec longa mora^ nulla diiatio efl ^ecce
dum coiigitis vos cumcowponttts , aderit immort alitas,
■Smt. Tiejf. mémo, vxor & liber, rhœren. pofuer.
Anima eitii'in bonis demorahitur,
CAr^ Ci/ts nqtiiefcat in fpe. .• . , , i , » j . .
P
LIVRE SJECO.MD./ .. 3jr
A\ s. V. P. P. VNVS EX Lia E X A.
P£T KO SEGV lE RIO P A R f S I E N SI ^ I JST S r^
prema P arif. Curia.PrjfJMi inregeYrim4>Jmmamlf..fœliciJ/\ ^ui
vixit Anms -pâ, Menfes2.:Etmmatrimoniù^fœUctt€rAnnos
4S. Menfes j. citm D. Lodçtca B$detUy vxore concordifima^
eordaùjf.cafiilf.&fœcondiff.fuperfiiti. ex ea Itberis i2.mafcu~
Us 6. Vno rtiXtu maximo fato Juo fy^ndio inquifitionum in Curia
FKtfide. Alîero infuprema Panf. Curia Trxjide. 3. Aquàfalti^
huf^^ Pr.ifecta. 4. in Jufremci Rugis Curia Confdtario.s. Vrbi
fuprdfecto. (f. Ltbel. fuppl. magtjiro. Ex quatuor Generis ^duo-
bus k Itbellis fupplkih. 3 . infuprema^Curia Aciuario. Altero, in
eadem Curia Senatore, Coniux mœfiîp Jiberi^^ piifimi paren.-
tts optimi perpétua mémorise :
Pofuerunt y dicanerunt:
Ohtjt S. Kalend. Nouernb, ij^o,.
DE l'EGLTSE P ARROC H lALE D£ S.
Côfine &fain6^ Damian,
Nous auonsdicl par cy cleuant qu'icelIeEglifeaeflëba-»
Aie àmefmetcmpsquc celle de S. Andrédontnousauons
aiîèz amplement difcouru. Rcfte à rapporter ce qu'il fe
irouue de remarquable en ladite des SS. Cofme & Damicn,
Etpremierementauprcs^lu grand autel ^ à main gauche,
il y avn tombeau de pierre, haultefleuéfiirlequel eft cou-
chée lareprefencationdVn Abbé, ôc aux bords d'iceluy cft
efcript,
* Hic iacec vir venerabilis in Chrijio Pater Utominus de Bouffut
Leodienjis Diocefis , ex noh^li génère procreatus , qui quadragtnta
duobus annù extitit Abbas dignifimus m(ynaflerii flinCii Bauonis
Candenjis jTornacenJis Diocefis jadificiorum eiufdem Cœnobij re*
farator^ acrediîuum augmcntator mrium^^ ipfius defenfor maxi*
mus. ^uiobijtPanfius Anno Domini M.CCCC. LX. die de*
cimamenfis Decembrù. Cuim antmarequiefcatinpace. Amen.
Sous le po-ulpitre à main gauche il y avn tableau pendu^
qui comient les vers Latinsqui T'enfuluenu
55^ V N l V E. RiS-J T E'i DIE. PARIS,
Am.tti lultani SenAtoris
Tumultes.
^ V. cmnihus omnis hahct telluscemmime fepulchnmt
xK. ^1 7\ ■ £/ f)4jsim t'Unè^à tcrra/çcknMedit.^ .\. ^. . v^, .= i v v %
^:f^î^<\\jA3itin naf^lt hufiafuffrbA/i>lo\ . c\ v^w i
- »'" \;&mnUfed. virtus eperofisfpîatdidafaêtis •
i.V A\:; ' Starelocô impatiens ttque rt dit que viam,
X \vJSt cumfitfimpicx , nturmuxqi^e humilefqHefufurros
\k\ \ iToliît i,&à.tmtQvendiMt ore dcctis-, .i..v\.'
-v.vV jitquc magtsviuax nltenls hofpifA terris
ï* . , vv, , • Durât , quampatri-o eerta t^naxqat loco.
- X . En exempla , & qu£ hurgundica Dmio coram
Bdiditexernplonohtlitata.fHO.
Juliaprifca domî^pri(çis nûtifimafedis^
AureafielUcHt, cuileofiemmadedit.
Stemma cui vtrtus dr acuta périt ta rerum ,
V tu a X que voxfam^ , Conftil Amate , tu.î.
^ui cum iura dares aliisperegrmtt^ m orù.
Etfaceres longa nonperitura die:
-■^A h'JOcadis \-hmfato( miferum ) perculfus iniquo^: . .
: ■ o uï. FiebiiisjMhtdit quam rnihiflehiliçri; m v% anfi
'- • i : \ ' vMulla tamen dtchfque tmsfacltfque vetufii^s
• • *; ; n Extremum efi terris impofitura diem.
. ': : i V iiFçrpstuû iJ.iH.es notm Tanfius in vrbe,
u Ojft'^ Uu [ . Amalo. luHano Mecœnatifue
'i\ p \ti i3:>i*b .21'! I&fephus Galerius moerensjic
foltiebat.iS4p- idib.Nouemb.
Al^{5orte du cucur foub^ le Crucifix , il y a vn ault.re ta-
bleau qui contient ecs vers. ^
. • .iYjt\Ly.;£>.. itf. v.4y\'^y»i,i'i.?>'it\ 5l^v\v.î^Ai.^.iJ,^*n;^^•
^ Cumulus Nicolai à Bez.a^iriamplipmi, RegtTqtttH!fk:'.\:-^.
-v, .1 PariJtenfiCttria Senatorts, .. i; ,, ^NiV^^^v,"
' • Marmore^ts ( Leàor ) ntillas hic (lare coltmn<-ts, \<^ v a.o rvv- ■
Aï a necartifîcis viaere iujjli manu:
Nec tumuli cernés eperofamfurgere melem-, ,i^j cj ;j » z„:j^
£)uniia Mmfilî famjifipuichr^ mntt\ ,• i? ' :? -f^ •;« • • > r '"-
Setlicet h os titttUsjhos quxreredcbet honores,
LIVRE SECOND. jj,
^uinil quo melius nobilitetur habtt .
H te autcm magni quondam^a rs mi-gnafenat/ts,
Aut ntilio autfûlû Bez,a C atone mmor,
,:^u€mfic eriputt V4rtus ter maxima morù
Vtfatis viuatpofihu?nf{s ipfe/uis.
Ct^r tandem e tumulo famam nunccaptet inanem
Jlliquem vtuo vitaperacta dcdtt?
Jmo j JinjerHm fas nohis dicere , fedfas^
Dignus qui tumulo non tegeretur trat.
NicoUo à Bez,apatruo chanfimo TheodorusÀ Bjcza.
moerens penehat
1545-
CeThcodoredeBezen'afuiuy iafoy Catholique de fbn-
diifV oncle, /(f^ connerfus in arcum prautim hjurettcorum mifit
figittas in corda pioYum , occiditquemultos, C'eft à dire qu'il a
pnus la dodnne tortue des hérétiques , ôc par Tes elcris ar-
dans, nondufeudiuin, mais infernal , a ieduic beaucoup
de Catholiques.
Deuant la porte du cueur il y a vne grande tumbe de mar-
brenoirnoneleuee, aux bords de laquelle eftcfeript.
CygiH noble & difcrette per/onne Maifire Nicole de Bez.ej en-
fin 'Uîuant feigneuT de Celle & Clullone en Donz^ioys , Archi-
i» Fiacre d'Ejîampe s enTEglifede Sens d^ Confctller du- Roy noflre
\ Sire en fa Cour de Parlement, ^ui deceda IcXXIX. iourde No-
ucmbre , M. D . XXXII Reqtuefcat in p ace Amen. ^ ^ '
Ecaubas deladiéle tumbefontcesvers
Sit licet cxigua atque humtlis quam cernitis vrnx
Claufira tamen tnagni conttnct ojjk viri:
Officiis meritifque ownes qui vicit , d" l'itra
Cun^lafuis morte n s datfua , fequeDeo.
EnianefdeceflemefmeEglirerepore ec grand Dodeur
Théologien Maiftre Claude Delpenfe, 6c eft fon effigie lue
vnecolumncaupreslachairedu Prédicateur auec tel Epi^
taphe.
Nobilijsimo ^pijjhimo , omnique difciplinarum génère cumula-
îijî'imo D. Claudio E/penc^o^ Theologorum huius fccult facile prin-
cipi , patcrno quidem génère ex Clarifimo Efpenccorum , materno
illujlriv rjinorum famtlia ortd y diuini verbiprjiconi celebcrrimo,
paupcrumpatri beni'^ntfimo: ^)ui cum per XLV I . annos continues
SS4 VNIVERSITF DE PARIS,
/> hac prima omnium academia literu humanioribus thilofophicis
^ diuints operam cum omnmm incredtbtlt admirât lone naiialTet
A Rege Chrisiiamjnmo Francifcoi^ Meloduntim , ab Henrico ii,
Bononiam^a Francijco I I.Aureliiim^a Carolo IX. Pijiiacum^ Re-
ligion is componendx ordmanddque nomine interprtmos huins an-
gufiifimi regni proceres partim Lcgatus , partim orntor ^ de rc
Chnfltana fanUifiml do^ltfimeque difceptajfet , permultos infa-
crofanctamfcripturam commentarios edtdifftt: tandem grauifimo
calcult morbo dm multumque vexatus : cum omnium Frincipum^
Senatorum , nobilmm , plebeiorumque lucîu ac dejîderio obitt,
157^' Anno dtatis LX. Die V. Octobris ,M.D. LXXI,
GuidoGaJ/arus Flaminiu^y Friorfancfdfidei apudColumerios,
eiufdetn Kmanuenjîs y ô'per annosXV FI. negottorum ^efior de-
um^ijiimus i hanc ejfigtemcumfuoelogiopia Domini charifimi
drbenigniftmimcmori.eerigebat^ dr moerens poncbat hnno M^
157 2. D. LXXII. Die vltima lanuartf.
Du corps é' Collège Royal , enfemble de la Confiairie desmaijlres
Myrrhes (cefi a dire Médecins chirurgiens àe Paris ) efiablie
en l'Eglife Parrachialedefaincl Cojmc ô'fainciDamian.
Nos tres-ChrefliensRoys de France,ayansiugéie grand
fecours & vcilité que leur rapportoit, & au public de ce
Royaume, Texercice de la Chirurgie, ont apporté tout ce
qu'ils ontpeu de leurauâ:orite5pourrentretcncment,con^
ieruation^: aduancemenc du Collège des Maiflrcs Chi-
rurgiens iurez de la ville de Paris, auiquels ih ont conféré
plulieurs beaux priuilcges elquels ils ont eflé de tout temps
& ancienneté fuccefliuement contmuez & maintenus , 6c
en l'exercice entier de ladide Chirurgie, fans qu'il ait eilé
loifibleà aucunes perfonncs, quels qu'ils fufîcnt, d'icelle
exercer, finon qu'ils cuflent prins lesdegrez en iadicle fa-
culte JeChirurgie,&.eu{rent efte lugés capables par les deux
Chirurgiensiurczdu Roy au Chalteler,appellczpareuxles
^"c'^.mnécc ?»'C"oft ÔC Collège defaictsMaiftres Chirurgiens lurezfui-
des deux uanr leurs Chartres. DeFaicl en l'an 1301. Je Lundy d'après
Chirurgics j^ ^^y Aouft, touslcs BarbitTs qui s'entremettoioient de
au^chifle^- Chirurgie furent mandez parle Preuoft de Paris au Chafte-
*««t ieCj ôi là leur fuc défendu fur peine de corps ik: d'auQir^
LIVRE SECOND. 3yy
d'ouurer deTarc deChiriirgic qu'ils ne fuflcnt examinez par
JelJids Maiitres Chirurgiens iurez , &: trouuez fuffiiantj. ôc
capables. Etpar lettres en forme de Charcreau Ru^Phuip-
peslei3el dei'ani};! au mois de Nouembre, données lurde
grandes conlidoracions, ileii: cxprcirement détendu, iur
grandes pciaescorporclies ce pécuniaires, à tous le di/ans
Chirurgiens d'exercer en ] ju'de ville de Pans ledid arc ôc
fcicnce de Chirurgie, Refaire aucune opération d'iccUeea
quelque lieu Ôcmanierequeceioïc, s'il? n'ont efléaupara-
uanc examinez ôciugez capables deidids deux Chirurgiens
iurez audit Chailciec , conuoquez^ appeliez par eux les
autres Maiflrcs Chirurgiens lurez Bourgeois de Paris. Lef-
quclles lettres dcchartre ayans cftc confirmées par autres
du Roy ichanenran ij^i.cnconicqucnced'icelles y eut Ar-
rcildelaCourleij- Feburier 13^5. par lequel fut ordonné,
que ieldits deux Chirurgiensiurezaudic Chaftelet appelle-
ront les Chirurgiens licentiez en ladicle faculté à l'examen
dcccuxquiicpreienteront, ôceftans trouuez capables leur
feront leb licences conférées par lefdits deuxChirurgiens m-
rezappehëpareuxlePrcuoftdudit Collège. Aulquels en-
femolefutdonnépouuoirdefaireprendrelesnon licenciez
pracliquans ôcouurans, & les mettre en prifon audit Cha-
îleletdeParii poury faire amendefuffifante conformément
àieuridiclspriuiieges.Lefjuelsontefté (uccefTuiemct con-
firmes de Roy en Roy^melmesparle Roy Charles cinquief-
me qu! défendit tout exercice de Chirurgie linon à ceux
qui leroienc examinez par leldids Maillres Chirurgiens , 6c
receus, par lefdicls deuxChirurgicns iurez audit Chaftelet ,
aulquels feui.v&nô à «* utresa cite donc tout pouuoir de con-
férer la licenceà ceux qui lerontpourucus en ladite faculté,
Icfquels jinfi receus feront tenus de preller le ferment deuât
le Preuoft de Paris. Lt outre ayantledit fieur recogneu qu'il
imporcoubeaucoupau bien public d'entretenir ledit Col-
lège en fes priuileges & prerogatiuts, non lèullemeot hs ri^^^^^'^ç
confirma , mais encores meu d'vne particulière deuotion met en la
enuers les o-'oricux n^arryrsfainct Colme& fa ncl Damien ^'-""fi^ii'^e
voulut entier en la Conrrairie in itituee en leur honneur, au
prouficdeiaquelleildonna&afFcda la moytice de toutes
les amendes ciquellcs feroient condamnez ceulx lefqucls,
y y ij
35^ VNIVERSÎTE' DE PARIS,
après la publication de la chartre qu'il leur odroia l'an 13(34.
le 19. du moys d'Ocl:û)bre,s'encremectroienc d'exercer ia-
dicle Chirurgie fans licence & approbation defdicis deux
Chirurgiens lurez audit Chadelcc, & Preuoftdudic Collè-
ge. Auiquels priuilcges ledit fieuradioufta parfes lettres pa-
tcntesdu ii.Iuillet 1370. plu{ieursiinmunitez& exemptions
en confideration des vifitationsôc cure des panures &: de la
grande fubiedion qu'ils font tenus rendre au publie.
Le Roy François premier, peredesbonnes lettres fcien-
T« .«-n, a ces 6c diiciplines ayant reelërVniuerficé de Paris par Tes let-
collège des trcs patentes QU moysde lanuier 1544. incorpora iediercoi-
chuuraiés iep-eauccladideVniuerlîté, & ordonna expreflementquc
incorpore o r ■ r n r^ o r\ ■ -^^
aiiec l'Vni- aucun ne fcroit rcceu ians eltre Grammancn , cc inltiuid Cil
«eriûc. la langue latine, pour enicelle langue refpondre aux exa-
mens qui le feront parles lurez & Maiflres Chirurgiens de
Jadic1:e ville, à la manière acouftumee des eftudians ôcpro-
felTeurs audit art qui voudront acquérir les degrez tant de
bachellerie, licence que mailtrile. Chargeant au furplus
tousleidids Maiftres Chirurgiens lurez dudit Collège de
continuer comme au parauant à eiiix trouuer en i'Ëglifc
Parrochiale de S. Coime ôc S Damien tous les premiers
ioursdeLundydechacun»moys de l'an. £ty demeurer de-
puis dix heures iufques a douze pour vifirerôcdonnercon-
feil, en l'honneur de Dieu & fans rieaprendrc des pauures
malades de la ville de Pans, 6c de tous les autres endroids
deceRoyawmequifeprelentcron-tàeulxpourauoiraydeS^
fecours de leur art 6c iciencedeChirurgie. Tous lefquels pri-
uilegesôcconceffionsonteftéauthentiquemét confirmées
par tous les Roys de France aufdids Maiitres Chirurgiens
afiin defeconder leurs louables intentions, 6c leur donner
toute occalîonde faire progrés en ladicle fcience & s'en
rendrepluscapablcspourlefecours 6c neceffité publicquc
de ce Royaume, 6c que l'honneur de ladite fciencefut vn
efguillon à leurs enfans 6c à la ieuncfle de paruenir après
plus d'eftude, de fuffifance 6c de capacité a la licence 6c
.- maiftrifeenicellefacuhé.
prerôgati- Les deux Chirurgiens iurez du Roy au Chafteleçde Parisj
wcs dcsdcux â caufe de leurs offices . 6c comme Confeillers audit Chafte-
iurea"^'** ict^ont droit d'ancienneté 6caccouflumezauoir 6c prendra
LIVRE SECOND. 3^7
par iourfur la recepte de Paris, chacun la (omme de douze
deniers pariiisfailant parandix-huidiiures cinq fols pariiis
Ec oultrc ce chacun vne mine deielians gabeler en paiant le
droict du marchant tant ieullenienc,comme il eipparojft par
le mandement de Meilleurs df;:s Comptes au Grenetierde
Paris datte du 13. iourd'Aunlijio. Etautre mandement du
18. lourde Juillet I5i3. dont ils ont iouv lulques àpreient.
Ce que deiîus confirme par lettres patentes de Henry 4.
Roy de France ôc de Nauarre données à Chantilly le lo.iour
deMars,i'andcgracci6o8.Regin;rces en la Chambre des
Comptes le ;6. luiUet audit an , ôc depuis en la Cour des
Avdjs.
Lefdicls deux iurezontaulîî d'autres droicls, C'cjfl: qu'ils
font les premiers dudit Collège,^ ne peut on taire vn mai-
ftre , ny donner bonnet de mailtre que par eulx , ny aucune
allcmbiee queparleurconlèntemenr, ikfbnt ailîs &preii-
den t en toutes allemblees comme officiers du Roy.
Ontdroictaueclcsautres Maidres de aduoucr les opera-
teurs, comme oculiftes, Lithotomiftes, incileurs de har-
gncsdcsgranus& petits, desrenoueurs, desarracheurs de
dents, fie lur ceulxquele premier barbier de fa Majcfté re-
çoit, comme par Arrell donné en la Courle2.6.IuiIleti6o^.
eftnocoirc.
Ont pouuoir eulx rculxjpriuatiuementâtousautres don-
ner ou conférer la licence, ouïe bonnet de maillre en ladi-
te faculté aux Mathurins en public, ouautre faile de rVni-
ucriité, ouaduilèntpourle mieux Icfdicisiurez.
LaConfrairiedeS. CofmeôcS.Damicneftoïc érigée des Delà Cou-
le temps de S. Louys, comme il apparoifl parles anciens ^"^^'"^ '*"
flatutsdehdic1:eContrairie,faias ôc dreiTez en ian iiôS.chimgKS
qui efl: deux ansdcuant Icdeceds deS. Louys. Plusenl*A-<lei'a"*'
reft de la Cour de Parlement cy delTus mentionné, donné
du temps du Roy lean Tan 135 5. le ij.Feburicr, eft faid men-
tion des lettres & pnuileges de S. Louysà eux odroyees.
Les Maiftres Chirurgiens pour marque & diftindion de
ceulxquin'ontl'expenencc&lafcience, ont, ou peuuent
auoirau deuantde leurs maifons, i'enfcignedeS. Cofmeôc
S.Damian, auec trois bouettesau defToustantfeulIemenc
Et tousles premiers Lundy s de chaque mois non feflez a£-
Yy lij
3;8 V N I V E a S I T F; D E PARIS,
iiilencrousàdixhw'ures du matin, avigilles, ^aufainél fâ-
crifice qu'ils font célébrer en la parroiiic de S. Coime 6c S.
Dainian , tant pour iesConfrei es viuancs que treipaiicz :6c
le féru iccparacheucvificentranslalaire cous les pauuresna-
urez ou bkllèz, 6c malades, qui le prel^-nceiic à eux, leur
donnencconfeilôcordônancesparei'.npc pourremedier,iI
remède y aàleursnaureures &c maladies. Auiiîihfonc ehau-
fer les pauiircs petits enfanç es moy s dei'huier p.ir la dona-
tion de M aillre Nicolas rAnglûisviuancrvnueidichMai-
ilres Chirurgiens iurezduditCoilcgc.
Oultre ceiefdicls Alaillres Chirurgiens iurtz, Redeurs
dcladicteConfraine, font celebrerenrEgliicCoileguile
dclàincl Colmeen la ville de Luzarches, qui n'eit qu'vne
mefmc Confrairie, par chacun Lundy dci'an, vne haute
Mefle , àTin tention dcldits Confraires , &: de ceux qui y au-
molnentleurdeuotiôn.
Ccfteinititutioncftcommenceedesletemps du Roy S.
Louys , èc entretenue aux deipens deldids Maift/es Chirur-
giens, qui donnent cent liures chacun auant que entrer en
iadiéle Confrairie, Cfceflre examinez lur toute la icienceôc
art de Chirurgie par les deux lurez du Roy au Chaltelec,
eftablis comme dit ell parleurs maieftez pour chefs, ôcqui
conuoquentS^airemblcntlesPreuoftdela Confrairie; qui
cil l'vn d'entre eux qui a la charge de l'adminiilrer , &: les au-
tres Maiftres quand i'occafion feprefente, 6c donnent Icf-
diclsiurezdu Roy, quefàmaieflëprent &choifit dunom-
bredudit Collège, non d'ailleurs, puurpreiiderpar tout-
teslesaiîembleesdudit Collège ainli que portent leurs fta-
tuts. Ceulxquine font de Teltat, i^ vtulent ellrc partici-
pants aux prières de ladide Confrairie, donnant dix fols a
l'entrée, ôi cinq fols par an, oumo nslelonieurdeuotioa
^ moicns.
Lefdids deux iurez du Roy audit Chaftelet, par leurs fta-
tuts de ordonnance, auecKsautresMaiftresdudit Collège
cfliient de deux ans en deux ans vn d'entre eux pour gou-
uernerladideConirairic, & affaires dudit Collège, qu'ils
no'Tjmentl'reuofljiansqueleditPrcuoftpuillefansradueu
dcfdidsdeux lurez faire rien que ce qui luy cfl ordonne par
eux rS<rautrcsMaiIlresdudic Collège, ou quelques vns d'en-
tre euJx.
L I V R E s E C O N D. 559
Les Matrones oufages femmes font aulîi de ladide Con-
fr airie , & Tubicds auldids deux Chirurgiens iurez du Roy
auCliafteletqui ontdrelïé certains ftacuc^6c ordonnances,
tant pour les droicls delà Confrairie, que pour leur eilatôc
office dclaige femme , qu'elles doibuent obleruer èc gar-
der.
Noftrefainclipcre le Pape Grégoire tre^ierme, ayant cflé ^'^àaho-
fupplie en l'an 1579. paries Maiftresdudit Collège des Chi- chîmit'iJs
rurgiensiurez à Pans, leur vouloir départir du Threlorde de Pans"
TEglife, duquel il ell dil'pêfateur comme chef vifible d'icel-
le, 5:ayantrecogneulesprmileges&:immuniccz que ledit
Collège auoit obtenu de long temps des tres-Chreftiens
RoysdeFrancc, fondez fur la vilitation&œuures charita-
bles quelesMaillres dudit Collège exercent ordinairemcc
^^M//j'Ci7"/>^^I>e'^,enuers les pauuresaffligez tous les premiers
Lundys de chacun moys de l'an , leuraimparty (à faincte
benedicl:ion,&adreiTefon induit a MonfieurieChancellier
de l'Eglife de Paris, qui eftoit lors Maiflre Anthoine du
Vmierduquel ils ont receuladite benediclion, commeaullî
deMaiftreiehanduViuicr dernier Chancclierde l'Vniuer-
fitedecedéj& de MonfieurdePierre Viueàprefent pour-
ueu dudit tiltrc, entre les mains duquelayant efté faicle op-
pofition,nofl:re tres-Chreftien Roy Henry le grand lors ré-
gnant mandaauditfieurdePierre-vîue vne patente fîgnee
de ia propre main , du premieriour de lanuier 1 608. par la-
quelle fa maiefté déclare n'auoir a gré quant on f'oppofe àce
que mande la fainclecé, qui ne concerne qu^vne bcnediclion
laquelle nedoibt e Ire enuice par des Chreftiens , ne voulac
qu'il eut elgardà telle oppodtion.
Lefommaireduditindulteflquc tous Chirurgiens, ma-
riez bc non mariez , qui cftans premièrement Grammariens,
&. par après receuz Maifties en ladide Vniuerlité, & félon la
coultimie examinez & aprouuez par Icfdicls Chiruri2;ien53
ôcfelon aulîîqu*ileft ordonné tous les premiers Lundys du
movsvilitcroient les pauurcs malades en l'Eglife Pdrrochi-
aledeS.Cofme&S.Damian , ^ leurs bai'leroient des mé-
dicaments ialutaires, 6c les appliqucroient à leurs pl.j.'es,
apresauoirfaiclprofelîiondefcty en laformecy après pr.f-
cnpce 5 es mams du Chancelher de i'Vniueriîté quipour
3^o V NI VER SITE' DE PARIS,
lorsferoiCjpculIcntauccdciie humilité & reuerence rece-
uoirlabenedidion Apoftolique, comme Its autres Mai-
ihesôciicentiezenladide Viiiuerfitëoncaccouftunicdcre-
ccuoir. Sansqu'illcurfucloiiibled'enreigner, ou exercer la
fcieiice ou arc de Chirurgie , publiquement , ou en particu-
hcr, fansauoirfaid au préalable ladide proteiTion de^toy,
& receu iadide benedicion.
S'enfuiclaciiclcprofeirion de foy.
EgoN .firmafàe^ creds&prûjïfeor ^ omnia. &firtguU qu^ conti-
nc/iîHY ia jynbolûfidei ^ quo/ancfa RomAtid Ecclejîa tttrur ^ videli-
cet. Credo m l'num Deum ^ pMtrcm omm^ountem fa6îorem cxlt (^
terr^e^ vifibiltum omnium ô' inmfihtlinm. Et in vnum dêminum
Jefum chn/iumfuiim Dci vmgenitum , & ex Paîre nainm ante om~
ntdjectila^ Dcum de dcû, lumen de Inmi/Je ^ Deum verumde dcû
njero ^gemtHm rwnfafhtm^ confuhflantialem patrt^per quem em-
ntafacfa/unt. £)Htpiop er nos hommes ^ é'pYOptermftrumjAlutcm
de(cendit de cœhs ."Lt irtcainatus efide ipintufanctoex Maria, vir-
gine^é'hemofMuseft. Cructfixus ettampto nvbts (ub Eontiu Ptlaio,
pajjuid^ fepultusejl. Etrefurrextt teYtiixdiefccundumJcrtpiuras^ &
ajcendit tn cœlum , fedit ad des ter am vattis^ O" iterum 'vcnturti-s eji
cumglorta^ tudic^reituosC^mûtîuos , cuipt^i regmnon crit finis. Et
in fpiritum fanclum Dominum O' 'viuificnnttm ^ qui ex Faire filio-
que procedit ^ qui cum pâtre ^ pLofimtil adorât uréi conglortficatnr'.
qui locutns efiper Eropheînt^. Et vnamfanÛam Catholicam & Apo-
JloUcam ecclcfiam. Confie or vnum baptifma in remijmnem peecatorti
Et expecfo re/urreêlionem mertuorum ^ & vitam l'enturi Jeculi,
Amen. Kpoflolicas & ecdefiafiicoi tradittoKes ^ reliquafquc eiufdem
I.cclefi£obferHationes d" conlktutioncs ^ fiïjmfime admitto & am~
pleiîor. Item facram /cripturam , iuxta eum/èn/um quem tenuii ^
tenetfancfa mater Ecclejîa , cnius eftiudicare de vero/enfu Minier-
pretatione facrarum [crtptHrarum : admitto : nec eam vnquam , nifi
iuxta 'vnammem confenfum patrum^accipiam é" interpretabor. Pro-
fiteor quoque fcpîcm efjè verc O' proprie S acKtmenta noHJi legis aîe/u
ChnJloBomme noflro tnjlituta ^atque adfaluîem humant genens^
(Il cet non cmmafu.gulis neceffaria) fciiicetBaptifmum ^ Confirma-
tionem , Eucharifitam , Pœmtcntiam^ exîremam vnôîioncm , Ordi-
neiTt dr Matrimonium iliaque gratiam conferre:Etexhis Baptifmum
Conftrmationem ô' Ordinemfine facrilegto r citer ari non pejje. Rece-
ptos quoque & Approbatos Ecclefix CatholtC£ïitfiS infupradicforum
omnium
LIVRE SECOND. 3^x
Bmn'uim facYAmentoYum folemni admintftratione y tùcifto é'^dmitto
Omni a & /ingnU qud de ptccato crigwah , & de tufiijicatione in
facrofanUa Tndentinajynedo defftnita & decUrata fuerunt , ample-
Bsr& recipto.^rofiteorpariter in Mijfa offerri Deo verum^ proprium
iir propttiaterium/dcrificium pro viuù & defunEïis^ atque infanciij-
Jîmo EuchnïifttJt facramento ejfe njeie ^ é" realiter , Cr fttbs^iîntiali-
• ter corptu & ( Angutnem ^ vnacttm ammadf diuiniîate Dominino-
Bri le[u chrtfit .fierique conuerfionem tctitis /itiHantid panis in
corpfu , ^ ioÛHiJuhftantu vini in fanguinem , quarn conuerfionem
I catholicaEcdeftAl rAnfubfiantiAUûne appelUî. Fateor etiam/ub altère.
tantum fpecie y toînm atque inîegrum chrisium ^ verumque facra-
tnentum ftimi, Conflanterteneo ^uigatorium ejje ctmmafque tbi «V-
tenttu fidelmm fufragiis ittuari : StmiUter é'fanclos vna cum Chri^
fio régnantes^ venerandâs atque inuocandos ejfi -.eo/que orationes Veo^
pronobiso ferre: atque eorum reliquia^elfe vensrandas ^firmifitmc
ajjero. Imagines Chrifii^ ac deiparx fempervirginis , necnon aliorum
fan^îorum , habendas ô' retinenda-s eJJe , atque eu debitum honorem
acvenerxtionem ïmpertiendam. Ir^dulgentiarum etïam pote/Iatem a
ChriHo in Ecclefia reliai amfu'jje , illarumque vfam Chrifiiano po-
pulo maxime Jalutarem eJJe alftrmo. Savi^am^ Catholicam é' Apofto-
licam Romanam Ecclefiam omnium "Lcclefiarum matrem d^ magifirl
âgrofco: Romanoque pontïficibeatt Pétri Apoflclorum princtpis fuc-
cejjori ^ ac lejuChrifitvicario ^ 'veram obedienîtam fpondeo ac iuro.
Cetera Item omma ^kfacris Canombui O' œcumemcn Conciltis ^ ac
\ pYACtptte kfacroUnfla Tridenttna fynodo tradiia dcjftnita , (^ déclara^
îatrtdnbitanîerrecifio atque pnfiteor -.fimulque contraria omnia , at-
que kerefès quajcunque ah Bcclefia damnât, a ,^ retecla^^ ^ anathe-
matiz^atas ^ego p.iriter damno^veiicio ^& anathematiz.0^ Hanc veram
tatholicamfidern extra quarn nemofaluus eJJepotef^^quam inprxfenti
jfonteprcfiicof^ (^'verttctter ter.eo ^ eandem integram ç^ inuiolataiH
njfque adextremum vitdjpiritnm confi^nti^ime , deo adiuuante , re-
iinerié' confiteri ^ atque à mets ^ quorum cura ad me m munir emeo
Jpccidbit , teneri O' docer/^ quantum in meerit cutaturum. Ego idem.
N .Jpondeo^ voueo & turo.Sic me Deuf adiuuet , &h£C fancia Dei
Euangelia,
Le Roy Louis XIII. en confîdcrationdubien que recoî- Confirma^
uent tous Tes fubieds des profcfleursdefonCGlIcge&facul-JèspriuUc-'
té de Chirurgie , compolc des deux Chirurgiens iurez pour ges des clîi-
faMajeftéauChaftelec, Preuoit, ôc autres profelTeurs du-^^'^»"'-
Zz
^6i VN I VER SITE' DE PARIS,
dicCoIlcgejfdifantpartiedu corps de rVnmeriité de ladite
ville de Pans : Et de ce que il a eité nay ôc mis au monde , le
iourque nofbrc vnique mcre l'Eglile célèbre là folemnitc
des Martyrs S. Coimeôc S. Damian,leur a confirmé toutes
leurs Chartreç, pnuilegcs, i^atuts , immuniccz j ocbrois
exemptions &reiglements. Comme il apparoift par les let-
tres patentes dattees du moys de luiilet i6i i. &:de Ion règne
le dcuxielme. Signées Louis, &: plus bas; de Lomenie, la
Royne régente la mère prcfente rLefquelles lettres, feîon
leur forme Se teneur, ont eilé enregiftrces es rcgiftrcsdela
Cour de Parlement,ôc vérifiées en icellc le 3.iour de Septem-
bre i6a.figneVûifin,6c fui lereply deidictsiettres, duTil-
let.
Et depuis lefdicles Chartres 6c Priuilegcs par relief d*a-
drefle figné ôc feellé en datte du ij. Septembre i6ir. figné
Louys, par le Roy , la Royne régente fa mère prefente, ôc
plus bas, de Lomenie, ont efte vérifiées àc enregiftrees es
Regîftresdugrand Confeilpar Arreil d'iceluy en datte du
21. lourde Septembre i6ii,fignéTicliement.
De la Fotre(ainci Germain.
Ayant traidé desdeux Parroil] es de Paris, S. André & S.
Cofme & S.Damian,qui font au terroir & en la luftice tem-
porelle defAbbayedefaincl: Germain desPrez, continuons
àremarquer \t% fingularitez & priuilcges d'icelleAbbavc.
Entre lelquels l'vn des plus fignaîez eil: la Foire S. Germain,
qui fe tient tous les ans au Faux Bourg fous deux grandes
halles coniointes enfemble 6c couuertes, où ilyadiuerfes
rues, 6c dure huit-iours francs. Laquelle le Roy de France,
Louysvnziefmeleuraoâ:roiceenrani46'2,6c defon règne
le 11. il y eut du différent auecles religieux deS.Denys,pour
le regard du temps de l'année qu'elle deuoit commencer.
Enfinpar Arreft delà Courdui£. Mars 1484. 6c du règne
de Charles 8. le deuxiefmc,aefl:e ordonne queladide Foire
commencera le lendemain delà Chandeleur, troifiefmc
iour de Feurier. Ce que depuis feil obferué iufquesàpre-
fent.
"Des droits à-priHileges de CAbbedeS. Germain.
L'Abbé de S. Germain, Seigneurtemporel du Bourg du-
^itfainâ-^^Câuiri du terroir taoloi en U ville de Paris, limite
LIVRE SECOND. 3^5
comme dit clt, a fcs officiers, Bailly , Lieutenant , Procu-
reur fifcal , Greffier &: Sergents. Et oultrc il y a audià Bourg
luflice rpirituclic Ôc eccJcIîalticqucdcpendaiît immédia-
tement du laind fiege Apodolicque , ôc de nul autre. Pour
laquelle exercer^ lia Otîicial, Promoteur, Notaires &. Gref-
fiers. Lcreirortduiugementdeiqueispourlesappellans,nc
va par deuant l't ucique de Paris, le Métropolitain de Sens,
ouautre Prélat uc France, ainslcuUemenràRome.
Ledit Abbe par priuilcges des Papes ell en pofleffion, de
porter Mitre, Anneau, Sandales ,Tunicquc& Dalmatic-
que, qui font orncmens pontificaux. D'auoirvn autel por-
tatif: DeuxCbappellûins domefticquesdcfquels pour ne rc-
iidcr iur leurs benetices ,neIaiirerontà en receuoirle reue-
nu , Ôc les dillributions ordinaires. De beniftre linge & tous
orneinens d'Egliie. De donner la benedidion folemnelle
furfonpcuplejtancà la célébration du diuinferuice, qu'aux
procédions, De coni-crer tonlure, &: Icsquatre ordres mi-
neursà les religieux , & aux Clercs du bourg faincl: Germain
D'abfoudre d'irrégularité èc excommunicaiion fefdids Re*
ligieux , cc dilpencer lur l'obferuance des ftatuts,
Apresauoir pris pofleirion de l'Abbaye, ilapuiffimcefur
fes lubieds, de bailler lettres de maillrifeà vn de chacun
mQiliQr ^pro iNCH^.do /iduentu. Et ce de temps immémorial:
comme telmoigne Guillaume Bri<^onnct Cardinal du tiltre
deSaindePotentiane, ArcheuefqueôcDucdeRheims ,&:
Abbé de noftre S. Germain ,auxlettres de maiitrife qu'il
donnalc2.i. Ianuierij04.a Symon Hauer. Nom ^aiQtW, en
enjutuant UspYiuikgts de nû/lre Jhbdye , (^ a. no/lre noimcl aduene-
ment^ luy attorts detmé ^ é" donnon^far ces pref^nus la maijlnje de
Bitrhter ^dnec lespviutUgts ^proufcis & emûlumens d'iceÙe: Ai^fi
(jud eft dccôu/liimé de faire ^ a tenir & exercer^ tant a noflre viUe
de S. Germain , qitc es dépendances d'i celle.
Meflligneurs lesCardmaux, François de Tournon en l'an
1554. Et Charles de Bourbon en Pan 1562, après auoirprins
polTHilondeccite Abhayc, ontviède melmc grâce cnuers
leshabirans de ce BeM.irg.
Le iour de l'Aie enfion .les habitans du village de Clialliot
doibuent pour hommage tous lesansa l'Abbé de S. Ger-
main des Prezjou en fon abfence â fes receueurs,deux grâds
Zz ij
3^4 VNIVERSITE' DE PARIS,
bouquecsà mettre fur le dreiToir, 6c demie douzaine depe-
tits, auecvnfourmage gras, faicl du laiddeleurs vaches,
quiviennentpaiftreàl'iflemacquerelle, au dt'cadelariuic-
re de Seine, àvu denier Parifîspour chacune vache.
LePape Alexandre}, a odroié mdulgcnce & pardons à
tous ceux qui viiîteront i'Eglifede faind Germain au lour
anniuerfaire de la dédicace, ôc aux trois iours fuiuans. Etle
Pape Inn0cent4.cn a pareillement donné à ceux qui feront
lelemblableauxfeftesdc faind Vincent ôc fauicl: Germain,
ScduranclcsOdaues.
Ma/iumifiion des hnhitAns àe fa'mci Germain des Prez.
Comme le peuple de France cftdiuifé en trois eftats, aux
Ecclefiaftiques,à iaNobleiTc&aucorpsde Bourgeoifîe,
,.,,-, auiîîeftoit il du temps de Iules C^far, les Druy des facrifica-
ment. teurs, tcnansmeime rang,ô<: encore plus grand que nos
gensd'Eglife, N^m indices fimuî erant , Et les Cheualicrs au
heu de noilre nobleiFe; accompagnez degrande multitude
dcieruiteursdedefFence, qu'il appelle ^w^.i^^?/, abdmttjft'
do , 'vtreor^ hericorporedttm ttdbellimtprodit. Et la populace, qui
faid le tiers eftat mattee d'mipos, tributs , concuiTions & in-
iures des grands, nihil audet perfe^ comme dit Iules Cefar,
pêne fèYHoruïoeohubeîur. Nulltadhibeturconfilto. Ceftc fctuitude
en France a duré lufques au temps du Roy faind Louis: qui
a voulu fon peuple eftre mis en liberté & faid ouuerture aux
Manumiffions émanées tant des Seigneurs laizqu'Ecclefia-
fticqucs, moyennant quelque médiocre fommc d'argent
payée à iceulx, pro excufione iugi fcmituns, A ce propos ie
mettrayicy aulonglamanumKîiondes habirans du Bourg
faind Germain , odroicepar Thomas de Maulcon, Abbé
cinquantiefmeduditS. Germain, 6c confirmée parle Roy
faind Loys, en vnepancarthefeellee du grand feel de cire
verte, pendant en lacs de foye. Laquelle fe garde par \ts
Marguilliersau Threfor des tiltres de la parroiiTede laind
Sulpice.
Nous en allons vnc coppie; donnée en Jugement foubs
Icfeeldela Preuofté de Paris, le mercredy troifiefme iour
de Septembrel'an de grâce mil quatre cents 6: quarre.Eteffc
telle.
LIVRE s ECO N D. ^6s
FNIFE RS IS ffjtfentes Itteras infpeciuris ,fratcr Thomas
miferatitne diuma, Beatt Germant de Fratis ?Arifien/is minifier
humiltSj O' tôt us eiufdem loci Conuentm £ternam in Domino Jalu^
tem. Cum homines nofirt de Eurgo nofiro fan^H Germanide Pra-
tis grata nobis plunes impenderent objèquia. , res & bona.pro"
pri.ps etiamperjonoi nonnumquam pro ntcefitattbus nofiris expo-
nentes : Nos ip forum attendent es deuotionem, ô'pro ducetls librù
Pari/knfibus {dequtbusnobis efi fatùfaclum ) manum mortuam^
fortfmaritagîumyô'OmnimodamferHitutem qunm habebamm^vet
haberepoteramus in diclis homintbus y& eorum hxredtbus quan-
tum iidperfonas^feu corpori tpforum vbicumque de cœterofe trans-
ferre vûluerint tôt ait te ré" i'aiperpettmm rtmktimus,quittauimusy
é'eofdem manumittimus ac perpétua Itbertati plenè defcribtmus
é donamus, H ttiufmodi au^tem rem ifionibus ô" libertattbus tan-
tummodo gaudere volumu6 illos értlLts vndecumque duxerint ori^
ginem, qui & qu£ m dicîa njilla S. Germani remifUonis é" mann-
miponis tempore morabantur , & illos ein/dtm vtlU natiuos > qui
fe caufi peregrinationis y feu ad aliéna feruit ta tranfiu lerint , qui
necdum altbt m^xtrimoniumcontraxerunt, H AN C autem rem if-
fionemfecimus , fduis nobis & Ecclefijd nofirji omni?noda iufiitia
&dominio in dicta villa S. Germani , d" omnibus reddittbus^ con-
fuetudinibus & coufiumis. ,^ud couftumx taies funt. Omnes hs -
mines de diclo Burgofancli Germant bannartjadfurniim nofirum^ ^°"^ Bannal
feu fuma no/lra [du m t amen fur num & furnariui?} compétentes
habeamus )perbannum coquere y O'furna^ia [pro ut hacfenus con-
fueuerunt ) nobis foluere tenebuntur. Sivero per duos dies atit per
très adrequifitio'nem illius quipancmfuum ad coquendumpetierit
furnarius csquere difiulerit: ex tuncabfque contradicltone (jr eme-
da, quiUbetdtfforum hominum alibi : prout meltm placuerit ypa- Pou^chaquc
nemfuum déferre poterit ad coquendum. ITEM , prout haÛent^ cire^qurva^
, lextitit confuetum ^de omnibus bobus dr vaccis pafcenttbus in in fu- paiftre en
la noflra Sequanx,prû quolibet bouefiue vacca duodecim denarios: * ù^^ ^ux va-
T>e lumentafœtajex denarios yinmenfe Map annàfingulisnobts nicis par an
foluere tenebuntur. ITEM cenfus nofiros ^vidclicet pro quali- '^^"'^"^.•^
betmafurain magno cenft noftro fiîatres foltdos cenfuales. ^//? menVp'lcme
in du.u aut plures mafura quolibet dtuidaîur , qutltbet partem eu- ^- '^«"iers.
iu[Jtbetmafur.e pcfidens , très foltdos cenfuales foluere : Si vero ad Je°cen° fiTr
imumpofidentem quxlibet mafura redtent : non nif très foltdos chacuncma-
tantummodo cenfuales in fcjlo fancli Remigtj foluere tenebitur ["^^ ^^ ^^
Z llj
l^G VNIVERSITE' DE PARIS,
annuâtim. IT E M Cubasfufti&vindc-mias omnit(.mnj'meArrtmy
prcffojis. "" ^j*^'^ tenentur nd ccnfkm à nohts in vindemijs , ad ecdefiam no-
Jlram vel ad prej/ortitm noflrum de Gihert quolthtt annotemn-
ttt r addncere : ô'pro quolthtt modto vint y vnum fcxiarium de mc-
ragutta vinipro dcctma, é" tertiampartem tottuéprcj/oragtf. Ex-
ceptis •vincis de territorio fanctt Stdpttij ^ex quarum njindem^s
wnum fextarium njinide meraguttapro dectma , fS" quart am par-
tem totiiis prefforigif tantmnmodo nobis foluent. Devine à vero
quarum vtndemias confiieuerunt ô" tenenîur ducere ad pr effort urn^
nojhamde Gihert^qitartampartem totiusprejforagu nohisfolHent,
d^dectmam, profit hacfenus extitit confretum. Et nos pr^diciis
Cuucs Cl ^^ominibus Cubas ad ponendum vindemi.ts diSlarum vinearum
Franco is . dehemus in codem prejforio minifirarc. De quatuor vero arpent is
vine£^qu£fueruntdefuncli Aberni quatuor modies vtni cenue-
mentis ^pro cenju d^ décima y (y quart am partent totius prejjoragq
nabis folticnt. De vinets définis itberis , qu.e fuerunt Ad^ Coqui^
boa&vaHa- ^^^^ ^^^^^^os vini conuenientisfolitent ypro dectma ccn/u&prejjo-
ble. ragto. Vinex vero qux/ùnt tnmajuris aftgnatis ad anmuerfa-
rium bonxmemorid Eoberti quondam Ab bâtis Ecclef/Ji no(tr£ fol-
uent dirti homines integram/ummampccunidy d^ alta qux in car-
tha friper his confecia continent ur. Saluo etiam hoc & retento no -
bis d- Eccleji.z nofir.i , quod omnes mûlieres prMdicfji vilU , in die
puri/ïcattonis fti.e po/} puerperium y& prt7no die quo accèdent ad
parrochialem Ecclejiam pofi: fponfalia^ad Ecclejiatîi nojîram tenen-
ttirvertere , ratione matricis Ecclejix , d^oblattones ibidem facerc,
prouthaclcfius extitit confuetum. Saluo etiam nobis & EccleftJt
nofirje^quodeo an no, quo Do'minus Rcx a nohts Jclidosfuos leuabit^
fûltdos àdtclis hcmintbus nohis impo/it&s d" terram nofiram tail-
liabtlem viderimus hona fîde. I ta t amen quod homines dt^txvilU
elecli a communitate eiufdem vilUfummam pccunix quam nos vel
fucceffores noflri fuper communttate difU villxprofolidts DomJni
Régis bona fide duxerimus imponendam, afidcbunty leuabunt y Ô*
injraterniînum a nohis vel fucccjjortbus noflris eis quoltbet anno
impojitum intègre perfoluent. Et quodjî in foluttone factenda
fumm,t prxdtclis hominibus dicî.î vilU impûjtt t eis a nohts vel
fuccejjbnhus noftrts tmpofitum^pro prxdiâltsjcl/dis Domtni Régis
electi a communitate ville ceffirent in toto vel in parte '.ex tune
nos vel fucceffores noflri capiemu s velcapi facicmus de bonis cuiuf-
iibethommis in dici-a villa commorantis^vnius vclpluritmtyprcut
LIVRE SECOND. 367
nohis McliiispUcuent , & dijlrahere foterimus res captas, cfuouf-
auefufer tota fumma pecuyitx hommihus dictx vilU mipojlta nohis
C^ Ecclefid nofirx vel mandata noflre fuerit pknarie jatisfuctum .
fr£terea.dicti hommes dtclxnjilU S. Germant omnes altos reddi -
tus fioflres .& cD»fuetf4dtnes (exceptis prddi^is Manumortua^
foriJmâritagtû,feruttute ) O' altaad feruitutemcôrporum'vel per-
fonarum tpfarum pcrttnentta , nohis & Ecclefix nofirsfine contra-
di^iione & difficultate qualihet foLtient de cjiteropaajiçe & quiète,
Salitoettam nohis in omnibus omnt alio iuremflro, ^V OD vt
fatum o- fiahtle permaneat in futurum , prjtdiciis hominthusm
teftimonmm prx/entes Utérus concefimiis , /igillorum nofirorum
munimine roboratas. ^ctum anno Incarnationis Domimcx mil-
lejtmojduccntejïmoyquinquagc/tmo, Menfe Mayo. Régnante Lu- g'efts lJ s
douico Ludoitici filto, Rege Francorum ptifimo. fils de Lo)s
Ainfi figné Fresnes. ^^^^•
Et feellé fur fimple queue de cire verte.
NOTES.
Par la manumiflion précédente l'Abbë Thomas ode aux
habicans de ce bourg rmterdid de contrader mariage ,ioic
homme ou femme , auec perionne dVne autre lurildidion
&ieruîtude,êc appelle cdz fortfmaritagium , mariage faict
auec ceux de dehors, qui ne font vaflaux ou fubiets de l'Ab-
be de faincl Germain. Et cefte feruitude femble prendre
fon origine de l'ancienne loy ,où il QÇ\.àïck.^numerorum 36.
Tous les hommes prendront femme de leur lignée &co-
gnation. Et toutes femmes prendront maris delamcfme
lignée : afin que i'heri tage demeure tou fiours es familles , 6c
que les lignées ne le mcllétenfembie: mais qu'ciies demeu-
rent ainfi que Dieu les a feparees.
Que il quelque fois ces mariages fe permettoientauec
des forams,ceftoit par efchangedefilleslerues des deux fei-
gneurscontraclans. Commcpourcxemple,Odo Abbëde
làincte G.neuiefue, permit qu'vne feruante delaterreef-
poufavn compagnon des habitans de faind Germain. Ec
l'Abbé dadit faind Germain baïUavne autre de les fubiec-
tescn recompenfe. De ce mutuel changement le tiltreeft
tel.
t In nomine faniî.t & indiuiduA Triititatii ^ Ego Odo Un
3^8 VNIVERSITE' DE PARIS,
gratta Ahb^s fanBd, Genouefd , & uterifiatres nefiri , communi
confilio concej^imus^ quodquddam ancilla fan^d Genouef<£jnomme
Brmengardis ,filin Guidonis, Maioris de Fontinetô, cuidamferuo
fanctt Germant, nomine Eutrardo ,filiô Vetri & Herfendis 'vxor
daretur. ^jiain Ermengardem abomni iugo Jeruitutis , quano^
his ahfiringebatury abfoluimus : ô' 'vtferetancïlUfanSti Germant
de Tratày& in eam legem feruitutis, in qua marttus fuus efi tran-
Jîret concefimus. Sed Hugo 'venerabilts Abbas fan^i Germani^ (^
tiufdem monajlertj venerabilts Conuentus , mtttuam vicij^itudi-
nem reddentes concejfertmt cuidamferuo noftro, nomine Engelber-
to de Fontineto dari njxorem quandam anàllam fancit Germant,
nomine Benedi^am. Et abfoluentes eam à iugoprifiinxferuitutis^
concejferunt fjtri anciliam EcchJîxnofirXy &in eam legem fèruitu-
tis tranfire , in qua efl maritt^ Çuus. Vt autem h ut us alterna mu-
tationis concefio impofcrum permaneat : literoô indefieridecreui-
mus. Et ip/tnobisfuasycum fuijtgilli attcieritate,d^ nos eis nojlras^
cum nofiri auCtoritate figtllt tradtdtmus.
Mais quand vn ielgneur hault iufticier permettoic vne
femme férue de fà terre, efpoufcrvn homme d'vnc autre iu-
rirdidioiijfansreceuoirvneautre femme en efchangejCela
fefaifoit à condition, que les enfans produits de ce mariage
feroienc mcfpartis, moitié pour le mary ,&ratitrepourla
femme: qui entreroientà mefme fcruitude que leurs pro-
genit<.urs,iceuxeftansdecedez. Et pource que des enrans
les vns lent plus parfaits que les autres, tant d'elprit que de
corps, la panirion fefailoit parfortlicite , comme par bule-
tinSjOuautremêt. Que iî lenombre des enfans eftoic impar
& par confequent ne fepouuoitegallementdiuifcr: l'impa-
rité tournoie au prouffit de la mère, oc de trois enfans en
auoit dcux,comme de cinq trois, &Jicdeut€ris. Que f'il n'y
aqu'vnenfantjilappartient à la mère. Et cts loix font de
l'Empert ur luflinian , In Authenticis. Collatione nonaJitulo
44. Noue lia 102. cap. 3. Si vnus genitus fueritfliusy vent rem
fationi prmfertor : Jtt^ domin^ matrù , id quoderit progenitum-,
Sin duo fort} contigerint fil^ .^diuidantur ambo .^eleUione perfor-
tem dirimenda. Sin imparjit Itberorum numerus , maiorem obti-
neat matrisftnus : ita vt tribus exifientibus ydtto quidemjïnt ma*
tXtSy vnus veropatris. Et rurfumfi quinque, très quidem exgeni-^
îisjînt dQmini^ matris : due veropAtris. Et rend raifon delà loy>
oporta
LIVRE SECOND. 3^^
Opertet cnim ipjam dignari mniorefiudio : vt qud pnrtnrierit d*
pepererir ^&nutri€rit,fuprk eum qHivoluptaîîsfuperfiuum^pueri
fecerii orïgtnem. ^ • it^
Ilenadlctoutautanc, titulo prMedcntl^S. De proie partien-
^rf/>/^riiJ///?/V<?j-,appellantRuftiques, ceux qui font nez de
mcres krues,&: non pour ignorantSjinciuils&groffiers:
Sicutquifuntnatt ex libéra maire libenfunî (yingenui, Ventrem
tnimfeqnitur proies y fine ad feruttittem ^fiue ad lihertatem,ff,de
'Stattthom'tHumy lege Etferuornm. C.de Rei'uindtcatione.L Par-
tum. Ec aind l'a iugc faind Grégoire, libre primo Regifiriyepi^
fiolafs- desenfans de Gandioiusferf.ÔcdeSiricafafemme
libre,le(queIson vouloïc réduire en (eruicude : Indecens (ait)
tredimus ejjcy vt progeniti ex libéra mi^Uerefil^ adferiiitium re~
trahantur.
Ayant difcouru des mariages feruiks, contradcz entre
• per(onnesdediucrresiurirdictions,venonsàparler de leurs
biens. lieft certain que l'ils decedoient fans Jignee, leurs
bienSj tant propres qu'autres acquis depuis le mariage,egal-
lementdiuirez,f'en retournoient à leurs deux Seigneurs ôc
maixVres en main morte,/(f^^C/?^,<z«, qu'appellent les Legi-
fles. De laqueilel'AbbcThom.is les defcharge,ne voulant
priucr de la fueceflTion les autres parens , ny empefcheria
pieuredifpofitiondespoireireurs.
Cecy l'cfclaircirapar les lettres de Guillaume troificfme
de ce no nijEuefqueyy. de Paris: par Icrquellesil permet que
Odelinc de Huillouz appartenant à Meilleurs de noftre Da-
me, prenne pour mary, Hugues de Verrières, quiefldu
corps de S. Germain : Ôd font telles.
CutllclmuSypermtJHone diuma Parijïcnfis EccU'JÏ£ mini fier indi-
gnas vmuerjis prxfentes liîeras infpeUuris falutem in Domino,
Notnmfactrnusyquodnoscsnfentimus, quododeltna,filia Radul-
pht Gaudin^de 'vtlUCereris yfœmina nofira de corpore contrahat vin-< Cnerts
maîrimcniumCum Bertrandoflio quondam Hugonù deVerrerijs. '^«■/*««-
defhn^îiy hsmine de corpore Ecclefu fan6li Germant de Pratis Pa-
rifienfis. Hoc modo fctltcet y quod ex flt^s feu filiahus ex eifdcm
dcCAtero procreandis medietaîtm penïtus habeamus ;. reliqaa me-
dietate Ahbati & Conuenîui diCld Ecdefid. PrMereafidiàus Ber-
trandnsjîne liber i s decejjerit : totapars fuorum bonoriim mobilium
dr immobïUum dtHis Ahbati & Conuentuiy rattone Caduci , datc-
AAa
570 VNIVERSITE' DE PARIS,
ntct. Et fimiliter fi dicta Odelina fine Uheris decejferit : tôt a pars
fua horiorum mobtlium & immohtliurm ad nos ratione Caduci dcue^
nie t. Si vero dicH Bertrandus & Odelma aUqmd in terra nofira
acqnifierint y durante ?natnmomo inter ipfos : partem canqucfius
.illuisBertrandipûfirnortcmipfius , Ahbus & ConnentUi pr.tdicH
adquos rattone Caduci deuenict, extra manurn fuam ponere tçne^
himtur infra annum & morte ipfius Lertrandt. SimtUtey fi dictt
Bertrandtn & odelma aUquid acquifierint m terra diclorum Ab^
bâtis & CoriHentuSy nos partent tpjms Gddmd ad nos , ratione Ca-
duci deuenientem extra manum noHram ponere tenebimur infià
anmtmpoji mortem ip^fifis. In cuius ret memoriam prxfentes literas
fecimusJigiUi noflri munimine rcboran. Batum amîo Bommi
.114.4. miUeJimodncentcfimo: quadragefimo quarto.
Il y auoic encore d'autres feruirudes: comme devenira
certains iours atiec leurs cheuaux 6c charettes f s'ils ena-
uoient ) trauaillerpour l'Abbé, ne r'apportans autrefalaire
que lanourriture,6ceDcor bien maigrc.Ces iours de labour
gratuit Pappelloient CoïUQCSt a euruando: Curuari quippe
laborisefl. D'auantagepourcercainsœuurespublics, Vau-
tres chofesneceflaires, l'Abbé impofoit taille à feslubiec^s,
appellee aux autres manumiiîions, Cellecîa annua, ôciides
deniers que le Roy exigeoit au Bourg, il en faifoit la parti-
tion auec l'aduis &: conleii de deux preud'hommes,eleuz de
parla commune.
Pour euicer cefte onereufe feruitude, {îquelqu*vn,fans
permiflîon de l'Abbé, T'en alloit demeurer en autre pays,
(comme font fonuent les pauures gens devillagc trop char-
gez de cniUes) il eftoit rcuocable &c puniflable,^ pareille-
ment celuy qui le retireroit àc recellcroit: fuy uantla loy des
Empereurs, Arcadius ôc Y\onon\JiSyCodice.^de Agricalù & Cen^
fitis. le^e Seruos. Ub.ii.Si quù {inquiuy/t) ex fugtîmis apud quem-
Libet faerit repertus yduodecimlibra^ argentififco noftro tnferat
det entât or. Ipfiaute7n cutusfucrit,prxterei*ndem fugitiuum,aL-
terum etiam eitifdem dfiimatioms mferre decernimus,
Manumifions des fubiecis de l'Abbaye de S. Germain des
Trez..^ o6iroyecs du temps du Règne de S Loy s.
- T -^ première Manumiflîon que ce bon & noble Abbéj
-L i^u derUlultrc famille de la Thmouiile , Thomas de
I
L I V R E s E C O N D. 371
Mâul^on , a 0(5lroyée,a efté aux habitans d'Antoigni^ Ver-
xieres,au mois de luin 1148. pour centliurespariiis de rente, 1248,
payable par chacun an Je lendemain delà Purification no-
ftreDame, laquelle fe payoit encore cent dix ans après, à
fçauoir en l'an 1358. Que iî depuis elle a efté commuée en
lientagcadmorcy (comme il eiloit dit par le contracl) il
m'elimcertain., •'^^^*^ <
La IccondeManurni/non a eftc concédée en Tan 1249. 1.
aux habitans de Villcneufue izinSt George, Valenton ,& 114^.
Croine : pour la femme de mil quatre cents liures parifîs.
La troilîelme Manumiiîion faicle en l'an 1250. pour deux 3-
cents liures parilîs,eft du Bourg fnincl Germain des Prcz. i^P-
Soubslaqueilei'eftimelevilkgc d*Illyell:ve compris, com-
me eilantdumc/me fief oclro}e parnoftrefondâteur,Chii-
debert^lecond Roy Chreftien : &: que pour ceregard la plus
vile fommefàcomparaifon desaucres terres) yaeftéimpo-
fee jpro excutiendo feruitutis ingo , é^ lihertate ndififcenda : qu.z
famen iufie nequit numnio dji-imari, Vnde illud l'itlgAre , Non
h^nepro toto lihirtas venditar auro.
La quatriefmeManumiiTionfaide au mois de Décembre 4«
delà fufdide année , cil pour les villages de 1 hiaiz,Choily,
Grignon, &: Paray,lerquels enfemblc baillèrent audit Abbé
deux mil deux cents liures. Et les deniers prouenus defdites
quatre manumiffions fou la plus grand part d'iceuxjce bon
Abbé emplova à acheuer la magnifique Chapelle de noftre
Dame idiftinctc delà grade Eglife d'vn iardin& petit Cloi-
ftre,que Ton predecelTeur Hugues d'Y fli ( preuenu de mort)
auoitlaifTeeimparfaicle.
DeU çhajfe de fainct Germain Euefquede varis,
10 N deux châfles fuccefliuement le glorieux corps de
•*^ S. Germain Euefquede Paris a efté poié. La première,
qui eftoit toute d'or, fu: faicle par Eudc Comte d'Anjou ôc
depuis Roy de France.Et la féconde telle qu'on la void
maintenant, a efté laicte en l'an 1408. par le commande-
ment de R( uerend Père en Dieu, Guil]aume3. decenom,
furnommé l'Eucfquejëc Abbé 60. defaincl Germain des
Prez, la valeur & excellence deccftechafte le peut coll ger
du marché dcsingenieuxorfcures tait aucc le lufdit Abbé.
AAa ij
yt V N I V E R S I T E' D E P A R I S,
i^ai- IcqueliUconfeiicnc auoir re(jeu , ôc employé àladicle
c halle vingt fix marc, deux onces d'cr pour la couuercure:
1)0. marcs d'argent dore pour les coftez &: bouts, Icfquels
lont ornez d'images deslainclseileuezenbofle. Lefonddc
la chaiTcell: d'argent fans dorures ny façon , ôc n'efi poinc
fpecifie audit marché combien de marcs. Il y a à i'encour d'i-
cellechafTc, ^ aux images des faints, 168. pierres precieut
les, y comprenant trois caffidoineSjquirontalapetite croix
d'or, audclRisdelachaire. Plus 197. grolTes perles. Les or-
feures, comme appert par leur cedulle,receurenc plus gran-
de quantité de pierres ôc perles, c'eftairauoir 3^2. pierres
precieufes, ôc deux censvingtperles: Maisie furplusa elle
employé aux Croix Vautres reliquaires de l'Eglife. Pour le
Tou baflément ou iourtien de la chafTe , font fix effigies d'ho «
mes de cuiure doré , vn chacun tenant deux vers latiins en-
rrrauez. QLufont enlèmble douze vers ou carmes defquels
leshuic premiers efloiencen l'ancienne chaffe d'or, faicle
par le Comte Eude: ôc les quatre derniers ont efté adiouftez
à cefte féconde chafTe, tant pour la limitation du temps,
ou âufTi pour la mémoire dudit Abbé Guillaume. Les dou-
ze vers font tels.
Hic pûjitum fan^i multis venerAhtîe corpus
Germant , loculo nuns cufloàituY in iflo.
Aiideat ornât as aliquid hinc tollere nullu4 :
Perpétua mettiit qiii non ni[i morte perire.
Hune tn honore îuo loculum Germane rogauit
Elbolm Abba pins feri , donififue repleuit.
Hic etiam Henrice Pater tua dona refuîgent ,
Odû Cornes vernat^ multi ^uoque Chrtfiicoiarnm,
A unis Mille no quadringentis quoque nono
Hoc opu^ impletum , fulgenti décore replctum ,
CœptA fequens alidé Gmllelmm pr.ifuUs Abba ^
Ad de cm ecclcftje veftïtt ipfc pie. "
Celle chafTc' nele porte hors l'Abbaye que bien rarement,
&: lans grande occafion, 6c que huict ioursauparauant on ne
l'ait fignific au profne en TEglife faincl Sulpice : afin que
Monlîeur leCuré & fcs Preftrcs s'y trouuent vertus de chap-
pcs,auecleurslaincles reliques, «Se aufîique tousles habitas
les acompagnent. Les porteurs d'icelie chafTe font ordinal-
LIVRE SECOND. 375
Tcment douze bourgeois natifsdu bourg,tous nuds en che-
mifcs exprefTemenc à ce fàides » portants en leurs teftes des
chapeaux de fleurs 6l en leurs mains vn chapelet.
Laplusiîgnaleeôcremarquableproceifion quiaiceftéfau
deaueclachailedudic faind Germain , ce fut en l'an 1^87.
le 25. luillet y iour de iaind lacques le Majeur &C d^{zinGt
Chnftofle, ôc auffidela tranilation duditlaincl Germain.
En laquelle procellion le Roy Henry troificrme MeiTei.
gncurs les Cardinaux de Bourbon &de Vendofme, Mon-
le]<^n eur le Comte de Soiffons ai. plufic urs autres Princes §c
Princeiles alîiftercnt.L'ordre delà proceffion fut difpofé d^s
IcCioillre de r A bbayej&touspalîcrct par l'allée de la grade
chapelle noilre Dame, & par la porte du petit clocher ,èc
traucrfanslecceurde i'£glife,oùie Roy eftoit,l*en allèrent
gangner le grand portail pour iortir.
La bannière de lamcl: Sulpicc, eftoit la première, fuiuie
d'vn grand nombre de petites filles vcftues de blanc, ayans
en main vn cierge blanc , èc vn chapeau de fleurs en la tefl:c,
& marchoient dcuxii deux en fort bon ordre.
Lespctitsgarfonsaccommodez commeicelles les fuiuoi-
enten auffi grande quantité. Entre lerquclscftoit le ieune
Baron de Gondy.Ettant les filles que les garfons eftoient
natifs de la parroiire Iaind Sulpice.
Et après marchoitia congrégation des pénitents blancs,
euoquezparlecommandementduPNoy chcfdc inftituceur
d'icclle. Et confequemmentles Cordeliers ^ Auguftinsen
grand nombre.
Ilyaenl'EgliferaindGermain, outre fa chalîe, fept au-
tres chaircs.Lefquelles après les Croix de céans de de faind
Sulpice, furentportecsparhoneflcshommesnuds en che-
mifes, ayans chacun vn chapeau de fleurs en leurs te-
ftes.
Les Curé ôcPredresdefaind Sulpice vcflusd^ chappes
fuiuoient. Etapres les Religieux qui tenoientlechant.
Deuantlachairc faind Germain, il y auoit douze hom^
mes tous nuds en chcmiies, couronnez de chapeaux de
fleurs. Et ceux quiporcoienthdidechalTe, cftoicnten mef-
meequipage.
Ilefti^yanoter,quervn d'iccuxpofCeurs ayant eflélon-
AÀa lij
^74 V NI VÉ'R:'S:rTE' DE PAK.IS,
guementmaladeau iic, s'en vincàl^£glire,,&: s'ingéra, coiîr
trelecbnlcildeplufieurs, d'aider à porter ladiftechaiFe :^
incontinancqu'ils eurcncpailéie grand porcajl il tut entiere-
ment gua l'y, continuant A la porcenufques à la fin delà pro-
celîion. Qui commeix^a de céans par la grande rue des bou-
chers iufc]ues aux Cordcliers. Où ils chantèrent vne antien-
necn l'honneur du benoiftiaind Germain Etfortansparia
porte d'en haut, qui eftaudelFus des eicolies Je Théologie
en treren t en la rue de la harpe , ôc de là descendirent iniques
àrEgiilèiaind André, &;apresaux Auguftins Où fut pa-
rcillementchanceevne autre antienne, Etrcuenanciis paf-
icrent par la porte du cloin-rc,qui tend àlaïue de l'oftcl laine
Denyj;,ôcpariâportedeBucy , s'enreuindrencceans.
Voila la fin d'icelle tant célèbre procelTion^à laquelle Ican
D'orat, PocteRoyal en:oitprerent,ôc en a compole les vers
quienfuiuent.
rûtertiVeftïuosre^uleYuntmephikimbres
MiircellifqueprecesO'GenouefcituA'. .,._..:
SedgYAuior qu£mexGermanoes,hofte ^rocelU ■ iorfjimiâ
Immtnefy in poP»lûs irrmîHra tuos,
Pul/avntrcmnimnondumprccetotadiuûrun/^ ,
Jenms accédât doncc advfque duos,
rom^a duûbm eratm^t^^noeelebrataparatu-y
Germâiw ce U bris duCi>tfedilla mAgù\
JiegiamafefI-,tsquamprofeqiieretiir^ dr smnis
Regici nobilttas , eut fia. cttfd Dei.
^iam facer Anttfies àcuotm vterque pAraJ/et
Borboriius Patrutt^^ Borbonïufque ne^os .
Eximi(tpietaîe duo Hudioquepiorurn ,
Cardtne qiio gcminoflaî fdcra tiita domm.
Hxccum ducia recens fucrïtccUberrimafomp^^
Sanclo GcrmAno Yelliqtiiifque fâCYts :
lamfpes certafnbit , germanos quodprocuî hoftcs
Germanns pellct^nomine îeficfuo*
De U table dUrgent du grand autel de l'Eglifede S. Germain
des Prezj.
L'an 1235. le 13. May deceda Odo , ou Eude Abbé 47. de
laincl Germain des P-rez. Et de l'or ou argent monnoyéôc
LIVRE SE COND. 37y
aukrcs, qui fecrouua après ion deçeds, montant à 2,90.11.
ures&crezefolsparirisenfucfaiçlevne cable d'argent pour
le grand autel ôcvneCroix d'oi^par /on ruccelîcur>imon, eu.
l'an lubfequent 1236.Ec en l'an i409,Guiilaurne3. de ce nom
&Abbé ôoi.apresquelachalTedeS. Germain fut acheuee,
il lie au/îi£bndreladicle table d'autel, ôcenrefaire vne plus,
grande telle qu'on la void pour le iourd'huy. Elle eil; d'ar-
gent doréaiie(iquelquepetusemauxaaxbordures,qui ont
elle décolorez quand ladite tableaefté longuemcc cachée
foubsterjTCj àcaufe des troubles. Les images en bolFedes
fauids font excellemment bien faides, & en efl ladi^pofi-
çion tellcrr: > -. r ;v7 rî :>;;;, .nt^iuny; :: î';:";;:•
Encommencantversfeptfntrion& tendantàmidy ,Ia r.
eft de S.Catherine. La 2. de i>. Germain. La5.de S.Philippe.
La 4. S. lacques.La^. S. Pierre La 6. S. khan Babtille. Au
milieu eftle Crucifix, auecla Vierge Marie, ^ S. lehani'E-
uangelin:e.Au:pieddu;Cruçifix,eft l'Abbé Çuillau me à ge-
noux , âuec fesarrppiries, oùil c(t eCcrïpt ^ Guillerm;^ tatim..
hiétti^ /ibhati^ti. Ahb^s^ En après fuit. S. Miche) TAnge.S. Paul..
S. André. S. Barthélémy. S. Vincent martyr,6ciaiaincleMa-
gdeleme.
1: L'an 155(3. cède tablç d'argent a elle accreued' vne enchaC
furede bois doré qui a en largeur treze poulces-
Ds it Bibliotec^ue de fatnci Gtrmain des Prez-.
En celle Librairie le plus antienêc admirable Liure eft le
Plaaltier de fainâ; Germain, ainfi appelle, pource que ce
bon Pafleur s'en feruoit, lequelle Roy Childebcrt premier
de ce nom apporta des defpouilles de la ville de Tolete en
Efpaigne, cnnironl'an 541. Il eft efcript en lettres d'argent
furparchemin de pourpre ou violet Scies nomsde, Deus dr
Domtnmx félon l'occurrence du texte ,font efcripts en or,
aufîirefplendiftant que le temps pafte. Mais l'argent eft ef-
facé en partie ôcconuerty en noir, qui faicl: qu'on le lit bien
aufolcil. Les caraderes ionc grands 6c initiaux, ou pour
parler aucc faincl Hi.cro{iî)e, Vncyceulx , dhvncïo ^ non^tm-^
derali , fidmenft*raîi ^qtu eft duodcctma ^ars pedù ^ctlioque mmine
foKex dicitur j nuficupata.
Pourlareuercncedefafaincfteefcripture, les anciens qui
auoicnt les moyens larfaifoicnt efcrirç en tels liures ôc les
YlG VN I VERSITE' DE PARIS,
pauurcsfeconcentoientdepapier commun oucablctte?,dof
nombre ddquels le recognoiflam ledit S. Hieroime,efcript
en la préface du liurede lob. Haha/it quivoluntveures libiiis:^
njeltn mem^Tiinis ^urpurcn auro argentoque defcriploSi'velvncialibt^s
ytvulgeatimt^ titeris ^oneramagis exaraîa quam codiccs: àummo^
do mihimeifqtte permutant pauperes hahae Jchedulmi ^(^ nontan^
Ptilchioscodices quam etnendAtos.- ''\^'"'>' >■> 'i^^ i.y^'-^il'jjj'^uii^
Et de celle façon d'efcnpture fûffiptUeuftfji! eiï fiv& eiiCô'^
re mention en i'Epillre, ad Eufiochium : qui le commencej'
j^udi fiita.InlicwntarfrHmbraJtd colore purpureo. Aurum liquefcpt^
inliterai. i- ..-.'....
CePfautierneconuient auec la verfion commune, àins
pluftoftà la Romaine &: ancienne, que raporte , ///f(?^«* Fa^
ber Stapuknfts ïnfuo P/alterio qutncupiict : de laquelle a vfé laincl:
Auguftin, ôcplulieuFS autres, deuantquelàincl: Hierolme
eut corrigé le Pfâutier. 11 y atoutesfois d'aulcuns palFages-
qui ne Raccordent auec les autres verlions quantaux dicti-
ons, Dclquels l'en raporterayvn feulement, du Plalme 78;
de Tcdition commune, Où il y a, Po(mrunt HterufaUm mpo-
wtfr»«;f«/?^â^/^'w. EtcnnoftrePfaultierde faind Germain iî
y a , fofucrHnt Hierufalcm in Ca/amp$marif.
^ Quantàl'orthographiejOu pour mieux dire Cacographic
fouuentiimetvn V. pourvn B. êcvnB.paurvn V. qui me
faid conie£l:urer , qu'on didoità Telcrluain. Et qu'il efloit
Garcon.pourcequecei1:enationenpronon(^ant , confund
cts deux lettres. Qui a occafiônnc le dade loleph Scaligerà
compofer ce ioy eux difticque , taxant leur bibacué,
Non temere antiquas mutât Vafcoma njoces'^ • ■ J ^ - j 'i - • ■' '• ■
CuinihilefialiudviHtreqHambibere. " ' ' yy^un': .r?
Ce Pfaultier anciennement fegardokà l'EghreauecIesrc-
liques&: loyaux précieux: comme il appert par le dénom-
brement &:inucntaire qu'en rcnditfrere Alexandre, fecrc-
cain&Cheuecieren l'an 1269-. Où ledit Pfaukier efl: menti-
onné. Mais pour fatisfaire plus promptementaU' delir des
fludieux , \\ a eftë mis en l'armoire delaliferairie. . ji'/;:j1il:;
Le fécond liure de rernarque , qui eft audit lieu , ell efcripB
€n lettre d'or fur parchemin de pourpre, Et contientlcs
Euangiles de S. Matthieu & de S. Marc: mais non» entière
rnenE. Car deiàind Matthieu les çim][premi€rs chapitres &c
partie
LIVRE SECOND. 577
partie du {îxiefmey mancqnent.EtfaindMarcnecommecc
qu'en la fin du chapitre ncufuicfme, oiiionccesmots Eiice
tum. Bonumefl ttht iufcum mtroire , Des fufdids exemplaires
Robert Eftienne, quondamtyfogra^horum Coryphdus ^ s'en eft
bien ayde ; ôc en faicl mention en fa grande Bible.
Letroifieimeliure , cft vn Piàuhier efcripc en notes qui
Signifient chacune vne diclion entière.
Ceflcfaçond'crcrirepaj notes napas feulement cflé in-
uenteepour eftre cognue de ccluy feul , auquel on efcripc,
quiauroit de fa parc vne minute de i'arr,maisau(îi pour tranf.
erireplusbriefuementj&fànsobmiirion le dire des orateurs;
&.fuiuantcefteraifon dit Martial liu. 14.
Curranticrhaliccî ^ mmuseft velocior illiti
N ondum Urigua fuum , dexira peregitopus,
Eufcbe en fa Chronique, Olympiade 193. anno ^,tn at-
tribud'inuentionàTyro, feruiceur, que Cicero fon Mai-
ftreauoitafranchy & mis en liberté: lequel a vefcu cent ans.
Polydore Virgile fuit cefte opinion ÔcAuIusGelleliu. 7. cha.
5. Icloue grandement, //y//, tnquit ^ ingenio eUgdnù: ^ haud
ijuaquaifi rcrum litcrArumqHc veterum indo£tuf, Eoque ah ineunte
dfateltberalttermjiituto adwimcuUwre (^ quaji adminiJlrÂîore in
Jltidiis liUYA rum Cice ro v/us efi.
Trithemius en fâ Poly graphie, fc glorifiant d'auoir trou-
ué en l'an 1456. enlaBibliothecqued'vn monaftercde /on ''^^^'
ordre vn Didionnaire fore ample, des notes de Cicero , cô«
rae il iuge, augmente par Cd^indc Cyprian martyr, afin qu'il
feruitauifi bien aux Chreftiens qu'aux Pâyens,adioufl:e que
deuxansapresefl:antenlavilled'Argentinc,pourIes affaires
de fon ordre, il veiden la librairie de la grande Eglife, vn i49^«
Pfaultiertoutefcripten notes des fufdids: &enraportciuf-
quesà trente, tirées tantduditPfaultier que du fufdiddi-
dionaire.Etpour le regard du Pfaulcieri'ayconfcré les no-
tes auec celles de noftre dit Pfaultier, Et lesay trouué fem-
blablcs. Qui rn'a donné courage de pafleroultre, ôcglofler
lespremiers vers de chacun Pfalme en commençant à
Pfdbens tterijs quihusnondum caligantoculi , vtmihio^îo"
gtnAYto maiorï : quAîenus toîum P/altcrinm gbffAre non grauefJ-
fur.
Maiftrc lacques Gohori en fon liure des Notes efcrit que
BBb
3^8 VNIVERSITF DE PARIS,
Trithemius s*eft abuféau Didionaire cy defTus mencionnco
Car ayant veu au commencemenc ces quatre lettres diftin-
(fies , M. T. C. L. Il a penfc iignifier Marci Tulli/ Ciceronis Uber.
Et ils lîgnifienc, Marcus Tyro , CtceronîsUhcrtus Qin efl adhérer
a l'opinion d'Eufcbe 6c Volaterran .
Le quatrielmeliurceft la fainde Bible conuerttc en car-
mes j^aucclefens moral 6c allégories par Maiftre Pierre
Riga, Chanoine defaindDenys de Rheims. Lequel deuaP
la Préface treidoctefe nomme en ces deux vers.
S cire cupts kcîor , quis coàicùïfiius author?
letrtis Riga vocor , cm Chrifim Petra rtgdtcor.
Il cftancien , puis que Guillaume le Breton en fai(^ men-
tion au commencement de fa Philippiade, qui eft lavicdu
Roy Philippe Augufte, laquelle il dédie à Ion fils Louys 8.
n0uuellemenr,c'eiHrcauoirle6. Aoufl iiij.coniacré Roy
àRheims.
Sïtihi [tnquii) vetre Riga, viîiumnonejjcfutaui^
Vhere de legà Qccultos fugerefenjm^
^uosfacis vt lembiM verbU elegia. cantet ,. '.
F or lia faôfa virum numéro breutore coar^ans^
^U£ potins pede Meonio refcrendafueYunt:
Cur ego , qH£ noui , praprio qu£ Inmine "vidi.
Non dufim magm magnalta fcrihere Regà ?
Enladide armoire de la librairie, oultre les rufdi'ts quatre
]iures,ily ahuid tablettes de bois, lôgues chacune de treze
poufîes ôc larges de cinq,cirees des deux codez. Et fur la cire
dercicripture faicle aucc lepoinfon ou burin proprement
dit, GrA^hiuvK De laquelle vne partie fe peut encore lire.
Qm nous monftre , quornodo 'veteresjcnbebant m cetAtis tabu*
ils.
lisefcriuoiêtauflirurdesercorces intérieures de certains
arbres & principallement du Til, que les Grecs appellent
/'/^//j'Mw, pour mieux conreruerl'ercripturc:<^ww4w?^^f «74-
teries teredwem non fenùt. rlimfislib. i6. cap.i^. Etdecesefcor-
ces efcritcSjily en a quelques vnes en ladide armoire, qu'vn
jgnorantauoit collées enremble,pouricruir dccouuercle
deliure.
L I V R E s E C O N D, 3751
De U re for mat ion de l'Alrhdye deS.f^ermaindes Prez,.
LE s Religieux de l'Abbaye de faincl Germain des Prez
furent reformez ioubs le règne de François I.iuxte la
reigleS.Benoilt, ài'inftanceduR. Père Guillaume Bnçon-
oetEuelquedeMeaux, leur Abbé 3par la Congrégation de
Cliefaubenoif}, ôcynisà ictllc (pour le regard du Conuenc
feulement) en l'an 1515. Laquelle reformation 5cvnion le
Pape Léon X. a confirmée par fa bulle du 5. des Calendes de
Mars 1516. qui commence par ces mots:
Léo EpifcopfiSj s truies feruorum Dei^ &c. Dudum fro parte Ve-
nerabilis ^fratris nofin Gmllcimi Epifcopi Meldenjis [qui Mûha-
fierturrt S, Germanide Pratts yprope d^ extra muros Part/ien. ad
Romanam Ecclefiam nu-lU medio pertinens , ordinis S. Benedicli
ohtinct) ndbts cxpdjïtumfuit: qHodaltîis tpfe cupics monaflcriun%
prxdicfiim c^ ditecJos fjlios tllîusy Contient um dr/tngulares perfo ■
Hits ( quod monbus c^ vit a, aliqualiter déformât um repérerai )
iuxtafiattttA & ordinationes reguU fan^i B e ne diBi^ quantum
poterat falubriterreformare ^pofiquam pro hmufmcdi reformatio-
■ne inibi infiituenda nonnullis monachis Monâflcnorum Congre-
^ationts Cafalisbenedicfi dicti ordinis in àicîo regno Francis re-
forma ti^ addicium monafiermm S, Germant obttnuerat adhuiuf
modi reformatwnemy d^c,
Enmefmeiour de ladicle année Icdict Briçonnet Abbé
{'quieftoit â Rome Ambailadeurpourle Roy François L)
obtint deux Bulles dudit Pape Léon X. Par la première, il
confirme tous les priuileges, donations & immunitez de
noftreAbbayedefaind Germain des Prez:Adiouftantqu'i-
celuy Abbé Briçonnet decedë,il veut que lesiuccciîeurs
Abbez foient Religieux eleuz parle Conuenr.
Obeunte te (tnquit) nunc emfdem loci Abbate , vel tuorum
quolibet fuccejforwm ^nullus tbi furrepttonts aftutia feu violent ta,
prxponatur : ni// quemfiatres commum confenfu-, vel fratrum pars
famoris cc/ifil^ yfecundmn Beitimorem & B. Benedicïi re^ulam,
prouidcrint eligendurn.
Ce qui eftconforineànoftrepriuilege de faincl Germain
EuefquedePariSjôCaudroicl canon, ^//?, 61, Necemerit/s j&
^uatuerfèq. ca. Item 16,4.7, ^*?- '^l^-
BBb jj
380 VNIVERSITE' DE PARIS,
Pourcefteclaufe^ledit priuilege ne fut iamaishomolo-
gué en Parlement, ny aux autres Cours iouueraines de Frî-
cc : le Roy ne voulant céder fon droid de nomination com-«
me il auoit fait des cinq Abbayes de la Congrégation de
Chefaubcnoift, & difan^t par forme de goflcrie , que le mor-
ceau de S. Germain cftoittropgros.
La féconde Bulle dudict Pape , contient des pardons dc
indulgences odroycesauxhabitans&paffans par les villes
deMeaux&:Lodeue,&auffidubourg ôc Abbaye de faind
Germain des Prcz : lefquels diront trois Fater & autant
d'/^«(fiV4r/^,àgenouxaufon de la cloche tintée ou répétée
à Prime, à Midy &: au foir : pour chacunefois mil cinq cents
iours de vray pardon.
Enfuit la teneur d'kelîe Bulle,
LEO Epifcopus 3 feruHs feruorum Dei , ad perpetuam rei me-
moriam. Rt^is Mer m ( (jui pro falute humant gêner is fltum fuum
Dominum noftrum lefmn chnjlum immeUri non abnuit ) licet
immeriti vicemgerentes in terris JingulosChri/lifdeks adilUfia
exercenda opéra tndulgentiarujn & remtfionum impcndiis inuita*
mus :peraux animarum fuarum falutem^glertofjcetufdem Bomu-
ht nofhi lefu chnftigenitricls Mariât { cjujtapudeum quemgenuit
JeduUexoratrix exiftit) intercefiene valeant adtpifci. Cupientes
içritur chrtftt celas ciuitatum é'diocefum Meldenfis ér Lodouenfisy
acMonafleriffan^t Germant de Praîis ^prope Parijîus adRoma-
nam Ecclefiam nullo mediopertinentis , Ordtnis fanÛi BenediÛi,
AC valu feu Burgi dt^ifanSliy ac ad Ciuitates^Bïocefes ^ villam
feuEurgum atque monafterium huiufmodi,& ad tllarum dt/lri"
Ûus vndecumqne décimante s& in illishahitantesvtriufquefexus
perfona^s pro tempore fpiriiualium largitione munerum letificare,
^4od de cetera perpetuis futnris temporibus omnes&fiyjguliv-
triujque fexus chnfli fidèles Meldenjis acLodouenJïs ciuitatum
é' dtocefum , acmonafiertf necnon vilU feu Burgtfm^i Germant
huiufmodi& adilla ^aut illorum diflri6lus déclinantes pro tem-
pore j quifingulis diebus in aurora , meridie^ &pof folis occafum,
dum campant pro faliitatione angelica récit anda in Meldenfdr
Lodôuenfi ( quibus Venerabilis jrater nojler Gutllelmus M eldenfs
^& Lodouenjts Epifcopus ad nos &fedem A^ofloUcampcr Char if i-
L I V R E s E C O N D. 3^^
ntum in chrifiofltum noftrum Franciftum Francorum Jie^em
Chriftiattifimum Orntor deftmatus exconcefioneé'difpenfAUonc
Jpofioltca prxefi,&(juodin commendam prdfatus GuilUlmus Ept-
/coptts oh t met di6fi monafiertf ) é" ait/ s auitatum é" diocefum hu^
iuJmediEccleJiis puijantur gembus fiexis in ecclcfùs eifdem ici
4orum manjîonthus y& diis locisy vht eo t empare extitertnt falu-
Utionem eandcm Angelicam ter recitauerint^ fnilU&quingeyitos
dies indulgent i arum pro qualtbet di6larum horarum cofequantury
au^oritate Apûftoliu tenore pr^fentium flatuimus &ordinamus.
Vclumus autem quodpr<cfentium lit er arum tranfumptù manu pu-
blict Notarié frbfcriptis y & figtllo alicuius Eccle^^i Epifcopalis^
velperfonji in dignttate ecckfiafiica confiitutxmunitù^plenafides
vbtque adhibeatur, quam eifdem originalibus adhiberentjjî ejjent
adhtbitd & cftcnfc. Non ohfl4ntibus confiitutionibus é' ordtna-
tionihus Apofiolicisy caterifç^ contrariis quibufcumque. Nulli er^o
emninohominum liceathancpaginam nofirifiatuti^ ordinationis,
C^njoluntatis infiingere ^vel es aufu teinerario contraire. Si auis
autem hoe attemptare prxfumpfent , Indignationem omnipotentis
beiy& Beatorum Pétri dr PauU Apofioiorum eius fe nouerit tn-
curfurum. Datnm Romx,apudSanfli4m Ptirum^ anno Incarnatio-
lus Dominiez Millefimo , quingentefimo yfexto decimoy tertio Ca- ^ H ^'
lendas Martiiy Vonttfcatus nojlriannê quarto.
De la porte de Bufy.
L',in iHi-^e^oy Ffançoisprcmierficdemurer&ouurir
laporteancicnnement dide de Sainâ; Germain , & mainte-
nant de Bufîy. Laquelle auoit efle fermée &:co.rdamneeà
caufe qu'en Tan 1418 vers la fin du mois de May , à deux
heures après minuit les Bourguignons^ Anglois,CGnfede-
rcz contre le Roy de France Charles VI. cntrcrentà Paris
par icelle porte, que le traiftreôcprodteur de la patrie lean
le Clerc auoit lailTce ouuerte: & au>.c fept ou huicl cents
cheuauxfiren'tvngrâd carnage, commcdefcritBelleforeft
tome 1. de Tes grandes Annales, liurc y. chap.78. mais de-
puis fc'eftàfcjauoir en Tan 1456 le 17. Feurier,oureIondu
Tillctaumoisd'Auri' , que les Ang'ois furent expuirez,&
ledit Hoy Charles V I. reftably en la vjllecapitalejlepeuple
fit vne ftatuë de pierre fcmblablc audit lean le Clerc. La-
quelle pour note de perpétuelle jgnominie, futpofee an
BBb iij
Î5
>3
3Si VNI VER SITE' DE PARIS,
boucduponciaind Michel^concrela maiion angulaire des
rues de la Harpe &: de Bully . Qù elle fc void encor, excepté
le viiàge, qui eil tout efface , des coups de pierre , de tanges,
& lurres ordures qu'on a ietté contre , en deteftation dudic
le Clerc. Celte reduclion de ville à robeiiranceduRoy,ii;
remémore tous les ans â l'Egliic cathédrale de noilire Dame
parvneMcirerolennelle,le premier Vendredy d'après Paf.
ques. A laquelle alTiftcnt MelTieurs de Parlementa d'Ho-
ftel de Ville. Que la porte de Butait elle appelleepour
vn temps , la porte des Anglois , il ne Te trouuc par cfcnt.
MaisquantaunomdeBulli,ileftplusanciende68.ans:ô:
afon' origine de Simon de Buffi, Cheualier & Confeiller
duRoy:îequel en l'an 1350. la fit reparer & recouunr,ôc
printàrenteannuelleôipcrpetuelle de vingt hurespanlis,
deMefrieurslesReligieux,Abbe2cConuentdeS.Germam
des Prez, la maifon qui eil: au deilus de ladiâ:e porte , ÔC les
tours quilacolloyent,auccvnegrandeplacevague,l'e(len-
dant depuis ladide porte iufquesà la rue de ia Barre, & tenac
aux lardms du collège des efcolliers de laind Dcnys. Eu
laquelle place ledit Heur de BulH y fit baftir l'hoftel de Bufli
où maintenant font les petite: grâd Hoflels de Lion ôc quel-
quesautresmaifonsadiacentes. Et efl à noter que le Roy
Philippe Augufte, dés le commencement que celte porte
fut conftruite , la donna aux fufdits Religieux , & leur en fit
expédier lettres, (eellees de ion grand feel, qui font telles.
I
N nemine fducîji & mdiuidiu- Trmimts Amen. Thllippt^
^ Vel'^ratiaFrancomm Rcx. Noucnnt^niuerfi^rxfentcs pan-
tcY&fiuiiri, ^odnos adpcmionem dilecJi &fidelis mftri loan^
nis AbhatùjhTcit Germmi.ecclefi^fmBt Germant dePratisdo-
muimtis w perpciuum pofiemam mnrorum nopomm Panfien-
ftum.qt^xefiinvufincJi Germant de Prat^ ,tcnendam de nohis
&hiredihusnollns libère &qmeû, & dfyue vlU confretudine,
Itaumenquodqmndo conftruCia fuent , Abbas fincJt Germanie.
Mcrrcin cft dcbet e.tm tûtam de nom coopenre de merrene & teguU.& reparare
la charpcn- ^f^otiem opMsfucrit, é-tenert in tab/lam qiiodm depcreat.^od
*''"'• 'vtmperpetutwihée^îurHMc.jlgtianoHrintUhrim^
nomtnis KaraBere infcrtus annotato prxfentem pagtnam confir-
mammm, Aclum Part/lus , Amo lacarnationis Domimu
LIVRE SECOND. 3^3
J/. ce. IX. Regnt'uero noHri anno tricejîmo primo. Aflantibm ua^
inpaUtio nofiro, quorum nomma fuppofitafifjf &figna. Datifero
nulle. Signum Guidonis ButicuUrii. S. Bartholort'ijti Camerarii.
S. Drocoms ConfiahuUrti.
'^ Data 'vacante Cancellaria.
Cefte fubiedion d'encrccenir la maifon de defTus la porte
en bon eftac, &auffi de couuercure tant d'icelle , que des
tours ou tournellesproclies,a efté caufe, comme il eft âpre-
ftippofer : que leidiâs de faincl Germain ont cedde & tranf-
pbrté leur droid audit Sieur de BufTi, pour la fomme que
diteft.
"Reuerend Père en Dieu Gérard de Moret,ain(i furnom-
mé, comme Teftime, du lieu delà natmité, Abbé de faind
Germain desPrez ôcibnConucnr^ordonnercnt en l'an 1274 .
aumoysd'Auril, qu'en ce bourg il y auroit leize cftaulxà
bouchers des deux coftcz de la grande rue qui tend auxCor^
dcliers. Lequel nombre ils ne pourroient augmenter ou
diminuer fans la peimiffion detdids (leurs. Aufquels auïïi
ilspayeront par chacun an , aux quatre termesà Paris acou-
ftumez,vingtliurestournois,rousenremble&vnieul pour
le tout. Et fault qu'ils foiencnatifsdudit bourg: Ny nepeu-
lient bailler ou louer leurs ellaulxà autres, qui neloient de
melme condition. «iiî- >.
/En ce nombre n'eftcomprîfe, la maifon des trois eftaulx
quia d'autres charges particulières.
En rani373. du conlenrement d'iceux bouchers.Jefdiâ;es
vingtliurestournoisonteftéeommuëes en vingt liures pa«
rifis.
' Et en l'an 144 3. la boucherie àt% Germain fe tenoità Pa-
ris, près du pont S. Michel, Cômmeilcft contenu en vne
requefle prefèntee à la Cour de Parlement auditan, le 7.
Auiil. Laquelle eit au threfor des Chartres. Layette 9. Coc-
teef. 4.Ecce(letran{lation de boucherie auoitefté faicle^
àcauledes guerres des AngloiSj^: delà diuifion des raaiions
d'Orléans ôc de Bourgongne.
Duprèaux ckrcs.
Pierre de la RameePnncipal du Collège de Prelîe aurac
ambiticuxcomme éloquent , déclama au commencement
de l'annce 154S. vnc oraifon y ou pour mieulx dire vne Inue-
3^4 VNIV ERSITE' DE PARIS,
diue contrelesMQinesde S. Germain des Prezvfurpateurs
commeiidifoit, d'vnebonnepiitic du Pré aux clercs, leur
ancien patrimoineà eux odlcoié par CharlemagneRoy 6c
Empereurj EtquaJtCUj?ici4mfotîans).Qsincïtoizistn remettre
en vne entière polîeflTion , en dcmolifîanc les maifons U clos
quis'y trouucrroientenclauez-.lcurmonftrâcen vne carthe
ladeicriprion, eftenduc,ôc limites dudit Pré , laquelle il
auoitforgeeàfapofte, fanstikres ny cnfcignements quel,
conques. Mais pourpreuuesdelon dire, il dcuoic rapporter
les lettres duditCharlemaignefailant mention d-e celte do^
nation (îaulcunesyeuteu : &mancquantdececofl:é,ils'eft
contente , commoitereterram vmuerjitatis ^ dr conturbAre eam^ pa#
ion beau parler. Meilleurs de ladite Vniuerûté ( qui tant de
fois on tiufcité des nouueauxprocez contre no (Ire Abbaye,
vtinde ^uid expi/carentur^(p' infuâm mijjam cofiHerterent^comïnQ
ils ont fai£l les Cures de S. André & de rainctCofme & faine
Damian : ) iamais n'euffcnc obmis àproduirc ledit priuilege
s'il fe fut trouué aux deux grads coffres de Nauarre, où font
tous leurs lettres^: enfeignemcns.
Robert Comte de Paris, Hugues le Grand, ôc Hugues
Capet,ayeul,pere, Scfils, onteilé fucceiîlucment Abbez
delainct Germain, pour la défendre contre les ennemis du
Royaume :6c non paspourladeftruireôcen aliéner Icster-
r es, c o m m e i 1 s o n t fa i di^taquam exproteclorihn^ pddâtgresfaçîi^
0- quaficancs in lupos conucrfi.
Que l'intention des Roys de France, peu refpeftezen
ce temps là, qui donnoient les Abbayes aux Princes &gens
militaires mariez, ait efté telle, ilappertparlepriuilege du
Roy Henry premier, donné cnranioyS. aux Religieux de
fainCtMaurdesfolTez. Où il déclare que fon ayeul Hugues
Capet,auoit baillé cède Abbaye à Burchard, Comte dç
Corbeil, non pour autre caufe, finon pourladefFendre con-
tre les ennemis, ôcyeflargir de fes biens.
Cornes ^ inquit , Bunhardus nihU dind ah am noflro Hugonede^
sp/b loco hahmt^ ne que te nuit : ntfivtfrouidentiam atque defenfionern,
aducrfu^ hoflemô' tnimicosfar?Bx Dei Ecc!eft£ 4tquepcrttafores prx^ .,
dioYamtpfitulocihAhcret', Etvtipfum locumfubitmare Atque difare
Urrarumfuarum bénéfices Atque po(Jèpomhus liceret.
Etl'vn des trois fufdids Robert Comte de Paris , Hugues
k grand
LIVRE SECOND. - jgj
le grand, ôc Hugues Capec, qui ont eftcplus de cent ans
après Charlemai^ne^feiclaprcmierealienacionduprecon-
OguàrAbbayc^quis'appelIoic, le PrédeS^Gcrmam. Aimon.
ou le continuateur de ion hiftoire, liure 5. chap. 45. après
auoir dit que cefte Abbaye eftoitdeuenue fi pauure, par le
mauuaisgouuerneract dea iufdicls hommes militaires, qu'il
ueletrouuoitquien voulut, 6c qu'aux inftantes prières du
Roy Lothaire ôc de Hugues Capet , Duc de France , Vvalo,
Vvaldo, ouGualo, auoitacquiefceàla prendre ;, iladiou-
ile. Qiùinttr cetera qujtmftrji Ecdcfid contubt bona^ Pratum/ub
ipfomoftafterio Jïium yk dominaùone S, Germam altenaîum ^ cupi^
ittate prxdt^orum Duchw ^ Abbâtumprxfatx Eccîefix refiitutt : (^
àh omni inquiet uâme tam Rcgum quant omnium mortdium immu^
mm reddtdtt. Et en la Charte delà Dédicace de l'Eglife dudit
/àindGermain,faicl:eparlePape Alexandre3.cn l'aniiéj.
4lcfl ditqu'il alla en proceflion lolcmnelieau pré qui cil loi-
gnanc les murs de l'Abbaye, & qu'il y prefcha, DomuTus Paso.
AiexAnder ad pratum quod cfîtuxîa monaftern mures cum (elcmni
procefîoneprocedens , Adpopulum (ermonemûctt , Mais il n'efl pas
nommcPréaux Clercs. Ce qu'iln'eutobmis s'il eut eflé de
•leurs' appartenances.
Leplusancientiltrequei'ayeveuappcllant ce Pré, lePrc
aux clercs, eft de l'an 12,^7. Duquel la premierepofTeilion ne
leur peut prouenir,que de l'aliénation faide par ierdidsAb-
ber leculiers. Laquelle depuis ils ont répétée, lânsauoir
efgard au Rachept qu'en auoitFaid ledit Vvaldo ou Vvalo,
Abbé régulier : qui eil vne grande inluftice.
<■' LesEicoliers doncquesanimczparlcreditieuxconfeildc
Ramu^oudclaRamee,aururdi£l an iy48,euluillet pofent
des plaçâtes aux carrefours, rues, &:poi tes des plusfameux
collèges de rVniuerrité,admoncri:ants tous les efcoliers
defetrouuerenbon équipage & auec armes de defenccà
leur Pré, furies deux heures après midy, comme ils firent:
leur premier aflault fut cotre le ciosdes Moines, où ils firent
plufieurs brèches : rompirêt lesarbres fruicticrs &. les treilles
quieftcnentauxenuirons, ôcarracherentles feps de vigne.
Ils en firent autant au lardin de Maiflre Charles Thoma.s,
Confeillcr au grand Confeil, 6c à d'autres, Au foirilsfc^er
tireren t en forme de bataillc,ponans en leurs mains dcs/cpi
^r, VNIVER.SITE' DE PARIS,
de vighcs ou partie dcsarbf es rompus, pour trophées de la
vidoire, ôtleisbruflercntdeuant S. Gcneuiefue du Monr^
tanquam-gratum Dco facnfi citim ojferenîei . l'en parle comme vnc
perfonDe qui y eftoi c t urbain admalumfequutus.
Les Moines de fain (51: Germain ayansfaid plainde de cet
excésàlaCoun&lcRectcurdefendu ledit Prës'eftêdre iuf.
dùesauxlieuxruinez,icellc délégua deuxConieillers de (btt
. c6rps, pour faire borner & arpenter ledit pré aux Clercs.
OuyleurrapporCjaconfentiài'Vniuerfitétoutes leurs de^
mandes spluspour contenter vnc commune quepourfatis-
faireàpreuuclLiffirante,qu'ilaiteuc. Premierementquc le
clos des religieux, qui eftoitauffi large que l'Abbaye ,.&te-
noitaucoin de la rue du Coulombier, contenant en tout
fensfeptarpcns de vignes^fera retranché de moitiecôcplus,
ducoftédu grand pré, en prenant l'alignement depuis les
deux groiTes tours de l'ancienne porte du monadere, qui
efloitdu cofté duditPré, iniques à l'autre bout d'iceluy
cioz & le iardin de MoniîeurThomas retranché cgallemet.
Qu'il y aura voie&chemmdedix huicl pieds de large, le
long de leurs foflez, commençant par hauitau carrefour de
laruë auxvaches,£ccontinuantpar bas iufquesàla riuiere.
Erquantauxmaiibns qui clloient du cofte Septentrional
bafties en la terre de THoftel Dieu contigue audit Pré, que
les veues qui font fur ledit Pré iéroient bouchées. Cet arrefb
î ,32. donnéle 14. May 15 y. & depuis entièrement exécuté.
^'TouteSfois la multitude d'efcoliers, qui n'eft contenue
en fondeuoirpar la prudence des maiftresôc Regensfacilc-
ment décline à mal faire. Comme il aduintfix ans apresauok
obtenuIefufdictArrcftàleurproulit, c'eftàfçauoir en l'an
j ---^ fYî7- auMbysdeMay , qu'ils vindrcnt en grande furie de-
. molir & brufler les fufdides maifons qui appartenoient à
MaiftreleanBailktCommilTaireduRoy , 6ià honorables-
Bouro-eois , Martin de la Mothe, lacques Garnicr, & Pierre
Marcel. Mais celuy qui fe difoit Lieutenant ou Capitaine de
cefte troupe feditieufe, Baptifte Crocoezon, natif d'Amies^
aagé de 11. ans robufte ôc hardy , & s'cftoit vanté d'auoir mis
lepremierle feu efditcsmaiions/utapprehêdé& condam-
né à cftre bruflé au milieu dudit Pré aux Clercs . Ce qui fut
exécuté le 10. duditmoys.Toutesfois par grâce on Teltran-
^laauant que de fentir le feu»
LIVRE SECOND. 387
Et ccdç ^ntence a eftc donnée, ielon la Igy de G^ius^. </f
fftci-fjdtç. ,^ui As-iCS ^ açcruûmut frumentiiuxtAdomum foJitHm
(ombujjèrtî > vmétuj y verbtratus ^ igni necari tubcturiji modo
fctens frménjqucid commifcrU, EtlihroZ.Ugum VvtJîgoîhormK
tituto z. cap, I. J^t dicn.t domui in cit^ttatetgmmfafpojkerit^or-
reptus 4 wdtce igmhus depuutur.
lenepuispafrcrloubs illence,la charité des Efcollicrs en-
vers ccpauureCrocoezjoq. Duquel, après Icpartemenc de
Meilleurs de la Iullice,lcrgens &: archers deiaville, ils tire-
rcncdufeuiesoiremens, &L lesporteicntencerrerenlapro-
fîhaine Chapelle delaindPer^, qui ell S. Pierrc,oiiau/ii fu-
rent dicicsplufieurs MelFes & vigiles pour l'ame du defFunçt
de 1 argent qu'vn fîdeile cicolier au oit queflc & coiligee àiXs
Ton Chapeau , du peupleafllftanti celupplice.
DePHo/pitnldeS.Germamdes Pnz,
L'Horpical qui eft au faulx Bourg de S. Germain des Prcz
contien t deux arpents ôcdemy:&eItoit anciennement ma-
laderie, iufquesàcequ'en i*an 1544. la Cour de Parlement
"ordonna quati e fameux Confeiliers , c'eft à içauoirNicolas
Quehn, Lan Maigret, Martin Ruzé, &. Jacques Spifame,
four vifitcr les holpitaux&: maladcries,s'informcrdu reue-
nud'icciles, &:delaprud-hommiedesadmini{lrateurs,en
quoy fiJelementfemploians , ilstrouuerent qu'en la maia-
derlede fainci Germain il n'y auoit point de reuenus, U. MaUlerie
-que toutesfoii elle ne manquoit de ladres. Lelqueis après m.incon-
aucirreceulapenfiond'vn mois, venoienrfurleioirdesau- ucniecn
trcsmaladeries loger leans, & aileguans leur pauureté al- ^^'P'"^'
loientmcndierpubliquemér,aoperild'eninfcder d'autres:
parquoy ouy ie raporiderdidsConfeillers, la Cour ordon-
na qu'iceliemaladerie (croit démolie, lesmateriauxtouccs-
fois reieruez pour en baftir vnc autre plus eflongaiee du
bourg, comme il leroitaduifé. Mais Monfieur le Cardinal
dcTournon Abbeduditfaind Germain (ansauoirefgard à
celle condition , vendit leldidsm.ateriaux en la mefme an-
née,&bail!a lcfdicl.sdcux arpensôc dcmy a rente, à noble
ho nmeGuiliaumeGellinard,Seercraire du Duc d'Orléans
LequeldepuiSjCeftàiçauoir en l'an 1557. les a reutndus à
CCc ij
3S8 VNIVERSirr DE PARIS, ,a
MeflîeurslcsErcheuins de Paris, quiy ont eftablyrHofpftal
despauuresrel qu'on levoid de prefenc Ec font MeiFicLirs
les députez du grand bureau des panures de Paris, qui en
ont la fuperintendence, ôc eftably la police ôc gouuernemct
en la manière qui s'enfuit.
Premièrement faut entendre qucceftHofpital a efté bafti
ôC édifié pour y loger,enfermer &, nourrir fobrement les ho-
mes & femmes vieils 6c décrépits, & autres, pauures incorri-
«bibles ou inualides & impotens, les hommes feparez des
femmes cEtaedé bien aduaneë auec l'ayde de defFundde
bonne mémoire, MondeurdeBoulencourtjenfonviuant,
ConfeiUerdu Roy , &:Prefidencen fa Chambre des Com.
ptes, qui y a employé beaucoup de Tes biens ôcfacultez, tant
en meubles^entesque édifices, 2c plufieurslogisôcchabres
crquelleslontlogez les panures eftropiacs de impotens, vi-
eils 6c caducs n'âyans puiflance de gaigner leur vie qui y font
iiourriz, alimentez &chaufez en deux chaufois communs,.
faits en forme de clochcl'vn du coflé des hommes èc l'autre
du coftë desfemmes , le tout aux defpens du grand Bureau-^
qui fournit 6c fatisfaicl: à tout ce qui leur cfl de necellitë.
Plusaudithofpitairont receuzlesenfans &: pauures ca-
,onardiers, tan t fils que filles , qui font malades de la tcùgnc,.
quil'ontgaigneeà coucher es baftcaux,. les autres fous \gs
cllaux, ou par lesruesrôc font penfez, medieamentez &c
gusris, tellement que en vn an s'eft trouué le nombre de
deux cens quiy ont receuguarifon.
Encores lont receues audit hofpital plufieurs femmes ma-
lades du mal caduc : nommé le mal lamd Ichan , 6c autres
pauures allienez de biens &L de leur efpric, de courans les
ruës,comme folsinrenfez,delquelsplufieursauecle temps
& bon traidement que on leur faid,reuiennent en bon fens
^fanté.
i Pour le gouucrnemcnt & adminiftration derqucis pau-
*uresdudid hofpital faincl Germain y avn Gouuerneurmis
parle grand Bureau, Chirurgien de fon eftatbicn expert^
qui a l'œil fur toutel'adminiftrationdudit hofpital , faifant
plufieurs compofitions6cmedicamens,pourfubuenir à pcn-
cer èc medicamenter les malades 6c autres pauures impo-
sens.de leurs membres, pour leur donner allegém&nt ea-
- ^L'IVR'E -SECOND. ,35^
îear^affltâiions ,aucc toute-confolation à luy pofTible, de-
meurant fur lelieu, plus par charirc.que aucremenc, aucc
'bien peu dégage, y dépendant Ton bien , quifç monte de
trois ou quatre cens liures deren te.
' Pourlelbulà^efnent duquel 6c pouradminiflrer lefdiûs
7^ed^camcii^,y ztViffecond Chirurgien demeurant près du-
^dithbfpiral qtii^' va chacun iour, ôc tbutes & quantes fois
qu'il eil: requis appliquer lefdids medicamens qui l'y em-
ployentparleconfeildudit Gouuerneur.
* Outre y font entreccbus quatre portiers aucunement in-
'"'pahdcs^poùrauoirrœil^cveillerfurleldicispauurcsenleur
"^6ianieredeviure de parollesôc autre forme de viure, &des
"Vicesqui font en ^icuns d'eux inueterez^pour auoir elle mal
"inftituez, nourrisse inflruitsenleurieuncfle^pouren faire
la correction par ledit Gouuerneur félon qu'il verroit elh-e
a faire, •&: félon le cas en venir fairefon rapport audit grand
Bureau, lefquelsportiers n'ont aucuns gages que là vie com-
me les autres, nmn'i^jic
PourentrctcnirlaquelIecorreâ:ionyadcuxprifonspour
y mettre Icsincorrigibles enuoyez par lefdids fieurs du Bu-
'Teau,apres la capture Faide par les Baillifs oc Sergens, au-
quel lieu la punition ou corrediô en eilfaidcparleditGoy-
uemeur ou aucuns defesCommii]kires,quifonE pour ce fai-
re déléguez, ou aucunefois font lefciicts incorri cri blés en-
uoyez au Lieutenant Criminel delà Preuoilé de Paris avîec
Jesinformationsquiauroienteftéfaiclespar lefdidsBaillifs
fourcnfairefairc la punition publique 6c exemplaire lèlon
exigence des cas , quand ilsfont incorrigibles Ôc indignes
■dé la charité &aumofne publique.
Outre ce y a deux preftres logez audit hofpital pour y cé-
lébrer MefTe chacun iour5 ôc y faire aduertir lefdicls pauures
'faire prières pour les bons & notables Bourgeois de Paris &
-'■autres gens de bien, qui y font aumofnes. Auflipourconfef-
ferôcadminiftrerleslàinctsSacremensaux bonnes feftcs 6c
autres ioursneceflkires, félon la deuotion defdids pauures
parlapermiiîion&fous l'authoritc Se obeiifance de Mon-
fîeurlc curé de S. Sulpice: & pour initruire ks ieunes enfans
tigïieux qui y fon t enu oiez par Icfdids Commiïïaires,de leur
petit feruice ôc bonnes moeurs iufques à ce qu'ils ioient o-ua-
CCc iij
l'9o V N Ç V E R S IT E' . DE, i> -A R I S,
ns , pour puis après lesiiieai:<L4iiï|^i§§pjçi rçn^pycrtqn 1/çur
pais s'ils (ontcilrangcrs. . ^: •^- ; ;\- '-• . ■ -i • , .,., ,,,
D'auancage il y a aucuns des plus v^Iide^ co4Timis par le-
dit gouLicrncurcanchommes que tVmmcs, pour aller qué-
rir ies ncc^fficezde vuiredefdidspauures,rclon ie^rsappe.
tits&aucontcntcineacdecJiarutt,d'eux.,Ecs'ilsy commec-
ten c quelque faulce ils i-antadmoaefte^&chaftiezparlediâ:
Gouuerneur, iibeloinfaict.
Delà parc des femmes y aaucunes tonnes matrones d'aa-
g.ecompctanc, quiontcharge de blanchir le imge, faire les
laiiîîues, garder les inalades,,6c auoir l'oeil fur eux , pour les
tenir nctcemenx, pour euicerà la verruiiic qui les pouroic
perfecutcri lecouclous l'authorKé dudirGouucrneur.au-
quel elles tiennent compte dudic linge &; autres meubles
qu'ils ont en leur charge.
Certain temps i'vn deMeflicurs lesgens duRoy de îadide
CouraueclcldiclsSieurs Commifîairesvontaudic hoipical
en vifltation, aduifcntdemetcrehors ceux qui parla grâce
deDieuontreceu fanté,6c font reuenus valides, fuifilàn es
pour gaigner leurs vies lans plus charger ledit Bureau, àc
iesautresiuualides lont contcnuz en ieursaumofnes lelon
Janece(îité. Ecpour donner ordre ôcpouruoirà toutcequi
ellneceiTâirc audit hofpitai.
Sommaire de la vie admirable deSain^t Marcel T X, Euefqtit
de Varii : De fon trcfpoé , cr Iteu premier
de fi fepdture, ,^j,^^
SAind Marcel fut natif de Paris de parens médiocres,
lequel eftantparuenu en aâge fut ordonné Ledeur,dC
des lors commença à florir en miracles.
Vn iourle trouuanc à la forgcdVn marefchal,iceIuy,com-
meparmefpris&icontemnement le contraignit de tirer de
la forge vne barre de fer toute ardente ians aucun outil ou
inftrumcnt , &: dire de quel poix elle eftoit : ce qu'il fît bruf- ^
queraentfanslcbrufler, puisl'ayantfoulpezee, dit qu'elle .
pe/oitncuf liures. De calore calet^fed neuem poadera habet. Ce '
• qu'on trouua eftrc véritable, après qu'on l'eut pezee^laba-
-iajpicc. Sic f» vr*a/peci€ duplex miracuUim prfipfigiitf^t ,_ nç eum
L rv R E s E c o;n D. . ; , ^^n
fyù cdlsr exureretynecférrp pondérai fiféli£èj7 h iHi^^^ .■: : In êI
ij /allant (dus- Ducre,kio.tir de la felte dcl'ApparitioncJô'J
noftre Siignear^qiïe noirs difonsl communément la feft;d^<
des Roys, ayant puilé de l'eau dans la rimcre de Seine pour
bailler à lauer d iàln6^ Prudent Euefque de Paris, foudain
elle fut. €h.îngee en vin . D«quoy PEue^ue grandement-^
èftonné ^cn mit dans Ion caiicepoutleraind facrifice. Vne^
autre fois, comme il bailloic à laucr à l'Euefque, fumant fâî
charge ôc office, i'eau qu'il iettoitlur les mains de rEuefque
eoniméçaàfentircommc baulme, 6c euiPicz dit que c'eftoic
quelque vnguent ou parfum, .v. , . ..*-.-.,... ..,
-L'Archidiacre de Pans aùoiécomTnaBdé à vnfeiTne en-
fant nommé Mintacias,aagéde dix ans ou enuiron , qu'il
chantaft en TEglifc quelque Antienne ou refpons , pour au-
tantque ccieun^enFantauoitvne voix fort douceôc plai-
fante, tellement que Icpeupleprcn oit grand plailiràrouir.
Of l'Eueique fardi^î de cela^pource qu'il auoit commandé
j|i qu vn autre chantaft, cam manda qtrecc ieu ne enfant fut
fouetté. Mais fondain qu'il commença à crier, pour ladôu-
kur des verges, l'Euefque perdit totalement la parolepar
punition diuine, laquelle luy fut par après renduëparles
meritesde faind Marcel, lors encore Sous-diacre. Behtles
ftiuces armaust eloquio, é^ in ore aller ius ftindit verbaper verbttm.
Apres la mort de rEuefque Prudent , ce fage & venerai>ie
perionnage S. Marcel, neufieime en nombre, fucccda à
i'Euefché de Paris. Or ilyauoitàParisvnedamedenoble
race, mais peu chafte &; pudique. Car faulçant la foy qu'elle
auoitdonneeAronjnaryjellcfeproftituoit&abandonnoic
à toutes fortes de vol^uptez&paiilardifcs En fin elle morte,
foncorpsfutenterréhorsla ville félon Pancicnecouftume.
Maisparpunitron diuine, vn grand ferpent ou-dragonqui
eftoic en la foreft prochaine, venant de fois Se d'autre au
tombeau de ladicle femme, ferepaiflfoirdefes membres. Ce
qn'ayantapperceu fesparens&amis,le dénoncèrent à fain'dt
Marcel Euefque de Paris , lequel f'eftant trjinfporté ai^did
lieu auec le peuple qui le fuiuoic de loi nfn'ofant approcher
pour la grandeur &: regard effroyable dudid ferpent) ôc.
voyant venirlefêrpcntdclaforeft, après feftre mis en priè-
res, il vintaudeuant de liiy,ôcfellant approché, luy frappe
yn V N I V E R s I T E' D E PARIS,
ia teftetroisfoisdefonbafton paft:orai,&luy ayant mis fon
cftoJJcaucoljramcnà en triomphe au milieu des citoyens,
&puisluy commandaclei'cnaïlerauciercrt^Gucle Te ietter
€11 la mer; Relayant iailTé aller onques puis nefutveu. Pour
ce miracle S.Marcel effc comparé a b.Sylueflre en ces termes.
Si fan fi 9mm ^viromm cxfaÛis mérita conférant ur^ miretur Mar-
cçlltim GàUia dum Rvm^\ Sy.luefirféhf : mji. hocdifiat infipfrc qttod
dxaconcmJigilUuit tlU^tfieitaCiamt. . • ■/ > ;,
Grégoire de Tours, //^.:?'.ic^^. Sç.. deghria. Confi'J/irum, fait-
mention de ce miracle, adiouftantla guerifondellagnc^ [^
aiodjfaideàroniepulchreparfoninterceflion. ,, .i ;
Marccllus vcro Varifiact urhis Epife/ffpa y^nt /jjhondaki-, vt in
tim'vitalegttur,firpemt'm im»im/um hoc^defulit ab ofpdûi&,
nnncin tp/iHi ctnitatis^vico i^me/cit. Adcmtts. iumUUm'Cum Ra'
gncmodita preshyter^ijui nnnc eius munUiptj haheturfacerdos^quar-'
tano typo "v miens decuhajfet^ tdtâquedie teiunio d^ orattom njACaf-
Jct^faBQitim vefpereobdormiutt, Expergefaciui'verQ poji paulln-
Uim d fomno , tncohmù/urrextt a. tumule^ i: 1 3 : , ;
Ge.gk)jieux Euefque paflà de ce mondeen la gloire cele-
fle, l'an de noftre Seigneur 436. & fcs pretieufes reliques fu-
rent mifes au tombeau qui eftoic en la Chapelle de faincl
Clément, maintenant defbn nom appcllee S. Marcel.
Forcunatus Euefque de Poicliers,aefcritfa vie du temps
deikind Germain 19. EuefquedeParis,auqueUira dediee,
&fetroujLie dans Surius Tom. 6, de JancHs fùb die prima No-
uemhrkib'^vju .
w.".i'u{i (Oii^^jtA.-j-'L'.v .. .' . .... 'jsjij.ii^ ii..-:_ cii.iri,.;'-' . .
U^nfrÂ^glifeCdliegiaiede S. Marcellez. Parts: lies chaffèM^.^
"! ,>r.=' £. clément & S. Marcel y& autres remarques. ^ .u-rr
ROknd Comte de Blayes, Pair de France 6c neueu de
Charlemagne, defeigna & fonda vne Eglifea coftë de
noftrcvillc,& hors d'icelle, au lieu mefmc où d'ancienneté
yauoitcuvne Chapelic^qui efboit didc de faincl démenti
en la voûte foulterraine de laquelle noitre neufiefme Euef-
que fainct Marcel (en rhoneur de Dieli,ôc duquel ce Coilif
tefitdedierlonbaftimentj auoit elle inhumé , comme di^
eft. Laquelle Eglifefut honorée & enrichie des hberalitez
decet Empereur tres.-auguilie.Charlemagne, qui dona plutr
i]curs:priuilègcs.auxChaiVôinesd'icelle, .. ..uiuvlitc.;;
L'on
LIVRE SEC OND. 3^5
L'on dit que pour la crainte des Anglois qui infeftcrcnc
noftre France plufieurs fois pendant le règne de Philippe
Augufte, les Chanoines de ladide Eglifc apportèrent la
Challe de faind Marcel leur patron, en l'Eglile Cathédrale
de Paris que l'onacheuoitde bafl:ir;louspronielîequerE-
uelque Maurice deSoiiac leur fit,deleurrendre ladite ChaC
fedansvn certain temps que l'Eglile qui fe baitilîbit, pour-
roiteftteparacheuee, &ies guerres pacifiées. En quoy cet
Euelque ou autre lien iucceiieurles trompa, par ce qu'il fit
Jaiderà delïein, vn certain endroit lans cloflure 6c couuer-
turc, que l'on void encores au hautdelavouted'autourle
<:œur,ducortéSeptemtrional. pour n'eftre tenu de rendre
Jadide Challe, veu que (on Eglile n'eftoit encores acheuee.
Que cela foit véritable ou non, ie n'en puisalïburer : taut
y a que ladide Challb de (àind Marcel fe void encores elle-
ucc liirvneplatte forme de cuiure,fouil:enuë par quatre co-
lomnesau deiîus du maiilre Auccl de laditeEghfe de noflre
Dame, Cathédrale de Paris.
E-n cefte Eglile de laind Marcel , on void encores le tom-
beau du digne Euefque Pierre Lombard, au milieu du cœur
deuant l'aigle des Chantres, elleué de terre auec fa figure en
bofic d'enuiron deux pieds, & au circuit eft graué.
Hiciacct Magifier Petrus Ltimbardtis Partfitnfis Epifcopu^s,^m
compo/iiitltbrumSef2tentiaru?n,glojJas Pfalmorum &Epi/hlarum,
Cuius obi tus die s eft^ 13. Calendas Augufti.
Ce que l'on appelle encores la Ville de fiiind Marcel lez
Paris, eft enclos &. fermé de hauts murs, qui la dillinguenc
■ ôcleparent du faux-bourg de Paris,que l'on lurnommeauilî
du mefme frand Marcel.
Corrozet a efcrit, que les Chanoines de faind Marcel
chantent tous les ans deuxOb;ts pour l'ame de leur bien-
fadeur Charles le Grand, duquel l'effigie fe void en vnc
verricrederrierelemaiilrcautel.
Touchant la maifon oùfaind Marcel fut nc,voyez ceque
i*en ay efcrit au premier liure de la Ciré de Paris, page 94.
II y a i^y. pArroilfes qui dépendent delaind Marcel, la pkis
■fart defquelles, quand Melfieurs de laind Marcel vont en
■procelTion publique 6c folemnelle,& portent la ChaiTe de
làind Clément, les doiuent affilier comme inférieurs.
DDd
394 VNIVE USITE' DE PARIS,
Ce qui i'eft pratiqué pour impetrer de la pluye ceftc année
i6n. IcVendredy 5. deluin,le lendemam de lafcfteDieu».
auquel iour les Doyen ôc Chanoines de lainct Marcel, ac-
compagnez de dixfèpt des parroifles defTus-diâies (les au-
tres n*y ayans peu veni r, pour la longue diftance des lieux Se
incommoditezdclafailon) vindrent en proceflionàfaincfc
Seuerin, parroifTe Archiprefby terale de i' Vniuerritë,appor-
tans la Chafle defaind Clément Pape & Martyr, ( qui efl vn
des quatre patrons de ladite parroifîe) ouils chantèrent vne
Antienneàronhonneur,&:apresf*enretournerentdirevne
grandeMelTeàS. Viclor.
Ladide Chafle n'^efl: que de bois, 6c n'auoit cfté apportée
à Paris depuis l'an 1580.
L
De fEgtife ^Arrochide de S. Martin , fondée au Cloiftre
de Saincf Marcel lez. Paru.
E Pape Adrian quatricfme, par Tes Bulles du 6. iôur
deuantlcs Calendes deluillet, l'an mil cent cinquante
1 5 5 S. huid, & le quatriefme de fon Pontificat , a confirme les bics
6c polTeffions de l'Eglife faind Marcel , entre lefqucls eft
mentionnée laChapelledeS.Martinau Cloillre S.Marcel:
parquoy il appert que ladidc Egliie n'eftoitcncoreserigce
en Cure, ayant charged'ames, comme elle a efté depuis.
L'an 14^0. cefteEglife pourlorsparrochiale fut dedieeôc
eonfacree parReuerendPcreen Dieu Monfieur Louys de
BeaumontEuerque99. de Paris le Icudy i4.iour du moys
d'Aouft, es prefences de Reuerend père en Dieu McfTire
Milles Dillers Euefquede Chartres, ÔCplufieurs au très no-
tables perfonnes -, lefquels donnèrent & odroyerent aux
bien fadeurs de ladicle Egliie chacun d'eux 40. iours de
vray pardon ledit lourde la dédicace, &par chacune feftc
fcJemnellederan-.Ettresreuerendpereen Dieu Monfieur
leCardinal d' Authun a donné à chacun bienfaidcur d'icel.
IcEglifechacun iour del'an à toufiours,maisperpetueile-
mentcentiours de vray pardon commeapparoift par Tes let-
tres.
Quanta TEglifc Parrochiale de fàind Hypolytc qui efl
hors le cloiftre de S. Marcel 6c aufli dccellede S. Hilaire
qui eil dans Paris j ie n'ay peu en apprendre aultre chofe de
LIVRE SECOND. 39;
certain, finon qu'il en cftfaid mention es Turdidcs Bullei
dcAdrianquatrielme ,nyfeaiblablement de i'hoftel Dieu
S. Marcel qui n'eft à prefcnt qu vne maiure â demy couuer-
te èc plaine d'ordures.
De^£gtifi ParrochUle de/dmctMedardaufau.'^bûurg
de Satû^ Marcel.
Cefte Eglife dépend de l'Abbaye de (aindeGeneuiefue
duMont, de la tondacion de laquelle ie n'ay peu rien ap-
prendre : il le voiden celle Eglifc plusieurs epitaphes,ie plus
ancien dcfquels eft de Pierre Chefdevilie , qui trefpafTa
Tan de grâce 15)5. le Mercredy 2.. iour d'Octobre. Les autres
font plus modernes.
L'an if6i. ie 17. Décembre, vn Miniftre nomme Malo
faifanc leprefche en vne maifon dite du Patriarche , fize au
faux- bourg de fainct Marcel lez Paris, Tes auditeurs irritez
d'eilre empefchez de l'entendre par le Ton des cloches delà
parroiileS. Medard,le ruèrent de deipitlur les Catholiques
quialloientouyrVelpresen ladicte Eglife, en tuerenc,bief-
leren t, 6c battirent pi uiieurs, 6c entrans en ladide Eglife, y
firent plufieurs énormes impietez, rapportées en l'hiftoirc
entière.
\ Deux des mieux remarquez de ces téméraires, l'vn appel-
Il le Pierre Crcon dicl le Champenois, ou Nez d'argent, 6:
l'autre dit Cagct , auec quelques autres incogneuz 6c de la
lie de ces hommes charnels 6c volontaireSjfurent appréhen-
dez ScauOiton: pendus 6c eftranglez deuantladidc Eglife,
pour appailer 6c contenter les Catholiques, extrêmement
irritez de cefte folle témérité.
Aux vitres delà Chapelle de S. Pierre, Ton void cetefcric
en menues lettres, en deteftation de ce crime &: forfaid.
Van de grâce isôi. le Samedy 2y , tour de Décembre jCeft-e preJcTife
Eglife fut prophaftee des feditieux y faux fèduBeurs ^ç^ malins
hérétiques ^ four Us homicides & meurtres en icc lie par eux com-
mis : ô" par iceux furent toutes les images hnfees , d^les verrières
rompues (y caffces : laquelle par les aufmones des gens de bien a e^è
réparée j enfemble des deniers prouenta des adiudications faicies
fdr Arrcjî de laCour^qut ont efté pnfes fur Us biens d' aucuns d'i-
DDd ij
39^ VNI VER SITE' DE PARIS,
ceux feditieux exécutez,. Et en UdiCie année le iy.de Mars auant
JPâfques^fut Udi6le Eghfe réconciliée & rehenifie , far Reuerend
Tere en Dieu , MeJ?ire Antoine de Harlay, Eue/que de Chaalons
fur la Saône : Et pour lors efioit Trieur & Curé d'iccUe Eglifefiere
Antoine Defpoigny Religieux defaincle Geneutefue.
Voyez cyapres le traidë du Collège de faind Michel, où
particulièrement efttraidé de ce fubied.
Pour lors le maiilre autel efloit où eft le Crucifix à prc-
fcnt, mais depuis, fçauoir en Tan 1586. elle futaugmentee de
lalongueur du cŒur,&: des Chapelles qui font aux coftez,
ainfiquetermoignc le fuiuant eicric qui eftaudeflusdela
porte de la facriiYie, à main droite du grand autel.
L'an isS6. le leuciy 18. iour de Septembre y Reuerend Père en
Dieu Mcpre Bapîtfte de Tier félin Euefque deLuçon ,ft la henedi-
cl ion du mai/Ire Autel de ccfie Eglife: enfemble de tous les autels y
de toutes les chapelles qui font au nouueau bafiiment de ladicte
Egà/e. Et pour lors efioit Prieur Curé d^icelle fiere leandelaRi-
merey Religieux dejaincle Geneuicfue.
Le deflein d'augmenter ic^lle Eglife eftoir bien plus grad,
comme il apparoiil aux fondements que Ton auoit eom-
mencëderriereIeGœur,ia efleuez horsdeterrededeuxou
trois affifes de pierre de tâille,pour faire la rotondité ou chef
deTEglife. Mais pour lapauureté des parroilîiens, comme
il ell à prefumerj'onf'eftcon tenté d*en prendre vne partie,
qui cft leparce d'vn mur de moilon, auprès duquel eft le
maiitreautel.
Des Religieufes de ï Ordre Saincl François, nom^
mees Cordelières.
En l'an un. le Dimanche des Rameaux faind François
Patriarche des freresMineursou CordelierSjnatifdelavil-
led'Ailîl'een Italie, bailla l'habitdeReiigion àfainde Claire
en l'Eglifenoftre Dame des Anges, près ladidc v/Ue, auee
vnereiglequafidu toutconforme à celle àç.% Religieux de
ce melme ordre ; qui depuis a eflé confirmée parlé Pape
Grégoire IX.Etparicelle, pour plusexadement garder le
vœudepauureté, elles ne pouuoientauoir cens,rentcs, ou
chofe quelconquejimmeuble ; ains feulement viure d'au-
mofnes. C'efl: la première reigle de faind François. La fé-
conde obtenue auecinflace^importunicç du Pape Vrbair^
LIVRE SECOND. 3^7
4. eftvncpermiffiond'auoir biens immeubles, cens &ren-
tes. Ecd'iccllefoncles Cordelières, appellecspar le Keue-
rend Père, François de Gonzague, enionœuure de l'ori-
gine &: progrés de cet Ordre , duquel il cfloïc General , Vr-
baniftesrnon pour villocer, 5c ne garder laclofl;ure,mais
pourviuredepolTeffions, comme ceux qui habitent aux vil-
les. Encre lefquelles , il y en a de fuffilamment rentecs, com-
me celles de Long-champ ôcfaincT: Marcel qui ne fortencia-
înais. Et d'aultrcs qui font hofpicalieres , pour receuoir , lo-
ger &fubueniraux pauurcs. Lelquelles quelques fois fer-
rent auec congé , pour aller vifitcr des malades de qualités,:
depreud'homie. Mais depuis c'cll a fçauoir en l'an 1406. du
•temps du Pape Benoift 13. Dieu fufcita en Bourgongne vne
•vertueufe & fainéte Religieufe, nommée Collette: laquelle
par fon exemple de deuotes enhortations a réduit beaucoup
de monafteres à la première reigLe de S.François : en renon-
çant à la poiîelîion de tous biens temporels, qui pour cela
s'appellentlcsConucnts des Seurs Collettes. Icelle deceda
à Gand en Flandre, le 6. iour de Mars 1447. comme tefmoi-
gne Jacques Maye en fes Annales de Flandre: fa vie a cfté
amplement defcripte par Eftienne loliac , de le crouue tome
7. deSuriusdesfainds, foubs ledit lour.
Fcndation du Mon aH ère des Cordelières de fainÛ Marcel,
Uz, Paris.
T A première fondation des Religieufes Cordelières, qui
-^lontmaintenantauxfaulx bourgs faincT: Marcel lez Pa-
Tis , a efté aux faux bourgs de Troye en Champagne, faite
par Thibaut/, de ce nom, Roy 13 deNauarre, Comte Pa-
latin de Champagne 6c Brie, & efpoux de Madame Yiabeau
fille fecondedu Roy S.Loys,&: de Marguerite de Prouece fà
femme. Lequel en l'an 1270, au moysd'Auril donna à Dame
..(ailles de Sens , diteaux Paledeaux, vne maifon, grange , &
fesappartenancesairizesàla Chapelle S. Luc près la ville de
Troye: poury faire vn monaltere de 13. Religieufes corde-
lières, ôcd'vn chapellain. Ce qui fut accôply cinq ans après,
auec inionélion auxReligieules que l'Euefque yauoit inftal-
lees, de garder la rcigle^ forme de viure des religieufes de
DDd nj
3o8 VNIVERSITE' DE PARIS,
rhumiiiténoitre Dame près S. Cloucl,quiell Long champ.
Ec demeurèrent en ce lieu lufqucs en l'an 1 189. qu'elles furéc
tranflacees aux Faulx bourgs de S. Marcel) pource que leur
première demeure eftoïc crop marelcagculejôc auffi leur
Eglife vn peu trop ciongnee de leur habitation. En laquelle
amorrieparleRoyl hibaud, comme ils auoient toute lufti-
ce, haute, baire&moyennne,aulIiiereuenudelaproprietc
dcç lieux &: des droits d'iceuxeltdeuolu aux religieules de
S. Marcel, qui en iouiiïent encoresà prefent,i5c ell aualuc
eouiron trezecens liures tournois.
Delà féconde fondation delditesReiigieufcsle premier
bienfaiteur a eflc M. Gallien de Piles, Chanoine en l'Eglife
S. Omer au Diocelè de Thcrouenne, anciennement dit
JMorines. Lequel demeurantà Pans, Ôdfe fentant fort op-
prelPé d e maladie , feit fon teftament , Ordonne fa fepuicu-
reàfainde Geneuiefue, ôcaupremierarcicledcslaizôcdo-
nations dicf,
Manoirs s5t Voloquod fit Religtode ordiffc fan^x Clard in perpetuo^ in mets
domiciles, trihué mAnerits dcl orcmis ^cum prato O' parte nemons ibi retroittxta.
Parifia-s : Remota alla venditione^datieK€& alienationeqtfacum^jHe,
^*£ tri 4 manerïa conflïterum mihi lAmplus quam vigtnti quinqut
mtlli.t iihrarum tnronenfiumçjrc.
Ce teftament eft datte du Mercredy après Todaue S. Mar-
^7* tind'Hyucr, l'an 1287. Et pour les exécuteurs d'iceluy , il
nommeentre autres le Miniftrc Générale: Prouincial d^s
frères Mineurs : Et vn nommé Guillaume Penitentier, ôc
Confelîeur delalloyne Marguerite de Prouence, femme
deS.Louys. Enfaueurdelaquelleilauoitfaid ccftc dona-
tion la priant humblemctdevouloirpourfuiurecefleatfaire
Ce qu'elleaccepta volontiers: Reparla diligence le lieu fut
accommodé régulièrement. Et pour le regard àts cens,
rentes, & autres droits que Meilleurs de faincte Geneuiefue,
\qs Holpitaliers defaind lean de Hierufalem & les Chanoi-
nes de S. Marcel auoient lur Icfdits lieux , le Roy Philippe 4.
furnommélcBel, lesrecompenfafibien, qu'ilsfe tindrenc
pourcontents. Et pour plus auctoriferce contentement le
reucrendifTime lehan Choler, Cardinal de fainétc Cécile, 6c
pour lors Légat en France les lit citer aux Mathurins. Où
par Procureurs comparoilTantS; ils donnerétleslcttres d'af-
/éurance qui cnfuiuent.
L I V R E s E C O N D. 399
Reuerendo Patri , 4C Domino y Domino , loanniprouidentia diuma ^o^^.^'é eil
tiîuliS.Cecilid PreibyteroCctrdt»iili ^ ylpoftoliufedis Légat 0 y C^/^^de^pôi^aîers
deNohalhaSyCaptccriusFiôfauenJJs cu/ndcfiotaproptitudincfèruien- où il y a toc
dt me ipfum adpedes Reuerendx paternttatis vefirjt , canfa^rolixita- ^f^l
sis vitanddytenorepr^/entium/igm/ico'. ^od/an^d Genouefd-. Ho/-
fiuits fancti loannis Hierofolymïîani w Fïdncia: ^ fancii Marcel- »»
// ecdefiAYum Procuratores , confeptfunt coram me^ authoritate vejlra ->"*
fungenteyrecomfenfAttones Cenfuum: qui de Manerys&prato cj non-
dam Màgtfiri G alitent de Ptfis , tHxUvillam fancli Marcelliprxii^
^isecclefiU fûluehantur , de bonis regiù fa^iam fuiffe'. & dictas eccle-
fias huiufmodi Yccompenfationc contentas ejje , preut in magna colU-
tione , cttiprdfens Ittera efi^ annexa .^plenius/tflacucrit , poteritU tn- l - 8 0 .
ttèeri. Datum oBatto idus AprtltSyanno Domtni 1288.
En l'an enfuiuantlesReligieufes furent mifes en pofTcfîion 1 189,
dudon, ôcenclofesparlereuerend père en Dieu Simon de
Perruclieo, 74. Euel'que de Chartres à ce délégué par le
Cardinal de fainde Cecille, leur donnant la mefrac Reigle,
quetenoientlesReligieufesdeLong- champ.
V L'an 1194. pouramplifierôcaccomoder le monaftere ào.^-
dictes Religieufes, Marguerite veufue de feu Roy S.Loys, 1294,
leur donna la mailonRoyalle qu'elle auoitfaiclbaftir en ce
lieu , auec telles lettres d'afTeurance.
'\.K ARG A RET A Dei gratta Francorum Regina Vmaerjis
^^^ pYxfentes Itteras infpeàuris pilutem. NotumfacimîiSy quod
»os orattonum fujfragia ^ qttx in Monafierio Sororum Mtnorum
Ordtnis fanctd Clard iuxta Parifiu^Jtto fiunt quotidie , & fient,
duBorc Domino, Cupientes animd noftrx remedioprofutura : nul-
lorum precihus nec tndu^îionihpis^ feddiuino infiinclu {vtfir?nitcr
credtmus ) incltnaU , domum nofiram quam adificauimus, conti-
guam dicto Monafierio cum fuis pertinenttjs é" appenditijs vniuer^
fis, dtBis foronbus & eius fuccefforibus^pietatis tntuttu, ob antmd
ftofi-raeremedium, cultum Deiperpctuo celebrandum tbtdem, conce-
dimus d^ donamusy ab iplisforortbuSy é^eiusfuceeffortbus perpctuû
pofitdendam. Itatamenquod dicf^efirores ,necearumft^cej]dres
diÛam domum nec eins pertinemtas pofiint 'uendere , donare, alie-
nareyVel advfum alium applicare : Rctenîo Blanch.i filid nofir^,
pofi-deceffltm noHrum in diâla domo^ & dus pertinenttjs ad vit ara
fiuim tantummodo vfu'fru^H. ^^emfiquidem vff4m-fiuBum di •
40O VNIVERSITF DE PARIS,
à A Btancha nonpfit 'venderc , donare , 'vel etUm^ermutare , nifi
fi r on bus an te dutis . In ctims rei teBimonmrn prxfentibus lit cris
nofirum apfomjigillumfiximus. Baîum apttd Monafitriumpr^^
dtCtum^ Anno Domini 12^^.
Cecyaeftéfaicy.ans après la donation dudic Gallien de
Pifes.Éceit à remarquer que la Koyne Blanche, première
fille de S. Louysôc de ladide Marguerite, après le decés de
Ton mary Fernand,fiîsairned'Alphonreio, decenom. Koy
de Léon ôcdeCallille, elle le rendit reiigieufe audit mona-
ftere, yfailant beaucoup de biens, comme aparoift par Tes
armes, qui relient encoreàprelent en beaucoup d'endroits
dumonaftere,& principallement aux vitres ôc lambry de
rEgliic. Ellemourutley. luin 1321. £cy cfl enterrée: Com-
me elcrit Monfieur du Tillec en ion Recueil des Roys de
France, autraidéduRoyfaindLouys.
IcelleEgliieaellë commencée à baflir des moiensdela
Royne Marguerite, ôcpourluiuie parla fille, Blanche. Lel-
quellcsy ontfondë4. Chapelles qui fontà la collation delà
mereAbbefle. Les patrons de l'Egliie font faind Efticnne
premier martyr, ôcfaincle Agnes vierge & martyre.
Lagroiretour,quirevoidencoresauiourd*huy,efl:oitpIus
haute, ôcyauoitvniardin au defTus, mais elle a elleabailFee,
pourobuier aux dangers qui en pouuoient aduenir.
En l'an 1497.il y eut vnc bonne reiigieufe, deiamaifon de
'^^' Croy , laquelle par les moiens que lui donnerentlesparens,
fit faire la cable du grand Autel telle qu'cUeeft encore à pre-
fent. Etenla mefme année, le 23. Auril, quieftoitle4. Di-
manche d'après Pafques ledit grand Autel & aulfivn petit
d'auprès furent confacrcz par rEuefcjuc de Paris. Sçauoirefl
le grand, en l'honneur de la iainde Trinité, de la vierge
Marie, S . François, àc fain cte Claire , & le petit, en l'honneur
defaintLouys, EuefquedeMarfeille: Comme contient vn
petit tableau, quieftcnlamurailleàcollédu grand Autel,
.en ces termes.
Jnno Domini iA,<)i. vicefima tertia ApriJis qu£ fuit VominicA
qUiiYtA ^ofh Pa/cha , hxc duo ^îtaria con/ecr/itaftintpcr Reuerendum
in Chriflo Patrem^ (^ Dominum Dom. loannem Simone Epifcopum
Parifienfèmin honore fAncîtliimdTrinitatis , B. Mari<t vtvgints^dr
emnifim/hn^orum '.fingularitermAms aitAumbonoYç [an^Jt cUn
'virginis
LIVRE SECOND, 401
fvir^ms &/arJâ}i VrAnci/ci : mintu veto dUarein honore finSti Lu^
âçuici Efi/coft& confejjeris,
DetHoJpitAÎdeS, Marcel ^Àpefent MB U Mai/on Royalkde
la Chmté Chrefitenm,
L'Hofpital de faiiKfl Marcel a eflé fondé par la Royno
Marguerite de Prouuence veufueduRoy S. Louys,&:
fe nommoic ancicnnemcnc l'hcipical de L'ourfînne, prc-
nantlenomde la rue oùileftfîtuc.
Eceni'anijyé.aumoisdOdob. leRoy Kenry ^& fa mè-
re CacberinedeMedicis le donnerentau (ire Nicolas Houcl
MaiftreAporiquairedePans.LequeJacheptavneplaccto.ut
deuant, de l'autre cclté de la rue, poury baftir vne Eghie,
Gu Chapelle.
EtdepuisleRoy Henry 4. par Edid irreuocable, vérifié
au grand Confeil le 7, iourdeluilleci6oi. a conuerti c^ù.
hoipital en la niaifon Royalle de la Charité Chrcftienne^
pourlcsSoIdars&autrcsperfonnesquiont e{lceftropiez&:
rendus impoccnSjluy failànts leruice en guerre. Et ce, m
apportant certificats à.ts Capitaines ôc Mai lires de Camp^
foubslefquels ils auront feruy. Etàceftemaifon y a afFedé
les deniers prouenans du reliquadcs Comptes des Hoipi-
taux, Aumorneries,Leproreries,Maladeries, Confrairies,
& de la recherche des vfurpations 2c aliénations du reugnu
d'icclles, Reuifions deidids Comptes , 5c malueriâtions
commifesau maniment&adminiftrationdefditslieux. En-
lèmble des deniersqui prouiendront des places &: penfîons
des Religieuxlaics(vulgairementappcliezDonnez)en cha-
cune Abbaye ôc Prieure de ce Royaume , eftans en. la no-
mination de faMajefté.
Dcderddela Riuiac de Bieure , oh^ déluge de fâincî
Marcel.
EN Tan 1515. la petite riuicrede Bieure, dite vulgairc-
mentdcGentiUy , pour ce que de ce Village elle vient
trauerfer le Faux bourg de S. Marcel, fe desborda fi extraor-
dinairemcnt,que la plus part des mailons duditFaux bourg,
dloient inondées lufquesàleur fécond eflagc.
En l'an 1579. leMecrcdy 8. d'Aurillur Içs dix à vnze h cures
EEe
401 V N I V E R S IT E' DE P A R I S,
denui(^ccfte petite riuicres'cnflaÔc desborda iî excraordr-
naircment&furieufcmenc, qu'elle inonda prefquc tous les
Villages circonuoifins d'icelle ôcy iin vn fignalé dommage^
mais notamment au Faulxbourg de S. Marcel lez Paris, par
lequel elle i'erpanduiulqucsau Mcnafleredefainde Clere
furnomme des Cordelières defaind Marcel au grad efFroy
despauuresrcligieufcsd'iceluy.
Il y eutij.periomies , tantlionimesquefemmes ôc petits
enFans,que noye£s,que tuées ôcacabiees ibusles ruines, 40.
quifurenticullemcntbleirecs, quantité de bellial noyé &:
perdu le moulin & le pont dit aux tripes ôc 11. autres mai-
Ibnsabbatues, êcen iin tous les dommages quefîtceftefu-
bue inondation f que [.'on appelle le déluge de S. MarQslj
furent eftimezàpcuprcsàfoixantemilelcus, non compris
2ceucîluezles autres degalls ôcrauages qu'elle âtaux villages
voifins.
Voyez cy apre5 le traictéderEglifeS. Nicolasdu Char-
donnet,& celuy du Collège du Cardinal leMoine.
JriHtli'ge. & exemption des Talmellicrs demeurants en la ville
S. Marcel & attires endroicls.
Quiconque eO; Talmellier à Paris ( félon qu'il eft porté
parles Ordonnances des fermes domaniaLcs,c'c£làcîire,qur
lontdu Domainedu Roy,eftansauGref&duThrefor)doit
lixfolsparifisauRoy ,pour le haut ban, payables à la lâinâ:
Martin dliyuer.Et conuient qu'il acheté le meftier duRo.yr
f'il ne demeure à fain t Marcel, ouà laind Germain des Prez,
hors icsportes de Paris,ou en la vieille terre defaincle Gene-
uiefucs, ou en la terre du Chapitre de Noflre dame en Gar-
Iande,ou en la terre S. Magloire,fainâ; Martin des Champs,,
hors les murs de Paris. Et celuy qui a acheté du Roy ledict
mefticr,lepeutvêdreàvnautre,plusou moins,commebon
luyfemble. mi sri;
Pour fçauoir quec'eft de Talmellier, voyez le liuredes
Ordonnances des Roys deFrance, drefTcparmaiftre Pierre
Rebufy, ou au liure 4. Tiltre de la PoUce de Paris, pag.uoi.
ÔC1103. leTalmelliereft diftingué d'auecle Boulanger, en
cec^u'iln'ell choiii pour faire la vifitation du paiu,ainsde-
LIVRE SECOND. 4oj
fendu d'en prendre. Plus au mcfmeTjltre article 5. des Or-
donnances faictcs par lé Roy Ican l'an 1350. le penultielmc
fpur de IaDuier,ôc publiées au mois de Feurierlùiuant l'an
premier de /on regne,eft dick que coure manière de Talmel-
îiers, Fourniers & Pafticiers qui ont aceouftumé de cuire
pain à bourgeois, &aucrcs gens quelconques , feront tenus
depaflrer,buileter,peAnr, 6c tourner les farines qui leurfe-
• font baillées es maifons ôc domiciles defdits bourgeois ôC
autres gens, & I apportera cuire en leurs maifons, Et feront
piyez de leurs falaires le tiers plus qu'ils n'auoientauantl'e-
pidimic. Etaucasqu'aucun enferoit refu(ànr,oufaifantle
contraire, il fera à loixante lois tournois d'amende, 6c par
femblable manière fe payeront lesPafticiers de toute ceuure
ilepafticeric.
, Ce priuilegc des Talmclliers nef edend qu'à euxfeu]s,6c
nonauxautres TalmclliersouBoulangcrsde Paris, comme
tefmoigneMonileurBacquet, lequel au liurc qu'il a fait des
droicls du Domaine delà Couronne de France, TiUre des
droicls de luftice chap. 30. diclquetouslesmaiftres Bou-
lengers de celle ville de Paris Ibnt tenus payer au fermier du
Roypourledroiddehaultban,la fomme defîx folsparifis
- au iour fainft Martin d'hyuerjCncore qu'ils fulîentpriuile-
geZjComme eftantdu nombre desArchers ou Arballeftricrs
de la ville de Paris.ou de s Officiers de la Monnove de cefte
ville de Paris.
Fo}2d^î6n de l Abbaye fAÏntt Victor lez. Fatis , F Huile gc s
Ô'JîngnLiritez.. d'tcille^
QV E la première Eglife de fainâ: Vidor près Paris aie
elle conftruiccdcuantlc règne de Loys le Gros, il ap*.
pertparfonpriuilege cydcflbus tranicrit. Auquel il ne fe
dit pas fondateur d'icelle, ainsleuiemët y auoir introduit ôC
doté certain nombre deChanoinçs réguliers de l'ordre S.
Auguftin, eu Tan 1113. Etfrerelean Picard, home ftudi eux
&Chanoinedudir Monaftere, m'a efcritauoirefté en l'an-
née iéo6. en l'Abbaye delumiegcsen Normandie, & veii
en leur librairie la Chronicquc de Sigibert,M. S. En laiîn
EEc ij
33
3}
»
404 VN I VERSÏTE' DE PARIS,
de laquelle Ton c les fon dations de diuers ordres & monafle-
res : Oùaprcs auoirmentionnë les ChartreuxÂ: Ciftercics,
iladioiifte : Eodem tempore Magifier VvtlUlmm de Campellù^
qui fuevAt Archidiaconns Pariftenfis yVir adwodum ltteratm'(^
religiofus y /fjfumens habilum Canonici reguUns ^cum aliqmbus
difcfpulisfuis extra vrhcmPariJius^n loco uhi crai capelU iju^^dam
fanÈii ViÛoris Martyrts cœpit ddtfoare monafierium Clericomm,
Affumpto Aiitemilload Eptfcopatum CataUunenfem , Fenerabiiis
GtldtiinHSyeitis dtCcipulm^primué Abba^s ibifaUtiâ efi.
Or eft-il ain{î,que l'Ordre des Chartreux acoramencc
en l'an 1084. Et celuy de Cifteaux 14. ans après : c'eft à f^a-
uoireni'an 1098. Comme le rapporte ce diilicque.
Anno Millcno , Centeno, bis ?/nnus vno^
S/ib Pâtre Robert 0 cœptt Ciflercius or do.
Et le Roy Loy s le Gros ne commença à régner qu'eiil'aiï
irio. Parquoy lied notoire que dcuant fon rcgiieilyauoic
TEglife deiamcl; Viclor au mefmeliea, appclieecy dcfTus
Chapellepourrapetuceftenduë, Laquelle luy oufesfuccef-
leurs firent augmenter ou démolir du tout , ôc en refaire vne
plus ample ,.que neus auons veuë iuiques au règne du Roy
François premier qu'elle futabbatuc, excepté le fonds, la
porte, &:leparuis, 6c vneautrebafbe telle qu'on la void de
prelènc.
Le Primiege dudi6t Roy eft tel.
In nomine San5i£& tndmtduxTrinitatis ^ Amen, ^^jioniam
Deo difponente , bon a cjud temporaltter agimns , & contra aduerfa-
rtum nofirum arma funt wexpugndbiliaj d^ dtern^ hjereditatis in-
dabitanternobis dcquirnnt pr<irnia: ratio confuiit, necejbitasexi-
gityVtdum tempus habemus, bonum adomnes , maxime autem ad
domefîicos fidei operemnr: vt pauperes fpiritif , noflrjt largitatis
munificent ta , necefiîatis fu£ ohtineant rernedium : d^ nofirafia-
^ilitas eoripn orationihtts adiuîaia diJtri6îo examine mdtcemjlbi
mifericordem intteniat éf^ prepit'tum , Ekdmofyna cmm, tefie fcri-
pturdyô'oratio lujft afidua jvitierum ineenttua extinguere y é*
Deum ( cnius imaginem portamus) ualet inoffenfiim reddere^ in
cuius manus durum ô* horrendum c/f incidere, lUuJlris ver)? me-
morix anteceffores no/h'i , quorum excellentia , quorum n^irtute
regnum Francorum vfque in hodtcrnum diemfloruit ad laudemé'
gloriam J)ei, cuifermre , regnarc eU^ multas m regno nofiro Ecck-
LIVRE SECOND. 4oy
Jîas^ fundauerunt^ & immcnjis cm donartjshonordre decreuerunt:
tk^niôjinii quidem feçcatx redimentcs ,ç^amicos in materna taher-
nacuU facicntes. Ego igitur Ludoutcus Dei graîia Irancorum
Rex AHteceJforum nofirorum exempUs informatus , é'accufante
confcientia diem extremtexaminis ante ocuUs reducens , oh rtme-
dium ani'mdn&firjiypro faitite etiarT^patris nofiri Philippi ^cr an-
teceJfoYum nofirorum, in EaUJîa beati V i^tris quét iuxta ïartjio^
rum ciuitaîemfitd efi^coufrltu qmdem Anbieptfcop»rum , dr EH-
fcopomm & optimatum Regni noifri ^Canonicos rcguUriter viuen-
tes or dinar i volui : qui videlicet tampro nobis, quamprafalute re-
çmnoUn Dei mifericordiam implorèrent , & memoriamnofiri^
nofirorumqt^e antccejforuminfms OYAtiombus haberent. Et ne cu-
ra corporalis necefitudimsjratrttmfpiritiïlcprapofiiu ad extertarit
filait udinem indinareti pr.tfatamedndem Eaiefiam nojlrxlar-
gitatts henefiao dotaui & ditaui. C 0 N F E N I E NT I BV S
ergû in vnurn CathaUani Archieptfiopis^ Epifcopîs^ Comitthusyé'
ceterts Regni nofiri optimatthus , communi ajjenfa dtffiniuimus:
quattnusprjidtcH Canomci de grege fit a, \jelde alla Ecelefia que^u
"otllentfibi Abbatem ehgerent 3 itatamen quodinilla Abb/ittsele-
tiione^nic Régis ajjinfum qu^erercuty ne c Régis auctoritatem expi-
[farent^ulltuf^^.perfond vûlimtatemvel laudt-m attendirent ,fid
qtiem Dominus eis concederet , inconfulto ( ft diximus ) Rege,rje-l
qualibet alupcrfona canonice e libèrent , é^ Farijlcnfi Epifcopo m-
refragibiiiter confecrandum Ojferrent. FROMVLGAVIM V S
ettam m eodem conuentUy Villas, prxdia dr cetera bénéficia qu£ ad
l'fum Canomcortimprjefdtxcontulirnus Ecclefijt^ & hjecomniaper-
pctHO iure, perpétua libertate eis habenda comcftmus , nihilpote-
' fiatts , nihil nosin iuris referuantes nobis , fedomma qu^ ad nos
perttn^re vtdebantur eis omnmo émancipantes. Hxc.fciltcet Fit-
i iheolts ^uilla-tn quA esl in territorio Nanthonenfi, cum firms dr^n^
' ctllis , eumfcodis militum^cum terris, cuit is é" tncultis, cum l'ineis
Cr fylui^^ cum omnibus adeam pertincntibus. Mercatam etiam tn
I '^^ademnJilUfieri perfingula^ hebdomad^u. Régla petestStejnpe r-
petuum annuimus .Aqnam etiam qudproxifYia efi eidem^Ui,)qu.i
fiiltcet aqua, Ejfona vocAtur: emnta inqu^rn ifia ^./jitod admcdum
pôjiideban/y eis perpétua pofidcnda concefimus. Orî^tniam ettam
quA in territorto Miltdunen^ fitum\eH , xum feruis ^ ancillis, &
ceteris omnibus qu£ ibidem pofidebam. Huic dono'adiunxtmus
•vnitm ettam CTiMoi^dinij noHns quifunî apud^eterts S t amplis,
E E e iij
^a6 VNIVERSITF DE PARIS,
&fr^dt6tis Canontcà perpétré poj^tdendum tradidimus, Apud
■Corbellas ctiam iuxta. C4firum Nxntonis^ viginti Arpennos ùrato-
rumy & v'utturam de Bujstaco , quam aTefeelmo Btmocenji compa-
rauimus , c^ qnicquid apud idem Bttftacum, qmdmxta Liricaa-
tumfitum ejly habebam, Bufiaci infapery infuUm qtid in territorie
Aurelianenfijitaejt:^ cumfèruis & ancillà, cum omnibus appenâi-
t^ s fuis. M^commuff^uam eifdem Cansnitisplena liber i ut e^per^
^e.tuo fibtmenda annuimus . Jpud Fontanetttm etiam in ter rit o-
rio Parifienji, terram duabiM carracis fnfjicientemy & quinque hbf.
fîtes , & dcccmfoUdos cenf»s in ea.dem villa, ^partim À/upradicf^
hofpitibus ypartim ab aJia terra: Et ibidem torcaUr -vnujn dr dimi-
dium^cum preffuris adeapertinentihus: Cr apud Mufierelium^^quod
cfi iuxta idem FontAnetnm , terram vni/ts car met , cum vno hof-
pite , prxfatjc obtuUmus EccleJiA, Prveterea fcicndum esl^
qnod Canonici fknUi Seuerini de cajlro Nantonis apudVriam viL
lam, terram , feruis éi* ancillas antiquités pofidebant , medteta-
tem cuitfs pojjefionis prjtdecejfori noflro Régi vide lice t Philippo^
fano vji confilio concejfere j hacfctlicet commutationc , qnod idem
pbilippus na/lrcr prjtdecejjor^pro hac concefiione eifdcm Canonicis
fan^i Seuerini omnes confuetudines ^quos apud Brolmm corundem
Canonicorum villam iuxta Putheolisjïtam , iufte veli'fiiufl} obti"
jiere videbantur^ prxter coruatas ter in anno omnino remijit. Pr^e-^
ter hoc etiam apjfdprxdiclum Vriacum , terram adfifcum nojlrum
pcrtincntem pofidebamus , quam fcilicet terram cum medietate
Jupradicl^e pofjefionis yCum prddi6lis ettam coruatù^prxfatxfan^li
P^icl-oris EccleJ;\e y plena liber tate in perpetuum habenda tradidi-
mus. NO TV M etiam omnibus fer i volumus , quod EccUftam
beat4 Mariji de Putheolis, ck" ait are de Amponuilla^ ci^m totQ atriOy
cum medietate magnA décimas cum terra infuper nojlri iuris in ea~
dem Amponuilla exiflente , panes etiam ad altare de Esk.agafa
pertinentes : Omnia quidem 'ifta^ficnt ohtinebamus ypr^memoratis
Canonicis Regularibus ex integro pojsidenda concefiimus, VT au-
temprxfata fanÛi P' talons Eeclcf.Cy prxfcripta nofirji largitatis
bénéficia^ légitima baber^t do no , légitima obttmret ordine : ea qux
regq iurU, quxnoflrÀ eraht proculdubiopoteflatis.^ eidem Ecclefî>e.
inuiolabitembtinenda manu nofira trddidimus : Ecclejiosvero, &
qu£ iuris ecckjia/licifunt y inmanu Daimberti Senonenjis Archi-
epifcopi reddidimtis . Ipfe auiemvtilitati fratrnm prouidens, pr^:
taxatis Regularib. eademotrtninoconccfiK Confirmatum cfi etiam
LIVRE SECOND. 407
infipradicî-ô Epifcoporum ac Trocerum nùfirorum ConuentUy quod
ûuicumquc allod'tafua qudjub nvfi-ra tuteU funt^vel quicqutdqu^d
\ad fifcumnjelfeodHm'riofirmnattwet ^ eifdcm reguUribus impcr-
tiri volnerîty diltgcnter annuwtus & Rtgict aiichriînte confïrma-
mus, V OLV MV S ettam quadjinliquos ex fends vel ancillis
fuistrxfati Canô?ùep mani^mittere voluermty nofiro fuper hoc af-
fenjii minime requifite, quos njeiquot'voluerintjèruos velancillas
iu<^ofertiîtutis ahfolitant ô'perpetux Itbertati tradant^ remotafci-
licct omnium calumnia^ & Jopita tôt lus retrnclionis molefiia.
I L LV B itifuper fummoperl' determmAiitmus ô" determinanda
diffininimHs , qmdomnia qUiêfuperi&r continet pagina,eo iureyCa
liber t. Je qita tenuimtts pradiHa yfmcti Vicioris Ecclefia. in Mernïi
pcfidear-^ Et ho£ pr^H-eptum nofirum quodnofiri nominis charnâfere
figr.aîiï?Hi{Syinfig'nurn & argumetum perpetu.îJïrmitiUis obtineat:
Infiiprndiê^iis tamen omnibus falun aucioritate y.iure,^ débita:
ebedicntin Senonenjis Archiepifcopi , ^ Parijîenjîs Epifcopi. Si-
gnum Biiimberti Scnonenfis ArchtefiJcopi..S. Rodulphi Remorum
Archicptfcopi S,Ludomci Régis S. Lifiardi Epifcopi Sueponenjîs.
S. luonis Car note nfo Epifcopi. S. Manaffk Meldcnfis Epifcopi,
S. Huberti Siluaneclenjis Epifcopi S. Galonis Parijtenfis Epifcop-iy
S. loannis Auretianenjîs Epi (copias. Godefridi Ambianenfis Epr~
[copias. Hicbaiidh Anttjhiodorenfis Epifcopi y S.thilippi Trecenjis
Epifcopi.
Acfum Catalauni in Talatio publicOyAnno Incarnati&ms 11 13. \\\x.
Anno vero regninofiriquinto.
Datapermanum Domnt Stephnni Caneellarif.
Signiem AnfeHitumtemp9risyBapiferinoftriyS.Iiugonis Confla-
hularif. S. Vvi-donts Camerar^, S. Gif-eberti Buticularif^
Ladicke lettre eft feeilee de cire rouge, où le void emprainc
vn Roy en majefléjfur double queue de cuir blanc.
; Les vers fuiuan ts ont efté faicts en l'honneur 5c à la louan-
ge du dit Roy fondateur, ôc Te voyent grauez envnel'ame
GecuiurequreftdansleCioiflreaudefFousdefafigurejpro-
chela porte derEglife.
IPITAPHTVM LVDOVJCI GROSSI
huitts Ecclcfie fund^îtoris.
llluHris ^enitor Ludeuict RexLuc(dt4icui^
Vir clcmçnsj Çhrijèi fcruoritrh fcmper amicus:
4o8 VNIVERSITE' D E 'PARIS,
Injlttuit yftat PAJhrem Q^nonicorum
Jn CelU veteri^ transfiumen P^n/iorum,
Hancvir magnanimus almi Vi^oris amor<,
Auro^ reliqaijs ernauit , rehiis honore.
San^k Dtonyjî y quijeruns corpus hnmAtum,
Martyr & Antifies, Ludouici/ûltie reatum.
^ ' chnjli untenOy cum mi lie ^ decem (^ tribus anno,
Ternplnm hoc ViUoruftruxit regalis honorts.
Notez qu'en cet Epitaphc,ilcft: dit qu'il a mis des Cha-
noines en la vieille Cciic ( qui cft vn terme monachal,{igni-
fiant non feulement vne petite chambrcjtnais aufli vneEgli-
feou Chapelle, régie par Religieux & autres perfonnesEc-
clefiaftiques) 6c non pas qu'il Tait faitcdifier, comme nous
au.ons dit cy-deilus.
, Catalogne des Ahhez. de fainci Vifiorpres Parts ^ colligé&
elahouré par frère le an Picard y duquel a esié
fait mention cy-dejftis.
G î L D V I N , difciple de Guillaume de Cliampeaux a efté
le premier Abbé. Aucuns l'appellent Hilduin,mais im-
proprement : car es efcrits des Papes Pafcal , In nocent, Ho -
noré5Celcfl:in,5cLucius i. il eft nommé Gilduin,& aulîî
au Calendrier dudit S.Vidor, idthus Aprilis.
Parfa prudence &: religion , l'Ordre de faind Auguftin
refleurit tellement, que les Eglifes Collégiales de Noftre
Dame d'Eu en Normandie, de Chaigeà Meaux,de faind
Euucrte d'Orléans, faind GucnaulddeCorbeil, S. Gène-
mcfuede Paris, 6c la CathedraledeSccs en Normandie, dô
fecuhcres furent régulières, auec la bonne conduite àz%
Chanoines réguliers, pris de l'Abbaye faind Vidor,pour
donner heureux fuccez à cesloiiableschangcmens.
Ledit Gilduin efloit auffi confelPeur du Roy de France,
Louis VI. furnommë le Gros, 6càluyfîtfà dernière confcf-
fion,auant que de rendre l'âme à Dieu; comme tefinoignc
SugercenlâvicduditRoy.
Eticcluy Gilduin après auoirgouuerné l'Abbaye de faind
ï I j4, Vidorl'erpace de4i. an , decedale 15. Auril 1154 &[ fut en-
terré au miUeu du coeur de l'Eglife d'icelle Abbayeauec tel
Epitaphc: ' Gilduimfs
L I V R E s E C O N D. 405
€ïlduinHs abit de cafirù njicfor ad auUm
làthus Jprilis Rege vocante fio.
Frima columna domus^ cufiosgrcgiSyOrdims authôr^
H te tacet dternt dignus amore loci,
Maiflre A c h a r d a elle le fécond Abbé, narif de la Vi- Abbé 1 1.
.comcé de DomFront en Norman die,6c de l'ancienne U. no-
blefamilledePetrus Achard. Robert Ccnalis, fur la fin de
4a quatriefmc Feriociiedu fecôdliure^^i?^6^4///^^, faitmen-
.tion d'vne Eglife baftiepar Robert , fils de Rollo , en l'iion-
neur de fainclPierre,&:faind Achard. Ledit fécond Abbé
après auoir régi laind Viclor WÇ^^cc de fcptans,fatEuef-
jqued'Auranches, duquel fefonttrouuezces vers,
HuîHs oliua domus, AngUrum glorU Cicri,
lampridem digntis cœlejîilucefoiteri,
lœlix Achardu^fidrens jetait efenili y
Trxful Abrincenjis ex hocjignattir ouili.
Il mourut l'an 1 171. le ip. Mars , & fut enterré en TAbba)^ ii?^^
delà Lulergne audit Diocefe. Pour éternel telmoignage
de fa doctrine , il a laiifé va liure dit, Le Tentateur de le/us-
<:hrifiy fur ces mats defain£t Matthieu, Bu^ltis ejt lefits in de-
ferturyi. VnUure de la Trinité. Vn liurc d'homelics ou fer-
mons. Bofton de Bury 6c leanlePand Anglois, citez par
lean Balee en la féconde centurie des efcriuains Anglois,
font mention deididcs ceuures. Maiftre IcandeCornou-
aille ( Latine Cornubicnfis, & Corifoptenjts ) en fbn liure, inti-
tulé Eulogium y ciceledit Achard. Ses lèrmonsmanufcripts
font en la librairie de laincl Viclor, Inter fermones plurtttm
Jratr»meiufdem domus, &:Ietraidé deTentatiene Chrtfii,
Ernise a eil:e le troifiefme Abbé, Anglois denation, Abbé III.
Iiommedegrandeaudontéôcd afiFaircs, tellementquede
fon temps i'Egiiie Cathédrale fut regularifee, y ayant en-
uoyé quelques Religieux ôc vn Prieur.Lequel cftantdccedë
.Gilbert Euelque d'Herford efcrit audit ErnifevneEpiltre,
,qui fe .comnience(G'/7/'rr//// Deï gratia Hertfordenjis Eptjcoptts
ErniJio,&c.) ôclepriedeluy enuoycrvn autre Prieur, com-
meilfit.
En l'an 1165. il fut choifi pour effrcparrin de Philippe Au-
gu{le,Roy de Frâce,auec Hugues Abbé defaincl Germain
des Prez, ôc Eude Abbé de fainde Gencuiefue. Toutesfois en
FFf
4IO VNIVERSITF DE P AR IS,
Ufn du cinquiefme liure^ on appendice de l'hiHoired' Aimon ^moi-
ne dudit S. GermAÏn^ilneJhdpfellé Ernife^ mm Herué.
Cefucluy qui reccuc à profcllîoii Alexis, neueu du Pape
Alexandre 3. qui depuis fut Cardinal. Et iceluy Ernifefuc
eleu Eucfque d'Eli, en Angleterre,où il mourut le cinquief-
1206. meiourdeMay,enuiron l'an 1206. 11 y sen la librairie de S.
Victor plufieurs de les fennons &: epirtres, M S.
Abbc iiii. GoNTiER OU Gonthcr auoit elle premièrement Cha^
noine de l'Abbaye de S. Quentin, lez Beauuais. Delaquel-
leLouyslc Gros, Roy de France print des Religieux pour
mettre en vne Abbaye qu'il auoit fondée râiiii en l'honcur
denoftre DamcàPuireauxenGafl:mois,6cvnyl'anlLiiuantâ
ceUedeS. Victor. Duqueliieu cebonGontierfuteleu Ab-
bé4.Mais^agra^devieillel]bnele foufFrit longuement en
118^. iouyr: Car1ldecedale25.Iuillet.1186.
A.bbc V. GvARiN giuricquclquesplayesaiTiueesparlâ faute d'Er-
nifefonpredeceireur Abbé, homme plus addonnë aux af-
faires du monde,ôcdesgrandsqu a celles de fon Abbaye.
Ledict Guarin enuoiavne lettre au PapeCeleftincroi-
U£;i. fîermc, l'an 1191. en reiouyflance de Ton élection :6cle pria
luy donner elcIairciiTemcntfur cesdeuxparticules,ExiN-
T EGKO.Îenefcay fîluyfit rcfponfe;Quoy qu'il luy ait ef-
crip t la D ecretaîc. Cum Btlecius. de EleCt.
Il ei3 efcriuit vne autre à Philippe Roy deFrâcc,en faucur
des religieux de Grandmont,lors grandement troublez
par leurs frères feruas. De fon temps auiTi fut contractée vne
amitié Sclocictclpirituelle, entre les Abbé Foulques ôcre-
hgieux de faind Germain des prez, d'vnepart.ôcles Abbé
&ConuentdeS.Viîtor, de l'autre. AlTauoir, que quant on
auroit lignifié la mort d'vQ religieux.defdictes Abbayes, on
fcroit entièrement l'office des morts:6c tous les ans le S.Iuil-
1er, vne générale commémoration des Relie;ieux oc bien fa-
3ï5?4. deurs de chaqueAbhayc.il mourut le 17 Nouembreiiç^r.
&futcnterrcau milieu du cceur,à coite dioiâ: deGilduii>,
4iyantpourEpitaphecediilicque..
Guarinus vere Romani Lucifer orbisy
Sydereafidget vtuus in'vrbe lapis ^ .
Outre les deux epiftres cy deiPus mentionnées , il y a en la
librairie de faindt Victor vn volume de (es fermons en beaux-
LÏVÎIESECOND. 4it
termes & belles Conceptions.
Robert fixiefme Abbé, auoir efté aupar^ant Prieur Abbé vi.
fouslesdeux Abbezprecedens. Maurice Euefque de Paris
faitmencion de luy ca vn ciltre,&:l'atîecl;ionnoitforr,com-
me aufli tous les Religieux de S. Vider : dans l'enclos def-
quels il fit faire vncmailon,oiul le rcnroit.Etdemy an après
auoirfait profeffion delcurordre,il deceda l'vnziefmc Sep-
tembre 1196.' Robert aulii mourut l'année (luuantc, lezb'. noj,
iourdeDecembre,6:futenterrcdâns le cœur de l'Êglilè, à
coilé gauche de Gilduin,o{i cft ce difticque.
Hubert H'S Ahhas tllujlri dtgnus honore y
Conuentum cLtuJin jinccro rexit a more.
Ab SALON, Abbé feptieimc, commença Ton gouuerne- Abbc vu,
ment par vn faincl; œuure. Car lean de Matha Prouuencai àc
Dodeur en Théologie de rVniuerJficé de Paris,ayant côeeu
vn de{ir de laiiïer le monde & prendre vie auftere, vint trou-
»cr ledit Abiaion,6cIcanAbbcdefainâ:eGeneuieFue ("qui
aiioit elle tiré de S.Victor) pour auoir fur ce coleil.Lelqueis
louansresdeireins,l'enuoyentà Rome au Papeinnocentj.
Eticeluy le renuoyeauiditsAbbez,pourcfl:re mieux infor-
mez, &:auoirformuledclareigIe6cltatuts qu'il pretendoic
faïre,pourinftituervnnouuei ordre, qui eft ceiuy des A4a-
t-hurins. L'epiftre 478. 6cquife commence Opérante diuin.t
diffofitionts clementid^ que le Pape Innocent 3. eicrit audicl ^'99'
lean de Matha, en l'an 115)9. &: de iôficge le 2. manifeile tout
cequedelTus, Nos {tnqutt) vt defiderthm tuum fundatum tn
Chrifio {pr.eter quem poninon potefifiahîle fHndam€nîum)plenim
nofceremu4 : ad vcnerabilcm jratrem riofirurn.N . Epifcopum O"
dileciumflium. N , Abhatem fancUViChris Fartfien.CHm nofiris
Je duximus Ittcris rcn-iittendum,
Etapresauoireuatteftationdcsrufdits, & copie delarei-
gle, il ad i o u (le, .^a? \ficut ex eûriim literis cognoni'ûius euiden-^
ter) Chrtjli L'tcrum /ippetere 'vide?nini plus quam vcJlrum:'uo-
lentes vt Âpofiolicuw. vobis adjit pr£jidittm , reguiam îuxta qnam
'viuere debcdîn ( cmus tenorcm dicii Epifcopti-s cf Abbas fuis nobis
inchfum literù tran(m iferunt) co nfirmaînus . E t c c n fe q u c m m c c
la reigle y eft du tout r jpportee:où Ipecialemccil leur eft cô-
mandé dcfuiurelafaçon deceuxdcS.Viclor,quâcau chant
desheures eanonialeSj&ralure des tefles,côme \ts Vidoriâs
FFfij
V
412. V NI VER SITE' DE PARIS,
ôc Mathurins font fous l'ordre dcfaind Auguftin ,ôc ne dif-
férent fmon de conftitucions,ftacuts 6c ccremonies.
1104. Enl'anuoi le 17. lourde Septembre, Abfâion 7. Abbé de
faind Vidor deceda:&: de luy ont efté compofez ces quatre
vers,
Ahfaton hiCyjrntrcSyfufccpt amœnum^
Adfdlmm rapt us £terna luce Jerenum.
Illtiflris fenior ^cui mundi gloria, "vilù:
Septimus k primo paftor fuit huius ouilis.
Abbé VIII. Ie AN, Abbé, Allemand de nation , ores qu'il fut fort
fimple,commcilappertence qucCarfarius contemporain
aefcritdeluy^liure 6. chap. 12. des chofes miraculeufes de
fon temps-, toutefois ileftoit diferten Ton parler. Et de ce
fontfoy resrermons,MS. qui fonc en la librairie S. Vidor,
•1112. £|. pajj 12 1 1. il Ht vn ade touchantladiftnbutiondeleur
Chanoinerie de Champeaux.
ÏI13. En l'an 1213. il receut à profedion Geufroy Euefque de
MeauxaueclâpermiiTionduPape Innocent}. Lequel veC.
eut fi raindement&aufterement, qu'en l'AducntàCaref-
me il ne mangeoit que trois fois la feaiaine,dc nebeuuoic
aucunement.
Le Roy Louys VIII. père de fainciLouysanoit en fi gran-
'^^5"' dereputation cet Abbë,qu en l'an 1125. ^^ ^^ conftitua exécu-
teur de fonteftamentauec les Euefques de Chartres, Paris,
& Senlis. Et fi en faueur de luy, légua quatre mil liures tour-
nois à l'A bbaye de faind Vidor, & deux mil liurcsàcelle de
la VidoirepresSenlis: comme rapporte Ican du Tillct,cn
fon Recueil des Roys de France, au traidé de l'Inuentaire
desTeftaments, pag. 347. félon la dernière impreffion de
l'an 160-]. In quarto.
Ledit Abbé efticeluy, auquel le Pape Honore 3. cfcrit la
liio. Decretale. Ex infinuatione. de Refcriptis, 11 mourut l'an 1229.
leiS.Nouembre. lecroy qu'il eft enterré entre les Chapel-
les de Mon telon &: faind Michel, foubs vue Pierre blanche^
ayantpourEpitaphc cesvers.
Indtcat hic titulus quodcontinetoffa loannis,
ifie brcuistttului, quimultis cxtittt annts
Sancîi Ficforis AbbiU :fcd culmen honoris
Spermns , vtpacatam fojfct duccrc vitam^
• l:îl VR E' S E C O N Di. > 415
Officio cepty qui c»m chrifto (^ requiefitt. . :
Pierre, Abbé 9. receuc en l'an 1254. vnc Bulle du Abbé IX.
Pape Grégoire 9. par laquelle il défend aux Religieux qui 12.54.
fontaux Prieurez dependans de fàin^lViclorjd'vfcr d'autres
habics ôc façon de viure,que les cloiftriers de ladite Abbaye,
cet Abbé deceda quelque tempsaprcs,]e24. Octobre.
Raovl, Abbéio. après auoirgouuerné l'Abbaye quel- ^''^^ ^*
ques années ( le ne fçay s'il fe fentoit trop foiblcpour porter
ce fardeau ) la quitta, & furuefcut en qualité de firtiple Reli-
gieux iufqucscnlan 1247. qu'ilmourutleS. Nouembre. ^^47*
As c £ L I N, Abbéii.en l'an 1146. Iei8 iour de Décembre ^^^^ ^ ^*
fitvncfciiangede cinq arpents de terre, fiz au chardonnet, ^*4*^*
près le Collège des BernardinSjàfix arpents de vignes qu'ils
auoient entre \cs fofTez de Paris, & l'Abbaye de S. Vidor. Le
toucfaicliduconrencementdelcursconuents.Voyezceque
rcn déduits plusamplemcntau trai^lé delafondation dudit
Collège. Afcelinmouruc quatreansapres, i'onziefme iour ^
dcFeuricr. ^ * .
RoB E RT Abbé 12. mentionéau Mémorial des hiftoires Abbéxir.-
regitrAbbayeiurqu'cnrani2;4.Auquelilmourutle i8.De- 1254.
ccmbrc.
ThÎbavlD, Abbéi3.deccdarani28o.le2i.Iuin:onn'a^^^!^^"^
peu trouuer foli tombeau, ny de tous les precedans : pourcc ^
quequandonrebaftitrEglifcjl'ariijiy.àlachcute desvieil-
Ics voûtes plufieurs tombes furent ca{r€es, pour nauoireflc
fuffifàmmentcouuertes de bois.
Pierre fécond du nom. Abbé 14. furnommé de Ferrie- ^^^^7^^^-
resàcaufedulieudefanailTance, enGaftinois,trepafra l'an ^^ ^'
1287. 6c fur enterré deuanc la ChappcUe des Apoftres. Sa
tombeeftàdemy couuertedebancsdemenuiferie, &: ne fe
peut lire, que ce qui ^zw^yxiiMciciacet Vetmsde Ferreriis quon-
dam Abhoâ huim EccUJtJi.
Envn liureM S. de la librairie ilfetrouuedeluy cediflic-
que.
Efl Ahhits Tetnts tumulo^rji fente reclufus :
,^ivit£ temptaJarMos ex pendit in vfus.
Ilauoitfcubsluy 5^. religieux profez.
André' fut le'ij. Abbe.ALiquelenranu9o.lei3,Mars '^^^'"'^^*
furprcfencévnnommé kande CuaQillon, poureftrerecea
FFf lij
4Ï4 VNIYERSITE' DE PARIS,
ReiigieHX en faueur d'vn mandement du Pape Nicolas qua-
tricfme. Mais frère lean Officier horpitalier de S. Vidôr,
commis pour donner refponfe^rerpondicà Ton exécuteur,
Cliancellicr dcParis,c]u'dn'clloicreceuablc,pour plufieurs "
raifons. Premicrcmcntpouiccji.]ue aux leccreslaclaufcn'y
ci\.QityDe C0^îfnctu)(im€ ^/'/'ri>^^/!^.Secondemcnr,que la mailon
cftoicendetee,ôcnepouuoicnourrirp!as de Religieux qu'il
y auoir.Tiercement pour le défaut de Taage bc dcl(^auoir dii
I294-. ÎLippliimt. Cet Abbé dcceda quatreaDsapres,le2.Auril.
Abbé XVI. ODiîT, Abbciô.mourutlefeptiefme Septembre. 1299.
1199. GvY, Abbc 17. futieulemcntenceièecharge3.ans,&.dc-
Abbéxvii. cedale i9.Nouembre 1501. Son cor.ps fut depuis tranflaté
^3°^- dans le cœur,où il a vne tombe fous les chaires des chantres,
contenant cet Epitaphe.- ■ t
Hek iacet fratcr Guido, quondam Abhai hinus EcdeJIx, . \
jQ/ii Dvift An no 13 oz. in njugiltii Beati Andrew. i ■ • j
Abbé XVIII. GviLLAvME,.Abbé i8. natif de Refbez en Brie (dont il fut)
■ ■ furnommédcRebafçoJauoitfousluy 46. Religieux p^^oitez^i*
^3^1' ôcmourutl'anijii.le S.deluin. r
Notez, que Kesbez. eBoit le propre patrimoine de Sain6i Ouen on :
Audonen ^ ou il fonda vne Abbaye de l'Ordre fain^ Benoift^qu il,
dppelU Hierujalem : toutefois .elle rettejît . encore anî,ouri^u.y\ le
nom de Reshcz.^ qui efl propre a la petite riuiere quipajfe par le ans. <
Voyez, le chapitre y .delà 'viefninciOuen^ cnSurins, tom. 2. le 24. -
. ionr £ Aoujh
Abbé XIX. l£AN 2. Abbé 19. natif de Palaifeau, d'où iledoitfur-
^^^^' nommédePalatiolo,mourutrani529.1e29. Nouetnbrc: &:
fut enterré deuant la Chappelie des ApoUres. Onnapeu.
lire en là tumbe, que, Heic iacet loannes de FaUccoIo ■
qui obiîtDie mercur^^vigilia S. Andrew Apojloli. Oratcpro eo. De
ion temps iln'yauoitàS. Vidorque}}. Religieux profez.
Abbé XX. AvTBERT de Mailly, Abbé 20. Licenticr en Théologie,
fitfairefix piliiers de cuiure;pourie grand Autel. Ilaeude
1545. fon temps 57. Religieux profez : ôc mourut l'an 134^. le.u.
Auril. c'efl luy fans doute , lequel au commencement dela-
dide année fcit tranflater le corps de Hugues de S, Vi-
dor du cloiftre deuant la porte de rEgUfc où ilauoit efté
enterré en la Chappelie faind Dcnys , qui efloit pour lors le
cueur.
LIVRE SECOND; 415
GviLLAVME 2. de ce nom, Abbé 21, fiirnommcdeS. Abbé xxr.
LOjVilledelabaiïe Normandie, au DiacœfedejCouilance
■ où il nafquit de ieS père & mère G uillaunic & Percnnelle, il
cftudia il bien depuis,qu'il fucDodeur eiiTheoflogle; & de-
cedal'ani 349. Seslcrmonsfontcn lalibrairie.de S. Viul or. 1349.
I E A N 3. du nom, Abbé 22. furnommë des Bruvercs cedda Abbéxxii.
peu après l'Abbaye à vn.plus ancien que lny.Èttre/palîa
I'ani355. lei^.Mayi ■' ^ ;>>. '-.m,. -^iqj ;ji. . , : j.
Bernard deLindry^^iâiii^nômmc àcMcfo en fes l-éttres AblFixin.
de prouifion 6c en fon tombeau, crerpa{ra l'an 1367. Se fut en-
rerré deuancPAigle du cueurauec celle infcription. 13^7-
Bernardus de Mefo , quondam Abhas huius Eccle/ix qui.ohiit mno
iSÔj.Bte zo.Matj. '^ ' r .' ;.vtv : ;
On ne peut maintenant voir Ton tdiiibeau ,à raifon du
plancher de bois,qui eft par delîlis.
Au Calendrier du Chapitre de S. Vidor, le 5. des Calen-
des de Iuin,il cfl fait mention d'vn autre Abbé dudit fain^t
Viclorjduquelonn'apeuencoresriendefcouurir. ; ..
Pierre troifiefme dcccnom,rurnommédeSaIjcibus, Abbc xxiv.
Abbéi4. nafquitran 1318.1e 28. Mars:&: à i'aagc de a-S.Jms
cntraen la Religion, en laquelle il exerça Toftice de Prieqr
18. ans, &d'Abbéi^. ans. llfurappelléaubapteimede Char-
les ^.auec lesAbbezdefàincl;eGeneuiefue^deSi;Gefj1iàin,^' ■'^'- '
&S.Magloire, l'an 136S', le 3. lourde Décembre.. I no, zt-j t x-^dZ,
Ilfeitfairela tapifleriequi contient la paffion deSf.îVit'ldi-.
gc mourut l'an 1383.1e 7. Odobre. Salépulturefut au; Ql'Oi-
lire, oùfelit cet Epitaphe en vers Léonins. jSiuI nol
H ne iacet in tu^nha/implexhumiU/J^ oûMh^.a^. jb 2*^ -j :.■ 3 .»
Vt£ fluens vnda, fua, mors fin t. heiegemebimd^-yi h hn v/A
^alïcibuii^atid'S Abhas Petmscft%'ocitatt^iv.t,i^ ci £ ziifçi
Moribus ornât 14 s-, fins omnibus éa bcK-e gratuÀ, :* ô ? a i f n i*i q
Petrus eratfctra iichrymofacj^ dira. pharetra. \ i'. Ab:ioq c :,
Tu fuper huncpkrayft'ater,DominnwJimnlortriiiiy\\i5>,'Jji
Omnihtisabfque mpritdeï.vttU7Ùa\faUid(mii'>[i6'l A .ta-ih' '.
Mille trccentenOytrihusaucHs, Qchtà^^m^':. i-.'A orjp ogïoi
Tcipa Vctrttm Màrce tibï t'ungiûn artti i ♦-. ■ - t\ ':^ : ', ^^ '^'
Pourcequ'ildecedaleiourdçS.^MàrePapÊyj^cOdpbrejil
cO; nommé au dernier vers. ■^.-i'^ ^^t^iw^S'^-rk '--avc^I
^i6 VNI VERS I TE' DE PARIS,
AbbcXXV, PMRREDud5,aatif deR.oufîî,4.dunom,Abbé2y.hom-
nle deuocâia Vierge Marie, fit dédier en rhonncur dicelle
ï3^> la ChapoUe foubterraine de S. Viclpr le i5luilletii8y.p^r
Rciierend Père en DicuPierre d'Orgemont,Euelque de Pa- i
xis.Lequciauffiodroiades pardons pour ceux<^uiaiïifteront'
àJaMelFequis'y diradeladidc gloneufe Vierge. Cet Abbé
.eftoit:graduerenTheoiDgie,6caiarliédeuxliuresdeque{li5s
j fcliolalliqueslurlepremier, ôcquatriefmeliure du Maiftre
desfenteuces, qui fonteniaiibrairicdeS.VidGr.l! treipaiïà
1400. l'an 1400.1e II luin, 6c fut enterre au cloiftre^aupres des fie-
ges, ayant pour Epitaphe ces vers allez rudes, 6c nul tournis j
de pieds.
petra coitpetr^ : mihi Tetro iungerc Petre,
. - ." fi oj^os dédît Ahbates Dominus^ cuipt rftrogrates,
Heic ma "jefitfit iuuenem Pattr, & ftahiltfii
obfequio Chrifii : cui longo tempûrefi/liy
^rMupofl acte/uperata ThedlcgLi.
Hofiio. Chrifie Crucis ymentorum prjimiatHfcis ,
' Petru^spûfco Buds, ffcsducadgaudia lucis,
i^Le premier v.ers oblcur de cet Epitaphe, f'efclaircitjenrc-
^marquant que Ton tombeau eftioinclàceluydcPierrefon
anteceireur.
Ab cXxvi jg^^^^^^^j.-g^j^ç j^ nom, Abbé z(> furnommé le boi-
teux, en Latin îodnnes cUtidt,x\2.i\î de Puileaux, pente ville |
du Gaflinois,delaqueliel'Abbéc::e S. Vidorelt Seigneur. II'
aflbciafpirituellement noftre maiion â l'Abbaye de Chaftil-
lon fur Seine, Diocefe deLangres, pour faire tous les ans vn
anniuerraire,au nomdetouslcsreligieux Abbez5c bicnfai-
deurs dudicl: lieu : & eux pareillement pour nous. Ledid
lean a donne vnc Croix d'argent doré, quifemettousles
iours à la grande MelFé. Il mourutàPuileauxrani4oo. ÔC
premier defon gouuernement, le 18 Octobre. Son corps fut
apportéàfaincl V^idor,& inhume en la Chappel delà Trini-
té, vulgairement auiourd'huy dite,l4 chapelle de monjieur le
Prieur, Al'enuironde fon tombeau ,11 y a ces vers demefme
forge que les ptecedans.
Î400. ^'^ c]Uiit€r,claudif heic cUudi membra loanm}:
' ' ^utSgttislkudikiisvernanttbusoccidit dimis.
IniJ^ Prxbcnd^ pie rexif.Pofi fuit Jibbaé ,. . ,
Ccnfiafjs
47
142.U
LIVRE SECOND.
Confians cum loftiCj z,eUns legem vtHeliMi
Simplicitas vit£. qua nofciturejfe colttmbx.
Simulais & ludd [pie Fafier) croi rapuit te.
Omnempatratum chriftus purgando reatmn,
'NobisfubUtum te muneret hisfocUtum.
GEOFB.oY,ouGaufroy Pellegay, Abbé 17. fi tofl qu'il A^^^éwvn.
fatinflalléjilenuoya vnc ordonnanccà tous les Religieux
des champs, pour la reformacion de plufieurs abus. Il fît
faire l'Ai gie du choeur ôcpluficurs autres biens. Apres auoir
gouuerné i'Abbaye 22. ans, il fe démît l'an 1422. & luruefcut
iufquesâi'an 1432. auquel il trerpafla, le 9. Aouft : 6c fut en-
terré vis à vis de la Chapelle de la Transfiguration, vulgaire-
ment dide de Monrholon: où defTus Ta tumbcvn peu lon-
guette il y a ce difticquc Léonin.
Cum tumulum cernts , cur non mortaliafpernis ?
Tait namque domo cUtiditur omnis homo.
A l'entour il y a ceux-cy:
Hac funt fub petra G. Pelgay condtta membra :
rajlorem grex hune, artefg^ dedere magifimm,
Cejfit adhuc vitiensy débile corpus habens.
Viginti£ tribus /alerter prxfuitannis.
Pcjtjex Atque tribus vixit tn hù domibus,
Rerum Victor is cufios fuit hic & honoris^
Anni?nillejquatercentum, dum tranfntille,
Trigintag^duû contigerant numéro^
Augitfli Nouits : Cui régna lefu tua dona^
Virginis auxilio fubueniente pio.
André Barré , natif de Villers le Bel , près Efcouan, fe- Abbéxxvia
cond d^ nom, futle 28. Abbé depuis l'an 1432. iufquesà
1448. danslequel temps le Concile de Confiance eftantaf-
femblé il y enuoya deux de its Religieux, bien fuffifansôc
Dodeurs en TheologiCjdfçauoirfon Prieur Henry Piftoris,
& André Huays Sacriftin. Or André Abbé venant à décé-
der, il fut enterré auprès la porte Septentrionaledueucur:
où à l'entour de fa tumbe eft graué ce qui fenfuit,
H ic iacetjrater Andréas Barré, quondam Abbas huius Ecclejî^y
^uiobijtanno Domini i4.^S.2S. mcnfis Oùiobrù, 1448.
Etdefluslatumbeony voidcediflique.
^^idfuit^ ejl, d" ^yit) (ur non homo dtfccre quxrit?
GGg
»43î-
4ïî VNIV^ERS ITE' D E P ARIS,
Sfumi fuit y fnmus eft :fuiridajict humus.
Abbé ïxiï. Iean Lainaffc, Panficn,cinquiermedunom,ôCAbbé2 9.
fat fort amateur des bonnes lettres, comme termoigncnt
Icsliuresqu'ilaachecezde Ton temps, ôc mis en la librairie
1458. deS.Vidor. IltrclpaiFaran 1458. le dernier de May : 6c fuc
enterre à l'entrée du Gueur : maisfa tumbc fut à demy caiîee
aurenouuellemcntderEglife.
Abbé XXX. Iean NicolaifixielmedunomjAbbc^o.adîftaauxfune-
1460. railles du Koy Charles 7. qui mourut Tan 1460. le 21 Aouft,.
ôcleditAbbc 15. ans après: c*cflàfçauoiri47y. la veille faint
^^^* André,ikfutenterrécn la Chapelle denoftrcDame, duco-
(lé des reculiers,auec telle epitaphe.
Ante Joannes F, N icoUty fed medo puluk .
jbbasypuluereum transferorin cmerem,
J pnero profcjfus^ tbi vcteranus obiui,
MagnijiCAtHs eram : vsrmibus eflo abus,
M. C, quaterydeciës feptcmy cum quAtuoY addas
Bxtremo menfis quarto de n&Bc Calendas^
Corpus terra rapityjpmtus ait a cupit,
Cottibns Angclicis vt tungar^ iugiter or a,
^uifquis cupîs fie ri îtbijîcy dum venerit h or a.
Defîus la tumbc il n'y a aucune image ne figure: ains feu-
lement fon bafton paftoral , àl'entour duquel il y aces deux
vers grauez,
Frudens dijiricfus fuit h:c& feruperhoncHus^
luftiiia frétas y merum grauitate medeflus.
Abbé xxiî, Germain le moine, Abbé 31. futeleu l'an 147 5. la veille
fainct André, &: benill l'onzielme Décembre, cnTEglife
Noftrc Dameau iour de Dimanche. Il eftoit homme de vie
fort aufl:ere,ôcdcuotàlaVierge. En la Chapelle dclaquel-
le il efl: enterré du colté des Rehgieux; Où fon cpitaphe
tcfmoigne fafaindedeuotion,
Ftrma columna domus hîcparua cUuditur vrna
Germanus monachus^ ordine Canonicus :
Cuifuitapuero vitium deprehenderevirtus,
Knms fex^^ decem pr^ifuit ac obtjt
2488, ^' ^' 1^^ quatcTy SeptembrisUce fuprema^
Cum dectes ottofîtu copuUueris o6îOy
Au milieu du tombeau ce diftiequefuiuanteftgraué: qui
efl vnc oraifon à la vierge Mûrie.
Abbêxxrir.
LIVRE SECOND. 4ij>
Solue tmf4mt^U Germant Vtrgo reatum:
Ndmfemper coltti te^ tfuoftat corpus humatum.
Nie AISE deL'orme,Picard,napifdeNoyon,auantquc
d'eftrc Abbé de S. Vidor, il auoit cflc Prieur de Bucy le Roy
au Dioceic d'Orléans. Oùdemeuranc,il fît tranfcrire leli-
ure de l'hiftoire deleanne la PucelIe,touchant le ficge d'Or-
Jeans, fonproccz faitpar les Anglois à Rouen,6<: fa iuftificâ-
non,& l'apporta à faindVidor. ValerandusVaraniusare-
daic en carmes Latins fort élégamment ceftchiftoire, 6c la
diftinguec en quatre liures, confeflant en i'cpiftre liminaire
(qu'ildedicà George d'Amboife Archeucfque de Rouen )
l'auoir tiré duditliurc de fainâ; Victor, que l'Abbé luy auoit
prefté pour quelques iours : 6c là reuoye leledeur pour plus
parfaidement cognoiftre l'hiftoire. Si quemfiam (!n,<juît)
dckEî-dtpientHS htfioriam nojfe : ex Cœnobio S,VUioris TAYÏjknfis
lihrum repetapj quem aliquot dies 7nutiiatus fum : vbi ab^'inda &
fxforiifidicUrif ordine omnia quAtr^nfcripfi dîgeruntur.
Ledit Nicaife Abbé fit auffi faire la tabie de la librairie,
La table dAutel de faind Nicaifecnlâfacriftie,&: enrichit
la Chapelle de faind Thomas. Donna le liure des Euangi-
lesquircrtauxfcftesfolennelleSjCouucrrmagnitiquemenc:
' Ettoutl'ouuragcd'^rain du grand Autel^&pluûeursautres
ioyaux feruans à l'Eglife. Il trefpalTa l'an 1515. le iour àç.% j^ij,
j Roysrôc fut enterre à l'entrée ducueur, au tombeau qui
' auoiteftéfaitpourluy & pour fonperc de religion, le Père
îean LamafTe, qui luy auoit baillé l'habit. Pour ceftecaufe
l'Epitaphe l' qui eft maintenant mutilé) commenceparces
B JHO ts: Hic Pater ér Natus tumulo clauduniur cadem:
EximiusnofiriPaHorvter^gregis. *
Sydereis placida cœlis in pace quiejcant
H ^c quondam popult hmina. clarafui,
TaHor qmnque fenex^fexdena KicaJîusoUm
LuHra fujt bis ter reltgionis agens.
Le reftc ne fepeut lire.
Iean Bordier^PariGen, Abbé 33. & 7. du nom: lapre- -'^î^^^^^'^"^-
b micreannee de fà benedidion , à içauoir l'an 1 5 1 5. il vnit ^^^^*
^ l'Abbaye de Vindeshem à la Congrégation deS.Vidor.
L*ani5i7. le 18. Décembre, il fit Commencer le nouueau
l)aftim€ntderEglife.Delaquelielapremierepicrrefutmirc ^ ''
j^to V NIVERSITE' DE PARIS,
au fondement par R. P. en Dieu Michel BoudeljEuefque
de Langres. Ec ledit Bordicr mit la première pierre du
cucur.
Il renouuella tout l'enclos de la maifon^&fitfaire le dor^
^^ * toirlan 1512. Et l'an 1551. il fit rebaftirTuifirmcrie, embellir
^^ * TEglife d'Images des Apoftrcs, faire le poulpitrcoulubé,
fondre des groiFes cloches , êc imprimer les œuures de Hu-
'543- gués de S. Vidor en trois tomes. Il trefpaiîa l'an 1545. le iG.
Nouem. 6c fut eaterré en la Chapelle S.Denys,oùl'on void
fon tombeau êcTonepitaphe en cuiare, contenant ces vers.
En tibt fubHratm tumtdo celeherrtmus Abbas:
Hacqni tendis ades, pauca precatus abi.
Jngemc^dicmifcra.ns^f.icilem mer car ù Oljwpum
Border i,facilîs qiionjodo vium eras.
Commémorant omnes 'morum ornamenta tuorum:
^fus modus infaclisy cjuantus in orepudor,
Irnmortale tnurn dccus efi, h m glana tcmpli.
Et nomis infirucl^ reltgionis honos.
Stirpe dolet tenui genuijfe Lutecia^ per que m
Vicîorina domus nobilitata fuit,
^htod nihtl humants perfecïnm in rébus habetur,
Etvttij extremum rarus t'trimquecauet.
Numen habeplacidum^ ne vindcx damna requirat.^
Segnior errât i quod reprehenfor eras.
Siciitenim vellit nonnumquam feruidajrugem ,
Stclolîum cumulât dejidiofamanus.
Sed bonus hoc damnumpro te iam pr^siet lESV S
Mature ta, tibi conciliareBeum.
<, Uinc tu iam fœlix , & Dinitm fede receptus,
O ?afior pecoris Jts memor 'ufque tui.
Abbcixiiv. Antoine deCarraciolo,fîlsdcIean Prince de Meîphe,
Neapolitain, Marefchal de France , Vice-Roy en Pied-
mont, fut receu Religieux â famâ: Vidor lez Paris à l'inflan-
cedeMargueriteRoynedeNauarre,ôcauancéàla profef-
fion, qu'il fit la veille de Noël, 15-38. Le fufdicl Père Bor-
dicr mort,il fut nommé Abbé par le Roy François premier,
t<. benift par Reuerend Père en Dieu Charles Boucher,
Euefque de Mçgara,/'//'^ Mcgarcnjis^ &: Abbé de fainct Ma-
gloire*
LIVRE SECOND. 411
C'eft le premier qui: a faiddiuifer les baftimencsdel'Ab-
baye de S. Victor, ôc le reuenu d'icelle en la menfc Abbatia-
le, & la menfc Conuentuelle par des Commifl'aires dele-
o-uez : qui furent Meilleurs Spifame & Euftache du Bellay,
Confeiliersen Parlement, & les bons Percs Dom Germain
Nicolas,Prieur de S. Martin des Champs/rere Placide Le-
gier Pneur Clauilral de fàinâ: Germain desprez, 6c frère
Chrcilien Dehet, Prieur deS.Sauueurde Melun. Etdoi-
uenteftre 40. Religieux rclidans en l'Abbaye, defquelsily
en aie 24. Prelhes pour le moins. Non compris ceux qui
deferucnt aux bénéfices forains. Gefte partition attentée
des l'an 1^43. ne fut arrefléc qu'en l'an 1545. & la mefme an-
née confirmée au Confeil priuc du Roy, le quatriefmc luin,
&au grand Confeil le 1. lanuier auant Pafques: Auquel tcps
on commen^oit l'année, moregdlico : Mais cela a eft é abro-
gé du temps du Roy de France^Heijiiy fécond, pourfecon-
formeràrEglife Romaine^.^- . .v,v :v..-^ • •
Depuis il changea fon Abbaye à l'EuefcbédeTroye en
Champagne, ^ le trezielmcDecembre,!^^!. il fit foh entrée 15-1,
popeuic en la ville,porcc par les quatre Barrons du pays de-
puis i'Eglifenolfre Dame aux Nonnains, lufquesàlagran.
de Eglile de faincl Pierre. Où quelque rempsilfer'endit ad-
mirable par (qs prédications miellées. Maisfrequentant les
Caluiiiill:es,il commencaàdogmati2cr6c lèmer des here-
iles. Et ne laiiîa pourtant Ion ambitieux courage d'eftrc cn*-
core plus grand en lEglifc: Car en l'an 1557. ils'enalIaàRo- 1557.
me , en elperanced'ellre Cardinal, ou obtenir quelque bon
bcnetice du Pape Paul quatriefinefoi^^çent pu allié. Ma.l\ ■ '
fe voyantfruftre de fon intentionjilforiitde Rçme,/^ s'en
alIaàGeneue: Où il fut tref-bien receu des Herefiarques
lean Caiujn &: Théodore de Beze: & là fut la confomma-
tion delà pet uerhon.Pvcuenu en France, il quittafes orne-
mensponahcaux, &fe renditchef des Miniftres de Caluin
prefchant publiquement fes herefîcs en i'an 156Ï. Ethuict k/^i.
ans après, c'cft à içauoiren la fin de l'année 1569.il mourut h^o.
aulli pauure que Codrus à Chaftcauneuf, petite ville du
Diocefe d'Orléans. Voyez le Catalogue des Euefouesdc
Troye fdelqueisce mi(erableacftéle8i.)queraportcMai-
flre Nicole CarauzaiClianoir^edeladicleEgiife en Çonàu
GGg'iij
4-11 VNIVERSITF DE PARIS,
ureintitulç Frem^tuanttm facrarxm antiâ^HÏîAtmn Trica^inA
DiûceJiSy parte Jc€unda.fslio verfo i^ç.
Abbc xixv. LoY S de Lorraine, Cardinal de Guire,Euerqued Alby,
tint l'Abbaye de (aincl Vidor en l'an 1550.
AbbéxixTi. Pierre Lizec, Auuergnat, ôc premier Prcfident du
ParlemcncdeParis,fucnommë Abbé defâind Vidor parle
Roy Henry fécond ; ôcreceut Tordre de preliriferan J555.
L'an enruiuanc il trelpalTa : ôc fut enterré â l'entrée du
cœur par Reuerend Père en Dieu Euftaciie du B ellay, Euef-
que de Paris le 18. Iuini554. Sur (a tombeil yavneiamede
cuiureen ouale, concenancce qui s'enfuie.
XPlSTil 2ÛTHPI SACRVM. 155J.
Pttri Liz,etij fepukhralis infcripie.
lufiiîid cnftos,fd€t defenfor & dqiU.
lanudpaupenbus/emperapertafuit,
Sîfie gradum Vtator tantifpcr, dum hdcperlegem.
Hoc tumulû PET RI LIZ ET I 2 xi M A ammjt quendam
2 H MA tacet. ^ui olim oh herokas anïmijuri dotes y-vir/ingnUri
memoria , & Çrnnm^ iuris prudentia^ infupYemum Parrhtjîenfis
centNri£.Senatum a Rege Lodoico XII. ad/cttus, Senatsriswunere
triennio funôtus efi. DeindeTritimuiratus Regij ^duocati munus
XII. annis Duce Fraàfco I. fœliciter ohiuit.Ac demum obfu£ vit a
integritîitem j in fimmum Cnrid M^gifiratum eue^usylufliti^
habenas XX. annorum cnrriculo ita modérât us efl, vt qui religioft
domus AobaSy v oient e Henricofecnndoyfîeretydignusomnîum Cdl-
c»lo vtderetftr. Cuinsfpiritus terram linquens cœlum tandem con^
^554 • fcendit ijs^. Septiinoldus lunijy Annos natus y 2.
Cdterum in ChriJio dormientibus lucem precare & quietem.
Amen,
MonfieurlePrefîdcntlacques de Thou,cnrhin:oiredc
fontempsliureô. dcfcrit élégamment en termes exquis la
caufe pourlaquelle ce bon iufticier fe démit de fon eflat de
premier Prefidcnt, & accepta l'Abbaye de S. Vidor, foit
qu'il la demanda, ou qu'on luy offrit ( Car on ne le pouuoic
depofcr, finonpourcrimepuniflable dcmort) Iceluy (dit
il ) appelle au Côfcil priue(où le Cardinal de Lorraine prcfi-
doir,no moindre en autorité, quvnVicc-Roy)6c requis de
dire fon opinion, rcfpondit frachemër. le necognoisperfonnc
L r V R E s E C O N D. 413
en U compAgnee, deuant lequel te doiue dire mon ep'mion debout O*
/^é-^j^^-Dequcyie Tentant picquëiedi^fî: Cardinal, procé-
da à iniures, l'appellanc arrogant, & le menaçant du Roy.
Ce qui elbranla ce bon vicillard^aagé de 6%. ans, & trop ti-
mide qui ne perfeuera en là conftanterefponfeiains au con-
trairele gcrte aux genoux dudiôt Cardinal, & luy demande
pardon , ex viro congrejfu primo ^multer pofiertore fa^us . Une
laifla pourtanti déclarer fon innocence & integrité,& pro.
tefter quepour auoircftc trois ansConfeiller en Parlemct,
douze ans Aduocat du Roy, ôc vingt ans premier Preft.
dent, il n'auoit pas acquis autant de terre qu'il y en auoit
fouslaplantedelespieds. Etmefme qu'il tcnoin ion logisà
louage de monfieur l'Abbé deS.Iean des Vignes de Soif-
fons, iiz à Paris enlarue S. Iacques,prezl*£glifcS. Yucs»
Lequelle logis retenoiclcnom de ladite Abbayeiuiquesau
temps desalienatiôs de bien d'Eglirc,que mon (îeur lacques
Lcgier, Threforierdemonieigneurle Cardinal, Charles de
Bourbon, l'airné,rachep ta.
Ledit Lizctn'ellat encore qu'Aduocat du Roy copofavn
liure, oiiildemonftre,que la Bible ne doit eftrc traduite en
François. Et quand il fut Prefident, ii compola fixliures,
de mobilihus Ecclejidferceptionibus. Depuis il compofa troi^
liurcs; Le premier de la Confeffion auriculaire: Le fécond,
QuelaprofcilionmonaftiquenerepugneàlalibertéEuan-
gelique. Le troifiefme eilintitulë.Deraueuglemcnt de no>
lirefiecle.
Le Cardinal de Guifcen la refîgnation de l'Abbaye de S.
Vidor qu'il fît audictLizctjfuiuant la volonté du Roy, n'a-
uoit obmisceftcclaufe(^«w regrejfu. ) Car en la mefme an-
née 1554. qu'il m ourut,il s'en remit en poflcflionlc25.0cl:ob.
Laquelle il garda iuiques en l'a i57S.qu'il mourut,le 29. Mars 1578.
ôc fut enterré au cœur de ladide EglifeS. Victor,àcoflé
eauche du crrand Autel.
Ait'
Charles de Lorraine Cardinal & Archeuefque de " ^'
Lorraine,Abbe37 deS.Viclormourutl'an 1^07. le dernier. 1607.
Nouembre.
François dcHirlav,DoLÎ:eurenTheologieluy a fuc- Abbé 38.
cédé, ôc tient cncorerÀbbayeparicdonduRoy en cetan
414 VN IVERSITF DE PARIS,
Des Euefcjues& PreLits inhumez. àfa'mUViUor,
Au cueurdc rEglire,pres l'aigle des chancres,il y a trois
tombes contigues, eleuces de terre d'enuiron cinq ou fix
pouces. Defquclles la piusaneienneefl:d"Eil:ienne premier
de cenom,&: Euciquc ^7. de Paris. Lafecôde d'Eftiene Ax-
cheuefqucdeBourges.Etlatroifiermc de Maurice de So-
liaco, Eueique 70. de Paris. Sur la première eft engraué.i^/V
iacet fœltcis me'mon£ R.P .ér Bominus Stephanus, quodam Fran-
eu CanceUarïuSyfofivarifienJis Epi/copus^ h m us domusfpecUlis
II40. benefdclor. ^^uiobittannoDomintii^o.^. Cd.Angufi.
Jlletrouueauflideluy vn autreEpiraphe en carmes, qui
e'fttcl.
■ HicUcetinteroues Stephûnus , qui •^ârijîenjîs
Extitit Eccle/i£pasUr^ d^hmus ouis.
ïi une inopem yparunmque nounmque plus vaterauxif,
Extnlit^ ornatiit^ rébus ^ honore^ lihris.
Multa deditmrdttSyfe nobis: plufq^datnrHs,
Si dare plus pojfet quifiiafe^ de dit.
IIefl:dict,(5»/j( brebis) pource qu'il fut religieux profés
de S. Viclor, après auoireftéEuelquede Pans 2c d'autant
plus enclin à leur bien faire: comme efcript monfieurMaf-
lon au troifiefme liure des Annalles de France. L an 151 5. en
faifantles fondements delà nouueileEglife de S. Viûorle
corps de ce grand Eueique futtrouuc cncores tout entier,
comme a remarqué frère lean Picard fufmentioiinc.
E N laieconde tombe efl efcrit.
HictAcetR. F .Dûminus Stephanus, , qui tiAtm Parifij ex Epif-
copo Meldenfi Bituricenjis rrimas faéjm efi ,obijt Anno Bomint
1 1 8 1 . ^iSi .pridtc tdu6 lanuar^'.
Etla troifiefme tombe, eftdeMaurice,Euefque70. de Pa-
ris,Sur laquelle eftmfculpé ce qui f'enfuit.
Hk lacet R.v. Maurictas Eptfcopus varifienfis: quiprimus ma-
_^nam Bajïinam S. Marid Virgmisinchoanit. obijt anno Bsmini
iipô.s. 1 dus Septembres.
CetEuefqueeft furnommédeSoliaco,qui eft: Soilly en
Berry, où il nalquitdVnepauurc femme nommée Vmber-
gue, qui n'eut iaraais le moyen de le faire efludier. Toutes-
fois
LIVRE SECOND. 425
foisIuyconfîantenDieUjVintà Paris. Oùparaumofnes vu
nottac t il eftudia fi bien, qu'il paruint à cftre Docleur: leaa
Herold continuateur de l'hifloire de la guerre raincT:e,com-
pofeepar Guillaume Archeuefque dcTyr^au liure i .chap.2.
rapporte que quand on luy offroit aumofne, à condition
qu'il ne confentiroit ianiais d'eftre Eucfque , il ne la vouloic
accepter, ne fe voulant obliger contre fa future fortune.
EU£moJynam ( inquit ) petitam ér conceffam acapere recufauit^
^juôties tlLihac condttione àfefiiuîoribus erogaretur , ne vnquam
ad Epifiopalem digmtate?n adfpirare velUt. Ce que l'attribue
îîonàibnambition,maisàceprouerbecommun,IIfautlaif*
ierfaireDieu. Et la volonté de Dieuroitfaide.j^/^^?/;?;?^^?-
iefiatireJîfiityDeiordinnîiomrefifiit. Tant y a, il ne Te trouuc
Euefque de Parisjfublime de lignée &: grand en biens, qui
aittantfaidpourl'Eglifequece pauure efcolier mendiant
Maurice, paruenu à ceftc dignité par Ton f^aucirScfain des
meurs, Maiftre Rigord Chronographe , en la vie du Roy
PhillippeAuguflc, l'appelle le père àts pauures & orphe-
lins : à dicT: qu4l a fondé en fon Diocefe quatre monafteres,
Heriuaux,Hermieres,Yerre&:Gif De fon temps pluficurs
doutoientdelarefurrecbion des morts : contre lefquels il
fît efcfire ce premier refpond qui fedid en l'office des tref-
■ paiTez. Credo quod rcdemptôr meus viuit, c^ in nouifimo die de
terra, ffirrecttirus fnm ^ &in carne mea videho Beum fzluatorcjn
rneum. ,^uem l'ijurusfum ego ipje, ér non alias, (j> oculi met con^
fpe6turifunt. Repofita efi hdcfpes mea mfinu me-o.
Et ordonnaqu'apresfondecezce refpond efcrit & efla-
du fur fon cercueil futveu de tous: afin que fermémentil
creuiTent la refurrcdiondez corps humains. Genebrardau
liure 4. de fa chronologie fous l*an 1198. efcnt quepluficurs
preftresà fon exemple ordonuoient queapres leurs decez,
femblabiccfcritfut rais en lafofTefurleurs poitrines.
Eftant en extrémité de maladie , & ne voyant quafi plus
goutte,il demanda auec inflance de rcccuoir fon créateur.
Maisles affiftans eurent opinion qu'il ne pourroit prendre
2afacreehofkic,ouquefillareceuoiten fa bouche, il larc-
uomiroit : & donnèrent confeil à vn preftre de luy apporter
vnehoflienonconfacree. Lequel incontinent qu'il fc pre-
ièmaàlaportede la chambre, Maurice f'efcrie, oftcz^^eftcK.,
HHh
M
4i(J y N I V E R S I T F DE PARIS,
Cela ncfifoint mon Dieu. Et alors le preftrefe retira &îuy
apporta vne autre hoftie iacrcc : laquelle il receut en grande
deuocioii. Guillaume Durand,/;? Rattonali diuinorum^MvLvç
.4.chap.4i. attribue ccûe hiftoire a Huguesde S. Vider;
mais il f'abulc: car elle le trouue efcrite en carmes aux an-
ciens registres de l'Abbaye de iainct Victor, comme il
f'enfuit :
}dtgrat Pariai ?ateradfatriamfaradijl
Mmuricius, mundo Mariha, Marid Deo.
Sic ûhit à quint A id, Itmif luce vi*^tor.
Efîirit in ver a, carne videre Deum.
Offertur panùi cfuem claufisfenjlbus extra^
Sptr4tus infpirat cor pris ejje cibum.
Verbe ^ mente , ?nanu,pancm calicem£ repellit:
Et fie cœlefli corripit ore cibum.
Illufere mihi veluthofies ipofiulo pafif^m,
Fajfumfiib vera pofiulo carne Deum.
Remftupet audit or ^ ^ff^f venerabile Abhxs
,^od petit : occurnt mente tnanug^ Pater.
Sentit adcfieDeum,feruefiit in ofeula tfancîum
Vits te net, d- verum corpus adorât ita.
Ecce fabis mundi^ Verhum patris.^ hofiia vera,
Fiua caro, deita^ intégra , veru^homo.
Sic fpes hic meruit rem pr^fentire, fidef^
ScirCj vider e Deum glorifcandus hemo.
Sic amor exarjit.^jtcfpes pr^fintit: vt vnà
Crederet^& Jctret crédita vera fi de s,
CasfàriuSjmoinc de Cifteaux en feshifloires mémorables,
liure 9. chap. 43. & lacques de Virery en fon hiftoire Occi-
dentale,chap.38.confirmentIerurditnarrceftrc de Maurice
Euefquc de Paris. Lequel Euefclié il régit dignementref-
pace de35. ans, & mourut Tvnziefme iour de Septembre, en
l'an (comme dit cft) 1196. Ces vers Latins ont encoreseflc
faidsàralouangc.
Do6tor & Antifies, cathedra condignm vtraque.^
A prima -meruit continuare dua^.
Sanafidesy do^rinafiajuens, eleAmofyna iugù,
clamât Parifius non habttifife parem.
L I V R E s E C O N D. 427
Virginei menfis^ qux tertia^rxuenit iduSy C'cft i c
Sflendorem fepelit ritthc (exulta dies. mois de Sep
En la Chapelle faind: Denys derrière le cucur, au coflc dominel^
dextre de l'Autel elH'Epicaphe qui fuie. figue virgo.
^pitdphiumDo'fnim Amulphi Epifcopi Lexouienjïs'. quipofiqnam
quadraginta. anniifotcns verho cr opère pr£fuit,Jrater no fter
cffecluSy moriens demain in veteri BnfiltcafepulîU'S ejl:
nunc vero tranjlatus hic quiefctt.
TV qui diues eras & magnus Epifcopus , ob quod -*--
Sortem muta.stt paupcriore fiatu :
Jmo pauperiem mutaui fœnore magnô:
Mundo dîues eram^plus fi4.it ejfe Deo.
Sigeberc en fa chronique, éc Dcmochares liure fécond
ij ^ufacrificedelaMelfe, chap. 11. efcriuent qu'il deceda l'an
\ liSr. llacompofë vn liurc d'Epiftres, que £ude Turnebus
fils d Adrian Turnebus, Lecteur du Roy en Grec,a faicl im-
j primer à Paris en l'an 1585. En i'vne d'icelles qu'il efcric au
Pape Alexandre 3. qui coinmcncQ^Efl qiaddam^ il faic men-
tion de fon frère EuelqucdeSees. Lequel parauctorité des
Papes Honoréi, & Innocent 2. enfcmble du Roy d'Angle-
terre Henry 2. ('qui pour lors iouylToit de celle contrée de
j Normandie ) auroit commue les Chanoines feculiers de-
' fon Euefchë en d'autres reguliers,pris de l'Abbaye deS. Vi-
ctor près Paris, & augmenté le nombre { qui n'ciîoit que de
ireze^ iufques à trente /ix, anoblilTant fon Eglife par leur
I boîine vie ôc fainde doétrine. Et pouree qu'il y auoit vn
' XîouuclEuefqueluccelleurdefon defundfrerCjquiles vou-
loit relecularizer, ou fînon tous , pour le moins conférer les
Archidiaconezàdes feculiers: il luppiiefa Saindeténeper-
mettrecela. Ains continuer, êc melmesaggrauer les cenfu-
iQS iettees par Tes predeceflcurs contre ceux qui voudronc
retentertellechofe. Ccfle remonftrance eut telle vigueur,
& force enuers le Pape Innocent 6c fes fuccclTeurs, que le (c-
minaire des Chanoines réguliers placé parles bonspcresde
S. Vidor,a duré en l'Eglifc Cathédrale de Sces près de qua-
trecentsans-.C'eftàfcauoiriufquesenran 1556. que Pierre
du Val ^Docteur enTheologie,&Eucfqueduditlieulcsa
HHh ij
4i8 VNIV ERSITE' DE PARIS,
iecalarizez \fcïUcet vt de^êfita cnctiU , liherius qtiafitgnoti intef
laicôspeccent.
Semblableméc ont efte enterres en la mcrm€Chapelle,lcs
deux Euefquescy après nommés Gvillavme troifief-
medeccnom.Euelqueyj.dcPariSjhommedodeôcdcuot,
lequel a compofë plufieurs iiures, & fut caufe qu'en Tau
ii38.ilfefitvneaûembleeduClergéà Paris, où il fut arre-
AéquenulEcclefiaftique nepouuoit tenir deux bénéfices
(quand l'vn eft fuffifant pour viure) fans encourir fentence
d'excommunication, Se pécher mortellement, Cedcquoy
mainjtenant on ne fe loucie. Il dcceda l'an 1248. commue l'ay
did cy deuant au piemicr liure pag. 70. parlant des Eùef-
quesdePans. SonEpitaphegrauéencuiureefttel.
Condttus hkrecubat fitiili forte Gmlklmus,
Pariftfpajlor. quigregis apîn^serat.
Reperit tUtifircm cœlefit munere fnmam^
^uam-nequit tn tanto mors abolere viro.
Renavld de Corbeil, Euefque 77, de Paris, & frère de
Pierre Archeuefque de Sens eft aulïï enterré en ladicbe
Chappelle foubs vn tombeau de pierre, reprcfentant fa fta.'.
tue auec les versfuiuants graués en cuiure.
Difcite mortiiles fortis memorandafttpremài ■
FataqHibus morseftindita , njita hrcuis,
-— NobiU Pontificum decus hac Rêginddus in vrnx
Occubaty extli contumulaîus humo.
Parijîd quondam Profil celtberrimus vrbiSf
Fatali adfiiperosforte vocatas obit.
^uifquis adesjîctefragilem memarareviAtor:
Mars eft certa, breuis glorU , 'vita, ràhil.
ObijtAnnoftipraizsS. S. idus Itmy.
Guillaume Baufeti natif d'Oreilîac en Auuergne 4. du n ô
ôcSi. Euefque de Paris deceda en l'anijio.&eft inhumé cr^^
la Chappelle de l'enfermerie.
En la mefmeChappelleronvoidlerombeau de marbre
noir de Guillaume de Chanac 5. du nom Ôc 84. Euefque da
Parisremarquc de cet Epiraphc.
H te fit us efi D ommus G . de chafJACj PatriArcha
Alexandrintt-s, lur'is dum vtueret arc4,
^ Mores ornutos Ad CHimçnfietdtiSi
LIVRE SECOND. 416
Adiurigensgratûs altus hahuitpietatis,
J'iehis & Bcclejïx PreUtus Panjîenfis,
Ctiltor iufiîtï^jftruerJorHm fuit enjïs :
Hun cfihi nonfolumfedeum qnipefl ibifedit
Di^its FulcOy dédit Lemouiccnjèfûlum.
O quamfoltctû^ qtiamfan6i}j quant que pmte
Insfinduit, cleri Uhertatefg.^ tueri /
Multos f Y omouit quûs fanlîe viuere muit,
clam refûuens inopes dijlnbuebat opes :
Corde D tumfitiens tranjiuit ad atria lucis, C'eft le i o ur
Sanct^ Ime Crucis tnMaiomorienSy de l'inuen-
Anno mtleno trecenteno quadraç-eno. l!°". ^^'""?'^
■' ci. Croij qus-
OBoquecentenos annosperagensquafiplenos^ eftlej.May
Fro dileHeris anima tm dulctteroroy ^3 4 ^•
San6îiVi6îoris Conuentus qualibethora,
^ De ce tres-digne Prélat voyez ce que l'en efcriscy après
au traidc du Collège de S. Michel de Clienac, ou Chanac.
Son neueu &: fucceflcur en l'Eucrchë de Paris , Fouqucs
de Chanac ou Chenac , eft enterré au mefme tombeau, fans
epitapheouercriture,qui dénote l'an ôciour defondecés.
Des Prieurs ^Religieux de S, Fief or.
A coflc droid de l'autel S.'Denys fus mentionné il y'a vn
tombeau dcpierrelans aucune figure, Seau defTus contre le
murily avnelamede cuiure, contenant ces vers.
Hiciacet egregius Prior, &pôJlfAnguine tin6his
Thomas vir fobnus^^quitatis tramite cincîus^ — .^
Inpietate Pater ^ in iudicio bene reCtus,
Necfuit hicfraterdonorum turbine flexus,
MartyriafitienSi inopum damnis miferatus^
TSlec fraudes paîicns curarum presbyteratus
lu-fiitix zelo dum militât ^ enfeferitur.
Spiritus tn cœloy corpus terrxfepelitur.
H une pie déplorât Stephanus tune Parijienjïs.
Huncfcnptis décorât Bcrnardus Clareualle7ijis ,
Summiponiificis iujju locus hune capitijle.
Cœtibus Angelicis nos Thomx iungito Chrifte.
Ce glorieux Thomas s'en allant à l'armée Chrétienne
HHh iij
450 VNIVEaSITE' DE PARIS,
'pour debeller les Turcs, & récupérer la terre fainde, fut tué
au iour de dimache par les n eueux d'vn Thibauld N oteret.
Lequel pour exculerlefaidjôcauoirrabioluciondu Pape^
pour ces meurtriers, fe difpoioic d'aller à Rome.Dequoy
aduerty S. Bernard, ilcfcricauPape Innocent i.Epiftreijc;,
pleine delamentations. En la fin de laquelle il did.
Si Thcohddus Noteritis adtertt 'vos yjentiafudipfe infe.quo-
mam cxaudtutt Bominns 'vocetnfletus met : Nepotes ipfius attÛo-
res (xtitere fielerts^ipfe cauja : vfrum & Dictât or m qtufttone efi.
Non atîendatis adi'erha dus donecveniatqui mit tendus efi : qui
%'obis plenius infinuans veritatem ,cantum^faciat à labiis iniquu
d'à Inigua dû lu fa.
Et en l'Epi rtre précédente l'appellant befte fauuagc tref-
mefchante, quiadeuorëIoreph,ill'argued'impudence, de
vouloir al 1er à Rome pour s'exculèr au Papedecefaid.^rf-
leratifime ( inquit ) tu/ummx dquitatis fedem pu tas ejfe fpelun-
cam latronum ^aut cuhileleonum, Tufltj recentem adhuc cruonm-
ore rahido ac ferali fpumans ac majticansyfugis adjinum matris,
patris audes apparerc cenfpe^ihus^ éfc,
A l'entrée de la melme Chappellc font les trois fui uanss'
Epitaphes graués en cuiure.
Epitaphium R.P.Nicolai Grenier:, quondam Prioris,
drprimt Vicartf huius domus.
S eu cdnfecfa fuit feniOj feu fldYuit £tasy
Hunctenuitquouis tempore cura, triplex:
Fundere vota Deo yfcrtpturd incfimberefacrd j
Imhuere hancfacra. religione demu?n.
Sur la tombe eft efcrit, qu'il dcccdaleô. iourdeTanuiet'
1570. Il a compofé le Bouclier delà foy,&;plulieurs autres-
bons Hures.
Epitaphium R.P. Guillelmi Burglabhdiy quondar»-
Priori s Vicartj huius Cœnobij
Natircuspudor, atque vfu prudentia parta,
^^ Bûclrina exfludiis ypietas infufafupernCy
Ijpietatis epus.facri obferuatto iugis
Qfjiciis dotes Guilliclmo in Pâtre fuerunt
Vixitannos SI. Menfes. 11.
Troprior 12. Prior lô.
Obtitdie 24 . Mai] . is8s .
LIVRE SECOND. 43f
D. O. M.
St perpétua memorid R.P.D. loannis Hurtaldi huius
Cœnohii Pnoris vigilant ij^imi^ Necnon R.D.D,
Epifcopi Par. àfacris victbus Prdfe^i,
Hurtaldus cekhri famafuper £thera notus,
Hûccharitum trtplicicUrus honore fuiu
Se dareperfactlem^ difcordespace iuuare^
l^rudenter^^. fin frena tenere grcgis.
Vixitannos 6i. ProprioriG. Prior i8.
Moritur aniem anno Domini 1603- MenJ/sMaiii/.
De Hugues de S. Vt5îor.
Thomas Garfonius qui en l'an 1588. a fait imprimer a
Venife les œuures de Hugues de faind Vidor, luy baille
qualité de Chanoine régulier de faind lean deLaceranà
Rome : & en l'cpiftre limmairc did qu'il a eftë Abbc en l'A-
bayeiàindVidorprcs Paris. L*vn&: l'autreeftfauxicaril
a elle receu ieune en ladiclc Abbayc,&: n'y futiamais Abbé,
ny pareillement Chanoine defaind lean de Lateran . Au
contraire Gilduin premier Abbé dudit rainctVidor,qui
eftoit de Ton cemps,a furuefcu de feize ans, ne mourat qu'en
l'an 1154.
IldecedaPann38. rvnziermeiourdeFeurier, & fut en- 1138.
terré au cloiftre , près la porte de l'Eglife : oiiil y a vne lame
de cuiurc, contenant cet Epitaphe.
Hugo Juh Jaxo iacuit 'vir origine Saxo.
Annis àucenîù ^tnhu s inde retentis.
In claufiro prinw Je poni fccit in iwOy
Et pede CAlcari ^nolens mundo dccorm,
Luce fhb vndena februi toliuntur arena
Ojja , chort lâure Uho tranflata ftterei
Anno millcno , ter centam.^ ter qucqtic d^no i335*
Chrifii cum cfuinque ^fratrum cher m afiAtniîrimqiie.
Du lieu oùil auoit premièrement efté inhumé, êcrepofé
[57. fon corps pour cilre plus honorablement colloque, a
îftétranflatéen ladicle Chapelle de faind Denys à main
;auche ; où il y a vn grand tableau contenant le dénombra-
ient des œuures qu'il a compofez,ôC cet Epitaphe.
Conditm hic tumule do5îor cekherrimm Hngo^
3uem breuii eximium continet vrna viruw^
43i VNIVERSITE' DE PARIS,
DôgntAtc pYAc't^uti4 nullique fecunâus amore^
cUruit ïngcniû , merthm^ ort^flïlo.
Frerc Oibcrc Prieur de S. Vidor, qui cftoic prcfent à foa
idecésraporccqueiurquesàrendreramcil difoic toufiours,
SanêJ-e V iÛor orapro me .^x. quec'eft luy qui a procuré d'auoir
del'Abbaye de laind Vidor de Marieillc, lesrcliques dudic
niartyr,queceuxdeS.VidordeParisoncdeprerent.
Epitiîphîum Magifin Richardidefanclo Vi^ore,
'^ Morihus, ingénie^ dedirina. clarus & arte
Pulnereo hictegeris , do6t€ Richarde,Jitn^
^uemtellU'S genuîtfœlici ScoticapartUy
Te foHCt tn gremio Galiica terra fao,
Nil tïhi Pana ferox noctàty qujiflaminapi.iru o
T^mpore tr/ict.i graui rnpit acerba manu.
Thirima namqne tm fuperant înommienta lahoris,
^uji tïht perpettmmfuntparittira decm:
Segmor 'vt lento JceleratM mors petit dides y
Sic Jtrof^r^ nimis it frb piatediagradu.
ZpitaphittmMagifiri Ad.ide fanctoVi^ore,
Hdres peccati j natura filtus ir£y
Exilfjque rem nafcitur omnis homo.
Vnde fuperhit homo ?cmus concept io culpa,
Na/ci pœnay lahor vita, necejje mort.
Vanafalus hominis, vanus décor y omnia vana:
Inter vana nihilvanius eft homine.
Ditm magis alludit, prjafentis gloriavit£
Pr£terit , imo frgit : nonftigtty imo périt.
. Toft hominem vermisypofi vermemjît cinis, heu heu.
S te redit ad cinerem gloria tiojlra fimul.
Hic ego qui iaceo mi fer ^ miferabilis Adam,
V namypro fummo munere,pofcopreccm.
Peccaui fa te or; veniampeto, parce fatenti:
Parce pater,Jratres parcite, parce Beiis.
L'on veoid aufîî en la Chapelle S. Denys , le tombeau Me
Pierre dit le Mangeur, tant recogneu par fescfcrits, remar-
qué de cet epitaphe.
Petrus
LIVRE SECOND^ 43;
Fetrus eram éjuemfetra tegit^ di^ufg^ Comeftor^ — .
Nunc comedor, Viuus docuiy nec cejjo docète
Morttius , ut dîcatquiwc videtincm.cratumy
^ucdfuniusjtfit: fuîty çrimus quandoa, quodhicefi.
Le nioyne d'AUxerr e en fa Chronologie fous Tan de noflrc
Seigneur IÏ78. efcrit ces mots: Tftrw Ccmefior famo/ïjîimus
doUor cbtft^ quiteftamento jApenurdîJfçftto , (uncîa qu^ habftit^
taupcrtbus & EccUjhsfrorfm dtfinbmt.
liyaplufieurs Priorez champcftrcs dependans del'Ab-
baye de S. Vi<5ior, les vns mm curaammarum 6c les autres
y?/?iT//r4. Surlefquelsfe tiennent des religieux deladidlcAb-
baye pour due les Melles de fondation, & adminidrer les
facremctSjOÙ il ell befoin.Lefqueis ne font appelles Prieurs,
ainsfeulementAdminiftrateurs des Prierez reuocables ad
nutum*Ahbatis & co?7Hentiis,feu antiquiorum mo^achomm de ca-
7f^fn?,^'/^'^^^;?/, cela confirmé par arrcft de la Cour de i'vn-
ziefmcluillet 1470. contre frère leand'Efcouys.quis'eftoic
faid pouruoir à Rome du Prioréôc Cure de Villers le Bel,ôc
en vouloitdebouter frère Mathurindelafolie,inflituépar
lefdids de faind Vi£tor.
De cous lefdicls Priorez, pour n'outrepalTer l'ordre que
iedefire garder en ce mien œuure, ie traiteray feulement au
quatricfme liure de ccuxqui font fcituez au Diocefe de Pa-
ris, 6c laifTeray les autres pour eftrc hors d'iceluy Diocefe.
I
Dénombrement des pnnctpAlUs Reliques de l'Abbaye
defaiH^f Vi6lor.
LaCroix du Roy Louys le gros fondateur de ladide Ab-
baye. Icellc Croix faide iadis ( comme l'on croid ) par
lïnDd Eloy. En laquelle il y a vne pièce de la vraye Croix.
La partie dupied de S. Vidor, qui luy fut coupée, pour
auoirabbatu l'Idole de lupiter. Et efl en chair 6c en os.
Vn os du bras dudidfaind Vidor.
Vne petite pièce du Chef dudid S.Vidor.
VnepetirepiecedubrasdefaindSebaftien.
Vn os du bras de faindic Marie Magdaleinc
Vne petite pièce du bras de S, Cler. Archeuefquc,de Colon-
gne
Ili
454 V N l V E RS I T £' D E P A R I S,
Vne autre peticç pièce du chef dudiâ: S. Cler.
Vne autre partie Lilc d'auprès l'œil dudidiainct.
L'œil de faind Léger, Eueique d'Aucun.
L'Aneau Epifcopal dudid S. Léger.
Vn autre oiîement dudit faind.
Lechef de raindeOiiuejlVnedesvnze mil vierges»
Le chefdefaindeLiliuejVncdefdicesvnze mil vierges. .
Deux grandes chaffes, qui font au delTus du grand autel^
plcinesd'oflemencs des vnie mil vierges.
Lacuculle de S. Bernard, Abbé de Clairuaux.
Le Cilice de S. Thomas, Archeuefque de Cantorbie.
Le peigne, les gants, & la coiffe de nuicl dudid iàmd.
DeuxofTemensdeS. LucEuangèlifte.
Vn oiïement de laindOemctrius, frère de faind Denys.
Vn oiTement de Cleophas, difciple de lefus Chrifl.
De la colle de iaindYon, martyr,
De la code de S. Louys, Roy de France.
Vn oiîement de faind Reftitut, Aueuglenc
L'os de la iambe de faind Maclou,Eueiquc Se confefleur.
Deux grands oifcmens des fainds Sauateur &; Cifcriaa
EuefquesS^ confeiïeurs.
LeTais de la tcfte de fain d Sauateur.
Vn autre gros oiTement d'auprès le col de faind Ciferian
Item plufieursdiuerfes pièces des corps des fufdids fainds
Maclou, Ciferian, 6c Sauateur.
Dclachcmifedefaind OlaueRoy deNouerge 6c martyr.
Duquel la feftefe célèbre 1629. luillec. Thomas de VVal-
iingham, /;? y^odigmate Neufiri^ efcrit qu'il fut trahi par les
fiens ôc perfidemenî tué Hic ( inquit ) a fmsproditus, & àper-
Jidis iniuftt Peremptus , cœlefiem regiam tntrauït Rex O" martyr
gloriofu'S , comfcans nimc apud gentcm ïlUm prodige s ^^virtuti-
hm.
AuliureduChapitredeSVidor,Hcnpy Relfgieuxprofez.
de Icans^c Archeuefque de Nouerge efïmentionnér&ya
apparence que ce fut luy qui y fit apporter la chemifedudic
faind Olaue Roy 6c martyr. En la mémoire duquel eft de-
dici'aucel de laindMichcl vers Sepcencrion.
^ , LIVRE SE CO.N a 45^
»? ■ u ji : » /, f)^ U fondation de J^Eglife Parochinlc defam^c
Nicolas du char donnet,
^ -VDu terroir & eftendue du Chardonnet, nous en parle-
4onseala fondation des Côlieges du Cardinal le Moine des
Bons cnfans, &: des Bernardins, &fuffiraicy dedirequela
parroiïïe S. Nicolas y cft iicuee, Nousn'auonslectresdela
prcmiereEglire,ains feulement de lafeconde, érigée en lie-u
proche obtenu par cfchange de Mefîîeurs les Abbéô^Con-
«entdeS. Vidor du temps de Guillaume 3. Euefque de Pa-'
•xis yy. duquel enfuiuent les lettres.
GFiliermfé4 permipone diuina Tariftmjts Ecckfi^ Minifier
indignas : Omnibus pr.tjentes Ut ter as infpe^uris,Salutem in
Demino. Noueritis quoddile^i in Chrifiofil^ Ahb^s & conuentus
fancliVithris Fartfanfis dederunt & concejjerttnt nohis & Vr^s-
hpero Ecclejtxfan^li Nicolai de Cardonneto cenfam & quicquid
iurîshabehantm quadampctia terrxjlta iuxta pontellum .Beueru
in cenjiua ipforum in Cardonneto :, viginti quatuor tefies in longi-
tudtnemy &decem crocfo inUtitudinem continente , ad Ecclefinm
fanUi Nicolai conftttuendam: Retinentesjibt & Bcclefix fux peni-
tus & expreft in tôt a alla terra circumiacente cenjum , dominiu &
tannimodam iufiitianiyquodad Dominos fundi nofcitur pertinercy
ita tamen quod prddtcla Ecclcjia vel locus in fiât mn alium fine
affcnfiu ip forum nonpofiit de cxtero tranfifiutari.Dehet autem Vref-
hiter fanZîi Nicolai ponere fundamenta prxdicl^ Ecclefix in rtpx
AlueiBeueriSyfecundumlongitudmem Ecclefi^ eiufde?n:(^ etiam
4efiiofacerepauimcntum infundoprjidicli aluei fecundum longi-
tudinem prxdictam. Et cum pr^dicJum pauimentum defccerity ad
monitienempr.^di6lorum Abbatisà' conuentus illud congrue re-
farare. Saluotamen iureip forum quod femper habebant &habent
m prddi6ïo alueo ad illum (quum opw fuerit) emundandum ah
immundtc^s. Ne vcro Ecclcfia fancli Victoris ypropter pr^di6larn
concefiionem Uderettir tnpofierum , aut aliquod incurreret detri-
mentum : nos de njoluntate & ^Jfcnfu difti Presbiten dedimm
&expreffe quiclauimus dtûx Ecclefi^fancliViâloris imperpetuum
îotnm terram quam tenebamus tnmanu mortua^ in cenfina dicf^e
Ecclefijtin CardonnctOynihil in ea nobis aut fucccfforïbns ncflris-
penitus rctinentes : Excepto tantummodo Cimiteno benedi^Oy
IIi ij
H^î-
436 VNI VER. SITE' DE PARIS,
quod certis metts limitari fecimus. Et qtiia ofertet viamfieri ^er
ante EccUfiam fxncli NkoLîî , %)fque ad Se^jiianafn ,per. médium
Cimiteriumviafict. SHtuimus etiam vt Eresbiter ^r.îdiciA eccle-
fu finBi NicoLiiy quicumcjtie fuerity nullum tus farrochide fojiit
f et ère defamilia S . Vicions^ uel qudcunnqueferfûna. ait a in eadem
ecdefiii comorante , Dccajtane parrochu/uperitts nomtnatd^ ,^Uûà
fi ait qui s defamilia diÛs ecclefidfan^i ViÛorts familiam.inpar'-
rochiafancii Nicolai hahtiertt : tn ipfafamilia,ficut in alîfsparriH
chiams ftiis , parrochiak im hahebit. In ctmis rei tefiimonitim é*
1 2. 43 . munimenprdsetcs l'itéras figilli nofiri munimine fecimus r oh or art.
A^um AnnoDomim MilUfirr^o Bucentefimo quadragefima ter-^
tiOyMenfe ^pnli. :.>i:. J , : ..i^ii/u;.. .:i\)'^\^^^ . -
Nous troiuioiis que l'Eglifc deS. Nicolasdu Cîiardon-
nec a efté dediee en l'an 1415. le 13. iour de May, par Reuc-
rend Pcre lean de Nanto Euefquc 95. de Paris, à la requefte
& incitation deM.AugulHn Yikbarre. Qu^icfloit (comme il
cftàprefumerj Curé de ladite ParroifTe.
Encre l'edirieation d*icclle 5(:ladedicace,iIyaiSi.anSj
Etn'eft crédible qu'elle eut edé fî longuemët fans cftre de-
diee,ains pluftoft, qu'elle ait efté redifîee,6cpar confequenc
redediec.
Cefle Eglife efl: à> la Collation de rEuefque de Paris : &:
les- Clercs appeliez Matutinels de lonEgliieontdroidde.
prendre tous les ans vingt-cinq liures parifis dureucnu de
îâdicle Parroifle, pour fupplement de leurs gages,qui ne-
lloientruffiiàns. Cela confirmé par bulle du Pape Alexan-
dre 3. Datée de l'an ir66. & le reptiefme de Ton fiege. Laquel-
le eft enregiftreeau grand Pailoral de l'Egliie Cathédrale,,
liure 19. Carthe première.
En l'an 1519. au mois d'Aoufl, trefpafla àParisM.Iean
de Selue premier Prefidcntau Parlement de noflre Ville,
homme de (inguliere érudition, employé vtilement en de
grandes affaires; lequelfut inhumé en l'EgiifedeS. Nicolas
duChardoanet,oii6nlicl;encoresce fienEpicaphe.
D. O. M.
10 AN N I SeliLC Earifienfi.sSenattts Amplifimi GalU.z or-
dinis Prefidifiimmo, magniî prohitatis atque integrttatis viro^de-
que Republ. ( in qua mult os honoris &digmtatisgradfiSy cum eos,
proptçrincndihikm çiks mod^antiam non çoncupiuijfct , adeptjts
LIVRE SECOND. 43^
efl ) bene mcrito. Aptéd Infibres , Anglosatque Hi/panos , cum de
reb. mâximisadeos mijfis efl, ob eximiam et us in adminifirandis
negotijsprudentiamy cxterajque non vulgares virtufespr^coTmtOy
•■ vddequeUudato : RegimngnoFrancifco^àqHO in fan6iius^atque
irfterius confiltum affiimptus efl 0b exploratamdiffcilltmis atque
gramjf. temponb,Jidem eius & induHriam.grato atque frobato,
.CectlUqueBuxix Bonx gnati^ caflè .pudtce, m liber aliter, ab illis
dftm vixertrnt éducatif Parentib. opt. atque charijf, F,
DE VORDRE DES CHARTREVX,
L'Ordre des Religieux nommez Chartreux/ut inlli-
tuéparvnraina:perronnage& Dodcur nomé Bnmoj
"Chanoine de Rheims, 6c maiilre des Efcolles de Paris , ifTu
de nobles parens de la ville de Coulongnc , en Tan 1 084. ou
Iclon d'aucuns 1086. A quoy il fut incité par rapprehenfiorl
I àts iuiles iugemcnts de Dieu , qu'il conceut fort heureufc-
ment pour ion (aluc ôc de plufieurs autres, lors qu'en fa pre-
fencc le corps mort d'vn fien amy, Chanoine de Paris, lequel
eftoit decedëauec vne réputation humaine d'auoif vefcuen
[ homme de bien: corne on chantoit fur fon corps l'office des
trefpairez, &: que Ton fuftparuenu à ces mots de la quatrief.
me leçon, Refpondc ?»//^>, Refpondezmoy,^e^oufleuantvi-
flblement delà bière ou cercueil où '\\ eftoit auec Tes orne-
mens ecclefiaftiques, la face dercouuerte,ruyuant l'ancien-
ne couftume , il profera intelligiblement dVne voixhaute
ces mots : luflo Bei iudicio accujatus fim.V^ilç, iufte iupemcc
de Dieu ie fuis accufé. Et â la féconde fois quelesalîiilans
reucnusdcleurpeur,ôc accreus en nombre, firent recom-
mencer cefte leçon, i?ry^^Wf^;?//';: ledit dcftunâ; fefouflc-
uantcommeà la première fois, profera d'vne voix lamentai
ble, Iitfto Dei iudicio^ ïam indtcatus fum. Par le iufte i ueem en i
de Dieu ie fuis défia iugé. Et pourcequecesmotsfepou-
uoientprendreen deuxfens,&: qu'il n'apparoiffoir encore
de la perte totalle de Tame dudic deffund : ledit office eftanc
recommencé pour la troifiefmefois ,auec grandeaffluence
deperfonnes,qui eftoient défia aduertis de cefaiéleipou^
lli nj
458 VN r VEPvSITE' DE PARIS,
uentable , & que l'on fut venu à cède leçon , Refponde mihi^
ledicdeffunctrcfouileuant comme dcuant,il f'efcriad'vne
voix efïrovabls, luHo Dci tudkio condemnatus fum. Parle
iufte iugemenc de Dieu le luis condamné. Cela ouy , on ne
voulue continuée fondit feruice, ny enterrer (a charongne
en terre iàincle.
Aucuns de noftre temps mettent ceAe hiftoire en doubte,
^la veulent reputer fabuleufe. Mais le nefçayfurquoyils
fe fondent. Car premièrement plufieurs autheurs dudicb
ordre la rapportent, corne Denys le Chârtreux,François du
Puy, Pierre Blomeuenne en la viedefainâ:Bruno,Laurenc
Surius, (qui a abbregéc>: réduit en vn les efcrits des deux
iùfdits) Pierre Sutor^liure premier, traidé z. chap.i.tiela
vie Cartuûanejôc Pierre DorIând,en fon œuure de la mefme
vie,liu. i.cha.i. Scautres. Lefquels neuflenc voulu fonder
l'origine de leur Religion tant lainde & admirable fur vne
fable, qui ne leur pouuoit apporter profit ne aduance-
ment.
Secondement pi ufleursliiftoiriens dignes de foy,qui n'c-
floient point Chartreux en font mention comme Vincent
de Beauuais, en fon miroir hiliorial, liure26.chap.8i- An-
tonm Florentin, partiefeconde defaCronicque, Titre. 15.
chap. 12. §. premier. lean Gerfon in libre , dejîmflifcntione
cordùy nottiU 1 5. Naucler en la Chronologie , Génération
37. pag. 807. &: autres.
Tiercement Ton veoid en plufieurs vieilles heures impri-
mées à Paris^ & mefmes es plus vieilles efcriptes a la main,
dcuat l'vfage derimprelîîon,cen:e hiftoire figurée es vigilles
destrefpaflczda quelle on n'y eut point mife,fi la chofe n'eut
cfté notoire.
Quartement qu'aux heures à l'v fage de Paris ct% mors de
la première leçon, du fécond nodurne de vigilles des tref-
pafiez ( Refponde mihi ) ont efl:é biffez & oftez depuis ce teps
là, iufque en l'an 1607. que l'on a faidr'imprimerôc refor-
mer l'office diuin du Diocefe de Paris, pour ce que les Cha-
noinçs fe fentoient oâFenfez, en ce que le vulgaire croioic
que ce malheureux dam né eut edë Chanoine en leur Egli-
fc : dçquoy ne font mention lesfufdicls hiftoriens.
Ce easeftrangeadusnuccbon pcrlonnage Bruno aucc
LIVRE SEC OND. 439
fix autres de les compagnons iortic de Paris &:fe recira aux
môtaignes de Dauphmeprezla ville deGrcnoble en vn lieu
appelle Chartreufe oùil commença amener vie Eremitique
abllrade&cresaufterc duquel glorieux patriarche desChar
treuxie ne preccns pourfuiure la vie,d'aucât qu'elle le trou-
ueelcripcepar plufieurs,&: de nouueauparLaurensSurius
auy.tom. des vies des lamds fur le é.iour d'Octobre: le me
c-Oncenreray de dire que ce Sainci; perfonnage Bruno eu
s'en retournant de Rome ( où le Pape Vrbain i, qui autre-
fois auoit elle Ton dilciple, l'auoit euocqué ) il f^e retira auec
quelques (lens diiciples aux deferts de Calabre,creignanc
d'eftreencores inquiété s'il fut retourné en fa première fo-
litude de Dauphiné. Auquel lieu neancmoins il ne demeura
pas long temps mcogneu: parce que le Compte de Calabre
allant vn iour à la chaiFe en ces lieux la, les chiens le defcou-
urirent, duquel rencontre ledid Conue fut fort ioyeux, &
print en affedion cefainâ:perfonnage,efperanc beaucoup
H en fes mérites & prières, donc il ne fuil pas fruftré. Car quel-
que temps après eilant au fiege d'vne ville ;Dieu le deliura
delà trahifon qu'vn fien Capitaine luyauoit drelFce, par les
prières dudic S. Bruno,lequel s'aparutlanuic1:audicl: -Com-
te, &l'âducrtitdudangeroùilen:oic. Cequcledict Comte
teltifia depuis par lettres patentes, à la gloire de Dieu, 6c
pour diuulguer la faindete de ce perfonnage , par lefqu elles
aulîi ilfaid mention de l'ample donation qu'il fcit audict S.
Bruno, dcifçs fuccelTeurs, en recognoiflance d'vn fîgrand
bénéfice receu de Dieu parfes prières 6c mérites. Lefquelles
lettres le Cardinal Baronius rapporte en fes Annales Ec-
clelîaftiques. Tom. 2. Par le moyen dequoy l'ordre des
Chartreux fe dilata en Caiabre,6c ledid S. Bruno conftruid
vn beau Monaflere audit defert , auquel il vefcur le refte de
fa vie, auec pareille aun:ericéôcferueurd'efprit,qa*il auoit
faicT; es ir»oncaignes de la grande Chartreufe. Et qui veut
fçauoir en quelle intégrité, & faindctcdevicilyconuer-
foit, 6c à quels exercices de pieté 6c religion iIs'occupoit,il
en pourrarecognoiftrevne partie parl'Epiftre , qu'il efcri-
uit eftanc en ce lieu la, à Raoul Preuolî ou Supérieur de
l'EglifedeRhcims defpuisEuefque dudict lieu. Et y trel-
paifâlccî» Octobre II 01. auquel iour l'on célèbre fa fefte, Si
440 VNIVERSITE' DE PARIS,
fufl enterre en Ton Monaftere de Calabre, accompagné de
pliiiîeurs miracles delquels Dieu l'a honoré après Ton très-
pas, qui ont continué iufques au iourd'huy^oiiiieftaufTi ho-
nore, &:inuoquéauec grande deuonon par les habitansdc
cefte région là. Et lurlonfepulchreefleicritcctepitaphc.
ïrimtis tn haCj chnflifmdiiîû r ouUts^ Ercmo
Profneruifitri^qniugôr hoc lapide, .
Bruno rnihinomeriy genitnx Germania^ me£
Tranjîultt ndCalabrosgrata quicsnemorts,
Boclcr eram , Pr^co Chriflt^ virnotus in orbe :
Defnper illud eratygratia non meritam.
Garnis vincU dies oBobris fexta refoluit,
Ojjli mènent tumulojjpritus ajlra petit .
Qin veut auiî] fcauoir en quellcrepucation S.Bruno eftoit
durancia vie qu'il voye tous les tcfmoignages qu'en donnè-
rent tant d'Eglifes^Sv communautczapres ion rrefpas rap-
portez par ceux qui ont efcrit fa vie amplement.
L'aulteritédclavieCartufiane,in{litueeparccraindper-
Tonnage conliftc principalement en trois poiuts.
Le premier poincl, lont les ieufnes continus, 6c abfti-
nenee perpétuelle de manger chair, mefmes en extrémité
de maladie. Sur quoycegrand Docteur Nauarras,en fon
tome quatriefme, tiltre des Réguliers, liuretroiliefme des
Confeiis, au Confeil, 51 .fait vnc queftion, lequel ordre eil: le
pi us auftere au viure.'des Chartreux, qui ne font aftrainds,
qu'aux troisveux efTentiaux, ou des Minimes, qui font vn
quatriefme veu j qui eft d'obferucr toufiours vne viequa-
dragefimale,en ne mangeant point d'œufs , beurrejÔc frou-
mage : Excepté en maladie, qu'il leureH: permis manger de
la chair. Ec conclud que l'ordre àts Chartreux eftleplus
auftere .-pource ( dit-il j qu'il eft plusaifé d'vfer toufiours
de viandes de Carefme,6c cependant manger chair en ma-
ladie, que de n'en manger iamais.
Dauantage,felon leurs conflitutions, ils doiuentieufncr
tous les Vendredisau pain 6cà l'eau : f'ilsnedemandentmi-
fericorde,c'en:»àdirecongéàleurSuperieur;Iequellespeuc
difpenfcr de viandes de Carefme en q^s iourslà,maisnon
pas de manger œufs, beurre,oufrouma-ge: chofe qui fe gar-
de fi eilroiclement, que fl le iour deNocI venoitauVen-
dredy
L I V R E s E C O N D. 441
<ircciy (auquel iour les fcculiers mangent de la chair) il ne
leurei^ permis de manger deidideschofes prohibées, que
les Lacins appellent en vn mot, Lacî^tctnes, Cela rapporte
Dom Théodore Petrec en Tes Notes, fur la Chronique de
Dorland, hure 4chap.io.
Au commencement deleur Ordre( fclon l'iuliitution de
faindBrunojilsieufnoientaupain&àreau tous les Lundis,
MercredisSc Vendredis .-comme tehiioigne Pierre Venera-
ijle Abbé de Cluny, hure fécond, des miracles, chap. 28. Ce
que comme trop audere a efté retranché, & reduità vn iour
ieulement la femaine,qui efl le Vendredy. Que fi quelqu'vn
veut fuiurc l'ancienne couftume &; ieulher les trois iours
il faut ( ain il qu'il eft efcrit parte fecunda. nou£ coUeÛiomsfia-
tutorumyCap.io.num.i.) qu'il ayc congé fpecial de Ion Su-
périeur : Auquelappartient de cognoillre &; mefurer la for
ce êc débilite d'vn chacun defes Rehgieux, & fuiureladif^
■cretion du Patriarche lacob, lequel difcit, Siie faits trop
• trauailler à cheminer mes troupeaux, ils fe mourront tous.
Et conformément faind Benoift,au chap.49. dcfarei^le
ordonne, que fi quelque Religieux veut viureplusaufterc-
inent que \ts autres, ôcfubftraire de fon boire ôiniancrer ■
qu'il le face auec la pcrmilïïon de fon Abbé. Autrement cela
•Juy fera réputé à prefomption & vaine gloire , ^ non a loyer
ou rétribution.
Les Chartreux ont accouflumé les Dimanches (fortanc
de collation ) après auoir rendu grâces à l'Eglife , d'aller à la
porte du refecloir , comme mcndians de lellis Chriffc , rece-
iioir chacun vnpain : lequel leur fert pour le lendemain en
leur cellule. Ce qui fe pratique à tous les Conuencs de l'or-
dre, excepté à celuy de Paris,à caufe de la fréquence du peu-
ple qui fe rencontre ordinairement les iours de feftedans
leur cloiftre, dont plufieursen pourtoient prendre fubied
de rifec, & fe moquer de telle obferuancc.
Surquoy Dom Pierre Dorland hure 5. de fa Chronique
Carthufiane, efcrit, que S.Hugues Cartulian,poflulépar
Henry Roy d'Angleterre fut premièrement prieur de la
Chartreufe Vvithanien(è,& depuis Euefque de Lincone.
Lequel toutesfois amateur de folitude,& de fapremiere vie
Cartufiane,leretiroitfouuentaudid Vnoït:& thi panes Do-
KKk
•44^ VÎNT I VER SITE' DE PARIS,
mtnicà diebus ad ofltnm refccîor^ nccipiehat , njt cxtert. Et là Ico
Dimanches il receuoit des painsàla porte du refedoir^com-
melesaucres, chap.io. dudicliure.
Le fécond point d'auileritë gi(t au veftcinent, quieftde
porter la haire iour 6c nuicl; fur la chairnuc : ne porter point
de linge, coucher tous veftu s furvnepailliaile 3 nVfer point
de velî:emcs précieux &curieux:cômctelmoigne le P.Pierre
Maurice , Abbé de Cluny ^honoré du ciltre de Vénérable,
pour fa doctrine 6c (aincleté de vic^au lecond Hure des mira-
cleSjChap.iS. qui efl intitulc,De l'inlliitution des Chartreux,
Vefies ( inquit) 'uilipimas ^nc fupcr oinne religionù fropofitum /ib-
iecftjstmas^ iffoj^ 'vifu horrendas djjîimfjerunt. ^^uanîitate enim
breuts é" angiifh€ , cjiuditate , ita vt vïx afpici fojnnt hir/àt.e ç^
Jûrdtdx, nnUumglûïidndi'vitiîimJefOjffc admît tcrc indicant. Ils
portent des vellements plus abiccis que tous lesautres
Religieux, 6c qui font horreur à voir. Qj^antàla quantité,
ils font cours6ceilroits. Et quantàlaquaiite,ilsfontfi velus
ôcfaies, qu'ils n'admettent le vice de vaine gloire. Telle fa-
^on de vertement quieft de poil de cheure ce porte cncores
auiourd'huy en la grande Chartreufe 6c prouinces voifines :
carauxautresprouincesilsfontveltus de meillcurdrap, fé-
lon que la règle leur permet de feveftir du drap du pais pour
cerrainesoccafions. .
LcPereDenysRickel,ditIe Chartreux, au fécond rome
de fcs Opufcules,article 8. du tiltre de la louange de l'ordre.;
des Chartreux efcrir, que fainft Dominique, Elpagnol de la.
Cité de Caliguric, alla en la grande Chartreufe confulter
auec le Père Bahle , huiclielme gênerai de l'ordre , de la mé-
thode qu'il tiendroit à prefcher contre les Albigeois hereci-
queSjEt de l'inllitution de Tordre des freresPrefcheurs(que:
nousappellonslacobins) qu'il pretendoit faire. Où ayant:
contemplé les Chartreux décemment 6chonen;ement ve-
rtus, en l'an uiy.ou enuiron,il ht faire des femblables habitS'
àfes Religieux. Et delà vient ( dit Theodorm Petrm ,în Nota
adcdp. 14- . libri tertij , Chronià Pctri DorUndi) quodtanta inter
'Do?nimcanos ac Cartufianos veft-inm reperitur conformités. Qu^il.
v a fi grande conformité d'habits entre les RelieieuxdeS.J
Jjominique 6c les Charcreux.
Le troifiefme poincï de raullerité de la vie des Chartreux^
LIVRE SECOND. 445
efi: la folitude, qu'ils gardent fi cxademenr,qnc nui d'eux
ne va iamais hors le monaftere ; excepté ks PrieDr ik Procu-
reur delà maifon:nymermcs ne fortent de leurs celles oii
K chambresqueparobedienceounecelliréjficen'cftpoural-
l Jerâr£gliie,oupouralierviie fois la (emainc prendre l'air
dans l'enclos de leur Monaftere, & es Charrrcufcs champe-^
il:res &: efquelles ils n'on t fi grande eftenduc de clofture , ils
peuuentailer fc pourmener ceiourlà à l'encour de leurMo-
nufterejiufquesàcertains limites qui leur font prefcrifs pour
toufîours: outre Icfquels ils n'oferoientpaircrj^c Ci alors ils
doiuentallerÔcreuenirtousenfemble.EcpourceNauarrus
au lieu prcalleguë,appellelaCIiartreure,vnepnron pcrpe-
tuelle : Adiouilant le iilence, qu'ils gardent fi cftroiclemenc
en tous lieux, quefe renconcransilsi'cntrefaluenrparincli-
nationdu chelr, fans dire vnfeul mot. Ils vont feulement en
refedoir les DimanchesSc fcftes de l'année , prefcriptes par
leurs conflitutions: où ils gardent fort bien le précepte de oorUndUa,
faind Hugues cy deflùs mtuùonnh^OcuIos habentes in mef?fay ?• f^'^h'^^-
munm in fcHtcllit ,aures adltbrum , Cdt adVeum, Ayanslesyeux
.inclinez à la table, les mainsàTefcuelle, les aureillesau liure
cju'onlid,^: lecŒuràDieu. Que f'il s ont befom de quel-
que chofe , ils le demandent auec peu de paroles,
Duditfaincl Bruno ôc defcsfixcomoaenons premiers ha-
bicans àç,s montagnes de Carthufc cil deriue leditOrdre
des Chartreux qui a prisfon nom du lieu de fa naiilance, ap-
pellee Chartreufe,oii eflàprefent la première 6c principalle
maifon de rOrdre,appellec la grande Chartreufe. Le Prieur
de laquelle maifon eft coufiours gênerai &.chef de tout l'Or-
dre, diuifé en feize ou dixfept prouinccs, contenant cent
quatre vingts ôcneuf monaftere,s,où l'on eflime y auoir trois
mil deux cents Chartreux, comme efcrit Azorius en la pre-
mière partiedefesinftitutionsmorallesiiure 12. chapitreir.
intitulé, De lamultitude innumerable des Moines. Parmy
leiquels monaflercs il v en a quelques vus de filles. Le pre-
mier defquels fut eflably par vne Dauphine de Viennois,
qui renonça au monde, & y en auoit d'auantage, mais les
Pcres de l'Ordre ayans expérimenté la difficultéqu'ily aà
bien régir ^maintenir le iexefeminin.ne veulent admettre
d'autres mailons que celles quifont établies.
KKk ij
444 V N I V E R S I TE' D E P A R I S,
Ce faiucl Ordre fellant maintenu par cinqoufixfiecleî
paiTez, auec tant d'intégrité & laindeté de vie, iàns aucune
diuiiion ny altération, ou changement de là règle , cela ma
induit pour le rerped que ieporteàeefl Ordre d'mfereri-cy
le Catalogue de tous les Prieurs de la grande Chartreufe,
chefs dudit Ordre, qui ont eflë depuis S. Bruno iufques à
prelent, félon que iel'ay peu recouurir pour leur perpétuel-
le mémoire ôcloiiange, de laquelle ils font dignes, ôcdef-
quels iediray encorevne chofe entre autres digne de louan-
ge &; remarque, &: quêtant qu'elle f'obferuera ledit Ordre
iè maintiendra toujours en les bornes d'obfèruance régu-
lière. C'efl que le General dudit Ordre depuis qu'il efl elea
de quelque Monaflerc que cefoit dudit Ordre, il eft tenu ôc
aftraint,tant qu'il efl: General,de faire perpétuelle refidencc
en ladide grande Chartreufe, ôc ne fort iamais hors deces
montagnes, pour feruir d'exemple à tous les autresfuperi-
curs dudit Ordre, de ne fortir légèrement de leurs Mona-
fteres, £c nechercher les occafions de courir parmy le mon-
de : ôcaufli le chapitre gênerai arc- boutant & foufticn de
leur reiglc,qu'on tient touslcs ans, ne fc tientpoint autre-
part qu'audit lieu de la grande Chartreule en Dauphiné,
qui eft contre la façon de faire & vfagc de prefque tous les
autres Ordres de Religion, le chefdefquels n'eft iamaisre-
flraintSc reclus en vnfeullieUjqu'ilnepuifleàtoutlemoins
fè tranfporcer par fois en quelque autre heu, &:auiîi que leur
Chapitre General n'eft point annuel jny célébré touflours
en vn mefme Conuent,
Komina, Reucrendorum Patrum Friorum Domus maiûris
Cartujid , totitis Ordinis Generdium,
1. S.BRFN 0, Ordinis Cartufiamftmdiîtor.
2. D.L auduinus literis dimnis & humanis oftiml erudittu ohijt
anno iio o. die vit. Martij.
3. D . Vetrus Francus, qm amore folitudinis Prioratui cefit,
4. D.IoannesI.omni pmctitate plénum,
5. D. Guigo Uterls fecHlaribus & diuinis ad7nodtim eruditus^
ohijt anno 1137.
6. D . Hf^gQ CdpdUmts , ^HÎ amore foiitudinu Prioratui cept.
LIVRE SECOND. 445
7. S. Anfclinus^cUris nataltbus ortus^ fcientijsfecuUribus & cli-
uinis apprime eruditus^-pofieaBelicenJîs Epifconus facfus
ebiit cUrus miraculis anno 11 61. die 10. Ittntj.
S. D . Bdfdius, quifin^tum Hugcnem Eftfiopum ad ordimm re-
ccpit. Obitt anno 11 y 3 . die 14 . luntj.
p. D. Hugo 2. quipri?num tmitatus ad Cellam rediii.
10. D . Anfilmus , vir magn.tfancittatis & menti, obiit anno
1233. die 26. Februartf.
21, D . M art m us , vir magna fcientid éf meriti,
IX. D . B ern ardus j reltgionis Jimpliatatif£ amator.
iS. D. Rifferius, vir admodum erudttus.obtit anno Dom.i2(f/.
14. D. GirarduSj fcientia , njita ô'famaprdcUrus.
//. D. G utile Im us i. njir magni&virtutis & religiofitéitis. Obijt
ann.i26S.
j6. S. Bofoy qut mortuum fufcitauit. ob^t anno 13 13. die ^.
Martif.
zy. D . AimO:, muhafctentia prxditus ^ qui Prioratui cefit..
jS. D. lacobus de ViuiacOy vir contemplât iuus j qui ideo prxla-
tioni cefit.
jp. D . Clarusy re drnomine , vir fane liîeris fecularibus & diui-
nis erudttus : ita vt vix tune in Ecclefia JDet virtute &
faentia varei diceretu^rpojjereperiri.
20. S. lacobus de Viuiaco jpro voto abfilutus^ qui miraculis cLi-
Yuit.
21. D.Hen ne us Toleti, qui mifericordiam petiit^ c^ obtinutt.
22. D. loannes Birelli, qut Cardtnalatum refpuit. obtit 13 60.
23. D. Eltfariusj vir magna abftinentia d^ deuotioms. ob. 13a j.
dieu. lunij.
24. B.Guillelmus Rainaldi 2. feientia moribu/£ ornatws , qtfi
Ô" Cardtnalatum refputt. obtjti403. menf. lunij.
/D. Bonifacius Eerrartf ^Decretorum doclor, acfanâfiVin-
\ centtj ordtnis pradicatorum frater y & Legatus D. Papa
2f. ^ BenedtBi XIII,adConciltum Pi/ànum, qui Pralationi
) ccjîit. obitt anno 141 8.
\D. Stepl
ep h anus y qutcumD.Bonifacio perfchtfma quorundarn
eleclus^partter Prioratui ceftt.
16. D. loannes de Grtjfomonte, vir dulcis , mitis, d^ in cleemojy-
nis factendis fûlicitHS.1420. die 2. Septemb.
27, GtiilldmHs de Hotta^ vir mitis & ordtnis z^elator^ qui mira-
KKk iij
44^ V N I V E R S I T F; D E P A RT S,
cutis cLiïHît. oh^t anno i^SJ- ^ic iS. lunij.
28. D. F ranci feu s Marefme qm ohfiam honitatem &fcî£ntitm
in eleciione Surami Pontîjicis , in Bafilienfi Concilto deccm
ffffragia habuit. Ohtit 14 (^2. die 22. lanuartf.
2^. D. } cannes 3 . dicius Refenddy vir Angeltcus . Obiit 14 72 . die
20. 1-ulu.
30. D. Anîonius. i. 'vir magnx cxiJI-imationis. Obiit i^Si.dtc
14: Vchruarij.
ei. D. Antonins 1. qtn ?rioratnia'J^it. ohiitisio. die s -Marti t.
32. T). Peîrus Ruffi, virmultafcientia & ex^ertentia prjcditus
Moritur anno 1523 . die 2/ . Augufii .
33. D. Frnncifcus de Puteo^ luris vtrmfque Docfcr eximius.
34.. D.Guillelmus BibannuSyPoeta. obiit. 1^35.14. //////.
35. D. loanncs Gmlardi , ordtms ôbfernantipmus. obiit iS4 0 <
;?/. lunii.
36. D. Petrus Leidis , mnlta feientiapntditus. obiit I54<^.
37' D. I cannes Fuolonis^ ordinis amantifimus. Obittann. JfS2,
Febr. 12.
3S. D. Darnianus Lcngônus, Ciuis Mediclanenjis, domus Papjt
frofcjfus. Carne folutus efi y anno ISS3. Feb.if.
SP. D. Pcirfts S ardus ^ luris vtriufque Do^oreximius. Huius
temporibus domus Cartufix ab hxreticis miferabtliter dc-
uafiatAyér in cineres reda^a ejl. obdûrmiuit in Domino
is66. die 26. Iulii.
40. Z>. Sernardus Clarajftts. Obiit. S. Decemb. lyS^f.
41. D. Hieronymus Pignanus pr.ffuit duobus an ni s. obiit 2^,
M a a 1588.
41. 2) . Hieronymus Marchant. ohiit26. Septemb. isp4 .
43. Z). loanncs Michel, antea Prior domus Parifienfis* ohiit 1^ ,
lanuar. 1600.
44. D. Bruno d'JjrinqueSjadhucpr^efi hoc 4nno 1611.
le me dilateray vn peu, m'afTeurant que plufieurs le trou- ji
uerront bon Se bien à propos, pour relpondre vn mot aux b
vieilles calomnies oc communes mefdilances, depuis tanc 1
de iîecles eftoufees 6c enfeuelies, par rerpreuue&: lumière »:.
delà veritc,qu aucuns ignorans oumalucillans,ofcntfaire il»
rcuiure, Remettre en auanc,pour ternir la fplendeur d'vn ;;
fainci ^cancien Ordre,&; infedcr ( Pilspouuoient ) la bonne |
LIVRE SECOND. 44^
odeur de leur fainde, louable, &:approuuee conuerfation.
Duquel ordreparlanc vn certain Cofmographe de nolîre
tempsflaiirancàparctousles autres qui en ontefcrit deuanc
luy)ditainri d'Ordre des Chartreux a pris commencemcnc
des Tan 1086. par le moyen d'vnfainct homme appel ic Bru-
no ,6c pour les accafîons côtenues en là légende, digne de-
ftre leuc, pour la merueilieule caufe qui le meut à commen-
cer vnereigle 6c façon de viure iîaufl:erc,que celle que les
frères de celle Religion fuiucnc: en laquelle la faindeté &:
continence eftfi grande, ôc telle la macération de chair, y
ordonnee 6c pratiquée, que les hérétiques mcrmefon t con-
traints de confelîer, cefbeprofcdion approcher delà perfe-
dionfolitairequeiuiuoit làincl: lean Baptiileaudeiert, èc
ainfi l'ay-ie ouy confefTer àvn miniilre Caluinien à Orléans,
forcé de la vérité, ainfi que le diable, appcllant fils de Dieu
leSauueurde toutlemonde.
Or telles peribnnes fuppofentprincipalemet quatre cho-
ii >fcs contre vérité. La première, que cet ordre ne tientpas
deReiglc approuuee. La deuxief me, qu'il n'elk point ap-
prouuenc confirmé dei'Eglire6crainâ:iiege, mais fculeméc
ç toléré. La troiliefmc, qu'il efl trop rigoureux, 6c qu'il y a
des obferuances mdifcretces 6c dangereufes. La quatricfme
qu'ils neferuentpointaupublic,6c ne font proHtqu'àeux
mefmcs. En toutes lefquelles chofesilsTemonftrenteflre
bien mal informez 6c bien ignorants de l'inflitution 6c pro-
grez dudit Ordre, ou bien ( que le n'ofe dire ) ilimulez d'cn-
uiediabiend'autruy,ôc dutoutmal ââTcdionnez audit Or-
dre. Pour lefquels réfuter, ie ne feray point dclougdifcours
ôcn'vferaypas de beaucoup de r2irons,mais feulement de
preuues6c tefmoignagesd'auteursnonfufpcclsjaufquels ic
' lesrenuoyray.
L'on fçait bien que toutOrdre de Religion doitauoir vne
Reigle propre ou empruntée, 6c Tordre eftant approuué
' feulait auili que fa reigle eft auflfi approuuee. Or ledit ordre
Àcs Chartreuxa vne reigle particulière, 6c fort ample, tirée
des Reigles anciennes 6c cfcnts des Pères approuuez^la-
quelle Guido V. Prieur de la grande Chartreulè, chef de
tout l'ordre, homme de faincie vie , 6c bienverfé es lettres
tan thumaines que diuinesipar le commandement de fâind
44» V N I V E RS I T E' D E P A R I S,
Hugues Euefqu e de GrcnobJ e, & l'vn des fondateurs dudit
Ordre,mit en bonne forme & rédigea par efcritjfous le nom
de couftLimcs ou ftatuts de ladite grande Chartreufc, afia
d'eftre communiquez & obleruez à l'aduenir inuiolable-
ment : oc auec vniformité par tout l'Ordre Chartreufe. Das
lefquels ftatuts, il ne manque rien de ce qui appartient à vne
reigle de Religion. Maiftre lean André excellent lurifcon-
fulre de Ton temps en Cour de Rome, appelle la fontaine du
droid Canon , re("moigne les ftatuts des Chartreux auoir
eftc approuuez ôc confirmez, auec examen fait en Cour de
R omx^, lequel les ayant veus ôc diligemment examinez , en-
tre autres chofes qu'il eicritàla louange de cet Ordre, did
n'auoir iamais Icu , ny ouy , des ftatuts faits auec iî grande
difcretion , fi eftroidc abftmence,ri profonde humilité ôc
feruente charité, que les ftatuts des Chartreux. A caufe de
quoy il porta depuis fi ardente affedion audici Ordre , que
de fon patrimoine, il en fit baitir vn Monaftere de Char-
treux près la ville de Bolongne en Italie. Maiftre René
Choppin Aduocat au Parlement de Paris, tefmoigneaflez
quclefdits Chartreux ont, non feulement vne reigle, mais
auffi qu'elle eft receuë^ approuuee par le faind fiege en fon
Monajlicûfîjih. i,tit,i. Benedi^Hsi}. rapa/ïcimpensècûmmeri»
dut pas CartufiAnorumconftttutïonis , "Jt Régulant nominet j lus
'uerbis : Attcndentesy tjuod Or do vejier, inter alias facr as Rcligio-
ncs^ arBiore/juadam Régula limitât ur, quodg. tn To viget laudabi-
lis ohferuantia regularis^ (j;r. Tabula Pontifictisfexto Norias Mar-
îias.anno 1403. Alexandre Pape3. par vne Bulle, confirme
les ftatuts dudit ordre , confirmez aulîî & approuuez par au-
tres Papes. Q£ant à ce que îcdid Ordre n'a point vfé du
nom de Reiglcill'a fait pour bonnes confiderations.L'vnc
pour ce queleur manière de viure eftant fi feuerc en fon cô-
mencement, l'on n*a point voulu la propofer loubs le nom
de reigle, de peur que ceux qui viendroiét après ne la trou-
ualPent trop rigourcufe &inlijpportable : Mais fous le nom
dcCouftumes, pour la rendre plus douce, & faire mieux
obferuer,ncpropofantrienparicelle,quinefLitobferué6c
pratiqué par les Pcrcs del'Ordre. Secondement ils fe font
coufiours feruis du nom de Conftitutions, pourenfuiurc
touliours leurpremierinftitut,6crhumilitédeleursPeres,
lefquels
L I V R E s E C O N D. 449
lefqucls inftituans vne manicrc de viurc afpre & difficile,
^ n'ont point tanc voulu leur commanderpar cfcrits , que les
prouoquer par exemples & bons efFeds , ôc ne fe foncpoint
. voulu attribuerrauchoricc & honneur de lcgiiîateurs&: prc*
H cepccurs.
Tous ceux qui onctantroicpeuleu,peuucntremarqucr
fi quecefl: Ordre nemanque point de toute approbation qui
' peut eftre requife,tanc diuinc que humaine. L'approbation
diuine fe recognoifl clairement en l'origine de ceft ordre
il toute miraculeule en fon progrez & accroi(îèment, accom-
pagné ôcfoullenu de plusieurs miracles. Et auflî es fainds
perlbnnages qui ont vefcu dans cet Ordre , que Dieu a iliu.
■; lire par tant demiraclesiufquesauiourd'huy. Enplufieurs
maiibns dudit Ordre , bafties & fondées par miracles tous
euidentSjCommelon peut voir dans Sutor,Dorland,les vies
des Sainds 6c autres qui ont cfcrit dudit ordre. Aulqucls ic
rcnuoyele Ledeurcuricux d'en eftrc efciaircy &. fàtisQid à
fouhait,laiIîànt à part toutes les autres merueilles de Dieu,
i'endiray vne feule, qui femblepetite,mais d'autant plus ad-
mirable, qu'elle eftgenerallepartouerordre, ScconcinueU
p le, &:figned'vne fpeciale faucurôcprerogatiue de Dieu en-
uers les Religieux dudit ordre. Lefquels Dieu n'a poinc
voulu qu'ils Ibient affligez &: inquiétez de ces puantes be-
fliolesappelleespunailes,6c en a exempté toutes leurs cellu-
les, dcfquciles autrement & difficilement ils fcpourroicnc
garantir pour y auoir grande difpofirion ,à caule qu'ils cou-
chent vell:us,n'vfentpoint de linge , changentpeu fouuenc
d'habits, ont leurs cellules faides de bois par dedans leurs
lids, & fermes de bois au lieu de courtines, ôclefoiiarede
leur lid qu'ils font fi peu curieux de changer, qu'il y en a qui
nelechangentpasen vingtansvnefois. Et Dieupour faire
mieuxparoifl:requccen'eftpasvneproprieréoudifpo{îti6
naturelle des lieux,n'en a point exempte les lieux où demeu.
\ cent leurs feruiteursdomeltiques dans leurs Conuents.
Cardan en Ces liures De (ubtilitate , en fait men tion , mais
il en parle comme douteux &: par ouy d ire , qui a elle occa-
fion que Scaliger en fes hures contre Cardan , fe mocque de
luy,d'auoirelcritcela. Etala vérité, puis que Cardan auoic
I bon moyen d'en eilre affeuré , il n'en deuoit parler fans ei?
JLLl
45?) VN I VER SITE' DE PARIS,
eltrc affeuré , puis que la choie cftcric plus digne qu' vnc infi-
niré d'a^utres chofes qu'il rapporte^mal receucs &: dignes de
c en fu rc.
Pour l'approbation Kumaine, nous dirons qu'il eft fore
bien approuué de rEgUlc,& les Papes ne l'ont pas (èulemec
approuué Se confirme, mais l'ont loue &c exalté en pluileurs
façons : 6c par leurs Bulles l'ont liberallement gratifié de
beaux priuiieges,Ubertez,& immunitez,&: ont accreuôc
augmcte ledit Ordre de pluficursmaifons, qu'aucuns d'eux
ont faid baftir en diuers endroits. L'onncfçauroitauoir
meilleur tefiiioignage de cecy,que par le Hure des priuile-
ges 6c confirmations dudit ordre, imprimé à Bafle dés l'an
1510. auquel iontinferees les Bulles déplus de trente Papes
qui ont donnéêc confirmé de beaux pnuilegesaudit ordre,
éc en font honorable mention. Le Concile de Balle cxpref-
fementappro.uuc&confirme cet Ordre auec tous ces priui-
îeees &immunicez,lelouc&honore c^randemêt.Ledroid:
Canon en faicl mention en plufieurs endroits, leur attri-
buant cefteprerogatiue par deflus tous les autres Ordres,
que de pouuoir eux feulsreceuoir en leur Ordre les R^eligi-
c.uxdes autres ordres. Que fi quelqu'vn fait doute que cefte
prééminence foit du temps pafré,ëc que depuis loit annul-
iee5creuoquee,qu'illife ce qu'en efcrit de noftre tempsce
?rand DodeurNauarrc, comme les autres Religions peu-
lient entrer en celle des Chartreux , Ce qui fe pratique
iourneli.ement;quifontde trcs-grandesôclijffifantespreu-
ues de l'approbation de cefte Religion, & tefmoignage^
euidents qu'elle n'eilpointencor.esdefcheute de fàpremie-
re vigueur & iplendeur.
L'ordre ellant bien approuué &C confirme, &c la Reigle
d'iceluy exaclementexaminee^&bienreceuë&auclorizeep
l'on n'aplus defubied dereprendre&acculerlesobieruan-
ccs&conllitutionsd'iccluy ordre eftrc indilcretcs, inhu-
maines & dangereufes. Autrement ce feroit vouloirrepren-
dre les iuges ,ôc accufer l'Eglife , qu'elle approuué 6c auélo .
rizc,ce qu'elle deuroit cmpefcher èc interdire, ou pour le
moins Pil y auoit necelîîté le tolérer &; non pas l'approuuer.
Aufii n'y a-il que ceux qui japiunt Jecundum carnem, qui bour-
donnent tels propos. Car ceux qui onctancibitpeu.gouftc
LIVRE SECOND. 451
que c'cft de la voye de Dieu ^ èc du ioug fuaue de noftre Sei-
gneur, &: Ibnc inftruixs de refpric deDieu, recpgnoiilènt
bien qu'il n'y a rien à reprendre ny dangereux en la reicrJe
■Carthu Tienne. La folitude 6c filence n'eft pas vne vie beftia-
Je, mais Angélique , tracée par tant de iainclsper/bnnaaes,
quci'on ne peut calomnier, ny faillir de les imiter. Il n'y a
point d'obleruanceCarchuiienne plus ventilée, queTabiH-
nenceperpetuelledechair,laquellei]s eflimentindifcrette
. & nuiiibleà la vie Se fanté , & principalement en l'extrcmitc
de maladie, &: qu'alors telle abllinenceeftpluilofl: cruauté
»quemerice. le ne m'arrefteray pas àprouuerlecontrane,
mais lèulement ie renuoye telles perlonnesà ce qu'en ont
elcrit Arnauld de Ville-neufue excellent médecin,, Maiilre
lean André Dodeur es droiâs,Iean Gerfonbon&pieux
Théologien, fans faire mention des autheurs Chartreu.:,
lefquelspourroienteflrerecufez. Tous lefquels ont traiclc
amplement celle matière par raifons, exemples, ôcl'expe-
.rience quotidienne de ceux qui viuent long temps fans ceffc
vfàge.Etàlapretenduëneeefïitëd'cnvferenmaladie,coni-
mefont toutes les autres Religions, ih difent tous qu'il n'y
apoint deneceiFité apparente, & qu'il y a d'autres moyens
&remedes de fubuenir aux malades, iinon qu'il n'y aaucun
moven d'empefcher que la mort ne nous gaignevn coup en
lîofîrevie. Voyez le traiclé que ledit Gcrfon a taicl:, par le-
quel il défende loue grandement l'abdinence perpétuelle
des Chartreux.
Pourledernierpoincl, qu'aucunsquifemblcntellreplus
clairs-voyans,& plus defireux du bien public, difent que les
Chartreux ne profitent qu'à eux-mefmes, &c non pas au pu-
blic, lerefpondsque l'Eglife n'approuueroitpas vne Reli-
gion qu'elle recognoiflroit n'eflrevtileau public : &;fî elle
Feroit vne grande faute de permettre aux Religieux Men-
diants, qui font plus occupez en la vie acl:iue,ainn:ruire6c
cnleigner le prochain, d entrer audit Ordre des Chartreux,
fils ne font aucun profit au public. Car ce leroitpriuer tel-
les perfonnesd'vn plus grand bien: mais ceux- là iugent feu-
lement félon l'apparence extérieure, & non pas lelon la véri-
té, ôcpeuuenc bien fçaucirle proueïbQ,quem'mûJ/h^/ûi;prû-
defi. Icconcluraydonccy-i'ils ne trauaiilent pas feulement
LLl ij
4Ti VNÏVERSITF DE PARIS,
poureuXjmais pour lepub!ic,d'vne manière d'autant plus
exccliêce ôcfcurCjqu'elle eft plus cachée du peuple,&: moins
fubictte à la louange humaine 6c £lateriCj&: moins auflî af-
failliedcvainegloire&preromptionpoccaiionsbicnfouucc
de perdre le fruid de noi bonnesœuures.
J>e rhoHel de Vauuert fres la uilk de Paru , dr fondation dté
Monafiere des Chartreux audit lieu.
Combien que la ville de Paris capitale du Royaume de
France, aye donné la première origine à l'Ordre des
Chartreux, comme le leclcurne peut ignorer, toutesfois
elle auoiteftépriuee l'efpace de plus de 160. ans delà defira-
blepreience,ëcvcilciouy{rancede ce faind Ordre: lequel
depuis fa naifTance luy eftoit demeuré prefque incogneu^
fînon par la réputation &: bonne odeur de fafaindeté, &: in-
tégrité de vie , iufquesà ce qu'il plcuft à Dieu infpirer le bon
Roy faind Louys de vouloir édifier vn monaftere dudit or-
dre, preiicelle ville capitalle. Et ce qui occadonna beau-
coup l'exécution de ce bon defir ( comme rapporte Pierre
Sutor, au Hure premier delà vie Cartufîane , traidé 3. chap.
2. Borland liure 6. chapitre 3 i.de la Chronique) fut que par
plufieursanneeSjauparauâtquelemonafteredesChartreuî^
futba(li,vn malin erpritappellévulgairement,lediable de
Vauucrt , reiîdoit audit lieu. Lequel par la permifîîon de
Dieu , tourmentoit 6c affligeoit grandement tous ceux qui
paiFoientpar celle voye. Car perfonne n'y pouuoit pafler
qu'il ne fut frappé,ofîcncé, ou nauré.ll falloir auffi de grâds
cris, Si par ces voix horribles il efFroyoitvn chacun. Ce qui
fut occafion que la porte de l'Vniuerfité (pour lors didc la
porte de GibardjComme nous auons dit cy dcuanr,&: à pre-
fent de làincl Michel ) fut nommée la porte d'enfer,commc
auffi la rue qui tend de ladite porte vers noftre Dame des
Champs,reticntencore le nom d'Enfer. Parcuoy le peuple
delavilleeftoiten grande crainte & fou cy d y apporter re-
mède, iufquesà ce qu'vne tres-deuoteReligieufereclufe»
qui eftoic ellimee auoir l'efprit de prophétie, manda aux
Ma2;iftrats de la ville, que l'ils vouloiét élire deliurez des in-
fcftations &: dangers de ce malin efprit,il efloic befoin d'e-
LIVRE SECOND, 4^5
difîer en ce lieu vnemaifon de Chartreux. Cet aduis parue-
nu à la cognoifTance du Roy & de la Royne, pour ia deuo-
tion qu'ils auoicnt défia audi c Ordre, propoierent chacun à
part d'eri_i;er vne maifon dudic ordre en diuers Heux. Mais
depuis T'aduiferent denefaire qu'vn monaflere de telle grâ-
deur toutefois , 6c auec tel nombr.c de Religieux, qu'à bon
droit il peut cquiualler deux Côuents^felon l'ancienne cou-
ftume dudit ordre, qui eftoit de n'alTemblcr que douze , ou
toutaupius,vingt Religieux en chacun Monaflere. Etpour
accelerercet affaire, le Roy enuoya en diiigenceà lagrandc
Chartreufepresde Grenoble, où les bons percs le 4. iour
d'Aouft 1157. afTemblerent vn Chapitre particulier, où Fut
prcfentce, veuë, & accordée, la fupplication dudid très-
haut 6c puilTant Prince, & de bonne mémoire faindLouys
Roy de France, contenant en fubRancc , Que pour la gran-
de ôcfinguliere affection, amour, & deuorion qu'il auoitâ
l'Ordre Chartreufe,rcqueroit qu'on luy enuoyaft aucuns
ReUgieux dudit ordre, par le moyen 6c confeil defquels il
auoitintention ôcvolontéde commencer vn Conuentd'i-
ccluy ordre, près la ville de Paris, Et pour cefut enuoyé vn
deuot pere,nomnië Dom lean loceran^pourlorsPricur du
Val Sainfte Marie en Valentinois , Prioré dudid ordre , ac-
compagné de quatre Religieux , auec pouuoir & auctorité
d'accepter vn lieu, où il plairoit au Roy , le plus conuenable
& opportun qu'il luy fèmbleroic, près de la ville de Pans,
pour commencer vne maifon 6c Conuent duditordre,que
ledit Roy faincl Louys auoit intention de fonder. Et auec
puifTanceôcauclioritë de pouuoir prendre à: receuoir iuf-
queaunombrede quarante^ vn Religieux. Et detoutce
apporta lettres du Prieur de la grande Charcreufe, 6c dudic
Chapitre auec autres lettres de recommandation au Roy
S. Louys, 6c quelques feigneurs de fon confeil. Le Roy bien
ioyeuxdefavenuëlereceutfort benignement,6c apresTa-
uoir entretenu deplufieuisbons6c fainds difcours ,6cfaiâ:
plufîeurs interrogations 6c demandes de rinftitution,reigle
aufleritc,6c autres exercices de l'ordre, 6c après aucir entcn-
duleurmaniercdcviure,luy dit qu'il iiil: diligence d'auoir
d'autres Religieux,6c ordonna qu'ils demeureroientà Gen-
tilly(qui eftvn village près de Paris) en vne maifon que le
LLl iij
454 VNI V ERSITF DE P ARIS,
Kovauoicaclieptce,auecquclqaestcrreSjprez6cvignesdc
Ican Ogier héritier de Pierrefoncuiiinier.
Quelque tempsapresjedit Domloceran s'en vint deucrs
£i Majeitc , laquelle il fupplia humblement de vouloir don-
ner delà 2;racc à l'ordre Chartreuie Ton hoftcl deVauuert,
qui eftoic pour lors inhabitable, fcitué hors laville de Paris
afièz proche de la porte d'Enfer, (laquelle auoit pcrdufo-n
ancien nom pour eitreainliappellée à caule desmalingsef-
prits qui habitoientaudicl; lieu deVauuert, comme dit efl
cy deliub)enluy remontrant c|ue plus conucnablemenr,ny
CD meiilcureiituationnelespouuoit mettre, attendu le bon
air du lieu , 6c la (patieule icituation , competamment eiloi-
gnécd'autrehabitation,& querVniucriîte de Pans, delà-
quelle ils feroiencprocheSjleurdonneroitmoyendecroiftre
à: profiter à la louange de Dieu, ôc augmentation du diuiii
feruice.
Laquelle requefle de prime facele Roy ne voulantaccor-
der, donnant à entendre audid Dom loceran que iceluy
hoftelde Vauuerteftoit de long temps defcrt, inhabité 6c
en ruine pour les malings efpritî» qui y failoient reiîdence : dc
qu'il l'au oit au precedantdonDe a d'au très Religieux quiny
auoient.peu demeurer , parquoy conleilloit leidicls Reli-
gieux de fe contenir en leur hollel de Gentilly. Ledit Dom
loceran hft relponce au Roy que la volonté fucfaiâ:c,cC
qu'ils efioient bien contensdel'hoftel de Gentilly : Toute-
fois requcroicntlà Maje(lé,qu'elle ne laillailleur donner le-
dit lieu deVauuert pour la peur ou doute des mauuaisei-
pritSjl'aiïeurant que moyennarit la grâce de Dieu ôcies priè-
res de l'ordre , il y ameneroit tels perfonnages que kfdits ef^
pritsn'auroient puiiTance deuanteux.LebonRoyfiftfem-
blantdcn'auoir entendu cefle refp on ce. Mais furie (oiraf-
fembla aucuns de (on Confeil,& en demanda leur aduis. Ec
le l'cndemain Dom loceran venant prendre congé du Roy,
fans efpcrance d'auoir autre refponce,^ Roy luy dicl : Puis-
que lelieudeVauuertvouseftficonuenable que vous dites
allez au nom de Dieu, ôc de la Vierge Marie, foubs laquelle
confiance vous efperez feurement y demeurer. Et celuy
pour qui vous auez pris l'auftericc devic,quevous 6c vos
frères menez, vous foie en aide ôc confort^ pour iouyr de ce
que vous dem^indcz.
LIVRE SECOND. 45;
LeditDomlocerangrandementioyeux de telle rciponcc
duRoy, le remercia tres-humblemcnc, 6c prenant congé
reuintàGentilly,decIarantàres frtres que le Koy non fans
difficulté 5c crainte,leurauoitaccordcdefetraniporccr au
[j lieudeVauuert,pourle doute qu'il faiioit des mauuaisef-
|| prits,qui de long temps f'ytcDoient.
Parce lesadmonefta f efîorccr à prier Dieu plus deuotc-
ment que iamais, 6c ie maintenir en la grâce de Dieu, pour
mieux rellileraux efforts de l'ennemy. Ètpourcequelelon
FEuangile, telle manière de malins cfprits ne fe peuuenc
, chailér que par leufnes & oraiiuns : il ordonna que luy & fcs
;] frères icufneroient 6c affligeroicnt leurs corps, plus eflroî-
1 tcmentqu'ilsn'auoient accuuil.umé,rLippliant noflre Sei-
gneur,queparrinterceilion & mentes de la tres-heureufc
Vierge Marie Ta mere,6c de fainâ; lean Baptifte Icurspatrôs,
luy pleull pun/er & nettoyer ledit Heu de Vauuert , &c en
challérd'iceluy tous malins elprits qui T'y tenoient,âlin que
tj delà en auant à perpétuité, Ton iaincfl nomy futbeny 6cm-
i| toqué de tous, pour ia gloire, de le làlut defesleruiteurs
' qui le leruiroientauditheu, 6càlaconferuationdetousles
habitansdelaviliede Paris. Et lors ils enuoyerent aucuns
deleurs gens pour decombrer les aduenuesd'erperer6cou-
nrirles chemins à Tentour de ladicTiemaifon, quieftoicnt
clos de murs, 6cpareillemcnt faire ouuerturc en ladite mai-
fon, dont les portes 6c feneftres eftoient murées, 6c où per-
fonne n'ofoit loger ny entrer. Et puis T'en vindrent ledit
DomIocean,6cîept autres Religieux Chartreux lanuict,
Ôcfanscraintcaucunci'enallerent 6c entrèrent en la mai/on
de Vauuert, le iourfainct CoUumbain Abbe,2i. Nouem-
brCjenlan 1257. où ils furent trois iours 6c trois nuicl;s con-
tinuellemcnten prières, faifantproceflionparledicfhoftel,
6c priant noftre Seigneur que par rintercelîion defa benoi-
fte mère, qu'ils auoientefleuc pour leur patrone, luy pleufl
j d'iceluy lieu chaffer tous mauuais efprits, qui longuement y
auoicthabiré6cfaitleurrepaire: 6: qu'au lieu d'iceuxy peut
habiter multitude de lés feruiteurs,pour loiier 6c glorifier
fonfaindnom.
Oren ces trois iours (chofe admirable^ iceux Rclio-feux
6c autres de leur famille 6c domefliques^ 6c mefmLyiitntau-
45^ VNI VER SITE' DE PARIS,
cunsen la ville de Paris, ouyrcnt tonner 6c brouyrletemps
en aucrc manière qu'ils n'auoict accouftumé. Et virent aulïï
enicclle mailon comme la terre trembler, 6c auffi par en-
droits delà maiibnf'elleuer des fumées, & comme brouil-
Jardsnoirs & puants qui corrompirent rair,dontaucuns de
leurfamille en furcntgriefucment malades. Car les malins
cfprics i'esforcoientd'empefcher le delFein defdids Reli-
gieux, & leur nuire ou mestairc. Mais en finilsn'eurentau-
cune puilîance fur eux, furent contraints de quitter la place
& f'eluanoiiirenc comme fumeeparla grâce de Dieu , 6c in-
terceHiondcNoftreDame,laquclleilsreclamoient6cinuo-
quoient continuellement de tout leur cœur.
Cinq ou fix lours après le bruit cftant tout commun par
la ville de Paris, que lefdits Religieux Chartreux eftoienc
venus habiter àVauuert,ôc qu'à leur arriuee ils auoientchaf-
ié les mauuais cfpnts, les habitans de la ville, hommes 6c
femmes, vindrent l'eipace de quelque temps en fi grande
mLiltitude6caâiuenceiesvoir,que les Religieux fc rcpen-
toient de^ia d'y eftrc venus , &: furent comme furlepoind
de quitter le lieu &: l'en retourner, pourcc que de toutes
parts on les empefchoit defaireleferuice diuin,6<:de vac-
qucrâ leurs dénotions 6c exercices fpirituels , ôc qu'ils n'a-
uoient moyen de fe fequefbrer ^ retirer de cefte foute de
peuple, qui venoient iournellcmenten ladite maifon. Mais
Dieu par fa bonté infpira aucuns bons habitans de la ville
qui furent marris de Tinquietude que l'on apportoit aufdits
Religieux, 6cprindrent la charge de pouruoirà ces chofes.
Et par ce firent defences d'entrer pardeuers iefdids Reli-
gieux, finon par congé 6cà certaines heures : 6c pareillemëc
Te chargèrent de rcceuoir tout ce qu'on donnoit 6c appor-
toitauidits Religieux. Laquelle venue de çefte multitude
depeupleduraenuirondemy an,Ôc fut amafiecvne notable
fommc d'argent, de laquelle depuis furent faiétesplufieurs
Cellules 6c partie de la grande Eglife, comme il fera dit cy
après.
Depuis le Roy faind Louys qui auoit cftc informé par
plufieurs de l'arriuee defdits Chartreux audit hoftel deVau-
uert, de ce qui f'eftoit palTé, àc du peuple qui y aiïluoit pour
les voir ôcouitj eut deuotion de les viGter en reuenant de (à
ville
LIVRE SECOND. 4Î7
ville deParis. Parquoy luy&fesgensvindrenttous audiâ:
hofteldeVauuertIànsfarrefteren ladite ville, & à Ion en-
trée Icfdits Religieux qui eftoient venus au deuanc auec la
Croix &L l'eau benifte , le voyant defcendu de approché
d'cuXjiefaluerent&reccurenttous à genoux, 6c aufli toft
chantans tous d'vnc voix Te Dcu7n Uudamus ^ le menèrent
iufquesaulieu qu'ils auoient préparé pourlcurCbapelle,ôC
après leurs prières^ & la deuotion du Roy faiâ:e,ils fc mirent
de reciief cous à genoux deuant le Roy , en le remerciant
très humblement &: lerccommandant à luyjlefquels le Roy
.loy-mefmeleuâ de terre gratieulemenCjenlesembrairant
touslVn après lâucre. Ec âpres les auoir interrogez, tant
fur Icfaicl des malins efpnts , comme de la plaifante habita-
tion 6crcicuacionduditVauucrt,& recognoid'ant que leur
afFeclioneftoicplusencelieu qu'cvn autre, rendit grâces à
DieUj&meu d'vne grade affcdion leua les yeux au ciel,ôcles
mains iointes f'eleriad'vne hautevoix ài(^m,LiîudateDo?fiînu
ififancfis eif^.CzïwïzycxnQni (pourluitil J nousnousapper-
ccuonsbicnSeigneur,qu'àiceuxvosreruiteursvousauezre^
jferuéce lieu, parquoy nul autre nyapeu demeurer. Etad-
dreflantfa paroUe à ceux qui efloient lâpreiens, leur dit. Et
qui ell celuy qui peut dire le contraire attend u ce que chacû
, peut voir &:l(^âuoir,&. que Dieu tout puiiïant nous dcmoii-
flreà cethcure. Alorsle Roy print Dom loceran parla maiii
luy dilantniion frerenous lommcs tref-ioyeux deiagrace
queDieu vousadonne£,&à vosfteres, & voyons bien qu'il
veut eftre iey ferui par vous,ôc par ceux de voilre Ordre. Par-
.quoy nous vous donnons, & à vos fuccefFcurs à perpétuité
ïoutcelieude VaunertjComm.e il fc comporte, cnuironné
de ces hauts murs, franc 2c admorti,ainri comme nos pre-
deceflburs6N:nousrauonscenu,6c vous mettons en noftre
royalleproteclion,ôc vosTucceiPeurs ôc domefliques & fa-
miliers, defFcndans à tous de vousmolefterny troubler en
aucune chofe.
Or ad uintqueaucuns des plus proches du Roy luy dirent.
Sire,ordonnez s'il vousplaiîldontilsviueront, vousf^auez
qu'ils n'ont aucunes rentes ne reuenus. AquoyleRoy ref-
pondit nous leur donnons noftremailon de Gentilly dont
ilslontparcis,auec les terres, vignes, preZjÔc appartenances
M Mm
45S VNIVERSITE' DE PARIS,
d'icelles. Ecd'abondat leur donnons pour leur fuftencation'
6c viure,cinq maids de nollre bled de Gonneiremefure de
noftre ville de Paris, à prendre chacun an leiour de Touf-
faincts en nos greniers à Paris,payables par noilrc Receueur
lansaucunediiTiinunonouditiiculcc.Delaquelledonation
il leur fit par après expédier lettres en bonne forme données
à Melun l'an 1159. au moysdeMay. Etoutreceleurcîitjne
craignez poinr,carfi vous fcruez bien Dieu, vous acres toU-
lioursadez. Ayezrccoursimoyjienevousfaudray point.
Aucc toutes ces chofes ordonna que ledit Hoftel fut re-
paré, c'cfl: à fçauoir les grands murs de i'enuirondudic Ho-
ll:el,la Chappelle qui eltoit toute defer ce, qui fut refaîde c6^
meneufue Jaqucile pour le preient eftappliquèeen vnre-
fecloir,& cinq petites .celles, ou Mailonnettes, contre les
grands murs de dcuers noftre Dareie deschamps,pour la de-
meure de cinq Religieux, où depuis communément ont de-
meuré les frères conuerSjiufquesà ce qu'eftansdeucnucs
ruyneules elles ont efterefaides de neuf, &: pen d'autres lo-
gis pour leur famille 5c domeftiques. Toutes Icfquelles ha-
bitations Ôc édifices furent faits ha{l:iuemenr,iufques à ce
queautre ordonnance feuiretai(ibc,poarlacompoficio« de
conflruclion d'vne plus grande Egiiie, Cloiitres ôclogis ne-
cefTaires. Et depuis leur aumoinaencores quelque peu de
moy es, s'eftât bien propofé de leur faire de plus grâJs biens,
& les fonder amplement, s'il n'eut eftëpreuenudemorr.
Caraprestoutes ces chofes cebon Roy deiirantdetouc
fon cœur augmentera dilater la foy Catholique, délibéra-
de retourner fur les Sarrafms. Et auant que s'y acheminer, il
vint faire fes dénotions audit hoflcl de Vauucrr, comme
fouuentilfaifoit,&:declara fa volonté aux Religieux, en fe-
complaignant des grands maux & oppreifions qucla Chre-
(lientc fouffroit, ficies ptrils aufquels efloit la terre Saincle,
leur déclarât aulli plulleurs autres chofes dignes de fa Roya-
le Majedë, par lefquelles leur faifoicparoiiirefà grande de-
uotionêc pieté en les entreprifes. Les Religieux voyans la
ferme volonté du Roy, luy refpondirent: qu'en cela vo-
lonté deDieafutfaicle,&: que l'Ange Raphaël conducteur
du petit Tobic le vouluft conduire &: l'accompagner. Et
ainlilcbonRoy fainél Louys leur dit àDieu, en fcrecom-
LIVRE SECOND. 4^^
fliandant, fon £/tar ,& fesenfans à leurs prières.
Les Religieux voyans le Roy partyauec fesenfans qu'il
admcnoic auecluy,&laNobleircdeFrancequilefuiuoier
manderenc les bourgeois de Paris qui au oient pris la charp;e
de receuoir les biens ôc aumoines qu'on leurfaifoic, pour
Içauoir fils eftoienc d'aduis d'employer l'argent qui elioic
pardeuers eux en réparations du lieu de Vauuert, ou Ci l'on
iieuoit attendre le retour du Roy. Lcfquels confeillcrenc
•del'employerpromptementàfairehuidhabitations,qu'on
nomme Celles ouCellules à la mode des ancienspcres H er.
mites, pour les huid Religieux; afin que plus deuotcmcnt
ils peulîènt vaquer à Dieu, 6c viure lolitairemcnt félon la
forme de leur-Ordre. Lequel -confeil fut tres-agreableauf-
dics Religieux, parquoy l'on commentai baltir le grand
Cloiftre, &fiui<fl Celles en iceluy.
Peu après vindrentnouuelles que leRoy cfloit trefpailc,
dcuantla ville deThuncs, au pays des Sarrazins le 25. iour
d'Aoull Pan 1170 Et que Philippes fon fils aifncramenoïc
ie corps en France. Dequoy toute la France fut fore trou-
blée, Se particulièrement les Chartreux qui en auoient trop
plusgrandcoccafion,voyansvn bien petit commencement,
en leur fondation, qui eftoitde grande entreprife, ôc l'efpe-
rance d'accroiflemêt perdue par la mort de celuy c^ui efloit
Jeurfupportj&quilesauoitfaitveniren cefte prouince de
France, aue-c intention deles baftir 6c fonder entièrement.
Etcelâfut caufe auilî que l'on intermit les édifices de l'ho-
ftcl de Vauuert, & qu'ils demeurèrent long tempsapresà
cftreparfàids. Mais comme Ton dit communément qu'vne
tribulation ne vientpoint feule : dans deux ans ou enuiron
après la mort du Roy iainct Louys , les bons peribnnages
qni manioient les affaires temporelles defdits Chartreux, ôc
aufqucls pour la temporditcils auoient toute confiance,
trefpafTercnt. Parquoy furent contraints lefdits Religieux
de receuoir l'argent qui eftoit par deuers eux , 6cle manier,
& l'appliquer aux chofes temporelles. Mais confortez de
la grâce de Dieu, 6c incitez de plufieurs de leurs amis 6c gens
de bien,commencerentà faire baftir 6c ietter les fondemets
de leur Eglife ik reue(liaire,de telle grandeur qu'elle eftà
prefent,qui leur fembloit neantmoins de trop grande en-
MM m ij
46o VNIVERSITF DE PARIS,
treprife, &: trop magnitique pour la iimplicitë de leur ordre,
Ôclc peu de moyens qu'iisauoient: finon queleursamisrc-
monllrerencqu'ellenepouuoic ellre trop grade ôcTpatieu-
fe, attendu qu'elle eftoit près d'vne grande ville, ôcqu'ils
pourroientài'aduenir eftre nombre de Religieux. Adonc
ils ouurirent deux carrieresqui font au pourpris de ladicle
maifon, d'où ils tirèrent fi grande quantité de pierres5qu'ils
en remplirent tout ledit hoftel. Car d ouuriers de bras &c de
carrières ils n'en maquoient pas. Mais de maflbns & tailleurs
de pierre , ils n'en auoient qu'auec peine , ôc par la faueur de
leurs amis, pourcequ'enuiron ce mefme temps l'onfaifoit
plufieurs grands ouurages, ôc fomptueux édifices en ladide
ville,commeles Cordeiiers , les Qumze vingts jle Palais du
Roy,6c plufieurs autres que l'on peut remarquer tant es An-
nalles de France qu'en ce prefent liure des Antiquitez de
Paris, ou mefmepar les fondations des Eglifes ôc: commu-
nautez,fi bien que les malTons 6c tailleurs de pierre furent
fi chers qu'on n'en pouuoit trouuer pour argent:&: là où on
en fçauoit on les prenoit par forcede par le Roy , & efloicnc
leurs iournees taxées.
Lesfondements faits, tant de l'Eglife, que dureueftiairc
contigu, on commen(^a à alleoir lur iceux fondements la
première pierre de taille, en l'an L 176. Et pour l'aduancemét
dececœuure,le Pape Clément 4. de fon propre mouue-
mcnt oelroya des pardons à tous ceux & celles quiayde-
roient deleursbienSjOU qui manuellement y trauailleroiet,
par chacun iour centioursde vrays pardons. Çè qui fut cau-
icde i'aduancemcntde cetouurage. Auffiplufieursautrcs
infpirez du faind Efprit, y départirent de leurs biens tem-
porels chacun à fa deuotion, tant pour ladite Eglife, que
pour la fondation 6c aduancemet d'icelle maifon. D u nom-
bre defquelz fut vn nommé DomNicoUe qui fut le pre-
mier Religieux profezaudiâ: hoflel. Item vn autre appelle
Maiftre Nicolas Gaudard. Item Meflîre Philip pes de Mari-
gny Euefque de Cambray , èc depuis Archeueique de Sens>
duquel le corps repofe en ladite Eglife, qui donna en fon
viuant plufieurs fommes d'argent pour employer tn ladite
Eglife, & depuis pareillement Maids exécuteurs. Auflîy
auoitaydc beaucoup Dame Marie Comteire d'Eu ^ fille dii
LIVRE s ECOND. 4(^1
Comte de la Marche, ôcMonfieur Alplionslils du Roy de
Hierufâlem fon mary. Laquelle Dame trefpafla au mois
d'Odobrc 1160. Eclaiiïaparfon teftamentdurcuenupour
lafondation ôcencrecenement dVn Religieux. EtThibaulc
fécond du nom Roy de Nauarre, Comte Palatin de Cham-
pagne & Brie, qui mourut à Trapany le 5. Décembre 1170.
ou 1171. Son corps fut apporté à Prouins. Pareillemenc
Dame leanne femme de Pierre Comte d'Alençon 6c de
Blois, donc fera parlé particulièrement cy après. Dame
Marie Royne de France, deuxiefme femmede Philippes 3.
dicl le Hardy, & tille delean Duc de Brabam, laquelle tref-
paflarani3ii. le deuxiefme lanuicr. Philippes le Bel fils de
Philippes le Hardy, qui deceda le 29. Nouembre l'an 1514,
Et pi ufieurs autres, lefquels chacun à fa deuotion côtribue-
rentpourl'aduancementduditœuure&Monaflere.
Neantmoins parce qu'en mefme temps que l'on trauail-
loità ladide Eglife,ron faifoit d'autres édifices en ladide
mailon félon la difpofition des bien-fadeurs, & qu'on fe
fcruoitdela Chapelle ancienne, dans laquelle pour lors le
feruicc diuin fe faifoit honneftemcnt : cela fut caufe que
rentrepnfcdeladicleEglifc fut fi lentement pourfuiuie,6c
fut fi prolixe & ennuyeufe,que l'on fut plufieurs fois en pro-
pos de la racourfir. Mais l'opinion d'aucuns preualut , qu*il
valoir mieux attendre quelque temps,&que l'ouurage trai-
naft &: tiraR à longueur , que la racourfir , ôc qu'il falloir que
i'Eglife correfpondit à la grandeur du Monaflere, & que ce
feroit chofe mal feante qu'vne petite Eglife â vn fi grand
Cloiftre, comme il efl:oitcompofé& défia aduancé,ôc qu'il
failloit auoir efgard à cela & au temps aduenir.
Ainfi demeura ceft œuure imparfait &;traifnantiurques
enrani3io.quemaiû:re lehan de CereesThreforierdel'E-
glifedeLifieux Se Clerc du Roy Philippes 5. furnommé le
long qui fut fcul exécuteur du Teftament de feu M. André
Porcheron fon Oncle.Lequelluy auoitlaificgrande finace
pour l'emploier en œuures pieufes Se aumofnes charitables
là où bon luy fembleroit. Ce qu'il n'auoit accompli retenac
les moyens dudic defFunt,foicparauarice,ou par (à négli-
gence. Aduint vniour, longtemps après ledecedsdeion-
dicl Oncle, qu'en fommcillanc vn efprit le prefenta à luy^
M M m iij
4<^2 VNIVERSITE' DE PARIS,
& lereprint durement de fa neglig€nce,&: de ce.qu au dcttî-
mencdefaconfcience^iL aiioïc long temps détenu &:detc-
noit les biens des trefpalFcz , &: iuy commanda de les diftri-
buer félon la volonté d'iceux. Autrement qu'il le fbmmoic
de comparoir en briefauiugement de Dieu. Cefte vifioa
refpouuanca tellement, que par i'efpace de demie heure il a
perdit tout iugemcnt^ôcneiçauoit s'il efloit mort ou vif, w
comme depuis il racontoit,!&: durant ce temps luyfembla ji
qu'vn Ange vint à luyecIuymonftravneEglife imparfaite. ;î
Mais ledit maiftrc lean ne fçauoit pas conceuoir pour l'heu-
re que ce pouuoiteftre. Car l'Ange fans luy dire autre chofe i
difparut d vn moment & ne fceut qu'il deuint.Enuironvn
quart d'heure après ledit Maiftre lehanfetrouuaaubouc
d'vnbancen fa chambre les yeux ouuerts tout eihay,& fç
priu ta pêfer s'il n'auoit point dormy, ôc H ce qu'il auoit veu
eftoit fonge ou vifion. Mais il recogneutquec'eftoitvne
reuelation diuine,cequilerenditfipeniif& mélancolique
durant l'efpacc de huit iours,que ceux qui conuerfoienc
auccluy,eitoienttousefbais de là manière défaire en ii peu
de temps changée,6<: ne içauoit eneores ledit Maiftre Jehan
ce qu'il deuoit faire. Mais comme chacun lour il s'enalloic
aux champs pour fe diiiertir &c recréer , aduincqu'vn Same-
dy au matin il fortit de la ville,6»: s'en allaànoftre Dame des
Champs où il ouyt la Mefîè. Apres laquelle pour pafler le
temps plus ioyeufement,propofad'allerâ l'Abbaye de iaint
Germain desprez,&:eftant en chemin tout peniif comme u
auparauantjilvintdroidaufd'ids Chartreux,oùfetrouuant ;
futfortefbahy , car il penfoit i"e trouuer à faind Germain,
n'ayant aucune cognoiiTance en ce lieu 6c ne fâchant à qui
parler,ilfeprintâpourmener parla maifon,&s'addrefla aux
mafTons qui pour lors trauailloientj& parlant à eux contem-
ploitl'Eglife 6cla confideroit de près 6c de toutes parts, fe
refouuenant de celle quei'Ange luy auoit monftrée, &:re-
cogneut en fin que c'eftoir celle là & nô autre qui luy auoic
efl:ëmon{l:rée,dont il fut grandement ioye,ux& allégé en
fonelprit, croyant fermement que Dieu l'auoit là amené
pouryemployerfes biens. Touttefois il ne defcouurit en-
eores àperlbnne fa conception, &: s'en retournaifa maifon
ou au foir s'eflat allé coucher feremi t à penfer à icelle Eglife ;
&fendormantfuî'cen:epenfee, l'Ange qui'fcftoit apparu à Li
L I V R E s E C O N D. 4(^3
ÎUY,reuint,Iuy difant: i'^'r hnnc cu^des'vltionemfummimdicts.
Operare ergo tn ea:necccjfct manu^ tua , quia magna ent rctnhutio
tua.k cefte voix il {'erueillc,^: cuideaprocher dcTAnge qui
parloicàluy pour luy baifcr les pieds,mais il le difparur incô-
tinéc.Lors fe mettant à genoux remercia noflre icigncur de
ce que l'ayant fi grandement mefprifé &: ofFencé , ne lauoic
voulu punir félon fe.s démérites, ainspluftoft le corriger par
douce admonition, &luy monftrer enquoy il pourroitac-
complir ia iainde volonté, promettant à Dieu de s'em-
ploN er ôcles moyens pour parfaire ladicle Eglife.
LeioureftantvcnuilreuintauditConuentdes Chartreux
expofantauxReligieuxtoutcequiluyeftoit aduenu ,&: la
reioluticn qu'il auoitprifede s'employer à rau^mcntation
de leur Eglilc& xMonaftere,^: qu'il ne defîfterou iamais que
ladide Eglife ne fut parfaide; en les aiTeurant que eux«5«!:
leursceuurescftoientagreabksàDieu,commeparvifion&
reuelationluy auoiteftédit&idemonflTe. Alors il fît venir
quaniiîéd'ouurierSjôcn'elpargna aucune chofeiienne, non
pasmefmeie labeur&trauaildefoncorps^encoresqu'jifuc
d'Eglife & def 1:1 âgé, en forte que chacun s'en csbaylloit, cC
print fi grande peine qu'en peu de temps toute ia ma/Tonne-
riefutparachcuee.
Et pour parfaire le comble 6ccouucrture& autres chofcs
neceilsires en ladicle Eglife,ileutpermiil]on du fufdit Roy
Philippe cinquiefme,qui def-ia auoit faicl d'autres biens
aufdicts ChanreuXjdcfaireabbatre &: prendre en iç,^ forcfts-
tant de bois qu'il en feroit befoing.Si bien quelefdits Char-
treux feirentabbatreez foreftsdu Royduboisenfio-rande
quantité, que les plaintes en vindrentau Roy que iefdicls
Chartreux gafloicnt Les forefts.MaisleRoy informé delà
vérité, benignemcnt confirma denouueauladidepermii-
fionjôcdonnaautremâdemêtplusampîeqae lepreccdanr.
Et parce quel'vn desmaiflres Charpentiersauoitaudidr
lieu de Vauuert vnfien fils vnique Religieux, la bcfonf^nc
fut plus foigncufement &: diligemment conduicleparion
moyen ,6c le comble de l'Eglifeaccomply l'an 1324. Ecfuc
dédiée par Reuerend Père enDieumonfieurlehand'Au-
bigny EuefquedcTroyeen Champaigne en l'honneur de
Koftre Dame ôc de faind lehanBapullele 2,6. lourde luin
4<^4 V N I V E R S I T E' D E P A R I S,
rani3«.7,commeilefl; graué fur vnc pierre qui ell en la mit-
raille de l'Eglile ioygnant ia porte qui efl au deloubs du
chŒur,par laquelle l'on fore dePEglife dans le petit cloi-
ilrCjCn ces termes.
Anno Dommi M. CCC. XXV. 6. Kdendas lultj.fcilicetinfefio
be at or um Martyr um loannis éf Faulij fuit dedidita frdfens Ec^
clefia Valu s viridis , Ordims Carthujienfis , Çr confecrâta a Reue-
rendo Pâtre Domno loanne ^tunc Epifcdpo Trecenji ^ad honorent
heatifsim.eJemperTtrgims beatiqiie loannis Bapift£,é^ ommum
fanchrumytotiuftjue cunx cœlefiis , Primo incccptaà Beato Ludo-
uico Rege Francornm , & confummata a Magifiro Jeanne de Cere^
Jio qt^ondam Tkcfaurario Ecclefu Luxouienfis. Oratepro eo.
Le premier ieruice diuin y fut fait &: célébré leij.iour
d'Aouft enfuiuant qui eft le iour de l'Afîbmption noftrc
Dame.Lefquelleschofes ledit maiftrelean de Ccreesvoyât
accomplies &: parfaides en fut fort ioyeux,6c en rendit fou-
ucnt grâces à Dieu- Lequel iit plufieurs autres biens luJic
Conuenr,&finaIereflcdefavieauec lefdicis Re igieux en
grande ferueur&:aufl:erité:& plein de vertus ôcbonnescea-
ures rendit fon ame à Dieu le Dimanche zo.iour de Septem-
bre l'an 1317. Son corps repofe au milieu d'icellcEglife lous
vne tombe, 011 fon image eft grauéc: & font tousles Reli-
gieux de ladicle maifon mémoire de luy en toutes leurs
Mclîes.
Ilmefemble n'eftre hors de propos de donnera cognoî-
ilrej&cternifer la mémoire àcs autres bienfaiteurs ôc coo-
perateursàlaconfommation de tout le corps de ce Mona-
llere,6c particuliers fondateurs du nombre des Religieux
qui font continuellement entretenus en icçluyMonaff ère.
DansladideEglileilyaoutrele grand Autel, trois.au très
autels ou Chapelles. Lcpremierderrierelegrand Autel, dé-
dié en l'honneur de fàind Hugues Euefque d'Angleterre.
Auquel l'on prie iournellement pour Monfeigneur Louys
Duc de BourbonnoiSjComte de ClairmontSc delà Marche
x:ôme premier fondateur d'iceluy dés l'an 1331. Et auifipour
Moniéigneur lean de France DucdeBcrry &;d'Auuergne
& Comte de Poidou & d'Auucrgne,iils de lean Roy deFra-
â:c, commeprincipal fondateur d'iceluy. Lequel fut grand
am V & bicn-fadcur de celle Chartreufe, (3c entre autres cho-
k
LIVRE SECOND. 465
£es leur donna vn des foulierSjOu fan dales de S.Iean Baptifte,
auec lettres Apofloliques du don qui luy en auoit eftc faidl.
Lequel il fit enchaflèr d'vn beau vafe d'argent doré pefanc
vingt cinq mars. Par certaines lettres de fondation de Tan
1390. il eftfai(5l«iention qu'illeur auoit donné vnautrepre-
tieux reliquaire, peiantde fept à huict cents mars d'argent,
auquel eftoitle menton duditS. lean Baptille. Mais par ce
que ladite fondation ne fut pas entièrement accomplie , ce
beaureliquairenefut point deliuré audit Conuent, parce
qu'il changea de dcirem èc fit baftir la S. Chapelle de Bour-
geSjOÙii le donna comme i'eftime. le dis cecy pour certifier
d'auantage ce que les hiftoires rapportent de luy, qu'il eftoit
curieux, riche, de libéral aux Eglilès , de tels rares ^ pretieux
prefents.
Ledeuxiefme eft au bas du chœur, dedic à l'honneur de
faind Denys Se fes compagnon s Martyrs. En laquelle l'on
prie tous les iourspourMaiftre Guillaume Morel Aduocac
en Parlementjôc Chanoine de Noyon, qui trefpailaran 1336.
ôcrepofeencefte Chapelle foubs vne tombeplattedemar-
breo Etpour Maiftre Guillaume Roze Aduocat audict Par-
lement , èc Damoifelle Perrenelle de Bemars fa femme qui
repofenten ladide Chapelle, foubs vne autre tombe piatte
de l'an 1375.
Le troiliefme Autel de l'autre codé delà fufdite Chapel-
le eft dédié à l'honneur de S. Louys Roy de France, Dans jquitincnfg
laquelle repofentMaiilre Michel Mauconduitprofeireur es -^«^ ^î^**
Loix,&:Doyende Chartres , qui trefpafTa l'an 1328. Et aulîi*""^^^'
Maiiire Guillaume Culdoélicentié en Droicl:,Chanoine de
Chartres, Clerc & Notaire du Roy de France, 6c frère de
maiftre leanCuldoé Preuoft des Marchas de la ville de Pans.
Meiîire Robert Abbé d'Anchm, ou d'Aquitanee de l'Or-
dre de S. Benoift , au pay s d'Artoy s , fit baftir la première des
fept Chapelles collateralles deladideEglife, du coftédc Se-
ptemtrion, coniàcree en l'honneur de S. Micheirani324.
Lequel renonça à fon Abbaye ,& prit l'habit defdits Char-
treux audit lieu de Vauuert, où il perfeueraiufques à la fin de
fes iours plain de bonne édification $c de bonnes œuures. Et
Meiîire Jean Billouart&fafemmedonneirent certain reuenu
pour l'entretien deladicle Chappelle.
NNn
4é^ VNIVERSITF DE PARIS,
Maiftre lean defaioulins Chanoine de Chaalons Se Clerc
des Roy s Philippe 6c Charles fit baflir les deux autres Cha,
pelles fuiuantesL'vne en l'honneur de raincteAnnc,& l'au-
tre en l'honneur defainâe Marie Magdelainc. Lefqucllcs
furent beniftcs en Tan 1335. Mais eflans deucnues caduques
parfucceflîon de temps Monfieur de la Driefchc premier
Prefident de la Chambre des CompteSjôcThreforier de
France,Seigneur de PafTyjles fit reparer ôc voûter de pierre,
ordonna du reuenu pour eflre participant aux prieresdes
Rehgicux,&: trefpafTa l'an mil quatre cens quatre vingts
& fix.
La quatriefme Chappelle en l'honneur defaind Pierre &c
defaincl Paul , & la cinquiefme en l'honneur de S. lean Ba-
ptifte , furent parfaites des biens de lean du Four changeur
ôc Bourgeois de Paris. Lequel duFour &fafemmerepofenc
en la Chappelle de S. Pierre &: S. Paul, laquelle ils accom-
modèrent , dotèrent 6c firent beniftre en l'an 1361.
Car quand à la Chappelle de S. lehan , elle futpremiere-
mentornee&: dotée de quelque reucnu par Dom Jacques
ieLong qui fe rendit Religieux audit MonafVere. Et âpres
Meffire Gilles Galloys,CheuaIier,Seigneur de Lufarches^Sc
Madame lehanne fa femme la fondèrent plus amplement,
& l'ornèrent richement.
Maiftre André de Florence,premierement Thrcforier de
Rheims, & Clerc de Charles Roy de France 6c de Nauarrc,
Se depuis Euefque deTournay,&.Cardinal,fitedifier & dota
la fixiefme Chappelle. Laquelle il fit confacrer en l'honneur
de S. André Apoftre, &: de S.Eftienne premier martyrle
iour S. Mathieu Apoftre l'an 1317. comme il ie voit efcripc
fur iVne des portes de ladickeChapelle.Et trefpafTa l'an 1343,
îedeuxiefmeiour deluin.
La feptiefme, de dernière Chappelle collatérale , a eflé ba-
ftie long temps après les lurdictes en l'honneur de S. Bruno
mftituteur de l'Ordre ,6c de S. Hugues Chartreux Euefque
de L'incolne en Angleterre. De laquelle feulle l'on ne trou-
né aucun fondateur , ne quand ellea eflé édifiée , finon que
l'on recognoiffc afTez qu'elle a cflë conftruicle depuis cenr
ans en ca,pour receuoir plus commodément ceux qui ont
deuotion particulière audid S. Hugues, à la mémoire du-
LIVRE SECOND. 4^7
PI quclfaintjlonaaccouftumé d'apporter Icsenfansquilonc
détenus de maladie langoureufe, qu'on dit autrement le«
enfants qui font en chartre.Lefquelsauparauant que ladite
, Chappelie fut bafticjl'on fouloit apporter d'ancienneté à
i( vn autre Autel dédié à l'honneur duditS. Hugues derrière
le grand Autel de ladideEglife. Mais parce qu'il falloittra-
fuerfcr tout le chœur,&que le bruitôccry de ces petits enfans
incommodoit trop les Religieux dans le chœur, &trou-
- bloit le diuin reruice,ron fut depuis d'auis défaire baflir la-
diâ:eChappellehorsr£glife,aubasdcs autres Chappcllcs
collateralles. En laquelle neantmoins on ne permet l'en-
, trec aux femmes jôc font contraindcsfe tenir en la Chappel-
ie qui eft à la premicreporteduditMonaftercCequileur
cftafFez fafcheuXjôC incommode pources petits cnfans,qu'il
faut qu'elles faccnt conduire ou apporter par autruy iuf-
ques en ladiâ:e Chapelle. Que fi l'entrée en ladide Cha-
pelle leur eitoithbre&: permile la deuotion &: fréquence y
feroitbcaucoup plus grande. Quand efl: des guerifonsmi-
xaculeufes qui s'yfontfouuent,ies Religieux font peu cu-
rieux de les remarquer &: moins de les publier, aymans
.mieux,que ceux qui recoiuent tels bénéfices les diuuJguent
qu'eux autres qui pouroient eflrefufpeél:^ en cela.
DucoftédcxtreôC méridional deladideEglife, efl Icpc-
titCloiftrefortdeuat autour duquel l'hiftoiredeS. Bruno
leur patron çftrcprefentéc en peinture,& defcrite en beaux
vers Latins, & ledit Cloiflre tout fermé de vitres figurées
4'hiftoires fàindes.
Pierre Loifel Se Marguerite fa femme Bourgeois de Paris
firent edificrioignant au reueftiaire,le Chapitre & la Sccre-
tainerie,quifontvn descoftez du petit Cloiftre, &futi'Au-
tel dudit Chapitre confacrc par Meflire Guillaume de Fla-
uecourtjpourlors Archeuefque d'Aux, en l'honneur de S.
Pierre de S. Paul le 13. iour d'Aouft l'an 1352. commel'on
voitgrauc eu pierre contre la muraille duditChapitre,pour
la dotation duquel Autel, & entretenemcnt des édifices, ils
donnèrent certains reuenus, Laquelle fondation fe voit gra-
ueefurvne pierre dans ledit Chapitre leurs corps repoiènc
,4ieuantledit Autel foubsvne tombe platte.
Le Refedoire faitvnautre cofté dudit petit Cloiflre,
NNn i)
5^8 VNI VER SITE' DE PARIS,
lequel fouloit cflre anciennement la Chapelle de l'hoftel de
Vauuert,auparauantIacûnftructiondudicMonaRere.
Monfieur Humberc ou Ymbcrt Dauphin de Viennois,
lequel auoic eu à femme Marie 3. fille du Roy Philippesle
Long,2c i'edanc delmis de ton Dauphiné entre les mams du
Roy de-France, piiC l'habit de lainct Dominique, àc après
fut Patriarche d'Alexandrie, de depuis Archeuefque de
Rheims, fit baftir vn grand corps d'hoftel qui refpond furie
portail dei'Eglife, ôcfait vn descoftez dudit petit Cloiftre,
oùil demeura long temps. Car il affeclionnoit beaucoup
cet Ordre, auquel ilafaitplufieursbiens,6cfitbaflirenfon
paysdeDauphmé vn beau Monaftere de filles Chartreufes»
Âpres fuit le grand Cloiftre dudit Mona(lere,auquel font
les demeures des Religieux , qu'ils appellent Celles ou Cel-
lules, fepareesl'vne de l'autre en fa«^on d'hermitages,afin
quel'vn n'empefche point lalolitude de l'autre. Leshuicb
premières Celles dudit gtandCloiilre furentfaidcs,com-
mediteft, duviuant du Roy S. Louy s tant de fes bien-faits,
quedesaumofnesdeplufieurspcrfonnes.
Depuis noble &:puifianteDame,leannedeChafliIIon,
ComteiTed'Alen^on, de Blois&: Chartres, femme iadisde
pierre Comte d'Alen(^on, troifiefme filsduRoy S.Louys,
& elle fille vnique de lean de Challillon , Comte de S. Paul,
&: deîdictes Comtezde Blois & Chartres, ayant fait baftir
quatorze Celles pour quatorze Religieux, pour la fondatio
d'iceuxleur donna vnze vingt iiures tournois dcrente , an-
nuelle ôc perpetuclk,&: admortie par lettres palîèes en la
niairondei'£uefquedeParisàVuinceftre,appeîiee la Gran-
ge aux Queux^au defllis du village de Gen tiily,ran de grâce
12.90. au mois de Mars. Etau moisd'Auril cnfuiuantaudic
an , confirmées par le Roy. Ce n'eftoit pas î6. Iiures pour
chaque Religieux, 6c ne faut pas douter que cefte fomme
nefutfuffifanteencetempslàpourentretenirhonnefteniec
ledit nombre de Religieux. De laquelle toutefois il feroit
à prefcnt impoffible d'entretenir feulement deuxReligieuXo
Ladite ibmme de vnze vingts Hures tournois, à prendre fur
le threfor du Roy au Temple à Paris, delà fomme de trois
mil Iiures tournois de rente ,payableà trois termes de l'an,
qu elle y auoit afTiffjpour la vcaite par elle faide au Roy Phi.
L I V R E s E C O N D. 469
I JippesleBeljde la ville &: Comté de Chartres 2»: terre de
Bonncua!, 6^ appartenances en l'an 1286. Dclaquellerente
luditeDameauoit obtenu lettres du Roy l'année fuyuante
I 1287. d'enpouuoir aliéner, baïUcrôcadmortirmilliures de
I rente. Laquelle fondation fc voit encorcs rcprcfcnteeen
j vieillepenituredanslamuraillcduditgrandCloiftrcàren-
droit où Ibuloit eftre la porte pour aller à ladidepremierc
Eglife, ou Chapelle de Vauucrt. Laquelle Dame trclpalîa
I lei^.Ianuier 1291.
Les fept Celles reflans duditCloiflre, furent faidcsd'vne
pavticdes biens donnez audit ConuentparfeuMaiftre An-
, drc de Tarant, ôc des biens que donna Maiftre Pierre de
I Chorant,cnfc rendant Religieux profez audit Monafterc,
Meffire Pierre Bourguignon , Preftre & feigneur de Ro-
iiillonprcsDourdan,îitba{]:irvne autre Celle presdel'en-
fermerie, en laquelle il demeura long temps viuan t comme
Religieux. Et pour la fondation d'vn Religieux qui démou-
lera en ladicle Celle, donna fadide terre deRouiJlon. Le-
quel repofc dans le choeur de leur Eglise, ioignant la porte
duReueftiaire.
Maiftre lean Defmouiins fit édifier vne autre Celle entre
ledit Cloiftre ^l'cnfermerie, pour l'habitation dVn Reli-
gieux qu'ilfonda audit Conuent.
: Madamelcanned'EureuxRoynede France & de Nauar-
rc, iadis efpoufe du Roy Charles quacriermedid le Bel, &
fille de MonfeigneurLouys de France, iadis Côte d'Eureux
fils du Roy de France , comme elle efloit fort pieufe èc de-
uote, portoit vne finguliere afïeûion à tout FOrdre des
Chartreux, & auoit grande confiance en leurs prières, &
particulièrement aux bons Pères dudu hofleldeVauuert,
& l'on trouue efcrit es vieux mémoires dudid Conuent,
qu'elle y alloit fouuctpar deuotion vifiter Icfdits Religieux,
prenantla peine par grande charité 6c humilité de préparer
leurrefcâ;ion,6c leur miniftrcrelle-mefmeen leurs Cellu-
IcSjConfolancles infirmes 6c malades, don cil y en auoit toui^
iours pour la grande aufterité de vie qu'ils menoient. Elle
leur fit baftir vne enfcrmeric, contenant fix Cellules, auec
leurs iardins à la forme de leur ordrCjôc vne afTez belle Cha-
pelle. Laquellefutparfaidel'ande gracei34i. commei'oû
KNn iij
470 VNIVERSITE' DE PARIS,
voit efcric fur vne pierre de marbre contre la porte de ladite
Chapelle. Laquelle enfermerie elle garrîit de toutes chofes
nccelîaires, ôcpareillement la Chapelle de beaux ornemens
&vai'es d'argent. Et poar l'entretenecnent d'icelle enfer-
merie entre autres bien-faits leur donna fa terre ôc fei^neu-
ne qu'elle auoità Yerre. Ex parce qu'elle £t d'autres biens
à tout ledit Ordre , elle en rc(j'Gittous les ans le reuenu fpiri-
tuel. Car outre les prières qui iefor>t iournellement en ladi-
te Chapelle pour elle ôcles liens, toutes les maifonsdudict
Ordre des Chartreux font tous les ans vnfcruice annuel
pour lerepo5 de fon ame, & du feu Roy fon mary, Se de tous
les fiens,enuiron le quatriefme iour de Mars, qui fut le lout
de fon trefpas l'an 1370.
Ma iftre Thierry de Biencourc, Doyen deTouI,ConfciI-
1er & Maiftre des Requeftes de l'hoftel du Roy, renonçante
toutes fcsdignitez, fit baftir vn hoflel audit lieu de Vauucrc
fur les grands mursdcuers Noftre Dame des Champs , où
depuis il demeura, oc fît quelques autres biens audit Mona-
ilere. Il fit auili faire le pauë qui efl de l'hoflel de Vauuert
iulquesàla porte faind Michel. Lequel paué fut encores
refait tout de neuf en l'an 1504. par la diligence &mefnage
deidits Rchgieux, moyennant certaines fommes de deniers
prouenantsdesamendes de la Cour de Parlement, ôc de la
Chambre des Comptes, que Mefiieurs deThoftel de ville
leur firent deliurer. Ledict maiftre Thierry decedale2.5.
jour d'Odobre , l'an .& gift au choeur de leur Eglifc
près du Reucftiaire.
La Chapelle quieftàrenrree duditMonaflere^fut édifice
en partie des moyens d'vn nommé Robert de Hefecquc,
qui fe rendit Frère donné audit lieu, ôc des biens de Rcuc-
rendPerelacques luuenal des Vriins, Patriarche d'Antio-
che,&Euefquede Poiâ:iers,lequeidecedai'anr458.Etfu.t
i.celle Chapelle benifteôc l'Autel d'icelle confacrc à Thon-
neurdc Dieu, de la Vierge Marie, ôc de faind Blaife, le 14.
May 1460. Cefte Chapelle fcrrprincipalementpour la com-
modité ôc dcuotion des femmes, lefquelles n'entrentpas
plus auant dans iedid Monaftere, non pasfculementdani
leur Eglife, fin ô les Roy nés pour leur authorité fouueraine.
Car felon leur mftirutioarcnrree de leurs maifonseftincer-
LIVRE SECOND. 471
4Îideauxfemmcs,nonpoint(commepenfenclesignorrics)
qu'ils tiennent telle feuerité par ruperftition,ny qu'ib efti-
mcntque les femmes foicnt moins capables de la grâce de
Dieu,queles hommes :maisparcc qu'ils efliment que telle
entrée n'eft point neceiTàire aux femmes, laquelleapporte-
roit plus d'mquietude,& de détriment à leur iolitudeôc re-
pos d'ciprit, que de profit èc d'édification à la curiofité du
(exe féminin. Et aulfi que filc^irobiedôc fréquentation efl
contraire 6c nuifîble à tous ceux qui font profeflion de cha-
fleté fpiri tuelle & corporelle, il l'cil encore d'auatage à ceux
qui font profeflion plus cftroide de f'eiloigner de tousalle-
chemens de la chair,&: de tous les plaifirs que l'homme peut
reccuoirparlesfens extérieurs en ce monde.
Dans ladide Eglife des Chartreux il ny a que quatre fepul-
chrcs eflcuez de terre. Dont le premier eft de Reuerend
Perc en Dieu lean de Dormas , Euefque de Beauuais Chan-
celier de Frâce, ôc CardinaI,fondateur du Collège de Beau-
uais. Lequel fepulchre eft deuant le grand Autel foubs vne
tombe platte de pierre qu'il fit faire de fon viuant,&: fur la-
quelle fontfcs armoiries en cuiure aux quatre coings, auec
ceft Epitaphe en lames de cuiure.
DdrmithicJ. de Bormano,
Chrifiofœlix efi ohUtus'.
Corpîis linquens mundo:,
Va.no/ub m. rmore tumulatus.
Tu deuoti Pntris huiusy
RexgloriJi. le fa Chrijie
Animamfufiife : cuius
Corpus tcgitUpii ijlc.
Sur laquelle tumbe auoit efté mife vne autre tombe de
marbrenoircomme il auoit ordonne par fon teftament 6c
fur icelle fon cfiîgic de cuiureeileuceen bolTelereprefen-
tanten habits pontificaux, ayant foubs les pieds le Chapeau
de Cardinal , pourdenotterlecontemnementquedeuons
auoir des honneurs mondains;d' quodfi attendimm qu^i nobis
fromittuntur i?i cœUs.viiefcunta?nmô qu£ habenturin terris. A ux
deux codez du haucboutdcla tombeily adeuxAneesde
cuiure, qui tiennent chacun vne lame , en l'vne defquellcs il
yaefcript in facejïatlocuseitis,^ en l'autre &habîhitiû ems
47^ VNIV ERSITE' DE PARIS,
tnSyon. Sur la bordure de ladide tombe eft grauéion Epî-
taphequieftcek
Anno mille -aç ter. C. ter. I.feptuageno
Sohittur &membnsfepena lace Nottemhris.
J. de Dormano primo pro îeromano
Vy.tfi(le/fffîeptuSyPaterhmcBeluacusadeptus:
Suh Fr/iftco Rege cancellauit duce lege 1 es a u très
mocsfontrompus foitendojubdis, *
IntHs confratrém •^pucroriim quemfcitopatrem
Collegtj cUuftri Brunellt. Sitfcius a/lri^
Parceapperc qu'il deceda le 7. iourdeNouembrci57^.'
neuf iours après auoir fait fon teftament. Par lequei il or^
donna fa fepulcure aufdids Chartreux pour la deuotion
qu'il auoità ce lieu en ces termes.
Ego eltgofepulturam me/im in Ecclefiafratrum Carthujienjium^
Trioraîus Beat£Maria Vallis viridisiuxta Partjiusyadquem lo'
cum,dr Jid ipfum Ordinem deuotienem haheo fptcialtm. Et volo
qucd corpus merim ibidem fepeliatur j directe ar/te m nias altarc
eiufdem Ecdejix^fubtumulo tbidemfumptthus n-eis de nouofacien'
do>Jicut de cet ad décor em loci , de métallo cupreo . j^/ tumulusjtt
altquantulum eleHiUus^quaJi altitiidine iimidtj pedts : vtaptusjït
adfle&cnd.um genud ante altnre prdditïîim.
Ertantpcurcela^que auffi pour célébrer fon anniuerfaire
il leur légua certaine fomme de denierspourcftre couertie
en reuenus pour le vertement des Religieux, & non â autres
chofes. II leur auoit donné au précèdent trente liuresde
rente perpétuelle &: admortie pour l'entretenement d'vn
Religieux, & auoit fait ornerledid grand Autel d'vnc belle
contretabie au delTus d'iceîuy auec des images d'allebaftre.
En la preiente année i(>ii. l'on a tiré à quartier ladide tom-
be de marbre &: fon effigie de cuiure pour refaire &: embel-
lir ledit grand Autel , laquelle l'on poura remettre en fa-
place.
A codé dcxtre de ce fepulchre , efl: inhumé fon frère Mef-
fîreGuillaumedeDormans Cheualier,qui fut auffi Chan-
celier de France après fon dit frcre, fou bsvne tombe plattaj
demarbre n oir,fur laquelle fon image eft reprefenteecnal-
ieballre. Lequel auôitaufîicfleufafepultureaufdids Char-
treux, & trcfpaila le 11. Iuilleti373.êcaumonumentdefe$
deux
LIVRE SECOND. 47j
deux enfans Mile 6c Guillaume de Dormans enterréscn k
Chappellc du Collège de Beauuais^ l'Epicaphe porte ces
mots: VoCîoreslegum^rîepotesDomini Icannis deBormano , (jj*
filù nohiLùviriGmtUlmî de Dormano fiatrum, & Francis C an-
cdUriorum ^ huius Collegtj fundatoram : quorum corpofa taaeHt
aPud Carthujienfes prope PariftHs.
Dans le melmc tombeau gifl: maiftre Regnault deDor-
mansncueudes ru(dits,aucc vn defesenfans, comme l'on
voit en l'epitaphe graué cq marbre, 6c pofc au chef de la
fufdidc tombe.
Cy gifi noble homme Maiftre Regnault de Dormans j Confeiller
^ Maiftre des Requefies ordinaires de l'hofiel du Roy mofire/tre^
^ neueu dudit feu Monfeigneur le chancelter^o^vn des enfans
dudtt Maiftre Regnault ^& Damoifille Colombe de Bonneyfafem-
. me, lequel Maiftre Regnault trejpaffa le zi. iour de Nouembre 14.^2,
- Sadite femme gift au Cimetière desfaînds Innocents, où
Ion veoit fon epitaphe.
Le fécond fepulchre eft au coflé méridional du grand
Autel cfleuc d'enuiron trois pieds de terre, conftruid de
marbre noir, auec vnearcadc pradiquee dans le mur de i'E-
glife. Au deffus duquel tombeau font les deux effigies d ai-
lebaftre enbo{ïe,dcPierrede Nauarre, Comte de Morrai-
gnc,6cde Catherine d'Alcnçon fa femme, fille de Pierre
Comte d'Alen^on ^U de Marguerite Vicomtcfle de Bcau«
mont,auecplulieursautrespetitesimagesàrenrourdudid
tombeau. Ettoutlededansde l'arcade orne de riche pein-
turc,6cd'vn grand tableau reprefentantnoftre Seigneur dé-
pendu de la Croix. Aux deux coftez duquel fontencores
rcprcfcntecs les images defdicsPnnce&iPrinceffe à genoux,
auec les armoiries de Nauarre.
Ce Pierre de Nauarre fut fils de Charles 2. du nom, fur-
nommé le Mauuais, Roy de Nauarre 6c Comte d'Eureux,
&de leannede France, fille delean Roy dcFrance,6cfrer«
de Charles 3. Roy de Nauarre. Il fut Comte de Mortaigne
au Perche pour la recompence que le Roy de Fran ce deuoi t
àfonpereparapointemencpour les terres d'Eureux, Con-
ftantin 6c Mortaigne.Ce bon 6c dcuot Prince enfuiuantl'af-
fedion que fon ayeulPhilippes,Roy de Nauarre 6c Comte
d'Eureux auoit nionftrc porter à celle maifon , par fes bien-
GOo
47+ VNIVERSITE' DE PARIS,
ùicis pourTaugmcntation de quatre Religieux en ce mo-
nallere, qui feront tenus de prier pour luy comme Tes Cha-
pcllains particuliers , leur donna en l'an 13 9 6. quatre mil
francs d'or,crgallezàcrcusvalIantS5. mil francs, employez
enl'achapcqu'ilsfîrccdela terre &: i'eigneurie de Villcneuf-
ue le Ro V à quatre lieues de Paris , de ceux de la grade Char-
treufe de Grenoble en ûauphiné. Lefquels l'auoient ac-
quifeen l'an 1334. de Dame Agnez d*Aiz, ladis femme de
feu Monfeigncur lean de Mornay , Se d'autres qui y auoieiic
droicl. Laquelleacquilition ledit Princeparlettres de l'an
1400. ratifia, te en lit tranfport aufdits Religieux de Paris,à
lachargc d'entretenir laditefondation. Et aufîi leur fit d'au-
tres biens, en confîderation dequoy luy accordèrent de
beauxfulFrageSjà fçauoir deux Melles Conuentuciles par
an fà vie durant, plaine & entière participation à tous leurs
biens rpirituels,6capres fon deceds vn Monachat à la forme
del'Ofdre, c5me pour vn Religieux, auec vn Anniuerfairc
perpétuel, comme l'on voit par les lettres qui luy furent fur
ce accordées Tan 1398. Surquoy ie diray quec'eflqu'vn
Office Monachal félon leurs 9i2Ltuts^parte i.TioudcollecHonù
up.^p, quienfontdeuxfortcs,rvn{împle,lequelcomprend
i office de la fepulcure, vn rrentain,6cvnanniueiraireper-
petuel: rautrc,qui efl vn plain Monachat,a/l:raint (outre ce
aucdeiFus) chaquepreftreàdirefix Melfes^ceux quinefonc
t)rellrcs 6c lesfceurs Relie;icuies^à dire deuxpiaultiersen-
tierij^: les frères ConuersôcConuerfèsmoriales,. trois céts
& trente oraifons Dominicales. v,' * :<S.
L'on voit encore dans la muraille dudid grand Cloiflre
vn vieux tableau tout efFacé jreprefcntant ccile fondation^
auec les vers fuiuants.
Intm funddîi funt jratres quatuor ijfi:
Celliim C'pnmt^ hahitdtjfjctre veltmusy
£fl, hene co^ncui,D. Cclla parafa fequentiy
Fofidct hmcternus F Xdlam^ G. cjuoq-^ quAternus,
Quosjkfundamtj & reddttihf^s décor auit
Nauarrji Petrmfilit44 Regùgencrofw.
J^HtACum dictorum frntrum qHiddmmorientur^
A ut ad offàa de Cellis extra vocentuf)
Cellis ipJorHm fratres aIij fiatuentur^^
LIVRE SECOND. 47f
ICdm^Atrum ÇclU flerid debent rem ancre.
^^mnquaginta Uhris ^erjietuo perci^iendk
Cutlihttîpforuniy bene no/cas^ ejjefrouifum^
Anno mtlleKù treccntcno ncnageno
Sexto ^frddiita nituit fiéndattofAcia.
Fetrmfundato rfit Chrifii veru^ amator^
A^tne fdn^orumftbi denturregnâpolorum. Amen,
Ledit Prince decedalei9.Iuillet cnuironrani4iS. 6c rc
porcdansleditfepulchre. Et quanta^ femme, laquelle fit
parfaire ledit fepulchre , & luruefcu^long temps ioiimary,
encores qu'elieay c touiiours eilc tres-deuoce , Ôc bicn-affe-
dionnee audid Monaftere (comme elle a tcfmoignc par
pluficurs bien-faicts ) toutefois elle n'y repofe pas. Car l'on
voix fontobeau enrÉgliiedefamcleGencuiefuc duMonr,
auecfonEpitJphedel'an 1461. Eilefutappellee DucheiTc
de Bauieres , & l'eftmie que ce fut pour auoircilé maricc au
Comte Palatin du Rhin, Duc de Bauicies, pluftoll: en feco-
à^s qu'en premières nopces. Car par Tannée de fon dcceds,
il appert qu'elle elfoit demeurée aflez ieunc vefaedudicV
Pierre de Nauarrc, 6c ce fécond mariage pourroirauoir efté
caufc qu'elle ne voulut eftre inhumceaux Chartreux. .
L'an 1419. le 4. Aouft, Pierre Courfin Chapellaindudit
Prince de Nauarrc, ordonna par fon teAament d'eltre en-
terréauprcs de fondit maiftrc, & en faueur de cela donnai
ladide Chartreufe 45. liures parifis, & pour vn anniuerlaue
perpétuel, quatre liures parilis de rente annuelle ôcperpc*
ruelle. , , .st\nv.^:' uî-.
Lefdits Chartreux avans bien auo-mentc ladide terre de-
puis 100. ans qu'ils en iouillent, l'ont vendue en l'an 1596.
auec autres bonnes terres , pour \ç,s affaires cfqucls on les
auoitembarrairez, ôc incômmoditezqu'ilsauoientreceues
Ats troubles paiTez. le ne fc^^ai comme ils ont voulu l'en
deffaire,&: fils ont bien peu cilre authonfezdechofedefi
grandeimportance.Car la terre auec les autres aliénées leur
rapportoient cy deuant, comme Tay peu apprendre, plus de
4^. muids degrainparan. -, j. v . .v. :>^
Letroifieimefepulchreaucofté feptemtrionaldudîtAuV
tel , eft de marbre elleué comme lefuldit, ioubs vnc petit-ç
arcade, prnee par dedans de peinture. Au dcillis duquel eft
OOo ij
47<5 VNIVERSITE' DE PARIS,
vnen:atuëd''vnCh'Cualicrarmc,ôc Tur le bord delà combe
eft engrauécet Epitaphe.
Cy gifi noble & fuijpint Prince ^Uonficur Améde Gène ne j qui
trefpâjfa l'an de grâce 136 9. le 4 Jour de Décembre.
Ledicl Ame cftoit fils de Guilbuinc Comte de Geneue
& frère de Robert quifut Cardinal , Ôi ayant cftc créé Pape
l'an 1578. durant lefchifme fut appelle Clément 7.
LequatrielmerepulchreeftenlaChapellederairKflcMa-
gdeleine,efleué d'vivpiedôcdemi déterre, fur lequeifonc
grauez les figures d'viibomme 2c d'vne femme , autour du-
quel tombeaueftefcrit cet epitaphe, - t'y <-'
Cy gift honorable homme, (ire Heruéde Neai^uille y Seigneur dit
V al Coquaînx lez.Cûrbetl y& Confetller du Roy nojlre Sire .^qui
treffajpi le 5 . tour de Septembre , l'an de grâce 1423. E t to u t
fuyuant,
Cy gifi Bamoifelle Marguerite Alory^ femme duditjïre Heruê,
dr dame d'iceluy Iteu du ValCoquatriXy laquelle trefpaffa U ^.iour
de Mars l'an de grâce 141^, - c. tff^i-)»
En ladite Chapelle ell grauë fur vne table de cuyure con-
tre la muraille ce qui T'cnfuit.
Sire Heraé de NeauuUle , fetgneurdu Val Coquatrixlez. Cor-
beily é' C~ofetllerdu Roy n6firejhe^& Maifire Guillaume deNeau-
utlle^Secretaire dHceluyJetgneur yfieres : ont fondé en l'Eglift de
céans chacun deux Anniuerfatres ^ four eux & leurs femmes. Et
quatre Religieux perpétuels pour prier Dieu pour eux,& pour les
âmes de leurfdicles femmes^ô'de leurs père &mere jô* de leurs
autres amis & bien- facteurs. C'ejl àfçauoirleditfire Herué, trois
d'iceux Religieux.^ lefquels d'orefenauant auront & occupèrent les
Celles Jîgnee s , la première à' la lettre X, la féconde a la lettre T ^ à*
U tierce à la lettre Z. Et ledit Maijire Guillaume vn Religieux qui
fembUblcment aura & occupera la Celle Jpgnee à la lettre V. Ten-
tes icelles Celles afifes au grand Cloiftre de cejie diffe Eglife. Peur
laquelle fondation , &pour ej^re perpétuellement accompagnez, d*
part ici pan s en toutes les prières :, & autres bien- fat cl s fpirtîuels de
tous les Religieux de cejlc dicte Eglife: I ceux fier es leur ont donnée
baillé & tranfporté perpétuellement a toufioursmais : c'ejî àfcauoir
ledit ftre Herué .^plufteurs beaux héritages , en la valeur décent
cinquante liurespartfîs de rente par an , aj?ù affez. près dudit Cer-
beiL Et leditMAiftreGuilUuTnc'vnftef en U VAkurdi cinquante
L IV RE SECOND. 477
liuresfarijîs de rente far an , afis en la vtllc, terrouer , &fînage dt
■ Forefi au pays de V eulquecin le N ormant. Et de f quels héritages
(^ ajsiettes^ le/dits Religieux ont eHé bien contens : &par ce promis
entretenir & accomplir ladite fondation par la manière que dit efi^
'^^mmece & les autres chofes deJfufdiQes^ apperent & Jont plu'S à.
plam contenues es lettres fur cefaicîes drpajfees entre lefdits Reli-
gieux^ & tceux F ères ^ l\in de grâce 1420. au mois d' Octobre.
II y aplufieurs autres fepulciiresquincfontpasencuccs,
tant dans l'Eglife que dans les Cloiftres, où font inhumez
diuerfes perlonnes, tanc hommes que femmes, dont l'en
nommeray icyquelquesvns, félon qu'on pcutlireleurscpi-
taphes fur les tombes. Car il y en a qui font du tout efficez,
d'au très qui le font a demy, ou qui manquentde quelques
motsprincipaux,des nomsôc dattes du dcceds.
PrcmieremcntMeflirePhilippes deMarigny Eucfquc de
Cambray,& depuis Archeuelque de Sens, frère du Comte
de Longueuille,Anguerran de Marigny,&l'vn de leurs pre-
miers bien'fadeursjlcquel trefpaflaran &futentcrré
en l'ancienne Chapelle, de laquelle on a fait depuis le Refe-
â:oir,& y futl'cfpaccde dixans,& quand TEglifcfutpar-
•faide 6c confacree, fut rapporté en icelle deuant le grand
Autel, foubsvne tombe de marbre noir, où fon image ell
imprimée fur allcbaflrc, à cofté du tombeau dudit Cardinal
deBeauuais.
Enfuit Mclîîre Jean de Blangi Dodeur en Théologie, &
Euefque d'Auxerrc, qui trefpaflà l'an 1344. le 1 5. iour de
Mars, ôc gift ioubs vne tombe fur laquelle eft fon effigie
•en cuiure.
: Mcffire Michel de Cernay Euefque d'^Auxerre, & Con.
fefleurduRoy Charles VI. quitrtfpafralei3 iourd'Odo-
brCjl'an dé grâce 1409 •& gift foubs vne tombe de marbre^
furlaquelleeft fon effigie en allebaftrc.
Meflire îcand'Arfomualle EuefquedeChaaIons,&:Con-
fefleur de Monfeigneur le Dauphin,filsdc Roy Charles VL
qui dcceda le 17. iour d'Aouftrani4i6.
. Et plus bas dans le chœur ceux qui f'enfuiuent.
Noble &: puifTant feigneur, Monfeigneur Philippes de
•Harcour, Cheualier, ieigneur de Montgommcry & de
Noyellcfmlamer.Confciiler,premicr Chambellan duRoy
OOo iij
473 V N I V E R S I T F; D E P A R I S,
Charles V I. lequel crefpafTâ Tan 1 414. le 13. iour d'06lobrc.
Lequel Epitaphe l'on voitfur fa combe couuercc de Ton effi-
gie en cuiure.
Noble homme îcan de la Lune Arragonois,neueu du
Pape BencJidij. erec Tan 1394. qui trelpalîà l'an de grâce
Meffirc lean de Chilly Euefque de Grcnoble,qui trcrpaf-
fal'an de grâce nço.lei/.iourd'Aoufl.
Melîîre Benard Euefque de Condon,^ui trerpafTa le ^.
Mars l'an
Maiftre Pierre Remufc , did deTonnerre , Chanoine de
Rheims&deTournayjConfeillcr du Roy, 6c de Monfei-
gneur kDuc de Bourgongne ^qui trcipaiîaleS.iourd'O-
cl;obre l'an 1395.
MeiUrcChaberc HuguesDodeurcfsLoix,Archcdiacrc
de Mafcon de Chanoine d'Authun àc de Chaalons^ qui tref-
paiîa l'an 1351. Icu.iour de lum.
NoblehommeIeand'AymuilIe,Cheualicr,reigneur de
Bruyères 6c d'AulIomuilher, maiftre d'hoftel du Roy Char-
les V\ qui trerpaÛTa en fonhoftel à Paris, le 10. iour de Mars,
l'an de grâce 1375. Iceluy fonda le Collège furnôméd'Ay m-
uillepresS.Corme, &L gift fous vnc tombe de marbre, fur
laquelle eftfon effigie en âllebaftre.
M. Hugues le Coq licencie es droids Canon & Ciuil,
Chanoine de l'Eghfe Collégiale d'Auchun , Se Archediacrc
de Beaulne en icelleEglife, qui crelpafTa le 16. iour de Sep-
tembre, l'an de grâce 1485.
Il ferctiraàla fin defesioursaudic lieu, & leur bailla quel-
ques biens ôcreuenus, tant pour fon entretcnement la vie
durante de fes gens, que pour la fondacion de quelques
obits pour luy, 6c pour maillre Gérard leCoqfonpere,ÔC
Damoifelle Icanne Deflandes/a merej&pouri'entretenc-
ment d'vn Religieux à perpétuité. Laquelle fondation fc
voit grauce fur vne lame de cuiurc dans le grand Cloiftre,
contre la demeure defigneeauditReligieux.
Melîire leaii du Portail, ôc Meflire Simon du Portail fon
frère, repofenc fous vne belle tombe de marbre, couuerte
delamesdecuiure,ou foRt grauees leurs effigies auecceft
Epitaphe dl'entour.
L IVRE s ECON D. 4-9
Mefire lejindu Portatl Archedtacre de Tournay ^ConftiUer du
Roy Phtlsppesle Long^ & du Roy Charles fonficre , ç^ Chancelier
de Charles Comte de falots, d An]ouy d'Alençon , d^ de Chartres :
■ (^depuis Maijlre des Requesles de l'hofieldic Roy Philippes^fils
dudit Comte. Lequel trefpajja l'an de grâce ijjâ. le ic^. tour de
Nouembre. Et Mefire Simon du Fort ail, fier e dudit Arche diacre,
: & chantre de l'Bglife deTaurnay, qui tre/pajja l\m mil trots cens
&
NoblehommeMe'iTireYuandeBeart^Cheualicr, Cham-
bellan du Roy deFrace,filz naturel defeu noble & puifTanc
fcigneurGafl:on3.dc ce nom, furnommé Phœbus, Comte
de Foix, qui rrefpaiïaà Pans en l'iioftel du Roy à S. Paul. Tan
de grâce 1491. Icpenulciefmeiour de lanuier.
M Gérard de Montagu, Chanoine de Paris 6c de Rhcims
Confeillerdu Roy&fon Aduocatau Parlement, 6:grand
amy &:bienfaicl;eur des Chartreux qui trelpaiFalei. lourde
DecembreTan de grâce Lequel a tantgaignëfur eux
qu'en toutes les McfTes qu'ils difcntiournellcmêt ils font
mémoire de luy. En l'an 1339. II fonda le Collège â prefcns
i diddeLaonaffis au delTus des Carmes.
M. MartmSenerehalAduocatenlaCour de Parlement^
I qui deceda l'an 1371. le 15. iourde luillet quirepolefoubz
! vne Tombe de marbre.
Reucrend ôcdodle perfonnagc Nicolas le Difcur, Protc-
notaire Apofbolique , 6c Archidiacre des Eglifes de laon^
^: Noyon, & encores Chanoyne defdiâies Eglifes, 6c dei'E-
glifede Paris, 6c Secrétaire du Roy de France : qui treipaiTa.
le 24. iour d'odobrel'an degracei399,
Sagehomme6cdelouableconuer{ati6 M.îeandu Mont
Saindc Marie, Aduocat en Parlcmêr, 6cPreuof]:dc l'Eglife
de SoifTons, ^ Chancellier d'Illuftriflime Prince Philippe
Duc d'Orléans, fils de Philippe de Valoys Roy de France,
qui trcfpafTa le iourde NojQire Dame 8. iour de Décembre.
l'an 1348.
M. Pierre de Chenac OfHcial de l'Eglife de Paris, & Cha-
noine de Limoges, qui trefpafTai'an mil crois cents 6c
M.Odo BoileauejTrefoner de la Sainâ:c Chapelle de Paris
oui trefpafPa le u. iour d'oâ:obre Fan de grâce
M.MathurinRoger ConfciUer du Roy, 6c Chanoyne d^
4So VNIVERSITE' DE PARIS,
Bcrhunc&d'Auxe quicrerpaffa le ij.iourd'Aouftl'an mil
crois cents quatre vingcôc
Au basdel'EgliferepofcDcfousvne tombeplatte,Noble
homme Adam de Cambray,Cheuallier, Premier Prefidenc
en la Cour de Parlement de Paris qui trefpaila le If. lourde
Marsrani45($. &i dame Charlotte Alixandreiàfcmmc qui
trefpaira le 12. iour de Mars 1475.
L'on voit leur fondation graucc furvne table de cuiurc
contre lamuraillcderEglife, de l'an 1450. auecleporcraid
au vif dudit premier Prelident, en vn tableau contre ladictc
fondation.
De l'autre code, contre la Chapelle faind Bruno, cfl la
tombe de maiftre Regnault de Bulfy, Confeiller du Roy en
fon Parlement, ôcPrcuoft en l'Eglile deSoifTons, qui tref-
paOTaTan de grâce 1407. le lo.iourdeMars.
En leur Chapitre gift noble dame Marguerite de Cha-
lons,Dame de ThoryScde Puyfoie^filiedeMonfeigncur
leaade Clialons, Comte d'Auxcrre &:deTonncrre, fem-
me de feu Monficurlean deSauoye,Cheualier,qui treipaifa
enfonhofteiàParis le 11. iour d'Octobre Tan 1378.
En la Chapelle de faind Michel gill maiftre Gcofroy le
BouteiLler,ChanceUer ôc Chanoine de Chartres, 6c de la
Sainde Chapelle à Paris, & premier Chapellain du Roy de
France, qui trerpafla le 1 1. iour de luillet, l'an de grâce 1377.
En la Chapelle faind leangifl: vénérable & difcrete per-
sonne, maiftre Pierre le Iay,en fon viuanc Doyen de l'Egli-
fe de Meaux,& Confeiller du Roy es Rcqueftes de fon Pa-
lais à Paris, qui trefpaiïà le zf . iour d'Odobre , l'an de grâce
mil quatre cens & trente.
Au petit Cloiftre mellîreLouys fils naturel du Comte de
Flandres , qui trefpalTa Tan 1378. L'on n'a peu lire fcs digni
tez.
Maiftre Ican Verforis, homme dode&ceîebre,comme
Ion voit par les vers fuiuants grauez dans la muraille dudid
Cloiftre, qui monftrentcftrcanciens.
Piinjct iActthicvrhis fludij^^Ioannes
Verjoris dtcu^s cximiumy doitifimus omni
Dogmaie -. qui vit a. ce le b s O" culîorhonefli,
MuUvrum ingénia erudtft iuuenum^fenum^,
Vïttët
L I V R E s E C O N D. 481
^iuet at ille fHi6fcrif>tts celebratus 'vbtque:
Et famaj & meritts durn foi lujirabn olym^um.
Ergofui memoresy ^equos obnixe rogate
Corde fio fuferos , £terna pacc quiefcAt.
Et parce qu'il n'appert pointdu tempsauquel ccfl: Epita^
pheaeflé appofé,le Leclcur fera aduerty qu'il n'efl point
cie ce maiilrc lean Verforis qui a eftc enterre audit lieu, l'an
1^09. Lequel eft feulement de la race du fufdit.
En leur grand cloiftre giftfoubs vne tombe platte,Mefli-
rc Gilles de Scns,feigneur de Loye, Aduocat en Parlement,
neueu de Meflire Eudes de Sens, iadis Chanoine de Paris,
qiii trefpalTa l'an 1335. le ij. iour de luin.
Item, foubs vne autre tombe gift noble homme Guillau-
inede Sens, premier Prefident en la Cour de Parlementa
I; Paris, fils de reu maiflre Gilles de Sens^ qui trefpaffa l'an de
\ grâce 13 9^ . le 11. iour d' Auril.
\ • Item, maidre Vincent de Montrotyne , iadis Secrétaire
de feu noble & puilFant Prince, Monfeigneur Pierre de Na-
uarrCjComte de Mortaigne,& depuis Notaireôc Secrétaire
duRoy, quitrefpalTaenlavilledeCorbeil auferuice dudic
ièigneur. Tan de grâce 1420. le 18. iour d'Odobre.
Dans leur Cîmetierefur vne Croix de pierre efl efcrit cet
Epitaphe. Cy gifl Mefire lean Guyot iadi-s ChapelUm du Roy
nofirefire , & Chanoine de Sens à* de Chdmpeaux, qui trefpaffa le
28. iour de luin^l'an de grâce 1404.
Item, contre vne autre Croix eft efcrit : Cy gifl feu Maifire
Eierre Surian, iadis Clerc & Notaire de deux Roà^é' chanoine de ^ '
S. Germain de Lauxerroùà Paris y quitrefpajfa l'an. cii de pins
MaiftreIcanCharlcquin,maiil:re Guillaume de Blaucyi^i'a"'}^?.
maiftrePicrre du Perier,6c msiilre Bertrand Francoyer : de
tous lefquels Ion n'a peu lire leurs Epitaphes,pour fcauoir
en quel temps ils viuoient,& leurs dignitez , finon qu'ils ont
cfté tous Clercs ôc Notaires des Roy s de France.
Quant aux Religieux dudit lieu, ils n'ont aucune tombe
ny-epitaphc,&:ne font iamais enterrez dans les Eglifes,ny
autre part que dans le Cymctiere commun qu'ils ont dans
le Preau de leur grand cioiftre.
Auquel grand cloiftre il y a vn grand puys, duquel âfautc
de fontaines l'on fait aller l'eau par des conduits en-toutes
PPp
455jt VNIVERSITE' DE PARIS.
les cellules des Religieux, ÔC en toutes les offices delà mai-
fon.
ATcncrcc duditConuent il y a quelques arcades & logis
au delTuSjqui font les derniers édifices faids audit lieu. Au
deflus dcfquelles arcades, Ion voit entre autres effigies, l'ef-
figie de faind Louys RoydeFrancCjquiprefentevn nom-
bre de Religieux à la facree Vierge Marie, &: à coftcfont
C;rauczces vers.
H une rogo^ quifquis ades^on Admirer is Eremum :
Nec diC(t5 hxc Junt tectafuperba mmïs.
HegUJunt etemm 'viridis fandaminavallis,
Francornm iecit qu£Lodoicus honos.
Rex frimum injittmt , Regum Rex auKity&augct :
Sertuhita fttnm tempus in omnedomum. •
Lefquclsvers lemblenc refpondre tacitement à ceux qui
voudroient dire que ceftemaifonefttrop belle 6c magnifi-
que pour des Religieux folitaires , combien qu'en toute©
lieu il n'y aye aucun baftiment rompcueux&:fuperbe,qui
excedelesboruesdelafimpliciréâc modeftiereligieufe. Et
n'y a que la belle compofition de leur Cloiftre, non com-
mun aux autres ordres de religion, la quantité 6: lenombre
des logis necefTairespour loger chacunàpart,comme en vn
defertrcmplyd'herraitages.écreflicnduc de leur enclos en-
iiironnc de hautes murailles , àuec la belle affiettcSc bon air
du lieu, qui rendent ccftemaifon fort agréable, & la font
paroiftre belle &: magnifique. Lerquclles commoditez Ion
ne leur doit pas enuier , à Ion iugcra que iuftement leurs
doiuent eflre concédées, quand ion confiderera qu'ils fc-
contiennentdans vn enclos d'enuiron jo.arpensde terre
pour le plus, dont ils ne fortct que peu ou point. Ecencorei
qui plus cil:,ilsn'ont pas la plaine ôclibre iouiflance de fi peu
d'eftenduë. Car ils font reftraints 6c renfermez chacun dans
■vn petit logis &: iardinet,qui necontientpaslecoutdemy
quartier de terre, dont ils ne fortent ordinairement qu'à
ccrtain-esheurespouralIeràrEglife&auConucnt: 6c n'ont
qu'vn iourdclaicpmaine, auquel ilspeuuenr prendre l'air
dansleur grand clos, faifantrenaiftre 6creuiureences der-
niers fiecles, par vn grand miracle de la grâce diurne, \ç,î> an-
ciens*deferts ôc folitudes de l'Egypte 6c Paleiline, dans les*
L î V R E s E C O N D, 485
plus peuplées villes de l'Europe. Lefquels anciens Hermi-
tesilsenruiuencd'afrczpres^&fepeuucntdircn'eftrcpoint
inférieurs en cclaàpluiicursd'iceux, qui viuoientenlapre-
mierefcrueur des Chreftiens ,Ôc qui ont eflc fameux 6c ad-
mirables pour leur fainftctc de vie : lefquels , encores qu'ils
fuil'ent recirez dans les deferts jiors la conuerfàtion des mô-
dains, neancmoins n'eftoiencpoiiic reflraints & confin cz en
Il peu d'ellenduc de lieu : mais auoient gradpays de deferrs,
parmy lefquels ils pouuoienc aller ôc venir, ôc fencr'voirêc
vilîcer les vns les autres, & fuis n'eftoienc obligez de demeu-
rer toufiours en vn mefme lieu, comme de ce fontfoy les
hifloires Ecclefiaftiques. Là où ceux-cy font enfermez dans
les murailles dVn monaflere , &: encores d auantage dans
l'enclos d'vnpeticlieu,ôcfontprofcffion d'y demeurer tout
le temps de leur vie. Si bien que fans rapporter les exemples
du vieux temps, i'efcriray ce que i'ay appris d'aucuns d'eux,
que depuis vingt ans il eft decedé en celle maifon, entre au-
tres vn bon Pcre appelle D. Antoine BalafqueGafcon, le-
quel y auoic vefcu quarate quatre ans , fans élire ia mais forti
dudit Conuent : & encor depuis il y en eft trerpaifé vn autre
enrani599. nommé D. DenysRoufleaudeccdioccfc, qui
y a vefcu yy. ans,6c bien yo. ans fans eftre forty hors la porte
dudit Conuent, &: fans auoir feulement changé de cellule.
Ce qui n'eft pas merueille entre eux, Sceilaifcz fréquent,
mais il eft bien remarquable parmy nous,&: de noftre temps,
puifquc d'autres efcriuains il y a long temps, l'ont trouue
digne de remarque en d'autres perfonnes dudit ordre.
L'enclos dudit monaftere n*a point efté toufiours de fi
grande eftenduë: car anciennement il n'y enauoitqu'vne
partie, qui cftoit l'éclos de l'hoftel de Vauuert , dans lequel
ibnccompris tous les baftimens,&: depuis il a eftc accreu à
diuerfes fois, 5c dans lequel il y a vn beau mouhn à vent, qui
leur eft vne grande commodité.
Cefte maifon eft munie de grands priuileges,graces&:im.
munitez,o£i:roycz par les Papes, comme den'cftrefubiecls
à l'ordinaire, &: dépendre immédiatement du faincl Siège,
de ne payer aucunes difmes ou décimes ; de iouy r de tous
les priuileges concédez aux quatre Ordrcsdes Mendiants.
Et pour ne déroger aux dronfls quele Curé pouuoitpre-
PPp ij
^§4 VNIVERSITE' DE PARIS,
rendre cd Ieurmairon,en quelque façon que ce loi c, ils en
onttranfîgcauecIcditCuréduconfentemenccierEuefquc
de Pans. Et demeura quitte Scdcfcliargé tout ledit lieu de
Vauuerc ôc perfonnes d'iceluy,de toutdroidparrochialà
perpétuité, comme appert par les lettres dudict Eueique,
données l'an ii6o.au mois de Mars.
Et d'autres parles Roys de France, comme l'exemption
de ^^abeilc pour quatre feptiers de Tel, qu'ils ont droicl de
prendre par chacun an, en payant feulement le droidda
marchant .l'cxeraption de ne payer l'émolument des feaulx
Royaux : l'exemption de ne receuoir de nourrir en leurs
maifons aucuns foldats cifropiez , lous le nom de Religieux
laies: le priuilege de garde gardienneduPrenort de Paris,
& deCommittu-nusauxRequeftes du Palais.
Autre priuilege, qu'il n'elt permis à aucun Religieux dz
baftir aucun édifice , ny acquérir poifefîîon a demie lieuë
près de leurs hmitcSjConcedé à tout l'Ordre par trois Papes,
èc confirmé par les autres fuiuants.
Ceque l'Aduocat Choppin rapporte Hure 2. defonMo-
nafticontir. i.art. 9.Lefqucispnuilegesi'ay veuaueclesnu-
très priuileges confirmez par plufieurs Roys , nommémenc
uarleRoy Henry 4. l'an 1596. Et lefdites lettresenlaCour
de Parlement, Se enlaCourdesAydes.
Tay efl:ë d'aduis d'adioufter icy les lettres de la fondation
faicle par ledit Roy S. Louys , pour contenter ceux qui Içs
pourroientdefirer,lefqucllesnous auionsfeulemêtcottees
4:ydeuanr, afin de n'interrompre noftredifcours.
IN nomine fanEfjK^indiuidiLiTrinitiitls Amsn. Ludoukus
D ci gratia Francorum Rex . Nouer int vnÏHcrJi j^r^fentes fAriter
ij;' futur i , quodad nojlritm accédantes ^r.tfentïi.r,n fiatres ordints
Cdrtujîtnfis , nabis bumiliter fupplicarunt, vtprope ciuitntem no-
firam Panjienfem , in quafluunt aquA Urgifirnji fnlutarisddoiri'
nx: Adco. quod fluminis impetus ciuitatcm îpfam Leîificans é^
Rtfiumenco* tnundans vniuerftdem irrigat EccleJIa??ipio dtuim 'nominis amo-
joii Luttui. Yc^'velkiTiusO'idem ordini de loco aliquo ccmpetcnti liberalitats
regiaproHidere: Tètent es humiliterô' inftanterjVt locum nofirum
AC domum de Valle njindi, prope ciuitate?n prxâuî-am mûris excel-
Jis & quotii/modis çircumcin^nmpietAtis intuUu dignizremttrjïhi
LIVRE SECOND. 485
COncedere : vt in ipfo &peripfum totus or do reuirefcerct ô'fiorcret.
Sicg, domns ipfafecusfnlutariHm nquarum plantata decnrftts yfri--^
Hum in tempore fro datura gratifitmum , totum Canujien/inm
ordifiem fœcimdaret . Nos auiem fratres ipfos & eorum ordinem
Deo gratitm fpecialis dtleéfionis & fiuoris gratin proflquentcs,
pif s eorum fuppUcationihus annuimus : ô" locum prjidictum , ac
domum de vaÛc njirîdi, fient eum tenehamusyfi-atribus ipfis tbtdem
Summo Régi perpetuoferuiturts mpnram &perpetuam eleemofy- Per^etuam
nameoncedimus & donamus locum ipfum, peyfonas & hona qu£- carthuftAms
) cumejue adipfum pertinenti.t in nofira & regia proteciione fufti- ^rTuat!^
' pientes jô'volentesabomniintufia molefiatione manere quieta,
; Tyonamtis infuper & concedimus in pcrpetuam eleemofyndmypie-
1 tatis întnitu , dr pro nofir£ & antecefforum noftrorum amm.irum
I remediOyfi'atribus tpfis imbi Domino fi^ruituris âd eorumfubfian - ^ ^^^^ ^^
tationem-,quiriquemodiûs BLidmofiri de G onnefia, ad menfira??i frumentariiti
\ cf modium Panficnfem tn granario noHro Parifienfi percipiendos ^^"' .JL"''*
annnatimad ftfirum omnium fin^orum : quos a prxpofitis &mi- panis (onfici^
mfiris nofiriSf quicunque pro tempore fuerint , eifdcm fi-atribus '"'•
Joluifine diminutione uel difficultate pr^eipimus ad terminum
prAibutum . Prxterea donamus eifdem (^ concedimus domum
quam cmimus a liberts dtfuncti Pétri Cocci,fitam iuxtaGentdiù^
cum, eum parprifid dr terris adiaecntibus, & vinea ac al^s c tu s per-
tinent iî s ab ipfis in perpetuum pafiidenda . ,^od vt perpétua
flabtlitatis robur obtineat, prx/entem paginamfigillt mfiri au^fo-
ritatey ac regimominis characfere infertus annotato fecimus corn-
ynuniri. AUum apud Meledunum^ anno Dominiez Incarnationis
mîllefiimo ducentefimo , quinqungefijno nono, MenfeMaio, Re^ni
*vero nosiri anno tricefimo terito. Jifiantibus in Palatio nofiro, I2.y^
quorum nominafuppofita funt &figna. . Daptfero nullo. Si^num
loannis ButicuUni. S. Egidii ConfiabuLini S, Alphonfi Ca-
nner uni.
PPp iij
4% VNIVERSITFDE PARIS,"
p
DE L'ORDRE DES MATHVRINS,
Ô' de leur Monnfiere de Raris.
Ource qu'il v en a beaucoup qui ne fçaucnt pas l'ori-
trine àc infticution de cet Ordre, Hm'alembléboncn
dire quelque choie, auant que parler delcurmaifon de Pa-
ris. Lapremieremai(bn& chef de l'ordre des ReHgieux de
la iaindc Trinité de la rédemption des captifs, vulgairemêc
appeliez Machurins, eft en Valoisà i6. lieues de Pans au dio^
celc de Meaux <Sc b'appelleCerfroy,fenLatin C^r/^«//r/^/^«/)
pour ce qu'en ce lieu au bas d'vnepetitemontaigne, il y a
vne fontaine d'eau belle & claire: En laquelle vu Cerf tout
blanc portant vne Croix de couleur rouge &: d'azur ou bleu,
vcnoitquclqucsfoisfe rafraîchir en plain midy lortant de
la foreft. Et là s'cftoit retire vn iaind hermite nommé Fœlix
dudit pais de Valois, viuant en grande aufterité 6c deuotion.
Et en ce niefme temps elloit lcandeMata,natit de Prou-
uencedulieuditFaulconjdenobleracefy aiant encore en
ce tcps gens illuftres de fon furnom)Iequel lailîant les pom-
pes de vanitcz du monde vint eftudier à Paris , la où il fut fait
Dodeur en Théologie, defirant touiioursviureenfohtudc
&c vaquera oraifon 2c continuelle contemplation. Aquoy
le côfolida vn Ange le iour qu'il célébra fa première MeiTe,
en prcfence depluficurs Prélats de Paris. Car eflant A l'eleua-
tionduprecicuxcorpsdenoflreSauueur, l'Ange luyappa-
rutl; vellu de blanc, Payant vne Croix rouge ôc bleue fur
l'edomach.Etauoit les mains croizees: ôctenoit en icellcs
deux prifonnicrs ou crclâucSjCommecfl recité en la préface
de la reigle duditordrc.Etpour mieux efFeduer fon faind
defîr, alla trouucr ledit Fœhx: Car larenommee de fa fain-
cle vie voUoir par tout le monde. Et demeura auec luy Tefpa-
ce de trois ans : là où ils eurent pluiîeurs fois la vifion dudid
Cerfblancportc>-croix,quiferendoitfamiher&domeftique
aufdits pères hermites. Et ce qui les cfpouucnta fort, cft
que iamais il n'auoit edé veu deuant qu'ils habitaflent en ce
lieu: comme auifi de puisieur parcementoncqucsn'yappa-
I
L I V R E s E C O N D. 487
rut. Parquoy prenant cela pour vn myftere conduits delà
main de DieUj&s'eftans mis profondement en oraifon, fu-
rent diumementinfpirez dallera Rome vers le faindPcre
pour luy déclarer lavifion. Ety eAansparuenuz,ilsfepro-
ftcrnerent aux pieds du S. Père Innocent3. nouuellemenc
inftallé au S. Siège, lequel Icsreçeut bien humainement. Et
ayant entendu leur de(rein,alla dircMefTeleij. Feurier,iour
idelo^auedefaincle Agnes viergeôc martyre. Où durant la
MeiPe, il cutvnemefmeaparitionqu'auoiteuIeandeMata.
C'ei^afçauoirvn Ange veftu de blanc, portant fur la poitri-
ne vne croix rouge & bleue. Ettenoitenfesmainscroifces
' deux captifs, l'vn Maure ou Turc, & l'autre Chrelliê, com-
mepour en faire efchange. LaMeiïc eftant finie, il manda
i lefdits lean & Fclix,ôc leur dit : Mes chers cnfans,ie cognoy
maintenantque vous eftes conduitsdu faind; Efprit : ôc leur
répétant la fufdicle vifion, leur commanda deprendre pareil
1 habit,adiouil:ant ces mors. Vofire Ordre fera appelle j l^Ordre
1 de la fatn^e Trinité de la Rédemption des captifs.
Etfur ce leur fit expédier lettres l'an defon llcgc i. 6c de
l'incarnation 1198. FrereLouys Petit l'vn des Mmiftresde
: Japrouince de France jneueu & Secrétaire de monfiturle
R. Père F. François Petit, General dudid Ordre, a fait en-
giâuer en cuiure, & imprimer cefte viiion en l'an 1 éo 6.
comme elle cllrepre^entec en Ja page fuiuante.
4SB
VNIVERSITE' DE PARIS,
Injt'iiuûo orainis jj Trmxtdixs irJoiw/ioiits- -
Ccwiniomm [iup jnnoceii'tio tertio racta anno fui
r, LVD
ic Cji onio a^robaMis non a •^Janéifftxbncaius
Sc2: CL Jummo folo ù c o . ^i^^,
H
Es rufdicles lettres du Pape Innocent 3. il efl: exprelTc-
mct dit, que li les deux pars du reuenu des Religieux fuffiréc
pour la nourriture d'iceux& de leurs fcruiteurSj&auffi pour
les hoftes 6c les pauures: la tierce partie fe doit referuer pour
le rachapt des Chrefliens , qui font détenus prifonnicrs par
lespayens «Se infidèles. Les maifons de cet Ordre i^appelléc
Miniftreries, & les chefs d'icelles Minières. Lefquels en ce
Royaume font diuifez en iix prouinces: c'cft à içauoir Fran-
ce, Champagne, Picardie, Normandie, Languedoc 6c
Prouencc, qui de trois ans en trois ans le 4. Dimanche d'a-
près PaCques l'aflemblent à Cerfroy, pour la célébration de
leur Chapitre gênerai. Où chacun Miniftreapportefa cot-
te Sctaxepour ladite rédemption. Lefquelles toutes enfem-
ble
LIVRE SECOND. . 4S9
ble Te gardent puis après au grand coffre ou tronc des Ma-
thurins de Paris : Attendans qu'il y aitTomme notable pour
cnuoyet par Religieux fidèles 6c prudents aux terres des
Payens, 6c faire ledit rachapt. Ils peuuentauiTi faire cfclian-
ge de Payens captifs à des Chrelliens captifs, eu ef'gard à
leurs qualitcz. Le Pape Innocent odroya à. leandcMata
ôc à Félix, initiateurs de cet Ordre , TEglife de Rome ,dicl:e
defâindThomasô: faincl: Michel des Formes (c'effàdirc
Aqucdudsouconduitsdefontainesjauec tous les reuenus
ôc polleiîîons d'icelle, pour y eftablirvn Conuent de leur or-
dre, comme ils oncfait. Fœlix n'y demeura guère : carlean
de Mata lerenuoya en Francc,pour multiplier l'es confrères
tantàCerfroy qu'ailleurs: mais luy n'en bougea, &y a de-
meuré quinze ou ieizeâns,c'eft à rçauoiriufques en l'an 1215.
qu'il deceda le zi, iour de Decembre,aagc de 60. ans,
Plufieurs autres ont elcricdero^ceilencedccefterelieion:
& entreautres Robert Gaguin, General d'iceile.en Ton trai-
té (ie v^rtjs in e-ccltfia Dci ordmihu-s, did ainli.
Sicpietate omnes Chrifiimyfieria pafim
Dtjf enfant, qu^tota. nequit cojnfle&:ier vnm,
IndepmfluxitdiuiniilcgthuiordQ^-
Ordû qui trifti ferro njelcarcereprejfos
Eximeret, Iaxis {depenfo muncrt) vinclif.
Non aliter quam cum gémit us miferofd, do i ores
Excipiens hominum, gremio dtlapfaparmtùy
Progenies dtuina^fores effregttJuerm :
Sûluit d^ ex "jmhrli^ mercatu-s fanguinCy Patres.
^Hodfdo ajferuans fubpe^iore Tnnifer ordo
Gefid Redemptoris & nominatrmajupcrniy
Fertyajnat,€xeqmtur, miferorum ergafiula foluens.
La reigle de cet ordre ell entièrement inferee en l'epiflrc
478. du Pape Innocent 3. qui fe commence, ^'/'mfAî/^^////;?^
difpofitioms clementia, Toutefbisils ont obtenu modération
de certains articles d'icellc : A caufe des grands voyages
qu'ils leur conuientfaire, pour le rachapt des Chreftiens:
Comme de n'aller iamais à chcual: de ne manger chair finô
les Dimanches&àcertainesfeftes de l'année, écc. Et félon
icelle modération, lean Bogard, Libraire iurc de Doiiay en
Flandre, l'a imprimée en rani)8(j.
4;>o VNIVERSITF DE PARIS,
T)ti Mennficre des MathnrtKS de Paris.
Anciennemê'c au lieu où eft le Monaftere des Machurins,
ilyauoic vn Hofpital ou Aumofneriedefaind Benoift^cn
la cenfiue du Roy,6c chargé reulement cnuers luy d'vne
choie pourfonds déterre. Lequel Louys le Ieunc,fîlsde
Louys le Gros, Roy de France, leur remit par iespatentes en
113S". l'an 1138. 6c de Ton règne le premier. Qui font telles.
//^ nomine fdn6fd & indiuidHx Trinitatis y &c. Ego Ludouictu
Dei gratta Rtx Franco mm , & Bue AquitanorPim y notum haberi
volnmas vnitierfis tam fulHris quam frdfentihns ^quod nos ^r or
remediû ant?n£ noflrx & anteccjjorum nofirorum^eleemofynx Beati
BenediBi:, qttJifita efi in Suburhio Parifien/i, ittxta locum , qui di-
licl de Clu- citurThermd jobolum vntt^m ^ quem de cenfn annuatim abeadem-
iîy- eleemofjna habebamtu^ de terra /ci lice t Simonis Tome lie ,prorfi^
dimijimti^ & inpcrpetuum condonauimm : nj^pnedicla eLeemofyna:
' terram illam ab omm exa^ione liberam & quietarn perpétua vof-
fideat.^ &c.
Monfieur Choppin, lih. 1. Monaflici, titulo 2. articulo if..
rapporte ce priui-lege,&: dit que les Mathurins ontl'criginal
à leur threior. 1 oignant le grand portail delcur MonaTtere
qui refpondà la rue faincT: lacques, qui a elle defmoli en Taa
i6(o. pourreflargillcment deladicleruc. Ilyauoitvnautre
" petitportail dudid Hofpiral j&àl'vnedesiambesd'iceluy
efloient infculpez ces vers.
Fai^fes pour Dieu, bonnes perfinhe s,
A cet Hofpital vos anmofncs
D'argentyde draps yOU couuertnresj
Four hebergier les créatures,
J^i viennent hofpital quérir y
En aidant à lefouflentr :
Ft ils prieront Dieu au ils fient ?nis
En Paradis, é' leurs amis.
Geux^qui ont efcric que le Roy S. Louysalogëlefdid^
Religieux en cet Hofpital errent grandement. Cariîsyha-
bitoient deuant qu'il fut né. lean du TiUecexadeôctrcs-
certainlimitateur des temps denosRoys^efcrit que fainét
Louys nafquit le iour faindl Marc , ij. Auril , l'an 1215. Eé
LIVRE SECOND. 491
Urdits Religieux fetenoicnt où ils font dés 13111109. com-
ineappertparlctilcrequienfuicduquelilsont l'original en
leur threior, &: fi eft efcric en leur Cartulaire.
VntPiirfis chrtjli fïdeUbus frsfent^ pagina formam drjèriem
infpe^urisy Prier faii^t Germam in Laya , toti%s eius parrochu
Index ordinariusfdutem in Domino femp item am.N ou erint vni-
uerfi^qucd in noftraprjifcntiaperfonaUterconfittHtH6 Guerneriiu
dichi'S coquHs iufiitiabilis nojler ^ Attende tis omnia bcnepcia qux
: iinî,ô' de C£tero fient in ecdcftafanCii Mathurim Partfius ordtnis
fanUx Trinitatis & captiufirum,fthi in alto feculo profatura , ajfc-
ruitcoram nohis fpontaneusnoncoa^i-is quodtpfe mpuram &per-
, pettiam eieemo(yna?n Miniftro & fi^itrihus dtcit loci dederat, con -
I iejjeratjac inperpetuum quittaner-it pofi- decejjumfuum hahendam
medtctatem cutufdâm domm fitd apud jancfum Germanum m
[ Layn, in l'kopcr qutm itnr de domo loamiù Vicioris ad CapelUnt
j S. Eligify crc. E t en 1 a fin eft dit : £)ucdvt ratmnfirmum & fia-
bile permaneat in futurum j his pYAfentihti'S itterà adrequefiam di-
•ctidatorîsfigtllum nofirum dnximus apponendum, Datum ann$
Domini M. C G. IX. Die louis ante Natitiitatem Dom. nofiri.
Par ccfte datte nous cognoiljbns que 4. ans deuant le
-decés de lean de Matha ( qui fut comme di t eil en l'an m 3.)
ces Religieuxde la fainde Trinité eftoientdefiainfbalezà
Paris,nonparautre(commeileftvrayfemblable, puisqu'ils
n'eil:oient que deux inflitutcurs de cet Ordre j que par fon
collègue Fœlix Anachorète, lequel quelques anncesdeuiit
il auoit licentié de retourner en France , pour par fa fainde
vie & bonnes exhortationsinduire les perfonnesà péniten-
ce 6c multiplier fon ordre,quidepuisaprisle nom des Ma-
thurins,pour ce qu'au lieu où eft de prefent leurEgliiea
Paris, il y auoit vneChapelle,en laquelle le corps de lainct
JMachurin Confeileur, rapporté de Rome ( où il deceda)
auoitrepofé&faidplufieurs miracles, Eidclâilfutcranf-
laté au lieu de fa naiflance, qui eil: le village de Larchant,
{en Latin Liricampus) en Gaflinoisdiocefe de Sens, comme
il auoit requis de fon viuant, auant que de T'acheminera
Rome pour guarir la fille de l'EmpereurMaximian, polie-
dee du Diable. Cclalepeutvoirau Catalogue desSainds,
liure lo.chap. 6.
Cefte charitable ReIi2;ion f'efl tellement eftenduë pat
491 VNIVERSITE' DE PARIS,
tontelaClirefl:ienre,qu'ellea auiourd'huy 209. Conuenw.
Maisqnacàceluy de PariSjiln'apointdefpecial fondateur:
ainsaeflébafty îk rente comme nous le voyons en duiers
temps,desbien-faidsôcaumoihcsdcdiucrlesperronnes,6c
aulîî par le bontnefnage des Aliniftres qui y oncpxëfldë.
Le Roy S. Louys leur donna à lapnere de Thibault Abbé
defaind:eGeneuiefue,lacenriuequ'ilauoicrLir7.ou8.mai-
foniiizescnlarucdufoin. Et Pliiljppes5. Ibnfiis&fucccf-
feur au Royaume, leur permit d acquérir en fa cenfiueiuf^i
quesà i4.1iufcs parilîsde cens.
Au milieu du chœur de TEglife des Mathurins^eft la tom-
be de vertueufe & noble Damoiielle Icanne de Vendofme.
A laquelle appartenoit le fond de terre, où eftbafty le Con-
uent, du coflë de la rue du foin, ôcle donna aux Religieux»
Son Epitapheefttel.
Cy gijt noble DamoiftlU Jeanne de Vendofine , Bame de Bre-
taincourtyfiUe de très- noble Prince ^Monjieur Bouchart^ tadis Com-
te de Vendu [me. Seigneur de Cajlres , & fille de très -noble Dame y
Madame Alix de Bretatgne. Priez. peur ladueDamoifelie que Dieu-
merci luy face. Laquelle trefpajjk l'an ijps- le 2p.de Nouembre.
Du codé gauche du grand autel, deuantee^uy de faincT;
Charlcmagne,il y a vne fort belle tombe de marbre noir &
blanc : fous laquelle gifent MeiTire Pierre desElfars Cheua-
iierjCcnfeillcr duRoy ,& garde de la Preuodë de Paris.
Lequel crefpaira l'an 1413. le premieriour de luillet. Et dame
Marie de Rully fa femme.
En la nef, fur vn pilier delà Chapelle noflf sDame de pitié
eft cet Epitaphe.
F ut rida Guillermi Burgenjîs memhrareco'/idîtr
Saxum hoc y Natali terra H e duc n fis erat,
Theologo facras haufit de fonte Itqtio'res
Panfiîs ; Tbùmx tetrica fcripta Icgens,
Biuinx longo fa ^usfitdore prefejfor
Legis j Docïorum pr^fuit inde choro .
Longa foret ferles vttam prxclaraQ^dîCH
'Texere facia 'uiri : hjicjït îibinojfefatù ,
Pauca hahiut 3 fed non eguit : contempfit honore s,.
Baupere fîib teâlotemporalongatrahens.
jsprili ^ ' AnnHipoJt mille & quingentos quint us inihat.
LIVRE SECOND. 493
Nma^^ fofi dectmatn menfis Aprilis eraty
Cum iam centenum canus tranftret in annum
Cefit ab humanis prouidm tp/è Pater.
Cum legis addeprecesy anim/jucc/trre henignia :
Abs te ml aliudptiluis & ojjapetunt.
EnicelleEgliredeuaDt le grandaiuel,e{l: enterré Roberc
Gaguin, iadis Miniftre gênerai de leur Ordre, lequel tref-
paiîàl'an 1501. le 22. iourdeMay,ainfiqucfaitfoy fonEpi-
taphe.
lllufirts G allô nituït^ qui fplendorin orbe
Hicfna Robertus ri'iembra Guaguinns habet.
Si tanio non fxua 'uiro lihithinapepercit,
^^Hîdfpcret doÛi utera turba chori /*
Anno a natali chriJlianOj millejimo qtàngentejimo primo , ^'/-
cejima fecunda Matj.
En l'an 1550. comme l'on faifoicvnefofTe deuant le grand
autel,aupres le fepuichre de RobertGaguin fut veu le corps
duditGaguin encore entier. Ce qu'entre autres admirant
frerclacques Bourgeois,Prouincial de Picardie &:Miniftre
du Conuentde Doiiay en Flandre/upplia leR. Père Gene-
raI,Th'ibault Mufnier de luy en donner la telle : Ce qucluy
eftantaccordé, il la fepara du corps, &: l'emporta audià
Conuent de Doiiay: où clic efl en la librairie, dedans vn
creux de la muraille, aucc vne feneftre &: vn treillis de fer au
deuant. Plus haut il y a vn Epigramme compofé parledicb
frère lacques, au nom de cefte tefle,
A S P I C E me(qujifo) Roberti carcere mentem
Hoc tenui : receLu qu£ monimenta dédit.
Tejuafcripta monent ifpeculitm ttbi mortis hoc adfum.
Difeito j vita breuis, nectibi certa manet.
Et fur laporte de la Sacriftie en l'Eglife des Mathurins de
Paris, ell grauc cet Epitapne.
Chrifiefalm hominum^ meritoram dquij^i7ne cenfor,
Seruului ecce tuuspro carnis legefolutus
Dormit^& e xpcclat quo mentem examine verjes.
Peccaui^ miferere^ncc horriâapende flagella
Criminibus : taafrm faBnra^pcrennis imago,
^lod fuit hum anum tcllus vorat, aceipe fan5tam
Effigiem Rex magne tuam^ qn^mpercupit hofl-is .
4^4 VNIVERSITE' DE PARIS,
Tu vttamy& mores ^ tu mentis conditi^ nofii :
0 mniafunt inffe, tnntum mtferere Gaguino,
Il a Fait aulTi cet Epitaphe de la mcre Germaine Benoifte,
iaquclIetrerpalîai9.ansdeuanclLiy. Afçauoiren l'an 1481.
le troifiefiTie lour d'Aouft,^ eft enterrée au Cloiftre du
coilédeMidy.
Ne fiujlrk expeBes, quod debent bufta moneboy
Biceregejfa nimlsgloru inams habet.
Nûuit é" til^ Deus, & nouit quofque reatus:
Te potius finis commonuijfe Ubet,
Cuir/ s rara quidem multisfuccurrit image :
Pluris amant fenfumj balfama^fleciraytâcos.
Sicfuemm dum vita recensflorebat (^ dt»ts :
NunctetricA mortis h orrida fum faciès .
Etjiintro -afpiciasfaniem, nec bile nec dqnd
N arc fer es : tantus halatab ojfepedor.
Nec modo nobis hoc manet : Omnibus vna cadendi
LeXy & dcpofitafœtet vt alga caro.
Tenfa cutis prtmum, dr qu^ptgmentataplaceret
Mox ruga^ & carie fîacctda defpuit'ur.
Interdum necparta tuuant ,fed txdet honoris^
Tabefcît robur^gaudia difcruciant.
SJc nulla cj}jlandi m or tait bu s ^quafacultas:
Fit£ condttto jniitat ut aura vices.
Vnde igttur fperanda qui es y 0 leUor l Ab ortft
Torquet ad occafumfpes, metus^ira^timor.
Conditus in terris cœli fe crédit 0 ciuem :
lllo animum virtus d^ pius ardor agat.
Corporeammolem^quamens'vexatafatifcitf
Flecle iugo : to liât ne temulenta cap ut,
Nam nijl luxuries auro nijiretia laxat.
Non anima le tux carnis amabis opus,
Sûbriaft fuerint tibi 'vota, beatioromni
Diutte regnabit fpiritus infuperis.
Bis remoratus abi^ tamen heus médit ator cundd
^^jc dtuusprjtfe fert reuerendu^ amor
Sedes effe duivs animorum, L^thei &. aflra^
Sydera virtuti, Tartara délices,
A coflc dextre du grand Autel de l'Eglife, eft la fepulturc
L 1 V R E s E C O N D. 45)j
tiereuerend PereenDieu,frcre Guy Mufnicr,quiorna]c
chœur de ladite Eglife deschaires, àc fenc ces vct;> engraucz
iùrfon tombeau.
H ''ic efi mœfiïjiima tumbd Gutdonisj
£)uipnfiornofirjt rcIiigioKÙ crat.
Mngnijîcis tetn^Uim hoccathcdris dccorauit^d^ huins
Ornamcntd domusy dona^^ mtdta dédit.
Gratm erat cun£îts^ tamen hune mors tmpn mundo
Ahftulit: hic ancres, fpiritus âfira petit.
Anno isoS. 24. 06hb,
Il y auoit fur la rue S. lacqucs vn afTcz beau portail que
frcre Eftiennc du Mefnil Foucharc , Dodcur en Théologie
&Minifl:redudicliculitball:ir enTan 1406. Maisiceîuyen
l'an 1610. a eHédutoutdefmolypourreflargiflementdeU
rue trop cilroicle en ce lieu ^ & des niaiibns bafties à la place
d'iceluy.
Le Cloiftrefutpremierement fait par frère lean de Bofco
Miniftre dudit lieu ,en Tan 1291. Et depuis paracheuë ou
( pour nfîieux dire j fait de nouuel par Robert Gagutnrfuy-
uanc ce qu'en efcrit F. lacques Bourgeois en l'appendice
de la petite Chronique des Minillrcs Généraux de cet
Ordre.
Hic{inqitit) Clan (Ira Mathimnornm [qux nunc vidcnîi^r )
columms [nfientuta marmorcà , à fund ^mentis ercsit. Il a d 1 o u -
iVe qu'il auoit fait conftruirc au deflusvne belle Bibliothè-
que,& garnie de diuers Hures de bons Do(fleurs:laque]le>
(dit-il)i'ay veuëdepuis^àmon grand regrer,dcfpouiîlce d'v-
ne bonne partie.
EnvncoinduCloiftrccftlafepulturedeLegerdu Mouf
fel&Oliuier Bourgeois, iàdisefcholiers en l'Vniuerfité de
PariSjôcreprefentczfuricelle en façon depcndusjcnfcuelis,
êCcesmotsàTentour.
Hic fnbtiis iacent Lcodegarius du Moujji'l de N ormania & Oli-
iicrius Bourgeois de Bntannia ôriundi , Clenci fchoUres quondéim
dhclidd Itifiîtiam feculitrem j-vhi chierimt : Reftttuti honcrifice^
& hic fepulti, anno Domini i^oS.die iC. rnenf.s Maij. Refpicuts
/jcflruin Epttaphium njt orcspro nohis Dcum.
Et contre la muraille eft vne lame de c*ftiurc,en laquelle cft
grauce la caufe pour laquelle ils furei:itrefticuez, en ces ter-
mes.
49^ VNIVERSITE' DE PARIS,
Cy dejfous gifcnt Léger du Mouffel & Oliuier Bourgeois Udls
clercs Efcoliers , c[ludîiïnts enVVniuerfite de Paris , exécutez. À
il Iiifitccdu Roy nojlre Sire ,par le Vrcuofi de Paris ^ l'an 1407, le
lû.iouï d'Offobre pour certains cas à eux impojez,. Le f quels a U
fourfuite de l'VniuerJité ^furent reftituezj é" amenez^ au paruis de
nojire Dame y& rendus al' Eue fque de Parisj comme Clercs y & au
Recleur,& aux députez^ de l'FntuerJitê , comme fùppos d'icellcyà
très-grande folemnité. Et delà en ce lieu cy furent amenez, pour
efire mis en fèpulture ^ l'an /408. le ij. lourde May. Et furent
icfdits Preuofi: é'fon Lieutenant defmts de leurs offices ^h ladite
pourfiiite : comme plus à plein appert par lettres patentes & infiru'
mcnts fur ce cas. Priez,Dieuqutl leur pardonne leurs péchez.
Amen.
Au Cloiflre d'içejle fe voie vne combe, fur laquelle vne
Sphcrcefl;rcprefencee,6ccecEpitaphegraué aux bords de
ladide combe.
De Sacro Bofco qui compotifia lohannes
Tcm^pora difcreuit^ iacethîc à tempore raptus.
Tempore qui fequeris memoreflo quodmorieris,
Si mi fer es plora^ mi/erans pro me precor or a.
Et auprès d'icelle f'en voie vne aucre, efleuee auec cet
aucreEpiraphe. CviacI,
Balduinus hic lacety hoc tecum reput a (^ vale, mortuis njohis iu'
rifprudentiam corripiet grauis fopor. Francifcus Balduinus lurif
confultus ohtjtyanno iitatisfujt. ss.ç.Kalcn.Nouemh. Anno àpartu
virginis ///y. Papirius Maffonus I urifconfnltus Baldumi audi-
ter ytumidum pofuit.
Au cofté du Chapicre il y a en peindure vn arbre, duquel
vne branche eil: rompue, ôcceluy qui la cenoic renuerfé par
cerrc. Lequel die en la perfonnc d'vn ambicieux dccheuf
de Tes prccenlions.
Mon 'vouloir ejtoit de monter
A honneur par labour d^foing :
Mais fortune na peu arter.
Et m^efl le pied gri/Ié bien loin :
Et la branche quauois au poing
S'ef e fc latte e tout /oudam.
^ Peu trouue d'amis au befoin
^ui n 'efl ruséyjin & mondain .
Du
LIV RE SECOND. 497
Du mefm e codé il y a vne pierre eflcuee contre la murail-
le, où font ces vers graucz.
Hue qmcumcjue vents longis àpartihus orhts
Fonte CdhaUmo mufarum haurire Itquores:
Fi^e fedem, fins hic falkt de mnrmore v-itius.
^ui potrapatru cupidam, memeremij, parent um
Mutahttmentem. Tum difics omnibus orhem
FJfefolHmcomnmne, Sciesfimulvrkdtque tan tum
StarevUadmanesj necfiKos ejfe Pénates
Stihcœlo. Tihifttntmecum communiter ifia,
Sicj^firenda. Solo peregrmo conte^or, ortus
AttrebatOy nec eratmorjenti cnra parent um
Ocdudens oculos : tamen h.€cverij?tma mater
CunÛorfim tellusftifcepit: Reddet&ifia
Mepntrem vttx , lachrymis môdûfparja. tmsjlt.
Tergey mémento mei: communijorte cr caris,
F rat ri Antonio Burgejio, Minijlro de Renerinado hîcfepuUo,
Anno isos.jrater lacobns Burgejiuspo/uit,
L'Eglifc efb fort ancienne, 6c ne fc trouue point qui l'a
commencée, ains feulement que frère Nicolas Grimonc
lvlininreduditiieu,afaitfairedcuxvoutesd'iccIle, fansfça-
tioir l'année. Et a efté l'Eglife paracheucepar R. P.F.Ro-
bertGaguinGencralduditOrdre ("duquel nous auons cy
deuant remarque le decez, fepulture, & epitaphe,qui fc
voie en ladide Eglife deuant le grand autel: ^j lequel fit met-
tre ces vers fous la verrière du derrière de la nef.
HdCtibi Gaguinus redtens Or at or ah Vrbe
Mathurine pie mnnercjfruxit oùhs.
Conferua authorem cœleflù commoda vit je
H ut us ^C^ efio lociperuigil Aeditnus, 1 485 .
Ce mefmeauthcura compofé cet Epitaphe defon prede-
cefleur General Raoul, qui deceda le 13 . Juillet 1472. enter-
ré en ladicle Eglife,
^jtemfxpe tn curuo coluilH poplite Vatrem^
En morte extinclum nunc pede f rater agts .
Sic vtce conuerfa firtim^e vertttur error :
Sicflmt infiar aqui^glortAy fifius^ opes.
ViKimus an iufi^e.fuperis eft cognofeeretantum,
RRr
49S V N I V E R S ÏT F DE PARIS,
Terra, cadaucrhnhet^ mens f état aflra velim.
,^uifqnts erït poft me fufce^tus in ordme maior,
Bicprecorex ammo^ viue Raduiphe Deo.
En la Chapelle nofbre Dame de bonnes nouuelles, a coflé
droit du grad Autel eft vne fepulture , fur laquelle eft efcrit.
Cy gtfi Mepre Jacquei de Rully Chetidicr, C on/et lier du Roy,
dr Frejîdent au Parlement de Paris j qui trefpajfa a Troye yl'an
140p. le S. Octobre.
Son effigie eft relcuee en bofle auec le harnois d'armes, 6c
^robcdePrefidenr. •
DES EGLISES COLLEGIALES DES
Religieux Iacobins,Cordeliers,Ailgullins,&: Carmes:
ou en tiltre gênerai Des quatre Mendians jfepultures, &;
remarques d'icelles.
Et premièrement des fieres Prefcheurs , vulgairement
Appeliez, lacûbins,
EN lavicderainâ:Dominiq«e,rapportecpar F.Lauréc
Surius Chartreux, ileil dit que ce glorieux Patriarche
inftituteur de l'Ordre des frères Prcfcheurs, tantneceflairc
pour refiileraux Albigeois hérétiques qui infedoient lors.
îoutelaGuiennc^enuoia à Paris l'an 1117. deux de Tes reli-
gieux, l'vn nommé frère Matthieu, & l'autre frereBernard,
lefquelz vindrent à Paris auec lettres duPapepouranon-
cer publiquement la Confirmation de l'Ordre des frères
PrefcheurSjOutrelefquelsdepuisilenenuoiaencorcs deux
autres pour fauonfer leurs cftudes/<^auoir frère lean & frcrc
Laurent: &dc rechef furent enuoics troisautres religieux
feparement, fauoir frère ManesproprefreredeS. Domini-
que, Frère Michel Efpagnol, ôc F. Otherius conuers.
Or ces fept Religieux eftans aiTemblés à Paris louèrent
vne maifon auprès rEuefchë en laquelle ils habitèrent pre-
mièrement. 6c l'année fuiuantej2i8.â la requefteduPape
Honoré leur fut donnée la maifon de S. Jacques par Maiftre
Ican doyen de S. Quentin, ôc par iVniuerfité de Paris, enia-
L î V R E s E C O N D. 499
quelle ilsentrcrccle 8. lourdes ides d'Aourt.Toutcfoisn'ay-
anc cncord'Eglife nyCimcciercparticuiierils furentadniis
€n l'Egliie de noftrc Damedes vignes (aukremêt Noftre da-
medcs Champs j Priorédepcndâc de Marmonftierjauqueî
ils célébrèrent le diuin feruiec & auoiéc leur repulcure,com-
me il aparoin defrereRegnawlclequclvenancà décéder, y
fut enfcueli. Le Pape aduerti deceftc chanté^d'autancqu'il
auoit pris lefdids religieux en fa pro tedion , leur en efcriuic
lettres de ratification la quacrielme des Calendes de Mars
l'aniiio. de ibnpoiuifîcatle4en ces termes.
Hononus&c. Btlecitsjilîjs Priori O" Cff?iuexfui S. Mariddç McnaPû.
yincis extraportam Tarif en, &c. Gratumgcrimu-s, quoi diltCios c^ro^^.tit.t.
fltos patres Ordinis PrjtdiCdtorum in/acrApagmAfiude^iies 4pud
PariJioSy in uifceribuscarltutis^ vejtrxpietatis officijiy laudabilitcr
confoaeatis .&c.
L'année fuiuante un. il leur fut paUé lettres de la donation
de la maiion de S. lacques mentionnée cy delFus, quicflle
lieu où ils demeurent à preient en la rue S. lacqucs dcuanc
S. Eilienne des Grecs, à caufe dequoy, non feulement lef-
di(fts religieux qui ont eftéles premiers qui font venus en
France, mais aulfi tous les autres qui le font dep uis habituez
en ce Royaume, pour en cftre fortis comme d'vne Noble
pépinière de vertu & pieté,rontnômezIacobins.& d'abon-
dant les Patrons de rÈghle defdids religieux à Paris, font S.
lacques leMajeurôc S. Dominique, lesfufdiccs lettres font
telles.
In nomine Patrisé' Fil^é' Spiritusfincîi , Amen. Ad bon 0-
rcm Deiy BeatiJ^imd virginisMarid-, Eeati Uuoli Jpofhlhdr om-
nium fancîorurn , Nos Vniuerfitas MAgiflrorum ô^ Scholarium
Parifen/ium , pro/aluîe animarum noftrarum quic^uid inris ha-
hemus vel haonimus in locofancïi laîohi , qui efi coram Ecdejia ç., r r ■ c
finCîi Stephaniy tn exitu Ciuitatis Parijiaufratri Matthxo Prio- Efticmic des
rifutfj^fratrihus Ordinis Prxdicatorum ^ & ipfiordini f ponte ac ^'^^*-"^-
libère offerimmd^donamtis. Et in fignitm reuerenti.tO'recogni-
tiQnis :,quod locnm ipfum ttneat a nofird Vniitcrjiîate, tanquam a
Domina é^patrona, ipftnos recolligunty ncjïro [^, fiiccclfores mpar-
îicipationem generakm d^perpetuam omnium oraticnum C" bcne-
Jiciorum [uortim tanquam confratres ftios , Infuper /in^ulis an-
ms in craftinofefliuitatis bcati NiccUi Mijfam folenncm immu»-
RRr ij
50O VNIVERSITE' DEPART S,
ri altari.frdfente Coucntupro viuis Magifiris drSchoUnbusj nec
non drprfi conferuationc Studij Tarijienjis : In Crafimo vero Pu-
r'ificAîionis Beat a Mariai Virgtnis cum eademfolennitate Mi(fam
pro ill'ts qui de Vniuerfttate no/ha PariJiHs deccjjennt,cdebrabunt ,
Pr,€terea pro qiéotibet MagiftrOj cinufcumque facultatif fiierit de
noflris qui offjcio regendi decejjcrit Parifius tantam fiicient folen^
mtatcm , quantam facerent pro vne de fratribus fms dcfunctis.
Etquilihet Saeerdos de cis celebrabit MtJJam pro co . Et Prier eo^
mm fddet legi tria pfalteria pro eodem. Si veraibi elegerit fepul-
turarnyfifuent Theologus, fepe lient eum in Capitula fuû. Si autem
alteriusfaeultatis y in Claujho. In cuius rei perpetuam firmita-
tcm prÂfentem paginam Jigillis Magiftrorum Theologi.û fecimus
roborari. Aclum anno gratis 1221.
Et en la mefmeanneele Pape Honoré 3. cfcric à MefTieurs
^11 Chapitre de NoftrcDame de Paris :& les looe grande-
ment, de ce que fuiuant ce qu'il leur auoit mandé, ils auoicr
donne permilîlon aux frcres Prefcheurs célébrer entière-
ment le diuinferuice,&:auoir Cimetière en la Chapelle S.
lacques 6clieuxadiaccns,q«eleurauoit cédé i'Vniuerfîté.
Gaudcmus inDomtno (ait) & in vefiris l.mdibns gloriamur:
^uodnjôs d^ adcbedienti.i bonupronos, & adp^ietatisfiudia prom-
ptos ^Jïcut decet deuotos flios tnuenertmiis. Et les exhorte de"
continuer ceile bonne volonté cnuers iceux frères, que
Dieu a fufcitcz pour debcllerles Albigeois hérétiques. Ces
lettres fonttranfcrites. In Magno Pajlorali EcdeJiA Parifien-
fis lib. ip. char ta 3s.
CeglorieuxPatriarchefainâ: Dominique inftitureurde
l'Ordre des frcres Prefcheurs , mourut heurcufcment pen-
dant le fouuerain Pontificat d'Honoré, le 6. iourd'Aoud-,
l'an 112,5. huid ans après qu*il eut enuoyé fes Religieux à
Paris, où mefme depuis il fe tranfporta pour les vifiter Sc
confo]er,6c y demeura quelque temps, comme rapporte
Suri us en fa vie.
Belle-foreftaefcritquele Roy S. Louysafaitbaflirleur
EghfeôcConuent. Etqu'encelieufetenoitancienncmenc
lefiegedelaiuftice,ou du confeil de laville,diâ; i^ Parloir
AUX Bourgeois ^\c(\\.\ç.\ fe tient maintenant en rHoflel oa
maifon de Ville : Et que la partie de ce Conuét qui rcfpond
furies murs 5c foUez de ladi£lc ville, fut iadisleChaflcaii
LIVRE SECOND. ^^^i
des Seigneurs de Plautefeiiille. Belle foreft coin. :. des An-
nal.liure5.chap.24.
En l'an 125'î. £Dguerrand3. du nom,fîeurdeCoucy,fut
condamné à Lifomme de dix mil liures paiifis: pour auoir
fait pendre Ôc eftrangler trois ieunes Flamans , qui chaiïbiêc
dansfesforefts. Et d'vne partie d'iccUc fommefutbaftyle
dortoir des lacobins.
En l'an 1163. le lieudeslacobinsfutaccrcudedeuxmai-
fons rizcsenlarued'ArondelIe,6cd'vnHof'pitai,qui eftoïc
deuancIcurRefedoir. Lefquels lieux le Roy faincl Louys
leur donna, après les auoiracquis de RobertdeSorbonne;
en cfchcinge du lieu 6c des maironsdeSorbonne,ô«:delaruë
des malFonsquiluvappartenoit. Voyez ce qui en cft dit cy
apres,au traidé delà fondation dudit Collège deSorbonne.
MairtreleanPoulTepinjConreiilerduRoyenfa Preuofté
de Paris, en l'an 1583. qu'il eftoit Efcheuin, a réduit par ordre
& fait vn bel inuenrairedes tiltres ôccnfeignemcns del'ho-
lliel de Ville; où Te lit, folio 81. Lettres du Roy phtlt^pes de l'an ^
J2S1, du mois de Feurier y contenant tadmoYtiJfct^jcnt var luy ftit^ c -llPhili
ç!r ratification de l'indemnité faicie par les Prcuofi & Efcheutns de pcsj. fih de
la 'ville ^dux Prieur & Religieux des Frères rre/lhcursydeplu- ^- ^^^1'-
Jieurs maifens y déclarées. L a plu /part de/quelles a prefent efi dans
leur Conuent. Lefdictes lettres mifcs en la deaxiejme layette ^fous
la cotte de ^Quatre, M.
Monfieur Choppin,//^. /. Monafitciy titulo i. art.if.Pag. 40.
rapporte vnpriuilegc du Roy de France Pbilippes V. dicl
le Long, datte du 10. Auril 1517. par lequel il confirme la
donation de Ton père Louys Hutin,faiâ'e aux lacobins , de
la porte d'Enfer, & des tours & lieux zàizctm.Philippi^.é-c. fenllu"' b"'
T lacet nobis ç^volum us ^ quod Religiofi viri Prier d^ Conuentus porte faind
fratrum Frxdicatomm Tarifien, manjioncm port£ ^ cju^ diciîHT^^^^^'^^'
porta infcrni-,perquam itur addomum rcligio forum ValUs l'iridis
iuxta Parijius , ac turres altéras ( idcfidua^ ) éf Aijiamenta om-
nia ad diclam portam pertinentia : prout fe extendunt à do-
mo diclorum fratrum Pr^dicatorum vfque ad diciam portam
inchifiue. ,^ji prdmijfa djciis fratrihus Prdidicatûrihus per cha-
rifimum Dominum genitorem nc>flrum ad eiusnjoluntatem ûic-
runt concejfiî^ teneant & haheant quamdiu nojlrx placueritvo-
luntati^é-'C*
RRr iij
5ot VN I VER SITE' DE PARIS,
En la court du Conucnt des lacobins entre l'Eglife &Ies
vieilles EicoUes de Théologie, il y a vne grande & haute
Croix de pierre, ôc contre la muraille de ladite EgU(e vne
grande pierre, en laquelle efceferit ce qui T'enfuic.
*3î^' LUn J3SS. en ce lieu furent tran/portez, les os de tou6 ceux qui
€ H oient enterrez^ au Cimetière de céans. L e quel fut dcjlruit^ ^ les
Cloijlrcy Dortoir, & Refe^oir retranchez, ,pour U cloflure de U
itlle de Paris. Requiefcanti?zpace. Amen.
AulufditinuentairederHofleldevilIejfoI./^.fbntmen-
tionnees lettres en parchemin de recognoilEance, de frère
leanMaccPrieurduConuentdesfrerei» Prerchcurs,du ly.
lourde lanuier i47<j. figneesMacë. Par lefquelles les Prc-
uoll&EfcheuinsdeParisIuyontaccordë faire vnehuiflc-
rie en la muraille près leur puy s, faifant la feparation de leur
maifonôc l'allée des murs de iadicle ville: pour permettre
auxnouices duditConuent def'aller efbatre &: promener
en ladideallee: promettant bouchericelle huiiTerie au pre-
mier mandement defdits fieurs de ville.
Lefditcsiettresmilesen la 2. layette, fous la cottedefixF.
L'an 1166. Madamelcanne de Bourbon, femme de Char-
les le Qinntjditle Sage, Roy de France, fit baftirTcnferme-
riedes lacobins, qui confiile en quatre chambres conti-
gucs i'vneà l'autre, qu'elle ordonna cftre conuerties à l'v^-
gc des panures frères malades,&: des frères anciens 6c impo-
tensduditConuent,&nonpourautres,commeilapparoifl
par fes lettres.
Sur le Parloir aux Bourgeois, mentionne cy defliis, l'Ho-
fiel de Ville auoit droit de prendre par chacun an douze
deniers parifis de cens,&: 6o. fols pariiîs de rente. Lefquelles
chofeslesPreuoftdes Marchans & Efehcuins de Paris ont
ixG^. ceddeesauRoy Charles le Qui,nt, l'an 1365. 6c de fon règne
le fécond, par les lettres qui enfuiuent.
Sachent tous, que nous Treuojl des Marchans ô' Efcheuins de U
bonne ville de Paris ,par la délibération du confeil de ladite Ville,
O' pour obeyr au Roy, qui de ce nous a voulu parler, d^ pour accom-
plir fa volonté , fi comme tenus y fommes : luy auons pour drau
nom de ladite Ville , transporté & delaifé , & par ces pre fentes
tranfportons ô' delaiffons douz^e deniers parifis de fonds de terre,
&foixante fûJs parifis de crois de sens ou rente, annuelle & perpe^
L I V R E s E C O N D. 505
tu elle y des rentes de UdiBe Vtlle , de ub s par an au Paria ir aux:
Bourgeois y que ladite ville auott & prenoit par chacun an, en &fus
'vnhoftel^ fi comme il fe comporte , auecques/es appartenances (^
dépendances, afsis à Paris, lez, la porte d'Enfer: tenant d'vne part ^°^^^ ^*^"*
in ■ J r^ I r r i ■ j fereulapor
Auxhojtieux ou pourprts des Rcbgteujcs perjonnes , le Prieur C?" te S.Michel.
Conuent des frères Prefiheurs de Paris , & d'autre part a ladite
porte a Enfer. Lequel hofiel efi ou fit des Religieux Abbé &
Conuet du Mouflier nofire Dame de Bourgmoyen de Blots, de l'Or- Abb^^^^^
dre S. Augufiin, au Doyenné de Chartres : & lequel hoftel eftoit en
■ la iufiice & feigne une foncière de ladite Ville . Et voulons au nom
de ladite Ville , que des douze deniers parifis de fonds de terre , é*
I dcfdit s fixante fols par ifis de crois de cens ou rente , le Roy nofire
Sire puifie faire & ordonner fi comme dr ou tl luy plaira. En tef-
moin de ce nous auons fait feeller ces pre fentes du feelde la mar-
(handife : qui furent faiCles & pajfees le p .iour du mois de Nouem^
. hreyl'an de grâce 136s- Parle commandement du Prcuofi. S. Le
Tlimend. Scellé en cire rouge, fur queue de p arche mi-n.
Ledit Roy après auoir acquis les cens 6c rente du Parloir
aux Bourgeois, il acheta lâ propriété du lieu des Religieux
Abbé 5^ Conuent de Bourgmoyenj&ainfi donna cet hoilei-
exempt de toutes charges auxlacobinSjCnrecompenfede
leurs bailiraents qu'il auoit fait démolir, pour fortifier la
Ville.
Enfuit la teneur de ^ç,% lettres.
C AROLV S Dei gratia Francorufn Rex , ad perpetuam ni
mernonam. Magnifica prxdecejforum nofirorum ge/la diç-name-
1 morta recen fentes, dum ipfos Ecckfiarum ô' hcori^m religio forum
\ fundatores ac dotatores fuiffe recolimus : dignum agere credimus,
I fi ip forum V efi t gif s inhérentes ad augmentum locorum huiufmodi^
cumcafus & necefit.rs hoc requirunt , manus nofiras porrigimus
\ adiu triées, pôtifi?n} locorum illorum qui proprium non habentes.^
I loca ipfî augmentarefine nofiro vel alterius fujfragio quanta eu m -
que eminn'etvel vigerct necefit^ts , nonvalerent. Notum tgitur
facimus vniuerfis prxfentibus &futuris, quod cum pro fecuritate
' velfortificationevilU nofird Parifienfis aguerris nofiris hocexi-
: gentibus ,tot&tantajidificia loci Prioris & Conuenîus fratrum
! Prxdicatorum Parif capta, rupta, é-prjecipitata^taliter^ de /f rua a
€y:titerint.^ quod non haherent vel habent , vhifratres infirmes (^
hûfpites Conuent Hs huiufmodi ho fpi rare, pro ut de hoc fuffcienttr
504. V N I V E R S I T E' D E P A R I S,
fuimus informatt. Nos pi Cônjïderantes quanta inde fojfentfe^
ricula pûttjsime ^uoad infirmas frddi^os euenire^ & propterea
'volent es in hac parte fihi & dilfisfratribus infirmis & hojpitihus
prjtfentihus ô' ftituris nofira iiheralitate atque mtmificentia regia.
(khtiemreiB omum feu hofpitiumfittim Partfius prope portam (qux
porta inferni vulgariter nuncupaîur ) contiguum £X vno latere
domibus vel habitationihus loci Prions (^ fratrum prjidtclorum^
& ex aiio latere port£ inferni prxfatd : In cenfiua Locutortj jgal-
lice le Varlcir Burgenfium diâ-£ vtlU Parifienfis addnodecim de-
riarios Par. fhluendos pre fundo terrée die fefii Bedti Remigij i&
f'exagintajûlidos Par. alterius cenfus feu redditus foluendos duo-
bus terminis : vidcltcet medietatesn in fefio Natiuitatis Beati
loannis Baptifiiit y& aliam medietatem in fefio Natiuitatis Bo- -
miniannnatim. ,^md quidemhofipitium erat nuper Rcligioforum
l'irorum Abbatis ô" Conuentus Beat a Mari£ de Burgo medio Ble-
fenfis^& qu od ab ipfis Abbate (^ Conucntu certc & iuUo titulopro-
pter hoc acquifiuimusj cum ipfius hofpitij iardinis & circuitu,prout
ipfum 'vndiqnefe comportât ,f£pe fatis Priori & Conuentui profe
Ô-fuccefforibus eormndem : ut ibidem perpétua valeant dicios in-
firmes & ho fpites ho fpitare : &vt honorum omnium qudper ipfos
fi en contigcrit perpetuo participes exifiamus au^oritate regia de
fpedaligratia (7" ex certa fitentia donauimus, atque concefimus,
tenore^ prjfèntifim pure mère & liberaliter concedimus & dona-
mus. Volent es & concèdent es j quod ipfi& fucceffores eorumdem,
hofpitium huiufinodi prcutfe comportât ( quodtanquam admorti-
z,atttm nobts fuit pcr prxfatos Blefienfcm Àbbatem & Conuentum
traditum atque dmùfium ) tenereôpcfiidere perpetuo taquam rem
ddrmrtiz.aîam pacifie} 'valeant d" quiet) , abfque eo quod pofint
compellt ipfum extra ?nanus ipforîim ponere , velproconobisaut
fiucceffonbus noftris Prancûrii Regibus fioluere^ feu faccrefinanciam,
qualcmcumque. ^^jtam quidem financiam (fialiqua exinde exigi
deberet ) eifdem perpetuo per prxfentes remtttimus^ concedtm.us à*
donamus : dantes ht s pr^fientibus in mandait s , committendo ,fi
ûpfisfityPr^pôfito Par.i'cletus locum tenenti .^quatinusprddtclos
fratres Pnorem d^ Conuentum Parifien, in poffefiionem dicli hof-
pitiiyproutf'comportat^ponat^vel pont faciat tndilate yCofidem^-
& fucceffores eorum.^ipfogaudere & vti perpetuo pacifiée faciat &
permit tat . Mandantes etiam dilecîts cr fdelibus gcnttbus Corn-
potoruMyô'ThcfaurAriis jÇJr receptori noftns Pariflccterifij. offi-
Claris j
LIVRE s ECOND. 505
àar^Sy eofdemfratresatquefucceJJoresfuosfipedîBû ho/pitiocum
tiusfertinentijs gaudere & vti factfce perpétua faciant cr per-
mit tant. ,^uodvtJïrtnum &fiahile permanent infuturum ,JtgiU
lum noftrtim pr.ifentibus Uterùfectmus apponi , noflro:na/tfs,&
ali9 tn omnibus turejaluo. Datum Part// us q^intadieNouemb..
anno Domini is6s. & Regni noflrifecHndo. Fer Regern.
/. Blanchèt. Se elle en cire verde fur lacs defoye verde & rouge,
Dff grand clos des Tacobins, qui efl hors la ville.
Le lieu nommé pour le iourd'huy,Ie clos des Jacobins
confiftoic en neufarpens de vignes ou enuiron,auec quel-
ques baftimentsaffisfurlesfoirczdc la Ville, entre iespor-
tesdeS.Michel&dcS.Iacques. Defquelles vignes lesReli-
gieux neretirans pas grand proufic, le Roy François pre-
micrleurpermicde baillera baftirledicclos à rence,au plus
ofFrantôcdernier encheriiTcur: Comme il appert par (esle-
tresdonncesàRambouillctran 15 46. le 18. Mars, 6c de Ion ^54^»
règne le 33. Signées P4r/e'iv9'd';7y9-^ Ccnfeil. Du Thiert. pour
efte(5luer laquelle chofcdauranc que les Mendians nepeii-
ucntvendreny aliéner leur propre :1e Pape Paul. 3. par Tes
lettres données à Rome à laindMarc en la mcfmc année
1549. le 4. desNonesd'Aouft, (qui eft le z. iourdudit moys )
& de Ton Pontificat l'an 12. & adreflees a Philippes le Bel,
Abbé de faincle Geneuiefue, Charles A bbé de S. Magloire,
& à A drian Thabary Officiai de Paris, CômiiTaires députez
en ceflepartic, leurdonnapouuoird'efFectuerladitcchofe,
Ç'\\% voyoient que ce fut l'vtilitc dudit Conuent. Ce qu'ils
exécutèrent: comme ilappert parle procès verbal daté du 3.
Décembre en laditeanneejbaillanclefdids lieux à cens &
rentes, dont lefdits religieux ont toufioursiouy. Lefquelz
droits leur ont efté confirmez par les Roys de France &
nommément par le Roy Charles 9. parlettres données à y-
Moulins leiS. Décembre I) 65. & de Ton regnele 6.& parle
RoyHenri4.àFontaincbleau, lei3.Mayiéo3.&deronre- j^q^
gne, le 14. Comme aufîi par autres lettres données à Paris le
23.Feburier, 1604. 6c de Ton règne le i^qu'iladrciFeesaux 1604.
CommllFaires députez à la recherche des droidz Doma-
niaux en la Chambre du Trefor, lefquels leur ont donné
mainleuee,ôcconfirmc lefdicts droicls.
ssr
yo6 VNIVERSITE' DE PARIS,
Le lO. luin [^08 . a efté doné Arrelt en la croiiiefme cham-
bre des Enqueftes^par lequel les Religieux Prieur ôccoo-
«cnc des lacobins àParisonceftez maintenus 5c gardés en
la iouiflancc des droictz de cens, lots, &vencesfur lesmai-
Ibns baftici en leur clos.
Lan 1^39 le 16. May par autre Arreft fut condamné M.
Michel Marye cômis en la recepce des droits de cens lots, ôc
ventes pour Madame la Princefte de Condé arendrcÔ: refti-
tuer la îbmme de quatre eentz huicl: liures fix fouis huid de-
niers : A cauie des mailons fituees audit clob des Iacubins,&
lescens&droictsfeigneuriauXjfiaulcuns ont efté receus,'ôc
a ordonné ladiclc Cour que lepapier cenficr delditz droits
Domaniaux (comme auldicls religieux appartenant^ en fe-
ra déchargé, & l'a condamne aux de.'pens. Signé, Du Til-
Ict âuraportdeMonfleur Durât. Lorsquelesluldicls deux
arrells furent donnée, Frère GafpardCornuerc eft:oic Pro-
cureur (y ndic.
Plufieurs dodes perfonnages ontfaic le cours de leurs
eft:udes en ce Monaftere collégial dit de S. lacques comme
ce grand Dodeur faind Thomas d'Aquin , le Patriarche
Picrrede la Palus, les reuerentsDoclcurs delà Croix, Pier-
rcDoré,legrand Prédicateur Diuolé&iautres.
EnlaChapelledenoflreDamcdeGracequieftàcoftédtt
maiftrc autel de l'Eglife de ce Conuent eftoient cy deuant3.
tombeaux de Marbrenoir qui en-ceftc année i6ir. ont elle
transférez derrière le grand Autel. Surlc premier defquels
eft couch ee vne ftacue d'aibaftre que 16 dit eftre de Charles
Comte dcVallois, d'Aîencon 6c d'Anjou, fils du Roy Phi-
hppe 5. dit le Hardy, frère puifné du Roy Philippe dit le
Bel,&; père du Roy Philippe did de Vallois. Das leiécondà
eftc mis le cotiiir de Charles de France Roy deSicile,Comce
d Anjou, delà Pouille,Calabre,Prouucnce&.du Maine, fils
du Roy LouisS &delaRoyneBlâchede Cafkiile. Sur ledit
tombeau ell couchée vne figure d'albâtre, comme âufem-
blable fur le 3. tombeau , fur lequel eft graué cet Epitaphe.
Cy ç-ifent les entrailles du Roy Philippe s le "jray Catholique yqul
régna 22. ans, & treffajfa le 28, lourd' Joujf, l'an i^io.
Ce Rov eft Phi lippes 'i. ditdc Valois, auquel les Prclacs
6c Eccleiiailiques de ce Royaam^c donnereoc ce tikrede
LIVRE SECOND. 507
vray Catholique, pource qu'il n'eut point d'efgardaux rc-
monftrancesôc demandesqueluy fit Maiftre Pierre de Cii-
gnicre, Aduocat renommé de Ton temps,an nom des Cours
de Parlement 6c luges Royaux ioints en mcfmeinftancc,
comme i'ay dit cy deuantaupremicrliure,pag.26.
Au deflusde la porte du Rcueftiairede la mefme Eglifc
on voit vn tableau auquel vn Cardinal cft rcprclcntc à ge-
noux deuant l'image d'vn Crucifix, auec cet cfcrit 6c ces
vers au bas.
I» Aquitania parte GalliA , mbilijf. familiA & Malleficorum
*Vftufiiite acfinguliiri njirtute frjtcLirâ à Mallejsko nomen hahetcA
ingentt multo ciariJf.V))ds ortafunt Aquitiim^qmndam luminay
'Viri renim 'gcftarnm mAgmtudtne flerentcs , al^ équités aurati
[ fanai Pentif. dtj Fr^feCii, Ea exgenerts eUritate prodyt Guidù
4 Mailcjmû diffi loct cf" Caflri Luc^ Bominus , in omnidocirina-
rnm virtutum^ génère prope ahfolutus : Cuius a6ia permnlta. an^-
•ndlihns conflrîptétyhù breuihu^ non capiuntur anguftÏK. Is *vîr
Jumma prudent i Amplifimn^^meritis creatus fuerat Lodoenfis
FontifeXy dcinde Piciauenjts^pùftrnodum & coaptatm îit. Tr^ne-
fia Cardi»alà . In quadignitate, cum^ o^auo & tricefimo anno
floruijjety tandem légat ionem agent apudRegem GalUrum nomine
F. M, Auunculi fui ^Lttîetid honejîo mortis génère quieuit, ecio
idui- M art. ^nno autcm 13 11. cuius corpfds hac cella (^ hoc fax9
fepultmn eft ,magno cum omnium luUu acdefderio^ donecpropin-
^uârumfententid ad maiorum fèpulchra transfertur,
i Diues opum G uido formée honttatts (^ artis
Ditior, hôc^^. m agis diues honoris erat,
Plura darentfuperi n if fatum plura negaret^
^^uo maiora darent euolatadfuperos.
DeuantlemaiftreAutelon voitlafepulturcdeHumberr,
lequel f'cirantdcfmis de Ton Danphiné de Viennois entre
les mains du Roy Philippes de Valois/e rendit Religieux de
l'ordre defaindDominiquejôC fut Prieur dumcfmeCon-
«ent des Jacobins de Parisdont nous traitons, puis Patriar-
che d'Alexandrie : comme fon Epitaphe le ceimoigne en
CCS mots.
Hiciacet R. Pater & Bominm amplifimm Humherttis ^primo
Vienne Delphinu-Sjdeindcrclicio Principatufiaternofri Ordinis
Priorin hoc Conuentu Varifenf^ ac demum Patriarcha Akxan-
SSf ij
;c8 VNIVERSITE' DE PARIS,^
drinusd^perpetHiii EccUfix Rkemenfis adminifiratorydr prJcipufU
huÏH^ Conuentiu benefa^or. oh^t AnnoBomïni i-i,^yMat/22,
L'epicaphe qui iuit fe voit grauë furvn tombeau qui cft
eflcuë contre le mur méridional de la nef de cefteEgliic des
Iacobins,audeflus duquel eftvneftacuëd'Euefquc.
HtciacetRcfterefid. in Chrifio Pater & DominuSyFrAterIn-
gfterrandm Sugnart^de Comte ntu Cddomerenfi y Doctor in Theo^
logiA & Epifcopm Antipûdorenfis , atcjHC Confejfor illufirifimi
Frincipis Carcli BurgundUBucù. ohijt annoDomini 1495. dit
'vicejimafccunda menfis Marttf, Cuius anima in pacerequiefcAt^
Amen,
Voicy \(t% noms & qualitez des autres pcrfonnes de remar-
que, i nhumez en cerfe Egliie, 6c les lours de leurs dcccs , ex-
traits de leurs Epicaphes.
Monfieur Louysde France Comte d'Eureux^fils du Roy de Iran*
ce, & frère du Roy Philippesditle Bel y lequel trefpaffa l'an 13 19,
/f 1 9 . iûur de May. Madame Marguerite fa femme , fille de Mon»
feur Philippe s d' Arth ois ^ fils du bon Comte Robert d' Arthois , la-
quelle trefpajfi l'an VyU.ie 23. iourd'Auril. Le cœur de Philippes
Roy de Nauarre ér Comte d'Eureux yqui deceda au fiegedeuant
l Arfegille au Royaume de Grenade.^ l'an i}^}.le i6de Septembre,
Le cœur de leanne Royne de N auarre & Comtejfe d'Eureux yfille
de Louys Roy de France aifnêfls du Roy Philippes le Bel , laquelle
trefpajfaa Conflans lez. Paris y l'an 1^49» le &.d*aêlobre. Mon-
feigne ur Philippe s d* Arthois Seigneur de Conches, de Domfront,
dr de Meunfur Eure yaifné fis de Robert Comte d'Arthoisylequel de^
céda l'an ii^S. le ii.de Septi mbre. Madame Blanche fa compagne.
file du Bue de Bretaignef laquelle trefpaffa au hois de Vincennes,
l'an iiij , le ic) . de Mars. Madame C lemtnce Royne de France &
de Nauarre y femme du Roy Louys 10. drjille du Roy de Hongrie^
laquelle deceda au Temple a Paris ^ 1 4. d'OÛobre en l'an 1313.
Mefire Robert Contte de Clermont & Seigneur de Bot^rbon^fils du
du Roy fain^ Louys .^lequel trefpaffa le i\. de Feurier^ en l'an 1317.
Mefire Louys Duc de Bourbon Comte de Clermont & de la Marche
fis dudit Robert, lequel trefpaffa U 22. lamtier 1 3 4 1. Mefire
TierreDucde Bourbon, Comte de Cler7nont&de la Marche, Fait
^ Chambrier de France, lequel fut fis dudit Louys, & trefpaffa le
m. Septembre, l'an i^^^. Louys fis de Louys Duc de Baurbon^Com^
$e de cUirwot &de Foref^ Seigneur de BcaHÎoloisjPair& cham'^
LIVRE SECOND. 509
hrierdeFrancfydefcendiiU^.depereenjîls du Roy fainct Lottys,
lequel trefpajfa en l'ange defeiz>e ans ô" demy, le 12. Septembre y
1404. Madame Beatrix de Bourbon Royne de Bohême y ô" Corn-
tejje de Luxemhourgyfille du DucLouys de Bourbon, & de Madame
Marie de Henault, & femme de feu lean Roy de Bohême : laquelle
de céda en l'an itf%].le 2f.de D ecembre. Monfeigneur Charles., frè-
re du Roy Philippe s de Valois , Comte d'AUnçon & du verche , Sire
de Vernemlj & de Don front y qui mourut en la bataille de Crecy., le
2â.dAoufiiani}^6, Madame Marie d'Efpagne ^fa compagne., 13^9^
Comtejfe d'Eflampes , laquelle trefpaffa l'an 1369 . /^ 1 9 .Nouembre.
Madame Jeanne de vonti» , Comtejfe de Vendofme & de Cajlre
laquclledccedaenl'anisjdJeso. lourde May. Et lean de Meun,
docte perjônnage du temps du Roy Louys Hutin, Auteur du liure
intitulé, le Romant de la Rofe, l'vne des premières Roejies Fran-
çoifes.
Prefquc cous les rufdics ont des tombeaux eleuez ,au defl
fusdefquels font leurs ftatuës: mais on ne les a point cnco-
resfaicporcraire & grauer.
Deuant la Chapelle de noflre Dame de Grâce a eflc inhu-
mé en l'an 1 603. lean PafTerac profcflcurdu Roy en Eloque-
ce , &; depuis honoré de cet Epitaphe graué en marbre a«
defTous de la figure de Ton chef.
Epitaphtum carmen quodjïbi ipfefcripfit^
Hicfitus inparua Ianu4 Raffertius vrna^
Aufontj do ci or régi us eloquijy
DifcipuU memores tumulo dateferta Magijlri
Vt varioflorum munere vernet humus.
Hoc cuit a officio me a mollit er offa quiefcent
Sintmodo carminibus non onerata malis.
Veni , abii :Jic vos venijlisj abibitis omnes.
Aliud,
Miferi beat us port us hic ejl corporisy
Commune tecîum turbidx vitx quies :
Nemo vnde aberraty cxcafit licet via y
Egrediturvnde nullus, ingrejfus femel^..
Necefitati's lege :fed potentior^
Hinc Chrijlus inuiBum vnus extulit pedem^.
Ad (ifira functis Itberum pandens iter^
Hac abito tandem y claufus dterna domu ,
Vbiojesauari çondit^ ditisiaçent.
SSf i^
5to VNI VER SITE' DE PARIS,
J^i/iw, l'iater , quAfis : ipfe nefcio,
.^jnjïsfuîuna^ tu t amen fer me fi te s.
Ego, tu<j,pnlitù, vmhra & vmhrA fomninm.
i^cj. "' cId. Idc. IIï-
Id. lac. Memmïus Err. F. lo. Idc, riepos Supp, LihelLin Reg,
Md^. difcip.pr£Ccp.CariJf.hocmonum, de fuofic. cttrauit.
LeCloiilrequieftioignantl'EgUre rcuc voûté de pierre
detailieaertérebaflidericufdcs deniers ^ parla libéralité
de Nicolas Hennequin Bourgeois de Paris,commcil appa-
roîftparles deux infcriptions qui enfLiiuenCjdontrvnceflà
l'Occident &graué en marbre ïi©iT,& l'autre à l'Orient ,&
graué encuiure. \'^
NicoUm Hennequîn nohilis ciuis PArifien/is in Bei opt. ntax.
gforiafn , hos fornicnm marmoreerHfv 'juatucr ordtnes fitperftrH-
cicif^. jides fratrih. Fr.tdtcaîûnh. ffftrnijîca. uberalitate funditus
infiaurauiîanno Chrifliferuatoris M. D.LV I. RegnAnte Hen~
j ^ - ^ rico 1 . F ranci d Regc Chnfiian ijïïmo.
Agére & Pati^
Eximif patrû fratris Henrici GeruApidodîoYisTheologi huîus
ConuentHS Pr.micatomm olim profefii , foUrti quidemconfilioac
prudenti œconomia. : magnificcKtia vero nohii^ vin NicoUi Hen^
nequinliheralitaîe : hxc cUufira ^propemodum collapfa,fundttns
ir^fiauratafuerunt. Ille autem venerandm fenex^& omnium^cjuos
pictatis ^ bonarum£ literarum fludiôfesy nouerat ^fummepereflu-
dïdfiis ypofivarios Uboïnm anfracfHS , poft artium &facrdThec^
lo^ixlcciuramypojî- prxdicdtionis,denifjuc inquifttionis fnn6i^Jîdei
excrcitiimi j feptem plus minus an nos in hoc cclebemmo cœnehio,
très in Compendienjî ^tres etiuînin Trc'cenji prisratum gejsit. Tê-
Jlremnm verh in Gencralem nofirx con^rcgationis Gallicane Vica-
ritim ajjlimptus ejî. Cuius offcij partes dum magna cum [au de Tre-
cis ageret, quart a Matï, qua die hanc vitam acceperat, eam morte
commutauit, amiû Domini 1558. Requîcfiat in pace .
Des Efiholles de faincf Thomuts , quand commencées^
& quand paracheuees.
Frerclean Binet Dodeur en Théologie, Religieux pro-
fcz du ConTient des frères Prefcheurs de Beauuais , & Con-
Lî VUE SECOND, jn-
fcffcur dçla Royne Aliéner fiile d'Elpagne, park moyen
de laquelle luy fut donneeTAbbaie de S .lean d'Amiens, fie
encommencerleselcolIesdiclcsdeS. Thomas au Conuenc
des lacobins de Paris,'5c ce des deniers qu'il auoit dureuenu
de$. lean d Amiens, 6c des gaiges qu'il reccuoiE deladide
Aliynor RoynedeFrance.lUiloitdela maifon dcHercules,
,qi4i eit vn Çhafteau diftant de 2,. lieues de Beauuais en Bcau-
uoilîs : ôttrelpaira l'an ij)0. 6c cil enceurè au Conuenc des
lacobins de Ùcauuais.
Ledicles EicoUes turent de beaucoup aduanceesparles
biens faicts d'vn aulcrc Abbé, comme il aparoift par (es
armes qui font figurées cfdices Eicolles auec celles dudic Bi-
ncc. Aî>iis ncancmoins par taulte de moyens, ou auU
trcmcnt, leldides Elcollcs demeurèrent imparfaites iuf-
ques en l'an 1609. qu'il fut fait marché par les Religieux &:
Conuent des lacobins : au Chajpentier delà ioramedc
dix lept cens cinquante efcuspour toucela Charpenterie
&; au Couureur de la fomme de douze cents liures tournois
. pour toute la eouuerture en l'année fuiuante 1610.
il . .Or pour ayder a fournir lefdires fommes, lefdicls Reli-
gieux n'eftans baftans pour ce fâire,nofi;re laint père le Pape
Paul 5. de ce nom lapremicreanneede fonelecliion ayant
donne vn lubiié par toucela Chrétienté félon la manière
iaccouRumée, 2cleditIabiîéretenantàParii, Monicigncur
le ReuerendiiFmie Henry deGondv Eueiquedc Paris confi-
dcranule b<m vouloir deidids Religieux, 6cle peu de moy-
en qu'ils auoicnt de l'efFeclueràcaufede ce que dcflus, àla
pnerçdcfatarrte Prieure de Poiiïy Ordre des lacobins, dé-
légua particulièrement pour vne des ftacionsdudit lubiié
l'Eîrliie des lacobins.
Lesquels Religieux à caufc de ceflc flation receurenc par
, auimonesdçs fidèles ôcgens de bien la fomme de fix cents
elcusjclquels furent mis endeposScrelérués lufquesen la-
dite année 160^.. que l'on commença à continuer îedid ba-
ilimcnt delongtempsin-Çcrmiscommedit eil.D'abondant
lefdits Religieux Prieuré Conuent fcirct humble requePiS
à mondit (ci£;neur de Gondy Euefique de Paris, qu'ii luy
pleuft de permettre de faire faire queftcs par les PatroiJÎes
d€UvilledeP4ris,pjura)derafubueniràlagraadedefpcn-
5it VNIVERSITE' DE PARIS,
ce quil conuenoit faire aiidic baftimcnc.Ce quil leur oâiroya
liberallemenc : tcllemcnc que des deniers, tant defdides
quefi:es,que de ceux qui leur furent donnes parciculiereméc
des gens de bien de Paris, 6c de quelques amendes qui leur
furent adjugées pour ce fubjed, ils eurent moyen défaire
paraciicuer;debailirleldicesEfcholcs,lefurplus de l'argent
ayant eftë fourny des deniers dudid Conuentdc Paris en-
core que fort ncceiîîteuxôicndebté.
La chaire de ladite cfcholle aefté donnée par l'Abbc
de loigny filz de monfieur Zamet, ôc la vitre au defTus où fe
voient les armes de Ton percplufieurs particulièrement ont
donné les autres vitres, comme il apparoift par leurs noms
^armoiries qui font efdidcs vitres.
Les premières difputes furent faides cfditesEfcholesen
Tannée 1 6; i. à la Pentecofte qu e fut tenu à Pans, le Chapitre
General de l'Ordre des lacobins, & continuées par pluli-
curs de diuers iours auec grande magnificéccôc fomptuofitc,
ainfi qu'il eft particulièrement dikouru au traite qui en a
eitc imprimé en ladicleannee chez RolinTierry, rue Saind
lacquesau foleildor,oùle ledeur curieux pourra auoirrc-
co urs.
Injlitution de U Confrairiedu Rofaire, ou Tfautier
de U Vterge Marte,
AumefmetempsqueS. Dominique cômençafon Ordre,
afin d'extirper plus facillemcntrherefic des Albigeois, qui
de fon temps (e gliflbit par toute la France & l'Italie, f'eflant
adrelTc àlaRoyncduCiel,pourimplorerfonayde, en l'an
U]6. fcommcont laifîépar efc ript frères lehan du montôc
Thomas duTemple, tous deux Tes premiers difciples)il infti^
tua ôc ordonna vne certaine dcuotion , nommée le Rozaire
de la vierge Marie. Lequeljà l'imitation du pfautier de Dauid
efl: compofe de cent cmquanteAue Maria diuifer par dizai- j
nés, chacune dizaine accompagnée d'vn Pater noftcr: ceftc
deuotion fut fort cmbraCee du vjuant de S. Dominique:
Maisiuy deceddé corne elle ferefroidlifoit, desbons percs
du meime ordre iaremiret fus en Allemagne ,& fut pu bhéc
à Coulongne leiour delà NaduitédeiaGlorieufe Vierge
AlarieenTan 1475. foubs certaines reigles et conflitutions
qui
LIVRE SECOND. jrj
qui depuis ont coufiours elle obfcruees.Ec àrinftance de Fe-
dcric 3. Empereur ("qui pour lors cftoit a Colongnej furent
confitmces par Rcuerend Père Alexandre Euefquc deFor-
ly , Légat en Alleniaigne. Lequel deuocement&. humble-
mène demanda d'eflrcenregillréen laConfrairie, 6c pour
iceilebeniil: vne Image. DerecheflePapeSixte4.enrdn 3.
de Ton fiege, 6cde l'Incarnation 1478. 6c encore en l'an 1479
aux prières de François Duc de Bretaigne & de Margucrue
(a femme, a confirmé cefle Confrairie. A laquelle tant de
monde afflua, qu'au rapport de Michel des liles Religieux
dudit Ordre, en moms dequacreansil y auoicprefquc cin-
quante mil perlon nés enroollces.
Icelle Confrairie a efté dotée par le S. Siège Apoftohquc
deplufieurslndulgêces&: pardonsdes Papes quiyontpre-
Cdc , & nouuellcmcnt par le Pape Paul 5. le 20. Septembre
1608. Outre Icfquelz les confrères &: fceurs fontparticipants
de tous les biens-faits dudicl Ordre.
D'abondant nollredit S. Père a voulu fauorifcrrEglife Autel prluîr
des frères Prefcheurs ou lacobins de cefle ville de Paris, d'y- ^^^é auxia-
nerareôciingulieremarquedefonafïedion paternelle en^ ^° '"'
ucrs les âmes des fidèles trefpafîez. C'efl à fçauoir d'vn Au tel
priuilcgë par vne belle communication de meruesqueles
preftres dudit Ordre celebrans fur iceluy le faincl: Sacrifice a^:.>i!.a
de la McfPe pour l'amc de quelque fidèle trefpaflc , ont pou- "^^.'^''' '}
uoir de les deliurer des peines de purgatoire,es lours portez
parla Bulledupriuilcge: qui fontleiourdelacommemora-
ciondes trefpaircz,&:durantfonodaue,enfemble le Lundi
de chaque femaine.Commeil apparoiltpar fa B.ilie du çicvo
nierluillet 1608. l'an 4. de fon pontificat. 3^--^ , ,[j
Cet Autel priuilegë eft l'Autel S. lacques. Laquelle Bulle
Henry de GondyEucique de Paris, a permis eftre publiée
en fon Diocere,par lettres du 24. Octobre 1608.
Ceux qui font efcrits en cefte compagnee font tenus de charges de
direlc faind Rofaire du moins vne fois la femaine : &• pour de «ïcoa!
plusgrandecommoditc,illeureftpermislc diuifcren trois. fi*>ne.
Ilsdoiuent anifler tous les premiers Dimanchesdu mois
àlaMelTe du Rofaire, qui fe dicteu la Chapelle deflineeà
ceft efFedj&càlafolemnclle procefTion du Rofaire, qui fe
foidie mefmeiour après Vefpres, .^^^^^ ^^ . .^- j^^. .
Truifi:?, fpi-
514 V NI VE RSITE' DE P ARIS,
Doiuent eftre pTctents aux quatre anniuerlaires qui fc
difent aux quatre fcftes de noftre Dame.S(^âuoir cft es iours
delâNatmitc, de rAnnoiiciation,cle la Purification, U de
l'Ailbmption. Et alîiftcr au feruice le premier Dimanche
d'Ocl:obrc,quieft la principale feft€duditRorairc,en com-
mémoration de la grande vidoireque les Chreftiens obtin-
drentmiraculeufementcontreles rurcsle7. Oclobreijyr.
lorsque la procelfion du RofaircreFaifoit. Laquelle fertc a
«{Icinftituecparrordonnâccdu Pape Grégoire 13. Ccque
le Pape Clemenr S.a aulTi confirmé & commandé , la nom-
mant, Lafifie de fainlh Marie de U Vicîoire.
IldottyâaoirdesRccl;eurs^&: chefs de ladite compagnie
^ ce pour euiter toute confufion.
Et encores ilydoitauoir vnliure particulier en chacune
tnaifoo de cet Ordre, où les noms 6c furnomsdetouslcs
frères ôc iœurs loi en t efc ri ts.
Or non ieulem'ent les viuants , mais aufTi les trcfpafTez , 6c
rimcïs a'i- lespauuresamcsdeceux qui font es peines de purgatoire
celle Con- pcuucntcftre efcrites & faites participantes de l'vtrlité de
ccfte faincle compagnee, toutes & quantes fois que leur pa-
rentouamy,efmeu verseuxd'vnepieuieintention,lcsfera
cfcrirc&dirapoureaxle Rofairc.
Cirarttion Ceftc deuotion eft pour le iourd'huy beaucoup rechcr-
Confi^c. chee&:eûimee,&d'icellefontplurieursdeuQtesk)ctetez5c
compagnees. De iorte qu'il n'y a partie du monde oùce
faint Refaire ne Toit embrafîéauec vue mcrcdible fréquen-
ce & deuotion, à la louange & gloire de noflre Seigneur 5c
delatreiïainde Vicrge,6cauecvn trsfgrandfruicl^ profit
des âmes, ' ' ■
Des Frères Mineurs Religieux Mendians , nommez,
'vulguirement Cordelters.
REuerend&ilIuftre Père François dcGonzague.Gené-
rai de r Ordre des Cordeliers, en fon g rad & laborieux
ecuuredesConuentsdudltordre,diftinguczparprouincesr
efchtqu'enlafîndu fiegedu Pape Innocent 5. 1116. ouati
commencement de celuy d'Honoré 3. nr;. certains ReK-
gieux Cordeliers vindrent à Paris , & furent h-ohorablcnacc
LI VRE SE COND. 51J
rcceus en maisôs particulières de quelques perfonncs pieu-
fcs&deuotes:enattcdancqu*ilscuffencproprehabitation.
Pour à quoy paruenir,ledit Pape Honoré en l'an croifàefme
dcfonfiegc ( qui elloicde rincarnation IlI9.)enuoyadcu^:
Bulles, l'vneàî'Archeuefque de Sens, àc l'autre àTEuelque
de Parisjles recommandant afFedionncment,commcreâ:a^
teurs delà vie Aportolique, àc approuuez du S. ficge.
Sepcans après, c'cft à fçauoirenran 1116. le Samedy 4.
iour d'Odobre , faind François chef &c inflituteur de l'Or-
dre des frères Mineurs ( vray ti lire d'humilité) vulgairemec
didsCordclicrSjdccedaà Alîjfe, ville d'Italie :&:le lende-
main fon corps fut porte aucc toute reuerenccenrEgliie
iâmcl George.
L'an 1217. dixiefmcôi: dernier du fiege duditPapc Hono-
ré,iccluy mandaàl'EuefquedeParis, qu'ilpermicauxCor-
deliers de ccL brer MefTe par tout fon diocele,au ce vn Autel
portatif.
, L'an 1228. fainct François fut canonizé par le Pape Gré-
goire 9. j:
Et deux ans après, àfçauoir en Tan 1130. les Cordclieri
obtmdrcntdeEude Abbé 47. de fain£t Germain des Prcz
Ôcdu Conuenc le lieu où ils font encore demourans. De-
quoy font foy les lettres de Guillaume 3. de ce nom & 75.
Euefquedc Paris. Lefquelles font au threfor des Chartres de
ladite Abbay e,&. f'en enfuit la copie.
\T Filleimfi'S permifione diuina Varijîenjïs Ecckjid minifier ia^
^ dignusy Vniuerjïs frifenîts literas infpfcfurùfaUiem in Do-
mino. Vniunjttati vcftr£ notumfacimus qucd dilecti in ChriJ^o
Ahha6(^ConuentUifan^iGcrmani de Prdtis Far,qf4cndam locum
cum domibus ibidem confirums.fitum in parrcchiafinclorum Cof-
m£ (y Damiani in^k muros Domini Eegis yprope port^m de G i-
hardo (cuites fundus érproprict.ts ad ipfes AbbaUrn ô* Conuentum
fanBî Germant pertinent ) diuina charitatis ir?tuitt4 commodaue-
runtDîle^is in Chriftofitîjs ^fiatribui ordmàfratrurm Minorum,
'Vt ibimaneant tanquam hofpites : Itaqttodnecibihaberepcterunt
campanasj ncccimiterium:, ncc altare ficratU : Sed (faliio m o?nnt-
bus iure parrochidh eciiejj£ Janciornm Cofmd dr Damiani^cuins
TTt ij
I.
2.
^i6 VNIVERSITE' DE PARIS,
piUron^tît^ ndïnonnjîcriuwfaniii Germimide Pratispemftet)ha'
behunt mip/û loco Abbas cr Conuentus f'.inÛi Germant temporn-
Icm $u fil tium, faut habeat m ûlia tt rrafud tnfrà muras conftttuta,
Si.autcmfHtiiris temporibus altqtto cafu contigcnt fratres ordinis
produit a loco recedcrerKtmor.ito : locus ipfe cum Qmmbtisdtdtfictji
Cnneremcnto ibi faclo adius (^ proprietatem monafierij fmdi
Cermani (cuins iurtsO' d&mintj effe dignofcttur) integrl ô" abfqnf^
contradiciione alloua reuertetur , In cuius rei tcfiimoninm (§*
munïmen de conjenfU eorundem fratritm prjijentes litera^s Jigdlk
Kofln rminimme feàmiarobûrari. Acturn Anno Domini 1230.
menfe M^iyo.
; .il- Notes flir les précédentes lettres.
Infrky cft mis pour /;2/r4p comme 11 felic en plulleurs an-
ciennes lettres.
Laporte GibardjcH: celle qui depuisacftéappelleeiapor-
te d'Éafcr , ôc maintenant fe dicT:, la porte S. Michel.
{ quodneccampanas nec cimitcrium. ) Depuis, c'eft à fçauoircii
i'ani240. les Religieux, Abbé 6c Conuent de S. Germain,
leurontpcrmis d'auoir cloches, cimetière, 6c Autels fixes
(acrez.
(^antàrEglirederainâ;Corme&fain6l:Damian,6caufll
celle deS. André des Arcs, Icfdits Religieuxpouriebiende
paix, en ont donné le droicV de patronage à l'Vniuerfîté de
Pans, par accord f,i ici: en l'an 1345 & confirmé par le Pape
Oemenc 6. l'an 4.dcionriegc.
Et en ce qu'il cil dit, que lî les Cordeliers changeoienc
d hal^iitation , Iclieu aucc les baftia^ens y conftruits retour-
neroientenlapoircffionderAbbéde S. Germain ic'cllvnc
rcigle générale pour tous les Ordres de Mendions ^ quod no»
pcjlhnt iîccipere neun lûca,vel astiqua alknArc aut mutarejine li-
centiarapji. cap.vnicôÀe cxcef.prxlat.hb.â.
Le lieu du Conuent des Cordeliers a efléaccreu par deux
fuis, comme nous déduirons (uccindement. Il eft notoire
quelanuiere de Seine appartient aux Religieux, Abbé&
Conuent de faincl Gern^ain des Prez,depuisles ponts des
A4uiniers& de faind Michel jiufqu'au lieu où levieilrude
Seuredelcenden ladite riuieredeSeine,parlec!onqueleuï;
en a faicl Childebert, fécond Roy Chrcil;ien,leurfonda^
teur. Enilaquellecoucesfoislcs fuccefTwursRoys de France
LIVRE SECOND. J17
de temps immémorial ont referué à eux trois iours de pcf-
chccoofeciuiFs ou interpolez, 6c choilis entre Palquesôcic
iourS.Ican Baptifte i'eulement. Donc ils ont iouyiufques
en l'an 1209. quele Roy Piiilippes Auguftequuta ccdroid,
pour la iomme de cent lois paniis, payable par chacun an
dans les oclaues de Paiques. Ec en l'an 1134. au mois d'Auri),
Je Roy S. Louys ced Ja ^ quitta aufdits Religieux celle ren-
te: moyennant que en contre-erchangeilsquitrerentôca-
mortirentaux Cordelicrs vn grand logis appelle en Lacin
prjjnftu7i'i ^ pour accroître leur habitation. Lefecondac-
croilîemcntfutenran 1140. que les Cordcliersf'ay dans de
rauthoricé du PapeGregoire 9. pour acquérir vnepieccde
terre contigue à leur monailere^ôcvne autre aufouxbourg
proche,remonftrcrentàraraincleccqu'ilsretrouL]oicntdcs
gens de bien,le(quels \^s vouloicnt acheter pour leur don-
ner. Ec pour le regard d'indemnité de main morte , à ce
qu'ils ne tuiientiamai? contrains d'en vuider leurs mains,
^e (ubmetcoient â la bonté des Religieux Abbc £c Conucnt
de S. Germain des Prcz, qu'ils rccognoilToient leurs pre.
inicrs fondateurs en la ville de Pans. LePapelbrceconlli-
tueAdamEuelque deSenlis,pour conuenir entre les par-
ties. Ce qui futh'icilemcntaccordéaux iupplians,roubs les
, conditions contenues en leurs ieurcs, delquclles i'cnfuic
. la copie,
I
V' Niuerfis ^rxfentcs literas inf^cciarls fratcr Rohcrtits Mini-
fter&ferunsfratrum Miuoram achi'nnifiriiîïcnis FrancLf,
totufq, conucntHs frdtrMm BiirijïcnliiimjuUiicm m Domino Jemti.'
! urn^im. Nûtumfaàmm^ t^Uôdï^m D6mwMs\p^p.a 'virls religlojis
! Simeni Dci graùa Abhaîi hcati Germon', de Pratis Pîirifienjhy
(iufdemj^ loct conuentm dedrjjèi in mandat is , q!iatm:i;s de terris
fofità tnfra ô^ extra murosciattutii Parif. (ju.e fux lurifaiciionù^
extficre & ad cenfiiyn ^imuum {ocatji perpeiuo referuntur ^nohis
fart cm adarhiînam ycnerahUii Patris Adx ^ Dei gratta Sdnane-
èfenjis Eptfcûpi ncfiris vfihns cpfortttnam pietati^ intuïtu 'Vendi
ItbeYeperrnittcrcîfirprsJirtimcumfoiJèJJûYei illarttrf2,duÛUpirit(4'
charitath eai vederti\Ç^ ifuiduin aUj deuott&ne fariterttesi ncbis îppis
i mère addtuin.i [audiirohficjitiiij parat^ e^xiJ}_4nî\Salfio tan^e^yîu^e
Ahhui ô'conmnfm q^oâpïo tc/r^ iplisperccpcrunt 'veldquittaUn'S
TTt iij
p8 VNIVERSITE DE PARIS,
inpofremmpcrcipere l'aleant : & e>: hoc dtof if fis ant EccUfidfHd.
fùperprii^tU'gfjs tpforum, 'uel rébus dlns ntéllum 4e inceps prxtudi.
ctum gencretur) clt^o Venerabdi PAtn Siluanectenfi Eptfcopomo^
nitione pYJtmilfdpetcrcmHs ah en njtduaspecixs terrx , proutUmi.
tAUfunt& dmifky/ita-s irfra. & extra mur os ciuitatis ctufdempar^
tim in dorniniopartm m cenfiua monafierii fui mots hahendas ad
'vfumfratrum noflrorumyqitamdiu fratrihus eifdem ibidcrn pU-
cuent habitare y luxia tenorem mandati apofloliciy faUa Umen
indcmmtate monafiern nfignarent: Vrxfiti Ahha4 & Conucntt^,
tanqHamfin ohedientis. mandatts apoflolicis parère volcntcs^eti-
tas duaspcci^s terrx nohis fupradich modo tenendas, fient pttittim
fficrat, (ip'rnarunt: Saints fbi domtnio à' tuflitia &proprtetate
locorumfictit babehant anttquitus m etfdem tam fpirituali cjuam
temporali, &priuiiegiis eemmdem . Acto etiam in ter partes & a
nobtspromijfo, quodmmtirofecps'viam qu£ ducttaportaciuitatis
Par. monafrerio noflro conttgua ad burgum fincti Germant nec
adttitm necegrcffim habcbimus , wl haberc potcrtmtis : Tamenfi
necefitas dperandi in illo loco nobis tmmtneret , murum frangerr
potcrimtts. Et ctm opus illud impletumfuent y fra^uram mûri
cbflrtiere tenebimur, é- f»mpttbus noftrts reficere murum. NOS
a ut cm concef^tonem iftam ab ipfis nobts bemgntterfaCiam, & quod
tnonâftcrium noflrumcum /difciis noflrts ad nos ibidem fpecf an-
tibiisfitum ejî infiindo keati Germant corde puro &piis oculisat-
tendent es y ne Abbas & Conuentus beati Germant de Far. dubttent
dccxtero.qîiodnos fîiper fntbus noftris in terra tpforum amplius
dtlatandisyfeu fuper aliqiio in terra ipforum nobts habendo ipfos
in po/Ierum moUfemus: Promittimus eis bonafde., qttod fuper
fintbus no [Iris in terra ipforum amplius dtlatadis , 'vel fuper altquo
tn terra ip forum nobis ampltu s habendo îpfos nullatentis moUfabi^
mus, neC pernos: necperalios aliquid tmpetrabimus ynecvtemur
altqudteniis impetratis .,fi fuertt altquid tmpetratum ■.& quod fi
Bominus Papa motuproprto nobis fuper hoc gratiamfectrtt .fibten-
ta gratia non vtemur. £luodvt ratumpermaneat & flabtleperfe-
ucret^prAfentes Itteras fgtllorum noftrorum mummine duxtmus
roborandas. Aclum anno Domint 1240.
Laconft-rudion de TEglifc des Cordeliers a cfté longue-
'^^'' ment intermile, &: n'a efte parfaire fin on après le retour de
laterrefainclcdu Roy faindLouys,€nuiron l'an ii6i. Le
Pape Vrbain 4. tenant le faind ficge. Et en la meime année
J
L î V R E s E C O N D, 549
le 6. lourde luin elle fucconlàcrec Ôcdediceà l'honneur de
Dieu,6cen la mémoire delà lainde Marie Magdeleine.
• Cefte Egliie contient en longueur 310 pieds & en largeur
plus de quatre vingts &: dix.
En ce monaftere il y a double enfermerie,& deuxCha-
pcllcs,rvnciiaute&:rautrebaire. Auprès laquelle dernière
ri va deux pièces de marbre, attachées dans iemur,conte-
nansvnmefmeiubiccl:,rvnen Latm & 1 autre en Frant^^ols.
lemecontenteray de rapporter icy le François, pour con-
tenter ceux qui n'entendent la langue Latine.
Madame le anne^Royne de France O" de Nauarre^ iadisefpoufè
dt Charles, Roydefdtts Royaumes ^fils du Roy Philrppes le Bel: &
laquelle fut fille de ywhle Prince Monjïeur Lcuy s ^ tadis Comte d'E-
v.rcHXy fils du Roy de France, fonda l'an 12 41. ce/le double enferme- 1341.
riCj auecla Chapelle double yijui efi ioignant , à l'vfiage des pauures
frères malades, (fi- non pas des maiflres & Bacheliers félon qu'il
eflplus apliin contenu en certaines lettres fiur ce faicles .Le fiquelles
ledit Conuent a ordonné eflreleues deux fois chacun an publique-
ment en Conuent: afin que ladite ordonnance foit gardée perpétuel-
lement, fans enfraindre, félon la deuotion parfaite de ladite Dame
U Roy ne. Triez.- pour eux.
iJ L'an 1502. ledit Con^uentdes Cordcliers fut reformé^
& de Conuentuels qu'ils eftoient, furent fai^lsGerobfcr-
uance: félon qu'il eft faicT: mention en vne pierre, qui cltà
lïiain droicbc dansleChapitre,oùcftgrauc cequil'enfuit.
■ i» Ann9 Domini ij 02. Adueniens Reuerendifimus Magifler Egi-
'dius lyeiphin , Ordinis Minorum Generalis Minifer quadragefi.
mus, hunctoto orbefamatifimum Conuent nm Farifienfcmfauore
(jrauxilio Chrifiianifimi Ludouici dttodecimi, Francorum Régis,
Atque dignifimi Senatus Tanfïenfïs , & Retterendiftmi Domini
Ltgatîde Amhafia reformauit , (s^ reformatis perpétua regendum
reliquit,primum Gardianum injfituefjs Magijrrum lacobum Dau^
tYMy die Biefs. J^>^ omnia auîh&ritate jipoflolica, & perCapi-^
îHlHmgentfAlifimîtm Romx ctlchratum', d^ Rcùtrendifimum Pa-
trem Reginaldnm dt Cotigrmh , nurdernum Cenerakm Ordinis,
fatentibus literis fratri Bonificio Mtnifîro Franci£ cvncefis ap-
probata (^ confirmât a pofirem^cfuere fecunda Augufir, '
L*an 1579. fous le règne de Henry 5.Roy dePrânee &de
Polongncj le Cbapicrc général d€S fufdits frères canucn-
I
1
5IO VNI VER SITE' DE PARIS,
tuelsdltsCordelierSjfutaflemblcàParisenleurConuenc,
fous CliriftoHe de Chefoncame Breton de nation , lors en-
core leur General: maisquiauoice(leelleu,pour Arclicuef^
quedeCeiareeroùfctrûuuerencvn forcgrad nombre dcf-
dits Religieux de toutes les prouinces Chreil;icnnes , qui cù
leurentpournouueauGencral de leur Ordre, F.François
deGonzague^delamaifondeMantoucrlequelaiTiftaà vne
procellion générale d'eux tous, qui (e fitdeicurEglire,cn
celle de noltre Dame &. autres. Pour (ubueniraux frais, Ôc
nourrir'cefteairembleeii^rande de Religieux, le Roy fus-
nommé & plufieurs Princes, feigneurs , àc hommes de qua-
Iitez,melmes des Conuents rentcz, leurs firent de grands
dons d'argent, vins,5c viures.
Nfiws & Epiuphes de ceux qui auoient des monuments de
marbre en VEghfè des Corddters , dcuanr la
\ combujiton d'tcelle.
1) Our conferuer la mémoire de tant de riches 6c fuperbes
-*■ monuments qui eftoient iadis en l'Eglile des Cordelicrs
auant qu'elle fut bruflee, ôcafin d'honorerlcs cendres de
tant de Princes 6c PrincefTes, qui repofent audit lieu , bien
quefansmonftrcScapparencepourlacaurefufdide.ierap-
porteray icy fuccinctement leurs noms 6c qualitez , auec le
temps de leurdeceds,felon que les a remarquez Gilles Cor-
rozetjpremierautheurdes antiquitez de.Paris,&:tefmoin
oculaire 6c irréprochable, pour auoirveulefditsmonumccs
6cleu leurs EpitaphcSjlefquels lerapporcerayiçyfelQiji or-r.
drepariuydreire, quiefltel. ■ ... '•■;^^'^ ^•'- .- ^
En ceftcEglife repofent les corps des Princes, Princefles,
6c autres qui i'enfuiuent, qui auoient iadis des fepulchres de
marbre noir,6ceftîgiede marbre blanc §calbaftre.
Madame Nlarie Royne de France , femme du Roy Phi,,
lippes, fils defaind Lo.uis, fille du Duc de Brcban , laquelle
trelpaiTa T^^q mil trois cei^s vingt 6c vn,k.douzieikie iour
delanuier.
Madame leanne Roy ne de France 6c de Nauarre , Com-
tefTc de Brie-^c de Champagne , Damç fondcrciTe du Collè-
ge de Nauarre, femme du Roy Philippcs le Bel. Son rçgnç
- < " ' ' - 'tue
L I V R E s E C O N D. 521
futdcvingcans,&;trcfpaiîàran mil crois cens quatre, le 2.
iourd'Auril.
AudeiFoLis eftoic vn monument d'vn Prince & d vnePrin-
celle, chacun tenant vn cœur entrclcursmams :1e prince
portoiciesarmesfcmeci de fleurs de lysàvnebande,&n'y
auoi c aucun Epitaphe.
Madame leanne Royne de France & de Nauarre , Corn-
cefTe de Bourgongne 2c d'Arthois, qui trelpafla à Royc le ir,
iour delânuier,5c fut enterrée le ly.iourduditmois, Tan
1319.
Le cœur du Roy Philippes le Long Ton efpoux,Roy de
France &c de Nauarre, iîis du Roy Phiiippes le Bel , qui tref-
pafTa l'art 1321.103. lourde lanuier.
Lecueur de Madame la Royne leanne, Royne de France
& de Nauarre, efpoule du Roy Charles, Roy deidits royau-
mes,tilsdu Roy Philippes le BeI,&futti!ledeMonleigneur
LouysdeFrancc,Comi:ed'£ureux,ôcfîlsdeRoydeFrance,
laquelle treipalîa l'an 1370.1e 4. iour de Mars.
Lecueur de Madame S- Blanche de France, fille du Roy
Phiiippes le Long.veftuëreligieufe à Longchamp, l'an 1318.
ôcfutleditcueurenterréran 1358. le 26. iourd'Auril.
Madame Mahault fille du Comte de faincl Paul, femme
de Monficur Charles fils du Roy de France , Comtede Val-
lois,d'Alençon,deCharrres,&:d'Anjou,laqueiletrcipa{ra
l'an 1358. lej. iour d'Oclobie.
Prcs de Mahault eftoit vne autre princcflc en habit de
Honnain fans Epitaphe.
Ainzne fille du Roy de Cafl:ille,trerpafra le 27. iour du
mois de luin, l'an le rerteeftoit rompu.
Madame Blanchefillc de Monfeigneur S. LouysRoy de
Frjnce,fcmmeiadisdeMonfeigneur lertfte
cftoitrompu.
L ouysde Valois, fils de noble prince Monfeigneur Char-
les,fils du Roy deFrance , Comte d'Alençon,deCharcres,
& d'Anjou, qui trelpaifa le lendemain delafeftedeTouf-
faindsji'an 1329.
Du coflë de Midy cfl le tombeau d'vn prince armé, fon
cfcu femëdc fleursdelvsàquatreiambeaux.
i Derrierele cucur eft vn Chcualier armé Se vne dame,eflC'
uez en pierre lans efcriture. V V u
5ii V N I V E R S I T F; D E P A R I S,
Dli coftc de Septemtnon font les effigies d'vii Comte
de d'vne Comtelle en albaftre ians elcriture.
Mclîîrc Louys Amnez fils de Robert Comte de Flandres,
c]LieusdeNcucrs,deRethcfc ,perede Monfeigncur Louys
Comte de Flandres, de Neuers &: de Rethefc, qui trefpaffa
l'an 1321.
Monfcigneiir Pierre de Breraigne, fils de Ican Duc de
Bretaignc, ^deMadameBlanche hliedeThibaultRoy de
N a narre.
Monlcigneur Charles Comte d'Eftampes,freredeMada-
nie leanne Royne de France &c de Nauarrc , ôc de Monfei-
gneur Philippes Roy de Nauarre 6c Comte d'Eureux, &
trefpairal'an i356.1e24.iourd'Aoun:.
ReuercndPereenDieUjMeffirePierreFilholjdeGannat
en Bourbonnois, Archeuefqued'Aixen Prouence, Lieute-
nant gênerai pour le Roy Franf^ois premierau gouucrnc-
ment de Paris <^ille de France, lequel après auoir vefcu 101.
ans,trcrp3fla le 11. lourde ianuier, l'an 1540.
Du Comte de Carpes dont l'effigie cftcfleuee en cuiure»
AlhcJ'topto de Sabaudia, Cnrpcnjium priKcipi,
Friincifci Régis fortimam fecnto,
^uem prudent id cUriJiimuw reddidity
Dûcirinâ ficit imiiîOYtaUmy
Et ^'cra piéton cœlo tnfernit.
Vis dnnor. LV.
Hxredes mœfiijf. pojj] An, M. D. XXXF,
CeflerepulïuretfloitenlancfderditsCordcIierSjaucoflé
deSeptemtrion.
Hic N icoLuis filit^ mini lodnnkdefanclo S^mco^ctHis ciuitd-
tif SendYum^quiohiit annoBcmini M. CGC. XXXV III. diedo-
?ninicd diiolms louis, die menfis Augtijli.
On ditqu*vn Pape voulant faire entrée dans Paris au Tea-
dy,pource qu'il pleut,elle fut différée iufques au Vendredy,
auquel iouf pour la reuerence de l'entrceon mangea chair,
& fut nomme Ieudy,&: la (emaine des deux leudis.
Ilfdudroit que ce fut Benaifi 12 . lequel fut elcn Pape k Auigfion
en l'an 1334. & deceda iiudit lieu V an 1342. le 2s.AurilioHrfitnci
Marc Euangeitjle.
Du raefme coflè contre la muraille eiloic engrauc cet Epi-
uphs.
LIVRE SECOND. 525
Franc, MedulU Patritto Atcllano iuris & oftimarnm artium
fcientia ornnttJf.fr.iturA vrhana aptfdLudouic. MedioUni Bucem
feiiatoria£ dignitate & legatiombm ohcundis apud Ludouic.XII.
Cr Francîfcum Galiorum Reges ampiifimo prohitati/£ç^ ^auitatù
Afud omncs clarijf. Alcxand. Znncha pnpinqitus m Pnblico m«-
rvre mœrens.
Pof.
Detantderiches 6c magnifiques tombeaux qui efloienc
en l'Eglifedes Cordeliçrsde Paris,il n'en refle que cinq en-
tiers , que i'ay marqué en la marge d'vne eftoille,pour Us
diftinguer des autres,
Quanta celuy qu'il dit eftre du coftédeScptemtrion,
d'vn Comte &:dVneComceirc,i'e(]:ime que c'cil celuy de
MonfieurlePrefidentleMaiftre^quia efté honore Aq cq(ï
Epitaphe.
Egtdijlt Maiftreypnmiinfupremo SenatH Vrdfidisy Equitis
religiofifimi, ac publia amant iJùmi^Epitaphium.
Prxfis eram, Prxfis morior^pofl funera Prxfis
Permaneo, reEli famaperire ncquit.
Ante loco pelliy 'vtt.t^, fericlafubire,
^uam facra mutari patria fuftinui,
Nil Regem offendi^ nil legem, nil quoque mentem^
Vf que pius , confians^ integeren morior,
Vîuc meo exemple^ quifquisficcedis honorij
M ortuus ac viuus tam bene clarté erts .
Il y a maintenant plufieurs autres belles Epitaphcs en la-
dicle Eglife desCordeliers,entre lefquels ie me con tenreray
de rapporter celle qui f'enfuit, qui fc voit grauee fur vnc
tombe de cuiure qui eft au milieu du chœur, laifTanc les
autres à colhgeràccux qui auront plus de temps ôc de loiiîr
queien'aypas.
D. O. M.
V O T V M.
Illufirifimo viro Diego Botelho ,perantiquô Bdhemi.e Regum
fiirpc oriundo j& famil. Botelh in LufitamaC^ipiti nûbilifiimo :
qui tantûO'incredtbili am or e Regum [itorum Portw^dlidfcmper
arfity vt inhocmirandumfofteriSy achiflor. celebrandum excmpL
reliquerit. Pruipue Dom. Antonio Regifuo huius nominis primo
itafuit deuotus: vt m ipfins falutc Patrice libertat. Comugem^
VVu ij
514 VN I VER SITE' DE PAR.ÎS,
pàiiijf.iih. Majf. pr»pinû»os , & amicos Carijf.forîunm omncs.
qHitsff6nte nhquerat fH^crutuere ac futerejfe crcderct : Isa me re-
dire dam d ftiis cfftt rcttocaîKS^ qnalibet prxmiortrrn (^ honorum fpe
tuuttJtfis y njoltiit. Sed comit^/jîts Reg.fuum infortHui. confians
pnrticepS) qujLCttrHque adt^rfi CHm ipjo Rege adeo infra^o anim<y
tâjfusy'vt ne ab eo qiiidem mort no aucrteriî. Ac diim ambor.pofitis
hoc in teff.'plocorpor. hu?7C pro tût tanîif(j, onenbus honore7n ohti-
nuitfupYfm.t voce expetitum : vt nullibi oj/k fua niji iHxtn regix
1607. qt^iefccreKt. Cœh redditus X. Cal. April. An. Do. CIj . D C.v'll,
Vixttannes LXXIII. Menfes III. dies XXII,
Non fihiyfed Deo
Régi & Patrie.
Virum tnntti?n tam finguUri pietate infignem^ (jr Lujïtani,€
jidd ac fortitiidinis olim injigne decus j nec profperaynecaduerfa
fortHKamutatumi Patrixffix amans éf r/iemor Antontia à Soulay
nobtUs L ufitantis, Ordmis Chrtfli Equcsjfgnatus non tam hoc tu-
mulo tegere^quam hoc te légère ac Ingère defideraitit.
Enuiron ce lieu il y a vnc pierre anriQue,rur laquelle cft
grauë ce qui l'enfui r.
Icy gift Madame Marie , fille de Philippe s Roy de France ,D(f-
3 53 3 . ^'^^^ ^^ Lambôure, qui trefpajfa fan de grâce 3 1333, le 22. tour du
mois de Septembre.
Plulîcuri grands perronnagesfoncfcrcisde ce monaftere,
defquels la doctrine a fait Icntir aux hérétiques, combien
vaut Teftude en vn efpric er^urë,& la fci^nce en vneamc qui
n'eft point maligne: comme vn Nicolas deLyra^quiaelté
recogneulcplus do6le es langues de Ton temps, &ii grand
Théologien, qu'il faut que ccuxqui vicnnentapres luy, l'ai-
dent de cefteglofe, dite ordinaire, qu*ilafai(5le iur toute la
Bible : Et vn lean de TEfcot, furnomme le Dodeur fubtiLIa
mémoire duquel ne périra iamais, fpeciaiemcnt entre les
Scolaftiques , pour la doctrine quM a femee en les eicrits,
quiaferui de nollre temps à rembarrer les hérétiques: Et
autres grandspcrfon nages qui on tlèrui d'ornement à cefte
mailbn, & delquels la mémoire demeurera ecernelle,à caufe.
de leurs œuures.
Des trois Ordres injriîuez, par S. François.
LeglorieuxS.Françoisdcfbn viuantainiHtucj. ordres de
R.eligieuXjaufquelsiladouné trois diuerlesReiglcs.
L I V R E s E C O N D. 52J
Le premier eft des frères Mineurs. La reigle defquels j^
fut approuuee par le Pape Innocent 5. en l'an 1209. ^cde
fon fiege le 13. Cet ordre depuis a efté diuiië en crois bandes:
àfçauoiren Obleruantins,Conuentucls&: Capucins.
Lerecondordre,eft delàindeClaire,ou dts Damianes. z
La Reigle derquelies fut approuuee par le Pape Innocenc
4. i'anderonponriiicatvnzielrne, &: del'Incarnation 124^.
Cedic ordre a eftvi depuis diuifé en Reclulci,Vrbaniilcs,
Sœurs Collettes, &: autres.
Le croificrme ordre eil des frères penitents,ou Tertiaires: ^*
Ôc fe di uiie en Réguliers Ôc Séculiers.
Les Réguliers ibnt ceux qui viuent en Cloiftrc: Icfquels
font profelHon de trois vœux folennels. Le vulgaire leur
donne diuers noms, félon lescorruptiôs qu'il apporteprcf-
que en toutfonlangage.Maisparceux quifi^auentlcurori-
gmc, ilsnefontappellezque frerespenitens ouTertiaircs,
La vie defquels eft fort rcligieufc en plufieurs lieux denoflrc
France, & ipecialement à Paris.
Les feculiersfont ceuxqui viuetenlcursmaifonsdefquels
portent auffi l'habit de ce tiers ordre : non pas euidemmenc
comme les premiers, mais par defTous leurs habits,ob(eruâs
toutefois certaines reigles &:flatuts.
Cet ordre fut approuuc 6c confirmé parle Pape Nicolas
4.Cordelier de profelîion,randeuxiefme de fon pontificat,
6:derincarnatu3n 12.89.
Les premiers lieux où fjincî: François commença à don-
nerl'habitde penitence,ccfutâ Pongibonzi &àf lorence.
Lequel fut incontinent cmbraifé d'vne grande multitude
de peiionnes,& d'icelles S. Lucefiusfut le premier.
De ce 3. ordrcfurentS. Louys Roy de France, fi mère la
Royne Blanche,îa Royne Marguerite, efpouie duditfaind
Louys,&filledeRaymond Comte de Prouence. Lefqucls
au defTous de leurs habitsroyaux,& autres prccieufes eflo-
fes,portoientcethabitdespenitens. Semblablement aufTi
furent dudir ordre fainde Elizabcr,fille du Roy de Hogrie,
faind Henry Roy de Dace , laincl Eleazar Comte d'Aire
en Prouence, ôc laincte Delpine là femme. Sainclc Claire
deMonceFalconis,RobcrtdeMalcceAe,Princedc Rimini-,
Saincle Marguerite de Cortone, làincte flizabet fille de
VVu lij
jiô VNIVERSITE' DE PARIS,
DomPierreRoyd'Arragon ,Sainclc Angele de Fuligno,
Micheline dePczare, Charles Roy deSicile.ôc lavertueule
Dame Sancia, Royne de Hierufalem &; Sicile.
De la Cordelière ou Ceinture de S. François^ qui enuironne nuiour-
d'htiy les armoiries des Dames dr Damoifelles.
Et quand cela 4 commencé.
AnneDuchefTede Bretaigne(ainn qu'ont remarque du
Tillet en lès Mémoires, ôcMonfieur du Faucher) 6c depuis
dcuxfûis Royne de France^parle mariagede Charles VIII.
& en fécondes nopces de Louys X I L femme de grand en-
tendement, & de grand mérite, délirant elguilionner les
Dames defontempsàreftude de vertu, inftitua l'ordre de
la Cordelière làTimitationdes Roys,quiauoientiadis dref-
ic plufieurs ordres de Cheualerie. £t honora tant icelle
Cordelière, que comme les Roys bordent leurs efculTons \k
du Collier du grand Ordre de leurdide Cheualerie : aullî
elle couronna Ion efcufTon mi-party des lys de France, ôc
des ErmmesdeBretaigned'vneCordelierc. Et quand elle
vouloir cefmoigncr Ion amour enuers quelque Dame, elle
luyhiifoitdon d'vnc Cordelière, comme d'vneelcharpe ou
collier de Cheualerie. Cefte inftitution a efté fuiuie par
les Dames &: Damoilelles de la Cour,ôc en après par les
bourgcoifes des villes, pour les admonefter de viure chafte-
mcnc&lainclementiôcauoirtouliours en mémoire les liens
êvprifondenoflreSauueur^
Inftitution de l.i C on fratrie du Cordon de S. François .
La ConfrairieduCordonS. François fut in ftitucc par le
Pape Sixte V. defon propre mouuement, en Tan i 585. le
premier de fon pontificat, 6c donnée feulement aux Reli-
gieux grands frères, ou Conuentuels ,ainfi vulgairement
appeliez. Maisparce que ces Religieuxn'ontpas beaucoup
dcConucnt hors d'Italie, ledit laind Père en l'annecfui-
uante concéda le mefme pouuoir au Miniflre gênerai de
tout l'ordre fai ncl: François { qui eft le père gênerai de i'Ob-
l'eruancc ) d'en ériger par toutes lesmaifons de (on ordre en
la mefme fa^on que delFus.
L î V R E s E C O N D. 527
Et par autres Bulles il oclroye àtous hs confrères &: fœurs
(^elaconfralriedudit Cordon, les Indulgences deliquelles
iouifïentlcs Religieux dudit ordre par chacun mois: & tou-
tes les ftations ôc pardons qui font tantà RomejHierufa-
]em,noft:re Damedes Anges, qu'à S. lacquesen Galiiceôc
aullilesftarionsde Carefme ,en vifltant l'Eglilè oiiefl iniH-
tueeIaContrairie,6cydirantllx Vntcr noJleryÇiy, Ane M.iria,
^Ç\\ Gloria Patri.
Parles (latuts de ladite Côfrairieil y doitauoirvn Prieur,
auquel iont tenus d'obéir tousles confrères. Et tous les ans
je Lundy après la Penrecofte, l'on doit faire cleclion d'vn
nouueau Prieur. Les frères ôc fœurs font tenus pourgan-
gnerles Indulgeccs.vifitcr chacuir.oisauxiours ordonnés,
i'Eglife où cft érigée la confrairic : & ce faifant eftrc confcf-
fez6ccûmmunicz,& auoir fur foy le cordon ceinr,l'ils ne
font empefchez de quelque légitime excufe,comme de ma-
ladie ou autre necellîtë : 6c dire fîx fois l'ater r^ofitTy^v^ Aue
MarU^ &: fix Gloria Patri.
Sont tenus aufîi de fe trouuer le troifiefme Dimanche de
chacun mois àlaproccfîionfolennelle, qui fefaica.presvef-
pres. La principailefcdedeladitcConfrauiecftlefccond
lour d'Aouft.
N cfrre S. p ère le Pape Paul V. a confirme ladite confrairie
parle»! bullcsoclroyees en l'an 1607. lei.iourdcMay. Et en
meGne année par autres bulles du 25. Septembre a donné
pouuoirau Miniftre gênerai, &: au Commil]àiregcncral,T'/^
in Ecclcjîis corum ordmis tanumi , ac in Iccà quibm non extant
Contient us velEccleJix ordinis Mtnorum ConuentHalium S. Fran-
cifii confraîernitates Cordigeroriim $. Francifci vtnufque fcxus
trigert O" inftittiere : lUifj^fic ère cils O" inflttutis indulgent ia<s 0-
gratuis fpritnales com-ûjunicnre liber} (y licite valant.
Lesfreres de cefte compagnie ont trois belles indtilgëces
plenieres^quileuronteftéoclrovez parnoftrcditS.Pere. La ^
i.eft, quand ils entrent en cefte fraternité, tanû^tiam pro iu-
ciindo aduentu. Lai. cftà leur trempas, quand ils lorrentdece ^
monde pouraller au ciel. ErLî 5.eft Icfuldici.iour d'Aoull: -*
En laquelle feremcmoreccrta.neindulgcce que S.François
ohtintdeDieu eftantà Alîifc. Deccvientia Dédicace Je
TEgUfe de noftreDame des Anges, cliefdc tout l'or ire.
5i8 VNÎVER.SITE' DE PARIS,
FrerePicrrcKodulpheacommcce&dediëauPapeSixrc
V.rhiltoire Scraphique ( c'cfl: à dire des Cordeliers ) dilbn-
guee en trois liureSj&imprimeeàVeiiire l'an 1586 parFran-
^ois de Francifcis , aucc les figures. Où au premier luire,
fol. 48. pag. I. il fait mention de Beatrix femme enceincle,
quifutquatreioursen trauail d'enfant, & n'ayant deliuran-
ceelic manda aux Cordeliers qu'ils luy enuoyaiTcnr quel-
qucsreliquesdefaind François. Leiquelsluy enuoyerenc
vn bout du cordon de ce glorieux (aincl:,&.appliqué fjrellc
Noccx !c ladoulcurcefla, & enfanta. Le texte allez conipen dieux eil
Cordon, ri t <<^ ' i
Beatrix jratrtbus tandem Minoribtts per mternuncios totafè
de:iOtior,€ committens, fupplicfteraltquid de fanUi Framijci relu
qtpi^sfideple-aa popofcit. Conttgiv nutu, diuino y ûliquantidum
inucntrir df choYd^:,qiidfiierAt fancîns q^aridoque pr.tciticlus. M&x
'Vi piper dûlcnîcm pojïta chordâ fuit ^o'^nnis ft^cUUmc fo tutus ifi
dclûr, moïtis caufa mort nus fœtus emiffuSypriJlr/Mfamtas rejiitu -
ta.
VinJiitHtîon de la Vénérable (^ dénote Confrairie du S. Sepulchre
de noflre Sau'ieur ct- Rede77ipteur lefus Chrifl en H ierufalcm^
fondée en l' Eglïfe&monajiere des Cerdcliers decejîe ville de
Paris, auecLs cererfionies obfcruees en donnant l' Ordre de Che-
ualerie dudit S. Sepulchre,
T An de la Natiuité de nodrc Seigneur 1254. l'excellent
'*^6cdcuotieuxfàinct Louys Roy de France,! X. du nom,
eftant retourne delà terre Samde, où il auoitdemeuré cinq
ans entiers pour la conquefled'icel le, afin d'au oir bien fou-
uent des nouuelles de ladicle terre fainde (où il auoit deuo-
tion de retourner quelque iour, fi Dieu luyenfaifoit la grâ-
ce) Scpar ce moyen eftrcaduerty decequifepairoitcsmar-
chesd'outrcmer, fit vne ordonnance, par iaquclleil vou«
loit que ceux de fon Royaume, qui auroient la deuotion
d'aller outre mer pour y combatre lesinfiuclcsSarrazins,
détenteurs delarerrc fainde,&yfaireleursprieres&deuo-
tionSjCufientà le venir trouuer &:recenoir fescommande-
mens: Sc (cachant d'eux les moyens qu'ils auroient défaire
ce voyage, Icurdonnoit largement defes biens, auec pafTc- ;
portfufiîlant:afin de pafiTer feurement par les terres de fon
obeiflance
LIVRE SECOND. J29
obeiiïanceauec leur équipage ôifuiuans, fanspayer aucun
droiâ; ny coullume.
Il ordonna d auantagc,que tous lefdits fubjeâs reuenans
d'outre mer,viendroicnc en fa Courfeprefcnteràluy : alia
de fçauoir d'eux le cours de leur voyage,6c des affaires def-
méfiées entre les Chrcdiens contre les Sarrazins.Les hebcr-
geok&nourriilbic près de iaMaiefté, voulant que près d'i-
celleilyeuttoufiours nombre deldits pèlerins 6cvoyagers
d'outre mer, Lefquels on appcUoit Craftz,, lors qu'ils en-
treprenoient le voyage id'aucant que par leurEuel'que ou
Curé ils fe faifoiët coudre vne Qroix de Hicrufalem de drap
rouge fur leurs manteaux, &:prenoient le bourdon. Au rc-
tourils efloientappeiicz P^/w/Vrj-, d'autant que retournans
d'outre mer ils apportoient des palmes, en figne d'auoir
combatu les infidèles, comme ils l'àuoient voué. Autdias
PalmierslebonRoyfaind Louysoclroyoitplulîeurspriui
IcgeSjIibertez &. ffanchifes telles qu'auoient fes domedi-
ques6cferuans.
Mefines à fa Cour 5c dedans Ton palais , ioignan t la faindc
Chapelle à Paris, il auoit ordonné vn logis pour l'cberge-
mentôc retraite, tant defdits Palmiers que Croifcz: pour
«lire ces derniersinil:ruits desroutesdelcurvoyagejôccom-
me ils f'ydeuoient comporter.
Cet ordre eftably par le bon RoyfainclLouys dura Ibubs
fesTuccelFeurs Phiiippes le Hardy, Philippes le Bel &: Ion
fils Louys Hutin^ 10. du nom. Sous lequel lepalaisayanc
eftérebaAi par Enguerrantde Marigny intendant gênerai
desiinancesdeFranceAle Parlement lufquesen cecemps •
dcambulatoire,y ayant efléeftablyfedêtaire&arreftc pour
l'aduenirmos Rois l'eftans retirez au Chafteau desTour-
nelJeSjOu efl de prefentla place royale: Ledit Louys Hutin
eftablit vne chambre aufdits Palmiers 6c Croifez en i'Eglife
&monaftere des frères Mineurs didsCordeliers de celle
ville de Pans, bafti par ledit faincl Louys, enuiron Tan de
noflrefalut 1233. &. 34.
En cède chambre f'alTembloientà certains iours delà fc-
maine lefdits Palmiers &Croifez,pouraduifcc entre eux de
leur pe'erinagc. Aufquels ioursilsaiTiftoientauieruicedi- iji^".
uin cclebréparlefditsReligieux. Lefquels quelque temps
XXx
530 VNI VER SITE' DE PARIS,
après, à fçauoir l'an 1336. auoient la garde du S.Sepulchre
de Hicruialcm^: lieux de deuoriondelatcrreraincte. AU
requei1:e&: pétition du Roy de France Philippes de Valois
lixieliiie du nom. Lequel obtint du Soudan de Babylone
lors regnar,permiiîion pour tenirauditS.Sepulcrcvn nom-
bre deldicls Cordelieri', qu'on y enuoyoit de trois ans en
trois ans. Et le Gardien derqueisalemermepouuoirqua^
uoicntiadis les Patriarches de cefte faincleCitë: déporter
Croce & Mitre, abloudre des péchez referuezauS.Siege,
5c de donner l'ordre aux Cheualiers dudit faincl Sepulchre.
Enuiron lequel temps 4^ M. CGC. XXXVI. huict
bourgeois deParis voyagers dudit S. Sepulchre,âucc d'au-
tres bourgeois meus de deuocion, mais empcfchez d'entre-
prendre ledit voyage, eftablirenc audit Monafterc des Cor-
deliers de Paris, la Société 6c Contrairie par eux nommée
du faind Sepulchre en Hierufalcm.
L'Autel de laquelle fut quelque temps au maiftre Autel
du chœur de ladite Eglile: ôc de là.pour n'incommoder les
Religieux en la eclebration de leurs heures canoniales 6c
du diuin feruice : il fut transféré en l'aile droite de la nef de
ladite Eglife, où il eH: encore de prclent.
Cet Autel fut direfTé contre vn pilHer de pierre fouftenanc
deux Arcades, lefquelles lefdiis confrères firent murer de
pierre 6c l'ambrifler au deiPus depuis le rcz de chauiïee
lulq ues au lambriSjâ la referuationd'vne petite porte ronde
pour aller droit aux Chapelles d'alentour du chœur. La-
quelle y eftoic demeurée iufqucs en Tan 1606. qu'elle fut
bouchée, en rebaftilîant la Chapelle du Heur d'ElbenCjeftac
au delFus de celle de Hierufalem.
Contre ce pillier efloitdreflee vnegrandeimage depicr-
rede caille de faincl Eernardin, tenant en fa main droidte vn
foleil rayonnant, ayant au mitan le nom de I e s v s, deiîbubs
ladite image, 6c iufquesàla pierre &: table dudit Autel, ayac
trois ou quatre pieds de hauteur, lefdits confrères auoienc
fait peindre en or 6c azur à la Molàyque, vne Cène de noftre
Seigneur. Laquelle tenoit depuis vn des bouts deladiclc
Chapelleiufques àl'autre, comme on en voyoiccncoreles
reftes en l'an 1603. que ledit mur efclattc par le feu fut repris
6c refait tout de neuf, depuis le rez de chaulFee iufques eri
liaur^par Claude Gourgucron maidremaiîbn/elon lemar-
LIVRE SECOND. ^i
ché faiâ: aucc luy par lean Bonjan voyager, ôi Rolland le
Duc bourgeois de Paris , lors maiftres èc gouuerneursdc
ladite Confrairie,&: des deniers d'icelle. Le relie de la mu-
raille depuis le delfus de ladite Cœne iufques au lambris,
eftoit peine de rouge,auec des noms de I e s v s, & des Croix
de Hierufalcm d'or de ducat.
Celle Chapelle eftoic anciennement plus longue qu'elle
ja'ci]: à prefent , & ia clofture n'eftoit quVn baluftre de
pierre de trois à quatre pieds de hault feulement, ôcvenoit
iufques au fécond pillier de la nef,remarquë par des croix
deHierufalemeflantauhault d'iceluy piller: contre lequel
cftoit la chaire du Prédicateur. Lequel pour y venirpalloic
par dedâs les Chapelles d'Elbenc&deHierufalem,lefquel-
îespar ce moyen eftoient engagées audit pailàge, y ayant
desportes referuees pourceftc occaiion & bouchees,ladite
chaire ayant eRé drelleeau fécond piller de l'aile gauche de
la nef de l'Eglifc.
Lavitre de ladite Chapelle eftoit fans hifloiresSc images,
faite comme celles que l'on voit es Chapelles de derrière le
choeur, faites à demy l'ozangcs peintes éc damaflees de noir
par delTus aux bordures de Heurs de lys de de chafteaux d'or
lurdurouge,qui montrent qu'elles y auoientefté mifesdu
temps de S. Loys 6c de MadameBlanche de Caftille fa mère.
Sur chacun des deux pilliers de ladite Chapelle de Hieru-
fàlemiufques dans le gros mur, eftoient dreilees deux lier-
fesouperchesdebois,façonneescommelecofFre deladite
Chapelle , de croix de Hierufalem &: de palmes dorées. Sur
lefquelles deux heries eftoientpofez des chandeliers de cui-
ure, ôcpar ordre dans iceux les cierges des Princes ôc Sei-
gneurs deFrance, qui lorsnedefdaignoientdefe mettteen
ccfte deuote Confrairie, de laquelle les Roys eftoient les
i premiers. Apres lefquels cierges, eftoient rangez par ordre
i ceux defdits Cheualiers , Voyagers & Confrères , qu'ils en-
cretcnoientfoig-neufement,ôc renouucUoicnt tous les ans,
eftants allumez durant ia grand Melîe du faincl Sepulchre,
que les Religieux dudid Conucntchantoienttousles Di-
manches de l'année: moyennant la fomme de trente liures
jCournoisparchacunan,payablesapreslafeftedePa(ques.
En l'an i434.1csMaiftresôcGouuerneurs deladite CoH' I454'
XXx ij
531 VNIVERSITE' DE PARIS,
frairie,par l'aduis des Voyagers &, Confrères, ellablircnt
queiques flatuts & règlements ; lefquels ils prefenterent au
Pape Eugène quatneloie du nom,ôc iceluy les côfirma l'an-
1435. ncciuiuanre 1435. qui eiloicdelon pôtificac lequatriefmc.
Ces ftatuts au oient efté dreflez par la licence de Meiîirc lac-
qucsdu Chaftellier, Euefque 9(3. de Pans, & par l'aduis des
Statuts (^eU Re^^''^"*-"^ r*cre Gardien ôc Religieux duditConuentdes
Côfrairieda CordellCrS. •
S.Scpiiicrc. 1^^^ principaux articles dcfdits ftatuts portoienr,
Qiie tous les Dimanches de l'année feroit chantée à haute
VOIX, à Diacre 6c Sourdiacre,eaue benide 6c pain beni{l:,vne
haute MeireduditfainâiSepulchrCjpar les Religieuxdudicl:
Conucnt en ladite Chapelle.
i. Que chacun Vendredy de la femaine Cz dira vne Meiïè
balle , en commémoration de la paiîion denollre Seigneur.
A l'illbë d'icelle l'Euangile faincl: Icdin^Iftprincipio, le Pfalme
De profundis, auec les oraiions accoullumees : à l'intention
des confrères & bien-fadeurs de ladite confrairie, viuants
êctrefpafTez.
}• Que le Dimanche des Oclaues de Pafqueslcfliits Voya-
gers î^ Confrères célébreront la lefte de iadicle Confrairie,
Iront en proceflTion ledit iourcn relie Eglile qu'il fera aduiié
parlesmaiilrcs^cgouuerneurs d'icelle. Er au retour fera la y
^randMeiîe célébrée audit Conuent 5^ chantc^cn Grer^
en la manière accouuumee. Et ledit iour fc dira le lermoa
parvn maiflreenTheologie. Où fera prcfcheela Refurrc-
cl;ion de noilre Seigneur, & commémoration faicle des
faindslieux, oùnoflrcSeigneura opéré les myfteresdeno-
i'tre Rédemption en la terre fainrde outre mcr,accoufi:umez
d'eflrevificczpar les Palmiers faifants ledit voyage.
^' Queleleudy deln grandefefte Dieu par chacun an tous
iefdits Palmiers & Confrères, fans aucune excufe (fors de
maladie, ou de voyage lointain ) efloient tenus &■ obligez
fafTemblerauditconuenten la formel manière que leiour
des Octaues de Pafques, pourafiiflieràla grande ivleiTe, Vef.
près &fermondudit iour. Et fpccialemcnt à la procelHoit
qui fc fait ledit iour par les Religieux:Et qu'en icclîeleCleré
deladide Confrairie porteroit la Croix auec deux cierges
deJadicleConfrairieâcoftédecelieduclit Conuenc, Q^^
LIVRE SECOND. 555
iTentour &: après le ciel ffous lequel eft porte le fa in cl: Sacre-
mentj ieroienc les quatre maiftres &c gouuerneurs Palmiers
Ôccontreres, chacun fclon leur rang,qualicé&ordre de ré-
ception auec leurs palmes , chapeaux & bouquets de tieurs:
& leur cierge par eux entretenu lur les herfes de ladite Cha-
pelle,allume durant ladite procdhon.
Aduenanc que quclqu'vn deidits palmiers & conFrcres î"
vintà ellre affligé de maladie contagicufe ou autre ,&en
necciTitdjqu eleidits palmiers & confrères feront tenus leur
aumofncr tous les iours deux io)s parilis , pour leur nourri-
ture,desdeniersde ladicleconfraiiic. Etoiiils viendroienc
àdeccderenlavilleoufauxbourgs,quctantklditspalmiers
6c gouuerneurs que confrères 5 feront tenus & obligez, fur
peine de douze deniers parifis d'amende, à appliquer àladi-
reconfraine, de le trouuer audit conuoy 6c enterrement:
lequel f en cas de neceilitë du deffuncl ) fe feroit aux del-
Il pens de ladite confrairie. Auquel conuoy feroit portée la
Croix,lc Poile, & torchesde ladite confrairie ; ^ le dcffunci
n conduitaulieudeiafcpulture par les Religieux duditcon-
II uent^qucleldits mailtres & gouuerneurs leront tenus d'y
mener.
Que cous ceux qui entreront en ladidc Confrairie paye- ^»
lont pour U'ur encrée quatreiolspari(is,&: par chacun an,
deux lois parilis, pour l'entretien du dmin ieruice, 3c de la-
dite Confrairie.
^Qiie tous les ans au iour de Qjjarimodojcrdics Palmiers 7»
fie ConFrcres fafTembleront pour afhfler audii-inferuice,
qui le célèbre leditiour audit conuent,£c paver les droicis
de ladite confrairie.
Qu'à Tiduë delà grand MefTe célébrée ledit iour,lcfdic]:s S.
Palmiers & Gouuerneurs procéderont par chacun an à l'e-
ieiflion de deux maiftres^c gouuerneurs de ladite côfrairie,
pouricelleadminiflrer &gouuernerdeuxans durant auec
les deux anciens. Lefqueis quinze lours après rendront
copte deleuradminiftration, en prelcnce des gouuerneurs
anciens & palmiers, aiîemblez au nombre de douze: par
lefqueis leur compte demeurera clos Scarreftë.
Que le Lundy,lendemain deQuafimodo leidits palmiers, 9.
gouuerneurs cC confrères alfiilerôt aufèruice des trefpaflez
XXx lij
534 VNIVERSITF DE PARIS,
complet ôcaccompli : qui fc célébrera par les Religieux du-
die Conuent en la Chapelle dudic S. Sepulchre.
Tels font les ftaturs de ladite confrairie , confirmez parle
Pape Eugène. Lequel de ion propre mouuemenc odtroya
auldirs i-^almiers, Confrères & Sœurs, de quelque lexeôc
condition que ce fut, qui fe faifoicntenregiilrer en ladite
confrairie, confcz &repcntans de leurs péchez eidicls iours
de Qua(iniodo,&:de la grande fefte Dieu,afriftansau£èr-
uice diuin célébré en ladite Eglife 6c monaiiere des Corde-
hers deParis,plenicreindulgence de tous leurs pechez,ainfî
qu'en l'anneedu grand lubiié , Se pareille indulgence èc re-
million plenicre en l'article de la mort.
Outre ce, ledid Pape Eugène odroya aufdicls Palmiers
& confrères lefdicls iours alîiftants au leruicc diuin , lem-
blables indulgences de remifTions plcnieres 6c annuelles,
qu'obtiennent ceux qui ylfitent les £gli(es 6c iainds lieux
du iàincl Sépulcre de Hierufalem 6c terre fainde. Et quant
aux Chreftiens de l'vnôc l'autre fexe,airii]:ans au diuin ierui-
ce lefdits iours de Quafimodo èc grandefcfte Dieu, tous les
Dimanches 6c Vendredis de Tannée audicl conuent des
Cordeliers,en difant cinq fois l'Oraifon Dominicale, 6c
ïyJue Maria ^ autantdefois, dix ans de vray pardon. Lefdits
pardons odlroyez à perpétuité par ledid PapeEugene qua-
trielme-
Depuis ce temps la, ladite Confrairie a fubllfté iufquesà
maincenantauditconucnt&monaftcre, fondée feulement
fur la deuotion du peuplc,6c les droits fpeeifiez aufdids (la-
j^utSjlefquelsiâdisluiiifoicntpour l'entretien d'icelle: d'au-
jtant que \qs Religieux dudit Conuent n'auoient pour les
Mclîésdefdics iours de Quafimodo, fefte Dieu, Dimanches
ôc Vendredis de l'année que trente liurcsparifis par chacun
an,quifont37.1iurcsio. fols tournois. Etpour chacun con-
uoy deidits palmiers 6c confrères que 5. fols parifis, qui font
fix fols ôc vn liard, beaucoup en ce temps là, que les viures 6c
dcreesefloientâ bon marché: lefquellcsvenâs à augmenter
depris,&: furie pied d'icelles, la monnoycâhaufTer, ces pe-
tits droits d'entrée 6c de redeuancc annuellene furent fuffi-
fan s pour entretenir le diuin feruice de ladite confrairie , la-
queilen'aiarnais eu aucune rente ny fondation, que depuis
l'an 1 5)0.
L I V R E s E C O N D. 53j
Etiepremierfondateuren icelle fut vn nomme lean ie Rente deio.
Gros, marchante bourgeois de Paris. Lequel ayaDcfaicJe''^^"*°"''
voyage de la terre faindc^donna zo.liures to urnoib de rente îTa^coufral-
annuclk&: perpétuelle à ladite confrairie: icelle receuable ne-
par les niaillresikgouucrneursd'icelleconfrairie par chacû
an le lendemain de Quarmiodojfefte de ladite confrairic,
furlamaironlizecn la cité de Pans, joignant l'Eglife de la
MagdeleinejOÙpendpourenfeigne la ville de Hieruiàlem.
Celte donation eft. faite &paireepardeuantFourcroy&:da
HaulfoiSjNotairesau ChallelletdeParis^l'an 1^37. le 9.iour
deluin. Ellefutfaiteparledit lean le Gros, comeronvoid
parlatabiedecuiureeilatattaclieeàla muraille au dellous
de ladite Chapelle de Hieruralem:pour4'enrretenement de
la Mefle balle qui fe dit tous les Vcn dredis de la femaine, Be
cjiùnque fltgis y à l'intention dudic le Gros,de fcsparens ôc
axRis,en eil:éà 7. henres,ôc en hyuerà 8. heures du matin. Ce
quifecontinueiufquesàceiourd'huy.
Le fécond fondateur &: bien- fadeur fut Pierre Bertault, Remède 10
aulîi marchât 6c bourgeois de Paris,voyager du S. Sépulcre, iiuicsdônee
(]ui donna dix liurcs tournois de rente , payable par chacun ^'^A'^^*^°"'
an au lêdemain de Quafimodo. Icelle rente perceptible fur
fa mailbn fize en L'Vniuerfité de Paris, rue delà Harpe aux 3.
Rois, tirant vers le pont S. Michel. Ladite donation palFee
pardeuant deux Notaires du Chaflcllet de Paris, l'an 15^9.
le ii.Iuin. Comme il appertpar vnetabledecuiureattachee
fur le bureau des maiftres ôcgouuerneurs de ladite côfrairic,
cftant hors ôc au defTous de ladite Chiipclle. Ledit bureau
donné par Fran(^ois Charles, eflant maiitre en l'an mil /ix
cens cinq.
Lctroihefmefut Meffirc Philippes de Noïen, Seigneur Rent«dc<?«.
dudit Noïcn près Bret iur Seine , Preftre & non voyager, J'urcsdônee
Lequel par fonteftamcntreceupoj: Denetz& Camus, No- f/'^'^''**^^^'
taires auChaflelletdePans, endatcedel'an 1 568. le Ven-
dredy fcptiefme iour de May, a donné & légué à ladicfe
Confrairie, foixante hures tournois de rente par chacun
an: à prendrefurlesmagazinsôc greniersà feideceRovau-
jne, Icfdiclès foixante hures tournois, faiiant partie de
'plus grande fomme, vendue ôc conllituee par lesPreuoft
"des Marchants, &: Efcheuins de.cefce ville de Paris:
ccaizie.
53^ VN I VERSITE' DE PARIS,
comme il appert par vne table de pierre attachée contre la
muraille, hors ôc ioignant ladite Chapelle de Hierufa-
lem.
Ladite Confrairie n'a d'autres fondations , rentes & rcuc-
nusalFcurez que ces trois, reuenas enremble à quatre vingts
dix liures tournois.
Au nieime temps que fe firent lefdides fondations, feu
Mcfllre François de Monceaux, (eigneur de ViUacoublay,
(lequelauoit faitles voyagesdeHierulàlem, Rome,noftre
DamcdcLorette,&.rainct Jacques en Compoftelle)fîc faire
en ladite Chapelle de Hierulalem iefcpulchrc qui ('y void
dans ic gros mur de ladite chapelle, par Germain Pilon fcul-
pteur ;ain(i qu'il le li'oit en vne table de pierre blanchegra-
liée de lercres noires ,eft:antauhautdcla frizeduditfepuU
chre:oii]adatcedudeccs duditMeilîre François de Mon»
ceaLixiehroice/tre de l'an 15^9. Ladite pierre tranrportcc
par Mclîire Galpard de Monceu ux , lors qu'il fit refaire ledit
îcpukhre. Icciuy François auoit vn fils de me(me nom:
quiledeuançade 24. ans, décédant en l'an 1535. Ileflencer-
• ré en l'Abbaye S.Germain desPrcz,cn laplacededeuanc
legrand Autel.
En la mefme année que fut fait ledit fepulchrc,quifuten
l'an 15 5-4. Maiftre André Theuet Cofmographedes Roys
deFrance,& Voyager de la terre rjinâ:e,fit faire de neuf
la vitredeladiteChapelledcHieruralem.Eten icelleeftoit
dépeinte l'hiftoire de la Refurreclion de noflre Seigneur,
IcditThcueteftant à genoux, tenant (a palme 6c les mains
iointes deuant ladite image. L'embrazement del'EgHfe des
CordelierseftantluruenUjleditTheuet fitofterlesrefles de
ladite vitre :laquelieilfailbitremettrc ôc attacher tous les
anspourieiour&fellede Quafimodo. Ce qu'il continua
iufqucsaux troubles derniers, que voyant la nef de l'Eglife
fi long temps ruinée, il difpofà de ladide vitre, comme bon
luy icmbla>amfi que d'vne choie fienne.
Ladite Confrairie r^mifeen meilleurordrequ'auparauac
eldites années 15^4. 6c fuiuantes,6clcsfi:atutsd'icellerenou.
uclez, les Gardien &c Religieux ne fe contentants pourla
charte des viures, de dire le dium feruice pour trente liures
parifisparan,lesGouuern€ursayautsprcrenté leur reque-
fte
L I V R E s E C O N D. 53y
fteàlaCour iur la demande defdits Religieux: par Arrft
d'icellc, Monficur maiftre Guillaume Mauluaut Confeillcr
enicelle,fut commis pour régler les parties, voirlescom-
ptes:moyens&:facultez de ladite confrairie. Et en vertu de
ion ordonnance lefdiLS m.aift:res & gouuerneurs firent vn
contrad iiouueau auec Its Vénérables Gardien &: Procu-
reur dudit Conucnt, frère Pierre Moifelin Gardien,& frerc
Matthieu de la Haye Procureur, d'vne part: & Antoine
Regnault voyager, IVn des gouuerneurs de ladite confrai-
rie, d'autre part. Par lequel il fut dit &: accordé, quclefdits
Religieuxauroientd'orefnauant quatre vingts iiurcs tour-
nois par chacun an, pour l'entretenement dudiuinfcruice
qu'ils fouloient dire anciennement. Auquel feruice furent
adiouilcz des grandes Mefîes, les iours de Chandeleur, de
(àinclEibenne, 5c de faincle Catherine du mont de Sinay,
auecdeux Melîès balles le LundyÔi Mercredy de chacune
Semaine.
Cenouucaucontraclfutpafle par deuantBayard&Bo-
rcau, Notaires au Chafteilet de Paris, i'an 1574. le Samedy
20,iourde Nouembre.
LaditeConfrairie&lefcruicediuin augmente demeura Combuaiô
enceteftatiurquesàl'embrazemcnt <^e l'Eglife des Corde- j^Jc^fiç
liers^aduenuë le Samedy de neuf à dix heures du foir,i9. licjs.
Nouembre 1580. Lequel en moins de deux ou trois heures ijSo.
bruilatoutle chœur, clocher, la nef, les aides & Chapelles
d'icelles,auec telle force Se violence , que c'eftoit chofe ef-
froyable de voir le terrible rauage de celle belle Eglire,rem-
plied'vneinfinitéde magnifiques tombeaux de nos Roys
Royncs, Princes & grands Seigneurs, démolis dç fracafiez
en vn momét,auec telle deformité, qu'il ne C'y voyoit pierre
entière. Les pilliers &; murailles de ladide Eglife aufli bien
que les tombes efclattces par tout de la violence du feu , qui
dura trois iours entiers auant que de l''efteindre,fe nourrit-
fant parmy les ruines de l'Eglife.
Les Religieux furent contraints de célébrer le diuin fer-
uice en leur Chapitre: hors lequel à main droidc ell: vne
petite Chapelle de noilre Seigneur de pitié, oùle (eruice de
la confrairie de Hierufalem fut célèbre , iufques à ce que le
choeur derEglireayanccflérefaiddenouueaudcfditsReli-
YYy
J58 V N I V E R S I T E' D E P A R I S,
gieux pennirenc aux Maiftrcsôc Gouucrneurs d'y faire célé-
brer le fcruice de leur confrairie:comme on en voit les mar»
qucs en l'Autel dudic Chapitre peint aux armesdeHieru-
lalem.
Le feu Roy de France 6c de Pologne Henry 1 1 1. du nom,
fit en Tan 1582.Sc années ruyuâtes,rcfaire2crcballir le chœur
decefteEgliièdesCordehcrs. Lequel eft illullréde belles
vitres { oùiontrcprelenteesleshiftoires du vieil êcnouueau
Teftament ) 6c d'vn lambris où font les armes dudid Roy,
dorées de fin or 6c azur.
L'an [jS^.le i9.Nouembre,Reuerend Perc en Dieo,Tuiiaa
4e iaind Germain, Docleur en Théologie, 6c Euefque de
Ce(aree,arebeni(l:cefl:eEghre,6c dédié le principal Autel
à l'honneur de Dieu, 6c en la mémoire de la fainde Magde-
Uine,deS. Rocq, ôcS.Sebaflien.
L'an 1601. la nef 6c lcsailesd'icclleEglife(quiauoitefté
en ruine 11. ans entiers) furent commencées a rcbaftir , 6c en
4. ansparacheuees.
MonfieurlePrefidentlacqucsdeThoUja fait mettre va
tableau de marbre en la nef,au deffus du portail, contenant
en lettres d'or, le temps de reditication,dclacomburtion>
6c réparation dei'Eghfe des Cordelicrs,en ces termes.
A. X p 2. n.
Louvs * "^ Beat£ tnemorix Ludonico nom Rege Templum hoc anteannos
I ^ B o, treccntos quinqHH'Ttnta. conftruÛum^ quum nnno millefimo, quin^-
^cKitJimOi û^{uagcj7mo^ dccirno tertio Calcndas Decemhrùj exortù
non fktù cognïta. -via incendîo,penitu-s conflagraffet : Henrici tertij
liber dlitatf, iicvotiuispiorum UrgïtionibHs , curante chriflophoro
ThuaKO Amplïfimi Ordinis Pr^e/ide pr intarie ^ inftaurari cœptttm
eft. Dein helio longe Ute£graJ]ante,opu4diu intermijjum, JRecâ'
pta vrhcj&belU tumulta fedato, Henrici quarti muntftcentiajac
religioJtjîimtpopuU PariJIenfts erogationibns j curante lacobo AU'
\(>Q(i, guHo'Jhuano chriftophori filio, omnino confafnatmneft yAnm
falutismillejimoyfexcentcjimofexto.
Le me (me en François,
Iesvs Christ eil: le commencement 6cla fin de toute
chofe. CeTemplc-cy conftruitplusdc trois cens cinquan-
ïeansy a ,parleRoy faind Louysneuiiefme dunora^ayanc
L î V R E s E C O N D. . 53^
cflcprefquetoucreduitcn cendres l'an 1580.1613. iour des
Calendes de Décembre: &: ce par vn iubicembrazemcnt,
duquel le fubjeA eftincogneu, commença d'eftrcrebafty
par la libéralité du Roy Henry troiriefmejôc aumofnesdcs
gens de bien; à l'inftance & pourfuice de MeilireChriflo-
phlc de Thou, premier Prefîdent de la Cour de Parlement.
Depuis l'ouurage a efté intcrmis &: ce(fé,à canle des guerres
allumées aux quatre coins &:mitan du Royaume. Finale.,
ment la ville eftant remiie à Ton deuoir , & a Tobci/fancc na-
turelle qu'elle doità Ion Roy ,&: la paix rendue àlaFrance,
parla munificence du Roy Henry quatricfme,3umofncs Se
dillributions du tres-dcuot peuple de Paris . pourfuitre 5c
diligence deMeffire Jacques Augufte de Tho u,fils de Cliri-
ftophle,ilac{lëdu toutparachcué , l'an de nolrre iaiut mil
iîxccnsiix.
La première vitre mife &: attachée en la nef tu t celle de la
Chapelle de Hierufalem : laquelle y £uc donnée auecques (à
lucarne au moisdeluin 1603. par Maiftre André Fauin Ad-
uocat en la tour de Parlement, fuiuant i'ociroy qui luy fut
faitdefdits lieux parlePere Pignc^lors Gardien dudit Con-
uentjparpermiffionfîgneedelàmainjerjdatte du mois de
Noucmbreiéoi.i'Hiitoiredelarefurredion cft peinte en
ladide vitre, & au pied d'icelle ces trois vers Latins cfcrits,
O ter f œil ce s , S ter^ qunterâ. beâti,
Conttgtt ire quikus Solymjtam puis in it/vw,
^uam BeH6 elegit : Beiùs efl qua fede fepultus!
LesmaiftresÔcgouuerneursdela Confrairiedc Hierufa-
lem , qui iufques en l'année 1605. faiioient dire leur Mciîè
au Chapitre, commencèrent à le remettre en leur Chapelle
ancienne, la voyant couuerteÔc clofe de vitres. Et y fut cé-
lébré le feruice le iour de la Touiïain.5ls audit an.
Ilyaplulieurs autres articles au liure de Maiftre André
Fauin,Aduocat en Parlement, & l'vn des principaux bien-
fadeurs deladite confrairie ( duquel l'ay tire auec fa permif-
fion tout ce que defTus. ) Maispourcequ'ilsneconcernét
que lareparationôc décoration de leur Chapelle du faincl
Sepulchre,ie les ay obmis. Refle à dire,que le diuin feruice
deladite confrairie a efte beaucoup augmenté. A raifon
dequoy le Conuent des Cordchers ( qui premierementn'en
YYyij.
uy^ VN 1 VERSITF DE PARIS,
rcceuoitpar chacun an que trente liures,&: depuis quatre
vingtstiures tournois) en reçoit maintenant cent dix hures
tournois: par concradpafré pardeuant Babinet &.leMoi-
^y_ ne, NoraircsauChaftelletde Paris,le Lundyapres midy,
5. lourde Fcb. léoy. ôccôfirmcparMefTirelacquesAugurte
d e Thou, Prefident en la Cour de Parlement, Père fpintuei
dudit conuent des Cordelicrs. Cefte ratification paiFeepar
dcuant Bourgeois &:lc Momc,Notaires audit Chaiielet, le
1608. 15. iourdeFcuricr i6o'i.
1609. -^'^^ 1609. le Dimanche de Quafimodo, 16. iourd'Auril,
leRoyTres-ChreiliendeFranccôcdeNauarrCjHenry un.
du nom, rendit le pain beniftde ladite confrairie : fuyuanc
raiiciennecouftumcdes Roys de France fèspredeceireurs»
LefquelsàrimitacionduRoyS.Loys.nederdaignoientd'e-
flre enregi lirez en icelle,ô«: y aumofher de leurs biens.
jéio. ^^ Dimanche de Quaflmodo,i 8. iourd'Auril 1610. la
Très- Chrefticnne Royne de France 6z deNauarre,Marie de
Mcdicisfitlepainbenilldeladiteconfrairie.
Cérémonies obferuees en Hienijalem, en donnant t Ordre de
Cheualerie dit fatn^Sépulchre.
A ville de Hieruialem, que le Sauueur du mode appelle
»la Cire du grand Roy (en S.Matthieu chap.5.)ayant efté
conquifc furies Empereurs Chreftiens par les Sarrazms, la
gardcduS.SepulchreôcmoncdeCaluairefutiailîècparleC
ditsSarrazins à certain nombre de Chanoines réguliers de
l'ordrede S.Augui\in,dc melmcreigleôcvedure que ceux
de S.Viclor & S.Gcneuiefue du monc de Paris.
1&09. Godcfroy de Bouillon ayant conquisieelle fur lefdits Sar-
razinSjl'an delà Natiuirénoftre Seigneur 1099.1e 15. luillet
^proclamé Roy de Flierufalcmpar les Princes François,
aumohia de grands biensâces Religieux, 6c leur donna de
beaux priuileges,afin de prier Dieu pour luy. Mefmes il
ordonnapar Ion tcflament que luy &: l'es ruccejGTeurs Roys
de Hierufalem, fuiTent enterrez par lefdics Chanoines dans
IcurChapelledelaindIcan l'Euangelifte^quicltaudefTous
dumontdeCaluaire,où ils faifoientlediuinferuicejfelon
leurrcigle. Il deceda le 18. iour d'Aoufl: iioo. Et ion frère
Baudouin, premier de ce nom,& fccod Roy de Fiierufalem,.
l'aniiiS le 18. dc(onTCgne.Voyçz Be/lum/acrumGuil/e/.Tyr^.
Archie^ifco^tj de Godefndo quidcm infne librip. Et de Baldaim
Li
LIVRE SECOND. 541
infnelïhri'vndecimi. Ils font tous deux inhumez en ladicle
Chapelle: Godefroy à la main dextre en entrant, auec tel
Epitaphe.
Hictdcctindytui Gedefridus de Bomllon^qui totam ifinm tcrram
acquifiHtt cultui dîuino : Cutus anima reqmefcat in face, A7nen.
Et à main gauche eft celuy de fon frère Baudouin, oiife
lifentcesvers.
Rex Baldainus^ ludas alter MachabxHs:
SpespatrtJi, vigor Ecclejtx, virtus vtrtufque.
^^Hcm formidabant^ cui dona tributaferthant
Cedar & Aegyptus d^ Edom^ ac hormcida
T>AmafcuSy Vroh aolortn modico cUudttur hoc tumulo ,
Viliamonc les rapporte en les voyages, liure i.chap.19.
Ce Baudouin i. du nom paruenu à la couronne, fit ces
ChanoinesreguliersCheuaîicrsduS.Scpulchre, duquel ils
auoicnt la garde en l'an de noftre falut 1103. Et ordonna par
vn fpecial priuilege,que delTusleur habit blanc deuat l'elto-
mach ils porteroient la Croix de Hierufàlem d'or, telle que
les Roys la portoicnt en leursarmes,quiiontd'argcntàla
Croixpotenceed'or,accôpagneede4.croiiettesdeme(nu,
Etleur donnapourchef 6c grand Maiflre, le Patriarche de
Hierufàlem, & leur fît des (tatuts , dont eniuiuec les articles.
Baudouin par U grâce de Dieu, Roy de Hierufàlem. A tous fidèles
Chrefliens frefcnts & aduenir ySalut en nojlre Seigneur hfus"
Chrt/?-^ fcuuerain Roy du Ciel & de U terre. Nous auospour l^ exal-
tation de nofire faincîefoy, honneur & reuercnce que nous portons
AH Trejjdin6t Sepulchre de ncflre Seigneur, tnjlitué O" mis fus
l'Ordre du S, Sepulchre, duquel nous & nos fucccffeurs Roys à l'ad-
uenir feront chefs & Maiflrés fouuerains : Et en nosire abfence le
Patriarche de Hierufàlem : En mémoire O' (Quuenance de la Refur^
recfton de nojlre Seigneur le fus Chrijl: par la grâce duquel nous
fommes paruenusaLi couronne, ô" gangné plujhurs batailles con-
tre les Sarraz^ins, ennemis denoflre fainclefoy,
Auons, pour la fmguliere deuotion des Chanoines de l'Egltfè
Fatriarchale de cefle faincïeCité^ donné la garde & tuition du
fain[l Sepulchre de noflre Seigneur aufdits Chanoines : pour i celuy
d* orefnauant garder , tant de iourque de nuiB,y entretenir le diuin
fernice,ainfiquils ont fait cy-dcuant. Vourrecognoiflre leur foin d"
diligence y les auons nomczjj créez, & eflablls foldats en lefusChrifi
•YYy iij-
J4Î VNIVERSITE' DE PARIS,
de l'ordre dudit fmnB Sepulchre. Ordonnons ^ua l'aduenir ils
forteront fur leur robe bUnchek £ endroit de l'cfiomach , oh autre
iieti apparent d'kelleja Croix & armes qui nous ont efié données
fdr l'adtiis des Princes & Seigneurs Chrejliens,afres la conquefie
de cefte funcle Cité , Receuront lefdicls nouueaux Cheualiers 4,
l'aduenir les marques dudtt ordre de nos mains d^ de nos fuccejjeurs
Roy s : Et en cas d'ahjence ou empejchement yfar celles du Reuerend
Patriarche de ceftefaincle Cttéérfes fuccejjeurs : aufquels lefdits
cheualiers feront les vœux accoujlutncz. d'obédience , de pauureté,
dr chafteté, conformément auxflatuts de leur Règle,
Ce font les principaux articletdeiditsftacucs, Gonfoimes
à ceux à^^ Cheualiers du Temple £c des Hoipicaliers de
làind lean de Hieruiaicm , à prclcncdicls^les Cheualiers
de Malthe.
La couilume ancienne des Patriarches de Hierufàlem
eftoic défaire tous les ans leur encreedanslalkincle Cité le
Dimanche des Rameaux,montez Ihrvnc Arnellc ,en com-
mémoration de celle que fit noflre Seigneur ledid iour.
Ledit Patriarche cftoit accompagne de douze de les Cha-
noines, au nom des douze Apoftres. Et le mefme Roy
Baudouin ordonna queluy&fesiuccefTeursRoys aucc les
Princes, Seigneurs ôc Cheuahers de leur Cour , iroient de-
uant ledit Patriarche hors la porte de la ville, auec tout le .
peuple d'icelle: 6c le conduiroientainfi en toute humilité,
honneur & reuerence dedans le S. Sepulchre,pour y enten-
dre le feruice diuin.
Et le leudy fainél enfuyuant après le diuin feruice les Rois
de Hierufàlem, & en leur abfence les Gouuerneurs de la
fàinde Cité , montoiêt auec le Patriarche & fes douze Cha-
noines au lieu du faind Cénacle, au mont de Syon. Où le
Patriarche lauoit les pieds aufdits douze Chanoines: auf.
quels & au Patriarche le Roy donnoità difner. Et iceluy
paracheuéjle Patriarche prefchoit Tinftitution du faind
Sacrement de l'Autel,faite en celieu à pareil iour par noftrc
Seigneur IefusChrifl:.Ceflepredicationfînie,Ie Roy 6c tou-
te fa no bleiîedifn oit au mefme lieu, Scie refte de fa table
eiloit porté aux hofpitaux delà ville.
Ledit Patriarche & fes douze Chanoines après leur refc-
dionprifeaufaind Cénacle, montoienc fur le montd'Oli-
L I V R. E s E C O N D. 545
uec , où lis pafloienc la nuicl en prières ôc oraifons. Le matin
ils deicendoicnc au làind Sepulchre , où le Patriarche pref-
clioKlapaiîîon,ycelebroicle diuinferuicc, demeurants le
Roy , le Patriarche & coude peupleen prières luf ques après
l'heure de Nonc; à laquelle noftreSauueur expira en l'arbre
de la Croix.
. Quacre defdics Chanoines demetiroienc au faind Sepul-
chre, depuis le Vendredy fainû au matin iurquesauSamc-
dy Midy,pourla garde d iceluy : en mémoire ôcfouucnance
quelcmeimcauûiccftétaiclpar les gendarmes des princes
desluir's, fuiuan: la permiiïïon que Pilace leur auoic dpn-
nee.
: Les Cheuâliers du (àinct Sepulchre, comme les autres
* ordres desTempIiers , Hofpicaiiers , de S. Lazare, ôc Theu-
tonsl'accreurent auec le temps en nombre, valeur ôcchc-
«ance, marchans en guerre contreles Sarrazius. Car eftans
rcceus Cheuaiiers,ils auoient le manimenc des armes : 5c (i
faiioient redouter les Chre(licns,ayantsperdu Hierufalem,
&enluite,la forte ville d'Acre. Laquelle conquifepar les
Sarrazins, les Cheuâliers Templiers, HorpitaîiersScautres
eftoient lans demeure en la Paleitine. Ces Cheuâliers du S,
ScpulchrepalPercnten Italie, 5c l'habituèrent â Perouze.
Les Templiers exterminez, pour les crimesà eux impofcz
( comme nous deduironsplusamplemcc au troifieime hure
entraictantdelamaifon duTcpIeàParis)&: oartiedeleurs
biens aiîecT:eeaux Cheuâliers de faincl: leande Hierufalem^
depuis furnommez de Rhodes, & en fin de Malthe. Le Pape
innocent V f I L en l'an 1484. & de fon fiege le premier, vnit
àiceuxles Cheuâliers du faind Sepulchre. Ce qui ne fut
■de longue durée -.d'autant que leldicts Cheuâliers du faincl
Sepulchre l'enianciperent, comme ceux de faincl Lazare^
&fe marièrent.
• - De force que le Pape Alexandre V L fuccelTeur dudict
:Innocent,print 6c transfera au faincl fiege Apolloiique la
puiirancsdedonnerl'OrdredudicfâinciSepaIchre,duquel
il fe declaraluy &c icb fucceflèurs Papes, chefs & f buuerams.
Lefquels ont conféré ce pouuoir à Uurs Vicaires généraux
Gardiens du faincl Sepulchre, de donner ledic Ordre aux
mariez ou non mariez, après ferment par eux faicl fur le
544 V N I V E R S I T E' DE PARIS,
S.Sepulchrc d'eftre nobles d'extradion ou d'office, & de
vacation :ainiî qu'il le gardoic à la recepcion desanciens
Cheualiers dudic S. Sepulchre.
La garde du fainct Sepulchre eft odroyee (comme il a
efté remarqué cy deuant^ aux Religieux de faind François,
dits Cordeliers. Lefquels lonc enuoyez deRomedetrois
ans en trois ans, auec vn Gardien en Hierulalcm , ce qu'on
appelle Z^/îw///^, lequel, comme Vicaire de noftrelainct
Pcre le Papcapuifranced'abfoudre de tous péchez referuez
aufaincl: (icge. Tient le lieu du Patriarche de Hierufalem,
officiât/;? Fontificdibu^, laMitre,la Croix, &: l'anneau paflo-
ral^toutainfiqu'vnEuerquc. Et luy feula lapuiirance de
donner aux pèlerins, de la qualité requife ,rordi-e dudict
iaincT. Sepulchre. Ce qui fe fait & pratique encoreauiour-
d'huy auec telles cérémonies.
Apres la procelîion taicle par les Autels & lieux de deuo-
tion,qui font dans l'enclos du fainct Sepulchre, & matines
chantées, le Père Gardien fe prépare, ëc reueliu d'habits
Pontificaux fort de la Chapelle derApparition,faitlapro-
ceffion autour du fainct Sepulchre, lurlequcl il célèbre la
Meffe, &à la fin d'icelle communie les pèlerins, ôc les futurs
Cheualiers les premiers.
La MelFe paracheuee, le Gardien faict entrer audi6lS.
Sepulchre ( capable de tenir cinq ou fix pcrfonnes ) leldicls
futurs Cheualiers, 6c les exhorte de conliderer cet acle 11
folennel deJa Cheualerie. Qui ne fe doit conférer , iinon à
ceux qui font iiTus de parents nobles, de fang ou de vacatiô,
ôcquiapporteaueceuxvneprobitéde vie,ÔC la vertu, qui
eft le vray fondement de noblefle.
Apres il leur faid promettre &f'ob!iger de défendre viri-
lement lafainclefoy Catholique Apoflolique &Romaine,
ôCminidres d'icelle, les veufues ôc orphelins iniuftemenc
opprimez. Qtie fil fefkifoitCroifee par les Princes Chrc-
fl:iens,pour le recouuremenc de la terre faincte,qu'ils feront
tenus d'y venir en pcrfonnc combatre les infidèles : où en
cas de vieillelPe, ou maladic,y enuoyeVâleursdcipens hom-
me fuffifan t & capablepour ce faire.
Leur commande de corriger charitablement le prochain
mal viuât, dompter fes appétits fenfuels , fuir la compagnie
des
LIVRE SECOND. 54^
desblafphemaccurs du nom de Dieu, tous hérétiques, ôc
perionnes excommuniées, larrons , facrilcges , homicides,
yurongnes, lieux deshonneftesôc mal-tamez, ^dcPabde-
nir de tout péché mortel. Abhorrer la vaine gloirej'enuie,
toutgain fordide&deshonefte, & guerre iniufte. Leuren-
iointauflTid ouirlâMeirctouslesiours,r'ils n'ont légitime
cmpefchement: mettre paix & concorde entre les Chrc-
■ftiens, & Te rendreirreprehenfiblc dcuant Dieu 5c les hom-
mes, comme il faut qu'vn bonChre{lien,vray Cheualierdc
lefus Chnftfegouucrneôc comporte.
Ce qu'ayants promis & iuré iblennellementfurlerainvfl:
Sepulchre f dcuant lequel ils lont à genoux &nuds pieds;
on chante l'hymne Fef^i cre^tovy le KQi^ons^EwitiefptrituWy
& la Collede Deus qui corddfidelium. Ce qui fe chante à voix
balFe: de peur que les autres nations qui ont leurs Chapelles
audit laincl Sepulchre, 6c nommément les Grecs ennemis
<ies Latins, ne l'en tendent, 6c n'en voyent les cerimonies,
dontils pourroienc aduertir les Turcs, contre Icfqueis les
.proteftationsfontfaicles.
Apres l'hymne du faind Efprit chante, le Gardien de-
mande en Latin au frere.Cheualier, ,^id ^u^r/s rQucdc-
mandezvous)le Cheualier refpond. ,^jiro effici ?mlesfan-
cfiprni Sepulchri. ledemandeeftre faid Cheualier du Tref-
iaind Sepulchre de noftre Seigneur lelbsChriil. Demâde.
Cuius codhionis es ? Quelle efl: voftre vacation 6c extraclion.^
R. Nobtlis génère ^parentihus generofis ,probtSy d^ Chrifiianis
crtus. le fuis de noble extraction, ifTu de parents nobles,
Chreftiens, 6c d'eftat noble. D. Hahes unde hontfitvtuerey
■(^fiattim mtlttAYîs digmtatis conferuare pofis abjqtte mtrcthus &
AYte mechamca? kvit'L vous dequoy viure honcflementjpour
maintenir l'eftat de Cheualerie, fans exercer art mechani-
que,ôc vous méfier de marchandife? R. Hnheo Dei grntia^
Ouy Dieu mercy . Ce que le Cheualier ayant accrcené pour
chofevcntable.
Le Gardien prend refpce , avant la poience 6cles gardes ijcnediaion
j II fv o 1 •• 1 ^ • 1- /^ delcfpcedu
jdorez , la benilt : 6c la tenant nue en la main dit ; Adtutortum cheualier
noflrumm nomine Dotnim. R. ^^tfecit^ô'c. Or émus, Exandt ^^ S. Sepul-
^ujtfumus Domine Deus preces noflras y &huncenf€m,quofefa- ^ ^^'
mulus tuas h te cin^i dejhlcrat , Mniejlatts tud dextera dignare
ZZz
54^ VNIVEaSITE' DE PARIS,
hcnedicerc : quatënus pofitejfe de f en for Ecciefurum , vidnaram^
Orphanorum, ommumcj^ ixco ferment lum , contrA paganontm f^t-
uitiAm^alijfij^fihi irifidiantihus fit tcrror atque fi>rwidoypr£fians
ei ..tqtièperfecutiouis ô" tiifi.t defenfionis efj^ectiirm . FerDomtnum
nofirtmi lefi^m Chrifium. Amen,
0 rem us.
Benedïc Domine fancle Pater omnipctens Vcns^fertnuDCAtiû^
nem tiù fancti nominis, ô' per aduentum Chrifii fiit/ ttd Domini
mftriy O'perdonum Spintusfan^t, himcenjem :'vt hic famulus
tuHs y qui hûdierna dw, tuaconcedente pietdte^eof)r£ctngitiir,'uu
fibîles ô" iyîuifibiles h ofles profiernat dr conctilcc t : njïcforiaa. poti-
tu-s maneatfimper ilLtfus, PerDominum nofirum. A'men.
Apres la benedicliondererpeeonchantelePralme,que
Ton difoitau facredu Roy Salomon &;icsiucGeireuri> Roys
deluda, quicflle 145. cornpoféparDauid, après auoir rem-
porté la victoire contre le Géant Goliath. Bcnedtcfus Do-
minus Detts ?neHs , qui docet manus meas ad prdltum , c^ digitor
meos ad hélium, Gloyia Patri, à la fin d'iceluy. Le Refpons,,
S aluum fac feruum tutim Domine . R. Deus me fperantem in te. ^
D. Efio ei Domine turris fortitudinis .'9<. A facic inimici Momi-
ne exaudi oratianem meam. Et cUtnor.à'C^
Oremus.
Domine fan cîe Pater Ommpotens j^erne Deu^, qui cunUa folu<s
ordintts&recî^e dîfponis,qui ad co'ércendam tmproborum malttiiiitf
■itiendamj^ iuflitiamyvfum gladij in terris ^ hominibtts^ tuafalubri
difpenfatione permifish: d^ militarem ordinem adpopuliprote^iiO'-
neminftitui 'voluifli: ,^u^iqueper B,Ioan,Baptifi^am militihus,ad
fe in deferîo venientibus,i't neminem concuterent^fedproprtfs con-
' tenti ejjentfiipendîjs^ dicifecifit, clementiam tuam fupplices exo-
ramiis : vtficut Danid puero tuo , Goliath fuperandi UrgitU'S es
facnltatem , & lu dam MachahdUfn de feritate gentium y nomen
tuum non inuocaniium, triumphare fecisii : Itad^huicfamulo tu^
N . qui nomter ingô militi:t colla fupponit y pictate cœlefti vires ac
rohur ad fidei c^ ittftitiJt defcnfioncm îribuas y pr^flef^ ei fidei^
fpei & charitatts augmentiim , ç^ ^ui timorem panter Cr amorem
hnmiUtatem , perfeuerantiam , obedientiam & patientiam, ctm-
Itaj, in eo rcêfe difpona^ : ut neminem cum gladio ifio vêla lia in-
lufie cddaty é'omniacumeo iufiaô" recta defcndat : Et ficut ip/e
deminorigradu admaum militarem honorcmprouehitur. Ita vt
LIVRE SECOND. 547
^jcterem hominem dtfonens cum^iUtbus fuis neuum indiuit homt-
nern : vt te timeat & reffè colatyperJidorHm confort ia vitet^/uam*
in^Yûxïmumchdritatem extcridat: Pr.epofto/uo in omnihns recïif
4fbediatydrfuiiim in cimclis lufte officitmi excquatnr. Ter ckri/lum
J)orntnHmnoHrum. Amen.
Ces oraifons paracheuees , le Gardien met la main fur la
teftc du futur Cheualier , diianr : Ettti cflofîdelis ^fiYtnuu4.^bo'
nHs & rohufitf-s Mlles Bcmini nojiri Jefu Chriflt^ & (krMtfimi
eiujdem Sifulchn, qui te çum ekcltsjuis tngloridfua collocare di-
gne î tir. Amen.
Puisilfaïc chauffer auxpiedsnuds du Cheualier demeu-
rancâ genoux, les cfperoiis dorez , 6c luy met l'efpee nuë eu
la main -.ayant au préalable ledit Gardien, faicl auccicelle
par trois fois le (igné de la Croix , difànt : Accise N. /a^cJum
gladitimj In nomine Patris, &Jîlii^ & Spintusfancti. Amen. Et
vtâris ec addefenfonem tuam^ &frfjctJi Dei EcdcfSi (^ ad confié -
Jionem intmiccrtim Criais Chriftt.icfîdtî Christian.^ : d^qudntnm
httmana îmbccillitate fcteris y eo ncminem iniufte Ltda^s. J^od
ipfefr^farcdignetfiryqui mm. Pâtre & ffiriiu fincto régnât fer
cnmiafeculafeculornm. Amen.
Le Gardien ayant fait cefte prière, il remet l'efpee dans
fonfourreâu,ôclaceintau nouueau Cheualier, dilànt: Ac-
cingere N .gladio tuo fnperfcemur tuumpotcntifime .^ In nomine
Domini noHri lefu chrtfli : Et attende quod Jancti nrnin gLdiOy
fed per fidem licerunt régna.
Alors le Cheualierfe leue,6c les genoux ployez & la telle
courbée & inclinée deflus le fainct Sepulchrc , le Gardien
reprend l'elpee nue , en donne trois coups du plat d'iceîle
furies elpaules du nouueau Cheualier : & par trois fois fai^
fant le figne de la Croix , did ; Ego conflituo & ordino te. N.
fnilitem Janctifimifepulchri Domini nosin lefu chrifti , In no-
mine Patris, O'fiiti, & Sptritus fancti. Amen .
PuisapresilbaifelenouueauCheuaIier,6cîuymetlachaif'
ned'oraucol. De laquelle pend fur l'e/tomach vue Croix
<i*or de Hierufalem,nQn ermaillë de rouge (corne quelques
vns la portent) ains d'or fans aucun efmail: ôc le Cheualier
baifelelaincl Sepulchre.
Le Gardien difcourt par après de l'antiquité de cet ordre,
& que c'èftoit celuy là melme qu'il donnoit aux Princes^
ZZz ij
J4S V N I V E R S I T E' D ^ P A R I S,
Seigneurs &. Cheualiers qui pafibiéc en la terre faincle pour
combatre les Sarrazms.
En fuite les Religieux & pèlerins baifent le nouiveau Che-
ualier, en fignc de rcfiouilîancc , ôc de congratulation. Ce
t]u"eftantparacheuë,iirefaid vne nouuelle proceffionau-
tour du laincl Sepulcbre. Durant laquelle ell chanté TV
Deum latidamus, Et rcucnans à la Chapelle de l'Apparition^
delaquelle ils eiloient partisau commencement de ces" cc-
remomes , lePere Gardien Q\\'dinx.Q^Do;fnne exandi orationcm
Oremus.
Dd Ecde/f.e tit.t miftrkors Dcus^ vtfancîof^iritu congreg/ita,
hoJiiU nulUtcnus mcii^fione turbettir.
Gmnifoîens fcmpterne Dem^^fuperhuncfumultim tnum N.qui
emïntnti mucrone circnmcingi dejiderauit -, gratiam ttij. henedi-
ciionis infunde : etindém(jue tux dexter£ virtute mumtum fac
ciincta aducrfantia cœlefiibus armari prj^Jidifs , quibus inhocfe-
ciilo ntiltls hellorHm tempejlatibus ferturbetur. Pcr Dominttm
noftrum lefum Chriflum, qui cum Pâtre &/piritufanc}o %'tuit df
régnât in fcculifeculûru'm. Amen.
Telles font les cérémonies qui Pobferucnt en Hierufalein
lors que Ion donne Tordre du S. Scpulchre auxCheualiers-
de la qualité requife pour le receuoir,
C'ell de touteantiquirë que cède couftume a eflépradi-
quec à Paris , capitale du Royaume de France, que ceux qui
iit veulent acheminer en la terre faincbe , fe treuuent les Di-
manches aux Cordeliers à la Mefle de Hierulalem. A riiîuc
de laquelle ils font inftruics de leur voyage par les voyagers
&: gouuerneiirs de la confrairic. Sont enregiftrez fur le
liurcd'icelle, &;aduertisdelaroutequ'i!s doiuentprendre
par VenizcGuMarfeille, ^ des deniers qu'il leurconuient
auoir pour faire leur voyage. Ce qu'ayant faid U. mon-
jftrc la permiiîîon& congé dcieurEuerque^c Curé de leur
parroilfc, portant attcitation de leur preud'hommie,^:
relicrion Catholique, Apoftolique 6c. Romaine: Lefdids
MaiftrcsSc Gouuerneurs delà Confrairie leurs baiUent des
lettres en parchemin imprimées, fignees defdits Mailtres
& Voyagers, £c (cellees du feau de ladicle Confrairic: qui
font les Armes de Elicrufalem , addrelTantes au Père Gar-
Lî VRE SE CON D. 549
dien 6c Religieux Cordeliers du Mont de Syon,S: garder du
fainct Sepulchre de Hierulalem , pour reccuoir Icfdicls
pèlerins âvoyagers , qui leur en font meilleur trai clément,
&:plus d'éftac defdides lettres, que de pas vnes autres,
qu'on y f(^auroit porter. Al'entour du feau deladicbecon-
trairie font grauez ces mots. Sigillum Socittatis Snncîifiimi
StPulchri D ornini^ PariJ/is infiiîutj(.
Lefdides lettres font feclleesen cire rouge: &: celles que
! Jefdicts voyagers & Cheualiers feparemcnt apportent de
Hierufalem font feelleesen cire blanche, Le leau defdicis
Religieux &.conuent,efl:graué de la defcente du faincl Ef-
prit, faite audit mon t de Sy on iur la Vierge Marie, les Apo-
ftres &. difciples eftans au nombre de cinqçens,leiour de la
Pentecofterainfi qu'il eftelcric aux Actes clés Apoftres,^
auxEpillres S,Paul.
Leldits Gardien 6c Religieux Cordeliers de Hierufalem
renuoyent attellation aufdic^s maiftres ôcgouuerneursde
ladicleconfraine à Pans, de la venue des Pèlerins, aufquels
ilsontdeliuréletws lettres au partir de Paris: ^ccommeils
ont vifite les lieux de deuotion de la terre faincle, ôc aux
Cheualicrs ils deliurent feparemcnt les lettres de l'ordre de
Cheualerie par eux reccuesaudicl:fain6l Sepulchre de Hie-
rulalem, Leiquelles lettres tant defdicis Cheualiers que
Voyagers, font par lefdicls MaiflrcsScGouuerneursdeia-
dicle Confrairieà Paris, enregiftrees au gros liure d'iccl-
Ic: A ce que perfonne de quelque qualité qu'elle foit,ne l'a t-
tribuele filtre de Voyager ou Chcualier,fans auoirpreuue
• certaine êcafTeurced'auoir fait le voyage.
En la fin du voyage du Seigneur de Villamont,Cheua*
lier de l'oidre du faincl Sepulchre de Hierufalem font les
ftatuts ou ordonnances dudiâ: Ordre: où il e(l dicl que le
Çheualierpayera à fa réception trente efcus couronne, &:
le Voyager cinq efcus couronne, par aumofne:pour cflre
le tout employé à la nourriture &; entretenemenc despau-
ures pèlerins.
Z Z z iij
S50 VNI VER SITE' DE PARIS,
D£S RELIGIEVX MËNDIANS NOMMEZ
At{gujlins.& iiiijn des Sachets & Sachcttes^ qui efiatent
des Religieux & Religieufes vejius de fies.
CPIorioIanus Prieur gênerai des Auguftins Hermites^
en fon Apologie infcripte, Defenforiiiinfui Ordinîs , {'ç,î,
force proLiuer qu'iceux Religieux , qui vtimturveHe nigra(^
cingulû lato ex corto faclo , doiuent cftre prcfcrez aux Corde -
liers, & en rend la raifon, Bartholomjtus Cajjkneus ,farte4. Ca*
tAlogt glor'u miirndiy Confiderattone yi. ^^oniam {inquit)fttnt
tempore friorcsy & ratio ne inftitutons digniores. Tint enim S»
AugHHinus dtgnitate maior Beato FranciJeo,fedc^ cdiquot feculis
antiquior. Toutefois fuyuant celuy quia cfcrities Antiqui-
tez de Paris deuanc moy,ie les ay pcftpcfez aufdids Cor-
deliers.
Leldi es frères Hermines de l'Ordre faind Aucruftin ont eu
trois diucrfes maifonsà Paris. Premièrement ils ont de-
meuré en la rue dite encores auiourd'huy des vieux Augu-
flins. Comme il appert par le Vidimus d'vne fentencede
rOfHcial de Paris, en datte du Mardy d'après la Touiîainds
1190. Commençant par ces mots: Vniuerjîs prjifentes literaS'
infpeBtiris Ofjictdlis Curi^ Farifienfis ,&c. Affirmo qnod Prier'^
fiatrum Eremitarum ftnBi Augufiini & eitts Conuentus Pari-
Jicnfis tenehnnt O' -pefidebant quandcim domnm cum quodam iar-»
dmo eidern adiacente,fitam Parifitts extra muros ^vltra portarn Sk
Eufiaehify in vicoperquem ituradmontem Martyrum, contigtmni
ex omnt Litcre Bomini Parifienps Epifeopi.
LeurEglife eftoit la Chapelle faincle Marie Egyptienne,
preslaporteMontmartre. Laquelle pour lors hors la ville,
auoit elle reba ftic aux dcfpcns Si àla pourfuite d'vn marchât
drapier de Paris.
Ily aàpparencequ'ils efloientauditlieudésTan 11^0. ou
enuiron. Car neuf.insapreSjles Religieux appeliez Carmes,
furent introduits à Paris par le Roy (aind Louys, comme
nous dirons en fon lieu. Lefquels Religieux nous tenons
eflrepofteneurs aux Auguflins, quant à leur introduclion
6c premier eflablilfement en noilre ville.
Secondement ils ont demeuré auprcs la porte S. Viclor,
LIVRE SECOND. yji
^nvnlieu vague, inculc Ôc remply de chardons, qui pour
C)cla Pappelloit Cdrdtnetumy à Cardais , ôc i'ellendou depuis
ladite porte, lufques en la rucdeBieure,oii l'Eghlè laind
Nicolas enclore retient ceiurnom.duChardonncr,commc
il efl plus amplement dit cy après ,au traicté de la fondation
du collège du Cardinal le Moyne. Le père luuenal de Nar-
oic, Procureur de reuerend père Clément, Prieur gênerai
del'ordredesHcrmices Auguftinsfutlepremier, lequel en
I J'anii85. acheta deMeffieursdenoftrcDamc deParis, vne
, pièce de terre fi fe audit Chardonnet, contenant quatreaiv
penSjContiguealamailon des Bernardins, &tenantd'autre
p^rt dd daeum Beuerif, quicftlapetite riuierede Bieure. La-.
quelle venoïc anciennement iniques à la rue dudic Bieure.
Ceite acquifition faide pour le pris de quatre cents liures
tournoiSjOCrefcrucaufdics fleurs de noftre Dame, deux de-
niers de cens capital. Ce que le Chapitre gênerai dudiâ:
ordre, célébré à Florence eu Tan i187.au Conuent du faind
Efprit,aconfirmépariespatentesquci'ay veucs&leues.
Et en l'an 12S5. au mois de Feuricr, le mefme père luuenal
C comme il apperc par les contrads de i'Orïiciai de Paris)
acheta vne autre pièce de terre de l'Abbé &: Conuent de
iaind Vidor, aulieudeChardonnet,pour le pris de deux
cens vingt «Se vne liure,treze lois quatre deniers tournois. >
Plus vne maiibn auprès la mailon des bons enfans, en fai-
fant rente annuellede24 liures tour.
Le Pape Honorius 4.en]aprecedan:eannee 1285. & de
ion fiegela première, confirma les contrads des fufdides
acquifitions.
Ec d'abondantle Royde France, Philippesquatriefme dit
le Bel, en l'année cnfiiyuante, qui eftoit de Ton règne la pre-
mière,il concéda aux Auguftins l'vfage des murailles &
tournelles de la ville : Defendantà toutesperfonnes d'y paf^
fer, n'y demeurerfans leur congé.
Maisvoyantsqu'entellieu ils ne pouuoient commodé-
mentviure,pour le peu d'aumofiics qu'on leur faifoit: du
confentement dudicl Roy &derEuefi.]uedePans Simon
Matiphas de Bucy, ils vendirent ce qu'ils auoient acquis au
Chardonnct,& l'en vindrent tenir au lieu où ils font de
prefent; que leur cédèrent lesfreres de lapenitcncc de leliis
îp VNIVERSITE' DE PARIS,
Chrifl:, dids en Latin Saccarif^ 5c en François Sachets ou
frères des facs. Defqaels il cft befoin de traider plu s am-
plement, auantquerapportcr les fingularitez qui font en i
celle troiiielmemairon des Auguftins.
Faut noter que le Roy faind Louys , incité de par fa mère
la Rovne Blanche, retira en vnesrrandemaiibniizc deuant
lePalais, &de l'autre cofte dclariuierede Seine, qui paffe
par delFous le pont (aind Michel, des Religieux de l'ordre
delà Pénitence de lelus Chrirt,vulgaircmcnt dits en Latin
itiSé^dxzis.Saccartf^bL en François Sachets, ou frères des facs, pource
qu'ils elloientveflus de facs, pour y habiter à perpétuité:
mais Us n'y refîderentpaslonguemct, comme nous dironj i
cy après. Les lettresdu Roy S. Louys font telles.
T Vdoukm Dei gratta Francorum Rex. Nouer int vniuer^ pr4^
^-^ fentes ^nriter & futuriy quod cum nos diuini amoris imuittéy
tro falute animt noftrdy necnon ô'pro remedtjs animarum inclyt*
recordationis Régis Ludouici gcnitorts noftri, ô' ReginàL Blanch.t
^enitricis noftrx^ ac aliorum antecejjorum nc/I-rorum m permet tium
cbcefmms fratrihus de ordine pœnitcntix lefu Chriflidomum qui-
dam ad inhahitandiim fitam Varïfius in farrochta S . Andrew de
Arficijs , cum citis pertinentes : njt m eadem domo [fi de voiuntate
& ordinatione dtlecJi & fidelis nûfiri Epifi:opi Panfienfis procède-
ret, ^ preshytert pârrochialis fancli Andrejij necnon Ahhatis&
Conuentusfaniii Germanide Pratisparifius confenfus adejfet) ec-
clefiam & cimitcrium^dificare vellent. Sedne fortèin pofierum
ey aduentu & remanentia dicforum fratrum^ quantum ad ohlaîi-
ones y ohuentiones&alia iura parrochialia parrochialts preshyter
afjèreret fe ejfe grauatum : Nos in recompenjationempr/dtcforumy
de ^tjfen/ù preshyteri parrochialis qui nunc efi, eidern & fuccejfort-
bus fuis tn perpetuum concedimus feptuaginta folidos panfienfes'
fingulis annis in Trjipofituranofira R arifienfi percipiendos imedte -
tatem vide lice t ad natale Domini^ & altam 7nedietatem adfeflum
beati loannis Baptijlx, permanum Pr^pofiti qui pro tempore Prt-
pofituram tenuerit ante diÛam. ^odvt ratnm &ftabile per-
maneat tn futurunîypr^fentes UterasfigilU noftri fecimus impre-
fionemumri. Datum Parifius^anno Domini 1261. MenfèNouem^
brt.
Deux ans aprcs,lefdits frères de la penitccedelefusChriil:
ou Sachets, accrcurent leur demeure par le moyen d'vne
place
L I V R E s E C O N D. 553
pUce vague & d' vne tuillerie contigue , que leur cedderenc
les Abbe ScConuenc de faincT: Germain desPrez, pour le
pris de cencliurcsparifis, qu'ils en receurenc du Roy iàind
Louys : comme en faicfoy leur quittance, qui efl: telle.
VNiuerJis frxfetites literas inffecturis GerArdus permipone
dtuinii S, Germant P arif. humtlis Abhas , Capt'lLirmsDomi-
ni ?âfjty& lotus eiufdem loct conH€ntm,falutem in Domino . No-
tum facimPfSj quodnoshabuimus éf recepimus ab illufiri Domino
nojlro Ludoutco Dei gratia Rege Francorum centum Itbras Parif.
infecnnid numerata , conuertendas in emptionem ad oBw noflri
monafierij ,fro ncomfcnfitione quinquaginta foltdornm^cjuos per- *r' fti -
cipiibamus fipir quibufdam plate a fit a Parijius in * Laas ,iuxta du territoire
domum fratmm pœniteatium Domini nofiri lefa Chrifli^ quxfuit
Magiflrt Hugonis di^ide Cafielleto.clerici^O' tegulariafitA tuxta
domum fiatrum prddtchrtim & pertinenttjs ipfitii tegularix con-
cejjorum ànobù, adinflantiam diffi Domini Régis fiatribus pœni-
tentiji lefaChrifii prddt^is : .^ittantes dtSinm Deminum Re-
gem pro dtcfafimmapecunixjic ânobis habit 4 0- receptay tamde
prddtcfo cenfu annuo, quam de omnibus alp &Jingulls, qu£ ratio-
nedtctorum quinquagintafolidorum annui cenfus pojfemus aprx-
diBo Domino Rege vfqne inprxsentem diem cf etiam in futurum
repeter e quoquo modo. In cuius rei teflimonium prxfentibus literis
figilla nofira duximm apponenda. Dat, anno Domtni 1 2 6s* die
lun<t pofl Pcntecoftem,
Lcsfrcres de la pénitence de lefus Chrifl: , autrement dits
frères desfacsôc îàchets, ne gardèrent ce lieu que trente
deuxans. Cary eftans entrezau mois de Nouembre \iGi.
enTanii^}. le i4.iourd'Odobre,ilslecedderent acquitte- 1293.
rent par contrad, es mains de Reuerend Père & tres-docle ^^"^^ ^'^ '
perfonnage. Frère Gilles de Rome, Prieur gênerai de tout '""'^'•"'•'*
Tordre des Herraites Auguftins lallegansqucfansfcrupule
deconfcienceilsnepouuoient plus tenir leditlieUjàcaufc
delapauureté,6c que leur ordre diminuoit dciour en au-
tre.
Matthieu Paris efcriten riiiftoired'Ans-Ietcrrc.querous ?Jl^u!^^\
lT>»TT TTT 1' >T 1^ tCSKCilgl6U«
le Roy Henry lll. enlan 1257. apparue a Londres vnnou- ics.
uelordredcReligieuxveftusdefacs:5c pourcelaappellez,
Saccati.Eo (inquit) tempore nouus Ordo apparuit Londinis de nui-
hufdamfratYibu'S tgnotis & nonpr^uijis : qui^ quiafaceis incedebat
A Aaa
5)4 V N I V E R S I T F DE PARIS,
tfidutiyJratresSaccati %ocahuntitr^ frères Sachets ou des facs.
Quancaux pauures femmes ReligieuresveftL]esdefacs,6c
pour celaappcilees Sachctces, voyez cequc l'en ay efcric cy
deuant entraidant de la parroilFe S. AiKiré,pag. 34^.
ReuenansàtraicierdesHermices Auguftinsmendians.ôc
^ de leurs priuileges : le Pape Innocent 4. en l'an 1 1. de fon
jiir. pontificat,&: de l'Incarnation 1255. a confirmé les conftitu-,
rions & llatuts des Auguftins, Et pareillement (on fuccef-
11^4. feut- Alexandre 4. l'an^defonfiege.
jij). En l'an fécond j qui cftoit de l'Incarnation 1255. voyant
ouedefdits Auguftinslesvnsportoienthabitsblancsj&les
autresdeshabirsnoirsàgrandes manches, ceints delarges
courroyes de cuir auec groiïes boucles, &: à leurs mains des
bâfrons de cinq palmes de long: il ordonna pour garder
vniformitc que tous fuflent vcifcus de noir: Énioignansà
àceuxquienauoientde blancs de les quitter dans la fefte
deToulTainclSjfous peine d'excommunication, nies exem-
pta aulîi tous déporter baftôs.En ceftebulleles Guilicmins
lont mention nez & compris aueclesAuguftins.
125^. Etcnl'an é.defon pontificatjilpcrmitaux AuguflinSjdc
receuoir &:retcnirpo{reirions, biens meubles & immeubles ■
( excepté feigneurie ôclieux féodaux) de ceux qui prendrôt
l'habit &: feront profeffion en leur ordre.
En l'an 1440. lean Bayarc, Colin Feucher,& Arnoulet
Amanc^c ho Pafquier, Sergcnsà verge,accompagnez dc Gilet Roland^
eenaintSer- ^'J^"^^^'>^^^^'^^^^^"^^'^^^^^^"Ç°^ faifcUf dc CadranS, "
gens.rcpre fous pretcxtc dcfairc quclque cxploit , tirèrent violentemét
^*^"n^a *u ^ ^ cloiftre àt^ Augudins par l'allée qui tend à la rue du Col-
uëaesAu-legedefainâ: Denys,frerc Nicolas Aimcry, Religieux du
;uiliHs. Conuent des Auguftins &: maiflre en Théologie, & tuèrent
frerePierre Gougisaufli Religieuxduditconuent. PourlcC ;
quels €xcez dignement punir, le Redeur de rVniueiTité
auec tous les fuppcts d'icelle,&: le Procureur du Roy en
Chaftelet fe ioignirent à la complainte des Auguftins. Et "
par fentcnceduPreuoftdeParis,en datte du 15, Septembre
audit an, les malfaicleurs ont eftë condamnez à faire trois •
amendeshonorableSjl'vneau Chaftelet en la chambre du
Ciuil, y affiftant le Procureur du Roy, pour la fatisfaclion dc
i'immumté du lieu ^iixx^ violée. La féconde > au lieu du
coin
T
L I V R E s E C O N D. jj)
forfaid&occifîon , pour partie de l'expiation dudeliden-
uersies Auguftins. Etlatroi(îcfme à laplaceMauberc, ou
autre lieu que dclegueroit rVniuerfitc, pour Ton intereih
^tt£ iniurtAmfîtorumy affeé'fu materna fit amputât. E t f u t o r d o n -
né qu'en telles amandes honorables. As f croient en chemife
fànschapcron,nudsiambcs^nudspieds,tenans chacun en
fa main vne torche de quatre Hures ardante , ôc requcrans à
tousmercy 5c pardon.
Plus furent condamnez à faire faire & édifier vne Croix
de pierre de taille près le lieu où ladite occidonfutfaide»
auec images proches,reprcrentansiadiclcrcparation,& tel-
les que lelûits Vniuerfité, Prieur ôc Religieux Auguftinsad-
uifercnt. Ce qui fe void encore auiourd'huy entaillé au coin
dcleur Eglifc, tendant à ladidc rue de l'hoftel S. Denys.
D'auantagetousleursbiensmeubles&immeubles, héri-
tages 6c poiîefllon s, acquis &:confirquez au Roy. Prealla-
blement prins fur iceux la fomme de mil liures parilîs , pour
élire employée partie en MelTes, prières &: oraifbns,pour
l'âme du deffund^Scl'autre partie audit M. Nicolle,à TV-
niuerriré;aux Prieur &: Religieux Auguftins, 6c à ceux qui
ont pourluiui lefdites réparations. Seront aulTi fubicds
iceux malfaideurs à tenir prifon iufques à l'entière pcrfolu-
tiondeladidelbmme.EtenapresbannisàiamaisduRoyau-
me de France.
Charles le Quint fitrebaftircefte dernière Eglifedefdids Sccouc b^-
Hermites Auguftins, comme \ts vers fuiuants qu'on voit ftimenc de
grauezfousfâftatuëquieft au grand portail d'icclie Eglife ^ulûft;»"
vers Occidentle certifient.
Frimm Francorum Roc Delphinusfuit ificy
Exemplarmorum, Carolm dictm, bone Chrifiey
Menés iufiorum dtlexitfortïîerà te.
Hic patetesemphnjy tihi narn compleuit honore,
Hoc prxfen s TempUnn Dec dtîetur honore. .
Au derrière du chœur, les mots qui fuiuent font grauez
en vne pierre,
A tof^s fbit cogneu jtjtse l\m 14s ^.' le 6. tour de May .qui e/lla
fefle de S. lean Forte-latin : celuy teinplc dedta é" conjacray hono-
rable hommPde grand' fapiencey Bocieuren droit ciHil& Canon y
. tres-vcnerablcér reuered Seigneur M ^Guillaume chartier.^PaficHr
AAaa ij
5)6 VNIVERSITE' DE PARIS,
& Etiefqiie de la Te» érable Egltfe de Paris : En la prefence de
fUiJieurs Seigneurs d' Egltfe & de laicz. . Cefi a fcauoir en la
prefence de M. d'Albic : de M on (e igné ur de Chaalons ^ mainte-
nante' auparanant Euefque de Ni/mes: & de Monfeigneurd' Au-
ranchesy Euefque : De [quels vn chacun a aonné perpétuellement de
fa grâce ^du threfor de nofire merefaincte Eglif, a vn chacun 'uray
cenfez, & repentant yannuellement cefluy tour,viftant afle Eglifcy
trente tours de pArdon : Et cecy du conjentement de tres-reuerend
Père en Dieu,Monfeigneur de Paris deffus nommé. Et iceluy mefme
R. Père en Dieu , Monfetgneur de Paris ^mefmementa vn chacurp
quivifitera tceluyiourcefie Eglife,a donné 40 jours d' l'ndulgences
a la requefle & humble fuppltcation de frère Nicole Emert, Maiftre
en Théologie^ & de s frères du Conuent^l'an &iourque dejfus nom-
mez.. PrtcsjDieu pour eux,
SuyuanrcetefcriCjil faut de necefîîté inférer, ou quecefle
mefaie Eglife fut rebaftie en l'année fus alléguée 1453,011
qu'ellenefutdediceque6o.& tant d'ans après lenouueau
baftimcnt d'icelle,que fit acheuer Charles V. puis que nous-
trouuonsquecefageRoy commen(^aàregnercnran 136.1..
& mourut en l'année 1580.
liy a apparence, quecefle mefmeEglife fut encoresreba-
flie ou rcftabiie en l'année i5o8.car on voit encores vn efcrit
contre le lambris d'icel le Eglife, contenant CCS mots:
L'an I ) 08 . fut par fuel ce lambris ^ le io.de luin.
LechœurdeceUe Eglife d'antiquité a elle conftruit com-
me on le voit encores, grand & fpacieuxâuec fon grand
AutehSur lequel en l'an 1605. a eftéappofé vn grand 6c beau
tabernacleàhuiclfaceSj tout doré & bien orné à la mode
d'Italie, pour le trelTainct Sacrement. Lequel tabernaclea
elle fait par la deuotion & libéralité de très illuftre Dame
Leonore,de l'illuilrîirime famille de Galigay de Florence
en laToufcane, Dame d'Acour de la Majellé delaRoyne
régnante, &: femme de très illuftre Monficur Concin de
Couciny, Comte de la maifon de la Penna, à preset Marquis
d'Ancre, Gouuerneur de Peronne, Mondidier,Roye,&:
premier Gentilhomme de la maifon du Roy Louys XIII.
Au pied duquel tabernacle ladide Dame auroitchoifi le
lieu poury cftrcinliumée^quand il plaira âDieu€ifpofer de
fcs.iours.
fl L I V R E s E C O N D. 557
Au milieu delanef de ladite Eglife des Auguftins^on voie
vnc tombe; fur laquelle ce qui fui t efl grauc.
Ne taillez, mains iudufirieujes
• Des pi erre s, pour CQUurir Belle au ^
Luy-mefine a bafty fon tombeauj
Dedans Jes pierres prccieufes.
Remigii Bella qv^e i.
PoeU Laureatiy qui cnmpietate & curnfide, vndequinquagena-
riaw,pulcherrime,omnihu/?fuegr^tifimus'Vixitdtatem,extin^os
€ineres^Din£ CMilijepiisfodalibusjoltcitandos^fupremi votiob-
feruAtipmi curatons, Pr. non. M art. cId. Id. lxxvii. mœfitfimQ
funerej hoctn tumulo depefuerunt.
Diltichon numérale.
Posera luxfextx efi Marti.^ tibi BelUqua uates, ^
^^afacinntfocio liiclibus exequias.
Contre le mur, on voit cet autre Epitaphe grauë fur vnc
lamedecuiure,
Bnpti[l.t S.ipinoNobili familiaorto, Senatori ornatijsime^ viro
intcgerriifio ^ûmni doÛrinarum génère pnedîto, citiioptimo j j^/
€um obeundi munens ergo Tnroncs ite'r faceret , apublicis hofiibus
pojitis latronummore inJidijsjinCarnotenJi agro interceptus .^ Au-
relidrn {impiorum O' faclionum arcem) abduclué perduellium exer-
- gitiû traditus acdies altquot mi fer e adferuatus , demum quodanti-
qjttji d" Catholiu Religionis ajfertor fiiijjet , turpijiinidt ne ci e/f- ad-
dtcius. Patres hoctantofcelere commotiiVniuerJiinpurpiira co e tin-
tes,h anc in. infontis Collège corpore acccptam miuriam^toti amplifi
Jîmo ordini irrcgatam d^ commimem cenfucrtint, d^ tanquam ho-
nejlam & gloriofam pro Chrifti nc?nine & Chrifiiana Republica
mortem pcrpejjoyfupremis & ipfi in eton officijs fungentes ,folcm-
nem lutlum feri publictim parentale pcragi ^aram propitiatoriam
extriii ,ac reliques omncs Senatorios honores mortuo deferri ^ ex
'votûpublico decreuerunt. An.rejlit.faltU. 1S62. id, Nouernb.
R eqtdcfiat in p ace.
En la Chapelle dite de S. Nicolas de Tollcntin contre le
mur Méridional, on voidvn tombeau de pierre, fur lequel
vn Gentilhomme eflreprefenté armé, & au deflous de {ts
Armoiries eftgraué, Cygifi Mefire Pierre Dnjfayez,. enfin vi-
unnt Cheualier^Seigneur & Baron dn Poyet,qui trefpajfa le 10. tout
dAuril après Pafqucsj is f S, Priez, Dieu pour fin ame.
AAaa iij
55? VN IVERSITE' DE PARIS,
En vne autreChapellc on voie la ftacuc dVn Euefque cftac
3. genoux, & au deiïbus tel efcric.
EpUaphîirûî Do?nmi Pc tri ^^iquerani j "Epfc opi
Scneccnjîs. •
Dum îuueïîiUs honoSjfnm.iUnugine mdlas
Veflity ér in caltdo pecfore fer net amo r :
Me rapuîtqiu cunCfd rapit, mors tnuida do^is^
H ci mthi ! cnr njtt.t tam brctns ho ra fuit ?
Curbreuis h or a fuit ? rerumjic voluttur ordo,
AlternAtque fuas^ temples O' hora, vices.
Si fera long^H<£ trihuijfentfata/êfiecfd
Tempora, uenturîs poma dediffet ager.
Flos periitjpericre fimul cum cortice fru^u^j
Aridag^ ante fuos poma fuere dies^
Ncmo tamen Ucrymis^ nectriflia funerafîetté
Fœdety ciir ? volito docfapcr or a virûm .
Hic iacet Nohilisvirreuerendmin Chrijî-o pater^demimis Tetrm
^jiiqucranus Eptfco^us Senecenfis , fïlius domini Anthontj
^^iquer.ini^ Eqnitis & Baron ù Belloioca/u illujirifimi in
Prouincia :cuius lihritresde laudihtis Proutncid estant^ ^^ft^'
plinarum acrerum co^nitione efflorefcentes. ohiit nnn. Domini
iSSO. //. Kalend, Septemb, Annosnatus 24.
En vne autre Chapelle, on voit deux flatues que l'on dict
eflre de Meffire Pliiiippede Commines,iadis fieur d'Argen-
ton, & de fa femme: Et vn peu plus loin on en voit vne autre,
que cet epitaphc dit eftre de leur fille,iadis efpoufe duCom-
tedePonthieure,
Epitaphium Domina loannxde Comminls.
^Hingentîs annis bis feptem & mille peraÛis,
In lucem quart ampoft idus Martius ihat,
O^tauamg^ parensy Phœbusproperahatadhoramy
Comminia occubuit generoja a proie loanna^
Pontebrid Comitis Bntanni fponfa Renati^
Atque Argentonij Domino prognata Philippo^
Chatnbeaque Helenas menshuicinpace qutefcat.
A codé du maiilre Autel de l'Eglife des Auguftins,on
voie trois tombeaux^furl'viidefquelsaupreslaflatuëdVne
Comteiïe, fevoitgraué.
j^^ Cy gijl: Dame le an ne de Valois Comtejfe de Bemmont le Roger ^
. IIVKE SECOND. 5j9
Jf/k de Monjieur ChurUs flsdu Rcy de France , Comte de VaIûis^
\ père du Roy Phtlippes : dr de Madame Catherine^ Imperatrix de
Conftantinople ^femme dudtt Charles : Laquelle Jeanne fut fem-
me de M on/teur Robert d'Arthois , ^ tre/pajjk l'an 1363. le ç jour
de lui lie t.
Surlerecond,audcrrus duquel eft reprefenté vn Arciic-
uefque, cccEpitaphe eft graué.
Hictacet aulamorumj vitx rnundïtia^ Archiph'tlofoph'u Ariflo^
tclis perfpicactj^imus comment ator y clauis & do5îor facr^Theolo-
gujux inlucem reducens dubia, T rater Aegidius de Roma ordinU
Jratrum Heremitarum S. Augujlini, Archiepifcopm Bituricenjîsr
^)mobijt AnnoBomini 131Ô. dte 22.menfis Decemb.
Et (ur le croilîefmejfur lequel eft la ftatuë d'vnc Dame,oii
voie cet autre Epitaphe.
Cy gîft Madame Ijabeau de Bourgongne, Dame de Neaufle^fem- ~f^
me de MonJIcur Pierre de ChambelyleieunejSeigneurdeNeaufle:
laquelle trefp^ijja l'an 1323.
Cet au tre Epitaphe 5clcs vers enfuiuanSjOnt eflé recueillis
dans le chœur de la mefmeEglile.
Cy gijl Engclhert Monjieur.fils 4. dehauté' excellent Prince
llon/ieur Engelbert de Clèues, Comte de Neuers, d'Eu, de Rethel^
Cr dAux erre, fils défère de Duc^é^ coufin germain du Tres\ chre -
fiien Roy Lonys 12, de ce nom : ^^i tre/pajfaà Paris en l'hojiel
dudtt Comte , nommé l'Hofiel d'Eu, le Jeiz^iefme tour de Feurieri.
l'an 149 S,
Acre fub hoc nitido tAcet Engelbertnlus in fan s
Nom en habenspatrisj C are la mater erat:
Alter ah illujln Cliuenfi flirpe creatusy
Altéra nohtUum V indocinenfe deais .
Jlle Ludouicû hijfeno fanguine inuictus^
H M etiam Franck Re gibus or ta fuit,
At puernm fouerc die s cunabula centum,
,^u^ando adiit fuperos 'vit a tenella fuos,
Audcflusdelaporcedu Reueftiaire de la mefine Egîife
^esAuguftins, onvoit refcritTuluantgraué en marbre.
Le Samedy veille de Pafques 20. iour d'Auril ifSs^ trefpajfs
^ 9. heur es du matin aux faux -bourgs S. Germain des Prez. lez.
Paris ^ru'é de Seine: haute &puif[linte Dame Diane de Rohan ^fem-
me & efpoufe de haut &pmjjanî Seigneur M ef^ire F rançon de U
5^o VNIVERSITE'DEPAHIS,
Tour Landry ,cheudier de l'Ordre du Roy , Comte de chafleAu-
roHXy é* Baron dudit lieu de la Tour-landry : De lacfueile Dame les
entrailles font icy deuaytt enterrees,auec celles defeu^ illufiripmeé*
reuerendijhme FrcLit^ François de Rohan fon grand Oncle ycnfon
viuant Archeuefque de Lion , Trimât d'Aquitaine & Eue/que
d'Angers. Priez. Dieté four eux.
Ec encore plus haut, à mcfme lieu, on voit la figure dô
MonfieurBonBrouc, Preiîdent aux Enquell:cs,quieften
robe rouge, auec tel Epitaphe iuyuantjCompofë par Mai--
Ike Pierre de Montchal,aduocat en Parlement de PariSjfoa
ïieueuj&l'vndesexecutcursdefonteftament.
D. M.
^uifcalptos magni nsioltus aduortis viri,
Afia^ dumfaxo quisjtet, vt intellegas.
Bonus Bro£us Turon. ad Rhodan. inter confultos luris Confol-
tijf.in fuprema Curia Parif. cafitjf. integerrirrte^fedit yfr/fedit
annls duodetriginta Sénat or, dein Prxjès frim£ Inquifitionum
claps yiujfu Regum Chrifiianiff & Katharin£ matris Augufixy
magnis de rébus legationes in Italia ohiuit féliciter , Sacerdos &
cœnohiarcha^pietatem imprimis coluit.^ C 1er i que iura de mandat te
Pontif. Maximor.fdpius tutatus eB. D e excejfu longe cogitans, vt
'viuus mortuus viuis prodejjetj templisjfeholiSjptochotrophtjSyCon'
loc^ndis virginihus grandem pecuniam frprem. tahulis reliquit.
,^in & Turon i VII. Studioforum celle gium inïîituityijfjj
muf.aém , aliment â^ue perpetuo legauit. Tandem inter labores
fenjïm &Jinefenfu ohrepfitfomnuSyquidumputaturUtus&mol'
lis y in leth£um verfus efiy Cal. Mart, M. Z>. LXXXVIII. Aetat.
I V. à- IX. Menf. IX. D. XXI.
Le vrayportraidduditfieurPriefidcnt, en fonviuant Ab-
bé des Abbaves de Montcbourg diocefe de Conftances de
defainct Amant, diocefe d'AngouIefmejôc Chanoine de
la fainde Chapelle de Paris, efl: en la page (uyuan te, pris fur
la planche que ledit de Montchal fon ncueu afait grauer.
En la
BBbb
'A V--
561 VNIVERSITE' DE PARIS,
En la Chapelle du Preau, du cofléSepcencrional^on voie
vn chef d'albaftrc au defTus d'vn riche tombeau de marbre^
remarqué de cet Epitaphe.
D. O. M,
lo. Baptifix Gondîo , Antique nohilitatis Patritio FlorentinOy de
tatria yprepmquts tamicis opimemerito , in Reges njerh quinque
ChrtfiiAntjJ'. cofefue continués, [quorum duobuspofi remis Magifier
elomusfuit ) omnibus fidelijf. atque mtegerrimi animifiudifs,cum
fumma. Uude ac digniîate perfuncio. •
Hieronymus Trancifcijratrù , F. Regius F. nobilium génère
CHhicuUriuS:>Çociisfihtdomcfiicidoloris iV .C, Alberto Comité de
Hhctz,, FrancuMarefc. é^ Petro Epijco. Farijienf.cum illi patrue-
lem carijf^ lugerent , ipfe amafîtijf. & benefcentijf. pdtrum mœ-
reret,
H. M. P.
obijtAnn. Salut. M.D. LXXX. ann- agens LXXX.
Meffirc Louys de Vaucemain fuc elleu Euefque de Char-
tres en l'an 13^0. ôc mourut l'an 1357. après auoir fait don
au Chapitre de ladite Eglife, de fa mailon fizeà Paris en U
rue derArondclle,nonloingdes Auguftins-.cnrEglifedei-
qucls il repofe &: attend la refurreâio'n.
Infiitution de l'Ordre des cheualiersdu S. Ejprit.
Le detnieriour du moisde Décembre 15 79. Henry troi-
fiefmc Roy de France ^ de Pologne, fît tenir en cefte Eglife
la première feance ou aiïemblce des Cbcualiers de l'ordre ; |
oumilicedufainctEfpritjparluy infritiice: Enmemoirede-
ouoy, on mir peu après audcrrierc & haut du grand Autel,
vn grand tableau, lequelreprefentoitce Roy, honorât queL
quesSeigneurs de cet Ordre. Et au bas de ce tableau, les j
paroles iuyuantcscftoient dépeintes.
Fortîpmis é'prudentiff.vtriitfque wiliti.e equitib,prifc£ nobi-
litatisbello &pace optwicde Rep.meritis Henrîcus III. Galli£&
Foloni£ Rex Auguflm, diainispirUiu ApudchriftiAnos fymbolum
pro equefirijlemmdte cjfe voltiît , tu fit , decreuit , pUudenté accla-
mante vénérante populo .^d'Vûtaprofaltite Princip>is nuncupante oh
fpiguUrcm ipfius pietatem.
Lutetix Parijïorum.
Kalend. lanuar,aan. cl j. Id. lxxix.
LIVRE SECOND. 5<J5
Ce tableau fut ofté depuis,& au lieu d'iccluy en fut mis vn
autre, auquel noftre Sauueur efl reprefentéalTîsà tableau
Chartcaud'Emausauecles deux difciples, entre lefquelsil
f'eftoit trouué fur le chemin, en forme de pèlerin après fa
relurredion.
La tapiflehe Royalle eftoit tendue autour de ladite Eglife
& fur chacune dès chaifes du chœur d'icelle eftoit attaché
vn tableau, 01^1 eftoient dépeintes \çs armes de chacun des
Cheualiers dudit Ordre, &: leurs noms 6c qualitez.
Pour euitcrla prelFe & confufion du peuple , le Roy auoic
faict drefler des barrières, depuis l'hoftel que l'on furnom-
me du Preuoft de Paris, ou d'Hercules, faifant le coin de la
rue dite de Gille cueur, d'où fortoient le Roy ôclefdits Che-
ualiers de fon Ordre, iufques à ladite Eglife des Auguftins.
De U Cor2Jraine de la Conception nojlre Dame , fondée en-
r Eglife defdi^s Augufiins.
Enuironl'an 1440. frère Robert de la Porte, Religieux
profez&Dodeur en Théologie au ConuentdesAugullins
a Paris, iittairevnefortbelle Chapelle de NoftreDamc. Lâ-
quelleaeftéenrichie, ornée 5c parfaide, comme on la voie
parleReuerendPere,frere Louys Chantereau,Dodeur &
Religieux aufli dudit Ordre, Euefque de N4afcon , Abbé de
faindEuuercd'Orleâs,&:ConfeillerduTrefchrefiien Roy,
François premier. A laquelle furent impetrees grandes in-
dulgences du Pape Eugène 4. &; de fon Nonce 6c V^icelegat
a latere^ Pierre de Monte, Euefque de Brimenfe: Mefme
qu'en la veille & iour de la f eile delà Conception , le Prieur
écdeuxautresReligieuxparluychoifisôc députez pourront
abfoudredetous péchez & cas: toutefois auec ceftereftn--
<5lion , nifîtdta ejfent^propter qn£ mcrito Apoftolica fedes confu-
lendaejfet, '[
En l'an 1445. vnedeuote Confrairiey fut érigée auec au-
tres pardons & indulgences, voire pour la deliurance 6c c6-
folationdesdeffunds, ocIroyezparlePapc Innocent 8. &:
lettrespatentesdu Roy Charles 7. 6c du Preuodde Paris,
pour eftabUrMaiftrcs ce Procureurs par tout le Royaume
de France, pour enregiftrer les Confrères ^ fœurs, 6c reee-
BBbb ij
^^4 VNIVERS.ITE' DE PARIS,
uoirlcscharicezôcaumofnes pour l'entretien dumonaftc-
rCî^ nourriture des pauures nouices. Elle eftoitde grand
rapport iufqucs à ces derniers troubles, 6cles deux dortoirs
en ont eftc baftis. Tous les lours on y chante vne haute mef-
rCj&IesDimanches&feftes lolemnelles tousles nouicesy
afTiftent. Cefommaire à eftè fidclicinent extrait des bulles,
priuileges, lettres & mémoires qui fontau threforou char-
taire defdits AuguiUns.
Du Parlement tenu au Monafiere des Augaflins.
L'an ij48.1aCourtintronriegcaux Augulbns,&:y don-
na audience enuironfept fepmaincs entières, pour crainte
■de la pelle qui faifoi t m ourir à tas les prilbnniers delà Con-
ciergerie.
Ladite Courtientfon (legeaudicConuent, toutesfois 6i
quates que l'on marie les enFans de France, ou qu'ilfe faid
encrée de Roy ou de Royneà Paris, pour ce que toutes les
magnificences fedoiuenttaireenlacrrandeSalledu Palais
&éscnuirôs,quiefl:leiieuouhed d'Ordinaire ce Parlemec
le premier 5v plus célèbre de la France.
Ainfi efl: ilarriuë l'aniéio. quel'onpreparoità Paris la
magnifique entrée de noftre Royne Trel-chrefticnne,vefue
du defFuntRoy de louable mémoire, Henry le Grand Roy
dcFrance&deNauarre.Carlorslc Parlement ieoitaux Au-
gullins. Maiseflatâduenuecenederaflreure&: lamentable
morCjCcilieentrëe ne futpointfaite,encore que tous les arcs
triophauxduplus richeouurage quiayeedë vende noftre
temps drelTez en diucrs endroits de la ville, fuirentprefquc
tousparacheucz. Toutesfois ledit Conuent des Augudins
futhonnoréde laprelence denoflreRoy Louys 13. a pré-
sent Roy de France &: de Nauarre: car f'eiîant trâfportéau*
dit lieu accompagné de toute la NobîelFe deFrance, qui
eftoitvenueàParispour honorer l'entrée de IaRoyne,&:
ieanten fon lit de lullice pour la première fois a/Tiilé àt%
Pairs de Frâce tant EcclefialFiqucsquefeculiersapresauoic
cftérccogneu 6c honoré ^etouscommeRoy de Francc"6<
Jecritime héritier du defFunt, il déclara Fi mère làprefente
Régente du RoyaumepourauoirloingdefapcrFoiine&Fes
eftats durant le temps de fa minorité. Ce que Fait chacun
f en partit aucc grand concencement, &: furent in: on cmenc
LIVRE SECOND. ^^s
tesheurcufes nouuellesporrcespar toutcIaFrance.
AucloiftredefditsAuguftinsron voicla figure de Saint
François auiTi grande que le naturel, habillé comme les Ca-
pucins &àgenouxrurvnroclierles bras eftedus deuantvn
Crucifix, qui a eflcfait parmaiftrc Germain Pilon en l'an
1^88. Mais pource que il a cfté nayuemenc defcripc par
Raoul Botrays en Ton liure intitulé Lutetidy ie mecontente-
rayderapportericy iesvcrs.
.-qui s nonfimulachrum injigne precantts
Frdnci(ct mirctur hians ? in rnarmore vttiity
y 11.1 cutis liuefcitj vtigcns Ajfral>eY£jlus
Ilirta tegtt pannts ^ centane cuculU nec vno
Textd, prcmit lumhos funis nodoque cocrcety
lit ni mente Deum voto^,filcrttt precetur.
Ni vctet ordo loqitiyfu/piria anhcLi^piaf^
Fundcret ore prcces ^quas injjajilc-atiafcruant.
DES RELIGIEVX MENDIANS NOMMEZ
Cnrmes , ou Carmélites , & de leur ejt<.ihltf-
fement à Paris.
A
Lbert Patriarche de lerufalem eflant encore au
dercrr,compofaiaReiglc des Religieux Hirnommcz
Carmes: pource qu'ilz demeuroient au Mont de Carmel
en Syrie, quiauciteftélelciour ordinaire des Saincls Pro-
phètes Hciie&Helizec.Ec la leur enuoyaen l'an M. C. xxii. ii-i
que prefidoit aufainâ-SiegeCailixtePapefeconddeceno,
ôcfoubz l'Empire de Henry 4. comme cfcript Trittemius,
Jiure premier, chapitre 4. de l'ordre des Carmes. Laquelle
-fut depuis confirmée par le Pape Alexandre 3. aux Ides de
lanuicrl'an M.C. Ixxi.
Lemerme Trittcmiusau6.cbap. fubfequentefcript, que
Je mateau d'Helie qu'iliettaà Ion dilciple Helizéc en mon-
tant au Ciel, eftoic blanc, comme aulli ceux que porroicnc
lesfilz dcsProphetes: pour dénoter la mundicitc^ pureté
intérieure. Ecquandlaàfacon , femblableàceux quepcr-
tentencoreauiourdhuy les Carmen, Defquelz futurs Reli-
gieux, Sabacha père d'Helie (qui elloitencoreau ventre de
là iuere)eutreuelation, quand en dormant ilvcid vnecom-
BBbb iij
1171.
'^66 V N I V E Pv S î T E' D É î^jA R l S,
pagnecdè^oi1c)rablesycfrronrièsvéihi€s<ii2blanc,quilera-
luûientcô'nVeleu'rftere.Airiilqae Pierre Comeftor le récite
enrHifl:oiréScolalHque,liure4:. du. z. Ce queTrichemius
n'a obmis en fori dit liure, chapitre 1. moralizanc fur ce mot
de Sabacha ,quifigni{ieRetzoùiiletzàpercher, quià etl:c
fi propre & quaficûnfrereadx Garmes,que par leurs dodes
prédications & fainfe vre, ilz onctriiné ôctait entrer en la
nauiredelaint Pierre f qui eft rEglife)vn nombre infini de
peuple, exâcîc ôhfcrmt^iHffiom DominicA y Laxau retia inca-
^turnm.
Etquantàl'liabitcxterieurou manteau,quicftoit blacils
ne l'ont laiiTéqueforcemct:carronguemenc après lesSara-
zinsPellans rendus maiftres de la terre faincle, ils les con-
traignerenc changer cethabit, pource qu'encre eux il n'y a
que leurs Satrapes qui doiuent eftrc vertus de blanc ; ôcleur
baillèrent des manteaux diftincls par quartiers de blanc &:
deuoir, feion Trithemius, où ielon lesautres deblancôc
îaune.Et du temps qu'ils eftoient ainfi Bigarrez,& n'auoienc
encores repris leurs habits blancs, nortre digne Roy Louys
ix,à Ton retour de la terre fainde qui futenl'an 1259. il en
amenaà ParisfixiLefquelzillogea au heu oiifont depre-
fentlesCeleftin'i.OuilreftecncorevnepetiteChapelle^qui
eftoïtfcomme l'on dit)leur première Eghfe. Car quand aux
autresbaftiment<:,ilslesdemolirent, pour tranfferer les ma-
tériaux en ieurfeconde habitation, comme il leradidcy
après/
Pour eftre ainfi barrez où bigarrez en couleurs d habit,ils
ontlaiiréaulicudeleurpremieredemeure,lcnô delà Porte
àts Barrez. Mais quepour cela lisayent elle appeliez pour
vn temps CUthrati,, comme quelques vnslontd'opinion:
lene l'ay pointleucn tous les tiltresqueles Pères Carmes
m'ontfauorablement preflez, &mjHndcro, noncredam.
C/^///r//c;^C/.///^r4 font des barreaux de boisou itx.Vnde
cUthratafcncpa, afud pUutum in milite. Mais pour vne robe
mefpartie de drap de diuerfes couleurs cUthrumvel Cla^
thrns,ny cUthratHs^^om ct\\i^ qui la porte, il neletrouue
point.IlTuffitdoncques de dire qu'ils ont eftc appeliez Bar-
rez.
Depuis Honoré troirieme(qui fut crée Pape le 18. luillet
LIVRE SE COND. 567
M.CC.xvi.Scmoiiratlef/iri-Alars, M.CC. XXVII.) ord^r
, naqu'ilzreprinfencleur h.ibit extmcur blanc :enretenans
lenltre des freresdela ViergeMarie du montde Carmer.
De ceftemuâce d'habit indigne Metefcliaita, Roy des Sar-
rafins^ilieschairadudic monc&: decoutela Syrie. Ecainiî
; çxpul(cz&dirperrez,ihre mulciplierenc tellement, qu'en
; fept mil cinq cens Côuents ils on t eu cent quatre vingts mil
i Religieux: Comme telmoignele continuateur del'hiftoirc
de la guerre rainclcdefcripte par Guillaume Archeuefquc
du Tyr.
Joignant cepreaner Conucnt des Carmes deParis, ôcâ
lopporite du heu appelle h folie Ican morel, honorable Morcï'
bourgeois lean Côcorge& YiàbcUafemmeauoiencvnar-
; pcnt ac demy déterre labourable, en la cenfiue de fàind
Eloy&iainteGeneuiefue par moitié, 6c chargée enuersvn
nomme Ican Flaminge de cinquante cinq lolz parifis de
ccnsourenteannudie- Laquelleterreilsaumofncrcntaux
frères du^mont de Carmelfalnfi font appeliez) Referuë à
eux l'vfufrLii t leur vie durant, ce tiitrepaÏÏë pardeaant i'Of-
f1cialdePari5aumoisdeIuinM.CC.LX11. 12.62.
En l'an M.CCC.xvii, les fufdits Carmélites remonflre- iut.
rentau Roy de France Phihppes. V.furnomme le Long,
Jeux incommoditez qu'ils fouftenoientaulieu dekur de-
meure: l'une le débordement delà Riuiere de Seine, qui i^c-
Aendoit enhyueriufquesàleurporte, tellement qu'ils ne
pouuoient entrer oufortirde leurmaifon fans bafteau.Ec
rantre,qu'iIseaoi.enttropelÔgnezdcI'Vniuerfîte&parcô-
iequenr priuez des leçons, difputes,^ çompagnee des crens
dodes ; Supplians fi Maiefte leur donner quelque a^utre
Iieu,pour y habiter. Surquoy.illeur pclroiafespatentesrel-
Jcs quienfuiuent.
Sir^^S'^r^iitCrfi^p-^^fintihùs^fl^^^^^^^^ porte de la
PorHmiqni&extmU detioUonls^al^iirà^^^ t'Xnlt.
j[iinCf^st>etEccufhtsé'mf,n!firos e^rnm pr xdeçc fores tp0j.xhti}[^^ r« de* Cor-
mfcuntnr, dona p-xgrandta & Urgas dee7norma6 EccUfiu t'pfis r WMui'
^tque fcrJo-mfAm Mkr^itcr t^mcjue /i^i^igm^^^^ où ancien!
^if^m^ '^^rentcs,Religi(i[isymhfim^ d^dwisXe^t^^a- l',^'"^"^-
56S VNIVERSITF DE PARIS,
ripariam Sequarijt manjionem habere nofcuntur pauperrimam, \
j9«/ etiam annù pluribus iam cUpfis hyemali tempore à/uperne-
'/îientïhus ïmmcnjh aquATum wn^dationihMs adco fuerunt oppref"
fi , quod in cœnaciUo ô' JoUriis habitantes 'vix ad tcrram fote~
rantnjcnircftu.defcenderc l'eUihfquenaais adintorto pro necej^i-
tatihus & negoîiis quihnflibctdomum ex ire) dûmum noftram^quÂ
fuit dilecfi Magifin Cnidonis deLiariaco^alia^sdicH Cointct^Cle^
rici noft:ri^ & quam ab eodem ccmparauinifi'S ,(itam in magno vitâ
Amo^t^')^\i\ fan^xGenoucfxj 'vltra crucem Haymonis , inter domum Magifiri,
Ja Croix des Qf^ij^fj^i fuît ment cv parte vna. & domum Pétri LûtharinH
Carmes. ^ _ J , i i ' ■ ■ '^
jcijjonspannornm ex altéra : hahentem^^, introït u?n m vtco magno
prjidi^o y O" exiîumjupra njicum fan^H Hilarjj ,prout domus ipfi
aiie & bafe in lengum é" in latumfe protendit ^ob nofirx eh ar if mu
, j,. confort is loanntf Francis t&Nauarr.e Reginjij& progemtorum
d"E urcui. nofîrorum animartan retnedium , in pîira?n O" perpetuam eleemo-
fynam de nâftraregali mimifccntia perpétua dondtione largimur:
njtfatres ipffint njicinijîudijs ô'fcholis , in qtiibus potumjapien-
îid. hAurire "Jaieant: qucmadmodum faltitare fdelium documen-
tum offcio pr,edicationis opernr^?^^ bonorum exemple accepto /'«
tempore diffêminent é" effiindant credentilus popuUs njbique ter-
rarum. Volumus itaquc quodjratres ipf dr eonnnfucccjfores dcnm
pr.tditiam cum fuis pertinents/ s omnibus habennt^ teneant,cr per»
petuopofideant yfne coacJione vende ndi aut extra manum [uam
ponendi, vel prxjtandi nobis feu fucccfforibus noflris quibufcum-
que propter hocfînanciam qualemcumque. Nos enim inibi nihil
penttusj nifi fupenoritatem nosham,gardiàm & rejfortum pro no^
' bis noftrif4,fucccfûribus retinewus. ^uod vt fîrmum drfl'abite
permanéatinfulurumyprdfentibusliteris nofîrum feciynus appo-
nifigitliim : Sa/ùo in prxjnifis iure quolibet alieno. Acïum apnd
Montem Argij Anno Bom. 1317. menfe Decembri.
Ecpourcequepar vncconfticution du Pape Bonitace S.
il cft défendu aux Religieux mendians de laillèr leur prc-
mierehabitation,Iavendre ou periiiuter,pouraller demeu-
rer en Vil autre, fans lapermilîîon du fnnd SiegeApoftoli-
oue { libre 6. Decrctalium titulode exceftbus rr.datorum^eapït)s
unico ) Les Papes, ClemciicV.par fa bulle dônec à Auignofi",
l'an defon ficgc 6. lej. des Ides dcMars^ôcfonfuccelTeut
leanii.parlaiîcnnejOdroyce en la m efme ville l'an z. de
fonponcifîcaCjlefixiefmedesCalédcsdéMaVjOntconfenty
LIVRE SECOND. 5^9
ce changement d'habitation, pour les caufes cy defTus men-
tionnées.
L'an 1318. leîy.iourd'OdobrejCnrEglifedufecondmo- i$i8,
naftcredes Carmes ( où ils demeurent encores) la première
Meiïe fut célébrée auec toutes folenniteZj&rpluiîeursau-
^tres MciTesbafles. Où pour l'accommoder tant d'eftcnduë
delieu,que de nouueauxbail:imeius réguliers, ils vendirent
l'an iji^.àhonorablehommelacques Marcel, bourgeoisde
Pa^i^,fils de Pierre Marcel, le lieu de leur premier monaftere
referuant feulementles matériaux de la démolition des ba-
ftimcns, 6c les pierrcs,columnes& chaux qu'ils auoient pré-
parez pour faire vne nouuelle &; plus grande Eghfc: A la
charge que tout fut tranfporté dans le iour faind lean Ba-
ptifte prochainement venant. Les lettres de cefte vendi-
tion font telles.
Vnmerfts prjifentes literas inf^ecîurk Officulis Curu ParL
fienjis ftlutem in Domino , Nouent^ qmdcoram nobis perfonaU-
terconftitutus lacobus Marcelli Ciuis Panjienjis ajferuit & con-
fejjus efi quodfihi nufer a Priore &fratrihus C arme lit isParif. fer-
feiuo vendita & conceffa domofiatrum ipjorumjita Parijiusjupra.
ripariam Sequ^n^e. fuit inter tpfum lacobum diciofque Prtorem
érfiatres in contra^u di5Ï£ vendttionis aclum exprefe pacfoquc
Jpeciali concordatum: qu§ddi6îi Prior ô'fratres que tiens cf quan*
documque vellenthinc ( tamen adfeltum Natiuitatis Beati loan-
nis Baptifidy quoderitanno Domini Miliejimo trecentejimo %>icejl^
mo ) pojfent drpoterunt ah ipfa domo fuifque pertinentiù leuare &
hahereyacquocHmqtie Jîhi placiierit duct facere é" de fer ri lapides
emnes tailliatos d^ non taiUiatos, omnes tumhas O' corpora Jeu ca-
datera defuniiontmiColtimnas &fundéimenta qu£pro noua Ecde-
fia fuerant & funt incœpta :,illa etiam vetera fundamenta qut
rétro dictddomus refeclorium exifiunt. Item moncellnm vnum
fiue tafum de mortier.qni in eiufdem domus magno lardino cenjl-
fitt^necnon totum merrenum^quod extra fabncam ejl "uelcpus^cum
mûris illis diClx nou£ EccleféC^ qut verfus Sequanam exiftnnt. Pa y. . ,^^,
tamen conditione , quûd in loco murorum ip/brum ,dicli Prier é* la charpen-
Jratres, eorumfumptibusferi facere & conjlrui tenentur dquahm '^"^'
(^confimilem claufuram 'vt funt mûri ^ qui iardtnum ctrctindant,
Jtemy qtioddiBifsciiiis medieîatcmfrucînum iardini prxdiBi cf
'virtdisfucci , iardinartus vcro medictatem diam (proutfihidith
CCcc
570 V N I V E R S I T E' DE PARIS,
Vrîor atque fratres conuenerant ) perciperc/ît^ & hahehunt hoc an-
no. J^odji dicH rrior&fratres infrk diclum terminumlocum
p rxdUium non euacuauertnt de pr^^mifis m cis v-lterius ^vendicare
fibi iasnonpoteruntnecdehehunt. Incuiusrei tefiimon'mmfi^il-
lam TariJ^enfis Curu prjfintihus duximus apponendum. Datum
î ! I o. Anno Dom'tni mtlUfitno^ trecenteJImOj decimo nono , dte louis poft
fejtum Afeenfionn àujdem.
Sic fignatum. T. Champion,
Cum pfdfato figillo appenfo.
Et tout ce que ce bon perfonnage lacques Marcel auoit
acquis au premier lieu des Carmélites, il le donna aux Celé-
Itins par iuy introduitsàPariSjficreFaireies baftimentSjôc fî
leurconferadefesheritages 6c reuenus: commei'ay trouuc
en vn manufcrip t tiré de leur chartraire , 6c fera dcGlaré plus
amplement au 5. liure.
Quanta la féconde habitation des Carmélites au monc
fainde Geneuiefue,la première Eglife cftoit la Chapelle
NoftreDamejioignantlaquelledepuisilsbaftirentlagran-
de Eglife des deniers que leurlaiiFa Madame Ieanne,femme
dudcffundRoy deFranceôcdeNauarrcPhilippes V. dict
^349" le Long, par fon teftament fait en l'an 1349. Par lequel elle
„ , ^ Icurleçuaquinze cents Horinsd'or,vallansefcus, fa couron-
bisbUfais. ncd or garnie deloixanteDalcts^ioixantecC dix emeraudes
que grandes que petites, de trente diamans , & cent quinze
perles, pcfant en tout cinq mars & quinze eftellins. Jfem^Qi
fleur de lys d'or, qu'elle receut le iour de fon couronnemet.
Sa ceinture, & toute fon orfeuerie : toutes lefquelles chofes
auec ladite fommc de quinze cens florins d'or, elle fit liurer
prefentemct aux Prieur ôc Religieux des Carmes, pour eftre
tranfporcees en leur Conuent, &: mifes en vn bon cofFre,du-
quel iceux R cligieux ayct vne clef, & Iqs exécuteurs l'autre,
iufquesàceque aprcs (on deccz lêfdits ioyaux foient ven-
dus àc conuertisauec ladite fomme de florinSjàl'edificatioa
deTEglifeSc lieux réguliers: commeilaeil:cfaicl:,&:fevoid
par les parties 6c quiclances des ouuriers, Adioufte la bonne
Royne en fes lettres. Etaucasqtte du payement des bafiiments
( qu'elle appelle ouurages ) il y demeure des deniers, noits voulons
qtiils fuient conuertis a faire ce qu'il fera, de meilleur dedans.
LIVRE s ECOND. 571
L*an 13^3. le Dimanche i 6. iour d'Odobre TEglifedes
Carmes de Paris fut dedieeà Jarequefte de ladidc Royne
Icannc, par Reuerend pcrc en Dieu Guy de Boulongne,
Eucrque& Cardinal, ion couiin: laquelley donna vneima-
ge d'argent denoftreDamejteuâtfon enfant entre Tes bras,
& d'vne main vn petit vafe de chry fi-al,contcnant du laiét de
iadide glorieufe Vierge, ôc de l'autre main vn autre vafe de
chryftal, oùil y a des cheueux du précieux chef de noftre
Seigneur lelusChrift.
L'an 1368. le 24. iour de Nouembre, lefdits Carmélites ij^^.
receurentvnexcellcntioyaud'or, garni de pierres & perles
precieufesjoùeftoitvnepartiede Tvn des doux de Noftre
Seigneur lefus Chrift. Lequel ioyau Blanche Royne de
Franceleurauoitlaiflëpar teftament.
Le Roy Charles VL en Tan 1400. & de fon rcgnc ir. ^4^o.
a permis vne Confrairie eftre érigée aux Carmes de Paris, J°"^"*".«=
en l'honneur de la glorieufc Vierge Marie , 6c de fes faindes ou de noftre
fœurs Marie lacobee &c Solomee le iour faind Vrbain 2j. ^^^"^ 4^
May. Auquel iour les Confrères f'afTemblerontpour con-
férer des affaires de ladite Confrairie. Et difncrontaumo-
naftcre5&nonailieurs,pourcefte fois feulement. Les let-
tres du Roy données à Paris le 8. Feurier auditan.
Charles VIL Roy de France en l'an 1452. ôc de fon règne
le trentiefme,oâ:royaaufdits Religieux lettres pour acq Lie- *
rir à Paris ou en la Preuofté&: Vicomte d'icelle ville,52.1iurcs
tournois, & treize fols vnze deniers parifis de rente , & les
teniradmorties: pour les bailler en conrre-efchange, 6c
delchargcrlesmaifonspareux acquifes enleurpourprisôc
csenuironsdepareiUelommedeuesàdiuerlcsperionnes. ^J'^^
En la Chapelle de noftre Dame de Recouuranceàmain
gauche de rÀuteLfevoidyn tombeau cleué: lequel efl cou-,
uert d'vne lame decuiurc, où font ces mots.
Cy gift très-haute & très- pHijfuîite Princejfe^ Madame Mar^^ne-
rite de Botirgongne, iadls femme de feu Monfieiir le Duc de Guien -
ne^ dijnéfls du Roy de France , c^ après femme de très-haut & très
fuijfant Prince Monjïeur Arthus fils du Ducde Eretaigne ^ Comte
de Richcmont, Seigneur de Frennay ^ Conncflable ae France. La-
quelle trefpajja à Paris le 2 jour de Feurier^ l'an 14 41.
Deuanclcgrand Autel d'icelle Eglile, il y a vne tombe dc-
C C c c i j
571 VNIVERSITE' DE PARIS,
marbre blanc & noir: fur les bords de laquelle efteferit.
Cy gift Robert Maugier , iadis Confeiller du Roy nofire Sire , (^
■premier Prefident en fa. Cour de Parlement, ^ni tre/pajfa enfin
hoflel l'an de grâce i i-iS.le iourdcNoel.
cy gift noble Daweifelle Simonne Darye ^ iadis femme dudit
Maiftre RobertMaugier. Laquelle trefiajfa en fin hoftel à Paris, le
2j. iour d' O^obre l' an 141 g .
En la Chapelle de noftre Dame des Cy dcs/ous les orgues
a efté enterré frère Ican Goulain, Religieux de l'ordre des
Carmes.Audeirusdelatombeduquelcftoitfafîgurecleuee
en boiïc'.qui depuis a efté transférée au milieu du Chapitre.
Surles bords delaquelle felit cède efcriture.
Cy gift frère le an Goidain, Maiftre en Théologie , nnyen Caulx
à BlacqueuilUy vcftu à Rouen : iadis Légat é" Chapelain du fainU
Stege Apoftolique : qui ayant Çouft'ert pluficurs labeurs pour le bien
1405' delà religion & de toute la S. Eglife.^ trefpafta l'an de grâce 14 03 .
De la Confrairie de fainci Rochy & fiin6t Sebaftten , en
l' Eglife des Carmes.
Albert Crantzius en fon hilloire EcclefiaRique, qu'il ap-
pelle Metropolitc,liurc 9. chap. 15. efcrit que S. Roch natif
de Montpellier, en la prouince de Narbonnc, abandonna
fonpaysai'aagedeii.anSjôc T'en alla en Ita!ie,oii en plufi-
curs villes il lit cefTer la pefte, par le feul figne delà Croix , &:
^^^/* qu'€nranderonaagC52.quicfloit de l'Incarnation 1327.
iîdeceda en fon pays. La mémoire duquel eftantrcnouue-
lee à Conftancc,ville dAlIemagne, ( oùfe celcbroitle Con-
jA\< cile gênerai en l'an 1415.) ils portèrent fon image en vnc
folennclle proceirion,é^la contagion, qui pour l'affluence
du peuple l'eftoitmifc en cefte ville, ccfla.
EtdepuislefemblableeflantaduenuàParis,enran 1490.
la Confrairie de S. Roch fut inR'itueeaux Carmes par frère
lean d'Arras,Reli2:ieLix audit conucnt & Doâicur en Théo-
Iogie,&: aulïï ordonné que tous les Dimanches on feroic
commémoration de ce glorieux faind. Le tout authorizé 5c
confirmé parles lettres de R.pere cnDieu Jean Simon Euef^
que ioi.de Paris,datteesdeii. Aoull: 1496. Par lefquelles
il a donné 4o.iours d'indulgences, tant aux confrères qu'à
ceux quiaffifteroicnc au diuin feruice, ouaumofneroienc de-
leurs biens à ladi(^e confrairie»
L î V R E s E C O N D. 573
Toutefois parinteruallc de temps, &:ain{î que l'afFcction éc
deuotionferefroiditjIaditecoDfrairiea eftc intermircpour
quelque tempSj&iufquesen l'an 1580. qu'il aduint vnefort
grande contagion à Paris ; par laquelle les trois parts ( donc
les quatre fonde tout) du peuple abandonnèrent la ville,
qui fut occafion de reprcdre les premières erres de deuotiô.
Etcommeonauoicaccouftumëd'ellirei. perfonnespour
faire dire la Mcife que l'on célèbre par chacun Dimanche,
releclionfutfa1teenlad1teannee1580.de feullean Ade-
ueau, marchât bourgeois de Paris. Mais luy fufcitë d'vn bon
zele,nevoulutprcndrefeul ccfte charge. Ains fucplufloft
d'auis,que pour deux qui auoiencaccouftuméd'cftreeleus
qu'on en elit quatre, qui auroient le foin du diuin feruice,
du maniment des deniers,boiftes,regiftres,papiers,& enfei-
gnemés.FutauflipropofcdeioindreS.SebaftienàS.Roch,
afin de r-endrc la conFrairiepIus célèbre. Aquoy f accordè-
rent les Religieux,Prieur & Conuent des Carmes^ôc auffi les
confrères de ladite confrairie.
Aux quatre perfonnesfufdites furent aJiouftezliuid au-
tres des plusanciens,pourfcruir deconfeil: quatre delôgue
robc,&: 4. de courte robe. Et après queleidics Religieux
eurcntrêdu les boiteSjliures&papierSjfuraccordé ce qu'on
Icuf bailleroit pour le diuin reruice,pour l'Antienne^Verfet,
&:Oraifonde S.Roch, quifedoiuencdiretousiesiours, 6c
autres chofcs plus à plain contenues au concract pafle par
deuant le Normâc 2c Perier,Notaires au Chaflelec de Paris.
Cela fait, il fut procédé à l'elcdion defdits quatre comis,
appeliez Maiftres delà confrairie,ôi:furent eleus Pierre Cor-
dier,ledicIeauAdcueau,IacqucsGobelin,ôcYuonPicquet,
quicommêcerentlcuradminiflrationleiour S.Rochaudic
an 1580.
I nj^itution de la Confrairie de la Trejfiicree Vierge Marie
du Mont de Carmel.
L*an 12,16. l'Ordredes Carmes ayanteftëapprouue parle
Pape Honore 3. le bruit aulncftantdiuulgué par tout, delà
vifionquauoiteucleS.perfonnage,frcreSimonStoC;gene-
rai de l'ordre des Carmes. Auquel la Vierge Marie aucic
promis de grades indulgcces,pour ceux qui porteroicrrha-
bit d'iceilereligionjôcfcroienc certaines deuotiôsrcetordrc
C C c c iîj
J74 VNIVERSITE'DEPARIS, I
fur en fi grande eftime du peuple Chreflicn,principalement
par le Rovaumed' Angleterre, & par touces les parties êc
prouinccs voifincSjque pluûeurs notables ôc illuftresper-
Ibnnes le prindrent par deuotion , ôc le portèrent nuici ôc
iour. Le premier dei'quels fut le Tres-Chreftien Roy de
France, faindLouys. Tellement que lé fufdit Simon Stoc b
eninf]:icuavnebelieConfrairie,quiaduréiuiqucsàprefent. i
Laquellefutapprouuee ôc confirmée par la bulle daPape f!
lean 21 donnée à A uignon le 3. Mars , en l'an 6. de Ton pon-
tificat. Auquel pareillement la Vierge Marie f'apparut, 8c
commanda de ce faire : comme portent leldites bulles.
Cède confraine a efté enrichie de plufieursgrads pardons
ôcinduigencespardiuers Papes en nombre de52.Etencor
nouuellement par le Pape Clément huiâ:icfme es années,
D'icelle Confraternité furent profefTeurs DomEdouard
Roy d'Angleterre, Dom Henry Duc de Lanclaftre,Doni
Henry Ducde Nortombrie, la Princeiîe Angele, fille du
Roy de Bohême, nobles ^illudrcs Dames ïeanne& Anne
de laviile de Tholoze,6«: beaucoup d'autres de diucrfes pro-
uinces 5c Royaumes.
ch^iï'^cs des Confrères & fœurs.
Tous les Confrères & fœurs font tenus d'auoir vn petit
habit de couleur noir, de telle cftofe qu'ils voudront , h or-
misdefoye. Lequel ils porterontfur leur chair ou chemife,
comme il leur plaira. S'ils (ont en aage , ils doiuent com-
munier le Lundy delà Pentecofte, & leiour delà Commé-
moration Noilre Dame, qui adulent communément le 16.
luillet, ou le Dimanche d'après: d'autant que c'ell: le iour
prmcipal de cède Confraternité: Et les mefmes iours que
dcifLis, fecrouucr aux procédons folennelles qui fe font de-
uan t la grande MelFe en l'Eglife qui eil elleuë parlêPrieur
ou autre. Comme au(ïîàla procellionquice fait le fécond
Dimache d^ chacun mois à cinq heures du loir,apres Com-
pile.
Ceux qui fçauent lire , font tenus de dire les heures de
NoftreDame: & ceux qui ne f(^auentlire,doiuentauoir des
Chapel 'ers, &: dire 54. Fati'rnoJter^^z.\xx.i\MàiAt!e Mût ta. Le
Lundy d'après la fefle de la Commémoration de Noflre
L I V R E s E C O N D. 575
èame, ayant cclebrc le feruice des frères & fœurs , on doibc
faire cleclion de trois ans en trois ans, de trois prouifeurs
pour les années enliHuantes. Lesquels entendent les com-
ptes de ceux qui (ortent de charge touchât ladminiflration
de cefte confraternité. Fmalement tous fonttenus d'em-
1 porter leurs habits auec eux en la folle; qui fera misfurleur
chair ou chemifciauant quedelesenfeuelir.
Aniçnde honorcihle . d'vn Sergent four auoir tiré 'uiolentement
de l'Eglife des Carmes j deux Ejcholliers.
En la nef de ladicieEglife à main gauche du grand por-
I tail on voit vn tableau où eft rcprelencé vn homme tout
Bud en chemife, tenant vne torche en Tes mains, ôc à eenoux
deuantvne troupe de RcIigieux:&:audeirousfont les efcnts
(Dui cnfuiucnt en Latin & en François.
• H£C ej-yeprefentatio emendd honornhilis ^ quam fecit Rjchar-
dm de Metz, , C liens in Cafte llo Partfius, ex ordinatione &fcr
Arreftum Curi£ Parlamentiy hnic Ecclefte , F r torique & tott Con-
uentuiemfdem, die Dominîca,hora primx, décima nona die menfts
•Maifyanno dommi 13^7- propterea quod dicftts Rich ardus vio-
lenter extraxit de pr^fenti Ecdefia dHosfcholares,quiadeam ef-
' fugerantypro immunitate eius hahenda, Adqnam quidem Eccle-
Jîamprsdicrus Richardus pro dicfa ojfenpi einendenda fuit addu-
Biisdeprjidictû Caftelkt&,perduos Oftiarios pr.edicfx Curu Par-
lamentiy inftatu quo reprefentationem eius viftrepoteftls.
Et en François il eft tel.
Ceft la reprefentation de l'amende que fit Richard de Metz., Ser-
penta verge au Chaftcletde Paris, le Dimanche a heure de Prime^
jp. iûur du mois de May l'an i s S y . à l'EgUfe ^ aux Religieux^
f rieur & Conuentde ceani :pourcaufc qu'il auoit extrait viokm -
ment é^ par force deux EfchoUiers hors des limites de ce/h F^lifè:
A laquelle ilfutadmenédndit ChafteUt pour amender ladite ap
fenccypardeux Huifiersdu Parlement, en l'eftat ou voir le fcu-
uez.
■ Apresauoirtraiclëdesquatre Ordres des Religieux men-
■ diansdePariSjil m'a femblé bon d'adiouller leslettresd'v-
nion entre iceux: que i'ay tirées du threforduconiientdes
Auguftins, qui font telles.
57<^ V N r V E R S IT E' DE P A R I S,
In nomine Domini Amen . Nonermt •yniaerfi pr^jènies à"
futuri y drpKe fentes literas infpecfuriy qttod nos Pr tores & Gar-
diani conuentitHm Ordinum mendicantium Parifius exifientium,
l'idclicet Trior ConucnînsfratrumPrxdicAtoYum^GardianHs Con*
uentusfratruM Mmorumy Pner Conuentus fratrum Eremitarum
fanUi Augiifitniy (^ Prior Ccnnentus jratrum Beatd MarU de
Carmelo yC£tcricjne mAgiflri Patres acjratres vnanimùer confi-
derantes, quod fjmîer qiù iufiatur a Jratre , quaft CîuUas firma fit:
pyouerb.ii. quûdquc m rebus potifimum pax efi nece/firUy vt ait Boetim :
n^cnon quod concordia minimji res crefcunt, dîfcordta aute?n ma-
ximjt diUbuntur: Prdmifimu^^ iurauimu^y acde pr.cfcnti promit-
timus O' iuramusy omncs &fi/7gtdt pro nohis noftrifque fuccejfori-
htis inuiûlâbiliterj nos inuicem confolariyiimare, confortare,/fible-
ttare & defendereydd tuitionemjConferuationern atquc dcfenjionem
noflrorum priuilegiorum totù virtbus : Sic quodjimfuturum con-
tingat diquem noflrorum Conuentuum aut fratrum , in commimi
l'clpartimUriy cuiufcumquegradus exifianty inuadt, Udiy offendi^
autgrauariyfeu detineri ratione prjidtchrHm , omnes d^Jingtdi ad
iUius yatit illorum Conuentus velComientuumfratris fine fratrum
au%ilinryi ^ prûteciionem-ydefenfionem ^ dr îotalem Itberationem^
concordtteractotts mfibus çoncurremusy expenfis omnibus jiquali'
ter contribuendo contra quofcumque infultantes , tnuafores , atque
nduerfarios tamprxfentes qtidmfuturos . In quarum robur cs" te-
fiimonium adperpetuam rei memoriam,Jïgilla nofirorum Conuen-
tuum duximtis appendenda prx/entibus anno Domini millefimo
quadringentefimo tricefimo quarto y die'vigejima i. menfis Marttj,
BcrHôfpital de S. lacques du Hault-pas, maintenant
Abbaye de fainct Maglotre,
L'Hofpiral de faind lacques du Hault-pas a efté fonde
par le Roy Pliilippes le Bel, qui commença â régner en l'aa
1286. Et a eftë nommé du Hault-pas, non pour l'affiecte
du lieu,ou qu'il faille monter des degrez.pour y entrer.-mais
pource que c'ed vn membre dépendant du grand Hofpital
b. lAcques du Haulc pas , au dioccfe de Lucques en Italie.
Aux defpens duquel eft entretenu vn port hL palTage lur la
riuiered'ArgucieBlanc,aupays de Florence, fur le grand
chemin
LIVRE SECOND. 577
chcmiDdcRomc,oùiadis on fouloic payer grands tributs
&exaâ:ions. Lequel a eftéaffranchy par ceux dudit grand
Hofpital, & dcsaucres Hofpitaux vnis à iceluy. Tellement
qu a prefent tous pèlerins & autres y paflent franchement
/ans rien payer. En la Chapelle dudit Hofpital au faux-
bourg S. lacques, le diuinrcruiceelloitdeuotemet célébré^
&ks Pèlerins benignementrcceus, logez ôc entretenus en
deuxmailonsdiftmdesrl'vne pour les hommes, & l'autre
pourles femmes. £t pource que le reuenu n'eftoit point
luffiiànt à exercer telle charité .-les Papes Alexandre 3. Vr-
b'am 4. Clément 4 Boniface 8. leaii 12. Honoré}. Clcmenc
j. Vautres, ont odroyë de grands pardons ÔCmdulgences
aux bicn-faicleurs dudic Hoipîtal : comme il fe lit en vn ta-
bleau qui eft en la Chapelle d'iceluy Hofpital , grande par-
tic de laquelle, auec l'Hofpital fut bafti tout de neuf du
temps d'Antoine CanUjCommandeurgeneral de l'Hofpi-
tal S. lacques du Hault-pas au Royaume de France,comme
ilapparoift par cefl eicrit grauë en vnelamedecuiurequi
efl contre le mur de ladidc Chapelle, à main gauche du
grand Autel. . .
Van de grâce iSJp. le Dimanche detiant la fejle de laMagde-
laine cefie Eglife a eUé dediee far Reuerend F ère en Dieu Monfieur
François Euefquede Paris, àla priere'& requefle de frère Amoine
Canu Commandeur de céans yen l'honneur & reuerence de Dieu '
le Créateur y la glorieu/è Vierge Marie , fain^ laccjues le Maieur
fatron^ S. le an BaptifieyS. lean l'Euangclifiey S. Sebafiien^ S. Ra-
phaël & tous les Saints Anges & Archages de Paradis .-Cf a donné
ledit Reuerend père en Dieu, a tous ceux d" celles qui deuotement
n}ifiterônt ladite EgU fêle tour d'icelle Dédicace quarante icur s de
pardon.
Joignant celicu eft encoresvne autre lame de cuiureat'
tacht e contre le mur,où font grauez les vers qui f enfhiuent
en vieille rithme.
Van mil cinq cens 'ùtngtjix d'auantage^
Par mort certaine au dernier héritage
Fut mis (^ clos en ce deuot feiour'
d'O^obre prins le quinz.iefme tour,
Relïgieuje &hon ifiepcrfonne^
Vont renomeein plujièurs places fonni^- v ■■ w 1 1.- .- \\i>^ <. ^ . ;. . v X
DDdd
Î7S VNÎVERSITE DE PARIS,
BtMiquementy frère Anîtine Canu.
^^i par bon droiB luy viuAtit dâuen»
Fut Commandeur y de ce ne doutes pas.
En generalyfainSHacquesduHault-fai^,
Et far mérites exempt de malefces
Il pojfeda autres trois bénéfices.
Sens naturel montra en tout endroit
Far fens acquis il fut en chacun droit
Licentie, & après totisjèstiltres
Yertuenluydecaraparregijlres
^ue CHofpital en très-belle deuife
EU faire neuf, & grand part de lEglife^
Semhlablement cornme on a évidence ,
tes corps d'hofielejhants en decadence^.
De charité fut le vray exemplaire:
Eauures repeut pour À le fus complaire y
EtfansceJferprenoitUcuredrfotn
Delespen/erqHandilefiûitbefoin. :
Frtez, pour luy^ dites deffus fa lame
Cy gifi le corps y en Paradis foit lame. Amen,
Plus au bas de ce mur fur vne tombe cil graué ce qui î'tti^
fuit.
Cy gijî- vénérable Religieux à* difcretteperfonne y frère Antoine
" Canu, enfin viuant licentté en chacun DroiB y & Commandeur
gênerai de l' H ofpital fain^ Jacques du Hault-p4s au Royaume de^
Erance. j^/ trefpajfa le is^iour d'Oélobrel'an JS26. Friez. Diet^
pourfoname.
En ladite Eglife ont cfté enterrez plufieurs Cheualiersdc
i'Ordrc de S. lacques de Lucques, comme il apparoift par
1 eurs fif^ures &:Epitaphes,defquclles a eflë extraid celie-cy,
les autres ne fe pouuantlirc pour ieuràncienneté.
Cy gifi noble homme yreuerend Père en Dieu frère Dimenchç de
Luques, autrement Depejfe^iadis grand Matftre gênerai de l'Ordre
S. lacques du Hault-pas. ^i tr^/paj/k l'an de grâce 14.01, Le 4.. tour
du mois de lanuiery Dieu en att l'ame.
L'an 1571. le iour faind Michel 29. Septembre, les Reli-
gieux de faind Magloire, qui pour lors demeuroient où'
i'ontàprefcnt les filles Pénitentes, en la grande rue lainét
DenySjfurent enuoyezàfaind lacques duHaulc-pas parle
L I V R E s E C O N D. 57f
Roy Charles IX. qui leur donna ledit lieu pour habitation^
qui tient maintenant le nomd*AbbayeS, Magloire,
Ve tBglife SuccurfaU de^^àcques & S . Philippes
dié Hdnlt-fM,
Du temps d'Euftache du Bellay i o j. Eucfquc de Paris/
Icsmanansôchabitans des faux-bourgs de la porte fainét
lacques & denoftre Dame des Chaps , près & hors \cs murs
tie Paris, firent humble requefte & iupplication audiél fieur
Euefquc, qu'il luy pleut leur permettre de baftir quelque
EghfèSuccurialeaufditsfdUx-bourgSjd'autantquelcfdids
habitans multiplians &: croifl'ans cousles iours en nombre,
fe trouuoient tort incommodez d'ellie tant efloignez de
leursparroillcSjquieltoientës faux-bourgs prochains, oU
dans la ville. Ce que leur ayant clléaccordcparlediâ: Re-
ucrcndEuelquedePans, Nicffieurs les Chanoines & Cha-
pitredei'EgiileCollegiàle&parroLhiale de faind: Benoifl:
le bien tourne eh celle ville de Paris : Maiftre Louys Morin
Curé, ou Vicaire perpétuel, & les Marguilliers & parroillîês
d'iccllcEglife; Maiflrelean ^auary,Docl;eur en Théologie,
Cure ou Vicaire perpétuel de l'Eglile S. Hypolite aux faux
bourgs laind Marcel} auifi Mellieursles Doyen, Chanoines
& Chapitre dcTEglife Collégiale laind Marcel, ioind auec
ledit Sauary : & le Prieur Curé de PEglife laind Medard,af-
- fîzecidits faux-bourgs iàind Marcel, empefchantrelpedi-
uementledit entérinement, leurs fulcirerent de grands 6c
longs proccz,cncores qu'ils fulTent maintenus&louftenus
par l'Eueique de Paris,par ordonnance du 7. Auril dei*anc
Palques, 1^64. ôcauflipar fentcnce interlocutoire du der-
nieriour du mois de luillet 1^65. Et par déclaration du Roy
Charles 9. du i5.iourdu mois dclanuier 1566, Mais fina-
lement tous lefdits différents furent terminez par fentcnce
deffinitiuede Monfieurl'OiKcial deParis, par laquelle fuc
crigec en parroifTe lEglifc de l'Horpitalfaind lacques du
Hault-pas,auecleconlcntement du Commandeur dudid
Hûfpital, du temp§ ce Guillaume Violle feptiefmedu nom,
& cent (îxiefmc Euefque de Paris, de laquelle fentence ('en-
fuit le di don.
DDdd ij
58o V N I y E R S I T E' DE PARIS,
N OV S difons & ffonon^ons , qtiç la, chamelle vulgairement
aPpellee du H auh-pas ^bajlte aufdits faux -hoitrgs fain^ Jacques
(^denoftre Daïne des Champs ^ fera conuertie jinfihuee (^engee,
comme aufi nous la conuertiJjJL^s y érigeons & infittuons, ducon-
fentement du Commandeur WrHo/pital dudït heu du Hault-
tas, en l'honneur de Dteu , &fom l'inuocatïon des Sain cl s Phtlip-
pesdr lacques ^ en Egltfe Succurfale & adiutrice ^ou fecours def
dites parroijjes SainÛ Benoijl le bien- tourné à Pans, SainCl Hyp^
politepres &hors les murs de Taris , d^/ain^ Me dard es faux-'
bourgs fa in cl Marcel: Sans toutefois aucun preiudice de la fon-
dation dudtt Hofpttal. Et Ji difons & ordonnons , que en icelle
chapelle ou icelle Egltfe, feront bajlis , prsparez^ & retenus aux
defpens d'iccux fupplians, fonds bapttfmaux. Cimetière ^ç^ Sacrais
re,p0ur conferucr le treJfainB corps de noflre Seigneur lefus Chrifl
C^ Euchanflie , & Phuillefacree, tant pour le Baptefme que pour
les malade s, & autres chofes necejfaires pour l'adminijlration des
Sacremens Ecclefîafliques : Et que pour C admimflration defdicls
Sacremens , lefdits Curez, eu Vicairts perpétuels defdicles Egli-
Je s feront tenus auoir vn Chapellain fuffjfant, capable (^idoine,
duquel ils f accordent entre eux dans quinz^aine : Autrement dr^
faute de ce faire dedans le temps prefx ^ en fera pour ueu par le-
dit fie ur Reuerend^ lequel refidera ordinairement audit lieu du
Hault^pas , d" es lours de Dimanches & ffies ,& autres iour s
ftfiez, par l' Eglife d^ le peuple, célébrera la Mejfe a ba.Jfe'voix , ck'
aufi dira Vejpres. Et neantmoins auons permis & permettons
aufdits manans d'habit ans, auoir a leurs defpens autres chape l-
lains,ou perfonnes qui dient, chantent & célèbrent à haute voix
dr auec chant lefdits offices diuins. Et fi auons condamné & con-
damnons iceuxparroiftens dudit fecours , k tenir entière d" cou-
nerte , & comme on dit^à maintenir ladite Chapelle dite du Hault-
pas , & à faire tout ce qu'en icelle fera de befom, en ornements Ec-
clcfiafiiques pliures Juminaires , & autres chef es a faire & répa-
rer ^& à l' auoir & tenir en bon df'fiiffifant efiat : Et aufi à bailler
, dfliurermaifon m anable^fuffi fiante, garnie & fournie de meubles
tour honnefie habitation dudit chapcllain ou Prefirc, é' icelle te-
nir en bonne d* fuffifAnîe réparation : Et i bailler df payer k ice-
luy chapellain pour fies aliments par chacun an ^U fommede foi-
xanpe Itures tournois . Et aufii ledit Chapellain a bailler df fidè-
lement diftifier & dislnbuer aufidits Curez, defidites Egltfiès par-
LIVRE s ECOND. 581
rochiales , les ohUtions & toutes ohuentions d'icelle Eglife Succur-
Jale à eux contingentes & appartenantes. Et a ces chofes attons
refpe^iuement lefdites parties y condafnnê (j^ condamnons . Et
neantmotns auons condamné & condamnons lefdits manans Q*
habitans À aUer d^frtijuenter leurs Eglife s matrices iefiinÛiour
de PafcjHCSy & autres principales & maieures fejliuitez^ de l'an &
encore es feft es des Patrons dr Dédicaces dejdi^es Eglifes, comme
njrais parroi/iiens d^icellts Eglife s y (tout empcfchcment cejjant)
à contribuer aux réparations d'icelles Eglife s: Et pour cefle con-
tribution à bailler y & conférer par chacun an a la fabrique de
fainct Benoijî le bien tourné y quatre liures parifs : à la fabrique
fainci Hyppolite [emblableroent quatre liures par if s y & a la fa-
brique de fain6i Medard huicl fols par i(îs. Et a ce les auons con-
damné dr condamnons y les de/pens confus ^attendu la qualité de
l'affaire ér desptrfonnes.
La fufdîHe fentence aejli leue d'iudiciairement prononcée par
vénérable ér fcientifiqueperfonnCy Menfcur l' Officiai de Paris fan
mil cinq cens fixante fx, le Vendredy vingt vniefme de Feurier, M ^^*
auec honorables hommes Nicolas Defauenelles , Guillaume Bru-
mant & plufieurs autres. Signé loyfel , Greffer de rcfficialité
de Paris.
Parce moyen ladicle Eglife demeura Hofpital &: par-
^roiflfe iufques en l'an mil cinq cens foixante & quatorze, 1574.
qu'il fut commence à baftir vne nouuelle Eglife loiuioi-
gnanc l'ancienne, aulieu oùelloiriadis vne maiibnoùpen-
doit pour enfeigne l'Image (aincl Efhenne ,que les parroif-
jfîcns acheterenc ladite année, pour la fomme de iepc cents
trencefepcliures, quatre fols^en intention d'en faire le pref-
bycaire, & en ce lieu depuis , les parroiiîîens ayants changé
devoloncéjOntfaitcelebrer le leruice diuin iufques à pre-
fent. Car les Religieux c] c fainvflMagloireayansefté trans-
ferez audit Hofpital defainctiacques du Hauit-pas en l'an
/mil cinq cens loixan te & douze, comme dicl eft cy dcuanr,
,fe fencoient fort incommodez en leur fcruice qui fc faifoic 1572.
.quelque fois en mefme temps que ceîuy de la parroifTe,
.l'vn dans le choeur bc l'autre en la nef, comme aux Egîifes
,. Collégiales & parrochiales ,à r^ifon dequoy fut baftie ceile
v nouuelle Eglife.
DDdd iij
^U VN I VER SITE' DE PARIS,
Pour tefmoignaec de ce l'on voit encores cet Épitaphc
en lanef deTEglifc des Religieux, qui iadis feruoitdepar-
roilTe aufdits habitans. >
Cj' dcuantgtft honorable homme Adrien Maugendre^ en/on vi'
uant Marchant dr Efficierde ces faux-bourgs , tnjn des premiers
Marguîlliersde l'Egli/e de céans ^ ^ui fut érigée en farroijfe ^ar
î^66» Monfeigneur VEueJque de Paru , au mois de Feurier l'an is69.
Et confirmée ladite ere6îiûn far le Roy Charles p, lors régnant:
Et de céda iceluy Maugendre le Vendredy trcifiefme tour de De»
cembre is68.
Les parroifUens on t depuis acquis d'autres maifons, entre
autres celle de Pierre Couppë, au moyen dequoy ils ont
alongiladidenouuellc Eglile dVne belle grande nef, tel-
lement que ladideEglile, quant à fa grandeur^vien ta i'eigal
de celle des Religieux, hormis qu'elle nelllî haute cfleuec
Ôc bien baftie.
"De l'Eglifè de fainEî lean de Latran,
L'Eglife defaind lean de Latran, qui eft en l'Vniuerfité
deuant le Collège de Triquec, eft vue Commanderie qui
dépend duTemple,qui eft eftimeefort ancienne. Mais n'en
ayantpeu auoir la première fondation, ie me contenteray
de rapporter les infcriptions ^çs monuments qui font en
ladideEgUfe.
En la Chapelle de noftre Dame de bonnes Nouuel'es,
qui eft âmain gauche delà nefd'icelleEglile deuant l'Autel,
Tonvoitlatombedu fondateur d'icclle Chapelle, où font
grauees trois figures,&: au bas eft ercrir.
Cy gifl Cuillemette le Ponchet de Frefnes , V Arche uefcjue au
Diocefede Noury, mère defiere Gtllebert PonchetJ' ai/né yCy enter^
ré. Laquelle trejpajfa l'an de grâce M.CCC. LXXVIII. le tour
>' * yàinâle Croix en Septembre, Dieu ait Pâme de luy. Amen.
Cy gi fi honorable (jrreligieufè perfonne yjrere Gilbert Ponchet)
Commandeur de Montdidier & de H crue : qui pour long temps de»
meura céans, &fit plufieurs notables feruicesàfa Reltgton.Etfon*
da pour luy & pour [es amis plufieurs Obits y tant céans comme au
Conuentde Corbeil, & fit faire cefie Chapelle, Lequel trefpaffal* an
M, CCCC.& XIX, le Vendredy //. iûurdeNouembre, Dieu luy
'ï9» facemercy àlume, Amen^
LIVRE SECOND. jS>
Cy gifl frère Gilbert Pomhetle ieune^ Religieux de céans ycoujîn
germai» audit frère Gilbert l'difhé. Le quel tref^ajja tan de grâce 1354.
j^S4: le 6, iour de Décembre, Dieuaitl'amedeluy. Amen.
Plusà main droideconcrc le mur cfl attachée vne pierre
oùeftgraué cet Epitaphe.
Cy deuant gift religieufè dr hânorable perjinne, frère Gilbert
Tonchetlaifnéy Commandeur de Montdidier, & de Herué : qui en
l! honneur de la benetfre Trinité , de la glorieufe Vierge Marte^de
Idonfieur fainCl lea» Ba^tiflcyà' de Monfieurfain6l Martinyft
faire cejle chapelle. Et ejl à fcau&ir que pour caufe desproufits &
reuenus dehmaifonen laquelle font les efcoliers que ledit frère
Gilbert ft faire au clos Brunel^ defquehpràufits & reuenus , après
le trefpas duditfïére Gilbert , ladite matfon & efcolcsfoufienus , le
Commandeur de céans doit auoirle tiers : à" fes frères du ConncKt
de céans doiuent auoir l'autre tiers. Et les frères du Conuent de
Corbetldoiuentauoir l'autre tiers. Les deffufdits frères de céans
font tenus de faire chacun an ,fept anniuerfaires : & aufsi lefdits
frères de Corbeil^fept anniuerfaires. Lefquels doiuent ejlre faits
folennellementy en difant Ve/pres& Vigiles des morts a choners
en chapes la vigile de [dits Obits cf* commandaces des morts y à*
Mejfes à Diacre df Soubdiacre & choriers en chapes aux tours def-
dits obits y pour les perfonnes cy après déclarées, Cejl k fcauoir
Ivn d'iceux obits pour les père &mere^parens & amis dudtt frère
Gilbert autour de la fainBe Croix en Septembre ^que ladite mcre
trefpajfa. Et cinq d'icettx obits feront faits folennellement pour
les cinq perfonnes qui fenfuiuent : c'efr a Jf auoir , pour frère Ni-
colle de Tyonuilleffrere Pierre de ProuinSyfrere le an le Roy y frère ,
Gilbert Ponchet le ieunCy c^ Philippot Ponchet, aux tours que ces
dejfufdttstre/paferent. Et le feptiefme Obit fera fait folennelle-
ment pour ledit frère Gilbert Ponchet l'aifné y chacun an le iour de
fon obit. Et 4 ce que dit eft,font tentu fes frères dejfufdits : corn-
me par lettres fur ce faites c^ oclroy ce s par ledit frère Pierre de
FrouinSy leur Commandeur de ce ans ^ S" confrmees par Monfieurle
Prieur de France en chapitre general^&apres confrmeesparMon-
fieurleMaifîre d^ Conuent de Rhodes y comme peut apparoir plus à
plain . Dieu ait les âmes duditfrer'C Gilbert , df des autres deffuf-
dits. Amen.
En la mcfmc Chapelle auprès de l'Autel, à main droide
cft enterre va Ambairadeurd'£fcofre,6i contre le mur eil
>3
»5
»5
J84 VNIVERSITE' DE PARIS,
attaché vnEpitaphe enrichi de marbre noir,auec la figu-
re dudic Anibaiïàdeur: Au defToubs duquel eft graué ce
qui i'cnfuit.
TVLI, ET N OVI, VICI.
Percgre fiiimus , ac njnk comités iuimiti ego & anima : dones
me mors, ilUm immortalités ra^uit ^neuter altcrum njolens défe-
rait, Prejsit Kecejiit.ts, eut vit a débita. Hac cejsi, ahfeedente illa.
Non idfitif : tanquAm ittre ne xi adiudicor^dtjfccor^ abf/tmorfec vt
non fin nfnpltusy nec qnoad redierit-renouabory ero. Fui lac. £e-
thun^ natus nobtli famiUa Bethoniorum deBalfourin Scotia :Ar^
chiepifcopus/acrattis Rom^anno isS2. vita honorât A^aBuofaydi-
mi fcrùvixi. OratorinGalliaan. 42 jAugufierum Scoiid man-
data fufeepi, retuliji déliter. Rem patrie publicam ornaui ^priud'-
tnm iuni. Bona moriens in annuos fciuperum fcholajticorum Sco-
îorum vfus eroganda reliqui. Obtj anno dtatis 86. Chrifii lôo^,
2jf.Jpr.
Prdful & Orator fuerat qui maximes orbU
AtâtCy hocparuo marmore contegitur,
^^uinquaginta vnum Prafultran/égeratannos:
.^undraginta duos regia iujfa obiit.
S ex vtdit Reges Galloru?n, quinquefecuttis
Orator, pair i.f profuit vfque/ux.
Efl votofi'uitui : Scotos Anglojcj^ fubvn9
Vniu^ Scoti vider at imper io.
llludrejlabat, voluit quodvtrofque fub vnum
D iuind legù mitier imperium,
^^odquefe/um cupit regem venerarier : d" f^ors
Fcrturin hocvnoprxcipitajje fenem.
Ille oratorum { quos Scotia Jolafuperbos
Mittit ad hcroas ) vltimus extiterat:
Vltimiis illorum, quos magna Britannia fouit ^
Secta exturbauttdeuia^ Pr^fulerat.
Plus fur fa tombe e{t efcric.
Cy gifl RcuerendPere en Dieu Mefire Jacques de Bethun , Ar-
cheuefque de Glafcocn Efcojfe , Abbé de nojlre Dame de Labfie en
Gajiineypaà de Poiôîou, ihreforicrde faincl Htlaire le Grand de
PûiSliers, Prieur du Prieuré de fainct Pierre de Pontet fe, Confeil-
lerau Confetl d'Efiat & Priuè du Roy d'EfcoJfe , (!r fon Ambaffa-
deur ordinaire en France vers fa Maicflê Chrejlicnne. Lequel
ejlant
LIVRE SECOND. 5Sj
efiAnt natif dudit ^ dis d^ Efcojfe^ deceda à Paris^enU Commande^
rie S. le an de Latranle zs. iour d'Auril^l'aH de grâce 1603, aagé
de 86. a7îs^ on eiiuiron.
L'ani j 80. fclon le cermoignagedeMonileurChoppin,
lib. 2. de Sacra Politia. tit. 6. la Commanderie de faind lean
de Latran fu c vnie au gran d Priorë de France , parle Chapi-
tre général tenu àMalte ladideannee. Le texte e(l tel,
AnnoisSo. in captulo générait Ordinà fancti loannà lerofo-
lym. apud Melitam difiun^a fuit prxceptoria Trecenfs a magna
FrioratH Francijc^ô' €it44 pr^eptoriavice, vnitafmt et Prioratin
Commenda S. loannts Lateranen.minorum reddtttium.
Extraicî des Statuts de la Faculté de droi^ Canon i nôtmel-
lement faicls ^ en l* année 1606,
Par iceux flatuts, article premier, il appert que les Decrc-
iiftesdoiuent venir ôcaflifteraudiuin leruice en l'Eglife S.
lean de Latran , aux cinq feftesfolcnnelles de noftre Dame,
aux feftes des quatre Docleurs de l'Eglife, &: au lourlainâ:
Matthias, en ces ternies.
^uiafine Religion is orthodoxd cultu, nthil recle ritêqne geri ^ .
pojfe certum efl : Sex-virile Collegiiim flatîs & cdiifuetis annt die- EfcoLcs de
hus adDiui ïoannis Lateranenfis jEdem , vt facris interjît, conue- Décret dire
iuat: Nempe quinquefolennihusfeflis Vtrginis Deipard :quam ^coHegium
Crpaîronam dr tutelarem ordo ijle agnofcit. Conueniat quoque in stx-viriU,
eandcm Aedem quatuor Boclorum prjifcriptis fer^s : quorum me- pr,,,^'^^^'*
moriam pie fan fie g^ colitexrecepto ac nunquam tntertniffo fchûlx
"jfu: atque ctiam die ipjo Biui Matthix: vt rchtts facris operati Eledion du
DoÛoreSyJfatim ad fcholas fuperiores veniant , Becani & ^^ux/lo- xhrcfodet"
ris tnJîitHendigratia : I bique eosfine a?nbitu ^ fauore dtligant:
ques pro fua religione nouerint fcboUdignitati profuturos.
D'abondant il fe doit dire Mcflè tous les Jeudis pour la-
dite Faculté en ladite Eglire,&: l'examen des plus capables iè
doit faire en icelle,comme il eft porté es articles luiuants.
Article i.
Sedo'pro vetert fchoUmore yfingulis hebdomadibus die Jouis
fier am fat in cadem Aede Lateranenjî, Cut Bccanus interft , aut
de Collcgio aliquis.
EEce
5S^ VNIV EKSITF DE PARIS,
Article 1 1.
Difputationum d^ prxkc^ionumptfblicarum dtehns tranfacfû in
Aedcficra L.iterdnenjî , co/iuocatafacubate, ac facrofanÛo pcrdcfo
efficîo fer Dotiores Régentes , quts Jit contendentium dïgnierde^
claretHY,
De l' Eglife fairM Tues ytjui efi en U rue S. lAcques.
Voyezuvie ^ Aind Yiics Pre{l:re&: Confefleur, natif de Bretaigne la
^om.7-"^ts Mincure(à la différence de la grande, qui cil auiourd'huy
Saiiidts. Angleterre )au DiocefedeTreguerjfutapresiondecezca-
._, noiiizé par le Pape Clément 6. en Tan 134.7. le i 9. de May.
^ o Etenl'an enl'u!uant,le Lundy d'après l'AlFumption noftre
Dame,Foulques£aerque 64. de Paris, permicaux Bretons
ô^autres de la Prouince de Touraine,reiidansàPans,de
baftirvne Chapelle en riionneurdelainclYues (patron &
Aduocatgratuitdespauures, enmatierede proccz) audidt
lieu ou elle fe voit de prefent, faifant le coin de la rue des
Noyers, & y fonder vneConf raine. LeslettresduditPrelac
font telles.
Vniuerfis chrifll fidehhus prdfentes literas mfpeBiiris ^(^ au-
àiturù, Fulco miferatione dtuma Epifcopta Parifienfis falutem in
filtû Virginis glorioft. Btji omnipot€?is Deus^ qm ntilUs patro::-
nijs é" remunerAtionihiis indtget^ tn honorihus drpi/s operibt^,qit.e
ad honore m é'Uudemfanôïorum eim quotidiefunî^gandeatin cœ-
its^ nos & alif Orthodoxi^qui fanclorum ipforumprccihus & inter-
tùjTiûntDHS eo amplim apudeum indtgempu, mertib congaudere de-
bemm in terris . Cum igitur dtlecti nohis in Chrifio nonnulli
Chri/li fidèles Par ij^ ils degentes , & maxime de Frouincia Turo-
nenfi y (^ de natione Britannica^cupientes {Jicttrt ajferunt) ad ho-
norem ô" Uudem fancli Tuonis gloriojî confefforis , nouiter per
D&mirmrn nofirum ?Apam inodernum, fuis cLiris rneritis éf mira^
cutis exigentibus canoniz,ati , vnam fbcietatem , fen conjratriam
JParifim creare^&etiam ordinare^ (^ de bonis fibi a Dco collatis, ^
eidem confiatrix ab eifdern chri (li fïdelibus fauente Domino inpo-
J}erum erogandts y'vnam Capellam ,fèn Ecclejiam etiam collegia-
tamyob honorem difHfanlH conflraere,fundiire,d^ dotnre, cf 'vntl
'uelplura bénéficia in eadem Cape lia feu Ecclejiafundared^dotare,
nohis htimiliterfu^licauerunt, quatent^ eispr.î7mj/a faciendij&
LIVRE SE COND. 587
ordinanâilicentiamy & au6foritatem^ nofira aucïsntate or dinar i^
impartir i dtgnaremur. NOS ttaqne frdmtjforum & matàmc me^
riterum & miraculorurn tffius gloriofiConfeJforis ohteyitu inducii^
ac dictûsfttfflîcantes wjue Uudahtltpropofito confouere cupientes,
eifdcm fupplicanttbiis omnia & [îngulaprjtmijjd,& ecrum cfuodlt-
bet faaendt creandtô' ordtnandt aucioritate nofira erdtnaria te-
norepr^jefitium damais cr concedimm licentiam , d^ etiampotefia ■
tem. Datum fub JigUlo noftro ^ AnnoBommi 134S. dielund pofl
Ajjufnptiorjcm Beat£ Mart£ Virgtnis.
£nlamermeanncc,leMardy d'aprcs la fcrfte de laNati-
uicé de la benoifte Vierge Marie, ledit Foulques Euefquc
deParisacontirméies (iatuts de la Confrairie fondée en la
Chapelle &: Egliledefainâiyues. Delqueis \ç.^ principaux
contiennent en fommc qu'à chacun Dimanche ou autre
fefte double, le fermon du matin finy aux lacobins, il Te dira
en ladite Chapelle vnc haute MeffefolenncUeà Diacre &
.Soudiacre,&: deux Clercs tcnanslechoeur. Durant laquelle
. ferontallumez quatre grands cierges pclans 12, liures, &:â
Teleuationdu S. Sacrement deux torches de mefmepoix.
Que ladicle Melle fera f onnee par trois fois , & après la der-
nière fois couppetcerafin que le peuple y puiiîe mieux con- c'eft à dkc
uenir. Quie tous les Confrères feront tenus d'y affifter, & timee.
mettre à la boërte chacun vn denier. Autant au ffi enpaye-
rontlcsabfens. Que la vigile 6c fefte S. Vues (qui eftle 15).
Aday, iourdefondecez,&:dep'jisdefacanonization ) Vef-
prcs feront diclesfolennellement. L'ordre encre iceux con-
ifrereseft, que tous elifentquacrePreuoUsou pouruoyeurs,
& vn Abbé. Delqueis quatre, les deux premiers & plus
anciens feront depo fez de troisans en trois ans , & pareille-
ment l'Abbe, &: d'autres eleusle premier Dimanche d'après
les oclaues audit Saincl. Quand quelqu'vn a effé dixans
continuels de celle Confrairie,<Sc vient à pauurcte par ad-
uerfitéoumaladiej&nonparmauu^ismefnage : les autres
confreresfont tenus de iuyayderàviure félon ja qualité. Ec
aduenantlamortdei'vn des coi/frcres, feront vigiles dictes
^ vne Meile de Requiem pour Juy, auec le luminaire de
iiuicl cierges pefans 32. liures , 6c quatre torches de mcfme
poix : outre les quatrecierges 6c deux torches cy deflus mc-
tionnez, le laiile les autres flatuts pour cuiter prolixité.
EEee ij
5S8 VNIVERS ITE' D E PARIS,
EnceflcEglileily a vne Chapellenie de trente liurespa-
rilis , fondée par Maiftre Yues Smion , Secrétaire du Roy,
fur certaines inaifons de Pans mentionnées aux lettres de
Rcuerend Pere,MelHrelean deMeulanEuefque&S. de Pa-
ris, données en la Chapelle de iaind Marcel près Paris, &
1355^ datEeesdu4. Nouembre 13^5-. Etparicelles il cedde à per-
pétuité le droicl de patronage & nomination deChapcllain
aux Maiftrcs 6c Confrères de faincT: Yues , fc releruantla
collation.
1357. Le meime Prélat, par autres lettres données en fa maîfbn
deGentilly ,datteesdu 2,6. Septembre i3y7.donnapui{ran-
ceaufdits Confrères de faire beniftre 6c conlàcrcr leur ci-
metière par quelque Archeuefque ou Euelque Catholique,
pourenterrcrceuxquiyeilironcleurfepulcure:rauf le droit
du Curé &: de tous autres. Ce que le 29. iour dudid mois
lean Euefque de Treguer exécuta.
LafeftedelaTranllation defaind Yues, efl le lendemain
delafefte S. Simon & S. lude, 29. Octobre.
Maiflre lean Mortis Conieiller en Parlement ôcChantre
de la fainde Chapelle de Paris , au liure qu'il a compote d'i-
celle Chapelle, au Chapitre des Chapelles de fondation
Royale qui font en la Preuofté & Vicomte de Paris, did
qu'en la fufdicle Eglife de faind Y ues il y a vne Chapelle de
iainde Anne, fondée de 40. liurespan(is,furlatcrre &: lei-
gneuricdc Maigny. Laquelle outreladidefomme demeu-
re aufli charg.ee de fournir à perpétuité ladide Chapelle de
calice, minrel,&: ornements neceflaires. Cela confirmé par
pluficurs arrcfts. de Parlement, des années 1369. 1379.1421.
1428.ÔC1459.
De Li Chcîpelie de fki/iff Blai/ê &famct L ouys, qui efienU
ru'eCarLwde près S.Iulian k Panure,
Le lieu d'icelle Chapelle quiefi: fur la parroiiTe de fàind
Seuerin, feruoit anciennement aux Religieux de S. lulian
le Pauure,foit que ce fut leur Chapitre ou refcc1oir,ou bien
vne Chapelle particulière: mais en eftant hors, les malTons
&; charpentiers de la villede Paris, en L'an 1476. y eftablircnc
leur Confrairie qui efl defaindt Blaiie Euefque 6c Marcyn^
LIVRE SECOND. 589
àcdeùiind: Louys Roy de France. Ec a'auantage i'aug-
menterentdulongporcail qui vient fur rue.' En faucur dc-
quoy Charles de Bourbon Cardinal de faind Marrin des
Monts, Archeueique^Comtc deLyon,Primatdes Gaules,
gcEuelque deClairmont, par fcs lettres de l'an 1477. àui^.
iour de lanuier, donna à toutes perfonnes vrayemcnt peni-
tenstk:confezqui lesiours des felles de faind Blai(è,de/àinc
Louys, de Noël tk de Pafques , vilitcroient ladite Chapelle,
V feroient deuocesprieresôcaumolneroicntdeleurs biens,
pourchacunefellecencioursdc vraye indulgence des peni-
tenccsà eux enjointes.
ParleiJictcsIetcresiadidcconfrairieell: intitulée en celle
façon. Fratcrmtas Ecatorum BUfn Martyris yô' Ludouici Con-
f(JJom quondam Francis Régis, Panjîu^ incœpta per Latomos &
CAYpentartos PAYifïenfis y fundara âc per eos m Bajilica prxfato-
YumBeatêrum ^iuxta fancîum ItdianumVeterem ^ (y m pnrro-
(h ta S. Senerini.
Quanta l'EgUfe de faind Iulian le Vieil, quenous nom-
mons auiourd'huy faind Iulian le Pauure, ie croyquece
Doniluyacile changé depuis laconftrudion de i'Eglife de
iaind Iulian le Meneftrier^quieft en la viliepourladiftin-
guerd'auecicelle.
L'année fuyuante 1478. les MaflTons & Charpentiers ob-
tmdrentencorcsd'autrespardonsdelean Roulin Cardinal
d e faind Ertienne/zï Cœlto ^^«/(f ,6c Euefqued'Authun, le-
quel en iadicle année ie 20. du mois d'Aouft,donnaà tous
ceux Scelles qui lesiours faind Blaife.laindLouysau mois
d'Aoull,delaRefurrediô,delaPëtecofle,decouslesfainds,
de Noël, 6c de la Concep cion,Natiuirë,Anonciation, Puri-
fication, ^Ailumption de la glorieufc vierge Marie, bc le
iour du Vendredy faind, depuis les premières vefprcs iuf^
ques aux fécondes, eflans vrayement peniten s 6c confez j vi-
ficcroicntladide Chapelle 6c y deparcjroient de leurs biens
&conimoditez,à chacun defditsioursôcfeftes, cent iours
d'mdulgencedespenitences à euxeniointes.
Ladide Chapelle r.'a aucune fondation , ce n'eft entrete-
nue que par les ma (Ton s 6c charpentiers de cefte ville de Pa-
ns, qui y foat chanter vne grande Me(re,auec le fon des or-
gues Cous les Dimanches 6c bonnes fefles de rannce,par des
EEee iij
^^<3 V N I V E R S I T E' D E P A R I S,
Religieux des Carmes. Le mur d'icelle chapelle efi: tout
cûULicrc d'hiftoircs peintes Jà deflrampe, où entre autres
font rcpreicntezicst-aicls&gcflcsderamct Louys Roy de
France.
DE V INSriTVr ION DE WN irERSITE!
D E P A R I S.
Dctouttcps T Ong temps auparauant les fondations de TroyesôC
kïicttici J^ Rome, les Saronites, Bardes & Druydes, trois lecles
Fi"ance'' ^" d'hommcs dodcs dicis Piiilolophcs (comme plufieurs au*
theurs ont remarqué )auoicntouucrt plu (leurs efchoies pat
Parmy les laGauIie.'Bien qu'a laventé leur façon d'enfeigner fut toute
^ôYophes '' autreque celle mamtenantvfitee: car leurs liures eftoienc
Gaulois a- la iculc mcmoirc dcleurs cfcholiers, Sclcurs cfcritseftoienc
uantieChri graucz és coeuts d'iccux IcuTS auditcurs. Comme entre les
Cjrecs celte raçon d enleigner par la viue voix, a elte ion-
guemct prattiquee: deibrte que,ny Pythagore, ny Socrate,
n'ont rien efcnt,ny les plus anciens defqucls l'efcholeGrec-
queajf-aicenrierlà vainegloire.
Oiieit'Ce quetantdedoûesperfonnages (queAufonnc
Poète Bordcloisdenommeen lespoëmcs) quienieignoiec
les bonnes lectrespar la Gaulle, auroient puifë toutlefça-
uoirqu'ilscommuniquoientainfiàfon dire,{î ce n'eftoiten
la Gaulle mcfme ? Q\ielles villes elloient-ce lors que Poi-
diers, Bourges, Lyon,Tbolofe , Bordeaux & Marleille ,an-
Quicnrci- cienncs ôctres-rcnommees ekliolcs des Gaules ? Et quelle
dinsia ville pi'dugcrons nous, qu eitoit ladis noltre grand ville, lors
dcLutcce. li petite 2c entourée de tant de bois, comme iediray au troi-
fiefmeliure,dans iefqucls les Philoibphes deflus nommez
faiioientleurretraicl:e ordinaire.
Mais les Gaulois n'ayans peu, ou négligé de faire valoir Se
proticer leur talent , furent imitez par \ç.s François qui habi-
tèrent les premiers par les Gaulles.
Car comme ilsrrouuerent CCS nouuclles prouinces poli-
cées &: def.a imbues du Chriftianifme, ils les laiiferenten
cefte leur inftitution ,leurcftantâirez, de i'allierauee cefle
LIVRE SECOND. 5pr
brauc Nation, & de deux peuplesn'cn faire quVn , qui Te fie
puis-aprescognoiftre:Ecmelmement ayantàfairedegran- r .
des conqueftes,&: à feprciiâloirde plufieurs forts ennemis, dansicsmo-
ils ne furent beaucoup curieux de i'auancement des bonnes n^ftcicsa-
Jettrcs,lerqiîellesell:oientencorcscommeenclofcs dans les Earn.e"'
Monafteres, pourn'eflre communes qu'aux gensd'Egliic,
& à peu d'autres Conformementàcequ'efcnuentnos An-
naJilles,queloubslesRoys de la première lignée Pailembicc
du Cierge en l'enclos du Temple des fainds Apoflres Pierre
Se Paul , Icruoicpendât Icregne de Clouis premier du nom,
d'vneelcholc dès bonnes lettres-. &c que l'Eglile de laind
Vincent, foubs Childebertfon fondateur ,clloit le vray fe-
jour des initiez au feruicc deDieu&desnouueaux Cheua-
iiers au fçauoir. Et ainfi demeurèrent les lettres enclofes
dans les Monaileresiufques au temps de Charlemagne, qui
a commencer les eiliablirparmy les feculiers. Se compofer
l'Elcholepublique^appelleeparles modernes Vniuerlitë.
RobertGuaguin,BocccHiH:oriographeEfcofrois,Nicol-charrema-
le Gilles, Frâçois de Belletoreil:,&que]qucsau-:resauthcurs, g'iecôméce
font d'opinion, que rVniueriité de noflre ville ait pris fon f'^^'^'^''!'^*
■ n- • o I • j i 1 ^11 bonnes let-
inlntutionfciespremiersaugurs delà grandeur,pendantle oespamy
reo-neêciousl'adueu dececrrandMonarqueChariemac-ne. icsi'tcuiieis.
Car ils accordent tous cnlemblc,qbrefl:ans arriuez quatre Efchoicspu
Anglois ou E/colIbis en France ( diiciples du Vénérable ^'"^"^s, de-
Bede)lefquclsdifoient publiquement, qu'ilsauoient des ['J'e^y^l^j;.
fciencesà vendre, cet Augulle Empereur Icsayant exami- fucz.
nez Ôc iondez, ckfeftant informé de leurs mœurs 6c façons
deviure,leurpermitÔC donna moyen de tenir quelques Ef-
choles dans Paris, où ils donnèrent les premiers auancemcs
ôcprogrez aux bonnes lettres.
Jacques Gaultier lefuicc, en fa Table Chronographique,
après Genebrard , rapporte cefte inllitution de nodre Vni-
uerfité de Paris, foubs l'an 791. Piatineienlaviedes Papes,
foubs Léon 5. parlant dcCharlemagnt?,ditces mors, ^^la
AHtern, ciim eiper ccitfm Itceret^fiudi^s liieranim dclecUtu^ efl , vt
frlmm^fii:identi' t^imen Aie ut no Q}ymndJiumPArifienfe mftt tuent.
Cet Alcuin eftoit Anglois, &: Précepteur de Chariema-
gne, comme tefmoigne Ivionileur Mailon enfes Annales
de France.
J9i VN I VER SITE' DE PARIS,
Toutefois quelques vns ne iont de ccfte opinion, (î*au*
tant (di(eiic-ils) que ni Aymon,ni Rhegino,niSigilberc,
m Turpin n'en fontaucune mention, non plus qu'Eghioard
melme n'en taie, qui a clcritla vie de cet lUuflrc Prince.Mais
ne voulant entrer en ce5 qucftions, ni eipliichcr leurs rai-
foas : ic me contenteray de citer icy le texte du V I. Concile
tenuàParîS l'an 819. du temps du Pape Grégoire 4. & des
Empereurs Louys ^ Lothaire ,ou auliure}. chapitre 11. fe
crouuece{leremonftrance,faide paries Ecclefialtiquesaux
lu f dits Empereurs.
Simtiitcr efiam ohnixe acfupplidter vejirx ccljîtudinifuggerir
mus, vtmorem faternumfequentes , faltem in tribus congrue ntifi
fimis Iwperijvcflrilocls^ SchoU Public£ exveflra authontate fiat^
'Ut iaborpatrù njcflrl, & vejlerper iniuriam^quod ahjit iUbefaci an-
do non dcpereat. ^jionUryi ex hoc fiel 0 ^ & magna vtilitas^(^
honor fa}z5tji Dei Eccle/ix , ô" vobù magnum merccdis emolmnen' •
turn, dr memonafemptterna accre/cet.
Monfleur Maflbn en Tes Annales de France^enlaviede
kiiimitépar Louysic Debonnairc Empereur ôc Roy de France, après
Tes enfans auoir cïti cc tcxte, prouue d'iceluv qus Charlemaenc auoit
Empereurs , ^ • n • ^ r , \ ■ i c- s i- r \ i
qui yappor- ^c lou viuant inltitue ( ou vouloir de ce raire ) trois Llcûoles
tcQt beau- publiqueSjque depuis on aappellex\cademies,ou Vniuerfi-
ceraenr!'"^ tez, dontcelle de Paris eftoiti'vnc, leiquelles fulFent perics
uns Ton aide.Ses paroles font telles. Ei< cjuibu-sverbis apparet^
très publicas Schola^ a Carolo magno infiitutas ^qu^ AcademU di-
cunturipfo mortuo periturj^s fuijfe ^fi LudouicU'S paternum morem
fccutti4 nonfutjjet , cui lit cr arum cura non mmor quàm patrifuit.
Et Carolus Magni nepos , vt injra dicam , patris , auique Jludium
erga Itteras longé fuperauit. Partfienfisy Patauina,&TicinenJts
Academtx Carolum Magnumparcntem fuum appellant : prima cis
Alpes in regno Francorum,pcfieriores m Italia. De Parijienji in
Carolo Caluo dicemm.
Le mefme a u thcur en la vie de Charles le Chauue , Empe-
reur & Roy de Francejuy donne entreautres ces louanges,
I nter cxtcra liberalium arttum difctplinas vnice amauit , profejjo-
rcfg^ eavum vndequaque in Galliam exctuit : vt mihi videatur
Parifienfis SchoU origiaem fuam huicpotius debere, quamparenti
autduû. Herricus apud Altiflcdorum G al lue. monachus , Latine
Gr.eceque doclus,prxfdîione ad lïbrosfnos de v ita Germa ni, CaroU
poH
L I V R E s E C O N D. 593
pûfi iîdeptum imperium fcnptos , tcfiiseft ^ quanti literas fecerit^
Ô'C. Tant us vero danfimt Régis amor erga Itterod ac frofejfores
earum , multurn GalUx profuit. Floruert amantij^imt literarum Et fous leC-
lonas Aurclix, Freculphm apud Lexouios i?i fecunda Lugdunenji^ ^1'^ i"" ^""^ "
Hincmartis Rhcnns ^ HUdiitnus Parifiis ^ Herrict^s Alîtjstodorij hommes j
Lupus in agro Senonumy Rahani in Theologia audit or y 'ut ipje '^o^^<^'
narrât.
Trittemius au Catalogue des efcriuains Ecclefiaftiques^
die que Hincmar citant moy ne de faind Denys en France
futfaici ArcheuelquedcRhcims,&: flonlFoit du temps de
Charlemagne&LouysleDebonnaire. Que Hilduin Abbé
delaind Denys en France,tion(ruitau(n du temps de Louys
le Débonnaire. Plufieurs hommes docles aufli (làns parler
defaindeGeneuicfue du Mont j ontflorià faindGermaia
des Piez, comme Robert I. du nom Abbé 16. dudit lieu,
qui au precedentauoit efté grand Prieur dumefmemona-
fterc, &. Précepteur du Roy Pépin, qui pour ce luj et obtinc
duRoy Charicmagnequi iaimoitforr,iuyuancleconicn-
tementdes Religieux, lAbaye duditlieu. Laquelle ilgou-
iiernoit l'an yyy. ^ tréfpafla l'an 811. Ainioinus &: Abbo
fon dilciple, tous deux Religieux de celle Abbaye, doiiti'ay
fait imprimeries œuures, où le peut voir le temps qu'ils ont
veicu,&.les liuresqu'ilsontcompofé. Ingo 2.7. Abbé, qui
entra en celle charge l'an i o 1 5. & treipalla l'an i o 2 6. &:
Guilhumelonfucceireur^quiceddarAbbayel aniojo.De
tous lefquels le me deporteray d'en parlerplusauant, de
peur qu'il ne femblail que ce fut par adulation , d'autant
qu'ils ont elle Religieux de cefte maifon. P^rquoy n'eft
probable l'opinion de ceux qui difent quenollre Vniuerlî-
té n'a produit vn (eul homme de marque, foubs toute la
lignée de no Irc Charlemagnc , ny melme bien auant foubs
celle de Hugues Capet 3. généalogie des Roys de France.
Il ellbien à croire que les lettres ayans premicremctriori
dansles Monarteres(commenous auons dit cy defFus ) les
Religieux furent \<^s premiers 6c plus diligens a rechercher
les hommes doclesquiaffluoienten ladide Vniuerlité atti-
rez par les liberaiitez de Charlemagne. Car oiieft-cc que
ces grandsperlonnages eufîenc peu predre la capacité qu'ils
auoient non commune à leurs dcuancicrs &: prcdecelFcurç,
FFff
594 VN I VER SITE' DE PARIS,
Il ce n'eftoir par la conférence &: communication dcsliom'
mesdodes qui eftoienccnladicteVniuerfité rôc comment
cuirenc-ilspeu acquérir plus de doctrmeô: de fuffîranceque
ceux qui les auoient précédez ( bien qu'à la vente fort pieux
ôc deuots ) f'ils n'euHbnt point eu leur familiarité Ôc hantifcf
Ainfî eil-il vray femblable, que le Roy Charles dict le-
Grand, fort amateur des bonnes lettres, ôideslettrezàla
venue de ces quatre excellents D odeurs, cy deilus mentiô-
rjez,commen ça de compofer ce corps illuif re de noftrc Vni-
uerlité, mais non auec cet ordre de Magiftras d'EfchoIe
qu'on y obfcrue m.aincenant, lequel long temps après fut
infticucparlesCapets, qui démontèrent ceux delà race.
MaisiUaut noter que les lettres ont fion plufieurs fois
à Paris. Premièrement fous Chariemagne, puis fbuslefage
Roy Robert fils de Capet ( comme nous auons prouué au
traidéde fainde Geneuiefue ) du temps auffi du Rov Phi-
lippes premier, que S.Bruno eftoit Maiflre desEfcholesà
PariSjàaulli Guillaume de Chapeaux en grande réputation
pourfa doctrine. Et en fin furent célèbres & en honneur
du temps du Roy Louysle Icune, comme de vérité il n'efl
croyable que noftreVniuerfité ait efté formeefoubsvnfeul
Roy liointaulTiqueles defreiglees cbnfufions des derniers
fucceiïeurs de Charlemaene, auoient fait commeauortcr
ce beau- deflein qu'il auoit d'auiLonfer les lettres en Fran-
ce.
Or quenoflreVniuerficé ait efté célèbre Sc bien fameufe
du temps de Louysfepticfmedict leleune, pourpreuuede ^
ceiemecontenreray de rapporter feulement le lugement
de MoniieurMaiTon en laviedudit Roy. Friufqua'rn nute-m
ad Philippi regnum accedam , hoc unmn dicam , Farijils Ludouicâ
Rege liherdiium fludid jloriiijfe , frjifertim rhilofophid ac Theolo -
g!.e. ^uidni floruifjent Rcge earum profeffores honoribusacprx-
mfjsprofttjuente, vt Rigordus in vit a philippi tefiatur, docentihus
uibaiUrdo, Hngone^ Lombafd&j aUjfcjtteddviJitîni'S i-'iris ? ô'c.Nec
Ltttetix modo interChriJîianos , fed inter ludxos quoqtie Theolo-
gix fiudia floruere. Bentaminus <rcnere Hifpanits , reltgione In-
ddus, in itfnerario fiiôy'vhinarra.uit AlexAndro Fonttfîce Romano^
Ô" Ludottico Regefe Lutetiam venijjè , quam reg?2i tôt in s caputejfe
dtcit : S tint tri ea yinquit jfapienînm difcipuU omnium qui hodic
LIVRE SECOND. 59j
m omni ngione'uiuHnt dociifimijatifHe hi no5iu ac dm legisfludiê
incufnbunp .
Ainfi les lettres ont flory parmy nous,ou ont efté négli-
gées Telon quelcsRoysdeFrance les ont aimées ou hono-
rées de priuileges 6c prerogatiues, 6c quela félicité du fiecle
Jepermetcoit.
Des quatre facultez. qui comfofent l'VmuerJité
de Paris.
Ayant traidé de l'inflicution de i'Vniuerfité de Paris p3j.yjj^jj^
félon ce que i'en ay peu coliiger,ie viens maintenantàdif- Aus.
courir des quatre Facultez dont elle eftcomporec,auanc
quede parler de lafondation defcs Collèges.
Dont la première Faculté & la principale dont le corpg
de rVniuerlité de Pans eft compoic, cil celle des Arts^pour-
cequ'elleaeftéla première inllitutrice de toute l'Elcholc.
Enrecognoifîancedequoyje Chef de toute l'Vniueriirc,
qui efl: appelle Red:cur,cfl:toufiours elcu de fon corps, ôc
non iamaisde ceux des autres: bien qu'il ne laiffc d'auoir
pouuoir&efgardfur elles, enccquieftdela police de l'Ef
chole : comme l'experiencefen cil veuë aux premiers trou-
bles de noftreFrance,lors queleRedcur, lequelpourlors
efloit en chargejfit faire ioug à quelques Medecins& autres,
lelquels ayans fait banqueroute à l'Eglife, vouloient aufTi
f efmanciper del'obeiiTance del'Vniuerfité, en refurant de
fefoubmettreauxloixd'icellc.
Monfieur MalTon en Ion hilloire de France, tefmoigne
que Alcuin Précepteur de Charlemagne, 6c l'vn de5 quatre
Docteurs qui instituèrent ryniuerfuédc Paris,auoitelcrit
vnliurepaiticuherementdc tous les Arts libéraux, 6c dc-
diéàCharlemagne. Lequel liurciecroyauoireflelapierre
fondamctale de la Faculté des Arts en l'Vniuerfité de Paris.
Pour laquelle Faculté ont depuis efté baftics les quatre G;ra-
desElcholes des quatre Nations, fîtuees en la rue du Foarre
presS.IuhanlePauure,dontnousparleronsplusamplemcc
autraiclédu CollcgedeFIarcour.
LafccondeFacutcquiformelecorps de rVniuerfîtè de Faculté <îe
Paris,eil celle de la Theolo^^;ic. Sur lequel iubied il fuu ^h^^'^^S^^-
noterquequelques vns font trois cipeccs de Théologie La
première qu'ils appellent Théologie Myftique , qui cîl celle
FFifii
V96 VNMVERSITE' DE PARIS,
tjuiaeflevficcc entre ley premiers Clireftiens ôc Docteurs
de l'Eglife, laquelle a Ton tondement fur l'Ercricure lainclc,
fcfur les reuelations.Laloconcieeftdide Théologie Cano-.
nique, qui fuiuanc lEfcricurefainde, i'arrefle particulière-
ment (ur les ConIl:itutions6c ordonnances des Papes &:Cô-
elles Oecuméniques, &:pourceappellec communément la
Faculté de droict Canon ou des lainds Décrets. La troi-
iîefmeeftdide Théologie Schoiafl;ique,pourcc qu'à caufc
des controuerfes des Latinscontre les Grecs , nos pères ont
eftc contraints d'adiouftcr la Philolophie à la Théologie,
qui eft celle qui ell plusrecherchee pour ie prelcnt.
Depuis l'inditunon de noftre VDiuerfite celle Facultéa
touliourscftéen honneur parmy nous. Mais particulière-
ment depuis le temps de Pierre Lombard 6t;. Eucfque de
Paris, lequel compolà le liure des lentcces, ô: trefpaiià félon
la plus commune opinion des doctes, l'an 1164. Et auiFi de
famd Thomas d' Acquin, qui treipallàTan 1174. aagé de ja.
ans. Lequel en raage de 2.7. ans fut fait Bachelier en Théo-
logie au Conucnt des lacobin s de Pans, & depuis en l'aage
de 3 o, ans, fut palIe Maiilre en la mefme Faculté audict
Conucnt.
Voyez cy après le traidé du Collège de Sorbonne,cxpref^
fementbafty pourrexerciccdelaTncologie.
Paenité Je Ea troifiefme Faculté qui forme le corps de rVniuerfité
Decrcc. de Pans , eil celle du droicl Canon ou Décret : de laquelle
iedefiretraiclerparticulierement, &en delcouurir l'origi-
ne peu cogneuc de plufieursperfonnes.
Des le temps du Roy & Empereur Cbarlemagne,Ia Facul-
té des Décrets a efté indituce en France. Ce qui le peut
prouuer par le premier hure des Capitulaires. CarexpreiFe-
ment en la préface d'iceluy,re/î-ude du droid Canon eftre-
commandeeau Clergé : de peur que le loup eftmtauxem-
bufchcs ne deuorequelqu'vn, qu'il trouuera tranlgreffant
les conditutions Canoniques, & les paternelles traditions
des Conciles vniuerfels. Et pour montrer qu'il vouloit
coopereràl'eftude des Conilitutiôs, il ditauoirfaitrecueil-
lir de toutes les inftitutions Canoniques, les chapitres ijiii
luy auoientlemblë plus neceifaires pour l'inltrudion de
Tordre Ecclefiaflique.
LIVRE SECOND. j97
QuaprûPter placuit nohis vcfiram rogare Jotertidm , S Paflores
BcdefidYumChrifii y& ductores gregis eius cr cUrifima mundi
lumïnariaj vt vigili cura, é^fediiU admonitione popnlum Bel per
tafiua vit je jiternx ducerefiudcatis, & errantes oues honornexem-
pb opcrumfeu adhortatione humer à infra Ecclefiafiicx firmitatà
rnuros rcportare fatagatis : ne tupus infidians diquem Canontcas
fancîtdnes tran/gredientem,velpaternas traditioncs vniuer/alium
comiliorum cxccdentem^tjuod abjit, inueniensdeuoret. ideo ma-
gnddeuotiemsfifidio admonendi & adhortandi funty imo compel-
lendi , r/ firmafide & ïnfitigahtlt perfeuerantiaj intra pat^rnas
fan^iones fecont'tneant. In quoopcrtsfindio fciatcertifim} fan-
ctitits njefi-ra nojîram l'ohis ceoperari diligent lam . ^Mpropter
O'noftros ad-vos direximiismijfos, quiexnofin nominis au^ori-
tate,vna njohifcum corrigèrent qux corngenda ejjent. Sedcr aliqua,
Capitula ex Canonicis infiituttonihns^ qujt magis vohis necejfari.i
l'idehantur, fubiunxi'mm.
D'abondantLoiivs&LothaireEmpereurSjeflansd Atte-
nay, ordonnèrent que les Euelques ô: le Clergé de France
fonderoienc des Efcholes en lieu commode, pourindruire
lesminiftresde l'Eglile. De laquelle ordonnance eft fàicT;
mention au chapitre 5. du fécond liure des Capitulaires en
ces termes. ^, .»:-iMi
SihûU fane adflios, à' mintfiros Eçclcjix injlruendos velet^o-
cendos,fiiut nohis prxterito tcmpore ad Attiniacum promi(iJlis,(^
vohis tniunximm^in congruts locis , vbi necdum perfectum cjl , ad
multoram vtilitatcm & profccfurn a votis ordin.iri non neo-le-
gantur.
Djs ce temps la on commença à mftiruer des Auditoires
d"udroicl: Canon aux Euelchez. Êtdelàviennentles difpu-
res qui ie font encores à prefenr en Théologie Canoni-
que, ainfi appellee à la difrerence de la Théologie Scho-
Jafliqiie.
Ceux qui font de cefleFacu^tëgardent les mefmesrecTÎe-
mènes ôcftatutsquelesTheoiogiens: car les Bacheliers en
Décrets, il y a près de 400. ans ,cn:oient tenus de hrepubli-
qucmcc les iuircs des Decretaks. Et les Bacheliers en Théo-
logie le Maiftre des "-entences.
Encefiecleîà, ily auoit plulieurs Efcholes' de droicl Ca-
non :efqueilcs on liloicauifîic droidCiuiljinfquesàu temps
FFff lij
yj% VNI VER SITE' DE PARIS,
de Honorius 3. enuiron ïin 12,1 6. Lequel pour rendre la
. profcinon du droicl Canon plus célèbre, par Ion epiflreDe-
cretaie, commençant par ces rnots. Super Jpecuia^ au tilcrç
J^e pnuiltgijSy fit defcnce de lire le droict Ciuilà Paris^ôc aux
licuxproches Se circonuoifiiiis de ladite ville.
Et afin que Lon entendit à quelle fin il faifoit ces defences
iladioultc; que c'eflen coniideration qu'en France on n'eft
pas aftraint aux loix des Empereurs:, ôcqu'iln'yapreiquc
aucune controuerfe, qui nepuilîeeflre décidée par le droid
Canon.
Du temps de ce Pape,on fe feruoit encores de la colleclio
desCanons,&:desepiftresDecrctales,faicl:es iadis par Ifi-
dore Eueique de Hifpale, enuiron l'an 618. 2c du Décret de
BouchardEuerquedeVvormeSjenl'aniooS.&deccluydc
Yues Euefquede Chartres, en Tan 1102. Lelquels aiiec les
Capitulaires deCharlemagne, durèrent iufques au temps
deGratisn^qui viuojtranii3o.Etdreira le Décret, duquel
oriferertàprefent. Etenl'an 1117. le Pape Grégoire 9. fît
faire vn diligent recueil des lettres Decretales de tous \q,%
Papes qui i'auoient précédé. Ce font les D ecretales/econd
tome du dioid Canon.
Voyez cy après le Traidé des grandes & petites Efcholes
du droict Canon.
La quatrieime Faculté qui forme le corps de l'Vniuerfité
de Paris,cfl; celle de Médecine , autant ancienne qucladicle
faculté de Vniucriité, laquelle a edë fort long temps fans auoir lieu
Médecine, certain 6c arreilé: non feulement pour célébrer le feruice
diuin,mais auffi pour les leçons Oracles requis pourparue-
nir aux degrez de Licence, Maiftrife &: Dodorerie en ladite
Faculté. Car pour le regard des Melles ordinaires de ladide
Faculté, elles ont efté par pluiieurs années célébrées au Cô-
uentdesMathurins. Puis après en l'Eglife de fainci: Yues
rue fainctlacques. Les Congrégations fe faifoicntiantoft
apud fancï-am Gemueftm paruam j ("c'efl làincle Geneuiefuç
des Ardents ) quelques fois , Acl cupam nûj}r.t domin^t^ c'eft
àdireaucour de l'vn des granJs benoiftiers de pierre, qui
font foubs les tours de noltre Dame de Paris. Etleplusfou-
uent 6c par longues efpaces de temps, au Chapitre deidiiScs
Mathurins,6cdepaisen ladite Egiife ou Chapelle de r?.incl
Yues.
LIVRE SECOND. j99
Lesledlureslefaifoientenla mailbn de chaque Docleur
Regcnt( comme l'on fait encores auiourd'huy pour les le-
ctures, tant en Chirurgie que Pharmacie ) èc cftoient tenus
. &L obligez à lire , ('ils le vouloicnt conferucr la quahte de
Régent,
Lesadcseftoientfaiclseni'hofleldesPrefidentsdechacû
Bachelier : lulques à ce que les Efcholes ayent efté édifiées
pariefditi Docteurs, deicurs deniers, & non d'autres, com-
me nous dirons cy aptes au traiclé des Efcholes de Mé-
decine.
Quelques vns diuifentlesprofeireurs delà Médecine en'
deux Claires,appellant les vniMcdecinsPhyficicns,qui font
ceux dont nous traiclons, lelquels ('difent-iisj n'alloient
pointanciennementvifiter les malades, comme ils font de
prefent: mais fans bouger de leurs eftudes, l'on leur portoit
î'vrine des malades , pour cognoiflre de la qualité de la ma-
ladie, &: en dire leur aduis: comme aulTi des confultations
quelemaladeauoitfaitfaire,qucronleurportoitparefcrit,
iignédesconfultans. Et ainfî occupoient leur art 6c indu-
fine à cognoiftre ia nature &qualitez des maladies du corps
humain, lujet à mille infirmitcz , ^ pour ce iubied appeliez
decenomdcMedecinsPhyliciens.
Les nutresfontappellez par eux, Médecins Chirurgiens,
d'autant (difent-ils) qu'ils elfoicnt les premiers qui eftoienc
appeliez par lemaladepourauoirleuraduis delaquahtédu
mal, foit qu'il fut intérieur & caché , comme fieure, migrài-
r e ou apoftume, ou bien apparente en euidence, comme
îiaureure, tumeur oucontuiîon,diilocation ou rupture de
quelque membre, 5c pourceelVre appeliez Médecins Chi-
rurgiens, c'eft à dire apportant fouJagement au corps par
ouurage de mains & par induftrie. Ce font ceux mefmc
que cy deuant i'ay appelle Maiftres Myrrhes. Car comme
la Myrrhe conferue les corps contre la pourriture, auifi les
Chirurgiens par leur labeur ^: induftrie garantiiTcnt les
corps humains des maladies c>:incommoditez qui iournçi-
lemcntlesalîailientSètourmcntent.
Mais pource que tant les Medecinsque les Chirurgiens
r.epourroientpasfuffireà chercher les herbes &:ingrediens
eceiIàirespourcompofcrlesxMedecines6cpharmaques,&:
6oo VNIVERSITE'DEPARIS,
auiiî pour comporer lesvnguents propres pour l'appareil des
pla)cs£cnAureurcs,il ,y a d'autres geos quifubuiennerita
cela, que l'un appeiic A^oticâUCbfi./-;û^jj/KcG).ccû, ^am-^h.^ tout
lieu où on (erre quelque choie pour garder.
L'ani (5 06. Monfieur le Prcfident de Thou ayanc cfté
d-pucé de parle Roy pour la reformation de rVniuerficé de
Pans, &: corriger quelques abu5 qui T'y eftoientgliirez pen-
dant la confuiion de nosderniers troubles, par aduis de c6-
f eil, fit dreiFer pluiieurs beaux (latuts pour les quatre Facul-
tcz de ladicteVuiuerficc, où entre autres cftceluy cy, en la
recommandation delaFacukëdeMedecinefoi. S6.
Medccin,i Collegtum non parua commendutione dïgnum ejhy
quod pojl hominum memoriam , tam Uudahilem difciplinam te-
nuitO'ferHanit:, vtanno 14s 2. lllufirijsimus CardinalisTdtauit'
letis pdttca tjHxdam in eo rcformanda dr corrige ndii teflatus Jit,
,^uod nunc quoque verijsime de eodem Collegio pojjet dici '-Ji fti*
ptnoris fexenntj barbaries mutationem nullam attuUJfet: dijpu^
tatlones non circuncidiffit : ô'Jludtj tempus ad Bdcc^laureatum é*
DocfoYatiim antiques legtbus defniium non contraxijjet.
Desprimkgesyjlatuts^ &prcYOgatiues de l'FniHcrfitè de Paris.
Le Roy Philippcs Auguflc, par Ton priuilcge donné à
Bcthili l'an denoftreSeigneur 1200. Scie zr. de fon règne,
deffend au Preuoft de Paris de prendre iurifdiclion & co-
gnoilTànce des forfaids des Efcoliers de rVniuerfiré de Pa-
lis, &luy enioint de les renuoyer en Cour d'Eglife à leurs .
juges, fauf: à cuxà décider puis après fi le cas elloit de telle
qualité;, que la cognoifiTance en deut appartenir au iuge
Royal:EnioignantoutrepIusàtoutesperlonnes,deprcfter
contorc &: ayde aufdits ElcholierSjlors qu'ils feroien t ofFcn-
ceZjà peine d'cftre déclarez conientansôc fauteurs de l'm-
iure qu'on leur pourroit faire.
Pierre Guenois en Ton Hure de la Conférence des Ordon-
nances Royaux liure 10. titre II. citele texte decepriuilege
qii'il dicl n'auoircncoresefte misen jumicreparaucun,&r
que depuis cepriuilegea efié confirmé en l'an izié.
Le Cardinal de iauicl EftjenncLcgatcn France l'an i2iy,
défendit à tout homme de monter en chaire, qu'il n'eut at-
tainc I
L I V R E s E C O N D. ^or
taint Taage de ly. ans, &: que nul ne peut lire en Théologie
qu'il nefutaagéde 35. ans, & pourfbn particulier n'y cuft
«iludicparrelpacedehuiclans. Ce quiaefle confirmédc-
puispar les déléguez du PapeVibain cinquielrne, en l'an
1366.
Anciennement tous les Ledeurs&i Régents de quelque
Faculté que cefuft, nepouuoient cftre mariez pendat leurs
profeilîons: ce qui le contmua iuiqu'à la reformation qui
futfaide en l'an 145-2. pïir le Cardinal de Toute-ville: car
lors il fut par priuilcge ipecial, permis aux Médecins dcfe
marier j&preiqu'encor de nollre temps, les Dodeurs Ré-
gents en droit Canon, l'en font aufïï difpenfez d'eux mef-
mes.
Le Roy Philippes le Bel, par vn Edicb de l'an 129^. ordon-
na, Que quelques emprunts qu'il peut faire, il n'entendoic
qucrVniuerfité fut compriic en les mandemcns&aiïîettc.
en l'an 1299. Qiie pour vne debte réelle on ne pouroit gager
vnE(colierenfesincubles:et cnTani}!!. Que le Cheuaiier
duGuetàibnaduenement,iureroit de garder en tout & par
toutlespriuileges de rvniuerfité inuiolable. &LouysHu-
tin Ton fils 6c lucceflTeur qui régna feulemet vn an, ne voulue
aulîilaiilerceffceVniuerlitcians mémoire delonrcgne; or-
donnât que tous elcoiierspeuflent tranfporter leurs befon-
gnes &: hardes en quelque endroit qu'il leur plairoit, fans en
edre empelchez d<. troublez en aucune manière. Mais par
deilustous, cepriuilegefutgrâdquePhilippedeValoisluy
donna en l'an 1540. par lequel il les exempta de tous péages,
tailles, impofitions,coultumes, & autres telles charges per-
lonuelles;^: voulut,qu'en tous leurs procésles Elcholiers ne
peufTenteftreeuoquezdela ville, afin qu'ils ne fulîenc di-
ilraits de leurs eitu des.
Acefteiin^pourdonnerordreàlaconferuariondeccspri- ^Ij ^^^"^
uilcges, onleurdonnapouriugele Preuolt de Pans, lequel des pnoUe-
cncor pourceftecaurecllappelléConferuateurdespriuile- gesdel'Vni
ges Royaux de l'Vniueriitc de Paris,& trouue l'on encorcs Par/s^i'vn
aux vieux regiftres de cefte Vniuerfité trcfilluflre,leformu- duRcyai,&
lairedufcrmentqueledicl Sieur Preuoft de Paris efloitte- j^^^""^^?^-
Duderaircalon aduenement, entre les mains du Redeur,
pourlacoLjleruationdefdiclzpriuileges.
GGgg
(,'ùt V N f V E R s IT E' DE PARIS,
Lamcfine VniucrfitceOic encorcbvn autre conleruateur
dcicspnuileges Apofkolics, d'encre les Eueiques deBeau-
uais , Senlis, ou Meaux , lequel peut comuiettre vn Vicâirc
ou Subfliicut, pour auoir elgardàlaconleruation dcidiccz
priuileges donnez à rVniuerlitë par les Pap^s: Ainfi qu'il
leur eftencliargepârvne Bulle du PapeClemenc cinquief-
mc, cité par Monfleur Choppin en ion lecond Iiure De/acra
tolitta ciltre 4. encesmelmcstermes.
démens Epifcdpu^ feruus feruorum Dei yVeneraiilihusJratri-
hus Belii'icenJliMeLde7iJiac Syltianectcnfi EpifcopiSj C^c. Sane di-r
leclorum fîUortim Vniuer forum Mâgifirorutn , Dociomm ^ Scho-
Linnmftudij Parifienfis conquefiiene percepimm^ quod nonnM
Ardjiepifcopi-, Epifcopiy ni j que Eccleji.irwm PrxLitiô'ClcriCt^nec-
non milites ac Uid : p.irtium diaerfirum occuparunt Cafira^njtUar '
dr alla locay terrxs ^pgjjefiones ^iura & iurifdictioncs nècnonjrucim '
^ redit us luorum benefîciorum &c. fraternitatt vefir.iperyipefio'
iica fcripta mandamus^quatenusvos.vel duo, aut vnusvejirtim,
fer vos^i'fl aliumjeu aliosy etiarnjj Jint extra loca in quitus depu-
tati ejlis Conferuatores d^ iudices yprxfatis Magiftris Doclorthus
d* Scholaribus efficacis defenfionis pr^/idio afitfientes : non per-
mittatis eofdem fuper eis ô" qnthus libetalifs bonis & iuribus, a£
-magiftros doéJores c^ fcheUres ratione prxdicla fpeclantibuSjab
eijdcm vel quibufuis altjs tndebite molefiari , vel ets grauarntna'
feu damna vel imuri^s trrogari : faôfari eifdem magiflris doftO'
ribus (^ fcholanbus etiam in ciuitate Parijien. de^prxdi^tis (^ altjs
perfonis quibuflibet fuper refiitutione quorumcunque bonorum,
nec non de quibuflibet molcfi lis ^iniurtj s at/jue dam^nis pr^fentibus
d' fut un s j inilltsnjidelioet qiu iudicialcm requirunt indagintm,
fummarie & de piano, in altjs vero^prout qualitas eorum exegertt,
iufitixcomplementum^d'c. Nonobfantibus tam fœlicis recorda-
Ics"Èrch*o- tionis Bontfacij PP. S. tn quibuscaueîur.ne aliquis extra fuam
Tiers de l'V- ciuitatem ô" diûcefim^ mfi in certis cafibus , & in illis vitra vnam
niucrfuc de ^j^^^^^ ^ ^^^ y^^ diœcefs adiudîcium euocetur ,feu ne iudicesé*
conferuatores a fcde prtdi5ta députait ^extra cimtatcm d'diœce-
fim in quibus deputAti fuennt , contra quofcunque procedere , feit
alfjs vices fua^s commuter e ^ aut aliquo s vitra vnatn dietamk fine
diœcefis eorundem trahere prx fumant : dummodo quamdiu régi'
minivniuerfklis Ecclefx nos prjieffe contigerit ^vltra fex-, &poft'
quamnoi contigernde mcdio fubmouen^ vitra quatuor dictas aIi^
Pans.
L I V R E s E C O N D. tf 03
tjuis daÛGfiute pr^/èntium non trahutur: S eu quod d" altjs qu^
iudiciaUm exignnt md^gmcm, conferuntercs fe nulUtcnus tntro-
nnttnnt : ^uam al^s couftituttentbus a frjidecejforibus nojiris^
SAmde ludtctbus delegatis & coK/èmat oribus j quam perfonis vi-
tra certum numemm ad tudicium non vocandts , nut dit/ s cdttisj
qti£'veftr£poJfcnt iurtfdicîîent quornodolibst obuiar-e^&c. ,^int.
ldHs06îoh. Pcntîfut. Ann.4.
Le Pape Benoiftvnziefme donna facultëScpuifTanceau
Chancelier de i'Eglife Cathédrale de Pans, de Ucentier 6c
receuoir les doâ:c»rs en Décret ôc en TheoIogie,au preiudi-
ce de l'ancien priuilege du Chanceher de fainde Geneuief-
ue, lequel ( comme l'ay dit ) cftoic auparauant fcui enceile
charge.
Le Pape Ican ir.parfa Bulle donnceàAuignon enrani5.
de Ton Ponciticat, le 4. des Calend. de Nouembre , a exem-
pté derelldencc pour cinq ans les Efcholiers bencficicrs
elludians à Paris: & veuc que nonobfianîilstc^oiuentle
reuenu de leurs bénéfices , in fauorem fiudicmmy excepte les
diilributions quotidianes.
Onnefcauroitricn imaginer de plus folénnel quecequi
fe fait par la Faculté des Arts, aux Sophifmes , examens , de-
terminances, figures 6c ades, où les Maiftres prennent les
bonnets de leur licence : &: que ceftemagnificence des Car-
dinalles 6c Quodhbetaires difputations des Médecins, 6c
que la gloire de leurs licences 6c le triomphe qu'ilsy onr, en
prenant leur bonnet.
Belleforeft aux grandes Annales de France ^efcrit qu'en
l'an [4^1. le Cardinal de Touteville, Légat du faind Siège
reforma l' Vniuerfitë fur la création du Reéteur, 6c limita ce
qui deuoit eftre leu aux Collèges :ainû qu'on peut recueil-
lir des Bulles par luy expédiées, qui font au threibr de 1' V-
niuerfitë.
En l'an 1606. ilya eu d'autresftatutsfaidspourla Faculté
desArtsdel'Vniucrfité. Defquels ccftuyenlapage3i.artio
de 44. eft vn règlement de l'exercice du cours de Philofo-
phic.
Annô primo àifputationibus ypr.efcrtim priuaiis , exerceantur,
^Annc feamdo tn lucctnprodeant : ç^ex more injittutoj maiorum,
iit vico Strannneo diebus qitadr/igcfimx ^qu^fiionem Logicam,
GGgg ij
1305.
tîo4 VN 1 VER SITE' DE PARIS,
<uel EtbicamyOratorio modo dctcrminent. Menfe lunio , de qt^xfiia-
nihus LegicisyEthicls yPhyJkis d^ Metnphyjicis^ûmmbi^s qni volent
troponere ^publiée refpondeant.
De la fondacion de ladide Vniuerfitc de Paris , ôc des pri-
uileges d'iceile, voyez Monfieur Cho^pi^ia , lib.j. de Domamfi
Francu, ttt. 27. art. 12.
De l\'lecHon du Re oie tir de l'Vniuerfitè de Taris,
Simon Prefl:re,CardinaldutiltrederaincleCicile, &Lc-
1179. gaccn France, en l'an 2 du Pape Nicolas 3. paries lettres du
I. Odobrc^declarequelesRedeursdel'Vniuerfitéelloient
Reftcnrs j^^i précèdent cllcus tous les mois , OU de fix Icmaines en fix
wim°cft"cs. femainesjdoncprocedoic de grande troubles. Et pour ce
ordonne qu'il n'y en aura que quatre en vn an. Defquels
vn chacun fera trois mois en charge, comme il eft porté par
lefdides lettres, en ces termes.
Le Recleur fera par cy après elcu en ce/fe manière. Les cjuatrs
Procureurs des Nations^ à fjauoir de France , Picardie^ Norman-
dieô' Allemagne : iureront folemnellement deuant les Nations^
d'efiire vn autre Recieur y que celuy qui le fera peur lors -, de leur
ajjcmhlee , tel qu'en faine confctence ils efiimeront efre digne C*
capable d'exercer les affaires de tout le corps de l'VniuerJtîé^ fé-
lon le deuoir de fa charge. Et proie fieront-, que ny faueur,amîttey
haine :, ou autre pafsion , les tranfporteraà nommer & élire plufiofl
l'vn que l'autre : atns le prendront tel que dit cf ^pour l'efgard du
public, &non félon le tugement de leuraffecîion particulière . Et
celuy qui par l'accord de ces quatre fera eleu, ou les trois y confen^
tans d'vne voix : fera Recieur fans aucune controuerfe , & fans
qu'il foit loifihle a aucun d'y rcfifler & contredire. Mais ces quatre
ou trois ne /'accordants en l'clccf ion , le Recieur ancien fera appel-
le pour recueillir les voix. Le f quels ne fc pouuant encores accor^
der , on nommera quatre Electeurs de chacune Natio-4 : félon l'e-
leflion defquels , d" la plus grand' voix l'emportant , le Recieur
feul nommé iouyra de fi dignité durant le tnmeflre , qui efl le
temps prefix de ce Magtf}rat : d'autant que l'eleflion d'iceluy fc
fat^ tous les trois mots éf a iours limitez, , qui foht , les leurs éf
fejics de nojlre Jjamc de MdrJ, de U Natluitéfain^ le an Baptiffe.,
LIVRE SECOND. éo^
de fainci Benys ^ & de la Natiuité de noftre Stig/ieur leftus-
Chrïfi y &c.
Qviand l'vn defdiclsiourseftefcheUjOn cnfermelesEle-
ôcurs en vn certain Heu, d'où il neleurellloifible de forrir,
l'ils ne nomment le nouueau Redeiir. Et celle eledion ce
doitfairc&conclure,dansletempsqu'vnebougie de cer-
tam poids prepareepour ce fubied, peut demeurer à bruf-
kr. Eilant expreffémentdefcndu à tous Bedeaux ou autres
officiers de rVniuerlké,&: mefme aux fimples Efcholicrs
d'icelle, d'aller vers les Electeurs pour leur recommander
aucun, quel qu'il foit, qui alpire à l'offije: Et auidits Ele-
<fi:eurs,de manger ôcbojre au lieu où ladicle élection Te faicl.
Sur laquelle ne Te pouuant accorder , c'eit aux Maiftres es
Arts d'y enuoyer d'autres, & de faire lortir les premiers, auf-
quelsiin'ell plus ioifible d'y pouuoir rentrer.
Magnificence de la Frocefton du Recteur,
Onnepçut rien voir de plushonorablequelaproceffion
laquelleceMagillratfaittouslesmois,oùFaut que tousles
fuppolls de rVniuerlitë alîiftent, chacun en leur rang 5C
auec vn tel ordre, qu'il femble que ce ioit vn Sénat Véni-
tien, qui accompagne fon Ducala cérémonie des efpou-
failles de la Mer .-car à la fùitte dudit Rcdcur,on voir les
Dodeursôc Bacheliers en Théologie & Médecine, tous en
Chappes, ou noires, ou rouges : puis les Maiftres es Arts, &:
grand nombre de Religieux de prelques tous les Ordres,
dont il y en a à Paris, au moins de ceux aulquels il eft permis
de prendre degré en rVniuerficé: outre quelques autres
oiîicicrs, Li braires lurez 6c autres.
Séance & frerogatiue d'keluy.
Es Aclcs publics de quelque Faculté quecefoir^Ie Redcur
précède les Nonce du Pape, Cardinaux, Pairsde France,6c
AmbalTadeurs, de quelque i 'rince que ce foir. Et lors que
lesRoisfv)ntle-ijrsentrecs,ileftdespremiersquiluy vontau
deuant: luv promcrôciureobeilLncc au nom dei'Vniucr-
fite,6i: reçoit de faMaieile la contirmation de {qs . riailege?.
G G 0:2; iij
6o(^ V N I V E R S I T E' D E P A R î S,
Quiand le Legac du Pape vient faire (on entrée à Paris.^
ledicRecienrreprefenteàluy dans la ville (car il n'en fore
point que pour les Rovs 6^ Papes en perfonne ) ôcluy fait iu-
rer,de n'ahercr ny diminuer les prunleges, donnez parles
anciens Papes à l'Vniuerfité de Paris, ht es mariages des
Roys, il e(t introduitauecfesfuppoftSjauec autant d'hon-
neur que l'on en faid à Mcflicurs delaCour,&.àfonfic-
ge 6c rang, comme repreicntant la fiiic ajfnée Acs Roys
de France.
Il n'afîide point feulement aux facresdes Roys , pource
qu'ordinairementilsfe font en d'autres villes que lanoftre,
dehors laquelle ce Magiilrat n'eft plus recogncu,pource
qu'il n'a authoritë que furies lieux oùfon Efchole eft tenue.
Maisâuxenterremens des Roys, alors que l'on porte leurs
corps de rEgliiènoftre Damc,en cel le de S. Denys en Fran-
ce, il marche quant ôcrEuefque de Paris, l'vn d'vn coftc de
la rue, l'autre de l'autre.
département des Prouinces en quatre Nations,
L'on comprend ôc diuife tous les Efcholiers ( de quelque
Nation que ce foit) en quatre Nations, pour chacune à^i-
quelles vn Procureur eft tenu de pourfuyure les caufes,ÔC de
faire tous autres deuoirs dependans de ia charge.
,, ^^ La première Nation dite de France, eu diuifecencinq
irançoiic. prouinccs, dictes de Paris, de Sens, de Rheims^ de Tours , ôt
de Bourges.
1 La prouince de Paris , comprend les Diocefw de Paris,
Meaux 6c Chartres.
2 CelledeSens, ceux deSens, Orléans, Neuers, Vienne,
Lyon,Troye, Auxerre , Bourgongne, Befancon,& Sauoye,
3 Celle de Rheims, ceux de Rheims , Thou, Metz , Senlis,
Chaalons,Verdun ôcSoiiFons.
4 Celle deTours, ceux de Tours, Mans, Angers, de faincl
Brieu,dcS. Maclou,ouS.MaIo,Dol,Nantes,Leon,Rcnnes, !
Vanacs,Triquet& Cornoûaille.
^ Et celle de Bourges,ceux de Bourges,Tholofe,Poicl:iers5
Auchs, Arles, Ambrum,Erpagne,Armenie,Medie, Syrie.
Samaric, Lombardie,Vcnife,la PouillejBordeaux^Narbon^
LIVRE SECOND. ^07
BC,Auignon^Aix,6cles Nations de Romanie,Egypte,Pcrfe,
Paleftine, Italie, Gennes,Napies, Sicile, &: autres non com-
prifeslouslesautresprouinces.
Le Procureur de ladite Nation Françoire,ain(îdiuireeen
cinq Prouinces deflus dides, ell cfleu par les Intrans des
meiinesProuinccscnrEgliredefaindluiian lePauure, où
il iureôc promet de bien Se deucment exercer celle charge,
au profit 6c honneur de fa nation, &ainn des autres.
Lafecondc Nation qui cfldide de Picardie, eftdiuifee en Nation pi-
deux parties ou prouinces: dont la première contient les "^^*=-
Diocefes de Beauuais, Amiens, Noyon, Arras,&: Thero-
iienne:6c la féconde ceux de Cambray,Tournay,Trâied,
Laon & Liège.
La troihefmc Nation, dite de Normîïdie , con tiet Roiien Natio Not-
auec fes fufFr.igants -. Auranches , Confiances, Liiieux, Bay- "i^"'^'^-
eux, Eureux & Seez.
La quatriefme Natiô, dite d'AlIemagne(que ie croy auoir Nation a!^
eftéreccuëau lieu de celle d'Angleterre, pour laquelle il y lemandc.
auoit encores vn Procureur en l'an 1301. comme il apparoift
par des vieilles chartres quifont au Collège de Laon } eit di-
uifee en troisprouinces.
La première comprendcelle de Boëme , Confiance, Po-
Iongne,Hongrie,Baui'ere, Magonce,Treucs,Str^ibourg^
ou Argentine , Lolane, Dannemarch , Suilîe, Balle , ^ Au-
gufle.
La féconde 5 dite des bas Allemands, comprend les pays
deCoulongne, Hollande, Prufc , Saxe, Lorraine, 6c vne
partie de ceux du Traicl ou Tajed; & du Liege,dont l'autre
partieefl:delanationdePicardie,felonlalimiration qui fut
faicle du conlentementdes Nations, en rani358. par laquel-
le il fut dit : Que les lleuucs de Meufe & Mofclîe feparcroiêt
les Picards des Allemands , & femblablement les Allemâds
desFrançoiSj&queducofléde Sauoye,le LacdcLozanne
icpareroitaulli les François des Allemands.
Latroifielme prouince de la nation d'Allemagne, ne
comprend querElcoire,rAngleterre Ôc Hibernie. chacuiic
le ne traiclerayicy de la création des Scribes ôc Bedeaux Do^yës^i"
de l'Vniu^rfué, dont les premiers ont le droid & pareille ceucurs ,
charge qu'ont les Grefâers delaCour^ô^diiChaftelet^SCB'^j.^^",^
éo8 VNI VER SITE' DE PARIS,
les autres feruent comme d'Huyfliers , tant au Redeur mar-
chanrparlavilieauec ion habit Redorai, qu'aux Bacheliers.
des Facultcz, quand ilsfontôcpailènt leurs ades. Lefdids
Bedeaux cflans tenus d'aller luppiiertous Iesans,lesDoyes
des Facultez ôc Narions,pour le lèruice defquelsils ioncde-
II y a quatre ^l;incz,à ce qu'il Icurplaifcles Continuer en leurs officcs,
Libiaucsde II y acncor 24. Libraires, qui fefontreceuoir du Redeur,
Bc'^/rcaiicln ^ ^c qualifient lurez en rYniuerfité de Paris ,1a charge dcf-
qii£ les lo. quels eftoit anciennement de tranicrire ("auant que l'Arc
Toiulnz ^''^ d'imprimer fut inuenté) les liurcs dont on auoit fauteen
ucaiumoins l'ElclioIe, & d'cu taireplufieutscopics : lefquelles faides ils
^"^""'^'^'^'-''apportoientaux députez des Facultez delafciencejdcfquel-
g'çj_ ' ' lesleidids hures traidoient,pour les reuoir & approuuer
auant qu'en afficher , ( ie veux dire publier par affiches) la
vente.
Or ces Libraires n'eftoient des ignorants,mais fort fçauas
en toutes fortes de fciences , comme le tiltre qu'ils portoicc
de Clercs Libraires letefmoigne:qui leur eftoit encordon-
^?'^°"^'^'^ né, en recoenoidance de leur capacité, en l'an nu. comme
clt cncorcs ., Yi ' rr y i
gardé au il eltportc par VU contrad pailé pardeuant deux Notaires,
Collège de parlcGuel Geoffroy de faindLigerl'vn de ces clercs Librai-
r^j-,ôc qualifie tel,recognoifl:ôcconfefreauoir vendu, ceddc,
quitte tk:tranlportc,vend,ceddc,quitte&:tranfporte,roubs
hypothecque de tous ôc chacun les biens 6c garantie de ion
corps meime , vn liure intituléi Spéculum hijloriale inconfue-
tudtnes FarifienfeSy diuifé*& relié en quatre tomes couuers de
cuir rouge: A noble homme Mefîire Gérard de Montagu,
Aduocat du Roy au Parlement : Moyennant la fomme de
quaran te liures parilîs, dont ledit libraire fc tien t pour con-
rcnt6<: bien payé.
Les Officiers & Minières de rVniuerlîrc font diuifez en
fept badcs, afin que ceux de chacune d'icelles,puifîentefl:re
plusfacilement&: à leur ordre & tourpourueus desbeneli-
cescJefquels la collation ou prouifîon appartient a leur Re-
dcur : ôc celle des Théologiens cft la première, celle des De-
cretiftes la feconde,celle des Médecins la troifiefme,& celle
des quatre Nations la quatriefme:fansqueleRedeurreçoi-
ueaucun deublu ne prouifîon Apoflolique, prciudiciable
à ce bon ordre.
T^glifes
LIVRE SECOND. co^
Eglifis & chape lie ;i tes /ijfeÛees à l'T'niucrftté de Paris.
Les Cures qui dépendent de rVniuerficé font lesEglifes
de fàind: André des Arcs, des fainds Cofme &:Damian,6c
de laind Germain le Vieil. Lcfquelles anciennement -ap-
partenoieiic ai' Abbaye de iàinci; Germain des Prcz. Mais
par vn accord (blcnnel fait en l'an 1345. poui- mettre fin à '34J-
touteslcs demandes de iVniuerfité, meues à caufeduPré
aux Clercs, les Religieux leurs baillèrent trois cents liures
parifis en argent,aucc le patronage perpétuel defditesCures
de fainâ: André, ôc des làincls Coimcôc Damian. Cet ac-
cord confirmé par le Pape Clément 6. l'an 4. de Ion ponti-
ficat. Quant à lEgliledefaincl Germain le Vieil, elle Icura
cfléceddcc en l'an 136S, par elchange de la Chapelle de S. ^3^*'
Martin desOrgesquiieurappartenoit,&; eftoitau coin des
iardinsdel'Abbaye, ducollcdugrandpré aux Clercs. La-
îquellepar commandement exprès du Roy, Charles 5. fut
démolie, pour fortifier de nouucaux murs, ôcplusamplcsôc
profonds folîczladide Abbaye contre les Anglois, qui re-
jiouueloient la guerre. Le Pape Vrbain 5. a confirmé ce
deuxiefmeconcordat,lci6.dcsCalendes deSeptembrecn
l'an de ion pontificat 7. ôc de rincarnation 13^9. 13^9.
Il y a aulli douze Chapelienics -qui dépendent de TVni-
uerfîté: cinq defquelles furnoramees de Sauoifv, font de
perpétuelle fondation de vingt liures tournois de rente,
coniHtuee&aHisineefurtous les biens & héritages de feu
Mcflire Charles de Sauoify , pour ia réparation des crimes
cy apre6 mentionnez.
Lereuenu detroisautres eftoitanciennement afîîgné fur
la feigneuric d'vn village,appelic les Vaux, d'aupresle bourg
de Longiumeau, laquelle l' Vniuerfité auoit acquiiè & ache-
ptee d'vn certai ri Seigneur dudit lieu,n ommé Guillaume de
Lorme:mais d'autant qu'elle dependoit du fiefdeMont-
lehery,lcRoy PhilippesleBelf'en iailit,ôc en rccompenfe
conftitua&afllgnaioixanteliuresparifisde rente annuelle
&perpetuellcauprofitderVniuer{itë, furies deniers de la
recepte ordinaire de Paris: d'oii vient que l'onfurnomme
cesChapcUenies.du Challelet. Deux autres Chapelienics
HHhh .
6ro VNIVERSITE' DE P A H I S,
font fondées fur le Thrcfor du Koy, en recompenfe de qucl-
quesamades.efquelJesvnnommePierreluuenelauoK efté
condamnëcnuers t'Vniucrficé. Vneautrc encorlurlemef-
meThrefor, laquelle fut acquife par rv^niueriité,&:qui eft
devingcliures parifis de rente. Et ladouziefme fut fondée
par vn certain Docteur en Décret, qui y affecta le fonds
d'héritage d'vnemaifon,a(rilc auprès l'Eglife de S. Nicolas
duChardonnet, ^iurquelquesarpents de terre d'auprès la
ville deMontercaufaut'Yonne.
Premier trouble de IVniuerfité.
I220. En l'an 1129. ^^^ iours deLundyik Mardy precedans
leiour des Cendres, les Elcholiers forcis desCollegespour
prendrel'air des champs, & f'efbaCieàieuxhoncit:es,enrc-
uenantilslebacircntcoiitredest :uerniersdu bourg faind
Marcel, pour le prix du vin qu'ils difoient eftre exceflif.Mais
la populace, hommes &:feniiiics, accourans au lecoursde(^
dicls tauerniers; contraincte futaux Efcholiers dei'e retirer.^
Le lendemain, quaficUfico excitati, ils vindrent en plus grâd
nombre :ôcauecbafl;onsofFenfifs,blccerenc plufieurs per-
fonneSjôc pillèrent entièrement la maifon d'vn tauernicr,
iufquesà effondrer les muids devin en la caue. Du com-
mencemcntdeceftefcditionianarrë,&de^ce quif'cn enfui-
uit, Matthieu Pans en fon hiiîoire d'Angleterre, le rapporte
en ces mïncs^pag.^jS'fditîonùLondmx ifji.
Anno Domini M. C C. X X I X. fer/a fecunda & tertia ante
cineres { quihus jolent diehus Clerici SchoUres ludls vacare) exie--
runt quidam Clerictab vrbe Parijîacenfi 'verfHs pinBum Marcel-
lum^propter aéris commoditatem :vt ludis impenderent ibi con-
. ^, fuetis. ^uocumperueniiïentyé^inliidis componendis aliciuandiu
iAufa vinumje recreajjent y tnuenerunt tbi Cdfu vtnwm optimum m taberna qua~
fifttmHm po- ciam, & adbibendum fiiaue . vbi in ter clericos potantes & caupo-
nés de prêt 10 vint contenttone [uborta , cœperunt ad mmcem alapas
dareydrcapillûslaniare^quoufque homines Fillx accurrentes catt-
panes liberaueyant de manibus clericorum : fed ô' vulnera répu-
gnant ibus clertcis infltgentes , henl fnfligaîos & egregie , eos in
fiigam compulenmt. //// autem lacerati in ciuitatem reuertentes,
cemmouerunt fodalcs m vlttonem fuam. ,^^i in crafiino cum gla-
dijsO' fuflibus adfanclum Marcellum ventent es, & domum cuiuf-
dam cauponis violenter ingredientes^d^ va fa omnia vin ait a, cofrin-
gentcs, vin^mpçr domus piiuimçntum dij^uadunt, E^ procède ntc s
sorum
L I V R E S E C O N D. Cn
fer flattas, quofcunquetnuenerimt njtros aut mulïeres Acriter in-
uadunty&flagisimpofitùfeiniutuos relinquunt. Friorverofan-
citUarcellt cumtantam hominibus iniunam cognouijfetillatamy ^Jj^q^I^J
ques defendere tenebatur : a^uerimomam coram Romano LegAto,& Doveu.
BftfcôfoFATtfiAcenfi defojuit. ,^1 fimulad Reginam {cuitunc
regni difpofitto commtffàfuerat) proférantes , rogahant eam,vtta- ^^^^l^^l
km inturtam frdctferet njindicari, ,^Jt fr^fojitis ciuitatis & en l'abtcncc
quihnfdam cafttaneis fuis dédit tlltco tn maffdatts : vtfub omni ^^ P^*^ ^^*
celentate armât i ab vrhe exeuntes , hnius njïolentid. aucferes^nulli
farcentes f unirent. Illi aut cm qm froni erantad^mnem crudeli-
tatcm exequendam^fortas ciuitatis cum armt's egrefi inuenerunt
extranjrbtsmœniaclericosmultos ladù tntendentes jqui in *viO'
lentiafrxfata nulUm femîus culfam hahuerunt. ^^ui enimfemi-
nartufn tumultufiji certaminh mouerunt erant de fartibus conter-
minis Flandrtd , quos l'ulgo Ptcardos nominamus . Sed hoc non cinict
ehftanteJicioresineosirrHentes^quos inermes 'viderant&inm- 'Aies
rentes ^ alios ocaderunt, altos vulnerauerunt , atque aliosflagis
imfofitis ffoUantes ^in, mijericerditer traÛauerunt. .Quidam vero
ix eis fer fugarn euadentes^^invineis & cauernis Utttabant. Jn-
uenti autem funt inter njulneratos duo Clerici diuites (^ magnA
aucloritatîs interftBi : quorum vnus erat genrre Flandrenjïs ,&
alternatione Normannus. Huius autenptrAnfgreJ^ionls enormitan
cum adaures Magijlrorum Vniuer/itatù feruenijfet : conuenerunt
çmnes infrdfentia Regtnx ér Legatiyfufferfisfrius le^lionibns &
diffutattonibus Vmuerfttatis , infianttr foftulantesj de tdi iniu-
ria Jibi lujlitiam exiberi, Indtgnum emm fibtuidebatur , quod
tam leui naBa occafion^j quorundam contemftthtlium clericorum
tranfgrcfio , in frxiudicium totituredundaretVniutrfitntù : jed
fœnam daret in vltione, qui culvamferfetrauit in tranfgref^ione,
Sed cum tandem omnimoda eu iujîitia tam a Regtnad/'Legato,
quamab Efifcofo ciuitatts denegata fuijfet : facla. efi vniuerfalis
difcefio Magîfirorumy & Scholarium dtfferjio , ceffantc Bo6forum
docirina, & dtfcifulorum dtfciflina : ita quodnec vnusfamofmcx
omnibus in ciuitate remanjèrit. JEt remanjït orhatafuo clero ciui-
îits y qu.tfolebatinillogloriari. Tune recejftrunt famojî Anglici^
Mrgifier Alanus de Recelés y MagiflerKicoLms de Frenhîim , Ma-
fifier Jeanne s de Rlondu^ , Uagifler Radulfhm de Maidenjiony
Magijltr VViUiclmm de Dunelmum, & multi quos lonç-um ejjèt
'tnmnerare. ^hiorum tamen maximafars ciuitatem Atjdegauen-
HHhh Jj
{ml V n 1 ve r s I t E' d e p a ri s,
Jium Metropolrûi ad doLinn.imtUgitvniuerfalem. Etjicànutrice
philofôphu , ô" diimnA fipientu ciuitate fjirifiacd recefferunî
CUrici.
lean du TilleCjEucfquedcMeaux, 2c frère du Greffier de
la Cour, de melmenom, elcric en fa petite Chronique des
iixi. Roys de France, loubs Tan i2ji. Que le Roy d'Angleterre
Henry 3. ('efforça d'euoquer à Oxoneies chefs de l' Vniuer-
lîté de Paris, ainli comme dit el\ defolee &: difperfee, & là
infticuer vnenouuelle V^niuerlué. Mais le Roy S. Louys
aduerty du trouble paiPé, l'cmpelcha, 6cpar notables per-
fonnesreconcilialeshabitans de Paris auec ladicle Vniuer-
fité.
Second trouble de rVn'tHerfite.
Frcre Guillaume de Nangis,Moynede fainct Denys en
France,efcritenlaviedePhilippes 3. Roy de France, Hls de
îiSf. iâinct Louys, qu'en l'an 1281. il y eut iî grand trouble & fedt-
tionàParis entre les Picards ic Anglois,que i'Vniuerfité
penfa demeurer defef te. PArifiis^inqtut^tnter Clerico^ Picar-
die Nationis & Anglicos ihtdem SchoUres tant a fuit difcordi^,
miod Studium ommno Tarifiis dcficere crederetur. Nnm domos
Picardornm conjringentes tant a debacchatione in ipfos îrruerunt:
qiiod nonntdlds accidentés cxteros de cmitate parïfienfi adfras
-fartes fiigere .compulerunt.
En cela eft à inférer qu'il y auoit grande quantité d'Efco-
liers Angloisà.?aris, puis qu'ils preualoient contre les Pi-
cards. .. .; ",
. Troijiejme trouble de rVniuerfiîé.
130>. En l'an 1503. les leftures celTerent en l'Vniuerfité de
Paris,pourcequelePreuofl:deLidiLl:e ville, ou ion Lieute-
nant Criminel, auoit fait pendre vn Eicholier,fans auoir
efgardàles priuileges. Pour réparation de laquelle faute,
il fut contraint de i'ablenter pour quelque temps, ce d'aller
iafquesen Auignonfefaireabloudre parle Pape Bcnoift 11.
Lequel au Catalogue des Papes imprimé à Rome l'an 1595.
n'eit nombre que le 9,
Voyez ce que l'ay dit cydeuant au traictè des Carmes, pa.
J75. de l'amende honorable d'vn Sergent du Chafleier,pour
.auoir cire violemment de leur Eglife Ueux Elcholiers qui l'y
'3^7' eIloiccrefiigiez,faicc ai l'an 13^7. le i^j.iour du mois deMay.
L I V R E s E C O N D. 6i)
,^uatrïefm€ trouble de l'y niucrjîté. 1404.
En l'an 1404. les gens de Melîîre Charles de Sauoify grad
Chambellan de France, 6c Tvn desfauoris du Roy Charles
6. lors regnanc, i'eflant cemerairemencatcaquezaux Efcho •
liers, quialfilloientàlaprocelîîon quele Redcur faifoic en
l'Eghiè de faindc Catherine, dite du Val des Ercholiers,&
en ayant blelFe quelques vns^ en vengeance de ce qu'ils
auoientbattu vndelcurspages, quiauoit efcailbottc quel-
quesErchoiiiers en faifantcourirlbnchcual dans les boues:
pararrell du grand Confeilje Roy ôc les Princes de ion fang
^yfeantîil fut ordonne': Q^e la mailon feroit defniolicjcic
luy condamne en mil cinq censliures enuers les bleireZ;,&:
dmilliurcsenuers i'Vniucrfité:^: outre plus, à fonder vne
Chapelle de cent liurcs de rente. A quoy Enguerrand de
Monftrelet adioufte encores que le fîeur de Sauoify feroit
banni de la Cour du Roy ,ôc tous ceux mefmcs qui luyap-
partenoient de parenté &: d'alliance, 6c outre ce, priué de
tous offices Royaux. Arreft,quoy que ce foit exécute, ôc
celle maifon démolie. Mais le Roy le reuoqua, £c en l'an
J406. luy permit paries patentes dui).Septembredereba- H^"-
ftirfondic hoftel. Toutefois rVnmerlîtë l'oppofa à l'ente-
linementdeidites lettres: £c fut contraint ledit lleur de Sa-
uoify, d'aller cerchervn autre logis. Et n'a eftérebarti qu'en
J'an 1^17. auec le conlencement d'icelle Vniuerlité,^: aux
charges & conditions expreOes, que pour mémoire 6c re-
niarqueperpetueliederarreftqu'clleauoit obtenu 6c faiâ:
exécuter contre l'ancien propriétaire d'iceluihortel,refcric
•fuyuant feroit grauë furvne table de pierre, qui icroitpofee
auhautdelaporcedudithoftel,quiauoit la ibrcieenia rue
où l'excez (ufdit auoit elle commis, comme elle eft enco-
res.
-; Ccfie mnifon de Sauoify , en l'an 1404. fat démolie & ahbatu'c
^ar Arrejl ^ pour certains for faicî s (^ exccz. comrnif parMtfire
'.Charles de Sauoify .cheualkr ^pottr lors Seigneur (^ propriétaire
•d'icelle maifony 0'fes:feruiteurs,a. aucuns Efcholiers éi'fuppojîs de
tVniucrfitede Faris^enfaiflmt laproce(^ion de ladifle Vmuerfté
a famcîe Catherine du val des Efcholiers ^ près dudit lieu : Auee
antres réparations^ fondations de C hapelle s ^dr charges déclarées
audit arrejl, Et a dirneuree defmolie & abhatue l'ejpace de cent
HHhh iij
(Îr4 VNIVEaSITE' DE P AR IS,
douz>e ans y&iufques ace que ladite Vntuerfité de grâce eff écaille
Cr peur certaines taufesy a permis la reedification Quelle : aux char-
ges contenues & dccUrces es lettres fur ce faites & pajfees a ladite
Vniuerftté enl'an 1S17»
La porte de Utlide maifon qui auoit fon ifTuë fur la rue où
l't xcez fut commis,ell encores à prefentmurce.C'eft main-
tcnancThoftcl de Lorraine.
Cinquiefme trouble de rvniuerfité,
1407. En l'an 1407. Meffiie Guillaume deTignonuillePrcuoft
de Paris, ayancfaic pendre trop à la hafte deux Efctiolliers,
( qui auoienttuGvnhonime de lang froid )iansauoirefgard
à la demande qu'ils luy firent , d'ellre renuoycz par deuant
leur iugCjl'Vniuerrité en fit quatre mois durant telle inftan-
ce de réparation , qu'en fin il fut ordonné par arreft en l'an
1408. 1408. qu'ils feroientdcpcndus, comme lisfurent. Et Alain
Charrier efcrit, que le Preuoft alla luy-melme les dépendre:
puislesayantbai(ezenlabouche, lesraconduifitiulquesen
î'Eglife des Mathurins: où ils turent inhumez ^.honorez
d'vn Epitaphe.que i'ay rapporté cy deuantaucc leurs noms,
au traidé du Conuent des Mathunns de Pans , pag. 495.
Monllreletadioufte, que les corpsfurent amenez dans vnc
charctte couucrtc d'vn poil noir ^ 6c conduite par l'exécu-
teur de haute iuftice,reue(hi d'vnfurplis de Prcftrc,iufqu'au
paruis de noftre Dame, où le Preuoft les rendi ta TEuelque.
Ali^m Chartier fus allégué, après auoir recité ladite hiftoirc
dcTignonuilIe,adioulteencorescesmefmesmots. LadiBe
V muerfité auoit grande puijjance pour ce temps la , tellement que
quand ils mettoient lamatn à la befongne, tl falott qu'ils en vin-
Jent il bout ^ & Je uôuloient méfier du genuernement du Roy d^
d'autres chofes.
Car véritablement ladide Vniuerfité cfloit tellement
rcmpIie&:peupleed'£lcliolliers,quecefairantvneproe«r-
1405?. fion RccloralecnTan 1409. derEglilédcfainâeGencuief-
ueduMontàcellede fainâ;DenYsenFrancc,ralîémbleefc
trouua fi grande , que le Red:eur eftoit encore deuant l'E-
glifc des Mathurins, lors que les Eichoiiers des premiers
rangs, entroient défia dans la ville de S. Denys.
ConformcmentàceproposefcritPontanus,//^./. </(?^^^"
L î V R E s E C O N D. 61^
dientia, c. 6. Florentnuncin G dit a Philofofhiâ> fi ttdiaiqujt in tan-
tum aucla.funtyVt Parifiis addecem milita hominum ejfe dtcAntur,
qui humAnarum diuinarumg, reram cogmtioni njacent.^
Voyez ce que iay difcouru cy deuantau traiâë des Augu-
ftins, pag. 5j4. de l'amende honorable de trois fergens à
verge faicte en l'an 1440. auec confifcation de tous leurs 1440.
biens,pour auoir extraid violemment dudit Conucnt frère
Nicolas Aimery, &: tue frcre Pierre Gougis , tous deux Re-
ligieuxduditlieu.
Stxtefme trsttble de l'Fniuerjîté.
Le Roy Louys XII. après fon facre ôc couronnement, 149S.
( qui fut en l'an 1498) fit quelques ordonnances : encre lef-
quelles il y auoit vn reiglementdespriuilegesiadis concé-
dez a.uxVniuerfit':z: dont (comme l'on difoic) elles abu-
foientàla foule du peuple. Mais rVniuerfité de Paris i'op-
pofa à la publication d'iccUes : 6c pei>f'en fallut qu'elle n'en
vint àfedition,plufieurslemânts des libelles diffamatoires,
& contre le Roy,&: contre le Chancelier deRocheforr.
LesEfcholiersi'attrouppentôcconfultent d'abandonner
& l'eilade & l'exercice des lettres : &: le Redeur nommé
lean Caue, défend aux Regets de pluslire, aux Prédicateurs
de prefcher^&raux Médecins d'allervoir aucun maladc:que
i'Vniuerfité n'ait recouurc fes anciens priuileges. Dequoy
le Roy aduertyintroduitàParisvn grand nombre de gens
de guerre : & icant en Parlement confirma par Edid les Or-
donnances fufdides.
Le Recleur craignant vn efchec, contint les Efcholiers
chacun en fon logis, £c reuoqua le mandement qu'il auoit
donne . Et ainfi lean Standon Dodeur en Théologie, Bra-
bonçon, reformateur du Collège deMôtagu , l'vn desprin-
cipauxauthcursdececonfeiljfut feulemec exile du Royau-
me, &; Thomas Warner Cambreficn, quiprefchantauoic
kfché quelque parole contre l'authorite du Roy, preuint fà
fcntence, Scie bannit (by-mefmc.
Quantaux autres troubles 6c (éditions del' Vniuerlîte',ad-
ucnucs pour le regard du Pré aux Clercs {quod Menachls S.
Germant PraUnfis Hydrafnity Clericis noua fcmfcr difiidiorum
Citftta fufcitAntthus) voyez cequicn eft dit cy deuantau trai-
à.k, dei'abbayedefdicsRciigieuXj.pag.jS}.
^i6 VNIVERSITE' DE PARIS,
T> E LA FONDATION DES COLLEGES
de tVmuerfné de Taris , & premièrement du
Collège de Sorhonne.
LE Roy faind Louys fut en délibération defondcrvn
Monaftere de Religieufes au lieu où cft de prcfentle
Collège de Sorbonne. Mais Juy ayant efté remonftrc \z%
inconueniens qui enpourroientaduenir,illefondahors la
ville, entre le Prioré de faincl Lazare ScrEglilc S. Laurent,
appellantcesReligieufeSjlcsfillesDieu. Lequel beau tlltrc
elles perdirent depuisparleurincontinencer&furent tranf-
latees en la ruëfainÛDenys, au lieu où ellcsdemeurét main-
tenant, n'y vluans gueresplus cJîaflemêt qu'en leurpremic-
re habitation, iulques à ce qu'elles furent reformées par la
Congrégation de Fonteurauld : comme nous déduirons
plus amplement au 3. Hure, au traiclë du Prioré deldidesiil-T
lesDicu;&:parain{icepremierde{reinen:antrompu,IeRoy
iamâ: Louys, parle Confeil deRobert deSorbone (que l'on
ditauoir pris cefurnom du lieu de fa natiuité ) fon aumof-
nicr &: confelleur, fe refolut d'y faire vn collège deTheolo-
giens: quiretient,&:àbondroit,lenom de Sorbone. Car,
excepté lamaifond'vn nommé lean d'Orléans, ôclesefta-
bles de Pierre Ponilane,que leRoy auoitacquis,tout le refle
prouientdudit Robert de Sorbone, par efchange de cens,
rentes.maifonsôcheritagesjqu'ilauoit ailleurs dans la ville,
Se baillez au Roy ,pour dilater fon Collège, & acquérir au-
tres maifons d'vne part ôc d'autre de laruë,prc/entement
dide de Sorbone. Laquelle anciennement l'appelloitlaruë
de Coupcgueule,ou(commeron trouueen d'autres tiltres)
de Coupegorge,à raifon des meurtres qui i'ycommertoiét.
Pourà quoy obuier, le Roy permit aiix eftudians dudit Col-
lège, d'appofcr de grandes portes aux deux boucs d'icelle
ru^,&: Icsterincrdenuicfl:. Et depuis celle rue a cftétouf-
ioursappejlcclarucdesdeux portes, qui y fontencores. Ils
auoient aulli licence de fairefermer la rue proche, dide des
MafTons. Mais cela ne f'obferuÇ;à cauie àti bourgeois de
Paris qui y ontdes oiaifons.
Le plus
LIVRE SECOND. <?i7
• Le plus ancien priuilege du Roy fainâ: Louys pour la fon-
■dation du Co!legedeSorbone,quifoic venuen m.icognoi(^
■rancc,eft de l'an iijo. en ecs propres termes.
Ludouicm Dei gratta Francorum Rex i^ni/ter/ts lïter.ts inf^e-
^nris Jalutcm. Ncttwi f^tcimus , ^uod nos IJagiJlro Roherto de
Sorhona Canonico Cameracenfi dedimtu , & concefimus ûd opif^
Scholariumquiimbtmor/iturtfunt^ domnm qu je fuit loannls de
Jff.yeli.men/ij cumjlahulà qu£ fucrunt Pet ri Porniine ^contiguls
eidem domui : qu^. doma-s cum//-abulfs Jitdjfint Varifius in 'vice de
CGnpegueule ante Palatiiim Thermnrtmi. FrjePerea permatauimt/s
mm dtciû Magiftrodtcem jelidos nugmentati ce^fu^j cjttôshabeba^
?nt44 fuper grangiitm. qu-x fuit lounnùde Balneolis,Jita.m in di^fê
l'icû, addecc m Jolidos augrneKtciîifenfi4s : tjnas idem Magifier ha-
hebdt Jhpcrdomum qtufait Fhiitppide Fontenctô , in eodem vico
fîta'm. ,^uos dccem folidos ide?n M/igtJîernohis omiùno quittamt
& coKceJsit. Ft tresJi'ûiîUtirt idem quitt/iuinnis (^ ccric efinittsin
fi rpetuum altos de cim folidos ante dtcios. Iti cuiui rei tcftimoninm
prxjentibusliteris ncjtrumfccitrtus apponijigillîtm. A^trm Part-
fiîisAfinoDQmimj:iSO'
Deuxans après, Mefîîeurs de Sorbone fîrencmettrecon-
trelamurailledcJagrande (aile vne lame de cuiurejCn la-
quelle eO; engrauë ce qui i'cnfuic.
LvDOvicvs Rex Franco rv m, svb Qij^o fvn-
DATA f VIT DOMVS SoRBONA CIRCAANNVM
DOMINI M. ce LU. I1J2.
N ocez qu'il eil à\i,Sub qtio fundata^ non à qtic^ pour deno-
ter,que (comme dit eft ) ledit Robert eftleprincipalfon-
<iateur,pourle regardduCollege: Mais quant au reuenu
dellinc pour les bouifiers delcans,nous ne doutons eftre
attribue d'vnepartieau Roy faind Louys.iaquelle auiour-
d'huyne feroit ruffiianteàviurejfans les accefloircsproue-
pusdegens de bien, &: du bon mefnage deshabitansdudit
Collège.
. Six ans apre5,c'e(làr(^auoircnl'an iijS.LeRoy S. Louys
iitvn fécond efchange auec ledid Robert, en luy quittant
plufieurs maiions iizes en la rue de Sorbone , 6c en vne au tre
rué proche, pour auoir les maiions qu'iceluy Robert aiioit à
Paris, enlaruc delal3retonnerie,au licuoLideprefentifllc
Prioré conuenrueldefaiacle Ccoix,de l'ordre (ainâiAugu-
lîii
^i8 VNI VER SITE' DE PARIS,
llin, fondé par ledit Roy. Ses lettres d'efchange font telles.
Lfidouicus Dei gratU Francorum Rcx. Noturn facimm vm-
uerfis tamprxfentibus quam futurà , ,^uodcHm dileBus Clericus
nofter M agijhr Robertus de Sorhoaa qtiajdam domos qtt.u emerat
a Giùllelmo di£îoMantel,& Gilherto de Brayafttas Panfita in njico
de Brttonarid , in parrochia S. lodnnis de Grania^ adpctïtionem
no/J-ram contulerit jrAtribtis de ftncta Cruce y^b eifdemjratribus
tare h £redttario in ferpetuum poftdendas : Nos in efcambin-m ^
recompenfntionem eamm, eidem Magtjlro Robert o , ér en qui atti-
pim hcibebu'ût ab eo concedimtis in perpetuum iure hxrediîariopo-f-
fidendds emnes domos quas habeb.xmm Rarifim in vicû de coupe-
gueule^ antepalatium Thermarum) fèmndum quod protenduntur h
domo GuiUelmipanetarij érioanis de H nrmcinnilU vfque adfînem
eiu/dem viei^d^ ctiam qudfdam domos fit as ittxta domiim M agi fin
Pétri de Cambleyo in fine alteriips vici eidem oppofitt. Concedimtis
etiam, quantum in ngbis efi, quodpofiit claudere duos vicos, domos
includentes pr^ediÛiti yfineprAudicto aliène : d^ quod teneat in
manu mortua domos quxfiintin cenfiua Burgenfium Parifienfium
exifientes inter domos prddiât^u , faluo in ûmmbu4 iure alieno.
^^odvt ratum drfiabile permaneat in futur um , prxfentes literas
dttto Magifiro Roberto dedimusfigilli nofiri imprefiione munitas.
1158. ACfum Partfius, Anno Domini, 12s S. Menfe Februario.
Parautre contra â;,pa{rë au mois de Décembre 1263 Le
1^05. Roy fainclLouys quitta &:cedda audit Robert vne maifon
quiluy reftûitcnlaruëdes deux portes (ainfieft appellee la
rucdcSorbonejfize deuant le palais desThermes,ôcaufîî
touteslesmaifonsdelaruëdcsMairons,quiluy pouuoient
appartenir, auecamorcifTement defdits lieux, Adopus Con»
gregationis pauperum Magifirorum Parïfins in Thcologia flnden-
////;«, comme porte le tiltrc. Et par efchangeiedit Robert
luy bailla de Ton propre deux maifons en la rue d'Arondcllc,
&;vnHorpual,quieil:oitaupres le Refedoir des Jacobins^
6c aboutiiroità vne maifon, en laquelle habitoient certains
Religieux de faind Denys, qui efi: à prefent le Collège de
Cluny. Lequel Hofpital le Royaumofnaaufditslacobins,
pour accroidre leur habitation. Ce (iltre efi enrcgiflré au
papier terrier dcMeffieurs de Sorbone,fo!. i^.pag.i. Ou le-
dit Roberceftappellé Chinoînede noftreDimedeParis,
quiau commecemencnefloic que Chanoine de Cambray,
LIVRE SECOND. 619
Il a compofc trois petitsliures ou traidez^ plus reniplis
dedeuotciimplicité,que d'éloquence :6c le trouucnt im-
primez au tome j. de la Bibiioteque des Pères. JLe premier
cftdelaconfciencc. Leiecoiid delaConfeffion. Etletroi-
iiclme du chemm de Paradis.
Le palaisdesTiiermes, c'eftàdirc des baings chauds ois
cftuues(anciénehabitationdeIulian l'ApoUacEmpereur)
îi donne aufTi le nom à la rueprochauie, laquelle f appelloic
iaruedesThermes,&maintenantonla nomme la rue des
Machurins. Et en quelque tiltredu Collège de Sorbone,il
fe lit. Jal iocum Thcrmaram Cjijuris.
L'eau d'vnc fontaine qui efl; encore au village d'Arcueiî,
( ainfi nomméà caufe àz^^ anciens Arcs baftis de bricque qui
y font ) vcnoit couler par des tuyaux de plomb iufqnes audit
iieudesThermes^commeilfitdefcouuertenran 1^44. du
temps du Roy Fran(^i/is premier, en creuzantlesramparsde
la ville, qui font du colté de l'Vniuerfitc. Voyez Choppin
lih. I. de Monbus PartfiûrumJU.^.art.iS.fa. 160.
Quiind ledit Palais ou Chafleau de Thermes a commen-
cé à eftre appelle l'hoilel de CIuny,& pour quelles raifons
ienclepuisaireurer. Mais il eil certain, que lufques en l'an
1314. ili'appclioit encore la maifon des Thermes. Car lean
duTillet, Greffier delà Courde Parlement, en fon Recueil
de i'hjftoirc de France, traiâ:ant de la noble branche de
Courtcnay,ercrit que lean de Courtenay vendit à l'Euefque
deBayeuxl'hoftcl de Cluny,fisà Paris, lors appelle la mai.
fon des Thermes: laquelle auoit apparcenuàlon oncle Ar-
cheuefquede Rheims. Et que les enfans duditCoûrtcnay
( qui eftoient au nombre de lîx hls & vnelille) tirent partage
des biens deleur père, en l'an 1318. Eten l'an 1314. ils ratifiè-
rent ladite vendition.
Monfieurdefair.ûIulian,DoycndeChaalon fur la Saône,
en fon hure des Meflangcs (non encore imprimé,) efcripc
auoirapprisde bon heu, que Jacques d'Amboife Abbé de
Cluny,eutpoui- vneanneedesdefpouiilesaduenuesen An-
gleten e,cinquante mil Angelots d'or,quifaifoient lors plus
de profit, que nefont au tempsprelcnt cent mil efcus. Il ap-
pelle delpouillcs,ce que les autres nomment Cottes mortes:
quifont les biens des Religieux deceddcz dudiél ordre, def-
IIii ij
^io VN I VER s IT£' DE P A m s,
quelisjç (cul Abbé fe die hcricier, .Qm eilvn grand abus, (î
tellesilicccirionsnc:ibntconuertiesauproaiicdu Monalle-
re. Comme Icenc bien taire ce bon Paitcwr. Car dcbHifcli-
tcfommejil enticrebaftirioucàaeuf i'boltelde Cluny près
lesMathurins.-en repara leur Collège, qui cil aadellusde
JaruedeSofbdnc: &:iîtic condruire la mailon d'Arnboiie
en l'Abbaye de Cluny : d'autac que ny l'hoLiellcnc du Con-
uenc (encorequ'elle (oittrelbelle j ny le iogib de Bourbon,
n'edoiencairez capables,pourrcceuoirdeueinctles Abbcz,
Prieurs,& Docteurs tant de l'ordre queauci:es,qui de touccs
parts de la Chrelhencë venoùenc lors aux Chapitres géné-
raux, :'
Les plus renommez Docteurs en Théologie ont faid le
coursdeleurseftudcs en ceCollegedeSorbone. Auquelfe
fonc des dirputcî. générales tous les Vendredis, depuisle29.-
iour deluin ( quei'onqelebrclafeile des glorieux Apollres-
Pierre&Paul) iulqncsau moisdeNouemore. Eriàleref-
pondanc tient telle depuis cmq heures du matin lulqucsau
loir à tous les Bacheliers en Théologie, l'vn après l'autre.
Genebrardditen fa Chronographie,que cefut frère Fran-
çois Maronius, Cordelier,lequcl en l'an 1515. pourdemon-
ftrer & rendre preuue de ion fçauoir , l'offrit à receuoir
cous arguants depuis le matin iulquesaulbir,&refpondre
à leurs arguments. Ce qu'il lit. Et àion émulation ceitc cou-
flume a elle introduite , Fdcint^ (air Gcnehrardm ) tnexpertis
forjmdahile : At cutîis caufa mmo h^^^enm invAletudtnisdiJcri^
men/venerït.
Il faut que les Docteurs afîillentd ccsdifputesenlieuoù
ils ne font point veus: afin qu'ils iugent du mérite à^s ar-
guans & refpondant, ^^i'cachentà qui pluiloftils donnerôc
les premiers lieux des licences.
Il y a des Efcholes parùculicres en ce Collège, efquelles
ks Doclcurs de Bii<^hehers liltnt ou difputent alors qu'ils
fondeurs tentariues.ôc velpcrics,ou leurs petits & grands,
ordinaires,auântque paruenirau Doctorat.
Le Pape Clément 4. a confirmé lafonJation du Collège
de Sorbone,par le priai lege qui enluit.
Clcmens Epifcoptis feruus feritoru?n Dei dtlccto fîlio Protùforp
pAupcntm Ma^ijlrorum, & ipjis Mngijïris in Theôlo^ica famluîe.
. LI V RE SEC OND. ' 6ii
Jlitdentihus invkd ad portas antc paUtium de ThermisTarifiusr
fuh cemmuni vit a dcgentibus Saltitem ç^ jipefioUcam henedicîio-
nem. Siiadente nobts gratta bo/îiî>.iîïs ^^uavirtiitum fîudtjs infi-
fientes facr.t pagi?2x cupitismunin dogmatïhus ç^ifj/js alios cru-
dire : In v?7um conttentfits 'viuendnommercîumy é^ cof?rMnne vo-
hts habttamlum elcgtftis. F o lente s itiiéjuéx^ fi.Hui vefiro apo/h-
licum extbcrc fnuorem conuifhimé^ cohabitai ionem veftros dtixi-
nins approbandûs ( turc venerabili^ fratris nojhl Epifcopi Fari-
fimfis jcmper faliio } Au6ioritate prxfenîtHm difiricHus inhiben-
t£s^ nequis : do?nos/pûj/efionesc^ a/ta bona veftra , qit.tin prxfèntk
rationabiittcr ^'ûjiidi'tts aul irtfutitrum iu-flis' Vnodis pr.eflante Do-^
mino poteritts adipifci^ initadere-^difirahere 'nj'èl accu pareprx fumai y
jeu altfs vjib us app Heure. N tJjïio'minus tjuoifuefiatuimus ér ordi-
namtiSj vt te fit y Prouifore abetmte nttllus tn hcHm tuiimperfratt-
dis afiittiam apponatur^ nifi ôjnem loci Archiâiacontts, Can celUfius
Fartjtc/ijis yac Magifiri Parijïenfes acî-u Régentes in Thcologtck'
> JacultJte necnonô' Dccretifiantm ô' Medicorum-Decanï^KeUor
Vniu^rfitatis Partfienfisy&'Prociiratoreyquaîîtor Naiion'nm cdrri-.'
tnumter vcl rnaior pars eorum duxerint apponendiim. Item quod
Prouifor incongregdtione vc/Ini, paitperes Magiftros dr ïdencos
qui rexcrunt in artibus^de qitaiumque fint Natîcnc pofit admiîte-
r€y acexinde minus idonees amouere prout infpe^is cinunflantijs
'vniuerfisviderit expedtre. j^/ etiam dedicforum magijhorum
receptisç^expenfis annis finguiis Archidiacono , Cancellario i>e[
alijs fupraditHs^i'cl aliquibus abipjîs^velà m.iiori parte ip forum
qui ad hccextiterint deputati, teneanturreddere ràtionem. Archi^^
diaconus in fuper yCancellarins é" dij memorati y feu maior pars
eorum Prout/orem quem duxerint ftatuendtim admonere i^aleant^ ■
pYdut njidcrint factendum . Nulli ergo hominum omnino liceaf-
hanc paginam noflrx approbationisy confiitutionisy inhibitionis dr
crdinationiscon fi ingère , vel ei au fa temerarto contraire . Si qui s
AHtemhoc attempîare przfumpfent : I ndignationem ernnipotentis ■
Dei^ér Beatoruin Fetri& Panli Apofiolorum eius fe noacrït incur--
furtim. Datum Viterhtj y dectmo Cal. Aprilis. Pontifcatusnoflri'
anno quarto. lz6S.
Ladite bulieeftenregiflrceau papier terrier de Malîeurs
deSorbone,Fol. 54. pag.î. ^
Au milieu de laChapciîedu Collège de Sorbone deuant
l'AiglCjil y a vn tombeau de marbre noir cleuë-de terre enùi-'
Ilii iij
6ii VN I VERSITE' DE PARIS,
ron d vn pied: fur lequel eft graué la figure d vn Docleur,
aucccetelcrit fur les bords.
Hic idcet nohUis 'vir Ambrofius de dimhray , inris vtrtHpjue
Doùfor^Cofi/rliarius Francorum Régis jdr RequcfiaYumdomus eius
Magifier ordinarius , Canonictifg^ & C4ncelUrius Ecclejïd Parih
Jîenjïs. ^// ohtfp die deama nona 4prilis, AnmDomim Milk'
49 • Jipti qtmdri/igentL'Jimi nonagefimi fexti, OrateDcumproeo.
MelFieurs de Sor bonne en l'an i)^6. prefcnterentrequefte
aux Chanoines de faind Benoiffc, à ce qu'ils leur pernulîenc
auoir vn Ciboire en leurdide Chapelle, pour y rcpofer le,
précieux corps de noftre Seigneur : Ce qu'ils leur accorde-,
rent,ian3preiudice de leurs droicls parrochiaux:ôc leur ea
donnerentacle,paflé par deuant les Notaires, PafquierVal-
let,5c François Crozon, le 13. Decembi eaudic an.
r^oé. N oftrefaind Père le Pape, Paul V. en ce fte année i6o(j.
a odroyé troispriuilegesàeeux qui ioncducorpsdu Colle-
gedcSorbone,ôcparticipencà la fondation diceluy. Def-
quels lepremierellvne permiflion de porter Surplis 6w Ro-;
chetsdurantle diuin fcruice en leur E2;lilc feulement. La
teneur duditpriuilegc eft telle.
PAVLVSPAPAV.
, Ad perpetmm rei memoriam, Romanus Tontifex fiddcs ac de-\
uotos fuûs,eos prxfertim qui facr arum literarum fctentia Adjidei^
cathdïic4i propjgationemy alijPjj virtntum dojiis ^ ne frugnUrt ergA.
^pofioliccim (cdem fide ac àeiiottone^O'meritîs fimt ornât t hono-.
ribusiihenter ex ornât, acfauôribus & grattjs proftquitur opportu-
n.is,pYout tn T>07mno faluhriter confpictt expedire. Trolnde nos.
DtLcciorum filtorum Recloris & Collegialium Collège Theologo-i
rttm Sorhonji, Far. eximix docfrindj ac infde cathoUca cenfian- \
tiafp (jrjinceram erga nos <^ di^<.%m fedcm ,Jîdem & deuotioncm ,
alinâ multipLicia m nos ô' pr^fatam fidem mérita aràmo recolen-
tes^ tllos dignos cenfemus^ quosfpecialis honoris é* grattd prxrogA- "
tiua exornemtis. Motu igttur proprio non ad eorurndem ReBoris
0- Collegialium y vel alicmiis eorum nobisfuper hoc ûblat.^ pétition-
ni s ir^fiantiam :fcd ex certa nofirafcientia & matura dcliberatie-
ne, de g, Apoflolicd potcftatisplenitudine , eifde?n Reêfori & Colle-
gialibuSy ut m Ecclcfia eorum Collège Rockttto O' fupcrpeUicio ad-
infiar Canonicorum earum EccleJUrum, qui hunifinodi Rcchetto
(SrfuperpelliçiQ vtij oient, viUbere & Hcitepofinî & %'aleant Au- ijj
L I V R E s E C O N D. éi^
Bontate Apoflûlicn tenore fr.tfèntimn conccdimtis cr indulgemus.
Nonobfljintibus quihufms conflitutionihus & ordmationibus Apo-
Jlelkts^cjtter'ifqHe contrnrijs quthujcumque. Dntum Romx Apud
SanCiam Marcum fub annulo Ptfcatorts die 2S. Sepfcmbns, Anno
M.DC.VI. ronttficaîHs nofiri annofecundo.
Lei.priuilcge, odroycaiix Sorboniftes à leur réception
plcniere Indulgence de tous leurs péchez; ôcautantàleur
decés.
Le 5. priuilcgc leur donne puifîance de gaigner les par-
dons,lubilez&Indulgéccs en leur Egliie^tanseilreaftraints
deforcirpouraller aux autres Eglilesoùilspourroientcftrc
deftinez. Qui^eft vne mefme exernption qu'ont les Reli'
gieux ^ Religicufes reformées.
MclFieurs les grand Maiftrc ôc Cheualiers de la noble Ifle
de Malte, cognoilîans les mentes de ceCoilege de Sorbonc,
ils ont enuo) c à leurs AmbalTadeur hi autres Cheualiers lo-
gezau temple , leur Hoftei ordinaire vn précieux Reliquai-
re dcfainâieEuphemie Vierge ôcmartyre,pouren faire don
&prefent aux Seigneurs, Prieur ôc Codeurs dudit Collège
de Sorbone, fuyuant la lupplication qui leur en auoienc
faicle. Et leldirsdeSorboneeflansaduertisde la venue de
ce beau ioyau,ont elle folennellement en procefîion leque-
rir. En laquelle eftoicntmefditsficursles AmbalTadeur &
Cheualiers, le Reclcur de rVniuer/îté & plus de fix vingts
Ecclefiartiques,chantansauecgrandcmelodie,6c cheminas
auecvn bel ordre &; accompagnans auec plufieurs cierges
allumez leditfainrreliquaire,portéengrandereuerencede
rEgIii'eduditHoftclduTempleencelledeSorbone,parvn
Cheuaiier&premier Aumofnierde mondit iîeur le grand
Maiftre,leiourdesInnocentslei8. Decembrei6o6. Ladite
faincle Euphemie futmartyrifec en Calcedone le 16. Sep-
tembre,^ à mefme iourfe célèbre fa fefte.
Auantquedepa/Teroutre^parlerdcs autres ColIeges,il
m'afemblëbon pourla recommenJation de la Faculté de
Sorbone, d'adiouftcr icy la figure de la patrone des Sorbo-
niftes,laquelle a eftépriiefur la planche de cuiure qui m'a
eftë communiquée par Monficur le Curé de S.Sulpice:&
auHilesvers compofez par Mônfieur Boteray s, 6c extraits
de fonPoemcLacm intitulé Lutetu,
6x.i VNIVERSITE DE PARIS,
6'.VRSVLA ^QRBONICOP.VM PATRONA
;^^ Dabit tjrauatn h,
l6'OCI£TATEMH.'\BEMV5 AD INVICEM.
i rûniA aimaforôr, qiu nofli arcana Deorumy
Aonidas inter comités^ qa^jt cajlrn fkcerdosy
DiC mihi velUribus niueis, circundata ceruix
Ejl quibusy atrati qm lo?2gd in Sj/rmate fd^ ijri
Vefle pares ^pro 'velleribusy qutts tcfferapanni
Fendu la Uuo hmnero F Sophu ccelejlis à' alt£
ConfciagenSyI)iuuminter^reSyfîdeig^ magijlra, .
L ingud pugnace s y quidquïd dtmnns AquinaSy .
ScotitSy Crarguto certarunt dogmateacuti
E X agi t ant , fiât tiunt credenda é" prauareuellunty
In noua fe^tarum dcliria^ legïs auît£
Athletx fortes, quorum indinata refurgit
Relligio fukrisyprifcog^fit inclïta cultu^
,^ûd facrd nuit a ^ laça non funt fuhmerfi Lemano
H dvefis ô" quod vicia gémit ^ ccntum arçfa uithcnis^
SuntinuicLitiii célèbres ( Sorbona) tnumphi^
Namque renafcentts ta mdUtu enJJs à" hjdr4
Di>
LIVRE. S.E C O N D; 1 1 ^ (?ij
2)« Collège de Cahy.
. Le fiifcliâ: Robert de Sorbon'e acheta de Majftre Guillau-
me de Cambray, Chanoine de faindleandeMorcnc, Dio-
cefedeVicnne,lelieuôc les maifons du Collège de Caluy^
autrement dit la petite Sorbone. Cefte acquiiuion faidé
en Tan 1171. le leudy d'après le Dimanche de Quaiimodot
Comme il eft efcritau papier terrier de Mcïïicurs de Sorbo-
ne fol.i4j'. pag.i.&feq. En ce Collège il y a fort bon exer-
cice: pour ce que Icfditsde Sorbone y pouruoyentde doélej
Regens.
Fondation des Eglife ô* Collège des Bernardins,- ■ • • • *
Le Collège des Bernardins efl d'ancienne fondation -/cû
deuantl'an 124^. ils auoientEglife&maifon pour les Reli-
gieux, qui eftoiétenuoyez deClairuaux. Mais voyant qu'ils
cftoient logez eftroidement^Sc qucles terresad-iacentes ap-
partenoient aux Religieux, Abbé &: CoouencdeS. Viclor^
iflsfedeiibererencdcquitré'r le lieu ,6c fe retirerau proche
fauxbourg. Ouauditan,poUref^ec1:uercedeirein,ilsache-
pterent des Doyenne Chapitre de noftre Dame de Paris , C\x
arpents de vignes, ( ocfo quarrellis minus ^ comme porte ce fil-
tre, qui font huicl: quarterons, faifants demy arpent )fizes
entre ladite Abbaye &: les fofTez de la ville, pour y baflir &
faire leur refidence. Ce tiltrecftenregiftré au gros papier
terrier de Meilleurs de nol]:rcDame,qu'ilsappellêc, If ^ni«(jî;'
Tafioral, liure 10. Carthe 167.
Afcelin, pour lors vnzieiineAbbëdefaindVicfl or, &fes
Religieux, preuoyants que cefte proximité d'habitation de
Religieux de diuers ordres,l'vn de faincT: Augùfl:in,& l'autre
<iefainct fîenoiil:,pourroitcauferau temps aduenir troubles
ScdilTentions, ils leurs quittèrent cinq arpens de terre, âi^
licuditle Char<ionnet, (àcarduis^fjnibf^sabundahap) conti'"^us
àleur maniîon. Et en outre permirent qu'ils acquerailent
troisarpeïis de terre d'vn tenant ou proches des autres: auec
admortilTement de la totalité, fans qu'on les peut iamais
contraindre d'en vuider leurs mains. Et en contreefchan-
gelcfdicsBernardinsced-derentjàçaufe de S. Vi6ior, les fuf-*
dits fix arpens de vignes.*^"- ■'''-■'- ^.'i-Vi :
Ce contraclfutloiennellemet fait, 6c confirme par lx:t très
KKkk
f,-%G V N I VER 6 1 T E' DE PARIS,
d'En:ienne,AbbcdcC!airLiaux ScdcfesRelrgieuxeftudius
à Paris, ôc d' Afcelin Abbé de S. Viclûr,aucc lequel foubicri-
rcnt48. R.eligieux;prûfez,2ururdican 1 146. le 18. iour de
Décembre.
Mactlneu Paris :en l'hiftoire d'Angleterre efciic que du
temps du Roy Henry 3. enuiron l'an 1249. ^^^ Moy nés de
Ci fteaux ( qui ie prén nenc pour tout TOrdrc de S. Bernard,
duquel lapremiere& principale mailon e(l Cideaux, 6c en
Latm Ciftertium) fe voyans arguez d'ignorance Scmefprifcz
par les lacobins, Cordeliers 6c (eculiers lettrez , impetcerenc
vnnouueaupriuilege du Pape Innocent 4. par lequel (iuy-
liant leur requefte) il leur fut permis d'ériger des Elcholes 6c
Collèges aux fameulesVniuerrireztcômeàParisôc ailleurs,
y venir demeurer, &: eftudier,tant es Arts libéraux qu'en
'Theobgie ôc Décret, &: y prendre les degrezdeMailtreSj
Bacheliers ôcDodeurs. En quoy ils ('ellongnent de l'ob-
feruance régulière, &: font contre l'exemple de leur Patriar-
che faind Benoift; lequel (comme eicrit laind Gregoircau
liure 2. de 'îo,^ Dialogues, chap. i. ) reliais literdrumJlHdtjs de-
fertct fetiuit. LaiiFant la ville de Rome où Tes parensTauoiet
enuoyéeftudier, ili'en allaaudefert. Etceux-cy laiiîèntle
défertpour'allerauxeftudesdesprihcipales villes. Vnde ait-
quando euadunt do5îiûYes , fednU'nqtiam meliores. Là où au con-
traire, les voyans ne rien garder de leur profeiHon monafti-
que, comme rolitude,filcnce,abftinence de chair hi habit
régulier, on dit d'eux communément , Commixti funt inter
gentes ^ér didicerunt opéra ecrum. S'eftans méfiez parmy les
fèculiers, ils ont appris à faire comme eux. QLiePilsparuien-
nentàedre Dodeurs, ils n'ont plus cure de retourner au
Cloiftre. Ou s'ilsy retpurncnt^ce n'eftpourobeyraux fupe-
rieursquiy font: ains pour leurfaire telle, par allégation de
leurs exemptions Doctorales, qui ne fontvrayementqu'e-
neruations de l'eftat monaflique en leur endroit,
L'ordre des Chartreux a commencé en l'an 1 084. ôc celuy
de Cifteaux quatorze ans après, c'cft à fçauoir Tan 1098»
Dequovf'ermerueillansquelquesChartreux,que leur ordre
nef'eflendoitpointjôci'autre qui eftoitpofterieurfemulci-
plioità merueille : l'vn d'iceux meu du fainâ: Efprit, rclpon-
dic : C'tfinrc^ vf çito crefiimty ita & ciîo decrefcenti non quidrfn
Lî VUE SE COND. - Cij
fluYalit.it€,fedfan6ittAte. Les Cifterciens comme fubitxsment
iisronccrcus,au(îîinconnneiïC'ilsdiminuront,nonen quan-
tité, mais en làindeté. "■ '!^.*.' r^ V. '.:t -: ■ - ■ .^ ..^.'
Ce que nous voyons fnon fans compaflîôn ) en plufieurs
monalleres deleur ordre. Voyez chrontconCarthu/ianum Pé-
tri BorUndi^ lib. 4, ca^jû. de Pâtre Martin ohuitts ordinis gêne-
rait K I. ■ -, :..' Ji;^^\ ^ ••
En l'an r53(^. le PapeBcnoifVii. 'dè^tenom,auparauant
Ton pontificatjiimple Religieux de l'ordre de Cillcaux,natif
deThololCjfît commencer le baftimentdesEglireôcmaifon
Collégiale des Religieux dids Bernardins. Lequel après le
dccezdudit Benoit, vn Cardinal inatif de lamermcvilleà
fait continuer lufques au portail quirefle àacheuer.V ^^ A
Aux deux coftez de la porte de i'Egiife de cefte maifon
Collégiale, dedans iceile, on void ces deux efcrir s grauez ail
de{rousdesarmoiriesduPapeBcnoifti2.& Gui^UaumeCar-
^dinaljCydeiîus mentionnez. \A"- ■ ^
Hjc armafuni fin^iifim^tniemorice^Bomini Benedicti Pt^f^dud-
dectmi^ Ciftercienfis ordinisy ctiia^ eflprjifensfiHdentiiim Colle -
giumprofejfons j .^uihiXnc fi4nd.amt Ecckjïam , é" tnulttsddt^'
ait indulgentes. t .»- : " .
Deminus CuilUlmus , quondam Cardinalis ^ Docfor Thcologi.e
Tholofanus n^tione ^Ciftercienfis religione : Eccle/iam pr.efentem
ad perfeclionem qualem ohtmet , froduxit: Bibliothecam inji-
^ntuit yfexdecimfehoLires in Thcologia fiitdcntes in perj^ettio
ftmdîiuit. ^
Hic Gutllelmuscognomento Alhus , creatus fuerdt Treskyter Çay-
dmaiii , Titult jnn^i Stephani m monte Cœlio , a- Benedtch
Papa 12. AnnoDomtni iS37- ^t anno eiufdcm jj^â. Pontifia
i"" cattis autcm démentis fextt qtiinto ohtjt Auenione, Auciore
Onuphrio.
Du Colleç-e de Premonflré.
Au lieu du Collette de Premonftrë deuanc l'Esilife à^s
Cordelicrs, il y auoit anciennement neuf maifon s, (urlef-
quellesles Religieufes, Abbefle&Conuent de S. Antoine
des Champs, près Paris, auoientd roi cl foncier &reptiiur es
fix fols pariiîs de cens annuel .& perpétuel; qu'ils vendirent
ârAbbéôcConuentdePrempnif.ré, après auoir eulecon-
fentement deleur iliperieur régulier, l'Abbé de Cifteaux, &:
KKkk ij
6i2 V N I V ElR SI T E' D E P ARTS,
de l'EuefqiiCiëç Paris, &:.oucre.moycnnanE ia ibmme dc35o .
liurcs parifis c]v.vellei> en.recQttr<?nts>6cconucrtirent en au-
1155. très héritages. Cccontraclpâiréaumoisdeluin iiy^.efttcl.
' VnïUcrfis. ^rx fentes literai tnfpecinris Soro r Gui lier m a htimilis
AhhAttJfa S.'Antonij Parificnjh , totuf^^ eiufdem lôci Qonuentm
Salntem in Bv.mtno^ Nouerit njniuerfitas vefira , quodcum hahe-
remus doniinium fundi terrx (jr "ventaYummec non Crcenfum fep-
tem Uirarum, dr/ex folidorum Parijienfium annin redditmyfttper
nouer» domosjitas Pari/ius iuxtd domumjratrum mmorum in vî-
La rue des cOyqui dJciîuY mx E/tuHts.wV idellcet quatuor folidos Parifienfes
fundi terrai j/ufien domiim iiberorum vxoris Adx , dtcii Romani.
^Duûdcaiu fhiidos Partjtenfes fttndi têrr.e , fuper domiim de f un ci i
PetrrSdrraceni. Etcentun^JolidosPanfJncremcnti cen/usjuper
tandem domu m, S ex fol} dos P arificnfes fundi îerr£ fuper domum
loannis de Belle monte. Sex folidos Parifienfes fundi terrji,fuper
domum Margaretx dictd dou Celier. ^^uatuor folidos Parifienfes
fundi terrxffiiper domum N icolai diÛi Romani. ,^H^atuor folidos
Pari/iènfes frtndi terr/t fuper domum defuncti Richardi, dtctidott
porche. \^uàdraginta dcnarios Parifienfes fundi'terrx fiper do-
mum Magifiri loannis, Canonici S. Benedi6li Panfenfis. ,^a-
dra^inta denarios Parifienfes fundi terrx , fuper domum Agneîà
de Vitriaco.Et cjuadraginta denarios Parifienfes fundi terr^ fuper
domùrn T>iony/i.e de Campù : Nospro euidenti 'vtilttate domus, de
commUnt^onfenfu& voluntate nofiray ac de Ucentia Dommi Ah-
bat 15 Cifiercienfis , Patris mfiri yinhoc 'vtilitatem EcclcfiAnofirx
ittendentis yd^ ipfum contraSfum adpetitionem nofiram perfuns
patentes litera^ confirmantis fient in cifdem literis plenius contine-
iur, Acetiam Fenârabilis Pat ris Eptficopi Parifienfis^ eundem cen-
tratlum ajfenfufuo & confiilio approbantis .^ &perfuas Ikeras atte-
ftântis ^ vertdirnHs Abhati d^ ordini Pr.tmonfiratenfi prxfatum
fundi terrx dommium , & 'ventarnm ^ ncc non & omne iuséfuod
cum ipfo dominiOy d'ctnnpr.ifatis fepte?n libris& fcx folidis Pari-
fienfihùscenfus mniii 13 prxdtéfis noue m damihus & m earum
fundà h'ab^amàs d^ hàb'en poter/mus pratricentis'O'.quintjUiV-
gintàlihris Pàrifienfis mo^net^, ïn-alltm hjir:ditatem njtiUorem
nôftrk ecclefi,e iam conuerfis. ^^x omnid fupradicta^vidciicet tam
dictnm fundi îcrrd dominium ^wentarum ac c-mne ius cont ingens
nos occ^fiône ipfius dominijfundi tàrr.e quam prxdiclas feptem li'-
hras d^f ex folidos Panfienfit^amm ccnfus qnx nohis fuper damosr
LIVRE SECOND. ùi^
ftipradiùt^ts anmsfinguUs dehebanturj & etiam pknajn fojfefio-
nem &p(icijïcam ommum^rxdiSforum in dicJos Abhatem ç^ ordi-
nem VrJLmonftratenfcfnpertraditiônem tranflulimus : Promit ten-
te s ho na fi de qiiod contra 'vendttionem pr.<dî^am , cr* omnidftiprd-
di6la necpernos necpcr nlium aliquatenus de catero vente mu s : Et
qmdpr /dicta omnia Abbati c^ ordlni memoratis, fecundum 'ufum
dr confnetndines Parifienfes garantiz^abimus contra omnes. In
cuins rci tejîimonium &munimen prdfentes literas dura Abbatt
^ ordini Frxm'ofiratenfi tradidimus ,JigiUi nofiri munimine robo-
ratits.DMum Farijius Anna DominiMiilcJimoDttcenteJîrno^qtiin,-
quagefimo quinto, Menfe lunio.
L'an iuiuantau mois d'Odobrelean deBeaumontbour- ii^G,
geoisdcParis cy delFus mctionné, vendit aurdits Religieux
de Premonllré^vne maifon concigueà celle de Pierre Sarra-
zin, 6c audi quatre liures panlis de cens &: rente , qu'il auoic
droitdeprendreparchacunan furies troisparties delà mai-
fondée Eftuues proches, qui font nommées barbaremcnc
encetiltre J'/z/^/f^e, moyennant 250. liures pariiîs,ô>: depuis
a4.]iures qu'il en receut.
"; Et en l'an 1286. le Samedy d'après la fefte delà faincle Tri- i2.S<î.
lîité,Gillecte du Cellier, veufue de Guillaume le Hongre,
venditaux fuldits Religieux vne gianche 6c vn iardin conti-
gusauCollegedePremonflré,pourlafommede 90. liures
parilis. Le Roy Philippes 4. dit le Bel, a confirmé ceftc ven-
dition par fes parentes feellees du grand feel encireverde,
Ce datées d u mois de Nouembre 1294 .
Voila toute l'eftenduc du Collège de Premonflrc: lequel 1294.
anciennement eftoitenuironnc de quatre rues. Mais celle
quilcsfeparoitdu Collège de Bourgongne a efté bouchée
du temps immémorial^ &: d'icelle f'entcnd l'abouriiremenc
du iardin de ladicle Gillette, en ces termes, ^^ivfqueadvi-
cttm ûhturatum protendttur. Qui s'eftend iufquebàla rue bou-
chée. Et l'autre rue qui coitoioit ledit Collège ôc rhoRel
de Pvheims, Monijcurlc Maiftrc premier Prefidcntcn la
CourdeParlementrafaitfcrmer parlcboutd'enhaur,en v
ballilTant vnc i^ranche ^ des efcuiries.
l'ay leu quelque cilcrc, où le Collège de Premonflréefl:
appelle Injida, Ifle, non pour cfcre enuironnc d'eaux, mais
dcquacre rues. Et en celte figniiîcanor ..Sparcianus efcric
KKkk lij
6^o^ VN IVERSITE' DE PARIS,
trois cents trente cinq illes auoir efté bruflees à Rome:
c'eft à dire, trois cents trente cinq mailons diftincles des
autres.
Du Collège de Cluny.
En Tan 12.69. ^^ ^^^^ Yues , Abbc de Cluny , premier du
nom, commença à faire ballirà Paris le Collège de Clijiiy;
&: Ion n eu eu de melme nom le tic achcuer : Comme il efl cf-
critÔcengrauédelFus la porte, qui tend de la Chapelle au
Cloiftre, en ces termes.
T V O primus huius ncminis ^ Ahhas cluniacenfis ^ a: primud-
huim Collcgtj fundAtory Anno Domint duccntefimofexiigefimo
^i-^P' nonoyfuprk Millejimu7n fLiteam émit , marof^^ficit in circuitH^
Refeclorium, Culinamy Bormiterium^nc CUuftri mcdietatem.
JEtemn pace fruatur. Amen.
7 V U fecimdtis y Abbdi CluniAcerifis y py'imi fuî-îdatoris nepos,
hanc Acdem Biuxlirgini facramy Capitulumydr alteram CUufiri
medtetatem fecityCum Bibliotheca. Acternapacejruatur. Amen.
En cefte Eglifc plufieurs Abbez,Prieurs,&Dodeursen
Théologie de la Congrégation de Cluny y iont inhumez,
ix)us tumbes de pierre, reprefentans leurs ligures 6c Epita-
phes. Delquels l'en rapportetay Les plus illuftreSjfelon mon
lugement.
Le premier qui efl auprès le grand Autel a tel Epitaphe.
Hic tcicet bon.i mémorise Domnm Simon deGillans^ Abbas InfuU
BarbarXy quo?idam Prior 'Prioratuum ordints Cluniacenfis de
Longoponte y&defanêfo Etitropio Parifienjts ^ Xantonenfis
jjio. dîocejis. ^^ui obtji anno Domini 234p. Bie fexta menfis Sep-
tenibns. Anima eiusrequiefcat in pace. Amen.
En la féconde tombe eftefcrit.
Hic iacet Reuerendus Vater Bomnus lohannes de Sarthanayo^
^Hondam Abh^u humilis Monafierij Ferrarienjis, Ordinis S. Bene-
dicîiyScnonenfis dtocefis.^'Domini nofiri Régis Confiliarius. ,^ui
1360. ôbiit Tarijius 26. die menfu Septembrisy Anno Bomini 1360. Cuiu^
anima requiefcat in p ace.
En la troifiefme tombe qui efl: de marbre noir.
Hic iacet hon£ ?nemorî.c Bomnus Simon de Brojja , quondam
Abhas Cluniacenfis , & Magifter in facra pagina. Conjiliarius
Bomint nofiri Rcgà. J^/ ohijt Parijïus anno Bomini 1^6 p. i»
'3^9* fefio S.Sacramenti. Orate pro eo.
L I V R £ s E C O N D. 6^i
Enlaqiiatriefmetombe , qui eft auprès la
porte de l'Eglife.
//ic iacct Reuerendus in chrijlo Pater y Bomnns lohannes de
TouftcUO , qnondam Abba4 Monafierij Bentx MayU de GrcftdnOj oal.Grcftail
crdmis fancii BenedtcH y Lexomenjis diocejis y d^ Decretorum
DocldT. ,^ui ohijt PariJ/us , die/èxta menfis lanuartj , Anno Do -
mini 1406. Cuius anima, inpaceretjnsefcat. Amen. 1406.
En Ja cijDquiefme côm bCjdefquelles nous rapportons
les Epitaphes , eft efcrir.
HdC-Maiifeolo conditur corpus frafris Simonis de Villa nouay
Bdui Burgundf^ PtUtericnfisCœnobtj ^ Lingonenfis ^ dum fuocr-
Jlcs ageret y Abbatis eximij ^Theologalifij^ [apientix Parijini pro^
f efforts , & htiins domus quondam Burfarsf. ,^ui corporeo folutus
cr^ajluloyammam efflaitit^die menfis dnodecimo^anno antem Chri-
fil natalis fexto decimOy & qtiingentejimo frpra Millefimnm. ^^i 1 5 1 ^.
quiefcitqiiiefcat. Amen,
Tous les precedens ont efié Abbez,.
Enlarequcntefixiefme combe eft efcrit.
Hiciacetpijirecordationisvtr y Id agi fier Philippns Sortes y Do-
cIorinThcologia, cr prior de loigniaco y Burfarius h h tu s Collège .
J^i ob^tanno Domini M. quingentefimo i4,die vero 20. Nouem. 1514.
Cuius anima requiefcat in p ace.
Eniafepciefme tombe.
Hic iacet Domnus MichaelMarCyfacr£ Theologix Magifier, Clu-
niacenfis Ordtnis dccus eximitim ^huiufn^ Collège quondam Bur~
fiarius , deinde Prior BcUimontis , Ingenio certe fuis temporibii-s
Acerrimus y memoria fœcundifiimusy ac fuauifimus eloquio. ^ui
'. çhtjt anno Dommi is^o. die ver)) prima Martii. ^lO,
En h huicliefme tombe.
• Hic iacet Bomntis chriflophorus Boucher ,facrdTheologi.e Ma-
gific r y do clrina infignisy ingenio clarm, génère n obi lis y fed virtute
nobilior Prior S. Martini de Sangoen , hinus Collegii quondam
Burfarius , ^m corpore foluîus^ antmam efflauit y die quint a
menfis iHniiy^nno Incarnati Verbi. M. D .XXX. Orate ij^o,
' fro eo.
Plus Ponvoidcontrelemur, le fiuuanc Epitaplie
grauc en pierre.
Heu mors fxua nimisy mors nitllo duclapudorey
Bocchertum vitafufiitUtante diem.
^3î VNIVERSITE' DE PARIS,
llicfincix Icgis rigidus frofejfor, amidi
Lcritimx. virtus nobtlttatts erat,
O amoYy 0 Chr'tfli honafpes , cnm gratU cœlo
Pente dte cofies fulferuty h te ohtjt.
Ergo ^reccsci'ricndones quicumque viator:
Jjla preces tantum flehilis 'vrnapetir.
ohtjt s. Ifirifjy an no Bomini iS30,
Adjit mortud viuus.
En la neufierme tombe.
, Hic iacet Vencrabilis Religiofrs vir Domnus Ttionyfîiis -Maref-
chalfacrx Theologix profeffor , ac quondam htiius Collegij Prier', Lj
neenon Prioratuum de ArenisyDiocéfis Amhianenjïs ^&deGoti' •
fûnmlle ^diecefis Carnotenfts : Ex oppldo S . Mathurini de Lârchmt
1543* oriundiis. j^i oh^t anno Bomini iS43> dtevero 13. Augiifli.
En la dixiefme combe.
Hedin en Hic iacct fius fiater ^ n^itdis BAudinetj Hedinus faredinus, i
Picardie. Theologix Parljienjis Docfor^ Tôt tus erdinis Cluniacenfis generd- ]
La in c des ^^^ Vicirius^ Verhi Dei concionator egregius, huiiif£ Colle gij Prior
vaS^ovi%^\.t% dignij^imus ^ Crucntatus in vico Lntomorum, Ohtjt s ' Calendat
5o.bone, j)^a.rnhns IS7P-
Enlavnziefme tombe.
Hic iacet frater loannes- Raulin ^ftcr£ Theologix profejfor y Or"
Noeent le ^^^'f^i^ Cltmiaccnfis Uiminare ffdgentij^imtim^ acqitondam Decanus
Rotrou. S.DionjJii de Nogento Rotrodt, egregius admodtim é" indefejjtis
fuis temponhus verhi diittni prjedicnto r. £)m oh^t an no /h £ £tatis
*5 ' 4 • 7/. Bominicd vero I marnât ionls 1^14 . dte 16. rnenfis Echruarij.
C'eft luy quia compofé l'hymne delaVifitationnoftre
Dame, commençantparces mots: Hune diem fefiiim vene-^
re7nuromneSy &c.
En la 11. tombe, qui eft en Chapitre.
Hic iacet nohtlis d^ hond indolis luuenis lafpardus de l'Hofpital
} nobilioribtts Burgtindi£ familiis orttts , qui duodecimum agens
annu tn Part/tcnft literarum emporiofato cefiit 21. Oclohrisj Anno
1514. B omini // 14 , Oratc proeo.
En la treziefme tombe.
Hic iacet p-ré^ordat ionis Vcnerandtis Pater^ Bemntis André ^ts
BenoiJhficrxTheologixDoCfory BomniAhhatis Cltmiaccnjis Vi-
carius generatis tnprouincia Franci<^^necnonhfiiufce Cdlegii Bur-
m>^- Jarius. J^i ohiii anno àvirgineo partu ifjs. die vero 11 .menjis
Nouembrts-
L I V R E s E C O N D. ^33
2^ouemhris. Anima dus reqmtfcAt in fAcc. Amen.
Plus l'on void contre le mur, lefuiuantEpitaphe
graué en pierre.
D. M. S.
TiftcA quAnt Andréas cluniacum rete virili
Rohere^ & exemplo cum petate ttdit :
Mox adpcllantem Chrifinm fectatur I ESV M
Corp or is abieBis rctibus at^jnerate.
D oBus hic ifie Deum in terris aliu/^ Sophorum
Henius in cœlis erudiendus ohtt.
lam re cegnomen Benedicius mutet Olympo :
Et BenediBus tbi dormiat ante dccs.
VeJ^ere & Ahfconfo Martini fêle Nouembris
Vndecimo hicmoriturj viuere 1// inciperet, ^^ ^^™P'
Dum ter e^uingentm ter denusyit atquefecHndus
Annws ab enixa Virgine matre D ettm .
Des Religieux cûudians au Collège de Cluny,Monfîciir
Choppin itb.x. défiera Politia. Titula ^. pjig. S02. en parle en
ces termes. Cluniacenjis Abbas ,JinguU^ regularium Priora-
tuum Pnfecti et us ordinis tenentnr 'viritim^ annno ^recelhcato,
•fouere CUtniacenfes monachos y Farijitnjis Académie incol^v , ad
iuuandam ipforumjn relt ter aria tndufiriam AntiejuaCluniaceJïs
. Conuentus fan^îione^anno isSS . Pentificiis item Codicillis^Ioan-
nis 23. ac T ault ftcundt fummorum Ecdefix Antijiitum.
Il y doitauoir en ce Collège de ParisiS. Bourfiers, le pcre
Prieur compris, à quoy les Priorez qui depedent de l'ordre
de Cluny Ibnt taxez en la manière quf s'eniuit.
Premièrement celuy de noilreDame de la Charité en
, 'doit deux. ^ /^iT .v ,. .1, i
- De famcl Martin des Champs deux. De Sauxillanges,dc
^^ounignyenBourbonnoiSjdcMarcigny, defaindEutrope
lesXainâeSjdeNoft:reD-^medeMontdidier,deNogentle
-Retrou,deLong-pont,deCrerpy,dela Volllte,^deMarge-
■^ie,deiai^cl Orjentd'Auchs^defainftRoman leMonftier,
'duPontS.Efpr!t,deGaye,deS.SaulncfoubsVaIcncienne,
•deriile d'A:x, de fainct Vincent, de Coincy ,de Lihons, de
Paret-lenouueau,de Al-)beuill"e,de fainte Marguerite d'Hc-
jincour, de faind Leu d'EiTeranSjde Ruel.
Tous ces vingt trois friorez deiTus nommez doibuenc
LLli
éy4- VNIVEPvSfTE' DE PARIS,
chacun vn Rourfier, qui auec les cinq aucres,.fo<ht vingt
huid çn tout.
D» Collège des Dixhuiôl pat^ures EfehoUiers cU la
mnifon Die»,.
Deuant la porte de l'hoilel Dieu de Paris , proche du par-
vis noilre Darne, il y a vne grande maifon où ibuloient élire
logez, nourris, entretenus 6c inftruits aux lettres dixhuicl
pauures efchoUierSjqui pour cela eft en coreappcllee fa mai-
IbndesDixhuid, 6c lia lai(îc le mefme no m à la ruelle pro-
che,qui tenddelagranderucneufue,àlaincl Chriftophie.
Iceuxpauuresieunesenfans, quand ils fortoicntdel'Efcho-
le, auoient de couftume d'aller ietter de l'eau benifte ^ dire
■ quelque brefue oraifon fur les corps des treipaircZjquife
prefentoient à la porte de l'Hollel Dieu. Ce que vne fois
voyant deux Flamens recentcnvent venus de Hierufalem,
meusdecompafîîon, ils donnèrent aufdits pauures efcho-
liers^25.1iurcs de rente, qu'ils ont fur le Domauic du- Roy., . -
Depuis lefdits EfchoIHers ont efté tranilatez au dclFus de
la rue de Sorbone deuant le CoUcge de Cluny d'vn collé, 6c
de l'autre deuant le Collège de Çalul,au lieu nommé le Col.
legedes Dixhuicl,ditdenoilreDame^
Extraici de P muentaire des tiUres d" enfeignetnents de l' Hofiel-
de Ville, Fdit^ar Maijlre le an Toujfepin , C on/et lier du
Roy en chafielety & Efchemn de ladite ville de [
Paris j en^ faii , ijSj, . j
Fol. Ixxix. TiItrederecognoiiïàncepaiTéfoubs lefeeldp-
îaPreuoftë de Paris, le premier de luillct i)'24. pardeuant
DamjanScCalaisNotaircs, pour les Bourfiers du Collèges:
des Dixhuict, fondé en rVniuerfité de Paris. Lefquels dé-
clarent eftre detenteurs& propriétaires d'vne maifon 6c ia^
dinaiîisenlaruëdespoirces, visa visdelagrandeporte d^
Collège de Caluy,dicl la petiteSorbone: Éticellemaifoa
eftreenlaccnfiuedelavillejà caufe du fief du Parloir aux '
îjçtit, du Bouro-eois, chargée de douze deniers parifis de cens par
Bourgeois, chacun an, qu ils promettent payer.bc moyennant 1 indem-
ûitçàçuxf4ic1;eparla4ideyiUe,.iIs^rop€t;cnc baillci hon>
L'IVRE SECOND. 6^^
meviuantSc mourant :&aduenant mutation dcpcrfbnnc,
à chacune mutation payer 7. liures dix fols parilis. Bailler
ledit homme trois mois après la mort du précédât aducnuë,
^ à cefte fin en aduertirle bureau de ladite ville. Mis en la
deuxiefmc layette, foubs la cotte de Quatre L.
Du Collège du Threfdrier ncftre Dame de Rouen,
Le Collège du Threlorierde noftre Dame de Rouen a
elle fondé en rVniuerfité de Paris l'an 11^5. par Guillaume li^^î?-
de Sâona, Threlorierde ladiclc Eglife, comme cefmoign^
Genebrard, liure 4. defa Chronologie.
En la louange duquel fondateur lean de Roiien Prouifcur
dudit Collège, a compofé les vers qui cniuiuent,en Tan-
née 1605.
GuiUelmns Sana M^riani peruigil Argtfs
Thefauri, in templo principe Rothomagi :
Scxaginta nauem ante annos (^ mille ducentos
Collcgium hoc pyûprtûcondidit£refuum,
^u^od gcrtt hatidgentU sân^j qud clara Caleto ejl :
S-ed Thcfauran nemen ab offcio.
Lafondation deceCollegeelloitde 12. grands Bourfîers
-Stautaurde petits bourfîers. Mais lereuenu edant diminué
ce nombrea elle réduit à lix grands bourfîers, Icfquels cha-
cun parfemainc reçoiueiK dix fols tournois. Et font tenus
^i'ertudicr en Théologie Les deux Archidiacres de Roiien
du grand &; petit Cakts, coiîferencles bourfes, vacation
occurente.
Bh Collège de Harcour.
Le Collège de Harcour licu<i en la rue de la Harpe, qui Fondation
coniil]:eendeuxdiucrfes courts oppofees rvncàl'auiredes j^J^^'^^'S'^
deux codez d'icelleruc, futcommencë enuiron l'an 1180. j^^go
par feu M. Raoul de Harcour, lors Chanoine de noftre Da-
me de Paris,&auparauant ayant eftéfuccelfiuement Archi-
diacre de Coftennn en i'Eglife Cathédrale de Coullances,
Chancelier en I'Eglife cathédrale de Bay eux, Chantre en
l'Eglile Cathédrale d'Eureux,& grand Archidiacre en I'E-
glife Métropolitaine de Roiien, Ledit maiflre Raoul de
Harcour ayanr lur fon vieil aage arrcftc fa demeure à Paris,
dont il ^ftoit Chanoine, prcnoit grand plailir de voir les
LLll ij
6yS V N r V 'E.R S IT E' DE P A R';I S,
diuerfes fondations des Collèges & mations d'cltude que
rontaifoit de Ton temps en rVnjiierlicé, 6c prefque toutes
lefditcs fondations lur le modelle deceluy de Sorbone. Le-
quel ayant eftc fondé enuiron 40. ans auparauant ,auoit
deha produit des hommes célèbres, & qui fcruoient gian.
demcntau public. Celafitrefoudre lediclHarcouryd^aider
vn nôbre de pauures eftudians tant en laFaculté desarts que
deTheol ogie.Leiquels il voulut choifîr de CCS 4.dioccfes de
Coun:âce,Bayeux, EureuxSc Rouen : pource qu'il auoic au
précédât tenu des premiers rags efdites Eglifes ; corne auffi il
eftoit originaire de la prouincedeNormâdiC'en laquelle sot
rcelles Eglifes fituées,&; y flu rie la pîusilluftre ôcancienne fa-
milled'icelleprguince,àfçauoiîrdela maifon des Côtes de
Harcour.Aulquelsontfuccedëaudroitdcleursbifayeulsles
Sieurs Duc Delbeufà: Conte de Laual,à prelent tenans ice-
luy Conté^deHarcour,eft:anticelle famille en ligne direiSle
dcfaillie&finee en filles. Doncques s'cflant iceluy Maiftre
Raoul de Harcourrefolu de drcffer vn Collegc,ilacquifl:de
fon viuanc quelques vieilles maifonsôc ruineufès baftics au
mefmes lieu, où de prefentfonc les grandes efcholes & tou-
tes les clafTes d'humanité que Ton faicl dans leditcollege. Et
lefquelles mailons font fituees, partie fur la rue des MalFons,
partie fur la rue de laharpe:Etfontvne court qu'ils nom-
mentàprefentlecoflédes Grammairiens. Or lelufdit fon-
dateur mir&: entretinten ladite courtpendant qu'il vefcut,
quelque nombre de pauures cftudiaris des quatrcs Diocefes
lufdids, Couftances, Bayeux,Eureux, & Rouen, aduenu
fondecés,Me(îireRobcrcdeHarcour,EuefqucdeCouH:an-
ccs, l'vn des premiers & principaux ConfeiUers du Roy Phi-
lippe le Bel,&f-reredudit Raoul premier fondateur,comme
exécuteur du teftament&dernicre volonté dcfonfrere, le-
quel auoitedé de fon viuant Archidiacre de Côflentin en
fon Eglife de Couftances, s'employa fort pour edablir de af-
fcurer(ruiuanc l'intention delon deffuncc frère M. Raoul)
les fufdits eiludiants. Au moyen dequoy il rex:ompenfa vu
chappeiain de l'Eglife cathedralle d' Auranche,proprietairc
devneautrecourtbartiedetrois corps d'hoflel, fitueevisâ
vis &àroppofitedela première court acquifc par fon def-
funclfrere,& qui ell en la mcfme rue de la Harpe , 6c de pre-
L I V R E s E C O N D. 657
/ents'appclle, le cofté des Théologiens. Et pourceqnc les
maifons de nouueauparluy acquil'es duChapelJain iurdit,
Juy rêbloicnt meilIeuresScplus cômodes pour loger Tes eftu-
dians,il leur en fit don par adepublicdont la teneurl'cnfuir.
Vniucrfis hj>c vi/uris Robert m permifione dtuma ConjlA?ittenJis
ecclefi.e minifier humilis^ dr execittortefiamentifeu vltimd volun^
tatis hon£ mc?norïx Domini Radnlpht deHaricuria <fito?idajn Ar-
chidiaconide Confi^mttno tn ecdefia Confiantien/i jfalutem m Do-
mino. Cum nos de bonis executionis pr^dicf^ ac nomine exccutorio
très dômes cum earftm perfinentiis fituatas Parifius in vtco fànâft
Cojmd ver/us portam, ^u£ dtcitur Porta inferni y ^dquidemdo- dhuy h^por
mus^^domus Abrincenfis communiter nuncupantur , inperpetuum teS.Michcl.
• acquifitrimus ^acin/uper duccntM libra^s turonenfes amorttz.,ttas
annuiredditus capiendasjupra JPr^pofituram Cadomenfem emcri^
mus nomine qHofupra :prûut in literù fuper prjemifts confccttsple-
nius confine tur: Notumfacimus quodnos prddidféis domos^ucen-
tJif^j & qutnqiiaginta libras Turonenfes annui reddittts damas
quantum poJJ}imuSydcputa?nH6^.afignamus ac ordinamii< nomine
quofupray ad'vfum vicï^uyn & fufiétationempauperumfchoUrinm
inartibus& tn Theologta fludentium ibidem inftitutorumacin-
Jlitucndorumyfecundum formamO' ordmationem^ quxinfiatutîs
'i nobis fuperhocedîtù plenius continentur. In cuius rei teJtimo-
Tiinmfigillum noftrum pr£fentibu^s lit^ris ditximus apponendum,
Tfatum in craflinoNattuitatis BeatJLManxVirgmis ^ Anno Do-
mini 13 J T. I^Ij^
- Les ftaturs de la fondation dudit Collège faits & dreiïez
par leditdeffund M. Robert de Harcour, de merme iour &
darte que la fufdicle chartre de donation font de longue de-
duâionj&lefquelscontiennenrde beaux reiglements pour
Jes mœurs Ôcauanceraent aux Arts & Théologie des étu-
diants reccusôcàreceuoir en iceluy Collège. Mais comme
les charges d'icellefoient très-grandes, &: le rcuenu afTîcrné
pourlesentretenir, faire kk;accomplirfortpetit,on efliou-
uent contraint de modifier fur la rigueur dudit fîatut , mef-
medediuertirprefquetoutlcreuenu duditColIege,quieft
afFedé à l'entretien de certain nombre de pauuresefludians
qui doiuent pour la plufparr edre prins à^s fufdirs quatre
Dioccfes aux frais de l'exercice des clafTes d'Humanité &
Philofophie. Lequel a toufioursflory depuis que telle ma-
LLli jij
^38 VNI VER SITE' DE PARIS,
nicre d'en fcign er (incogn eue aux premiers fondateurs de$
plus anciens Colicgcs de Paris) a elle introduite ôcrcftrain-
tecn plulieurs Collèges de rVniuerfitë. Et ainfi n'ellantle
fuldit Collège de Harcour fondé pour y auoir exercicede
claiFes, non plus que tous les autres fondez aaant les cenc
cinquantcans derniers, ce que l'on employé pour entrete?
nir Se gager vn Principal &c des Régents, enfcmble plufieurj
autres perfônnes, qu'il eft requis d'auoir en confequenccde
l'exercice des claflëSjfe prend fur le bien & reuenu le plus
cler dudiC College^auec le retranchement 5c diminution du
peu que les fondateurs auoient aumofné, pourayder lef. j
ditspauures eftudians, qu'ils cntendoient deuoir eftre rcr 1
ceus à perpétuité dans ledit Collège. Etppuuonsdireauec •
vérité que les fondations fufdjtes poureflre trefonereufcs
ôcTexecution des (latuts de tousles Collegesanciens,& fpe- j
ciallement dudid Collège de Harcour, impolTible en ce j
temps, il ieroit befoin de les refaire prcfque toutdeneuf, '
pour le conformer à l'vfage duliecle preient,&:àlaforme
&, manière d'e{]:udicr,viure& conuerfer,que cesderniers
lieclcs nous ont fait recognoillrepluscommodepouri'in-
Ihtution de la ieunellé en tous Arts &: icieees , & de laquelle
nos bilayeulsn'ayans fait felpreuue auffi drellerent ils leurs
ilatuts lelon &C iliiuant i'ellablifl'emcnt qui fe gardoitlors
conmiunemcnt en rvniuerfitc. Qm eftoit tel que les étu-
diants en grammairealloientpar la ville en quelques maisôs
priuéesapprendrelacongruité.EtlesefludiansenPhilofo-
phiealloicntde tousles collèges &: quartiers tant delà ville
que de i'Vniucrfiréaux quatre grandes efcholes des quatre
nacionsfitueeseniaruëdu foarre,pres S. Iulian lepauure:
Et là feulement, non ailleurs, fefaiioient les leçons pubiic-
ques en Logique.Phyfique & Metaphyfique. Auiquelles
cbacun cfhidiant en Philofophie deuoic aller èc fe ranger
pour ouyr lefdices leçons en i'efchole propre de fa nation,,
afin que ion cours acheué ,ilfutparles interualles& efpace|
de temps portez dans le flacut de la Faculté des Arts rcceu
Se admis au degré de maillriiè. Or c'eftoit pour tels efludias;
aux Arts pauures6':defl:itucz de moyens, comme auflipour'
des pauures eftudians en Theologie,quc les anciens collèges
de Paris, ^cutreautresceluy de Harcour (lut lequel nous
LIVRE SECOND. %
fommes)auoitefté fondé. Lequel n'eiloitdeftincquepour
feruir de recraide à quarante eftudiants: Dont il y en doit
I çiuoir douze Théologiens, & 28. Artiens, Artiftesoueftu-
diants en la Faculté des Arts. Lefquels partant font deux
fommunautez :L'vnedeTlieologiens,quilereduircntrous
ynchef. Lequel ils elifent chacun an le iourfainct Luc, 18.
Pclobre,& le nomment Prieur. L'autre d* Artiftcs,ou eftu-
idiantsenPhilorophie,ont pour chef vn principal, qui leur
eft baillé d'an en an, ou continué par le maiftre èc Prouifeur
dudit Collège, auquel il appartient de receuoir les eftudiats
qui fe prefentent pour auoir bouries audit Collège, tanE
en Théologie qu'aux Arts èc en Grammaire , & lequel Pro-
piieuraTincendencc générale duditCollegc,y tenant com-
me le lieu 6c place du fondateur. AufTinevient il iamaisà
.telle charge,que par la voyed'.elec1:ion , qui fe fait de fa per-
fonn.e en la forme & manière defignee dans le ftatilt. Dont
la teneur eft telle.
ELIGETP'R vero Prouifor in^oftcruTn^erhimcmodum^ ^^^/Eleilion du
Tht'olôgi ocio fïJidi^î de quatuor diciis diœcejibus burfasde bonis ^^^^ *^^^'
dici£ domtt6 recipientes^ infia, qnindccim dics^ excepte vacathnum
.t€î9ip0re,â temporenotitiJimortànoflr^^feiià tempore mortis vd
amotionis M^igijlri dictx domm, njirum tdoneum difcrctum é" vs-
'/ierabtlemj duntaxat de N or mania oriifadum eligant in rnagi-
firum:& ipfu7n prefentent approbanditm Cancellario Parijïenfty
qui pro tempore fuerit , ^ antiquiori Magifirofecuiari in Thcolo-
gia regcnîi^ de natione N ormanorum fi quis fit y nlioqrnn al^ anti-
quiori magtjtro feculari in Thcologia régent i , cuiufeumque fuerit
nationiij ac Recfori imiuerjitatis qui pro tempore ertt^ é'c. Et psr
après il y a vn paragraphe qui contient ces mots : EteritetujC
dem officinm prouiforis fchslarcs prxdiclos recipere ^corrigere , c^
tx cauja expellere. Et quando apparebit rationabile , in fib/idium
pauperum aliquid de burfis conucrtere ditiorum. Caufa^ diciorum
fcholarium ac negotiorum vtriufque domus coram quibufcumque
iudicibiis per fe velper députâtes ab ipfo fdctitergerere , & in ute-
ris necejùtatibus coriùmdcm j g licite vigilare.
Dedans ledit Collège, du cofté des Théologiens eft la
Chapelle,en laquelle fe dit chacun iour deferievneMcire
ba(Tc,c"Cauxfcil:es,ioursde Dimanchcsëc commémorations
dcnoi\reDame,laMeircànocc;c6meau(Ti v on telle fondez
>J
640 V N I V E R s I T E' DEPARTS,
par quelques Cardinaux , Euclqucs, Chanoines &: pcrfon-
nesEcclelia(nqu,cS;quiauoîem cité nourris &;auancez eu
ieurcommenccmcntp..îrrayded'ieeluy Collège, Pluficurs
obusquiyloncrongneufeiTienc célébrez aux iours qu'ils ef-
cheenc: Encore que le fond afiigné pour tels feruices , foie
prefquctouc aliène, ôctrcs-penc. Comme auiîi cfl: à noter
qucdedano ladite Ciiapclle du Collège de Harcour font
célébrez par chacun an les leruices ou offices folennels que
la nation de Normandie fi'vne des quatre nations qui ioin-
te aux trois autres nations, de France, Picardie, ôc Allema-
^ne,taiclc curps commun delà faculté des Artsen l'Vniuer-
iitedeParis j adecoullumefaire es iours ôcfelles quienfui-
uent,à f(^auoirauiourde la Purification noftre Dame. La
veille duquel iourfedifent premières vefpreSjef quelles aflî-
ftent le Procureur, le Cenfsur, les Dodeurs es faculcez
llipcrieuresjlcs Principaux, Regcnts & Maiflres aux Arts,
les deux Bedeaux &:autre$luppotsdelaJite nation. A cha-
cun defquels,ainfi qu^ux Officiantseil donné diftribution,
comme aulîiqu*aux petits bouriiers dudit Collège, qui fe
trouuentà tels offices. Et le lendemain la MeiTeell dicle fo-
lennellementà Diacre ôcSoubs-diacre, Chapiers&:Soubs-
chapiers par perfonnes Ecclefiaftiques fignalcesdelamefl
me nation que le Procureur en fait prier, &âufquels,ain{î
qu'auxaffiltans^eil; faide diftribution aux frais &c defpens
d'icelle nation. Età tels offices feruentlesioyaux,ornemcrs
luminaires èc fournitures propres au feruice diuin , apparte-
nants â ladite nation, quiibnt foigncufement conleruez en
diucrfes arches fermantes à plufieurs clefs, conflruiâ:es cx-
prcllement â telle fin, ôc qui font en ladidc Chapelle, &; ne
ièruenthnonauxfelles que la nacion ('aflemble pour faire
l'office Iblennei en corps, comme dit cft. Defqueis iours
voicy l'eftat.
La veille fufdide de la Purification premières vefpres,&
le iour aulTi la benediclion des cierges èc Chandelles, que la
nation donne à Tes fuppots,& par après la Meflè.
La veillederAnnonciation noftre Dame, premières vef-
pres, &: le iour la Méfie.
La veille ou le iour précédant la S. Nicolasd'Efl:c,qui eftle
9. iourde May, premières veipresôclcdictiour S. Nicolas la
iMefTe. w La veille
LIVRE SECOND. 641
La veille del'AfTumption noftre Dame , premières vcC-
pres, &: le iour la MefTe.
La veille de laNatiuitcnoftreDame, premières vefprcs,
& leiour laMeilc.
Le 12. iourd'Oclobne, quieftla veille du iourfàind Ro-
main, iadis Archeuefque de Rouen, premières vefpres. A
la fin defquelles le Procureur de la nation a de couflume de
faire vnremerciemcncfolennel en langue latine au Pontife
ou Officiant, Et le fupplier de dire encore le lendemain la
Méfie. A quoy l'Officiant refpond en latin & prend fur foy
lachavgeduferuicedu lendemain. Apres lequelferuicedu-
dicliourfiny , de rechef Icdicl Procureur luy faitadion de
grâces en prefence de cous les autres fuppots de ladite na-
tion,ainfi que leiour précèdent. Etledit Pontife ou Offi-
ciant luy rend aucc le mefme refpcd & 'courtoiiie ôc a
toute la nation l'honeur ôc les offres d'amitié qu'il en a rcccu
premier.
Item ladite nation faitferuice folcnnel comme defTusen
ladite Chapelle, difant premières vefpres le 24. Nouembre,
veille du iour (amcle Catherine, &: lelendemain la Meife.
Plus fait pareil office le y. de Décembre , qui eftla veille de
faind Nicolas d"Hyuer,&: le iour la Ivlclîe. A la fin de iaquel-
leon a de couflume d'acompagner&: conduire vn Rcgent
ouprofelfeur prins du corps d'icelle nation. Lequel alTifté
des Procureur, Cenfeur, Receueur, Régents, Bedeaux ôc
autres fuppots delà nation facheminc aulieu ou demeure
celuy que iadide nation aarrefté de prier pour venir of,
iicier folennellement le lendemain, qui elt la veille de la
Conception noftrc Dame,(fcrtc propre & peculiairc des
Normans;auxpremicresvcipres,ôcle iour à la méfie. De ma-
nière que cefle inuitation ou femonce du Pontife pour
l'Office de la Conception fe faitauec vne plus gmnde pre-
paratiÔ&celcbrisc,quepouraucuneaucre officede l'année.
Or s'eftantle Légat &: Orateur delà nation acquitté de fa
chargea créance, au moyen d'vne harangue en Latin qu'il
fait au conuiéjôc ayant fa refponce conforme a fa demande,
il renient auec la mefme affillence en tel lieu que leRece-
ueur de la nation aura auiféplus commode, & il rrouue vn
fcftinprcparépcurluy&itoutefonefcouadcauxfraisd'icel-
Ic nation. MM m m
641 V N I V E R S I T E' D E P A R I S,
Lelendemain, qui eilla veille du lourde la Conception,
ledit Receueur fait orner de tapis les autels, parois , bancs éc
pupitres d'icellc chapelle. De (orte que le tout cil: preft po ur
les premières veipres. A'.ilquelles auec plus de fréquence
6l lolcmnitë qu'en nul autre iour de l'an fe trouuentles
Procureurs, Docteurs , Doyens, Principaux Régents, Be-
deaux Vautres Officiers d'icelle nation. Et leidicles pre-
mières veiprcs finies , ccluy qui auoit officié le iour fainâ:
Romain précédant , &: lequel le Procureur auoit remer-
cie lors au nom de la nation, doit à fon tour ce iour icy re-
mercier le Pontite, &c le prier ( ainfi qu'il l'auoit elle luy
mefme par le luldicl Procureur aux premières verpres de
faind Romain^ de continuer le lendemain l'Office de la
faincle MeiTe. Aquoy le Pontiferefpond, en s'y accordant.
Le tout lèfaiiant départ di. d'autre dedans la chapelle en
langue latine, 6c auec l'attention, filence ^ refpecTt qui s'y
peutdcfirer. Le lendemain, qui eftleiour&:fe{lc del'imma-
culee Conception delagiorieufe Vierge Marie, après que
ceux du College(quiparchacuniourdefefteioIennelle en
l'an dilcnt les mannes & laudes à note j ont finy leur feruicc
ordinaire ôcMetîe d'obligation, voicy queles fufdids Offi-
ciers de la nation arriuent,& que le Pontife fe prépare, Au-
quel eft tenu de feruir de Diacre ce iour ia en l'office de la
Méfie celuy que nousauons dit auoir officié le iour lainct
Romain dernier, & qui aux vefpres de la veille auoit requis
Je prefent Pontife, de continuera dire le lendemain la Méf-
ie. Laquelle finie, 6c delaifil'zleurshabits 6c ornements fa-
crez, le fuldid Diacre ài'adionclion de toute la nation re-
mercie le Pontife. QLÙdcfa part rccongnoift en la refponce
qu'il fait, qu'il tient en honneur des'eilre veu appelle à telle
lolcnnitc, implore l'ayde 6: faucur de nofi:rc Dame digne
patrone des i^>îurmans, pour bénir 6c accroidre vne nation,
quiluvàtoufiours elle 6ceft encore fi deuote & refpedueu-
le. Et en fin il fubioin t ,fclon que Dieu luy en donc le moyen
quelque in uoeation, pou rie bien 6c repos commun. Et ain-
iilacompagn.:efedcparc,finon qu'il en relie quelques vns
qu'ileft en l'option du Pontifcde retenir, pour, l'accompa-
gneraudifner, qucleReccueurdelanation a de couflume
de luy faire en tel lieu que iedicl Pontife veut, ôc oùil aura
L I V R E s E C O N D. ^45
prcfcript audit Rcceueur le iour précédant, qu'il entend
qu'on luypreparc Ion plat &àfes Officiants Icdid iour delà
Conception. Et après difncriceluy Pontife fe difpenfei'ii
veut des veipres. Et neantmoins commande à celuy qui luy
à feruy de Diacre à la Mefîe d'aller auec tout le corps delà
nation dire \qs lecôdes veipres dudiciour àc fefte de la Con-
ception, Etccftuycy e(Herculiourderan,auquelladitena-
tion ait accouftumé de dire fécondes veipres.
Or non feulement ladicle nation fait & célèbre dans la
chapelle dudit Collège de Harcour tous les offices fufdicts:
maisaullîaduenantledecczdequelcundesfuppots, elle en
fait lesferuicesôc célèbre aucuns obits fondez à perpétuité
parlesbienfaicleurs d'icelle nation. Veoid ôc examine les
comptes des Receueurs d'icelle nation deux fois Tan de-
dans la grande falle des Théologiens d'iceluy Collège. Et
par chacun compte laiiîe cinq lois tournois à ladicle falle,
qui font allouez en defpenfe audicl Receueur, foubs ces
mots. Itempro turc auU HariciirlanXy ô'C.
D'auantageeftànoter, que dedans la falle des Arts duciic
Collège de Harcour fe tiennent toutes les congrégations
de ladide nation. Afçauoirpourelire ou continuer les Pro-
cureurs, Receueures , luttants. Bedeaux, Mcllagers, Le-
cteurs, Auditeurs des comptes, députez pour les affaires
extraordinaires , meimes pour pafTer baux, creerrentes , ou
faire quelconque autre choie que ce foit, concernant le
bien commun, conferuation ôc accroilTement d'icelle na-
tion. Laquelleatouiioursbeaucoup déféré audit Collège
de Harcour^poureilre la maifon d'icelle nation en laquelle
onatoufioursveuplusgrandnombredeperiûnnes yllusde
la nation de Normandicenmefme temps s'employer &: fai-
re fruit en l'Vniuerfuë de Paris.
Au reile l'e lia bliife ment entier dudicl Collège lors de fa
première fondation fut deucment ratiffic Ôc approuuépar
lelîcurEueiquede Paris, qui lors tftoit Maiftre Guillaume
Baufeti4.clecenom,rucceircurimmcdiatde l'^ucique Si-
monMatiphas,quifitp!u{ieursfondations en l'Eghfe de Pa-
ris :êc duquel Melfire Guillaume, (a çhartre d'aprobation
contient CCS mots. ,.
M M m m i j
3y
3»
644. VNIVERSITE' DE PARIS,
Vnitterfis prx faites Ittcras i/ifpeêfuris GuilUlmus permtjitone
dtuina. Tiirijienfis Epifcofm falutem. Deuotionem laudabUemfan-
Bu^propofitii Reuerediin chnfio Patris Bom. Roh. rti Confiant
tienfis Epfcopi tnfiituent'ts de notio & infittttere affectant is in bre-
ui viginti quatuor j vi-delicet fexdectm in artîbusé' ôcîoinTheo-
logiji facultate fchoUres in domibus quxcommuniter Domus A-
brincenfes vocantur invico fan^i CofmA Parifim prope povtam,
qu£ porta infcrni vulgariter nuncnpatur /ituata-s : quas nomine
execHtorio tefiamenti bon£ memoru Radttlpht de Hanatriafratrts
fui y quo/idam de Confi.intino m Ecclefia Conflantienfi Archidia-
coni acqitijtuit : vtimbi dtcfi fchoUres iuxta ordmationes eiufdc?n
Epifcopi fuper hoc éditas conuiuant. Adquoram quidemfcholarium
conuictum ibidem idem Epifcopiu diicenta^ libres annui^ reddi-
tus amartiz^atas deputauit, afignamt , ac etiam ordinauit^fub
certis ôrdinationibus ô*fiatutis fuper hec editis ab codem ^quantum
in nobis eflé^ poffumus confouere vo lente s. Attendentes in fuper
per prxmiffi cultum diuinum O' inde potiJsimeJrucJus ecclejî^pul-
lulare, quod totis vifceribus peroptamus , cohabitât ionem 6" conui-
cfumdictorum fchoUrium tam electorum quam eligendorum nec
non & aliorum^fi quos vitra dictum numerum ulterius eligi con-
tingetin dicfis domibus, acquiftionem dicfarum domorum ô" Ted-
dituum^ac deputationem cf* afignationem eorundem advfumprcf-
dicfum,iuxta ordinationes ab ipfo Epifcopo iamfaB-as dr infuturif
rationabiliter faciend^is quantum in nobis efi ô' poffumus aucfori-
tate ordinaria Ltudamus^ ratificamus apprebamus ac etiam tenore
prxfentium confirmamus iure noflro & ecclefue, nojfr.t Varifienjisin
pofierumfempcr faluo. Incuiusrei tefiimoniumjigtllum nofirum
prxfentibus literis duximus apponendnm. Datum An no Dominé
1512,, Mïlltjlmo trccenteJimOjdttodecimOjdie louis antefeftum Natiuita-
tis loannis Baptijîd.
Orpourceque le premier Maigre 5c Prouifeur qui fut au-
dit ConegeinconCinccaprcs le decez du fondateur Robert
de HircourEuerquedeCoun:ânces,rc noinmoitM. Marin
do IVlirigny,proche parent dTagucrrand de Marigny,veid
que ladi ce -ipprobacion de TEueique de Paris n'edoitpas af-
fez formelle pourdirpenfer les eftadians audit Collège d'al-
ler à la parroilFeouyr la MefTe,& aiîifter aux offices diuins en
rEgiifed'icelle,il obtint du S.PereClement^.vnelcrit pour
la Ckapelle dudit Collège, dontla teneur enfuit.
L I V R E s E C O N D, 64^
Bil^lomA'PontïfdHmpûfacdloVencrAhiHsCGllegij
de Harkttria,
démens Bpifiopus feruus feritorum Deidileéf^fîlif Magifiro éf
CoHe^io fchoUrium Domus de Haricuria Pnnjienfis Snlutem O*
Jpofioltcam benediBionem , Meruit vefird deuotionis afeffus,
e^uem ad nos & Romanam geritls ecdcfiam^'vt fetitionibus veftriSy
quantum cum Dco poj/kmus y fauorahtliter annuamus. Veftris
ttaque in hac parte fupplicationibus inclinât i, vtvos in cape lia feu
Oratorio domus de Haricaria Parijienfi diuinum offcium , diur-
numpariter& nodurnum ^cum nota & fine nota fingulisdiehus
celebrare dr facere cclebrariy etiam abjque licentia Epifcopi Pari-
ftenfisy qui. cfi &erit pro tempore petita ucl obtenta ( Epifcepalis
(^parrechiaiis ecclefix ac cuiuflibet alterius iure alittsin omnibus
femperfaluo ) vobis aucforitate apoflolica de fpeciali gratia indul-
gernus. Nulli ergo omnino hominum lice a t hanc pa^inam nofir^
conccfionis infiingereyVel et auju temerario contraire. Si quis au-
tcm hdc attentare prjefumpfertt : indignât lonem Omnipotentis Dei^
X^ Beatorum Pétri & Pauli Apcfiolorum eius, f'c noueritincurfuru.
T>ùtum Auinioni Kalen. luntj , Pontificatus nofirï annonono. Suh
plumbo,in caud.i dnplici ferica appenfo.
Tout ce que deflus concernant ie Collège de Harcour, ie
rayapprisdenobleôcfcientifiqucperfonneMaiftrcGeorge
Turgot, lieur de Demouuille, licencié en Théologie , Proui-
fcurduditCollege,&;Oificial denoftre Abbaye S.Germain
des Prcz.
Du Collège des Cholcts,
IEan Cbolet na tiF du Diocefe de Beauuais,6^ depuis Euef-
qued'iceluy,Pre{l:re Cardinal du titre de laincle Cécile, &
Légat en France, après auoir longuement ôcfaindemenc
vefcu,&: ayant efté en commiiîion pour le Roy, fe fentitpreC
fëdemaladie,& fit Ton teftamenc en l'Abbaye deMonftier
laCelieaupresTroye en Champa5ne,lc premier Dimanche
de l'Aducnt 1189. Par lequel il ordonne fa fepuJture en l'Ab-
baye de S. Lucian près Beauuais: 5c leur faicl laizdedeux
mil liures pari(îs,pour eflre conuertis en fond de terre. A la
chargequeleConuentdudit lieu célébrera touslesmoisà
perpétuité vn obirpour luy, ôc qu'aux iours defdits obics
MMrnm ï\]
G^r, ^ VNIVEÎISITE' D E PARIS,
fera baillé pitance aux Religieux du reuenu de ladite rente,
leionrcilimation qu'en fora le Prieur ou Soufprieur. Les
autres laiz de ce Jeuot&: libérai Pallieur faits auxEglifcs^
pauures de diuers DiocefcSjConiointsauccle premier mcn,
tionné,montentà vingt fept mil deux cens foixante ôc dou-
zcliures dix fols tournois. Non compris ce qui enfuir,par-
ce qu'il ne fe peut bon ncmentfo mm er.
A toutes les Eglifes Collégiales de Beauuais ,à chacune
centiolstourn.
A tousles Preftres du Diocefe de Beauuais quife trouuc-
roncifon enterrement, à chacun x. fols
A toutes les maladeries dudic Diocefe, aufquelles en ce
ceftament ne fe trouuera auoir cilc faici laiz particulier, à
chacunexx. fols panfis.
A tous les Conucntsdes Cordeliers &Iacobins delapro-
uince de Normandie, à chacun Conucnt àiiy;. iiures tour-
nois.
Item aux Hofpitaux du diocefe de Roiienjà chacun Hof-
pital quarante lois tournois.
Item aux maladeries du diocefe de Rouen,à chacun qua-
ranrefols tournois.
Item à tous les Preftresparrochiaux dudit diocefe, à cha-
1311. cun dix fols tournois.
(tem à tous les Conuents des Cordeliers6cIacobins du
Diocefe de RoLien,Rheims, 6c Sens, aufquels il n'a rien lè-
gue'particulièrement, à chacun Conuent dix hures tour-
nois-
Plus parfonditteftamentila ordonné eftre faits cent ca-
lices d'argent doré, garnis de patènes : chacun caliceauec
/apatenepefantdeuxmarcs. Defquels il veuteneftrediflri-
bué foixante au diocefe de Rouenj&quarantc an diocefe de
Beauuais, aux Eglifes que fés Exécuteurs mentionnez en
fbnditteflamentmgerontlesplusindigentes.
En outre il y a bulle du Pape Celeftin j. dattee du i. an de
fon pontificat aux Calend. de Décembre, qui eftoit de l'In-
carnation iJ94.parlaquelieil appert qu'outre tout ce que
defrus,il donna àl'Eglife Romaine 4. mille Iiures.
Du trefpas é'fepulture dadït Cardinal Cholet.
lean Choiec Cardinal ôc Legac deceda en l'an n^i. le 1,
LIVRE SECOND. ^47
iourd'Aoufl, 6c fut enterré en l'Egliie de l'Abbaye de fainct
Lucian, comme il auoit ordonne. Monfieur Dom Ican Foy
Dodeur en TheoIogie,Abbé régulier de faindSymphoriaa
près Beauuais,m'a afleuré auoir veu par efcrit, que fur la
tombe dudit Prélat il y auoit Ton effigie d'argent en boiTe
proportionnée à iàgroiFcur 6c gradeur,& ornée de plufieurs
pierres precieufes. Laquelle fut vendue pour reparer l'Egli-
fe,quiauoitell:ébruflee parles Anglois. Son Epitaphe qui
cil auprès Ton lepulcre eit tel .
jfid legensfijle^fenfa quant Hifueritîfle :
Cuius tnmpilchriim ccrnis fulgere fcpulchrum.
Efi rofa fuh fetïA quîimprj^munt fubdita metra.
Et tantiflorà vis fe dijfundit odo ris.
Ecce fuh hoctumulo Venerabilù ejfa loannis,
C.eciltx titulo déco rati plu ri bus nnnis .
roJleaLtgiitm fuit inclytfi^ atqnefrobatus.
Vt r magm cordis^ eut m mens nefeiafirdis .
Gloria Erancorum, deeus orbis^formaj^ morum,
Fautor iufiorum^ eonfians vltor vitiorum,
Canonii O' legumprofeffor erat generalis:
Francoru?n Regum Confulbonit'S &fpecialis.
Prouocet adfletumpietas recolcndo cholvtum,
Tanquam deletum fontem honitatc repktum.
Mers quid feeifli ? Vit£ refecans itcr tjii?
Multa gregi Chrifii chartfmata fubripui/li.
DapJIlis & mundus verax fuit atque fîdelû,
Floreat in cœlis, quia nunc fîhi nemo feeundm.
Annos deprom^ts ocio de mille trecentisy ii<)i.
Augujïmonas quarto lux efimorientis.' »ez,Aoti! .
Les Carmes enfuyuanSjefcrits en lettres d'or, font engra-
ucs à l'cntour defon monument.
Hac in capfclLi latet orhii fulgida ftella :
c Cuiuis fulgore regio h. ce fuit in honore.
2t. E ranci a L egatumfufcepit eumfibigratumy
Eormam virtutum, Erancornmnohile fcutum.
Htevir compofitusy virverax, vtrj. pertti^s,
Iu(lt44j mumficF.^:, Regum fpeeialis amieus,
Ergo mecum plore s prxclari PatrlSj ô" ores
-1 Vtpofi hos flores jrucf m capiat meliores.
û^% VNI V ER SITE' DE PARIS,
Envn petit linre des Cliolecs eft encore cec ÉpicaphcJ
Jicl'^arum me j^rimus ager nut nuit^ henorat
Jxoma :fem fœdcrafdcis crant.
Relliq^io^fietoé yfttidiorum infigma crefcunt
'Me dtice . J^isfuerim comprebat ifia domns.
Les Reliiiieux de ikincl Dciivs font fcn Anniuerfairelc
penulcicrme luiilec.
Des Exécuteurs du teflamcnt dudit Reuerendifimt
Cardinal Jean Cholet,
Entrecinq exécuteurs du Teftament de lean Cholet par
luyinftitueZjil n'en demeura quedeuXjC'efl à fçauoirMai-
ftreEurarddeNoientel ôi Gérard de iain et luft. Lcfquels
l'acquittèrent dextremenc de leurs charges : en conuertif-
/ant premièrement vnlaiz de fix mil liures tournois (que le
ttdateurauoit dédié pourla guerre contre l'Arragonnoisd
cllerecontinuoir, cequ'il n'aduintjà l'achapt desmaifons
quieftoien tau lieu où eft de prêtent le Collège des Cholcts.
Lib.x. 'feja- Et la première futl'hoftel de deffund Gautict de Chambly,
crifaeMjji ^ gfj-jfj ]^ f^jj-nomme Dcmocharcs ) Euclquc deSenlis,qu'â-
cheptcrentles exécuteurs de fon teftanicnt, 6c Fut amorty
ledithoftelparIeRoydeFrancePliilippv:4.ditlcBcl,&ap-
prouucpar les Religieux, Abbé &: ConucntdelaindeGe-
neuiefue, moyennant fix cents liures tournois qu'ilsenre-
ceuren t pour l'indemnité, 6c referiieà eux quatre fols fix de-
niersparifisderenteFonciere,à cauie del'ufficedeCheue-
cier. Cet accord fait en l'an 1295. leleudy après la fefleS.
Martin d'hyuer. Ce qui peude temps deuantc'eilai'çauoir
le 3. Dimanche de luillet enlamefmeanneejleurauoit efté
permis £cnudorizé par la bulle du Pape Boniface 8. En la-
quelle auiîî eil confirmée l'eiedion defeize efcholiers mai-
ftresés Arts, choifisparlefidits Exécuteurs des Diocefifs de
Beauuais &. d'Amiens, pour eftudior enTheologie.Lefquels
Executcursfurentnommcz Grands Maiilresdcldits efcho-
liers. Et iccux morts, le Pape entend qu'en leurs places flic-
cedentles Doyens,ôciccuxabfensles Archediacres, ouau-
tresperfonnes qualifiées deidide^Eglifes. Lefquels di/po-
ierontdefditseicboliers chacun pour Ton Dioceiè:& pour-
ront
1 1 V R E s E C O N D. ^49
Tontaugmcnterou diminuer ic nombre, félon l'exigence
des affaires.
Pour le chaufagcdcfditsboiirrierSjiceux exécuteurs bail-
lèrent quatre cens iiuresparinsàmettre à rente perpétuelle.
Et en très autres maifons qu'ils achetèrent pour dilater le
collège des Cholets,ily en auoit vne petite contigueau
fufdithofteldeSenlis ; Où ils fondèrent fixEfcoliers eftu-
diâs es arts libéraux. Plus ils baillèrent huit cents liures pari-
fisà l'Eglife Cathédrale de Beauuais pour acquérir rentes
annuelles oc perpétuelles à acheter le pain de chapitre pour
diftribuer aux chanoines, qui auroiêt efté à la grande Meflc.
Et pour cefte fondation, ils font tenus de faire deux obits
folennelsparchacunan,&:touslesioursen vne MelFe, dire
vnecoIledeproprepourramcduditficurCholer.
Item Icfiiids exécuteurs ont baillé à la fabricque de Saine
Pierre de Beauuais fixcentsliuresparilîs.
A Thoflel Dieu de Beauuais, cent hures parifis.
Aux religicufes du Paraclit, cent liures tournois.
Aux pauures de Nointel, troiscents liures parifis.
Auxpauureshonteux de Beauuais, centliur€sparifis.
A trois fœurs , Yfabel, Petronille ('ouPerrette)&: Ermen-
garde fqui eftoient, comme il efl crédible, parentes ou
alliées dudic Sieur Cholet) fix cents liures.
Etplufieursautres laiz &;remifesdcdeniersàluydeuz, qui
feroien t long à référer.
Cet exécutoire de teilament futpaffe par deuant l'OfHcial
de Beauuais, le Mardy après la feite fainc Clément (qui eft le
23 Nouembre) 1297.
Maiil:reEurarddeNoientcl& Gérard de faintluft, exé-
cuteurs (comme dit cil) du teflamentdudit reucrendillime
Cardinal lean Cholet eflan s décédez, lean furnommële
Moine,auffi Cardinal Jeur (ucceda feul à mefme charge,
exhorté ôcaudorizépar bulle denon:reraindPere,Bonifa-
ceS. C'cll: luy qui a tait les flatuts du Collcgedes Cholets,
quifonten grand nombre. Etquipareillementyafondé en
rani303- quatreCommendesmaieures ('ainflfont ellesap-
pelléesj&veucqueceux qui en feront pourucus fbientdo-
refnauant nommez Chappelins, defqucis deux doibuenx
eilre de la ville ou du Diocefe de Beauuais, &: les
NNnn
6^0 VN I VERSITE' DE PARIS,
deux autres delà ville ou du Diocele d'Amiens. Ec quelef-
dirs quatre Chapellains f'acordent teilcmet enfemblc qu'il
yait tous les iours deux MelTes (atout lemoins) en la cha-
pelle faind Symphorian, oùils alloientdeuantlaconftru.
cliondecelle qui eftmaintenanten leur Collège,
En lamefme année, les Euefquc, Doien ,ChanceIlicrôc
Archediacrc dei'Eglifccle Pans ont cohrmélalufdite fon-
dation. Il y a encore vne autre commende ou chapellenic
mineure, dide de Rauenel. Comme le reuenu du Collège
s'cft augmenté par bon mefnage & nouuelles donations,
aulîi le nombre des BourGers eft creu iufquesà vingt grands
Théologiens, &.i6.petis eltudiants es arts liberaux^delquels
la moitié doiuent élire du Dioccle de Beauuais,&: les au-
tres du Diocefe d'Amiens. Et y a Bulle du Pipe Boniface S.
confirmant ce nombre de Bourficrs, la qualité d'iceux,rof-
iîcedc Prieur, les Procureurs d'iceIiemaiion,ôc le Cuftos.
Qui eftceluy qui confère de plain droitles petites bourfes
tantd'vn diocefe que del'autre. Commefailoit iadis Mon-
fieur Seguier Doyen de noftre Dame de Paris ôcConfciller
du Roy enParlcment.LcfufditPapeaaunTiapprouuëlerei-
glementdu collège faitpar le Cardinal le Moine.
En l'an 1352.162.. Ianuier,Geufroy du plelîîs, fondateur
du Collège du pleflis, en la rue S.Iacques donna par fon
Tcflament cent liures tour, aux Bourfiers du collège des
Choletz: En recompenre(commeil teftifîe ) desbiens,qu'il
pouuoit auoirreceusdeleur fondateur lean Cholet Car-
dinal.
Lamaifondes Cholets efloit premièrement appellee, la
maifon des pauuresefcolliers, près l'EglifeSaind Efticnne
des Grecs.
Lefdits cfcoUiers n'ont eu fi toft en leur maifon vne Chap-
Deh cha- pelle, aius allaient à la Mellb & au diuinferuice en la Chap-
peiicfaind: pelle S. Symphorian, quieftàropofiteôcdcuantla erande
"' * porteduaitCollege. Et en auoient vnecie^parlape^mlU
îionde^Abbédeiainc^:eGeneulefue;auquelellc appartiéc
pkfjo ttire. En leurs anciens tiltres ôc regiftres elle eft appel-
lee Omtorinm ftue CdpelU fancfi SymfhoYiani in vineis. L'ora»
toirc ou Chapelle de fainct Symphorian aux vignes pource
que comme nous auons prouué au commcnccmencdece
LIVRE SECOND. éjï
fcGond liure, tout ce quartier là anciennement eftoicplantc
envienes.CeftecJiapclleayantlogismanablc&iardin- n'a, .r
rien de commun auec les maiionsoccourccotigueducolle' dcS.Michcî
gc vulgairement dit de S. Michel, membre dépendant de dcuant Li-
l'Abbaye du montS. Michel. Auquel lieu il n'yeuriamais ^^"''
exercice dclettres,nybourfiers fondez, &rcpeutprouuer
par tiltres de crois cents ans ou enuiron,que c'eftoienc mai-
Ions ourefidoientdespcrfonnes laicques, ou Ecclefiaflic-
ques,ielonlesbauxàeuxfaicls. Carenrani3i5. Nicolas de
Franuille, chanoine de Rouen les tenoit,& par fes lettres
dattees du 3. Dimanche d'apresPaiques,recognoiftauoir eu
permifîion de l'Abbé de fainâie Geneuiefue,de faire ou ucr-
tureScpofervneporteaumurduiardinde la Chapelle faine
Symphorian,poury entrer delà court. Sousconditionque
ledit Abbé la pouroit ofter, & faire reparer le mur en Ion
premiereilat,quandbonluy femblcroit.
ParmefmcfouiFrance,enran 1336. Iciourdela Natiuité
nofl:reDame(quien:le8.Sepcemb.)futpermisàIeandeSme-
meure djecenteurdefdices maiions,d'auoirvneportejpour
entrerdefacourtenladide chapelle defaind Symphorian,
y célébrer MelTe ôc dire fon feruice . A la charge que quand
\<::s Religieux de faincle Geneuiefue y feront pour leur re-
reer, il n'entrera ny à la chapelle ny au iardin.
Ccftc chapellen'eft pointvnieâaucune office des Religi-
eux de fain te Geneuiefue,&: a touliours eilé libre aux Abbez
delà conférer tantàPrellres feculiers qu'à religieux. Corne
ilappertpar les deux cy defllis mentionez,aufî] par M. Guy
; MaribralTe Bachelier en Théologie, qui eneftoitchapeilain
f en l'an 1528. & par fon fuccelTeurjMaiftrelean le Bief, Do-
uleur en la meîme faculté.
Maintenant MoniieurLouysleBel, Chanoine ôcCheue-
cier de faincteGeneuiefue en eft titulaire: ôifuiuatTancien-
ne courtume , n'owblie à bien receuoir fes confrères qui luy
vont ayderà faire le diuin feruice le iourS. Symphorian, qui
cftleii.d'Aouft.
En l'an 15^8. le Pape Sixte 5. parfàbulledonneeàRome
auditan,le24. Nouembre, permit au Roy de France Char-
les 9. de vendre & aliéner à perpétuité , cinquante mil efcus
de rente du temporel de l'Eglife^rachetableau denier 24.
N N n n i j
C;i VNIVERSITE' DE PARIS,
qui eft pourvn efca payer vingt quatre efcus.
Et pour exécuter celle venduion,ii députa MeiTcigneurs
les Cardinaux Ciiarles de Lorraine, Charles de Bourbon,ôc
Nicolas de Pelué. Lefquels ordonnèrent des ComniiiTaircs
parles dioccfes, pour faire le département. Suyuant lequel
l'Abbaye du Mont fainâ: Michel, membre dépendant du -
diocefe d'Aurange, fot taxceà 60. efcus d'or loi de rente , au
denier 14. ( comme dit eft ) reuenant àraifon de 53. fols tour,
nois relcu,à38i6. liures. Et pour payer vne partie d'icellc
Lamaifon fomme : cn Tan i57i.le4.iourdeDecembre,lalurdi£l:emai-
deS Michel Çq^-^ jg fain£t Michcl fut mife en criée : & après les procla-
dcexet!^^^ mations , affiches &; enchères deuëment faicles, adiugeeà
M. François Morel Principal ôc àla communauté des pau-
urcsde Montagu,pourlalomme de 1260. liures tournois-.
Et à la charge de payervn fol tournois pour liures, pour les
frais 6c loyaux couils de ladite vendicion, qui montent à
cent treze liures. Leiquelles deuxfomrries monfieur Clau-
de Marcel Receueur gênerai , confc^fle auoir receucs par fa
quittancequ'il a bailieeaufditsdeMontagu,dattce du 28.
Feurier i)7i- Et demeure ladite maifon de S. Michel feule-
ment chargée de fcpt fols parifis de cens, payables par cha-
Gunanau lourfaincl RemyàMeATieursles Religieux, Abbé
ôc Conuent de fainde Gcneuiefue.
En l'an m 04. par permilfion deReuerendpereenDieu
Eftienne de Poncher 102. Eueiquc de Pans , & de Philippes
Coufin,AbbédeiainclcGeaeuiefue,ceuxdesCholetsiirêt
baftir & conftruire vne Chapelle en la ceinture delcur Col-
lège , fans eilre plus fubiets de fortir pour aller à celle de
S.Symphorian. Laquelle fut dediee l'an 1519. le 10. d'Aouft.
Soubs condition, qu'ils n'y pourroicnt enterrerperionnc
fansle confentement dudit Abbé de faincle Gencuiefue, ou
defon Vicaire, &:da Curé de S. Eftienne du Mont.
Ils eurent aulfi permilïion d'ériger vn Ciboire enladid*
Chapelle, lequel fut fait d'argent cn l'an 1520. le premier
iour de lanuicr,ôc coufta cent douze fols deux deniers tour-
nois.
Du puis des En l'an 1-^02. le puits des Cholets qui f'en alloit en totale
choieis, ruine, a cfté reparé , en reprenant depuis \ts fondements
oilanc les pierrespouxnes U y employant lufqucs à quator-
L I V R E s E C O N D. 6f^
ze aOfizcs de grolTes pierres de caille. V'ne partie auffidcla
charpenterie a elle changée, ôc le defTus garny de plomb
neuf en forme de chapeaux de Cardinaux, comme on le
void pour le iourd'huy. Et cft à noter que de derrière les
vieilles pierres qu on olloit pour en mettre de neufueSjfor-
tit vn air fi puant êc inf-ecî , que plufieurs en furent en
danger de mort , fi Dieu par vne grâce fpcciale n'y eut
pourueu.
Vriuikges ^offices y & fondations du Collège
des chalets.
Audit Collegefe void vne Bulle du Pape Martin 4. Ôivnc
autre de Nicolas quatnelme parlerquellcs il efldonnépou-
uoir auCardinal du tiltre de laincle Cécile, dicl lean Cha-
let, de faire ccftam en t, léguer & donner de fes biens 6c
moyens.
Plufieurs .uTtres & diucrfes Bulles du Pape Boniface 8. en-
uoyeesaux exécuteurs du teitamentdudit Cholet,& aufli
au Cardinal le Moine ,à l'Abbc de fàincte Geneuiefae,&
auxEuerquesdeSenlis>Noyon;Amiens,&autres,pourrin-
flitution de fon Collège.
Autres Bulles du Pape Benoift 11. enuoyees aux Doyens
de noftre Dame de Paris , d'Amiens & de Novon , contre
ceux quiferoientiniuresauxEfcholiersdesCholets.
Les Officiers de ce Co-llege font les Prieur , Procureurs, &
Libraires, en Latin Ltbrart/ j cleuz à la pluralité de voix des
maiftres BourfiersTheologiens de ladite mailon ,&:ne peu»
uent eftre plus d'vn an à melmc charge.
Il y a trois grands main:res,pourauolr efgard fur le Collè-
ge, &pourpouruoirauxgrandes & petites bourlesdclVa
&: l'autre dioceie.
Les prefentateurs des grands Bourfiers, font les- Chapi-
tres de BeauuaisÔL Amiens Que fi en leurs compagnees ils
n'ontperfonne capable qui puiiiè ou veuille prendre cefte
charge: Us en peuuent nommer quelquVn des p! us notables
de leursvilles. Quant aux petites bourfesleCufbosoufa-
perintendantmai tre du Collège, (qui lefutdefon viuanc
Monfieurle Doyen Seguierjlespeut conférer.
Il y aaudit Collège plufieurs belles fondations Royalles
NNnn iij
é54 VNIVERSITE' DE PARIS,
du Roy Charles y I. ^e quelques Cardinaux, comme di*
Cardinal Cholet, du Cardinal le Moine, ôc du Cardinal de
Boulongne. DcsEuelques de Senlis & Noyon, de pluficurs
Doyens deParis,d'Amicns,Senlis&:Noyon. De plufieurs
Archidiacres, Chanceliers, Chancres 6c Chanoines de Pa-
ris, Bayeux, Rouen,Beauuais,Scnlis,Amiens ôcNoyon. De
plufieurs Dodeurs, tant en Théologie qu'en Décrets: des
grands Maiftresdudic Collège des Cholets qu'autres per-
lonnes Eccieliaftiques ; comme aufli des perfonnes laicques
de diuers lieux. Ce qui fe void par lesliuresdesfondations
audit Collège. Pour lefquelles, de calcul faid , il fe dit ( ou
doit dire) par chacun an,mil cent quatre vingt deuxMelTes,
tant hautes que baiTes. Non comprislesobitsfolennels^auf-
quels refaitiermon en Latin.
De ce Collège , petit en eftenduë , font fortis de grands
perfonnages, comme desEuefques: lean Boery natif d'A-
miens,EuefquedeMeauxcnrani447. Vn autre du diocefe
de Beauuais, quifut Euefquc de Langres,lequel auparauanc
auoic elle confedèurdu Roy Charles VII. Au/îî pkificurs
autres, qui ont eflé précepteurs ô^confcfTeursdcsRoysÔC
Piinces.
DU' Collezc du Cardin jI le Moine,
MEffirc Jean le Moine nafquit en vn petit village du
diocefe d'Amiens près Abbeuille, que l'on appelle
CrelTi ou Crezi. Aucuns penfent qu'il eftoit fils dVnMaref-
chal: pource qu'il a blazouné ï^s armes de trois doux. Il
cflcrediblequecefoitplufboftenmemioirede lapafTion de
noflre Seigneur. Quoy qu'il en foit, tout le monde eft d'ac-
cord qu'il fauança par les efludes, ôc qu'ayant cftudiëen
droit Canon , il f'achemina à Rome : où il fut bien rcceu
d'aucuns Cardinaux. A la fuirtedefquels il compofà quel-
ques glofcs fur le 6. desDccretalcs,quclePape Boniface 8.
auoit nouuellement compilé: &: par ce moyen vint en la co-
gnoiffance & amitié du fainct Père, qui le fitpremierement
EuefquedePoidiers,&puis Cardinal du tiltredesiàinds
Marcellin & Pierre Martyrs. Et finalement l'enuoya Lcgac
en France,du temps du Roy Philippes le Bel. Duquel il ob-
tint de grandes immunitez 2c amortilTemcnts pour doter
Ton Collcgc,intituléencoreduCardinalle Moine. Maiftre
LIVRE SECOND. 65J
Nicole de Grauibiis boudler d'iccluy,ôc Docleur en Théo -
logie,aercTiclaviedecebon& dodePrelac,6cprudemmêc
remarque, que combien qu'il fucparuenu par l'eftude du
droicl Canon: Il n'a toutefois voulu fonder (on Collège, ny
celuy des Cbolets(carilfut exécuteur du teflament du Car-
dinal Cholet, comme did eil cy delTus) que debourfiers
Théologiens : cognoiifant que la plufpart n'eftudient en
droid Canon que pour chiquaner des bénéfices. Et pour
celle melrne raifon, il ne permet à aucun de Tes bourfiers
d'alleraux efcholes de Décret, linon durantles vacations.
Le commentaire qu'il compofa iurle6. des Dccretalcsfut
impriméà Paris par lean Petit, l'an 1535. Et eftainfi intitulé.
Clo(fi aurea nohà priori loco/uper fexto Décret altum libr» tradtfa
per Reuerendifimum D. Dommum loannem monachum Picar-
dtim , Sacro /àn£Î£ Rôm4^£ Ecdcjix ^resbyterttm Cardinnlem^ ac
Vice came llarium meritifsimmn.
Iceluy Cardinal en l'an 1301. & du rcgnede Philippcsle
Bel le 17. acheta les anciennes maifons où auoient habite
quelque temps les frères Hèrmites mendians de l'ordre S.
Auguitin, (îzesàParis,aboutiiransd'vn bouta la rucSaind
Vidor, 6c de l'autre au riuage de Seine, au lieu dit vulgaire-
ment le Chardonnct, 6c en latin Cardufietum-.ipourcc que
ces terres efloient aucunement en friche & couuertes de
chardons. En l'enclos defquelles efl l'Eglife S. Nicolas , qui
retientlelurnora du Chardonnet:6c. non du Chardonne-
ret,pourlederiuerabu{iuementdu nomd'vn oifeau. Etcô-
bien qu'il déclare par fes lettres de fondation le lieu fufrîlant
pour6o.artilles,ou ell:udiâtsauxartsliberaux,6C4o. Théo-
logiens :toutesfois il n'y a fonde de Ion propreque quatre
Artiftes 6c deuxTheologiens,qui doiuent cflre de la ville ou
Diocefe d'Amiens :conltituantpour la penlîon de chacun
artifte quatre marcs d'argent pur, net, 6c du poix de Paris;6c
pourleTheologien,{ixmarcs.Etneveutaucun eftre rcceu
bourrier,qui ait en patrimoine ou benehce la valeur de trois
marcsdargent.Nuiaulîînepeutcftrereçeuau nombre des
Theoiogiens.bourficrSjS'iI n'eft préalablement M. es arts.
Etnedoitpour Ton entrée faire aucuns banquets ou diftri-
bu tions: ains feuiemen t baill er cent fols tournois, pour eftre
employezaux nappes 6c vtenfilies de la communauté. Le
M^ VNIVERSITE' DE PARIS,
Prieur oiiPrincipalcftclleurvnclésThcoIogicnsparlegrad
Maiftrejck.IcsautresTheologien5 bouriiers le 18. Odobre,
ioLir de làind Luc. Et quatre lours après, il fe fait elcdion de
deux Procureurs. En mémoire decelle fondation ledit Car^
dinal a ordonne que fa maifon s'appelleroità perpétuité, la
maifon du Cardinal. Laquelle le dit à preient, le Collegedu
Cardinal IcMoine.Etpourtousceux qui y voudroientfon.
der vn ou plufieurs autres bourllers, il a permis qu'iccux
decedans, ils en puilîcntprefenter d'au très pour eftre admis
par le grand Maiftre, demeurant àeux & à leurs fucccfleurs
le droit de nomination. Et tout ce que deiliis a elle confir-
mé par le Pape Boniface J^. l'an 8. de Ton Pontificat,ôc 4. iour
deAlay.
Celle dernière article caufa la création de plufieurs nou-
ueaux bourfîers. Et entre autres leaitCholet CardinaLfon-
dateur du Collège des Cliolets(comme dit efl) y a ronde dix
bourfiersTheologiens natifs duditDiocefc d'Amiens. Lef-
quels il vcutpcrccuoirmefmereuenu, que les autres.
Plus, très noble & vertueux Seigneur , leandeGrauibus
(ainfici^t il appelle enlatinj Cheualierdel'Ordre, parente
héritier en partie dudit Sieur Cardinal le Moine , y a fondé
encoresd'autres bourfîers riufques a ce que par arreft de la
CourdeParlement,duJ5. lanuier 1544. le nombre aefléli-»
mité & arrefté a fix bourfiers artiens &: 18. bourfîers Theolo-,
giens. Et les marcs d'argent qu'ils receuoientcôuertis en ar-
gent monnoyé,felon l'aualuation du marcfaicte en l'an ijji.
J.e 2. lour de Septembre, par vneientence donnée entre lef-
dits bourfiers&M. lacquesRoulTet Curé dudit Collège, àr
quatre liurcs,dix fols,huid deniers tournois ledit marc. Qu|
feroit pour les fix marcs du Théologien ly.liuresquatrelols
tournois. Etpourles quatre marcs derarticn,i8.Iiures,deux
fols,huid deniers tournois. Toutesfois la Cour , fans regar-.
der de fi près, a ordonné, que le bourfier Théologien aura
dereuenuannuelié.liurestourn. & par chacun iour deux,
painsblancs: l'vn pourdifner6crautrepourfoupcr,poifans
chacun douze vnces. Eric bourfier artien aura i8.1iu. tour,
feulement- En ce nous voyons quel détriment prouientaux
pauures bouifiersdecechangement de marcs d'argent en
argent monnoyé,contre la volonté ôc ordonnance du tefta-
reur
LIVRE SECOND. 657
tcur : qui preuoyoit raccroiïïementfuturdu pris des viures,
veil:ements,&: autres chofesneccirairesài'homme,à quoy
fî raugmencation du pris du marc d'argent ne correipon-
doit, ladite fondation leroic infuffifànte.-Commei'on void
auiourd'liuy que Je marc d'argent vaut 29. liures,&:lesïurdi.
tes chofes font au fupreme degré de pris. Tellement que les
fix marcs d'argent ordonnez pour vn BourfierTheoiogicn,
ncreuiennentpasmamtenantaupris d'vnfeulmarc. Pour
cefleconfiderationj les bourfiers ont tant faid, qu'ils ont
auiourd'liuy chacun 40. liures tour, ôc quand on les a voulu
réduire à la première taxe, ils ontformé oppolition au con-
traire, qui elt demeurée indecife.
>î La petite nuiere, didc c!e JBieure ou Parifîenncmentde
P Gentilli,pa(roitiadisauant qu'elle f Lift dell:ournee,parder-
ii fus la place ojù ce Collège efl: fitué, comme il l'en voit enco-
ji xesdes remarquesaudit Collège, &, en ccluy que l'on fur-
nomme des bons Enfans de rVniuerficé,& comme encores La rue fi-
le furnom qu'en retient la rue iufqu'à preient, le ferable ^'^"'^=-
confirmer aifez pertinemment.
Ledit Cardinal le Moine decedaà Auignon,le 22. Aouft
i3i3.ôcfon corps fut apporté à Paris, ôcinhuméen la Ciia.
pelle de Ion Collège, le premier iour d'Odobre à mef-
me année, comme il eft crédible : toutcsfois la datte eft
effacée.
L'infcription de fa tombeeft telle.
BfC iacet Domtntis loannes Monachus^ Anjhiiinenjis Diocejïsy
Tituli fanclorumMarcellié' Pétri Preshyter Cardtnâiis jfitnda-
îorîftmsdo^^jv^, ^^tebtjt Aueniône ^ \/6nnq Bcmmi ^is 13. die
2 J. yÎHgùfii . Se fuit us futt hic frima die menjîs Ociûhrlsy
Anne . ..
lia eu vn frère nomme AndréleMoine,queDemochares
furnommedeCreilîjàcaufedu lieu de fa natiuité. Lequel
futle65 Euefque deNoyon,&printpofreiïion del'Euelché
la vigiiefaincl: Laurent 1504. deuant la porte du chafteau,
comme c'eftoit l'ancienne couftume, fumant ce qu'en efcjit
ledit Dcmochares. IldecedaàSempigniaupresNoyoD,ôC'
fut fon corps apportéà Paris 6c enterre en la Chapelledudit
CoIles;e,ioignantfon frère. Où fe void encore la tombe,
ayautcsenuironilafubfequente.efcriture engrauee. Mais
OOoo
L
6^t VNÎVERSITE' DEPARTS,
J'an 6c iour de Ton trefpas ne fe peuuenc plus lire.
Hic tacet Dommus Andréas Monachus , Ambixnenfis I>tocefisy
quondam Nouiomenfis Eptfcofw ^frater Gcrmdnm Bomtni loan-
nù monachiytfliHs domus fundat9rîs.,^jù obijt Anna Bomini MiU
lefimo ^
Aprilis, apud Sempigniacum^prope Nouiomum. Infeptima dte
menfis M n^ fequentis fuit hic fepultns . In augmentumfchoUriitm
domus hutus y quatmrmiUia. Florenorumde Florentia legmit.
Orate pro eo.
En ce que tous deux font appeliez Moine, i'infere que
c'eftoitleurfurnom, 6c non qu'ils fufTenc de la profcflion
monaftique.
DU' Colleze de Nauarre.
o
E Collège de Nauarre, autrement die de Champagne,
fut fonde par feu debonneraemoireleanneparlagrace
de Dieu Royne de France £c de NauarrCjComtelle Palatine
'3^4- de Champagne 6c Brie, \'^\\ de grâce 1304. Oiiellevouloit
qa'ily eut trois rortcsd'efcholiiers. C'eftàTçauGir vingt en
Théologie, qui auroient chacun par femame defcptiours
huictfolsparills : 6c trente en Phiiofophic, qui auroient cha-
cun parlemaine lix fois pari fis. Lelquels Arciens auroient
vn maiitre expert en Philofophie , 6c aufîi de bonnes mœurs
pourlescnieigner. Lequel maiilreauroitdoublebourfede
bourfier Arcienpour fon falaire. Et depuis cetempslàona
cflabli vn loufmaiftre Artien,qui n'cil pointde lafonda-
tion delaRoyne( ce qu'il faut bien remarquer, j Outre ce
vingt efchoiiers Grammairiens, qui auroient chacun pa>r fe-
maine quatre ibis parifis. Lefquels auroient vn maiftre en
Grammaire iuffiiamment inftruitpourles enfcigher,lequel
auroit double bourfe Grammairienne , c'eft à dire huid
lois parifis.
QjjantauProuifeur, qui cflla féconde perfonne du Col-
lege^il fut inilitué par le doyen auecqucs la faculté deTheo-
logie, pourauoiri'oîn du temporel: Nepouuant toutefois
prcftcr ou receuoirargent, faire des defpenfcs tant foit pca
grandes à la réparation duditCollegc,iàns le communiquer
premièrement à Mefîîeurs le grand MaiiUe, Principal des
Artiens, Principal des Grammairiens, 6c au Doyen ,qui efl.
icplus ancien des bouriiers Théologiens.
L'IVRE SECOND. ^^9
Il fautremarquerqu'cncctemps là leDoyen de Théolo-
gie aucequcs la faculté eitoic ce qu'eftauiourd'huy le grand
Confeiîcur du Roy.
Le Prouifeur doit rendre,tout au plus tard Tes comptes
de trois ans en trois ans en la prclence de Mcfïieiirsles grand
Maiftre,principaldes Artiens, Principal des Grammairiens,
deux les plus anciens des bourficrs Théologiens, & le plus
ancien chapelain refidâtau Collège. Que ('ils ne fcpeuuent
accorder , ils von t droit à la chambre des comptes, qui a de
couftume de les entendre gratis.
Pour le regard des Chapellains , il fut dit^ qui 1 y en auroit
deux perpétuels qui fcroient le fcruice de femaine en femai-
ne l'vn après l'autre akernatiuement. Lefquels Chapellains
auroient autant qu'vn bourfier Théologien, ôc auiFideux
Clercs qui auroient chacuii la valeur d'vnebourfe Gram-
mairienne.
La Royne commanda qu'vne terre proche de Paris feroit
achetée, qui vaudroic deux mil liures de rente, pour Tcntre-
tenement des Elcholiers.E tau lieu décela, Ton mary Philip-
pe le Bel print les deniers defquels ondeuoit acheter ladite
terre : & les afligna iur la Comté de Champagn e,de laquelle,
ilsontiouyiuiqucsauiourd'huy. Et efticeliefomme amor-
tie & non rachetable.
En l'an ijiy. les exécuteurs du teflament de ladite fonda-
trice ( aulquels elle auoit donné puiiîance d adioufl:cr,dimi-
nuer, ou corriger ce qu'ils iugcroient eftre bon à faire j le 3.
d'Auril ordonnèrent qu'il y auroit vn foubs-maillre des
Grammairiens pour enieigncr la ieuneire. Lequel fous mai-
ftre auroit la valeur d'vne bourfe Artienne , c'cftàdirelix
folsparifîs.
AulFi de par eux fut ordonné qu*il y auroit vn maiftre en
Théologie, lequel auroit vingt fois parifis par chacune fe-
maine: Et feroit tenu de lire en Théologie en ladicle mai»
fon.
Lefquels exécuteurs ont adioufté pour l'augmentation
du faind office , deux autres Chapellains & deux clercidef-
quelsauroient pareils gages queîesautresdelafondation.
Et fera au grand Maillre&au Prouifeur, quand lefdids
Chapellains feront abfents, d'en fubftituer d'autres en leurs
places, 00 00 ij
6G^ VN I VER SITE' DE PARIS,
Ilfautremarquerqu'ily a vn gran de offre ou chrefor, ap-
pelle la Gap>[c,oiiilyacroisdiuerfesrerr!.ires,6c crois diuerles
clefs. Donc l'vne appartient au grand Maiftre, l'autre au
Prouifeurj&Lla troiiieime au Principal des Arciens. C'eft le
lieu où fe mec le refidu de l'argent.
liyaaudi deux autres grands coiFres, où fegardentfoi-
gneufemenc les Chartres des fondations ûc priuileges de
rVniuerfité de Paris.
La Royne fondatrice enrichit pareillement ce Collège
d'vne excellence librairie. Et en iceluy on ne receuoit ancic-
Demcntque des pendonnaii-es, de peurquelafrequentation
des allans&venans dits Martinets ou Galoches, n'alterall:
en quelque forte la d.fciplmedespeniionnaires.
La plus grâd parc des ieunes Princes, Seigneurs & Gentils
hommes, lont couflumieremenc nourris & inftruits en ce
Collège pluftoft qu'en autre, cat pour fon afliecte bien xree,
fcpourlanetcetcen laquelle on l'entretient, que pour l'ei-
gard de fa Roya! le fondation.
Leiy. iour d'Aouft, auquel on célèbre la feftede fainci
LouySjtous les Bacheliers en Théologie fe trouuentence
• Collège à la prédication de l'vn d'entr'eux , luiuanc la cou-
ftume ancien ne.
Au portail dudit Collège fe voyent deux ftatues, l'vne de
K,oy, l'autre de Royne,au deilous defquellcs les deux elcrits
cv delfousfontgrauez.
Philippe Pulcher i Fraficorum Rex Chrifi'unifimus , huins
do7nti4 fiinda. tor.
Soubs l'effigie de Rovne.
loanna^ FrancUÔ' N auarr^ Rcgma, Campama^ Bru^ Cornes
falitina , ha6 jedes fimdatiit y 1304-
Au milieu de ces deux ftatues, les vers fuiuansfQntaufli
cngrauez en la pierre.
DexîrapoterfSy lex ^qu^^fidc-s^ tria liliaRegem
Francorum, Cbrifto Frincipc^ad Ajîra ferent.
Au portail de laChapellede ce mefme Collège, on voit
trois autres ftatues, peinte-s&c enrichies d'or ôid'azur,6cau
basdecelledumilieu,relcritluiuant.
Lndouicu^i decus regnantium.
Sous lafeconde,efleueeà main dextre.
philippus pulcher, h mis domus fundator egregins .
LÎVKE SECOND. 661
Btfoubs la troifiefme, qui reprefente vne Royne.
Jûanffa,Franc!i£acetiam Naitarr^ R'eginay hums domus amn-
damfimdatrix i?iclytn. Anno T>omini 1304-
Il y a vn tableau en la Chapelle de ce Collège, dans lequel
eft efcnt vn pareil difcours enladefcnce de iaincl; Louys,
que celuy qui Teracy après rapporté autraictë de la fondaciô
duMonailere des Religieufes dictes filles Dieu.
En la mefnie Chapelle il y avn autre tableau oùeft peine
vn Cardinal nommé de Aliaco, qui efl: enterré en la ville de
Cambray,où ces mots font efcrics.
Memeria efi reuerendifimiin Chrifio Pa.tr Is Domini Pétri de
AilLi<^co^TitHli qiionddm S. Grifogoni Cardmdis preshyîeri, Ca-
meracenjîs Epi[.htùtis pridcm domus frxcef taris Jeu Magifiri ac
henefdclorls n?n^lijf^irnt. Cuiits gcfla, aîqne legata i'a lit cris fui) er
his confclis atqne t.ibcilis/HppoJitis continentur.
CegrandperionnageaeftéChancellierde Paris, & a fait
tant de biens au Collège deNauarre^qu'il en eft eftimé com-
me fécond fondateur:&;cft fa fondation cfcri te en Latin au"
dit tableau, cnfemblecc qui enfuit,
Pctriis de Ailliaco quondam diCfus AqtùU Francis , atqne ahcr^
runtitim averttate MÂdeus indcfejfus. *
Au milieu du chœur de ladite Chapelle, fous la lampe, ed
enterré Le vénérable Docteur en Théologie, maillre Nicole
deClamin2;is : & eft efcrit en fa tombe.
j9«; lampjs fuit Ecclcfix,fuh Umpade iacct.
A l'entour d'icelle font ces deux vers.
Belgafni^ CataUunus eram, cLimingius ortn j
H M domus ojja tenetyfpiritus afirapetit.
Dedans la nef de ladite Chapelle efl enterré leau Textor,,
où ces vers font en o-rauez fur fa tombe.
V itji immortîilùTextor fihi texere teUm
0 rfus eratj crctus PalLidis artc ficr.e.
Atropos id feiijit: fcd 'fiançait j nbjque fororum
llLi triurn tcxi.^ (lamine tcLipoicfi.
Textorer^i anîcdiemexti;-:xit tnors innida : At ilU
Te la velextinHa ejl'accekrata m.io-is.
Ohtjt anno Bornini 1S22. die 3. Becemh.
En la mefme nefâ main droicle,iI y a vn tableau contcnac
IcsversquienfdiuenCjàlaloii.angcde la Royne de Nauarrc,
i Éindatriccdu Collège, OOoo iij
4a VNI VER SITE' DE PARIS,
Prû regno duplici m^ruit fatls inclyta dici
Indole prddara tUufiris Regina lâhanna,
Francorum Domina Régi PHlchrofociAta.
Dote Nauurrigenas rexit génies aliénai.
Na?n Hcnnco verè vmca régis nata Nauarrjt,
Campant Comité y tandem huicfuccejîit in illis,
Tota Brid 0rata^/tmul é" Campania, lata :
Atéjue PaUtinaJihi tuncefi^ nonperegrina
Cejla moroftt fuit, &'vult(tfpecio/a,
FrU'denSyrohufla.yConfians.&prouida^iufidt
Cafî-a,fide plena^fpeg^ abs pietatis habena^
Compatiens animoyfu/pirans cerdis ab imo,
Faupertbus cunctis dans y doStis atqueperitis^
Virtbus d^ totis diuinis deditd notis,
Subpedemundana calcans qudjifiercord vdftd.
e^^ licet exutd membris tamjitrefolutd
Fa^a^ terra cinis^velut exigitvltimajînis^
Terris defunâta viuitperfecula cuncfa,
Hdcce Reginaperquam vergente ruina
Creuit Part/ta declinans philojophiây
Cuiusfunt gefia firiptis aureis rédige ndd
Namprx matronis virtutum dedita donis,
Di^naDei thronis tcmplum hocfiatuit Salomonis
Atiftri Regina Ludouico munera trind
Addens mirificA : nec pridem talia vifa
,^ud re dolent plane funt. Nam tria tilia verè
Ltlia Francorum lilt/sdecorans fere morum,
Namque & Grammaticos ftatuens dtate pudicos
Dotât y uicenos binos addenda magifiros,
Mores egregies qui fpargant fcemate fultos,
Extremavtmedio fortifolidentur dJiU
Machina perpétua quo durettemporisduo,
Tricenos art es hoc addidit ad libérales,
Pro quibus appofuit Doclorem qui beneprdpt.
Ex hinc & numerum bis denùm Theologorum
Dat lumenfdeiyfatius Jplcndore diei
lllujlrans mundum. Nullufl idtn orbe fecundum
Dat^^ hicDoBorem, hinc & Preui forts honorem.
PrdcUrum reliquis h h templum dum îenet^vtfcis
LIVRE SECOND. 66y
Datlilijs formam, celfam his adhtbenda coronam.
^^uattior dtAÙ celebrare tôt hts famuLtri
VuLthoc in templo piano virtute profundo.
Omnibus hïs viham veftitum dans fat ii amplun,
Nam benefipenfes bis mille librttsturonenfts
Cenfus perpetui An no quolibet ace ipiendi
Datquibus hincviuantj é'in Jttmm mœniajtfiant.
Sîfie domus donecfluclus formica marines
Ebibat : & totum tef/ido perambulet orbem.
Régi ccelorum grata extitit d" liliorum
Fhiltppo ptdchro donecfuit arta feptUchro,
Huius facla bon a tefranturchronica vulga.
Sedfi alia indo^a fuit, afpice non fuit ijfà,.
Annts triginta tribus cxtat corporecin^a,
Vixit cum regc chriflifuh nobile lege
Vigintiadde dies^ ter très, hinc très quaque menfes
Tranfit ab hoc regno, deincepsfruiturafuperno.
Anno mille no trecenteno£ quaterno
Cara Deo ô" munda fubAprilis luce fecunda
js.de Vicenarum lethum gujtauit amarum.
Corpus deUtumfuit, d^ tandem tumulatum
Tarifitj médium capiens chorum in Aede Minorum. .
Flctibus O" lachryrnispetimuSjffle5îcris vllis,
Rex regum Domine, Regind tu miferere.
Auprès le grand portail de ladite Chapelle,àmain gauche
îl y a vrî efcritfaifant mention du tempsquefutmifelapre-
mierepierre d'icelle,en ces mots,
Anno Domini i^Oj) .fabbato , duodecima Aprilis. videlketfibba-
îû pofi ^^uafmodo Reucrendus Pater ^ Dû?ninus Simon Feflu, Dei
gratid Meldenfis Epifcopus, ex-ecutor excelkntifim.e Damin.e^Bo^
minx Iohann£ F ranci x & Nauar/\e Reginx pofuit & ftuauit pri-
mum Lipidem in introitu Ealt'jïji^feu CapelU Congregationisjcho-
larium de Nattarra^qux dicta Domina infua 'vltima voluntate
Tarif us inmonte S. Genouefx infiituit d^ ordinauit : Prxfenîibus
Milone Canccllario , Guilliclmo de Ferrarijs ofjïciali Meldenf, .
Radulpho de pelF Clenco Domini Régis, d* Magtfro Fctro de
Voile reinficdi latomo, acpluribus altjs.
Plus 21 main droicleeftvn autre cfcritjfaifant mention de
h dédicace d'icelicEglife.
664- VNIVERSITE' DE PARIS,
yî»no Bomini isyhdie Dcminicay qudfuit i6:menfis Ocîohrli,
indiciione vftdech/J^^fuit h^c-C^peliu dedicatafer Reuerendum m
Chrifig Pairem Dominum Fctrum deFtllaribus, tuncE^tfcojfHm
Niucrnenfem^in honore S .Trinitiitis ^'vicîorioftfimji CrucuChrifii,
glorioJiftmx'uïrginisMarU, B, Liidouici Frâcoru BegiSjB.Cathe-
rhjx'virginh- tottufa^ Curidjupernorum ciumm. Injuper quinque
altdriapcreundtm confecrnta funt ,^reciûfis in eis fancioru reliquijs
interclufis : PrdfcntibusDomino m Chrifio Faire 'Domino Epifcovo
Nannetenjiy Hugone Boileduc jfuhelcemofynarto Régis ^ Hugo ne
de Roca, Domino Camerx Compotorum , Simone Toron , Magifire
Trincipjilt hitiiis collegij , Michaele de Creneyo Magifiro Artifia-
rumy Guidone Guerini Magifiro Grammaticorum , cum Theologis,
Crammaticis, CupclUnis & clericis emjdem^ndfi.mte multitudme
maxima clcri d" populi occajîone cuins Reuerendi in chrijlo Pâ-
tre s y idem Dominus Petrus Niuernenjis, loannes NanneîenfiSy é"
Aimericus Parifcnfis eiufdem loci ordinarius , pontifîcesco/icejje'
runt qmlibet quadragintadiesindulgentix deuotl tpfam capclUm
lifitanÙDHS vere pœnitentibus ô* confiais.
De cefte mailon font forcis infinis grands perfonnages,
comme Gcrfon, loannes MaiorjAlmainuSjdeCaftroforti,
Papillon ,Gelin, de Villiers, Pelletier, qui l'eit trouueau
Concilede Trente, Grandmaiftre d'icelle , en cerrc dedans
le choeur de la Chapelle.
De ceftemaiibn parle Budee,autraic1:é qu'il a comporé,
De fiudio literarum, encesmots.
Nuncporticus du.e orthodoxji Sorbonaô Nauarra, é" Philofo-
phi.iThcclogicji , tanquam oracuU 'duo nomindtifima , ^ua^nes-
cumque paient nominis Chriftinni.
DeceftemaironeftfortyGeufroy BoufTard, Manfeau de
nation, 6c ChancellierdcrVniuerfitédeParis : lequel aef-
critiiirlesreptPfalmesdeDauidjdiiantau commencement
CCS mats. Veni adolefcens natus annosdeccmO'feptem Parijio^
Yum Lîuitatem ilLim inclytam^ toto vitijs & litteris cuntntifiimam
QovUflà^ ^^^^' ^^h^^^ ^i^fi fA Vbi primum de dono tuo adtnfignem ilUm
Nauarre. • tuamN atidrr.c domum deduxiftiytnam inquâm domum-.quippe qnx
fancta&fûn^^pidica, tibt dit re non cc/pt noiicll^s plantationes^
qiLî. facinnt jructirm in icwpprefuo : & qn-^ LniJHme in orbe?n dif-
fufjL orbem totumillufirant,
LtterAtorii?n emporium ,pud.iciti^ domicilium j orationis facra^
ritrmy
LIVRE SECOND. 66^
rium, SanBimonU columen^virtutum omnium fpecimen. ,^uid
dtcam ? Omnium bon arum rerum, quA vniuerfm habet orbis jfi'
7ninarium,
JDu Collège de Bayeux.
T E grand Collège de Bayeux,qui cft en la ruë delà Harpe,
-^-^aeflé fondé par Meflîre Guillaume Bonec Euefquedc
Bayeux, non pour des elcholiers de fbn Diocefc,ains des
Diocefes du Maine & d'Anjou, lîx de chacun. Etlaraifbn
il la rend en fon eontradde fondation, datte de l'an 1308. le
Samedy d'après le fécond Dimanche de Carefme. C'cft à
f^auoir, pource qu'il auoit eflé né en l'Archidiaconé dePaf-
fay,DiocercduMans,&nourryêc entretenu aux eftudes à
Angers , oli il confefl'e auoir receu de grandes dignitcz 6c
bénéfices Les ^\y. ercholiers bourfiers du Maine, vacation
occurrente,doiuenceftrecfleuz par l'Euefque du Mans ôc
l'Archidiacre de PafTay, & principalement choifis du défère
es lieux circonuoifins. Des fix autres bouriîers l'élection en
appartientà rEuefquc d'Angers ôc auThreforier delà gran»
de Eglise, s'il eft au pays. Le Principal l'vn des douze bour-
flcrs,ell: eileu &: inftitué par les deux fufdics Prélats conioin-
tement. Et faut qu'il foit maiftre es Arts , de vie louable &C
bonne renommée. Il ne peut aufli eflredcpofé fans caufe
legitime,ny par d'autres que par les fufdits Prélats. Le Pro-
cureur l'vn des bourfierseflefleu parles Principal ôc autres
bourfiers, homme fidèle & expert aux affaires , & prefentc
auec lettres feellees du feel dudit Collège, auldits Prélats
ordinaires -.Lelquels luy baillentlettres dlniiituticn. Etne
peut eilre en celle charge plus delixans.
Lafondatiôn'eftquededeuxfolsparifisparfemainepouf
chacun bourlîer. Aquoy M. Robert Benoift Chanoine de
Bayeux,exccnteurduteftamentduditfondateur,aadioulté
vn fol pour chacun. Ettoutcelanefufîitpourviure vniour,
au temps auquel nous fommes: Tant f'en faut qu'il puiffe
fufîirepour vne femainc. Et toutesfois il y a claufe audiâ:
contrat):, qui ordonne, que le bourfier qui aura quarante
liures dereuenu annuel, foit priué de fa bourfe,& qu'elle
foit bailleeàvn autre.
Lefdits bourfiers font tenus d'aller fous les ans à fainA
Seuerin, faire célébrer vn anniuerlairepour leur fondateur
PPpp
6(>G V N I V E R S I T F D E P A R I S,
âmefme iour qu'il dcceda. Lequel aulîi les exhorte par Ton
teftainent de dire à tout le moins vne Mefle par femaine ,en
la Chapelle du collège.
il y auoic encore mil liurcs d'argent content , prouenus
tant de la vendition des meubles du fondateur,qu aulFi d'au,
très chorcs,&en outre fa mitre d'argent ôc de perlcs,que l'on
cfperoit vendre de bref, pour le tout enfcmble conucrcir
de noi.iueaui la Foundation de quatre autres bourficrs,aiin
d'augmenter le nombre iufques à feize : Maisficeiaaefté
exécute, l'en fuis incertain.
Fondation de l'ancien & du noimeau Collège de Laon^
enfemble de celuy de Prejles,
jjij. "ir ^Ancien Collège de Laon,que Ton dit maintenant de
X^Beauuais, a elle fondé en l'an I5i3.par maiftre Guy de
Laon&parmairtreRaouldePreile,AduocatenPariemcnc.
Commeappert par les lettres de fondation du Roy de Fraru
cc,Phihppes4. furnomméle Bel. Defquelles les originaux
fontpardeuersM. Marc l'Efcarbot^LaonoiSjAduocat en
ParlementjSc bourfier dudit Collège: qui nous a fait ce bien
de nous les communiquer, 04 en prendre coppie. Et font
telles.
Philippus Dei gratia Francorum Rex : Vniuerjïs pr£ fentes lit-
feras infpeâfttrisj Salutem, Notum facimus t^uodin noflraprjejen-
^^ ^s^ Cha-^' ^^^ ' P^^P^^^ hocperfonditer conflit uti y dileâft & fidèles noJlri^Gui-
Doinc de do de Lau^i^no Canonicus Laudnnenjts ac Thefaurarius capclU
r Eghfc de fiofirx farijïenfis^ô' Magijler Radnlphus de Prédis Clericus no fier:
Confiderantes fœc^ndit^tem bonorum & inrumerahtles vtilita-
tes animarnm & corporum^ qa.t doclrinalaudabilis Parifienjîsflu-
dtj in populls chriflifâclitim dijfufi iam lapfts pKtbuit tempori-
bttSj d^ concedcnte Domino cjl prxbenda impojlerum ncetiampari-
tura^quod^ nihtl aptidDeum gloriofius quam vitem ddificare à*
pUntarein terris, cuinsfruclus prudentcr &fideltter totius Reipti-
blic£ prxefi regimini^ é* cum vitam dncit laudabilem in corpore^
altorinn etiam ^tnimas ad falutem £dificat^& ad fui redit gratiam
Saltiatoris : Attendent es infi^per copioftmUrgitionem qttam fecit
tls jyominus de bonis fris, non fecundum ip/brum^vt affèrebant^
mérita, immo mérita millefiçs excedendo^ & quod licet de ipfis
))
35
35
LIVRE SECOND. Uj
lonis admïnifiratidnemà Beohabuerint, tamen profils virihus
ad conccdentis Bomini heneplacttumy de ipju bonis dijponere & or-
dinare tenentur yVt mm njenerit ipfe BomtKus habiturus cum ets
rationcmy dicat eis : Super pauca fuiftis tideles, fupra multa
vos conilicuam. idcirco ipjiiuxufuam prjidicUm confiderdtio-
nemy diUum Varijienfefiudiumatigerecupientes^profundatione
perpétua cuiufdam domusfchoUrium Parfftus in vicojhncti Hila^
rij facienda , de bonis fris pro fundatiene pr^dictn difpofnerunt,
ordinauerunt & diU^ domui ac fchoUribus ibidem manentibus (jr
manfuris capiendis & oriundk de Suefione&Landuni ciuitatibus
é'dioccji s, perpétue & in hereditatemperpetuam dederunf&fe de-
dijfe recognouerunty in modum quifequitur: Videltcet dî6ius Gui-
de, centum Itbratas terr4 ad Tartften. annui &perpetuiredditHSy
quashahct, vt dicebat -, admortifatas : Videlicet 'vtginti Itbratas
• fuper Frdpoftura Laudunenft, & ocioginta de Crijpeio in Laudu-
nejioyoc omnes domos fraser plateas quasnunc h abet , feu ejl in
poficrum habiturt'ys inprâdi^e vico/an^i Hilarij ç^ inîer vicum
fancti HiUrif &vicum Claufr Brunelli^ cum omnibus earundem,
Etprxfatus Magifier Radulphusfimiliter adopus prjidtclur^y dédit
dncentas libroi terrA ad Tanfien. annui érperpetui redditus capien-
d(tf & appreciendas : Prif7''. ;fiper hofcis fris de Lijiaco d^frpermo-
lendinojuo deltucrni^é^^c, j^^ omnia&JinguU ^pr^diâti Guido
& Radulphus promifcrunt tenere &Jirmitcr obferuare^&c. Reten-
fis tamen etflem Guidoni & Radulpho, exprejfe ordinal ione & dif-
pofrione di^ddomus^ diélorum Scholarium , &c. Renunciauerunt
infriper pr£di5ti Guide & Radulphus omnibus & fmgullsj^tam iuris
quam facile xceptionibus y quji ad impediendum pr^imiffa, crc. In
quorum omnium teflimônium drmunimen prxfentibus his nofirum
fecimus apponi frgillum y faluo iure nofiro & quolibet aliène.
A6ltim Pari/îus y Anne Bomini ^ millefimo , trecentefimo tertio jin.
décime^ menfe lanuar^.
Parcetiltreil appert euidcmment,que les collèges de La- l^s Colie-
onôc de Prxfles n'ont eilé anciennement qu'vnfeul collège gcsacLaon
& que l'vn des fondateurs d'iceluv ( ie veux entedre MaiRre ^. "^,1 ^-^^^^
Raoul de Pra?llcs}n'eitoit pomc Conrelicur du fage Roy cju'vn, mais
Charles cinquieinir lorsqu'il fut fondé comme Corrozec ^^^ ^'^""^
ledideftrejnimefmene'lefutdudepuis^conm-iei'enayeflë pj^is/^
rendu certain,par la lecture dequelques autres anciens ri très
dudit collegede LaoDjfaitsSc paflcz'.ona; tempsapr.s le
PPpp ij
é6S V N I VE R s I T E' DEPARTS,
fusaleguéjefquelsilapparoift qu'il auoit femme &enfans&
ne prenoit autres qualicez que celles cy ^Sire de Lify^ Aduocat
en la Cour de Pdrlement, & Bourgeois de Parùy lerquellesquali-
tez luy foncencoresactribuees en d autres ciltres,faics ôcpaf-
fez après ion deceds^par i^s héritiers. Etparainfi^iln'aia-
niais cftéd'Eglife.
Mais pour quelques diferents ou animofitez qu'aucuns
bourfiers dudit Collège eurent les vns cotre les autres, leurs
fondateurs encorviuans,furent contraints les leparer en l'an
'^^^* 1313. Et ne ie pouuant entièrement accorder fur la diuilion
ou le partage dudit Collège, ils nommèrent ôc prindrtnc
pour tiers,Meflire Thomas de MarfontaincCheualier:auec
lequel ilsconuindrent &: ordonnèrent, que les bourfiers de
Laon feroient leur Collège des corps d'hollel qui regar-
doient la rue dideduclos Brunel,furlaquelle:isauroient
leurilTue. Cède portion, laquelle depuis on appella le Col-
lège de Laon à la différence de l'autre dicle le Collège de
Prefles^eftantce qu'on appelle maintenant le Collège de
BeauuaiSjComme le diray cy après.
Raoul de Prelles Clerc 6c Sirede Lizi,6cfa femme îeanne
du Chaftel,parcontradpairé pardeuantle Preuofi: de Paris
^^^^' enl'an 1314.16 Vcndredy d'après Noël, c|pt fondé deux Cha-
pellcnies au Collège de Preiles.
La première Chapellenie eft denoflre Dame, ôc la fécon-
de de faincl lacques l'Apoflre: & ont chacun Chapellaia
vingt liures parifis de rente annuelle ôcperpetuelle.Le Cha-
pellain de noftre Dame doit dire Melfe le Samedy Se Dima-
che ; 6^ celuy de faincl lacques le Lundy de Requié , le Mer-
credy du faincT: Efprit , ôc le Vendredy de la Croix. Lequel
aufîî efl tenu de voiries leçons des efcholiers, ôc de les corri-
ger quand ils le mériteront. Plus par lefufditContracfteft
ditqueoutrelesdeuxChapellainSjle nombre des efcholiers
bourfiers fera de quinze, qui auront chacun par femame
quatre folsparifis. Que fi en fix ans ils fe rendent capables
pour pafTerMaiftrc es Arts, ils pourront encore eftre conti-
nuez autres fix ans, pour eiludier en Décrétée en Théolo-
gie. Et tous doiuent eilre nez natifs du Diocefc de Soii-
fons. Le Receueur auffi des cens, rentes Vautres reucnus-
quelconques du Collège , efl: le Chapellain de (âind
LIVRE SECOND. Uc^
Jacques. le lailTe \q% autres articles , pour euiter proli-
li xi té.
En l'an 1339. M. Gérard de Montagu Aduocat gênerai du 1339.
Roy en fa Gourde Parlement,Chanomedes Egliles de Paris
&deRheims : légua par teftarnentauldits bouriiersdu col-
lège de Laon, la maifon propre en laquelle il deceda, lors ap- L'i^oftçi du
l pejlcci'lioftel du Lion d'or, aboutillàntd'vncpartau mont Lion d'or
deraind;eGeneuiefue,&: de l'autre en la rue des Cannes; ^o""';.*"^
r j- ■ ^ M 1 j 1 cfchohers
Sous condition (xa la charge, que dans vnanpourtousde- du Collège
laisjlefditsbourfiers du Collège de Laony viendroiétfaire deUon. où
leurdemcurc,&:.y eil:ablir leur Collège.
Ainfilefditsbûuriiers quittant leur ancien College,furenc
mis en pollciiion dudit hotte! du Lion àiox ,fcr traditionem
olautunh par le commis du Heur Euelque de Laon leur fupe- l^sdemcu-
A'a ri' ^ \ ■ .. rentcncores
yantiure&protelceauparauantenplcinerucjpour &e{tappel-
euxôc leurs rucceil'eurs( le Redeur de rVniuerfitéalîilliant iciecoUcgc
en lapompeRedorallej qu'ils nelaiileroientpourcecban- '^^^*°"-
gement de domicilie, de recognoiftre toulioursàl'aduenir
lelieur EuerquedeLaon,ainli&enla mefme qualité qu'ils
le recognoilioient auparauant iJC lors qu'ils relîdoiet en leur
dit premier Collège.
l'ay trouueauffi que leditlieur de Montagu donnaaufdits *
BJ bourfiers outre ledit hoftel,maintenat dit Collège de Laon,
la fommededeux cents liurespariiîs pour vnefois payer :6c
autr.e fomme de trois cents liures pjriiisàrAbbédelàintc
Gencuiefue,pourluy faire ratifier 6c permettre aulditsbour-
fiers de l'ancien Collège de Laon, de venir loger 6c refider à
perpétuité en la maifon fufdide du Lion d'or , fans pouuoir
eftre contrain ts de f en desfairc 6c de la vendre ou aliéner en
forte aucune.
l'ay vérifié auffi fur les anciens regiftres dudit Collège de
Laon, qu'il n'eftoir taxé que croisfolsparifis par femaine aux
bourfiers lors eftablis en iceluy,aufquels il ciloitneâtmoins ^Q*^^'^^,
eniointjde donner ce qui leur refteroit de viande après le poucviure
repas, a des pauures qui fu lient du DiocefédeLaon,ou à P^^ ^'-''^'^'"'^
jj r:-i r, ■ r^ -in aux anciens
Qautresi'ilnel en pouaoït rencontrer. Ce qui dcmonltre bourfiers du
qu'alors on pouuoit viure honnefternent félon la qualité Collège de
d'vn efcholier,de la fomme fufdiéle. '^^°"'
Depuis ce temps là plufieurs gens de bien ont fondé
PPpp iij
<$70 VNIVERSITE' DE PARIS,
- d'autresbourfcs en-ce dernier College,lesvnspoureftudier
en Théologie, les autres en Médecine , ai les autres en telle
profeiîîon qu'ils voudroientchoifir: de forte qu'en ceCol-
îegeilyaordinairementdesgcnsde toutes les faculcezrc-
ceues en rVniuerfité de Paris, ôc en font fortis beaucoup de
perfonnages fore fignalcz en toutes profelTionSj&pnnci-
palement en Tlieologieicomme il fe voit és vieux ôc moder-
nes regiftres dudit collège, au grand lionneurôcàrvtilité
,, du Diocefe de Laon , pourlequei feul & non autre, ce colle-
,, geeft fonde.
14. bour- Il y adouzemaiflresbourfierseniceluyjComprislePrin-
icgcdeLaô. cipal, Sautant de moindres bourfîers qui y eftudient, iuf-
quesàcequ'ilsayentatteint le degré de Maiftrife es Arts li-
béraux ( fans comprêdre les fcruiteurs publics) tous lefquels
viuentcn communauté ( ce qui ce voit en peu d'autres col-
lèges) 5c auantlerepas, comme auffi auanties grâces qu'ils
dient folennellement, chantent quelques beaux enfeigne-
menrsdesProuerbcs de Salomon ou delà Sapienceoude
l'Ecclefiaftic, afin de nourrir & entretenir l'ame de vertu,de
mefme que l'on fait le corps de viande matérielle.
Il y a aulîi des Chapellains qui célèbrent la MeiTc tous les
• iourb,& chantent velpres les veilles ôciours des Dimanches
&:fe{les,6c les Matines és iours desfefles folennelles de l'an-
née ; où chacun efl: tenu d'affifterfur peine d'amende.
Or il y auoit anciennement entre le Collège de Laon &
De l'ancien ^^ monaftctedes CarmeS;,vn petit collcge que l'ônfurnom-
CoHcgc de moit de Dace,lafondation duquel trop ancienne, eftinco-
Dacc. gneuë : Mais ceux à qui il appartenoit fe trouuant chargez
dedebteSjfurentcontraints de dcguerpir&vendreleurdit
collège jmoitiée aux Religieux appeliez Carmes, &: l'autre
moitié aux Bouriiers du Collège de Laon : qui en l'an i J09.
2ciyiy. ouenuiron,fîrentbaftir à leursdefpens deuxcorps
d'hoftcl, fur celle portion qu'ils auoient eue dudit collège
de Dace, Au Catalogue desEuefques de Laon, rapporte
parDemochares, le éo.eftappellé Hugo Darfy,&; y a quel-
que apparence, que c'eftlefondateur dudit Collège: car il
efloit en mcfme temps. Toutefois i'en laifTe leiugemenc
aux geDsf^auans 6c curieux..
: LIVRE s ECOND. éyi
Laurcns I'Enfant,en Ion viuat Preftre, Bachelier en Décret, Fondation
& efcholier à PariSjlaifTa par fontcftamenc trois mailons, ^»i<^epour
n • j- A rvr \ iix bonnes
contenant court &iardinauccleursappartenanccs,alliles a femmes.
.PariSjenlarucfaind Hilaire. En l'vne defquelles pendoit
pour enfeigne le Sauuage: pour & au no de noftre Seigneur,
. &pourlefalut& remède defoname^ftrcâ toufiourfmais
•joccupces par (îx pauures femmes : dont la première fe nom-
moit AgallelaChampenoife, & feroit l'vne efpcciale tant
comme elle viuroit, ôc la première. Et les autres femmes fe-
loient choifles , prmfes & eleues par les exécuteurs de Ton
tcftamcnt, pour en iouyr la vie de chacune d'icellesfixfem-
mes.Quc durantôc après le deccz de chacune d'iceîles,iceux
exécuteurs ou leurs lubrogez y pourroiet commettre telles
autres femmes, iufques audit nombre de fix femmes à leur
plaifir èc volonté. Mais d'autant que les réparations defdites
maifons cftoient grandes, & auffi qu'ils n'auoientpeu, & ne
pouuoient trouuer aucunes bonnes femmes pourdemeu-
rer en iceux lieux , félon l'ordonnance dudid deflFund : Ils
vendirentlefdites maifons àMaiilreleanPainechairmaiflre
en Théologie, efcolier de Paris, &: Principal du Collège de
PrefleSjpour le pris &: fomme de6o.e(cus d'or. Laquelle
fomme fut conuertie en autres œuurespieufes.
Du Collège de Montagu,
EN l'an I3r4. Gilles Aycellin Archeuefque deRoUen, 2314,
ifTu de la famille de Montagu,autrement dide de Lifte-
- iioys,achetavneplaceauec tous les cens &. dépendances d'i-
ceile ( excepté quelque petite fomme ou renteannuelle^ de
l'Abbé ÔC Conuent de fainâ:e Gencuiefne du Mont, à qui
elle appartenoit; où il fonda ôc fit édifier vne maifon d'eilu-
de,laquelle fut long temps après furnommee des Aycellins,
&en fin de Montagu, comme elle etl: encore, du nom ôcdc
ccluy de là famille , dont fondit fondateur eftoit defcendu,
I &portoitletiltre.
Ce premier bafliment tombant en ruine, fut reftably en 1388.
l'an de grâce 1388. fous Pierre de Montagu, Cardinal,Euef-
que deLaon, defccndu delà mefaVe iignce du premier fon-
€-j% VNIV.ERSITE' DE PARIS,
dateur. Leqiiely fonda des bourfiers: &mourantdonna'Ia
charge de la pourfuite dudit fécond baftimcnc à l'Eucfquc
d'Eurcuxibncourin,&: execuceurde fon ceftamenc:quific
Icsftatuts que lefdics bourfiers doiuent garder, &Iesfoub-
mitâlavifice&reformationdu Chapitre de l'Eglife de Paris,
aufquels il appartient encore de nommer le Principal du
Collège. ' •
ijo2. Depuis en l'an 135^1. Louys de Montagu,ncueu & héritier
defdits Cardinal & Eùefque ,loua Gratifia la fon dation par
eux-faicle, Ledid Cardinal fie faire le baftimentquieftdu
codé delà porte. Au deflus duquel il eft en peinture, auec
ies armes de tr^is teftes de Lion. Et femblables font fur
ià tumbe au chœur de l'Eglife de faind Martin desChamps,
dontjlelloit Prieur, deuant le Moyfe de cuiure,quifertdc
poulpitre. A Tenuiron de laquelle tombe eil efcrit ce qui
enfuit. ;
H te iacetin tumulo Reuerendifimus in Chriflo Pater, Bominut
Petmsde Monte acutOyfancld Romane Ecclefix presbyter^Cdrdinaé
lis,Laudunenfis nKnmpatué, huiujque ecclcfix admmifiratûr^ Cen^
Jîliariuf{j^ Bomini noflri Francoram Régis ex ce liens érmàgnifi^
cm. £)ut Rhemis inferuitio dUii domini nqflri Régis diemfuum
claujit extremum ^fub ânno Incarnationis Bomini^ Millejirjio, tre-
15S 8 . centejimo , Octuiigefimo oUatio, Menfis Nouembris die ocfaua. Pro
cuius animât fcilnte velitis Beum orare.
1480- Ce Collège fut encores rebafti ou reparé en l'an 1480.
iôusvn Principal Brabançon, Maiflre IeanStandonc,Do-
deurenTheologiCjSeigneur de Villette, & homme de fain-
c1:cvie,queMciïieursdenofl;reDameyauoientmis. Cetuy-
cy inftitua l'ordre des pauures de Montagu, (que vulgaire-
ment on appelle Capettes, de la forme extérieure de leur ha-
bit, qui eO: vn petit manteau à la façon que les portentles
lefuites, que l'on appelloit anciennement Cappes.) Rece-
uoitâcnourrifToit les pauures, & les faifoitiniVruire es let-
tres. Si quepoureflreparticipansdcce grand bénéfice, vn
tel nombre d'iceux fe rendit & habitua en ce Collège, que
cethomme charitable fut contraint de recognoiflre que fes
moyens n'eiloicnt fuffifans de pouuoir fournir à vne telle
defpenfe, qu'il failoit faire pour nourrir tous cespauurcf
jEfchoUiers comme de couftume. Ecainfi il fe fallut hmitei
iufques
L I V R E s E C O N D. èj^
iufqucsenl'an i494.queMeflireLouysMalcr,fieurdeGra- 14^4
uiirc,cleMilly«nGallinois,dcMarcoufÎJS,Blois&:Mallef.
herbes, ôi Admirai de France, foulagea l'indigence defdiâs
pauures qui eftoicnt reliez aiidic Collège. Ec fi fit baftir le
corps d'hoitcl où eft la Chapelle, tant de les deniers que de
ceuxd£manueI,Royde Portugal. A raifon dcquoylcidics
pauures Capettes demeurèrent obligez de faire dire par
chacune Icmaine deux Meiles pour ledit Grauillc &: la fem-
me, &tousles mois vne pour le Roy de Portugal.
11 fitaulli dreflerlesftatutsdudit Collège par leditStan-
donc, lefquelz en l'an 1501. furent homologuez par defund 'î^^'
debonnememoire George Cardinal d'Amboiie, Légat en
France,6<. l'an immédiatement fuyuant, par le Chapittede ^^^^'
Noilrc Dame de Paris. Ils font contenus en li. Chapitres:
defqueible premier eft.
Du diuinferuiceque lesCapettesfonttenusdedire. Où '•
je nefçache rien de changé, finonqueles Matines qu'ils di-
ioientàminuit, ilsnclesdiicnt plus qu'à quatre heures du
matin.
Le fécond eil de l'exercice aux lettres, où il efl défendu ^•
d'entrer en claflcfinonquantôcle Régent, le dernier coup
fonnë: Ôcdeferenger tous cnlemble,diftircls des riches,ou
penfionnaires. Et conduits en ladicle cîalîe par quelque
bon ancien. Eft: commandé au Cellerier de leur bailler an-
cre, papier, plumes, & tout ce qui eflnecclîaircpoureftu-
dier.lans veiller après huicl heures du loir.
Le troifie(me eft de refréner la langue, &: garder filence ^'
depuis la fin deComplie iufquesau ion de la Melle du lende-
main. Ce qui efl conforme à la reigle faind Benoifl, chap.
ét^i.Vt pofi compUtonum ncmo ioquatur.
Le quarrielm-e^ eft de la forme 2c couleur des habits , di- 4.
ftinguez en ce que ceux des Théologiens, Preftres ,6c eftu-»
diansen philo(ophie,doiuenteftre noirs, & ceux des infe-i.
rieurs de drap gris brun, ou tanne. Il leur eft enioint d'auoiri
des manteaux fan s plis, ( Surnptthus cammunitatis 'vntCHi^tte^
tam TheologLe^Hdm Thilofofhidfiudenttum de cUmide feu pAllié\
ante cLiufoy î^-ifiarelamidumfiu cnpparum fjuibus in vico Strami-i
nà Mdgifiri AYtiuvtunturfgurato,pr€uidtbitnrs.t dit le texte)!
& des chaperons en teftejàla façon d'vn camail , finon qu'iLsi
^74 VN I VERSITE' DE PARIS,
ioDCCOuzusdcuâcôc derrière, & n'y a ouuercurefinonpour
paflTcrlateftc :ainii que les portent lesfreresConuers de S,
Germain des Prcz. Lefquelschaperonslcsofficierspcuuenc
lai-lîèr quand ils vont en ville : mais à tous ei^ défendu d'vfer
detourruresny de pantoufle. IclaiOc à traidcr des autres
habits, pour cuitcr prolixité.
5. Lecmquieime, eft de l'abftinence, fi grande, qu'il n'y a
•maifon de religion où elle foit telle: car il leur eil défendu
de boire vin, Ôc de ne manger chair : excepté les Théologies
êc Prcftrcs, d'auoir vne pinte de vin a trois , côpofee de Uxjis
demy fexriers de vin, 6c d'vn demy (extier d eau, en confîde-
ration de leur aage vinl 6c de leurs labeurs aux elUides. Pour
iapitancc, ilsauronttousàrentree detable chacun la tren-
tielme partie dVne luire de beurre, ou enuiron, ou àfautede
beurre des pommes cuittes,des pruneaux, ou quelque chofe
equiuallenr. Plus le potage de leguns ( qui iont poix, feues,
& autres femblablesgramsidus deterrcjoude bonnes her-
bes. Pourla portion les ieuncs Capettes auront chacun la
moitié d"vnharcnt,ouvn œuf LesTheologicns & Preftres
auront deux fois autant c'eft à fijauoir deux œufs chacun,ou
vn harentpour le deflert vn morceau de fourmage,ou quel-
ques fruicls/i la faifon & les moyens y font.
^ Lefixiefmeftatut tiré en partie du 36.Chapitredelareigle
fàincl Benoiif , çi\ du foin que doitauoirle Principal enuers,
hs malades. Lefquels auant que d'entrer à l'enfermerie fs
doluentconfeiler : pour ce que le péché caufe quelque fois
la maladie corporelle. • tclmoinnollre Seigneur, lequel didt
au langniirant qu'il auoit ^W2ix'\ ^ Eue fa»us fa^w esy iam riaU
p-ecC'ire : neâtterim tihi aliqmd contingit. loinct aufli que d'vne
maladie Teuenement en cft doubteux &: commel'on did en il
• K commun pfouerbe: Tel pcnfe cilre fain, qui porte la more
en fonfem. Telle ordonnâcef'obrcrue fî exact ementàTho-'l
ilel Dieu de Paris,que nul malade n'y cftadmis,pour l'aliter
q^e premièrement il ne fe foie confelîc en la Chapelle, qurj
eft à l'entrée dudit hoftel Dieu. lleftau(îieniointauxcn-'i
fermiers d'exhorter les malades à ouyr Mcire,& direleur-j
diuin feruicc,r'ilspeuucnc, ôcaducrtirle Principal quand ilsi
feront venus à conualercence,afîn qu'iUfe retirent à la corn-
i^mnauté. £c cft défendu à toutes pcrlbanes de quelque"
LIVRE SECOND, %
qualité qu'ils foicnt, d'aller à l'enfermcrie fans congé, foubs
pretextedevifiterles malades.
L.e fepticrmcftatuceft des ieufnes que doiucnt obferucr y.
les pauurcs Capettes-. Et premieremenr, commencer a icuf-
cerlequarcrmedésleDmianchcdelaquinquagefimejCom.
mcfondesReligieuxdeiamd Germain des Prez. Et outre
toutes les ieufnes commandées de i'Eglifejieulher l'Aduent
en viandes quadragefimales, qui ei\ excl ure œufs , beurre ôc
fourmage. loutetoispourie beurre il y adifpencc générale
enfaifant quelques aumofnes à certaines maifbns de Reli-
gion. Plus font tenus ieulhertoutes lesveillesdesfellesde
noilre Dame, des Apodres 6i Euangeliflcs, de famcle Ca-
therine, faincl: Nicolas, delà Circuncifion é<:des Roys. Fi-
nalemcnr^tous les Vendredis de l'année.
Lehuicliefmeen: de la confelTion&fainde Communion, 8.
quiTe doitFaireauxbonnesFeftcs de noftre Seigneur, êc de
la lacree Vierge Marie, fa mère. Item du chapitre qui fe tient
tous les Vendredis, 6w de lacorrecliondescoulpes.
Leneufieime,eftdelacuilinc,àlaqueilctoutlesCapcttcs 9-
Artiens oc Grammairiens font tenus feruir par chacun fa fe-
maine : excepté les officiers qui en font exempts.
Le dixicfme flatut,eftdc l'cleclion duPeredespauures, lo.
maintenantappeilé Principal, laquelle appartient au pcre
Prieur delà ChartrculédeParis, qui efl: ViHteur perpétuel
duditCollege,(uiuantlavolontédufurdit fieur deGrauil-
Je, principal bien-faidcurd'iceluy Collège. Sanstoutesfois
derogeràlavifîtation du Chapitre de noitreDame^ouaux
Doyen, Chancelier bL Pénitencier d'iceluy. Lefquels font
les premiers fupericurs & fpeciaux conicruatcurs dudit Col-
Icge,comme il a efté iugé par arrefljCn l'an i^^z.
En ce mefmc Chapitre il efl fait mention des eledions des
Procureurs. Des Dilérets,duPedagoguc,desenfans riches,
de la reddition des comptesgeneraux, qui fc doit faire vne
ou deux fois Tan, en l'Aduent ou autre temps commode.
Du coffre fermantà trois clefs diuerfes , pour mettre les de-
niers du reuenu du Collège : defquell es clefs le principal en
en doitgardcr vne : le Procureur l'autre, èc la troificfme vn
desDifcrets,â ce eleu par la compagnie.
LevDziefmeftamtjÇftdc i*(?xamendnpauure,quifepre- ii.
Qsmi y
Cy. VNIVERSITE' DE PARIS,
fente au Principal &: Uifcrecs du Collège, pourcftrercceu
Capctte. Car il faut qu'il (bit nay en légitime mariage:
qu'il (oit fort & robuftc, pour porter rauCterité de vie, 6c
leruir la communauté, cC aulli docile pour apprendre les
lettres.
Cela fait, ils renuoyenc au père Vifiteur,Prieur des Char-
treux de Paris, auec tel elcrit. Venerande Pater y apud nos
in vejî-ra f-imilici VAcat loim. Hic autem. N. rccipi pctens, tdd-
neii^ & Jttfiiciens de requifitis ad fiât um interrogattonibus faciis-
in ne nt II s efi idoneus : "uefirum de eo fiât beneptacitum. Et ledicl:
perc Prieur l'enuoye au Pénitencier de noftre Dame,auec
pareil elcrit. Qu? li tous deuxapprouuent 6i. ioubiîgncnc
là réception, il l'en retourne au Collège &: cft receu.
^^* Le douzielme ftatut cil du diuin fer ui ce, qui fefaicà Tviâ-
gede Paris, en l'Oratoire ou Chapelle baffe du Collège: ou
doiucntconuenirlesricheseicholierSjC'cftàdirCjtousceux
qiîinciontpoint Capettes.
Quant au nombre des Capettes, fuiuant \ç^ lettres du
Cardinal d'Amboiie, ils ne doiucnt eflre dauantage que
quatre vingts &: lix, en l'honneur de noltre Redcmptc ur,dc
la Vierge mère, des douze Apûftres,& ibixante &: douze
difciples.
Desfufdits n:atutsjecinquierme&feptiermc,qm concer-
nent leviure, le trouuerent 11 rigoureux, que les pauures ef-
choliersnelespouuoient cr^rder, 2< lerctiroientducollefre.-
iufquesàcequeM. Noël Bcda,Docit'uren Théologie, luc-
ceiîeurdudid Scandonc, obtint du Pape Léon lo. enl'^irî
1513. modération delditsllatuts,
M dis attelle ait cfiê C(fie modération k ne le puis comprendre,
fi ( comme de/p^ ) il leur efi défendu de boire vin & manger
chair y fan s exception de temps (y de lieux.
Ce eollegeatoufiourselic bienreiglé, & où la verge n'a
iamaiseftéefpargneeaux Famcâs,lafchesàl'ei]:ude6cprôpts
àtoutedcfbauche. Tellemen-t que quand il y auoit quelque
père ou mère à Paris moleftez & attediezde leurs enfans
mal vioansSc incorrigibles, on leurconfeilioitde les enfer-
mer à Montagu , afin de les ployer & addoucirdeiroubsla
verge d'humilité, &: les reduireàlavoye devertu,delaquellc
ils f'eftoient efloignez par mauuaiie compagnee, 6c trop
grandeliberté.
L I V R E s E C O N D. C77
Maiflre îeanStaudonc, infti tuteur des Capettes de iMon-
tagu, natif de Mechlinie enBraban,fut banni de France,
parle Pvoy Louysdou(îeinie,pourcequelibrcment6caigre-
nicnc il le reprenoit d'aLioir répudie ia legicime femme,
lennne tille du Roy Louys vnzielme, non adultère, mais
au contrairechan:e,& miroir de toutes vertus, pour elpou.
fer Anne Duchelîe de Bretaignc, veufue du Roy Charles
huictiefme, allegant pour it^ raifons que la première luy
auoitcilé baillecparforcedudirperc Louys XI. ôCqueia-
mais ne l'auGÏt co^nçuc ^commtxttone carnalt. Sur quoyle
Pape Alexandre VI. le difpenfa, déclarant vn mariage for-
ce ;>: non volontaire, fepouuoirdiflbudre. A ceftc bonne
Dame,am(îrepudiee,futdonné enappanagela Duché de
Berry,pour eniouyrfavie durant feulement. Qui fut eau-
fe qu'elle fc retira à Bourges, ôc y fonda le monatlere de
l'Annunciade; oii font des Cordelières reformées, portans
des colles ou fcapulaires d'efcarlacte fur l'habit blanc, ou
gris; &f'y rendit Religicufe, viuantenvne admirable lain-
clcté,iufqucsenrani305.qu*elledeceda, Ie4.Feuricrjaagec
d'cnuiron quarante ans. Celle qui prefideence Conucnc
ne l'appelle pàsAbbailfe, mais la mère Ancclle,qui ell en
Latin AnalU^ à l'exempledela vierge Marie, patronepre-
micre de toutes les Religieufes, qui reIponditàrAno-e,£rr£' luci.
J?u!/li Domi/2i. Et d'icciÏQ Annonciation ladite m.iifon en
retient le nom, prononçant leulemc-nc ;Annunciade, pour
Annonciation. Cepetitfeminairefquin'eiloitque dehuicl
Religicufcs au commencement) fcllt.inc multiplie , qu'en
l'an 1608. il yenauoitdclia vnzeMonaileresendiuersDâvs:
& les no mmcAubert de MireChanoine d'An uers,liure pre-
mier de fon œuure,Z)^ Origine AnnuncintarumV irginum Beaîjc
Mari£. Lequel aulîi,au liure fécond rapporte leur Relaie
contenue en dix chapitres, correlpondans aux dix fpeciales
vertus de la gloncuie mère de Uieu, qui leur Ibntpropofez
pourimiter.
Lefufdit Standoncfut rcuocqué d'exil auec fon difciple
Thomis VvarncCjôwmourutà Paris l'an 1 50 4. ifced: inhu-
mé honorablement en la baiFc Chapelle dudict Collège.
CtQ^qq iij
CyS V N I V E R S I T E' D E P A R I S,
Bien-faHeurs du Collège de Montagu.
Le premier 6v principal j^^ieniacleur cil: Mcl^reLouys de
Grauille : lequel outre les balHnients cy delFus mentionnez,
leur iaiffa quelques rentcsôc reucnus pour les continuer.
Le fécond bien- fadeur eft le Seigneur lean de la Roche
Canard, lieu fituc es fins &: limites de Poidou, en tirant vers
141^4. Limoges. Iceluy en l'an 1494. donna deux cents quarante
liures cournois de reuenu annuel , pour nourrir vingt pau-
uresefcholiers: à la charge que tous les iours ils feront dire
vneMclîcpourluy. Mais fonfuccefleur 6c premier héritier,
François de laRocbe, conûdcrantcela cftrctrop onéreux,
d vnepart U. d'autre, il conuint auec noflre maiftre lean
Standonc ,quelenôbrede$efcholicrsfcroitreduità douze,
6c qu'on nediroitquedeuxMeiresparchacuncfemaine. Ec
iurccfutcontradpaflii l'an 1511.
Le croifiefme bien-faideur fut Maiftre Gilbert Fournier,
Dodeur en Théologie, lequel a donné dix liures derente
140)9. annuelle6c rachctablefurvnemailon, en l'an 1499.
Lesquatriefmesbien-faic'leurs, lurcn!NicolasleFeure&
fafemme^lcfquels auditan donnerctauxpauurcsdeMon-
tagu vne partie de leur ferme £c métairie qu'ils auoientà
;>:«ACem^, VuilFoulz, en Latin dideanciennementF/7/4 Cereris,\ trois
vuiflou.s. j^çyçj^^ePa^ij^clucoftcd'Antoigny. Ccflc donation faide
âlachargequetouslesansaumois d'Aoull,ils feront dire
vneMclIepoureux.
Le cinquicfme bien faideur a.efle' Monfieur Florentin
1501. Bataillcjcqucleni'an 1501. donna fon iardin contiguaudic
Collège, poury eltrebaftievneinfirmerie pour les pauures
Capcttcs malades. A la charge quetouslesioursilschan-
teront TAntiennc Suh tuum fr£fidmm ^cum collecHs : vna. efui-
dem de BcAta 'vïrgine ^ altéra verode defn.ncîu, ôcauffide dire
vne Meile pour les trelpaflez par chacun an,le 2,5. Aunl auec
vigiles
La fixiefmeentrelesbien-fadeurs,eftnobîefemmeIean-
ne de Mailly, Damedc Catheu, veufue&: (ans enfâs,laquel-
ledonna fes biens aux pauures Capectcs, vne partie pour
eflrcemployeeenbaftiments, 6c l'autre à rentes. Lefquelles
ont eftérachepcees,6c depuis ce temps employées comme
deflus.
LIVRE SECOND. ^79
Lafèptiefrne efl Marie Parent, ttmme de Regnauld Lar- ,rQ.^
chier ; laquelle es années 1505. & 1510. donna aux paumes
Capettes vne n^ailon qu'tileauoit deuantle Colkgede Na-
tiarre,& quelques autres biens.
Le huidieime bien- fadeur a efté Hugues le Coq , Cha-
noine de Pans, lequel en l'an i jo6. leur a donné foixance i<o6.
hures, qui ont cfté employées à l'achapt d'vne petite maifon
quiell deuantle Collège deCaluy.
La neufiefnie entre les bicn-facieurSjeH: noble Dame An-
drée de Lallycr, laquelle en l'an lyro.a donnéàlacommu- ijio-
i jiauté des pauurcs de Môtaguia terre de Duniac. Aîîtchar-
ge de dire vne Meife pour elle toutesles femaines.
Les exécuteurs du teftamcnt de Gilles Martin ,Cure' de
Montereuil , ont donne pour ladide communauté vingt
deuxliuresdcrentcannuellc:laquelledepuis a elle rache-
tée.
(Michel Hérault Chanoine de Chartres &c Dodeur en
Théologie, en l'an ijio.adonnéàladide communauté des
pauures, lemoulinalîîslurlariuiercdeVelgre, vnpcu elon-
gncdu villagedeBcrcheres.
Vldericu5Guernich,Alnisnd de nation, iVn despremiers
imprimeursqui ont efté, a fait beaucoup d'aumofnes defon
Il viuantaux pauuresdeMontagu .-ôcpar ion teftamencfaid
en l'an 1 510. leur a donne la moitié de Tes bienSj&i la rroifief-
me partie des dcbtesàluydeues. Duquel lais on a acheté la
terre ou métairie de Dauuct,(îze près la riuiere de Marne,
^Llamaifonde Vezelay., qui elloit entre le Collège dudict
MontagUj&le petit Collège ou maiion de faind Michel,
membre dépendant de l'Abbaye du mont faind Michel:
qui depuis a elle aliéné & acquis par leldits de Montagu :
commeilaede dit plus amplement au traidé du Collège
desCholets.
MaiQ:rcDauidCranftonEfcofrois,quiauoiteftédu nom-
bre àcs pauurcs du Collège, &: dcpuiifut R cgcnt des riches
laiffa par teftament fait en l'an i^n. aux panures du Collège
tout ce qu'il auoit gaigné en fa Régence , montant àla fom-
medequatrecents cinquante liures.
Maiftrelean deParis,en l'an 1310. donna toutes les po^-
feflionsquelespauuresdeMontaguontau lieu ditBregey,
ou de Bregtaco,
6ÎO VNIVERSITE' DE PARIS,
Noël Bfda, Docteur eai Théologie, 6ciadisi'ucceilcurde
Sr^ndonc en la Principauté du Collège, a lai (le ccnttrence
&:vneliurcdcreuenu:innuel. Laquelle rciueacftcrachccec
&i J'argcnt employé au nouuel baftimem dudic Collège.
Combien que la volôcc du tertateurêfloicque d'icellefom-
mc en fut fubftraid quatre vingts dix liures pourfixefcho-
liers,cfl:udianscnThco[ogie,quienreceuroienttou5lesans ,
chacun quinze liures. Etdeuoienccllre ieeux eicholiers ^(? '
grfniio pruftierum Collège . Ce bon Dodcur eftoit grand ze- ;
hueur de la foy Catholique, êcaefcrit contre les erreurs de i
Erai'-^^. Il cfl: enterré en l'Eglife du mont faind Michel, ;
dcrnerelegrand Autcl,&trelpai]ale8.iourde.lanuieri536. '
Pierre Tetnpe(le,au(ri Docteur en Théologie, fucceda
audit Beda en la principauté du Collège : laquelle il quitta
depuis, eftantelcu Chanoine de Noyon. Par ion teftamenc
il légua à la communauté dudit Collège troiscents liures
touiQois,^^ vingtvoIumesderalibrairie.il decedale5 No-
uembre 1530. Il ertoit rigide correcteur des elcholiersdelin-
quans. A raifon dequoy '\U compoferent plulîcurs carmes
contre luy, quei'ay veus, Defqucls le premier eiloit,
Horrtda tempe/las montem turhauit acuttim.
leanHego Docteur cnTheologie fut principal apresledit
Tempefte,&dccedale S.Noucmbre 154e.
Pierre fuccefleurdudit lean en la principauté, ;
fit faire au mois de luillet i y 5y. la table des fondateurs ôc I
bien fadeurs dudit Collège, quieft en la chapelle d'enhaut.
de laquelle i'ay extraid ce preîent Catalogue.
Les exécuteurs du teftamenc de MonfieurEftienn-cFcr-
rou,ProcureurcnlâCour dcParlement,donnerenr en l'an
J54.7. pour la fondation dedeuxpauuresefcholicrsau Col-
lège de Montagu,la fomme de quatre vingt vne hure dc|
rente annuelle (fubie^lc toutefois au rachaptj fuyuantla'
volonté dudit Ferrou , qu'il auoit intimée à iéfdits exécu-
teurs &: à fesenfans.
lean Sruard,RegcntdeMontagu,6cPrcfidencdesenfans
riches (ainliappellezà la différence desCapettes^ a donné
parteftamentauxpauures dudit Collège, cinquante liures
dercuenu annuel. A la charge d'eftre participant des orai-
/on s ôc prières de ladicle communauté des pauures, d'eftre
inféré
LIVRE SECOND. 62i
inreréauCataIogue(iesbien-facleurs,&auoirAnniucrraire'
perpétuel à mefmeiour qu'il décédera, qui tut le lixiefmc
May 1581.
Noble Dame Marie d'AIucrgncs Tan 1609. ic fixiefinc
iourd'Aouftjaumofna à la communauté des pauures qua-
tre vingt liures de rente, pour cftrc faicte participante des
oraiioni & prières de ladiclecommunauté,auoir vneMeire
par chaque iemaine,&:eftrecrcritcau Catalogue des bien-
tacleurs dudit Collège.
MonfieurBoterays defcrit naifuement laformedeviure
& p.bftinence defdits Capettes auec beaucoup de louanges:
c'eftpourquoy l'â) voulu rapporccricy cesverspouriinirce
dilcours.
Mu/^î lûcmn iig}7ofcù^monshicAjJurgitacutus^
SiUiciiorilley îuo qufmontcbiutrîtce Ptndi^
Aonios Uticcs é* l'hocidis antra recludit,
A'erts inaps, vhi P.dlitdids fe attollit adartes^
Viciu înfœiici^fi4mofe informisamina,
Trita Ceres {^juospafctt^ aquis quos Sequanapotaiy
Fefia qHihusJâfJip-jihentconHîuïaftjCeSy
^ueis aigere datum ô'fudare^ vt Ptthia cnntent,
Viciores tandem indomîti quifirtts egen.e^
Turpureum firruginea cum vefle colorem
Mutant, ^fdfito montis fqaallore rcfulgcnt^
Aut fflro Thët77idis^ facris njclhondribiis ay.î.
Du Collège de Nârhonne.
T E Collège de Narbonne fis à Paris, rue de la Harpe, 131;
-"-^(ancicnnementappellecdcfaincICoiiîiej entre les Col-
lèges de Bayeux ^c de Sées^hic premièrement fondé pour
neuf bourfiers 6c vnPreftre, natifs delà prouince de Nar-
bonne en Languedoc, par reuerend pcre en Dieu Meffire B.
ArchcucfquedudiclNarbonne^écparM, AmblardCerenc
lurifconfulre, qui infticua Icdi6l Preftre. Pour fefquelj
loger & entretenir leur fut donné la maifon que lediclîîeur
Archeuerqueauoitenladicleruë,&:lesfruiâ:s&reueni2sdu
Prioré Rural de faincle Marie Magdeleine,a{iisau Diocefe
du-dit Narbonnç. Qmfurentdepui^ vnis audit Collège par
RRrr
68i V N I V E R S IT F DE P A R I S,
bulles de nodrefâinâ: Perc Lequel nombre fut de là à quel-
que temps augmcnrc iufquesà vingt bourlîers, encecom-
prinsledit Pi cltre, Octrois aurrcsciela mclmeprouince. Ec
ladite féconde fondation fut Faite par le Pape Clément 6.
natif de Limoges, qui auQiteflë en fa ieuneirel'vn desbour-
fiers dudit collège, receu par difpcnce, d'autant que lefdicts
bourliers ( comme dit eft) ne pouuoient cilrefinon dudio-
cefe de Narbonne. Et ion propre nom auant que d'eftre Pa-
pe , eftoit Pierre Roger : lequel fortant du collège, fuc
Prieur de fnndcBdbilie, qui eft Prieuré delaindBenoifl:,
de Tordre duquel il eftoitreligieux. Puis fut Abbé de Fef-
can , après Euefque d'Arras, ôc depuis Archeuefque de
Roiien, êc par le Pnpe Benoift douziclrne fait Cardinal.
Apresla mort duquel ledit PierreRogerfutcreéPape,quoy
qu'il fut le plus leunedetouslts Cardinaux. Lequel pour
PefFed de ladite ieconde fondation, vnitauili audit collège
le Prioré Rural de noflre Dame de Marcelle, alîis pies la vil-
le de Limous audit diocefe de Narbône, ainfique ccapperc
tant par rhiftoire de l'eftat ëc fuccés de rEgljle,que pardeux
anciens ftatuts du collège, l'vn de l'an 13!/. 6c l'autre de l'an
1370. &par deuxbuUesduditPapeClement 6. concernans
lelditcs vnions données àVilie-ncufue lez Auignon le 18.
Mars 1343. l'an fécond de fon Pontiiicat. Lelqueilesfurent
enregiflrces aux archiues du chapitre de PEgliie métropoli-
taine duditNarbonne,le26. May 1344. nepouuantleldits
bcurfiers élire d'autre prouince que de celle dudit Narbon-
nc( bien que ledit Roger, depuisPape Clément, euft efté
de ion temps difpcnië à élire bourfier, ainfi que dit eft) com-
nieappertparvnade de déclaration, proteàion , & confir-
mation deidits premiers (latuts dudit collège, faidpar le
corps de l'vniucrfité de Paris , toutes les Facultez alTem-
blees le4. iourd'Odobre 1377. &parvn arrefldu Parle-
ment de Paris, du douziefmc luillet mil troiscents quatre
vingts 6c deux, h M'iuq:>',^^
Lefquels fondateurs ont laifTé la fuperioriré dudit collè-
ge, aux Arclieuefques dudit Narbonne, 6s: le fiege vacant,
au chapitre de ladi te Eglile, &c à leurs grands Vicaires. Et en
leur ablence, au fieur Chancelier de l'vniuerfitë de Pans;
aufquelsils ont donné puitlance depouruoir auidites bour-
L'IVRE SECOND. ét^
fcs en aduenanc vacation , & auflî depouuoir reformer le
collège, lorsque bcroinferoir.
tn luicte dequoy le Collège qui cftoit gouuerné&admi-
«illrëpar des Prieurs 6c Procureurs annuels, qui dcuoienc
élire clleus par chacun an, fuiuant Icfdics féconds ftatucs , Te
trouuanc en Tannée 1446. ii defolé ôc ruiné, tantàcaufe
du mauuais gouuernemcnt defdics Prieurs ôc Procureurs
annucls5celedifs,que des diuiiions 6c guerres qui auoient
eu cours par la France, & notamment audit Paris ôc es enui-
rons, qu'après la rcdudion de la ville de Paris à l'obeifTance
dcno.itreRoy,ron nepouuoit trouucr perlonnedeladide
prouincedeNarbônc,propre,iufiirant&:capable,qui vou-
lut prendre ledit gouuernement. Qm fut caufequele 10.
iour de luillet audit an 1446. après confcil êc m^uredcli-
berationfuriefaicl: Meffireleande Haricuria lorsArche-
■uefqueduditNarbonne, bailla le tiltre dcmaiftreGouuer-
neur, procureur, Scadminiitrateur perpétuel &irrcuocablc
àmaillrcleanIoanis,duDioceiedeLodeueen ladide pro-
uince: quiauoitellé auparauant bourficrôc procureur du-
did Collège, pour les bons offices par luy faits, tantàfaire
reparer le Collège, qu'au recouurcment des biens ôctiltres
tranfportcz& aliénez par les mauuais gouucrneurs 5c admi-
niftrateurs annuels qui l'auoict précédé. Laquelle prouifion
futenapresconfîrmee&approuuee par bulles de noftreS.
père le Pape Nicolas V. données à Rome Ici. lanuier 1450.
& de fon pontificat le 4. Et après que lesbourfiers dudid
Collège eurent preftc leur confentement fur icelle le 16.
deluillet 1451. êv qu'il eut eflé informé fur le contenu dci^
dites bulles, elles furent fulminées 5c exécutées par mon-
fieurl'OfficialdcParis,àce commis le 20. luin 1451. auec
inhibitions 5c defences audid fieur Archeuefque 5c 4 tous
autres d'y contreuenirfurpeine d'excommunication.
Lequel gouuernementdcMaifl:re,procureur& principal
adminiffrateur perpétuel auroitefte depuis continué en la
perfonne des fuccclTeurs audit office, tant par refignation
quepar mort, des titulaires iufquesàce que plufieurs pro«
cezleroientfurucnusaudit Collège, tantpource que lefdits
principauxadminiftratcurs perpétuels iouilToiétfousladitc
jquahtCjde tou t lereucnu dudit Collegejfans en redre aucun
RRrr ij
^S4 V N I VE R S I T E' D E P A R I S,
compte, n'y receuant que bien petit nombre de bourfiers
deladicl:eprouince,queàcaare de certaines difpenfcs bail-
lées par leldits Archeuefque 6c Tupenears, & de plufieurs
c;bangemcns,varictez& contrarierez de ftatuts qu'ils y au-
joienr£iicts,àcaufedecequedciius,écqueiesviureselloiéc
de beaucoup encherisà Paris. Qin fut caule quelei}. iour
delanuierry44, iceluy Collège auroitelle reformé & nou-
ueaux ftatuts faits auec abrogation & abolition de tous les
precedenis. Lefquels turent publiez audit collège de l'au-
c^orité 5c mandement de tres-reuerend & très illuilre Sei-
gneur lean Cardinal de Lorraine, lors Archeuefque dudic
Nar[)onne,par honorableperlonne Meffire lacques Spifa-
nic Chancelier de ladicl:eVniueriitë,ConIejlkr du Roy &
PrefidentauditParlemcc, Vicaire dudîtSeign. ur Cardinal,
en prcfence & du confentement du Principal ô<: des bour-
fiers dudit Collège , qui iurcrent es mains du Chancelier
l'ob/eruation des nouueaux ftatuts, lejo. iour du mois de
îanuieraudican 1544.
Parlesnouueauxflatutsle nombre desvingtbourflersfut
reduitàfeizCj comprins le Procureur, vn ChapelUin^cle
Principal -.qui eil itu\ perpétuel 6c chef du Collège, non
comptable à perfonne, pourraifon duditofîice.commeap-
pertpar leldits nouueaux ftatuts, 6c par vn Arreftdu grand
Conieil en après contradicloirement donné le 12,. Nouem-
bre audit an IJ44. Etparlefdits ftatuts ledit Principal doit
prcndreàfon choix deux chambres &vDecuifinc,vnecaue
6c vn bulchcr, Se quarante iiures paran pour (es diltributiôs.
Et chacun defditsChapellain, Procureur & Bourfiers, doi-
uentauoirvne chambre, qui leur doit cftrediftribuee par le
Principal, ôcoutrece vingt Iiures par an , pourlesdiftribu-
tionsdcleurs bourres,forslcfditsChapellain &:Procurcur,
quicndoiuentauoirchacun qu.rante,àcauredeleurs char-
ges. Le Procurcureleu du nombre des bourfiers par chacun
an, doit rendre compte de la charge pardcuant les Princi-
pal 6c Bourilers à ce dcputcz, comme les plus idoines.
, Lereftedeschcibresck:reuenudu Collège, demeure pour
Pentretcnement 6c mehoration d'iceluy.
- Le Chapeilain eft tenu de dire 6c célébrer trois MefTcspar
femaine,rçauoireftieDimanclic,Lundy6cSamcdy :6caufiS
LIVRE SECOND. 685
tnutes les feftes qui furuiennenc es autres iours, 6c de prier
Dieu à chacune d'icelles,pour\esaQics deldits fondateurs,
& autres bicn-facleursôc fidèles crefpairez. Et outrecc,dc
chanter Vefpres 6c CompUes tous les Dimanches 2c telles
iblennelles. Aulquelles tcftes folennelies il cil chargé de
chanter Matineb,ôc tous les Samedis le falut à la Vierge Ma-
rie. A tous lelquelslcruiceslefditsbourriers (ont tenus d'al-
fifterô^dc feruir^êc d'ayderà chanter iuiuantles nouueaux
ftatutsôcfur les peines y contenues Ce que mailtrc Robert
dcLaudun Aumofnicrdu Roy, Doyen de faind Gilles Ôcde
prefcntprmcipal dudit Collège, a toufiours faitcontinuer
îansaucuncintcrmiilion depuis vingt trois ans & plus qu'il
fut pourueu dudit office , par le reuerendiïîime 6c lUuflrifli-
me Seigneur François Cardinal de loycufe, lors Archeucf-
quedeNarbonne.
Des Collèges du Pleps^&de MarmouJ^ier, 0» proprement
24âmoufiter ^ nefldnt dit en Latin Martini monafte^
riumjW/î// Maiusmonafberium.
T E Collège du PleflTis fondé en la rue faincl lacques par
-■^maiftre Geoffroy du Plc(îis,NotaireduPapelean 21. 6c
Secrétaire du Roy de France Philippcs V. dict le Long,
(comme appert parles lettres du 1. lanuier 1521 J a eftépre- j.ji.
mierementappcile le Collège làincl Martin , d'autant que
ce fondateur au oit gran de deuotion audit iaind: mais après
ibndeceSjilaefté nommé le Collège du Pleiris,tantpourla
mémoire d'iceluy , qu'auffi pour le conformer aux autres
Collèges, dcfquels il n'y en a pas vn quiaitnom de faincT:,
excepté celuy de lainde Barbe, 6c celuy de fainél Michel
de Chanac.
Lcditfondateurauoit donné toute fa maifon pourfjire
le Collège, 6c fondé quarante bourfiers : mais craignant
que demeurant au monde, il ne dépendit ou aliéna Je bien
qu'il donnoit pour la fondation: Il le rendit Religieux à
Marmouilier. Auquelneu voyantle bon traiclement qu'on
luy failbit, ilfitvnfecondtcriament Iei4. d'Aoufl: 1331. par ^•^^^'
Jcquelàlinfl:antepriere6crequ^'ftedes Religieux, Abbc 6c
Conuentde Marmoufticr, il diuifa fa maifon en deux, 6w en
RRrr iij
6S6 VNIVERS ITE' D E PARIS,
donna la moitié aux Religieux, pour fe retirer, quand fis
viendroieccftudier à Paris, Ôc fut nommé le collège de Mar-
moLillier. Leur donna aulli la chapelle pour y ceiebrerles
obitsqu'ily fonda.
Il n'y apoinc de nombre de Religieux prefix; car quand il If
y en a quelqu'vn capable aux lettres, ils l'cnuoyent loger
Jeans. Et font tantoît deux, tantoft: trois, tancoft quatre.
Maintenant il y en a vn fore ancien qui gouuerne le collège,
&i^appclle procureur.
L'autre collège auquel efl: demeuré le nom du PlciTiSjauoit
l'Oratoire S. Martin lur la grande porte du collège , qui de-
puis trenteansoucnuiron,ae(lctranfportéôCmiscnlafallc
duditcollege,&f'appclleauiourd'huy la Chapelle loùl'on
fait le feruice de fondation.
Etd'autantquelereuenu ducollege duPlcfïïscftoitdimi-
nuë , il a auiîi diminué le nombre des bourfiersjesrcduifanc
de 40. à 15. qui feprenoientfix de chacun des Diocefesd'E-
ureuxjfainct Malo,Leons en Bretagne, 2<: Tours. Et le ^5.
bourficrdefaindMalo. Auiourd'huy ilne f'en rec^oitplus
que quatre de chacun deldits Dioceles: c'cfl à fc^auoir vn
Grammairien, vn Artiile, vn DccrctiIle,ÔC vn chapellain,
qui doit eftudieren Théologie.
Le grand maiftre & principal eft fupernumeraire. Et fe
peut prendre de quelque part qu'il plaift àmonfieur de Mar-
moultier: où l'vn du corps des bourfiers, fil f'en trouue de
capable.
Le procureur doit eftrc du corps des bourfiers,&efIeu
par iceux tous les ans, le iour faind Michel. Et eft tenu de
rendre fcs comptes àlafin de Tannée.
Le fondateur auoit laiilé l'adminiftration, corredion 5c
rcformation aux Euefques d'Eureux, de S. Malo, de Leons,
Ik deTours. Au Chantre de l'Eglifenoftre Dame,&: au mai-
ftre 6c principal du collège. Mais par fonteftament dernier
il rcuoqua le tout : & donna la feule charge 6c puifTance
d'adiouiler, diminuer,& retrancher , au fcul Abbé de Mar-
mouflier. Lequel feul confère toutes les bourfes, 6c en bail-
lelcsprouifions fur la prefentation des Euefques. Tellemet
que lesEuefqaes ne font que prefcnter ceux de leur Dioce-
fpjôcrAbbcfeul confère.
LIVRE SE C ON D. 687
IIyaquacreChapelhins,qui célébrée mciTe chacun leur
femainc. Q3n t au 5. qui doit cflre de fain^t Malo,il y a long
temps qu'il ne Peflvcu.
Les bourfes de la première fondation, qui efloient de peu
de valeur, ont eftc augmentées par la féconde fondaiion,
ùidc par maiftrc Noël Mcfleau Prcftre ÔC Chanoine de S.
Merry,ouMeclcricàParis,& Soubchantrc en l'Eglile Ca-
thedralede S. Pierrede Poicliers, & toutes rendues cgalles,
vallant 16. liu. paran, auec chacun fa chambre.
Entre tous les Prierez qui depêdent de Marmouflier,ccux
qui l'enfuiuenc font ipecialementcotifez chacun à 16. liures
neuf lois cour, pour l'entretien des Religieux dudit Ordre,
qui font cnuoyezeftudicr à Paris. Laquelle fomme doit eflre
apportée par les Prieurs defdits lieux tous les ans , quand ils
viennctauChapitregeneralauditlieudeMarmouftier,donc
f enfuiucnt les noms, corne ils font couchez fur les regiftres.
/;; Bioccfi Cenomanenfi, Vrior Conuentualis de Viuonio^&Prior
Con . de Tonte Gerardi.
In DiûcefiN annctenfiy TriorCon. de Bercy 0.
InDio. Maclouienfi, Prior Con.de Lehonio, TriorCon.de Corn-
burnio.^& Trier S, Miiclouij dcDynanno.
InDio. Lucionenfi.^Triordc SdUrtena.é' Triorde Fontanis.
In Dio. Cdrnotenf., Trïor Con, S .Martini de BcpinuilLi,& Trior
de Chuyfna.
In Dio. Tariftenfiy TriorCon. B.Mjirix de Campa.
In Dio . Mcldenfi Trior Con. de CelLi in Bria^ é' Trior Con, fan-
HtC Celinx.
In Dto . Laudttnenjï,^ Trior de Rouj^iaco.
In Dio. Sueponenji, TriorCon. SancltTheobaldi.é' TriorCon.
4^ Tetra fonte.
InDio. Arahianenjïj Trior finciiDionyfii Ambianen.& Trior
de Bene curia.
In Dio. Morinenjiy Trior de Bcllo ramo.
Iff Dio, Rothomagenft , Trior de Veilliaco.
In Dio, Sagienfi ^ Trior fanBi M.irtini de Beltfino,
In Dio. Con/lancienjiy Trior Con. de Bohonio.
InDio, Abrincenjij Trior fin^i Martini de Saxeio,
688 VNIVERSITE' DE PARIS,
Fondation dti Collège de Botirgongne.
O Ovs le règne de Philippes VI. dit de Valois, cnl'aa
1331. Jk3 1331. Madame leanne Ion efpoulcRoyne de France 6c
deNauarrc^Comceiîc d'Arras, Palatine de Bourgongnc,6C:
Dame de Sal-ins, fonda &; fie commencer le baltiment du.
Collcgeditde Bcurgongnejapourfuiceduquel (venant ài
décéder ) eilc cômit i>c enchargea à reucrendlllimc Seigneur
Pierre Cardinal, Preftre du tilcre de faind Clément, au fa-^
meux 6c lu b cil Doclcur Nicolas de Lvra Cordclier,6cà,
Thomas de SauoyeChanomedenoftre Egliie Cathédrale,
ies Confeillers 2c Confeileurs ordmaircs; Ordonnant par
teflament,quei on vendit fonhoflel de Neilc & ce qui en
dependoit pour lors,atin qu'auec la iommc qui prouiedroit
deceftevcnce, onpcuc effcducr &: accomplir la tondation.
du Collège ou "laifon de congregatto}iytAnt de feculiers que ré-
guliers y natifs de (cldiâspays, lefquels viendroientàParis
pour elKidier. Erfutvenduàlean Duc deBerry , lequel la-
uoitencoresen Tan 1412.
Lenombredesbouriiersde ce Collège futlimitéà vingt
cftudiansen Logique Sclciencc Naturelle, fans palier ou-
ti~e en autre Faculté: EtfutaulTiflâtué ,quele principal d'i-
celuy Collège reroicmaiftue es Arts, & auroit loubs luy vn
Chapellain, qui chanteroit les Méfies & autre diuin feruice.
Coîlcec de Mais fur tous la préférence fut referuee fpccialemcnt aux
pa'rt'icïi'erc- i^-^^ifs du pays dc Bourgogne, au cas que l'on en trouuaft de
mentafFcdé capables: comme de rechef le Pape lean le déclara en it^
fr*^nch-^^'^ Bulles de l'an 15. de Ton pontificat, par lefquelles il enjoignit
Comté. expreflement à l'Euefque de Paris d'y tenir la main.
La nomination des Principal, Chapellain &: Bourfiers
dudit Collège, dépend du Chancellier de noftre Daine de
Paris, ôc du Gardien des frères Mineurs de l'ordre faind
Francois,appellezCordeliers. Et font les fufdits Principal
& Chapellain côtinuez 6c retenus en leurschargcs&digni-
tez à vie, l'IIS ne commettent quelque faute: ou fi de leur
bonne volonté ilsne l'en veulent défaire.
Fondation
LIVRE SECOND. ^8^
Fondation du Collège de fainâ: Vvaft, atitrcmcnc
did d'Arras, qui eft auprès la porte
de faind Vidor.
VNiuerJispr^fentcs literas infpectttris Priorhumilis monafie-
rij S. Veddfti AnrebdtenJIs, totuf^ eiiis loci Conuenîusfalu-
tem in Domino fcmpiîertTam. Ex farte Venerabilis Vatris & Do-
mini nofiri domini Nicolâi^ Bei patient ia Abhatis mondflerij prx.'
libati , fuit nobis fducialiter intimatumyfe no?mulias pectmi/irum
fummoéolim inmambus ipjiusy vt executoris tejlamentorum plu-
riumfdelitim defunclorum reltÛ>i4&in opH6 pium fectmdum eiuf-
dem arbttrium conuertenda^,nec non alias qua^s vt députât f^s ad fa,"
ciendits fn^is propri.ts eleemofynas elargtri patiperibtïs fecundttm
ipfius 'voluniatem fe poffe dicebat in emptienes quorundarn reddi^
tutim dr terrarumjitarum in villis feu territor^s le Gretrnny ô" de
Bouchoirre ô" de le chauate ncc non cuiufdam domusjïtji Tarifis in
vico muroYum pro vfuô' fufientatione paupemm fcholaritim oritm-
- dorumdeàuitatevelDtecefi Attrebatenfi Parijiuindamo pr^edi-
if a commoran tium &fludentium infuturum pie & mifericorditer
eyogaffe : Nos humtlittr requirentis quatenus dictas emptiones à*
erogationes proHt nos tangunt ratificare velle?ni{s. Nos vero etfi
ter Ut er as diclarum emptionum non confiet eas noflrummonafle-
rium tangere : Verum tamen reqticfld dicfi venerabilis P a tris qna^
tum cum Deo nobis lictterit annuen te s, pr.ediclas emptiones & ero-
^ationes pecuniaruni ^ quatenus nos tangimt rite^^. ficf.t funt &
honefle pojfumusratificantes^adhihcmus eifdem noflriim confen-
fnm pariter^ ajjcnfum. In quorum tefliniôniumfîgtllurn noftrnm
pr.ifèntibtfs duximtfs apponendum. Daturn Jnno Don/int Millefi- \y^%^
mo trecentefimo trigefimo fecundo vicejima ocfaua , dit menfs No-
ttembris.
Du Collège des paunres Efcholiers d'Italie , vulgairement dit des
Lombards^ de la Charité de la benoijle vierge Marie.
CE Collège a efle' fondé en rVniucrfitë de Paris, des
l'an 1333. par Reuerend père en Dieu, MefTire André j,,,
Ghini,natif de l'illuftre cité de Florence en ]aTorcane,Iors
Euefqué d'Arras: Qui à ce tefFed donna fa maifon fize prcs
iàuidHilaire. Ec alFociasuecluv pour l'accomplifTement
SSff
^9P VNIVERSITE' DE PARIS,
de ladiclefondation crois notables Seigneurs du pays d'Ira-
lie ; Sça^oir l'vn de la cité de Piiloye , vn de la cité de Mode-
ne, èc l'autre de Plaifance. Qui tous enlemblc iniUtuerenc
vnze bourfiers. Ledit lieuu iîuerque 4. Celuy de Piftoye
trois iceluy de Modene crois*. Ec le dernier de Plaifancevn.
Fournid'ant chacun detditsfondateurs au fur &â la raiion
du nombre des bourflers aucc telles clauies & condicions
quclesbourriersreroiencnezdelegicimemanjge,deprofei^
fion cléricale, 6c qu'ils n'eulîenc vaillant plusdevuagcliures
en reuenu rpiricuel ou temporel. Et ieroiêcpayez des diftri-
butionsafFccleci à leurs bourfes , chacun à quatorze florins
ducoindeFlorence,depoids^bonaIoy. Etafinqu'ilyeut
«les officiers pour le règlement de la maifon ,auroientelté
inilituez trois prouiieurs,auec tout pouuoir de faire des fla^
tutsence Collège ielon les occurrences. Etlelquelsàcefle
£n feroient clercs refidents auditParis, bonseitudians &: de
louable conuerfacionjàlçauGir l'vn- delà Tolcane, l'vn delà
Lombardie,£<: le tiers du pays de Rome. Et pour principaux
protedeurs&defenleurs perpétuels dudit Collège, furenc
nommez le Chancellicr de l'Églife de Pans, & l'Abbé de S,
Viclorauxfauxbourgs d'icelle ville. Tellement quefuyuanc
làFondation,lecollegeauroittionen{ipeu de temps, que
dés le commencement d'iceiuy il auroit produit encre au-
tres beaux elprits, le heur Robert de Bardy Florentin, qui a
elle 40. ans de fuice grand Chanceliicr de rVniuerhtéde
Paris, & du depuis ('eftans efleuees plufieurs célèbres Vni-
uerfitez en Italie: celaauroitcilé caufe , que par refpacede
temps ledit Collège feroit deucnu moins Irequentc parla
nacion,& moins curieLifement entretenu. Toutesfoisil e/l
àefpererqueparlafaueurêcafhdencedelaSereniffimemai.
fon de Medicis, hngulierement amacrice àes lettres,
comme des armes; il pourra quelque iour fe remcttreienfon
priftineitat&premjcrefplendeur. Ce qui ellvn des vœux
du heur Zacharie de Moncy nobl.e Florentin, habitué en
France des quaranteans ou plus. Qiu a aprisla peinepour
l'honneur djijpatrie,de recueillir ce qucdeOus destiitres
de la fondation dudit collège: qui font gardez es chartrcs
d'iceiuy. Enlemble au Greffe du ChalklctdcParis*, Archi-
uesderAbbayeiàmd Victorjiainci Marceau ,ôc aux Secre-
L I V R E S E C O N D. 6^r
tariats de Rome,(ie Fiorence,&: d'ailleurj;,&cs mains dcrdics
prouifeurs. Lequel ficur de Monty a penfé pourlarccom*
mendation deionrnelmcpaysnefèdeuoir point obmettré
que la grande Chapelle de S. lean Baptifte fitueeau Cloiilre
des Auguftins de ceftc ville, a cftc de toute ancienneté célé-
brée paT la deuotion de ceftc nation Florentine : Teimoings
entre les autresmarques, les tombeaux des Seigneurs qui y
font enterrez. EtTuri'vnedes portes d'iceiuy cioiftre , près
delEglise, deuant l'image delapieté de noftre Seigneur, fe
lifent ces vers latins, qui ont eftc icy adiouftcz, afin queTin-
iure du temps n'efFaceauec Teicriturc la mcmoircjà laquelle?
ils ont efté lainclemenc dédiez.
HdC tihi pcrpetu.i Liudis moijunientdfalutis
FrhsprxiLmi de eu s mundi Tlorcntia condit
Domtfîicus Gcnihiijdtus 'vrhe^fdcra^^, refulgens
Eeligionc, Sucrx p\tfigms dogmate Legts.
Officijs quihus ilie îuis ornât us O* atiÛiis
Inter Varijics célèbres fortitur honores.
Scholi:eItalorum,vuigoLombardorum
In Academia Parifienfi Elogium,
Mille trecentenosfiipraj-rigefimusannus
Cumedirapidovolueretaxerotam^
<3uimus Attnhatum Tr^eful^ qui jîorida, lucem
' Orj. tuoJeder^t nohilts Arnejinii,
H/fs îtalis [lieras Mu/arum condtdit jidcs^
; ^^>is L ombarda nouo nornine turba tenet,
Hetc vbiphoebigenx confiât fud vota iimenta,
Cui tenuis cenfus cludit ad ^firaviam.
llhts longii die s lento ne fubruat JUOy
Débita neu fludtis fportula défi ci at:, , , ,
■> J Ji yn • , . .., ^ Hcrclepour
H ERCLE cauere ttinm ejt , Sol maxime gentts Hetrujc.t, Ferdinand
^ui cupide mupts nec minus arma colis : grand Duc
Cui{j,foli Tufci Francis non exteralttmnus ^^^ ^
M ONT IV S hxcfdeipignora certa dicat.
Zach arias Montius nobilis Florentinus, Matth xi filins.
R
2)« Collège de Tours , fonde à Taris, en la rué Serpente.
Euerend père en Dieu Eftiennc de Bourgucil natif
du diocele d'Angers^ôc Archeuefque de Tours en Tan ^'^'^
SSO' ij
4^1 V N I VE R S I T E' D E P A R I S,
1335. fie édifier à Parfs en la rue Serpentele Collège de Tours
^cen iceluy vne Chapelle. Etledocta d'héritages ôc reuc-
iiLis fiiffilans alors pour rcncretiend'vn principal 6c fixbour-
iîers, non d'autre Diocele que de Touraine. Et de ce doi-
uent faire preuue à leur réception par lettres de baptermeôc
tondire. Qiie i'ils ont patrimoine ou autre reuenuEccle-
fîaftique luffiiant pour viure à Paris, ils ne font receua-
bles.
Le droicl de fuperioiité 6c collation des bourfes demeure
au fondateur & à les luccefleursAreheuefque de Tours. Au
portail de ce collège les armes du. fondateur font engrauees
en pierre, aucc telle efcriture.
STEFHANVS DE B V RGOL JO TV RON E N-
fis Anhiepifcûjjtm yhaius Collegij fundatar magnifient. Obljt
anno 133 ^.
Dn Collège de Torchi , diÛ de Lifienx,
GV I DO de Harcour,Euefquede Lifieux, deccda en l'aiî
mil trois cents trente fix : comme cfcrit Dcmochares
en fon fécond liureduS.facrificedelaMelIe,iceluy parfon
teflamentlaifla mil Hures parifis pour créer cent iiurespa-
rifis de rente annuelle & perpétuelle pour vingt quatre ef-
choliers bourficrs Articiis,eftudianâ à Pans, qui fcroienc
gouuernez par vn maillre es Aits,à ce par luy ou par fes
lucceilcurs Euefques député. Et d'autant qu'ils n'auoicnt
encore lieu deiigné pour Collège, il leur laifla d'abondant
cent liures pourpayer le louage d vnemaironoiiilsfereti-
reroientquelquetemps. Laquelle e(l en laruëauxpreftres
presl'Eglife faincl Seuerin , tenant d'vne part & aboutif-
fantoar derrière à l'hoftel &: iardin du prelby taire dudicl
faind Seuerin , àc d'autre part à vn petit hoftel qu'on did
appartenir aux Religieux de Montleuret en Bourgongne,
cnlacenfme des Religieux ^ Abbé 6c Conucnt de iaincle
Geneuiefue. Celle mailbn&claizteftamcncaîrc de ce bon
prélat Guido , ont eftê vnis 6c incorporez au Collège de
Torchy,dic3: de Lifieux, depuis fondé par trois frères de
l'illuflire maifon d'Eîloutcuille . Defquels le premier ed
Guillaume d"Eil:outeuille,Euefqucdc.LiricuXjquiparron
LIVRE SECOND. €^^
teflamentfaic le dixhuiâ:icfmc Décembre mil quatre cents
quatorze, en a ordonne comme il l'enfuie.
Folo & ordino quoi SchoUres & CoUegiitm de Torchiaco Pari-
fiHS habennt & pacifiée pofideant in perpetutim omnes rcditus
cttm omnibus domibus quas emi prope fipta monafiertj faniijù
CenoHefx,&c.
Ec ordonna exécuteur de fondicl teftament Ton frère
Eftoud d'EftouteuiUe , Abbé de Fefcamp. Lequel proche
delamorcficion teftament le i8. Odobre 1412.. Où après
auoirrecommandé Ton ameà Dieu il dicl :
le Eftoud d' EftoHîeuUle , Abbé de Fefcamp exécuteur fetd &
pour le tout , de bonne tnemoire lAepre GuilUmne d' Eftouteuillc
Eue [que de Lifte fi^ ( duquel Dteu ait l'ame ) Ordonne ce qui en-
fuit y félon fa volonté & ordonnance^ qui me dtcl aup armant quil
trefpitjfa , & dont entre nos frères fufmes d'accord.
Fremieremcnt i' ordonne , que les maifons de faincîe Geneuiefue
^ui furent achepte es de par luy auec autres yfoient députées pour
faire vn Colle ge ^ nommé le Coi'lcge deTorchi, Auquel Collège y
aura douz>e Théologiens^ é^ 24 . ^rtiens.
Item^ie veux & ordonne que ladite maifon foit diuifee en
deux. Ce font la Cour des Théologiens, 6c la Cour des
Grammairiens.
Item y ie veux ô" ordonne ait nom du fufdityque tEuefque
de Lifteux , quiconque fera ^ domevnz^e bourfcs des Artiens y ô*
cinq des Théologiens.
Jtemyqnc l'Abbé de Fefcamp en foit protecteur auec ledit Euef-
que : & foient vnù comme nous auons efié.
Item.^ te veux que ledit Abbe donne le refte des bourfcs ^ tant de
Théologie que des Arts.
Item y i ordonne que ft le Seigneur de Torchi eft héritier de
ligne & de nom , quil en puijfe donner deux , & non autre-
ment: A fçanoir vne de Théologie .^ & l'autre des Arts . Lef-
quels i ordonne eftre. prins es terres de^ mes frerçs , c^ non atl-
Iteurs.
Item y ie veux cf ordonne que ledit Collège de Torchi poffede
toutes mes rentes d' Argenteuily auec celles de Fefdim^. De/quelles
par l\iuthoriié de nofi:re fain5t F ère > lepeux dtfpofer. Auec qua-
tre mil francs que i'ay à prendre- fur l' Abbaye dadicl Fefeamp.
Item y craignant que ma çonfcience ne foit chargée pour
SSffiij
17
39-
694- VNÎVERSITE' DE PARIS,
au^ir tnale)(ccutéU tefiamenS^ de feu mon fer e., le donne AudiB
Collège tous mes Iwres , mon Mi-lfel, (^ tous mes ornemints que
tay à PAriSyaHecwAV.ujfelie d'argent.
Iceluy ticaufTibaftir là Cliapelledu Collège, qui eft dé-
diée en l'honneur de (dindSebailien : ôcdepuca vn nommé
Robm Caron pour auoir Toeil lur les ouuriers, pendant
qu'on la baftiilbic.
Lccrcilîelme frcre futColardd'Eftoutcuille Cheualier,
Seigneur deTorehi, lequel coopéra de Tes biens à la fonda-
tion dudic Collège. Qui, depuis par arrcft de la Cour fut
intitule DeTorchi dit de Lifieuxt En mémoire de ces trois
treresquif'cftoientlibien accordez, que les deux derniers
au lieu de pourfuiure la caflation des biens patrimoniaux
donnez à ce collège par leur ailné, Guillaume Euefque de
Lyficux, ils rauoicnt confirmée, & d'abondant donné de
leurs biens propres.
La fondation eftoic pour 36. crcholiers bourfiers : mais
le nombre a elle diminué de moitié, àcaufe delà charte des
viures,dci veflemens&autres chofes necefTaires à l'homme,
de l'entretenement des bafliments, deuenus vieilsÔcruy-
oeux^ & du reuenu diftraicl; & aliéné , tant par mauuais mef-
riage,queparperlonnesde mauuaile foy : &: ne font plus
que neuf grands bourfiers, Sautant dcpetits. Defquels le
lieur deTorchienconilitucvngrandôc vn petit. L Euefque
de Lifieux quatre grands, êc quatre petits.. Et l'Abbé de
Fefcamp autant. Les grands Bourfîcrs ont chacun quinze
liures tournois par an. Et les petits bourfiers chacun Icpc
liures dix fols tournois. Et tous font logez dans le Collège.
bti Collège de l'Aue Maria.
LE Collège de l'Aue Maria presfaincl: Efliênedu Mont
àPari<;,a efté fondé parmaiftre îean d'Hubant, Con-
feillerdu Roy ôc Prefident ea fa chambre des Enqueflesà
Paris, en l'an 1559. Et par fbn teflament fait le 21. iour de
luin audit an , a ordonne qu'il y aura vn maiftre die Princi-
pal,vn Chapellain 6c fix bourliers,prinsau village d'Hub.inc
en Niuernois, ou aux village & ville circonuoifînes. Mais
depuiSjàcaufedupeu de reuenu duditColiegCjôc pour plu-
LIVRE s ECOND. %
fieurs maifonsruineute^^v^ui.ont-efte aliénées &: données à
ïcnte, leidicsfîxbourlitr$onteiléreduiCi.àile;Ux. Le luidit
fondateur d'Hubant a ordonna pour exécuteurs delon ce-
ftamenCjMefTieurs l'Abbé defaindcGeneniefiiejôcIegrad
maiftredu collège de Champagne, dicdeNauarre.Lclquels
aufli il a condicuc iupeneurs 6i coUatcurs 4es bourfeSjôC
auditeurs descom,ptesduditcollege. ...
Le lieu où le collège ell iicué , eftoic là mailon dudid
«lailhe lean d'Hubant.
F&ndation dît Collège du Cardinal Bertrand,
dtôl d'Authun.
EN l'an 1^41. Pierre Bertrand Euefque d'Authun, Car- ^541»
dinal Prelîre d u tiltre de lauid Clément jUatif d'Annc-
nay en Vmerois, ville du Diocele de Vienne^ fonda vn Col-
lège en la rue dide de iaincl Andiédes Arcs à Paris, qu'il
voulut eltre appelle de (on nom , Le Collège du Cardinal Ber^
trand. Et pour ce faire doiima fa maifon qu'il auoit en ce
terroir de faincT: Germain des PreZjVis à vis de faincl André
des Arcs. Pourlapremiere cotation dudid Collège faide
auditan,lepremier Aouil,ll promit deux cents cinquante
liures parifis de rente annuelle ôcadmortie, qu'il auoit per-
miiîion de tenir Ôc léguer audit collège , par les lettres du
Roy Philippes de Valois, données au Monteau lez le pont
faanck Maxence, en l'an; 1338. .au mois de Décembre , & leur
en baillant deflors deux cents liures tournois. La féconde
& dernière fondation , corrigeante adiouliant à la premiè-
re, Se fpecialcmenren baillantaflîgnatiôn des cinquante li-
ures quirelloicnic/utfaicclezc). Octobre 1345. \\A^,
jininmÊi:
ExtraiHl des fl.ittits ô" conflîtutions dii Collège. . ..
Premièrement la volonté du fondateur eft,qu'il y ait au-
ditco.llegepcrpetuelle;iientvnpnncipal,vnprouireur Cha-
pellain, 6c quinze bourfiers Dont les cinq doiuent eftudier
cnTheologie,Ginqen Dec4rec,& les autres cinq en philo-
fophie.
Le principal, Scprouifcur Chapellain doiuent auoir cha-
cun par femaine dix lolsparifis. Les Théologiens &: De»
creciilescinq fols, &: les Artrens quatre lois. Tous lefqucl»
^9<5 VNI VER SITE' DE PARIS,
doiuentviure en commun : 6c pour ce faire auoir cuiflne Se
falle commune pour boire & manger,aucc tables diftmdes.
Sçauoir le Principal, prouifeur & Théologiens à parc. Les
Les Decreciftes à parc : & les Artiensà parc. Tousneanc-
moins,pourofl:ercouceoccafiondemefcontcncemcnc,mâ-
geans&bcuuansdemefmevin , pain, oc viandes. Et ieronc
tenus chacun de bailler par iëmaine pour faire la defpenrô 1
commune. Le Principal , Prouifèur, Théologiens & De-
creciftescmqfols. EclesArtiens quacre. Que li on cire de
l'argenc du coftre, commun pourfaire les groAes prouifions
en temps opportun -.fe fera en rabaccant fur leldi6tes diftri-
butions.
Lelurdicfondateurfereferuafaviedurant &c celle de Ton
neueu, Pierre Bertrand [ Euef que d' Arras , preflre Cardinal
defâindeSufanne, iadminiftraciondudic Collège. Etvou-
lur qu'après fa mort Scelle de londit neueu, le corps du-
dit Collcgeiegouuérnaftparfoy-mefmerôc voulut queles
bourfiersfuflentchoifis, premièrement ceux de fa parente
(l'ill*entrouuoicquivouluflenceftudieràParis)ou ceux qui
lèroientnacifs delà villeôc banlieue dAnnonay. Quefilne
f'enpouuoic trouucr,que ceux du Dioccfc de Vienne de
la part qui dépend de France, foient préférez. Puis ceux
des Diocefes de noftreDarae du Puy (Latmè Amcienjis)
de S. Flour, ou de Clermonc en Auuergne.
Elcaion Ordonna aulîi, que toutes &: quantcs fois que la prinei-
a'vuPxinci- pautédudicCollegeviendroitàvacquer,tous les bourliers
P^^- deux iours après au plus tard, doiuent l'airembler dans la
Chapelle dudit Collège. "'Et après l'inuocation du faincb
E(pric,touslerditsbourfiers,àlarequificion du plus ancien
des bourfiers,enTheologie,iurerôt en fa main furies fainds
Euangiles, qu'ils éliront en confcience & de bonne foy vn
Principal, qui aitlcsqualitezrequifespour le pouuoireftre.
Sçauoir qu'il foit Bachelier, ou qu'il ait commencé à lire
fon cours, Dodeur ou Licentier en Décret: ou à tout le
moins efcholicr eftudiant en Théologie. De bonne con-
uerfation , François de nation, &nacif de l'vn des lieux fuf-
dics. Ec ceux des bourfîers qui ne voudront fy trouuerou
iurer(commeditefl:) feront pour ceflc foispriuez de voix
durantladice vacation, & ne feront aucunement admis en
ladite
LIVRE SECOND. ^j
àitt eledion. Apres auoir ainfi iurë,le iufdit plus ancien
bouriier,aiîîfl:c diiclitChapelJain,d'vn Notaire pu biic, ôc
tclmoinsfuffilans, coUigeraiecrettementles voix d'vn cha-
cun. £c ceiuy qui fera crouué auoir d'auantage de voix , fera
nomme par lediél boudier, pour Principal duditColIege.
Que files voix tombent fur ledit plus ancien bourfier, il fera
jfîommc par ccluy des bourficrs en Théologie, qui eftplus
anciefh après luy . Et le Principal eftant ainfî eîeu , après
auoir fait le fermant accouflume^icra mis en pcfleifion^ianif
attendre autreconfirmationdeladice principauté. Ladide
êledion doit eftre faide dans quatre iours au plus tard après
la vacation dudit office. Autrement Icfdits bourficrs feront
priuez de l'eledion pour cefte fois. Laquelle feraremife au
Chancellier de NollreDame , êc aux trois plus anciens le-
dcursen Théologie de Paris. Que fi ils viennent à neghger
d'y pouruoir dedans autres quatre iours fublcquens: i'cle-
dconleraremiieàl'Euelque de Paris, qui n'en pourra tou-
tefois mettre vn, qui ne 1 oit des qualitez fufdides.
Item, que perfonne ne peut eftre boiurfier audit Collège^
qu'il ne foit natif de l'vn des lieux fufdits. Et doicchoiilr
toufioursles plus panures, &:qo-inavenrplus de 25. liur.pa-
fifisderente en patrimoine ou en benefice,pour élire Théo-
logiens ou Decretiites : ôc pour eftre Arriensplus de quinze
liuresparifis. AuiTi nul Bachelier en Theolofrienepeuteftre,, ,
receu,poureltre bourlier Théologien , ny vn Licentier en les bomus
Décret, pour efi:rebourfierDecretille : mais vnmaiflre aux coiie|iaics
ArtspourraauoirvnebourledeDccretifte ouTlicologien. auxpiuspau
~LesbourfiersTheologiensncpeuuent garder leurs bôurfes urcscfchoU
plus de dix ans, & les Dccreciftes & Artiens plus de fepr^^"^'
afls.
1)6 U chamelle du Collège.
En ce Collegeil y a vne belle Chapelle dcdiee en Thoneur
<îc la vierge Marie: en laquelle ledit fondateur mit du bois
delà vraye Croix, âuec plufieurs autres reliques ôc argente-
ries .-comme Croix, calices, ancencier,liurcs & parements
d'autel. Et voulut qu'aux fcftes folennelles lefdits Princi-
pal,Chapcllain&BourfierscelebrafiTent le feruicefolennel-
lement & auec notes. Et aufii tous les Dimenches qu'on
chacafila Méfie 2c Vefpresauec notes, ôcleSamedyvnSalué^
TTtt
6^^ VNIVERSITE' DE PARIS,
Regina. Quant aux feries ouioursouuriers, leChapeilain
doit dire ou taire dire/quaiid ililera empeiché) tous les iours
vne Mefle baflejôcluy doiuentayder les bourfiers, chacun
fa femainc.
En la fafdide Cliapeljç il y a deux autels ^ qui furent
bénis en l'an mil trois cents quarante ôcvn, par Reuerend
pcreenDieu,MelTirePierre,Euelqued'Arras, neueu duditt
fondateur es prcfencesde RcuerendsJVIeirire Pierre de Pa-
lude, Patriarche de HierufalcmjGuy Arçheuef^luedeLion,
&:Ieâncle Precy Abbé de S. Germain des Prez.
EDlamefmQ Chapelle il yavn grand tableau, contenant
ce qui enluit.^^ , '[t,!.,' k . ,.; : ; \ .. . '« i.i-
_■ ReueroîdififpHS, iifJi Çhfiflô Pater Doptinw Pet rus Beytranii
dhcefis ViennenfisBpHortn^trog.^ iure ^Leciorinftudijs d- Vni-
uer/Itatihus Auimpnenfi.^ Uû-ntifpejJkUni Aurelianeriji i ^ Pari-
Jienjî^ confeqHenterûccupatuseertistemôorihusin offîcijs, ^çilefiA^
^ . ^, . finis & CecuUrib us PrM^itûrfim ô" Prmcipr/m : ConUlîAriuféyBo-
CeitoitPhK ;.■■..' . /^ / ; -^ ^^
Ijppes c. dit ytnm no/tn Fr^moritm gegmnjua Cunao^magiiaÇavf^/i PAr-
de Vallois. Umenti ParifiMS;(^ in Ço^çiliif (ko fecreto vnus de fjuntuor Cle-
r. ricu tune feaueritihu-s dicttim Domtnum noflrum Re^em. CAncel^
cretaires Uïtiis mcljtit Domtri^ loannd ^urgHndiJiy Regmx P ranci. e, Çomi-
d'Eflat ap- fjjj^^ Biirgundm , PklâtinA^& -Attrehutenfis: .cUmenttû^^ dimna
acKS. N iuernenfis^ C^ de'mde Heduerifis Eptfcopus^& demu>np€'rmtfio~
nediuinaTiîMl;S.Çler/ient:isPreikjterÇardindlis,
s' enfiip antres pnd^tt(fns dudit'Seiierendipme confecutiue^
•iK^\o\\îmmttrâyJmtes au. fv^fdiH tableau.
Lé3icReu;CPeodifriii-îe,,oultrc k Collège de Pâri'S,afoj"idé
çnU villed'An.nopay au .ciipc.ele de Vienne vn monaftere-
de Religicufes defaiocte Claire. Et au Conuent des Cor-
delicrsduditAnnonay,a.faitbaftir vne Chapelle, où pend
fon chapeau de Cardinal. En laquelle eft enterrée fa mère
AgnciJmperatricedefurnoa'j,qui trelpallà levirigtquarrief^
me deSepi^embre, Taî) miftrois ceaits fix. Et a auffi tiaici;
faire au dit Heu d'Annonay-MDrhoilel Dieu , appelle Noftce
Damela Belle. Item viic autte belle Chapelleappeliee, la
Chapelles. lacques, qu'on appelle rAumofne^auPrioré de
noftre,Dameaudit Annonay ,uu eft enterré Ton père Mat-
thieu Bertrand; lequel jrelpaiîa le 4. Feuri^j^, l'an 1511,
L I V R E s E C O N D. ^99
Item a fondé vn beau Prioré en Auignon, appelle le Prioré
<lcnonreDamedeMontaulc. Où deceda ledit fondateur, d< Mtnu
ÏQi^. Iuin,iour de S.IeanBaptifte,cnuiron l'heure de vef- '*''"'
pres,en l'an 1349.
Cela cil confirme à mcfme iour,au Martyrologe dudict
Collège d'Auchun,&: n'eft befoin derepetition.
Ce fut ce dodefondateurqui n'eflant encore qu'Euefquc
d'Authun, piâida!heureurcmcnt,5c fouftint péremptoire-
ment les i uriidiclions Ecclefiailiqu es , contre maiftre Pierre
de Cuigneres ou du CuignetjAduocat gênerai du Roy Phi-
lippes de Valois, qui f'estorçoit de les abolir. Voyez ce que
i'enayefcriccy deiFus^liure premier, pag. 2 (j. Le plaidoyer
duditBerrriîndcfl au Tome quatrieime delà Bibliothèque
desPeresjmpnmee â Paris, en l'an mil cinq cents quatre
vingts 6c neuf.
Le Père lacques Gaultier lefuite, natif d'Annonay en
Viuarez, a compofc la Table Chronographique, diftin-
guee en douze Colomnes : En la cinquieime dcfquelles,
{ pag. 364. ) trai^lant dudid Cardinal Bertrand , elcrit que
l'es œuure.s contenus en plulîeurs volumes, non encore im-
primez, furent defrobcz en ion Collège de Paris, en uiron
l'an 1^76. LeprocezcnaerréàlaCour: Au rapporteur du-
quel pour auoiriufticc, furent offerts les Carmes qui enfui-
uen t, par. maiftre Pierre de Montchal, lors bourfierdudic
Collège.
Donec PalLxdium TroiiW.i m An fit in ^rce
Non Junt 'vUirices Pergama pajja manus.
Hac vbi nocturno D tome des Ahjlulttafî-u:
Concidtty heu, Banaitm Troiafuperha dolis,
J^idnifi'ventHrum expecîes do?nu^ Hedduaùi-fum,
Hcddua Paladto (^roh dolor ) or h a tuo f
Cui totprifeorum precio/k volttmina Patrum
Suhnpuît uafia funiferarte latro.
Vos y 0 pHYptiret^ "jeneranda crncula Patres y
,^ms pênes eft tanti criminis arbitriuîn:
• v.xw.V os pietasyfvos turArogant^fuccurrite rébus.
Vt cadat in dirum débita pœna cnput .
Ce Collège d'Authun , fis en la iuftice , haute , baiïe ôc
moyenne de l Abbaye de Saind Gcrmaia àts Prez , ne doit
TTtt ij
70O VNIV'ERS ITE' DE PARIS,
ny cens ny rente : pource qu'à telle côdition il a eftë admor-
ty,moyennan t cinq cents liurcs parifis que le fuldit Euefque
d'Authiinen paya. Et outre pour la cendue foncière, qui
elloitdedouzefols parifis, il bailla en efchange vne autre
niaifbn de tnefmc valeur. Le tout comme il appert par va
Vidimusfaiiànt mention deradmortiiïemétdudit Collège
faictenran1339.cn laprcfeiice de maiftrePierre 6c Pierre de
Lorrains,NotairesApofl:ol.Et par autres Icttresfaifant men-
tion dudicadmortiiîcmêtpalIeespardcuâtHeruë ôcdcLifle
en l'an 1341. Et encore par autres lettres dudicl fondateur,
feelleesdefon feel, en cire rougCjfur double queuë,faides en
Tan r3 4y. Lefquelles pièces font en la féconde layette des
grandesarraoiresdu threfor de ladicle Abbaye. Etparvne
Bulle Apoftoliq.ue qui efl en la féconde layette des petites
armoires duditthrefor,cotteeau dos 3.59. il eil: permis au-
dit Cardinal d'acquérir des rentes en la cenfîue dcldids Re-
ligieux,pour îafondation dudit Collège.
Iceluy Collège tient vne maifon aifife rue fainct Andrc
des Arts, où pend pour enfeigne ie cheual noir. Laquelle
leura efté donnée par maiftre Eftienne petit, en fonviuant
Seigneur des Comptes. Laquelle deuoit par chacun an aul-
ditsde fainâ: Germain des Prez, vingt fols parifis de cens,
c'cft à dire Et pQurce qu'elle cft admortie, doit pour l'indemnité par
h chlmbic chacun an à touiiourî>,cents fols parifis de cens ; comme ap-
des Côprcs. pert par la lettre d'indemnité,faid:e &. pafTcc par les maiftres
bourfîcrsdudit Collège, en la prefencc deIeanDan5£cIac-
quesRegnotjNotaircs, l'an 1516.
Du netieu du fondateur du Collège d'Authim,
Ce neueu f appelloit Pierre de Colovmbier , fils de Barthé-
lémy de Colombier licur dudit lieu , près d'Annonay , ôc
d'vnefœur dudit fondateur. Mais en l'honneur de fon on-
cle il quitta cenom,^fappella Pierre Bertrand. Son pro-
grez en dignicez Ecclefialtiques fut tel, qu'ileftaufufdid
tableau de la Chapelle du Collège, en ces termes.
Reucrendipimus m Chnfio Pater Domimî'S Petrus Bertrandi,
jyiocejîs Vtennenfisy Epifcopus Niiternenjïs ^Deinde Aîtrehdten-
fis^poftea fan^Lt Sufatinx Presbytcr Cardmalis ^ é" confequcnter
PI ojlienfis & V dentinenjis Eptfcepn6y nepos pr.edtcH Domifil G/r-
dmdli S. démentis, hftifis ÇolUgij Hcduenfis fundAtori{^
LIVRE SECOND, ' 701
Ildeccdal'an 13^1. le 13. iour de luillet: Se eft enterre de-
uanc le grand Autel de rÉglife du ConuencdesCeleftinsde
Colombier par luy fondé. Sur la porte de leurCollegeà
Paris eft efcrit . Le Collège de mai/Ire Pierre Bertrand y Cardi-
nalj natif d' Annonay au Diocefe de Vienne.
Aux deux codez du portail font les ftatues' ào.^ deux
fufdids Cardinaux,Oncle 5c neucu , ôcau deiToubs ces deux
cfcrits grauez.
Petrus Bertrandi Di&cef. Vienn. olim N iuernenfis , deinde
Eduenfis Eptfcof^is j dr dcmum tituli S. Clementispresbyter Car--
dinalis.
Petrus Bertrandi Diocef. Vienn. Olim Niuernenfis y deinde
Attrehatcnfis Epifcopus , pofiea tituU S . Sufannx Preshy ter Cardi-
nal. Demum Ojtten. & Velletren. Eptjcopus Cardmalis.
Fondation de trois Bottrjïers de Bourbonnois , aa Collège
d' A ut htm à PariSyditzS.Aoufl 13 p S.
MaiftrcOudardde Moulins, Confeiiler du Roy ôcPrcfi-
dent en la chambre d es Comptes , par Ton codicille ou or-
donnance de fa dernière volonté, a fondé trois Efcholicrs
prinsdefes parens ffil f'en trouue) ou du pays Bourbon-
nois, pour eftre Bourfiers audit collège d'Authun.Defquels
rvp ioit Grammairien, l'autre Decrctifte, &le troifierme
Théologien. Et pour leur fondation donna deux mil neuf
cents francs d'or : pour conuertir les neuf cents à baflir &:
meubler troischambres,&les deux mil en rente, de qua-
rante liures pariiis, perpétuelle & admortie. Maisiceluy
fondateur decedé,tés exécuteurs augmeterent la fondation
dedixliures p^rifiscen baillant auldits bourfîers vne terre
de cinquante liures parifis de rente admortie par le Roy,
comme dicl eft. EnrecognoilFance decejlefdits bourfiers
font tenus de célébrer en la Chapelle du Collège tous les
ans le 9. lourde Décembre l'anniuerfaire dudit fondateur.
Où dureuenu de la fondation font pris quarantefols parifis,
&diflribuezauxafrifl:ans. CecontradpafTé pardcuant \zs
Notaires Royaux, Antoine de faincl Maurice ,6c Milo du
Brucil, & liuré fous le iz(t\ de la Preuoflé de Paris^, le 18.
Aoufl 130^8.
TTtc iij
70% VNIVERSITE' DE PARIS,
DU' Collège Mignon , diB de Grammont.
MAiilrc Robert Mignon, Clerc du Roy en fa chambre
des Compces,eucdeia femme Jeanne deux cnfansjleâ
ôcRoberc Mignons. Le premier Fut Archediacre deBIois
en l'Eglife de Chartres, ^ Coureilier du Roy -. lequel acheta
âParis pludcurs maifons contigues en la cenliueôciuflice
de l' A bbaye faind Germain des Prcz , tenant a l'ancien ho-
flel de Vendo[me,6c aboutiiîans de trois coflez aux rues
de Semelle, petits Champs, &delaSerpenre. Lefecondeut
vn fils nommé Michel Mignon , lequel luiuant l'intention
deiçspereëcpncle, fit admortir 6c conuertir leldits lieux
en collège, moyennant trois cents francs d'or, égaliez à
florins d'or, qu'il bailla aux Religieux, Abbé cC Conuent de
iamcl: Germain. £t en outre referué à iceux toute iufticG
temporelle, Ôç le cens capital de trois lois fixdcniers obole,
paybalepar chacun an au Threforierde ladite Abbaye. Le
mefme Michel Mignon fit ball:ir la Chapelle d'iceluy col-
lège , comme il fe lit engraué en pierre iur le portail d'icelie,
qui refpond â la rue, en ces termes.
Hanc CiipclLim co?T/fruifecit Michuïl Mignon, Vomi/îi Re^is
Notants, AdUudem Deij honôrcm^^ Beatorum j^gidij é" Lupi,'
Ç^ prjecipue in commemorntionem omnium fdelium defunilorum,'
Cuimcofr'memorntionls Joknmtdsjîtin Ecclejia Dei fançla anno
quolibet fecu^da dtc Nouembrls,
Et dans icelle Chapelle, en la première vitre, du cofté
droit du chœur eft efcrit.
Màifire Robert Mignon, Clerc du Roy en fa chambre des Com-
ptes , leanyic fa femrne &fes en fans.
En la féconde vitre, du mefme codé droit du chœur.
Magifer loannes Mignon , olim Archtdiaconus Blcfenfis , in
1343, Eccltfa Carnotenfi ^fundauit hoc Collegium 1343.
1539. En l'an i '539. le 4. Aoull, Reuercnd père en Dieu ,Ican
le Veneur Euefque de Lifleux, Prcflre Cardinal du tiltre
defaind Barthekmy en Lifle,& grand AumofnierduRoy
François premier, reforma le Collège Mignop : Auquel
le diuin icruice qiji fe doit dire pour {q,'^ fondateurs eiloic
L î V R E s E C O N D, 703
inégligé 2c le nombre de douze bouriicrs non entretenu.
Et en l'an 1^84.^2.4. Auril,Ie Roy Henry III. bailla à
perpétuité ledit Collège à l'Abbé de Grammont,auec dou-
ze cents liures de rente annuelle ôc perpétuelle , ailîgnee lue
la recepte générale de Paris, & depuis iur la recepte générale
deSoillons: EnefchangeduPrioré du bois de Vinccnnes,
iadisfondéparleRoy Louysleleuneenl'an 1164. 6c mem-
bredepcndant de l'Abbaye de Grammont quele Roy Hen-
tyj.auoit donné aux Minimes Religieux de l'ordre iain£t
François de Paule,5c depuis confirme par les patentes du
I4.May,enran 1384. plusapprouueparlcPapeS1xte5.au-
dican,le i. Odobre. Mais nonobllant toutescesconfirma-
tions la caule a eité par pluiieurs années débattue : l'opofanc
à cet efchànge mailtre Claude Cocquelet , Doyen delà gra-
de E2:lile de Meaux,&; maiflre Victor Cavec Docleuren
TEeologie,euxledilâns.principauxduditco!lege.Etàiceux
feioignirie Recleurde rYniucrfué, pour i'intercft public
qu'auroit r Vniuerfice fi les douze, bourfîers feculiers dudicl:
Collège eftoient luppnmez,&: le lieu réduit en domicile
particulier de l'Abbe de Grammont. A quoy Monfieur
Cboppinen fbn plaidoyer du 4 Aou{li592.areipondu qu'il ch0;>p.U'o j..
n'eftauelnon dciuppreilion.ainsdecbaneementdedouze n* "-r'^*^
bourii>frs lecuiicrs.en autant de réguliers , que Moniieur de ar. u.
Çrâmontfcra tenu y introduire &: entretenir, ^x {inqmt)
fmghiirit gytnrii^fn in monafiicum co?jucrJ/o,laudibus efl effcrenda
potins qtiAm l'ititpera/ida. La caufe fut pour lors appointée au
Conieil. Mais depuis eiliuruenu arreftdiffinitit du confeil
d'EftattenuaParisle iS.Iuin 1 ^05. confirmant le premier
concordat d'efchangedu Pnoré du bois de Vincennes au
Collège Mignon , 6c déboutant les prétendus principaux
I d'iceluy,CocquelctôcCayet: fmon qu'il ell permis audid
Cocqueletdc louyr de la petite maiîon uzc dcuant ledict
collège dicle des Carneaux ,6c de trente liuresderente la
viedurant, comme il efl porté par le premier concordat.
I Auquel il eft fait retranchement du nombre des bouriiers.
Carileft ordonne qu'il n'y aura que huid Religieux bour-
iiers, enuoyez par leur Âbbc de Gi-ammont, 6: reuoca-
bles quand ils y auront eflé fcpc ans pour cftudicr, 6c en
leur lieu ledicl prélat en enuoyra d'autres, qu'il cognoiftra
-04 V N I V E R S IT F DE P A R I S,
bien raorigcrez 6c aptes aux lettres. Que leur chef Rappel-
lera Prieur ou Supérieur régulier, àc l'office de Principal
fupriniee. Et en outre que ce Collège Rappellera d'oreina-'
liant le Collège de Grammonc. ;
i
Fondation du Collège de Cambraj/j diB d(^
trois Eue f que s. . \
CE s trois Eucfques font, Hugues de Pommarco,Euef^
que de Langres. Hugues de Archiaco, Eueique de
Laon,ôC depuis Archeuefquc de Rheims. Et le troilierme
GviillaumedeAuxona, Euefquc de Cambray. Tous trois:
eftanrs décédez les exécuteurs de leurs teftaments ont ac-
quis du premier cent liures dix fols parifis de rente: &. les
biens du fécond, autres cent liuresparifis: quieft tout leur
reuenu. Tellement que chacun bourficr n'a qu'vn fol pari-
fis à defpendre par iour. Du troifieimc le logis bel 6c am-
ple fut conuerty en Collège: Qui pour cela retient le nom
de Cambray.
.Enfuit la Chartrc de fondation.
In nomine Domini j Amen. Ego loannesde Archerifs Cano»
nicus Carnotenjis^executortefliimenti défunt i bond memoru Do-
mint Hfigonis de Pommarco Heduenjis diœcejis^ quondam Epfco-
fi Lingonenjis : Et ego loannes Lnfy SuccentôrEccleJi.ti Parifien^'
fis ,execHtûr tefiamcntt defttn^i bôn£ wemori^ DominïHugonk
de Arfiaco Antifiodorenfis diœcejïs quondam Efifeopi Laudunen-
fiSi&fofieOr Anhie.Rhemenfis : Et ego Guillelmus de nouemfonti^
hus^ Canonicus Antifiodorenfis executor eiufdem tefiamenti diSti'
defuncti Domini Hugonis de Arfiaco , & frocurater quorttmdant
alionim executorum etufidem tefiamenti dudum vnà cum quihuf- •
dam alt'fs etcecutonbus noftris , Ac etiam vtgore tefiamentorum di-
ciorum Dominorum defunÛorum nobificnm fundatoribus or dinar-
tis^ iam tamen viam njmuerfk carnls ingrefiis . Huius fier iem fier i-
pi fignificamus omnibus quorum interefi^veiintererit yfieu inter-
efie peter it in fiiiturum^nes ad pium opi4^ fiundationis ficholarum
emi(fiiproexc'Cntione prxfiati defunéJi Domini Hugonis de Pom-
marco d" de bonis eit^s Centum libras ^ decemfiolidos Parifienfies
annui dfperpetui rcdditus m njilla Montis Bcfidertj^ Ambianenfîs
Biœcefîsfituatas : FJpro exccutionepr.edi^fi Domini Hugonis de
Arfiaco ér de bonis ems Cctum libra^s Parifienfies annui &perp-etui
reddiius
'LITRE SECOND. yoj
redditusJitUAtas afudMAlUyMmRegisStnomnJtsÀi^cefis TdnJjHs
portâtes yEofij^ Ambos rrdditus adm^rtizari procuraffi: adiUudêùw
pMm fer CUminttJuwos frinctf es Dominos noJfrAs Sereni^ytmos
Regem feu Reges Francorum ^x^ fer aUos pri nettes & prjtUîos (>
Dominos adqnos huiujmodt admortisiatio pcrtinebAt &ffeciabaty
EtdebçfîU executufnum pr^dUfarum : Ac eofdem redditus tran-
(Inliffe m Magîfiru C^ipelLiKum perpcmnm^é'/chsUrcsperxos fer»
fioftri&Â fJ&bts Cdujam habentcs^ tnftttutos acetiam wfiituendos^
JecNtidum numcrum ordinationes &ftati4ta inferitis exprtmenda.
Collegialiti r habitantes, & inpcJlerumhabitntHYOs domum defun^
Ifi hm^ mcmariJi Dcfnint C utile /mi de Auxona , qtiondam Epijco- "
pi Cf^meracehfis , & tandem Epifc§pi Heduenjis. ,^u4m domum
de fiio patnmanto dum vikettt obti»ebat ,Jitam Fmi(ius , ante
fifKclffm I<Mr/n(MJjofpttal/s hierofolymitatsi: Jntcruenienie an-
fenfu & cxhortattone Magijîrt Henrui de Salinis Cdnomci Lm-
gcrerjis rtebù /^JJcciàtt in faïtendo fttndaticrum pr^diÛ^m notni-
ne execut^ris profit! defimçîi dem-tni Cutlltlmi d^ Auxortaprxdt'
ânsdùmi-niis Utige de F^c>nmAUoex4itif(xfr-fit^r principaJtter tn
îeji ornent a illitts KcmiKatus.' Et'^^dc^i dtmiKus litt^a de Aniac9
<xtitiT^execuîoYtefiÀmentid:efHrMi d^imDii Hugcfeù de Pêm-
warco ibidem principaltler ncmiriAtus , ipfi^§^^ dcmum defuncfi
demini ■C/iillclmi de Auxona ad vfu-mfundationis fchoLnium per
(tem deputAtam^pre tune nonduM aamcrtisiatam ^fed pro magna
parte minefam^é' multis&fiimptu&fis reparatioMibus (^ refUiio-
nibus indigenttm-, Et etiam OKeratam de viginti cf vna lihris Pa-
rijienfibui atinui & per p étui redditus tradidtt idem Magijler Hen^
ricus de Salinùs n,'ice & nemine executorts difli deffirMtdcmini de
Auxana,proportione fundationis ejux exccuiiontmdiaidefuncît
Giiidelmi deAuxônaptffacerrtingire^Chm alid bcnxin dtUa cxecu--
iione diffidefnnéli Gnillelmi de A»xmA r.on fuper^jjent , i-t idem
:M agi fier Henricm de' Salin is afjtribat. ^^jum quiji mdcmnrepk-
rart fecimm de bonis frjtdiÛarumexecutionumdicli defun^îi de-
mi ni Hugonisde ForKmarco, acdomini Hugonis de Arciaco ^Abf'
que hcc quodidem M-ngifit r Henricus de S a Uni s ^njel aliquis ah us
fro exccdtionej'eu debcnis defiwFti dcmini Gnillelmi de Aux9n<t
inprxdic^lismijîiombfis aliqiéid pofucrit ^fen contributrit. Et pro
ipfitis dcnms admorîiz.atieneé!' exonerati&ne cert^m fummampe-
xuni.t tn depfifit&poffeimuî in eadem domo de bonis ambarum execu
^ionupn,/ciliietdequa pecuniapofi???od(tm illam domum admorti-
VVuju
70^ V N r V EfR s IT E' DE TARI S,
z.arifecimus>.. Et pro eifuxxmerat.ûne vel p4ne cxonerattonk
domnm de H onctaGiUeti fium m 'vico^fancii làcohi Parijitts ewi-
mtti in terra JOèmint Rcgi-i . A (juodomîno Rege ohtinunnm qtta-
diim literam ndmortiz.at:onis njuginti khraru^m reddiiuurriproc/^-
ratamô' ohtcntam de hof^is e^C'CCuHontsdtci^t- di'funcfi H u gonade
Vommano. J^am literam admûrtiz.atiams Magifiro d^fchdlarL
hnstradîdtnius: vtmde.femMare pûifir^ty dppli.cando eam in tût g
'ptl in parte ad admortt:^nùanem^r4^ùj: damtts : empt de Honci^
GtLleti.&c. ■ ' 'V^'. '\ ijv,-.. ;V ^\ .>.,,■••
Lamaifonduciit MeflireGuillaume- d'Auxone,a efté in-
demnifee par Louys Comte de Flandre, de Neuers,&: de
Rcthelois,par les letcf 65 données à Confians lez Paris, le
douzieimeiourdumoisdeIuin,l'an de grâce 1348. Et de
plus admortic par Icstres.de Icah Ro.y deErancc, données
àParisl'ani^yj. aumoysd'Aurii.
La fondation ^ les Itatucs dudit Collège ont eflé confîr*
mczpar lean Euefque de Prenefte,Cardinaldu fainct fiege,
^NonceApoftoliqueau Royaume de France, par lettres
données à Paris l'an de noflrc Seigneur, 1379. Et aufli par
Meflîre Aimery deMaignach^^Qv Êucfque de Paris le 27.
iourdumoisdeluillet 1380.
Ce que defTDS a cftcextraid desRegiflres du Collège de
Çambçây par Mai {çve Nicolas Breiard prçftrc ôc Chanoine
dcLangreSjPrincipalduxlÀiiCoileg^e./ ,,w.« v
Btt Collège de faincl JSiUhelj de Chanae^
& de FompadûUK. Wa>lii\ %
"^ E Collège retient crois noms, pourauoirefté fondé en
ïl refîgna \^^ TaTucde Bicurc > en l'honneur de laind Michel, par
fotMicueu * Rcucrcnd père en Dieu Guillaume deChanac, Euefque 84.
îoiiitjtiesic de Paris,&: Patriarche Alcxandriu:leque] eftoit Limofiniflu
chanac,ran ^^ |^ noble ligncede Pompadour. Ec à cefle caufcil à ordô-
néquenul nepourroir efirebour(lerleans>s'iln'eIlGi;JLimo- '
fin,6<: p'ourucu de par Iclieurde Pompadour. ^^ v ■-; \\,-
Pourmieux veriHcf la fondation, il cil expédient d-e ra-
porter laclauic de fou teilamenc, inférée aux premiers fla-
tuts de ce collège fai6ls2^arref}:ez lé 23. May 1404. ôcdefquels
i'ay eu coppie autentique,e£crite en parchemin dattee de
l'an 1466. èclîgueeparles Notaires Ecclefiafliq^uesBurellus
Se Chailliot. 11 dit don q^ues. ^
LIVRE SECOND. ' 707
. Velumus ^Jliitutmusy é* ordmamus quod in] domo nofira qtiam
h^ihemus Pari/rus in vkode BicurUydecem vel duodecim fchoUr^s
habeant manjtonem.
. Ilyapoftnleenlamarge, teftifianc que ce nombre n'a ia-
rnais efte obferué^pourcc quele reuenu annuel (qui n'eftoic
quedecencliurescournois) nefuifiroitiôc pource les exé-
cuteurs du ceilamenc, dépurez parle RedeurSc rVniuerfî-
té (qui ont drelTé les ftacuts^ ont réduit ce nombre à fix,
auec ie maidre ou principal qui doit eitre maiftre es Art3,ou
epaucre Faculté, auantqued'eftrereceu.
Le tcftaceur leur donna en outre des ornemens pour la
Chapelle, 6c des liuresdediuerfesfiiences pour lalibrairie,
quiellgicau dclFus de la chapelle: auec inhibition & defen-
fed'en aliéner. Ce qui nei'eft obferuépar Icmauuaismcf-
nagedesmaiftreôcbourfiers: 2cy a.plus de 60. ans qu'il n'y
apas vn luire.
Depuis vn autre, Gtiillaunîc de Chcnac, Cardinal &: Euef-;
que de Mande,en Latin Mimatenfis^ donna à ce collège cinq*
centsliures cour, fa cro{re,ra initreÔc certains liurcs pour
cilre enchaifnez en la Ubrairie.
A fon exemple Bertrand Cardinal du riltre defainde Po-
tentiane,& Patriarche deHierufalem,Ieur dôna autres cinq
cens Iiures tournois & fa maifon ample qu'il auoic en la gra-
de rue du fauxbourgfajncl Marcel, a cofté gauche en forcâc
deParis,&: allant aux champs. Laquelle encorauiourd'huy m^ip^^
Papellela maifon du Patriarche, ou pour mieux dire, des Pa- duP-mur-
triarches, cgnime ayant edé donnée par le Patriarche de che.
Hierufalemau collège du Patriarche Aic^xandrin. Cefuten
ceftemailbn qu'en l'an 1^61. le iourfàintTleanl'Euangeliile
17. Décembre, les Huguenots oyoient iapreichedcMalo,
preftre renié de S. André des Arcs: &:farchez du ion des clo-
ches derEglilé S. Medard , qu'on n'auoit voulu faire celTcr
à leur mandement :ilslortirentenfurie,vindrcnten ladicle
Egliié durant vefpreSjtuerent&iblecerent hommesôcfem-
mes, brilércnt les nnages, ôcpillcrent ie5 fàinds vafes&oT-
nernents. En vengeance dequoy les Catholiques. en tirent
executerquelquesvns,&bruilercnt ladicle maiion. Comme
plusamplementdefGritBelle-fareft,£om.c fécond des gran-
des Annales, liure 6, chap. t^ 4.
YVuu ij
^o% V N I V E R S I T P D.E PARIS,
Ces trois donations faites parles trois defTufdits Cardi-
naux, ont eftë confirmées par arrêft de la Cour de Parlemer,
du 23. Septembre 1401, Et mal gardées par lesfuccefleurs
maillrcsôc bourficrs, qui de conleruateurs deuenus préda-
teurs, après auoir diuifé entre cpi: les liurcs de la librairie,
ontvendulacrofle, mitre &. autres ioyaux précieux, aliéné
lefurdit hoftel du Patriarche, & la maifon d'EfcofTcjqui ap-
partenoitau Collège, donty a eu procez à la Cour, lequel
efl: demeuré pendu.aucroq. Ectoucesfois à leur réception
j'^^fti^^" ^^^ iurcnt fur les faincls Euangiles de garder de tout leur
pouuorrlcsbiens,droiâ:s,& ftatuts du collège , 6c obeyr au
iMaiftreen toutes clio.fes honneftes & licites. Lefquels ffca*
tues fe doiucnt lire &; expofcr tous les ans la veille de la
Touiîaincls, en la Chapelle ou en la Talle par le maiftre ou
autre commis de par lu y.
A leurrcceptionils nedoiuentquechacun 40. folstour,
pour aider à auoir. des napes 6c autre linge necélîairç à la
communauté . ■ ■' -«^ •••
Nu!Theologiennepeuteftrereceubourfier,qui a en pa-
trimoine ou en bénéfice 40. liuresparifis de rcuenu : ny vn
Dccrctifte,qui en a trente, ny vn Artien ly. Toutcsfois la
taxe des bourfcs cft fi petite, que fans autre bie ils n'en pou-
«oicnt pas viurc pouriorsvcncore que les choies fuffent à vil
pris. Carau Mailbeiin'crttaxéparfemainc que fixfolspa-
■ rjfis,auChape!iain quatre fois panlls: &auxautresbourfiers
chacuncroisfolsparifis. Au Procureur outre fa bourre,efl:
dcfiguoc quelque fommed argent pour la follicitation des
procez & maniment desafFaires de la maifon.
Tous doiuent viurc en commuii â la ûlle , fans infirmité,
ouautrecaufelcgicimeapprouuecdu maidre r&fc conten-
ter delà portion ordinaire, fans y apporter autres pain , vin
ouviandeSjencorequ'clles fulFentdonncesàquelqu'vnd'i-
ceux, ou qu'illés eut achetées de fon propre argent.
Durantlc difner il y doitauoirledurc de la Bible : & font
tenus les bourfiers de lire cliacunlcurfemaine, en commen-
çantau plus ancien. .;■'-'*' ^
Ils doiuent difner en elle à dix heures du marin, 6c en'
hyucr à vnze heures. Et en après dire grâces, adiouftant cn^
la fin, De frofirrédis^Wiç, colledeproprepourlefondateur,
& Fid^litim,
I
LIVRE SECOND. 709
lis ne doiuenc Ibupcr (principalement en commun à la
fiille)les Vend rc dus.
Siquelqu'vn eft admisà leur table pour viurc auec eux,
ccluy qui l'introduit doit payer pour luy au prorata de la
defpence de l'vn des bouriiers.
Of/^i'c du Matftre,
Le maiftre du collège ed tenu (îxiours après Ton eleâ-ion,
taire inuentairc des meubles de la ma^lon. Lequel on mettra
aucofFfedudepoSjésprefcnces dVn Notaire & de tousles
bourfiers. Et le mcfmefaict fe renouuellera tous les ans.
Il choilira la plus belle chambre pour luy,ôcen baillera vne
à chacun bourlier, (don leurs antiquitez.
Il gardera les clefs delâporteducollege,enhyuerdcpuis
huidheuresâufoir,ôc en efté depuis neuf heures au foir:
& ne fera ouuerte deuant le matin fans fon congé 5^ pour
caufeneceflaire.
SiquelquVn des bourfierseftabrentôchors de Paris par
trois moisfanslicencedu maiftreouducoUateurjfabourfe
cft vacante,&fe doit conférera vn autre.
oFjice dn ChapelUin.
Le Chapellain eil tenu de dire parfemaine trois Meiîcs
en la chapelle du collège : l'vne du Dimanche, la féconde de
Requiem, & la troificfme à fa deuotion.
Il aura les clefs des ornements .iovaux.&Iiures d'Eo-lire:
6c enferainuencaire qu'il exhibera aux maidire 6c bouriiers,
deux fois l'an, ou plus (ouuent fi befoin eit,pour eftre colla-
tionnéauec le dernier qui fetrouaera au cofFfc du depos.
Du coffre du Depos.
Ce coffre doit fermer à trois clefs diuerfcs,def-]uelles le
Maiftreen aura vne, Tautrcle Procureur, & la troiiiefme le
plus ancien des bourfiers. En iceluy feront gardez les prin-
cipaux priuileges 6c tiltres delà maifon, l'argent monnoyé,.
6c le grand leau, auquel eft infculpeel'image du fondateur,,
ôcàrentourefcrit. Stgïlltim fchoUrmm Gmlkrmi deChenacOy
Patnarchx Alcxandrini.
Et toutes ceschofesfe doiuent vifîter 6c inuentoriervne
fois l'an, en bprefencedetouslcs bourfiers.
L'anniuerfairedufondatcurfqui decedalej. May 1348.)
fc doit célébrer foUnneliementàmefme iour; en la Cha-
VVuu iiij
710 VNïVEPvS ITE' D E PARIS,
pelledu collège, y aiîiilanstous les bourfiers. Qucli quel-
cun d\ abfenc des vigiles , il payera deux lois parilis ,& pour
Ton abfencedc la melle trois (oi^paniis.
DcionlepuIchrc&Epiraphe, voyez ce qui en cft efcric
cy deuant au traicl c de T A bbay ede (àind Vidor, pa. /^i6.
En fin,il a eRéordonn-é,quede5ftacuts cydeflfLismendon^
nezil en fera flutrroiscoppiesen parchemin:!' vue qui fera
gardée au coAire du depos, l'autre enchaînée à la librairie,
6: la 5. demeurera par deuers le maiftre du collège.
Long temps depuis, les iixbourfiers (qui eftoient égaux,
Ôcneancmoinsn'auoientmoyen deviure du trop petit re-
ucnu ) ont cflé commuez en trois grands boutliers , Se fix
petits. Lefquels grands bouriicrsontchacunCeizeelbus de
penûon par an , Ôc les petits bourfiers chacun huicl:.
Fond lit ton du Collège de Becourt, vulgairement dit
Boncourt.
^3)3' \J N Tan 1555. Meflîre Pierre de Becourt ou Boncourc
jLvClicualier natif de Tlieroiienne, fonda vn Collège dic
de Ion nom, en faucurdesieunes hommes du Diocele de
Therouennequiferoienrfubieclsdu Roy deFrance &non
du Comte de Flandre '.Comme il appert parles l&ttres de
fondation dudit Collège, efquellescefte exception eft dé-
clarée par mo ts exprès.
La nomination des huid Bourfiers dudit Collège , appar-
Aquiton- tient auxAbbcz defaincl Bertinàfaincl; Orner &.du mont
niericsbou^ S. Eloy :aufquels ledit fieur fondateur donna pouuoird'o-
fîersduCoi- fter OU changer Icfdicls Boutllers cftudiants , ainfi comme
/«f.L^*^ ^^' ilsverroicnt bon élire. Neantmoins le fondateur déclara
efdites lettres de fondation , qu'il vouloit&: entendoit que;
s'il pIaiioiràMadamelaComteircdePembrocl:z,iiruedela
maifou de, S. Paul , de fonder ôc eftablir quelques autres
Bourfiers en fondit collège outre 2c par defilis les deflufdits -
de fa fondation, illuyfutloifible Ôc aufdits Bourfiers par
ei le fondez d'vfer&iouyr de mefmes priuilegesque \ti au-
tres.
LeditCoUcgefutrebaftyprefquede neuf 6c fort peuple 6c
renommé du viuantdcfeu bonne mémoire M. Pierre Gai-
land , Profeiïeur Royal ôc principal d'icçluy collège.
court.
LIVRE SECOND. yn
Du Collège de Toumay.
LE Collège de Toarnay eft ioignant ccluy de Boiicourc,
& y civne grande porre pour encrer del'vn à l'autre, fans
fortir en la rue par les portes qui y tendent. Ce qui a efté
faicpour la commodité des eftudias dudic collège de Tour-
nay, leiquels vontauxclaiîesde Boncourc. le n'ay encore
rien appris delà fondation de ce collège.
Bu Collcge des,Allemans,
',1
) •' ^' ' - ■
I ' E Collège des AUcmans cft en la rue Traueriine,qui
-*^commenceaudciroubsdu Collège de Nauârre,&: finie
en la rue làinû Viûor.
. Du Collège de lufiice.
EN l'an i3^3.decedalean de-Iuflice, Chantre de Baveux, i^y^
Chanoine de noflre Dame de Paris &: Confeiller du
Roy. Lequelauoitacquisplufieurs maifons en la rue de la
Harpe, audeflusdeS. Colme, tenant d'vn codé au Collège
deBaieux, &d'autreàrhollelde i'Euefque de Clairmonr,
appartenâc en l'an J605. à M. laques Choart,Aduocat en par-
lement. Abourillantpardcuantàladice rue, &par derrière
auxiardinsdesCordciiers. Pour leiquelies amortir, Se con-
uertir en collège , fuiuant la volonté du defFunct , les exé-
cuteurs de Ton teftament, l'vnziefme iour de luillet 1354. 15^4.
baillerentài'Abbé de faincl Germain des Prez, dit Geufroy
dcCouftures,6,:auconuentduditlieu, 60. florins d'Or, ap-
préciez à autant d'efcus du coin du Roy. Et outre referué
aurditsfeigneurstouceiuftice, ôcii. denierspariiîsdccenfî-
4ie foncière, payables par chacun an au iour laindRemv,
Ce collegeretientlenom defon fondateur, ôc fappclle le
Collège de luftice.
■ Notez qu'en ce tiltre la porte de l'Vniuerfitéquieftau
Il bouc d<Ha rue de la Harpe, eftdide la porte d'Enfer, la-
quelledepuisfutnommeela portes. Michel, comme nous
dirons à la fin de ce fécond hure.
Vf* ^oiuegs se ^^W)'
A /T -^'^^^'^ Gû'^'^^'^'oy ^ HlHennc , oncle ôc neucn, êc aufîl
JLVI ( fclon aucuns ) Seigneurs de BoiiTy le Sec, au diocefe
ieCliartreSjfontfondateursdu collège de Boilîy fondé à
7U VNIVERSITE' DE PARIS,
"Du Collège de S%
i
de Cl
Parisdcrriereiamc André d-es Arcs. Et pour amortir ôccon-
uertir en collège les maifons qu'ils auoienc acquis, iedid
Ellicnne Ton oiicleeibnc dcccdé>l)ai]ia aux Religieux, Ab-
bé & Cunucnc de faincl: Germain des Prcz^Ia lomme dû
ijc{$. cinq cents florins d'or, le II. Décembre 1556. Reierué auf-
dits de iaincl Germain routeiallice , ^ qainze liures (îx de-
mers par. de cens ôi rentes, payables par chacun an. A quoy
depuis pour certains arrérages, les Maillre, Principal^ oi
Recteur, 6c bourliers ont elté condamnez, auec deipens,
parTcntencedu PreuoftdePariile S.iour de Mars 1539. de
îaquelleils n'ont appelle. Car Faut entendre quececoJle-
gc eil compoféd.'vn poury preiider,dit F^ecleur o u maiflre,
d'vnChapcllain Preltre,pourcelebrer fous lesiours Mcll'e
en la Chapelle, ou faire dire par vn autre quarnd li fera em.
pefché,&: de douze Efchclliersfcculicrs,eiludians trois eu
Théologie, trois en Décret, trois en Logique ou Philofo-
phie, octrois en Grammaire. Le Reuerend père Prieur de
la Chartreufe de Paris efl: perpétuel coilateur,protedeurôc
vifiteurauec le Chancelier de noftre Dame de Pans de ce
collège, des la première fondation d'iceluy ,faicle en l'an
1359. ^confirmeeparlcs ftatutsderan 1^6-6. leiquelsredo-
Icns vne grande perfcûi on, meremblent plus monachaux
que collégiaux. Dom lacques Patience, de l'ordre des
Chat treux,m'a communiqué tant iefdicles lettres de fon*
dation, qu'iccuxdatuts. Et pour confirmermon dire, l'en
raporccray quelques vns.
Premièrement quechacun bourfieraye fa celle, c'eflà di.
re petite chambre, &:quedcuxnecouchentpoint en vnlicl^
{i) Qu'ils n'ayentqu'vnecuifme 6c vne ialle, pour Loirit
de man^^cr : Ec que tous vfencde mefme pain , vin à: viandes.
( 3 ) Qi/iIsfacent!esprouifionspourviureclTacunia(cma-i-
nc( le Reclcur ou Maidre 5c le Chjpcllaineicepref^ 6c ren-
dent compte de larecepce & mi-fè tousies Vendredis. ("4^1
Q^edu depes au coffre pour irectre Icsprincipauxtiltrcil .;
de la
i
L I V R E s E C O N D. 713
dch maifan, 6c les deniers de la communauté ('fî aucuns y a )
il y ait trois ferrures èi trois clefs diuerfes : delquelJes le Re*
i2:eur en aycvnc,ôclcs deux aurreSjCeux qui auront elle elcus
parkcorpsdesbourlîers. ( y ) Quelonfonne la cloche pour
lartfcc1ion,£c quetousl'y trouuent vcftus de leurs longues
robesj^l'y x:omportent iionneftemcnt. Que fi quelqu'vn
parle trop haut, Ibic repris, ôcl'iinef'enabftienc,foitpuny à '
la dilcrction dudit Rccleur. ( 6 ) Que la Bible iè liCe en refe-;
doirouilaralievnc fois lciour,à dilherouauroir^coutlc
long du repas: fi le Rccleur ou autre qui prefide nefait figne
de cciTcr, après que le Itdeur auraleu quelque cipace de
temps. Maià d'oller totalement la ledurcnyleRedcur^ny
autrenele doit faire: e^uo/iinm^ficut ait S.Benedicîtis) tnenfis q^. .g u^..
jratrum edentium kcitô deejfe non débet. ( 7 ) que nul n'inuite
perioLnc à venir prendre la rcfeclion auec lacompagnee,
riin'acongéduRedcur. Et que pareillement nul ne boiue
êc mange en la vilic,n y particulièrement en là chambre/ans
bmclmepermilTion. le laiile les autres ftatuts pour cuiter
prolixité.
Il y a en ce Collège vne font belle Chapelle dediee en
rhonneur de la Vierge Marie, de faind Michel, & de iaind
Hicrofme. Les images defquels font au dcfius de l'autel fai-
tes en bofre&: peintes. Et quant aux fufdits fondateurs, on-
cle &ncueu,qui iont lurnommezdeBoiiîy jàcauledeleur
Ièigneurie,ouiieu deleurnatiuicé: leur vrayllirnom eftoic
ChartierjilTus de la noble lignée des Chartiers d'Orléans.
Etpourceen celle fondation jIs ont ordonné quecyapres^
le principal ioit cleu le plus pau ure de la lignée.
Dansiccliechapelle,aupresdelaporte,ccs verssÔtefcrits
en lettres d'or lui marbre noir.
Si^crorum duienum docfûY, cUruf4. C^cerdos
Nomen cui a Chartis^forfitan à quadrïga,
Ofhgmta an nos, medicojine^flns minus e^it,
Ifittgeratiditu, dentilus atque oculis.
Ou nia, aut nil lurans.femper^ abfiemius. Ergo ,-. Efi,veUtn.
Cœlumanimanj^cineresvrnanepotishabe.
yîedibus ht s Vrdfes fundantum } fiirfCyJacellitm hoc IfHnànioxH.
StYHxerat dre fiio , ^flura daturus obît^
En l'an 1378. fut trouué vn threfor d'or & argent, en
XXxx
/
'14 V NI VER SITE DE PARIS,
démo li (Tan c i'ho fiel du Daulphin , fis dans Paris en la rus
^37^- S. Germain, maintenant dite de Bucy,& appartenant aux
efcholicrs du collège de BoifTy. Sur lequel threlorle Procu-
reur du Roy fitarrelt : mais ayant cogneuque c'eftoitenla
haute iullice des Abbé & Conuent de laind Germain des
PreZjfe delîlli, confcntitmain-leuec,6c fut ledicl threfor
liurc audit Abbé par le Prcuoft de Paris, Hugues Aubrior,
pour en faire 8c ordonnera fa volonté 6c en fà eonlciencc.
Cetiltrc ("qui peut beaucoup fèruir en pareil cas) eftenrc-
giihé au cartulâire en François de l'Abbe Guillaume 3. de
ccnom, t'ol.i.
N
De la fondation du Collège de Bormans^dit de
BcauuaiSj en l^Vmuerfité de Pans.
O vs auonsdit cy deuant au commencement de ce
fccond liure, pag. i jo. que le clos Brunel en T Vmuer-
fité de Paris eft enuironné de quatre rues,à l(^uoir de iainct
Hilairc,de faincl lean de Bcauuais, des Noyers 6cdes Car-
Dormat cft mcs^ Or en celle de Beauuais Renerend PcTcen Dicu,Mef-
vnc pente ^ j j Dormans , Euefque de Beauuais & Chancelier
TiUe lur la » n i t^- i
liuicrc de de France, deli*berânt y ton 1er vn collège , le Dimanche 29.
Marnccn- çj^juio j,^- il acheta des Maiftrc.Chapellains.Procureurs,
treChaUcaii _ / i • n i r t / j ■ -l
Thiery & & Bourlicrs Qu premier coilege deLaon,ia mailon dicteaux
Eiperoay. Jmages:qui leurauoitefté donnée en l'an 1313. par maiftre
Guy de Laon,& enlaquelîe ils auoient demeure lufques cm
l'an 1339. qu'ils la quittèrent, comme dit eftjpour aller faire
leur refiJence en l'hoftel duLyon d'or, qui efl encore leur
collège. Celle celîion faicte, moyennant i4.Iiures parifis
de rente , que ledit fieur de D ormans promitpayer par cha-
cun an auidicls vendeurs, & autre lomme de feizc iols
parifis de cens, donc le mefme fieur acheteur promit ac-
quitter annuellement lefdicls vendeurs enuers l'Eusfque
de Palis.
I3(^c. En lamermc année 1365. le m. îuillet,pour agrandirle
lieu de fon prétendu collegf, il acheta du principal maiftre:
Nicollc^ de Soiirrtns,& des bourfiers du collège de M.Raoul
dePrefles,vnemaifon appclleela Gago,tenantàlafufdite
ijnaifon des Images, 5c dcsEichoUesccnansàlamaifondu;
L î V R E s E C O N D. 71^-
ïardinet. A la charge quciedicfieur de Dormansacheteur
payeroitpar chacun anlèizeliur. panfis de rente aufdirs de
Prefles. De laquelle fomme la moitié feroit rachetable,
ou commuabie en autre pareille rente dedans deux ans. Sui-
uant lequel accord, fan prociiain 136e. leSamedy^.Ianuier i3<3^.
il dekhargea Ion collège de huid liures parifis de rente , en
baillÂc pareille iomme admortie , à receuoir fur des maifonu
de Pans. Laquelle leldits de Prefles ont accept€e,& ne leur
çft plus deu qu'autres huid liures paniis de rente annuelle ôc
perpétuelle.
£nlaniefmcannce,le 11. Feurier des 14. liures parifis de
rente annuelle deucsau collège de Laon,il en racheta fix^en
baillant pareille rente alTignee à la rue lainclDenvs,furla
maifon d'EurardBoiiTel.Parquoy le collège de Beauuais ne
demeureplusredeuableenuers le collège de Laon, que de
huiclliurcs parifis de rente , outre les luiditsleize lois parifis
deubsài'EuclquedcParis.
LePapcVrbâin V. en l'an de fiDn pontificat 6. & de l'in-
carnationi568. le II. lourde Septembre, créa huicICardi- ^3^^»
naux. Dclqucls ledit fieurlean des Dormans fut vn,honoré
du tiltre prefby tcral des quatre couronnes.
Et deux ans après, c'eiVâ fçauoir l'an 1370. & du régné i57^«
de Charles le Q^int, le 8. iour de May, il fit à Paris la char-
tcdcfondationdcfoncoUegc^quiiufquesauiourd'huy Rap-
pelle le Collège des Dormans,dicl de Beauuais, aux lieux
qu'il auoitaquis des bourfiers de Laon & de Prefles. Et pour
ce qu'en iceluyilyavnefort belle Chapelle dedice enl.'ho-
neurdefaind leanTEuangelifte, de laquelle ledit Roypofa
iapremierepicrre:laruccontigue par cy deuant comprife
fous le nom gênerai du clos Brunel, a depuis efië appellee,
la rue de laindlean de Beauuais.
Lai. fondation du colWceftdedouze bourfiers, auec vn
IViaifi;re,vnSoubmaiflre,ditloubmoniteur,&vn Procureur:
quifontij.perfonnes, Lcfquellesdoiuenteflrechoifiesfans
acception ny faueur,du bourg &parroifiè deDorman (donc
elloit ledit fondateur ) fi tant lî f y en trouue de capable , ou
ace défaut, d'autres lieux du diocefe de Soifibns. Et ne pcu-
uenteftre bourfiers que fixans.Quantau Maifire,Soubmo-
niteut 6c Procureur,le temps n'eft limité.
XXxx ij
71^^ VNIVERSITE' DE PARIS,
L^înftitutionoiideftitutiçm de l'vn ou pluficursdcsfuf-
dics, quâd le cas y efchet, cil referuee aufondateur. Ecaprcs
fondecésjà ion frère germain Guillaume de Dormans, 5c
confccutiuemeiu à fonneuea MilodeDormans,filsdudic
Gaiilaume. Lequel Milo ôc Ion frcre nommé G^iilUume,
comme leur pere,fbn t mhumeî en la Chapelle d'iceiuy col-
lège, auçcrtpicaphe, que nous rapporterons cv après.
Iceuxtrereôc neueu trerpaliez, la collation des boùrfes
Mciill:ri{e,6cofficiersSoubmai{lre,(k Procureur appartient
àpcrpecuiceàrAbbédcfainct lean des Vignes de Soilîons.
Toutcsfois par autres lettres du dernier Oûobre 1371. le
fondateur a permisau maiftre du col lege , appeliez auec ioy
fix ou fcpt bourfiers anciens de mieux letcrez, d'cllire vnJ
procureur quand le cas y efcherra.
Pour le regard de leur viurc,il ordonne que chacun bour-
fier aura par lemaine quatre lois parifîs. Le maillre fept fols
parifis. Lefoubmaillreou Soubmoniteurj. folspariûs, &Ic
Procureur fix fols parifis.
En la première carthedudit an 1370. il l'enfuir le dénom-
brement des biens qu'il aliifTez pour celle fondation. Mais
depuis parautrc chartredudernierlanuier1371.il a augmen-
té de cinq le nombredes bourfiers , payables chacun par fe-
maine, de quatre fols parifis .comme les premiers. Et fi a
3ugmentélataxcdesMaill:re,Soubmoniteur&: Procureur
de douzedeniers parifis. Tellement quele maiftreaurado-
refnauant parfemaine huit fols parifis, le Soubmoniteur fix
iolsparifis,&le Procureur fcpclolspanfis. Il a d'abondanr
ordonné ynfcruiteur pour les leruir. Lequel outre fa nour-
riture aura par chacune fcmainei. fols par. pour luyayderà
auoir des habits. Et ne fe faut efbahir de fi petites taxes.
Depuis235.ansqujececontraci;acfi:épafie,touteftenchery
des quatre parts & plus.
Pourceftcaugmentation,le fondateur a donnéàperpe-
tuitëau collegecct trois Ijures dix fols fix deniers parifis ad-
mortiesparleRoy,&:perccuablesparchacunanfuriarece-
pte delà ville de Montdid!er,à deux termes, moitié à la f^inc
RemyjScl'autreà la Purification noftre Dame.
uii, Parautrechartredu 8.1anuicr i37L.lcditCardinalauroic
cncores augmenté fondit col Icge de fèpç bourfiers,qui fonc
1371.
LIVRE s ECOND. 717
2.4. dcfquels trois feront pris de BifTcuxôi: Athisau diocefè
de Rheims/ilsleprefencétj&r'ilveucauffi que dudid nom-
bre de 14. il (oit pris vn Religieux preflrc de l'Abbaye fainâ:
lean des Vignes pour cftudier, qui aura cinq fois parifispar
fcmainCj&iera tenu dire&celcbrcr dcuxMeires par chacu-
ne fcinaine,&: faut qu'il foie dudicpays, ou bien del'Eueichc
de Soiironsôc non autrement.
Pourla juclle augmentation de bourfiers,ledid fonda-
teur donne à perpétuité cent liur. pari de rente, admortics
parle Royàprêdrecommelesautresio3.1iu,io.lols iixdeni.
pari, fur, ladite ville de Montdidier:fçauoiràlaToufrainc1
quarante Hures parifis , ^ à l'Alleniion nollre Seigneur
foixantc liures parifis.
Plus par fon Teftament fait 5c paffé à Paris en fon Hoftcl
EpifcopaldeBeauuais,le29.0ulobrei373. il faitlaiz à fon- 1373.
dit collège de i5oo,frans d'or , égalez à florins d'or, 6< vallas
pourpicccdix huicl fols pari.pour élire conucrtis en rcn-
tes.Etoutrece,ilicurdonnegrandequantitéd'argenterie&
orncmen tsd'Eglife,qucielaiireàipecifîcr, pour euiter pro-
lixité.
En lafufdide première charte du fondateur,il y a de fort
beaux ftatutspourle règlement des pcrfonnes. Car combic
qu'il leur au faict taxe particulière pour leur viure,toutes-
£oisil veut qu'ils viuent en commun. Que durant la reFccliô
ils gardent iilence,&: qu'il y ait ledure de la Bible, qu'ils fe-
ront chacun fàfemaine.Q^ils aycnt la toufure raze 2c foyct
veftus de draps pers,ou,feion les propres diclions de lachar- ic noir"
lc^^z.ur jnt colons, bruni ,c\\ii ell bleu ou violet couuert, afin
qu'ils foyent recognus bourfiers dudit collège.
Qu'ils fe confellent aux quatre priacipalles feftes de
Tannée.
Qu^e les Maifl:re& Procureur foyent Preftres ou s'ils ne
le fontàleurrcceptioii^que dansvnanpour toutdclay, ils fe
faccnt promouuuir a l'ordre de PrefVrife 3 afin que tous \t$
ionrsilyait pour le moinsvneMcfrc dite en la chapelle du
collège par l'vn d'iccux.
Que nul ne pernoclc horsle collegc,fans occafion légiti-
me & congé du maiiire.
Que tous habitans audit collège fe retirent au foira la
XX XX iij
7iS VNIVERSITE' DE PARIS,
chapellCjOu le chantera vne Antienne auec verfetôcoraifoîi:
à la glorieufe Vierge Marie, 5c que les ablens ioienc pLinisà-
ia dilcretion du maiftrc.
Que les Dimanches après difner tousics bourlicrs Te trou-,
uent en la chapelle pour dire les vigiles des crefpaiTez.
Que chacun bourfier payera à Ion entrée au procureur
40. lois parifis, & pour lerefecloir,.ou lâllejVnc nappe ^ vnc
touailleians autre frais.
Qjjçtousefcholliersforinspourrôt alkrdeioureftudier
audit collège. A lacharge que chacund'iceuxpayerapar an
au Procureurqiiatrciblspariiis,pour élire employez aupro.
tit public de la maifon.
Apres la morrduditfieurCardinal,Main:re MilcdcDor-
mansEuefque deBeauuais,Chance]licr de France ,ncucu
dudit Cardinal, tîtconlhuire&: édifier la chapelle d'iceluy
collège félon l'intention de fondit oncle, oc inllitua quatre
Chapellains bourfiers , pour y faire le feruice qui feront à-
la prefentation de l'Abbé de laincl lean des Vignes de Soif-j
fons & collation de la Cour,&; feront pris de la ville de Dor-.
mans, ou au défaut de rEucfchédeSoilTonSjfuiuantlaprc-'
mierefondation. Ils feront tenus dire &chanterlesHeu-
rescanoniâllcs, cum nota débite ô'/iiccincie, niatutinasvidelu.
cet ante citcqnetum j(^ alias hor/es vfud^more Ecclejtx Tarif. (^
mdgnam Mijfam cum nota ^hL reccuront neuf lois parifis par.
femaine.
Seront tenus dire & célébrer 3. MefTes hautes par femai.-
ne,où les petits bourfiers & enfansferont tenus chanter,fça-
uoir Lundy ^ pro fundatore ô" defunctis henefacionbm collegij»:
Le leudy de Suncto ffiritu. Le Samedy de Beata Maria, cum
memoria pro dominm depaillardo.
Item quatre MeiTes balles après Matines, pour Madame!
deDormans,c'eAàfcauoirleDimanche,(^if<^;^pr//w/^/fw^rM
pro de funcfi s .Msiïdi de S.Ioanne Euangeltfia patrono.lAtïciç.à'fX
& Vendredy ^pre defuncîis. Etpar ainlî leiontdeux Melîèsl
ordinaires : pour la première bourfe,ôc leldites Melfes, cha-i
cun Chapellainreccura 12,. lolspar.par femaine. j
Il y a auili deux clercsfondcz ,qui lont mis ôd oftez par les
Chapellains,&: fon t tenus de fonner Matines, & autres hcu-r
reS;difpofer les hures i<c ornements de la chapelle, chanter
LIVRE SECOND. ji^
&pfâlmodier, parer les autcls,affifl:erâ toutes les heures oc
tout ce qui ellneccifairc pour Nfage d'icellc Chapelle, êc
auront melmes gages que lespetitsbouifîers.
En l'an 1450. le 15. lourde Septëbrc,mai]l:rclcan Richard 1470.
du Chelnc du diocefe de Troye, Chanoine de Rhcims&
SoiiTons, fonda audit collège deux petits bouriiers,qui ierôt
de foD lignagCjOU de laChailelIenie d'Arccys ou du Maiguil
laComceirc,diocc(èdeTroye. Lefquels aurontquatrelols
parifisparremamejôcferontàlamciaiepreientationôccol-
îation des autres.
En Tan i^or.leVcdredy ^.ScSamedyy.ioursd'Aouft.mai- j^or^
ftrelean Notinluyviuant procureur dudit collège, fonda
" vn Chape. lain & deux petits bourliers audit collxrge , de fon
hgnage,oudelavilledeCampiegne,qui feront aux mefmes
gages,prefcntation ôc collation quelcsautrcs.
Somme audit collège deDormans,]! y a oudoitauoirvn
Principal, vn foubiniaiflrejVn procureur, cinq Chapellains,
28. bourliers, deux clercs de chapelle &: vn feruiteur.
• En la Ch-apclie du collège de Beauuais,Mile & Guillaume
deDormans, frères,, iflus de Guillaume de Dormans, ôc
ncueux du Cardinal lean de Dormans^ fondateur dudid
collège font enterrez -. Ou Ion voit encore leur tombeau
en marbre noir au milicudu chœur, 6c deux EuefqueSjde
cuiure de leur longueur, ôc àl'entour de leur tombeau l'E-
pitaphequifuit.
- Hic UcentDomini Uilo deBormana Epifcoftis quondnm An-'
dcgaucnjis yfofi Bayonenfis & demum Bcluacenfis y Ccincellarius
F ranci X : ,^uï ahijt decimo fcptimo Augufii , An no mtllejîmo tre- \ 2^7.
eentejimo ocfudgefimo fepimo : Et Guillelmus de Dormano dus
germanus Efifcopiis qticndam Meldenfis , pofi Archienifcopus
Senoncnjis, Régis ConJiliariHS y J^i ob:jt anno M. CCCC. V. 1405,
Secf4nda die OcJohris. Do6fores legum , nepotes Domini loannis
CardinaludcBormanOy&filijnohilis'vtriy Domini Cutllelmi de
Dorpiano y fiatru7?î & Franci.c CancelLiriortim htiiiis Collco-u
ftmdatorum , quorum corpora iacent apud Carthujjenfes prope
JPariJius. Orate pro eis omnibus.
Aux deux collez de la mefme chapelle, fe voyent aufîî fix
Statues de pierre, qui reprefentent au naturel, trois hom-
mes & trois femmes , ilfus de la famille des Dormaas:
710 V N I V E R S I T E' D E . P A R I S,
desquels les Epicaphtsenfuiuent: iàauoir fous lespiedsâcs
trois hommes.
/// trcs gcïmiimjr.itres funt gemîi domini S. dominidcVor-
mane Militts, germant fojlgeniti bû/i£ jvemori^ Bomini loAnnis
de Derrnano Dei & Âpojiolicx fedù gratta. Cardinalis frjifentU
colUgi) fiind.^torum quondum altcrim pofi âlterum cancelUrUrum
FrÀcu qui anîeprdjcntis ca^elU compltinentum dectjferant. Vide-
itcetdtctus 24 îles ri. dtc luUj Anno 1373. & dicÎHs Cdrdinaltsdie
■7. Noucmbris eiu(dem anm qui eorum fepulturam in chAYthuf»
tus ta Farifan. elcgeruntj vbi duos chdrthuf. permet uo s fu/td^-
tierunt.
Trium l'cro fiatrum prxftntïum , primus fiilicet Magifier
I cannes de Donnano licentiatus m legihus Âtatis 20. anno Pa rifien*
& Cdrnotenjis Canonicu4 ac Beltiaccnfis Ecdefu 'Cancellarius,
obijt Scnonis anno 1380. menfe Nouembri. Cuitis ojfa & cadauer
deinde funt allât a .^ & hicinhumata.
SecundKs'vidclicet domintis Bernardus de Dormano Miles ,illu^
flrifimi princtpU Régis Carôli ^jrinti C^mbclUrius. Obyt Parir
JiHs menfe lanuarif anno 13S1. qutfepelirivolutt cum pauperibta
tn Ccmeterio SS . Innocemium Parifien.& hancreprxfentationem
hic tnfui memoriam fieri ordtnauit.
TertiHs fiatervidelicet Magifier Reginaldus de Dormano Âr-
chid. CathaUn. Parijtcnjis Carnotenfis & Suefionenfis Canonicus,
Requeftarum hojpittf Regu Fr^ncorum'magtfter^ htctacet.quiob^t
Tarif, menfe Maif, anno 1386^ Ht autem pr.tfentt collegio & Ca-
pelU pro falute eorum bona&redditus plurimos legauerunt.Ani^
mA eorum Requiefcant in pace.
Et au defTus des Chefs.
Cef trois frères germains font enf ans de feu MonfîemGuilUn'
nie S leur de Bormans cheualier ^ frère puifné de bonne mcmoirt
feu Mon fieur I ean de Bermans Cardinal du fainct Stege de Rome
fondateurs de ce prefent collège, qui furent Chancellicrs de Fra»^
ce l'vn après l'autre , & trefpAJferent auant l'accowpltffement de
cefîe chapelle, ceft-afçauoirledit Cheualierle n. Juillet 1373- &l^
Cardinal U 7. Nouembre V an deffufdtt^O' e fleurent leurs fepultu -
res aux chartreux lez. Paris j ou ils ont fondé deux Chartreux
perpétuels .
Le premier des trois frères prcfents.^c'efl a fçauoir Mefire le an
de Bormans licencier en loixj de l'aa^e dezo, ans y chanoine. de
Paris &
LIVRE SECOND.. * 721
P-^ris à* de Chartres ^ & çhancclhcrde Beauuats , trefia/Ja à Sens
tan 13 S 0. le dcuxiefme lourde Nouemhre^ & depuis furent fes as
cy apportez.^ en feuelis. .i.ît.'- .
Le deuxief'mc fiere , cefi à fçaHoir Me f ire Bernard Seigneur de
Dormans Cheudlierj Chambellan du Rq) Charles le .^uint^trefpaf-
fa a f-aris en lanuier 1^81. mis d* enterré de/on commandement
auec{cs-.pauures au cimetière S. Innocent k Paris ^d' ordonna cy
ccjle immoirepourluy.
Le ^roifiefmefiere, c'ejîafçauoir Mai/Ire, Regnault deDormans
Archidiacre de Chaalons , Chanoine de Paris , de Chartres (jr Soif-
fons , Confeiller & Matftre des Requeftes de l'hojleldu Roy^gijl icy,
qui trefpajfa à Paris au Mots de May 1386. & ont les jreres dejfuf-
ditsplufieurs biens 0- rentes donné a ce prefent collège pour leur ja-
lut. Enrepos gifent leurs âmes.
Du coflé de Midy fbubs les pieds à^s trois femmes efl
efcrit. ,
Trium dominarum hic inhumât arum prima , quondam reliqua-
Yum duarum mater erat, domina leanna Baube^dominade Dorma-
no & de SilliacOj vxor olim defunoli nobilis viri , domini Guillel-
Tniydominide DormanûMiliits^germaniJratris bonx memori£ do-
mini loannis de Dormano Dei c^ faricld/edis Romande ecclejid Car-
dinalis^huius colUgq fnndatorurri é" alteriu-i pofi alterum Cancel-
lartorum Franctje. J^ud domina decefit an no domini 14 Of. die 14 .
menfis Nouembris. Secunda. O'C, Tertia . 0"C.
Lereftenerepeutlire,pareequei*elcritureefttcucevree.
Et au deiîus de leurs tefles.
Des trois dames quicy dej/oubs gi/cnt. yla première iadis ?nere
des deux autres ^ejl oit Madame Jeanne B aube, dame de 'ùorman^S',
O'de Stlly , ^^ fon njiuant fcmrne de feu Noble homme Mcfire,
Guillaume y Seia^neuv de tiormans cheualier y fiere germain , de
bonne mémoire Mefite- lean <^V Dormans , par lagiçaçe de Dté.f^\.
Cardtnd.du fainci Sieg< de rKome^fundatci^rsÀ^ çç pre/int colle^
geô' chance Hier de France l'-vn après taufre Jaq^elle dame tref^
pajfi l\vû de nûJlre,^(,igneHr 140s. le, quatQXt4efme_dM ^^'ois de
Nouembrc. -yr-^ -.r,^-r,«j-. • -/j ^-i ^ ,a-,.v^, r,.;^
La fccQf^de dame fillf d\icçux\ Mefire Guillaume cf Madame,
Jeanne Baube , efioit Madame Jeanne de 'Dormans.^dame de
PailUrt , iadis femme de feu Noble Jjûmme Mefire Phtlli-
bert 3 Seigneur de Patllart, Cheualier & Confeiller du Moy
YYyy
7U V N I V E R S I T E' D E PARIS,
npfire S ire s & Prefident enfon Parlement à Paris , LiquelleT>amc
ire/pa/pi l'an de noflre Seigneur 1400.
Et il tierce Dcime^anjîi fille d'iceux Mejîire GuilLiume O' Mada-
me îeanne Baubc ^efioit M adameT de de Dormans Dame de S. li nef ,
Crc. ladà femme defen noble homme Mettre Robert de Nelle^Sei-
gi'iCHfde S aine f y d^c. Cijanceltkr, ^€. laquelle dame'tref^affk l*an
de noHy€ Seigneur j s TP' l^ ^^' iom dJ octobre . Priez. Dieu pouf
leurs Afnes.
Entre la porte du'ebllegè&î la chapelle, fe voit vnelamede
ciiiare ènchàiîèe deux poukr-esanât dans la muraille,où loue
eicrits ces mots. iv^^xx-^.. . -<.^:.
Cejlle CoilegédeT>brmans,
De Vautre coftë du collège dans laruêrainâ:HiUire,Te
voit vne table de pierre attachée contre le grosinur du
corpçdc logis, du font k^' ar'/noiriesdudiflGard'inal fon-
dateur, d'vn coftë defdites armoiries lonro-rauczces mots.
Collegium JchoUrium de Dormnno , olim per Référendum in
Chrîfiimp patrem ibon.t memoriA dominum loannem de Dormano
fancîd Ronrand Eccîejî.t Preshyterum Cardïnalem , quondam^
Epifcspum BelUacenfeJffdum ipfe viueret fttndâtumj chïhs anima
Requtefcatinface, ' Ancien. '■'■"'
-Vir^?.V.:>v<'A^'/e^ iv^De l'autre coftë-
C*^ le Collège des Efcholiers de Bormans^ fonde par de bonne
mémoire yM onjieur lean de Dormansyluyviuant Cardinal, Pnfire
du fainB Siège de Rome, & iadisEueJ^ue de^^ Be^i/iUMS , En repos
fott foname, Ame'f^:-^'^^ -^^^ '>:'^ c'.L'oL •"£ :l
- Apres le decës dudit fleur Cardinal & de MiledeDor-
mans Euelquede Beauuaision neueu : procez eftoitpreftà
le mouLioirentrc Médire Guillaume de DormansEucique
de Meaux, frère dudit Mile (3c iean Abbé, 6c le Conuent de
fain<sl: fea'nkicJ^^Vi'g'nei pa^tron duditCoUegës pbiir letaitde
la preienta'tion él collariondcsbourres :i¥iàis ils fe feroienc
accordez , Q^i a l'cAbbé appartichdroit à touftours la'pre--
fentation,ôcla collation au dicmaiftreGuillaumeluyviuanr,
ôcapresfondecésàlaCour de Parlement, cnfcmble l'audi-
tion des Conpteç,vi(iration, punition, corre(ftion,rurpen-
lion, deftJcution &au-tre ordination oii dilpofition quand
le cas requerra. Ec d'autant que Jadicle Coura d'autres af-
faires 6cempsichemens, elle commettra deux dcfdics Sci-
LIVRE SECOND; / ; ' ,713
gncursd'icelle Cour, qu'elle voudra pour ce faire :Iefquels
auront toute puiflance-.Cequi^efté paiïe par Arrell de la
Cour du 17. May 1389. du règne duRoy Charles cinquieimc,
leneufîeime,&alal"uppUcationdesde(îufdids, & des mai-
ûre 5c bourfiers dudit collège, Se des exécuteurs du TelU)-
mcn t de feu Mcilîre Mile deDormans,a ellcpaiîc par Arrcfl
du grand confcil donné àMclun le i^. Septembre audit an,
^ a la fupplication deldidh M. ôc bourfiers , a ,cf\:é aprouué
pariePapc Clément/. donnéàAuignûnlci3id€sKalendes
d'Aouft, l'an 14.de Ibnpontrficâc. . c
En l'an 1555. leii. lanuicrs'cftahtiueuproccs entreM. Ni-
cole Charron Principal du collège ôcMaiftre Nicole Hue
quipretendoit ladicle principauté, par ce que Charton n'e-
Itoit Prcilre , iuiuant les ftatutz ; lacauie erîant plaideeen la
grande chambre, où il y auroit eu plufieurs interucotions,
tant des bouilîcrs, que des parents, des fondateurs, & ha-
bitans de Dormans, pour iapreference des bourfes& autres
auec quelquesinformationsfaidescontrc Charton Princi-
pal ôc autres duditcollege, la Cour ordonna que Charron
iè feroit promouuoir aux fain tes ordres de preftrifej^to &c.
Que les parens defdits fondateurs fcroient préférez aux
bourfes 2c à toutes offices ôcdignitez du collège, &: après
ceuxdulieu de Dormans: & pour le regar^jj; des informa-
tions,^ Cour lésa rjenuoyez par deuerslesrtfôrmateursdu-
dit Collège, qui font ceiix quela Cour a commis & députez
pour l'audition des comptes, p.uniti6n,corredion,'ôv:c.
. En confcquencc de cet arreft dcrniei^i &.dece premier
accord pafle par arreft, tant delà Gourque du grand Cou-
feil,Moniîeur le premier Prefidentle-Maiftrc 6c Charles de
Dormans lignèrent vne ordonn,ance le tz. luin 1556. par
iaqueile efteniointaii premier Huiiîicr ou autre Sdro-enr liar
ce prernier requis, faire camraandemenc à Robert Remv &
îerofmeTiuerny,ioy'difantPjrbmoteLirdcrOfficiaI de lofas
en l'Eglife de Pans, 6c autres qu'il appaariendra d'apporterôc
mettre par dcuers eux les charges & informations lefquel les
ils prétendent auoir cfté faides à l'encoutrede Charton,
Principal , Viguier Rcgent& autres rpoiVrparJênx lefdides
informationsveucs^&c en enfumant ledJt ar^reft , eïlre faid
droit aux parties: Et cependant defcncesertrefaides audit
YYyy ,j
7H VNIVERSITE' DE PARIS,
officiai de n'entreprendre aucLineiurifdiclion ne cognoif-
lance fur les delîuldids Cnarcon, Viguier ou-aucres ftip-
pos dudicl collège, &:ccdedans le lendemain dadid lour
pour toutes préfixions 5c délais jmefnies dcfence eftrefai-
cte audit Remy àc ?.ucresqu'il appartiendra, ne faire aucune
pourfuite ailleurs que pardeuanc eux, pour raiion du diffé-
rent deldicle^ parties, figné G. le Maiilre, ôc C. de Dor-
mans. Lefquels Arreftôc Ordonnances m'ont edé commis
niquez en bonaefornie&:autentique:donti'enayicy feu-
lement mis vn petit fommafre auec la datte d'iceux pour
prouuer les pnuileges qu^onc les bourliers de ce Collège,
qui Ibnt (oubs la piocection 2c {àuuegarde de la Cour ds
Parlement.
Maiftre Nicole Camuzat, en fonliure intitulé Fromptua-
riumAntiejuitatumTricaJnn^ Ditecejis , partie 2. au Catalogue
dcsEucfquesdeTroye, raporre le tellamerft deReuerend
père en Dieu Eflienne de Giury , faid en l'an 1416.1e 16.
Auril. Par lequel entre autres laiz, il donne au Collège de
Dormant,ditdeBeauuaisJ4o.liures x.ouxno\s. Lego(tntjuit)
Coliegio de Dormano Parifiis m CUuJo BrunellifitOy quadragintA
iibrtti Turonenfes.
FondiftlonJié^ollege Royal de noflre Dame de Bajeux^ dit de .
'^'^Mfire Geritais chrefiiefj:.
MAiftre Geruais Chreflien, natif de la parroifle de Ven-
desdiocefe de Baycux en Normandie, aagé de quinze
àfeizeans,vintà Paris,amenâten laiiïevn fort beau Icuron,
quelcfieurduditVendesenuoyoicau Dauphin Ican,tilsdu
Roy Philippesde Valiois., &: bucde Normandie. Lequel
contemplant ce garfaad'vno bonne phyfionom;ie, il com-
manda qu'on le fiteftudier à Nauarre. Où il profita tel-
lement parle moyen de iesel"tudes,qu'il parumt à efire Cha-
noine des Eglifes Cathédrales de Bayeu:<& Paris, premier
Médecin &c Phyficicn du RoyTres-ChreuienCharles V. de
ce norn,iurnômc le Sage,5c acquit plufieurs maifons es rues
d^Erémbourg, de Bne,autrementdicte des Enlumineurs, ôC
celle du Foin,derriere les Mathurins. Lefquelles ilconuer-
tic caCollegc.quireuenc encore fonnom,ôcf'apelle le CoU
L I V K E SECOND. 725
IcgedeMaiftreGeruaisChreftien. £c y donna desdifmes,
rentes 6<:reucnus pour l'encrecenemenc de certain nombre
de bourliers : Comrnc appert par Ion contrad pâlie parde-
uantNotaires duChaftelecdeParisJcio. Feunerijyo. 1570.
. Depuis le nombre des Bourfîers a efte augmente tant par
le Roy que par ledit MaillreGeruaisGiirelhen.Lequelauiri
Ieurordonnades{latuts,qui onteiléconHrmezôcapprou-
uez par le iaincc Siège Apollolique : A inil qu'il appert par la
bulle Subplurnhoy gardée au threfordudit collège, qui efl: du
Pape Grégoire vnziefme^donneecàAuignon le}, des Calen.
des de Septembre, Tan 6. defon pontiticat.quieftoit de lin-
carnation 1377. addrefleeàReuerendpereenDieuAyme-
ric deMainach, Euelque 90. de Paris, comme ordinaire des
lieux.
; Le Roy Tres-Chreftien Charles V. a de beaucoup aug*
mente le collège, par la donation qu'il y a faides des dilines
de Saine ville &deCaenchy,pour la fondation de deux bour-
fiers en Mathématique, &:auec ce a donné à la Chapelle du
collège vn reliquaire ou ioyau d'argent doré, dans lequel
il y a de la vraye Croix de noftre Seigneur. Sur lequel eifc
cfcrit&graué ce quienfuit.
• - Charles pdr la grâce de Dieu Roy de France:^ V, de ce nom ^ a don-
né ce ioyau, duccla Croix qui efi dedans , aux efchoUiers du Diocefi^
de nofire Dame de Bayeuxje 14. Fet^rier is7^.
LeditRoyaaunireceu,aucl;orizé & approuué la fonda-
tion duditcollege,&: l'en eil retenu le nom de fondateur, 6c
a donne la charge 6cpouuoirà Ion grand Aumofnier de con-
férer les bourfes du collège en fon nom : ainii qu'il emporté
au Code Henry, art. 2. de l'office du grand Aumolhier,&:
comme plus cl pl-ain il eft contenu en la déclaration dudict
Roy, deîaquelle la teneur enfuit.
Caroliis Bei gratta Francomm Rex ad perpetuam re't mémo-
riarn. Cnm dilccim fid.chs phyfictu nofter^ M agi fier Gerttafius
Chriflianîii , Canonicm B.uoccnfis ac Panfienfis y ô'c. Notnm fa-
cimtis vnitterfis prdfenîtbns é" frtnris , quod nomen C^auclorita-
tem fundatoris ipjliis callvgi/ fnmenda duximas d^ retinenda :
dolentes O" fer pr.t fentes ordinando concedentes ^ ma^uLintcs
exprcjfèy quod eleemofynarias & fubeleemofy narine noflrï & fiic-
cej for um ncfiror lira FracU Regum qui^rotempore fuennt.ip forum
YYyy iij
53
Î3
7î< V NI V ER SITE' DE PARIS,
clcemofynaYîj dr fnb clccmoj^n^rij tcnentes ûut gercnîes officia
ndmînîfiYi>tiûnis & colUtioyns hurfarum di^t collegfj, ac illudvïji^
tAndti&dcfectus {fiqui m eo fuerint) cerrigendt ^& qu£cumque
alla ïuxtd formam & tcnorem Jlaîuti fdcïcndi & €:<:crccndionm
infe omnino r c ciblant & ûjfumrrnt ^ nnllâm Ju^er hoc cxcufaùents
?pateriam p rofequentcs.- ^u^ od z-tjirmum é^fia lilepcrfcîuoper- '
ri'uereîjnofirumfYdfcntthiisiiterisfecimuiappoïnJ^giUum.'Datum
Parijiusmatfc AprilisyAnnoBommi 13'^ S. RegmnjcYonoJiri is*
Sic signata ter Regem.
TOVRNEFR.
A iceux doncques grand Aumofnier 6c Souz-aumofriier
( qui eft le premier Aumofnier duRoy)apartiencla viiiration
^ reformation du collège, luiuantmeimesles Ilacutsfaicls
en l'an 1 570. par Maiftre Geruais Chreftien. Mais iceJuy a) ac
depuis velcu douze ans, &e>:pcnmentc que les affaires d'im-
porcancelesempefchoientdevaqueràcelles du collège, il
ordonna le 4. lanuier 1381 .vn nouveau officier qui feroit nô-.
ïxiéU^gifteYclecîtu ou prouifeur. Lecpel feroit pour ledi«i
collège tout ce quiefl de la charge deldicis Aumofniers , au"
cas qu'ils fuflentelongnez de Paris de cinq lieux , ou de telle
diftancequ'vnpoftulantoupourfuiuant bourle audit col-
legenepuiflballer &: venir deParis en vn iour. OuaufTis'ils
eftoientà Paris, ôincvoululFentounepeuflent s'employer
àlavifuation, reiglement&prouifiondudit collège.
Le collège cflaffeclë aux eftudians du DiocefedeBayeux
le corps duquel eft compofë de 2,6. bourfiers,diuiiczen deux
communaucez,rçauoir deTbeoIogieôcdes Arts. Les Artics
font douze & le principal. La communauté des Théologies
comprend huicl eftudians en la faculté de Théologie , deux
en Médecine, vn en décret, &: deux de fondation du Roy,
lefquelsfontcn Mathematicquc.
Il yaaudicl; collège vne belle riche & magnificque librai-»
rie. Les Artiens doiuent fi bien eftudier que dans cinq
ansil fc rendent capables depafler maiftre es Arts : Autre-^
mcncd'eftrepriuez de leurs bourfes: Comme auililes The-t
oloc^iensboUrfiérs ontfept ans pour parucnir à eftre licen^
ciezêcapresâ prefcher. Des deux Mathématiciens fondez,
deparle Roy Charlesle Quint, l'vn doit lirepubliquemcnc
LIVRE SECOND. 727
aux eicholles de Normandie en la rue du Foarre, & l'autre
au collège de MajitreGeruais.
• Et les deux eiludiancs en Médecine qui entreront au
cours dedans quatre ans, feront licenciez dedans fix. Autre-
ment lontpriuables de leurs bourics.
Q^ant au Decretiftc, il ell reiglc, pour le regard de ià
bourfe de de certains priuilegcs, comme i'vn desbourfiers
Théologiens.
Ilslonc trois qui ontlafuperintendcnce duc.ollege: C'efl
àfçauoirle Prieur, le prmcipal, ^ le procureur. Le prieur
ôftcfleutous lesanslciourS. Luc,i8. d'Odobre: & quatre
iours après, le procureur . Le Principal n'a point de tempi»
prefîx ,& ell perpétuel en tai/ant ion deuoir.
La chapelle Judicl collège fondée 6c dediee en l'honneur
delà treliaeree oc immaculée Vierge Marie, eflvne des mi-
eux feruie de l'Vnmerlué. Il y a deux Chapellains en tiltre
eccleHaflicque: Leiquelsioncprinsdc la communauté des
eftudians en Théologie, ou en défaut de celle des Artiens,
Se prefentcz à l'Euelque de Paris parle prouifeur du collège,
pourenauoirletcresde collation. En icelle chapelle il y a
meiFeordmaire^perpetucIlepar chacun iour, à toutes les
fefles,matincs& heures canoniales folênellernent chantées,
auecchappeshonefles, félonie reuenu de la maifon. L'on
y célèbre auec grande lolcmnité le premier ioiir du moys
d'Aouft leicruice 6cla fefte de S. Exupere(vulgairement die.
S. Spire) premier Enefque&: ApollredeBayeux. Lequel fut
cnuoyëcsGaulespariàincT: Clément auec S. DehYs,faincl
SatLirnin&fainclMarcial, lors que Domitian tenoit l'Em-
pire des Romains.
Ledit maiflre Geruais Chreilien eflant Chanoine des
Eglifes Cathédrales de Bayeux & de Paris, a foildé plufieurs
objts&faluts en TEglife de Bayeux, où fon corps repofè.
Etauiîi vnObitfolennelà nollre Dame de Paris. Auquel
tous les bourfiers dudit collège affilient en habit.deeenrA
J leurs facultez. Lequel fe dicl le iour de fon deccs, qui fut
'' le dixiefme de May, l'an 1 3 § 1. à Bayeux où Con corps cfl
•' inhumé, ôc fonamcioiiitde la feUcité éternelle en la terre
' des viuans, . '''
\\
7-'
VNIVER.SITE' DE PARIS,
FûT^dâtion du Collège de Damuille.
LE Collège de Daiinuille ,qui cft en la rue de la Harpe,
deuan d'il t^liiefàinâ: Coi-me&laincl Damian,ae(lcfon-
de en Tan 1380. par Michel Daimuille, Chanoineôc Arche-
diacrv* de Noyon ,Conit;iller du Roy en ion confeild'EildC
6s:Priuc,tantcn fon nom que comme exécuteur des ceila-
nu'ncsdcGiraidDaimuille,EuelquedeTherouenne,depuis
d'Arras , 6cen fin Archeucrquc de Cabray, &: de lean Daim-
uille Chcualier, Seigneur de Buyeres,&: d'Auflbnuillier, ôc
maiftrcd'Hollel du Roy Charles 6. Lequel trefpalla à Paris
le 10. Mars 137). 2c e(l enterre en l'Egliiè des Chartreux. En
cccollegeilydoit auoir douzebourfierSjy comprenant le
Principal & le Procureur. Et font fondez enpremierlieu
pourprier Dieu pour lame dudefFundIean RoydcFrace,
&:pourron fils Charles cinquiclme, lors régnant". Defquels
ledit Michel Daimuille eftoit Confeiller enfeidicsConfciIs
d'Eflat &: Priuë,& après prier pour leurs fondateurs & bien-
factcurs. Lequel Michel Daimuille fit ériger au coin de la
rue de la Harpe l'Image de noftre Dame^cAilcs effigies defdits
Roys, lean &: Charles, ôc dcfdics fondateurs, quiprefentenc
lePrincipal&bourfiersaufditsRoys^ôi iceuxànoflreDieu
porte par la Vierge.
Fondation du Collège de Cornoudtlle.
LE CollegedeCornoùailk, en Latin Corifopitenfey Ç\s\
Pans en la rue du PIafl:re,aboutiiïant à la rue Garlande,
deuant la rue du Foiicrre a efté fondé par deux Bretons du
dioccfe de Cornouaille en la balle Bretagne en l'an 1380. Le
premier fut M. Galeran Nicolas , dit de Graïua, ou de Gre-
i}e,qui y fonda cinq bourfiers. Ecledeuxiefme,maifl:relean
deGuyfcu,DocleurcnMedecine, 6c Chanoine des Eglifes
de Paris,Nantes & CornoùaiIle,qui y adioulla quatreautres
bourfierSj&lidonnafamaifonoiieftde prefcntle collège.
Et d'abondantluydccedé, les exécuteurs de fon reftamenc
rapportèrent qu'outre la fondation, il auoit laifîéplufieurs.
rentes admorties &: non fubiedcsà aucuneredcuancc. A^
raifbn dequoy duconfentement d'Aimery Euefque 90. de
Paris/utinfl:ituévnnouueI2ceinquiermebourfier:quifonc
enfcmble
LIVRE SECOND. 729
cnfembledixbourfiers'.lcrquels ont chacun quatre fols p.a-
riiîsparicmainepourIeuraycIeràviure,& font logez. L'in- »
flicution, correction, 6c depoficion (fl befoin eft)d'iceux,
appartientài'EucfquedeParis. Lequel toutefois n'en peut
admettre i'ils ne font du Diocefe de Cornouailie. Et à leur
entrée ils ne doiuenc que vingt foIspanfis,pourcflrecoa-
uertisà la réparation êc cntretenemenc des vtenfiics de la
maifon. Trois ans leur font cocedez pour eftudier en Gram-
maire, ôc après cinq ans pour paruenir à eftrelicentiezou
maiftres es Arcs. Que d en ce temps prefcric ils ne font le
deuoir d'elludicr, on les peut chairer,& en prendre d'autres.
L'examinateur de leurs capacitez,efc le Chancelier de Paris.
L\'n d'iceuxbourfiersdoitefire Preftrefeculier&non Re-
]igieux,auantqued*efl;rechoifî,cleu5^receudepartous ou
la plus grand parc des bourfiers,& prefenté à l'Éuefque de
Paris,pûur le confirmer. Le femblable fc doit faire à l'ele-
iflion du maiilre des Bourfiers : lequel ne peut élire eleu fil
n'ed maiftrees Arts. EtquaucauPrcftre^fuiuantfa vacation,
iliuy cflenioinc d'efludier en droicl Canon, ou enfaincle
Efcriture,pourautantdetempsqu'ilaeft:é cy deiTus permis
auxGrammariens6c Artiftes : A peine de priuation de fa
bourfe. En conlîderation aufll du faccrdoce qu'il exerce,
au lieu que les autres bourfiers n'ont que quatre fols parids
parfemaine,il luy en efl: ordonné fix^^c autant au procureur,
prouifcur &c collecteur du collège. Et pour le regard du
diuin fernice, tous les bourfiers lont tenus de le chanter à
haute voix 6c aucc iloteles Samedis àVcfpres ^ Compîie,!es
Dimanches,6^âtoutesiesfeilesfolennel!esdcl'annee. Plus
aux tcfi.cs de faincl: Corentin & laind Yues. Er pour ce il
leureft commandé d'apprendre le plain chant la première
anneequ'ils aurôceflëreceus bourfiers. Aux fufdiclesfeftes
ilydoirauoiràVcIbres, Matines 6c à la grande Meile deux
cierges allumez, chacun d'vneliurc de cire, &: vnec;roiîe
torche de quatre liures de cire, pour allumer à l'eleuation du
précieux corpsScfang de noftreScigncur.
En la falle,en la chapelle,6cautres lieuxoù ils fout congre-
gez, ils doiuenc parler Latin. Q}h fait le contraire il eRtaxé
.n payer pinte de vin: commeauiliceluy qui y fait tumulte à
payer quarte de bon vin. Plufieurs autres tranferelîions de ^
ZZzz ^
750 VNIVERSITE' DE PARIS,
leurs (laciTts fc lauent & effacent par celle mermeliqueuf^
autant fuaue aux Bretons qu'aux Fiamans : lefquelsprenncc
pouriniurejion neles plcigeà boire d'autant.
Il leurcfl toutctois détendu de porter en lenr chambre
pain,vin,ou pitance de leur portion :êcne pernoclerhorsle
collège, {ans caule légitime ,6c congé du mailh-edesbour-
lîers. Poureuiterprolixitéjieiaifîclesautres llatutsrquilbnt
cfcntsen vn très-ancien Imre de parchemm,quiae(lë tiré
de leur librairie, où il eftoitcncliairnë: commeappert parla
couuercure, retenant la boucle ôciatachc de lacbaifne.
Fondation du Collège de Fortet.
T 'An i3c)i. vénérable 6c difcretc pcrfonne Médire Pierre
^ * ^Fortet natii de la ville d'Aurilhac en Auuergne, diocefe
delaind Flour, 6cClianoinede 1 Egli-fe nolhc Dame de Pa-
ris. Ordonna par {oï\ teftamenc élire fondé vn collège de
fon nom Fortet. Auquel il y auroic vn Principal 6c huiét
bourfiers: Delquels quatre feroicnt des pauuresenfans na-
tifs de la ville de Paris , 6c les quatre autres feroient de ladite
ville d'Aunlhac, de Tes parents premièrement, ou autre de
la ville. Sinon du diocefe de (aind Fiour. Et a elcu pour
fuperieurs 6c eoliateurs Meilleurs du Chapitre de ladiclc
Eglife de Paris.
Il auoit ordonne que la fondation feroir faideen famai-
fon des Caues,qui fait le coin de la rue des Cordicrs en la rue
famcl: lacques, où pend pourle prefent i'cnfeignecela Ma-
gdcleine: Mais depuis, Meiheurs du Chapitre de noftre
Dame de Paris ne trouuant ce lieu commode, achetèrent
vne maifon ^ des mafures de maiftre Louys de Loilenois,
Cheualier6cfeigneurde Montagu:commcappertparcon-
lyjj. traclpaflele Dimanche penultiefme lourdeFeuricr 1397.
pardcuant Tixier6c Guerry Notaires. Et eil ie lieu, où de
prefenceflbafly le collège.
i5j(j. En l'an i;j6. le 11. lanuier. Vénérable 6c difcrete pcrfon-
ne, Meilire Ican Beauchefne,N ocaire du Chapitre, à: grand
VicairederEgIiiedeParis,y a tondétrois bourfiers, qu'il a
ordonné eftre de (q.% parents du villagede CorfeileSjOu des
enfans de chœur de ladK^eEglife de paris.
I
LIVRE SECOND. 731
En Tan 1560. fut reparc & recditîe cecolicge, i 70. ans iy^53.
après la première fondation rainfi qu'on lidlur la porte d'i-
ccl uy.
Anreli.icenjium & Forfeticx famUi^ dccm ^ D. Tetris Forîftus
Panjknjis Canofiicu^yhM /ides pxcrattfimù mufis an7î0 Botvir.i
rspi. dtcauit. PrudeHtiJst?nt m^rutorcs rutnofum '^Jfjtwulum
rtfiituebjirst anno Dcmtai is6o.
En l'an 1^78. le 5. Aoufl: , Vénérable & difcrete perfonne i^y^
MelIireNicoLisVuarin^iadis principaldudic collège,^ Ab-
bé de Brenne,y a fondé deux bourGers,qu'il a ordonne ellrc
de les parents, ou du village de Curlujdiocefe de Noy on.
Depuis on acheta vnemaifon , court ^iardin où iouloir
pédf e pour enicignc la corne de Cerf, de Arnoul delà Fvucl-
le & Ican Griel, comme liappcrtp.ir lettres paiiees le 17. May
1415. par deuantChefdeiuile&: de Hardin Notaires. Et là ^4^5'
depreient eftbaiiie la grande falle.
Et cncoredcpuison a aggrandy cecollegc de i'hoftel de
Merlssquieil deuant Montagu: Et de l'hoitcldeNeuers,
qui eft en la rue des Amendiers,oùpend pourenfeignela
Vérité, entre ledit collège, &. le petit cimetière S.Eftienne.
Bu Collège de Treguier.
LE Collège de Treguier (que MonlieurClîoppm appel-
le CoUegium Oàfinoru??2,crTri^neticHm } a elle fondé par
maiflre Guillaume Soetmean, ou Coetmcan , Chantre ce
l'Eglife Cathédrale de Treguier. Au village deScureprcs
Paris, il y a vne terre nommée Coetmean du nom dudicl
fondateur: laquelleapparucntencorcsoudit collège.
Lesprcmiers ftatuts du collège deTrcguicr ont elle faits
au colkgedeNauarre le 1 -:. de luillet 1411. Et le 13. Aoufl ^4'^-
cnfuiuant publiez aux Mathurinsparle Procureur de la na-
tion de France & Vniuerfité de Pans, en la congrégation gé-
nérale de ladite nation.
Lcsnouueauxflatuts fur la reformation dudicl collège,
ont cfte faits par maiftrelacques Spifame Confeiller en Par-
lement &Chanceliier de rVniuerfitc en l'an i535.1e^. iour 1^-3).
delanuier. Etfur ce Arrefthomologatifdela Coiir,du 10.
Mars 1 J36. Exécuté par maillrc Martin Ruzé , auili Coiéillcr i^\6.
ic 5. 10 m de May 1537. 1537.
ZZzz ij
732- V NI VER SI TE' DE PARIS,
: Telle infcriptiûncltoitcydeuanc fur la porte du collège
dè-Treguier. Collcgtum frasrenfe f^ndntum nnno Dommi
1400. Parquoy appert ledit collège auoir elle ifondë des
Tan 1400.
1570. A iceluycoîlcgecnran 1570. a elle annexé vn autre petit
collège des Brctons,nommc de Léon*, autremct de Kairem-
berc prcs (aincl Hilaire , 6c n'y a.qu'vnc bourie qui en depcd.
En fan 1610. leditcollegede Treguieracilcmisparbas,
pour la conftruction du nouueau collège Royal, comme
nous dirons cy après.
'i'-'.j . Des Collèges de Rhe'tms & Cocijuerel.
T'^Hoftel de Bourgongne eiloit anciennement au mont
'*~'fainâ:Hilaire,enuironnédesrucsdeBourgongrte,Char.
tiere,desfcpc Voycs, ôc du clos Bruneau. Duquel la bafTe
court eftoitrellenduc du collège deCocquerel,ainiî nom-
mé par maiftre Nicole Cocquerel natif de Montereuil lur
la mer,qui y tenoitiespctites£lcholles,& lequel par iubti*
Jitc,delocatairef'enrendirpropriecairc,& en celle qualité
Icvendità maiftre Simon du Gaft, qui eut pour fucceilcur
nuirtre Robert du Gall, fon neueu. Et de telle vfurparion fc
fon cfufcitezplurieur,":procez,queielai{re pour venir traictcc
decegrandHoftelde BourgongnCjlimitécommedideft,
lequel Philippes, Comte de Neuerséc de Reteil, Baron de
Douzy,^ hlsduDucdeBourgongne,pàrpartagefaitauec
'4^^- /es frères, pofl'eda entièrement: & en l'an 1412. le douzief-
nieMay en fit vendition , enfemble d'vnc mafure ôc place
vuideefiant à l'opofiteôcdeuantla grande porte dudidiio-
ftel,àreuerendpereGuyde Roye, foixancehuidiefme Ar-
cheuefque de Rheims: Lequel le conuertit en collège, que
l'onfurnommecncoresde Rhcims. Oii il fonda quelques
bourfes,c'cftàdiTepenfionsatïecleesâi'entretencment de
certains elcholliersd'icelle ville ou prouince. Mais en l'an
1418. H^S- que Paris fut pris des Anglois, par lafaclion du Doc
de BourgongnCjCe collège fat pillé & ruiné: ôc demeura de-
fcrtiufquescn Pan i443.qucle Roy Charlesy.y vnitlecon-
tigu collège de Rethel,iaclis fondé par Gaultier de Launoy,
Cheualier. Laquelle vnion auectousfesreuenus,la Cour
deParlemenc confirma le 4, Mars 1444. Monfîeur Choppin
L I V R E s E C O N D. 733
en Ton 5. liure de Sacrafolnm^tit.s.^rt.iô. appelle cecollege
Leluldit Guy de Royc,auouefl:é premièrement Eucfque
de Verdun, par i'efpace-de trois ans &: demy Jansiamaisy
auoirfaitleiour: &: depuis il fut Arcbeueiquc dcRheims.
Iceluy comme il i?acliei1iinoicauCondle^e Piles, ôcpailbic
par VoLitres, à quatre lieues de Gennes,enpenrant appoin-
ter ion Mareichal qui querclloïc auec celiiy de la ville , il fiit
traniperce d'vn dard ou iauelot droitau cœur, & mourut
fans parlcrrComme recite en la vie maiftre Richard de Vvai-
leboui g, Archidiacre de Verdun, liure ^. des Antiquitez de
la Gaule Belgicque. fol.444.pag, i.
Pouri'vnion&L incorporation perpétuelle du- pettt eollc-
gedeRethclpourlesRhetelois,& aulîî des quatre bourfes
fondées par Madamoilèlle leannede Brefles, pour quatre
clchollicrsdu Comté Porcien, au grandCollegede Rheims
fort ruiné & appauury par les guerres: Le Roy Charles j,
fit fon ordonnance , laquelle Morel" tte$-d ode' 'Principal
dudu Collegca fait imprimer en Tannée 1607. & cft telle.
Ordonnance du Roy Charles VII. touchant le Collège de
Rheims ^ fonde en l'FniiierJtté de Paris y 1443) -
(^ H^A i\ L E s par la grâe^'-dcDiéu Roy de Prkm"^^ • S'^à-
^j uoirfaifonsàtouspreicns&aducnir,eft;rcvenuàno(lre
eognoilîanceparlarelationdenoftreaméôcfealConfeiller
& ConfelTeur i'Eucfquç de Caftres, 6c de pkifieurs autres
perfonnagqsdu diocefe de Rheims. Qu^eil noftre ville de
Paris a pluiieurs beaux & notables collegeS;qui de long têps
& anc iennement on tefte fondez, les aucuns par nos prede-
cclFeursRoys de France ,&. les àii très par congé ôciiceiice
dcnoldits predecelFeurSjp^r pkifieurs notables perfonnes
dediuerseftacs, A fin qu'en iceux Collèges ftHîènt recueil-
lis, reeeus& logez pauureselcholliers vcnansa Paris de di-
tieriespartit^s de noflre Royaumepour^ftu'dier&acqucrir
iciences& degré, &: profiter es facultez de noftre fille i'Vni-
uerfitedenofuedide ville de Paris chacun (elon fa nation,
pays,prouince&diGceié efdits collegè-s ^^ ce- fondez ôcor-
• donnez : & efli'vne deschofeaq^ui plusi^^treccnu & entre-
Z Z z z iij
7)4 V N î V EK S IT;E' DE PARIS,
ticntîadicle Vniucrfiré en vigueur. Et entre les autres collè-
ges futudis par M. Gaultier deLaunoyfûndéennoftrcdite
ville vo colicgc nommé le Collège de Kiietel , pour recueil-
lir les pauures ef choliers ôc maiftrcs du pays de Rheteloii , ôc
du pays d enuiron, qui lèroient du dioccfe de Rheins,à l'or-
donnance de TAbbe de lain et Denys de R.heins,ôc du grand
Prieurdefainct Remy dudit Rheins,&: pourla fondation
d'iceluy , 6c habitation defdklis elcholiers defdids pavs ôc
dioce(e, leur bailla l'hollel dudiel collège & fixliuresdix-
hulSt lois parifis de rente ou enuiron. Et que lemblable-
nien c feu leanne de Brellcs Damoifelie, fonda quatre bour-
fes pour quatre efcholiers de la Comté de Portien & du
paysd'enuiron âtï.Diocefcde Rhenis,rercrué à elle 6câ ics
lucceiîcurs la collation deidides bourfes, pour la fonda-
tion defquelles ellcdonna certains heritagesà elleapparte-
nans allis à Vclly: & pourcc que n'a pas long teinps,n'y auoic
a^acun collège pour les efcholiersdelaprouince ou diocc-
fe de Rbcins , quiporta le nom de Rheins, qui eft la princi-
paleprouince de nollre Royaume, feu GuydeRoyeenfon
viuant Archcuelqucde Rheins, délibéra, &. parlontcfta-
ment ordonna élire faid &. fonde ennollredide ville de
paris vn collège qui feroit nommé le collège de Rhcins : au-
queWéroient recueillis &receus Us efcholiers dudit dioce-
fc^ prouinces,par la formeôc manière plusàplein conte-
nus ésordonnances fur ce faites, pour l'habitation & fonda-
tion! duquel ledit Archeueiquc lailîa certaine grande fom-
me de deniersàfes exécuteurs, léiquels enfuiuancTordon-
naacc dudid Àrcheuefque, ont depuis acheptc vn bel,
grand, noble & Ipacieux hoftel amorty,& lequel ne doit
que fept deniers de fonds de terre , 6c auiîi achetèrent plu-
sieurs rentes 5i:reuenus,&:iirentaudithoflel pi ufieurs répa-
rations 6< édifices pour iceluy approprier à l'vlàncc&: habi-
tation dcsefchohers qui y demeurefpot,ôcy in)n'entôv,in(li-
tuerent Maiflçe particulier, Procureur ^ Chapellain, &le
garnirent d'ornemcns, de Chapelle èc depluiîeursv(lçnii-i
les ôc mcfnagcs. Mais pour les diuifions qui furuindr/:n|:.
Tan 1418. èc pour les guerres qui<lcpuislontcnfuiuieSj Je(^i
dits ornements ,vft^ncilles ,me/hage;S 6^ orneniens d'hollçt
p;^ç.fflp; piliçzjjdi^çpbe^ ê^perduâilédidhql^ vfnu.e/l
î: ^ .1.
LIVRE SECOND. 735-
decâdeucc, grand ruine & defoiation , &: pareillement le-
did collège de Rhetelôc les rentes &reucniisd'iceluy ont
cfté & (ont comme de touc lailFces^ ôc abandonnées & en
auentured'ellrc perdues. Et pour ce ledit collège de Rhe-
tcl &i aulïi lefdictes quatre bourfes, héritages i^ reuenus
d'iccluy, ordonnez pour la fondation d'iccTlesibnt tour-
nez en ruine, Ôcde prêtent ne de long temps il n'a demeu-
ré perlonne audit HolleldeRlietcl^éc ny ell: oncqucs ne
n'a aucun logis pour les efchoiiers deldides quatre bour-
fcSjparquoy taudroit qu'ils fuflent vagabonds, &encores
de prelent n'y a aucun héritier apparent de ladide fonda-
trice, parquoy la collation ôcrefticution des bourfcsauoic
efte U eftoit deuoluc à nous,5c encores n'y a eftc pourueu,
ôcài'occafion des chofes fuldidcs n'y a eu, ne a aucun qui
fe foit donné ne preignc cure negardene entremis defdi-
des rentes 6c reuenus appartenans à iceux collèges 6c qua-
tre bourleSj^c vont de lour en lour les édifices en ruine
&i'y perdent iceus droids, rentes ôc reuenusappartenans
auidides quatre bourfes 6c collèges: Etparcc fontlcfdic^s
collèges de Rheins 6c Rhetel , & lefdides quatre bourfès en
voyed'eftre du tout anéanties 6^ deperies,6c ledid argent
qui a efte employé eldicls Hoilcls, édifices, réparations,
&. rentes, 6c autre chofe perdu, ô<:lcdicl: teftateur 6c autr«
fondateurs tru lirez de leurs ordonnances 6c intentions, fî
par nous n'y tlt fur ce pourueu, fi comme dict 6c remonftré
nous a elle. Pour toutes ces chofes confiderees, voulons
ainfique à nous eft 6c appartient pouruoir à telles chofes,
amlidclaillees,mefmemcnt qui touchent reflat6cbien de
la chofepublique,6cà la conferuation ôc bonne contmuatiô'
6ccntretenemcnt de nollredidc fille l'Vniueilité de Paris,
qui eft l'vne des pi us renommée de la Chreftienté, 6c le fou-
ftenement&rprouifion despauuresefcholiers,voulans ae-
querirfcienccSjdontnousfommcsprotedeurSjdelirans de
toutnoftrc cœur entretenir,augmêter 6c multiplier fcience
cnnofl:reRoyaume,6cy mouuoir &: trairelesl'uppoftsàce
dirpofez^ainfi qu'il eft bien expédient ôineceftaireâ la con-
feruation de toute bonne police, voulansaulfi à noftre pou-
uoir, félon l'intention defdits fondateurs, pouruoir auf-
ditscollegcs6cbourlésjfondeespour le fouftencraent des
»
I
75^ V N I V E-a SITE' DE "P A R I S,
ercholliei'sderditj pay5,ôv diocefe deRbcimsf/àce qu'ils fe
puiiîcnc mieux encrcccnir enleiiiWe , ôc obuieràcequelcf-*
dits collèges ne viennent en ruine, eu eigard&conlîdera-
tion que ledit iioftel nommé k Collège de Rheins cir trop
plus bel &:f[3atieux que nul des autres delFufditSjôC quebie-ri
conuenablc 6: honorable chofeeic que le collège des ef chb-
liersdeidits pays de Rhetcl 6c Porcien,6v: autres pays d'enui*
ronduditdioceiedeR.heims,roit nommé 6c porte le nom
deKiieims,quie(1:ledroitnom,tancdudit diocefe queauflî
de la prcuince de Rlieins,& melmement que comme dit cft
auxbourricrs deldites quatre bourlcs de Porcien n'appar-
tient 6c n'a aucun ho ilel oiiiispuiiTent habiter, 6c qu'il n'y a
aucun héritier de ladite Damoifelie qui fonda lefdidcs qua-
tre bourfes,6c par ce moyen la collation 6c: dilpoficiond'i-
cellcnous appartient, 6c n'y a auffi perfonne quientendeau
faid 6cgouuernement de i'hofteldudit collège de Rhetel
qui eLlruincuXjUe des reuenus d'iceluy, & qui iont de il peti-
te valeur que ledit collège ne pourroiteilre remis fus, & -eft
du toutabandonné6cdelaiflcparIerditsAbbë de S.Dcnys
6c Prieur de famcl Remy deRheimSjCommeron dit.Auons
par l'aduis 6c délibération des gens de noftregrandConfeil
deno(lrepîeincpuifsâce6cauâ:oritéRoyale,pourlescaufes
« deffufdites 6cautres à ce nous mouuans. Ordonne 6c
îs ordonnons quelcfditsCollegede Rhetel 6cbourresdePor-
>j cien,& les droids,rentes 6c reuenus d'iceux foientvnis, in-
corporez ^annexez 6c appliquez, 6clefquelspar ces prefentes
nous vniilonsjincorporons, annexons 6c appliquons audict
collège deRheins,pourcilrcd'orefnauant perpétuellement
dids, nommez 6cappellezleCollegedeRhcins:Etau gou«
uernementd'iceuxprocez, rentes 6c reuenus à iceuxappaf^
tenans, voulons élire commis &: ordônez perfonnes idomes
6cluffifantes,ainfi6cpar la forme 6c manière que csautrcs
collèges de nofbredide ville de Pans, ou qu'il acAé ou fcri
ordonné ouaduifépariceluy ou teux qui ontfondcles col-
lèges de Rheins ou autres ayansà ce pouuoir, 6c duquel col-
lège nous voulons la collation des bour(es,6c mllitution des
ofiiceseftrereferué,6c; d'orcfnauant appartenir à l'Archc-
uefque de Rheins : qui cft -à prtfent ou fera pour letcmp^
aduenir 5 auquel pour coiîfideration de ce que diteft, 6c qiie
ditiicile
LIVRE SECOND. 757
^difficile chofe leioic d'aflem bler à chacune fois 6c accorder
■IcdicAbbédeTaind Denys& grand Prieur de iaiodRemy:
lefquels ont le temps palîc laifle iedid collège de Rhetcl
*€nccs6creuenusvenir en ruine fans y donner proui{ion,ôc
ujuependâtletempsqu'onmettroitàlesafrcmblerpourroic
aduenirdommageaudit collège par defiàut du gouuerne-
ancnt ôc adminiltration de fes oiiiccs. Voulons 6c ordon-
nons ladite collation ôcinftitutiô de fes offices ôcdcs bour-
ies &efcholliers dudit collège de Rheins',competer&: ap-
partenir, ôcluy cédons de tranlportons tel droiâqueenla-
4ielç collation defdidesbourles nous en peut compcter oc
appartenir : fansccqueiefdits Al>bc àc Prieur plus T'entre-
mctcenten aucune manière. Si Donnons en mandement
ànQsamcz5:feau'xConièilicrslesgensdenoftreParlcraenr,
lesMaiftres des Requelles de nollreHoflcl, les gens de nos
Comptes Se Treforiers: Au Prcuofl de Paris conferuateur
despriuileges de iadideVmueriitéjôc à tous nos autres lufli-
*ciers &, ofticiers,ou autres Lieutenans prefens & aduenir : èc
chacun d'eux Ci comme à luy app,artiendra , que noftre pre-
fcnte volonté, collation, ordonnance 6c vnion tiennent 6w
facent tenir &: garder lans la feparer,diuircr ou démembrer,
fie enfraindre , ores ne pour le temps aduenir en aucune ma-
dère : Mais fî aucun empefchement, (eparation ou diuifion
cftoitfaidc à rencontre, la réparent éc remettent, ou facent
reparer 6c remetrrefansdelay, au premier eftat &dcu : Ec
nfinqtie ce loir choie ferme éc llabie à toufiourfmais,nous
auonsfait mettre noftre (qgI ordinaire en Tabfcnce du erad
âcesprcfcnces: Sauf en autres choies noRredrcid, &rau-
truy en toutes. Donné â Amiens, l'an de grâce 1443. 6c de
Doftre règne le ii. Sic JJgnatum , Par le Roy enfon Confeil.
Auquel i'Archeuefquc de Viennes, l'EuelquedeMa^alo-
iîe,maiilrc Jacques luuenel Prefident en la chambre àts
\ Comptes, maiftre lean d'EftampleTrcibrier de S.Hilaire de
Poidiers , &: autres plufieurs eftans là. Chaltgam Vifa, Eti»
dirfê , Lech & publient a Parijïis in Parlamente quâtta die Martif
Anno Bomini MilUfimo ,^adringentcfimo qnadragcfimo quarto.
Sicftgnaiitm^ Cheneteau: ColUttGfaçîa eficum littcris Orio-mAli^
bus.
QuantàMaiflre Nicole Coquere); Preftre , Bachelier -en
AAAaa
I
75? VNÎVERSITE' D E PARIS,
TlieoIogie,Prcuoft & Chanoine de nortre Dame d'Amiens^
parionceftamencfaicàParisle ieptieùne Mars 1463. entre
autres laiz il donne à rVniuerfué 40. efcus. A la nation de
Picardie (poLirce qu'il cfloit Picard^ 40.e(cus. A (ai n été
Geneuiefue dix eicus,à fainâ: loiFcjdix de Dammartin vingc
cfcus,pour vn obitperpetueI,&G.
Enfin ourrelesfrais defàfepnlture,&certaînsreruices,U
ordonne queierefle de (es meubles & immeubles Toit don-
néaucolicgedesChoiets,enrccognoiirance qu'il y a lon-
guement eltudié, 6c en a eitë bourfier. A la charge toutcs-
tois que les bourfiers de/eans feront obligez de direà per-
pétuité quatre obits par chacun an pour luy , aux quatre
Vendredis des quatre temps. Ceft à fçauoir la Mefle à
Diacre 6c Soubdiacrc , & les vigiles à neuf leçons , ôc neuf
refpons.
En Tan 15^0. le neufîcrme iour d'Oc'lobre, vnegrandc
partie du Collège de R heins fut bruflce.
Du Collège de U Marche , & Vviamlle.
LE Collège de Ta Marche bc VvinuiMea eu deux fonda-
teurs, qui luy on t donne ces deux tiltres. Le premier fu i
Guillaume de la Marche, Prellre , licentier en droit Canon,
^ Chanoine deToul en Lorraine. Et eftoit lurnommë de
la Marche, àcaufedulieu d*ianaiirance,quieft vne petite
vilkau Duché de Bar, fur lesconfinsde Bourgongne. Par
ion tedament f après quelques autres laiz ) il donna tous
fes biens, meubles 6c immeubles, pour la fondation d'vn
principal, d'vn procureur eleu par chacun an, 6c de fix pan-
ures efcholiers pour eftndier es Arts feulement. Defquels
quatre doiuenteftre pris de ladidevillede la Marche, ou
dcslieuxlesplusproches:6c les deux autres de Rofiers lez
Salines,d'oùilauoiteftéCuré. Et pour habitation des fuf-
ditsil donna fa maifon , anciennement dite l'Hoftel d' Am-
boife,qui cft en la rue appellec d'Amboife,autrcment,la
rue fans boutjau bas de la place Maubert.endcfcendantau
pâué: où fontdesmaifonsdesappartenancesdudit collège,
îefquelles iniques à prefenr, l'appellent la petite Marche.
A U différence du collège de laMarche, qui eft au defFous
du collège de Nauarre, tendant à la montagne faindeGe-
LIVRE SECOND. 7^9
ncuiefue/ondé depuis par maiftreBeuue de Vvinuille,(ainli
fiimommé du lieu de là naiHance, qui cH: vn bourg près
faind Michel en Lorraine^ en Ton propre domicilie, iadis
appelle l'Hoftel de lanuille. Où il conftitua à perpétuité
fix efcholicrs natifs dudi£^ Vvinuille, ou des lieux cir-
conuoifins proches. Aufquels fe loignircnt les fix autres
clcholicrs , fondez par ledicl; Guillaume de la Marche,
^ laiiFerent l'habitation de la petite Marche pour eftre
trop liibjede aux debordemens Ôc inundationsdelaSeinc.
Pour l'vnion dccesdcuxfondations,&aufri pourleregle-
mcntdefdicls douze efcholicrs bourfîers,eni'an 14 13. le 1415.
dixneufiefme May ont eflé faits ftatuts pardcuantIcan,Pa-
triarchedeConftantinople, &:adminiftrateurperpctuel de
l'Euefcbé de Paris. Entre lefqucls eft ordonné, que pour
la mémoire des deuxfondateurs,ce collège f'appellera d'o-
refnauantjZf Collège de la Marche & Vvtnuïlle. Le premier
fondateur efl mhuméà fainâ: Vidor, & le fécond au chœur
de l'Eglife des Carmes, fous vne tombe de pierre, en laquel-
le efl grauë ce qui f enfuir.
Hic tacct venerahilis & difcretus MagiBer Bueuinus de Win- '*
nilU , presbyter Virdtmenfis diocefis , Magijler in artibus , ac Ba-
chdaureus inDecretiSyfecundus fandator Collcgij de Marchta dr
VVtnuilU. ^^iobfjttndtUo Collegio y 0 et au a die JprtltSjannâ
Domini 1432. Cuius ani?na rcfjutefcat inpace.
Pourle repos éternel d'iceux ont efté fondez deux Cha-
pellains audit college,qui font à la prefentation defditsprin-
cipal&bourfiers,&.àlacollationde l'EuefquedeParis. Le-
quel auiTicont-ere la Maiftrife ou prmcipauiéôclesbourfes,
comme dircdeur &:reformateur dudit collège.
Maiftre Richard de WalfebcHirg en fon premier volume
des Antiquircz de la Gaule BelgicquCjliu.y. fol. 470. pao-. 1.
ôienlafubfequente,efcricamplcment decesdcux collèges,
la petite & grande Marche, depuis réduits en vn. Auquel
(did-il) i'ay veicu de ma ieunelFe, tant bourfier, Procu-
reur, Régent, que principal, enuiron trente ans. EtalTeu-
re qu'au lieu deiapetite Marche,ilyauoitanciennemcntie
collège de Condantinople. Lequel eftant venu en ruine, le- Collège. k
dit M. Guillaume de la Marche acheta par decret,& du con- ^""ç"""'
fcntcment de rVniucificc,pour faire la fufti te fon dation.
AAAaa ij
740 V N IVERSITE' DE PARIS,
Ordonnant qae le maifkre ou principal (^qui doit élire Prc-
ltre,doc1e,ÔCgraduë)aLirapour (es gages par chacune fcmai-
nequinze lois tournois. A la charge de dire troisMeffespar
chacune femaine.
Le procureur & receueur, eligible tous lesans,aurapar
femaine fèpc lois iix deniers tour.
Le Chapellain dix fols to-ur. A la charge de célébrer qua-
tre Meifes par chacune femaine, auec le hau-t feruice & vigil-
les des morts touslcs Dimanches.
Les fix pauures bourliers, chacun par femaine fept fols fix
deniers tour. Et n'ypeuuentedre que fept ans, ou bien iuf^
ques à ce qu'ils fuient licentiez es Arts.
Le fécond Chapellain,ÔL les autres fîxbourliers de la gran-
de Marche, fondez par maidre Beuue de V/inuille, ont
pareille taxe. Ez en outre il a augmenté les gages du fuf-
dici procureur, de deux fols fix deniers tournois par cha-
cune femaine.
Maiilre Guillaume de la Marche moui'utau mois d'Auril
1410. &efl; inhume à faind Victor près Paris. Mais ie n'ay
cncores appris l'endroit de iâ fepulture , & l'il y a cpitaphe^
ounon.
Au mefme li.7. fo. 542,. pa. 1. le dit maiftre Richard raporte,
qu'en l'an iyoi.au mois deluillet,le lour du S. Sacrement,
decedamaiflreNicoleVvarin, principal dudid collcge,le-
quely fonda deux bourfes, chacune de cinq fols tourn. par
femaine, pour 1. enfacs natifs du village deSanacunte^ap-
pellé Chammetel, au diocelê de Verdun.
Fondation di^ Collège de Sees.
T E Collège de Secs a efté fondé à Paris, rue de la Harpe
-*-^ parlean Langlois,executeurdu teflamentdefcuMeiîî-
re Grégoire l'Anglois Euefque de Sees : comme appert par
les lettres de fondation du 24. Feurieri4 27. Il y doit
auoirhuicl bourfiers: defquels quatre foient du Doyenne
ou Archidiaconé de Paiîavs au diocefe du Mans :& les 4.
autres du diocefe de Sees. Quantaureuenude 20. ou 40, li-
urescn bencficeoupatrimoine,quiIesexclud detenirlefdi-
tcsbourfes,ccIane peut auoir lieu maintenant; le pris des
viures,ven:emens & autres chofcs neeeflàires pour l'homme
cllanc augmente déplus des deux parcs. D^s fufdits huid
L I V R E s E C O N D, 741
boiirfierSjl'vn doiceftre Principal, qui eft perpétuel, & a dou-
blebourfe. Ec ne i'en cft point encore faid, qui ne fut du
Diocefe de Sees. L'autre cil le Chapellain, qui a (emblable-
ment double bourfe. Etiufquesàhuy nul n'aeflëpouiucu
d'icelle Chapelle qu'il n'ait elté Preilre du Diocefe du xMans
ôc Archidiaconé dudit Pa(îays.
Du Collège de la Mercy^ en Latin de Mercede.
EN l'an ijio.haut&puiirantPrince 6c Seigneur, Allain
fieurd'Albrer,donnaàfrereNicoleBarrierc,Religicux
& Vicaire gênerai de l'Ordre de Noftre DamcdelaMercv,
Bijchelier en Théologie, vne place & marureaffifeà Paris
presfainclHilaire, failant portion de Ton hoPceld'Albrer,
afin d'y ballir collège ôc chapelIe,pourloger&: retirerles
Religicuxdudit Ordre venanselludicràParis. Laditeplace
admortie de par le Roy, Scrcdueindemné parles Religieux,
Abbé 2c conuent defaincte Gcneuiefue: moyennant douze
lois parilis de cens 6c rente foncière à eux deubs par chacun
an au lour faincl Remy,fairant partie de 65. fols deux deniers
tournois,à quoy le total hofteld'Albreteftehargë.Ecd'icc-
iLiyrellecncorevnepeticecourtappelleelacourtd'Albrer.
Ces Religieux de la Mcrcy portent vn habit blanc, &: fur ice-
luyen lapoiftrinevn grand efculîon d'argent. Où fontles
armoiries du Royaume d'Aragon, pource que lacques pre-
mier de ce nom, Roy d'Aragon & Comte de Barcelone, en
l'an 12.18. commeremarqucy/rW^/^jF/^/^;^,//^. /. Li^mvifx
cap. Sa. & loannes Mir^us in fao Chronico , fonda cet Ordre,
l'intitulant 6>r^^ Beati Mari Ji de Mercede & rcdemptione captiuo-
rurn. Comme auffi ourre les trois vœux eilentiaux depa^-
uretc,chafteté&:obedience:ils fontvœu d'aller racheprer
iesChreftiens captifs des infidèles, quand il leur fera com-
mandéparleurfuperieur. De cti ordreily aplufieurscon-
uents en GafcongnCj comme à Bordeaux, Thouloufe bail-
leurs. Maisau fufdit petit collège de Paris, il n'y a en celle
année \6\i. qu'vn panure Religieux qui abiendelapcineâ
viure,& fi la chapelle ell entièrement defcouuerte. Toutes.-
fois i'ay ouy dire , que leldits Religieux foncapres à le que-
fier, &:attendcncies liberalitez des gens de bien, pour reba-
AAAaa iij
74Î. VNIVER.SITE' DE PARIS,
lUr leur collège, &: remettre cous les baftiments en eftat &
valeur. Ce qui ell vncuuure digne des Chrcftiens ôcfortà
dcfirer. Car cesbaftimentsn'ont^ftë faids pour loger les
rats 6c fouris, mais des araes pieuies ôc deuoces , qui par leur
doclrine&fcienceroicntlalumierederEglifejà la confo-
laciondeîjgensde bien.
Le Pape Grégoire IX. par fa bulle donnée à Pcrufe le
i-.lanuicr 12,30. a confirmé cet ordïç. M irjeus m chr^^ko.
Le Collège du Mans.
J06. T E Collège du Mans a efléfondéà Paris, par feu de bon.
X-/ ne mémoire Philippes de Luxembourg, en f on viuanc
Cardinal &:Eue(que du Mans, au moins par les exécuteurs
defonteftamentjen l'an 1526. aulieuoùeftoicauparauanc
riioftel de l'EuefqueduMans. Ledid fieur Cardinal laifîà
pour dotation dudit Collège dix mil francs, qui furent mis
(Remployez par les fufdids exécuteurs au leelduChaftelec
de celle ville de Paris, qui pour ce fubied a tenu quelque
temps du Collège du Mans, iufques à ce quVn certain bour-
geois de ladite ville pradiqua par faucurspermilTionduRoy
de rembourfer ledit Collège , de ladide iomme de dix mille
liures. Qui furent depuis baillées en hypotecque à defunde
Catherine d'Angennes,veufuededeiFun(fl M. de Rantigny,
eftanccautioneede piéger par Meflieurs Claude d'Angen-
nes&Ieand'Angennes, les frères, doncfeshcriticrsfontpar
chacun an, liuid cents trente quatre liures de renteaudid
Collège. Lequel eft chargé de trois MeiTes bafTes parfemai-
ne, d'vne haute MefTe tous les Dimanches ôcfeftes, de Vcf-
près tous les Samedis, vigiles de feUes, Dimanches &feftes.
Dequatreobits les Samcdisdes quatre temps. Sçauoir efl,
des Vigiles pour les trefpafîcz, & d'vnehautc Mefle. Et fina-
blcment des Matines à toutes les fefles folenelles, aux kftes
de noflre Dame, à la feftc du patron du Mans ( qui eft faind
Iulian) àla fefte&odaueduiaind Sacrement, à la fefte de
iàindlcanBaptifte, Matines des morts le lendemain delà
Toufîainds. Où doiuent alliiler tous ceux du corps dudit
Collège. Sçauoir les Principal, Procureur, & dix bourllers.
Tous ierqucls doibuent elbe natifs du Diocefc du Maine:
l'Eucfque du Mans confère kdic^c principauté , procure, ôc
L I V R E s E C O N D. 743
toutes lefdiclcs bourfcs. Ladide principautés la procure
font perpétuelles. Lefdidcs bouries font pour dixans feu-
lement. £t nç pcuuent eftre conférées i Prcfl:res,ny à Clercs
promeus aux ordres làcrez. Les gages de ladicteprincipau-
té &c de la procure font de cinquante liurcs de gros, &c de
quelque huict à neuf iiurcs de diitributions aux fcftes fuldi-
tes,efquelles l'on dit matmcs audit collège. Etlesgao-esdef-
ditsbourliers font de 25. liures de gros,2cdequatreàcinq
liuresdediftributionsaufditesfeftes.
Du Collège de fain^te Barbe»
LE Collège de fiinde Barbe n'eftoitiufques en Tan ijjé. ,
fmon vne mailbnpnuec, qui apparcenoit à quelques ^^* *
particuliers. Lefqucls neantmoms long temps auparauant^
comme propriétaires l'appiiquoient à vljgc de collège, 6c
le nommoient de faincle Barbe, y mettant Principal ôc
Regcntspourl'inftruclion de la ieunefle. Lefquels auffi ils
licentioientquandbon leurfembloit,n'eftants oblio-ez de
continuer l'exercice dans leurdiclemaifon. Orcftaduena
qu'en la fufdide année M. RobertduGaftDodeur Regenc
Cil la Faculté de Décret à Paris.ayant dés auparauant acquis
la totalité d'icelle mailon, ily a fondée doté à perpétuité
vn collège de ièpt bourfiers.Defquelsles trois premiers doi-
uentertreMairiresésArts&: Pre{l:res,pourdire par tour ôc
alternatiuementlesMeiresÔcferuice conflituez en la Cha-
pelle dudicl collège par chacun iour. Doibuent aulîieftre
efleuz oc choifis ( vacation aduenant par mort, cefTion , ou
deftitution)de l'vn de czs 4. diocefes,àfçauoird'£ureux,
Roiien , Paris & Authun , 6c nez en loyal mariage. Le i. fera
appelle Principal, le2.Procureur,&le5.ChapelIain. Et n'eil
loifible à aucun defdicls procureur & Chapellain d'auoir
plus de fix vingts liures de renteaucc leur bourfe, à peine de
exclufiondeleurfdictesbourfes.
Les quatre autresbourfiersfontpetits enfants. Dcfqueîs
le premier doibt cllre natif -de la Neufuille d'Aumonr,
parroiiïc S. Nicolas,diocefe de Bcauuais. Le 2. de la parroif^
lé faind Nicolas des Alloyz le Roy, près Poifly. Et les deux
autres de la parroifle fainct Hilaire au mont de Paris.Et tous
de l'aage de dix ans ou cnuixon, & nez en loyal mariage.
744 VNIVERSITE' DE PARIS,
Qm ioiiironc l'eipacededixansdeieurs bourres,pourpou*
iioirpendanciceluy temps acquérir ledegré demaiftreausc
Arts. Ec faut qu'ils ioienc pris &: cleus es parroiiresfuidides,
chacun en ion regard^dcs plus pauures d'icelle/elon la rela-
tion des Curez, Vicaires ôcMarguilliers.
Les Vifiteurs& Reformateurs perpetuelsd'iceluy collège
ordonnez par le fondateur, fonc crois Ecclefîaftiques: Vn
Confeiller en la Gourde ParlementdeParis,ôcDodcurea
DecrecderVniuerficé de Paris fi'ii T'y entrouue) le Chan-
celier dei'Vniuerfitë de Paris. Ecle plus ancien DodeurRc-
gèntenicelle Faculté deDecret. Mais d'autant que ladide
fondation ell petite, encomparaifon des charges, ôcqueja
ineillcurc partie conlifle en rentes que l'on doit perceuoir
fur la maiion de viiie f qui efl: pour le iourd'huy vne mauuai-
fe hypothèque) ledit collège efl: tombé (ainfi que pi ufieurs
autres) en grande ruine :^ n'y a quant à prefcnt ny bour-
ficrsny exercice .-n'eftant pas ce qui en prouienc fuffifanc
pour rellablir les édifices, éc entretenir les obits 6c feruices
que doit ledicl collège.
Du Collège des lefaïtes , dicf de Clermont.
MEfTire Guillaumedu Prat, Euefque delà ville de Cler-
mont en Auuergne, f'eftant trouué au Concile de
Trente, print cognoifl'ance auec quelques grands perfon-
nages de l'ordre des Ie(uites,enuoy ez là de la part de là Sain-
:d:eté,poury traideraueclesautresTheologienslespoinds
quiy deuoient eftre décidez. De forte que y ayant non feu-
lement fait preuue de leur bonne & faine dodrine, mais
aulli recogneu toutlcurinflitut, ne vifanc àautre but qu a la
manutention de la faindc foy Cathoiique;Apofl;olique&:
Romaine :ferefolut deleur drefler en France quelques Col-
lèges, pour obuier par tel moyen aux herefies,qui lorsf'y
glilloient. Ce qu'il fit aux villes de Billon 6^ Mauriac en
Ion Dioeefede CIermont:puis en celle ville de Paris,ayant
pris à fa fuicte le père Pafquier Broùet François de na-
tion, du Diocefe d'Amiens, 6c l'vn ào-s dix premiers qui
fafiemblerent en l'Vniuetficc de cefte ville de Paris, aucc
le bien-heureux père Ignace Loyola, fondateur de lordrej
d'où
L I V R E s E C O N D. 745
d'où ils Ten allèrent à Rome prcfenter au fain d Siege> qui
les receuc en Congrégation. Et bien que dés l'an 1 5 4 o. & 1J4O0
auparauant quelques vns de ceux qui l'cftoient alîociez aux
luldits Pcrcs, fufTent venus demeurer & eftudier en Tvniu-er-
iitédc ccfte ville de Paris, toutesfois les premières lettres
patentes qu'ils obtindreHt du Roy pour y ériger vn collège,
turentrculcmentdel'ani55o. Eteilans leiditcs lettres ren- 15JO.
uoycespar la Cour de Parlement auColloqueôc aifemblee
de Poifly,ils y furcntadmisauec certaines conditions/clon
lelquelles ladite Cour pareillement les receut. Ils dcmeu-
roient lors au collège desLombards, d'où ledit fieurEuefque Ccftauiout
IestrarportaenronhofteldeClermont,fisàlaruëdelaHar-'^.^7 iVr°'
peloubsla conduite dudit Père Pafquier Broiiet. Ce pen-queschoarc
dant interuint le trcfpas dudit feieneur Eucique.qui par^""^"^"^"
Ion teitament les auoit ronde d enuiron trois mu iiuresdeiemcnt.
rente : &: outre ce légué quelques fommes de deniers , dci- 1 563.
quclsen l'an 1^63. ils acquirent vne certaine maiiorifizeen
larucrainclIacques,vulgaircmentappelIeeZ4 Court de Lan-
gres^oii ils drefl'erent promptcment leur collège :& corn-
mencerentàyenfeignerfurlafîn delamefmeannce.Etpour
autant que non feulement la Tuffifàncc des Regens qu'ils ex-
poicrentaux chaires & ledures publiques, mais auiîîla bel-
le méthode d'enfeigner qu'ils pratiquoient dés lors auec l'e-
(lonncmentdctous,attirachezeuxvn monde d'efcholiers,
rVniuerfitë dés l'an 1564. afîiftee de plufieurs autres corps,
leurintentaprocez.MonfieurVerforisAduocat en la Cour
rcfpondit^ tout, & fitpreuue de ia fuffifance. La caufe ap-
pointée au Confeil , les Iciuitcs furent maintenus en la pof-
feffiond'enleigner,en laquelle ils ont continué l'elpace de
30. ans,iufquesàlafînde l'an 1^94. Et faut noterqu'enl'aii
1581. le 10. d'Auril Je TrcsXhreftien Roy Henry troifief-
n-ie,fita(reoiren ion nom la première pierre de la Chapelle
dudiâ; collège, fur la quelle eftgraué ce qui f'enfuit.
Rcligtonts amplificandji fludio Hcnncus III. Chrifiianijf.
Rex FrAnctA atcfue PolonU in âugnfiijf, lefu rîcmen.,tict^ins Ju4
monimentum hune frimnm Upidem , in eitcs îempU fundamen-
tumco7ïiecit. AnnoBomini 1SS2. die 20. Ap'ilts.
Durant le fufdid temps leslefuitesfcfontfouuenresfois
prefentezpourauoirrhonneurd'cftrcincorporezenrVni-
BBBbb
74^^ VNIVERSITE' DE PARIS,
uerlité. Ce que toutefois ils n'ont peu obtenir, quoy que le
Pape Grégoire trcziefme,! liluftriffirae Cardioal de Bour-
bon,pluricursEuerques,mermeledit Roy Henry troifierme,,
euilent(ouuenttelinoignéiederirergrandcmct;,recognoii-
làntquec'eiloitlercul.iScvniquemoyeai de faire refleurir la-
dicle Vniucrfué.
Pour Juire leurs efclioliers aux lettres humaines , 6c les
rendre capables aux Facultcz de Théologie ,Iurifprud ence,
&: Médecine, Ôiaux futures ciiargespubiiqueSjils les exercée
aux compoiitionsde toutes literatuires Latine Se Grecque,
d'epifl:res,d'oraisôs,detoutcsfortes de poc(ies&:à toute ma-
nière d'adio: aux declamatios,dirputes,&ieux fciiolaiUques
de théâtre à: de chaire: en la PhilofophiejMathematiquc^
Theologie-ôc en toute autre difcipline, en laqiielle la icunef-
fe peut élire dreiî'ee&; rendue idoine.
Laregle6cinftitutdefditsRehgicuxfutapprouueeen l'aa
1540. le 27. Septembre par le Pape Paul troiliclme , de plus
amplementl'an 1543. le i4.iourdcMars. Futconfirraeepar
fonfuccefleur Iules 5. quikuradiouftapluGcurspriuiieges
cnTanij^cleii. luiiler. Pie 4. &: Pie 5. leur en donnèrent
depuis plufieurs particuliers en l'an i)6i, èc 1565. & finale-
ment Grégoire 15. leur oâroya vne bulle plus ample que les
précédentes le 25. May de l'an 1584. qui commence, J/ce/^^
dente domino , & Grégoire X i V. encore vne autre le z8. luin
i5c)i.commen(^ant Ecckfiji Catholtu.
Du Nouitidt ou ?K<ùJon de Frohatïsn,
Outre ledicl collège & lamaifon delàinctLouys ('dont
nous parlerons au troiilerme hure) lefdirs Religieux ont de-
puis n'agueres vn Nouiciatdans le fauxbourg defainct Ger-
main des Prez,au lieu cy-deuant nommé l'hoftel de Méfie-
res, acquis Pan léio. le 5. iourd'Auril^aueclapermiflion du
feuRoyHenryIeGrând,quatrichTicdunom,pariareligieu-
fe libéralité de Madamoifelle de fàincle Beuue, ôc autres
perfonnesjqui n'ont voulus eftre nommez ny recogneus,
pour y faire inftruire en la vie fpirituelle ceux qui veulent
eftre receus Religieux de leur Société àlam.aniereaccûuftLi-
mee, qui ell; qu'apresauoir demeuré en probation par le ter-
me de deux ans au Nouitiat, &. en iceluy appris &poifé les
charges (^A leur conuiendra porter^ {'ils en (ont contcns fid
LIVRE SECOND. 747
font îagés propres à leur inftituc , ils font les trois vxrnx lub-
^nciels de religion , de perpétuelle pauureté , chafteté 6c
ûbeiirancejôclontcenrez Religieux de la compagnee, mais
non profez: par ce que les vœux ibnt priucz ôc limplcs: de
teligion voiremcnc, mais nnDn folemnels de profeliion : la-
quelle ilsncfont qu'ils n'ay eut eftéencoreselprouuez quel-
quesannees, pour eflre icelle de grande importance en ccftc
compagnie, écconccdec feulement aux Religieux qui doi-
uent citre employez en des fonctions qui requièrent vnc
grande perfection ôc dodrine. Parquoy demeurant en ce
p-remi^r rang, ils font eifay de leur bonne conucrfàtion, vi-
uant felon-lesloixdeleur vœu fous Tobeiflànce & en pau-
ureté religieufe, fansauoir rien de propre, encorcs qu'ils
aycnt droid à leur bien pour vne iuile csmic : preichanc , ea-
ieignanc, conuerfanc&vaquantau manimentdesames^.
La reigle desIefuitcsaeilcimpnmeeàLyonenran i(>o<>.
par Jacques RoulTin.
Du- Collège des Grûjiins jjis-en U rtK des Amandiers, jU'aifcans
ont a f-^ellé le Collège dAblon.
EN l'an i5<39. defFuncl maiflre Pierre G raiîinfieurd'A-
blon,Conleiller en Parlement, par fon teftament or-
donna eiirepris furfes biens trente mil liures tournois, Et au
cas que fon nls qu'il auoit lors nommé pierre Graffin vincà
decederlàns hoir^ procédez de fon corps, qu'outre les tren-
te mil liures, feroit encor' pris furfes mefmes biens foixantc
mil liures. Le tout pour cîlre employé à la conllru^ion 6c
fondation d'vn Collège en rVniuerficé de paris: EtyferoicG
préférez aux bourfesiespauuresdelavilledc Sens. Eiquei-
les bourfes pouruoiroit maiftre Thierry Gralîin , Aduocac
en la Gourde parlement, fieur de Tremont dés lors bien
aagé.Etapresfondecezl'Archeuefque de Sensou ion grand
Vicaire. Pardeuant lequel Archeueique ou fon grand Vicai-
te fe rendroient les comptes après le deeez'de maiilre Thier-
ry Graffinà ce pre!énr,Ôc appelle le procureur du Roy au
Bailliage de Sens: deîaifiant par ledireieffuncL maiftre Picire
Graffin l'exécution de la volentépour ceregard, & l'entière
• difpofitionàlonditfrer^jôcparraduisde reuerend père cn-
BBBbb ij
748 V NIVERSITE' DE PARIS,
Dieu AntoincleCirier Euefque d'Auranche, ôc Doyen de
rEglifedcparis^auec prières à londic frère d'yadioufter , ôc
d'y eilargir de les biens. Ecaduenu la maladie dudic pierre
Gra(rinhls,toftapresledscez duperc,il en auroïc confirmé
la volonté, &: delaiiîc en outre douze cents liures tournois.
En ordonnant eltre dit <3c célébré en la Ciiapelle du Collè-
ge vn obitpar chicunprvîmier Lundyduaiois.Etfurceque
telle dirpolition auroit efté impugnee par rVniueriitedc
Paris, par les Preuoft des MarchansôcElcheuinsde la ville
de Pans , par les gouuerneurs de l'hoftel Dieu , &: plufieurs
autres communautez àc collèges reprefentâts autres œuures
pieuxà employer les fommes de deniers léguez, feroit inter-
uenuarreftduii.iourd'Aouft 1570. après auoirouyiefdits
inaidresThierryGrairmi^leCirier. Par lequeliaCourcô-
formement à la volonté èc dirpofuion telle quedelTuSjau-
roit ordonné la conftrudion èc fondation du collège
avansefté achetées plufieurs places qui depuis ont ellcba-
flies&conftruitesà l'vfage d'vn collège, dicl des GrafTins,
auec vnc chapelle bien décorée, benifte par l'Euefque de
Dio-nes,letoutadmortyparrAbbéfaincl:cGeneuietue,qui
en auroitreceulesdroicts d'admoitiiTementSjreferuezfcu-
lementlesdroidsdecensdeuzôc accouftumez. Lequel M.
Thierry G raffin n'ayant rien cfpargné aux frais de la conftru-
clion du collège, y adiouflantdeièsbiensjiirauroic doté de-
reuenu competant, y ayant ordonné vn Principal ,vn Cha-
pellain, iix grads bourliers cfludians en la Faculté deTheo*
loo-ie, douze petits bourliers eftudians en Humanité 6c Phi-
Io(ophie,& vn portier. Auquel principal ei\ donné par cha -
cun an trois cents liures,auChapeIlain cinquantefols par
fcmaine. A chacun des grands bourfîers Théologiens (qui
ne peuuentcilrereceuz qu'après auoirrefpondu d'Acle de
Tentatiuej 3^. fols parfcmaine,auccvne chambre à chacun
d'eux pour fon habitation. A chacun des douze petits bour-
liers ij. fols par fcmaine, & quinze liures tournoisparan à
chacun d'euxpourleurdroicl de chambre. Eta voulu ledic
deffundmaiftreThierryGranin, qu'aux bourfesfoient pré-
férez les panures natifs delà ville de Sens aux Diocefains,les
Diocefainsaux prouinciaux,6c les prouinciaux aux autres
eftrangers. Mais que le principal à ce qu'il foit plus idoine 6c
L I V R E s E C O N D. 749
plus capable, il pourroit cftrc pris de quelque ville, nation,
.ou prooince indifFeremment : pourueu qu'il foit Dofteur
Regenc, Licencier, ôc du moins Bachelier de la première li-
cence en la Faculté dcTheologie de Paris.
Le dcffuncl maiilre Thierry Graffin,en i'eflablidemcnr de
ce collège fcft aidé du conftil &: aduis de pluiieurs gens
d'honneur, tant de l'Vniuerfitc que du Palais. Etlpeciale-
mencdedefFunclMoufieur SeuinjPrefidenten la Gourdes
Aydes,quiauoicerpoulélânicpce,6cdemaiflrcOIiuierMi-
rjagier,AdLiocaten la Gourde Parlement. Lequel aulTi il a
ordonné &: delailFé Adûocat&: direcleur des affaires defon-
diccollege. En la chapelle duquel, ledid Seuin Prefîdenc
( qui dcccda deuanc maiiire Thierry Gra(î]n ) a fondé deux
MeiFes qui fe doiuent dire par chacune femaine 6c laiiïe cin-
quante hures tournois de rente annuelle Ôcperpetuelie pour
çeluy qui les dira.
Des _^randes & petites Efcholes dedroiô^ Canen.
NOvs auonscy deuantpag.596.dircouru de la Faculté
de Droicl Ganon, & comment elle a efté eftablie en
l'Vniuerfité de Paris. Refte maintenant à traider des gran-
des & petites Efcholes qui ont efté bailies en la rue S. lean
de Beauuais, pour l'exercice d'icelle faculté.
Or il faut noter que les leclures de DroiclGanon fefai-
foicnt anciennement poar la plufpart en l'Euefché de Paris:
&neaDcmoins il y auoit desleiSturesenpIufieursendroicIs
de rVniuerfité, lesDodeursayansquafitousauditoircpar-
ticulier, ^ {t% efcholes ordinaires affedees.
Icn'ay fceu fçauoir certainement le temps &l'annce que
les Efcholes de Décret ont commencé d'eftre bafties & édi-
fiées: mais feulement que par vn ancien regiftrc de ladicle
Faculté del'an 1415. fol. 1. Il efl porté que les Dodeurs fi-
rent vneordonnancc,queperfonne ne louaftdesEfcholes,
auantquc \t% Efcholes Dodoralcs fuffent remplies. Etau
fuciUec i7.dumefme regiftre,il eftfaicl: mention des efcho-
les, qui fetenoientà l'image fainc1:Hilaire, à l'image fainc^
Michel, faind Pierrej/àind André, faind Martin, auchef
BBBbb iij
7)0 VNI VERSITE' DE PARIS,
lamd Dcny s, à l'elcu de France, à l'efcu de Bretaignc , au lys
couronné, au chafteauScà la couronne: outre les grandes
premières & fécondes Efcholes de Décrets.
La plufpart des Docteurs qui liioientôctcnoientercholes
en Décrets, eftoient incontinent pourueus de prelatures ôc
diguitez Eccleilaftiqucs: comme appert par ledit regiflrc,
nocammencaufaeilletvnzc. A u quel il efl fait mention des
Efcholes où les Bacheliers taifoicnt leurs lectures, à fçauoir
desEfcholesdefarnclVendregeiiIe, de l'Abbé de S. Pierre
du Val,ouen VallcejdeTAbbé deGrenee,derAbbèdeIo-
faphat, de l'Abbéde faincl: Efpiney de SoifTons , & autres :
lefqnelsauoicnt certaines chambres aux grandes Elcholes,
&aillcurs,oiiilielifoitordiiiairemét. Delà procèdent cer-
cainesfaçonsdeparler,quifetrouuentauditregi(l:re. Afca-
tioirque tels&tslsont commencé leurs leçons aux efcho-
les, aufquelles à accouftumé de lire l'Abbé de S. George,
l'Abbé de S. Maurice.ou autre.
Quant au baftiment des grandes Efcholes de Décrets qui
cfl encore auiourd'huy en eftat,il fut répare aux defpens des
Dodeurs deladiteFacuIté en l'an 1464. de bonnes murail-
les : la toile ne coudant quefeize iols,qui coufteroit main te-
nant pkis dequatreefcus.
Quand il eit parlé des Efc hofes au Regiftre de l'an 1415.
elles lontappellecs grandes Efcholes, comme au fueilletiô,
&:au fueillet21.il f'entcnd des Efcholesdenhaut.EtaufueiL
let 17. il cft faict mention des premieres&fecondes Efcho-
les.
Au premier fueillet de ce Regillre , il eft parlé desanciens
(latutsde celle Faculté.
En l'vne des vitres des EfchoIcsdeDecretjl'Gn voit cet
cloge de Mlles d'Jfliers, Euefquc^j. de Chartres.
Rcuerend Père en Dietf Mefire Miles d'ifliers , Bccîenren De^
creta Parù^&és Lotx a Orléans, Eitefque de Chartres , &auj)ara'
uant C on/et lier en la Cour l'efface de dixhui^ ans, Leqn€ll*an-
zS. de fa Régence a fait faire ce fie vitre.
I! mourut (félon le tefmoignage dcxMonfieur Rouillard^
en fonhiftoire de Chartres J le 25. Oâ:obrei4c;3. ayant cité
35.ansEuefque.
L'an de grâce 1475, leleudy 10. Iuillet,parlettresdeMef»
L î VRE SE COND, 751
iîre Robert deTouce-ville , Preuoft de paris, les Chanoines Acquiiîtîon
defaindBenoil]; le bien tourné à Paris, baillcrentaux Do- «^cdeuxma-
âeurs Rec^ens en la Faculté de Décret en rVniuerfitc d-e ^"^"^'^"
Paris, pourau nom &:aaprohtd'icelle Faculté , peureux 6c
leurs lucceflcurs Doyen, Docteurs ,Maiftres ôc Collège d'i-
ccllepacultc, deux petites mafures &c iardin,qui compe-
toiencôcappartenoientaufdits de faind Benoilt, de non à
autres, ( 5c qui leurauoicntellé adiugecs par dccrctau Cha-
flclec de Paris, des le Samedy 17. lanuier l'an 1460. Signe le
CornuJ oùiouloienc cilre maifbns entretenans,eiquclies
auoit vniardin derrière, afTiiès à Paris en la rue du closBru-
nel, IcauoireiUeldites maifons tenant d'vne part aux fecon-
; des eicholes de la Faculté de Décret, 6c d\uurepait à maiftre
' leBugie,abouti(Tincpar4ierriereàvniardin quiappartenoic
lorsàt-eumaillre lean Painechair,&: ledit iardin tenant dV-
1 neparttoutdulongdefdicesdeux malures à vn petit iardiii
' d'Allemagne, &c d autre parc aufdictes petites Efcholes,
aboucllFant par derrière aulFi tout du longauditPainechair,
letoutenlacenfiue &c feigneuriederdiclsdefainclBenoift.
En Se fur lefquels lieux delfus deffignez, iceux de faind Be-
noifl: de toute ancienneté auoient droit de prendre par cha-
cun an cinq fols pariiis de cens ou fonds de terre, 6c quaran-
icfols parilîs de rente admortie. Defquelsdroids des long
temps iccuxde faind Benoilt n'auoiencefté payez :ob(l:anc
ce qu'il n'y auoit aucun propriétaire, & que pafFë y auoic
quarante ans 6c mieux, lefdits lieux eftoient demeurez eii
décadence ruineux ôcinhabitables,6c eftoientencoresiors
mafures plaines de grauois & immondices, 6c partant de nul
efFed, profit & valcuraufdits de faind Benoifl : ledit bail faic
moyennant fauf retenue referué par lefdits deS. Benoifl,*
euxôcàlcursfucceiïeursen laditeE[^life tous autres droids
fcigneuriauxôcparrochiaux: 6ctoutce quedeirus,m.oyen.
nantlafommedsfoixantecfcusd'or du coinduRoy nofbre
Sire, courant pour lorspour 14. fols parids 6c trois deniers ^rf/^g^l^ef^
tournoispkce,que lefdits de (àincl Benoiftreceurentdef- ca.
dits de ladideFacultëdeDecret: outre lefditscinqfols pa-
riils de cens ou fonds de terre que lefdits de ladide Faculté
de Décret feroient tenus de payer par chacun an à toujours
aufdits de faind Benoift,aii iour6c terme de lai ndRemy,
751 VNI VER SITE' DE PARIS,
Sur lefquels lieux lefdics de ladite Faculté promirent faire
recdifier maifons Se édifices , bons 6c iuftifans , ôc tous lefdits
lieux tenir, fouftenir, en tretenir& maintenir, a toufioursôCj
en tel & ù bon eAat, édifice ôc vaieur,que Icfdits cinq fols pa-
rifisdecens.y peuiTenteftreperceus chacun an àtoufiours.
Et ce pour toutes charges enucrs lefditsdeS. B en oift, bail-
leurs.
L'an 1^42. leleudy If. iourdeluin , les Doyen ScDodcursi
Regensen laFaculte de Décret, fondez en rvniuerfitëde
PanSjpaiTerenttiltre nouuelà Meflieurslcs Chanoines de
S. Benoin:,desmarures&: iardins cy deiïus mentionnez 6c
fpecificz.Lefquelles places deldites deux petites maluresôc
lardin derrière, eiloicntdellors appliquées es maifons Ef-
cholesôc logis de ladite Faculté de Décret.
QuâtauxMcfleSjferuices&afîemblees de ladite Facuiré
deDccrctjde routcancicnneté, elles ont accoufluméd'c-
lire faites en l'Eglife S. lean de Latran, comme i'ay remar-
qué cy deuant au traiclé deiadite Eglife. Car aux grandes &:
petites Efcholesde Décret, iln'yapas lieucommodepour
célébrer le diuin feruicCjôc fciire leurs adémblees.
Des EfchoUs de Médecine,
Nousauonscy deuant pa. 598. difcours de la Faculté de
Médecine , &: comment elle a eflé eftablie en l'Vniuerfité de-
Paris. Reftc maintenant à traider des Elcholes de Médeci-
ne qui (ont en la rue de la Bucherie, faifant le coing de la rue
auFouarej&onceftc bafties pour l'exercice d'icelie Facul-
té.
Les premiers propos de ce f«iire, furent tenus en l'alTem-
blee de ladite Faculté, faite en l'Eglifede Paris, au tour de
i'vn des grands Benoiftiersle leudy 16, Nouembrei454. Ou
Maiftre laqnesd'Efpars, Chanoine de laditeEglife, & Do^
dcurenicelle Faculté, fitouuerturedesmoyensdeparuenir y
àccdeircing;.Quinefutlorsrefolu,gcencores moins execu- I
té Lains diffère luiques auio.de Mars 1469. Ht lors fut arre-
fté^qu'on achcpteroitdes Chartreux vne vieille maifbn hze
cnla RucdclaBufcherie , quiauoiteftéauparauantàMai-
ftre Guillaume de CanteIeu,ioignant vnc autre maifon, ac-
quife par ladite Faculté, long temps auparauantjfçauoir l'an
ij^9.lei4. May, tirant vers la rue des Rats. Ce qui fut fait
pour
L I V R E s E C O N D. 755
pour le pris de dix liures tournois de rente annuelle, payable
aux Charcreux,& depuis racljeptee le 14. Septembre , t^^6.
parM. Richard Heiiain Doyen deladicte Faculté, moyen-
nant lepris de cent e(cusd'or,Aulquels lieux on commença
àbaftir leiditesEiclioIes en l'an 1472. Maiftrc lean Aulsdu
Diocele de Baveux eftant pour lors Doyen. Et on tefié con-
tinuées petit â petit de rargëtquideuoitcftrediftribué aux
Docteurs, pourleursaflîftance aux Ades. Etaulîi des bien-
faits d'aucunsd'iceux. Speciallemcnt de Maiftre Guillaume
Balin du diocefe de Cliartres:qui du temps de fon Doyenné
de ladite Faculté, payaaux Abbé & Religieux de faindc Ge-
neuicfue,trenteliures,pour l'indemnité de l'amortiil'emenc
€iulieulc28.Dccébrei473, Etésannees 1475. 1476. ôc 1477.
foubs le doyenné de Maiflre Renier Hennegraine,leiditcs
Eicoles furent parfaides.
. En l'an 1499.^24. lanuier auant Pafques, on commença
à baftirla Chapelle, fur la grande porte desEfcholes^&fuc
gclieuee l'an 1502.
. L'an 1511. on commença à y célébrer les MefTei &: diuin
fcruice,aueclapermiflionderEuefque de Pans, qu'obtint
Maiitre leanGuichartDoycnjlequeîaufTi acheta calice d'ar-
gent & ornemens pouriceliç. •
L'an 1529. ladide Chapelle fut démolie, & vne autre con-
ftruite au lieu où elle cft deprefenr, aucc le bureau defdides
Elcholcs : fous le Doyenné de maiftre Pierre Alain.
Il y auoic ioignant lefdites Efcholesvne grande maifon
©ùpcndoitpourenfeignelestroisRoys. De laquelle en l'an
1519. Maiftre Nicolas l'Affilé Doyen, acheta la plus grande
parc. Et en 1510. maiftre Michel de Monceaux,auiIî Doyen,
aehetale refte pouraggrandir lefdides Efcholes.
En l'an 1568. ladite Faculté a acquis vne maifon, qui eftoic
furie coin de la rue des Rats , où pendoit pour enleigne le
Soufflet: Sousle Doyenné de maiftrelean Rochondu dio-
ccfè d'Authun, auquel lieu eft maintenant le iardin des
lîmples.
En vertu des lettres du defFund Roy Flenry le Grand
4. du nom, Roy de France & deNauarre,endattedu 1 8.
Iluin iéo8. Maiftre Nicolas Iabor,Rhemois,Doy en de ladite
Faculté ,aachecé la maifon ioignant lefditcs Éicholes , où
CCCcc
7T4 VNI VER SITE' DE PARIS,
ibuloit pendre pour enfeigne l'image rainteCatherine,auec
vncgrandcmaiurefaifancle coin de la rue au Feurc jpoury
baftir vn magnifique théâtre Anacomique/uiuat la volonté
de fa Maiefte, lequel encccanién. nell encores commen-
cé.
Le plus ancien Dodeur de réception, combien qu'il foit
Doycn,^^ ^^>^^r^;:^,toutefois il n'eil" appelle communémenc
que Magîfier antiquior Facultat^,
llyavn autre Doyen W ^;2^/, lequel f'eflit de deux ans en
deux ans, le Samedy d'après la ToufTaincl.
De l'infiîîutiondcs Lelft'urs& ProfeJJeurs du Roy enVvniuerfité
de Paris ^ & de la fondation du Collège Royal.
Emanuel Chryfoloras Grec de nation iiFu d'vne tres-illu-
Arc famille, 6c tres-docle (comme a remarque Gencbrard
en fa Chronologie j fut le premier qui en Tan 1391. fît reflorir
les lettres Grecques en Italie, qui en auoientefté comme
bannies l'efpace de fept cens ans: lequel trefpalTa à Confiant
ce lors que fc tenoitle Concile de Confiance l'an 1415. le 1 5,
Auril. Son Epitaphc cfl rapportée par Nathan Chytra^us
pag. 415. ôcfetrouue encores à Paris des Grammaires Grec-
ques compofees par ledid Chryfoloras, lequel eut pour di-
fciple Ange Tifernas, qui Tan 1J23. eflan ta Paris, enfeigna
les lettres GrecquesàleanLafcarcsôc Guillaume Budé do-
des perfonnages, ôcquiontmisplufieurs belles œuures en
lumière, côme tefmoigne Monfieur Genebrard en fa Chro-
nologie en ces termes.
Anno IS2S. Chryjolorx^^ui frimu6 litteras Grdcas Tlorenttam
Cofmo Mediceo ï lovent ino Duce attulit, dijcipulus Ttfemas in
Franciam'vemt yBudxum^j^ litteras Grdca^s docuit, Beinde 1 amu
Lafearis mortuo Laurentio Mediceo Mœccnate fuo. Atqne inde Itte-^
ratura Greca, deferta Jtalia ad nos migrauit,
OrccLafcares&cBudec,comme tefmoigne le mefme au-
theur, ont cflé les premiers, a la fufcitationdefquels le Roy
François premier dreilà la Bibliothèque de Fontainebleau,
& depuis inftitualcsProfciîeurs Royaux, comme ditie mef-
me au theur.
Lafcari& Buddo authoribus y Franc, I. hibliotbecam Fontena-
hUam infiruxityinde^ anno i S3 6. Ungtianm à-mathematum
■profejfores. Nam uter'ifunt adfcri^tit^.
LIVRE SECOND. 715
L'an 1506. lean ReuchelinCapnionvintàParispourap*
prendre la langue Hebraiquc, laquelle luy fut monflree par
lean de la Pierre Dodcur en Théologie, ce qui monflre que
dés ce temps les ParjficnsauoientcognoiiTance d'icelle lan-
gue.
L'an 1530. â l'inftance de Guillaume Budce & lean du
Bellay Cardinal &i Euefque de Paris, le Roy Fran<^ois pre-
mier ordonna ôc affigna les honorables gages de ceux que
nous appelions Ledeurs & ProfeiTeurs du Roy , comme tef-
moignc le mefme Gencbrard.
j^wr/o 1530. GutlUlmo Buddo& leanne Bell/iyo hertantihus Ad
addenuum Colofhonem t/f quA in Parifienfi Academta de/idera-
hantuYy dtftinàto aureorum ducentorum henorarU , Régies iingua-
rum Profejfores infttttàt.
lean Carion liure 3. de fà Chronologie , & Monfîeur du
Tillet en fa petite Chronique, rapportent cefte inftitution
en la mefme année. Françoisde Belleforeft en fon hiftoirs
des Roys de France en pai le en ccfte forte. Le Roy Fr.^.nçois
premier en l'an 1531- cjlahlita Paris douze Lecteurs publics es lan^
gués Latine ^Grecque & Hebraiijue,enJ\>iathefnatique^rhilofophie,
art d oratoire j & Médecine, Ce grand Roy auott entr épris JîLi mort
ne leutfitojlajjailly , de drejjer vn Collège ou toutes lesfciences d^
les langues eujfent ejlé gratuitement erîjèignees , & auquel tl eut
donné cinquante mil e/cusdereuenu annuel^pour la nourriture de
Jix cens ejcholiers & entretien des Profejfeurslifans ordinairement
en ce Colle ge, chotjis d'entre les plus docles hommes qu'on eut fceu
trouuer en la chrejîienté. lean de Serres en fon Inuentaire de
rhiftoirc deFrance,cn parleencoreplusamplementjScluy
donne ces louanges. Ce l rince fut amateur des bonnes lettres^
\X!:r des ho7nmes demtrite \ Auquel les yirts (^feiences doiuent U
perfection qu'ils ont acqutje pour le iourd'huy , ayant pour tedif ca-
tion de la icunejfe , fondé 'vn Collège en nojlre iille des lettres Hé-
braïques, Grecques & Latines ^ ajfèmblé de toutes les parties du
monde j gens capables & hcnortz. de toutes docfrines d^ bonnes
mœurs j c^ parce moyen illuminé les ténèbres d'ignorance j qui par
la malice du temps & la négligence desfiecles paffiz^ auoit enuelop-
^pé Pvniuers.
Monfîeur Borerays en fon poëme Latin intitulé Z/z/d-Z/^,
traidantdcceflcinflitutioDjenparleen ces termes.
C C C c c ij
7f<; VNIVER^SITE' DE PARIS,
Prxmta confiituit doctorihus amiua tantis^
Fïdncifcus'venfaclis^'vtnominemAgnuSy
^^u^emftta Mu/arum dixcrtmt ftcLi garent cm ^
Regtbuselogium, qnononfrjtcUrius vllmn cfij
lllins hmc pr^co libitin.î^ infunerefertur
Fcralis cectnij]}, iacctpaierartium é^ omnis ^
Docîrinxy atrat.z Tindi hune fleuere (or ores ^
CinthiHS hunc^ citharam^^ humens ^Liuriirn^ capillis
AbJtHlit^ ajfuetd mutanspro fronde Cupreffam:
Jkiagnufttere olim, qujt Marte tropheafecundoy
Cdfare de AuJlriacOy qu£ pro dit ione par nuit
Materna AlLohrogtim^ vel ea quam Sfortia auitam
înfnher, Aurelijtgentimalefidus ademit,
Dequepharetrat^, quem dimdit,vnda Britano,
Sedmaiorafuere, ttditqu£ maxhnus héros-,
Fortihus Aonidum tôt belUtoribus ^Orco
Merfli barbarie^ O" regnoprocul exulefacfa:
Turior mgenifs, lux mde refulfity & atra
Nox ignorandi^patrtjs excejitt ab oris^
Aurfomam atqueArgés, ipfam & fpoliamt idumen
G allia, & exuaifs ^etert^mfe ornauit opimts^
Atque ignorât tts gentilibus aduocat artes^
Phoebo tûta calens, cura^ accenfa fciendi.
Outre les tefînoignages luldits/ay eftë curieux de recher-
cher va catalogue de tous les Ledeurs rurdirs,&quioccu-
pentces honorables places, lequel m'a eftë baillé parvndé
inesamis,&parluy drelléen la manière qui f'en fuit .-au quel
ien'ay rien voulu changer , & noterez en pafTant que la pre-
mière inftitution deldits Le£Veurs futfaite par lettres paten-
tes du Roy François plumier, en datte du vintquatriefme
lourde Mars 1529. comme il fepeut vérifier par les comptes
dcrElpargiie.
Lecïenrs ô" Frofejjettrs du Roy en l^Fninerfité de Paris
en langue Grecque , depuis l'an iS2g.
Vo ctc - Pierre D ânes depuis Euefque de la Vaur, trefpaf]^
dcuancfoa Tau 1J77. aagc de 80. ans, 6c cft enterré à famâ: Germain des
Epitaphc, Prez. Il n'eftoit plus profelTeur dés l'an 1 5 ? S. ôc depuis luy
î'S"- fucceda
LIVRE SECOND. ^ 757
leh.in 5'/r4r^//(?, quin'eftoicplusen charge dès l'an ij6o.
Ec depuis luy fucceda
/f^4;? d'Aurat Limofin , qui crefpaira à Paris en Tan 1588.
aagé de 80. ans.
Iceluy fît les vers Latins qui furent recitez au ballet quifuc
reprcfenté aux Thuillcrics l'an 1573. quand Monfieur le Duc
d'Anjou ('depuis Roy de France & nommé Henry 1 1 1. ) fut
déclaré Roy de Pologne.
NicoUs Goulu fut pourueu à la place dudit d'Aurat,par
breuet du Roy duS.iourdeNouemb. 1567 auquel afuccedé
depuis l'an 1595.
Hierofme Goulu qui à prefent tient encores fa place.
, I A c Q^,E s T o V s A c Champenois^ qui deceda l'an ij4^.
ôcluy fucceda l'année luiuante 1J47.
Pierre GalUnd qui deccda le dernier iour d'Aouft 1559.
.auquel fut fubrogé
1 Adrtan Tournebus natif d'AndcIy en Normandie,qui tref-
pailàà Paris l'an 1565. aagé de 55. ans, &:efl: inhume au cime-
tière des panures efcholiersdeuant le Collège de Montagu,
auquel fucceda^
Benys Lambin qui cftoit cncorcs en la charge Tan 1570.
& depuis luy fucceda
'. Louys le Roy qui deceda Ici- iour de luillcti 57 7.&:en: en-
terré en l'Eglifefainde Opportune, auquel fucceda
Banield' AugeyÇ^\ç,\x\.ào\\ de la place de fon predeceileur,
des le premier iour d'Auril 1574. & entra en charge l'an 1578'.
auquel a fucccdé depuisl'an 1595".
François varentj qui à prefent tient encores fa place.
Iacqjves Helias, il eftoit enlachargedésl'ani5'77.
& y eftoit encores fan i)9o. auquel depuis a fuccedé
Georges Crttton Efcolïois de nation, qui trefpafla le Ven-
dredy S.iour d'Auril, l'an 161 1. &; le Dimanche enfuiuanc
vnziefme iour du mefme mois, fut enterré en l'Eglife de.'s
lacobins, & depuis luy a fucccdé en la mefmeannee
-. NicoLts Bourbon^ qui a prefent tien t fa place.
CCCcc ii)
75S VNIVERSITE' DE PARIS
teneurs & vrofcjjeurs âti Roy en langue Hébraïque
depuis Can iszg.
François Vatable Picardde nation. Ilafaidplu-
fieiirsCommenrairésfurlcsoeuuresci'Anftoce,quionc efté
imprimez l'an 1559. Il decedaran 1546.
Bertinlc Comte natif d'Ellaples en Boulonnois, fut fubro-
gé à Vatable l'an 1547.
lehan le Mercier eftoit ProfefTeur du Roy des l'an ly^o. ôc
ne reftoitplus l'an 1577.
Gilbert Cenebrard^ Dodeur en Théologie, Religieux de
Tordre de laind BenoiTr, eftoit Profellcurdu Roy des l'an
15-7. & en l'an 1592. eftantPrieurdeS. Denysde la Chartre,
ilfuteleu Archeuefque d'Aix. Il deceda au mois de Mars
l'an 1597. ôcell: enterré au PriorëdeSemuren Bourgongnc
ordre de laind Bcnoifl , donc il eftoit Prieur. Il a coropolc
pluiîeurs belles œuures, le catalogue delquelsfetrouue à la
nnduliure , intitulé laiainde Liturgie. Et luy fucceda en
Tan 1 592.
Pierre signal qui à prefent tient cncoresfâ place.
Agathivs Gvidacerivs il n'eftortplusenla charge
dés l'an 1538,
u4.R. Câlignon, il fe trouue vne Grammaire Hebraique
imprimée en ion nom l'an 1 5 4 o. le 4. des Calendes de Fe-
urier.
Raoul de Bayne Anglois en l'an 15^3. £t imprimer 5. Hures
de CommentairesfurlesProucrbesdeSalomonjqu'il auoic
faiclfuiuantlafrafedelalangueHebraiquej&dcdicauRoy
Henry z.
îchân de. cinquarbres natif d'Oreillac en Auuergne^ eftoit
Profciîeur du Roy dés l'an 1558. & en l'an 1587. luy fucceda
François Jourdain Dodeur en Théologie, lequel deceda
l'an 1599. au mois de Septembre,&eftenterrcaux Minimes
de Nigeon lez Paris, &iuyfucceda
Ficrre Viâior falma Cayety lequel trerpafTa l'an 1610. le leu-
dy II. iourdeIuillet&feftedeS.Vidor,Bc fuccntcrréàS.
Viclor deuant le Crucifix. &: aupresl'Image de S. Vidor.
j
LIVRE SECOND.
759
«Pavlle Canosse did Paradis , Hébreu ou luif de
nation, eftoic Profelleur du Roy en tangue Hebraique dés
l'an 1533. 5c nercftoicpluscnran 1538.
Lecfeurs & vrofeffeurs dii Roy es Sciences Mathématiques
depuis l'an iS3?,
Oronge Fine de Bnançon en Dauphiné. II eftoit en
la charge dés l'an 1533. trefpairadParis le^. Odobre 1551.
aagé de 61. an, 6c eft enterre aux Carmes.
vafchal du Hamel efboic Profetrcur du Roy dés Tan 15^0. 6c
ne l'eftoic plus l'an 1568.
lehan de Mcrlieres eftoit en office dés l'an 1577. 6c à^c^à^.
le 23. Feurier 1580.
Maurice ^rtyf/t'/zluyrucceda Tannée fuiuance 158r.dc eftoic
encoresenofficel'an 1590. auquel a fuccedé
Bauid Sanclair ^ quiàprefent tient encores fà place.
Guillaume Fofiel^àz Barenton en Normandie, eftoit en la
charge des l'an 1541.6c n'y eftoit plus des l'an 1560. ilavefcu
96. ans, éE eft decedé le 6, Septembre I jSi .
lehan vena il deceda l'an 1560.
vierre Forcadel cdoit en office des l'an 1568. 6C n'y eftoic
plus l'an 1577.
Henry de Mênatheuil \\ eftoit en office des Tan 1 5 7 7. 5c y
cfloit encores l'an 1595.
lehan Bulenger luya depuis fuccedé, 6c à prefent tient en-
cores faplace.
LeÛeurs & vrofejjeurs du Roy en langue Latine,
ou Eloquence depuis l'an iS34'
Berthelemy L athomv s eftoit en charge dés
l'an 1534. Ô«: y eftoit encores l'an 1541.
Léger du chefne Rou€nnois,cftoit en charge des l'an 1568.
&luy a fuccedé en l'an i58<> .
Federic Morel qui à prefcnt tient encores fa place.
lehan Tajferat eftoit Profefteurdu Roy en Eloquence dc5
rani577. il trefpairarani6o3,6c eft enterré au Conucnc des
-jCo VNÎVERSITE' DE PARIS,
lacobins de Pans dcuant la Chapelle de noftre Dame de
Grâce. Voyez cy dcuanclonEpicaphepag. 509.
Théodore MarfUie luyafuccede'jquiàpreientcientfa place.
Le6hurs é^ Trofcjjeurs du Roy en vhilofophteydepuis l'a» isào.
François Vicomercat Italien Milanois^ileftoic
en charge des l'an 15-60. & n'y eftoit plus des l'an i ^G^.
lehan l'clerm efloit en charge des l'an 1568. ôc y eftoit cn-
cores en l'an 159^. en laquelle année il efl: nommé Prof efleur
en Philofophie &: langue Grecque.
Pierre de la Ramee de Cuth en Vermandois,e(loit en char-
ge desl'an 1560. Ilinftituaêc fonda en l'an 1568. vn profcf-
feur en Mathématique, qui feroit tenu de hre au Collège de
Cambray,qui auroit 5 c. Hures de gaiges,il fut tué le 24.
Aouft 1571. auquel fucceda
Simon de Malmedy qui jtrefpâfTa l'an 1585. &: fut fa place
fupprimee par fa more.
ÎACQ^Es Mar'ivs d'Amboife, Le€i:eur ôcProfeiTeur
du Roy en philofophie Grecque ^ fut eftâbli dejiouueau
outre le nombre à^s autres^en Tan 1587. 6c continue cncores
a prefènt en cefte charge , eftant le Doyen ôc plus ancien du
corps &: collège des Lecteurs ôcprofefTcurs du Roy en l'V-
niuerfîté de paris.
Lecteurs & Frofejfeurs du Roy en Faculté de Médecine
depuis L'an JS4S'
V I D V sVi D I V s elloit en charge des l'an 1543. auqxiel
depuis fucceda
lacques Syluius d'Amiens, lequel aagé de (33. ans,deceda
à Paris l'an 1554. le 10. îanuier&eft inhumé au cimetière des
panures efchoiiersdeuant le collegedeMontagu.
lacques Gouppil eftoit en charge des l'an \^6o. 6c n'y eftoit
pluscnl'an 1568. £c pour lors auoit fa place
Z^/^/ D/yr^/ auquel a iucccdé en l'an 1387.
Jehan Z).vr^/ quiàprefenttientfaplace.
Simon Baud^hcn eftoit en charge des Tan 1568. &: n'y eftoit
plus en Tannée 1577.
Jehan le Comte iuy fucceda en office & deccdâ l'an 1584.
Jean
L î V R E s E C O N D, 7^1
Jean le Feure ou Faber,efl:oiten charge àQS l'an 1582,.
Faut le Matfire luyibcceda l'an x^i)-^,^ toutefois nefuc
receu en i'ofticequele 5. Juillet 1595.
Ican RiûUnd liiy a depuis fucccclc,& tient maintenant fa
place.
Martin Akakia eftoit en charge des Tan 1577.
T terre Seguin fut receu à laplacedudit Acakialeio.Sep-
tembre 1^94.
Claudes Charles aefté receu en ceflc année i^ii.& a com-
mence à lire au mois de N ouembrc.
Par cy deuant que les charadcres Royaux dontonvfe
àprcicnt, n'eiloient encores en viage,il y auoit certaines
perfonncsdeflinecspoureicrirebiencorredemenr, àquil e
l\oydonnoitgaiges,ain{I qu'il le trouue qu'en l'an 1541.
AngeloVergierElcriuain du Roy en lettres GiecqLies,auoic
quatre cens cinquante hures tournois de gaiges affignezà
l'Efpargne. Et en l'an 1560. auoit pareils gaiges Anne Ber-
getmcraufli Efcriuain en Grec. Et depuis femblablcnnent
lean Renoultjauquelluccedacnran 159^. lean Beauo^rand.
Maintenant que les charaderes Royaux font en vfage, mon -
fieurMorcl a ceftoffice,cn qualité d'interprète du Roy.
L'an 1587. ArnoulcdeTIlleauxcomptesdela recepte gé-
nérale de Paris, efl: qualifié Ledeur &: ProfelTeur du Roy
en la Faculté de Médecine en langue Arabique en l'Vniuer-
fité de Paris,&:ell:oicencores en la charge Tan 1590, Mainte-
nant monfîeur Hubert exerce cet office.
La mcrme année 1587. René Benoill:Dodeur& Ledeur
du Roy en Théologie, futeflabh de nouueau en cet office,
lequel il cxer^oit encores en l'an 1590.
LesProfeil'eurs du Roypour le regard deleurs penfions,
ont euleuradignation au Threforier de l'Efpargne depuis
l'an 1519. iufques en l'an 1568. qu'ils furent aflignez au Rece-
ucur de la Recepte générale di; Paris, pour la difficulté du
payement, eilantquclquetois long temps fans toucher ar-
gent, 6c a\ ans beaucoup de peine à iuiure le Threforier de
l'Efpargnejquin'eflgueresfouuen ta Paris.
DDDdd
7^1 VNIVERSITE' DE PARIS,
Les ProÊcfleurs du Roy receiioienc au commencemenc
chacun par an quatre cens dix liures tournois, bien payez
que mal payez, ik depuis quatre cens cinquante liures. Ils
ont ei\é quelque temps qu'ils n'ont recea que deux cens
vino-tcinq liures, depuis en l'an I582.leurfurentaugmentcz
leurs gages iufquesacent elcus, Ôc l'année Tuiuante à deux
cens, k en 1585. à fept vingt dix elcus.
Leldits Lecieurs 6c Proteffeurs publics du Roy,par lettres
données à Paris au mois de Mars 1^45» on t priuilege d'auok
leurs caufes commifesaux Requeltes du Palais 3 tant durant
le temps qu'ils lii-ont,feront& exerceront leurfdides char-
ges, comme après que par ancien aage, maladie ou autremec
ils nepourrontbonnementy vaquer.
Aullî par lettres données à Moulins le S. Mars 1^66. il fut
ordonné qu'aduenant vacation d'aucune place des Profef-
leurs du Roy, on le feroità f^auoir par toutes les Vniuerfitez
fameufes,pourapres préalable difpute y eftre choiii parle
Roy, leplus capable èc fuffifànt.
Le Roy François premier auoit délibère de faire baftir &
^"^°^^^S« fonder vn Collège pour tous les Profeffeursfufdits, comme
°^^ iIfeprouueparlescomptesdei'Erpargne,oùcnrarticledes
gao-es defditsLedeÛEsfonttoudours inferez ces mots, £^
attendant plus ample fondation du futur Collège , que iceluy Sei^
ç-neuY a délibéré fonder en ladtcte ville. Mais au moyen de Tes
2;randesoccupations,& continuelles guerres il ne peut ac-
complir ce deflein de fou viuanr,nyfon fils Henry fécond,
lequel toutefois fe voyant manquer de commoditez,arrefta
auecfonConfeil queles Collèges de Cambray, autrement
dicldes trois Euclques,& celuy de Treguier,qui eftoient
tousioignans l'vn l'autre deuant faind lean de Latran , ôC
pourlors fans exercice, feroientdeftinezaufditsProfeiïeurs
Royaux, pour faire leurs ledures fucceffiuement ôc tour à
tour,ainfi quelles ont eftëfaidesiufquesàprefent. En mé-
moire dequoy ces paroles furent elcrites contre le pillier de
lafalle de Cambra y.
FRANCISCI PRIMI MERITO HENRICI ^
fecundi.
Ne fercat t empus Uhïle ^ difce^ do ce .
LIVRE SECOND. 763
L'an i6oti le 23. Décembre, l£ Cardinal du Perron, le
DucdeSullyjlePrefidentdeThoUj&leConleilIer Gilloc,
( ce dit l'autheur du Mercure François,en la vie du dtfFuncl;
Roy Henry le Grand } par le commandement de fa Mr,jtilé,
vindrencrecognoiftre les lieux des anciens Collèges de Tri-
guer&:deCambray,pouryfâirecdifierdenouueauvn Col-
lège Royal fur trente toiies de long , & vmgt de large , où
aux deux bouts de la longueur fedomëtbailir quatre gran-
des iàilespourfaire iesleçonspubliques :&: au deiTusdeces
ialles on doit mettre la Bibliothèque de Ta Maje(lé,la plus
belle qaifoitau monde pour les Manufcripts. La face de ce
Collège doit eflre fans aucune demeure : Ôî. fur le derrière on
doicfairelcsIogementspourlesLecleurSjletoutregardanc
fur vne court de dixhuict toiles de long, ôc douze de large,
auec vne belicfontaineau milieu : Bref,cc doit eflre vn beau
bafliment , & rente de dix mil efcus pour l'entretenemenc
desLevfteurs.
Mais la mort nou s a rauy ce Roy au mefme temps quel'on
le dcuoit commencer : toutefois la Royne Rcgête fa vefuc,
&rame del'ame de ce grand Roy, qui fçauoitla volontë,en
continuant tous cesdclî'eings^aaufficontinuéccftuy-cy, 6c
a fait commencer ce College,oùfon fils le Roy LouysXIII.
à prefenrregnant,amislapremierepierrclez8. Aoufli^io,
dans laquelle font engrauez ces mots. E/i l' an premier du Re-
dite de L ouys XIII. Roy de France &de Nauarre , aagé de nenf
ir}Sj& de laKegence de U ^ry ne Marie de Medicis fa mère 16 10.
& audelîijslcsarmesdu Roy & de la Rcync ia mère: aux
quatre coings fa Maicflé y meit auffi quatre medalles, où
efvoit la mcimeinfcription, fçauoir deux d'or, & deux d'ar-
gent d'oré. A i'aflife de cell:epremierepierre,leDuc de Sully
luydonnala truelle d'argent, vn des Seigneurs quii'accom-
pagnoitluy bailla le marteau, ôc vn autre luy tenoit l'auge
d'argenr,oùefl:oitlc mortier. Ce baAiment doit eflre mis
aunombredesœuurespieufeSjpuisquci'onlefaitfairepour
le public. Des trois coflez il y en a défia vn bien aduancé,
êc difpofé pourcouurir, qui cilà la place du vieil Collège de
Tixguier, qui a eflëabbacu pour cet eiïet.
DDDdd ij
7^4 V N I V E R S I T E' D E P A R î S,
I)Hr MonaHere des Pcres Angufiins Reformez^ defchanx.
L'An 1608. la Royne Marguerite DuchefTede Valois
commença à ériger aux fauxbourgs iaind Germain des
PreZjpresfon hoi]:el,vnConuencdcsPeres Auguftins Re-
formez defchauXjà la requilition 6c foilicitation du R.
Père François Amet,narifdeMonrargis,&profezdu Con-
uenc des Auguftins de cefte ville de Paris, Ion prédicateur
ordinaire, lequel dés l'année précédente mil lix cens iepr,
auoitobtenuvnbreuctdu deiFundRoy Henry quatriefmc,
dit le Grand, d'heureufe mémoire, en da:ce du vingtfixief-
meluin , par lequel il luy permet de rec^uoir &: occuper
tous biens, héritages & polreiTions, ôc baftir Conuents &
Prieurez de Ton ordre, en tous lieux & endroits de Ton
Royaume, &: de pouuoiriouir 6c vier de tout cequedeffus,
fans trouble ny inquiétude.
La première pierre de marbre qui futpofeeâ main droicle
de la porte, de la première Chapelle dudict Conuent, la-
quelle eftbaftie d'vnenouueilc façon en forme d'exagone,
auoit cefte infcription grauee en lettres d'or. Le 21. Maïs
miljïx cens huicî ,. U Royne Marguerite BucheJJè de F ahis ^petite
jîlle du grand Roy François y fi lie du bon ^oy Henry, fœurde trois
KoiSj é' feule reftee de la race des Valois, ayant eftc yifitee &fecou-
rué de Vicu , comme lob & lacoh : Et lors luy ayant voué le vœu de
lacob, &Dieu l'ayant exaucée , elle a bafii& fondé ce Monafiere^
tour tenir lieu de l'Autel de lacob, ou elle veut que perpétuellement
foient rendues actions de grâces, en recognolflince de celles quelle a,
receuer de fî diuine bonté . Et a nommé ce Monafiere de laS atncîe
Trinité , é" cesle chapelle des Louanges ^ ou elle a logé les ? ères
Auguftins reformez^ de [chaux.
Ladictc Dame Royne continuant ce premier deflein , en-
iioyaiRomeTan 1610. au moisd'Oclobre, ledid François
Amet, vers nollrefaind père le Pape, Paul V. pour luy faire
entendre fa picufc fcdcuoreintention , auec lettres fort am -
plesdefapartjle requérant humblement de vouloir agréer
iadide fondation, 6c l'honorer des fainc1;es Indulgences.
Cequ'ayant entendu lePape 6c loué grandement, comme
çhoîe q^ui ne tendoit q^u'àla gloire de Dieu,6clefalutdes^
LIVRE SECOND. 7^5
ameSjil efcriuic lettres de congratulation Si renouiflancc
fpintuelleàladicle Dame, dattecs des Calendes de Juillet
1610. &par bulles ipecialcs donna nidulgence plcniere&
reinilîion de tous péchez, à tous ceux <k celles quieftans
vravement penitensôcconfez,^ repeus de la lai ncle com-
munion, viliteroienc deuotemc[]t l'Ecrlifedela faincleTri- ^cJJcEgiife
nité, 6c la Chapelle dicle dcNollre Dame des Louanges commécec,
concigueàladideEgliiede Tordre des AuguPcins reformez maisi'onef-
delchauXjés iours de lafaincTieTrinitéjderAfrumptionde RoynTMar-
la Vierge Marie , de fainc1;e Marguerite &; faind Boniface guérite yfc-
Marcyr, depuis les premières verpresiufqucsaux fécondes à a;inTpTu de
foleil couché, 6c là feroient feruentesprieres pour la con- temps,
corde des princes Chrelliens, extirpation des herefîes,6c
exaltation de la faindeEglile. De plus faSaincleté voulant
gratifier tout le corps de ladidc Congrégation des Augu-
ihnsreformezdefchauXjàlafupplicationdufufdit R. Père
François Ametprocurcurgenerai d'icelle, luy fît expédier
vn fort long bref, non moins fauorable que honorable, en
dattedu4. Décembre 1610.
D'abondant le R. Père General de tout l'ordre S. Augu-
fl:in,Mai(lreIeanBaptiil:ed'Afle Génois, ne voulant man-
quer de fon coftë de contribuer à ceft œuure tant méritoire
deuant Dieu, & tant honorablepour fon ordre, fcachant le
refpccl qu'il doitàceftetres-grandcPrincelTe^ayantocIroyé
au fufdicl R.percFrançoii Ametjtout ce dequoy il l'auoic
requis en qualité de procureur gênerai 6^au nom du corps
de là Congrégation, il a de plus après fon depart,enuoyéà
iadicteDameRoynepatentes exprelTes, par lefquelles il a
déclaré le fufdit Conuent eftre General , comme celuy des
RR. pères Auguftins de cefte ville de Paris : lefdicespaten-
tes en datte du troifîefmeiour d'Aoufl mil fixcens vnze.
Voiîa quels ont efté les commencements de ce Conuenc
Royal nouuellement érigé mais non encores acheué;, parce
que comme diâ; vn pocte,
Om/te quodexcellens opi^, ô'/iiblime fut'ûrumy
Difficiles orîus h.ihct tncrementag^ tarda.
DDDdd ni
j66
V N IVE R S IT E' D E P A R I S,
l'ay adiouRé icy pour l'illurtracion de ladide maifon^&c
recommendation de la SercniiïîmeRoyne Marguerite leur
fondacriceàlapofterite ,Ia prefentc figure dcfaind Augu-
ilinpremier infticuceur de l'ordre : en laquelle fe voit au na-
turel la vraye figure de Thabic defdits Auguilins reformer.
J.ltne Vatsr nuus Jacris fuS fc^ifus Ol'do ,'i^^^^
CœU arctas ddudet nmer inur, mai.
Ââfcv ojiem jn%ilMfâc tm uefïma finnâ ^^
'Vt nujjuama rcito tramite ficcfât iter
Con^t^atio f-ntnï(r vcfonnatomm, Jifcdccatorum ovaims S^ Âujtiftim
L I V R E s E C O N D. yCy
Du yionnfiere des Pères Carmes reformez^ defchdti)c.
Ces Religieux viennent de Rome , 6<, l'occafion qu'ils eu-
rent de venir, fut vn propre mouucment du Pape, auquel
i'Archiduc&i'InfantedeFlandrcs,auoientrequisqu'illeur
enuoyafl de ces Religieux, tac pour les eftablir en leurspays,
comme auffi pour auoir loin des Religieufes Carmélites,
ielquelies ces Princes auoient fondées 5,: cilabllcstroisans
•'auparauantà Bruxelles, Vautres endroits. Le Pape voyant
i. qu'iUalioitque fesReligieuxpairailentparce Royaume de
f France pour arriuer en Flandres, voulue efcrirc vn briefex-
pres-aufeuRoy,paHequeliliuy ofFroit celle religion, 6c le
prîoitdel'cnlcruir en Ion Royaume. Et en efcriuuvn autre
à MonfieUr le Cardinal de loyeufe, par lequel illuvcomma«
l'doit de les prelenter au Roy, éprendre loin de leur eft^blil-
'^menc. Tandis qu'ils eftoient en chemin aduint la mort la-
i)5l?iencabledufcuK,oy,6carnuansâParisilsraluerentlaRoy-
i;^jpe,6c Monlîeurle Cardinal luyprefcnta le briefjaddreiîanc
|au feu Roy. Sa Maieflc les receut humainement j& auec
'.charité, 6c commanda qùci'on leur dcpefchafb lettres. Ce
; qui fut faidjôc entrèrent en pofleffion de la maifon oùils
font à prefent'aux fauxbourgs faincl Germain I an i6\i, lé
jour de kPentecofte, laquelle a efté achetée desaumofnes
<ics gens de bien. Ils n'ont encores à prefènt qu'vne Cha-
pelle d'attente, laquelle fera ruinée quand ils auront vne
autre Egli Te.
L'vn de leurs principaux bien-facleurs eft commei'ay en-
tendu, MonfieurViuian, qui a acheté le lieu de Monlîeur
3? rat.
"Du Monaftere des Vrfulines^
En l'an i6ii. a efté fondé aux fauxbourgs faind Jacques
vis à vis de l'Eghfe faind Magloirelemonafteredes Vriuli-
ncs,parDamoirelleMagdeleiuerHuyiicr,veufuedeMon-
fieur defaincfte Beuue,en fon viuant Confeiiier duRoy en la
;Cour de Parlement c e Paris.
Ce M onafterecft fondé pour des filles & femmes veufucsy
\ lefquellesdoiuentvacquerà rinftitution à.ts petites filles,
tant de celles qu'elles ont en penfion, que de celles qui vien-
nent de dehors, pour apprendre la pieté Ôc bonnes moeurs.
Elles fo-nt fous robeliFance &: lurifdiclion de Monfieur
7<^S VNIVERSITE' DE PARIS
i'EuefqucdcParis.Larcigle qu'elles ont prile ell de Taind
Augultin,viaencncani:moins fous robferuance de ftatucs
particuliers^approuuezparledicficur Eueique. Leurhabil-
lenienceft noir fans lurplis^comme quelques autres maifons
de la mcime reiglf en pluiieurs endroits.
L'on efpere vn trcs-grand profit en l'Eglife de cède infti-
tution,&defiaf'enappcr^oic vn grand truid en ce peu de
temps qu'il y a qu'elles ont commencé.
Ladide inftitutionaeftcapprouueepar noftrefainclperc
Paul V. àprerencfeanc,lez3. lourde Septembre en ladide
année 1611.
Des vortes de i'Vniuerfitéytant anciennes que modernes.
T 'Vniuer{itédeParis,quenous auonsdit aucommence-
-■-^menc de ce fécond liurepa. 2.5 ^.auoireflcclofe & fermée
de murs du temps du Roy PhilippesAuguftc,eft décorée
en l'enclos de {z^ murailles de huid belles ôc magnifiques
portes.
Porte de La portc dc Ncfle tient lepremicr rang, ioignant Ic bord
^"^^' delariuierc de Seine vers Occident :Ainfi appcUee du nom,
defancien hofteldeNellejquieftoitoù nous voyons main-
tenant celuy de N euers.Vne haute tour iuy fert de defeuce.
Celle portceftfuiuie de celle de Bucy ,que l'on appelloic
PoitcdcBu-.preiTnierement la porte faincl;Germain,rvne des plus belles:
v'oyez ce ^^"^^ ^^ portail de laquelle l'ellendenc les armoiries de U
que l'en ay ville.
^^lo'^tt^^' ■ E"l'i""^i"»t^'rcdestiltres debhofleldeVillefaidparmai-
"^ (Ire Ican Pou (lepain, en fan 1^83. fol 97. efl: fait mention de
deuxlcttrcsattacheesenfcmblc.-rvnedu G. Fcburier 1538.
l'autre du i(j. Septembre )559.auecmi{îiues du Roy, fignees,
Francois,enuoyeesàladiteviile,àrinn:ancedeMonfeigneur
le Cardinal de Tournon Abbé de iaincl Germain des rrez:
pour faire ouunr la porte de Bucy ,&; y faire toutes répara-
tions necelîaireS) des deniers pris fur les reuenus des dons
^ odroys.
Pour mefme efFecl: ,fon fils le Roy Henry 2. oclroyafes
patentes lei}. Auril 1550. Adiouftanti'ouuerturedela porte
deNefle, pourlcshommesdepied&de chcual feuiemenr.
Mifes en la cniquiefme layette, fous la cotte de Neut I. .
La porte
L I V R E s E C O N D. .j6f
LâportedeBucyapourvoifine la porte faincl Germain, Porte fainifi
qui conduit droit à l'Abbaye Royale du fauxbourg,& qui Gs^main
porte iijrfbn front l'auuce deronnoaueaubartiment^çfcri-
te en lettres d'or, aued le nom du Roy, du Preuoil des Mar-
chands, ÔcElcheuins, en ces termes.
D» règne duTres-Chrcfiien Henry 1 1 1 1. Roy de France dr
de Naunrre, Freuofiéde M . lacâjues Banesjlt ur de Marly^ Confeil-
krd'Efiaty Preftdentdes Comptes : & de l' Efcheninage de Maifire
Nicolas Bourlon, SireValenttnTargery Maifire Cmilaume Rohi-
neati^&Louys Viuien. M. D C,
Cède porte durantnos derniers trou bIcs,pourcftre vieil-
le &:ruineuleauoitcftcabbatuc, 2c à la place d'icelle eftoic
bafti vn gros bouleuert, releué & foullcnu de pierres de
taille, pour lequel faire on auoit defmoly \qs prochaines
maifons , qui ont depuis cflé réparées quand on a bafi:v la.
nouuelle dorte.
La quatricfmef'appelloic autrefois la porte d'Enferjàcaufe Porte faina
dudiabledeVauuert,dontnousauons parlé cy deuant au ^'^'^"'^''
traiclc des Chartreux. Et ainfieft-elle nommée par tous les
anciens tiltres que i'ay alléguez en ce fécond liure, hormis
aupriuilegc de l^hilippes3.du nom, fîlsdu Roy fainclLouys,
pourl'eftenduëde la iuftiee temporelle de l'Abbaye faincl:
Germain, oùelle efl nômee la porte Gbbrard : mais en Tan-
née 1394. ou 1401. Yiabel de Bauiere femme du Roy Char-
les VI. eftantaccoucheed'vneliile,quiiurlesfinids deBa-
ptefmefutappelleeMichelle,à Gaule de cela Charles Roy
de France, voulût que cefleporte de i'Vniuerfitc qui eflau
bout de la rue de la Harpe, par laque'leon foripouraller
aux Chartreux, quitaft le nom d'Enfer^ôcfull par conirarie-
tcappelleelaporteCaincl: Michel : du nom de ce glorieux
Archange, qui precjpitale Chérubin Apoflatdans l'abyfme
de l'Enfer.
La cinquiefme vers le Midy eft la porte Jfàinâ: lacques, P-^^efaina
ainfidicle, ou derHofpitallamâ lacques, qui elf au faux- ^'^*^"^^'
bourg, ou du Monafterc des lacobms , que iaincl; Louys fit
baftir proche d'iccile.
La lixiefme 6l plus proche efl: celle de fainâ: Marcel : on ^'^"^ ^^ina
rappclloitancienncmcntlaporteBordelle: ijiais lapudeur ^^'^'^ '
luy a fait quitter en fin ce làlc ôc mipudique nom,pourprcn-
EEEee
770 VNI VER SITE' DE PARIS,
dreauccfon fauxbourg, celuy du glorieux faind Marcel,
9. EuefqiJc de Paris.
porte faiua La leptieruie cft celle qu'on nomme de fainâ Vidor , à
caurequcpari.:ciiei'onfortpourallcr à l'Abbaye dz laincl
Vidorjlaqaellecyucuancacilcrebafticdt'ncufdefondscn
comble ^Sc en fuc affifc la première pierre le Vendredy 13.
luiilec, mil cinq cens roixancehuicl;,&i-ucacheuee de baftir
l'an mil cinq cens loixance 6c dix: ainfi qu'il efb remarqué
par cet efcric, qu'on voicgraué au haut d'icelle.
NicoUi^s le Geindre ^rxf. Mercat. 11. lacohiis Keruer, Hierony-
musdeFarade, Vetrus Pou'm , FrAncïfcus d' Auncrgne ^DecHnon*
H. incB. Victor. Fort<.im,inprxJigncmfAc'temreftit. Anno fdutù
tnfiauratJi /. r/ 0 . Ca/oL p. R. fieattff.
Porte faiiid j^a huidiefme & dernière, ioignant le bord de Seine vers
Orient, eft ccfte magnifique porte de la TournellcjOude
fainc1Bcrnard,de laquelle les commoditez publiques de
ceftegrandevilleont encore eftën'agueres accreuesparM.
François Myron, cy deuant Preuofl des Marchands , digni-
té dont les plus illuftres familles de la ville fetreuuenc hono-
rées, comme de la première raagiftraturc publique de la
premiereVilledumonde.Lesdeuxercritsfuiuantsfevoyent
grauez en marbre contre icelleporte,l'vn du cofte des faux-
bourgs fâinclViclor, qui dénote la première conftrudion
d'icelic porte, Si du pont qui eft tout ioignant pourpafTer
le folPc contenant trois arcades de pierre de taille, fans con-
ter le pont leuiSjôc vneautre grande arcade de pierre qui eft
vnpeuaudelà,pârdeiroubsîaquellepafrelariuieredesGo-
beIins,pourentrer enlâriuieredeSeine:& l'autre ducofté
de r Vniuerfitc, dcnocantle temps de la conflrudion du pa-
uillon qui couurc ladide porte.
Régnant Henry IV. Roy de France & de Nauarre , & de U
Treuofté de M. Fran. Myron Confeiller du Roy en fon Confetld'E-
Ji:at,ér Lieutenant Ciuii:&de l Echeumage des /leurs P.Saincfot
J. de U Haye y G. de Flecelles, & Monfteur N. Relut Confetller a».
Trefor: cejlepo rte é'pont ont efiefaicis ^our la com?ngditép uhliquc
en l'année lôoô.
Du règne du Tres-Chreflien Henry IV. Roy de France & de.
Nauarrcjé' de la Preuofié de Mejsieurs M.Iaccjues Sanguin fieur
deLiury^Confeiller dt^ Roy en fa Cour de Parlement \.Et de l' Ef-
LIVRE SECOND. 77t
cheuinage de M. Germctn Gouffé Aduocat en Udicîe Cour, lean de
' Vaillyjîeurdu Breiil du vont y M . pierre varfaiCi Greffier en l'Ele-
6iion, d" Charles de Charhcnnures Ccnjeillerdu Roy^ç^ Auditeur
en fa Chambre des Cowptes^ ce ^auillen a efîé faicilan rntlfx cens
huiùf.
Ces huicl portes ont cftébafties tout à rentourdel'Vni-
iicrficë du cofté des fauxbourgs, tantpour fa fortcreiïe , que
pour fa décoration &; commodité des liabitans, outre lef-
queliesdu coflédu petit brasdeSeinCjdepuislaportefaind
Bernard, en pailant par les degrez faindt Bernard,ôCpar le
boutdu petit Pontjdupontfaind Michel & du pont Neuf,
iufques à la porte de Nclle,elle eft munie ôcrempareede
forts murs de pierre à la hauteur d'vn homme au delFus du
pauë&rez de chauffée, lelquels font occupez pour la plus
part des courts, iardins 6c maifons qui appartiennent aux
Dourgeois'.hormisaux deux bouts verslesBcrnardinSjêv vers
les Auguftins, que le Quay eft libre pour les caroces,charc-
tes&cheuaux, ôcaufîi pour le bois & vin qui f'admene par
eauë. Car d'ailleurs il n'y a que des efcalliers de pierre par
certains endroits , pour defcendre à l'eau , laquelle l'on ne
peutvoirque parées endroits.
T>u ,^ay fain6i Bernard.
LaTournelle ducoftédefâindVicVorf'aupresdelaquel-
leefbàprefent édifiée la porte faind Bernard ) a eftë con-
ftruitcauecfon Quay , par Mefîieurs de la ville, fuiuant les
lettres du Roy Henry dcuxicime, données au camp de Cre-
ueeueur, levingthuidiefme Inillet mil cinq ccnscinquare
quatre. Et eft ain(i appelle à cr.ufë du Collège des Bernar-
dins qui en eft proche.
En l'InucntairedeMaiftrelean PoufTepinfol. 96. cftfaid
mention des lettres dudict Roy Henry fécond, du vingt-
çinquieftiie de May mil cinq cens cinquante cinq. Signées
Henry. Par le Roy en Ton Confeil, Bourdin,pour continuer
dans l'Eftc prochain le Quay de iaind Bernard , autrement
dicl de la Tournelle , 6c y employer les plus clairs deniers du
Domaine.
Miiçs en la féconde layette, fous la cortc de Trois P.
EEEce ij
771 vnive;rsite' de paris.
Du J^ay (ks Au^gujtins.
Anciennement le long du petit bras de Seine, qui paiTc
pardeilbus le pont iaind Michel, 6c i"cll:end iufques à la
porte-deNelîe,»! n'yauoit point de muraille du coftë des
Au<^uilins:ains feulement v-fiefauiraye, à l'ombre de laquel-
Ieleshabitansdef*ari5rouloientpromeîier5c rafraifchir en
efté. Mais pource qu'en hyuer le débordement des eauX
Venoitiurquesdansîesmaiions de ladideruë: le Roy Phi-
lippe quatriefme di£l le Bel , commanda aux Preuoft & Ef-
chêuifts de Paris > de faire ( ou plufloll continuer le QjJayja
commencé) degroflTés murailles en toute diligence auanc
l'hyuer, pat les lettres patentes données in Regali Ahhatia.
BentdMdri^ , iuxt.i Pontîfaram ( qui eft MaubuiiPon ) le 9, de
luin 1311. èc fi^nees />er Cof^dlîtfm (f. de Riuo, Lerquelle.sronc
au Threfor de l'hollel de Ville, en la deuxiefme layette
Cottees double D.
De iHcfteloti Colkge de fiïn^ Denys.
L'an 1263. Rcuerend Père en Dieu, Matthieu Abbe de
aind Denys en France, print à cens 6c rente des Religieux,
Abbé 6c Conucnt de laincl Germain des Prez , certaine pla-
ce de terre lize au terrouer de Laas, tenant d'vn codé au iarr
dindes frères de la Pénitence de îc(usChriû:,auirement dits
Sachets, &: d'autre à la maifon de Meffire Gilles, dit'le Brun^
ConneftabledeFranceroùillitbaflirvnemaiion pour lo-
gerles Religieux dudit(àinâ:Denys,quandilsviendroienC
à Paris, &: mefmes eut permiffion defdits de fai n cl Germain^
de faire conllruire vnc Chapelle en iadiéle maifon, fans tou-
tefois y pouuoir aûoir cloches, ny cimetière, êciauf tout
droiAparrochiâl, &:àla charge de vingtfols parifis de chef
de cens. Et en 1 an 1268. ledit Abb'éaehetaencoresderdi(^^
de fainâ: Germain certaine mafure S: appartenances , char-
gée enuers les fufdics d'autres vingt fols parifis depareil cés^
Etdepuisenlan 1299. les bons Abbez ù. Religieux d'alors
ne fongeans qu'à l'augmentation de 1 honneur de Dieu 5c
prou^t de leurEgHife, ôc lion àrtrine totale d'iceUe{'com-
L I V R E s E C O N D. 773
me font maintenant les Commendacaires^acquircnt de fur-
plus vniardin jd'vn nommé Pierre de Columna, lequel leur
futadmorty par lefdics deiaincl Germain : àlaçharf^e de 2.5.
folsparifisdecensja iuftice dciciits lieux, haute, moyenne
6cbafre,&:cous droids Seigneuriaux dcmeurans aufdits de
S.Germain, comme il fe peuc voir pai les tiltres qui font au
threlordcladide Abbaye de S.Germain.
En l'an 1451. du règne de Charles 7. la France eftanc en-
corcs toute en troubles , l'Abbc dudic faincl Dcnys ne peuc
à caufe des voleurs & mauuais garnemcns qui courroienc
partoutc la France, tenir fes alTuesenla ville de S. Denys,
Ck: demanda permi'lîon aux Religieux dudic faincl; Germain
de les tenir en Ion hoftel qu'il auoit fur leur terre & feigneu-
rierfans toutefois pour cepouuoir prétendre aucun droicl
deiufticeefdits lieux, & de ceen bailla lettres aufditsdcS.
Germain, dattees de l'an fuldid.
De l'Hofld d'Hercules.
Au coin delà rue des AuguftinSjdu collé qui tend au pont
faind Michel, il yavnegraniemaifonappellcevulgairemcc
l'HoftcI ou maifon d'Hercules: pourcequeparles falles &:
chambres j&anffi extérieurement le long des murailles d'i-
celle, les proucfles de cet ancien Héros y Ibnt dépeintes.
- Meffireleandela Driefchc Prefidenc en la Cham.bredes
Comptes àParis, fut le premier qui la fît bâflir. Et en l'an
j 484. le premier iour de Septembre il Ta vendit à Médire
LouysdeHalermin,Cheualier,iieurdePiennes,ConfeilIcr
& Chambellan du Roy de France, Charles 8. Et neuf ans
■après, c'eft à fçauoir en l'an 1493. le i). luin Jcdicl acque-
rcurlareuenditaueclesmeublesde fer ^ de bois, dont elle
eftoit garnie,au (ufditRoy pour la fomme demil liures tour-
nois. Ce contrat pafTé pardeuant les Notaires, Florent
rHuillier,6cEftienneRoufreau,l'anôciourquede{îus.Ety
, en a copie au threfor des tiltres &: enfeignemcsderAbbavc
.X defaind Germain des Prcz, layette féconde des grandes ar-
^1 ' moires, cotteeladitccoppieau dos C. 24.
[jî; Depuisle RoyLouys 11. a donné cefte maifon à Reue-
|j| rend Père en Dieu, Antoine du Prat ArcheucfquedeSens,
. 6c Chancelier de France. Laquelledoiti ladide Abbaye, à
E E E e e iij
774 V N IVE RSITE' DEPARTS,
caufe de l'office de pirancier 25. foh panlis de fonds de ter-
re. Commeappercparvnecopiederacquificionfaite^ôw ex-
pédition de la chambre des Comptes, en l'an 1509. Nonob-
iknclcditChancelierdeft-undionneueu, Antoine du Prat
Seigneur de Nantoiller,& PreuoO; deParis en aiouy depuis.
Et iceluydcccde,il appartient main cenantà les héritiers.
De la ruéDauphine.
Le pont Neuf,ainfi que nous âuons difcouru à la fin du
premierliure,auoit elle bafti pour padcr plus commodé-
ment de r Vniuerlite en la Cité & en la Ville, fans faire vn fi
Jongchemin 5cdell:our,conimeon failoicauparauanc. Car
pourpailcrdesfauxbourgsfaincl Germam vers le Louure,
qui cit de l'autre coflé de l'eau, il falloit rcm.onter le long
de l'eau iufques au pont faincl Michel, & l'ayant pafîé auec
1 e pont au Change,il falloit de rechef faire encore autant de
chcmin^&idefcendrclelonçdelariuiereiufouesauLouurc.
D'abondantiesCaroces&eharettes faifoient encoresplus
long chemin ; car ils remontoicnt iufqucs au pont Noftrc
Damepourretournerparapres. Làoùàprelenttouslcs ca-
roccs&cheuauxpaiTcntfurledirpont commodément. Or
après que ledit pont eut eftéparachcucdebaftir, plufieurs
nouueaux baftiments furent faicls, tant au milieu qu'aux
deux bouts duditpontj pour en rendre l'aduenuëplusfaci-
le,commeauiriplaifante& agréable. Et entre autres en l'V-
niuerfltéjioignantrEglife&maifons des Auguftins,aefté
bafliedeneuf la granderuë de 36- pieds dé large, appellee
communément La rué Baïqhine y éc ce en mémoire de la
naifîance du fils aifnë de noftre defFunt Roy Henry le Grad,
Louys X 1 1 i. à prefent Roy de France ôc de Nauarrc , ôc
pour lors Dauphin de France par droid dainefre,ayantpleu
à Dieu benirla France,en donnant ànoftre Roy vn légitime
héritier de Tes Couronnes de Eflats. Ce qui n'eftoitpoinc
aducnu depuis 84. années, f^auoir depuis l'an 1517. au mois
de Feurier, que nafquit Monfieur François Dauphin, fils
aifnë de François de Valoispremier du nom.
Cefte rue eft accompagnée de trois ou quatre autres nou-
uelles rues non fi grandes ôc fpacieufes , £c Iclongd'icclles
L I V R E s E C O N D. 77y
grand nombre demaifons belles &: fpatieufes, d'vne telle
ltTudure&: ordonnance que la vcuc extérieure feulement
en eft fort agréable. Tous lefquelbaftimensayanseftc com-
mencez ^acheuez du règne de nollredefFund Roy porte-
ront cefmoignage à lapottericc: combien fa Majeflé^a eftc
loigncuxderenibelliiicment de celle ville de Paris, lacapi-
talle de fon Royaume.
Lelicuoii onteffcé faits tous ces nouueaux balliments
cftoitcy deuant comme inutile, eftant occupe d'vn grand
iardm écdeplufleursvieillcsmafures,lefquellespar lecom-
mandementde la Majeflé,ont efté abatues,ôc le lieu rehauf-
I fe&applanidegrauois&immundicesà la hauteur (Se à l'ef-
jgaldulol du pont neuf Oultrc ceaeilë abatu l'Hofteloa
I Collège de S. Denis cy dclfus mentionne, eftant pour lors
tout en ruync & décadence, & d'abôdant cinq ou lîx corps
1 d'hoftel, feruanc aufdics Religieux Auguflins. Lefquels
icftoientàl'aduenueduPontneuf,autrauers dcfquelspafle
; maintenante rue Dauphine,auec des nouueauxbaftimens
; faits départ & d'autre,au lieu des vieux. Et pour la commo-
; dite des Religieux, à qui les maifons appartiennent,en hauf-
fantlaruel'on a pratiqué delFoubsle pauc deux longues al-
léesvoultces de pierre détaille, q.ii palTentpardeiîbubs la
rue ôclefditesmaifons,pouraller librement départ & d'au-
tre fansempefchement, chacune de 46. pieds de longueur.
Enrani5)i.le Lundy 5. iour d'Odobreon prit l'alio^ne-
mcntpourcncloreen rVniuerfitc, les Faux- bourgs dits de
S. Viâ:or,dc S.Marcel, de S.Iacques,de S. Michel ôc S. Ger-
main^dedansrVniuerfitë. Mais ce delTein ed demeuré in-
frucTiueux iufquesàprefent.Ces Faux- bourgs font fi gradi
&:amples,quecommei'ay dit au commencement de ce fé-
cond liure,ils ne font de guerre moindre eftendueque l'V-
niueriitëmefme,hormis quelque place vague entre chaque
Faux-bourg,lefquclleseflant baflies, ôcdcnouueaux murs
ôcfoITez faits tout à l'entour , ils compoferoient vne fécon-
de Vniucrfité,non moins grande que la première.
L'an 1563. le 21. Décembre, va ieune fol hérétique aagé
d'enuiron 22. ans, qui auoitefté quelque tempsnouiceau
Collège des Bernardins, pour auoir rauy THoûie facree
I
n-jG VNIVEKSITE' DE PARIS,
d'entreles mains d'vn Preftre célébrât Mefle au Monaftere
defainc):eGeneuiefueduMGnr,eutlepoingcouppédeuant
icelleEgIile,puisfucpendu&eil:raDgIé,&lûn corps brufle
en la place Mauberc a Paris : Môfieur le Marefchal deMonc-
morency (lors gouuerneurdeParisôclllede France) cenanc
luy-melme main forte à iuftice,auec ceuxde fagardeê^les
CommifTaires ôc Sergents du Chaftelec.
Cinq iours après, vneproceiîion générale fut faite, pour
expiation de ce crmie, à laquelle le Roy Charles 9.afrilta,la
Royne la mère, le Duc d'Orléans, Madame Marguerite de
France, & la plus grand part des Princes, Seigneurs, Dames
&DamoirellesdelaCour,ruiuisdeMel]îeurs delà Cour de
Parlement, des Comptes^ôc delà Ville, portant chacun va
cierge de cire blanche. i
FIN DV SECOND LIVRE
A N T I (^y I T E Z
777
'ANTiaVITEZ
DE PARIS.
LIVRE TROISIESME.
De la fondation des Eglifcs.Chapclles & Hofpitaux
de la Ville de Paris & faux-bourgs d*i celle : infti-^
union du Preuoft des Marchands & Efcheuins
de ladide Ville, du Preuoft de Paris, & des luges
Confuls .
êhelle efloit anciennement t enceinte (^ eflendu'é de U
ZJille de Taris ^t^ en quel temps elle a eftê clofe 0*
fermée de murs four U première (s^ féconde fois y
comme elle efl a prefent. -
E n'ay délibéré en cetœuuredesAnti-
quitez de Paris, de rechercher curieufe-
5^ ment la première origine 5c fondation
^ de noftre Ville, auant le Règne de Clo-
^ uis,preiiiierRoyChreflien.Carcereroic
baftiren l'air & fonder furie fable com-
f/ mel'ondiCjbicn qu'il l'en puifTe trou uer
quelqueprobableconie(5lure,donti'cn
ay rapporté quelques raifons au commencement du pre Y P*^*^^^""
micrliure.Orcll:-il certain par le tefmoignage de tous les pr^emierbon
ancienshiftoriens , queCiouisa cftéle premier Roy des hem delà
Frâçoisquiâcflabiylonfitge & demeure ordinaire à ]?aris: l'^^-^^ *^*
FFFff
778 VILLE DE PARIS,
Écparconfequenc,quetout ainfi que quand après vn long
Hyuerlefoleilreuiencfur noftre horizon, il faicnaiftre les
fleurSjproduirelesfucillesôclesfruids.-auflTiquelaprefence
de cegrâd Roy, le premier de qui les œuures ont eiîé agréa-
bles à la majeftédiuinc, a fait que noftre Ville qui pour lors
n'eftoitpreiquequ'vnnidd'oifeaUjiedis vn petit village ô^
bourgadedesPariiIens,commcn(^a deflors à f'accroiftrc èc
augmenter, dilatan t les iîmbriesdetoutesparts: laquelle au
précèdent, comme affaillie dVn grand froid 6c long hyuer,
jneparoilToitaucuncchofeà comparaifon des autres gran-
des Villes, bien qu'elle fuit deftinee pour eilrevn iour la da-
me & maiftreflfe de toutes les autres Villes : les plus grandes
&peuplees,non feulement de la France, mais de l'Europe,
ôcprelque de tout le monde,ayantpourarresdelà grandeur
Je premier Roy delà Chreftienté, qui luy a feruy comme de
foleilpour efclairerfes ténèbres, & féconder la Iterilité, par
vn ioyeux ôc agréable eftë de profperitc. Et bien que fouuê-
tefois depuis elle fc foi t veuë airaillie de grads orages & tem-
peftcs,& comme proche de fa dernière fin par plufîeurs diui-
fîons inteftines, guerres , troubles & différents entre les
grands Seigneurs 6c les Princes,mefm«mcnt du fane Royal:
fi eft-cc que par l'alfii^ance de la diuine bonté elle eit demeu-
rée glorieufeiufqucs à prefent :6c tant f en faut que toutes
ces maladies 6c fymptomes luy ayent procuré la mort , qu'en
la manière d'vne perfonne fort 6c robufte, ayant rccouucrt
fa priftincfântë,elleeft venue âfe dilater 6c augihenter d'au-
tant plus en toutes fes parties, 6c elpandrc fa renommée par
toutlemonde.
^cUeeftoit lediray donc fiiyuant mon premier defrein,qu'auantle
anciéncmét^ Rcg'^c ^^ Clouis premier Roy Chreftien,la Ville de Paris ne
& circuit, concenoit que la Cité: c'cft à fçauoir ce qui cft enclos des
deux bras de la riuiere de Seine, hormis quelque oombre de
maifonslelong de ladide riuiere 6c des principales aduc-
nues. Le refte, c'eft à fçauoir du cofté de Septemtrion,eftoit
en partie occupé d'vne grande 6c efpece foreft, 6c en partie
d'vn long & fafcheux mareft. Quant au cofté du Midy il
eftoit prefque toutplanté en vignes, 6c occupé de quelques
maifonschampeftrej, comme nous auons prouué auconx^
meucemenc du fecondliure.
LIVRE* TROISIESME. 779
Or la Ville de Paris eftant fi grande Ôcpopuleufe qu'elle Etpourqudî
cil:,ôcd'abondâtdiuirée en trois partiesau moyen des deux *^^P"!' ^^1^^
bras deSeine grad&pecit, cela a elle caufe que 1 o luy a baillé i^^^^^
diuers noms , appcllâs le quartier de la ville de Paris du cofté
dupctit bras de Seine/'«///^;r/?/^/,pour eftre particulièrement
la demeure desgês de fçauoir,& amateurs des bônes lettres
ôcqui s'ocupcnt principalement à reflude:6c ou font ba'
flis tous les CoIlege5,&lesplus anciennes Abbayes ôcMo-
cafteresjvrayesmailbnsd'eftudcayans les moynesôc reli-
gieux elle les premiers qui ont embraiTé 6c chéri les fcicnccs
cômei'ay prouué en Ton lieu.Quant au quartier de laville de
Paris du cofté du grand brasdebeine, cenomdcr///^Iuy lie
priuatiuement demeuré,pourla diftindion dece qui efl en-
clos d'eau, qui s'apellcencores la Cité du mont Latin C/W-
/^, nom gênerai de toute Ville clofc de murs , ou aultrcmcc
remparee & fortifiée, & auffi du quartier de rVniuerfité,
pour ce que de ccfte part il femble qu'habitent particuliè-
rement les gens les plus ciuilifeZj&qui particulieremetfonc
eftat d'amaiFer biens & richefles pour la fplendeur de leur
xnaifbn.
l'ay dit que le quartier de la villedont nous entendonspar^ Quel cftoit
ticulierement traider en ce troifiefme liure , eftoit en partie ^^J^i" q*iûr.
occupé d'vne grande Foreflj&d'vnlongmareft, ce que ietier de i»
vientmaintenantàprouuer. Premièrement il apparoift par ''^''^*
les Commêtaires de Cefar , qu'en ce lieu efloient de grands
mareftsjOus'areftcrcntles Gaulois pour empeicher l'armée
des Romains : & bien fouucntjCftanc pour lors leslieux fore
bas la riuiereyalloit bien auanten campagne. CcqueGre-
goire de Tours ("ancien âutheur Ôcirrcprochable) efcrit mef-
meeftreaduenudelon temps, &qucladide riuiere inonda
tout iufquesà S. Laurent,qui efloitdefia bafti.
Telleslbntlesparolesde Iules Celarhure 7. de fes com-
mentaires, parlantde Camulogenus AulercusDucdes Pra-
gois. Is curn Ammaduertiffèt yfer^etuâm efftpaludem , ^h£ mflue-'
ret in Scquanam^ atijne tlitmi ommm loctim m&gnoùere impediret :
hic confiait ^riofirofqtie tranjttu frohtbere conftituit. Ccfluy-cy
feftantauifcqueie marais qui l'alloit rendredansSeine, ne
fcpouuoitparfernullepart, &. flancoit tout ce code là, ('y
voulut camper en dehbcrationd'empefcherlepallàgeaux
FFFffij
7So VILLE DE PARIS,
noftres.Le mefnie Ccfàr déclare vn peu après que la Ville de
Lutccefutbruflee par ceux dupaiSjde peur que IcsRomains
l'en emparaflenc , en ces termes. Hoft-es re cognittiah^Sj qui à.
M elûduno prof /(gérant ^Lutetiam inctdi^fontefç^. eius oppidirejcin-
dt tuhent: ip/i profeclia pabide m ripi^ Seqitcin^} regïone Ltite-
tU contra Labieni cafira confidunt^ Les ennemis ayanseules
nouuelles de la prife de Melun par ceuxquieneftoiencef-
chappez/oncmetcre lefcuàLucece,6crompreIespGnts qui
y eftoicnc: hi. deflogcans des marais , T'en vont alîeoir leur ,
camp fur le bord de l'cau^ vis à vis de la Ville, à l'oppoiite de
celuydeLabienus.
Telles fonc les paroles de Grégoire deTours,Iiure (j.chap.
25. Anno ofUuo Childeherti Rcgà ^ ( c'eftoit l'an de l'Incarna-
tion 512. lelon la fupputation de Monfieur du Tillet en fa pe-
tite Chronique ) tantam inimdationem Sequana Matrona£, cir-
] fa Part//os intHlerunty'vt mter ciiiitatem & Bajîlicam S .Lanrent'^
naujragU ftpe contingcrent.
Quandaubois, la Chapelle de S. Pierrequife voitenco-
res deiToubslagrandeEgîiredeS.Mederic,à main gauche,
& qui eftoit anciennement appellee S. Pierre du ^^;/: en la-
quelle fut enfeuely S. Mcderic , après fon trefpas , ayant eflé
depuis tranflaté en vne chaffeeileuec derrière le maiftre au-
tel,commenousdironsenfonlieu, nousenrend fuffifanc
tefmoignage.
D'abondant fertencoresdepreuuc , l'ancienne chapelle
de Noftre Dame des bois ^iox^nànt laquellefut depuis édifiée
l'Eglife defamde Oportunei comme aufn la vieille Tour,
quicftau milieu du Cimetière de S. Innocent qui s'appelle
la Tour du Bois^^le Chaftcldu Bois dont nous parlerons cy a-
pres au traidc de S. Thomas du Louure,6c aufïi de la maifon
RoyalleduLouure.
Le Bois de Vincennes, Scie bois de Boulongneautrem5c
de Rouuray,i'vn du coRé de Septentrion, (5j l'autre du co-
llé d'Occident, faifoient encores part & portion de cefte
ancienneForefl: durant nos dernières troubles , qu'ils ont
efté defertez 2c gaftez par le commun peuple, prefî'é &: con-
traint par la grande difettcôi carence de toutes chofes.
Commentii T)epuis Childebertfecond Roy Chreftien fonda l'Eglife
babiîï..^ de S. Germain de Lauxerrois,à laquelle il donna vne grande
LIVRETROISIESME. 781
cflenilue de terre &pâys,qui fut caufe que ce quartier là, le
peupla fortenpeu de temps, cômenous prouuerons enlbn
iieu, tellement qu'vne grande partie des Egiifes ôc Chapel-
lesduquartierdela Ville dont nous traidons, dépend &
relcue de ladite Eglife. Dellors au'fi cftoit balHe à l'autre
boutdela Ville, TEglilb de S. Gcruais &; S. Protaisi&au
S^ptemtiion, celle de S Laurent,dont dt fait mention dans
Grégoire deTourïliuce6.ciiap. 9. &: depuis furent bafties
cellesdcS.Medcric de fainde Oportunc.-foubsieregnede
Dagobert celle S. Paul des Champs , par Saind Eloy , Euef-
quedeNoyon , auec vn cimetierepourles Religieufesde
l'Abbaye faind Martial en la cité:foubs le règne de Loys ôc
Lothaire, la Chapelle defaii]d.GcorgelezChampeaux,de-
puisfecondedemeurcdesMaglorians. Et linalemcnt l'an-
ciene Abbaye,àpreIentPrioredefaini2:Martin des champs
futreparee& ediheedeneuf, parHcnryprernieriàiaqueile
luy ôcfesTuccelfeurs donnèrent vne Ci grande eftcndue de
terre &pays,queplu{ieurs EgiifcsÔc Chapelles dépendent
dudit Prioré, c'efi à fçauoir depuis laind Laurens aux faux-
bourgs faincl: Martin lufquesà faind; Jacques de la Bouche-
rie, auprès du grand Pont , comme nous dirons en Ion lieu.
Etaind la ville s'efttouliours augmentée foubs les Rovs
fucceffeurs de Clouis,inais neantmoins cela n'eftoitcncores
réputé que les faux- bourgs de Paris , iufques au temps de n
TM 1- * A ni 1 i> /- ^1 Premier©
rhilippe Auguitelequeienlanii5)o.ou iiii.ht remparerdeciofture^c
forts murs 6c folTez toute l'enceinte de la ViUeffelon qu'elle •'^^'i'^-
fecontenoitpourlorsjàrefgalderVniuerfitéjencommen-
^antaubord du ileuuedeSeine,visàvisdelatourdeNefle,
où eftoit baftie femblablemen t vnehaute tour , qui depuis a
eftcabbatuë,aupresdelaquelleeft:oitIaporteduLouure;6<:
de là en continuant la porte faind Honoré, qui cfloit pres^
Ja rue Tire chappe,la porte Quoquillart en la rue de louy, la tjmoir.c*'
portefaind Euftache en la rue de Montmartre, la porté de de ce nom
BourçôsineenlaruëdeAIontoreueiLlaporteauxPeintres^"'^''"'^^'^'^
t-rrL-n» 1 r ■ r{ -Kf ■ -ii "aide de S.
en la rue laind Denys,la porte laind Martin au coin de la Maur: car il
rue du Grenier fain d Lazare, la porte du bourg l'Abbé en la "''^'^ ^^^'\^^
rucBeaubourg,laporte fainde Auoye en larueneufue dul?n°c°pafér-
Temple, la porte de Braque en la rue du Chaume, laporte^cax.comme
Barbette en la vieille rue duTemple,Ia porte* Baudets près J^js^^^ç'JJ^'
FFFff iij vnspeiieur.
7?! V I L L E D E P A Pv I s,
lainde Catherine du Val des Efcholiers, 6c la porte des Bé-
guines,autrement des Barrez au bord delanuiercvisavis
de la Tournelle, maintenant la porte laind Bernard. Tous
Iclquels noms de ces anciennes portes de la Ville font enco-
res demeurez elditslieux où elles eftuientiadiSjlouslenom
dcfaulce porte d'vn tel &: d'vn tel lieu> comme il cil faict
mention es anciens regiftres de l'hoftel de Ville , àL comme
nous déclarerons plusamplementcy après.
Or le Roy Philippes Augufte le plaiioic particulièrement
au quartier de la Ville, dont nous traitôs pluftoft qu'ailleurs,
ce qui cepeutprouuerparplufîeursraiions.
PremierementçaefteceRoy qui le premiera faicl bailir
le Chafteau Royal du Louure pour lors hors la ville, & de-
puis enclos en icelle depuis lalecôde clofture : auquel félon
Je tefmoignage de Guillaume le Breton hure 12. delaPhili-
pide,Ferrand Comte de Flandres t'utmispriionnier,auec
grande refiouilîance du peuple de Paris, qui le gauiïbit fai-
lantallufiondcfon nom à la couleur des cheuaux qui por-
toientfà litière, pource qu'ils eltoient de couleur d'alezan
qu'on nomme vulgairementFerran, quafi Ferrugineus equusy
cheual de couleur refTemblant au fer enrouille , ou couleur
dechaftaignë.
At Ferrandus equis veBus forte âuohm
Le clic a dupiici thcmonevehcKtibus ipfum
Nomine quos tilt color ^quiuocabatj vt ejfet
Nowen idem Comitis & equorum, Parijianis
Ciuibus offertuY Lufr£ cUndendus in arce,
Cuius in aduentu Clcrus popiduf^^ trophxum
Cantthus hymnifonis RegifoUmne canebant.
Rigordus traiclanr cefte hifloire en parle en ces termes.
Terrandum njero Partjtos deue^um in tttrri noua extra muros in-
cluftim ar6l<t tujlodid mancipauit .
Cemefme Roy aulfi en Tan de l'Incarnation 1183. ÔLdefon
regnele 4. fit baftir les Halles , comme tefmoignc le melmc
Rjgordusenlaviedudit Roy. F a^ium tfi autem eedem anno,
quodtdem Rex adpreccs multorum^ ^maxime ad fuggejliontm
cuiufdam ferutentts , qui eo tcmpore fdelijsimus in negottjs regtjs
fertraCtandis ejjevidebatur : Farijiisà leprofis ^^tratpJamCtuî-
tatem manenttbt^s , nttndina^^bi&fuisjuccejforibusemit^&tn
ma^n*
LIVRE TROISIESME 7S5
cimtittetrAnsfcrrifecit^fcHicetmfQro quod Cnmpellis vooiturivbi
th deceremO'maximnminfiiîutorum vttlitatem per minifierium „^^^
trxdicitferuientis^ qui in huiufriedi negot^s p-obattfimus erat^ domusnitlt-
du^ti 7nagna6 domos 3 quus vulgus Hdas voc^it ddificarifecit : in^'*^^^''
quibus temporeplftuialt omnes mercatores menés fu^ mundipme
lendcrent , & in nocie ab incurfu Litronujn tttte cuflodinnt. Ad
T7îaiDremetia7naiuîcllam cm a eafdem HaLts iujiit in drcuitnmu-
rttm ddîficari.portasfuffïcientesfieriprxcipiens , qnx tn }7o5feftm-
ver cUnderentur. Et inter mmitm cxteriorcm c^ tpfts Halos mer-
CAtorumftalla ftcit erigi dcfiiperoperta^ne mtrcAtores tempore plu-
Htofo i merccirura cejjdnnty&ficddm-nitm incurvèrent ,
Ce Prince 2;enereux&i'Aii^ufte de noftre Ville fît enco-
res depuis fermer & clore le cimetière de faind Innocent,
iufques à lors fans fermeture; & qui efloit au précèdent hors
la ville, félon l'ancienne praclique, comme rapporte ledid
autheurfous l'an de l'Incarnation 1186. &: defon regnelcy.
Bemultis bonis operibus Chrifitanifiimi Régis Philippt Augusii
hic qu jed^m fatis digna mcmorix fer tb ère dignmn duxtmus. J^a-
diim auîcm die dum Philippus Rex Varifits mcram faceret^perla-
tum efi adaures dus verbum de Cœmeterio , quod in Cnmpellts eîi
tHXtaEccleJîam S. Innocentif reparando. Ccemiterium enim illud
ûntiquitus fuerat pUtea grandis omnibus tranfeuntibus peruia^ ç^r
njendendis mercibus expofita , vbi dues Tartfienfes mortuosfros
fepeltre confueuerant. Sedquiacorpora defunctorum mwus hone-
fie poterant ibi fepeliri propterconcurfiu pluuiarum é' lutifœten-
tis nimiam abundantiam : ideo Philtppus Rex Chrifitanifimus
bonis opcrtbus femperintentus conjiderans hoc opus ejfe honefinm
C;"valdeneceJJarium,prdcepitvttotnm Cœmiterium ctrcumquaque
muro lapideo clauderetur^(irport^fufficientes ipfimuro aptarentur^
quA tn no6lepropter injidtasfuperuenientiumfemperclauderentur,
Confiderauitequidemcelebriconjideratione &pia ^ quod Cœmite-
rium m quo tût millia'virorumfepultaiacebAnt a pojieris Deum ti-
memibus mundifime cufiodirent. Du Chafteau du Louure, ÔC
deccCimetierenous en parlerons plus amplement en Çqvï.
lieu.
En fuite de ce nouuelaccroiflemcntpluficursnouuelles
EglircsfurétauiFibaflies. Caryarriuant denouucaux habi-
lanSjil eftoitbefoin aufli d'auoir desnouucllcs parroifTes. Ec
entre autres en Tan un. la Chapelle de faind lean en Greue
I
7^4 VILLE DE PARIS,
fuc érigée en parroifle pour le foulagcmenc èc commodité
des parroiilîes defaind Geruais^ qui pour eftre en trop gran-
de multitude aux bons iours, ne pouuoient tous contenir en
leur ancienne parroilFe. Sembiablement en l'an 12,3^. fuc
baftieôcerigecdcnouueaurEglireSuccurfaledefaindLeu
faind Gilles, pour les parroiffiens de faincb Berthelemy, de-
meuras au delàdu grandpont, quiencoresà prefenteftvnie
aucc celle defàincl: Berthelemy. Car quiconque eftCuré
dudit lieu , il efl: auffi vicaire perpétuel de ladicte Eglife Suc-
curfale defaind Leu faind Gilles. Et depuis encores en l'aa
1260, l'ancienne Chapelle de faindl lofTe^enla rue Aubry-
boucher^fut érigée en parroifTe.pour la commodité des par-
roiiîîens de TEglile de faind Laurens demeuransdans Pa-
ris, qui furent diltraits 6c feparez de ladideEglife.
Et ainiîfepeuplalequartier delà Ville, lequel au moyen
seconde jgj nouueaux habitans 6c nouueaux édifices fut prefque
k ville. rebalti toutdeneur,c<:deiiors eitoit comme vnenouuelic
ville, ce qui n'eftoit au précèdent que les fauxbourgs de
Paris : aux enuirons de laquelle par fucceffion de temps fô
baftirent encores de nouueaux fauxbourgs, lefquels depuis
la gucrredes Anglois du temps de Charles V. ôcVI. furent
enclos de nouueaux murs , foflez 6c murailles , en abbatant
les vieilles, & comblant les fofTez : ôi font ceux qui fe voyenc
àprcfent en commençant à la porte Neufue au bord delà
riuiere,&; continuant parles portes S. Honoré, de Mont-
martre,faind Denys,faind Martin, du Temple, & fainct
Antoine: defquelles portes & du nouueau accroiiïèment
nous traiterons plus amplement en la fin de ce troifiefmc.
liure.
Orau movcndeccfecondaccroiiïcment.leChafleau du
Louure,les Eglifesdefaind Germain de Lauxerrois,defainc
Honoré & de i'Hofpital de la Trinité, defaind Martine S.
Nicolas des Champs,lamaifon Royalle defaind Paul,der
puis didc le parc des Tournelles, &c maintenant la place
koyalle: l'Eglile de lainde Catherine du Val des Efchohers,
làindPaul des Champs (ainli appellee pour lors, comme
nous prouuerons en fon lieu ) auec les maiions des Beguinc^
6c des Barrez,furen t enclofes en la ville Et n'eut eflc les forts
remparts 2c bouleuers delà porte faind Antoine, ^< auflfi h
veuci
LIVRE TROISIESME. ySy
vcuii & commodité de Ja bafliiie,â caufe deqnoy a efté dé-
fendu de baftir en ce lieu, po/îîbJe que maintenaiic ies faur-
bourgsdelaviUeiroientiufquesàS.-Antoinc des Champs:
lei'quelsautempsaducnirauccJes autres fauxbourgs faincl;
Honoré, de Montmartre, raindDenys,rainâ: Martm&dii
Teinple,pourroiei)tcompofervnetroifiefme ville.
Enconlequenceauffidecenouuelaccroifrementfefaifanc
encores de nouuelles habitations & maifonSjIa Chapelle de
fainct Sauueur en la rue faind Denys dépendant de laind •
Euftachefut érigée en Eghfe parrochiale,pourlesparroif-
ficnsduditlieuquieneiloienttrop eiloignez. Laquelle fut
rebaftie tout de neuf du temps du Roy François premier,en
la fa(5on qu'on la voità prefent : & en telle façon qu'elle efl:
fepareede tous baftimenrs quelconques, tellementqueli-
brementlon peutfairc laproceffion toutàrentourfansem-
pefchementjce qui n'cft point en toutes les autres Eglifes-
Depuis auffi, c'eftà fçauoir en l'an 1578. ;#fi:é conftruide de
nouueaurEglifeSuccurfaledcfaind Roch pour les habitas
du fauxbourg faind Honoré, cftant de la parroillc d c faind
Germain de Lauxerrois, dont nous traiterons en fon lieu.
De lafondatien delEglife Collégiale & ParrochUle de S, Vincent,
dpre/ent di^^ S. Germain d' Au serre ^fres leLouurej
d^ des Eglifes & chapelles qui en dépendent.
T Es Roy &: Royne Childebert& Vlthrogote, outrel'Ab-
-'-'baye de laind Germam des Prez,dont nous auons traiçlé
au fécond liure,firent encores baftirvneEglife lez Paris, en
l'honneur de fainct Vincent: qui depuis a pris le nom de S.
Germain Euefqued'Auxerre: mais en quel tcmpsce chan-
gement de nom a commencé il nous ell: incertain. Seule-
menttrouuons nous que dcsl'an 88y. cefteEglifeeftoitap-
pellee famd Germain, &:furnommee le Rond, ou pour la
façon du bailiment ancien, ou pour quelque autre cau(e.
CarAbbomoynedefaind Germain desPrez,qui a compo-
fédeuxliuresen vers Latins, du fîe2.e desNormans deuant
Paris tait en ladicleannee, en narrant comme ils quittèrent
GGGgg
7?^ VILLE DE PARIS,
le coù.é de fainâ: Germam d' Auxerre, pafTerentla riuiercde
Seine , Ôc l'en vindrenc piller &. bruflcr l'Abbaye de faind
Germain des Prez, il dict.
GermaniTcreùs cûnîe?nntint Uttora fan5ti:
Aeqnïuocïq^ legunty cuiu^facïù bene vefcor.
Ils eontemnenc le riuage de (aintl Germain le Rond : &
choifilTcnc l'autre de meime nom , combien que cela foit
cquiiioque : Car le premier eft Eueique d'Auxerrcôc l'autre
Euefque de Paris. Faut auffi noter fur ce fubjed, qu'il coii'
fefleeftrenourry des biens du dernierfaint Germain ;C«/W,
inq!iit,f,icits beneusfcor.Ç^m eft vn tefmoignage Tuffifant con-
tre ceux qui l'attribuent a l'Abbaye de Fleury ^oufaincIBc-
noift fur Loire. Et le tres-docbe Choppin, hhro j. défiera,
^ ■^^■.^^„^Polittaytîtulos.artk/ilo'j. rapporte le priuilegeduPapeAlc-
cftauiTim'' xandre 3. octroyé à l'Eglile Cathédrale de Pans du 20.
mapopap- ^^^-j y^^ ^^^ où font denombrccs toutcsles EsilifesCoI-
rAli,lib.l9. ... -m: i e a l i
carthaiy. Icgialcs qui cn (Ppendent,cC nommées Abbayçs^prûptcr
conmclum communcm , quem frimitus h ah eh an t. Et entre au-
tres l'Abbaye de fainct Germain le Rond. Qm toutefois n'a
eu iamaisAbbe,ains feulement vn Doyen ôc certain nom-
bre de Chanoines. IcelIeEglifceftoitanciennementenui-
ronnec de fo (Fez : lefquels remplis, ont elle conuertis dVn
cofté en vne rue, qui l'appelle encore auiourd'huy /./ rué des
FoJfeTj. Au portail deTEglife font les ftatues de Childeberc
bc Vltrogothc, auec tel elcriteau récent,^
C'efi childcbert fécond Roy de France Chrefiieny é" Vltrogothe
fi femme y qui findercnt cefie Eglif^-
De laquelle auffi les fuccefTcurs Roys fe recognoifFent
parroifficnsjiuf ques à prefcnt : pource que leur Chafteau du
Louureeneftprochc.
. Il y a en celle EgHre, vn Doyen, douze prebendes,& cîenx
demies, pourles Chanoines. Dcfquelles les vncsfontafFe-
^^ecsauxPre(lres,les autres î^ux Diacres, & les autres aux
Soubdiacres. Et tous doiuent pouruoir de Vicaires pour
fuppleerleurabfence au diuin feruice, ('ils font malades , ou
légitimement cmpefchez : fous peines pécuniaires indicl:es
pour chacune heure d'abfence parle Papelnnocét}. en fon
l'incamatiô pnuilege donné au palais deLateranàRome,ran de fon
iio7. 'pontificatio. le i4.des Calendes d'Auril.Et la caufe de cefte
LIVRE TROISIESME 787
ïnionclion il exprime , ^omamj>rddî6ïra ecdejiaftpus defi-au -
datu r mtntfieria diutnoruwj & alia n<fnnulU in eadem eccU/iaprd -
fumtmtur^ t^ux canomcam corre^ion^.m c:<pofc(mt.
Outre ce Collège des Doyen ôc Chanoincs,iI y a vn Cure
ou Vicaire perpecuel, qui eft tenu d'auoir douze Chapcl-
lains pour dire le diuinieruice à certaines heures, célébrer
MelîcSjOuyr les confenîons, &: adminiftrer les autres Sacre-
ments aux parroilTiens, félon qu'il leur a eflc permis par ledit
Doycn,ou par le Chapitre.
Etpourcequelcrcuenu n'eftoit fufHfant pour nourrir 5c
entretenir quatre enfans de chœur, &: leur Maiftre rReuc-
rend Pcre en Dieu, Louys de BeaumontjEuefque 99 de Pa-
iis,a ordonné, du confentementdes Doyen &: Chapitre de
lâmcl Germain quela Chapelle de faindlacques fondée en
ladiclc EgHfe, foit vnieà perpétuité 6c afFedee à l'entretcnc-
niêtdcldits enfans, parfeslettresdu25. Aouffc 1476.
C'eftoit bien peu de quatre enfans de choeur, pour vnefî
grande 5c vague Eglife: parquoy les Chanoines cntrcprin-
drentd'en nourrir encore deux ;ôc l'ont fairiufquescnTan
1585. que les guerres ciuiles furuindrent. A l'occalion dcf- 1585.
quelles, & aufli de la cheutc du pont aux Mulniers,oùils
auoient vn moulin , à^s réparations du Cimetière faind In-
noccnt,qui auoient coufiédeux mil centquatrevingtvne
liureSjde celles de la Chapelle iàindLeufroyeualuees à fix
cents trente troisliures tournois, 6c d'autres grandes def-
penfcs, le tout montant cnfcmblc , à fix mi! iept cents &: foi*
xante dixneuf liures: llsn'auoicnt peu fournir à l'entrete-
îicmentdefditsMaiftre, fix enfans de cha:ur,ôwvn feruiteur.
Ce confideréjMeffire Henry de Gondy Euelque de Paris,
en l'an i6o5.1ei8. Feurier,a permis au(dits Chanoines dVnir i^oi»
â la menfeCapitulaire la première Chapellenie vacante par
mort ou refignâtion . Ce qui lut confirmé par le Roy au
moisdeMarsdelamefinc année, 6c vérifié en la Cour de
Parlement, le 15. Septea.bre.
Des Epitaphesmnarquables de cède Egiife de fainâ: Ger-
main de Lauxcrroiî-, le n'en raprorrcray que crois. Def-
quelsle premier eft graué fur vnc table de marbre, fcel»
leeconcrelemurqui enceintlc chceur,&:c(l telfoubsles
armoiries du Seigneur.
GGGgg ij
783 VILLE DE PARIS,
Francifio Carneuen^o, ArmoncOy ?u>hili acfirenuû virOy Cui oh
eximiam virtutemyé* morum integritAtem^ Henricus 1 1. GalUa-
rum ReXj & Caîharma Comunx Chanfimifilif HenrtcipuerUem
xtatem i/iform.fadam commifemnt. .^tàhelltfiUif^ artibusegre-
giè mflritcias ^fortiticdmis &pradsntL<ifAmi ,fi^pra omnem inui-
dtamy cUriiît : J^^^ { ^i^odrarius inter pepm.i f/ù xui exempta)
prohitâîem coluit : interma.xima6 augendji rei familiaris opportn^
nitdtes.opes neglexit^ érfiiifemperfimilis vixit^ Philippins H m al-
îtis Cheuernius diuturna &ar5ia necefitudine coniunûtjiimo Ami*
Cû luflispera^isy hen.euolenti£ ergo mœrens jpientifime pofmt.
Anno cId.Id. lxxi.
Vïxit Ann. ^ i. Menf. J^~Dies 15.
De l'autre coftë &: hors du chœur de la rDfdideEglifcjit
yavne autre table de marbre, fur laquelle les mots luiuants
lont^^rauez.
ferenm memoruO'éjmett Francijct Carneuenjiiy Equitts
armonci^viri nobtlisfirenui é^ optimi.
Lefecondeften vue des Chapelles de la Nef de la mefme -
Eglire,où on licauflîcetEpicaphe.
Ann£ Thiian£y (fax pincutate moyum,fnatronali décore ypr^i-
cLirapudicitU é'fœlïcifœcunditate viroprobctta , ift ipfo .etatisfle-
r^ , quodmortAle fu.it Yeliqmt : Vt quod irrmiortde efi confequere-
tîiYy rhtlippus Huraltus cheuernius ^po/f iu/îa funehriad^ corpm
mAtorum fepulchro nie inUtu^mj infacro hoc fecejfu quo ilUjreques
Vei cultrix 4Ld,irefolita.fuity hune quoque tur/îuiumpofuit , commti-
nihus liberU mjiternxpietatis & religionis document urn ae monU"
inentum.
jE.tern£ memori.z vxorls incomparabilù,
Vixit Ann.sS' M en f. 6. die s //.
obyt Anno 1SS4. dte //. lultj.
Le croifiefme edaupres la porte de la fufdicle Eglife.
Cy gifl noble Seigneur le an Bapttfie Ceghiz^o, ha t if de M ode ne
en.Italie^ enfinviuant Seigneur de Bouge yCheualier, Confeiller
ér premier Maifre d'hoflelde la Roy ne mère du Roy^ Maieurd'ho?n-
me dufieur Alexandre de Medicis Duc de Florence : Gonuerneur
pour ledit feur en la Cité de Penné au Royaume de NapleSyô' Lieu-
tenant pour le Pape Cle?nenta Beneuent: aagéde S 4. ans éf neuf \
mois y U décida en- U vilkde Paris y le dûuz,iefin€ de Mars y l'an
de grâce 1S71»
LIVUE TROISIESME. 7^9
Homagium &C fi Jelitatis iurameacum prieflicuai per Magi-
flrum Pecrum Cochon Cantorcm Eccicfix S. Germani
AntifiodorenlisParifienlis, Domino Decano 6c Capitulo
ciurdemEcclefix.
Vniuerfis pr£ fentes litteras i.-^fpecfuris , GiùlllclmHs Hecior in
njtro^ue ture ïicenttatus yBecanus Ecclejix C olkgi.it d Beati Ger-
mani Antifiodorenjts Parijienjis, Salutem in Domino . Noîam
f/iciwus quoddie datdpr.tjentium , dtlecff^sjrater & Concanonictts
nofier Magifier Petrus Cochony Cantoretufdem Ecdefiji , nobts ho^
magium &fidelitatis taramcntum, cfno canfores ipjiiis Eccleji.e no-
bis adcattfam Dctanatusnosirt exhtherejfacere,r^prdfl'are confite-
uerunt & tenentur^modo & forma confi^eîis exhtbuit, fecit^Crprje-
fiitit. ,^Hod cjHidem homaginm 0" fdelitatis iur^ientum ,nos
ab eodem CantorCy fratrCt é^ Concanonico 'nojlrofufcepimns d^ ad-
mifimusjfufcipimufj^ & admit tim us ferprxjèntes: Ipjig Cantori
iura, pr.trogAtiUiti d^ernolumenta Cantorix Pr^tdicîx tradidimus
(^liberauirnus, tradimiif^^ adplenttm O" deliberamus per prxCen-
tesy cjuas per fcribam dicîjù EccleJJje Beati Germnnifien ô'Jignrriy
figillog.^ noftre figilUri iufimns C^fecimus. I>atiim Parijiusin locû
CapituUri dt5îx Ecclejïx. Anno IXomini i s 14. die Mariis 2 s, I5'4'
Menfis Aprilts,
J/fy^/^rf///;» De la Fontaine.
Deux ans après Claude le Grand prouucu dei'oîîîcede 151^.
Chantre. prefta vn melmefermenc. Ecauilî maiftre Graciaa
Caulier en l'an iy<^o. le 10. Décembre. Où au lieu de ces
termes généraux, Modoér forma confuctis , il eft dicl ygenibus ^5^^*
fexis.^Ô' manibus iunÛis hîter mnnm noflraSyfcilïcet Decani.
A S. Germain de Lauxerrois doiucnr eftre quatre hauts + ';'^"" ^^-
Vicaires: dont les deux iont à la nomination 6c collation '^*"^""
dudit Chapitre :& les deux autres, l'vn à la nomination du
Chapitre de faincl Mederic,ôc l'autre à la nommation des
Religieux 5c Conuent de faincb Victor. Qui^to us ont mefme
droict ^cfeance en chœur. Leur charge e(l de chater ôc célé-
brer h MelFe dans ledit chœur, 6c faire l'ofiiceenlaplace
des Chanome-s. Outre iceux, il va quatre basVicairesrainfi 4.'o*s Vkai-
nomraez,pource qu'ils n'ont feanceciu'auxbafTes chaires, "**
6c les premiers aux hautes chaires.
• GGGgg iij
I.
2..
75© VILLE DE PARIS,
Sommaire du Concèrdat faitenîrs les Boy en & Chanoines de S.
Germain de Lauxcrrois d vne fart , Et les Margutllers & Par-
rotjTie'ûs de ladtcfe Eglife^ de L'autre. Confirmé far Arrejl du
?. Aottfi i4S(f. & du re^nede Charles fcptiefme ^4.
Accorde efl que les Marguillers & Parroiffiens feronc
faire coûtes les reparacions de i'Egliie-.Ecles Doyen &
Chanoines en payeroncietiers: quipourceia feront appel-
iez aux marchez qu'ilenconuiendra faire.
Seront tenus d'entretenir en bon eftat ie chœur de l'Egli-
fc dedans & dehors, le Clocher & les Cloches. Ecles Doyen
tic Chanoines payeront ce que les cinq grofTcs cloches 6c
deux petites dudit clocher coûteront en cordes, braycrs,
grcircs,&: lalaiie de celuy qui \qs vifite & meta point,
j. Lcidits Doyen ô<: Chanoinesiouflicndrontà icursdefpcs
les il ures, veflemens , ornements, Chappes, Chafubles, Tu-
niques, Dalmatiques^inge^Croix, Calices 2c loyaux, Lumi-
naire,Tapiirerie&:nattedudit chœur.
4. Etpourayderauxreparations de i'Eglife, chacun nouuci
Chanoine à fa réception, payera aufdits Marguillers 2c Par-
roiilicnsllx hures parifis, par les mainsdefdits de Chapitre.
€ Itemiefdits Doyen & Chanoines leur payerontpar cha-
cun an aux quatre termes à ParisaccouftumcZjS.liurcspar.
de rente non rachetable.
^ Aulîi maiftre îean Chenetcau Doyen a donné à l'Oeuurc
d'icellc Eghiè,{îx liu .par.de rcnte.payableaux fufdits quatre
termeSjôcrachetableauprisde douze liures pour liure-.felon
les anciennes Ordonnances.
îl Penfuit au liureManufcript très-ancien Cdonti'ay tiré
ce quedelîus) vn reiglementpourlepns desMelIes, ferui-
ces, conuois des trelpalTez&lonncrie,queie croyn'auoir
lieu pour auiourd'huy, que les viures5<; au très choies nccef-
rairesàrhommcfontaugmenteesde pris des trois parts, de-
puis cent cinquante trois ans, que ceditrciglemcnta eftç
taid.
15^0. L'an 15 éo. par arreftdcla Cour de Parlenicnt du vingt-
DnCioidrc ttoifiefmc Auril,il fut permis anxDoyen&: Chanoines de
S. Germain, f^j^^c^ GermaîD dc Laux(jrrois,dc faire clorre de portes le
LIVRE TROISIESME. 791
Cloiflre d'iccllc Eglife pouricur tranquillicé 6c reureté,ayac
remôllré que toutes lesmaifons qui y font leur appartiennêc
excepte vne, de laquelle le propriétaire n'empelchoit ladi-
te cloffcure. A la charge toutefois de refcruer audit Cloiftre
lieu certain hors la clolture acceilibleà toutes heures ,tanc
dciourquc denuic1,àceuxquiauroient befoin des faincts
Sacrements, où reiideraquelqu'vn de ceux qui ont charge
delesadminiftrer.
LeRoy Henry 5. âcaufede fon ho{leI&: maifondu Lou-
lare , en l'an i 5 8 1. çrint en fa fauue-garde 6c protection les j,gj^
perfonneSjbiens&facultez, de Meilleurs de S. Germain de
Lauxerrois: comme premier parroiffien d'icelie Eglij^ÊC
aufîi pource qu'elle a efté fondée par fes predcceil'eiA ^^s.
Lan 1607. le 5. iourdeMarsMefhsurs de faincl Germain 1^07.
de Lauxerrois accordèrent qu'il fut pris fur leur Cloiftre , ., .
cinq toifes de profondeur, furl'efpefTeurd'vn mur, réduits rcferuoir'
àneuftoifcs& demie de largeur, entre les deux gros murs, pom les
comme il fe pourroitellendrc de l'vne des mailonsà l'au- po°mpe da
tre. Le tout pouryf.iire conftruireôc bailirvnbaffin pour pont Neuf
referuerleseaues de la pompe du pont Neuf de cefte ville ï ^y^'^°^.^
de Pans: ielonic pourtraict ce pian communique auidicls
iîeursdu Chapitre de la part du Roy, par Médire lean de
Fourcy , Confeiller du Roy en les Confèils d'Ellat & priué,
ficintendantdesbaftimentsde fa Majeilc, aux frais éc def-
pens de fadide Mai efté . Lequel feroit faid en façon de ba-
Iuftre,ayantau dclFus vne forme de gallerie voultee d'vne
voulted'areftedelahaultcur de du rets de
chauflec en amont. De laquelle lefdits Chanoines pour-
roiencdifpofcr,encequineferoitpreiudice à ce qui i'eroïc
érigé pour le feruicedefaMajeflé. Et iî aucune chofeeftoic
démolie ësmaifons dudit Chapitreprochcs de la place, foie
pourlechangcmcntdes portes des maifons ou autrement,
fc s mutation s &: changements fefcroient aux frais 6c defpës
defaiMajcftë: comme auihlereftabliiTemcntde la Croix en
autre lieu commode Reproche qui fe pourra trouuer. Et au
cas qu'à l'aduenir on démolit ledid referuoir d'eaux : eft ac-
corde que les matériaux demeureront aufdits Chanoines,
comme propriétaires du fonds.
CecontraftfutconfîrméparleRoyenlamefme année le
16. duditmoisdeMars.
mon
75>i V I L L E D E P A R l S,
Do la galle- ' Auditaii Mellieundc raiiici Germain de Lauxerroisccd-
necouucnc (jurent aux Mareuillicrs GKelle£o;lifc viicplace/aifantpor-
fcruantpour riondeJeurCloiiue,aprcndrecoiitre le gros mur ncutdu
lacommu- Rcuefliâire, retournant en forme d'ElquieriCjiufqucscon-
tre icpremier gros piller, qui lert à porter la voulte qui cflaii
deuant du grand portail d'icelleEgliic. Et que pour feparcr
Jadideplacejferoitfaitvn mur a dix pieds & demydugros
mur, en ce compris l'eipeflcur duditnouuel mur, pour taire
•vnbaftimentenfoimedegallcrie^auxderpcsdclafabriquc:
pour reccuoir les parroiilicns à la làinde Communionjêc nô
J appliquer àautre choie. Etmoyennantladidepermiflion
l^^arguillcrs & leurs fuccefTeurs feront tenus de payer
amutÉChanoines par chacun an à toufiours deux fols pari-
iîs de cens, droid foncier & feigneurial , ôc vingt Hures pari-
iii de rente annuelle & perpétuelle admortie. Qui ne fc
pourra racheter par quelques Edicts ou ordonnances qui
luruiennent. Et lera le premier payement au iour faine); Re-
my 1608.
Ce contrad a efté homologué en la Cour de Parlement
le 11. Décembre 1607. à la pourfuite des Marguilliers, félon
qu'il efloit ftipulé entre eux.
De l'BgUfe Parrochtale de fatnci Euflache.
L'Eglife parrochiale defaind: Euftachc eft fort ancienne, I cuj
& la première qui a eflé baftic au foula gem.ent de la gran- 1 me
de Eglilcfaind Germain deLauxerrois. Car elle eftoitainnlmj
nommée dés le temps que le Roy Philippes Augufte fit clorel de
la ville de murs ; car d'icelle retint le nom la prochaine por-l ^',
te de la ville, comme i'ay remarqué cy deuant. Ce n'eiloitl mo
au précèdent qu'vneChapelle dépendant dudit S.Germain,! ^^
dediee en l'honneur de lainde Agnes Vierge 5: Mart)TC,la-r '
quelle depuis aefté engee enparroifTe^ôc eftmaintenantiâj
piuspeupiecôc riche de Paris :rcfcrué la collation d'icelleJ
&. droids de Curéprimitif aux Doyen & Chanoines duditl
S. Germain. Pour lefquesmaintcnir,ils y alloient ancienne-
ment faire le diuin office aux quatre bonnes feftes de l'an-
née, ôcleiour de fainde Agnes, le 21. Ianuier,&rcceuoient
le luminaire & offrandes elditsiours. Ce qui depuis a efté
commué à quatre cents liuies tournois, que k«r bail le par
chacun
LIVRE TR.OISIESME. 793
chacun an le Curé ou Vicaireperpecuel de S. Euilachc, 6c il
ionc exempts d'y aller faire l'office.
Quanta la fuldidc Chapelle de fainde Agnes, l'on tient
quVn certain Bourgeois de Paris nomnaé lean Alais i'auoic
iondee ,en laDsfaclion d'auoir cflé premierautheur 6c fer-
mier de l'impolld'vn denier pour chacun panier de poillbii
^uifevendoicaux Halles, pour cftrerembourcc de certaine
ibmme qu'il auoit fournie promptenicnt au Roy: Auquel
requérant puis après qu'il luy pleuft aboHr ladideimpofi-
tion, il y euil vn autre, tant f'en faut,quicn obtint la fer-
me,lâqueilede temps en autre f'eftencherie félon les occur-
rences. Ce que ledit Alais preuoyantbien,l'enattrilla& af-
fligea de telle (ortc, qu'il en mourutde regret ôc contrition,
ôc ordonna eflre enterré près de la /ufdite Chapelle didc de
Saindc Agne$,qu'il auoit fondée, au lieu où les ruifîèaux des
Halles viennent couler iufquesàprefent. Et au lieu de tom-
be vne longue pierre que l'on voit encores, fut mife audi(5fc
licUjquifcrtmaintenantdepont en temps de pluyc, com-
me le nom de Pont Alais qu'on luy donne , ne lemblepoinc
y contrarier.
Lei9.iourdumois d'Aouft 1551. Mefiire lean de la Barre
Prcuoll: de Paris afleic la première pierre du nouueau bafti-
mentdel'EglifefaindEuftache qui fe voit à prefcnt, 5c oc-
cupe vne partie de la Nef. Ce fera vn des plus beaux bafti-
mensdel'Euro]pe,l'ilpeutefl:re parfaici commeilaefl:écô-=
mencé. Car rien ny manque pour ce qui efl delà pcrfeâ: ion
de l'architedure. Toit pour le haut exaucement, les fenefrres
^louuertureSjôcaufTirenrichiiTement des diuerfes frifcs 5c
moulures de toutes fortes & façons. Toutefois pour la gran-
de defpence qu'il y conuicndroit faire,il eft demeuré impar-
faici iulques àprelcnr.
Quant à la Chapelle de la Pvoyneoùeftoientcy deuanc
les filles Pénitentes, qui cft en la parroiiTe de (ain£^ Euftache,
voyez ce que i'en dis cy après en fon lieu , ôc femblablcmenc
ce que i'ay dit au fécond liure de la Chapellede laintc Marie
Egyptienne, en traiclant des Auguflins, qui cil aulîi en la
mcime parroiiîc.
• HHHhh
79+ VILLE DE PARIS,
De lEglife ranochide fdinct Sauueur.
T 'Eglife Parrochiale de faincl Sauueur qui eft en la rue S.
-*-^Denys,n'cn:oic anciennement qu'vne Chapelle dépen-
dant de laincl Germain de Lauxcrrois: mais au moyen du
fécond accroifrcmenc delà vilje, dontnous auons fait men-
tion au commencement de ce liure, tant de monde vintà
réhabituer aux enuirons de ladite Chapelle, qu'à leurinftan-
ce^pourcftre trop elloignez de fainct Germain de Lauxcr-
rois, elle fut érigée enparroifTe. Et pource qu'entre les Vi-
caires perpétuels, &: Icidits de fainct Germain il y auoitfou-
uent procez pour la portion congrue : Alain Cardinaldu
tiltredefaincle Praxede,& Légat en France, auclorizé du
PapeCaliilie 3. par bullesdonneesàRomeenlan 1455. ^^"^^
ladicle Eglifedefaincl Sauueur au corpsdudit S. Germain,
tn fnpplementn7n ^'/V7/^, qu'ils difoient auoir efté beaucoup
diminué par les guerres.
Mais celle vnion a elle cafTee par arreft du premier Auril
\^6o. ^^uontiim ( vt ehgdnter fcnhit Renatus choppinus lib, 2.
de facra Vôlttidytitulo 6. art. 8.) minus necejfarUrationes pr'nni-
tus impulcYAnt Bcdejiafiicos prsfecfôSy ^vt fncY<.i illa heneficiajïmul
collïç'drcnt. ideofi m his alijfue puhlicam Ecclcjt£ difcipli/îdmfpe-
ctantihusy non toUiîtùrproHOdindi ex abufufdcult.u qu^rattcumque
temporïs JiUntic .
Mcflieurs les Doyen êc Chanoines de faincfl Germain de
LauxerroisnelaifTcnt d'aller tous les ans en procellion en
kdiclie Hshfe de fainct Sauueur.
De lEglife Succurfale de fainct Roch aux faux -bourgs
fïiin^l Honoré.
EN l'an 1578. al. 1^87. l'EuelquedeParispermicauxha-
bitansdufauxbourgfaindHonorédebaftirla Chapel-
lelainclRoch. Eta ordonné que le Vicaire de S. Germain
fera tenu d'y auoir vn Chapellain, auquel les Marguillers
payeront quatre vingts liures parifis par chacun an, pour
J'cntrctenir. Maiftre Ro2;er Dwfchcuert Doyen de lainâ:
Germain deLauxerra|^,pretcJantneantmoins que c'eftoic
à luvày mettre vu Chapellain lauoitintcntéprocez pour ce
LIVRE TROISIESME. 79f
difFerent, des l'an 1590. contre maiftrelacqucsCueiiiy Vi-
caire perpétuel de ladidc Eglife, lequel depuis peuaciié
vuidc au profit dudit Vicaire. .
De U chapelle ftiriU Leufioy Abbé.
La Chapelle de faind Leufroy,qui eft au bouc du pont
au Marchand, & proche du grand Chaftcllet, appartient à
Meilleurs les Doyen &, Chanoines de faincl Germain de
Lauxerrois : lelquels y conllituenc vn Chapellain qui y eil
logé, 6c reçoit ce que la dcuotion du peuple y apporte, tant
en luminaire qu'autres ofFrandes,6c en fait par chacun an
deux centsliures tournois aufditsiîeurs: qui y viennent faire
l'officeleiourdela fefte dudit glorieux iainct, qui ell le 21,
Juin. Ils ont eu cefte Eglife par efchange du Fort TEuefque
( & non du Four l'Euelque, comme d'aucuns prononcent j
qu'ils ont quitté, ou pour le moins le lieu, a rEuefqueds
Paris.
Quand il y faut enterrer quelqu'vn, c'eft le Curé de fainâ:
lacqucsdela.Boucherie qui le fait, & en prend les droi^ls,
pretendât le fond déterre luy appartenir, 6c non à Meffieurs
deiàind Germain de Lauxcrrois: lefquels fils conduifenc
vn corps iufques à la porte de i'Egliic , ils f en retournent in-
continent, 4cfiejf€nttn terra aliéna.
SainclLeuhoyelIoit natif de l'Euefche d'Eureux,& rc-
ceut l'habit de religion à Rouen, 5c de là il l'en alla auec pcr-
mi{îîon,eftudieràCondé le Chafleau,qui eftau meimedio-
ccfed'Eureux, depuis à Chartres, & en fin fe retira en fon
i^ays,aulieudit Z4 Creix Jatnfl 0//f;?,pour Audonen , près
.L village de Cailly, où il commença a conllruire vn moi^a.-
llerc,quidcfon temps fut toufioursappellc La Croix fainci
0/z<f;;, &enfut Abbé. Mais après fon decez on le nomma
La Croix S. Ze-z^yrt;^, & retient encore ce meline nom. Il eft
entre le chafteau dcGaillon&: EureuXjdîftantdel'vn ôcde
l'autre de deux lieux: 6c fut du tout ruiné du tempsduRoy
Charles leSimple,par RhoUo prcmierDuc deNormand:e.
Les Religieux auoienrpreucnu ce delaftre, êc l'eftoientreti-
rez en noilre ALbavedeS.Germain des Prezauec le corps
de leur patron fàindLeufroy,qu'ilnousontlair{é,en rcco-
gnoiflancedu bonttaicTiemenrquenous Icurauonsfairpar
Ipnguesannees. Outre cequenousauonsprinilegedudiâ;
H H H h h ij
Zatinè eu
79^ VILLE DE PARIS,
Koy, datte de Tan ii.de ibn règne ( qui eflfelon lafuppnta-
ti\on du Tillec , de l'Incarnacion 920. ) par lequel il vnic &
incorporeà perpétuité ladite Abbayede la CroixS.Leufroy
à celle de fàincl Germain des Prez.
En Tan 1^91. le (eptiefine lourde luin, nous auons donné |
à ladide Chapelle de faindLeufroyvne 'partie de Tvnc à^s
coftes dudi t ùincl à rinftance ôc deuoticuie requcfte des ha-
bicans voifins, &: rpecialcnienc du fire Denys Toftee , Orfe-
ure,noftre intime amy.
De la chapelle aux Orfctires.
La ChapelleauxOrfcuresdediee en l'honneur de fainch
Eloy( qui eiloicdecemefticrauantqued'eftre promcu aux
Ordres facrez ) eflà Paris en la rue des deux Portes, tendant
du bout d'en bas à la rue faind Germain de Lauxerrois. Et
dépend de MeiTieurs dudit faind Germain. Elle a efté reba-
iHe tout à neuf en l'an 1550. des deniers des maiftres Orfe-
ures. Il y a vn Chapellain,quiefl tenu d'y dire vne Meife
baiTe tous les Dimanches. Et pour cela il eft logé,ôca6o.
iiurcs de gages par chacun an.
De rEglife Collégiale de S. Thomas dit Lotittre.
CEfte Eglifc a eftc fondée en Fhonncur de S.Thomas
Archeuefquede Cantorbie&:Martyr,par'B.oberc pre-
mier Comte de Dreux, fils quatrielme de Louys le Gros^.
Roy de France 6c (uffifamment rentee pour quatre Chanoi-
nes preftres. Depuis le nombres efté acreu, comme il fera,
dit cy après.
Ce Comte deccdé/a femme Agnes ComtefTe deBrenne^
craignât que ceftefondatio ne fut altérée ou du tout eftein-
te,euc recours au iainâ; riegeApoftorique,&: la fit confir-
mer par le Pape Glementj. dont elle obtint bulles en c^s^
termes.
Cleraens Epifcofus ferims fermrum Z>^/, Dilecils filifsCanoni-
cis Ecch'Jix fkntit Thom.ede Lotiftrea falutem ô" Aposlolicam bene-
di6ltonem. Infiis fetentium de/ideri/s facilcm nos conHcmtprjthe*
re cûnfènfum,d^ vota qtu a rationis tramite non difcordant, ejfecitt
profèaaente complere. Eapropter dilecii in Domino fîl^ , precihm
iuclinaù nabilîs fœminjt Comitijjlt Brayji , pojjy^iàncs & redditm
an
rc
LIVRE TROISIESME. 797
à Roherto Comité qaondam mdnto fuo ab ipfa & liherîs eius in
ileetnofynam ecclefid veflrdconceffos : S ci lice t Curiamjn qua erant
ddific.itajlahiiU , vt ibi co/i(rrHeretur hofpiiale : Partem vin^ulti
{vulgo ^dn "Verger) inter hofpitale & Cnnonicos attinTentis ^ A
cUufiro quod efl ante ianium eccUfix , vfqtte ad extrcmitatem
mûri .y & redditHS adfiijlctati&nem quatuor Canânicorîifacerdotitm L' Abbayeic
mancHtiHinin decimisde Trciaco. Cdlidco, & de Braya : Et centurie ^ G^rmun
fiiidos Farifienfts monet.t apud l'iilam nouam S^ Georgij annuatim p ay a 0 us 1 <-s
tn fefto S.Remigij perfoluendos. P'incam etiam dr arpentitm ter- ^^^ ^ acaufe
r^^qttJt iacent extra mur os pr^edi^i loci S. Thomd {Jtcut ea iufie dudft^vmc
(^fiae centre a^rfi. 1 f oj^idet is ^& in eorum fcripto Autentico conti- neafuê.
netur ) EccleftJt vejlrd ancioritate ^poJloUca cenfirmamus , ér
prdfèntis fcripti p.îtrocinio commt4niryius . Statnentes^ vt nullt
omnino hem mit liceat hanc p.iginam nofir.i confîrmatidnts infiin-
gère , vclci aufu temerano contraire. Si quis autem hoc attonvtare C'efloit r
prxjumpfertt : indtgnatîonem ornnipoîentls Dciy&Beatoritm Petrt Sz^^^zm.
f>- raultApofiulorum etit-sfe nouent mcttrfitrtim.Datum Laterani ^^s^.
jhtimo Kalendoé Angufit^ Pontifcatti^ nofiri anno fecundo.
Le Roy Philippe Augufte a confirmé la fufdite fondation "9^'
& dotation par les lettres patentes feellecs du grand feel en
cire verde,pendant en fil de foycôc dattces de l'an 1191. & de
ion règne le ii.
Le lufdit Robert Cote de Dreux , eut de fa femme Acrncs
cinqfils& vnefîlle,lpecifiezpcirlean du Tillet enfon Re-
cueil des Roys de France, en la branche de Drepx, page jj.
Laifnë fut Robert le Ieune,aurri Comte de Dreux, lequel
aucc fa femme confirma la fondation de fondit père, chan*
^eant feulement les dixmes aiîignees fur les feigneuries de
Torcy , Cailly , 6c Braye,à des cens 6c rentes fur certaines
maifons de Paris.
Le Pape Innocent 3. par Bulle de l'an deuxiefme defon
fiegc( qui eftoit de l'Incarnation 1199.) ^eu.Feurier aprins 1199.
fouslaprotediondu fainci fiege les perfonnes oc biens de
fainc1ThomasduLouure,6c Ipecialemcnt ce que leura lé-
gué leurfondateur Robert, premier Comte de Dreux.
lean Duc deBrctaigne, 6c Comte de MQntfort6c Riche-
mont ,auoit vn hoftelaupres le lieu des Chanoines de fain6k
Thomas du Louure , appelle de toute ancienneté La petite
HHHhh lij
7^8 VI LLE DE PARIS,
vZ?/YM/^/?f, lequel il leur donna purement ôciïmplcment: A
la charge de prier DieupourIuy,iafemme&; ies enfans^ôc
leurenficexpediwvlcccresteJies qu'il i'cnluit.
Iû.wncs Dci gratis BrttannU Diéx , MoiitiifdYtis d^ Riches
mondt.t Cornes , Dilecfis nofiris Decane & Cafitulo Ecdejtx Col- -
legiAtd final Thomd de Lt^para.PariJIis falutem d^dileciiotiem.
Nouerint C" cttncîis pitc^J euidenter , quod nos attente confidc"
rentes , G" îi^ nofrri fecloris ara rcuolncates quod vos qui no^h
dicg^. cina dinmiim ofjicium vigiLinter injifittù-, & Ecclefni vefirx
frjidîcta hachnus fer progénitures noftros Brttanmx Duces fun^
diiti ejlis partterô'dôtati yd^ imejfahiles pro falute fidelium apud
, Deu?n preces ejfundttis y ac miffarum dr ditiinGrum officiorttm
folennia iugiter cekbratts , vefîrcij. Ecclejta infik Jeptajeu mœutA
dcmus nofir.t^feii hofpitij nofiri olim Farua Britanma. nimcupatd^
fi tuât a extftit. £lux quidew dov^us nofira de pr.(Jer^ti ruiKoft
ac inbabitahilà& defertci {prch dolor) exiftit. Injra cuins feptA-
fen manfura^s , annuente Chrifiopotentiy ddifictajeii tardinos xdi-
fîcare vobis &dtct£ veflrx ecclefe^ fmciuofos cupïtis : Nosproinde
ad vos d^' veftram ecclefiam pr^fatam gèrent es prxctpue , d^Jpiri-
tualii dcuotionà affccfum, cupicntcs terrena in cœlefiia , O' tranfi-
toriitindterna fœlici commercio conimutare : ad omnipotent ls Bel
O'beatifiimxvirgtnis eiusgemtncis Mari£,& Bcaîi ThomjepatrO"
Jii vefi ri ac omnium fancfoYum d" f^^^cl^rum laudem d^ gloriam,
Acpro nofira & chanfiim^ confort i^ nofir<z , ne en on charifiimi pri-
mogenittyd^ aiiorum liberorum nofirorum remédie C^ falute : Et vt
cire a diuinnm officium eo ferucnttus &deuotius imendatisyquoper
charitatis dona Ecclefiam vtfiram in fuis necefiitatihns ccnfientis
aiiquâliter adiuuariidiciam domum feu hofpitium nofirum ab ohm
parua Britania vulgariter nuncupata libéra d^ immunis ab omnt
onered^firuitutejicetruinofum , d^pro maiore parte demolitum,
propr.îfenti totum circa d" extra in ambitu df circuituprout fe com-
portât y cumfuùappendittjs , confrontattonibus & iardinis^tcrra d^
ma f uns an te d" rétro & ex omm latere , cum caetera franchifiis , H-
bcrtatibuSyiuribuSy d' pertinent^ s vniuerfis per vos d^ fuccefiores
vcfircs Decanum d^ Capitulnm diclxEcclcfii/i ex nunc inpcrpetuurn
quicîc libère d'pacifîcc tanquam in manu m or tua perpétue tenen-
dum d'pofiidcndum îcnoreprdfentiumypietatis intuituprc 'Dec y ac
in puram d" perpetuam eleemofiynam ex nofra mera liberalitate
pure & irrenocabiliter vobis dr ecclefiu pr4idict<it concedimus &
LIVRE TR.OISIESME. 79P
donnmns : Kihïlde^rxdufis crga nos aiu nofiros retmenîes , 'vos
Ô' ecclefïdrn ve/lrampr.edi^am in corpornUrn rcnlem d^ aéfua/em
fofjeftonem vel qunfi domus feu hoffittj iuriumd. d/^perlinentU-
rumprxdiciôYuynponernus & inducemus per conccfionem ncflra-
riim prxfentium hterarnm. Domum t'ero (juam Pet rus de Nan-
netis infrà mœnia feuffpta dicîi hojpitij titulo locatif aut ex auen-
tione. uel aliter dicitur pojsidere cum fuis pertinentes , adtcllen-
dam omnem c^iluînniam o?nneg^ duhium^in "veflrtirn drdiâla ec-
clcfd vtilitiîtem connecfi uolumus : ç^ in prxfenti, conceftone feu
donatione 'noftra totaliter contintmus . ISIon obflante arranda-
tione feu locatione quACumque^per procuratores nofiros for fan hac-
tenus fucfu, feu ht cris fuper id comefiis : qtt^s (y contenta in eis,
on'incfj^ alias & finguLts diflraciioncs feu alienationes qualiter-
cum^ue & à quihufcumque fici^is tenore prdfentium caffamusy
irrttamus é' annullamus , ea^j^ decernirnus ér declaramus nulliiu
cxiflere rohoris effcaci.e l'clmomentt. Et infuper DominumRco-em^
confanguinsum noftrum^eius venerabiles Confiliariosé' offîctanos
fuppliciterO' attente requirimus & rogamus , quatenm vos dr Ec-
cltfiam veftram prx'dièlam { fi fuper hoc fuerintrequifiti ) inpofef
fione pacifica donationis d" concefionis in prjediflorum manu te-
neantyCuflodiant d^ conferuent ^feg^ exhibeant, contemplatione
noflrayergAVos inpr.rmifis fitiorabtles d' benignos. ^.^^ onmia
O'finguLi njtfirma d' siabilta permaneant : pr^eflntcs nojims per-
^ctu.e concefionis é* donationis liter^ts yfgilli nofri iufimus ap-
Kfione muniri. Datum Guerrandi Anno Domini 142S. diefecun- 14 18.
da menfis Eebruartj. Signatum , \ç\\z\-\,Etfignaturn fupraplicam.
TerBominum Dueem infuo confdio.vos Dominu Comitem Stam-
f.iYumy Aobatem de Bello loco, Magnum Magiftrum hoff)ittj, Archi- '
diaconumdedeferto^&plures alios prjtfentes, Plefèis. Etfo-HU-
tum in iera viridi^fub cor du lis viridi rubei & albt colorum.
^ Depuis ce don faid, & en confideration auiTi que leur
Eglife eft en la cloilure de la petite Brecaigne, le nombre
des prébendes fut augmenrcdefcpt: qui font alternatiue-
mentàla collation du Roy ScdeTEuelque deParis. Ecquac
aux quatrepremieres/onJcesparRobert Comte deDreux,
il n'y a quclcRoy quiy pouruoye. Le Doyen Tupernume-
raire eft eleu parle corps du Chapitre, compoié de vnze
Chanoines, comme dit eft.
Sco V I L L E D E P A R I S,
Cefte pctice Eglife Collégiale a communiqué fon nom
àvnebelieruë,oùt.'llceil[rituce,preslagallerieduLouure,ôc
l'appelle h rue de S. Thomas du Leuure.
ColmeGuymier,iadis Chanoine de ladicle Eglife , en fon
commentaire fur la Pragmatique randion,T'///^/(?^^ ColLitiO'
nthus^fo. çS. îi\i mention expreiîedu droidde collation al-
ternacif encre IcRoy &rEaefquedeParis, desreptnouuei-
les prébendes. Mais d'autant que par laps de temps ceile
alternacion i'eiloit oubliée , le différent qui furuinc en-
tre Maillre lean le Feure, Aumofnicr du Iloy,& Maiftrc
François le Roy er pour l'vnedefditesprebendes vacante,le
premier pourueu par le Roy, & l'autre par l'EuefquedePa-
riSjlarefufcita: ôc fut ordonné par arreddu grand Confeil,
Je 26. Fcurier 1608. i^gné Thielment,que ledit le Feur€(qui
auoit eftc pourueupar le Roy en fon tour ) l'auroit, 6c l'autre-^
débouté.
IlyaencoreauChartrairede Meffieurs defaindThomas
du Louure plu (leurs tiltreSjfaifants mention comme le nom-
bredes prébendes eftacreuiufquesàvingthuici, lequel de-
puis a elle réduit à huicl, fans celle du Doyen, & ordonne
que tous egallementparticiperoientauxfruicls.
Louysle Ieune,filsdeuxicime de Louys le Gros Roy de
France, & fucccffeur en la couronne, receut (àind Thomas
de Cantorbie exile en Frâce pour euitcr la tyrannie de Hen-
ry fécond, Roy d'Angleterre ,vfurpatcur des droids de TE-
glife: &: le fit receuoir &: traicter honorablernent aux Ab-
bayes du diocefe de Sens, Pontigni & fainde Columbe, par
i'efpacedefixoufeptans.-iufque^àce que retourné en Ion
Archeuefchéilfutmartyri(éle 29- Décembre 1171. & de fon
aage 55. Commeileftefcritenlafindu troifiefmelruredefji
vie& paffion.
Et au iiure4.chap.4. il eft mentionne qucleditRoy,ayant
entendu fon martyre, & les miracles qui fcfailbientàfon fe-
pulclirc (contre la coullume des Roys de France quineforJ
tent de leur Royaume, fi cen'eft pour debeîler leurs enne^
mis & infidèles )paiîé la mer, l'en va en Angleterre ,&apre^
auoir fait fes dénotions auec larmes au monumêc de ce glo-|
rieujc Martyr, donne vn précieux calice d'or à l'Eglilc d<
Cantorbie & cent muids de vin de rente annuelle ôcperpCrP
tuelk
1 i
LIVRE TROISIESME. Soi
tuelle pour célébrer fàfefle. Cela eft inféré au Breuiairc
nouuei de PariSj partie i. ou Eftiuale, fur le lo.Iuilkc, dédié
a la trannacion dudic S. Thomas.
Auprès les Quinze vingts, il y auoit anciennement vn cios de !»
grandclos, dit le clos delà petite Bretai^ne.deuantleCha- petùcBrc-
Itel du Bois,contenant certaines mailons, terres, iarains,c< chailclcîu
vignes : (urlefquels lieuxMelTieurs les Doyen & Chanoines Bos.
de Taind Germain de Lauxerrois pretendans droiddediii
mes, mirent en procez le détenteur lean de Valenciennes
Lequel rccognoiiïant la vérité compofaaucc eux pour ledit
droicl à la fommc de huicl ibis pariiis, payable au lour faind
Remy. Cet accord confirmé par arrell de la Cour de Parle-
ment duy. Septembre i^j^j. 14-^^.
De S. Nicolas du Louure.
En l'Eglife 5c ceinture de fainct Nicolas du Louure il y
auoit anciennement exercice des lettres, & des cfcholiers
rentez,quenous appelions bouriiers rlefquels lean duBcl-
lay 104. Euefque de Paris, en l'an 1541. érigea en Chanoines:
& doiuent ellre neuf auec vn Preuoft, pour chef. Nous
n'auons peu f^^auoir la fondation de ceftc Eglife, tant pour
fa grande antiquité , que au/ii pour la négligence de ceux
quien ont l'adminiflration&gouuernemcnt, bien que l'en
aycfaitparmesamis beaucoup de diligence. iediscecy,non
pour les ofFencer,mais les inciter à contribueràceiabeur
pour l'honneur delà patrie, ôcreuerece de leursfondateurs,
; i'i) aduient que l'on reimprime ce liurç, ou que l'on y face
5 addition.
j Fondation de l'Egltfe Saine} Honoré.
j En l'an 1104. NoblesperfonnesRenoldChereyScSibiL '^^4'
le fa femme, donnèrent neuf arpens de terre affis auprès les '
y/ murs de la ville de Paris, cctenans au chemin de Clichi. pour
j, y baftir&rcncer vnc Eglife, comme ils fîrent;&:ell; celle que
f, nous appelions de faincl; Honoré. OdodeSoliaco,7i.Eucf^
j que de Paris a confirmé cefte donation par fe^icures, qui
, fonttelles. • .\, ."^ . ^
j ODO Beigratia Varifienfis Epifcoptis, Gmnilus pr.cfenfes Iite-
jj r^ wfpechtrts in Domtnojaiutem. Notumfaamus ijuod Rtnoldus
^y çhereiHij nouan arpcnnos terr^Jitos prope mures Parijknfcs,
\V ■ lllu
IlOJ.
SFôi VILLE DE PARIS,
fa^frvinm quji tenait ad ClMy Weshyterio Capelit in sadam ter-
ra faei en dx cemefitin perj^entam deèmojyriam. Ita qiiodihî fie?ït
mafurd&totnmctmiteriuîn. Ce^ftfsde fnâfi&ls illis ertt eiâfdem
trcsbyterij. Super hoc dhfeymtidof^dtild t/î manu n&ftra^dedtt ipfe ô*
SthtlLi "vxorfffà^ é' iGànnèsjràkr ciHfdeMy& Gilia vxor loannis.
loannes atitefh Paîinerim Miles jÔ[ Itiltàna. vxôr fua.ykqtiiym
te ne bat dicfos Jex atpèiinos t&rV^t phfni^i adfcxfihdûi anfuales
ptesbperofttpradHh "MediviatetH totins tufis, qiloddtfundo terr.t
proàenire ûinnibitsMàdis pdtej? , {faluo cefîfrtfAo.fex fdltdor/^tn irt
Hlîs fekdrpenms ) m pcYpnitatn ekùMofynam conceJferuHt : Et de
hoc tenendô fidefn cor'pôrxliter pr.tJiitcYunt . H de laudauertmî
(tiam Roberttts de Molehto épater dicri Iulianjt , & Rûbertus fi-
lms Roberti de Molento . Et de hoc tenendo fidetn in manu noflrA
dederunt. In cuius rei tefiitnonium prxfentem cartham nojlrojï-
gillo fecimus roborari. ACfum Anna Dùminï 1204. Ponttficatus
fiojlri ànno nôno.
L'an enfui Liant^Meffieurs les DoyenécChanoiftesde $.
Germain de LauxerroiS à Paris, & lé rrcftré dudit lieu (qui
auiourd'huy l'appelle Curé 5OU par vn nom moins conten-
tieux, Vicaire perpétuel ) ont donné conrentemcntà l'ele-
d:ion de cefte Chapelle, à ptefent dide Eglife. A la charge
queleChapellainnouuellertièntinftitué viendra prefterfer-
inent dé fidélité deuaiit lei fufdits. De n'vrurpetlesdroids
parrochiauXjfànsleconfentèmentduPreftrc ou Curé du-
dit faind Germain, & du Cheuecier, qui eft lé Secrétin. De
commandera tous les habitansdfcfe retirer fut peine d'ex-
communication en la mcre & principale Eglife dudit fain(^
Germatn,aux quatre feftes folennelles de rEgUfé. C'eft â
fçauoirjàPafques,àlaPentecofl:e,àlaTou{rainds,6càNoel,
&.au iour delafefte faind Germain Euefque d'Auxerre,ôcc.
" les lettres de celle pérmiiïîon font telles.
Bec anus fanUi Germani Altif^iodorenfis , totum^^ eiufdem ec-
clefix Oapittihm , Ofnfiihmprdfèritts Itteras i^/petfàris faluîeih
inDàniinx). Mt)iierint vniuerji y qwod prope pàYtam PanfienfeM
fecus viani pey quafhiturad tUdjy (qui locus efi iûfra, termines
parrochit Beati Germani) concefimtu ^difcan Capellam,înhoù
etiam confentiente Martino prcsbyteYo S. GeYmdni, Capdlantis
antem ipfitis capell.c nobis d^pfesbytero S. Germani quo tiens injli^
tttendusfuertt in CApelhtJidtUtiiîe'm facere nnchitdY intcrpojtti
LIVRE TROISIESME 805
iMYAntento y /^md de nnllo mtrçmùut fe qnod ad ius parrochiaie
pertinent : mjl de ajjenfu d^ "jçluntAte presbyten S. Germant (^
Capkertf. Et quod m omnibus diebus Dommicis proximis an te
qmnque fefia, annualia Pafchaj Fentecofîen , Natale ^fcfium om-
nium San^tfirum^ &feftum S. Germant^ in ipfa Cape lia Jub e:çC0m -
jKunicAtiomdenunciAre debcbit yVt.omnes adfu-am matreni eecle-
Jîam veniant yér ei tanqttam mat ri eccleji^ reddmt fdeliter fiia.
nmnera. Prdteredfi qua parrechtanorum S. Germant ad C apel-
Umillampropter Furtficationemy nuptia4 , njel fepulturamj "jcl
Mtamcaujam adius parrochtdeJpeUaNtcm ventre elegeritjpropter
hxc exequendd potent accéder e presbyter S, Germant :nec etpQ-
teritcontradicere Capellanusjjora tamen competentijqud magnum
damnum non pofitfaccre Capeliano. Curam autem propri.tfecumt
manentts famiUjt in domojiia habebity ABumpubLice m Capitula
nofiro Anne gratis 120s.
In iine légende huius ecclcfix habetur.
Monemusi&ièjecramustn Domino y &in remtfionem peccatârum
"vefirorum iniungimusy njt nj^nerabilts Matran4 SibilU^ q.uA in ci-
mtate P^rijien/t nuper in. honore pr^dicli conf efforts Honerati ht-
norahilem confiruxit ecckjiamjin QraiiontbHs&eleemofyms veflris
memoriam hah^atis : vtcum ipfamenedem reciptatisÀ Dorninç iit
tempère retributionis.
En la mefme année les Prieurs de S. Martin des Champs ^^oy,
& de S.Deny s de la Chartre, ont odroyé aufditsfondateurs
vnarpentde terre, par ces lettres.
Notum fieri volumus vniuerjis pr.efèntes Ikeras inj/?e6l».ris,
quodconcefimus RemlioChercy d^ StbilU njxori eiuf njntimAr-
pcnnum terrdde cerffua fanctiDionyfijdecarcere^ affenfu fratùs
nofiri loannis -etu/dem domus Pnoris ab omnt redditu & cenfu &
exaâlione exempt am d^'quiciamy ad ddtjicandam eccUJiamÔ-ctmi-
îerium (^ domum proprij s vfibus presbyteri necejfariam. J ta quod
infrà arpennum tllum nulli laico Itceatddtjicare autmanjionem ha-
here. ^uod njtratum pcrjifiat prxfentem carthttlam chyrographo
diuif^m crjïgilli noftrt muntmtne rohoratam in tefiimonium .eis
iradtdimus, Acfum anno gratix 120s .
D*abondanr,€n l'an ii09.1es Prieurs defdits lieux ont ced- 120^.
dé auxfondateurs(u(dits trois arpents de terre contiguz à
TEgli^e'^ cimetière de S. Honorérmoyennant cinq lois pa-
rilis de rente annuelle 2c perpétuelle baillez au Prioré.deS.
iiiii ij
:?<y4 VILLE DE PARIS,
DcnvsdelaChartre,encoritre-e(change. Le contra d eft
tel. '
Notumjît omnibus tAm frxfoitihué qukm futur Is^ cjuod ego frot-
ter Fuko, Prïorfiincti Martmi de campis totufcjue eiufaem loci con-
ucntus cfuiîtJuimas ccclcfidfancil Honorati Parificnjis très arpen-
nos terrd , qui funt iuxta ecclejiji, prjtdi5lx cernitenum libère &in
perpctuum ab ommhus qnx nobtsperttnebcint^ ^llfi^f^ frntrïs nofiri
loannts Trions S, Bicny fit decarcere, de cnius cenjîuaerat prxdi-
ifa terra. Et ob rcmuner/ittonem tanti benefic^ , & maxime pro
remedto animarum fuarurn, Renoldus Chereyus é* Sibilla vxorftfa
dcderuntm eleemofynam ecclejrx fanch Diony/ii de carcere^ afi-
gnauerunt quinque folidos Partjienfesjingutis anms fuper domum
dcfunctt Vu ait en de Mellento apudCampeaux Jitam reddendos in
NatdtDomini. J^odvt ratum& inconcujfurn permanent ,prx-
fentem CArthamfigilli no fin muniminc roborauimus.
Acium Farifius.^Anno gratiA 120p.
Le corps deladite Sibillefondacriceeftinhumëen cefte
Eglife de faincl Honoré. Ecpareillemcntccluy de Monfieur
Snnon du Morrhier,Cheualier,Seigneurde Villicrs,deBou-
dcne, & de laTour en Champagne. Qm^eftoic garde de la
Preuofté de Paris, lors que l'Angloisfut receu en France.
Cefainâ; Honoré eftoide quacriefmcEuefqued'Amiens,
&,fa fefte aduient le 16. iour de May. Voyez le Catalogue
des Sain 6t s, ///'. 2 . r<?/>. Sj.Demecharem libro 2. de facrifïcioMiJft.^
cap.i6. & Baronium m Martyrologio ly . Cdl. Iimtj.
S es facrezofîements font en la fufdiclc Eglife Collégiale,
en vne Chalfe d'argêt 6c cuiure doré, de façon fort antique.
Au mefme Cataiogueliure7.chap.137. trâi6lantdefdind:
Firmin, auffi Euefque dudic Amiens , il deriue ceftc didion^
Ambianum ab ambitufluminis^ quodhanc ciuitaîem a Huit.
11 y a eu trois autres faincls Euefques,qui ontporté ce nom
deHonoré.
Le premier cftoit Euefque d'Arles, en Laiin Arclatenfis .^^
d'iceluy eftfaitmentionau Martyrologelei6.Ianuier.Com-
me aulli apud Mantuanum lib.x.defacris diebnspag. isG.
Le fécond Euefque de Milan, mentionné au Martyrolo-
ge le S.Feurier.
Et le troifieimc fut Euefque de VcrccUcs, remémoré le 18»
Octobre.
LIVRE TROISIESME. 8oj
D(t Collège des bons En fans près fâinCt Honoré.
C'^Orrozet efcript que du ceps du Roy Charles 7. lacques
Cueur marchant de Bourges, 2c depuis argentier de
France('e'ellà dire Threfoner gênerai^ fondale Collège des
bons enfans, Scia Chapelles. Clan-, en la rué S. Honoré. En
laquelle Chapelle giftÂTelFire Geofroy Cueur Ton fils, qui
crcfpadal'an 1488. Ûe la fortune :diuerrc de ce perfonnage,
voyez rhiitoiredcBerryjdcIcan Chaumeau,liure 4. cliap.
2. ôclcs grandes Annales de France , liure cinquiefme chap.
io6.&:i33.
Ce Collegeacfte long-temps fans exercices iufques en la
1609. ou i6io.que Meilleurs deS. Honoré l'ontachepcëdes
propriétaires: &à caufc qu'il eftoitprefque en ruine, edant
vieiî&caducy ontfaicreballir3.ou4. beaux corps d'hoftel,
^déplus ont iHpendié deux hommes dodes , qui en cefte
année 1611. à la S. Reray, ont mis affiches par les rues de la
Ville, 6c ont commencé à faire leçon , comme l'onfaidés
Collèges de T Vn iuerficé,L* vn en la première Clailejôc l'autre
cnlatroihefme.
Anciennement les Parilîens auoiëc eftably quatre efcolles
deux grandes 6c deux petites , aux deux bouts de leur Ville
c'eftàiçauoir en deux Eglifes 6c en deux Collèges. Les E-
glifes font celles que l'on llirrtomme de S. Nicolas, l'vne en 1418.
la Ville quieilS. Nicolas du Louure, mentionné cv dcuant,
ôc l'autre en l'Vniuerfité qui eft S. Nicolas du Chardonnec,
QuâtauxCollegesce font ceux iufquesàprefent qualifiez
àzs bons enfans,rvn auprès S. Honoré mentionné cy defîus
t<. l'autre en rVniuerfité , auprès le Collège du Cardinal le
Moine.
L'on infère de là ,que rVniuerfitécftoitjadisefparrepar
toute la Ville de Paris, 6c non confinée au recoin qu'on iuv
afîigne maintenant , comme les delTufdicles Egliles ôc Col-
lèges, 6coutre'Ce l'Eglife de faincl Germain de i'Auxcrrois
ditel'Eichole, nous en peu uêt fournir defuffifan ce preuue.
6cmefmequctous les Monafteres où le Redeur faidor-
dinairemnec fcs proceffions, il ne les y faid fînon entant
qui'is font du corps defa petite République.
lllii iij
Soé VILLE PE PAR IS,
Del'Eglife Parrochiale de Samci CeruMs^
Ô" Sain ci- Prothats,
FOrtunacus EuefqucdePoic^iers, lequelaercritlaviede
faind Germain Euefque de Paris,entrepluiîeurs miracles
faidsirintereeirion dadicSainvSb, au chapitre 67. rapporte
^cloy cyvrayemeiiî digne de racinoire&: bien remarquable.
C'eit qu'eftantvniour CD volonté d'aller faire ies prières en
J'EgliledcfaindGeruaisôdaind Prothaisâ Paris, aufqueJs
Saincts il auoit vne particulière deuotion, comme il tef^
moigne au 57. chapitre , il trouua les portes fermées. Mais
ayant demandé les clefs, & voyant qu'elles ne pouuoienc
aucunementouurirlc pefle delà lerrure qm les tenoicfcr.
inees,il lit deflus le ligne de la Croix , ôcaulfitoil miracuieu-
femcntfedefermalepefle,6c les portes furent ouuertes, à 1
quoy ledit Fortunatusadiouile auoir efté prefent. Telles
iont fesparoles.
' Item mm PAvifiis ad bafdtcam pmcicrnm GeruAjii& ProtaJH
crandi caufa procej^tffety iannis ohj'eratts, ingrejftts illi negatus efi,
Ttinc requifitîs cUmbus^nectamen ip/is aperientibuSiJicUle refe-
rauit peffilum fa^o fi^naculô crucis. Stupor nAmcjuc ammos tn^
HAjit pYdfenti miraculo , aperiri feilicet potmjfe de virtute , quod
claui duce non potuit. Hxc quecpie veneranda ^prxfenîe me^gefié
fnnt.
Ce qui demonftreclairemét que cefle Eglife cfloit fondée
& dediee en Thonneur des luldits martyrs deuantlan 578.
Car en icelleanneedeceda ledidraind Germain.
En l'an ii4i.Gâleran Comte de McllenouMeulanfdiilani:
de Paris de neuf lieues) voulut veoir tous les tikres Se enfei?
gnemensduPrioréconucntueldeS. Nicaife, Archeuefquc
de Roiien ^ martyr, fondé audici Mculan par fcs predc-
ceiïeursComteSj&rcgi parlesreligieuxderAbbaycduBee
'cn Normandie. Et les donations mentionnées efdidstilr
tresil reduiten vne carte fortample fignec de la main, &: (ei»
Ice de fon grand feel, laquelle commencepar ces mots. >i
• Sxpf centmgne folet , vt hene gefld paretum perturber fuccefsU
fliorum : dum de rébus eccelfui DcicolUtis mmtujuffuicns adbibc^
L I V R E T R O I s I E s M E. 807
tuY tcfiinm cautcU^ v cl non fupcrefi carta viuAcior. Hoc at fende ns
igo Gaieranns Cornes Melicnîi viderc & relegere uoLu cartdi CT
TnHnitiOf^.es qn^é hdbeh.vjt mon^uhi apud Mellentum in Eccleftd
BcnttNicafn MartyrU diuiniicxciihifs mfijlcntcs yfuperhenefïctjs
tidem mon^ficrio tamjfcrme quam perp.nrem meum , velper aUos
anteceffores me os dîu:rjîs temporitus coUat.ts, Comedo igittértn
nomme Chriftt lefu, & pcrpetiso iure corifîrmo poi^idendum Beato
N icnjio & Eeccenfibus monachis in tpjîus ecdcjia Dcofamitln/itibris
îeloneumy&c. Ec après aiioir exprimé pluficiirsdonanons,il
f'cniuir. Ccncedo nihilomtnus, &Jigillt met rnu-nitione cenfirmo
X>co&ecclcfu Beati Nicajit lyiartyris ^ Ecdeji.u S. GeruaJii&S.
ioannis, qiu funt Parifiu tnvico qui dictturGrcHa.
Il n'eft pointfaitmcncion de l'Abbaye du Bec , toucesfois
la nomination ôcprefcntatiôdesCurezerdiclesdeuxE^rlires
appartenoit conioindement aux Abbé & conuent du Bec,
àaux Prieur &Conu^ntde S. NicailedeMculan: Comme
ilfcveniie parles lettres de R, Père en Dieu Pierre Camb.
72. Eucfque de Paris: lequel du confentement des fufdits
crigeaen parroiiTe ladite Églife S. Jean qui n'cftoit au para- '
liant, quechapelle, membre &fecours de ceilede S. Cer-
nais.Ceflefcparation fut faire 71. an après la datte des lec -
trcsdufufditComtedeMeaian.àr^auoirenrannfi.
Lan 12.74 l'Eglife delainclGeruais&iàinctProthaisfut
Tollee de nuit, & entre autres chofesvn larron emporta le
£icrë vafe dans lequel repofoitla faincte hoftie, 5c s'enfuiant
vers S.Denys quand 1! fut au champ du Lendit il commença
à rompre ce facré vafe, & incontinent la fainc^e hoftie s'en-
uolla, vokigeanten l'air après le larron. Ccqu'cftant aper- Yio<^:xt fa-
çeu par quclquespalTantsiugcrent que c'eftoit quelque acti- crée miracu-
ondiuine.&aprehenderentle larron, quiauoicce vafe. De- ^<;"^^"'<="'^
1 i>Aii'ir-oi->v M 1 clleuee en
quoyaduerty I AbbedeiainaDenysily vint auec quelque l'air longue
nombredefcsReligieux:oùil vid la faindc Hoftie incef- ^^p^'^^ ^^
famment voltiger en rair,aumcfme lieu où le larron auoic^^'"^^"
cfté arrcftc. Lequel il fit emprifonner,& peu après pendre
&cftranglcrau gibet de faind Dcnys. Il n'obmitaufîîàen
aduetnr rEucfque de Paris : lequel admiré d'vn {î grand
mcrueille,yvinccnproce/îlon auec Ton Clergé, où fetrouua
auflllcditAbbéauec Tes religieux. Etapresplufieurs hymnes
& louanges chantées en l'honneur du faind Sacrcmec^com*
8o8 V l L L E D E P A îll S,
mclesprocefrion.s pailbiencchacuncparordredanslechap
du Lendit, ladite Holhe ilifpenduc en l'air, vint À delcen-
drcmiraculeufemententre les mains du Cure de S.Geruais
Ôc (aind Prothais, non fans grande admiration d'vne multi-
rudeinfiniedeperfonnesquicftoient prefens. OnUemeat
contention entre l'Abbé 6c r£uei'que,à quiauroitladi(^e
Hoftie, l'Abbé la vouloit auoir^ comme ayant efté rccou-
uerte fur fa terre.- l'Er.cf que pretendoit rauoir,comme ayant
efteprife dans là ville. Fmablemcnt fut accordé entre eux,
qu'elle demcureroitau Curé de faind Geruais,comme à luy
appartenant jd'autant qu'ill'auoit confacree. A la charge
qu'il celebreroit ou feroit célébrer tous les Vendredis de
l'an vnc MciFe haute du iàind Sacrement, àc que tous les ans
le premier iour de Septembre ( auquel iourladideHoftie
âuoite(lcretrouuee)ilfe feroit dansle chœur d'icelieEgli-
fe, l'office folennel du iàind Sacrement,& proceffion àl'en-
tourdel'Eglife. EnlaqueHelefaind Sacrement feroit porte
auec tout honneur &, reucrence. Ce qui f'obferue encore
pour le iourd'huy. Car l'on chante tous les Vendredisea
icellc Eglife la Mefîé du fainct Sacrement, au lieu qu'es
autresEglifesonladitleleudy. Et lepremicr de Septembre
l'on fait tous les ans l'office comme delTus. L'Hilloirc dudit
Miracle ell naifuement dépeinte en vne vitre de la Chapelle
faincl Pierre d'iccUe Eglile,où font auffi quelques vers Fran-
^ois,contenans partie d'icellchiftoire.
Maintenant l'Abbe du Bec pouruoit feul tant au Prioré
de faind Nicaife de Meulan qu'aux Cures de S. Geruais,
&:defaindleanen Greue, vacation occurrenter&eneften
poileffion de temps immémorial.
La Dédicace de l'Eglife faind Geruais & faind Prothais
cfl: le 16. Odobre.
Injiïtittion de la Confiatrie de fatn£f Eutrope & fatnci ;
,^entrii , en l'Eglife de fatnci Ccruats & \
fainci Prothais.
POur f^auoir l'origine de ladide Confrairie,efl: necefTai-
re d'entendre qu'anciennement il y auoit en l'Eglife de
faind Geruais vn Autelfondé en Thonneur &reuerence de
Faind Eutropc&faind Quentin: &deuanticeluy vnehabi-
tationoiunaifon, eu laquelle cftoient receus tous malades
entachez
L IVRE TROISIESME. 809
entachez de la maladiedont on requiert lel'dits fainds. Et là
venants faire leur neufuainc,yeftoieDt logez bien honora-
blement, tant pauures que riches tlerquclii en la lin des neuf
iours ordinairement guariilbien.t, ou alloient de vie à tref-
pas. A râilbndequoylesMarguillers&parroiflicnsenran
1400. parla permifTion du Roy Charles 6. le 11. de ion règne 1400.
inftituercnt ôcfonderent vne Confraine enlhonncur & rc-
uercnccdefdicsfainclsj&vne Meffe folennellequiiediroïc
touslesansauditautel le iourdcleurfefte. A la charge que
IcRoy, IaRoyne,& leurs enfans feroienc participants aux
prières, oraifons& bien-faicls de ladicte Confraine, 6c que
en icelle feroient rcceus toutes perfonnes qui y auroienc
deuotion.
Par les mcfmes lettres il ell: permis aufdicl:s confrères de
falTembler chacun an vne fois à leur commodité, pour ad-
uifer aux faids concernans ladicle confraine. Et en outre
qu'ils puiflènc élire crois ou quatre perfonnes notables 6c
,fuffifanspourgouuerner& garder les droits6c appartenan-
ces d'icelleconfrairic. Lefquels toutefois feroient tenus en
rcndrecompte: commeilaaccouftumcd'eflrefaitésautres
confrairies de la ville de Paris .
L'an de grâce 1402. lesMarguillersdel'Eglife S.Geruais 140^.
fous ombre que lefdicles lettres auoient efté obtenues à leur
requefte,voulurentauoirlegouuerncmencdc ladiclecon-
frairie, en perceuoir les fruicls 6c reuenus, 6c les appliquer
oùbonleur(emblcroir. *
A raifondequoy leRoVjàlarequcfle & fupplication des
fieres6c iœurs dcladiclc confrainc,vouluc 6c ordonna qu'i-
cellefurgouucrnee par des maiil:res 6cgouuerneurs eîeuz'
ôcchoifis en la manière ordinaire, 6c les proulits tournez 6C
ccnuercisau prouficd'icelle confrairie,pourlediuinfcruice
cttre fait 6c célébré en ladide Eglile , fclon & par la form e 6c
manière que font les autres confrairies de la ville de Paris.
Le mefme Roy ( d'autant que luy,la Rovne , le Dauphin,
& tous fes enfans, 6c plufeurs autres du fang Rov;il elioien c
d'icellcconfrairie) confirma encores ce que dclilis par vnc
lettre du cachet du 3.May,qu'ilenuoyaaufditsMarguiîicrs
par vn Huiiîkr d'armes, leur commandant expreiJèmcut de
n'y faire fautCjôc d'obeirau contenu de lés lettres paccntgy
KKKkk
Î5
>3
810 V 1 L L E D E P A K I S,
données en faueur de Tes fufdids confrères.
Fondation de U Chapelle de Me f leurs de P<icy , en
l'Egltfe defam^ Geruais.
L'an 1349 parcontraclpaiïeduii. May, les Marguillers
deTEgliie de fainct Geruais baillèrent 6c delaiflcrenc à ho-
norables ôcdifcrctes perfonnes lean de Pacy, Teigncur de
Bon fur Marne, lacques de Pacy,feigneur de Viliemiranc
freres,parroiiriensdeladicfceEglife,eiiconfideration de la
deuocion bc grande affeclion qu'ils auoicnt en icellc,vne
place fcant du cofté deuers l'hoftel Dieu faind Geruais , ap-
pelle Le petit Cimetierey ioignancà l'Eglifc, ÔC la maifon duc "
cofléqui cftoit fur i allée de la porte Eauldoier,appartenanc
àrœuureôcàlaMarguilleried'icelle: pour en ce lieu- faire
édifier & conllruire vne Chapelle, Scenicellefairechancer
&prierpourle$amesd*eux&:de leurs amis : oùilsauroient
leurfepultureàroufiouirs pour eux & pour leur lignée, &
non pour autre, fans en payer -aufdits Marguillcrs aucune
redeuance, telle qu'elle tut. Et n'y pourroientlefdits Mar- .
guillers, ny leurs fucceiTeurs, ny autres, fors lefditi freres,ôC' ■
les infus d'eux, & qui des iflus d'eux illeront,6c au cas que-
leur lignée vint à faillir, les plus prochains du lignageapre»
fuccenKicnient faire enterrer, ny auoir droid de faire enter- ~
rcr aucunes perfonnes. Et auecce,ne pourront lefdits Mar-
guillcrs, ne nul autre, empefcher à faire le feruicediuin,ny
autres chofesque lefdits frères ôc delîuldits & leurs gês vou-
droicntfaire en ladide Chapelle. A la charge que Icldits frè-
res doiuentafleoir cent fols parifis de rente admortie à l'œu-
ure de ladide Eglife , tant eu récompense delà maifon qut^
leroitabbatuc, comme pour la place où ladide Chapelle lè-
roit édifiée: & pour icelle ioullenir à touiiours de toutes
chofcs rçquifes & neceiraires. Et en outre f'obligeroienr
lefdits frères de faire bailir ladide Chapelle en la formel
mauierequ il auoiteftéaduiic parles Marguillers ^anciens
de ladicle parroifTe.
De l'Eglifi Parrûchialc cle fkinct lean tn Greue.
NOusauonscy deuan: faid mention de la Chapelle de
fainct lean en Greue,6c comment ellefut érigée en par-
roiire^reftcmainteoiâtpourenfçauoirô^cognoiflrclacaufej.
LIVRE TROISIESME. tu
de rapporter les lettres de ladide creûion qui font telles,
TeîrH6 Dci gratia Partfienfis Eptfiopus^omKttus pr^fèntcs iite -
ras infpeÛurts, Sdlutem tn Domine. Advniucrjitatu rejîrj: neti^
tïam iiolumusperuefiirey qu-odcum Urgiente manu D onu'ûi Ecclc -
ûa S. Geruafn FarrochïaL^in tnntum excrcuiffct ttim multitudtne
parrochtancrnm quam redditibus ampltatn , quod ibidem nonpof-
fentab'vno Curato diuina falnbriter mimJlrAri : Nos ccnjidt'ra-
ttone falubriy vtcultus augmenta ur diuwus , conuocato bonorum
^trorum conJïliOj de confenfa & voluntdte dile^lorum ttoflrorum
Abbatis & Conuentui de Becco^ necnon & Trions & Conuentus S.
Nicafnde Meulanco^ dièfam Ecclejîam in du ai dtmftmus h on a Ji de
adardinattanem nojiram (^confiltumliniitatas. Ita quod Eccle-
fia if fa S.Geruafii ijni CuratOy& Ecclefia S. loanms alteride ute-
ro conferetur. ,^uiav€rodonatioS. Geruafii ad AbbatemérCon-
uentuw de BeccOy & Prierem O' Conuentum S. Nicafit ante perti-
nebat : njolumus (^concedimuSj quod donatio diMrurn tllarum Ec-
defiarutnfimiliter & in perpetuum perttneat ad eofdem. Divins
autem Abbat (jr Conuentus de Becco , & Vrwr& Conuentus S. Nr-
cafii du 04 perfonas nobis ad dictas ecdefias prxfentabunt : quas ad
€orumpY£fentationem liberaliter decernimus admittendtts. Cxtc
rum netum ejje l'olumusjquodv traque ecclefia onerabitur omnibw
jeruit^s^ qux Ecclefia S. Geruafii nofcebatur debere. Pojjèfiones
quidem , quas h abebat ecclefia fan^i Geruafii^ ilU du£ dmifiu ha-
hebunt dqualiter. Pneter hoc tamen^ qued Curât us S. Geruafii ha-
hebitdûmum ecclefidfud contiguam (^recogmtionemperpetuam:
€0 quod Cura S.Ioannisfuumjumffit exordium à Cura S. Geruafn y
tenebitur Curatus S. loannis ad aliqua,adqudCuratus S. Geruafii Cîiarges du
4intcatencbatur. Primo tenebitur diflribuere Ecclefia Parifienfiin i^^^ ^]^
fefto fkndorum Geruafii ô" Proîhafii celebrati Tertiam^ magnam defchnrgc
Mtjfam O' Sextam , qutnquagintafolides Parifienfes , cum tribus ç"^?"^^
fextarijs bUdt fiumenti optimi, Tenebitur infiiptr in die beati
Marci cum duobus thuribulis thurificare CrucemEccle/ix beaî\e Ma~
ru Partfienfis^ é^ dominos de Capitulo in vico dicfo delà Mortel-
Icrie ; cum illac tranfeuntes precefionaliter njadunt ad ecclefiam
heati P auli de Campis . Item tenebitur dare vnum aut duos ex fuis II l'appelle
Capellants', qui déférant capfam beatx Marix prima die Rogatio- ^, ^^"^ ^^^
num^cumitur proceftonaliterad Montem Martyrum. Super qui- -^ourcç: que
bus omnibus O-fingulis a profit 0 Curato S. loannts exonerabitur^^f^^ Eglife
Curatus S. Geruafii in pofierum , & eiufdcm fucccffores Curati. ^oreencloft
KKKkk ij
Su VILLE DE PARIS,
dans Pans. //^^ ^ tenebittir idem Cnratus S. loannts in die mortitorKm proceT-
mot des jionjltter ire ad Cimitenum prxfiiLî eccLeJu S. Geruapi.
c hamps, efl: , ^y i<^itf^r hxc diuijio verpetuis temporibns perfeueret, ha-s literas
s. Martin confcïibi fecimus-^ & figiUt nojîrimnnimine roborari. A^ttm anm
iiiu Doniini 1212. mcnfe Linuario.
Apres que la S. Hoftiequ'vnîuifauoic voulu exterminer
(comme il lera dicl plusamplement au traidé delà fonda-
tion du Prioré des BiUectes) eue efté apporteeenrEglifc de
faindieanen Grcue: le peuple y afflua en il grande abon-
dance, qu'elle n'eftoic capable & {uffiiante pour le receuoir,
6c furent contraints les parroiffiens 6c Marguillers de cher-
cher les moyens d'accroiftreleurdicle Egliiè.Etpourypar-
uenir ils f'addreirerent au Roy Charles le Bel , fils de Philip-
pesle Bel ('fous lequel aduint lemiracledeladiteiàcreeho-
flie) le fuppliant permettre qu'ils demoliiTent le prefbycere,
& quelques maifonscontigues à ladide EgUfc ,lesdefchar.
ger des cens &: rentes à luy deucs,8cen acquerailent d'autres
plus efloigdeesenfadiâ:eiuftice,fanspayeriots6cventes,ôc
indemnes de toutes charges -.pour y accommoder vn nou-
uel prcfby tere, 6c du refte en retirer quelques loyers,au pro-
fit de l'Eglife. Ce que le Roy autant bon que Bel leur accor-
da par fes patentes. LefquellcsMonfieur Maiftre leanFilc-
fac, Docleur en Théologie, Curé tres-vigilant de ladicie
Eglife,&: prédicateur fameux, m'a communiquées, 6c en ay
pris copie telle qui f'enfuit.
Carolns Dei gratia- Francorum O'Nauarr.^ Rex , Omnibus m
perpetunm. Nottim faâmns qnodnos } progenitoriim noftronmi
recordatidms incljU -vef^igiojibenter adea qtix décor is eccleJUrum
crementum , ô" augmentiim veneraîionis pinctortim confpiciHnty
Kegijt liberalitatis anxtlmm extendentes , d^ attendentes exinde
pdrrochiiilem ecclcfi.im Beaîi loannis Eupttfi.t in Grauia Parifius
proptcr mitltitudinem populi adipfam ecdejïdm confiuentis : eh fa-
cyjt EachiiYiJî-iji ( in cjn.îDominus nofier le fus chrijlusfuainefa-
bilipietate é' mirApotentia adnoftrx fidei firmitafem tantum mi-
riîculump aiim monftrare dignattts efi : qitoddmn perfidus ludxiiJs
e^mglddiOy clauOj & alio cufpide transfïgcre & Uniaye ignerj. (^
aqtta, fcruentibus ac modls nefandis alijs vari/s é* perfîdis confit-
mer e damnabiliîer moltrctary non valuit: fèd/anguà piCYAtift'-
mHsmmJliixitexfMr<i hojlia viua carne ^ & vero corpore Çhriftiy
LIVRE TROISIESME. 815
âHod in endem réunie fcit ecclefin ) venerationem , cf 00 i^fius S.
Fr.tcnrfhris 'Domini reuerentUm , cuius merïtis multa miracida,
De H s omni^oîens in eddem ecclefi.t operatur: àmpliatlonefimiptitofi
operis indigere , Ac pro dmpliatione tpftopus ejjè domos presbyte-
fiji & quajdam alUs contigtuts multts oneratas cenjibus & reddi-
ifKrt^soccttpare ^& tr ans ferre alibi domum preibyternlcm prxdi-
Bamjicut ajfertione perceptmus Jide Atgna^ Dile^i é'fideltf Magi^
ftriBertrandi, Bonifactj cUrici-ncfin^ Recforis,MatriCuUriorum-
que, &parrochï.inorum tp/ius eccUfix prectbnsporrectli nobis^pro-
p ter hoc annuentes ^els- concedimus ex certa fiientia & de <rratia
fpeciali^ quodtpfi in cenjinis noftrls drfrbditorum nofiroriirm , pro
4Wpliàtione , occupatione & tranflattone pr^dictà , 'vfque ad fum~
ffiamfexagirttii librarnm Barifien/ium annm &perpetHt redditm
in fimulvelper partes acquirere tenere^^ , (^/« vfus prddicios con-
uertere^ficj, coni^erfts haberë,& pacifice poj^idere perpetuo v.ileant^
fibjqite coacTione vende ndi uel extra manum fuam ponendi :, feu
f,rdfî:andi nobis- aut fttecejfonbns noflris quamcumq^e fnanciam
'proeifiem : Noflrd in al^s é* altenoin ommbas iur^ faho. Qnod
vtfrmum O'Jlabile perpetno perfcueret y pr^fèntibuj literie no -
ftrum fccimus appont fgillum. Aolum apiid Karolicampum anno
Domini i326.menfe Iimio.
Ce miracle delà fainde Hoftie a elle aufîi Ga-ufc^de l'in-
ftituciondelaMeiredufainct Sacrement, qui fe dit tous les
ieudis de l'année en ladicleEgliredefain'flleanenGreuerôc
ique depuis, le Pape VrbâinV. eii Tan de Ton iiége premier,
qui edoicde rincarnation 13(31. a ociroyé des indulgences
& pardons à tous ceux, lefquelsvcayementpenitens^con-
feiFcz, vifiteronc icelle Eglile au iour du fainâ: Sacrement, &:
aux feftes de S. leam Baptiflc 6c S. lean l'Euangelifte. Qui
font tels. ïibsi:'o>
' ' Vrbaniis Epifcopus feruus feruoriim Dei, Vniuerfis Chrififide-
abus prjtfentes literas tnfpecluris falutem ér Apojî-olicam benedi-
Uionem. Splendor paternjt glori^e ^ qui fua mundum illuminât
tlaritdte ineJfabiU,pta votafidelium de clément ifima ipfius maie-
flatefperantium y tune prxcipue bentgno fiuore profe^juitur : cum
dcuota îp forum humilitas faniforum precibus ô'meritis adiuuatur.
Cum itaque ( fi eut accepimus ) in parrochiali ecclefia 'S, loannis tn
Grauia Parifienfi , fingulis diebus louis fmgularum feptitnana-
rum in anno vna Mijfa de fidcratijumo Sacramento altaris , in me-
KKKkkiij
Sr^ VILLE DE PARIS,
ynortam euidentis mtracult tfuod eltm m fAïYOchU i^ftis (ulefiÂ
contigttydcfiicrimientofrddicio^fdenmter celcbretur : Nos cu^ien-
tes-^ vt tpfa ecclefia congruu hononbus frequentetur ^ét 'vt Chrifli
fdeUs fû Ubenîius cauf^idetiotioms confitia.m ad eander», quo vbc-
Ytt44 dono cœlefits grattx confpexertnt fi refeBos , de omntpotentis
Dci nnjcrtcordia .^é" Beatorum Petri & FauU Apcjlolorum eius
Aucîorttate confîji ^ omnibus vire fœnitentihus & confefis , qui
ecciejiam frddUiam m facrattfimt Ccrporis Bommt nefirt lefn
Chrtfii^ & in S. lêunni^ Bi^pttfi^ ,acin S. leannis EttAngeUJlctfei-
fiiuitAtibus deuote 'VJ.fitaucrint annuatim y vnum annum ô'qua-
draginta die s deiniuncîis eûparnitentt/s ijingulis vtdelicet fefii-
uitatum ipfarum diebhs ecclejïam ipfam utfitnUerint{vtpr^fertHr\
miJericQrditerreUxiimus.'DAtutnAninwse, 4. idéts Februar^,
Pofjtijjcatus nofin anno primo. Sub plumboflù croceis & rubrû
appenfo.
Sur le grand Autel de Jadidc Eglife fainâ: lean en Greuc,
ii y a vne chaiîe d'argent dore efleuee , en laquelle on did y
auoirdesofîements de faincl PoIycarpe,diîciple de faind:
lean rEuangeli(lc,& quelques vns de faincb Ignace Eucfque
& Martyr.
Epitaphes qui font en UdtSîe Eglife.
A roppofite du Crucifix cet Epitaphe elt grauc.
Cy repôje noble homme Alain VeaUy celuy auquel l'intégrité d"
fidélité au maniment des finances y fous les Rois François I. Henry
II. Français II.& Charles IX. a pour vne heureufè recompenfè
acquis fans enuie, ce beau tiltre de Threfoner fans reproche . Il dé-
céda le 2C. lourde luin i^/.f.
Faffant , priiz. Dieu pour luy.
L'efcrit fuiuant cft auiligrauë iur vne table de marbre, à
cofté du maiflrc Autel.
Marie de L orrai ne .^ file de très -haut s ô' très-excellents Princeô'
Frinctfe , Monfeignenr Henry de Lorraine yô" Madame Catherine
de Cieucs , Duc dr Bucheffe de Cuife & de cheureufe , Cemte d'Eu
d^ P^irde France y dccedaen l'aage de quatre ans .^ au très grand
regret defdtts Seigneur ér Dame yf es père & mère: ,^ui de ce ont
l'oulu laiffer perpétuelle mémoire en l' Eglife de cean^.
M. D. LXXXII.
Sousles degrés du grand Autel cft enterré Monfcigneur
d'Aumale, remarque de cet epitapbe.
LIVRE TROISÏESME. fr^
Cy gifl le valeureux Cheualier DaftmAle , Claude de Lsrraine,
General desgalleres de Malte ^ ^i deceda le ^. l4»uier ispi, aagé
de 27. ans dix mois, 21. tours.
Aterfta pace ijutefcat^
Fat'hs aquanda prepago.
Plus contrela ceinture dudic Autel cft grauee fur marbre
ceftelentence.
Prxctfa njelut à texente vita mea : dum adhuc ordirer/Uccidit
me.,Efaid 3^-
La dédicace de l'Eglife de faincllcan en Grcueelileder-
nieriourd'Aoult,
L'ancien Citnecicre del'Egliie fainct Ican en Greue eftoit
oùcft maintenant la grande place du n-kirché,encores ap-
pelle de Ton ancien nom y Le Cimetière de famci lean. Et la
caufepourquoy (dicCorrozet) ce lieu Taincl fut conuerty
cnprophane,futpource que deux frères fycntrecuerent;
le manoir &: héritage dcfquels eftant près de là, fut appliqué
à la fepulturc des crefpairez en lieu de l'autre, comme on
void à prefenr.
Toutefois le mefine Corrozet recognoift en fon chapi-
tre 10. que M. Pierre du Craon ayant elle condamné 6c
banny par contumace,pour réparation de l'attentat à la per-
fonnedeM. OliuierdeChilon lors Canncflablc de France
«iuregnede Charles 6. Tes belles (Scfpacieutes maifons pro-
ches de TEgUfefainâilean en Greue, furent abhatues& ra-
lees,6<.le fond fut députe à la fepulturc des parroiffiens . Et
partant il eil à prefumer, que pour accraiilre ce dernier Ci-
metière de rEglifefaind lean, on y cnfermales places deldi-
âes maifons rafecs.
Par cydeuant il y auoitvne grande allée entre ce Cimetiè-
re & rÈglifc de faind lean, au li«u de laquelle en l'année
1603. fut bafticvncnouuelle Chapelle en rhonneurôcreue-
rencedu fainclfacremcnt qui occupe l.adicte place, à l'autel
4c laquelle repolcntlcs HolHes facrces^dcftinees pour U
communion des parroiiîîens de Udicle Eglife , qui ie diftri^
buent les bonsiours fous les Charniers dudit Cimetière qui
cft tout ioignant. Eu mémoire dequoyàvndes bouts de
kdide Chapelle a efté grauc en marbre en lettres d'or ce <^ui
f'enfuit.
Zi6 VAILLE DE/iPARJSiJ
v',.: C HR I ST O H V M A NI GEN ERIS
Icruatori, poilentatiq.
CnpelU vencrahilis Etichartjîi.i fnernmenti , quamfYô hono
fuhlico ftJideuotiûnis affcciii CurMoreshui/is EccUjU V . C. FI ter,
Segm€rE-^f*fs.JacrtC0n/îfi. Scnatûrc^ Fr^tûrianu^ Prdfes, M. j
Ntc. ^^Hctin Rcgias m Caflellcto Co/ijiitarius, Nie. la Md^jui ,dp ^ •
Pet. T>ecoYchettet afolo octruicurauerunt. Annoiôos,
V O T V M.
■ £)ulsqfiis ad augufix fe facramenta Synaxis
Comparât y acia,probet,fiYmog^ bxc pe clore credat.
-, Fu de p^ne çarû^ de vinafanguis I E SV\;. '.i a :
Hoc ùPfrmte Dei quod confiât onmPA, Verbô :
j^,\ ^uinetUm Jpecie corpus Janguisj, ftib vna
-. SH?}itturj& totnmpnrs contimt diteraChnJlum.
; . M ON VMEN T VM. \
Mïlk&fexentiftcrnuscumaccederetannus-
-Condorfuhrk.i^-tetradisathitriô: -
Strata pauimentô prius are a mut or in aram,
Vfthus ô'fafrji dejlmor ambrojia. ■
Jetherioi hetcergfidapes fia turJoA fréquenter >■' ■
Orelegens,p'yrac0r^cipe mente De um. i' ^
^uod^ operjtpretÏH7nefiyOperisreÛoribMshmHs jÀ
Crat^ndû^meritam rsdde falutts opem. >
H. S. P. P. >
De l'Eglife Parrochiale de faincf Pa»ly- ' '-*
SAincl Eloy fondateur de l'AbbayeTaînâ!^ Maniai en lîP ■
Circ,qui depuis a porté Ton nom comme nous auons de-
Liurei cha <i"it au premier liurcncaulFi baftir liors la Ville l'Eglife de S.
îg.de la vie Paul , afin qu'icelle & ion circuit feruit de Cimetière aux fil^
deSEioy. l^jj dudit monaftcrc : sardantl'ancienne couilumc, tant des
Payens^ue des ChreftienSj qui- defendoit d'enterrer les
morts dans les villes, qui ne peuuent engendrer c|ue des vers
^pourriture: comme dit Platojiu.34. des 'lUix,,^dialog. 12.
EtlcsKomainsenlaloy desi2.Tabks, chap.f?. de fumpiibns
funcrum
LIVRE TROISIESME. 817
funerum à' fepulchris , défendant eftroidement que nul ne
foicinliunaé en la ville. A laquelle l'Empereur Adrian a
adiouftë quarante efcus de confifcation^payablcs par celuy
quiaura fait du contraire, &à mcfme taxe condamne le Ma-
giflrat qui l'aura foufFcrt. Veut aullilelieu delà fepulture
eftre conuerty au public,ians auoir eigard aux parens ou hé-
ritiers,liure i.ff.noui.de feptil. vtel. La me/me obferuancc
eftoit contre les Iuif:s,commeiIappertpar le fils vnique de , ^-
la veufue, lequel mort fut porté hors la villepour eftre in-
humé : ôc fi auoit àz^ moyens, puis qu'il auoit grad conuoy :
car comme dit quelqu'vn,
Dum moritur diues , concurruntnjndij^ dues,
Dumpauper moritur y vtx vnus adeffi vide tu r.
Eten Francenousvoyons queles villes qui n'ont point eftc
accrues depuis leurpremierefondation,ont encore le cime-
tière aux champs. Et defaictjCommei'ay remarqué cy dé-
liant au traiclé de i'Eî^life de faint lean en Grcue, cefte É^Ii-
fc eftoit cncores nommée S. Paul des Champs en l'année
1112.
. En la vie faind Eloy, liure 2. chapitre 47. il eft efcrit que la
pcfte eftant à Paris,dcs troiscensreligieuiès de Ton Abbaye,
il en mourut premièrement quelques vnes^en après l'A bbel-
fe,&: cent loixante qui la fuiuirent. Que fi elles n'cuflenteftc
fubitementtranfporteesàfaindPaul ,c'eftoit pourinfecler
vne partie de la ville.
Cefte Eglife defainâ Paul a cfté rebaftie 5c acreuc foubs
le règne de Charles VII. ôcdediee par Melîîre lacques du
Çhailelier, 9^^. EuefqucdeParis,le iecond Dimanche d'a-
près Palqucs, en l'an 1431. Et eft la dédicace qu'ils celebrét 1431.
iufques à huy. Laquelle pour certaines caufcs a cfté trans-
férée au 13. Juillet.
ç En la nef de TEglife de faincT: Paul, foubs le pulpitre, il y
auoitanciennementvn autel dédié en l'honneur deiàinà
Eloy ôcfaincleAuree: lequel eftant defmoly en l'an 1490.
pourladecoration dcrEglifejfuc trouuéâ cofté droitd'ice-
îuy lesreliqucsdel'Abbe Qiuntinien, mentionne en la vie
^e fainâ: Eloy,aucc pluiieurs anciennes lettres &; tchnoi-
gnagesdcladiclefepulture,encloresauec leldides reliques,
'«{[ui furent mifes en vn tom'beau de pierre de taille en façon
LLLU
StS VÎLLEDEPARIS,
d'vn autel qui fe voitencoresàprcfentaumcfmelicUjauec
Vil inftrumenr public drcflc par Monfieur lean la Pite,Clerc
ou Audiceurdu Roy en la chambre des CompteSj&rvn des
Maro-uiUersde ladicte Eglife: duquel vn de mes amisen ayac
vne copie m'a fait ce bien de me la cammuniquer, ôc eft telle
qu'il l'enfuie.
1400. jinno Dommi millcfimo qtiadringentcfimo nonagefimo^die 6.
mcnjis Ochbris ^Régnante Caroio o^am Francort^m Rege ,fr.ifi*
dente infede Epifc»j>ali Parijienfi Ludouico de Bello monte, Mugi-
ftro loanne Roujfely, tune Çtirnto, Magiflns Antonio Difome do'
mus FrancU SecretariOy loanne U F lie Camerx C&mpotorum prs^
fatidomini Régis Auditore/e» Clerico , lacoho Burgenjiin Cafiel-
leto Procttratorej&S tephano concheBargcnfi& Tftercatore, Panjtus
huius Ecdefufancïri Pauli tune Syndicis a-ut Matricularifs : dur»
■dcmolmtuY quoddam ait are m hoc locojitum fubpulpito vbi Euan-
<reliHm diehus fûlemnihus legehatur , dudum in honorem S. Cenfef-
feris Elig(fy& Beatd Auret Virginis confecratum acDeodedica-
7umy reperta fui-t pr^fens theca ligne a, in qua^'i^epo/îta fuerant ojja
^uintiniani Ahbatis . ,^u£ quiàem theca in dextro latere pr.tdi^
Ut altaris tn modum reliquiarumpofita erat^actxterius lapide cru-
Ce infculptajignatafucrat. Adquam vijitandam Jupradtilus Epi-.
fcopUs Magiftros loannem Hûupellande, loannem ^^uentin Ecclc^
JU Parifienfis Canonicos , & ficrx Theologix Docfores , vnà cnm
Méigiftro ArtuYO de Vaudetar^ eiufdem Ecolefije, Cantore ac Cano- "
nico Of/jcialig. Curix Parijienjïs deputauit : qui dicînm thccam-
omni cum honore & reuerentinappertentes inuemrunt ojjaprjtdtcii
li eft f.ilHo ifitus feriese pofitn ér cooperta quodam fandalo rubro in modum
crucis y éf deinde a lia te la albax!?' munda^putreàine nullo modo de-
^eriorataylicet illic centum cf tredecim annis iam fepulta fuijjct:
^ inclufa^cumparuobaculo aculeo ferri muntto , tribus injrujîis
jraBo feudiuijo ^& quadam plumbi lamma in qua gratifcantur
ijerba Ihtc J^intiniant Abbatis , tribu f^ litteris tn pcrgamem
■firiptisfaluis &integris y { ,^arum prima efi Ricardi quondam
1 19 J.. Curati S . Pault , in an no millefimo ducentcjïmo nona^cftmoquinte .
Secunda eft- Biomfit de Claro Canonici ParifienfiSy tn Facultate
Theol9gi£T>o6ioris exiniijy&ciiratt dichî Ecclcfi.t fmUi Pault ^ tn
1350 . Anno mtllefimo trecentef,quinquagefimo. Tertia vero efi Magifiri
Cuillermt Pelecque, V tcarif domini loannis Menardy etiam hui/fk ':
m 7 - EcclefiA Curati in anno mtllefimo trccentcfimofeptuagef.feptuno}:. \
LIVRE TROISIESME Sjj
mentionem facienttbus, ijMod oj/a prddtâta tilts temporiht^s fttere
reperta : ^uas diligent ifime ferlegentes , eafdcm in dicla theca re-
tofrerunt. Ex quorum conjilio pr.(.dicli MatricuUr^ vhiqt^e re-
qtmifeceYtintJtqu'tdcerti de vit m. dicfi ^^uintimam aut tp/ius obi-
tu inueniripojfet. ^^i^pofi fion modicam inqtnjitionem , tandem
AdieruntmonafierUJan^t^ Genouefx tn monte , ^ Beatt Vi£ioris
JecHs Tiirijienfes : in q/tibus libres de <vttis fan6iorum anttquis lit-
terisfcriptûs , annort^m non minus trecentomm aut quadrtngento-
rumnjiderunt : &in etfdem librts inter gejfa, prdfati Cenfejforis mcviu s.
JE.UgijiUicAdlongumd€fcriptajC6mmeTHorantHrverbaqndfequu- ^^V'"*^'^»?'
tur. roftremo beat us Eligitt^j^difcauitbafilicam in honoremfanÛi tomo 6. Sunf
PaultadanalUrum Dei corporafevelienda quam opentit plumbê "^'^ ^- ^«cib.
cum elegantta. In qua quoque beat us ,^mntimanus Abbas lacet !^^^^ /,^ j^
humains. Ex quibus verbis probabiliter concludi potejl dicium (a^.ii.
^uintinianum beatum ejfe. Nihilominus tamen quia nihil de
eius canoniz^atione hue vj'que eft compertum : eorundem confilio
non fuit theca préidi^laaltius aut eminenttus quam antea leuata,
Sedtn eadem altitudinefublato altari remanjittnprijlino locoy nec
^ircaeam quicquam innouatum fuit : dempto quod nunc interjili-
ces fepulta fuit & recondita, qujipritts in plafiro fepeliebatur. In^
fuper adinuoluendum offaprddiéfa^fupranominatus MagiJ-erJn-
îonius Difome vlnam vnam velcirciter taffetaz.^ noui rubri vitro
donauity cum quodam facculo de taJfetaz,o candido etiam nouoprd-
dî6tts ofibus : vt meltus cubent c^ h$norificentius fupponendo. In
^uo reponuntur quddam ofium prddiêferum minutât reliquid cum
jrujîis fudary dicli ^uintiniani. Et ne temporum difeurfu ( vt
iam fipiui accidit ) res ebliuienidetur : fuit inde prdfensfcriptum
àdi6loMagiJlro lohanne la Pite curjim confeftumjfiuc di^latum^
vna cum 'verjïculis fuper filicibus ab extra latine gallice^ fiulptis,
Jperanti Jtquidem eius meritis d^ precibtts adiuuari. Sicjigna-
tum. la Ptte.
. EpitaphiumQmntinianiAbbatiscditumannoi490.
^Hvnttnianus ibt lacet, Abbas ejfe beatum quifcriptis fertnr Pa-
trum : fed canoniz^att^ nondum comperitur, vt ab ecclejia vt"
n^retur .
Cy dedans gifl vn bon père ancien y
Jadis nommé ^uintinien.
Lequel fi ejl bien-heureux approuuê^
Ainfi qu'on a es fain6fs efcrits trouué :
LLLM ii
^1
S20 VILLE DE PAR rS,
Mais il n'efi pas encore s folen/iiz^ê,
Car on ne fçait ftl efi cano-ûtz^ê.
Cède Eglile a cftc iadis la Parroifle de nos Roy s , pendant
qu'ils ont Jo2,e en l'hoftel des Tournelles: d'où vient que
plufieurs nobles perfonnes y ont eftë enterrez ^lur les fepul-
tures delquels i'ay recueiily les cpftaphcs fuiuans. Le pre-
mier fe lit autour d'vn tombeau de marbre noir, fur lequel
ellvne Statue faite de cuiure,repreièntant vnEuefque.
Icy gifi Rcuerend Fere enBiett M . Robert Cenalù,enfon viuant
Euefque d" Auranches, Doyen en la faculté deTheologie,dr natif
de Paris: ^^m trejhajfa en cxpugnant les herefies yle 2j. tour
d'Auril 15^0.
Les vers ÔcEpitaphe qui fuiuentjfont graueesfur vnelams
decuiure,du mefme collé Méridional de ladite Eglife*
Ego lehouad : Hocejl nomen meum.
Vni trino numini ac nomini facrtim :
Hue adesyquifqais es chrifltand cultor
Pietatisyhôc monumentum vocat
Suadetque , vt te ejfe mortalem vel cafihm ^
'Difias noftris,tumqu£ fequuntur lega^.
Epicaphium Roberti Cenaiis,Arboricenfîs Epifcopi^
DoclorisTheologiordine^ origine
Parifienfis.
En înoriturus ego vixi^quo'viuerepofimy .
lam moriens^mortem vit a. beata rytamt.
Vixi equidem fateoryfedquem 'vtxtjfeftgeret,
Nimihijpem faceret gratia larga Dci.
Bufia tui miferandd 'vides ^qui forte Roberti :
Die tandem ^terna pace fruatur. Amen.
Obijt 2~j. ^prilis, //^c.
Envne des Chapelles delamermc EglifedeS.Paul dite
de S. Louys,on lit l'epitaphe fuiuant :
Cy gij} noble homme (^fage M.Nicole Gilles ^ en fon viuant
N oîatre & Secrétaire du Roy nofire Sire ^C 1ère & Controlleur de
fonThrefor: lequel Gilles ^ft de fes deniers faire dr édifier ceflt
chapelle de fainci Loiiys , & trefpajfa le 10. iourde luillet iso3-
Au Cimetière de lamefmeEglifc, fou bs les charniers d'i-
celuy,en vne Chapelle dicle des faincls Pierre 5c Paul, cet
efcrita eftéreeudily»
LIVRE TROISIESME. 8ii
Ad Liudem (^ honoron beatorum Apojlolorum Pétri (^ Panli,
ter 'vencrandîtm in Chrifio nofirnm^ diumurt-i DominnmyGnil'
lebnum Char t ter Pan. Epfioptim : Bedicatafuit prxfens CapelU^
Anm Domini 14 00. dte 24 . Atigufi.
Au dcilous de ceft cfcric,pluficursEpkapIies fc voyenn •
grauezcn marbre, defquellesien'ayvoultrrecueillirquelcs
luiuantes. • -'i-
• Cy deuant gifi neble homme lèan des Vrjteres dit Gaudete , eu
fin vidant fondateur decefie Chapelle :, ConfciUer & Contrerolleur
de la chambre, aux deniers défi» tres-noble^ tres-benigne & tres^
excellente Dame Marie d'Aniou, Roy ne de France, natif de Mez,il-
les en Pfiifoye^d/fls de noble homme le an des Vrfieres dit Gandete^
iC^ de Damotfelle Marie dti Meix fa femme : lequel deceda en cefle
Parroijfe-enfon Hofielje 2i.iourde Januierl'an 1470.
Semblahlemcnt noble homme lean Gaudete, fils defdits Gaudete ^
(j;' Marie D&urdine : Lequel a fondé en cefie chapelle deux Mejfes deuxepita-
chacune femame^ leLnndy des trefpaffez,^ ô' le Samedy de nojhe P^'<^s, y en a
^ame: Et trefpafa en la ville de Montpellier Je 16. iour d' Auril^ des"^deux^^
Vani46p. après Pafques. femmes du-
Et mefmement cy deuant, feu Pierre Gaudete , frère germain ^^^^^^""«^
dudici feu lean Gâudete, ér augmentateur de la fondation de eefte
prefente Chapelle : ,^ui deceda à Lion fur le Rhofne, leis. tour de
May, l'an ï^-]^. &c.
- Sur vnc autre table de marbre.
■ Cy deuant gifl noble femme Pauline Gaudete, enfin viuant
*veufue de feu noble homme O'fkge Maiflre lean Turgom , Exami-
nateur au C h a/le lie t de Paris, fieur de Cour celle s en Brie : & fille
de noble perfonne lean Gaudete & de Marie Dourdine , fondateurs
de cefie chapelle : laquelle en fa viduité^ qui fut pari' efipace de 40.
kns^ a veufes en fans iufques a la quatriefme ligne : ô*trefpajft en
cefie farroifie, en [on Hofiel,le 13. tour de lanuier, isiS .
Vn peu plus haut 6c proche dVn Autel, l'Epitaphe qui fuir
fe voit graué fur vne lame de cuiure.
2 Cy deuantgifl Mefiire Claude de Ralodmges, Cheualier ^Seigneur
Ue Thim & de Buirray , Cènfictller & Chambellan du Roy noflre
Sire : Lequel trefpafa a Paris rue S. Antoine, l'an de grâce 1S14 . le ^^ ^^^
24 . lourde Septembre. Priez^ Dieu pour luy .
LLLlliij
8tA V IL LE DE PARIS,
De FEglife CollcgiaU & Parrochùile de faine} Mederic,
vulgairement dtcijamct Merry,
C Aincfc Medcric natif d'Aucun fe rendit Religieux à Tagc
^ de treze ans en l'Abbaye de fàinci Martin, fondée en ladi-
te ville par la Royne Brunehaulc ou Brunechilde, femme de
Sigibert , Roy de Metz , où il y auoic j 4. Religieux. Entre
lelqueisileonuer(afiraindemcnt,que i'Abbevcnanti dé-
céder, il fut eleu de tous en Ton lieu. Mais luy préférant I2
folitude à cous honneurs , fe retira vne fois au defert : où fe$
Religieux l'ayanstrouué, interpellèrent l'Euefque de le^faire
reuenir en fa charge,fur peined'excommunication. A quoy
il obéi t: mais quelque temps après il luy printenuie devenir
àParispourvilicerla Chapelle laincl Pierre, fort réclamée
pour les miracles que l'on tenoit y auoircfté faids. Et l'y
acheminant, il printpour compagnon fon Religieux Fro-
dulph e. Quand il fut a Mclun , vne Heure 1 e faifit, tellement
qu'il futcontrainc d'emprunter vn chariotpourparacheuer
ion voyage. le laifle à narrer les miracles qu'il fità ce voya-
ge adez f pecifîez en la légende entière.
EftantarriuëàParis il l'en alla en ladide Chapelle faind
Pierre , 6c y demeura auec vn Preflre qui y efloic , l'efpacc de
deux ans 5cneuf mois. Et fe fentantprochedepairerdecc
monde en l'autre , appella fes difciples, ôc leur fignifia le iour
de fa mort. Auquel toutes chofes exploitées, entre les
paroles de fon oraifon, leur difant à Dieu, rendit l'ameà
Dieu, le 19. Aouft: comme efcrit Vincent de Beauuaisen
fonMiroùerhifl:orial,liure24.châp. 91. mais l'année eft in-
certaine.
Depuis cefl:eChapelleaefl:érebaflie& conuertie en vne
belle èc grande Egliîe, telle qu'on lavoid. Et en icelle ont
cfté fondez fcpt Chanoines prcbendez en la collation du
Chapitre de Paris,/'/^/;^ iure. Lefquels ont eu fort longue-
ment la charge des âmes, faiiànts alternatiuement chacun
fa femaineomccde Curé,&n'yauoitpour lorsautre béné-
fice en ladide Eglifc. Mais depuispour les foulager, & aider
LIVRE TROISIESME. ^z^
à faire le diuin feruice, ont eftc fondez fepc Chape Ilains:vne
partie dcfqucls font en laprefenution &: collanon defdics
Chanoines.
£n l'an 1219. la ville de Paris fut fore affligée de pefte, 6c
d'iccUe, encre autres, fut frappé vn parroilfien de fainct
Mederic. Lequel enuoya chercher le Chanoine fcaiainicr
pourfeconfelîer, 6c ne fe trouua point. S'addreffant à vil
autre Chanoine, refpondit qu'il n'eftoit en femaine,&:n'y
voulut aller. Ainfilcpauitrepeftiferc mourut fans rcceuoir
(ezifacremcns, dont prouintvn grand fcandale. Et pour ob-
iiieràraduenir qu'il n'envinfTede lembiablc, lefditsCha-
tioinescommirentIeplu5ançiend'cux,6duy baiilereattou-
te charge de l'adminidration des facremcnts, l'appeliant
ïUbanus, Ce qui fut confirmé par Icfdits fieurs du Chapitre
denoftre Dame de Paris. Serefcruanctoutcsfois leldits au-
tres fix Chanoines de faind .Mederic, rauchorirë de Curez
primitifs, auec certainefomme de deniers , queleur doit par
chacun an ledit Vleh^nus ^ & quelques autres prérogati-
ves.
Enuiron cinquante ou foixanteansaprcs, ledit p/^^/zw//.
voyant le peuple de la parroillefi augmenté, que feu! il n'y
poiuuoicpas fatisfarre/fuppUa les Chanoines fes confrères de
luy bailler vncoadiutcur. Ce qu'il luy fut accorde «Scconfir-
mépar le Chapitre de noftre Dame de Pans. Etdeilorsle
nom àç.?kbnnmî\ii changé,& lesdeuxfurent nommez che-^
ueittrs ^ comme ils font cncorcs: A caufe qu'iUfournilîent
la cire qu'il conuientau chœur,pour la célébration du diuin
feruice, Auffi ils prennent la cire qui cft oiFerteàl'Ep-life
tant en chœur que dehors. Et de là vient la didion de Che-
xxtcitï ^quafi capiens ceram. Il y â; toutefois quelques iours,
quclelditsfix Chanoinesfe fontreferuez^elquelslesi, Che-
ueciers;( qui font les deux Curez, ou Vicaires perpétuels)
neprennoit rien. Et feroic expédient qa'jln'y eneutqu'vn,
pourlesfcandalesquifefontcommisSi commertêt deiour
àautrerpource qu'il eftdifticilc que deux Maiftres faccor-
denten vnemcfmcmaifoD,ôcmal icanc qu'vne femme ave
deuxmaris.
L'an .1173. Philippcs 3. dit le Hardy, Roy de France,^ fils
duRoyfaindLouys , deflrant augmenter la iuftice de fon
?U VILLE DE PARIS,'
Chailellet de Paris, vaulac prendre toute- la iufliceque^e
Chapitre de iainclMederic a lur i'eftenduë delà parroifTe.
Mais fur quelques remonitrances qui iuY turent fdicles, il le
contenta de prendre Ja haute luilicc : pour laquelle il leur
donna àperpetuité trenteliur. pariiis rartbo. domaine, auec
de beaux piioilegesi £c leur iaiiîa la cenfiue &: la balïe^c
moyenne iulti.€è.PouriaqueIle exercée ils' ont deux Maires
pu BailliiS,r'vn Clerc êcl'aiitre laX^auec Greffiers & fergens.
L'vn pourl'exereice de la iuftice ipirituclle ,& l'autre pour
la temporelle. Les appeaux defquels vont directement par
deuant le Chapitre de Parisl Ce concordat eft au Greffe
de la Cour, en la chambre des Comptçs , ^au Chaftellet de
Paris. . i^i^f.! rLuiiïirnbi
De l'elcîiatîoh du Cûrps de fàincf Mederic.
En l'an 884. le glorieux corps de iàincl: Mederic a eflé leué
hors de terre Semis cnvnechafl'edebois, foubsiaRegeiice
ou Règne de Carlo m an, qui furuelquit Louys fôji frère : à la
pourluite de ThcodebertPrcftre habitué en la fuidide pe-
tite Eglifè de faincl Pierre. Gozlm eftoit pour lors Eueique
de Paris: & ne pouuant affifter à celle eleuation ôc trâflation,
' il enchargeaàronClergédefuppleerlbnabfence.Tellemêc
que tous iesEcclelialtiques, tant feculiers que reguhers, fui-
. uisd'vn grand nombre de peuple, vindrent en procelîi-on
iulque^aulieudeibn repulchre,qui fut deicouuert,&: [qs
faincies reliques mifcs en laluldiclechaffc; excepté Ion chef
quifut donné en l'Egiife de Chauicauxen Brie: Apres en
auoiroftélamachoired'enbaSjqui fe void encore à fainâi
chaufeaux 'Mcdcric,eiichairee richement en argent vermeil doré. Eê
cnlr.eçciJnpenie lefdicsde Chauleaux, baillèrent vne des
mammelles derain£leAgathe,quieftâuiîi audit S. Mederic
cnchaflee co m me ladide mâchoire.
Vincent de Beauuais au lieu cv defTus allégué, ôcautres qui
J'ontfmui/fonc'ccllc tranflation.pius récente de centans;
la rapportant eni an 984. Mais ils i'abulcnt, puis qu'elle af
clléduviuautdé Gozlm Euefque de Pans, lequel àcccd^L
dix ans deuant :c'eil à içauoir en l'an 887. Comme tefmoi-
gnentRegino liurelccond defa Chronique, ô^Abbodilci^
pie denoltre Aimon , iiote ïecond du fîege des fsormans
deuant Paris, lî^iilji; , ^ /.joJ .-m ,. '
Depuis
ou Cham
peaux
LIVRE TROISIESME. 825
Depuis les parroiÛTiens ont faitfairevnc autre chaiïCjCou-
ucrte de lames d'argent vermeil doré,ayant à vn bout l'ima-
ge de Noftre Dame, & à l'autre celle de faind: Mederic,&:
aux deux coftez les douze Apoftres. Elle ne fedefcend point
{î ce n'cfl: quand on fait procefîion générale: où elle eftpor-
teepardesCùuroyeurs, quifeuls ont pouuoirdecefaire.
La dédicace de celle Égîireef]: par chacun an le 19. Sep-,
tcmbre. LafeftedciàindMcdericle29.Aou(l. Et latranf-
lationjciourfainct Vincent, 12. lanuier.
Au dcfloubs de la challe de faindMederiCjfurvn plafond
de bois, font deux chalFes d'argent blanc : en i'vne defqueL
les eft le corps de làind Leger,^^: en l'autre le corps deiainct
Frodulphe, Religieux 6c compagnon viager dudid lainct
Mcderic. Duquel a efte fait mention au commencement
decenarré.
Derrière le maiftre Autel il y a quatre challcs de bois dore:
dans lefquelles ont efté miles pluiieurs reliques, qui iadis
eftoientenchaflees en argent; lequelfutoflé Revendu quad
on bafti (Toit rEglire,pourayder aux frais.
En faifant les fondements de la ncufuf? Eglife S.Mederic
du temps du Roy François premier,ontrouua fous le grand
Autel, dans vn tombeau de pierre le corps de fon fondateur,
ayant des bottines de cuir doré aux iambes: lequel Ci tofl
•qu'ilcutair,fetournaen poudre. LadattedefonEpitaphe
qui cftoit auprès, ne fepcutlire pour la vieillcflc, &iere{l:e
fut grauc en vne autre pierre, que l'on pofa au m.ilieu du
■chœur,rousl'AigledcsChantres,&: contient,
HICIACETVIRBON^ MEMORI^
ODO FALCONARIVS, FVNDATOR HV-
IVS ECCLESI^.
Il eft poiîible qu'il eftoit Fauconnier du Roy >qui n'efl
vne petite office.
De /a chapelle de fainci Bon y auprès faméf Mederic.
LaChapelledelaind Bon auprès l'Eglile dcS. Mederic,
çft vn membre dépendant de l'Abbaye de faind Maur des
Foflez, comme il apperrpar laBulle que le Pape Innocent
\ z. l'an de (on fiege le 6. & de l'Incarnation 113e. le 10 Fe-
urier,câ:roya à Afcclin Abbé de.laint Maur des Foiïcz,pour
luy ôvfesfuccçifeurs AbbiZjdonç nous auons fut mention
Mil M mm
Sxé VILLE DE PARIS,
cydeuantpa. 103. Etencefte qualité appartient maintenant -'
àmonrieurrEaefquedePariscomme AbbedefàindMaur,
lequel fleno /«r^, la confère à ceux e]uli iuge idoines, & en
cctiltre monfieur Gomin Chanoine delainclMedericen
cftàprefentpourueu.
En icellc Chapelle fut fondée en Tan 12.45. ^^ Confrairie
de Madame fainde Marguerite, &depuisconfîrmee parle
Roy Henry deuxiefmede ce nom l'an 1549. te déplus par
Reuerend père en Dieu môfieur du Bellay Euefque deParis,
ainii que l'ay veu efcrit furie liure de ladite confrairie.
Le portail de cefte Chapelle a eftc rebafti de neuf en la
faconqu'ileft àprefentducempsduRoy François J.
La vie de Taind Bon, comme difenc les François, ou faind
Bonnet, comme prononcent les Auuergnats,ôc en Latin
San^us BonitHs^& Bonus perfyncûf en, eft rapportée par Vin-
cent de Beauuais en fon miroir Hiftorial , hure y.chap. 97.
Et encores plus amplement parSurius tome premier, de la
vie des Saincls,le i j. Ianuier,où entre autres miracles eft fait
mention de la Chafuble quiluy fut enuoyee diuinement,
duquel miracle i'ay veu ôcleu vn fortancien tableau en vers
Latins,quieft«àClairmontcn AuuergnCjContcnantnaifue-
ment ladide hifloire.
T>e lit chapelle & mai fan de SainBe Auaye.
François de Belleforeft en fa Cofmographievniuerfelle,.
& Gilles Corrozet en fes Antiquitcz de Paris , chap. 1 3. in-
fcriuentaunombredes fondations de faind Louys,la Cha-
pelle encoiesdide de laindle Auoye: oùils dicntquefurent
cftablics de bonnes femmes vcfues, qu'ils appellent Bégui-
nes. Il eft croyable que ceftemaifon eft fort ancienne, puis
qued'icellerecenoit le nom vne des anciennesportesdela
ville en fa première clofture, faicle du temps de Phiîippes
Augufte,commeiededuiray plus amplement en fon lieu.
Nous ne trouuons l'année de fa première fondation, mais
feulement qu'elle fut rebaftie ou réparée à la poursuite
de feu Meifire lean Herfant pour lors Curé de faincl;Mede-
ric: comme il appert par cet elcrit que l'on voit graué fur
vne lame de cuiure, feellee dedans le mur Méridional de
ceftc dernière Chapelle, en la ceinture dafccondAuteL
LIVRE TROISIESME. S17
Les exécuteurs du tejlamcnt de feu Mcjsire le an Herfant^tndis
fondateur de la Chapelle de l' Hoflel de fainiie Auoye à Parisien
r honneur de Dieu, de nofire D^me & de madame faincle Auoye ^du
rejîdudes hiens^de l'exécution dudit deffun^^ont donné é' aumof-
né ce/le maifo» à lafiùntjue dudtt HoJleldefatnSie Auoye -^pour le
hien & augmentation de fondit hoflelé" chapelle-.Moyennant ce quje
les bonnes femmes dudit h ofle l , fer ont tenues défaire célébrer vn
Obtftfolemnel chacun an à toufiours^le 22 Je Decemb. Ceflafçauotr
Ftgilles a neufpfeaumes & neuf leçons^ &MeJfe a Diacre & Soubf
diacre auecdeux choriens : Et feront mettre deux cierges ardents,
durât leferuice. Peur le remède des amcs duditdeffun^:,def€s amà,
C^ de tous trefpafesL. Dieu aitl'ame. Amen.
LcsReligieuf'es ou Béguines de fairnSte Auoye rccognoif-
ftnt encorl'aflcien Curé 4e la ParroifTe S. Mcderic pour Su-
périeur î lequel auffi leur enuoyc tous les Dimanciics &
Fcftescîecommandement,vn Chapellain qui chante Melîe
en leur Chapelle & leur y adminiflre les Sacremens, quand
elles font en dcuotion 5c préparées à ccft efFed.
Il ny a nulleautre antiquité en cefle maifon ou hoftcl que
celle ( plus pitoyable que remarquable j qui fait tomber en
dccadcce tous les trois ou quatre corps d'hoftcl d'icellc.
De l'Eglife Collégiale & Parrochiale de SainÛe Opportune.
A Deux lieux près delavilleEpifcopale de Sees en Nor-
mandie il y a vn Monaftere dcReiigieufeSjnommcde
tout zcm^s Monajlerium Almonacharum , & en François Aime»
/?^^<f. Laquelle didion Surius,tome fécond des lainûs/ur
le i2.d'Auril,en lavic de faindc Opportune a commuée en
Monafleriolum , homme fl:udieux,mais trop licencieux en
changement de ftil & vocables anciens des vieux légendai-
res. Fault doncques entendre que Aima ( comme rcxpofc
SaindHicrofme, Efiice^j. fur ce paiîage,£rr^ njirgo conciptet^)
n'eft pasfîmplement vne Vierge : mais vne Vierge cachée ôc
fecrette,^//^ nunquam 'virorum patuitafpecîtbus,Q^\\2iX^z\^r{Q
s'eft monftree aux hommes.Et Ainfi ccfte Abbaye eftoii AU
I monacharum^ id efi^abfcondîtarum Monialiujn^àç. rehgieu ks ca-
' chces: comme font celles de l'Aue Maria à Paris,&lesCar-
meliiieSjôc CapuflîncsdcfqucUes fi elles parlent aucc pcrmif-
M M M m m ij
8iS V I L L E D E P A P. I S,
fion de leur Mère à ceux quiles voncviriterjC'eflparvncre-
neftretreilliiree de fer^couuerce d'vne toille noire^tellemêc
qu'il n'y a point de mutuel a^pecl:^'//^J?;^ liceatvidere ^quod
non licct conmptflcrd. Ceftc faincle conuerfation incita la no-
ble & deuotc Vierge, Sainde Opportune,fille du Comte
d'Yexmes(en latin 0Av;»f;?/7j-)&:ra:ur deSainct Godegrand
Euefque de Sees,&: depuis raartyr^cà s'y rendre Religieufe.
Où elle veicut fivertueuiement,qu'aduenantledecésde la
mère Abbcfle,ellefutelcuëdetoutcs,&in(laleeenfaplacc.
Sondic frère Godegrand fut occisàNonnant proditoirc-
met par fon fileul,qu'ilauoit tenu iur les fonds,incitë à cepar
Grodobcrt ambitieux de retenir rEuefcliéjCnuironranyô^.
le 3. Septembre & Ton corps inhumé en ladite Abbaye d'Al-
meneichejqueregiiroitfafœurfaiDdcOpportuncLaquelle
doleantederonfrere^fuppiialeCreateurderofterenbrefde
cemonde:commeilfit. Car ien.iourd'AuriWc l'an immé-
diatement fuiuant elle raourut:6c (comme elle auoit ordon-
ne) fut enterrée auprès fondid frère.
Depuis, fon corps ('félonie diredesplusanciennesReli-
gieufesde ladite Abbayejaeftétranfportéà Vendofme,da
temps que les Angloistenoient 5c rauagoien-tla Norman-
die : 5c ne leur refte qu'vne partie du Cranium ou tais de la
teflejôcvnosdubras.
Fay fâid ce préambule delà naifrance,patrie,vie&decés l
de Saincic Opportune,pour parucnir à l'Eglife quiluy eft "
dediéeâParis,enlaruc delaTabletterie tendant aux halles.
Car combien que fefoit auiourd'huy ParroifTe &: Chanoi-
nerie : toutesfois il y a quelque coniedure qu'elle ait efté re-
guliere.ôc comme Prioré dépendant de ladite Abbaye d'Al-
3nenefche:en cp queHildebrad 2. Euefque de Sées y refîdoit
& prxfidoir,du temps du Roy LoyslcIeune,filsdeLoysle
Gros,&.Pere dePhilippe Augu(le,qui commença à régner
l'an 1 13s. comme l'ayîeu en y n très-ancien Registre manuf^
cript deladiteEgliredeSaincleOpportunedeParis.Oùil y
Tobic u. ^ deux miracles, qui ne font à obmettre. Etenim [fient dtxit
Ravhixcl Angelm)facramcnt!im R egù abfconderc bonum cfi : ofcrx
AUtem Dci rené lare & confit eri honorificnm cft. Le premier cft
dVn pellcrin qui eftoit venu faire fcsdcuotionsài'Eglife de
Saincle Opporcune,& s'en retournant fut occis par fafped
LIVRE TROISIESME. Sip
<î'vn ferpent Bafilic (Nam tefte plinio vif» & afflatu necat, ^ut-
-- 'netiam altos ferpentesjibilo fiigat) qu'il trouua en Ton chemin : ^'*•^■'■'*^ "•
Maiseflanc raporce en ladite Eglircjilrefuicita parles meri-
tes &: interccCsion de Sainde Opportune. Pour ce miracle
aduenu en 1154. ledit Roy donna à icelleEglifedesprezôc w^x,
niaretz qui font entre Montmartre &: Pans.
Le Iccond miracle aduenu cnmermetemps,eftde Ada-
lard homme nobie.aueugle par l'efpace de trente ans , qui le
lourde la fefte S. Opportune en Ion Eglilereceut la veuë,
prefentle ibfditHildebrandjEuerqucde Sees. En mémoire
dequoylemelmeRoy dôna encore des prez &:champeaux,
c'eftâ dire terres proches de la ville à ladite Eglife.
De U procefsion que font par chacun an les Chanoines de fain^e
Opportune ^ à l\Eglifc des faincîs Innocents 3 le iourde la f este
dcfdits Innocents.
Exveteri Regiftro feu Cartulario Sandre Opportune Par.
Jam femel fuperius allegato.
• In die Innocentium poft primam fit proceflîo adEcclefiam
:SS.InnoceQtium,cantaiîdo Rerponforium, concède nobis
V>om\^t{C eft le 12 . Refpons du tour de la TouffatnCt) E t i b i di c i -
tuuMiffa folennis. MifTa finitareditproceliîo,dicendo Ref-
ponforinnijCentum quadraginta(C'^ le 12, Refpons du tour
des fit fiel s Innocents,
De la réception du br M de fain^te Opportune, qtnfutau Dimanche
des Oclaues de r Epiphanie 13-;^ . A raifon dcquoy au mcfne
tour tous les ans ils font fefte double de ladtcle Saincle , re?net'
tant l'office du Dimanche à la première ferie vacante.
Ex eodem Regiftro.
Anno Domini i374.Dominicainfra Oc1:auas Epiphani^e cz{\<!,\
tranflatum fuit brachium Sancflx Opportun^e pcr Dom- rhoiid de*
numEpifcopum Parifienfemjin prçfentia Caroli quinti,Re- '^°."'^!J^''«
gisFrancia:,&indomoruaSandiPauIidePari(îus,pr^renti- raïamaT!"
BusctiampluribusBaronibusRegniFrâcia^. Etfuit didum '^^'"•
brachium afportatum folenniter per procefsionem didi
CoUegij vfqueadEcclefiamiftamcum magnis luminaribus
&torchijs:aceciamcumnotabiIi comitatu populiparifien-
fis. Etfuit di£lum brachium donatum Ecclelïcenoftra: per
Magiftrum loanncm du Pin quondam Abbatem Clunia- d^Pw»,
MM Mm m lij
Z^o VILLE DE PARIS,
cenlem^adrequeftamdefundiMagiftriHugoiiisdeCaftro
Girardi quondam Capicerii noflri. Et idcircofuitordina-.
tumpercapuulum&CanonicoshuiusEcclefi^,ôcdevolun-
rate prardicli EpifcopiparifienfiSjVidelicetDominiAimcri-
C'cftlc 90. cideMaignacoadprefensCardinalis,quoddecçteroinhac
Eucfquc de jiie]3ominicainfraodauasiemperfieretfeil:umduplumdc
Sanda Opportuna,& OjSîcium DoRninica: cransferreturad
alium diem feriatum.
Du Cimetière de Sami} Innocent,
EN Tan 1186. le Roy Philippe Auguftc , comme nous
auons dicl au commencement de ce liure,fit clore & en-
uironner de hauts murs vne partie de l'ancien marche de
Champeaux qui pour lors feruoit de cimetière public,com-
me il faid encores à prefenc. Guillaume le Breton, hure
premier de la Philippide,qui eft de la vie &:des gcfles du
Roy Philippe Augufte le loué grandement d'auoirfaiâ; clo-
re de murs ce heu, & où par cy deuant fe commettoient
beaucoup d'iniquitez.
Panfiis (inquit) locuseft,CamfellûSj mminedicunt.
In quo communi tumulantur corfora iure^
^uetquot defungi vita contingitin 'vrbe.
Hic cmuis hominum fuibuf^ patere fclcbat,
Spurcitifs, fcopihus/ordens &fiercore multo:
Et (quodpetuserat) meretricahaturinillo.
Et fie defunBù iniuria mdgnafiebat^
Sacrato^ locc : quibtts efi tribuendus vbique,
rrxciptente Deo^ timor & reuerentiafemper.
Huic Rex^ diuini ZjcIo fuccenfiis dmoris,
I ndignans fiers pelyandroprobrafacrato^
CorporASAnBorHmquoplHrafepulta quiefcunt:
^uadrAtos lapides circumdedit atque politos^
Aedificnns rnures in circuitufiatis amplos
Etfatis excelfes , cafiris aut vrbibus aptos.
Et fie ille facerloCHs efimundâtus ab emni
Sorde^ datu/g^ fuit honor ex tnnc débitas illi.
Le droid oc proufit des corps qui font enfeuelis en ce '^n.à,
L IVRE TROISIESME. gji
Cimetière, main tenant did des Innocens, (comme ie proii-
ueray au traiclë de l'Hofpital de fainte Catherine par leslec-
tres qui m'ont cfté communiquées dudi: lieu ) appartient à
pluficursperfonnes^quienlonten polîeflion de temps im-
mémorial. Aux galetas 6c fur les 80. Arcades des charniers
duqu ell'on voit vne infinité d'oiTements 6c telles de treipaf^
fez ; très belles & bonnes Glafles à rcprefenter la grandeur
& impertinence de noflre vanité h umainc.
Les charniers de ce Cimetière ont eftérebailis en diuers
tempSj&àdiuerics fois, des aumofnes de plufîeursperfon-
nesde qualité, entre les Epitaphes dcfquels ie n ay choifi
quelesfuiuants.
Cy dejfom gifi noble homme & fage Mejiire le an le Boulenger,
tnfon viuant cheudterô' Confeiller dti Roy noflre Sire , & pre-
mier Trefidcnt en fi Cour de Parlement ^Seigneur de lAccjue utile
tnGafiinois yd'Ijle & deMontignien Brie: ,^1 trefpjjfa le 21.
tour de Feurier, en Tan 1482.
jiujsi gifi noble Dame Philippe de Cothereau fa femme , & le
fils audit Seigneur cfi inhume en ce mefme lieu y tout ioignantle
tombeau defes feu père d" mère.
Cofmas Guymier^ tnqucflarum Trdfid. Patri, matri^^fibid, mo^
numentum fecit. Legit^confulit , glofasfuper Pragmatua edidit.
Ob^t ^.dte Iulij,anno 1^03. Sed necjuemoriens pauperumoblitu6
efl^ eos cnim h^redes infiituit. 11 a efté Chanoine de S.Thomas
du Louure : comme luy-mefmea efcrit en Ton commentaire
furla Pragmatique fanâ:ion. fo.98.pa.i.
Cy gifi noble Dame Coulomb e de Bonney , enfon viuant femme
e» fécondes nopces de Mefire Regnaut de Dormans^ enfon "viitant
Cheualter Confeiller du Roy & M. des Requefies ordinaire de fon
Hofiel: Ambafadeur dudit Seigneur par deuers noflre faincl Père
le Pape y Seigneur de faincî Remy, VoixfainclMartinj Nozjay fur
Barbuife^d^ de la moitié par tndiuù des terres df Seigneuries de
Ctury , Herpondj Belleualy P'uarmondle Chafielier, Herpine, Fol-
let Qr Fregeuille au pays de Champagne : inhumé deuant le grand
Jutel des Chartreux de Pan's.auec Mefire lean de Bormans^Car-
dtnaldu famci Siège Apeflolique^ 0' Guillaume de Bormans, frè-
res ^ Chaceliers de France Pvn après P autre, grands Cncles du dit
Mefire Regnaut fondateur du Collège des DormanSjdttde Beait-
uafs . Laquelle Dame Coukmbe deceda le tS,d€Janmer,i4y^,
83A VILLE DE PARIS,
Et Me f ire Guillaume de Dormans Cbeualier^fls défaits Mefi-
re Regnaut & Dame Coulomhc , enjon viuant Ccnjeillerdu Roy en
fin Confeil Priué, O" premier Vrejïdentenfon Parlement de Bour-
gongtie . Seigneur dejdites terres ô'fiigneuries : ^^ideceda le s.
feurier , l'an 1S07 . Et Dame Marie Ptcd-de- fer/a femme , le S.
iôurde Mars 15 21. Priez, Dieu four eux,
Cy giy ToLi^d Bailly , qui tre/pafa l'an 1S14. le SS. de fonaage,
crie 42. an de fin veufuage : laquelle a veu ou peu voir deuantfon
trefpOrS^zçs, en fans ijfm d'elle.
De l'Eglt/e des fain^i Innocents.
Ve les luifs dilperfcz par les régions Catholiques euf.
ieucdecouflume tous les ans de prendre vn enfant
Chreltienjle mener en lieu foubcerrain,6cleVcndredy delà
lemainefainde le crucifier, en defpit & rnefpris denoftrc
Seigneur Icfus Chrift, 2c de la religion Chreflicne, plufieurs
autheurs le certifient: Spécialement CafTiodore liure 11. de
rhiIloireTripartite,chap. 13. Munflerliure 2. deraCofmo-
graphie,au traité delà Gaulc,5cliure 3. au traidéderitalic.
iean Maioren l'hiftoire d'EfcofîcjChap.u. Mathieu Paris en
l'hiftoire d'Angleterre, pag. 12,17. PolydoreVergile,liureié.
delà mefmehiltoirCjpag. 312. EtIeanBaptiile Fidilerusau
liuredelaTheologielundicque, tiltrede la Vénération de
Jafainâ:e Croix. Mais Antoine Bonfinius en l'hiftoire de
Hongrie, liure 4. Décade 5. page 718. particularifedauan-
tage ce que ces bourreaux luits failoient à cepauurecnfanr.
Carapres l'auoir liéencroix,ilsrefi:rangIoientàdcmy,oii
Juymettoientvn bâillon àla bouche, pour rempefcher de
^rier. Cela faid, ils luy faifoient ouurir \q.s veines , 6c fi de
toutespartsieperçoientde longues efguilles. Le fang qui
en diftilloit, eltoic receu dans vn grand baffin , &: en gou-
ftoientquelquepeu,2clerefi:e ils le gardoient
Ainlifutmartyrizévn noble enfant en la ville de Tirnauie,
en Tan 14 94. par douze luifs&deuxfemmes. Lefquelsde-
uant que d'eftrcbruilez tous vifs, interrogez pourquoy ils
gardcicnt ce fàng, refpondirent, que leurs anccdres les a-
uoienc cnfeigncz, qu'il eftoit propre â quatre choies. Pre-
mièrement, qu'il eiloitfouuerain rcmcdepourcftancherle
iàng, quantàla circoncifion en leur coupe la peau du pré-
puce, c'ell à dire du bout de la verge malculinè. Seconde^
mène
LIVRE TRÇISIESME. ^ 855
ment qu'iicftûicdcgrandeefficacepournourrir amitié en-
tre ceux qui en prenoiencauec du pain ou viande. Opinion
barbare 2c fcychicque: de laquelle parlent loanncs Bocmus^
Itb. 2. de moribus omnium genîtum y 01p. p. Et Polydorta Vcrgilita
Uh.i. de inuentoribu^ remm, cap. 7.
Ticrcemenc que ce fang beu , leur efloic vne médecine
contreicHuxdefang, auquel ksiuih tâc hommes quefem-
meSjlonc forclubiets. En vengeance f comme il n'eft hors
derai/on de croire) que pourobtenir fcntenccdemort con-
tre lefus Chrift, ils anoient die , Sanguis etti^ fufernos &fuper
flîôsnofiros. lUtth.z-; . Et quartement, qu'en leur (acnlice
ils ont decouftumeenqueiqueregion d'y offrir du fang de
Chreftien. Veteri {inquiimî) décret 0 quotidtanù Jacrtfictjs in
aliqud regione ChriJHanumDeo fanguinem libare coguntur^
Pour cefte caulejôc autres que rapporte Rigordus en la vie
liuRoy Philippes Augulle, ëc après luy Belleforcft, tome
premier de Tes grandes Annales, liurc 3. en la fin du chapitre
59. IccIuyRoy ayanteu l'aduisdu bon pcre Bernard, Her-
mite du bois de Vincenncs ( auquel il deferoit beaucoup à
cauredeiafaindetédcvie) fitvn Edid gênerai, par lequel il
ordonna que tous les luifs cuffcnt à loirtir de France dans
certain temps. Lesobligations qu'ils auoient des Chreftiens
caiTeeSjlesprilonniers pour dettes deliurcz,^ leurs biens
confifquez^ pour employer en œuures pieux, rcferiié le cin-
quiefme au Roy. On a opinion que de cefte confifcation
TEglile des iàincl:s Innocents fut baftie,ou rcbaftie& aug-
mentée. AuCimetiered'jcellefutapportélecorpsdeiàincl:
Richard, que les ïuifs auoient crucifie 6c misa mort à Pon-
toire,en la manière dciruidicle: comme elcrit frère Roberc
du Mont, moine de faindl Remy de Rheims , en Pappendice
delà Chronique de Sigibert. Au lieu où il fut inhumé, il y a
-vnegrandetombeeleuee de terre d'enuiron trois pieds. Ec
lâfelontfaiclspluiicurs miracles, comme aiPeurc le fufdicl
Rigord u s . ibi { inqtih ) ad honorcm Donii-: i per pnccs & inter-
' €€jHonc77i fancli RichardimuUamirACuU -, ipjo Domino opérante j
fachi fnijfe audinimu^.
RobertGuaguinMiniftre gênerai de l'ordre delà fainde
Trinité delà rédemption des captifs, au traictc qu'ilacom-
poféde lapalFion duditlàincIRich'ard Martvrenl'an^^S.
NNNnn
§34 V 1 L L E D E P A R I S, -
le 17. des Calendes d'Oclobrefaicparticulierc mention des
miracles faids à fbnfcpulchretàroccalion dequoy les An-
gloisqui pourlorsauoient vlurpé laFrancepararmes( plus
pieux neantmoins£c Catholiques que ceux du iourd'huy,ôc
les nouueaux reformateurs) firent tant d'eftat de ce corps
fainâ: que l'ayans tire du fcpulchre le traniporterent en
Angleterre par dcuocion,& ne demeura feulement quels
chefcnl'E'^liicdeS.InnoccncoùilfevGitencoresàprcfenc. !
Telles font ces paroles.
CiZterum'vtgriiîia pvmtatmn quA be^ttis martyr cUrm ejl fide
noncareat, mnlti ■prMejfereextantj^tcflcs yqiios à morbls quibué
âfjickbantur fan£ii Rich.tr di imploratione findtos frijjc acccfi-
iftus . Gram etemmfcbre velut igni .tfiuantes ad venerabiles mar-
tyris reltqmuts fefimabiint y pof^idaba)^t£ vinf^m/tbi , velaqnam
mmifirari , qiLt pars aliqitaferetrij vbi fancvitm ems captif m diin
Innocent Is templo rcpofititm colitur , fuiffet abluta. ,^ucm liquo-
rem ebibentes, fepiclchro mox fè infiernebant yin qmfueratbeatus
npartyrhitmatus , Nec van a fide domum inde reuertcbantur inco-
lumes. Eitts miracidibenefîcittm expertus efi Guillermus Bojfete-
rim. Tarem quo^gratiam Margareta M ara Sugietifilia cognomt.
Simili prdterea patrocinio PhUippi de Muhes 'uxorfalutem cft con-
fecuta . Addunt ad hxc teJlimoniA non madtcam Jîr?nitAtemple-
riff. feniores : atque imprima lohannes Regnauldus , lohannesdu
Carfour^ & Guerimis loucny perhibentes qnam plurimas ( dum
FrancoYHm principatum armis vftirparent) Anglos^hocfebrium ï
jifluô'ContagioftiifJejreqtieHtervexatôSyrcfiitutof^^fanitati. ,^u» \
Jane miracuïo addtiBt Angli, heati martyre corpm de tumulo effof- ''
fumy in Angliam tranfiidcriént. Spcrct igitur ^ necdnbitet £grotH4y
(^patrocintum imploret tam beneftci faluaîorls, cuius opemjibi non k
negari confdatyjî confiantifde beati Richardi fuffragmm effla-
gitet.
Au portail de rEglife,qui eft à main droiâ:c, à coftc d'icel-
Ic, l'on void les figures en bofle de trois Cheualierspaflans b
par dedans vn bois, octrois morts à l'oppofite auffi dans vn . I
bois. Lefquelsfitfaireôi ériger Monfieurlean Duc de Ber- "
rVjCn l'année 1408. pourrornemcnc de ce lieu: auquel ii
voulut eftre enterré après fa mort: Ainfi que les vers-
fuyuants le tefmoignentjgrauezlelongdelacoirnichejq^ui
fouflienclefditesfigures.
LIVRE TROISIESME S}5
En Van mil quatre cents ô^ huiôft 1408,
lea» Duc de Berry trefpuijjant
En toutes 'vertus bien tnjlruit.
Et Prince en FranccJIon/funty
Far humain cours lors cognoiffant,
£luil conuient toute créature
Atnjî que nature confent
Mffuriv:, détendre a pourriture.
Fit tailler icj/Jafepulture
Des trais vifs auj?i des trois morts
Et de fis deniers la facture y
En paya par iujles accords
Pour mo'nflrer que tout humain corps
Tant aye hiens eu grande cité
Ne peut euiter les difcords
De U mortelle aduerjité.
Doncfpour auoir félicité
Ayens de la mort fou uenir:
Afn qu'après perplexité
Fui fions aux fam^s deux Paruenir,
Fnons peur le Frince fufdity
Et enfumons fon intendit.
Aux quatre coins dudic portail fontpcintes les armes de
la maifon des Ducs de Berry. Plus fous vne chacune defdi-
tesfigures,eft attachée dans le mur vne grande pierre rem-
plie d'vn nombre de vers Fran<^ois. Comme li lefdites figu-
res parloient cnremble,&:refpondoientrvn àTautre. Lef-
qucls i'obmets, pour n'ennuyer klecleur.
Toutefois il n'aefté inhumé en eedit portail de fainct In-
nocent rpource que depuis, c'eft a fçaruoir en l'an 1415-. il fît I4I5-
baftirôc conftruire l'excellente fàinte Chapelle deBourges;
comme les lettresnumcraleç( non compris le D) des deux
vers qui fuiuct, & (ont eicrits en ledite Chapelle, le dcnotct.
Me Dux conftruxit Bituricué atque dotauit:
Et Frdful attendens^ annopr/ifente facrauit.
En l'an enfuiuantcebonDucaagëdequatre vingts neuf 141(3.
ansjdeceda lans hoirs à Paris en l'hoftel de Nèfle. Où ion
corps fut embaumé, mis en vo cercueil, & porté en ladide
Chapelle de Bourges.
NNNnn \\
$^6 V I L L E D E P A îll S,
Voyezlliiftoirede Berry ^compoTee par lean Chaumeau
linre (î.chap. y. ôiliure 4. en la fin du premier chapitre, page
137. . .'.'
En l'an 144). celle Eglife defaind Innocent a cfté rebi-
ftiejaugmentcc&dediec de rechef, auec odroy d'Indul-
o-cnces,commc il Te void engrauc dedans la muraille d'icellc
EgHCc en ces termes.
r44 y. L\':,^i de grâce 144s. le tour de la chaire fa'mêi Pierre ApofirCy
22. durtioù de Feurier yfut confacree & de die e cejle petite Eglife
des pitncts Innocents ^ & l' Autel de la chapelle Nofire Dame en
icelle E^ltfe : par très- Reuerend père en DicUy Monfeigneur Benys
r dinar che d" Anttoche Euefque de Paris ^qui lors ordona & établit
la folrnité dé ladite confccration oudcdicatio eflre faite ô' file nifee
par chacun an en ce/le preCente Eglife : Et donna é" octroya perpé-
tuellement a toufioursy a tom les bien-faicîeurs d' icelle , qui audict
tour l' avifiteront ,& par les o[laues d' icelle J'juici tours de pardon .
Simon de Perruche neueu du Pape Martin quatriefme,
Euefquc 74. de Chartres, deccdaà Paris en l'an 1297. après
auoir efté enuiton 17. ans audit fiegcA tut inhumé au chœur
de l'Eglife des fainds Innocents jfoubs vne tombe qui con-
tient ces mots.
Cy q-ijl Noble homme M. Simon de Perruche de bonne mémoire ,
iadis Eucfqne de Chartres y neueu de noft-re Père l Apojlole Martin:
Quiacleu céans , par humilité ^ fa fepulture entre les panures , (^
trefpa(fa l'an de grâce i2py. le Lundy d\iprcs laTouffaincls . Prte&
Dieu pour luy.
En la Chapelle Noftre Dame (l'Autel de laquellefutbe-
niil: quanta, ceux de TEgliie des Innocents) il y a vn tom-
beau de bronze^eleué de terre d'cnuiron de pied 6c demy:
furlequel eflcoucheelâFeprefentationd'vnereligieuferqui
tient vnliureouuert. Autour duquel eft graué ce quif'ea-
fuit en vieille rithme.
E.n ce lieu gifl fœiir Aliz^la BourgottCy
A fon 'viuant. reclufe tres-deuotCy
Rendue a Dieu femme de bonne vie ^
En cet hofîel voulut efire ajferuic:
Ou a régné humblement long temps j
JE t demeuré bien quarante Jix ans
Enferuant Dieu, augmentée en renom.
LIVRE TROISIESME. 837
Le RoyLeuys 'vnz.iefme de ce nom
Conjîderant ft très grand' parfecture
A fait leuer icy fa fepulture.
Elle trefpajfi céans en fonfeiour
Le Dimanche vingtnejifefme iour
Mois de luin , mil quatre cents fixante é'/tx 14.66,
Le Doux lefus la mette en Paradis. A?nen.
Icelle T'eftoic rendue à rHofpical fainde Catherine > en
laruëfàind Denys,6:yauoicfaicraprofefrion. Mais le de-
(irluy cilnatprisd'vne vie plus eftroicle, elJc fut enfermée
audit hofpiral en vne chambrcliaute l'eipace d'vn an durant
pour faire elFay , fi elle pourroit viure reclufe. Puis l'an reuo-
îuellefetranrporta au Cimetière des faincls Innocents :ÔC
fut enfermée en vnpetitlogisquieiioitprochcdu grand du
portail de lEglife defdicls Innocents à maindroidejonfe
tient à preientlc Vicaire d'icclle Eglife. Et pour remarque
fe voit encore vn treillis en vne petite feneftrequia vcuedâs
rEglife,par où elleentendoitlaMeiïe&lereruicediLiin.
En la Chapelle de faindMichel dans ladide Eglife, il y a
deux epitaphes grauez autour d'vn tombeau , qui font
tels.
Cy gif noble homme Maifre Gtàllaume Sanguin Efuier^ en
fon viuant ^fhanfon du Roy Charles V I. de ce nom , Confeiller
'& Maifre d'Hofelde Monfcigneurle Duc de Bourgon'^ne ^Vicom-
te de N euf-Chafel , fils aifrié du fieur de Sauré d'Arrêts y de M af-
filez., de U Mallemaifon & de Bomont en Thirefche. ,^ui trefpa(fi
le Mcrcredy 14. iour du mois de Feurier , l'an de grâce 14.4.1. D^et*
ait l ame de luy . Amen.
t Cy gtfl noble homme le an Sanguin.^ i/cuiery Seigneur de Beten-
■€ûitrty enfin viuant Confeiller & Maifre de la Chambre des Com-
ptes du Roy nofre Sire. ,^ui trefpafa le js. iour du mots d Aurily
après Pajèjues.^ l'an de grâce 141 J.
Reliques qui font e7% l'Egli/e des Sainéfs Innocents.
La ïambe entiereen chair 6c en os d'vn des Innocents,oc-
cispartierode: laquelle enuiron d'vn demy pied de loi) g,
eft portée fur \qs bras d'vn Ange.
Lechef de fainct Richard Martyr, duquelaeflc parle cy
deuant. Vneefpinede la Couronne denoftreSeigneur.
NNNnn n\
Nicolas V.
FjS VILLE DE PAR IS,
La gcnciue de fainci: Gacian, premier ArcKcuefque de
Tour. Safcilreeftie i8. Décembre.
Vn Incocent tout entier en chair & en os, cnuiron d'vn
pied de long , &: enclos d'vn grand cryftal : aux deux codez
duquel le voyent les figures de faindCharlemagneôcfamd
Louys. Et au deuancd'euK fonça genoux le Roy Louys ii.
ôc Ton efpoule. Et au pied dudid reliquaire iontplufieurs
colles d'vn Innocent.
Fv fi data fi de deux Mejfes en l'EgliJe des faines InnocentSjPvne
bdjfefar tom les iâurs de ran , O" l'autre haute , auec procepon
aux Vendredis feulement : & Indulgences oclroyces parle Pape
Nicolas V . aux aftflans, & aufi a ceux qm vifiteronticellc
tgltfe les premiers iours des mots.
NIcoIausEpifcopusferuusferuorum DeivniuerfisChri.
fti fidelibus prcxientes liceras Jnfpecluris, falutem ôC
Apoftolicam benediclionem. Liccc is de cuius monere ve-
iiicôcc. Cum itaqueficucaccepimus parrochialis Ecclefia
fandorum Innocencium PariL adquam ôcipfius Eccleiiae
Cimiterium dileclusfiliusloannes Bureau, Theiaurarius re-
gniFranci.-efingularemgeritdeuocionisaffecTium.Ecinqua
de fuis propriisfacultatibus&bonJsàDeoiibicoUatisvnâ
Miflamfingulisdicbus cuiuflibet ebdomadx fubmilTa, hC
aliamaîta, fingulis fextis feriis cuiuflibet ebdomadsEjCum
proceflione & vifitatione Cimicerij prcxfati decantandam
vocibus,annis(îngulis,perpetuis futuris tcmporibus inibi
celebrandas, fundauit paricer&dorauit. Ad quas copiofa
Chrilliiid€lium&pra:lertimineelebi"arioneacprocclîîonc
pr3edidis,confueuerit multitudo confluerc. Nos cupien-
tes vt deuotio ipfa frequcntiusaugeat ôcaugcatur , ac Ecclc-
iiaiprainruisfl:ru(fluns&2edificiisdecrntiusconrcruetur,ac
fidèles ipfi deuotionis caufa eo libcntius confluant adEc-
clefiam eandem,&: ad reparationcm, &c. Omnibus vcrè
penitentibus&confellîsqui in Calendis cuiuflibet mcnfis,
anno quolibet, Ecclefiam ipfam deuote viflcauerint, ncc-
nonMiffis ac proceilionehuiufmodi interfuerint, ôcadrc-
parationem & conieruationem prxdidas porriexerint ma-,
nusadiutriccs, viium4innum& vnam quadragenaindem-
g:
LIVRETIlOrSIESME. 839
iun£liscispoeiiitentiis,mirericordicer relaxaiULis prarfenti-
bus perpcCLiis &c. Daciini Romas apud fandum Petrum
annolncarnacionisdominica: Miileiîino quadrin2;ëcciimo ^45^'
quinquagehmopritnOjOflauQjCal.Febr.ponciâcatusnoilri
annoquinco.
Lettres du Cardinal Légat y G. de Efloutenille ^ conîenans
fardons pour ceux qui vifiterent , ladite Eglife
es fcfies y mentionnées.
Villclmus miieradonc diiiina^&fandi Martini in Mon-
cibusracroianda:R.omana: Eccleiix prefbytcr Cardi-
nalisd;; Eftouteuillavalgariter nuncupatus, in regno Fran-
cise, fingulirqueGalliarump.romnc]js Apofbolica: TedisLe-
gatus. Vniucifîs Clinfli fidelibus prxlences liceras infpe-
âuris faluiemin Domino. Spiendor paterna: glorix, êcc.
Cupiences igicur vt parrochialisEcclefia fandorum Inno-
ccnciuni Parifius (in qua quidein Ecclelia quxdam MifTa
inatutinalisadhonoremalcuTmiicreatoris&:beatifllma;vir-
^inisaclànclorumlnnocentiumordinata :ac quxdam no-
^abilis confratria ereâ:a,pro qua fingulis diebus Veneris vna
* Miiïa folemnis pro defiinétis celebrari Tolica efl: j quxMn
Tuis ftruduris 6c œdifîciijj , necnon libris,calicibus,paramen-
lis&aliisornamencis,pro diuinis ofHciis inibi cclebrandis,
Jeparationibus & reformacionibus indigec non modicum
.fumptuofiSjadquasfaciendas ChriftifideliumfufFragiafunc
plurimum opporcuna, congruis frequentetur honoribus,
écc. deomnipotentis Deimiiericordia,âc beacorum Petri
ccPauli Apoftolorumeiusaudoricâte confifî, omnibus 6c
ringulisvtriufquc fexus fidelibus vere pccnitcntibus & con-
felTisquiin fandorum ïnnocentium dedicacionc Ecclefire
pr£Efaca:,NatiuitatisDomini,CXmnium fandorum, com-
memoratis defundorum , fandi Sacramenci, Affumprionis
beataeMaria: virginis,6c Pencecoftes fLAiuitatibus,priEfa-
tamEcclefiamdeuore vificauermt,6c;ad a;dîfieij ftrudura-
rum6cc. manusporrexeriht adiurrices annuatim : fmguiis,
videlicetfandorum ïnnocentium, acdedicationisEcclcfj^
pra:did«,vnumannum,&; aliarum feiUuitatum pra^dida-
rumdicbusjcentum diesde iniundiseis pœnitentiisin do-
mino mifericorditer relaxamus, pr^e/entib. perpctuo dura-
840 VILLE DEPARIS,
tuns. In quorum oirnium &: iinglilararri fidcm àc tcftimo-
iiium prxmiiibrum , has noitras litceras tien ,ôc per Secreta-
riumnoitruminfralcripcura,fubl"cnbi,rigillique noftriiuf-
f^musappenrionecommuniri. Datum Parifiusannolncar-
HJ^' naiionisdominica:Millefimo quadringentefimo quinqua-
gefimo (ecundo, die vero décima nona menfisMaij ^pomi-
fîcaCLis landifilmi in Chrifto pacris domini nortrijclommi
Nicolaidiuinaprouidenna Papa:quind anno fcxco. Sic £-
gnacum lo. de Roqua.
Indulgences du Pape Sixte F. pour ceuic qui vijïteront
CFgUfe des fumets Innocents U 'veille O" iour
de leur fejle.
5ixte V. C Ixtus EpifcopusreruusreruorumDeivniuerfis Chriftifi-
^ delibuspra:Iences licerasinrpeciunsialuccmôc Apolloli-
cambenediclionem. Saluatoris noftri Iclu Chrifli, qui ad
huius mundi intima, vtiiumanum gcnusmoiepcccacorum
onuflum,a:cerno patri reconciliarec,defcendere,&: carnem
nollram ex vtero virgineoaflumere,acpoi\ iiabicamfaluci-
feram interliomines coDuerfationem, nobilque pcr eum,
ad accernam capefcendam falutem, datam plenam inflru-
<5lionem,crucispatibuloafiigi, & mortem temporalem fu-
biredignacuseft, vices licetmimeriti gercnces m terris, ac
deuota^confideracionisindaginepertcrutanteSj&intramc-
tisnoftra^ arcana reuolucntcs,quod prxclarum illud fan-
dorumInoocentiummarcyrium,ab eis pro ipfo faluatore
noftroperpeiTum, cœlcftêque prxconium ao cifdem non
loquendo, fed moriendo confelFum , œterna laude ôc medi-
" tationcab omnibus Chnfti fidelibus merito debeat vene-
V raridignum,quinpotiusdcbitumreputamusvcinhuiurmo.
di ianctorumiionoremdicatas Ecclelias 6c Cimiteriagra-
tioiîsremiffionum&conGe/Tionummuneribus decoremus;
veilla à Chrifti fidelibus fcruentio ri deuocione frequcnten-
tur,Sc tideles ipii per piorum operum exercitium, abolira
fuorum macula dcii6lorum,diuincXgratiereddanturaptio-
rcs. Cupientes igicur vc parrochialis Eccleiia eorundcni
jfàndorum Innocenrium Panfien.&quod vtaccepimusam-
plum& deuotr.m cxiflit Cimicerium iplius ad qux diledi
iilij Re(^or 6^ Ecicui eiurdem Ecciciix tingulareingerunc
deuotionis
3)
>3
3}
LIVRE TROISIESME. 841
deuotionisafFedum,congriiis frequentecur hononbus5&:
Chrifti fidèles eo lubcntius ad illa deuotionis caufa con-
fluant, quo exinde cœlcftis dono gratix cognouerint Te
vberius elle refedos : de omnipotentis Dei roilericordia , ôc
beatorum Pétri àc Pauli Apoftolorum cius audoritate con-
fifi, omnibus & fingulis vtriufque fexus Chrifti fidelibus ve<.
rèpœnitentibus&confe(Iîs,acfacracommunioncrefe(3:is,
qui Kcclcfiam & Cimitcrium huiufmodi à primisvefpctis
vrqueadoccafam iblis fcftiuitatibuseorundem fàndorum
ïnnocentium dcuotè vifitauerint,6c inibi pias ad Deum pre-^
ces pro exaltationcfand^ matris Eccleiise,h^rcrum cxtirpa-
tionc,& principum Chriftianorum vnione , nccnon Chnfti
fïdeliuminibi Icpultorumanimarum falutè deuotè effude-
rint; Plenariam omnium peccatorum fuorum indulgen- *
tiani&remiiîionem ApoftoIicaauAoritatetcnore prcefen- '*
tium mifcricordiccr in domino conccdimus pr^lèntibus
pcrpetuis futuris tcmporibus duraturis. Volumus autem
quodfialiquaaliaindulgentia vifitantibus Ecclefîam 5c Ci-
mitcrium huiufmodi per nos conccfla fit pr^lentes litters
nulliusfintroborisvelmomenti. Datum Romx apud fan- '^^*
dumPetrumann.lncaroationisdominic^Millefimoquin^
gentefimo oduageflmo quinto, pridie Cai. lunij, pontifica-
tusnoflrianno primo.
Vifepr^efenteslitterXjpcrRcuercndumdominum Parif.
Epircopum,qui orcjinauit cafdem publicari per ciuitatem
& diocefim Par. anno Domini millefkno fexcent. fecundo,
dieprimamenfîsDcecmb. SiciignatumBaudoyn.
Vnion de l'Eglifè Farrochialc des faines Jnnocentsauecle chapi-
. tre de faincfe Opportune j faiBe fouhs le Pape Clément VII,
dont l' année ejl mcertaine^pourn'eftre coîtee cuprocez. verbal:
' & depuis rompue foubs le Pape Calixte 3. lan de nofire Sei-
gneur 14s 7-
E Pape Clément VII. de ce nom, à la requcfte & re-
monftranccduCheuccier& Qiapitre de l'Eglifè fain-
de Opportune, vnit, annexa & incorpora perpétuellement
àicellc Eglife de fainde Opportune,l'£gIile parrochialc àcs
Ûindslnnocentsauec tous fesdroids& appartenances :tel-
OOOoo
L
841 VILLE DE PARIS,
leiiicnt que Laurens de Monger lors Curé d'icelle Eglife
parrochiaIe,failàntceffion,venancàdccedcr,ou en quelque
autre manière delaiflantladide Egiife, il feroit loidble audit
Cheuecier 6c Chapitre d'appréhender & retenir la corpo-
relle pofTeflîon de lès droits (!ic appartenances, &:conuertir
les fruiâ:s,renres&reuenus d'icelle en leurvlàge&àl'vtili-
tédeleur£gliib,rans que pour ce fut requis la licence du
diocefain & de tout autre : Referué toutefois fur lefdicts
fruids, rentes 6c reuenus, vnc portion congrue pour infti-
tuer vnVicaireperpetuelenladiteEglifc parrochialc ,dont
ledit Vicaire peut raifonnablement f entretenir, payer les
droidsEpifcopauXjôi fournira autres charges qu'il auoit à
fupporccr. Et depuis eftant aduenu la refignation dudid
Laurens de Monger, l'Abbé du monaftere de faint Vincent
de Senlis par authorité du Pape fit audit Laurent vne pen-
fîon annuelle de trois cents vingt liures,laqucllcluy feroit
payée tous les ans par ledid Chapitre 6c Cheuecier. Et au
mefme temps Pierre Euefquc de Paris , ftatua 6c ordona que
en ladidc Eglife parrochialc il y auroit vn Vicaire perpctuel
qui auroit le foin des âmes desparroilîiens d'icelle. Pour la .
iuftentation duquel ledit Eueîque affigna cinquante liures
parifis de penfton annuelle, 6c par l'authoritc ordinaire re-
feruaàfoy 6càfesfucceireursEuefques deParis,fur les fruits
rentes 6c reuenusfufdits, quatre liures de femblableredc-
uance tous les ans. Et que delà en auant â toufiours, lapre-
Tentation dudit Vicaire appartiendroit audit Cheuecier 6c
Chapitre, 6c l'inllitution à l'Euefque de Paris. De laquelle
vnion 6c incorporation les Marguillers 6c parroiffiens fc fen-
tansfort greuez 6c opp reliez, 6c receuants beaucoup d'in-
coramoditez en coniequence d'icelle , à la requeftcde Mai-
ftre Vidor Textor Vieaire,6cau{ïî des Marguillers 6c parroif-
lîens,le Pape Calixte 5. rompit 6c caflaladide vnion 6c in-
corporation par fa bulle donnée à Rome l'an de l'Incarnatio
dcnoflre Seigneur 1457- ^"^ Calendes de Septembre le 3.
an de fon pontificat, fit pour obferucr toutes les formaUtes
requifesen telle affaire, p^ur la rendre plus valide bc ferme
à l'aduenir , commit 6c ordonna iuges CommifTaires 6c exé-
cuteurs en cefte partie , Reucréd père en Dieu lean Euefque
de Bigorre, Henry Megret Dodcuren Décret, Chanoine
LIVRE TROISIESME. 845
de Tournay , ôc lean Moneti Docleur en Théologie Cha-
noine de Paris, qui après légitime encjuefte 6c formalitez
obferuees, mirent en exécution Jadide Bullepar leurfen-
tencedefinitiue,qui fut promulguée à Paris au Collège de
Bayeux, auquel ledit J eau Eueique de Bigorrc refidoit l'an
de noflie Seigneur 1457. à Ja * mode Françoifeindidion ^457'
6. le 2.5. iourdumoisdeFcuricr,amricommcplusàplainefl i^°^*i^o1"ne
mentionne au procez verbal lur ce faid 6c dreffé par Guil-cômcnçoit
JaumeNicolay ClercdePanS;6cMaiûreés Arts, &: lean de ^_f""=<^ ^"'*
Saind Richar Clerc du diocefe d'Amiens maiflre es Arcs ^ ^^^ '
& Licentié en droid Canon, fcribeduditprocez : Notaires
Apoftoliques&imperiauxdont i'ay colligc ce que defliis.
Au basdelquelles lettres deprocez verbal pendct troisfeels
lur cordons de fil rouge: fçauoir Tvn en forme ronde,qui efl
de l'EueiquedeBigorre, ôcdcux en l'orengc ou fucillede
laurier, qui font ceux defdits Arbitres, Chanoines deTour-
nay& Paris rl'empraintc dcfquels fccls eft de cire rouge ôc
ledos de cire verte.
Infiitatien de Jix enfans de ch^ur en l'Eglife Parrochialedes
faines Innocents j faille far Louy s 'vnzieÇme Roy
de France j en l'an 147 'l-.
LOuys parla graccdeDieuRoy de France, Sqauoir fai-
fonsàtousprefcntsôcaduenir. Qvie nous ay ans en mé-
moire la très-grande & fînguliere deuotion que nous âuons
eu de tout temps 6c auons aux fainds Innocents, ^ àrEglire
fondée pour l'honneur ôcreuerence d'iceux en noftre bon-
ne ville de Pans, en la rue iaind Denys. Coniîdcrant auilî
que laconduidc dcnos faids & affaires leidits fainds Inno-
cents nous ont toufiours imparty leur intercclîion eir»€f4;
Dieu noftre Créateur. Et tellement que par leur & d'autres
fainds &:faindcsdeparadis,& finguherement dclabenoi-
fie Vierge Marie meredeDieu noftrecreateur, nosroyau-
mes ^feigneuries ont eflé 6c font grâces à Dieu entretenus
& demeurez en leur entier foubb nous &: en noftre obeilTan-
ce,6cpareipecialnoftredide bonne ville de paris, qui eft la
ville capitalle de noftrcdid Royaume: Defirans en reco-
gnoillance de ce, fonder 6c ordonner aucun diuin fcruic€.
OOOoo ij
g44 VILLE DE PARIS,
en ladite Eglife, à la louange de noftredic créateur lefus-
Chrift, ôc exaltation de la foy Catholique: Reduifans aulli
à mémoire, que par noll:redic benoiH Créateur ôc Rédem-
pteur de tout le monde, a eftë introduite ôcinfti tuée iouan-
Plal.u. s. geperfaicteenla bouche des cnfans Innocents, félon le dict
du Pialniiile-.pour ces caufesÂ: autres très-grandes & deuo-
tesconfidcrationsàcenous mouuans, Auons fondé créé,
6c ordonne, créons de ordonnons à touliours perpétuelle-
ment par ces prefentes a noftre intention &:deuotion,{lx
petits enfans de cueur en ladite Eghfedefditsfainds Inno-
cents de Paris, pour d'orefnauant chanter ficdeferuir en la-
dite Eglife, comme font 5c Gntaccouftumë défaire lesen-
fans de cueur ellansésautres Egliies de noftredite bonne
ville de Paris, à l'augmentation dudit diuin feruice Se deuo-
tion d'icelle Eglife. Lefquels enfans de cueur les Marre*
gîiers de laFabrique Scœuure de ladite Eglife &: leurs fuccef-
leurs en icelle Fabrique ferôt tenus entretenir, & leur pour-
uoir de veftements 6c maiftre fouffifant, pour appredre l'arc
de MufiqueôC autres fciences requifcs au feruice diuin: Se
aufTi leur fournir d'aubes ôc furpelis en la manière accouftu-
mee. Et pour laperpetuation 5c entretenement defdits fix
petits enfans de cueur en icelle Eglife. Auons aufdits Mar- ^
re<^liers de la Fabrique ôc œuure de ladicle Eglife & à leurs
fuccedeursMarregliers en icelle Eglife,Donné,tranfporté,
.^ Iceué ôcaumofnë, donnons, tranfportonsjleeuons & au-
Am^nation b ' ■ r ■
du reucnu moinons de noltre certamc Icience, propre aiouuement,
poutfixen- grâce cfpccial , plaine puiiFance & aixflorité royal, par ces
**EiiV"ïp- prefentes, la place fur la voyerieenla rue de la * Charrone-_
pciicaui»ur-rie,du codé du Cimetière de ladite Eglife, entre les deux •■
ahuyiafer- pQj-jaux d'iceluv Cimetière, OU furcnt faidisanciennemenc
lonuenc. i _ -' i \ i i i
pluheursau-vents,attacnezacrochets contre les murs du-
dit Cimetière. Dcfqueîs au-vensn'y aàprefentquequatre
ou fix habitez. Pour en icelle place faire faire par lefdids
Marrcgliers aux defpens de ladide Fabrique &: œuure , édi-
fices delà largeur defdits au-vens feulement, au proufit 6c
vtilité de ladide Fabrique 6c Eglife. Et voulons que lefdicls
Marregliers&leurfdits fucceifeurspuiirent tenir ,pofrîdery
ÔC exploiter Icfdicles places : pour en iouyr d'orefnauant
paiflblement^perpetuelleraenc 5c à toufiours, comme ad-
LIVRE TROISIESME. S^f
morties & à Dieu 6c aux fainds Innocents ôc à ladicle Eo-Iife
dédiées, &Ierqaelles nous auons de nofdides grâces &: au-
thorité admorties &: admortifTons par ccsmelaicsprefen-
tes. Sanscequelefdics Marregliers qui entretiendront lef-
dits fîx enfans de cueur , (elon noilredite fondation 6c en-
tention , foienc ne puifFenc ertre contraints à les vuider ne
mettre hors de leurs mains , ores ne pour le temps aduenir,
pour qnelque cas que ce foit.Ne pour ce payer ànous néant,
n'autresaucune finances ou indemnitez. Laquelle finance
quelle qu'ellefoit, Nous auons aufdits gensd'Eglife donné
6c quitté, donnons 6c quittons de noilre plus ample grâce,
pourconfideration des chofesdefTufdiclespar ces mefmes
prefentcs. Si donnonsen mandementparceldidesprelen-
tes, à nos amcz 6c féaux gens de nos Comptes 6c Threforiers
au PreuoftdeParisScà tous nos autres iufticiers 6c officiers'
ouà leurs Lieutenansprefens 6c aduenir 6c chacun d'eux ,(î
comme à luy appartiendra. Que nos prefens fondation,
ordonnancedetranfport, aumolne, donation 6c admortif-
fement &: tout le contenu en ces prefentes,ils en treciennenc
6c gardent ou facent entretenir 6c garderde point en point,
6c en fouffrent 6c lailFent iouir 6c vler plainemcnt 6c paifible-
mentlefdits Marregliers 6c leursfufditsfuccefTeursJans leur
faire ne fouffrireftre fait, mis ne donné aucun deflourbier
ou cmpefchement au contraire. Et par rapportant cefdites
prefentesfigneesde noftremain,ou vidimus d'icelles faid
ibubsfeel Royal,6creeonoiirancefurcefouffirantpour vne
foistant feulement. Nous voulons noftre Receueur ordi-
naire de Paris ,prefent 6cadueniren eflre 6c demeurer quit-
te ôc defchargé par nofdits gens des Comptes , fans difficul-
té. Nonobftant quelconques ordonnances, mandements
ou defences à ce contraires. Et afin que ce foitchofe ferme
Scftable àtoufiours, Nous auons fait mettre nodre feel à
cefdides prefentes, fauf en autres chofes noftre droicl 6c
i'autruy en toutes. Donné à Paris au mois de Décembre,
l'an de grâce mil quatre cents foixante 6c quatorze, 6c de 1474,
noftre règne le quatorziefme. Ainfi figné Louys, de lur le
reply,parleRoy. G. Aurillot,feel!é en cire vertCjfurlacs
de foy e verte 6c rouge.
L'alignement des places iufdicles fut baillé le 13. iour du
O O O o o iij
84^ VILLE DE PAR IS, '
mois delanuier I 474. par Florent Beluet maçon gênerai,
maiftredesœuiires de maçonnerie du Roy noftre Sirc,6c
Oliuier Marchant, charpentier gênerai, maiftre des œuures
de charpenterie, comme il appert par leurs lettres faideslc
iour&an quedefTus.
Lefdides lettres furent vérifiées & entérinées à la Cham-
bredes Compteslc25. iour de Feurier 1474. {ignéle Blanc,
Et déplus ontellë confirmées & ratifiées parleRoy Louys
ijii. douzieime ,au mois de Décembre, Tan de grâce 1511. par
153^. le Roy François premicr,aumois deluillec l'an 1537. par le
1552. Roy Henry deuxierme,aumois de Feurier 1551. par le Roy
Charles neufiefme au mois d' Aoufli57i, êcpar le Roy Hen-
1583. ry troifiefme au mois d'Aoufl 1585.
De l'ancienne Chamelle de S. George s ^depuis Abbaye de SMagloire
(^ maintenant Frioré des files Pénitentes.
C"^ Efte Chapelle a eftë baflie en faueur & pour la commo-
j dite des Religieux de famd Magloire , dés le tcps qu'ils
furent introduits à Paris, de laquelle eft fait mention au
priuilege des Roys, Lothaireôc Louys cinquiefmc,auquel
font CCS mots exprès.
Item a lu res qux frius àatjt funt, Vn de prier efi Cape lia in
fuhurbio Parijiaco haudprocula mœntbus ,in honore S. Maglorif
dicata, cum terra inibi adiacente jin qua ipfirum feptiltura efi
Monachorum.
N ûta fepulturam Maglorianôrum extra vrbem fuijjè.
L'an mil 1117. MonlëigneurHenry de Lorainc,fitrepa-
rerladitcChapelle:&{îpour^entreteniryaumo/havnprcf-
foir &: vn arpent de vigne fis à Charronne, & deux arpens de
terre,au Heudit Millepas.
En l'an 1138. les Religieux de faind Magloire quittèrent
le lieu defaincl Barthélémy, pour cftre trop angulle&pres
du Palais, &: vindrentdemcurcr en ladite Chapelle de laint
George h ors la ville,ioignant leur ancien Cimetière.
AumermelJcududit laind George eftoit iadis la iuflice
patibulaire de Paris, comme l'on prerume,à ce qu'enuiron
l'an 152J. rAbbc&lesReJigieuxdeiainâ: Magloire, qui 17
LIVRE TROISIESME: 847
tenoienc, en fai/àu t baftir dans les iardnis autour de l'Eglile,
fecrouuercnt fous terre plufieurs ofTements de corps morrs,
auec des chaifnes de fer, ôc potences à gibet. Et depuis en
l'an 1549. on en trouuaencores, en tailant les fondements
dVncmaifonquiiointladite Egnfe.
Celieuatoufiours depuis porté le nom d'Abbaye de S.
Magloire,iufques en l'an 1572. qu'ayant contraint Icfdicls
Religieux de quitter ladide Chapelle de faint GeorgesJ'on
y logea les filles Pénitentes , où elles font encorcs à prefenr,
l'origine defquellesefl telle commeilf'enfuit.
En l'an 145)2. plufîeurs femmes ou filles impudiques, fe
conueitirent à faire pénitence, aux prédications de F.Iean
TifTcrrand, dcuot Religieux de l'ordre faind François. Ec
n'attendans qu'vn monaftere pour fy reclure & effectuer
leur fainclpropoSjLouys Duc d'Orléans ffelonquetefmoi-
gneCorrozetenfesantiquitez de Paris) leur donnafonho- •
ftel d'Orléans près fainclEurtachejpour le conuertir en mo-
naftere de filles Pénitentes. A quoy il ne faut point doubter
queleRoyCharlesS.n'aitcooperéjtantàreftenduëdulieu,
qu'âlaconftrucliondesbaftimentsôcreuenu pour le viure
des Religieufes: puis qu'aux ftatuts qui leurs ont efl:e pre-
fcrits en l'an 1497. parMelïircIean Simon, cinquieCme de
ce nom, 6c loi. Eucfque de Paris, il eft appelle fondateur,6c
lelieu nommé d'ancienneté iHofielde Boc/^ame^ dcuànt que
lcditDucyeutpartouportion,commeil eftàconicdurcr.
Pariceuxftâtuts elles font conftituees fous la Reigle faindt
Augu{lln,ôcfubiectesimmediatementàr£uerque de Paris:
comme au (li leur lieu eften fa iuftice , cenfiue èc feigneurie.
Eteftà noter que quandlesfufdidsftatutsfurentfaits, elles
cftoicnc dcfia 110. Religieufes congregees. le n'ofe dire,
toutes pénitentes ou repenties. Car il y en pouuoit auoir
d'intrufes contre leur volonté , à l'inftance de leurs parents,
par ordonnance de iuftice ; vtmaciiUmim^iidicitid^œnïtentia.
delerent ^ dcfinerentg^ tandem gcnm ftmm deturpare. Cela eft
conforme au droid ciuil. Lequel ordonne quVnc femme
adultère foitretrufc en vnmonaftcrede filles Obfcruacines
de leur eftat. Exconftitutionein Authenticis, NouelUij^.cdp. /.
EtaudroidCanon,qui veut pareillement que lesPreftres
Diacres ôc autres Ecciefiaftiques fornicateurs foient mis en
I
?48 VILLE DE PARIS,
quelque raaifon de religion d'hommes bien reformez. 17. q.
6. De Idpjis, A la charge de leur aider de leur reuenu i^fj^ftf
ntidentur^ /ocù^ in quihus datif aerint ,Jint onerofi. C'eft le texte
^ defaind Grégoire, liure premier de ronRegiO;re,Epift. 42.
AuiTi la Cour de parlement ne condamne vne fille qui f'eft
abandonnée, à la claullrale pri{on,iàns luy taxer penfion
pourionviure&veftements. Laquelle les parensouautres
quionc pourfuiui i'emprironnemcntdoiuentfournir. Vro.
^ràmo\1' ^op^ ^•^^^^ ^' ^^ ^^'difictfs lufimUni^ Orationeprim/i , efcrit que
ce deuot Scpieux Émpereur,conuertità Conftantinople des
maifons Royales en vn monaftere, pour y retirer les filles
pénitentes de leur proftitution ; & que les Roys qui ont efté
depuis, y ont fait de grands biens. Etfaudroit faire le fcm-
blableaumonaftcredespenitentes de Paris, fi l'on vouloit
receuoir toutes celles quife preicnteroient fans argent ny
penfion annuelle. Vray efi: qu'en l'an 1550. leurreuenua
eflë augmenrë,maisaufii,illeuraefl:e défendu déplus fortir
tant pour la quelle que pour autre chofe quelconque. Ce
qu'en deux mots, dit l'autheur de l'Appendice à la Chroni-
que de Cari on. Hoc anno fœnitentes peccatrices aptid Pariftos
Ab Re^e redditihus ati^£ , & ar6iiore cuftodia inclufi fuere.
Lefdicles Religieufes ont demeuré en ce premier raona-
ftcre l'efpaee de quatre vingts ans , c'eft à fçauoir iufques au-
ditani572. quelaRoyncmere, veufueduRoy Henry 2. l'en
empara, & transfera lefdites Religieufes en la Chapelle faint
GeorgesruëfaindDenys,qucpofledoientles Religieux de
(àindMagloire, qui furent transferez à l'Hofpital de faincS;
Jacques du Haulc-pas où ils font à prefent. Et quant au pre-
mier monaflere des filles Pcnitëtes, la Royne mère y fit faire
des nouueaux baftimcnts propres à fonvfage,&enfemblc
rebafiiir la Chapelle,àraifon dequoy ce lieu fut depuis nom-
mé L'HoJîelde la Royne j commeiieftencoresàprcfenc.
Fondation de lEgliJe Succurfcile de S. Leu&S. Gilles,
en la grande rue fain^ Denys,
PAr vn accord faid en l'an 1235. entre les Abbé & Con-
uentdc l'Abbaye faind Magloire (qui eftoit pour lors
oùfont à prcfenclesfiUes Pénitentes )d'vne part, ôilePrc-
ftre
LIVRE TROISIESME. 84?
{IrçouRedeurderEgUreparrochialederainâ: Bcrthelemy
en la Cicc d'autre parr^iefditsde fainâ: Magloirc pcrniirenc
audit Rcâ:eur&: aux parroiffiens qui eRoictaudclàdupont,
(lefquelspourcerubietne pouuoient auoiradminiftration
des laindsSacrcmens, n'y afllfter au diuin feruice quand la
porte de la cité eiloit fermée) deconflruire vnc Ci.apelle
ou EglifeSucçurfaiedansdeuxansen laterredeS Magioire,
de huict coifes de large, fur dixhuicl toifes de long, aucc
deux cloches feulementdu poix de deux cents liuresciiacu-
ne, dillant ledit lieu delà cioflure delà nouuelle Abbayede
iaind Magioire de (ix toiles. De laquelle la collation ff'ii
aduient qu'elle (bit diflraicle de l'Eglife faindl Bertbelemy)
apparticndraârAbbc 6c Conuent de fainct Magloirc.
Cefte Chapelle eft l'Eglife de faind Leu &:lainâ: Gilles;
Ainlî nommée, pource qu'audit faind Magioire il y auoic
vne Chapelle dcdiee en leurs noms à coAc droicl: du cueur
en entrant, où les bourgeois & circonuoiiinsfe voyants tant
efloignez de leur Eghlè parrochiale, par la permilîion de
l'Abbé 6c Religieux à leurs defpens , &: tour à tour faifoienc
célébrer Meire,^ le diuin feruice. Ce qui incommodoit^c
moleftoitforcles Religieux. A raifondequoy facilement ils
confentirent que l'Autel de fainâ; Leut-c faind Gilles, fut
transféré en la nouuelle Chapelle , qui encoresauiourd'huy
en retient le nom: &:efl ynleàlaCuredefainclBerthelemy,
première habitation des Maglorians.
Tels on: eflé les commencements del'EgHfe Succurfalc
de fainc^ Leu 6cfain£l Gilles, laquelle en cetan i^ii.eftpref-
queaugmcnreedcmoitiee, au moyen du nouueau baftimct
dont furent po(ez les fondements au commencement de
l'an 1611. Lequel Icra com.me l'on efpere , en peu de temps
paracheué,nioycnnantles chantez ôc aumofnes des gens de
bien,n'y ayant plus que les voûtes à faire.
Du Frurê Conuentutl de fainCi Martin des Cha?9!ps, cr des
Eglijes qui en dépendent,
T E Roy Henry premier en l'an I 056. commerça àfaire 1056.
-*-^rebaflir l'Eglife ccMonaftere de S. Martin des Champs,
PPPpp
8)-o VILLE DE PARIS,
pour lors près Paris, ôc maintenant enclos en ladicte ville.
Comme cefmoic:rnent GailiaumedeNansiiscnraChrono-
graphie, & Gaguin liurc 5.
10^0. Enl'aniO'^o iiidiclion ij.illeurdonnafon priuilege: ou
font ces mots, yînte Pariftacjivrh^ portam in honore conf efforts
Chrifii Martini Ahbat'ui fmjjc dignofèehatur: qna tyranmca rabie
( tiHiïfinonfucnt ) ommno dcletam ab mtegro KmpLiorem refiitm.
CdnoniCQs rcgaUri conncrflitmie ibidem DeofcimuLmtes ^ttituU-
m. Et après le dénombrement des terres , bénéfices 2c (ei-
f^neuries, qu'il leurdône pour leur viure;iladiourte.C^;f^;^/Vf
ctiam hnncpotcjliitern Ihibeant^vt Abbate obeunte^ afjenfufraîrum^
kûnitefiimoynj 'virtim ^ nemine perturbante refiitu.int. En quoy
appert, que deuant la fondation du Roy Henry premières.
Martin des Champs eftoit Abbaye. Mais icellc ayant eftë de
lono- temps du tout ruinee,lcfuldit Roy lafitreedifier , & y
mit vn Abbé 2c des Chanoines réguliers de l'ordre fainci:
Auguftin.
lofy. L'an 1067. le Roy Philippespremier, fils dufardid Hen-
ry prenùer,fïtparacheuer le Monafteredefaincl Martin ,&:
dédier l'Eglifc. Confirma les donnations de Ton defFuncT:
père : &: y adioufta l'Abbaye de fainci Simphorian 6c de faine
Sanfom d'Orléans.
LemefmeRoy enl'an 1079. Scdefon regnele 19. donna
"^079' l'Abbaye de faint Martin dcsChampsàrAbbayedc Cluny,
quereo-ilToit pour lors faind Hugues , premier de ce nom.
Lequel en cxpulfa les Chanoines réguliers de l'ordre faind
Auf^uftin mal viuans, 6c V introduit des religieux de fon or-
dre, foubs la charge d'vn Prieur. Et depuis ce temps là, fainci
Martin des champs a defillé à eftre Abbaye, ains feulement
Priorc,fubiect à la collation del'Abbë de Cluny.
Deuant l'introduclion de ceux de Cluny, les Martinians
auoientgrande amitié 6c focictc fraternelle auec lesCha-
noines de famcte Geneuiefue, comme eftans d'vn melme
ordre. Tellement que décédant va Religieux de Tvn des
deux Monafteres,en l'autre Monadere on dilbit pourluy
vn •Mefîeconiîentuc.lle de Requiem, &: chacun preilre luy
deuoitvneMclTeb-ifTe. Celle mutuelle 6c réciproque ch.i-
riré felt obferuee longuement , mefmes depuis le luldicl
changement d'ordre, &; l'a confirmée Reuerend perc en
LIVRE TROISIESME. Sjt
Dieu Ican premier de ce nom, & Abbé cinquicrmedefain-
cT:eGeneuiefue,6ctoutleConuencduditlieu,en ranii95. 1105
^ LeiciitsMarciniansoncefteauffi maintenus enpofleliion
d'vne prébende à iainde Geneuicfue, par les Papes Lucius
i.l'an premier de ion liege, 6^ del'Incarnation 1 144. Se par
ion f ucctlleur Eugène troiiîerme, crois ans après, c'efl à Iça-
uoir en Tan 11 47. Le grosdecefteprebcndeeftoïc aiTignc
lljrlereuenudcNancerre. Mais du temps de Robert fixieC
me Prieur delàinct Martin, iileuraeflcconflituéfurlesdix-
lîies d'Anet. Leiquelles Meilleurs de iainde Geneuicfuc tc-
noientcn gage èc hypothèque de Guillaume, fleur dudicb
Anet. A condition queiivcnoit à les redimer,lcfdids de
fainûcGeneuiefueieroient tenus de leur bailler cent qua-
rante liuresparifis, pour eflre conucrtis en fonds de terre.
Ce que ie ne doutepointauoireftcaccomply : carceuxdp
•Tainâ Martin n'ont plus de prébende à iàincle Geneuicfuc.
Mais ils ont vneautreprebende en l'Egliiè Collégiale 2c
anciennement régulière, de Noftre Dame d'Eftampes. La-,
quelle Albert Chanoine 2c Chantre de ladidle Egliie , remit
en faueurd'iceux, entre les mains de fon Abbé Henry, fils
deLouysleGroSj&frcrede Louys le leune RoysdeFran'
ce. Etàl'inflant il la conféra au Vénérable père Thibault,
Prieur de faincl Martin des Champs. Lequel l'accepta au
nom du Conuentpourcn iouyràperpetuite. Où vous no-
terez la formeanciennc de ccdder,reilgner& conférer, qui ,j
CÛoit de bailler le liure & du painàceluy quiacccptoitia ,,
refignation ou collation : denorâtpar leliure,leferuice qu'il
deuoitfaireàlEglife: & par le pain ,1a rétribution tempo- ^^
relie. Alhcrtm { inquit ijlc H enncus Ahba^ ) fuam jirxbendam in
tnanihus masser ^anetn ér Itbrum reddtdit. Et ego confequenter
Jtmiliter fer fanem ô' lihrum in manihns Venerabilis Theobaldi
friori^ de Camps lam fepofui^ç^pertlh/m ecclejîxanprxerut m
•perpeîuHtn pojhdtndam contradtdi. Il leur donna encore plu-
sieurs autres biens meubles &immeubles. En recognoif^
fancedefquelsles Martinians l'obligèrent de luy bailler fa
vie durant neuf liures parifis par chacun an au iour faincl
Remy. Et àlafaincl Martin d'hyuervnphilon de peaux d'à- Nodurna
gneaux,ôcdesnoâ:urnaIes,quifont bottcsdoublecsdeblâ- poneràMa
<:hcf,tellesq.uelespûrtoient à matines Xts moinesdcfain^tiines-
PPPpp ij
es a
8^1 VIL LE DE P A RIS,
..«, Martin. La Cour de Parlement enlarrel^ donné l'an 1377.
auproutit du Contient de faind Germain des Prez, contre
leChambrierdaditlicn,lesappeilei?i7//é'j'/i7//r^fj-,6^1econ-
damne d'en bailler .1 chacun Religieux vne paire tous les ans
au jour de laToullainds. Le Reuerend père Pierre du Mas
Abbé du Chefaubenoiften Bcrry , 6c initiateur de la Con-
o;rec^ation reformée Tous vn mefme nom , en (on Declara-
toirerurlaReiglefain(5tBcnoii't;chap.5j. ordonnequc cha-
cun frcre aye vn pliiron de peaux blâches d'aigneaux,6c non
de beftes iauuages: ôc des bottes decuir doublcesdeblan-
chetïTibefoin eiljpourchaHcrle froid. Le Seigneur Baron
de Larré en Normandie reçoit tous les ans au iour fainA
Martin d'hyuer des pareilles bottes des Religieux Abbé 6c
Conuent de faind Martin de Sees; pour leur auoirceddë le
patronage 6c droid de dixmes des Eglifes de Larrcy, Scmail-
ley, Se Congé. Plus il leur donnale Manoir &: bois de haute
fultaye de Mâinigault,en Latin Manertum Gdterij.
Au paysd'Arihoisilyavn Prioré nommé faincl Martin
dupas,L^ï/i/2^ de Pajfu^ lequel eftant contentieux entre les
Doven & Chapitre de (aind Martin deTours ,dVneparc,
&lesPrieur5£ Conuentde faind Martin des Champsà Pa-
ns de l'autre, eft fur ce inreruenu arreft, tel qu'il T'enfuir,
EfitrelesThreforier ^ Doyen y & Chapitre de l' Eglife CollegUle
de fiiinci Miirîin deTours d^'vne p.irt^& les rneur ér Contient dt
fâin^ Martin des champs défendeurs a autre ^ dict a. efté\ ^.^ue U
Co-ur condamne les défendeurs à rendre & payer par chacun an a»
mois de Mars aux de mande U7's en la ville de Tours , auxcoujls &
XrJenfi."** dcfpens d^lceux dcfndeurs ,la fommc de trois marcs £ argent pur
fiu poids de Troye , d\tnnuelle o^ perpétuelle rente , & a continuer
icelle rente d'orefnauant: & aujsi es arrérages efcheus d'icelle depuis
l'an 14-17. iufquesaprefent. Sauf fur iceux arrérages la modéra-
tion de la Cour. Tour laquelle f are plus feurement y les parties
hinc \nàc ^ pourront faire njn bref intendit , touchant leurs fiicf s
de leurs pertes^ charges y valloird^non vallotry alléguées d'une part
^d'autre y quelles bailleront chacune de fon cofé, faire examiner
tant de tefmoms que bon leurfemblera : & ce faicl la Cour leur fera,
droicl. Et cependant (y par manière de prouifton lefdicîs defen^
deurs payeront aufdtts demandeurs fur (^ en déduction defdi^îs
arrérages Ltfomme de deux marcs d'argent. Et f condamnons iccu^
LIVRE T R O r S I E S M E. ^855
défendeurs es defpens de cefie caufe : U taxation referueefardemrs
elle, Vrenoncé le dernier tour d Aoufl 1437 . ^yA
Ce monaftere de faind Martin des Champs cfl: encore
fermé de hautes murailles garnies de tourelles que fit faire
Hugues 4. Prieur de leans depuis l'incroduclion des Reli-
gieux de Ciuny. Maison nepeutrpecifierle temps, pource
que fa. tombe 2c celles de les predecelleurs & iucceiTeurs
Prieurs ont eflé indifcrettemeuc rompues ôcbrilees^quanc
on fîtrcpauer l'Eglifc tout a neuf.
Le grand portail contiguàlaruëfàind Martin, fut bafti
denouuclcn l'an 1575. fous le regnede Henry ^. au lieu de
•Fancicn qui futdemolijpour donner placeài'accroiiTemcut
de l'Eglile iàind Nicolas.
Aux deux coftez d'iceluy portail, on voie deux fbatues de
RoySjfous lefquels ces efcrits 6c dattes font grauez.
M L X.
Henricus pofuit primf^s ^primtifg^ Phjlippta
Auxitj Sexte probas qucts Lodoice domos,
MVd. lxxv.
Dum reJîcitViaUr, Biturix prxfulg^priorg^
Tertius Henricus Gallica Sceptra tenet.
Entre ces deux ftatuesôc au milieu dudit portail, les vers
fuiuans font grauez-fur vne table de marbre. < v.i iij jioiitj lup
Kcfiituit Jkcri h.tc Amelotitis atria templi, ■ - r . . . . . . . .^ i
In quo Martini longofiat gloriA fxclo^
Rurfus lacohus facra virDochrinArtey.
' HJceadem inllMiransddisrenounmt honores. \ ' '>ii ,1 .
Sur la portepar laquelle on fort du chœur pour entrer darts
le cloiftre , on voit les effigies de trais Roy s,i3c lesefcrits fui-
uantsaudefTus. A «:^-:
HENRICVS PRIMVS.
- Inclita. Martinoxonftruxih^cmœniadiuo.
I) ;..;^ , ; 11 PHILIPPVS PRIMVS.
Ctkniaco acciuiMonachos cenfu efuocfue iitui.
LVDOVICVS SEXTVS.
jyonA ego maîoYum collata^^ titra prohaui.
\ En l'vne des Chapelles d'autour le chœur de ladite Eghfe
^de fain£tMa'rtin dite des Champs, on voit vn tombeau fur
lequel deux (latues font eftcnduesjdoncrl'vnercprcfcnce le
PPPpp iij
8y4 VILLE D E PARIS,
naturel d'vn Prerident,& l'autre celuy d'vnc Damc,coëf-
fee à l'âiitique, aucc cet Epitaphe.
Cy dejjous repofcni les cc^rps ae nobles perfennes Mef ire Phtlip-
pes Seigneur de MoruiUier^ cUry & Charemon , ConJeiUcrdH Roy
nojire Sire y & premier Prcfident enfon TarletKent: Et Madame
Jeanne du Drac,/afewfne. Et trejhyfa Icd'icl Prefident le 2j. tour
de îmllet glande grâce 14SS. & ladite le anne l ani 437 ,
Pourpliisamplementcognojftrelespriuilegcs, tiltres,en.
feiG:neniens,6c autres choies notables de ce Priorë Con-
uentuel de faind Martin des Champs, voyez le liure intitulé
Mnrttniana^\vc\^\.'v[i\i2LVzi\'s> en l'an 1606. par Nicolas du
Fofîé, demeurant en la rue faind lacques, àTenfeignedu
Va fe d'Or.
Bc PEglife Parrochtale de S. Nicolas des champs.
HElgaldus ou Helgaudus, Religieux de Fleury ( qui eft
lamctBenoiftfurLoire^aeompoiëvnEpitomede la
viedu Roy Robert, déduite plus amplement par vn de Tes
confrères. Et dit qu'il fit conilruire à paris par les officiers vn
palais ex c ell en t. PaUtium infignc , quod efi Pari/inSyConfiruxe-
runtfuo iujfu Of/ictalcseius. Et en la fin recapitulant toutes
fcs fondations, il fait mention de i'Eglifedefaind Nicolas,
qui eftoit enfon palais: laquelle Eglifc conucrtic en parroif-
le fort peuplce,retient encores le nom & furnom des Chaps,
encore qu'elle foitauec le priofé de S. Martin des Champs
cnclofedansparis.
En ce palais le Roy Robert habitoitfouuent: 5c aduenant
vu lourde palqucs (comme rccite ledit Helgaudj iliîtvn
felîinfolennel, où ieloo qu'il au oit d^ couflume.,ilyauQic
quantité de pauures. Nuntjuarn enim wenfa. eius paupercs '
<a^f///(fr^,rvnd'i ceux auengle dit ail Roy: Sire, le vous prie au
nom de lefus Chrill, meietter en la face l'eau de laquelle on
aura laué vb^tnains. Ce qu'il fit,&: incontinent l'aucuglere-
ceutla vcuc. Grand miraclefaitàfainâ: Martin des Champs
ancien palais du Roy Robert. '
Ladite Egliie de fàinâ: Nicolas fut acreuê & eflargie dci
beaucoup en l'an 1576. comme l'efcnt fuiuant qui ievoid
grauéiur le portail neiif4'iceileEghiè ducoftémeridion^
le déduit «n ces lermei. . ..j. .v :> 1',. ::i>j',.. .<ij;^*ji,!.
y
LIVRE TROISIESME >%
Antiriore TempLi htuus parte k Raberta G^U. Rcg. xj. D.O. M.
D.D. lôann.EuAngel. Nifol. if^ Suburh. ad Reg. A-des confir.in
varroch. erecht : Po/hridr. hec vop.vd'i.u.'jd.mel. Ô^'p-th.nhd,
auêîo.S,D.extrccrp. Annorefiu.fiL ly-jô.fept. id. Int. Hsnrki
1 1 1. Gai. & Fol. Reg. 2.
X- En ceftcEglilejCntre autres Reliques, il y a le chèt-d^raiW-
£i:eCecilIe vierge ôc Martyre, laquelle louffric mpr^oci^àX-
fion a Rome foubs le pape Vrbain premier en l'an 22,4. f fej'on
Genebrard) îeii.Nouembre. Et pourcequerEglife chante
d'elle, Cnntdntihus organis CxcUia Donùtio decantahat diccns :
ïidt Domine cor mcum immacuLuum, rjtnon conf^ndar^ e n 1 a d i c e
Eglifeôc quelques au très non canoniales, on ehan te ce iour
iàenmulique. MefFieursdc laine Martin des Champs difenc
auoiranciennement eu en leur polîelîîon ledit Reliquaire.
En reconoiiFance dequoy le Cure,prell:res&: parroifTiens de
ladite Eglilè viennent tous les ans le lourcxifelle fufdi te, auec
iceluy reliquaire enprocelîion audit monaflere: où tout le
Conuentietrouue,&: à commencer au plus ancien iniques
auderniernouice, tous vont taire leurpricredeuant ledicl
chef riechilîantlegenoil, pendant quoy ledit Curé 5c pre-
ftres chantent l'Antienne de faint Martin, qui le commence
o Martine^ cela faid ladite proccflion retourne audicl fàinct
Nicolas.
En l'an i)'4o. le 20. Aouft Guyiaume Budé maiflredes voyc? cy
RequeftesderHoftelduRoyjîils de lean Budc Confciller ap^csietrai-
& Secrétaire dudit ileur, oc de Catherine picard la femme, M-,i„r Â
trefpaiïaennofbreville^pcrronnagede Tinguliere érudition (cfdus père
& probité; auqueltoushommesainateurs de bonnes lettres -^^ '"'^''^ ^''"^
*• III- • /- I 1 enteriez.
ontvnetresgrande obligation, pour \ç,s auoir loulagez de
pi ufieurs peines par Tes doctes &: laborieux efcrits : 5c dirquel
l'authoricé qu'il auoit chez le Roy, coniointeauec celle du
Cardinal duBellay Euefque de pans, fit ordonner ôcaffiojncr
leshonorablesgagesdeceux,que nous appelions Lecteurs
&proicireursduRoy. Fontaine de laquelle font ilTues tant
de grolTes riuieres, qu'elles fc font en fin efpancheês par
toute l'turope. ■
Il a efté enterré de nuidenîa parroiirefainâ: Nicolas des
Champs , dedans la Chapelle faincte Geneuiefuejans pom-
pe hinebre> femonnee Cn: proclamations : comme vl auoit
jSi6 V,1LL:E DE. P A RIS,
gTiior.nê par ion.tettatJicncefcrit& ligne delà malayCnui-
ton cjuacre^nsdeuancl'aniorc^c'eftilcjauoirleLi. luin 1536.
CD ^eilt manière.'
, Ciona 1 i'.tri & Ftlïo ô" Spirituî [a-rMo, Amen.
le Guillaume Budé,6cc. Ordonne mon corps ellreinhu-
.mé en r^cliiemonlieurramd Nicolas des Champs à Pans,
pourcc que mon domicile 2c maifon par moy hsiitiQ ^infpem
.fir:p/tuji. f^:ût\i: , y e(c airife» 6c que ie m'attends y mourir. A la
fabrique de laquelle Eglile,,iciaiircdouzeliu.dix fols tour,
pour l'ouuerture de la terre &fon des cloches durant mon
Obic,&: le temps d'iceluy . le laifîè au Curé.ou celuy qui tien-
drafon lieu durant ledit obit, 40. lois tourn. ôcdixiolsau
^Clcr'cderEglife. leveuxeftreporcëen terre de nuicl:,ôv: fans
femonce, à vne torche ou à deux feulement. Et Ae veux eftre
procIamé.àrEglil'e,neàla ville, ne alors que ieferay inhu-
mé, ne Iclendemam. Carie n'approuuayiamais la couflume
des cérémonies lugubres 6c pompes funèbres. Qiioy qu'il
fbitjie dcferpdsqu'onm'enface: tantpource,quepourau-
ircs choies, quinefepeuuentfairefans Icandale. Et fl iene
veux qu'il y ait ceinture funèbre, ne autre reprclentation â
l'en tour du lieu où ie feray entené,lelong de l'anee de mon
treipas:pourcc qu'il me femble eftrc imitation des Céno-
taphes, dont les Gentils anciennement ont vie. Combien
quei'eftmielacouituraedecefaire à rêtourdesfcpulchres
des princes &: prclacs 6c autres grands perlonnages, donc
la mémoire fe doit célébrer es lieux efquels ils ont eu domi-
nation, ou prelaturç, ou magiflrat eminenr. Efcrit ôcfignc
comme de ifus.
André Tiraquel , Çonfeiller en la Cour de parlement , en
fon commentaire, />« lihros J/exa/idri al/ A/ex(i//cirûjE)iTp oùnt
>3 ce pafîage, ///r/3 en/?. 7. Atticm lem^omits multi^^ dan viri
« JiuL'pOMpa fitnerls cjj'erri "uoluere, a d io u 11 e. Et id queque noftris
» tcmporihiis tefi^amento fuo ficri 'voluit Budxm ille Gallorum decm.
Et combien que ledit Budc, aie déclaré ne vouloir imiter les
Gentils en ceinture fanebxc ou reprefentation fur là foffc:
Toutefois en cela il les imite, qu'il veut cilic enterré de nuid.
Carlemcfmc auîheur ^'/f;c-j/2(^Vy au chapitre preallegué éf-
crir,que les corps des £mpereurs6<: chefs d'armccs^trclpalTcz
5' m ci H &chjcur4 lu ce; efferebafituri & idsç fines ardentes adhihe-
haritiir.
L IVRE TROISIESME. 8^7
hantur. Nam diî funus ejfirre y'vetufto more non licuit,
Ec quanta ce qu'il ne veut aucuns eftre femons à fonen-
terremenc,ny cllreproclamë par la ville , il femble blafmer
grande affiilance de peuple au conuoyôc enterrement d'vn
defFun<5i:. Lefquels touteifois s'ils y viennêt pour prier Dieu
pourion ame:&nonpouraprcsbanquetcer,ilsiontàlouer.
Maiftre Nicole Coquerel, fondateur du Collège de Coquc-
reljâprefentconuertycn maifon bourgeoife, par fon tefta-
ment datte duij. Aunl, 1465. defiretoutle contraire, &ea
rend la raifon . j^/4 (in quit) multum confido inprecihusfopula-
ribns yVî tncitentnrorareprome volo,qHod^4t/dUmnts pulfatio
campanarum^ijud diu duret.
Pour ce que ( dit-il )ray grande confiance aux prières du
peuple,afin qu'il foit incitcàprierpourmoy,ic veux qu'il fe
îace vne lonnerie iolennelle qui dure longuement. Et l'E--^«'"'«7.
uangilcdu deiFuncl fîlsvniquede la vefue que l'on portoic
inhumer hors la ville de Naim (comme c'eftoit la couftumc
ancienne ) nous doit fcruir d'exemple. Car il eft dit, qui>â tur-
ha cîuîtatis multa erantcum ilUy qu'à ce conuoy grande multi-
tude de la ville eftoitauec ladite vefue.
En l'an 157S. levendredy 10. Iuillet,vne pauure femme Enfantmoa-
nommée MatheePernellejefpoufe d'vn pauure aideâmaf- ftrucux.
fon, appelle Pierre Germain, demeurant en la rue des Gra-
uilliers , parroifTe de fainct Nicolas des Champs , accoucha
de deux enfans iumeaux, qui fe ioignoient en vn mefme
corps, &fentrctenoicntpar le bas du ventre: l'vn ayant les
pieds fous les aiflelles de l'autre, mais eflans parfaicls & bien
formez de tousleurs autres membres. Ils furent baptifezen
iadideparroiflejÔctrefpafTerent le Dimanche enfuiuant.
Be Li Ch^ipeilc de Brap^ue^qui efi en la Parroijje
de fa m ci Ntcolat.
Cède chapelle a cAé iadis fondée par vn homme nota-
ble, nommemain-re Arnoul de Braque aux faux bourgs de
lavillc,aupresvnedcs anciennes portes de la première cio-
fture de la ville/aite du temps de philippcs Augufte. Lequel
lieu fe nomme cncores de prefcnt /« Forte de Br^q/^e , bien.
qu'il n'y ait plus aucune porte, ains feulement vne petite fi-
gure de nodre Dame, fort ancienne pour remarque dudict
gjS VILLE DE PARIS,
heu, qui ladis eftoic hors d'icelle porte.
Ledit Arnaul de Braque a efté cnfeuely au miheu de ladite
Chapelle, comme fondateur d'icelle fous vn tombeau de
pierre hauteflcué, qui fait monftre de grande antiquité ,ôc
eftoic iâdis orné de plufieurs figures &:medaillesantiques,
lesquelles depuis (but cheutes ou ont efté rompues.
Nous ne pouuons fçauoir l'année delafondationdela-
dite Chapelle, ny ducrefpas de fon fondateur, à caufeque
fonEpitapheaeftëperduëou rompue de vieillelFc. Gilles
Corrozet a efcrit qu'elle fut fondée en l'année 1388. mais
cela ne fe doitentendrc de lafondation de ladide Chapelle:
ains du trefpas de Nicolas Braque, lequel poureftre de la
mefme lignée fut enfeuely en ladide Chapelleàmam droi-
de, en vn tombeau quifucerigé pour luy ôcpouriafemmc:
fur lequel leurs figures font reprefentecs couchées toutes
plates,6ccetefcritgrauéàl*entour.
Cy gifl noble ç^fuijfant Seigneur M eji ire Nicolas Braque^ iadis
Seigneur defatn ci Maurice & de chaftUlon fur L oing , Confeiller
C^ Mdfire d' Hofieldu Roy noftre Sire : j9^/ trefpajfa en L'an 1388,
le 13. idur d'AouJl. Et Madame leannedeTremhlay y iadis fem-
me duditfieur : ^^ttrefpajfi lan 1351, le 13. lourde Septembre. Et
Madame le ane de laBoutillerede Senlis,iadisfemmeduditfeurs
^ui trefpafio. l'an 1376. /^ 14. iour de Mars.
De l'Eglife Parrochiale de fain5f Laurent ^ lez. Paris.
L'Eglife de faind Laurent n'eftoitanciennementqu'vne ||
Chapelle dépendant de faindMartin des Champs,mais
depuis la première clofture de la ville, faide par Philippcs
Augufte jf'eftant formédenouueauxfauxbourgsàrentùur
delà ville, comme i'ay remarqué au commencement de ce
troi(iefmeliure,ellefut érigée en parroidcjôc encore depuis
lefecondaccroiircmentdelaville,reba{lic&dediee en l'an
1429.1e i9.Iuin,enrkôneur de Dieu &;dudic glorieux Mar- \\
tyr,parReuerend père en Dieu MciTirelacquesduChafte-
JierÈuefque 96. de Paris. Lequel donna &: odroya quarante
iours de vray pardon à tous fidèles Chreftiens,qui vrais con- ::
fez &repentans vifiterontladide glife en pareil lour , au- Il
quel on feroit folcnnité de ladide dédicace ;5c es ioursSC.
LIVRE TROrSIESME. %
feftes de la Natiuite, Circoncifion, Refurredion ,& Afcen-
fiondenoftreSauuenr,ciePencecofle,durainâ: Sacrement,
&delaConccpnon,Natiuité,Annuncianon, Purification,
, oc AlTumption de la vierge Marie. Quand la Cure eft va-
'( cance,c'elllepere Prieur de faincl Martin qui prefentc vn
CuréàmonfîeurdeParis. Lefdits Religieux,prieur&Con-
uenc de laincl Martin, anciennemêtauoient droi£l de pren-
dre en l'Eglife faincl LaurenSjIe iourde la fefte, la moitié
des offrandes, oblations, & autres chofes aumofnees de-
puis les premières Ve(pres delaville,iurquesaux fécondes
il vefprcs du iour incluciuement. Mais par contrad, datte
' du8. Aoull: 1518. & fîgnë G. Efgret,&: H. Goguier, Notai-
res, ils ont quitté cedroid,moyennantlafommcde40.1iu.
tournois, que lefdids Marguillers font tenus de payer par
chacun an aufdits de S. Martin, dans vn mois pour le plus
, tard après ladiclc fefte de faind Laurent. Voyez le liure
Il iV4r//>2/^/?4, mentionné cy defllis.
Cefte Eglife de {àin£l Laurens a eftéprefquetoutercba-
u ftic foubs le règne de Henry troifiefme.
De l Eglife Parrochiale defain^ lojfe , en la rue
Aubry boucher,
L Eglife de fain<5l lofTc, dit en Latin //z^<!?f/^, qui cft à paris
en la rue d'Aubry le boucher, eftoitHofpital du temps
quefàin6l; Fiacre Hibernien vint en France, cnuiron l'an
6zo. Et pourceau coin de la rue d'icelle Eglife, vn faind
Fiacre y eft érigé en bofTe.LaviederainclIofîeeftenSurius,
tom.y. des Sainds, foubs le 13. Decem.bre. Et encore plus
ampleenrhifloiregeneraledesSaincT.s,imprimeeàParisen
l'an 1608. par Nicolas Bonfons. Baroniusen fonMartyro-
logue,fous le mefme iour, allègue pluiîeurs authcurs,qui
remémorent ce glorieux faind.
Ce n'eftoit anciennement qu'vne Chapelle quidependoic
delaparroilFelaind Laurent, aux fauxbourgs. Mais depuis
que ladite Chapelle a efté erigce enparroiire,lePrieurdc
laind Martin des Champs,corome patron & Curé primitif,
prefcnte à Monfieur de parislcs deux preftres, Redeurs , ou
Vicairesperpctuels defdides deux parroifTes, vacation oc-
currentc. Etpourl'intereftdeceluvde S. Laurent (duquel
86o VILLE DE PARIS,
les parroiflienscnclauez dans Paris, luy font diftraids,ôcad-
iugez à celuy de iàind lolFe) il reçoit tous les aiisdixliures
parifisdudic de fai 11 tlofle, aux quatre termes de Paris accou-^^
ftumez. Et MeiTieurs de Tâind Martin pour le droidl de Cu-
rez primitifs, auront la moitié des ofFrandes 6c luminaire,
qui fepre Tenteront aux fefles de faincl lolFeÔc faind Lau-
rent, depuis les premières Vefpres iufques au iour fubrequec
& accompli. Referué toutefois &excepté ce qui fera offert
pour la fabrique. Ce contrad de tout ce que delTus donc
i*ay eu copie deDom Martin Marrier, Religieux de faind
Martin des Champs homme ftudicux , & merueilleufemenc
curieux & diligent en ce quiconccrnelesdroids&prero-
Ercflf on <3c gatiues de fa maifon , eft tel qu'il f'enfuir.
la chspcllc Vniuerjîs fïdfintes liter^ inCpecturis ^frater EurardHS hum'tlà
î*n"p?r!offl^c ^^ior momfterij Beau Martini de Camps Parifienfu totuf^einf-
dem lociConuenîus£ternamin Domino filutem. Nouerint vni-
ue>Ji^ éjnodadpreces & mfiantiam noflram , & Magijlri loannis
freshyteri fan^i Laurent^ Parifienfis , Vinernhile s viros Domi-
nu7n Radul^hum de Capriaco, in Ecdejîa Varifienjî ^rchiduco-
ntim&Magiflrum Lucam, Canonicum Tarifienfem deputauerint
ddordmAHdumlocoipfiusEpifiopi ^de Ecdefiis S, Laurentif d^ S.
ludocï Par. ac eoram bonis, idemj^ Archidiaconus ér MAgiJler
Lucas au^oritate dicH Domint Epi/copi de prxdicfis Ecdejïis âcca^
Yum hênis promdere ordinauerintéî' fiatuennt de liber atïone dili-
genti fuperhoc habit a, é^ tracfatu,proia in iiteris dtctoru Archidi-
acont & Magifiri Lucas frper dicta ardinationefeufiatuto cofeBù,
Jigillù eorumconfecîisyfigillis corum Jîgillatis . J^u^fic incipiunt,
y niuerjis pr-cfèntes litents infpecînrù Radulphmin EccLeJia Pa-
rificnfi Archidiaconus y & Magificr Lacas Panfienfis CanonictiSy a
Reuercndo Patrc Reginaldo mïferatiom diuina Parijtenji Epi/c&po
deùuîati adordjnandum de ecclejîis S. Laurentij, & S. lu do ci Pari-
JîenJiSy acearum bonis falutem in Domino. Ad omnium volumus
notitiam peruenire , quod valenttbus & exprejse confentienîihus
'virisreligiofis in Chriflo chartfimis PriQre& Coriuentu, S^.Marti-
ni de Camùà Par- "unà cum Magiflra loann. presbytero S. Lau-
rentif prxdicfi , aucioritate Domini lain dicfi Vartfienfis ^pifcopi
nobis in h.ic parte commijj^.i, ordindwirnus &ftatuimîis y vtCapel-
lafan5ii ludoci yin parrochia fancti Laurentij infia muros Pari-
Jîenfes de nouo fundata , ob ampliationem diutni cuit us j & vtperi-
LIVRE TROÎSIESME. Ut
cuits ac aI^s inconuenientibm ohutaretur falubriter,^ux ûuaj/ùro-
tterintûllerdhilcm dijlanttampropr^ facerdotis in diôtaparrochU
ftnCii Laurentii pipîfi6 aiccdebant , Jit matrix erclejia presbjtero
fancit Laurent^, qui nuncefi^ ce dente veldecedente-, , .^i preshy-
terqunndiu 'i.cclefiam S.LaurenttjtenuerityJîmulCapclUm fivol-
uerit pojitdebir. Tenebitur tamen fingulis diebus per fe vel per
alium idoneum qunndiH eiimtenuerit ^Mtjfam & aïia diuina ef-
fcid in taper integrum celebrare^ iura^^ parrûchialia omnibu^par-
YQchianis y qui infia mur os Parifienjes funt y quos eidemCapelU
perhaticnojirnm ordinationem donautmfu éf aj^tgnauimui ibidem
miniflrare. Prcsbyter vero , qui cedenteveldeceàente presbytero
S'hatirentij addicid Capellx Curam fufciptendam,prjidi5lo Do-
mi no Pari/knfiEptfcopo , l'el fuccejfonbm fuis pcr Archidtacenum
loci (ficut morkefi) à Priore S. Martini de Campis Par. prxfenta-
hitur, ad quem patronats eiufdem CapelU pertinet y habebit in
Cura fua omnes parvGchianos qui funt vel erunt infia mur os Pari^
Jîenfes , faut fines parrochun S. Laurentij fie comportant y &ûmnia
au£ obuenientCapelUvelpr.esbyterioexquacumque caufia vel ti-
tulo :exceptis qu£ adopus fiabrtcx diclx CapelU confierentur , qux
in vfitisfabricA conuertentur. Et excepta medietatc omnium obla-
tionum,quxobuenientin omnibus fiefii s fianci or um lHdoci& Lau-
rentfj in Cape lia illafiue ^cclefiayin quacumque fipecie fiant à pri-
ma pulfatione vefperarum vigiliarum dicîarum fefiiuitatum vf-
que ad fincm diei fiequcntis : & exceptis duabuspartibus Cande-
iarum, qux offerentur tbi m ficfio Purificationis gloriofit virgmis
Marix : qux omnia Prioris & Conuentus S. Martini erant. Pra
quibus fiibi confiruandis Cufiodes ad ecclefiam fue Capellam [fi
voluerint)mittere poterunt & habere . Dicfus vero presbyter flin^fi
Laurent if percipiet O' habebit annuatim inperpetuum à presbytero
qui pro tempore fueritinfiiîutus in icclefia S. ludociy de ce m libras
Par. in recompenfatione parrochianorumS .Laurentijmanentiu?n
infia mur os Partfienfes .^q:u adiunguntur anobisyfeu ctiamfiub^-
ciuntur Ecclefix S. ludoci fupradictx yfioluendas apud S. Lauren-
tium y presbytero S. Laurent^ y quatuor t^rminis Parifius confiuetis,
Volumus etiam & ordinamus y qnod fi diBns presbyter S. ludoci
defecerit in folutione dtcîx pecunix aliquo prxdi^orum termino-
rumy ficundum portîcnem termïnum contingentem : prxdicius
presbyter S. ludoci prxdi^li tenebitur fioluere diclo presbytero S,
Laurenttj duos fiolidos varifienfies nomme pœne pro quolibet die.
?éz VILLE DE PARIS,
i» ^uû cejjauit in fotuttone pofidtcïum tcrminum, donecdepecu -
nia d'Mo terwmo débita, diHo preshytero S. Laurent^ fuent intè-
gre fati s facium . Prcshyteri fero qui inpr.cfata Y.cclefiajiue Capel-
U pro tempore canonice fuerintinflituti, ad fuhmonitionem PriQ-
ris, iuramcntnm faciant in Capitula fantli Martini de Campis,
co modo quo preshyteri S. Laurenttj facere confuenerunt. Vtautem
hxcnofira ordinatio futuris temportbus ohfcruetur , eamjigillorum
nojîrortim mnnirmne iujsimus ç^fecimus conjignari -. Saluo iurc
omni Archidiaconalt , Archidiacono varifienfi m ipfa ecclejiafe»
Capelld. Datum anno Bomini 1260.
Et plenius continetur.
Nos in dicta ordinatione vttlttatem nofiram é' nofiri mona-
fler^ attcndentes ^acordinationem ipfam reffè & légitime ejfe fa-
ctam, eandem ordinationem voluimm & njolnnius^ laudauimus ér
laudamus , d" eidem ordinationi exprejsè in omnibus &per omnia
njnanimiter confentimus. In quorum omnium teflimoniumJigiU
la nojlra prdfentihusliîeris duximus apponenda. Datum de com'
muni affenfu nojlro in pleno Capitulo. AnnoVemini M. CC.LX,
Menfe Aprili.
De l'Egli/e varrochiale de fainB Jacques de la Boucherie.
CEfte Eglilceftfurnommcedela Boucherie, à caufe de
la Boucherie delà porte de Paris, dide du grand Cha-
ilellec qui en eft proche, laquelle boucherie ( comme nous
remarquerons cy après en Ton heu) fut commencée dés l'an
1153. Ce n'eftoit anciennement qu'vne Chapelle de fainde
Anne, félon l'opinion de quelques vns, mais elle fut depuis
crigeecnparroiiîe,enuironlctemps de Philippes Augull:e.
Elle eft àla prefentation de Meffieurs les P^eligieux de lamd
Martin des Champs: ôclccueurauecq' Taile du coftë gau-
che eft en leur cenlîue. Le Cheuecier de /ainâ: lacquesïaid
partage auec le Curé duluminaire&: descierges, & pour la
moitié leur payeparchacun an deux cents liures. La Cha-
pcUenoftrc Dame & celle de faind Roch , ne font en leur
cenfîue.
Ily a cieuxChapellenies en cefteEglire,efque]lesrEue£^
quedeParis&lePncurdefaint Martin pouruoientalterna-
nueroet. LapremierefondceparmaiftreHuguesReftaure,
& l'autre par Michel Flamingcn .
\
LIVRE TROISIESME. 8f^^
Ccfle Eglife a efté rebaflie depuis , ô: on y trauailloïc dès
l'an 1380. comme il appert par vn ancien Epitaphe en vieille
rythme qui eft à main droi6Î:c du pulpitrc contre vn des pi-
liers du chœur, par lequel eftdict lacqueUne laBourgeoilc
entre autres bien-taiclsauoir donné vingt deux francs C qui
eftoit beaucoup en ce temps là ) pour la conftruclion dudid
pilier.Etfaiiloitparconlequentqueie chœur futdefiabafti,
& ne refta que la nef ôc les ailles àtaire. Toutefois à caufe du
mauuaistempSjOU faute d'argent, celle Eglife ne fut rache-
ueedebaftirque du temps du Roy François premier, que
fut édifié le grand portails le fort clocher dudicS.Iacques
de la Boucherie.
L'an 1347. Dame Mahault veufuc deleande Dampmar^
tin, fonda en ladite Eglife vnc Chapellenie perpétuelle de
25. liurestournoisderenteadmortie. Etpar bullcsipecialcs
du Pape Clément 6. données en ladide année , obtmt pour
foy & feshcritiers le droicl de conférer iadicle Chapellenie.
Nicolas Flamet eil aulli vn des anciens bien-facleurs de
ladide Eglife: maisien'ayfceuencores fçauoir Ja datte de
fon trefpas.
La chalFe de faind lacques ôc faind Chriftophie qui eft en
ladide Eglife,re defcend à Vefpres la veille def Alcenfion:
&ie lendemain eft portée par les gens d'Eglife en folen nelle
procelFion parlesrues de la Heaumerie cc de la vieille mon-
noye: qui pour ce font tapiirees,ainii que le iour delafefte
Dieu, puisaprcs elle eftremife en fon lieu. .
Ladite chafte eft de bois dore & ouuragé , &:fur icelle font
reprefenteesplufieursfiguresdefainds^c faindes.
EnlamefmeEglifeilfevoidefcrit èc graué fur vne pierre.
De l'atithorité de Reuerend?cYeenDieHyMonfieur François ï.uef-
que de varis,& ^ lafupplicdtio» de Vénérable & fcientïfiqiie perfon^
ne Maifire lean Bolu, Bocfeiiren Théologie ^ Curédecefte Eo-hfe, U
fefie &folenmté de U tranflatien de Monfieur S. lacques le M a-
ieur, patron de cefie Y.ghfe,qui fouloit eftre célébrée par (Jjacitn an,
k penultiefme iour de Décembre a efié tran/Litçe ait Dimanche d'a-
près Ufcfî-e des Roy s, pour fnbucnir a l' indigence des panures , eu
efgarda la multipltcité des ftfies ^ qui font après le iour de Noël. Ce
fut faiB le iS. iour de Décembre tan 1S22 .
Le Charnier ou Cloiftre de faincllacqucsaeftébafty es
8^4 Vî LLE D E P A RIS,
années iéo.5. ôci6o^. où l'on communie : 5c au parauant on
conimunioit en la Chapelle S. Fiacre.
L'an 1607. lesveuesducoftedeiaint Fiacre ont efté faites
c]uirendentce lieu fort beau ôc clair, lequel parcy deuant
cfloit obfcur.
Pareillement ont efléfaides lesveues qui fontàlavoulte
de la Chapelle noilre Dame, ôc deux lanternes au bas de la
nefdeiaditeChapelle. Dont l'vne eft au deilbs de l'ancien
œuure , appelle l'Oeuure tort» , où il falloit de la chandelle
pour lire en vn liure en plain iour.
Monuments ér Epitaphes remarquables.
En la Chapelle de faincl Nicolas il y a vn tombeau de mar-
bre enclauë danslemur; furlequellontcoucheesles figures
de N icolas Boulart 2c leanne du Puis fatemme,aneiens fon-
dateurs des feruices qui fe dilent en l'Eglife de làinctiacques
delà Boucherie. Au bords duquel ell grauc cet Epitaphe,
lànsfairc mention de la femme.
Cy gïft noble homme &fage Nicolas Boulart iadis "Lfcuyer de
1399- cuifinedu Roy noHre Sire. ,^ni trejpajfa l'an 1599. ^^ Lundy 2/.
lourde lutllet. vriez.pourluy.
A la prochaine chapelle, anciennement dicledeNoftre
Dame, & maintenant de faind Michel , ioignanc l'autel , il y
a vne tombe de cuiure , fur laquelle font reprefentez vn Sei-
gneur & vne Dâme,& cet Epitapheà l'en tour.
Cy gift Marguerite femme de Simon de Dammartin : J^itref-
pajfa le cinquicjme iour du mois de luin i sp 4. vriez, Dieu peur
l'ame d'icelle.
Cy gifi Simon de Dammartin valet de chambre du Roy nojlre
Stre, changeur & Bourgeois devaris. ,^ui trefpajja le /. iour du
î3<)p. mois de I uillet .glande grâce 1399.
Plusilyavnelame dccuiurecontrele murdeladite Cha-
pelle, où Ibntgrauez ces mots.
Sim^on de Dammartin , Varlet de Chambre du Roy nojlre Sirf^
changeur é" Bourgeois de varis, dr Marguerite ja femme, meus de
grande deuotion, a la gloire & louange de Dieu , & a l honneur &
reuerence de la benoifte Vierge Marie Jrent édifier cejle chapelle:
en laquelle ils fondèrent une Mejfe perpétuelle chacun iour .^célé-
brée de Requiem ^pour leurs âmes, a heure de grande MeJfe. Laqttt lie
feront célébrer les Marguillcrs de céans. Et feront tenus de quérir
perpC'
LIVRE TROISIESME. S6^
fer^etuelkment t'eficmens^ iiurcs, calices ^ & toutes autres cho/e s
affixrtenans à. celle Mejfe. Item y lefdits Stmon & Marguerite cr-
donnèrent chanter en cefie Chapelle vn Salut de noftre l)Ame. CtJI
àjfauotr vne Antienne chacun Samedy au foirperpetucllemcnt a
note, par Chantres & orgues folenncllement y a cinq cierges de ctre
ardens. Et feront tenus le/dits Marguillers de payer les Chantres^
Chnpellains^ Orgues^ (^ cierges. Et pour tous le s fer ut ce s dcjfufdtts
faire & célébrer y lefdits Simon O" Marguerite donnèrent à Pœuure
fy' fabrique de céans , plufieurs rentes &fommes de deniers com-
ptans.
11 y a encore derrière le chœur vne lame de cuiiirc attachée
en vn pillier, contenant l'Epitaphe de Monfieur Fernel,
premier medecm du Roy, en ces termes.
loanni Fernelto Ambianenfi Henrici II, Galltarnm Regù Con-
filiario ô" primo Medico nobilifimo atque optimo conditarum (^
tœnitus abditarum rerum fcrutatori d^\€xplicatori fubtilif^imoy
multorum falutarium medicamentorum inuentori ^ l'er^e gerana-
n^.^ medjcind reflitutoriyfummo ingenio exquifîta^ docinna Ma-
thematico, tn omni génère Thilofophix claroy omnibus ingénu tsar-
tibus infiruCfo ytemperatif^imis fanctifit)iif^ monbus preditoSo^
cerofuo ptentifimo phtltbertus Beriotius y Snpplicum Itbellorum in
Regia Magifer^ magni^ Regij Confiliipr£fes y affinitate, génère,
pietate filtus ymœrens pofuit y Anno afalute mortalibus reflituta.
M. V^LV II I,
Vixit annos LI I.
Les parroifTcs furdidcs de fain£i Nicolas des Champs, de
faind Laurent, de fainciroiTe, 6c faind Jacques de Ja Bou-
cherie,comme auffi celle de S . Deny s de la Chartre en la cité,
& du village de Challiot, qui defpent aufli dudit monaflere
font conférées ( vacation occurrcnte ) par le prieur de fainct
Martin des Champs. En recognoiflance dequoy tous les
Curez d'icellesauec leurs parroifTiens font obligez aux trois
iours des Rogations d'aller trouuer lefdits fleurs defaindl
Martin en leur Egliie : & les accompagner en proceflioa
pourvenirdirelaMefle,àrçauoir le Lundy à faincl lacques
de la Boucherie : le Mardy àfainâ: lean en Greue : qui cft par
deuotion, pource qu'autrefo.js ils ont eftè ailleurs jôc le
Mcrcredy au Temple. Au retour defdides procefTions ( auf-
quelles chacun a vnc baguette blanche en la, main ) ils re-
RRRrr
téé V I L L E D E P A RI s.
conduiflTent lefditsdc fainâ; Martin iufqucs au chemin par
où ils doiuent retourner en leur Eglife.
Ec cft à noter que aurdidesproceflions, tant par la ville
queësEglifes,iln'yaque lefdics de faind Martin qui chan-
tent :1e troifiermeiourjfe fait laprcdication au Temple, à
quoy efttenudcpouruoirleCurédefainâ: Nicolas.
L!
DHfnoYc depiin6tLaz>are ahujîuement dit ^fainci Ladre,
EPriorédefainâ; Lazare fis es faux-bourgs de Paris du
'codé de la porte fainct Denys, eft de trei-ancienne fon-
dation de nos Rovs de France. Duquel lestiltres originaux
furensbrullezpendant les guerres des Anglois , fouslere-
gne de Charles fixieime. Comme il appert par fes patctes en
dattedu premier lourde May 1404. &: de fon règne 1624.
Signees,Charles,6cerimarge.P.Defaulx.Et depuis ce temps
ià, lufquescnran 146^. ladite maiion fut bien encores tra-
waillee, 5c comme defertc. Il y a grande apparence qu'il efl au
heu du monaftere ancien ditpar Grégoire deTours , au fi-
xiefme liure de Ton hiftoire chapitre nt\y^,M onaflertum fanlîi
X^z/re-/;/^^. duquel faind Domnole depuis EuefqueduMans,
a efté Abbé du temps duRoyChildeberc premier de ce nom,
Etd'iccluy monaderCjilyaencoresdei veftigesës ancien-
nes murailles de i'Egliie fainct Laurent, du cofté de làind
Martin.
L'apparêceaulh yeH; encequeleiour&fefle faincl Lau-
rent leidits de faindl: Lazare font iuieclsd'anticnetë de don-
nerlcderieunéàMonfieurdcPariSjôcà tous les Chanoines
qui y viennent célébrer la grande meffe. Lequel deficunc(ou
Tafius comme il eft appelle au Cartulaire de Melîieurs de
chapitre) a cfté commué en certaine rente qui leur eft payée
àlafindeladidemeffe.
Plus qu'au Priorc de S.Lazare appartient la cenfiue,hautc
iufticeôcfeigneuriedeladite Eglile defaind Laurent. Où
de prefentlonc encores les v&ftiges du Columbicr à pied ,ÔC
la grande fo (Te à poiflon. Mais les guerres eftans furuenues,.
hL le têps apportant la viciffitude des chofeSjl'on auroit lailTe
LIVRE TROISIESME. 8,^7
î^tiltrederEglifedefainâ: Laurent à l'Eglife parrochiale,
^les religieux auroientprins le tiltre 6c nom de l'Egliic &c
Priorc de làind Lazare : Contre l'erreur populaire > qui Vsiip'
pelle ordinairement /./w4/Wr/>y4/;î^7 Ladre. Car par les nU
tresanciensdelamaifondelaind Lazare, Comme de Phi-
lippe Augufte, en Tan 1197.au mois deluinj&parltsfentea-
ces^arrcftsdela Cour,tranf.aâ:ionspairees entre piulieurs
communaultez de cefte ville de Paris, qui font demeurées
entières après le feu ,il eft porté exprellemct en termes latin s.
2/îterrcIigiofûs vrierem é* CoKucnîum vnoratus fan[ît Laz^an
P4r{/^>;?//>,Quiprouuent afTez la qualité de la maifon. A la-
quelle l'on auroit ioindla leproferie de la ville de Paris,
foit pour la bonne œconomie à^s prieurs &: religieux du
lieUjioitpourlc bon airôcla fituation du lieu, foitpourla
proximité de laville,qui lors iVeftoic de figrâde eftendue,ou
pourautres raifons, quiauroient peu induire lors les Roys
dcFranceày dôner lachargedelanourriture&entrerenc-
menc à^s lépreux de la ville de Paris, mis entre lesquacre
principales portesd'icelle,deparentslegitim,es 2c bourgeois
de Paris, & non d'autres. Ce qui a efle iui^éfuiuânt les an-
ciens ftatuts de la Maladerie par plufîeurs arreflsde la Cour
de Parlement.
Ceux qui font iugez lépreux par les luges delà police de
cefte ville, &enuoycz en ladite maladerie pour y eftre receu s,
doiuent faire vœu d'obedienceauPrjeur,cn laprefence d'vn
Notaire Apoftolicquej&donncrpar déclaration leurs biens
meubles ôc immeubles : lefquels après leur deceds demeurée
en propriété à la maladerie.
Etpourcequeles boulengers, font à cau'e du feu , plus
enclins à contrader cefte maladie queles perfonnesd'autrc
art ou meftier: l'il aduient qu'aucun d'eux ou leurs ferui-
teurs fe trouuent entachez de cefte maladie, oresqu'ils ne
fuftent natifs de Paris, ils leront receus Sctraiclezcon.me
les autres. Etàcefteoccafion chacun maiftreboulengcr de
la ville &:fauxbourgs doit par chacune femainevn petit pain
de fencftre audit Prioré de faint Lazare. Lequel pain depuis
quelque temps a efté commué en vn denier pariiis par cha-
cuncîemaine,àfappelleencoresaprelent,/<f<îV/7/Vr^.Z.42:.4;r,
oufaincl Ladre par vragecorrompu.
RRRrr ij
868 VILLE DE P A RIS,
Quand le Roy fait feiour en fa ville de Paris ou es enuiron-s,
les lépreux de la maladeriepcuuenc demander chacun iouc
auxmaidre d'Hoftcl ou grand maiftre de là Maicftëja pièce
debœuf rovalle,auec fix pains 8<: quelques bouteilles de vin,
qui leur a elle chage au lieu de dix muids de vin qu'ils auoicc
droid de faire choifir es caues qui eftoieu en cefte ville pour
la prouilion du Roy. Commeappert parla chartre donnée
en l'an [[47.par Louysy. ditleleune.
Qiielque temps après la fondarion du priorc de faincb
Lazare, y furent eilablis des Religieux de l'ordre des Cha-
noines réguliers , viuans toufiours fous la reigle de S. Augu-
ftin, lefquels ne le trouuent auoir elle plus grand nombre
que de dixauec le ^rieur, qui depuis turent mis fous la con-
grégation des Religieux reformez en France dudit ordre,
appeliez des l'an 1517. Caî:onici reguLires reformati orài'nis S^
uiHgufliniin regno hranciji fuh congregatione fan^i Vi^hris Pa-
rifienfis. Commt il fut déterminé au Chapitre gênerai dudit
ordre en la fufdide année.
Les foires Le Roy Louys 6. dicleGros, donna vnefoire,qui ('appel-
les.Lazare. JQJp N mdtnt fdncfi Laz,ari Fanfienfis. Et duroithuicliours
entiers, Commécant le lendemain de la fefle de ToulTaints.
EtfctenoitlelongdugrandcheminRoyal^depuislevillage
de la Chapelle faincleGcneuiefuCjfife au long du chemin
defaindDenysiufques à la ville de Pans. Et depuis a elle
augmentée d'autres huicliourscontinueîsparIcRoy Louys
•7. comme appert par la chartre de l'an 1137. Mais pour la
proximité qu'il y auoit entre ladite foire & celle defàind
iiFoiredc Dcnys,& que toft aptes approchoit cellc dcfaind Germain
5. Lazare dcs Prcz. Au moyeu dcquoy Ics marchands abufoieut du
(quieaoït clroidqu'ilsdeuoient payer à faMaieflé: le Roy Philippes
dcu.iours) _! _, ^ \ r\- r \ r ■ n t
traniiatee Augufte contrac1:a aucc leldirs lieuts dc lainct Lazatc , pouf
aux halles j^j traicles dcs marchandifes,tant foraincs qu'autrcs,(5c rcu-
Voyez'c'e i^lt à fon domaine ladiclc foire, & la tranllataau lieudict
que j'en ay Champeaux ( OU de prcfcnt font bafties leshalles de Paris j
du au corn- g^ f.y ti^nt cncorcs de prefsnt .commecant le lendemain de
mencemciu J ^ ^ ^ . ^ . ^ r-r; n
dcce3.Uure. laToullâinct;, iniques a 15. lourseniuiuans. Et l'appelle en-
VovczBjc- cote auiourd'huy, la foire s. Ladre.
quetautrai- Lc rcucnu d'iccUe foitc febaiilcau plus ofTrant&: dernier
tcdesdrous çncheiiflcur pat Meffieurs les Threforiers de France enla
de lultice, '•
LIVRE TROISIESME. 8^9
généralité de Paris. Ec les deniers proucnans d'icelle font
baillez au Rcceueur du domaine de Paris. Q_ui en fait rece-
pte ordinaire: Comme il fevoid par i'eftacdelarccepcedu-
dicdomaine. Ec en conrr'cfchange le Roy donna aufdids
de lainct Lazare vne bonne rence,à prendre lur Ion domaine
de Paris, payable au premier iour de chacun m^oisparegalle
portion parle Rcceueur de fondit Domaine, fans aucun de-
lay. Nonobftant opposition ou appellation quelconque.
Et à faute de payement ieReceueurelt condamné à cinq fols
parifis d'amende parchacun iour enuersieldits de faind La-
zare. ,^uos qt4încju€ folidos nec nos nec minifieriales nofiripardo~
nare poterimM-f. Qm font les propres termes couchez en la
chartre dudic erchange,qui efl en parchemin en lacs de foye
rouge 6c verdc, 6^ reellec en grand leel de cire verdcjdatté de
Tan ii8r.
Le Roy a donné aufdits de faind Lazare vneautrcfoire
appellee, La foire de fainfi^ Laurent^ qui fe tient le lo.d'Aouft,
dédié audit glorieux martyr: 6c ne commençoic ancienne-
ment que depuis le foleillcuantiufqucs auioleilcouchanc.
r Et les marchands vendoient leurs marchandifes en vn grand
champ confenant35. arpets de terre,iis encre les deux chauf-
' feesdefàincl Denys6c du Bourgec. AboutilFancd'vn bout,
au moulin de la Tour, du cofté de faind Denys,6c vers Paris
aux maifons des fauxbouro-s iaincl Lazare 6clàinâ:Dcnvs
Lequel Champ T'appelle encore /c champ S. Laurent. Etell
de l'ancien domaine du Prioré de faincl l.azare,deleuriufti-
cecenfiueêcfeigneurie. Comme les Religieux /çeurent bien
prouuerà Tencontredes prétentions faitesparles Religieux
Abbé 6c Conuenc de fain6l Denys. Deiquelles ils furent
déboutez par arreft de la Cour, en datte du 7. iourdeDccê-
brci369. lequel eftfeelléen lacs de foye rougc&verde.
Ladite foire ne fe tient plus audit champ ,{ino« pour le
beftail,ainsfetientlelongdela chaulFce fainct Martin. Ec
tous les droids de ladite foire appartiennent au Prioré de
faind Lazare. Excepté le droid de la haurciuilice^quele
Roy f'elfrelerué. Pour l'exercice de laquelle le Preuoffde
Paris, ou Tes Lieurenans Ciuil 6c Criminel ,6c lesConfeiU
1ers dufiegePrefidial de laPreuoflëyafiiftent. Etlesamen-
despareuxadiugeesde6o.folsparifis,6c au dcdous appap^
RRRrr lij
P70 VILLE DE P A.RIS, ^
tiennent aufdits de S. Lazare. Comme il eil porté par la char-
tre de ladite foirç, de ^ autres iuge-
mens donnezau profit dcfdits de S, Lazare.
Nous auons dit cy deuantquela foireauoiteftëdonnee
depuis leiolcil leuant iulcjucs au loleil couchant. Qui fut
caufe que les Sergens de la dou zaine (ainil appeliez ceux qui
Ibntdclaiuitte du Preuoft)fitofl que le loleilcfloit couché
commencoient à vexer les marchands, 6c exiger d'eux d'au-
tres nouucaux droicls : dont ils furet appréhendez &: punis.
Eclc Roy lean donna nouueau tiltre, par lequel faMaieflé
continua au Prioré fàin<^ Lazare le pnuilcge detousics
droicts de la foire depuis la pointe du lour laincl Laurent
iufquesàlanuiclclofe : Commcappert parla chartrefoubs
lacs de foye rouge &:verde, en datte de l'an r^6i. au mois de
Septembre.
Les RoysdcFranceonttant honoré ccflepetite maifon
de fauict Lazare qu'ils l'ont cfleuc&choifiepoury faire leur
demeure quadilsfont leur entrée àParis.Carilsy repofenc
Scies Roynes de Francepar l'efpacedetrois ioursaupara-
nant ladite entree.Et ce en leur corps d'Hoftel fort ancien,
^àprcfentfortdemoly ^iislelongde ladite chaulïeede S.
Denys,detnerela grande Croix plantée au milieu du car-
four du Prioré, aux irauxbourg fainél Lazare deuant la prin-
cipale porte d'iceluy. Ledit Hoflel appelle, /^/^^/j<3'«ivtf^.Au
milieu duquel logis il y a vne grande porte leuecde quinze
piedsouenuirondelachauOeevisàvisd'vne grade rue qui
vient diredement des faux bourgs faind Martin es faux-
bourgs làinél Lazare. Au pied de laquelle chauilée ( lors que
l'entrée fe fait du Roy ou de la Royne ) yavnelcallierde
quinzepiedsde large ou enuiron montant iufques à ladite
porte. Deuan t laquelle il y a vn portique de fcpt à huicl pieds
de Diamètre. Là ou fe fied fa maieflc fous vn dais Royal y
preparé,auec les princes du fàng. Et le Chancelier de France
derrière iceile Maiefté pour l'aflifter aux refponles qu'elle
faitaux habirans de paris félon l'ordre qu'ils doiuent mar-
cher en laditeentrce : Quiordinairementcommence de-
puis fcpt heures du matin iufquesà quatreou cinq d'après
midy.Et lors que chacun cftcta fait fa harangue,le ChaiUi*
ietjla Cour des Aides,!a Chambre des ConucsA la Cour de
LIVRE TROISIESME. S/i
parlement: Leurs maicrtezdefccndenc par la montée dudic
corps de logis du Roy,qui a (on iiRic & entrée au dedans du
cloillreduprioréairezprochederEglife du lieu. Et eftans
tnlacourduprioréjleRoy monte lur Ton cheual blanc ^
deparadc,&:la[loynefurfonchariottriumphant ; Et font
leurs maieftez condui:tes par leur noblefTe en la grande
Eglife de paris.
Comme nos Roys ont efleueeftemaifon pour faire leurs
entrées en leur ville principale, de mcfme leur eftfait lors
qu'ils font conduits au fepulchre, en leur ville de faincl De-
nys^apres qu'ils font décédez. Car le feruicefaità noflre Da-
me de paris,tous les prélats dePrace attendent entre les deux
portes du rrioré, le corps de chacun Roy ou Royne,quiert
porté parles vingt-quatre porteurs defcl, iurez de cefte vil-
le audeuant de la grande porte du priorcfaind Lazare. Etlà
y repofant quelque peu de temps, les Sieurs prélats chantent
àhautevoixlepleaume Deproftmdis ^'6l\cs oraifons accou-
ftumées. Donnent chacun de l'eau benifte félon leur degré.
Etdelàlecorpseftportéà l'Eglife S.Denys.
L'antiquité de cepetitprioré fe remarque auffi en ce que
les prieurs anciens ont fait venir à leurs defpcsles fontaines
ésfauxbourgsdeparis,ÔC dedans Idtir mona{}cre,yfai{ans
baftirdespetiteslogesdepuisle villagedefàind Geruais, U
où efb le principal regard de ladite fontaine ( audeffus du-
quel il y a cncores les armes du prioré , qui font la refurrc-
âion de (aind Lazare hors du tombeau, receuantlabeneJi-
ftion delà main dextre du Rédempteur du monde auec vne
fleur lis de au deflus^^ufques aux terres du prioré, ôc d'autres
particulières.
Laditefontaineanciennementcouloit depuis le bord de
kichauiïeeduBourgetjpres vn champ, dit le champ des P'i~
natgners3.[i trauers d'vn autre champ,apellc lechampde fainCi
Laurent {àwQi^ç\ a eflë fait mention cy deuant^ par des ca-
naux faits déterre potière, iufqucs au grand regard delà
fontaine, qui eftoit appelle /i? regard dit gnl ^q^\x\ç,^ encore
en nature deuant U principale porte dudit prioré fainci La-
zare.
Mais depuis Melfieurs les preuoffc & Efcheuinsde paris fe
A [ font chargez de fairefairc des tuyaux ou aqueducs de plôb.
îji V I L L E D E P A R I s,
de les entretenir, ôc aulîî les 1 oges ou regards. Et Ci ont chan-
gé le co urs d'cau,pûur en denuerplus grande quantité en la
ville.
Nonobflant Meilleurs de faincl Lazare gardent les citfs
desloges, pouren aduertir meirieursdelaVille;i'il y a quel-
que choie à reparer. Et li du principal tuyau tirent leur
fontaine de la grofTeur d'vn annel d'argent eu cuiure atta-
ché en las de foy e en l'arrefbinteruenu Tur celle tranfadioa,
5c datte du quatrieimeluiliet. 13^4.
Leprioréde S.Lazareauparauant queleboisde Vincen-
nes fut clos de murailles par le Roy Philippe Augufle ,auoic
droitpar chacun iour ouurable,prcdrevnecharrteedebois
pour le chauffage d4j la inaifon.MàisleRoy ,defirant main*
tenir renibelliiiémcnt delonbois > nevoulutpluseneftre
coupé. Et en recompenfe donna au priorévn moulin, fis fur
lepontaux meufniers, lequel depuis s'appelloir,/^ ;?i;W/» (^e
y^/;2fî?jL^^r^, Comme appert par Tes patê tes de l'an 11^0. Ice-
luy moulin auec tous les autres qui eftoient fur leditponc
( excepté vn appartenant à meilleurs de noftrc Dame de pa-
ris) tumberentenla riuierclevingtvniefmcDecembre,iour
laincl Thomas. 1596.
pareillementaux religieux de fainct Martin des Champs
C qui auoientmefme droit audit bois ^ il leur aiîignafurfon
domaine, fixliurcsparifis de rente annuelle & perpétuelle,
Commcil ell efcrit en leur ancien rcgiftre de recepte, en ces
termes.
luw debenturfjohispro vfà^io nemoris Vincennartim^ in ccînuA
fancîi Bionyfn^ftx Itbrx T ^rijïcnfis ^qud fer R€Ccpore?n Régis foU
ni confuetierunt.
Fondation de l Ordre des Templiers ,& de leur mdi/on
à Paris .
MArrin Polonois en fa Chronique efcrit que l'Ordre
des CheualiersTemplicrsa commencé en l'an iiii.fiC
qu'ils ont elle ainfi appeliez, pource qu'au commcncemenc
ilsfaifcmbloien tau porche du Temple de Hierufalem. Ils
n'eurent
LIVRE TROISIESME. 875
îi'eurentpoincd'habicpecglier&diftind des autres iufques
en Tan 1125. que le PapcHonore 2.. ôc Eftunne Patriarche Hif.
de Hieruiàlem ordonnèrent qu'ils portalFent vne Jongue
robe blanche. EtdepuislcPapeEugenej. (qui fur créé l'an
1145.^) voulucque fur cet habit blanc fut couzuë vne Croix 1145'.
de drap rouge pour eftre admoneftcz de ne craindre à efpan-
dre leur langée mourir pour lefus Chrill:. Voyez Choppin
Itb. 2. Monnjtici , tituio i. art, 2s. pa, 210. Et GutllelmumTyry Ar-
chiepifcopum libro 12. BcllifacrijCap. 7. Et tom. 2. Theatri Vtti,
hunian^Volum, 13. Itbypag.jSpS.
LesTempIiers ne furent longuement après qu'ils furent
logezà Paris,au lieu qui reticntlenom du Temple. Et com-
bien que l'année ne fe puiiïcau vray exprimer: toutesfois il
fetrouuetiltredei'an lui.pairë audit Temple par Holdo- 1^1^-
mus Grand Maiftre & (qs confrères Templiers, touchant
vnemailonpareuxbailleeàcens Ôi rentes. Etclt tel.
Egojrater Holdomus jDomusTempli Par. Prxceptorhumilis,
drjratres eiujdemloci, N(hturrtfactmus prxjtntthus pariter&fu-
turis^ quodconçefin'ius HofpitaUrid fan6id Opportutu Par, quart-
dam domutn fitam m vico nono iuxta domum defuncfi Simonis
Iran que pacifia cf quiet} wperpetuumpofidendamprofexfoltdls
Par. decremento cenfmy&c. Alfum anno Bomim M. C C. 'vn-
deamo, menfe Nouemhris, \
Matthieu PariSjhiftorien Anglois,entraic1ant de l'entrée /'^^^-'■^i^/'
de Henry 3. Roy d'Angleterre à Paris, qui fut l'an 12^4. die 1^54*
qu'il logea auTemple (quod erat extra ctuitatem ) quieftoic
garni d'vne grande quantité de baftiments pour receuoir
les CheualiersTempiicrs qui vcnoient de toutes parts quâd
onytenoit leur Chapitre General. Et ne leur eftoit licite
d'aller loger ailleurs: f ourcequede nuict ils f'aiTembloienc
en Chapitre pour traicler de leurs affaires. A in fi que les
Areopagiresâ Athènes ne iugeoientquedenui£l:afin que
iàns affeclion facta cognûfierent ,perfona4 non vidèrent. Vide
Tomurn 2. . Theatri z'it.e humarht. l'olumiric 14 . lih. s . pag.2isy.
L'an i179.au mois d'Aouftle Roy Philippes3.iîls de (ainct ^^^
Louys fit certain rcgiemét touchant la luftice des Religieux
Tcpliers. Duquel le V^idimus fait par Hugues Aubriot Pre-
uoit de Paris en l'an 1571. le 11. Feurier, contient que ledicl:
Rov Icuraccordercitenduë de leur iuilice depuis ia porte
SSSlï
>5
S74 VILLE DE PARIS,
Barbette iufques à la porte du Temple, Ôc à toutes les pla ces
adiacentes , auec le droid de faifine , referuee à luy la' haute
iuftice. Et pour le regard dece qui eft hors ladi6te ville de-
puis ladite porte Barbette, tirant au chemin delà Courtille
vers ladite porte du Temple, illeureftaccordéqu'ilsaurôt
toute haute, moyenne & bafle iu(lice,auec puiffance à leurs
gens, àe ferre m perpetuum arma & virgasj addefenfiùnem ipfitu
terrx: (ans que leurs fubieclspuifTenterdits lieux cftretaïUa-
bles,chargés du guet: ains permet à iccux Religieux frères
Templiers, pouuoir contraindre leurs fubieds à les garder
iour&nuid.
Ces lettres font au Threfor de THoflel de ville ^ en la pre-
mière layettefous la cotte de P. EtmentionncesauRegi-
ftredcM. lean Poufrepin.fo,49.
Autres lettres du Roy fcan de l'an 1351. le 3. May , fignces
Fer Regcm. Mellon. Par lefquelles il remet acquitte aux ha-
bitant ôcfubiets duTemple,les amendes elquelles lis auoicc
eftëcondamnez pour certaine cottizacion contrelcurspri-
uileges. Et ce à la fufcitation des Preuofts des Marchands ^
Efcheuins. Aufquels Seigneurs du Temple, le Procureur
General du Roy feftoit loinâr. Mifes en ladicle première
1506. lavette,fous la cotte de double F.
Edifice de u £^^ l'^j^ j^Q^ l'édifice de la grolTe tour quarree de l'hoftet
du°Tampie. du Temple fut achcué. Lequel auoit e{tédefigns& com-
mencé fous la Commanderied'vn nommé leanieTurc: le-
quel peu de temps après la mort, ayant eftë accufë&:eon-
uaincu d'herefie, fes os furent déterrez 6c bruflçz , &. la cen-
dre efpandue au vent. Cefte tour eft flanquée de quatre pe-
titestournelles aux quatre coins ,& iert communémentà
mettre des poudres à canon , ou autres munitions félon la
,,Q- volonté du Roy,ou du grand îTvaiftre de l'artillerie.
^ EnTan 1507. fous noli:re RoyPhi<lippes4. dictleBel, les
Templiers furet accufez de Sodomie, & autres crimes enor-
mes,ôc hercfies que rapporte Belleforell: , to. i. des Annales^
Hure 4. chsD. 48. ^ comme conuaincus iugez à élire brufle2^.
vifs,commeiIsfurent: C'eft afcauoir 60. horsdelaporteS.
Antoine, près du moulin qu'on void fur le chemin de Scn-
lis, 6c lacques de Molay , Commandeur &. Maiftre General
de leur ordre, auec le frère du Seigneur Dauphin du mefme
LIVRE TROISIESME. Syy
ordre en Tiflc du palais, deuant les Auguftins,en la prefencc
du Roy & des Seigneurs ôc Gentilshommes.
Frère Guillaume de Nangis enfaChronographiejfoubs
Tan 1310. efcric qu'il en fut bruilé à Paris 59. ôc à Senlis
neuf.
Celle cruelle exécution futfaite auec leconfeil 6c confen-
tement du Pape Clément V.quieftoit à Lion,6clequel pour
recognoillancc d'cflre paruenu à la rapauté parla taueur
dudicRoy,neluy vouloitnendefnicr.
loindaufli qu'il participoità la confifcationdes biens de
ces pauuresmiferablcs opprimez par des calumniateurs &c
fauxtefmoings.C'eft l'opinion de faind Antbonin , partie
3.hiftoriaIe,tiltre ii.chap. 3. DeNaucler, partie i.deTa
Chronographie,Generation44.roubsrani307. DeSabcl-
licque,liu.7.derEnneadc neufuiefme. Depapirius Malîo,
Jiure3, des Annales de France. Et de lehanHerold, liu.y.
chap.13. De la continuation de l'biftoire de la guerre faindc
compofec par Guillaume ArcheueiquedcTyr. Lequel con-
clud franchement par ces mots.
MagtiAm démenti & Philippo incuffit notam hoc Templariorum
excidium.Nam in fifeum Fontificis & Régis , Thefaun Templariû'
rumreda^i^auaritid quam dquitatis eos Jludiejîores fmjjè indi-
cant, Endem fcribit HenricHS Pantdleo in fine libri tert^ hiftorijt
loannitarum,
V0lateranliure12.de fon Anthropologie, & Platine en
ibnliuredesPapes,tiennentq«'iIsontcftéiufl:ementpunis
pour excuCerce Clément inclemenc.
Deflors ce Roy Philippe s'inueftit de tous les biens defdits
Templiers^¬ammentdelcurfurdit Hofteldenoftrevil-
lejditleTempleiOùilfetrouuequ'iirelogea , ôt fit appor-
ter festrerors& Chartres. Mais ien'ay point encoresiceu,par
quel de fcs fucceïïeurs cet Hoftel fut donne aux Cheualiers
defaindIeandeHieruialem,depuisfurnommezdeRhodes
&enfindeMalte.Lerquelsy eftablirentfeptrehgieux croi-
fez qui portent comme eux au droite de la poidrine vnc
croix blanche fur leur bftbit noir.
876 VILLE DE PARIS.
De l' origine , progrcz, y d^ reigle des Cheudiers
defunci Le ah de Hierufalem,
T Eshiiloircs, fpecialemem celles d'Orient, nous enfei-
'^-'gncnt que leurs premiers autheurs furent v ne certaine
troupe de Citoyens de la ville d'Almaphie en Lombardie;
iixnaia du lefquels'eftans addonnez par quelques anneesà Conduire 6c
yônfieui Je ciTcorter ^^^ Chreftiens d'Occident allant vifiter la terre
i^ct. fain£le,& ayans pratiqué par prciens on autrement, la fa-
ueurduSoudand'Egvptejquilorstenoittoutesles régions
depuis Laodicce de SyriCjiufquesà Alexandrie. Ilseurent de
Juypermifrionde faire conftruire dans la villede Hicrufa-
îemvnTempleenHionneurdela faincle &: facree Vierge,
qu'ilsappelierent^f L^///^.?: pour ce que Dieu y fut feruy à
lamodedei'EglifeLatine.Etdepuisleur deuotion s'eilant
iiccreucauecîe nombre des eflrangers, allant honnorer le
famctSepulchre, firent encoresbailir en ce mefme lieu en
J'honneurdeS.îeanditEleemoDjVnHofpitalcelebrejpour
hebergerlespauuresôcles infirmes. Etpour rendre leurzele
plus religieux &recommandable,ils s'en firent eux mefmes
ieshofpitaliers:6cd'eflors ils perdirentlenom d'Almaphi-
tains, pour eftre z^'^eWç.zXenodochi^QW hofpitaliers. Ils vé-
curent neantmoins fans règle iufques au temps que cefte
fainde Cité fut leueedcs mains des Barbares par Godefroy
de Bouilîô:6c lors y eutvn Gérard, plusancien decefte bade
deuotc,qui exhorta it^ compagnons de s'obliger par veuà
obferuercbeiilànce, pauuretc & continence , & de feruir
auec humilité aux pauures pèlerins: mefme de fe iignaler
entre les autres Chreftiens d'vne Croix blanche fur leurs ha-
bits. Et à cet effcct il rédigea parcfcrit quelques ftatuts &:
fandionSjContenans lespeines que doiuentfubirceux qui y
contreuiendroient.
Ils continuèrent quelque temps cefte vacation humble
Scferuiableiufquesàce queaccreus en biens & moyens, «5c
que voyâts la terre faincle affligée des armes barbares de Sa-
ladin, ils ferefolurent de changer, nonleursvoeux,m3isleuc
vacation &: de prendre les armes , pourla defence du Chri-
ftianifme : ài'exêple desTempliers 5^ desTeutons , qui edo-
ientde mefme profeflîon . Et rendirent tant depreuuesde
courage &: de proucfTe, que la garde des principalles villes
LIVRE TROISIESME. 877
^forterefTes de ia terre Tainde Icurfuccommiic, 6c qu'vn
grand nombre de noblefTe fe vintrendreenleur côpagnee.
lisdreirerentlorsdenouuellesloix®les , conformes en
laplufparcàla discipline militaire des anciens; Mcimes de
recognoiftrepourchefôcfouuerainlegrandMaiftrcdel'or-
dre, luy rendreobeilîancCjfubir les lugemens&cenfures.
Se rendre a fa fuite à Ion premier mandement, n'en partir
fànslon congé. Employer toutcleurviecontrelesinfîdeles.
Faire valoir le bien de Tordre ielon les charges qu'ils en au-
roienr. Dire parchacuniourquelquesprieresà Dieu, Et de
communier trois fois l'année.
Lefquelles règles ôc ftatuts furent depuis louez, confir-
mczôc approuuez par les Papes Adrian quatriefme,Celef}in
V. Clément VIL Paul III. &:Pie IV. Et eft remarquable
que par les bulles qu'ils en firent expédier, ils déclarèrent fes
Cheualiers francs 6c exempts delaiurildicT;ionEcclefial]:i-
que,leslai{rantfeulementfoubs la feule ditionôcpuilFanee
de leur grand Maiftre.
Depuisle PapeSixtecinquiefme,en l'an 1586. les a con-
firmez, de deux ansapres,parfonaucT:oritc,ontefl:ëimpri-
mcz à Rome en grand volume , auec les figures de taille
doulce.
Ces Cheualicrsfe font monftrez en toutes occafions tant
afFedionnezau bien & aduancement commun delà Chre-
{tienté, qu'ils ont non feulemêt mérité d'cftrerecueillis par
tous les Royaumes & Empires Chrefl:iens,maisauffi faicls
fucceireurs en la plufpart des biens des Templiers cy delTus
mentionnez. Etfpecialementenconiideration desexploits
admirables par euxfaiclsen la defcnce des liles de Rhodes
& de Malthe, contre les armes fanglantes de Soliman &au-
tres,arapiement defcrites , al? Hennco PanthaUone , in hiJlôrU
Joannitarum. Où ils acquirent telle réputation , qu'ils furëc
nommez , Le bouclier de la foy. Le fore de la Chrétienté,
& le fléau des infidèles.
Oreft-il, qu'ils ne pofledent pas leurs biens, comme font
lesEcclefiaftiqucs. Car ils ne les tiennét que tant qu'il plaift
au MailtredeTordre: En forte qu'ils peu-uent dire, comme
il eft efcrit au Panégyrique, 7"^;^«/;«/*f quod voluit. Tenitimns
^uoadlUmt.frçcArtjPoJfeJJonsfumpii.
SSSff iij
878 VILLE DE PARIS,
Et outre ce, ils font tenus d'en rendre à leurordrelaplwf-
partdureuenu : Ce qu'ils appellent Refponrions,&lei:aire
tenir à Malteà leurs propres courts & defpens,ô<: en payer
les changes 6c rechanges: qui eft pour i'entretenement de
leurs gallereSjôc autres frais de guerre. Et ne fontcncefai-
fant, que fermiers honoraires de leur ordre. Quand mefmes
ils viennent à decedcr^tous leurs biens, lulques aux meubles
&pecule,retournentauproufitdel'ordre.Af^r///;?//^A"i'//2T/^/,
Les Refponlions&autresdebtes(liaucunesya)preallable-
ment payées iufquesàlaconcurrencedeleurdcfpouiile feu-
lement: Comme il a efté iuge par arrefl du 20. Mars 15(32.
Voyez Choppin, lih.3. defacra Folitiaj tit.i.art.21 .
Ces Religieuxibnt diuifcz en trois ordres ou degrez:donc
les Nobles tiennent le premier, 6c ontles Commanderies.
Les féconds fontcoadiutedrs ouferuiteurs de ces premiers
au faict des guerres, & ne tiennent qucles petits priorez. Et
les autres iontprelhes, qui font pourueus des Cures, Cha-
pelles ,6c autres petits bénéfices de la collation des Com-
manderies :5c ne font employez qu'à célébrer le diuinfer-
uice.
De L'Eglife du Temfle de Paru.
Celle Eglife eil: baftie 6c defleignee fur ledeïïein ôcplan
du Temple de Hierufalem, & contiêt en (on enclos du coflé
de Midy vnepetitc Chapelle, dide de Noflre Dame de Lo-
rctte : 011 il y a vn grand nombre d'offrandes 6c deprefents
faids à la Vierge, en rccognoifTance 6c adion de plufieurs
biens-faids obtenus de Dieu, par le moyen defes prières.
Dans vne autre Chapelle qui eft à coflé du chœur vers
Midy,&: laquelle fut commencée à bafrir en l'an 1530. 6c
benifleenl'an 1532. comme cet efcrit qu'on void au haut de
la cloflure d'icelle Chapelle, le tefmoignc.
M. D. XXX.
Er^ l'an i s 3 2- /^ 1 3. iour d'Auril, fut htnifie cefie
chamelle & dediee au nom de lejus.
On voit vne iepulture fort riche, furlaquelleefl vne fla-
tued'albaflreou marbre blanc, auec cetEpitaphe.
Hahet intcrior G allia antiquifimam famtltam deVillicrs l'jjle
Adam , multà ^^gnif^^ rcbm gefii^ clarij^im. JRegum amuit^s
cdeberr, Vndefnistotî^ Rei^ubltu ChrtJhariA frodijt tanîis dt-
LIVRE TROISIESME. 879
gfîfi^ natalib. Philippié-s : Cnitis modo vUtor monument iim cernis
honoris , viritttif^ ergopojïtum. Hune eofua fer graduseuexe-
YuntmenUy vtconcordib. 077inium votù, m vmuerfumftiitm ordt-
nem obtinens imperium , ei^u militu magifter fuertt. Ou a De a
Opt. Max. ejt & loanni Zdcharid facra, celUm'hancviuens Tctra-
gra^nmato nomini, extra quod nulU faites ^ 'vir pim ac religioftis
dicatam voluit.
En vneaucre Chapelle vers Septentrion, on voit vneautre
fcpulturede marbre, fur laquelle font deux ûatues de Che-
ualicrs ja anciens, nommez par cet cfcrit :
Icy efl le monument de Nobles & Religïeufcs personnes , frère
Bertrand de Cluys , iadù Prieur de l' Aquitaine ,& depuis grand
Trieur de France :&de Reuerend frère Pierre de Cluys fin neueu
aufi grand Prieur de France^ lequel a fait confiruire cefte chapelle
de fonds en comble^ dedtee en l'honneur de MonfieUr S. Panthaleon:
En commémoration de la vicloire obtenue par grâce diurne contre
le grandTurc l'an 1480. le iourduditfaincl. Et y ejloit le fufdit
fondateur enperfonne. La Chapelle fut faicie Van 152 c; . béni fie l'an
^y..& depuis réparée l'an I5"47.
Le pape Nicolas 4. en l'an 2. de Ton pontificat (quieftoit
deTIncarnation 1287.) adonnëvnan6C4o.ioursdepardoa
à ceux quideuotement vilîreront l'EglifëduTempleàtou-
tes les feltcs de la Vierge Marie, 6c aux Oclaues d'icelles,cô.
me auffi au iour de la dédicace de ladite Eglife. lufques à icy
ie me fuis adilraint en parlant des anciennes Eglifes qui font
au quarcierdela Ville jdetraiderenremblemencdesEolifes
&Chapellesqui en dépendent, pour lîluftrer d'autantplus
leurs iuftes droicls & pofTeiîions. Maintenant que ie viens
à traiter des autres Eglifes & Chapelles plus récentes 6c nou-
uellcSjiemecontentetay feulement de les mettre par ordre
félon l'année de leurfo ndation, d'autant que ce font toutes
maifons de religion, qui ne dépendent feulement que des
fuperieursdeleur Ordre.
Fondation de l Eglife & Prioré de fa in He Catherine
du Val des Efcholiers.
'U N l'an 1129. les Archers de la garde du tres-fage Roy
"•^^fainctLouy s, pour lors appeliez Sergents d arme s ^\<z\\à^-
88o VILLE DE PARIS,
plièrent de faire badir l'Eglife de faindeCacherîne, encore
dicledes Efcholiers : Comme les deux elcritsfuiuantSjqu'on
void aux deuxcoftez,Mendional &c Septentrional , decefle
Eglife le confirmenc.
j4 la prière des Sergents d'armes , Monfteur S. Louys fonda cefie
Bglife^ &y mit la fremicre pierre : Et fut pour la toye de la viUoi-
re^quifutau FontdeBouuines, l'an 1114. Voyez Choppin lib.i,
Monajlici pag. ^s.
Les Sergents d'armes pour le temps gardaient ledit Pont: (^
'vouèrent, que fi Dieu leur donnait victoire j ils fonderaient vne
Bglifè defainâle Catherine & ainfifut il.
lean du Tillet en (bn Recueil des Roys de France,Chapi-
trc des Conneftables, MarerchauXj& maiftrcs des Archers,
pag. 182 efcric qu'en icelle Eglife en l'an 1576. leidirs Sergens
inllituerent par la volonté du Roy Charles V. leur Confrai-
rie. Ec obtindrent du Roy Charles VI. en Septembre 1 410.
priuileges, entre autres que le Connellable leroitleuriuge
^ gardien. Leur charge eftoit de iour porter la mafle deuac
JeRoy:& ceux là efloient appeliez Huifiers d'armes, au-
iourd'huy ce font les Huifliers delà Chambre du Roy. Des
autres efloitlacharge de garder fa châbre de nuit Etd'iceux
tiennent le lieu les Archers de la garde :defquelsles Capi-
taines n'ont ferment qu'au Roy.
Gilles Corrozetpourverifîcrque le temps pafle l' Vniuer-
fité de Paris eftoit eîparfe par toute la ville, a eftimé que le
rriorc de (ainde Catherine, qui eft en la rué faind Antoine,
fut furnommé du Val des Efcholiers , pourcaufe des cxerci-
ces des bonnes lettres, qui le faifoit leans aux Efcholiers.
JMais il fabufe, il faut aller chercher ce Val plus loin,
uoi. Fautdoncquesentcndre,qu'enl'an 1201. quatre Dodcurs
en Théologie ( lefquels toutefois par humilité nefappellcnt
qu'Elchohers.)C'ef]:àf<^auoirGuiIlaume,Richard,Euurard
6cManafrcs,diuincment infpirez fortirent de paris, &:d'vn
commun accordferetircrentcn vn Valdu DiocelèdeLan-
gres, toutenuironiic de bois &: de hauts rochers. Au bas
defqucls vne belle fontaine à leur venue commença à four-
dre6cietter eau claire en abondance. De tel miracle confo-
Jidezen leurproposdeviureen folicude pour mieux feruirà
Dieu, ils refolurent demeurer en ce lieu. Et ians différer
beaucoup
I
LIVRE TROISIESME. m
bcaucoupjilsfe cranlporterentpardeuersieReuerendiffime
ôcilIuflrilDmc Guiliaumedcloinuille Docteur en Théolo-
gie, &L Euelque de Langres ( qui depuis a efté Archeuclquc
deRlieims)iuy demandant la donation d'vne partie dudic
Valquiluvappartenoitàcaufedefon droidEccledaftique,
Etenoutreleluppliâc aydcrdefes moyens, pour y conftrui-
revne petite Eglife, en l'honneur de (aincte Catherine, ôc
quelques cellules pour les loger. Voila le commencement
de l'ordre des Religieux de lainde Catherine du Val desEf-
chohers,lelquelsveflusdeblanc,viuencfousla règle faind
Auguftin, & ont mehnes conftitutions & habit que ceux de
faind Victor près Paris. Quand ces quatre bons pères Ce
prefentcrent àilEucfque, il y auoit grande aflemblee du
Clergé &pluiieur§Prelatsà Langres. EnrrelerqueisFederic
Dodeur en Décret, «kEuerque de Chaaions, contemplant
iaconftance&: humilité de ces fainds pcrfonnages , fut Ci
compuncl en fon cœur,qu'eftântde retour à ChaaIons,U;.
abandonna tous fes biens temporels , refigna fon Euefché à
vnautre,&: l'en alla rendre Religieuxâueciceux,oiiiiacon-
uerlc treflaindement le refte de ia vie. Outre ces cinq , en
peu de temps ilf'y en accumula trente lept. Qui futcaufc
que voyanslcnombreainllaugmenté, ils baftirent vn autre
monaflere aux fauxbourgs &c près les folFez deTroyecn
Champagne. Où il y auoitdouzeReligieux, nourris & en-
tretenus aux defpens communs dudit ordre, iufques à ce
qu'ils fulTentdeuëmentrentez. Et d'iceux le Roy S. Louys
enl'an 1119. en tiraquclquesvns,ôc les mita l'Eglile faincîe
Catherinenouucllementbaftiepres Paris, qui depuisacfté
furnommeedu Val des Efcholiers. Car il etl certain qu'en
ce temps la icclleEgiifen'eftoitenclolededas la ville. Dont
la principale porte de ce cofte là, nommée /a Forte Baudets^
cftoitaudroicl;oùeftrHofleld'Eureux,Scoù fevoyenten-
coresdeuxftatuesdeRoy 6c Royne efleuees fur vne partie
del'arccau decefteancienneportc. La fondation de faincft
Louys n'eft que de trente deniers pariour fquinefuffiroic
pour la nourriture d'vn Religieux ) comme il eft cfcrit en
leurCarthulaire,en cestermes.
S. Ludonicm Rex voluitd^ ordmauit anm Domini 122p. fjHoà 112^.
fïQ Animahtis Regum^rxdi^orHm (td efi rhtlippi /Suoufiiç^ Lh^
TTTtç
8Si V I L L E D E P A R I S,
d4)uici 8. anï fcilicet & fatris fui) animnbus confimeretHrecde-
fixmfiray &frimu.mla.pïdcm pofHtt,érdot:mit eam qnolthct die
de tn^tntadenarifs reditiii , perapiendts /jitoiihet auno trihtis ter-
mmis: Videitcet in Purificatione , in Ajcenfione ^(^ in fefio om-
nium fanBûYum.
Dans le chœur à main fencftre vers le Cloiftre , on voie re-
prefentcc l'Annonciation de la Natiuicc du fils de Dieu,
qu'vn Ange fit à des palpeurs qui gardoienc leurs troupeaux
fur la cime d'vne montagne. Et de l'autre coftc, l'on voie
comme vne grotte fouflerraine, dans laquelle eft reprefenté
lefepulchreoùlecorpsdenoftreSauucur fut mis:&ceteC
cnceftau delFus.
Ce Sevulchre de l€fu4 fut fai^ l'ani420. ô' de fuis
: i'.' repeint l'an isy/.
Eiirvne des Chapelles d'icelleEglifeeft inhumé le Reue-
lendiffime Cardinal de Birague,iadis Chancelier deFrance, '
k tombeau duquel eft orné de fa ftatuë & remarque de cet
cicrity • - '^' • ^*^éî:^ * '■•'"
^Hidtihi&pàsfiâtkA f~fiîis ejlfiatmffe Biragiie
Virtutls paftm tôt monuments tttx.
I. MO RE V R. S.
ijj ;Lii/ ;». Et de cet Epitaphe. •
" :Re'jfaÛ Sira^o Tatritia MedkoLm. mnltis & fumnt. diznitdt.
funcio^tum Franc. COr^celUrio :,ae demnm S. R. Ecckf.CardinaL
■Francifc-d F. unica éf* Cdfir.' Birag^ agnAt^mœfiiJf, non memortÂ
fed defidera. perpet. monument.
H. P. C.
Vixit Annos jy. Mettes p. die s 26. obvt S.
Calend. Tyecemb. i.f^s.
Ce deffunâ: ficurdeBiraguefutChancelierdeFranccdu
viuantdefafemme, comm-efon Epitaphe fus-alleguéle dé-
clare .-mais après ledecésd'icellef'eftantfaitd'Eglifejil fut
honoré d'vn chapeau de Cardinal.
Cet autre Epitaphe qui fuit.
D. O. M. S.
Vnlentiie Balhian£. Matron. clarif. Atqnt ornât iji. cuim anima ,
falute & qmete jruiîur fempiter. Corpw Renatus Biragtds Tranc,
Cancellar. coniiix pientijf.vxorisbenemer . memor. hicconditur.
ehijtAnno Chrifiian.falm. is/z. Cal.Unu.VixitAn.M'Menfes
éjdies20.
LIVRE TROISIESME. 8S5
Efl; graucTur vn autre magnifique tombeau, que l'on voie
en la mcfmc Chapelle, dite de Birague, à ropofite de celuy
dudefFuncl:rieurdeBirague,ande(rus duquel fe voiclaila-
tuedeladefFundefemmedudit fîeur.
En la niefme Chapelle fondes Epitaphes fuiuantsgraucz
en marbre.
H une Rcnati Biragutj S. R.E. Card. GailU CancelLtumuUm,
Phiiippus Huraltus Cheuernius CallU CancelUr, oh confortium
fummt wagifiratusydf amicitiam adjinitate famitam ,auxit hoi
titulo 'vlttmo in defun6tum munere : & d&cïjfori fuccejforemfan^
BijT.fenihocqutcqutdefi inferiarum darepetati Adiuncium exi-
ftimauit.Adeo quos non fors ^fediudicium magm Régis & reffuh .
coniunxit^ nuiU visfatifeparare potis efl.
Hkjitum efi cor
llluflrifimi l'tri D. loannis de Laual NigelU Marchionisy
Lamacenjîs& MaiUacenJts ComïttSy Domini deLone npud Cenoi-
manos^ Barents Berfuri£, Rapii charboti^ Mvttd Sanôferef ,& I^^*-
JkUjubter montem regalem, Regia dini Michaelis fodalitate infi-
gnis ^quinijuaginta equitiim cataphrACtorum^centumi, nobtlium
regtd domusy turm£ Prjtfeâfi ,
VerusAmor, qualts cafios efi inter amantes
£)uifubiere duo comugtaU ingum,
N onnum-quam moriturp rias hoc moriente^velilU :
Simplice fed tumulo cor fiât njtrumque duplex.
Namque ego, qudduxi Franttfcn Birgua maritum
Valleum loannem , fidafuperfies amans^
Eimin hoc locido pofutcorj doneceodem
Cor quoqiie peneturpofi m-eafata meum :
Fi lia & amborum iacet hic fit a Margaris^ vt fit
Amborirm fidi fœderis ip/afides.
Obijt 12. Cal. Oclohns M. D. LXXVIII.
En vne autre Chapelle de la mefme Eglife de fainde Ca^
therine, fontinliumezles corps de Mellire Pierre ti'Orge-
mont, iadis Cheualier.Chancelier de France & de Dauphi-
né,pendantle règne de Charles V. quitrefpafla l'an 1389.
le 20. de luin. De madame Marguerite de Voifines, iadis
femme duditlîeur: laquelle trelpaiFa l'an 1380.1e i8.de Mars
DeMonfcigneur Amaury d'OrgemôtCheualier, Seigneur
de Montiay 6c Chantilly , Confeiller ôc Maiftre des Req.ue-
TTTttij
?5?4 VILLE DE PARIS,
Jtes de i'Hoftel du Roy : qvii trcrpaila le ii.iour de luillet l'an
1400. DeM.Ciiarlesd'Orgemonc, ClieuaIier,Scigneurde
Mery,deZimuille, Grillyôc Champrond, Chambellan du
Roy; lequel rrefpafla l'an 1502. De M. Pierre d'Orgcmont
Cheualier,Seigneurdc Montjay,de Chantilly ÔC de Cha-
uenri: qui fut tue en la bataille d'Azincourt, Tan 1415.1624.
iourd'Odobre. Et de M. Pierre d'Orgemont, Cheualier,
SeigneurdcCcrbonnejThrelorierde France, qui trefpaflTa
lei8.deluin^ran 1500.
Pveuerend Père en Dieu M. Antoine Sanguin, Cardinal
dufain^t Siège, Seigneur de Meudon, qui decedal'an 1559.
£c laiilaimparfaicl vn tres-cxcellent & (uperbe édifice , qu'il
auoit faitcommenceren la clofturefaincie Catherine. lean
des Marais iadisAduocacen Parlemenr,lequel fut décapité
aux Halles j pour le crime déclaré au difcours de ce quife
paiïà de déplorable en noftre ville^pêdant le règne de Char-
les 6.- MadamoirelleGuillemette,iadis efpouie dudicl feu
des Marais, laquel le trefpaiïa l'an 1579.1e 14.de Nouembre.
MeflTire Guillaume CalinetjCheualier/eigneur de Romain.-
uille,dePomponeôcde Ver, maiftrc d'Hoftel du Roy, 6c
fondateur de la Chapelle où il repofe: lequel deceda le 17.
d'Aouft l'an 1413. Meflke Guillaume de Montmorency,
Cheualier, Seigneur de laind Leup de Champenos & de
Challincjquitrefpafla l'an 138S. Madame leanned'Andre-
zel,femmeiadisdudit meiîîre Guillaume, laquelledeccda
en Fan ly^^. Monfieur Ferry deMctz, Maiflre des Requefles
de I'Hoftel du Roy, lequel trefpalla l'an 1424. Mellire Thi-
bauld de Bourmont, leigneur de Maincamp, quitrefpafîa
i'an 1385. Meffirelean deMontigny,dict Monceaux, en fon
viuant premier Efchançon du Roy Charles V. quitrefpafra
l'an 1375. Raoul fiis de noble homme maiftrc Alphons,iadi$
Comte d'Euj&Chambrier de France. RegnaudCouppé,
iadismaiftredesMonnoycSjibubs les Roys de Philippes le
Bel, Louys lo. Philippes 5. &: Charles 4. Madame Margue-
rite d'Audrezcl,,iadis efpoufe de Me/îire Louys de Varen-
nes. leanNeruet Cliapellain du Roy Louvs XI. 6c depuis
EuefquedeMargarenceÔC Abbéde luilly , Prieur de faindlc
Catherincdu Val des EfcholierSjparl'efpace de 50. ans, qui
trcrpalIàleio.Nouembre 1515. Ec quelques autres nobles,
LÏVRE TROISIESME. «8^
t>erfonncs,rontinhumez en ladite Eglifeôc au cioiftre d'ir
celle. - ■ ^ •,..v^il; :.\ • •
L'cncios de cemonaftcrea cftéiadis beaucoup plus grand
qu'il n'eftàpreicnc: car du depuis qu'il a efté enclos en la
ville, on en a vendu &: baillé a baitir beaucoup de places;
dont pour leule mémoire on les comprend encores ioubs le
nom de la Culture ou Clofture de fainteCatherme, comme
nous dirons à la fin de ce croiliefme liure.
Fondation de FEglife & maifon des Filles Dieu.
NOus auons dict cy deuant au traicté de la fondation
du Collège de SorboncqueleRoyS.Louys y auoic
- voulu mettre des Religieules, appelleesies Filles Dieu : mais
par l'aduis de meilleur confeil il les logea hors la ville , entre
làinû Lazare & fainct Laurent , au lieu où eft maintenant la
maiion de PEfchiquierau milieu des fauxbourgs S. Dcnys,
comme depuis ils le font eftendus depuis le fécond accroifr
fement delaville.
Vn bourgeois de Paris nommé Guillaume Barbette, les
accommoda de deux arpents 6c demy deterrc,foitpardo- ^Jcrt le-'
nation ou parachapt, qu'en fit pour elles leRoyfaihtLouys. meure des
Ou elles commencèrent' ià baftir leur .monaflererleidicles ^^^^" ^^^"°
terres cftans en la ccnliue ôc mflice des Religieux , Prieur 6c
Conuent de fainct Lazare. Lefquleîs d'abondant pour don-
ner occaiion d'accroifttc leur demeure, en l'an 1131.au mors
de May, leur quittèrent; quatre arpents & demy de terre,
moyennant douze liures panGs de croys de cens, qu'elles
leur paycroient par chacun an à perpétuité. Plus tllçs ache-
tèrent huict arpents de terre contigus aux précédas :6c pour
l'indemnité payèrent pour vne fois aufdits fièurs de S. Laza-
re éo. liuresparilis: outre douze denierspar. decensperpe-
tueJqu'ellespayencpar chacun an» . :
^•^•' • - ' - * ' .'V' J .U I ^ ' . ' 1 -il ô* X. ■_ . iuHij ,..; J ,
*z<i^s lettres d' amorti ffement faif: p'ar'iksMeli^hftx y Prieur ér
^ r: < • Contient de S. Laz^are, des terres cy dzjjtis mentionnées y
- ••• ■ • fonr les Religicnfes des- Filles Dieu.
PRioré* Conuentus S. Laz^ari Parifienfis Omnibus ■pr.tfentes
literas inffeciuris fdutem in Dcmino. Noucrint 'vniuerji quod
TTTtt lîj
88(J /JVILLE DE P A Rl'Stj
nos dedimus & concepimHsfiliahus Dei Parifienfihus totam terram
quam ipfie emeruntà Guillelmo Barbette due rarïjienfi^ i^hi vide^
Itcctdomus earum furuiata efi : ,^ji terra erat m noflro dominto
éfccnfiua, Etinfnper (juandam peîiam terrx ^cir citer quatuor ar-
■pennos ^ dimidtum yfitam iuxta majeriam , quam Uh^re pcfider
hamus, ^u^ittaaimus mfrpe-r ipfis fliahus T>ei Qmnedomimum &
cen/iudm, & lujhtumy & qmcqmdm dufis terris habcbamus vel
haberepotcramus. Volentes ô" concedentzs^ quod dicfd terr£ ahip-
Jïs filidbus B'd in manu mortua perpetuo teneantur. Tta tamen
quodtn recompenCatt^nem iflius concefionis & quittationis ^prx-
fitd fili^? nobis duodecim libras Parijïenfcs incremerftt cenfits an-
nujittm folucrt teNtbantwr ^qjioufque ad duodecim ItbrAt^incre-
îi^enti cen/îis- nlibi é* compétent i loce , & m manu mort tta, ab ipfis
filiabus Deï fuerimus afigndti. Fidehcet hts terminis. AdNati^
uitatern Domim^fexagmta fblidos. AdPafcha, tôt idem. AdNati-
Mîtatem beati loannis BAptifid, tottdem. Etad fejlum S. Remig^
tvttdtm . ^^ujjttauimus ettam ipfis fliabns D et , pietatis intuttjty
totjtm dectmam ô" if^s décima quam. habcbamus in dutis terris , ab
ipfis in manu mortua perpetuo pofidendam. ^^uod'vt ratumperma^
KvatprdfientesHnerasfigillorum nofirorum mummine fecimus ro-
iiyL. borarà. Datumamw Domtni i2S2.menfe Mayo.
Lequel admortiffemenc fut confirmé par Guillaume troi-
flelme de ce nom, Euefq'ae75. de Paris, comme fuperieur da
ConuentdcS.Lazare,au mcfmemoisôcan.
En ce monaftere ainfi dilaté, il y a eu du temps du Roy S.
Louys 2,00. Religicuies:pourrcntretenemcncde(quellesil
leur affigna 4oo.liurcspanris,àprjendrc par chacun an fur
fonthrclbr. Quarante neuf ans oaenuiron,euolus depuis
letemp$dcceftefondation,rEuelque de Paris /qui auoit
toute lurifdidion fur leidicles Religieufes) voyant que I2
piufpart d'iceHes eftoient decedees de pcftes,& confideianc
auffi la cherté des viuiesôc de toutes chofcs augmentée de
plus de moitié, réduit ce grand nombre à 60. ReJîgieufes
ians diminuer la fufdite rente. Ce que les Thrcforiers à^s
RQVsPhilippesdeValois&Ieanfonfilsnevoulurcntaccbr-
der.amsfeulemcnt bailler deux centsliuresparifispour cent
Rehgieufesquirc'ftoient: & onteftéen cefte perplexité iuf-
quesenl'an 13^0. que le Ray Ican, meu de letirs pleurs St
lamentations, leur a accordé pour cent Religieulis ladite
LIVRE TROISIESME. S87
fomme de quatre cents liures, par ces patentes.
loannes Dei gratta Francorinn Rex. Notum facimus vni-
uerfis tamfr.tfentibus quamfuturis , .^ujodCum nuper ad noflram
tcYUcnertt audienttam , quod lUufirts (y fanB.t memonx hiatus
Lndomcus nojler in Francis regno gloriojïfimus pr,tdecef/or , ita
riedunt gcneris pro/apUyfed morum 'uirtutibus mJigmtHs , vi //f
cuncîds gcneratiter reUainfitHn 'uter^tur y ac humilitate perculfus
in (rmmhHs rfgnam fuum mifericordi clementïa. rohoraret, d^in
pnuperesitd congrunm exerceret deHûtiJ^ime opéra pietatis y& ad
aiius ajfctiare d€hemus[vt fragilitas nofira pfrmittit) digna &
falHhr'iA'vcfi-tgia imitart, volnerU ordtnanerit^^.é' cum ejfeïf-upofi-
modam duKcrit exeqttendum : ^uod qnxdam muliercs , generali-
ter Dei filix ntmcnpat.t firHuladtnHîcem conutnirent ,Çjr tn eotiem
monafï-erio vitra port am fancfi Disnyjïi morarçntnr ^ vacantes di-
ninis laitdtbtts dr a mundo fpecialiterfiqueshat.e , fèli chri(lo n» - '*'•
tentes yd'eiveraciter adhérentes ^d^peramplms Deodr pro dtciis •^Z'""'^'*'* '*'^*
reiigiofis mnUerihus folicitam curamgerens^ ipfts in domo feu mo-
nafteYîopr.tfatope)petîto permanfuras fore in numéro ducentena^
rio in (lit H it ac etiam ordinauit , c^ vt altqualiter prouideret ipfis ï?
pr.cfatisditcentis religiojlsyquadringent.ts libres annui reddittts
dédit feu contulit amore Det ac intuitH pietatis : Dicta fj qnadrin -
f entais libres fuper fuHm thefiurum prafatis mnlieribus afirnanit,
Sa/^ quia Epifopits Parijïenjh an no qi^adragefimo nonOyVeleo cir-
CK , C^fi/flin confiderans rerum carifliamfro temporibns currenti-
hjispnuperes affligentern , etiam quod ràtt&fie 'pefiilen^ti.e commu-
nis mult.t mortudfuerant. Vnde diciarnm muliernm vitra mediU
numerus diminutnsfuerat. Ipfts fie antea ordinatits ùerpetuo fore
mododiito fuh numéro ducenteno àd numerum fexagenarinm re^
ducerevoluit: actoîidem (^nonplaresin prxfata domo feu momt-
Jlerio perpetuoremanere : Dtl€cH& fdeles thefaHràr^ tnclytxme-
mori.î Chanjsimi Domini &genitoris no fin ^(^ nunc etiam noflri,
Audientes ô' attendentes huiufmodi Epifcopi ordinationem feu nu.-
mtri diminutionem , noluerant pr.tfatis mulieribus reddere feu
folttere nifî medietatem dicfarum quadrin^entarum librarum ;
Dicentes, quod fexaginta reltgiofx rémanentes poffent de ducentis
lihris melms cf conuententius fe iuùare d^ etiam viuere^ quam du-
cent.e primo ihi coiiflitut^ d-e itlis qnadnngentis Itbris. Pro qua-
rttm quadringentarumlibrarnm folutîoms retardatione feu reçu-
CiH&ne^ vtfhperius ejl e>ipreff^m ) dici£ Yeligiofjt Umentahiimr
S88 VILLE DE PARIS,
dolentes remanferunt : EtAànos accedenfes nobis pluriesacdeuo-
ttfimè fupplicarunt^quafeaHs eu vellemus promdere fuper f rjtmij-
Jis de remediû opportiino. Nos igitur volentes prxfatt prxdecej-
fins noftn beau LudouiciJÎAtuta 6" ordtnattonesjeu donafactajeu,
faUéts quantum pojfumus in hac parte inuioUbtliterobJerftare,&
ex tréma minus débita refellere {prout de cet) médium ^fectari;^
dicimusO diffmntus^ quod reduàio du cent arum religiofarum ad
numerumjexagenartumfuïtnimîs exquijitajeu refincla , & mi-.
ntu perindc facia. InJuperquodtnclytJt recordationà Domino pro-
géniture noftro pro tunctmonjulto , njeleius conjUio quo ad hoc nul-
Utenus cuocdto , E pif copia prxfatus nonpotuit necdebuit de dicia-
rummuUerum tali numéro ordinare : Ita quoddici,u quadringen-
tas libras filuere tcncremur. Vnde ipfam rcduciionem fiu ordt-
nationem nolumus 'ulterim obfiritart^nec etiam quodThefaurartj
nojln tcneantur filuere lamfipe memoratas quadringent^ libras
dicHs rcligiofis, ^uibus infiuper attentis dicimus cr fiententiam
difjinimus acvolumus &ordina?nus pro perpetuis te m p on bus quod
de cxtero dtcfje religiofifint in numéro centenario y & fiic perpétua
perfieucrent. Ita necadnumerum ducentarum dquditerreducan-
tur^nec ad minus quam adcentumaucioritatequacumque decxtero
redigantur. Et nos volentes noflrumprxbere ajfenfum Icgatis dono
feu eleemofi'ndper beatum Ludouicumnuncfa^Hsac ettam ordma-
tisy volumus & concedimus quodprdfatx religiofi in nofiroprdfatê .
Thefiauro per manum diclorum nofirorum tbefiaurariorum profitas
^uadnngentas libras percipiant & habeant de cMero omni anno :
quia nos deuotionis ajfetîu ad cuit um diuinum ^fiufientationem
dicïarum pauperumfic t is dedtmus & concefiimus amore Dei & in-
tuitupietatiSyacdegratiafipeciali. Dante s tenore prdfenttum in
mandatis prxfatisThefaurar^s nojirisprxfentibus crfuturisj qua^
tenus diciis mulieribus de cxtero diciam fiumma quadnngentarurn
librarum foluant omni anno terminis confiuetù-^ prout ante ordinal
ttonem dicii Epificopi fintjieri confiuetum : Necnon dileflis &Jide'^
libus gentibus Camerxcomputorum nofirorum VarifiuSy iitdtcîam
fimmam quolibet anno diciis religwfis ( ojt prxmittitur ^fiolutam^
inipfiorum computorum allocentfine difficultate quacumque. ^u^ad'
rvt Ijrmumô' jUbilcpermaneat infuturam, ncfirum^quo ante regni
nofiri régi?:, cnjuficeptum vtebamur,prxfientibus literùfecimus ap^
ponifiigillum . Saluo m al^'s iurc nofitrOy& tn omnibus quolibet alie^
lyiQ. ^« Vâtum Far. An. Dom. 13 so, menfic Nmem^ ferDominti Regem^
Signatum. Me II ou. ' En ce
)9
LIVRE TROISIESME. 88^
Enccmefme Monaflcreil y aiioicvn canal d'eau, proue- Deiafoti-
nanc de la fontaine de (aind Lazare: comme en fontfov les"'"^^"^'^*
lettres du Roy Charles 6. qui font telles.
CHarles parla grâce deDieu Roy de France au Preuod:
dcParis,ouàlonLieutenant,falut. Oye rhumblcfup-
plication des Religieufes dicles Filles Dieu jtondees par
Monieigneur faindl Louys, contenant que comme pour le
temps de leur fondation , leur hoftel & habitation eut elle
ordonneeau dehors de la ville de Paris.où ils auoict bel H o-
f}:el;êcnorables& belles poflèiîîonsappartonans audit Ho-
ftcl. Et auec ce euiïent ynefontainedefcendant de la fon-
taine laincb Ladre, pour fcruir âleur hoftel. Et il foitainfi p^^ ^^"^^"^
quepourlefaitdesguerres ^ la fortilicationôcclolliurede
la ville de Paris , leur dit Hollel, habitation &: autres hérita-
ges d'icelles ayent efté deftruits 6c démolis. Ecaconuenu
que les Religicufes Ibicnt venues demeurer dedans la cloftu-
re 5c fermeté de la ville a deftroit &L en grand danger , on ils
font chacun lour continuellement le leruicediuin. Etauec
cefontenleurhofl:elhofpitalité,cnaccomplinanttoufiours
de tout leur pouucir les œuures de mirericorde,& héber-
geant les pauures pafTans, Ôc adminiftran ts au très ncceffitez.
Etpourcequerhofteldeleur première fondatiôleuraa'inti
efté gaftë & diffipé , elles ont lemblablemcnt perdu le cours
de tuyau de leur fontaine. Laquelle a efte & cft attribuée
auPonceaufaindDenys. Si comme ellcsdient, qu'il nous
plaifefurceleur pouruoir & eflendre noftre grâce. Nous
inclinansà leur (application , conl^dcrëce quediteft,vouS
mandons & enioignons expreflement que i'il vous appert
deuëment, qu'au temps de la démolition de leur liollel la
fontaine courut par iceIuy,vous à icellespouruoyez par cer-
taine portion de l'eau d'icellc fontaine, en les laiiîant & fs^i-
fantiouyrdevollrcditeproui(ion,iicomme il vousfèmble-
raà faire de raifon. Carainfilevoulons eftrefair. Etàicelleî
Kcligicufes l'auons odroyé & odroyons de grâce fpecialc
parcesprefentes. Donneàfainc1:Ligier à YuelinCjlezy. de
luiller, l'an de grâce î^îG. 6cle6.denoitrcregne.rîtplusbas
efl; elcrit.
Parle Rov, A la relation de Moiifieur le Duc de Bour-"
gongne. EtaudelFousiigné, G.delaFons.
VVVuu
890 VILLE DE PARIS,
Suiliantlafufditepermifllonjily avncanaid'eauquiflue
Dclafecoac du Ponccauenleur (ccond monaftere de la rue S. Denys,
l!es"fi!ics- ladisHofpital delà MagdeleinefondëparYmbert de Lions
Djca. bourgeois de Paris. Lequel Hofpicalelt encore en (on eftrc,
à collé de la grade Eglife des Religieufes, & y a deux ancien-
nes femmes vcuFues,qui y (cruenc pour rcceuoirles pau-
ures. Et la petite Eglife de l'Hofpital ('qui eftoit la première
des Religieufes j fcrc aux beaux pères Religieux, pour dire
leurferuice.
Leurprcmier monafterefut démoli ôc razé par au6lorité
^' oc mandement de MelFieurs de la Ville: pourneferuir de re-
" traicle aux A nglois qui faifoienc guerre en France , & auflî
^ poureximer de leur proye ôc mettre enlieufeurdeladide
ville icelles Religieulès, qui f'eftoient multipliées iufquesau
nombre de deux cents: Comme il a efté vérifié par les lettres
patentes du Roy lean, 6c comme ilappertparlepxiuilege
îubfcquenc du Roy Charles huicliefme.
CHarles par la grâce de Dieu Roy de France, Sçauoir
faifonsàrousprefensSc à venir. Que comme feu de
bonne mémoire Monfîeur faindLouyscn fonviuant Roy
de France, meudegrandedeuotion,&pourle bien de fon
ame, ôc des âmes de ics fucceiîeurs Roy s de France,entre [cs^
autre oeuures louables 5c dignes de mémoire , eut ja pieçi
„ fondé hors noflre ville de Paris entre la maladene S. Ladre,
„ &,rEglirefaincl Laurent vnmonafterede deux cents Reli-
„ gieu(es,appelleesfillesDieu. Et en ce faifanteut voulu &c
,5 Ordonné qu'icellesReligieufesainfl fondées à l'honneur 6c
^ louange deDieu,chantairenc toutes les heures Canoniales
i:iuiâ:ôciour,6cquenefuirentreceuescn iccluy lieu que fil-
les bien renommées. Depuis laquelle fondation fut par. U
longtemps continué le diuin feruice audict lieu par Reli-
gieufes bien renommées , qui chantoient toutes les heures .^
Canoniales. Et iufques à ce que par la fureur de certaine f
guerre, qui longtemps depuis aduint, ledit monailerefut
demoly,ôciefdid:es Religieufes tranllacees de dehors noftre
ville de Paris, dedans iccile noflre ville, en vn lieu que feu
HymbercdeLionsauoitfondéàlaruc fainctDenys, pour
rccueiUir 6c loger vne nuid pauures femmes mendiantes.
pafTantes. Et au matin quand elles fe partiront, voulut.le.ur
LIVRE TROISIESME. S^n
cftrebaillévn denier&vnpain.Eten iceluy lieu furent efta-
blies Icfdices Religieufes Filles Dieu,qui par aucun temps
chantèrent les heures Canoniales en la chapelle qui eft en
iceluylieu aiTez grande 2c fpacieufe. Et fetenorenten vnc
'partie duditlieutoutfeparë delà falle où font les hâs pour
Joger&couclierlcrditespauures femmes paflantes. Lcfqucl-
Jespauures femmes eftoient reruies,&: leurs liCts faids par
aucunes Conucrfes bonnes preudefemmes quiportoienc
l'habit de Filles Dieu. Et n'auoient icclles Conuerfes office
necharge, (înon dire certain nombre de Patenoftres. Ec
continuèrent lefditesFillesDieuclergelTes par aucun temps
ieferuiceauditlieu. Etainfîfoit qu'à l'occafion des guerres
&:diuirions, qui depuis par longtemps ont eu cours enno-
ftrcroyaume,les reuenus dudid monaftcre des filles Dieu
font fort diminueZj&leursedifîces tournez engraderuine,
Parquoy delorgrempsa efté & encore efh ledit monaftere
toutdepopulédefdites Filles Dieu, que faincl Louys auok
fondé pour chanter les heures Canoniales. Et par tàute de
bien voir &c conliderer la fondation & ftatut baillé par ledit
feu faind Louys, eft venu la choie en telle erreur, &ladidc
fondation tellcmet peruertie que ledit lieu par aucun temps
aeflc de encore eft appliqué à pecherefTcs, qui toute leur
vieauoientabufédeleurscorpSj^càlafiu eftcicnten men-
dicité , en peruertiflant tout ledid ordre des Filles Dieu , &
contre l'intention du fondeur. Et de prefent & de long-
temps n'y a plus nulles religieufes chantantes, ne qui fceuC
fent chanter les heuresCanoniales.E t eft la chapelle ordon-
née pour ledit feruice , 6c les lieux eftablis où habitoient lef-
dides religieufes, chantantes êc failant le feruice diuinva-
cans & inhabitez. Et n'y a plus que quatre ou cinq ancien-
nes Conuerfes, qui deuroient faire les licis de l'Hofpital
dontellesnefontrien. Parquoy l'intention de faincl: Louys
noftrcpredecefleur^^ qui auoit fondé ladite religion, princi-
palementàccqucDieu y fut loué nuid & lourpar bonnes
îilles ehantans les heures Canoniales) eft defraudee,&:le
feruice diuin demeuré. Et nous fucceireurspriuezdesfuf-
frages, prières ôcoraifonsqu'efperionsauoirauditiieu. Par-
quoy nous deuëmentaccrtenez de ce que dit efl:,ne voulons
lafondationd'vnli eraticux amvde Dieu,qu'cftnoftredic
VVVuu ij
5^1 VILLE DE PARIS,
predeceflTeurniincl Louys totalement dépérir , nefon inten-
tion eftre ainfinotoiremsnt peruertie, qu'en lieu de bonnes
filles bien renommées qu'il ordonna eitre mifes audictlicu
parcydeuant nommé Se déclaré, par erreur&iuiiftre ima-
gination,ont cfté recueillies audict lieu pedierelTcspublic-
ques : qui à la rîn de leurs iours ne fçauoient dequoy viure.
Confideransqu'impoilSble choie feroit de repeupler Icdict
Jieu, & remettre à ce melme ordre des filles Dieu , comme
elles eftoicnt anciennement. N ovs par l'aduis de noftre
Confeil , auons ordonné & ordonnons, que ledit lieu en re-
tenant Tes ren tes,reuenus 6c appartenaces quelconqueSjfera
iiabite perpétuellement par Icsreligieufesreforniees de l'or-
TLe.jgica es j^^ j^ Fouteurauld, dot noftre tres-chere Se tres-ameecou-
rtc ronce- ■* , ,
«rauid,or- fine Anne d'Oflcans^eupour icprelcnt metc Abbefle, viua-
dôneespoar ^^^ ^^^ obferuace reo;uliere<Sc perpétuelle cloilure , toutainfi
tioii des fil- àc en la forme 5c manière , ilatuts &c priaileges qu'eft le con-
ksDicu. uent ôcPnoré de la Magdeleineprcs Orléans. Si donnons
enniandemcntôcc.Donnéà Amboifeleiy.iourdeDecem-
i^S?. bre , l'an de grâce 1483. Et de noftreregnelepremier.
Ceslettrespatentesdu Roy onteftéplusde dixansauanc
qued'eftrecxeeutees,&: iufquesàce que Reuerend Père eti
Dieu lean Simon lOi. Euefque de Paris, l'an i. de Ton fiege
M 94- ^derincarnation 1494. le 15, d'Aunl, donna Ton confente-
mentpourl'vnion decetHofpitalde la Magdeleine des fil-
les DieUjà Tordre de Fonccurauid. A la charge(entrc autres
choies ) que les Rcligieufcs 6c les Religieux d'vne mefmc
profeihon (qui diftiuclement y demeurent pour l'admini-
îlration dcsiainds Sacreméts éc funclions de l'autel; fero-
ient tenus delolcnneliement celebrcrlafeftcdu Roy fainct
Louysleuri. Fondateur. Etapres le trefpas du Roy Char-
les8. (lequel, comme patron Se coUateur, leura donné ea
larucS'Denysl'HùlpitaidelaMagdeleineauec Tes apparte-
nances) fairefonaniuerfaire pour le repos éternel de loame.
Et en mémoire de ceftc obligation, les religieufes ont efcric
cnleurmartyrologuc,au cayerdesobitSjilirley.iourd'Au-
ril, ce que enfuit.
Jp/ô die^ ohttm pi£ Rccordationis Car oh njiij. Francorum Régis :
qHÏbonoz.elo motus Mon^iflerium ifiudfiliarïi Dei, fucï reforma,
tiorti OrdiHisfotis EhrAudi donauit, & quAmplura hona , & Régi a
prÏHikgLj coHtnln: ne primnm laùidemfcuto regio fcnlptHm in c»
LIVRE TROISIESME. 893
cîefu fundamento, ■nominefm, Anno Regni eiu î 14 . ïnjîguum ter-
■pettix mcmori.i nfponi fecit . £)ui dtcim'o ^uintofui Rcgninnno mi-
grnuit afeculo.,anno Incarnationisi^p-j, ■ ■■ ■
Parles fufdices letrrcsl'Euerque de Paris a oblige d'abon-
dant les religieufes à faire perpecuellemcc Ion anniucrfaircà
pareil iour qu'il décédera, pour l'indemnité qu'il preten doit
delaiubrtradiodeceflcEglife.Etfefaitlci.iourdelanuier.
En l'an ibiiianrla datte defditres lettres, c'eft à fçauoir l'an
i4C)5.iei5 luinbuiclreligicufesôcrept religieux de l'ordre de
FonteurauldfurentintFodiHCsenlamaifondes filles-Dieu,
par les commis de Robert Arc heuelque de Bourges , àtXt-
gué exécuteur par noflre S. Percle Pape Sixte 4. Où ils ne
trouuerentque4. rcligieufes difFormees: Defquelles deux
confcntirentà viurcen reformation, ôclcs deux autres de-
mandèrent temps de probation auan t que de fe lier,par prô-
niefTe^; ferment, & y faire ftabilité. Iceux doncques con-
fiderans la fragilité & inconfhance du fexe , non feulement à
deux, mais à toutes les quatre inuiitees^à garder la clollure
ils concédèrent vn ande probation, dansleqiiel ellcss'en
pourroiccaller,iibonleurrembloir, ^ihorslemonaflereon
Jeuradminiftreroitleursneccffitez, pourleur ofter l'occa-
fion de s'abandonner. Mais noftre Maiflre lean Standonc,
Dodeur en Théologie ôcinllitutcur des pauurcsdu Collè-
ge Montagu à Paris,leur fit tant de belles ôc faincles remon -
ilranccSjqu'iln'eflpointefcntque depuis tVkÇ.^ ayent ietté
le i'pugd'obsdiencc,&eft crédible que pourfaire pénitence
du pa(Tc,«i l'exemple delà fainteMagdeleine,patrone de leur
Eglire,ellesayentleans fini leurs iours en bonne obferuan-
ce régulière. Laquelle auiourd'huyflorit autant que iamais.
Quieilcaufe que de douze religieufes qu'elles eftoicntau
commencement de ladite reformation le nombre eft telle-
ment augmenté, qu'encefteanneci 606. elles font tant iœurs
dcCliœurfc'eftà'direpourferuirau Choeur de l'Eglife) que
conuerfes dédiées à la vie a6î:iue",(;o. i ■
'. Etfiplufieursqui fe prefententne font admifè5,pource
^ue leur temporel n'eftfuffifantpour les nourrir 2c entrete-
nir d'autres chofesneceiTaires.
Le5 hommes de quelque qualité qu'ils foient n'y entrent
point. La mère Prieure qui n'cft que triennale.eft clleiici par
VVVuu iij
894 VILLE DE PARIS,
le Conuentle lour fàmcl Laurent, lo. d'Aouft. Toutefois
elle peut edre continuée iulquesà fixans:pourueu que les
troispartsdu Conuencluy donnentleursvoix. Etla carthe
de l'eledioa eft enuoyeeà Madame de Fonteurauld, com-
me fupreme de l'ordre, pour la confirmer. Elle conftituë
aufli vn de Tes Religieux, qu'elle cognoift le pluscapablc^
tantenfciencequ'en bonnç3 mœurs. Auquel elle baille Vi-
cariat, pour aller viGter non feulement le Prioré des filles
Dieu, mais audi les autres qui dépendent de Fonteurauld.
Au priuilegeduPvoy Charles 8. cy deffus mentionne, il
eftoic ordonne que les filles Dieu logeroiêt les pauures fem-
mes pafTaxi tes pour y ne nuict feulemcnt:6c en partant le ma-
tinleurdonnerpientvn petit pain Se vndenierparifis,pour
viatique : mais maintenant au lieu du petit pain & dVn de-
nier parifis, on leur baille honneftement à fouper.Lesfœurs
conuerfcs auiïï ne fortent plus pour aller faire hs lids de
]'hofpital,ainsvnebonneanciennefemmelaicquey demeu*.
rc,qui a charge de les faire.
Il y auoit aufii vn Chapellain ordonné par l'Euefquc de
Pans, iufques en l'an ij8i. qu'il quitta ce droid 6c vnitceflc
chapelle au conuentdeididesRehgicufes. A la charge que
les Religieux y celebreroient les MeiTes & fcruicedium aux
ioursàce ordonnez. Celuy qui prit pofleflîon au maiftre
Autel pour les ReligieufesfutMonfieurd'Vrfines, Chanoi-
ne de Noftre Dame de Paris , par le madement de l'Euefque
Pierre de Gondy^quieftencoreviuant.
Dedans Iccueur de l'Eglifc desreligieufes auprès la gran-
de grille eft la tombe de icxur Magdeleine Pèlerin. Sur la^-
quellefafigurecfl:grauee,aucc telle efcritureârcntour.
Cy gifideuotcmerc Seur Magdeleine Fellerin , Religieufe de's \
1495. f^^^^ Bieu. Lacjuelle fut mife cenns l'an 1495. & fut l'efface dt
s6. ans entre fnfe de touffe j membres j fors la main gauche, dequoy
15^5. elle faydoit & efcrtHdit . LaqHeUetreJpaJfal€ii,de lanmcri^d^. »
Au milieu dudic cueur eft auflî eccEpitaphc.
Cy gîfl le eue Ht de très -haute & tres-illufire Princé/fiy Madame
Catherine de L 6Yainefemme& cfpoufe de trcs-haat & tres^fmjfant
T rince, M'onfeigncur Louys de Bourbon, Pair de France ^ Duc de
Montpenfier , Souuerain de Dombes, Laquelle deceda ko, May
1596. :
LIVRE TROISIESME, îp^
En la mefme Eglife auprès la ceinture du grand Autel ,à
main gauche, eftvnepierrcdemarbrenoir, où cflgraué ce
qui f'cnluic.
Cjf gtfi le cueurde Charles de Larame , cinquiefmefils de Mon-
fe teneur Claude de Loraine^ Ducd'Anmale^é' P^tirde France , dr
de Madame Louyfe de Brez^é, qui mourut à l'hofield' Aumale aPa-
\ rùle"], de May 1568. aag'éde 16. mois //, iours.
D» Prioré des Blancs-manteaux ^ de T Ordre S.Benoifi,
LE Pape Innocent 4. en I an de Ton pontificat 9. & de
, l'Incarnation 1251. ou 51. par bulle feellee en plomb pen- ^^^^°
: dant en lacs deioye rouge ^ iaune, il exemp^te les Hcrmitcs
du Val iaincl Guillaume de l'ordre faind Auguftin,au dio-
[| ccfedeLâgrcSjdepayeraucun tributou péage, pour lepore
ou tranfport des bleds, vins, bois , pierres & autres denrées à
eux necciraires. Dequoy nous pouuons colliger, que les
Guillemins à prcfent nommez Blancs-manteaux^ ont efté
premièrement de l'ordre fainclAuguilin; mais que depuis
ils ont pris l'ordre defaind Benoift , comme plus aufterc.
Neantmoins ils retiennent encores la forme d'habit, 6c la
ceinture large de cuir, auec grofle boucle, des Auguftins.
pi ' Or quanta l'origine de ce mot 5/rf»fj'-w/7;?/<r^//;c-, il faut
cntcdre(relonqu'elcruSamfonHaius,au liurequ'ilacom-
^o{6 De ventate vitxC' ôrdinis dîui GHltilmi ) que certains re-
ligieux de l'ordre fain£t Auguftin , nommez par les bulles
des Papes , les Seruiteurs de la Vierge Marie, & vulgairement
Blancs-manteaux , à caufe de l'habit blanc dont ils vfoienc
communément, ayantachetë vne maifon ioignant les an-
ciens murs de la première clofture delà ville quireleuoit du
Temple. Amaulry de la Rochelors Commandeur des Che.
tialiers Templiers en France,cn l'an iijS.lcurpermitdefai- i^yS.
leencelieuvn Cimetiere,&aufrideconftruirevneChapel-
le &:mairon propre pour leur demeurejf-yrEucfquef'y con-
fcntoit. Ce qu'ils obtindrcntdeRegnault de Corbeil77,
EuerquedeParis,commeauffileconfentem€nt du Curëde
fàincllean en Greue,& de Robert Abbé du Becrpource
<jue la maifon achetée cfloit de fa parroiiïe,& à la collation
del'Abbé duBec Helloyn. Voila la première origmedudit
89'î VILLE DE PARIS,
Priorë ôidecenom de Dian'cs-manceanx.
Quant aux Guilleminsqui maintenant poffedent ledicl
Priorc, ihhabitoicnr au précèdent à Monror.ge près Paris,
cequiicprouueparles raiiipnsquienfuiuent. Piemieremëc
mairtre Clément Archidiacre de Laon 6c Chanoine de no-
ûre Dame de Paris,deiirantei1:re inhumé en ladite Eglife dq
Nolh'c Dame, &,y fonder vn anniuerfaire cntreautrcscho-
fes,il acheta des Religieux &: Prieur de Montrouge près Pa-
ris, de l'Ordre des Hermites de faind G Uillaume , quatre ar-
pens de rerre fis à Chaflenay, pour larommede4oJiures l|
lou mois. Les lettres de cefte vendition font dartces du mois
ii^<. de Scptem bre 1165. & enregiftrees, in Magr^o Piijlorali Ecclejjjt
T cirijicnjh iih . î . carthd. 72. commençant par ces mots, Frdter
loannes Fnorhumtlis domus de monte Eubcç totujque eiufdem, {«j
Çonnentus Ordinis E rcmitarum fancii GuiUclmi &c.
Secondement IeanChoIec,Cardinal6tl?bndatcur du Gol^
legc desCholecsparfon tcftamencdatcédu premierDimanr
'-^5>- chedel'aduentuS^.didces T^3iïo\csDo (i\'\(;^w)fratrthusdè
Monte Rubeodecemlihras Partjienfès. Item fratrihus Guillermi-
nistrigintaiihrns Varifienjes , Aicli appelle-il les Auguilins,
qui lors par honneur le dilbient Hermites de S. Guillaume,.
Orpourreuenir à noftre premier proposledic Ordredes
feruiteurs de laVierge Marie félon que rapporte ledit Hayus
eftantvn de ceux quiauoiceilé abrogé au Synode qui futte-
nu àLionfoubslePapcGregoireio.à cefte occalîon le Pa-
1297. peBoniface 8.rani297. le 15. desCalendesd'Aouft: Ecauflî
1298. Philippe le Bel Roy de France en l'an 1198. au mois de Fe^
urier donnèrent ledit monallere aux frères Hermices de S.
Guillaume dcmeurans pour lors à Moncrouge comme diç
ell::& furent contraints les poiTcfTeurs d'iceluyde prendra
rOrdredefiinc1Guillaume,ou de quitter la maifon. C'eft
pourquoy ledit Priorc retient cncoresàprefentlenom de$
Blancs-manteaux, à caufe des premiers poiïeffeursd'icetu)?
quieftoientveftus de blanc. Ils efloient mendiants au com-^
mencemcnt,mais leur ayant efié offert quelques biens 55
poiîeiîions, ils quittèrent iabezace pour ne faire tort aux
autres. Il rcfte cocores vnc mailon audicb Montrouge que
l'on appelle le Priore. .
Aux lettres jCommençans lonnnes Efifcovm Najjluienjis:,
dactees
LIVRE TROISIESME. 897
dattees de Tan 1408. (dont nous ferons mention au traidc
des Bilicttes)cc Prioré efl nomme, Dcmus ReligioforumfanBi
Guillelmi de dcfertis^alias de Alhis mantellîs ,'^ï\ qiioy Ton peut
remarquer l'ancienne originedefdicsreli^uxiadis de l'or-
dre delàinclAuguilin.
Au milieu du Chœur de TEglife desBlanc-manteauXjil y a
vn tombeau de marbre noir Ôc blanc : lequel auec la cauc
d'audelToubSjfutconflruit l'an 1607. pour la lignée des Ma-
lons,qui delong tcmpsauoit commencéayauoirlàfepuU
ture,rmfcriptiondecc monument efl telle.
DEO. OPT. MAX. SAC.
Etmeynorit nob'tliff.O' Patricia f.mnlix de Malon: ex qna mtilti
literis & drmiSjMagiftraîihufqtiegeflis iiluflres , pietate injignes
frodierunt : qunlis Ule qui Guillelmitarum ordini vilUm du Piejfi-^
Cajfùtdono dédit: nec dégénères Iac.& Ber.Malon , Equités. Car.
Malon infiprema Curta Redonenfi Senator. Pater Car. Malon in
hac Curia Par. Senator, & Nicol. & Clau. Malon ^ régis Silen-
tiarif. é" rerum criminalium in hac Cur varif. Actuartj, Item-
qne Marine Malon Pr.ejidis Comfjitor. vxor. Et Elifahetha Ma-
lon,primt Prxf.tnjupremo confilio vxor: quorum corporafubtns ia-
cent,perpetuts,pars eorum,hâc Aedem redditibus dotarunt: Pofleri
memores.Et B. M.monumentum hoctefiamento Eltfab. Malon ^cen-
tum ab annis paulominus famiitxfacratum Jttperjlrui curnuerunt.
Derrière le maiftre Autel il y a vne chalfe de bois dorc,ele-
uee,dedas laq uellc font deux tefles des Machabees, 2c quel-
ques olîements de fam<5l Guillaume: Ainli quel'onareco-
gnu en l'année 1^06. que ladite chaile futouuerte.
Dedanslecloiftreàmain droite fevoid vne chapelle pein-
te ena2ur,&couucrtede fleurs de lis d'or,aaeciesarmesde
France & de Nauarre, ôcdemonfieur le Daulphin :que les
fecretairesdu Roy ont ainfî faid parer ôc peindre Tannée
dernière 1^07. Ettouslesioursony ditvnemefle balTe.
En icellechappellc à maui gauche eft enterré monfieur de
Hurault:&contreiemureft graué cet epitapheen lettres
d'or fur marbre noir.
Philippe H urault y Abbé de Mairemonflier , Bour^ueil&de S.
Nicolas d'Angers y quideceda le XIJ. Nouembre, M,D. XXXIX,
efl icy dcjjoubs enterré.
La Dédicace de l'Eglife des Blancs-manteauXjeft le 13. iour
deNouembre. XXXxx
£5>3 V I L L E D E P A R l S, ^
Meflire Louys Guillard, fils de médire André Gaillard,
fécond prefidentau Parlement de Pans, fut non:\mé par le
Roy Franc^oispreinierj^S.ELiefque de Chartres. Au para-
uantil eftoitEill^iuede Tournay. Depuis futEuefquede
Chaalonsparpermutation.Ecfinalemcntde Senlis. Il fut
homme de deuotiô admirable. Il fond^ fur la fin de fes iours
la roIennitédefàindcGeneuiefue,patrone de Paris en TE-
glifedc Chartres, & y donna plufieurs beaux &: exquis ta-
bleaux. Il fut aulFi le reftaurateur des Filles Dieu près Char-
tres. Etapres auoir tenu le fiege vingcans,ou erTuirô,il mou-
rut à Paris le £c fut enterré en rEglife
des Blanes-manteaux.
Mcflire Louys Raguier, Euefque 77. de Troye en Cham-
pagne, par Ton teftament datte du 28. Aunl 148J. lega aux
Religieux des Blancs- manteaux à Paris XXV. liures tour-
nois pour faire vne fois feuUemenc fon Anniuerlaire tant
pourlefalucdefon ame, que de fes père, mère Vautres pa-
rensquifontinhumezenl'Eglife deldits Blancs- manteaux.
Etluy,ilgiilenfon Eglife cathédrale deuant le grand autel
fous vne tombe de cuiure, contenant tel Epitaphe.
Cj gtfi ReMrend Père en Dieu Mefire Louys BAguier Euefque
âecefie Eglife. Lequel du temps de tres-Chreftien & victorieux
Prince^ Charles Roy de France ,7. de ce nom , fut fon Confeiller en
fa Cour de Parlement , d^ depuis fut Prejident de U chambre de la
luflice des A y de s a Parts. Lequel trefpaffa k ip. Aoufi 1 4.8%,
Dieu enattl'arne.
Voyez PromptuariumfacrarumAntiquitatumTricalTin^
DiocefisNicolaiCamuzateiufdemfedis Canonicijpartei.
fol.238.£cfeq.
Du Priori de fainCte Croix de la Bretonnerie.
LE Roy faind Louys en l'an 1158. au mois de Feurier quir^
ta à Robert de Sorbone certaines maifons qu'il auoit en
la rue de Couppe-gueulc,àprefentdicledeSorbone:&le-
dit Robert luy bailla en contr'efchange les maifons de fon
propre, fizes a Paris en la rue de la Bretonnerie, pour y loger
iesReligieux Croifez de l'ordre S. Auguftm.Etdecefonc
foyles iectresduditRoy que i'ay rapportées cy deuant^ au
LIVRE TROISIESME. 899
fécond liure encraidantdu Collège deSorbonc. CesReîi^
gieux eftoiencmendians du commencement: mais depuis
que piufieurs gens d'honneur leur ont aumolné des biens
fuifilamment pour viure, ils ont quitté la bezace, uq voulans
faire tort aux autres indig-en ts.
En la nef d'icelie Eglifc,il y a la Chapelle faind Michel où
fe voit vn tombeau, iur lequel font reprelentez vn CheuaUer
2c vnc Dame,honorez deces deux cpitaphes.
Cygift noble homme M ef ire Gérard^ Seigneur de M ont aigu ^
Cheualter^ Confeilkr& Chambellan du Roj nofire Sire ^fondateur
de cejle Chapelle : qui trefpajja Ici-j. lourde Septembre 13 S 0, Cygift
noble Dame, Madame Bieîte de CalincL Dame de MontaigUj fem-
me dudit Mefttre Gérard , laquelle trejpajfa l'an 1394.
A coftë gauche du grand Autel de ladicleEglife il va vn
tombeau prochedu mur, Iur lequel eft reprcfentë vn Preii-
dent auec tel Epitaphe.
Cy gift noble homme & puijfant Seigneur , Mefire Louys Picot,
enjon viuant. Cheualicr, Vicomie de Conn/iy, Baron de Baron mes,
deDawpierre^ de Sonfuis eti Champagne , Seigneur de Vaucogne,
■BrebantjDammartinyTrouuain le grand^ Fars, Alibaudieres, Or-
me Pomeufe^ Pcntcarré, Vaux & Bruyère fur Oife , & Seigneur en
partie de DronuatLuittre, ,^incy,d^ defamct Brice. C on/et lier
du Roy & premier Prefident en fa Gourdes Aydcsà Paris. ,^1 tref
pajfa le 6. lourde Décembre l'an iS4S.
Derrière le grand Autel du mefme coftéefl vn autre tom-
beau enclaué dans la muraille: fur lequel cil reprefenté vn
Euefque, auec cet Epitaphe.
Antonms de Nouo CaftrOyEpifcopas Tullenfis vir religiojifimus,
procul patrio fepulcro fe quoque mortutim mîerreligiofosejfe njo-
luit j& hic fepultus eft j Anno Domini M. CCCC. nonagefimo^
dienjUima menfts Februarîj.
Prochelaportedu Cloiftrcaucheuctdel'Eglife, ilyavne
Chapelle claufe dVn mur de pierre de taillc,que l'on appelle
communement,La petite Chapelle. Sur laporte de laquelle
cft efcrit ce qui i'eniuit en vn petit tableau.
Anne Domini 1 6 O y. die ultima Nouemhrà, Ego Leonardm
miferatione dtuina^ (^ fancl<.t fedis ApoftoliC£gratia Auxitancnfts
• Archiepifcopus confecraui hoc altare in honorem Annunciationis
Firginis Mari a , ô' in honorem fancii Andrew Apoftoli , &fanui
XXXxx ij
900 VILLEDEPARIS,
Cofmjij d^ fanc}£ Helenx i^uentricù fancfd Cructs Domini: ,§ao'
rum Yeliqutas m eo inclufi ,jinguLis Çhrifii fîdclihus hodie vnum ^
annum^C^in die Anmuerfartj confccrâtionà huiufmodt tpfhm vijr^
tantihtis qttddragintAdies de vera indulgent ta ^in forma eccUJtA
çonfueta concedcns.
Du Monafierc des Cordelières de faincfc Claire y autrement
di5î j de l'Aue Maria,
THomas Cantipr^tanus,Doâ:eur en Théologie del'or-
dre (aind Dominicque recentemcnc érigé , difciplc
fes, ducom- d'Albettlc grand, & Collègue de faincc Thomas d'Aquin a
ncsRcliîiica
mcnccn
trc
tes
'1^"^ compolë deux liurcs ^«^ Republtca Apum ^fiucde Bono Vniuerfa-
//^remplisde miracles & exemples mémorables. Danslef-
quelsliuresil faidfouuent mention des Religieufes appel-
lees vulgairement Béguines, veftues pauuremenc ,& efti-
niccs d'vne faincleconueriation :Qin futcaufequele Roy
Saind Louysen fit venir en France vue grande multitude,
qu'il difperfaen diuers lieux de Paris, comme efcrit ledicl
Thomas, liurefecond,chap. 19. exemple 30. FrereGuillau-
me de Nangis , moine de faincl Dcnys,en la vie de faincl
Louys, chap.49. dict, que non f eulcmentà Paris, mais auffi à
plufieurs villes &chafl:eaux deronKoyaume,ilaconi\ruicl:
des maifons pour les Bsguines. In plurih:^ ( minuit) regnifui
ciuitatibus & Cnfirà dofnos Begutnis nîulierihm ad hahitandum
trouidity & eis in viBude fuis fumptthusminifirauit. Leur prin-
cipalle demeure a Paris eftoit au lieu oti font maintenant les
Cordelières de faincle Claire , dites de i' Aue Maria : pource
que auant que de conférer propos entre elles, ou auec au-
tres perfonnes, elles vfent de ccfte falutation Angélique. La
porte de la ville deParis fdeuant le fécond accroilîemcnc
d'icclle ) eftoir prés leur Conuent , 6c s'appeloir, La porte des
Begutnes , comme ie l'ay noté au priuilegc du Roy Philippes
cinquiefme,di6tleLong,dattédei'ani3i7. Entraidantde
Ja première habitation à Paris, des Carmes, qui fut au lieu
des Celcftins, ^,v/r4 Portarn Beguinarum , comme chante le
texte.
EnTEglifeou Chapelle de fain^e AuoyeàParisily a en-
core trois Béguines, qui font femmes veufuesjviuans en-
>3i7.
LIVRE TROISIESME. 901
fcmblc religieufemcnc. Dequoy l'infere que defdides Be-
guineSjIes vneseftoienc Vierges conuentueileSjregiesfoubs
des AbbefFes de fainele vie :6c les autres femmes vcufueî ,ôc
neancmoins lices volontairement par les trois vœufz de
pauureté, obédience &. chaftetc. Comme il y en a aux
Haudriettes à Paris.
Cecordre des Béguines en peu de temps fe multiplia tant,
qu'vn (eul homme, Philippes de Mommiral, noble 6c de
tres-parfaide vie, en a induicl à cedit ordre par fes exhorta-
tions, 6c aidé de Tes moyens en diuerspays,iurques à cinq
•mil, comme tefmoigne ledit Thomas au fuldit hure fécond,
chap.38. exemple 1.
Le Pape Clément V. a cadé l'ordre des Begards 5c Bégui-
nes, par la clémentine, ^dnojlrtim. De hcrcîicù. Non en ge•-
neral,ainsfeulementpourceux6ccelles quieftoiencen Al-
Jemagnc; Comme déclare le fommaired'icelle clémentine,
en ces termes. Da7?;namus Seclam Begardernm & Beguinarum
AlemamiixO' ûciûipfnt'S errores. Lefquels errcursillpecifieau
xextc,ôcaux gloies les refute.Mais bien plusamplemcntce
dode Cordelier Eipagnol , Aluarm Pclagim Ithroi, de PLmcht
Ecclef.cap.yK\ïon(us à Caflro fait Iefemblable,//i'.i.^^«^;^^
hdrefcSyCdp. de Bèatitudme. HxreJ; quarto. , & en d'autres lieux.
Le Pape lean 22, en fon cxtrauagante , De Religiofis DomibîiSj
didquede cesBcgardz,ils'en eiloit glifTé quelque troupe
iufques en Italie ôc Sicile : vfurpans des diuers noms (,^^
melinsUtercnt & faciliui deciperent)hL s'app.ellans/}'/f/r/<rr//^j-,
£iz>achos,&fratresdepaupere'vita. Contre lefquels il confir-
me l'excommunication de fon predecefleur Clementcin-
^uiefme.Q£iantàlacrapulleocculte,6chypocrilîecouuerte
G vn vil habit des Begardz & Béguines d'Allemagne Fœlix,
CbantredeThurin& Dodeur in vtroqueiure^ la manifefle,
cnvncraiclcqu'ila fait 6c infcript, Cofitra Anachorita^ Bcg^
hardûs Tiegina/que Syluefires. Et au traiclé fu bfequent, il prou-
ve faulfes lesBuUes du Pape Eugène, qu'ils mettoicnt en
auant,pardespoftillesamples& plaifantes,appofce§à i'cn-
tour du texte. l'en raporteray vne feullement, faifantà la
caufe, pourquoy lefdicls Begards 6c Béguines dudefertfe
fontretirez aux villes. Hûc{ïnquit)genmLtudabilehahHitortnm
ad mfiarfan^orum rAtrum& fratrum Eremitar/im in nemori-
XXXxx ii]
501 VILLE DE PARIS,
bH^moYantium'.fed quia, in dcferto non erant corporapingma , ejui-
hus manducarent adfitttritatem : ideo cûngregantur ho die tn ctm-
Utihusjvbipane, "Jino & oleo multiplicati , tanquamjîdeies Chri-
ftirequiefcunt.
14(31. Du temps de Louys vnziefme,qai commença à régner en
l'an 1461.117 auoic encore crois Béguines au Monalkrede
l'Aue Maria ,auecle{quelIesilintroduic des Cordelieresdu
tiers ordre deiaindFrancois , qui poiledenc héritages 8c re-
ucnus: Mais elles tendansd plus grande perfection, eileu-
rentle premierordredeiainde Claire, quin'ontny cens ny
rentes, &neviuetqued'aumofnes. EtpourlesreigIes(âpres
auoir eu leconfentemencdu Pape Innocent huidieimej en
l'an 1484. on fie venir des Religieufes de mefmeobferuan-
ce,duConuentde Metz en Lorraine. Lcfquelles y arriue-
rcnclevnziefmeiourde lanuier. Etàleur exemplepludeurs
filles deuotes fe prefenterent pour y cftrc receues. Tellcmcc
qu'en cefleannee léio. elles font tanten religieufes decueur
que feurslayes ou conuerfes, cinquante cinq.
La Serenifîimc Charlotte jRoyne de France, femme du
fufdid Louys vnziefme, 6c mère de Charles VilI.afaicT; aug-
menter &bafl:ir le Monaflere des Rehgieufes, tel qu'il eftà
prefent.
Sondid fils eftant paruenu àla Couronne,a faict conftiui-
re le baftiment 6c Cloiftre des Cordeliers derobferuance,6c
de leurs leruiteurSjdiftincl &: eflongné de celuy des fîlles.Et
doibuenteftre douze Preftres pour chanter le diuin ferui-
ce, ôdleuradminiftrerles Sainds Sacrements: Trois frères
laies ou conuers,pourallerqueftcr les aumofnes parla ville,
6c en nourrir les deux Conuents de Religieux 6c Religieufes.
Ils doibuentauffi auoir quelques feruiteurs, qu'ils appellent
familiers. Le Roy Henry féconda approuué lafuîdite dif-
pofition.
Ces Religieufes viuent fort aufterement, & ne fortent
point, nyne font feulementveues de leurs plus proches pa-
rents ,îînon au trauersd'vnegrille, 6c d'vn voile deflié qui
icurconure levifage. Lequel quelquefois leur eftleué( àla
prière desparentes ou amies ) par leur mère de religion : &
lefdides Religieufes cloyentlesyeux,iufquesàce que ledid
voileait eflé rabaiffe par leurdide mcre au mefraeinftant.
LIVRE TPvOISlESME. 903
Reliques qtùfontenl'EgUfe du Monaflere de. i'AaeMarin,
Vn es de rain(5lLuc,Euangelifl:e.
Vnc partie du menton de fainclc Cecille, vierge &: Martyre,
Lcclief deiaind Adrian, frère vterin defainde Anaftafe.
Vn os de la iambe de (ainclie Candide.
Vn doigt de fainclIeanChryfortome.
Le bras de fainde Chriftine, vierge &: Martyre.
Le^ed de l'vn desfaindls Innocents.
TrWicims , de trois des vnze mil Vierges : c'eft A fçauoir de
faincbe Marguerite, OdilIe,6c Pacifique.Et plufieurs faindes
Reliques, qui fe conferuencauec deuëreuerence.
En vnc pierre qui eft contrele premier pillicr de i'Eglife
del'Aue Maria, en entrant à main droide eft grauéceqiîi
fenfuit.
Van de grâce 1447- ie j S Jour de Mars , fut deàiee&confdcree
cefle chamelle des Bcguines , en l honneur de Dieu 0- de nofire Da-
fnej&de tous les fatnCfs & faincles yfar Reuerend père en Dieu
Monfeigneur Benys ^ Patriarche d' Amioche , & Euefciuc de Paru:
Et donna aux bien- facteur s de ladtcie Egli[e le lourde ladite dédi-
cace ^ quatre vingts iours de pardon , & far les o^laues quarante
tours . Et fut faite ccfle dédicace a la requejle de Raoul Guereaume^
Trejlre^ Maijlre es Arts,c^ bachelier en Décret.
En la mefme Eglifeà main gauche du grand Autel, dans
le gros mur ;, à certaine hauteur de terre , a eftë mis Se enfer-
fiiélecœurdefeuDom Antoine, Roy de Portugal, auquel
lieu fe voyent les armes de Portugal , couuertes d'vn treillis
defer, ^ plus bas vn tableau, où font efcnts les vers fuiuants
cnlettres d'or.
^uidtegat hic paries ^ quid flemmata Regia, clauis
F erre a quïdclaudat nofcere quifquis aues,
'Nubile ^erpctuo coniunclos refpîcepignus,
,^uo Portugallos fœdere G allas hahct.
Intra cancellos magni prdcordia Régis
I nue nies : quibushjucurbs décorât a fuit.
Expulfus Regno^fednon è cordihus vnquam
Condidit tenero plurima corda fuo.
^jiantus amorpatrije, quamferuens z.elus in ill$
Extitit^infcrius litterafculpta docet.
c,o4 VIL L£ DE P A ms,
Hocanguflo loco conditur augafiijsimum cor Serenijh'uni Régis
Portugallt.eD. Antontjy hutus neminis primi : qtii paterno lure^ac
popult elecïione EegnofuccedcnS:,ah eoper vim expulfns ejh. ,^uare
tn denfjhîmis ac r.cmorojisfyluts diu Utens ^tandem ab hojlihus ani^
mam ettisfollicite qu.trentthus mirabiliter euafit : d" in GdUiam di*
yingliam ad fuppetiai petcndoé triinfmeanU. In quapere^nnatto-
ne incredihiksjupra. î7îodumpdJsus tfi calnmitates. In qmhusadcb
conftantem & inumcthtlem animum fimper exhihntt: vt necla-
horihusfatigariy necpericulis deterreri^ nec rationihus fu.ideri,n€C
opulent is potlkitationihus ^nec longa expecîatione fifiidirf^ me
denique dcficicntibus prx fenio viribus deficere vnqu^^poî^ftir^
njtiurijiéo céder et. Sed omnibus fpretis lihertatem regniJkiacjMo-
mm yCun£kis & bonis fruendis dr malis perferendis njalidipimc
antepcfuit. llltid quoque nonpa ruum regid mdgnanirnitatis argu-
mcntum efl^quodfeclo pofi mertemcorpore, omnta cim vifcera ta-
bidd ac corruptd inuentafunt^pr.HeY cor : quod:, qtiia in manu Bel
eraty^h CD incorruptum ô" ilUfum femper ferttatum fuit, obijt
Tnrijiïsplenuspietaîe é' in fumma paupertate,Anno xtatù/u£ 64,
Dowintcjevero Incarnationis i s 9 S. die 26. Augnfii, RcquiefcAt
in pace.
En vnc Chapelle de ladide EgliTe l'on voit vn tombeau de
marbre blanc, où eft la figure d'vne Dame à genoux, 6cau
bas efl grauc ce qui f'enfuit.
D. O. M.
Ptjf M an. O" jEt. mem.
Clarijf. & iUaftriJf. HeroinxD, V inonne^^qu^regia Arniorict
Britannid Regulerum propagine , (^ Jlemmate puro injignita , vt
tanto natalium fplendore clartjjl Ita fumrnis pïctat. Cantat. Con-
ti fient. Caflitat. (^munificent, virtutibus confpicua : Forttfimi à"
îlluflrJjf.Equttts Claudij claromonttj Dampetr£ Coniugii dïleciijf,
iugali nexulibitinafoluto pr.icociyîotos sS. orbital is annos vere
l'idna lugcns, mœrens cUriJsimum iugalis tedx pignus ^fuLgentifi-
mum xui Iubar,gnatam Clauduiin Catharinam Rez^iorum Ducif-
fam^matri orbi^^ xnicam noftro nluit , coluït , educauit : Omnibuf^
ingen^ coYporis ô" fort un x dottb. cumuLiuit. Cumg, tôt pudons^
Cajîit, Irrupt.c filei. copule fpectmina edidijfet : hjmfamx & vir-
tutiscYgo^Erricus III. Franc. & Polon. Rex Chrifiiamjf. inter
lllufirifimas cajiiftmx Regin.t Lodoicx coniugis afidentes Heroi"
nasprimartam ajciuitj é' regtjthalatni tutcUm.fimmumfrminei
mumrk
LIVRE TROISIESME. 905
muneris apiecm, demandauit. ,^uo i/itegre & fidcliter gefloj an -
nïf^j 6S. trAnfi6tis , 6. Idus April. anno reftitut.î faluti s i s ii,
tota. chrijlum fpirans , diem cLiuJit inter ofaiU & ample x us mœ~
Jl-ifim.e dr illuHriJf. vnicx fiix cUromontt^ qux ptentifi.gnat<i
pientijf.matrixternum hxrere hjires fatagens ^hocce v trique non'
Far, monumentum.
PP. SS. DD.
En la mefme Chapelle fevoid vn autre monument noir Je
lafpe & de Bronze, haut eleué de terre, ^x. au deiTus d'iceluy
fur quatre columnes de marbre noir le voidla figure en bol-
fed'vneDameàgenouXjfouftenuë d'vne grande table de
marbre noir, & d'vne arcade demarbre blanc auec des ba-
luflres de bronze, faifant laclofture de la Chapelle. Ce mo-
nument eft à deux faces. A la première defquelles fe void
graucr ce qui enfuie
^^uod mort de fuit terreflri conditurvrna :
Spiritus Aetheritu falicior tncoUtarces.
Buxerit egregium Itcet alto àfanguine nomen:
Virtus rara^ge»usy meritis illujfrtbus auxit.
D. O. M.
Claudia Catharina Claromontia, Retiorum Bttx Heroina^cum
quauis prifci £ui comparandapietate^pudicitia, ingenij elegantia^
in literatûs eximio fauorey in tenuiores henignitate acmur.ifcen-
tiay erga omnes comitate injignis vetuJlifim£gentisfpledori ctiam
aliquid addi pojje iudicauit: Ji animum liheraliori do^rina fupra
fexumexcoleret j eo^ nomine Regibus ac Trincipihus ( quorum
plures arBa necefitudine contingebat ) acceptifima fuit : vt qui
eam fxpius de rébus grauifimis ac omnibus difciplinis admirâbUi
facundta différent cm libentifime au dirent, lis pr.tflantisingenif
dottbus enituit ^prdfertim cum Polonorum Légat t Carolurn IX.
Henricum nouum Volonid Regem^Catharinam Reginamparentem
latino fermotie alloquerentur, Ipfi enim Principes zfijunt inter-
prète Claromontia Lcgatis appofite refpondente . loanni Anncbal-
do Clauàij iUiusfamofi maris PrcefeÙi^lio primum nupft. ,^uo
propatria &Rege inprxlio Druidenfï fortiterdimicante occifoyCum
Alberto Condio Retiorum Duce , Francix Pari , Equitum tribuno-
Yum Principe ^Trircmiuw£ Gallicarum Generali^ ob prude ntiam
dr animi magmtudinem de G allia bene mérita 36. annos vnaniim
connubio vixit,
YYYyy
5,06 VILLE DE PARIS,
ohijt LuiecU Tarif, Mcnfe Februar. Ann, S al. c I D. 1 3 c 1 1 r„
JEtat. LX.
A la féconde face du monumentqui eft au dedans de la
Chapelle, fevoid encore graué ce qui enfuit.
Jtetia marmoreo iacet heroina fepulchro
2iohile aux titulis genm alto afanguine dticensy
Tôt fihi frmmorum deuinxit pérora Rcgum:
^uam tenero cajirx gremio cxcepêre camœnjSy
Mclleaquampattit cœlefline^tare Pitho,
£huim charités aluere^ ammiplenifijna magni
Pèsera, & ingenium Dca cui Tritoniafnxit:
Farcafed abripiens mori'iento munera Diûum
Merfitj & ohfcura no5lis caligine textt,
Fallimur : Augufia nam proie fuperflite^famam
Retiaj ^ Mémos auxit virtutibus annos.
Henriciu Gondius RetiorumDux^exCarolo BelU-infaUldar-
ihtonefîlio nepos anU pientifimd. Henrictis Parifienjîs Epifcopw.
Philtppu^ Emanuel^ Itiniaci Cornes , Triremium Gallicarum pr^-
feBusgeneralis. loannes Dmi Albini Abbas ,fltj^ matrl/uauifi-
mimœrentes pofuerunt.
R. I. P.
Des Celcjlins , Religieux de r Ordre fain5i Benoifi,
fondez, a Paris.
Lcft certain que (comme nous auonsditauliure fécond
•^ Acntr^iclantdes Carmes, Religieux mendiansj le premier
îacqnesMarfQn Jeteur jgj Ccleflins dc Paris a efté honorable homme
fôda^curdes lacques Marccl, fîls dePierreMatccl Bourgeois de Paris, Sc
CcIe/tuM. delcannede Coquatrix fa femme. Lequel delà fomme de
cinq cents liures parifîs, acheptale lieu ou fe tenoien t lefdits
Carmes en l'an 1518. 5c le conféra puremencêcfimplement
auxPeresCeleftms, comme eux mefmesleconfeflenten la
déclaration & aualluation des bois de Porchefontainc ex-
traire de la Chambre des Comptes, en fan 1420. où font
ces termes.
Nota qne U première fondation de céans a eflé faiâfe par fet^
1
LIVRE TROISIESME. 907
jAC^ues Marcel y lequeLtchepta ce lieu des Carme s en l'afîïyiS. U 13 1§.
Mercredy afrcs l AnnttntUtitn de noflre Sieur leftts- Chrift féiî^e
a U benotfie Vierge Marie ^ qui efi lafefie de céans.
AinliappercquelesCarmesoncdemcuréaalicu ou font
de prefenc les Ccleftins , prés l'Arlenac Royal ,rGixante ans:
quifoncdepuisranizj^.queleRoyrainct Louyslesy inftal-
Ja , lufques en l'an 1318. qu'ils le quitterenc pour aller de-
meurer en rVniuerfîrë. Les deux caufes peremptoircs de
celle cranfmigration font exprimées es lettres du Roy Phi-
lippes V. dict le Long. Lefquellcs vous pouuez voircy do-
uant, liure 2. au traide des Carmes.
Le melme lacques Marcel , peu de temps après , employa
feptcentsvingcliuresPaniisà i'achapt del'hoileljpreiToir,
vignes, cens& rentesdu LarrezenBrie,àvnelieuëaudeçà
deMelun:Ôt donna le toutadmorcyaufdits Pères Celcftins,^
11 aaulTi fondeleansdeuxChapclIes,àdiretouslesiour«
deux Mcfles, pour la lomme de quarante iiurespariils de
rente annuelle & perpétuelle.
Etapres tous ces legs, venantà mourir en l'an 1310. il leur 132©.
àrefigné ion corps. Lequel a efté honorablement inhumé Scpnhurc
en la nef de leur Eehle foubz vne tombe de marbre noir, ^"^1'^^°"^*'
0 ' teur & de
proche de la Chapelle de (ainde Catherine. Sa femme lean- fes parais *
ne de Cbquatnx eft pareillement enterrée foubz ladidc ^'^"•
tombe.
Son frercEliienne Marcel deceda en l'an 1319. ôc eft en- j.^^
terre foubz vne tombe de pierre, auprès fondicl frère.
Agnesla Marcelle, fillede lacques Marcel , ôc femme de
' lean Poilleuillain Efcheuin de paris, mourut en l'an 1340.^ 1540.
giften lamefme nef foubz vne tombe de pierre,au chef de
•celle de ib.ndid père.
Maiftre Simon le grand, autrement dict d'Inuille,Do-
deurenDroiclCiuihôc AduocatduRoy en parlement, &:
leannedeCoquatrix (a femme, décédèrent en l'an 1343. Et i345'
font inhumez en ladide nef ibubz vne tombe de marbre
noir, dcuant le Cruciiix,en tirant vers midy.
Deuantl'aduenement desCelcftins au lieu, où ilshabi-
tcnt ledit Maiftre Simon auoit fondé en leurEglile vne Cha-
pellenie de trente liurcsparifîs par chacun an pour leCha-
pellâin. Laquelle depuis acftc donnée aux pcres Celcftins,
YYYyy ij
'5jo8 VILLE DE PARIS,
Swceftc donation ratifiée parlean de M. ulant Euerque§5.
de paris, l'an 155J. C'efl iuyauiïî qui leura donné la terre de
BondoLiHe.
Garnier Marcel, bourgeois 6c Efcheuin de paris & Eude-
linc la femme font enterrez en lanefdcl'Eglirc, foubzvne
tombede marbre noir, au lieu où il ya vnelampe pendue,
iceluy après le trelpas de Ton père à iouy vingt ans d'vne par,
tiedulicu 6cdureuenu desCcIeftins, comme vfufruclier.
iz^a. Et venant à mourir ( qui fut en l'an 1351.) illeur donna tout.
Et fi fonda en leur Eglifc vne Chapellcnie d'vne Mefle quo-
tidiane,pour la femme de vingt-quatre liurespariiisdere-
uenuannuel& perpétuel.
Maiftre Robert de Iuiry,Cbanoinedefaind Germain de
Lauxerrois à Paris , 6c Secrétaire du Roy mourut lezi. Fe-
13(^2. urier, 1363. Et(commeilauoit ordonnépar tefl:ament)fu£
Xobcrt de enterré aux Celeflms , en la Chapelle de laind Jacques ôc
luffy princi- f^[^^ Pierre Celeftin, à codé eauche , en entrant au cueur.
facficur des Dclaquelle Chapelle il auoitùit faite la table d'Autel ôc les
Ccicilins. jmac^es qui font lur iceluy. Et pour la fondation les Cele-
ftins receurent deux cents foixante quatre moutons d'or:
quifonipieces d'or, ayants d'vn cofté la figure d'vn mou-
ton (ancienne marque dcla.monnoye-.'v/^dc&pec/mia a peco^
re dicta) & de l'autre coftéla croix, ou l'image du Rôy , 6c ces
moutons dontiî parle, font moutonsàla petite laine, puis
qu'illescgaIleàvingtfolsparifis,quielloit pourlorsle pris
del'efcu. Mais les moutonsâ la grande lame en valloient
deux; Ainfi que nousauons des piiloletsfimplesôcdesdou-
, bîes. Voyez le Necrologe des Ccleftins,qu'improprcmenc
ilsappellentMortuologe, forriiantvnedidion dedeuxlan-
Mortmiogmm 2U£s,dela Latine & la Grccque. Nouspouuonsappellerce
^w». liure , lelon 1 vlage comun le hure des Obus & bienraaeurs
trclpaflez. Duquel i'ay tiray ce que deflus , ôc la plus part de
ce qui s'enfuit.
Le fufdit Robert de lufTy, ou de 7///^jr^,efloit natif de Ver-
mandoisen Picardie, 6c auoit receu l'habit de Celcflin au
Monafterc deMarcoufîy qu'ilsappellent Cûfirenfe ^^owt n'e-
flreguerecllongncdeChaftrcsioubsMontlehery.Mais par
importunitë &: improbité de fes parens,il fut contraind d'en
fortir,6c s'en retourner à Pari s. Ou incontinent il fut Seere-
LIVRE TROISIESME. 909
taire du Roy Philippes VI. did de Valois, & depuis du Roy
leanfonfils. pourtousccshonneursilncJaiiîouàrcuoquef
fouuenc en mémoire les biens fpiricueis qu'il auoic eogna
eftre exercez en l'ordre des Celeltins:Ec à coures occafions d°sNo*takc3
s'eftudioïc àleurfairedubien, Cefucluy quimcitaiescom- &S:cceui.
pagnons Notaires & Sccrecaires du Roy , à inftituer leur "*•
confraine en rEgliic des Cclellins: afin que l'argent pro-
uenantdesMelTcs ôcaucresieruicesdiuinsaydafl aies nour-
rir ôcveflir,eftan s au commencement en fi grande pénurie
quechacun des Confrères leur aumofnoit quatre ou cinq
lois parmoys pour viure. Et pour augmenter & reparer leur
lieu, ils contribuèrent tous chacun foixantehuid fols.
Ce bon SeigneurRobertde lui!) lesaidoitdefes biens du
mieux qu'il pouuoit, 5c fit tant par ion induftne &: vigilance
qu'il obtintpour eux vne bourleen la Chancellerie :c'eft à
dire vneprouifion pour receuoir par chacun moysdes de-
niers prouenus du grand leel du Roy, autant qu'vn chacun
des Secrétaires dudit Sicur: Moniieur Choppin f qui a eu
communication despriuiiegcscc tiltres despjres Celeftins^
cfcri c , ffifuû Monafiico^ lihro 2. Articulis quinto X^" fepirno^ que
iç'aeflë Charles le Qjjint, Daulphin ôcRegcnt en [France,
pendant la captiuité du Roy lean fon père, quileura donné
ce priuilegeau moysd'Aouft,i358. êc renouueiéle 29. No- ^35^-
uembre 1359. confirmé par (onditrere, au moys d'Octobre ^359*
1361. &:aulîi par ledicl Charles paruenuâia Couronne, au ^3^^*
moys de Nouembre 1368. &: de fon règne le cinquiefme. 0^^*
plus par le Roy Louys XI. en luillet 1465.
parccfle première fondation de bourieles Religieux Ce-
leftins ne receuoient que chacun quacrefols pariour pour
leur viure. Maisparialeconde^faidecnran i4io.Me{îieurs
les Secrétaires & Notaires leur donnèrent plus de mil iiures
pourbaflir,ôC vingt-cinq liâtes pariiis derenie annuelle ^
perpétuelle.
Deuant celle dernière fondation, c'eft à fi^auoir en l'an
3365.aumoyideMay > ilsauoient ordonne ôcarreftë que la
feftede leur Confrairicferoic le 6. May, iour de S. lean porte
latin. A laquelle fefte tous les Notaires ôc Secrétaires fe-
xoienttenuzd'adlffer, à peine de cinq fols parifis d'amende.
Etenfignede mutuelle dileclionSc fraternelle amitié, fie
YYYyy lij
910 VILLE DE PARI5,
diuin feruice faicl ) doiuenc tous difner enfemblejCn vnc
grande lalle , qu'ils ont faict conftruire auprès la porte du
MonaflerCjiànsdcfcendredansle Cloiftre. Laquelle cou-
ftume le Roy Charles le Quint a louée & approuuee. Aux
Religieuxilsdonnent cinquantefols pour piclance. Tou-
tesfois i'ay entendu ceftelonime auoir eftë depuis augmen-
tée, comme aulli toutes chofesenchenffent de pris: Et pour
Je lummaire de leur Autel, ils baillent deux torches ôcfîx
cierges.
Ils ont encore vnc autre fallebaiïe: l'entrée de laquelle cft
en vn coin delacourtdercnfermerie. Et làilss'aflemblent
quelquesfois. De ces deux fallcseil fait mention auMor-
tuologeaumoysd'Auril;pag.i8. A codé del'Autel de leur
Chapelle, il y a vn tableau où ces paroUes font efcriptes.
Le Collège des Notaires & Secrétaires du Roy de U Couronne
& mai/on de France y a fonde cet Autel j qui ejt afis au chef de cejie
£ gltje , pour le remède & falut des âmes des Rois de France df de
leurs chanceliers-, Secrétaires é" N otatres trefpa(fez. , prefents dt
à liemr. Et fut bénit l'an de grâce 1372. le Mercredy fefie de U
Conception nuftre Dame, le S. de Décembre ^partres-reuerend F ère
en Dieu, Monfieur Guillaume de Melun, Archeuefque de Sens, ^
AuMortuologedesCeleflins^aumoisd'AuriI,pag.i5.efl:
cCcrit qu'au commencement de ccfte fondation, la plulparc
<3es Secrétaires decedans ehfoient leur fepulture aux Cele-
ftins:&qucceuxquin'auoientlignee,iesconftituoiëtieurs
héritiers, & par ce moyen les releuoienc de pauareté. Telle-
ment que de ce vénérable Collège, ilf'entrouue iufquesà
vingt èi. vn inhumez aufdits Celelluis. Mortuologe pag.i ^.
Pour ces conlîderations, en l'an 1467. le 6. May , a elle or-
donné que quand il décédera quelqu'vn defdits Secrétaires,
Jesreligieux Celeftins feront tenus de faire dire pour le ialut
de fon ame,Vigilesà neuf le(^ons, 6c vne haute Mefle de Re-
quiem: la rcprefentacion ou poelle noir eftendu deuant
j'autel.auec quatreciergesS: deux torches allumées: 6clef-
dits Ccleflinsreceurontpour leur pidance, cinquante lois.
Celle ordonnancea elle confirmée depuis es années 1500.
1505. &iyo^. ^
En vertu delà bourfc que les Celeftins ont en la Chancel-
lerie, ils font exempts de payer aux Greffes pour lesdroicis
LIVRE TROIS lESME. 911
du Greffier :c«mme eux cftans du corps des Secrétaires du
Royjlefquelsnepayencpoint. EtTont gaignépararreft du
33. Juillet i574.tontre Nicolas le GcdreGreffier,& Ton com-
mis Nicolas DrouarcauGrcfFe du Chaftellec de Paris.
Le Roy Henry 3. a confirmé fans exception ou refbiclion
tous les priuilegcs de celle deuote Congrégation Celeftine,
lci4.Fcurier i^y6.
Bien-fai6ts du Roy Charles le ,^intaux Celcftins.
Il leur a donne (comme diteft) vnebourle de Notaire
& Secrétaire. Laquelle leurvautparanenuironcentliures.
Item deux cents hures parifis de rente annuelle &:perpetuel-
lc,admortie. Item à l'édification de leur Eglifeplus de mil
ftâncs,&: pofa aux fondements la première pierre d'icelle.
Item il leur donna la coupe de fix arpens de bois de haute
fuftaye, à les prendre au heu dict, La Haye 3/^r^/^, pour faire
lacharpentene de ladite Eglire,& autres choies neceflaires*
Et pour l'édification du Dortoir, Refecloir, Chapitre,Cloi-
ftre 6c officines du Monaftere, il employa bien cinq mil liur.
Plus en l'an 1369. au mois d'Oclobre il leur odro) a vn pri-
vilège, par lequel il prêd en fa protection ^ garde,eux, leurs
biens,domefliques & famihers,en ces termes.
Religiofos Friorem & Conuentum Monafter^ Cele/lmorum,
Crdïnis S. Benedtcîi ^fer nos in loco de Barratis nuncupato^prope
nofiramDomum feu H offititmt^iuxta fan6ium Paulum Farijiw
fundatos j& membra dicii monajleri/ fpeciali ac beneuolo profe^
quentes affecta: attento quod ipfi religtoji promiferunt & exnunc
Unehuntur perpétue jBeum orare^pro noftro ^prxdecefjorumg^ o*
\fuccefforum nofirorum Regum Franciji animarumrcmedi» o^falu-
tCj ipfos religiofos tam in capite quarn in membris eiufdem , -vnà
tum eorum gentibus , familiaribus fngularibus£ perfonis dicii
tnonâfierij (^ryiembrts eiufdem yhominibus de corpore ypo(fcfioni-
hus^ toc à y terris , tn noftra proteClionc, acfilua dr fp cet ait gardia
ïfufcipimus per pr£fentes : eifdemg^ rcligiofis Gardiatores concedi-
I mus & deputamus vniuerfos Hofharios Parlamenti noftri ^ O'fr^
\mentesnoftrosy &c.
Voyez lerefteauliure 2. Monaftici choppini jtitulo fecundo,
Xéirticulo quinto^pag.2s6.
Entre autres exemptions , tous les Conuents de cet ordre
font exempts de contribuer ou enuoyer perfonnes auBaa
pu VILLE DE P A RI s.
& arrière Ban du Roy , encore qu'ils tiennent fiefs 5c Sei-
gneuries. Odroyc par le Roy LouysXI.lc i. Iuilieti46) .
Secondement les fermiers dcsCeleftinsnefont tenus de
baillcrcheuaux ou argent, pour mener lartillerie êcmuni-
tions de guerre , par lentence des Eflcuz de Paris du 4. May
1476.
Tierccment les Celeilins de Paris ont droit de prendre
certaine quantité de fcl aux greniers du Roy, fans payer Ga-
belle: ains feulement le droit du marchant: par lettres du
Roy Louys Xl.dattees duio. Auril,i483. qui fut le 13. èc
dernier de fon Re^ne:Verifiees par deuant les Généraux des
finances le 15. dudit moys. Et le Roy Fran<^ois premier en
J'an 1518.1e XI. iour de Decembrea eftenduce priuilcgeà
tousles Conucnts des Ccleftins delaProuincedePrance.
Publié &: confirmé en la Cour des Aydes, le ii.Mars fuy-
uant.
NOTE.
Louys Charondas en les notes fur le Code Henry 5.coni-
pofé par Meiîire Barnabe Brifron,liure 13. tiltreiS. article
premier, eicriptquc Gabelle eftvne ancienne diclion Ita-
lienne, lignifiant toute efpece d'imposée tribut.
Atheneusliure3.elcrit qu'en la région deTroye,faifànc
portion d'Afic la mineure, il y auoit vn ruiffeau non trop
cflongné de la mer, qui apportoic grande quantité de feî,
commun à tous ceux qui en vouloient prendre :6c que Ly-
fimachus y impofa la gabelle ou tribut. Mais aulTi toftce
ruifTeau fe tairit, Magnum arguntentum commune mortalihus ho*
numfuh trthuto redigij Deo dijplicere. De cela ad uerty Ly (ima-
chus,iloi>acefleimpofitionde gabelle. Et alors ce ruifTeau
commença à fluet du felcomme deuant ^0 magnumBeinatu-
rdquemiraculum ? Celuy qui a impoféà Romele tribut ou
gabelle du fcl, a elle M". Liuius Cenfeur, qui pour cela fut
lurnomméSalinator. Quant à noflre France, Robert Gua-
guin liure 8. attribue l'introduction au Roy Philippes de
Valois: &: en peu de paroles, en dit les efFeàs. Ingentofum
frofccîo inuentum^ quo nemo a tribut 0 liherefl: O" vnde ingens RC'
gibmfecuniA^uotanniivenit. Paul ^mile liure IX. & du Til-
Jetenfa petite Chronique, foubz l'an 1577. en faitautheur le
Roy Charles le Qmnt.
Lemefmc
LIVRE TROISIESME. 913
Le mefmc Roy Charles le Quint, en l'an 1370. le ij.Septé-
bre fie dédier &: con facrer !'£ glifè des CeleiHnspar Reuered
père en Dieu Guillaume de Meiun ArcheuefqucdeSens: &C
a l'offertoire de la Mefle, il porta & offrit iuymerme vnc
Croix d'argent: LaRoyne leannede Bourbon vne image
d*argentdenoflreDame,enrichied'or:EtleDauIphinleur
fils vn vafe d'argent, qui fert maintenantàporcerlc Corpus
Dommi, le iour du famcb Sacrement.
Ledit Archeuefque donna àTEglife vne image d'argent
delàinc pierre rôC deux Chapelles complettesde drap d'or-
l'vne lemee de fleurs de lysd'or, 6c l'autreperfe ou bleue ref-
plendilîanted'eftoillesàfoleilsd'or.
En mémoire de tant de biens receus de ce fagc & deuoc
Roy, les pères Celeflins ont érigé au portail de leur Egliiefa
flatuc de pierre rolidç& celle delaRoynefafemme; &: de-
puis quelques années elles ont cftë repeintes & redorées:
auec ces mors grauez en la pierre.
Carolits £lHintU4 yfundatorhuius Ecciefije.
Jeanne de Bourbon , EJpoufede C h Arles le ^uint.
Sépultures remarquables ^ui fint au Monafiere des ■
Celejlins de Paris.
Deuant le grand autel,onvoit vne (tatuë de marbre blanc,
fur vn tombeau de marbre noir .-autour duquel cêt Epita-
pheeftgrauc.
Icyrepofentles entrailles de Madame la Royne leanne de Bour-
bon y ejhoufe du Roy Charles le ,^int , &fdle de très- noble Prince
Monjejgneur Pierre de Bourbon. ,^t régna auec fondit ejpoux
ireiz,eans & dixmoysy à' trej}>djja, l'an 13 7 "j,
AuxMortuologe des Celcftins,eft e(crir,qu'auec ellefont
inhumez deux enfans de Ton fils Louys Duc d'Orléans, hti^-
quels eftoienr premiersnez, deuant Charles d'Orléans , qui
n'eftoitquele troiliefme.
Le Sereniifime prmce Léon de Lufignen,cinquiefmc Roy
des Latins au Royaume d'Arménie, fugitif: du Turc, du tcps
du règne de Charles VI. Roy de France decedaà Parisau
RoyailogisdesTGurnelles(àprefentdemoly)ruëfain6l An-
toinele i9.Nouembre 1395. Eta elle inhumé à cofté gauche
du grand Autel desCeieffins,foubz vne tombe haute 6c
ZZZzz
I
5,4 VILLE DE PARIS,
Royale. Par Ton teftament il a augmenté leConuent dcC-
dits Celeftins de trois Religieux, qui (ont obligez de prier
Dieu pour luy, &L pour le Roy d'Angleterre, Richardlecôd,
exécuteur de ion teilamcnt. Lequel de Ion propre, pourla
fondation deldits Religieux, a donné deux mil hures, qui
ont efté conuertis en héritages.
MaiflreleanMortisConieiUerdu RoyenParlcment,Cu-
ré de faint Denys,Ôc Chantre de la lainte Chapelle d u Palais
1404. dePariSjdeccdacnl'an i404.Etcfl:inhuméenla nef dei'E-
glife des CelelHns, derrière le benoiltier, versla Chapelle
iàmde Marguerite, loubz vnc tombe depierre.CelHuy qui
acompofële Répertoire de l'eftar de ladite fainde Chapel-
le tant en fpirituel qu'en temporel,quenousauons inierc en
noftre précèdent premierliurc.
Louys Comte d'EdampeSjIean Ton frère, & Marie d'A-
lençon leur m ère font enterrez en la mefme hglile. Et mou-
140^ ^"^ ^^^^^ Comte en Tan 140^. Les effigies de ces trois font
peindes en vn tableau en la facriilie.
Philippes de Maifieres Chcualier & Chancelier du Roy
de Cypre^ôc Confeiller du R oy de FrancCjCharles cinquiel-
mc, contcnantlemonde&^toute^les pompes, fe retira aux
Celeftins,pourviure leansfolitairement«5t: laindementen
l'an 1380. fans toatesfois changer d'habit. Etàvefcu aucc
1405. eux parl'efpacede vingt-cinq ans, decedantcnTan 1405. le
29- May , en la mefme enfermerie , qu'il auoitfait baflir à fes
propres coufts ôc deipens,auecvne belle Chapelle 6: vn pe-
tit cloiftre,pourreereerlesmalades.Approchantàla mort,
il voulut eftrc veftu en habit de Religieux Celeftin , 5i auec
iceluy inhumé en chapitre, fans pompe funèbre auxpieds
du Prefident, foubz vne tombe de pierre, quelque peu efle-
Du chcua- uee de terre. Surlaquellc les Religieux aux iourscapitulai-
KcrBancret, fcs vienncntproclamerleurs coulpes.Al'cnuiron dclaqu-el-
iTctBad'c'" letombc eft grauécequi s'cafuit.
lier : V o yez Cj f //? Monfcigncur philippes de Maijreres en Saincies^ chetta-
Àn Tillet,en ^^^ chancelier de Chipre , Confeiller , & Banncret de Ihoflelda^
fon Recueil ' I t 1 I ^ • r rr I 1
des Reys, Ho) de France ^ Charles Le ^^tnt de ce nom, j^/ treJpaJJadeU
to 1 chap, trloire de l'hofielRoyala l'humilité des Celefiins l'an de grâce 13S0,
iiers. ^"^" Et rendu fon efprttaDieule 2p.iourde May J' an de grâce l^Of^
140J. Etau milieu de ladite tombe eft encore graud
LIVRE TROISIESME. 91J
Ledit CheuaUier fut fait Chancelier de Chipre, au temps de très.
<v/iilUnt Roy Pierre de LizJgnen quint Roy Latin de Hterufalem
Apres Gode froy de Bnillon & Roy de Chipre : Lequel par fa grande
proiiejje & haute emprife sprint par bataille & à/èsfraiz,^ les Citez.
d'Alexandrie en Egypte yTripolt en Surie , Layas en Arménie , Sot-
thalie en Turq»ie &pUifieurs autres citez. & chafieaux fur les en-
nemis delafoyde lefus-ChriJl: Et après la piteufe mort du très-
excellent Reyyledit fin chancelier fut appelle au feruice du Pape
Grégoire vnz.iefme& finalement aufermcedefon droit Seigneur
naturel, lettre y fage, débonnaire , catholique & bien fortuné Roy de
France Charles le ,^mnt defen nom:defquels Pape & Royales bon-
nes mémoires fuient prefintee s deuantDieu.
Aa circule deladitetombe,rurrefpefreurd'icclle,ronc ces
versparluy comporcz,commerone{lime.
j^/ bella fècutus yplagas mundiperlufrandoy
Efvanis aile 6lus altos xdesjrequentando^
Mollibus indutus, delicijs mharendo^
Nuncpuluis effeâlus^fub tumba tubam expeêlo.
Ledit Philippesde Maiiieres fît planter & enuironner de
murs la vigne du clos àts Celeftins. Et leurdonnala terre de
Momorantauecfes appartenances. Item vn encenfoirjVn
ciboire , cum quatuor facris toreumattbus , ( ce (ont les termes
du Mortuologe) le tout d'argent. LefqucUes chofesonc
eflédepuisvendues,pourIafommedemil quatre cents qua-
rante liures. Item il leur acheta cent liures derenteperpe-
tuelle,& plufieurs cenfîuesfur la terred'Atteuilie,qui efl
vn bourg fermé de murs, à trois lieues de faind Denys en
France. *
Au Mortuologe, page 58. eft fait mention de la Chap elle
dudit (leur de Maifieres, fondée aux Celeftins en l'honneur
defainâleanl'Euangelifte, auquel iour elle fut dediee,&à
mefme iour annuellement eft ordonné d'y chanter vne hau-
te Meiïefolenneile de la dedicace,en prenant commémora-
tion dudit de Maiiieres. Sont auffi exhortez les Religieux
Prcftresde l'auoirenieur Mémento, quand ils diront leurs
McfTes particulières: en recognoifTance de tant de biens,
qu'il a faits à leur maifon.
En ladicle Chapelle Reuerend Père en Dieu ,Guillaum.e
dePelué Cardinal jArcheuefque de Sens, & grand prote-
ZZZzz ij
c,i6 VILLE DE PAR IS,
clcurdc la foy Catholique, cft inhumé. Ses obfeques furent
psciteSjpource qu'il mourut pauure, & abandonné de fcs
domelHquesiàlafa^on des poux qui laifîent lescorps morts.
Voyez ledit MorcuoIoge,pag. 88.
Reucrend Père en Dieu Philippes de Molinis (ahàs de
Molendïnis) natif du diocefedeNeuers, fut premièrement
Euefque dEureux,6c depuis de Noyon. Ou ( félon qu'ef-
cnt Dcmochares, lih. 2. àe Sacrificio MtJJx, cap. is.foL 24.pa.2.)
ilfitfonentreele 20. luillet 1389. Et decedantà Paris le 51.
luillet 1409. il fut inhume' au miUeu du chœur de l'Eglife
desCelertins,fous vne tombe decuiure ; En laquelle cft gra-
ué ce qui enfuit.
Hic iacet Reuerendus in Chrifto Pater y Bominî4S Philippus de
Molinis Angihertorum Niuernenjis diocefis , quondam Epifcopus
Bbroiccnjîs y d^ denmm Nouiomenjïs . Regum loannis , necnon
Cnroli quint i y & Caroli fèxti Secret anus, ^^mhus fidcltterfèr-
uiuit per quinquaginta fcx annos: (k obijt Fanfius vltima die
Jul^y Anne Domini 140p.
En fes obfeques les Celeftins receurent neuf cents cin-
quante trois hures de cire. Et pour la fondation d'vn Reli-
gieux, il leur a laiflë fa maifon de la Gallere aux Halles , qu'il
auoitachetee huid cents Hures.
Les Pères Celefl:ins( que i'honore comme nos confrères
mihtans,foubs vncmefmeReiglc defaind Benoift) en leur
Mortuologe, font mention de Guillaume d'Orgemont,
Chancelier de France, decedé en l'an 1411. &e{l enterré en
JeurEglife. Mais il nefeuouue au Catalogue des Chance-
liers de France, imprimé à Paris par FedericA/U)rcl,enran
15c) 8. ains feulement Pierre d'Orgemont 3 8. Chancelier:
Lequel par allufion à fon furnom, portoit en fes armes fur le
champ d'azur, trois efpics d'orge, d'or. Etfautouqueledic
Catalogue foit imparfaictjOuque Icfdits Pères ayentprins
Guillaume pour Pierre.
Reuercnd pcrecn Dieu F. Artus de Montauban [Latins
de Monte Alhano) Religieux profez du Conuent desCele-
ilinsde Paris, fut depuis promeu à l'Archeuefclié de Bor-
deaux, 6c deceda en l'an 145^. Le lieu de fa fepulture n'eft
point exprimé au Mortuologe.
L'illulîriÛimc prince^Dued'Albanie,aagédei(3. ans,au
LIVRE TROISIESME. 5,17
Tournoir ( Latim HafiUudiu7n cr TorncAmîna dicunt) qui /c
faifoitâ la rue fainc^ Antoine pour la nouueJie & ioyeufe
encrceduRoyLouys u. fucblecëà mort & depuis enterré
àcoftégauche du grand autel desCcieftins: où (e voie Ton
eftendart, ayant pein6l vn lion repant. Il deceda en Tan 1498. ^9^-
On efbime quefon père eft inhumé auec luy. Voyez ledid
Mortuologe, page 71.
Deuant l'autel des Notaires Royaux,ilya vne tombe de
marbre noir, en laquelle efl: graué ce qui l'enluit.
Cy gift Noble homme &fige Matfire lean Budé ^ cnfon viuant
Confeiiler du Roy noftre Sire^é- Audiencier de U Chancellerie de
France, ^i trcfpajjk le dernier lourde Feur/er, l'an i soi. Et a i joi.
fondé chacun tour vne MeJJeen ce fie Eglije.
Cy gifi nohl: femme Catherine le Picart^ en fen viuant fem-
mtdudit Maiftre lean Budé. Laquelle trefpaj fa le i. tour d'Aouft.,
Van iso(}. Priez, Dieu pour leurs âmes.
, AuMortuologedes Celeftins.il en:ercrit,que ledid îcail
Budé a donné mil efcus d'or pour la fondation dVn obic
fait vne foispar chacun an, Ôc pour vne Mefle bafTe quoti-
diane.
- Iceux lean Budé & Catherine le picart, efl:oientpcre&
mère de cegrand'iUuflrateur des fciences humaines,&: prin-
cipalement delalangueGrecquejMaiftre Guillaume Budé
:Secretaire du Roy & Gardien defa Librairie.
Auprès du grand autel de l'Eglife des Celeflins,fe voient
•iesdeux Epitaphesfuiuants.
Cy gifi Reuerend Père en Dieu^ Mepre André d'Efpinay, Car-
■ -dinaly Archcuef(]He de Lton& de Bordeaux , Primat de France dr
4' Atjuttaine.^zelatenrà' bien fadeur de l'ordre des Celeftms-.^n
trefpâfiaA Paris auxTournelles le 10. iour de Nouemhre, l'an de
^race 1500
Priez. Dieu pour luy.
Carolum Magneum, Equitem Auratum excubiarumpûrtx Re^ix
Tr.efeclumy Regtf^ Cubicularium , Martiana Magnea foror/îia
\pitftm. m fpe refurrecîun corporis yhoc tumulo pofleritati. corn-
mcndautt. i 556.
• Auprès la porte par laquelle on fort du chœur deladiclc
LEglife dansle Preau,on voit vne table de marbre,fur laquel-
1 lel'Epitaphe qui luit eft graué,
ZZZzz iij
^i8 VILLE DE P A RIS,
Fahiû Mirto Frangi^amo Neafùlytano Archiepijc. NAZérâni,
anticju.€virtutis é'/npienttd 'uiro^qui hù Cimtaiem Bânoniam,
hls FmbriarHj vicenum pêuincias bonis legibus rextt^ J^uidtidiim
a vid V. deinde kCregoriQ \}, ad Carolum p. nu fer à Stxto 5. nd
Henricum j. bellor. ciHilium cçmpcttenddr, & Religion f s CathoUct
toto regno retinend^ cmfn Legatus, Derrmm hic Lutecix v^rif. in
fextafua Legntione ,Ann. dtatis ^3^vitamexercita?nacUboriO'
fam.flacida. tandem ér quîeta in ChriBopace mutauit.
Gafparm Renias Sororis F. bette merienti, bene mcerentii
hene mœrens p. 16. Kalend, April. isS/,
De la chapelle d'Orléans,
I
L'illuftriffim© Prince Louys Duc d'Orléans, fils du Roy
Charles le Quj^nt, fondateur, non premier, mais principal
des Celeftins de Paris ôcfrerc du Roy Charles VI. le 23. lour
'4^7' de Nouembre, 1407. en s'en retournant du logis delà fœur,
fut tué de nuid par Ton coufin germain , lean Duc de Bour-
gongne, au lieu dità Paris, L4 Forte Barbette^Qin\ y a mainte-
nant vn puis.
Voyezce maffacre amplement defcritparBcileforeft to-
me i.des grandes Annaleschap.70.fo. 101*7. pa. 2.
Ce Duc de Bourgongne par telle occifion penfoic plus
facilemencempicterlaFranccfur leslegitimes héritiers de
la Couronne d'icelie. EtaucontrairelaiufticedeDieuper-
mit, qu'il vintà perdre laBourgongne pourfarace,ôC que
penfantfaire mourir Ton enncmy, ilTe fit mourir luymefme:
&Iaiflapour funefte légat ârapoderité^cefang prodigieu*
fement efpandu: en vérification de la predidion du Sau*
ucur, quûd omnes quiperctijftrintgladio^gladiopertbunt.
Quatre ans ou enuiron deuantfamortjC'eflàfçauoireQ
l'an 1403. le ip. Odobrejilauoitfait&fignëfon teftamenc.
Par lequel il leguoit tan taux pauures , qu'à diuerfes maifons
deReligionplusdevingcmiliiures tournois, &àtoutes les
Eglifes de l^aris ôc d'Orléans à chacune vn calice d'argent.
/;-; quibtn ealefiis totprjicepitcentenas mijjlu celebrariprofe , quot
W(?r/>/?/^.rr/j:^4^frc/^;?,v^j-.EtpourmontrerrafFedion gran-
de qu'il a.uoiraux Pères Celeftins, il connumere entre lesldfj
exécuteurs defon ceflament,frerePierrePoequct,le Reue- |fff|
LIVRE TROISIESME. 915^
rend Père Prouincial , ôi les Prieurs de Pans 6c MarcouHis
dudicordrc: concluant en ces termes,
£^0 Ludouicus JHiHS Régis Francis y Dux Aureit.menfisj ha~
bensfrd oculis timorem Deiy tn hona, cordons & animi vaU'îudine •
f^rxjens tcfiamentum proprio motn fctentia, & 'voltintate condidi:
propn.i.j^ manufignamanno Domini 1403. O^ohris i<^, obrnxius iao",
deprec/ins Deurn omnipotentem ^Etatam Manant ^ô" omne s fan- Norczlhu-
Stos , qtid a me legataftmt di'^nanter velle acccptare^ extguamque ""*'''<= ^^ ^^
denctionem meam bénigne ey:audire.
Illeuraaufli donné biens luffifans, pour la fondation de
deux Celeftins Prcftres.
PlusilleuradonnefàgrandcBibleen Latin ,M.S.quia-
uoitefiéà Ton père Charlesle Quint, Roy de France. La-
quelle Te void encoies auiourd'huy en leur librairie, foub-
fcripte ôc figncepariceux deux.
Item vneautreBibleen quatre volumes, efcripte en veelin
par des Religieufes, &: cnluminee,quifertà lire en refedoir.
Laquelle àcoufléquatreviugts quinze liurcs.
Item vn breuiaire M. S. pour i'enfermerie, qui a couftë 54.
liurcs.
Item pour faire vne fontaine ficreparer leurs eflangs de
Villetain, cent vingts liures.
Item à diuerles fois il leur a aumofnc , mil deux cents dix-
huiclefcuzd'or.
A fes oblcques ils reccurent quatre vingt quatre aulnes de
' velours noir, & douze cents liures de cire.
liaeftehonorablementinhum-èenla Chapelle d'Orleas
qu'il auoit fait faire. Ou depuis Louys 12. Roy de France à
fait conftruire vne fepulturc fort large & bien elabouree: au
delfus de laquelle , en deux eflages, i'vn au dciTus de 1 autre^
font quatre ftatues. La première dudit Louys Duc d'Or-
Icans : La féconde de Valeniine de Milan fa femme; La troi-
fîefmede Charles Duc d'Orléans leurpremier fils &pere de
Louysii. Et laquatriefme de philippes Comte de Vertus^,
leuriccondfilsquivefquitencelibatne voulateftre marié.
En ladite Chapelle d'Orléans à main dextreon void vne
table de marbre, fur laquelle ces vers font grauez,audeirous
àt^ quatre cfcuffons des armes de France & d'Orléans, re-
prefentans les fufdites quatre Aatues de Louys Duc d'Or-
910 VILLE DE P A RIS,
leans, de Valcncinerafemme, & de leurs deux enfans Char-
les & philippes.
,^à tumulumfofmt ? Regum Rex maximu-s ilU
Filiuiy & Regum Rex Ludoutcn^ honor.
^uando ? Poft Ligurem, Infuhrcm^ Siculumq-^ triumphum,
Pofi cap t os Reges^ Sforcindâfque duces ,
,^uis iacet hic f Magni heroes Lndouicm & vxor,
AlmaVdetîtinn^RegUprogeyiies.
AnrelipYoceres^ Carolm cum fratrcvhilippo.
llle nuus^ au auia efi : hic i^ater, hicj?atruus,
,^nig€nns ? Francis. Studium quodf Régna tueri:
Bellag^fangiiweafollicitare manu.
^U£?nuiier? Duczs Infuhnj pulcherrima proies,
lus Mcdiôlanii Sceptrarj. dote dédit.
7'iuere dehuerant ^propterfalfa inclytafcmpcr ?
Debuerant i/èdmors impia cuncia rapit.
H oser go rapuitproceres f Non. Corp or a tantum.
Semper eruntanim^:, gloria femper en t.
Au delTous il y a vn petit tableau attaché contre les chaires
deladidc Chapelle, danslcquel quelques vers Latins(quc
ie n'ay recueillis) font efcrits ; & de l'autre cofté les François
fuiuants.
Cy gifi Louys Bue d' Orléans
Fils de Charles fondeur de céans y
Et fier e de Charles Juyuant^
De France RoysTre-chreJliens,
Lequel fur tous Ducs terriens
Fut le ^Itis noble enjon viuant.
Mais un qut veut aller deuant^
var enuie le fit mourir.
Dont iufqu'à cy en efriuanty
On a veu mamt fang decourir.
Le tour fainci Clément, ou fier ir
Trefpajfa , comme on fcet.
De nuicî-.y qu'on n'y peut fecourir.^
En l'an mit quatre cents & fept.
Et a Valentine fa femme.
Au Comte de Vertus leur fils.
Lefqmls depuis ( comme on remembre ) ■ , çr
Sur
LIVRE TROIS lESME, ^u
Sur luy furent enfeuelis.
Le vifi^tk/me tour de Septembre t
Mil quatre cents quarante Jix. 144 ^»
Auprès la porte de la forcie de ccfte chapelle, pour entrer
au Sacluaire de l'Eglife,!! y a voe table de marbre fur laquel-
le ces vers fon t grauez.
Hoc tecum illufirispario Ludouicefepulchr»
luncia Valentina, coniugis ofpi cubant.
Et meriio Injubris tibi iura Ducalia Sceptri:
Tradita legitimdpr^miadotis erant
Subiacet df Carolo, cUufus cumfiatre Thilippus,
Inclyta iam vejlr.i pignora bina thori.
Magnificus Caralo najcens L udeuicus ab alto, ç.>^ç^ Louvf
Hdcpofuit larga bufia fuperba manu, ir . fi Is de
SfoYciadem indigna pepu in qui exfede tyrannum : Charles ».
Etfua qui StcuUs [ub iugamijïtepes,
Vttantos decorata Duces Aurélia ia6lat:
Gallicajïc illo Sceptra t en ente tument:
En la mcfme Chapelle gift lean Galeas Duc de Milan,
peredclafurdite Valentine de Milan. Lequel voulut eftre
inhumé en habit de Celeftin : comme appert par fon tefta-
ment. VoyezleMortuologe, page 62.
AudefTus tirant vers l'autel, on voit vn tombeau auancë
dans le mur de ladite chapelle, & au dclTus d'iccluyvne fta-
tuë de marbre blanc, rcprefentanc le naturel dVn homme
fort ôcpuiflant, appuyé iur le coude du bras feneflre,auec
cetEpitapheàcofté, grauéfurvne table de marbre, feelicè
dans le mur, au delloubs des armes du defFunct &: de 'l^s
deuifes.
D. O. M. S.
At viuenticerte heroii afstdua virtuteinuidiam, mortuonjero ^P'^-^P^^/^^
^^. . . ' -^ I ■ r r 1 Admirai
Cûntinuajojpit^ virt.men. Mortem propemodum ipjam [uperare, chabot.
altius hûfpes ac pcrennius decusjiet. Std quid hoc ijlic inquis ?
Vtrumquetibi fortijf. Herots rbtlippichabottj yGalliar. ThaUf-
Jîarchx , teflaîum ejje breuius ,forJam quam fasfucrit 'voluerunt
Mânes. Cum enim ille patrem habens chabotiana , matrem Lu-
xemhurgoea ftirpe edttam fciicit. Naîus ^tàucattis excultufqne
ftlicius .facundtaprdditus tncrcdih. FrAncifio in G allia R. Augu-
Jlifmi. domino fuo Jupramodum dilcclusjriplici Torquator. equit,,
'AAAaaa
c^,î VILLE DE PARIS,
Torque ktrih. infignitns Régi. Dux quoqtie Gdlicor. C.grmior.
4LYwnt. equît. vtrtqne in Frunc. Mari occiduo ac Eoo Pr^fe^fus : In
Bur^undia^ctiius ctiamp^iter d'ictus efl, ac in Tranfalpina aliquan-
diu. Gall. quàmregdlib, copjs folMtwperans. Regio pêne ,tûtam
imper, addixit : Pro Rex prelifs fortit. depugnatis, compofitis ma-
Tnammit. fedcrib. tût reb. de nique terra, manque, domi ac for,
bene gefiis claruent: Huic potifirna fuit,tum gloria ^tum redi-
uiuA glor, célébrité , tantHstpfeus Virtutifque Cotnitis de inuidia
triumphusy vtfux injtar anchord ^ velmore potius Hercuko contra^
jîuctus Fortunamjifteret , ex liuore laudem ampharet. Hoc viuus
illequodreliquum effe potejh.patris reliquiis vtprd/ldret F.pientijf.
Leonortus chabot lUs , magnus Franc. Archippocomus , hoc indele^
bile forfîtan monument. P. fatifne fatù fuperque ais , bene ergo
precatus abiy ac virtutem amplexans , inuidum difce atque etiam
mortem pojje defpicier. Vale, lodeliiu.
Aufuldit Epitaphc tant curicufemenclatinizë, Tan 6ciour
de Ton decczn'cft mentionne. Nous dirons doncquesfui-
uant le Mortuologe des Pères Celellins, qu'il deceda le Di-
nianche,premicrdeluin,i54^. en Ton hoitel, fis au derrière
du Priore , commendaire de S. Antoine le petit. Et le leudy
7. dunioisdeluiUetenruiuantîilfutinhum.éenladidecha-
pelled'OrleansioùtouteslesparroifresdePariSjôcMefrieurs
de la Cour ac de la Ville le conduirent.
Vnpeupluspresdeljauteldela meffne chapelle, on voit
vnautretombeaudemarbrenoir, furlequel efl: couchée la
figure en marbre blanc d'vnedame^auec cet Epitaphegra-
ué aux bords.
Cy gifl très, excellente & noble J>amoifelle Renée d' Orléans :, en
fon njuiAnt ComteJJe'de Dunots .^de TancaruUlc',de Montgomery,
Dame de Monfireubellay,de Chafieau-regnaulty fille 'unique delaif.
fee de très-excellent & puijpint Prince & Princejje, François en
fonviuant Duc de Langue-ville, Comte & Seigneur de/dites Corn-
iez. & Seigneuries, Conncfiable heredital de Normandie, & Lieu-
tenant General & gouuerneur pour le Roy en fes pays de Guyenne^,
V Btde Madame Franpife d^Alençonfen efpoufe ,pere & mère de la-
dite Damoîfclle. Laquelle îrefpajfa en l'aage de Jcpt ans , au lieu de
J>aris le 23. May ijif.
En la mefmc Chapelle d'Orléans, contre Icpillicrquiefb
proche du cceur de Anne de Montmorenci, eflgrauéen
rjo4.
LIVRE TROISIESME c^
marbre noir ce qui Penfuic.
Ludonicus Rex XII. (juicti perpétuée & memoru perenniiliif-
flrifimortim Pr'mcifum Ludouici nui y Valentin^e aui<£^ Caroll
patris^pujiimorum pientiJiimorum^,parentumy ac PhiiippipatruL
FœUcitcr.
M, D, III I.
Dcuan-t Tautcl de ladite chapelle, on voicvne riche pyra-
mide de marbre blanc & porphire, du tres-illuftre Rojr
Henry fécond: duquel le cœureHencerr-é dansleSanduai-
redeuanclemaiftre Autel. Et n'y a autre ercric que lefui-
uant,engrauéaubasdc la Pyramide,ducofl;é dei'auccl.
Cor tunctum amborum longum tcfiatnr amorem:
Ante hommes iun£tus^ Cpiritusante Denjn,
Au MortuologedesCeleiHns eft efcrit que le i8. luillct
1^59. ili firent its obfeques en telle Iblennité, que les cent lyoa
Gentils-hommcsduRoy y affiftanSjportoient chacun vne
torche de cire blanche , 6c continuèrent lesobits folen-
nclspourluy,parrefpacede40.iours. En rccognoifTancc
dequoy ilsrecearent mil iiures tournois , vne chapelle com-
plctte, àc desparemens d'autel. Le tout de noir.
En fa mémoire les vers fuiuants ont efté cfcrits en vn ta-
bleau qui fe voiten ladite Chapelle.
ELEGIACVM CARMEN.
De pic Régis H enrici hniusnominisfecundi corde.
PTramidos huiusjïqttis myfieriagUfcit
Nojje^fub tfiajuo Corpede Regts habet.
Virgineos habct hxc iriplicijub im^t^ine vultus,
At charités tern.isjignat, fpem riûfecunda.
Prima fldcmproprLt fignat , fpem rite fectmda
Ter tin dtle^am dénotât efje Charim :
^uas Rex Henricm miro poffedit amer e y
H as veluti fponfas totm habebat amans:
Firma fi de s Régis ^f^ es certa, c art que terennis y
Nu m s temporibus deferuere virttm.
Hincjit vt admix tas cernantur iungere dextras,
^uod nu/quam fuerity Rexpius abfque tribus.
AAAaaa ij
524 V I L L E D E P A R I s.
lure m Anus igitur coniun^as femper hahentes,.
Abfque tribtisfcandïty niillus ad Afira. docent,
CArminis ifituslectorem qaemque monebo.
Hoc ReginiX fuum Cor ctipit cjjt loco,
Dum vit£ Lâchers prdfente s finiet an fiûs,
^' Et fuerit proprïnm morte fccutAvirum:
Vt quorum fiierit cor vmim^tqiie v/ta volfint^y
I>u?njimtd amborum mutn.i "vita foret,
Corporibupjue fuis vnumviuendo cabiU,
Vt fmt drviuisfpiriîus vnus e rAî,
Sic que que Moryprofperans minimx diuiftt v trof^
Vt fuit illorum^fic erit vnus amor.
ifiim ergô reijic Pyramis optima teflis,
.^ujtfim fil amborum,. corda ligata tenet,
D I s T I C O N.
Uicfua Rex Rcginafimul ftatuere reponi
Corda^locusveri pignus amoris erit.
Notez que cefte Pyramide au defTus de la baze efl corn-
pofee des trois grâces ou charités, qui ayans les bras Icuez
enhautfouftiennentvnevrne.
Au derrière de ce tombeau des quatre deiTus nommez, on
void vne columne fort haute de marbre blanc ou d'albaftre,
entourée de troibftatues de petits enfans,tenans des flam-
beaux en leurs mains. Etauhaut d'icellevnvaie doré: dans
lequel fut mis le cœur du Tres-Chreftien Roy François fe-
cond,quidecedaàOrleansle5. Décembre, l'an ij6o..
^° * Le Roy Charles 9. frère dudit François, mourut au bois
de Vincennespres Paris, le3o. May , iour de la Pentecofte,
J--, . ^ 1574. Son cœur fut porte aux Celeilins, Ôc mis aucc celuy
^ de Ton père Henry 2. par Reuerend Pcre en Dieu Pierre de
Gondy Euefque de paris. Son frercFienry 3.fucceireuràîa
cou ronne,n'eftoir encore reucnu de Pologne.
Anne de Montmorency Conneftable de France , deceda
JÎ567. le i4.Nouembre 1567. Son corps a eftëportéà l'Eglife de
Montmorency ,&fon cœur aux Celeilins. Où pour déno-
ter la grande amitié qu'il auoit eue auec fon prince Fienry
fecpnd,il a eftë pcfeau Sanduaire fous vne petite pierre
platte,auprcsle cœur d udit Roy. Auprès l'entrée de la Cha-
pelle d'Orléans, ilfe voit vne riche colomne eiigee en foa
LIVRE TROISIESME. 91;
honneur : autour de laquelle font elcuees trois Hatuës de
bronze, & au deffous des pieds de la première il y a vnc table
de marbre, furlaquelle ces vers font graucz.
Cy dejjouhs gtfi vn cœur^lein de vaillance,
Vn cœur d'honneur, qui tout fcauoit.
Cœur de vertu qui mille cœurs auoit^
Cœur de trois Roy s & de toute la France.
Cy git ce cœur qui fut nofire ajjèurance.
Cœur qui le cœur de iujlice viuoit .
Cœur qui de force & de confeil feruoit :
Cœur que le ciel honora dés enfance ^
Cœur non iamais^ ni trop haut^ m remis-.
Le cœur des ftens, l'effroy des ennemis^
Cœur qui fut C($urdu Roy Renryfon maiflre:
Roy y qui voulut qu'vn fepulchre commun
Les enfermajl après Uur mort, pour ejlre
Comme en viuant deux mefmes cœurs en vn.
Sous les pieds delà féconde , on lit ce qui enfuit.
D. O. M. S.
Sijle parum à" ^udi viator in AnnaBuce Momorantio^tanta
fuit rei militarisfcientia df in tractandis & explicandts negottjs
vigtlantia,vt paulatim tanquam perfialarumgradus virtutis ergo
afcenfumfibiyad honoris altif^imum gradum paraucrit.,^ue7n dum
vixitjtenutt honoriJicentifim}cum Hcnrictfecundi Régis pot en -
îif. approbatione maxima , qui eam ipfam amplijf. quam à Rege
Jrancifco Pâtre confecutus erat Annas dignitatem augerejipô-
tuîjfet cogitabat, vtincomçarabilem &pene inaudttum fuum erga
darifi. virum amorem declararet eum : & fi plerique qque Princi-
pes viri imminuere quibus poterant artifcijs conarenttir y augebat
tamen obtreÛatio amorem^vt nihtl penitus de iure publiée autpri-
. uatûfiatueret, quod Annx non probarentur.Ft iam vnum animum
in duobus corporibus facile cerneres^ qujtvoluntatum ô' animorum
fumma coniuni^io ,vt pofieris monumento innotefceret , memora-
hili voluit Henricus , amborum corda in eadem iacere dde, igitur
confentientibus Carolo Mono & Catherina Regina mater eius bea-
tif.fœmina Magdalena comuXy& Francifcusfiliusptjf.mœrentes ,
P. P.
Et au bas de la 5. ftatue qui eft dehors l'enceint de la fufdice
chapelle, ces vers Latins le voyent auiîi grauezfur marbre.
AAAaaa iij
5)ié VILLE DE PAaiS,
Adfiâ. viator^n&K ieuefretmmmor^y
H ce grande far uo Cor duplex iacetlâco
Régis ^ Ducif^^ Rcgii\ HenriciDucis
Momorantijr AnHx,fergradus quifingulos,
Admilitaris ordims fdjltgium
Terue'ait , & rex maximas fnb maximls,
Vomiforifg^ Regihus çf/f/> tribus^
Frdncifio& Henricovltimêj^ Carolo.
Scd prdcipf^a quofmgularis O'fides^
Inter Ducémque regem d^ H enricum foret
Teftaîa^ ccrda iufu amborHmJimul
Rex ipfc poni^fîgnus haud dubttabile
^^jtodmnch e&rum vitaperpetuo faity
Hic iiAnBa quorum mors habet vitalia»
Et en celle melme chapelle gifl Bonne de Milan, fœur de
Valentine, femme dudicl; Louys Duc d'Orléans, affaffine,
comme dicleft. Laquelle Bonne efpoufa lean deMontau-
ban : ôc d'iceluy eue deux fils 6c trois filles. Le premier fils
fut lean de Montauban, Admirai de France. Et le fécond,
Arthus, qui fut Celeftin , profez au Conuentde Paris,&: de-
puis Archcuefquc de Bordeaux. La première fille fut mariée
au feigneur defaincl Quentin en Bretaigne. La féconde au
fieur de Grauille: 6c iceux deux furent père 6c mère de Mon-
fieurde Grauille Admirai de France. Latroifiefme fut ma-
riée au Seigneur d'Efpinay. Et d'iceux deux nafquit le Car-
dinal d'EfpinayjArcheuefque deLion,de Bordeaux,6c Gou-
uerneur de Paris.
D'icelle Bonne de Milan efl defcendu lean de Montagut,
Grandmaillredela maifondu RGy,Ô£fondatcurdumona-
ftcre àts Celeftins de Marcoulîy, duquel nous traiderons
plus amplement au troifiefmc liure, en parlant deladidc
fondation.
Il a laifie du bien pour la fondation d'vn Religieux au
Conuent des Celeftins de Paris. Et fi leurarefignélaCha-
pellefondce par M.Simon le Grand, mentionné au com-
mencement de ce traiclé des Celeftins.
Contre la clofture delà chapelle d'Orléans, du coftédu
cueur on voit vnc ftatuc de Princefi^e fur vn tombeau de
marbre noir : furies bords duquel cet Epitaphe eft graué.
I
LIVRE TROISIESME. 917
Cy gift noble Dame y Madar/ie Anne de Botirgongne , efpoujc de
très- noble Prince, M onfeigncftr Jean Duc de Bethfort^(^ Régent
de France ^& fille de très -noble Prince ^Monfeigncur Jean Duc de
Bourgongne. Laquelle tre/pajfa a Paris, le i^ . de Nouembre , l'an
de grâce 143^' I43^'
D'icelleonlicen vn liuredespercs Ccleflinschofeadmi^
rable. C'ed que comme de fon temps Jes Anglois renojenc
vne bonne partie de la France, en vnenuid elle f'efbattoit à
ieuxhonneilcs. Ecoyantionncrles cloches de TEglife des
Celcftins, demande pourquoy l'on fonnoir. a laquelle fut
refponduquec'eftoitpourexciccrlcs Religieux à venir châ-
ter matines. De cela compundc en Ton cueur , quod cuni du-
ceret in bonis dies/uos^ tune filtres média no ^h furgerent adconji'
tendnmnominiDomint , à l'inilantl'en vaàl'Eglifejfaicl ou-
urir les portes, alliftc à matin es, ôc vacque à prières &: o rai-
fons,demandantpardonà Dieu du temps inutilement per-
du en cbofes mondaines : & alors elle refblut y eflre cnter-
reeaprcs ion decez,commeellefut: leur laiiTant par tcfla-
ment douze cents elcus d'or , 6c deux robes de drap d'or,qui
onteflë conuerticsenornemens d'Eglife. Outre quatorze
cents liuresdecire,qu'ilsreceurentà les obfeques.
A coftcdclaporte principalle de la mefme Chapelle, fc
voit vn tableau fait enoualle,danslequel fontefcncsquel-
qucs Epitaphesôi vers, â la louange du defFunc^ Seigneur,
tres-illuftreThimoleon de Cofîé, iadis Comte deBridac.
Lequel fat tue d'vneharquebufadedeuant la ville deMuci-
dan. Et entre autres autour dudit tableau, les mots luiuants
ibntefcrits en lettres d'or.
Ad vmbram ThimoL Cojfdi.
H^c tibi dojfiruttur dum ctppus marmore donîs,
Marmorea forte fûtes cedere prifia me à.
S tef hantas lodelius Francus, njltro dédit.
Auprès de ce tableau, & àmainfenedredclamefme cha-
pelle, on en voit vn autri, où font elcrits les François qui
lui u en t.
Souhs ce tombeau gifi ce prejix Chcualier
ihimoleon^ cet heureux Capitaine
D ici de Brijfac: ce fcr?ne bouclier^
Et protc^eur de l'Fglife Romaine;
92S VILLE DE PARIS,
Duquel l'ardeur ©- conjiixnce hmta.ine^
Le cœur vaillant , ô" le noble courage
En fa tendreur s'efl monftré Martial^
Lsrs qutl pourfuit l'ennemy plein de rage
Et pour [on Roy^pour le Sceptre Royal,
PûKr Jàn pays y pour lafoy Catholique
S 'efi haz^ardé^ tant que d'vn coup fatal
Eft mort^ tué par vn lafche hérétique .
L'vmbre.
Suy-ie mort? Ouy. Non, te fuis "uifencon, .
Eut/que mon nom courte & bruit en tom lieux.
Le Roy mon corps presjes Princes décore :
Dieu mon efprit a rendu glorieux.
Entre plufieurs vers Françoisquifont en ladiiflc chapelle
d'Orléans, ceux-cyfe remarquent.
De trois Roysjde trois Ducs, de trois Comtes les membres.
De trois Princejfès,/bnt mis les corps généreux
En ce noble Oratoire^ aux fepulturcs fombres :
Dieufe rend pojjejjeur des e/f>rits glorieux.
II y a vnze effigies, tant de Roys que de Ducs, reprefen-
tees es verrières de la mefme chapelle, auec leurs nomsef-
crits au deflbu bs, & à la fin ce qui l'enfuit.
La Tour de j^^/ i^çS.firuxit Ludoutcus hic^ Turris Billia defiruxit : dum
'^^^'^'^' ip . lultf is3^. fulgure ruit. is40. erexit nouas Francifcm hic^k que
mbilis h M proies exurrexit.
De la chapelle des dix mil martyrs.
A coftë méridional dcTEglife des Celeflins (qui efl voû-
té &: diftinguc par piliers de l'ancienne Eglile ) cil la Chapel-
le des dix mil Martyrs, où le lit ce qui enfuit.
Reuerend Père en Dieu y Monjieur Charles de Beurbên Cardinal
Archeue/que de L ion^ mit la première pierre de l'Eglife de céans , à
r honneur d" reuerence des dix mil Martyrs. Lafefte efl célébrée U
furueUle de S. Jean Baptifte.
Et Reucrend Père en Dieu, Monfeigueur Louys de |
BeaumontEuefque 9 9. de Paris, a dédie ce nouuel bafti-
ment d'Eglire,cD Thonneur deslufdits Martyrs. Comme
en font foy les deux fubfcquens difticques, elcrics contre
les murailles.
Pontifcis
LIVRE TROISIESME. 92^
Tontîfàs digni Ludeuici Parifienfis.
labrka quam cernis cre diutanitet.
M, CCCC. LXXX 1 1.
Mtllihus hjtc dents înis fops Difta CapelU
De populi do ni s njltro patrata fuit.
Le iour de la dédicace de eefte Chapelle eft le dixicfmc
Octobre.
Au mefmclieu il y auoitancienncmentvnepetite Chapel-
le non voucee^ainsfeulemêdarabriffee^diûe de Burel,pour
auoir cflé bailic parReucrend Perc en Dieu lean Bureau
EuefquedeBefiers, en Latin, Biterrenjîs. Duquel la tombe
de cuiurc, ayant la figure dvn Euefque,eleuee enbolîe, fc
voidau milieu du chœurder£gliredesCeIeftins,«5^àrenui-
ron eftercric.
Hic iacet Reuerendus in Chriflo Pater Bominus I cannes Bu- ,
reau^ Eptfcopus Biterrenfisy Domini noftri Régis Con/iliariiis. ^ui \^
dbtjt lanfius, fecunda dte menjis Ma^'j anno Bomim 147s, Cunts , . -, ,
Amntartcfmejcdtinpace. Amen. '
Mais depuis que la Coofrairie des dix mil Martyrs fut éri-
gée en ladite Chapelle d e Burel , les confrères d'icelle firent
accroiltre, ou pour mieux dire, rebaftir vne autre chapelle,
6c faire les voûtes de pierre, quiibnt de cecoflë méridional,
iufquesàlafin de la nef.
Cela remonftré par les Pères Celeftins à leur Chapitre
prouincial, fut ordonné, que tous ceux qui font de cède
confrairie, feront airociezaudicl;Conuenr,&: participeront
au fruicl de leurs Mefles , oraifons , prières , ieufnes 6c autres
bien-faits fpirituels,que Dieu leurfcra la grâce défaire.
Celle ordonnance cil: en leur Mortuoioge , page 5 6. en
ces termes.
Venerandji Conjraternitatù decem millium Martyrum intas
nnperinfiitnt.ty ntcnon v niucr forum prômifcui fexus fideltum^qut
oh reuerentiampdfîoms contmdemyinflruBurdé' ampliatione hu-
ius eccleft^z nun c vfque nobis fuere prjiJidtOj h os Linquam prxapttos
heneficfores^pro meritorum qualttate yauBoritate Capituliprouin-
cialis^ noftrxfraternït.iti perpetuo cenfnimusfociandos.
Auprès ladide Chapelle fe voit vn tombeau de marbre
noir, 6c fur iceluy la padion de noilre Seigneur, releuee en
bofle, en marbre blanc y eflfiguiee: Au defToubs gilcntG.
BBBbbb
9^3 V I L L E D E P A R I s,
Chancelier de France, G. fa femme, 6c Ton fils: comme le
tefmoignel'Epicaphe qui efttel en vn tableau près ladite
fepulturc.
Cy gifcnt dignes de record^ Mejsire G. de Rochefirtyô' Madame
i ^ G. de VVôurry, nagueres feparez,par mort: maintenant font d'vn
\ me/me fort. Et leur Jîls qu'ils auoicnt yiourry , iaçoit que leurs
corps fuient pourris^ fous cefiejainlîe remembrance en ternps quils
' rjiuoient^ reconrre ils fouloient par deuote efperance. Il mourut
145^- chancelier de France I4J)2. lei2,d'Aoufi^au Dimanche ^eu repofè
Muecfon efperance. Bteu le s veuille prendre a, mercy^les trefpajfez,
(S' nous aufi. Arnen .
loignancledit tombeau efl: vne tombe placte , fur laquelle
cft graué ce qui Penluit.
Cy gift Damoifelle Gabrielle de Roche fort , file de M ef ire Edwe
de Rochcfort^Setgneur de P/uuant^ Gentilhomme de la chambre du
Roy^ Capitaine de cinquante hommes d'armes de fes ordonnances^
G ouuerneur des 'villes dx Vefelay ô' Analon : Et de Dame f':icqiie-
Une Philippe de Pantaillterfon efpoufe.Ladicle Damoifelle nafquit
iCio. le s. Auril 160 j, d^ deceda en cefe ville de Paris le p . luin 16 10,
Reuerend Perc PhilippesdeDieu,EueiquesdeRenDes,
en Latin Redotienfs^ mourut à Pans en l'an 1558. & efl enterré
en Udicle chapelle.
De l'O bit gênerai , ô'de lafccieté fraternelle , que les Pères Celc-
Jlins ont aucc certaines maifons de religion^ pour le
mutuel fuhfide des trefpajfez,.
LesPcres Celcftins de Paris ont de couftumc par ftaruc
irreuocable, inféré en leurMortuologe,pag.46.decelebrer
vn obit folennel & gênerai tous les ans, la premiereferie va-
canteapreslafefi:ederexaltationfaindcCroix,Sc les neuf
ioursferiauxfuiuansdire Vigiles baffes à trois leçons, 6c le
lendemamMefTc haute,pour les Religieux trefpalfczdeleuE
ordre. Aulquclsilsont adioufléles Religieux defFuncls des
Chartreux, de faincl Vidor, 6c faind Germain des Prez:
EnfemblelesReligieufesreclufes de faincl;e Clere (qui efb
del'Aue Maria à Paris) 6c celles de ChcUes. Ordonnants
dauantage, que quand le decésd'vn Religieux, oud'vufrc-
lelay (c'eft à dire Oblat ou Cdnuers) derdùs MonaflereSj.
LIVRE TROISIESME. 531
leui fera dénonce, ils diront au premier iour de Chapitre vn
De profundiSjpour le repos de Ion ame:&: tan taux premiè-
res Vigiles à trois levons, qu'à la Meïïc de Requiem, vne
oraifon propre à fa qualité. Le femblable fera fait par Icidits
Conuentspouriccux Celeftinsdccedans,r/^/w/^/^4 &r€^
(ij>rûC4 chantas inter eos.
De la chapelle & maifon defain^l Louys ^ en la rue
fainêi Antoine.
MOnfeigneur leReucrendiffime&Illudrifîime Cardi-
nal Charles de Bourbon,onclc du Roy Tres-Chreftic
Henry IV. defirant gratifier les Religieux delà Compagnes
de Iefus(dontnousauonsparlcau fécond liure) leur donna
cnl'annSo. rhofteldcDanuiIle,fisenlaruëfaincl; Antoine. '5^^*
qu'il acheta de la fomme de feize mil Hures tournois, à luy
aduanceeparlesfermiersdefon Abbaye de faind Germain
desPrez. Etenlaplacedccet hoflel eft maintenant baftie
la Chapelle de faind Louys. En laquelle ils commencèrent
a célébrer lediuin feruice,ôc exercer les fundions accouftu-
meesaux maifonsprofeiTes dudit ordre,fauf àtenir cfcholcs:
cequi Te fait feulement en leurs Collèges. D'abondant ce
bon Prince leurdonna fà librairie excellemment reliée, &:
IeurdepartitliberaIemctfesaumofnes,recognoiflant qu'ils
en viuoient, fansypouuoirauoiraucun reuenu ftable àor-
dinaire. On leur donna vneautrebelle Iibrairie,non moin-
dre en qualité & quantité, mais plus mal reuefluë,que Mon-
sieur Varade Médecin leur liura, en faueur de fon fils Reli-
gieux de ladite compagnec. Ils prindrentdoncquespotref-
iîoncefte année là dudithoflel, qu'ils ont depuis accommo-
dé à leurvfage: 6c y commencèrent leur demeure par vn
grand ocuure de charité, expofanc pluiieurs des leurs pour
vifiter & confoler les pe{tiferc2,ôcleuradminiftrer les facre-
mcnts, en quoy plu/leurs d'iceux employèrent heurcufe-
mentleurvie.
L'an 1582,. les fondements furent icttezderEgîifeoucha- 1581.
pelle de laind Louys fur la rue de faind Antoine ; ledit fieur
BBBbbb ij
931 VILLE D E P A RIS,
Cardinal defirancquc ceTrel chreftien Ro\ de France, ti-
ge deiamaifon Royale deBourbon,fuciionnore , principa-
lement en cefte maiilreire ville du Royaume Laquelle Eglife
atoufioursefte depuis, ôieftencoreauiourl'huytbrcfrequé-
tee de toutes fortes de gens , y accourant tant pour ouyr la
faincteMelIeSc la parole de Dieu , que pour receuoir les fa-
creuiensdepenitence ôidelafacree Communion.
Des Fullients Religieux reformez, de tordre
fdincf Bernard.
15S7. 1" 'An 1587. Dom lean de la Barrière Abbe desFulliencs,
JL^ ôcautheur de la reformation d'iceluy,mandé parle Roy
Henry troifiefme vint de fon Abbaye près Tolozeà paris,ac-
compagnëdefoixante liens religieux, & fut rcçeu de fa Ma-
ieftéauboisde Vincennes. Oùilsdemeurerentdepuisle 11.
Juillet ("auquel iour aucuns célèbrent la tranflation fainct
Benoift,6clcsautres,pourIediffercntquiene(t,rappelletla
Vénération ) iufques au huidiefme de Septembre, lour de la
Natiuicénollre Dame qu'ils furentlogezaumonaftere que
faMaieftéleurauoitfaitbaftirau faux-bourg faindHono-
té,toutioignant les Capucins.
Ces Religieux , lors de leur ertablifTemcnt , marchoicnt
nudspieds,{anschauires,fouliersne galoches: Mais durant
ces dernières guerres ciuilles,ilseurêcpermiiîiô de le chauf-
fer de chaudes 6c fou liers. Etnonobllant , ils ne voulurent
long temps s'ayder du bénéfice de cefte permiirion, ains fe
r'acouftumercn ta demeurer nues iambesielon leur ancien-
ne reigle ,auec des galoches fculement,pareiiles à celles des
Capucins.
1601, LelditsFulîicnts firent commencer en l'an 1601. lebafti-
mentdcleurEglife.En confideration duquel édifice ("fore
magnifique pour n'elUe ball:i que d'auraoines) & pour inci-
ter d'auancage les gens de bien à leur départir de leurs biens
pour lubucnir aux frais immcfesd'iceluy, leur anciêne Egli-
Ic futdenommee pour Tvn e de celles qui deuoienreflrc vid-
tees partons fidèles Chrciliens de l'vn^cl autre lexe, quau-
roientdeuotion de 2:a2nerleIubilé,ouuert&:celebréàRo-
me l'an 1 600. foubsle Pape CiementS. auec les Eglifes des
LIVRE TROISIESME. 933
Filles pcniten ces, &: des Fillesde/'^///iW'./r/W, des Cordcliers
&: de noftre Dame pour l'Hoftel Dieu.
Etenlan 1608, laditcEglife des Fullients eftantparfaiclc
fut dedice le Mardy cinquiefmeiourd'Aouftparreuerend
père en Dieu monfieur le Cardinal de Sourdi, Archeuerquc
de Bourdeaux. Lequel pourpcrpetucUe mémoire , leura
octroyé les lettres qui enîuiucnt fignees de fa main , &: (ceel-
leesde ics armes.
^nnoDomim \6o%x>ie quintamenfis AugufiïyEgo Francifias,
iîtulifancti Marcelli Cardin ali s de S ourdis, Archiepifcopus Burde-
galenfis^tn monafteriofanBi Bernardi, congregationis Beat£ Ma-
rut Fullicnjis pYope Lutettnm iufuburbiofancii Honomti confiru^
61 0 confecraiii Ecclcftam ç^ Alt arc maius in honorcm Dtui Be mar-
di : & reliquias SS.martyrum Stcphani^Andre^ Apofieli^Adrianî^
aliorumque plurimortim martyr /un incùinchfi: Singrdis fideltbus
chrifti hodie vntiraannmn, éfin die Annitierfario confecrattomis iniurgcnce^
huiujmodi ipfam vijitantihtis ccntam die s de ver a indulgent ta in-
forma Ecclejïx confiieta concedens.
Jtemannoô' die fupradiHis confccraui in eadem Bcdejîa aliud
qiioddam altare in honorem Beatx virginis Marix.
Item die décima menjîs Septcmbris einjdem anni quindecim alia
rdtarid ibidem conjlnitta confetraui. In vnoquoqtte facras qtiorun-
dampinncrum marîyrum reliquias inclndes. In quorum fi dem h.ec
fubjignaitiyfigilloquemeo muniri iuffiLuteci^ F arifiorum ^in dtcia.
. Ecclefia Fulltcnjiufn die pr.edicfa décima menjïs Septembris a/mo
ÇHpradi6to. F.Card. deSourdi.
Des Capucins Religieux reformez, de l'Ordre S. François.
"P Rerc Mathieu Bafchius (alias de BafToJ Religieux tref-
-*• dcuoc de l'ordre iàincl François natif d'Vmbrieen Jta-
liCjquieflauiourd'huylaDuchéde Spolete, obtint lettres
duS. père Clément VI Lpour portervnmefmehabit que
portoitS.Francoisenlonviuant,f'oiurefon aufleritéde vie
& garder exactement Tes famdescofliicutioDs.Icelles lettres
dattees du 28. May 1516.6c defon pontificat le troifiefme, in-
continent qu'elles furent pubIiees,douzes'aggregerecauGC
luy:AuiqueisIeDuc de Fiorencedonnavn petit hermitage
fortfolicairecnlamarched'Ancone Ecdecepctitnôbre,les
Capucins par leur fainde vie 6c deuotcs prédications fe font
tcUemenr multipliez qu'il n'y a aiiiourd'huy région Cbre*
flienneoùiln'y enait. BBBbbb lij
934 VILLE DE PARIS,
Au linre fécond de rhiftoirc Scraphique compofcc par
frère Pierre Raoul , ^ imprimeeà Venifeauec les figures,cn
l'an 15815. Il eft dit que quand Charles le Qujnt Empereur
alla en Aliema gne contre les protefiâs hérétiques (deiquels
eftoient chefs les DucsdeSaxe6cLantgraue)cc bon perc
Matthieu, marchant deuantl'armeejportoit le Crucifix Ôc
animoitles foîdats par fes prédications, 6c quelquefois Rap-
prochant duditEmpcrcur, luy difoit conltamment. .^td
times Cdfar^ AntqudtimoYts imago occurritf Cdfaremjï de potins,
quamferro mumîitm nonUduntarmay non terrent tormcnta^nea^
non militaris impeîus^ aut hofiium injidia. Eflant de retour en
Italie,il dcccdaàVeniferani)52. aagé de 60. ans: & fut in-
hume honorablement en rEghfe de faind François de U
Vifrne.
Sous le Règne de Charles ncufieimcils furent rcceus en
France, &:initallezlesvns en vne petite Chapelle &mailon
( oùfontmaintenantlogez d'autres Religieux, queTon ap-
pelle Cordeliers reformez,&: Recollez ) qu'on leur acheta ôc
ntbaftir au village de picquepuce lez pariz, des aumofnes
queleur fitfpecialemcnt Monfieur l'Euefque de Ciftcron,
^ quelques autres en vn autre petit Monaflere , queleur dô-
na & fît baftir Monfieur le Cardinal de Lorraine , fur vne co-
fte du village de Meudon , a deux lieux de noflre ville , où
quelques vns d'entre eux fe tiennent encores.
Depuis le Roy dcfFunct, Fienry3. leur fit bafiir vn autre
plus grand monaftere au fauxbourg defaind Honoré, du
coftédcMidy quiell: leur principal Conuent, augmente es
années 1602. & 1603.
Ces Religieux font fort au{leres,deuotieux & charitables.
Ils n'acquerent & ne pofl^cdent rien en propre. Mendient
iournellementleurviure,&: leurs neccfiitez quand bcfoin
efb. Chantent enfemble dans leur cueur, non des Meffes
hautes,maisIesMatines,prime,Tierce,Sexte,None,Velpres
ôcComplie,fans tenir aucun chant -.mais obieruant feulc-
mentlcs accents cC pauies. Et bref fe font des hommes vi-
uants félon l'cfpriCj qui l'encouragentàfouflenirôc endurer,
pour acquérir paradis.
Leur iardin potager fut diuifc parvnhautmur,d'auecce-
iuydeplaifirenl'an 1603. Sur la fin duquel fut auifi rebafly
LIVRE TROISIESME. 95;
le mur qui ferme leurfdicsiardipscôcreccluy desTuilIeries.
Pourauquei encrer neancmoins vne porce hitlaillce: au
deuanc do laquelle y a vn grand perronj^au deirous d'iceluy
encore vne autre porte.
Henry Duc de Bouchage, qui f'cftoit rendu Capucin au
mois de Septembre 1587. deccda le 1 5. Septembre 1608.
Son corps a efté apporté à paris & inhumé en TEglifc des
Capucins, dcuant legrand Autel , foubs vne tombe de mar~
bre. En laquelle eft grauë ce qui enfuit.
HOC tumulo conditajnntojpi Retterendi Patrà Angeli de loyo-
fa olim Bucis y Taris ^ Conflabnli Francid^d'in Protiincia Anxi-
tanaProregis. ^ui in i'pfoxtiitîs flore, "vttotum fe Chrifloaddice-
rcty tôt honores &of es abiecit, & ordtnem C^picinontm ingrejfm^
in eo rtliqiitim vitx trAnfegh , fingaUri pie ta fis ô- humtlitj.îis ex-
emplo^ in qtto tandem obtft , cum pro fecnnda vice ejfet frouincialis
tromnci.t Pranci.t^^ diffînitor Capitnli Generalis ^Anno Chrtfii
16 oç. Henricia Catharin.t^ Henrici Montifpenfer^ Bncis vidita,
Patn chartjbimo mœrcns pofuit.
L'Eglife des Capucinsaeflërebaftiedeneuf en Tan Kîio.
beaucoup plus longue & large quen'eftoit la première, & y
fut célébré McfTe le lourde la Toulfaind, & depuis futdc-
dieelepremierDimanchede l'Aduent iS. iourde Nouem-
breaudit an, parMonfieurle Cardinaldeloyeivfe, affiftë de
quatre ou cinq autres prélats Ecclcfiadiques , tant Euefques
qu'Archeuelques en l'honneur de Dieu & de i'AflUmption
de la gloneufe Vierge Marie.
■ Bu Monaficre des Religieujes Capucines, appellces lespAutires
Bames ou Pilles de lapnjfion.^fondé a Paris aumefme
fauxbourg S. Honoré a l'oppoflte de celuy des Capucins.
T A Royne Louyfe de Lorraine, Douairière de France &:
-"-^DucheiTcdcBerryjparfon teftament auoit ordonne 6C
laiiré reuenu fuffifancpour baftir 6c renter àBourges vn Mo-
nafterede Capucines, comme appert par les mémoires qui
fuiuent, il apparoiil par l'extraid dudit teftament, receu
par Claude du Teil &: lean Rauangie, Notaires Royaux à
Moulins, le 18. iour de lanuier 1601. où eft nommemejac
larciclc qui enfuie.
y,6 VILLE DE PARIS,
où elle décédera de la f refente maladie , veut ^ue fon corps fiitett'
terré au Conuentdes Capucines^ quelle veut efirefondé & bafiy en-
ta ville de Bourges : & en attendant^que fon corps foit mis en depojt
€hI' Eglife fainclc cLnre dndit Moulins,
Et plus bas.
A légué & dcUifé a. Madameifelle deMercoeuYjfa nièce jU terre
' é* Seigneurie de Boujjart , ancc ?nil efcus de rente , qu'elle a fur la,
généralité de Soi (fon s. A la charge que Monfeigneur (y- Madame
le Dhc& Dnchejfede Mercœur ypere & ^^ere de ladiâfe Damoifelle
en iûuyront leur vie durant: & d'employer la fomme de vingt mil
efcus à la conftruclion & dotation dudit Conuent des Capucines en
la ville de Bourges. Scauoir cinq mil efcus pour le bajfiment, (jf*
quinz^e mil efcus pour eftre employez, en terres.^ rentes c^ héritages,
pour la fondation ô' nourriture des Religieufesjors qu'elles y ferot
ejlablies . Permettant a fondit héritier ô" afefdifls exécuteurs,
l'eleÛion dît licu^ ou fe pourra conjlruire ledit Monaflere en Ldi^e
ville de Bourges.
L'an 1 6 o 2. le 8. iour d'Odobre Madame de Mercœiir
inftituafon Procureur Maiftrc CefarMarcin, Preftre Prieur
du Collège des Lombards, refidenc en l'V^niuerfité de Paris
pour&: au nom 6c dclapartde Madame, fecranlporterea
Ja ville de Bourges en Bcrry : pouriçauoir la volonté del'Ar-
cheucfque de Bourges, du Maire ôc àts Elcheuins fur ce
fubjeâ:.
Le Pape auoit permis ôcaccordé à ladide Dame Royne,
dedotter&fonderledicConuent de Capucines. D'abon-
dant Madame de Mcrcœur en eftoit fort follicitee par le
Clergé 6c \t^ habitans dudit Bourges , quiofFroient de leur
part y apporter ce qu'ils pourroien t. Mais foit que ladiclc
Royneaitchangé de volonté, 6c fait depuis quelque autre
Codicileou teftamentôc ordonnance de dernière volonté,
ou pour quelques autres raifons &: confequenccs: le Roy
Henry quatriefmcparfespatentesqui enfuiuent, a ordon-
né que ledit Monalterc fut conftruit à Paris , aliegant telle
auoir efté la volonté dernière de ladite Roy ne.
Lettres,
i
LIVUE TKOISIESME. 937
Lettres patentes du Roy ^ pour l'efiablijjement des
Capucines a, Paris.
HEnry parla gracedeDieuRoy de France êc de Na-
uarre,âcousprerens&:àvenir,laiuc. Comme cy de-
uanc&: dés le viuant de la feu Roy ne Loyfe, Douairière de
France, noilre tres-cherc &: tres-aimee belle-fœur, nous 1 uy
ayons permis de faire conflruire &. baftir en celle noftre vil-
le deParis, vn Conuenc de Filles Capucines, afin d'y vaquer
à prières H. oraifons , pour la paix ôc vnion des Princes Chrc-
ftiens , ôcle bien & tranquillité de cet Eftat ; & que par le te-
ftamcnt &: ordonnancede dernière volonté de iadicte Roy-
ne,elle ait déliré que fuyuancnoftredite permiilion, ledic];
Conuentaitcftéballi, Scioncorpsinhumé en iccluy. Sça-
uoir faiions, que nous defirants à l'exemple & imitation èits
Roys nospredecefTcurs , êcpour lalFedion que nous auons
àraccroiilement ôc propagation de noftre (ainclefoyÔC
religionCatholique Apolloliqueôc Romaine, exciter nos
fubietsaux exercicesdcpieté&deuotion. Voulant auffifa-
uorifer de noftre part le lainét & louable vœu de ladite feu
RoyneLQuyic,rurIa tres-humblefupplication quinous en
a efténagueres faite par noftre tres-chcre& aimée coufine,
laDuchelTedeMercœur,afindefatisfaire,en tantqu'il luy
fera pollible, a l'intention & dernière volonté de ladide de-
funâe Royne Louyfe; Auons de noftre grâce fpeciale,plaine
puiirance,&authorite Royale,pcrmis^permettonsàno-
llredictccouiine JaDuchefTede Mercoeur,dc faire baftir
ôcconftruirc en ceftedicle ville de Pans Icdict Conuent &
Monafteredcs Capucines, en tel lieu ôcendroit le plus com-
mode qu'elle aduilera-.làns qu'à la conftruclion 6c baftiment
d'iceluyiiluyfoit donné oresny à Taduenir aucun trouble,
deftourbierouempefchement, par quelques perfonncs, 6c
pourquelquecaufcquecefoit. Si donnons enmandemenc
à nos amez & féaux Confeillers, les gens tenas noftre Cour
deParlem.entàParis, Preuoftdudit lieu ou Ton Lieutenant,
6càcousnosautrcsIufticiers, 6c Officiers,6c à chacun d'eux
endroit roy,fi comme à luy appartiendra, que de noftre pre-
i^nte grâce , congé , licence , ôc permiflion ilsfacent , fouf-
CCCccc
53S VILLE DE PARIS,
frent) 6c lailTcnc noftredice coufine, la Ducheiïc de Mer-
coeur, ^klefdicles Capucines qui habiteront audit Conuenc
iouyrScvfer plainement 6c paifiblement, celTant&faifanc
cefler tous troubles Scempclchemens au contraire. Cartel
eftnoilreplaifir. Et aiinque ce roitchûfefermeôcftableà
touriours,nous auons fait mettre noilreleelàcesprerentes,
fauf en autres choies noftre droid, 6c l'autruy en toutes,
1^02. DonncàParisau mois d'Odobre, l'an de grâce i602. 6c de
noftre règne le 14. Signé, Henry. Et fur le repli. Par le Roy,
DeNeuFuilIe. Erplusbas. Viia. Regiflrees,ouy le Procu-
reur General du Roy Te confentant, en la chambre des va-
cations,fuiuant les lettres d'addrefTcjlc 17. Odobre l'an
2^01. Tigné, Voifin. Et font lefdites lettres leeliees en cire
verde, (urlacsde foye rouge 6c verde. Et ont efle enregi-
ih-ecs au neuiîermc volume desBanieres, regillres ordinai-
res du Châftelet de PariSjCe requérant le Procureur du Roy
audit Chaflelet, le Mercredy vingtcinquielmc iour d'Oclo-
brcfigné Reray.
1^04. L'an 1604. le iour faind Pierre Apoftre, 29. luin, Mada-
me Françoife de Lorrahne,Duchcire de Mercœur, mit la
première pierre aux fondements dumoDallere des Capu-
cines au fauxbourgfaind Honoré.
Et en l'an i^oéleDimencheiS.iourdeluinJ'Eglifeics
Capucines fut dcdiee 6c coniacree par Reuercoa i^cie en
Dieu.Mondeur Claude Coquelet Euelque de Digne,à i'hô-
Bcur de noftre Sauueurjdelaglorieufe vierge Marie^deiamc
François S^àq faincTie Claire.
Traiê}ê de U Police des Panures de la vHle & faux-
bourq-s de Pam.
o
LA Police 6c aumofne générale des pauures de Parf-s,
ville capitale de ce Royaume de FranceTres-Chreftien,
fontaine detoutesfciences, exemplaire deiuftice, charité &:
police,eftconduite6c adminiftree par trentedeux pcrfon-
nages notables. C'eft à fçauoir, fîx de Meilleurs des Con-
kili^xh du Roy en fa Cour de Parlement, 6c Aduocat diïi
LIVRE TROISIESME. 935
l^oy de ladide Cour, vn de MefTieurs des Comptes, deux de
Meilleurs les Chanoines de l'Eglife de PariSjOudelaiainâc
Chapelle, trois Curez Dodeurs ou BacheUers en Théolo-
gie, quatre Aduocats de ladite Cour, ou du Chaftelec, U
l'appellent Commillaires honoraires 6c de con(èil,ôc feiz^
autres notables perlonnages , tant nobles, ofticiers Royaux,
que marchans &: bourgeois de tous eftats , choifis es feize ,s
grolles parroiiîcs 6c quartiers de Paris, elcus 6c nommez par >»
les Marguillers desparroiflesjquiont la charge 6c fuperin-
tendence de la diftribution de raumofne des pauures , cha-
cun de fa parroiil'e ou quartier, de faire fouuent la recerche
auecleColledeur de la quefte de TaumoTne d'icellc, tant
par les niailbns qu'au dedans des Eglifes, faire apporter au
Bureau les roolles des relies qui en fontdeues,vi{iterles
pauures, caffer 6c mettre hors de raumofne ceux quifonc
guaris, ou hors de leur temps quil'en peuuent palier, 6c qui
neportentleur marques , à Içauoir vnecroix de toilerouge
ôc iaune,qu'ilsdoiuentporteriurrefpâule droid;e,afin d'c-
ftrecogneus : Et de tout ce faire rapport au Bureau de ladi-
te police: 6c là entendre aux affaires defdids pauures, lef.
quels Bourgeois Commiilaires, accompagnez de medîcurs
lesPreuoftsdcs Marchans 6c Efcheuins de Paris,font pre-
fentez à ladide Cour par monfieurle Procureur général du
Roy. En laquelle ils fontle ferment en tel cas requis 6c ac-
couftumé, èc font commis Commilîairesparladide Cour,
fur le faid 6c police defdits pauures, pour y feruir deux ans
: fansaucunsgagcsneprofîtjfinonlagracedeDieu. Ecpour
ce faire fedoiuctleiditstrentedeuxCommillairesaflbinbler
ou aucuns d'eux en bon nombre, ordinairement deux fois
kfemaine:àfçauoirles ioursdeLundy 6c leudy, à vneou
deux heures après midy,ô<: aucunefois les fellcseuleurdid >5
Bureau , près l'hoftel de ladide ville , pour entendre au pro- jj
cez 6c affaires defditspauures,cottilèràraumofneceuxqui
fontrefufansd'y contribuer, faire payer les legsteftamen-
taires 6c dons qui leur font faids,& relies qui leur font deuz,
tant defdits legs, que des relies d-cs cottizations 6c aumofnes
fuiuantlesEdidsdu Roy,ÔC Arreft de ladide Cour: faire
porter les deniers au Receucur gênerai defdids pauures,
ïînon quelques petites fomm«s prouenansdes boëtccs ap-
,c[rirj'iî;'OGCccc ij ■
940 VILLE DE PARIS,
portées audid Bureau, que l'on mec dans vn coffre forr,
tccmant à diuerfesfois^ ^ clefs gardées par diuers Com-
nii(Iaircs,6cdonton faicl rcgiftre. Lefquels deniers on di-
flribuë en plein Bureau aux pauurcs 6c aux eftrangers, pour
pafTcr chemin, ou retourner en leur pays: afin de loulager
ledit Receueur gênerai, qui neantmoinsen faid reccpte ôc
defpencefelon le regiftre dudit Bureau. Et aufli entendent
àouyr&reipondre les requeftes de tous les pauuresquiy
viennent de toutes parcs pour eftre penrez,medicamentez,
2c mis à laumofne, ou leurs enfans à l'Hofpital de laTrinité
ouâillcursàmeflier,àtous lefquels eftpourueuparlcfdicbs
Commiiîaires, félon la neceflité de qualité de chacun pau-
ure,ainfi que icdiray après auoir traidé des autres officiers
dudit Bureau 6cpolice.
Outrelefditscommiflairesyapludcurs officiers ôc mini-
ftres de ladide police, à fçauoir vn Receueur gênerai qui
eftvn riche 2c notable bourgeois elcu chacun an, 5c com-
mis comme delTusparladide Cour, pour receuoir 6c bailler
tous les deniers necefTaires pour lefdits panures, 6ciàns ga-
ges ne profit que la grâce de Dieu , 6c fi auancc bien fouuens
grande fomme de fcs deniers pour nourrir leldits panures,
& en rend compteà la Cour chacun an àla fin de fon temps
en la prefcnce des Commiilaires , Gouuerneurs 6c admini-
flrateursdeidics panures du grand Bureau audit Bureau.
Pareillement y a vn Procureur ou Greffier defdits pau-
ures qui enregiflte 6c figne toutes les ordonnances , mande-
mens , Se expéditions defdits Commiiïaires , les roolles des
habitans des parroiiTes, fur lefquels les Coiledeurs de Tau-,
mofne de chacune parroilTe éc quartier reçoiuent ladide
aumofne,6c touslcs parroiffiensqui fe font volontairement
cottifez,ouquienieurrefusfont cottilez parladicleCoui:
ou par lefdids Commiilaires, fuiuant les Edids duRoy 6c
arreftsdeladideCour, par lefquels chacun doiceftrccot-
tifé a ladideaumofne èc police générale, des panures: car
fans fçauoir combien chacun doit payerpârfemaine,ilcft
impollible faire defpence certaine, ne nourrir 6c policer
lefdits panures , de la police defquels defpend en partie la
fànté publique, 6c corrediondespauureséc mœurs, llfigne
auffi les roolles des reftes de ladicteaumofne, que les Colle-
cteurs afferment 6Cmon(lf en t par leurfdits rolles eûrc deua
LIVRE TROIS lESME. 941
pour faire exécuter ôc contraindre les redeuables à payer
leurs reftes &;aumo(nes,le tout fuiuanc les Edids du Roy
& arreils de ladide Cour, laquelle cognoill tant en premiè-
re inftance que par appel des procezdeldics panures, pour
lelquels Monfieur le Procureur gênerai du Roy prend la
caulecnmainenleur faneur, comme eilanc le Roy protd-
deur defdicls panures. Signe pareillement Icdict Greffier
les roolles 6c billets defdits pauures qui font mis parlefdirs
CommifTaires à l'aumofne générale, <5d qui font penfez 2c
niedicamentez ou cnuoyez à l'Hofpital de la Trinité, de
fainct Germain desPrez, Vautres Hofpitaux. Et pourluit
lefditsproceZjle tout cà bien petits gageî>,veu fa charge qui .
cil: grande. Auffi cft foigneux de faire payer les legs tcfta-
mentaires, d'aduertir les Notaires de Curez d'enuoycr les
claufes des teftaments des décédez, faifans mention des
pauures, êc ce fur peine d'amende arbitraire jfuiuantlesar-
reftsdelaCour.
Il y a audi vn Baillif ou luge des pauures ordonné par le
Roy en fa Cour de Parlement, qui ell: commis de monlîeur
-le Lieutenant Criminel, à la preientation defdits Commif-
faires. Et pour les foulager, auquel appartient la capture,
emprilonnementjCognoiflance &. correâion de tous ceux
quilonttrouuez mendians parmy Paris: car il eft défendu
parle Roy ôcpar ladide Cour à toutes perfonnes d'y men-
dier fur peine du fouet , pour les inconueniens de pefle 2c
autres maladiesqui en pourroiêtaduenir:i.ointquepluiieurs
beliftreSjCagnardierSjpar impofture°uifemensde mala-
die, prennetfaumofric au lieu des vrais pauures. Et aulTi que
lespauureseftrâgersyviennêc de toutes partspour beliftrer.
Ledit Baillif a auiTi fou bs fa charge douze fergcns tous à
petits gages, qui font commis pour prendre 6c conflituer
prifonniers tous ceux qu'ils trouuent mendians parmy les
jrues&Eglifes de ladite ville Ôcfauxbourgs. Et outre ce, elV
jeniointparla Couraux Huiffiers d'icelle 6c Sergens du Bail-
liage du Palais,dechafferhorsd'iceluy Palais, 6cemprifoii-
ner lefdi£ts beliftres , 6c pareillement à tous Marguil-
1ers , Gouuerneurs 6c Mmiilres d'icelles Eglifes de pans 6c
dcsfauxbourgs, de faire faire le femblable de ccwx qui men-
ûiecparmy leurs Eglifes. Ecfils n'en font leur deuoir ce leur
C C C c c c iij
94^ VILLE DE PARIS,
doitefireimputéjCommenefaifanspour la police ce donc
n iisfonttcnuscnkureftac deMarguillers, Gouuerneurs ou
,3 Miniftres. Encores il y a plufieurs mutins, ignorans le
ffuid deladicle police, qui quelque fois l'efForcentd'em-
peicherkrdits Serges de mener leldics beliflresprifonniers,
ôc font caufe du deîoidre que l'on y peut voir: combien qu li
foitdefcndiipar IcRoy ^i par la Cour à toutes perfonnes,
fur peine de pnfbn 6c punition corporelle, d'empeicherlel-
dits Sergcns &c Officiers de ladicle police , ains leur efl: en-
iointdelcur ayderàfaije lefdicles captures 6c emprifonne-
menspourle bien des vraispauuresôclàntépublique.
Ily aauilî vnHuiflier dudit Bureau lequel à la charge di-
cellejôcd'allerfolIicitcrMeirieurslesprelatSjChapitreSjCon-
uents, Collèges, & Communautcz de paris , de payer leurf-
dicl:esaumoines&:cottifations,&:porter les deniersaudid
Receueur gênerai des pauures, de trois mois en trois mois:
receuoir les legs tefl:amentaires&: dons faicls aufdids pau-
ures, & faire ce quiluy elt commandé par lefdids Commif.
fâires, ôc pour ce fairea bien petits gages.
Plus vn Médecin &:vn Chirurgien eleu chacun an, pour
vificerlespauures malades , Scieur ordonner ce qui leur eft
nece{Taire,&: (ans aucuns gages, (înon la grâce de Dieu.
D'auantagetous les maiftres Bajrbiers de laville&faux-
bourgsfont tenuspar arreft de la Cour , de feruir (ans gages
à ladite police, pour vidter les pauures qui feprefententau-
ditBureau,&(onttenus deux d'iceux Chirurgiens & Bar-
biers chacun à leur tour 6c rang, aflifter durant vn mois au-
ditBureau, aux iours qu'il fe tient, pour vifiter les pauures
quif'ypre(entent,6cfe dienceftre malades pourcognoiflre
leurs maladies, impofturcs 6c deguifements, donc plufieurs
vfentpourauoiroccafionde beliftrer, 6c viure fans rien fai-
re, enfruftrat les vrays pauures de leurs aumoûies. Et neanc-
moins y a vn Barbier ou Chirurgien qui a quelques petits
gages pour plus foigneolement 6cordinairement vifiter,pan-
fer6c mcdicamenter ceux qui luy font enuoyez par ledid
Bureau, 6cquifontdelongue6c difficile cure.
Outre le(dits officiers y a en chacun defditsfeize quartiers
ougrolTesparroifFes de paris, auec lefquelles (ont compri-
fesIespecices,vnrcceueurparticuUerou Colledeur qui va
LIVRE TROÎSIESME. 943
rcccuoir ladite aumofne d'vn chacnn parroillîcn par les niai-
ibns/elon ledit l\oolie,fignédu(iic Greffier. Ledicl Colle-
<5leurporce leldits denierî>au Keceueur gênerai ^c en prend
delchargepourcn rendre compte audit Commilîàire.ou
audit Bureau chacun an, ou quandilluy cil ordonné.
Il luy a aulTi en chacune grolTe parrciiTe & quartier vn di-
ftributcurdeladiteaumorne, lequel diilribuc chacune fe-
maine aux pauurcs d'icelle, ce que luy eft mandépar leidids
CommifTaires, 6c par les roolles &c billets fignez de leurdict
Greffier, & pour cefaire reçoit les deniers necefîaires parles
mains duditReceueurgeneral,pour la certification du Cô-
niilîaire du quartier, lequel Commiiïaire eft tenu dalTi fier
àladiilribution ôc aumofne, laquelle fc doit faire à certain
iour, lieu &: heure publiquement en chacune parroific ou
quartier, & baille ledit dillributcur audit Receueur gênerai
quidancede ce qu'il reçoit de ladite aumolhe pour l'em-
ployer en fescomptss, rendledit diftributeurcomptedece
■qu'ilaadminiflrëaudit Bureau ou à fon Commiflaire cha-
cun an, ou quand il luy efl mandé. Et voila en bref quant
aux officiers de ladite police 6c deleurs charges particuliè-
res.
Quant aux pauures qui défirent cftre mis à L'aumofiie,
peniez de leurs maladies, logez en quelques Hofpiraux , ou
bien leurs enfans,ilsprelentent leurs requeilesaufditsCô-
mifiairesen leur Bureau, lontpromptement interrogez fur
4celles(&fimeitier eflj vifitez par iefdicls Barbiers de Chi-
rurgiens. Et neâtmoins efl leur requefle baillée ou enuoyee
aux CommifTaires du quartier pour vifiter Icfdicts pauures
&leursbiensen leurs chambres, foy informer fommaireméc
auec trois ou quatre voifins de leur pauureté , nombre èc
charged'enfans, maladie ou neceffitc,& fil y a long temps
qu'ils font demeurans à Paris. Car fils n'y auoicnt demeure
deux ou trois ans auparaudt, &c qu'ils y fufTcnt venus expref-
femeftcpour y mendier, comme font plufieurs, ilsferoient
rcnuoyez en leurs pays , afin d'obuier aux abus , Se foulager
ladite aumofne, laquelle ne pourroit fuffire pour tous les
pauures qui y viennent de toutes parts duRoyaume.Cefait,
ledid Commfflâireenfaitfonrapport verballementoupar
efcric audicl Bureau ieprochainiour enfuiuant^veu lequel
^44 VILLE DE P A RI S.
rapport & celuy du Medecin,ou Chirurgien ,s'il y efchet,6i:
ouys leldicspauuresroncmisàraumolneà certaine fomme
^aamofne par femaine, pour certain tempiouàtouliours,
ainli que lefditsCommiIiàirescognoiirenc qu'ils méritent, à
la charge de porter leidites marques : Et fi fe font entans,
fils, ou filles, de la qualité requife ôc cy après declaree,ilsfonc
misàl'aumofne, ôcenapres enuoyez 6c receusà rHofpital
delà Trinité, qui dépend dudit BureaUjle coût aux defpens ;
de ladite aumoine. Les autres qui ne font de la qualité,com.
me ceux qui ne font natifs de Paris ne dts fauxbourgs, ou
qui n'y ontdemeurë deux ou trois ans, ils font renuoyezen
leurs pays, auec uiiunc1:ion de vuyder la ville dans certain
temps,&defences d'y mendierfur peine du fouet. Car Tau-
mohienepourroic nourrir tous les eftrangers, veu qu'elle
ne peut bien fati?faire pour les fiés. Quantauxautresquien
iont ou y ont demeure ledit temps 6c qui font malades,6c fé-
lon leurs maladies qualitez,6cimportance, on les renuoye
aux Hofpitaux de Paris , elqueU ils font re^euz ainfi qu'il
s'enfuit.
A l'Hoftel Dieu de paris font reçeuz, nourris ,& penfez,
tous pauures malades de quelque pays qu'ils foien t, ôc quel-
que maladie qu'ils ayentjfufient de pelle, mais non pas de
grofleverolle,pourlesabus&inconuenicnsquienfouloiêc
aduenir, ainfi que Mefficurs les Gouuerneurs d'iceluY,gens
de bien &dhonneur,ontcogneu par expérience maiftrelfe
de tous arts, fciences Scpolice , auquel Hoflel Dieu , quand
lepauureyentre,fonnom, eflat, 6c pays font enregiftrez,
fes habits ^ argent inuentoriez,6cau fortir,quand il ell gua-
ry, tout luy cd rendu : s'il y decede, il ell: enleuely d'vn drap,
enterré aiixdefpensduditHoftel Dieu. Et eft chofe admi-
rable corne le reuenu d'iceluy ( qui eft moindre que le peu-
ple ne cuide) peut nourrir 6c Ibbftanter vn fi merueilleux
nombre de pauures malades, qui y viennent 6c affluent de
toutesparts chacun lour , 5c comme le s peftiferez , qi^l'on
y reçoit en temps de pefte,n*infeclent les autres malades 6c
les voifinsdel'HoftelDieUjlefquels toutefois, par la grâce
^ic Dieu, n'en ont iamais eu grand inconuenient.
Quant aux verolez, qui par inconuenient 6c fans leur
faute j ont pris ladite maladie comme vne femme debicn à
qui
LIVRE TROISIESME. 94T
qui fonmarypaillardraUradonnee,ou la femme impudique
au raary, ou la necefîité à l'enfant qu'elle allaite , ou i'enfanc
à la nourrice,lerdics Corn mi (Faire s des pauures lesfoncpen-
1er ôcguanr par aucuns Barbiers aux defpens de raumofnc
içeneralejôi aide de cercauie penlion que donne l'Hoftel
DieUjfuiuant les arrefts de la Cour. Etquantauxcagnar-
dieres & putainspubliques, qui ont efté guaries ,ôc qui lous
cfperance d'eftre de rechef penfees aux defpens de ladicie
aumofne, ne craignent point d'oflcncer Dieu,ôc gaigner
fouuent ladite maladie ôcla baillera d'autres, l'on les meta
l'aumofne fans les plus taire penfer des deniers de ladide au-
moine, pour les abus&inconueniens qui en font venus, 5C
fèruir d'exemple aux autres. Car il f'ell: trouuë que pour
auoir fait pcnlervnecagnardiere, elle a infedé 6c galle pla-
ceurs ieunes hommes.
Les malades delepre font logez, rcceus, nourris, 6c entre- voyez et
tenusés maladcrics de fâincl Lazare, abuiiuement dit fund T'^'*^)?^^!^
LadreduRoulle,6cautres,parordonnancedeMonficur le ^a<^Jse-;. *'
grand Aumofnier du Roy, ou fon Vicaire gênerai, qui efb
auffi CommifTairenay dudit Bureau , 6c lelon leurdcmeu-
rance6creuenudefditesmaladeries.
Les malades de la maladie de Gangrené ou Eftiomene,
autrement appellce de Monlîeur faindAntlîoine, font re-
ceuz,nourris &: penfez à l'Hofpital ôc Cômenderie de famd
Ânthoine de Paris, mefmeceux de Paris: les autres ellran-
,gers,apresqu'i]sontculesjambesoubrasguarisou penfez,
oucouppcz&confolidez , onlesenuoyeauecargentésau-
tresCommandenes de leurs païs. Et voyla quant aux pau-
ures malades.
Quant aux autres pauures qui font fainsde leurs mem-
bres,6c neantmoinslbntinuahdespourtrauailler,^ comme
icunesenfans, ougensvicils6c décrépites chargez de fem-
mes malades ou de grand nombre d'cnfans, ou qui autre-
ment nepeuuenrgaignerleursvies& de leur famille, lans
rayde6cfubuention deladite aumofne générale, il leurell
aulîipourueu à tous félon leursages, ncceffitez, charges dc
qualitez.
Et quant aux petits enfansiîouueauxnaiz, cxpofcz , def-
^duoliez (Si abandonnez parleurs maunaisôc mifcrablespe-
DDDddd
94^ VILLE DE PARIS,
res &: mères, èc trouuez parmy les rmrs, Ion t re^euz à la Cou-
che près rEglifeiiofti-e Dame de Paris :&: en a Monfieur l'E-
uefquedePauisprislacharge de les faire nourrir.
Les autres enfans dont lesperes & mères décèdent audit
Hoftel Dieu,de quelque païs qu'ils foient, font nourris,efle-
uez, &in{lruits à lafoy de Dieu à rHofpital des enfans rou-
ges, &c après mis en meftier aux defpens duditHofpitalpar
les gouuerneursd'iceluy,qui font gens d'honneur ôcd'eftae.
Les enfans de tous les pauures gens de Paris 6c des faux-
bourgs, naiz en loyal mariage , orphelins de père &c mère,
âgeZjC'elH f(^auoir lesmafles,au deflous de douzcans , & hl-
Jcsau deffousde dix ans , iontreçeuz, nourris &cfleuezà
l'Hofpiral du làind Efpric,& inftruits en la loy de Dieu , & à
quelque meftier pour gaignerleurs vies , èc les filles parue-
n uës en âge nubile, (on cmariees aux defpens dudit Hofpital
il elles n'ont dequoy. Et rilefdits enfans, tant fils quefilles,
ont quelques biens,ils leur font rendus lors qu'ils font grads
Scmariez, &ecparlefditsGouuerneurs qui fontpareille-
ment gens d'honneur 6c d'eftat.
Et quant aux autres enfans qui ont père ou mère & qui
font pauures , ils font reçcuz à i'aumofne ordinaire pour
quelque temps, &iufquesài'âgedehuîclou neuf ans que
Ion les enuoye à i'Hofpital de la Trinité extraits de i'aumoC
ne de leur parroine,auquel Holpital font inftruits, à fçauoir
les commandernens de Dieu ôc mis en meftierdans ledit
Hofpit.ll ou ailleurs. .
EtquantauxcnfanspauuresâgezaudefFousduditâgedeS.
â neuf ans, qui font enfans des pauures artifans&habitans
de Paris & des faux- bourgs,de quelque fexe , âge, &: qualité
qu'ils foient , ils font mis par Icldits Commiflaires du grand
Bureau dèspauures à i'aumofne generale,6c nourris aux def-
pens d'icelle,les vns par leurs pères èc mères, parens, voifins
& amis en leurs chambres,aulquels Ion diftribue pour cefai-
re chacune femaine en leur parroifle ôc quartier certaine
fomme d'argent, iufques à ce qu'ils foient grands ôc capa-
bles d'apprendre mefticr en la ville ou audit Hofpitaldela
Trinité : auquel Hofpital yapluficurs meftiersôcouuriers
dediuerfes manufactures pour inilruirc lefdits enfans des
pauures gens. Voyez ce que l'en traiclc plus amplement
cy après.
LIVRE TROISIESME. 547
Quant aux pauures honteux, Meffieursles Curez &: Mar-
guiilcrsde leurs parroi (T'es qui les cognoilîènt,leur diftri-
buent raumofnerecrctement, des deniers qui fbncqueftcz
pour eux en leurfdicesparroiires, &: le!on qu'ils cognoilîenc
leurs pauuretez & neceffitez,car plulîcurs en pourroienc
abufer, s'ils n'eftoienrcogneus.
Telordrecognuparaucunsgrandsperronnagesdelâvilie
deParis,onttelieinentefléenflambezde celle amour cha-
ritatiue, qued'vnzeleferuent,6c parvne indicible charité
ont donné &: aumofné audit Bureau gênerai, biens pour
reueftir chacun an à perpétuité d^ux cens pauures le iour
desTrefpafTez. Ce quif'exccuteparle bon ordre politique
dcfditsminiftreseleusen.radminiftracion&gouuéinement
dudit Bureau, mais c'eft peu pour vn fi graïad nombre de
pauures dont ledit Bureau eft chargé.
Voyezcequei'ayditderHofpitalfaind Germain desprez
liure1.pag.3S7.
L'hofpital des quinze vingts eft aulTi dédié, mais petite-
ment fondé, pour les pauures aueugles, defquels Ion y en
faitreceuoirautantquelelieu en peut loger & nourrir: les
autres aueugles font mis à ladite aumofne générale, &:eft
monditSeigneurlegrandAumofnier maiflre&adminiftra-
teur dudit Hofpital, auec autres gens d'honneur &: d'^ftar.
L'hofpitai des Audriettes efl dédié pourplufieurs pauures
femmes veufues.
L'Hofpitaldcfainde Catherine rue fàincl Denys, pour
.retirer, log«r,& coucher pauures femmes & filles indiû'c-
remmeat,&f pour enfeuelir les pauures gens qui ibnttuez
ou noyez.
L'Hofpiral des filles Dieu pour loger pauures pèlerines, voyez ce
femmes & filles eflrangeres paffans par Paris,& pour donner q"^ i'"^" ^7
pain & vin à tous les criminels, qui paflent poureftreexecu- ^'^ *^y '^'^"*^
tezau gibet deMontrauçon. ^
Quant aux pauures eltrangers pafTans par Paris, on leur
donne raumofneôt: la pâilade audit Bureau i5u aux Hofpi.
taux, où ils feront logez, 6c n'y doiuent demeurer qu'vnc
nuicl: feulement, fi maladie ne les y détient plu s lonpuemcr,
à fcauoirles hommes acgarçonsàl'HofpitalfaindGcruaisà
laporteBaudover:<3clesfemmes&: filles à i'Hofpitalfainde
DDDddd jj
948 VILLE D E PARIS,
Catherine en laruëfaindDeny s.
Et voila en bref comme ladite police cft gouuernee , par
quelsperfonnages , dequoy feruentlefdits Holpitaux , &: à
quoy font employez les deniers de ladicleaumolne gène-
raie.
De r exemption & immunité des Hofpiuux,
^xtrâia <Iu Ç ^ ledired'Vlpian in l. i.ff. de ex eu fa. mun. cfl: véritable
plaidovef j3 q^ie chaquc exemption de droit fua. xqnitate nitatur-.cç.'^
HcMonficur pnncipalcment de ccllc qui a cflc odroyee aux Hofpitaux
uocat<-cnc- par ics loix diuincs &: iiumaines : comme il le voiQ//? /.Ow«/rf
rai eu la pyti^Ucgidy & L Orph-.motrofhijs. C. de Sacro/. EccL& c. Adh.tc.de
Aydcs " Kelig. domihus : pource que (ainll que diloit vnlàmû perfon-
nage : j hinc Juhlcunnîurmijeriy cnrantur infirmi y fat urantur fa-
mé Lici, triftes confolantitr y nudi vcfliuntur ^ex^ofiti recipiuntur,
njir^initas cf^fioditurydifpcrjîcongregsntay, feregrini holpitantur:
qui font toutesa^tions, lefquelles parles mefmesloixnous
ont eftc plus eflroiclcment recommandées, après l'honneur
de Dieu. Et afin de nous y inciterd'auantage, elles nousap-
pellent les pauuresjes temples du Seigneur, les membres de
lefusChrift^resentans 6c héritiers. Et quant aux orphelins
6cenfanstro'uuez, elles nous les vont nomraans, les threfors
de l'Eglile, les pellcrins&: les veufues les ûbiets de la charité,
EnfaindLuc 18. Scfamél Matthieu 15.
* C'cil:pourquoy le premier foin qu'eurent anciennement
ks plus fages Gouucrneurs des vilies,pour en acquérir répu-
tation, futàl'endroit des Hofpitaux, qu'ils appeiloient Xe--
Tiodochiâ c^ Xenones: vnde O' Iitpitcr î'-yto^ dicius , vt hofpitif prx"
fes&vindex. Et quant aux lieux deftinez pour les orphelins
. &enfanstrouucz,ilseiloient auffi par eux appeliez k^^^t^o-
<tiCi%y & if$civo7fo:pii'j.: Et les perfonnes députées du public pour
enauoirl'adminiftration &L [o\\\c\iwàQ ^ dicfi orphanotrophi,
XcnodochiyXenoparochi -. dont efl fait men tion es loix cy deuac
cottceSjd' in L1Ô.& in I.1S. cJe Sacrùf.EccL&l.vlt.Jf. de mimer,
ç^honorih. ^'.
Athenee Hure 4. dicl que fpecialement en la Grèce ils
efloienc trcs curieux de ceschofes,&: qu'en la plufpart des
villes d'icelle il y auoit deux lieux ou maifons publiques : l'v-
lac dide avJ'pHovydc l'autre Miu^-nicity : où les pauures pèlerins ]
LIVRE TROrSlESME. 949
efloient receus pour repaiftre ôc le repofer. En Athènes le
lieu qu'ils appelloient^:/7«i'c';'3j',reruoic à cela. D'où vient que
Dion Chryloft. Or^tïone so. le mec inter locafanctiora Grdci.t.
Et Ibuloient pour l'entrecenementcie ces lieux, & pour ia
defpenfe qui l'y faifoienCjlcuer fur eux vne certaine collecte,
qu'ils appelloienc 't^oî^oy, donc fait mention P]ato,//A //. ^^
Legibus.Demofth.OrattoncMidtanay&in Nicofirate: Et dans
Antiphonvousen voyez vn.quifeglorifie d'y employer vnc
partie de Ton bien : x«d/y.qî^S,-finquic ) :^%yiy6JTA^ -Tn^.^s 5 iç^vi'^^ov-r«.._ (frc.
EcparmynousiUe void, que comme les plus anciens tem.
pies que nous ayons, eftoient autrefois desHorpitauxtaulîî
îapremiere marque que donnèrent nosperes de leur pieté,
fucàlendroicldcs pauures,desvefves& orphelins.
OrlepriuilegedesHoipitauxed: beaucoup plusgrand&
recommandé que ceiuy des Ecclefiaiviques. Et défait les
Rois deFranceleuentdecimesrurlesEcclcfian'iqueS;ôC non
iur les Hofpitaux . comme il fe voit es Edids de l'an 1544. ôC
Et combien qucparleconfeil deS.Augudin, ladonation
faite à l'Eglife le reuoqueparlaluruenue desenfans. c. In
fr^fcntia. De Probattonibus ^Q.owïoi\x\^2i la loy ciuilc {l.nnm etjî
'-^Arentîbus.Jf. de Inojf, tefi. ) Toutesfoisie mefme n'eft pçrmis
pourle regard des donations faites aux Hofpicaux icf. <j. 7.
^uicumqnc. Et au femblablefi vne donation a elle faite â
deux pies caufes incertaines, l'exécuteur teftamenraire le
doitplufloftdehurerà l'Holpitalqu'àrEglife : dit l'Empe-
reur//? Authent. de ecdej.titutis .ca^.6 .Si quis in nomine Magni
Dei.
Bref les priuileges desHofpitauxdoiuenc eflrc d'autant
plus excellents , que les aumofnes ont touliours elle efti-
mecs déplus grand merite^que les icufnes & les prières. D4- ^^^^ ,j
te ele£moJina?n[à'\l\e^\iS-Q\\n9i)é' o?nnia mtinda fiwt vobis.
Le Pape Gelafediftribuant la reuenu de l'Eglife en quatre
portions,iIconftitue la troifielme pour les pauures,& la pré-
fère à celle de la fabrique ii.q.i.^^atttor. Toutesfoisbien
fouuentilsenrontfruflrez:quiell: le principal fujet de l'ire
de Dieu fur nous.
DDDddd iij
^50 VILLE DE PARIS,
»i I ■ I ■
DE LA FONDATION DES HOSPITAFX
; -■- tant Réguliers que Secidicrs qui font an quartier de U
^'^ • "jille j& premièrement ciel' H Ojfpital S. G eruais.
Y^'A RiN mafTon & Ton fils Marcher, preflre,auoieDtvne
^-^maifon au cheuec de l'Eglife faind Geruais, laquelle
meuz de piticj ils donnèrent pour eilreconucrtie en Hofpi-
tal,& y logerlespauurespafîans parla ville. Erpource qu'el-
le eftoïc chargée de quatre deniers parifis de censparcha-
cunanenuersMoniieurRobertComtedeBrienne, liis du
Roy Louy s le Gros, & frère de Louy s le Ieune,luy ôcfa fem-
me Agnes quittèrent à perpétuité ladite rente, ôc en donnè-
rent IcrcresdatteesdeTannyi. telles qui enfuiuent.
/ n nQfnine Sanâfx ô' indiuidnd Trinitatis, Amen, Ego Rohertm
Con:es,Ludouici Régis Francoruinfraîer^ ô" vxor me a Agnes Co-
mitijja, O'JiUm nofier Robert ta . Notum facimu-s vniuerjis prjtfen-
tibui & futur is^ quoniam domnm Garini Cefnentarijfitam in atrio
Janfforum Geruajii dr Vrcthajîi,qux nobis quatuor denarios de cen^
/if annudtim perjoluebat^quam ide?n Garinus à- fit fis eim H arche -
rtis Sacerdos ad ho/pitandos chrifiipauperes donauerunt : Inter-
îrcrc Bel- fi^yjtn Dcminï Re<^ù y&VenerabilU Sîephant Bituricenfis Archi-
de vinccu- epiJiopt,& fratrie Bernardt de Vtcenayfro animabtts nojrns &pr4'»
ûçs- decejforum nofirorum abemniiure nojîro & confretudinibm im-^
munem & quietam inperpetuum fore concedimîis. ^^uodvtratum
dr inconcuffum permaneat .figillorum nojlrorum authoritate confr-
mamus.Acîum publiée Anno incarnat i verbi millejimo centefimo
' ' feptuagefîmo primo iin villa qux diciîur Chaillis : Ajlantibus in eu-
ria nojlra, Galtero capcllano noftro de C h ail lis , Magiflro Rainaldo
C api Cl rioDrocarum iDemilitihui Bartholomeo Filefoy Gerramundo
Dreux. ^^ Drocis y Simone definÛo Ferreolo yfcruiente noJlro Droçone de,
F ont t far a. D atumper manum VVlmi^ Notar^ nofiri , Remenfis ca,'
Scrgeut. rionici.
Huicl: ans après , c'efb à içauoir en l'an ii 7 9. Gaultier,
chambrier du Roy a coniirmë îesfufditeslettres eftantàNe^
mourSjôc fait fubfigncr par Tes deux enfansPhilippeôcVrfio.
Le pape Alexandre 5. a auffi confirmé tout ce^us defTjs
par fa B ulle qui efl telle.
LIVRE TROISIESME. ,951
Alexander Epifcopus ferum fcruomm Vet diiecl-ls. filtù
Procuratorié'fratrihtis EUemofinarUdomm f.incH G'cmajpi Fari-
ne njis Salutem dr A^oflolicam benedti^iionmt, lufiis^ctsutium de-
Jtderiu dignum cfi nos^delem prdbere conJe?ifun; .0 i-'Pta qHxà r/-
tionis tramite non dijcordant effecltt funt p'ofequenïe complenda.
EaproptcrdtleÛiin Domino filtf , njefiris iufiis pDfiuUtionibm grA-
titm concedentes ajfenjum^ domum iuxta atrium fancfi Gcruafiifi-
tnm à Garino cernent ario eidem eleemofynarid: domuipta Urgitione
concejfam^ & nnnuum cenfum quattwr denariorum , qiùannua,tim
foluebnturnohili viro Robert 0 Comiti Brenenjt^ab eodem Comité />
perpctuam eleemofynam eidem domui njefir^ coUatumJtcut ea ratio,-
nnbiliîer pofidetis vobis ô' domui njeflrd authoritate apoHolica
confirmamus, ô' prefentis fîripti pat rocinio communimus , Statuen ~
tes vt nulli omnino hominum liceat hanc paginam nojirx confirma-
tionis infringere^vel ci aliquatenus contraire. Si tjuis antem hoc
attemptareprjefumpferit:indignatione?n OmnipdtenttsB et .je" Bea^
forum Pétri & Pauli ApofloloYwm eiusfe noucrit incurfurum. Da-
ium FÎorentix.F.Kl.Augufii.
La datte de l année n'y eftpointjComme il adulent ert beau-
coup d'autres petites bulles , qui ne (ont dégrande confe-
quence: maisileftcredil^equ'elle aiceftédonnce à la nieC
meannec ri79.cardeuxansapres, c'cftà/^auoiren l'aniiSr.
cePapedeceda. ''i
■ Nicolas 4. à l'exemple dudit Alexandre j. prend fous la
protedion du faind Siège ApoftoliqUe les niaidre & frères
derHofpitaldefainâ: Geruais, fleurs biens prefents & à
venir, &: en donne Bulle à Rome fous'plomb pendant en las
,*defoyciaune&:rougele4. des Ides de Septembre , qui eftle
dixiefme iourdudit moisen l'an fécond dé 'fonpontificar,
concurrantài'an derincarnaciott'ii^bî '-^i: fiici/.i rii-: if. - / '.
N otez que l' addrejje des deux preceàentes Bulles efl au^ maiftre
^frères : en quoy appert qu'il n'y auoit point encore^de rcltgteufes
en cefi Hofpital: iujques à ce que Fulco 2ide ce mm , Eu'^fque Sj. de
Taris a ordonné qtt'ily en aurait quatre mec t/î-î maïjtre & vn pro-
'cureuroupreuifeur. Et en ccfle année i^oF. elles font-r 4Vreli-
2;icufes de l'ordre fainflAucrufrin fans maiflre, les-cn ayant
exemptées depuis quelques années leReuerendiflime Car-
dinal & Euefque de Paris,Picrre de Gondy, pour le mauuais
gouuernement &:confummaticn de biens que faifoi<;}ntlef-
^545-
i6oi.
9^i VILLE DE PARIS,
dits Maiflrcs. Etau lieu d'iceux il commet tels quebon iuy
fèmble pour prendre leurs voeus & oiiir leurs comptes.
Lelciziermc iour deluin 1354. pour les droits parrochiaux
quepretendoitle Cure iàind GeruaisûuditHorpital,a eflc
décrète par Ican de MeuiantEuefque 8S.de Paris^ôc Robert
de Rodi Abbé de l'Abbaye de noih e Dame du Bec-Heloin
fal.Hcrluin j patron ou prefentaceur de ladite Cure , que
touslesans il en rcceura quatre liures parifis.
En i'an i4ii.Mcirire Guillaume Euelque d'Evreux dédia
-&confàcra, parlapermiliion de TEuclque de Paris l'Eglife
ou chapelle duditHofpital en l'hôneurde faindeAnadaife
Vierge £c Martyrc^laquellefut martiriiee du temps de l'Em-
pereur Diocletian le 15. Décembre. Et pourceque ceiour
eildedie àlaNatiuitédenoftrcSeigneur lefus Chrifl:,lafe-
ilea eftéremifeparauthoritédel'Euefquede Paris au pre-
mier Dimanche d'après la noilre Dame de Septembre.
ToutesFoisàRomcioniourn'edchange, ^Ceftlacoultumc
que des trois Meiîes (olennelles du iour de Noël, le Pape les
difant ou y alîillant leulement . la première Te dit en l'Églife
noflre Dame,la fecondeà l'Eglife làincleAnaflaife,&: la troi-
riefmeenrEgliie S. Pierreicomm^ilefl: porté au liure intitu-
lé 6>r^(!7AVw^;-?//j6c Al bi nus Alcuinuscnfon liure deDiuwts
^yvr/i- chapitre premier le rapporte. En France mefmCjôcfpe-
cialementau DiocefedeParisil eft fait commémoration de
/àinclc AnaftaifeàlalecondeMeire duditiourde Noël,&
nulle des autres fàindsocçurrensà mefme iour. En quoy
l'on cognoill la prerogatiue de ceftc glorieufe fainde.
Depuis en ladite chapelle a efté dédié ôcconfacré vn Au-
t^l en riionneur. delalàindeTrinitc, de S. Lazare, faindc
Magclaleine,raincl:cMarthe,S.Dçnys,6cS.Blaile, parRcue-
rend père en Dieu Meffire Robert Eueftjue d'Auranches,
auec h permilHon du Cardinal Jean du Bellay Euefque de
PariSyle24.iourdcNoucmbrei5-4f.
Le Pape Clément huidiefrne parfa Bulle du fécond iour
de Septembre 1(301. rclafche cinq ans & cinq quarantaines
de pénitence à ceux qui ayant receula fainde Communion
viliteront deuotement celle Chapelle tous les Dimanches
de Carefme,depuisles premières Vefpres iufquesauiende-r
maip à Soleil CGuciiantj §vksioursdesPvameaux6cdc Paf-
ques. VC
LIVRE TROISIESME. 9Î5
De r Hojpital fiincte Catherine^ fondé en la grandi rué fainci
Venys , anciennement dtct de fatn6lc Offert une,
EStàiîocerqueauditHofpitalilyavnze religieufes qui
viuencôc tiennent la règle de Monlieur (àincl; Angu-
flinjaquelle en leur profeihon elles font ferment de garder,
ôcfont fujetesàMonfieurl'Eucfque de Paris, lequellesviû-
te par luy 6c fes Vicaires , &:fontleurprofeflion entrefes
mains,6c a eftably&: confirmé leurs ftatuts.Plus elles font les
trois vœux de religion & viueut comme es auuûes maifons
reformées, horfmis qu'elles n'ont cloiftre ny clouure à caufe
derHoépitalitë, &: qu'elles font ordinairement autour des
pauurcs,lefquels ellesfont tenues depenièr. Elles mangent
en commun &: durant chacun repas l'vned'ellesa accoutu-
mé de lire la vie des Saincls ou autres liuresChrefticns ainil
qu'on aaccouftumé défaire en religion. LefditesReligieu-
(csfbntfiijetes 6c tenues de receuoir toutes pauuresfemmes
6c filles par chacuncnuicl , oc les héberger par troisiours
confecutifsj&pourfc faire garnir de linges à couuertures
quinze grands Jids, qui font en deux grandes falles baiTes
dudit Hofpitaljôc ontlefdites Religieules lefoin delespen-
fer, traicier 6c chauffer de charbon , quand la faifon le re-
quiert.Aucunefois lesliclsfont fiplains,queaucunes dtfdi-
tesfemmes6cfîllesfbntcontraind:es coucher entre les deux
portes de la maifon, où on les enferme de peur qu'elles ne fa-
çcntmal, ou qu'il ne leur aduienne inconuenienr denuicl.
Plus ellesfont tenucsderecueillir en ladite maifon tousles
corpsmortsésprifons, en la riiiiiere 6c parla ville , ôc aulli
ceuxqui ont eftë tuez parladite ville. Lefquels leplus fou-
uentonapportetousnuds, 6c neancmoinselles les enfeue-
lifTcnt 6c fournillent de linge 6cfuairesà leurs deipens,payêt
le foiloyeur 6c les font enterrerau Cimetière des fainds In-
nocents. Lefquels quelquesfoisfont end grande quantité,
qu'il fe trouue parade ligné des Greffiers de luflice , auoir
eflé portez en ladite maifon en moins de quatorze mois,
quatre vingts 6c dix-huid corps morts. Lefdites Religieu-
fes font tenues payera l'Eglife de faind lacques de la Bpu-
cherie,conime eftans de ladite parroifîjb , cinquante fols par
E EEcee
^^4 V I L L E D E P A R I S,
an pour lapcrmiffion de receuoir en ladite maifon les (àincts
Sacrcmens.LefditesReligieuresparleuis anciens {lacutsre.
ueuzparMelTireEuftachedu Bellay Euefquc de Paris, doi-
uentedreneufdumoinsrc'eftpourquoyellesronttouiiours
au nOiilbre de vnze Religieufes, lequel nombre elles ne lalf.
y ientaugmenrernydiminuerriellespeuuent; d'autant qu'il
n'y a que vnze cellules en leur dortoir. Daiisice.ux (lacuEs eft
ditentr'autrcs,quelefditesR.eligieuresie conformeront en
leur habit en tout ce qu'ils pourront, fur celles de l'Hoftel-
Dieu ôcde-faincl Geruais , mais maintenant il femble que la
chance foii^lîangce : car celles delàind Gcruaisauroienc
befoin defeformcràleurexempls. Elles ontvn maiftrcque
commet MonfieurrEuefquede Paris, lequel ne doit pren-
dre autre chofcque ce quiiuy eft ordonné par Mondeur
FEucfque de Pans ou Ton vifiteur^pourfon fàlaire, & du fur-
piuseneflfujetaudit fieur.
QuancâlafondationduditHo^ital, ie n'en ay point veu
delectresexpredes. Mais il eft certain qu'il a eftë fonde de
Religieux hofpitaliers de l'ordre de S. Àuguftin ^ aufquels
ontefté depuis adioudeés quelques filles religieufes,& fîna-
lementn'y cftdemeurcaucunReligieax, comme nous di-
rons cy après. La plus ancienne lettre que i'ayeveuë,cfl; celle
quicflcydelfoustranfcrite, par laquelle il appert Thibaut
Cheualierauoir donné vne maifon audit Kofpital chargée
de quatre deniers & oboledecens.-laquelle futamortiepar
.1188. Maurice Euefque deParisen l'an ri88. laquelle ierapportc-
ray icy au long pour la breuetc d'icelle.
£0-0 MauritiMi DcigrAtia Pnrijienjis Efifcopus notmn fieri vo-
InmHs i)niuerfis tam ^rdfentihtas cju>:im futuris , quod Theohaldm
Miles de fmBê GermaKo AlttfiQdorenfisinfrdfentiA nofiraconfli-
îutus domum ^ua?ndam hojfttali pauperum fanÛd Opportun<& con-
tiguam cidcm hojpitdi , inperpetkum qukiepojiidendamconcejitt,
fide in manu noftraprxftita^profe é'pro hxredibusfuisypromittens
quodnuncpuAm in poflerum fratres dt^i hojpitalis domum illam in*
uiti uendere cogèrent ur. Infuper cumprxfatus Theohaldus de cenfii
domus lUius quatuor dcnnrios Çjr oholnm habere confi^euijjet-.ebolum
illum cenfudlem hojpitali inperpctuam elemofynam remifit^quatuor
contentm denariis. Et hoc concept t Drogofilius eiusSciendum que-
que qtiodfupradi^us. Theobaldus de beneficio fratrum trigintA'
LIVRE THOISIESME. 955
^Min^tte/èlidos Panjienfes aaepit,Tefies tntcrfuerunt Fetras deçà-
nus fancH Germant fraterBanul ^ Nuotaus Mnthias Decanus de
Medun.Hanherus Preshyterde fan^fo lacobo, Gutbertus eiufdem
d$mus fratçr^VV illelmus Cvquusy Cuibertus Panctarius^ laannes „
Portarii^s^ Rich ardus f rater Roger i defaniîoMarcelle. Aâlum in i»- „ 1 1 8 8,
fcrioriauU netia Partfius anno incarnationis d6minic£. 118^. Epif-
copatus nafirt 2S . .^uodvtratum permaneatfcripto commendari,
CJrfigilii nofiri authoriute pr£cepmus confrmari.
Cefte lettre efticelice frn cire iaune fur double queue de
parchemin. La maifon qui cft mentionnée en icelle eft celle
qui eft au deflus delà grande porte , ruëde la pourpoinderic
par ou l'on fait venir ici prouidons de la maifon.
Parcefditesicttresellàremarquer que ledit Horpitalefl
sjppellé l'Holpitai de rain<fte Opportune & non pas de fain-
^e Catherine comme il cil àprei'cnt : pource qu'il eft âpre-
(umerqu'ilsn'auoient encore de chapclleparticuiiere pour
fairelediuinferuice, comme ils ont eu depuis enuironl'an
itiz.queledit HoipitalfutfutnommédelaindtCatherine, ' ^^'
ÔCnonplus del'ainâe Opportune comme ilefloitauprece-
dent,à caule de la proximité de l'Eglife de fainde Opportu-
nc:ain{î que nous voyons encores auiourd'huy l'Holpital de
fain6t Geruaisquifenommeainii à caufe delà proximité de
ladite Eglifcjbienqu'iiredeult nommer rHofpital de fàincle
Anaftaile à caufe de la Chapelle duditlicu.
. Ce nom d'Hofpitalderainde Opportune fetrouue enco-
res en trois diucrreslettres,aulquelles ce nom luy ell donné.
La première efl deGaultierdeAlnero, lequel en l'an 1209.
ratifia la donation dVnemailbnafTife à Tornedos,faite par là
tante pate-rnelle du confentement de (on fils Manalîier au-
^itHoipital.La deuxicfme eft defrere Holdomus grand mai.
ftre duTTemple à Paris 6c des frères dudit lieudeiquels en l'an
Uii.au moisdeNouêbre baiilerctàpcrpetuitc audiCHoipi-
tal vnemailon fizeen laruc neutVe prochela maifon de Si-
mon Franquemoyennantfixfblsparifis décrois de cens qui
leur feroit payétous les ans aux odaucs delaind Deny s;ou-
tre douze deniers de cens pour fonds de terre 5qu'ils ancien t
accouftumé de preceuoirtouslesans auxmelmes odaues
defaindDenys. La troifielme cft dencnry Abbcde faind
Deny s ôc du chapitreduditiieUjlefquels en l'an iiiz.au mois
E E E e e e i j
Rom.^;^..
.py^ VILLE DE PARIS,
de Febvrierbaillerentàperpecuité audit Hofpital quinze ar^
pens de terre à Rouuray aflis en leur baillie de Ligny que te-
noitpour lors Guillaume Petit à quatre fols ôchuicl deniers
Parilîs de cens tous lesans : à la charge que ledit Hofpital
Jcurpayeroit tous les ans Icdoubledudit cens,c*e{là rçauoir
neuf fols & quatorze deniers Parifis.
Apres les lettres fufdites les plusanciennes pièces dudic
Holpital quci'aycveuës ce fontles Bulles de pludeurs Papes
données en diuers cemps,dontierapporteray icy les princi-
pâlies. Premièrement de Honoré troiîiefmc , parle(<juellesil
prend ledit lieu en fa protedion &, font telles.
H onorius E^ifcoppis (cruus feruoram Dei dile6tis JïUis Magijlrâ
éffr-itnhus hoJ/>italis domus Dei fancl^Cathdrinji Par.falutem df*
apofiûUcam he'nediSlionem .Cum à nobispctiîur , quodiiiflum efi d^
honejîum^tam vigor.(qiiitatïs quixm ordo exigit rationis , njtidj/er
folitudinem offioj noUri addebitumperducatt^reffeÛffm.Eapropter
dtlefH in Bominofîlij , vejiris iufiis pofiidationibus grato concur-
rentes ajjenfuyperfonas veftrasô' locuminquQ diuino cfiis obfe-
quio mancipati^cum omnibus bonis qu£ in prxfentiarum rationabi*
Itterpopdetis^aut infuturu?n iufiismodtsprxflante domino poteri'j':
tis adipifciyfub beau Pétri & nofiraprote5iîone fufctpimus ^ &pr£^
fentis fcriptipatrocinio communimus. Nullt ego omnino hominum
liceat hancpaginam nofirxprotecîtonis infringere t'clei aufu terne-'
rario contraire. Siquis autem hoc attemptare prxfumpfertt indigna^
tionem omnipotentis Dei^&beatorum Pétri & Pauli Âpofioloriim
eiusfe nouer it incurfurum .Datum Lateran j6.Cal. Februartf^ponti*
fcatus nefin annofcxto.
Le medne Pape leur oâ:roya encorevneautre Bulle de pa-
reille fubftance donneeà Anagne le3.des Cal. d'Avril l'an ^.
de fon Pontificat qui eftoit l'an de noftre Seigneur uii.Plus
Grégoire neufiefmea donne vingtioursde pardon à tous les-
bienfadeurs dudit Hofpital parla Bulle dont s'enfuit la te-
neur.
Greç-orius Epifcopusferuusferuorum Dei Vniuerjis chrifii fide-^
libus per Scnonenjem prouinciam co'nftituîis falutcm & apofioli-^
cam benedictioncm. £)uoniam (vt ait Apoftolus) oryines fiabimui
Ante tribun.dchrifti.recepturiproutin corporegefimusjiue bonum.\
faeritfiue malum-.opportet nos diem meponis octvemji , mifericor^
dixoperibus prxuemre : ac dternorum intuitu feminarc interrjs^
Cor. f.
LIVRE T R O I S J E S M E, 5)57
ûuodreddente Domino cur,i mnltiplicato fruciu coUigerc debcamtts
in cœlis -.firmam fpizn fiducihnque tcnentes , /juonta?» qui parce ^'
/ènù»4t , parce & metet : & quifeminxt in hcmdictionihus , de be-
mdi^îiomhus & metet vttam atcrnam. Cum igitur dîlc^fi filtj
Magifter ô'jrcitres hofpitAlis paupcrum heat^ Catherine PariJieH-
Jîs fu4 nohis petitione monftraiterunt ad exhibendum chnritatis
folatia pauperibus qui ad idem confiuunt hofpitale^proprie tpfis non
fufjïciant facultates : vniuerjltatem rogamur d^ hortamur attente^
quatinus grata eis pictatis fubjîdiaconfcretts : 'ut perfubuentio-
nem vcftratn coYum inoput confulatur ^ d^ vos per h£C& alia bona
qn.€ dotnino infpirantefeccritisy ad xtcrnx pofiitis fœltcitatis gau-
diaperuenire. Nos ^mm'de ommpotcntis Dei mtfericordia^ô' bea-
torum Pétri & Pauli Apofiolorum eius ancloritate conjijî , omnibus
aut eifdèm fratribus ?nanum porrexerint charitatis , viginti die s
de iniunciajîbi pœniîentia miferieorditcr relax amns, Batum La-
teranen. X. Cal. lanij pontificatusnofirianno quarto.
Par ceftc datte il appert qu'elle fut donnée en Tan 1251. Le 1131.
mefmePapeaufri prend les fufdicls Religteux ôvUeurs biens
en fa protection par autresbullesdonnees à Reate le 9. des
Calendes d* Auril Tan 6. de Ton pontificat qui eftoit Tan de
noftreSeigneur 1135. Le Pape Nicolas quatricfme les prend ^^35*
encorss en la protedion par fes bulles donnecsàReate,le 4.
des Ides de Septembre, l'an 2. de Ton pontifica«t, qui eftoïc
l'an de noftrc Seigneur 1289. iiS^r
: Plufieursautresbulles&indulgencesonc eAé concédées
audit Hofpital tantpar les Papes que Arcbeuelques, Euef-
ques&Abbez , lefquels i'obmets pourcauledc briefueté,
me contentant de celles que delFus.
De U part d^ portion qu'ont les Dames de fainÛe Catherine
AU Cimetière des Sain cl s Innocents,
POurce que outre les bulles mentionnées cy defluSji'ay
eu communication deplufieurs lettres dudicl hofpital,
touchant le cimetière des /aincls Innocents , auquel les da-
mes defainde Catherine ontpart 6c porrion,i[ m'a femblé
bon d'en faire mention , pour d'autant plus conferucr les
iuftes droicls dudit Hofpital & que c'eft chofe bien rewar-
^uable^êcquepeude gcnscognoilTenc.
EEEeee iif'
çço VILLE DE PARIS,
Or efl-i.l que de toute ancienneté pluiieursper Tonnes ont
droidauCimetieredesraindsInnocents.C'eltàfc^auoird'y
faire taire lesfoirespour les corps morts qui y Ion: apportez
par tel que bon leur lem olc,^ en prendre les profits i^ émo-
luments. Premièrement Meilleurs de ia in et Germain de
L4uxerroià ont ce droici, particulièrement pour cous les
corps qui (ont apportez audit lieu desparroiircs dciàincl
Germain de Lauxçrrois, faincl EuibchcÔC laind Sauueur.
Secondemencles Dames delaindeCaciierlne pour tous les
corps qui y font apportez de rHofpital de lâindeCatherine,
de laind Jacques de la Boucherie Ôc du Chadelcc de Paiis,5^
ailleurs. TiercemenclcsMarguiliiersdei'Eglirc desfaincls
Innocents, pour tous les parroiiliens dudit lieu. QjLiarte-
mentMeflieursdel'Hoftel Dieu,pQurtousceuxquilortenc
derHoIlel-Dieu, êcdes parroifles delàinctChnilophlcôC
faincle Marine, Outre ce , Meilleurs de faincl Germain
de Lauxerrois & les Dames de faincle Catherine onc
-vn droid commun par enfcmble. C'eft à i^auoir de
prendre chacun moitié des profits ôc émoluments de
tous les corps quifontapportez audit Cimetierc,de quelque
parc que ce (oit, de la ville 6c faux bourgs de Paris, ou des
champS;horf mis des EglKes & lieux fus mentionnez. En la-
quelle poflQiïîon ils ont coufiours ePié gardez ôc conferucz
contre tous 6c enuers tous.
De fait s'cftantefmeuproccz entre vénérables pcrfbnnes
le Doyen & Chapitre de iaind Germain de Lauxerrois à Pa-
ris &: le Mai ftre ou prouifeur,6clesfieres&iocursdei'Hof-
pitaldelaindeCathcrineà Paris d vnepart, 6c le procureur
de Reuerend père en Dieu Hugues 2, furnomméde Bilon-
€10,83. Euefque de Paris,6cGirard Ménager dudicficurEuef
que^auquel l'office gênerai 6c droict deiaire faire les folles
audit Cimetière auoiccllc conféré par ledit Heur Euefque
qui prerendoitla poirclîionduditlieu, contre le droid 5c
iouyflance desparties iuldites d'autre part. La cauleayanc
efté agitée 6c debaçue par vénérables perlbnnes maiHrq .
EftiennedeQu^igeri^ Guillaume de Callric Clercs Com-
miiïâires dcputez en ccft affaire duconfentement despar^ -
iies,enlaprefence du Curé des fainds Innocents 6c autres
qui auroient eftc appeliez par fencencc deffinitiue de Mon.
LIVRE TROISIESME. 5,55»
fieiirrOfficialdePariSjCommiirâiFc en ceftc partie , auec
Içan Marine Receuet!rcl'.>dit{IciirEuerquej&: par luy dépu-
tez fpeciallementpour ccfte affaire > ctt datte de l'an i},i^. j,^»
àpreslafeftedefainâ: Martin d'hyucr,Futdit quelesdcman-
deurs comme à chacun d*eux appartenQir,leroienc mainte-*
misenleurpofléffion & faifine^imporancfilencequant-àla.!
diteponeflîongretcndueauditfieurEuerque, &quelacûl-
Iktionduditofticefaitc audit Girard/éroitreuoqueejrcfcr-
né toutesfois audit rieurlaqnellion duditofticequandil la
▼oudroit inten t€r,aii refte Tans defpens de part 6: d'autre.
• L'an 1348. enuifonCarefiHeért vertu des lettres patentes
duRoy Philippcfc Vl.ditde Valolspourlorsrcgnant,leCi- '^^ '
metiered^slaindisInnocentsfiK du tour clos Refermé fans
qu'on y entraftaucunemeDcJespoi les ôc entrées eftans mu-
reespouri'vtilité dupeuple,depcur que i'airdc paris , àrai-
(bndelamortaiitcouepidimiequijX)ur lorscouroir nefuil
galle &corrompu,& que parie grand amas des corps pour
iorsenterrczaudit Cimetière, ôc q^iii y pouuoie!>cencprei
cflre apportez,iln'aduintvn plus grand inconuenicnr ^pé-
ril.Et luiuant la volonté du Roy , l'on benift vn autre Cime-
tière horslesniursdelaville,pour enterrer tous lescorpsde
ceux qui mourroicnt durant la dite epidimie;fuiuan t laquel-
Icordonnancepluiie'urscorpsyfurcm porte2.(rcfl:imeque
ccfoitceluy de la Trinité pour lors horsde la ville, 011 encot-
res pour le iourd'huy s'enterrent tousks corps morts de ia
contagion quifortentderHoftel-Dieudeparis.Cariln'ya
pas apparence que ledit Cimetière ayant eftébeniil air de-
puis cfté conuerti en vfage prophane). Ladite epidimie dura
cncoresrerpacedetroisans,c'en:àfçauoiriuiqueiàrani35i. nrr.
que ]c Cimetière des fainds Innocents fut ouuert comme Notez îs.
an précèdent. Maisi! s'excita lorsvnnouueauprocez parle P'^f^'^^
moyen d'vn nommé Robert Chaumy , prenant qualité de
Sergent & garde dudit Cimetière : lequel s'oppolapourlcs
Marguilliersdesl^inclsInnoccntSjàkfignification quefai-
fbient faire le Doyen ôc Chapitre de lainS Germain de Lau-
xcrrois conioinAement auec le Maiftre, frères &c fœurs de
pHofpitairainc'^eCatherinepour la propriété dudit Cimc-
ticre,àcau{edequoy le différend fut mis en la main du Roy
iû":! comme fouuerainc. Finalement iflteruint fentence de Hu-
rncn-
à Taris.
9^00 VILLE':DE'îP A RI'S. .:
g^esAub^•io•tPreLlo{lde.Pa^s^clH:M5r(iy:auancNoeI23jou|:
fjyr. <^^ mois de Décembre l'an i57i.quicfl;àlafiaduprocczv€r-^
bal fait furccfujecentellçmaiiicrc.
Vcu ie procez fait en la Cour du Chaflelet de Paris , entre,
IcsDoyen&: Chapitre de fa^ipid Germain dcLajuxerrrois, Se
lesMaiftre,Frcres&:Tceur.sdel'H;oil:el-Dieurainâ:e;Cathcri-
iiéfondcz à Paris eniagrftd.ruc.Caipd Denis^ppruiritant com-
me à chacun touche; oîu peut tduchcr, ou l'iqur procureui^
pour eux deinaiideursdVneparc : ÔclesMarguilhers del'Er,
ghledes laincls Innoce.nts.à Passes noms qu'ils prpçeden|
en celle caure,ou leur prpcureur.pp>ur eux d^ff^^ndcurs d'au*
' treparcen casdefaifuie^dc Jipuqelletë ? pourraifpn de
certaine chofedonfC-mei^tiotiii fera faite cy après, &dontde-
claration çil: faite plus à pjain audit procez. Vcucslesdepo-
iuioAis des te(moings produits ôv. examinez d'vnc parc ôc
d'fàutr'e.^ les ades ^t^icmpriaux mis & baillez en fomme dq
prewiuc;, le mémorial p.ris ^ac-ccptë dernier entre Pierreà
i'fîipee.procurcur defâ^t^s P.oycfi &; Chapitre , &i Girard dé
la Haye procureur defdits MdiftrejfrcrÇs & fœurs d'vne part,
. & .Guillaume Lommoy procureur, Roger de SortembaCj
^■,^ Thibaut dcIa,Naire,^Guillaunie Ronce, Marguilliers de
)3 iâditcEglife des fainds Innocents d'autre part.aouirdroK^
,5 çndeffinitiue fur ledit pjrocez. Et.toutYevi,6c confiderëce
qu'il faifoit â voir ôc cohflderer , eu fur tout confeil Se delir
berationàplufieursfages. Nous di(ons que lefdits Doyen
& Chapitre de faind Germain de Lauxerrois feront tenus
garder ôc defedus de par le Royrnoftre Sire, en faifine ôc poi-
ieilîon demettrejinftituer&eftaiblirjofteriôc deUituerleuls
ôcpour le tout, ou Cimetière , qui ed; affis ioignan,t ladicle
EglifedcsSainds Innocents, pcrfonnes ^ folFoicurs pour
faire les foifes &c enterrer les corps audit Cinictiere qui y fe- :
ron t'apportez des parroiiî'esde.'fùnd Gennaijn de Lauxer-
rois,Jdefaind:;EuAachei^,dciainçtS:auueur.•&deprend^e,
au.o]r&:r:çccuQirler.proufits&C'mphimentspar leurs Clercs
&Eo{royi(ruiCi;id<sfoiroyagcs&'eilterrages de tous les corps i
qiuiïeronccnterrez^audit Cimeùeredes parroifîès flifdides^i
Etlefditsmaillre/reres&fœursde THoilel Eîieu defainde
Catherine, fcrontienus.^ gardc;z;en poileiTion ïeuIs^2cpGt|£
letouc,demettix%iniKtuc.r^eilabli'r,o.(ler6cde(litueraudit;^^
Cimetière;
i'
LIVRE TROISIESME. 961
Cimetière, perfonnes & foiFoyeiirs pour faire les foires, oc
enterrer les corps qui audit Cuiieriere feront enterrez de
toute la parroilîè famt lacques de la Bouchei ic, & des corps
qui duditHollel. Dieu lamte Catherine feront portez pour
eltre enterrez audit Cimetière: foit qu'iceux corps ioicnc
apportez du Chaftelet de Paris ou dudicl Hoftel Dieu, ou
autrement: ôcdeprendre&auoirlesproufits&remolumcts
par leurs Clers Ôctoiroyeurs des foiFoyages de tous les corps
qui y feront apportez & enterrez dcladicleparroifledeS.
lacques de la Boucherie, ôcdudithoftel Dieu fainte Cathe-
rine. EtlefditsMarsiuillers feront tenus &(rardez en faifinc
Se pofTeiîlon feulsSc pour le tout,de mettre, inllitucr bi efta-
blir, ofter&deftituerperfonnes & foiloycurs audit Cime-
tière pour les folles , éc enterrer les corps des perfonn es qui
audit Cimetière ferôt enterrez de ladite paroiile des Samcls
lnnoccnts,&:deprendreôcauoirpareux &: leurs folToyeurs
lesproulics 6c émoluments des folTes & fodoyages de tous
les corps d'icelle parroide. Et quant à tous les corps des per-
fonnes de toutes les autres parroilFes de Paris ou d'ailleurs
qui audit Cimetière feront apportez pour eftre en terreZjCX-
ceptëlescorpsquiy ferontapportezdel'hofbel Dieu, & des
parroilTesde iainâ: Chriftophle 6c faincle Marine de Paris,
aont les fo{royages& proufits appartiennent a ceux de rho-
ftel-Dicude Pans, fi comme leidites parties le confeflent
ou au moins n'en font aucune queftion.-nous difons que \c(~
ditsDoyen ôc Chapitre , 6c 1 efdits maiflre frères ôc fœurs de
THoflcl-Dieu fainâ:eCatherine,pourtant comme à chacun
touche, fercnttenus & gardez en faifine 6c poiTelIion de
meitre,inftitucr&e{l:ablir,ofter6<:de("lituerpericnnes6cfoi-
ibyeurs audit Cimetiere,&: d'auoirôc perceuoir Icsproufîts
& émoluments desfoiïes des corps qui des autres parroilTcs
&:EgiifesdeParisoud'ailleurs(forsdesparrci(res 6c Eglifes
cydeflus récitées) y feront enterrez 6c apportez. Et ainlî
iouyront leidites parties chacune pour tant comme a luy
touche des polTcflions 6c faifine cy dedus cfclairees. Et \ts
trou blés, nouuellctês 6c emp^fchemens, qui ont eftë faits &:
^ mis es polFelTions 6c faifines dellus cfclaireesferont Icuees ^
i oftees, 6c les leuonsôc oftonsauprowlit de chacune partie
' en tantôcpour tantqueicspoireflions6cfailines à elles ad*.
FFFfff
^6l ville de par. j s,
iugces montent ôc peuucnc monter, ëc leuons la main Ju
Roy noilre Sire, qui pour les débats des parties eftoit mife
en la choie contentLeufe au proutit d'iccUes parties, félon
les modifications cy délias elclairees. Et quant aux deniers
quipendantce procez ont eflé leuez&receusdesfollbya-
ges des corpsqui audit Cimetière outefté enterrez durant
ce plaid, Nous difonsôc ordonnons que lefdits deniers fe-.
ront baillez ôcdidribuezaurdicles parties: c'eft à fçauoirà
chacuned'icelles tellepartie ôiportion commeà ellepoar-
ra appartenir, eu efgard à lapoflèffion ficfaifirnedcschores
conteiKieu(es par nous adiugees aufdides parties comme
deiruse{ldir,parla meilleure manière que faire fe pourra^
parfordonnancedelaCour ou de gens à cecognoiiTants.
Et condamnons lefdides parties cbacun pourautant,com-
meàluy touche, à tenir &:accompIirlesciiofesfu{dicl;es, en
Gompenfantlei defpens faits en ceffce pourfuitedVne partie
6c d'autre & pour caufc. Sauf ÔC reierué aufîites parties ôc
àchacuned'icellcslaqucftiondelaproprieccdetoutcedot
la poiîeirion Scfaifine eft adiugeeàla partie aduerfe parno-
ilrefentence&pardroid. En telmoing de ce,nousauons
fait mettre à ces lettres le feel delà Preuollc de Paris. Ce fuc
fait ôc p^rononcé en iugement l'an 6c le Mardy delTuldic.
Ainfl fiené P. le Règne, ôc feellé en placart de cire vcrde,
tant en lacsderubendefiiverd, qu'en double queue depar-
chemm.
Nonobftant cefte fentence, Bertrand de Rouen, lehan
Magny deBafimonr,&: lehan Ailletti de Moderne, Mar-
guiilcrs de l'Egliie parrochialedes iainâs Innocents ne fe
contentant pas de la part & portion q.ui leur auoiteftëattrù
buée audid Cimetière par ladicle fentence, fuiuanslesan-
ciensreglementsimaispretendans auoir la totalité, en ap-
pellerentàlaCour de Parlement. Laquelle par fon Arreil
ï,372. du 29. lanuicr l'an 1372. confirma ladicle lèntence,&les^
condamnaauxdcfpens. Depuis lesfufdits Doyen &L Cha^
pitre de faind Germain de Lauxerrois 6c les Religieufesde-
i'Holpitalde fainclie Catherine ont iouy paifiblementiuf-
qucs à prefent defditsdroits, faifiae 6c propriété.
Quant à la Chapelle dudit Hofpital dontil prent fon nom
il n'en eft point fait mention auparauant le temps du Pape
LIVRE TROISIESME. 9^3
Honoré 3. parcanteft;àprcrupporer(commei'ay dit; qu'elle
n'efloic ballie auprccedent. Icelle toutefois n'a duré iuf-
quesâprelcnrjmaisaeflérebafticou réparée en l'an i 479. 1470,
en l'honneur de famdc Catherine 6c iaindc Marguerite:
comme appert par les lettres de leanRoulinCardinalJequel
en ladicleanneedonnecentiours de pardon à perpétuité à
tous ceuxquivifiteront ledit Hofpital (Se y feront quelques
biens &: aumofhes, toutefois &: quantcs que ce fera.
Eftà noter que desl'an 1328. il y auoitdesReligieufes au-
dit Hofpital, comme il appertparleslettresde i'Official de
PariscydefTus mentionnées, comme auiîi parla fentcnce du
Preuoft de Pans ( ou félon le terme gênerai il eft appelle
hoftcl Dieu de fainde Catherine pour l'Holpital de iainclc
Cathcrine,(uiuantla refcmblance des mots Latins Hofpitale
é" Hoffitium, ou dcmus ^ lefquels ne différent beaucoup en
fîgnifîcation,bien qu'ils fe prennent ordinairement pour
diuerfcschofes) lefquelles ii comportèrent fi bien en leur
charge, qu'à la fin il n'y eut plus ny maiftre ny frères , com-
me il appertpar les lettres fuîdidcs de Jean Roulin Cardinal
mais feulement des filles, comme encores dcprefentj^à la
vérité plus propres pour exercer l'holpitalité, que non pas
des hommes.
L'an iyi(3. Monfieur Maiflre LouysSeguicr Confeiller
au Parlement , donna à i'Hofpital de faincbe Catherine la
femme de cinq cens liurcs pourayderà la maçonnerie en-
commenceeà faire en la Chapelle dudit Hofpital^Scpour
employer en rente afin que lesObitspar luy ordonnes en
ladite chapelle,fu{Ient célébrez 2v dits à perpétuité.
Aux comptesdudithofpital de ladite anneecnladefpen-
ce, chapitre de Maçonnerie & réparations, efi: employé le
balHment de ladide Chapelle, & monte ledit chapitre la
fomme de neuf cens cinquante êcvne hure quatre fois fix
deniers parifis.
En l'an 1519. ily auoitvne grande & célèbre Confrairie
faind Nicolas audit hofpitaljComme il apparoift par les bul-
les du Pape Clément 7. données en Auignon aux Nones
d'Auril le <S. de fon pontificat, feellees en plomb fur lacs de
foye rouge ôciaune.
F F Ff ff ij
^64 VILLE DE PARIS,
Le Dimanche d'après l'Afcention lefdides Religicufes
folemnilencl'inuention de iàinde Carherine, ainfi que le
iour mefaiedeladiceiaincle. Mais de dédicace ils n'en ont
point, pource que leur féconde Cliap elle n'a eftë dcdiee
comme la première.
Bre^ion & fondation de l'Hofpital de Ufainote Trinité
en la me fat nef Denys,
T E fonds déterre derHofpital delà Trinité à Paris rue S.
V, -'-^Dcny s eftoitanciennement de deux arpens en vnc pièce»
,3 tenant à la fontaine la Royne, hors Paris, pour eftrc lors la
M porte d'icelle ville au lieu que nous appelions main tenant la
porte aux paintres. Et eftoient lefdids deux arpens mou-
uans&: tenus à cens du Prieuré Conuent de faind Lazare
lez Paris.
Ï102. ^^ ^'^^ 1101. il y eutdeuxnobles hommes ,rvn nomme
VvelIemEfcuacol,quieftvnnomd'Allemand,&: vaut au-
tant Vvellem que Guillaume, en noftre langue Fran^oife.Ec
leap delà Paflee, frères charnels de mère lèulement. Les-
quels voyans queplufieurspauurespellerin!? ,pûur eftrear-
riueztard, ncpouuoiententreren la ville, &: eftoient con-
traints coucher fur la terre, achetèrent lefJits deux arpens
déterre. Et pourles tenir en franc alleu, payèrent aufdids
Prieur & Conuent de iainct Lazare, la fomme de quarante
liures parifîs. Cela acquitté ils commencerentày baftir vn
Hofpital,&encreautreschoresvne fort belle grande falle,
haute du rez de la chauiîee de trois ou quatre toifes , afin de
la rendre moins humide,pourcoucherlerdirs panures.
uio. Et en Tan iiio. lefdits Efcuacol&de la Pa(lee,cognoif-
fant que ladite hofpitalirë ne pouuoitfubfifter fans quelque
Chapelle, pouryeilreadminiftré le feruice diuinpour lef-
dits pellerins,auroicnt obtenu de l'Euefque de Pans lettres^
afin défaire conRruirevne Chapelle furladitepiece de ter-
re, Scicelle baftie,ils firent venir trois Religieux deTAbbaye.
d'Hermieres de l'ordre de Premonll:rë,atiife en Brie. Ala
charge qu'ils y celebreroicntpar chacun iour la MefIë,Ma-
tinesàtrois leçons, Vefpres &: Compile. Ce qui feft touf-
iours continué. Et pour loger lefdids Religieux ils firenc
LIVRE TROISIESME. ^6^
conftruirevne maifon manable. Lerefte des deux arpens
futbaillcàbaftirfLir lesruesdeS. Denys &c deDarnetal^re-
feruans cens &: rentes fur les parciculiers au proutit dudicl:
Hofpiral.
Cet ordre fut continue charicablemenc vnc bonne efpacc
de temps,iu(quesàce que l'Abbé dudit Hermicres v mit
d'autres Religieux, plus enclins à leur proufic particulier,
qu'à la charité, tant (piricuelic que corporelle : Lefqucls
voyants que lesfondateurs duditHofpital ,enrcmbie tous
leurs parents eftoienr décédez /lis auroient peu àpeu delaif-
icleminiftere de ladite iiolpitalité. Et pour l'occupation
delabelle grandefalle, qui eivde ii. toiic ôc dcmy de long,
^fixcoifes de large, fondée fur grandes arcades fermées à
croixdoiîîeres, le toutdepierrede taille: Ils auroient icelle
baillée à louage à genslaiz, qui fe difoienc Maiftres de U
Confrairte de la Pnfion de riofire Seigneur lefm chnjl , pour y
faire ioucrparperfonnagesaux iours defefles quelques hi-
iloireSjtatdc ladite paiîionqu'autresconcernâs le Chriftia-
nifnie. Ce qui auroic continué quelque temps : Mais après
ccschofes de fain(51;eré,leidits maiftres de ladite confrairic
y auroient fait iouer autres hiftoires profanes,qui depuis fu-
rent nommez Les leux des poix pillez. Aufquelsieux alliltoicc ,,
perfonnes de diucrfe qualité :ôc la plulparc gensmecbani- ,,
ques, quifouuentdelaiiToient le diuin feruice,pour venir
Reprendre leur récréation audit myilere.
En l'an 1544. lesPreuoft des Marchans & Efcheuins de 1544,
la ville, par l'aduis de la Cour de Parlcmen t, ôc fuiuant la vo^
lontéduRoyFrançoisprcmier,poureuiterrinconuenienc
des maladies concagieufcs,infticuerent la police générale }■>
des pauures de la ville & fatxbourgs. Entre lefquels il fe jj
trouuavne grande multitude d'enfans de bas âge, lefquels
pour rimpuiffancedeleuripere&mercn'eftoient inftruits
en la Religion Catholique, ny mis en meftier. De façon
qu'eftans paruenus a l'aagCjils deuenoient cagnardiers^
coupeurs de bourfes.
Pouràquoyobuier^en l'an 154^. aumoisdelanuier, fut ^54^
ordonné par la Cour de parlement, que les enfans malles
dcfdits pauures, eftans au deilus de l'aagc de fcpt ans/eroicc
fegregez d'auec leurfdics pères 6c mercs ,& mis a vn lieu à
FFFfff iij
^C6 VILLE DE PARIS,
part, pour y eflre nourris, logez ôcenfeignez en ladide reli-
gion Chrellienne. Ec quancauxaucres cnfans au dellbubs
delcptans, 6c les filles pareillement, ils demeureroicnt en»
coresloubs la charge de leurfdits pères 2c mercs, iufqucsa
cecjueautrcmency euceftepourueu. Ec quant à ceux qui
ont perdu père & merc, ils (croient misa rHofpitalduS.
Elpric^adis en la place de Greue,en Li manière accoutumée.
PourlaquellechoièefFeâueron dreira certainsarticlesjqui
furenthomoIoguezparladiceCour, lepenukiefmc luillec
1547. Ecfucaduifé, qu'encoure laditeviUeiIn'yauoic lieu
■^^^' plus commode pourloger les enfans, qui auoient père 5c
merc,quci'HofpitaldelaTrinicc.
Le 6. iourd'Aouftenfuiuant furent déléguez cinq bons
Bourgeoisdeladicevillepourregir ledicHoipital , au lieu
des crois Religieux qui y eRoient ; parce qu'ils ne fe vou-
ioicntempercherà la conduite defdics panures enfans. Et
furent nommez , Maiftre lean le Coc , Cure de S. Euftache,
M. Guillaumcde l'Arche, Greffier du Baillage deMeaux,
loachin Rolland,NicolasMaheu,&: leanlc VaiTeur, mar-
chand de ladite ville.
Et le 20. iour de Décembre audit an lefdits déléguez
commencerentà faire coucher Icfdits enfans mafles dedans
iadite grande falle. Etfutpareuxpourueude feruiteursôc
feruances. Pourleregardduferuicediuin&inftrudiondes
àcs cnfans,fut enioinâis auidits Religieux d'y vaquer.
Furencauffi ordonnez viures aux enfans pour ledifnerôC
fouper feulement : parce qu'il n'y au oit moyen de leur faire
faireplusdedeux repasieiour.-iulques àceque honorable
femme Guillcmectc de l'Arche, veufue de feu lean Brice,en
fonviuant marchanda Bourgeois de paris, &; fœur dudit
M.GuillaumederArchecy deirusmentionné,parfon tefta-
mencpalTddeuant le ClerôcHinl'clin Notaires le 6. Feurier
X546.a donné deux muids de bled de rcnte,prins par chacun
an furvnefiennefermeafîîfc au village de S. Sapplez(quieft
faind Supplice) prcsMcaux , pourlededeuner defdits en-
fans.
Et fon frère Guillaume de l'ArcIve par fon teftamcntSc
Codicilcdujo. iour de Mars r^Si. a fon dé deux MelTes baf-
fes ,quifedoiucnc dire en l'Hofpital de la Trinité par cha-
LIVRE TROISIESME. 967
cunan. L'vne le 30. iour de Nouembre pour /à première
fl femme leanncBouîlard, qui decedaàmeimeiour.Ecrautre
' leiS.d'AuriljpourfafecôdefcmmeBarbc dcNogcnteJ,qui
trefoairaaudiciour.Et touslesenfansfilst^-fîllesdciaTnnité
qui yalTifteront doiuenc auoir chacun vn paflé de cinq de-
niers tour. LeM. vnpafté de trois ibis ôc vne quarte de bon
vin. Et la Maiilreirevn paftédei. fois^ vne quarte devin.
f,i Cequiiepratiqueiufquesàhuy parlesparens duditdel'Ar-
che,en attendant qu'il y ait rente conftituee de l'argent laif-
fépourccftefFecl:.
Ces cnfansfontveftus de robes bleues & coifFczdc petits
bonnets de la meime couleur, 6c font nourris &: enleignez
en ceftHûlpical, iufquesàce qu'ils ayent attaintl'aage de
difcretion.Et lors on les oblige pour apprentifs à des pan-
ures compagnons dediuersmelliers ( car il n'y en a quVn
dechacunj quiviennent gagnerleur franchifeà demeurer
quelques années en de petites maifons balHestout à l'en-
tourd'vnc grande Cour pour ce (ujecl eni'enclosdu mefme
Hofpital : lequel fut eflargi par le Roy Henry iecond d'vn
(Corps d'Hodel où les confrères de la paifionanoientcou-
ilumcdeiouerleurs moralitezôc farces.
La Chapelle de ceft Hofpital fut encore rebaftie en l'an
i598.&r acouftéplusde douze censefcus^: non compris le
lambrisquireuientà cinq ccnsefcuSjfoUtiAis par Monfieur
kprefidentlHuyllier , &:M. Claude de Soûles gouuerneur
desenfansduditHofpital. Maisquantaudicbaftiment, il a
cfté faitdes deniers delà maifon bc des bienfacteurs , èi fpe-
cialement de Monficur Nicolas Secrétaire du Roy. Les
MaiftresTailleursd'habitsontdonnécentefcusràlacharge
de leur odroycrlc maiftre Autel pour faire dire les Meiîès
&lediuinferuicedeleur confrairie.
Au derrière d'icelle Chapelle, il yavn grand Cimetière,,
oùeft vne grande folTeen forme de carrière defcouuerte:
dedans laquelle toutes les nuicbs on enterre les malades de
lacontagion décédez en l'Hoftcl-Dieu de nofbrc ville , que
Tony traii^e dans vn charriot couuert d'vn voile noir : le-
quel vn pteftre fuit reueftu d'vn furplis £c d'vne eftoie^
Voyez ce que i'en aydkcydeuanu
9^8 VILLE DE PARIS,
De l'Hofpitaldes quinz^e- vingts aueuglcs de Paris,
LE Seigneur lean de lonuille au chapitre 8j. de la Chro-
nicque du Roy S . Loys ( lequel il a toufiours luiuy en fcs
guerres de la terre (àincle ,ôc ailleurs , par l'efpace de 22. ans,
comme efcric Aubert de Mire ) rapportant pluiieurs defes
fondations, dit, qu'ilafondé àPansla maiion des quinze
vingts aueugles. Frère GuillaumedeNangis, Religieux de
• iaindDenys en France/on contemporain, en la vie dudic
glorieux Roy,chapitre 49. n'en dit pas dauantage. Robert
Gaguin,ôcPaul^mile,lesiuiuent en cefteopinion/ans fai-
re mention des trois cents,oùquinze-vingts Cheualiers pcr?
fîdementaueuglezparlesSarrazins , ^ les premiers intro^
duicls en la fufdite mai Ton . A quoy refpond François Bclle-
foreftjtome premier de Tes grandesAnnales, liure4. chap.
I j . en ces termes. J^anta l'HtJloire des trois cents Gentils-hom-
mes laijjez^pûurhofiageyqiion dit que les&gyptiensfrent aueugles^
dr quen telequifageles renuoyerent au Roy, ayat touché les deniers,
bien que nos Htjloriens nen aient rien : fiefl-ce quilUfaut tenir
p onr véritable ^eu efgnrdà, la fondation de l'Hofpttaldefdits quinZjC
vingts yque pour eux le Roy fit baflir depuis a Paris.
Etiele croy ajnfî, encoresqueien'aye veu les premières
lettres de fondatipn. Car les fécondes queierapporteraycy
après, dattees dei'anii^c). (quin'eflquVnan deuantlede-
cezde ce bon Roy )font mention de trois cens aueugles, le-
quel nombre il neveutiamais eftre diminué , ficut(inquit)
ali^ ordinauimus , comme ^AY cy cieuantnousauons ordon-
né : nous renuoyans par ces motsà la teneur des premières
lettres de ladite fondation.
Sainâ: Loys a choyfî & efleu pour patron de fonEglife des
quinze-vingts, faind Remy, pour deux raifons. Première-
ment pour ce que Tes père 6c mere^milius èc Cilinia,eftans
vieilséci]:enles,Montanusmoinereclus&:aueugle,afl]duen
prières, ieufnes éveilles, leurpredit qu'ils auroientvn en-j
£ant,qui (croie appelle Remy,pre(àge de là future charge enj
VEgliieivfJicut remo dHCiturni:ni5 adportum quietis (^Jecuritatis:] \
Ita Ecclefiamfibi crcdendam^^interflucHuagos mundi re^urm ejfet]
anfra^w, Affin que comme le battelier coiiduic'l fon bat-f 1
teau: j
LIVRE TROISIESME. 9^^
«au au port de repos &:d'afreurance par rauiron, dit en La-
tin i^t^^^rauHi S.Rcmyconduiroitl'Eglireauporcde lalut,
encre tant de flots & cempeftes de ce monde, par fa doâ;rme
& fainde vie.Ec Montanus parlantà ladite Qinia , adioufta.
Pour preuuc de ce que ie vous prédits, quand vousaurez re-
lire voftreenfant,lauezmoy les y eux du laid de voftremaru^
melle, &:iereceuray laveuëjCommeiladuinc.
SecondementS. Loysauoitgrandedeuotion àS. Remy,
remémorant qu'il auoitinliruid à la foy êcbaptiié cegrand ^
Roy Clouis,& à fon exemple vne infinité de ^cuipls , procftl
aha^fopagantfmo .
l'adioufteray que(comme efcritSurius en la vie du Roy S.
"Lo^s^to .1 Je/àrMis^die is . I anua. ) il illumina vn aucuglepof-
déduDiable,quiluy demandoitraumofnc : Btqtit triplex
prjifiititr€-,ncdturn^nampâuit egenum j muncrautt vifu ucatum^
Cr reddidït libertdtt captiuiim.
Voylacommentcebon Roy atoufiours eflëpropicc aux
aueugles.SonHofpital de Paris fuccommcnce en l'an I2î'4. '^J4'
dans vn grand bois,prochc de paris.
Ledit Roy n'auoit encoreacheué de baflirledit Hofpital
des quinze- vingts aueugles, quand il enuoya à Rome, pour
obtenirdespardons du Pape Alexandre quatriefme, pour
tousccuxlefqueispenitens 6cconfezvirirerontccfleEglirc
leiourdcla tranflationS.Hemy , ArchcuefquedeRheims,
qui eft le premier Odobre. Laquelle chofeluy fut accordée,
non feulem.ent pour ledit iour, mais aufli pour trois mois
immédiatement fuiuans. Comme appertpar la teneur de la
Bulle qui s'enfuit.
Alexander Epifcopusferuus fèruorum Bei Charifimo in Chrifio
flio Lîidouico Régi Francix llluftri Salute?72 & Apofiolicam hene-
diciioneni. Licet Isde cuius munerenjenitj 'vtfibi àfdclihtés fuis
digne ac Lia-dahiliter feruiatur ^ de ahundantia pietatis /it.î y qu£
weritafupplicum excedit(jr vota y henefcruientibus multo maio-
YaretYtbuatqudfn valeant promereri :Nthilominus tamen dejide-
rantcs reddere Domino popufum Acceptdbilem , fidèles ci us ndcom-
pUcendum ciy cjunjîquihufdam ille5Huis nMineribus , indulgentes
fcilicct (^ remifionibus ïnuitamus : 'vt exin-de rcddantur dimnjt
gratis aptiores. Cum igitur (ficutex parte tua fuit propofitum co-
r^vn nobts ) tu quandam domum adepus c.uorum Parijienjium , &
GGGggg
970 ^ VILLE DE PARIS,
tn ea Ecc/ejîam in honore fancH Remtgtj de nom di^xerù conjfmefu
dits : Nos cufientcs vt Ecclefta ip/a congruis hononbus jreqHetetury
omnibus njer} pœnitentihiis d" confejsis, qi*i die tran/Iationù dici't
fdnBi, &pertres wenfes immédiate fccjuetes adEcdefiam vc/lram
acccjfcrint annuatim , vntim annum de omnipotente Dei miferi-
cordta , ç^ beatorum Fetri & Pault Apoflolorum eius auçfontatc
1260 <^onfJi^ de iniunctajibi pœnttentia mifericordtterreUxamus.
Vatum AnagniA, 10. Cal. Augufii ^ pontificat ii^ noftri annofexto.
\t6i. Le pape vrbain 4. l'an enfuiuanta confirmé la rufdite bul-
le :Adioufl:ant reulement quarante iours à ceux qui iront
faire prières Icdiciour de la Tranfl.ation,& autant à ceux qui
y doncnt de leurs biens. Datum Viterbtj 11 . Cal. Becemb.pon-
, â r^/V^f/^/ eius annc primo .
^' Le Pape Clément 4. a confirmé lefdiftcs Indulgences^
Periijit 9. Cal. Ociob. Pontificatus fui anno primo, id eft Cbrifti
1265.
Les bulles cydefifus mentionnées Vautres remblables,deC
quelles Icplomb pend en lacs ou cordons deioye,l'appcllec
BulUgratiofx, &C celles qui font cum chordulis canaheis , BiilU
fulmtnofi feu fulmtnandx, pour eftre notifiée à tous ceux qui
y pourroiencpretendre interefl:. comme ia rubfequence du
mclmePape Clément 4. cftauec cordonsdechanure: d'au-
tant qs'ii veucque les députez dequinze vingts aucugles de
Pans puiiFencaller par toutcla France, pour recueillir ôcre-
ceuoir lesaumolhes des gens de bien 6wfide!es Catholiques^
mandant à tous les Prélats & perfonnes conftituees en di-
gnité Ecciefiaftiquc^de leur aider Redonner main forte con-
tre ceux qui malicieufemcnt ou par enuie dubiend'autruy,
voudroientempefcherlerdidescharitez & aumofnes. En-
fuit la teneur delà Bulle.
Cltmens Epifcoptii ferutaferuorum Dei^Venerabilibusfratribus^
Archiepifiopis & Epifcopls , & dîU6lis filtis Abbatibus , Trioribtt^^
Decanis y Archidiacôfiis & attis Ecclefmjîicis Prxlatis per regnum
Francixconjlitutisy adqaos litent ifijipcruenerint falittem cr Apo-
■ Jîoltcam benediclionem. Cire a opéra pietatis njos non credimm mue-'
nire difficile s y ad qnx îcnemns ^er nos ipfos vtrosfubditos inuitarc^
Lie et iUitfdebeatis omnibni bcnignitatis nojlrx gratia exhibere^O*
in pio eoru-m propojjto adiuuareiChrijrianijî . tamen in chrifto filio-
nofiro LudQiiiC9ill!ifi,Rcgi FrancifitUn honorem B.Rcmig^Hof-
LIVRE TROISIESME. 971
titalem domu ad (nfientutiônem ucçrur/j paupcrum ParijÎM de no-
ue <onftrnxit) tenrmini aTyiplionm fr^afiare ftiuorem , quanta pet
hofpitalttatis opcra qu.îtn domocxcrccfjtffr eadcm ^ diiii,i*nn cr
ApoftoUci fedis gratiampott ritispknius ohîinere, Moncmus i'^i .
turvmuerjîtafcmvefir/iffi^C^ hortamur attente per JpoftoUca. 'vo-
his/cripta prxcipiend» ryiandiirites , quatmifé pr^dtcfa'm domiimpro
reucrentia eiféjâ^mfidis & nojlra ccmmendiitam hahcntes^nuncfj
que domr^i fm/dem^cum pr(> acquirendis afidelibui de^mofynis ad
preces vefiras accejfcrintjcmferatis conjïlium dr imamcn. Et 'vos
JirtguU Anhicpijcûpi & Epijcopi IttertU veflras conuocatorioffaus-
rMfs hçnigmui abfque âiffiultatc aiù]ua comedatis ei/dem
mandatum ndftrum taltter mpletimiquod ex hfic prêter diuin* re^ ^^^î'
tributtoms gratiam, eosmhtsde Ecdefiisvijîris fûrtiui obligetis.
Dattfm Perufeiyi2. Çd. Octoh, VontiJiçatt44 mjlri anno primo.
Depuis ce temps Je Roy S. Loysdonna d accroiiremeuc
auxquinze-vingts aueugles de Paris trenceliures parias de
rente annuelle ôc perpccuellepourconuertir cnpotac^cslc
longderannec,&ècautresordonnances contenues en let-
tres qui cnfuiuent.
Ludouicm Dàgratia^ TrancsYHm Kex. NotNmfacimm vniuer'
fit tampTJifennhns quamfHtuns , quodnos dimm amoris intuitUy c'eft iouys
^pYO faluti animA noflr^ ac mdit4 recordAtioms Régis L ndouici, v r II
genitoris mftn^Kegmd BUnchd^gemtricis nofir.t,ç^ali6rum ântc
cejjerftm riofinrum^cGngYegntiompnHperttm c^corum Fari/îus , ad
cpHspctagfjeorHmdemdfdimusc^cûncejSimiis trigirita hhras Pa^
rifienfe.^ annui reddttusyhahcndas &pçrctpicndas ah eîfdem in per-
fetuumpactJiàé'qmctepcrmariHmThefaHrar^noftrt apudrem- ^a^J-o/au'^
plum VartJtHSt<i»msjhgKlis tewnnisfabmtatts .V ideltcet m fifio Tcmoic/
Afienfionis VQtnm^jdeum librAfpanJknJes , infejh ommumjan-
itorHmJcccm libras. Et infefiopHrtJjC4tt<^ms Beat^ Marine ^'irp-i-
nis^decem libY44paYifienfes ; Vokmts prdapientes & mandantes,
qH9d quicumqmTheJaHYAYiHs Hofterpro tempore frerit , vcl ihire^
dis tiùftYt Régis Ermcorum , dièas ttiginta hbr^^ Eart/ienfespr^-
diCfis tcrminis ( vt dî^um ej})perfoluAt et/dem. Jnfiper vQlnmuf
C^ mundamm^qmdin domo & cengregattoue dicforn çmcorum nu -
mrus tYccentcrtim paupertim {proHt ali44 çYdiriAHimsis ) perpétue Nombre
'*'Il| tfhJerHçtuY:^ <^uodab elumû/jnaric nofiro vel h4re4is n6jîn prs>- J^^^f " ^^ "
y^ di^i ( qHetn ekmîofynuriHm (ta -vifitandam loeo tîoflri dicîam do- c*c^c ' "
: (\ fmimconftitHirnw) qumdocunniuc dç dicio numéro aliquis deftie^
5)72 VILLE DE PARIS,
rit^filfpltiJtnr. J^odvt ratum ô'fiabile permanent infuturumt
pYsfentthus Utefis nosfrum fecimus apponifigillnm . A5lum apud
îl^p. Melodunum , AnnoBoinmi millefimo ^ducenteJimofexAgefimo no-
no.Menfe MnrtîO.
Ces lettres font feellees du grand feelde cire verde,rur lacs
de foveverdeôc rouge.
Monficur Chopin [Itb. 2. MonasHcijtitulo frimoj articulo2Î.
£)^.2/7.)rapportelaBuIleduPapeIcan22,. (alias 2^.) dattee
deTan 1412,- ficdefon fîegele 2. Ic6. desIdesdeNouembre,
odroyeeàrEglifc&hbfpitaldes quinze-vingts aueuglesde
paris par laqueile il exempte cefte maifon de la fubjetion de
l'Euefique de Paris, 6cla lubmetàla lurifdidion, punition 6^
corredion du grand aumofnier du Roy , s'il efl: promeu aux
ordres lacrez: autrement au premier Chapellaindefa Cha-
pelie,oiicntr'autres font ces mots.
Nos dile^oYumfhorum Magifî-n à* jpauperum ucortim Hofp't^
talis Jiue domus Dei,domtfs .^iftdeitigfnticxconu^m nuncufati feti
^' r Tlnti^' ^f^fiCf^P^f^^olimper Beatum LudûHtcum Francorumrcgem Parijià
^wtrecentos fundatï fiue fundMXyfuppUcationibus inclinati^(^ eorum inopÂ.
wnpamt^ 4^ cicitati fto comp Attente s affe^u^ ne ipfi pattperes a iudicihHs ec-
, defîafticismolefientttr ^ eofdem magifirum & pauf ères , qui nunc
funt^ & pro tempère futims pcrpetms temporihus erunt , acpr^di-
Bam domumfiue Hofpitalc^ cum Jingnlis m cm bris , rébus & bonà
€orumy qux inprjifentiarum rationabiliterpojsident, & tnfutuYHjn
iiifiis tttuUs pûtertintuidipifcij & eorum CapciUm ,cnm CapelUnis
df Clericis^Jororibus, nliifj.^ quibufcumque perfonis pauperihus (^
tnjîrmis degenttbus in ei(dem,prxfentibus &futtiris,4b omni iurif-
diCîioney dominio éfpotefiate Venerabilis fratris noftri Epifcopt^ & ■
dik^t fil^ Archidiacom Partfienjis au£toritate Apoftolica prorfus
ey:imimus^& perpétua liber anms ^d^c. Fœlicis recordatioms In*
nocentij Fap£ tert^ prjidecejforis nofiri circa exemptas édita , qud
■incipit 5 Volent es , acalfs quibufcumque Conflitutionibus & ordi'
nationtbus Apoftolicis contrariis non obfiantibus. Nos enim qua^
fcumque excommumcationis ^ fufpenfionis d" interdicîi , ac alias \
fententias (^ quofmmquc proceffus , quasé'quos contra tenorem éf
formam exc?nptionis nofitiS, huiufmodi promulgari & haberi conti-
Tcrit. irritos decernimus & mânes. Et nihilominus volentes , eof-
don Magifirum ô'pauperes > Capellanos , Clericos O" p(^rfonas prdr
fdtiUampUoris dono gratia^rjiuemrc , volumus & cadcm auctorf.
LIVRE TROISIESME. ' ^75
tâtefYJtfentium tenorc decernimus ^eorumdem Magijîrî ,^auj)€rum^
Capellanorum, Clericortim d^ptr/hriarum in e.idem domo pro tem-
pore degenttum^ ô'prxfat^ domus lurifdiBionem., punit ionem^cor-
reciiontmjCondemnationent ér expeditionem^prout cafuum dr tem-
torum necefitas pofluUbtt , ad diUcîum filium eUemojynarium
RegtsFrancoTHm Ulufirispro tempore exijlentts etiampro tempore
exijlcntem { dummodo Jit tn aliquo fAcrorum ordmtim conjlitutus)
alioquin ad primum CapelUnum pYxdi6iji CapelU in perpetuum
pertinere^&c. DatumRomdj apud fan^ttm Petr/tm j6. idus 141 2.,
NoHcmb, Anm 2. Fonîific&tus Kojlri.
Reliques de l'Eglife des ^uinz^c-vingts aueugles
de Parts.
En l'an 1(308. la ChaiTe deTEglife des quinze-vingts aueu-
gles de paris fut ouuerce, pour iafaire racommoder parvn
Orfcvrc,6c dans icelle on trouuavn ancien inucncairedes
Reliques qui y font cnclofes. Duquel enfuitla copie.
Du bois de la vraye Croix.
Deux colles, dontl'vneefl de fainde Oliue, ôc l'autre d«
iainde Catherine du mont de Sinay.
VnolTementdeMonfieurfaindEIoy.
Du fuairc de Madame iaincle Anne.
Delapierredu montd'Oliuet.
DesoiTemencs deS. Lconard&deS. Georee.
Des oflcments de S.Eiliennemartyr,6c de S.Lambert,
Delapierre,oùla CroixdenoflreSeigneurfutfichee.
.Vn olTementdudoigtde faindleSabithe.
Du tell: de S. Eftienne, de S. Blaire,ôc de S.Mathieu Apoftre.
Du Sepulchre de noilre Seigneur.
VnedentdeMonfieurS. Pierre Apoftre-
De la Croix de faind André.
Des ofTements de S. Ican^de S. paul,de S.Martin,&: defàind
Hilaire.
Du chef & du bras de S. Nicolas.
Du chef delkinctc Chriftine.
DesoflementsdeS. Laurent.
4: DesRameauxdu montd'Oliuet.
Du figuier d'^gy'pte,oii laVierge Marie repaufà.
De la pierre du mont de Caluaire, où noftre Scigneura eAé
crucifié. GGGggg iij
' 5,74 * VILLE DE P A RI S.
Desorfemcntsde faind Eleuchere: de fain^ Chriflophie,
ÔC de fainde Barbe,
De la ceinture de fain et Thomas.
Delà manne du tombeau de faind lean l'Euangclifte.
Piuficurs oiremcntsdefaindColme oc faind Damisfl.
LadidechaiTeauoir efré baillée à reparer à Blaife Pariant,
maiftrcorfeure. Lcquellaxcndic racouflree le dernier iouc
d'Odobre audit an i5o8. moyennant quatre vingts liures
tournois qu'il en rcceur.
Auant que de finir ce traidé des Quinze vingts pour illu-
^ ^' * flration de ce que delïïiSji'adioufleray icy ce qu'en dit Mon-
fieurBoutcrays, en Ton liurc intitulé LutetU.
Capn oculis trecentî habitant^ quïhus otia fcctt
Jndtges ille ohtjt qui Rex, C^nhaginïs Ajfrz
In cuftris^ RegtsJignAnthos lilta alumnos^
Infita, ahenajïnu vefiis , perfirata 'vias^
Ancipites^ etiam, vifus quibus ardua vis efi,
Ante dicm { atra die s nam luce carentibus illis
Ctnthius &jrufirAforor hif^j argent ea fulget)
AdfacrasproperantjedeSjper vota frecej^
Ara merentur ibiy paruum apietate tributum :
Scipio damna illis réparât dux, lucis adempt^^
Manè ruunt portis^ hi necfax aurea mundi
rhâfphare, te expectant rofeos hyper ionis ortus^
Injla r eis oculi b a eu lus vefiigia fi r m an s y
^H^o duce:, longa vrbis diuertia rnultapererrant.
In quibus erraret, cent en i luminis Argus ;
Hofpitioquxcaufalocum^numerc^carentiim
Luce dédit ^probathtHoriét viuacior annis
Certafdes ^feptennafuperNili oflia & vrbes
t^/fs Syri & palmisjrsndofa tenebat iduna,
ChrifficûLis tercc-ntumequites, damnauerat atra
No fie tyrannus atrox^ terebrato lumine cunctisj
Bac clade ajfeBis^pietas diui hofpita Régis,
Tcjl longa extlia , d^ Pharijiuga dura tyrannie
Indulfitfacros cnm menja d^ vejle pénates^
Vitt inopis lucîf^ ingens fo lame n ad^mptx.
LIVRE T R O I S I E S M E, 5175
De la mai/on^ df Hôpital des Haudriettes.
T 'Hofpital des ReIigicufescliiflesHaudrietcesàPans,a pris
-*^fonnom comme loneftime, d'EftieneHauIdry i'vndes
Officiers du Roy S. Louys qui le fonda du temps Scregne
de fon maiftrc ; ou bien le fit reballir 6c donna à de pauures
femmesveufues, qui firent vœu de chafteté & profeilion
Religieufe. Car finous voulonscroire Pierre du Pont, ce
monaflere efloit balli auant le règne du fécond Chreilien
denos Roys, comme il letefmoigne à ce qu'il dit, Que
Sainde Geneuiefuc y mourut, 6c que des filles reîigieules y
demouroient.
Frère Claude de la Roue autheur ou corredeur de la lé-
gende des fainds { vulgb aureajim Lc?nbardka dicLt) chapitre
134. traidant dcfaindeGeneuictuefait mention dVn dcf-
bordement de lariuierc de Seine, qui fut 11 grande qu'elle
s'eftcndit iuiques à la moitié Je lamaifon&Chapelle qui cil
audcfrouzdel'EglilcLind Ican BaptiIle,où auoit demeu-
ré &: finy 'it^ iours, lainde Gcneuiefue. De laquelle pour
antiquité & deuotion on gardoit fonlitou cliaalis,quine
futaucunementataint des eaux. Cum[înqnit) flumen Se^ua--
ft^ vitra modiim ihtnmcfcerct Q-' ad Capellam virginum ^ qnam
j>rûpe Ecclcfiamfancfi loannis Baptijl^ Gcnouefa virgo conJîrHxe-
rat^ad 'médium vfque £difictj perttr/geret , lecinlu-s tn quo de ce/Je-
rat , qui ibidem feruahatur^ ah aquis intachis esi inuentm.
CVupy qu'il en foi t ces femmes veufr.es font habillées af-
fez iauuagcmenr,&nefortent querarementaueclceongç
de leurmere. Mangent en communauté:6c durant leurrepas-
repaiiTent aulfi leur efprit de la méditation qu'ils peuuent ti-
rer de la ledure de quelque chapitre de l'efcnture faindrc
qu'vned'cntrecllescftobligcedelire.
Lesftatuts dudit Hofpiral des Haudriettes, furent confir-
mez par AlemanusPreilre Cardinal du tiltredefaindeEu-
icbe, vulgairement nommé de Pife, &: Légat Apoftolique
du faind Siège es Prou inces, Villes, 6c Diocefcs de Rheinis,
Sens, ôc Roiien , par fes lettres donneesà Paris, le dixhui-
diefme des Calendes de May, l'an de rincarnationdeno-
ftrcSeigacurmil quatre cens 6t quatorze: 6c du PontiEcac H^4'
I
«-r^ VILLE DE PARIS,
denoftrcfainaPercIean Papevingtroiriefme^Pan quatrief,
me. DefqueUes lettres telle eft l'intitulation. A nos amees
enlefusChrtft , Us bonnes femmes veufues eft Ans en nombre de
trente deux de U mat [en Dieu ou H oJ}itd&Chaf elle fondée fAt fe»
Eîiienne H Atidry oufes fucceffetirs emfres Greus à Parts. Quant
audid ilacut tel en eft le commencement. At* nom du Père &
du F Us & du S. Ffirit. Cy Afressenftiyuent les ordonnances &
cvnlHtuttons de l'HoptAldes bonnes femmes de la Chapelle fondée
en Greue far feu Sire Eftienne Haudry iadis Bourgeois de Paris y
é- lehanne Jafemme: le/quelles ordonnances feu Matslre Pierre
d'Ailly en fonvmant Doreur enTheologie^ & Aumofnterdu Roy
noHre Sire a voulu & mandé eshe gardées far le fdi^es bonnes f m.
mes & e fer if te s en vn tableau au Dortoir d'icelle s, afin que nulle
ne s'cnpuilfe excuferpar ignorance.
Ce qui me faicl croire qu'ils ont elle plufieurs delatamiU
le de Hauldry qui ont fait du bien audid Hofpital. Et mef-
me comme i'ay dit Ton tient que leur premier fondateur
Eiliennc Haudry cftoit feruiteur ou officier du Roy famcl:
Louys : bL ainfi eft efcrit contre le mur de ladide Clia.
pelle en dehors. Parquoy il fcmble que ce ait efté vn au-
tre Hauldry que celuy qui eft nommé erditsftatuts(ouiI
n'eft qualifie que Bourgeois de Paris) lequel pouuoic eftre
ion pcrc ou bien Ton fils.
Or la famille &: le nom de Haudry ou Oudry ( iadisgran-
de Se célèbre à paris ) eftoit venue de la vi lie d'Auxerrc lelon
que tefmoigne Hubertus Sufanneus natif d'Auxerre: lequel
es versqu*ilacompofezenrani545. intitulez. â'fD.Cfm^;//?
Anttftodoren. Ciue&Epiftopo, H. Sufanei Apcftrophe ad Ctues.
Et fetrouuentàla fin delà vie dudit S. Germain imprimée»
paris par Simon ColUnet en ladideanneeiditcesparollcs.
De talij Uto l'ultu, tibigrator alumno, i
Abs te quod noftrxgentis origofiuat :
Hinc Fontana tribus^Fuchera &fe Porciafundunt :
Ex quibus antiqua Hirpepropago me a eft.
Odrietas qu.t Parriftis cognomine dixit
Gens,venit hinc :pater tB & meus indefatus.
Uirack
LIVRE TROISIESME. 977
24îr/tcle deUfaincîe Hssïic^ & fondât ion du Prioréou Hô/pital
Cenucntttel de U Charité Noflre Dami\ dit des Billet t:s^
A Parts en U rué des lardins.
EN l'an 1 1 9 o. 6c du règne de Phiiippcs 4. dit le Bel, le
cinquieime,versiateftedeParqucsvn luif ayant prelté
trente folz parifis à vne panure femme delà parroiireSaint'b
Mederic qui luyauoit baillé Tes habits en gagepourladide
Ibmme. Ladite femmen'ayant moyen de le payer, le fupplia
deluyprefterfes habits feulement pour le iourdePalques
poureftreplushonnefteraentàla bonne fefte. Ccquayanc
entendu le luif, conuintauec cefte malhcureufe: Qu'elle
luy porteroit la faindeHoflie qu'elle receuroiten la parroii-
fcleiour de Pafquesjêc moyennant cela il luy rendroitfes
habits fans exiger d'elle aucun argent. Ce qu'elle ayant cf-
feâ:ué,&: luy ayant liurë rHoflie,il f'acharna fur icelleàla
picquerdccoupsdecanif,&:nonconiêtdeGeauecvncîoud
la tranfperce à coups de marteau , 6c puis fe met à la flageller
d'ertrangc façon. A tous leiquels tourments voyant qu'elle
iettoit du fang en abondance, il la ietta dans lefeu, d'où for-
tantfansnullelefîonellecommençaâ volleterparmy lacha-
bre. Mais ccftimpiereprenc de rechef la faindeHoflie, &
ayât en main vn groscoufteaudecuilines'efForceauec icc-
luydeladecouper& tailler en pièces, mais en vain. Ce que
voyantil attache contre les latrines de fa maifon celle mel-
me hoflie, ôc de toute fa force luy ierte vn coup de lance
qui fît de rechef ouuerture àvn grand ruiffeau de fang de-
Coulant delaplaiecôm.eauparauât. Finalementceluif im-
pie tout forcené l'ayant reprife, d'vne grande rage la ietta
furicufemêt dans vne chaudière d'eau bouillâte,qui ioudam
futtaindcdefang,encores que l'Hoflie facrce n'en fut of-
fenfee. Laquelle tantf en faut, fereleuantmiraculeulèmenc
au defTus delà chaudière, fîtapparoir vifiblcment ce qu'elle
eftoit diuinement &c tranfubflantiellement,c'eflà fçauoir
lecorps de noflreSauueurlefusChrifl crucifié. Cequi ren-
dit ce miferable 6c obfliné fi efpcrdu, que i'e retirant tout
confus, il ne peut feulement fonger à celer 6c couurirfon"
crime.
HHHhhh
97S VILLE D E PARIS,
Or vne femme faifanc femblanc d'aller quérir du feu en
ladicl:emairon,rapporcarHofliequi f'eftoic venue repofer
en fon petit vai iFeau, 6: la bailla au Curé de l'Eglife de famcb
leanen Greue,q.ui la receuc en grande deuocion &reueren-
cCj auquel li&u elle a elle conferueelurquesàprefent.
Quelques Carholiquesaduercisdececy par le fils de ce
Juif, lequel nepenfoit quece crime deut caufer la morcôc
ruine de ion pcre, en aduertirent la iuftice. Et lemiferable
luif eftr^nt conduit en prilon, après laconfeffion du fai6l,fut
condamnéàeflrebruflé vif, félon l'exigence de fon atten-
tat.
Quant à la femme de ce luif ôc Ces enfans^I'Euefque de
pans voyant qu'ils auoient repentance de leurs fautes , leur
donna publiquement le faind baptelme, puis les fignade
l'ondion duiàinclCrefme. AulFi plulieurs autres luifs ex-
citez par l'euidence & authorité d'vn fi grand miracle, fe
conuertirentàlafoy delefuSChrift^&furentbaptifez.
Cefte hiftoire déduite plus amplement, ôctoutau long,
tant en Latin qu'en François, a efté imprimée à Paris chez
Federic Morel en rani(^o4. extraide du MS.qui eftau thre-
ibr de l'Eglife faindlean en Greue, pareil à vn autre qui efl
auxBll!ettes,cequeie dis pour les auoir conférés enfem-
bîe : Où le Ledeur deaotieux pourra auoir contentement
en fon defir.
Voila quant au miracle de lafainde Hoftie: Rede main-
tenant à déduire l'origine du Prioré ou hofpical Conuen»
tuel des Billettes fondé au mefme lieu de lamaifon dudit
luit.
Le pape Boniface huidiefme, par fes Bulles données à
Anagne^ôc dattees du i6. des Calendes d'Aouft, l'an premier
Notez que de (on pontiiicat, quicftoit l'an de noflre Seigneur
r^'!=^'^'^"^addre{îantesârEuefquedeparis,luy mande qu'il permette
fait mcrion àRagnierPlaminge Bourgeois de paris d'édifier vne Cha-
txpzcŒc du pellcàlaplacedelamaifondudit luif, moyennant que le-
kfahiae*^ ditRagnieryfondaft vn Chapellain perpétuel, 6c qu'il ac-
Hofhc. quit la place fiellen'eftoitàluy.
En la troiliefmeleçon qui fe lidaumonaflere des Billettes
leiour de la commémoration dudid miracle de la fainde
Hoflie, qui fe célèbre touslcs ans le Dimanche des odaues-
LIVRE TROISIESME. 5^79
âlePafqiies fonccesmocs. ,^upauteminloco taw immAnefaci-
nus^atratumefi. Rainer lus FUmingusciiiis rarificnfis CapelUm
qtid miraculorum nomine riuncupata efi ^ftiù fumpihus arino Bo-
nn ni ^ milUfimo ducentefano nonagcfime quarto xdificandam cura-
uit: deinde procurante Cutdone de loinmlU fratribus charitatis 1294^
heat£ Marid CathalaunenJIs dioccfis attribuït. Ce qui donne â
cognoiftrequecefclics Religieux y furent introduics incon-
tinent après, fans toutefois y auoir de maifon propre & par-
ticulière. Car en la mcfme lec^on font ces mots. PhiltppM
autetn TrAncorum Rex divins Fukher, domo quadampr^dicid. Ca~
pelU vicina anno domini millejîmo duccntejtmo Konngcfimo nom
auxit.
Orledit Roy Philippes 4. dicl le Bel, par fes lettres àovi^
ncesà Vaucoulcur l'an 1299. aumois de Décembre, donc
s'enfuitlateneur,Ieurfitdon de ladite mailon, aux charges
y contenues.
PhUipptis Deigratia Francerum Rex. Notum facimus vniner-
J/s tam pr.ejentibus qttam futuris quod nos dïutnt cuit us cupientes
d^ affecfu heniuolo profequentes augmemum , quandam dornum
quam hahebamusfitam Farijiusin vico de lardmis in cenjiua loa-
ni s Arrodisoneratam duobus denarijs anno quolibet de fundo terrx
dirto loanni débit ù : & decem folidis augmentati cenfus annui
Thomd dicti Malleclerc debttis : duos tejias tn latitudinc k parte
anteriori. ô" rétro tôt idem, ac nouem te fias cum dimidta in lonç-itu-
dine continentem : contiguam ex vna parte domini Mathdi Brito -
ni s , & ex a H a domini Cuillelmi Bntonis CapelUni in EccleJiA
heati loannis in Grauia, pro redemptione antmarum charijsimi
gcnitoris nojîri^ nofirarum cf charijîim£ confort is nnjlr.ifratrtbm
H o/pitalis Dongiez,ordinis charitatis beatx Alari^epro cultudiui^
ni officq j & ipjorum inhabitat iene^pietatis intuitu,fub prxdiBts
cenfu&O/iere, conferimus , concedimus perpétua & donamuste-
nendamj)abenàam^& perpétua pofidendam, cum omni iure , pro-
frietate & pojfefione , qued & qu.ts inibi habebamus , &habere
quomodolibet poteramm.^ abfque coa6iiûne vendendi.^ & extra ma-
numfuam ponendi , & vllaprxJlAtione fïnancict cuiufque , faluo in
al^siurenojlro ^ & in omnibus alicno. ,^odvt ratum&ftabtle
perfeueret^pr^fcntes littiras Jigilii noftri fccrmus appenfionemu-
niri . Acfitm apud Vallum Colorem anno Domini. millejîmo du- 1299.
ceniejîmo nonaç-eftmo nono, me/?Je Decembri.
HHHhhh ij
9^o VILLE DE PARIS,
Celle donation fut ratihee crois ans après, c'eft à fçauoir
l'an î^^oi. par Icâiî A rrode,en la cenfiue duquel eftoit ladite
maifonjCommeilapparoiil: parles lettres du preuofl: de pa-
ris, donc s'enluic la teneur, aufquellesicn'ay rien voulu châ-
gerderorthographepourreuerence de l'antiquité.
y4 fous ceux qui ces frefc rites lettres verront^ Pierre ii lumiaux
garde de U PreuoHé de Parisjalut. Nous f^ifons à fçauoir que
■pardeuiintnous perfonnellcmet ejl.ihli en iugement Jehan Arrode
i\tinz,né^ Pannetiernofî^re Seigneurie Roy de France. Et afferma,
que Religieux hommes le fnaiftre (^ lesfieres de U Chanté noflre
Dame, auoient, tenaient, d^ pourfùiuoient,ont , tiennent ô'pour"
fuiuent faifiblcment toute admortie dudït nofire Seigneurie Roy,
par/ès lettres pata??s , vne mefon fi comme ellefe comporte o touttes
>' je s appartenances &■ appendanses , en laquelle il a efiant -vne Cha-
>5 pelle y & laquelle eft appellee la mefon des miracles ajsiz,e à Pa ris en
la rue des lardinSyCnlacenfine ô'feignourie de U Bretonnerieds
Paris y que l'en appelle la terreaux Plamens, fi comme ildifoit. La^
quelle mefon de (fus dtcie fi comme elle fe comporte o touttes fes ap-
partenances & appendanees le deuant dit lehan Arrode pour cepre-
fcnt en iugcment par deuant nous de fa bonne v oient é fans nulle
fiaude^defapure & franche libéralité admortit recogneut endroit
luy auoir admortifianche^ quiet e d^ deliure en nom de pur é'perpe»
fuel admortiffernent ^hentablcment des or endroiôlàtoufioursds
luy d* de tous feignours d" efpecialement de Monfieur de Sieure
Cheualitr^ C^de lehannotde Chaillouet aux deuant dits Religieux
a leurs fuccefeurs & a ceux qui. ont ou auront caufe de eux , pour
D ieu^ en nom de pure d* perpétuelle aumofne,dfc. En tefmoin^
de ce nous, a la requefle dudit lehan auons mis en ces prefentes let-
tres le feeldeii Preuofléde Paris. Donné en lande grâce mil trois
i"' 02 . ^^''^'^' ^ deux, le Mccrcdy tour de la fe(le S. lean decoUce. Signé
ïfiienne de Maante.
Douzeansaprcs, c'eflifçaùoirenran I5r4. ce fi:e ratifica-
tion fut confirmée par lean de Seure,feigneur dominant du-
dic fief de la Bretonnerie, par lettres particulières efcrites de
fa main, dont icrapporceray icy la teneur pourilluftracion
de ce que ie dirayà la fin de ce 3. liure,des Fiefs qui font en la
ville &:fauxbourgs de paris.
A tous ceux , qui ces prefentes lettres verront y lehan de Seure
Efuyerfalut. Sachent tous qtte ievtieil iloùc y ratifie ^ confins &-
L I V R E T R O I s I E s M E, 981
accorde ^f dur tant coinme a moy touche^ ou toucher pnet , l'admortif-
férnentque lehan Arrode Bourgeois de F ans a fit d'vnc place afiifi
en la ville de Pans en U rué des lardins , en laquelle le corps de ho-
ftre Seigneur f^t bouilli des Iuifs,& en laquelle cfi édifice vne Egli . ' *
fi ou habitent O' demeurent a pre/ent feruans Dieu^ les fireres de U ''
charité no/lreDame Jaquelle place efi es metcs du fié que ledicl
Bourgeois tient de moy par foy O' hommaigefiet à moy. Et lequel
fié efi nommé le fié de la Bretonnerie qui fiu iadis aux ïlamens.
£tpro?net2j en bonne fiy, &c. F et le Lundy après le Dimanche que \->\a
Ion chante L^etare leru/alcm , l'an 1314,
L'an 1530. le iour faind Grégoire pape , la Chapelle du
Chapitreôc Cioiflrcnouuellemenc baftic, 6: trois aucels en *
l'Eglifedefdits Religieux/urenc bénits ^iconfacrez comme
ilapparoift parles lettres qui enfuiuenr.
N ûucrint vniuerfi quod nos loannes pcrmifiione diuina Drago-
narienfisEpifiopus annoDom.millefimo trccentcfi.trigefimo inficfio ^^-to
beatiGregorij Fap£ m un us benedictionis ô' confiecrationis cutufi-
dam capelU Capituli é" Claufiri,cum confccratione triumaltarium
in EcclejiAreUgioforum virorum Prioris & Conuentus Hofpitalis «
de Charitate Beatd Mari.c domus miraculorum m vico lardinorum „
■Parifîm (uirtute commifiionis nobisfiaôl^e à Reuerendo in Chrifio-
Paire ac Domino y Domino Fulconc eadem permifiione Parifienfi
Epifiopo, Cnius vices nunc gerimus in Ciuitate é" diocefi Parifiïfi)
contulimus de gratiafieciali. In cuius rei îefiimonium fi^gillnm
fjofirum pr.efientibus apponendum duximus, Datum loco ^anno^é^
die fupradiclis.
. L'an mil trois cens quatre vingt deux, lefdits Religieux 1381,
voyans que leur maifon eftoit fort eftroicle ôcangufle en ac-
quirent vne autre de l'autre cofté de la rue. Ce qui futap-
prouuë par Charles6. du nom Roy de France,parres lettres
données à paris auditan, le fécond de fon règne, efquelles
cfl fait mention d u miracle de la faincre Hoflie.
L'Eglife dudit priorë ou hofpital Conuentuel a depuis
eflérebaftieou réparée tout de neuf. Car par lettres don-
nées en l'an 1408. le 13. May , commençant par ces mots,
{ loannes ?niferationediuina Epificoptts Nalfimcnfiis Par. refidens
indcmo Religiofiorum fan^ii Guillclmi de dcTertî': y alijs d? albis
JW^^;/'f//Àr)ilapparoin:ladideEg iicsu: ?re(^éparlay uediec
&confacreeauditan6ciuureurL?'-ncurJe;araiiideTrini-
I-ilïHhhh nj
^U V I L L E D E P A R I s,
CL% delà vierge Marie, 6c de tous les Sainfts & Saincles,auec
odroy deslnditlgencesordinaireSjConcedeesàcellesfolem-
nitez. Ce qu'il declarcauoir fai'C-'feiLîancIapermifrionàluy
donnccparPierred'Orgemont 4. du nom EuefejuedePa-
ris, par les lettres en datte d#Vi'. May audit an, eiquellesauiîi.
efl faite mention exp'reiTe du miracle delalàincte HoftieJ ■
Voila quelle a efté rorigitîcdu Prioré,ou hofpical CÔiieb-
tuel des Bilîettes, lequel Ion tient cftreaind nommé, pourte
qu'en la maifon duluifqui futdefmolic ,ily auoitpour en-
fei'^ne trois ou quatre Billettes pendantes, qui eftvn dimi-
nutif de Billes, fi ce n'cft que l'on voulut deriuercfrïïôiTjdu
mot Latin ^//// ^/^r^, delà cholere 6^ fureur duditluiflt ^ ,
Lefdits Religieux monflrenc tous les ans, le premiei* Di-
manche d'après Pafques.Ie mefmecaniFdontUruidic^le fa-
crée hoftie fut picquée. >J!
En rEi^lifedefdiçles BillettcsàPariSjàiçauoirenlaèm-
pelle de (ainde Anne,eft enterré M. PapinusMairon, Aduo-
tatenParlement,iadisnoftreintimeôcfingulierami.
Sur fa foire,en vne tombe platte, eil graué en lettres capi-
talescequieniuir. ^IlS^ ''-■■'
Fnbirius M^fJonm^Vorcfim yin Sennîté PariJIen^eHuoitHtm\hoc
mlûcoiacet, quemfibtlonge ante ohïtum elegcrat. Becefit
p. lantiar/j M, DC.XI. RequkfcatinfMe. Amen.
Au pillierproche de ladite tombe, efl: vo marbre noir, en-
richi, auquel efl: graué en kttres d'or ce qui fuir.
Malieolo & celte mcifu?n marmorait.
Si fepulchra font di^HS moKtHomm, Papirius Majfonus Anna-
lium fcrtptor m hacdamo qmefcit. De quo dijfortaffe aliqutdyip/è
defemhii: nifiquodolmqui ktc léger it^ illum vidiffe CHpiet.
HocEpitnphïumlo. Mnffonus ^ Ecdefui Baiocenjisin Lugdunenji
2. AnhUidCônus & Cnnonicus ex aktographojratris ponictirauit.
Beata requie fiuatur. \
Outre lequel Epitaphe, pour mémoire de noftreancien-
neamitié, l'ayfait mettre icy fon vray pourtraicl,que m'a
fait ce bien de me communiquer Mon (leur Ton frère Archi-
diacre en l'Eglife de B-iyeux.
LIVRE TROISÏESME.
583
OBIIT DOMINICA INFRA
OCTAvAM EPIPflANl/EVIDVS
lANmRII 1 6n,HORA FERE TERT^A
ANTE AVK CRAM, SACRTS PTE SVMPTfS
ANNO AETATIS ÔT.DEAŒTIS QKdTlVR
MENSIBVS^Er TRIBVS' DIEBVS.
.i4*j JiJOi
é84 V I L L E D E P A R I S,
Fondation de VEgLife & HofpitAl fam6l lacques .lux
Pelenns, rue famciDenys,
LE Roy de France &: de Nauarre Louys X. did Hutin,
iilsdePhilippesleBeljenrandegrace 1315. &: de fonre-
gne le 2. par Tes patentes dumois de luillet données audit aa
au bois deVinccnnes, permit à certains marchans bourgeois
de Paris,confreres Pèlerins de faind lacques en Gallice,d'e-
riger&inftifuervneConfrairie.acr'afTèmbler en la maifon
des aueugles, autrement nommée Les quinze vingts, pour
y taire leurs prieres,celebrerMefres&cdmin feruiccenriiô-
iieurde Dieu & du bien-heureux Apoftre S. lacques.
. Et enrandegracei3i7. plufieursnotables&deuotesper-
fonnes quiauoientfait le voyage de fainct lacques, meuzde
deuotion, délibérèrent entr'eux d'édifier vne Eglife 6c vn
Holfitai cil la grande rue faincTiDenys, près la porte aux
Painpesà Thonneur de Dieu, delà Vierge Marie ,& du be-
noiiÏApoftreMonfieurfainclIacques: pour loger ôc héber-
ger lès Pèlerins paiPants , allans & retournas de leur voyage,
&: d'y fonder quatre Chapeiiains & quatre Clercs pour faire
le feruicediuin, tel qu'il leroitaduifé ôc ordonné. Et en la
fin de ladicle année, icfdits Confrères pèlerins acquirent de
leurs propres deniers le pourpris depuis Thoftei d'Ardoife
danslaruëfaind Dcnys, proche de la rue au Cigheiufques
au coin de la rue de Mauconieil,5c partie d'icdle ruëiufques
aucoindelaruëdeMerderet, tant de longueur quedelar-
geur :pour édifier ladite Eglife, 6c hofpital ^le çloiftre, les
lallei, logis des. b.encficiers&: gensd'Eglile.
CesacquiiitionsayantcftéainfifaicteSjlefdits Confrères
Pèlerins enuoyereiitau faincl Père le Pape lean 22. qui tenoic
fonfiegc pour lors en la ville d'Auignon. Auquel ilsprefen-
terent leur humble requeftepourauoirpermiffion de faire
baftir cç que dit eft>&: y fonder quatre Chapeiiains & quatre
Clercs pour célébrer \ediuinleruice. Ce qu'iilcur fut accor
dé : à la charge de 'leur donner fuffifancrcuenupourles en
tretenir. Et pour cet cffecl ledit faind père addrefia fa bulle
à Monfieur l'Euelquc de Beauuais, & à Maiflre Gcufroy duj:i
PlefiisNotaire de lafainteEglife Romaine: comme le portefi
la bulle.:
LIVRE TROISIESME; 9^5
la bulle donnée à Auignon le i8. ioiir de luillet, (?. année
de Ion pontitîcat.
En exécution de ladite BullejMeffieursrEuefque deBeau.
uais 6c du Pleilîs, ayant attendu en leurs hoftels ieldits Con-
frères pèlerins, veu la bonne deuotion qu'ils auoient de fon-
der ladite Eglile Redonner fuffifantreuenu pour la nourritu-
re defditsChap ellain s & Clcrcs&qu'ilsauoientiamii entre
leurs mains certain contract,montanc à cent foixanteôc dix
liuresparifîs de rentc.Et que la volôté defditspelcrins efloit
encores d'en donner dauantagepourl'augmentation de la-
dite Eglife ôchofpital pour loger les p eierin s, & leur faire
aumolne d'vn rol,comme elle fe fait encore à prefent : Apres
ces chofesainfi promifeSjlefdits fleurs Euefques 6c du plcffis
firent aflembler Meilleurs du Chapitre delàind Germain
de Lauxerrois &L le Curédefainâ: Euftachc,pour compofer,
cheuir,&:accorder auec eux,à caufe que les places qui auoiéc
eftëacquifes( comme dit e(l ) eftoient furie territoire dudit
faind Germain ôciainclEuftache, dont fut payé comptant
audit Chapitre de faind Germain quarante liures parilis, 6c
au Cuié de faind Euftache cent foixante & dix liures parilis,
pour acheter, acquefter &: acquérir rente & reucnu qui doit
eftre admorty par l'œuure défaites Eglifes faind Germain 6c
S.Euftache.
Enl'an de grâce 1311. leRoy Charles le Bel permit aufdits
Confrères pelerinsdefàind lacques , de faire baftir ladide
Egliie 6c hofpi tal, ainfi qu'il eft porté par ics lettres patentes
données à Queuruille en Normandie , l'an fufdit au mois de
mars,6cfeeliees du grand feel de cire verde enlacsdefoyc
rouge 6c verde.
Item à la fupplication , prière &C requefle defdits Confrè-
res pèlerins, Madame leannepar la garcedeDituRoynedc
France 6c de Nauarre, fille du Comte d'Eureux affit la pre-
mière pierre de ladicie Eglife : ôc eftoit aucc elle Madame
Mahault fa mère ComtefTe d'Arthois 6c de Bourgongne, 6c
les filles de ladite Royneleanne, la Duchefle de Bourgon-
ri gne, la ComtefTe de Flandres 6c la femme au Dauphin de
Ici Vienne, 6c toutes y affirentvne pierre, &auec elles cfloienc
A l'Archeuefquede Lyon, Monleigneur Pierre de Montemer
icj Eucfque de Neuers , qui depuis a elle Euefque d'Auxerre>
It llliii
9^0 VILLEDEPARIS;
l'Abbé de faincl Denys &: plufieurs Barons & prélats.
Item on fie II grande diligence de crauaillerà la conftru-
dion de ladide Eglife ,qu'en l'an 1323. le Dimanche 18. Mars
reuerend perc en Dieu Monfeigneur lehan de Marigny
Eucfque de BeauuaiSjChanta la première Mefle enladicte
Eglife.
Icem le iourfaind Martin en luillec, l'an 15x5'. Madame
leannedelPusnommee, donna le menton de monfieur faine
Eullaclie à ladite Eglilè de faind Jacques de l'Hofpital. Et le
Samedy 2. lourde May l'an 152.7. ladide Dame deflus nom-
mée, donna 6c prefcnta àladite Eglife & hofpital vne ioinde
appellee le doigt d e Monfieur làind lacques , 6c fut apporté
deiaind Magloire à ladicle Eglife à moult grandefoiemni-
té,6cd€ procelïion ,6cdelummaire, Se le porta Monfieur
Eluguesde Befançon S3. Euefque de Paris, 6c Monfieur pier-
re de MontemerEuefqued'Auxerrc, qui depuis a efté Car-
dmal:6cyfutauiîirAbbé de iaincb Magloire enladitepro-
cetfion, 6c Monfeigneur Robert d'Artois 6c la ComtefTc do
Surefne, fille du Roy Louysôc Madame Blanche deBretai-
gne,6c y auoit vn grand drap d'orque quatre Chcualiers
portoientjfoubslcquel eiloi t ledit reliquaire,6cefl:ort toute
Jaruëlàin(fbDenys,depuisrHofpital iufques à S. Magloire
femee d'herbe verde^ 6c ladite dame Roynefit faire 14. tor-
ches, chacune du poids de cinq Hures 6c demie, lesquelles
cUedonnaàladite Eglife de faincl lacquescCeftoienc veftug
ceux qui les portoienc tous dVneliuree,& les pèlerins firent
faire 40. torches toutes femees de coquilles 6c bourdons,^
eftoi t vne chofe finguli ère à voir.
Audit an 1327. le iour fainct Remy , Monfieur lean de Ma-
rigny Euefque de Beauuais delFus nomme, dedia ladide
Egiifc.
Depuis la première fondation de ladite EghfeSchofpital-
lefdits pèlerins Confrères de faind lacques 6c autres bour-
çcoii ont fondé autres beneficiers,6c font auiourdliuv e»
nombredei8.fçâuoirlesTreforier6cClianoinesquieftoi^t''
anciennement Chapcllains au nombre de huicl, 6c douze
Chapellains &c huicl Vicaires, enfemble quatre enfans de
chœur qui font payez 6c diflribucz parlesmaifircs&gôq-
uerneurstousles premiers Vendredis de chacuii mois:^ fui?-
uancleurs fondations...
LIVRE TROISIESME. 587
Les maifties & gouueineurs de ladite Eglife &c horpital
ronc trois ans en charge, &: redent leurs comptes ouïe Rece-
ueurpour eux tous les ans en la prefenccde Meffieurs les
Lieutenant Ciuil & Procureur du Roy au Challelet, & y
aiîîilentauili les Treroricr,Chanoines& anciens maiflres de
ladite Eglife.
Le Roy iean, en l'an de l'Incarnation 1350, &: defon règne
le premier, le i^. iour d'Octobre, a confirmé la fufdiclc
Confrairie.
L'an 1511. le 8. Décembre Iean du Bellay 104. Euefque
de Paris, à la prière & requefledesThreforierjMaiftres &
GouuerneursdeladitcEgliie&horpital^pourplufieurscau-
iès & railbns, ordonna la dédicace de ladite Eglile eftre faite
6i célébrée de là en auant le premier Dimanche de dcuan t la
iainclRemy.
Fondation de l' Eglife cf Hefptal du S. Sepildire.
MOnfieur Choppin en fon œuure àe Sucra polttia , liurc
j.tir. j.efcritqu'enl'an 1317. Guillaume Duc de Nor-
mandie fonda en la rue S. Denys l'Eglife^c HofpiralduS.
Sepulchreenla terre foncière de Meflieursles Chanoines
de nollre Dame ÔC de faind Mederic . mais il a efté abufc par
quelque faux mémoires qu'on luy auoit donnez. Can'ay
veu l'inuêtaire de tous les tiltres dudit Hofpitai : ôc en iceux
n'eft fait aucune mention du Duc Guiil?.ume.
LcpJusanciëtiltrecftdela veille des Roys 1325. par lequel
apcrt que Louys Sieur de Bourbon & Comte de Clairmont
donna2co.l1. tour. pour l'achaptd'vne partie du lieu, du S.
Sépulcre.
Le fécond tiltreeft du dixhuidiefme May, 1326. faifàntmé- ^3^^°
tion de l'alTiette de la première pierre du baftinictderEglife
dudit faind Sépulcre , faite par Guillaume Archeuelque
d'Aux,ducôfentemct&par permifTion de Hugues fécond,
dit de Bezançon , Euefque 83. de Pans , AHIdé éts Euefqucs
«d'Amiens, d'Autun, deTriguetÔcdeMcnde, Ala reque-
ftedufuldit Louys de Bourbon prclent^ acconjpsgi.ë de
Clémence Royne de France & de Nauarre , d'Ylalel d'An-
gleterre, Blanche de Bretagne vev.fiîc de Philippe d'Atras,
après queleditComte a promis la fondation de cinq cha.peL-
ÎUiii 3^
p88 VILLE DE PARI S,
lain$perpctuclsà3o. liu. de rente chacun, lefdites chapelle-
nies demeuras a toufiours à la collatiô de rEuefque deParis,
Par les deux precedens tiltres il elt manifefte que l'on a pris
Se donné à entendre à Monficur Choppin Guillaume
Duc de Normandie, pourLouys de Bourbon Comte de
Clairemont.
Au haut du portail de l'Eglife du S.Sepulchreily avncf-
crit fort antique , contenant ces mots.
Lan de grâce M. CCC. XXVII. le Vendredy deuantNocly
fut chantée la première Mejje de cejîe Eglife , & les fondements /r-
ttez,^f comme il appert par Matjlre Guerin de L or c igné s ^ qui érigea,
ce portail, & le fonda premièrement. &c.
Le troifiefme tiltre efl: du Samedy deuant la S. André 1529.
TîiQ par lequellesmaiftreôc confrères delà confrairie du fainâ:
Conftaiiic Scpulchrc. confefîcnt auoir acquis dcs chanomcs defaind,
du faind Mederic , duconfentementde MefTieurs les Doyen, cha-
icpuc rc. j^Qines& chapitre de noftre Dame de Paris, comme leurs
fuperieurs tant en temporel qu'en fpintuel, deux places
affizes en rue fainct Denys: A la charge de fonder en la
nouuclle Eglife, qui y a eflc conftruitc, trois Chanoines do-
tez chacun de 40. liu. c'efl; affiiuoir 10. Uu. en gros,&: lo.liu.
en diftributions Les autres charges font contenues aux fta-
tuts faits en la mefme année, deiquels enfuit la teneur.
1. Les confrères baftirôt vne Egli( e fur les deux places qu'ils
ont prins du Chapitre de faint McdericA vn Hofpital auec
cloches 2c clocher.
2. Doteront chanoineric, Prébendes, & chapelles, Vau-
tres benefîces,dont la collation apparticndraaudit chapitre
de noftre Dame. Et pour le regard des 3. prébendes que lef-
dids du Sépulcre dientauoirdefîa fondées de 40. liu. cha-
cune,moitiee en gros ôc moitiee en diilributions : Les Gou-
ucrneurs prefenteront la première & troifiéme fois, ôc la
deuxiefme demeurera à la plaine difpofition dudit chapitre.
Etenccfte forte fera procédé tant aufdictes trois prében-
des, qu'aux autres qui y ferontfondees.
3. Seront lefdits chanoines de chœur, de l'Eglifede Paris,
&àlcurcorre(51ion&.coercion.Etluypreflerontleferment,
prefensles Gouuerneursifansquclefditsgouuemeurs puif-
fentprecendre aucun priuilege au contraire: à peine de de^
LIVRE TROISIESME. 98^
choir de leur droit deprefencation.
4. N auront lefditsChanoineSjaucun droitaux oblations
defdithorpical & Eglife excepté ce qu'il leur lera dônéà leur
première MelFe.
5. SiquelqueReIigieuxouIay,hommeoufemmee(lreceuë
pourleferuice des pauures,elle fera Tujette au chapitre en
toute vifitation 5c correclion.
6. Promet ledit chapitre pour continuer la fondation en
ladite EglifeduS.SepuIchre, y aller vnefoisl'an enprocef-
fion, & y chanter la grande MelFe le dimanche desOdaues
de la fefte Dieu, qui eft leiour de la fefte dudit hofpital:
moyennant dix liures pari, que les maiftre & Gouuerneurs-
leur prometentpayer.
7. Se contenteront lefdits dcS.Mederic de dix hures pârilîs-
pour tout le droid qu'ils peuuent prétendre furie lieu du fe-
pulchre. Que fi aucun de leurs parroilîîens y eflit la fepul-
ture , lefdits de S Mederic y prendront le quart des droids
pour ce deubs:pourueu qu'autrement il n'en (oit difpofé par
le teftateur, ou compofë par Tes héritiers.
Outreiesdixliuresdeucs annuellement à ceux de faind
Mederic, & autres dix liures à Meffieurs de noftre Dame, â
caufedelaproceflionfurdicle: leldits Maiftres 6c Gouuer-
iieursderEgliie&Hofpitaldu fainct Scpulchre deuoientà
TEucique de Parispar chacun an foixante liures, & à fon Ar-
chidiacre cent fols, pour la iurifdidion d'iceux lieux. Et en
cftoient refponfablesle&Doy en 6c Chanoines de noftre Da-
mejiufquesàce quepourlerachaptd'icelles rentes, lefdids
du Sepulchre baillèrent mil florins, aualuez pourlorsàdix
fols pièce. Laquelle fomme R. Père en Dieu, Guillaume y.
diû de Chanac, Euefque 84.de Paris, conuertitàl'achapc
j du ChaftcaudeLuzarches au profit defes fuccelTeurs tuef-
ques, comme appert par fon efcritjfait enfamailonEpifco-
paledeS.Marcel,dattëduIeudydcdeuantlaS.Laurcnti333. 1252,
Le Roy lean en fes lettres delàuuegarde odroyccs audit
hofpital, au moysd'Aouft 1355. il appelle fonPere Phi lippes i355-
de Valoys, fondateur d'iceluy hofpital.
EKîYdici des Regtjires de nofire Dame de Taris.
En L'Eglife du faind Sepulchre. qui efbà la grade rue S.
DenySjilyafeize Chanoineriesou Prébendes; Efquellesle
llliii iij
990 VILLE DE PARIS,
Chapitre de noftre Dame &: les prouileursdudid Hofpital
poiiruoicncalcernatiuement.
£c depuis peu de tempsaefté ordonné qu'ilsfcronttous
logés, Sauront chacun pariourquacre lolsparifis.
plusilyales Chapelleniesquleniuiuent, chargées decer-
taines MefTes à dire par lemaiDc.
Chapcllenies deuxfondeesàl'aucel de fainâ: pierre & faine
Paul.
Chapelleniea l'autel S.Euftache.
ChapeilenieàrauteldcS. Sebaftian 6c S. Marguerite.
Chapellenie à l'autel Saint George.
Chapelleniestroisài'autelduviclSepulchre,
Chapellenie ài'autel S.Iean Baptilte &iainâ;Firmin.
Chapelenie d l'autel de fainctChri{tophle,5crain6t Michel.
Chapellcnieàrautellkinde Anne.
Chapellenie à l'autel noftre Dame, derrière le grand autel.
Chapellenie à l'autel delà faincle Trinité.
Chapellenie ài'autel de touslesSaincls.
Chapelleniea l'autel S. Nicolas, &: faind Gilles.
Chapellenics de Noftre Dame, ôc faind Vult de Lucquej,
vulgairement dit,de VaudeIuc:c'eftàdiredelaface,(L4//>;^
Vnltm) de noftre Seigneur, apportée de lavilledeLucques
en Itahe. Voyez ce que l'en clcrits cy après Hure 4. au traidé
de faind Denys.
Aumofnes aux pèlerins dtifainci Sepulchre.
A chacun voyager paftant & ('acheminantau voyage de
H lerufalcm eft aumofné foixan te foIs,ou quatre hures tour-
nois.Ôcà chacun qui en reuient3o. ou 40. fols.
Fondation de l'Hoffitdfnïnci Iulian aux Menefiriers
rué faincf Martin,
Î318. -£--1 Nl'an de grâce 1318. le Maidydeuant la fainde Croix
,1 >en Septembre^ily auoiten la rue de faind Martin des
Champs deux compagnons Mencftriers,lelquels s*entre-ai.
moyentparfaidemcntj&eftoient toujours enfemble. Si
eftoitl'vn de Lombardie,&: auoit nom Jacques Grarede
Piftoye,aLitremcntci4C Lappe: l'autre cftoit de Lorraine, 2c
auoitnomHuetle Guêtre du palais du Roy. Orauintque
le iourfuldic après difnex, ces deux compagnons eftans ailis
furiedegedeiamaifondudit Lappe,&pailans de leur be-
LIVRE TROISîESME. 9^^
fongne,virenc de l'autre parc de la voyc vn€ pauure femme
appellee Fleurie de Charcres. Laquelle ciloicen vne petite
charette, ôcn'enbougcoitiourôcnuiâ: comme entreprinfe
dVnepartiedc fes membres, ôclàviuoitdes aumolnes des
bonnes gens. Ces deux elmeusde pitié, s'enquerrentàqui
appartenoitla place, defiransTachepter^C y baftir quelque
petit hofpital. Et après auoir entendu que c'eftoit à l'Abbef-
ie de Montmartre, ils l'alleret trouuer: & pour le faire court,
elle leur quitta le lieu a perpétuité , à la charge de payer par
chacun an cent folz de rente,&huiâ: liures d'amendement
dedans fix ans feulement. Et fur ce leur fît expédier lettres
cnOclobre,leDimanchededeuantlafaincl;Denysi53o. 1530.
LelendemainlefditsLappe&Huet prindrent poifeiîion
dudit lieu, & pour la mémoire & fouuenance firent feftin à
leurs amys. Peu après ils firent faire vn mur , & fur l'entrée
vne belle chambre, de au defîbubs des bancs â ll6ls.
Au premier defquels fut couchée la pauure femme paraly-
ticque, & n'en bougea iamaisiufques à fondecés. Ils ordon-
ncrentau(îiquecelicuferoitd'orcfnauantappellé/^^/>rf/
{^eS. lultan&S. Génois.
Et pendirent vne boifteà la porte de l'entrée, pourrece-
Boirlesaumofnesdeceuxquiyauroiencdeuotion.
- En après ils firent faire vn feel, pour feelier les quittan-
ces des dons ôc lais qu'on leur faifoit, & autres lettres,
lequel eftoit de letton rond, & au milieu eftoicnoflre Sei-
gneur dans vne nef, en guife de ladre. Saincl; Iulian ea
l'vndesboutstenansdeuxauirons,&:àrautre boutfa fem-
me tenant vnauiron d'vne main, dei'autre vnelanterne. Au
defrusdel'efpaulle dextre denoftre Seigneur, y auoit vne
fleurdeLys. Auprcsfaind lulien efloirfaind Génois touc
droit, tenant vne vielle comme fivielloit. Et eiloit entre-
deux hommes agenouillez. Autour du feel eftoit efcript.
Cefi lefceau de V hofpital de fiinct lit lien , & fkincl Génois. Le -
quel a efté vérifié en Chaftelîct 6c à la Cour de l'Official , ^
fceclloicnt en cire rouge.
Alaisauantquedepa{îeroutre,iIefl: bon detraiderfom-
mairementdeces deux patrons,pource qu'il fecrouue plu-
fieursfainclsdemefmesnoms, &qii|ronpourroit prendre
les vnspourlesautres. Car Anronin en fa première partie
992. VILLE D E P ARIS,
hiilorble rapporte quatre faincls Iulians. Lepremicr,qui
fucEuefqueduMans.Et d'iceluy faicmention leCatalogue
des faincls liure3.chap. 35- Lelccondfuc martyrifëen Au-
uergne. Comme il ell deicript audit Cacatogue,liure y.chap.
131.8c en Surius tome 4.1e 28. Aouft, Le troilielme, Confcf-
Teur, fut frère de fainâ; Iules, audit Catalogue, liurej. chap.
36.Etlequatriefmeau(îi confelTeurôc hofpitaiicr, eft ccluy
lequel après auoir longuement voyagé, s'enreuint en fa
niaifon,^trouuant deux perfonnes couchez en fonljd.pen-
fa que ce fut vn adultère couchéauec fa femme, ôcles tua
tous deux. Et Cefloien t fes père èc mère, que fa femme auoic
charitablementreccus pendant qu'il eftoit abfent. Apres
auoir cognu fa faute :, il prend congé de fa femme pour Pen
aller en pays incognu faire pœnitence le relie de fa vie. Mais
elle ne voulut l'abandonner, ôc f en alleret tous deux auprès
vne riuiere fort dangereufe à pafler, où ils baftirent vnpetic
Hofpiral pour rcceuoir les pauureSjôc firent vnbaftcau pour
pa/Fer l'eau à ceux qui le prefenteroient. Faifant cet office,
il mérita receuoir noflre Seigneur en forme de ladre , lequel
luy annonça fon péché luy ellre pardonné, 6c incontinent
fe difparut. C'eO: pourquoy il eft figuréau milieu du bafteau,
pendantqucfaindiulian ôc fa femme auironnent. Et eft le
vray patron dudit Hofpital de Paris : corn bien que d'aucuns
l'attribuent à faint lulian du Mans, qu'ils fe.pcrluadent eftre
le mefme Simon le Lépreux, qui inuita&receutenfamai-
fon noflre Seigneur. Mais cela cfl faux: car quand noflre
Sauueur fut pournous crucifié, il n'auoit que douze ans,
commeilfelit en fa vie colligee des anciens liures MS. ôc
compofee en LatinparM. lean Moreau Doéleur en Théo-
logie.-laquelle depuis a eflé tranflatce en François par M.
Pierre Vie), auffi Docleur de la mefme licence , &c fc trouue
en la vie des Sainds, imprimée à Paris par Nicolas Bonfons
1607. fur le leur ?.7.Ianuier.
Du z.patron,S.Genois(ou pour mieux dire Gênés) il y en
a 1. Martyrs de ce mefme nom. Lei.quicfloitexcepteur
c'eflàdire Greffier de iuflice,& ne vouloir enrcgiilrerles
fentences iniques données contre les Chrefliens, fut marty-
rifé à Arles en France. Et l'autre à Rome .-pour d'vnpaycn
long\Qnr,L^fmè locutatvr (diclion en Picardie vfitee pour
bafleleurj
LIVRE TROISIESME, s^n
baflelleur ) deuenu en vn moment Chreftien trcs-conflanc,
iufquesàfbuffirir toutes (or ces de tourments, & mourir en
plein théâtre, prefenc l'Empereur Dioclecian. C'ell ceftuy-
cy qui eft patron des Mcnellriers. Aufli eil-il figuré &:pemt
auec vne vielle : 6c 11 lemble que cefte diflion de Mcnellrier
prouiennede H ifirio ^ç)^\\\ lignifie Baftelleur. Combien que
d'autres la tirent du Qtqq, ^Menefircuo ^<^\ fignific chorcas
duco ^& Menefireuein^Choreai ducere. Mener dan ces. En la vie
deceS. Génois, que rapporte Suriustome4.1e25.d'Aouft.
11 eft appelle i^//>»^, qui vautautantque Baftellcur.
En cet Holpital lefdits Lappe 6^. Huet mirent vn Clerc
nommé lanotBrunel, qui faiioicofficed'Efcriuain ,dePro-
cuieurôcde Gardien delà maiion,6clialloit quérir les legs
par la ville, n'ayant autre falairefinond'eftre logé.
Ilsreceurentaulîivnevicillefemme nommée Edeîinedc
Dammarcin , laquelle s'y rendit du tout, 6c y apporta Tes
biens. Son office eiloic de faire les lids 6c héberger les mem-
bres de noftre Seigneur, 6c auoit de penfionl'ur l'holpital
dixhuid deniers la femaine.
Notez en quel pris vil pouuoientcftre lors les viures.
Uan1331.Il iefitvneanembleeaudithofpitaldelongleurs ^11^*
&Meneftriers. Lefquels tous d'vn commun accord con-
fentirent i'crecT;ion d'vne confrairie fous les noms des glo-
rieux fain£l lulian &Genois,promcttans vn chacun d'y aider
félon fes facultez 6c moyens : 6c en furent lettres pailees &:
feelleesau Chan;eletlei3.Nouembreduditan.
L'an 1332. TAbbelIede Montmartre enuoyatoifer le lieu 1331.
audit Holpital par Michel de fain£l Laurent , 6c lacques de
Longjumel, maiflres iurcz du Roy : lefquels rapportèrent
qu'il contenoit en long ôi en lé, trente fixtoifesbienlarge-
'ment,6cauecIeconfencement de fon Conuent deucment
congregé en Chapitre,leur admorcit,6cbailla lettres datcees
audit an,leVendredy d'après les bradons, qui eft le premier
Dimanche de Carefme, ik feellees de fon fecl 6c de celuy du
Conuent; moyennant 60. francs qu'ils payèrent.
En l'an 1333. au moisd'Auril,le Roy Philippes de Valois 1353.
cfl-ant à Montpipeau, confirma ledit admortilTcment par
fcs patentes (celles en lacs de foye 5c cire verde.
En mefme temps ils achetèrent vnc maifon contigue à
KKKkkk
c>94 VILLE DE PARIS,
leurHofpital,6cfaifantlecomde la rucpaiec,clu coftc de
la rueS.Marcm, qui apparcenoic i maiflrc Eiliennc d'Au-
foire AduocaceiiîaCour,pourlepris deii.liurcs, &io. liu,
dereucc par chacun an.
Ï334. L'an 1334. maiitre lean Mandeuilain Euefque d'Arras,fui-
uant le pou.uoir que luy en auoit donné maiftre Guillaume
deChanas, Euefque 84. de Paris, deliura lettres aux Jon-
gleurs &:Meneftners,porcans permiffion de faire chanter
lediuinferuiceen noce &: fans note en la Chapelle de leur
Hofpinal: fauf ledroiddu Curé&de la pairoifïe, dans la-
quelle elle eftfîcuee. Il leur permit auffi d*y pendre vne ou
plufieurs cloches, ôcauec ce leur donna vingt iours de vray
pardon. Ces lettres furent expédiées le iour fàind André
auditan^&ieeilecscn lacsdefoyeSc cireverde. Maisauanc
que de les hurer,il fîtiurer fur lesfainctsEuâgiles ledit Huer,
queluy Se (2s compagnons feroient tant, que dans quatre
ans en acquerroient feize liures de rente pour vn Preflre , ôc
que bien honneftementils maintiendroient rHofpical.
'i}}5' En l'an 1335. ^^ mois de Septembre, l'on accorda auec
Meilleurs de faindMerry, donc ladi^fte Chapelle dépend, à
la femme de dix liures parifis de rente par chacun an. Et le
Dimanche de deuant la faind Remy en ladite annce^fuc
chantée la première grande McfTe par le Prieur des Car-
mes.
1336. L'ande.grace i^^6. lefdics Menedriers acquirent 20. liu,
parifis de rente de Guillaume did le Vicomte de Corbeilj
pourrcntervnChapellain rquifurentadmorciesparleRoy
i357' Philippcsde Valois,le4.1anuier 1337.
Fondât im de l^HoJpitddti SainSî Ejfrit.
Lfetrouuequeés années 13(30. i3<3i. 6C1562,. àcaufe des
guerres qui enoicntenEracc,lcpeuplefucreduiten gran-
de neccfficéô.:pauureté:{i que grand nombre d'enfansor-
phclmsde père S: de mère demeuroient àParis gifants en
rues fans au cunerctraide.Dequoyefmeusplufîeurs bonnes
perlbnnes retirèrent en diuers endroids quantité d'iceux,
i'hoftclDieun'ayantmoyendelesreceuoir.Et confiderans
quei^s particuliers nepourroient longuement porter ceils
LIVRE TROISIESME. 5)9^
charge: plulieurs notables perlonnes le 7.Feuricr 1562. allè-
rent vers reuerend Père en Dieu meflire lean de Meulanc
Euefque 88.de Paris. Auquel firent entendre la neceflitc ôc
miferedecespauuresenfans, qui periiroient de famine ôc
froidurcplulieurs d'eux gaffcez de mal de galle èc taignc, doc
ilsmouroienc miferablement^&les pauures filles violées de
nui6l. Ce qui cauferoit de grands raarheursà la ville , s'il n'y
cll:oitpourueu.Pouràquoy obuier,leditfieur Euelque leur
donna permilTion d'inlHtuer & erigervne confrairieduS.
Efpritjaux fins de bafbr vn hoipital qu'ils nommèrent l'hof-
pitaldespauuresdu fainâ: Efprit: êc donna par fcs lettresà
chacun des confrères quaranteiours d'indulgences.
Etpour s'acheminer àce pieuxdelTaing, ils acheptercnc
vnemaifonôcgrangcenlaplacedeGreuecontrel'hofteldu
Daulphm^àprefentHoftel de Ville de paris; Oùilsretirercc
cefic multitude de pauures cnfans, de y conftruiicnt ledit
Hofpital.
Vrbaincinquiefme, quifutelcuPapecn la mefme année
1362. a confirmé ladideconfrairie,&approuuë la fondation
de quarante liures parifis de rente annuelle ôc perpétuelle,
pour vn Chapellain qui célébrera le diuinferuicc, &admi-
niflrera les Sacremens à ccuxdudit Hofpital. Ec en outre
odroya à tous ceux qui aumoineront ^ vifiteront ledici
Hofpital, confez 6c repentans , vn an 6c quarante iours d'in-
dulgences.Permctaulîî aux confrères d'élire quatre d'entre
eux,notables bourgeoisrpour eftre maiftres 6c gouuerneurs
defditcsConfrairieôc Holpiral.Ceque depuis ont confiraie
lespapes Grégoire XI. 6c Clément feptieime.
Encoredepuisparlesaumofnesdesgensde bien 6cIebon
mefnage des gouuerneurs 5c maiflres, ils firent baftir la cha-
pelle qui fevoidl'an 140(3. 6: fut bcniile l'an 1415.^4. iour
d'Aourt par reuerend père mefTire Gérard de Montegut
Euefque 50.de paris. Lequel donna à ceux qui vifitcroienc
ladite Eglife en ce iour, indulgence de quarante iours. Ec
futdedieel'an 1503. Iei5.1uillet.
Get Hofpital fut peuapresaugmentë par des bons Confrè-
res 6c fœurs qui f y donnèrent auec leurs biens pour y finir
leurs iours.
Il y a de belles inftitutions audit Hofpital: defquelles la
KKKkkk ij
efcj6 VILLE DE PARIS,
première el1:,qu'iln'y a que les enfans nez en légitime maria-
ge enjla ville ôc fauxbourgs, orphelins de percée de mère,
quiyfoiencreceus: Les baihrds 6c enfans trouucz exclus,
tant par règlement duûithorpital, que par lettres patentes
du Roy Charles Y II. de l'an 1445.
j La féconde eft, que les pauures enfans desqualitezfufdi*
tes y font receus dés la mammelle : 6c font bai liez en nourri-
ceauxdefpens de rhofpital^ôcfoigneufementvifitez 5c en-
tretenus. Puis apresquilsfonteleués,on leur faitapprcn-
dre mcftier , tant par des maiftres qui refident leans, que par
d'autres de la ville.
î. La troifiefmecft, que les garçons qui font plus capables &
de meilleur efprit, font promeus aux ordres facrés: outanc
iccux que les elles mis en religion auxdefpensdel'hofpital.
Le refte des enfans font baillez au feruice des feigneurs 6c
Dames. Aux garçonsqui ont appris mcfl:ier,on aydeàles
faire paiTer maiflres : Comme aulii certaine fom me d'argent
eftdonnceauxfîllespourlesmarier.Etàtousgencralement
cftrendulebien qu'ils ont apporté entrant en iceluyhofpi-
tal , lors qu'ils font en aage.
De U ConfrAÏrie de noHre Dame de Liejje ^ fondée en l' Eglife
du S, Efprity & feule de ce nom dans Paris.
En TEglifede l'Hofpital du faind Efprit a cfté fondée la
ConfrainedenoftreDame de Lieife, l'an 1413. le iour delà
^^^''^' NatiuitënoftreDame.
Les premiers 6c principaux bien-fadeurs furent le Roy
Charles VL ôcYfabel de Bauieres la Royne de France, la
compagne (defquels les figures fevoyent aux vitres qui font
près du ir.aiftre autel à main gauche) le Duc de Guyenne
leur fils aifné. AnnedeBourgongne,damedeLedford.Mef-
firelacquesduChaftelierEuefque 96. de Paris, frère Mat-
thieu de Pitaigne, Abbé de faind Magloire. Les noms de
tous lefquels font efcripts en lettresd'orauliuredeladiclc
Confrairie de noftre Dame d e Lieffcjqui eft feuledans Paris:
&eft défendu par priuilege du Roy d'y en ériger d'autre de
mefme nomination.
hcs deux voûtes 6c le pauillon qui efb au dcfTus de la porte
LIVRE TROISIESME. pc^y
dcIaditcEglifeou Chapelle, furent édifiées &; conftruites
deneuf l'an i6iî. comme cclinoignecerte infcripcion quife
voit grauee en marbre ducoftédroiâ; en entrant.
Du règne duTrcs-Chrcftien Roy de France (s* de Nauarre Louys
XIII. & de la trùtficfme Freuofié de Monfieur Matfire lac-
que s Sanguin , Seigneur de Liury, Confeiller en la Cour de Parle-
ment y & Efcheuinage^ de Maiftres le an Lambert cy deuant Rece-
ueur General des Gabelles en lageneralitéde SoiJfonSylehan Theue-
not Confeiller au Chafielet, lehan Perrot, & leandela Noiie Ef-
cheuinsy les deux voûtes de cefie Eglifè ont e fié failles & confirui-
tesyé' le pauillon audejfiis paracheué j l\în de grâce M . DC. X I,
Efiant lors Procureur du Roy de la ville M> Pierre Perrot^ô" M.
Guillaume Clément Greffer d'ic elle.
De la Commanderie ou Hofpital Conuentuel du petit
fainci Antoine a Paris.
CEftc Commanderie efl vn membre dépendant de
l'Abbaye defaind Antome,de l'ordre faind Augulliiî
en Dauphinéjdiocefe de Vienne,ôc efl ainfi furnommee à la
différence du grand fainci Antoine jqui efl vne Abbaye de
ReligieufeSjde l'ordre de Cifleaux , proche de la ville de Pa-
ris, dont nous traic^erons au quatriefme liure. Carc'eftvn
mef me faind A n toine, qui vbique magnus efl:, cf nufquam par-
uus. Voyez ce que l'en ay dit cy deuant pa. 947.
Le Roy Charles le Quint enl'an 13^8. donna le lieu où efl
fcitueecefleCommanderie,& le confirma encores deux ans
après, c'efl à fçauoir en l'an 1370. corn me rapporte Mon ficur
Choppin lib. 2. de fera Politia^ titulo /. art.io.circafnemin
margine. Et allègue fon authèur, Aimarum Falconem in Hifto-
ria Antoniana.
Etenl'an 1375. Hugues de Chafleau-neuf Abbé de l'Ab-
baye de fainci Antoine de VieniiC,& General del'ordre,fîc
baflir & conflruirel'Eglife de ladite Commanderie, qui de-
puis fut rebaflie ou réparée, comme tefmoignecequifuic
grauécontre le murde ladite Eglife.
L'an de grâce 1442. le premier Dimanche d'après la fefle Dieu,
tres-reuerend Père en Dieu Monfcur Denys , Patriarche d^Antio-
■ che Euefque de Paris, dédia & confiera ceflepre fente Eglifc deflnnî
Antoine dans Paris .
KKKkkk iij
c^S V I L L E D E P A R I s,
Contrevnautremnrdelamefme Eglife l'onvoitlapeau
ou le cuir d'vn Crocodil]e,auec l'infcription fuiiiante.
En l'an lyiy. M ef ire Pierre de UVernade ^ cheualicr^ ConfeiL
ler,& Mdiflre des Rcquefies de l'Hûfieldi* Roy Frîi'/icois.fut enuoyé
pdr ledit fieur en Ambaffade à Venife. Auquel lieu les Vénitiens luy
firent trefent d'vn Crocodille^ lequelildonnd a fain^i Antoine.
En ladite Eglife prcs le grand Autel à main gauche, lafî-
gured'vn Abbc de Vienne efteleuee en boiîeiurvnpillier,
ôcau deriouscftelcric.
Ludouico l'Anchacio , Diui Antsntj ^nsn procula Vienna Allô-
-'^i hro^umyAbbatiJjiiius nominà tertio ^ Maiorihus npud Aruernos
claroypetate atque in egenos heneficentia y duohus quihtis in ordtne
Laniac mai- ft^ccefitfatniis nihil concedenti fèptuagenario ^ Vetrus D amours^
fon inc\i\^c Jacriconjijlortf' Con/iliarius j paterne in LanchaciArum familiam
en Auucr- [^^yi^ffQi^f^^tixmemor. ^ fuprem£'voluntntis elo^ium exeqtà ro^A-
tus y armco bene merenti hoc monumentum defuo M. P.
obijtnono Cal. oBobrù, Anno Domini iS97' Atatis 76,
De la Cenjrairie de fainCt Claude .^ fondée en l* Eglife
du petit faincl Antoine,
A l'entrée de ladicle Eglife Ton void quatre tableaux en
platte peinture , qui font lointsenfcmble , & au basfont ef-
crits cesvcrs.
ChreftienyencepûurtraiB'verras^fnnsfillion.
Le lieu , les e nuirons, ô'ftuationy
OÙ le corps précieux, corps de fkin6î^ cUude repofe.
Et pour te faire voirfî excellente chofe^
T ont mis leurs deniers certains bourgeois confieres
^^uipardeuotion ^ d^ amour fingulieres
Ont f ai et ce beau voyage, honorant ce fdinB corps
1580. Mil cinq cents quatre vingts yComme Ion cft recors.
II.
De S. Oiien ejlant Ahbé Monfieur S. Claude,
Pour les cens duditlieu qu'on retenait par fraude,
A Clouts fadreffa deuxiefme Roy de France^
Pour obtenir raïfon avne telle Jouffrance.
Le bon Roy t'accorda, comme bten aducrty
De fa vie dr vertu : Mefme s*tftconfenty
Donner a fon C&^uent,pour décorer le lieu.
Oiien ou
Ojan LixHnt
S. Eu^enius.
Voyez fa Vie
to.i.Sitrtjdia
frima lanuar.
Clouisi. du
nom.
LIVRE TROISIESME. ^99
Liures ér ornements a U gloire de Dieu y
Calices , Chandeliers d'or & d'argent. Et puis
Crdonnd chacun- an d'orge cinquante muids.
Jutant de bledfiùw/nenty auec cinquante liures
Auxfauures arriuants audit lieu pour leurs viures,
III.
Le Roy Louysnjnz.iefme imitant la prudence
De/on grand père ^ au(ïi puijfant Roy de la France,
Nommé charlesjixiefmcy ainjîque luyprint cure
D'efire céans infcritd'vne volonté pure
En cejle conjrairie^ ou par droi6ife collaude.
Et p rie incejjamment (^ de bon cœur S. Claude.
Au temps duquel, l'an mil trois cents nonante neuf. 1399.
Tut le reliquaire S. Claude faicf & donné neuf.
Puis ledit Roy Louysfut njifiterl'Eglife
Ou le corps dudit famB fe peut voir fans feintifè,
iiii.
Certain Religieux: f acheminant à Rome
Tour fecourir l'Eglife^ efprù des ennemis :
Et dans vnc prifon tres-eflroitemen^ mis y
Ou de fers attaché ilfe meurt éf" confomme.
Donques à tel hefoin ainfquvn dcuothomme^
il reclame fain6t Claude^ depuis enfin fomme
La nui5l efl transporté ., fi qu en fe r cueillant
Il fie trouue pafié d'icelle en vne grande riuiere
Defehargé de fis fers. Lors d'vn courage grand
Vient en (e lieu-cy^pour faire fia prière.
Tondation de rHofpital des en fans de Dieu , autrement
di6ls Enfians Rouges.
POurfçauoirla fource & origine des Enfans de Dieu,Or~
phelins,(lerquelsà€aurcdeleurhabit,onappclleEnfans
i rouges) qui fonclogezenlaruë Porte-foin, presleTemple,
faut entendre que de tous temps les pauures malades des
champs venants en cefte ville de Paris, ont elle reccus en
THoftelDieu. Et PilsauoientdesenfanSjiufques àdeuxou
trois, encoresqu'iisfuflent Tains, mais deftituez de parens
ou amis pour les recueillir,)' ont efté pareillement receus &
entretenus. Quefi leurs pères 5c mcresvenoicnt à décéder.
looo Vï LLE DE PARIS,
en ne chafî'oic les encans :ains on leur donnoicàboireôcà
manger,cûmeauxpauures malades. Mais n'eftans nettoyez
peniez ÔC couchez, comme le bas aage requiert, & aulîiin-
Feclezdu mauuaisair de l'autel Dieu:il ne s'en trouuoitpas
pasvnqui vefcut âge d'homme. Ainli qu'il le trouuaparin-
ïormation faide de l'audorité du Roy François premier,par
cinq notables perionagcs: C'eft àfçauoirpar monfîeurdu
Bourg ( quivn an ou deux après futChancellierj monfîeur
le premier Prefidcnt Lfzet, monfîeur de Lion, l'année de
deuant qu'il fut Euefque, Et Melneurs les Prefidcnts des
Comptes&desRequeftes lean Briçonnet & Pre-
uoft, Apres laquelle information faide, la bonne & chari.
table Dame, Marguerite Roine deNauare,fœurvnique du
Roy, aduercie de cefte grande pauureté&mifere, qui auoic
longuement regnéaudichoflel Dieu, meue de pitié ^-ccom-
padion , fupplia le Roy luy odroier la fomme de trois mil fîx
cents liurestournois,quieO:oient en [qs cojffrcsduLouure,
procedee de la recherche des vfuriers. Ce que le Roy par
1534. ïcs patentes du dernier lanuier 1534. luy accorda; Et le 24.
1J35. luillec de l'année fuiuante , ledid Prefident Briçonnet , ad-
uoiié d'elle, acheta demaiftre Simon Machault Scmaiftre
Denys Picor,tous deux Auditeurs en la Chambre des Com-
ptes, vnemaifon, court 6c iardin , où de prefcntfont logez
îefditspetitsenfans: moyennant la fomme de douze cents
liures tournois. Et le rcfte de ladide fomme de trois mil fix
centsliures tournois fut employée en réparations, meubles
dudit logis, nourriture 6c autres neceflîtez defdits pauures
cnfans. Dequoy mairtrelean deBeauuais (^quiauoitreceu '
icclle fomme, par les mains de Mofieur Guillaume Preudô-
me,Threforierde l'Efpargne) a rendu compte. Enfcmble
de cinq années qu'il auoit ciie l'adminillratio dudit Hofpi-
çaI,commencees le dernier IanuierJ534. 6c finies le huiclief-
me Aurili)40. Et (comme prudent qu'il eftoit)diflribua
fondit compte à maiftre Pierre Raynauîd Clerc ôc Auditeur
des Comptes, qui enafaitla cloflure au bureau de lacham-
bre defdits Comptes , le penultiefme de May.
Le Roy François voulu 6c ordonna que lefdits pauures
cnfansfulTentdelà en auantven:us& habillez dedrap rouge
en fignede charité, Scperpetuellement nommez les enfans
de Dieu. Ils
LIVRE TROISIESME. loor
Ils doiuenceftre orphelins de père & de mère : de l'aagc
de dix à douze ans, & audelFoubs. Ec ne doiiienc eftre na-
tifs deParisny desfiiuxbourgs(car ils odc l'HorpitalduS.
Efpricpour eux, qui efl bien rente) ains pour les enfansdes
villages du pays circonuoi(in,que Ton appelle parifis.
L'ancienne Chapelle ^cmailonfe voidencores: mais de-
puis l'on a ba{lyvneaucrechapelle&: des baftimencs tels qui
lèyoyentdcsaumornesdesgensdcbien.
Icelle dernière Chapellen'eftpas dediee: toutefoison ne
laifle à y faire le diuin feruice aux noms de faind Roch 6c
faindSebaftienjfuiuant l'intention des fondateurs &: bien-
facleurs.-
Les vitres d'icellefont ornées des hiftoires qui fenfuiuent.
Le facriiîcc d'Abraham. Le Roy 6c la Roynemtroduifans
lesenfans. Les Innocents. Les trois enfans en la fournaife.
L'entrée de noflreSeigneuren Hierufalem, lefusmonftrac
vn enfant aux Apoflrcs pour exemple de fimplicité. Les
femmes oiFran s leurs enfans à noftre Seigneur. Toutes lef-
quelles hifloires ont eftc ainli difpofees par vn home dode,
& adaptées aux pauures enfans rougeSjOrphelins de père ôc
de mère: 6c quipluseft, tirez ou venus des villages, où les
biens n'abondent,commeàPa4*is.
En l'an 154 9. au mois de Dècembre,deceda Marguerite,
Royne de Nauarre, 6c DuchefTe de Bar , fœur du Roy Fran-
çois premier, qui auoit efpoufé Emanucl Duc de Sauoye,
premierefondatrice(comme dit e{l)dci'hofpital des Enfans
rouges, le miroir des Dames de Ton aage : ain fi que la baptile
Belle foreft,tome 2. de fes grandes Annales,liu.6.en laiîn du
chapitre 69.
En la Chapelle duditHofpital des Enfans rouges font les
deux Epitaphes qui f'enfuiuent grauez en marbre. Premie-
rementàcollé du maiftre Autel.
Cy dcua-fit gtfi noble homme M aifire Nicolas de Beauclerc, vi-
uant Confeillerdu Roy & Threforier Generd de fes finances à, Paris
fuperintendant des affaires de feu Monfeigneur le duc d'Anton,
frère vnique du Roy, lequel deceda le premier iour d'Anr^l 1602.
I'riez>pour luy,
Celuy qui f enfuit efl en la nef, à main droide.
LLLlll
fooi VILLE DE PARIS,
D. O. S.
ÀfîPû. Brifonctio Equiti , Portali Domino , Senatori Regto»
& in regiA Libellomm Magiftro. S,
Claris digrius auà , domo vetufia
Et dignm patrCifiatribu^^propinquis
Brifonetius hac quiefcit dde :
ToYtali domin us , pius frobufque
Tortîs jithered receptus auU^
AuU qui modo prxfuit lihellis^
E/ quem calcnlus omnium probauit
lllum calctilti'S ad polos reuexit.
Ob^t Septembris die â, u. DC v. Requiefcaîinpace,
Auantquedetinircetraiclé des Enfans rouges, i'ay cfté
d'aduisd'adioufter icy ce qu'en remarque fore dodement
Monfieur Boterays, en Ion liure intitulé Lutetia.
Negleâli pnrtus^ materno à ventre rubentes
Proieôli^pro les Jïne pâtre aitt nefciapatris^
Communi infante s fumptu magnA njrbis aluntur^
Atque docentur eas ^genitfs quds appétit artes ;
Dièla columna fuit quondam laElariaRomx^
La6h vbiproiectipartm^feritaîe farentum^
{ ^ud feritate hpa^ vincuntTigref^^ cruentas )
lAlti ejfent , diBi Altones pietate. ^tritum,
Matrum infandarum^ miferanda reli6lag, curât
F ignora^ fub primd mnlefiujta exordta lucis^
Sic rigat h 04 plantas vrhs Sequana, & hofce tenellos
Vberibuspietatis alit^nafcentibus altrix '._
Sidula ^dq ? pietiU qu£ nulla ptentior extat^.
G rat i or infefils nec poniturhôjliadiuù,
^U£ magis iracunda Iouem,fuaponere cogat
fulmina^ agita^ manu qu£ tela tnfulca rubeifti.
De l'Hofpital de fain6i Louys lez. Farts.
L'Hç^fpical de fàint Louys a efté fondé par le Roy Henr^f |«4
4. &: la plus grande partie baftie de l'on temps. Lapre-lra
iniere pierref ut pofee à la Chapelle le treziefme Juillet 1607, Wk
Et a fait continuer cet ceuure iufques en l'an 1610. par vnl»^,
LIVRE TROISIESME. 1003
nombre d'ouuriers,de deux à trois cents d'ordinaire. La
charge de faire payer les maflbns , charpentiers , menuifiers,
icrruners, 5c vitriez a elle baillée auxMaiflresgouuerncurs
del'hoftelDieudeParis. Qui eftoient,
Meflire AchiUesdc Harlay,Cheualier, Comte de Beau-
mont&:Q,eaune, ConfeilJerdu Roy enfesConfeilsd'Eftat
&priué,& premier Prefident en fa Cour de Parlement à
Paris.
Maiftre Matthieu Marcel , fieur de Villeneufue le Roy,
aufîi Confeiller en les Confeilsd'Eftat Se priué.
Noble homme maiftre Nicolas Hannequin,{îeur de Gou-
mainuille, & Digny , Aduocat en Parlement, Conreiller &:
Maiflre des Requcftes ordinaire deNauarre.
Robert des Prez, (leur de Clamart, cy dcuant Efcheuin de
la ville de Paris.
Pierre Sainéthauît, fieur de Bemare , Confeiller de la ville
de Paris.
lehan Perrot,fieur de Chenard, Prefident en i'eledion, 6c
lors Efcheuin de la ville de Paris.
Pierre Parfaicl , Greffier de ladite eledion , ôc cy deuant
aufTi Efcheuin de ladite ville de Paris.
Claude VellefauXjVoyer de faind Germain desPrez,Ar-
chitede ôc condudteur du baftiment dudit Hofpital .
Au deiïïis de la porte de la Chapelle dudit Hofpital eft
graué en marbre ce qui f'enfuit.
D. O. M. S.
Henricus IIII. Franc. &Nauar. Rex chriJiiani(f.domi,fûnf^
pace altajruens^qua Dei virtute &fuci inuiôfa clexîera,Jibi& rcgno
feperif, curamfuam in omnes Reip. partes, maximas^ mimmayspa-
Yiterextendens^intertotjîupe'ndarumfuhfiru^tionum moles , qui^
bus maiefiatem imperif Gallici in dies ampli ficat , infiaurato Pto-
chotrophio vrhis , cognito defutjje ha^enus Nofocomittm , qa^^ res
ingenti cimbus incommoda acpericulo uertehaî, QpmnoHum in 'va-
letudinarij v/nm a fundamentis excitanit: inque eiu^fabricam,
mempranda in omne £uum liber alitât e , tant 0 par em incœpto pecu-
niarum vim vna donatione contulit -^dtdem infuper hanc in hone-
rem d. Ludouici progeniîoris fui , qui prûChriJli Seruatorà glo-
ria , aduerfïis injideles tôt bellis fœltcitergefiisyiri Affrica demum
morbo pefiilenti mort dit atcm exuit, dedicatam de eius nomine
LLLUl ij
53
1004 VILLE DE PARIS,
dici vôlHit^docitmentumfuyditis qHoduim nunc Ludouico F.exem^
fUfua , & fiioYHm maiorumj?rapôfîatîmit4nda,
Anno Yiom'mi cl 3. loc viii. regni fin ip .
Aux deux eoflez de ladide porte furdeux marbres noirs
fontgrauees les deux (cntences qui eniuiuencl'vneà main
droidc, Se l'autre à main gauche, ,
St claufero cœlum^ é'plitHia nonfluxerit, t^ mi/eropeflilentiam
inpopulnr/î meum : Conuerfti-s autem popultts meus fuper qnos in-
iiocatum efi nomen meum ^deprecatus fuent ô" reejuijïerit faciem
meamyd^ egeritpœnitentiâm à, vif s fuis pejsimâ , C^ ego exaudiam:
d€cœloj& propitiuâ ero peccatis eorttm ,^ fanabo terram eorum
II. Paraltp.
T>eum timete , Regem honorifcate.
Si non volueritis récif ère difciplmam,fed O" ambtdaueritis ex
adnerfo mihi^ego quoqtie contra vos aduerfm incedam,(^percutiam
"VOS fepties propter peccata veflra, inducam£ fuper vos gladium vU
torem fœderis met, cumque confugeritis in vrbes^ mittam pcfiilcn-
tiam in medio veftri , cf* trademmi in manm hoflitim ypoJlquAm
sonfiegero baciilum partis veflri. Leuit. 26.
T>eum timete y Regem honorijicate.
Pourilluftration de ce que delTus, i'ay eftéd'aduis d'ad-
iouflcr icy ce qu'en did Monfieur Boterays, en fon liurs
intitulé Lutetia,
^u-a porta exitur Rhodiorum^ingraminis .eqmr.
Lents vbi confurgit apex^fiat Regia cnltti
Excelfoj aduerfa non dicas teSta faluti
Condita, tabtficum tôt a cum fettit in vrbe
VirtUy châtra lues contactu corporafœdat,
Funeribus Ltbiîinajreqtiens, ciimfunera denfat.
Atria quot,fpatia anfiaetu^^quot in ddibus ddes.
Milita quanta hominum, caperent ingentia teâfa^,
Medi aciem^Xerxis ni4wero^ carentia caftra.
LIVRE TROISIESAIL looj
T>e l'ancienne lurifdtciion du Parloer aux Bourgeois , annexée
maintenant à celle des rreuoft& Efcheums de Li vHlede Paris^
de/quels l' inftttution ou création efi rapportée au Roy Philippe s
dià Augufte. Ofjîcters &fHppojfs defdits Preuo^ é"' E/chentris,
tenant leur Jiege en l'Hofielou matfon de Ville.
TO vs nos Hifloriens François tombent d'acord que
le Roy Philippes fécond vraymentAugufte,inftitua ou
érigea les Preuoll des Marchands ôc Efcheuinsdeia ville de
Pans(lelon le lieur du Haillan)en l'an 1 190. 6^ que pour
armes il ordonna qu'ilsporteroientvnEfcu degueullcs,oii
feroir dépeinte vne Nef d'argent dont le chef lèroit d'azur
femé defleursdelysd'or: pour iîgnifier que la ville de Paris
eft la capitale du Royaume.qui reprefente le corps de l'Eflac
5c qu'elle n'a qu'vn feul patrô t>: Gouuerneur,qui efl le Roy.
Mais ils ne pairentponit plus outre.
Or en recherchant déplus loin cefte lurifdiclion de noftre
diclePreuofté & Efcheuinagc,ie dis qu'il n'elt croyable que
ceftegrande Ville, le domicile des Roysde la première, fé-
conde & troifiefme lignée , eut eflé fans corps de Ville & of-
ficiers d'icelle, iufques au temps du Roy Philippes Augufte :
vcu que dans les Capitulaires de Charlemagne&delcsen-
fans, il eil fait mention en plufieurs endroits de Scahinis , des
Efcheuins, lefquelseftoicnt comme les gouuerneursSciu-
gespolitiquesdesbonnesvillesdeFrance:6cparconfequéc
il elfoit auiîî neceiîaire qu'il y eut de telles perlbnnes à Paris.,
loint qu'es anciens tiltres de l'hoftel de Ville, dontieferay
mention cy âpres, il n'eft aucunement parlé de ladideinfti- .
tution du preuoft des Marchands 6c Efcheuins. Et toutes-
fois il eft à croire que l'on n'eut oublié vne chofe li remar-
quable, vcu qu'il en eft fait mention de bien moindres: ôc
fpecialement des lettres données parce mefmeRoy Philip-
pes Augufte,delquelles qui en auroit eu lai edure,pourroic
cflre acertené de ce fubiet.Rigord us 5c Guillaume le Breton
qui ont tous deux efcrit la vie duditRoy jlVnenprofe, ôc
l'autre €nvers,6cefloieacc6temporanés , n'en font aucune
mention.. LLLIU iij
ioo6 VILLE DE PARIS,
Orlesluges du Parloer aux Bourgeois (foit qu'ils fiifTent
qualifiez Elcheuinsou non) pendancie règne de Childeberc
premier tenoienc ieur liege en vne raaifon qui eft fcicuee
près de la vallée de mifere, appellee encores à prefent la mai--
ion delà marchandife. Puis quand la Ville fucaccreuc de ce
cofté ces Magillratstindrcnc leur fîege en vn autre Hojftel
aflîs près la porte de S. lacques, où elt pour l'heure le con-
uenc des lacobins j aind que BcUe-foreft remarque en fa
Cofmographievniuerrelle.
Toutesfoisilpeuteftre queledit Roy Philippe Auguftc
donna à ces Magiftrats les noms de Preuofl des Marchands
^rEicheuins; r(çauoireflauprendent, la qualité de preuoftj
^ aux autres (esCofeillerSjCelled'Efcheuins de la ville. D'où
vient qu'en recognoifTaucc de cefte vérité : desdixTergents
qu'ont Icfdicls Preuofb des Marchands ôc Efcheuinspour
leur feruice, il y en a encores fix qui retiennent la qualité de
Sergents du parloër aux Bourgeois j 6c les quatres autres
font commis, pour le faicl de la marchandife.
Da temps Lcfdi^ts Sieurs preuoft &. Efcheuins ne font en charge que
que les Prc- par l'efpacc de deux ans enriers,fi ils ne font continuez jôc de
chcuinsdôi- dcuxans cn deuxans on eflit deux nouueaux Efcheuins, à la
ucnt cdre pluralité dcs voix dcs 14. Confcillers dcla ville des Quarte-
cn jeurs of- j-j j^j-j ^ dcputcz d'cnttc Ics bourgcôis d'icelle, le l'endemin
dclafeftedel'Afrumption noflreDame.
Le père &. le fils les deux frères, l'oncle Scleneueu, & les
deux confins germains, nepeuuentertreefleuz&pourueuz
efdits offices de Preuofl; bi Efcheuins , enfemblc en vn mef-
me t.emps ; Ni pâreillemenr,ccux qui ne font nez 6c natifs de
la ville , ou fauxbourgs.
Les preuoft des Marchans èc Efcheuins ont charge des
fortifications ôc guets de la ville, & de tenir la main à ce que
les bleds, vins, bois &; charbon foient vendus à prix raifon-
nable, AcequcleursBourgeoisne foient fouliez & oppref-
fez jàauoirclgard qu'il ne le face par la Villenul monopole
ni encrepriie,ou contre le Roy ou l'Eftat, Ainfi qu'on pour-
ra veoir plus amplemen t,és ordonnances Royaux fur le faict
&iurifdic1;ion deladicieprcuollé& Efcheuinage.
Esaflcmblees&proce(rionsgenerallcs6c publiques, lef-
didsMagiflratsfontreueftusderobbes miparties de rouge
LIVRE TROISIESME. 1007
& tanné , Le preuofl: des Marchands(ain(î appelle à la diffé-
rence du preuoft de paris ) de la fienue de fàcin , &: les quatre
Elbbeuins, dés leur de drap.
Ces Magiftrats font afllltez d'vn procureur du Roy & de officiers de
24.Conreiliers,&feruisd'vnGreffier,d'vnRcceucur, d'vn ^ ^'
Clerc, de dix Sergents, des Quarteniers,6c des Cinquante-
niersécDixmiers.
Les offices de Sergentsfcarienetraitteraypointdesau-
tres, dont on ne peut ignorer la charge 6c promotion ) fe
doiuent donner par lefdits Sieurs preuoft èc Efcheuins à
ceux lefquels leur fontcertifiezliommes de bien 6c de bon-
ne réputation, &: qu'ils trouuent capables de bien 6cloyale-
ment exercer ledid office, 6c de faire bonsôcloyaux rap-
ports des Arrefts,adiournements, exécutions, contraintes
Vautres exploits dépendants 6c appartenantsaudit office.
Cequclerdicl:sSergentspromettent&: lurent d'effev5luer 6c
obleruerleiour deieurreccption, fans acception deperfon-
ne, ni prendre autre falaire ou recompenfe, que celuy à eux
prefcrit par les ordonnances.
Tous lei'dits Sergents tant du parloër aux bourgeois que
de lamarchandi(e,ont d'ancienneté tousles ans vne courte
robbeneufuemipartie debleu6crouge,ou bien la fomme
de cent folspari. pourchacuned'icelleSjprifefurle reuenu
du parloër aux bourgeois, Et pourlcurs gages ordinaires,
ies (ix Sergents du parloëraux bourgeois ontvn denier par
chacun iour,quieftparantrentefolscinq deniers tournois,
Mais les quatre autres de la marchandiic , ont Cix deniers
par chacun iour, qui montent en fomme pour i'annce à neuf
liures deux folij fix deniers tournois, enconfîdcration des
cheuauchees qu'ils font, pour aller veoir 6c recognoiflre les
empefchementsqui font fur les Riuieres 6c bords d'icelles.
Les fix Sergents du parlocr aux bourgeois, adiufl:ent,efl:a-
lonnentÔcfignentaufeingdela fleur de-lys^ toutes les me-
fures à vin , ccruoife, fldre &c autres breuuagcsde toutes
lestauernes, cabarets 6c autres lieux où l'on vend defdicls
breuuages,parlaville&:ban-lieuë de paris&aiileurs oùlef-
dits fleurs preuoft: 6c Echeuins ont droid de bailler lefdicles
mefures; Et pourleurfalaire, ont quatre deniers parifis pour
la pinre,ô<: autantpour les chopine 6c demy-feptier.
looS VILLE DE P A?vIS,
Ils cftalonnenc pareillement^ lignent toutes les mefurcs
à miel & aux graines,qui fe vendêt en détail par lefdits lieux,
2c tous les barils 6c autres vaiileaux que l'on V€ucauoir,qyi
tiennent vn lextieriuftement.
^ Quand bon leur fembleSc qu'il eft expédient, à tout le
moins vne fois l'an, ils ont pouuoir de vifitcr les maifons des
Taucrniers, HollelierSjErpicierSjôc autres: & f'ilstrouuenc
quelques mefures qui ne foient point eftalonneesàleurs
eftalons 6c fignees au leing de la fleur de lys, ou quelques
chopines 6c pintes quineloient bonnes Sciuftcscommeil
frfut, iislonc tenus de les faifir, prendre 6c apporter au Pro-
cureur du Roy en l'Hoftcl de Ville,lequel pourfuit pardeuac
]erditspreuoft6ccfcheuins,ceuxàqui appartenoient iefdi-
tes mefures, pour fe voir condamner à l'amende, 6c à voir
rompre en leur prefence lefdites mefures trouuees forfai-
ces.
o>jartc- Les Quartiniers font commis 5c départis par les quartiers
mcw. delà ville, pour veiller fur le peuple, 6c prendre garde que
nuls eftrangers, feditieux, ou rebelles , ne puifîent faire nul-
les confpirations ne monopoles, au preiudice du repos pu-
blic-.pour receuoir&: enuoyer lesmandemensdeMeiFieurs
les Preuofl: des Marchands 6c Efcheuins, à leurs Cinquante-
mers, ôc pour tenirla main à l'exécution d'iceux : En en têps
de trouble ou guerre, pour donner ordre qu'on face bon
guet 6c garde lîir les rampars, aux portes ôc par les rues, (î
befoin elt.
Les Cinquantenicrs ayans receu des Quarteniers les man-
ni'cis sc^Di- demens des Preuofl & Efclieuins, font tenus d'en faire diuer-
xenicrs , & fes coppics, dc en enuoyer vneà chacun Dixenier , à ce que
leurs char- p^omptemcnt ils les mettent en exécution chacun en fâ
Dixaine. Et cas aduenant qu'aucun Dixenier fuft abfenr,
ou peu au précèdent decedé, 6c qu'en fa place vn autre
n'euft encor elle receu, en cecas fon Cinquantenier efl tenu
de fuppleer à fon defaut,6c en faire le deu de fa charge.
Quand on fe deffie de quelque entreprile ou reuolte , les
Dixeniersfonttenusfuiuantles mandemens defdidsficurs
de Ville, d'aller faire des exactes recherches àcs eflrangers
6cincognus qui font logez fur leurs Dixaines, & de faire des
amples ôcloyauxrapportsdesiioms de leurshoflesjdes leur
6c de
LIVRE TROISIESME. loo^
&deleursqualitez&equippage, ôcleurQuartcnier,toutes
les fois que befoin eft.
Les Archers, Arbaleftriers 6c Hacquebutiçrsfoiitauflî Archers Ar-
du corps de cet Hoflel de Ville Parificn, 6c quand il le fait "o^'isitricrs
quelques iblemnicez ou procédons, cfquelles MefTicursde ij^^iç^s!^"^'
JaCour,desComptes6c delà Villeietrouuentjilsfont tenus
d'aller quérir dc alFifter IerditsSieursauecieursequipage6c
armes, à ce qu'ils ne foienc preiTez 6c ne fe face aucun tu-
multe.
Les Guets tant de pied que de cheualobeiïïent auffiauf- Guets de
dicls Preuoft 6cEfcheuins,ôwfontmefme charge que ceux pied & <âc
appellczàVenife, LaIufl:icenoc1:urnc, carilsfont garde en ^ ^"^*
piulleurs lieux ou marchent toute la nuict , pour recognoi-
Itre s'il le fait point quelque infolencc ou volerie,parmivn fi
grand monde que noftre ville. Et ontpouuoir d'entrer par
tout où ils entendent quelque bruit extraordinaire, 6c de
iaifir 6c prendre au corps, tous ceux qui battent le paué,
ayans des armes.
Le Guet de pied futinflitué en l'an 1484. du temps du inditunoW
Roy Charles huictiefme,à la requcfte des bourgeois dePa- des Guets
riSjdefquelsonchoifitvn bô nombre qui s'obligèrent de le ^^ ^^^ ^
faire à leurs defpens, de trois femaineSjen trois lemaines^par
tourdcroolle.
Pour obliger, receuoir 6c enregiflrer ceux de ce Guet , le-
dit fieur Roy, créa 6c ordonna deux Notaires, lefquels font
appellezlesClercsdu Guet: Qmfonttenusdefaiieaduertir
tous les ioursà heure compétente:, ceux quidoiuentleguec
lânuiâ:fuiuante,àcequ"ilsletroLiuentàneufheur€sduloir,
poureftrepareuxenregiftrez ,6c départis parleurs Capitai-
nes es places 6clieux qui enibiuenr. C'efl: à fçauoir deux fur
lescarreauxaupresle guichet delà geolle du grand Chafte-
let,pour la garde des prifonniers d'iceluy : deux autres au
lieu appelléla pierre du grand Chafteler,pourfepourmener
autourduditChallelet, 6c prendre garde qu'aucun prifon-
niern'en forte,deuxautresen la court du palais, pourla gar-
de des fain tes reliques 6c des prifonniers delà Conciergerie.
Et fixautres auprès la Boucheriedu petit pont, pour garder
les prifonniers du petitChan:elet,6cbrider les Gourfes desEf-
çholicrs de 1' Vniuerlité,lcfquels couroict iadis toute la ville,
M M M m m m
loio VILLE DE PARIS,
dcchcHal, pourafliftcrScfaireercorteàceGuet de pied , le mefme
Roy en infticua encore vn autre l'année d'après, qu'il voulut
eftrecompofédeio.rergents àcheual&:de40. à pied bien
armez, lelquels leroicc conduits parmy la ville toute la nuid
après auoir efté prefentcz &: enregifVrez.
le n'ay peu eftreacertené de l'occafion pour laquelle ceux
tâefdits Guets le trouuent en armes près i'Eglifenoflre Da-
me, es nuids des telles de Nocl ôc de l'Aflumption noftrc
Damc; mais ieprefume, que c'eft pour empefcher qu'il ne
l'y faceaucun tumulte &:delordre.
ofnces qui Lcs cinquante quatre Mefureurs de grain, les foixate ven-
dcpeadct deurs de vinsses foixante Courretiers de vins, les douze
Prcaoa des j'iulgcurs, Ics defchargeurs de vins , les vingtquatre Crieurs
Marchands de vins&:corps,l€sdeuxpontonniers dcs poits dits de Bouf-
& Eiche- gongne 6c de France en Greue, les deux Courretiers qui
loiientles Cheuauxauxmarchands ,remenantouamcnant
voitures par la riuicre,les quarante lurez compteurs ôcmou-
leurs de bufches, les dixhuid meiureurs Sc porteurs de char-
bon, les vingtquatre mefureurs de fel, les vingtquatre He-
nouards porteurs de Tel, les quatre Brifeurs de Ici, les qua-
tre Courretiersdefel, les deux Mefureurs Screuifiteursd'aux
ôc d'oignons, les deux mefureurs de noix , pommes , neffles,
&Chan:aignes,lestroismefureursdeGuefdes, les deux me-
fureurs de chaux, les deux CourretiersdegraifTes, les deux
maiflres des ponts, &: ceux des ponts de poy il, Mante, Ver-
non, pontoifc,l'lile. Adam, BeaumôtfurOife,Creefpont£
faincle Melîance, Compiegne,&:dcs pertuits de Combarbe
& de poles. Les cliableurs des ponts de Corbeil,MeIun,
Montereau faut-Yonne, ponts fur Yonne, Sens,Villeneuue
ie Roy,& du pertuis Aut^rne : Sont iufticiables defdits fieurs
preuofl des Marchands oc EfcheuinSjôc tenus d'obeiràleurs
ordonnances.
Extrait de rinuentMredestiîtres de l'Hofiddc Ville, fait J>ar
Maijlre lehnn PohJJepin , en L'année isSs,
Folio 14. Lettresdu Roy Henry fécond du 17. Auril 1557.
parlefquc'lesil ordonne que par la ville foit baillé à chacun
Confeilier vne fois en fa vie ieulement;, demy centdeget-
LIVRE TROISIESME, loir
tons d'argcnc, d u poix de dix onces. Vne bourfe de velours,
ôcvneercnptoire; Comme ont de couflume de prendre lef-
dids^Sieurs Preuofk des marchans ÔcErcheuins, (urles de-
niers des Aidesdons &oâ:rois. Outreleurs droidsd'hypo-
crâs,E(pices, Torches, Cierges 6c bougies: qui leur feront
continuezparchacun an ,commedecouftume. Mifescnla
5.1ayette,dansvn facàpart. SouslacotredeCinq B. •
iSlota que lefdits iieurs Confcillers, par délibération du
Confeildelaville, qui efl: auregiftre, ledit droift d'hypo-
cras 6c efpices reulemêt,a eflé mué en demy cent de gettons
d'argent dudit poids de dix onces, auec vne bouric de ve-
lours verd: que l'on leur baille le premieriour deTannee.
Fol.iS. Vidimusfouslefeeldelaviliedu ly. Ianuieri493.
desltttrespatentes du Roy Charles VI. de l'an 1392. du 10.
de Décembre : par iefquellcs là Maiefléinclinantà lareque-
ile^c iupplicationaluy faiâ:eparleProcureur,Clerc de la
marchandiie, &: îîx fergens du Parloir aux Bourgeois : qui le
plaignojentden'auoireulcurdroictde Robe fourrée d'ai-
gneaux blancs^ qu'ils fouloicnt auoir par chacun an au iour
deTouflainds ou de Noël , pour laporter accompagnans
lefdits fleurs preuofl ai E.cheuins,&: les recompenier des
peines & labeurs, qu'ils auoientaufaicl de la police. Et ce
depuis que fadite Majeflé auoit mis ladite preuoftë en ihs
mains êc lereuenu d'icelle. Veut <2c ordonne que les deiTuf-
ditsayent leurs robes. A fçauoir ledit procureur Clerc de
lamarchandifel'ayededrapde couleur plain auec les four-
rures. Mlles auec d'autres lettres en la premierelayette,fbus
lacotte de D.
Lettres du 10. Auril 1548. du Roy Henry II. auant paf-
ques,{ignees,parleRoy. Et au delTous, duThier. par lef-
quellesleRoy ordonnaeflreprisdesdcniers ordonnez par
luy pour lepreuoH; des Marchands, les quatre Elcheuinsôc
leGreiïi€r,la foinme de trois cents liures à chacun d'eux,
pour l'achapt de deux robes de velours mi-parties craraoify
& tanné. L'vne pourleiourde fon entrée, ôcl'autre pour
celle de la Royne ion efpoufe : 6c pour les accouftremens de
leurs feruiteurs&: mulets. Et aux fîcurs procureur 6c Rece-
Lieitr,à chacun d'eux iept vingts dix liures tourn. pour leurs
robes. Lcfquellesilsporteront indifféremment lefdits leurs.
MMMmmm ij
ion VILLE D E PARIS,
Ecàchacundcsi4. Coiifeillers 75. liures. AchacunQuar-
tenier cine]uance liures. Et à chacun des Officiers ordonnés
pour la garde defdits preuoft 6c EfcheuinSjà la difcretioii
d'iceuxfieurs.
Foi. 61. Lettres en fornicd'Arreftduij. May I458.fignees
Cheneteau. Concenancla confirmation deTaccoïd fait en-
tre le grand Prieur de France Scleldics Preuoft & Efcheuins:
touchant le moulin qui eft lur la riuiere de Seine près la
Greue.
Mifes en la cinquiefme layette, foubs la cotte de huid N".
Fol. 18. VidimusduRoy Charles VI. du mois de Septem-
bre 1409. des lettres patentes du Roy Charles V. en datte
du 9. Aouft 1371. par lefquelles fa Majellé déclare n'auoir
entendu comprendre Tes Bourgeois de Paris, en l'ordon-
nance n'agueres publiée: par laquelle il commandoit que
tous ceux qui ontiieFs,arriere-fîefs,franc-aleu,&au{riceux
oui ont obtenu lettres de nobleire,eu(rentdansvn mois à
apporterlcurs tiltres&declarations es mains delonThre-
forier gênerai: A peine d'eftrelaifîsSceftabiiscommiflaires
& leidites lettres de noblefle cafTees, ('ils ne payent la finan-
ce portée par leldites lettres Royalles. Mais veut que lefdits
Bourgeois iouifîentdenoblefîe, tiennent fiefs, arriere-fiefs»
& franc-aleu, portent efperons dorez, 6c autres ornements
demiUce.
Mifi^senla3.Iayette,{ousIacottede Qj^atre S.
Les caufes de la ville ne fe traitent ailleurs qu'au parlemer.
Comme appert par les lettres de Vidimus du Roy Charles^
VL de l'an 1457. confirmant celles de Ton predeceffeur
CharlesV. datteesdeTan 1314. au mois deMay, où font ces
mots. Ipfi non loquântu r âge n do vel defcndendo cora.m aliqiio tu-
dice ^fYiiterqu^m coram gentihus noflris noftrum tenentthu6 Par-
lamentumyfcH coramgemihus nofirùjpro nobis Farijifi^ pr^^den—
tibus ^fi Pari/lus tune non effet.
Miles en ladite 3. layette, fous la cotte de X 1 1 1. M,
Les Preuoft des Marchands, Efcheuins , Clerc 6cProcu-
reur delà ville de Pans, ont droit de prendre par chacun an^
& chacun d'eux pour la prouifion ccdefpenfe de leurs mai-
fons au grenier de la Gabelle vnTextier defel , par lettres pa-
tentes du Rov Charles VII. dâctees au mois de Décembre-
LIVRE TROISIESME. 1015:
14^0. êc de ion Règne le ^2. 6c dernier. Confirmées par
j(bn fils Louys vnzieline, ranenluiuant , le 16. Septembre, ^
de Ion Règne le premier.
LeccresLatines du Roy Louys X.didHiuin, données à
Rouen au mois deFeur. 1315. feeliees de cire verde en lacs de
loye, en forme de Vidimus de celle du Roy Philippes Aug.
del'an ii20.êcdcionRcgnele4i. d'vndonfaitauxpreuoll:
& Efcheuins de paris , d'vne terre qui auoic eftë à Simon pai-
iiaco^palTy.) Eniemble de pouuoir crier en mefme place,
oùl'on fouloic tenir harasde toutes fortes de denrées 6c au-
tres cris, 6c auoir droid de meiure ^auec proufict des ventes
qui f y faiioienr. Sauf la haute iuil:ice,tant fur ceux qui fe
batteroient en ladite pIace,iufquesàefFufion defang,foic
par efpee, pierres ou ballons : qu'auffi fur les accufez de lar-
cin, &: de faullesmefures. LailFantàiceux fleurs preuoft des
MarchandsôcElcheuinSjlabaffeiufticeenicelleplace. Ala
charge de 310. liures tournois.
Au treslettres du Roy Philippe de Valois, donneesau bois
de Vincennes 1545. au moisde Feurier, feeliees de cire verde
en lacs de lbye,en forme de Vidimus, confirmans les précé-
dentes. Et fur le reply eft efcrit. rerDomimim Regem in Con-
Jilto fuo. Velterbert. '^x.'^Xwshzï,, Sine Jinancia.
Mifes en la i. layette^ fous la cotce de L.
S'enfuit pliijîeurs autres lettres fort antiques,
mentionnées audit Inuentaire,
Folio 75. foixante fols fur chacune baftelee devin arriuans
â Paris au temps des vendanges. Lefditcs lettres oclroyees
à varis par le Roy Louys V 1. did le Gros, Tan 1121.
Fol. 5 6. Lettres du Roy Louys VIL didleleune,de ne
bailler licl:s,ny loger par fourrier, dattees delaniié).
Fol. 6r. pour le village de Maifons, droit deu pour chacu-
ne naueedemarchandife. Lettres du Roy Philippes Augu-
ftedei'an 1180.
Fol. 39.PriuilegedumefmeRoy,deran n<^i. pour le vin
emmené par eau à paris. Lequel nul ne peut mettre fur terre
f'il n'efl Bourgeois de paris : ains efl contraint le vendre dans
le bafleaujou en gros.
MMMmmm iij
ior4 VILLE DE PARIS,
Fol.47.Desveufuesbourgeoircs de paris, fubicttes a la
coctizacjon des deniers. Lettres du Roy Philippes Augufte,
en forme de déclaration &c commifTion du mois de lum.
Foi. Sj.impoiition fur le vin, fur le feljfur le foin,fur le bois
merrin : pour l'édification du pont que l'on vouloir faireà
paris. Lettres du Roy Philippes Augufte, l'an 1213.
Fol. 74. Reigleraentdu Roy Philippes 5. did le Hardy,
entre le preuofl des Marchands, &: Eicheuins , & tauerniers
de l'an 1274 . au mois de Mars.
Fol. 102,. Lettres du Roy philippes 4, did le Bel , données
à paris au mois de Mars 1287. pour les criées des lieux vuides,
vacquans ou delaiflez.
L
De l'HofleldeVîlle.
A vieille falle ôc hoftel de Ville efloic anciennement
ilioftel de Monfieur le Dauphin de France, Charles V.
fils du Roy Ican^ôcfon Lieutenant, pendant qu'il eftoit ca-
ptif en Angleterre. Lequeliogis en l'an 1356. au moisd'O-
dobre , il donna à lean d' Auxerre , pour les bons &; loyaux
feruices. Celle mailonaefté autrefois appellee, lamailon
des pilliers: Acaulequeles édifices prominensenlaGreue
&:fouflenuspar des piliers faifoientau deiToubs vneruëcou-
uerce: comme Ton voie à la Tonnellerie, &: aux Halles du
codé despotiers d'eflain.
Fol. 77. de Tinuentairecydeflus mentionné. Lettres de
Vidimus du preuoftdeparis, des patentes du Roy Louys 7.
d/creuc. didle Ieune,de l'an 1141. parlefquellesii veutquelaplace
^u^ Greua dicitur prope ScqHanam^ demeure à perpétuité en
reftatqu'elleefl:oir,iors nullement empefchee d'aucun ba-
fliment, ny autres empefchemens. Et ce moyennant foi-
xante dix liures qu'il auoit receus,4 Burgenfibusfuis de Creuia.
C^ Moncello.
Mifesenlai. layette, fous la cotte de Quatre F.
Auditinuentairefol. 72. Lettres du Roy Charles VLdon-
neesà Parisau moisd'Odobre 1413. feellees decireverdeen
^^^'Pyj^"Macs de foye.Parlefquelles ledit rieur,ouY Monfieur le Chan-
Grcac. cclicr, en fon rapport fait au Conieil , dcs informations fai-
tes par ordonnanceduditConfeil ,à caufëdesincommodi-
tcz qui eftoienc en la Halle, place non fpacieufèpour y tenir
LIVRE TROISIESME. 1015
le marché &: l'Eflape : II a tranfmué ladite Eilape à la place
deGreue,deuantrhofteldeIaville,en tirant à la rue de l'Ef-
pine,du ruifleau delà Verrerie, deuant l'hoftel d'Anjou,
rue de la Mortellerie. ai.Vcnncrie.
Ces lettres mifes en la cinquiefine layecte,fous la cotte de
Sept I.
Fol. 77. LettrespatentesduRoyFrançoispremierdu23. AuHcu de
Auril 1533. figneesparle Roy. Breton, ôcfeellees en double ce grenier
queuë,portans permiflion aux preuoft&cEfcheuins de paris, "T'^d'u^^^'
de prendre la faillie de rHofpital dulainclElpritjôclegre- voûtes de
nierfurleurEgliiejpouraccroiilreledithoftel commun de P'^rres de
Iaville,ÔC encore autres maifons proches, en lesindemni- f^'acco^tiô
fans au dire de gens à ce cognoiiTants. Icelles lettres eottees de l'Egiife,
Sept B.
Miles en la layette '4. dansvnfac cotté Sept A.
En l'an 15-33. leiy.Iuillet, futpofee la première pierre du
nouueau balhmcntdei'Hoftei de Ville par Meflieurs, Mai-
ftrePierreVioleiieurd'Athis,ConfeillerduRoy noflreSire
enfa Cour de parlementa paris, preuoft des Marchands, 6c
Maiffcre Geruais l'Archer^acques Bourficr, Claude Daniel,
&: lean Barthélémy , Efcheuins. Lesquels auoient chacun
vnetruelleargenteepourprendredu mortier, Fait de fable
&,de chaux. Sur laquelle pierre efloitvne lame de cuiure,où
efloientgrauez les armes du Roy, ^auxdeuxcoftez les ar-
jnes de la ville, auec cell elcrit.
F acia fueruntJoM fundamenta Anno Bomini M'. T>. XXXIII. 15 55»
die I s. menfis lultf^ftib F ranci fco primo Francomm Rege chri-
fiianijiimo, & Pctro Viole , einfdem Régis Confiliario, ac Mercato -
rum huinfce ciuitaîis Parrhifix Prefecfo, Adilibm Confidibits ne
Seabinisy Geruajio l'Archer y lacobo Boarjier ^CUudio Damel , ô*
loan. BaYtholom£0.
Pendant que l'on fai fo it l'a (îi être de cefte pierre,fonnoic'£
les fiffres, tabourins, trompettes ôc clerons, artillerie, cin-
quante hacquebutesàcrocq delà ville, auec Icshacquebti-
tiersd'icellé ville quifonten grand nombre. Et auffi Ton-
noientàcarrillon les cloches de faind lean en Greue,du S.
Efpiit&de faindlacques delà Boucherie. Aufîi au milieu
delaGreue^il y auoit vin défoncé, tables dreiîees, pain &:
vin|)our donner à boire â tous venans, en criant par le
loi^ VILLE DE PARIS,
men,u.peuple à haute woix : Fiue le Roy ^ dr Meficurs de U
Ville.
AudeiTus delà grand' porte duditHoftcl de Ville fut ef-
criten marbre ce qui i'cniuit.
S EN ATV I j populo Equitibuf^ Parifien. pie de fe meritis,
Francifcm primus j Francorum ReicpotentiJ^imm-, ha^ ^des kfun-
dament Is estruendas mand^HÎt ac curauity cogendi fg, publiée con-
Jilijs ^ adînïmjfrand.i ReipuhLic<t die nuit y Anno k jalute condita,
M. D. XXX m. Idibm Iulif. Imifum M. D. XXXIII. idibm
Septembris. Petro VioU PrdfeÛo decurionum^ Claudio Daniele,
loanne BartholomxOy Martino Bragelonio , loanne CurtinoDecu-
rionibus, Dominico Crotonenfi architedtante. Depuis en la me(^
me table de marbre a efté adiouflé ce qui f'enluit.
At Henrico I V . Francorum é*Nauarrorum Rege inuiSfiJsimo,
Francif. Myron Propr^tore é" Becurionum Prjife^o, P.SainCfoty
î.deiaHaye\G. de Flecelles ^ cf" N. Relut Decurionibm yhoc opus
fuperiorum temporum fortuna intermiffum afolo ad fajligium vf-
que conte xîH xdifcijrepetitumefi.
M. DC. VI.
Dans la grande falle neufue de l'Hoftel de Ville cfl aufîî
graué en marbre ce qui ('enfuit.
Du règne du Tr^s-chreflien Henry IV. Roy de France & de
Nauarre-, &dela Preuofiéde Monfeur Maiftre lacques Sanguin
Jieurde Liury Confetller du Roy en fa Cour de , lement : & de
l'Efcheuinage de Maiftre Germain Gouffé Aduocat en ladite Cour^
lean de Vailly fieur du Breuil du Pont y Maiftre Pierre Parfais-
Greffier en l'EleBion & Charles charbonnières Cofeillerdu Roy é"
"a "<a Auditeur en fa chambre des Comptes ^cefte falle a e fié paracheuee,
cy Heuant au lepauHlon du cofté du fainS Efprit encommencé^ les colomnes apo-
\ ^'^r ■ ^ \ fi^^ î ^ ^'^ ^^'^^ ^ huicî-pans e fie uee pour L'or loge ^milftx cens huiù:
du 5. Efprit, De ce nouueaubadiment en parle fort élégamment Mon-
touchaiu ce fieur Boterays en cts termes.
£)H£domusillaydomosvincitquAcelftoromnes^
J^am teftudo ingens fulcit fub fornice & arcu ?
H M domus vrbiSyvbi jgdilesftbi crédita curant
Publicay Parrifiji nauis clauumg. gubernant,
Dicunt iurajegunt^ qu£ veBigalia mcrces
Sequanffsdeueclxvndisynumerareiubcntury
Si Prxbere epulas^referentiexhoftetriumphûs .
Vrbs
LIVRE TROÎSIESME. Ï017
yrbs Regijaiftmerifos optât decerncre honores'
Pompa ihijîtyjalitts d^pttblica ou^ tio rebu^f.
Voyezcequedicle mefmeautheur, couchant la ftatuëdu
defFund Roy qui eft au delFus de la porte de l'Hoilel de Vil-
le, aufli du feu qui Tefaid tous les ans par Meflieurs de la Vil-
le au milieu de la Greue, la veille S. lean Baptille.
T>e l'Arfemc de l'Hoflel de Ville.
Extrait duditinuentaire des tiltres & enfeigne.fwenxs de
l'Hoflel de Ville, fo. 82. Lettresdu Roy Henry II. de l'an
1549. au mois d'A.ouft,pourradmortiircment des places que
les PreuoftôcEfcheuinsauoient acquis au lieu diâ, Laplacç
/4 Jf^^^^f-; pour y baftirÔC loger l'artillerie de lavilie: aujieu
de^ grauciics quelcdicScigneurauoicprinlesaupresleCon-
ueia àt% Celtilins pour accroiflre Ion Arfenac. Leidides
lettres prefentccs en la Châbre des Comptes audit an, leii.
Aouil. Et miles en la première layette ;,.roubs la cotte de
L'an 1^03. lesbaftimentSjHalIcs, & places dudit Arfenac
dcTHoftel de Ville , furent bailleesà tilrre de loyer , A mai-
flre Charles Marchant, Capitaine des Archers de ladicle
Ville, pour le temps 6c efpace de cinquante années : moyenr
nant le pris ôcfomme de quatre cents liures de loyer par cha-
cun an, payable àlareceptc du Domaine de ladite Ville,
Catalogue des Treuojî des Marchands & Efchetiiris de la Ville de
Paris y depuis le temps^du Rcy Charles VI, qui commença a
régner l'an 1^80. lufques a prejent.
T *An 1383. ledit Roy donna l'office de Preuoft des Mar-
-^chandsà Meffire Audouyn Chauueron lors Preuoil: de
Paris. Lequel gouuerna ladide Preuoflc iufques au iour
defondecés, qui fut le Lundy 25. iourdclanuier 1388.
Audit an fucceda audit Chauueron MeiTireleandeFolle-
ville, lequel fefentant trop incommodé de gouuerner lef-
dites deux Prcuoftez,fit tant enuers le Roy Charles V I. qu'à
fa prière 5^ requeile fut nommé 5c eilably Preuoft des Mar-
NNNnnn
loiS VILLE DE PARIS,
chandsMaiflrelehan luuenal des Vrfins, lequel par le con-
fencemenc du Roy gauuerna ladite Prcuofté des Marchans
M^^' iufquesen l'an 1 41 1. que icelle Preuoftë des Marchands ÔC
Efcheuinagcfutreftitueeenfon premier eftat: où elles ont
duré iulquesâ prefenc.
Le zo. lanuicrauditan i 411. fut elcu pour Preuoft des
Marchands, Sire Pierre Gentien. Et le 20. Feurier eniiiiuanc
on eleuftauiîipourEfcheuinsmaiftreleandeTroyesJehaii
de l'Okûe,Denys defaind Yon,^ Robert Bellon.Lefquels
leMercredy d'apresallerentfairelerêrmentaccooftuméde-
uantle Roy en l'hoflel de faincl Paul: ôc le lendemain en
l'hoftel de Ville.
Notez, qu'il fômh le qn il faudrait efcrire y Garnier de fainctlCony
au liea de ï>enys : Comme il Je voidaux Mémoriaux de la chambre
des Comptes y en Ûan'ï4ï2, Dont nous ferons mention cy après»
Toutefois ie ne Vayijôulu changer : pour me conformer auxltures
detHoJteldeVilU. ■
LeMercredy lé. Mars, audit an. Le Sire Pierre Gentien
fut depofë de la charge ^Office de Preuoft des Marchands,
&vn nommé André d'Efpernon enfutprouueu: mais le 9.
Septembre 141 3. ledid fieur Gentien y fut remis ôcrCin-
ftalé. ■-• '•■-^^■' ;-^^^^'
Leieûdy 10. Od-obre 1415. au lieu dudicGentien/uteleii
PhilippesdeBrebant.' • '- '
Le Dimanche 12. de Septcmbrei4i7. auheududiclBre-
bantfuteieu SireGuilIaumeKiriaiTe.
LeLundy^. de luin 141 8. au lieududitKiriafTefut eleu
Noël Preuoft.
Le leudy 26. Décembre 1419. au Jieu duditNoel Preuoft
('quin'aguercseftoittrefpalTé) fut eleu maiflre Hugues le
Coq.
Le 1 1. luillet 1410. fut eleu pour Preuoft , Sire Guillaume
Sanguin.
Au lieu dudit Sanguin fut eleu maiftre Hugues Rapioulr,
qui futledernier,rousleregnedenoftreCharles6. carledis
Roy trelpafla Tan 1412.
Du règne du Roy Charles Fil,
Les Anglois dedans Paris.
Défaillent 14, ans f qui font ftpt devions.
LIVRE TROISIESME. loi^
Le Lundy 23. luillec 1436. Sire Michel Laillier fut eleu
Prcuofi des Marchands. Et pour Efcheuins furent eleus les
Sires lean Beilon, Nicolas deNeufuille , Pierre des La^ndes,
ôclean deGrandrues.
Lejqnels firent le ferment accouftumé^ es mains du Dûjfcn âe
rEglijè de nofire Bame de varis^ peur lors tenant & gardant le
■petit jteL
Le Mercredy(aliàsLundy )23.Iuilleti438. futeleupour
Preuoil, au lieu dudit Laillier, Sire Pierre des Landes. Etfuc
ledit des Landes continue audit eflat iufques au 23. luillec
1444. Etlorscnfonlieufuteleumaiftre lean Baillet,Con-
feiller en parlement. Et futledit Baillée continué iurqueseii
t l'an 1450.
Il je trouue vne ordonnance de la villeyfaicîe le Samedy 2s. luiU
let^ l'an fuJdiB- 14s 0 . en laquelle fon t nommez. Efeheuins de la vil-
le y Sires Guillaume Nicolas , Engu errant de Thnmery , Nicolas de
Louuiers, & lean de Merle,
Auditani450. leiy. d'Aoufllespreuofl de Marchands &:
Efcheuins ;, procureur du Roy , Conieillers,Quarteniers cC
notablesbourgeoisdelavilledeparis, délibérèrent &ordo-
nerentd'vncommunaduisquedelàen auant on nepour-
uoiroit aucuns des offices de preuofldesMarchands6c£r- pu iour de
cheuins, quinefulFentnezôcnatifsde paris. Et que l'on ne (^cs^pr°u"oft
proccderoit plus à l'elcdion d'iceux en autre iour, qu'en &Efcheuins
celuy du lêdemain delafeftederAiTumption noftrcDame, ^^ ^^"^•
i(>. d'Aouft.
Pour approbation de cefteordonnancejdeslemefmeiour
on eleut maiflre lean BureaUjThreforier de France. Auquel
^ le Samedy 19. Aouli: en Tan I 452. on fit fuccederM. Dreux
I Budë Audiancier de France. Etpourl'vn desEfcheuinson
eleut vnnommëleanleRiche. Lequel fut contraint de ve-
y rifîer,que combien que Tes perc ôcmerefe tinflent ordinaire^
I ment lorsqu'ilnafquitau Bourg laRoynertoutefoisfa mère
cftoit accouchée de luy à paris , &: l'auoit fait baptifer furies
fonsderEglifefàincl; paul.
Le Vendredy lé.Aouft 15^4. ledit Budéfut continué.
Le Lundi 1 6 . Aouft, 1456. aulieududitBudé, maiflre
lean de Nanterre, prefident es Requeltes fut eleu pour rre-'"'
uofV.
' NNNnnn ij
loiè vît LE' Bt PARIS,
Van i^sy.Maifire F terre G allie ^ Stre Michel de la G r anche ^
Sire phiUppes l' Alemant^ & Sire Jacques de Hacqueuille , efi oient
J.Jcheuins -.Comme font f&y les vers anciens que nous rat/porteronscy
Apres au t rai clé desfon laines.
LeMercredy i6. Aouft 1458. ledit Nanterre fut continué
Preuoft.
jl fe trouue vne Ordonnance de la ville ^faicle le leudy is. tour
de Feurierl'anfufditi^sS, En laquelle font nommez. Efcheuins de
la ville ^ Maijlre Pierre Galie,Sire Michel Laifie^ Guillaume le Ma-
çon & Jacques Derpy.
L'ani46o. au lieu dudit de Nanterre maiflre Henry De-
liurefuteleu Preuofi:.
Du règne du Roy Louys vnz^iefme.
Le leudy i6. d' Aouft 1462. ledit Deliure fut continué Pre-
uoft. Et pour Efcheuins furent eleus les Sires lean de Har-
lay , Cheualier du Guet, &: Denys Gibert.
L'an i4<^y. ne fut faide aucune eleclion,pourles guerres,
6c demeurèrent les anciens.
LeSamedy lé. Aoufl:i4^é. futeleuPreuoft,Sire Michel
de la Grandie. Etpourautant qu'en Tan 14^5. n'auoit efté
faite aucune eleâ:ion,il fut arreftc que les Sires de Harlay 6c
Gibert demeureroient pour vn an, & que feulement on ea
cliroit deux nouueaux.
Le Mardy \G, Aouft 1468. au lieu dudit la Grandie , Sire
Nicolas de Louaiersjfeigneur de Cannes, ConieillerduRoy
êcMaiftre de Tes Comptes, fut eleu Preuoft.
' Le 16. Aouft 1470. au lieu duditde Louuiers, Sire Denyi
HeiTelin^EfcuyerjPanetier du Roy,fuceleu Preuoft. Lequel
en Tan 1471. fut encores continué.
Le Mardy 16. Aouft 1474. au lieu dudid HefTelin, Sire
Guillaume le Conte, Confeiiler du Roy, & Grenetier de
Paris, fut eleu Preuoft des Marchands.
L'an 147o.au lieu duditle Conte, fut eleu pour Preuoft^
maiftre Henry Deliure, Confeillerdu Roy.
Le Lundy 17. Aouft 14 7 8. ledici Deliure fut continué
preuoft pourdeuxans.
Le 16. Aouft 1480. ledit Deliurefut continué.
Le Veadredy 1^.1481. fut ledit DcUure continué»
LIVRE TROISIESME. loii
Bu règne du Roy Charles hui6iiefme,
LeLundy i6. Aouft 14.84. au lieu duditDeliure,maiflre
Guillaume delaHaye,Conleillcr du Roy & prefident des
Requeftes du palais, fut eleu prcuoll.
Le Mercredy 16. Aouft. 1 4 8 6. au lieu dudit de la Haye,
maiftrc lean du Drac, Vicomte d'Ay,&, fcigneur de Mareuil
fuccleupreuolT:.
Le 16. Aou{li488. ledit du Dracfut continué.
Le 16. Aouft 1490. au lieu dudit du Drac, maiftre pierre
poingnantConfeillerenparlement^futeleuprcuoft.
Le 16. Aouft 1492. au lieu dudit poingnant,maiftre lac-
ques piedefer, Aduocat en parlement fut eleu preuoft.
Le i6.Aoufti494. au lieu dudit piedefer, fut eleu maiftre
Nicolle Vielle, Correclcur des Comptes.
- Lei6. Aouft j496.au lieu dudit VioUe, fut eleu preuoft
maiftreleandeMontmiral, Aduocat en parlement.
Bu règne du Roy Louys douzîefme.
Le 16. Aouft 1498. aulieududitMontmirâl, fut derechef
eleu maiftrelacques Piedefer. Aduocat en parlement, -
Le Samedy 27. Octobre 1499. par Ordonnance de la
Cour fut eleu au régime & gouuernementde l'Hoftel de
cefte ville, Sire Nicolaspotier, General des mônoy es pour
preuoft.
Itemi'an ijoo. le 16. Aouft fut eleu ledit poticrpour pre-
uoft.
Lei6.Aouft 1502. au lieu duditPotier,fut eleu preuoft, fire
.Germain de Marie General des Monnoyes.
Le 16. Aouft 1504. maiftre Euftache l'Huilier, feigneur
rdefaindMefmin, 6c Maiftre des Comptes 5 fut eleu preuoft,
aulieu dudit deMarle.
Le 16. Aouft ifoç. Mdifire lean leLieure^ & T terre Taulmier
furent cleus Efiheuins,
Le 16. Aouft 1506. au lieu dudicl l'Huilier, fut eleu pre-
uoft Meflire Dreux Ragnier, Efcuyer, Seigneur de Tum-
/melle , Confeiller du Roy , ôc maiftre de Tes eaux & foreft.
Et Ma'iflre Nicolle Seguier & Hugues de Neufmlle Efche-
uins.
Lei6.Aouftijo8.au lieu JuditRacmier maiftre Pierre le
NNNnnn iij
loii VILLE DE PARIS,
Gendre, Threforier de France fut eleuPreuoft. Et ma'ijlre
Charles de Montmird Aduocat en la Cottr^ & François Chôart
Efchenins.
Le i6. Aûufiisog. Sire lehan Choquet^ & Renauld AnthouilUt
furent eletis Efchemns.
Le Vendredy i6. Aouft 1510. maiftre Robert Turquanr,
ConfeillerenParlementfuteleuPreuoftjau lieu dudict le
Gendre.
LeLundy 16. Aouft 1512. au lieu duditTurqu3nr,mai(lre
RogerdeBarme, Aduocat gênerai du Roy en fa Cour do
Parlement fut eieuPreuoft.
LeMercredi 16. Aouft 1j14.au lieu duditdeBarme,mai-
(IrelclianBoulartjConreiUer en Parlement jfuteleu Pre-
uoft.
Du règne du Roy François premier.
LeSamedyi6. Aouft 1^15. au lieu dudit Boulart maiftre
Pierre Clutin, Conleiller en Parlement, fut eleupreuolt.
LeSamedy 16, Aouft 1518. au lieu dudit Clutin, maiftre
Pierre Lcicor, Seigneur de Lilîy Confeiller du Roy , 6c Ton
Procureur General en la Cour des Généraux lur le faict de
laluftice des Aydes, fut eleu preuoft.
Leieudy 16. Aouft ijio. au lieu dudit Lefcot,Meflir€
Antoine le ViftcjCheualier, Confeiller &: maiftre des Re-
queftes ordinaire de l'hoftcl du Roy,fut elcu preuoft.
Le i^.Aouftijii. furent eleus Efcheuins maiftre Gaillard
Spifame , feigneur de Diftaulx , &: Nicolas Cheualier Bour-
geois de pans.
LeSamedy i<^. Aouft 1522. aulieududitleViftejGuilIaume
Budc,leigneiîr deMerly la Ville, Maiftre dcsRequeftes or-
dinaire deTHoftel du Roy, & maiftre de fa librairie, fut
cleu preuoft. Et furent eleus Efcheuins, Sire lean Croquet,
bourgeois de paris, &: maiftre lean Morin, lors Lieutenant
du BaïUy du palais,ôc auiîi Lieutenant gênerai du gran d mai-
ftre Réformateur des eaux & forefts au Royaume de France
enfon iiegedelatabledemarbre.
LeLundy 16. Aouft 1523. Sire ClaudeSanguin, marchant
6c bourgeois de paris, 6c maiftre lean le Clerc, feigneur d'At-
mendielle,6c Auditeur pour le Roy aux Comptes, furent
eleus Efcheuins es lieux defdits Spifame 6c Cheualier.
LIVRE TROISIESME. 1015
Le Mardy 16. Aoufl 152.4. au iieu dudit Budë ,Iedicl lean
Morin, lors Lieutenant des Bailliages de paris & du palais,
futeleupreuoil; Et Sires Guillaume Seguicr 6c Claude le
Lieure Efcheuins, au lieu defdits Croquet 6c Morin.
Le Mardy 16. Aouft 1515. fut faicle eleclion de trois Efche-
uins, tantau lieu derditsbanguinôcleClerc,quiauoientfâit
leur temps, qu'au lieu de Guillaume Seguier , qui efloïc dé-
cédé auanr que de paracheuer Ton temps. Etfurent eleus Ef-
cheuinsau lieu desfuldits Sire ClaudeFoucault,feigneur de
Alaudetûur,bourgeoisdcparis,SireIeanTurquan,Quarte-
nierôc bourgeois de paris,&: maiftre pierre Lormier Com-
miflaireau Chaftelet de paris , lequel ne fur qu'vn an Efche-
uin, pource qu'il auoit eAé ordonné, que celuy qui auroit le
inoins de voix,neléroitEfcheuin qu'vn an, pour paracheuer
le temps dudit deffuncT:.
L'an i^z6. le 16. Aouft^au lieu dudit maiftre lean Morin,
fut cleu preuoft maiftre Germain de Mario, Seigneur de
ThillayjConfeiller, Notaire & Secrétaire du Roy,& Gene-
ral de Tes monnoyes. Et au lieu defdits Claude le Lieure ôc
Lormier, furent eleus Efcheuins Germain le Lieux &: Jac-
ques pluet.
En l'an 1517. au lieu dcfdits Foucault ôcTurquan, furent
eleus Ercheuins,maiftreNicoleGuerdon,Aduocat en Par-
lement,^: maiftre FrançoisGayant,Auditcur des Comptes.
LeLnndy 18. Aouft I5i8.aulieu dudit le Marie, futeleu
maiftre Gaillard .Spifame,fèigneur de Pilleaux,&: General
•deFranceenlacharge d'oultre Seine. Etau lieudcfdidsle
Lieure 6<: Pluet, Sire Claude Maciot Quartenier & bour-
geois de Paris , de Pierre Fournier bourgeoisauffi de Paris.
LcLundy 16. Aouft 1529. au lieu de Guefdon ôc Gayanr,
furent eleus Efcheuins maiftre Regnauld Picart, Notaire
& Secrétaire du Roy, de Pierre Hennequin, Aduocat en
Parlement.
- Le Maidy 16. Aouft 1550. au lieu de maiftre Gaillard Spiv
famé, fut eleuPreuûft des Marchands maiftre lean l'Huil-
her,Confeiiler du Roy & Mailtre ordinaire de fes Comptes.
Etaulieudeldicls Maciot 6c Fournier , furent eleusElche-
uin s, Sire lean de Ma uft'y 5c maiftre SimonTeftejauflTi Con-
feiller du Roy.
I0Î4 VILLE DE PARIS,
Le Mcrcredy i6. Aouft i55[. au lieu de Picart&Henne-
quin, furent eleus Efcheuins, Sires Geruais l'Archer & Jac-
ques Bouriler.
Le Vendredyi6. Aouft 1532.au lieu dudit l'Huillier, fut
elcu PreuoO: des Marchands, monfîeur Pierre Violle, Con-
feiller du Roy en Parlement. Et au lieu defdids MoufTy ôc
Teftejfurenteleus Efcheuins maiftre Claude Daniel, auflî
Confeiller du Roy dc Sire lehan Barthélémy, Quarcenier,
bourgeois &: marchant de Paris. <k
Le i^amedy 16. Aoufl 1533. au lieu de Sires Larcher & Bour.
fier, furent eleus Efcheuins, maiftre Martin Bragelonne,
Confeiller du Roy au BailHage du Palais, 6c Ican Courtin
aufli Confeiller du Roy.
Le Dimanche 16. Aoufl: 1534. au lieu dudit Viole fut eleu
PreuoftmonfieurmaiftrelcanTronçonConfeillerdu Roy:
Et au lieu defdits Daniel ôc Barthélémy, furent eleus Efche-
uins maiftre Guillaume QinnettéjReceueur des Généraux
des Aydcsrurlefaitdelaiultice,6cQuartenier,& fire Ican
Arroger, bourgeois delà ville.
Le Lundy lô.Aouft i y35.au lieu dudit Bragelonne & Cour^
tin , furent eleus Efcheuins maiftre Chriftophle de Thou,
Aduocat du Roy es eaux 6c forells ôc Euflache lePicarc No-
taire 6c Secrétaire du Roy.
Le Mercredy 16, Aouft 1556. fuiuant les lettres patentes du
Roy,Monfieurmaifl:reIeanTronçonPreuoftdesMarchâds
fut continué pourencore deux ans. Etaulieu defdits Qui-
netteôCArroger, furent eleus Efcheuins, fircClaudele Lie-
ure 6c Pierre Raoul.
LeLundyi6. Aoull: 1537. au lieu dudit deThou&Picart,
furent eleus Efcheuins, maiftre lacques Paillart, feigncur de
lumeauuille, 6c Nicollc de Hacqueuiile, Aduocat en Parle-
ment.
Le Vendredy 16. Aouft 1538. au liêu duditTronçon , fut
eleu Preuoft des Marchands, Monfieur maiftre Auguftm de
Thou, Confeiller du Roy. Et au heu defdits le Licure6c
Pvaoul, furent eleus Efcheuins, fire lean Croquet ôc Guil-
laumeDaneSjQuartejiierdeladireville.
LeSamedy 16. Aouft 1539. ^^^ ^^^^ defdits Paillart & Hac-
queuilie^furenc eleusE(cheuins,maiftre Antoinele Coinde
Confeiller,
LIVRE TROISIESM'E. -^loi^
Confeillerdu Roy au Challcict de paris, 6c Sire lehan par.
faid
Letundyié. Aoun:i540. au lieududiccdeThoUjfut e!ea
preuuft des Marchands , Monfieur maiftre Ediennc de Mont •
mirai, Conleiller du Roy en fa Cour de parlement. Et au
Jieu defdics Croquet àc Danes, furent eleus Eichcuins , bire
Guillaume le Gras &:GaichardCourtin,Qnarccnicr. *
LeMardii6. Aoufti54î.aalic'j deidiclsle Coinciez: par-
faid, furent eleus Elcheuins jmaiftre Thomas de Bragelon-
ne, Conlcilier du Roy en la conieruation des priuilegesde
rVniuerlîtédepariSj&SireNicolas perrot.
Le Mercredi i6 Aouft i j 4 1. au lieu dudic Montmiral , fut
cleupreuoftdes Marchands Monfîcur maiftre André Guil-
iardConleiUerdu Koy ,&: maiftre des Requeftes ordinaire
de i'hoftei dudic Seigneur.Et au lieu defditsle Gras & Cour-
tin, furent eleus Eùheuins, maiitre Denyspicot , Confeiller
d'iceluy Seigneur(aliàs Auditeur des Comptes}ôc Sire Hen-
ry Godctroy , Quartenier de ladite ville.
Leieudy 16. Aoufti545.au lieu defdits Bragelonne ôc per-
rotjfurenteleushichcuinsMonfieurrriaiftrcPierreSeguier^
Lieutenant Crimnicl au Chaftelec de panb. Et Sire lean
Choppin,marchant&L bourgeois de paris.
LeSamedy 16. Aoufti544. au lieu duditGuilIard,futeleu
preuoft des Marchands Monfieurmaiftre lean Aiorin , Lieu-
tenant Ciuil delà preuoftédepans. Et au lieu defdits picot
& Godefroy, furet eleus Efcheuins fires lean de S. Germain
& lean Barthélémy bourgeois.
LeDin1ache16.A0uftiy45.au lieu dudic Seguier&Chop-
pin, furent eleus EfcheuinSjMaiftrcs Jacques Aubery à: De-
nys Tanneguy, Aduoeat en parlement.
LeLund\ 16. Aouft 154e. au lieu duditMorin fut eleu pre-
uoftdesMarchands, Monfieur maiftre Louys Gavant, Con~
feillerdu Roy en parlement. Et au lieu deldics delainc): Ger-
main &: Barthélémy, furent eleus Efcheuins Sires Denys
Barthélémy, Quarcenicr, 6c Fiacre Charpentier Marchands
, & Bourgeois deparis, ^
Df: règne du Roy Henry fécond.
Le Mardy 16. Aoufti)47. au lieu defdits Anbery &Tanne-
guy,furent eleus Efcheuins raaiftreNicolle leCirierAduo-
^^ OOOooo
,oi^ VILLE DE PARIS,
cat en parlemenc,& moniieurmaiftre Michel VialIarcl,Lieu-
tenant delà Conleruation.
Leleudyiô. AOull 154^. au lieu dudir Gayant,fut cleu
Preuoftdes Marchands, maiftre Claude Guioc ,Con(cilie%
Notaire 6c Secrétaire du Roy. Etau lieu defdits Barthélémy
2c Charpentier, furet elcus Efcheuins, tire Guillaume Pora-
mercux^GuichardCourtin, QuartenicrdeladiceviUe.
Le 16. Aouft 1^49. au lieu dcldics Cirier 5c Vialiard, fu-
rent eleus Eicheums fire Antoine Soly (Se Guillaume Chuarr,
marchant drappier de Paris.
Le 16, Aoult 1550. fut côtinuéledit maiflre Claude Guioc
Prcuod. Ec au heu defdics Ponimereux &. Martin, furent
eleus Efcheuins, fires lean le lay marchant,^ maiflreColme
THuilher bourgeois.
Le 1(3. Aouft 1551. au lieu defdits Soly ôcChoart, furent
eleus Efcheuins, maiflre Guy Lormier & fire Robert des
Prez bourgeois.
Le 16. Aouil: 15U. au lieu dudit Guiot, fut eleu prcuofl mai-
ftre Chnftophle de Thou, Notaire & Secrétaire du Roy,
Aduocat en la Cour de parlement. Et au lieu deldits le lay &:
THuiller, furent eleus Efcheuins, lires Thomas le Lorrain,
Quartenier, & lean Breda marchant.
Le 16, Aoull 15)3. au heu defdits Lormier ôcDefprez, fu-
rent elcus Efcheuins , fire Claude le Sueur marchanr,&: mai-
flre lean de S oulfour,Threforier delà RoyneAlienor.
Lei6.Aoufl:i5^4. aulieududitdeThou,futeleupreuofl
maiftrc Nicolle Dcliurc Notaire & Secrétaire du Roy. Et
au lieu deldits Lorrain 6c de Breda, furent eleus Efcheuins
maiftrelean ralleau Notaire ôc Secrétaire du Roy, 6c lean
l'Efcalopier marchant.
Le 16. Aouft 15^5. au lieu defdits le Sueur & de Soulfour,
furent elcus Efcheuins, fires Germain 3oiîrlier,êc Michel du
Ru,marchans.
Le 16. Aouft [55'î . au lieu defdits Deîiure,de palleau ,& VEC-
calopicr, furent eleus mondeur Perrot preuoft des Marchas:
Etefchciiins maiil:re Guillaume de Courlay,Controlieur de
Laudicnce, & firc lean Meflîer.
Lei6 Aoull:,t5f7.au lieu defdits Bourfier Scdu Ru , furent
cleusEfcheuias,MaillreAugufi:mdeThoU;AduocutcnPar*
LIVRE TROISÎESME. 1017
Jement , & Sire Claude Marcel , marchant Bourgeois de
Paris.
Le 16. Aouft ,1558, an lieu dudit fîeur Perret fitt cfleu Pre-
uoftjMaiftrc Martin de Bragclonnc,Lieucenantparticu}ier:
Et Elchcuins Pierre Prcuoft,Eileu de Paris^Et Sire Guillau-
me l'Archer,au lieu defdits de Courlay & Meffier.
rD/^ Règne du Roy François y II.
Le16.A0uft1559.au lieu des Sieurs AugullindcThou,&
ClaudeMarceijfurenc efleus Efchcuins Sirclean Aubery, ôc
Nicolas Godefroy.
Le lé.Aoult i5<3c. au lieu defdits de Bragelonne Preuoft ,5c
l'Archer, furent efleusPreuoft des Mar(::hans,Maiftrc Guil-
laume de MarlCjSeigneur de Vcrfigny: & Eicheuins maillrc
lean Sanguin Secretairedu Roy & birc Nicolas Hae.
Du rcgne du Roy chéries I X.
Lei<3.AQurti56i-aulicu defdits Aubcry&Godefroy,furcc
Eileus maiftre Chrillophle D'alnieres , qui n'a efte qu' vn an
5v fi^ e Henry l'Aduocat.
Leié.Aouilr^ôi.lediclleurdeVerfigny fut continué Pre-
uoft,& au iicudeidits Sanguin 6c Haefurêt cfleus Eicheuins
mailtre lean l'Efcalopier, ôc maiftre Mathurin le Camus:
quidecedâ le 16. lanuier audit an cnfuiuant. Etfut efleuen
fon lieu fire Claude le Prcftre,ôc Claude Marccl^pour le re-
fte du temps dudit Dafnieres.
L'an 1563. au lieu defdits Henry & Marcel^ furentefleus
Efcheuins firelean Meraulr,6cfire lean le Sueur.
L'an 15(34. au lieu duditde Merle maiftre Claude Guiot,
ftigneurde Charmeaufut ellcu preuoft des Marchans:6c
Efcheuins maiftre Pierre preuoft, Efteu de paris, & maiftre
lean Sanguin,SecretaireduiVoyaulieu defdits Lefcalopier
Scie preftrc.
Lan 156 5 .au lieu dcfufditSjMeraut &: le Sueur, furent eleus
Eicheuins maiftre Philippe le Licure Scfire pierre delà
Court.
L'an 1560. Mefîire Nicolas le Gcndre,feigneurde Villeroy
fut efleu Preuoft,au lieu dudit iîeur G uior, «5c Eicheuins, fire
Nicolas Bourgeois cC lean de Bray,au lieu deldits Preuoft ôc
Sanguin.
L'an 1567.au lieu defdits le Lieure ^àç, la Court, furent
OOOooo jj
f
loiS VILLE DE PARIS,
elleus Eicheuiîis mailtrelacques Sanguin feigneur de Liary,
& lire Claude Heruy.
L'an 1568. ledit feigneur de Villeroy, fut côtinué Preuofl,
ôccfleusErcheuinsfîrç laques Keruer,& maiftreHierofme
de Varade,au lieu defdits Bourgeois ai de Bray .
Leié. Aoufl:,i569.aulieudcrditsSanguin 6c Hcruy furent
cfleus Efcheuins firc Pierre pouilin 6c marftre François
d'Auucrgne,(eigncur de Dampont-
L'an 1570.au lieu dudic feigneur de ViIleroy,fuceIeu pre-
uofl Claude MarcclA au lieu defdits Keruer6c Varade t(-
cheuins,maiftre Simon Boucquct,&: firc Simon de Crelfé.
L'an 1571. au lieu deldits pouilin & d'Auuergnc, furent
efleusElchcuins maiftre Guillaume le Clerc, àc Nicolas TEC.
calopicr,Confeiller du Roy,ôcThreforier gênerai de France
en lageneralicé de Caen.
L'an 1571.au lieu dudit Marcel fut efleu preuoft le pre/î iét
Charron:ôi Efcheuins maiftre leandc Bragelonne, 6c mai-
ftre Robert Danés Greffier des Comptes ,aulieudeidics
Bouquet 6c CreiTé.
L'an 1573. au Heu defdits le Clerc 6c L'efcalopier furent
îfieus Efch.eums, fireïean le iay , feigneur deDucy ,6c mai-
ilres Jacques perdrier Secrétaire du Roy.
Du rff^e dn Roy Henry trôifiefine.
L'an £574. ledit fieur prefident Charron futcontinué
rreuoft:. Ecauheudeidits Bragelonne6cDanesfurenteleus
Efcheuins maidrc Claude Daubray Secrétaire duRoy,ôc
Sire Guillaume parfaici:.
Lan 1573-, au iieu defdits le Iay .& perdrier, furent eleusEf-
ch-euinsrnaiitre Augullin le preuoil. Secrétaire du RoyÔC
lean le GrclleSeig,ncur de Beau pré.
L'an 1576. au lieu duditfieur Charron, fut eleuPreuoH:
desMirchands, monlîeurlePreiidenc Luiiler: EtEfcheuin;$
lire Guillaume Guerrier 6c maiflre An toineMcfm ai ,Aduo^
catcn parlement.
L'an 1577. au lieu defdits fieursPreuo{l;ôcle(jrrefle,fu'
renteleus Efcheuins, raaiftrelean BanetAduocat enParle-
mër,Ôc procureurdu Roy au i3ailhage d u palais,6c lîre Louy s
Abelîy,
LIVRE TROISIESME. 1029
L*an 1578. auJieucluditfieurLuiJ]er,futeleu prcuoflmai-
flre Claude Daubray,Secrctaire du Roy. Et Efcheuins , firc
lean le Conte 6c maiftrc René Baudart,au lieu deldits Guer-
rier ScMefmin.
L'an 1579. au lieu defdits Bonet& AbeJly, furent eleus
Elcheuins maiftrc lean Gedoyn , 6c maiftre Pierre Laifnë,
ConlèillerduRoyau Chaftelet de Paris.
L'an 1580. le 16. Aouft,au lieu dudit ficur Daubray,fuc
cleu Prcuoft des Marchands, Monfieur maillre Auguftindc
ThoUïConfeillerdu RoyenionConfeild'Eftat.ôc Aduocat
gênerai en la Cour de Parlement. Et Elcheuins au heu del-
dits le Conte 6c Baudart, furent eleus maiftre Antoine Mef-
min Aduocat en Parlementpour la dcuxielme fois, ôc Nico-
las bourgeois.
Le j6. Aouft 1581.au lieu defdits fcigneurs Gedoyn & Laif-
né)furentclcrusEfcheuins,maiftrelcan Pouirepin^Confeil-
1er du Roy ordinaire en la Preuoftë de Pâris,&liege Prciidial
cftablyauditîieu,mairtrc Dcnys Maniyneau Conleiller du
Roy, ilkAuditeurenfa Chambre des Comptes.
Le 16. Aouft 1)82.. MellueEftienne deNeuiIly Prefidenc
en la Cour des Ay des, fut eleu Preuoft des Marchands: Ec
maifbrc lean de Loines, Aduocat en Parlement ; Et fircAn-
toineHuot, Efcheuins.
• Le 16.A0uft1583.au lieu des fieursPouflcpin ôcMamineau,
furent eleus Efcheuins, maiftre Hedor Gedoyn & Jacques
de la Fa.
»Le 16. Octobre 15^4. le Prcfident de Neuilly futconrinué
euoft des Marchands ; Et furent eleas Efcheuins pierre le
Goix & Raymond Bourgeois.
Le i6.Aouft 1585. furcnteleus Efcheuins maiftrePhilippei
Hotoman, Ccnieillerdu Roy au Chaft-eiet, ôc lean delà
Barre Aduocat en Parlement. Le<]ucl décédant peu après
eut pour fucceffcur en ladite charge , maiftre lean le Breton
auili Aduocat.
Le 16. iour d'Aouft 1586. Mefijre NicolasHedorficurde
Perreufeôc de Beaubourg, Confeiller du Koy en fbnCon-
feild'Eftar,ôc Maiftre des RcqueftesdefonHoftcl, fut cieu
Preuoft des Marchandsau lieu de monfieur lePrefidentde
Ncuiliy. Et pourEfcheuinsfurenceleus maiftres Louysde
O O O o o o iij
Tojo VILLE DE PARIS,
lamdYon, Aduocaccn Parlement, &: Pierre LugoIlyCon-
fciller du Roy & Lieutenant gênerai en la Preut)ltë de l'Ho-
ilel au lieu de Pierre le Goix & Raymond Bourgeois.
Leié.d'Aoull: 158 7. lean leConre & Franc^ois Bonnarc
vendeurs de marée, &: Quarceniers de ladite ville,furct elcus
Efcheuinsaulieu deidicsiicurs Hotman ôc le Breton. Lef-
quelsleConte&Bonartn'excrcerentlerdireschargeSjfinoa
iulquesau ii.May i)8 8. qu'ils l'en defifterentjàl'occafion
des troubles iuruenus.
Depuis lequel tempsiufquesversia fin duditmoisde May
prochain enluiuât , la ville de Paris demeura fans aucun Pre-
uoft des Marchands & Eichcuini, ny autres qui fiflent leurs
charges. Araiibn dequoy toutes les affaires communes de
laditevilIecefTerentôidemeurerentenarrierc, aupreiudice
du trafic, & ret.irdement des fermes 6c droids du Roy. Qui
fuccaulèque Monfeigneur Charles, Cardinal de Bourbon,
lequel commandoit lors à Paris, ôc en eitoir gouucrneur.
Ordonna qu'eleclion feroit faide promptcment d'autres
nouueaux Preuoft des Marchands & Efcheuins de ladicle
ville. Ce qui fut faid, (ans obferuer entièrement les formes
ancienneSjpoureuiterà longueur de temps, attendu la nc-
ceffitë. Et y fut procédé par vne très-grande alîemblee de
bourgeois de tous les quartiers delaville,conuoquezcnla
grande falle de l'hoftel de ladite ville, où ladite élection fut
faicle, non par billets & Icrutins, à la maniereaccouftumee:
maispubliqucmentà haute voix. Et par cefle forme extra-
ordinaire furent eleus â la pluralité des voix maiflre AlicMtt
Marteau fieur de la Chapelle, Confeiller du Rov,&MaJim2
ordinaire en fa chabre des Coptes à Paris, pour Preuofl des
Marchands. Et pour Efcheuins maiflre Nicolas Roland,
fleur du PlefIis,nagueresConfeiller du Roy 6c General de
fesmonnoyes ,IeanCompans,François Cotte-blanche, &
RobercdesPrez, marchands ôcbourgeoisde ladidevillede
Paris, tous lefquels en preftanc le ferment requis Ôcaccou-
ilumé efditcs charges en plaine aOemblee de ville , es mains
duditfîeur Cardinal de Bourbon, protellerent qu'ils n'ae-
ceptoientleiditeschargesfinonparprouiiion,pourlanecef
fité des affaires , iniques à ce que autrement par le Roy en
fut ordonné. Et fut ledicl: iieur Cardinal fupplié de faire
faire ade de leur déclaration 6c prorcflation. Qj-iifutfai-
LIVRE TROISIESME. 1031
cle^cfigneedefdids nouueaux eleus jôc mile au GreiFe de
ladide ville.
Et de faicl ,au mois de luillet prochai n enfuiuant audit an
158 S. après que fa Maiefté eut fait ion Edicl de la Pacification
des troubIeslorsluruenus,appellërEdid dei'VniorjjIefdits
deirusnômezdernieremêteleus, remiretleurfdites charges
es mains de la Royue mère duRoy ,eflant lors à Paris de fa
part.'pourdicellesdiipolerparlaMaicfté du Roy,parnou-
ueiiecleclion ,ou autrement ; ainfiquebonluyicmbleroic.
Ce que ladite Dame accepta, déclarant auoir pour agréable
cette recognoilîànce&lubmilîion. Et leur dit, qu'elle en
aduertiroitiadite maieflë. Et neantmoinsiufquesà ce qu'el-
le eut lur ce fa rcfponic & commandement, cnioignoitauf-
dits lulnommez d'exercer leurfdiotes charges. Et à cet efFect
leur deliura lur le champ hs féaux d'argent de ladite ville,
tantgrandquc petit, auec les clefs des armoires &: bureau
d'icellc, qu'elle auoit iulques alors gardées Se receues des
autres precedens Preuoft des Marchands ôcEfcheuins def-
fulnommez: donc il futalorsexpedicade double en parche-
min, ligné de ladite Dame, ôccontrefigné de Mondeur Pi-
nart,Secretaire des Côman démens de ladite Maieflc,eftanc
près laditcDame Royne,En datte du 1 5. luillet auditan 1588.
. Et le 20, dudid mois 1588. ladite DameRoyneayantau
;precedantaduertyleRoydctout ce que delîbs, manda par
dcuant elle lefdits Marteau, Roland, Compans,Co tteblan-
che&Defprez.-Etleurdcciaraqucfa Majcfté auoit eu pour
tres-agreable leur dcmiflion & obeiirance : & qu'en reco-
gnoifl'ance d'icelle, fadite maieftë vouloit qu'ils continuai^
fentleurfdites charges de Preuoft des Marchands &.Efchc«
uinsiufquesauiourdelami-Aoun:i59o.P©urraifondequoy
elleleurHt prefteraouueau fermct:duquel,aâ:e fut expédié
&fignécômedeirus,cn datte duditiourii. luilletaudiclan
I )88. le tout mis 6c dcpofë au Grtffederhoftel de ladite ville
de Paris. En confequencedelaquel'econtinuationfaite par
Tauthorité Ôc volontëduRoy ,leidits Marteau preuoft des
Marchands, ôcCompans hfchcuins, ont cflë députez aux
Eftats généraux tenus à Bloys le mois de S eptébre prochain
cnluiuant audici an :oiuli.ontcftëreceus&:approuuezpar
iàditemaieftë.Ôcledit Marteau en ladite qualitë a elle eieu
prefidcnt du tiers eflac.
1^32' VILLE DE PARIS,
Bu règne du Roy Henry quatritpme.
Et le feizielhie lour û'aouO: mil cinq cens quatre vingts
^ixvenu,auquel fedcuoitfairenouueUeeleclionde preuoft
des Marchands 6c Eicheuins de ladite ville ,ellefut neanc-
moins dilFerec ; à caufe de i'abfence de Monleigncur le Duc
deMayenne,commandant lors en kelle ville, ôc d'aucuns '
deiditsEfcheuinSjôc remilc au iS.iourd'Octobreprocham
enfuiuancaudican.AuqueîiourcnrailembleedeviUeàceftc
fînconuoquec&parlesformcsordinaires&accouflumees
furent eleus,maifîre Charles Bouchet fieurDorfay jCon-
feillerduRoy, prefident au grand Couleil,ôc Maiftrc des
RcqucftesordinairederonhoilelpourpreuoftdesMarchâs,
au lieu dudi£l Marteau. Et pour E{cheuinsmaifl:re Lacques
Bretre Confeiller, Notaire 6c Secrétaire du Roy, Pierre pon-
chei marchand 6c bourgeois de Paris, naaillire Robert des
prczik Martin PAnglois, Aduocats en parlement, au lieu
defdits Roland, Compans, Cotte-blanche , 6c Defprez i'aif-
né. Etafin derendrcà l'aduenir par chacun an leidites ele^
ûionsdetoutpointconformes aux anciennes, 6c que tous
lesansonpeuteliredeuxEfcheuinsnouueauxiil tutdid 6c
arrefté par ladite afîemblee, que les deux derniers Eicheuins ^
qui auoient eu moins de voix aladite eledion ,à fçauoir lef-
dits Defprez 6c l'Anglois, n'exerceroient lefdicles charges,
iinoniulques au iour de la my Aouft prochain enluyuant,
1591. Etquelclendemainiô.dudit moisd'Aouft,feroitpro-
cedëài'eled:iondedeuxnouueauxErcheuins,aulieuôcpla- •
ce dcfdits Defprez 6c l' Anglois.
Etlediti6.iourd'Aoull:i^ i. ayant cftë procède à ladidc
nouuelleclecl:ion,fuyuanc l'arreflde Ja fufdide alTemblee,
onteftë derechef eleus 6C continuez lefdits fieursDelprez
6c l'Anglois pour deux années efcheutes au 16. Aouft 1592.
Maispeu de iours après, pour quelquesemuiations 6c con-
trouerfes, lefdits Sieurs Defprez 6c l'Anglois f'en firent def-
charger. EtparnouuelleafTembleeen la forme accoutu-
mée, furet eleus pour Ekhcuins en leur lieu 6c place,maiftre
Denysle Moine lîeurdeVaux, 6c Antoine HotmanAduo-
cat en parlement. Lequel Hotman f cftant encores fait ded
charger dudict Efcheuinage, pour exercer la commidlon
d'Aduocatgeneraiau parlement de paris. Et ayant eftc pro-
cédé
LIVRE TROISIESME. 1035
cçdcà nouuelle clcdion d'vn autre en ion lieu & place, ledic
Martin l'Angloisfuc de rechefclcu pour Efcheuin de ladite
ville, pour icclle charge exercer iuiques au iour de my-
Aouft,i593.
Le 16. lour d'Aoufl 1^91. Il Te deuoitfaireelediond'vii
Preuo/t des Marchansjôc de deux Ercheuins,au lieudef-
dits Boucher, Brette&Poncher: mais elle fut différée iuf-
ques au 9. iour de Nouembre prochain enluiuant:àcaure
del'abfenceduditneurleDuc de Mayenne.
Auquel iour 9. de Nouembre onteftéelcusmaiflre lean
l'Huilier fieur d'Oruille & de Vifleau, Confeiller du Roy , ac
Maiftre ordinaire en fa chambre des Comptes^pour Preuoft
des Marchands: EtpourEfcheuinsDenysNeret marchant
& bourgeois de Pans, & maiftre leanPichonnac Aduocac
en Parlement.
Le 16. Aouft 15-93. n*a efté faide aucune eledion. Et font
demeurez les mefm es officiers de ladite ville en leurs char-
ges, làns y faire aucun changement, à eaufe du temps & l'e-
itat des affaires.
Etle 22. iour du mois de Mars prochain enfuiuant.que Ion
comptoit 1594.1a ville de Parisfut réduite en la plaine obeif-
fanccduRoy. Lequel confirma tous lefdits officiers de ville
en leurs charges: comme il fit tous ceux des autres corps 6c
compagnees defes officiers eftabhs en ladite ville deParis.
Et le 16. iour du mois d'Aouft enfuiuant, fut eleu pour
Preuoft desMarchands,au lieu & place dudir fieur l'Huil-
Jcrleditmaiftre Martin l'Anglois,lorsConfeillerdu Roy àc
Maiftre des Requeftes ordinaire de fonhoftcl. EtElcheuins
au lieu deidids le Moine àc TAnglois, furent eleusleanle
Conte, l'vn des Quarteniers de ladite ville , de maiftre Ro-
bert Belle Confciilerau Chaftelecde Paris Erquantaufdits
Nerct ôc Pichonnat , ils furent continuez en leurfdides
charges d'Efcheuins pour vne année.
■ Le 16. Aouft I j9 j au lieu defdits Neret & Pichonnat,furec
cleus Ercheuins,maiftre OmerTalon ôc Thomas de Roche-
fortjAduocats en Parlement.
Le 16. Aouft 1^96. ledit l'Anglois fut continué Preuoft
des Marchands, pour deux autres années. Et Efcheuins
au lieu deldits le Befle 2c le Conte, furent eleus maiftre An-
PPPppp
,o54 VILLE DE P A R I 5,
drc Canaye,AJuocaten ParlemenrjêdmairureC'audeloflc
Rçccueur des bois.
Lei6. Aouil:i5ci7. furenceleus Efcheuins au lieu defdicls
fleurs Talon ÔcRochcfort, Tires ÂncoineAbeily ^IcaRou-
Jier bourgeois de Pans.
Au mois d'Aouft 155)8. au licududic fîeur PAngloisPre-
uoft, fut elcu Mefîire lacques Danés Seigneur de Marly,
Confeilier d'EfiarjôcPrefident desCompccs. Ecaulieudes
Efcheuins Canayeà^IoiFe, furent eleus Nicolas Bourlonjôc
V^alenrin Targer,bourgeois
Le 16. Aouti 1599. au lieu defditslieurs Abeliy& Roulier
furéc eleus Efcheuins, mai^lres Guillaume Robmeau, Aduo-
catduRoyen l'elecHon & Grenier à fel de Paris,&Louys
Viuian,leigneur de faincl; Marc.
Le 16. Aouft 1600. au lieu defdits fieurs de Marly, Bourlon
6c Targer , furent eleus , à fçauoir pour Preuoft Meflire An-
toine Guioc, Seigneur de Charmeaux, Confeilier d'Eftat, ôc
Prefidentdes Comptés. Et pour Efcheuins maiftres lehan
Garnier Auditeur des Comptes, & lacqucs des lardinSjfieur
des Marchecs& Confeilier au Chaftelct.
Le 16. Aouft 160 I. au lieu defdits Robhieau &defaind
Marc, furent eîeus Efcheuins maiflrelean BaptilleCham-
pin Secrétaire du Roy,6c maiflre Claude de Chailiy.
Le 16. Aoufl ïéoi.au lieu defdits fieurs Charmeau^ Gar-
nier ôc des lardins furent eleus, â f(^auoir Preuoft Meflire
Martin de Bragelonne, fleur de Charonnes , Confeilier d'E-
ll:at6cPrefident ésEnquefles. Et Elcheuins maiflre Gilles
Durant A duocat du Roy es eaux &fo.refls,ôcNicolâs Que-
lin Confeilier au Chaftelet.
Le 16. Aoufl 1603. au lieu defdits ChampinÔc Chailly,fa-
rent eleus maiftreLouys le Lieurc,Subftitut de monfieur le
Procureur General de la Cour de Parlemêt, & maifrre Léon
Dolet,Aduocat.
Le 16. Aouft 1^04. furent eleus au lieu defdiffts fleurs de
Bragelonne, Durant. ôc Quelin, à fçauoir Preuoft Mefîlre
François Myron,Cheualier, Seigneur du Tremblay, Con-
feilier d'Ellatôc Lieutenant Ciuil: Et Efcheuins fîres pierre
Sainclot, âclean de la Haye bourgeoisde paris.
Le 16. Api^fl 1605. au lieudefdici fieurs le Lieure & Doleç
LIVRE TROISIESME. 1035
furent eleusErchcuiDsfire Gabriel de Flecelles bourgeois
&maill:re Nicolas BelutConfeillerauTkFefor.
Lei6. Aoufl:i6o6'. au lieu deldits (leurs Myron, Saindoc
êc delà Haye, furent eleuSjirçauoirpreuoilmaiilre Jacques
Sanguin, /eigneur de Liury, Confeiller en parlemen t : 6c Ef~
chcuinsmaillreGermainGoufFéjSubftitucdu procureurdu
Roy au Chailelet, ôc leande Vaiily ficur duBreuI du pont.
Le 16. Aoull: i^oy.aulieu deidits fieurs Fecclles & Belur,
furent eleusmaiftre pierre parfaicl Greffier en l'eledionde
paris, & Charles de Charbonnières, Auditeur des Com-
ptes.
Leiô.Aouft i6o8.1editfieurSangiiinfuteIcu& continue
preuoft des Marchands, pour deux années fuiuantes. Et au
lieu derditsfieursGoufFé&deVailly,farenteleusEfchcuins
niaiftreslean Lambert bourgeois, &: lean TheuenotCon-
feillerauChafleler.
Le 16. Aouft 1609. au lieu defdits perfaid; & Charbonniè-
res, furent eleus Elcheuins,maiftre lean perrot, naguère^
prefîdentaux Eleus, & maiftre lean la Nouë,Aduocatcn
parlement.
Du règne du Roy Louys XII T.
Le iG. Aouft i6ro. à caufe de la mort déplorable du dzî^
fund: Roy Henry le Grand d'heureufc mémoire, ne furent
eleus de nouueaux Efcheuins ny preuoft des Marchands,
inaisfeulementfurentconfirmezpareLeâ:ion,rçauoirledicl;
Sanguin pour la troifîefmc fois preuoft des Marchands: &
lefditsLâbcrt&Theuenot pour vn an, & perrot & la Noiic
pour deux ans.
: Le i^. Aouft i5ii. Au lieu defdits fieurs Lambert 5c The-
uenot, furent eleus fire lean Fontaine maiftre lurc du
Roy es œuures de Charpenterie en la ville de paris :& mai-
ftre Nicolas pouftepin Confeiller du Roy en Chafteler.
; PPPppp ij
lojé VILLE DE PARIS,
De l'infiitution de la luflice du CkaCîelet de Paris , des
officiers d'iceluy , JuhieBs au Preuofi de Paris ^
chef de ladite lufiice.
SVr rincertitude du temps auquel la lurifdidion du Cha-
ftelecde Paris fur mftituee&ellablic, la plus commune
opinion 6c plus croyable, refoule que ce fut neantmoins
foubs l'vn ou l'autre des premiers Roys de la troifiefme gé-
néalogie. Carde penfer que la forme &:ftildeproceder, ait
eflcencretenuëd'vn temps immémorial, ny mefme depuis
que les Romains y curent eftably ( du temps qu'ils domi-
noient les Gaules ) leurs Courts, Aflifes , ou grands iours ,ii
n'yen a point d'apparence : & ne croy qu'aucun ( ('il n'en eft
autrement inftruit par quelques regiftres dupriuéConfeilj
le puilPe tefmoigner ôc croire ; Veu qu'encre tant de belles
&iuites Ordonnances de nos anciens Roys des deuxpre-
mieres généalogies, il n'en ell faitaucune mention, comme
du depuis il en ellfait es Ordonnances des derniers Roys
de la troifiefme des Capets, depuis que les Duchez&Com-
tez eurent eftë faicles héréditaires. Ce n'eft que le veuille
inférer, que noftre paris ait eftegouuernë & maintenu fans
iuflice, êcfans Loix foubs rau[horitë des premiers Roys;
mais ie veux dire 2^fouilenir que les Iuges,quin*ayanspoinc
de Ibuuerainetéjfont neantmoins commis fur les prouinces^
poury admmifl:reriuil:iceenpremierre(Iort,commenoftre
prcuoft de parisiur la preuofte Se Vicomte d'icelle, ne furent
iamais érigez foubs aucun Roy des deux premières généa-
logies : mais ou par Hugues ou par Robcrt,oupar leurs plus
proches fuccelTeurs.
Ec combien que ief^ache que valoicnt &: fi^gnifîoientlcs
tiltres dé Duc ôc Comte, & en quoy ceux qui les portoienc
cftoient employez ; Ci eft-ce que ie n'ay point encore trouuc
qu'aucun de nos anciens Comtes de paris nous ait iamais
adminillrëlaiuilice^fi cenefutdepuisqu'Eude Comte de
çaris&d'Aniou,vintà aùoir commandement prefqueah-
foiu, ôc que fes fils luy fuccedans en ces deux grandes digni-
LIVRE TROISIESME. ,057
tez, qui leur elloienc héréditaires, paruindrent en fin à la
Couronne.
De mefme on ne fçauroic rechercher i'eredion des Bail-
liages & Seneichauilees , plus loin que foubs ces derniers
Roysilefquels fe referuats toufiours la fouuerainetë du tout,
commirent des Preuofts, Baillifs & Sencfchaux par leurs
prouinces,poury exercer laiufliceàleuxadueu : ôc lesappels
de leurs fentences es caules de grande importance^rellortil-
ioientàleurConlèilou Parlement, lequel efloit pour lors
ambulatoire.
Ofjïciers dit Roy au Chaftelet de Paris.
Le Preuoft de Paris eft chef de celle iuftice,qui a trois
Lieutcnansfoubsluy, nommez félon leurs charges, Ciuil,
Criminel, & particulier ;aufquels les Procureur 6c Aduocat
duRoy&: douze Cofeillers affiftent. PuisilyaleConferua-
teurdcspriuilegeSjlesCommiiTaires examinateurs, IcsAu^
diteurs , les Greffiers & les Sergentsà Cheual & à verge.
Les Commifîàires examinateurs font commis par les feize
quartiers de la ville, pour veiller fur le peuple & tenir la main
à Toblcruation des ordonnances de'la police: EtlesSergens,
exécutent toutes coinmiflîons,Arre{ls, Sentences, Dccrets
QcpriIedecorps,& iont tous exploits de làifieôcd'adiour-
ncments,& autres deuoirs de leur office: Les Sergents à che-
ual, par toutlc royaume de France , 6c ceux à verge , feule-
ment en la preuofié 6c Vicomte de raris.
LesNotaires Royaux font auiîi du corpsdeceChaflcler,
aufquelsleulementileft ioifible de pafTcr contracts, dona-
tions,teflaments, obligations ÔJ autresattes concernanii les
affaires 6c la foy publique.
Enuiron l'an 1154. l'Office du Prsuoft deParis(quifeven- ^^H-
doitau parauant, 6cfadiugeoitauplusofFrantdenosBour-
î^eois, d'oiifenfuluoient piuiieurs extoilions &:iniuftices^
futdonnéparleRoy faindLouysà vn nommé Pierre Boy-
leau.lequelluyfutvcrifië homme de bonne confcience, 6c
craignant Dieu : comme de faicl en l'exercice de celle char-
ge il l'acquitaulîi toH: le tilrre ôc renom honorabledcbon
iufticier. Dont pour des preuues, quelques aucheurs onc
remarqué, qu'il fît pendre cc eflranglervn lien fillieul , pour-
ce qu'eltant feulement foubçonné d'vn voldcpuis peu cornr
PPPppp iij
I038 Vî LLE DE PARIS,
mis: il fat fimplement depofé par ik mère , qu'il ne f'efboit
iamais voulu amender, & abitenir de faire de femblablcs
vois, nonobftanc toutes les remontrances Se prières qu'elle
luyauoitpeu faire. Et vnfien compère, pouree qu'apresfer-
mentparluyfaitdeuanticeluy preuoft^ilauoitdefniéauoif
receuvne certaine Tomme de deniers, laquelle vnfien hoftô
veriiîa luy auoir baillée en garde, il fît pareillemencexecu-
ter.
Le Roy Charles VI. par Tes lettres dont enfuit la teneur
commande au preuofldeparis qu'il ait à défendre auxpro^
prietaires & détenteurs des maifons, eftans es rues de Beau^
bourg,Geofroy rAngeuin,desIongleuxdeSimonleFfanc,
à la fontaine Maubué,&entourfainct Denys de la Chartre,
qu'ils ne loiienc leurs maifonsà femmes diflolues.
Carolus Bel gratta Francorum Rex prxpoj/to Parijtenfi aut
eius Locumtenenti filutcm. Cum recordatïonïs inclyta Beati Ltf-
dûuici Bomini & fr^tdecejjorà nojiri ordinaîionibus inter c^ter/i
caueatur : vt puhlicd meretrices tam decampis quam de villis per
locoYumiuJiiciarium expcllantury &fa£^iis fnonitïonïhusfiueprohi'
hittomhu4 bona earumperdicios tufiiciarios captant ur , 'vel eomm
aii^^toritate a quolibet ûcmpentuYyetiam 'vfqueadtunicam vel pet-
licium. Et fi qtà publict mcretrici fcienter domtim locanerint,
quantum 'valet penfio domus un o anno, Baïlliuoloci vel iudici fol-
uere temantur. Cumg.fiat nonntdli tn vicis di6i'ts Beaubourg,
Ceufioy Langetiin, des longleux, de Simonie Franc, circajknflum
Bionyfium de carcere , (^ de fonte Maubué Tarif, domos h ab eut es
feu tenentes adcenfum , vel alias, qui dcmos pr^diBas locare , aut
Annuum cenfum tradere taltbus meretricibus ^nedum bonorumfcan-
dalum, non vcrentur: Mandamus vobis quatinusdiclarum dome-
rum dominos,feupoffeJforesaut detentores meneatis , & cifdem ex
parte noflra inhibe ai is^ne domos pr^dïclas taltbus mcretricibus lo-
cent feu accommodent ,atu ipfas aliquouis titulo habit are faciant
éuit permittant'.Securi contrariumfacientes dediâfarum ordinatio-
num conîcmptîipœnam & alias ^prout inobedientije cafas exegerit,
incurfuros. j^^ifnpœnam ab ipfis contrarium facientibus exigere,
d^ leuare abfque dtlatione qualtbet, d^fublatis quibufcumquefitio-
rihus non admittatis : vt jaltem metu pœnA dicfo vitio abfiinere^
é^boni vicini inibi habitantes in fecuritate veltranquilUtate pacis
reiectis fpurcitijs, valcantpcrmnnere. Datnm Parifitfs^dietertia
LIVRE TROISIESME. 1039
Augufii ^Ann.'Qom.M.. CCC. LXXXI. Et rcgrnmjtri primo.
Ces lettres ont elle extr^icles des Regiftres du procureur
du Roy de Challeîec.
Et pour mclmecaufejpar ArreddeliCourdeParlemcDC
dui4. luiliet 1480. futf-ditcommandementà lacquette dç
la Mare &: autres i^cmmes impudiques, de fortir des rues des
GannetteSjdclapomine rouge ÔLChamproufy^ôcallçr de^
ineurer aux anciens bordeaux: fur peine de banniiïetnent de
eefle ville de paris, ôc de mettre leurs biens iur les carreaux.
Etauili défendu aux propriétaires des maifons delditesruç^
& autres bonnes de les louer, ny loufFrir eftre louçesà tel-
les femmes: à peine de confifcation des mailbn^ ^ loyers
d'icclles.
*' En l'an i^oG. le fiege dupreuoft de paris (que l'on auqic
longtemps tenu au Chafteaudu Louure, pendant que l'oo
reftablifloit le grand Chaflelet) fut remis audit Chaftelet.
Duquel toutefois le corps d'hoilel, où maintenant fe tient
îa chambre des CommifFaires, ne fut acheué qu'en Van-
née 1590.
charges & f un ci ion s des CommiJJaires du chajîeletde Parif,
enfemhle let^rs droits & freragatiites.
LesCommilTaires Enqueftcurs 6c examinateurs du Cha-
flelet de paris, ainfi dénommez à caufe de leurs charges 6c
fundions.
Ils font appeliez CommilTaires, parce qu'ils font commis
^ôurauoirloing,& obferucrcequiappartientàla police ôi
au public qui confifte.
A faire recherche des crimes, délits &: mauuais train.
Tenir la ville 6c \qs citoyens en paix,vnion & feuretë.
Controoller tous mcftiersjôcempefcher le monopole.
Q_ue la ville foit fournie de toutes prouifionsneceiraires, les
y faire venir & defccndre.ilimtfîf
A rentrctenementdespauçzc •! ; co.i.ili r.uioO iaol . .
Faire pur'ger la ville des boiies 6c immondices. •■--'
Purger l'air 6clesmalidiescontagieufes.
Enipôfcher les regratiers des poulailles, volailles jfauua.-
gine. ' .aoi3fiuî;)lnQ'J
I040 VILLEDEPAR.IS,
Vente de bleds &: autres fortes de grains.
Chair, poiiron,œafs,froumagcs, heures.
Poids, mefures.
La bufche, & autre forte de bois,
Sansgaigesny erperancede(àlâires.
Ilslont dénommez EnquefteursôC Examinateurs, parce
qu'en recompenfe du foing ôclabeurqu'ilsontpourlepu-
blic, leurappartiennent.
L'audition 6c examen des tefmoins ,foit par enquefte, in-
formation,ou examcnà futur.
Auditions & examen des comptes,reformation & cloflu-
re d'iceux.
Les interrogatoiresScaudition desparties, en matiereci-
uille £c criminelle, mefme des adiournez à comparoir en
perfonnCjôc emprifonnez à faute d'eflre comparus en per-
îonne.
Recepte des confignations.
Difcution de diftnbution des adiudications par décret,
ou licitation, & deniers confignez.
Taxe des de/pens, frais, loyaux coufts,falaires,dommages
ôcintcrefts
Les appréciations de tous grains , vins , bois & autres den-
rées.
Les rapports.
Receuoir les fermens & rapports des iurcz.
Faire ôc affifter aux vifi rations.
Les diuifions & partages.
Executions de toutes fentcnccs, foient interlocutoires
oudiffiniciues. Et de ces charges & funclions ils font dé-
nommez Enquefteurs 6c Exammateurs. f.
Defencesfaicles aux luges, Notaires, Huiiîîers 6c Sergcns
d'y faire aucune entreprile.
Et aux luges fpecialement de iuger procès fur cnqucfles
faictes par autres que Commiflaires.
Ils font CommifTaires, Enquefteurs, & Examinateurs
auec efgalpouuoiren
Preuoftë.
Bailliage.
Conferuation.
Et Prcfidial.
.1
r
LIVRE TROISIESME. 1041
Et Prendial.
Voires pour exécuter leurs commiiîîons, tant horslaPrc-
uoflc &: le reirorc du Par]ement,que par toutailleurshors le
Royaume, en exécution desiugcmens àc mandemens dudic
Preuoft; de Paris.
Quiontrang,pIace & fîege proche des luges.
Cham bre au Challelet vulgairement appellee^Ia chambre
àes Commiffaires.
Les décrets de dilcution^adiudication 6i licitation fe diftri-
buent par les Commiilaires nommez entr'eux.
Les interrogatoires des adiournez à comparoir en perfon-
ne, 6c des emprifonnez à faute d'cftre comparus en perfon-
ne,fediihi huent par mefficurs les Lieutenans Ciuil ôc Cri-
minel.
Les informations , feellees, defcriptions de bien$,5c autres
ades cafuels ne tombent en diftribution.
Les autres commilîionsiediflribuent en la chambre des
CommiiTaires , entre eux à leur tour &roolle , fuiuantlesar-
leàs.
Entre eux les profits fe rapportent en commun, 5c fcdi -
ftribuent félon le règlement.
Des Commiiïaires il y enadixhuiilquifûntprisdetous
les quartiers, & par tour, qui pendant trois mois vaquent
continuellement au faid du public , & de la police de toute
la ville &;fauxbours,fans qu'aucunes commilllons leurs foicc
dift:ribuees,outre6caueclefquelsles autres vingt deux doi-
uentauffi faire la police chacun en fon quartier.
Les commiiîîons fe diftribuent entre lefdits vingt deux
Coromiiraires, qui rapportent les proumds en la bourfc
commune.
Les parties Se Procureurs pour l'exécution de leurs com-
mifllons peuuent faire choix de tel des CommiiTaires dix
nombre des 11. qui fontcn charge que bon leurfemble.
Le nombre des Commiiïaires réduit à douze en l'an 1333.
par Philippes de Valois.
Depuis réduit au nombre de feize par la diftindion des
feize quartiers de la vilîc de Paris , es années 1334.6c 1477.
Apres au temps du lloy Franc^ois I. en l'an i52.i.fut le nom-
bre augmenté iuTques à trente deux.
Q.a.Qqqq
1042. VILLE DE PARIS,
Ec nouuellcmcnc pour recouurcr deniers, autre eredion
faide,£cfontàpreienc quarante en nombre.
Les ûlâires èc vacations que doiuent prendre les Corn-
milFaires, font taxez à certaine fomme.
LeRoy l'hilippcs leBel4. dunom,parreslettresdonnees
àlaVille-neufuelaind Denys le i8. lourde Décembre, l'an
de noftre Seigneur 1 5 1 1. fit defences aux Auditeurs , leurs
Clercs ôc Notaires en Chaftelet de Pans, d'eux entremettre
dufaictde rexamen,d autant qu'aux examinateurs du Cha-
llelct deParis, feuls&nonautreSjappartiennentlesEnque-
fles de informations.
Diuïfiondes quartiers de Paris ou doiuent refider le f dit s Commif-
faire s ^ félon qu'il ejl forte far l'Arrefi de la Cour^
du dotfUeJrne loirr de Décembre isji.
Au quartier de la Cité, y aura vnCommiiTaire.
Au quartier de la porte de Paris 2. Commiiraires.
AuquartierdelaGreue i. Comm.
Au quartier de faind Merry 6c Tainde Auoye z.Com.
Au quartier de faind Geruais & de la Mortellerie vn Com-
niifTaire,lequel(èratenu refider près le port au foin en
laditerucdeia Mortellerie.
A.U quartier de la porte Baudoyer & faind Antoine, deux
Comm. dont IVndoitrefideren la rue S. Antoine.
Au quartier de la Verrerie ôcTyfleranderie 2. Corn.
Au quartier duTempleScrue S. Martin 2. Com.
Au quartier de la rue S. Denys &: S.îofTe 2. Com.
Au quartier des Halles 2. Com.
Au quartier S. Euilache 2. Com.
Au quartier S. Honoré 2. Com. donc l'vn doit refider en h
rue S. Honoré.
Au quartier de faind Germain dcLauxerroisvn Com.
Auquartierde!arucdelaHirpe4.Comm. dont y en aura
vn qui demeurera rue de la Harpe, vn autre presS.Cofme,
vnautreprcslaportedeBufiy,ou celle de S. Germain des
Prez.
Au quartier de la place Mâubcrt,à commencer à petit Ponr,
tirant contre mont la rue S. Jacques, du cofté de la place
Maubcrt,compris les fauxbourgsdudit faind lacqueSjfaind
Marcel, faind Viclor,auec toucle contenu au dedans def-
LIVRE TROISIESME. 1045
dits lieux, iufques à lanuiere de Seine,quatre CommifTaires,
doncvn doitrelider au carrefour auprès les lacobins, 6c vu
autre au carrefour iàinde Geneuiefue, tirant à la porte
Bordelle,
De U Ccnfrairie, Collège ô' communauté des Notaires du Roy
nofirc Sire au Chajkletde VAris,
Les Notaires Royaux du Chaftelet de Paris ,da temps de
RegnaultBarbouPreuoft de Paris (qui fut inftitué en ccfl
office l'an 1270. auquel fucccda l'an 1280. Oudart de Non-
uille) inftituerentpar fa permifîion leur Confrairie audid
Chafteletaprcsauoirdreileplufieursrtacutspourlegouucr-
nemencd'icelle, quifonc contenus es lettres de Guillaume
TliiboutPreuoftde Paris, dattees de l'an de grâce 1300. au
moisd'Odobre. Et d'abondantconfirmecs par lettres pa-
tentes du Roy Philippes 4. dit le Bel, donneesà Fontaine-
bleau l'an 1308. au mois de Décembre. Et par le Roy Char-
lesé.lei. deluillet 1412.
Mais depuis pourl'accommoderâla variété des temps fu-
rent faits de nouueaux ftatuts en Tan 1510. qui furent encore
de beaucoup augmentez ,& finalement confirmez par An-
toine du Prat Preuoft de Paris, par Tes lettres en datte du
Lundy 28. ScdernieriourdePeurier 1557. fignéGoyer, qui
font ceux dont les Notaires vient à prefent. Le feruice de
ladite Confrairie fe fait à l'autel faind Didier au Chailelet.
Voyez ce quei'enayditau premier liurepag. 1^3.
TouslcsNotaires doiuent aflîfter aux feftes folemnelles
de ladite Confrairie, quifontleiour faind Nicolas en elle
&enhyuer:éscinqfellesnoflreDame & de S. Catherine,
efquelsiours fèdecidcnttousles difFerentsque leididsNo-
taires du Chaftelet ont les vns contre les autres, & rousles
différents dcsNotaircs dece Royaume, fuiuantles Ordon-
nances de plulîeurs Roys de France, en confequence def-
quelles le plus foauenr nos Seigneurs delà Cour de Parle-
mentrenuoyent les différents defdits Notaires, pardeuanc
la Communauté des Notaires du Chaftelet de pans, pour
leur faire droid &: en auoiraduis.
Parlefditsnouueauxflatutsde la Confrairie, Collège &:
Communauté defdits Notaires, entre autres chofes il efl die
qu'il y aura vn Doyen pour prcfider es afi'emblecs générales
T044 VILLE DE PARIS,
gc ordinaires ou extraordinaires de ladite Confrairie. Trois
Procureurs ôcReceueurs qui (cront demeurans chacun en
fon quartier: fçauoir l'vn en la Cité ou Vniuerfité, l'autre
au quartier de Greue, & l'autre au quartier des Halles , pour
en auoir la charge èc adminiftration ,qui feront tenus de
deuxanscndeuxansrendrecomptedeleuradminiftration,
& en feraeleu ou continué vn nouueau tous les ans. Vn fcri-
pteur ou Greffier pour efcrire les délibérations ôc ce quifera
accordé par la compagnee. Vn Clerc pour foignerâ ce qui
dépend du diuin feruicejtant en luminaire qu'ornemens.
Douze Notaires pourauoir lafuperintendence des affaires,
fans lefquelsrien ne fera faiclny accordé. le laiiTe les autres
particularitez du diuin feruice qui fe doit faire iournellemêc
en leur Chapelle,& le iour du treipas defdits Noraires,com-
meauflî des deniers qu'ils doibuenc tous contribuerpour
l'entretien d'iceluy.
Quant aux deux Chirurgiens iurcz du Roy audit Chafle-
let ; Voyez ce que i'cn ay traidc cy deuant, liure i. pag. 554.
ôcësfuiuantes.
ERECTION DES IVGES ET.CON SVLS
des Marchands de Paris.
LE 18. du mois de lanuier 13^^. l'Edid d'eredion de la
luftice & lurildiclion des luges &Confuls des Marchas
de Paris, donné par le Roy en fon Confeil dés le dernier de
Nouembre 1561. fut vérifié en Parlement par l'exprescom-
Hiandemêt du Roy : Lequelparce fien Edicl^pour pouruoir
aufdits nouueaux Offices de luges ôcConluls, voulu & or-
donna : Que les Preuoft des Marchands & Eicheuins de fa
ville deParis, fifTent affembler centnotables bourgeois de
ladite ville, originaires du Royaume, pour d'iceux enehre
cinqàlaplurahtédesvoix:dontleplusancienêc capable fe
qualifieroit luge des Marchands, 6c les autres quatre Con-
fulSjlefquels feroienttenusprefterfermentàla Cour,ainfî
quefont les autres luges ordmaircs , defquels les appella-
tions refortilTenc ea icelie ; pour à l'imitation des Conferua-
LIVRE TROISIESME. 1045
tcurs des foires de Lion, Champagne de Brie, &: de la boude
communedes Marchans deTholouie décider Singer Som-
mairement &c lelon robferuance des Marchands , les débats
ôc procez qui feroient formez 6c intentez feulement par lel-
dits Marchands pour le fait de leur marchandife.- fanseilre
aftraints aux fubtilitez des Loix 6c Ordonnances : Comme
le mefme Roy le déclara encor' plus amplement du depuis
par Tes lettres patentes du iS.d'Auril del'an 156). enregiftrces
au Greffe de la Cour, au tiers volume defes Ordonnances,
fol. 18.
Ces luge ôc Confuls cognoiiïent & iugent en première De le«r
inftance,de tous différents &c débats d'entre n3^fchands,g°"q°ç'j'jç*
pourfait de marchandife vendue ou achetée en gros ou en roatKics ils
détail -.Sans que pour raifon de ce la Cour de Parlement ny cognoifscï.
autres luges, en doiuent prendre cognoifFance ,foit par ap-
pel ou autrement: finon es cas 6c demandes qui excédent la
fbmme de cinq cents iiures.
Ils fontaulîi compétents quantàlamarchandifc 6c paye-
ment d'icellc, deflinéàfaire en noitre Tillc parles marchas
citoyens d'icelle ou autre ville.parcedules,promeires 6c ob-
ligations,bien que palTees fous le fed du Chaftelet : Nonob-
ftantlesfinsduicompetencc 6c dcrenuoy, quipeuuêteftre
requis en vertu des lettres d^Committimus^ par deuant Mef-
fîeursdesRequeftesderHoflelouduPalaiSjOulesConfer-
uateursdcspriuilegesderVniuerfité.
Toutefois, comme vn certain Libraire de cefle ville eue
cftë conuenu par deuant eux pour des parties deDrapperie,
ôceuc comparu 6c recognu fa cedulieécdemandëcompen'
fàtion ,par furprife 6c iansauoir demandé fon renuoy,ayant
cfté condamné par corps à payer, 6c Pen eftant porté pour
appellant, veu la qualité des parties 6c delà matière: il fut
par Atreft du 4. May 1 564. dit mal 6c nullement procédé , les
partiesrenuoyeespardeuantlc Preuoft deParis,6crintimé
condamnéaux defpens. Comme encores par vn autre arreft
du 18. d'Auril 1575. donné au profit demaiftre Guillaume
Beauuoifin,Preuort6cIuge ordinaire de la ville 6c Quj^nre
d'AngerSjàl'encontredesIuge 6c Confuls de ladide ville,
( car à l'exemple de noftre ville capitale; , plufieurs autres vil-
les auoientia obtenu defemblables Edicl:s6c nriuileges ) fur
io4^ ^ VILLE DE PARIS,
l'cntreprife que lefdics luges 6c Confuis faifoient fur fa iurif-
didion, ladite CourenincerprctancencorrEdictjficdesdc-
fenccsà: inhibitions auidits luge 5c Confuis, d'entrepren-
dre aucune iuriidiclion 6c cognoilFance îur leslubietsiufti-
ciablesdemeurans au deftroit de ladite preuoÛ:ë,finon entre
marchands, 6cpourFaid de marchandife, achetée pour rc-
ucndre, 6c non pouri'vfage de l'acheteur ou de fa famille, ny
pareillement pour les denrées qui fe.diftribuentenladide
ville 6c Quinte,6c d'autres que marchands reuendants leldi-
tcs marchandifes,falaires d'artifans, manouuriers 6c d'au-
tres, concernants le faid de police : Et leur enioignit outre-
plus,qu'où ilfeprefenteroit aucune caufe deuanteux, con-
cernant ce que delFus , ils euilent à la renuoyer par deuanc
IcfuitsPreuofl; ou Lieutenant audit fiege de la Preuofl;ë,en-
cores que nylVneny l'autre des parties, n'en requillenc le
renuoy.
Et pareillement, combien que l'Edid d'e/labliiïement
deceftelurifdidion porte, que lefdits luge 6c Confuis co-
gnoiflront des diferents d'entre marchands à marchands,
Jcursvefues 6c héritiers, fieft- ce qu'il faut foubs-entendre,
pourueuquelefditesvefuesôd héritiers continuent le train
6c trafic de marchandife que faifoient les delFund leurs ma-
ris ou predecefleurs, pour ce que ne le continuant ils ne font
fubiedsàlaiurifdidiondefdids luges, comme ilaefléiugé
parArreftduio. Auril 1J73. 6C5. Mars 1574. bien que cela fe
doiuecntendre del'adion quiferoitprincipalementdirigee
ôc in tentée contre eux : car autrement fi le defund marchât
auoitcflé condamne de fon viuant par fentence des luges
6c Confulsjàpayer quelque fommc de deniers deubsparce-
duUe, obligation ou autrement, fes vefue 6c héritiers ieroiéc
bien conuenus par deuantlesme(mesIuges,pour voir decla^
rcr la dite fentence exécutoire contre la vefue comme com-
mune,6c contrel'heritier en cefte qualité : Ainfi qu'il fut iu-
geparArreftdu19.de May, dés Tannée 1567.
Ces luge & Confuis ne tiennent fiege par chacunefemai-
ne qu'es iours de Lûdy6cIeudy,fçauoirefl:au matin depuis
huidiulquesàdîxheures,6cdcpuis trois iufqucs à cinq de
releuee,au(quelles heures les parties font tenus de compa-
roir in diueremmenc en perfonncp fils n'ont excule de mala-
LIVRE TROISIESME. 1047
die ou d'abfence: Et en ces cas ils peuuencpafTer procura-
tion rpecialeàleursfcmmes,rcruiteurs,parcrs ou amis, pour
cftreouysen leurs noms, fansaucun mmiftcred'Aduocatni
procureur, fil ne leur plaill.
Si ledemandeurnecomparoift^ileftcondamnë aux def-
pens de la vacation du defïendeur,ôcà dix fols tournois d'a-
niende,applicable moitié aux pauureSj&l'autre moitié pour
les frais du ba{rimentdc l'hoflel où cefte iurildidion elt ex-
ercée :&: outre plus,le défendeur comparoiffanteftrenuoyë
abfoultdel'adiournementàluy faid, lequel eft defchargé
feulement du roolle,fans qu'il foit tenu de prendre lettres de
comparution. Et fi le défendeur ne comparoiftauiour&:
lieuredel'alîîgnationjle luge donne contre liiy vn itératif
commandement à içs defpens, duquel l'afïîgnation n'eft
donnée finond'vniourplaidoyableàrautre,{icen'eflpour
quelque forain.
Les demandes par cedulles, parties ou autrement, font
tenuespour confeirees,rccognues ou arreftees au deuxiefme
adiournemcnt,àfaute de comparoirparledcfFcndeur, le-
quel eft condamne à payer par contumace , en preÛant fer-
ment par le demandeurj& baillant caution.
Voila en bref la forme de procéder, obferuee par ces lu-
ge 6c Confuls, tant calomniez & mefprifez par quelques chi-
caneurs & brouillons, I»Ur qiios ("comme did Senecquf) scnecUbi.
ntilLi^ax efi^ nltcr tn alterius exitium Uni com^endto diicitur, deim.cap.j.
nu Ut ni fi ex atterim damno qH£fius efi. ^ ^•
L'hoilel ou maifon où leldits luges Confuls exercent
leuriurifdiclioneilauCloiftrefainclMederic au cheuet de
l'Eglife: &futcditieecommeonlavoità prefent du temps
du Roy Henry fécond. Le bureau de la marchandiie le
tientenvneautre grande maifon qui eftaupres CâinCt lofFe,
quiaulliaeftcf baftieexpreflementpourcefubiecl.
DE LA MAISON ROTALE DF LOVFRE.
L
E Roy Philippes Augun:e,enran 1214. fit acheucr de
baflir le Louure : 6c en la mefme année Ferrand ou Fer-
I04S VILLE DE PARIS,
dinand Comte de Flandres, pris à la iourneedeBouuines,y
fucamené prifonnier aucc d'autres, & mis dans la tourfer-
ree dudit Louure, qui eftoit au milieu delà court . Laquelle
le Roy François premier fît abbatre en l'an 1518. pource
qu'elle empeichoïc les veues du chafteau.
Le Roy Charles IcQmnt au commencement de Ton règne
(qui fut l'an 1364.) fie rebaftir 6c accroiftre ce Chafteau pour
lors vieil 6c caduc. Etle Roy François premier, vn peu deuac
fon trefpas fie commencer la grade fallc du Louure,Iaquelie
Henry fécond fit paracheuer.Sur le portail dclaquelleeftoic
efcrit.
Henrictis 1 1, chrijlianijf. vetufiate collapjum refci coept. â
pat. Francîfco I .R.chrifiianiJJ^.mortm fanitijf. farent.memôr^
Pinnijf.flms abfoluit. An, à Salu. Chrtfti M. D, XXXXVHU
£t aux deux bouts eftoit efcrit,
Virtuti Regù inui^ijstmi.
Cefte maifon Royale efloit encores hors la ville du temps
du Roy Charles V. qui fit commencer la féconde clofturc
de la ville, comme nous dirons cy après enfon lieu.
BeU Librairie du Roy qui efloit anciennement au Louure ,
Ce n'eft point d'auiourd'huy que nos Roys ont efté cu-
rieux de bons hures. Car il fe lid en nos hiftoires que le
R oy Charles le Qmnt, furnomm é le Sage, ay ma fort les let-
tres: Et eutpour précepteur Maiftre Nicole Orefme, Euef-
que de Bayeux,grand Théologien. Auquel il fittranilater
en François l'A riftote Ôc quelques liures de Ciceron,6c faire
plufieurs autres bons œuures, qui furent mis en fa Bibliothc-
qucàFontainebleau,&: depuis apportez en celle du Louure
à Paris, où le Roy Charles VL eutlafienne. Et à la garde de
JaquclleGarnierdeiàind; Yon,IorsEfcheuinde la ville de
Paris fut commis: Ainfi qu'il fevoid au huidiefme liuredes
Mémoriaux delà Chambre des Comptes. Cotte H. P. S. en
ces mots.
Garneriuf de/ainff Ton, ScahinusvilU Parijienjis, Commif-
fus adcufiodiam lihrariji Régis in Lupara , d^ aliorum etiam lihro-
ruWj quocumque loco fuerint.^ loco Antonij de E/firtis , caujis certis
Ad hoc ipjum Regem mcucntihus epconerati ,per eius literas datas
OÛ-auo Maij ^ 1.4 12. SicfgnatasparkRoy^prefensMefirePhi-
lippes
LIVRE TROISIESME. 104^
JHpf^es de l'oiclicrs , Meftre Girard de Grancual j & autres. Calot.
"Duodecimog^ menjis eiuJdcm'pr.tJfititJoUtum iuramentum .^x.^t\x
aprcs. Garnerius de fhnci Ton, eut Rex per Itteras fuas datas Pa-
rtfiis 21. lul^y 14.18. Stcjignatasj par le Roy .^ MfJ>ire Iniques 141S.
Ventê^d^ autres pre/c?7s. I.Miht commtferat cufiodtam librormn
fuorum in Lupara exifientsum^O' ad dtcit Garner^rcquefiam com-
mijfurn eratcertù perfonis de Caméra Compotorumfaeiendo inuen-
ter 10 difîerum librorum. J^ued qutdem inucntorium fuit ho die
traditum ad Burdlum per dt^os Commijfarios duplicatum ,fecit
^ prdfiitit iuramentum de bene & Jîdeliter cuftodicndo dictos li~
brosy ô" nemini reuelare dtcfa librartxfecretum. ^ho iuramento
prdfiito , reddita fuit ci clauà , altéra diclx libraru in Caméra,
esîjlente yunà cuminuentorio prAat. cum duplicato feto manuali
fignofignato commifit in caméra cumjîmilibus.
De la m ai fin Royale des Tuilier ie s.
Au mois de May en l'an 1^64. la Royne Catherine de Me-
dicis mcre de noflre Charles 9.. fît commencer le magnifie-
que bafliment de l'hoftei Royal, dit desTuilleries lez Paris,
pour ce qu'il y auoic anciennement vne Tuiilerie a.udic1:
lieu,
L'efcrit fuiuant eft graué en marbre au haut du grand por-
tail de ce Palais Royal, acheuéfoubs le règne du defFund
Roy Henry 4. d'heureufe mémoire.
Perennitati inuicîijstmi Prtncipis
De Bello & Pace triumphantù.
L'efcalicr de ce bel hoftel tournant en limaçon & fufpen-
du en l'air, fans aucun noyau qui en loudienne les marches,
eft le plus beau chef-d'œuure d'Architefturc, & l'vne des
plus hardies pièces qu'on puifle voir en noftre France.
La Gallerie Royale du Louure maintenant eft iointeà cet
hoftel. Au deuant duquel le defrund Roy a fait faire de-
puis l'an 1600. vn iardin aboutiflanc d'vne part auprès la
portefaind Honoré, & d'autre à la porte ncufue, ayant re-
gard fur les follcz de la ville, où on deffeigne faire vn eftang.
Du Chaftel du Bois pies duLcuure.
Au Threfor de l'Hoftel devillejayettei.foubsla Cotte
deX. Il y a lettres du Roy Charles VI. feellecs de fon grand
feel;&datte€sduici.Iuillcc 1417. par lefquelles eftenioinâ:
RRRrrr
I050 VILLE DE PARIS,
auSireTanneguy du Chaftel Preuoftdc Paris, de commet-
tre deux de les officiers fuffifants pour voir s'il eft expédient
d'abbatrevnepoinde de mafTonnerie du Chaftel duBois,
quieflderricreieLouure, pourayderàla fortification de la
ville, ôc retenir les eaux desfolTez. Ce tiltre mentionné en
rinuentairedemaiftreleanPouflepin.fol.c)!.
En la mefme layette foubs la Cotte de double O , fonc
autres lettres dudit Roy , dattces de l'an 1420.1e 11. Auril
fecllecs en double queue fur cire verde>&fignees,par le Roy.
Pour la démolition du Chaftel du Bois, ôc rempliftagc d'vnc
partie du fofîe lez le Louure, a cofté de la tour , qui eft vis à
vis de la tour de Nèfle, pour aller fcurement en ladide tour^
& empefcher les incurfionsdcs Anglois^
De PHqfielfaincf Paul, autrement des Tournelles , cf -
maintenant U^lace Rey die.
Le Roy Charles V. furnommé le Sage, fit baftir l'hoftel
desTournelles,ainfiditàcaule de la multitude àts petites
tours qui l'enuironnoient, ou bien félon le vulgaire l'hoftel
defaindPâuljàcaufe de TEglife qui en eftoit proche. Il y
auoitaufli tout ioignAnt cet hoftel vn petit bois ,nommé^
Le Parc des Tou^rneiles. Et en cethoftel f'alloient recréer (ou-
uentefois nos Roys, pour la beauté ôc commodité du heu:
mais ila efté depuisabbatu^Ôclc bois couppé pour les raifons
quienfuiuent.
Ledernicr iourde luin 1559. comme le Roy Henry II.
en vn tournoy qu'ii auoit fait drefTer en la rue faint Antoine,
couroit en la lice contre le fieur de Montgomery, vn des el-
çlats de fa lance entrant par la vifiere de fonarmet, luype-
jietra par dedans l'œil, 6c luy enfonça tellement le crâne,
que le ic. du mois de Juillet enfuiuant, il trefpafta audid
hoftel desTournellcs au^rand regret des Catholiquesrmais
non pasdesnouueauxrcformeZjdefquelsnyrauthoritédes
Edirfs, ny la feueriré des Chambres ardentes ôcMercuriales
nepoauoienteftouferleshereiies,ny remédier au premier
mouuementdecesnouueautçz,quiauoientfimalhcureufe-
ment germe en noftre France, de tout temps nourrice ôxs
beaux efprits, niais cfgallementfubtils Se curieux. Et neant-
moins il eft àprefumef que ce Roy TresXhreftien les eue
LIVRE TROISIESME. loyi
diiîipees , f'ii eut pleut à Dieu de prolonger le terme deia
vie.
Or pour regret de cefle lamentable mort,au mois d aouH:
ij6j. parle commandement de la Royne mcrc, l'on com-
mença à defmolir cetancien hoftel Royal, dit des Tournel-
lcs& a vendre au plus offrant les places des corps d'hoftei,
iardins&parcd'iceluy, où depuis furent elleuees plufieurs
maifons particulières ians aucune remarque de cet ancien
HoftcL
Mais ledeffunc^ Roy Henry 4. {"ennuiant de voir cefle
place Royaleainfî mécaniquement occupée, en l'an 1604.
iit commencer les nouueauxbaftiments qui fc voyetmain-
tenantaudirlicu,l'vn despjusgrancls& fpatieux qui foiten
la ville de Pans : outre que les maifons qui font es enuirons,
font de fcmblable flru(Sure & hauteur, ce qui contente infi-
niment la veuë des fpcclateurs, iointauffi qu'à tous les en-
uirons font plufieurs arcades ou allées couuertes pour eflre
à couucrt,tant de la pluye que du foleil, qui eft vne commo-
dité nonparcillc. Le refteefl occupé des maifons des bour-
geois, qu'ils on t fait baflir à leur dilcretion.
De la maifon de l' A noHcUde auprès la place Royale.
L'an 1610. leleudy ly iourdumoisdeMarsenCarefmc
fefVe de l'Anonciation de la glorieufe vierge Marie,fuc célé-
brée la première Meffe en la Chapelle des bons hommes de
laplace Royale à Paris, par Reuercnd Perc, frère François
Humblaud, Corredeur&Prouincial de l'ordre des Mini-
mes en France,&par lemefmefut fait exhortation à la fin
dela^^efle.
Ce lieu eftoit anciennement vn grand iardin , au lieu du-
quel le Roy Henry 3. auoit fait baflir vnc maifon pour quel-
quenombredes penitensparluy inftituez. Mais depuis fon
deceds ces édifices ayant elle abatus, le lieu fut oonuerty de
rechef en vn iardin. Maintenant ce lieu eft tout difpofé
pourfairede nouueaux fondements ,& y ériger de nouuel-
les demeures, félon l'vfage & obferuation de l'ordre.
Bu Chafleau de la Bafiilk de S. Antoine.
L'an 1371. le 22. iour d'Auril (félon i'autheur delà Mer
RRRrrr ij
lo^î VILLE DE PARIS,
des hiiloires )la première pierre des fondements de la Baftil-
ledc Paris tutaifife par Hugues Aubrioc alors Preuoft de
Paris.
Mais pluftoft il efl â prefumer ( puisque l'on temps au pré-
cèdent Eftienne Marcel Preuoft des Marchandsyfutcué)
que ce Chafteau eftoit ancien & ruineux, & que Charles V.
le fit feulement rebailir â la diligence d'Hugues Aubrioc.
De l^Arfenal du Roy près lesCeltJIms.
Il y a grande apparence f iauf meilleure opinion de ceux
qui en feront plus amplement informez) que cet Arfenac
Koyal ait cfté premièrement conftruit par le mefme Roy
Charles V.veu l'an ticjuicé des m^iraïUesôc tours qui l'enui-
ronnenc, & au ffi qu'il OainK)itfortences quartiers là, com-
me tefmoignentlhoftel des Tournelles qu'il y fitbaftir,6c
l'Eglifè des Religieux Celeftins, aufquels il fît plufieurs biês,
comme nousauons déduit en (on lieu. Toutefois i'en laifîc
le iugemencau prudent ledeur, & rapporccray icy feulemêt
ce que l'en ay peu recueillir.
En l'an 1538. le 19. Juillet le tonnerre chcut fur la tour dg
Billy derrierclesCeleftinsau milieu de i'Arfenac ,6cmitle #
feu à près de deux cets caques de poudreà canon, qui cftoiêt
dedans,Ôi fut ladite tour enleueeSi ruinée iulquesauxfon-
dements,5c \qs pierres d'icelle tranfportees & lettees par la
violence du feu, les vnesiufquesâ i>. Antoine des Champs
&: faincT: Victor, & les autres iufques au Tcrrin de noftre Da-
nie5& autres endroits de la ville.
Plufieursperfonnesyfurentque tuées, que blcfTees, plu-
fieurs maifonsabbatuesjccles verrières de beaucoup d Egii-
Ï^QS cafTees en pièces, fpecialemenr celles des Celeftms, de S.
Paul,deS.Geruais,deS.Vic'lor,defiinâ:Marcel&autres:&
ffelonCorrozec) vn grand nombre depoiironsfurentveus
mortsfurlariuierede Seine.
L'an 1584. on acheua le grand portail de l'Arfenac , que
l'on voit iolgnantla porte du Monailere des Celeftins, oii
it voit graué en marbre ce qui f enfuit.
je^tna hcec Henrico vulcania teU miniftrat : Te/a giganteos de-
belUtura furores. Philhert de ta Guiche^Grand Maijlre de L'Ar-
nltem de France. M, D. LXXXIIII,
LIVRE TROISIESME. J053
Enl'ani549.aumoisdeIuillet,le R.oy Henry II. fit ba-
flir deux grandes Halles dans l'enclos del'Arfenac pourfon-
'dre l'Artillerie èc les boulets ou balles en vnc,& mettre lel'-
ditesartiUenes à coiiuert en l'autre.
Le 20.dumoisdeIanuieri563.1efeuprenantfbrtuiteméc
a plusieurs caques Sctonneaux de poudre à canon qui eftoiêc
au Temple , & où fe ierroicnc les poudres & munirionsde
l'Arfcnac, brufla plufieurs pcrfonnes, & renuerlà enuiron
cinquante maifonscirconuoifmeSjôcfîtvn grand dommage
âplulîeurs autres maifons &: Egliles. Nos Annaliftes rap-
portent, que l'clclat de celle foudre terreftre fut ouy delà
villedeMelun,quieft:àdixlieuesdeParis.
De la grande Boucherie de la ville de Paru. ^
Il n'y a point ou peu d'héritages dans la ville de Paris, dont
il y aitiiltreparticulier, plus ancien que de la grande bou-
cherie de la Porte ou Apport de Paris , fituee au deuant du
grand Chalteletd'icelle ville. En ce lieu eftoic autrefois la
mailbnd'vn nommé Guerry de la Porte, autrement le Cha-
geurde la porte. A caule qu'il eiloit demeurant en celle
.maiion proche de la porte de la Cité : dont la place qui y eft,
où le tient le marche, a retenu le nom : ou d'apport, à caule
qu'en celle place on a apporté de tout temps toutes ibrtes
de victuailles qui afriuêt en ladite villc.Lamaifon de Guerry
delà Porte,Changeur,appartenoitaux Religieux, Prieur &
Conuet de S. Martin des Chaps. Lelquels en Tan 1 153. en fircc
don&delaiiîement auec rEsilife de i\lontmanre,au Rov
Louys le Gros, V I. du nom,& a la Royne Adèle ou Alix ion
crpourc,&:auieaneRoy Louysleurfîlsrpour donner ôcde-
lailTcr l'vn & l'autre ( comeils firent j aux Religieuies,^Ab-
befleôc Conucntdudit Montmartre, en fondant ce Mona-
ftcrc. Et en efchangelefditsRoys Louys, père &:fîls,donne- du Tiii«
rentôcdelaiirerentaufdits de faincl; Martin, l'Eglifè de faind cr^'ciam de
DenysdelaChartreauecfesapparrenaces &: dépendances, bran^rcde
Cède maifon de Guerry de la porte, Changeur^appliqueeà Courtcnar,
cftaulxà vendre chair, eflant fort caduque, fut delailFee par ^oJ^^r^je
JefdiclesReligieufes, Abbefl'w 6c Conuent de Montmartre à Courrenay
trenteliuresdecens annuel, payableaux quatre termes, àla ^^?°^^^ a-
famille des de faind Yon, desplus anciennes de Pans, if- Yon."^
V RRRrrr iij
roH VILLE DE PARIS,
lus de ces anciens Barons de fain^tYon prcsChaflres foubs
Monclhery. Ecdefaiden ranii55. Philippesdcfaind Yon,
vendit aufdides Religicules, Abbefle ôc Conuent de Mont-
marcre,touc ce qu'il auoic de terres & autres heritagesttTor-
fou, fur le chemin d'Eftampes,& prochedudiclieu de iaind
Yon ; Et remit es mains dudit Roy Louy s 7. did le Icune , le
fiefqu'ilauoitaumefmelicudeTorfoUjdont il inueftitlefl
dites Rcligieules de Montmartre: Ainfi qu'il fe peut voir,
tant par les anciennes Chartres deidids Conuentsôc Mo-
nastères de faind Martin &c Montmartre, que de la Com-
munauté deladidc grande Boucherie. Le motif de la prife
de ladite maifon de Guerry de la Porte, par ceux deladidc
famille de faind Yon, fut qu'ilsauoient en ce temps le foin
de la charge de poujruoir que la ville fuft competemment
fournie, &: à iufte pris, de toutes fortes de grofles chairs , qui
fedebitoicntparlesbouchcrseftaliiers, éscftaulx eftansen
ladite maifon de Guerry de laPortc. Comme anciennement
à Rome, Cura airnà omnisvt iitfioprccio prxberaur^adcuram
FrdfcciuYJi. pertinebat. ideo & forum f 11 ejriumfuh ip/iuscura erat:
Sed&cxterorum fccorum fiue armentorum. Ainfi qu'il efb rap-
porté en la /. /. au^.Cura.ff. de offic. Prxf. Vrh. Et autrefois
en France, lespremiers ôc principaux Officiers de la maifon
de nos Roy s, fc^auoir le grand Panetier de France, auoit non
feulement la lurintendence fur tous officiers dePaneterie de
leur maifon: mais aufliiaiurifdidion&cognoifTancejpolice
&: vifitation fur tout le pain fait par les boulengers en la ville
&fauxbourgs de Paris, auec pouuoir d'y mettre taux & au
blcd,& d'auoirefgardfurlesmefures. Et à cet efFed auoit
vn Lieutenant qui l'appelloit £^3/ j/r^^«^r4WP4;/f//>r. Ce
qui fut encorcs confirmé à Mciîire lacques de Curfol, peu
après qu'il fut pourueu de cet office,pararrefl de la Cour de
Parlement du 13. Feurier 1513. Pareillement le grand Cham-
bellan,auoit auiîiiurifdidion 6c cognoifTance de vifitation
fur les Frippiers, Pelletiers , Cordonniers , Bazannicrs , Sel-
liers,Bourreliers,2c Gantiers de ladite ville. De mefmcs lef-
ditsdc faind Yon, premièrement feuls: 6c depuis ne pou-
uansfuffireà vne fi grande entreprifcafTocierent aueceux
troisautres familles , les Thiberts, de Ladehors,& d'Auuer-
gne. Tous lefquels enfemblemcnt ont eu longuement la
LIVRE TROISIESME. lo;^
police, qu'ils prétendent encores concurremment, & par
Îireucntion auec le Preuoft de Paris ou fon Lieutenant , lur
c faid des chairs, vente & débit de toutes fortes de beftiaux
en ladite ville. EtàcetefFedonccorpsSc communauté,fta-
tuts de priuileges de plus de cinq cents ans, confirmez de
temps en temps par nos Roys, vérifiez &: regiftrez es Cours
fouueraines. Par lefquels entre autres, nui ne peut ériger
nouuelle boucherie en iadicle ville, nnonjdeieurconlen-
tcment. Ont chambre de Confeil,feps,&prirons,feel Sc
iurifdiclion: Ecpour l'exercice d'iceiie, Ivlaire , Procureur
Fifcal, Greffier ôc Sergent. EnfemblevnReceueur des de-
niers communs. A tous lefquels offices ils ont accouftu^
me de pouruoir perfonnes notables. Auffi cognoiftledi(3:
Maire des procez & différents qui peuuenc furuenir entre
ceux defdites quatre familles, pour raifon de leur iouiflance
&proprieté de ladide boucherie. Et les appellations de fcs
iugementsreflbrtifTencpardeuant le Preuoft de Paris ou fon
Lieutenant.
' Du règne du Roy Charles VL pendant les diuifionsdes
maifons d'Orléans 6c de Bourgongne,le Comte d'Armi-
gnac,6c MeffireTanneguy du Chaiïel , Preuoft de Paris (e
voulans venger des defplaifirs à eux faids par aucuns bou-
chers eftalliersdcladiclc grande Boucherie, tenanslepartv
: duditDuc deBourgongne,foubscouleur&:precextedefai-
[j revne place grande ôclpacieufe au dcuantduditChafteller,
pourla décoration ôcembellilTement de la ville,obcindrenc
lettres patentesduditRoydui3.Mayi4i6. En vcrtudefquel-
les ils firent promptement 6c à la chaude,abbatre & démo-
I lirla grande boucherie de la Porte de Pans , laquelle eftoic
couuerted'ardoifc (comme il fe trouue aux anciens régi-
ftres del'hoftel de ville) fansconfidcrer l'intercft notable
du public, non plus que celuy des Maiftre,Chef, 6c Com-
munauté d'icellc grande Boucherie, quiuepouuoientmes
des fautes : fi aucunes auoient eftë commises en temps de
troubles , parleslocataires des Eftaux deldides boucheries.
Auffi deuxou trois ans après, en vertu d'autres lettres du
mefmeRoy,du moisd'Aouft 1418. RccognoifTanc la Ma-
■ ieftéladicle démolition auoireftefaictepar ledid d'Armi-
gnac6cfesfateIlicesliaiReufement, damnablement,iniufte-
îo^6 VILLE DE PARIS,
menc,&r defraifonnablenienr {Ce fort les termes dont elle njfe)
auroit permis auiditsMai(lres,Chef,Propriecaires,6c Com-
munauté de ladite grande Boucherie d'icellc reeditier.com-
me ils fircntde leurs deniers, en leftac qu'elle cfl à prefcnr,
aprcsqueierditeblcttrescurenceftéveriHeesôcregiftrees en
Parlemenc,le3.0â:obreauditan, 141 8. Et en la Chambre
des Comptes le 9. Décembre 1419. 6: que i'allignemenc en
çutellc donne parles Commillairesàce députez.
En rani465, aucuns particuliers ay an s fait baftir&con-
(Iruire fix eftaulx à boucher au cimetière iàind ïean, lefdids
Maiftre, Chef, Propriétaires & Communauté de la grande
Boucherie de Paris, T'y eflansoppofeZjàcaufede leurpriui-
Icge rufdidjinteruintarreftde la Cour de Parlement le 1.
iourd'Auril auditan : 6.: fur iceluy lettres patentes du Roy
LouysXL duzy. AouflI47l.Eneniuiuant6cexecutantle^-
quels,rroisde^dltsEftaulx du Cimetière faind lean furent
demoIiSjêclestroisautresdelailîez aufdids Maiftre, Chef,
Propriétaires & Communauté de ladide grade Boucherie:
Bioyennant foixante liures parifis de rente par chacun an
qu'ils payent, 6c continuent encores àprelent, aux Reli-
gieux, Prieur ôcConuent des Chartreux, lez Paris. Et aufïï
àla chargea condition que de ladite grande Boucherie en
Icroit oité & retrcnché trois Eftaulx. Ce quifutàrinftanc
exécuté. Etce pour d'autant élargir la rue du cofré ôc à la
venue du Chaftclet.
En l'an 1550. le Roy Henry fécond ayantdonnéiaplacc
d'autouricelleboucherie, \q^ bouchers fy oppofcrent: &:
ibuftindrent qu'icellc place commençant à la tour de leur
boucherie, &;aboutii]ancd'autrepartau marchéàla volail-
le, leur appartcnoit,&: eftoit de l'enclos de leur ancienne
boucherie. Ce qui fut vérifié après auoir leué le paué,ôc
trouué les fondements de l'ancien mur. Et de rechef a elle
confirmé en Pan 1(506. en faifant les tranchées pour pofer &
aiïèoir les tuyaux qui conduifent l'eau en la fontaine qui cft
deu^mt le Palais.
La forme 6c manière que tiennent ceux des quatre lignées
Sain6lYon,Thiberr, de Ladçhcrs & d'Auuergne,pour le
maintenir en pciPeffion de la grande Boucherie, 6c de celle
du Cimetière faindiean, mérite d'eftre remarquée, comme
eftanc
LIVRE TROISIESME. 1057
cftanc commencée il y a plus de cinq cents ans.
Le plus apparent derdices quatre familles, eft leur grand
MaiftrCj ou maiftre Chef, qui a quelques d roicts & preroga ^
tiuespardeifus les autres. L'office duquel venant à vaquer
parfondecésjilsydoiucnt nommer vn autre dansvn mois
après. Autrement ils demeurent priucz de ladite nomina-
tion 6celedion,& y peutleRoypouruoir tel defdices qua-
trefamilles que bon luy fcmblera.Et quantaux autres la for-
medelesreceuoir ôcadmcctrcau nombre des propriétaires
deldites boucheries efl : Qu'aufli toft quVn enfant maflc
vientànaifl:reàaucund'iceux,ilfait informerpar deuantle
Maire defdits bouchers : ouy le Procureur Fifcal , de la nati-
uité &naiflknced'iceluy en loyal mariage.EtfilcH; tel prou-
UC& vérifié, ledicMaireordonnequeledit nouueauné fera
receUjinflitucScadmisau nombre desproprietairesdefdites
boucheries. En enfuiuantlequeliugementjle/tinftituéôc
misenpoileffionparleditMaiftreChefjenprefencc de qua-
tre deldids propriétaires : pourauoir, ou (on perepour luy,
iufques à ce qu'il ait attaintaagecompetât,choix& option
d'eilail au prochain iourd^'alFilc, qui fe tient par chacun an
leprcmier Lundy de Carefme, en la Chambre du Confeil Se
communauté defditsproprietaires: ou par deuant leur Mai-
refufdicljprefent leur Procureur Fifcal, tous les propriétai-
res defdites boucheries font appeliez par le Greffier de la
iuftice & Mairie, le grand Mâillre ou maiftre Chef, le pre-
mier & puis les autres fubfecutiuement, félon leur ordre de
réception & antiquité- Suiuant lequel ils optent&choifif-
fent i'vn après l'autre chacun vn cftaii defdites boucheries:
du loyer & reuenu duquel ils iouiiîcnt pour l'année com-
mençant à Pafques lors prochaines ,& finilTantaux iuiuan-
tes. Etainfile continuent d'anneeen années, lefditesaffifes
& options d'eftaulx ; où tous lefdits propriecaires font tenus
defetrouuer,oufefaire exirner vaiJabîement,auecattefla-
tion fuffifanredc leur vie. Autrement ilsdemeurentpriuez
tantdu droicld'option,quedurcuenu deladiâ:eannee,qui
eilappliqueeauproufîtconimun.Etau/î] quant aucuns dçl-
ditspropric'tairesviennentà deccderfans hoirs mafles, dc-
fcendus&procreez d'eux en loyal uîariacre, leurs autres he-
, r.iticrs ny peuuent plus rien prétendre: Etainfî en onciouy
SSSfff
1058 VILLE DE PARIS,
&; vfé iufques à prclènc.
La boucherie du Temple eft la plus ancienne d'âpres fa
grande boucherie de la porte de Paris, qui fut baftie 6c con-
itruicedésTaniiSi. par les niaiflre Chères de l'ordre &mi-
liceduTemple. A quoy ceux delà communautédeladice
grande boucherie i'oppolerent du corrimenccment,à caufe
de leur pnuilege luidicl : Que nul ne peut coiiftruire &c éri-
ger de nouuel ellauix à boucher,{îno!i deleur confentemet:
Combien que le lieu de ladite boucherie du Temple fut du
territoire ôl en la iuftice haute, moyenne de balFe de ceux du
Temple, lors es fauxbourgs delà ville. Mais en fin le diffé-
rent fat vuidé 6c terminé, moyennant 6c à la charge qu'il n'y
auroit que deux eftaulx en iadide boucherie du Templcjde
douze pieds de largeur chacun. Letoucl^lorï qu'il ell plus
au long contenu par les lettres de chartre qui en furent ex-
pédiées par le Roy Philippes Augufle i.dunom,aumoisde
îuiiletauditan ii8i. qui font tant par deuers ceux du Tem-
ple , qu'«n la communauté de ladite grande boucherie.
j.. Depuis a ladicle boucherie a cfté adiouftévn troiHefme
eftail q ui y el^ à prefenc.
De faind Yon Preftre 6c Martyr, natif de Grèce, qui vint
enFranceauecfainâ: DenysAreopagite, voyez cequei'en
elcrisauquatricfmeliuredesEglifesôcmonaileres duDio-
cefe de Paris.
Oucreleslûixantc îiures parifis de rente annuelle 6i:per-
petuelledeubsaux Chartreuxparles propriétaires de la gra-
de boucherie de la porte de Paris ,à caufe des ellaulx à bou-
cher du Cimctierelaindiean: Ils doiuent d'abondant a la
petite Egliie Collégiale de raiiicT; Symphorian Martyr près
l'aind Denys delà Chartre, neuf Iiures pariiis par chacun an
depuis conuerties en liurcs tournois: pour le four d'Enfer
6c quelque portion de terre adiacente , vnieà ladidc grande
boucherie. Defqueis lieux nous auons parlé cydeuantau
premier liure pag. u6.
Extraici du Regiilre des tiltres dudit S. Symphorian .
Item fuper Cnr/îijiceria mdgna porU î' dïifienjïs :,frout fe cxîen^
dît, qudfciitdemôlita fer teîfipu^s ^anno Dotnini 1416, njeleo circa.
Et foji blennium quando Dux Burgundiji imrauit ^cnrnifices cœ^
prHMt itcrum readifc^rc eam. Itaque cirent annttm Bomini 1^20,
LIVRE TROISIESME. 1^59
«x^erunt vtndere c^.rncs. Anno quolibet Ca?76nici farMi Sym-
phôriani p€rcipiunî& percipere dekent nouem Uhra-s Parificnfei-j
njtpatctex titulis EcdcJU eorum.
L'an 1573. le Vendredy 26. Fcuricr les Chanoines defaincb
Symphorian receurenc de honorables hommes André de
/ainét Yen & Claude de Ladehors propriétaires de la grande
Boucheriede Paris, la fomme de 2,7. hures tournois pour
crois années d'arrérages eicheus au lour de NoeJ dernier
pafle. A caufc de neutliures de rente qu'ils ontdroid de
prendre par chacun an fur ladide grande boucherie, a-ux
quatre termes à ParisaccouftumeZj a quoy ils auoientefté
condamnez auec defpcns,pararreil: de la Cour du 5. Décem-
bre IJ72.
Quant à la Boucherie de faincl: Germain desPrez, voyez
ce que l'en ay die cy deuantau i.liure pag.383.
De la première & féconde cloJînre de U ville. #
POurTuppleer à ce que i'ayditau commencement de ce
troifielmeliure,touchantlapremierc âcieconde clôtu-
re de noftre ville, i'adioufterayicy ce que i'en aypcucolli-
ger, tant par le tefmoignage de ceux qui en ontcydeuant
efcrit, que parles lettres ôcpapiers que l'on m'afaitcebifn
de me communiquer.
Orpour refmoigner &aiTeurcr ce que i'ay dicl de la pre-
mière clofturedenollrevillejnousauonsvn fort argument,
c*en:queiufque,sautempsdu Roy François premier, 6c en-
cores depuis, ceftc cloIi;ure,&: nommément les portes fe
remarquoienteuidemmentrcar nous trouuonsque foubs
Ton regnela plus part d'icellesontefl: Alemolies.&ipeciale-
ment qu'en l'an 1 530, au mois de Septembre , la faulj'c porte
faindMartin qui eitoiten la ruëfaind Martin, audroicdela
rucdu Grenier faincl Lazarefut abbatuë^commeauflifem-
blablementen l'an 1532. la faulfe porte fainct Honoré qui
eftoit en la rue faint Honore, au coin de la rue Tire-chnppe.
Et conformemcc à ce q ue dit eft , en l'in uêtaire de Monfieur
Pou{repinfol.97. tiltredela démolition des fauiTes portes,
eft fait mention des lettres patentes du Roy François pre-
mier, données au mois d'Auril H33, Signées par le Roy ,1c
SSSfff ij
joéo VILLE DE PARIS,
Breton, feelleesde cire verde en lacs deioye. Par Icfquellcs
il ell mandé aux Preuolt & Efcheuins de Paris ,de deimolir
les taufTes portes de Paris: comme depuis nagueres auoic
eftc celle de la rue laincL Martin. Miles en la layette i. fous
k Cotte de Quatre H.
Aullî pareiliementen l'an i^;^^. la faulfe porte dite de fainâ;
Denys, ou autrement la porte aux Peintres presS.Iacques
de l'H oipital en h rue faincl Denys,fut abbatuë.
Cctaneien circuitôcprcmierecloduredela ville fe peut
voir àc remarquer facilement es anciennes tables Coimo-
graphiques de laville de Paris, 6c nommément en celle que
rapporte Munfler en fa Cbimographie pâg.88. telle qu'elle
eltoit en Pan 1548. Belleforeft tome premier, partie premie-
Ke, pag. 174. de fa CofmographiCjÔciepourtraiden taille
douce^faità VcnifeenTan 1568.
Quantàla féconde clofl:ure,parEdiwt de l'an 1374. le Roy
Ch#les V. vrayement(àgc6cprudët, ordonna que les faux-
bourgs denoftreville,fuirentdelà en après tenus Screputez
delaville, 5c compris foubs le mefme nom d'icelle. Ce quî
fèmbletelmoigner, qacce i'zgQ Roy dclîeignoitdeflors,de
Icsfaire enclore en la ville: ce qu'il ciFeciua depuis jC'eft à
fî^auoirenian 1583. ordonnantqueles anciens fauxbourgs
de ladiâe ville, fullent enclose fermez de gros murs, por-
taux 2c foirez,6c reputez deflors de la ville : voulant auiîi que
les habitans d'iceux iouy iïent des raefmes priuileges que les
anciensbourgeois de ladite ville.
Or au moyen de ccfte féconde cloflure,la ville fut de beau-
coupaccreuc. C'ed à f<^auoir depuis la porte Baudets iuf^
ques à la porte S. Antoine : depuis la porte iaindc Auoye,.
iufquesà celle duTemple; depuis la rue du Grenier fainct
Lazare iulques par delà S. Martin des Champs, de la porta
aux Peintres à laporte faincl Denys: de la porte faincl Eufla-
chG à celle de Montmartre :& de la tue Tire- chappeiufques-
au delà du Louure,oiieft la porte S. Honoré.
Quant aux faulfcs portes Quioquillart, de Bourgongne,
duBourg-l'Abbé,6c Barbctte,quilonc demeurées comme
fupprimees,n'ayant efté fait d'autres portes neufues.il en eft
fait expreile mention aux Comptes de l'Hullcl de Ville, par
lï Receueur d'icelle, leq^uel reçoit le louage des maifons- qui
LIVRE TROISÏESME. io6i
ont eflé depuis bafties aux lieux où eftoient cesancicnnes
portes, & en cienc compceà Meifieurs de l'hoflel de ville.
LeSamedy dernicriourd'Odobre i^iy le Roy François
premier pour la fortification de la Ville, ordonna que Ton
feroit des tranchées fur les fo liez de la ville, depuis la porte
iàind Martin iufquesà celle de laincl Honoré,qui fut le pre-
mier deflbin des trancheeSjaufquclles on recommença a tra-
uaillerenl'an 1556. foubslegouuernementdc Monfieur de
Vendolme.
Soubsfon regneaulTi nodre ville futacreuc & illuftree de
beaucoup d'édifices. Car les propriétaires des hoftels de
Felcampjdc B-Durgongne,ou d'Arthois, d'Orléans & de
Flandres, vendirent 6c cedderêtleurfditshoflels à plufieurs
•j particuliers qui T'en accommodèrent , comme ils peurent:
I &: les terres de derrière les Egliles de faincle Catherine du
I ValdesElcholiers,desCelclhns,deraincT:Paul,&derho-
fteldelaRoyne, tùrétau(îivendues6cbailleesàba(hr,com-
j me aulFi vne partie de l'enclos du Temple , & des lardins qui
1 eftoien t du cofté de la ville, 6c femblablement pi ufieurs édi-
fices nouucaux par tous les Fauxbourgs de la ville. Car tout
I letempsduregnedudiclRoy on ne cefTa de ballir dedans
Paris.
lyes Vortes de U Ville ^tant anciennes que modernes .
La Ville de Paris efl: décorée en l'enclos de Tes murailles
de feptbelles S: magnifiquesportes.
La porte iaincl: Antoine tient le premier rang, non gueres portc deS^
loin de la riuiere de Seine droicl à l'Orient, Reproche de la Aacome.
forte place de la Bâflille. Elle eftainfi nommée , foitpour ce
queparicelle l'on va à faind Antoine des Champs, ou foie
que le Priorëdupetitraincb Antoine luy ait donné ce nom,
auiîi bien qu'à toute la rue. Ceftc porte eft dccoree d'vn auac
portail fort riche & magnifique, au hau t duquel l'on voit les
araicsdeFrance,PoIogne,ô:delaville,quifutedifiéen Tan
i)85.commeledenottecetc(critgrauëenmarbreaudclîbus
deiditcsarmcs.
Bu Règne duTres-Chrefiien Roy Henry III. Roy de France &
de Pologne^ dr de lapreuofiéde Mefire Efiicnne de Nueilly^ Con-
feiller de fa Maieftéenfon Confeild'Eftat & Priiié, & premier F re-
ndent en U Cour des Aydes : Et de l' E/cheuinage de Mefieurs-
SSSfff lij
io<:;l ville de paris^,
HeSîoY Geâûyn^& lacques de U F^^Sire Pierre le Goix^&Kaïmmd
Bourgeois , l\m M.D. L XX XV.
xTm le" Celle qui ia fuie porce le tiltre appellatif du Temple, qui
en ell proche. Porce que les malheurs du lîecle ont tenue
fermée l'eipace de jS.ans, c'eftàfçauoiriufques en l'année
iéo6. qu'elle a eil;érebari:ie,auec le pont concenanttroisar-
cadesde pierre de caille.,outrcvneioDgue chauiîee auflî ar-
mée de pierre de caille qui ont eflé faicts tout de neuf. Ainii
qu'il eft porcé par cet efcrit graué en marbre au dcfîus de la-
dite porte.
RcgnAnt Henry I F. Roy de France & de Nait(trre,& de la Pre-
uoUé de M, Franc.Myron Confeiller du Royenfen Confedd'Eftat
& Lteuîena'ât Ctuil : & de l'Efcheuinage desjieurs P . Sainclot , /.
delà Haye^ G. de F le celles^ &M.N. Belut , Confeiller au Thre/br^
Ctfie porfe (] ni pour les guerres auoit eft é fermée en l'an i i 6 4. a.
cjU parl'eflabiijfement delà paix générale ouuerte^érlepontfai^
de neuf en l'année 1606.
PortpfainwT: La porte faincb Martin eft la troifiefmcainfî dénommée
Maicuj. Ju Prioré de làind Martin des Champs qui en eftprochejôi:
donne le nomà toute la rue.
La quatriefme vers le Sep temtrion , eft celle qu'on appelle
Pojtefama j^gf^j^-j^i- Qgnys à caufc queparicelleron vaen la ville de S.
Denysen France. Nos Roy s railans leurs premières entrées
dansParis,entrentparcefte porte, qui eft ornée d'vn riche
auant portail, où fevoyent par admiration diuerfesftatues
ôc figures qui font faidesôc drelFees exprès auec plufieurs
vers iîc fentencespour explication d'icelles, fuiuant l'inuen-
tion des gens docles ôc expérimentez en telles affaires , tant
Poètes, Peintres que Statuaires & graueurs. C'eft aufîî par
cefte porce que les corps des defunds Rois forcer pour eftre
portezcnpompefunebreàS. Dcnys en France, le fepulchre
ordinaire des Roys de France: tellement que l'on la peut
nommercnfemble. Porte dedeuil, d^ porte de ioye^ pour le rc-
gretqu'onctouslesbons François quandilsoncperduleur
Roy légitime, & fe voyent deftituez deleurprotedeur:6c
aulh pour i'allegrcfTequ'ilsreftcntent, voyant paruenir à la
Couronne vn digne iucceffeur &. héritier du defrundqui
entre triomphammcntpar ceftcporte , au grand contente-
inencde tout Icpeuple.
LIVRE TROISIESME. lo^^
La cinquiefme efl la porte de Montmartre, ainfi nommée Porte de
de cchautmonc où fureocmartyrifez le glorieux (aincl De- '^^ocmaruc.
nys &:fes compagnons, & où vnc grande multitude de noii-
ueauxChredienseipandirét remblablement leur fang pour
lafoy,c«mmequidiroitleMontde Martyre.
Lafîxielmc celle de faint Honoré, laquelle a pris Ton nom Poitcfaina
de l'EcrlireColleo-ialeraind Honoré, qui en efl proche ,6c Honoré.
onnelenom a toute la rue.
Etlareptiermedroi(ftcàrOccidenr,efl celle qui voidle bel
ouuragedcs galeries du Louure,conioincT:esauxTuilleries, ue. '
que Ion appelle la porte Neufue , à caui'e qu'elle a eftë baftie
long temps depuis les précédentes. Là ci\ vne forte tour,
don t la fommitc ('efleue bien haut au delFus de ce baftimenc
Royal.
Des ?iouueaitx murs de la porte S. Antoine.
Le Vendredy ii. iour d'Aouft, en l'an 1555. on afleit la pre-
mière pierre des murs de nollre ville ,abouti(rant d'vne part
â lariuieredeScincôcdel'autrevnpeu au delà de la porte
dite de faind Antoine.
Quelques mots ôclettresefloientgrauez fur cefte pierre,
lefquels n'eftans beaucoup notables, ont eftëneantmoins
remarquez 6c récitez par Corrozet en fon chapitre tren-
tiefmc.
Ces murs ne furent acheucz qu'en l'an 2158. ou 15-59. com-
me il appert par cet efcntgrauë en mârbrc,&appole contre
vn bouleuertquidcfcndlafuidideporcede l'ain cl Antoine,
du code de celle du Temple.
Régnant le Roy Henry 1 1 . M, Martin de Bragelone Confetlier
du Roy^ Preuofi des Marchands^ d^ M. Augufiin de Thou , Claude
Marcel.^ M. Pierre Preuoft&GmlUume l' Archer Efchenins.
Ces mots Latins font auffigrauezfurlapremiere pierre du
fondement
Henrico 1 1. Francorum Rege Chrifiianijf. CalUarum habena,s
modérante Prx^ofittcs c^ 4. viri Par. R. P.ad cinium fecuritWem
&qHietem^afundam.er€xere^ M.D. LV I.
Des nouuea'd)c murs d.e la porte Neufue.
L'an 156^. ronfitledefTeindôCcommencemeDtdesnou-
weaux murs qui doiuent agradir la ville, du coflé de la porte;
Î064. VILLE DE PARIS,
Neufue. Ecleii.deluillccaudican,en laprefence du Roy
ôc delà Roync fa mère ,on alIic la première pierre des murs
que l'on voit encores imparfaicls, èi lefquels doiuent enclo-
reriîofteldesTuillcries, Scies fauxbourgsdedans la ville.
Souscefte première pierre, furent miiès des pièces d'ar.
gcncdoré,pe(hncenuiron trois tcftons,auxdcuxcoftezdef^
quelles eftoient les portraits du Roy ( auec cefte mfcription
autour, enrôlas noritis Gnlifarum Rex chrifiiantf^r/nm) & de la-
dite Roy-nclamcre, auec cefte autre inrcription,C^/^/r/;?<i
Regina , Hcnricifecnndt vxor, Francijci & Caroli Regum mater.
Et lur ladite pierre, ce qui f'enfuitefloit graué.
Z). Catharma, Regina , R R. mater. Anno Chrifii is66.
En l'an 15S r . on édifia les murs du fofTé de la porte Neufue,
comme cetefcrit qu'on y voitgrauéletefmoigne.
Bu Rcgne du Tres-Chrcfiien Henry III, Roy de France ér de
TolongnCy ô' dugouuermmentfourj'a Maiefié en la ville de Paris
O" Ifie de France, de René Seigneur de Ville quier, & de la Preuojfé
& Efcheninage de M. AugufiindeThou^ le an Gedoyn, M. Pierre
l^tifné, Antoine Mtmin, & Nicolas bourgeois .
M. D. L X X X I.
Les feptportescydefTusmentionneesonteftëbafties tout
à i'entour de la ville du coftë des fauxbourgs , tant pour fa
forterefî'e, que pourfa décoration ôc commodité des habi-
tans,outre lefquelles du cofté du grand bras de Seine depuis
l'ArlènacenpalIàntparleQuay desCeleftins^parleportau
foing , par la Greue , par le bout du pont Noftre Dame , du
pont au Change, anciennement ditic grand pont, du pont
auxMarchands, parle Quay de la Vallée de mifere, parle
boutdupontNeufj&parleQujy delà porte Neufue, elle
eft munie &rempareedeforts murs de pierre à la hauteur
d'vnhommeaudeirusdupaué &: rez de chauffée, tous lef-
quels lieux fonthbrespourles caroceSjcharettesô<:cheuaux,
&: aullî pour le bois & vin qui f'ameinepare3u,S<:fepeut voir
la riuiere par cous ces endroits, hormis àl'auenuëdesfufdits
ponts où îonc badics pluffeurs maifons de part & d'autre,
quiempcfchent de voir ladide riuiere. Lequel empefche- -
mcntcommel'oncfpere, fera oftë dans quelques annees,au
moyen de la continuation du Quay qui (e fera à l'alignement
d^s autres Q£^y6Ja baflis le long de l'eau ,ainfi comme il ^
elle
LIVRE TROISIESME. lo^y
eilefaiclcy deuancpar Monficurde Rofny au port S. Paul
^ deuanc i'Aue Maria.
Hugues Aubnot lie baftir ( des deniers publics toutefois )
iesmursd'autourlaporteS. Antoin'eôcrÂrienac.
L'an 15)0. aumoisdeluinjOncommençaàbaftir&dref-
fer le Q}iay ou la chauflee , commen(^anc prefque au port de
Greue , de finiiïantpeu au delà du port au foing.
Sous le règne de François premier furent taiftes les lon-
gues murailles du Quay éc chaulFee de la Megiflerie , depuis
la Vallée de miferc lufques à la porte Neutue, par delà le
ChafteauduLouure tout le long de la riuiere,ouurage di-
gne d'vne telle ville, pour mettre les bafteaux ôcmarchan-
dil'esejM^ureté.
De /a Vallée de Mifere.
Aumoisdelanuierenl'an 1496. la riuiere de Seine fedeC
borda tellement outre fon ordinaire, qu'elle vint(cediâ:
Corrozet)iu/quesdanslaruë& maifonsdela Megiiîene &
autant ailleurs , en iorte que le lieu de la Vallée de Milere
eftoit couuert d'eau iulques à la porte de Paris, doncpour
mcmoire,les quatre vers luiuants furent grauez lur Ivne des
pierres d'vne mailbn faifant le coin de la MegifTeric ôc de la-
dite Vallee^oùilsfe peuuent lire encores.
Mil quatre cents quatre 'vingts feize.
Le feptiefme tour de lanuier,
Seine fut icy à fon aife.
Battant le fîege du pilier.
Orlefdits lieux eftoient encores lors prefque auflî bas que
nous voyonsencorceluy appelle l'abreuuoer Pépin, com-
mcon l'en peut certifier en voyac les maifons de cet endroit
qui ontdcsceliers&caucs beaucoup plus balles que la rue,
outrecequeCorrozettefmoigneenibn chapitre 13. qu'au
bout du pont au Change, vis à vis du chef fain(!t Leufroy où
cft refgoull,y auoitvn abreuuoir decheuauxquiaboutil^
roitài'elcorcheriCjCommeonatrouuéentaifant les fonde-
ments d'aucunes maifons.
De l'Image noftreY>^.?neprcs S.Leu S. Gilles.
Le troifîefrae du mois de luillet 1418. veille de fainét Martin
Bouillant, vn foldat ou goujat fortant d'vne tauerne qui
elloit deflors en la rue aux Ours, defcfperé d'auoirperdu
TTTttt
io66 VILLE DE PARIS,
tout Ton argent & Tes habits à ioiicr, iurant ôc blafpbemanc
frappa funeiifement d'vn coufteau, vne Image de la Vierge
Marie qui eftoit au coin deladicc ruë.La<]uelie Image rendit
du lang en abondance , dequoy eltancadueriie la luftice il
fut mené par deuant Monfieur de Merle Chancelier de Frâ-
ce, ôc par arreft de la Cour de Parlement fut conduitaudic'l
lieu,& là eftant lie en vn pofteau deuanti'Image , fut frappé
d'eicourgees depuisfix heures du matin lufques au foir,tanc
que les entrailles luy fortoienc, ^ eut la langue percée d'vn
fer chaut.
Au mefme lieu tous les ans&àteliour,on faid vnfeu»
pourfouuenancedecemiracle , Corrozetdit au liuredefes
Antiquitez,queladiteImagce(tencores au coin^fcjadicte
rue. D'autres eftiment qu'elle futportec à faincT; Martin des
Champs. Tant y a qu'audit lieu i'evoit encores vne Image
denoitreDame enrermeed'vn treillis, auprès de laquelle
contre la paroy ,1e iour que ce faid ledit feu, l'on attache
vne tapilferie où ell: reprelen tee i'hiftoire fufdidc.
De l'Imagerie nofireBumey derrière le petits. Antoine.
La nuict du Dimanche dernier iour de May 1528. quelque
pourquoy herctiquc rôpit la tefte d'vne Image de la Vierge facrce yi^-
rî^^^L^^'L ne, qui eiloitapporee contre vne maifonfaifant le coin d'v-
1 image ac i i i i i o i>
noftrc Da- iierué, nommecdcs Kozierscnlaplacea vneautrcquclon
med'argen^ voit maintenant & furnommee de noflre Dame d'argent.
pi^ne\iii Parce que le Roy François ayant fait faire vne autre Image
cft au coin cl'argcnt doié, voulut allifler à vne proceffion generalequi
^o;le/s"'''^"fe fit de l'Eglilè de Paris audit lieu,&:a{reoir luy mefme deuâc
tous ladite Image d'argent, enlaplace de l'autre qui eftoic
rompue. Laquelle futporteeproceffionnellement en TEgli-
fc de (àind Gcruais , où , ce did Corrozet , elle cft nommée
Noilre Dame de foufFrance,
Le Roy defirant cognoiftre Ces malfaicleurs, fit crier d.Coti
detrompe&crypublicparlescarrefours delà ville^que qui-
conque accufcroitôcpourroitdekouurir ce decapiteurd'L
mage fifecret,auroit pour rccompenfe mil clcusfol,ou s'il
eftoit criminel, grâce 6c abolition générale.
Pour empelchcr qu'on ne defrobaft la fufdite Image d'ar-
LIVRE TROISIESME. 1067
gen t on feellavn gros treillis de fer dans la iambedcpierre
contre laqueileelleeftoitelleuce. Maisneatmoinsontrou-
ua moyen en l'an 1545. au commencemeucdu mois d'Aunl,
non d'oiler la refte à cefle Image, mais de la deiroberôc
emporter entière.
Le Dimanche 27.deDecembre ijjr. onfîtvneproceffion
générale de PEglile de Paris à celle dite de lainctGeruais,oii L'imaj^ç
la xVIefle fut chantée 6c la prédication faicle de la vénération |^° "^diac'
desimages ,àcaufcque peu de iours auparauantjquelque d'argent,en.
hérétique auoit encor rompu la tefte de Tlmaee noilre Da- 1°^ ïo"ip"=
me,quiauoiteitercmiieenlaplacedecel{ea argent. lec.
'L'original remarque auiîî, que de ladite Eglifc de fâinél
GeruaiSjlaproceffionfepourfuiuitiurqu'auditiicUjOÙ l'E-
uefquc de Paris aflit luy mefme vne autre Image.
Lettres du Roy Charles le Quint, de la Croix de la
porte Baudets ou Baudoyer.
CJro/us Dei gratta Francomm Rex , Notum facimus tant
frdfentibtisquamfutttris^quodnosdile^is noflris Prxpojito
Hercatorum , Scahinis , ^ habitatoribm vilU nofirx Faftfanjis
concejbimm (^ concedimmperfrAfentes ex no (Ira auâforitate regia^
certafeientia, ç^gratiafpeciali, vt ipfi quonàam cruccm lapide am y
marmoreamyaut aliam qualem eispUiuerït in biuiofiupUtea nun^
cupata gallice La porte Baudoyer, dt6f£ vtlU ^fuper veljine
gr^dibus^aut alias qaaliter d^ quôtienfcumquefibi expédie fts vide-
biturconfiruerey crigere^ velfierifacere valeant, abfqueeo quodeis
'ueljuccejfortbus fuis propter hoc aliquod prjiiudicittm generetur
ntmc 'ueltemporibus futurisjKec quodob hocademendarn trahi pof-
Jint quoquomodd , feti ab aliquo aliqualtter reprehendi- ,^uûcirca
Frdpojito acViar^s PariJîenfibîHy uterif£ iujiiciartjs & offïciartjs
npflris rnodernis & futur à ant eorum loca tenentibus c^ eorum cui-
libetj autad eum pertinnerit darnus prdfentibus in mandatis ^njt
prafatos Tr£poftum Mercatorumy S cabines , &habitatores noflra.
prxfenti gratta vti pacifiée fui ant &gauderey nihilm contranum
attcmptantesyfeu attemptari patientes quouifmodo. ^^odnjt per-
pétua Jîabilitatis robur obtineat ,pr.tfentem paginant figilli noflri
munimine ittftmus roberari : noftro in al^s ^ alieno in omnibus
iurefaluo, Datum in domo noftra uixtafan^î-um Patilum , Anno
TTTttt ij
To68 VILLE DE PARIS,
Domini 13 C6. & Regni nofiri tertio, Menfe MAtj. Cecy a efté
extraid des Regiftres du Procureur du R oy de Challelet.Ec
f'en trouueaucanc en vn vieil inuentaire du Threfordestil-
tresdelaparroilTe fainâ; Geruais. OùilellaufTidid, qu'au
lieu de ceite Croix,il y auoit au précèdent vne Elcheile pati-
bulaire, comme l'on voit à rainct Martin des Champs ,ôc au
Temple.
LepieddecefteCroixfertàprefenc de fontaine, comme
ileft pradiqué au femblable à la Croix du Tiroir.
En l'an 1585. on élargit de fept pieds la rue di cte de la porte
Baudez: parce qu'elle aboutit d'vnc parc à l'orme de laind
Gcruai5,Ô<: de l'autre en ia gtande rue iàind Antoine, au lieu
oùeftoit anciennement vne des portes de la ville, que l'oa
furnommoitBaudoyer,ou Baudets.
De l'vn des coftezde ladite rue on voit vne table de mar-
brc/ur laquelle cet efcriteftgraué.
Regn. Henri. III. Diligen.Stephan.de NueiLljyEqmt.Touf'
fepin in for 0 Prxt. R. C Dionyf.Mamineau eiuf. C, & Rati.Audi.
Anth . H uot ^vanf.ctuis . Ioan.de Loynes (kp. in Cur. Aduocata,
jÈÙtl. Hdc via j.ped. dtlat. eft commod. Vrh. & ornam. &c. isSj,
Et de l'autre codé on en void encore vne autre^^où on \\ù.
auflf] ces paroles.
Ce retranchement a e(lé fait en l'an tjSj. par Mefire Efiienne
de Nuetlly^ cheualier.^ Confeiller d'Efiat, premier Vrefidcnt enU
Cour des Aydes , rreuoft des Marchands^ Mefiearsde PouJfepin.jde
Mamineati Confeiller du Roy, Antoine Huot Bourgeois de Ti*arù^<é*
Maifre y an de Loynes Aduocat.^ Efcheutns.
Aupresdclagrande Boucherie, au coin delaruequiva à
lapierre au laid , eft graué en marbre ce qui {'enfuit , contre
la dernière mailon.
vour l'entrée du Roy Charles IX. c^ commodité du paffage , ces
quatre maifons furent retranchées des deniers de U ville, l'an,
9-S71. cl. MarcelvreHofl des Marchands.^ p. vouUin j Fr. £ Auuer^
gney S. Bouquet, & S. de Crefc Efcheuins.
De U Croix de Gafline.
Lanuid du 20. de Décembre 1 5 71. le Roy Charles IX.
ayancfait ofter ( à Tinftjnte pourfuite de ceux de la religion,
iouUîantiorsdu3.Ediddepaix)vne Croix de pierre didc
ter-
eus
LIVRE TROISIESME. 1069
vulgaircmeocdcGadine, pourauoirefté efleuee par arreli
(briefonds de terre d'vncmailbniadisappartcnancà vn ap-
pelle Gailine, condamné &C exécuté par lulhce: le peuple
î'en efmeut&. mutina, luiques à tel mefpris de l'authonté
Royalc,qu'il brufla la mailon voifincy tua vn reruiteur,puis
de meline furie vint piller que brufler les biens ôc meubles
d'vn autre bourgeois, proche parent portât le nom de l'exé-
cuté Galline,quidemeuroitiurlcpontnoft:reDame.
La nuict durant laquelle cède Croix fut ofteeSctranfpor-
tee dedans le Cimetière des Innocents ( comme rapportent
nos Annales ) k Ciel fut tout efpris en flammes ^ on riouyt que
*vents U's pl((s impétueux qui furent ouy s oncques yO' quoy que ce Voicy les
fuft au plein cœur â' hyuer^fi eft-ce que les e/clairs, tonnerres &gref- ^"^^/j^V
les y furent aufli fréquents ^que lors que lulian C Ap^ftaîvoulutre- de Bell
bafttr IcTemple de H ieruflem, pour U confufioncles Chreftiensé* ^°'^'=^'
aduancementdu ludaifine.
Onauoireftelong tempsàdirputerfionron:eroir,pouree
que Mefficurs de la Cour n'y vouloient confentir , ôc que
Meilleurs derVniuerfitéôc de la ville auoient aufli de leur
part fait fupplier le Roy par quelques vnsd'entr'eux, de ne
vouloiraccorder qu'elle le fulï: Mais enfin comme le Roy
eftoitiournellementmportuné par les prétendus reformez
de leur ofter celle note d'iiifamie, il commanda qu'on la
iran(portaftdenuid,poureurtcràvn tumulcepopulaire.
La place eftcncorvacante,retenant touflours cetiltrede
Croix de Gad-me, combien qu'il n'y ait plus de Croix 6c
qu'vnemaifon aie cftébaftie du depuis fur le derrière de ce-
fie place.
De l'ancienneté & principiales Fontaines de Taris,
LEs Preuoft des Marchands ôc Efcheuins de la ville de
Paris, curieux de la fanté & falubrité de leurs conci-
toyens , ayans recherché es enuirons d'icelleles fources des
fontaines, qu'ils auroicnc recogneu necefl'aires, auoienc
d'antiquité pour conduire CCS £aux,faitconftruiiedegrâds
Aqueducls qu canaux, compofez de murs de maçonnerie 6C
pierredetailIc,pauezdegrandesNouesou Efuiers au^i de
pierre (comme auiTiauroienriceuxrecouuertdefortgian-
del^ierres) concenansiceux Aqueducls,cinq cents toifes
TTTttc iij
lo-jo VILLE DE PARIS, ^
de longueur ôc plus fansqu'il y aieaucune clarté (Inon celle
que Ion y peu c porcer au ec teu, Ôc de (Ix pieds de hauteur fur
troispieds de largeur, le long delquels lesperfonnes peuuéc
f-acileiiienc cheminer la lumière à la main rlefquels Aque-
dudsfontaccompagnez d'auges ou réceptacles pour faire
- roiier &c purifier l'eau deldices fources : à l'entrce defquels
eftvneformc de baftiment, auquel y a vn grand réceptacle
ieruantd'acueil pour receuoir les eaues dclcendants dVne
montagne rablonneure,appellec la montagne de Belle- ville
furrablon,auhaut&fin duquel Aqueducteftvn regard en
forme ron de, 6c au milieu d'iceluyvnc forme de puits, fer-
uant d'auge à receuoir trois belles fources, defcendans en
iceluy partrois diuers endroits. Edifice voûté en forme ron-
de, appelle cul de four,garny de fon ouuerture pourvne
Lanterne à iour:6c en iceluy deux dclcetes de pareille forme
ronde édifice Artifteôccurieufemêtballi.-defquelles Noues
ou Efuiers, etî Tan 14^7. en fut refait de neufues enuiron
quatre vingts feize toiles de longueur, le furplus deldids
Aqucducls ou canaux bafty degrandeantiquité,&deladite
longueur de cinq cents toiles. Et à la liaifbn de la maçon-
nerie neufue auec l'ancienne, efl vn efcrit en pierre de lyaiz
compoféenrhimefelon que le temps le pouuoit permettre,
contenant ce qui enfuit.
£ Pitre les moys bien me remembre
De May yô' celuy de Nouembre,
^^^* Cinquante fèpty mil quatre cent s ^
^t^efioit lors Prenufi des Marchands.
De Paris, honorable homme ^
M aifire Mathieu qui en fomme,
Bfioît fur nommé de Nanterre,
Et que G allie Maijlre Pierre,
Sire Michel qui enfurnom
Auoit d'vne Granche le nom.
Sire Philîpves aujsi l' Alemant :
L e bien publicque fort aymant :
Et Sire Jacques de Hacqueuille^
Le bien defirans de la ville:
Est oient d'icelle Efchetiins,
ïirent trop -plus de quatre vî'ngts f
LIVRE TROISIESME. jcyi
Et fèiz^e toifcs de ccfie œuiire ,
Refaire en bref temps ô* heure :
Car/e hrefuenicnt ^on ne l'euft faicl^ . .
La Fontaine tarie cfiott
S'enfatuent les noms des Fontaines de Paris , le [que lie s tirent
leurfûurce & origine du lieu cy dejjl^ mentionné.
La Fontaine^ Ponceau, de la Trinité, de faind Inno-
cent, des Halles, delà Croix du Tiroir, de la Royne, de Mar-
ie, de Maubuc, faint Iulian, de Birague,de la porte Baudets,
des cinq Diamans, de faindle Auoye, de Paradis , de la barre
duBec,duPalais.
En l'an 1519, le Roy François premier fit rebaftirlafontai- i^^c/o"^^^^
nedelaCroixduTiroir,laquellefutencoresreballieenl'an Tiroir.
1606. où le voit cet elcritgraue en marbre. ^
Durcgnc du Très- Chreftien Henry IIII. Roy de France
&:deNauarre, delaPreuûflië de M, Franc. MyronConfeil-
ler d'Eftat &. Lieutenant Ciuil,6cde rEfchcuinage des fleurs
P. Sainclot, I.de la Haye, G. de Flecelles,&; M.N. Beiuc
Confeiller au Trefor, cefle fontaine a eflé rebaflie en ce lieu,
M. DC. VI.
La première fois que cefte fontaine fut rebaflie félon qu*il
emporte ésregi{l:resdelavillc,enfaifant les fondements fut
trouucelatefted'vnefemme-.mais l'on ne peut remarquer
autre cliofe.
L'an 1550. laraagnifîquefontaincdefaindlnnocentjfut ^°""'"^ ^•
paracheueedebaflir. C'efl vnedes plus belles qui foit dans ""°^^"''
Paris; car elleoccupeautantdeplaccqu'vn corps d'hoflel,
&cflbâflie d'vn excellent ouurage, en telle façon que les
figures qui font graueesdefTus, ne font nullement deperies
lufquesàprefent.
' A la fontaine qui efl derrières. Leu S. Gilles, ce qui fen- J'°"!^^"«'^«
luit eitgraue en la pierre.
Carohts le Comte Reg. Conf. Rat. Mag. hune fontemvaufiate
lahantem refiituit ijjS.
Etplus bas eft gtauë ce quatrain en vieille rithme.
s' aucun de mon nojn/auoir parle,
2' ay nçm la Fontaine de Marie.
,0^1 VÎLLE DE PA RIS,
PrUz^ ï>icH i qHcn Paradis aille
« • A Qui ma fart fam.&qtter/efatflc.
fontaine de ^"^^ J J »/ -' r^ i- \ r>\
Biitgur. £j^ i>^n 1579. Mcffirc René de Birague, Cardinal 5i Chan-
celier de France , tic acheuer vne fontaine publique, file en
la srand'ruefamd Antoine, près la Culture fainâeCathe-
rine , à 1 oppollce de la Chapelle des lefuites : & fit grauer
l'eieric fuiuant fur vne table de marbre , qu'on void encores
auhautdeladicefoncaine.
. Hcnnco III. Francix&FolonixRege Chr%amJ]. Renat.Bt-
W SancU Romane Eccleftx^resk Cardin, & Franc. Camellar
mfîrifr.benefcto. Claud. d'Auhray, Pr.efeaomercator.^ lohann.le
Comte : Renat. Bandart , lohan. Gedoyn , Petr. Laifne , Tribi^ms
fchis atraiitibiis. Anno Redempùoms isjp.
Et les vers fuiuans au defious.
H une deduyit aquam duplicem Biragw in vfrm:
Seritiatvf Dernino^feruiat vt populo .
Puhlica^fed quanta priuatis com'/nodatanto
prxfiat amore domtfs^publicus Vrbis amor.
Rjnat. Birag. Franc. Canccll. Pub. Ccmm.
M. D. LXXFII.
Le regard de la fontaine qui eft à la porte faind Dcnys a
efté fait en l'an 1606. comme il apparoifl par cet efcrit graue
en marbre contre iceluy. j, a ^
De la vretiofté de Meftre Franc. Uyron Confetller d Fftat &
Lieutenant Ctml: Et de rEfchemnage des fieurs vierre Satn^ot,
Jean de la Haye, Gabriel de Flecelles ,&M. Nicolas Belut Cinjetl-
1er du RoyauTrefor, ce regarda efiéfaiten lUnnce 1606.
La fontaine du Ponceau auprès les Filles Dieu, qui an-
5°"*^^"^^"ciennementeftoitbienauantdanslaruë,ôcauoiccftereba-
"■ flie en l'an i^io. du temps du Roy François premier , en 1 an
1^0^ fut defmolie,6cdepuisrebaftie des mefmes pierres au
coin de la maifon prochaine pour la commodité du public,
contrelaquellcfontainefevoitcetefcrit^graueenmarbre.
Van mtlfix cents cinq, de U Vreucfté de M. F. Myron ,&de
lErchcuwa^e de M. L. U Lteure, I. Dollet. P. Sam^ot. l de a
Haye, pour U commodité publique c^fte fontaine a .eHe rejlablie
en ce lieu.
ronuinede ^ 1^ fo^çainequieflen laruëfaind Dcnys, au com des
LIVRE TROISÎESME. 1073
maifons de l'Hofpital de Ja Trinité eft aulfi grauc en marbre
ce qiûf'enfuit.
Delà Prcuofié de Mefire Fr. Uyron , 'Efcheuinage des JïetiYs P.
Sain^iûty I de la Haye, G. de Flecelles, M. N. Bclut , feau qui de-
puis S6. Ans nauoit e» cours en ce lien , a efté rejlablie l'an lâof,
A iâ magnifique fontaine en forme exagone qui efl aux ^^^^^-^^^
Halles auprès le pilory , font \t% infcriptions quienfuiuent des Halles.
grauees en marbre.
Du règne de Tres-Chrefiien Henry I V. Roy de France & de Na-
narre , Preucjléde Mejiire Antoine Guyot-Jieur de charmeau Con-
feiller d'Eftat, frejtdentdes Comptes ,& de l'Efcheuinagede M.
Jean Car nier Con/èill€rdt4 JRôy , & Auditeur defes Comptes , Jac-
ques des lardins Jicur du Marquets Confetller du Roy au chajlelet
de Paris^ le an Baptifie âe Champinjîeur de Roijjy , Confetller St^
tretaire du Roy & defes finances^ cf Claude de choilly 1601,
S axe us agger eram fiai modo font i s image : %
Viua mihi lattcis Myrofuenta dédit.
De la PreuoHt de Mefsire François Myron Confeiller d' Efiaty
Lieutenant Ciuil^& Efcheninage de Sire Pierre Sain^ot^lean de
U Haye, Gabriel F l€celles,& M, Nicolas Belut Confeiller au Trefor
l'eau a efémife en ce lieu J' an 160).
j - J .
Delà maifon des Recolle 6ls aux fauxbourgs S. Martin.
MOnficur Cayetf'efl mefpris en fonhiftoire delà Paix
entre les Roysde Frace à d'Efpagne, furie narré qu'il
afait des RecolledSjOÙilditquelesRecoUeds font vnnou-
. ueau ordre. 11 a aduancé cecy pour ne f eftrc informé defdics
religieux. Car les RccoUeârsnefoncvn ordre nouueau,mais
bien vne reformation des CordeliersObferuantinSjIaquelle
a eu fon commencement en Efpagne , par vn bon père Cor-
, délier Obferuantm nommé frerclean deGuadalupe en Tan-
née 149e. comme il eflmanifeilepar le brief d'Alexandre 6.
1 datte du 15. de Septembre de laditeannee 1496. Cefle refor-
mation a cfté e/lablie en pi ufieurs pays à diuers temps 6c fai-
fons&. a beaucoup multiplié.
Ceftercformatoni'ai croiiTant de iour à autrc,leRcue-
rcndiflimeperegcncipl frcre François des Anges delà pro-
uince des Anges, au Chnp tre gcncral tenu à Burgoslan
VVVuuu
1074 VILLE DE PARIS,
1525. ordonna auec les pères Cordeliers Obreruantins,qui
eftoient en ce Chapitre, qu'en toutes les prouinces l'on don-
ncroit des Conuents auidirs Recollcds pour y recirerles
Cordeliers Obferuantin s qui voudroienteltrerecoUeds.
Maisen France ellen'a commence qu'en l'an 1581. foubs
l'authoritë du reuerendiflîme Père gênerai frcrc François de
Gonzaguc,qui fut eleu Miniftre Gcn eral au grand Conuent
des Cordeliers de cefte ville de Paris l'an 1579. lequel ordon-
na des Conuents Se Itaturs , pour ceux qui voudroient fe re-
former des Cordeliers Ob(eruantins,&:fe faire Recolleds,
LeReucrendPereFran<^ois d'OfiecK CordelierObferuan-
lindela prouince d'Aquitaine antique accompagné d'au-
tres bons Religieux de la meime prouince , commencerenc
cefteretormation aux Conuents de Tulles & de Murât de
ladireProuince. Cell:e reformation ne f'eftpointfaidàco-
gnoiftreàcauf^des troubles qui ont efté en France iufqucs-
à l'an j 59^. que le Reuerejndilîime Père General frère Bona-
uenture à Calathagirone minillre gênerai des Cordeliers
Obrcruâtins(pourlors employé par rafainclccéà traiderla
paix en France) lequel pour fauoriier & dilater ccfte refor-
mations fit donner aux Recollcds de la prouince de France
Parificnne , le Conuent des Cordeliers de Neuers,qui eftoiç
de ladite prouince. Aux Recolleds de la prouince deFran-
celeurdonnaleConuentdes Cordeliers de Verdun quicfl
de cède prouince. Aux Recolleds de la prouincedeTou-
raine Pictauicnne, leur donna le Conuent de la Bamette lez
Angers,6c du depuis fc font multipliez par lesautresprouin.
ces de la France,tant parles Conuents quileur ont elle bail-
lez des Cordeliers Obferuantins, que par les Conuents qu'ils
'ont fait édifier de nouueau. De manière que les Recolled?
nefontvnnouueau ordre, ains vne reformation de l'ordre
faind François d'Alîife, ou des Cordeliers Obferuantins,eii
laquelle reformation ils ont cité fauorifezparlesfupcrieurs
généraux dudit ordrc,aufquels ils font lubiets&obeiiTants
comme à leurs vraysfupe; leurs: de forte que les Cordeliers
Obferuantins & Recolleds, n'ont qu'vn mefme gênerai
fjperieur, comme ils n'ont qu'vne mefme rcigle inllituee
parfaind François.
LesRecûllezdcla prouincede France Parificnne funtvç-
LIVRE TROISIESME. 1075
nus Je Neuers ôc de Montargis à Paris l'an 1^00. Ils logè-
rent quelque temps au Sepulchrc en ia rue fàinct Denys,
2c eftanc ians lieu & retraide alîuree, honorable homme
Jacques Cocart Marchand capiffier demeurant à Paris pa-
roiirc&rucfainc^MederiCjauec fa femme Anne Gaiîclin,
■( laquelle eft enterrée en leur petite Egiife, d'où elle doibc
eflre transférée en la grande, comme elle la deiirce en
dernière volonté, & au conuoy Se enterrement de laquelle
alFifterent tous les Religieux Rccolleâ:s,cn recognoilFan-
ce qu'elle eftoit leur première fondatrice) les retirèrent
charitablement au fauxbourg faind Martin, au lieu où
ils font à preient, en des petites chambres baffes, lefqu el-
les efloient proche & dans la court d'vne maiibn , en la-
quelle du depuis ils logèrent lefdids Religieux, ayantcon-
gedic les locataires qui y eftoicnt. Ces gens de bien con-
tinuant leur deuotion enuers leCdits Religieux, leur tirent
don de celle maifon 5i du iardin l'an mil lix cens trois, le
quatriefineiour de Décembre, à la condition d'y faire ballir
vneEglife&Conuent pouryfaireleferuice diuin. Les Re-
ligieux y ontfaiclbaftirvne petite Eglife des aumofnes des
gens de bien, laquelle a cftédediee par Monlîeur l'Arche^
ueique d'Oche, l'an mil lix cents quatre, le fepcielme de
Décembre. De manière que monfieurCay et f'eil mefpris,
<iifant que les Recollecls ont premièrement demeuré à
Picquepuce.
Le Roy Henry quatriefine les ayant efté voir plulîcurs
* fois, les voyant fi ellroictement logez, leur fit acheter va
champ qui aboutilîoit au iardin de ladicle maifon , en l'an
j6oj. le vingtiefrae iour de luiller , duquel par leur labeur
& induftric en ontfaidvn beau iardin. Il leur fit donaufiî
par fes lettres patentes du vingtfixieime Aouft mil fix cents
fix, d'vne ligne & demie de l'eau de la fontaine de la ville,qui
palTe par deuant leur Conuent, qui eft la plus grande com-
modité de leur maifon, d'autant que les eaux despuits decc
lieu ne font bonnes à boire,ny pour cuire de slegumes.Mon-
fieur Sanguin Preuoftdes Marchands, ôc Melficurs les EL
cheuinsdelaville,ont fait cnregiftrer leurs lettres duRoy
j auGrefredelaville,&iouyr dudid don. Ils ont acquisde
' diuerfesaumofnesdesgcnsde bien quelques autres mafures
VVVuuu 1}
i07^ VILLE DE PARIS,
où depuis ils ont commencé de baftir vn beau ConuentSc
vne belle EglilCjde laquelle la Royne a mis & pofé la premiè-
re picrre,6ci*eneft rendue protectrice &: fondatrice.
EnIafalditeEgliie( qui doit eftredediec bientoft enl'ho-
neurdcnoftreDame de bonnes nouuelles )il y a trois Cha-
pelles.La première defquellcs en entrant a efté fait baftir par
Monfieur le Prefident Cheuaiier : La féconde par monficur
de Montbafon, la troifiefme par Monlleur de Balfompierre.
Le grand autel d'icelle Eglilè comprenant les balultresou
cloflure de menuileric, la vitre de dcilus l'autel , en laquelle
ily a vne image de lainde Marie Magdelaine, & tout ce qui
eft contenu la,tant en maironerie,charpenterie,couucjrture,
menuiferic,qu'ornementdel autel, a clic fait faire par vne
perfonne fort dcuocieu{eaufditsKeligieux,qui ne veut eftre
nommée. Uya vntrell) eau tabernacle qui a efté donné par
MoniieurleMarefchaldeBriilac: ôc vn fort beau ôc grand
tableau de la Natiuitë de nollre Seigneur, qui eft de dixhuit
pieds de haut,6cdouzedelarge,quiaen:édonnë par Mon-
iteur de Qmncy. Ily a deux autres vitres dans la nef: celle
qui eft entre les baluftres & la Chapellede Monfieur de Bat-
fompierre a efté donnée par monfieur des CroifettcsCon-
fcillerenlaCourdeParlemcnt^qui eftleSindicôc père fpi-
ricuel deldits Religieux. L'autre qui eil: fur la grande porte
del'Eglife a efté donneefaiiec les bancs ôcpulpitrcsqinfonc
dans le chœur où chantent les Religieux, qui eft derrière le
grandauteljpar MonfieurTEfcalopier AbbédeHan &Pro^
thonotaire Apoftolique. Dans ledit chœur il y a troisvitres
qui ont eftc données par vne perfonnedeuate aux Religieux
qui ne veut eitrc nom m ee. Le refte a efté fait des diuerics au-
moines des gens de bien.
Tout ce que defFusnous a eftc rapporte fidèlement com-
me il a efté recucilly des contrads, tant de donatior^ que
d'acquiiition qui font es archiues duConuët des RecoUeds
du fauxbourg de faincl Martin de cefte ville de Paris, par le
reuerendperc Michel Q3llct Gardien daditConuent.
LIVRE TROISIESME. 1077
il y d dedans U ville & fauxhourgs de Paris htn^l vingts cinà
Seigneurs : qui prétendent les vns iufiice & csnfiue^ les autres
ce nfiue feulement.
De ceux qui prétendent lujlice à* Cenjtue^ il y en a vingt quatre
9uvingt cinq^outre laperfonne du Roy de irance^
premier haut iuflicier. Scauoiry
UEucfque de Paris, en cent cinq rues.
LePrieurfainctEloy encinquanteneufrues.
L'Abbé de la faincteTrinitc du Tiron, en trente &: vnc rues*
L'Abbé faind Magloire, en foixante dix rues.
L'Abbaye faind Germain des Prez en trente rues.
L'Abbaye faindVidor en vingt trois rues. Les fiefs&fei-
gneuriesduCardonnetjiardind'AilleSjCulturcspresfain-
cleCatlierinedu ValdesEicholiers.
L'Abbaye fainclcGeneuiefue en 54. rues.
L'Abbaye faincl Antoine des Champsen cinquante rues.
L'A bbayc de Montmartre, en
Le grand Prieur du Temple,en trente deux rues.
Le prieuré faincl Martin des Champs, en 54. rues.
Le Prieur iàind Lazare, en dixhuid rues.
Le Prieur noflreDamedes Champs,en quatre rues»
LePneurfàincl:DenysdelaChartre,cD
Le Commandeur S. Ican de Latian, en neuf rues.
L'hofteldelaville de Paris &ParlouerauxBourgeois,en5o,
rues.
Les Chanoines faind Merry, en trente trois rues.
Les Chanoines S.Germain deLauxerrois, en 18. rues.
Les Chanoines faind Maur,en vazerues.
Les Chanoines de la grande Eglife de Paris en 38. rues,
LesChanoinesfaindBcnoift, en quinzerues.
Les Chanoines fâindeOpporïune.. en feize rues,
LesChanoinesfaindHonoréencinq rues.
Le grand Chambrier de France, en huid rues.
Le Bailly du Palais , en huid rues.
Somme 24. ou 25. Seigneurs hauts Iun.iciers,tous lefquefy
V V V u u u lij
$07» VILLE DE PARIS,
ieigneurs ontleurs luges qui exercent ordinairement leurs
iullicesiur leurs ilibieds, ont leurs poix 5c merurcsrlcfquels
poix 5c ineiures reuiennenc à celles du Roy, horfmisdu vin.
Et font toutesdiuerfes en grandeur, cftas les vnes plus gran-
dcSjles autres plus petites , ôc ce neantmoins ne font moins
grandes quecelles du Roy.
Leldits Seigneurs prétendent auiïï droid de voiries, &
chacun d'eux ont leurs Voyers à part.
Et toutefois le Roy doit eftre feulVoyerdansIa ville de
Paris,pariesordonnâcesefcritesenIachambredes Coptes.
Les Seigneurs qui prétendent Cenfiue fcpt vingts vn.
AwRoy ap- Monlle'urle premier Prefidetfeigneur du Carrefour Guil-
rcfdèxL lorypresGreue.
roucanc/'LePreiîdentS.Andrë,feigneurdufiefdesTumbes. ._^ , , ^
fcicuécnia Lgs Bencficiers Saind Ai2;nan en l'EglifefaincI: André dèis
rucS.Dcnys. . ^
Le Chapellain de la Chapelle fainde Anne.en l'Eglife faind
Merry. ^ , . . ,-
Le ChapeIlainfaindAndré,en l'Eglife faindGermaîh: \
Le Chapellain faind André en TEgliic faind Euftache.
André ÈCpernon.
Le Collège de l'Aue Maria.
Les Religieux du petit lâind Antoine.
Le feigneur du Berly Malon.
*■ Les Religieux du Barbeau-
Les Bernardins.
Les héritiers du General Bonneual.
Les Religieux des Billettes. Le fiet aux Flamans.
LaChapelledesbons Entans.
Les bons hommes du bois de Vincennes.
Le Collège de Bayeux,aliàs m. Geruais Chreftien.
Le Collège des bons Enfans.
Sainde Catherine du Val des Efcholiers. La Culture fainde
Catherine.
Les Celeftins.
Les Chartreux. Le fîef de PoifTy rue des Lombards,
Sainde Cornille de Compiegnc.
Les Clercs des matines noilre Dame.
Lefeigneurdu fief de laCrolTe.
LIVRE TROISIESME. 1079
La Chapelle des cinq fainils el en l'Eglife de faind Germain
de Lauxcrrois. . v,
La grande Confrairic aux Bourgeois.
Lalaincle Chapelle. LesMurcaux.
La Damoifcile le Clerc.
leannedcVaudetart. .,.:.:: l .: . ,i
Les Religieux faindc Croix. La Bretonnerie de Paris, oii
fief aux Bretons.
Les Rehgieux de Chailly.
Le Commandeur de Origny lez Orléans.
La Chapellain de la Chapelle fainde Catherinci fondé eh
l'Egliie de Paris. • ";
Le Collège du Cardinal le Moine.
Claude Meraulr.
Les Religieux de noftre Dame aux Yuerneaulx.
Le Collège d'Auchun.
SaindDenysdu PasenTEglifcdeParis.
LeSeigncurdulicf d'Auignon.
Lefîef S.Dcnysen France, que tient le Chantre S. Dcnys^
Le fief d'Ablon, que tient mondeurGraffin.
Le fief destrois Pucelles prcsfaint lacquesde la Boucherie^
que tient monficur du Drac.
Les héritiers de feu M. Dreux Ra<jnicr.
Le fcigneurdeDommeuille.
Le Chapellain faincl Dcnys, fondéen i'Eglife S.Germain de
Lauxerrois.
lacques de PaillartfeigneurduFrancaleudeHauconnç.
Le fieurDiuerx.
Meilleurs de Sorbonne. Le fief de Franc Rozyer.
Les Filles Dieu.
Le fief Fremenreaux que tiennent les Doyen 5c Chanoines-
fain cl Honoré.
Maiftre François de Su gv.
Alaiflre François de Larchc.
L'Abbaye fainclFaron.
Le fief des Garges, autrement Culdine,que tient vn nom-
mé Gacien.
Le fief des Gloriettes 6c Marchepalu, que tient maiflre Pier-
re Guenadin.
Le Cpllegc mailbe Geruais Chreflien,aliàs du Pkfîis.
.io8o VILLE DE PARIS,
Le Mande noftre Dame, fief Halcne.
Le fief de Haran, dici: Coquacrix.
Les Haudriectes.
Le Chantre fâin cl Honoré.
S. Hilaire du Monc, Les Chanoines S. Marcel.
Les Rcligicufes de Haulccbruyercs,
L'Abbé de Hermand. .
Les Religieux de loyenual.
Saind lulian le Pauure.
Saind Jacques de i'Hofpical.
Maiflre lean Migot.
Les hericiers maillre Jacques Blus
Lefief deJoigny. MadamoifellePerfault.
Saina Julian en Tlfle lez Corbeil.
Maiflre Jean Sureau.
Lc6 hericiers de Maiflre lean de Salins*
Les héritiers de maillre Jean Budé.
Saind Jean le Rond.
M. Jean Garnier & Jmbert Garnier, Le fief de PoiiTy .
Le Curé faind Jean en Greue.
Les Jacobins. Le clos des Jacobins.
L'hoflel Dieu de Paris. Le fief d'Albic fcitué es Halles de
paris.
Les Religieux de Liury en Launoy.
Le feigneur de la terre lâinâ: Landry.
Les Religieufes de Long-champ.
L'Hoflel Dieu presfainclGeruais.
DamoifelIeLoylé Serguyer.
L'Hûfpitairainde Catherine rue fainclDenys.
L'Abbaye de Longpont lez Montlchery.
Le prieur de Longjumcau.
Le Collège de Laon.
L'œuure Se fabrique de noflre Dame de Paris.
Le feigneur de faincl Mandé lezparis.
Sainde Marine, Curé &: Marguillers.
Les Dames de Montmartre. Le fort des Dames, rue de la
Heaumerie.
Les héritiers Mathieu Machcreau.
L'Abbaye de Maubuillon.
Lefief
LIVRE TROISIESME. 1081
Le fief Mercade.
Le fief Marinier ,apparcenantàMadameRaouIc,veufuc de -«'• *'<*«»'-'-
MonlicurBoularc AduocatenlaCour. R^fcon^.
Le Chapellain S.Michel &:S.BriceàIarainacChapcllc.
LeCollegcdclaMarche.
Le fief Mélodieux. .
Saind Marc de Soiflbns.
LeChapellaindela chapelle faiiK^ Nicolas, fondée à faind
BenoiO; le bien tourné.
Le chapellain de la chapelle de Mets, fondée en TEglife de
faind Germain de Lauxerrois.
Maiftrc Nicolas Bouiart.
MaiftreNicoIe Boyleue.
Dreux Budé & la veufue de la Migne.
MonfieurHelleeScmonfieurVoifin. Lefief Poupin.
S. Nicolas du Louure.
Le Pitancier lainde Geneuicfue.
Maiftre Pierre Mich on & de la Migne,
L'Euefque dePoicliers.
Les Quinze vingts.
Les héritiers QuentinTrieleri ou Tueleri.
Madame la Balifue Robertet.
leanneleVifte.
Le fief du Roullec, Chantre S. Dcnys.
Les fucceiTeurs deîlenc d'Alance.
Les Religieux, Abbé & conuentde Rigny.
Le fief Marconn€t,/^r/tf Ranconnet.
Monfieur Riuiere.
Madame Renée de Montrimal.
Les Maiilres & gouuerneurs du Sepulchre.
Les Chanoines iàindSymphorian. Le Four d'Enfer prcs la
grande Boucherie.
LesMarguillersfaindSeucrin.
Les Religieux &: Abbé de Tyron.
Le fief delà petiteTourielle.
Le fief deThyonuelle. »
Le fief de laTrimoulle.
S. Thomas du Louure. La petite Brctaigne.
Le Collège des Threforicrs.
XXXxxx
To8i VILLE DE PARIS, LIVRE IIL
L'hodeldeTanquaruille appartenant à maiflre François le
Rez.
Claude Frollo le fief de Tircchappes.
Le Collège deTours.
MonileurdeVilieneufue.
Les Religieux de Voigny lez Orléans.
Les Religieux de VauTx de
Le feigneur de Villenoublé.
Meffirc Triftan de Bruftam.
Le fief de Chaumont rue S. Antoine ,donc foivt feigneurs
les Dinars.
Les Chanoines S. Aignan. Le fief Gallande.
l'ay eu copie de ce Cataloguepar le moyen deDom Mar-
tin Marrier Religieux de S. Martin des Champs,homme ftu-
dieux 6c qu i n'elpargne aucun trauail pour le proufit & lUu-
ftrauon de (à maifon.
FIN DV TROISIESME LIVRE
ANTiaVITEZ
DE- PARIS.
LIVRE Q^ A TRI ES ME.
De la fondation des Monaftercs Sz Eglifes plus célè-
bres cîu Diocefede Paris ; tant de celles qui font
fubjedlcsà la lurifdidtion de TEuefque de Paris,
que de celles qui en font exemptes par priuilegc
fpccial du faind: Siège, duquel elles dépendent
immédiatement.
Quelle efl t eflen due (^ circuit au DioceJèdcTaris^ C7* ^^
combien de farts il efl diuife.
O VR autant qu'il me feroit difficile de
parier de la fondation de tous les Mona-
ftercs 6c Eglifes qui ronrfcituez au Dio-
cefc de Paris, fi ie n'allois fur les lieux
( ce que mon aagc & ma profefîion ne
me permettent pas) ie me contenteniy
de rapporter en ce quatriermc liure ce
quiena eftérecucillyfidelementparmcsamis,auec ce qui
cnacflé defiadicl d'ailleurs pardiu^rfesperfonnes. Mais
pourapporterlumiereà ce quciededuiray en iceluyparJe
menu, l'ay eft-ime queie dcuoisau prealablefaire vne defcri-
ption duditDiocere:&: d'autant qu'à chaque bourg ^cvilla^
ge du Diocefede Paris, il y a vn ou plufîeurs Curez, qui tous
XXXxxx ]j
loH DIOCESE DE PARIS,
reipondent à i'Euefque, ie me contenteray de rapporter
cv après vn Catalogue defdits Curez, par où l'on pourra
iiiger facilement Ion eilenduë&: circuit.
Or eil-il , pource que félon la forme louable de Tantiqui-
rëj toutes lesEglifesd'vne ville ôL de Ton Diocefedoibuenc
edre fubjeâes à vn fcul Euefque , ôcpartant font cenfeesn'e-
itre qu'vn corps auec l'Eglilè Cathédrale où eft fon fiege
Epifcopal, afin de tant mieux fe maintenir 6c conferuer&n
lafoy Apofl:olique>ôceuitertouteLshercries& fauife doctri-
ne : Nos anciens eftimoient que les ilutres Eglifes de la
ville èc du Diocefe, n'cltoient quefimples Autels ou Cha-
pelles , à comparaison de l'Eghfe Cathédrale d'où elles
dépendent.
C'cif pourquoy aux anciennes lettres, les Curez des
parroiires lont nommez ieulement Preflres, comme émanez
6c fortis de l'EglUe Cathédrale oùils ontreceulesfainclcs
Ordres: Et par I'Euefque de laquelle ils ont elle confti-
tuez en celle charge, pour auoir loin desamcs de leurs par-
roi0.1ens,au loulagement de i'Eueique, d'où ils lont nom-
mez, C//^-^// & Ct*rio/ies^ laquelle appellation a efté mife
en vfage pour la facilité du fimple peuple, à la différence
des autres Preflres qui ne Ibnc Curez. Toutefois le nom
dePreflred\n tel lieu, eft bien plus lignifîcatif que Curé
d'vnr tel lieu. Comme par exemple, quand l'on did-ie
Preftredefaindl: lacques, ce moc eft bien plus fignificatif,
que qui diroit le Curé de faind lacques. Car le premier
dénote ion ofnce &. dignité, qui eft d'cftre commis & dé-
puté fpecialemcnt de par TEuefquCjpour feruir Dieu Ôc lay
offrir facrifice en l'Egliie 6c mémoire de faind lacques. Le
fécond nedcnotequelaperionnefeulement,c'eftâ direce-
luy qui a foin ôc furintendance fur lesparroifFiens de l'EgUfe
fainâ lacques.
Mais par la corruption des temps, le peuple qui bien fou-
uent ne confulte que fes oreilles,âc non pas la râifbn,a mieux
aymc les nommer Curez , que non pa^ Preftres pour ofter
toute equiuoque.
Donc le diocefe de Paris a pour limites du cofté d'O-
rient le dioccfe de Sens, du cofté d'Occident, celuy de
Chartres, aa Septemcrion, ceux de Roiien&deSenliSjôC
LIVRE CLVATRIESME. rc%
au Midyceldy d'Orléans. La ville de Poncoife cft limite du
diocefe de Paris Si de Roiien.
lied compolc de trois principales parties, f^auoir du
Parifis oc Ille de France, du pays nommé lofas, qui efl vers
JeMidy,&d'vne partie du pays de Brie, qui eitàl'Oricnc.
Ilyaaudlcrois Archediacresen i'hglire de Paris,qui en por-
tent le nom 6c tiltre: fçauoirceluy de Paris, que l'on nomme
autrement le grand Ai'chediacre,celuy de lofas, ôc celuy
_^deBrie.
Il y a fix principales places où refidcnt les Doyens Ru-
raux fubiecls aufdits Archediacres:fçâuoir Montmorency
qui eft à neufou dixlicuesde Paris, Ciiellesà quatre lieues,
Monclehery à fcpt lieues &. demie ,Chafl eau-fort à
lieues, Corbeil àfept lieues 6c demie , 6c Lagny fept lieues 6c
demie.
L'Archediacre de Paris pour fon foulagement a deux
Doyens Rurauxfous luy : (çauoir le Curé de Montmorency
ôclcCurédeChelles. LeDoyenCuré deMontmorency a
en fa charge cent Curez Ruraux : 6c le Doyen Curé de Ghel-
les, 4S.
L'Archediacre de lofas pour fon foulagement a deux
Doyens Ruraux foubs luy: fçauoir le Curé deMontlehcry,
êclc Curé de Chafteau- fort. Le Doyen Curé de Montlehery
a en fa charge 74. Curez Ruraux ;6c le Doyen CurédeCha-
fleau fort 100.
L'Archediacre de Brie pour fon foulagement a deux
Doyens Ruraux foubs luy : Içauoir leCuré du vieil Corbeil,
ScleCurédeLfgny. Le Doyen Curé du vieil Corbeil a en
fà charge GG. Curez Ruraux : 6c le Doyen Curé de Lagny
quarante cinq.
Telle eftl'eftenduë 6c circuit du Diocefe de Paris. Main-
tenant ie vies a ipeciiier le nombre cycles noms dcfditsCurez
pour illuftration de ce que deiïus, que ie produits icy de telle
raison qu'il m'a cflé baillé, & lequel ie n'ay voulu traduire en
François, pour euirer l'equiuoque quifepouroitirouuerés
noms propres,
XXXxxx iij
%&Î6
DIOCESE DE PARIS,
IN DECANATV M O N T I S M O-
RENTIA.CI,
Anhidsaconns Parifenjts, Vecanus eiufdem loci.
CuTdti.
De Alberto Villari.
De Argencolio.
DeAçnabona.
DeAtcinuilla.
De Andelliaco 5c Margcn-
tiaco.
DeAndrefiaco.
De ArnoLiilla.
DeBefonciis.
De BofFemontç.
DeBailleto.
DeBellofronte.
DcBelleyo.
De Boncanalle.
DeBettomonte.
DeS. Britio.
DeBefandicuria.
DeCliamuriaco.
DeCormeliis.
De Canaberis.
DeCafteneto.
De Coya.
De Caluo montello>
DeChatonc.
DeCroidiaco.
De Caréna 5c Houlliis.
De Criniaco.
De Centumnucibus.
De Confiantio fanclcT Ho-
norin;ii.
DcChoidaco fubter monte.
De fanda Crùcc in fanclo
Dionvfîo.
DcCurianoiia.
De Clichiacoin Garumna,.
DeDuIio.
DeDomonte. *
DeErigniaco.
DeEfpieriis.
DeErmonce.
De Efpinolio iuxta fandum
Dionydum.
De JEfciina&:Ezemuilla.
De Eff'inolio iuxta Luzar-
cliias.
DeFranconwilIa.
DeFrepilione.
DeFolTis.
De Fonteneto iuxtaLuperas.
DeGrolayo.
de Gonfanuilîa.
De fando Gratiano.
DeGonneffia.
DeHcrbleyo,
Dclargiis.
De loyaco monaflerij.
Delaniaco.
DeLuzarchiis.
DeLuperis.
De Locis.
De Laflîaco beat^e Marix,
DeS.Lupo iuxta Tauernia-
cum.
De S. Léo degario iuxta fan-
duiiiDionyfium.
De fanda Maria Magdalena
in vrbe S. Dionyfîi in Fran.
LIVRE Qjy;A
De Moilcllis.
De-Monrignhco.
De Monteinorcntiaco.
DeMeriaco.
DeMonforo.
DeMontecefTonis.
DeMenillo Alberici.
DeMoncc Meliandi.
De MonceMagniaco.
DeMarollio.
De MoufTiaco nouo.
De Marliaca villa.
DeS.MarcelloinS.Diony.
De S.Marcino de Strata.
Peran£loNicoIaoinGonêf.
fia.
DeS.Odocno iuxta S.Dio-
nyfium.
De S. Odoeno iuxta Ponti-
faram.
DcParuoPlefTcyo.
DePetraLata.
DePetraFida.
DePleireyoGalToti.
DePurheoIis.
DePifconio.
De PlefTeyo Bouchardi.
De PvOiffiaco.
DeSarcellis.
DeSarcouilIa.
DeStamnis.
DeTaucrniaco.
DeTurno & Melione.
DcTilleyo.
DeTefTonuilIa.
DeVillaribello.
De VilIarificcG.
DeVillariisadiE. **
deViiianios.
T R. I E S M E. 1087
De Vemarcio.
deVillerone,
de Villa tenuofa.
deValiearnaulûi.
IN DECANATV
de Calla.
Anhididcontu Parijienfis
Becamis eiufdem lûci.
Curati,
De Alneto.
de Albomenillo,
de Bondifio.
deBonnolio.
deBagnoIeco.
deBobigniaco.
de Calla.
de Corberonne.
de Corceriaco.
de Contiantio iuxta Caren-
tonem.
deCarentone.
de Clipiaco in Alneto,
de Damno Medardo.
deDranciato maeno.
deDranciaco païuo.
de D uniaco & B urgeilo.
de S.EIigio de Marna,
de Fonteneto iuxta nemus
Vincennarum.
deFirmolio.
deGaigniaco.
dcLiuriacoin Alneto.
de Monte Firmolio.
deMonfteroliorupranetïnis,
deMonteGayo.
deNonna villa.
deS.NicolaodefofTatis.
de Nulliaco rupraMatcrnaTif,
io§8 DIOCESE
de Oratorio Repoikori).
dePompona.
de Poigni.ico.
dePantino.
deRomanaviîla.
dcRoiniaco.
deSeuranno.
deTorigniaco.
deTrembicyo.
de Villa mobili.
de Vilianoua.
de Villa perika.
de Villa picla.
deVallelocofa.
dcVerisScBrou.
de Villa nouaadaûnos.
deVarenna.
IN DECANATV
Montifleheriei.
AnhidUconus lofas.
Decanm emfdem hci.
CuratL
de Arcollio.
deAthifio.
de Aiinuilla.
deBoiiriaco.
de Bollanuilari.
dcBondufia &: fuifuccurfus
defleuriaco.
deBonnis.
de S. Clémente de Caftris.
dcClieuilliaco.
deClietinuilla.
deChoifiaco.
deChapiliaco.
deChailliaco.
dcCorcorona.
deCorbolio.
DE PAîlIS,
deEfpinolio iupra Ordeam^
de EÔona.
de Euuriaco.
deEfcorchiaco S.Verani.
deEfciiarcono.
de Fonteneco vice comitis.
dcFaueriis.
dcFraxinis.
de S. Germano de Vitriaco.
deS.Geruafio eiufdem loci.
defanda Genouefa de nc-
more, & fui fuccurfu?.
deGentiliaco.
deGriniaco.
deGuinuilla,
de S. GuinaledcCorboIio.
de S. Germano de Caftris.
deluuifiaco.
deLavaco.
deLardiaco.
dcLeodeuilla.
deLanoruilla.
deLiciis.
de Longo ponte.
deLonantio.
deLongojumeUo.
de S.Mederico de Lînariis.
deS.Trinitate de Monte le-
herico.
de fando Petro eiufdem loci.
de beata Maria eiufdem loci.
deMalocampo.
deMaroliis.
dcMeneffiaco.
deS.Michaële fupra Ordca,
deMoncellis.,
dcMonthuberone.
deM^rfanco.
dcOriiaco.
de
LIVRE QVATRIESME.
deOrengiaco.
de Pleffcyo comitis.
de S.Petro de Brctigniaco.
de S.Philiberto eiuldem loci.
dePareco.
deRomigiaco-
deRifu.
de Sauigniaco, & villa meflb.
nis.
deTheodofio.
deTortafayo.
deViriaco.
de Villa ludiea.
de Villa Régis,
de Veremagno.
deVereparuo.
deVlmeyo.
de Villa abbatis.
de Villa noua Régis,
de S. Yonio.
dcYuriaco.
IN DEC AN A TV
de Caftroforti.
Archidiaconm lû/a^,
BecAriM eiufdem loci.
Curati.
de Alperi S.Vaûdregefilli.
de Alneriis.
de Anthoniaco.
deS.Albino.
deAutholio.
deBolonia.
dcBalneoJis.
deBurgo Reginx.
deBunis.
deBruericocaflro.
de Alteia portiona eiufdem
loci.
deBris.
deBofcoarcifi.
deBucco.
deBieura.
deBongiuallc.
de Cella Ôc fuo fuccurfu de
Bordis.
deCafteneto.
deCampipaftu.
deCellis.
de Cella iuxtaBongiualicm.
de Caprofis.
deCapellamilonis,
deColumbis.
deCheneyo.
deChauilla.
deClamartio.
de Caftellionc.
de Cernayo villa.
de S. Chriflophoro , de Ca-
ftro forti .
de S. Trinitate eiufdem loci.
deDamnipetra.
de Fonteneto iuxta balnc«-
ias.
de Fonteneto iuxta Brias.
deForsriis.
deS.FerreoIo.
deGometicaftro.
deGometi villa.
<leGuidoniscuria.
de Geneuillari.
delamuriaco.
deloyaco.
deiflîaco.
delagniaco.
deLacubiis.
deLimogiis.
deLupicenis.
YYYyyy
1090 DIOCESE
deLogiis.
deS.Lamberco.
deB. Maria Magdalenes.
de Magniaco tuirardi.
deMaliiaco.
deMarconciaco.
deMontefalconis.
de Mefnillo S.Dionyfij.
deMoleriis.
deMaroIio.
dcMarliaco caftro.
de Marliaco burgo.
deMarchia»
deMunfterolip in valle Gai -
hx,
deMedone.
deManicuria.
deMoyfello.
de Nanetodorcco.
de NofeyOjCumfuofuccuiTu
devillanemoris.
de S. Nonio iuxta Brecechia.
deS.NoniodcLeniis.
deOreyo.
dcPlefleyPiquetti.
de S.Paulo de alucds,
dePalatiolo.
dePercuziis.
deS.Remijrio de Giffo.
de S. Remigio iuxta Icapro-
fam.
deRuolio.
deRoquencuria.
de Rcnomolendino.
deSiepara.
de Sarcley o ôc vale Kelan di.
deSauliciis.
deStamoiîilla.
deSurennis.
DE PARIS,
deSalicibus.
deTociis.
deToufTiis.
deVerreriis.
dcVanuis.
deVcrfaliis.
de Valle Creflbnis»
de Virofleyo.
de Villa dam cti,
deViciniis.
de Villa iufta.
de Viilaribus le bafclc.
de Villa petrofa.
deVrfînis.
de Villa Epifcopi.
IN DECANATV
de veteri Corbolio.
Archidiaconus Brid.
Decanus eiufdem locL
Curati.
dcAndrezello.
de Attilliaco.
de Atteolis.
de Bufliaco S. Anthonij.
de Bria CornicisRoberti.
de BoifTiaco S.Leodcgari>
deBrunayo S.Medardù
deBonnolio,
de Coiîigniaco,
deCombifuilla.
dcCapriaco.
deCuriaBardi.,
deChriftoIio.
deCapcUahoniia,
deCaftrisinBria,-
deCroquecanis.
deCouldreyo.
deCrofna.
de Cernone.
LIVRE QJA
dcDomibus.
deDrancllo.
dcEuuriaGoinBria.
deFerrolis.
deFaucriis.
deFouiuirio.
de Grangia Niuellonis.
deGregiaco.
de Grellîbus.
de GrofTo bofco.
deGriziaco,
deS.Germano.
deHcdera.
deHoufTaya.
de Limogiis & fourchiis.
de Lincoilio.
de Locofando.
de Liuerdiaco.
deLiiîgniaco.
de Lilliaco.
de Mandris.
deMarolis.
de Monte Gyronis.
deMorfanto.
de S.Mederico in Bria.
de Noyfcello iuxta Amboe-
lam.
de Nouo monaflerio.
de Oratorio Ferrari;^,
de Parcto , cum fuo fuccurfu
fandi Leonardi.
dePrefliis.
lUePeniaco.
de Soleriis.
deSoylîiaco.
deSenciniaco.
deSucciaco.
deSiaconnellis.
deSintriaco.
T R I E S M E. 1091
deTournanto.
de Veteri Corbolio, cum fuo
fuccurfu S. lacobi infub-
urbiis Corbolii.
deVillanouaS.Georgii.
deVarennis.
de Villa Crofna.
dcValentone.
deVignolio,
deVlmeo.
IN DECANATV
de Latiniaco.
Archidtaconus Bru,
Décantas ciufdem hciy
Curati,
deAmboella.
de Bufliaco S. Gcorgij.
de Buiîîaco S. Martini cum
fuo fuccurfu de chemineo.
deBrodîainBria.
de Brayacofupra maternam.
deBelloburgo.
deBercheriisinBria.
deBrochia.
deBellis.
deCanaberis.
deCombellis.
deCantulupi.
deConciiiis.
deCollegiano.
de Croifliaco.
de Campis fupra maternam.
dcCaudainBria.
de Choefiaco in Bria.
de Champigniaco fupra Ma-
ternam.
de Dextera portione S. Fur-
fa;i de latiniaco.
YYYyyy ij
io9i DIOCESE
de S. Dion y fio de Portu.
deEmeriaco.
deFerreriis.
ceGubernis.
deS, Germano dcnucibus.
deGornayo.
dclolîigniaco, Prior eura-
tus.
deLogniisinBi'ia,
de Monte vcrano.
de S.Martino de capella Gal-
terij.
de Noiûaco magno.
DE PARIS,
de Noilcello fupra mater-
na m.
de S. Paulo de Latinîaco.
de Ponte quadrato.
dePonthellis.
deRoffiaco.
de S.Saluatore delatigniaco.
deSariis.
deS. Theobaldo in vincis.
deTorciaco.
deTorrigniaco»
deVillaribus.
de Villa noua S.Dionyfij.
SEQVVNTVR NOMINA ABBATIARVM,
quarum Abbates Synodo comparare debenr.
San6ti Vicboris, de Heriualle, de Latigniaco , de Roca , de
Liuriaco,deHermenis,deHiucrnali.
FONDATION DE V E G L I S E E T A B B A 7 E
, Royale, dicfefîin^ Denys en France.
DA gobert fils du Pvoy Ciocaire fecondj&de (à première
femme Bercrude.courantvnefoisvnccrfentrc les vil-
i-Eftrce. les de Paris Scfainâ: Denys, il arriua que le cerrpouriumy de
Lmmè de pj-ej 5^ jjrecreu/efauua dans la Chapelle, dite de Catulle,-
Strata. voyez i , -' ^ ^ ■ r ■ r ■ i n • o i !i
ccqiiieneib que laincte Geneuiefucauoit tait rebaltir, & en laquelle re-
dicauiiiurcpQfQientles corps des trois bïen-heureux Martyrs, Denys,"
^^■*^^' Ruftic&:E!euchere,patrons des Gaules. Et comeles chiens
tournoyoienc autour en abboyant, fansy pouuoir entrer,
bienquelaporteenfadouuerte: Aducmens Dagobertm[(Mz
lib.4. C.17. Aimon Moine) rem Jpeciactdo ammiratnr dignam. Finiîimos
deindc rnmor ïfiim miraculij drprjeciptfe D^tgchertum^ aâ reueren-
tiam follictut Sdn^hrurn.
LIVRE Q^VATRIESME. 1095
Peu de tempsapres, cornmelemefmeDagobcrccuttrai-
ûé crop indignement ionGouuerneiir Sâdrecrefil, fc fou-
uenant de la làuuegarde que le Cerf auoit trouuee en la
Chapelle luldide; il t'yrecira pour euiter la grande cholere
delonperc. Ec l'endormant delFus la tombe des Martyrs,
trois hommes de fore belle & vénérable flature luy apparu-
rent: dont i'vn auoit les cheueux blancs, & lefhbloit de
plusgrandeautlioricéquelesautres. Lequel luy did, qu'ils
eftoient, & promitdeîegarentirdelacholcredefon perc,
parlapermillion de Dieu:f'il vouloit vouer, -qu'il releue-
roit àc orneroit leurs fepulcures. Ce que Dagobert ayant
promis Se ratifié a Ton refueil, il recognut vifiblement,
qu'aucun des hommes dé Ton pere,ny luy me(me ne pou-
uoient aborder de la Chapelle où il eftoit. Sique( diét Ai-
nion Moine parlant de Clotaire j tandem agno/cens chrisH ^^ me^me
ac/cruorumeimpoteflatcm, indulgct veniam^filtog^redit in va- ^"' ^*^ ^^'
cem. Sic j^ abeundi accepta lice nt ta, j^di Beat£ Juccedit ,ac vre-
cibm dcuotis gloriofos martyres ad fut fuffragitim inuitat. D a Ro-
bert 0 tamen ( njtpofiea clarttit ) nuliiis loctts lucundtor fuit.
Clocaire rciolut deflors d'accomplir le vœu de fon fiis,&C
enfitfaire les apprefts: Comme vn vieil liure delà Biblio-
thèque dudicl iaincl Denys le tefmoigne en ces paroles,
parlant àzi f^vindls Martyrs : Vtg^ qtiam probata filtj cortim
tnerita agnouit , plitrima attri & argenti ad exornandas eorum
memorias obtulit : dr ad exa/tandam loci magnificentiam innume-
rcfi & opttm.î prxmia dcdit. Mais là defius venantà décéder,
Ion fils fit commencer cet édifice, & l'enrichit le plus qu'il
peut de toutes les inuentions & mignardifesd'Architedu.
re , qui peurent eftre pracl:iquees. Mcfme lefit couurir d'ar-
gent, au droid du lieu où il vouloit que les corps Sainds
fufknteilcuez. Lelquelsiùiuantlareuelationlufdidefurec
trouuez en l'ancicnneChapellede Catulle, reba{lie(côme
ditcfl^ du temps deraindeGeneuiefue,auec desefcritsqui
les nommoient chacun à part, & difoient y auoirrepofé
quelques 556. ans. Et delàfurenten!cuez,&: misreuerem-
meot en trois farcueils couuerts d'or fin, & enrichis de
pierreries ineftimables , que Dagobert auoit fait faire
par le plus expert Orfeure de fon temps, nommé Eloy, de-
puis Euefque de Noyon , 6c canonizé après fa more.
YYYyyy iij
1094 DIOCESE DE PARIS,
Auiourd'huy ce ne (bnc que trois chafles d'argent en forme
de bières fans dorure,ouurageny pierreries.
Decefteinucntion des corps faind:s,les Religieux deS.
Denysenfontfeilelolcnnelieleii.Auril,
Us célèbrent encore vne autre f efte le 9. luin , qu'ils appel-
Br^uiaiil*"" IcntlaDcteaion & Ouuerture des Chaiïes defdids corps
audit iour. Taîncbs: qui fut faide ( félon que rapporte Rigordus) Tan
10 fo. le Roy de France Henry I. deux Archeuefques,cinq
EucfqucSjfept Abbezfôc entre iceux, Hugues Abbé de S,
Denys,auecfonConuent,ÔcGeofroyAbbéde fainde Co-
lombe. ) Quatre Comtes, ôc infinité de nobicfTe Ôc commun
penple,prclcns. Où fut vérifié tous les oiremens de fainéb
Denys y eftre ; contre l'erreur de ceux de Ratifbone (ou Re-
ginolbourg) qui fciadentauoirfon corps: comme efcriuét
loannes AuentinusUh.4. Anndium Boiorum. fag.BSS , & Hart-
mannus Schcdelin chronico chronicorumfol.pS.png.z.
Etleurairertioneftfondeefurcecompte fabuleux de Gi-
falbert, homme tres-riche de ladite ville. Lequel de faid
àpcnsfcnallaàfaind Denis en France: où quelque temps
leiournantil fit bonne chcreauxReligieux.-iufquesàcequc
vn {o\ifomno vinç^^ fefultiy pour auoir trop veillé & beu , ils
f*endormirenttous;& eut tout loifir ledit Gifalbertd'enî^
porter lecorps S. Denys.
Et toutefois à la fufdite detedion de {ç,s reliques,plufieurs
de iadidc ville eftoient prefcns , iefquels n'ont mis cela en
auantnecdntredid.
Depuis en fut oflé deux os du col qui font en l'Eglife de
Vergiacenfe,ôccertainos du bras, que le Pape Eftienne 3.
emporta à Rome, & les mit en l'Eglife quieft nommée au-
iourd'huy Schola Grdcorum.
Au Hure des grands Maiftres de France, imprimé à Paris
en l'an 1598. par Federic Morcl,il eft did que le Roy Charles
lefimpledonnaàHenry Empereur premiei: du nom vnedes
mainsdefaindDenys,auec portion du Royaume de Lor-
raine : en recognoiiîance qu'il luy auoit enuoyé fecours cô-
trcRobert Duc d'Aquitaine, Comte de Paris, & premier
Marquis de France,quifuttuéenla bataillepresSoiflbnSjlc
Dimanche quinzielme luin, 921. ou félon Belle-forefl-,
92.5. '
LIVRE QJfA TRIES ME. 109^
HelgaldusouHeigauduSjMoincdc Fleury, autrement
dicl faind Benoiftfur Loire, efcrit en lavic du Roy Robert,
qu'iceluy apporta de l'Abbaye faind Denys audid Fleury,
les reliques qui enfuiuent. De CafuUfan^i Bionyfn. De Dal-
maticA fancii Rufiici, & CafuUfan6fi Eleutherij, JtePt de 'vefti^
mentis eorum fânguine ^f^erjîs : & de fimiculo triflici , quofuit
adfiriciu^ Dionyjius martyr demtni pteciofit>s .
Au premier Portail de faind Denys de l'Eftrec ( Latine de
Stratayfôrfan via, ) dVn cofté eflreprefcnté comme S. Denys
apporta Ion chef en ce lieu; & de l'autre coftc comme la
DameCatuUelcmitaueclecorpsen fepulcure. Etfonclef-
dices figures en bofleôc de rclieK
Au lecond portail (ont ces vers.
Sain6t Denys Apoftre de France,
Apres auoir acquis à Dieu.
Les F rant^ois y par grande confiance 3
Apporta fa tejle en ce lien.
Catide femme de ce nom y
Le corps receut honefiement.
Et le martyr de grand renom.
En/eue lit deuetement.
J^and Dagobertfls de C lot aire
Fuyiit fon indignation^
Il ne peut quen cefeul repaire
Recûuurer confolation.
Entre vous donques qui pajfez,,
Sey€z> recors du temps iadls
Enfaluant les fainBs pajjèzé
De ce monde en Paradis.
Frcre Henry Godefroy, Religieux profez de faind Denys
en France, 6c Dodcur en Théologie , au traidé qu'il a cora-
pofé &: faid imprimer, des faindes Reliques, trouuees le
Mercredy 12. IVIay 1577. en l'Eglife du Prioré de S. Denys 1577»
de rEftree,au dcfTous des fepultures, cfquclles prcmiercmcc
cftoientles corps de faind Denys, faind Ruftic,& iaind
Eleuthere,deriuccelledidion,^<'i'/r4/'/r,quieft le Latin de
l'Eftree, afiratisibi &fepultis fanctorum martyrum Dionyfiij Ru-
Jlici & Eleutherij corporibw -^ allegant qu'en quelques villes
&pays de ce Royaume de Frace, ôc d'ailleurs, Eftree fignifie
109^ DIOCESE DE PARIS,
Cimetière. Mais il eut beaucoup fait pour prcuue de Ton di-
re, f'il eut Ipecitié iefdires villes èc pays. Donques en l'an
luiclic le Prieur de i'Eftree, comme bon Oeconome,voulanc
reparer lesruines de Ion Eglife, faicles par les Huguenots en
Tan 1567. & fouillant pour faire fondementau heu delà fc-
pulturedefdics Martyrs, furent trouuees trois pierres blan-
ches de moilon, d'enuiron vn pied de loHg , & demi pied de
largeur, en forme de bière: commecellesdargent,qui con-
tiennent lefditstroiscorpsfainds.Etàchacunepierreeftoit
par dehorsvn grand fignede la Croix. E-c au milieu vn petit
coffret de plomb, quarré 2c fccllé en plaftre,auec pareille
efcriture à tous trois. Reliquid de veftimentis & puluere fan-
ciorum Martyrum monyfii , Riifiici & Eleuthenj. Et elt credibl c
que quand Dagobert fît transporter les corps faindsjon laifl
la cei trois coffrets aufditesfepultures, à cefte fin de mainte-
nir toufiours la. faincletédu lieu, ôc entretenir la deuQCion
du peuple.
De U dédicace miraculé ufe de L' Eglife fainSt Deny s
<:n France.
Qv AND celle Eglife (efcrit Nicole Gilles) fut para-
cheueed'edifîer,& que l'on euft préparé tout ce dont on
auoitbefoinpour la dédier, 6c meime que là eftoit venue
grande multitude de peuple pour voir le my ftere de la dedi-
cation qui le lendemain le deuoitfaire par l'EuefquedePa-
ris&autrcs,quipourceefi:oientairemblez:ll aduint qu'vn
panure ladre, fi malade ôc defïait defacejqueplusnepou-
uoitjqui auoit finguliere d euotion &: defir de voir le myftere
de la dédicace d'icellc Eglife : Içachant que le lendemain
quand il feroit iour, on ne le laifTeroit entrer auec les autres
pour caufe de fa maladie: dés le foirprecedantfemulfa der-
rière vne des portes d'icelle Eglife , tellement qu'on ne l'ap*
perceutpoint&futenfermë dedans. Etenicellenuidledic
LiiàvQ^proprifs ^r/z/j], vit venir noftre Seigneur lefus-Chrift,
touthabilledc blancsveftemcts, accompagné des fesApo-
ftres & de grande multitude de Martyrs, d'Anges ^ Archan-
ges : qui 1 uy mefme confacra 6c dédia ladite Eglife,& contre
les parois d'icelle imprima le figneeuident de ladite confe-
cration. Et cefait,nori:re Seigneur dict audit Ladre qu'il
rapportait ôcdenonçallle lendemain ce qu'il auoicveu, 6c
die
LIVRE C2J^ATIIIESME- . 10^7
dit aux Eucfques & Prélats cju'il n'eftoic plusbefoindei'a.
confàcrer. Etafin qu'ils l'en voulflircnc croire, il approcha
<lc luy, & luy pada la main fur le viiàgc , 5^ luy ofta vne raphe
de la maladie de Icpre, qu'il auoic au vifage : Il que la faceluy
demeura belle,claire Se nette,& le reilitua en fanté. Laquel-
le raphe eft encore gardée en vn reliquaire en ladicle Eglilc
lainél Denys.
Frère Guillaume en fa Chronographiejefcric cela efirc
aduenuenl'an 636.
Ceûc Dédicace fe célèbre annuellement le 25. Feurier,
iour de fairuS Matthias,ou le iour précédant félon leur bre-
uiaire.
Ce Temple efloit locs réputé le plus vénérable & riche de
la France : car aulli , outre le lacré depoft qui y fut ertably, èc
les dons immenfcs que Dagobertyeflargit,iufques à piller
les autres Egiifes de la France, pour l'enrichir de leurs def-
pouilles: Ce fondateur encores( dit AimonMoine,liurc4.
chap. 33.) nullum imfcnfis fintue?ismodum ^maYmoreisillttdcO'
lumnis ^J^milig^ venuftauit ^au'miento , immenfo jidîjl candi fum^
ptij & cxquijito fabricattim décore. Nec minor illi in alijs quoque
ornatihus wtenîio : namvelHhus auro textis (^ fulltjs holofcricU
totum interierem cire tim dédit Tcm^li amhitum.
Mais ccfte Eglifc eflant trop petite pour receuoir l'afflucn-
ce du peuple aux feftesfolennelles 6c temps de l'Indid.
Suger Abbé 26. de laincT; Denys fedifpofa d'en baflir vne
plus grande: êc commença à démolir i'accroiiïement que
l'on ditauoirefléfaitparCharlemagnejpourenclauer dans
TEgliie le lieu dufepulchrc de fon père le Roy Pcpin, qui
fuiuant (a dernière volonté, auoiteltë inhumé au portail ic
ventre & la face contre terre , îd eft prennes é' ricn/uptnm ,pro
peccatis patrisfui^CnroU Martdit: Comme rapporte ledit Suger
au liurc non encore imprimé, tiltre,</^/îti'/iy/;^4^w/;?/'/?r4/-i^^ , « . ,,
^ 1, / ' J c elioit 1 sti
neAhbaùjiS, Dionyfii aje gesHs , commençanfpar ces mots : de l'incam.
Anno adminifiratwnis ïioftrx vicejimo tertio. Chap i cre de Ecclefu 'M3 -o" 44-
frimo atigmenîOy &c. Co nfequemment il traiclc de la ded ica-
ce de trois Oratoires: le premier de faincl Romain, dédié
par Hugues Archeuefque de Rouen. Le fécond de fiincl
Hypolite & ^zs compagnons Martyrs. Et le troilKirae de
faincl Nicolas. Ces deux derniers dédiez par Manaiïes Euef-
ZZZzzz
lo^S DIOCESE DE PARIS,
qucdeMeauXjôc par Pierre Euefque de Senlis.
Et au fuiuant chapitre ou arcielc il déclare qu'auec toute
diligence il a cherché des plus expers ôc ingénieux fondeurs
^icnlpccurs en cuiure, pour faire les portes du bout de la
nef de r£glire,&y graucrlesmyfteres dclapairion,refur-
rcction , & afcenfion de noflre Rédempteur ,auec ces car-
mes grauez en cuiure doré de fin or.
Ad decf^s Ecdefix^ qu£ fouit & ex tu Ut illumt
Su^geriusftuduit addecus Ecdefi^y
tro Dicny/ith T>c^^ îtio tihi partktpans martyrTiionyfuSy
Orat vt exeresfore participem Faradifi,
Annus Mille fim ô" centenm ejuadragef^ïus
Annfis erat Verhi , cjiiando facrata fuit.
Et aux portes font ces vers.
Portdmm qHijquis attolkre quxris honorem, ■
Aurum necfumptus o^erà mirare laborem,
Nohile cUret &pus :fedopt^ quodmbtle cUret
CUrificet mentes y vt eant per lumina ver a.
Adverum lumen ^ vhi Chnfius ianua ver a.
^ualejit intus in his déterminât aurea porta.
Mens hebes ad verum ^per materialia furgtt :
Et demerfaprius hac vifa luce refurgit.
Et au defTus des portes.
Sufcipe vota tus iudex dijin^e Sugeri :
Inter eues proprias fac me clementerhaberi.
En cemerme chapitre Sugere fait mention de quatre au-
tres portes de iTglire,deuxà coflé dextre d'icellcqu'ila
fait faire neufues,& deux anciênes à cofté gauche qu'il a fait
reparer Ôc décorer, tf^<frf;;?2»/?«^,c'eft à dire demarquetteric,
âlaMofaiquejôi: pièces diuerfes rapportées, oeuure par cy
deuantinulicë.
Aimonliure4. chap. 20. cfcrit que Dagobert fît prendre
les portes de cuiure de i'Eglife faind Hilaire de Poidiers ,
& porter par mer ôc par lariuiere de Seine en l'Abbaye de
faiaâ: Dcnys : mais que l'vnc d'icelles tomba en la Seine, &
ne peut onques eftrc retirée. Il eft pofTible que Tvne des
deux vieilles réparées par ledit Sugere, foit venue de Poi-
diers.
}-e portail & vne tour fur iceluy faite en partie, il transfera
L I y îf E QJ A T R I E s M E. 109^
lesouuriersâlarapericurepartieclel'£glire,oùrepofe]epre.'
«ieuxcorpsdcnoihcSeigneur. Cela accomply, il fîcfairc
Janefjreferuanc toutesfois le5 grofTes murailles collatérales,
pour la reuerence de la première Dédicace : eut x^omhus
IcfusChriflui (tefiimcmo antiqudrum fcriporum) manutn appe^
Juerat. En fin il fit paracheuer le portail, 5c \^^ deux tours qui
y font. Ecie tout en trois ans 6c trois mois. Comme il tefmoi-
gne en ces mots. Hocgloriofum opus , quantun^ÊÊmina manus
. m tait bus ûpero/a protexertt certum efi argum&mt^mquod in tri-
bus an fit s dr tribus menfihus , totum %lud magniJîcHtn opus , c^ tn
inferiore crypta ^&infuperiore voitarum pibltmitate^tot arcuum dr
columnarumdtfitn^ione'variatum^ctiam operturx integrumfup-
plemcntum adrûîfirit, Adiouftantce difticque pareil à cclur
^uedefTusJiorsmis le changement d'vnedi^^iqn.
Annus mtllenusy& centenns^ quadragenus
^uartus erat Ferhi, quandcfacrata fuit. H 4 4 .
Et plus bas efl encore cetEpitaphe.
Tars nouapofiirïorâtim iungitur amenori
Aula micat medio clarifcatafao.
Claret enim claris qned clare concopulatur,
Etquûdperfurtdit lux noua^ claret optts,
Nobile quûd confiât aucfumfub tempore nofirOf
^ui Sugerus eram , tne duce dumjïeret.
CefteEglife a trois cents quatre vingts dix pieds de lon-
gueur, cent de largeur, ôc quatre vingts de hauteur -.le tout
dansœuure. Et la nefieule a de longueur cent trente pieds.
\.ç.s deux fufdiéles tours font fouftenues parquatregros
piliers de pierre. Et au dedans de TEglife y a Ibixanteautres
piliers, quifouftiennent les voûtes Se lacouuerture. Et font
trois allées en la nef: dont celle du milieu a trente cinq pieds
^e large,&lcs deux autres chacune 14, pieds.
Lechœurefldmiiéen trois, dont lepremier où font les
chaires des Rehgieux, eft long defoixante huid pieds, &
large de trente cmq. Le fécond a de longueur quarante cinq
pieds, Scdelaigcurtrentecinq. Et le troifiefme naqueij.
pieds delongueur , ôc autat de largeur que chacun des deux
autres.
De la table fuperieure d*$r.
En la table d'or^quicftdeuantletrefTacrecorpsdcnoflrc
ZZZzzz i)
Tioo DIOCESE DE P A^HIS,
Seigneur ScRedépceurleiUsChriltjSuger dit auoir employé
quarante deux marcs d'or, 6c appofé grandnombre de pier-
res precieufes, comme diamans, Rubis, Emeraudes, Saphirs,
dilbnguees par grolles perles. Et comme pour laconfcclion
& décoration du fanfluaire ou tabernacle, le peuple ludai-
Gc'nr.36. Qyg ofFroitplus qu'il n'eftoitbefoin-.Aufli, félon le tefmoi-
gnage dudit Suger, les Roys, Princes, Prélats èc autres Ca-
tho ligues jlfci.^les pierres de leurs ancaux, & de bon cœur
les donno^Rfpur enrichir ladite table. En laquelle auiîî
font les vers mbrequens.*
M^igne Dionyfi portas apcrt Paradtjî,
Suggeriumg^ pijs protège prx/tdif s.
£>uîa, nouam cameram pernos tibi conflitmflu
In c amer il cœli nosfacias recipi :
Bt pro prxfenti , cœlt menfafntiari,
Signifî'catcitniîgïsfignificante placent ,
Il fait en après mention du tabernacle ou font les corps de
feindDenys oc de fes compagnons, enfermez en des armoi-
res, pour lequel reparer ^ décorer il a employé beaucoup
d'or ^d'argent: comme ii déduit par le menu ,6*: y a fait ad-
ioufter ces vers.
S an Cl or mn cineresy vhi cœîictu ex cubât or do ,
Tlihs rogat d-plorat^ C 1er us cantt in deçà ch or do
Spiritibus, quorum refernntur "vota ^iorum. '
Cum^^ pUce?it illis^ rnaU cendonantureorum,
Corpora fancrorum fant hk in p ace fepulta :
J^i poftfe rapiant nos ^orantesprecemuita.
" Hic lûcus egregium ucmentibus ext^tt aftlnm :
'^ Hic fuga tut a reis yftibiacet vit or eis.
Dit Crucifix d'or.
En ce Crucifix, Sugercfcricyauoir employé quatre vingts
marcs d'or, & grande quantité de pierres precieufes, d'vne
valeur incllimabie. Lequel œaure,cinq&bienfouuentfept
Lorrains Orfeures,y trauaillans iournellement ôcalTidue-
ment, bien à peine ont peu parfaire en deux ans, y compre-
nant le pied où font figurez les quatre Euangelides, 5c la co-
lomne,c/// tota infid.et imago.
Le Pape Eugène 5. en l'an 1146. vintàS; Dcnysen Fi*ance,
ScieiourdePafquesbeiiid occoufàcra le fufdic Crucifix, y
LIVRE Q^V A T R I £ S M È. ^ iroi
inférant du bois du tilcre de la vrayc Croix, qu'il ficapporter
de fa Chapelle. ,^<!eportiû {inqiùt Sugerius ) omnem & uniuer^
fdlem excedit margantam. Ec excommunia tous ceux, qui cy
après en ofteroiet quelque chofe. Taies (inquit) muerons Beati
Fetrif&gUdioJpiriîi^fayicîianathematisjauit,
Dfi pri/'^àfal Autel de l'Egltfe de S. Denys.
La table d'or du principal Aucel de S. Denys a eilé donnée
par le Roy Charlesle Chauue. Et pource ( dict Sugere ) que
deuant cet A utel i ay elle receu à l'eftat Monafticque : le ms
ilus eftudiéà y adioufter aux codez des guichets de bois do-
rez, ou couuerts de lames d*or. Et en eleuant la première ta-
ble pi us haut, en faire encore vne autre. Tellement que de
toutes partscet Autel apparoiiïe d'or.
AuiîileRoyLouys VI. dicl le Gros, fils dePhilippespre-
mier,y a donné deux chandeliers de vingt marcs d'or. Outre
ce, à collé dextre, Sugeraappofé ces vers.
Hits Ar.c tabulas pojuit Sugerius Abbas
Prêter eam qu.im Rex Car oins ante dédit y
Indignos venta^fac dignos virgo Mariar
Regii & Abbatis maUi mundetfonspietatïs.
Et pource qu'en cet Autel il y a grand nombre de pierres
precicufeSjqucl'ambition & conuoitiiè de quelqu'vn pour-
. roi t dimin uer : à coftc gauche il a adiouftë ccfcc imprecaciô.
Si qHisprÀeUramfpoitauerit impim Araw-^
A.que d.imfîntHs pereat ludx fociatus.
Il faicaulîi mention d'vneaucre table d'Autel d'vn grand
pris^Sc encore d'vn plus grand artifice, Itavt??2ateriaî?ijuperet
çpu^i^ En laquelle iont pluiieurs hiftoires, opère anaglypho-,
c'eftà dire taillées en bolFe & relouées ;6c d'icell^s lefensaL-
legoric eft compris aux vers qui fuiuent.
Vocefonans magyja Chrifl-o plcbs cla?n<n ofanna,
^Qux diîturm cœna tulit ornais ho/iia vera^
Terre C rueemproperat, qui euncios in cruee faluat
Hocquod Ahrartî proie litdt,ChrtfticaroJignat. catcf n,
Nelchifedech Ithaty qtiod Air Ara fuper hojie triumphaty ^'" '^- f + ■
Botrum njecïefcrunt,qHi Chrifinm cum cruce qujirunt.
De l'Auttl faincl.
LeiufditRoy Louvs le Gros ( qui des fon enfance aucft
cflé nourry à faincl: Denys ) porte tcfmoignage c]ue les
Z ZZzzz iij
isHin 15.
uQi DIOCESE DE PARIS,
^nciensReligicuxsppelioient l'autel qui cft deuanclcmo-
numenc du Roy Charles le Ch3.uu& ,Mf are /anâfum , l'Autel
iaind: pour les reliques qui y eftoiencenchaiTees en bois do-
lépar (ieiFus. LcfqueUes toutesfois iVauoient çfté encorcs
veuesàdelcouusrCjiufqucsàcequcrAbbéSugerlesvouiuc
voir, non en particulier auec fei> Religieux feulement, com-
me d'aucuns luy fuadoient; mais deuant coutîepeuple 6c au
iourlepluscelebre,quieft:oicle 9. Odobre, iour delafeftc
faincl Denys. Où par deuotion eftoient conuenusles Ar-
cheucfques de Lion,Rheims,Tours,Rouen : ôc les Eucfques
deSoiirons, Beauuais,Senlis,McauXjRenes,raindMalo,ôC
Vennes,ôi vn grand nombre d*Abbez,Moines 6i autres per-
fonnesEccleiialliques. Et futtrouuéen la partie antérieure
de cet Auceljle bras de faincTiIacques l'Apollre : à collé dcx-
tre le bras de faind EftiennCjpremier Martyr : 2c à cofté gau-
che, le bras de fàincl Vincent,D?acre &: Martyr,auec des pe-
tites carthes, contenant ieparemcnt leurs noms & quahtez.
Lefquellesreliques ledit Roy Charles le Chauueauoit côfe^
rees à l'Eglife de faind Denys, 6c ordonné qu'cllesfuflent
mires audit Autel deuant fonTepulchre: pour la confiance
qu'il auoit à ces glorieux fainds. Et enfaueur d'eux , il don-
na àladitc Abbaye, la terre ôc feigneuric de Ruel,pres&â
ropporitedeNantcrrc:& la riuiere de Seine commençant
au deiTus du pont de faind Cloudjiufques auRudeCham-
breau,qui eftplus bas que le Chafleau de faind Germain en
Laye. De laquelle ils iouiiïent encore auiourd'huy.
Pour ces con{klerations,en toutes lesprincipalesfeftes
de l'année (quifontenuironfoixantej on allume (îx grands
ciergcsàcet Autel, ce qu'il ne ferait à tous les autres: &fiil -
eftparcde nouueaux ôc fpeciaux ornements, toutesfois §c
quantes qu'on pare le grand A utel.
Au milieu du premier chœur les vers fuiuantsfontgrauez
autour de la fepulture du Roy Charles le Chauue,
Imper/c Karolus Rcgnog, potitus
Gallorum^ tacci hacfub hreuitate Jiîus
^ Tlurima cum villis^ cum cUuo^cumque corona
Ecclejîd viuusj huïcdedit ille bona
Mulîis abUtis nobis fuit hic reparâtor
SequAntj fiutiij^ Rttûl^ç^ dator.
LIVRE QJfATRIESME. 1103
Dauan&age cotre le niefme Aucel 6c le lepulchre dudid
Roy Charles le Chauae , ily a vne Croix admirable en gran-
deur, donnée par le Roy Dagoberr, de faicte par iaind Êloy.
Au milieu de laquelle il y a vne bague tres-noble, que l'on
did auoir elle de Nancildc, femme dudic Roy Dagobcrr,
fondateurderEglirefaintDenysc&ri'autreautrontdu chef
dudiciaindDcnys, moindre en grandeur, mais ellimce de
plus grand pris par les Orfeures & Lapidaires, & que l'on
doit reuerer de honorer , à eaule qu'il y a partie du carquanc
de fer, qui a enuironné le col précieux de faine Denys, quâd
ileftoitprifonoieràGlauciny, oiiilalaiiTé fonnom,&f'ap-
pelle auiourd'huyS. DcnysdelaChartre,^le licuprociie
Glatigni pour Glauciny.
Ilyaaulfivne table d'argent d'oré, que frère Robert Re-
ligieux de faincl Denys fit faire, après auoir efté Abbé de
Corbie en Picardie : en recordation du lieu de fa profeffion.
Sugere continuant le narré des biens qu'il a faids à fon
Abbay e,il dit, qu'il afait reparer la noble fîiartificieufe chai'-
redu Roy Dagobert: en laquelle fes fuccellêurs Roys ,au ^^^*'[^ ^^
commencementdeleurregne,fouloientfefeoir,ôireceuoir bç°t. *^
leshommages de leurs fubiets.
L'ontientquecebeauvaiireaude porphyre d'vne piecC:,
lequel vulgairement on nomme Cuue, quieftau derrière
des armoires où font les corps defaincl Denys 6c fes compa-
gnonSjaiadisieruidcfontsbaptifmauxenl'Eglife de fainct
Hilaire de Poidiers: laquelle entre autres Dagobert fpolia,
pour enrichir celle dont nous traidons. Frère Guillaume
de Nangis, en fa Chronologie, fous l'an ^35". adioufte l'Aigle
de cuiure,icruantdepoulpitre aux Chantres enchœur,qu'il
rit tranfporterà faind Denys. Dans lecaueau oiile Roy Da-
gobert fit mettre les trois fufdits corps fainds,auatqu'eftre
eleucz defîlis l'Autel, l'on voit vne Licorne de fix pieds &;
demy & vn poulce de longueur.
Des vitres de rE^UCe.
En commençant au fond & bout d'enhaut de l'Eglife, où elt
peint l'Arbre lefTéj&reucflant iufques au portail d'icelle,
ily a vne vitre, qui pour eleuer les chofes matérielles aux fpi-
ncuelles,reprerente S. Paul, tournant la meule du mouhn.
1104 DIOCESE DE PARI S,
& les Prophètes qui apportèrent leurs facs de bled , ou fom
iuWerits ces vers.
Tollis agenâo moUm de fur fur e TAulefarinam-,
MofatCd legia intima nctafacà.
Fit de totaranis "j crus fine furfure fanis.
Permet (toque abus tiofier & angeltais.
En lamefmevitreoùronoftelcvoiledela
face de Moyfc. ;
^ucd Moyfes 'velaty chrifti do^tririA reueUt :
Dénudant legem, quïfi^oliant Moyfen .
En ladite vitre fur l'Arche d'Alliance.
Tœ devis Exarcha^ Chrïfii cruce fifittur ara: ;
Fcedcre maiori l'ult ihi vita mort.
En la mefme: où le Lion 6c TAgneau
ouurentleLiure.
Apoc. f. c^^ Z><?/// efi magnm, libru?n LeofoMt é" ^gntt^:
Agnus fiue Léo fit Caro iun6ta Deo.
En vne autre vitre, de la fille de Pharao, qui trouua l'en-
fant Moyfe ietcéenlariuiere,dansvn coffret fait de ionc«.
Eiod.4. -^fi in fificclU Moyfies puer ille.fuella
Regia mente pa^quem fouet Ecclefia.
En la merme vitre, de Dieu qui apparut a Moyfc, au mi-
lieu d'vn buifTon ardent.
Exod. j. ^/V/// confipcitur Rubus hic ardere nec ardet:
Sic diuoplenus hoc ardet abigne, nec ardet.
En la mefme vitre. De Pharao 6c fon armée fubmergez.
Exod. 14; ^Jiod baptifina bonis j hoc militiA vharaonis.
Forma facitfimi lis , caujfig., difiimilù.
En la mefme vicre. Du ferpent d'Airain érigé par Moyfc.
Sicut fierpentes fierpens necat xneus omnes :
S il exaltât us hofies necat in cruce Chrtfius,
En la mefme vitre. De Moyfe qui receut »
la loy en la montagne.
Exod. }i. j^ege data Moyfii^ iuuat illam gratia chrifii.
Cratia viuificat Jiitera mortificat.
Num.ii.
1. Cor }.
Chafifes de plufieurs fiaincîs ^fiain5îcs qui font
a faincl Denys.
Lc5 corps de fainc1;HippolyteÔcdefàiiide Concorde /à
mère
LIVRE QVATRIESME. 1135
mcrc nourrice qui furent martyrifez à Rome foub-s l'Empe-
reur Decius le 13. iour d'Aoufl^eni'an ^ félon le calcul de
Genebrard) 144. Voyez les aucheurs qu'allègue Baronius
cnfonMarcvroIoî^uelurlediciour.
En vn ancien carrhulaire de fainclDenys , où font les hi- proccffioa
ftoiresdeTurpinôcEginard,H eftfaïc mention qu'en l'ao ^oicnncl^^-
Si6. ily eut vne grande pefteen France, pour laquelle faire
ceiïer&impetrerlamifericorde de Dieu, le 12. iour de May
les Religieux de faincl Deny s 6c beaucoup du peuple eftants
lîudspieds firent vne proceffioDjen laquelle la challedeS.
Hippoly tefut portée, & par fon intercelfionla pefte cefTa.
Celle chafTeell de cuiure doré, eleuee fur quatrepilIersenJa
chapelle quiretientlenom dudit glorieux Martyr. ' "
LecorpsdefaincT: Eugène Martyr difciple de faindDe-
nys ^premier Euefque de Tolède en Efpagne ,eftoit entier
en TAbbaye de (ainctDenys: duquel vne partie fut donnée
àS.Gerard,AbbédeBrone { Latine ^Bronium yjïne Bronienfè
Cfl';?<?/''///w;audioceiè de Namur: où elle fut ponee par ledit
Abbé, & en grande reuerence receuë le 1 8. iour d'Aouft.
Ledit Gérard deceda en fondit monaftere le 5. iour d'Oclo^
brc,ran 958. Voyez fa viefortample en Surius tome cinq, â
mefme iour. Etloannem Molanumlthre de N Atalibus janctorum
Belgijy (ub pr£cedenti die^fecunda Maij.
Six cents &: huid ansapres le decés de faint Gérard Abbé,
c'cftàfçauoiren l'an 1 56^. l'autre moitié du corps defaind
Eugène, quirefloitàfainctDenySjfut donnée au Roy d'Ei-
pagne, Philippes deuxiefme par le Roy de France Charles
peuhcfme. Êc en recompenié l'Efpagnoi donna à TEglife
laind Denys celle belle 6c grande lampe d'argent que
Ton voyoit deuant les derniers troubles dans le premier
chœur,deuant la chafledefàincl: Denys Euefque de Corm-
the.
En quelle pompe 6c magnificence , ioye 6c allcgrefle \t^
Elpagnols receurent la chafle, contenant \t^ Reliques de
leur premier Apoll:re,faincl Eugène, AluarusGomericusau
troi(iefmeTomederHiiloired'Efpagne,hurefeptieimedes
gelles de François Ximenius,Archeuciqucdudit Tolède, le
defcrit:6c la relolution qu'ils prindrent d'aller audeuantiul-
quesà^Tafiilacuna,premiereyille des limitas du diacelédet
A A A A a a a
kl. DK»'«»n-
1106 DIOCESE DE PARIS,
Tolède. Où icelle eftanc apportée, Le dcuxicfme luilkc,
iour de la Vrficacibn nollre Datne,fuc conclud, que le Roy,
Pliilippcs 1. ion fils Charles, & Les Princes, d'vneparc ayde-
roienc à la porter^ èc de l'autre, les Euefqucs lufFragansde
l'Archeuelque de Tolède de les Chanoines alceroatiuemct.
Ce qui a eltë ainG obferué iufques au dernier Nouembre,
qu'elle fut receuë en fon Eglife Cathédrale , & mife parle
commandement du Roy en la Chapelle dulamdSepuichrc,
qui eft au defîous du grand Autel.
Ce glorieux fàinct crtoitvenu àParis veoirfon bon Mai^
treS.DenySj&commeiidiipofoitl'enrecournerJes Païens
leprindrcnt: ôc après auoir ouy fa confeffion de foy, luy
tranchercntlatcfte,au lieu ditDeul,ou Dyoul ( en Latin
DyQgïllnm) presMontniorency. Son corps ils Icietterentoc-
cultemetjde peur qu'il ne fut trouuë hi honorépar les Chrc-
fliens, au lacdeMarchets { Latine Uenafit) o\\\\2i^^é plu-
jfieurs années, iufques à ce quefainâ: Denys apparut de nuicb
à Ercaldushomme illuftre & riche» auquel ri enieigna le lieu
oiiiltrouucrroit ledit corps. Et pour confirmation de cefte
vilîonjeguaritdcs gouttes despieds, qui le contraignoient
^àrà^ïWiidiy (jthif^ ija»ttdiaNê cipps detentuo . Comme vnmal-
iaicl:eurquialcspiedsaux ceps. Le matin il ietranlporte au-
dit lieu, îktrotuie le corp/i de lainil Eugène nonpourryou
coiToinpu pour auoir elle long temps en l'eau ;ainsiain^
entier, comme iilcme(mc iour il eutellë décolle. Et fe mit
€n (on deuoir dele taireporter à faintDenys: maisles boeufs
qui trainoientle chariot rellfterent,tendans toujours au
liebidudicDioul, ouàfon proprehericage,lefufditErcaldus
£c faire vn Oratoire ou chapelle, &; mettre le corps en vne
chaiîe allez honorable. Laquelle depuis pour quelque ne- j
ceiTitcoccurrente Fut portée en proceffion à faincl Denys
par les Religieux de Diou]( ia érigé en PrioréConuentuel^
ix ne la peurcntoncqucs reporter, demeurant miraculcufe-
ment immobile ; sfuaji juo magifiro perpetuo adh^rere "jeileK
Comme ileilefcric en vnanciencartulaireduditS. Denys.
V'av^zlear Breuiaire,lc 15. Nouembre. Surins tom.y.àmeP
meiourjôcleCataloguedesfainclsJiureio.chap. 6i,
- Lecorpsderaindiiuftacheeflâuffià faind Denys. Iceluy
fut mattyrifé à Rome auec (à femme 2c f&s deuxcnfans, foui'
LIVRE QJ^ATRIESME. 1107
TEmpereur Adrian le 2. Noucmbrc. Comme rapporte Si»
meonMctaphrallescnlàvie,tome6. de Suriifs audit ioi)r.
Baronius en fon Martyrologe, ne ibiuant les Latins , ains les
Grecs, remet celle pafFion èi ion anniueriaire au Vingticfmc
Septembre.
Lccorps defâinâ: Firmin Martyr 6c premier Euefqne d'A>
miens ( duquella fefte ie cciebre le ly. Septembre ) fut enle-
ué par le Koy Dagoberr du Chafteau de Pinquigny (outi
auoite/lëcachéj&portëàS.Denyscnran64i.Auth. G. de
Nangis en la Chronologie.
Lccorpsdefaincle Oiraannc vierge cftcnvneCbapclIe
proche de ladite Eglirefain(5i;Denys, Et an breuiaired'iccljc
Jà vie eft fuQCm clément defcripte le if . Aoufl.
En la melme ChapelleTont les corp^ de trois des vnzc mil
vierges. DefqucUes la première f'appelloit Seconde, la deux-
jeiiïicPanefrede:&lâtroi{ie(meSemibarie.
En vne autre Chapelle il y a le corps d'vn fain cl Innocent,
& le corpsd vn des Genldarmes de iaind Maurice.
Plus en ladide Eglife il y a lccorps de laind Pèlerin, ou
Peregrin, premier Euelque d'Auxerre6c Martyr, lequel ci >
temps de l'Empereur Adrian fut enuoye en France, poui
^annoncer l'Euangile par le Pape,faincl Sixte premier. Voyez
leCatbologucdcsSaindsliurc5. chap. 5. & autres autheurs
citezpar Baronius en fon Martyrologe fur le 16. Mav. &:le
Breuiaire de fainci Denis.
Frère Guillaume de Nangis cfcriten fà Chronographie,
<jueIePvoy Dagobert en l'an 640. enleua de Thouioufe le
corps de faind Saturnin martyr, leur premier Euefque,^^ ie
fîttranfporteràfaind Denis :& pour Je rauoir,lesThouIou-
fains baillèrent en cfchange les corps de faind Patrocle
Euefque de Grenoble,de faind Romain de Blaye Preftre 2c
]VIoyne:& de faind Hilaire Euefque de Geuodan,ou de Ga*
Uâlon;/,4r/>î^ GAualiSyfiuc Gaualitanus,
Il y a eu deux autres iaindsPâtrocIe.Le premier martyr de
Troyeen Champagne , duquel fait mention Grégoire de
H'ourSy/ib.i.^e mtracitUs.fiuc de Gloria m^rtyr/tm cap. 64. Et le
MartyrologeRon')ain,leii.Ianuier. Etlurlemeimeiour Su-
rius,tome premier des Sainds.
Le iecondcftoit Reclus & Abbccn Bcrrv. D'iccîuy crai-
AAAA^aa jj
no8 DIOCESE DE PARIS,
de Grégoire de To\iïS^Uh.s.degefl-is Francorum capjo.&tiby»
2 Je Vitis Patrum. EtSuri/ts tome ôJefAnBisdtc ip. Notiemhrù,
Quancàceluy quieftoicEucfquccieGrenobleie n'ay enco-
re trouuéfa vie.
De fâint Romain Preftrc 5c Moyne (commeaucunserch-
uentjinhuméau ChafteaudeBlaye preslariuierc dclaGa-
romne, Grégoire de Tours,//^. degloria confejjorumcap.^é. en
craide-.Etdidqueles mariniers l'inuocquenc deuotcmenc
contre les périls qui font en ce port.
Ado Viennefts in [ko chronico 4.ercrit que le Roy Chariberr,
fiisdc Clothaire premier ( qui decedâenran575. } y cft en-
terre.
La fefte de S* HilaireEuefquedeGaualoneftieijOclo-
hKQ.Vfei-ardus& Baronius infiis marfyroUg^'s.SclondcN^ingis
enraChronographiero^sran635.Ie corps de faind Hilaire
Euefque de Poidiers a cftë apporté à laincl Denys parle
Roy Dagoberc: 6c fuit cefte opinion Gaguinliure 3. Ce que
lean Bouchcc en fes Annales d'Aquitaine partie féconde,
chap. y. n'accorde, & dit que c'eftvne pure menterie : fafe-
ileedleij. lanuier. Voyez le Martyrologe de Baronniusôc
lesautheurs qu'il allègue. Et encore plus amplement au troi-
fîefme tome de (es Annales.
Que; le corps de famcl Cucufe martyrifë àBarcelonnele
25.1uiilec-,aitellétran.ilatëdratndDcnysen France, il iëlit
au Cathoiogue des Sanids, Iiure 6. chap. 136. & en la vie fort
amplc,quic(l en Surius, tome 4.rous le melmeiour. Toutes-
fois frère Thomas deTrugillosIacobin,T<?;»i7/?r//WiÈ>T/'^«-
ri ceiiciondtorum pagind 496.ditqu'i}s n'en ont que la moitié.
Laquelle leur donna le Roy Louys de Bonnaire,fîls deChar-
lemagne^aprcsauoirfubiugé & prins de force icelle ville. Et
l'autre moULe de ce iàincl: corps, a efté portée à faind Jac-
ques en Gallice,par Reuerend Pcre en Dieu lacques Gelmi-
rcZ,Dremier ArcheuefqucduditBarccIonne. Où les Efpa-
gnols en célèbrent tousiesaàs la tranilacion auec grande
tieuotion. ^ j ,»: - :'3 :- ;' •;
: ; Au premier chœur de l'Eglifè faind Denys, il y a vd Autel
fur lequel efleieuce la chaiFe contenant le corps de famd
Denys,Euefquede Corinthe. Lequel le R"!*^ Pierre
PreRre Cardinal ôc Lcgac du faiud Siège apporta de Grèce a.
LIVRE QJ^A TRIES ME. 1109
Rome : £c le Pape Innocent troifierme le donnaà Emery
Prieur dcfaind Denis, lequel i'apporu audit laindDenys,
auec desindulgences pour tous ceux qui le vifiteron t & de-
uotementinuoqueront,lafeftecIlle8.Aunl. Voyezlc Mar-
tyrologe de Baroniusôclcsâutheurs qu'il allègue.
Au troifielme chœur cft la chaiîe de iJ.Loys, pour laquelle
faire le Roy Charles 6 donna deux cents marcs d'or:â la ilia-
fion dclonerpoufe liabcldeBauieres, qui eitoit fort deuo-
teôc grande aumofniere.
R cliques & loyaux de l'EgUfe defainci D enys
en France,
Heraclius Empereur enuoya en fîgned'alliance&da-
mitië à Dagobert Roy de France vn os à demy bruflé •
dei'efpaule defaind lean Baptifte , lequel il donna à i'Eglifc
defainci: Denis en Tan 639.Auth.frere Guillaume de Nangis (>l^-
enfaChronologie,auditan.
L'an 783. la Royne Hildegarde femme de Charlemagne ngj,
6c meredcLouys Débonnaire deceda. Laquelleadonnëà
l'Eglife de faind Denys vn Pfaucier efcrit en lettres d'or,
commandant qu'il fut gardé auec les ioyaux précieux de la-
dite Eçlife.
Extraici avn ancien M S. de fkin^ Denys.
Envn ancien CarculairedeTAbbaye de faind Denvs en
France, eft ce qui enfuit.
3 iLcRoy CharlesleGhauue donna pour la décoration de
l'Eglife, appellee maifon Dieu , vn Autel portatif de marbre
porphyre, commendantqu'ilfut mis fur l'Autel roatutinel
au milieu ducœurdesReligieux.C'eftceluyquenousauons
çy deuant appelle Autel faincl: à caufe des reliques qui y
font.
, Etàleur threforildonnavnedestaiïesoucoupesduKoy
Salomon,compoiee d'or 6^ de pierres precieuies.
Item vn calice fort grand fait d'or & de pierre d'Onix,
qu'aucuns interprètent Cornaline. Lefqueis deux iovaux
vfontvenus du pillage 6c butin dE(pagne.
. Plus vn grand ioyau, du la Crelïe de Charlemagne: qui
eft tout d'or & de pierres precieufes , comme Saphys, Efmc-
raudes,&c. Et a ordonné qu'aux grandes teftes ce ioyau
foitmisfurle grand Autel, au pied d'iceluy,qmcftau(li d'or,
AAAAaaa iij
ni© DIOCESE DE PARIS,
eil Icbras de faint Apollinaire premier Eiicfquc de Raucnne,
enuoN c de pûrlàincfc Pierre, pour U conueriion des Gentils,
&; marty nzé le 13. luillet Tan 74. (ous l'Empereur Vcfpafian.
Voyez le Martyrologe de Baronius,&: lesautheursqu'ilallc-
gue.
Frère Guillaume de Nagis en fa Chronologiejcfcric qu'en
792. l'an 791. l'Empereur Conilantin enuoya à Charlemagne en
r)\^nede confédération &aHiance,iVn des cioux.doncno-
ÛreSauucurfucattacheà farbre delà Croix, auecle bras de
faincl Si meon,&vne partie de la fainde couronne d*efpinc.
Lcfquelles chofes il micen lafainde Chapelle d'Aiz en aIIc-
^7^' magne. Et depuis (c'cft à fçauoir en fan S 7 6.) Charles le
• ChauuelesapporraàS.DenysenPrance.
U52. L'an 1231. &duregnedeS.Louysle6.1epenulciefmeiour
deFeuricr, en baillant à baifer ceiàincl Clou,il tombadc
fonenchaflurcSc fut perdu. Dequoy le Roy fut (î dolent,
qu'il tir crieràfon de trompe,que celui qui rauoittrouué,(^il
lcrapportoit,auroit centliures tournois. En tin le premier
iour d'Auril, il fut rapporté 6c rendu à ladite Eglife le iour du
Vendredyfaincl,ôcmon(lrë au peuple, autant ioyeux de la
xecuperation, cômeil auoit efté contrifté de la perte.Voyez
la vie du Royfaind Louy s, compofee par frère Guillaume
deNangis,chap.7.
Aumanufcrit de faind Denys, contenant les hiftoircs de
Turpin, Eginard, &c. Il fe lic,qu'en la partie de la couronne
denoftre Seigneur, que le Roy Charles le Chauue apporta
àfaind Denys, il y auoithuid efpincSj&latigeoulebois:
rurlefquelleslarofeeduciel eftant tombée, elles fiorircnr,
comme i'ay leu en vn autre très- ancien regiftrcduditfaind
Denys.
A l'entrée delà Chapelle de faind Hippoly te,il y a vn Cru-
cifix veftu fortancien, duquel eft faite mention au tableau
quieftconrrelepillieren ces termes.
V Image du Crucifix veftu, ejl mmmee fiinU V ouït de Lt^ues,
& proprement Sandus Vultus de huc2.^fource quelle repre/ente
fclie tjui efi en Uduc ville. Laquelle Imag£ on tient auoirejîé com-
mencée par Ntcodeme en Ufembiancc& gradeurdeno(}re Seigneu^r,
CT parackeuee par l' Ange^j apportant la face dr pourtraia naifdt
Jefu4'Chrift : & cent ans après veftuè p^rvn fidèle Chre/iien: Juf-
LIVRE Qj: A TRI ES ME. un
aucs À ce que fcpt ans expirez. &^ius , ^utpm & Ballefrdy Eue [que
de Thu-rin njifitans les faines lieux , U trfiuuerent en HtcrtiJaUm,
cachce fous vn rocher^enuironme de lampes yô' de deuxphiolesplef-'
nés du fùngefpandu en LiCroix . Et du fort de Japhe miracukufe-
ment& (ans conduite , & malgré les villes ô' nautonniers , qui U
njouloient retenir ^aborda a Luny^quandl' Ange reuela à Jean Euef-
que de Luques de la tranfporter en /on Egltfe de S. Ma rtin . Durant
lefquels temps, ô" en tou4 les lieux dcjjujdits, elle portoit guarijon a
tous mAlades : dont pluficurs l'ont depuis reueree , comme vnftgnitl
delapafion de le/us chrifi.
. L an 76.^. félon Sigiberc,cefla la guerre entre Pépin Roy 7^8.
de France & Gaytier Roy o' Aquitaine: Iceluy ayanc eftc tué
CD Perigor par {ç,% gens mef me, qui fc vouloient mettre en
grâce aucc Pepin. Lequel print des ornements garnis de
pierres prccieu Tes , que ledit Gay fier mettoit en Tes bras aux
i^'^^-s iolennelles, & fontappellez encores auiourd'huy , Les
bons Gay fiers. Puis en figne de victoire les fit pendre à faind:
Denys en France , derrière le maiilrc Autel : & y font enco-
res fous les bras du Crucifix. .
L'an 1191. Philippes Dieu -donné afficgea lavilled'Acre
furlesTurcs. Et elUntauditfiegeaduintvn grand miracle: R'goi<i"s
car fon fils Louys, qu'il auoitlaiffé à Paris.cheut en vne grief- RoiVlïip^
ne maladie de flux de ventre .nommée dyfânterie : parquoy pc$ AuguiU
les Médecins rauoicnt abandonné ,(àns plusauoir efperan-
ce en fa vie. Pour faire cefte maladie ceO^ér , les (ainctcs reli-
IJucs, quiauoienteflé données par Charles le Cnauue,furcc
apportées en procefîîon iufquesà faint Lazare, 011 eftoit roiiC
le peuple de Paris. Et incontinent cefte procedion faide
l'enfant Louysreceutfanté. Etqiiipluseftjlebon Roy Phi-
lippescftant furies mecrcans,ôc malade de femblablemala-
dic,cncemefmeicurrcceutguarifon.
L'an 1193. le lourde la folcnniré faind Denys, fut porté
vn enfant mortdcuantlesgloricux corps fâinfbs, lequel fut
refufcité en la prefencc de tout le peuple. Aufh en la mefme
année vnautreenfantqui efloit malade d'vnc maladieforc
dangcreufe, fut guery miraculeufement. Semblablemcnc
en ranii94. vn autreenfantaagédetroisans,quiauoitefi:c
noyéàla CourtneuuCjfut refuïcité par les mentes du gîo-
neuxfainél.
mi DIOCESE DE PARIS,
L'an ii9(>. au mois de Mars, la riuiere l'enfla tellement
qu'elle ruina piufieurs villages , noya les habitans , & rompic
touslespontsdclariuiere de Seine, fiqu'ilfembloicqu'ilfe
deuoit taire vn nouueau déluge. Or après plufîeursieufnes
êc procellions publiques où le Roy ailîftoic luy-mefmeen
grande deuotion, comme le moindre du peupleenpleurs&
larmes. 11 adulnc que le Conuent de iaind Denys fut en
procelfion, portan c encores les fufdites reliques, & beniflant
les eaux auccicelies, 6c dilbienc ces mots faifant le/îgnede
la Croix, Ver hxcjigndftix fân5tje p^ifionis reducat Domintis aquas ■
ifias ndlûcum fuum. Et peu deioursapres les eaux ieretiterêc
en leur lieu iniraeuleuièmcnr.
Semblablementen l'an 1206. au mois de Décembre, les
çaues creurent en telle abondance que iamais n'auoiteftc
ouy parler, nyveu de 11 grandes inondations à Paris. Caria
riuiere rompic les troii arches du petit pont, renuerfaplu-
lieursmai(bns,& fît beaucoup de dommage. Mais les Reli-
gieux de lain6l Denys l'eftans mis en proceifion auec ieldites
reliques &:nud$ pieds, ayansb^ni les eaux auec icellcs reli-
ques,ellcscommencerentauditoftà diminuer.
L'an 1205. félon le telmoignagedeRigordus,PhiIippes
Dieu-donné Roy de Frâce,donnaàrEglilederaincl; Denys
les pretieufes reliques que l'Empereur Baudouyn luyauoit
enuoyëde Conftâtinople. Lefdites reliques font de la vraye
Croix vn pied de long ; des cheueux que lefus Chrift auoic
en (on enfance : vnc des efpines de la fainde Corone. Vnt
descoftesôc vnedentdeMonlîeurS philippesl'Apoftre:des
drapeaux en quoy noftre Seigneur fut enueloppé en lacrci-
che quand il nafquit, ôcderonveftemencrouge.
Le 25. Aouftii7o.IeRoy fairdLouysdecedaàThuneSjôC
deceeilledifticque. -
Trcfpasdu - Anno mtllcnOybà centum^feptiageno
Roy faina Thiwis CathûliCHs dccefit Rex Ludouîcu^. ■
°"^*' Pliilippes3. didleHardy, RoydeFrance,pourilîuflrer6c
Ercaiô des perpétuer la pompe funèbre du conuoy de fondit père, fie
folufur le bâlariur le chemin de Parisàfaincl Denys,cesMontSrioyes^
chemin de OU Croix de picirc , faidcs en fjçon de Pyramide, qui lonc
S. Denys, ç^^^ ^^ nombre, a chacune delquelles font les ftacues d^
trois Roys: c'eftàfçauoir duditphilippes}. defon pere;fain(^
Louys,
LIVRE dVATRIE SUE. mj
LouySj&defonayculLouysS. l'Image du Crucifix efloic à
lapointe de chacunePyramide:mais les Huguenots (Inimùi
Cmcis chrifii) \ts ont rompues.
En l'an 1298. àlarequefte du Roy PhiIippes4.diélleBcI, 119?.
JePapcBoniface 8. canoniza le deffund Koy Louys 9. ôc Canomza-
i'mfcripc aucc les folennirez accouftumees au Catalogue louv?.*^
desTaincts. Sur laquelle aiTeurancc on apporta le chef de ce
faincl; Roy en la Chapelle du Palais de Paris , qu'il auoit fon-
dée: &rvne des codes en rEglifenoilreDamc. Lereftede
fon corps eft à faindl Denys, en vne belle chafîe d'argent
doré.
Tombeaux é'SefuUhres remarqtuhks del'Bgli/èjawâi
Denys en France.
Au premier chœur de l'Eglife font deux tombeauxauec
des figures de marbre ouailcbaftre. Sur le premier fontgra-
liez CCS mots.
L udouicus Rexflius DagobertL
Karolus Martellus Rex .
Sur le fécond.
Hugo Capet Rex , & Odo Rex.
Dans le fécond chœur de TEgUfcon voit encorcs les re-
marques des tombeaux iadis couuerts d'argent du Roy Phi-
lippes Augufte qui eftoit au milieu :de Louys huicliefme,
ditdeMonrpenficr,quieftoità cofté feneflredufufdit: êc
de Louys neutîefme,didfainâ Louys, qui eftoit àdextre.
Lcfquelstombeauxfurentpillcz&demoiis par les Anglais,
du temps du Roy Charles (îxiefme.
Audit chœur à main feneftre l'on voit le tombeau du
Rpy Philippes 3. dit le Hardy : ioignant lequel en eft vn au-
trequel'onditeftreduRoyPhilippesleBel.Procheduquel
Ton voit celuy de Ifabd, ou EHfabeth d'Arragon femme du
Roy Philippes le Hardy 3. fils du Roy S. Louys.
Du mefmecofté on voit deux tombeaux , & fur le premier
cft graué.
• npinus Rex épater Karoli magni.
Berta Regina^uxor Pipini Régis ^
Sur le fécond.
BBBBbbb
.
III4 DIOCESE DE PARIS,
Karlomanus ReXyfilius Ludouici Balhi,
Ludouicus Rex^filius Ludouici Balhi.
A main dexcre dans le mefme choeur, on voit vn tombeau
lemarqué de cetefcric.
Louys H ut in , premier Jls du Roy Philippe s le Bel: & fin petit
fils Jehan.
Aux pieds de ce tombeau efl celuy d'vne Royne, remar-
qué de cet Epitaplie.
Cy gifi Ichanne par la grâce de Dieu Royne de N auarre , Corn-
teffe d'Eur eux, fille de Louys Roy de France , fils aifnédu Roy Phi-
^^ lippes le Bel^ mère de Madame la Roy ne Blanche y Roy ne de France:
laquelle trejpajja a Conflans lezj Pans y l'an M, CGC. XLI X.
le â. iourd'Odobre.
En fuite dece tombeau Pen voyent quatre autres , remar-
quées de ces brefsEpitaphes,r^auoir au premier,
Rohertui Rex. Confiancia Regina^vxor Roberti,
Au fécond.
Xudouicus Grojfm , Rex.
Henricus Rexfiltus Roberti.
Au troifiefme.
philippin Rex.filius Ludouici Grofii.
Confiancia Regina , qux- venit de Hifpania. \
Au quatriefme.
Kallomannus Rexfil'im Pïpini.
Hirmintrudis Regina, vxor Karoli Calui.
Au deuant de ceftuy cy il f en voit v n autre de cuiure doré,,
auecvneftatuë à genoux, qui reprefente le naturel du Roy-
Charles huicliefme.Etàcoftéies vers qui enfuiuentfevoyec
grauez en cuiure.
Hic Odaue iaces Francorum Car oie Regum
Gui 'vï6ia efl forti Britonis ora manu:
Parthenope illuflrem tribuit captiuatriumphum)^
Glaraque Fornouiopugna peraUafolo.
Ccepitér H enricus regno depulfus auitv,
Bcllare aufpictjs Scepîra Bri tanna tuis .
Oplures longinqua dwsfifata dediffint^.
Te nullus totomaiorin orbe foret.
Vixitannos 28. Ob^ tanna a Natali Domtni 14$ S, Aprïlis /.
Opus Paganini Muttnenfii,.
LIVRE QJ^ATRIESME. nrj
Danslecroifiefme Chœur à main dexcrc du grand Autel,
furlesdegrezparlelquelsonmontedufecondautelautroi-
ficfme^iur lequel font les trois corps fàinds : on voitquel-
quesiîgures taillées en bofre,qui reprefentcntlavifionque
lean Hermite eut fur Tcftac de l'ame denoftre Dagoberr,
après fon decés,lequei Anfoaldus Euefque dePoicliers crou^
uafortuitcmentenvneifledemer efgarec oùlatem.peilcle
ictta,à fon retour de Sicille où Dagobertl'auoitenuoyé:
comme prefque tous nos hiftoriens le rapportent. Et Ipecia-
Jement Âimon iiure 4. chap. i 4. Guaguin liure 3. Baronius
tome ^. de fesAnnaleSjla rapporte fous l'an ^47. Et au def-
fous ce bref Epitaphe qui n'eft que peint , remarque le tom-
beau fufnommé. A —
^ ^ifi I>^goyert j fondateur de céans , vnzfe/me Roy : depuis
l'an 632, itifques en L'an 64s.
De l'autrecoftc; vers SeptemtrionJ'on voit fix autres tom-
beaux attenansi'vn à l'autre, le premier defquelseft proche
delacloft;ureduchœur,remarquédecetEpuaphe.
Cy gifi Philippe s le Long^ Roy de Trame & de Nauarre ^fls de -f-
Thilîppes le Bel : ^uttrefpajfal'an M.CCC. XXI, le tiers lourde
lanuier. Et le cœur de la Roy ne Jeanne fa compagne ^flle de noble
Trime le Comte Hugues de Bourgongne : laquelle trejpajfa l'nn mil
trois cents vingt neuf.
Le fécond eft de la Roynelcanned'Eureux, femme du
RoyCharlesleBeJ.
Le troifiefme eft du Roy Charles dit le Bel , comme le tef-
moigne cet Epitaphe.
Icy gifent le Roy Charles iadis Roy de France & de Nauarre , fils i —
du Roy Philippes le Bel : & Jeanne fa compagne ..f lie de noble Prin-
ce MonfieurLouys de France , ladis Comte d'Eureux^ Le refte eft
rompu.
Et cet autre plus ample le confirme, quifevoitgraue'fur
vne lame de cuiurc attachée contre le mur oppofi te. ^__
Cy gifl le Roy Charles, fil s du Roy Philippes le Bel: qui tre/pajja f
l'an M. CCC. XXVJJ. la veille de la Chandeleur. Et Madame U
Roy ne Jeanne fa compagne ^fille de Noble Prince MonfieurLouys de
France ^iadis Comte cC Eureux: laquelle Royne donna céans cefte
Chajfe, ou il y a delà vraye Croix & vne efpine de lafain^le Cou.
ronne^ &dufainci Sepulchre de ?ioflre Seigneur.
BBBBbbb ij
im6 DIOCESE DE PARIS,
Le quatriefme eO: de leanne de Bourgongne,femmeen
premières nopces du Roy Philippcsde Valoys.Elleefloit fil-
le de Robert Duc de Bourgongne.
L'on tient que le cinquiefme eft du Roy Philippes div5t de
Valois, 6cle fixieime du Roy lean feui de ce nom, fils du Roy
lu (nommé.
Or le changement qu'innoua le Roy S. Louys , lors qu'il
fit ranger tous les tombeaux de cefte Eglife , les vns d'vn co-
ftëlesautres de l'autre, âf(^auoir ceux des dcfccdus de Char-
les le grand du cofté méridional , &c ceux des ilFus de Hu-
gues Capec du code reptencrional de rEglife^ Priua plu-
iieurs des tombeaux cy deuant mentionnez deleursepita-
phes ou cfcrits. ^
Deuant le grand Autel de la meime Eglife de faindl Dems^
onlitcetepitaphefurvnetombeplattedecuiure.
Jcy gift la Neble Roy ne de France Marguerite, qui fut femme i
^ MonJeigneurfain^iLoySy iadù Roy de France : qm trejpa^a le Mer-
credy deuant Noël, l'an de l'Incarnation denoftre Seigneur ^mit
deux cents quatre- ^vingts & quinz,e . Priez. pour fon ame.
Horslechœur ,àmaindextre,onvoitle riche Maufeole
du Roy François premier du nom 3 De Madame la Royne
Claude fon eipoure,6c de Meflieurs François 6c Charles Tes
enfans : Les (latuës defquels font reprefcntees au deflus de la
voûte du lit funeral, à genoux j a cofté de celles de leurs père
ëc mère, les corps defquels fonrencor reprefentez fur leur lit
funeral, comme morts 6c defcharnez, aagédefoixante fix
sns il decedaà Rambouillet, diftant de Paris de neuf lieues,
ie dernier iour de Mars 1546. félon TEglife Gallicane, qui
alors ne commençoit l'année qu'à Pafques: ou 1547. feloii
l'Eglife Romaine , qui la commence lepremierlanuier.
Son cœur & fes inteftins furent portez en l'Abbaye de no-
ftre Dame des Religieufes de Haute bruyère , qui eft proche
d udit Rambouillet , & mis au cœur de l'Eglife : lefdids inte-
flins en terre , £c le cœur enchaiïe fur vne haute colomnc
d'albaftre, deuant la grande grille, qui fepare lecœur de la
nef. EtaudefTusdudit cœur tendant vcrsle grand Autel, ô2
prochedeladidcgriilejilyavn tableau, contenant ce qui
enfuit.
LIVRE QJV-ATRIESME. mj
IN TVMVLVM CORDIS ET INTESTINO-
rumFrancifci I. Francorum Régis.
H te ohfiat paries ne pofis cernere, quofit
Cor conditum Régis loco.
At non intercédât, vti ne pérore fundas
Ex intimo preces Deo>
Det Régi xternam fecum pUcidainque (juietem,
Suoque tam l'uUu frui. -4 —
De Regibus Franci/co demortuo , é* Henrico eim
flio ex ajje hxrede.
Vohis Cdmoenx Jîere lacer is iam comis ^
Vohis quoque 4rtes ingenuA , vrhîsjtmul
Et difcipltnx omnes vel ad vnam bonx
ColUchrymare iam liceret plurimum -^
^luod ille libertatts ajfertor pim
V index que njefir.t, quod Camillus df parens
Vefter ^paterno quifinu vos vfque aluit
E vita abijt , mortalis & ejje deftjt.
Et canafides Jleret, dr adeo ipfa Ecclejîa
Demortuo : nijl contigiffèt optimum
Et gnatî^ & hxres , qui vel dquet vel fuperct
Pûjihac patrem pieîate animcque in vos bono,
Ergo placida iam pacc jruattir (piritm
2 lie tlle Francifci parcntis opttmi^
Ac filto Henrico duplo detur melior.-
Cet Epitaphe du Roy François premier eftgrauc fur le
vafè qui contient Ion cœur.
Rex Francifce tuum fuperis quuifi fat a. dederç
Ocytis lltac£ fatA fetiera domus , .
Contemptis lachrymis def/derioque recenti \
Amplita hoc quo te profequeremnr erat:
Fulucre in exiguo quum magni peclcris eyta
Cor quantum Heélorea Jlrenuitate iacet.
Chrijîianif. Kcgt Franctfco primo , vicîori triumphatori An^
glico ^ Hijpanico, Germcinico, Rurgundico , lufiif. Clcmentiji.
Princtpi^ Henricu4 fccundm Kex ChriflianiJ^, Amant ij^. Pat ri
Pientijf. filim.
Ce Prince aeflé extrêmement regrette tant de Tes pcu-
BBBBbbb iij
rn8 DIOCESE DE PARIS,
pies que des edrangers. Duquel les vertus mentent qu'il foie
colloque entre les plusillulbes. Magnanime ôc débonnaire,
libéral, de grand elprit, de iugemcnt Tain ^ net, &deme-
inoire trel-heureufe, zélateur de fa religion, amateur des
bonnes lettres , 6^ de^ hommes de mérite. Auquel les arts èc
fciencesdoiuét la pcrfedion qu'ils ont aquife pour leiour-
d'huy: ayant pour l'édification delà ieuneffe fondé en no-
ftre ville de Paris des ledeurs publics en Hébreu , Grec Ôc
Latin pour chafTer les ténèbres d'ignorance qui par la mali-
ce du temps, & la négligence des fiecles paflczauoitenue-
loppërVniuers.
Deuant le fufdiclfuperbc tombeau du Roy François pre-
mier on en voit vn autre reprefenté. Qui eft de Marguerite
Comtefie de Flandre, fille duRoy Philippe leLong:&fuc
maiiee à Loys Comte de Flandre éc de Retel , furnommë de
Crecy, pour auoir cflë tué en la bataillede Crecy .
En vnc d^ Chapelles decefle Eglile dicle du Roy Charles
le QuintjOnvoitlafepulturedeceRoy & delaRoynefon
efpoufe. Les deux Epitaphes fuiuansfe iifent autour dudic
tombeau.
I ^9'S^y^ ^^ ^^y Charles le ^tiint ^fage é* éloquent, fils duKoy
^ le an : qui régna x v i. ans y v . mois d* vu. tours : & i^ef^ajfa l'an
de grâce M . c ce. Lxxx . le xvi . iour de Septembre.
I ^^y ^^fi Madame la Koj/ne lehanne de Bourbon , efpoufe du ^oy
J^ Charles le ,^umty&fillc de très -noble Prince Monfeur Pierre Bue
I de hourbon, qui régna auec fondit e/poux xiii. ans & X. mois, &
trcfpafja l'an M. CGC. lxxvii. Ar vi. lourde F eurier.
En la mcfme Chapelle l'on voit vn autre tombeau de mar-
bre noir,que les deux Epitaphes fuiuantes remarquent.
Icy gift le Koy Charles fxiefme tref aimé Jarge & débonnaire^
^ fis du R oy Charles le ^uint:qui régna quarante deux ans^vn mois
&fxiours : &trefpafale 21. iourd'oil&hre, l'an M.CCCC. xxii.
Priez, Dieu qu'en Paradis foit fon ame.
Cy gtft la Koyne Tfabel de ^auiere^ efpoufe du Koy ch'arles V /.
/ & fille de ircs-puijfant Prince Eflienne Duc de^auiereô" Comte
Jt^ Palatin du Khm , qui rcgna auec fondit efpous , ô" trefpaffa Pan
I M. CCCQ.XKXW. le dernier iour de Septembre. Priez. Dieu pour
elle.
Ilyavnauxretombeauenla mefme Chapelle, remarque.
LIVRE Q^ A TRI ES ME. m^
des deux Epicaphés qui fuiuent,
Cy gifi le Roy Charles fêptiefme y tres-gimeax ^vi^mcux ^&
hienferuiyfîls du Roy Charles fxiefme : ,^i régna trente neuf ans
neuf mois & vn iour^ dr trefpa/Ja le tour de la MagdeUine , 22, tour
de Juillet ^ l'an M. cccc. lxi. Priez. Dieu pour luy.
Cy gifi la Koyne Marte ^fîlle du Roy de SicilUj Duc d'Aniou , ef-
foufe du Roy Charles feptiefine: ^ui régna auecfi)ndit efpous , dr
trefpajfa lepenultiefine lourde Nouembre, l'an m. cccc. lxiil
Triez, Dieu pour elle.
Les Epicaphés qui fuiuenc font graueifur des tombespla-
tes, en la mefme Chapelle.
Cy gifi noble homme Mefiire -Bertrand du Guefilin , Comte de J^
L ongueuille & Connefiable de France: qui trefpafik à Chafiel Nuet
de Randon en Innandam en la Senefchaujjce de Beaucaireje is.iour
de Juillet M. CGC. Lxxx.
Cy gifi LouysdeSancerre^ cheualier iadis Marefihalde Fran-
ce, (^depuis Connefiable ^fiere germain du Comte de Sancerretqui
trefpajfa le Mardy 6. iourde ?eur ter, l'an M. CCCC. 1 1.
' ^y S^fi ^^ noble charles , Dauphin de Viennois , fils du Roy de
•JF ronce charles V J. qui trefpaffa ou chafiel du bois de Vincennes,
le 2 S. iourde Décembre ^l' an m. c C c. x.xxxvi. Dieu en aitl'ame.
Amen,
Cy gifi noble homme M efire^urcan iadis Seigneur delà Ktuie-
re &Dauuert, cheualierd' premier Chambellan du Roy Charles le
V.& du Koy charles le Vl.fonfils. ^jà trefpafik le 16. iourà' Aoufi
l'an M. C c c c. Et fut ci enterre, de l'ordonnance dudit Koy char-
les le V. .^ui pour confideration des très-grands & notables ferui-
ces qu'il l'y auoitfats^ &pour la fingtlliere amour quilauoit a liiy,
ie volt & ordonna en fon viuant. Et ledit Roy Charles le F J. le
tonferma, & ^tifii ftos Seigneurs les Ducs de Berry, de Bourgon^ne^
là' Orléans , & de Bourbon^ qui lors efioient^ iioldrent que ainfi fut.
'Triez. Dieu pour l'ame de ly.
Les versîuiuantsfoDtauflîgrauezfur vne lamcdecuiure;.
en la mefme Chapelle.
En ce lieu cy gifi deffous ce fie lame,
'- Y eu noble homme qui Dicupardointa l'ame,
* Arnauld Guillem^ Seigneur de t.irbaz,àn: f
J^/' Confeillcrô' premier chambellan
iut du Koy Charles feptiefme de ce nonh
r
luo DIOCESE DE PAniS,
Et en Armes Cheudter de renom :
S tins reproche ^&qtn aima droiture
Tout/on vitrant, fourqtioy fa [e culture
Ltiy a efté permtfe d'eflre cy
Priez, a Dieu qui luy face mcrcy. Amen.
Envneautre Chapelle dite de iainclHippolyte,ron voit
vn tombeau remarqué decetEpitaphe.
Cy gifent D.imes de bonne mémoire , Madame "blanche , far la
grâce de Btcu Koyne de France ^flle de Philippes ?,oy de Nauarre
Comte d'EureuXy& de la Koyne lehanne fille dit ^oyde France^
ikoynede Nauarre de fon hentageja femme efpoujè iadis du Koy
philippes le vray Catholique : Et Madame I^hannede France^ leur
file, j^i trefpajferent^c'efi àfcauoir ladite Madame lehanne à
•Qef ers J'vnz>iefjne iour de Septembre m. ccc. lxxih. Et ladtÛe
Koynele v. tour d'Oclobre m. ccc.lxxxxviii. Priez, Dieu pour
elles.
Autour de ladide fepukure, il y auoic jadis des Statues
d'aîbaflre de vingt quatre perronnes,delcendus de /àinct
Loys: Mais la plus part d'icelles font rompues, ^lesefcrits
des autres tellement vfez 6c effacez, qu'il eftimpoffiblc de
les lire.
En la mefme Chapelle on voit trois Statues cfleuees de
boutfurdescolomnes:Dontrvnereprcfente au naturel le
Roy Philippes de Valloys. Et les autres deux, la Royne Blan-
che fa femme en deuxiefmes nopces, 8c leur fille Icanne.
IccuxRoy &Roynesont fondécefteChapelle*
Hors de ladicîe Chapellefe voit le magnifique tombeau
du Roy Loys douziefme du nom , ôcdcMadamela Royne
Anne de Bretagne fon efpoufe de laquelle 6c dudit Sieur
Roy les ftatuës fontreprcfcnteesdiuerfement,àfçauoirles
vnes qui les reprefentent viuants & priants au haut dudit
tombeau , & les autres qui les reprefentent comme morts 6c
demy pourris, eflendus de leur long au bas delà voutefur la-
quelle font les autres.
Les Statues des quatre Vertus Cardinales, Prudence,
Force, Iull:ice 6c Tempérance j Sontaux quatre coings: Et
les llatuës des douze Apofl:res,tout à l'eniour. Le bas eflant
illuftrë de figures taillez en bolfe, qui reprefentent les heu-
reufes victoires de ce Roy , qualifié à fon deceds Père dtt
peuple. Deuanc
LIVRE dVATRIESME. nu
Dcuant ce MaufeoUe, prcsdc lacloftureduchœur,on
voie vne fbatuëà genoux fur vneplatte forme efleuee àc fou-
ftenuë parvne Colonne de lafpc ou Porphirc , au bas de la-
quelle efi grauee la figure d'vn cœur j 6c au dcifus, les armoi-
ries de Loys d'e Bourbon Euefque Cardinal du tilcre Prene-
flin,Archeuefc]ue de Sens 6c Primat es Gaules. Lequel décé-
da l'vnzicfmeiour dcMars 1556. comme il eflcfcnceniadice
colomnc,ou (félon Onuphrius)le iour précèdent 1557. ea
commentant l'année au premier lanuier, comme faifoicnc
les Romains , 6cnt)n les François ; qui ne la commeuçoienc
poiTlorsfinonàPafques.
Du mefmc cofté on voit vn tombeau dcpierre,remarquc
par cetepitaphc.
Cy gfjf nôhle hemme Guillaume du Chafiel^e la bajfe Y>retâîgne^
T An et ter du Koy çharles Fil. & Efcuier d^Efcuirtede Monfteur
le Dauphin, ^hï treffajjk le 2 e. iour de luilUtj l\<n de grâce
M. cccc. XLi. durant iejsegede Pontoi/cjeh défendant le fajptge
de U Piuk re d'oijèj ledit iour que le Duc d'Tors la pajja^pour cui~
der Icucr ledit Jîege^^&fleut au ^oy ^ four fa grande vaillance &
les feruices qutlluy auoit faiUs en maintes manières ^& fpecia-
lement en U defenfede cejle Ville de S. Denjs centre lejitge des
Anglois-^le ft enterrer céans. Dieu lui face merci. Amen,
En la Chapelle dite de noftreDamela Blanche l'on voit
deux ftatuësd'albaflre fur vn tombeau de marbre noir ^re-
marqué parcesEpitaphes.
Cy gijî Madame Marie de France , file du 'Si.&y-^har les Koy de .-^
france & de Nauarre , & de Madame le Anne d'Eureux ; .^uiiref
faffaHan M.CCc.xLi. le â.iûHrd'C^$hre.
Cy giJl Madame Blanche file du Kây çharles , R^/ de France ^ .
de Nauarre , & d,e Madame Jeanne d'Eureux , qut fut femme de /^
Monfteur Philippes de vrance Duc d'Orléans , comte de Valois : dr
de ^eaumont , d^ fut fis du Koi philtppes de Valois -. laquelle tref
fajfa Fan M.QCCxai. le 7. de Ycurier . Priez, Dieu pour elle.
Les deuxautresEpitaphes qui fuiuent font grauez fur vne
tombe plate en la mefme Chapelle.
Ici gtfl tres-noble & haut Prince Môfifieur Louis d'Eureux, i
iadis Comte d'Eflampes & de Gien , Tihif de France : qni trèfpajfa '
m Pan de grâce mil quatre cens y le 6. lourde Mai. Priez. Dieu qu'il
ait lame de lui. Awcn.
ce CCccc
lui DIOCESE DE PARIS,
Leurs corps gifent en cefte Chapelle , fous les degrez par
oùronvaàlaiepuicuredelaRoyne mère. Et leur tombca
cfté mife proche du tombeau du Roy Charles huicliefmc.
Cy ^ifl Madame Jeanne d'Eit^iadis ComteJJe d^Eflampes & Bh-
chcjje £ AtheneS:>filU delres-noble homme M , Raoul Comte d'Eu-
& de Gttmes, iadis ConneHahle de France : & de très noble Dame
)( le an ne de Me Ho : &fut attrait te de M . Alphons iadis Comte d'Eté
dr Chamhrier de France : Laqttelle trefpaj/a en lacitéde Senes ^ k
é. iotir de Juillet M. QCC.i.\y.y.i\. Priez. Dieu pour elle.
Aux quatre coins de iamefme Chapelle, quatre ftatues
fonteûeuez fur des colonnes de pierres, dont Tvne n a au-
cun eicrit qui la remarque, mais les trois autres ont lesiui-
uants:
Le Roy Charles fils du Roy Philippesle BeL
Madame la Koyne Jeanne d'Eureux, compagne du Roy Char*
les.
Madame Marie de France fille du Roy Charles &de Madame
U Koyne Jeanne d'Eurcux fa compagne.
En la Chapelledite defaincl Martin, on voitvnc ftatuc de
cuiuredoré 6ccfmaillc,reprerentantau naturel le Comte
d'Eu , duquel cet Epitaphehonorcla mémoire.
Cy gift Alphons iadts Comte d'Eu , Chambellan de France , qui
^ fut fils a très Jjaut homme y tres-bon & tres-loyalcheualier Mon-
' fie ur Je an de B dyne y qui fut Roy de JJierufalem & Empereur de
Confiantinople. Et fut ledit Alphons fils de très-haute Dame Be^
rengere, qui fut Emp'erierede Confiantinople , laquelle fut mère de
Madame Blanche ^ la bonne & lafiage Koynede irance, qui fut mère
du bon Koy Louis de irance qui mourut en C art h âge. Et fut ladiêïe
Berengere fiœur au bon Koi ^errand de Cafiille ^& mourut ledi&-
Alphons auferuite de Dieu & au feruice de très-haut & tres-puifi-
fant PrincCyMonfieur Louis par la grâce de Dieu iadis Koi de fran-
■ iey & de très -haut Prince Monfieur Philippe s fion fils , par la grâce
de'DieuKoi de irance : deffeubs Carthage au Koiaume deThunes,
l'andel'Jncarnationdeno/lre Seigneur jzjo. la ^veille de fainCie
Croix yCn Septembre, ^t fut enterré ledit Alphons en cefieEglife
Monfieur fain^ Denis y tan de PJncarnatiô» de nofire Seigneur
127 1 . le Vendredi d'après la Pentecoficy le iour& l'heure quand
Monjèigneur le Koi Louis fut enterré, it pour Dieu priez, pour
l'ame dticelui Comte .^moultfiageji^i' moult loial cheualier,.
LIVRE QJ/ATRIESME. 1123
Ce tombeau eftoitefleuë en boiïe d-vn cuiure bien dore
Remaillé auec pliifieurs armoiries. Lequel fncrompupar
Jcsherctiquesaux premiers troubles.
Ce Comte ayant ordonne parteil:ament,qu'vnChapel-
lain reroicrentc pour chanter Meiïe tous les iours en la Cha-
pelle oùil ieroïc enterre, pour le (alut de fbn ame : noble ho-
me lehan d'Acre fon frère & Ion exécuteur tefVamentaire,
pouraccomplir ccfte iîenne ordonnacededernierevolon-
cé, acheta en l'an de grâce 1277. d'vn nommé Gautier Gif-
fart,lercucnu deiroismuidsde bon ffoment, qu'il dcftina
âcecefFccT:: Ainfiquelc contraci de celle vente cnfaictfoy,
duquel voicy les propres termes.
A T o V s ceux qui ces prefentes lettres verront, Macé de
■^^ Morëes Garde de la Preuoïlé de Paris, Salut. Nous fai-
(bns i (çauoir que pardcuant nous vindrent en iugem-enc
Gauthier Gifrart Bourgeois de Paris, 6c Gcneuiefuefat-'em-
lïie, & affermèrent par deuers nous, qu'ils auoientjtcnoicnt
Si poiîcdoicnt,6cprenoient chacun an ;, trois muids de bon
froment &lcel, de rente perpétuellement fur la Granche de
lîoflre Seigneur le Roy de France, à GonneiTe , conduits &
amenez à Paris,aux propres coufts des Granchiers de ladite
Grandie, le iour delà feftefaind Remy, mouuant de l'héri-
tage de ladite Geneuiefue,du don bonne mémoire Louys
iadis Roy de France,ainfi comme ils difoient. Lefquels trois
muidsdefromentderentedeuantditSj.vendirent^ recon-
gncurenteuxauoir vendu par deuant nous cy deuant dits
Gauthier ôcGeneuiefue là femme,quittes, francs, de toutes
obligations &detoutescharges: &:en nom de pure vente
odlroyrentSc quitterêtàtouljours-mais, à tres-noble hom-
me , Monfeigneur lean d'Acre, Boutciiier de France , fieux
iadisdetres-hauthommelean Roy de Hicrufalem,execu.
teur du teflamentdc bonne memoire,noblehommeMeffire
Alphons Comte d'Eu, iadis & frère d'iceluy Bouteiller,ou
nomdel'executiondeuantditejpourfonder vnc Chapelle- PondaHon
nicauMonftierfaind Denys en France, pour l'amedudicl; ^c '^cha-
Comte,&poura(^eoir rente à toufiours-maisà vn Chapel- Manin"cn
lain,quichâteraence(lechapellepour l'ame duditComte : iTgiife s.
Pour trois cents Hures parifisja payez aufdits vendeurs du- p^^"^^ ^^
die exécuteur, en deniers nombrcz, ainfi comme lefdn^s
C C C C c c c ij
>3
,114 DIOCESE DE PARIS,
vendcurslereconneurencen droitpar deuantnous,&:pro-
mircntpar leurs leauxcrcans,& par leurfoy ennoilremain
donnée corporammenc,que encontre la vericcoclroyance
& quittance defTurditc, ne viendront déformais en auam
par eux ne par autres, mais lefJits troismuids de froment de
rente chacun an , francs Sc quittes vendus fî comm-eilcft
defflîsdicdeHurerontjdefendront&garentiront audit exé-
cuteur ou à celuy qui de luy caufeaura, ôc au Chapellain qui
illec fera eftably pour delTeruii la Chapelle defTufdide jà
toufiours mais en jugement & hors iugemcnt-j de tous èm-
pefchemens quels qu'ils foient, à leurs propres coufts &: def-
pens, toutes les fois que requis en feront, félon les vs 6c les
coiiftumes de Pans, contre tous. Et promirent par leurs
Icaux créance & par leur foy deuant dicls,quc fe ledit exécu-
teur ou celuy qui caufe de luy aurait en ces chofes,& le Cha-
pellain deuant dit qui en ce temps fera ;faifoit ou encouroit
aucuns defpens, ou dommage,' ou grief pour aucun empef-
chement qui aduiendroic ou feroit faicl es chofes deuant
diâ;ôS,ouenaucuncd'icelles:que ils les payeroient audict
executeurouàceluy quicaufeauroit en ces chofes: 6c que
fur ces chofes (eroic creu Icàk exécuteur par fa fimplc paro-
le,ou celuy qui caufe de luy auroir , ou le Chàpeikin deuanc
dit en ces chofes par fon (impie lernient,lans'bulleautrc
preuue. Et quanta ces chofes ÔC chacuns pourfoy, tenir ô£
pour la garantieporteri5caccomplir,(l comme il efl dit def-
lus, ils chacup pour le toutoblîgerent par deaeis nous auf.
dic1:esperfonnes &: à chacun pour foy, eux & leurs hoirs ôc
tous leurs biens, meubles cc immeubles prefents ôc futurs,
en quelque lieu qu'ils (oient ô«: en quelque choie que ce foit,
ècdclaiflenc obhgez delorendroit 6c efpeciaumcnt, vingt
quatre liures paiifis de cens ôcde rentcchacunart,quc ils
auoient,tenoient 6c pofTedoientjfi comme iisdifoienr^fùr
la maifonïeanDaurce Clerc Vicaire en i'Egiife noftre Da-
me de Paris, qui eftalTiie deuant le Paruis nofhre Dame de
Paris, ou (ihef de la rue faind Pierre aux Bœufs, deuant le
cheuetS. Chriilophle,enIacenfiuefainctEloy de Paris; En
renon<^ant par ladite foy, à toutes Barres, à tou ces exceptiÔs
6c à toutes deffsnces qu'ils pourroienc auoirdedroicloude
coullume, contre les chofes deuât dites ou aucune d'icelles;
LIVRE QVATRIESME. inj
&au droicqui die, que doiiairede femme ne peut eftre ven-
du ne aliéné, jaçoic ce que la femme s'yoffroit. Et quanta
ce, lefdits vendeurs ont foubmis euxôc cous leurs biens, en
JaiurifdidiondeiaPreuoftédePariSjCn quelque lieu que ils
fetranfporcenc. En tcfinoin de ce,nousauons mis en cev let-
tres le Icel de la Prcuottë de Paris, l'an de grâce mil deux
cents foixancc Se dixfept, ou mois de luin.
Ccftc vente fou ce tranfporc; futaprouuee ôc ratifiée en
lamefme année parle Roy Philippe troiiîefmeditle Hardi,
duquel voicy le double des lettres.
Y)Htltppt^ D et gratta Francorum Rf a-, Noîumfacimtti vntiterjis
A tam fïdfentthus qunm futuris , qu^d eu m Gaïtcrim Gtjfardi ci-
uis Parifien. & Genouefa eïa^uxor, 'vendiderint & 'venditionù
nomme concejferïnt & qui^iauerint inperpetuHm ypretiotrecenta-
ritm lihrartim PartJièn.Jtbi iam vt dicebant foluto y dite ci o confan^
gMneo &fîdelînofiro loanni F ranci jt Btiticulariff^ très modiosfru-
menti boni&legdls ferpetuireddittu ^ quQs i^/t percipiebant cr
percipere debebant in Grancbia nofira de Gonejfafingulù annù ad
fejium fan^i, Kemig^ , ita quod debent adduci Fariji. fîtmptibm
Grancheriorum dicid Grnnchid vtdicebant^adopus videlicetvmus
Ca^cllanix inftituendx in Ecclejta beati Dionify in francia^obre-
médium animx cLtrx memorix quondam Comità Augi ,fratris di-
tii loannis , tefiamenîi cuius idem loannes executor exifiit ; Fro-
tnittentcs dlÛi venditorcs^ quod aduer fus vendttiontm banc de ex-
tero nen venienî vllo modoyfeddtchs très modios frumenti reddi-
tusperciptetes vtdicium efi,é' Parifitts fumpttbus diUortim Gran-
chcricrum ducendos garantiz^abunt O' dcffendcnt dicio Iûanni,df^
illis quorum a modo mtererit, contra omncs. obligates etiam quan-
tum ad hoc, viginîi quatuor libra^^ cenfus^ quosfe habere & percipe-
re debebant fuper domo I oannis T> aureeV icario in tccle/ia Farifius^
Jîta prope eandam ^eclefiarn ad caput tcclejix fan^i Chrtftophori,
Nos 'vendîtîoncm huiufmodi , ô* omnia& finguLi ait a prxmijfay
rata O'gratahabentes eadepi apprabamus dr auûoritate Kcgia con-^
frmamus ^concedenîes quantum in nobis eft, quod capellani di5}^
QapelUmx qui prxfenîi te-mpore fuerînt ^ dictos très modios fru-
menti percipiant^ tencant é* pofTideant ftne coafttone vende ndi vcl
extramanum juiimponcndi yfaluo in omnibus iure alieno. ,;^)uod
'vtratum & /i:îbtle pcrmaneat in futurum '^prxfèntibus littens ad
requijîtionem dicforum venditorum petentium adobferuationetn
GCCCccc iij
mé DIOCESE DE PARIS,
trxmijforumjaitûoritate nofirafi opus fnçritfe compeUijnofirumfe*
(imu>s apfonifigillum. Acium iipt^dFicen. Anno Dominiwîllcjimo
ducentcjimo fcftudgcfimo feptimo^ Menfe lunio.
Or CCS troismtjidsdetromentquereqoitencoresleCha-
pcllain de cefte chapelle, auoicnt eflë donnez dés l'an ii6f.
par le Roy Loysfeptielhie die le leune, à vn certain Geotii.
homme feruanc ia Royne Alix fa femme, nommé Ogierj
" Pour recompcnfedeia bonne nouueile qu'il luy apporta le
ȕ premier de la naiiFancc de Ton premier 2c vnique fils Philip-
'» pe,que Ton furnomma Dieu-donné y^oiu recognoidance que
» Dieu l'auoic donné auxprieres du Roy Ton pcreôcdupeu-
>î pie; Ainfi que les lettres de cefte donation le déclarent, en
ces mots.
In nomine fnncîd. & indmidadTrinitatis, Amen. Ego Ludoui-
eus Deigratia ^rmcorum Kex. Alongo tempore fuit v/imerfak ô*
irremcdiabile Wius Kegni dejiderium ^ njtfuahemgnïtate & mifè-
ricordia largircturDeus prolemdenobis , qu.tln Sceptris pofl nos
ageret & ^egnum moderari pojjct : & nosquoque inflammauerat
oi'dorifie vt pr^fiaretnohis hominus fobeletn melioris fexus yqui
tenir i eramus multitudineflinrum. idcirco curn nohis apparuitde»
fideratus h dire s , Utitia& gaudio repleti, altijsimo exoluimus gra-
ttas , drpro inefitmabili gaudio quodperomnes medullas & cordis
& cor ports recepimus , de audit o rumore nuntium remunerare cura-
mmus, Itaque nofum facimus njniuerjïs prdfentibus pariterà' fu-
tur is , quodOgerioferuientiKegtnjt y qui nobis annunciarefejîina-
uit natum nobis ejfeflium -^pro ammirabtlt gaudto dejiderati rumo^
ris y iffî&hje.redibus fuisjingulîs annis adfefium fan6it Kemig^ir»
Granchta nofira de Gonefj'a , très modtos frumenti donauimus. Et
pro immobilifrmitatey donmn ijludconjcrtbi ^ figtllo noflro corro-
borari prxcipimusyfnbter infcripto nominis nojlri cara6îere.Adtum
publia VartfuSy anno incarnativerbimillcjimo centefmofexagefi'
me quinto
Aubasdelancf deccfteEglifede fàinûDenisen France,
eil: vnc chapelle encoresdidedu Ladre, dans l'vn des murs
de laquelle on voit encores le lieu de la raphc de lèpre , que
noftre Sauueur arracha de la face du Ladre, pour prcuue de
laglorieufe Dédicace deladiclc Eglife, &ya vnccolonne
de lafpe d'vne pièce, au haut de laquelle eft vn Globe de
marbre noir, que l'on dit eftre de mefme hauteur qu'eftoic
LIVRE QJf ATRÎESME, nty
le corps enterre de lefusChrifl: noflreSauueur. Ettoutioi-
gnanCjfevoitaufîîvne forme de tombeau de mefme pierre,
leuë fur deux coIonnes,que l'on tient eftre auffi large & long
qu'eftlefainûSepulchredumermcnollrc Rédempteur. Ce
que toutesfoisic ne puis autrement vérifier.
Plufîeurs autres Roys, Ro) Des , Prmces & PrinceiTes , on t
cftë inhumezencefteRoyalleEglifè^comrçeentr'autresle
Roy Cloraire troilicrmc , le Roy Thierri fécond, le Roy Lo-
thairefeul de cenom,S>c le Comte de Poitiers, Alphons, frè-
re de Louys neufiefme ditfaind Louys. Mais jen'en'feray
pointde recueil, pource qu'ilsn'ont aucunstombeauxpar-
ticulicrs,nyEpitaphes mémorables.
p Dans le Cimetière proche des murs de la mefme Eglife
vers Septentrion , il y avnc chappelle toute ronde que la
Royne Catherine de Medicis fit edificr,pendant le règne du
defFuncl Roy Henry troificfniefon filspuifncj&au milieu
de cède chapelle, on voitleMau/eollc du Roy Henry fecôd
du nom, jadis efpoux d*icellc Royne, dans lequel font aufîi
inhumez auec fon corps , ceux des Roys François fécond &:
Charles neufiefme {ç,s cnfans 6c de la Royne fulnommee , 6c
• aufîî de Henry troifiefme Roy de France ôc de Polongne ou
il fut apporté en Tan 1 6io. de fainâe Cornille de Côpie2;ne,
où iufques alors il auoit demeuré en depos depuisfonde-
ceds qui fut l'an 1589.
Les ftatuesqui rontaudeiïus&deiTousdecemagnifiquc
tombeau, reprefentent ledit Sieur Roy vif 6c mort.
Il y a à faind Dcnys plufieursEpitaphes en Latin & en
François, de ce bon Roy Henry 'fécond. Defquclsieme
contcnteray d'en rapporter vn fort lamentable, qui eil tel.
ID'ou vient ce dueildesfacrezj potentats.
Princes & Ducs^ é'gcns de tous eftats^
Elles car four s de t arche s font arda n s .?
Et tourS les champs de pleur s font redondans ? '
Tous les climats en pourront bien parler
Ciel^merj d^ terre, d;- l'es oifeauxpar l'air.
Heloi ! pcurquoy noflre grand Prince & ^oy,
Vray Achille s en fon belliq' arrojy
Bft de cédé par vn coup violent
En ioufleoiquife ? 0 Ctts trifle à" dolent !
Aiî DIOCESEDEPARIS,
jB;f célébrant vn fefitn nupid
D'vn ^oytjfantdufang Impérial
Aî$ec fa fille : & de /a/œur "jmcque
Auea vn Duc de Sauoye hcroique^
Lors concurrant armé en pleine lice.
Comme requiert vn %oyal exercice,
Vulncré fut au chef d'vn coup de lance
lufqu au cerueau, par trop grand violence:
^y médecin ne l'a peu fecourir^
*^ue de.ce cdup ne luy conuint mourir,
Mieme valoit Mars ( qu]ôn hait tant (k defjfrife)
^ueparfonfîng auoir telle paix aquife.
Lors que la paix triumphe par la France,
Et Mars eft mis en extrême /ouffrance.
Et ton peuple ejlhors de fon trifte due il,
Et ceffez, font nos plaints & larmes d'œil.
Helas Henry noHsdicls tu tel A die tt^
No fis delaiffans en ce terreflre lieu t
Ofort cruel^ rempli d'ardente rage^
VasîurauyenfonflerijfantAâge^
Tendant toufiours les bons mettre en ruine?
A vn tirant tel coup efloittref-digne^
Nûna tel Frincedoux& bénin ^
Lequel n eut oncq' de vice aucun venin:
Mais des vertus fut vnfainéf réceptacle.
Et des edi£is diuins vn vray Oracle,
Or ma Clio cejfe tes grands douleurs^
L e 7nien tableau nagé trop en pleurs:
Etpri de cœur la hdute Dette,
^u 'il le transfère enfin éternité.
Amen.
Sept en fans vifs Henry nous Uijfe icy :
^jiatre beauxfls, & trois files aufi.
LeKoy François fécond , les Ducs d'Orléans,
Etd'Ang/}ulefme,&d'An'^oufûriJfans.
L es trois file s ont eftat de grande DeeJJe,
Comme de Koine, ou 'Duchefe^ ou vrincejje.
L*an ijéo.lecinquicfmeiour de Decembrele Roy Fran-
çois fccond mourut à Orkans, par vncapoftumequi luy
tomba
LIVRE QJVATRIESME. 1129
tomba fur l'oreille ÔcdiftilloicincefTamment. Soncorps^fl
à S. Denis en France.
Contre la ceinture du fécond coeur de l'Eglife de faind
DenySjducofteduCloiftreivne lame de cuiure enchaflee
en bois,eft pendue, qui concientce qui enfuit.
M E M 0 R J A jl7 E R N JE.
Optimi & mitîjsimi Trincipls Caroli noni, Régis chri/îlanifi-
mt, bonarum artium ingeniorumg^ fa ut or is liberatifimi, &Jidciac
religïonts Catholiu propugnaUris acerrimi,
Epitaphium aliud.
C^rolus exfe^at loculo Rex nonus in ifio,
Supremi dangut dum tuba iudicij.
,^H€m quicumque bonus noait bene, lux h acerbe
Extincîum, viuum depcrtjt tenere.
Leni adto fuit ingeniojeni boni fate, ""^
Afpeclu kni^ lenioralloquio.
Afpera emm cumfœuireiit circum omnia : in illum
Confluxit Unis qukquidvbique fuit.
Nampuer ndfceptrum venit regale decennls,
Annos quod tredeam dimidiumg. tultt
Continua in proditionibtts .^atque pendis
Bellt -inteftinij & iugibusinfidtjs,
Mdiorum : dum facra pius fortif^ tuetur,
Nec pejfum cuit ta irepiospatitur^ '■
H.ireticos repnrnens cm a arnbitione rebelles^
Numinis oblitos Principis ô' patrie.
Doncc prxçipiti fato tum défit effe.
Heu q uandû pot i us début t incipcre^
At tu pro tanto verd pietatis arnore
^^dfo bonCj & tanta pro bonitatc Deus,
Hune fxcias numerum tn cœlis augere bonorum.
Et fedem Mânes interhaberepios.
Bis feptcm totos bellum ^bi iugepcr annos
^Hos Rex vixifi Carolepcnefuit
Jn defertores^patria. cœlog^ rebelles^
Dum pro arispugnas fort i ter ^ hdreticos :
Sacrilegis quorum è manihns regnum affèruifli
Ter ijaria raptum prodttione tibt,
Vcrum hoc retegisfce lus a radii ibus iwisy
DDDDddd
II53 DIOCESE DE PARIS,^
Supldie^f^ reos affcis emerïtis.
Eçce nefcis pYimji morkns in flore ititéentJi "
ManevcliHcumfoldoftiitexorUns^
Proh dôlor^ heiifpcsjriiftratas^ cf votapiorum
Ânîe diem curjh de/cris in medie:
luflitiad* picrate tuam f»lcire ceronam
Nempe hoc ^& duplex ilia eolumna fuit :
^^Hx pro mortalt femper durabiU cingit
In cœlis capiti nunc Diadema tuo.
T>eU demtijn & retîerence de nos anciens Rois enuers lesfainEîs
Martyrs Denys^ Rufîic^é* Eleuthtre, premiers Apoflres (^ Pa^
trons des Gaules : tcfmoignee par les franchi fe s , priuileges ô*
imm unit ez. qu ils ont donnez^ oh confirmez, à leur Egltfe: Bef-
•*~ ^ftelsfen enfuit U plus grand' part.
Le zèle de noftreDngobert enuers les fâinils Martyrs {t%
proce£leurs,fucrecognu{iferuct,êcvoirt mc^mcsilpaffion•.
rJé,àenrichir&priulleger rEglile fufdice, qu'il auoic faiéb
baiiir ôc dédier en leur honneur : que l'on a eu occafion de
croire, qu'il luy eut volontiers aflTubjccti tout ion Royaume,
en déshéritant Tes enfans propres, {'il n°'eut preueu, que fes
fubietsn'eufTent enduré d'eftreaireruis (comme il auoit ja
, , ', ■ , a/Terui les habitans delà Bourgrade circoiiuoifinexar la ville
,dcS. i>cnys delainclDenysn elloit alors quvnpetitBouxg)ioubsl au-
cftoiét iajl'Schorité&difciplinedudit AbbédefaintDenysdequelauoiî:
FAbbjyc. pauuoir(relonlesloixalorsruiuies j non feulement delTus
les biens de la plus part des habitans de fondit bourg, mais
furleurs corps ôcliberté. Comme il appert par vnEdid du
mefme Roy, duquel voicy la copie/ ^■' ^
Dagobertus Rex Franc, virinlufler^ omnibus Epifc. Abbatibusy
Comittbus^ Dticihus^ Vicarsfs^Centenarifs, Acf&ribas, Indicîhus, é*
cunclis in vniuerfo regno Francorum ^rincipatnm agentibus.Siea
qnx ad reuerentiam locomm fanUorum Detyé' tutamentuw man-
cipiorum adeapertlnentium atùnerè vident Ht règia cenfura deccr-
nimtésjrtfle qnidem agere vidernftr : acproinde nos habituros xter-
Hîji remuncrationis apud Deum mercedem ftne dubio fperamus.
^u^apropter pr.îf'ntium atque futuroriim fagacit^ts nonerit quod
ad ^etitiQ;7C7n Dçmni chmialdi Fm€rahilis Abhatis& fiatrum
LIVRE Q^VATRIESME. 1151
fnonachorum monafierj farMi ac Bentifimi pccultaris fdtroni ns-
ftriDûmni Dîoyiyjii nurtyris j 'vbiipfcBomnusin corpore requie-
fut vtidCHmJuis prxclaris fûCijs Rnjiico & Ulcuîherio martjnhus,
de copulatiomhtés mandptorumjeruorum (^ an ci II arum. .ô' eorum-
demfancîorum 'venerabtlitim martyr um^ & aliorum omnium 'vni^
uerjaliter hominttm in loto regno kBeo nohis commijjo confiftcn-
tium^fcu ctiam noflrorum^feH querumlihet hominum cuiu[Lur)ique
digmtatis^ordî'/its ô'fotcfiatis cxtittrint , hune fer hoc ncfir^t di^
gmtatis prxceptum conftitucntes ^fancimus ^^t à modo pcr smniif.
fe^uli prjifeniis futura tempera quieumque maneipiorum Jiue Jèr-
uorum & aneillaritm pr.îfatoru7n martyr um^fiue mafcHlHsftHefœ- ,
mina qHalicumqtiepachfeu hgitimOjfeii furtiuo eomplexuprûlem
genuerit-^ addider'tt atque propagauerit ,ex tuneô'/èmper ahjque
farticipe vel dtuifore qrtoldn t tnrefragabiliter ad Jupradi^erum
fanciorum martyr um potefi.iîem enm omni proie //;. rcnocentur •
Atque ftib dam ur^ du- lege manàpiomm ecclefiafiicorum fub prdfaii
jibbatis &fticceJJoriim illius monachorum in iam dicîo monajierio
Heoferuientitim ditionemperpctuatiterwancipentur. Si qnis vero
centra hoc me. t maieftatis dccretum pr.tfumpfcrit , é" q/^od amere
iuftitijt dccernimus infiingerit, c^ quequo paCfonjiolaucrit^ legibm
artatHSy auripuripmi decem Itbras ^ac argenîi prohatifimi ponds
"vigintiadpenfirm nêjlripalat^ joiuere cc^atur^O' eorumdem man^
cipîoruwyfiiiber efl^ teneatur f Si veroferuus^ idem folnût ^ ô" ceK-
tnm quinqitaginta icitbus in publico coram iudtcibus ftriatur.V t
vero hoc nofirxprdctptionisdecreîum inconcujfumpermaneat ^atd '
pleniorem uigorem accipiens inuioiabiliterperfittura tempera con- q^^ç^ [^ ^^^^_
feruetHr ^ nofirjt digmtatis annule injigntn pracepimus. natum mcS Oacn,
Anno io,rcgntï^omninoftriDdgoberti gloriojijiimi F r an cor, Régi s. o^T} /^'"'
T>idQ Régit dignitatis Cancellariti^ rccognoutt, legit (^ relegit.
Le Roy ChailesditleChauue,parladonation qu'il iic de
qutlquci) villages aux mefmes Abbé ôc Religieux de iàin<2:
Denys, compritaudi cesicruicude, cxadionsjeuees & au-
tres droids du file Royal. Etapresluyje Roy Louysfixief-
medit lcGros,en fitaufîî mention en fes lettres confirma-
liues des priuilegcs & immunitez donnez par les deuancicrs
icefteEglirc,cn cestermes.
In nomme fanclje & tndiuidud Trinitaîis ,^ Patrisd^ Filtf ^&
Spiritus fan^iy Amen. Ege Ludouicm pet gratia , Francorum
JLexd^c, Deere/fimu-s C^Jlatuimus é" re^io ediclo pr^cipimus ^vt
DDDDààà ij
1I3Z DIOCESE DE PARIS,
AhhiU & liônubifaricli Dionyfn /ociorum^ eiiis^flenam haheant
potcftater/i de (crms& anciUis Ecclefu ema/tctpandayô' liheros fa-
ctendi confîlio noftro : Et ita, vt '/leque nos atqut frccejferes nojiriy
necqudtvct l'rmcjpiimjfuper eos aliquam recUmaHonem faciaty
n^el diquiim redcmpttoncprotnde exïgat. llli vero iam Itberifnêfi^
nec non & omnes ferui heâtï Dïonyjit vtriquefcilicet^é' euntesô*
remanenteStiusO'poteflAtemhilheant contra quofcumqtie liheros,
ontnem legcm exequcndi^O' iî^ omnibus fi nihus regni nofiri : Salua
Jcilicet m omnibus iure & reuerentia beati Dionyfi. Decreuimm
L.a ville de qucquCy'vt^ quo/Iibet homines Uberosvel feruoSyhûfpites'vel adue-
S. Dcnys, ^^^ cutufcumqueperfond^ fexus velordmis intra C-Aflrum vel Eur-
\Ikc%\Ts[\ gttnijancii Dionyfih vtltnfra terminas ah aritecejjoribus conflit u-
T-ili jgc ou fos manttes ^contigertt ejje vfurarios : Suh luretantumjlnt Abbatii
vn Bouig, ^ Monachorum ems,â nullo redimendi feupumendi , velaliquam
Louys dit îufittiam cogendi-,ntJî ah tpfis . Concefimus quoque eïdem ecclefijt^
le Gros. quûdfialtquts fuertt faljd monetJL compofitor , W falfi aurij-vel
argcntî compojitor^inuentorvel portitor injra eofdem terminosre-
pertus in forts faCiuram "velredemptionem ipfam non qutfquamp(h
>3 nat manum pr£ter Abbatem é" iuflitiam eius, Concefimus etiam^
,j njt luddi qui ad pr.efens,vel habendi funt in Burgo^ feu rn cafiello S.
Tiionyfii y vfque ad quinque , œmfamulis fuis , liberifmt ah omni
Juftitta noflra é' ab omni exaclivne noflra^tantufn fub iure velfuh
iuflitïaftnt Ahbatis Jtem flatuimuSyVt qutcumquefit injra banni-
leugam S . Di&nyfiy vel infra terminas fupra-fcriptos : é" fecundum
friuilegia antiquitus inftituta^a nullo rapiatur,neque res eiu6 diri*
piantur infra ipfos terminas à nullo vnquam , necaperfona noflra^
nec ah aliquofuccejforum nofîroru. Si altquid foris fecerit^ feu nobîs
feu alu perfon^yab Abbate tantum 'vela Monachis eius iufi-ifîcetur^
Contra regiam etiam Maiefléitem noflram yfi quis iniufie aliquid
commiferityclamorem de illo ad Abbatem faciemus ,& iuftitia nabis
fieri non exigemus^nifi tantum m Curia S. v>ionyfîi. Et fi eau fa ve-
nerit ad iudicium fufcipiemus a quaUbet perfona^non calumniantes
prfonam iudicantisy&c. AÛum Parifus, in palatio publiée Annù ,
tncarnatrVerhiM. C, XI. Anno vero confecrationis II 1 1. Ste^
phanus Cancellarius relegendo fuhfcripfit.
Voyez que d'affedion & reuerence ces Roys portoieot
aux fain£ls Martyrs, à ce qu'es crimes mefmesdelezeMaie-
ftéjilsremcctoientleiirdroiclôcanriiarirë aux luges 6c Re-
ligieux de ieurAbbaye,6c ne dcfdaigaoieuc de l'abaiiTer a
LIVRE Q^VATRIESME. 1155
requérir de (ubir lugemcnr^arreft des mefmcs luges fub-
alternes.
Or cell^feruitudc des habitans de S. Denys, leur fur quit-
tée Chreitienncmen t par le très- digne de dode Abbé 37 d'i-
celleEglile, nomme Sugger, iequeilcsfoulagea Scdeichar-
gea dci> grûlles tailles &c tributs qu'ils luy payoïen t d'ancien-
neté,félonies taxes 5l ordonnances de Dagobert: duGon-
fentement duluiditRoy Louysiixieime. £t nous le ver' fie-
rons, par l'excraicl des lettres de déclaration dudic Abbé de
S. DenySjdefqueilesvoicy les propres termes.
I// nomme SancixO' tadiutduxTïimtatis. Ego Suggerius Ah-
hasO'C. Vnde tam prxfentmm jitati cjuam futuroYum bofleritati
■palamfcri volmmus^ejuoniam oppid^mi & manfionartj VtlU beati
Dionyjii de exaÛtone confitetudmis pej^im.î^qiid mortua manus di" »
citttr,& a tcmpore prddeccjjoris nofin 7uonis Abhatis tmlemjje co-
fuit a, "veritateprobatiir^admodumgrauat-.d^afjîi^îî non iure dehitQ
antiqux cojuetudinis ^fedambitioja introducHone nonelU exa6iio-
nis^noflram adierunt prxfentia^ri, votis éf precihus nos humiliter
implorantes^ quatcnus eos ô' eorum heredes^àpraux exa^tionis S*
oppri'ftonis lugo eriperemus , ,^uocircay communie ato ex morecmn
jjratribus noftrïs confiito^^eonim petitioni vnanimiter afjenfmnprx^
buimus^quippe dignum ejfe arbitrante s ViiLim beati Dionyfii , qux
inter omnia PYxdtcld ecdejix pr^dia , meritoJinguUris priuileg^ „
principaîiim obtïnet , d" pr^fentiapysAioffimorum martyrum (pe- »,
cialius eminet^fpeciali pr^iYogatiua quamjibiiure vendicat^pvd cx-
teris [nblimius é- propëfius honorare. Omnibus igitur in prxtaxatd
Filld, m terra beati BionyJti^Jînefub via titra et a s ?nanentibus^prc-
dicfas exacliones huiufmodi îenore érfiabilitate Jîrmijiimo muni-
mento in perpctuum reUxauimus,quôdipJtadintroitum Monafle-
rii beati Diony/ttrenouandum & décor andu, duce nt.ts lihras noftra.
difpojitione ô'prouidentïa^ ad idem optis expendendas nobis contu-
lerunt. Prxterea quofdam de S.Marcello , in hac exaBienis aliéna |g B^ouro^ S^
tiene ô' abfoluttone admijimus . Cum autem contigerit prxfatos M-ucel e-
Bnrgenfes proies fuas nuptiis tradere.poji mortem- earumjiahfque ancic-
htredîbus obierint, parentes tn villa Beati Ynionyfii manentes Çùn^wc At
manum-mortuam habebunt. Etiamjt propinquior aliquis fue-^^ ^'''^ l-
rit y qui in terra beati Viicnyfii vel fub viatura eius , w^^r-mcnousdi^
fionem in prxfata Villa minime habuerit. Si aliquando etiam ro"^ cy -
cuenerip , vt flirts Jitas hominibus a lie ni luris maritent^ ^^^ '
DDDDddd iij
1134 DIOCÈSE DE PARIS,
tiuUatenus eis mortnam numum conccdimus , (ed in Jusreuocari
omnifîoPetimuSjatéjiteprxcipmui. Enimuerojicut effe euidentira-
tioncvcrj/cdimasy îninfias cxdCiiones ah his quos ^^ffl^it & oppri-
7ntmtpi:î confideYdtione remouere^ ttA tndignum ejje cenfkmms if s
cfMife & [ii^t nolis fiihtrAhendê dcmimntcclefixnoflrdfrhterfugere
compY'obantur y rcmîjiwms nofir£ (pentayicam gratiam (vt pote
beneficio tngrans) comninnicare ^quam pro fdlute anim£ mex o*
aKîccejJorum mecrum O'fuccefforum nofcïôrHm , ô' honore ecclefU
noflrx 0" ccnjcruormn nofiroxuTn ex bencnolenttd affeciu pUcuit
pYsfiare^ &c. Acium inmonajleriobeattDtonyjïi^ingcneralicon'
uemuy Prxjidenîe Suggerie, ijenerahili Ahhate ciufdem monajte-
YUy tertio ammnnfiratiGnis dus anno Incarnattoms autem Dûmi-
nicx M. C. XXF. die Dominica, idihus Martif. L/ma vtj. Indi-
liione iij. Epacta ^iiij. Régnante Liidomco gloriojo & illiiftri
FrancQYum Re^e , xi>^. Adminijlratioms fuA dnnc, (^ prtfentem
ccndonntionem confirmante.
Centes rnani4^smûrti4Jt ^ Gçns de mainmorte, font appeliez
toutes gens d'Eglile &: communaucez,pour n'eflre tenus de
bailler aucun droid ôc redeuanceannuelle auPrmce.des
biens qu'ilspoiîedent en Ton pays ou royaume, ains leule-
menc certains deniers pour vnc fois payer. Gentes mortuÂ
maniis. Gens mainrnortables, font gens de férue condition,
qui fontliczaulien de fcruitude enucrsaucunfeigneurEc-
clefiaftiquc ou feculier: &: font taillables par le Seigneur à
volonté raifonnable, vnc ou plufieurs fois i*annee. Voyez
Bacquet, première partie , traidc du droid de francs- fiefs,
pag. ly.êcié.
l'ay defia remarqué la finguliere reuerencc & deuotion
quenosanciens Roys portoient aux fainds Martyrs, es let-
tres du Roy Louys {ixielhie,(us alléguées : mais ie la veux vé-
rifier indubitable parles fuiuantes , elquelles fe trouueronc
plufieurs remarques "^ i'onneiugcra eftpeefloigneesde
mon lujct.
Dagobertus^ Rex Francorum, é" c. J^apropterpcr hccprjiceptum
qHodfpecialiiu decernimtis d^ inperpetii^o njolumus ejfe manfururri,
iuhcmy^s atque conjlituimmy vt neque nos iuniores neque fuccejfo*
res nojlri in perpetH0,nec aliquis de iudiciarta potejlate accincîus
in Curtù pKefatx BafiliCdbeati Dtonyjîiy njbi&in quafcumque re-
giones velpagos in regno ( Dcopropitio) nojlro , quodà dieprdfen-
LIVRE CLYATRIESME. jv,f
tipars îpjius Monafier^fofAclcre & dominari videttiYy vel quodÀ
Dcumtimfntibus hominibus per légitima, c^irtharum infirumen-
tit ibidem fuit co ne €jfum,aut in antca erit addi^um veldelegatum-^
me ad cauf^is Audiendum, nec Adfideiujfores tellcndos, Kccadfredd
'velhÂnnosexigendu-m^O' admanfiones vel parafas faciendumynec
'vlLts reddîbittones rcquirendum , intra immunitatem S. Bionyjii
ingredi vclrequirere quoqnô tempore non pr.tjumnt^ niji qtéicquid
ffcus n&Jf-er extnde poterit exaÛare , omnia &ex omni77iercedis
nofirjt augmenta ^frb intégra & fîrmiftma immunitate a, die prx-
ftnti concedtmm. Et fi qui/piam hnnc noflram attcforitatcm vei
immunitatem in jr ingère 'vqliient^& alios ad hoc candtixerit^vnuf-
quifqne pro femetipfo iibras 30. ex auro purifiimopartibns S.Diony-
fil coa5ius componanty vt dtclum cfi. ^^uicquià exinde forfitan
films noficradpartem noflram fperare poterat in liiminarihus , 'vel
flipendqs Monachoriim,fieH&in alimonijs paupemm ipfitis Mona-
flerq ^pcrenniter per nosira oracula ad integrumfit concejfiim, &c,
Dagobertus Rex. §.
Dado obtulit. Datum fiib die 4 . Kal, Awr, Anne z.Re'rni noUri.
Compendio in T)ei nomine féliciter. Amen .
En l'Edidtiuiuant le mcfme Roy aduouë pour véritable
riiiftoireja alléguée, de fafuitte en la Chapelle de Catulle,
Si de lalauuegarde quepeu auparauant le Cerf y auoit crou-
uee, en ces termes.
DAgobertus , Rex Francorum , vir ilIuflrilT omnibus „
Epifcopis, Abbatibus,Comitibus,Centenariis, Vica- „
riiSjôccartensagentibusnoftris, &c. ItaquenosinDeino-
inine,inPalatio noftro Clipiaco in Synodo général! refide-
t^s pcrtradauimusvnicumEpifcopiSj&c. Qualiterhonor
&laus Ecclefix bcatorum Marcyrum,videlicet peculiaris
patroninoftriDomni Dionylij haberetur & obferuaretur.
Id eft, vt quifquis fugitiuorum pro quolibet fcelerc , ad prx-
fatani Barilicambcatoiûmartyrumfugicns,criccnampon-
tcmadueneritjvel ex parte Parifius veniens montem Mar-
tyrun:u)rxtericrit,vcl dePalatio noftro egredienspublicam
viamquaspergit ad Luparam tranfierit; Sicut nos quidem ^'^^ ^^f"
Deusliberauitperipfos fan â:os Martyres de manibusinimi rifis, ou i-e-
corumnoftrotum lifuroreDomni gcnitorisnoflri,itaom- ^^^"^^ ^V"'
ncsquicumqueibiconfugerint;liberentur & ialuentur. Si chiie p"ur
autem Deus omnipotens per interceinojiem lanctoruna, ic$ fuguifj.
113^ DIOCESE DE PARIS,
brurum animal videlicec Ceruum, manifeftè inibi in ipfo
facroiocoiiberaui:: mulco magis dignum eft vt homines
racionabilesquocumquecelido tacinoriSjfiue contra nos
vel fuccedentes Regei Francorum, vcl contra quemlibet
aliumfideleni iancl:a:DeiEcclcfia:aliquod crimen commis
(crinc,relaxencur6cUberencur.Landcricus obtulic. Dago-
bertus Rcx (ubfcripfir. Data fub die 7. Kal. lunij. Anno
quinto Domni Dagoberti Régis. Clipiaco ,inDeinomine
féliciter. Amen.
Lefuiuancdifcoursa efté recueilli en vn vieux regiftre qui
e(l cncorcs conferué en la Bibliotecque ou Librairie d'icelle
Egliledefaind Denys,pour faire foy que le Roy Charles
die le Grand ne dcfdaigna de faire hommage à fàindDcny s,
&de luv rendre fon Rovaurae tributaire tous les an^,des
fomm.es icy ipecinees.
|) R^cepic etiam Impcrator,vtomnes Francix Reges ôc
-*■ Epiicopi,pra:(entes bi futuri paltori eiufdem Ecclciia: ef-.
fcntobedientesin Chrifto,necRegesfineeiuscÔfilioei]ènc
coronati, necEpifcopiordinaci jnec apud Romam recepti
aucdamnati.Rurfumque,pon;plurimadonaeidemEcclelîa:
iandi Dionyrijcollata,regalidiademate(upcraltaredepofi-
to, eidem martyri cunctis audientibus dixit : Domine fan-
deDionvfijhonore regniFranci^jmefpolio ;vcvosdec2e-
tero eius dominium habeatis. Et tune, quatuor Bifantios
aureôsfuperaltareobtulit.infignumquodregnum Francis
àDeofolo ôc ipfo lànclo gladio coopérante, tcnebat. Et
conlfituit, vt omnesluccellbres fui Reges Francix confimi-
licer facerentannuatim, in oblatione tangendo caput pro-
prium,n5 tantum aflridiferuitutihumana^^fed diuina^,qu^
fumma ingenuitas débet dici, cum Deo feruireiît regnare.
Prxccpit etiam Imperator,vtvnufquifque poflelTor cu-
iufque domus totius Gallia:, quatuor nummos annuatim ad
ampliandam eiufdem fandli eccleiiam, ab xdificio Dago-
berti vfque ad Crucifixum darct,6c omnes feruos qui hos
nummos libenter darent,Iiberos fecitj & qui daturi eRntin-
po{lcrum,FrancosS.Dionyfii vocariperpetubiuffit. ;
His deiiotiffimc peradis, Carolus cunclis audientibus,
Dionyiio fie tune dixit; Domine fande Dionyfi, à vobis
nunc hcentiam accipio, Franciamque vobis reiinquo, vt-
pofl
LIVRE QJV A T II I E S M E. 1157
poil Deum iitis cius dominus acque cuftos, âcc.
Charles le Chauue Empereur &c Roy, confirma &: aug-
menta encores les franchîtes de cefte Abbaye;,parvn Edicl
duquel rontcxcraicleslcs paroles fuiuantes.
IN nomine ia.ndx 6c indiuidux Trinicacis. CarolusDei
gratiaFrancorum Rex. Siergalocadiuiniscultibusman-
cipata propccr amorem Dei eorumque in eil'dem locisfa-
mulanLiam bénéficia opportuna Iargmiur,pra:miuma;ccr-
nxremunerationisrecipiendi non diffidimus. Idcirco no-
tum fit omnibus fidelibus ianda^Dei Ecclcfix & noilris tani
pra^fcntibus quam huuris, quia vir vencrabilis Ludouicus
Abb^s ex monarteno fancli Dionyfij Martyris, vbiipfe ex-
cellent! (fimu s Martyr cumfociis luise orporerequiela :,de-
culitobtutibusnoflris quafdam aucloritatcs Aui nollri ex-
cellenciffima: memoriitCaroli,nec non Domini&genito-
risnoftriLudouicibonx mcmoria: iereniifimi Imperatoris
inquibuscontinebaturinrcrtum,qualiteradpetitionesfer-
uorum ibidem Deo famulantium concefliilent omnes telo-
neos vel barganacicos, fiue pontaticos vel pulueraticos, ieu
rotaticos,cilpitaticos,lâlutaticos, mutaticos vel reliquas
cxacliones de omnibus nauibus qua: per vniuerfa flumina,
tam peraquam vitra Li^ierim , tam ad lurrectum quam 6c ad
dcicenlumnauigare videbantur; Mec non de omnibus car- u^uj^dç char
ris6cranginariis, 6cc. - gc.
Cuius cumaliispetitionibusliberumaÏÏenfumprxbentes,
hoc aucloritatis noftrrc pra^ceptum , firmitatis gratia pro
diuini cuItusamore6canimxnoil:rxemolumento fieri de-
creuimus j per quodpra:cipimus atqueiubcmus,vtnuluis
ludexpublicusvelquilibetcxiudiciaria poteftate ,de naui-
bus cius quicper diuerfa flumina Imperijnoftri, tam ad fur-
redum quam 6cad defi:enrum difcurrunt , de carris vel fan-
ginariisatquehominibus ipfius, qui per ipfam cafam Dei
pcrerrare nofi:un tur vbicumque aduenerint , tam in ciuita-
tibus,caftellis,vicis publicîs,portis, portibus vel reliquis
mercatibus feu de honiinibus eius cicteris, qui fupcr eiuj
terramcommanerevidentur: Velineiusvillisvelagris,nec
dehominibusquiàforis in eius villis,ad negotiandum vel
vina comparanda aduenerint : nullum teloneum vel barga-
mticumjnecrotaticmTi,nccpontaticum,neccilpitaticum;,
EEEEeee
iv,î D I O C E s £ D E PARIS,
nccpulueraiicum,nec/alutaticuiTi, necmutaticum,necad
noftrumopus, neciidveftrum,necacliunioresnoftros,vlIo
modo exigercaucexar^areprxluîTiatis. Sedquidquidfifcuj
nofteradparcemnoilramexinde poterie fpcrarc, ad iplum
fandum locum ficconceiïLimacqueindultum^&c. Aduru
CompendiopalatioregioinDei nominc féliciter. Amen,
Data II. Kalend. Febr. indidione 7. Auno quinco régnante
Karolo glonodirmio Rcge.
Les paroles fuiuantcslonccxcraidesd'vn Edid que ht le
Roy Robert fils de Capet, en faueur de ia mefme Abbaye,
au commencement duquelayancrecogneu qu'il auoiteRc
inilalc au tbroinc Royal à l'interceiiion des fainds Martyrs,
il vientàpourluiure en ccspropres termes.
CVrtem itaque noflram cum in ip(b Caftello haberc-
mus, vt nosab inquietudine ipfîus eccleiix ôc fratruin
ibidernfamulantium longe faceremus.Deo&gloriofopro,.
cedori noftro &c patrono iando Dionyfio , ex confultu Ar-
chicpifcoporum quorum nomma fubter fignamus j placuic
ferenitatino{lr2e,abhodie6c deinceps rcmittere,vt iblem-
nemCuriamhocinnataliDomini,inTheophania,in Paf-
chaôcinPenthecofl:e,neque nos neque fucce/Torcsnoftri
iniproCaftello vlterius v\lo modo prefumamus celebrare.
Sed llcut Dominus Conftantinus,beato Petto arcem Ro-
manilmpcrij cumomniintegritate,in priuilegiofuoquod
fecit fando Silueftro dicitur contulilTe; ita Se nos regali ma-
gnificentia,hocecclefi;eiàndiDionyfijcôcedimus, decre-
to firmamus,anathematisgladio per Arcliiepifcopos & Epi-
fcopos , qui afFuerunt eos qui infringere tenraucrint, perpe-
tualiterfcrimus,&c. Data odauo Kal.Fcbruarij, Indidio-
ne ri. Anno primo régnante Roberto Rege gloriolb.
Adum MonaftcriofandiDionvfijinDeinomincfcliciter.
Amen.
Cccy tefmoigne qu'il y auoit vn Palais ou Chafteau de
plaifiren l'AbbayedefaindDenys. Lequel on void encore
deprefcntjôc efl le logis du Religieux Courtillier,d'icellc
Abbaye. Auquel Chafteau les Roystenoient leur Cour, du
moinsaux quatre feftesfolemnelles de l'année: Et que du
temps de cefage Roy jon aduouoit pour veritablcla dona-
LIVRE QLVATRfESME. 1139
tion que l'Empereur Conftaïuin fie de Ja Cité de Rome, au
digne Pape rainclSylucftrc.
L'on trouueencorvn autre Edid du m efme Roy, du quel
font cxtraids ces mocs.
Robert us y Rex Francorum yfemper Augufius , drc. Bamus
Deo &Ja?j^o Dtanyfis quaJdAm res ïuns nojlrt cnm coniuge
AC filtis. Hoc eft , b.tnnum hominis vulaerati vel mterfccfi d^ ih-
Jra6turam^ intrn vet extra Cajlcllunt ipJÏHS Cxnoh^yé^Ugem duel-
li quodvulgo dicitur Campus ^ac totumproctn^ium intra 1; cl extra y
Jtcut antiqui Reges ii dcâerunt & nos haUcnus teKuimus, &c.
Siqiiis auterfi (quod non credimus) temerario auftt injringere
^r,tfumpfenty auéJoritate noftra & Eplfcoparum nsflrorum^ qut no-
hifcum hoc pracepttim in fan Ur a Synodo (qua j6. Kalendas luntf
KaU nofirafedis palatiû colle cl a refedit) JirmaHerunt y anathe- çy^^\\^^
majît,
Lethcrkus Senort. Archiepifcûpttsfihfcripjit.%. HugoTuronum Noms de»
"Archiepifcopus. §. Fulherîus Carnotenjis Epifcopus. §. FukoAure- ^^^^ euV
lian.Epifiop.%.Fulco Suefionenfis Epifcopus fuhfcripfit, §. Fulco qucs qiùc-
jimbianenjis Epifcopus feibfcripjit §. Fromondits Trecafmorum ? °^odc d«
EpifcopHS fubfcripfit.^y Rogerius Beluacenjiis Epifc. §. Adalberîus ChcUcs-
Laudunenjts Epifcopus %. VVido Catalaunenfis Epifcop fuhfcripfit,
Ciflebertus MeldenfsEpif. §. Robcrtus SiluaneÛenfs Epifcop.^^
BoldoinusTaruanenfis Eptfcop. %. Franco Diaconus atque Carti-
^raphus relegit O'fgillautt. Karolu^.
Le Roy Charles ditleChauue, donna âuffi à cefteEglife
k Seigneurie de Rueil d'auprès Nanterre,auecquesfesap-
partenances,pour i'encretenemcnt ^fondation dequinze
cierges, lefquels doiuent brufler quand belbin eft,dans le
Refedojr de l'Abbaye: & fept lampes, qui doiuent iour &:
nuid eftre allumées deuant TAurel de marbre qu'il auoit
donné, dit de la fain de Trinité. Et outre plus, il tranilata inftirunoft
la foire d'Aix,inftituce& affranchie par Charlemagne,en ^"^'Z ^°/^
II 11/-- T^ iT^ TiT T T T aiJLcnait,
JabourgadedelamcIDenySj&impetraduPapelean V 111. par ic Koy
de ce nom, de grands pardons, afin de rendre ladicle foire Charles le
plus marchande.
Il donna auffi ou confirma àladitc Abbaye de S. Denys,
tous droits de luflice, haute, moyenne, ôcbafle, en toute
leur iurifdiciion,6c de furcroid en i'eftenduë de neuf grands
lieues d'autour noflre riuiere de Seine: à prendre peu au
EEEEeee ij
IT40 DIOCESE DE PARIS,
dellusduponcS. CIoudjiulqucsauRude Chambreau^qui
eft plus bas queleChaftcaiidcS. Germain en Laye.
Ânciennemencroncenoit le Lendic iur le chemin de S,
DenySjCn certaines loges qui auoienc efté bafties expref-
Cemenc des deux coftez du chemin: outre lesquelles il y
auoit certames caues dans terre, qui apparoiflent cncores
en quelques endroits , en partie comblées d'immondices 6c
grauois, &c en partie rompues &c delmolies. L'occafion de la
ruine defdits lieux fut qu'en l'an 1336. le feu fe prit aufdi tes
loges, 6c courut par la plufpartd'icelles, aucc vne telle fu-
rie, qu'il ne fut poffible deTefteindre ôc arre{ler,rans vnc
çrrande ruine 6c perte : plufieurs marchands T'en retournans
pauures, qui T'y en eftoient venus riches. A ccfte occafion
leLenditi'eO; toufiours tenu depuis daas la ville defaind:
penys, en certaines halles bafticspour cet efFed.
Le Roy Philippes, dit Augulte, fonda auffi encefteEgU-
fe trente Prefties réguliers, outre les anciens y e/tablis : mais
neantmoins comme BelleforeftafTcurejpourenauoir veu
Je rcgiftre, tous les grands reuenus de ccftc maifon tres-
illun:re,ne montent la cinquantiefmc partie de ceux donc
elleiouiffoitiadiSjfouslatierceligneeRoyalle.
Jftthoriîe é' fy^rogatïncs des Abbé & Religieux
de fain^ Denys.
LAbbé de faind Denys eftoit autrefois lepremier Cha-
pellain6CAumornierdcsRoysdeFrance,6c l'vne defes
de ji^bj!^ qualitez eftoit, Sacri Palatis ArchicnfelLinus ■ Surintendant
Denys. delà Chapelle & facrc Palais du Roy. Duquel tiltre fonc
honorezparlesvieuxliures,vn nomméFulrade, lequel vi-
uoitdu temps du Roy Charles le Grand, 6c vn Hilduin, le-
quel viuoit l'oubs les Roys Louy s Débonnaire ôc Charles le
Chauuc. Et de noftre temps il eft encores ordinaire, que
quiconqu-c ell AbbédefàincbDenys,eftauiriConreiUerné
au Parlement de noftre ville, 6c y a voix deliberatiuejCora-
me les autres Confeiilers 6c Pairs de France : Et croy que
cefteprerogatiue leur a cfté donnée des Roys, pour cftre
gardes de la Couronne, dont ils font couronnez en cefte
Eghfe de faind Denys, incontinent après leur facre:&:
Grades &
priuilcgcs
LIVRE QJVATRIESME. 1141
ioint auffi que le Royaume de France, eftant hommagea-
bleàraindDenys,commeclefiai'ay remarqué: i'Abbequi
clUechef delbnEglifc^peuc à bon droit élire du corps de
ceux qui admini firent la luftice au die Royaume.
D'auantage , le mcime Abbé peut donner la tonfure 6c
promouuoir les Clercs aux moindres Ordres,&: bénir ( mcC-
mejies ornements d'Autel, voire en donner l'authoritëà
tel de ics Religieux que bon luy femblcra d'eflire. Et d'a-
uantage, ledit Abbé n'cfl plus fubied à noflre Euefque
de Paris, car il en fut exempté &: quitté à la requefte du
Roy Clouis fécond du nom, par noftre vingthuidiefme
Euefque,faincT: Landry: en l'an i^. du Règne dudid Roy,
di de l'Incarnation D C. LX. félon duTilIet,apresauoir
conuocqué en (on Chafbeau Royal de Clichy ( qui cft fain<5t
Ouen près laind Denysj les Princes & Prélats de fon
Royaume, àc faid la harangue que rapporte Aimonliure
4. chap. 41. Etlaqucllefetrouue encore en forme de Con-
cile, au Tome fécond des Conciles généraux , imprimez
., àColongneenl'an M. DC. Vi.
Ledid Euefque au commencement de fcs lettres d'im-
munité,ayant difcouru en la faueur de qui il exemptoit le-
dit Abbé de larecognoifTance qu'il luy deuoitjil lei pour-
fuitpar ces paroles.
PEr quoddecerno atquc obteftifîcationediuininomi-
nis interdico vt ncc ego deinceps nec vllus fuccclîorum
meorum, hoo audeatinfringerevelaufutemerarioaliqua-
tenusviolare: VidelicetjVtomnisPrefbyter vcl CIericus,ex
hisquiinipfo Caftro prxfati beatiffimi Dionyfij martyris,
vel extra ex loco qui diciturFonsS.Remigij,(icut via diftin-
guitqua:pra:bctiteriuxtaPratumquod dicitur formofum.
vfquead Êcclefiâ S. Quintini martyris: Et illicperregalem
flratam, donec veniaturadViuariumin capite tricini Pon^
tis,ilcutprata fratrum diflingunt, vfque ad prarfatum lo-
cumFontis fandi Remigij. Omnes illi quiinhoccircum-
fcripto fpatio ecclefiis feruiiit, fint libcri êcab^oîuti ab omni
debito & redditione circadarum & Synodorum.Tamen vo-
lumuSj&proreuerentiâS. Dionyfij martyris conccdimu?,
vtHneceffitas eisfuentexnollro vel fucccficrûncilrorum
EEEEeee lij
ii4i DIOCESE DE PARIS,
EpilcopatUjfinepretioChrirma ôc oleum ilifcipunt: Etiî
quiseorumPrefbycerorumvel Clericorum forte, autocci-
ius ( quod abfic ) auc vulneratus fuerit , a^uc'ex eis omnibus-
alkuiusiniunaeacclamatiofurrexcric^quicquid ex his omni-
bus ad nos atcinere videcur , hoc totum Abbaci qui in ipfo
fan do 1 oc o prxfueric, cxterifque fratribus habcndum 6c
XX difponendum concedimus.Sub die CaI.Ianij,in Annadeci-
moquinto Régnante Chludoueoglonofiirimo Regc.
Aujl rote nus leÛor, iuhente Domino Landefico EpiJio^9,
hoc prtuilegium Jcripji & fubferipfi.
Cepriuiieged'immunitëfutfignë dés l'heure par vingc-
dcuxEuefques,Ôc confirmé long temps après parle Pape
Zacharie,didlcQrec^à la rcquefte du Roy Pépin ,did le
Bref,auquelce Papeaddreflanc fes paroles, efcriuitainfi.
ZAchariaSjVrbisRomaeEpifcopuSjferuusreruorum Dcij
&c. Confiât enim tua digniiTntîapoflulatio ad noftram
diIcclionem,vc priuilegium quodDominus Ôcvenerabilis
Landericus Parifiacac vrbis Êpifcopus, monafterio fandi
Dionyfi}rpccialis(vtfcriprifti)tuipatronifccit,&:vnacunx
confenfu venerabilium iliius patria; Epifcoporum robora-
uit. In quOjfecundumcerminosâ fedifpofitoSjàfua & om-
nium fucceiîorum videiicet vrbisPariliacsejEpifcoporum
potellatecommanenteSjôceccleûisibireruientesPrejfbyce-
roSjDiaconos&Cieiicosabfoluit, &pro reuerentia fandi
martyris, pantérquc araore & reuerentia , nec non petitio-
rJcDominiChludouei Régis Dagoberti filij,atque quietc
fratrum ibiDeofamulantium, ne à clericis infeflarenturÔC
ab orationeretârdarentur : Abbatis & Monachorum ipfius
Monafleri) ôc fucceirorumeorum poteftati ôc dirpofitioni
fubdidic : Nos etiam noftro , immo potius apoftoiico priui-
icgio firmaremus &: in perpetuo confirmatum madaremuSv
Peciili etiam, vtin eadem ecclefiabisinannofratribusMo-
nachisbaptifterium conrecrare,& nouos Deo regencrare
fîJiospermitceremus: Qupd libenrerpro amore tan ti marty-
ris, fmiul & pro tua reuerentia ac bencuolentia annuimus,
in vigilia, videiicet fandi Pafchx, & in Pentecoftes. Hoc
autcm Qinnino caueant,ne aliquando nifî in iam didis fefli-
Viitatibusijlud agere pra:fumant. Quod lipra:rumpferinc,.
53
LIVRE Q^ATRIESME, 1145
rcgulariter,ab Abbace tempore illo exiftentc emcndentur.
Priuilegium veroproreiierentia landiilîmi Dionyfij Ôc pro
tua peticione jilli cccleiia: facientes , audoricate Patris om-
nipotentis &: iilij & ipiricus fandi,cuminuocationecœle-
fliumvircutam, &:beaci Pétri Apoftûli ôc omnium fàntlo-
rumDei audoricate 6c noftra ftatuimus & roboramus,vc
priuilegium domini Landerici&noftraconftitutioincon-
uulla permaneac. Et ne quis futurorum magna paruaquc
perfona hoc iofringerc pr;cfumaCj interdicimus. Promul-
gance^ ctiam fancimus, ne quis Pariflacic vrbis Epifcopo-
rum,iaradicliMonafterij Monachos, pro his omnibus qux
pr^didafuncquoquomodointerpeilareaudeaCjVeladCô-
ciluimprouocarepréerumac. Scriptum per manus loannis
ibriniarij & Canceilarij Lateranenfispaiatij. Anno odauo
Domini noftnZachanj.Datumfecundo NonasNoucmb.
ImperanceDommopiiiTuTio Auguilo Conflantino à Deo
coronatOjAnno 14. Indidionefcxta.
Charles le Grâd fils de Pépin , obtintauflî du Pape Eftiea-
ne croillefme du nom, que les Religieux de fainct Denys
pourroienc baftir des Abbayes, en quelque lieu qu'il leur
pIairoit,6cferoitpermis de ce Royaume: Qujlspourroient
eflirevnEuefquequi lesregiroit & policeroit;, 5c que leur
Abbaye deiaind Denys ne depcndroit que du faind Siège
Apollolic. Comme les Bulles de ce Pape le déclarent.
i
CTcphanusEpifcopuSjferuusferuorumDei.-FuIradoDeo
^amabiliPreibyceroôc Abbati venerabilium diuerforum
Monaftcriorum Deo aurpicefundatoriôcperferiem om.ni-
bus fuccefforibus eius vicifiim Abbatibus in perpetuum.
Igitur quia poftulafti ànobisdileclifTimenofterfîlijquate-
liusinregno Francise ôc vbi tibi piacitum fueritinruribus
ac mœnis diuerforum locorum, iîuc inhis etiam qureper
cmptionis paginam tibiaducnerint, fiuc in rébus parentum
tuorum,velvndecumque tibi acciderintjMonafteriàlicuc
â te fine refragationc de aliquo ludice vei rcclamationc
conflruda funtjita libéra fubiureO.nâaERomanaeEcclefiç,
cui(Deoaudore jdeferuiunt à nobis fîrmata priuH^giis m
future permaneant: Nos igiturtam piis defîderiisfaucîîtes
jtcnoflrabenedidioncidquod petis effedui mancipantes,
»3
1144 DIOCESE DE PARIS,
perhanc Apoilolicamaudoritatcm, tibi fucceiroribufque
Abbatibus Cœrîobiiran6lorumMarcyrumDionyfij,Ru(H-
ci&:Elcucherij,licentiam (Scpotcftatem concedimusa:difi-
candi Monallena vbicumquein Francix regno volticritis,
liue in iocispropriet.iris ve(lrx,fiuein his qua: pcrcôparatio-
nisferiemjVelconfjnfione Rcgum, vel parentû veltrorum
donOjVel vndecumquevelvbicumque vobis quolibet iuilo
modo obucnerinc. Et quoniam ad preces Chludouei fili]
Dagoberci Rcgis,DominusLandeiicusPaririacçvrbisEpi-
fcopus,à fua êc omnium fucceirorum poteftace,delnceps
cum conllliis ruorumCanonicoruScfracrumfuorûCoepi-
lcoporumregionisillius,Cœnobium vclirum & omnesad
illudferuientes Clericos quorumcumque ordinuminpro-
cindu velliiMonafterij abioluic. Nos etiam habere vobis
Epifcopumperfingulare priuilegium concedimus,qui de
vobisab Abbatevel àfracribusinMonafterio veftro eleclus
&àfratribusnoil:risEpircopis de illa regione coniecratus,
illa monalleria veflra à vobis azdifîcata prouideat,&: vice
Doftrinominisibi&vbifuerint regat & pixdicationi ,ran:i
inipfo Monaftcrio veftro, quam in ipils (ibi adiacennbus
deleruiac. Neautemalicuius ecclcfîse Epifcopus vel facer-
dosilia Monafteria, aliquocupidicatisvinculodeceptusin-
uadaCjÔLilliEpircopoquc tu vel luccciTores tuielegerintôc
ordinarifecerint,perinuidiam aut per quamlibet occafio-
nem aliquam contradiclioncm inférât, omnino prohibe-
mus: Sed Tint reliqua veftra MonafteriaTub Apollolicadi-
tione, ficu: & ipfe fandus locus confticutus eft, ad quem ip-
fa pra'dida Monafteria pertinere vidcntur. Hoc autem
ClirifH Dcn 6c domini noflri £c beati Pétri Apoftolorum
Principis,6c noflra qua prcxualemus audoritate, promul-
gantes fancimuSjVtifîa qux didauimus,ita roborata per-
niancant, & ncmo Epiicoporum de quacumque ecclefla
PrcibyccrumyelDiacanumordinare, velaliquodecclefia-
fticurnminifleriumceiebrarCjVel Concilium prouocarc in
prxdidis Monafteriisaudeat, nifiillequem Abbasillo tem-
porc cxiftcns, ad ha;c officia peragenda inuitaueric. Tuas,
autem Se cuorum Monaileriorum caufas^tu arque tui fuccef-
fores per tempera quxfunc Ventura, ad noflram de apoflo-
licam audientiam reporcare &reclamarejpernoilrampr^-
cepcionem
LIVRE QjyATRIESME. 114;
ceptionem licenciam habeas : Et cum vcneris ad nos, vel le--
gatos tuos mireris, oullus interea ,te vel illos , videlicec tuos
lucceéîbrescondamnareaudcar,vel res tuasinuadcre quo-
-quomodoprxfumac. Siquis auccm Rexvel EpifcopuSjVcl
aiiquis de poteflacibiis huiusfeculi, contra iftam noftram
audoricatem facerc voiueriDÔC de noilra & apoftolicaau-.
<îloritate fraudaueric, &c. Datum 4.Kalend. MaTtias,Im-
perante Domno piiffimo Augufto ConftantinoàDeoco-
ronatoMagnoImperatore, Anne 18. Impehj eius, Sed ôc
Leone maiorc Imperacorc eius filioAnao quarto,Ihdiclione
-décima.
Le PapeLcon rroificrmc,ratifiant& confirmant ces mef-
mcs priuijeges,y adiouila : qtwd m prdÀtcîis ifionaftcrijs nuUus
Eptjcopûrum vtl/acerdos ^ahj^^ 'voltintate frdcelli^nttjbtmijîlij no-
Jlri Karoli Regtsvel tua ^lianîiam hahèant mijfoé cdehrare ^nifi
fcruefiram cormocationem , fèdproprium habentcs Epijcopum ta-
bulées & ihrifma cçnfccrandum , vel uteros ficros ordines^ficutin
frinilegio Domni Stephani Papji pknius continetur^auciontatem
ér lic€ntiaminomnïbu6 attribnimus ^^ hoc beat i FctriJpefiolO'
rum principis Attcforitate fulcientes,&c,
L'Abbé de faind Dcnys commet vn de feis Religieux dit
Oificial, pourcognoiftre 6c décider toutes les cauies & dif-
férents des Curez &: gens d'Eglifequine font (ubiedsàrE-
uelque de Paris :ains font de la iurifdiclionde l'Abbaye, 6c
partant iufticiablcs duditofficial. au cens duquel ils fonc
tenus d'aiTifter , & peut iceux vificer , doftnerles monitoires,
& cognoiftre des cas de mariage, ôcaulTi de tous autres.mef-
meducrimede leze-Majeftë, commis par iceux Curez, &:
gens d'Eglife. Et les appels de fes fentences, reiTortiflcnt im-
médiatement en Cour de Rome.
Douze ou treize riches Prieurez& enuiron cinquante ou
foixante Cures, depcndentôc font delà collation dudit Ab-
bé de S. Denysi 6c outre plus de quelques prébendes.
C'efboit à iainct Denys que l'on gardoit anciennement
cefteBannieretantrenommee,quei'onappclloitrOriflam-
be, laquelle les Roys alloienc quérir auec degrandescere-
monies,&: n'enchargeoient qu'à quelque Prince ou valeu-
reux Seigneur, quand lis alloient faire la guerreaux Infidel-
Ics, ou bien contre leurs ennemis Mais à la fin,eHabuUnc
FEf^Ffff
n^6 DIOCESE DE PARIS,
a tous propos 6c l'a portant en toutes gucrres,le Roy Pliilip-
pcsdcValoisravintàperdre en vn voyage qu'il fit en Flan«
drcsA cJu depuis on n'en reccuft plus de nouuelles.
L'on garde encorenccfte Abbaye, le Sceptre, la main de
Iufticc,la Couronne ôc autres ornemensRoyauXjquiferucc
aux Sacre & couronnement de nos Roys,
La Bibliothèque de la mefme Abbaye, eftoitlaplus rem-
plie & mieux fournie de rares liures , que pas vne autre de la
France : mais elle a eftc diffipee par les hérétiques aux pre-
miers troubles.
Au Cloiftre d'icelle maifon Royale, fe voitvnbaffindc
fontaine, fort ancien & admirable pour eftre grand &d' vne
pièce, 6c releué toutàTentourde figures, qui reprefentenc
quelques fables des Dieux Payens. Etau delà vne ftatuëde
Dagobert efl: efleuëe , au bas de laquelle ces vers font gra*
uez.
Fingiturhacjpecie hcnitatis odore refertus,
ifiius EcdeJidfHndatOY Rex DagohertHs:
V- Jufiitu cultor^ cundtis largus dator £riSy
Ajfuity & fie 1er is férus ac promptifimus ultor:
Armifotensbellatûreraty velutiqueprocelU.
Hofles confiegit popHlofque per armafiibegif,
^u^elle efioiî la la ville diBe defiiin^ BenysJersdeU
fondation de l'Abbaye , & comment depuis elle sejt
aecreuè df augmentée.
T Ors que les fainds, Denys, Ruftic ,& Eleuthere, fbuffri-
C'eft leMot ^^"^ "^^^tyre au bas du Mont,dit de Mercure, vne bonne
ic Mont- Dame Chreftienne nommée Catulle, demeuroit en vn Vil-
martre. j^gg q^g j'^fj furnomoit de fon nomilaquelle enfeuelit&cn-
terra les corps des fufnommez Martyrs, en vne petite Chap-
pelle, iufqu'en laquelle (par miracle) faind Denys auoic
apportée fa telle entre fes bras, après qu'on la luy cuft tran-
chée.
chafciic Cefte chapelle futrebatiedutempsdefàinûe Geneuiefue>
dc^i'Efi"'^* comme did eft cydeuant Et fous le règne de Clotaire fé-
cond du nom, vn Cerf venant à s'y fauuer & y trouuer feure
franchifc, le Prince Dagobert encor fort ieune, qui le chaf-
foitjfutinfpiré^que Dieu vouloitfairehonorer ccile chapel-
.a ville di
. LIVRE QJATRIESME. 1147
le ruin cufe, pour quclqucraifon qu'il ne r^eult pas alors cô-
prendrc.
Peu après le mefme Prince fe fouuenac de ce miracle,fe re*
tira en cefte chapelle , pour euiter la punition que la cholerc
dcfonPereeufl: décernée, pour la vengeance du Gouuer*
neur Sadregcfille; Où s'endormant deffus la tombe des
MartyrSjilveiten fongelefdidsfainâis qui luy promirent le
garentir, s'il proraetoitlesefleuer en vncEglife plus magni-
fique.
LeRoy Clotairc allant luy mefme pour efprouuerl'empef-
chement que tous fe s genslui raportoientauoirtrouué bor-
né tout à i'entour de la chipelle: l'ayant iugé venir de Dieu,
il pardonna àDagobertôc tout raui de ce miracle defeigna, ç^^^^^^
d'edifiervn riche Temple, fuiuant le vœu fait parfontils. n-cftoit en-
Ce quene pouuant acomplir, fon fuccefleur en vint à bout : '^^^^ ^" J" ^
Lequel afTubietcit les habitans dudit village à celle Eglifè que rl^byc
par luy fondée, lefquels par laps de temps furent tellement yiutfondcc,
opprimez,quenepouuansporterleschargesqu'onIeurim- ^^fbcau-^ ^
poîbittousles iours :ils furent contraints de déguerpira coupagrau-
rechercher la liberté ! fubjet desordonnancesprealcguees. '^ic.noapas
En fin, après que ccftemiferableferuitude des habitans de moyen^quc
faind Deny s , leur euft efté , comme dit eft ^ quictee & relaf- pnnapai-
chee par cet Abbé deiTufnommé, ce bourg en peu de temps i^êlS"ia/du
futfi peuplé & agrandi, pour le trafic qui f'y faifoit&l'af- Bourg de s.
fluencedetantdepeuplequiyvenoitjmcfmeaespavseftrâ- ^.^^^ei (qm
, n • j I -jr j •■' ,,, raid: encore
ges , qu eltant encemt de bons rampars, il tut depuis appelle mamtenaiu
Ville. laplusgran-
Ainfi d'vn feul chetif village, vne grande ville fut corn- ia\mc^!'^qu^
pofeeôc habitée auec le temps de toutes fortes de marchans apparténoit
& d'Artifans, Merciers, Orfeures.Teinturi ers ôc autres de î,^?"^^^^*^
• *4- • 1 1 -11 ■ r r • ■Matthieu de
toutes vacations. Mais du depuis que la deuotionhitrerroi- Montmoré.
die, le Chafteletinftitué& le Parlement faid feden taire en cy,fcigncur
noftreRoyne des Citez, ladide ville de faindDenysvintà bo^ct^Lcc
déchoir &cftrc abandonnée de Ces bourgeois. Si qu'ayant lAbbe deS.
pris fon accroiflànce en peu de temps, elledecheuftenvn ^f"^^ "°'""
plus bref, & enrichit noftre grand' ville de fes defpouil- laa 1x^4.
les.
Les vieux foflez qu'on voit encores auprès TEglife faind ^J^^^'^, ^^
Rcmy, a deux cents pas des murs d'iceîle ville de S.Denys cflou"Ldis
FFFFfff ij
114» DIOCESE DEPARIS,
plus grande ^emonrtrcnt allez qu'elle a cfté iadis plus grande de cefte
Mais elle a ^(^^^ç Puis il ic trouuc quicelle E^^lile efloicenclofcdedas
par les gucr- la ville.
rcscntrc les £iie n'eft touccfois fi petite nidercrce,queron n'y comptc
f "^çoisf du vnzeparroiiTcs, outre l'Eglile CoUegiialle de faind Paul 'ôc
temps du çç\\q ^hq [q prieuré faind Denys de riiftree,où font encores
f*^^ ^^*Jfj trois tombeaux de pierre,marquâs le lieu où les corps fâinds
quii appert furent trouucz fûiuantla viûon furdite.-
pariaChar- £ile ed atilfe en vnc plauie ôc Ceinte d'eaux&marefea^es,
tre du Roy . ■ • i j • i
LoysXi. ransauoirrienquiiuycommandermais on ne trouue bon
de la fortifier, pource qu'elle efl; il proche de noftre ville.
l'ay ditque le Roy Charles di#le Chauue, tranfporta la
foire d'Aix en ladite ville de S. Denys: mais i'ay obmis,que
Dagobert y en auoit iniHtué vne autre, qui duroit quatre
femaines: pendant laquelle aucun marchand n'ofoit rien
vendre ny débiter en nodre ville, comme il appert par fon
Edid;,duquel voicy les propres termes,
lyi^oàn P\ Agobertus RexFrancorum , vir iîlufterLcurono , Vul-
T furi'infti- *-^lionoôs:CauronnoComitibus& omnibus agétibusno-
tutionde ia^j.J3. yicariis , Centenariis & casteris miniftris Reipublicae
ioirc Sainct ^ _ '^ rn-jo j n ^^
Denys. noftra:. Cognolcat loilicitudo ce prudentia veltra , qualiter
volumus,conllituimus,in honore domini&glorioripatroni
noftri Dionvfij > mercatum conftruendo à M-ifTa iplaquac'
euenitvii. Idus Oclobris/emei in Anno de omnes negotian-
ces in regnonoftroconflftenteSjVel de vitra marc venientcs,
inillaftradaqus vaditadParihus Ciuitatem,inloco quidi-
îî citurPafellus S. Martini : & fciatis noilri mifli ex hoc merca-
>» to,ÔC omnes Ciuitates in Regno noilro, maxime à Rotho-
moportovnicus porto^q.ui veniarit de vitra mare provino=
ôcmelle & Garentia emendo, 6c ifto 6c altero Anno, feu ante
ficipreteloneusinducius vfquead tcrtiumannum, 6c inde
poilea de vna quaquecarradademelleperfoluantpartibus
lancli Dionyfij lohdos duos, &: vna quaque Carrada de ga-
rentia, fimiiiter duosfolidos: 6c illi Saxones,ôc Vuicarij &
Rothoaicnies &: cxteri pagenlèsdealiisciuitacibusperfoi.
uantdeillisnauigiis de vna quaque carrada denariosduo-
decim,&vuitaticos,&:pa/llonaticosper omnes fuccelFiones
Ôcgenerationes illorum lecundum antiquam coniuetudi-
LIVREQVATRIESME. ^49
ncm. lubemus eciam,vcipremercacusper quatuor reptima-
nasexBendatur;vcillinegotiatores de LombardiallueHif^
pania & prouinciaac de^lliis regionibus illuc aduenirepof-
îint. Ecvolumusacexpreireprxcipimus, vtnulius négocia-
torinagroPariliacoaudeacnegotiare , ni^h in ilio mcrcaco
quam in honore landi Dionylij conltituimus vel ordina.
mus. Et fiquiilibec hocfeceric, bannum noflrumpro hoc
perfoluac ad parcem iancli Dionyiij. Prxcipimusaenique
ÔC exprefTe vobis mandamus, v t omnes agences feu iuniores,
feurucccfloresnoitrospra^scces&futuros,vcnullo vnquarri'
impedimentoparslanciiDionyfij, de iplo mercacohabeac
ex parte noilra ôi veftra^neque in jpfa Ciuitace Parifius, ne-
que ad foras in ipfo pagode ipfosceloneos vel nauigos por-
tatiuos,poncalicos,riuacicos, rocalicos,vulcacicos, thema-
naticos,ce(picacicos, pulueraticos, foracicos, meiUlicos,
lâudatitos Jaumaticos,falutaticos, omnia & çx omnibus
quicquidadpartem nollram,vel lifcum publicutn deipfo
mercacoexipfa mercimoniaexaclarepotuerint,pars fancli
Dionyfij vel lui agences in perpecuohabentesj&c. Ego Da-
gol>ercusR.exfubfcripfi,Dado obculic.Datuiîiliibdie3.KaI.
Auguiii. AnnofecundoRegniDagobeni Compcndio féli-
citer, in Dei nomine , Ainen.
Ceflefoire de S. Denys a bien efté meilleure, & plus mar-
chande qu'elle n'eft pas.. Car des marehands de toutes na-
tjonsy abaidoienc : FrifonSjAnglo-is, Italiens, Flamands, Ôc
aucres. Ecneantmoinslaplus grand part des citoyens de S.
Denysncgaignentgueresàvau-i'anneejfinoTi penda;ncque
ceftc £oire,le LcadiÇ3,& le pardon S.Matthiai, durent.
£;i/d vilk defainctBenys en France, outre ^Abbaye y
font les Eglijes qui enfiiiuent,
Sainû Marcel, qui eft la plus grande ôc la plus belle de toute
Javtlle, pour Eglifc parrochigjc„bafti€ aunomdefaind;
Marcel, Euefquede*ari6.:,.,^n3,'j^n ' ;;.. îIai^I u!
'Saincle CroiXr ,■ ■ : <- •v.^t^Vi xi-mwj ^ ,■ ^t^^'\
Saind Martin. 'V>^V,^>\\-
Saind lacques de Vauboulon : qtii efl l'Eglife parrochialc
desferuiteursordinaircsdeladite Abbaye. 1
Saincl Michel du. Charnier, - -,:>i .
' " FFFFfff iij
II50 DIOCESE DE PARIS,
Saind Pierre.
La Magdeleine r .
/Trois parroiiïcsancicnncmct
Saind Michel des Degrez \ diftindcs , Ôc maintenant re-
Saind Barthélémy ^duitesenvne,queronappel-
SaindeGcneuiefue yic vulgairement , Les trois
(^parroifles.
Saind Rcmy hors les murs.
Outre Us parreiffes fufdiStes il y a d'autres Bglijès.
Comme faind Denys de TEftrce (en Latin de Strata ) qui efl
vn bon Prioré
L'cglife Collégiale de faind Paul, de laquelle les Chanoines
fontaiïez bien rentez.
L'Hoftel Dieu ordinaire, où les pauures font hébergez ôc
nourris.
L'Hofpital defaînclIacques,pourlespellerins,quivonten
Gallice, vifiter les reliques duiit Apoltre.
La maifon des Recollez, qui font Religieux reformez, de
l'ordre faincl FrançoiSjlefquels depuis quatre ou cinq ans
fe font habituez en icelle ville.
De U chapelle des Martyrs^ & fondation de l' Abbaye
de Montmartre,
AVcuns ont cftiméquedeuantlemartyredes glorieux
lainds, Denys, Ruftic, & El€uthere,ce mont fi eminéc
&:prochede Paris eftoitappellé 3/^;?j-Af^r//^,pouryauoirà
lacimevntemple&vneldoledeMars. Et en cefteopinion
aefté Abbo,moinede faind Germain desprez,&dirciple
de noftre Aimon,Hure2. efcriuant du ficgc des Normans
deuantPariSj&extollantles proiiefTesdu Comte Eude, qui
fefaizit de Montmartre, en difaht, '•■
Forte deinde tribus cuneis cin6îm gale arum
Arwipotefîs Montis fuper odo cacumina Martk'
Mmicuit.
Mais letefmoignagedeHilduin, Abbé de faind Denyî
C lequel â Tinflance de l'Empereur Louys Débonnaire^ a
LIVRE QJV^ATRIESME. n^i
compofé ^rf^/4^/>/Vrf, ôc les luy a dédiez ) cfl: beaucoup plus
certain :vcu melmes qu'il affirn^e ne rien efcrire,{ÎDon ce
qu'il a trouué aux anciens aucheurs, Grecs ôc Latins. Nos
(inquif) non nofira. nec noua cudimus :fed antïquorum a?2tiqua
di&rade abdttts admodum tomis eruimus.-d^ veritatis JïnceritAte
feruatAy faginis manifeftio7iht4s mdimHs. Ce que confirme la
profe de ce glorieux martyr : laquelle fe chante deux fois l'an
en l'Eglife, le 12. Auril, 6c 9. Octobre : & contient q.qs mots,
en pariant de Paris. Aderabat idolumfaUacis MercunJ -.fadvicit
diabûlum Jïdcs Bionyjïi.
Il ditdonqucs qu'en ce mont eftoit l'Idole de Mercure:de-
uant laquelle les iusdits fainds furent amenez pour adorer.
Ce que ne voulans faire, ils furent décollez auecplulîeurs
autres Chrefliens, Omnes ( ait)fan6li Martyres nudi ufi^ é'fuis
'ueftibu^ reinduti^e regione idoliMercurij ^ad locam confiitutum
edu^tj ad decolUtionemftintgenuafle^iere iufi,
Celieu eft la Chapelle des Martyrs en la pantc de la monta-
gne du cofté de Paris: qu^ pour cela eft dide aux anciens
tiltres,C^/^//4 de fanâto Martyrio. Etle temple de l'Idole de
Mercure cftoitplus haut , tendant àla cofte d'occident : où.
il le voit encore vne pantedu mur haut 6c folide, qucl'on
penfe eftre dudit temple.
Il pourroit eflre toutefois,qu'aupres ou aux enuirons de ce
montjfutauffi adore l'idole de Mars. Car conformément
à ce qu'elcritAbbo au pied dudit Mont eftoic le Champ de
MarSjOÙnosRoysde la première lignée, faifoi en t tous les
ans le premier iour de May , eflcuer & dreiTer leur Thronc
Royal, fe prefentoient au peuple pourtoutlereftedel'an-
nee,&làrec€uoientôcdonnoienclesen:renes. Ainfi qu'il eft
remarqué par vn de nosancicns Annaliftes, après Grégoire
deTours,&: fon continuateur foubs l'an fept cents cinquan-
te &vn.
Reges Francorum ex antiqua Merouingorum fiirfe defcen-
dentés, dicebanturquidem Regcsyfcd potefias regnitota. npudMa^
iorem domnshabebaturj excepto quo^arthjt & priuilegia , Regù
nomine fcribcbantur , ET IN M A RT I S C AM PV M qui
Rex diceb.tturpUufiro bohus trahentibus ve5fusy atque in loco emU
nenti fedensfemel in nnnokpopulis vi/iés ^publica dona foUmni-
terjihi oblat4 Mcipiebat, fiante cor a Mai$re domus^ & ^hx deinceps
uji DIOCESE DE PARIS,
eoanno agenda effcnt fo^nUs Adnuntiante: fic^ Rege domtimre*
4eunte^C£tera Regni negotia i^aicrdamus admintjhahat.
lan de Serres en (on Inuentaire gênerai de l'hiftoire de
franeejvoulantprouuerl'audoritë des Maires du Palais fur
ledecluideslloys de la première lignée, monftreauoirleii
j& remarqué ce paiïàgc. Doreinauant(dK-il ) en ceftepre^
/niererace, on ne verra plusnos Roysqu'vnctois l'anjle pre-
mier lour de Aiay,deiîbs leurs chars tous garnis de vcrdure&r
Heurs, ôc tirés par quatre bœufs. Qui aura affaire à eux qu'il
les cherche en leurs chambres parmy leurs pafletemps: mais
""i^u'ii fe garde bien de leur parier d'affaires. Car il lera réuoyc
au Maire qui fait cequiclfcderEftar.
Lors que les fainc1s,Denys, Ruflic , êc Eleuthere , fouffri-
renc martyre audit lieu, vne bône Dame Chrétienne nom-
mée Catulle, demeuroit en vn village, que Ion (urnommoic
de ion nom ; laquelle enfcuelir & enterra les corps des fuf-
iiommez Martyrs, en vne petite Chapelle, iniques en iaquel-
Jc { par grand miracle ) famcl Dènys auoit apporté fà teftç
entre Tes bras, après que Ion la luy eut tranchée , laquelle fuc
rebâilie du temps de fainclie Geneuiefue; comme dicl cft cy
deuanc.
Quant auJieu où fainâ: Denys ôcfes compagnonsauoienc
refpandu leur prerieuxfang pour le fouftien delafoyCatho-
hque,ôc depuis vn grand nombre des fidèles Chrefliens du
temps du Paganifme (comme tefmoignent Ieshifl:oires,6c
les facrez ofléments qui furent mis en diueries chaires,dont
fenvoyentencores quelques vncs) depuis la dcuotion des
fidèles y érigea vnepetite Chapelle nommée du fainclMar-
tyre pour les caufes iiifdites, qui a efté fréquentée du peuple
de Paris iufquesà preiént par grande deuotion.
Cefte Chapelle eft double, i^auoir la plus petite quieft
prefque dans terre, ôc 1 autre plus grande qui ert érigée au
deflus d'icelle. Mais au deiToubs de toutce baflimentily
auoit encores vne Chapelle ou caue ibuft errame, qui toute-
foisademeurée incogneu^ànos pères iufques en l'an 1611,
quepar accident elle fut defcouuerte, comme nous dirons
plus amplement par cy après.
FrodoardouFlodoart, Chanoine de la grande Eglife de
Rheims, faid mention eo fa chronicque, qu'en l'an 944.
f'eleua
n
»5
LIVRE QJV^ATRIESME. 1153
s'eleua vnc horrible tempcfteà Montmartre, qui ruina vne
très ancienne & tresforte maifon, enièmbic vne Eglifequi
n eneiloit pas beaucoup elongneeioùfurctveus en l'cçr des
Démons en forme d'hommesàcheual. Et d'autant quece
. pafîagepeucferuir, pour vérifier, que 1 89. ans, deuanc que Je
Roy de France Loys6. dit le gros, &c la Royne Aalis (en latin
fclon les anciens tiltres.Adelais) fondacentl'Abbaye de Môt^
martre, il y auoic Eglile; Ôc aufîi pour conieclurcr, que la
iusditc maifon pouuoic eltre du temple de Mercure iadis
adoré en ce lieu: ie cireray au long le texte de Frodoart.
turba vehemcntifimus: quo fartetes cuiufdam domus antiquijii'
m/e^qui'vaUdi^imQ co'rjfirtiBi cementOy in monte qui dicitur mar-
tyr am dite ^crfiUerunt immcti , funditm [tint euerjt: Feruntar
autcm Dxmones tnnc ihi fub eqiittHm Jpecie njiji: qui ecdefiam
quamd/imy qu^eproximaflahat:, dejlruentts^ eiu^ trabes farieîibus "
incujjerunt^ acfn eosjubruerunt, Vtneas quoquc ipfim mon tis euul- "
ferunti c^ cmniafata VA/lauerunt.
En l'an de l'Incarnation lo^^S. & du règne de Philippes 1058.
premier38. Guillaume premier de ce nom, Euefque 63. de
PariSjdonna aux Religieux de faincl Martin des champs i'E-
glifc de Monrraartre,aucc ledroid de dixmes.
De laquelle donation la carte eftinfereeau liure des pri-
uilegcs duditfaincl Martin.
Trente cinq ans après , c'eft à fçauoir en l'an 1 155. le R oy d e 1 133.
France Louys V J. ditlc Gros, &la Royne Aalis fcn Latin,
félon lesanciens tiltres Adelais) fonelpoufe,eurent deuo-
tion de fonder vnMonafteredeReligieufes de l'ordre faind:
Benoiftaudit Montmartre. Et pour auoir le lieu, la vieille
Eglife, la Chapelle des Martyrs & quelques terres & polfef-
fîonsy afFecleeSjils donnèrent en contre-cfchange aufdics
defainâ:MartinrEglifedefaindDenysdelaChartre,auec
Tes maifons, terres, cens Ôc rentes. Laquelle (comme did
Eflienne premier, 6-/. Euefque de paris, en la carte du droicb
de collation de ladite Egliie, pour faind Martin , dattee à
mefmc année que deflus) de long temps eftoitiniuftemenc
po{redeeparlamainlaicque,ôc l'en dil'oitleRoy coUateur.
Commenousverronscy après par les lettres que i'ay tirées
4uthrefor des chartres de jMontmartre. Defquelleslai.eft
GGGGggg
ri54 DIOCESE DE PARIS,
des Prieur ôcConuent de iain6t Martin des Champs, en ces
termes.
IN Chrifti nomine: EgoThcobaldiis PriorBcati Martini
decampis, totûfque ccchCix Conuentus. Nocum ficri
volumus tam futuris quam prarfentibiis, quatinus Eccle-
fiam M'ontisMartyrumcumfuis appendicijs,Ludouico Dei
gratia Francorum Regi^ôc Adelaidieadem gratiaReginaî,
ik,Ludouico eorumtiiioiamin Regemiublimatoanno ter-
tio, ad hoc fcilicetdonaiiimus & conceiFimus, vc eam fan^
ûimonialibus ibidem Dec famuiantibus donarent&per-
petuô concédèrent. Donauimus etiam eis ad hoc idem,
C'efticlieu Capcllam de fando Martyrio ,6vCulturamMorelli,6c do-
dciapande ^^.^^^^ Guemci cambiatoris : llcLici cam habebamuséctene-
boucncnc. , . t r n ■ -k r ■ ■ ^
bamus. Rex autem Ludouicus eccieiix Beati Martmi de
Campis & nobis ecclefiam Beati Dionyfij de carcere do-
nauic, 6c habendam perpecuô conceflir. Quod vt ratum
& firmum permaneac in fempitcrnum, fcripro commen-
dauimus : 6c ne pollic àpofteris infirmari, (îgiili noftri au cto-
ricate fubtcr firmauimus. Adumpublicèin Capiculo Bea-
ti Martini, Auno Incarnati Verbi 1133. Régnante Ludoui^
co Anno 27. Signum Thcobaldi Prioris. §. OdonisSub-
prioris. §. Giilemeri,tertij Prioris Monachi§. Petriàfecre-
tis. §. Manafferi à iecretis.
Ltpource que tels contradsd'efchange, faits fanslecôn'-
fencement ou ratification du principal chef font de nulle
valeur, 6c que le Priorë de làint Martin des Champs dépend
de l'Abbaye de Cluny .-Maurice (par excellence lurnommé
le Vénérable) pour lors Abbé dudit Cluny, a confirmé les
fufdicles lettres, en lamefmeannee, qui eftoit de fon fiege la
douziefme. .^j^.'ivj
EtleditRoy Louysle Gros en fon priuilege fort ample,
faiclvn dénombrement du temporel de l'Abbaye de Mont-
martre 6c leur confirme: adiouflanten la fin ce qui f enfuit.
Sub hlentio' àutem prcTterire nolumus,quod prodomo
Gucrrici , quam monachi beati Martini de Campis in manu
fua habebant 6c pro ccclefia Montismartyrum,quam ipiî
poffidebant, Nos eifdem monachis ecclefiam beati Dio-
nyfij de carcere, quam in manu noftra propria habebamus
tîum omnibus eius appenditijsincommutationemdonaui-'
LIVRE Q_y A T R I E S M E. u^S
jTius. Ec ne polîità polterib infirmari, figilli noflri auclo-
ricate & nominis noftri Karadere fubcer fîrmauimus.
Adum Panlius Aijno Incarnati Verbi 1134. Regni noftri n^^.
27. Ailantibus in Palacionoilro, quorum nomina Ibbntula-
taTuntôcfigna. SignumRadulphi ViromandorumComitis
&: Dapifen noflri. §.GiiillelmiButicularij. §.HugonisCon-
ftabularij. §. Hugonis Camerarij. §. Data per manumSte-
phani Cancellanj.
Deuxansapres,c'eftàrçauoir,ran 113(3. le papeinnocent ^
2. en l'année 6. de fon pontilicat,oclroya vne bulleaux Reli-
gieux de laind Martin des Champs. Par laqucUcil confirme
tous leurs biens, terres & poflefTionSj&fpecialement l'Eglife
delain£lDenys de la Chartre: Cum or/irnhus quddcrkiante
poffederant.
Cède didion de clerici, ( qui efltoutesfois commune à
toutes pcrfonnesd'Egliie) m'a fait opiner, que S. Dcnys de
la Chartre, deuant que les Marcinians enfulFenten poirel-
{ion,n'eftoit maifon régulière : pource que le pape n'vioit de
ces didions de Moines, Religieux, ou Chanoines réguliers.
MaislepriuilcgeduRoy Louysy. dicle Ieune,àladitferen-
cedefonpere LouysleGros,dattëderanii37. ^defonre- jj,-^^
gnc 5. (comprenant les ans qu'ilaregnéautrc fondidpere)
me fait changer d'opinion, & croire que c'eftoit Abbaye
ayant Abbéôi Chanoines del'ordreS. Auguftin. Carparice-
Juypriuilegeconfirmant tous les biens donnez à S. Martia
des Champs, il dit. Ecclefidm quoquefancti Dionyjii de carcere,
qiutemfore fntràmei admiinU'S regias redacfa fuerat, quam tpfe
exconjenfu^ 'volunt^itc , & jyetitione Dominée AdeUidis RcginXj s. Dcnys ic
matri-i mex^ me etiam in Regem fublimato njjintiente , O" Domino ^^ Ciartrc
Henricofiatre meo^eiufdem eccle/ia Abbate inpojîernm iureperpe- ^^^^y e.
fuo conccfit pojsidendam , cum omnibus ad e.am periinentibtis
concedimus, ô'c.
Reuenons à traider de Montmartre. II efi: certain , que le
Roy Louysle Gros &la Royne Aalis fa femme ne firent pas
baftirfeulementleslieux réguliers, comme Dortoir, Refe-
doir^Cloiflre, 6c Chapitre :ains préalablement reedifîerenc
rEglife,&: la Chapelle des Martyrs. Lefquels lieux le Pape
Eugène troifK-fme neuf ans après, c'eft à Içauoir l'an 114^.
dédia, prefent 5c miniflrant S. Bernard,Abbé de Cleruaux:
GGGGggg ij
1156 DIOCESE DE PARIS,
Nontoucèsfoisen vn melhieiour. CarTEglife desrcligicu-
fcsfuc dcdiee le iz.. d'Aunl, & la chapelle des Martyrs le i.
iour de luin. Laquelle Dedicacedepuis,pour cercainescon-
fiderations,aellëreuoqueeaui9.d'Auril.
GuillaumeBaLifet,nacifd'Aurilacen Auuergnc,ÔcE^cf-
queHI.deparis,aapp^ouué & confirmé Hnftitution &: ére-
ction d'vne féconde Chappelle en la chappelle des Martyrs,
en fa prcrenee,par Hermer de Montmartre , ôc Catherine fa
fem m e,y affiliant en perfonnc : Relcruant aux Religieulès
de Montmartre, tout droict de feigneurie, propriété, pof-
fcffion,droid de patronage, collation , garde èc tout autre
droid&redeuancc.'faidàParisleVendrcdy après lafefte de
1305. fainclDeniSjM.ccc.V.Qin eftoitleprcmierandulîege du-
didEuefque.
1306. MadameAda AbbelTe deMontmartrc en l'an 1306,1e Mar-
dy d'après Quafimodo.aapprouuc ccquedeirusiReieruac
enoultreà eile&àfesreligieuiespuiflancede prendre, de-
inoIir,ou s'accommoder des mailons des chappellainspour
yconftruirevnPnorc, ou pour autre neceflité , àla charge
deleur en faire rebaftir d'autres.
LeMcrcredy immédiatement fuiuant lefdiols Hermer
êcfa femme on t obligé tous leurs biens aux religieufes, pour
ladite fondation, & prcflé le fermêt fur les làinds Euangiles,
pardeuantl'Official de paris.
*347* En r.în 1347. le lendemain delà faind Barnabe, 12. luin^
fœur lehanne de Valaugauart, AbbefTe de Montmartre,fui-
uautlapuilTance retenue fur les manoirs & habitations des
deux Chapellains de la Chapelle des Martyrs, compofa le
différent qui eftoit entre lehan chemain,Chapellain delà
premierefondation ; &c Guillaume Boutonnier , Chapellain
de lafecôde:pourferuir d'accord perpétuel aux fuccefîeur*,
Ecpariceluy jCequieftcontiguà ladite Chapelle du coftc
de paris ( oii il y auoit vn grand logis, caue , cellier &: appen-
tis ) enfemble le pignon du gr^md Autel vers Orient, did le
cheuct de la Chapelle, eft au premier Chapellain : & le refte
au fécond. Quant à la court, cuifinc, & porte,cela demeure
commun à eux deux.
Maiftre lehan Rouet preflre , fit chanter vne grande MeflTe
âDiacreôcfoufdiacreleiûurdela dédicace de la Chapelle
LIVRE QVATKIESME, n^f
des Martyrs le 19. Aurii 1501. fans licence desReligieufes
deMontmartre. LerqucUeslcfirentappeiler au Chaflelec,
&fuc condamné à tous dclpens, dommages ôc intereft:&:
les Religieufes maintenues en laiouiiFancedesdroK^ls^pol-
feffion ô^iaifme; Sçauoir que perfonne ne peut chanterny
faire chanter hauteMeiIe,ouautrereruicc,ians legré, con-
géjicence^ volontcdeidiclesReligieufes. Ceftelentence
donnée par laccjues deTouteviiIe,Cheualier,Confeiller,
Chambellan du Roy ,ôc garde delapreuoftédeparisjlela-
medy 17. Décembre 1502.
Cefte Chapelle eft fort fréquentée 6c viiitce par la grande ^° '
deuotionquiy tîk^Ôc pour les indulgences ôc pardons oc-
troyez par plufieurs papes, à ceux qui la vifîteront & y feront
leurs prières. Spécialement les Dimanches 6cfeites , depuis,
pafquesiuiquesàlapentecofte.
Les maiftrcs Orfeures ôcaffineurs de paris,y font dire tous
les Dimanches de l'année vne Meflè à bailèvoixen la baffe
Chapelle , £c vne haute Meffe & Vefpres le lendemain de S.
penys: Etlesiouric) ôcii. d'Auril de chacun an ( quifont
les ioursde la dédicace de ladite Chapelle, &: del'inuention
des corps faincls. ) Mais c'efl auec permillion des Religieu-
fes, Abbeiîe&Conuentde Montmartre: Comme il Te voit
partrois arrefisdcparlement, des6. Auril 1609. du 23.Auril
1610. ôcdu ly.Aoufiiéii. Cariœur Marie de Beauuillierjfd-
Icdu defFuncl Comte de iaind Aignan,ôc Abbeffe de ladicle ^
Abbaye de Montmartre, ayant fait continuer la clofture
d'icelle Abbayeiuiquesi ladide Chapelle des Martyrs , i^es
Reli2;ieui'esy vontcelebrerle feruice dium les Dimanches
ôC felles de Tannée. Etparce que les Orfeures deparisfedi-
foient fondez en poffeflion immémoriale d'y faire. célébrer
auffi le feruice diuin lesiours de Dimanche, & les iours de
fainct DcnySjdela dédicace de ladite Chapelle,6ide Tinuen-
lion descorpsfainds. lly eutprocezpourraifbn decepar-
dcuantle grand Vicaire de Monfieurdepans. Lequel per-
mit pendant le procezaufdits Orfeures, de continuer ledid
feruicediuin. Dontles Religieufes, Abbeffe &:Conucntde
Montmartre,appellerentcommed'abus:&furrappelincer-
\jint arreit du é.Auril 1609. tel quif enfuit.
GGGGggg iij
'1158 DIOCESE DE PARIS,
Extrait des Rcgifires de Parlement, >
ENtre les Religieufes, AbbeiTe & Conuenc deMonc-
rnartre, appdlantes comme d'abus d'vne permiflîon
donneepar le grand Vicaire de rEuefquc de Paris, 6c dcma-
dereiTe en lettres d'vne part : ôc les Mailtres de la Confrairie
aux Orfeures de Paris mthimez & defendcurs,d'autre , fans
quelesqualicez puiiTent preiudicier. Apres que Montho-
lon pour les appelantes a commencé à plaider, Seruin pour
le Procureur General du Roy a did, que la quellion eft,quc
\qs Orfeures chacun an le iour (àind Denys, vont faire dire
vne haute Meiîe en la Chapelle au bas de Montmartre, en
commémoration des Martyrs. Et les Religieufes dienc que
c'a efté de Icurpermiiîîon &: tollerance:nonpas pour en
vferpardroid , ôcquece iour en:ant defliné à célébrer la
fciledes Martyrs en leur Eglifejii n'eft raifonnable de le
faire en leur Chapelle, moins fans leur permiffion : ny faire
oiFrandcs ôc pain benirb par forme de confrairie. Surquoy
auoientaduiréquervn&. l'autre foitfaid le feruice de leur
permiffion, non le iour, mais le lendemain, les offrandes
leurs demeurans , fi aucunes fe font. Ce que Germain pour
lesinthimezaconfenty. La Cour fur l'appel comme d'a-
bus, a mis 6c met les parties hors de cour6cdeprocez:ôC
ordonne que les inthimez pourront continuer leferuice di-
uinaccouHuméenla Chapelle des Martyrs, le lendemain
de la fcfte faint Denys,par la permiffion des appellantes;auf-
quelles appartiendront les offrandes faides au feruice.
1^09. FaictcnParlementle^. Auril 1609.
. Signé Du Tillet.
En fuit te dn ^recèdent Anefi^ en a ejlé donné vn autre
en t audience, le 23. Auril 16 m. Par lequel
La Cour ayant efgard à la Requ€fVe,a ordonné, que Je
feruice diuin fera continué en ladide Chapelle, tant pour
les MefTes hautes le lendemain du iourfaind Denys, 6c les
dixneuf 6c vingtdeux Auril, que MelTes baffes es iours de
Dimanche. Et a fait defenfes aufdites ReHgieufes 6c Abbeffc
deMontmaïtre, de troubler ny cmpefcher lefdits deman-
LIVRE Q^ATRIESME. 1159
deurs en la continuation dudid feruice diuin. Et à celle
iin,IeLir a enicind bail 1er 6c deliurer les clefs. A la charge
qu'ils n'y feront aucune confrairie, &c que les offrandes,
oblations ^ aumoines demeureront auidictes Abbefle^c
Religieufes, ôc Conuenc. Faid en Parlement levingc-
troiiicfme Auril 1610. 1610.
En éxecution des fuflits deux Arrejrs , en a efté donné un troi-
fiejme , fur pièces veues & producttons des parties ^te 2/,
Aotifi lôii . dont enfuit le dtcion.
Dita erté,que laditeCoura ordonné, &: ordonneque lefdits
Arrells des 6. 6c 23. Auril feront exécutez: 6c contorme-
ment à iceux pourront les demandeurs faire célébrer en la
Chapelle des Martyrs tous les Dimanches del'anvneMeiFe
bafle, par tels gens d'Egliie qu'ils voudront, 6c les 19. 6c 2,1.
du moisd'Aunl,6c le lendemain de la feftefainc1:Denys,
des Melîes hautes, 6c les Vefprcs : le tout en forte, quelefdi-
tesReligieuiesôc Abbaiiïe n'enfoientincommodees. Et d
cefte fin ieldicl:^ demandeurs efdits trois iours , commence-
ront ledit feruice à telle heure, que les Méfies foicntache-
uees auparauant \t^ neut heures du matin : Et les Vefpres
auparauant trois heures de releueesili mieux n'aiment \^'i-
ditesReligieufcs ^ AbbailFe, célébrer leur feruice aupara-
uant, Ce qu'elles pourront faire, en lailfant temps commo-
de aufiits demandeurs. Et fur ce opteront dans trois iours
après le prefentArreft prononcé, a l'effecl Seaux iours que
deiPuSjleldites Rcligieufes 6c ÀbbelFe bailleront les clefs de
ladite Chapeileau{ditsdemandeurs,quipourront y tenir vn
coffre pour referrer leurs ornements necellaires à la célé-
bration dudit feruice, qui fera côtinué au nom deleur com-
munauté, 6<r non de confrairie. a la charge que les offrandes
6c oblaiionsquifefcrontefditsiours,meimes pendant ledit
feruice,appartiendrontaurditesReligieufes,AbbelTe6cCô-
uent, 6c fans que leldits demandeurs puiffent faire drcffer en
la Chapelie,table,tapis,ou boitte. Et au regard du lieu requis
par lefdits demandeurs pour baftirvnReuelliaire,enfemble
fur lefurp'us des fins 6c conclufions par euxprifes,amis6c
met les parties hors de Cour 6c de procez , fans defpens.
Prononcé le 27. iour d'Aoufl 1611.
Signé Du Tiîler.
ii^o DIOCESE DE PARIS,
Orl'an 1611. comme l'AbbefTc de Montmartre faifbic
crcufèr les fondements pour eflarg-ir 6c acCroiure ladufte
Chapelle : les fondements qui font tort profonds ayans eftc
deiiafouiUez tout aux enuirons,Ôcefleueziufquesàtieurdc
terre ou rez de cbaulïee , comme Ion vint àfouiiler au che-
uet de ladite Chapelle pour continuer lefdits fondements à
i'efgaldesautres, la terre cflant defia vuidee fort bas & pre-
ftc à faire les fondements »il fe fit ouuerture d'vne caue ou
Crypte fclonqueits nommoientlesanciens: laquelle pour
ellreii bas dans terre ôcvoultee comme elleefl:,&fiertanc
trouuévne forme d'Autel&auflî quelques Croix figurées &
grauees auec plufieurs lettres que Ton n'a peu lire, pour la
gran de antiquité, dénote auoir Icrui de refugeaux premiers
Chrediens durant la perfecution: mais à celle fin que la. po-
fteritë fut aireuree en quelle façon auoit eftétrouueeladitc
caue, £c ce qui eftoic contenu en icelle, afin que Ton n'efti-
maft point que ce fut chofe inucnteeà defîein , il en fut faid
aumefmetempsenprcfence de plufieurs tefmoins irrépro-
chables,vn procez verbal, dontf'enfuitla teneur.
L'an mil fixcents vnze,le 13. iour de luillet après miciy,par
dcuat nous Pierre Pochet, Secrétaire de la chambre du Roy,
Preuoftde Montmartre, pour mes Dames les Religieufes,
AbbcfleôcConucntdudit Montmartre, eilans audict lieu
y feroit comparu Maiftre Fr âcois du Bray, Receueur ôc Pro-
cureur defdides Dames. Lequel nous auroic remonftré
que lefdides Dames voulans faire aggrandir &accroifl:re
leur Chapelle du Martyre de Monfieur faincl Denys &: Ces
compagnons, vulgairement dide, la Chapelle des fainds
Martyrs. Laquelle eft fitueeaubasde la ciofture defdides
Rehgieufes, du coflé de Paris , les mafîons trauâillans|aux
fondements des murs necelFaires pour faire ledit accroifTe-
nient,auroient trouuë au delà du bout ôc chef deladicle
Chapelle, qui regarde du cofle de leuant, vne voulce ,foubs
laquclleily adesdegrez pour defcendre fbubs terre en vnc
caue. Auquel Iieuiinousafupplië nous vouloir tranfpor-
ter&y defcendre, pour voir &cvifiter que c'efl. Au moyen
dequoy cerequenmt ledit du Bray îaccompagnédeluy 5c
de mai/Ire Ican Tcfniere, lulian Gneret , &: Jacques Cheua-
lieiPreftres ôC Chapcllains dcldictcs Dames, tant en leur
Abbaye
LIVRE CLVATRIESME. n^i
Abbaye qu'-en leurdi te Chapelle dc$ Martyrs , &: de maiftre
lean Gobelin, inaiflremaflon demeurancà Paris, rue &par-
roifle iainâ: Paul, ^ d'Adam Boiiïarc peintre &:iculpteur
demeurant âParisrucPaucCjparrûiHeiaindSauucLir, à i'I-
mage làind Nicolas, inclinans à la requefte dudic du Bray,
nous ferions tranlportez au chefc>: pointe Orientale de ladi-
te Chapelle par le dehors d'icellc. Auquel lieu y aurions
trouue pluiieurs maiions ^ maneuures , qui trauailloienc
ibusleditGobelin,à faire les fondements de l'agrandifTe-
4îient de ladite Chapelle. En prcfence dclquels ledit Gobe-
•lin nous a monftrc vn trou &: pcrtuis qui auoic efté fait par
lefdits maneuures à la voulte d'vne€)çrcainemôtce,en creu-
fanclefdits fondements. En laquelle voulte,ce requérant
ledit du Bray, nous ferions delcenduspar ledit trou,auec
vne efchelle dans ladite montée, accompagné de luy & de
noftre Greffier , ôc defdits Tefniere , Gueret , ôc Cheualier,
-.GobelinôcBoiiTartjauec deux chandelles allumées. Et au-
rions trouue, que c'eftoit vne delcence droittc: laquelle a
cinq pieds 6cvn quart de largeur. Par laquelle ferions de-
fcendus trente fept dcgrez. faits de vieille malFonnerie de
plaftre,gaflees & efcornees: le deilus de laquelle defcen te
cftvoulté. Et au bas d'icellc defcente aurions trouué vne
caue ou cauerne prinfe dans vn roc de plaftre,tantparlc
haut que par les collez, & circuit d'icelle. Laquelle aurions
fait melurer par ledit Gobelin:qui a trouué qu'elle a de lon-
gueur, depuis l'entrée iufques au bout, qui eft en tirant vers
la clofture dcfdites Religieuies, trente deux pieds. L'en tree
delaquelleahuidpiedsdelargcur: ôccn vn endroit diR^nt
de ladite defcente de neuf pieds, elle a delargeurléize pieds,
&lefurplus d'icelle va eoeftreiîilîànt, en lorte qu'au bout
vers la clofture dcfdites Religieufes, elle n'a que fept pieds
delargeur. Dans laquelle caue du cofté de i'Onent,il y a vne
pierre de plaftrebicornue,quiaquatrepicdsdelong,6cdeux
pieds&demydelarge.prifeparfon milieu, ayantfixpoulfes
d'efpoiireur.Audeflus delaquelleaumilieuily a vne Croix,
grauec auec vn f]zeau,quialixpoulies en quarré deiôgucur,
&demy poulfe delargeur. Icelle pierre eft elcuee fur deux
pierres de chacun cofté, de moilon de pierre dure, de trois
pieds de haulr, appuyée contre la roche de plaftre, en forme
HHHHhhh
v6i DI O CESE DE PARIS,
de cable ou Aucel : &; eft diftant de ladite montce de cinq
pieds. Vas le bout de laquelle cauc , à la main droide de
l'entrée y a dans ladite roche de pierre vue Croix imprimée
auec quelque pcinfon oucoufteau,ou autre terremenc. Et
y (ont en fuitte ces lettres, Mar. Il y a apparence d'autres
quifuiuoienC:maisonnelespeutdilcerner.Aumermecoflë
vn peu diftant de la fufdiâie Croix, au bout de ladide cauc,
eft encore imprimée vne autre Croix dans ladide roche de
plaftre. Et à la main gauche deladide caue en entrant,àla
diRancede vingtquatrepieds, des l'entrée l'eft trouué ce
niocefcritdepierrenoirelur leroc Clem». Etau coflédudic
mot y auroic quelque forme de lettres imprimées dans la
pierre auec la pointe à\n coufteau, ou autre ferrement : où
il y a D/tf, auec autres lettresluiuanres qui ne fe peuuenc di-
ilinguer. Lahautcurdelacaucenfon entrée efldefixpieds,
iufquesàneufpieds en tirant de ladite entrée vers le bouc
de ladite caue. Etlefurplus iufques au bout,eft rempH de
terreêc grauois.-où il y a plufieurs pierres &thuillaux fore
frayez& affermis par deirus,ainfiqu'vnetcrrafî'e: de maniè-
re qu'au delà dei'di ts n euf pieds, il n'y a dediftance en la hau-
teur depuis leldidcspierres & grauois iufquesauhaut,que
troispiedsenaucuns endroids,t^ quatre en autre :dc forte
que i on ne peut f'y tenir debout. Ce faidjnous ferions
iortis de ladidc CÊue, & remontez par Icdid degré, accôpa-
gnez des deff us nomez. LefquelsenfoydceejOncauecnous
ligné noftre prefentprocez verbal,les iours 6i an que defTus.
De l'Eglî/e ô' rr tore du Mont fnincl JotijUz, Châtres
fo.tbs NôntJhtry.
LE Montdefaincî.Yon, lez Châtres fous Montlhery eft
rendu affez célèbre duPriorc qui y eft,dependantdece-
luy delà Charité fur Loyre, ordre de Cluny,& de i'Eglifey
ded i ee en i'h onneur de S. Yon, Tvn des premiers martyrs de
nos Gaules & des enuirons de Paris. Lequel accompagné
de S. Cancian autre martyr, ellant venu du pays de Grèce,
ôcdcucrs Athenesen la ville de Rome , du tempsque l'Em-
pereur Domitian y exerçoic pluiieurs cruautez ài'endroic
des Chrcilicns: il fut fait & ordonné Predrepar S Denys,
aueclequel ôcSS. Ruflic &cEleuthcre,& aunes 71. difciples,
il ('en vint en France proche la ville de Paris. Et comme tous
lefurent départis en diuerfes prouinccs^ pouryannoncer
LIVRE Q^VATRIESME. n^j
rEuangiIeôcprercherlaparoledeDieuîS.Lucianeflantalié
à BeauuaiSjS. Quentin en Vermandois,&: ainfi des autres, S.
Yon choifitledulieudeChatres. Oùilnefucpâslon2;têps, ^'^("^èccijir».
menant vne Vie laincteôcau Itère, ne mangeant c]uc des hcr-yj,.e„^
bes^ôdnebeuuantcjuede l'eau, qu'il ne conuertit, tant par
bons exemples, que par Tes do(^es prédications, toucle peu-
ple des enulrons à la foy de religion Chrétienne. Tellement
qu'il entutvn 11 grand bruit par tout, que les nouueliesen
vinrent lufqucsau Prx:fe£l Iulian, commandât lors pourles
Romains dâs Paris. Lequel enuoya vers luy trois de les fatel-
litcs, Latin, Lare,&: Antre : l'vn deiqucls après l'auoir cruel-
lementfuftigéde verges, !uy coupa la tefle. Laquelle ce S.
martyr,parpermiffiôdiuine,porta fur (es deux mains depuis
Icdicmontoù il futdecapitciufquesàChatres fousMont-
lhery,difl:antd'vne bonne demie lieue, où iifut inhumé &
auoiteleuiafepulture. Ledid Monta touliourseftëdepuis
furnommédeb. Yon. Saferteàrvfage du Diocele de Paris
fe célèbre ley. Aouft : où anciennement conuenoit le peuple
d'enuiron i5.parroifres,pourles miracles qui l'y faifoient or-
dinairement. Le Catalogue des fainds Fetri de Natnlihus
Ith. 8 . cap. io6. Baronitfs & Petrm Galejinins , en leurs Martyro-
loges remettent ceftefefle au lo. des Calend.d'Oclobre,qm
cft le 11. Septembre.
Il y a eu en la ville de la Rochelle iufques en l'année 1572.
vne autre Egliledediec en l'honneur de ce melme martyr^
S. Yon , â prefent profanée par laprefche qui f'y faidpar
ceux de la religion prétendue r£formec,rappellant> 1 e Tcplc
ôcla rue prochaine dudit nom de S. Yon, Lafeftedclarran-
flation de ce glorieux Martyre fefaict le Dimenche d'après
i'Afcenlion;&lachairedelon corps efl en l'Egiife Nollre
DaiT!cdsCorbeil,favieauflri (e trouueefcrite en vn ancien
légendaire Latin de laindVidor lez Paris.
En l'Egiife & Prioré fulditduMont S. Yon,fe voient au
chœur deux tombesdepierre parterre. De l'vne defquclles
on ne peut lire l'efcriture tant elle eflancienne.Et en l'autre
eft figuré vn homme armé àl'antique , de cotteôc iacque de
maille,tenar.tàlamain dextre vncefpec, 6v à la gauche vn ^
cfcuilon. A l'entour de laquelle combe font cfcnts ces mots
en lettres maiufculcs.
HHHHhhh ij
ii64 DIOCESE DE PARIS,
Cy gifi Philippes , Sire de fainci 7$n , iddis Stre de cefie 'ville,
njy £)uitrejpdffk lande grâce M. ce. II I""^. Z. XIII. le Mer^
credt après U fainci Barthélémy .^ ou moisd' Aoufi. liriez, pour . . . ,
Etàcofté dacœuràmain droidte.en entrancen laditeEeli-
ic, ellvnepetitc Chapelle ruineufe, où le void par bas vne
petite tombe de pierreforcancienne: en laquelle y a paren-
droiti) des telles de gros clous^quilurpallent. Et tiennent les
boiin es gens du lieu par tradition , que c eft la fepulcure dV-
nedelamaifond'vn Seigneur de laincl Yon, femme & ef-
poafedu SiredeGannes. Laquelle par cruauté infigneen-
rermee dedans vn muid ou autre vailFeau iemblable , plein
depoinredeclous,il fitparapresietterdu hauten basdudic
Montdefaind Yon. Mais ce font bayes .-ces telles de clous
n'ont eftéappofees linon pour conleruerrefcriture, 6c mef-
meicelle tombe contrele frequet marcher du peuple. Ainû
voyons nous de remblabies tombes au Cloiflre de faincT:
Viclor, dcuant le Chapitre ôc ailleurs.
De l'Eglife & lillage de Chrefieil.
Elon l'ancien légendaire de ladite Eglife/aindsAgoard
& Agilbert demeurants & natifs du lieu de Chreileil, fu-
rent conuertis à lafoy parMefîieurs faincisSauinian&Po-
tentian. Lelquelsdeuancqued'alleràSens ,firentlciourau
lieu de Cbrefteil, nommé deiiors en Latin chrifiolmm^Çtlou.
le iufdit légendaire , eftant dénomination & mot prophéti-
que,queceferoitlelieu du peuple de Dieu,rï nemine Grâces
^ ^y^^ d" A'xvf ''^^^A/<?/''^/^^ Chrîfliy fi eut NicoUt^ Victoria po-
piUi. Il eil: grand ôcfpaci eux, ôcPeftend iufquesfurlariuiere
de Marne. Quifutcaufequelerditsfainclsperronnages, tac
pour la belle lîtuation du Heu , que pour le fruicl qu'ils y fai-
ibienr,l'y plaifoient fort. Mais aduenantla perfecution du
gouuerncur des Gaules, par le commandement de l'Empe-
reur lelditsTaindsperfonnagcs retournèrent à SenSjIaifTants
grande memoiredufruid: de leurs trauaux, ayants demoly
&:faitabbatrevn grand temple d'Idoles, que le peuple peu
nuparauantadoroJt. Cependant fainds Agoart èc Agilbert
demeurants à Chrefteil (après auoirreceu la benediclion de
ces l'ainclspcrfonnages) furent appréhendez, 6c après plu-
LIVRE Q_y A T m E S M E. ii(Sj
ileurspeinesôccourmencsfurencdccollezauecdesniajGTues.
Ce qui a donoc lieu à ce prouerbe, donc l'on vie encoreà
^ïcsèï^Les M j/fléCHs de chre/t. tl. Pour plus ample cefiiioigna-
ge delà venté de ce quedelFus, fe void pour le lourd'huy en-
coresla place, où ieldits faincls Agoarc ôCAgilbertontcfté
misa niorr, lequel lieu ôc place Ib nomme, i.4 CroixTabourity
yayanccomme vne combe audit lieu, 6i:vne verge de Croix
de pierre: la Croix ayant eftc abbacuë durant les guerres
deshereciques, qui brullerent tous les meubles 2^charcres
dei'EgUfc,&delacommunedudic lieu. Quant aux corps
defdits faincls Agoarc &Agilberc, ils furent mis en terre par
les Chreftiens, qui demeurèrent de la perfecution, qui fut
faideaudicChrefteil. Et leur fepulture fut au lieu où eft
l'Eglifeparrochialedudic lieu. En laquelle Eg'ife deiToubs
le chœur, il v a vne fort belle caue en forme d'Eglife, où il
y a vn tombeau en façon antique: où on tient qu'il y a des os
des faincls Innocents. Et de faicl, leiourdelakitedefdids
fàincl;sInnocentsdetouttemps,&:àprefencencores fe célè-
bre la MelFe deparrollPe en ladite caue. Mais il efl à prefu-
nierqueccfontlesoiremêcsdcs Chrefliés, qui furent misa
mort auec lefdids Martyrs Agoart & Agilberc. Car l'an 1567.
les hérétiques ayans ('auecautresindignitezqu'ils firent en
ladite Eglife; rompu vne partie dudit tombeau,onapper-
ceutque \q,s ofîèments qui y repoient n eiioient d'cnfans,
ains d'hommes paruenus à aage perfaid.
Les corps de/diclsfaincts Agoart ôc Agilberrfont en gran-
de deiîGtion audit lieu de ChreHeil (ur le maiflrc Autel dans
deux chafles de fonte ou cuiure dorées: lefquellesfe portent
aux proceflTions folemnelies de ladiclc Eglife , par les enfans
dudit lieu feulement,6c non par d'autres : parce que l'on tict
qu'ils eftoient natifs de Chrelleil, &: demeuroiens en vn lieu
quclon nomme à prcfent, La porte CdiUotm. C'eft pourquoy
aduenant les guerres de l'an 1567. ils mirent lefditeschalfes
entre deux vieilles murailles, que l'on voit encore à prcfent
qui font fur Icportail de ladite Eglife, oùellesfurentgardees
delà fureur des hérétiques.
Quant à la fondation de l'Eglife de ChrerteiljC'eftvn des
plus anciens vaiiPeaux qui foitau diocefe de Paris. Car icel-
îe Eglife ayant efté faiclc à diuerfes fois , ii y a plus de cinq
HH HHhhh iij
xM DIOCESE DE PARIS,
centsans,quelepiusreceni:baftimencaeIléparfaid.Mefnrc
André Vernicr Conleillcr en Parlement 6c Chanoine de
Paris^qui a fait faire la Légende de ladite Eglife de Chrefteil
( dont il clloit Seiç^neur à caufe de fa prebcdej dit que iamais
il n'yauoit euperlonnedudiclicudcChieAcilvqui euteflé
contraint à mendicité.
11 y a ?ne Chapelle au terroir dudicl Chreflcil ,nommcc
Ld chapelle de nojlre Dame des Me/c/;es^tort3.miq[iQ & deuorc,
laquelle a efté ladis conitruite à raifon de certain miracle,
autrefois aducnuauditlieu. Mais pource queicn'ay encor
apprisaulongladitehift:oire,ie me deporteray d'en parler
plus amplement.
D» Village de N an terre.
A Trois lieues de Paris cfl le village de Nanterrc.ou
faincleGeneuiefuefpecialcPatrone 6c protectrice de
la ville de Paris auoit pris fa naifFancc. Là le voit le parc où
l'on tient que ceftcfàindc vierge gardoic les troupeaux de
Ion père : parc tout enceint de groifes pierres, pour marque
éternelle de fa première & limple condition, & parc , lequel
n'efl: iamais couuert d'eaux, encoreque tous les champs voL-
fins en foient ibuucn t inon dez par le débord de la riuiere.
Là elle fit premièrement le vœu de virginité en l'Eglife
parrochiale par le minillcre de iaint Germain Euefque d'AU-
xerre: Là elle rendit la veuë à fa mcreGeronce, luy iauanc
les yeux del'eau de ce puits qui fe void encore en l'Eglife
dediee àfon honneur, Ôc où l'on tient qu'eftoitfon domici-
le ordinaire. Monlieur Boterays en fon Poëme intitulé,
Lnteîiay defcrit fort naiuement ce lieu, &: d'autant que ces
versnefontlongs,ie les rapporteray icy pour le contente-
ment du pieuxledeur.
Farifius tua prcmeruit cu^ahula viens y
Pajccndis ouihuSj tuaprimum operata iuuentus^
Beinde viro maturajthoros exoja iugales^
Ipfi pudiciti^i voto es afiricfaperenni^
Iniemeruta vni iungens [ponfûUa chrijioy
Cura grèges fuerant , innoxia cura puelUy
Née tu Amaryllis eras^ nec Philts amtCÂ Ucnalc4
LIVRE (VVATRIESME. uC-j
Non Mtlibœus ^.mornemorum^ n$nte vfttAmynt.Uy
Sed ijui lirgineumpcÛus Deus incolit hpfpes^
Et Jihi te iunxît,cjiùvidït dmator Olympis^
Maternxs dumpafl'is oucs, O' du ci s agrefii
Tenfa coU, natale tiium, quâ tortilis annis
Viculus obltcjuîs i^elutinfuU ctngtturvndis^
Namcthodorum, tllujlre tuis 'v/igitibus, d^ quod
Fafctolis cuntf4,^ ^^^^é^ înmefcit ab ortu.
Voyez ce qui en cft dit plus amplement cy dcuanc, liurc
fécond, page 263.
De l'Eglife Ot. village de faincî Cloud.
G
' Regoire de Tours liurej. cha. 18. de l'hiftoire de France,
'ôcAimonmoineliurci. ch.12. defcnuentlc nialFacre de
Theodobaldaagëdedixans,&deGuntranron frère jaagé
defepcans,enfansde Clodomire Roy d'Orléans, commis
parleurs oncles Childeberc ôc Clotaire: adiouftans que le
troillefmejdic Cloud ou Ciodoald ,efchappa parlafaueur
& commiferation des alTiftans^ 6c fe retira pour viure folicai-
rement.
Les fufdicls authcurs ne font mention quM ait efté
Moine : ains feulement Clerc & Preftre. Is {mquit Greg. )Jibi
manu propria capillos incidens ^Clerictts faclus efi. RenonçanE
par cela au Royaume terreflre, pouracquerir lecclelle. Car
combien qu'anciennement tous les nobles porta (Teiit longs
cheucuXjâ ia diâPcrcnce du commun peuple: cela fut tou-
tesfois depuis referue aux Roys & àleurs enfans : 6c princi-
palementdelesporterdiftingucz par cordons 6c pendans
en arrière, comme les porter encordes Bocmiens. Lefqueîs
cordons de cheueux Grégoire de Tours liure 6. chapitre 24,
&Sidoniusliurei. cpiftre 2. appellent /'/jr^^^Z/j. Autrement
le corps de Clouis fils de Chilperic 6c Audoucre (qucfa ma-
râtre Fredcgonde lit tuer , de après iecter en la riuiere de
Marne, près Noifv ) n'eut efté recognu fils de Roy, Ml eut eu
vnecheuelurcfemblableàcelledVn fimplegentil homme, ox^mùtm.
m6S DIOCESE de P a ris,
Comme remarque Grégoire de Tours Imre 8. chapitre lo.
alléguant les paroles du pelcheur, qui i'cnfcigna au Roy
Gontrand :7;2/r^ capfrm {att) tjuâd epcre meoadcapiendorum
pifcittm necefitatrm prjeparancram , reperi eum. Sed cum ignora-
rem qmfnam cjfct^ à c.cfarie prolixa. cognoui Clodoueum ejfe : ad^
prehenjumi, in humer is ad Litusdetultyihifj, eum cefpite fuperpo-
Jtto tumulaui. leTay ("dit-il ) trouuéjC'eilIccorps dcClouis,
dans la najje, que iauoîs préparée à prendre poilfonspourmanecef-
fitk Et ignorant quiilefioit, ïay cognu par je s hngs cheneux que
iefioit C louis. Le prenant le l'ay mis fur mesefpaules & l'ay enter-
re au riuage de la riuiere y mettant Jltr fi foffe des mottes de terre
herbues.
Et le père de noftrefainclCloud^CIodomire, occis par
\qs Bourguignons , ne fut recognu entre les morts, qu a ces
grands chcueux: Comme tefmoigne Agathias auteur Grec,
liurepremierdesGoths : dcfqueisil diticcuxBourguignôs
eflredefcendus. Eo ( mquit ) cadente, Burgunàtones comA ani-^
mâduerfa profiifiore^ qux illi ad tergum protendebatur .^fenfere ho-
Jlmm Dncewje occidijje. Ncque enim f^ crat Francorum Impe-
raîorihus coraam tondere : feda pueris intonji marient : atque adeo
%'t a tergo his dejîuantcrmes : nam afronte dijcrimmati vtrimque
feruntur.
Les Bourguignons voyants les grands cheueux qui luy
pcndoient derrière, cogneurent qu'ils auoient tué le chef
de l'armée (c'eft à fçauoir Clodomire. ) Car il n'eft licite à
ceux qui tiennent l'Empire des François, de tondre leurs
cheueux: ains demeurent fans tondre dés leur enfance. Tel-
lement que derrière ils font eftendus,& ceux de deuant font
feparez dés le milieu du front. Et plus basadioufte. Subditi
circum tenfi funt omnes , nec prolixior his coma conceditur. Les
fubjets font tous tondus à i'cnuiron ,& ne leur eftpermis
porter longs cheueux. Voyez Woiovix^ïi^de lure Regalis ca-
pillittj, cap. vndecimd Francogalli£,
Au Breuiaire de Paris nouucUement imprime, partie
-^ftiuale ou féconde, pag. 496. il ell dit que fainct Seucrain
A'Ioine, cftoic reclus en vne celle ou chambrerte à Paris,
fexer(^antdetoutlon pouuoiràcontempktions diuinesjôc
qu'il donna l'habit dereligionàfaind Cloud. Lequel pour
eftre moins cognUjôc viure plus folitaircment 3 fc retira en
Prouence:
LIVRE QJ^ATRIESME. 1169
Prouencc:oii il fut longuement. Eted:antreuenu,Eurebe
Euefqueii. de Paris, luy conféra l'ordre deprellrile. Puis
^1 f'en alla à Nogentlur Seine,diflant de paris deuxlieucs,qui
eftauiourd'huy le village S. Cloud,oùil conftruit vn mena-
itère, qu'il donna <àl'£glife de Noftre Dame de paris auec
fes biens &reuenu s :&: après auoirvefcufainclement & ac-
quis beaucoup d'amesâlcfusChrifljymourutle jour qui luy
auciteftëreuelc, qui cfl: le 7. Septembre. On void encore
fa tombe de marbre noir, cleuee fur quatre colomnes de
porphyre, qui ont efté rompues dés les premiers troubles:
Ht TEpitaphe qui fuit , cfl graué au deflus , faifant mention
de la iufdide donation.
Artuhu'S hune tumulum chladodâm confècrat almis^
j£.ditus ex Regumfiemmate ferfpicuo, Â, —
J^i vetitus Regnifie^tYum retinere cadticiy '
BiijiUcamJluduit banc fizhric are Deo :
Eccl'JiÀg. dedtt Matrïcis ture tenendam
Vrbis Fontifc^ m^ foret î>AriJii,
Fondation de l'Abbaye de chelles fiinBe Bauthenr.
CAin^teBautheurRoynedePrancejCommeileft: contenu
•^en fa Légende, eut trois fils du Roy Clouisfccond fon ma-
ry depuis Ion retour d'outre mer ^ le premier defquelsfuc
appelle Clocaire, le fécond Childericj,& le troiliefme Théo-
doric:apres le trelpas duquel Clouis le iS.an defon règne,
Clotairefut couronné &receuau Royaume,lequel il main-
tint en bonne paix par l'aide &:confeil de fadicle mere,&'de
pluficurs gens de bien , comme eftoit Chrodobert Euefque
de Paris ,6cleMarefchal de France. Or il aduintqu'eftanc
^lutoutaddonnce aux œuuresde pieté entre fes autres ac-
tions loiiables, elle fonda le monaftere de filles, que l'on ap-
pelle ChellesfaincleBautheur en l'Euefché deParisrlaqueL
ïeAbbayeeftcnuironneedelariuiere de Marne, à laquelle
elle donna plufieurs villages & métairies. Vne chofe ordon-
na-elle en ladite Abbaye grandement à redouter ôccraindre
à ceux qui la gardent & gouuernent; C'eft qu'elle lit faird
vneChartrcou lettre, laquelle futleelleedes feauxdetous
fes enfans,par où elle défend ficcôiure au nom de la Trinité,
IlIIiii
lAÙnè
Jctro
1170 DIOCESE DE PARIS,
&: par là crainte du redoutable iugcmenc au dernier iour,
qu'aucun de ceux: qui auroient la garde de ladite Abbaye,
ne T'oubliait tant que de rauir & diTtraire chofc du monde,
de ce qu'elle laifToit & donnoit pour le Ibuftien & nourri-
ture des Religieufes : autrementqu'iisencoureroiêc le tour^
ment qu'endure en enfer le traiftre ludas. Laquelle chartre
fe trouue cncores au thrcfor dudit Chellcs.
La première Abbefle qui fut en ce lieu, fut vnc noble ô£
V ^Iç vercueufeReligieufe nommée Bertille, que la Royne Bau-
thcurtira du monafhere dclouarre. Or auoit cefte bonne
Rûvne fort grande aiïecT:ion d'y faire fa refidencc, 6c de de-
meurer comme Religieufe toute iavic,renrichiiîant de plu-
fleurs grands biens, dont elle ne fe vantoit pas. Elle enuoya
& donna plufieurs ioyaux ^ riches preients à l'Eglife de
louarre, dont elle auoit tiré l'Abbeilë Bertille Scies autres
filles qu'elle auoit mifes à Chelles. Or prioit elle ince(l
famment noilre Seigneur de luyenuoyer lieu & temps defc
pouuoir rendre Religieufe en ladite Abbaye qu'elle auok
tondee, duquel faind propos elle fut long temps deftour-
nee par lesplus grands Seigneurs du Royaume, ee que fina-
lement parimportunité ilsluy accordèrent: où elle fat re-
ceuë par les Religieufes honorablement 6c en toute reue-
rcnce : auquel lieu elle ne demeura gueres. Car il aduint
quelque temps après que la bon ne Royne commença à eftra
malade des tranchées ou colique, dont cllefur Ci gncfuemcc
tourmentee,que fans prompt Iccours elle fut bien toft mor-
te lainficommeil aduint depuis, fçauoir le 16. iour delan-
uier, enuironi'an 670.
Or il y auoit audict Monafterc vne ancienne Eglife de
faind Georges , qui iadis auoit efle fondée par faindc
Clocildc^eipoule du grand Roy Clouis, laquelle fainde
Bautheur de fon viuanr fit abbatre 6c rebaftir plus grande
6c plus riche que deuant: fondant en la partie droidc de
ladicle Eglife, le grand Autel en l'honneur de la fainde
Croix, 6c vn autre de fainCl; Georges, 6c en l'autre cofté
vn de faincl Eilienne premier Martyr. Son corps fut mis
en la voûte Ibubfterraine de ladide Eglife, appellec de
laincle Croix : au lieu 011 fe void encores à prelent fon
LIVRE QJ^ A TRI ES ME. 1171
tombeau, auec vn aurre de fa fille Radegondc, ou de ia
fiiiiole Bauclieur mentionnée en fa Lerende. Ecn auoienc
pour lors lefdides Religieu(e§ d'autre Eglifc que celle 1j.
Mais depuis il en fut édifiée vne autre plus grande 5c am-
ple , qui fut racheuee &: parfaide du temps ôc à la diligence
de Dame Gilles AbbefTc de Chelles, ôc dediee en l'hon-
neur de la Vierge Marie, qui eft la grande Eglife qui fc
voitàprefent : où en l'an huicliefme du règne de Louys le
Débonnaire Roy de France fqui efloïc l'an de noftre Sei-
gneur 8 1 1. ) le corps de fainàe Bautheur ( qui iufques à
lors auoitrepofé en l'Eglife de faindc Croix) fut transféré
ôcpofë derrière le maiftre AUtel de ladidle nouuelle Eglife,
Hegiluitscflant Abbelle dudit lieu. Eft à noter, qu'auanc
que fut faite ladite traflation, le corps eftant tiré du tôbcau,
il y auoit vne Religieufe paralytiquc^qui fut guérie entiè-
rement : & femblablemcnt vn pauure homme impotent
& contrefai(ft de Ces membres, nommé Baudra, lequel eftanc
porté audicl lieu , fut aufli guari miraculeufement , de dura
Je pèlerinage dixfept iours entiers, chacun fetranfportanc
audicl heu pourvoir ce faind corps . Lcfquels miracles en-
tendus du Roy Louys Débonnaire, ildonnaàladidcAb'
baye la ville de Coulons & toutes fes appartenances pour
l'entretien U fuftentation des Rehgieufes. Et le quarante
huidiefme iour après que le corps fut tiré hors de terre , iî
fut transféré en ladite Eglile de noftre Dame par Eubarch,
(ou pour mieux dire Erkaurad) premier du nom&quaran-
tedeuxiermeEuefquedeParis,accompagnéde plufieurs au-
tres Prélats & gens d'Eglife auxCalcndes d'Auril, c'eft à dir^
IC17. iour de Mars.
Celle Abbaye a efté nommée depuis chdles faincfe Eau-
theur, ou bien Nofire Dame de chelles , foit à caulé du corps
de faincle Bautheur qui y repofe,oubien delà Vierge Ma-
rieàqui elle eft dediee. Quant au nom de Chelles, telle
en eft l'origine. Saincle Bautheur auant fon dcceds eue
vne telle vifion en dormant. C'cft qu'il luy futaduis qu'el-
le voyoit en vne Ep-lifc vne efchelledrelîéedcuantrAutel de
Noftre Dame, dont la hauteur touehoit iufques au ciel,&:
qu'elle montoit par icelle en la compagneedes Anges qui
lllliii ij
II71 DIOCESE DE PARIS,
la conduifoient en grande ioye,par laquelle vifion elle rcco-
gneucqiiclafînde (es iours approchoitjôcfe difpofa pour
allcriouyrdecefteioycquiluy cftoit promife. En mémoire
de laquelle vifion celte Abbayefuc depuis nommée Cheiles
&en Latin Ka/aj^uaJ^ Scala^ECchdleyôcmQCmcizdiàc Ah'.
bayeportepouf fesarmesvneErchelleauec deux lîcurs de
]y5, dénotant ia fondation Royaile.
li ya en ladite Eglife plufieurs fainctes reliques, ^ encré
autres ceiles-cy. De la vraye Croix : Du fang de miracle
de nollre Seigneur: desEfcourgeesdoncii fut battu à Tac*
tache. -des Cheueux de du Laicl: de NoftreDamc,&cdeIa
pierre defon fepulchre. Le corps defaindeBaucheurRoyne
de Franceauec fon fuairc,fon voile, & le bafton donc elle fie
venir la ton taine de Chclles par miracle. Le corps & la crolFe
defainde Bertille première Abbeffe dudit Monaftere. Le
corps fainctde la petite Bautheur filiolie de la fuldite Royne
fainâ:e Bautheur. Vne partie du corps &: le chef de fainâ:
Gènes ou Genefius Arclieuefque de Lyon,Aumofnier de
lafufdicleRoyne. Le chef de fainc^ Eloy 6c le calice qu'il a
Irait. Vnbras de faincl Thomas d'A.cquin:5c de l'huilie du
tombeau de fàinde Catherine.
Pour reuerencedefdites reliques &autresqui font audi(^
monailere, l'an 1544. il fut ordonné par le Cardinal du-
Bellay Eueiqucde Pans, que tous les ans l'onen i-eroitvnc
felle particulière,! e plus prochain Dimanche après rvnzief-
me iuiller.
Les neuf Autels delamefme Eglife qui auoiteflc réparée
de neuf, furent bénis en Tan 1546. par Reuerend Père en
Dieu M. Jean du Bellay Cardinal du ciltre de laincle Cccille
ÔC Euefque de Paris.
Le Roy Clouislecond régna feize ans, & mourut Tan 662.»
laiiLiQt trois fils légitimes de fa femme Baudour,ou Bauc-
bouFj en Latin BAltechiklisy ôc par fyncope Balthildis. L'aifné
defqueis fat Clotaire 3. lequel régna après luy quatre ans.
Puis mourutfanscnfanSjl'an G6G. En ladite Eglife de Chei-
les du coftê de Septentrion, en vn petit caueau on void fon
tombeau, fur lequel eft reprefenree là figure en bolTe, £cpres
la porte d'iceluyefi cet Epitaphe»
LIVRE QJ^ATPvIESME. 1173
Cy dcjjous en cefie voûte gift- le corps de clot.iire^ Roy de France^ — \—
é. Roy Chreftieriy dr h du nom^fïls dit Roy Cloitis fécond^ é* de
fdincle Baudottr. Laquelle fonda celle Eglife en Iho/ineurde nojlre
Dame:ci' y mit Vierges religieufes pour Bieufcrnir. Et y donna.
grandes terres y& plujieurs prmilcges : qui firent con/lrfnezj par les
faincls Pères de Rome , & par fitinct Charleniagne & autres Roy s
de France. Et régna ledit Clotaire quatre ans : & trefpajja. l'an de
grâce 666.
En la Qiefme Eglifedu coflë des Religieufes, font les deux
Epiraphes qui enïùiuenc.
M. RENEE DE BOVRBON ABBESSE
deChelles.
De (fou s ccjle lame polie . — i^
Rtpofe la cendre amortie
Dvne Frinccffe de Bourbon y
Dont le nom & la vertu faincle^
J^oy que ft vie /oit ejleinte
Vîuront d'vn éternel renom.
Vix':tan.s6. dies 3. Pr^fttit an.sp. menf.g.die S.
Okijt an.uSs. die ç. Fehr.
PUS MANIB. ILLVSTR. PRINCIPIS CLAVD.
LOTHARI. AVMAL^I, EQyiTIS lEROSOL.
HAS LACHRIMAS MARIA SOROR PIENT. ,
PIE^ CONSECRAViT ANN. DOM. 1 ,
Al D. LXXXXf. ^ -T ^
An ne meurn, anfratris^ iacet hrc cor:
An cor vtruraque ? At cor vtrumque iacet.
Ccr idem cjl fratrique frori.
Rcquiefcat in pace.
Les premiers Roys de France n'eulTent pris ia peine d'aller
deParisauxboisdeChelIeSjpourchafTer, en ayantdeplus
proches : Ti au dit Chelles ils n'eufTenc eu vne inaiion Royale
pour leur feruir de retraicle. Et croy que là eftoic logé le
Roy Chilpcric, quand par les paroles de fa femme Fredc-
gonde, inopinément proférées, il cognut que Landeric
Maire du PalaisTentretenoic-, 2c qu'ayanrceftepuce en l'o-
reille, il f'en alla pour la fecouër en la chafTe aufdits bois de
Chelles, où il fut tué. Comme rccicc Grégoire deTours,
liure<j.ch.46.
IlIIiii iij
1174 DIOCESE DE PARIS,
Et en la mcilne Foreîl;(par d'aucuns appeliee Bonc!is)le Roy
Childeric fccond, nls de Clouis i. frerc 6c fuccelîeur de
Ciothaircj.tutocciscnran 67 9. comme rapporte lacques
Meyerliure i. des Annales de Flandres audit an, ôcl'Appen.
dix de Grcg. de Tours chap. 95. Cela faid, le meurtrier
'fiodilo ikics complices ('en vont en la maifon Royale où
efloit demeurée la Royne BlitildequandleRoyl'enallaàia
chaiîé, i^ la ruent, encore qu'elle fut cncein te d'enfanc.
PourconfinnaciondecequcdeiruSjleRoy Robert en vn
fîen Edicl, donc nous auonsfaicmencion cy deuant, au trai-
(Slc de fainît Denys en France : refmoigne par ces mots qu'il
auoic vn Palais à ClicUes. SanCla Synodas qux 16. Calendai
Itinij KaU neftr/t jcdts Palaùo refidit.
Delà fufdicleforeftil n'en appartientàl'Abbeffe 2c Con-
ucncdeChelles^quecinq arpens.
Eglifes du bûHï!^ de Chelles.
PremiercmentrEglife ou Chapelle delaind Gcorges^au-
cremencderainclcCroiXjlaquellefert de parroiflc pour tous
\ç:s officiers £c domeftiqucs de l'Abbaye.
L'Eglifedelainâ: André» la grande parroiiTe pour tous les
habitans du bourg de Chelles, donc le Curé efl: vn des
Doyens Ruraux du Diocefe de Paris, comme i'aydid au
commencement de ce quatrielmeliure. LaChapellefainâ:
Michel. La Chapelle fain^t Martin. La Chapelle de noflrc
Dame de Lauretce. L'hoilel Dieu pour loger ou héberger
ÏQs pauures.
Fondation de l'Abbaye de S. Maiir des Fojjez, , à frefent
reduicre en Doyenné^ vny aVEuefcbédi Pans.
C Ainc^ Mauraagé de douze ans fut prefenté par Ton père,
•^noble Senateur,àfâinâ:Benoifl;. Lequel luybaillal'habic
de religion, en Fan 512. ou ( félon Baronius, tome 7. de (q^
Annales 523. ) Toutesfois la première opinion eft tenue pour
la plus certaine, ôc mefme audorifee par Fauftefon condir.
fciple, qui a compofé fa vie, ôc fe trouue imprimée en Surius
tome premier des Saincls, furie quinziefme lanuier. H de-
meura aucclaincl: BenoilF rcfpace de vingt ans : 6c en l'an
542. fut par iceluy enuoyé en France, aucc quatre Religieux
LIVRE QVATKIESUE. uys
pour fatisfairc à la deuotion de /àincl Bercigran (ou par
îyncopeBercran) vnzicfme Euefquedu Mans, qui auoicen-
uoyé par deuers ledit faind Benoill Ion Archediacre,Flode-
gar 5c Ton grand Vicaire Hardcrad,^ des prelcns honora-
bles, le fupplianc de luyenuoyer des Religieux pour mettre
au monailere, qu'il prerendoic conllruireen Ion Dioccfe.
Mais quand ils farenc à Orléans , ils entendirent que ledid
Prélat elloit deccdé :parquoy fuiuant le conleil del'Euei-
que du Mans, ils fe retirèrent en Anjou, où Ton coufinFlo-
rusleur donna le lieu pour baftir l'Abbaye de Glanfeuil, 2c
des cens& rentes fuftilàmment pour y viurc. Ellen'eftpas
loin deSautnur, ôc appellee pour leiourd'huy S.MAtir fur
Loyre II y aefté Abbé 44. ans, décédant le 15. lanuicrjSi. &: jgz.
de Ton ange 71.
\ Maintenant il eft befoin denarrer le temps ôcroccafion
de la tranflation de Ton précieux corps au heu dit, S. Maur
des FolFeZ: à trois lieues de Paris.
Iules Celàr en la con quelle des Gaules , après auoir pris la
ville de Melun, tira Ton chemin vers Paris, &eftant venu au
lieudefaind MaurjilfercfoUit d'y faire vn fortChafteau,
enuironnédeprofonds follcz ,querempliiroitla riuiere de
Marne : comme il fit,pcur brider les Pariiîens,& empelcher
les viures de Bric & Champagne, que ladite riuiere leur ap-
portoit. Et y mie garnifon de ibldats, appeliez Bagaude, que ^^KZ-^^^^^^
nous pouuons nommer Bdudets. Delquels ce Cha^leau ^" '^"^
printlenom,& fut appelle Cdfirmn B*tgdtidnrum. Le Cha- C^Jh-nmEd-
fteau des Baudets. Aucuns ont opinion que ce font ceux^'^^''^-^^^^-
mcfmes que les Romains appeîloient Alaud.c^^ mentionnez
parSuctone en la vie dudit Empereur, chap 21. Confcri^fit
*vnam Legtontm ex tranjalpinis, (ju.z vocahulo gallicd Alatida db-
fclUbdtur. Et Cicero ad Atticum. Antonius cimi Icgione AUh-
darum advrhcm pergit. Toutefois le nom de Bâgaud.t fe trou-
ue en beaucoup d'anciens autheurs: comme en Orofeliu.
7. chapitre 15. En Eutrope chap. dix, enPomponiusLarcus,
in Biocletiano. Ec en Saluian Euçfque de Marfeille liure
cinquiefme de la Prouidencc. Robert Cenal , Euefque
d'Aurènche, liure premier delhifloire Gallicane, Perio-
che neuf, fol. fcixante &: vn , page deuxiclme; refue,Ies
nommant 6c eflimantBulgarides.
.170 DÎOCESE DE PARIS,
Grla renommeç de ce Chaileau des Baudets, en peu de
temps fut fi grande, que le pays circonyoiiln y participa, èc
fut nomme La rcghndes Buudeis. Comme aui'ïila porte de
paris oui y tendoic, Perçoit au coindelaruëdelamde Ca-
therine du Val des Efcholliersl oùievoyentencorelesan-
ciensmursdclavillejf'appclioic, il^ Forte Biitédets, Lequel
nom,ell:dcmeuréà la place, qui eflau deçà deuant l'Eglife
faincl Geruais. Aucuns toutefois deriuent cède nomina-
tion ^o?i apcrt:!^ fcd à porlu, nccà Bagaudis,fedà S. Baudclio^ i'ap-
pellant,Lapport Baudeille ou Baudille, Soubdiacrede S.
s.Euucrtius Euuen: Eueique d'Orléans. Lequel Baudclefiit martyrizc
à Nimes en Prouuence,le2o. lourde May, 6c en l'honneur
eitcu TE- duquel! Eglife de Neuilly fur Marne ffize en la contrée àts
giifcdcS. Baudets) cil: dediee. Et de là, comme des villages circon-
^Paris"'^'^^'^ uoifins, ('apportent les marchan iifes rurales 6c comeftibles
à Paris.
Charles cinquiefmc Roy de France fuit cefte opinion:
car en l'an 1364. admortilTant la maiion des Abbé 2cCon-
uentdelâinct Maur,qui eft en la rue de la Mortellerie,iI
appelle ce mefmelieu,^^?'///'?^ Bitude/^. luxte le dire d'Vipian
( /. sj?'J^. noui. de ucrb.Jîgrrtf. ) que Vertus eftlocus conclu fus ^quo
importa'fitur merc€s^& mde cxportantur. Vn lieu clos ou limité,
auquel ou apporte, 6c duquel on tranfporte les marchandi-
ses. Entreletcmpsdcla venue de Iules Cefar en France, ôC
l'an fuldit de rincarnation,il n'efl;inconueDient,qu'vn mef-
me heu ai t efté premièrement nommé La Porte Baudets, ^
depuis Le Port Baudele.
Ccde garnifon des Baudets ayant depuis receuIeChri-
fl-ianifme,Maximilian Hercule, Collègue de Domitian à
iûy. l'Empire, vint audit lieu, enuiron l'an 297. les mit tous
au fil de l'efpee , oc raza ledit Chaileau , n'y reliant que les
foifez à demy remplis des ruines. Depuis c'eft â fçauoir en
l'an 645. Biidegiiille Diacre denofl:reDamedeParis,de-
mandacelieu au Roy Clouis fécond, pour y baftirvnmo-
nallcre en l'honneur de la glorieufe vierge Marie, 6c des
Apoilres S. Pierre 6c (àincl Paul, ôc y mettre religieux de
l'ordrcfain^lBcnoifl:: cequ'illuy futaccordé. Commeap-
pert parle priuilcgeduditR.oy,daité del'an premier de fon
règne. Duquel l'original efl aux Archiuesdefaincl Maur,
ôcen
LIVRE QJ^ATRIESME. 1177
&cnay copie authentique par deucrsmoVjOÙexprefTcmcnc
îleftdir.
Clodoueus ç^c. Notumfieri cupimus qucndam "lirum Diaconcm,
garnis gencrofitAte polUntem^acin chrifio 'venerahiUmy vâldcq^à.
n.çbts fer omnia dile^um ^nomine Blidegifillum^ad no(tr£ fuÙi-
tnitatîsjfrjifentiam aduenïjfe^ achumtitter defrccnffe : quatmusad
ecclejtam Dcifunditus ^dtficandam ^in honore fciltceî fan 6r£ Dei
gemtricis Mari.^, acfin^orum Pétri dr TauU Frtncipum Apcfiolo^
rum , & monachosjub régula f/tncti Benedicîipre Chrijlt amore tn
tUo ihi congregandosj qtiandam terram ex iure noflrx proprietatis,
in Purifidcenjipdgo conjishntem , illurn videlicet Cafiellionem^ qui
fiffatus dicîtttr , & quem 'vulgaris lingaa Caflrum Bagaudarum
appelUt^fuperfluuium MAtern^c fitum fihimet concederemus. Ec
aprcs auoir oclroyé fa demande, il conclud. Vt autern k€c dcMarnr
prxceptio nofir.t cefio'ais firmior habe.uur : Nos & pr^ceifa geni--
trix nojlra N nndechildis-,mdnuuin nojirarumjignaculis adumbra-
uimus. Data dnne primo Regni nofiri. (345,
Notez que les anciens Koys ont fouuent vfé de ces ter-
mes , Frjeceptiû, & Prxceptum, pour priuilegc. Comme on le
peucvoirauxpriuileges de Childebert, fécond Roy Chre-
mcn,de Charlcmagnc,dcLouys Débonnaire ion fils,ôc
d'autres.
Faut noter auiïî que par le tcfmoignage dudit Roy, ce
Blidegifilie cftoit tres-noble, te que conlequemmct il auoic
degrands moyens, pourcommencer à baltir vne telle Ab-
baye, Toutefoisil ne l'appelle que Diacre, 6c non Archedia-
cre. Etluymefmeautranfportdudon duRoy qu'il lit deux
ans après à faincIBabolcin premier Abbé de faindMaurjil
n'yfurpe plus grande qualité, Ego {tnquit ) BlidcgiftllHsViiaco^
ntiSifernmJeruorum Dei.
Audobert 17. Euefquc de paris, a confirmé cefte donation
& plufîeurs autres Prélats de France l'ont foubfignee. Ec
d'abondant par priuilege ,il a exempté l'Abbaye de faincl
Maur de toute fubiectionEpifcopale. Lequel Clouisi.Roy
de France, quatre Archeuerques,GaudcricdeLion,Auno-
bert de Sens.Prefteleud de Bourges,& Donat deBczançoo,
&feptEuerques, ont confirmé, le 15. May ^50. & du règne
dudit Clouis, le cinquiefme. Mais celle mimuniré& exem-
ption eilannulleepar l'vnionde cède maifon a l'Euelché de
KKKKkkk
1178 DIOCESE DE PARIS,
Paris. Laquelle conrtruice,commediceft,a retenu lenom
de (aind Pierre des FofFcz, iulques en l'an 8 6 8. &: du règne
de Charles le Chauue vingchuiâ:icrme,que le corps de iaint
Maury futapporcé de ladite Abbayede Glanfeuil,pourcui-
ter la fureur bellique des Normands venus de Danemar, 6c
Idolâtres, qui rauageoient les Eglifes,fouloient aux pieds
le làind Sacrement de I'auccI , t<, brufloient les laindes reli-
ques. Et depuis a touflours efté appellee faincl Maur des
Foiîez j les vertiges des anciens foiTez du Chaftcau des Bau-
dets y apparoiilints encore. ^neas46. Euefque de Paris
preila les efpaules pour aider à porter ce iacrécorpsdepuis
la porte du monafterciufques au grand Autel de faint pierre
& fâind paul : comme luy mcfme tefmoignc en Tes lettres de
donation d'vnc prébende entière en TEglife nollre Dame,
faiifleaux Religieux duditfaind Maur, & inlticution d'vne
proceffion annuelle & perpétuelle, qui fe doit fairelcMer-
credy d'après le Dimanche dclara(îîon:auecrinionâ:ioa
quetousceuxquiyaffifteront,yviennent&: l'en retournent
a ieun,{'ils veulent que TaindlMaur leur foit propice & mé-
diateur enuers Dieu. Il ne veut pourtant que pour celaMe/^
fleurs de noflrc Dame prctendencaucuncredcuancc fur len-
dits de Tainct Maur. AU lourde la réception du corps de ce
glorieux faindjOdo Abbédeleans fît vnbeau fermon, le-
quel fetrouue end aucunsiiuresmanurcrits.
LafcftedelatranflationS.Maur fe célèbre touslesansl«
ii.Mars, qui eilleiourrainct Grégoire.
Faut noter auiïî que ^neas Euefquede paris appelle fàind
Maur Leuite,c'eft à dire Diacre. En quoy appert qu'il ne
fut iamais preftre. Ce que confirment les anciens Mifleis
manufcripts 3 & quelques vns imprimez, où fe lit telle Orai-
ibn.
De^/^ qui Beatum Maurum Ljiuitamxterni&glonjt comefiflifieri
fArtïd:ptm ^concède nohis y ip/o intercedente joditum regnicxUJîiSi
etéius adhene'viiiendnm wformamurcxcwpks.
Cefte Abbaye a demeurée régulière l'efpace defîx cents
foixante cinq ans rc'eftàf^auoir depuis Tan 868. qu'elle fut
conflruice,iuiquesen l'an 15^,3. que lean du Bellay Euefque
de paris 6c non encore Cardinal (car il ne le fut que l'an 153 jv
créé par le pape paajl y le 1 1. iour de May , comme récite:
LIVRE QJfATRIESME. ii75>
OmiphriusJ l'a fecularilccôc conuertiecn Doyenné vny
perpétuellement à rEucfchc, auec Tes membres ôc dépen-
dances ; prétendant que le reuenu dudit Eucfché n'eftoit
ruffifàntpourporterlescharges.Ettoutefoisilnerelitpoint
qu'aucun des cent crois Eueiques qui l'ont précédé, ('en foie
iamais plaint. Sous ce prétexte le Pape Clementfcpticrmc
ne voulant ojfFenfcrle Roy Frani^ois premier, Cqui cftoit ra-
querantpourluy^ a accordé toutes Tes demandes, fans en
rien retrancher ou modifier, &:odlroyé bulle fort ample, le
13. luin 1553. 6c de Ton Pontificat le dixicfme. Laquelle trois
ansapresjc'cftàli^auoir l'an 1536. le 17. iourd'Aouftaefté
lcuë,publiee6c exécutée par les Commiflàires nommez 6c
députez, Philippes le Bel Abbé defain<5lc Geneuiefuedu
Mont, ôc Nicolas Quelain Licentier es Loix, Confeiller
au Parlement de Pans, àc Prefidcnt en la Chambre des
Enquedcs,
Dénombrement des Benefces , qui dependeitnt de l'Ahhaye d€ S.
Maur^& maintenant appartiennent à VEuefifue de Parts, ex-
trait de la bulle du Pape Innocent 2. addrejjee a Afcelin Abbé
dudit fat ncl Maur^ & dattee de l'an nsâ. & de fin pontificat le
Jixiefme,
En l'Archeuefehê de Sens.
1. Le prioré de Seaux en Gaftinois. Latine Seia , & la pîfr-
roiirc.
2. Le PiiorcdelaChâpcllcIaRoync^&laparroifTe.
3. L:E2,\'i^c de Acheriis. La Cure de Choeli, près faind
Mathurin.
4. L'Eglilè de Colly, o\i Celly, Latine de Calltaco.
5. L'Eglil'e de faind Hilairc , â Mcfiere. Latine^ in villa Mef
fia.
d. Le prioré de fain<fl Vcran.'
En l'Euefché de Chartres.
1. Lcpriorcdefaind Arnoul,& laparroide.
2. Le prioré de Montiers. Latine^ de Monajlerijsy
3. L'Eglife deLougjvillers. Latine de Longoutllari.
4. L'Eglifc de laind; Maurice.
En l'Eue/ché de Paru.
1. Au bourg de Challres, le prioré de faind Clément, & la
parroiflc. v
KKKKkkk ij
ii8o DIOCESE DE PARIS,
X. L'Eglife d'Eury.
3. Au Chaileau de Corbeil, le Prioré de S. lean Baptiftc.
4. AuChii[ic3iudcTouin3itt)yLatwèûleTur/iomio) k Prio-
ré de S. Denys, 6c la parroiiTe, auec les Chapelles.
5. L'Eglife d'Ozoir la Fernerc. Latine^ de Oratorio.
6^, L'EglifQ de ¥QrtoleSyLath/e,deFerreol^\
7. VEgl'ïfe de "bruckrQ. Lafiftè^ aie Brucf a.
%. L'Eglife de fàinâ: Hilaire de Varenncs, auec la Chapelle
i). Nicolas,au bourg de faind Ivlaur des Foflez.
5>. L'Eglife de Boifli.
10. L'Eglife de MaifonSjpourManfions. Latme\de MânJ»-
nihus.
Laquelle auec la ferme a efté donnée a faind Maur, par le
Roy Hugues Caper, l'an premier de fon règne, & de l'incar-
nacion 988. à raifondequoy ceux de famdMaur font tenus
défaire fon anniuerfairc ou obit folennel le 24. Odobrc.
Comme ileft efcrit en la vie de ce grand perfonnage Bou-
chard, Z^/^/;^^ Burchard^iy Comte de Corbeil, Melun & Paris»
11. L'Eglife de Neuilly fur Marne. Latincy de NobilUco,
li. L'Eglife de Noify le Sec.
Bans Paris.
Le Pfiorë de faind Eloy,auccIe$ Eglifcsqui en dépen-
dent. Qui font, faind Marcial, faind Pierre des Ar{îs,fain-
de Croix, faind Pierre aux Bœufs; toutes en la Cité. Et au-
delà du grand pont noRre Dame, faind Bon ôc faind Paul. -
En l'Euefché de Meaux.
La Cour faind Pro tais. Latine ^ Ecdefa de Curtc Trotafi.
CatakgHs Ahbatam Mûtiaflerij S. Mauri Fojfatenjts, ahannc
JS3S' In Decanatnm conuerji & EtifcofatHi
Earifienfi vmti.
ï, S.Baboîenus. 8. Gogo.
2. Anîbrofius. 9. Arueranus.
3. Auflroaldus. 10. Erlefredus„
4. Vvaldcrannus. 11. Bicherdus,
5. Madobadus. u. Hamardus.
^. Odo L 13. Odo 2.
7. Gunterannus. 1-4. Grunoldusv
LIVRE QJf A
ly. Ruinaldus.
16. Richarius.
17. Optatus-
18. Bcnedidus.
if). Ingelbertus.
20. Godefredus.
21. Ebbo.
22. Ochelcius.I.
23. Alueus.
24. Aymo.
25. Ochelcius. î.
26. Magenardus , diiîjpator
fubftantixMonafterij. Et
propterea inuicusadCœ.
nobium Glannafolij , in
Andegauia tranflatus.
27. S. MâioluSjClun.rcfor-
macoreiurdem, anno 98S.
28. S. Teutonus. Clun. qui
cumS. Maiolovenerac.
29.Theodebaldus.
}o. Hildebercus,
31. OdiUo.
32. Odo 5. ^
35. Giraldus.
34. Tesho.
35. Ladicus.
36. Gunccrius.
37. Robertus.
T R I E S M E, uai
38. Radulphus I.
35^. Vvaleranus.
40. Gulphcnus.
41. Veranus.
42. Theobaidus.
43. Afceiinus 1,
44. Afceiinus 2.
45. Ifembardus.
46. Guido.
47. Radulphus 2.
48. Guiliermus L
49. Nicolaus.
50. loannes i.
51. Petrus I.
51. loannes 2.
53. Petrus 2.
54. Guiliermus i»
55. loannes 3.
5^. Philippus,
57. Galterus.
58. Petrus 3.
59. Ludouicus
60. loannes 4.
61. loannes 5.
62. loannes é.
63. loannes 7.
64. GirardusdeMauny.
éj. Radulphus de Sou. Epii.
66. loannes BinecS.
I.
2.
3-
4-
5-
j1 h bâte s fecuUres.
Francifcus de Poncher, Epifcopus Parincnfis.
loannes du Bellay. Epilc.Par. Decanusi.
Euftachius du Bellay. Epif.Parifien.Decanusi,
Guiliermus Viole. Epil. Par. Decanus 3.
Petrus de Gondy. Epifcop. parif. Decanus. 4.
HenricusdeGondy. Epilc. Par. Decanus. j.
KKKKkkk nj
hSl DIOCESE DE PARIS,
ExtraiÛ d'vn dénombrement des Reliques de l'EgUfe S. Maur '
des Fojfez^^faici en l'an nsd. le 27. luin ^ & J?gnê par feft '
chanoines Prcftres, qni pôurlorsy efioientrefidens : c'efi afça^ '
mir far Claude Bonnatdd, Louys Maz.alon, le an Aj^é^?hHipfes
le Conte y FierreThibauld^ OdoardMollet^& lean Chandelon.
1. Ec premicrerncnt la Chaffe S. Maur^quicften licuemi-
nenc du grand Autci, vers Orient, oc au deilus de l'Image
dudk faind.
2. Item vne autre petite ChafTe portatiue dudit fain£b , en
laquelle cil Ton chef, auec quelques oflemens.
3. item à main dextre, vers Midy , la chaflc de faincl Babo-
lein, premier Abbé de faind Maur.
Notez que les Religieux de l'Abbaye de faind Germer,
("en Latin Sancîtis Ceremarus) ordr€ de faind Benoift, au
dioceledeBeauuaiSjOntvnechalîeoùilsdifenteftrelecorps
dudit faind Babolein. Maisileftbien pofilble qu'ils en a yec
vne partie, & ceux de faind Maur l'autre.
leanMolanus Citoyen 6c DodeurdeLouuain,en fonli-
ure inùtulé ^Natales fan ^ornm i?f^^',furie26.iourdcIuin,
fol. 132. pag.i. efcrit que faind Babolein a efl:é premiercmcnc
Abbé à Malmundierfc'eftauiourd'huy Malmedy,audiocc-
fedeCoulongne)6cdepuisAbbé^-ci'/^W(f/'(?,vulgairemétdic
Stauelojâu diocefeduTraid. Auquel lieu il y a des reliques
de S. Babolein &en font fefte double.
Plus en ladite Eglife de fàind Maur il y aàmain gaucho
trois petites chaires. En la première on tientyauoirdesof-
fementsSc làindes reliques de faind Mein Abbé, ôcdifcipic
defaintSamfon ArcheuefquedeDolcn IaBretaigne{ main-
tenant réduit en Euefché) lequel guarit miraculeufemenc
ceux qui font attaints d'vne efpece de galle ou rongne , que
l'on appelle encoreauiourd'i. ^Z<-w/î/.r.3/d'/>?, Etibntplu-
fieurs qui tefmoignct en auoir v eu receuoir guarifon à faincT; j
Maur,quiinuoquoientcc glorieuxfaind. Sa viefe trouuc
enla legendedeslàinds^imprimecà Paris en l'an 1607. par
Nicolas Bonfons, le ij. Juin : qui eft le iour qu'il deceda en
l'Abbaye qu'il auoic fondée en Bretagne. Laquelle retient
encore le nom de iàind Mcin .
LIVRE QV A T a I E S M E. irg^
En la féconde chaflcil y a des reliques de faindc Colum- ^
be vierge & martyre.Ec en la croifiefine plulicurs ofTements, /
tancde la Magdeleine que d'autres faincb, qu'on ne nousa
autrement fpeciiiez.
Sépulture du principal bien faveur de fa i net
Maur des Fofftz.,
Bouchard, Latine Burchardiis , mérite àbondroit d'elIrc
icy nomme, tant pour (a nobleircquepourfcsbien-faidsà
l'Abbaye de faind Maur. Iceluy déslonieuneaagefucre-
ceu à la Cour du Roy Hugues Capet, lequel luy fit crpoufcr
Elifabeth veutue de Haymo, Comte deCorbeil, quiefloit
decedé lur le chemin en l'en retournant de Rome, où il
cftoit allé pardeuotion. Et enfaueurdecemariageleRoy
conféra audit Bouchard les Comrez de Paris, deCorbeil,
&IeCha(leau de Melun. Etfi permit qu'ii eut le gouuer-
nement de l'Abbaye de faind Maur: non pour eu pren-
dre ôc conuertir à (on proufît le reuenunnais pour la reparer,
reformer, défendre contre les ennemis du Royaume, 6c v
cflargirde ^ts biens propres: eommeil fittres-amplemeat.
C'eft ce que dic'l le Roy Henry premier, fils de Robert,
en vn priuilege donné aux Religieux de faiod Maur,6c dat-
te de l'an 1058. Cornes Burchardm nil aliud ab auo noflrQ (^-^ç^ Hu-
Hugane de ipfo l&co hahuit necjue tenuit: ni/i vt prouidentiam%nt% Capcu'
Atque defenjïonem aduerfus hofiemyC'invmicos fan^Li Deicccle-
Jjx attise perusfores prsdiorum ipfm^ loci hdheret:é''vt ipfum locttm
fnbltmare atqtie ditare terrarum fuarum bencficiis atque pojjef-
fionihiis liceret.
Il deceda le 16. Mars( l'année eft aucunement incertaine)
& fut honorablement enterré en ladite Egîifc de S. Maur,
ayant cet Epitapbe engraué fur fa tombe.
Hic l'ir magnns erat qttondam dam corpore vixit, -\^
Nomine Burchardus per mundi climata notus.
Celfus erat meritis , dl^is facîifg. modefius:
Pauperibus largtis, viduispercuncta henignus,
Jpfhs en corpus tumulo requiefcit in ifto
24arîius ofiendit quarto migra fft Calend.tf.
Sa femme Elifabeth mourutle 15. des Calendes de Feuricr
qui eft le 18. lanuier, ^ fut inhumée auprès de luy auec
tel Epitaphe.
nS4 DIOCESE DE PARIS,
H os tUcutt Domino viuos coniungere hinos:
x^ Et ^olynndrajunul ttingcre fie volait.
' Hoc qmcmnqiic Icgis fcrfolue urmina fffalmi :
SpintHs 'Vî vdennt fc^nderc régna fait.
r^y ciré ces deux Epicaphcsdelavie dudicComteBou-
clîardjCornpofeeenran lo 58. 6c du règne de Henry pre-
mier le 28. par frère Odo Religieux de S.Maur,& non cncor
imprimée, Jaqnelle MS.i'aypardeucrsmoy.
K.ao-cnauld ou Rainauld, 58. Euefque de Paris , eftoic
fîlsdeldits Bouchard ôcElifabeth. Ecd'iceuxfefaifoientlcs
ajiniuer (aires ou obitslolennelsàmermesiours, qu'ils décé-
dèrent, iui'ques en l'an 1058. comme telmoigne le lufdicl
Odo.
Du village defainotOmn ^pres S, Benys en France,
LE village de S. Ouin (félon la prononciation Pariiîennc,
ou S. Oucn,comme le prononcent les Normans)presS.
DenysenFrance,{'appelloitanciennemeDcC///|j&;^r//w,&en
François Clichy.OxxX y auoicen ce village vnemaifon Roya-
ic,ou Dagobercpar le commandement du Roy Clotairc
fécond, fon père, efpoufa Cometrude fa première femme :
Sariccflcn mais pourcc que laindOuin, en Latin Audo'énus .^Kich.^-
Suimj.to,4. uefqucdcRouen,y deceda le 24. Aoufl: Tan 677. comme
tefmoigncAimonliure 4. chap. 4e. ce Palais a eflé depuis
^^^^ç\\é,^Lamaifi)ndeS.OHen, Laquelle eftoic dcuenucenla
polTeflion de la Comtefle d Alençon , & d'icelle l'acheta le
Rov lean au commencement de ion règne. Au liu. premier
decctœuure,pag. 134. entraidant delà fainde Chapelle du
Palais Royal de Paris, nous auons commence à parler des
Qieualicrs de l'ordre de rEftoilc^infticuë par le Roy Ro-
* berr,iilsdeHugesCapet. Lequelfutcn grand honneur &:
rcucrencc iufquesau règne de philippes de Valois. Soubs
lequel le Royaume de Frâccfutàdeux doigts près de fa fin,
îchan fou fils fuccelPcur de la Couronne & de fon malheur,
ne laifla pourtant à remettre fus les cérémonies dudit ordre,
qui auoient efté intermifes du temps du règne de fondid
perc. De façon qu'il conuoqua en fonditholtel de S.Oucn,
ditdeClichy,lespnnces&feigneurs de fa Cour, ô: donna
à dixhuid:d'iceux(Iuy compris) l'ordre de l'Eftoileauecvnc
chaîne
LIVRE QJ^ATRIESME. ngj
chaine d'or & vne Eftoilc d'or, diuifee comme defllis. Tras-
feralciourdelaceremonie&rcccptiond'iceuxChcualiers,
f qui eftoic le 8. Septembre, iour de la Natiuitc Noftre
Damc,fignifieeparl'£ftoille jau fîxiefme lanuier, dedicà
la fefte des trois Roy s , & pour iignal & marque prit i'Eftoi-
le qui les guida iufques au lieu oùnoftrc Rédempteur nay
delaracreeviergegifoit: ôcpourfymboie dQdçuilcMv^/haf
i^É»^;^/// ^/^/-/î o/'/^w , auec vne Eftoile couronnée.
Lçs premiers Cheualiers inftituez par le Roy Ican en l'an
de Ton règne deuxierme,& de l'Incarnation M. CCCLI. 1351.
furent Philippes Duc d'Orlcans^fon frère. Charles fils aifné
dudit Roy Ican, premier Dauphin de Viennois, & Duc de
Normandie. Louy s d'Anjou. lehan Duc de Berry. Philip-
pes Duc de Touraine, Charles d'Eureux Roy deNauarre.
PierrcDucdeBourbon. lacquesdeBourbon, Comte delà
Marche Ion frere.Charles d'Efpagne ConnefVable de Fran-
ce. Arnoul d*Endreghan,6c lean de Ciermont Marefchaulx
de France. George Comte de Charay , Grand Chambellan
de France, Charles de Tancaruille, Gaultierde Brennes,
Duc d'Athènes. lean d'Arthois Comte de Longueville,&
Ican Vicomte de Melun. D'autres furent adiouftcz depuis
avix Chapitres généraux qui fc tenoienc cous les ans audict
Clichy leiourdesRoYS.
Le Roy Charles VÏ. n'auoic autre moyen de recompen-
fer les Capitaines qui luy faifoientferuicc,pour cftre cfpuirë
d'argent, finon qu'en leur donnant fon ordre de l'Eftoile,
lequel auparauant ne fc conferoit qu'aux Princes ôc grands
Seigneurs. Dequoy iceuxindignezlemcfprirerenCj&apres
auoir long temps calmé , ils en aduertirent ion ruccelîeur le
Roy Charles V 1 1. lequelabolitdu toutcet Ordre, àlader-
nJerealTcmbleefâicie audit Clichy, en Tan M. C CC C.LV. 145Î.
Et luy mefme le premier tira de fon col le ru ben de foye noi-
re,auboutduquelpcndoitrEftoiled'or,^: la mitau col du
Capitaine du guetdenuicl; de laville de Paris,qui depuis fuc
appelle Cheu.tlter du Guet : Ordonnant que luy feul & fes
Archers, tant de pied que de chcual;, porteroient fur leurs
cafaques perles tant deuant que derrière, vne Eftoile blan-
che.
Ont erre ceux qui difen tiédit ordre auoir eflc delaiflepar
LLLLiil
uU DIOCESE DE PARIS,
JeRoy Charles cinquiefmc: d'autant que l'onvoid encore
en plu Heurs endroits les pourtraiclsdudit Charles cînquief-
me, de fon fils Charles VI. &defon frère Louys Duc d'Or-
léans f qui fut tué à la porte Barbette par lehan Duc de
Bourgongnejfur les robes defquelseit celle Eftoile. Charles
7. auotc délibéré de mettre fur le nouuel Ordre de fainct
Michel :maispreuenu de mort,il en laiiTa la charge à fon fils
Louys XL
En rappendice,auliure 11. de Grégoire de Tours, eft fait
mention du Iccoursqueles Bretons donneretauxGafcons
contreleRoy Dagobert. Lequel retourné vidoricux, man-
da aux Bretons qu ils eurcntà luy fatisfjire de ceforfaid , 6c
le recognoiflre leur fouuerain: autrement que fon armée
qui eftoit en Bourgongnc, il l'a feroit venir en Bretaigne,
Clichy ^^y lâichant la bride à toute hoftilité. ,^sd audiens ( dict
Greg. de Tours ) ludtcailRex Britannorum , curfn ueloci Clip',
pacum cum multis mtmeribus ad Dagobertum perrexit: ihique
Hommaje rucnùim peîcns , cun^tajj quA fui Regni BritAnnix pertinentes^
Brctai^ne Lcudibus FrancoYum illictte ferpetrauerant , emendâre fpopondit:
au R07 de ^ Jemperfey & regnum quodregebat Britanniit fubieBum ditionî
laoce. Bagobertiy & Francorum Regibus ejfepromifit.
Le corps de S. Ouen a efté porté de Clichy à Rouen, 6c
inhumé en TEglife iàincl Pierre, où cft de prefentvnc bel-
le Êc riche Abbaye de rordrefaindBenoiftjtenanclc nom
dudit faind Ouen.
Bu Triore de Noftre Dame d^Argenteuil,
T E Prioré d'Argenteoil, a efté fondé &vny à l'Abbaye de
-*-^ rainâ;DenyscnFrance,parHermenric&Mumma('^//ij'
Numma) fa femme. L'annceeflincertaine: toutefois il ap-
pertdefonantiquité, parlepriuilege du Roy Chiidebert fé-
cond,filsdeClouiSj. datte de l'an troifiefme defon règne,
( qui eftoit de rincamation 700. )odlroyc audit ArgenteuiL
Lequel Maiflre lacques Foin ( qui en efioit Prieur ) m'a au-
D'cfoismonflré. Et ofe bien affirmer,quec'eftvndcsplus
difficiles à lire, qui fc puifTe trouuer. Tantfbnt les lettres en^
trelaflceSjCn forme des aneaux d'vnechefne,6cdiuerresà
celles de ce fiecle. Grimoard Maire de la maifon du Roy y
LIVRE (^VATRIESME. 1187
çflmantionné. Lequel enuiron treze ans après, fut prodi-
çoircmenc eue par vn fimple foldat en l'Eglife du Liège, de-
uant l'A utcifaind Lambert .-comme le recite leanduTil-
let, Euefque de Meaux, frère du fuidit Greffier, pn fa petite
ChroniquedeFrance. EtaeftëregycePrioré pardes Moi-
nes iufques au temps de Charlemagne, qui les olla,^: de fon
authoritë y mit fa fille Thcodrade pour Abbefle,auec vn
nombre de Religicufès; félon qu'efcrit frère Guillaume de
NangySjMoinedefaintDenyscnfaClironographie. Char-
lemagne auoit encore vnc autre fille Religieufe. Et toutes
deux le gouucrnercnt mal, ne fe contenants au ÇloiflrCjains
au contraircfuiuants la Conx ^vhiUfciuué' incontinent'u ir-
ritamcnîa abnpîdaijt. Et ^zrXcv^T im^uàïciié njtuum àcmui ^Aîris
inujferunt. Ilsontlaiflé vne mauuaifetacheenla maifon de
leur père. Maisiceluy decedëleiS. Ianuier8i4. Louys Dé-
bonnaire leur frère ôcfuccefleur à l'Empire y remédia. Car
IcstrouuantàAiz en Allemagne, où il auoit ailemblc les
Eftats, il leur commada que Ikns delay elles fe retirafTen t en
Icursmonafteres. Bas tnfianter àpalatio adfua msnafieria. abire
prdceptt. Ce font les termes deleur beau frère, Nithard, fils
d'Angilbert6cdeBcrthe,filledudit Cliar'emagne,au pre-
mier liure qu'il a compofë, de la difTcntion des enfans dudic
Louys Débonnaire. A l'imitation de ce pieux Empereur 6c
Roy, les Roys de France feroient bien de cliaiîer de la Cour
&du public, les Religieufes,& les renuoyeren leurs Cloi-
flres,doncilsne doiuent fortir fans caufe légitime & tres-
vrgcnte,& congé obtenu par efcrit de lEuefquejf'ili ne veu-
lent encourir lèntence d'excommunication, fuiuant les
fainds Décrets ôc Conciles.
Aimon liure 5. chap. 10. adioufte , qu'il chafia de la Cour
nonfeulemenrfeslœursjmaisaulli grade multitude defcm-
mes qui fuiuoienc ladite Cour ,referuant feulement vn petit
nombre qu'il iugeoitfuffifantpourleleruicedcs Princefîës
& autres Dames. Imperator {inquitjomnem cœtum fœmineum
( ^uipcrmaximtts er.it ) FaUîto cxcludi mdicauit : prêter paucifi-
mas^ qu£ famulatui reg^ilt congruas exifiimduiî.
HelgaldusouHelgaudusenlâvie du Roy Robert, p.'gc
éy.cfcritqucfimere Adelais (ou parfyncopeAalis) Royne
admirable en fainélc deuotion , conftruit au terroir de Paris
LLLLlll ij
nSS DIOCESE DE PARIS,
en vn village dit Argcnreuil vn monaftcre , où elle afTembla
vn bon nombre de Religieufes, pour feroir à Dieu , foubs I2
Reigle fàind; Benoift,&c. Mais il faut entendre que cet au-
theur vfe iouucnt de ce verbe confiruxit^ pour y e édifie mit ^çSXz.
a reœdifiéôc reparé : comme cncefte mcfme vie jfol.77.il
àxà. que Je Roy Robert a conftruitleMonafteredcfaind
Germain de$Prcz,lequeleftoitplusdequatrecentsansde-
uant, fondé par Childebert, fécond Roy Chreflien. Mais
il eft certain qu'ayant efté pillé & demoly par les Normans,
nonencoreconuertisàlafoy Chrcftienne , leditRobert le
f] t recdifier,fourniiranc argéc à TAbbé Morard, lequel auoic
l'œil lur les ouuricrs : comme nous auons dit plusampleméc
liure 2. au traidé de ladicle Abbaye. Ainfi la bonne merc
dudit Roy Robert, efl: féconde fondatrice d'Argenteuil;
pour i'auoir fai(fl rebaftir ôc garnir de Religieufes : lefqaellcs
toutefois quelque temps après déclinèrent à impudicité,
comme les premières.
Etpour cela, par fentence de Matthieu Eu efque d'Alba-
nie , & Légat en France , 6c du confentemenc d'Èftienne I.
iiip* Euefque 67. de PariSjClles furent toutes chaiî'ees en l'an 1129.
&le lieu reflituéà Sugerc Abbé de faind Dcnys: comme luy
mefme rapporte, en fon codicile des réparations & nou-
ucaux édifices qu'iia faids du tempsqu'i! a eflé Abbé. Frère
Guillaume de Nangysaufli Religieux de ladide Abbaye, en
cicritautant en fa Chronologie.
En la mcfme année cefte lentencc fut confirmée par le
Roy Louys le Gros , & le Pape Honoré deuxiefme , & fan
enfuiuantpar lePape Innocent z. Mais il eft ànoterquAr-
genteuilfutredituéàrAbbéde faindDenys, pour y mettre
des m o i n es : Ea conditione •vt Monialthus locaprouideret vbi^sf
fera (aluare nnhnoé fiids. A la charge de tranilater icelles Reli-
gieufes en autres maifons reformées où elles peulTent faire
kurfalut. Ainfiquevingtdeuxansdeuant,c'eftàfçâuoiren
ï'an M 07. liauoit cfté faid des Nonnains impudiques du
PriorédeS. E!ov de Paris, comme nous auons fommaire-
ment déduit au premier hure.
Des ReJigieufesexpulfees d'Argenteuil vnebonnepartie
fut mife en 1 Abbaye du Footel, autrement dite de Nemorc^
ou de noftre Dame du BoiSj&: de Malennoti,quiefl: de
LIVRE QJATRIESME, nS^
mefmeordreraind Benoin:,& enmefme diocefe de Paris,
de laquelle nous traidcronscy après.
Les autres fuiuirentfœur Eloiie, nièce de Fulbert, Cha-
neinçdeNoftre Dame de Paris. Laquelle alla trouucr en
Champagne cet cloquent pcrfonnageôc argut philolophe,
Pierre Abailard, Breton, fils de Berenger Se de Luce , qui luy
auoit perfuadë de le rendre Religieule audit Argêteuil,aprcs
Tauoir corrompue & eu d'elle vn enfant, qui fut nommé
Aftralabe, l'exhortant à pénitence, & promcttatlafaireaufli
de Ton codé. Mais ilnefepcutcontenir, que l'allant vifitcr
vnefoiSjiln'eutafFaireâcllecnvncoindurcfccloir.Ccqu'ii
luy rememoreauliurede fescalamitez: qui meritcroit d'e-
ftre imprimé, pour feruird'vn miroir de pénitence. Lequel
i'ay leu auec les Epiftresde fadicle compagne Eloy fc: necfine
liicrymis. M ulti Icgunt ^eccantem DAuid: nec attendunt Pœmten"
tem. Ilditdonques.
Nofli pofi mfiram fœderAtionem contHgij : (' ca r i 1 l' efpc) u fa
depuis, mais auec promefTe de viure feparement fanscon-
lundion charnelle) r/^«? Argenteltj chm fan^îimonialibus in
clnttjlro conuerfarerîs ^me die quadnm priuati?n adtenjifitandnm
'venîjjc^ & quidthi me£ lihidinis egerit intemfernntid , in qitadam
farte ipfius nfecfortj : cam cjito alla s dittcrteremur, non haherçmw^
nostt ( inquam ) illnd impudentifmu' , tune aBttm ejjè in tam nue-
rendo loco^ &fummx Virgini confecrato : quod ( etjialia cejjent fla-
gitia ) multô grauiore digntim (ïtnjltione .
Donques iceluy Abailard, meu de compafTion enuers
EloiferacherefocurenlefusChnft (ainfi lappellc-il) ^cfes
compagnes bannies d'Argenteuil , Serrantes par les chaps,
il les appelle : &: pour les confoler leur donne le Paraclit a
. dix lieues deTroycfur le chemm de Paris,& proche de No-
gentfurScinc : ainfi par luy nommé, pource qu'il preten-
doit y finir fes iours, ôc remettre toute fa confolation en
Dieu. Etàceftefinilyauoitfaitconftruire vn Oratoire ou
petite Chapelle, 5: quelques baftiments, auec pcnnillion de
. HatoEuefquedeTroye. Mais cefteoccalionaduciianr,il
fe retira âCluny,&: quitta aufditesReligieufcs ledit Oratoi-
re, les maifons, cens, rentes, terres, prcz & vigncs,& tout ce
qu'il auoicacquisauditlieu Scésenuirons. Les Rcligieufes
auiîî par vnemuance de la dextredeDieu, changèrent Icurp^^i^j, ^
LLLLlîl iij
irejo DIOCESE DE PARIS,
impudique connerfation en vne chafte &, iaindevie. Qui
futcaufequepluliears leurs donnèrent degrands biens. De-
quoy pariant ce meime Àbaillard en vnc cpiftrc, Satijnquit)
Deus , cjuod^lm vno anno in terrenis prxdtjs fimt mtdttpUcatx,
quAm cgoper centumfïihifermanfijfem : J^ippe qtio fœmmartim
jfi'xus cfi mjirmior^ & îânto earum mopia mijcrahiliory facile homi-
numpermouet affecliis^ & earum virtus ta-fn Beo q/um hom'tnibus
cfi grattor. Et quant à luy il aperfeueré iniques â la more
en religion, fous robeiirahce de ce dode Abbé Pierre Mau-
rice, furnomnic le Vénérable. Lequel en l'epiUre lo.dcfes
oeuures,quilenuoye à la rufdicl:cEloyie,AbbcireduPara.
clitjdefcntlàrainde conucrfation 6c heureufefin enleius-
Chriil . Car après auoir parlé de Ton humilité , telle qu'il
protefte,n'auoir cognue à aucun autre, il adiouftedelon
.affidu exercice.
Leâfio erat et continua^ or.itïofiequcns ^filentium inge : nificum
nutfratrum familUris cclUtiOy mtadtpjo^ in conuciQtu dediuinis
publicusfermo eum loqui vrgehéint. Sdcramenu cœlefliii^ immâr-
talis Agnificrificium Deo ojferendo , protit poterat ^jrequentabat:
Immopofiqiuim literis & Lihore meo A pofiâltu gratine redditus efi^
pêne continu abdt. Eîquidmultn^Mens eius^lingua eius.opus et us,
femper diuina.femperphilofiphica^femper erudîtoria mediîabatttr,
docebat ^fatebaiur.
Il deceda en BourgongneàChalonsfurlaSaonCjaumo^
naftere de faind Marcel Martyr, fondé par le Roy Contran
( où fondit A.bbé l'auoit enuoyc pour changer d'air) le 21.
iour d'Auril Lequel auïïiafaitfonEpitaphe,
qui eO: tel.
GdioYum S ocrâtes, Vlato maximus Hefperidrumy
Nofier Artfiûteles : Logicis quicumqne fucrunt
Autpar aut melior^ftudiornm cogmîus orbi
tnnceps. Ingenio varius, fubttlis & /icer.
0?rni.i vifuperans rationis^ & Arte loquendi
AbcUrdus erat: fed tuncmagis omnia vicit,
CumVluniacenfem monAchum 7ncreY/3^^frofeffus^
Ad Chrifii veram tranftuit philo fo^hi dm.
In quu long.tu.t benecomplens vlttma vitd^
rhilojophis quandog^ bonis fe connumerandum
Spcm dédit, vndena4 Majio rcn$tuwtc CaUndas.
LIVRE Q^^ATRIESME. ii5>î
Son corps fut depuis cranfporcc en l'Abbaye du Paraclit,
où viuoit encore faditechcrcrœurEIoyfe. Ec de ce porte
tefmoignagele nieime AbbédeCluny : Comme il fe lid au
liure des Obicsdudic Paraclit, en ces termes.
Ego Petrus Cluniacen/isy qm Fetmm AhatUrdu-m in monachum
Clunucenfem fufcepi : & corpus eius furtim délit iim Heloifx Ah-
batijjliô' monUlihus Paracliti coneefi ynuthoritate Omnifotentis j^, p "^'^^
Dei & omnium functorum abjoluo eum pro offao^ ab omnibus lard.
pcccdtù fuis.
AU mcrmc liure eft encore de luy le fubfcqucnt Epita-
phe.
Petrus in hacpetrA Lititat^ quem mundus . , . ,
Clamabat :^d iamjjdera Jjdus habent v.^
Sederathk GaUis :fedeum iamflita tulerunt :
Brgo CArct re^ioGitllica foie Juo.
Illefiicns quicquid fuit illifcibtlc, vicit
Artifices ^arte s abfque docente docens,
Vndecimd M^i/ Fetrum rapucre Calendje^
Priuantcs logices atria rege fiio.
BflfatÎ6 in tumulo, Petrus hic t ace t A bai Ur du si
H uic foli patuit fcihile quicquid erat.
François Belleforeft , trop crédule aux mémoires qu'on luv
cnuoioit fanspreuuefuffilànte^efcrit au Tome premier de
fesgrandes Annales,!iure3.chap. 47. verslafin,quec'eft luy
qui a compolé de foy le fuIdicEpiraphe, & pour les deux dcr-
niersCarmcsle taxe d'arrogance. Secondement , qu'il a efté
Abbé d'vne Abbaye enBretaigne. Et tierccmentquepour
fesherelics^resofremcnsonteftcdecerrez&bruflez.Qujronc
chofesfaulfes. Car depuis la tranllation de Ton corps au Pa-
raclit ledit Epitaphe a elle compofëjôcquandà Ton humili-
tëcontraireà arrogance ( que luy impofe BelleforcH:) le Pè-
re Abbé de Cluny en la fufdite Epiftre j en porte tefmoigna-
^G,Cum (inquit) in magno fratrum nofirorum grege ^7ne compel^
lente ^gradion fupcriorem teneret : 'vltimus omnium vefitu incul-
tifimo uidebatur. Mirabarfjipe^&in proccffombus eo me cum re^
liquispro lyiore précédente ^ feneûupebam, tnnti tamg^ famofi no-
mini s hominemfcfe ipfum contemnere ^fic fe abiicere poffc. Qu'il
ait eflé Abbé en Breraigne cela eft faulx: Car au fortir du Pa-
raclit, il fe retira d Cluny jôc a perfeueré en icelle congrega-
nc^t DIOCESE DE PARIS,
tion iufques à la more. Et que les oiTcments ayent eflé brû-
liez jCanc s'enfaut, que d'vn lieu moins célèbre, appelle , Le
vêtit Mûufttcr, où ilsauoienc elle premieremen:mis, ils ont
«ftê tranilatez ôc colloquezà cofté dextre de la grande Egli-
ic, près la grille en l'an 1497. Ec font \zi religieulès Ton Anni-
uerlaire:^omme il efb clcricen leur liure dcsobics,ences
termes.
Anmiterfarium M. Tetrt AhaiUrdt htiius loci fundatoris ^noflrd-
Ï497. qu€rcligiontsinfiitHtoris,AnnoI)omini 145 -j. fecundamenjïs
M au ojjk huiîifmodi Pétri fundatoris , quji frtus trAnt repoj/ta in
loco htnus monafiertj dicio Le petit Mo uftier^f r««/ deUta , &
rcpû/ita m hac Ecclejia, aparté dextra cancclli.
Étàmermeiour futaufli tranflaté le corps de l'AbbcfTc
E]ûyfe.&: mifea cofté gauche de ladite Egliie. Son Epitaphc
ciUel.
Hoctumulo Abatijfa iacctprudcns Heloifa^
/^--- Paracittiimfi^tuity cum Paraclite requiefcit
^ Caudiafancîcrumjuafuntjupzr altapolorum:
Nos meritis precihufg^.fuis exaltetah imis.
Màidre NicolQCâmv^zjLt , I^Juoprûmptuario Sacrarum ImA-
ginumTricaffnjidiocefis parte -t^.de Mifcellaneis fol. 34^. efcripc
qu'elle efloit bien verlee es langues Hebraique,Grecque, Se
Latine, &: principallemcnt à la Grecque, a raifon dequoy les
religieufes du Paraclit, le lourde la Pencecofle chantent iuf-
ques aauiourd'huy le diuin feruice en Grec.
Lelufdit Abailard a eomporé vn liure d'hymnes 5c pro-
res;&vn autre de fermons pour toute l'année: Comme tef-
moigne Paptnus Majjonus lib.^. Annaltum : Seruatur ( inqmt)
in Bihliotheca Collegtj Sorbonici Itberjtc infcnpttis. Pétri Abâf^
Urdi fermones per annum legendt , advirgines Paracletenfes , tn
Oratorio eius cenfiitutas . Cuiu6 eperis prdfatio h<£C efi. Libello quâ-
dam h)înnortim 'uel fèquentiaram a me ntiper precibustuis con*
fftmmato ( Veneranda in Chrifio & amandaforor Heioyja ) non-
nnllainftipcr opufcuU fermovum, iuxîapetitionem tuam , tam tibi
qHamJpiritalibus Jiitabus tais in oratorio noftro congregatis fcri^
bere^pr.<îcr confuctndii^em nofiram^ vtcumque maturam.
De U
LIVRE QV A T R I E S M E. np^
De Li Robe de riofire Seignetir, quiejla Argenteuil.
EnrAppendicejOuIiurcvnziefmederiiifloiredeFrancc,
de Grégoire deTours,chap. II. foub^le 30. an de Gontran
Roy deBourgongne:eftfait mention quelaRobedenoflre
Seigneur tiiîuë depuis le hautiufques en basdVn meimefii,
^ fans coull:ure,qui ne fut partie en quatreà fa paiÏÏon com-
me les autres veftemens , a eflc trouuce en la ville de Zaphar,
dans vn cofFre de marbre, par la confeiFion de Simon ou Si-
meonIuif,fîls de Iacob,quirauoit cachée :&:qucfolennel-
lemêt elle fut portée en Hierufalem , & pofee au lieu où l'on
adore lavraye Croix, par les Prélats Grégoire d'Antioche,
Thomas de Hierufalem, Ican de Conilâtinople^ôc plufieurs
autres Eueiques. Etadioulle que ce cofFre femonilra fi le-
gierenleportant,qu'ilfembloitquilnefutquedebois.
Sigebert en fa Chronique efcritcefte tranflation eftre ad-
uenuël'ande l'Incarnation 593. Mais quanta la féconde
tranflation delà cité deZaphat à Argêteuil, Matthieu Paris
natifd'Angleterre,enfaChronique contenant feulement le
temps de huicl Roys, commet vne abfurdité en difant page
Anno Bomini iisô. inpago TarifiacenJîMonafierio Argentoilo^
reueUtione diuina , t unie a Snluatoris tmonfutilts é^fuhcoiifujî co-
loris reperta efi : quam (Jïcut literd cum ea repert£ indicabam) o-lo-
riofa. mater eiusfecerat eiy diim adhucpuer effet.
L'an du Seigneur 1156. la robe du Sauueur qui cfl fans cou»
ftureSjd'vne couleur obicure&confufe que luyauoiE fait fa
mère p en dan tqu' il eftoit en aage puéril, dum adhucpuer effet
fut trouuee au Monaitere d'Atgenteuil , qui efl: en vn village
près Paris ; comme porcoiet telmoignage les lettres qui pa-
reillement y furent trouuees.
Ifidoreliureii. de fes Etymologies,chap. 2. Se le Vénéra-
ble Bede en fescolledions qui font à la fin du troifiefme to-
me de fes œuureSjdiftinguâs les aages de l'homme par le nô-
bre feptenaire, efcriucnt que l'aage puenl ne feftend que
iufques à quatorze ans, & qui ne iuge incontinent que la ro-
befaidcànollre Seigneur par fa chère mcreenli basaage,
neluy pouuoit conuenir, tant en longueur qu'en largeur
M M M M m m m
1194 DIOCESE DE PARIS,
en l'aage de 3 3. ans, auquel il a fouâPcrc more Sc paffion.
loincaufîi qu'il ne f'en crouue point deux .-rvne longue ôc
large,&: l'autre courte èc eftroiclc. Parquoy faut biffer ces
mots du te^tc de CCI Anglais, Dum^Suc puer e//et.
Matîhxus VVefmonaficrierjJîs in Itbroflomm hifioridrum^ fur
l'année fufdite, page 147. félon l'imprefTion de Francfort
de l'an 1601. pour couurircefte abfurditédit: que comme
noftreSeio-neurcroifroitenftaturc.auiTicefterobecroiflbic
àl'equipolent: Creuityinquit ,iffo crefcenîe. Ce que l'eftime
fabuleux.
D// Vriorè de No/ire Dame de Long- Pont.
GAudefroy 62. Eucfque de Paris, à la requefte de Guy
Trufelfeigneur de Montlehery(rvn des quatre Barons
quircleuentdel'Euefque de Paris(donnaauxReligieuxde
Clunyde la règle faind Benoift, i'Eglife deNoftre Dams
fcituee au bourg de Long- Pont pour y ériger ôc commen-
cer vnPrioré. Mais l'anneceft incertaine: toutefois il n'efl
pas en doute que ledit Guido Trofellus n'ait efté leur pre-
mierfondateurôibicn-fadeurj&aitfondé ledit Prioré du
tcmpsduditEuefque.
LcmefmeGaudefroyouGeofroyparfes lettres données
àParis l'an de noftre Seigneur 1092. ( qui eftoit le 3 4. du rè-
gne de philippes premier Roy de France,êi de Ion iîege Epi-
lcopalle3 3.) donna aufdits Religieux du priorédeNoftr^î
Dame de Long-pont, l'Eglife parrochiale de faind Denys
martyr,au village de Bondoufle,diftancd'vnelieuë & demi<5
de Long-pont.
Louys 6. dicb le Gros, Roy de France bi Duc d'Aqui-
taine, Tan M. C. XL le 8. de fon règne, inllitua vne Foire
au village de Forges près Lymours en la Chaftellenie de
Montlhery , laquelle fetiendroittouslcs ans le iourdel'Ai-
fumption de Noftre Damc,&: la donna aux Religieux du
Prioré de Forges, dépendant de Long-ponL
Louys 7. didleleune, Roy de France '5c Duc d'Aquirai-
ne, parfes lettres données à Eftampes l'an 1142,. le 6.defon
regne,àlareque[le. de l'Abbé nommé Macarius Mauruna-
cenfisjôc pierre prieur de Long-pont, donna aufdits Reli-
gieux vne Foire qui commenceroit la veille delà Natiuité
de la Vierge Marie en Septcbre^ôccontinuioic les Odaucsi
LIVRE C^VATRIESME. u^j
Donna aufli le marche de Montlhery,quifctiencIroircIurac
JerdicesOcl;aues,& autres droicls 6c priuileges,à la charge
quelefditsReligieuxferoienttousJesans i'obit de Tes père
& mere,6c aufîi le lien après Ion deceds.
Le Pape Eugène 3, l'an de noftre Seigneuniji. & defon
Pontificat le 7. parles bulles données à Siginejfcubfcrites
de dix Cardinaux, a confirmé & approuué tous les biens ÔC
poircffions du Prioré de Long-pont: où entre autres eftfaicb
mention des leptEglifes qui enruiuent,rcituees au diocefc
de Paris, à l'occaliondequoy l'en fais icylpeciale mention.
Ifi Epfcopaîu FariftenJiVilUm vidclket de Longo-Ponte cum
decimAO' atrio. CapcllamfaHcîi Iuliani Parijiiis tttxta paruum
Pûnt€m fitiim cum [epttliura. Ecdefiam de Forgijs cum décima O*
atrio. Ecdefiam de Orceaco cum décima & atrio. Ecclejîam de Pifco-
Jis cum décima & atrio. Ecclejia?n de Champlantcum atrio & tertio,
farte decimjt d" dimidio modio . Ecclcjtam de Bttnduflo cum décima,
&atrto. Eccl<ifiam de Orengiaco cum décima & Atrio. Eccle^am de
Noerio cum décima.
Notez fuf le précèdent article, Capellam S. Iuliani, c'efl S.
luiian le Pauure, voyez ce que i'cn ay dit au fécond liure pa.
293. Ecdefiam de Forgijs ^q\^ l'Eglife parrochiale de Forges,
mentionnée cy delEus. Ecdefiam de Orf^<rr^jC'efl l'Eglife par-
rochiale du village d'Orfay, entre Palefeau &faincl Clerc,
Ecdefiam de Eijcofis j Puifeux. Ecdefiam de ChamplantyCt^c.
l'Eglife parrochiale de Champlant prcsLonjumeau. Ecde^
fiamdeBundufloyCQik.Y'E^iïç. parroc. de Bondoufle,diftant
de Long-pont d'vne lieue 6c demie. Ecdefiam de Orengiaco,
Orcngy. Ecdcfia7n de NofiretOy q' Q^i l'Eglifepar. du village de
Naazay près Montlhery.
De l'Eglife Collégiale de S. Mederic de Linoys.
TZVlgare efi: apud Burgum de Linaiis Ecdefiam eflcCal-
iegtatam Deodicatam fabinuocationelandiMederici,
quée ell valde celebris ob très caufas.
Primo propter nobilitatcm fundatorura. Scitu enim efl
dignummultosnobilesilliusloci, pictatcin Dcum &amo-
rem patriamacccnfos, fundnflc prazfatam Ecckfiamrvo-
1-uiiîeque ex ordinatione Reuerenai Fpifcopi Pariiienfis
M M M M m m m \\
iic,6 DIOCESE DE PARIS,
conftare fuperiore ( qui primum Abbas.ôc paulo poft Deca-
nusHuncupatused:) Cancore, noucm Canonicis &fexCa-
pellanisiqui Dco fingulisdiebusfolemniaMiirarum&ho-
raruni Canonicarum cum omni deuotione perfoluercnr.
Capirulumautemhabecius cligendi Decanum : Epifcopus
veroParifienfisplenoiure confère Cantoriam,Prs:bendas
Ôc Capcllanias.
Secundo ob percgrinationes. Mirum efl enim vidcrc
populumcxtotaviciniaôcaliis partibus remotioribuscon-
currerc ad inuocandum Sandum Medericum, quoniam
experiencia compenc quamplurimosiofirmos, maximela-
boraotes dolore vifcerum, quem vulgo vocanc Umar)\'\n^
terceffione S. Mederici iànari : Deoid difponentead illius
fandiratem ôc mérita comprobanda.
PofVrcmôrationefundacionum. Varia: quidemfuntjfed
illâinccraliàseilfingularisquam conftituic nobilis ôc anti-
qua familia Fabrorum. Primis enim diebus Veneris cuiufli-
bet menfiî celebracur Miiïa de quinque plagis Chrifti Do^
ininiexteflamcntociarilîimi viri Vineentij Fabri,quiglo-
riorumDominirepuIchrum,atque alia loca fanclalerofo-
lymorum vidtaucrac: fmgulis eciam diebus Dominicispri-
mum facrum quod Iblet celebrari poft recundumfignuin
matutinarumprocommodicare viacorum qui hofpirancur
in Iiofpiciis Linaiorum, vc poiTint audire iilud,antequam
itincri fecommittanc 6c féliciter ad locumquo aipiracDco-
■ duceôc comice peruenirevalcanc.
Du Prioré de Gournay.
T 'Aucheur delaMartiniane imprimeeà ParisparNicoias
-^duFoiréj en l'an 1606. pour les Religieux de S. Martin
des Champs, efcrit que le Prioré Conuentuel de Gournay
furMarne, diftanc de Paris d'enuircn quatre lieues, a efté
fondé par Guido Rubeus & Adelais /a femme,en l'honneur
de la glorieufc Vierge Marie 6c de famcl: lean rEuangcIiflc.
Ecprouuefondireparlepriuilegedu Roy Louys Vï. diclle
Gros, datte de l'an de rincarnation 11 24. où font ces
mots.
Ego Ltidûuictu Dei dif^enfinîc miJmcordU ^in Regern FrAn>>
LIVRE Q3^ATRIESME. 1197
corum ftihlimattfs ynotumfcri vûlo cunÛis fidelthus tam futur is
quam & infi.xntibus : quod Ecclefiamfanctx Deigenitricis MarU,
Janâfi^ loannis EuangelisU fupra Matrondin jliutium , luxtA
Gornayum CaftrumfitAm Guido Rubeus & vxor ci us AdcUida^
fartab ipfo fundamento deuotione çonfiruxerunt : e?* cummulta
tllicontulijjcnîbcnejïcia^eam cum omnibus adi^fam fcrtînentibus^
Monachis fanUi Martini de Campis perpetuo hahcndam concejjc-
runt, Datum Anno Incarnat i Fcrbi 1124. Addaydls Régine
feptimo.
lly doitanoir à ce Priorc vingt quatre ou vingt cinq Re-
ligieux , le Prieur compris, comme il le trouue elcric aux an-
ciens Regulres dcCluny &:de Tainct: Martin des Champs :
&auiourd'huyilsneîoncque
JngreJ/o nitràrum Jtngu/ari Jeu potim fecularifero , quifepe'jra-
Ua , vineam Domint depajlus c/r , ^d camg^ aUjs itcr prxbuit : vt
njeris d^pauàs ioci coloras pauca ad vi^umfùperfint.
De la prinfe du chalteau de Gournay par Guy Comte de
Rochefor t , 6c repriie par Louis, depuis iurnomme le Gros,
* viuancencorefon père Philippes premier, Roy de France,,
en l'an iioS. voyez Belleforeil-,tome premier des Tes grandes
Annales, liurc}. chap.34. fol. 464. Et au mefmeliurc, chap.
56. fo.531.il recite qu'enl'an 1173. Henry leleune Roy d'An-
gleterre ( qui f'efloit reuolté contre fon père, 2i; retiré en
France^ print ledit Gournay par l'aide des François. Mais
Hugueslieurdulieu,foniils&25. gentilshômesquielloient
dedanSjaufortir brullerentlaforterelTe.
Confequemmentauchap. 71. il demonftre que ce Cha-
fleau ayant efté reparé 6c fortifie, donna bien de la peine en
Tan 1102. au Roy Philippes Auguftedele retirer des Anglois
gui T'en eftoient emparez : 6c fans la rétention àcs eaux d'vn
eftangfuperieur, 6c après débordement d'iccluy en forme
• d'vn déluge , qui eftonna les habitans , le Roy eut leué le
fîege, 6c fen fat retiré auec fa courte honte. Cela eft naiue-
mentdefcritparGuiIIaumeleBrcton,liure G. de faPhilip-
pide,quiefb la vie dudici: Roy philippes Augufle. Lequel
après l'auoir réduit en fon obeiirance,le fît reparer 6c forti-
fier. Ainfique ces carmes le chantent.
Rex vbi Gornacum Jïcinfua inrn redegity
Indigenas cmnes nuocans ad propria, paccm
MMMMmmm iij
115)8 DÎOCESEDE PARIS,
Jndicit populis liber tatemg^ priorem.
Dttnde rcxd'tfîcat murôs , l'icofg^. domofg^ ,
Ou os fera torrentis violentiafirauerat ^ndji.
Et au contraire il le deuoicrazer, pour ne feruir plus de rcî-
traideaux ennemis, ^empefcber les viures que la riuicre de
Marneapporteà Paris. Fortereirc auprès les bonnes villes,
fefbntaucant debridcspourlesprendrc, fi, non par armes,
à tout le moins par les dents, c'elt à dire par famine. L'exem-
ple de noftre paris en ed récent.
'Fondation de l'Abbaye des Religieufes de Noftre
Dame d'Hi^rre.
C^Efte Abbaye prendlenomde la prochainepetite Ri-
^uiereû'Hieire,ôca eftë fondée par tres-noble Dame
11X2.. Euftachc ComtefTe d'Eftampesôc deCorbeil, en l'an 1132.
Elle efloitfœur du Roy Louys le Gros , & cfpoufe de Noble
Prince leand'Eftampes. Laquelle leur a laiirëfes biens. Tes
armoiries Royaiesàlieur de lys, &fon corps qui efl enterré
au milieudu chœur fous le clocher.
Vne bonne Mereancienne,quielloit deuant la reforma-
tion, nommeefoeurSidoine lePicard, aaffirméauoirveufà
tombe eleuee fur quatre petits piliers de fer doré: mais quad
l'Eglife fut rehâullee d'enuiron cinq pieds, pour le danger
des eaux,on ne fçaitfi elle fut ca{ree,pource qu'elle n'a point
cftéveuë depuis.
En leur grandM3rtyrologe,au Hure des Obitseffcefcrit.
Tertio Cal. Febr. Obift Euftachia , VenerabtUs matrona , qi(£
fandauit Ecclejiam Ederacenfem an no Domini 1132. & omnia
fere xdificia htiius monafierii fuis propriis fumpttbtis xdificauit.
Dédit nebis afud Locum fan6lum duas partes décima , & apnd
Licu-faind. ^^//^^ ^^ Brataco tertiam decimarum partem. Donauit quoque
nobis grangiam de Rariaco : & Plafiacum emitnohis de proprio ad
opus fnfirtnjirum. Donauit ctiam no bis terram de Cantulupi. Et
pleraque alia bonafuo tcmpore huic monafierio contuUt : quorum
caufa ?neruit coron am cœ'lcjlisglorix, obtinere.
1122. Toutesfois il appert par tiltre autentique de l'ami 22.
LIVRE CLVATRIESME. 1199
quccefle Abbaye eftoic pour le moins commencee.&tcnoit
defiatiltre d'Abbaye dixansdcuanc. Caraudican ^au mois
d'AouftjPhilippcs Anian &:Exemburgisfai-emme,ducon-
iencement6<.voloncédclcursamis,oncdonné à ladite Ab-
baye, pour en iouyr après leur decez,/'^^^'^////» de Brûitj^dr
Hojlifiam de Mefmlio curn appendittjs fuà OTnnibm.
Reuerend Père en Dieu, Eftienne premier de ce norn,
Euefque67.de Paris, 6: 19. Chancelier de France (ielon le
Catalogue des Chanceliers de France, imprimé à Pans, par
Federic Morel,en l'an i J98.)('attribuc la fondation de ladite
Abbaye d'Hierre,Sc la fubmet à la Côgregation de Ciileaux,
Enioignantauxreligieux de garder exaclcmenrles (latucsSc
ordonnances qui leur ont cilé prefcrites & baillées parle
pcre Hugues, Abbé de Pontigni, membre dépendant de la-
dite Congrégation. Il leur donne aulfi la méthode qu'elles
doiuentluiureenrelediond'vnenouuelleAbbefiejVacatio
occurrence. Ses lettres de l'an 1138. font telles.
Stephanus Domino ordinante paridorum Epifcopus,
Vniucriîs Chrifti fidelibus tam pofteris quam priElentibus
iàlutem.Adhocnobis Epilcopalis officij cura ab omnipo-
tente Deo commilTa eft, vt rcligiofasdiligamus perfona^ , 6c
benepIacentcDominoreligionem fludcamusmodis omni-
bus propagare. Nouerint igitur vniuerlî ^quod eccletîam
iàndic Marix- Ederenfis noiïrolabore, noflro ftudio , Dci
gratia nos in omnibus prcxcedcnte , à fundamenris txtruxi.-
jnus.-ôcfandimoniales fceminas in ea ponentes,rcligionis
ordincmineadem ecclehaperpetubcûleruaii decreuinuis.
Scd quia fuemineum fexum fragilem,atque ideo labiJein elFc
cognouimus ; Idcirco prazdiclas fanclimoniaies ardioris
propolitidifciplina tam per nos quàm pcr religiofos viros
îigare curauimus. Habenc enim inllicutiones opcimas ex
maximapartedeordine MonaehorumCiflcrcienfium fub-
fcripcas, partim etiam deobferuantiis aliarum religionum
colledas, Qupd quia conlilio Vcnerabilii viri , Domni
fcilicet Hugonis pontiniacenfis Abbatis, necnon indu-
ftria fratris nollri VVillelmi : Confilio etiam &: voluntate
Cariffima: fîlia: Hildiardis,. eiufdem ecclefia:fancla:Mari;t
Vencrabilis Abbatilî.:e , totiufque Conuentus faclum ell:
volumusôcEpifcopaliâudoritaceprxcipimuSjVtprsediâa;
décharges
tcmpor
rioo DIOCESE DE PARIS,
l'andimoniales prarciictas inftitutlones, ficut determinatc'C
vcl fcripta: lunt in libris, quos conluetudines vocamus in
perperuuintencanc,necvnquam in aliquo eas velminuere
De l'elcârio vcl mutarc prxfumanc. Obeunte Abbatiira,aliam,qua;fub-
dc lAbeiTe. itituendaerit^hoc modo eligcndani cenfcmus. InprimisPâ-
rificnriEpifcopovoluntatem èc neceiîitatcm Tuarninllnua-
bunr. Deinde religiofos viros Abbatem S. Viclonsôc Abba-
tem fandx Marice de Vaile in fuo Capitulo , pra:lente Epif-
copo , conuocabunt. His autem in vnum conuocatis, de
cledione Abbatifîa: traclabunc : & iine contradidione
quamcumque voluerintdignamque iudicauerint, eligenc.
bi vcro AbbatcshabcrenequiuerintjPrior cum tribus reli-
giofi dînais lanclimoniali bus in pra^fenriaEpifcopi lubftitue-
Exemption ^^^-^ Hoc etiaiîi noCLiiii ficri voIuiTius , quod candem bear^E
fj^s Mariii^Ecclefiam abomni exacflione temporali, quantum
ad nos &: fuccelFores noltros Ipedat, liberam omnino de
quietam fore concedimus. Obedientiam tamenEpifcopo
Parifienfi debitam 6c faluam per omniaeiTedecernimus.
Qincumqucautempr^didaruinflitutumhoc Violare pr^e-
fuinpferitilircGundo tertiove admonicus,fententiam mu-
tare nolueric,excomnfîunicationi fubiaceat. Ne autem fu-
pradidapoflTincobliuione deleri : fcripto commendata, de
ligillinoltriaudoritâcc funt fîrmata. Adum anno Incar-
nationis Dominiez 1 1 38. Data per manum Algrini Can-
cellarij.
En la mefme année le Roy Louys VII. dit le Ieune,a con-
firme aurdicfccsReligieufesd'Hierre toutes leurs pofleiîions,
terres, couilu mes, ^franchiies, tiniflant ion priuilege pac
o ces mots. Actum publiée Pari/inSy Anno Incarn^^ti Verhi 1 13 8.
Regninoflyifrhno. Aftantihus inTalntio nofiro ijuorumnominA
fuhtitnlatajunt é^ fïgna. Dapifero nullo. Signnm Guïlklmi Eu-
tkuUrtj. S, Matth.iiCamerar.y, S. ConJÎAbuUrtj .Biita per manum
Algrini,
Notez queîeConneftable eft noflpofc au Boutillier ou
Eichanfon duRov,6c au Chambrier ou grand Chambel-
lam.
LeRoy PhilippesAuguftc,fils dudict Louys VII. a con-
fij-mc ce que dciîus par Ion priuilege donné a Saincl Ger-
main en Laye,en l'an i: 89.
Le
LIVRE Q_yATRIESME. noi
LePape Innocent!. aconiîrmécequc dcflusparfa bulle
de l'an 1141. ÔC de Ion pontifical le 12. raddreflant à Hildear-
de, picmiere Abbclled'Hicrre. A laquelle bulle dix Cardi*
naux ont ioublcrit : à ('(^auoir vn EuefquejtroisPreftres & Cix
Diacres.
L€ Pape Adrian 4. en l'an de l'Incarnation 11^7. & de Ton
pontificat 4. a donné pareille confîrination,foubfignee par
douze CardinauXjàf^auoir de deux Euerques,feptPre(lres,
6c trois Diacres.
Du temps d'Eftienne 67. Euefquc de paris, certains gen-
tilshommes qui retenoient les dixmes en diuers lieux & vil-
lages, par vnefynderefe de confciencej&infpiration du S.
Erprit,re retirèrent par deuersluyjConfeflerent la détention
iniulledefdites dixmes, ^c le iupplierenteninuellirlefdires
ReligieuleSjCe qu'il fif.Aufquelles pouraileurace de ce,Thi-
bauldôS. Eueique de paris fon fuccelTeur, depuis odrova
telles lettres.
Ego TheobaldusDeigratia ParifienfisEccIefîs^humilis
Miniilercunctis fidelibus lalutem. Notum fieri volumus
tampr^fentibusquamfuturisquod quidam milites Dom-
num StephanumPariiîenlèmEpircopumantecciTùi-emnoH
Arumadierunt,&:ei décimas, quas iniull:è,recundum fan-
dorum Patruminftituta pol]îdebant,rcddiderunt: rogan-
tesquatinus eas lanélimonialibus HedcrcX, pro animabus
omnium fidelium concederet: quod 6i fccic. Ego igitur
earum vtilitatiprouidens,rogatu Domina: Hildeardis,eiuf-
demloci AbbatilTxjÔcfratris noftriVvillelmiPrioris pra;di-
clas décimas, 6c alias quas poflea adquifierunt, prctdiclis
fanclimonialibusconcelîi. Annuimus itaque pra^nomina-
tisancillis Chrifti tertiam parcem décima: cum Ecclefia Hc-
der^, ôc decimam cum Ecclefiis Altariorfi , dccimam Braij,
decimam cum Ecclefia Euerici, decimam Auuellonx, deci-
mam cum Ecclefia Locifanclii, decimam Genuiiaci, deci-
mam Siluinici, decimam viniconfi, decimam vinicentenici,
decimam Kalendrei, decimam Concifi, decimam cum Ec-
clefia Villa; Abbatis,decimamHathiarum,duas partes dé-
cima: Derentij. Vt autcm hoc firm.um &: ratum fit in per-
petuumjfigillinollriaucloritaterubterfii'mauimus. Actum
Incarnat! Verbianno M. C, XLII.
NNNNnnn
tioi DIOCESE DE PARIS,
Pleut à Dieu que les Nobles lais de France, qui retiennent
non feulement les dixmes de l'Eglife , maisauiii les Abbayes
& Prierez, malquez de quelque pernicieux confidenciaire,
ouœconome( mais pluftoft cac on orne) fuflen tain fiinfpi-
rez à refticucion : vtredderent qudfunt DeiD€o^& qudfunt Ca-
jaris Cdfari.
Le nombre des feruitcursde l'Eglife augmenteroit des
deux parts: les maifons de religion ruinées feroiêt réparées,
ôclespauurcsen grand nombre alimentez :^//r«w emmhd-
het Ecdefia. non vtfertiet, fed'vt eroget drfubuemat in neceptati-
^/j : comme efcritfaindAmbroife,6ceft cité au Décret ii,
q.2,AuYum.
Parincidenti'aileguerayla conuerfion de ce grand per-
fonnage Hugues, Elcuier de Chafteau Thierry : lequel ayant
tenu longuement &:prins le reuenu de fix Cures parrochia-
les, qui elloient en fon patronage, 6c autres biens d'Eglife,
pourreftitutionfonda à SoilTons cefte belle 6c excellente
Abbaye de iàind Jean Baptifte, de l'ordre de faint Auguftin.
Laquelle anciennement fappelloit Sainci lean du Mont y 6c
maintenant fe è^\x. ^Sainci lean des Vignes. Voyez deux ta-
bleaux, qui font l'vn en Latin à l'Eglife dudit monallere,à
coflé dextre du grand autel, ôc l'autre en François, en la
Chapelle noflre Dame.
Ce n'ed donques fans caufe que ce fubtil Decretifle , Fœ-
lix, Chantre de Thurin , In Récapitulât lone Dialogt de anno
luhileo ^c{cnt. S^pefinijlra prtnapia adfœltcespYOuemnnt exitns.
Et pecu'ma^qu.'Ç per fimoniam acquintur ^fœlicem hahet exitum,
quumpâupertbus profutura erogatur : autadtemplorum ^dijïcatio-
nem, mmiftrorumtj^DeifuJI-entattonem expenditur.
Le Roy de France Louys VII. diél le Ieune,auoit vnc
finguliere hc faintle affedion aux Religieufes d'nierre, qui
viuoientpour lors plus régulièrement (eommeily aappa-
rencc de croire) que les autres. Car par priuilegecy deiFus
mentionné,apreslesauoirreccuesenfafauue-garde,&con-
firmé la donation delcurs biens,polîe{l'ions, prerogaciues ôc
exemptions: maintenant il leur donne la dixme du pain qui
fera confommé en fa maifon, tant qu'il fera à Paris. Ce pri-
uilege fonde fur la parole de Dieu , & fur le fruid des chari-
tables aumofnes, êc il excellent que ie ferois confciencc
LIVRE QJVATRIESME. Î105
d'en obmeJtre vnc fylJabe. Il eft doncques tel.
In nomine finctd& tndimdudTrinitatis^ Amen. Ludouicus
D et gratta Rcx Francorum^ô' Dux Aquitamrum Omnibus ChrU
fiifdelihus in ferpettmm. ^^uoniam Deo difponente^ hena quA
Umperaltter agimus, & contra aduerfarium noftrum armafunt
inexpignabilia, &dtern£ h xr éditât is indubitanternobis adquirtit
frxmia^rattoconfulit, necefttasexigit, vt dum tempm habemus,
bdnum ndomnesy maxime autem ad domejlicosjidei^ operemur : vt (*^^\^<^^ g;
fauperesfpiYitH , ncfiri. largitatis munifcentia , necefttati fitd ob-
tineant remedittm , é* noflrafiagilttas eorum orationibus adiuta,
in dijlri^o examine indtcem fibi mifericordem inueniat&propi*
tium. Eleemo/yna enim^ tefte finptura yà" oratio iufit ajsiduapec-
catum exttnguere^ & Bominum ( cuius imaginemporttmus) valet
inoffenfum reddere^ in cuius manus durum tS' horrendum efi inci-
dere. Hac igitur ratione infiruH^i , hac conjideratione admomtiy Hebr. 10.
voluimus^ (^ immobili leze ftatuimus^ vt pants aui ad Curiam no-
n J r rr n'^ ■ r L r r Dixmcs de
firam&juccejjorum ncfirorum quottenjcumque Panjiusfutrimus, p^j^ côfom.
defertur^ tôt us ex intègre decimetur : atque eadem décima fancii^ mé k Paris,
monialibus de Hedera^obremediumanimarum nojlrarum in per- ^^^^^^
pettmm pr^beatur. Sed etiam Regibus poftcris nojlris denuncia-
mtts y quatinus hanc eleemofynam noftram acceptam habeant^
manuteneant , & in nulio vnquam minui permittant, .^uod
nevaleat obliuione deleri^ Jcripto commendauimus : d^ neu pof-
fitapojieris injîrmari JtgtUi nojlri aucioritate , é" nomints nofiri
caraôfere fubferfrmauimus. A^um Parijius publiée anno Incar^
natiVerbi M. C. XLIII, Regni vero nofiri fcptimo. Afiantibus 1145.
in TalatiQ nofiro ^quorum nominafubtituUtafunt&figna.Signum
Radulphi V iromandorum Comitis Dapiferi nofiri. S. VVilleimi
Buîicularij. S. Matthdi Camerartj. S. Matîh^i Confiabular^.
Data per manum Cadurci Cancellarif,
Lefdites Religicufes m'ont mandé, que pour la difEcuItc
qu'elles auoientd'cftre payées de ladite dixme de pain, ac-
cordl^eftoit enfuiuy auec les Officiers du Roy, qu'au lieu de
ladidedixme,ellesreceuroientparchacuniour quinze fols
tournois, tant & Il longuement que ledit fleur feroit à Paris.
^tgidiouiïent, Ou Àvne Iteu'é es enuirons/omme au bois de Fin-
ctnnes. Depuis par négligence de leurs foiliciteurS;, au lieu
delâdite dixme de pain, on leur a alîjgné pour tout fur le do-
maine du Roy, fixliures cinq fols par chacun an, comme il
NNNNnnn ij
1204 DIOCESE DE PARI s,
en vn an il ne feiournoicque huid ou neuf iours à Paris : 6c
il y eft ordinairement plus de la moitié de Tannée. Cefl mal
confidercr les termes du fufdic priuilege:par lefquels ce bon
Roy Louys VII. exhorte Tes iucceflPeurs Roys ne ToufFrir
ce don cllre diminué: vt in nullo (inquit) vnqudm minui
permutant.
Icelles Religieufes ont aulTi lettres de Samfon 48. Arche-
i^^' uefquedcRheimSjdatteesdel'anM. C.XLVl.pariefquel-
lesàlarequen:edePierreEueique4^. de Senlis,ilauoit ac-
corde que le Monaftere des Religieufes de faindl Remy,aux
fauxbourgsduditSenlis fut conucrtyen Prioré&fubieda
perpétuité à l'Abbeired'Hierre. Que iî cela a eu lieu pour
quelque temps, il ne l'a maintenant. Car c'eft Abbaye com-
me deuanr,tran(kcee dans la ville depuis les troubiesdaqueL
le ne tient rien de Madame d'Hierre.
En l'an 1^00. les Religieufes de raincIRemyTe portèrent
appellantesdequelque ordonnance faiûe par l'Official de
Scnlis.en qualité de Viliteur,Ôc remonftrerent à la Cour que
le Vifîteur des Religieufes doibt eflre de leur ordre, pour
mieux difcerner en quoy elles tranTgreiFeut leur Règle. Sur
quoy tel arrefl eft interuenu.
Entre les Religieufes, Abbefle & Conuent de l'Abbaye
de faiod Remy de Scnlis, Ordre de faind Benoift, Diocefe
du dit Senlis,appeilan tes comme d'abus,de certain e ordon-
nance Sciugement donné parl'Official de l'Euefché dudid
1600. licujez^.lanuicr j6oo. &: anticipez d'vnepart: & Meffire
Guillaume Roze,Confeiller,Aumofnier, prédicateur ordi-
naire du Roy,Euelquedc Scnlis, anticipant, d'autre. Apres
que Bouchel pourlesappellantes,6c Chauuelin pour l'anti-
cipant, auec les Procureurs des parties, ont efléouy s au par-
quer des gens du Roy, &; parieurs aduis font demeurez d ac-
cord de l'appointement qui enfuit. Appointé eft, ouy fur
ce le Procureur General du Roy, pour le regard dudid ap-
pelles parties font mileshors de cour ôc de procez^^ neant-
moins, Ordonne la Cour, que les appelantes feront vifitees
& reformées, il befoin eft, par le Prieur de l'Abbaye de faind
Germain des Prez,duditordrede S. Benoift. Fait en Parle-
ment le 10. iour de luillet.
Signé ' Du TilleL
LIVRE Qjy A T R I E S M E. iioç
Le fufdict Roy Louys V IL a donné la Regale de l'E-
ucrchcdeParis(qui eftlereuenu de rEuefque, le iiege va-
cant ) &: auffi de la Capicerene, ou Chcuecenevcomprcnant
\qs offrandes qui le font en i'Eglile noftreDame , tant en ci-
re, argenc,qu'autres choies, aufdicles Religieufes d'Hierre:
A lachar^e de fournir l'Eg-life de luminaireôcautrescholes
dependan tes d'iccl le oiiice, tan c& fi longuement que ladite
Regaledurera. C'eftàdirejiufqucs à vn nouuel Prélat loïc
pourueu canoniquemenc 6c ait pris poffeiîion de ladite Egli-
Ic.
Et de cedroicl ont toufiours iouy, iulques en l'an 1551. que
decedaMclFire François du PoncherEuefque 103. de Paris.
Car alors leurs furent apportez deux efcus que le Roy Fran-
çois prerx-iier auoit donnez à rofFraude,auec lesautresof-
frandes.
Enfuit la teneur du Vriuilcge.
"XI Go LudouicusDeigratiaFrâcorum Rcxpoftobitum
X-yParifienlis Epilcopibonx memorix Theobaldi, Epif-
copatus &: Regale in noftram manum vcnit, ôcfimiliterCa-
piccrix reddicus: Sed cum oblationes & redditum altaris
noUemusairumereinvfusregiosrMonafteriumvirginalede Monules
Hederaconfpeximus multisindigere,6N:iacrarum virginum appelLt^ ^t
indigentix luccurrere dignum duximus. Notum itaque ^v/^^ Z*^'^^-*
facimus vniuerlispra:fentibus&:futuris,quodpronolba&: y''>'g'^^^'
antecelFoMîm RegumFranciic animabus,quicquid capie-
bamus in Capiceria Ecclefîa: pariiienfis, vacante fedc, &:
Epifcopâtu exiftentein manuregia, Conuentui (ororumde
Heûera,quotiensvacaueritEpircopatus,donauimushaben-
dum, vfqucadipfumdiem quo facLafueriteleâ:io. Et inté-
rim dum tenuerinr Moniales Capiceriam ,ipfius Capiceria:
^ altaris tam de luminaribusquam de aliisnecefTanisffîcuc
eflconfuetudoEccledxjexpenfasfacienc. Qj^od vtratum
fiz & penitus inconculTum , per fcripturam prxientem & re-
gij figilli imprefîîonemconfirmiri pra:cipinius,rubrcripra
nommisnoftri caraâ:ere. Aclum publiée parilius anno ab
Incarnatione Domini M. C.LXL Aflantibus in Palatio iiér,
noftro, quorum fubtitulata funt nomma &{îgna. Signum
ComitisTheobaldi Dapiferi noftn. S. Guidonis Buticula-
lij. S. MatthxiCameranj. ConRabuiano nullo. Data per
N i\ N N n n n iij
iioé DIOCESE DE PARIS,
nianumHUgonisCancellarij,5c Epifcopi SucfTionenfis.
D 11 droid de Régale , voyez le Code aenry , liure premier
tilcre lecond.
Noms des AhbeJJes , qui ont efié à H terre de fuis la première
fondation , fatcïe du temps du Roy de France Louys le
Cros^enCande^race 3/. C. XXXII. Comme il a
eîié noté au commencement de ce traiciê .
La première AbbeiTe auoit nom Hildegardc , qui gouuer-
na ladicle Abbaye l'efpace de iz. ans. a icelle ont efté addref-
fees les Bulles d'Innocent 1. en ian 1141. ôc d'Eugène 3. en
l'an 114^.
La 1. Clémence, qui fut AbbefTe 20. ans.
La 3. Eue, 30. ans. Elle eftoit en chargel'an 1165.
La 4. Euftache,i7. ans.
La cinquiefme Aueline, 18. ans.
LafîxiermeErmengardis, II.
La fcptiefme Euftache 5. ans.
La huicliefmc Marguerite , 7. ans.
La neufîefme, Marguerite, Il ans. Et trerpafTa l'an 1312.
La dixiefme, Petronelle de Machau, 24.
La vnzielme, Clémence, 26. ans.
LadouziefniejElizabeth^ô.ans. EttrerpafTaran 1338. Ie20.
iourd'Auril.
LatreziefmcAgneSjip.ans.
La quatorziefme, lehanne, G. ans.
La quinziefme, Agnesj 10. ans 6c huid mois.,
Lafeizielme, Guillaume la Camufe, 9. ans.
Ladixreptierme,IehannedeRauillej 20. ans.
Ladixhuicliefme, ElizabethdeVerfaille, 11. ans.
Ladixneufierme,AgnesdeChartcrettes,a.ans. Etcre/pafïa
Tan 1360. le 21 . luiller.
La vingtiefrne, Marguerite, 13. ans.
La vingtvniefme, Marguerite de Montaglanr, 3. femaines.
Lavingtdeuxierme,Huguettede Chacy, trois ans.
Lavingtroificfme, MargucritedeGuaculs. 7.ans.
Lavingtquatriefme, Marguerite, 3. ans huid mois.
Lavingt*cinquiermeJeanneRanuillc,3o.ans.
LIVRE Q_VATRIESME. 1107
Lavingfixierme,Ieanne Allcgrin, qui bien commença a rc-
mectre la maifon fus^aprcs grande fortune de guerre. Et
y fut 16. ans AbbelTe, treipaUànc en l'an 1513.
Lavingfepciefme, GuiliemetteAllcgrin,deuxans.
La vingthuidiefme, Marie de Sauoily,premierc réformatri-
ce &: criennale, menant tout en commun, fut lix ans.
La 29. Marie de Toutevillc,que l'on peut bien nommer fé-
conde fondatrice &rcn:auracricede cefle Abbaye : car
clleyaquafî tout refaid neuf, comme bien appert en
fcs armoiries, Elle fut Abbeflc 14. ans,& trcipalFa l'an
1557. le Vendredy II. lanuier.
La 3 o. Marguerite le GrandjfuttroisanSj&trefpafTaian
1544. Ie6. lanuier.
La 31. Anne de Rainuille,fut troisans èc dcmy.
La 31. Eftiennette de Gaigny. 8. mois.
La }]. Marie de Pifîeleu , recommcn(^ant les pcrpetuitcz y
fut 12. ans. Et depuis les eledions & triennalitez n'ont eu
plus de cours : car les Roys donnent les Abbayes.
La 34. Madame Antoinette de Luxembourg ^5. & trefpafTa
l'an KÎ03. le dernier lourde Septembre, après auoirvef-
eu 78. ans.
La3f. Madame Catherine Alphonfinc des Vrfms en cet an
1611. gouuerne ôiregit ladite Abbaye.
De l'Abbaye de Gif.
T 'Abbaye de Gif, pour auoir efte pauurcmcnt fondée oc
'^-^dcpuis mal réglée, elloit tombceen tellepenuric, qu'ac-
cablées de debres, les Religieufes ne pouuoicnt viurelans
le iecours des charitables Religieufes d'Hierre. Lefquelles
outre la fubuention d'aliments,leurdonnerentvne métairie
ou grandie dite VnumvilUr^. En recognoiflànce dequoy,
elles ont confenty,quc le ficge d'Abbelîe vacant, où elles ne
fepourroientaccordcrd'cn predrevne deleurcompagnie,
ellescn éliront vne d'Hierre, & non d'ailleurs. Etfurce efl
interuenu la bulle du Pape Alexandre 3. qui efl telle.
A Lexander Epifcopus feruus fcruorum Dei, Diledis in
"^^ Chriflo filiabus Eremburgi Abbatifîàe ôi fororibus de
Gif,falutem&; Apoflolicambencdiclionem. Exautentico
icriptoin auditorio noftro perledo nobis innotuic,quod
iio8 DIOCESE' DE PARIS.
lue, la 5, dïÏGÛx'm Chriilo ûlix aoiïxx Eua AbbaciiTa 6c forores de
Abbcfl'c de nedcra vcftrxinopia;; railericoiditer côdolenres,adculcuni
^"^^' DeiReligioncmmibiretormandam; ôcquia doaius vcftra
graui dcLucorum onere premcbatur,&£Edificiorum mina-
bacurrLiinam,cumpereas veftra nonpoflctinopiareleuarij
quiaabinicio fundationis eiiifdem, ibidem Abbatia debe-
nefadorum peticione fuerat ftatueiida» Venerabili noilro
Mauricio Parilienfi Epifcopo conceilerunt Abbatiam in
prxfcripta dorao conftruere : ea condicione feraaca, vc
quandocuriiquecontigericAbbatiframdecederc,livosvel
ïllx qii.x vobis lUcceilennc in aliquo in vnum nequiueritis
conuenire: Abbaciilam non aliunde, fed de monafterio
HcdercEregularicereligatis.InruperGranchiam,qua: Vnu-
villarevocatiir,adfurtentationem vellram , Se eariim qu3e
vabis-fùccefTerincin pcrpecuum contuleriinc. Quia igitur
quxadaugmencumreiigionis pertinent diligencernosco-
uenit promouercjibertatem à priefcripta AbbatilTa & con-
uentu domui veftrie indulcani , ficut in fcripto continetur,
non obilaute priuilegio noilro, iaiii diclo monafterio de
Hedera de domo veftra de Granchia fupradiâ;aconceiro,
audoritate ApoftolicaconfirmamuSj&prsefentisrcripti pa-
trociniocommunimus: ftatuentes vt nulli omnino homi-
numliceachanc paginam noftrx coniirmacionis infnnge-
re,veleiauiutemcrario contraire. Siquisautemhocattem-
ptarcprcefumprerit: Indignationem omnipotentis Dei,&
Beatorum Pctri àc Pauli Apoftolorum eius fe nouericincur-
furum. Datum Tufculani 13. Cal.Februarij.
ALEXANDE H III.
Parcefte datte de Tufculani y il appert qu'il n'efloit plus
en France :& pouuoit eftre f félon Platine) l'an del'Incar-
nation M. C LXV.
Tendatïon
LIVRE C^yATRIESME. no^
Fondation des Priorez, qui dépendent de l'Ahbnye de S. Victor
lez. Paris , fcituez. auDiocefe de Paris : d^premierementy
Bu Prioréde S. Ctienauld de Corheil.
SAind Guenauld , die en Latin Guenailm , ou Gaenaldti^s^
eut pour père iv<?/«////«^, homme noble, appelle en fa vie
Ctfw^/, fà mère T'appelloit Laetitia ou LiefTe. Eftancencores
fort ieune il fc mitàfuiure Guingal Abbé deLangundoc qui
1^ receut en (on Monaffcere en qualité de Religieux, où il
vefcu t for t aufterement, (i que ledit Guingal venant à décé-
der, il fut eleu ^ mis en (a place. Ayant ainlî l'efpace de fcpc
ans enleignéôcgouucrné les religieux en la crainte de Dieu,
il allaauec douze qu'il choifît en la grande Bretaigne & en
EfcofTejpourn'ellrecogneudu monde, où ayantïaidplu-
lieurs miracles il luy fut prefenté beaucoup d'argent , lequel
il receuoir,non pour foy,mais pour les panures ^édification
desEgliles : il bien qu'il baftit vn Monaftere en Efcoircfau-
treen la grandeBretaigne,puis diuinement aduertidere-
tourner en Ton monaflere, il aborda premièrement à Cor-
nuaiilc où il baftit trois monafteres, puis efiant arriuéen
ion. monaftere il y finit le refte de fesiours,&:y repofaiulques
en Tan %G^. auquel commeles Normans eurent, aprc-sauoir
trouué l'embouchcure de lariuiere de Seine, couru^pillë 6c
gaftë toutela Gaule Belgique & Celtique : en fin au port de
Loyreailerent combler leurs malheureux trauaux au pays
d'Anjou & de Bretaigne: & ainfi comme faind Maur fuc
apporte près Paris, faindt Guenauld demeura àfept lieues,à
fçauoir à Corbeil, où il fut reccu autantreligieuiëmcnt que
bonorablement: Et Aymond Comte de Corbeil luy pré-
para vneEglile près Ion chafteau,eflimantquelevoifinage
de ce fainct Abbii, luy porceroit plus d'aileuracc que les plus
fortes baftiiles. De ce relient des mémoires authentiques
au Calendrier de ladicleEglife (afin de ne pairerfbuslilënce.
loannes Partfienjts^ en fon mémorial des hillôiresjen ces ter-
mes, au zi. May. ■ ; t •-
AnniHerfariumfûknne Hiiymenis Comitis fund^tons "Ecclefu.
OOOOooo
iiio DIOCESE DE PARIS,
£. Gftenaiii de Corbolio • qui dédit eidem EccUfi^y hoffites quos
hcihemus vitra pontem feqiianx. Item annmerfarium Burcardi
Comitis-,q:ii d.tdit eidem Eccle/i\e quofdam ho/pites apnd mundc-
utlUm. Item duràuerfarium Theudoiiis Tr.tfecH rartjicnjis yqtfi
dédit B. Guenailo redditns quos hahet apud Curcoronnam.
Quanta ce, Theudon ou Thion Preuofl de Paris, il fauc
remarquer que comme les Religieux porteurs du corps de
làincl Gut-nauld , venants à Corbeil euficnt cftc anuiclez de
telle façon qu'ils ne peuren t gaigner la ville , ils giflèrent en
la mailon ou ferme du fuldicThion au village appelle Cour-
couronne, qui les receuc aucc telle allegreire &: fpirituel
contentement, qu'il donna entièrement fadite ferme aux
Ecclefiaftiques,qui deferuiroient en l'Eglife dedice en fa
mémoire: commedefaidelleeflencorespourlciourd'huy
àfrere lean le Conte, Prieur &: adminiftrateur dudi6ilieu,
&: Religieux profcz de fainct Vidor. Outre ce,il faut remar-
quer que le lufdit Comte Hay mon,pendant qu'on baftifToit
l'£gli(e,auoitfaitarrefter le corps de faind Guenauld aux
fauxbourgsdeCorbeil,qu'onappellefaintIacques,&pour
ccrcfpcdôCvnautretefmoignagedcfadcuotion,il donna
ledit fauxbourg à ceux qui deferuiroient en l'Eglife dediee
en la mémoire dudit faind,qui y auoitfait quelque feiour.
Or comme LouysleGros,de(îrant augmenter le tempo-
rel de l'Abbaye de faind Vidor lez Paris, autant qu'il l'a
voyoitauaneee au fpirituel, ill'anncxaàladide Abbaye Tan
de noftre Seigneur 1134. & de fon règne le 2. 7. comme il
appert par fa chartre commençante par ces mots. Bignum
tfl vt ht quîhus,
Du Frioré de fainSÎ' Didier de Villitrs le Beh
^E Prioré Curé de Villersle Bel, eft confacréenlame-
'moire de faind Didier Euefquc de Lângres& Martyr,
duquel la fefte eft le 13. May. Le Chafteau d'Efcoiian , or-
dinaire demeure deMonfeigneurleConneftablc en eft pro^
che. Ladonaifondecefte Cure fut faidcpar Eftienneprc-
mier,Euefque de Paris,&: confirmée par fesfucceftèurs Thi-
bauld,Maurice& autres. Depuislcqucl temps cefteparroif-
fe a efté gouuern ee par des Religieux de faind Vidor.
LIVRE CLVATRIESME. nu
Du Pmré de fiinCi Denys d'Athis^
T E Prioré de laincl; Denysd'Athisfut donnéà l'Abbaye
•^faind Vidor par Eftienne Euefque de Paris,& auparauac
Chancelier de Louys le Gros Roy de France , & approuué
parle Pape Innocent i. cnlaBulie qu'il addreflaàGilduin
premier A bbc de faine Vidor, Pierre Lombard ( qui fe qua-
lifie J/^a^z/^^r, au ciltre fur ce donné Tan 11J9. le premier de
fon pontificat } Louys V 1 1. Roy de France, Maurice Eucfl
que de Paris l'an 1182. le 12. de fon pontificat;, Innocentj. par
fa bulle donnée à TiburijôCplufieurs autres que iepaiFe fous
filence:puifquefespremiersfontplusquelufiifanspourfer-
mer la bouche à ceux qui vont difants,que ceuxdefàind
Vidor leur ont pris ledit bénéfice : mais quand ihauronc
monftréautantdepreuuesdelaviolente&iniuflieprifeque
euxenpeuuentallegucr,6cont allégué deleuriufte authen-
tique &legi£imepofleflion,alors on mettrai'aiFaire au point
de confultation ou d'accort.
Matthias Touzet natif de Pontoifc, homme bien verfé
éslanguesôcdode prédicateur, adminifVra ledit Prioré de
faind Denysd'Athis quelques années, puis fut tranflaté au
Prioré Curé de Fleury en Bicre,diocefe de Sens, fur le che-
min de Fontainebleau, où perfeucraiufquesen l'an i6or.au-
quel il fut ramené au Cloiftre à caufe d'vne gangrené furuc-
nucaupied. IlmourutIefufdiâ:an,lei3.Aouft,&:futenter-
ré au Cloiflre : & pour fa mémoire furent grauez fur fa tom-
be ce diftique. •
Occidux tandem frojlratus molefiriecU
Hek recubans taccoj qui ore îriliguis eram.
L
Du Priûre de fainB Vaul des Aulnois,
E Priorc defaincl Paul des Aulnois fitué entre deux col-
lines en vn fond à code de Cheureufe, eftoit vn lieu con-
tenant deux Chapelles: dcfquelles l'vne eftoit dcdice à k
benoifte Vierge Marie, l'autre à faind Paul. Etncantmoins
les filtres de ces fainds n'auoint peu empefcherlemefpris
qucl'indcuotion auoic fi abondamment femé, que le lieu
cftoitprclque défère. Pour ces caufcs Bernard Archediacre
OOOOooo ij
nu DIOCESE DE PARIS,
de Paris efmeu de deuotion le demahda à Maurice Euefque
quiluy accorda promptemcnt. Or ce bon defîr,ains l'ac-
compliiTement luy en donna vn autre meilleur. Car de Cha-
noine feculier, il deuincregulicr, 6c en prit l'habit des mains
de l'Abbé Ernife.
Du Priorc du Bois Sâin^i F ère.
CE Priorc eft appelle au tiltre de Bouchard de Montmo-
rency fait l'an 1174. en Latin de Nemore fun^H Pétri , en
quelques ciltrcs ^^ ^<?A"i? ^. /vm.Toutet-ûis la première appel-
lation comme touta fait latine fetrouueprefque en tous les
anciens tiltrcs.
Bouchard de Montmorency en Tes fettres données l'an
ii74.a(îeure que Matthieu de Rouffi, Guy de Grolay &fa
femme Richelde,auroient donné ladite Eglife de iaint Père
à l'Abbaye de laind Viclor pour l'amour de Dieu,le falut de
leurs parenstrerpaflez,&lesprieres de pierre Archeuefque
deTarantaifcquidcdiace mefme iour la Chapelle dudict
Bouchard. Ce qui a efte confirmé par Matthieu de Mont-
morency Connellablede France l'an 1120. Pierre Euefque
dcParis, Tan iiii. 6c autres.
lean Simonisreceu àl'elpreuuedu Nouiciât l'an 1499. le
13. Aunl,parrAbbëNicaifeeftoitprieur Conuencuel deS.
VidorôcduBoisS.pere. Ce qu'il nieritoic iuftement pour
fa pieté 6c doctrine. Car il edoit Bachelier en Théologie, 6c
futceluy quidonnaaduisderenouuelerleballimentdel'E-
glifcS.Vidor. llmouruti'ani54i.lei4. Septembre, 6c fut
enterre en la Chapelle de Noike Dame près la combe de
Marie Ruelle fa mère, comme il eftfpecifié en l'Epitaphe de
fon fils, fait en ces vers hexamètres 6c pentamètres.
Reffor loannes CLtufiri^ cmn matre loanna,
HactcgiturStmencontumuUtushumo.
RcUgionis honos^fluxi contcmptor honoris
lîtfirtic?. cnltor^piicis amaîor erat.
Innocuamjltiduîttctrojïne cnmine "jitam
Duccre ^prudenti fimfUcitate vigens :
rr.epo///-u/£ gregi^jimtd & l'icforù dumnuSf.
EtpntriSy&nati p\tJliîLt offidum..
LIVRE C^y A T R I E S M £. uij
Interea templi nouafundam'enta lôcari
Confpciens , fumma iuuit & auxit ope.
Tum fcnio frachts ^fato concept inique^
Niinc locus hicprolem cum génitrice te 'ri t.
Spiritus dterna. iam frétas p ace quiefcat
Athereis iun5iHS pofl benefa^à chotts ,
Dti Priorê de fainci Nicolas de Vniiicur,
IE crois que la parroifTe de faind Nicolas ^e Vaujour fur
fondée enuiron l'an 109c. A- içàuoir quelque temps après
lacranilationdudufaind, deMireàBarenlapouilic. Qj^oy
qu'il en foit, nous fi^auons qu'il eft fondé à quatre lieues
de pans fur le grand chemin de Meaux, ayant vne colline
auleuant, la Viiilee au couchant fur ledid grand chemin:
la plaine tapifTec de verdoyantes prairies, ou de la blonde
CereSjfansoubherlesbois qui ne donnent moins d'aifàn-
ce ôc commodité aux circonuoifins . Pour ces caufes ie
x;rois qu'il eft mieux appelle Vdlis gaudij , Vau de loye,
ou Vau-joyeux, au tiltre de Renauld Euefque de paris,
l'an 118(3. ou bien Fallis Gaif\ Vau-gay ,quoy que ce mot
foit de deux couleurs, à fçauoir Latin 6c barbare, ou plu-
flofl: François efcorché.
lacques parent changeafon habit fecuîier en régulier par
lesmamsduR. P.Iean Bordier dernier AbbcjReligieuxl'an
i)3é. le II. Feurier,& futprieur de Vaujour: puis trefpafla
l^an i)<37 le 1. May, 6c cil: enterré au Cloillre de faind- Viâ:or
fous vne tombe particulière, outreion Epitapheparticulier
graué encuiure,otife]itcefizain.
Dormit in hoctumulo, quo 'vixprudcntioralter^
Td?7tus in exiguo corpore Jenfus erat.
. Optimus œconomits geniiim jratichuityâlendls
^uo/îbi patiperihus plus Juperc(f(:topHmy
Sed qiiid eum fctilpti lapides autjeraloquuntur?
^htandoquidem fdtis- e/l innotutfJeDeo.
lean deBordeauxpritl'habitde nouicel'an 1572. leS. luil-
let, 6cfutaufri Prieur de Vaujour. Il trefpafTalan 1587. 6cefi:
enterré en l'Abbaye S. Victor au cofté gauche du choeur,
fousvnetombegraueedecetEpitaphe. . ;j a-.. .
OOOOooo iij
IU4 DIOCESE DE PARIS,
M. S.
flic iacct Unnnes Burdejius turis Penti, D . .^/ dum in if [h
statis flore :perd^ratis Francia, Belgica , Angluty Htfpamag, : co*
gmtos fihi fcculi corru-fti mores fugere ftatuit : legitimam demiim
adeptus ^taîcm , quo cœleftia facilins confequeretur, Cmonicam
Z>. Augtiftini regttlam profejjks, eam per anms f ère fexdecim fer-
mât njiiduus injlurarum literarum Ls6itone^ ac verbe Deipr^dtcan-
do tandem Pnor Vallis loioftà RU. PP. hutufce Monaflertj re-
nnnciatus , vioiento correptus morho viuere défit magnofuorum
lnciu^ S. Cal. Octohris-,anno fahtis 1SS7. dtatu 2p.
l'ay appris ce que dciTus par le moyen de frcrelcan picard
ReligicuxderAbbayeiaindVicl;or, duquel la diligence ôç
!es laborieux efcrits feront recommandablesà toute lapo-
fterité. Pour ma part, ie defirerois qu'en tous les ordres
de religion il y en eut beaucoup de femblableSjtant de belles
choies dignes de cognoliTance^neufTenteflé enleuelies de
l'oubli» comme il eft arnué lufques à prefenc.
D V P R I 0 RE' DE LA S A V L S A r E.
CE Prioré de Religicufes Benediclincs^fl: peu au delà de
Ville- luifue, furie chemin de Corbeil : & eftoitancien-
neracnt Maladerie pour lesfcmmes,attcintes de ce mal feu-
lement, qui elloient régies &.adminiftrees par treze autres
femmes laines. En CûD(ideration dcquoy plufieurs Roys
de Franceleuroiîcdonné de grands biens. Etfpeeialement
le Pvoy Louys 7. did le leune ,fils de Louys le Gros , ôcpere
iiCi, dePhilippesAugufte^parfon priuilege de l'an u6i. leur a
donne la dixme de toutle vin entrantà Paris, qui viendroic
à Ton cellier, pour iuyÔc la Roy ne, ibit qu'ils fuiîent enfeni-
bleou qu'ils tinfcnt tables leparees : moitié d'icelle dixmc
pour les Religicufes, Silâutre pour les malades.
SonnlsPhilippesAuguflecnian n%t. a confirmé ce pri-
uilege, y adiouilantiadixmedu vin qui fcroitacbeteàPark
pour leurs peribnnes.
Lcdid Roy Louys V 1 1. par fon fécond priuilege, de Pan
'i^3- 1x63. fv de fon Règne le i6. a donné aufdidesPveligisufes
LIVREQVATRIESME. inç
trois Hures dixhuiâ; fois de rcmeannuelle Ôi perpétuelle : à
prendre /lir le péage du petit pont de Paris, moiciéàlamy-
Careime,^rautrenioitiéaIa Toufîàin^ts: au lieu de dix-
huicl deniers, qu'il leurauoitaiîignczpar chacune femaine
iur Ton plat, ou ( fclon le texte dudic priuilegc j fro fcuteU
U fua.
■ LemefmeRoy par Ion troiûefme priuilege de l'an ii-y.
leur donne !a dixmc de pain & vin, qui fera portëàlafcrté
AaleiSjpourlcferuicedeluy, delà l<.oyne> &: de leur fils Phi-
lippes Augufle. Plus il leur àonnQ Jumm.îrios recreantos^cc'îï
à dire, cheuaux de charge,rccreus, qui nepcuuent plus tra-
iiailler , que les Latins z^^çWQ^nijfattfiemes & eneffos^i demy
morts.
Etle Roy PhiIippesAugufl:cparfonpriuilegedcrani2o8. ' 12.0g,
&deronregneIe39. Ordonne qu'après Ion decedzlefdides
Keligieufes ayenciès féaux d'or, Ôc la cire de tous les féaux
rompus delà Chancellerie.
Le Roy faincl Louys,lils de Louys huidiermcpar Ton pre-
mier priuilege limité à treze> lenombre des femmes faines,
qui doiu€nt penfer & feruir \ts lepreufes. Et pour ce que
ce pnuilegeell bref,ie le mettray toutaulong.
Ludoutcus Bei gratia Francorum Rex Pnortffe^fororibus Le^
profarije de Salceia falutem. Mandamus vobis (^ pr^ciùimus fir-
miter j quatinus nullam mulieremfknam inconjortio veftro aliqtio
modo recipiitis vitra numerum tredectm. Acîum apud Ficennas
AnnoDomini 124s . menfe Septembrii. 1^45*
Le Pape Innocent quatriefme,le 14. des Calendes de luil-
! Ict en Tan quatriefme de fon pontificat, qui eftoi t de l'Incar-
nation 1246. a confirmé le fufdit priuiiege. Comme aufli a 124^.
faid le Roy Pliilippcs 3. fils dudit fainâ Louys le mardy
d'après Pafques 1174.
Le Roy faind Louys par fon fécond priuiiege donné à Pa-
ris au mois de luin 1148. il afîigncaufditesReligieufescenc 1248.
liuresparifis de rente annuelle, receuable fur la preuoiléde
paris aux termes de ToufTainds & l'Afcenfion , iufqucs à fon
retour de la terre faindc.-ouf'il ydecedciufques à ce que
fon fils fucccfTeur foit couronné & facré Roy. Et alors cefle
renteccfTera.'&lefditesReligieufesreceuroncà l'hoflel du
Roy lepain ôc vin^ comme deuant..
inG DIOCESE DE PARIS,
Letroidcrmepriuilegedudic iain6t Louys, récapitule &
confirme ce qui a elle donné auidides Religieuiesparfes
predecelïeuis Roys, Louys VIL Ibn bifaycul, phiiippes
AuguftefonayeuI^&Loyshuiâiiefmeron très honoré père.
Dictaullique leidites Religieufes luy auoienc fait remon-
ftrance,que d'ancienneté a eux apparcenoïc le vieil linge
dQs chambres du Roy , de la Royne , àc de leurs enfans. Le
refte des chandelles & flambeaux de la chambre du Roy.
Les vieux cofFrcscvbahus achetez des deniers du Roy & de
la Royne: dequoy ,encores qu'elles n'cuflent lettres de.
preuue, toutesfois le bon Roy leur accorda tout le con-
tenu en leur remonftrance , éc voulut qu'elles en ioiiif.
Lent à i'aduenir, fans aucun empefchement. Ce priuilege
eft tel.
LvDovicvs Dei gratia Franc'orum Rex. Notum fa-
cimusvniueriistampr^Efentibus quam futuris , quod cuni
muIieresIeprofedeSalceya prope Prope Parifîus, ex dono
inclytierecordationis Régis Ludouici proaui noflri habe-
rent&perciperentmedîetatem decimxtotiusvini,quodiii
cellarium Regium Panlius venircrjillius quidem quod idem
Rex Se Rcgina ibidem expenderentjVelalter eorum per fe.
Infuper &: decimam panis^ vini , qux tam memoratus Rex
quam Regina v::oriuaj<S£ Philippus eorum filius apud firmi-
tatem Aaleis expêderent, necnon & fummariosfuos recréa-
PcsAiieufte'*^^^* I^em inclyta: recordationis Régis Philippi aui noilri
medietatemdecimçvini,quod in cellarium Panfiusvenirer,
illius videlicet quod Rex au t Règina per fe ibidem expende-
rentautambolimul. Infuper &c decimam totius vinicmpti,
quod idem Rex &: Regina Parifîus expenderent, Hue alter
ipforumperle. Item ôc ilgillâ aurea, quxeidem RegiPhi-
Jippo cura litcris tranimittuntur. Inluper Se omnem ceram,
inqualiter^adiplum venirent figillat^ :prout harc omnia
in iiteris pra:deceirorum noftrorum, quas diâx mulieres fu-
peihishabentconfedaSjVidimusconrineri. Pra'ccreacum
itepèdiclas mulieres (ficut per inqucftam uidefaclamdidi-
cimus) confueueranrpercipere decimam viniquod bibitur
io holpitio noftro apud Vicenas. Item omnimpdumpar-
uumhneum vetcrem caméra: noftrcT, 6c camerœ Regina:, 6c
lib. orumnoflrorum. Item reliduum cançiellarum,quod
lupereft
LIVRE CLVATRIESME. 1217
AjpereftinGameranofIra. Jtcmveceres Cofros camerxno-
ftrXjhofpitij RegincXjCapellasnollra:, Icriptorumnollro-
rum,6comnesaiiosveteres Cofros emptos de denarijsre-
giisinhofpitionoftro. Nospiis prxdeceirorum noilrorum
veftigiis inhérentes, diuini amoris intuitu , & ob remediuni
aninic-e noftrx,& animarum inclyra: recordationis Régis
LudouicigenitorisnoftrijRegina^Blancha^ gcnitricis no-
ftra: , ôcaiiorurn antecefTorum noftrorum , eildem mulieri-
bus pra:mifra omnia, videiicetcamcaquaiexdonoôccon-
celïione didorum antcceirorum noftrorum, 6c per liceras
eorum liabebant6cpercipiebant,licetearundemlicerarum
exprefTaindeperpetuicace mentionem nonfacercnc:c|uam
eciamaIiaqua;iniîoipicio noftro &. Regin2(vtdidum eft)
percipere conlueueranc^quamuis deijs liceras non habercnt
inpcrpetuum concedimus,ôc audoritate regia coniirma-
mus. Addcntes etiam ôc volentes , quod refiduum candelée
quodfuperfuerit in caméra primogenici noftriôcprimoge-
nitorum noflrorum fucceilorum Francorum Regum , qui-
cumquepro tcpore fuerint : necnon & dccimam vini^quod
bibicurinhorpicio Regins; apud Vicennas habeant&per-
cipiantiupofterum mulicres fuperiusnominatse. Ha:c au-
temqua;luperfcriptaruncdeRcginis,intelligi volumus de
Regum vxoribus confiante matrimoniointer ipfos: de de
primogcnitis&alijsIibcrisRegû,deilIisvidclicet,quimino-
rcsascate ^ in familia Regum confticuti runt,'& nondum
terrarum habentportiones. Quod vc perpétuas ftabilitatis
roburobtinear, prxfentem pagmamligiUinoftriaudonta-
te,acrcgij nominiscaraâ:ereinfcrius annotatofecimus cÔ-
lïîuniri.Adum apud Vicennas, AnnoIncarnationisDomi-
nicx 1262. menfe Mayo, Regni vero noftri35. Aftanti- '
businPaiatio noflro, quorum nominaiuppofitafunt&ii-
gna. Dapifero nullo. S. loannis Bucicularij. S. Alphorcti
Cameranj. S.Egidij Conftabularij. Data vacante Cancel-
laria.
Eu l'an 1299. au mois de luillet, le Roy Philippes 4. dicl le
Bcl,a confirmé le fulciit priuilegcduRoy fainclLouys. Ec
d'abondant odroyé aufdides Religieules la dixmedu vin,
queluy & la Roync,& les futurs Roys&Roynes cmploye-
ront à faind Marcel ôc en autres lieux dan s la Banlieue , qui Banlieue.
PPPPppp
iii8 DIOCESE DE PARIS,
cft vne lieue à l'encour de Pans , la commençant au pied du
çrand Challielet.
Aucuns voulurent iuggerer au Royôcà McfTieurs de Pa-
ris, qu'au mefme lieu delà SauHaye les lépreux yfuirentre-
ceus, logez Se entretenus , comme les lepreufes t les vns tou-
tefois diiliinguez des autres par murs, portes, 6c diuerles ha-
bitations. Dequoy les Religieufes aduerties,& pour obuler
à cela, qui ne pourroit apporter que fcandale & pénurie, el-
les curent recours au faint fiege Apoflolique, lequel y pour-
ueut par la bulle du Pape Clément 4. en datte dupre-
1205. mier an de (on iiege, qui cftoit de l'Incarnation 11 6 y. le 8,
des Ides deNoucmbrc,qui eft le 6.iour dudit moiSjOÙ il dit.
Su^f ^m vobis gju£runt offcnfones ïnducere , intendent es mares
lepra percujjos in domum vefiram introdiicere : per quort^mhA-.
httationem Cr veftrafofiit impediri religio , Crpanpertatis annona
non modkumgrauarï. Etconclud. NulU vn^uamperfôna infir-
md ^mfi fœmmei (exus y in domo veflrn ponAtur. £t par cefte
melme bulle, il prend fous la protedion & garde du iainct
fîegelefdicles Religieufes de la Sauliaye, Scieurs biens.
Le fufdit Koy Philippes le Bel , ayant feiourné quelque
temps à Cachant, en Latin Canttcantus , de la parroillè d'Ar-
cueil, les Religieufes delà Saulfave demanderentladixme
du vin qui y auoit elle dépendu pout la maifon du Roy. A
quoy t-utrefpondu,que 1 edic Cachant n'eftoit dans la ban-
lieue de Paris, hors laquelle elles n'auoient aucunkdroicl de
dixmc dcvin.Nonobftant le Roy de fonauccoritë, ordonna
qu'on leurbaillail : Se fi leur lie expédier lettres pour larece-
uoirdeluy Scdclesluccedcurs Roys qui yroientviure audit
Cachant.
J^uotiens (inquit) nos A^t fucrejjoYcs nofin Reges Francixeri^
mus aptid Canticantum , foUatur dU~iis Priori /fi & fororibus eo-
dem modo quo eis foliiît-ar nohis in Banlenca ?n^i.>ientihus antediSfa.
décima: ettam fi appareret, qttod difîa 'villa de CanticantH non
ejfetde Banlenca.
Ces lettres ont eil:é données à Paris au mois delanuier
1309. Notez que dés ce temps là il y auoit quelque beau ba-
ftimcntà Cachant, puifque les Roys y habitoicnr.
^31^' Son fils Louysdixierme, furnommé Hurin.cn l'an iy6.
au mois de Feùrier,a confirme tout cequi auoic eftc aumuf-
LIVRE QV A T R I E S M E. 121^
né par les précédants Roys aufdidlcs Religieufes^yadiou-
ftanc les féaux d'argent à ceux d'or, le linge Royal, lesche-
uaux non feulement recrus 6c cafTcz , mais aufli les autres de
bon feruicequ'ilsdoiuentauoir quand le Roy vientàmou-
rir. Écpourabbregerierapporteray les pnncipaux poinds
duditpriuilege.
Lîidcuicus C^c. Nos igitur a frddecejjorum nojlrorum 've/ligijs
dcuidrc riolenîes O'C. conjîrmamus &c. Addentes cum Jlgtllis an^
reii/upcrius cent€?iîis argentea. Ô" in panno linco fupenus con-
tent o y omnia linteamina, mappasy ma.-Htergia^ camîji.ts^hrach^ts^
omnia^^ linci gcnerd noua & 'vetera,,fuhpY.tdictopannolincocon'
tineri. Volent es -mhïlominus ^ njhi Juperius equi Palefredtd^dltf
recreanti (xpnmuntur ^ ibi conJJtnili modofanos equos quocumque
'Vûccntur nomine ad ipjnrum mtdierum commodum comprehendt
njûlentesy ç^c. Addentes et iam & "volentes quodiamdicijimulieres
exinde & perpétua decimam vtni apud Carrerias é" Canticantum
percipianty &c.
IcanduTilIet au Recueil des Roys de France, Chapitre
des Exequesdefdits Roy s ôcRoyneSjpartiepremiere, page
34.5. dit ces paroles.
AuxReIigieufesdelaSaulfayeprcsVille-Iuifue{fondecs
premièrement pourMaladeric^ainfi qu'il appert par le Re-
giftre du Threfor àts Chartres, auquel font les dcfenles fai-
tes par le Roy Philippes tiers,le Mardy après Pafques , 1174.
à la Prieure dudit Monanere,ne rcceuoir aucunes femmes
faines, que le nombre de treze ne fut réduit ) appartiennent
les linges, tant des corps que de table, feels d'or & d'argenr,
tous les mulets, mulles, palefrois , chcuaux d'honneur , des
offices ôc autres, tant ceux qui ont conduite mené les cha-
riots defdits Roys ôcRoynes, que ceux qui ont porté fom-
niageàleursexeques,aueclesharnois, colliers ôcaccouflre-
mcnsd'iceux,aûiugezparplufieursaîrefls,contrelesgrands
ôcautresEfcuyers.
l'ay veu vnfragn)entd'vn ManufcritdecePrioré de la
Saulfaye, où eftoic ce qui i'enfuit.
Quand le Roy leandeceda à Londres en Angleterre, il
fut baillé aux Religieufes de la Saulfaye, pour fes cheuaux
huidcentsliuresparifis.
Quand le Roy Charles le quint deceda en l'an 1380. fon
PPPPppp ij
nio DIOCESE DE PAUÎS,
fils Charles o. acheta defdidies Religicufes les cheuauxdc
Ion père, deux mil cinqcens liures.
De rE-rlife de n»fire D.tme du Prioré de Li Saulfaye.
P Aria Bulle du Pape Clément cinquiefme, qui enfuit, ÔC
eil: de l'an 1305. il appert que celle Egliie auoir cftc lon-
guement fans élire dediee, ou qu'elle auaiceflénouucllc-
mentrebaftie : puis qu'il oâ:roye des pardons à ceux qui af-
filieront à celle dédicace 6c à l'annluerfaire. La Bulle eft
telle.
C L E M E N s Epifcopus fcruus feruorum Dei , Diledis ia
Chrifto filiabus, Priorilîxôc Conuentui Domus Leprofarix
deSalceia Parilicnfis Diocefis lalutemt^ Apoflolicambe-
nediclionem. Licetisdccuiusmunerevenir,vtfibiàfide-
libus fuis digne ac laudabiliter feruiatur, de abundantia pie-
tatis fus ( qucX mérita fupplicum excedit & vota) benefer-
uientibus multo maiora rétribuât quam valeant promercri.
Nihilominus tamen cupientes reddere Domino populum
acccptabilem, Chrifti fidèles ad complacendum ei quafi
quibufdam illeclus muneribus, Indulgcntiis fcilicct 6i re-
miflionibus inuitamus : vt cxinde reddantur diuin^e gratlcX
X7 „ ' t aptiores. Cupientes isiiturvtecclefiavellfa, quam m hono-
le neftoit rc Bcata: & gloriofe virgmis Mar^x vuhis ( kcut alieritis )
encore de- f^cerc dedicari,congruis hononbusfrequentetur; omnibus
verc pœnitentibus5:conFelfis,qui eam in dedicatione ip-
fiusvenerabiliter vifitauerint, deomnipotentis Dcinuferi-
cordiajikBeatorumPetri&lPauli Apollolorumeiusauâo-
ritate confifi.Centum diesindulgentiarum: iHis vero quiad
eandem Ecclefiaminanniueriariodiededicarioniseiurdem
vencrabilitcr acceirerint,quadraginta dies dciniunclafibi
jjQo pœnitentia mifericorditer in Domino relaxamus. Datum
Perulij,Calendis lulij. Pontificatusnoflrianno primo.
La dédicace d'icelle Eglifc e(l le 10. iour de May.
Cède Eglife fut rebaftic ou réparée de neuf,en l'an 1 5M>
comme le dénote le fuiuantelcric, qui eft côcre l'vn despiU
Icrs du portail de ladite Eglife du colle des Religieufes.
Madame Nicolle de Lantilly , Prieure de l'EgUle de cea?iSyft
faire ce Monfiier l'an isif. Priez, pour elle.
c
LIVRE CLVATRI ES ME. mt
De l'Eglife du bourg ou village de Villc-Iuifue,
^EftcEglife cft dediee en l'honneur defaiiiifl Cii% enfant
'aagé de crois ans reulemenc,& de faincle lulittc fa mère,
marcyrilez en TarfejVille de Cilice,par le Preuoft Alcxadre,
tyran tres-crueJ, fous l'Empire de Domitian,lei6. lum, où
( ielon les Grecs , in Menologio ) le iour précèdent.
Ce bourg ou village diftanz de paris de deux lieues, cil
nommé Viile-Iuifue,pource qu'anciennement les Juifs Py
tenoieur,& TauDient quafi du tout acquis par leurs immeles
vfures.l'vne des principales caufes de leur expulfion, qui ad-
uint depuis, du temps de Philippes A ugufte Roy de France.
Louys de Beauajont, Euefque 99. de Paris, en l'an 1476. ^4^^'
adonné à perpétuité quarante iours d'Indulgenceb.uous
ceux qui vrayementp-enitcns&confezpardcuotion ou^e-
lerinage vifiterontrÊgiifeparrochialede Villc-Iuifue,fon-
dcc(commedicell}en l'honneur deS.Cirfviàincle [ulitte.
Le mefmc Prélat, en l'an i 4 S a. permitau Curé êc Mar- 14S0.
guillers de laditeEg-life, défaire publier à Parisôc partout ^.r 1
JeDioccie,la eonrrairiedeldits martyri^auec indulgences Viiic-iuifue.
pareilles que defrus,à tous ceux qui l'y trouuerrontes iours
que l'on fcUtlefcruicefolennel. '
lean Roulis Cardinal , Preftre du Tiltre de S. Eflienne,
In Cœlio monteyQn l'an 1483. donnaa tous ceux qui vilitcronc
hdite Eglile,cC y aumofnerant de leurs biens, cent iours
d'induliiences.
J^port des Reliques de fiincl Roch,faincfCir, & jamcîe
I ulitte^ en l'Eglifc de Ville -Iniftie.
Guillaume le VaualTeur, Chyrurgien du Roy François
premier, en l'an 1533. en vertu des lettres de noftre fainct i)5>«
Père Clément 7. donneesàMarreille,dâtteesdèsNonesde
Nouembre(qui eftley.du mois) l'an dixiefme de fon ponti-
ficat .-comme aulTl d'autres lettres dudid Roy odroyeessu
mefmeli'cil^. ioursapres,c'efl:àiçauoirle io.Nouenibre,eut
pouuoirde tirer de la ville d'Arles du Conuent delà fainct'ci's font ap.
Trinité,ordredela Rédemption des captifs, des reliques de P,^"^.^ ^^'
' r r ' 1 thurins a.
fainc1Roch,Iaincl Cir,&:iainclc lulitte. Au moyen dcquavraii-^.
PPPPppp'iij
nii DIOCESE DE PARIS,
l'eibnttranfporcéaudic lieu , après que l'on eut chanté fo-
lennellementlaMciTedufaindErpnc, leiurdit le Vauadeur
fie Ion humble demande au Reuerend Père frère Gentian de
AndinOjMiniftre dudit Conuent. Lequel en preience do
perionnes honorables ouurit la chalPe des reliques, & en tira
premièrement l'os du col de famd Roch , vulgairement ap-
pelle fpondile nœu de l'eichme. Secondement l'os de ia
ïambe de ûiucl Cir. Tiercement l'os de la mandibule de
laincle Iulicte. Et ayant enueloppé lefdices reliques d'vn
drapdelbye, les donna &dcliura audit le VauafTeur. Lequel
luiuant la permiflion du Pape & du Roy de les transférer où
ilauroit deuotion , les apporta èc ofrrit à rEglile de Ville-
luifueroù on les void encores de prefentenchafTces en ar-
gent. Cedc tranflation de reliques le célèbre tous lesans, le
premier Dimanche du mois de May.
Et eft à noter que les lettres fufdites du Pape Clément 7.
furent exécutées par Antoine, Preftre Cardinal des quatre
Couronnez, Ôc Penitentier dudit faincl Père , par Ton exprès
commandement. Lequel d'abondant donna à perpétuité
à tous fidèles Chrefticns, qui vifiteront la Chapelle en la-
quelleferontmifes lefdites reliques, autant d'indulgences
que fi à Rome ils vifitoient l'Eglife de S.Pierre & Saint Paul.
Nonobftantconfticutions&c.
lean du Bellay, Euefquc 104. de Paris, permit en l'an 1534.
audid Guillaume le VauafTeurjde transférer lefdiresreli-
quesàVille-Iuifue: comme aufli de faire publier les lettres
qu'il auoit obtenues du faind Pere,audicl Ville-Iuifue,à
Thiais 6c Rungi, villages proches. Remettant 40. iours de
pénitence à tous ceux, qui penitens £c confcz , ou ayans vo-
lonté de ce faire, vificerontladiteEglife.
Le mefme Pafteur en l'an 1536. a permis lefdides Indul-
gcnceseftrc publiées aux Eglifcs parrochiales de Yury fur
Seine, de Vitry fur Seine, de Orly, de Villeneufue le Roy,de
Achis,deHuicl fols ou Vvitibuls, anciennement dit, Ff//a
Cereris, comme il fc \\1J1br021. Mngni Pafioralis Ecdcfi£ Pari-
fienfis^Ccirthaquintâ.& 32. deFrefnes, de Bagneux,deFonte-
nayfoubsBiignolet, deSelees,d'Arcueil,6cdeGentilly.
Pierre de Gondy ,Euefque 107. de Paris , donna en Tan
. 15,74. quarante iours de pardon à ceux qui vifiteroûtrEghfe
LIVRE QJTATRIESME. 1123
de Ville- luiFueJe premier Dimanche de Ma) : qui eft leiour
de iarecepnon des /uilliâiesiàindes reliques.
Quant à la bulJe du Pape Grégoire 13. donnée en KanijSj,
pour ceux qui vifîceronc ladite Eglife: comme aufli la lettre
de Henry deGondy Eueiqueiob'. de Pans, ie n'en feray icy
plus ample mention, d'autant que Icfommaire d'icelles fe
trouue imprimé aux pardons quç l'on affiche tous les ans
aux rucsdc Paris.
Du Bois , Chafleau & ch^i^lU de Vinccnnes.
LE Roy Philippes Augufte, fît clore de murailles le bois
de Vincennes en l'an 11 83. le 4. de ion règne, félon oue
letefmoigncRigordusenlavie duditRoy jadioullanc que
Henry Roy d'Angleterre, pour lors Seigneur de toute la
Normandie^ iitalîembler grand nombrede befles fauuaees
par toute cefle contrée, & les enuoyaau Roy Philippes Au-
gufte qui les enferma audit bois. le citeray icy le texte pour
telmoignerqueceRoy feplaifoic particulièrement audid
heu.
Philippus Auguflus Frmcorum Rexy de Augmento & amplifier ^
tione regni folliatus^ ncmus Vicenarum quod toto tempore pr.ede-
cejforum fucrdt difcLufum , é" omnibus tranfeuntihus olim fuerat
païens & peru'unn ^ niuro optimo circumcingi fccit. Quo au dit 0
Henricus Rex AKglorum^qui in regimine rvgni Angine lie ai Ste-
phanolucceJferat^fera4per totam Nûrmanmam dr Aquitaniam
colligi fccit y videlicet hinnulvs Ccruorum ^Biimulos ^(^ Caprits
fyltiefires, quas cum fumma ddigentia tn nauem magnampojitas,
dr ingénie se coopert.ts, ibidem ■vi6îii6 necejjariaperjhimen Sequa-
n.ejongo fciiicet ducfu aquaru?n Régi Phiiippo domino fno Tarifios
traKjmif^t, ^u^Gdmunus chrifiumfiimus Rex bénigne fufcipiensy
in nemus Vicenarum iuxtaprxdictum Ciuitatem includi fccit,po-
Jîtisibi ferpcîHO cnfJodibus.
Le Chafleau du Boisde Vincennesfutcommencé & eleué
iufqucsaurez de terreparle Roy Philippes de Valois, en l'an
1357- vingtansaprcs. c'cftàfçauoireni'an 1361. le Roy Jean
fon fils le lie eleuer iulquesau troifiermeeltage.-^le Roy
U14 DIOCESE DE PARIS,
Charles le Qujnt Ton fils leparacheua. A rencrcedupont
delatourdu Donjon duditChafteaUjily avnetable de mar-
bre noir, eleuee contre le mur, ôi enuironnee d'vn chafl
fis de fer; en laquelle font ces vers, qui dénotent ce que
dia eft.
J^i bien conjïdere cet euure
Si comme fe monfire dr defcuetiure,
Il peut dire que encques a tour
Ne vit auoir plus noble atcur.
La tour du bois Vinciennes
Sur tours neufues d^ anciennes
A le pris. Or f^ aurez, en ça
,^ui la parfft ou commença.
Premièrement Philtppes Roys
Fils de Charles Comte de Valois,
^ui de grande proiiejfe habonda,
Jufques fur terre la fonda ^
Tour s* en foulacicr & esbatre,
1357. ^ '^^ '^'A ^^^^^ f^/?^J" trente trois, quatre.
13 61. Apres 'vingt d^ quatre ans pajfcz,^
Et qu'il efloit ia trefpajfez..
Le Roy le an fon^fil.^ cefi ouurage
Fifi leuer iuf qu'au tiers eflage.^
'3<'4' Dedcns trois ans par mort cejfa :
^^''^" ^- Maù Charles Roy fonfllejfa,
^ui parfift en brieues faifons
Tour, Pons^ Braies ^fojfesj^ maifons
Nez, fut en ce lieu delttable^
Pour ce l'auoit plus agréable ,
De la flic au Roy de Bahaigne.
Et ot a efpoufe & compagne
leanne fille au Duc des Bourbon
pierres en toute 'valeur bon.
De luy il a noble Itgnie.
Charles le Delphin & Marie.
Meftre pheltppe Ogier tefmoigne
Tout le fait de ce/le befongne.
Achefuerons , chacun fupplie,
^u'en ce mond leur bien multiplie.
Et que
LIVRE QJ-ATRIESME. 121;
Et que les nobles fleurs de Hz..
Es fains deux aie fit leur deltZj.
Il y a là encore vn Cherne,oLir0ndiâ:quefain(flLouys
rendoic iuftice. Car nos hiftoriens content, que comme ce
Prince donnoit tout ion foin à exercer le droid &: i'equité:
aulFi preftoit-il Ci fauorablementfesoreiliesaux plaintes de
fes fu bieds, que mefme retire au bois de Vmcennes au mi-
lieu du repos il failbit drefTcr vnctable 6c mettre vn tapis; &
par les Officiers ou Hérauts failoitappellcrôccrieri'il y auoic
^uelquVn quivoulutoudemandafîiuftice.
Quanta la faincle Chapelle, qui eftàprefent, elleaefté
fondée par le Roy de France Charles leQmnt, dit le Sage,
en l'an 1379. en l'honneur de laraindeTrmité,& de la vier-
ge Marie. Comme il appert parles lettrespatentes , dônees
àMontemaraudit anaumoisdeNouembre. Par icelles il
y inflitue quinze perfonnes pour faire fcruiceàDieu. C'eft
a fçauoir vn Threlorier, qui eft le chef, 6c à toute iurifdiclion
furies autres. Vn Chantre, Sept Chanoines. Quatre Vicai-
res, & deux clercs. Lefquels tous doiuent eftre vcftus mo-
deftement, &: porter aumuccs, diftindes toutesfois celle
des Chanoines d auec celles des Vicaires &; Clercs : comme
fàinct Louys a ordonné en la fainâe Chapelle du Palais de
Paris. Les Threforier, Chantre, Chanoines & Vicaires , s'ils
nefontPreftresà leur réception, & les deux Clers fils ne
ibntSoudiacres, tous fc doiuent faire promouuoirefdids
ordres dansvnan,àcompter du iour de leur réception. Ils
ne peuuent eftre difpenlez de refidence continuelle, etiam
fr£textti{ludiorum : ains feulement leur cft permis d'eftrcab-
fens en vn an cinq femaines de iours continuez ou difconti-
Buez, après auoir demandé & obtenu congé du chapitre.
Us peuuentneantmoins tenir auec leur prébende deux au-
tres beneiices,y^;?f cura. , ôc non fubieclsà refidence. Us doi-
uent chanter les heures Canonialesà haute voix, & à mef-
mcsceremonies,qu'on les chante à la fainde Chapelle de
Paris, &prouuoir qu'il y ait tous \ç.% iours en leur Chapelle
deux Me (Tes hautes, l'vne de Requiem après Prime, & l'au-
tre de laferieoufefteoccurrcute après Tierce.
La collation desprebendesappartient au Roy:& ceuxqui
les ont DC les peuuenc permuter à autres bénéfices fans
Q.Q.Q-Q.qqq
2i
3>
1116 DIOCESE DE PARIS,
fa permiiTion , 6c après auoir eftc dcuëmêc informé du corps
clu chapitre delacauferaifonnableâce les mouuans.
Décédant i'vn des Chanoines , le plus ancien Vicaire luy
doit iucceder : corn me auifi vn Vicaire mourant , le plus an-
cien des deux Clercs,i'ilsfont capables. Dcquoy leThrefb-
rierdoit porteratteftation&ielmoignageauRoy.
Si quelqu'vn d'iceuxmcurtinteftat , (es biens doiuctcftrc
diuilez en trois. La première partie eft pour rEgliie : la fé-
conde pour les parens i êc la troifiefme le doitfubdiuifer en
trois autres parties: delquelles les Chanoines en aurot deux
parts,6c les Vicairesôc Clercs la troifiefme.
Ce priuilegc de la fondation de ladite Chapelle a eftc con-
lirmé par les Roys de France , Henry 2. le 7. Feurier 1^49.
êcdelonregnele troiftefrae. Charles 9. le 26. Juin 1568. & de
fon règne le §. Henry troifiefme au mois de May 1575. & de
Ion règne le premier. Et Henry 4. au mois d'Auril 1595. ôc
de fon règne le 6.
MonfieurRené Chappin en fon liure (ecor]d^eS44:ra Peli"
tta titreS.arti.é. raportcvne grande partiedudit priuilege:
mais fi incorreclemcnt imprimec,qu'en voulant l'imprimcr
ledit liure, il fera^befoin auoir recours à l'original. Duquel
Monfieur du Peyrat,Confeillcr&Aumofnier ordinaire du
K oy, 6c TKreforier de ladite Chapelle, fournira tresvolon-
tiers, pour le bien public , auquel il eft fort affedioné. Eç
neaotmoinsau commencement de faprouiûon de lad'^fte
Threiorene il n'a laiiTé d'cftre inquiété ôc molefté par les
Chanoines de ladite Chapelle, iufques â ce qu'il ait cftc
contraindfe pouru oir en la Cour de parlement. Laquelle a
donné le reiglemcnt qui cntuic.
PAr Arrelt de la Cour de Parlement de Paris le lo.îanuicr
i6o7.interuenu furTinilanccde reiglement pourfuiuic
à ladite Cour par M. Guillaume d u PeyratjConfetUcr & Au-
mofnier ordinaire du Roy, & Threforier delà fàin de Cha-
pelle de Vincennes, à l'encontre des Chanoines & Chapitre
dudit licu.Enférable ûir l'appellation côme d'abus intcriet-
têe par IcfdirsChanoinesdudccretdeprifedecorpsdec^r-
né par ledit Threforier contre cinq Chanoines dudit Cha-
pitre & de l'cmprifonnement de leurs perfbnncs, ôcauffi ap-
pellaQsdeldfea(cnced€prouifIondu 11. Septembre 1604.
LIVRE Q_y A T R I E S ME. mj
donnée aux Rcqueftcs du Palais au prouficdudit Threlo-
ncr, Lcsappellationsonccftcmifesau néant, (ans amen de.
Ecneantnioiuslefdits Chanoines condamnez payeraudi<ft
Threrorierlarommed€72o. liures tournois pour lès diltrî-
bucions. Et failant droit fur l'inftance de reiglemcnt. La
Coura ordonne que Iclèruice diuin iera ccicbrë en ladidc
Eglifc au chant ^ heures de la (ainte Chapelle de Paris.Qae
leThreforier, Chantre, Chanoines, Vicaires & Clercs de
ladite làindeChapelleferont tenus y allifter. Que la Mciîc
des TreipalTez ordonnée par la fondation dcladidcfaindc
Chapelle feraditc chacun iour après Prime. Que ledit Tre-
forieraura la charge & animaduerfionôc toute lurildiclion
fpirituelle U remporeiie fur leldits Chantre, Chanoines, Vi-
caires, Clercs ^ autres habituez en ladite Egliiè,&laco-
gnoiiîancede tûusleursdiiFeiês,6cdeleurslcruiteuii,pour
quelquechofequece Ibit. Que ledit Thrcforierpceiiderâ
€n ladite Eglife,&. en toutes, airerabiecs capiculaires,pour
lesafFâires<l'icelie. Dcfcnlcs aufdics Chanoines dallembier
leChapitrecxtraordinairement,fans en aduertir ledit Tre-
forier,âpeinedenuIlitcde tout ce qui auroit efle arrerte.
Et-de faire aucuns baux à fcrme,ouyr comptes, refoudre au-
cunes affaires en l'abfçnccdudir Threlbrier, l'ileil: audi.fl:
lieu du boisdeVinccnnes. EtqueleditThreforierauravne
€lcf du Threior de ladicle Eglife,ôc le Chantre vne autre.
Prouuoira ledid Threforier aux offices d'Huiilîer, bafton-
niers de ladite Egliie. Et les lettres de prouifîon des Chan-
ge, Chanoines, Vicaires&.Clercsluyferôtprefentees,pour
eflre iceux examincz/Af^fr Iittrts & carnet ecdcfix. Les fruids
desBenericiersablens ôilde ceux qui n'aurontprispolleilion
deleurbcneficeaudiclieu,n'entrerontendiftribution .-ains
feront mis Icfditsfruicis dans vn coffre, ôc employez aux af-
faires de ladite Eghfe. l^ç^s proccz concernants les droids
d'icelle feront pouriuiuis aux Requeftcs du Palais & en ladi..
te Cour,cant en demandant qu'en defendant:LeProcureur
gênerai loind pour la conferuation d'iceux. Les ba ux à fer-
me du reuenu de ladite Eglife feront faicts au plus offrant 6c
dernier encheriireur.Inuëtairefera fait desreîiques, loyaux,
tiltres&ornemensdeladite Eglife. Duquel vne copie fera
portée à la chambre des Comptes , 6c iefdicles reliques,
Q-Q.Q.Q.qqq >i
nxg DIOCESE DE PARIS, '-
loyaux &tilcres mis au threfor de ladite Eglife, hors duqudi
ne pourront edre tranfportez.
Roy s , Roy ne s, & en fans d'iceux , qui font décédez au
Bdis de Vincennes.
La Royne lanne, femme de Philippcs le Bel mourut aii
Bois de Vincennes, le i. Auril 1504. Et fut enterrée aux Cor-
deliersàParis.
Le Roy Louys Hutin mourut au Bois de Vincennes le
j. luin 1516.
Le Roy Charles le Bel mourut au bots de Vincennes le
i.iourdeFeurier. 1317.
Madame Jeanne de France, 3. fille du Roy Charles 5. naf-
quitau boisde Vincennes le 7. luin 1366. Elle mourut le 21.
Décembre enlùiuant, 6c eft enterrée à lainct Denys.
L'ordonnance delà Maioricë desRoys de France faite
par le Roy Charles cinquiefme au Bois de Vincennes en
Aoun:i374. :*t^-.s..
Charles Dauphin de Viennois', fils du Roy deTran^e
Charles 6. mourut au Bois de Vmcennes le 28. Décembre
1386. Et fut inhumé en l'vne des Chapelles de faincl: Denys
en France, appellee la Chapelle de Charles le Quint.
Le 30. May iour dePenteeofte, 1574. le Roy Charles 9,
aagë de 13. ans ii.moisôci3.ipurstreipafràenron Chaflcau
de Vmcennes. Son corps a eftë porté en TEglilëdefainci
Denys, &: inhumé en la Chapelle ronde quela Royne Ca-
therine de Medicisfitfomptucurementbaftir.
Des h sus hommes de l'Ordre de Grammont ^ du Bois
de Vmcennes.
Le Bois de Vincennes (que d'aucuns récents par allufiort
& contrel'ancienne nomination, appellent Vie fcinejauanc
qued'eflreclosdemuraillcs, elloitieulementenuironnéde
petits fofTez ou tranchées , 6c ne contenoit au plus que cin-
quantcarpens. Auquel les Religieux de faind Maur des
Fo fiez, de faindl Martm àc^ Champs, ôcde faind Lazare,
auoient droid de prendre du bois pour leur chaufFage,
lufqucs en l'an 1164. qu'ils cédèrent ce droictau Roy Louis
LIVRE QVATRIESME. 1229
fcpticrmCjfurnommë le Jeune C à la différence de Ton perc
Louys le Gros) lequel y fie venir des Religieux de l'ordre
de Grammont, appeliez Bons hommes ou H ermites . Inftituez
dés l'an 107^. par l'aincl; EftienneAuuergnar, fils de noble
hommcEftienne, Seigneur de Muret en Liinofîn. A l'aage
de trente ans il cômcnça cet ordre, 6c a vefcu Quatre vingts
ansengrandeauilcritercommeefcriuent VincentdeBcau-
uaisenl'onlVIiroirhiflorial, liure 15. depuis le 46. chapitre
lufqucs au 50. iceluy includ. Antoninus partie i. liifto-
riale, tiltrei^. chapitre 21. page 557. Le Catalogue des
fainds, liure 3. chapitre 120. Barthélémy Caffaneus partie
4. de la gloire du monde, ^n la Confideration 67. fol. w^..
pjg. I. Et lean Sarelbery liure fept. de Ton œuure intitulé,
Policraticns ^ Jïue de Nugis C^iriaUum , chapitre 13. où il les
loue grandement de leur pauuretë volontaire: Magnimon-
tîs incoU ( .ut ) nj'itâm perarduam elegerunt : ô' non modo aud-
ritU yfid if fins nature quoddmtnodo d&mitores , omnia. neccj^i^
tdtis imferia excluferuntynhiecertint fûlicitudincm craflini, Om~
nia mandi obleBamentii contemnere farum eft /ipud eos. Ce bon
père a tant recommandé le vœu d^ pauureté ^S^i feâateurs,
qu'en fa reigle chapitre 4. il leur défend d'acquérir terres,
nymefraesd'accroiftre leur première habitation en quel-
que part que ce foit. Si (inquit) qt^amlihet terrée portionem
acquijïeritis ^ deinde dliam jîbi cohjirentem habere 'volctis^cuùidi-
tas vefira vix aut mmquam finieturtSedpoih^s ilUm maledicfio-
ncm i/icurretis^ quam Dcminusper ifaia'm prgphetJim ferrthiliter ^^^^^' s-
minât ur dicens. Vàt 'vobis qui conifingitis domum addommn , cr
agrtim agro copuLitis , vfque adtermmum loci. Nunquid hahitii-
hiîisfoli vos in medio tend? Ergofratres terras Telinquite^vt De us
fojl Je vos dignetmad cœlum tfahere.
Qqs bons Rehgieux de Gtammont eftans arriuez,le
Roy leur donna entièrement le bois de Vincennes,auec les
baftimentsqui eftoient conftruics au lieu où font mainte-
nant \cs Minimes, Relicîieux de faincl Francoi-sdePaule.
Eniemble leur odroya pour leur V!ure5fix muids&demy
de froument, perceuables par chacun an fur fa granchc de
GonnelFe. Les lettres du Roy, qui contiennent ce que àc^-
fus, font celles*
ii30 DIOCESE DE PARIS,
Ludouicus DeiiiratiaFrancorumRex. Nouerintvniuerd
pra:fentesparicer5:fucuri,quod nos amore Dci,&anim*c
iioftrxlalucisintuitu^dedimus, conceiîimusBoDLshoraini-
bus de ordine Grandimontenli locûad habirandumin ne-
more de Vincennis : Ôc totumnemus cum fundo rerr^.llcuc
follàtiîivndiquecJngitur, libère qu^etcôcpacificein perpe-
tuumpoffidendum, Ôcadfaciendumquicquidvoiuenntde
pra;dièlis. SciciiduiTiveroe{l,quodadprecesnollras Abbas
t>: Conuentus F otlacenfiSjPriorôC Conuencus fandi Martini
de Campis, 6c Prier ac Conuentus fandi Lazari Parifienfis^
omneius 6c vlaglumquodhabebantin didonemorequod
infraprxdiclafoilatacontinecurfupradidis Bonis homini-
buspcnitusquidauerunt. Dedimns etiam & conceffimuj
in perpetuamelcemofynamfupradidls bonis hominibusfex
modios (5c dimidium frumenci recipiendos annaatim in
GrangianoftraGonnefla:. Vtiiocrâtumpermancar,(cripto
commendari, 6c figilli noftri aucloritace coniirniari pra:ci-
11^4. pirnus. Actum Pariflus Anno Verbi Incarnati Milleiimo
centefimo fexagcfimo quarto. Aftantibus in palatio noflro,
quorum nominafuppolka lune ôc figna. Signum Coraitis
Thcobaldi. S.Matdia^icamerarij. S.GuidonisButicularij.
S. Radulphi Conflabularij. DatapermanumSigonisCan-
cellarijjEpiicopi Sueffionenfis.
1173. NeufansaprcSjC'eitàrçauoircn Tan 1173. le mefmeRoy
confirma le don d'vnmuid de grain, naoitic froment & moi-
tié auoine , que leur fie Matthieu de Monterel : à la prendre
chacun an fur la grange de Villeneufue fiind Georges , ap-
partenant à l'Abbaye de S. Germain des PreZjCommcil en
auoittoufioursiouy. Les lettres du Roy font telles.
I N nominefandx&indiuiducxTrinitatis, Amen.
Ludouicus Dei gratia Francorum Rex. Dignum eft 6c régie
benignitati conueniens, non folùm ecclefiis & religioiis
hominibus bénéficia conferre,verum etiam abaliiscollata
confirmare:ncmalignantium callidirate valeant inpoflc-
rum reuoeari. Nouerint igiturvnuierfipra:rentes6ci"uturi:
quod Mattha:us deMonterelvnum modiumannona: quem
in grangiafandiGermani de Noua villa habebat; Medieta-
tem videlicct Frumenti , 6c medictatem auenx domui Rcli-
gioibrumhominum de Vicenà in eleemoryuam dedic. Ec
LIVRE QJ^ATRIESME. 1251
Coruadas,quasapudTiieophilum,&:in poceftate eiufdem ri entcni
villx, Gazopacci: ^ Richildis mater pra^dicli Matthxiha- Thuis.
bucrant,6ciplasprocenliuaprcVtaci modij annonce cammu-
tauerant, ideai iVlarth;x:us in pcrpccuum ccclefix fàncli
Gcrmani libère ^cquietèduniiît. Ve aucem homines illius
poteûacisproprxdicla ceniiua deinceps ab illis Coruadis
Jiberi &: immunes permaneantrprecibus fiipradicti Macthci
prçfencem inde charcam tieri, & ligilli noliri aucloricate
prxcepimusconfirmari. AclumParifuis Anno ab incarna-
tione Domini Millefimo centefimo repruagefimo tertio.
AllantibusinPalationoftrOjquorumnominaluppofitalunt
& ligna. Signuni Comitis TJicobaldi Dapiferi noftri ff.
■MatciixiCamerarij. fr. Guidonis Buticularij.ft" RaduJphi
Conltabulanj. ft. Ec infra icriptum Vacante Canceilaha.
SixansapreSjC'eftàfçauoir en l'aa 1179. Thibauld Sei-
gneur de Montmorency, auec le conientemenc de iesfrcres
Bochard&Eruë, donna aufdids Religieux d<; Grammont
du Bois de Vincennes, le droici qu'il auoit d'antiquité de
prendre certaine quantité de Tel fur les bafteaux qui en ap-
portoientpar la riuiere de Seine. Et de cefte donation Papi-
rius Maffonus (liure 3. de Tes Annales de France)cn rapporte
les lettres qui font telles.
Notum fît omnibus tampra^fentibus quam futuris,quod
egoTlieobaldusMontis-Maurenciaci&fratresmeijicilicec
BocliardusôcErueuSjdedimusin eleemoiynam tam pro no-
ftns quam pro patris & matrisnofbra^ animabus EcclefltC
Beata: Mari^ de Vicena & fratribus de Grandimôte ibidem
Deo feruientibus, falem quem in nauibus pcr Sequanam
comeantibusiurehsereditario poflidebamus, ad polîiden-
dam in pcrpctuum libéré &:quietë,& fine vlla reclamatio-
ne. Quod vt ratum ôc inconuullumpermaneat, ego Mat-
thxus figilli mei muniminefeciroborari: Et vt Dominus
noller Rcx Francorum iftud conccderer, confirmaret, èc
inanuteneret5abipfonoftrispr€cibusimpetrauimus.Huius
rci telles func Raiaaldus Mufàuena,HenricusDeumaifo-
niljThibaldusDiues.Adum ab Incarnatione Dominianno
Millefimo feptuagefimo nono.
Ces lettres font fcellees en cire, contenant les armoiries
delà tres-nobleôctres-anciennc famille de Montmorencys
i23i DIOCESE DE PARIS,
, qui lont quatre petits Aigles djftinguez par vnc Croixau
milieu de recuiïbn.
Frère Bernard, iVn de cesbons hommes.ou Hcrmires de
J'OrdredcGrammonc, quieitoienc au Bois de Vincennes
donna conleilau Roy PhilippesAuguile, fils 6c fuccefTeur
dudid Louys le leune, de châtrer de France les Juifs.
Pxemiercmenr,pourlesvfuresimmcnres qu'ils commet-
loient: Au moyen dcfquelles ils auoienc acquis vne bonne
partie de Paris: Detenoientà leur (èruice , & comme prifon-
nierspluiîeurs Chreftiens pour debtes: doc d'aucuns eftoicc
contrainélsderenoncerlafoyCatliolique, ôcludaifer auec
eux.
Secondemenr,pour la profanation des vaiiTcaiix fa crez de
J'Eglife, quilstenoientengage, enicsfaifants feruir à vfa-
ges communs & immondes: Sans remémorer que pour
mefme faicl Dieu permit que Balthafar Roy de Babylone
fut tué en banquettant auec tels vailFeaux. Daniel chap.5,ôc
Efay. 21.
lladuintaufïîqueles luifs craignants d'eflre recherchez
par les gens du Roy,pour la refticution des biens Eccleiiafti-
ques qu'ils detenoient, l'vn d'iceux ietta dans les priucz
vne Croix d'or, décorée de pierres precieufes , vn Euange-
iier garny de mefmc, des calices, 6c autres vtenfilesd'argêt:
& fur iccux faifoic tous les iours fon ordure. Cela venu à
Jacognoiflance,le tout fut retiré des priuez,ôc rendu à i'E-
glife. Et quant aux obligations de l'argentà eux deu par les
•Chreftiens , le Roy les caiîà toutes , referuant feulement la.
cinquiefme partie â fon profit: Comme efcrit Rigordus en
JavicduditAugufteen ces termes. ,^od audttns Rex chri-
fiianifimH6 ^petiite commotus , conftduit quendam Heremitam
ncmine Bernardum ^ 'virumfancîum & reltgtofum , qui eo tem^
fore in nemore Vicenarum degebat, quidfa^o ofM effet. De con-
filip cuius relaxamt omncs Chrijlianos de regno fm a. débit is lu-
djiorum , qainta ^artc tôttusfeimmxjibi retenta. Leurs biens aulîî
immeubles furent confîfquez au Roy,.&: les meubles il leur
futperinis de lesvendrc pour leur viaticque.
La troidefine & principale caufe de leur expulfionfut,
que tous les ans ils prenoient vn enfant Chrcftien , & en lieu
ioub-cerrain le crucifioienr en deipitxic noftre Religion.
Dequoy
LIVRE Q_yATKIESM.E. 1133
Dequoy nousauons traidéau troificrmeliureenparlantde
rEglUeiàinâ;Innoccntpag.83i.EteD rannSj.qui eftoic du
règne dudic Auguftele}. au mois de Iuillet,ils forcirent tous
de France. Voyez ce que i'en ay elcricau mefme lieu.
Ce mefme Bernard eftoic tant eftimc du Roy Philippe
Augufte que au tcftament qu'il fît l'an ijtjo. auanc que d'al-
ler en la terre faincledifpofanc des affaires de fon Royaume
il ordonnaencreautresqu'ii cefcroitpourueu à aucun bé-
néfice Ecclcfiaftiquc qui vacqueroit durant fon abfence,
fans le confeil de frère Bernard , en ces termes. Pr^eterea frA-
cipimus quod fi ■prdhtnda vel heneficium aliquod Ecclefiasitcum
zutcauerit^ quando Regalta in manu noftra vf nient y (ccundnm
quodmeltmô' honcfitus foterunt Regina& Archtepfcopis'virii
honefiis&iitteYatàconJiiiojrAtrà Bernnrdi conférant : faiuis t4-
men donntionihm ncfiris, quas^crliiter^ts nofir^ patentes nnihur-.
dam fecimus.
Pendant quclc Priori du bois de Vineenne^ appartenoic
aux Religieux de l'ordre de Grammont, pluficurs Prieurs
dudit lieu y ont eu leur fepulturc :les tombes defqucls le
voyent encores en la baffe Eglife, auec tels Epitaphes.
Hiciacet nohilis ér diferetus ^ 'viu honefi,t at magndfi:ienîlA
frater Stephanus LîChie/a de S . Roherto , Lemouicenfir diocefis ^
oUmfeaindîis Frior Prioratus bonorum hominum de VtcennArum^
dum ipje njiucretprimm Prier prioratus Dejpefia^ Ordinis Grandi-
jnontenjis : ^ui decefiit in domode Alneto, quarto idus menfis
Septemhris j anno IDomini 1341. Anima eius & omnium illcrirm
JjOjfit^ de laChi^fa^ &alîorum defunBcrum requie fiant in pace,
Cygifi frère Pierre de Panloc^ iadis quart Prieur des h on s h cm-
mes du bois de vincennes : lequeltrcjjafia le Lundy deuant de l'Af-
fumption nofire Dame^ Pan jsç2. Dteu en aitl'ame .
Cy gifinoble & dtfirette Religieufe perfbnne frère Ciflebert Pfi-
chaloux,natif de Bayetcn Bourbonnoîs au Diocefi de Clairmont,
iadis neufïefme Prieur de céans. j9^/ trejpafia le 2 6. iour de Januier
l'an degrace 14SS.
Cygisl Relîgieufi'ér honcBeperfonne frère Dominique le Mer-
cier .^natif de herry fat n cl Chrifiofle , au Diocefe de S 01 (fon s ^ iadis
*vniLiefime Prieur de céans , qui trcfpAjfia le 14 , lourde Feburier/an
degrace isos.
Maiflrelcan Maffo, Archidiacre de Baveux , après le de-
RRRRrrr
rr34 D 10 CES E DE PARIS,
ccdsdc Ton frère Papirius Maiîa, a faicl imprimer les Epi-
ftres de Reiierend Père EftiennCjAbbé de fainde Geneuief-
uej&depuisEuefquedeTournay. Enla première defquel-
les, cfcriceau père Robert, Prieur de Pontigny, ^/i.zy de S.
E(mc , ordre de Cifteatix , il loue merueilleufement les Re-
ligieux de Grammonr. CrandimontenJIum ( inquit) grande
Ziomcn. Homtnihiis fLiCcnt^& firiii chrifii frnt ^ Borà homi-
nés appclLtnîur. Nam bonitatis tUorum te Ht s eft (^ exclu/a cupi-
dit as & inclitfz pauperîas. Porro amhitio ( qu£ ftre omnes im*
pugnAt & pi lires ex pugilat ) tam remota efi ab eis, q^nmlon-
çre ejt ab homïmhus , qui nfénqnam feje adepturos Cijhr-
cmm ccrti ftmt^ Il vfe de ce mot, Ciftercium , pour refpondreà
laqueftion queluyauoic propofee ledit Prieur, Sçauoirs'iî
eftoit licite à vn Gramon tois de paiFer à l'ordre de Cifteaux,
comme plus eftroicl. Namadlaxiorem tranfiius [fecundum iu^
ta) eft prohihitns . Et déclare allez que non, par le difcours
derepifl:re,en mondrant l'ordre de Grammont plus par-
faid en ce temps là, que celuy de Ciftcaux:&: par confe-
quentcoulpableslesCifterciens, f'ilsreceuoientdesGram-
montoisprofcs, foubs prétexte de vieplusauilere.
Ledicl, EuerquedeTournayefl fort ancien: carildece-da.
en l'an 1103. le vnzieimc Septembre.
Des Religieux Minimes du Bois de Vincennes.
Le Conucnt des bons hommes du bois de Vincennes,
Î.5S4. eft demeuré à l'ordre de Grammont iufques en l'an 1584.
qucleRoy Henry 3. fit vn Concordat auec ReuerendPerc
en Dieu frère François de Neufuille^Abbëôc General dudic
ordre. Par lequel Concordat iceluy Abbé confentoit (fous
le bon plaifir de noftre faind père le Pape ) que ce Prioré du-
di t boisde Vincennes auec tous Tes droidSjpofTefTions ôcre-
uenus, fucdidraid dudid ordre & transféré à tel autre qu'il
plairoit à ia Maicflé. Laquelle en recompenfe bailloitauf-
dits deGrammont le Collège Royal de Mignon auec fesap-
partcnaces: félon laformcprefcriteauConcordat fait encre
McArirePhilippesHuraulc^neur de Chiuerny,6(: Chancelier
de France , 5c Prieur dudit Prioré du Bois de Vincennes : Ec
Maiftre Claude Marcel, intendant des finances au nom^.
commeProcureur dudicRoyj&pariuy ratifié parfespatai-
LIVRE QJ^ATRIESME. 1135
tes données à fàinclMaur des FofTcz audit an 1584. le 14.
■May,ôc confirmées parle Pape Grégoire 13. Suiuantcecac-
cord&permiffion duiaincl Père, le Roy y introduit lesfre-
res Mineurs ou Cordeliers de l'Obièruance. Le/c]ucls nel'y
peurentaccommoder: & la mefmeanneequ'ils ettoient ve-
nus, ils T'en retournèrent en leur Conuent de Paris.
Araifon dequoy au mois d'Octobre 1^85. fà Maieftc tira 1^3^
du ConuentnoftreDame de toutes Grâces de Nigeonlez
Paris, dixhuid Religieux Minimes. Lcfquels transferez à
Vincennes,y commencerentlediuin office, le 17. Octobre,
aux premières vcfpres delafeftc faind Luc,auditan. Ce que
le PapeSixte V. a confirmé par fa bulle du vingtcinquiei'me
lanuier 1586. 158^.
Et le Roy par Tes patentes données àParis au mois d'Aouft
1587. a confirmé aufdits Minimes le don dulieudeVmcea- irSy.
ncs,& de tout ce qui en dépend.
CcqueaufTifoD lu ccefTeur Henry 4. Roy de France & de
Nauarre, a approuué& corroboré par fes lettres données à
Fontainebleau, au mois d'Odobre 1599. vérifiées ^" ^^ Cour 1599.
àe Parlement le 1 6. lanuier 1600. £t en la Chambre des 1600.
Comptes le 18. Feuriierauditan.Etdepuispararreft du Con-
feil d'Eftat du Roy, tenu à Paris le i8. luin 160^. Signé, Bau- 160^.
douin. Donné entre frère Rigal de la Vaur , Abbe de l'Ab-
baye de Grammonr,dVncpart:Eclerdits Minimes du bois
de Vincennes, d'autre : lefdits Minimes ont eflé maintenus
& gardez en lapoflefiion&iouilTancedeleur Conuent,auec
defenfes audit Abbé de Grammont de hs y troubler 6c em-
pefcher, àpeinedetousdefpens, dommages oc interefts.
Ce Conucnt des Minimes de Vincennes pendant qu'il a
eflé de l'Ordre de Grammont , & fpecialcment depuis l'in-
ftitution de l'ordre des Cheualiersde faind Michel, faiclc
parle Roy Louys XL en l'an 14^9. a euvn beau priuilegc:
qui eft: que quiconque eftoit Prieur de leans, eitoit aulîi
Chancelier del'Ordre faind Michel. C'eft à dire qu'ilauoit
lefeaudu Roy, duquel on leelloit les lettres dcceuxàquiil
plaifoitàfa Maiefté conférer le collier dudit ordre. C'eft
pourquoy ledid Prioréauoit eflé de long temps tenu en
Commande par desperlonnes d'honorabiequahté&digni-
Cc. Comme parfeuMonfieur le Cardinal de Lorraine, par
RRRRrrr ij
1156 DIOCESE DE PARIS,
Médire Gabriel le Vcneur^Euefqucd'Eurcux. Et par Mon.
fkurdeChiuerny rlequclauroicvny le Chancelier de l'or»
drca TEftat du grand Chancelier de France.
De rEfchange du Prioré de Vincennes au Collège Mi-
gnon, Voyez ce que l'en ayefcriccy dellus, liurei.au craidé
delafondaciondudid Collège, pag. 703.
MontrcutljHrle Bots.
Extraie!: de riniientairc des tiltrcs &: enfeignements de
l'hoilel de ville, faicl par Maiilre lean Pou(repin,enran
1583. fol. 49. Lettres du Roy lean, touchant lc5 priuilegesÔC
exemption à^s habicans de Montreuil iur le bois, de l'an
1560. au mois de Mars , données au Temple lez Paris. Par leC-
quelles ils ne fontlubieds de payer aucuns rubfides,ny lo-
gerlesgens delà fuittedu Roy, auec defFenfes de prendre
leurs bleds , vins, vaches, ou autre beftial.
AutreslcttresduRoy Charles leQujnt,en datte de IW
1363. confirmatiues des précédentes, A la charge que lef-
dits habitans entretiendront à leurs defpens les fontaines
du bois de Vincennes.
Sur ce interuenu Arreft de la Cour des Aydes:parle-
quel ils font déboutez dcl'entcrinemctdeleurdideslettrcs,
pour le regard du vin vendu en gros feulement. Et àla char-
ge qu'ils entretiennent mieuxlcTdits fontaines, qu'jls n*onc
taiclle temps pafTc. Que fi les frais font plus grands qu'ils
ne font tenus, il leur eit permis defepouruoir pardeuanc
Mefîieurs les Threforiers généraux de France.
Mifes lefdites lettres en.laGinquicfmelayette,fous la cot-
te Fiuid: P.
Fondation del' Ahhaye de SainSi Antoine des Champ,
fres Fans,
E
N cefte Abbaye fontReligieufes de l'ordre S. BenoiH:^
foubz la congrégation de Cifteaux. De laquelle la fon-
dation eft defcritc en vn grand tableau de leur Eglife,au de-
çà du cœur, à main feneftre en ces termes.
li%i^ L'an de l'Incarnation de noflre Seigneur iiSi.s'efmeut
certain difcord entreles Eicolhers de l'Vniucrfité deParis^
LIVRE Q_yATRIESME. 1237
éc aucuns habitans de ladice ville. Pour caufequelerditsEf-
colliers de iour àautre,prenoicnc ôcrauifîbiencde fa i (51 2c
torcede leurs femmes,lilics& chambrières.
Pourlefqueliescauresfurentpluficurs derditsEfcoliiers
ôc bourgeois, occis &ma(îacrcz, celiemenc que lefditsEl-
collierslè voulurent départir, 6c aller tenir Vniuerfité ail-
leurs.Parquoy la ville deParis en demeura moultdepopulee,
êclafoy par ce moyen blciree. Et pour ce icelle Vniueriitc
cnuoyaa Kome pardeuers le iaincV Père. Lequel pour ob-
uier aux inconueoicns qui s'en fulî'entenluiuis.enuoya deux
de Tes Cardinaux à Pans, pour pacifier Raccorder leidicls
parties. Leiquels venus deRomearriucrent au boisdeVin-
cennes près Paris enuiron l'aube du iour. Et ceux qui les
auoicntcftë quérir, arriuerent entre ledit boib & Paris,rur
vne petite montagne, au delPus du lieu, où efl: à prelenc
fondée l'Egliie faind Antoine. Et là fut érigée vne Croix,
nômee Li Croix Benoijle ^ â prefent brifec , d'où l'on voidà
plain la ville de Paris. Iceux Cardinaux fe mirent à defcen-
dre à genoux, faifans leurs prières à noflre Créateur, affin
qu'ils peuflent faire chofc qui luy fur agréable, &: la chofe
accomplir pour laquelle ils eiloient cnuoyez. Et ce faid
remonterentfurleursmulcs. Etvindrentvnpeuoutreenla
vallée en approchant de Paris. Oùilsrrouuerent vneper-
fonneen femblanced'Hermitc, tenant en fa mainvn ma-
Requin ou panier plein de pierres. Et iceluy Hermite les iet-
toit fur terre par efpace d'vne eniambee en compaflant 6c
enuironnantIelieud'icelleEglire,oùelleeftà prefent fon-
dée. Auquel Hermite ils s'addrelTerent ^d'admirerenr,
en difants qu'il leurditquiileftoit,6cquefîgnifioit ce qu'il
taifoit. Lequel tantoft leur dici. le fuis Antoine icyenuoyd
parla volonté du toutpuiflant, pour compafler &. faire l'en-
ceinte de ce lieu. Auquel i'ordonne quel'on édifie vne E-
glile,Oùletout puiiîat6c fagloricufemerefoientpriez,ho-
norczôcferuis,&moyaufI],pourfoulager&fupporterIepeu.
pie de France de trauail & de peine. Et afin que plus légè-
rement ils puiflent acquérir le temedede ce qu'ils requer-
ront, pour ce que par deçà les monts n'y a Eglifequienfoit "
fondée. Et ces chofesdidcs lefdits Cardinaux luy faifants"
pluiicurs prières ôcrequeftcs, le virent efuanouyr. Et après
KRRRrrr iij
Î238 DIOCESE DE PARIS,
ie remontèrent ôcvindrent à Paris de bon matin,Et eux lo-
gez, ne firent &: ne dirent chofe touchant leur ambafTade,
lulquesà cequ'JlseuiTentreueié ladite vilion, comme ils fi-
rent peu après, l'vn prefchant en rEglifeiàindMcrry, 6c l'au-
tre en rEgiifefainclSeuerm. Alors le peuple de Parismea
<ledeuotion, fit fonder audit lieu vne petite EglifcôcCha-
pelleaupourpris de fàincl: Antoine, qui encore yefVjfur le
chemin en l'honneur du glorieux amy de Dieu Moniîeur
fâind Antoine. Ils y firent aufii vn hoflel furnomme de
faind Antoine: où fe retirèrent plufieurs perfonnes pour
y viure chaitementScfoIitairement: commeleiieuy eftoic
propre, ayant plufieurs bocages ôidelerts.
En l'an defrufdit frère Hue Fouquaulx Abbé de faind
Denys en France,par ordonnance & à la requefle defdids
Cardinaulx, après leur département, entretint 6c preicha
ladite vifion : 6c par fon moyen tant qu'il veiquit retira
maintes perfonnes, tant vfuriers comme menansviediiro-
luë. Et fit à plufieurs d'iceux vfuriers rendre les gages
francs & quittes à ceux qui leurdeuoient. Et leur fit me-
ner deflors en auant vie charitable, pour lefdides vfu-
res»
Aux hommes 6c femmes de dillolution , 8c mefmcmcnc
a celles qui s'abandonnoient pour vil & petit pris, fit re-
. noncer6cdclaifrer leurfdits vices. Donc il y en eut partie
quieieurenc Ôc voilèrent mener 6cfaire vie contempîatiue
fous religion. Les autres furent liées par mariage: les au-
tres fe prindrent à faire voyages ôc pellerinages, nuds
pieds 6c voiliez par tout le corps d'vn linge ou autre-
ment.
11^3.* Enuiron l'an 1195, Iedi£t Hue Fouquaulx, Abbé de faind
Denys deceda,laiflant pour iucceireur Pierre de Roifi^y , le-
quel continuaà publier 6c prefcher au peuple ladide vifion
de fainct Antoine. Tellement qu'en ladide maifon ( qui
U97' efkoit en forme d'Hermitage) en l'an 1 1 9 7. il f'y retira
grand nombre de PreftresÔC laies, hommes 6c femmes. Ec
nepouuantsoiiloger,lefdids Preftresbaflirent audid fieu
furlachauiîcevnCloiftre, vn Dortoir, vnRefedoir 6c vnc
LIVRE QJ^ATRIESME. 1135.
fallc. Et vn peu plus ioing vers la cour, fut pareillemenc
bafly pour les femmes vn dortoir, vn refedoir &vncloi-
flre , appelle à prcfent I^ wW/ Cloijlre iVtx Dames,
En l'an mil cenc quatre vingts & (cize, Maurice Euef- u^^.
que de Pans deceda , &: fon luccciTeur Odo de Soliaco,
(en François de Sealy ) quelque temps f'en alla audid liea
de (aincl: Antoine, 6c ht remontrance aux Reiigieuies qui y
cftoient, quepourleurhonneurêc la conferuation deleur
eftat, il eltoit expédient de fe renger fous vne congrégation
reformée. Autrement qu'il les chaiferoit toutes. En ce mef-
metempsjc'efl: à fçauoir en l'an mil cent quatre vingt dix uog^
liuicl, la congrégation reformée de Cifteaux fut érigée,
comme il eft mentionné en ce diftiquc.
Anna Miîleno^ centeno, bis minus vn&y
Sub Pâtre Robert» cœpt Ciflertius or do,
Parquoy fainâ: Guillaume, Niuernois de nation, qui de
Chanoine de noflre Dame de Paris deuint Religieux de
Grammont,en après Abbé de Chaalis (en Latin Cnroli
loci) au Diocefe de Senlis,&en fin A^rcheuefque de Bour-
ges, leur confeilla de fe iubmettre audit ordre, recognoi-
itre l'Abbé de Cilleaux pour l'uperieur, obéira fes corn-
mandemens , vilitations èi corrections , & admettre les Re-
ligieux qu'il leur ordonnera pour ouyr leurs confeiTions&r
adminiûrer les faincls Sacremens. A quoy ils acquiefce-
lônt.
Et pour audorifer ce confentcment, & rendre inuio-
lable celle vnionàladicle Congrégation ,ellescnuoyerent
à Rome vers le Pape Innocent troiiîefme. Lequel eutpour »-
agréable leur requefte, &: Icurodroya bulles fort amples
de confirmation, y adiouftant des indulgences & pardons
de peine & de coulpe, pour les Religieufes & domcfliqucs
dudidfàinci: Antoine, êc pour tous ceux qui vifiteront ce
lieu tous les ans le lendemain de Pafques,&y aumof-
neront de leurs biens félon leur pouuoir 2c facultez : au-
tant comme fils vifitoicnc les iaincles EglifesdeRome.
124© DIOCESE DE PARIS,
Quant ceux qui efloicnc allez à Rome furent de retour,
ôiiceilesindulgences publiées, chacun s'eftudia à donner à
cefte Eglile cens , rentes ôc poileffions , tellement qu'en peu
de temps" Icrcuenu augmeta à merueilie. Et fut créée la pre-
mière Abbeiïê, Sœur Theophaine,qui prefida douze ans.La
féconde. Sœur Agnes, qui fut fept ans. Et la troifiefme ,
Sœur Gilles, qui fut feizeans. Et amfi conlecutiuementles
autres , iufques à prefent , que gouuerne Madame Renée de
laSalle.
uoo. L'^" iico. au mois de May , Louys fils du Roy Philippe
Augufl:e,&pereduRoy S. Louys, efpoufa Blanche, fille
d'Alfonfe, Roy de Caftille, &: niepce de Ican Roy d'An-
gleterre. En mémoire dclaioye qu'il eut d'auoir euledicb
enfant laind Louys. Il donna à ladide Abbaye la terre où
cft iitueel'Eghfe, & les enuirons, contenants 14. arpens 2c
vnze perches de vignes: Et deux cents foixante dix arpens
de terres , qui font entre Paris 6c le bois de Vincennes.
1104. Eï^ l'^i^ 1204. ledit Odo Euefque de Paris exempta l'Ab-
baye de faind Antoine des champs de toute fubiedtion Epi-
fcopaIe,&; voulut que lesReligieufesnefufTent fubieds fi-
non audit ordre deCi(leaux,iouyflrentdespriuileges,fran-
chifes&libertezd'iceluy. LefdicT:es lettres données audid
an, ôc de fon Pontificat le huicliefmc.
J2IC L'an 1215. au mois de May Pierre Camb. Euefque 71. de
Paris, fon Archidiacre, ôc le Curé de fàind Paul ( en l'eften-
duë de laquelle parroifle ell; l'Abbaye de faind Antoine)
quitterentauxReligieufestoutGequ'ilspourroientpretsn-
dre pour les droits parrochiaux; 6c donnèrent permiiïîon
irreuocableauxRcligieufésôcPreftres feculiers demeurâts
en la ceinture de l'Abbaye oùésenuirons ,de leur admini-
ftrer tous les (ainds Sacrements. Lefdides lettres dattccs
ley.an du Pontificat dudit fleur Euefque.
Le Seigneur de faind Mandé qui letenoitàParis , pour
Note? que aller à fadite feigneurie paiToit fouuent pardeuanti'Eglifc
vapctkvii- ^incl Antoine qui eft fur le chemin, 6c defiroit y ouyr iVIef-
lagc aiiprcs fe. Mais pour la grande multitudc de peuple ny pouuoiten-
ic Bois de frer. Para uo vil prend refoluiion d'en faire baflirvncplus
Vincennes. j V ' ^ j ^ r L r i »1 •
grande: Et regardant a ion threlor, il trouua qu il auoit
lept mil mailles d'or. Laquelle fomme, il veut employer en
niarchan-
LIVRE QJ-ATRIESME, 1241
îTiareliandire , pour du proufic qui en prouiendra faire con-
ftruire ladite Églife. Si fitvenir quatre Clercs, & à chacun
d'iceux bai lia mil obollesd'or,^ les enuoyaen diuers lieux,
les enchargeant d'acheter & faire venir à Paris diuerfes mar-
chandifes. Lefquels firent fi bon traficq qu'en quatre ans
fuiuans l'Eglife fucparfaite de leur gain, & fi ledit feigneur
receut le principal argent: qui eft choie admirable, Iceluy
aufli donna à ladite Eglife tren te arpens de terre en la cenfi-
ueêcfeigncurie près dudit S. Mande.
L'an 1233. le deuxiefme iour de Juin fut ladicfle nouuelle
Eglife dediee en l'honneurdenoftre Seigneur lefusChriil:,
delà Vierge Marie, & de faind Antoine (au nom duquel
elle auoit effcé dediee) par les Euefques qui l'enfuiuent. C'efl:
àfçauoirpar Guillaume Euefque de Paris, Gaultier Euelquc
de Cambray,&: Pierre Eucfque deMeauxrqui firent l'offi-
ce de la dédicace es prefences des Eucfques de Chartres , de
Noyon, de Soifi^ons.de Senlis, 6c de Chaalons. Aufli le Roy
faind Louys qui auoit défia régné fix ans, la Royne Blanche
fàmere,& la Royne fa fem me, plufieurs Ducs, Comtes , Ba-
rons, &: grande quantité du peuple de Paris y aififterent. Les
fàinclesreliquesd'iceile Eglife furent mifes en des reliquai-
res d'argent, &, les autres en des chafies.
Tel eltlefommaire de la fondation de ladicle Abbaye de
fain^l Antoine des Champs, félon qu'il eft contenu audicl
tableau.
LapeciteEglifeouChapelIementionneecy defiuseflceU
le qui fe void encores à prefent le long de la chaufiee , en la-
quelle les corps desdeminds Roys ou Roynes de France
font portez après leurs decez, auant que de faire leur feruicc
fblennelàrEglifenofireDame,& là f'afiemble lanoblefie
&gensdeiu{Hce,tousen dueil,pourde ce lieu conduire le
corps en ladite Eglife de Nofhre Dame , 6c le lendemain à S.
Denys en France.
EnlagrandeEgUredeuantlegrand Autel, on voit deux
flatues de marbre blanc ou d'albaftre fur vn tombeau de
marbre noir, 6c les deux Epitaphes fuiuans font grauezfur
les chapiteaux d'au delFus deieurs teftes.
Cy gifi Madame Icanne^aifnte^fUe de Monjicur Charles aifnc
fils du Roy de France , Kcgentân Royaume^ Duc de Nermandief
i24i DIOCESE DE PARIS,
Dauphin J:-' Viennoù^& depuis Roy de France, &de Madame lean^
?ie de Bourbon , Duchejfe de Normandie:, Dniiphine de Viennois:, df
depuis Roy ne de France, j^i trefpajjk en L^ Abbaye de S. Antoine
liz, Pans le 21. tour d' Octobre ijôo.
Cygifi Madaryie Bonne., féconde fille de M on peur Charles dejjaf-
diclyô' de Madame leanne de Bourbon dejjus nommée, ^ui tref-
fajjk au Palais, le 7 . tour de Nonembre i}(fo.
AU deilus de i'vne des portes de la mefme Abbaye on void
vn tableau repint depuis peu, au bas duquel cetefcricefk
aufîl dépeint.
L'a/^ 12 s 7 . par la permifion de Mefieurs les Preuofi des Mar-
chands C7- Efchenins de la ville de Paris , fut enuoyé vn nomme
Pierre de Monjianx , maijlre des œuures de la ville ^pour abbatre^
l'Fgitfe de céans ^ dijant par eux atioir affaire de pierres pour ladite
ville. Maisfitoft que ledit Mon/taux eut fiappe le premier coup de
marteau fur l'vn des ptlliers du portail de ladite Eglife y lediU de
Monfiaux fut embraz^é du feu S, Antoine,
Vn os e (Ifufpen du deuant ce tableau > lequel on diteflrc
deceMaflon.
L'an i]Gz. cntrelesruinesd'vne Croix, quiancicnnemenc
auoiteftc érigée à lacroifce du chemin tendant de Paris à
Charenton, au carrefour de Reully, au derrière des murs de
pAbbayeTaind Antoine des Champs, fut par IcMaiftre des
œuures de MaiTonneries de l'hoftel de la ville de Paris, trou-
ué vnc pierre en forme de tableau, portant portion delà
verge d'icclie Croix : auquel eftoient efcrits ces mots.
L'an M. CCCC. LXF. fut icy tenulelandicl des trahiftns,&
fut par V nés trefuesj qui furent données : maudit foit-il qui en fut
caufe.
Lequel tableau efl encoiesà prefentdans les magazins
de mortel de ville.
jys l'Abbaye de Nojlre Bame du Footel, diStele Bots aux
DamesJez,Mal-noéy en />4/;;?Malanoda.
A Vtraidé précédant du Prioré d'Argenteuiinousauons
-^diâ; qu'vne bonne partie des Religieuies cxpulfees pour
leur impudicitê, fut mife en l'Abbaye de noftre Dame du
FoocellezMalenoë,qui eftoit & perfifte encore en bonne
reformation. Mais ce ne fut fans leur alTigner pour viure
LIVRE QJVATRIESME. 1145
quelqueportion dureuenu de leurdit priorc d'Argenteuil;
quiaureiteretournoic en la (ubieclion de Sugere Abbé de
iaindDenySjôc en fa première habitation deKcligicux.Car
les Religieules dudit Foocel euflentpcii dire; Nousn'auons
pas moyens fuffifans pour vous loger , nourrir &c en tretenir.
Si vuUis viuere nobtfcum ^ adferte nobijcum. Don ques après
plufieursprocez intentez contre \ç,% AbbeScConuentdeS.
l5enys( quirecenoientleurs biens, 6cne leurs vouloientay-
dcr ) elles eurcncrccours au pape Innocencj. Lequel en fa-
ueur defdites Religicufes donna vne bulle fort ample,lc pre-
mieriourdeluillet 1201. &: de fon fiegeletroifîelme: con-
damnant lefdits Religieux aux defpens,ôc à reftitution des
biens, qu'ils auoient vfurpez aufdides Religieufes^nommé-
mentladefpouille de leurs vignes, & la poileffion d'iccllcs
qu'ils detenoient. Enquoy appert, que lefdiclesReligieufes
tranfmigreesd'Argenteuilaufootel, auoient quelques ter-
res,vignes&: héritages duditArgenteuil, pour leur viure,que
lesDionyfiensleurretenoient. Cequeeuxmefmesontbien
recognu par l'accord qui enfuit, en leur baillant d'autres
bienspourrecompenfe de leurs pertes.
Hhnricus Dei gratia Abbas & ConuentusBeati Dio-
n\fîj. Vniuerlîsquiliteraspra:fèntesviderint in Do-
mino (àlutera. Notum facimus, quod cum inter nos ex vna
parte, & AbbatifTam & moniales de Footel ex altéra, tam
fuperpo{Ielîione,quam proprietate ecclefia^ Beatic Mari.^
de Argentolio ( qui eft Prioratus cum fuis appenditiis) qua:-
ftioverteretur, audorirate Apoftolica coram D. PrioreS.
Vidoris Parifienfîs. S. Succentore Siluancdenfi,& Magiftro
R. deOrfon, CanonicoNouiomenfi,pro bono pacis pro-
mifimusdiâ:isMonialibus,quod dabimus &: aflignabiipus
cisin terris fitis in territorio de Trembleyo decimam, qu^
fîngulis annis valeat decem libras infra quindecim dies poft
faclamcompofîtionem,arbitrioMagiflri Oliuerij Cancel-
larij Colonienfis,& corû quos ipfe eliget,& faciemus didas
Moniales illam decimam perpetuo in pace tenere.Irem non
cogemus Moniales vendcrcdomosvel vineas, ôcaliafi qua
habêtfubecclefia B.Dionyfij,&:ineiusmëbris: fedpermit-
temuscasin pace polliderevbicumqueteneantjfîcut modo
tenent&poffident,ncc l'uper eis de cazteroaliquamfacie-
SSSSfff ij
120Î.
1244 DIOCESE DE PARIS,
mus controuerfiam. Item renûciauimus Monialibus omne
ius ( fi quod habemus ) in ecclcfia fandi Nicolai, cum domo
ôcclaulbra^cum tribus fextariisfrumenti: quosdcbetper-
cipere dicta ecclefiafancti Nicolai fingulis annisingrangia
de Montmeliant, & quatuor arpennos cerrx , quos ecclefia
de lando Nicolao tenet ibi ad Campipartem: ôcceffimus
Monialibus omne ius& omnem adionem fî quodôc fi quam
habebamusad rupradidapctcndaCfalua tamcncampipar-
te, & iure campipartis excepcojquod vendcrc cas non com-
pcllemus. Dabimus & quatuor arpennos terra: circa didam
ecclefiam fandi Nicolai Monafterio de Footel. lurauimus
çtiam corporaliter quod omnia fupradiûa , bona fide adim-
plebimus,nec contra veniemus.Si autem contra vcniremus,
oinnedamnuniquod ex hoc continget monafterio de Foo-
tel refarciremus: nihilominuscompoficioneiftainfuafirmi-
tate durante. Etvtratumhoc in pofterum habeatur, pras-
(entemcartham figillorum noflrorum fecimusappofitione
muniri. ActumannoDomini, M. CC.VII. dicLun^EpoIt
feftum Beati Bartholoma^i Apoftoli.
Scelle de deux féaux en cire iaune^pcndants fur double
queue de parchemin.
Acqmjition des deux quarts du fefyterre ér feigneurie de Maleno'è,
faille par les Religieufe Si AbbeJJe O' Conuent de Footel^ allas
BeatxM.irix de Bofco, Depuis lequel temps cejle Abbaye a.
commencer efire appelle c de Maleno'è.
Acquijîtion du premier quart.
T) Ar lettres de lacques de Colligni Preuofl: dePans,pa{recs
-*• par deuant Cofme de Vaubuin ôc Louis Drouet , Notai-
1510. ^cs du Roy au Chaftelet de Paris , en datte de l'an 1 5 1 o. le
Samedy 14. lourde Septembre, il appert noble homme 6c
fage MaiftreTriftan de Reilhac,auoir baillé 6c tranfporté
aux Religieufcs, Abbefle ôcConuet de noftre Dame du Bois
notd. ig2; Malenoc, en confideratlon & ayant efgard â la bonne re-
ne reforma- fomiatiô de rcligion,qui efloit audit Monaftere ou Abbaye,
tion de Ma- ôcpour cuitct toutcs noifes&debacs,la quarte partie du fief,
knoc. izitç, ôc feigneurie deMalcneëà luy appartenant. Ladide
vente & tranfport fair,tant afin d'eftre participant es prières
LIVRE 03^ ATRIESME. 1245
& bien-faits d'icclles Religieufes, côme moycnoâtia fomme
de quatre viugcsliures tour, fans côpccrpiufieursarreracres
àluy deiispar leidites Religiciiies,àcaulede fadice terre ôc
icigneurie^dontilneleurdemandoitaucuDechofe.
Acquijïtion du fécond /jaart.
Par lettresde Pierre Bcnoife,PreuoftdeGournay fîirMar-
ne^paiFeespar dcuât lean Paiilart,Tabeliion Royal en ladite
PreuoitCjle leudy 30. iour d'Aoufl lyié. il appert lœur Ber- iri(>.
tille dePouquesAbbefle de l'Abbaye noftre Dame du Foo-
tel, dit le Bois aux Dames lez Malenoc , & toutes les Relio-i-
cules dudit lieu^auoir reccu Jacqueline de vieil Cliaftel no-
uicccnl'eil:atdeprobationenladiteAbbayc,qu'elieseftoicc
d'accord defaireprofelFe. Encôfîderationdequoy Damoi-
felle LouyledeReilhaCjVeufucdefeu M. Matthieu de vieil
ChafteljCnicn viuantScigneurdeBertilli,pere & mère de
ladite Jacqueline : Et noble homme Pierre de vieil Chaftel,
fils dudit defFuncI &: de ladite Damoifelle, & frère de ladi£tc
Jacqueline ( outre deux cents liures cour, qu'elle auoitdon-
riez:à fçauoir cent à la veflure.¢pourfaprofellion j
auoir donné & tranfportë aufdicFes Dames religieufes jla
quarte partie du fief, terre ôc feigneurie de Malenoe.
Le bourg de Malenoëfeparc de ladite Abbaye , auoit an-
ciennementpourpatronS.Ereaume,diten L^ùnS.Erafmu^^
mais l'Eglilc ayant eftë ruinée, comme pareillement ledid
bourg, la parroilFeaeftétranflatee auvillagc de Champ, à
vn quart de lieue dudid Maienouë, appartenante ladicîe
Abbaye.
Bulles^ PriuilegeSf exempions ^donations ^é" autres Canhesde la-
dite Abbaye : defijuelles lay eu communication ^par Le moyen de
noble & vertueafe perfinney Madame de Neuf utile y Abbejfe du -
dit lieu y &fœur de Monfieurde Villeroy yancicn Secrétaire d'E-
fiat du Roy de France.
Le plus ancien tiltre quei'aye veu de Malenoë, ou de
NemoYCyJiue de Bofio BeaLe Marix^ du Bois aux Dames, eft des
Rehgieux,Abbé&:Conucntde fainclMaurdes Foiîez, en
(datte de l'an 11 71. Par lequel ils donnent aux Religieufes 1171.
dudit lieu, la prebendeannuellc( c'efl à dire pour vn an feu-
lement) d'vn chacun de leurs Religieux decedans,hmitee
comme il Penfuic.
SSSSfff iij
114^ DIOCESE DE PARIS,
EGO TheobaldusDei gratia Follatenfis Eccleficc Ab-
basôc Conuentus,cui Domino volcnte prxddeo, Notum
fierivolumustam prxrenàbusquamfuturis, quod ecclefix
Beacx Marine de Nemore & (àndimonialibusipriuslocico-
ceflimusannualesPrxbendasfracrumnoftrorumdeceden-
ciuni, fine moriencium : ca rationc, quod pro vnaquaque
prxbenda iingulorum fratrum,quinque fextarios frumenci,
quacuormodiosvini,tresminasl"abx,deceiii folidos Pari-
lienlium pro generali, infra meniem quo quifque fracer ob-
ieric,ânobisrecipient. Cundisverbliqueac^quoniam ne-
que frumencuni pra;bendarum iftarû, nequc vinum, nequc
faba; détériora erunchis quibus vfus Conuentus eccielîic
FofiTatenfis fueric eo tcmpore, quo prasdidis Monialibus
prxbendxiarn diclasreddentur. Vcautem hocnoftrascon-
ceffionis donum firmum mancat & ftabile, tam figilli noflri
auâ;oricate,quam eciam diftriâias maledidionis daco Ana-
themate confirmamus. Inde tefles, Ifembardus Prior. Au^
grinus Cantor, Laurentius Cancellarius , Hcroaldus Sacri-
fia. Adum eft hoc in commuai Capitulo FoiTàtenfi anno ab
1171. incarnatione Domini M. C. feptuagcfîmo pnmo, Régnan-
te LudouicoRege.
SecUc dVn grand feei de cire verde fur double queue de
cuir blanc.
En la mefme année , lefdits Abbé Se Conuent de S. Maur
ont baillé aux furdidesReligieufes à perpétuité le bois de
Mainfermc : moyennant vingt fols parifis de cens, paya-
bles par chacun an» moitié au iouriaindRemy, & l'autre
au iour faind Maur. Et lurce,ont odroyé les lettres qui
enfuiuent.
N nomine fandiE 5c indiuidu.T Trinitatis , Ego Theo-
baldus Dei gratia FofTatenfisEcclefix Abbas,&: Conuen-
tus, cui Domino audorc pra;fideo: Notum fieri volumus
tam prc'efentibusquamfuturiSjquod nos ecclefi^Beata: Ma-
ria: de Nemore, fiuc de Bofco, intuitu pietatis , & huius ec-
clefix,&:folacaufaamoris Chrifti, totum quodhabebamus
& poffidebamus in fylua Manufirmas dedimus adcenfuna
viginti folidorum monetx Parifiacx, quos per annos fingu-
losfandimonialesBeata^ Mariai de Bofco pra:didoperloI-
uent:Etficiureperpetuotam ilLx,quaraearumecclefiam^
I
LIVRE ÇryATRIESME. 1247
iam didam fylua Manutirm« iicuc eam pofTidebamus quan-
doillam eisadcenfuimus, fcilicec ôcceiram fnquafyluaipfa
ilabac,6cqua;iinus2cinl:raera:inreffagabilicerobtinebunc.
Hisautc cenninis lupra dicla; Moniales EcclcCix Folîatcniis
cenfumpr^facûreddent.Infetto S.RcmigijdecëfolidobPa-
riliêfeSjàinfeftoB.Maunaliosdeccrolidos.riterminosillos^
reddendû cenfu iltopecisrintenunciabunc, & cenfualeruû
non perdent. Ec hxc libi à nobisconceflkvt racaina:uum
maneant 6c tirma, tam figilli noftri aucloritate , quam teftiû
fubfcripcione roborauinius . Hi funt teftes. Yfembafdus
Prior. Bercrannus. Laurentius. Hauno Prior fandi Eligij.
AlignusCancor. Girelinus. loannesSubprior. HugoDiac»
Anne ab Incarnacione Domini, M. C. LXXI.
Lefdicles Religieufes oncvnc bulle du Pape Alexandre
3.ioubrignëe depar]uy,6c de par treze Cardinaux, huid
Preftrei&cinqDiacrcs , dattee de l'an 17.de fonfiege, 6c n^r
de l'Incarnation M. C. LXXV. & feeliee en plomb, pen-
dant en fil defoyerougeôciaune, à la façon deiaCour Ro-
maine. Par icelle il prendfoubslaproteclionduiaindfiege
tantlesperfonnes que les biens 2c pofleflîons de ladicte Ab-
baye. Et ordonne que vacation occurrente, la nouuelle
AbbefiTefoiteleueparle Conuenr. Ce quedefonaudorité
èc puilFance le Roy de France vfurpe, contre droit & raifon.
Car il cft certain que par les Concordats faits &: palîez entre
le Roy François premier & le Pape Léon X. les Roysde
France n'ont drojd de nomination , finon fur les Abbayes
dts hommes, 6c nonfur celles des Relij^ieulès.
Noble Dame Odelme,veufue de Parmen, duconfentc-
mcntdefcsenfansmentionnez aucontradcyapres,adon- ^^^^^
né aux Religieufes de noftre Dame du Bois, la terre & les
dixmes de Chatou , mouuants du ileur de l'ifle Adam , en
confideration de trois de fes filles qu'ils rcceuoiet Religieu-
fes,^ moyennant trente cinq liurespanfis qu'elles luy bail-
lèrent. Letiltreefttel.
NOuerinr Vniuerfi prxfentes & futur! , quod Domina
Odelina vidua de Parmen. eiufque filjj Albericus &c
loanncs, Se fîlia: Aaliz, Argentia,Margarita,& Helois,terram
de Chatou, &decimam,ficut de Domino Adam de infula inie Ad.»i».
tencbant,cccIefiïEBeata:MarixdeNemoreôcfandimonia-
ih8 DIOCESE DE PARIS,
libus ibidem Deoieruiencibus,in perpetuam eleemorynam
conceflerunc. Pra;did^verô(ànctimonialcs,tresfiliasciun.
demOdelina: Auelinam,Aalcs&Heloisian6l.imonialespro
hac terra de décima fecerunt. EtOdelinxmatnearumcri-
ginta quinque libras Parifienfis monerx pro hac cadem ter-
ra & décima dederunt. Et ne multiplex malignorum calum-
nia tcmptcthoc delerein poflerum : Dominus Adam dein-
fuIâdecLiiusfeodoterrateneturjeiùfq^filij, Anlelius,Theo-
baldus,&:Adam,pra:fentem cartham figilii lui auâoritarc
coram teftibusfubfcriptis confîrmauerunt&conceilerunc,
& eidem ecclefia; garandiam pepigerunt.Teftes funt Simon
prior de irafula.Bercrannus Celiariuspaganus de praeres,ôcc.
^^^^* Adumpubliccapudinfulam 1181.
Secllé en cire laune fur lacs de (bye rouge êc verd.
Triuilege du Roy Philippes fécond^ dict Angiifle , ou Bieti-donnè,
par lequel tl ocîroye aux Religieufesdu Foctel^ lez, Maleno'éy la
dixme du pain & dn vin conjèmmé en fa mai fin , quand il fera.
À Menilhery,
N nomine iancla: & indiuidua^Trinitatis, Amen. Phi-
1 lippus DeigratiaFrancorû Rex. Nouerintvniuerfiprx-
fentesparitcr &: futuri, quoniam Monialibus de Footclo de-
dimus ôc in perperuum habendam conceffimus decimam
totiuspanisÔcvmi,quod expendemus quotiens&quandiu
apud montcmLehericumfuerimus. Qûod vt in pofterum
bicau?"*^* ratum ilUbatûmque permaneac,pr2erentem paginam figilli
nofl"riaudoricate,acregij nominiskara(flereinferiusanno-
1184. tatopra:ccpimusconfîrmari. Aclum apudfontem Blaaudi
Annolncarnati Verbi 1184. Regninoftnan. quinte. Aftan-
tibus in Palatio noflro, quorum nomina fuppofîta {unt& fî-
gnaS.ComitisThcobaldi Dapifcn.noftri.b. GuidonisBu-
ticularij. S. Matthxi Camerarjj. S. Radulphi Confia bularij.
Le pape Vrbain troiilefme , par là bulle donnée à Vérone
&loubrigneeDarluy ,& par vnze Cardinaux, c'eft à fçauoir
quatrePrcftres 5c fept Diacres : datteedu 4..des Calendes de
158^. Feurier,en l'an fécond de Ion fiegc, & dei'incarnation u%6.
contient les terres & poiïèllions mentionnées en la lufditfte
bulle du Pape Alexandre3. &: plufieurs autres qui y ont efte
adioullees. . .
En toutes
Fontaine-
LIVRE QV A T R I E S M E. 1249
En toutes ces deuxbuilesl'AbbayeeftappelIec, A/^/?^^-
r'iHmfanUA MOrYidde Nemore^&non de Footello ypamm 'v tique
ah alta infami ( ^uam nec neminare libet) dijcrej/nnte.
Lettres de Maurice, Euefque 70. de Paris, confirmant la
donation duSeigneur Guy deCocy^faic'leaux Rcligieufes
denoftreDameduBoiSjOu de Bojco , de foixante liures àc.
cenfiue, &: deuxmuids dehybcrnage, c'cft: à dire de ièigic,
( interprète Francifco PtthoeOy tn/uoglojjarioyfupercnput c.xxxii.
CapituUrûRegum ) fur la terre de Ferriercs , apud Lcnniacum^
que i'eftime eftre Laigny. A la charge de receuoir deux
Chapcliainspourminiilrer en leur EgliferlVn defqucIsal-
ternatiuementdiratouslesioursMefredurainterpritàrin-
tention du fondateur: 6c quand il fera decedé, la Mefle
fe dira pour \t% trefpaffez.
Les lettres font telles.
EGo Mauricius Dei gratia Pariflenfis Epifcopus,Notum
facimus tam priefentibus quam futuris,quod Guido de
CociacOjin prarfentia noftra conftitutus , pro remedio ani-
m^fux, Monialibusde Bofco in eleemofynam donauitie-
xaginta folidos cenfuaies fupcr terra & ccnfu de Ferrariis
apudLenniacum,& duosmodiosbybernagij,in Campipar-
te eiufdem villa: fingulis annis perpétué poffidcndos.Quod
il de Campiparte ipfa duo modia haberi non poffint: de
blado molendinorum fuorum incadem villa côliftentium
pr^edida hybernagij fumma perfîcietur. Moniales autem
concefleruntei, quod duos Capellanos in monafterio fuo
perpetuôtencbunt.-quifcruitio ipfius Êcclcfic-e iugitermi-
niftrabunt:6c alter eorum quandiu vixerit mifîam de fan-
do Spiritu , 6c cum mortuus fuerit, miffam pro fidelibus àz-^
funâisin Ecclefia ipfarum fingulis diebus in perpetuum ce-
lebrabit : Et totusnihilominusEccl^fix Conuentusin vtro-
quc officio, pro eo. Domino deuotus exiftet. Hanc dona-
cionem,ficutinprxfenticarcha continetur,adpetitionem
ipfiusGuidonisfigillonoftro fecimus roborari. Adum pu-
bliée Parifius in domo nollra, anno incarnat! verbi, m.c.xc.
Prxfentibus Domino Herueo Parifienfi Decano , auunculo
fuo Daniele Canonicofandi Vidoris. Henrico parifienfis
Ecclefi^e Canonico.Laurentio prefbitero.Pecro prefbytero
de Ferrariis. HubercoDiacono,& pluribus aliis. Domino
TTTTttt
nyo DIOCESE DE PARIS,
Matthxo de Marli , Mattha^o nepote eius. Guidonenepote
eius. Philippo de Grolei.
Scellées d'vn grand icel de cire verde, fur double queue
de cuir blanc. .
LefdidesRcligieufesoncd'abondant des paftis furNoifi
le grand, que les Prieur 5^ Conuent de S. Martin des chaps,
aucc conlentemenc des habicans, leur ont donnez: & en
iouyflent, payans feulement le cens.
O^roy de quatre fèxtiers de fel ^prins fur la Gabelle de Laigiiyj
pour lefdifles Religieufes,
Sœur Antoinette de Baifac humble AbbcfTe de ladide
Abbaye 6c toutes fes Rcligieulcs, prelenterent requefte au
Roy Henry troilîefme. Remonftrans que comme elles euf-
Efl à inférer fent droid de prendre par chacun an quatre Icxticrs de lel
qu'ils cona-^^J^^.ç^^jg^^^^Qy^L^^p.ny,fu^ Marne, fans payer Gabelle,
niencerent o rii -i ij„ r
à en iouyr ny autrcs rrâis,ains leuiementle pris du marchand,&: en eul-
lan 1568. fent iouy l'efpace de huid ans fans contradiction : nonob-
ftant quelques nouueaux fermiers furuenus de ladite gabel-
le, empefchoient la deliuranceduditfel. Laquelle a eftere-
fponduë au Confeil le 26. Mars mil cinq cens foixanteSc
157^' feize. Etfuriceilerefponce,leRoy auditan & mois a don-
né fes patentes, fignées fur le reply , P^r/^^<7>'. M. Heclor
Mai [Ire des Requefles ordinaire de C Hofielprefent. De Neuf utile ^
Vifa, Cariîenîor. Thicllement. Etfeellees du grand (eel far lacs
defoyerougeôc verd.Parlefqueilesil veut que lefdicesRe-*
ligieufes iouyflènt par chacun an à perpétuité, defdits qua-
tre feptiers de feL Mais en les enregiftrant en la Chambre
des Comtes, le 27. Nouembre, cefte perpétuité a eflére-
flraindeàneufans feulement. Commeil eft eferic aureply
defdides lettres , & fign« , de la Fontaine ,'auec vn paraphe.
Et au dos eft:efcrit,7?f^//?r4/^,auecvn autre paraphe.
ç> LefdiclesIettresonteftéverifiéesenlaCourdesAydeSjIc
'^'^' ' ly.FeurierijyS. Ain/ifigné, DcBeauuois. EtparlesGene-
raux de Finances, le 17. Mars, audit an,{igné , Beauclair.
Lemefme Henry III. Roy de France &de Pologne, les
fufdite.s neuf années expirées, leur a continue autres neuf
années, pourreceuoir par chacun anlcfdits quatre feptiers
defel. Commeilellporcépar fes lettres patentes données â
LIVRE Q_y A T R I E S M E.' iiyr
Parisle dernier lanuicr l'an de grâce 1587. Signées de Neuf- Kg-r^
ville.
Henry IIII. Roy de FranceSc de Nauarre, leur adonné
pareille confirmation à Chartres, au mois d'Odobre mil
cinq cens nonante trois. I595-
Et de rechefpar autres lettres oclroyees à Fontaine-bleau
lei7. Octobre 1603. 1603.
JFinalementleRoyLouys Xlir.raconfirméàParisleij'.
Aouftiéio. Signé, Par le Roy. La Royne Régente, fa mère 1610,
prefcnte. Brulart.
Extrait du Hure des 0 bits de Maleno'é.
VX*. Cal.MaijObijtPetronilla AbbatifTa huius Ecciefi^,
cognominaturlaCauchoiiequa; hancccclefîam reparauir,
per vigintiquatuorannosinhabitatam , prartextu hoftilita-
tis, finientes in redudione CiuitatisParifîen(is,annoMil- 143(5.
lefîmo. cccc. xxxvi. Et poil:modum induit religiofam fo-
lam lohannam là Picarde.
IIII. Non. Nouemb. Obijt lohannahuius ecclefia^ Vene-
rabilis Abbatiiïa,cognominatalaPichonne: qua:diuinuni
officium huius ecclcTîcX reftituit : quod per fpatium viginti
quatuorannorum,propter hoftilitatemfueratdeftitutum:
Eccleiîamquccum omnibus ftrucluris reparauit, ôcreddi-
tus procurauit jdomumque fontis lecreti : gallicè de Se-
graie ,cum fuispertinentiis iamdiu alienatamrecuperauit:
£t vlquead annum Domini M. cccc. nonagefimumfide- 1450.
litervixit, ôc in ChriftoexpirauitjRequiefcat in pace: ia-
cetin Capellafândi Nicolai,quamdenouoreparauitante
oiliumparuum Cancelli.
Au milieu du chœur de l'Eglife cflinhumeefœur Antoi-
nette de BalfaCjfoubs vne tombe de pierre, en laquelle cft
graué ce qui enfuir.
Cy gifi tres-noble é" tres-njertueufe Bamc ^Sœur Antoinette de
Balfac^ Abbejfe de céans y qui deceda le 22. tour de Septembre 1SS4, 1584,
aagee Dieu Iny face paix.
H£€ qu£ cum pietate dormittonem acccpit
Optimam hahet repcfiam gr.itiam.
Proche duditfepulchre contre la muraille efl fcellee vne
lamedecuiure, contenant ce qui enfuit.
ApoJlrophe*des Keligieufes de Maleno'é y à Madame Antoinette
TTTTtrt ij
U51 DIOCESE DE PARIS,
deBalfac. Laquelle après auoir efié 24. ans Religieufe à Haulte^
hruiere^& 40, ans leur AhbeJJe, deceda le 22. Septembre i S S 4^
aagee de 6S. ans.
Ta prudence, tes mœurs, ta douceur indicible^ •
Nous font regrettant fupplier l'inuincible
,Que celles qui feront efiablies en ta place
Te veuillent imiter & enfuiure ta trace
Pourfûigner comme toy^ d^ x,eler noHre bien.
F lus ne chault du commun, chacun cherche leften .
En mémoire, que par le moyen de ladite de Balfac , 6c fa-
ucur enuers le Roy de Ton frerc , Moniîeur d'Entragues , ce
droicl de quatre fexciers de fel leur auoic eftë continué: tous
les ans elles fontvnobitfolennel pour iccllc de Balfac, le 21.
Septembre, iour de fon decez, auquel la merc Abbelleôc
toutes fes Religieufes font tenues d'alFifter , laiffans tous au-
tres empefchemens.
Au milieu du chœur fur vnc torabe,fe lit cet Epttaphe.
Cy gifi le corps de tres-vertueufe Dame , Loyfè de Ruetl, Reli-
giet^fe de céans . ^jti deceda U ij.de Feurier \6os. aagee de foi -
xante 9 ans.
Elle auoit efté reccuë Religieufe à l'aage de douze à treze
ans, 6cfutprofeireàfeizeoudixreptans,y affiflantfon père
Confciller du Roy en Parlement. Lequel donna par excel-
lencela grande vrne>cruche,ou hydrie de marbre blane,qui
cftfur vn Autel à main gauche de la grille: Ainfî difpofce,
queàtrauerslemur vne anfe apparoiil du cofYé des Relr-
gicufesjôcrautreducûftëdesfeculieresjgarnieneanrmoins
d'vn bontreillis. Enlapremiereilyadeux lettres Hcbraic-
questigurees,ôcen Tautredeux autres, nommées ôceftimees
numérales, comme il f enfuit, d. Mem apertum^ 40. y. Gain
70. a. Mem claufum. 600, 1. Refch, 200,
Qiiifontenfemble^io. Maisàquoy ce nombrcfedoiue
référer, Scaufîî en quel temps lefdites quatre lettres y ont
cftégrauecs, icconfefTe l'ignorer.
Cefte vrnc ou cruche contientdeux féaux, & fi l'eau qui
y eftmife ne fe corrompt iamais: mefmeselle guaritdes fie-
, ures : comme difcnt les Religieufes. Forfan experientia illis-
fdemfecit.
Quant à leurs Reliques, 1 or ôcl'argent a eftç vendu pour
LIVRE Q^VATRIESME. 1253
réparer l'Abbaye pillée ôi ruinée à diuerfes fois par les genf-
d'armes, ("comme ceftemaifon champeftrc àc lize dans les
bois, y ell fort fubiette) ficneleurrcilequelesofTements:
comme vne partie du chef de fainde VrfuUe.Le bras de faine
Erafrae. Des dents de fainde Apolline, &: quelques autres.
En l'Eglife de Milenocil y a vne Chapelle dediee au nom
dudic S. Erafme, oii l'on mené les malades,6cenFans détenus
en langueur. Sa feftefeceIebrcle5.iourdeIuin:&:cousies
Mercredis il le dit vne Mefle en fon honneur.
De l'HofielBieu , Ho/piul, & Chapelle de GonneJ/e,
/^'Onneiïè ed: vn bourg diflant de Paris de trois lieues, au-
^-'quel il y a Preuofté & Challellenie Royale:& eft vne dts
fept filles du Chaftelet de Paris,en:ant du Domaine du Roy.
Audit bourgilyavnHoftclDieu âc Hofpital,bafty ôc
fondé par vn nommé Pierre du Tillet, en Tan i 210. au ma.
mois de lanuier: comme appert par la lettre de fondation,
& par les lettres patentes du Roy Philippes Augufte, confîr-
matiuesde ladite fondation cy après tranlcriptes. Auquel
Hoftel Dieu ScHolpital, ledit du Tillet dônatoucfon bien,
parfès lettres de l'an i 21 5. qui font dans les coffres dudi(5t
îieu. Audit Hoftcl Dieu iont receus les pauures tant lains
que malades: les fains pour y coucher en palîant, les mala-
des pour y eflreadminiftrez, couchez, nourris, &medicame-
tez,aux defpens dudict Hoftel Dieu,pendanc leurs mala-
dies,& tant malades dudit lieu, que des lieux circonuoifins
ôceftrangers. Ledit fondateur y a aulli bafli ôc fondé vne
Chapelle ; où ( comme il fe void par les anciens tiltres ) il y a
eu des Religieux & Religieufes, qui f'appelloient frères &
fceurs. Moniîeurl'Euefque de Paris eflcollatcur deladide
Chapelle, & y ponruoit de Chapellain: comme auflî il con.
flitucvn adminiftrateur du temporel audit Hoflel Dieu,
nommé 6c prefenté par les habitans. Lefqucls ont efté fou-
uenc inquiétez par aucuns, foy difans pourueusduRoy,
penfàns que cet HoftelDicUjfut de fondation Royale.-mais
icfdits fîeur Euefque &. habitas ont efté maintenus en leurf-
dits droids, par arreft de la Cour de Parlement , du 27. May
1583. &depuispararrefldugrandConfeildu2i.Ianu.i5ir7* ^583.15517.
TTTTttt iij
jiH DIOCESE DE PARIS,
Aprefèncmaiftre Pierre BoifotPreftre, Curé de Boufîain^
uillc, eft adniiniftrateur dudic Hofbel Dieu , nommé par les
habicansj&pourueu par ledit lieurEuerque.Ecneancmoins
n'a laliFc d'cilre inquiète 6c molefté comme les autres , par
vn Gentilhomme, ibuftenâtfaufTement la foodationRova-^
le, &: fous ce pretcxteobtenu du Roy lettres de prouifion,
Dequoy il a eilé débouté parléntencede Meflieurslesde-
putezpar le Koyenia Chambredela Charité Chreftiennc,
leantà iàincle Croixde laBretonnerieàParis, du3i.Ianuier
ï6oj, iso-j. Et depuis par appel au grand Confeil , après auoir in-
fcrit en faux contré ladite fondation & lettres patentes du
Roy Philippes Augu{le,& prefentérequefle ciuile contre
Jeldits arreits , auroit efté débouté de toutes i^Qs demandes,
&: condamné aux defpens, pararreftdudit grand Confeil,
du I G. Mars 1609,
Reuerend Père en Dieu , Pierre 2. du nom , furnommé
Camp, Euefqueyi. de Paris ; par fes lettres dont enfuit la te-
peur,confirme la fondation 6c dotation de l'Hoftel Dieu ôc
.Ho(pitaldcGonnefre:,faitepar M.Pierre du Tillet. Approu-
ve auffi le iaiz perpétuel d'vn muid de bled froument, qu'il
a donné au Curé par chacun an , pour fon indemnité & ce
qu'il pourroic prétendre contre ledit Hofpital.Plus luy baiL
la douze iiuresparius,pouracherer quelque petite pièce de
terre ou vigne, qui demeurcroit afFcdee i^ vnie à ladite Cu-
re. Ilfpccifîedauantagcplulieurs droidsparrochiaux, qu'il
entend demeureraudit Curé.
lEtrusDcigratiaParifienfisEpifcopuSjOmnibusprxfen-
tesliterasinfpedufis falutem in Domino. Vniuerfitati
yeftrx notum facimus, quod cum Petrus deTelliaco quod-
dam HorpitaIe,ôc quandam Capellam in parrochiade Gon-
neifia conflruxiiret : ne ip(a parrochia Ixderctur , in recom-
penfationem damnorum, qu^ polîènt prefbytero ipfius
parrochia; prouenire, Idem Petrus dédit prefbytero me-
morato vnum modium frumenti ad valorem bladi de déci-
ma de Gonnelîiaanfiuatim infra odauas beatiDionyfij ,in
granchiam ip.Gus.Horpitalis reddenduin: donec pra:diélo
preibytero alium modium bladi a^quiualentis acquifîeric
apudGomiefliam, aut inft^tresleucas. Dédit etiam preC
bytero dilodecim libras Panfienfes >ad comparandum ter-
V
X I
LIVRE Q_y A T R I E S M E. 1255
ram vel vineam;qux preibytero de Gonneffia in perpetumn Feftcs phui-
renianebir. Scatucum eH: ctiam quod prc{byceri diclœ Ca- ^^S"* P.°i"^
U- • 1 j 11/^ A- la parroiUc.
a: non récipient aliquem de parrochianis de GonneOu ^
infeflisannalibuSjVidelicccin Parcha,inPencecoil:p,inNa-
taliDomini,infefl:o omnium lànclorum , in fcito Apollo-
lorum Petri 5c Pauli. Prcxcerea non récipient aliquem de
parrochianis de GonneiTia ad rponlalia,ad conFeilionem, ad
purificationem, nec etiam deferoientibus ipfius Hofpitalis,-
quinonfuenntfratresHoipitaliseiufdem.Si veroaliquisde
parrochianis de Gonnelîiain infirmitate fua ad duSum Hof-
pitalcfueritdeportatus,&(umprerit ibidem habitCi^eûmque
in infirmitate illa mdri conrig^rit: corpus ipfius adparro-
chialcm Ecdefiamrâferctur,vt ibi prima Miffacelcbretur
proip(o. Poilmodumautemfratrcsdicli HofpitaUs corpus
defuncliadluam reportabunt Capellam, de ipfotanquam
de fratreiiîo faclurj. Si vero non fuerit tâta intirmitas, quod
oporceat eum portari , nec pcdc^ۈ:c,'& habitum fumplerir,
licetexillainhrmitacemoriatur,nonTeFerecura-dparrochia-
lcmeccIeiIam,ii#TiibfracresipfiusH6rpit^Iis fac-ient dceo-
dem tanquam de fratre Aiiha:c nulius de parrochianis de
Gôncinain infirmitate fuapoterit facerelegatumtriccnale
autannualeHofpitali pra:dicl:o, nili pnusfeceritfua^matri ou^annuci.'
ecclelia:^6c preibytero loci:quamuiseciam in infirmitate (ua
fumpferit habitum hol'pitaHspra:dicl:i, IlIiquidemquiTaiii
habitum hojpicalisreceperint, nonrenebûtu-rfacerelegatû
tricennale autannuale parrochiali ecclefix auc prefby tero.
Item prefbyteri ipfius Hofpitahs tenebuntur facere fidefita-
tem prefby tero parrochialis ecclefix, l'uper omnibus priédi-
clisbonafideferuandis. Prxtereanotandum eft, quodipfa
Capella de Holpitale fubdita erunt in omnibus Parifienfi
Epifc. Et preibytero quicuque fuerint pro cepore fubilituti,
obedientiam^cfideUtaten) eidem facere tenebuntur. Nos
vero concefîimus memorato Petro deTelIiacOjVt dû vixeric
proui(orero(cumcofilio tamennoftrojhabeattemporalem.
Pofl:obitûautemipfiusPetri,ad nos&fucceiroresnoftros^
cum confilio proborum virorum deGonncfF]a,-difpofirio
didiHofpitahsinperpetuum pertinebit.Incuiusreimemo-
riam ac teflimonium,has Hteras fieri fecimus, & figiUi noftri
impreffionemuniri. Ac]:uman.Dom.iiio.mcnfeIaiiuario. 12.10,
Réfère Choppinuslib. 2. defacraPohcia,tit.6.ar.2o.pa. 108.
nî9'
11^6 DIOCESE DE PARIS,
Lettres fatentes du Rcy Philippes Au^ufie, confirmatiues de
ladi[fefondatio n .
ïnnominefancl^ôcindiuidua; Trinitatis Amen. Philip-
pus Dei gracia Francorum Rcx. Nouerint vniuerfi prarfen-
tes pan ter ôcfuturi, quod nos Domuin DeideGonneiîia
fundatampermanuDilediôcfidelis noftri Pétri deTilleio
cumomniporpritioeiuidemDomus,proraIuteanimc'e no-
llrç & anteceflbrumnoftrorumab omnifeculari poteftatc
5c dominio, tanquam eleemofynam, in perpetuum cfle libe-
ram concedirous & immunem: volcntes vt protedione
Regia & Ecclefiaftica gaudeac in perpetuû liber tate. Quod
vt perpétua: ftabilitatis robur obcineat , prxfençem Cartam»
ligiUi noftri audoritate , ôc Rcgij nominis karadere inferius
annotato confirmamus.
AdumapudfandumGermanuminLaya, Anno Domi-
nical Incarnationis 1219. Regnivcro noflri 40. Aftantibusin
Paiationoftro,quorumDominafuppo(itafunt&iigna. Da-
piferonullo. SignumGuidonis Buticularii§. Bartholomei
Camerarij , §. Matchci Conflabularii^ ••
Data vacante Cancellaria.
T
Fândationdel'Ahhajie ouMonafierede Long-champs.
E Monaftere de Long-champ, (îtué en vne plainebicn
rairee 6c fort plaifante, borné deuers Paris d'vn petic
bois, dit deBoulongne, ôc du cofté du village de Surefncs
de lariuiere de Seine ,a efié fondé par Yfabel jfœur du Roy
fa^nd Louys, neufiefme de ce nom. Laquelle n'a iamaisefté
mariee,n'y n'acu vouloir de l'eftre, fînon à Icfus Chrift: 2c
lifutforc follicitee&recherchce par Conrad, fils de l'Em-
percur Frédéric, & par quelquesautrcs grands Seigneurs,
mais oncques ny voulut entendre : Etifj. virgmitate permane-
re innuha pr^elegit : Comme cfcrit Thomas Cantipratanus lib,
2. cap. 2p. Excmplo4Q. lequel didl'auoirveuë.
\^Go. En l'an 1160. elle fit bafl:irrEglife,leDorcoir,lesCloifl;res
êc autres édifices, pour y mettre des Rcligicui'es del'ordre
feindFaançois. Lefquellesyfurentenclofes l'an enfuyuanc
1261. le 13. Iuin,vueilledefaindIeanBaptirte.LeRoy S. Louys,
auec grande quantité de Princes ôc Princefiesy eftant pre-
fcnt. Lequel leur donna plufieurs rentes, terres, 5c héritages
pour
LIVRE QJV A T R I £ S M E. 1257
pour leur viure. Le Reucrend Pere/rerc Guillaume d'Arem-
bourg clloic pour Jors Prouincial de cet ordre: lequel les
receuE à fa charge,pour y continuer fous Tes fucceiïeurspro-
uinciâux5Cûmme elles oncfâitiufques àprefenc; leshono-
rans&rcfpedansauec vne profonde humilité, ôc rcndans
le femblable aux pcrcs ConfefTeurs qui leurs font ordonnez
pourradminiftrationdesfaindsSacremens. Frère Guillau-
me de Nangis en fa Chronographie fous l'année 1^59. &
- quelques autres mal informez, ont efcrit que ladite fainde
Yfàbel(ainfilapuis-ieappeller,pourcequifcraditcyapres)
fe rendit Rcligieufe audit Conuent, qu'elle auoit intitulé
de l' H itmilhé nojtre Ddme : mi\% cela eft faux. lamais elle ne
portal'habiCjôc encore moins ne fît prot-eflion de focur Mi-
neure ou Cordelière .-ains feulement ordonna qu'âfonde-
cezellefutveftuë^ inhumée en cet habit. Ce qui fut exé-
cuté en l'an 1169. & de fon aage 55. le 23. iour de Feurier,que
Dicul'appelladecemondepourluydonerlerepos éternel.
De fon VI uantclle a toufiours demeuréà Longchamp en va
corps d'hoftel qui fe void encore hors leCloidredeTAb-
baye. Sa fepulturcpremierefutauCloiftrc. Mais pourfa-
tisfaireàl'affluence&deuotion du peuple neuf iours après,
il fallut retirer fon farcueil & le tranfporterenl'Eglile^au
lieu où il eft deprefcnt-. duquel vnepartieie void du coflc
des Religieufes, 6c l'autre du codé du choeur, hL grand
Autel.
Plufieurs perfonnes ayants inuoqué deuotement ccfte
faindeVierge,ontcfté exaucez en leurs prières. Etfpeciale-
.mentvnebonnefemme,quiauoit elle aueugle i'elpace de
li. ans,ou enuiron, y receut la veuë.
Et vn autre qui auoit vn brasôc main fort interelTez de
maladie: après fa deuotion faiile fe trouua entièrement
guarie.
Ces chofes ayants efté dénoncées au Pape Léon 10. il
a concédé aux filles Religieufes de Longchamp de célébrer
fon feruice ( comme d'vne lainde ) le dernier lour d'Aouftî
la déclarant Béate ^ non toutefois canonizee, par fa bulle
du troifiefme lanuier 1511. & de fon pontificat Tan hui-
dicfme.
leanduTillec, Greffier au Parlement de Paris, efcrit en
VVVVuuu
1158 DIOCESE DE PARIS,
fon Recueil des Roys de France , page 1 5 6. que Madame
Blanche de France, fille quatriefme du Roy Philippes le
Long, Se de Jeanne Comcelle de Bourgongne & Artois , fut
Religieufcà Longchamp la vigile de la Chandeleur, l'an
131-7. Se y mourut le lé. Auril 1J58.
Les tres-illuftresPrincefTesfubfequentes y font auffi inhu-
mées auec tels Epitaphcs.
Cy gîft Relïgieufe & noble Dame ^fœiir Agnes de S. Fregeul^
fœur germaine defœur leanne de Gueux y laquelle 'uefquit céans /;.
^^5° • ans, & trefpajjk l'an 13s S. le 6. Décembre. Elle auoit Introduit^
aouuerné lajufdi5le Blanche de France.
Cy q-'tfi noble Bame yfœiir Marguerite de Craon^flk de tres-
noble homme .^ Monfeigneur Almauri de Craon^d^de Madame Bea-
trixy fille du Comte de Roufii, Laquelle Marguerite fut vcfiue le ^,
1331. iourde lanuier, l'an 1332. Et trejpaj/a le lendemain de la fefie S.
Louys^ le 26. lour d'AouJl 1336,
Cy gifi très -noble & religieufe Dame , fœur Marie de Beauté u^
■ - fille de Monfeigneur Lûuys de Beauicu , & de Madame de Bouines:
Laquelle gardant toufiours fon vœu de virginité ^ que dés fon b^'S
aare elle auoit promis a Dieu^ fe rendit Religieufe céans à l'aage de
•ji^-j, j-/. ans, &y a conuerfézô.ans &plus, Ettrefpaffa l'an 1337 • le tour
de Noel^ a l heure de None.
Cy gifi noble Dame ^fœur leanne , Dame de Gueux. Laquelle
fut veufue kr aage de 23 . ans, ô'fe rendit religieufe céans : ou elle
ave feu tres-reltgieufement l'efface de 41. çj^ a efié Ahbiffe 2i,an,
Fuistreffaffa l'an i347'lc ij.iourd' AttriL
Cy gift noble DamCyfœur Marie de Gueux^fille de fœur leanne
de Gueux, ^tfif^ rendit céans, & amena fa fœur & f fille^ qui na-
uoit que cinq ans. Et furent toutes trois vefiues de l^ habit de reh-
» ^ionenvniour. Ladite fœur Marie fut Abbeffe près de 12, ans: d*
1570. trefpaffa l'an 1 370 . /f 2S. lanuier.
Cygifi très -noble Dame & religieufe perfonne^fœur Marquifè^
fille de Monfeigneur de Chauuigny^ Sire de Leuroux, & de noble
Dame Blanche de Beauieu. Laquelle fut veflue de l'habit de reli^
l'KÎi. g^^^^ l'aage defix ans: & trefpaffi l'an 138 1. le vingtroifiefmc
lanuier,
Icy gifi très -noble Dame & de bonne mémoire , Madame Jean-
ne de Nauarre, fœur Mineure, ccfia dire Cordelière, en l'Eglife de
•^7^ ce ans yf lie du Roy de Nauarre^ qui mourut à Granatcpour Ufey de
LIVRE QJV^ATRIESME, i^^
MHre Seigneur lefus Chnfi. Et tre/j?ajfa Udiie Jeanne J' an de
^race 13S7 .les. tour de I aille t. ïj ^ 7 »
En ceftemcfmeEglife font inhumées, Madame Magde-
leine, fille de tres-hault&puifTanc Prince, Francjois Duc de
Brccaigne. Sœurs leanne &; Marguerite fille de Môieigneur
Godcfroy de Braban. Et plufieursautres,defquelies les tom-
bes &: monuments ont elle rompus du temps àç,^ guerres, ÔC
lesEpitaphespenfilcs perdus.
R. P. François de Gonzague, en Ton liurede l'Origine 6c
progrez de l'ordre S. François , partie 3. page j 7 é. appelle
cefte maifon Archicœnohium fororum fdnCtx Clar£ Vrbantfia-
rum. Le principal ou premier monafiere des fœurs Vrhanifles de
famUe claire. Ou il dit y auoir quarante Religieules,
Fondation de l'Ahhaye de Cercy.
/^^Efle Abbaye a eftë fondée par Monfeigneur Alphonfe»
^^frereduRoy iàindLouySjComte de Thoulouic & de
Poidiers,&: par Madame leanne fa femme: laquelle fonda-
tion a efté côfirmeepar le RoyPhilippes troifiefme du nom,
fils de faind Louys : par Tes lettres données àfaind Germain
en Laye, Pan izji. au mois de Fcurier, dont la teneur T'en-
fuit.
P Hilippus Dei gratia Francorum Rex ,Notum facimus
•*• vniuer(îstampr«rentibusquamfuturis,quodcum clarx
mcmoriae carifiimus patruus & fidclis nofter Alphonfus,
Comes Ficlauenfis & Tholofe,ad laudem & gloriamfanâ:^
Trinitatis,6c in honore beatifTimajôc gloriofiffirïia: virginis
genitricis Dei Maria:, omniùmqueiandorû,Monafterium
iandimonialium ordinis fancli Auguftini > in loco qui dici-
tur Eccl efia Beata; Maria: de Gerfiaco Parif.Diocef.incepif-
fetconftruerc, 6c de quingentis libris par. annui redditus
in pcrpetuum propofuifTet dotarc , quas ordinauit percipi
fuper terra fuaAlumniXjdonec cas alibi aiïediiretiPrcedi-
dûfque patruus nofter morte pra:uentus,quod propofue-
ratnequiuerit confummare: Nos tam fanclum opus6cfa-
lutaread effeclum perducere cupientes, pro falute animée
noftr£e,6c obremedium animarum inclytic recordationis
dorainiôcgenicorisnoUri Ludouici Francia' Régis, 6c carif-
VVVVuuu ij
ii6o DIOCESE DE PARIS,
fîm:e confortis noftr^ Ifabellis Francise Reginas , ac aliorum
anceceiïorum noftrorum , ad fundacionem prae Jicli mona-
iïcrï]^Ôc monialibusibidem domino in futurumdeferuien-
tibus donamus&in perpetuû concedimus quingentas libras
par. annui reddicus percipiendas ab cis in cofris noftriSo
Tertia parce videlicec ad feflum Afcenfionisdominijaliain
partem ad feflum omnium fandorum, 6c aliam partcm ter-
tiam,ad feftum Purificationis beat^e Marix virginis: do-
nec cas in affifia terras alibi duxerimus aflîgnandas, com-
putatis duntaxat in diâ.isquingentislibratisterra?,centum
ôcdecemlibratis quinqucrolidatis&nouem denariatister-
îcX ad curonen. annui redditus, quas dictas moniales ex
dono didi patrui noftri iam poffidenc in parrochia de Ga-
flinis, &quinquagintaduabuslibratisêc quinque folidatis
terra; ad toron, annui reddicus quashabentin parrochia de
Gcr(iaco,quas deducivolumus, de fumma quingencarum
librarum pr^diclarum, ôc quas ctiam quantum in nobis
cil volumusà pra^diclis mooialibus teneri in perpetuum, ôc
pacifiée pofîideri, abfque coaclione aliqua vendendi,vel
extra manum fuumponcndijfaluo in aliis iure noflro, &
iure etiam in omnibus alieno . Ita tamen qood prsedid<e
moniales affignationis prxdidiE à didopatruo noftro fîbi
faclxde c^teronihil poteruntrecjamare^fed, ôcc. Dacum
apud fandum Germanum in Laya,anno Domini millefimo
' * duccntefime feptiîagefimofecundojmenl'eFebruario.
Ce monaftere eft honoré des faindesScpretieufes reliques
de monfieur faind Barthélémy Apoflre, fçauoir du bras
droidd'iceluyjlequelaueclamain f'y void encores fainSc
entier, en chair ôc en os, fans eflrc défiguré ny contrefaid.
Ce que i'eflimeeflre la plus belle pièce 6c le bon heur de Ja-
didc Abbaye. Pour ce fubied il fe faid en ladide maifon
vnefortgrandefcfte dudit Apoflre, ôc f'y tient tous les ans
vnc fort belle foire, où plufieurs gens de la Brie 5c d'ailleurs
viennent de toutes parts.
Les monuments plus remarquables de ladide Abbaye,
font ceux-cy.
PremierementceluydeIafondatrice,lequel(êvoidhauIc
cleué au miUeu du chœur des Rcligieufes,auec la flatuë d'i*
celle couchée au defIus,Ôc cet efcric graué à Ten tour.
LIVRE QJATRIESME. 1161
t Cy giftle cor^sdehaute&fuîffknteJydme^MadameîehAnne \
Câmtejfi de ThûHloHZ,e & de Poi6îicrs^ ejpou/e de haut & très -pu if-
font Vrime^ Monfeigneur Alphonfe, frère du bon Koy fain^i Louys^
pndateursde céans. Laquelle dame décédai' an 1270. icur d* Ajfum- iiyo*
pion noftre Dame, Prtez, Dieu pour fort ame.
Au mefme chœur defdicesReligieules font inhumez fous
deux tombcêplacces, les corps àc^ Religicufes,Dame* Eude
& Ameiine, première &: féconde AbbeiTes dudicIGercy,
comme le portent les fuiuancsefcrits.
Hic t ace t omnimoda virtute niîens foror oda de Gercy ,prima
genitrix & fajlor optimajnumquam dedignans fubtjci ^fponte re-
Jïgnansy infundens mores^alutt, d^cuit^ for are s. Sttrpe fuit clara,
dr clarior hoc quia cara chrtfio. nunc fuauifimam eius pacem
qmefcat , anno milleno ducenteno nonageno quarts njinceKtis iipA.1
tranfiit . Eslo huic pim domine Beus j regnans fine fne.
Amen.
Van mil trois cents & quatre 1304,
Me 'vint la mort du tout abbatre.
Lendemain defaiti^i Michel l'Archange
Fus mife en ce lieu efirange,
Ameltne fu-ie appellee
Des premières Nones velée.
Seconde Abbejfe de Gercy.
0 Roy lefus demande mercj.
Au mefme chœur defdides ReHgieufes, font cncores
deux tombes plattcs, foubs lefquelles ont eftë inhumez
ks corps de Marguerite Grenier & lehannc Baudichon
Abbcllès dudid heu, comme le portent les /liyuants el-
cri ts .
Cy gif Reuerendc mère , fœur Marguerite Grenier y en fon
*viuant deuxiefme Abbejfe de la reformation de céans , humble,
deuote & vertueufe . Laquelle trefpajfa le quatorziefme' tour
du mois d*Auril, mil cinq cents quarante. Priez. Dieu pour fon IJ40.
ame.
Cy gif deuote & reltgieufe perfonne , Madame T canne Baudi-
chon-.laquelle a efé pari' ejpace de 3S. ans Ahbeffe duConuent de
céans. ^uidecedalequinz.iefme iour deMay^ //7^. Priez, Vie» i^jCr
"four elle. u; .
' £nlamermeEglireducoflcdesfecuIiei*^';àupr€s legrând
yVVVuuuiii
ii6z ^ DIOCESE DE PARIS»
autel, à maingauche,e{lvne tombe eleuee fur deux piliers
ôcenclauecdans le mur: fur laquelle eft couchée- la flatuc
d'vn Cheualier^ &: ceceicric graué au cour.
Cj/ giji Monfeigneur Arttts^ Cheuaiier, Sire de Vomeure (^ de
Belle- ajùz,e : ,^uitrefpajfiil^an de gmce 1361. le 26. icur du mois
^^^' de Septembrf. Friez. Dieu four liiy-.
Ce (èigncur eftoic de la mailon de France. Car l'efcuiîbn
quel'on voit pendu a fonbras^ eft couuert de fleurs de lys
lans nombre, comme on les poxcoit anciennement, auec vn
lyon rampant.
Derrière le maiflre autel eft vnetombeplatte/ur laquelle
efl frraueela figure d'vn Abbé aucc cti efcnt.
Cy gift noble & honorable ferfonne M, Tonjjkln^s Barrin^ dit
de Vin ce lie s , ConfetlUr ^ Aumofnier du Roy y & de la Roy ne , df*
femblablement Chanoine delafaincle chapelle du Valais à Paris^
Ahbédes Abbayes de fain^i R terre &faincl Raul de Ferrieres , Ç^
*î.oi. defain6tLo^ quideceda lez. May y l'an isSi. aagéde 7 s. ans.
Fondation de l'Eglife de Nojlre Dame de Boulongne
fur Semé , Itz, fatnU Clond.
T 'An de grâce 1319. au moisde Feurier Philippes V. die
"^leLong,Roy de France ôcdeNauarre,donnapermiffion
aux Citoyens defabonneville de Paris & autres qui auoienc
elle en pèlerinage vificer l'Eglife deNoftre Dame de Bou-
longne fur la mer, de faire ba(Ur& conftruire vne Eglifeau
village de Menus lez S. Cloud, ôc en icelle inftituer & or-
donner vne Confrairie entre eux. Enioignantau Preuofl de
Paris,oufoncommis, pour euitcr tout Icandale, d'eftreprc-
fent à leur congrégation lors qu'ils r'airembleront pour fub*
uenir à leurs affaires y 5c exercer ceuures de charité , comme
il apparoift par fes lettres, dont enfuit la teneur.
T)HilippusDeigratiaFrancorum6cNauarra:Rex,Notum
^ facimusyniuerfisprçfentibus&futuris^quodRexgloriç,
ôC virtutumPomin usjefus Chriftus,cui à Pâtre data eft om-
nispotcftasincœlo&interra,cx.Ieftiapariter ôc terrena fa-
lubri moderamine dirigens , ac perpétua ratione gubernans
fupernxpotentia:,quatâquamDei virtus&fapientiafuaui-
tervniuerfadirponit,fu.'cineffabiiisvtoftenderetopera pie-
tatis ôi clementia: de falute humani generiscuramgerens
foliçitam^difcipulosfuosmifîtper varia mundilocadocêtes
LIVRE QJ/^ATRIESME. 12^3
inuiccmcharitatefraternitatis diligi, ^in beneuolofrater*
nitatisamoreperiiilere'.quadocflrinâ ducimurScmonemur
fubditis noftnsannuere, vccouenientes in vnumvHanimcs
fintia fideac vacantes oracionibusamatoresefticianrur fra-
ternicatis mutua^,pcr quam Dei mifericordiam conlequi
mereancLir. Nosicaquedileclisciuibus noflris ParifienLôc
aliis qui deuorç mentis aciem caufa peregrinationis autaliâs
ad Ecelelîam giariofiifima: virginis Marix de Bolonia lupra
mare diligentes obDei laudern ac ipfius virginisgloriofar
honorem quandam Ecclefiam in villa de Menus, prope S.
Clodoaldumconfl:ruifacere,6c ibidem inllituercSc difpo-
nere confracriam interipfos proponunr, pcr pra:fenres con-
cedimus quantum ad nospertiner, vcipfi diclam Ecclefiam
fundare in villa eadcm&confratriamibidem inflituere: Ec
cum habucrint/uper aliquibus qus: (uarû falutem animarû
perfpexerint agere vel tradare,ob reuerctiam pra:di6liE glo-
rioia: virginis in dicta vrlla auc in loeoalio Parif. conuenirc
poQint: vcCoufratresipfifibifubuenireftudcatauxiliisop-
portunis, ScCic ex bonis operibuscharitatisfraternxfplen-
deant apud Dcum fc homines : quo cxceri pios adus eorum
confiderantesglorihcentpatremfuumcocleftem-j&adcon-
{imiliumoperumexecutionempropenfiiisanimetur. Volii-
moscamcnquodquotienicûque in fimul volucrint conue-
nirequod PrepofitusPar.aut deputatusab eo^proomni eui-
tando rcandalo/iploruni Congregationi prxlèns' interfic.
Quod vtfirnvuôiflabile permaneat in faturu^prcxfentibus
iiterisnoftrumfccimusapponifigillum, Acluniapud Viua-
riumin Bria,An. Dom.1319. menl'eFebr. Signé fur le reply., j^jg;.
PerDi)minuraRegciT),a4reIationemconfeiIbrisI.deTcm-
plo. Etreclleedecire verdcjfur lacsde love verde 6c rouge.
L'an de grâce 1320. le lour du Dimanche d'après l'Afcen^ iî^q^
£on,MadamerœurIeannedePvepentino,AbbeiredeMonC'
martre , à là prière &: requefte àç Maiftre Girard de la Croix
Scelleur duChaflelet deParis,c^Ieande la Croix Ton fre-
le & de leurs amis, tous Confrères de la Confrairie de
Noflre Dame de BouJongne fur la mer, àadmorty vne
certaine place vague ficuec au lieu &: Bailliage d^ Menuz
Iczfaind Cloud, contenant cinq arpens de terre ouenui-
ron,lcrqueIs eftoicncdc Icurpropreheritage^cpoiïeffion 3.
n(i4 D I O C E S E P b P A R 1 b,
pour fur icelle fonder, codruirçSi: édifier vne EglifeàThon-
neurde la glorjeufe Vierge, mère de Dieu, ôc de touce la
Cour celelle de Paris -.laquelle dç là enauanc feroic appel-
UCyLa chapelle de.Noflre Dame de Boulongne fur Semé . Et a
cfté baftie à la femblance de celle qui eft fur la mer.
,Au Hure de U Confiairie^ contenant les noms de tous les Confieres^
ces fept premiers font efcrits en lettres d'or,
Charles Roy de France & de Nâuarre.
Le Roy Philippes.
Le Roy lean.
Le Roy Charlçs le Qu[nt.
Le Roy Charles (jxieimc.
Le Roy Charles feptieime.
Kàbcl de Bauiercs.
En laNef<i'ic6lleEgIife,ron voidvn tableau efcrit à îa
mainjfaifanc mention des pardons 6c indulgences concé-
dées à ladite Eghfe par les Papes.
f{, , Jean 11. en.i an 13p. le 13. de fon pontificat.
Et Clément 7. Pvnziefmede fon pontificat, qui eftoic
l'an denoflre Seigneur 1 534.
Plus par les Cardinaux ôcautres Prélats qui enfuiuent.
Angélus Salatinenfis Epifcopus , auec piufieurs autres Euef-
queSjnommezen vnebulledcrani36i.
Guillaume Cardinal, vulgairement appelle de Toutevilie,
Légat en France, en Tan 1452.
lean defainde Sufanne, Cardinal, vulgairementappellc, le
Cardinal d'Angers, en l'an 1468. le vnzicfme Décem-
bre.
Pierrelmbert, Abbé de Çifteaux, auec tous les Abbez de
l'ordre en leur Chapitre gênerai, Tan 1469.
LouysdeBeaumont/Euefque 99.de Paris en lan 1473.1e
premier iour de Juillet.
Trois Cardinaux, nommez en vnebulle du quinziefme De-
,cembre delà aiermeannee^ontauffi conféré des pardons
à celle Eglile.
Et depuis, cjcft â f^auoir en Tan 14 81. le Cardinal AU
biepiîî.,.,
Audicl
LIVRE Q^VATRIESME. nCs
Audidcablciiu l'ont auiricontenusplufieurs miracles ad-
uenus audit lieu de Boulongne , par l'interceffion de la vier-
ge Marie, ieiquels l'obmets pour caule de briefueté. A loc^
canondefquels miracles, & des fuldits pardons, cefteEglife
a elle fore fréquentée depuisiufquesàprcientparladcuo.
Cion du peuple de Paris.
De U Dédicace de LEglife de Boulongne.
Enlancf d'icelle Eglile, auprès laChapcliedurepulchrc
eft engrauë en vne pierre ce qui f enfuit.
L'andegrace 1469. le Dimanche neufiefmeiour du mois M^^*
dcïuiiltt,rucdediee6cconfacreeceite prefente Eglife par
Reuerend Père en DieUjMaiftreGuillaumeCharticr Euef-
que Je Paris:à la requefte &: iupplication de dilcrettes & ho-
norables perfonnes, Maiflre i^ierrc Charpentier Prefbre,
Chapcllain &. Procureur, Guillaume Barbedor, Nicolas
delaFueillce, lean Boileaue, 6c Nicolas Menard,Maiflres
Gouuerneurs&MarguillcrsdicelleEglife, êc de la grande
ConfrairieauxpelerinsôcpelerinesdenoilreDamedcBou-
longnefur la mer/ondee en icelle. De laquelle dédicace &
conlècrationlaiolênire fera célébrée chacun ana toujours
lefecond Dimanche dudid moisde Juillet. Etâtousvrais
confez&rcpentans,vifitans icelle Eglife ledit iour: ledid
Reuerend Pcre en Dieu donne & odroye quaranteiours de
pardon j& par chacun iour del'an autant .-ôcaufli à ladicle
lolennitë,6c oclaucs d'icelle, feftendent pareillement \^^
grands pardons donnez par plusieurs fainds Percsjapieça,
& aux bien-f^icleurs de ladite Eglife. Et fi font alTociez en
tous les bien-faicls dcrordre de Cifteaux.
De 1^ Eglife & VilLige de Hanhentillers : autrement
dici^NoJire Dame des Fertw.
L'On ne peut douter que ce village ne foit ancien. Car
ii letrouuequeHenry premier Roy de France, par fa
carthe de la fondation de faind Martin des Champs, don-
neaux Religieux dudit lieu les terres qui luyappartenoienc
aflifesàHduberuiliers. Maisie n'eftimerien fon antiquité,
au pris des miracles qui ont elle faits iadis en l'Egiifedudiâ:
XXXXxxx
ii(^é DIOCESE DE PARIS,
villac^e, portant le nom &:tiltre de fain£lChriftoplile mar-
tyr: ôcdepuisàcauredecejfurnommë Nofire Dame des Ver-
tus. Ces miracles onteflë i.mprimcz,& le voyetaux tableaux
qui font en ladite Eglife en la Chapelle noftre Dame. Mais
pourcc qu'il ne i'en trouue point d'exemplaires, à caufe
( comme ie croy ) que celuy qui a fait les frais de l'impreflion
les a tûusretirë ver^ luy : vn de mes amis plus mtimes,m'ayâc
fait ce bien de m'en bailler copie efcritcàlamain.iel'ay in-
fereeence lieu pour le perpétuel honneur de la Vierge, 6c
confolation des gens de bien 6c fidèles Catholiques. Car
pour autre manière de gens, ne me chaule (I lachofeleur
îëra agréable ou non.
Premier Miracle.
En l'honneur de la V'ierge eft planté cet efcrir,
Roy ne & Dame du ciel, qui rauittoutefprir,
Eftant de tous nos voeux vers Dieu la threforierCj.
Pour impetrer à tous don de grâce pleniere.
C'eft pourquoy chacun doit plaifir prendre à raimcr.
Et Ion aide fouuent 6c fon nom reclamer.
Cartoufioursdu grand Dieu fa requefteeflouyc,
Etdes humbles par elle eftramerefiouye.
Maintenant donc (Ledeur)t'e{licyracomtë
Ce qu'en ce lieu iadis fut fait par fabonté
î^jg. L'an de noftre Seigneur Mil^troiscentsjiuiclj&trentiî^
Tout depuis lequel temps vn grand peuple y fréquente.
AduintdonquesenMayjfecondMardy dumois,
Que fille ayant norn Marie fît le chois
De flambes pour ofirirà la Vierge facree,
Et rendre de fcs fleurs ion Image parée.
Or ne f(^achant comment à droiâlesprefenter.
Et chaque fleur en lieu conuenable planter.
Lors vn icune garçon proche de la Chapelle
Pour cts fleurs fur l'autel difpofer elle appelle.
Luy cepicux deilrdelafiile entendant
L'accomplit : 5c foudain l'Image regardant
La void comme en fueurâ l'œil toute apparente'
Et fur la tace l'eau par gouttes découlante.
Qupy voyant, il appelle vn autre homme de ce lieu,.
Pour contempler tous deux les merueilles de Diea
LIVRE Q^ATRIESME. 11(^7
Difanr, vien voir Amyjchofeà nous incogneuë,
Qujsn li grande chaleur cane celle Image lue.
Ayacc tous deux cecy contemplé tous rauis
Eftant l'vn fur l'autel, l'autre en bas vis a vis,
Ils forcent de rEglile:ôcontà la rencontre
Vn homme de vertu, quia cheuallemonftrc.
Cet homme ainlicrouuéjAleaumeauoit nom,
Auquel ayant deduittouteleurvifion.
Le prient de defceudre 6c entrer en l'Eglife,
Pourvoir comme l'Image à fucri^eftoitmifc
Entré qu'il fut dedans, vu ce diuin elFed;
Et foudain humblement fa prière àDieu fait.
Cependant ils eftoientattendancfonilTuë
Pour voir l'opinion qu'il en auoitconceuc.
Il leurdiC5Nofl;re Dieu, nous faut glorifier;
Pourcefonnez la cloche, afin d€ conuier
Les gens de ce village à voir celle merueille.
Qui aux y eux de nous eft choie faincle & nouuellc.
De toutesparts on voit perfonnesaccburir
Aubourgd'Auberuilliers,6cau temple courir;
Bien qu'en ce temps il fit vnechaleur extrême,
Et qu'aux champs tout bruflat, iufqu'aux racines mefmCc
Mais la Vierge eut alors de fon cher fils le don
Demuerletempschaultenpluiesdefaifon.
De tout fut promptemcnt la nouuelle portée '
Dans Paris, & aux lieux voifins de la contrée.
Cela fit arriuer grand nombre de forains.
Aucuns d'iceux naurez, entrepris & mal -fains,
Qmla Vierge prians, d'elle eurent allégeance :
Dequoyplufieursefmcus firent grande pénitence.
En ce lieu vint le Roy Philippes de Valois
Et la Royne fa femme, oingts du ciel fur cous Roys;
Qui, a la Vierge font prière cres-ardente
Qif a eux & leurs fubiects elle foit ay dante.
Deux arpens de Ces bois le Roy voulut donner,
Et la Royne vn drap d'or, pour celle Eglife orner,
Tefmoignage d'vn bon cœur, &: d'vne ame amoureufc
De la Vierge, qui rend toute couronne heurcufe.
Y vincauffi le Duc ôc Seigneur d'Alençon.
XXXXxxx i]
ii6% DIOCESE DE PARIS,
Sa femme, Tes cnfans, 6c fa noble mailon,
De velours il prcfentevnechafubleexquifc,
OrnanclePreftrealorsquidicMcfleen l'Eglife.
Là d'Eltampes le Comte auiîi l'achemina
Le Marefchal de France arriue, & emmena
Sonelpouie,pQurvoirchorcatousiinouuelIc.
Sidonnc autre chafuble en valeur ricbe& belle.
Second Miracle , d'vfi moqueur de sceller ïns y
funy diuinement.
Quafî au mefme temps, chofe admirable on vie
De plufieurs tefmoignee, & hors de c ontredic
AunobleMareichaldeTouloufearriuee,
Padant auec Ion train du Bourgct la chauiTee..
Voyant fur le chemin troupes de pèlerins,
Il l'cnquiertoùtcndoittel nombre de forains.
On iuy dit qu'ils alloient au plusprochain village
Pour rendre auec honneur àla Vierge homnvageo
Ce Marefchal foudain vint la telte a haulTer,
Comme f'il eut voulu de tel vœu le gofler.
Mais ne le porta loin : car bien toil fut punie
Sa parolle impudente, & d'vn grand mal fuiuie.
Ayant donc plus auant Ton chemin auancc:
Iirefentd'vneenfieurcenfoncorpsofFcnrë.
Laquelle fc rendit fi forte & violente,
Quedecreuerbientoftneperdoitquerattentc,
De Ion péché cognut tofl: la punition,
Etquilf'eftoitmocquéd'vnefaindeadicn.
Lors contrit voue à Dieu de porter reucrencc
A la Vierge en ce lieu, f'il auoit allégeance.
Au mcfme infiant guarit:&: la vint viliter,
Et fon pourtraid de cire au temple fit porter.
Rendant grâces à Dieu : mais fur tout il publiCy
Quefon enflurecftoit par la Vierge guaric.
Troifiefme Miracle^ d'vn enfant noyé re/ufcitê^
Yn grand miracle fan t aux fu fdits adioufter,
D'vn enfajït que Dieu fit icy refufcitcr
LIVRE QV A T m E S M E. 1x69
Par la grâce 6c faucur de la Vierge treflainde,
Qjji des plus affligez efcoute la complainéte
Vn lour donc il aduinc que l'enfant dVn mercier
Dans l'eau de iaincl: Denys tombant le va noyer.
Mal conduit,cependantquelbn père hors la ville'
Cherchoità trahquer pour nourrir iaùmille.
Ce mercier de recour entrant en la maifbn
Vid plorer de Ton fils la mort hors defaifon.
Lors (c mit à prierhumblement noftreDame
De luy rendre la vie, & au corps vnir l'amc.
Decepas il s'en court droitàAuberuilliers
Sur l'autel met l'enfant, (es amours finguliers:
Etleuant l'œil au cieiaddrefl'e fa prière
A la mère de Dieu, qui luy rend la lumière.
Celaveudepluiieurs, la cloche onfaitibnner,
Pour l'aduis du miracleauxlieuxvoifins donner».
Qui tous de mcfme efprit la chofe confidcrenc,
EtpIusdorefnauantNoUre Dame relièrent.
Pour cet œuure du ciel à lamais n'oublier
Lesmerciersdupaysfevontaiîocier:
Et d'vn commun accord font vne Confrairie,
Qu'ils appellent du nom de la Vierge Marie.
A ces finsfutparcuxvnbaflon ordonne,
Maisquileporteroitvn débat fut mené.
Et la choie partant lors par eux intermife :
Laquellemaintcnantf'obferucôcellremife.
^lu^îriefme miracle y d'vn enfant muet far l*effAU
defept ans , qui commença avarier.
Autre icy fc trouuc ef^e aducnu,
Le vingt ôc fept de May, l'an n'eftauvray cogneu r
Vn enfant d'Argentcuilperc&mercemmenerentj
Quidufecours icy delà Vierge cfpererenc.
L'enfant ja de fepr ans aagé n'auoitparlé,
Dont chacun d'eux elloittrifte&.elrnerueillc.
Leur fils donc à genoux père &raere prefcntent
Deuanc la Viçrgc,afin que Ton aide refentent.
XXXXxxx ji>
U70 DIOCESE DE PARIS,
Or comme ib la prioienc de grande affeclion,
Sevoyentdeliurezdeleuraiflidion.
Car cet enfant foudain va parler, 6c appelle
Son père à claire voix,£c la mère interpelle.
Ce miracle euident chacun lors aperceuc :
Qui au Ion de la cloche à l'Eglife coureut.
Les parensbenifloient la Vierge louueraine
EncelieUjpourleuriiisfaifàncvneneufuaine.
O Vierge quigardez le beau threfor des cieux
Efelairez ( ('il vous plaift ) de nos âmes les yeux,
Au fauueur lefus Chrift/aifant cefte prière,
Q^vn iour nous iouyffions au ciel de fa lumière.
Amen.
Cinquiefme tnirack d'vn enfant mime refufiiiL
tçSi. ^'*^^ "^^^> Qiti(\ cents, odante & deuxiefme,
De Fcuricr eftant le iour vingt ôcvniefme,
Dieu a monftré vn aûe aflez miraculeux.
Vfancdefabontémanifefteànosyeux:
D'vn pauure enfant mornëau ventre de fa merc.
Comme la vérité nous en eft toute claire.
De faindLeuTauerny l'enfant natif efloit.
Pierre Dardct,ainJ(îfon père fe nommoic :
Ec Marie Peron fa mère efloit nommée.
Tous deux honeftes gens, debonnerenommce.
Bons feruiteurs de Dieu, & fidèles Chreftiens,
Qui de bon cœur cous deux, toujours le fuppliancs
Requîrentfonfccours,ôcraidedelaDame.
La Dame des Vertus, qui fauue corps & ame.
Enuoyerent l'enfant par trois hommes deuots.
Et fidèles tefmoings, fans bruit & fans propos
Deuant la belle Image, & autel de la Vierge.
Qui là eftans venus, tenans en main vn cierge
Scfoncagenouillez, & le peuple aucc eux.
Priansobtindrent l'aide &:faueur des cieux.
Car Dieu qui princ plaiilr à leurs bonnes prières
Fit que foudain l'enfant va mouuoir fes paupières,
Ouuritfes petits yeux, fes petits bras eftend,
Et fes petites mains droit vers le ciel il tend.
Alors voyant qu'ainil le remuoit luy mefme.
I
LIVRE QVATRIESME. iiyi
Le Preflrc incontinent luy donna le bapccrme.
Et tout le peuple eftan tprefent en ce fainft lieu
DeuGtemencîouoit & glorifioit Dieu :
Confellànc que (on nom ell grand ôc admirable,.
Ecquequandonleprieileft tait fecourable.
Rcmercioit auffi la Dame des Vertus,,
Par laquelle lefus nous monftrefes vertus.
Les enîans mefmement à haute voix chantèrent:
Le Vent Creator, puis après commencèrent.
Le Sdlue Rcgina ôc iHUioUtd^
Et maints au très faluts, où le peuple afîi fia.
Mais faut noter, que quand Ton pofa fur l'enfant
Le ciergc,qu'il le prlnt : 6c en le fouftcnant
Le tint bien la longueur d'vn bon demy quart d'heure;
Et fcmbloit qu'il eut ja pour tenir la main feure
Auecvnuigementi' comme efl bien deraifon^
De rendre grâces à Dieu^ & luy faire oraifon.
Il auoit ie regard tourne deuers l'Image
Decelleoùilfembloicluy vouloir rendre hommage.
Par l'elpace d'vn' heure on n'oioit que lefon
Des cloches, qui fonnoient en branle &quariIlon.
Ceux qui voudrontauvray^ccmiraelecognoiftre,'
lean Blouinelt tefmoin^quieftlemelrnePreftre,
QmaadminiftrëleBaptcrmeàl'enfanr,
Eitant pour lors commis, SclousMaiTtre Bertrand
Surnommé d'imbonet, 6c Curé du village
Auecluy enrcndroitauilibon tefmoiçnage
Le maiftrc du Dauphin, Baftian Sebaftien,
Leparrin de l'enfant, tenu homme de bien.
Qui le nomma ; Et puis Rachel Gilbert marraine^
Qui efld'Auberuilliersfage femme certaine.
Le furplus des tefmoins font icy mis par ordrç,
Afin qu'on fâche bien qu'il n'y a que remordre.
Picrre6c DenysleNoir,puisPierrerEfcuyer.
Et Mâthurin Bouthier^Sebaftien Lezicr,
Puis Nicolas Bouthier, vn autre nomme Cofme
Habert,ïcan Chaineuiere, 6c encores maint homc^
Dontpourfdirela fin,ieprirayaux voyans
Qu'aux vertus de lefus ils foient toufîours croyans.
uyt DIOCESE DE PARIS,
£>utd non erit impojsibile dpudDeum omne Verhum,
En la melmcChiipelleily a vn tableau où ell efcrit ce
qui enluic.
J^eo Opt. Max. V ^ ^^^
Honefia LuîetUfœmina. partu, dtf fiait enixa , & multis ta?»
pfridem orbata libens : cum filmm vt extrait um & ita deprejfum
perjpiceret, vt per fpatitmi triumfer} dierum , ncc labra mouere^
nec Uc/ugere, vagire^ nec vllo viuentis fungi pojjct ofjhio^fan^if»
fima virginis precibus intermortuttm commenâauit infantulum,
quidetnceps conualu^t^atque fummo Dei beneficw féliciter excre-
fit t. Parentes in perpetuam accepti beneficij mtmoriam ^ votiuam
fufpenderunt h a ne tabtdam 23 . Sept. ijçS,
Le Roy Charles cinquicfinc ditic Sage , par Tes lettres pa-
tentes données en fonHoftel de faind PauiaP.irisaumois
m^' de Feurier, l'an de grâce rail trois cents foixante & vnze ,,&:
lehuictiefmcde fon règne, exempte les liabitans de Hau-
beruilliers de toutes impofitions , en payant chacun an foi-
xante&dixchartees de feure bonnes &conuenabIes: iça-
uoirquarantepourfonhofteljVingtpourreluY deiaRoync,
ôcdix pour ceiuy du Dauphin :ôc ce en condderationque
pour le fait des guerres ledit village de Haulberuilliers auoit
efté ars , deftruic & gafté , en telle manière que les hommes
riches f'eftoient départis dudit lieu pour venir demeurera
Paris ôc ailleurs,au moyen dequoy ceux qui reiloicnt eftoiêc
en grande difette ôc neceffité.
Guillaume Cardinal Preftre du tiltredeSaindeMarie^
vuIgairementappellcdeToutcville,& Légat du faindilege
au Royaume de France, par Tes lettres données à Paris l'an
de l'Incarnation 1452. leii. May,6cle fixiefme du pontificat
de Nicolas cinquielmc a donné ôcremisi tous ceux qui vifi-
teront&aumorneront de leurs biensàrEglifeparrochlale
de Haulberuilliers près Paris, fous l'inuocation de faind:
Chriflophle, qui feront vrais penitens ôc confez,aux iours
duditfaindChriftophlejdela Dédicace, de l'AfFumptioa
& Natiuitë de la Vierge,ôc le fécond Mardy du mois de May
&: les trois FericsdePa(ques& Pentecoftevn an, & aux au-
tres iourjideffufdits cent iours des penitencesà euxenioin-
tes. Le grand clocherdenoftre Dame des Vertus fut ba/li
l'an 1541. comme au bas l'on voit graué dans la pierre.
L*an
LIVRE Çiy ATKIESUE. 127$
L'an 1529. régnant François premier auantPafques, tou-
tes les parroilFcs de Paris l'ailembiercnt eh l'Egliic cathé-
drale. Et de là allèrent en proceilion à Noftre Dame des
Vertus , àia clarté d'vn (î grand nombrcde torches & flam-
beaux, que ceux qui cfkoient vers Montlherypenloient que
le feu fut dans Paris. Ec c€ taifoit cefte procelTion pour
exterminer les hérétiques.
De iHermitA^e dti Msnt Valenan , autres Surefne,
IL y a défia deux fiecles paflez, qu'il efl: certain qu'il v
auoitvnHermicageauMoncValerian, c'eft à fçauoir dû
ten.ps de Pierre quatnelme du nom, furnommc d'Orge-
mont 91. Eutfque de Paris. Car ce non moms grand que
deuot pcrfonnage iean Gerfbn (lequel fut députe de la part
duRoy Tres-ChreftienpourfairefâlegationauConciledc
.ConlUnce)en la quatnelme partie de fesœuurcs, déclare
quelle eÛoit la façon & manière de viure d'Antoine Ana-
chorettc enferme &:reclusaudic Mont en vne Cellule forr
eftroicle, l'andenoftre Seigneur 1400. Charles de Valois
7. dunom,&:Tres-Chreftien, eftant RoydcFrance. Mais
il feroic difficile de dire en <|uel lieu de ce Mon teftoit celle
cellule: Si c'eftoit où efl: maintenant i'Hermitage de/aind;
Sauucur, ou bien oùeft la Chapelle de faind Nicolas,iointe
aux cellules des quatre autres Anachorettes. Toutefois i^e^
ftimcvray femblable que la petite maifon d'Antoi<neHer-
îtiitcait cfté abbatuë du temps des guerres ciuiies,que firent
lesDucs d'Orléans &: de Bourgongne, & le Roy d'Angle-
terre. Que cet Antoine eltoit là enferme comme en vne
prifonvolontaire,6cauffi qu'il nefetrouueaucun quiaitde-
puishabitéauditheu. Dauantagey ayant défia longtemps
que la Chapelle de noftre Dame de bonnes rouueliescon-
tigue audit Hermit jge a eftc*ruinee & abbâtuë,il efi certain
que l'on drefla I'Hermitage defainâ: Sauueur aufommec
duditMont.
En cet Hermitagefut depuis Anachorette (ôeurGuille-
mctteFauflart,natiuedcParis&:dela parroifie S. Sauueur
(qui fut cauie de la dedicacc)laquelle baftit la Chapelle auec
la grande celluleau moyen 4es aumofnci de Henry Guy oc
YYYYyyy
n74 DIOCESE DE PARIS,
ô: Gilles Martine du- Rcgne de Henry fécond. Etcequicft
eimerueillable, de nuld ayant prié Dieu elle prenoit de l'eau
aupied duMonc, ôclaportoic au fommec d'iceluy en telle
cuantité qu'elle fiffiiloit aux mailons pour tout le long du
iour. Elle Tabdenoic de chair, fe nourrifToit quelquefois
d œufs &cpoiilbns: bien fouucnt n'vfoic que du pain ôc de
rcau,ôcfecontentoitprerquedelafaincle comn:iunion. Ec
ayant ainfi contuiuél'efpace de cinq années, elle eftant ma-
cérée de îeulhes, veilles & labeur, rendit à Dieu fon cfprit
l'an 1561. du regnedeCharlesneufiefme. Ellefutmifeenfe-
pultureàl entrée de la Chapelle de l'Hermitage de faind
Sauueur.
j leanHouiTeradoiefcent, d'admirable 6c imitable humi-
lité, natif du village de Chaliot auprès les Bons-hommes,
ayant receu aux Chartreux l'habit d'Hermite, fécond Ana-
chorette,fueceda à ladite Fauffart; viuant fouuentefoisde
pain de gruiau,&. entretenu des aumofnes dudit Guyoc,
(duquelau précèdent il auoitefté demeftique), & d'autres
gens de bien. Il vfoit aucunefois de poiiTon & œufs,& rare-
ment en maladieprenoit du vin , aucunefois des failades ou
potages,6cdelachairbouluëouroftie. li fuioitenfesdeuis
iâ prolixité de paroles , & confoloit ceux qui raîloientvoir
auec congé&permifîlonderEuefquede Paris ou du Péni-
tencier. L'on tient qu'il a eu plusieurs vifions en pfalmodiar,
priant, hranc&Cefcrmant. Il prenoit fon repos en vne auge
de bois en forme de bierre , qui efloit en la grande cellule,
depuiseftreiïieen laquelle edoitia cheminée,^ aucunefott
en l'oratoire (qui auoi: efté édifié ioignant fa cellule par
Henry troifiefmej auec ieGiliee,otî ia tunique blanche à
fhaperon . Et ainfi par Teipace de quarante fix ans eftant re*
clus,parlebenelicedufauueur du monde il a furmontë les
cmbufches du diable : excepté quelque temps durant les
guerres ciuiles,qu'eftantcourrîicnté des gendarmes par fois
il fe retirait aueç les pauuresdcMontagut,&parfoisaux
Chartreux. Finalement fon foible & tendre corps eftant
confommé de veillés, oraifons & icufnes, il le laifTaparle
cours 4,e nature, le troifiefme d'Aouft l'an de noftre Sau-
ueur lefus Chrifl Ï.609. régnant Henry. 4. Tres-Chreftien
-I^ovj de foaftpçà; de Nauarre.; ^ fut. enterré auprès fccur
' ■' ^ ,"7 Y Y î
LIVRE Qjy-ATRIESME. njs
Guillemcttc en la rouge terre dece Mont, en lafjrcfence du
Clergé, plufieurs grands feigneurs & grande multitude de
peuplejlej.Aouft veille delàind Sauueur. Et là enfeuelis
ûs attendent enfemble le iour clpouue^jtable &: horrible,
auquel ils efperent^fe confiant en ia grande mifericordede
lefusChnftnoftrc Sauueur, eftrc nombres aùec ceux,auf-
quels fera prononcé par luy, Venitc bcnediBifatrlsmei^&c.
Séraphin delà NoiiePârilIen, troificfme Anachorettc
de ce nouueau Hermitageau précèdent nommé Hierofmc,
fut mis en polTcfTion d'iceluy,par l'Abbé de fainél Denys Ôc
l'Eueique de Paris à pareil iour qu'en l'an i^oS.ilauoitreceu
l'habit d'nermite par les mains du perc Ange.MafTxuSjAna-
churette Florentin, en l'Hermitage ou lolitude dumonc
ou rocher S, Ange, de rEuefchc de Viterbe en la Romanie,
Et iâeft entretenu parles Royales aumofnes de la magnifi-
que Royne Marguerite Duchcfle de Valois,
Mon fleur Boterays en Ton pocme intitulé Lutetia, loue &
honorefortcetHermitage. C'cftpourquoy ic rapporteray
icy fes vers pour le contentement du pieux Lecleur.
Imminet £therioprope 'vertice Valennâ mons,
Incluft fpelunca fenis ^-qui Itmen Eremi
Sex propè ah hinc lufiris non ex^t^ ille 'vetujtôs
Agyptt Patres^ ^y^^'^éi f^orrentls adéquat y
^udlts erat nigroqutpafitu ah dliu Paulus,
Htrfutd^ haius tuniu^ qui Antonius hxres
FortunatefeneXi qui fumma. à rupe iacentes
Bcfpicis vrbis opes, & vere defpicis^vrbs efi
MagnA tibi^ m ons exiguus, prouincia ^ ingens
Scrupea in horrenti defofjk ergafiuUfaxo.
Le Mont Valerian encores qu'il foit presdcSurcfne,eft
toutefois de la parroifTc duVillage de Rueil près Nanterre:
an fommet duquel outre la grande & principale Cellule , en
font bafties quelques autres moindres pour petit nombre
d'Hermites non enfermés comme le premier, lefquelsluy
miniftrent fes neceffitez;
YYYYyyy ij
127^ DIOCESE DE PARIS,
Fondation dit Monafiere de Marconfù , ordre des Celefilns^enfem»
hle U généalogie de leur fondateur , f lutteurs perjonnes de U*
quelle Itgneefont enjeuclis audit Monafiere.
N;
Oble & puiffant feigneur Monfîeur lean de Montagu^
feigneurdudicIieuôcdeMarcoulîis.Vidamede Laon-
Voyezleur nois,fiIs de Monfeigneur Gérard de Montagu, & Dame
Hurr^pL BicttedeCalmeldelquelsleS'Corps (ont inhumez dansl'E-
8^9. glife des Religieux de iàinde Croix de la BretonnerieàPa-
riSjConfeilIerduRoy noftre fire Charles iîxierme,& grand
Maiftre de France, fondateur du monaft^re des CeleAini de
^ MarcouiTis, eut pour efpoui'e noble dame lacqueline de la.
Granche,fîlledemanleigncur tlUennedela Grâche Che-
ualier,ôc de Damoilelle Marie du Bois qui engrâàc diligen-
ce,durancl'efpace de crois ansieulemcnr^fit édifier & baftir
Toyezlavic^^^^^^^'^^^f iceluy monaft.re le challeau,&. Icchœurde
deccfainâ: l'Eglife Monfieur laind Vandrillc, paroille dudic Mareouf^
de^Sunu it ^Sjàprefentdide la Migdeleinc:vouIant pour loi sfaire bâ-
ti. luillct. telanefd'icelleEgiilccommelechœur.Maisle Prieur du-
ditfàind Vandrille ne le voulut permettre, doubtant qu'on
ne print fur luy en Ton droit , audorité àlonpreiudiee ôC
dommage. PourTexpedition defdds édifices eftoient Tepc
forges continuellemécoccupees,pour reparer les marteaux
6cinftruments des ouuricrsiquipar chacun bamedyeftoiet
payez deieurs iourneeSj&argent conté fur vne grande pier-
re de grez de forme d'vn autel à célébrer MelTe : laquelle efl
encoresdedansleparc.pres la porte de dcrriere,pour entrer
aux iardins dudit chal^eau de Marcouiîis.Et pour commen-
Quatriefinc ccment d'iccluy monaftcrcfut par Reuercnd perc en Dieu
fimiommé' ^o^fieur Pierre Euefque deMeaux benifte la premierepier-
îrcfnei. rc & mifc au fondement dci'Eglifeie dixhuidiefme iour de
1404. Feburieri404. • -
Et le dixfeptiefmc d'Auril iour de Mardy premier après
34.08, Parquesi^oS.l'Eglifefournie de liureSjOrnements, calices &:
plufieurs beaux reliquaires tant d'or que d arget , fut dediee
parreuercndperecn DieuMonfîeurlean de Montagu, Ax-
LIVRE QJTATRIESME. 1177
cheuefque de Sens,frerc dudid noble fondateur, Lequel Arcfieuef*-
iour du matin frère Eflienne deComblans Prieur defigné, J^;;'^^M"^^
auecques douze frères Celeftins Pre(lrcs,& trois frere^j con- ics Angids
uers,appeilez Oblats entrans proceffionellement dansla- h^s^
dite Eglifc, furent honorablement receus par ledid deuot ^^''^'^ J^^^ "
fondateur ôclafemme^prefcncs puifTant Prince lehan EHic cdcftinsdc
deBerry,êcplurieurs autres notables perionnages de Fran- Marcouflîs.
ce. En laquelle folemnité , dédicace & introduction defdits
Religieux, les Doyen, Chantre &. Chanoines du Collège s.Merry.dc
& Chapitre Moniieur faincl Merry deLynois auec grand Lynois.
nombredepeuplc,.Curezôcparroifliens,cantduditLynois,
que Montlhcry 6c autres parroilTes circonuoifines afTifterec
deuotement 6c en grand honneur. EîàraifGndece,depuis
ledit temps ont les deiïurdits Chanoines êcparroifTes par de-
uotionaccoultumé toufiours chacun an venir en procef-
fionauditmonaftcreleiourde Mardy prochain après Paf-
ques.
Ec le l'endemain Mecredy 18. dudit mois d'Auril , le Cioi-
flrc,Preau,Chapitre&:paruy dcuantrEglife furent benifts
parReuerend l'ère en Dieu xMonfieur Gérard de Montagu
frère dudic^ fondateur pour lors Euefque de Poidiers, de-
puis Euelque de Pans ôc Chancelier du deflufdid Duc
deBerry.
Lequel fondateur donna audit Prieur & Religieuxledid
monaftere parfaidement édifié & garny de toutes vtenfiles
pour toutesofficinesiufquesau fil, doigt ôcaiguilles cscha-
• bres defdits Religieux rôcaiicc ce donna fix cents Hures pa- ^°"„^f;j°^^^^
rifîs de reuenu, pour fondation en fons de terre deucment Marcouflîs
amorties du Roy, ôc expédiées en la Chambre des Corn- 6co.liu.par»
ptesrnon de fon patrim.oine,mais qu'il auoit acquis à ce-
tte fin, à ce que fes héritiers n'eufTent occafion de queri-
monie.
Pluspourmonftrefla trcs-grandcafFedion& amour qu'il
luoitaufdits Religieux ôc ordre des Celeftins, il & fadide
femme donna pouuoir aufdids Celeftins de Marcouffis,que
durantle tëps de guerres qui pourroientfuruenirauRoyau-
me ôcpaysdc France, parquoy ne peuffent cftre en alleu-
rancc ne pcrfoluer 6c célébrer le diuin feruice en leur mona-
ftere; que la Chapelle d'embas eftant au chafteau , auec la
YYYYyyy iij
U7« DIOCESE DE PARIS.
tour prochaine & aucres lieux contigus & aifancesjeurs fuC
ienc baillées &liurees,poiir là eux retirer feulsôc fans empeC
chemenc de nulles perfonnes, en feurecéviure,ôc dire ledicb
diuin feruicefelonleureftac. £c y porter tout leur bien, taiic
liures, ornements , reliques , que autres leurs vtenfilesà eux
jDccelIaireSjpour le garder des iacôueniés, lareins&pillenes.
Et auffi qu'ayant en tout temps les clefs delà première
tour du fécond édifice dudit chafteau: pour en icelle mettre
leurs lettres, tiltres & autres chofes de valeur ou importan-
ce, lans que le Capitaineou portier dudit chafteau les peufl
(ent empelcher, ou pourccdcmanderaucunsfalaires.Car
ainfi le voulut. Ettoutiufqucs âce qu'il eull à les propres
coufts&defpenSjfait baftirôc édifier en la baflTe court du-
dit Cha(lcau,roubshaultsmurs,mai(on ôclogris conuena-
ble, pour les aifancesdefdids Religieux telles comme def-
Uou. ^iis, que ledit fondateur & héritiers ieroienc tenus entrete-
nir &: maintenir à leurs defpens. AulTi foubs telle condi-
tion, queapres ce ainil parfaid & accomply »leldids Reli-
gieux ne pourroienc plus quereller ne demander auldicls
fondateur ou héritiers, n^ viures ne liures , ne autres chofes
quelconque,foubs ombre d'accomplir autre fondation que
la dfflnfdide. Scroient aufîi tenus iceux Celeftms en leurs
craifonsauoirmemoiredu Roy, dudit fondateur,&:deleur
lignée tant viuans que trefpaifeZjprefents &aduenir ; & dire
par chacun an durant le viuantdefdits fondateur ôc fa fcm-
umdcubpar "^^)^^s io"i"s d^leursnatiultezàchacun vne Mefîefolemnel-
icsCelcftins ledu S. Erprir,& lesioursdc leurs trefpas vn obït folcmncl &
?o°nd ^^"" MeiTedesrrefpafrez. Ce qu'ils font : à fçauoir pour ledict
& fondam- fo<ndateur, la veiUc S. Luc 7. Odobrc:^ pour Jadicle fon-
ce. datrice,le 24. Juillet.
Plufieurs autres beaux dons, donna ledict feigrtcur de
Montagu aux Eglifes.Et entre autres donna à l'Eglife noftre
Dame de Paris l'vnedes plus grofles cloches , nonimce lac-
GrofTc do- queline,cômeauoitnomlafemme dudit deMontagu.Ainfî
i^'^^ncfti"" *^" *^ appert par Tes armes eflas au cour d'icelle cloche. Auflî
Dame. donna 6c fit faire la grande verrière en forme d'o val c q ui efl
furie grand portail de l'Eglife Monfieurfaind Paul àParis,
qiiieftoit fa parroifFe, comme on peut cognoiftre par fes
armes qui font en icelle.
LIVRE QV ATKIESUE. 1275,
Et auoic volonccdc plus amplement badir&edificrau-
dicChalleau 6c monaderc de MarcoulFis, cnauo-mencanc
ladite fondation & nombre deidits frères Celeftins: & faire
conftruire ôt édifier des galleries, tant pour fermeture ôc
plaifance des iardins, cjue pour venir à couuerc depuis Je
chafteauiurquesàTEglife defdits Celefl:ins,poura{îifter &
ouyr l'office diuin lour & nuid félon l'opportunité.
Et pour ce auoitfaitbailirvne chambre contigue à la-
di£le Eglife fur les Chapelles , que l'on nomme cncores pou r
maintenant L^ichamhe dt^ fondateur . Maisfortunedemorc
ne luy donna loifir de ce faire. Car par enuie& pour caule
qu'il fâuorifoitôc tcnoitleparty dubon Louys Dwc d'Or-
léans ("lequel à la pourfuitedeibn ennemy mortel, lehan
Duc de Bourgongne, qui contre droid 6c raifon par ambi-
tion vouloitauoirlegouuernementdu Royaume, fut tué la
veillefaind Clément à Paris près le puis Barbette, l'an mii '407-
quatre cents fept ) vniour ledit de Mon ta eu accompagné
dei'EuefquedeChartrcs^enallantàlaMeileàl'Eglifefaind
Vidor, par maiftre Pierre des Eflarts Preuofl de Paris, qui
tcnoit la partie 6c querelle du dcfliifdid Duc deBourgon-
gne , garny de grand nombre de gens de defence , de pcus
d'âuoir rcfiflencejà grande force fut pris Ôceflroiteraent lié
& mené es prifons du Chaflelet.
Etpourtantqueoùforceregne, droid n'a lieUj ledit de.
Montagu qui fut fort par géhenne tourmenté, confelTa ce
que voulut ledit des Eirarcs,luydifant qu'il auoit détenu ôC
robbéles deniers du Roy, pour caufè qu'il eftoit principal
gouuerneurdes finances. De laquelle confeflion fercuoqua
apresj corn me nulle faicle par force, tourment 6c contrain-
te, & que rien n'auoit efté de ce qu'on luy anoit impofé.
Bien clique long temps y auoit fefloit fait pache&accord
d'aucun difcord eftant entre le Roy pour lors 6c les Flamas,
qui pour cefte caufc & plaifir à eux faidluy firent prefent
d'aucune bônefomme de deniers: laquelleiltcccutécprint
par le confeil,permiirion6c volonté du Roy qui la luy don-
na. Et ne la voulant appliquer à fon profit particulier, & co-
gnoiflant que tout bien vientdeDieuJuy enfit offrande: 6c
Javalcurd'icelleemployaà faire édifier le fulditmonafterc,
6c fondation d'iceluy: œuure méritoire ôc digne de mémoi-
re àThonneur de Dieu, 6c profit de fesferuiteurs.
iiîo DIOCESE DE PARIS,
N onobflantvniour de Mercredy veille de SaindLtfc 17.
140^. Octobre 1409. fut mené es halles de Paris,ôc mis fur vn grad
cfchafauc. Et luy cftantfuriceluy, de rechef fut interrogé
oùelloient(èstrefors&arg«nt,japartorments dcgehenne
à luy demandez. Il refpondit qu'ils cftoient à Marcouffis par
luy employez en édifice 5c fondation du monafterc des Ce-
ieftios audit lieu, & n'en auoir autres.
Etpourlorsà grand tort&fanscaufe fut décapité & mis
à mort en la prefence dudit Duc de Bourgongne, qui auoit
mandé grand nombre de gros perfonnages&gens d'cflac
des pays de Flandre, Artois & Henault,pour afTiiterà ladite
exécution, ôc monftrer qu'il auoit afTez de puilîance au
Royaume,enfailantmourirvnfigrandperronnage. Erplu>
iieurs des principaux de France furent malcontcnts, ayants
grande fulpicion en mal dudit Duc de Bourgongne, qui fe
lubtrahirent d'auccques luy.
Ainiî en honte & par force, fans le fceu ôc vouloir du Roy^
ledit de Montagu fut décapité & fon chef mis fur vne lance
audit lieu des halles: Ion corps au plus haut eftage de Mont*
faucon pendu par les tiYi Ues-.tout ion bien,terres ôc feigneu-
ries xonfifquez & donnez au Comte Palatin , Duc de Ba-
uieres frère delà Royne, & pour lors Charles de Montagu
fon fils, premier Chambellan du Duc d'Aquitaine, priué de
fon office.
£uefquc>». ^^ combien qu€ MonfieurGcrard pour lors Euefque de
Paris(auparauantEuelquedePoiâ:iers) rcquiftlecorpsdc
fonditfrerc defFund luy eftre donné , pour eflre inhumé en
lieu Ecclefiafbique, obtenir ne le peut ; parquoy tout def-
plaifantjôc par honte, accompagné de la veufuedefondid
frère, fen alla auec autres de leurs amis fur les terres des ap-
partenances de ladite veufuc.
Mais Dieu iufte iuge ne permit telle mort demeurer im-
punie. Car eft à noter qu'incontinent ladite exécution faite,
iceluy Pierre des Eflarts foy ventant, difoit à fon père, qu'il
auoitfait la plus grade exécution que de long temps n'auoic
„ elle faite à Paris. Auquel par fondit père fut refpondu :Tu
„ as mis la main à vn tel perfonnage, mal t'aduiendra , comme
iladuint.
En ce temps pour la diuifion qui cftoic entre les Gouuer-
neurs
LIVRE QJ^ A T R I E S M E. ii«i
xieurs du Royaume,6c les mauuais qui auoientauclorité,nul
n'aufoitfouftcnir la querelle defdids dcfFunds Duc d'Or-
leans & Monragu : à raifon dudicDuc de Bourgongne leur
partie aduerfe, qui par force auoic grand gouuerncmenc en
France. Et les amii , parents èc héritiers , craignants qu'on
ne leur fift defplaifir en leurs pcrronnes,n'oloieDtvangcr,
iultifier ou défendre la deirufdicte more tortionnaire d'icc-
luy. £tau{rincpouuoicntlesheritiersd'iceluy,àraiion que
par la confilcarion n'auoienc en puiilance biens pour ce
Faire.
Mais iceux Religieux Celeflins dolents de telle mort 6c
deshonneur, comme fes vrais enfans (il eft bien père qui
nourrit) ne furent négligents expofer les biens par iuy à eux
donnez, ians crainte d'aucuns à iuftifier icdid deffund: , ôc
détendre fon innorencc.Car durant le temps que fon corps
eftoJtà Montfaulcon enueloppc d'vnfàc remply d'cfpices,
ilsdonnoicntau bourreau de Paris par chacun moiscertai-
nefomme de deniers, pour garder ledit corps qu'il ne fuil
emporté ou changé.
Mais ell àiçauoir que plufieurs dons & meubles auoienc
eftc donnez par ledit fondateur aufdirsCcleftins. Entre lef.
quels eftoient deux images, l'vne de fainél lean Baptifte,
l'autre de faincl Antoine, toutes d'or, pefantsenfembie dix
fept marcs d'or ôc quinze eilellins, ôcies fouf pieds d'argenc
dorédixlept marcs cinq onces. Item vne autre de làinde
Anne d'argent doré , pelant treize înarcs : toutes de haulc
d'vnecouldee,& garnies de plufieurs pierres prccicuiesde
diuerles fortes, auec autres ioyaux d'argent. Lelqutlles ima-
ges pour défendre 6c pourfuiure l'innocence de leur fonda-
teur,(atisfaire aux frais, fubuenirà ladite veufue, Vautres
affaires, furent par ieldits Ceieflins franchement & libérale-
ment baillées.
Et tant futponrfuiuie& follicitee fon innocence, qu'il
futtrouué&fententiéiniuftementauoircflémisàmort.La
contîlcation déclarée nulle.les terres ôcfeieneuries rendues
aux héritiers :lei; parents & amis remis en grace,&: chacun à
fon eftat rtftiiué. Mefnies Charles fils dudit deffunéPremis
en fon honneur ôc office de Chambellan du Duc d'Aqui-
taine. ;.;w-. >v . . ^ .
ZZZ,Zz2z
nSz .DIOCESE DE PARIS,
'^■■, ■■ Et parordonnante' de iuftrcevn certain iour le Preuoft
de Pans Ôcfon bourreau quiportoitvneefcheiie, accompa-
gné d'vn Preftreveftud'vneaulbe, paré d'vn fanon ôceflol-
lc,aiiec douze hommes porcans grands flambeauxdecire
allumez, vindrenc 2.u% halles, & plufieurs Religieux Cele-
ilin,s,tantde Marcouflisque deParis,auec pluiieurs gens
d'honneur &: eilac.Lors le boureau par ladite efchelle mon-
ta, de print le chef dudit deftuncl de la iace oui! eftoicfîchë:
quifut mis en vn beau fuaire, que tenoïc ledit Prellre 6<; hô-
ncftement cnueloppé. Ce fait en la compagnee des deiruf-
dits auecleurs flambeaux, fut porte par ledit Preftre en roue
honneur &reucrence en l'hoftel dudid de Montagu,pres
faind Paul à Paris. Et le lendemain en pareille folemnué le
corps qui eftoitau gibet de MontfauIcon,fut apporte audit
hoiîel, & ioinct auec le chef, mis & enclos en vn beau cer-
cueil. Et après vn beau & folemnel feruice célébré en TE-
glife MonlîeurramclPaulfaparroiire,en la compagnee du
deiïufdit Charles Ton fils, & d'autres leurs parents 5c amis,
grand nombre de gens de nobleffe 6c autres eftacs , Preftres
& gens d'Eglife^ chantants & portanrsluminaircs, en grand
appareil 6c triomphe fut porté à Marcoullîs en TEglilcdes
Celeftins: 6c comme leurvray père fondateur par eux fbs
cnfans deuotèment èc honorablement receu 6c enfeuely^
Scfurluy vnbeau 6c notable fcpulchre érigé comme eO: à
prefent.
Apres tout ce, ainfi qlie la vérité efljc deflTufdit Pierre des
EfTarts ne demeura impuny. Car tant par ce qu'il auoit fait
iniuilement décapiter ledit de Montagu, comme pour au-
tres cas par luy perpétrez fansraifon & trop audacieufemêt,
il fut condamné à mort 6c décapité audit lieu des halles, fon
chcfôcfon corps mis aux lieux dudit de Montagu, & payé
de fon falaire, comme il l'auoit mérité. Car luy eftantfur
Tefchafaut confelFa dubliquement, qu'il auoit fait mourir
içéluy de Montagu,pour complaire au deffuidid Duc de
BourgongnetôCâufTiderixantauQirfonofEcedegrandMâi-
ftred'hollel de France.
PoLirretourneràla généalogie dudit deuot fondateurg
eft à noter qu'après fa more madicte Dame lacquelme de la
Granche,veufued'iceluy,.fe remaria en féconde^ nopces a
LIVRE QVATRIESME, 1283
McflîrePierreHeriiTonjCheualier, Capitaine de Sable au
Comte du Maine: auquel lieu fans auoirenfans aucuns d'i-
ccluy, alla devieâtrelpaslei4. iour de luillet 1421. inhu- lAix^
mee audit lieu.
IceuxdeMontagu & Dame Jacqueline fk femme eurent
pour nobleligneevnleul filsnommcCharlcsdeMontagu,
corne cil dciTus cfcnt:qui eut pour cfpoufe Madame Cathe-
rined^Albrctjfiiledu Seigneur M'^'^ Charles d'AIbret pour
lors Conneftable de France. Mais fans auoirenfans en ieune
aage mourut, &: fut tué auccIeditConneftable d'AIbret en
la ionrnee d'Agincourt contre l^s Anglois le vingtcinquiefl
meiourd'Odobre 1415. Auquel lieu & iourneefut pareil-
lement tué Rcuexend pcrc en Dieu Monficur Jean de Mon-
tagUjArcheuefquedeSens^frci-eduditdeiFunâ: ; qui eftoit
allé pour accompagnerlcRoy,commevndefcsprincipaux
amis & familiers.
Item eurent quatre filles ^ la première aifhee nommée
futBonne Elifabetb, femme la.ge & degrandedeuocion.
Car par elle, Ton moyen &(uggeftion,fonditpcre fondateur
fut incite conllruirc ce beau monaftcre, faire la fondation
& mettre en iceiuy les Religieux Celeftins. Ladicle noble
dameapresfon père, mère defdits Celeftins, en premières
nopces fut coniointe par mariage à Monfieur Anthoine
Conte de Rouffi & de Breyne. duquel clic eut vnefillenom-
meelehâne, laquelle futmarieéàMonfîcur Robert de Sar-
rcbuchedamoyfeaudcCommercydefquelsfontdefcendus
<lepuis les Contes dudit Rouffi 6c deBreyne. Le deiTufditfei-
gneur Anthoine fut pareillementtuéenladiteiournéedA-
gincourt contre les Anglois. & depuis ladite Bône Elifabeth
eut en fecodes nopces pour mary Moniieur Pierre de Bour-
bon feigneur de Préaux duquel n'eut auleuns cnfans êc pour
raifon des guerres cftant enFranceàl'ocafion des Anglois, ^
icelle.Dameeftoitretii€eàLyonfur]eRofnc,où ellemou-
rutau mois d'Ocl-obre l'an 1419. Son corps pour lors par
manière de garde inhumé en TEglifc des Celeftins de Lyon.
Et depuis les guerres finies , futhonorablement apporté au
monaftere des Celeftins de Marcoufly , mis & inhumé auec >»
ledit fondateur Ton pcre au mois d'Oélobrc 1470. ainfi »
qu'ellçauoit ordonné par fon teftamrtit, auquel deprefent »
ZZZZzzz ij
■tiî6 DIOCESE DE PARIS,
repofe, ne voulant après ia moit cftrcfeparee defdicls CeFe-
ftinSjletquels: durant fa vie elle auoictouiiours aimé. Eten
iigne d'amour ordonna leur eftre baille trois mil liurcs
pouremployer en rente,pourtatqu'ellelçauoic qu'ils eftoiéc
pauuresàroccaùon des guerres. Delaquellefomme nepeu-
rent auoix en grand peine le quarc des héritiers de ladidc
dameElizabech.
La féconde ^pviifnee fille Fuc Madame lacqueline de
Moncagu , qui en premières nopces eut pour nury Moniieur
Georges de Montbazon,Cheualier,qui fans hoirs fut tué en
laditciourneed'Agincourc. Et depuis efpoufa en fécondes
Dopces, noble homme Meiîire lean deGrauille, Cheualier
2cleigneurduditGrauille, duquel fera dit cy après. leelle
DamelacquelinetrefpaflààMonteontourau pays de Poi-
clou, l'an 1436. inhumeeaudit lieu.
La tierce fille fut Madame lehanne de Montagu, laquelle
eftantencoresen tres-teufheaage,6c du viuantdefbnperc
fut fiancée à lean deMeilin auiiiieulhefîls2cfculhcritierde
MeflircHuedeMcllin feigneur d'Ancoing 6c d'Efpinay au
Comté faincl Paul. Mais pourraifondeleur icunelTenefuc
accomply le mariage durantle viuant d'iceluy de Montagu:
Carfouuent tel tîanceqmn'efpoufepas, Parquoy en hon-
te par mortledic Montagu decedé^ ledicl d'Antoing'delaiff
fa ladicte lehanne, 6i> nela voulut prendre en mariâgç,coiiv
me auoit elle promis . Combien que ledid Hue de Mellin
euft ja receu vingt deux mil ekus d'or pour ledit mariage.
Pour laquelleromme( car n'auoit pas pour lereodre). con-
ilitua fur toutes fes féigneuries mil efcus dor de rente, au
profit de ladicle lehanne. Laqueilc.apresce, &.parlecon-
ieil de ReuereîïdPereen Dreu Monfieiir Gerard.foo onçlsi
Eucfquede Paris, fut mariée à Monfieur lacqucs de Bour-
bon feigneur de Thury, & frère du ieigneur de Préaux. Et
fans auoir eu aucuns enfrans d'iceluv, en l'aaecde vino-c,
trois ansmourut enrvn li&u: appelle Valcre au pays deTou^
1420. raine, au mois de Septembijs iTuLquatrc cents vin^t. Au-
quel lieu pour l'occafioo/tiies gua:rcs fefloit retirée ai.icc
'> fondit oncle Euefquc de Par;s,qui mourut audiollieu ,au^
" parauantfadicleniepcQcuiq iours, laquelle il auoit cojifH-
«* tuée exccutereire^4e*fontefUmcnt,qufe{lQit.grâQd. Car
LIVRE QVATRIE SME, n^j
il dcuoit A pluiîeurs plus de creze mil francs. Et pour la'
breucEC du temps , ladide daaie ne peut exécuter ny met-
tre à Hn ledicT: teltainent: ains par Ton ceftament donna aux
Celelhns deMarcouliis tous les biens, meubles & immeu-
bles, en quelque lieu qu'ils peullent eflre trouucz. Ecpas
efpecial les mil elcus d'or de rente fur le iieur d'-Antoing,
auecques les arrérages : pourueu que ils accompIifTcntles
tcftamcns d'elle & de londià oncle, en pa)ancs leurs deb-
tes. Et iamais ne fut grand prolidlauldicls Celeltins,pour-
tant qu'ils n'eurent puilFancepourfulure ladite rente. 'mais
par compoluion eurent certaine fomme de deniers, la-
quelle à peine fut iudifante pour accomplir leldits tcfta-
ments. Et ainfiqueladite dame lehanne ordonna par fon
teftament, les deux corps, tant de fcindit oncle comme d'el-
le, depuis les guerres finies, on: elle apportez audicl mona-
ftere,6c tres-honorablemenc inhumez au lepulchre auec-
ques ledit licurdetîunddeMontagu.fondateur.le ly. lour
de.Marsi46S.
L'autre <Sc dernière fille mourut ieune & fans enfans,
partant n'en ei\ faid autre mention. Or pour retourner
à la généalogie procedee des Seigneurs de Grauiile ( com-
me delFuseltelcrit^ Damelacqueiine fecondetilledufon-
dateur, eut pour mary en fécondes nopceslehan feigneur
deGrauiilc-.qui d'icelleeut vn filsfcul nommé lean fécond,
qui fut feigneur deGrauille & de Marcouffis, à caufe ds
ladide lacqueline fa mère, 6c père de Monfieur Louysde
Crauille Admiralde France, suffi feul fils.
Mais pour entendre la noblelTcd'iceliiy (combien que
^<3e Jignc paternelle le nom deGrauille foit ancien , ce que
Ion. tcfmoigne alFez, quand on dict auû^r eHé Sire en Gr/t'
uille ^ prcimer que Roy en France.) Faut noter que lehan fé-
cond de ce nom, Roy de France, eut pluiîiurs enfans. Entre
autres Charles le Qujnt, qui fut Roy après, fondateur des
^onafleres des Celeftms de Paris, & des CelcflinslezNan-
tes:S: vnefilIeappelleeElizabethjlaquelIefutdônee cfpoufe
ÀPhilippcs GallcasMaricvrayDucdeMilan. Etd'iceileeur
2.fils,quimoarurentieunes(ans enfans, 6c i filles il'ailhee
nommée Valcntine,qui fut maneeau bonLouysDucd'Or-
'Icans, quifuttuéà Paris ainfi que dclFus eft did, ô£ eftoic
ZZZ Zzzz iij
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fiîC DIOCESE DE PARIS,
fiU du Roy Charles le Qumr,frere da Roy Charles fixiefme,
perc de Charles Duc d'Orléans qui fut prilbnnier en An-
gleterre , qu'il auoic eu de ladidc Valencine , aycul da Roy
Louys douziefmctilsdudit Charles, bilayeul du Roy Fran-
çois premier de ce nom. Defquels Louys & Ton fils Charles
D ucs d'Orléans, &: de ladicte Valentine de Milan , les corps
fontinhumez dedans rEglife des Ccleftins de Paris, en leur
Chapelle dicte d'Orléans.
L'aucrc 6c féconde fille puifnec dudit PhilippesGaikas
ôcfoeur de ladite Valentine, appellec Bonne de Milan, fut
comoinceparmariageaufeigneurdeMoncaubanenBrctai»
gne. Et a icelles deux filles vrayes feules héritières dudid
Duc de Milan appartenoic la Duché ôcnonàautres. Biea
eft vray qu'iceluy PhilippeGallcasDuc de Milan eut vne fille
baftarde, laquelle il maria â vn lien Capitaine de gens d'ar-
mes appelle Francifque Sforce , qui après la mort dudit Phi-
lippes, par force êc tyrannie occupa ôCprintlaDuchédc
Milan, foy faifant Duc. Car ceux de par occa , aufquels ap-
partenoit ladite Duché, n'eurentpoint puiflànce derecon-
queftcr icelle:pour raifon des guerres Scdiuifîons qui cftoicr
pourlorsentreles Princes en France, tant des Angloisquc
des Bourguignons. D'iceluy Francifque font defcendus les
Mores,quilong temps ont faulfemcnt détenu ladite Duché,
iufquesàce que Louys douïicfme Roy de France, depuis
qu'il futvenuàla couronne lareprintj&mithors des mains
defdits Mores.
LedcuantdidfeigneurdeMontaubanj^uiefpoufaladifie
Bonne, féconde fille du Duc de Milan ( laquelle ell: inhu-
mée en l'Eglife des Celeftins de Paris j eut d'icelle deux fils
& vne fille. Le premier fut Meflirelean deMontaubanChe-
ualier,qui fut admirai de France, duquel cil: defeenduëla
génération.
Le fécond filsfut Artus de Montauban, qui fut première-
ment religieux Ccleftin , receu du Conuent de Paris , &c de-
puis Archeuefque de Bordeaux.
La fille fut dame Marie de Mon tau ban : laquelle lehan fé-
cond feigneur de Grauilleprintâ femme. Et d'elle eut vn
fils nommé Louys de GrauiUe, feigneur defdids Grauille
5c Marcoulîis, &plufieursautrcsfeigncurfes,enfonviuant
LIVRE Q_yATRIESME. 1187
Admirai de France ôc Gouuerncur de Picardie 5c Norman-
die.
Appertparce que defliisell; mentionné, iceluy Louys de
GrauiUe outre la nobleilc de ion colle paternel, cftre du
fang royal defcendu dudicl Roy lean, & des Ducs dcAli-
lan. Et partant ladicle Marie de Montauban ^ mère dudid
noble Seigneur de Grauille, cftoit côme germaine de Char-
les Duc d'Orléans, père du Roy Louys douzieime. Paramfi
lefdits Roy Louys, &: Louys de Grauille coufins remuez de
germains. Et ceux qui font venus dudic Louys de Grauille:
lonc prochains des Roys de France, ôc de leur chacun en
fon degré. Ladicle noble dame Marie de Montauban e(t *'
inhumée en l'Eglife de Marcouilis près lefepulchredufon- ^*
dateur,
Iccluy noble feigneur Louys de Grauille , fcigneur de
Marcoulîis, Malleihcrbes , Milly en GalHnois , Chaflres^ dc
pluiieursautres ièigneuries, en Ion viuant Admirai de Fran-
ce, print pour cfpoufe noble Damoifelle Marie de Baliac,
iiile de noble Seigneur Leuffroy de Baliac, leigneur dudic
lieu, d'Encragues 6c plufieurs autres Ièigneuries au pavs
d'Aunergnei^Gafcongnc: quienfuiuatles bonnes œuures
defonpredecelFeur de Montagu aumofna au Conuentde
MarcoulUs de Tes biens. Et entre autres fit fondation de
deux frères Religieux Preftres , & d'vne balle MelTe par cha-
cun iour à touliours. Et ja vieil de l'aage de foixantedix-
huict ans, mourut dedans le Chafteau de Marcouiîis,le 30.
iour d'Oclobre 1516. Duquel le corps, félon (on ordonnan- ju6,
ce, fut porté aux Cordeliersde Mallesherbesjelquels en »
fon viuant il auoic fondée. Auquel lieu honorablement „
repofe inhumé , fon cœur eftant à Grauille & fes entrailles à
Marcouilis.
Ladicl:eDamoifelle'deBalfacfonefpoure,femmedeuotc
& de fainde vie,fort libérale aux pauures.à l'exemple de fon
mary,fltauiriau Conuentde Marcouffis fondation de deux
frères & d'vne baffe MefTe par chacun iour à toufiours. Et
après plulieursinfirmitezcorporcllesjmourut dans IcCha-
fteaude Marcouflisauant fondit mary, le 23. iour de Mars "
150^ inhumée en l'Eglife des Celeflins, entre lechœur où **
les Religieux chantent le diuin office, Ôc la fcpukuredu "
ii88 DIOCESE DE PARIS,
fondateur: comme appert par tombe pofeeaudicllieu.
Ec ladicteDamoilcileeutdu deiTuldicirieurdeGrauillc
deux his qui moururencieunesfàns lignée. AfçauoirLouys
enterre en TEglife des Cordeliers de MaIlesiieibes,&loa-
» chin au Conuent de Marcouffis. Item trois filles. Lapre-
î> miere fut noble Dame Louyfe de Grauille, laquelle fut ef-
poufede MofieurMeflirelacquesde VendolrneCheuâlicr,
Vidame de Chartres : &. d'ic-elle eut quatre enfans, à fçauoir
Monfieur Louys de Vendorme,qui fut Vidame dudiâ:
Chartres, &:crpoufaDamoi(clle Hélène Gouffres fille du
Seigneur de Boiffy grand Maiftre de France. De laquelle
eut vn fils qui fut Vidame de Chartres. Auquel Louysapres
Je trefpas de feu Louys de GrauiUe , efcheut par partage a
caufe de la mère, la feigneurie de GrauiUe. Item Charlesde
Vendo(mequeronnommoit de Pozanges,qui ieuneians
enfans mourut&fut tué deuant Milan ,âuparauant que Je
Roy François fut pris. Item vne fille appelJee Louylè de
Vendofmc, qui fut elpoule de noble Seigneur de Ferrieres
&deMaligny enBourgongnepres Auxerre. Item vne autre
ÉlJenommeeCatherinedeVendoime, qui mourut ieune.
LaJeconde fille dudit Louys deGrauille,futMadamc
leannedeGrauilleapresle trefpas defon pere,parvray par-
tage Dame de Marcoulîis,Chailres & autres feigneurics que
hault Seigneur Charles d'Amboife Seigneur de Chauji?îonr,
grand maiftre de France, & gouuerneur General au pays
d'Jtalie pour le Roy de France, Louys douziefme pnntâ
femme. Ecd'icelle eut vnfeul fils nomme Monfieur Geor-
ges d'Amboife, qui enuiron l'aagedeii. ans mourut fans
enfans, Ôcfuttuë deuant Pauie le lourfaind Matthias, l'an
IJ24. en laiourneequcleRoy Franx^oisfutpriusprifonnier.
Icellc noble Dame lans hoirs d'elle procréez, mourut de-
1J40. dans le Chafteau de^Marcouflis le 18. Septembre 1^40.8011
» corps inhumé auprès delà m€re,ainfl qu'elle auoit ordonné
» parteftament.
La tierce fille fut noble Damoifelle Anne de Grauille,
efpouiedcnobleSeigneurPierrede Balfac Seigneur d'En-
trjigues. AicelleAnnedeGrauille vintparpattageapresle
treipasdeibn père, la terre &; (èigneune du Bons Malles-
lierbei U autres terres. Et eurent enlèmble piuiieurs enf ms,
donc
il
5?
LIVRE QJ'ATRIESME. ii%9
dont aucuns mourureûcieu-ncs: à fçauoir Pierre, Paul. An-
toine, Eftienne&Ieân de Balfac. Lequel cft enterré à Mar-
couflis. Ec les autres qui paruindrent en aage furent deux
ûis. Le premier noble Seigneur Guillaume de Baliac, Sei-
gneur de Boys Malleshcrbes: Lefecond Monfieur Thomas
de Baliac lèigneur de Montagu, PoUacôc AubomuiUe.Auf-
quels après la mort de ladite Dame Anne de Grauille leur
tante, comme à (^s prochains neueus oc héritiers, aduin-
drent :àfçauoir auaitileur Guillaume de Bairac,la{ejgneu-
rie de MarcoulTiSj^ audit ik-urThoma-s appelle Montagu, •
les Seigneuries de la Rocôc Chaftres, qui eut pour elpoiii^
noble Damoilelic Anne de-GaïUart, tille du feigntiir de
Longeumeau. Item les tîiles turent: la première Loyfe
deBalfac, mariée à Charles Martel feierneurdeBacqucuil-
le: Dont fontàeicendus quatre frlz&vnehlle, Laicconde
lehaiine de Baliac mariée à noble homme Claude Durfe
reigneurdudiciicu.Chcualîer de l'Ordre du Roy. Delquels
rontiilustroisiils&vne tille. Latierce DamoilelleAntoi-
netxcde Bailàc en ionieune aage Religieufe au Conuent vov^z cv-
noftre Dame de Haultc-bruVcres, depuis Abbelfe de Maie- <icuant ibn
noëpresParis.Et l'autre ôc dernière fille Dampilelle George ^/J"f ^l^^
de Baliac, mariée â noble homme lean Pot,rieurde Chè- ladite Ab-
maux, porte-Cornette du Roy , Preuoll de fon Ordre ,-6c ^")*^-
maiilre àts Cérémonies de France.
LedclTufdiâ: noble Seigneur Guillaum« de Baliac (qï-
gneur du Bois, Malleshcrbes , Marcoutîis ^ plufieurs autres
feigneunes, Gctilhomme ordinaire delà Chambre du RoV,
ôc Capitaine de deux cents chenaux légers, a prins pour el-
pouienobleDamoifelle Louyfe de Humiercs,liile du Sei«
gneur de Humieres en Picardie. De laquelle a eu MelTire
François de Baliac, Cheualier dts Ordres du Roy, Capitai-
ne de cinquante hommes d'armes,Confeiller en Ion confcil
Priué&d'£ilat,Gouuerneur d'Orléans, Comte deMont-
lhery,{îeur deMarcoulTis, du Bois, Mallesherbes,Gie & Ba-
rondeBoeiîy., Meffirc Charles de Balf^ feigneur de Cler-
mo,ni 6c d'Entragues, Cheualier àQs Ordres du Roy , Con-
feiller en Ton confeii dEftatj& premierCapitainedei'an-
cienn-e garde du corps du Roy .-lequel tut tué en la bataille
d'Yury. MeiTire Galleas de Baliac Gentilhomme ordinaire
AAAAaaaa
ir9o DIOCESE DE PARIS,
de la Chambre du Roy^fieur de Tpurnaufy , lequel fut tue
deuaiac la Rochelie, & eft mort fans hoirs. Mdlire Charles
de Bal/àc ChenaJier des Ordres du Roy ^ Capitaine de cin-
quante hommes d'armes, Confeiller en fonconfeil d'Eftac
6c priué, Lieutenant gênerai pour le Roy au gouuernemenc
d'Oricans 6c pays adiacents, Baron de Dunes, iceluy cft
mQrtàToulouie,ayantfiancéla ComteOe deMoncluc.
Deux filles. Madame Louyfe deBal(ac,qui a efpouré
MefTire Charles de Ciaires,Cheualier de rOrdre,&: premier
, Baron de Normandie. La féconde, Madame Charlotte de
Balfac,qui a efpoufé Mciîîre François Stuard, Lieutenant
duRoy d'Efcolîe6cDucdeLenox,fieurd'Aubigny. Et eft
mort ieune en ElcoiTe^^c fes enfans font les plus proches
Princes du iang du R oy d'Angleterre.
Armes du fondateur de MarcouJ^is..
Cefont quatre Aigles en champ d'azur, fcparez d'vne
Croix auec celle deuiic au deiroubsinfcripte(///'^^^//JSur
laquelle deuiiè il y a eu pludeurs interprétations .-pour ce
que le motn'ellny Hébreu, Grec, Latin ,ny François, ains
Syriaque corrompu, qui figniffe, Dieu ejt mon cjperancey félon
le rapport d'vn Tare, quiefloit à la fuite du Ro^' François
premier, qui eftoitdc ce temps au Chafteau de Marco ullîs.
Laquelle interprétation aeiiefuiuifi du depuis detouspour
la plus vraye. 1 / .
Infcription de ce quieft3udeuanr,ôcautour
du fepulchre du fondateur.
Non défait Jcruaufides Regi^^atruq^
. Ne tandem' inmftï tr^iderer tpfi nect,
yC Vource que en faix tenoïs iefang de Franct^
Et foula<^eois le peuple degreuanu,
le foîijfri mort , contre droit à' iufiice
Et fans raijon. Dieu fi m'en foit propice.
tk T ■ î CTy S^fi noble ô'piùjfant Seigneur M on (leur lehan , enfon vi-
uant fieur de Mffntagu (jr de Marcoufis^Vtdame de Laonnois^Con^
feillerdu Roy dr grand^i aifre d'Ho/lel de France : qui fonda é^
edifa ce prefent Mvnajiere. Lequel en haine des bons & loyaux
feruices par Itty faiëîi au Roy ^ (^ ^n Royaume yfut par les rebelles
& ennemis du Roy iniufîement mis a mort a Parts k-iy.^ iourd^O-
H^9- ^obre j^op. Priez, pour luy,.
LIVRE QVATRIESME. nsv.
Fondation de l'Eglife & Conuent deNoflrcDamede toutes
Grâces : Ordre dm Minimes , vulgairement dtois
B^m-hùmmes,
L'An 1496'. Madame Anne de Bretagne efpoufe du bon
.RoyLouys XII. (lequel merica eitrc appelle le Père
du peuple, pour auoir remis la tierce partie éç.^ tailles & oflé
pluîîcursoppreilions) donna vn lien hofteldit deNigcon,
îcis audeiliis du village deChalIiotlurbriuJeredeScineà
vne licuc de noflr-e viiie de Paris à certains Religieux nou-
uellement venus en France. Aufquelselleficaulîi commen-
c^eràbaftirvneEglifeJaquellenefutacheueedelbn viuant,
ains foubs le règne de François premier, appellee l'Eglife
de Nofire Dame de toutes Grâces ^ nom tircdela Chapelleanti-
que du lieu. Ladicl:eEgiirefutdedieelci2.Iuiiiet 1578. Ces
Religieux l'appcUoient & t'appellent Minimes^ tiltre fort
conuenûbleàcefte louable humilité, qui eftlcfondemenc
&butde leur Reigle. Defquclsrinftituteur futvn deuot
^-lainclperfonnag^, nommé François de Pauic, natif de
Calabre l'an 1416. au bourg de Paulc d'où il a pris le fur-
nom , bien quefon perefenommaft lacqucs Martotille : le*
quel fut carefle du Roy Lpuys vnziefme , £c par luy appelle
fonBon-homme,tellement que l'on commença indiffcrem-
ment à leur donnera tous cj tiltre. Si qu'entre le vulgaire
onlesrecognoiftrapluftoftpariceluy. que par celuy dcMi*
ftimes: bien qu'ils (oient autres que les Religieux de Gran-
mont, appeliez auffi Bons-hommes,dontnousauonscy de-
uanttraicle'.
Ledit faind François de Paule inftitua Ton ordre l'an 143U*
avercu9i.ân,mourutl''anij07. leiourdu Vendredyfainct)
Futcanonizé (ur la preuu e de les innumerables miracles par
Léon 10. à la pétition deFrançoispremier^l'an I5'i9. Son
ordre confirme par Sixte 4. par le commandementduquel
iLvinten France â la Tupplication de Louys vnziefme. Le
corps duquel Roy fut bruflc à Clcry parles hereciques.au
melme temps que celuy de lain^Jvlarcin & dudict iaiccfe
AAAAaaaa i]
npi DIOCESE DE PARIS,
François de Paalc furent par les mefmes brûliez à Tours.
Peudecemps après que iMnù François de Paule ^az ar-
riuë en France, deux des premiers Docleursen la Faculté
de.TheoIogîtîàPans,auoienc efté députez de leur compa-
gnce, po.ur venir trouiier le R.oy, cfui lors eftoit au Ciia-
iteau d'Amboife , ôc traicber auec la Maiefté d'affaires d'im-
portances. Vn d'eux iè nommoit Maillre lean Quentin,
^eftoitL grand Pénitencier à noilre Damé de Paris: Le fé-
cond Maiilre leanStandonCjPrincipaldu Collège de Mon-
tagu: tous deux hommes fort bien qualifiez en leurcondi-
.tion : mais au relie qui auoient fort trauerlë 6cempefché les
deileings du faind homme. S'eftans danques acquitez au
mieux qu'ils àuoienr peu deleur commilîion; ilsi'aduife-
rent donner lufques au Pielîis lez Tours où eftoit le faind
homme,lcquelcn efprit prophétique recognoift leur venue,
6l mefmc le lieu de la mailon qu'ils auoient pris pour hoftcl-
leric: &c enuoye au deuant, deux defes Religieux pourles
bienvenir & prier de prendre leur Conuen-cpourretraide.
Les Dodeurs f'eftonnoient à part foy , qui auroit peu ad-
uertir le isunâ. homme de leur venue. Etfen venants au
Conuentils prennent refolution par le chemin de tenter
la fîmplicité de ce bon Père. Arriuez donc qu'ils fdtit
-au Conuentjilsluy propofent plulîeurspairagcsdelafainr
éxc Efcriture,.&: ceux principalement qui eftoient en con-
trouerfc parmy les Dodeurs. Aufquels ayant refpondu
pertinemment par bonnes raifons ôc folutions, encoures
mefme qu'il fut lans eilude quelconque de Philosophie
ou SchoLa (tique : il les tourna en telle, admiration de fa
lcicnce,qu'ilsprerchcrentpartoutfeslouanges:& d'autanç
qu'ils luy auoient eilé contraires, ôc auoient emp.efché.re-
Itabliiïement de fon ordre près h ville de Paris: de là en
auant le chérirent, & procurèrent i'aduancement de ce
Conuent, qui fc nomme de Nigeont où le bon Père en-,
uoyafix de fes Religieux. Lefquels MaiflreleanQnerhtin
iogea en la maifon , nourrir £icntretintàfes propres coufts
& defpens par rcfpace de quinzeà feize mois, en attendant
que les lieux réguliers de Nigconfuiïcnt accommodez. Et
demeura fi atfedionnë âcet Ordre , que par^ tcftanient il
©rdonna ion cœur eflre entetreen U Chapelle de fainde
LIVRE QVATRIESME. * 1293
Anne de leur Eglife , dide Noftre Dame de toutes Grâces.
Où font ces vers grauez en pieri'e , auec les armoiries dudic
Quentin^.
Cygîft Au^ bas de ce plier
L e cœnr du honfœmîencier
Mdîjlrc lehan ^^ucntinfans errer,
^^wi de ce Contient bien fa6teur
Tuî^ & de l'Ordre amateur,
/ Et pour eey adonné fin cœur.
Vous qut lirez, cet Epitaphe
Fers Dieu 'veillez, intercéder y
j^^f Àfon ame mercyface
EtAtou'sautrestreJpAjpZr. Amen,
L'Eglife dudit Conuent, que Ton voit à prefent ne fut
acheuée,que foubz le regnede François premier , & dcdiëe
leii. luilletiyyS.comme dit eft. Au haut du grand portail
les versqui fuiuenc fontgrauezen pierreau defoubsd'vne
Image de noftr&Dame, en la louanc^e d'icelle viersc.
Vtr<^ô expers nxui^ O" priTfuuxrxfcia culpjt^
• ^uji Dvmtnu7n anctlla^ ô'flia nixapatrem ,
Nxre/eonpeJleSyfcelerum contagia mundo,
H^ctibi diuina lucefecare d^tum efi.
Au dcfloubs font deux armoiries ou efcus, IVn de Fran-
ce, &: l'autre de Brcragne,ôc ces deux lettres. K.L.courônees
Vne chacune d'vne couronne rfiprefentanslesRoys Louys
XI. & Charles VIII. ôc plus basées carmes.
Ahnxfœlicis montmenta Britannica fnlgentj
. ^ Ooîaui & Karll & Lodoici ïtlia Re^mn :
'Quorum anitnas fan flis precibus perducat ad ajlra
Chrifius^ qui uiuis Rex ^ iudexquefipultis .
En l'vne des Chapelles d'icelleEglife,enIanef, on void
le tombeau de Madame Françoife de Veynejadisefpoufe
de Meffire Antoine du Prat, Chancelier de France: ficel-
le deceddee Cardinal & Lcgat e« France, principal bien-
fadeur de rhoftelDieudePariSjôcauhâultdelavoulteell:
graué ce diflique.
^uis dédit hxc fi cjuà qujeraf, rmhi grata fecundi
Munerafiunt nati, qui tegit ojfia lapts.
A AAAaaaa iij
n94 • DIOCESE DE P A R. I S,
Sur ledit monument eft reprefencee à genoux l'effigie de
la fufdicle dame deuant l'Image de la Vierge, qui eft figurée
en la paroy,& derrière elle eft l'effigie dVn Minime tout de-
bout, eftendant le bras comme pour preienter ladite dameà
la vierge, &: auprès defdites figures eil graué ce qui fuit en
vnelamedecuiure.
Nobilis & generefji. Matrone FrancifcA Veyni^
Epitaphium,
Hic Francifca tegor ^cUruj^ coningis'vxor
Fœlix proie fui , & fanguine cUra meo :
Me piet^ts cœlo^ df terra dat viuere proies^
Vitam ergo geminam mors de dit vna, mihi.
Sex animam pojf lufira Deo, quamprdhuitille
^' 30. Refittui : & tellus qux àedtt ojjk tenet.
En la Chapelle du nom de Ieius,lon voidvnEpicaphc
d'albaftreforcrichementelabouré,au milieu duquel eftre-
prefenté en bolTe le chef d'vn reigneur,ôc au deiToubs ce qui
^ luit graué en marbrenoir.
D. O. M. S.
Nobilijf, Ioan.Dale£o Blefenf. Andr^A DaleJfoD. Francifei X
PauU exforore nepotis filius^ dtim vixit bonis gratijf.morum comi-
y^ tatCj ingenq/uamtate, & ^nimi candere erga omnes commendatijf,
Regiarum ratienum Magifler, vite fud rationem redditurus expi^
rauits.Sept. Anno jetnt. sç. Reparaufalntis humand is 7 2. Cuitu
memortam Maria Saujftya^ vxor cafiijf.matronaprudentiJf,quan-
diufuperfuit^CûluitreitgiofiJnrneldih.SexttL anno Matis 62. à*
Chrifii Seruatoris i s ^ i- vitam cum meliore cemmutauit. Et in
eodem monument 0 cum comugefuauijiimo , quo cum feptem lujlra
*vnanimitcr exegeraty uoluittumularty rcliâtis quinque liber is: qui
parentib. opt.charijf. pijjjl ac henemœrent. ad pcrpetuam mcmo-
riam,
H. M. P. ce.
Auprès le fufdict Epitaphe il y en a vn autre petit dal-^
baftre, au milieu duquel font grauez en marbre noir ces
mots.
Cy deuant gijl nMeBamoifelle Magdcleine èLAleJp)^ en fon
'viuant femme de noble homme Pierre chaillou , Secrétaire de I4
chambre du Roy. Laquelle trefpaffa le 24. iourd'AouJlisSs. ayant
eleu tcyjafepulture, auecfeus nobles perfonnes le an d'AleJfo^ petit
LIVRE Xiy A T R I E s M E. 1195
neueu de Monjitur fainct François de Paule^fieur de Lezeau ér de
Ratgny , & Damoi fille Marte de la Saulfaye , fèspere O mère.
En ia meime Chapelle on void le luiuant Epitaphe graué
en marbre noir. •
D. O, M. & M.
• Oltuarif le Fe!ire,Equitis, Domini Dorme fon Beaubonne ô*
de LeaeaHy Régis ah interioribus conjil^s é^ in caméra Comprit or um
Prijidis, vin morumfuauitate & viu probitateJpeclatifimi:_^i
foflquam rei qu^fioria. mtinerafcre omniagradatim ohtinutt^O' in
tjs gère n du perjpecfa efi ei^ rntegritas-d^fides , dtgntu qui virtu-
tisprxjidmm aliquod confequerctur fummamm ratio num Prxjidis
mHHHs qudfiorihits qmbus meruerat plenus annis , amicisy honori-
hns ^exceftt e vit a, ann^m agens feptuagejimum quintum ^dii
26,Ma^y Annùfalutts millejtmo fexcentej/mo .
Et M.
Annjtd'AleJfoy eiafdem fidelil^imi csnitigù ^qu in pari fort un a y
à- in fnmma lande comordijt leniter vitam exegit. Et obijt diefep -
tima OcJob. Anno Ûemini ispo. Jttatis quinquageftmo.
. Oliuariuspaterni magifiratus fiiccejfor. Andrxas in Curia Par-
lamenti. N tcolaus in maiori Confilio Régis Confiliartj parentibus
fuis mœfifimi pofuere.
Cui nafci contigit ^mori reflat.
En la Chapelle du faincl Sepuîchre , auprès l'autel à main
gauche , l'on void le fubfequent Epitaphe , graué en mar-
bre no4r.
- Cy gifl nohle Damoifelle Marie du Brac yen fon vinant veufue
de MonficurMaiflre Jacques Aurtlot^ Confc'illcr du Roy en fa Cour
de Parlementa Paris. Laquelle fut le ftngulicr ornement des veuf-
ùes de fon ^age. Etperfefia enviduitê l'efpace de dixhuicf ans f'a-
donnant du tout à la vie contemj>latiue ^ejiant fouuent rauie en
Dieu, C^ /exerçant es œuure s pitoyables vers les pauvres , dçfqucls
elle efloit très ^charitable mère. Et eflantparuenué al'aage d'e 46.
ans.^paffa de ce fie de à la vie immortelle , & decedal'vnz^iefme Sep-
tembre 1S90.
En ce me (me tombeau repo/e noble Bamoifelle Anne le Lieur^
en [on 'uiuant veufue de Maiflre René Viuian , iadù Confciller dip
Roy^d^ Correcteur en fa chambre des Comptes a Paris. Laquelle
enfl.imbeed'vn ardent defr d^ imiter lafaif^cie vie & conuerfatîon
de la deffufdi^e deffuncîe.^ après auotr employé j 6. ans de viduité
119^ D l O C E S E D E PARIS,
en larmes ieupnes^ eraifons & œuures de fie té , efiant outrée de tn-
ficjjè pûi^rje voir priuec de celle qiieîle s'efioitprofofee denfumre^
comme patron & formulaire de vert tf y decedafept mois après elle,
le 3. Auril ispi. Et ordonna, eflre inhumer en ce lieu ; afin qt^s
comme en leur vie elles s' efioient aimées^ aufii elles nefiiffèntfepa-
rees après leur treJJ>af. ^ •
Pnez, Dieu pour leurs âmes. Car elles ont efie procuratrices &
finguliercs hien-factrices de ce Conuent.
LeCloiftreduditConuencqui eft: proche de l'Eglife eO:
coût voulté de pierre détaille, &: contient 51. arcades, fça-
uoir 1.4. de long ôc 12. de large. Achacuncdefqueile^ arca-
des font reprefentees peintes en huillejes perlecutions de
rEgUfenniilLtâte : ^auoir depuis Jap^te du Cioiftre iufques
àlaSacriftielelongdelanef de l'Eglife, tous ceux qui ont
refpandu leur fang pour le nom de Dieu en la loy de Nature
&Efcrite, depuis Abel le iufte que tua Ton frère- Gain, iuf-
quesà faindiean Baptifte qu'Herodesfît décoller. En tout
le rcfte du Cloiûrerontreprefentees les perfecutions de l'E-
glife militante en laloyEuangciique, fous les Empereurs 6c
infidèles, depuis que noftre Sauueu^: ôc Rédempteur lefus
Chrift a refpandu fon preticux fang en l'arbre de la Croix
pourlâuerécnettoycriios o.fFences.
Procmatton de fainct François de Taule ^ pour Monfieur André
d' Alejjo fin neueu, premier bien-faveur- & protecïetir
de l'ordre des Minimes..
IN nomine lefu ChriftiMari.xPatrisacGcniti . Vniuer-
fispra^fèntesliteras feuprxfcn^ublicuminftrumentum
infpecluris leduris&audituris,NosfraterFrâcifcusdePau-
laMinimorum ordinisinlliculorac generalis Corredor, la-
lutem in Domino fempuernam. Ordmem prcedidum ad
Deilaudem gratiam &iionorem nouiterinftitutumprona
mente dimentientes , Uiicque pal mites falutifcros pro viri-
busproducereeupientes,& prxcipucilliuszelatonbusnos
conformare aceis fauere exmtimis anhelantes, pra;fcrtim
autemipedabiiem virûDominum Andream DaJe{ro,qnQ
adliocpr^Ecipuumag intimum benefadorem noftrumco-
piofuaijiimulcumvenerabili vxore,paritcr &. libcrispro-
crcatis
LIVRE QJ^ATRIESME. 1297
crcatis ac Dci gratia procreandis,participcm omnium 6c
iîngularum miiîarum, orationum, ieiuniorum., eleemofy-
«arum , paricer &:aiiorum fingulorum operum mcritorio-
rum totius didi ordinis tam Conuencus noftri lefu Marias
de Plcfîiaco Parci,quam ôccxteronim omnium Conuen- 1-« P^f^ "^"^
tuum ordinis, per vniuerfa mundi chmaca longè l^téque -j-Qy^j^*^^^
conftruclorum 6c icdifîcatorum, quemadmodum&ca:te-
ros fidèles eiufuis ordmis procuratores , pro eodem ordine
fîdelicer laborantes vlcro îpontéque de ipeciali gratia feci-
musaggregauimus 6c afrociauimus,per pra^fences quoquc
iterum ac de nouo pariformiter facimus aggregamus ôc af-
fociamus: Acque iniuper de zelo ac bencuolentia, quod
idem Dominus Andra:asDaIeiro adnosºcnoftrum
prxFatumetiam acque etiam gcritpleniflimcaciufficientii-
îimè informati, eundem, vc prius, fecimus conflituimus
procreauimus,nominauimus èc ordinauimus:pcr prxfen-
tes quoque iterum ac de nouo (inulicerfacrmusconfktui-
musprocreamus,nominamus6c ordinamus procuratorem
noftrum fpecialillimum tam didi Conuentusleib Mariai de „
■ni /T- tC • -r- o Procureur
riefliacoParcijprope luronesquamaca^terorum omnium fpeda! de
&fingulorum ordmis Conuencuum per omnesorbiscardi- ^'oritc^Av-
nespalîim&vbiuiseredorumjCOlîftrucIcrum&xdificato- ^"^ ^^'^'
rum, feu etiam impo{lerumerigendorum,conftruendorum
&^dificandorum,ratione adminiftrationis omnium ipfo-
rum Conuencuum, & cuiufuisillorum, gencralémquenuii-
cium; Iniungcntcs, prout iniungimus vniuerfis ac fingulis
conreligiofis&confracribusnoltrisineifdem Conuentibus
pro tempore degentibus, necnon 6c corum cuiiibet tam
coniunclim qua.m diuifim, quatenusdum 6c totiens quo-
tiens eundem Dominum Andrxam DaicfTo ad corundem
Conuentum feu Conuentus accedere contigcrit , ipfumre-
uerencer ac bénigne fufcipiatis , dances 6c concedctes,prout
damus&concedimus diclo Domino Andréa: Daleflo pic-
nam ôcomnimodam facultatem ,poteftatcm 6c auj£i:orira-
tem omnibus ac fingulis ordinis pra^fati , priuilegiis, gratiis,
indulciSjimmunitatibus&indulgentiis, vnâ cumiua vene-
rabilivxorcprxdi(5la pariter ôc vtriufque liberisprocrcatis
& procreandis libère plenc 6c intégré frucndi ,gaudendi 6c
vtcndi,fepedicl6rque Conucntusac eorû quemlibet pofle
BBBBbbbb
1298 DIOCESE DE PAR.IS,
tenus protegcndiôc manu tenendifratres. Infuper (TnguLos
apoilatasà:gyrouagos,quatuorqueordinisvota,feu eoruru
aliqaod ( quod ablicj violantes ac infringentes, àc extra
conuentuumfepta.abrqueiupcriorumordinis licencia hinc
inde fine habituvel alias diicuf rentes ôcvagantes ad tempus
licite capiendi &c detincdi , feu ecian:i capi ac detineri facien,
di , 6c ad eonin:! Conuentus apud ipibrum iuperiores illos
pûflmodum reducendifeu reduci faciendi. Quxcumque
ctiamlocapronobisacordioepr2efato,nomine noliro fu-
mendiconllruendi^feuetianifumi conftrui^ôc xdificari fa-
ciendi, bonaqueomnia & llngula commoda didi ordinis
vbiuis proiequendi, Se pro nobisac Conuencibus prxdiclis
&eorum quolibet nomine noftro procurandi, atque tam
in eccieflailica quam in feculari curia pa(îim defendendi, ac
pro eifdem Conuentibus 2c eorum quolibet appellandi.
Qu3Euis etiam neccllaria iam per ca^teros ordinis eiuldem
proturatores appcUata profequendi ac incommodis reiî-
llendi, &:(fiopus fuerit) veftramopem confilium&fauo-
rempr^ftandi. Et Generaliteromniaaliaôcfingula faciendi
gerendi àc exercendi circa ea ac necefTaria Scopportuna,
qua: Se nos faceremus acfacerepofTemus, etiam fimanda-
tum fpecialius exigatur, racum & gratum habentes , ac fidc
mediahaberepromittenteSjtotumidôcquicquidperfxpe-
di(ftum noftrum procuratorem (Dominum videlicet Ân-
dream DalclPo ) adum fuerit. in priemiiTis quoniodolibet
extiteritgeflum,& contra non venirealiquatenusinfutu-
rum. In quorum omnium ôcfingulorum teftimonium feu
robur perpetuum ^pr^ereiices liceras, feu prccfens publicum
inftrumentum pcr fratrem noftrum fubTcripcum in iianc
formamredigiinfcnbi&:rignari,figilliquenoftriairuetiiur-
fimus, fccimus 6c mandauimus appeniione muniri. Datum
in fupradicto noftro Conuentu de lefu Maria, propePlcffia-
cum Parci, extra muros Turonenfes conH-ructo êc^difica-
^5^3' tOjfub annogratiarMillefimoquingentcfimo tertio ^more
galiicanocompurando, die i8. menfisDecembris.
Stcfignatum F. Binet. Ex mandatis fxpedidi Venerabilis
Patrïs,fratris videlicet Francilci de Paula ^iupradidi Mini-
morum ordinis inftitutoris, ac Gencralis Corredoris.
Bt fu^er humfmodi verba. Et marMùs fdpediÛi Vemrahilis
LIVRE CIVATRIESME. 1199
Tatris fiatrh ^ &c, Scriptnm tU quod fequitur. Nos infupcr
fracerFrancifcusBinetjhuiufmocliprîedidli ordinisgenera-
lis Corredor modernus imprefentiarum , omnia prseinferta
confîrmamus. Signatum^Witt. EtftgilUtumincerarukra,
Lettres du Reuerendijsime Cardinal & grand Pénitencier de l'E^
glt/è Romaine : par lefqnelles il eft permis aux femmes fond<i^
triées, dr autres ijfucs de la lignée de S. François de Taule, d'en^
trerauxmonaficres des religieux de /on ordre ^appelés Mini'
mes: encore s qfi elles ne foient du fang Royal.
A Nronius miferatione diuina ticuli S^ndorum quatuor
•^ •^CoronatorunnSancla.^RomanarEccIc/îa^prefbycerCar-
dinalisPiitorienfiSjacmaiorPocnicennariusnecnon Ordi-
nis Minimoruin Sandi Francifci de Paula Protcdor, vni-
uerfis & lingulis pra:fentes literasi'toftras infpecluns falu-
tem. Nuperordinisveftrizelofusnobis cxpoiuir, quod lac-
qucttaBalIadrin,reliâ:a quondam Andrex Daiei1o,nepo-
tisrandiFrâcifci dePaula, exfinceradeuotione in veftrum
Picfliaci Conuentum , vbi Pr^efatus Andréas inhumatus
exiftît, In quo etiam pra:fata lacquetta vnam Capellam
proprijs fumptibus conftruxir, intrare cupiat. Sed propcer
régula: veftrse pcr furamosPontifices approbatœ texcum,
quo prohibetur, quod mulieres nullatenus vell;ros Conuen-
tusintrare permittancur^ exccptis lUis de ftirpe regia pro-
creatiSj&ordinisfundatricibus: ànonnullis veftri ordinis
fratribus fcrupulolisdubitatumeft, an ipfa lacquetta, qua:
quondamfuit vxor prxfati Andrex, nepocis fandi Fran-
cifci de Paula (in cuiuspatrimonio Conuentus in oppido
Paulicperipfumfandum Francifcum eredus effe nofciturj
aliarum mulierumde quibus exprefla fîtmentio in régula
veftra, priuilegio gaudere debeat ; Nosigitur fratrum conf-
cientise fetenitati, ôc pra;fata: lacquetta^ deuotioni, ac vt re-
^ gulaiplaillibataperfiftat, débite prouidere volentes, proue
ctiamexdecreto Prouincialis& fratrum prouincias Turo-
niarliterarummanibus proprijs fnbfcriptarum côfpexiniusj
prarfatam lacquettam, vtintra veftrum Plefllaci Conuen-
tum,aliofqueordinisvedri Conuentus, fecundum régula:
veftras tcnorem,& non alias, libéré & licite, abfque con-
BBBBbbbb ij
1^00 DIOCESE DE PARIS,
fccntise fcrupuio, ac ipfîus regulae tranfgrcflîonc ingredi
po(îîr& valcat, tenorcpra^rcncium dcclaramus & decerni-
mus. In quorum'ti iem pr^rentes liccras manu noftra pro-
pria fubrcriptas,{îgilliqucnaltri paruiperSecrerariumno-
îlrum infrà fcriptum iuflimus&fccimusimprelTione com-
muniri. Datuni Roraxin damo noftras io\nx refidentia^,
dieu. lanuarij Anno 1531. Poncificatus Sandiffimi Domini
noftri démentis, diuina prouidencia Papas. 7. anno nono.
sic fignatum. Jtaeft. A. Cardinalis Sanâ:orum quatuor Pi-
ftonenfis,MaiorPœnirentiarius,manLi propria. EtfpgiUatum
in ccrarubea Et infrL Pecrus loannes de Vitcrbio. &in dorje,
Regiftrata.
GENEALOGIE D E S A I N CT FRANÇOIS DE
P AV L E : ctfi à [ç.iuoir de ceux qui ont l'honneur d'efire
defeendus de fon efioc mon en gênerai^ mais feulement de ceux
qui font habituez, en France,
IAcomo de Marcotille, natif de Paule en CaIabre,Ec
Dame Vienne de fafemme,nariuedeCLiaftcl-
fourfàult près de Paule, eurent deux enfans, Içauoir Fran-
ceicodeMartotilIe, lequel nafquit l'an 141 6. commença
fon Ordre des Religieux Minimes 1436. vint en France du
règne du Roy Louysir. a vefcu 91. ans, mourut 1507. 6c fut
canonizc par le Pape Léon 10. lei. de May 151c). fous le nom
de S, François de Paule : Et Signera Brigida de Martotille
foeurduditS. François, laquelle cfpoufa Anthoniode Alle^
xio nâcif de Paule, lefquels eurent deux cnfanSjfçauoir Gio-
Uani de Aliexio,6c Paulo de Aliexio.
^ ' Gioiiani de Allexio cfpoura dont font
iflTus cinq enfansj'çiuoir Nicolao de AUexio Religieux Mi-
nime.Piecro de Aliexio Religieux Minime, Andréa de AUe-
xio, f lequel S. François de Paule amena auec luy en France,
êc qui e(î le chef de cefte Généalogie; Perfanna de AJlexiOj
&Angelica de Aliexio.
Andréa de Aliexio efpoufa DamoifellelncquetteBalla-
drin,natiuc de Blois: laquelle obtint l'entrée par tous les
Conuentsdes Minimes dont on luy auoit fait difficulté à
celuy du Plelîis iez Tours. Dont font y (Tu s quatre tntans^
LIVRE QVATRÏESME, ijor
fçauoirlehan de AlIefTo, Marin d'AllelFo Prieur dcLiclîc,-
Abbc de Farmonfticr,&: Chanoine deTours: François d'A-
leffo Religieux Minime, lequel l'an 1536. fe trouuaàPauIe
au Chapitre gênerai tenu par les Religieux Minimes, àc An-
ne d'Alello Religicufe à (àincle Claire de Gian.
lehandeAllclIb elpoufa Damoifelle Marie delà Sauliaye
niepce de Monfieur de Moruilliers garde desiceaux^^ôclœur
de Monlicurde la SauHaye Euefque d'Orléans. Ledid de
AllelTo el^oic fieur de Lezeau &: d'Eragny , & fut Maiftre
des Comptes en Bretaignc,à Blois ôc depuis àParis,doni
lont liTus iix enfans, fçauoir Michelle d'Alcilo, Anncd'A-
leiToyFran^ois d'AlefToj André d'Aleiîb,Magdelein€ d'A-
kllo^ôc Marie d'Aleflb.
Michelle d'AlefTo efpoufa Nicolas le Clerc fieur de
Courcelles, Lieutenant General de Tourainc, dont font
iHus quatre enfans, fçauoir Claude leClerc fieurdeCour-
cellcSjConfeillerenlaCour Marie le Clerc,
laquelle a efpoulc lean Griffon Secrétaire du Roy : Michel-
le le Clerc , laquelle a efpouré Claude Vi6ton Secrétaire du
Roy: & lehan le Clerc (leur de Boyfrideaii,qui a eipoufé Dte-
moilelleLouyfe Vaflc.
Anne d'Aleflb efpoufa OliuierlePeburefîcur d'Ormef-
fon & d'Eauc-bonne, Confeiller du Roy en Ton Conieil
d'Eftat,^: prelident des Comptes, dont lont ilTus trois en-
fans, fçauoir Oliuier le Febure fieurd'Eauc-bonnc, Con-
feiller du Roy en fon Confeil d'Eftat , £c prefident des Com-
ptes, Lequel a efpouié Dame Marie Hennequin fïlle du
feu fieur prefidenc Hennequin fieur de Boinuille: André
le Fébure fieur d'Ormeiron,ConIeiller du Roy ScMailbe
desRcqueftesde fon Hoftel, lequel a erpoufe Damoilclle
Anne le preuoft. Et Nicolas le Febure iieur de Lezeau, Con-
feiller du Roy en faCourdeparlement, di Commillairc es
Requeflcs du palais, lequel a efpouréDaraoifelle Marie Hin-
felin.
François d'Aleflb fieur d'Eragny , Maiftre des Comptes
à paris, efpoufa Damoilelle Marie de Vigny , dont font
ifiiis vnze enfans, fçauoir François d'Aleflb Religieux Mi-
nime decedé, Oliuier d'Alefîo, Magdeleine d'Alefi^o, la-
quelle a efpouié le preflrcAuditeiir des Comptes.
BBBBbbbb jij
1301 DIOCESE DEPARTS,
Marie d'Aleflb religicuie , Charles d' Aleflb religieux Char-
treuXjAnned'AleflbReligieufckhanned'AlefioReîigieu-
fe, Elifabeth d'Aleffo^laqueile a efpoufé Gilles le Beau Secré-
taire du Roy fieur de Mondigeon , Deny fe d'AlelTo , Fran-
çoiied'Aleflo,&; d'AleiTo.
André d'Aleflb Maiflre de la Chambrcaux deniers du
Roy, 2c depuis grand maiftrc des eaucs &: (orefts^efpoufa
Damoifelie Marie de Longueil,donc font ifTus cinq enfans,
fçauoirIacquesd'AIeiro,lacquesd'Aleiro Religieux à faind
VicT:or,Nicolasd'Aleflb Page chez le Roy ^ Anne d'AlelTo
femme de Louy s de la Lane Secrétaire du Roy , ôc Elifabeth
d'AlefTo Religieufe.
Magdeleine d'AIefTo efpoufa Pierre Chaillou,Receueiir
gênerai des Finances à Paris, dont font ilFus quatre enfans,
IçauoirOliuierChaillou Chanoine de rEglifèdeParis, èc
à prefent Religieux Minime de l'ordre duditfainâ: François
de Paule, lehan Chaillou Maillée <\es Comptes, lequel a ef-
poufé Damoifelle Lucreiîe de TEfrat, fille du fieur de l'Efrat
Prefident en Bretaigne, Catherine Chaillou, laquelle a ef-
poufé en premières nopces Antoine de Code Secrétaire du
Roy , & en fecondesnopces Federic Verforis, Confeiller en
Ja Cour de Parlement, & Eliiabech Chaillou , Laquelle a ef-
poufé Antoine de fainclYon Confeiller du Roy & Maiftre
des Reque/les ordinaire de fon hoftcl.
le ne m'arrefteray pointicyàfpecifierla lignée des trois
filles, Marie, Perfànna,&: Angelica d'Ailexio de la première
branche, ny de Paulo d'Ailexio de la féconde, à caulé qu'ils
n'ont efté mariez en France, 6c que leur lignée ne nous eft
entièrement cogneuë , comme celle des déliai dits.
Dff Conuenfdes Religieux Finitens de Piquepuce lez. Paru,
EN l'année mil fix cents, les Pères Religieux Penirens
du troifiefme Ordre fainct François Reformez au Roy-
aume de France, ont eftéreceus à Paris, 6c ont commencé
à f'eftablir au lieu où ils font maintenant ,au bourg no'mmé
Piquepuce lez Pans hors la porte faincl Antoine , lur la par-
roifle de fainct Paul . Et efl à remarquer que leur Ordre n'efl
pas vn Ordre nouueau, comme beaucoup penfent, n*en
LIVRE QJATRIESME. 130J
ayans pas la vraye cognoidancc , encorcs bien qu'en France
il fbit Fort diminué & defrheut, tant par la longueur du tcps
qua cauie des guerres & troubles, durant ieiquels pour
beaucoup d'occalîons les Religieux fe frcentienr^& de là
procedeleurruine comme Ion void en beaucoup d'autres
Religions qui font decheutcs de leur première incegritéÔc
forme de viurc.
Orleidits Pères en l'année 1^91. ont commencéà remet-
tre deffus cet Ordre tant abbatu, 6c à reflablir quelques
anciens Conuents, comme en Normandie, à fçauoirceluy
proche de la ville de Roiien , ceux de Louuiers éc d'Andely,
n'ayans encores peu remettre beaucoup d'autres qui fonc
auditpaysàcauredcleurpauureréjdelaquelleilsfontpro-
felfion elVroicte. Ils ontauiîi remis deiTus celuy deTholofe,
lequel eft bafty dedans la ville. Et en beaucoup d'autres
lieuXjilsenonc bally de neufs &: baftiifenc tous les iouri fé-
lon leuraccEoiifement : comme à Paris , à Ly on ,à Agen , 6c
en beaucoup d'autres lieux. Lefquels Conuents Ion t tous
maintenant remplis de bon nombre deReligieux &: Tuffifans-
pour y faire les funclionsreligieufes.
Et quant à leur Conuent proche de Paris , vne des raifons
pourquoy ils le font logez audit lieu ( qui leur eft ncatmoins
affez incommode , à caule de la longue diftance qu'il y a iuf-
ques à ia ville, en laquelleil faut qu'ils voifent tous les iours
cherchans dequoy i"e fubflater 6c nourir. ) C'eft qu'il y auoic
audit lieu vne Chapelle appellee Nofire Dame de Grâce ^ qui
leur fut vne grande commodité pour y pouuoir faire leurs
funclions 6c y célébrer le diuin office. Mais depuis ils ont
efté contraints de commencer vne plusgrande Eglife 6^ ba-
fliment,auquellon trauailleparlefecoursdesaumofnesdes
perfonnes pieufes, n'ayas autre moyen pour ce faire que lef-
diâesaumofnes. Aquoyleuraydeprincipalementlegrand
nombre de perfonnes de toutes qualitez , qui fortent de la
villcpardeuotionpourallerauditlieuentendre,tatlc diuin
feruice que les predicationsquif y font d'ordinaire les fefl es
6c Dimanches, Ce qui ne fe peut faire commodément à
caufede la petiteffe de l'ancienne Chapelle, laquelle n'eft
fuffifante de contenir vn quart du peuple qui afflue fouuenc
audit lieUj6càccileoCcafion ontpris garde que celle qui cfl
1304 DIOCESE DE PARIS,
commencce fuc iuffifamment grande pour euitcrlcsacci-
dents qui arriuentàcaufe delà prefle & delà chaleur. La-
quelle Eglife fera dediee (à caufe de l'ancienne Chapelle)
en l'honneur de la Vierge Marie, &: fera appellee Noftre
Dame de Grace,comme il a cflégrauc fur la premierepierre
/d'icelle, laquelle a efté pofec 6c 2iSiic par le Roy Louys XIII.
à prefcnt régnant qui cil la première pierre de deuotionôc
d'Eglife que iadide Maj-efté a affife.
Oxd'aatancque.beaucoup de pcrfonnes ne difcernanc
pas lefdits Pères d'aucc lesPercs Capucins ôc Recollez, 6c
Jes confondenc fouueîic enfemblc, ils feront aduertisque
laincl François a inftituc trois Ordres : Le premier desquels
contient tous les Pères Cordeliers en gênerai, les Capucins
& les Recollez : Le fécond eft des iilles fainde Claire : & le
troiiiefme eO: celuy defdits Pères, le propre nom defquels
c'eft Penitens du troificfme Ordre fainclFran^çois, lequel
e.fk feparç du tout , & du premier 6c du fécond , comme Ton
peu t voir par leur reigle confirmée parles fouuerains Ponti-
fes, lefquels au femblable ont confirmé 6c approuué leur
reforme en ce Royaume,commc il paroift par la Bulle qu'ils
ont obtjcnu de Clément huicl:i€fme,ôc confirmée par Paul
V. à prefentfeant.
Tout ce que defiTus nous a efté déclaré par ccluy qui en
çefte année 1611.. eu. perc Gardien dudit Conuent.
De l'ejlenduè & circuit de la Preuofié de Paris yChafiellcnies ,jdf
bailliages ti^i ert dépendent : & autres remarques
fur ce fuhie^,
QOvs l'eftenduë &: circuit deJa Prcuofté & Vicomte tic
^ Paris, fontcompris les pays qui enfuiuentriîçauoir le Pa-
rifis , la Goclie, le Vaf de Gallie , Tlfle de lTance,ôc ce qu'on
appelle Vexin le François : auec partie du Vâllois,Briois , 6C
pays adjacens.
LcParifis ('dont retient encores l'appellation la forto
nionnoye des fols &: deniers parifis, le nom de Lutcce en
Parifis
LIVRE QJ/ATRIESME. ijoy
Parifis LutctU VAnfiorum^ & les taxes en Parlement de Pans)
comprenoitanciennementcequieftoitdepuis la porte du-
dit Paris iuiquesà Pontoiië d'vne part,ôc luiques à Claye
vers la Brie d'autre: duquel pays demeure encores le iùrnom
à plufieurs villages, corne â Louurès , Cormcilles, Elcouan^
Vemarf-ville-parifis, Ville-parifis, GonnelFe, Villeron, &
Roiflyjtousdids ôcfurnommez en pariûs. Encores dienc
aucuns, que la porte que nous difonsde paris, f*appelloit
La Porte ou Apport d/^ Pârtfis , par ce que de cet endroit on
alioit 6c venoitau parids. Le Seigneur de Montmorency
eft le plus noble 6c illuilre leigneur du parifis, qui fut la dis la
principauté des Capets.
La Goelle a perdu Tes anciens limites , comme Temblable-
RîentlaGallie. Car defdiclesco.ntrecsne rcile que le fur-
nom fans plus: à ii^auoir de Goelle â la Comté de Damp-
martin,&plaine d'alentour, & de Gallie fur le Val dici de
Gallie, ôcàlaplainefrudueufc des enuirons, où fontalîis les
villages de Crefpieres, de Viroflay, de Refne-moulin , & de
Trianon,pDurcefujecl: tousfurnommezdu Val de Gallie.
■rX'ifle de France contient ce qui eft depuis faind Denys
dit en France iufques à RoifTy bi Montmorency , & genera-
lementlecontenuentrelesreuolutions 6c iinuoiîtez de la
riuiere de Scinc^vcrs la Normandie d'vn coflc, ôc la Picardie
de l'autre. Mais ce qu'on appelle le pays de France en parti,
çulier, comprend toute riflefuidicte 6c le pays de Goelle:
En forte que ce qui eft deçà la riuiere de Marne en la ville
deMeaux eflcftimé deFrancc,6c lereftedeBrie. Plufieurs
villages portent ce nom de France, comme Pifeux,le Pleffis-
Gaflbt, Bonneuil, RoifFy, Cbeneuieres,Baillet,Bclloy,Ccr-
celle$,Seuran,Iagny,faindDenys,Thicux,Villeroy,Mitry,
f ontcnay, Meily^ Grefli, tous dicls &: furnommez en
prance.
Vulxin le Fràttijois , que maintenant on dit Vexin Fran-
çois,contiententierementtoutec qui eft depuis la riuiere
d'Oyfè en amont vers la Picardie, iufques à'Clcrmont en
Beauuoiiis, deiquelles appellations ne fe trouue mémoire
qu'aux anciens tiltres,6c noms demeurez du vieil temps.
Il y â deux pays appeliez de ce nom de Vexin: l'vn fur-
nommé le Fran(j'ois, l'autre le Normand. Vexin le François
CCCCcccc
ip6 DIOCESE DE PARIS,
tac reûny à la Couronne de France par leRoy Philippes pre-
mier i'anio6c. Vexin le Normand futreiinyfcmblablemcB
par le Roy Louys le Jeune Tan 1146. Et depuis par le mefme
Roy baillé en douaire au fils du Roy d'Angleterre auec fa
fille Marguerice,ran 1155. Voyez Aimoinuslib.j, cap. 48. &:
es fuiuans.
Efl à noter que de toutes parts aux enuirons deParis il y
auoic anciennement plulieurs chafteaux de places fortes.
Mais les feigneursdefdits lieux fe voulans preualoir contre
l'audoricë Royale, furent en fin amenezàlaraifbn,&les
chafteaux ruinez ôcdelmolis. Ces reuokes commencèrent
des le temps du Roy Louys 6. ditle Gros,ainiîqueremarque
lean de Serrés en Ton inuencaire de l'hilloire de France , cri-
ées termes.
'È peine Louys a acheué les obfeques de [on f ère ^ que le feu s'étl-
lume en diuers endroits de fon Royaume^ ^ comme fila ieunejje dît
^oy cmpefchoil fa dignité, chacun veut faire le Roy. Les lieux flus^
prochains de Paris commencent ces troubles ^ far U multitude des^
hennés d^ grandes maifons qui font a l'entour. Corbeil auoit fon^
Comte, Chartres le fien^Pifeaux en Beauctlefien^ Motlehery lefien^.
Chajteau fort tcfien. Crecy aueitfonfeigneur yMarle lefîen, Pom-
fone le fi en : à" ainfi flufieurs autres terres atiûient chacune fot^
feigneur particulier.
Guy de Crecy , lefteur de Pifeàux , rf en plus grand volume ^
Lancelin Comte de Dummartin ,Thibaud Comte de Champagne
& de Brie, Pean de Louure en Parifi^Miion deMotlehery^ Phtlippes^
Baftard du Roy Philippe s , tout d'vn mefme branfiefirenî les mau--
nais.
Du temps de Robert Roy de France/ut baftyle Chajfteaii;
de Môtlhery parle Comte Thibault furnômé File- eftoupe.
MaisdutempsdeLouysie Gros ce chaÛcau-fiit abbatu ô5
razCjfaufla tour qui f'y voir encores debout, Corbeil & Jes
terres des Corbeillons, 2c MontlherySc plufieurs autres fei-
gneurics reiinies à la Couronne, ainfi que remarque Belie-
foreflenfa Cofmographie.
Tous ces feigneurs particuliers ayans efté ruinez pour
Ieurrebellion,Gelafutcaured ériger lefdits lieux en Preuo-'
fleZjBailliages 6c Chafteilenies, qui fon t main renan t fepr en
nombre^dont les appellatiôs releuent au Ghaftelec de Pans,
LIVRE QVATRIESME. Ï307
^uieftle/îege delà iufhce du Preuoft de Paris ( lequel eft Je
chef ^premier de tous les nobles, & en cefle qualité a droit
4c conuoquer les trois cftats du Royaume quand il en efl
befbin ) fçauoir les Preuoftez & foubs-bailliage de Poiffi,
Triel & fain t Germain en Laye : La Preuofté &: Cliaftellenie
de Mondehcrv : la Prcuofté de Corbeil : la iuftice, Preuofté
&Cha(]:eileniedeTorcyenBric: la Preuofté & Cliaftelle-
nie de Cliafttau-fort : la Pi euoftë de Gonncfle: & la Preuo-
fié de Tournant en Brie. Et ont cfté ainfî dirpofeespour
mieux maintenir lesloix ôccouftumcs, ôcauoir plus breueôc
prompte iuftice en cefte grande eftcnduë de pays de la Pre-
uofté & Vicomte de Pans.
Desjjx 'Doyennez. du Diacefe de Paru.
I'Ay fait mention au commencement de ce liure qu'il y
auoit fix Doyens ruraux au Diocefc de Paris , qui demeu-
roientaux lix principales place.'^d'iceluyjfi^auoir Montmo-
rency,Chelles,Montlehcry, Chafteau-fort, Corbeil & La-
gny. Dciquels lieux iedeftreroistraiclcr particulièrement
•en cet endroit. Mais n'en ayant pas recouuert de mémoires,
iemecontëtcray derapportcrce que i'enay peu remarquer,
en attendant que quelquVn curieux d'orner fa patrie, en
ay^nt plus ample coguoiflanceveuille prendre la plume en
main pour le profit du public.
Premierementquant eft de Montmorency ,Belleforcft;
enfaColmographie tom. i-pag.378. traiclantdela villedc
SenliSjditcesparoles. Votjins decejle Cttê^font les anciens dr
illkfires feigneurs de Montmorency^fortant le nom de U Vtlle, de
Uqnclle ils font Seigneurs y Juiuant l'ancienne couftume de Gaulle y
ainfiquele tefmoigne Ce far en f es Commentaires. Cefte maijon eft
dételle &ft grande antiquité, /jn elle fe l'ante d'eftre la première
quiafaitfrofepondelafoy chreftienne ^ce qui aduint lors que S,
Régule fr€(cha à Senl/'s, & qu'il attira le peuple "voiftn à la cognoif-
fancede le fus chriflftls de Dieu^ & vray hommejefcendu en terre
pour le fa lut des hommes.
Le bourg deChelleseft honoré d'vne belle Abbaye de
filles de l'Ordre fainc>Benoift,baftie par faincle Bautheur
PvoynedeFrancc,erpoulcduRoy Clouisfccond,Ô:dequa-
CCCCcccc ;j
i3oS DIOCESE DEPARIS, ^
trcou cinqEgliies,commei'ay diccy deuantenfonlieu,
Montlchery ôcChaftcau-fort ont cfté autrefois places ii
fortes &C bien munies, qu'elles ont fait tefte auxKoysde
France , qui ne les ont peu auoir qu'à bien grand peine,
6: queHnalcment ilsont eltécontraincls de faire razer.
Il y a trois Egliles parrochiales à Montlehery, içauoir
de la Trinité , de laincl Pierre ôc de Noftre Dame : & deux
àChafteau-forc, fçauoir de S.ChriQophleôcdelaTrinité.
Corbeil efk vne ville aiïife fur la riuiere de Seine ^ ayant
le pays de Brie à TOrient , le Hurepois à l'Occident auec
partie du pays Chartrain^au Septemtrion le terroir Parifien,
^auMidyleGailinois: &:eftpofee en vn beau ôc plaifant
paiiagej&carroufeeds diucrfes riuieres, comme de la mère
des eaux Françoifes la SeinejScdelanuiered'EiTonne^ou
Ellampes recommandée en bon poilFon , de fur tout en ef-
creuiiîes les meilleures, & les plus délicates qu'on fcache
irouucr.
Cefte ville eft: pofee èc affife de telle forte qu'on en feroit
vne place bien forte, n'eftoit que d^s deux coftez dit eft
commandée de deux coffeaux^ mais celuy qui eft tiranç au
Gaftinoisvers la maladcrie neluy cftlinuifibIe,poureftre
afrezloin,queceiuy quieftducoftédeScinCjVenantàVillc-
neufue faind George , lequel peu t preiudicier grandement,
iil'ennemy eftoitmaiftre de ccfte montagne.
Qiielques vns rapportent le baftiment du Chafteaude
Corbcil aux Romains, 6c difcnt-que Cefar fit baftir ccfte
groiletour, quiencoresy fertcommeforterelTe. Laquelle
opinion n'ell à reietter, encores que Cefàr n'en face men-
tion en fes Commentaires ,veu que la ftrudure d'i celle 5c
du Chafteau fe refencent de l'antiquité Romaine: & qu'ii
cil vray Icmblable, que Cefar ayant affaire aux Gaulloii,
tenantMelunj&craignantqu'ilsnefefpandiiTentplusloin.
il ballit ccfte fortereiîe.
En la viile de Corbeil cultrcrhofl:eIDieu,eftIePrioré
de faincl lehan ,qui dépend des Cheualiers croifez de Mal -
te, où ell le tombeau de laRoyneIfcmbourg,erpoufedu
RovPliilippesDieu-donnë»Le Prioré defaindGuenauld^
dont i'ay faid mention cy deuant pag. 1109. Et l'Eglife
parrochiale du vieil Corbeil :auec l'Eglife fuccurfaledeS.
lacques aux fauxbourgs de CorbeiL
LIVRE QJ/ATRIESME. 1309
Voifin de McauxeftLagny, place ancierme,ainfi qu'on
peutcognoiftre par l'ancienneté des bailimens ,^ nocam-
iTienc de l'Abbaye qui cil au haulcde la Ville, qui tire vers
Mcaux, au deuant de laquelle on voidvne des plus belles
fontaines qu^palçacheguerescn toute la contrée, oup :.. «.
Il y a crois Eglifes parrochiales audicl bourg^v^imik
•laind Furfinjiaiûci: Pau 1,6c Tain d Sauueur.' \' jZ , iii
■•,'■'
Ves ChaJ^caux de Vuimcflre & de MaldYic^& du
Tont Henry. .
LAn I 41 1. fut pillé Si ruiné le Chaftcau Royal clid de
Vuinceftre qui appartenoit lors aa Duc de Berry , 5^
maintenant à Meffieurs de Noftre Dame ^ lequel n'a efté re-
flabli depuis.
L'an 1^30, le Roy François premier fît commencer lefu-
perbe édifice du Chafteau que l'on furnomme deMaldric:
pource qu'il a efté baftirurleplanôcdefTeindeGeluy d'Ef-
pagne,ainri appelle. Lequel le Roy auoic fait tirer y eftanc
pnlonnier en l'an 1515.
LeVendredy9.Iuin i^oé. fur les cinq heures du foir, le
Roy Henry 4. reuenancde S. Germain en Laye, 6c voulant
parfer !a riuiere au port de Neully , comme fa Majeftc qui
cftoit en carrofTe entroit dansle bac ( n'ayant voulu deicen-
dre à caufe de la pluyc)les deux derniers cheuaux tirans trop
àcofté,tomberentdansl'eau,6c de leur poixemporterctle
CarrofTc, où eftoiet auec le Roy &: la Roy ne, MÔieigneur Je
Montpenlîer, Monfeigneur le Duc de VendQrme,.&: Mada-
me la Princede de Conty. Les premiers ôc les plus prompts
au fecours, furent Meilleurs de rifle- Rouhetôc de la Cha-
ftagneraye, quipreferans auec ceux qui lesfuiuirentjlelaluc
de leur Prince au leur proprc,re icttcrct daps reau,fans auoir
ioifir d'ofter ny leurs manteaux ny leurs efpees : car en cefte
cruelleneceflrité,l'incon{ideration du péril pour euxeftoïc
fagelFcjôc la témérité prudence.
lis accoururent donc à l'endroit où iîsauoient veu le Roy,
lequel ayans retiré de iba danger, côme ('il n'eut dcfiré fon
falut, que pour fauuer les Tiens (qui efloiét les plus engagez)
fa Majeftéfc remit dans rcau,pourayder à retirer laRoyne
6cM. de Vendûfme,lclqueis luy donnoient de la pitié ôc de
CCCCcccc iij
4^0 D T O C E S E . D E y P A R î S,
l'ennuy touttnfexiîble. LaRoyncn'eutpas fi coft pris l'air
pourrerpircr,queietxantvnruurpir,eIlcdemandapar parole
rcicerce ou eftoic le Roy, montrant parla, qu'elle cftoic
plus troublée du penl de fon cher efpouXjque du fië mermc.
Enquoyilsiè rendoienc vne réciproque prévue d'amour,'
luy retournant dedans l'eau dès qu'il fut libre pour la fecou-
rir, ocelle en le demandant dés qu'elle eutrecouuert fon
haleine.
^ Le Roy toujours Grand & magnanime, voulant obuier
a tels mailicurs & finiltres accidcns , &c pour la commodité
du public, fît depuis baftir ce beau &: excellent Pont , qui fe
-voit à prefent au port de Neully : lequel il qualifia de fon
nom, ordonnant qu'il leroic appelle LE PONT
HENRY.
FIN DV QVATRIESME LIVRE.
Acheué d'imprimerie 2. d'Auril
I 6 I 2.
-
PRIVILEGE D V ROY.
OviS PAR LA GRACE DE DlEV
Roy de Franceôc de N auarre : A nos amez
& féaux les gens tenans noftre Cour de
Parlement de Pans, Roiien, Thoulouic,
Bordeaux, Dijon, Grenoble, Aix,Rcnnes,
BailliFs, Preuofts, Senelchaux.dcfditslieux
ou leurs Lieutenans, à tous nos autres iufti-
ciers & officiers qu'il appartiendra, Salut. Noilre bien amé
Pierre Chevalier Imprimeur 6c Libraire lurë en
rVniuerfité de Paris,nous a fait dire & remonftrer qu'il a rc-
eouuert vn liureintitulë Les Antiquitez. de Paris -^ traitcanc
de la fondation detoutes les Eglifesôc Chapelles, 6c autres
€horesplusremarquables,deiaCité,Vniuerrité,ViIleêcdio-
cefedcParis: compofépar F. Jacques du Breul^Kç.\\<^\ç^Jiyià^
l'Abbaye de S.Germain des Prez, diuiié en quatre liures, le-
quel liureeftdi(remblable&: non pareil à tous ceux qui ont
cité imprimez par cy deuant , eftan t fpecialement compofé
deplufieurs Manufcrits,tiltresanciens 6c lettres patëtes qui
iuy ont eflë communiquées 6c baillées par Tes amis. Lequel
hure ledit Chcualier defireroit imprimer ou faire imprimer,
êc d'autant que nous defirons gratifier ledit Cheualier,pour
ks grands frai^ qu'il a ja faids 6c qu'il Iuy coquicndra faire
pour rimprc(îion dudit liure , 6c par mefmc moyen le faire
refTentir du fruicl de fbn labeur, recognoilTant qu'il trauail-
leiournellemencpourle bien public. Voulons par ces pre-
fentes, que defencesfoientfaicles à ceux qui ont des priuiie-
ges particuliers, d'intcnteraucuneadion contre ledit Chc-
ualier, ny le troublera hmprefIîonduditliure,à peine de
deux mil liures d'amende. Novs à ces caufeSjdefirantlâ
promotion 6caduancement de-la chofc publique en noflre
.Royaume,6cne voulant permettre que ledit fupp liant foi t
fruftrë de fa diligence 6c trauail, Vousmandons,ordonnos
&enioignons par ces prefentes, qne vous ayez àpcrmettre
comme de noftrepuifTance&aucioritë Royale, auons per-
mis 6c permettons audit Cheualier,qu'il puifTe imprimer ou
faire imprimer , vendre 6c débiter , tant de fois que bon Iuy
femblera leidites 4ntiquitez, de P^r/jr,: pendant le temps 6c
cfpâccciedix ans entiers & confecutiFs, à compter du iour'
& dac-cc que ledit liure feraacheuc d'imprimcr,i:aifanc pour
cetefFecl trcs-expreires inhibitions &c defenccs à tous Mar-
chands Libraires & Imprimeurs de noftre Royaume, pays ôc
terre de noltrcpuiirancej&touies autres perfonnes de quel-
que ellat, condition & nationqu'ils pui d'en teftre, de n'im-
primer ou faircimprimerlefd.itesy/;î/;^«i/f2.^ny en extraire
aucune chofe en quelque manière que ce foit,pour iceux vê-
dre ou changer aux foires, ny d'en tenir aucun exemplaire
tant en priue qu'en public, d'autre impreffion que de ceux
que leditChcualier aura faitimprimer,ou de ceux qui aurôc
droit dé lLfy,nyd*cn apporter ou faire amener d'autres villes
en ce RoyaumCjfousnomsinterpofez ou auec faulfes rnar-
ques^fur peine de deuxmilliuresd'amede.applicable moitié
inc:us 5: l'autre moitié audit fuppliant,iar^ aucune diminu-
don,ôi de tous Tes defpens^dommages ScintereftSjôcde con-
iifcation des exemplaires qui en ierôt trouuezauoir efté mis
en vente contre la teneur de cesprefenteSjôcquetrouuanc
ddfdits Hures ainfi contrefaits, ils foient incontinent faifis 5c
mis en noftre main, parle premier de nos luges, officiers,
Hui{îiers ôc fergens fur ce requis, en leur jnonilrant ces pre-
ren.tcs,ou copie d'icellcsdeuëmctcoliationnee à l'original,
leur donnant pouuoir,commiflion de mandement Ipecial,
Se à vous tous de procédera l'encôtre de tous ceux qui con-
treuiendront à ces prefentes,partoutcs voyesdeuës&rai-
fbnnableSjôcparlespeinesfurditesinonobitantoppofîtions
ou appellations quelconques, clameur de Haro, Chartre
Normande, prife à partie, 6c toutes autres lettres â ce con-
traires,faites ouàfaire,aufquelles nous auons dérogé & dé-
rogeons par ces prefentes, pour lefquelles 6c fans préjudice
d'icelles,ne voulons eftre diffère. Et pour ce que de ces pre-
fentesledit.expofant pourra auoir affaire enplufîeurs&di-
uers en droits. Nous voulons qu'au vidimus d'icelles fai<5b
fous feel Royal, ou par Tvn de nos amcz ôc féaux Confeillers
Notaires & Secrétaires foy (bit adiouâee comme au prefenr
original.Etiî nous voulons.que mettant vn brefextraii5:du
priuilege au commencement o.uàJa fia de chacun defdiçls
ljures,qu'il foitpourbienôcdeuèmétfignifîé, commefiç'c-
floit l'original, afin qu'ils n'en prétendent caufe d'ignorace.
Carteleftnodreplaiiir.DonnéàParislej. Septembre,ran
de grâce 1^ I j .j8«: de noffre regiic le deuxi,efme. . :.J .
F/tr U Roy en fort Confiit, *C H A L o p i N.
t'a B L E DES ^J J T l £ R E S LÈS
plus remanjuaUes ^ contenues aux qudtrts
. hures des JÎnîiqiiJti:':(^de i'uTJS.
■ A
«-T^
<j4~?sj^ VV: ~U BbîyedvJsReligicu
f^J/A\^r^ i<î5 de S. Aiuhoine
des Champs , près
Pans. 1136, où en la
première Eglife ou
Chai elle lune porcez les corps des
Roys& Roynes de Franc-e, auant
cjue de fAire leur feruice à noftre
D3me.ii4i.U grande Egiifefondee
& rencee en parcic parle fieur deS.
Mande, /-4n>7c Miindetus i24i.deux
monuments de Marbre blanc &
noir , qui (ont deuantie grand Au-
teli24^.
Abbayed^S. Barthélémy «S; S.
Ivl agio ire, fondée par Hugues Ca-
pet, M aire du Palaii ^Duc de Fran-
ce,en la Chappelle Royalle quieii
à Paris deuant le Palais, v?c eft main-
tenant Eglife parrochiale 'oubsle
nom de S. Baithekmy iScfainâe
Catherine m. depuis les Religieux
de ladite Abbaye le retirèrent en
leur Chappellfic^eS. George , pour
lors hors la ville , où eiloic leur ci-
metière 114.
AbbiiyedeChclles, faincteBau-
theufjRoynede France 1168. Ber-
tille première Abbelle de CheHes,
tixceduMonaUcredelouarc 1170.
Eglife de S. George, fondée au lien
de Chelles par SaiiKfle-.Clocildc,
femme du premier Roy Clouis
1170. pourquoy ladite Ahbayeert
appelîee Chcllcs, 1171. Reliques de
ladite Eglife ii7i. Monuraeais rc-
marquablcs de ladite Eglife. nyj.
Eglifescfu bourg de Chelles ■:i74.
Palais Royal audit lieu. Ibidem. ,
Abbaye de S. Denys en France
1092. bafèie par le Roy Dagobert
10513. TEglifcmiraculeulemencde*
dieeio96-S. Denys de l'cftcé latine
<^ry?r^ïM,auiourd'huy prieu-ré. Pre-
mieie fepu'tuiedcS. Denys èci'ei
compagnons 16^. ViCiow que le
Roy Dagobert eufl: audit licu,:o^i.
Chappeilc de Catulle rebalHe par
Saintîe Geneuiefue 1092. ii^ôA^s
premières challes d'or de S-. Denys
&lescon:^agnos,faitespar S.bloy.
1093. Table d'or de f Egli(e de S.
Denys , faite par l'Abbé Sugere.
ïioi.vittres de lEgliiè S. Denys,
motalilcespar vers ii03.Chjflesde
plufî-curs Saints&Saimfles^qui fonc
en ladite Eglife. 110/. Re!iques&:
loyaux de ladite Abbaye. 1109.
Pfaultier efcric en lettres d'or, don-
né audit lieu paria Royne Hilde-
DDDDdddd
TAIiLJt VEb
garde , femme de Charlemagne,
lio^.Couppcon talT'eduRoy Salo-
mon, donnée par le Roy Charles le
Chauue 1109. Croix de pierres en
forme de pyramides qui (ont fur le
chemindeS. Denys. niz. Tom-
beaux &'Sepu!chres remarquables
de ladite Eglife.in^ fondacions.de
diucrfc5, Chappelles. Ib. & feq.
l.ouureen PariHs, limite delà terre
Se franchife de S. Denys.ir}5. Le
Royaume de France rendu tribu-
taire à ladite Egîife par Charlema-
gnô.115^. Quand & par qui exemp-
tée de la fubieclion derÉucfque de
Paris. ii4i.Priuileges de TAbbé du-
dioliieu. 1140. Prieurcz & Cures
qui dépendent de ladite Abbaye.
1145. foires de S. Denys. 1148. Egli-
fcs qui font en ladite ville. 1149,
Abbaye de noftre Dame de Foo-
tel,di(5l;ele bois aux Dame's lezMa-
Icnoe. U41. Afîignation des biens
temporels odroyez par l'Abbc «Se
Conuentde S. Denys aufditesRe-
ligieufcs, pour la nourriture de cel-
les d'Argenteuilqui y auoient efte
tranflatees.1143. Prébende pourvn
chacun Religieux de S. Maur dc-
cedé, odtroyee aux Religieufesde
Malcnôe. U4J. Chatou, village
donné aufdiccs Religieufes. 12.47.
Dixmedupain& du vin confom-
méenlamaifon du Roy, quand il
C'rt: à Montlheri , donnée aufdites
Religieufes. 114.8. Fôdatiodedeux
Chappellainsenleur Eglifc. 1145.
Abbaye de fainde Gcneuiefue fa
fondation , chofes- remarquables
&prerninencesd'icelle. 268.
Abbaye de S. Germain des prez.
ipg.PfiuilegcdcS. Germain. 551. Sc-
pulchre^ tranfiation dudit S.s^S-
Idole de S. Germain. 358. Seconde
MATIERES.
dedicacede S, Germain. 340. ©roits
& priuilcgesde l'AbbédeS. Ger-
main.362. Manumifliondes habi-
tansdu bourg de S. Germain. 3(^5.
371. Chaiïe de S. Germain ib. Pr.o-
ceflion folénelle de S. Germain des
prez en laquelle affilièrent le Roy,
les Princes & Cardinaux. 373. Table
d'argent du grad Aucel. 374. Biblio-
teque.375.Pl^ultierdcMonfieur S.
Germain. MS. en parchemifi de
pourpre. ^7 j. Euangiles de S. Ma-
thieu & S. Marc efciipts en lettres
^ d'or furparchemin de pourpre. 376.
PfaultierôfcripPen nottes, ceuure
admirable. ^77. Bible réduite en
carmes par M. Pierrjs Riga, ancien
autheur.i78. Tables de bois ccrees
&eicntesauecle burin. 37f.Eicor-
ccs de boisquelès Grecs appellent
phyliramy & les François du Til, fur
lefquelles il y a des efcritures d'vnc
reddicion de comptes. 378. Refdr-
mation de l'Abbaye de S. Germain
des prcz. 379. Porte deBuffi donee à
ladite Abbaye.i^Si.Boucheriedc S.
Germain583.PreauxClercs1b.alie-
néduditS. Germain. 385. Closde ^
vigne de ladite Abbaye rompu par
les Efcholiers (editicux.jgj.Hofpi-
tal de S. Germain des prez. 387.
Jj^niÔmutuelleentrelcsAbbaycsde
S . Germain des prez & de S. Vider
pour le feruice diuin des Religieux
quitrefpaiïerôtd'vnepart^îkd'autre.
4io.Eg]iredeS.Cofme&S.Damiâ
apparrcnoità S. Germain des prez.
516. (Steft maintenant à l'Vniuerfité.
8. AbbezdeS.G. Authaire, Dro-
âouec &: Scubilio & difciples de S,
Germain. Ç^'97>
Abbaye desReligieufcs deGercy,
fondée par MonficurAlfonfe, frère
du Roy S. Louys Comte de Thou-
TABLE DES
iOiffe&dePoidliei-s. Uf9
Abbaye des Religieufes de Gif.
1107
Abbaye Jcs Religieufes de noftre
Dame dKierre.tondee par Madame
Euftache Côcede d'Eftampes ôc de
Coibeil , fœur du Roy Louys le
Gros. 1/5)8
Abbaye des Religieufes Corde-
lières de Long- champ, fondée par
Ifabclfœurdu Roy S.Louys. 1156
Abbaye de S. Maur des folFez.
1174. fondée par Blidcgifille,9u lieu
.oùcl.loic le Chafteau des Baudets
côftruidpAr Iules Cefar. 1/75. 1176.
AudobercEucfquc27.deParis*aco-
firmcladonatiôdulieu deS.Maur,
auec exemption-1177. Quand fecu-
larifec./i».BouchardComcedeCor-
beil,dc Paris,tS<: duGhafteau deMe-
lun,principal bien-fadeur de ladite
Abbaye. ii8j
Abbaye de Puifeaux quand ôc par
qui fondée. 410
Abbaye deS.VicVor.405.Cathalo-
guc des Abbez.408. Prieurs chape-
ftres n'y doiuent eftreautremét ve-
rtus que les cloiihiers<^4[3.Efchâge
fait auec lefdits de S. Vidlor de cinq
arpcns de terre du Chardônct à-fix
arpcns de vignes. Ih. tranflation du
Corps de S. Vi(5Vor.4i4. Egîife de S.
Victor comencçe à reballir par F.
leauBordierAbbé. 419. Anthoine
Carraciola Abbé. 54. de S. Vidtor
premier diuilcur du logis &: biêstc-
porels en la mcnlcAbbatiale .5«:CÔ-
.uentuelle.410.mortheretique.4ii.
Pierre Lizct premier Prefîdent en
^arlemcnt,(S:dcpuisAbbédeS.Vi-
xcor.422. Prieurs & Religieux de S.
Vi<^or.42^TReliquesde l'Abbaye
de S. Vidtor. 435. Prierez dependâcs
dcladite Abbaye. 1209
MATIERES,
Abbayes données aux homraci
militaires mariez. 384
Abbayes , defquellcs les Abbez
sot tenusdecoparoirau Synode de
l'Euefquede Paiis. 1051
Abbomoyne,difcipled'Amon&
fcripteurdufiegcdes Normansdc-
ViantParis. 538
Anathema MaranAïn Excômu-
nication maieurc, durant iufques à
laduentuodre Seigneur. 355
Anglois introduits à Paris par le
traiftrc lean lejClerc en l'an 1418. &
chalfez l'an 1456'. 381
Anneau de paille qui fe donne en
l'EglifeSaîncte Marine, à ceux qui
font mariez par lufticc, pourauoir
forfait. 5)1
Arfenacdel'hoftel de ville. 1017
Arfenac duRoy près les Celeftins.
1052
Auguftinsmendiansonteu trois
maifonsfucceflluemêt à î^aris. ^50.
Leurs ftatuts & conftitutioscôfir-
meesparles Papes Innocent 4. &
Alexâdre 4.554. Anciennement les
vus veftus de noir & les autres de
blaci^i^. l'Egliie des Auguitins re-
baftie par le Roy Charles lequint&:
dç^dice par Guillaume Charrier E-
uefquedcParis.)55-Améde honora-
blé de certains Sergés , reprcientee
au coing de la rue des Auguftins.
554. Tabernacle foptueux à l'Autel
de l'Egliie desAuguftinspourrepo
fer le S. Saeremét, fait par^^Madame
Leonorde Côciny. 55^ Epitaphes
diuersquifonten ladire Egli(€.5.^.7.
Cofrairie de la CoceptiÔ de N. Da-
me en ladite Eglilc ^63
Aagu'ftins reformez d'efchaulsiia*
bitiiez au bourg S. Get:main des
prez. 764
SainClc Aure Abbeffe mife en
DDDDdddd ij
TABLE DES
cha(îe d'argent par F. Guillaume de
Corbigny, Religieux deS. Germain
dcspreziSrPricurdeS.Eloy. loi
Autels anciennement prins pour
Eglires,& les Curez appeliez Pre-
ûrcs. 1084
B
BAlez en l'eftat de lapidaires,
font rubis blaffais. 570 ~
Banlicu-e, eft vne lieue à 1 cntour
deParis,en commençant au pied du
grand Chafteller. . 1217
BaptitteCrococTonEfcholiQrpé-
du &: bruflé au préaux Clercs. 58e
Baftillede la porte S. Anthoine.
1051
S. Bautheur inhumée en l'anciéne
Eglifcde S. George, àprefentdic^e
deSain(5te Croixa Cbelles.1170.Et
depuis, c'eilàfçauoir en l'an 8m.
franflatee en la grand Eglife de no-
ftre Dame. 1171
Bertruàe Royne de Frace femme
de Clotaire 2. & mère de Dagobert
inhumée à S. Germain des prez. 305
Biblereduitcen carmes par mai-
ftre Pierre Riga ancien authcur.57i'
Bieure petite riuiere dcftvordee àS.
Marcel &c du grand degaft qu'elle
fîft. 40J
Bois de Boulongne, autrcmët did
deRouuray. 780
Boucherie grade de la ville dcPa-
ris.io53.depuisdcuenu'écnlapolIë(^
f\ô de quatre anciénes familles, qui
fontlcsS.Yon, les Thibercs de La-
dehors &^Auuergne. 10^4.105(3
BoucheriedeS. Germain. 383
Bottes doubles de blanchet, ap-
pelleesno(n:urnalles. 85^1
Bourfes Collégiales fontafifeârees
auxpl'pauures EfchoIiers..697.7i5
S. Bruno patriarche des Char-
treux.. 437
MATIERES.
C
CApucins Religieux reformez
de Tordre S. François. 953
Capucines Religieuses appellces
les pauurcs Dames ou filles de la
pafEon, f)35
Carmes Religieux mcndias,pour-
quoy ainfi nommez. féj.pourquoy
vertus de blanc J^.pourquoy appel-
iez Barre2.j66-Ieursduieires man-
iions à Paris. 567. leur Eglife baftic
des deniers de la Roync femme du
Roy Philippe5.diâ;ielong.57o. la
dcdicaced'icclle Eglife. 571. côfrai»-
rie de noftre Dame de recouurance
érigée auxCiirmes par permilïïo du
Roy Charles 6. ih. S. Roch patron
aucré pour la celïation delapefte.
57i..confrairiedudiâ:S.inrticueeen
r Eglife defdits Carmes i(^. confrai-
rie de la Vierge Marie du Mont de
Carmel.573- amende d'vn Sergent
pourauoir «iré violccementde l'E-
glifedes Carmes deux Efcholicrs.
575
Carmes reformez defchaux habi-
tuez au bourg de S- Germain des
prez. 767
Carrefour Guillori, oùilyauoit
vn pilory où quelquefois l'o coup-
poit les oreilles aux mal-faicleuf s./
Catherine de Bourbon, enterrée à
S.Germain desptcz. 311
S. Cécile Vierge(S<: martyredonc
le chefeft àS. Nicolas des chaps.8j5
Chambre des coptes. 218. maiftres
des comptes. 115). Corredeurs.iio.
Aduocat & Procureur généraux du
Roy.&deux Greffiers. 22 2. porteurs
(ScT. gardes des Hures. 223. Huiffiers
de laChâbre J/'i^iMell igers àpicd
2i4.droid:s iSrprerogaciues deMef-
iieurs delà Chabrcdes coptes. 227.
BaUiment de ladite Chambre, ii^
TABLE DES
SaiTi(5tcChapcllc,Chapelledcno-
ftre Dame de l'Eftoille, fondée par
le Roy Robert au Palais à Paris , à
mermc lieu que depuis le Roy S.
Louys a hidt conftruire la faindc
Chapelle. 134. 141. eft double, vnc
haute & vue balle , &: furent toutes
deux dédiées en l'an 1148. i;7. reli-
9ueS'ij5. exempte de la iuiifdidion
detous Archcuefques oc Eucfqaes.
J58 première Jotacion. 141, féconde
dotation. 144. les Marguillicrs &
fcmcnieis doiuent couchei- dans la-
dite faindc Chapelle pour la garde
des reliques. 146. chef duRoyfainift
Louys tranfporté en icelle par le
mandementdu Roy PhilippesIV.
dit le Beli)8. le Threforier ancien-
nement dit le maiftre ChapelUin.
147. liuree pourpeufion deviurcs.
143.144. cefteliureecLlinterpretec
pag. 14t. pour quatre pains, demy
fcptierde vin (qui font quatre pin-
tes) vnc toife de chandelle, faut en-
tendic de cire,jK)Ui: fernif principa-
lement à TEglife, & deux deniers
chacun iour pour cuifine, douze
muids de bled pour le pain desCha-
noines- 147. quatorze muids de vin
pour leur boire. 13^. Aumulcesgri-
les concédées aufdicîjs Chanoines à
la différence de ceux de Noftre Da-
me, qui en portent de noires. 154.
Ordonnance Royale du diuinlcr-
uice.rj7. nombre des Chapellénies
fondée en la rain(fle Chapelle. 160
Chapelle de Çûnù. Aignan , Euef-
qued'Orleans. 8i
Chapelle de S- Blaife &S. Louys
à Paris. 5S8. confrairiedes Maflons
& Charpentiers en ladiifVe Chapel-
le. 588
Chapelle de fainâ: lean en Greuc
démembrée de fa'inâ; Gctuais &
MATIERES.
érigée en parroifFc. 7?^
Chapelle de faind Leufroy, qui
eft près le grand Chaftcllet. 795.
des Orfcurc$.756. àtS. Bon près
S. Mcrry. 815. &: maifon dcfaindlc
Auoyc ou ont efté mifes des fem-
mes vcufues Religieufes appellec-s
Béguines. 826. de S.George hors la
vjilc, depuis Abbaye de S. Magloi-
re, ^ maintenant Priorc des filley
Pénitentes. 846. de Bracque fondée
par Arnoul dcBracque. 8^7. de S.
Louys, en laquelle demeurent les
Icfuifles. 55/
Chapelle de S.Michel en la cein-
ture du Palais. 131. en icelle il ys-
trois Autels , trois Chapellénies, &
trois Confrairies. 13^-M5
Chapelle de Noflrc D^ïne des
Boys à prefent iointc \ l'Eglifc fain-
(5le Opportune. 4
Chapelle de S.Pierre du Bois,
fous l'Eglifc S. Mederic. 780. de
noftre Dame des Bois ioignant
faincte Opportune. li'/Wcv/ï.
Chartreux fondez par le Roy S.
Loysauficfde Vauuert, contenant
hui(5t arpens & demy. 452. origine
del'ordre des Chartreux. 437 , con^
firme par les Papes. 4ro. il ne fe
trouue point de punaifes es cham-
bres desReligicuxdudit ordre. 445?^
D.Ieanloceran premier Prieur de
la Chartrcufe de Paris. 453. Sepul-
chres efleuez en ladidbe Chaitreufe.
476. Villeneufue le Roy, terre et
Seigneurie donnée aux Chartreux
de Paris, par Pierre de Nauarre.
474. & depuis alieiTec. 475. Mona-
chai en l'ordre des Chartreux, fim-
ple & double ou parfaidl. 474
Chaftelletde Paris, dcfalufticci
officiers, 1036. Notaires. 1037»
Commilfaires. 1039. 1041, Con-
DDDDdddd iij
TABL-E DES MATIERES
Chaftel du bois près le Louure, 66^. De Laon & Prefles a.-i drir'
aermolyparlemandemencduRoy. dJ Montagu /.x De N^';^^^^^^^^^
ne. 68i. De faind Vaft , Latine
^•^('^^P, 6Sc). Dcs,Lombar5
jf ^^'^ou"- <59i. DeTorchi
did de Lifieux 6551. De l'Aue Maria
<î54- d'Authun.^pj. De Mignon.
702.deCambray.704.deS.MicheI.
dit de Chanac. 706. de Boncourt.
71©. deTournay.7ii.tdeIuftice./^.
deBoi(ry.7iz. desDormans, dicde
Beauuais.714. demaiftrcGeruais.
7M- «^e Daimuille. 478. yiS. de
Cornoiiaille. ihid. de Fortet. 730.
deTreguer.7?i. deRheims&Go-
querec. 751. de la Marche Ôc Vuioi-
uiile.738.de Sees.740. de la Mcrcy.
74r-du Mans.74z.de faindeBarbe.
745.cles Ieruiftes.744.des Gra/îîns.
747-des bons cnfans. 805
Cordelières dcS. Marcel lesParis.
55)7
Collège du droia Canon. Voye^
Efcholes.
Cordeliers. Conuent des Corde-
liers de Paris,quand ôc par qui infti-
tué. 515. crois Ordres de Cordeliers
& Cordelières inftituez par S ..Fran-
çois,514. Cordelière ou ceinture de
S. François. ^16. Cofrairie du S.Sc-
pulchre inftituee aux Cordeliers
de Paris. 52S. Pellerins alIansauS.
Sepulchre appeliez CroifeZj&re-
cournans Palmiers, ôc pourquoy.
519- legirdienCordelierdudic Se-
pulchre à merme puiiîiace que les
anciensPatriarches de Hierufalem,
1049
CheualiersduS.Sepulchre. 540
Cheualiers du S. Efprit, inftitue^
aux Auguftins par ic Roy Henry
troifiefme. r^^
Cheualiers de S. lean de Hierufa-
• lem, leur origine, progrès ôc reigle.
Cheualiers de l'Eftoillcparqui
inftituez.iiS4. quand abolis. 1185
Cheuelurc royale diftingueepar
cordons, appcllez7?.;^r//^. . 1167
Chii(*cberc fécond Roy Chré-
tien, amateur des lardinagcs. 130
Chrefteil village &:parroiire.ii64.
auquel font les chafîes des Sainds
Martyrs Agoart Ôc Agilbert. U.
Cimetière S. Innocent clos de
murailles par le Rey Philippes Au-
gufte. 78^.850. Epitaphes fîgnalez
eniceluy. g,j
Cifteaux Ordre, en quelle année
commencée. ^^04.
S.Claude, réclamé au petit faind
Anthoine à Paris , & où il y à vne
belle confrairie. pog
Clotaire lîl. enterré en rEghfo
deChelles. 11^2,
Clouis premier RoyChrefticn de
France,& de Ton règne. 1^/. eftablic
fonfiegeàParis. yyy
S.Cloud village anciennenmcnc
dit Nogentiiir Seyne, qui a pris
ion nom de S.Cloud ouClodoald
fils de Clodamirç Roy d'Orleanj.
ToIIpa^c Ç^ î . ^, P°f^e mitre &crolîe.544ftatuts de
. Prnardirro'-'^^^ iaditeConfrairic.53z. lean le Gros
^-r.Bc.rnardins.,^.Premoftré.6z7. preir.ier fondateur d'icelleConfrai-
TABLE DES
jjç. ru. cercmonies obferuces en
Hicrufalcm en donnant l'ordre de
Cheuallerie du S. Scpulchre. 540.
proceflio que le Patriarche de Hie-
rufâletn monte fur vnc afneirc fai-
foic tous les ans le Dimanche des
Rameaux. 5+2.
Couppetee pour cloche tintée.
Croix du Tiroir ou Tnoir, poiir-
quoy ainfi appellee. /
Croix Haimond, maintenant dite
la croix des Carmes. 5^^
Croix de laporte Baudets ou Bau-
doyer pofcc en l'an 13^6. par or-
donnance du Roy Charles le quint
au lieu d'vne efchelle patibulaire
quiyeftoit. . io^7
Croix de Gaftineoftce. 1068
Cures du Diocefe de Paris. 1086
S.Cucufe,martyrifé àBarcelonne.
I108
D
DAgobert fondateur de l'Ab-
baye de S. Denys en France.
1092
S. Denys Euefque de Corinthe,
voyez l'Abbaye de S. Denys.
Diocefe cfe Paris & ion eftendue.
1083 • Cures qui en dcfpendét. 1086
S.Dominiqncinftituteurde l'or-
dre des frères Prcfchcurs. 458. fa
mort. 500
• Druides, r^crificateurs dcsanciés
Gaulois, qui vicient de la langue
Grecque en leur parler. .2
E
EGlife noftre Dame , Cathédra-
le de Paris, Ces diucrs badimês.
<f.7.&8.falongueur,Iafgeur & hau-
teur. 5. vingt-huid Roys enbofTe
efleuezau deiïns des trois portaux
dufrontifpiccdel'Eglife. 8. & lo.
{ts deux groflcs tours carrées , gar-
MATIERES.
nies de hui(ît groiTcs cloches , Se »u
petit clocher qui cft fur la croifcc
de TEglifefix petites cloches, non
comprime la cloche de bois; qui ne
fonncque depuis Tapres difner diT
leudyabfolu, iufquesau matin de
la vigile de Pafque^. 11. en la fufdite
croileeilyadeux portaux, l'vn qui
refpond àlacourtdc l'hoftel Epif-
copal, & l'autre au cloiftre,&da
mefme cofté vue petite porte qui
tend au puits , vulgairement appel-
lee la porte rouge. 10. Chapelles. II.
Image S. Chriftophle par qui a cfté
faidbe, & fadcfcripcion.12.13. cein-
ture du chœur ornée de perfonna-
ges en boiTe , du vieil & nouueau
Teftament.Tj. grand crucifix & fon
excellence. 15. diuers Epitaphesde
plufieurs grands perfonnages en-
terrez en ladite Eglife. 15.14.& fui-
uans. fix ChapcUenies facerdotales
fondées par le Roy Philippe Au-
gu(le,& pAirquoy. 14.15. vne Cha-
pellcnie fondée par le Roy Looys
huidiefme, & Blanche fa femme.
15. ftatuedu Roy Philippe de Valois
armé & à cheual érigée en la nef
*deuant Thoftel noftre Dame. 19.
maiftre Pierre de Cuneri]s,& par
derifion appelle du Cuignet, qui
s'eftoit efforré d'ofter aux Eccîc-
iîaftiques la îuftice temporelle,
comparé à vne laide grimace qui
eft à vn coin du lubé de l'Eglife, au
delïbus de la figure d'Enfer, lé--
May hiftorial & fomptueux que les*
Orfeures plantent tous les ans de»
uant noftre Danvc le premicciour
du mois de May. 2^. Confrairiedcs
Orfeures en la Chapelle fainde
Anne. 17. vingt & vn autel en la-
dide Eglife, & foixante huid Cha-
pellenies fondées en iccux. 28, <î/m-'
TABLE DES MATIERES.
npi^rorHm. 19. digniuz de nomhtc eftfurnommee le tond, &: ancien-
(ks Chanoines & Vicaires. 29. nemenccimironnee de to (1*6^.78 f.
Coildtioii dcfdides dignicez. 30. Chanoines. 785. enfans de Chœur,
fen-nent que prefte vnChanoineâ 7^7- Epitaphes. i(;id. Concordac
fa promotion en chapitre deuanc faid entre les Doyens & Clunoi-
" Mefllcurs le Doyens Chanoines, ncs d'Ynepart, Ôc les Margiiillers
& doit bailler dans vn an vnechap- ^paro^fTiens de l'antre. 799
pe de foye pour l'Eglifcvalanc pour EglifeS. E(liennedesGrecs.z;5.
le moins quinze florins de bonar dcS.Benoiftlebientourne.157.de.
&: iufte poids. 31. reformation du noftre Dame des Champs. 160. de
Clergé de Paris, faiûe par le Rcue- S.André.34.^deS.Cornie&S.Da-
ixndillîme Odo Légat en France, nyan. 351. deS. Marcel. 39i.deraina:
y. prééminences de rEuefque de Martin qui eft au Cloiftre S. Mar-
Tiris. 32. Entans de Chœur. 34. cel. 394. de S. Medart.595. deS. Ni-
Clercs macutinels.5ç.Confrairie de colasdu Chardonnet. 435.<J25655.
S.Auguftin.36,Cha(Tes. 1^/^. Reli- de S- lacques &: S. Philippgs du
quaires.58.lingederEglirc.41.lu- haut pas.579.de S.Pierre & S. Paul
ininaire. 4i. hoftcl f.pifcopal. 45. àprefent difledc fainde Gencuief-
donations &preiogatiues 44. Or- ue. 268. S- Seucrain. 290. S. luliaii
gués. 45. Tobit fiilé. ^(J-proceffions le pauure. 292. 589. S. Yues, 587.
annuc'lesquirefontdenoftre Da- de S. Mederic de linoys.11^5. de
lîieà faincle-Geneuiefuedu Monr, noftre Dame de Boulongne fur
&àS. Martin desChamps.4é. lu- Seyne. 12^5. de noftre Dame des
fticc.49. lauement des^picds aux vertus. 1265. de S. leanlerond.^i.
pauures.49.enfanstrouuez.52 Par- de faindrc Gcneuicfue des ardans.
' uis anciennement dit Paradis. «^îV. 93. deS. Chriftophc.85. defaindc
Çlpiftre.5^. Machicosquefignifie. Maiine. 88
Sj. Conciles prouinciaux tenus à Eglifede S. Barthélémy. 150. de
Paiis,&csenuirons..55. Papes qui* fainde Marie Magdel^ne. 105. de
Tonc venus à Paris.. .00. Catkaloguc S.LeuS.Gilles.784. 848. deS. Eu-
des Euefques de Paris. 61 ftache.792, deS.Sauueur.794.dc
EglifeS.Denysdupas, que l'on S. Roch. t^iU deS.Paul.8ie.de S.
croît auoir efté la première Eglife Nicolas des Champs.854. defaind
Cathédrale deJ'arisouS. Dcnysa Laurent.838. deS. Iolle.8^0. deS.
fouffert /es premiers tourmens. 80 lacques de Ja Boucherie. 863. du
Egli'e parochiale de S. Germain village de Chailliot. Sô^
ievieil.9^. pourquoy appelleepar Egli.^ede S- Nicolas du Louure,
Ay mon ^rci(I en lu^. 57 fonde? pour Collège, où il y auoic
Eglife Collégiale de S. Sympho- dix efckoliers Bouiiîcrs , lefquels
rua martyr , près S. Dzny$ de la l'Euefque de'Paiis a conuertis en
^"''^^'^'■"^- i'7 neufClianoines, c^vn Preuoft.Sor.
Eghfe de S.Vincent à prcienc de S. Honoré fondée 'par Renold
dicle deS.Germaindel'Aux.errois Cherci c\' Sibillcfafemme-Sor. de
fondée par Childcbert.7So. ou elle S. Geruais & S. Pro.thais à la no-
mination
TABLE DES
minaciondcTAbbé dcFcrcampcn
-Normandie. 807. de (ainifi lean
<n Grcue. gro
Eglife Collégiale de S. Thomas
du'Louure fondée par Robert pre-
mier Concède Dreux. 7^6
Eglife Collégiale ôc parrochialc
■derain(5l-£Opporiuxîe.S27. deS. In-
nocent. 834.
S. Eloy excellent Orfeure, &: fon-
dateur de diuerfes Abbayes. 98. fa-
<5lcur des premières chafTes d'or de
S. Denys (Scies compagnons. 1095.
Efcholes de Décret. 749. leur
■feruice diuin fe faid à S-Iean de La-
teran. 7^1. de Médecine. <^>t^. de S.
Thomas aux îàcobins. j'o
Efcorces de bois que les Grecs
appellent o/;//i>^w,& les François
dutil. 378
S. Euftachc martyrifé à Rome
auec fa femme Se (es deuxcntans.
iio^
S. Eugène premier Euefque de
ToledeA' ^î^rtyr. ^105
•F . •'
FEmmes chalfees de la Goiàr.
ILS7 .
"Feirand Conte de Flandres em-
prifonné en la g.roirc tour terrée,
qui ell: au milieu du Louurc. 782.
FoireS. Germain. ^62.
Foire du Lendit transférée d'An x
en Allemagne à 5k. Denys en Fiance
parleRoyCharlesleChauue. 1139
Fontaines de Paris. 1069
F.rifmarlt^:gium^ mariage con
cracté encre vad'aux de diuers Sei-
gneurs. 367
Fodeauii chie-ns- .5
, Four bannal de Paris appelle an-
ciennement le four d'Enfer pour fa
profondité qui eftoit aulieuoùeft
h montée de la grande boucherie
MATIERES.
deParis. . \\G
S. François inftituteur del'ordtc
des frères mineurs dits Cordeiicrs,
(on decez & la canonifation. 515
Fredegonde femme de Chilperic *
enterrée à SGfrmain des piez.304
Fulliens Relipieox reformer de
O
l'ordre S- Benoill habituez aux
faux-bourgs S. Honoré. 951
G
G Abelledi6tion Italienne , d'
gnirianc toute efpecc d'im-
pofts & tributs. 911. inuentec à Ro-
me par Marcus Liuius qui pour ce-
la fuft furnomméSalirrator »^.& en
Fiance parle Roy Philippcs de Va-
lois /^.fainifte Geneuiefue & (à vie.
261 .
Gentilly, village proche de Paris,
premicrcrclidence des Chartreux.
455
S.Germain fimple en habits &ex*
cellenten vertus. 32. (es diuers dif-
ciplcs ih.
Glatigniouglaucini, S. Denysde
la Chartreje lieu proche ^derrière
ledits. Denys rctieatcncores l'an-
cien nom. no;
Godefroy deBoiiilîon Se Ton frc'rc
Baudouyn,Roys de Hicrufalemjin-
hiimez en la Chappelle S. lean l'E-
uangelille au dellous du mont' de
Caluair^. ' ^\i
Gournay fur Marne, PrioréCon-
uentuel dépendant de^.Mattin des»
Champs, fondé par Guido Rubeus
& Adelsis fa femme 5c y doitauoir. »
14 ou 15. Reiigius ri5(î,chafteaud€
Gournay. prins «Si: rÊf)rias par les-
fcaiicois 6c Anglois& depuis biaf^
lé; ■•Pi97
Greu-e, place deuant l'hoftcl d«
ville, ou a efté transférée l'Etlapc.
lOî-f
E EEEeeec
TABLE DES
Grimoald Maire du Palais du
Roy Childcbcrc fécond, occis pro-
ditoircmcJit en l'Eglife du Liège
dcuant S. Lambert. 1187
Guillaume de Chanac Euefquc
de Parisj& Patriarche d' Alcxadric.
418. fondateur du Collège de Cha-
nac, dit de S. Michel. 70<$
Guillaume Budé Maiftre des Re-
quêtes du Roy,inhumé en la Cha-
pelle fainde Gencuicfue de l'Eglife
S.Nicolas desChamps. 855.fon te-
ftament. 8j(j
H
HAlIedcBeauCre. 5
Halles de Paris baftics par
le Roy Philippes Augufte.
781
Haute-feuille chaflreau. 50/
Henry 4. Roy deFrance 5c de Na-
narre occis à Paris. ^6^
Hermitage du mont Valerian
près Surefncs. ^273
Hihrnaginmfaglc. i^^9
S-Hipolyttercclamépour lape-
fte. 7/05
HomagcduRoy de Bretagne au
Roy de France. 11^6
Horloge du Palais- 230
Hofpitaux leurs exemptions &
immunitez. 5J4S
HofpitaldeS. Geruais fondé par
Guarin mafîbn & fon fils Harcher
Preftre. 950. de fainde Catherine.
«)^7.dc la Trinité. 9^^. des quinze-
vingts aucugles.pTJ. des Haudtiet-
ces. 5J75.deS.Iacqucsaux Pèlerins.
î>S4.du S-Sepulchrc. 9S8.de S. lu-
lien aux Meneftriers. «po. dufaind
Bfprit. 996
Hofpital ou commandericdu pe-
titS.Anthoine.997.confrairiedeS.
Claude fondée en iceluy. 998
Hofpital des cnfans de Dieu au-
MATIERES.
tremenC dits cnfans r«uges fondez'
par Marguerite Royne de Nauarre
fœur vnique du Roy François pre-
mier. 999. 1000. ils doiuent cftrc
orphelins de père & mère. 1002
Hofpital de S. Louys hors Paris
pour mettre les malades fondé par
le Roy Henry quatriefme. 1002
Hofpital de S. Marcel , à prefent
ditjlamaifon Royale de U charité
Ciueftienne, 401
Hoftcl Dieu de Paris dédié aux
malades. 74. Religieufes de l'ordre
de S.Auguflin qui les penfent.ï^;^.
les femmes des Orfeures de Paris
vont traiter foraptueufement les
malades le lourde Pafquc:s.78-. de
la grand (latue de pierre qui eft de-
uant la porte dudii hoflel Dieu. 80
Hoftel DieUjhofpitalj&Chapelle
deGonneile. Ufj
Hofpital S.-Iacquei du haucpas.
HofteldeGuife, iadisditdemi-
fericorde. 5
Hoftcl de Cluny. ihid.
Hoftel ou Collèges. Denys. 772
Hoftel d'Hercules près les Augu-
(lins. 775
Hoflel de S.Paul dit des Tournel-
les où maintenant eft la place Ro-
yale. lOfO
JrluguesdeS.Vidor. 431
Humberc quitte fon Dauphiné
deViennois & fe rend Religieux de
l'ordre des lacobins. 507
I:
IAcobinSjS. Dominique inftitu-
teur des frères prefcheurs dits la-
cobins. 4^8. Conuenc des frères
prefcheurs de Paris. 4^8. coiifrairie
du refaire. 5^2.
lean de Matha premier inftiïuteur
de l'ordre des Mathurins. 4/r
TABLE DES
lean Chafteljleuncefcholicr exé-
cuté à Paris pour auoir attenté à!a
peiTonnede Henry le grand. 131
leaii Alais premier autheur de
rimpoft fur les marées , & deluya
pris le nom le pont Alais , foubs le-
quel on croit qu'il eft enterré- 79^
. lefuiftcs chalîez & bannis de Pa-
ris.zj 5. depuis rappeliez. iji-f
Image noftre Dame près S. Leu S.
Gilles frappée d'vn coufteau par
vnfoldatdefefperé, laquelle ie(^a
abondance de iang. 106 f. autre
Image de noftre Dame qui eftoit
derrierele petit S. Anthoine deU-
quellevn hereticque rompit late-
(îe. io6<f
lotigleur , di(51:ion picarde , pour
bafteleur, &: vient du Latin locuU-
tor. ÇÇ2
luifs cxpulfez de France par le
R07 Philippe Auguftc. 7231
S. Iulian le pauure anciennement
dit faindlulian le vieil. 58?
lufticiers de Paris en nombre de
huid-vingts cinq. 7077
L
5..T AndryEuefquc de Paris iU'
X_ihumé premièrement enl'E-
glifcdelainifb Germain del'Auxer-
rois, de Ton fuaire lequel porté fift
cfteindrelefeu qui embrafoitplu-
iîeurs maifons.ji/.port iàinélLan-
dry, le vieil paflagc. çi
S.Leufroy &[à vie. -5)5
Libraires anciennement /^auans
& pourcc appeliez Clercs Librai-
res. ^08
Librairie du Roy anciennement
gardée au Louurc 104S
Lisbius qui auoit donné Am'châp
àfaindt Denys , pour y conŒtuirc
vne Eglile martynrc,& fa femme
Larcia. 115. de leur fils Vis biusre-
MATIERES.
tourné de Rome fe conuertit \W
ioy^ receut le baptcfme & fe rendit
Religieux. ikJ
Louure premièrement bafti par
le Roy Philippe Auguflc. 781. 1047
S. LouysRoyde France mort i
Thunes.1112.ra canoni{àtion.iii3.fâ
chalTe. /lo^
Luteccancicnnom de lavillede
Paris. 4
M
MAimbournie5c Mundebnr-
ge,poarprote(5lion& fauuc-
garde. 749
MaifondesMarmoufets notée de
grand crime. ^ iio
S.Malo ville de Bretagne ancien -
nemcntdide Alethc. U5. delafu-
rent apportez à Paris les_ corps des
faindh Magloirc Samfon & Ma-
clou.ï^i<^.
tJ^Ianeria manoirs à manend$
Domicilies. 398
Manumition des habitans du
bourg de fainâ Germain. 565.371;
d'Anthoiny Verrières Villeneuftic
faind George, Valenton , Grofiie,
ThyaiSjChoiTy & Grignon. 371
S. Marcel Euefque de Paris & fa
vie. 350
Marché de Champcaux s. aux
moutons 5. neuf, au lieu ancienne-
ment diû rherberie, oii il y a le 15g
de la riuicre de Seine dixfept bouti-
ques, vne halle pour védrepoifon,
& deux pour vendre de la cfeair. 97
Marché palujlieufangeuxjdeuant
laruecalendre. 4
Marcoufîis Monafterc des Cele-
Kcftins fondé par lean de Montagti.
S. Marie Magdaleine. '705
Marie deBourbon, fille de Fraçois
de Bourbon, Prince de Conty & de
E£££eeee ij
TABLE. DES
Louy fe de Loraine fou efpourc,€n-
terrceàS.Germaiii des Piez. 311
Maurice Eucfqueyo. de Paris in-
hume en rEgIireS.Viclor.4i4ion«
dateur de quatre Abbayes dehlles;
autheurdu refpond Credo ejhod re~
demptormeHSviuit. 425
A-Iathurins & leur inftitudon.411
MerreiUjCharpenterie. 5(^9
Monaftere des Cordelières de
fainde Claire, vulgairemeni dit de
l'Aue Maria, où premièrement ont
habite des Religicufes appellees
Béguines, introduites en France, &
^ifperfees en diuers lieuxpar leRoy
(S:. Louys. 900. mais depuis, c'eft à
içau.oiren Tan 1484. on y fift venir
de Mets desCordelieres de l'obfer-
uance de Ja première reigle, qui
n'ont ny cens ny rente. 901
Monaftere desCeleftins presl'Ar-
cenac a efté premièrement habité
parles Carmes rcfpacede éo. ans,
Icfquels le vendirent âlacquesMar-
Gel& leannc Coquatrix fa femme,
& iceux le donnèrent purement &
fîmplement aufdits Celeftins ,-auec
d'autres biens & héritages. 90(î.
507. mais le Roy Charles le quint
eft leur principal fondateur pour les
donations mentionnées. 5)11. 315.
Robert de CufTy Secrétaire du Roy
leurfaidlauoir vnebourfeàla Gha-
cellerie.905). droits qu'ils ont à la
Gabelle. 91Z. Mortuologue , pour
Nccrologe ou liure des obics & tre-
palîèz.308. Sepulchres remarqua-
bles. 915
Minimes du Conuent de Nigeon
près Paris. 1191. Généalogie de S.
François de Paule leurPatiiarchs.
1302
Minimes habituez à Paris près la
place. Royale «tt vn lieu qu'ils ont
MATIERES.
appelle l'annunciade. 1051
Monnoy es, Chambre, lurifdiélio.
Court, & lufticesd'icelles. 110, ce
que le Roy prend fur la monnoyc
appelle droits de Seigneuriagc 5<:de
remède , &: y a vh maiftrc principal
député pour les recenoir.»!»»^. Offi-
ciers &.artiians de la monnoyc. m.
priuileges &: exemptions à iceux
concédez. 115. Généraux des mon-
noyes. 114. villes efquelies on forge
monnoye. 21^. différence des de-
niers(3v:rols tournois iuxparifis./^/^.
Montmartre anciennement didl
!e mont de Mercure , & non de
Mars. 1150. tcmpledc Mercurcde-
moli en partie par lesDemons-uji.
S.Dcnys,Ruflic,«5<: Eleutheredefa-
pitez au pied dudit mont. 115 1. chap
de Mars au bas de Montmartre.
175/; cauenouuellementtrouuelle-
ment trouuee au dellbus de la dou-
ble Chappellc des Martyrs. /7520
/160. Dédicace deTEglifedeMôt-
martre & de laChappslle des Mar-
tyrs.7/5 5.. trois arrêtas donnez au
profit àts Religieufes dudit lieu
contre les Orfcuies de Paris. 7/58
MôtS.Yon Egli(e iSiPrieuré.iiéi
MonRruel fur le bois exempt de
fubfidesi?cde loger les gés duRoy,à
la charge d'entretenir les fontaines
dubois de Vincennes. i^tô
. N
^T Antcre,villagedclaNatiuitc
S "dQrainda Geneuiefue. 7166
Nicolas de Lyra, Dodeur Cof-
deli€r,auiheurde la glofe ordinale
rc. J24,
G
ORdies desMathurins.4S($'.des
Mend1anslacobins.498.Cor-
dcUer$.J74.Auguftin.55o.Carrae*.
TABLE DES
S.Ouen. LafineuiudotntUyOM Dudo.
//U.S.Ouen, village prcs S.Dcnys
6» Fiance. H84
P
PAlais à Paris dés le temps du
Roy Clouis premier RoyChre-
flien,au merme lieu où le Roy Phi-
lippe 4. du le Bel a fait coni^ruire
ccluy quiy eft àprefenc. 167
Palais des Thermes , c'eflà dire
bains chaucs, maintenant die hoftel
deCIuny. 5
Papirius Malîonus Aduocat en
parlement & do6te Annaliftc , Ton
Epitaphe. 5)8i
Parisd'oia ainfi nommé.tScron ori-
gine. I. 2. conftitué ville capitale
de France par Clouis premier Roy
Chreftien,i67. quand rehaull'é &c
paué 231. anciennement ne contc-
noifquela Cicé-778./apiemicie(5<:
féconde clofture. 1059. les portes,
lotf I. hauts lufticiers. 7075
Parifisjiom delà religion fepccn-
trionalede Pans. 3
Parlement de Paris. 7(3<J. de quel-
les fortes de perfonnes ti\ compoTé
168. /a première ouueiture. 77c. di-
vers règlements dudit Parlement
j^.fait iemertre. 777. quand reuoqué
J78. court 3c iuil:ice des Requcftes
& des pieds de la porte. 780. Mai-
gres des Requeflcs anciennement
appeliez pourluinants. 782. confeii
eftroi^lauiourd'huy ConfeiJ priué.
jSj. liirildivftion des Requelles du
Palais empruntée de celle des Re-
queftes de THeftel. 1S4. Chambre
ctiminele appellee la Tournelle,
chambre des vacations , chambres
des enquefies.i7y. chambre du Co-
reil.17 6. Origines des Com millions
appelleesccwr/>i/f/w«j.i8f. parquet
fle.Mefïïeurs les gens dti Roy. 18.7.
MATIERES.
Couit & luftice des Aydcs.iSS. gra-
de &: petite Chancellerie. 192. Se-
crétaires.193. Delà Courte: cham-
bre du Threlor, 15)4. des grands'
Maiftres & autres Officiers des
canlx(Scforcfts.i5i8. prerogatiucdu
Hege de la table de Marbre. 195. du
BaïUage du Palais, zoo, baftimcnc
dudit Bailliage. 228. lurii"di(ttion de-
là Conncftablie ôc Marefchauirce
de France. 250. lurifdic^ion des Ad-
miraux de France en la table de
marbre. 205. desThreforiers de Frâ-
ce.2o6. Chambre du Threfor efta-
blieauTempIc. 207
Parloir aux Bourgeois contigu
auxlacobins^. 5®o. looj
Pàuuresdc la ville de Paris , &
traidlédeleur police- * ^jS'
Pépin Roy de France inhumé atr
portail de la première Eglife de S.
Denys fondée par Dagobert. 105)/
Pierre Abaillard cloquent pcr«
fonnage, ayatabufé de Eloife niep-
ce de Fulbert Chanoine de noftrc
Dame de Paris fe rendit Religieux â
Cluiiy, oùilavcfcu faiiiûementlc
leftedefa vie. 119 i
Pierre des ElFars, Prcuoftde Paris
decapitéau marché aux moutons. 5
Pierre Lombard Do<5leur&Euef-
que de Paris enterré à S. Marcel. 395
Pont de Paris. 235
Pont au change appelle le grand
polit. 151
Portes de la ville Paris tant an-
ciennes que modernes. • I06'l
Portes de BulTy donnée à l'Ab-
baye deS. Germain. 381. 382. porte
Gibard. 452. 515. 516-. d'Enfer. 452,
501. îOj. 516. de S.Michel. 4»;2. 51^.
des Barrez. 566. dcParis , didledes
Béguines, proche duConuentdcs
Rciigieufes de l'Aue Maria. 567*
EEE Eeeec nj.
TABLE DES
BAudcts pourquoy ainfi appellcc.
Prcllbir duRoy derrière S.Efticn-
ne des Grecs, nota qu'ilyaencore
en cefte rue qui tend à Lificux,«5cdu
mefme codé vne maifon ou pend
pour enfeigne le preiïbir , & y a ap-
parence qu'elle ait efté dudicpref-
ioir Royal. 1^-7
Preuoft & Efcheuins de la ville de
Paris efleus , ne peuuent eftre que
deux ans , leurs charges , & habits
my partis de rouge &: tanné. 1006,
leurs Officiers & Sergcns. 1007.
Qii^irtenicrs, Cinquanteniers, &
Dixiniers.iGoS. Archers, Arbalé-
triers , Harquebuziers , & Guets à
pied & à chenal. 1005). autres oâi-
ces de marchandife & commerce
appartenât audit Preuoft & Efche-
ains.ioio. droits deubs auxCon-
fcilleiSjProcureur^Clerc de la mar-
chandife, & fixfcrgens du parloir.
lou. droid qu'ils ont en la Gabelle
àfel.ioii. catologue df:s Preuofts
5<: Efcheuins. 1017
Prioré d|;s Blancs manteaux de
Tordre deS.Benoift/ondél'an 1158.
leur première habitation. 899
Prioré de fainifle Catherine du val
des Efcholiers.875>. pourquoy ainfi
appellee. 8S0. Sépultures remar-
quables. S81
Prioré de fainde Croix delà Brc-
tonnerie. 898. monuméts & epita-
phes remarquables. ^ç)^
Prioré de S. Lazare, abufiucment
de S. Ladre. 866. maladerie conti-
gue à laquelle tous les Boulcngers
doiuent chacun par fbmainevn de-
nier parifîs, que l'on appelle le de-
nier S. Ladre.867.foircs.868.ftatio
des Roys de Francc,lors qu'ils veu-
lent faire leur entrée à Paris, & lors
MATIERES.
que l'on les enterre. 874
Prioré de Long-pont. 11^4. de
noftre Dame d'Argentcuil. 1187. «le
la Sauliaye. m^
Prioré de S. Martin desChamps.
849. prébende que les Religieux de
S.Martin ont en l'Eglife de noftre
Dame d'Eftampes. î^i
Profedeursdu Roy en l'Vniuerfi-
téj&leurinftitution. 7')^ .y ^9.760.
Prouerbe, Il eftdes bons, ileft
marqué à l'A. & pourquoy. . i\G
S. Prudent Euefque de Paris , fuc-
celTeurdeS-Marcel. 391
Pucclle d'Orléans ic Ton hiftoire.
Pyramide érigée deuant la porte
duPalais,quanddefmolic. 154
QVay,tendantàlaporte S. Ber-
nard.771. des Auguftinsàl'op-
pofite de l'Iile du Palais. 772.
R :
REligicufèsne doiuent fuiurela
Court. 1187
Renée de Bourbon Abbeffe de
Chclles enterrée au chœur du cofté
des Religieufes , auec le cœur de
Claude de Lorainc Duc d'Aumalc^
"75
Refbez Abbaye en Bric de l'ordre
deS.Benoift anciennement dite de
Hieru/âlem. ^14,
Refignatioiis, Ôc forme ancienne
de les accepter. 8/1
Riuiere de 6'fine donnée parle
Roy Charles le Chauuc à S.Denys.
IIOl.
Robeinconfutile ou/ànscouftu-
retrouuceiArgcnteuil. 11513
Rué d'enfer. 4/2. de la Iuirie.112.
de la ferronnerie anciennement di-
(^cdela charronnerie, pourcequc
TABLE DES
fcs charrons y habitoienc. ^ 844.
Rucl près Naiiterre donné parle
Roy Charles le Chauue à S. Denys
aueclariuieredcSeine. iioi
S
SAchets& Sachetcs, Rehgicux
& Religieufcs vertus de facs.
Sattgi/iarije^uiiChcuiux de char-
ge. 1137
Semaine des deux leudis pour-
quoy ainfi appellee. $it
S. Scucrin reclus à Paris, bailla
l'habiaS.Cloud. 1168
boulier ou fendalcde S. leaiiBa-
ptifte donné à S. Denys par Icati
0UC de Berry. 46J
T
TAlmclIiers, leurs priuileges &
exemptions. . 401
Templiers exterminez pour les
crimes à eux impofez. 543. de leur
maifon a Paras,laquelle n'eftoit en-
core enclofe clans la ville l'an. iiii.
où ils s'âfTembloient de nui«Sl en
Chappitre pour traider de leurs af-
faires à la façon des Areopagites
d'Athene.Sy^.eftendue de la iuftice
temporelle d'iceux »^. grolfetour
quarrcedu temple achcuee deba-
ftir.874. templiers bruflezà Paris
pour cas énormes à eux impofez»
ibidem.
S. Thomas de Cantorbie exilé en
France 5c depuis mârtyrifé en fon
MATIERES/
Eglife d'Angleterre , où le Roy
Louys 7. ditleleunc alla faire Ton
offrande d'vn Calice d'orj&dc cenc
muidsdevin de rente annuelle &c
perpétuelle- 800
Tour du bois. où eftoient ancien-
nement les foldats gardesbois, la-
quelle efl: maintenant enclofe dans
Iccymetiere de S. Innocent. 4. 5.
780
Troubles remarquables de l'V-
niuerfité. 610
Tuilleries, maifon royallecom-
mécee à baftir paç la Roy ne Gathe-
rin«dcMedicis. 10^4
V
V Allée de mifcre inondée du
defbordcment de Scyne. 106^
Ville de Paris fa nouuellc clofture
&eftendue. 2451
Vincennesbois &Chafteau.iiz5.
bons hommes de l'ordre de Gram-
montauboisdeVinccnnes. 1118
Vniuerfité de Paris. 59 orquatre
facultez d'icelle. 595. fes priuileges
ftatuts & prerogatiues. ^00. Efle-
dion duRe6lreur.(j04.faproeeflion>
605. fa feance &preiogatiue iù.pxo' '
uinces des Efcholicrs reduittesen
quatres nation?. éo6« Eglifes &
Chappeîles affectées à rVniucrfitéo
609
Vuit-fouls terre appartenant à
Meilleurs de noftreDamc ancien-
nement appellecvJ//^ Ctrerû. uia
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