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Full text of "Lettres de Catherine de Médicis, publiées par Hector de La Ferrière"

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UNivERsrry  or 

rORONTO  i  l;    ss 


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COLLECTION 


DE 


DOCUMENTS  INÉDITS 


SUR  L'HISTOIRE  DE  FRANCE 


PUBLIES    PAR    LES    SOINS 


DU  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE. 


LETTRES 


DE 


CATHERINE  DE  MÉDICIS 


l' U  B  L  1 1  E  S 


PAR  M.  LE  G"  HECTOR  DE  LA  FERRIÈRE, 

1IEMRRK   NOS   RÉSIDANT   DL'    COMITÉ   DES  TRAVAUX    HISTORIQUES 
ET    DBS    SOCIÉTÉS    SUANTE--. 


TOME   TROISIEME. 

1567-1570. 


PARIS. 


IMPRIMERIE  NATIONALE. 


M   DCCC   LXXXVII. 


t;3 


SOMMAIRE. 


Pages, 

Introduction i  à  lxvii 

CORRESPONDANCE    DE  CATHERINE    : 

Année  1567 1  à    99 

Année  1 568 99  à  2 16 

Année  1  &O9 217a  290 

Année  1670 291  à  332 

Appendice. 

I.  —  Additions  au  deuxième  volume    ■ 333  et  33ù 

II.  —  Additions  au  troisième  volume 335  à  33g 

III.  —  Additions 36  1  à  353 

Table  chronologique  des  lettres  contenues  dans  le  troisième  volume 355  à  376 

Table  des  personnes  à  qui  sont  adressées  les  lettres  de  Catherine  de  Médicis.  .  .  .  377  et  378 

Table  des  matières 379  à  628 

Errata 628 


INTRODUCTION. 


Le  second  volume  de  la  correspondance  de  Catherine  de  Médicis  renfermait 
608  lettres  et  s'arrêtait  au  3i  décembre  1 566 ;  celui-ci,  le  troisième,  renferme 
607  lettres  et  part  du  ier  janvier  1667  pour  aboutir  à  la  paix  de  Saint-Germain, 
grande  ligne  de  démarcation  qui,  pour  ainsi  dire,  s'imposait  à  l'éditeur. 

La  seconde  et  la  troisième  guerre  civile  remplissent  presque  à  elles  seules  ces 
quatre  nouvelles  années  de  la  vie  de  Catherine,  et,  dans  ce  court  intervalle  de 
temps,  événements  tragiques,  morts  soudaines  et  inattendues  se  succèdent  sans 
interruption. 

Du  côté  des  catholiques,  le  grand  connétable  de  Montmorency  tombe  à  plus  de 
quatre-vingts  ans  sur  le  champ  de  bataille  de  Saint-Denis,  et  le  comte  de  Brissac, 
à  la  fleur  de  l'âge,  sous  les  murs  de  Mussidan. 

Du  côté  des  protestants  la  mort  se  fait  la  part  plus  large  encore  :  Condé  est 
tué  à  Jarnac,  d'Andelot  meurt  de  la  lièvre;  puis  vient  le  tour  des  plus  vail- 
lants capitaines  de  l'armée  protestante  :  à  peu  de  distance  les  uns  des  autres 
succombent  Mouvans,  le  chef  des  Provençaux;  Boucart,  Esternay,  Chatellier-Por- 
taut,  l'un  des  meurtriers  du  capitaine  Cliarry,  le  favori  de  Catherine,  et  enfin 
l'Écossais  Piobert  Stuart,  celui  qui,  à  la  bataille  de  Saint-Denis,  avait  frappé  mor- 
tellement le  connétable. 

En  Espagne,  Elisabeth  de  Valois,  la  princesse  de  la  paix,  comme  l'appelaient 
les  Espagnols,  est  emportée  à  sa  troisième  couche,  et  Don  Carlos,  ce  jeune  tigre, 
qu'elle  seule  apprivoisa,  meurt  dans  la  prison  où  Philippe  II  l'a  séquestré  et  dont 
vivant  il  ne  devait  plus  sortir. 

En  Ecosse,  Darnley,  ce  fou  imberbe,  ainsi  que  le  qualifie  Catherine  de  Médicis, 
est  assassiné,  et  Marie  Stuart  ne  s'échappe  du  château  de  Lochleven  que  pour 
perdre  sa  dernière  bataille  et  aller  se  livrer  aux  mains  impitoyables  de  sa  plus 
mortelle  ennemie. 

Dans  plus  d'une  de  ses  lettres  à  la  reine  Elisabeth,  Catherine  ne  sera  que 

Catukiïine  de  Médicis.  —    III.  A 


MEBIÏ     111 


i,  INTRODUCTION. 

l'interprète  de  la  tendre  et  affectueuse  compassion  que  Charles  IX  ressentait  pour 
la  pauvre  captive,  sous  le  charme  de  laquelle  il  était  resté. 

Au  plus  fort  de  ces  guerres  fratricides,  sans  trop  s'émouvoir,  sans  se  laisser 
détourner  de  ses  desseins,  Catherine  poursuivra  impassiblement  la  double  négo- 
ciation du  mariage  de  Charles  IX  avec  l'une  des  filles  de  l'empereur  Maximilien , 
et  celui  de  Marguerite  de  Valois  avec  le  roi  de  Portugal,  et  lorsque  Philippe  II. 
devenu  veuf,  prendra  pour  lui  Anne  d'Autriche,  dont  la  main  avait  été  si  long- 
temps promise  à  Charles  IX,  elle  se  contentera  pour  son  fils  d'Elisabeth,  la  seconde 
fille  de  Maximilien. 

Tel  est  dans  son  ensemble  le  résumé  de  cette  nouvelle  période,  sanglante  pré- 
face d'une  plus  terrible  encore. 

Dans  l'introduction  qui  va  suivre,  l'histoire  ne  servira  de  cadre  aux  lettres 
de  Catherine  de  Médicis  que  pour  mieux  déterminer  le  rôle  prépondérant  qu'elle 
joua  dans  ces  grandes  luttes  politiques,  et  faire  ressortir  sa  puissante  personnalité 
qui  sut  si  habilement  maintenir  et  perpétuer  sa  domination,  le  but  constant  de  sa 
vie,  sur  tous  ceux  qui  l'entouraient,  et  sur  le  docile  Charles  IX. 


I 


Catherine  passa  tout  le  mois  de  janvier  1567  à  Paris,  les  yeux  fixés  tour  à  tour 
sur  l'Espagne  et  sur  l'Angleterre. 

Des  deux  côtés  l'horizon  était  menaçant  :  Don  Francès  de  Alava,  l'ambassadeur 
d'Espagne,  étant  venu  se  plaindre  et  sur  le  ton  de  la  colère  de  ce  qu'on  avait  laissé 
sans  réponse  toutes  ses  réclamations  :  «  Je  suis  à  me  demander,  écrit-elle  à  Four- 
quevaux  le  23  janvier,  si  cela  vient  de  quelque  autre  occasion  et  que  l'on  ait  envie 
de  nous  brouiller  l.  ■» 

Mais  ce  ne  sont  que  de  vagues  appréhensions;  du  côté  de  l'Angleterre  le  danger 
s'annonce  plus  sérieux:  Smith,  qui  avait  si  longtemps  résidé  en  France  en  qualité 
d'ambassadeur,  débarque  à  Calais  dans  les  premiers  jours  d'avril.  Prévenue  tout 
aussitôt  par  le  capitaine  Argosse,  Catherine  écrit  au  connétable  :  cr  Smith  doit  arriver 
demain  à  Moret,  et  de  peur  de  lui  donner  audience  sans  que  y  soyez,  j'ai  délibéré 
aller  dimanche  jusqu'à  Nemours-." 

Le  connétable  étant  tombé  malade  et  son  indisposition  se  prolongeant,  elle  se 

'  Voir  la  lettre  de  la  page  5  et  la  note  qui  l'accompagne.  —  :  Smith  écrivait  à  Cécil  le  17  avril:  -Je 
ne  sais  encore  quel  jour  j'aurai  audience.^  (Calcmlar  of  State  papers ,  1567,  p.  208.) 


LVritODUCTION.  .      ,„ 

décide  enfin  à  recevoir  Smith  et  Sir  Henri  Noms,  l'ambassadeur  ordinaire  de  la 
reine  Elisabeth,  mais  en  présence  de  tout  le  conseil. 

Après  les  compliments  d'usage,  Smith  le  premier  prit  la  parole  :  et  L'amiral 
Winter  et  moi,  dit-il,  nous  sommes  venus  à  Calais  pour  en  réclamer  la  restitution 
et  en  prendre  possession  ;  n'ayant  rencontré  personne  à  qui  parler,  nous  nous  voyons 
obligés  de  soumettre  notre  requête  à  Vos  Majestés  a1;  puis  entrant  dans  la  discus- 
sion, il  requit  la  restitution  de  Calais,  chose  juste  et  raisonnable2. 

crJ'ai  lieudem'étonner,  répondit  le  jeune  Roi,  d'une  pareille  demande.  Depuis 
longtemps  ce  conflit  est  définitivement  réglé  et  je  pensais  n'avoir  à  m'entretenir 
avec  vous  que  de  la  bonne  amitié  qui  existe  entre  les  deux  couronnes.  Je  vais  eu 
délibérer  avec  ceux  démon  conseil  n,  et  il  congédia  les  deux  envoyés  d'Elisabeth3. 
Lorsqu'ils  lurent  ramenés  devant  le  conseil,  c'est  le  chancelier  de  l'Hospital  qui 
leur  répondit  :  il  s'appuya  sur  les  propres  termes  de  ce  traité  de  Cateau-Cambrésis 
dont  ils  réclamaient  l'exécution,  termes  formels,  indéniables,  qui  déclaraient  déchu 
de  tous  ses  droits  le  premier  qui  par  la  voie  des  armes  y  porterait  atteinte.  Or,  en 
occupant  le  Havre  en  pleine  paix,  l'Angleterre  avait  encouru  cette  peine  de  la 
déchéance  prévue  par  le  traité 4. 

Cette  tardive  revendication  sembla  à  Catherine  un  grave  symptôme,  un  aver- 
tissement dont  il  fallait  d'autant  plus  tenir  compte  que  le  capitaine  Argosse  signa- 
lait la  présence  d'une  flotte  anglaise  qui  croisait  dans  la  Manche. 

Pour  voir  plus  clair  dans  ces  ténèbres,  elle  fait  partir  pour  Madrid  L'Aubespine 
le  jeune.  11  devait  à  tout  prix,  dans  l'éventualité  d'une  nouvelle  guerre  avec  l'An- 
gleterre, s'assurer  de  l'appui  de  l'Espagne. 

Le  bruit  courait  alors  que  Philippe  II,  en  allant  dans  les  Flandres,  prendrait 
la  route  de  l'Italie  pour  s'aboucher  avec  le  pape  et  l'Empereur.  Aucune  commu- 
nication de  cette  entrevue  n'ayant  été  faite  à  Catherine,  L'Aubespine  en  devait  pé- 
nétrer le  but;  mais,  pour  éviter  une  explication,  Philippe  II  s'éloigna  de  Madrid 
et  remit  toute  audience  à  une  date  éloignée.  Catherine  resta  donc  avec  ses  doutes. 
Ces  causes  réunies  la  déterminent  d'abord  à  faire  une  levée  de  six  mille  Suisses, 
puis  à  convoquer  à  Saint-Germain-en-Laye  les  principaux  conseillers  de  la  cou- 
ronne. Coligny,  resté  à  Châtillon,  ne  s'y  rendit  pas;  le  prince  de  Coudé,  alors  à 
Valéry,  promit  d'y  venir.  Toutefois  le  cardinal  de  Châtillon  et  Andelot  assistèrent 
à  la  première  séance  qui  eut  lieu  le  2 5  juin. 

'  Voir  la  lettre  de  la  page 29.  —  '  Record  office,  State papers,  France.  —  z  Ibid.  —  "  Ibid. 


Iv  INTRODUCTION. 

Le  connétable  s'y  présenta  suivi  de  ses  trois  fils,  rie  suis  venu,  dit-il  au 
Roi,  avec  tous  les  miens  me  mettre  à  la  disposition  de  Votre  Majesté. u  An- 
delot  prit  alors  la  parole,  et  désignant  du  doigt  le  connétable  :  «Sire,  s'écria- 
t-il,  il  a  été  bien  mal  traité  par  les  Espagnols;  si  Votre  Majesté  y  consentait, 
il  prendrait  sa  revancbe.  Le  dessein  du  roi  d'Espagne  est  de  se  jeter  à  l'ira- 
proviste  sur  la  France.  Pourquoi  ne  pas  le  prévenir?  Le  prince  de  Condé,  ainsi 
qu'il  l'a  lait  offrir  à  Votre  Majesté  par  Briquemault,  est  tout  prêt  à  se  porter 
à  la  frontière  avec  trois  mille  bommes  de  pied  et  de  cheval  de  la  nouvelle  reli- 
gion. ■» 

ff  Je  ne  puis  croire  aux  mauvais  desseins  qu'on  prèle  au  roi  d'Espagne,  répondit 
Charles  IX;  il  m'est  trop  proche  parent1,  n 

Mais  en  dépit  des  assurances  pacifiques  données  par  Charles  IX,  le  bruit  s'étant 
répandu  que  Philippe  II  avait  fait  lever  dans  le  Luxembourg  quarante  enseignes 
de  gens  de  pied  et  trois  mille  chevaux,  sur  la  proposition  du  connétable  et  par 
mesure  de  prudence,  Andelot  fut  désigné  pour  aller  sur  la  frontière  de  Cham- 
pagne avec  cinq  ou  six  mille  hommes  de  pied,  auxquels  viendraient  se  joindre  les 
six  mille  Suisses  récemment  levés-. 

On  s'attendait  donc  à  une  attaque  prochaine  de  l'Espagne  :  «Nous  sommes  à 
la  guerre*,  écrivait  M.  de  Gordes\ 

Condé,  qui  ambitionnait  le  commandement  de  la  future  armée  destinée  à  agir 
contre  les  Espagnols,  était  plus  que  tout  autre  disposé  à  y  croire.  Le  3  juillet  il 
arrivait  à  Saint-Germain. 

Depuis  la  paix  d'Amboise,  il  n'avait  eu  qu'à  se  louer  de  Catherine  :  le  gou- 
vernement de  Picardie  lui  avait  été  rendu,  et  le  comté  de  Rotrou  érigé  en  duché- 
pairie  sous  le  nom  d'Enghien-le-François.  Charles  IX  avait  bien  voulu  être  le 
parrain  du  premier-né  de  son  second  mariage4;  niais  avec  Catherine  la  politique 
de  la  veille  n'était  pas  toujours  celle  du  lendemain  :  soit  que  les  principaux  ca- 
tholiques lui  eussent  fait  des  représentations,  soit  qu'elle  eût  conçu  quelque  dé- 
fiance du  trop  grand  nombre  de  protestants  venus  à  Valéry  pour  les  fêtes  du 
baptême  du  fils  de  Condé,  toujours  est-il  qu'elle  était  singulièrement  refroidie. 
La  veille  du  jour  où  elle  attendait  le  prince  à  la  cour,  elle  avait  écrit  à  M.  d'Hu- 
nnères  :  «  Quant  à  la  guerre,  il  n'en  est,  Dieu  merci,  aucunes  nouvelles.  Nous 

1   Bibl.  nal.,  Dépêches  des  ambassadeurs  vénitiens ,  filza  VI.  —  -  Jbid.  —  *  Duc  d'Aumale,  Histoire  des 
princes  de  Condé.  —  '  Ibid. 


INTRODUCTION.  v 

avons  donné  ordre  de  renforcer  un  peu  les  garnisons  du  coté  de  Champagne 
jusqu'à  ce  que  l'on  ait  vu  ce  que  deviendront  les  préparatifs  qui  se  font  au 
Luxembourg1,  n 

Gondé  avait  donc  trop  tardé  à  venir. 

Le  jour  où  il  se  présenta  à  la  résidence  royale,  Charles  IX  s'amusait  dans  le 
parc  à  faire  tendre  des  toiles  pour  une  chasse  au  sanglier.  «Voici  le  prince,  dit 
Catherine,  il  vient,  mon  fils,  pour  vous  assurer  qu'il  n'a  jamais  eu  la  pensée 
d'un  remuement.  -n  Le  jeune  Roi  échangea  avec  Coudé  quelques  brèves  paroles 
et  retourna  à  ses  toiles.  Le  revoyant  le  lendemain  :  te  Quelles  sont  donc  ces 
forces,  lui  dit-il,  que  vous  m'avez  fait  offrir  par  Briquemault  ?  -n  —  «Ce  sont  des 
Français,  Sire,  n  —  «  Alors  ce  sont  mes  sujets  et  moi  seul  j'ai  le  droit  de  leur  com- 
mander-. 11 

Ces  paroles  sévères  auraient  dû  éclairer  Condé,  mais  la  guerre  semblant 
imminente  et  Montmorency  n'étant  plus  d'âge  à  la  faire,  à  la  première  séance  du 
conseil,  les  yeux  fermés  à  toute  lumière,  il  réclama  pour  lui  l'épée  de  connétable 
ou  tout  au  moins  le  commandement  de  l'armée  qui  se  rassemblait. 

Catherine  ne  fil  qu'une  réponse  évasive;  mais  le  soir  même  le  duc  d'Anjou  lui 
dit  sur  le  ton  de  la  menace  :  «Le  Roi  mon  frère  m'a  désigné  pour  son  lieutenant 
général.  Il  ne  permettra  pas  qu'un  autre  que  moi  commande  l'armée.  »  —  ttLè 
roi  de  Navarre,  mon  frère,  répondit  le  prince,  l'a  bien  déjà  commandée,  v  — ■ 
et  Le  temps  n'est  plus  le  mêmen,  répliqua  le  duc.  —  «Alors,  je  n'ai  doue  qu'à 
vous  céder  la  place,  dit  Condé,  et  je  vous  la  cède  volontiers. -n 

Lui,  si  ambitieux,  être  mis  à  son  âge  sous  les  ordres  d'un  enfant  de  seize  ans. 
Quelle  humiliation! 

La  1  1  juillet,  la  rage  dans  le  cœur,  il  retourna  à  Valéry.  Sa  dernière  parole 
fut  une  menace  :  cr  Je  n'ai  plus  rien  à  faire  ici3 15. 

Voilà  donc  Catherine  au  plus  mal  avec  Condé,  et  ne  sachant  pas  à  quoi 
tenir  sur  les  intentions  du  roi  son  gendre,  car  LAubespine  le  jeune  n'avait  rapporté 
d'Espagne  que  de  vagues  réponses.  Pour  surcroit  d'inquiétude,  Don  Fraucès  de 
\lava  vient  lui  demander  pour  quelles  raisons,  au  moment  où  la  Flandre  était 
pacifiée,  elle  avait  levé  six  mille  Suisses.  «La  turbulence  du  temps,  dit-elle,  veut 
que  pour  le  dedans  et  pour  le  dehors,  un  roi  si  grand  qu'est  mou  lils  ait  de  quoi 
pourvoir  à  tout  désordre4.  i> 

'  Voir  la  letlre  de  la  page  4i.  —  *  Bibl.  nat. ,  Dépêches  des  ambassadeurs  vénitiens,  (ilza  Vf.  —  '   îbid 
—  4  Bibl.  nat.,  fonds  français,  11°  10751,  p.  868. 


v,  INTRODUCTION. 

En  tenant  ce  langage,  Alava  n'avait  fait  qu'exprimer  la  pensée  secrète  du  roi 
son  maître.  Philippe  II  cene  tendait  à  rien  moins  qu'à  détacher  les  Suisses  de  la 
Fiance  n.  s  Vous  verrez,  écrivait  Fourquevaux  à  Catherine  le  17  juillet,  avec 
quels  artifices  ces  gens  veulent  s'ingérer  au  cœur  de  vos  confédérés  et  vous  les 
soustraire  petit  à  petit.  Il  vous  faut  garder  vos  frontières1,  n 

Elle  suivit  le  conseil  et  voulut  en  personne  se  rendre  compte  de  l'état  des 
places  fortes  de  la  Picardie.  \près  un  court  séjour  à  Ecouen  et  à  Chantilly,  elle 
vint  s'installera  Compiègne2. 

Les  deux  partis  ennemis  allaient  s'y  retrouver  en  présence  :  du  côté  des  pro- 
testants, le  cardinal  de  Châtillon  et  Andelot;  du  côté  des  catholiques,  les  deux 
cardinaux  de  Guise  et  de  Lorraine  et  le  jeune  Henri  de  Guise.  Andelot  commença 
les  hostilités  :  il  se  plaignit  vivement  du  maréchal  de  Cossé  qui  ne  lui  obéissait 
pas.  A  lui  seul  pourtant,  en  qualité  de  colonel  général  de  l'infanterie,  il  appartenait 
de  donner  des  ordres.  Les  explications  de  la  Reine  ne  l'ayant  pas  satisfait,  il  se 
retira  en  Bretagne.  laissant  le  champ  libre  à  ses  adversaires3. 

C'est  donc  en  pleine  brouille  avec  les  protestants  que  Catherine  quitte  Com- 
piègne, le  6  août.  Les  Suisses  récemment  levés  venaient  d'entrer  en  France;  elle 
veut  les  avoir  plus  à  la  portée  de  sa  main,  mais  sans  vouloir  paraître  y  attacher 
de  l'importance  :  «Le  Roi  mon  fils  n'a  pas  oublié,  écrit-elle  de  Péronne  au  conné- 
table, le  21  août,  que  lui  avez  dit  que  vous  avez  fait  voir  autrefois  au  Roi  mon- 
seigneur de  belles  bandes  en  ce  pays-là,  d'où  approchant  l'envie  lui  est  venue  que 
vous  lui  en  fassiez  autant  des  Suisses  et  que  pour  le  moins  il  ait  ce  passe-temps-là 


pour  son  argent4.  i> 


Des  bruits  alarmants  continuent  à  courir,  tantôt  ce  sont  des  paroles  de  me- 
naces contre  Colighy  attribuées  au  jeune  duc  de  Guise5,  tantôt  ce  sont  les  pro- 
Lestants  qui  accusent  Catherine  d'avoir  accepté  une  entrevue  avec  Philippe  II. 
lois  de  son  prochain  voyage  dans  les  Flandres.  Sous  ce  rapport  ils  étaient  bien 
renseignés  :  lîuy  Gomez  avait  tout  récemment  laissé  entrevoir  à  Fourquevaux 
que  lors  du  passage  de  Philippe  II  une  entrevue  avec  la  Reine  mère  était  chose 
facile  cl  désirable,  et  elle  s'y  était  montrée  tout  d'abord  très  favorable;  mais  par 
suite  d'une  indiscrétion,  ce  projet  ayant  été  éventé,  prise  de  peur,  elle  avait 
reculé  et  le  3  1  juillet  elle  avait  écrit  à  Fourquevaux  :  «C'est  chose  à  quoi  je  ne 

'  Bibl.  nat.,  fonds  français,  11"  io7.r>i.  —  "  Cakndar  of  State  papers ,  1667.  p.  3o5.  —  '  lbid.  — 
Voir  lettre  de  la  page5i.  —  s  Cakndar  of  State  papers,  1567.  p.  307. 


INTRODUCTION.  m 

trouve  pas  d'utilité  et  à  quoi  je  ne  saurais  m' accommoder  pour  assez  de  rai- 
sons l.n 

Mais  tout  en  renonçant  à  ce  projet  d'entrevue,  elle  cherchait  tous  les  moyens 
d'un  rapprochement  avec  l'Espagne.  Les  dépêches  d'un  courrier  envoyé  par  le  duc 
d'Albe  venant  d'être  enlevées,  elle  en  profite  pour  rejeter  tout  l'odieux  de  ce 
guet-apens  sur  les  huguenots  :  «Le  Roi  mon  fils,  écrit-elle  à  l'ambassadeur  Alava, 
le  23  août,  s'en  sent  grandement  offensé.  Gela  procède  de  personnes  qui  sont 
bien  marries  de  l'amitié  et  bonne  intelligence  qui  est  entre  le  roi  mou  beau-fils 
et  nous,  laquelle  ils  seraient  aises  par  de  tels  déportements  pouvoir  altérer.  Ils 
ne  viendront  pas  à  bout  de  leurs  desseins,  et  si  telles  gens  qui  font  telles  mé- 
chancetés désirent  la  guerre,  le  Roi  mon  fils  est  délibéré  de  la  leur  faire  par  un 
bourreau'2,  n 

Le  2^1  août,  nous  la  retrouvons  à  la  Fère.  De  cette  ville  elle  écrit  au  conné- 
nétable  :  rc  Nous  sommes  arrivés  en  ce  lieu  avec  le  plus  grand  chaud  qu'il  est  pos- 
sible. Mon  fils  l'a  trouvé  si  beau  qu'il  veut  y  séjourner  jusqu'à  lundi  prochain  et 
il  va  ce  même  jour  coucher  à  Marchais3.  ■» 

Jusqu'à  ce  moment  nulle  trace  de  ses  appréhensions;  le  h  septembre  seulement, 
elle  commence  à  s'inquiéter;  elle  écrit  de  la  Fère  au  maréchal  de  Cossé  :  ce  Es  en- 
virons de  Montargis  et  de  Chàtillon  il  y  a  de  grandes  assemblées  jusques  à  douze 
ou  quinze  cents  chevaux,  ce  que  je  ne  crois  pas,  encore  qu'il  y  ait  assez  de  bruits 
d'ailleurs  de  quelque  remuement  dont  il  n'y  a  aucune  cause,  vous  priant  mettre 
peine  d'en  savoir  et  aussitôt  m'avertit*  V- 

En  quittant  Marchais  où  l'avait  reçue  le  cardinal  de  Lorraine,  ce  qui  était 
bien  imprudent  dans  l'état  des  esprits,  elle  écrit  à  Cossé  :  rl,e  Roi  couchera 
lundi  à  Gandelu,  et  la  Reine  sa  mère  à  Monceaux,  qui  a  envie  de  vous  y  trou- 
ver, et  vous  en  prie  bien  fort  et  sans  faire  de  bruit  de  peur  que  l'on  vienne  à  1  ap- 
prendre5. 15 

Le  16  septembre,  elle  est  enfin  de  retour  à  Monceaux.  L'arrestation  du  comte 
d'Egmont ,  dont  elle  est  avisée  par  une  dépêche  du  9  septembre,  aurait  dû  lui  ouvrir 
les  yeux;  elle  aurait  dû  penser  que  les  protestants  y  verraient  une  nouvelle  me- 
nace pour  leur  propre  sûreté,  pour  leur  propre  vie;  mais  elle  se  refuse  à  toute 
lumière.  «  Il  a  couru  quelque;  bruit  sans  propos,  écrit-elle  à  Fourquevaux  le  1  S  sep- 

'  Voir  la  lettre  de  la  page  /18  el  la  note  qui  Tac-  '  Voir  la  lettre  île  la  page  5a. 

compagne.  '  Voir  la  lellrc  de  la  page  ■"><'>. 

'  Voir  la  letiro  de  la  page  ">  1 .  Voir  la  lettre  de  la  page  ''7. 


V[11  INTRODUCTION. 

tembre,  que  ceux  de  la  religion  voulaient  faire  quelque  armement;  mais  c'était  un 

peu  de  peur  qu'ils  avaient,  se  dit-on,  et  aussi  tout  cela  s'est  évanoui1.» 

Sa  confiance  et  ses  illusions  persistent  :  «  Nous  sommes  depuis  trois  jours  arrivés 
en  ce  lieu,  mandc-t-elle  le  19  septembre  à  M.  de  Gordes,  en  intention  d'y  faire 
quelque  séjour,  y  étant  tout  le  conseil  assemblé,  afin  de  donner  ordre  aux  affaires 
qui  se  pourraient  présenter,  encore  que  maintenant  tout  soit,  Dieu  merci, 
autant  paisible  que  nous  saurions  désirer 2.  n 

II 

A  très  courte  distance  l'une  de  l'autre,  deux  assemblées  avaient  été  tenues  par 
les  cfiefs  protestants  à  Châtillon-sur-Loing  et  à  Valéry.  Dans  toutes  les  deux 
Coligny  avait  conseillé  la  patience,  et  son  avis  avait  prévalu;  mais  l'entrée  des 
Suisses  en  France,  que  la  pacification  des  Flandres  ne  justifiait  plus,  devint  une 
nouvelle  cause  d'alarme.  Coudé  et  Coligny  vinrent  trouver  le  connétable  et  le 
supplièrent  d'avoir  pitié  de  la  France  et  d'obtenir  leur  renvoi,  ce  Ils  sont  payés, 
répondit  laconiquement  Montmorency;  que  voulez-vous  qu'on  en  fasse  si  on  ne 
les  employait  pas3  ?u 

Sous  le  coup  de  cette  incessante  menace,  une  dernière  réunion  eut  donc  lieu 
à  Valéry.  Condé,  Coligny,  Andelot,  Boucart,  La  Rocbefoucauld ,  La  Nocle,  Bri- 
quemault  y  assistèrent.  Condé  et  l'amiral  affirmèrent  tenir  d'un  personnage  in- 
fluent à  la  cour  cl  favorable  à  ceux  de  la  religion,  que  tout  récemment  dans  un 
conseil  secret  il  avait  été  résolu  de  se  saisir  d'eux,  d'en  faire  mourir  l'un  et  de 
garder  l'autre  prisonnier  4,  enfin  d'envoyer  deux  mille  Suisses  à  Paris,  deux  mille 
à  Orléans,  le  reste  à  Poitiers,  et  de  révoquer  l'édit  de  pacification. 

A  cette  révélation  les  esprits  s'écbauffèrent  :  «Voulez-vous  attendre,  s'écrièrent 
les  impatients,  que  l'on  nous  vienne  lier  les  pieds  et  les  mains  et  qu'on  nous  traîne 
sur  les  écliafauds  de  Paris?  11  n'est  plus  temps  de  temporiser,  ■»  —  «Si  nous  re- 
courons aux  armes,  opposèrent  les  prudents  du  parti,  de  combien  de  malédictions 
ne  serons-nous  pas  couverts?  On  nous  imputera  les  maux  inévitables  qui  en  seront 
la  suite.  » 

1  Bibl.  mil.,  fonds  franc.,  n"  io35i,  p.  ioi5:             3  D'Aiibigné,  Histoire  universelle ,  t.  I,  livre  IV, 

voir  la  noie.  chap.  vu. 

-  Voir  la  letlre  de  la  page  5p,  et  la  noie  qui            '  Voir  de   Tliou.    Histoire   universelle,    i.    V, 

l'accompagne.  livre  XL11.  p.  345. 


INTRODUCTION.  IX 

Dans  les  assemblées  délibérantes,  les  violents  l'emportent  toujours.  La  guerre 
fut  donc  décidée  et  le  rendez-vous  fixé  fin  de  septembre  à  Rosay-en-Brie. 

tr C'est  une  chose  vraiment  incroyable,  dit  le  Vénitien  Correro  dans  sa  relation, 
que  le  secret  de  cette  conspiration  dont  plusieurs  milliers  d'hommes  avaient  con- 
naissance. Elle  fut  conduite  avec  tant  de  précaution  qu'il  ne  s'en  répandit  pas  le 
moindre  bruit  jusqu'à  ce  que  la  chose  fût  tout  à  fait  prête1;!!  et  il  l'attribue  à  leur 
puissante  organisation. 

Partis  de  Valéry,  l'amiral,  Andelot  et  Condé  passèrent  la  Marne  à  Trilbardou, 
et  s'emparèrent  de  Rosay  à  la  date  convenue. 

A  la  veille  de  tomber  dans  leurs  mains,  Catherine  s'obstine  à  ne  pas  croire  à 
l'apparence  même  d'un  danger.  Le  o.h  septembre,  au  matin,  elle  écrit  à  M.  de 
Gordes  :  et  Je  vous  prie  de  toujours  faire  vivre  les  sujets  en  toute  douceur  et  tran- 
quillité à  l'observation  des  édits2;n  mais  voilà  que  dans  la  soirée  de  ce  même  jour 
elle  apprend  qu'une  troupe  considérable  occupe  Rosay.  Dans  la  nuit  un  conseil 
est  tenu.  Les  Suisses,  qui  étaient  à  Château-Thierry,  sont  appelés  en  toute  hâte,  et 
le  maréchal  de  Montmorency  envoyé  parlementer  avec  les  chefs  protestants.  Cathe- 
rine affolée  court  se  jeter  dans  Meaux  et,  jusqu'à  la  fin  frappée  d'aveuglement, 
elle  en  est  à  se  demander  pourquoi  les  protestants  ont  pris  les  armes,  et  Vous 
entendez,  mande-t-elle  de  Meaux  à  Matignon,  par  ce  que  le  Roi  mon  fils  vous  écrit, 
ce  qui  est  ici  advenu,  dont  nous  sommes  assez  ébahis  pour  n'en  connaître  ni 
savoir  aucune  occasion  3.r> 

Le  connétable  opinait  pour  qu'on  restât  à  Meaux,  ville  fortifiée  et  tenable.  tt  Aller 
à  Paris,  c'était  risquer  une  bataille  toujours  incertaine.  Il  serait  honteux  d'être 
vaincu,  plus  triste  encore  d'être  vainqueur.  t>  L'Hospital  l'appuyait  :  tt  Quitter 
Meaux,  c'était,  trahir  la  patrie,  et  rendre  toute  pacification  impossible.!!  Tout  au 
contraire  le  duc  de  Nemours  et  les  Guises  poussaient  vivement  au  départ.  Cathe- 
rine hésitait.  Rentrer  à  Paris,  c'était  se  remettre  à  la  merci  de  ces  Parisiens  dont 
elle  redoutait  le  fanatisme;  elle  inclinait  pour  rester  à  Meaux.  tt  Qu'il  plaise  à  Votre 
Majesté,  s'écria  L.  Pfifler,  le  colonel  des  Suisses,  admis  à  ce  dernier  conseil,  de 
confier  sa  personne  et  celle  de  la  Reine  mère  à  la  valeur,  et  à  la  fidélité  des  Suisses. 
Nous  sommes  six  mille  hommes  et  à  la  pointe  de  nos  piques  nous  vous  ouvrirons 
un  chemin  assez  large  pour  passer  à  travers  de  l'armée  de  vos  ennemis'.!! 

Cet  avis  énergique  l'emporta  et  le  départ  fut  décidé  pour  le  lendemain  à  la 

Dépêches  des  ambassadeurs  vénitiens.  —  -  Voir  ta  lettre  de  la  page  59.  —  3  Voir  la  lettre  de  la 
page  60  et  la  note  cpii  l'accompagne.  —  '   Zurlauben,  Histoire  militaire  des  Suisses,  I.  IV,  p.  35 1. 
Catiiebine  de  MÉDICI3.  —  ni.  „ 


lll.ini.ril     MTIOifJLC. 


x  INTRODUCTION. 

pointe  du  jour.  A  cette  heure  critique  le  caractère  violent  de  Charles  IX  se  révéla. 
L'enfant  parla  en  homme.  «  Avec  plus  de  jurements  qu'il  ne  faudrait,  nous  dit 
un  contemporain,  il  s'écria  :  on  ne  me  donnera  plus  de  pareilles  alarmes,  j'irai 
jusqu'en  leurs  maisons  et  dedans  le  lit  chercher  ceux  qui  me  les  baillent.  Je 
donnerai  désormais  la  loi  à  qui  me  plaira,  grands  ou  petits1.» 

III 

Une  fois  rentrée  dans  la  capitale,  Catherine  ne  perd  pas  une  minute.  Dans  la 
nuit  du  28  au  39  septembre  :  ce  Vous  entendrez,  écrit-elle  à  Fourquevaux,  l'in- 
fâme entreprise  qui  est  en  termes  dont  Dieu  nous  préservera2. i>  Et  le  lendemain 
au  duc  de  Savoie  :  «  Jamais  je  n'eusse  pu  penser  que  si  grands  et  malheureux 
desseins  fussent  entrés  es  cœur  des  sujets  à  l'endroit  de  leur  roi  !  Dieu  nous  a 
bien  aidés  d'être  échappés  de  la  plus  grande  méchanceté  du  monde 3.  n 

L'ambassadeur  d'Espagne  étant  venu  lui  offrir  l'appui  du  roi  son  maître,  de  sa 
propre  main  :  «  Votre  ambassadeur,  mande-t-elle  à  Philippe  II  le  39  septembre, 
comme  celui  qui  sait  votre  volonté,  n'a  pas  laissé  de  venir  au-devant  de  nous  et 
offrir  au  Roi  votre  frère  tout  ce  que  lui  et  moi  nous  ne  doutons  point  que  vous 
ne  baillez  pour  nous  secourir,  dont  nous  ne  vous  pouvons  assez  remercier  et  vous 
supplier  penser  que,  si  nous  avions  besoin  de  votre  secours,  que  ne  le  refuserions 
non  plus  que  nous  avons  fait  d'autrefois;  mais,  Dieu  merci,  nous  nous  sentons 
assez  forts  pour  les  bien  châtier,  espérant  que  Dieu  nous  en  fera  la  grâce  ".  d 

A  quelques  jours  de  là  elle  se  ravise  :  «Je  m'assure,  écrit-elle,  que  Votre 
Majesté  ne  nous  faudra  de  secours,  comme  déjà  le  duc  d'Albe  et  votre  ambas- 
sadeur nous  l'a  offert  de  sa  part5,  t  C'est  que  l'armée  protestante  venait  de  s'établir 
solidement  à  Saint-Denis. 

Le  plan  de  Coligny  et  de  Coudé  était  d'affamer  Paris,  en  arrêtant  les  arrivages 
de  la  haute  et  basse  Seine  et  ceux  de  l'Yonne. 

Les  forces  dont  disposait  le  connétable  étaient  de  beaucoup  supérieures  à 
celles  des  prolestants;  néanmoins  il  fut  d'avis  de  négocier,  ainsi  que  le  conseillait 
l'Hospital. 

Le  3  octobre,  accompagné  de  Morvilliers  et  de  Saint-Sulpice,  le  chancelier 
vint  donc  à  Saint-Denis.  Après  avoir  reproché  à  Coudé  et  à  Coligin  d'avoir  trahi 

1  Lettre  de  Bouchefort  à  Renée  de  Fei'rare,  Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  11°  3 3 A 7 .  —  '  lîibl.  nnt.,  fonds 
franc. ,  n"  10751,  p.  1  o&o.  —  3  Archives  de  Turin.  —  4  Arch.  nat ,  coliect.  Simancas,  K  1  .^07.  —  '   Ibid. 


INTRODUCTION.  x. 

leurs  serments  et  leurs  promesses,  il  leur  proposa  l'oubli  du  passé  et  un  édit 
d'abolition  qui  en  serait  la  garantie.  Dans  leur  réplique,  ils  firent  allusion  aux 
conseils  tenus  récemment  à  Marchais,  affirmant  qu'ils  n'avaient  pris  les  armes  que 
dans  le  cas  de  légitime  défense,  et  ils  promirent  une  réponse  par  écrit. 

tf  Toutes  les  divisions  dont  souffre  la  France,  disaient-ils  dans  cette  nouvelle 
requête,  viennent  des  restrictions,  modifications  faites  à  l'édit  de  pacification.  Un 
seul  remède  est  possible,  l'exercice  delà  religion  sans  limitation  ni  distinction* de 
lieux  et  de  personnes.  Le  peuple  se  lamente  d'être  accablé  de  nouvelles  imposi- 
tions, sans  aucune  nécessité  de  guerre,  mais  de  l'invention  de  certains  étrangers, 
surtout  des  Italiens,  et  sangsues  qui  tirent  la  substance  d'un  chacun.*-  Pour  con- 
clure, ils  demandent  la  convocation  des  Etats  généraux  selon  les  lois  et  coutumes 
anciennes  '. 

Catherine  prit  pour  une  injure  personnelle  cette  demande  d'expulsion  des  Ita- 
liens; elle  fit  écrire  par  Charles  IX  à  M.  de  Gordes  :  «Si  vous  en  connaissez  qui 
branlent  pour  venir  secourir  ceux  de  la  nouvelle  religion,  vous  les  empêcherez  de 
bouger  par  tous  moyens  possibles,  et  si  vous  connaissez  qu'il  soient  opiniâtres  et 
vouloir  partir  et  venir,  vous  les  taillerez  et  ferez  mettre  en  pièces,  sans  en  épargner 
un  seul,  car  tant  plus  de  morts,  moins  d'ennemis2. t 

Effrayé  des  périls  qu'il  entrevoyait,  l'Hospital  hasarda  quelques  nouveaux  con- 
seils en  faveur  d'une  transaction.  Ils  furent  mal  pris  par  Catherine  :  ce  C'est  vous, 
dit-elle  sèchement,  qui  avec  vos  grands  mots  de  modération  et  de  justice  nous 
avez  mis  là  où  nous  sommes,  t 

Le  7  octobre,  les  hérauts  d'armes  à  la  cotte  fleurdelisée  se  présentèrent  à 
Saint-Denis,  et  à  haute  voix  ils  sommèrent  tour  à  tour  le  prince  de  Coudé,  Coligny 
et  le  cardinal  de  Chàtillon  de  venir  à  Paris  trouver  le  Roi  qui  les  attendait  à  bras 
ouverts3. 

La  royauté  inspirait  encore  un  tel  respect  que,  quand  elle  tenait  un  pareil 
langage,  les  rebelles,  si  endurcis,  si  fanatiques  qu'ils  fussent,  courbaient  la  tête. 
Mis  en  demeure  de  se  soumettre,  les  chefs  protestants  répondirent  au  Roi  :  «Nous 
protestons  tous  devant  Dieu  et  ses  anges  que  jamais  ne  nous  est  tombée  au  cœur 
la  pensée  d'attenter  aucunement  contre  votre  personne  et  contre  votre  Etat,  du- 
quel nous  désirons  autant  qu'autres  de  vos  sujets  l'accroissement  et  la  prospérité, 
et  de  la  Reine  votre  mère  et  de  messeigneurs  vos  frères.  Nous  ne  nous  somme* 

1  La  Popelinière,  Ilisl.  de  France,  liv.  XIV.  —  '  Due  d'Aumale,  Histoire  des  princes  de  Coudé,  t.  I ,  ap- 
pendice, p.  3fi3.  —  3  Desjardins ,  Négociations  diplomatiques  avec  la  Toscane,  p.  5io. 


m  INTRODUCTION 

assemblés  que  par  nécessité  et  contrainte  de  nos  ennemi-,  étant  toujours  prêts, 
avec  la  liberté  du  service  de  Dieu  el  notre  sûreté,  de  sacrifier  nos  personnes  et 
nos  biens  pour  votre  service1,  n 

Ce  langage  plus  modéré  pouvait  faire  espérer  une  réconciliation.  Le  connétable 
fut  le  premier  d'avis  d'essayer  une  dernière  lois  de  traiter,  el  malgré  l'opposition 
de  Catherine,  il  offrit  aux  chefs  protestants  une  entrevue  qui  eut  lieu  à  la  Cbapelle- 
Saint-Denis;  mais  par  une  de  ces  contradictions  (pie  la  violence  de  son  caractère 
sullit  à  expliquer,  après  avoir  voulu  tenter  la  voie  d'un  accommodement,  il  le 
rendit  impossible  par  son  opiniâtreté.  Il  déclara  que  l'édit  n'avait  été  accordé'  que 
provisoirement  et  que  le  Roi  ne  consentirait  jamais  à  la  coexistence  de  deux 
religions. 

La  rareté  des  vivres  provoquait  de  violents  murmures  parmi  celle  population 
de  Paris,  de  tout  temps  impressionnable  et  agitée,  te  Sans  la  présence  du  Roi,  écrivait 
l'ambassadeur  de  Toscane  Petrucci,  elle  se  jetterait  sur  les  huguenots.  Le  conné- 
table et  ses  fils  sont  accusés  hautement  de  ces  lenteurs  et  d'être  favorables  aux 
Châtillons,  leurs  proches  parents'2.  » 

N'ullcinenl  ému  de  ces  injustes  clameurs,  le  connétable  attendit  patiemment 
son  heure.  A  la  veille  d'une  bataille,  Goligny  et  Coudé  avaient  commis  la  faute 
irréparable  d'envoyer  Monlgommery  s'emparer  de  Pontoise'et  Andelot  de  Poissy. 
Prévenu  par  ses  espions,  le  connétable  juge  que  le  moment  de  l'action  est  venu. 
Le  jo  novembre  1  667,  au  matin,  vigile  de  la  Saint-Martin,  il  déploie  l'armée 
royale  dans  la  plaine  de  Saint-Denis. 

Après  tant  d'autres,  nous  n'avons  pas  à  raconter  cette  bataille.  Bornons-nous  à 
dire  que,  sans  le  trouble  que  la  blessure  mortelle  du  connétable  jeta  dans  l'armée 
catholique,  la  défaite  des  protestants  aurait  pu  se  tourner  en  un  désastre.  La 
nuit  leur  vint  en  aide  et  leur  permit  de  rentrer  dans  Saint-Denis.  rSi  le  jour 
11  Cùl  failli,  (''Clivait  Catherine  le  1  1  novembre  à  M.  de  Gordes,  nous  eussions 
poursuivi  notre  victoire,  laquelle  ne  pouvait  nous  échapper3. t> 

Rappelé  précipitamment,  Vndelot,  le  lendemain  de  la  bataille,  avec  cinq 
cents  chevaux,  vint  impunément  brûler  le  corps  de  garde  des  catholiques  à  la 
Chapelle.  Paris  était  pris  de  stupeur  el  de  découragement  ;  le  connétable  était  à 
l'agonie. 

Le  j3  novembre,  Téligny  vint  en  parlementaire.  Au  nom  du  prince  de  Coudé. 

'  La  Popelinière,  Hist.  de  France,  liv.  Ml,  p.  a  3.  —  '  Desjardins,  Négociations  diplomat.  avec  la  Tos- 
cane, !.  111.  p.  54g.  —  '  Voir  lettre  de  la  page  7-'!. 


INTRODUCTION.  nu 

il  supplia  Charles  I\  d'avoir  pitié  de  ses  pauvres  sujets,  k Soumettez-vous,  ré- 
pondit  le  jeune  Roi,  et  j'oublierai  le  passée 

Celle  démarche,  tout  porte  à  le  croire,  n'avait  pour  but  que  de  couvrir  la 
retraite  des  protestants.  Ce  même  jour,  sur  les  sept  heures  du  soir,  ils  délogèrent 
de  Saint-Denis.  "Ils  l'ont  bien  connaître,  écrivait  Catherine  à  M.  de  Gordes,  qu'ils 
ne  sont  pas  là  où  ils  pensaient,  et  que,  voyant  grossir  tous  les  jours  notre  armée, 
ils  en  fuiront,  tant  qu'ils  pourront,  la  rencontre;  mais  j'espère  qu'elle  marchera 
bientôt  si  près  de  la  queue,  que  nous  les  contraindrons  ou  à  une  seconde  bataille 
ou  pour  le  moins  à  une  fort  honteuse  fuite1. n 

1\ 

Les  chefs  protestants  avaient  donné  rendez-vous  à  Montereau  au  comte  de  la 
Rochefoucauld,  qui  leur  amenait  les  bandes  de  la  Guyenne;  mais,  même  ainsi  ren- 
forcés, ils  ne  se  sentaient  pas  assez  eu  nombre  pour  attendre  l'armée  royale.  Dans 
le  but  sans  doute  de  gagner  du  temps.  Coudé  envoya  M.  de  la  Gastin'e  porter  au 
Roi  de  nouvelles  propositions  de  paix.  Charles  IX  en  prit  connaissance  et  les 
transmit  au  duc  d'Anjou.  De  son  côté  Catherine  lui  écrivit  le  28  novembre  et 
l'invita  à  les  soumettre  aux  capitaines  de  son  armée. 

Le  duc  d'Anjou  convoqua  donc  un  conseil  de  guerre,  et,  le  29  novembre,  il 
répondit  à  sa  mère  : 

(x Ils  sont  tous  d'une  même  opinion,  qui  est  que.  vu  l'état  auquel  est  ce  pauvre 
royaume,  la  mande  ruine  qu'y  apporte  la  guerre,  outre  la  perte  que  le  lîoi  fait 
de  ses  sujets,  vous  leur  devez  accorder  ce  qu'ils  demandent  :  qui  est  que  les  hauts 
justiciers  et  ayant  pleins  fiefs  de  haubert  puissent  avoir  l'exercice  de  leur  religion 
en  leurs  maisons  pour  tous  ceux  qui  s'\  voudront  trouver  librement,  sans  con- 
trainte, sans  armes,  à  la  charge  que  èsdits  lieux  les  catholiques  vivent  en  même 
liberté  et  que  le  service  divin  y  soit  l'ail  et  dîmes  et  droits  dus  à  l'église  payés, 
ainsi  qu'il  a  été  fait  par  le  passé.  Cependant  je  ne  laisserai  pas  de  marcher,  et 
demain  avec  toute  l'armée  nous  allons  coucher  à  Nemours 2.n 

Le  Roi,  dès  que  la  lettre  de  son  frère  lui  fut  parvenue,  lit  rédiger  les  articles 
suivants  que  l'on  peut  ainsi  résumer: 

Confirmation  pure  et  simple  de  ledit  de  pacification; 

1  Voir  lettre  de  la  page  -h.  —  '  Bibl.  nul. ,  tonds  franc. ,  orig. ,  n"  1 5543 ,  p.  .'!■"•. 


eu  INTRODUCTION. 

autorisation  de  l'exercice  de  leur  religion  aux  hauts  justiciers  et  possesseurs  de 
pleins  fiels  de  haubert  en  Normandie  dans  leurs  maisons  pour  leurs  familles  et 
pour  cinquante  personnes  au  plus  étrangères  et  sans  armes; 

liemise  des  places  occupées; 

Suppression  du  culte  protestant  dans  les  murs  de  Lyon,  sa  tolérance  dans  un 
village  à  deux  lieues  de  la  ville; 

Interdiction  à  l'avenir  des  collectes  de  deniers,  enrôlements  d'hommes,  associa- 
lions,  monopoles  et  synodes. 

Le  duc  d'Anjou  s'était  avancé  jusqu'à  Nemours,  il  soumit  à  son  conseil  ces 
articles  signés  de  la  main  du  Roi,  que  lui  avait  apportés  Mauvissière,  et  il  les 
transmit  à  Coudé  par  M.  de  la  Gastine  '  resté  à  son  camp. 

Coudé  tout  aussitôt  répondit  au  Roi  : 

rrNous  demandons  l'édit  de  pacification  fait  à  Orléans  et  dégagé  de  toutes  les 
restrictions,  déclarations  et  interprétations  qui  y  ont  été  ajoutées  depuis  le  7  mars 
i563. 

«En  outre,  nous  demandons  que  le  nombre  des  personnes  admises  à  pratiquer 
l'exercice  de  la  religion  réformée  ne  soit  pas  limité  à  cinquante  personnes. 

et  Nous  admettons  que  les  forces  restent  au  Roi,  mais,  en  ce  qui  touche  Lyon,  la 
restriction  exigée  est  contraire  à  l'esprit  de  ledit.  Quant  à  Paris  et  pour  ceux  de 
leur  religion  qui  y  résident,  eu  égard  à  leur  grand  nombre,  nous  demandons  qu'un 
lieu  soit  désigné  pour  l'exercice  de  leur  religion,  et  que  les  gentilshommes  de  la 
prévôté  cl  du  bailliage  de  Paris  jouissent  des  mêmes  bénélices  que  tous  les  autres 
gentilshommes  de  ce  royaume.  Nous  admettons  la  suppression  des  collectes  de 
deniers,  des  enrôlements  d'hommes,  mais  les  synodes  sont  une  nécessité  pour  ceux 
de  la  religion  tout  aussi  bien  que  catéchismes,  écoles,  mariages,  visites  des  malades . 
sépultures,  consistoires  et  colloques.  n 

11  terminait  en  suppliant  le  Roi  de  leur  assurer  la  liberté  de  conscience,  la  con- 
servation de  leurs  honneurs,  vies  et  biens,  avec  les  sûretés  requises  et  néces- 
saires'2. 

Les  demandes  de  Coudé  s'écartaient  tellement  des  propositions  du  Roi,  qu'un 
rapprochement,  pour  le  moment  du  moins,  semblait  impossible. 

Le  1  1  décembre  l'armée  protestante  repartit  de  Montereau  et  reprit  la  route 
de  Bray.  Le  plan  de  Coligny  et  de  Condé  était  de  s'ouvrir  un  passage  à  travers 

1   Bibl.  mit.,  fonds  franc. ,  n°  1 5 5 A 3 ,  p.  ko.  —  J   Bibl.  oat.,  Cinq  cents  Colbert,  11°  a'i. 


INTRODUCTION.  .  iv 

la  Champagne  pour  aller  au-devant  des  reitres  que  levait  pour  eux  le  duc  Casimir. 

le  lils  cadet  du  comte  Palatin. 

Les  propositions  de  paix  n'avaient  donc  eu  pour  but  que  de  masquer  leur 
retraite. 

Toutes  les  mauvaises  nouvelles  vinrent  à  la  l'ois  à  Catherine  :  à  peine  avait-elle 
été  avertie  de  la  marche  des  protestants  qu'elle  sut  par  Lansac,  envoyé  au  camp 
de  l'armée  royale,  que  le  conseil  du  duc  d'Anjou  avait  décidé  qu'on  ne  pouvait 
les  empêcher  de  se  joindre  à  leurs  retires1. 

D'un  autre  côté  Tavannes,  le  cardinal  de  Lorraine  et  le  duc  d'Aumale  ne  lui 
dissimulaient  pas  qu'ils  n'étaient  pas  de  force  à  garder  la  frontière2. 

Coudé,  le  17  décembre,  s'arrêta  à  Lpernay.  De  cette  dernière  ville,  conln' 
toute  attente,  il  rouvrit  les  négociations. 

Le  3o  décembre,  Téligny  vint  en  son  nom  trouver  le  Hoi  à  Paris  et  lui  remit 
une  lettre  du  prince. 

(tSire,  disait  Condé,  suivant  le  mémoire  qu'il  a  plu  à  Votre  Majesté  d'envoyer 
signé  de  votre  main,  lequel  j'ai  t'ait  voir  aux  principaux  de  cette  armée,  tous  ont 
été  de  cet  avis  et  moi  avec  eux  d'envoyer  vers  Vos  Majestés  le  sieur  de  Téligny  pour 
vous  supplier  très  humblement  qu'il  \ous  plaise  désigner  certains  nolables  per- 
sonnages, lesquels  avec  Messieurs  le  cardinal  de  Châtillon,  le  comte  de  la  Roche- 
foucauld et  le  sieur  de  Boncliavannes  aient  à  se  trouver  en  tel  lieu  qu'il  vous  plaira 
ordonner,  et  là  puissent  conférer  des  points  qui  nous  ont  semblé  sujets  à  interpré- 
tations et  éclaircissements,  afin  que  de  la  résolution  que  sur  ce  en  sera  prise,  soit 
bâti  un  bon  fondement  de  réunion  et  réconciliation  entre  vos  sujets,  que  la  paix 
en  soit  perpétuelle  et  le  bien  de  votre  Etat  en  parfaite  sùrelé.  comme  de  notre 
part,  Sire,  si  affectueusement  nous  la  désirons2. i> 

Cliarlcs  IX  consentit  à  désigner  des  députés  pour  se  ineltre  en  rapport  avec  ceux 
de  Condé. 

Toutes  les  chances  semblaient  donc  encore  une  fois  en  faveur  d'une  prochaine 
pacification;  mais  tout  en  continuant  a  négocier,  le  Roi  avait  invité  son  frère,  qui 
suivait  de  loin  l'armée  prolestante,  à  ne  |>;is  suspendre  les  hostilités3. 

Le  21  décembre,  le  maréchal  de  Cossé  s'empara  du  château  de  Sarry,  et  un 
détachement  de  l'armée  royale  se  montra  sur  la  rive  gauche  de  la  Marne*.  On 
annonçait  comme  certaine  l'arrivée   prochaine  du  duc  de  Nevers  an  camp  des 

'  liihl.  liai.,  fonda  franc,,  if  1 5343 ,  j».  7  3.  —  ''  Tbid.  —  '  Bibl.  nat .  <jin<|  cents  Colberl ,  n°  ai,  p.  1  33. 

—  '  lliid. ,  p.  1  35.  —  '  Bil'I.  nat.,  n°  i55'i3,  p.  V>. 


ivi  INTRODUCTION. 

catholiques  avec  dix  mille  hommes.  Coudé  et  Coligny  crurent  prudent  de  prendre 
la  route  de  la  Lorraine.  Ils  partirent  de  nuit,  el  grâce  à  la  rapidité  de  leur  marche, 
ils  gagnèrent  une  grande  avance  sur  l'année  royale. 

A  la  première  nouvelle  de  ce  départ  précipité,  le  duc  d'Anjou  fit  savoir  au  Roi 
el  à  sa  mère  que  les  ennemis  étaient  déjà  trop  éloignés  pour  qu'il  pûl  les  atteindre. 
il  qu'il  partait  pour  Vitry,  où  il  avait  donné  ordre  à  MM.  de  Nevers  et  d'Aumale  de 
venir  le  rallier  '. 


La  situation  était  vraiment  bien  étrange  :  tandis  que  l'armée  prolestante  à 
marches  forcées  se  dirigeait  du  côté  de  la  frontière  pour  faire  sa  jonction  avec 
les  reitres  du  duc  Casimir,  on  continuait  à  parler  de  paix  et  le  cardinal  de  Chà- 
tillon  était  encore  à  attendre  à  Chàlons-sur-Marne  que  Charles  IX  voulût  bien 
envoyer  les  députés  qu'il  avait  promis  à  Téligny  de  désigner. 

Ce  lut  Catherine  qui  y  vint  en  personne.  Avant  de  quitter  Paris,  elle  avait  écrit 
le  a  janvier  à  Fourquevaux  :  r:  Je  pars  pour  aller  faire  un  tour  jusque  dans  notre 
camp,  afin,  s'il  est  possible,  de  fermer  la  porte  à  ceux  qui  ont  été  contraints  de 
sortir  du  royaume  pour  aller  au-devant  de  leurs  reîtres2.  t> 

Arrivée  le  h  janvier  à  Chàlons,  elle  passe  tout  un  jour  à  conférer  avec  le  car- 
dinal, et,  au  départ,  lui  donne  rendez-vous  à  Paris  à  son  retour  du  camp.  Sa 
présence  \  était  bien  nécessaire  :  tout  était  en  confusion;  elle  seule  pouvait 
mettre  fin  aux  discordes  qui  paralysaient  tous  les  mouvements  de  l'armée  royale. 
Martigues  el  Carnavalet,  que  l'on  traitait  d'espions  des  protestants,  étaient  en  lutte 
ouverte  avec  les  autres  capitaines.  Tant  bien  (pie  mal  Catherine  apaisa  ces  déplo- 
rables divisions.  Malheureusement  c'était  trop  lard.  Le  19  décembre,  le  maréchal 
de  Vieille\ille  avait  écrit  au  duc  d'Aumale  :  «Je  vous  proteste  que  si  M.  de  Nevers 
fût  venu  se  joindre  avec  vous,  les  reitres  n'eussent  jamais  entrepris  de  passer, 
comme  j'ai  fait  ce  matin  entendre  au  Roi3,  n  Et  à  quelques  jours  de  là,  il  répondait 
à  Catherine  lui  faisant  part  du  résultat  de  son  voyage  au  camp  :  et  Si  le  prince  de 
Condé  eût  été  bien  suivi,  il  eût  reçu  un  grand  dommage.  Jamais  n'eurent  plus 
grand'peur  d'estre  combattus,  avant  qu'ils  fussent  joints  à  leurs  reitres,  qu'ils 
avaient  et  non  sans  cause,  car  je  vous  promets,  Madame,  que  je  ne  pense  pas 
qu'ils  eussent  ensemble  deux  mille  cinq  cents  chevaux  de  combat  \- 

1  BiH.  nat.,  fonds  franc.,  a'  i5.r>43.  p.  108.  —  '  Voir  lettre  de  la  pajje  09.  —  J  Bibl.  nat.,  fonds 
franc..  n°  (5543.  —  '  lbid. 


INTRODUCTION.  xtu 

En  rentrant  à  Paris  le  i5  janvier,  Catherine  retrouva  la  population  surexcitée 
à  un  tel  point  par  la  nouvelle  qui  s'était  répandue  des  pourparlers  de  la  paix. 
qu'elle  crut  prudent  de  ne  pas  y  laisser  venir  de  jour  le  cardinal  de  Cliàtillon. 
De  son  côté,  le  Roi  ayant  hautement  déclaré  qu'il  ne  voulait  ni  le  voir,  ni  trai- 
ter avec  lui,  force  fut  de  l'amener  de  nuit  au  Louvre,  où  il  eut  un  entrelien 
de  trois  heures  avec  la  Reine  et  le  chancelier.  Le  20,  Catherine  le  revit  au 
couvent  des  Bons-Hommes;  mais  les  Parisiens  voulaient  à  tout  prix  la  guerre; 
ils  offrirent  au  Roi  un  subside  de  six  cent  mille  livres  pour  la  continuer, 
somme  qui  n'était  pas  à  dédaigner  à  un  moment  où  le  trésor  était  à  sec.  La  paix 
avait  d'autres  adversaires  non  moins  opiniâtres  dans  les  docteurs  de  la  Sorbonne 
et  dans  l'ambassadeur  d'Espagne1.  Ils  ne  cessaient  de  représenter  à  la  Reine  qu'il 
était  impossible  de  tolérer  deux  religions.  Philippe  II  se  mit  de  la  partie  :  le 
20  janvier,  un  courrier,  parti  en  toute  hâte  de  Madrid,  apporta  de  sa  part  l'offre 
d'un  million  en  or  si  l'on  ne  traitait  pas.  Enfin,  pour  ajouter  aux  difficultés  du 
moment,  le  nonce  exigea  qu'on  lui  livrât  le  cardinal  de  Cliàtillon.  La  Reine  répon- 
dit qu'il  était  venu  sur  la  parole  du  Roi  et  qu'elle  ne  pouvait  y  manquer.  rrUn 
excommunié  de  cette  espèce,  répliqua  le  nonce,  est  en  dehors  de  toutes  les 
lois  humaines. i)  Le  maréchal  de  Montmorency,  présent  à  l'entretien,  prit  fait  el 
cause  pour  le  cardinal  :  rll  est  garanti,  s'écria-t-il ,  par  une  promesse  du  Roi; 
le  livrer  serait  un  acte  odieux  contre  toutes  les  lois  de  la  guerre  et  le  -droit  des 
gens 2. 1 

Le  cardinal  put  donc  traiter  en  toute  liberté;  mais  les  conditions  qu'il  apportait 
étaient  dures  :  il  demandait  que  l'édit  de  pacification  fût  déclaré  perpétuel  et  non 
révocable;  que  le  Roi  payât  les  reîtres  enrôlés  par  Condé,  et,  ne  se  contentant 
pas  de  la  parole  royale,  il  exigeait  que  la  paix  fût  ratifiée  par  le  Parlement. 

«J'entends,  répondit  le  Roi,  observer  ce  que  par  ci-devant  je  leur  ai  envoyé 
signé  de  ma  main,  à  la  charge  toutefois  que,  se  fiant  à  ma  promesse,  ils  fassent  au 
préalable  retirer  tous  les  reîtres  et  étrangers  qu'ils  ont  par  delà  le  Rliin.  Quant  à 
la  sûreté  qu'ils  m'offrent  de  ne  se  mettre  en  armes  à  l'avenir,  ni  de  faire  aucune 
levée  de  deniers,  et  quant  à  ce  qu'ils  me  demandent  de  les  recevoir  comme  mes 
sujets  et  de  leur  faire  connaître  par  effet  que  je  les  ai  en  ce  monde  en  même 
estime  que  les  catholiques,  c'est  chose  que  je  suis  tout  disposé  à  faire  et.  pour  \ 
mieux  parvenir,  je  veux  et  j'entends  qu'ils  viennent  là  part  qu'il  me  plaira  décla- 

'  Calendar  of  State papert,  1 5 (î 8 ,  p.  tio>.  —  2  Ibid 

CmiEJIHB  DE  MtDlCIS.  —  m.  c 


mrniiUfiE    «»iiomu. 


xvm  INTRODUCTION. 

rer  et  éclaircir  le  fait  qui  advint  entre  Paris  et  Meaux,  et  par  ce  moyen  me  lever 

toute  la  mauvaise  opinion  (pie  je  puis  avoir  conçue  d'eux  l.i> 

La  négociation  échoua  donc  complètement,  et  le  Roi  crut  devoir,  par  une  pro- 
clamation, en  prévenir  les  chefs  principaux  de  son  armée2. 

VI 

L'armée  protestante,  nullement  inquiétée,  traversa  la  Meuse  à  Saint-Mihiel, 
et  poursuivit  sa  route  jusqu'à  la  Moselle.  Ces  dernières  journées  de  marche  furent 
bien  dures  :  les  vivres  étaient  rares,  l'hiver  dans  toute  sa  rigueur. 

La  Moselle  une  fois  franchie  à  Pont-à-Mousson,  les  éclaireurs  de  Pavant-garde 
signalèrent  un  corps  d'armée  qui  s'avançait.  Était-ce  l'armée  royale?  Fallait-il  se 
préparera  livrer  bataille?  Il  y  eut  un  moment  d'hésitation.  Coudé  et  Coligny  se 
mirent  sur  la  défensive.  C'était  le  duc  Jean  Casimir  qui  venait  à  eux.  Depuis 
plusieurs  heures  les  deux  armées  se  côtoyaient.  Alors,  dit  La  Noue,  «ce  furent 
chansons  et  gambades.  Les  Gaulois  sont  toujours  les  mêmes,  prompts  à  la  colère 
et  prompts  à  se  réjouir 3.  n 

Prévenu  de  cette  jonction  qu'il  lui  eût  été  si  facile  d'empêcher,  le  duc  d'Anjou 
écrivit  le  1er  janvier  à  Catherine  : 

*  L'amiral  et  d'Andelot  sont  allés  festoyer  les  capitaines  et  les  chefs  de  leurs 
reîtres  à  Seurey,  qui  est  à  six  lieues  d'eux.  On  a  dit  qu'ils  avaient  fait  porter  cin- 
quante pots  dhypocras  pour  leur  faire  meilleure  chère,  qu'ils  ont  eus  du  château  de 
Voz  qui  est  à  l'évêque  de  Toul;  ils  leur  ont  apporté  deux  mille  écus  qu'ils  ont  eus 
des  habitants  de  Simier,  deux  mille  huit  cents  écus  des  habitants  de  Ligny,  vingt 
mille  pains,  vingt  muids  de  vin  et  vingt  mille  écus.  La  nécessité  est  si  grande  qu'ils 
ont  fait  un  emprunt  sur  tous  ceux  qui  sont  en  leur  camp  et  jusqu'aux  goujats.  On 
dit  qu'il  leur  manque  encore  seize  cents  écus  pour  payer  leurs  reîtres;  ils  veulent 
prendre  le  chemin  d'Auxerre*.* 

Le  duc  d'Anjou  s'était  d'abord  décidé  à  ne  pas  quitter  son  camp  avant  d'être 
fixé  sur  le  chemin  que  suivrait  l'ennemi.  Dès  qu'il  sut  qu'il  se  dirigeait  du  côté  de 
la  haute  Marne,  d'après  l'avis  de  Tavannes,  il  fit  garnir  de  troupes  toutes  les 
petites  villes  de  la  Bourgogne. 

L'armée  protestante,  laissant  Commercy  à  sa  droite,  passa  la  Marne  assez  près 

;  BM  nat.,  fonds  franc.,  n°  i5544.  —  !  Calendar  «f  State  papcrs,  1068,  p.  6o3.  —  '  La  Noue, 
Discours  politiques  cl  militaires.  —  i  Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  11°  101,18.  p.  168. 


INTRODUCTION.  m 

de  sa  source.  De  là,  elle  prit  la  route  de  la  Bourgogne.  Coligny  et  Coudé  se  ral- 
lièrent à  Auxerre.  Une  attaque  tentée  sur  Cravant  ne  leur  réussit  pas;  ils  s'en 
vengèrent  sur  Irancy,  pauvre  petite  ville,  qui  fut  mise  à  feu  cl  à  sang.  De  là,  ils 
franchirent  l'\oune  et  se  dirigèrent  sur  la  Charité,  où  ils  traversèrent  la  Loire; 
puis  ils  entrèrent  dans  la  Beauce. 

Partout  les  catholiques  se  tenaient  sur  la  défensive.  Le  Poitou  était  menacé; 
Monluc  chargé  de  reprendre  la  Bochelle,  qui  s'était  déclarée  indépendante,  n'avait 
que  des  forces  insullisantes;  d'Andelot  venait  de  surprendre  dans  un  village  et 
de  tailler  en  pièces  trois  compagnies  de  l'armée  roude;  le  11  février,  Blois  était 
pris;  et  à  ce  moment  de  suprême  danger  les  catholiques  en  étaient  encore  à  se 
quereller  :  Méru.  le  fds  du  connétable  de  Montmorency  et  Martigues  avaient 
échangé  des  démentis  et  s'étaient  menacés  de  leurs  dagues1. 

Dès  le  5  février  le  gros  de  l'armée  royale  s'était  replié  sur  Nogent-sur-Seine.  La 
capitale  se  croyant  menacée ,  le  Boi  annonça ,  le  8 ,  qu'il  allait  se  mettre  à  la  tête  de 
ses  troupes  et  cr  qu'il  emploierait  le  vert  et  le  sec  pour  la  défense  de  son  royaume  n. 
Cette  proclamation  ne  rassura  pas  les  Parisiens;  les  Suisses  lurent  rappelés  et 
le  duc  d'Anjou  vint  en  personne  conférer  avec  sa  mère  à  Villeneuve-Saint- 
Georges.  Avec  des  forces  aussi  disséminées,  il  n'y  avait  pas  à  risquer  une  bataille; 
il  fallait  de  toute  nécessité  attendre  les  reitres  du  duc  de  Saxe  et  du  Bhingrave. 
Ils  étaient  encore  bien  loin.  Le  26  février,  Castelnau  de  Mauvissière  mandait  au 
duc  d'Anjou  :  rrS'il  n'arrive  pas  d'inconvénients  et  qu'ils  marchent  à  quatre  lieues 
le  jour,  et  qu'ils  prennent  cinq  jours  pour  la  montre,  vous  les  aurez  dedans  seize 
ou  dix-sept  jours2.  ■» 

Profitant  de  l'inaction  de  ses  adversaires,  le  21  février,  Condé  franchil  vingt 
lieues  en  deux  jours,  et  rappelant  à  lui  les  Provençaux  qui,  sous  les  ordres  de 
Mouvans,  marchaient  sur  Tours,  il  investit  Chartres;  mais  l'argent  lui  manquait 
pour  payer  les  reitres.  Déjà  Coligny  avait  prié  l'ambassadeur  Norris  d'être  leur 
intermédiaire  auprès  de  la  reine  Elisabeth  el  de  solliciter  un  subside;  car  il  était 
à  craindre  que  les  Allemands  ne  les  quittassent,  surtout  si  l'argent  de  Catherine 
venait  à  les  tenter;  Elisabeth  ayant  fait  la  sourde  oreille,  Condé,  le  22  février, 
écrivit  au  Boi  et  à  la  Beine  mère  pour  les  supplier  de  mettre  lin  aux  calamités 
dont  mourait  la  France3.  Il  leur  demandait  de  vouloir  bien  désigner  des  person- 
nages notables  pour  traiter  d'un  accord.  Le  cardinal  de  Bourbon  était  présent 

Uib.  nal.,  fonds  franc.,  n'  l5giS,  [>.  168.  —  '  Ibid.  —  '  Record  otlice,  State  poper»,  France. 


xx  INTRODUCTION. 

lorsque  ce  message  fut  remis  à  Leurs  Majestés;  s'ad ressaut  à  Catherine  :  «  Si  vous 
refusez  les  offres  du  prince,  dit-il,  vous  assumeriez,  Madame,  une  grande  respon- 
sabilité l.D 

Le  jeune  Roi  se  montrait  très  hostile  à  un  accord  :  «Vous  ne  me  forcerez  pas, 
dit-il  à  Catherine,  de  faire  la  paix;  je  veux  tirer  punition  de  mes  ennemis  et  je 
n'oublierai  pas  le  nom  de  ceux  qui  m'engagent  à  traiter  avec  eux.  •» 

Il  céda  néanmoins,  et  Comhaut  fut  envoyé  à  Condé  avec  une  réponse  favo- 
rable. La  négociation  ne  marcha  pas  aussi  vite  qu'on  l'avait  espéré;  le  cardinal 
de  Chàtillon  et  ses  collègues,  venus  à  Lonjumeaupour  conférer  avec  le  maréchal 
de  Montmorency,  Biron  et  le  sieur  de  Malassise,  ne  semblaient  pas  vouloir  se  con- 
tenter des  concessions  du  Roi. 

«Je  ne  sais  ce  qu'ils  veulent,  écrivait  Catherine  le  h  mars  à  Montmorency, 
d'autant  que  le  Roi  leur  accorde  à  peu  près  ce  qu'ils  demandent,  et  afin  de  faire 
connaître  sa  bonne  intention,  il  veut  bien  pour  le  regard  de  la  conférence  de  leurs 
ministres  qu'ils  s'en  adressent  au  gouverneur  du  pays  qui  leur  donnera  congé 
et  y  admettra  un  personnage  pour  y  assister,  afin  qu'il  ne  s'y  traite  aucune 
affaire  que  de  la  religion.  Voilà  ce  qui  se  peut  faire,  comme  vous  le  ferez  en- 
tendre 2.  n 

Si  Catherine  se  montrait  conciliante,  c'est  qu'une  tragédie  imprévue  qui  venai! 
de  se  passer  en  Espagne  allait  complètement  modifier  sa  ligne  de  conduite.  Une 
dépêche  de  Fourquevaux  lui  avait  annoncé  la  séquestration  de  l'infant  Don  Carlos, 
sous  la  garde  du  prince  d'Evoli.  Jusqu'ici  Don  Carlos  avait  été  l'obstacle  au  projet 
de  mariage  de  Charles  IX  avec  la  fille  aînée  de  l'Empereur,  caressé  depuis  si 
longtemps  par  elle.  Sans  perdre  une  heure,  elle  écrivit  à  Fourquevaux  : 

«J'ai  trouvé  qu'il  était  nécessaire  de  vous  envoyer  ce  porteur,  faisant  semblant 
l'envoyer  visiter  la  reine  ma  fille  en  sa  maladie  et  aussi  le  roi  son  mari  de  ce  qui 
est  advenu  à  son  fils.  Si  la  reine  ma  fille  et  le  prince  d'Evoli  sont  d'avis  que  parliez 
au  roi  d'Espagne  en  mon  nom,  du  désir  grand  que  j'ai  de  voir  le  roi  mon  fils 
marié  avec  l'une  des  filles  de  l'Empereur,  priez-le  vouloir  être  moyen  que  bien- 
tôt j'en  puisse  voir  l'entière  résolution;  car  pour  vous  dire  la  vérité,  le  Roi 
mon  fils  a  délibéré  d'être  marié  cette  année,  soit  là  ou  ailleurs,  et  il  ne  lui  défaut 
de  partis  convenables,  de  maison  bonne  et  grande  et  d'âge  compétent,  car  de 
plus  vieille  que  lui  il  dit  que  jamais  n'en   épousera.  Nos  affaires  le  requièrent  et 

'   Record  office,  Stale  papers ,  France  (i5(î8),  p.  iaa.  —  '  Voir  la  lettre  de  la  page  i3o. 


INTRODUCTION.  va 

le  bien  de  toute  la  chrétienté  en  a  nécessité;  car  de  l'union  de  ces  trois  princes  en 
dépend  le  repos  et  tout  branlera  sous  eux1.!) 

Dès  le  12  mars  la  paix  était  regardée  comme  assurée.  Norris,  l'ambassadeur 
d'Angleterre,  voulut  en  avoir  le  cœur  net.  Reçu,  le  10  mars,  par  Charles  IX  et 
Catherine  :  «La  reine  ma  maîtresse,  dit-il  incidemment,  paraît  disposée  à  envoyer 
un  de  ses  conseillers  pour  indiquer  à  Vos  Majestés  les  moyens  les  plus  honorables 
pour  ramener  leurs  sujets  à  la  soumission  et  à  l'obéissance,  v  —  «  Remerciez  de 
noire  part  votre  maîtresse,  répondit  Catherine,  mais  ce  serait  peine  inutile,  car 
la  paix  est  dans  de  bons  termes  -.  » 

Le  22  mars,  Montmorency  en  rapporta  les  articles  définitifs,  les  fit  signer  par 
I.'.  lîoi  et  repartit  pour  Lonjumeau.  Le  lendemain  Coligny  et  Coudé  les  signèrent  à 
leur  tour. 

L'édit  d'Amboise  était  rétabli  et  dégagé  des  interprétations  et  restrictions  qui 
l'avaient  successivement  amoindri;  la  Provence  assimilée  aux  autres  provinces  pour 
IVxercice  de  la  religion  réformée,  concession  qui  n'avait  pas  été  accordée  en  1  563. 
Le  Roi  devait  avancer  l'argent  destiné  à  la  solde  des  reîlres. 

Quelle  était  la  garantie  de  ces  promesses?  la  seule  parole  royale. 

Mais  la  Rochelle  restait  aux  protestants;  elle  allait  devenir  leur  lieu  de  refuge, 
leur  citadelle,  leur  capitale.  Coligny  avait  longtemps  résisté;  il  s'effrayait  des  dan- 
gers inévitables  d'une  pareille  paix;  mais  Condé  la  voulait,  et,  il  faut  bien  le  dire, 
la  plupart  des  chefs  la  voulaient  aussi.  Déjà  ceux  du  Poitou  et  de  la  Saintonge 
avaient  quitté  l'armée.  Le  27,  l'édit  fut  enregistré  par  le  Parlement  de  Paris.  Le 
Roi  assista  à  la  séance,  car  sans  sa  présence  «les  mutins  de  la  ville  ne  l'eussent  pas 
permis  u. 

Le  3o  mars  Condé  envoya  de  Ronneval  Roucart  porter  une  lettre  de  sa  main  à 
Charles  IX  :  «Sire,  disait-il,  il  serait  impossible  de  pouvoir  assez  très  humblement 
remercier  Votre  Majesté  de  la  grâce  et  laveur  qu'il  lui  a  plu  faire  à  nous  et  à  tout 
le  royaume  en  octroyant  un  si  grand  Iténéfice  comme  celui  de  la  paix3.» 

La  veille,  Coligny  avait  également  écrit  à  Catherine  «qu'il  s'applaudissait  avec 
tous  les  gens  de  bien  de  ce  qu'il  avait  plu  à  Dieu,  en  donnant  la  paix,  délivrer 
ce  pauvre  royaume  de  tant  de  misères  et  de  calamités  que  la  guerre  apportait  '. 

1  Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  n"  1075t.  |>.  280.  —  '  Calendar  of  State  papers,  (568,  |».  436.  —  '  Bibl. 
nii. ,  Cinq  cents  Colbert,  n°  al,  p.  A10.  —  '  ïbid. 


xxi.  INTRODUCTION. 


VII 

La  paix  de  Lonjumcau,  qualifiée  par  Coligny  de  paix  et  pleine  d'infidélités,  de 
paix  sanglantes,  ne- pouvait,  être  et  ne  fut  qu'une  bien  courte  trêve.  Des  deux 
côtés,  on  n'avait  posé  les  armes  que  «pour  reprendre  haleine1»;  des  deux  côtés 
les  infractions  à  l'édit,  les  violences  sont  les  mêmes. 

A  Rouen,  le  jour  de  la  proclamation  de  la  paix  par  le  Parlement,  la  populace 
force  les  portes  du  palais  de  justice,  en  chasse  les  conseillers,  se  rue.  sur  les  mai- 
sons des  protestants,  les  pille,  et  massacre  tous  ceux  qui  lui  tombent  sous  la  main. 
Les  jours  suivants,  ces  actes  sauvages  se  renouvellent  et  La  Meilleraie  écrit  à 
Charles  IX  :  «Cette  multitude  a  perdu  tout  le  respect  dû  à  Votre  Majesté  et  à  la 
justice. n  A  Bourges,  les  portes  des  prisons  sont  enfoncées  et  l'on  égorge  ceux  de 
la  religion  qui  y  avaient  été  enfermés2.  Sir  Henri  Norris,  l'ambassadeur  d'Angle- 
terre, écrit  de  Paris,  le  18  avril,  à  Cécil  :  te  Chaque  jour  de  nouveaux  outrages  se 
commettent  contre  l'édit  de  pacification;  aux  portes  de  la  ville,  on  a  tué  plusieurs 
des  protestants  qui  rentraient  et  jusqu'ici  aucune  punition  de  ces  violences  n'a 
encore  été  faite3.  A  Orléans,  à  Auxcrre,  à  Amiens,  des  meurtres  sont  également 
signalés.  De  sa  propre  autorité,  le  Parlement  de  Toulouse  fait  emprisonner  le 
sieur  de  Piapin,  maître  d'hôtel  du  prince  de  Condé,  qui,  muni  d'un  sauf-conduit, 
apportait  la  nouvelle  de  la  paix,  et  lui  fait  trancher  la  tète,  et  Charles  IX  répond 
aux  justes  plaintes  de  Condé  :  et  J'ai  plus  tôt  appris  l'exécution  que  la  condamnation  ".  « 

Si  les  plaintes  des  protestants  sont  légitimes,  celles  des  catholiques  ne  le  sont 
pas  moins,  tt  Aucune  des  places  qui  devaient  être  rendues  au  Roi,  écrit  le  h  avril 
l'ambassadeur  vénitien  Correro,  ne  l'ont  encore  été.  Depuis  le  traité  de  paix, 
ajoute-t-il  le  27,  les  protestants  ont  détruit  un  grand  nombre  d'églises  et  tué 
beaucoup  de  prêtres.  A  Blois,  le  jour  de  l'entrée  du  prince-dauphin,  l'église  a  été 
envahie  par  les  huguenots  au  moment  de  la  célébration  de  la  messe  et  l'autel  a 
été  profané.  L'on  en  est  venu  aux  mains  et  les  catholiques  ont  eu  le  dessous.  En 
Dauphiné  ceux  de  la  religion  ont  gardé  leurs  armes5,  v 

1  La  Popelinière,  Histoire  de  France.  de  Thou,  Hist.  universelle,  t.  IV,  p.  55;  Jean  de 

2  Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  n°  i55/i5,  p.  n5  Serres,  Mémoires  de  la  3'  guerre  civile,  p.  34; 
et  170.  Bit>l-  na*'!  fonds  franc.,  n°  i5/i5. 

3  Calendar  of  State  papers ,  i5f>8,  p.  43g.  4  BiBl. nat. , Dépêches  des  ambassadeurs  vénitiens, 

4  Crespin,  Ilist.  des  martyrs,  in-f°,  1 G08,  p.  699  ;  lilza  VI. 


INTRODUCTION.  xx.h 

Comment  pacifier  les  esprits?  Comment  rétablir  l'ordre?  Charles  IX  a  bien 
prescrit  d'envoyer  dans  chaque  ville  un  gentilhomme  pour  faire  rentrer  les  pro- 
testants dans  leurs  maisons,  et  faire  observer  l'édit,  mais  nulle  part  cette  sage 
mesure  n'a  été  exécutée  l.  Catherine  a  bien  écrit  à  Monluc,  le  1 5  août  :  tt  Le  Roi  veut 
que  les  choses  s'établissent  en  repos  pour  délivrer  ses  sujets  de  tant  de  misères 
et  calamités;  ayez  à  vous  garder  de  faire  chose  à  ma  sœur  la  reine  de  Navarre 
dont  elle  puisse  éprouver  dommage,  d'autant  que  cela  la  pourrait  aigrir  de  façon 
que  ne  viendrions  peut-être  jamais  à  bout  de  faire  avec  elle  ce  que  nous 
avons  délibéré  pour  remettre  toutes  choses  en  son  pays  en  repos*.  11  Elle  a  bien 
écril  à  Tavannes  :  ce  Ayez  soigneusement  l'œil  ouvert,  afin  que  les  choses  se  puissent 
passer  et  rétablir  en  la  paix  et  tranquillité  que  nous  désirons  voir  renaître  en 
ce  royaume,  en  ayant  la  main  à  l'observation  tant  de  ledit  de  pacification  que  du 
règlement  que  l'on  vous  a  déjà  envoyé,  laissant  rentrer  es  villes  de  votre  gouver- 
nement tous  ceux  de  ses  sujets  qui  en  sont  sortis  à  l'occasion  des  troubles3,  n  Mais 
presque  partout  les  moyens  de  répression  font  défaut;  pour  venir  en  aide  aux 
villes  écrasées  par  le  séjour  des  garnisons  durant  la  dernière  guerre  civile,  on  a 
permis  le  licenciement  des  troupes.  rJe  n'ai  que  cinq  compagnies,  écrit  Tavannes 
au  Koi,  pour  garder  Mâcon  et  Chalon  duquel  on  ne  peut  les  bouger  à  cause  d'une 
grande  sédition  advenue  à  Maçon  entre  catholiques  et  huguenots.  Ma  propre  compa- 
gnie est  débandée  suivant  l'ordonnance  qui  en  a  été  publiée  de  se.  retirer  prompte- 
meiit  en  leurs  maisons*,  n —  a  Vos  soldats  sont  débandés,  écrit  également  M.  d'Es- 
paux  au  duc  d'Anjou,  les  uns  vont  aux  rebelles  des  Pays-Bas,  d'autres  au  service  du 
roi  d'Espagne.  «  —  «  L'on  n'a  pu  empêcher,  écrit  à  son  tour  Carrouges  le  2  3  avril 
au  Roi,  qu'il  n'ait  été  tué  tous  les  jours  de  ceux  de  la  religion  prétendue  réformée 
et  encore  hier  deux;  il  n'y  a  pas  force  suffisante  en  cette  ville. 

Si  au  moins,  pour  remédier  à  tant  de  maux,  il  y  avait  dans  le  conseil  celte 
unité  de  vues  qui  fait  la  force  et  raffermit  l'autorité!  Mais  tout  à  l'opposé  de 
Charles  IX  qui  se  montre  affable  et  bienveillant  vis-à-vis  de  La  Rochefoucault,  du 
cardinal  de  Chafillon  et  de  Boucart,  le  duc  d'Anjou  affecte  de  les  traiter  avec  un 
dédain  marqué5.  Déjà  entre  les  deux  frères  se  manifeste  cette  sourde  jalousie  qui 
ne  fera  que  s'accroître  avec  les  années,  et  loin  de  vouloir  les  rapprocher,  Catherine 
cherche  plutôt  à  les  aigrir.  Ses  défiances  ont  été  éveillées  par  une  lettre  interceptée 
dans  laquelle  Philippe  H  invitait  Charles  IX,  maintenant  qu'il  a\  ait  l'âge  d'homme, 

'  Bibl.  nat.,  fonde  franc.,  n°  «5545,  p.  i4o.  — '  Ibid.,  p.  19.'!.  —  3  Ibid.,  p.  34.  —  '  Ibid., 
p.  39.  —     Calendar  of  State  papers ,  1 568 ,  p.  43o. 


an  INTRODUCTION. 

à  reprendre  le  pouvoir  en  ses  mains  '.  Effrayée  néanmoins  par  tant  de  désordres, 
à  bout  de  voies,  elle  convoque  les  membres  du  conseil  privé  pour  leur  demander 
leur  avis  sur  les  mesures  à  prendre  dans  des  circonstances  aussi  critiques.  Le 
jour  de  leur  réunion  avait  été  fixé  au  icr  mai,  mais  prise  ce  jour-là  même  dune 
violente  fièvre,  elle  ne  peut  y  assister'2.  Nous  avons  sous  les  yeux  les  noms  des 
membres  présents  à  cette  mémorable  séance  :  les  cardinaux  de  Lorraine,  de 
Bourbon  et  de  Guise;  les  évêques  de  Limoges  et  d'Auxerre;  l'archevêque  de  Sens, 
Montmorency- Damville  et  François  de  Montmorency,  son  frère  aîné,  le  premier 
président  de  Harlay,  le  chancelier  de  l'Hospital,  Lansac,  Carnavalet,  Morvillier  et 
Sansac.  Chacun  peut  librement  parler  et  sur  les  causes  du  mal  et  sur  les  remèdes 
à  y  appliquer;  mais,  dans  ce  conseil,  les  opinions  ne  sont  pas  moins  divisées  que 
dans  le  pays  :  d'un  côté,  il  y  a  des  modérés  qu'on  ne  tardera  pas  à  appeler  les 
politiques;  de  l'autre,  des  partisans  des  moyens  violents,  des  mesures  extrêmes. 

Entendons  d'abord  les  modérés  :  La  principale  cause  des  derniers  troubles, 
selon  Carnavalet,  tient  à  ce  que  ceux  de  la  religion  prétendue  réformée  ont  craint 
qu'on  ne  les  exterminât. 

Faisant  allusion  à  l'antagonisme  fatal  des  Guises  et  des  Montmorency,  «Quand 
tous  ceux  qui  sont  à  l'entour  du  Roi  seront  unis,  dit  le  premier  président  de 
Harlay,  le  reste  du  pays  le  sera,  n 

trLes  derniers  troubles  sont  venus,  ajoute  Morvillier,  autant  du  bas  âge  du  Roi 
que  de  la  diversité  de  religion.  Pour  maintenir  la  paix,  il  est  bon  que  chacun 
puisse  être  assuré  de  vivre  en  sûreté  dans  sa  maison.  i> 

c.- Il  est  nécessaire,  dit  l'évêque  d'Auxerre,  le  célèbre  Amyot,  d'oter  aux  sujets 
du  Roi  l'opinion  qu'ils  ont  que  l'édit  de  pacification  ne  sera  pas  gardé,  et  il  faut 
enjoindre  aux  prêcheurs  de  ne  prêcher  que  l'union  et  l'amitié  entre  tous  les  sujets 
de  Sa  Majesté.  11 

C'est  la  dernière  fois  que  la  grande  voix  de  l'Hospital  allait  se  faire  entendre  : 
r-Que  le  Roi,  dit-il,  envoie  dans  chaque  ville  des  conseillers  appartenant  à  la  reli- 
gion catholique,  mais  point  de  prélats;  il  ne  faut  pas  armer  les  uns  et  désarmer 
les  autres.  Les  forces  en  temps  de  paix  ne  doivent  pas  être  aussi  grandes  qu'en 
temps  de  guerre.  Que  tout  ce  qui  est  porté  par  l'édit  de  pacification  soit  observé  et 
maintenu.  i> 

Le  maréchal  de  Vieilleville.  les  deux  Montmorency,  le  cardinal  de  Bourbon 
opinèrent  dans  le  même  sens. 

Calendar  of  State  papers,  i568,  p.  43q.  44o.  —  5  Bibl.  oat.,  Dépêchas  des  ambass.  véniu,  lilza  VI. 


INTKOiHiCTlON.  xxv 

Maintenant  donnons  la  parole  aux  violents  :  f Le  royaume  ne  peut  être  gardé, 
dit  le  cardinal  de  Lorraine,  que  si  la  protection  vient  de  Dieu,  ce  qui  équivaut  à 
dire  qu'avec  le  temps  le  Roi  désire  que  chacun  de  ses  sujets  rentre  en  la  religion 
catholique;  il  faut  que  personne  n'aie  les  armes  que  ceux  qui  les  ont  par  comman- 
dement du  Roi  et  de  .Monseigneur  son  frère  lieutenant  général.  Que  les  prêtres 
soient  remis  en  leurs  églises  et  maisons,  et  où  l'on  y  contreviendra  que  les  catho- 
liques en  répondent,  i 

<t  11  faut  que  les  forces  demeurent  entre  les  mains  seules  du  Roi,n  s'écrie  Lansac, 
l'homme  lige  de  Catherine,  et  rappelant  les  troubles  récents  d'Amiens,  et  le  refus 
de  ceux  de  la  Rochelle  de  recevoir  M.  du  Lude  dans  leurs  murs,  il  demande  qu'on 
en  fasse  sévère  justice  et  punition. 

-11  faut  soutenir  la  religion  catholique,  dit  l'archevêque  de  Sens,  Nicolas  de 
Pellevé,  le  futur  agitateur  de  la  ligue,  et  seulement  tolérer  la  religion  prétendue 
réformée;  il  faut  que  toutes  les  fautes  commises  depuis  la  publication  de  ledit 
tant  d'un  côté  que  de  l'autre  soient  punies,  que  les  armes  soient  retirées  à  tous 
ceux  qui  entrent  dans  les  villes  et  qu'elles  restent  entre  les  mains  seules  du 
Roi.  t> 

Le  duc  d'Anjou  parla  le  dernier,  ou  plutôt,  ce  fut  le  cardinal  de  Lorraine,  son 
intime  conseiller,  qui  parla  par  sa  bouche  :  «  Que  le  Roi  reste  fort,  dit-il  d'une 
voix  brève,  pour  conserver  les  bons  et  châtier  les  mauvais. n 

Le  Roi  clôtura  la  séance;  d'un  ton  calme  et  radouci  :  a  Je  suis  d'avis  de  mander 
à  tous  les  gouverneurs  des  villes  de  faire  garder  et  observer  l'édit,  de  mettre 
en  garde  les  uns  aux  autres  ceux  de  chaque  religion  et  d'envoyer  dans  chaque 
gouvernement  des  conseillers  pour  rendre  la  justice  et  les  prévôts  des  maréchaux 
pour  réprimer  et  punir  les  voleurs '.n 

La  maladie  qui  avait  empêché  Catherine  de  présider  cette  séance,  fut  longue,  el 
durant  une  partie  du  mois  de  mai,  la  situation  s'aggrave.  Le  18,  Rouillé  écrit  au 
duc  d'Anjou  :  et  Le  bruit  court  que  les  huguenots  ne  peuvent  se  garder  de  braver 
les  catholiques,  qui  est  cause  de  faire  quelque  sédition,  on  croit  qu'ils  veulent 
recommencera,  et  dans  une  nouvelle  lettre,  datée  du  i5  mai,  ails  sont  si  secrets 
dans  leurs  ligues  que  l'on  ne  peut  découvrir  quelles  sont  leurs  entreprises,  mais 
par  indices  de  leurs  actions  plusieurs  jugent  que  Votre  Majesté  a  plus  d'occasion 
de  pourvoir  à  tout  ce  qui  est  requis  pour  la  conservation  de  votre  royaume  que 

Voir  le  procès-verbal  de  celte  séance  que  nous  donnons,  n°  i554b  du  fonds  français,  p.  i  (minute 
presque  illisible). 

Catuemue  de  Mkdicis.  —  m.  „ 

■  vrniutiii    lâTlOHM. 


sxvi  INTRODUCTION. 

jamais1. a  M.  de  la  Châtre,  auquel  M.  d'Entragues  n'a  point  envoyé  les  compa- 
gnies attendues,  écrit  de  lîlois  :  rr  Je  suis  dans  l'impossibilité  de  faire  exécuter 
ledit2.  ■»  Sanzay  mande  de  Nantes  que  ceux  de  la  Rochelle  ne\eulent  ni  rece- 
voir d'ecclésiastiques  dans  leurs  murs,  ni  obéir  au  Roi3. 

Tous  les  yeux  étaient  fixés  sur  Coudé  :  il  s'était  d'abord  retiré  à  Valéry,  entouré 
de  plusieurs  de  ses  lieutenants,  puis  il  était  venu  à  son  château  de  Muret  en  Pi- 
cardie, accompagné  d'une  si  forte  escorte  que  le  gouverneur  de  Laon  avait  écrit 
au  Roi  pour  savoir  s'il  devait,  oui  ou  non,  lui  refuser  l'entrée  de  sa  ville.  On  lui 
attribuait  les  plus  violentes  menaces  :  et  Tant  que  le  cardinal  de  Lorraine  sera  à 
la  cour,  aurait-il  dit,  la  paix  ne  se  maintiendra  pas.  Je  viendrai  l'y  chercher,  et 
avec  son  propre  sang  je  teindrai  sa  robe  en  rouge  '.  n 

Ce  n'étaient  là  que  d'inutiles  et  imprudentes  bravades.  Dans  la  seconde  quinzaine 
de  mai,  Coligny  formule  une  plainte  qui,  au  premier  abord,  sembla  plus  grave  et 
plus  sérieuse-  Suivant  l'accord  passé  à  Orléans,  les  protestants  étaient  tenus  de 
fourni)'  5o,ooo  écus  pour  solder  les  reîtres  et  les  faire  sortir  de  France.  En 
l'absence  du  prince  de  Coudé,  il  s'était  chargé  de  faire  partir  le  reste  de  la 
somme,  tt L'homme  qui  la  portait,  écrit-il  au  Roi  le  21  mai,  étant  allé  coucher 
à  un  lieu  nommé  Chevalines  près  d'Auxerre,  la  nuit,  fut  assailli  par  ceux  de  la 
garnison  dudit  Àuxerre,  lesquels  le  forcèrent  en  son  logis,  pillèrent  et  volèrent  les 
deniers.  11  y  avait  quelques  gens  de  M.  d'Andelot  mon  frère  et  les  miens  que 
j'avais  baillés  pour  la  conduite  desdits  deniers,  lesquels  ont  été  emmenés  pri- 
sonniers liés  et  garrottés  audit  Auxerre.  Il  y  en  a  eu  de  tués  et  de  blessés,  mais  pour 
ce  que  je  n'en  sais  bien  la  vérité,  je  me  tairai5.  t> 

H  était  grand  temps  que  Catherine  reprît  en  main  la  direction  des  affaires. 
«  Durant  toute  sa  maladie  la  vie  politique  a  été  comme  suspendue,  n  écrit  le  Véni- 
tien Correro1'.  Le  27  mai  seulement  elle  put  se  lever;  mais  déjà  de  son  lit,  le  Ss4, 
elle  avait  répondu  à  Coligny  :  te  Je  ne  puis  rien  ajouter  à  la  lettre  du  Roi  mon 
fds,  sinon  rendre  assuré  témoignage  de  la  grande  affection  qu'il  a  de  rétablir  le 
repos  en  ce  royaume  et  y  contenir  toutes  choses  doucement  sous  son  obéissance, 
en  faisant  administrer  également  la  justice  à  tous  ses  sujets,  ce  que  vous  connaîtrez 
d'autant  mieux  par  la  punition  qu'il  veut  être  faite  des  auteurs  du  fait  donl 
vous  avez  écrit,   envoyant  à  cette   fin   le  prévôt   de   mon   fils  le  duc  d'Anjou 

'  Bibl.  nat.,  fonds  franc. ,  n°  1 5546 ,  p.  27.  '  Bibl. nat. , Dépêches  des  ambass.  vinit. ,  filza  VI. 

2  Ibid.  ''  Bibl.  nat.,  fonds  français,  11°  8'tg$<  p.  29. 

3  Ibid.  "  Bibl.  nat,  Dépêches  des  ambass.  vénil. ,  lîlza  VI. 


INTKODI  GTIOHi  nni 

sur  le  lieu  pour  eu  informer  et  Faire  châtier  ceux  qui  s'en  trouvent  cou- 
pables '.■» 

Si  Catherine  avait  retardé  l'envoi  de  sa  lettre  de  quelques  jours,  elle  aurait  pu 
pour  tonte  réponse  envoyer  à  l'amiral  celle  qu'elle  reçut  du  maire  et  des  échevins 
d'hixerre  :  et  Les  hommes,  disaient-ils  en  effet,  amenés  dans  notre  ville  ont  été 
arrêtés  dans  un  logis  où  se  trouvaient  les  perturbateurs  du  repos  public:  les 
deniers  n'ont  été  ni  pris,  ni  pillés,  mais  déposés  en  nos  mains;  nous  n'en  sommes 
que  les  dépositaires  et  prêts  à  les  remettre  à  l'envoyé  du  Roi,  et  les  ferons  accom- 
pagner par  une  escorte  sûre-.  •• 

De  jour  en  jour,  les  nouvelles  des  provinces  sont  plus  mauvaises  :  le  gouverneur 
île  Laon  redoute  une  surprise;  Tavannes  écrit  au  Roi  que  les  huguenots  mil  lue 
deux  catholiques  aux  portes  de  Ghâlon  et  qu'ils  se  sont  emparés  du  château  de 
Germoles  qui  appartient  à  Sa  Majesté.  A  Blois  les  bourgeois  refusent  de  monter 
la  garde  et  La  Châtre  ne  répond  plus  de  la  ville3. 

Les  nouvelles  de  l'extérieur  sont  aussi  inquiétantes  que  celles  du  dedans  :  Marie 
St  uail  à  peine  échappée  du  château  de  Lochleven,  à  la  suite  d'une  nouvelle  défaite, 
-  est  réfugiée  en  Angleterre.  Sans  perdre  une  heure,  le  26  mai,  Catherine  écrit  à  la 
reine  Elisabeth  :  cr  Madame  ma  bonne  sœur,  qu'il  vous  souvienne  de  ce  que  souvent 
nous  avez  mandé  touchant  la  reine  ma  belle-fille,  et  comme  c'est  une  cause  qui 
touche  aux  princes  et  principalement  aux  princesses,  qui  me  faitassurer  que  à  celle 
heure  que  c'est  en  votre  puissance,  vous  ferez  par  effet  ce  que  lui  avez  montré  en 
paroles,  qui  me  l'ail  dire  qu'elle  est  très  heureuse  d'être  dans  votre  royaume'.  •• 

C'est  sous  l'impression  de  ces  fâcheuses  nouvelles  que,  le  1  1  juin.  Catherine 
donne  audience  à  Correro;  aux  protestations  de  dévouement  qu'il  lui  témoigne, 
au  nom  des  seigneurs  de  Venise  :  (tJe  suis  bien  reconnaissante,  répond-elle,  de 
leur  bon  vouloir  et  de  la  part  prise  par  eux  à  notre  bonne  et  mauvaise  fortune. 
La  paix  a  été  conclue  uniquement  par  nécessité.  Il  v  a  de^  circonstances  où  l'on 
est  obligé  <le  se  faire  violence  à  soi-même  pour  éviter  de  plus  grands  maux  et  se 
soumettre  à  ce  qu'on  n'aurait  pas  voulu.  Toutefois  j'en  attends  lion  effet.*  V\i\<  fai- 
sant allusion  aux  difficultés  de  la  situation  :  r  Voyez  dans  quel  misérable  étal  nous 
sommes  retombés.  Nous  qui  étions  habitués  à  aller  en  toute  sécurité  par  loul  le 
royaume;  nous  sommes  obligés  de  rester  en  place  et,  si  nous  mettons  les  pieds 
dehors,  ce  n'est  qu'entourés  de  gardes»;  el  baissant  la  voix  :  «Dans  cette  chambre 

Bibl.  nal.,  fonds  français,  n    i5546,  p.  89.  —      Bibl.  oat.,  fonde  français,  n"  i55/i6,  p.toi. — 
BiW.  oat.,  fonds  français,  a'  1  5546.  —  '  Voir  la  lettre  de  la  page  1  43. 


hviu  INTRODUCTION. 

où  nous  sommes,  il  y  a  peut-être  des  gens  qui  nous  voudraient  voir  morts  et 
nous  tueraient  de  leurs  propres  mains;  mais  Dieu  ne  le  permettra  pas,  notre 
cause  est  la  sienne  et  celle  de  toute  la  chrétienté,  il  ne  nous  abandonnera  pas\n 

Pour  porter  remède  à  l'anarchie  dont  souffrait  la  France,  Catherine  avait  à 
choisir  entre  deux  voies  :  essayer  d'entrer  de  force  dans  la  Rochelle,  ce  foyer  de 
la  rébellion,  ou  bien  investir  le  château  de  Noyers  et  s'emparer  de  Coudé  et  de 
Coligny;  mais  on  vient  de  lui  signaler  la  présence  d'un  corps  considérable  de  pro- 
testants qui  marche  en  Picardie  sous  la  conduite  du  sieur  de  Coqueville;  elle  ne 
peut  donc  dégarnir  ni  la  Picardie,  ni  la  frontière,  surtout  au  moment  où  la  latte 
est  engagée  entre  le  duc  d'Albe  et  Louis  de  Nassau.  Pour  gagner  du  temps,  la  voilà 
réduite  à  calmer  et  à  endormir  les  défiances  de  Condé  :  rcLe  Roi  mon  fils,  lui  écrit- 
elle  le  -ih  juillet,  est  bien  marri  de  voir  que  vous  soyez  en  la  crainte  où  vous  êtes, 
d'autant  que  vous  vous  pouvez  assurer  que  notre  intention  est  du  tout  de  faire 
garder  l'édit  de  pacification  et  de  conserver  tous  ses  sujets  tant  d'une  religion  que 
de  l'autre 2.  n 

Mais  les  événements  lui  viennent  en  aide  :  les  bandes  de  Coqueville,  à  la  veille 
d'entrer  dans  les  Flandres,  sont  atteintes  et  dispersées  par  le  maréchal  de  Cossé,  lui- 
même  se  laisse  prendre  clans  la  petite  ville  de  Saint-Valéry  où  il  s'était  réfugié;  le 
21  juillet,  l'armée  de  Louis  de  Nassau  est  écrasée  à  Gemmingen  par  le  duc 
d'Albe,  et  la  nouvelle  delà  mort  de  Don  Carlos,  tenue  encore  secrète ,  commence  à 
s'accréditer.  Libre  cette  fois  d'agir,  Catherine  n'hésite  plus  :  ce  Faites  acheminer  en 
Rourgogne,  écrit-elle  le  29  juillet  au  capitaine  Charrieu.  les  compagnies  que  vous 
avez  là  part  que  sera  M.  de  Tavannes  3.  t> 

Le  lendemain ,  elle  écrit  également  à  Rarbesieux  :  et  Le  Roi  monsieur  mon  fils 
envoyant  M.  de  Vieilleville  en  Champagne,  je  lui  ai  donné  charge  de  vous 
faire  entendre  certaine  chose  de  ma  part  dont  je  vous  prie  le  croire  ce  qu'il  vous 
dira  et  nous  ferez  savoir  le  jour  où  vous  vous  pourrez  trouver  à  Châlons  pour 
satisfaire  à  la  charge  que  nous  lui  avons  donnée4.1»  Semblable  lettre  est  écrite  à 
VI.  d'Espaulx. 

De  son  côté,  Charles  IX  mande  à  Tavannes  :  a  Etant  les  affaires  de  mon 
royaume  en  état  où  elles  sont  par  les  déportements  d'aucuns  ennemis  du  bien 
public,  j'ai  avisé  pour  vous  renforcer  et  donner  le  moyen  de  conserver  les  places 
de  votre  gouvernement  en  notre  obéissance  de  vous  envoyer  toutes  les  compa- 

'   Bibl.  nal.,  Dépèches  des  ambassad.  vénit.,  126,  lilza  VI,  p.  2/10.  —  '  Voir  In  lettre  de  In  page  i5;j. 
1  Voir  la  lettre  de  la  page  160.  —  '  Voir  la  lettre  de  la  page  162. 


INTRODUCTION.  xm 

gnies  qui  sont  sous  ie  capitaine  Gharrieu  et  vous  donner  pouvoir  de  commander 
en  les  provinces  de  Bourgogne,  Champagne  et  Brie  en  l'absence  du  duc  de  Guise1,  n 
A  cela  Tavannes  répond  :  a  Si  Votre  Majesté  continue  en  cette  opinion,  que  Mes- 
sieurs de  Barbesieux  et  d'Kspaulx  m'avertissent  de  l'état  de  tout  ce  pays-là,  afin 
d'agir  selon  les  occurrences.  Attendre  que  l'on  soit  à  l'affaire  sera  bien  tard,  si 
vous  doutez  qu'une  partie  des  forces  de  la  Champagne  viennent  le  plus  près 
qu'elles  pourront  pour  se  pouvoir  plus  promptement  joindre  à  celles  qui  seront  en 
ce  gouvernement.  S'il  est  besoin,  nous  appellerons  les  bandes  qui  sont  en  Lyon- 
nais -.  n 

Le  plan  de  cerner  Coudé  et  Coligny  est  donc  bien  apparent  et  Tavannes  tout 
■  prêt  à  l'exécuter,  mais  par  suite  de  graves  nouvelles  Catherine  change  brus- 
quement d'avis  :  a  Je  trouve  bon,  écrit-elle  le  5  août  au  maréchal  de  Cossé. 
que  les  bandes  du  capitaine  Gharrieu  auxquelles  il  avait  été  mandé  d'aller  en 
Bourgogne,  demeurent  aussi  près  de  vous  et  que  vous  faites  incontinent  partir 
celles  de  Gobas  pour  aller  à  la  Rochelle  où  il  est  besoin  et  plus  que  nécessaire  qu'il 
y  aille,  et  le  plus  promptement  sera  le  meilleur;  de  ce  côté-là  il  y  en  a  qui  si 
remuent  bien  fort,  même  qui  ont  pris  un  château  nommé  Taillebourg  où  il  y  avail 
quelque  artillerie,  et  est  à  craindre  que,  s'il  n'y  est  promptement  pourvu,  ils  ne 
fassent  pire,  se  montrant  comme  ceux  de  la  Rochelle  plus  désobéissants  que  ja- 
mais3.'): 

Kl  le  s'est  fait  illusion  sur  la  possibilité  de  venir  à  bout  de  la  résistance  de  la 
Rochelle.  Le  i5  août,  le  comte  de  Sanzay  lui  mande  :  k Depuis  huit  jours  est 
entré  dans  cette  ville  de  trois  à  quatre  mille  hommes  de  pied,  tant  Gascons  que 
Provençaux ".v  Alors  elle  revient  à  sa  première  idée  de  faire  diriger  sur  la  Bour- 
gogne toutes  les  forces  destinées  d'abord  au  siège  de  la  Rochelle,  d'investir  le 
château  de  Noyers  et  de  se  saisir  de  l'amiral  et  de  Coudé.  \ous  trouvons  la  con- 
firmation de  cette  nouvelle  résolution  dans  une  dépèche  de  Noms,  l'ambassadeur 
d'Angleterre.  «  Le  Roi,  écrit-il  à  Leicester,  sur  la  nouvelle  qu'il  a  eue  que  ceux  de 
la  religion  ont  de  grandes  forces  dans  la  Provence  et  le  Poitou  et  que  le  prince 
(I  Orange  se  tient  à  Cologne  avec  6,000  chevaux  et  i5,ooo  hommes  de  pied,  a 
renoncé  au  siège  de  la  Rochelle  et  s'est  décidé  à  envoyer  toutes  ses  forces  en  Bour- 
gogne, de  crainte  que  le  prince  d'Orange  ne  livre  ses  Allemands  au  prince  de 
Condé 5.  ■» 

Bibl.  oat.,  fonds  franc.,  n"  i5546.  —  '  Ibid.  —  '  Voir  la  lettre  de  la  page  166.  —  '  Bibl.  «al., 
fonds  franc.,  n°  i55'i6.  —  '   Caleiulur  of  Suite  papers,  i  5 G 8 ,  |j.  556. 


m  INTRODUCTION. 

Catherine  avait  toutes  raisons  de  compter  sur  Tavannes.  «  Déjà  il  avait,  nous  dit 
de  Thou,  essayé  de  surprendre  le  prince  de  Coudé,  mais  ayant  manqué  son  coup, 
il  attendait  des  troupes  de  tous  les  côtés  pour  le  prendre  de  force  Kv  Brantôme, 
faisant  allusion  à  cette  tentative  de  surpris,-  de  Noyers,  va  plus  loin  encore  :  «Et 
disait-on  alors  que  Al.  de  Tavannes  en  était  l'inventeur 2. n 

L'ambassadeur  d'Angleterre  est  non  moins  affirma  tif  :  «Tavannes,  écrit-il  à  la 
reine  Elisabeth,  a  promis  d'envoyer  à  la  fin  du  mois  les  têtes  de  Condé  et  de 

I  amiral3. n 

Dans  les  Mémoires  de  son  père,  rédigés  par  lui,  le  fils  de  Tavannes  lui  donne 
le  beau  rôle  et  cherche  à  blanchir  sa  mémoire  de  l'odieux  d'une  entreprise 
«dressée  de  quenouille-»  et  au  succès  de  laquelle  il  ne  croyait  pas".  A  l'entendre 
c'est  son  père  qui  aurait  fait  tomber  dans  les  mains  de  Condé  les  billets  destinés 
à  le  prévenir  du  danger  qui  le  menaçait  :  «  La  bète  est  aux  toiles,  la  cliasse  est  pré- 
parée. r> 

Condé  n'avait  nul  besoin  de  l'avis  de  Tavannes  :  «Il  fut  incontinent  averti  de 
la  résolution  de  le  venir  attaquer,  a  dit  Vieilleville  dans  ses  Mémoires;  car  les 
guerres  civiles  ne  manquent  jamais  de  perfides  et  de  gens  qui,  sous  un  beau  sem- 
blant, trahissent  des  deux  côtés ".r>  Dès  le  i5  août,  son  prochain  départ  était  an- 
noncé par  l'ambassadeur  Correro,  et  le  même  jour  l'un  des  nombreux  espions  qui 
rôdaient  autour  du  château  de  Noyers  écrivait:  «L'on  tient  que  le  prince  de 
Condé  doit  partir  en  brief  avec  grandes  compagnies  qui  le  doivent  aller  prendre 
et  conduire  devers  la  Rochelle.  Cela  vient  d'un  de  la  maison 5.  n 


VIII 

Catherine  ne  devait  s'en  prendre  qu'à  elle-même  de  celte  nouvelle  guerre  ci- 
vile. Voilà  le  triste  et  inévitable  résultat  de  sa  tortueuse  politique  et  de  ses  per- 
pétuelles tergiversations.  Le  8  septembre,  seulement  elle  annonce  à  Fourquevaux 
ce  grave  événement  :  «Depuis  huit  ou  dix  jours  en  çà,  écrit-elle,  le  prince  de  Condé 
et  l'amiral,  prenant  une  fausse  couleur  et  prétexte  que  l'on  avait  commandé  de  se 
saisir  de  leurs  personnes,  ont  repris  de  nouveau  les  armes  et  se  sont  acheminés 
du  côté  de  la  Rochelle  et  du  Poitou.  Nous  ne  pensons  à  autre  chose  que  d'assembler 

'   De  Thou,  Hist.  universelle.  '  Panthéon  littéraire,  Mémoires  de  Vieilleville, 

Brantôme,  édit.  deL.  Lalanne.  b.  VI,  p.  1 18.        p.  70'j. 
Calendar  of  State  papers,  i568,  p.  f>26.  Bibl  nat..  tonds  franc.,  a'  iB5à-j,  p.  369. 


IMIIODI  CTION.  as 

au  plus  lui  qu'il  sera  possible  un  hou  nombre  de  forces  pour  leur  courre  sus  et  les 
défaire  el  ruiner  avant  qu'ils  aient  aucun  moyen  de  se  reconnaître  cl  assembler 
pour  exécuter  quelque  cbose  de  pis  et  déjà  fussions  partis  de  ce  lieu  pour  tirer  du 
côté  d'Orléans  sans  la  rechute  de  la  maladie  qu'a  eue  ledit  sieur  Roi  mon  fils1.- 

En  écrivant  ces  lignes,  Catherine  exagérait  les  forces  dont  elle  pouvait  disposer 
et  ne  se  faisait  pas  une  juste  idée  de  celles  que  leur  puissante  organisation  allait 
mettre  aux  mains  des  chefs  protestants.  A  chaque  étape  leur  troupe  grossissait . 
M.  de  la  Châtre,  en  signalant  le  passage  du  prince  et  de  l'amiral  près  du  Blanc 
en  Berry,  mandait  au  Roi  :  n  Tous  les  huguenots  des  villes  et  des  villages  les  suivent. 
Il  v  a  un  monde  de  charrettes  et  de  chariots,  lesquels  chevaux  el  chariots  ils 
changent  à  tous  les  villages  et  ils  en  prennent,  même  pour  les  coches  des  dames 
et  enfants.  On  tient  pour  certain  qu'ils  veulent  mettre  en  sûreté  leurs  femmes  et 
enfants  à  la  Rochelle  pour  recueillir  toutes  les  forces  qu'ils  peuvent  avoir  et  l'artil- 
lerie pour  s'emparer  de  quelques  places  sur  la  rivière  de  Loire.  .le  crois  que  celles 
qui  sont  de  ma  charge  auront  la  première  attaque'2.'» 

Sur  tous  les  points  l'insurrection  se  généralise  :  en  Picardie.  Genlis,  Boucha- 
vannes,  Jean  de  Lannoy,  sr  de  Morvillier;  en  Provence,  en  Dauphiné,  en  Lan- 
guedoc.  d'Acier.  Mouvans,  Pierre  Gourde,  tiennent  la  campagne. 

Le  h  septembre,  Matignon  écrit  à  Charles  IX  :  rr Depuis  deux  jours  se  sont 
assemblés  en  un  jour  et  une  nuit  dans  une  petite  ville  nommée  Vire  trois  cents 
chevaux  et  quatre  cents  hommes  de  pied.  J'ai  eu  avis  que  M.  d'Andelot  vient 
trouver  le  comte  de  Montgommery  3.  n     • 

Toujours  disposée  à  négocier,  ne  fut-ce  que  pour  gagner  du  temps,  Catherine 
en  toute  hâte  fait  partir  un  gentilhomme  pour  supplier  Coudé  de  s'arrêter  dans 
ipielque  ville  à  son  choix  où  elle  viendrait  conférer  avec  lui.  Tentative  inutile! 
Condé  continue  sa  marche.  Elle  écrit  également  à  Jeanne  d'Albret,  la  conjurant 
de  ne  pas  prendre  part  à  cette  nouvelle  lutte.  Sans  tenir  compte  de  ce  message, 
la  reine  de  Navarre  se  prépare  a  rejoindre  Condé.  Charles  l\  promet  hautement 
d'être  clément;  il  l'ait  répandre  des  proclamations  pacifiques;  mais  les  protes- 
tants ne  se  lient  plus  à  ces  belles  promesses.  C'est  aux  armes  à  eu  décider  el . 
tout  comme  en  1662,  les  protestants  peuvent  compter  sur  l'appui  d'Elisabeth; 
elle  est  disposée  à  jouer  le  même  jeu  et  à  profiter  de  ces  nouveaux  troubles.  Déjà 
La    Meilleraie  signale  la    présence   d'une   Hotte   anglaise    dans  la   Manche  et   il 

1  lîibl.nat. ,  fonds  franc. .  n°  10752,]).  i463.  —  ''  Bibl.  nat.,  fonds  franc.  ,rn°ji  55ïï8  ;  |».  346.  —  '  IHd. 


XIx„  INTRODUCTION. 

redoute  une  tentative  sur  Honfleur1.  L'ambassadeur  d'Angleterre,  Sir  Henri 
Norris,  boute-feu  non  moins  actif,  non  moins  redoutable  que  Tbrokmorton 
l'avait  été  en  i562,  pousse  à  une  intervention  armée  :  «r Jamais,  écrit-il  à  Lei- 
cester,  nous  ne   retrouverons   une  occasion  plus  favorable  pour  reprendre  Ca- 


lais'2, n 


Ces  perfides  conseils  trouvent  des  oreilles  toutes  disposées  à  les  mettre  à  profil. 
Porteur  des  remontrances  dont  il  était  le  véritable  inspirateur,  Norris  vient 
trouver  Charles  IX.  Affaibli  par  sa  longue  fièvre,  le  jeune  Roi  le  reçut  au  lit.  Après 
l'avoir  patiemment  écouté  :  et  Monsieur  l'ambassadeur,  attendez  quelques  instants, 
dit-il,  dans  la  galerie  voisine,  je  tiens  à  consulter  les  membres  de  mon  conseil.* 
L'ayant  fait  bientôt  rappeler  :  rr  Veuillez  mettre  par  écrit  ce  que  vous  venez  de  médire 
et  rapportez-le-moi.  n  Norris  se  relira  et  le  lendemain  revint  avec  un  message  rédigé 
à  l'avance.  Elisabeth  affirmait,  ce  que  les  événements  n'avaient  que  trop  démenti, 
qu'elle  n'avait  pris  aucune  part  à  la  dernière  guerre  civile;  mais  dans  les  circon- 
stances actuelles  l'intérêt,  la  sauvegarde  de  ses  propres  sujets  lui  faisaient  un  de- 
voir, une  obligation  d'intervenir;  puis  rappelant  les  infractions  à  l'édil  de  pacifi- 
cation, les  cruautés  commises,  elle  déclarait  que,  s'il  n'y  étaitpas  mis  une  prompte 
fin,  elle  se  verrait  obligée  de  parer  aux  dangers  qui  menaçaient  ses  propres  Etats 
et  elle  offrait  sa  médiation. 

Le  maréchal  de  Montmorency  fut  chargé  d'annoncer  à  Norris  que  l'évêque  de 
Rennes  irait  porter  la  réponse  de  Catherine.  Elle  était  très  énergique  cette  réponse  : 
«Le  Roi  ne  veut  recevoir  ni  juge  ni  médiateur  entre  lui  et  ses  sujets,  m  autre 
moyen  de  conciliation  que  leur  assurance  pour  l'avenir  déplus  d'obéissance.  11 
prie  ladite  dame  de  se  n'en  mêler  point,  comme  aussi  ce  serait  contre  toute  rai- 
son. La  conséquence  est  bien  dangereuse  pour  son  royaume,  qui  n'a  pas  toujours 
été  très  obéissant,  et  le  mal  est  bien  contagieux  3.n 

Catherine  ne  s'en  tient  pas  à  une  vaine  polémique,  elle  a  recours  aux  mesures 
de  rigueur  :  des  édits  sont  préparés  qui  interdisent  l'exercice  du  culte  protestant, 
et  mettent  les  ministres  en  demeure  de  sortir  du  royaume  dans  le  délai  de 
quinze  jouis,  sous  peine  de  la  vie. 

La  publication  de  ces  rigoureuses  mesures  ayant  été  retardée  de  quelques  jours, 
Norris  s'empresse  d'en  prévenir  Cécil,  et  il  l'attribue  à  ses  remontrances.  Pure 
illusion  (I  amour-propre!  La  cause  était  tout  autre  :  le  chancelier  de  l'IIospital 

1  Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  n"  i5548,  p.  îa.  —  '  Calendar  of  State  papers ,  i568,  p.  548.  —  5  Record 
office,  State  papers,  l'rance. 


INTRODUCTION.  hjuh 

s'y  était  opposé  énergiquement  et  avait  refusé  d'apposer  le  sceau  de  l'Etat  sur  la 
huile  du  pape  qui  autorisait  la  vente  des  biens  du  clergé,  à  la  condition  d'en  em- 
ployer l'argent  à  l'extermination  des  hérétiques.  A  ce  sujet  une  violente  discus- 
sion s'était  engagée  dans  le  conseil  :  et  Pourquoi,  avait  dit  le  cardinal  de  Lorraine 
à  i'Hospital,  persistez-vous  à  refuser  d'apposer  le  sceau  de  l'Etat  sur  la  huile  du 
pape?  7i  —  «Vous  voulez  donc  encore  une  fois  faire  entrer  les  Allemands  dans  ce 
royaume»,  avait  répondu  le  chancelier.  —  «Vous  n'êtes  qu'un  hypocrite,  avait 
riposté  l'irascible  prélat,  et  votre  femme  et  votre  tille  sont  des  huguenotes.  •- 
—  a  Moi  et  les  miens,  nous  sommes  de  bonne  souche»,  s'était  écrié  I'Hospital. 
Alors  le  cardinal  s'était  levé  et,  sans  l'intervention  du  maréchal  de  Montmorency, 
il  aurait  jeté  bas  le  chancelier  de  son  siège1. 

Le  28  septembre,  Catherine  vint  à  Paris.  La  veille,  on  avait  publié  les  sévères 
édits  rendus  contre  les  protestants.  Elle  assista  à  la  procession  solennelle  où  l'on 
porta  le  corps  de  saint  Denis ,  ce  qui  ne  se  faisait  qu'à  la  veille  des  grandes  guerres; 
mais  le  temps  s'écoulait  et  l'armée  royale  ne  se  l'assemblait  à  Orléans  que  bien 
lentement.  Le  h  octobre  seulement,  le  duc  d'Anjou,  nommé  généralissime,  par- 
tait pour  Étampes.  Accompagnée  des  cardinaux  de  Bourbon,  de  Lorraine  et  de 
Guise,  Catherine  l'y  rejoignit  pour  lui  donner  ses  dernières  instructions;  elle  y 
resta  jusqu'au  9  octobre,  jour  où  elle  rentra  à  Paris  pour  achever  les  préparatifs 
de  la  prochaine  campagne.  Le  1 8 ,  un  courrier  apporta  la  triste  nouvelle  de  la  mort 
de  la  reine  d'Espagne.  Tout  ce  jour-là  elle  fut  tenue  secrète.  Le  lendemain,  les 
cardinaux  de  Lorraine  et  de  Bourbon  l'annoncèrent  à  Charles  IX.  Suivi  par  eux 
et  par  les  principaux  du  conseil  privé,  le  jeune  Boi  alla  chez  la  Beine  sa  mère.  Il 
n'avait  voulu  laisser  à  personne  celte  douloureuse  tâche.  Ce  coup  était  si  inattendu; 
si  terrible  que,  frappée  de  stupeur,  sans  pouvoir  trouver  une  parole,  Catherine 
se  retira  dans  ses  appartements.  Après  avoir  donné  quelques  heures  à  sa  douleur, 
elle  entra  au  conseil  resté  en  permanence  :  «Messieurs,  dit-elle,  Dieu  m'a  enlevé 
loutes  mes  espérances  en  ce  monde;  de  sa  main  seule  j'attends  la  consolation  et 
le  secours.  Je  sécherai  mes  larmes  et  je  me  consacrerai  uniquement  à  la  défense 
de  la  cause  du  Boi  mon  fils,  et  à  la  défense  de  celle  de  Dieu.  Que  chacun  de  vous 
fasse  comme  moi  et  que  les  huguenots  ne  se  pressent  pas  trop  de  se  réjouir  de 
cette  mort;  qu'ils  n'espèrent  pas  (pie  le.  lieu  qui  unit  ces  deux  couronnes  soit 
en  rien  rompu  »;  puis  la  mère  s'elfaçanl  devant  la  femme  politique:  rrLc  roi  dEs- 

1   Cakndar  o/Stnle  papers,  1 508- 1  B6(),  p.  554. 

Catueki>e  dk  Mkdicis.  —  m.  « 

Ivrniki -    '  I        '  ' 


ïxxiv  INTRODUCTION. 

pagne  ne  peut  rester  veuf;  je  n'ai  plus  qu'un  désir,  c'est  que  ma  fille  Marguerite 
puisse  prendre  la  place  de  sa  sœur1.!) 

IX 

Les  chefs  protestants  avaient  largement  profité  de  l'immobilité  de  l'armée 
royale.  Entré  le  18  septembre  à  la  Rochelle,  où  il  avait  mis  en  sûreté  sa  femme 
et  ses  enfants,  rejoint  le  28  à  Arcbiac  par  Jeanne  d'Albret,  qui  marchait  à  la 
tête  de  quarante  enseignes  de  gens  de  pied  et  de  huit  cornettes  de  cavalerie, 
Condé  pour  agir  n'attendait  plus  que  d'Andelot  et  d'Acier  qui  lui  amenait  les 
Provençaux. 

Ce  n'est  pas  sans  peine  que  d'Andelot  put  échapper  à  Martigues  et  traverser 
la  Loire.  Renforcé  par  Montgommery,  rallié,  chemin  faisant,  par  Soubise,  il  prit 
Thouars  et  Parthenay.  L'armée  protestante,  grossie  en  outre  par  les  troupes 
sorties  de  la  Rochelle  sous  la  conduite  de  Goligny,  enleva  successivement  Niort, 
Fontenay,  Saint-Maixent  et  vint  prendre  position  devant  Angoulême.  Le  duc  de 
Montpensier  qui  occupait  Poitiers,  dès  qu'il  fut  rejoint  par  Martigues,  crut  pou- 
voir arriver  assez  à  temps  pour  leur  faire  lever  le  siège;  mais,  apprenant  en 
route  que  la  ville  s'était  rendue,  il  rétrograda  et  se  replia  rapidement  sur  Péri- 
gueux  pour  tout  au  moins  barrer  le  chemin  aux  Provençaux  de  Mouvans  et  de 
d'Acier.  C'était  jouer  gros  jeu  :  si  Condé  et  l'amiral  l'eussent  poursuivi,  il  courait 
risque  d'être  pris  et  écrasé  entre  deux  corps  d'armée.  Celte  faute  ne  fut  pas  la 
seule  commise  par  les  protestants.  Lavant-garde  des  Provençaux,  marchant  trop 
séparée  du  corps  de  bataille  resté  à  Riberac,  fut  atteinte  et  culbutée  dans  son 
cantonnement  entre  l'isle  et  la  Dronnc  par  Montpensier  et  Martigues  :  crVous 
verrez  par  la  lettre  du  Roi  mon  fils,  écrivait  Catherine,  le  2  novembre,  au  duc 
de  Nemours,  le  bon  et  heureux  commencement  qu'il  a  plu  à  Dieu  nous  bailler 
de  victoire  sur  nos  ennemis,  étant  le  hasard  tombé  sur  les  régiments  de  Mouvans 
et  Pierre  Gourde  qui  ont  eu  meilleur  marché  qu'ils  n'eussent  pas  eu  sans  la  fa- 
veur de  la  nuit  qui  nous  surprit2,  v 

A  la  suite  de  la  défaite  de  Mouvans,  Condé  et  Coligny,  apprenant  que  le  duc 
d'Anjou  s'avançait  du  côté  de  Chàtellerault  et  que  le  duc  de  Montpensier  se  trou- 
vait encore  dans  le  voisinage  de  Périgueux,  crurent  avoir  le  temps  de  venir  se  placer 

'    Bibl.  nat..  Dépèches  des  ambassad.  vénil. ,  filza  VI.  —  '  Bibl.  nat..  fonds  franc.,  n*  3aa5,  p.  57. 


liNTRODUCTION.  xxiv 

entre  ces  deux  corps  d'année  et  de  les  combattre  avant  leur  jonction.  Mont- 
pensier  s'étant  rapproché  du  duc  d'Anjou  à  marches  forcées,  leur  projet  lut  dé- 
joué. Ils  franchirent  alors  sans  difficulté  la  Vienne  et  se  préparaient  à  passer  la 
Creuse  pour  traverser  le  Berry  et  gagner  la  Bourgogne;  mais  laissant  derrière 
lui  Chàtellerault  et  dépassant  Poitiers,  le  duc  d'Anjou  marcha  droit  à  eux.  Une 
lettre  du  cardinal  de  Lorraine  à  Philippe  11  nous  renseigne  bien  sur  cette  nou- 
velle situation  des  deux  armées  :  te  Elles  sont,  disait-il;  à  deux  lieues  près  l'une  de 
l'autre,  cherchant  leur  avantage  pour  combattre  et  ne  voulant  les  nôtres  sans  rai- 
sons rien  hasarder,  étant  le  dessein  de  nos  ennemis  de  venir  chercher  passage 
entre  la  rivière  de  Loire  et  passer  en  Bourgogne,  afin  de  se  joindre  au  prince 
d  Orange  et  au  duc  des  Deux-Ponts,  chose  à  quoi  on  essaye  de  remédier  tant  que 
l'on  peut,  \otre  Majesté  a  été  avertie  par  M.  le  duc  d'Albe  de  l'heureux  succès 
de  vos  affaires  dans  les  Pays-Bas,  mais  cet  orage  tombe  sur  nous;  car  le  prince 
d'Orange,  et  toutes  ses  forces  conduites  par  vos  rebelles,  vient  en  ce  royaume  et 
entre  par  Cambrésis  et,  d'autre  côté,  le  duc  des  Deux-Ponts  a  levé  six  mille  reî- 
tres  et  quarante  enseignes  de  lansquenets,  la  reine  d'Angleterre  et  les  princes 
protestants  ayant  fourni  deniers  1.d 

Le  cardinal  de  Lorraine  n'était  que  trop  bien  renseigné  :  tandis  que  l'armée 
royale  et  l'armée  protestante  se  poursuivaient  à  tour  de  rôle,  le  prince  d'Orange, 
le  17  novembre,  entrait  en  France.  Déçu  dans  l'espoir  d'un  mouvement  qui  devait 
se  produire  en  sa  faveur  à  Bruxelles,  déjoué  dans  tous  ses  plans  d'attaque  par  le 
duc  d'Albe,  son  habile  adversaire,  toujours  retranché  eu  face  de  lui  dans  des  posi- 
tions inexpugnables,  il  s'était  bien  vu  réduit  à  franchir  la  frontière.  C 'était  là  une 
lâcheuse  complication  et  Charles  IX  la  signalait,  en  ces  ternies,  le  2/1  novembre, 
au  duc  de  Nemours  :  et  Le  plus  mal  c'est  pour  le  côté  du  prince  d'Orange  qui  est 
déjà  entré  dans  ma  frontière  de  Picardie  et  est  celle  de  Champagne  menacée  du 
duc  des  Deux-Ponts;  pour  à  quoi  résoudre,  il  est  nécessaire  de  promptemenl 
assembler  aux  environs  de  Paris  le  plus  que  l'on  pourra  de  forces  de  tous  cùté^. 
faisant  d'icelles  une  seconde  armée  pour  résister  tant  au  prince  d'Orange  qu'au 
duc  des  Deux-Ponts2.1» 

Sans  se  laisser  décourager  par  ce  nouveau  danger.  Catherine  n'en  poursuit 
pas  moins  ses  projets  de  mariage  avec  la  cour  d'Espagne  :  «Quelque  chose  qui 
puisse  être,  écrit-elle  à  Fourquevaux,  ne  fera  que  je  n'aie  dans  le  cœur  la  perte 

'  Arcli.  nat.,  collt'ct.  Simancas,  K  îai'i,  p.  108.  —  '  lîibl.  nat.,  fonds  franc.;  p.  3  a  a  a;  Calendar  0/ 
State  papers ,   i56g,  p.  577;  Gacliard.  Correspondance  du  prince  d'Orange,  t.  III.  p.  3io. 


XXXVI 


INTRODUCTION. 


que  j'ai  faite  de  la  reine  ma  fille,  et  encore  que  je  désire,  comme  mère,  de  voir, 
s'il  est  possible,  sa  sœur  au  même  lieu,  si  est-ce  que  cela  ne  m'ôtera  la  douleur 
que  j'en  sens;  mais,  étant  mère,  je  dois  chercher,  non  pour  mon  réconfort,  mais 
pour  le  bien  de  ce  royaume  et  la  conservation  de  la  paix  entre  ces  deux  rois,  tous 
les  moyens  pour  essayer  d'y  parvenir.  Et  ayant  vu  le  langage  que  le  prince  d'Evoli 
vous  a  tenu,  je  connais  par  là  qu'ils  voudraient  avoir  la  princesse  Anne  et  que  le 
Roi  mon  fils  eut  sa  jeune  sœur,  et  ma  fille  en  Portugal.  En  première  face,  cela 
semble  beau,  les  voyant  tous  accommodés  et  épousant  les  deux  sœurs,  que  la  paix 
sera  par  elles  entretenue  et  cela  serait  bon,  si  l'on  n'avait  vu  l'expérience,  qui  est 
récente,  du  Roy,  mon  beau-père,  qui  n'ayant  autre  alliance  que  la  sœur  du  feu 
empereur  Charles,  ne  laissa  d'être  toute  sa  vie  en  guerre  avec  lui;  et  ce  serait 
le  semblable.  Le  Roi  mon  fils  envoie  le  cardinal  de  Guise  pour  se  condouloir 
de  noire  perte  commune,  assistez-le,  et  ne  lui  dites  rien  de  ce  que  je  vous 
mande,  encore  qu'il  vous  en  parle;  mais  aidez-lui  en  ce  que  connaîtrez  nous  y 
pouvoir  servir,  car  je  désire  infiniment  voir  ma  fille  là  et  que  le  Roi  mon  fils 
eût  la  fille  aînée  de  l'Empereur.  Rrùlez  cette  lettre,  et  m'en  faites  réponse  par  ce 
porteur  même  en  une  lettre  à  part l.  » 

Cette  fin  d'année  allait  se  terminer  sans  qu'aucune  grande  bataille  ne  s'engageât. 
Des  deux  côtés  on  semblait  l'éviter.  Dans  la  journée  du  17  novembre,  les  avant- 
gardes  des  deux  armées  se  rencontrèrent  aux  abords  du  village  de  Pamproux  où 
elles  devaient  passer  la  nuit  et  s'en  disputèrent  la  possession.  On  s'attendait  à  un 
combat  le  lendemain,  mais  les  catholiques  se  replièrent  sur  Jazeneuil  où  le  duc 
d'Anjou  s'était  arrêté.  Résolu  à  l'offensive,  Coudé  prit  alors  la  route  de  Sanxai, 
mais  égaré  par  un  épais  brouillard,  il  donna  droit  dans  le  camp  du  duc. 
Une  nouvelle  et  vive  escarmouche  s'engagea.  Elle  fut  comme  la  première 
interrompue  par  la  chute  du  jour.  Dans  la  nuit  l'armée  protestante  se  déroba, 
et  dans  sa  retraite  elle  s'empara  sans  résistance  de  Mirebeau  et  vint  menacer 
San  mur. 

Rentré  dans  Poitiers,  le  duc  d'Anjou  n'en  sortit  que  le  22  décembre,  et  se  porta 
sur  Loudun.  Voilà  donc  une  seconde  fois  les  deux  armées  en  présence.  Durant 
trois  jours  elles  se  déployèrent.  L'hiver  était  dans  toute  sa  rigueur,  le  verglas 
si  glissant  que  la  cavalerie  ne  pouvait  charger.  Des  deux  côtés  on  plia  bagage. 
Condé  se  retira  dans  le  Poitou;  le  duc  se  renferma  dans  Chinon. 

1  Copio,  Bibl.  nat. ,  fonds  franr;. ,  n"  107.^2,  p.  90. 


INTRODUCTION.  xxxvu 


Le  6  janvier  1669,  Àlava  écrivait  au  duc  d'Albe  :  et  Les  maréchaux  de  Vieille- 
ville,  Damville  et  de  Montmorency  se  démènent  comme  des  diables  pour 
décider  le  Roi  à  faire  la  paix.  Leur  but,  je  n'en  doute  pas,  c'est  de  s'allier  au 
prince  d'Orange,  puis,  après,  tomber  sur  nous  dans  les  Flandres '.n  Pour 
mieux  se  renseigner,  le  7  janvier,  il  vient  à  Saint-Maur-les-Fossés.  Le  conseil 
était  rassemblé  depuis  le  matin,  et  sa  séance  se  prolongea  si  tard  que  Cathe- 
rine ce  jour-là  manqua  la  messe.  Le  duc  de  Nemours  sortit  le  premier  et  dit 
en  passant  à  Alava  :  et  II  faut  que  nous  ayons  un  entretien,  n  A  ce  moment,  Ca- 
therine parut  et  prenant  l'ambassadeur  par  la  main  elle  l'emmena  dans  la  ga- 
lerie voisine.  Elle  semblait  visiblement  troublée.  Alava  n'ayant  pu  s'empêcher 
de  sourire  :  et  Pourquoi  souriez-vous?^  dit-elle.  —  «  Votre  Majeslé  veut-elle  me 
permettre  de  le  lui  dire?  11  —  «Parlez,  parlez,  n  répliqua-t-elle  vivement.  — 
«Eh  bien,  les  yeux  de  Votre  Majesté  sont  gonflés  de  sommeil;  on  dirait  qu'elle 
sort  d'un  rêve,  s  —  ce  Ce  n'est  que  trop  vrai,  -n  et  les  larmes  lui  venant  aux  yeux, 
«J'ai  tout  lieu  de  paraître  songeuse;  car  je  suis  seule  à  supporter  tout  le  poids 
des  affaires.  Revenez  demain,  nous  causerons  en  présence  du  prince  et  des  car- 
dinaux, t  —  «Pourquoi  Votre  Majesté  ne  les  fait-elle  pas  appeler  tout  de  suite, 
puisqu'ils  sont  ici  ?  n  —  te  Soit,  d  et  elle  en  donna  l'ordre.  —  «Vous  seriez  bien 
étonné,  reprit-elle,  si  vous  étiez  au  courant  de  ce  qui  vient  de  se  passer.  Je  ne 
sais  plus  à  qui  me  fier;  ceux  que  je  croyais  tout  dévoués  au  service  du  Roi  mon 
fils  se  sont  retournés  et  contrecarrent  ses  volontés. v  —  «Si  Votre  Majesté,  dit 
Alava,  voulait  bien  s'expliquer  plus  clairement,  n 

Elle  fit  d'abord  allusion  aux  craintes  que  lui  inspiraient  le  prince  d'Orange  el 
la  reine  d'Angleterre,  qui  semblaient  s'entendre  pour  lui  faire  la  guerre;  elle  se 
plaignit  de  ce  que  le  duc  d'Albe  n'envoyait  point  les  secours  promis.  Alava  avait 
sur  lui  une  lettre  du  duc  qui  annonçait  qu'il  tiendrait  bientôt  ses  engagements, 
il  la  lui  lut.  Cette  lettre  parut  la  rassurer,  et  venant  enfin  a  ce  qu'elle  avait  sur  le 
cœur  :  «Je  suis  scandalisée  de  la  conduite  des  membres  du  conseil;  tous  veulent 
que  je  fasse  la  paix.  v> 

A  ce  moment,  les  cardinaux  entrèrent  :  «L'ambassadeur  d'Espagne,  dit-elle. 

Arcli.  nat. ,  coIIitIïoii  Simancas.  K  101/1. 


uavm  INTRODUCTION. 

vient  de  me  donner  communication  d'une  lettre  du  duc  d'Albe;  il  va  vous  la 
lire.  Prêtez-y  toute  votre  attention,  v  Tous  semblèrent  très  satisfaits  de  l'assu- 
rance formelle  d'un  prochain  secours.  Prenant  le  premier  la  parole  et  s'adressant 
à  Alava  :  ce  Sachez  que  c'est  la  Reine  seule,  dit  le  cardinal  de  Bourbon,  qui 
soutient  la  cause  de  la  religion.  Dans  la  dernière  séance  du  conseil,  c'est  elle  qui 
a  répondu  à  toutes  les  objections  qu'on  a  faites.  11 

A  ces  paroles,  Catherine  ne  pouvant  de  nouveau  retenir  ses  larmes,  le  car- 
dinal de  Lorraine  s'écria  :  rr  Vous  avez  cent  fois  raison,  Madame,  et  c'est  nous  qui 
avons  tort.  Vous  avez  cru  trouver  un  appui  dans  un  personnage  sur  lequel  jus- 
qu'ici vous  aviez  compté.  Si  aujourd'hui  il  est  tout  autre,  ne  nous  imputez  pas 
sa  faute.  i) 

Catherine  paraissant  s'offenser  d'un  pareil  langage,  le  cardinal  de  Bourbon  se 
tourna  du  côté  d' Alava  :  ce  Vous  ne  pouvez  savoir  par  quelles  épreuves  la  pauvre 
Beine  a  passé  aujourd'hui.  Si  la  foi  catholique  se  perd  dans  ce  royaume,  le  roi 
votre  maître  en  aura  bien  vite  le  contre-coup.  Mon  frère  le  prince  de  Condé  et  ses 
partisans  pensent  à  jeter  les  huguenots  et  les  Allemands  dans  les  Pays-Bas.  v 

tfBépétez  cela  11,  dit  la  Beine  au  cardinal. 

Il  affirma  de  nouveau  que  c'était  l'exacte  vérité. 

et  II  n'y  a  pas  deux  jours,  ajouta  le  cardinal  de  Lorraine,  que  deux  person- 
nages sont  venus  me  supplier  de  parler  dans  ce  sens.^ 

Mors  les  cardinaux  s'adressant  à  Alava  :  et  Que  nous  conseillez-vous  de  l'aire?^ 
—  ce  Soutenir  la  cause  de  Dieu,  et  demander  à  saint  Julien,  dont  c'est  aujour- 
d'hui la  fête,  qu'il  veuille  bien  vous  éclairer,  n  Avant  de  se  séparer,  Alava  tenait 
à  savoir  le  nom  de  celui  qui,  dans  le  conseil,  avait  si  vivement  froissé  la  reine  : 
rc C'est  le  duc  de  Nemours,  répondirent  les  cardinaux;  il  veut  être  le  chef  de 
l'armée  qui  se  rassemble  à  Château-Thierry  l.  -n 

Une  dépêche  de  l'ambassadeur  de  Venise  complète  le  récit  d' Alava  : 

rcCes  propositions  de  paix,  qui  avaient  soulevé  tant  d'orages  dans  le  conseil, 
devaient  être  apportées  officiellement  par  Boissy  le  grand  écuyer,  qui  tout  récem- 
ment avait  été  fait  prisonnier  dans  son  château  d'Oiron  par  d'Andelot  et  que 
l'on  tenait  pour  très  favorable  aux  protestants2,  d 

A  l'heure  présente,  c'est  le  cardinal  de  Lorraine  qui  surtout  poussait  à  la 
continuation  de  la  guerre  et  en  cherchait  les  moyens  dans  la  vente  immédiate 

'   Arch.  nal.,  collecL  Simancas,  K  1 5 1  lt.  —  '  Bibl.  nat. ,  Dépèches  des  ambassad.  vénit.,  iîlza  VI. 


INTRODUCTION.  um 

des  biens  du  clergé.  A  cette  occasion,  il  avait  eu  une  violente  altercation  avec  le 
nonce  qui  y  était  très  opposé  :  «Il  ne  faut  pas,  lui  avait-il  dit,  que  le  pape  lasse 
trop  de  remontrances  au  Roi  au  sujet  de  la  vente  des  biens  du  clergé.  Sans  en  pré\  e- 
nir  le  Saint-Siège,  on  en  a  vendu  plus  d'une  fois;  à  l'avenir,  l'on  fera  de  même  '.  - 

Pour  échapper  à  de  nouvelles  instances  en  faveur  de  la  paix,  Catherine  partit 
précipitamment  pour  Monceaux,  où  elle  prolongea  son  séjour  jusqu'au  îî  jan- 
vier. Le  18,  nous  la  retrouvons  à  Epernay;  le  20,  à  Chàlons.  C'est  de  cette  der- 
nière ville  qu'elle  annonce  à  Fourquevaux  la  retraite  du  prince  d'Orange  :  rrDieu 
merci,  dit-elle  nous  sommes  en  bon  chemin,  puisque  le  prince,  nous  voyant 
marcher  vers  lui,  a  eu  un  tel  effroi  qu'il  s'est  retiré  de  delà  la  Moselle2,  -n 

Ce  qu'elle  n'avouait  pas.  c'est  quede  maréchal  de  Cossé  avait  député  M.  de 
Favelles  auprès  du  prince  d'Orange  et  qu'au  nom  de  Charles  IX  il  lui  avait 
proposé  «de  le  rétablir  et  d'augmenter  ses  grandeurs3-.  Ce  qu'elle  n'avouait  pas. 
c'est  que  Schomberg  lui  avait  proposé  des  vivres  et  toutes  les  facilités  pour  sa 
retraite,  à  la  grande  indignation  du  duc  d'Albe,  qui  aurait  voulu  que  le  maréchal 
allât  le  combattre.  Le  moment  était  bien  favorable  :  abandonné  en  partie  par  ses 
mercenaires  allemands,  gagnés  peut-être  par  l'or  de  Catherine,  le  prince  n'avait 
plus  autour  de  lui  qu'une  poignée  d'hommes1. 

Quelle  que  fût  la  cause  qui  eût  motivé  cette  retraite,  cela  ne  modifie  en  rien 
les  projets  de  Catherine  et  elle  continue  sa  route.  Son  objectif,  c'est  Metz,  où 
elle  a  donné  rendez-vous  à  la  duchesse  douairière  de  Lorraine,  chargée  par  elle 
de  la  négociation  du  mariage  de  Charles  IX  avec  l'aînée  des  fdles  de  Maximilien. 
négociation  que  le  cardinal  de  Guise  poursuivait  de  son  côté  en  Espagne  et  qui. 
pour  le  moment,  semblait  compromise. 

Bien  des  bruits  couraient  sur  ce  voyage  de  Metz  :  rrOn  s'attend  dans  cette  ville 
à  d'importantes  conférences,  mandait  Norris  à  Leicesler  et  à  Cécil.  l'Empereur 
et  le  roi  d  Espagne  doivent  y  envoyer  de  grands  personnages;  on  y  traitera  de 
grandes  alliances  et  du  mariage  de  Charles  IX  avec  la  fille  de  l'Empereur,  et  de 
celui  du  roi  d'Espagne  avec  la  princesse  Marguerite.  Toutefois  ce  voyage  me 
semble  une  imprudence,  et  les  Allemands  auront  tout  sujet  des'eu  alarmer5.-  Le 

Arch.  nat.,  collect.  Simancas,  K  iBi4.—  En  3  Grocn   van  Prinsterer,    irchiva  de  U  maison 

marge  de  la  dépêche  d'Alava,  «m  lit  celte  noie  de  d'Orange,  l.  III,  p.  3i4. 
la  main  de  Philippe  II  :  Paroles  inconvenantes  du  '  Voir  la  lettre  de  Ferais  à  Charles  l\.  arch. 

cardinal  de  Lorraine.  nat, ,  colleel.  Siinuncas,  K  l5l  l. 

1  Bihl.  nat.,  fonds  franc..  n°  107ÛJ  .  p.  161.  '  Calendav  of  State  papers ,  i5C<j,  p.  ao. 


xl  INTRODUCTION. 

6  février,  il  vint  trouver  Catherine  à  Joinville,  où  elle  séjournait  depuis  le  ier  du 
mois.  Reçu  par  elle,  le  jour  même  de  son  arrivée,  il  n'aborda  pas  tout  d'abord 
le  sujet  qu'il  tenait  à  éclaircir.  Il  essaya  de  justifier  les  raisons  qui  avaient  déter- 
miné la  reine  sa  maîtresse  à  arrêter  dans  les  ports  d'Angleterre  les  vaisseaux 
espagnols  :  rr Je  n'ai  point  à  me  mêler,  répondit  Catherine,  de  la  querelle  du 
roi  d'Espagne  avec  votre  maîtresse.  Cela  ne  me  regarde  pas  et  ne  me  touche  en 
rien;  mais,  du  moment  que  la  reine  Elisabeth  me  fait  l'honneur  de  m'appeler 
sa  mère,  j'ai  lieu  de  m'étonner  et  de  me  plaindre  de  la  voir  envoyer  de  l'artil- 
lerie et  des  munitions  aux  rebelles  de  la  Rochelle.  Je  veux  bien  croire  que  cela 
provient  des  gens  qui  sont  autour  d'elle;  néanmoins  le  Roi  mon  fds  trouve  mau- 
vais que  ses  actes  ne  répondent  jamais  à  ses  promesses,  n 

Noms  répliqua  qu'il  n'avait  aucune  connaissance  de  secours  envoyés  d'Angle- 
terre à  ceux  de  la  Rochelle  :  «Cela  ne  fait  pas  l'ombre  d'un  doute,  reprit-elle, 
car  ceux  auxquels  ils  sont  parvenus  s'en  vantent  hautement;  c'est  d'ailleurs  l'a- 
miral Winter  qui  a  amené  ces  secours,  n 

Norris  ayant  persisté  à  tout  nier  et  s'étant  efforcé  de  rejeter  la  faute  sur  l'in- 
solence des  sujets  qui  font  assez  de  choses  sans  le  commandement  de  leurs 
princes,  et  à  l'appui  de  son  dire  ayant  allégué  l'exemple  des  propres  sujets  de 
Charles  IX  :  rr  Je  n'admets  pas  cette  comparaison,  dit-elle,  votre  observation  n'est 
pas  juste.  En  Angleterre,  tous  les  sujets  sont  de  la  même  religion  que  la  reine;  en 
France,  c'est  tout  autre  chose.  D'ailleurs,  il  y  a  eu  déjà  des  tentatives  sur  Calais 
et  sur  d'autres  villes;  mais  nous  nous  tenons  sur  la  défensive  et  bien  gardés '.^ 

Norris  aiïirma  qu'il  n'en  était  rien;  mais,  tout  interloqué,  se  retira  sur  cette 
dernière  réplique. 

Poursuivant  sa  route,  Catherine  était  le  18  février  à  Toul,  et  le  2  1  à  Nancy. 
L'argent  lui  faisant  défaut,  elle  avait  sollicité  un  nouvel  emprunt  du  duc  de  Flo- 
rence et  envoyé  des  joyaux  en  garantie.  Le  duc  ne  se  montrait  pas  très  accom- 
modant; il  voulait  faire  estimer  à  nouveau  le  gage  offert,  l'ayant  trouvé  d'une 
valeur  inférieure  à  celle  qui  avait  été  annoncée.  Elle  s'en  plaint  amèrement  : 
tt  J'ai  grand'houte,  que  les  bagues  vous  aient  détourné  d'avoir  guères  de  parole2,  r. 

Enfin,  elle  entre  à  Metz  le  22  février.  Son  séjour  dans  cette  ville  était  entiè- 
rement subordonné  à  la  réponse  qu'elle  attendait  de  l'Empereur  et  des  électeurs 
de  l'Empire.  Une  diète  avait  été  annoncée  comme  devant  se  tenir  prochainement. 

'   Calendar  of  State  papers ,  10G9,  p.  29.  —  !  Voir  la  lettre  de  la  page  228. 


INTRODUCTION.  IU 


XI 


L'ambassadeur  d'Espagne  qui  avait  suivi  la  cour  à  Metz  ayant  demandé  audience. 
Charles  IX  le  reçut,  le  k  mars,  ayant  à  ses  côtés  le  cardinal  de  Lorraine:  «Le 
lïoi  Catholique,  lui  dit-il  de  prime  abord,  n'a  tenu  aucun  de  ses  engagements,  n 

Interdit  par  cette  rude  apostrophe,  Alava  protesta  de  la  bonne  volonté  de  son 
maître  et  devant  une  mauvaise  humeur  aussi  manifeste  allait  se  retirer,  quand  le 
retenant  par  Le  bras:  sPuis-je  me  lier,  reprit  Charles  IX,  à  ce  comte  de  Mansfeld 
que  le  roi  mon  frère  nous  a  envoyé?  C'est  un  Allemand  et  de  plus  un  ami,  un 
parent  du  prince  d'Orange  et  de  tous  les  chefs  de  ces  reîtres  enrôlés  contre  moi. 
Quelle  confiance  le  roi  votre  maître  peut-il  avoir  en  lui  ?  n 

—  ttUne  confiance  absolue*'),  répondit  Alava. 

A  ce  moment,  le  cardinal  de  Bourbon  entra  dans  l'appartement  et s'adressant 
à  Alava:  c-Que  pensez-vous  de  nos  affaires,  Monsieur  l'ambassadeur? -n 

—  ttLa  guerre  dure  depuis  six  mois,  répondit  Alava,  je  crains  bien  qu'elle  ne 
soit  qu'à  son  début.  Depuis  qu'elle  a  commencé,  la  Reine  mère  et  le  cardinal  de 
Lorraine  n'ont  cessé  de  dire  que,  s'ils  avaient  eu  des  forces  suffisantes,  ils  auraient 
déjà  livré  bataille.  Eh  bien,  vous  les  avez  en  main  ces  forces,  vos  adversaires 
sont  affaiblis  et  vous  vous  consumez,  vous  vous  ruinez  en  des  dépenses  par  trop 
onéreuses.  15 

A  ce  rude  langage,  les  deux  cardinaux  se  regardèrent  et  firent  un  signe  d'assen- 
timent. Alors  le  cardinal  de  Bourbon  se  rapprochant  du  cardinal  de  Lorraine: 
r  Voilà,  Monsieur  l'ambassadeur,  celui  qui  jusqu'à  ce  jour  nous  a  soutenus;  sans 
son  aide,  il  y  a  longtemps  que  nous  serions  perdus,  n  L'entretien  fut  interrompu 
par  l'arrivée  de  Lansac  qui  apportait  des  nouvelles  de  la  Reine  mère,  a  Elle  vou- 
drait bien  vous  recevoir,  dit-il  à  Alava,  mais  elle  ne  s'en  sent  pas  encore  la 
force  '.a 

Durant  les  semaines  suivantes  la  maladie  de  Catherine  resta  stationnaire.  Enfin, 
le  20  maOàun  mieux  très  sensible  s'étant  déclaré,  elle  fit  demander  Alava  : 

<f  Je  suis,  dit-elle  en  le  voyant ,  débarrassée  de  ma  fièvre;  je  me  suis  confessée  ce 
malin  et  j'ai  communié  t>;  puis  abordanl  le  sujet  qui  la  préoccupait  et  faisant  allu- 
sion à  une  lettre  de  Philippe  II.  qu'elle  avait   reçue  dans  les  derniers  jours  de 

Arch.  nat..  collect.  Simancas,  K  iôi/i. 

<wHeni>E  de  Médius.  —  m.  .. 


llrKMMl     HUI 


xi.ii  INTRODUCTION. 

lévrier  dernier,  lettre  dans  laquelle  il  manifestait  son  intention  bien  arrêtée  de 
prendre  pour  lui  la  princesse  Anne  d'Autriche,  promise  à  Charles  IX:  rll  serait 
bien  dur  pour  mon  fds  de  renoncer  à  la  princesse  Anne  sur  la  main  de  laquelle 
il  avait  droit  de  compter.  Pourquoi  le  roi  votre  maître  n'épouserait-il  pas  ma  fille 
Marguerite  ?n 

—  et  N'y  comptez  en  aucune  façon,  Madame,  répondit  brusquement  Alava.  Si 
Votre  Majesté  m'avait  fait  l'honneur  de  m'en  parler,  il  y  a  longtemps  que  je  lui 
aurais  tenu  le  même  langage.  ■» 

Le  visage  de  Catherine  trahit  son  désappointement;  mais  maîtrisant  son  émotion  : 
cf  S'il  en  est  ainsi,  je  poursuivrai  le  projet  du  mariage  de  ma  fdle  avec  le  roi  de 
Portugal;  mais  avant  tout,  il  faut  s'occuper  de  celui  du  Roi  mon  fils,  c'est  un 
homme  maintenant;  si  on  ne  le  mariait  pas  vite,  je  craindrais  qu'il  ne  lui  passât 
par  la  tête  quelque  fantaisie.  r>  —  «  Personne  plus  que  le  Roi  Catholique,  répliqua 
Alava,  ne  désire  le  prompt  accomplissement  du  mariage  du  Roi  votre  fils  et  de 
celui  de  la  princesse  votre  fille.  r> 

D'un  geste  elle  lui  fit  signe  qu'elle  se  sentait  fatiguée  et  qu'elle  désirait  qu'il  se 
retirât.  Il  s'inclina  et  sortit1. 

C'est  dans  la  nuit  de  ce  même  jour  que  M.  de  Losses  apporta  la  nouvelle  de  la 
victoire  de  Jarnac.  Prévenu  tout  aussitôt,  le  jeune  Roi  se  jeta  à  bas  de  son  lit  et 
se  mit  en  prières.  Le  matin  même,  il  fit  chanter  le  Te  Driun. 

Comment  les  deux  armées,  après  avoir  tant  de  fois  évité  de  se  combattre,  avaient- 
elles  enfin  livré  bataille?  C'est  que  les  protestants  avaient  commis  la  même  faute 
qui  leur  avait  fait  perdre  la  journée  de  Dreux.  Ils  n'avaient  pas  plus  défendu  le 
passage  de  la  Charente,  barrière  naturelle  entre  leurs  adversaires  et  eux,  qu'ils 
n'avaient  défendu  celui  de  l'Eure.  Leur  avant-garde,  conduite  par  Coudé,  se  diri- 
geait déjà  du  côté  de  Cognac,  lorsque  surpris  en  pleine  retraite,  contraints  de  se 
mettre  en  ligne  sous  le  feu  d'une  armée  supérieure  en  nombre  et  passée  tout 
entière  et  sans  obstacle  sur  l'autre  rive,  ils  furent  bien  vite  culbutés,  débordés.  Un 
instant  Coliguy  maintint  sa  position,  mais  à  son  tour  il  se  vit  forcé  de  reculer. 

C'est  à  ce  moment  suprême  qu'il  rappela  à  lui  Coudé,  ordre  fatal  aussitôt  contre- 
mandé  que  donné.  Le  prince  accourt  avec  ce  qu'il  avait  sous  la  main,  trois  cents 
cavaliers  à  peine.  La  veille,  il  s'était  blessé  en  tombant  de  cheval,  mais,  ace  cœur 
de  lioim  n'était  pas  de  ceux  qui  reculent.  11  demande  ses  armes  et  son  cheval.  Au 

'    Arch.  nat. ,  collcct.  Simancas ,  K  1 5 1  h  ;  Dépêches  des  ambassadeurs  vénitiens ,  filza  VI . 


INTRODUCTION  xliii 

moment  de  se  mettre  en  selle,  une  ruade  de  celui  de  La  Rochefoucault  lui  brise  la 
jambe.  L'os  troue  sa  botte,  n'importe  :  «Doux  est  le  péril  pour  Christ  et  le  pays», 
s'écrie-t-il ,  et  s'adressant  à  ses  compagnons  :  «  Noblesse  française,  voilà  le  moment 
tant  désiré,  »  Chargeant  avec  la  même  furie  qu'il  avait  chargé  à  Dreux,  il  pénètre 
jusqu'aux  plus  épais  escadrons  ennemis.  «Mais,  s'écrie  tristement  d'Aubigné1,  que 
pouvaient  deux  cent  cinquante  gentilshommes  arrêtés  de  deux  mille  en  tète, 
enveloppés  de  deux  mille  cinq  cents  reîtres  à  la  droite  et  de  huit  cents  lances  à 
gauche,  »  11  n'y  avait  plus  qu'à  mourir.  Tous  tiennent  à  honneur  à  lui  faire  un  rem- 
part de  leur  corps.  Un  vieillard,  le  capitaine  Lavergne,  se  fait  tuer  avec  quinze 
de  ses  fils  et  de  ses  neveux  :  il  en  avait  amené  vingt-cinq.  Frappé  d'un  coup  de 
feu,  le  cheval  de  Condé  s'abat;  lui  n'a  plus  la  force  de  remonter  sur  un  autre. 
Apercevant  d'Argences  et  Saint-Jean  qu'il  a  connus  autrefois,  û  les  appelle,  lève  sa 
visière  et  se  rend  à  eux.  Tous  deux  répondent  de  sa  vie,  mais  les  gens  de  Monsieur 
arrivent  au  galop,  Montesquiou  à  leur  tête,  criant  tue,  lue.  En  les  apercevant: 
«Tu  ne  me  sauveras  pas,  d'Argences  n,  dit  le  prince.  Montesquiou  à  bout  portant 
décharge  sur  lui  et  par  derrière  son  pistolet.  La  balle  traverse  la  nuque  et  ressort 
par  l'œil  droit.  Le  prince  mort,  Châtellier-Portaut,  l'un  des  meurtriers  du  capi- 
taine Charry,  et  l'Écossais  Stuart  qui  avait  frappé  le  connétable  à  la  bataille  de 
Saint-Denis  sont  tués  de  sang-froid,  ce  dernier  de  la  main  de  Villars.  «Que  faire 
des  autres  prisonniers ?d  demande-t-on  au  duc.  —  «Qu'on  les  tuer,  répond-il; 
et  les  Suisses  se  chargent  de  la  besogne. 

Le  grand  François  de  Guise  avait  rehaussé  la  victoire  de  Dreux  en  partageant 
sa  couche  avec  Condé  son  prisonnier;  le  duc  d'Anjou  déshonora  la  sienne  en  fai- 
sant jeter  ce  glorieux  cadavre  sur  un  âne,  bras  et  jambes  pendants,  et  en  le  lais- 
sant deux  jours  exposé  à  la  risée  de  toute  son  armée. 

Ni  l'infanterie  ni  l'artillerie  protestantes,  parties  en  avant,  n'avaient  donné  dans 
celte  journée.  Le  soir  même  elles  s'étaient  enfermées  dans  Cognac.  Le  lendemain. 
l'amiral  avec  toutes  les  forces  qu'il  avait  ralliées  rejoint  les  princes  à  Saintes.  De 
cette  ville,  dans  toutes  les  directions,  partent  des  lettres  signées  par  lui  et  par 
Henri  de  Navarre  qui  rétablissent  les  faits  et  atténuent  la  portée  de  cette  première 
bataille'2. 

Maintenant,  si  l'on  veut  se  faire  une  juste  idée  de  la  haine  implacable  que  les 
Espagnols  portaient  à  Coligny,  voici  ce  que,  le  3  avril,  Alava  mandait  de  Metz  à 
Philippe  II  :  k  L'amiral  a  écrite  Genève  et  à  toutes  les  églises  qu'elles  devaient  rendre 

'  D'Aubigné,  Histoire  universelle,  liv.  V,  eh.  a.  —  2  Voir  notre  livre  /-'■  m  nieh  ci  les  Valois. 


xliv  INTRODUCTION. 

grâces  à  Dieu  d'avoir  retiré  de  ce  monde  le  prince  de  Coudé;  car  c'était  l'homme 
qui  avait  empêché  la  religion  protestante  de  s'étendre  et  de  s'agrandir  dans  le 
royaume.  Il  n'avait  d'autre  dieu  que  son  ambition;  son  orgueil  avait  été  l'unique 
cause  de  sa  mort  et  de  celle  des  principaux  de  son  armée.  Après  avoir  juré  de 
mettre  à  la  tête  de  ceux  de  la  nouvelle  religion  le  prince  de  Navarre,  il  n'avait 
pas  tenu  son  serment.  Rien  que  pour  ce  manque  de  parole  il  avait  mérité  la 
mort1.  « 

XII 

Catherine  avait  trop  présumé  de  ses  forces,  sa  maladie  se  prolongea  jusqu'aux 
premiers  jours  d'avril.  La  première  fois  qu'elle  reçut  Alava,  ce  fut  au  lit.  Après 
avoir  échangé  quelques  paroles  banales,  elle  lui  promit  de  le  revoir  dès  qu'elle 
serait  levée,  ce  qu'elle  espérait  dans  deux  ou  trois  jours.  Lorsqu'il  revint  : 
«Comment  vont  nos  affaires  hi  lui  dit-elle. 

—  «  Pas  aussi  bien  que  je  le  voudrais  !  v 

Se  rapprochant  vivement  de  lui  :  «Ne  parlez  pas  si  haut»,  et  elle  lui  désigna 
du  doigt  le  cardinal  de  Lorraine  qui  pouvait  les  entendre;  puis  appelant  la  du- 
chesse de  Lorraine  et  la  jeune  Marguerite  de  Valois:  «Vous  pouvez  parler  devant 
elles  et  me  dire  hardiment  ce  que  vous  pensez  des  affaires  du  royaume,  puisque 
vous  semblez  en  être  si  mécontent.  - 

«Eh  bien!  Madame,  Dieu  a  daigné  accorder  une  grande  victoire  au  fils  que 
vous  chérissez,  pourquoi  n'en  profite-t-il  pas?  Voilà  vingt  jours  perdus  dans  l'inac- 
tion; on  a  laissé  à  l'amiral  tout  le  temps  de  réorganiser  son  armée,  n 

—  ce  Je  ne  puis  en  disconvenir  ■»,  dit-elle,  et  passant  brusquement  à  un  autre 
sujet  :  «Vous  savez  qu'ils  ont  pris  pour  chef  le  jeune  Henri  de  Navarre  et  qu'il 
en  est  tout  fiem;  puis,  baissant  la  voix  :  «Je  n'ai  qu'une  crainte,  c'est  que  l'amiral 
ne  livre  la  Rochelle  aux  Anglais;  ce  serait  un  grand  malheur'2.')!  L'entretien  en 
resta  là. 

Les  reproches  d' Alava  étaient-ils  vraiment  fondés?  Le  duc  d'Anjou  aurait-il  pu 
mieux  profiter  de  sa  victoire?  Une  lettre  de  Henri  de  Guise  au  duc  de  Nemours, 
datée  du  8  avril,  détermine  bien  les  causes  qui  avaient  motivé  l'immobilité  mo- 
mentanée de  l'armée  royale  :  «Depuis  Jarnac,  nos  ennemis  n'ont  encore  aban- 
donné le  côté  de  Saintes  et  de  Saint-Jean-d'Angély.  Il  est  vrai  que  nous  sommes 

1  Arch.  nat.,  collect.  Simancas,  K  i5i4,  n"  76. —  !  Idem,  K  1 5 1 4. 


INTRODUCTION.  xiv 

bien  avertis  qu'ils  eussent  volontiers  trouvé  chemin  à  propos  ou  pour  aller  du 
côté  de  Bourgogne  à  leurs  reîtrea  ou  en  Gascogne  à  leurs  Vicomtes;  mais  nous 
sommes  icy  en  lieu  si  mal  à  propos  pour  eux  qu'ils  ne  sauraient  marcher  de 
quelque  côté  que  ce  soit  que  nous  n'ayons  toujours  l'avantage.  Je  crois  que,  si 
la  guerre  nous  commence  à  fâcher,  ils  n'en  ont  pas  moins  de  leur  côté  et,  s'en 
allant  cent  hommes  de  notre  côté,  il  s'en  va  quatre  cents  du  leur,  de  sorte  qu'ils 
seront  en  brief  un  bien  petit  nombre,  et  avec  l'aide  de  Dieu  en  aurons  bonne 
raison.  Je  ne  veux  pas  celer  que,  si  les  reitres  continuent  à  se  retirer,  comme  ils 
font,  que  nous  ne  soyons  bien  mal  accompagnés.  Toutefois  il  nous  en  reste  tou- 
jours quelques-uns,  et  à  eux  rien  '.  n 

Le  duc  de  Guise  aurait  pu  ajouter  que  l'argent  était  aussi  rare  d'un  côté  que 
de  l'autre. 

Catherine,  reprise  de  nouveau  par  la  fièvre,  avait  beaucoup  maigri,  et  sa  fai- 
blesse était  grande;  néanmoins  elle  se  décida  à  quitter  Metz  et,  le  17  avril,  elle 
arrivait  à  Verdun.  Elle  se  vit  obligée  d'y  séjourner  jusqu'à  ce  qu'elle  fût  fixée  sur 
la  marche  du  duc  des  Deux-Ponts.  A  cette  date  il  se  tenait  entre  Montbéliard  et 
la  Bourgogne,  brûlant  tous  les  villages  sur  son  chemin.  Au  moment  où  l'on  s'\ 
attendait  le  moins,  Castelnau  de  Mauvissière  amena  à  Verdun  un  envoyé'  du  duc. 
Alava  en  eut  vent  et  se  fait  l'écho  des  bruits  qui  coururent  sur  cette  mission,  r  On 
affirme,  écrit-il,  que  le  duc  des  Deux-Ponts  demande  le  maintien  de  l'édit  de 
janvier,  le  remboursement  de  toutes  les  dépenses  qu'il  a  faites,  et  trois  places  de 
sûreté  sur  les  dix  ou  douze  que  tiennent  les  protestants.  i> 

Le  23  août,  le  Boi  reçut  cet  étrange  envoyé,  et  voici  ce  qu'il  en  écrit  au  duc 
de  Nemours  :  <t  II  ne  m'a  rien  dit  de  bouche  et  ne  m'apporta  rien  de  particulier, 
sinon  deux  écrits  vilains  et  infâmes  d'être  présentés  à  un  prince  tel  que  je  suis. 
lesquels  sont  composés  de  façon  qu'il  est  aisé  de  juger  qu'ils  procèdent  de  la  hou- 
tique  et  invention  de  nos  rebelles  qui  sont  en  sa  compagnie2. -n 

De  Verdun  la  cour  alla  à  Chàlons,  puis  à  Reims,  chassant  chemin  faisant. 
Dans  cette  dernière  ville  Catherine  eut  un  nouvel  entretien  avec  Uava.  Le  duc 
des  Deux-Ponts  était  5a  grande  préoccupation.  crJe  crains,  dit-elle,  qu'il  11c 
prenne  le  chemin  de  la  Normandie  pour  se  joindre  aux  Anglais,  n 

—  ail  ira  plutôt  rejoindre  l'amiral,  répondit  Alava,  et  le  duc  d'Anjou  votre 
fils  court  grand  risque  de  perdre  la  réputation  qu'il  s'est  acquise.  1 

Bihl.  nat.,  fonds  franc.,  11°  3336,  p.  33.  —  '  Bibl.  liât.,  fonds  franc.,  n°  ."î -2-27.  p.  1. 


x,.v,  INTRODUCTION. 

r  Vous  no,  dites  que  trop  vrain,  reprit-elle,  puis  venant  à  parler  de  l'amiral  : 
«J'ai  su  par  la  reine  d'Angleterre  que,  bien  avant  la  mort  du  Roi  mon  seigneur, il 
avait  projeté  de  le  taire  tuer  à  la  chasse.  Cet  liommeest  plus  lâche  qu'une  femme.  i> 
A  ce  moment  le  cardinal  de  Lorraine  étant  entré  dans  l'appartement,  elle  changea 
de  propos  et  Alava  se  retira  '. 

Un  nouvel  incident  la  força  de  s'arrêter  encore  en  chemin  :  le  bruit  s'était  ré- 
pandu que  le  maréchal  de  Montmorency  chercherait  à  s'emparer  de  la  personne 
du  Hoi  avant  son  arrivée  à  Paris.  Prévenu  des  mauvais  desseins  qu'on  lui  attri- 
buait, le  maréchal  accourut  avec  quatre-vingts  chevaux  seulement  et  amena  avec 
lui  sa  femme  Diane  de  France,  suivie  comme  de  coutume  de  ses  chiens,  de  ses 
faucons  et  de  ses  veneurs2.  Si  Catherine  fut  rassurée  de  ce  côté,  de  mauvaises 
nouvelles  lui  vinrent  de  la  marche  du  duc  des  Deux-Ponts  :  à  la  suite  d'un  enga- 
gement sans  résultat  dans  le  voisinage  de  Dijon,  il  avait  atteint  Beaune,  puis 
Vezelay,  suivi  de  loin  par  l'armée  très  affaiblie  du  duc  d'Aumale.  L'heure  favo- 
rable était  passée  :  c'était  à  son  entrée  en  campagne  qu'il  aurait  fallu  le  com- 
battre; mais  jamais  les  Espagnols  n'avaient  permis  à  l'armée  royale  d'entrer  dans 
la  Franche-Comté  où  les  Allemands  auraient  pu  être  si  facilement  arrêtés,  tant 
les  passages  étaient  étroits.  Catherine  s'en  plaindra  amèrement  :  te  Tant  s'en  faut, 
écrira-t-elle  à  Fourquevaux,  qu'ils  aient  empêché  le  duc  des  Deux-Ponts  en  son 
passage  que,  étant  audit  pays  de  Franche-Comté,  il  y  a  été  accommodé  de  vivres 
et  de  ce  qu'il  a  eu  besoin  et  rejeté  dans  ce  royaume 3.  v 

En  présence  de  ce  nouvel  adversaire,  le  duc  d'Anjou  modifie  son  plan  de  cam- 
pagne. rtLe  duc  des  Deux-Ponts,  écrit-il  le  10  mai  à  Charles  IX,  peut  avoir  che- 
miné sept  à  huit  jours  et  se  serait  ainsi  fort  approché  de  la  rivière  de  Loire.  Je 
suis  donc  obligé  de  prendre  parti  et,  à  mon  grand  regret,  de  laisser  libre  le  passage 
par  où  les  ennemis  qui  sont  en  ces  quartiers  peuvent  aller  au-devant  de  lui  par 
le  pays  du  Berry.  Le  meilleur  serait  de  marcher  jusqu'à  Bourges  avec  l'armée  où 
je  pourrais  opérer  ma  jonction  avec  Messieurs  de  Nemours  et  d'Aumale,  et  tous 
ensemble  combattre  le  duc  des  Deux-Ponts,  v  Dans  une  nouvelle  lettre  datée  du 
lendemain,  rr  Le  duc  d'Aumale  a  passé  la  Loire  et  se  trouve  auprès  de  Bourges. 
Les  ennemis  sont  à  la  Charité.  J'ai  été  obligé  de  venir  en  cinq  jours  de  la  Roche- 
foucauld jusqu'au  Blanc.  L'amiral  est  en  Saintonge  où  il  amasse  ses  forces.  Il  fau- 
drait combattre  le  duc  des  Deux-Ponts  avant  sa  jonction,  les  armées  sont  de  même 

'  Arrli.  oal.,  collect.  Simancas,  K  1016.  —  !  Calendar  of  State  papers,  i56g,  p.  78.  —  3  Bibl. 
nat.,  fomk  franc.,  a"  1075a,  p.  968. 


INTRODUCTION.  u.vi. 

force,  environ  sept  mille  hommes.  Ce  seroil  hasardeux.  Le  marquis  de  Bade  etles 
Italiens  ne  sont  pas  encore  arrivés,  il  faut  les  hâter  '.  i> 

C'est  à  Monceaux,  où  Catherine  s'était  arrêtée  en  venant  de  Reims  quelle 
apprend  tout  à  la  lois  la  mort  du  jeune  Brissac  tué  à  l'assaut  de  Mussidan,  et 
la  prise  de  la  Charité;  mais  à  peu  d'intervalle  un  nouveau  courrier  lui  apporte  la 
nouvelle  certaine  de  la  mort  de  d'Andelot  décédé  dans  la  nuit  du  6  mai.  Dans  la 
lettre  où  elle  en  fait  part  à  Fourquevaux,  sa  joie  déhorde  :  rt  Cette  mort  nous  a  fort 
réjouis.  J'espère  que  Dieu  fera  aux  autres  à  la  fin  recevoir  le  traitement  qu'ils 
méritent.  L'on  dit  aussi  que  Beaudiné  est  mort  et  que  la  peste  est  parmi  eux  à 
Saintes  où  ils  sont  encore.  Envoyez-moi  par  la  première  commodité  deux  dou- 
zaines d'éventails  pareils  à  celui  que  je  vous  envoie  avec  la  présente  2.  -n 

Sans  que  rien  pût  faire  prévoir  une  si  hrusque  résolution,  elle  se  décide  à  aller 
rejoindre  son  fils  le  duc  d'Anjou.  L'amhassadeur  Norris  en  atlrihue  le  motif  à  une 
lettre  du  duc  datée  du  26  mai,  dans  laquelle  il  se  plaignait  vivement  du  cardinal 
de  Lorraine  et  du  duc  d'Aumale.  et  Les  reltres  de  l'armée  royale,  avait-il  écrit. 
n'ayant  pas  été  payés,  quoique  l'argent  de  leur  solde  fût  parvenu  au  duc  d'Au- 
male, ils  ont  laissé  par  leur  couardise  et  leur  négligence  passer  l'armée  du  duc 
des  Deux-Ponts  et  je  me  vois  ainsi  exposé  à  perdre  la  réputation  que  j'ai  ac- 
quise 3.  T) 

Catherine  emmène  avec  elle  le  cardinal  de  Lorraine  qu'elle  voulait  à  toul 
prix  réconcilier  avec  son  fils.  Difficultés,  dangers  de  la  route,  elle  brave  tout. 
Dès  le  1  1  juin,  elle  écrit  de  Limoges  à  Charles  IX  :  et  II  y  a  huit  jours  que  je 
suis  arrivée  en  cette  armée,  pour  voir  mon  fils  et  ne  l'ai  abandonné  jusqu'en  ce 
lieu.  Nous  pensions  avoir  la  bataille,  mais  le  duc  .les  Deux-Ponts,  le  sentant  joint 
avec  les  forces  qu'amenait  le  duc  d'Aumale,  a  fui  de  telle  façon  et  par  tels  chemins 
qu'il  n'a  su  le  combattre  et  s'est  joint  avec  l'amiral.  i>  Dans  une  nouvelle  lettre,  elle 
se  prend  aux  reîtres  de  cet  échec  :  tt S'ils  eussent  voulu  marcher  jeudi,  jour  de  la 
Fête-Dieu,  je  me  pouvais  dire  la  femme  la  plus  heureuse  et  vous  eus  l'ail  le  plus 
glorieux,  car  vous  eussiez  eu  la  fin  de  cette  guerre,  étant  le  duc  des  Deux-Pont^ 
réduit  en  ce  lieu  où  il  était  à  nous'1.'» 

La  jonction  de  l'amiral  et  du  duc  des  Deux-Ponts  étant  un  fait  accompli, 
l'armée  royale  prit  position  dans  un  lieu  nommé  l'Ile  appartenant  à  l'évêque  de 
Limoges  et  au  delà  de  la  Vienne  ira  deux  jets  d'arc  de  l'armée  protestante v. 

'  liil)!.  imji.  de  Saint-Pétersbourg.  —  '  Bibl.  nal.,  fonds  franc.,  n"  1075a,  \>.  •>.'!•!.  —  '  Calendarof 
State papers,  1569,  p.  83.  —  '  Bibl.  imp.  'le  Saint-JPétersbonrg. 


"Mil  INTRODUCTION. 

Chaque  jour  de  vives  escarmouches  s'engagèrent  et  Catherine  assista  à  l'une 
d'elles  :  cr  J'avais  le  plaisir,  écrit-elle  à  Charles  IX,  d'être  si  près  que  je  vis  prendre 
un  prisonnier  des  leurs.  Le  jour  précédent  nous  avons  été  avertis  de  la  mort  du 
duc  des  Deux-PontSD  et  elle  ajoute  de  sa  main  :  cr  Voyez  mon  fils,  comme  Dieu 
vous  aide  plus  que  les  hommes,  il  vous  les  fait  mourir  sans  coups  frapper.  Voyez 
comme  il  en  a  pris  depuis  la  bataille,  Boucart,  Esternay  et  le  principal  après  le 
comte  de  Mansfeld  qui  est  extrêmement  malade.  Vous  avez  grande  occasion  de 
remercier  Dieu  et  de  ne  l'offenser  pas  et  de  le  bien  servir1,  n 

Le  17  juin  elle  va  coucher  à  Saint-Liénard.  Le  lendemain  elle  passe  en  revue 
les  mille  arquebusiers  et  corselets  que  le  pape  leur  envoyait  sous  le  commande- 
ment du  comte  de  Santo-Fiore.  Sur  l'assurance  qui  lui  est  donnée  que  les  reîtres 
du  duc  des  Deux-Ponts  ne  veulent  pas  marcher  sans  être  payés,  elle  envoie  de 
tous  côtés  pour  essayer  de  les  gagner  :  et  Je  fusse  déjà  partie ,  écrit-elle  à  Charles  IX , 
mais  il  me  lâche  de  ne  vous  emporter  quelque  chose  qui  vous  puisse  contenter, 
encore  que  celte  fois  ce  soit  mieux  que  quand  je  fus  à  Vitry,  car  le  duc  des 
Deux-Ponts  pour  le  moins  y  est  demeuré. i>  De  Limoges,  où  elle  était  encore  le 
21  juin,  elle  invite  le  cardinal  de  Guise  qui  était  resté  en  Espagne  de  tout  faire 
pour  hâter  l'envoi  des  quatre  mille  arquebusiers  offerts  par  le  Roi  Catholique, 
qui  se  faisaient  bien  attendre.  Enfin  elle  reprend  le  chemin  d'Orléans.  Elle  y  ap- 
prend, à  son  arrivée,  qu'une  sanglante  escarmouche  s'est  engagée  à  la  Roche- 
l'Abeille  et  que  Strozzi  a  été  fait  prisonnier;  mais  en  revanche  une  bonne  nou- 
velle lui  arrive  d'Espagne  :  le  cardinal  de  Guise  lui  donne  l'assurance  définitive 
du  mariage  de  (maries  IX  avec  Elisabeth  d'Autriche  et  de  celui  de  Marguerite 


avec  le  roi  de  Portugal2. 


XIII 


Au  lendemain  du  combat  de  la  Roche-l'Abeille,  les  chefs  protestants,  par  l'en- 
tremise du  maréchal  de  Montmorency,  firent  des  propositions  de  paix.  Leur 
requête  était  respectueuse  et  se  terminait  ainsi  :  «Nous  supplions  Votre  Majesté 
de  considérer  s'il  est  plus  à  propos  d'attendre  des  deux  armées  qui  sont  mainte- 
nant assemblées  une  funeste  et  sanglante  victoire  de  laquelle  le  vaincu  rapporte 
autant  de  fruit  que  le  vainqueur,  ou  bien  les  employer  ensemble  pour  le  service 
de  Votre  Majesté  et  le  bien  de  ses  affaires  en  beaucoup  de  belles  occasions  qui  se 

'  Bibl.  imp.  do  Saint-Pétersbourg.  —  ;  Bibl.  mil.,  fonds  fianç. ,  n°  10752,  p.  277. 


INTRODUCTION.  ra 

présentent  aujourd'hui,  et  par  ce  moyen  renvoyer  l'orage  et  tempête  au  lieu  d'où 
elle  est  venue;  en  quoi  nous  sommes  résolus,  comme  en  toutes  autres  choses  où 
il  ira  du  bien  et  grandeur  de  votre  Etat,  d'employer  nos  personnes  et  biens  et 
tous  moyens  que  Dieu  nous  a  donnés,  jusqu'à  la  dernière  goutte  de  notre  sang1,  a 

Le  Roi  refusa  de  recevoir  cette  requête,  et  le  20  juillet  le  maréchal  de  Mont- 
morency informa  l'amiral  de  l'insuccès  de  sa  démarche.  La  guerre  recommence 
donc  et  dans  des  conditions  très  défavorables  pour  les  catholiques.  Coup  sur 
coup  les  chefs  protestants  s'emparent  de  Lusignan  et  de  Ghâtellerault;  enhardis 
par  ces  premiers  avantages,  ils  poussent  jusqu'à  Poitiers.  C'était  contre  l'avis  de 
1  amiral  qui  aurait  préféré  s'emparer  de  Saumur  d'où  il  se  proposait  de  marcher 
plus  tard  sur  Paris;  mais  le  duc  de  Guise  et  le  marquis  du  Maine,  son  frère,  s'é- 
tant  renfermés  dans  Poitiers,  ce  siège  était  tentant.  Quels  otages  en  effet,  quelles 
rançons  en  perspective!  Il  y  avait  là  de  quoi  faire  prendre  patience  à  leurs  reitres 
affamés.  Le  ih  juillet  la  ville  est  investie;  mais  elle  s'était  munie  de  gens  et  tient 
bon.  Chaque  jour  la  garnison  répare  les  brèches  faites  à  ses  murs  et  souvent  tente 
des  sorties.  A  la  longue  elle  aurait  succombé.  De  toute  nécessité  il  fallait  venir  en 
aide  à  ses  héroïques  défenseurs.  Le  moyen  le  plus  pratique,  c'était  d'essayer  une 
diversion  sur  ChâteHerault.  Parti  du  Port-de-Piles,  le  duc  d'Anjou  se  loge,  le 
lundi  5  septembre,  à  un  quart  de  lieue  de  la  place  que  dès  le  lendemain  il  ca- 
nonne.  L'amiral  se  voit  donc  forcé  de  lever  le  siège  de  Poitiers  et  de  se  porter  au 
secours  de  ChâteHerault.  La  manœuvre  avait  réussi.  Des  troupes  fraîches  entrent 
dans  Poitiers  et  le  duc  de  Guise  et  son  frère  à  qui  revenaient  l'honneur  de  cette 
belle  défense  peuvent  en  sortir.  Parvenu  à  ses  fins,  le  duc  d'Anjou  rentre  à  In- 
grande  sans  vouloir  engager  la  bataille.  Les  jours  suivants  il  licencie  son  armée 
pour  lui  permettre  de  se  rafraîchir  jusqu'au  icr  octobre  et  vient  retrouver  Cathe- 
rine au  Plessis-lès-Tours.  De  son  côté,  l'armée  protestante  repasse  la  Creuse  et 
la  Vienne  et  se  cantonne  dans  les  environs  de  Faye-la-Yineuse. 

Le  20  septembre  suivant  Charles  IX  écrivait  à  Fourquevaux  :  et  II  n'est  rien  sur- 
venu de  nouveau,  nos  ennemis  s'étant  toujours  tenus  à  Faye-là- Vineuse  au  delà 
la  rivière,  et  mon  frère,  le  duc  d'Anjou,  à  Chinon,  attendant  les  forces  qui  lui 
viennent.  Maintenant  qu'il  les  a  jointes  avec  lui,  il  a  commencé  à  faire  passer  les 
Suisses,  le  bagage  et  l'artillerie  au  delà  de  ladite  rivière,  en  délibération  de  la 
passer  aujourd'hui  a\ec  le  reste  de  l'armée  pour  aller  trouver  les  ennemis  et  les 

Perrault,  Vies  des  hommes  illustres  de  la  France,  i.  \V,  p.  2âg. 

Catocb^e  de  Médicis.  III.  c 


mrtiMCMl    ..noMLt. 


t  INTRODUCTION. 

combattre  pendant  que  la  saison  y  est  propre.  Par  les  avis  qui  lui  sont  venus  il  a 
entendu  qu'ils  sont  décampes  de  là  où  ils  étaient.  Il  n'est  pas  certain  quel  chemin 
ils  veulent  garder  l.v 

L'amiral  en  effet,  ne  pouvant  rester  plus  longtemps  à  Faye-la-Vineuse,  lieu  de 
mauvaise  assiette  et  où  les  vivres  et  les  fourrages  lui  manquaient,  le  26  sep- 
tembre avait  levé  son  camp  et  était  venu  se  loger  tout  près  de  Moncontour.  Il 
était  si  mal  renseigné  sur  les  mouvements  du  duc  d'Anjou  que  dans  l'après-midi 
du  3o  son  avant-garde,  qui  marchait  à  l'aventure  sous  la  conduite  de  Mouy, 
vint  donner  dans  celle  de  l'armée  royale.  Biron,  qui  la  guidait,  se  sentant  de 
beaucoup  supérieur  en  nombre,  chargea  les  escadrons  de  Mouy,  et  les  culbuta. 
Sans  un  passage  trop  étroit  qui  ne  permettait  qu'à  vingt  cavaliers 'de  passer  de 
front,  l'armée  protestante  pouvait  essuyer  ce  jour-là  un  désastre  irréparable.  Le 
lendemain,  icr  octobre,  les  deux  armées  se  retrouvèrent  en  présence.  La  Dive 
les  séparait,  le  duc  d'Anjou  ne  pouvait  tenter  de  la  franchir;  il  en  suivit  la  rive, 
et  remonta  jusqu'à  sa  source.  Dans  la  soirée,  une  nouvelle  escarmouche  s'engagea, 
interrompue  par  la  chute  du  jour  et  sans  résultat  décisif  comme  la  première.  Be- 
joint  par  les  princes  accourus  avec  quelques  centaines  de  chevaux,  l'amiral  avait 
la  nuit  pour  se  retirer  et  gagner  une  position  plus  avantageuse  tout  près  d'Air- 
vaut  où  la  rivière  qui  y  passe  aurait  pu  arrêter  ses  adversaires.  Un  conseil  de  guerre 
en  décida  autrement  :  se  dérober  de  nuit  sembla  une  honte.  La  retraite  com- 
mença donc  à  la  pointe  du  jour,  mais  au  moment  de  marcher  les  reîtres  s'y  refu- 
sèrent, si  on  ne  les  payait  pas.  Deux  heures  furent  ainsi  perdues  et  l'heureuse 
chance  de  pouvoir  atteindre  une  position  plus  forte.  Il  n'y  avait  plus  qu'à  com- 
battre dans  cette  plaine  d'Assai  où  l'on  était.  De  part  et  d'autre  l'hésitation  fut 
longue;  on  s'observa  longtemps,  ne  cherchant  qu'à  éviter  le  feu  de  l'artillerie. 
Sur  les  trois  heures  du  soir,  Tavannes,  qui  avait  reconnu  les  positions  de  ses  ad- 
versaires et  jugé  d'un  coup  d'œil  que -la  partie  était  belle,  galopa  jusqu'au  duc: 
"Le  moment  est  venu,  Monseigneur,  dit-il,  il  faut  aller  de  l'avant. •»  Les  trom- 
pettes sonnèrent  tout  aussitôt  la  charge;  elle  fut  furieuse;  La  Noue  et  Laloue  à  la 
tète  de  l'avant-garde  plièrent  sous  ce  choc.  Venu  à  leur  aide,  l'amiral  chargea  à 
son  tour  et  si  vigoureusement  qu'autour  de  lui,  un  instant,  on  cria  victoire.  De 
sa  propre  main  il  tua  le  Bhingrave,  mais  atteint  en  plein  visage  par  la  balle  de 
son  adversaire,  il  se  vit  obligé  de  reculer.  A  partir  de  ce  moment,  augurant  mal 

1   Bilil.  nat. ,  fonds  franc.,  n°  1075-2,  p.  110. 


INTRODUCTION.  u 

de  la  fin  de  la  journée,  il  fil  donner  l'ordre  aux  princes  de  se  retirer  du  champ 
de  bataille.  Ils  obéirent  les  larmes  aux  yeux  et  suivis  de  plus  de  cavaliers  qu'ils  n'en 
avaient  amenés;  leur  retraite  acheva  de  jeter  le  découragement  dans  cette  armée 
déjà  si  affaiblie.  C'en  était  fait,  la  bataille  était  perdue.  Étouffé  par  le  sang  qui 
coulait  de  sa  blessure,  l'amiral  avait  été  emporté.  Alors  le  comte  Ludovic  et 
Mansfeld  ralliant  leurs  escadrons  épars  et  faisant  bonne  contenance  se  retirent 
au  pas  et  en  bon  ordre.  Il  ne  restait  plus  sur  le  champ  de  bataille  que  les  lans- 
quenets. Se  voyant  perdus,  les  mains  jointes,  à  genoux,  ils  criaient  merci.  Les 
Suisses,  leurs  mortels  ennemis,  auxquels  on  les  livra,  entrèrent  dans  leurs  rangs 
rr  comme  dans  une  brèches  et  les  massacrèrent  jusqu'au  dernier.  Cette  fois  le  duc 
d'Anjou  se  montra  pins  humain  qu'à  Jarnac;  il  sauva  La  Noue  et  d'Acier,  faits 
prisonniers  à  la  première  charge,  et  épargna  quelques  centaines  de  Français. 

Dans  la  nuit  qui  suivit,  l'amiral  put  atteindre  Parthenay.  Il  y  tint  un  conseil  de 
guerre  et  à  trois  heures  du  matin  en  repartait  pour  Niort  où  il  trouva  Jeanne 
d'Albret  accourue  rrpour  tendre  sa  main  aux  affligés  '  n.  De  Niort,  dont  il  confie  la 
garde  à  de  Mouy,  il  va  à  Saint-Jean-d'Angély  où  il  laisse  de  Piles,  son  plus  éner- 
gique lieutenant;  le  16  octobre,  il  est  à  Saintes;  là,  il  apprend  qu'il  a  été  con- 
damné à  mort  par  le  Parlement  de  Paris,  que  ses  armoiries  ont  été  traînées  dans 
le  ruisseau,  qu'un  mannequin  à  sa  ressemblance  a  été  pendu  au  gibet  de  Mont- 
faucon.  Sans  se  laisser  abattre  :  «Si  c'est  la  volonté  de  Dieu,  écrit-il  à  ses  enfants, 
que  nous  endurions  ou  en  nos  personnes  ou  en  nos  biens  quelque  dommage  pour 
la  religion,  nous  devons  nous  en  réputer  bien  heureux2. 1»  Puis,  après  avoir 
assuré  la  sûreté  de  la  Rochelle,  à  la  tête  de  trois  mille  chevaux  il  franchit  la  Dor- 
dogne,  traverse  le  Rouergue,  le  Quercy,  et  le  22  novembre  il  entre  à  Mon  tau- 
ban  d'où  il  écrit  au  cardinal  de  Chatillon  pour  lui  annoncer  que,  quand  il  le 
voudra,  il  se  joindra  aux  Vicomtes  et  à  Montgommery 3. 

Le  duc  d'Anjou,  s'il  eût  poursuivi  cette  armée  vaincue,  harassée,  avait  la  par- 
tie belle;  mais  se  bornant  à  reprendre  une  à  une  les  places  abandonnées  par 
les  protestants,  il  vient  mettre  le  siège  devant  Saint-Jean-d'Angély,  siège  qui  fut 
aussi  désastreux  pour  l'armée  catholique  que  l'avait  été  celui  de  Poitiers  pour 
l'armée  protestante. 

Jaloux  de  la  gloire  de  son  frère  et  voulant  en  prendre  sa  part,  Charles  IX  se 
rendit  au  camp,  mais  pour  assister  à  des  assauts  meurtriers,  pour  voir  sous  ses 

VAabigaé,Hût.  universelle,  liv.V,ch.  xvm. —  '  Hotmail,  Vie  de  Co%ny,p.  io5.—  3  Record  office, 

State  papers ,  France.  Voir  noire  livre,  Le  a  y  1'  siècle  et  les  Valois,  p.  a8o. 


m  INTRODUCTION. 

yeux  son  armée  décimée  par  les  maladies.  Il  était  loin  de  s'attendre  à  pareille 
résistance.  Dès  le  premier  jour,  plein  d'illusion ,  il  écrivait  à  Fourquevaux  :  «  J'espère 
donner  si  bon  ordre  à  toutes  choses  et  fortifier  tellement  mon  armée  que  bientôt 
j'aurai  l'issue  de  cette  guerre  telle  que  je  la  désire,  étant  nos  ennemis  en  tel  état 
qu'ils  ne  peuvent  se  résoudre  à  quoi  que  ce  soit  \  « 

XIV 

Pendant  qu'on  se  battait,  chaque  jour,  sous  les  murs  de  Saint- Jean-d'Angély, 
des  pourparlers  de  paix  avaient  été  échangés  entre  Jeanne  d'Albret  et  Castelnau 
de  Mauvissière.  M.  de  Losses  étant  venu  les  reprendre  à  la  Rochelle,  la  reine  de 
Navarre  crut  devoir  en  faire  part  à  son  fils  et  au  prince  de  Condé  son  neveu. 

rcMe  de  Losses,  leur  écrit-elle  le  20  novembre,  me  parla  de  m'employer  à  une 
bonne  paix;  je  lui  répondis  qu'elle  était  entre  les  mains  du  Roi,  que  ce  n'était  à 
nous  de  la  demander,  que  nous  n'avions  pris  les  armes  pour  autre  occasion  que 
pour  jouir  de  l'exercice  libre  de  notre  religion  qui  nous  avait  été  accordé  par  ses 
édits  et  qu'une  bonne  paix  serait  bien  aisée  à  conclure  si  l'on  ne  voulait  res- 
treindre ledit  exercice  à  la  noblesse  seulement  et  en  leurs  maisons  secrètement; 
mais  si  le  Roi  était  opiniâtre  à  ne  jamais  permettre  qu'il  y  eût  aucun  exercice 
de  religion  en  France,  c'était  en  vain  de  parler  de  la  paix  et  il  se  fallait  ré- 
soudre de  mourir  tous  plutôt  que  de  quitter  le  pur  service  de  Dieu.  Lors  me 
dit  M.  de  Losses  qu'il  y  avait  beaucoup  de  gens  de  bien  en  notre  armée,  que 
si  je  voulais  croire,  ne  me  conseilleraient  pas  cela  et  qu'ils  se  contenteraient  de 
raison;  mais  je  l'assurai  que,  quand  tous  ces  gens  de  bien  qu'il  ne  m'a  pas  voulu 
nommer  y  consentiraient,  que  l'on  ne  trouvera  jamais  le  seing  de  Jehanne  et  de 
Henry  à  une  telle  paix.  11  me  voulut  faire  mille  sottes  peurs  et  me  dit  n'avoir 
charge  de  me  dire  toutes  ces  choses  que  de  sa  bonne  volonté  et  aussi  pour  savoir 
si  je  ne  lui  voudrais  point  commander  de  dire  quelque  chose  au  Roi  de  ma  part, 
je  le  priai  qu'il  présentât  mes  très  humbles  recommandations  au  Roi  et  à  la 
Reine  et  à  Monsieur  et  que  je  suppliais  très  humblement  le  Roi  d'avoir  pitié  de 
lui-même  et  de  son  pauvre  État,  qu'il  était  en  sa  main  de  le  remettre  en  son 
entier,  mais  qu'il  se  hâtât  et  qu'il  vous  trouverait,  moi  et  tous  ceux  qui  sont 
avec  vous  très  affectionnés  à  la  conservation  de  sa  grandeur,  n 

'■   Bibl.  nat. ,  fonds  franc..  n°  1075. 


INTRODUCTION.  L11I 

Puis  abordant  les  conditions  de  la  paix  et  les  discutant  avec  son  fils  et  son 
neveu  : 

a  Si  nous  nous  départons  du  fondement  principal,  et  je  puis  dire  unique,  de  la 
cause  de  la  religion  pour  la  défense  de  laquelle  nous  avons  de  commencement  et 
depuis  continué  par  force  et  par  nécessité  les  armes,  il  est  certain  que  toutes  les 
ruines  dont  nous  avons  été  faussement  accusés  jusques  à  maintenant  nous  demeu- 
reront ci-après  sur  nous  et  toute  notre  postérité,  et  si  aucuns  se  veulent  contenter 
de  demeurer  paisiblement  en  leurs  maisons  sans  aucun  exercice  de  religion,  il 
faut  qu'ils  estiment  qu'étant  question,  comme  il  est,  de  l'exécution  du  concile  de 
Trente,  que  lorsque  la  cause  delà  religion, laquelle  seule  nous  a  unis  et  conservés 
jusques  ici  n'aura  plus  de  lien  entre  nous  et  que  toutes  intelligences  des  églises 
seront  rompues,  il  faudra  par  force  que  ebacun  en  particulier  fasse  ce  qui  lui  sera 
commandé  par  l'évèque  de  son  diocèse.  C'est  la  fin  pour  laquelle  ils  mettent  en 
avant  que,  la  paix  faite,  vous  et  moi  soyons  près  du  Roi  pour  nous  retenir  bridés 
en  leur  puissance  et  envoyer  Monsieur  l'amiral  en  Allemagne  pour  qu'il  ne  de- 
meure plus  personne  sur  laquelle  ceux  de  la  religion  puissent  jeter  les  yeux  pour 
se  rallier,  afin  d'éviter  par  les  armes  l'oppression  où  on  les  veut  faire  tomber  par 
le  traité  de  paix.  Aux  deux  autres  guerres  passées  on  n'a  pu  entièrement  jouir  du 
bénéfice  de  la  paix,  encore  que  le  Roi  eût  été  contraint  par  une  force  égale  ou 
plus  grande  que  la  sienne  de  l'accepter,  je  demanderais  volontiers  à  un  bomme 
qui  a  quelque  jugement,  s'il  y  a  apparence  aucune  que  nous  en  puissions  jouir, 
étant  nos  affaires  telles  qu'elles  sont  aujourd'hui,  n 

Ce  qui  surtout  mettait  Jeanne  d'Albrct  en  défiance,  c'est  que  tous  ceux  qui 
venaient  du  camp  des  catholiques  l'assuraient  que  le  cardinal  de  Lorraine  était  très 
désireux  de  la  paix;  aussi,  à  la  fin  de  sa  lettre,  a-t-elle  bien  soin  de  dire  à  son  fils 
et  à  son  neveu  :  ftCela  nous  montre  au  doigt  et  à  l'œil  la  fin  et  le  but  auquel 
visent  nos  ennemis1.')! 

M.  de  Biron  profita  d'une  courte  trêve,  qui  avait  été  accordée  aux  défenseurs 
de  Saint-Jean-d'Angély,  pour  reprendre  avec  M.  de  Piles,  le  gouverneur  de  la 
place,  les  pourparlers  entamés  par  Castelnau  et  de  Losses  avec  Jeanne  d'Albret. 
Cette  ouverture  lui  semblant  sérieuse,  de  Piles  envoya  François  de  la  Personne, 
un  de  ses  lieutenants,  en  faire  part  à  l'amiral  et  aux  princes,  afin  de  savoir  d'eux 
s'il  devait  y  donner  suite.  Leur  réponse  ayant  été  favorable,  à  son   retour  La 

RoconI  office,  State papers,  France. 


liv  INTRODUCTION. 

Personne  fut  reçu  par  Charles  IX  le  26  octobre,  en  présence  de  tous  les  mem- 
bres du  conseil  privé  :  «  Sire,  dit-il,  les  princes  et  l'amiral  sans  l'exprès  comman- 
dement de  Votre  Majesté  n'auraient  osé  se  hasarder  de  vous  requérir  d'aucune 
chose;  mais  ils  vous  demandent  de  leur  faire  entendre,  comme  roi,  votre  inten- 
tion et  votre  loi;  ils  feront  voir  alors  de  quelle  volonté  ils  cheminent  pour  le  re- 
gard de  voire  service  et  de  l'obéissance  qui  vous  est  due  et  quel  zèle  ils  ont  au 
bien  et  repos  de  ce  royaume.  Si  Voire  Majesté  trouve  bon  qu'ils  lui  demandent 
la  paix,  ils  la  demanderont,  le  genou  à  terre. n 

Cette  requête  était  si  respectueuse  que  rie  bouche  Charles  IX  répondit  :  <rLa 
Personne,  à  mon  grand  regret,  j'emploie  mes  forces  à  requérir  ce  qui,  de  tout 
temps,  est  mien,  et  aimerais  mieux  voir  mes  sujets  réunis  avec  les  bons  qui  me 
servent  pour  m'aider  à  agrandir  ce  royaume  que  de  le  voir  ruiné,  chose  que, 
s'ils  ont  la  volonté  telle  que  vous  me  dites,  je  veux  oublier;  et  se  reconnaissant 
en  mon  endroit  comme  m'assurez,  je  leur  ferai  connaître  qu'ils  ne  sauraient 
avoir  jamais  un  meilleur  roi  qui  les  veuille  mieux  traiter.  Baillez-moi  par  écrit 
ce  que  vous  m'avez  dit,  je  leur  ferai  telle  réponse  que,  s'ils  ont  la  volonté  comme 
les  paroles,  ils  auront  occasion  de  se  contenter  x.  n 

La  Personne  incontinent  mit  par  écrit  ce  qu'il  avait  dit  de  vive  voix  et,  l'ayant 
rapporté  et  signé  de  sa  main,  le  Roi  déclara  qu'il  prendrait  en  bonne  part  qu'ils  dé- 
putassent tels  ou  tels  qu'ils  aviseraient  et  qu'à  cette  fin  les  passeports  nécessaires 
seraient  donnés  à  M.  de  Chemerault  pour  la  sûreté  de  ceux  qui  viendraient  -  et 
leur  adjoignit  Biron  et  Malassise  chargés  de  porter  verbalement  aux  princes  et 
à  l'amiral  les  conditions  qu'il  mettait  à  la  pacification. 

XV 

Charles  IX  attendit  quelques  jours  à  Coulonges-les-Royaux  les  députés  de 
l'amiral  et  des  princes;  comme  ils  tardaient  trop,  il  ne  crut  pas  de  sa  dignité  d'y 
prolonger  son  séjour  3  et  vint  à  Angers  où  ils  arrivèrent  enfin  le  h  février. 

Leurs  demandes  peuvent  se  résumer  ainsi  :  Exercice  de  la  religion  réformée 
en  toute  liberté  dans  tout  le  royaume  et  sans  aucune  exception;  restitution  des 
biens,  dignités  et  charges;  annulation  des  jugements  ou  arrêts  rendus,  et,  pour 
garantie,  les  sûretés  requises  que  seul  le  Hoi  avait  le  pouvoir  de  concéder4. 

'  Record  oflice,  State  papers,  France.  —  '  Ibid.  — -  '  Ribl.  nat. ,  Dépêches  des  ambassadeurs  vénitiens. 
lîlza  VI.  —  '  Ribl.  uni.,  fonds  franc.,  n°  3a3g. 


INTRODUCTION.  LV 

Charles  IX,  en  réponse  à  celle  requête,  formula  ses  conditions  :  Entier  oubli 
du  passé;  suppression  de  tous  les  jugements  rendus;  restitution  des  biens,  charges 
et  pensions;  promesse  qu'aucune  recherche  ne  serait  exercée  pour  les  intelligences 
pratiquées  soit  avec  des  personnes  privées,  soit  avec  l'étranger;  interdiction  à 
l'avenir  de  toutes  assemblées  et  de  levées  de  deniers;  rapatriement  des  étrangers; 
remise  en  ses  mains  des  villes  occupées  et  licenciement  de  l'armée  protestante. 

Quant  à  la  religion,  entière  liberté  de  conscience,  et,  pour  sûreté,  la  possession 
de  deux  villes. 

Les  députés  protestants,  ayant  déclaré  n'avoir  pas  pouvoir  suffisant  pour  accep- 
ter de  pareilles  conditions,  demandèrent  à  en  référer  à  l'amiral  et  aux  princes, 
ce  que  le  Roi  leur  accorda  en  leur  adjoignant  pour  les  accompagner  M.  de  Biron 
et  Henry  de  Mesmes,  s1'  de  Malassise,  auxquels  il  remit  une  lettre  particulière 
pour  Jeanne  d'Albret.  De  son  coté  Catherine  écrivit  à  Jeanne  d'Albret  qui  y  ré- 
pondit le  10  février.  De  sa  lettre1  nous  ne  détacherons  que  ces  quelques  lignes 
où  l'ironie  s'allie  si  bien  à  l'énergie  :  «Le  cœur,  Madame,  m'a  saigné  qu'il  faille 
que  ce  cardinal  de  Lorraine  et,  ses  adhérents  soient  auteurs  de  ces  indignes  pra- 
tiques, jouant  ainsi  à  la  pelote  de  la  réputation  de  Vos  Majestés.  Je  m'ébahis, 
Madame,  vu  que  de  tant  de  pareilles  menées  qu'il  a  faites  vous  n'avez  jamais  vu 
une  bonne  fin,  comme  il  vous  peut,  sans  changer  de  main,  ainsi  souvent  trom- 
per.-n 

Pour  mieux  la  convaincre,  elle  lui  cite  les  propres  termes  d'une  lettre  du  cardi- 
nal au  duc  d'Albe,  lettre  interceptée,  et  dans  laquelle  il  n'épargnait  guère  Cathe- 
rine. 

»r Quelque  assurance  que  la  Reine  mère  me  fasse,  disait-il,  ne  m'en  ptiis-je 
assurer  et  crois  de  vrai  que,  si  n'étoit  le  personnage  que  savez,  elle  se  laisse- 
rait bientôt  aller;  elle  est  si  dissimulée  que,  disant  l'un,  elle  pense  l'aultre. 
Partant  avisez  de  vous  tenir  sur  vos  gardes  et  donnez  si  bon  ordre  à  la  conser- 
vation de  ce  que  vous  avez  en  charge  que,  s'il  advient  le  contraire  de  ma  volonté. 
vous  puissiez  repousser  l'effort  de  l'ennemi.  N'étant  son  dessein  autre  que  de 
commander,  comme  elle  a  fait;  car  du  reste  je  sais  qu'elle  ne  s'en  donne 
peine2,  n 

Le  lendemain  du  départ  des  députés  protestants,  Alava  tenant  la  paix  pour 
faite  et  d'autant  plus  inquiet  que  Catherine  venait  d'envoyer  un  gentilhomme  à 

Noua  publions  cette  lettre  enentierà  l'appendice.  —  *  Arcli.  nat.,  collect.  Simancas,  K  1 5 1  S. 


Lv,  INTRODUCTION. 

Rome  sans  en  avoir  prévenu  le  nonce,  alla  trouver  Charles  IX.  Le  jeune  Roi  lui 
parut  très  affaibli,  très  malade,  et  il  ne  put  en  tirer  aucun  éclaircissement.  Alors 
se  faisant  accompagner  par  Don  Pedro  Henriquez,  arrivé  récemment  pour  féliciter 
Leurs  Majestés  de  leur  dernière  victoire,  il  alla  chez  la  Reine;  en  ce  moment  elle 
avait  auprès  d'elle  le  cardinal  de  Lorraine.  En  les  voyant,  et  sans  leur  laisser  le 
temps  de  prendre  la  parole  :  «Les  huguenots,  dit-elle,  nous  demandent  deux 
petites  places  sans  importance 1 1>  —  «Si  petites  qu'elles  soient,  répondit  Alava, 
il  en  feront  bien  vite  une  autre  Genève,  v 

Sans  vouloir  lui  répondre,  elle  prit  à  part  Henriquez  et  le  laissa  seul  avec  le 
cardinal. 

«Nous  sommes  en  désaccord  avec  le  nonce,  lui  dit  le  cardinal,  il. voudrait  qu'on 
ne  laissât  aucune  place  aux  huguenots.  r> 

—  rLe  nonce  raisonne  en  vrai  catholique,  répondit  Alava;  pour  peu  qu'ils  en 
aient  une,  ils  ne  tarderont  pas  à  avoir  l'exercice  de  leur  religion  dans  tout  le 
royaume  et  alors  ils  seront  tout  prêts  à  reprendre  les  armes,  quand  l'occasion 
leur  semblera  favorable.  Si  au  contraire  vous  ne  leur  laissiez  aucune  place,  il 
leur  sera  difficile  de  rassembler  leurs  partisans.  *  —  ce  Mais  le  Roi  restera  seul 
armén,  riposta  le  cardinal. —  «Vous  avez  déjà  traité  avec  eux  à  de  pareilles  con- 
ditions, et  toujours  le  Roi  s'est  trouvé  désarmé;  d'ailleurs,  si  vous  consentez  à 
payer  leurs  reîtres,  comme  vous  l'avez  déjà  fait,  alléchés  par  le  gain,  ils  revien- 
dront à  leur  premier  appel,  n  —  «Pauvre  pécheur  que  je  suis,  s'écria  le  cardinal, 
les  mains  jointes  et  les  yeux  levés  vers  le  ciel,  ni  le  Pape,  ni  le  Roi  Catholique, 
ni  vous  Monsieur  l'ambassadeur,  vous  ne  me  comprenez.  11  —  «  Sans  en  avoir  l'air, 
je  vous  comprends  très  bien»,  dit  Alava.  —  «Si  vous  me  comprenez,  dites-le.  v 
—  «Eh  Lien  !  quand  même  le  Roi  adhérerait  à  toutes  les  conditions  des  hugue- 
nots, l'amiral  ne  voudra  jamais  faire  la  paix,  car  il  voit  clair  dans  votre  jeu;  il 
s'aperçoit  bien  que,  une  fois  les  places  rendues  et  les  princes  attirés  à  la  cour, 
il  se  trouvera  seul  et  que  désormais  personne  ne  viendra  à  lui.  n  —  tr  C'est  bien 
ce  que  nous  voulons,  répliqua  le  cardinal  en  lui  serrant  la  main.  Surtout  n'en 
parlez  à  qui  que  ce  soit,  -n 

A  ce  moment  la  Reine  vint  à  eux,  mais  avec  l'intention  bien  visible  de  ne  pas 
continuer  l'entretien.  Chaque  fois  qu' Alava  voulut  prendre  la  parole,  elle  l'in- 
terrompit. 

cr  Veuillez  donc,  Madame,  entendre  l'ambassadeur v,  dit  respectueusement  Hen- 
riquez. Elle  fit  un  signe  d'assentiment.  «Madame,  reprit  alors  Alava,  l'amiral  et 


INTRODUCTION.  L,„ 

les  huguenots  n'auraient-ils  qu'un  simple  village  qu'ils  en  feront  bien  \  ite  une  place 
forte.»  —  ce  Mais  on  ne  les  laissera  pas  se  fortifier,  répliqua-t-elle,  et  d'ailleurs 
dans  chaque  ville,  il  y  aura  un  gentilhomme  désigné  par  le  Roi.»  —  rr S'il  en  est 
ainsi,  l'amiral  ne  sera  pas  assez  naïf  pour  s'y  enfermer;  il  ne  se  liera  pas  les  mains 
et  d'ailleurs  rien  ne  l'empêchera  de  tirer  des  subsides  des  églises,  comme  par  le 
passé.  » —  a  II  ne  le  pourra  plus,  puisqu'il  n'y  aura  dans  le  royaume  ai  ministres 
ni  exercice  de  la  religion  prétendue  réformée.»  —  «Mais,  Madame,  l'exercice 
secret  sera  encore  plus  dangereux  que  l'exercice  public.»  —  ttEn  ce  cas,  nous 
sévirons,  s'il  le  faut,  c'est  notre  intention  bien  arrêtée.»  —  rr  Alors,  à  votre  pre- 
mière démonstration,  ils  prendront  les  armes;  tenez-vous  sur  vos  gardes,  et  ne 
vous  laissez  pas  tromper  une  quatrième  fois.»  —  ttll  y  a  une  chose  que  vous  ne 
savez  pas,  dit-elle,  et  qui  est  pourtant  l'exacte  vérité,  c'est  que  je  n'ai  plus  la 
même  autorité  dans  le  conseil;  mes  fils  sont  des  hommes  aujourd'hui.  Le  Roi  est 
d'un  bon  jugement;  depuis  quatre  mois  qu'il  s'est  mis  aux  affaires,  il  prétend 
n'agir  qu'à  sa  volonté;  son  frère  le  duc  d'Anjou  fait  de  même  et  je  n'ai  plus 
la  haute  main  dans  les  affaires,  comme  autrefois.»  —  rrCe  n'est  point  à  moi, 
Madame,  que  vous  ferez  croire  cela;  car,  en  dépit  du  bon  jugement  du  Roi  et  de 
celui  du  duc  d'Anjou,  si  vous  n'étiez  pas  là  pour  tout  diriger  avec  votre  prudence 
habituelle,  vos  fils  seraient  vraiment  en  grand  danger.  Je  me  garderai  même 
de  1  écrire  au  roi  mon  maître,  car  il  aurait  grand  sujet  de  s'inquiéter.» 

Cette  déclaration  parut  la  satisfaire;  s'adressant  à  Henriquez  et  revenant  sur  le 
passé,  elle  lui  dit  que,  depuis  la  mort  du  duc  de  Guise,  elle  avait  été  forcée  de 
prendre  en  mains  le  pouvoir;  elle  énuméra  les  batailles  qu'elle  avait  fait  livrer  et 
sa  conclusion  fut  que  seule  elle  avait  tout  fait,  tr  Eh  bien,  Madame,  reprit  \lava. 
tout  ce  que  vous  avez  fait  jusqu'ici,  ce  sera  en  pure  perte,  si  vous  n'aboutissez 
pas  à  une  bonne  fin;  vous  avez  à  choisir  entre  la  gloire  qui  vous  en  reviendra,  si 
vous  réussissez,  ou  le  mauvais  renom,  auquel  vous  n'échapperez  pas,  si  vous 
échouez.  N'en  finirez-vous  pas  une  bonne  fois  avec  l'amiral  et  Montgommery  '.'•• 
Le  retenant  par  son  manteau  :  rr  Que  pareille  parole  ne  sorte  plus  de  votre  bouche  » , 
et  en  le  regardant  fixement,  elle  chercha  à  lui  faire  comprendre  qu'elle  y  pensait. 

En  sortant  de  chez  Catherine,  Alava  se  rendit  chez  le  nonce.  11  lui  parut  tout 
à  la  fois  irrité  contre  la  Reine,  qui,  disait-il,  s'étail  jouée  de  lui,  et  non  moins  cour- 
roucé contre  le  cardinal  de  Lorraine.  C'était  une  excellente  occasion  de  le  faire 
expliquer  sur  le  compte  du  cardinal:  Mava  ne  la  laissa  pas  échapper.  irSans  se 
faire  trop  prier,  il  n'y  a  personne  en  France,  lui  dit-il,  plus  hostile  que  lui  au 

C.uuïime  de  Miniers.  —  m.  u 


IMMIHtfttC     Ki- 


m„  INTRODUCTION. 

roi  votre  maître.  Maintes  lois  il  m'a  dit  :  Le  Roi  Catholique  se  réjouit  des  Iroubles 
de  la  France  et  de  son  affaiblissement;  son  unique  désir  c'est  que  la  guerre  con- 
tinue, car  pour  un  écu  dont  il  nous  aide,  il  nous  en  l'ait  dépenser  cent  mille.  H 
n'y  aurait  pas  de  mariage  plus  favorable  à  la  cause  catholique  que  celui  de  Marie 
Stuart  avec  le  comte  de  Norfolk.  Eh  bien,  c'est  lui  seul  qui  s'y  oppose,  t 

Si  le  cardinal  de  Lorraine  se  montrait  si  favorable  à  la  paix  et  si  ennemi  de 
l'Espagne,  c'est  qu'en  réalité  il  ne  se  souciait  pas  du  mariage  de  Marguerite  de 
Valois  avec  le  roi  de  Portugal.  11  avait  d'autres  vues  sur  elle  et  à  l'heure  présente 
il  travaillait  pour  les  siens. 

\  quelques  jours  de  là,  Alava  étant  parvenu  à  découvrir  ses  secrets  desseins 
écrivait  à  Philippe  II  :  «Monsieur  de  Cordes  est  venu  me  dire  que- le  mariage  de 
Madame  Marguerite  avec  le  roi  de  Portugal  ne  s'effectuerait  pas;  car  on  veut  la 
donner  au  jeune  duc  de  Guise.  Pour  faciliter  ce  projet,  le  cardinal  de  Lorraine 
a  proposé  par  deux  fois  le  mariage  du  prince  de  Béarn  avec  la  fille  ainée  du  duc  de 
Lorraine.  La  Reine  mère  s'en  est  faite  l'intermédiaire;  mais  Madame  de  Vendôme 
se  fait  scrupule  de  marier  son  fils  avec  une  catholique  l.-i> 

XVI 

Dans  les  premiers  jours  de  mars,  Biron  accompagné  de  Malassise  vint  de  nou- 
veau à  la  Rochelle  où  il  eut  de  longs  et  inutiles  entretiens  avec  Jeanne  d'Albret, 
car  à  l'amiral  et  aux  princes  seuls  appartenait  le  pouvoir  de  traiter.  Ralenti  dans 
sa  route  par  Téligny,  qui  ne  cherchait  qu'à  gagner  du  temps,  il  put  enfin  atteindre 
Montréal  où  se  tenait  l'amiral,  à  trois  lieues  de  Carcassonne.  Le  1  1  mars,  il  fit  offi- 
ciellement connaître  aux  chefs  protestants  les  articles  proposés  par  le  Roi.  En  leur 
nom,  Pons  de  la  Case  lui  répondit  que  la  privation  de  l'exercice  de  leur  religion, 
l'une  des  conditions  imposées,  était  pour  eux  pire  que  la  plus  cruelle  mort.  Ce 
n'était  pas  avoir  la  liberté  de  conscience  que  d'être  privé  de  la  parole  de  Dieu-. 
L'accord  semblait  donc  impossible  et  une  lettre  de  Biron  à  Charles  IX  nous  ren- 
seigne bien  sur  les  difficultés  qu'il  eut  à  surmonter  pour  éviter  la  rupture  de  sa 
négociation  : 

a  L'intention  de  Votre  Majesté  a  esté  receue  avec  tout  respect  et  humilité, 
comme  aussi  le  commencement  des  articles;  mais  venant  sur  le  point  de  la  res- 

'   Arch.  nal..  collecl.  Simancas.  K  i5i4.  —  !  La  Popelinière,  Histoire,  liv.  XXII,  p.  171. 


INTRODUCTION.  LK 

triction  de  l'exercice  de  religion,  il  n'a  pas  esté  inieulx  receu  qu'à  la  Rochelle, 
comme  aussi  la  reine  de  Navarre  en  avoil  assuré  le  s1"  du  Crocq  et  moy.  Si  j'eusse 
pensé  ne  vous  déplaire,  je  m'en  fusse  retourné  de  ladite  la  Rochelle.  Néanlmoins 
depuis  ayant  particulièrement  parlé  et  persuadé  à  .Monsieur  l'amiral,  aux  sei- 
gneurs qui  le  suivent  et  à  Messieurs  les  princes  de  Navarre  et  de  Condé  à  rendre 
i vsponse  telle  que  par  là  ilz  montrassent  par  effect  la  volonté  quilz  disent  avoir 
de  vous  obéir,  il  s'est  trouvé  en  l'assemblée  plusieurs  différentes  opinions.  Enfin 
les  plus  sages  ont  apaisé  les  moings  et  ont  résolu  de  renvoyer  par  devers  Vostre 
Majesté' les  sieurs  de  Téligny  et  Beauvais-la-Nocle  avec  tout  pouvoir,  taisant  estât 
que,  après  que  aurez  oy  leurs  remontrances,  vous  ne  leur  dénierez  quelque  exer- 
cice de  religion,  combien  que  je  les  aye  fort  asseurés  de  vostre  dernière  résolu- 
tion. Toutefois,  Sire,  les  oyant  ne  peult  nuyre  pour  en  prendre  ce  qui  sera  bon 
et  descouvrir  leurs  volontez  et  but,  comme  je  vous  feray  entendre  plus  au  long, 
mais  que  je  sois  parvenu  devant  Vostre  Majesté,  qui  sera  le  plus  tost  qu'il  me 
sera  possible  1.* 

\oilà  donc  Biron  et  Malavisé  réduits  à  reprendre  le  chemin  par  où  ils  étaient 
venus  et  accompagnés  par  Téligny  qui  emportait  tout  à  la  fois  la  réponse  des 
confédérés  aux  propositions  de  Charles  IX  et  une  lettre  de  Coligny  qui  témoi- 
gnait de  ses  dispositions  favorables  à  un  accommodement  : 

«Je  ne  sçaurois  assez  suffisamment  à  mon  gré,  disait-il,  déclarer  à  Votre 
Majesté  l'aise  et  le  contentement  que  j'ai  receu,  oyant  les  propos  que  Messieurs 
de  Biron  et  de  Téligny  m'ont  tenus  de  vostre  part  et  de  l'assurance  qu'ils  m'ont 
donnée  de  vostre  bonne  grâce,  laquelle  je  désire  sur  toutes  les  choses  de  ce 
monde  el ,  pour  ce  que  le  sieur  de  Téligny  m'a  dit  que  le  dernier  propos  qu'il  plust 
à  \oslre  Majesté  luy  tenir,  ce  fut  qu'il  ne  tiendroil  qu'à  moy  que  je  ne  rentrasse 
en  vostre  bonne  grâce,  autant  que  jamais,  je  la  supplieray  très  humblement  ne 
trouver  mauvais  si  je  lui  dis  que  je  n'ay  jamais  pensé  ni  eu  la  volonté  de  faire 
chose  qui  m'en  deust  tant  soit  peu  esloigner,  sçachant  bien  que  la  plus  grande 
charge  que  mes  ennemis  me  vouldroient  imputer,  ce  seroit  de  la  prise  d'armes 
qui  a  esté  faicle,  mais  j'appelle  Dieu  à  tesmoing  que,  devant  d'en  venir  là.  j',i\ 
laict  et  dict  tout  ce  qui  m'a  esté  possible  pour  pourveoir  aux  inconvénients  que 
la  prise  des  armes  pouvoit  apporter,  et  (pie  ce  que  j'en  ay  faicl  ça  esté  par  force 
et  contrainte,  et  je  vous  supplieray  que,  si  j'ay  eu  ce  malheur  d'estre  esloigné  de 

Bibl.  niit.,  fonds  fraoç. ,  d°  filial.  [>.  îfii. 


lx  INTRODUCTION 

vostre  bonne  grâce,  je  puisse  avoir  le  bien  d'y  rentrer  et  pour  y  parvenir  je  n'ob- 
mettray  un  seul  moyen,  me  tenant  bien  asseuré  que  Vostre  Majesté  ne  voudra 
pas  que  j offense  ni  ma  conscience  ni  mon  bonneur.  Il  est  impossible. que  ceux 
qui  n'ont  point  la  crainte  de  Dieu  devant  les  yeux  puissent  servir  fidèlement  aux 
hommes1,  n 

La  négociation,  néanmoins,  marchait  plus  lentement  qu'on  ne  l'avait  d'abord 
espéré.  Le  27  mars,  Catherine  écrivait  à  la  duchesse  de  Nemours  :  et  Nous  avons 
eu  des  nouvelles  de  Biron  que  les  ennemis  s'en  vont  du  côté  du  Dauphiné;  quant 
à  la  paix  il  ne  nous  en  mande  rien,  sinon  qu'il  sera  bientôt  de  retour2. t>  Mais  si 
éloignée  que  fût  encore  l'éventualité  d'un  accord,  il  fallait  par  avance  en  faire 
entendre  les  nécessités  et  les  conditions  à  Pie  V.  Catherine  chargea  l'évèque  du 
Mans  de  cette  mission  délicate  et  lui  traça  en  ces  termes  le  langage  qu'il  devait 
tenir  au  Saint-Père  :  «Ce  sont  les  protestants  qui  humblement  ont  demandé  la 
paix;  le  Roi  semble  assez  disposé  à  leur  pardonner;  toutefois,  s'il  les  rétablit 
dans  leurs  biens,  charges  et  dignités,  il  ne  leur  concédera  pas  l'exercice  public 
de  leur  religion.  Dans  le  cas  où  ils  n'accepteraient  pas  ces  conditions,  Leurs  Ma- 
jestés comptent,  comme  par  le  passé,  sur  l'appui  de  Sa  Sainteté  pour  continuer 
la  guerre.  11 

A  cette  ouverture  dissimulée  sous  de  si  adroites  réticences,  le  pape  répondit  à 
l'évèque  :  te  Le  Roi  votre  maître  n'a  plus  besoin  de  secours,  puisque  la  paix  est 
faite;  je  le  tiens  de  source  certaine. n 

L'évèque  ayant  énergiquement  démenti  ces  bruits  :  ce  Je  me  plais  à  reconnaître 
la  bonté  et  la  douceur  du  Roi,  reprit  Pie  V;  on  en  abuse;  mais  Dieu,  qui  est  par- 
dessus tout,  daignera  y  mettre  la  main3». 

Riron  devança  de  quelques  jours  Téligny  qui  se  disait  malade  et  venait  en  li- 
tière. Il  fut  reçu  avec  une  très  grande  joie.  Tous  les  courtisans  criaient  :  Paix,  paix. 
L'ambassadeur  d'Angleterre  rencontrant  Alava  lui  dit  ironiquement  :  «  Savez-vous 
comment  on  appelle  Riron?  le  père  de  la  paix\n  Reauvais-la-Nocle  étant  tombé 
malade  en  chemin,  Télignv  et  la  Chassetière  arrivèrent  le  22  avril  à  Chateau- 
briant.  Le  même  jour,  Téligny  fit  sa  révérence  au  Roi  et  le  lendemain  eut  une 
secrète  conférence  avec  la  Reine 5. 

k  La  Chassetière  et  Téligny  sont  icy,  écrivait  le  cardinal  de  Lorraine  à  la  du- 

Bibl.nat.,  fonds  franc.,  n"  ioG3y,  p.  279.  '  Arch.  nat.,  cnllect.  Simancas,  K  lûii. 

2  Ibid.,  n"  îoa/io,  p.  3o5.  '"  Bibl.  nat,  Dépêches  des  ambassadeurs  vénitiens , 

3  Ibid.,n°  i6o39.  filza  VII,  p.  i5/i. 


INTRODUCTION.  ixi 

chesse  de  Nemours,  ils  se  montrent  frais  comme  chesne  de  puis1;  on  n'a  pu  en 
tirer  autre  chose,  sinon  qu'ils  demandent  le  dernier  édit  tout  chaussé,  tout  vestu  et 
retenir  toutes  les  villes  qu'ils  tiennent.  Ce  sera  pour  demain  les  grands  coups.  On 
leur  offre  huit  lieux,  outre  la  liberté  des  gentilshommes  pour  eux  et  leur  famille 
seulement,  qui  est,  disent  Leurs  Majestés,  leur  finale  résolution.  Je  vous  manderay 
tout  au  vray,  vous  suppliant  que  cette  lettre  serve  à  votre  mari  et  à  vous,  puis  au 
feu.  Je  liens  certain  que  dans  deux  jours  ce  sera  fait  ou  lailly 2.  n 

L'ambassadeur  de  Venise,  toujours  si  bien  renseigné,  complète  les  détails  donnés 
par  le  cardinal  de  Lorraine  :  ttlls  réclament,  écrivait-il,  l'exercice  de  leur  religion 
dans  tout  le  royaume  et,  dans  le  cas  où  la  reine  de  Navarre  et  les  princes  vien- 
draient à  la  cour,  la  liberté  de  faire  prêcher  dans  leur  logis;  en  outre  ils  exigent 
la  restitution  de  leurs  biens,  des  places  de  sûreté,  le  payement  de  leurs  reîtres 
par  le  Roi.  l'approbation  des  ventes  qu'ils  ont  faites  des  biens  du  clergé  et  enfin 
une  chambre  mi-partie  dans  tous  les  parlements  du  royaume3. v 

Le  a3  avril,  Téligny  fut  entendu  en  présence  du  conseil  privé.  On  espérait 
qu'il  rabattrait  beaucoup  de  ses  exigences,  mais  tout  au  contraire,  quand  il  en 
vint  à  la  désignation  des  places  de  sûreté,  ayant  demandé  Calais  et  Bordeaux, 
Charles  IX,  pris  de  fureur,  mit  la  main  sur  sa  dague,  et  l'en  eût  frappé,  si  on  ne  l'eût 
arrêté'1.  On  put  donc  croire  un  instant  que  tout  était  rompu.  Le  maréchal  de  Cossé, 
disait-on.  devait  aller  combattre  les  princes  et  l'amiral;  mais  «tout  se  rhabilla». 
Téligny  partit  en  poste  pour  aller  trouver  la  reine  de  Navarre  à  la  Rochelle, 
«sans  doute  pour  prendre  son  avisn,  mais  il  ne  rapporta  pas  une  réponse  plus 
favorable;  aussi  le  cardinal  de  Lorraine  écrivit-il  à  la  duchesse  de  Nemours  : 
«Nous  n'avons  rien  pu  faire  icy  et  faut  que  M.  de  Biron  retourne  encore  un  coup 
vers  l'amiral  et  avec  lui  M.  de  Malassise,  n'ayant  voulu  le  Boy  leur  accorder  autre 
chose  que  liberté  aux  gentilshommes  en  leurs  maisons  et  trois  villes,  à  sçavoir:  la 
Rochelle ,  Montauban,  Sancerre,  qui  demeureront  entre  leurs  mains  pour  trois 
ans  jusqu'à  ce  que  seurement  ils  puissent  retourner  en  leurs  maisons,  et  toutes  fois, 
encore  que  ce  soient  de  belles  conditions,  ils  ne  les  ont  voulu  accepter  ni  refuser, 
ayant  prié  d'aller  encore  un  coup  de  delà5,  n 

Biron  et  Malassise  reprirent  donc  la  route  par  où  ils  étaient  venus.  Ils  revirent 
d'abord  Jeanne  d'Albret  à  la  Rochelle,  mais  sans  pouvoir  rien  en  tirer.  Le  contrôleur 
de  la  maison  de  la  Reine  dit  à  Biron  :  «r  Demain  nous  envoyons  un  courriel-  porter 

'  Chaîne  de  ■puits.  —  2  Bihl.  uni.,  l'omis  franc.,  n"  32.33,  )>.  5g.  —  '  Dépêches  des  ambassad.  vinit., 
filza  VII.  —  "  Bihl.  nat.,  fonds  franc.,  n°  8187,  p.  93.  —  T'  Ibid.,  n"  3996. 


tHi  INTRODUCTION. 

des  dépèches  aux  princes;  voulez-vous  leur  écrire  par  la  même  voie  et  leur  faire 
parvenir  les  articles  proposés  par  le  Roi;  ce  serait  le  plus  sûr  moyen  d'avancer  la 
négociation.  *  —  «  Ce  que  nous  avons  à  dire,  répondit  Biron ,  nous  devons  l'exposer 
de  vive  Voix,  h  En  faisant  part  de  son  refus  au  Roi  :  a  Ce  qui  est  caché,  dit-il,  sous 
cette  demande,  c'est  de  donner  le  loisir  a  l'amiral  de  se  munir  contre  la  soudaine 
acceptation  que  pourrait  faire  la  noblesse  de  ce  qu'il  plaît  à  Votre  Majesté  leur 
accorder  de  liberté  de  conscience  et  peut-être  disposer  les  choses  autrement  que 
peut-être  elles  ne  sont,  si  nous  avons  moyen  d'être  ouïs  en  assemblée  publique 
avant  qu'on  puisse  faire  quelque  menée  au  contraire '.n 

L'amiral  n'était  plus  à  Montréal  où  Biron  et  Malassise  l'avaient  laissé  une 
première  fois;  à  la  tête  d'une  armée  volante,  composée  de  quelques  milliers  de 
cavaliers,  il  ne  s'était  proposé  rien  moins  qu'une  marche  de  quatre  cents  lieues 
pour  aller  jusqu'à  Paris  et  imposer  la  paix.  Après  un  court  séjour  à  Uzès  et  à 
Nîmes,  il  avait  pénétré  dans  le  Vivarais  et  de  là  dans  le  Forez;  mais  il  s'était  vu 
arrêté  à  Saint-Etienne  par  une  violente  fièvre,  qui  un  instant  mit  ses  jours  en 
danger.  De  sa  seule  volonté  dépendait  si  bien  la  guerre  ou  la  paix,  que,  s'il  lût 
mort,  écrivait  La  Noue,  «on  ne  saurait  affirmer  si  on  eût  continué  la  carrière 
ou  non2fl. 

Biron  et  Malassise  restèrent  à  Saint-Etienne  pour  attendre  son  rétablissement. 
Dans  le  camp  protestant,  il  y  avait  bien  des  impatients,  qui,  lassés  de  la  guerre, 
s'élonnaient  et  se  plaignaient  de  ce  que  la  maladie  de  l'amiral  interrompit  la 
négociation.  «Viendrait-il  à  mourir,  disaient-ils,  d'autres  ne  pourraient-ils  pas 
traiter  en  son  lieu  et  place  ?d  —  «S'il  mourait,  leur  répondit  Biron,  nous  ne 
vous  offririons  pas  même  un  verre  d'eau;  son  nom,  à  lui  seul,  vaut  plus  pour  vous 
qu'une  nouvelle  armée  ajoutée  à  la  vôtre 3.  » 

Dès  que  l'amiral  fut  hors  de  danger,  il  reçut  Biron  et  Malassise  en  présence 
des  princes.  Le  refus  du  Roi  d'accorder  l'exercice  public  du  culte  coupait  court  à 
tout  accord.  Néanmoins  il  répondit  à  Biron  que  des  députés  seraient  de  nouveau 
envoyés  auprès  de  Sa  Majesté  pour  essayer  d'obtenir  de  plus  douces  conditions, 
et  comme  Biron  et  Malassise  insistaient  pour  une  trêve,  il  la  refusa.  «A  voir,  dit 
Bossuet,  comme  il  tenoit  ferme,  on  eût  dit  qu'il  eût  été  le  vainqueur1. n 

1  Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  n°  6621.  '  Hotman,  Vie  de  Coligmj,  p.  116. 

'  La  Noue ,  Discours  politiques  et  militaires,  1687,  "  Bossuet,  Abrégé  de  l'histoire  de  France,  17^7. 

in-f*.  p.  70.  in-12,  t.  IV,  p.  &85. 


INTRODUCTION. 


\\  Il 


Tout  on  parlant  de  paix,  tout  en  cherchant  à  traiter,  ou  était  encore  en  pleine 
guerre,  et  Charles  IX,  en  dépit  de  l'engagement  malheureux  de  la  Roche-l'Abeille 
et  de  la  défaite  plus  récente  de  Puy-Gaillard1,  aurait  bien  voulu  que  Cossé  en  vint 
aux  mains  avec  l'amiral;  mais  le  maréchal  avait  affaire  à  un  ennemi  invisible. 
«■  Il  nous  est  impossible,  écrivait-il  le  3  juillet,  de  les  joindre  qu'avec  leur  grand 
avantage,  avec  notre  armée  composée  de  gens  de  pied  et  artillerie  qui  ne  peuvent 
faire  la  moitié  de  la  journée  qu'ils  font,  qui  est  de  huit  ou  dix  grandes  lieues  et 
par  montagnes  où  l'artillerie  ne  peut  guère  marcher,  et  en  ce  faisant  ils  ont  tou- 
jours moyen  de  gagner  devant.  Ils  seront  demain  à  la  Charité  et  mov  entre  \u\erre. 
Cosne  et  la  Charité  pour  toujours  couvrir  le  coté  de  Paris-,  v 

Dans  de  telles  conditions,  la  guerre  tendait  à  se  prolonger  indéfiniment  et  le 
pays  se  trouvait  exposé  à  de  continuels  ravages.  Fort  heureusement  Coligny  lui- 
même  désirait  la  paix.  Il  n'avait  pas  été  un  des  derniers  à  savoir  qu'à  la  diète 
tenue  tout  récemment  à  Spire  les  catholiques  plus  nombreux  avaient  eu  le  dessus 
ri  qu'il  n'y  avait  plus  à  espérer  un  nouveau  secours  de  l'Allemagne. 

Riron  et  Malassise  avaient  pressenti  la  secrète  intention  de  l'amiral;  à  leur  re- 
tour, ils  remontrèrent  au  Roi  que,  pour  parvenir  à  un  accord  définitif,  le  meilleur 
moyen  ce  serait  de  convenir  d'une  trêve;  il  se  rendit  à  leur  avis  et  le  9  il  man- 
dait à  Cossé  qu'il  envoyait  à  l'amiral  M.  de  Reaupuy,  qui.  en  passant  par  son 
camp,  s'entendrait  avec  lui  sur  les  conditions  de  celte  trêve,  toutefois  sous  la 
réserve  que  chaque  armée  resterait  dans  les  positions  qu'elle  occupait3. 

Cette  trêve  fut  acceptée  comme  un  acheminement  à  la  pacification.  Les  vivres 
manquent  à  l'amiral,  Cossé  lui  fournit  soixante  mille  pains1.  Mais  qui  l'aurait 
pu  noire  ?  Après  avoir  été  si  longtemps  partisan  de  la  paix,  c'est  le  cardinal  de 
Lorraine  qui  s'y  montrait  le  plus  hostile.  La  caiM-  de  ce  subit   revirement   tenait 

'  Au  sujet  de  cetle  défaite,  voici  ce  qu'écrivait  furent  morts  ou  pris,  leurs  arquebusiers  tue's.  le 

La  Noue,  le  aojuin,  au  cardinal  do  Châlilion  :  * J'a-  reste  se  sauva,  de  sorti'  que  ces  deux  BUperbes 

vois  pour  adversaire  Puy-Gaillard.  qui  commande  jjiments,  Heurs  de  l'iiilanlerie  française,  on)  est» 

aux  troupes  de  deçà  et  le  régiment  de  la  garde  du  défaits  à  plate  1 tare.  - 1  Record  "iii<v.  Suite papi 

Iïoy,  el  je  n'avois  à  opposer  q leux  cents  chevaux  France.  1 

et  huit  cens  hommes  de  [lird.  Ji>  lis  iliarjfi'av  ei  mis  '  Bibl.  nat. ,  fonds  franc.. Tu"  1 555a,  p.   1 1 3 

en  déroute  et  | reuivis  jusqu'auprès  de  Ponte-  '  Ibid. 

aay.  Quasi  tons  les  capitaines  des  deux  régiments  Ibid 


lmv  INTRODUCTION. 

peut-être  à  ce  qu'il  entrevoyait  dans  le  prince  de  Navarre  un  prétendant  à  la 
main  de  Marguerite  plus  redoutable  que  le  roi  de  Portugal.  Ne  disait-on  pas 
tout  bas  que  ce  projet  d'union  était  une  des  conditions  secrètes  qu'on  ne  pu- 
blierait que  plus  tard.  11  fallait  donc  que  son  neveu,  le  duc  de  Guise,  renonçât 
à  un  projet  caressé  de  si  longue  date.  Aussi ,  boudant  la  cour,  le  cardinal  se 
tenait-il  enfermé  dans  son  château  de  Meudon.  Alava  étant  venu  l'y  trouver  : 
ce  Monsieur  l'ambassadeur,  lui  dit-il  tout  d'abord,  la  Heine  m'a  fait  appeler,  mais  je 
n'irai  pas,  je  lui  ai  fait  répondre  que  j'étais  malade. n  Indisposition  peu  grave, 
car  dès  le  lendemain  il  partait  pour  son  abbaye  de  Saint-Denis  '.  Un  autre  motif 
l'avait  déterminé  à  s'éloigner.  Il  avait  eu  connaissance  sans  aucun  doute  de  la 
scène  violente  que  Marguerite  de  Valois,  dont  l'inclination  pour  son'neveu,  Henri 
de  Guise,  n'était  plus  un  mystère,  avait  eu  à  subir  le  2  5  juin  dernier.  Alava, 
averti  un  des  premiers,  crut  devoir  l'écrire  sur-le-champ  à  Philippe  II.  Le  récit 
qu'il  en  donne  ajoute  un  piquant  chapitre  aux  amours  de  Henri  de  Guise  et  de 
Marguerite. 

crA  cinq  heures  du  matin,  Charles  IX,  tout  en  chemise,  et  accompagné  du 
comte  de  Retz,  est  venu  chez  sa  mère.  Après  s'être  entretenus  quelques  instants, 
tous  deux  ont  fait  appeler  la  princesse.  Au  bout  d'une  demi-heure  elle  est  venue 
avec  Madame  de  Retz.  Renvoyant  tout  aussitôt  la  comtesse  et  laissant  le  comte 
pour  garder  la  porte  et  empêcher  que  personne  n'entrât,  la  mère  et  le  fils  se  sont 
jetés  sur  Marguerite  et  l'ont  frappée  rudement  et  à  qui  mieux  mieux.  Au  sortir  de 
leurs  mains,  ses  vêtements  étaient  si  déchirés,  ses  cheveux  si  en  désordre  que  la 
Reine  sa  mère,  de  crainte  qu'on  s'en  aperçût,  à  passé  une  heure  à  rajuster  la  toi- 
lette de  sa  fille'2. n 

Il  y  avait  bien  là  de  quoi  éveiller  les  soupçons  de  Philippe  II;  il  en  était  arrivé 
à  ce  degré  de  défiance  et  d'exaspération  qu'il  doutait  même  du  duc  d'Anjou.  On 
l'avait  ecrèLement  averti  que  l'amiral  avait  éveillé  l'ambition  du  jeune  prince,  et 
cherché  à  le  tenter,  en  lui  offrant  de  lui  aider  à  conquérir  les  Flandres  et  de  s'y 
tailler  un  royaume,  rc  Ayez  les  yeux  ouverts,  écrivait-il  le  26  juin  à  Alava,  lâchez 
de  savoir  s'ils  n'ont  pas  de  secrètes  intelligences  avec  mes  sujets  des  Pays-Bas  n;  et 
dans  une  nouvelle  lettre  du  27  juillet  suivant:  et  Les  changements  en  France  sont 
si  fréquents  et  si  brusques  que  je  suis  à  me  demander  ce  qu'il  faut  penser  de  ces 
pourparlers  de  paix.  Est-ce  un  jeu?  Est-ce  sérieux?  Le  Roi  et  la  Reine  finiront  par 

1  Bibl.  nal.,  Dépêches  des  ambassadeurs  vénitiens,  filza  VI.  —  ;  Airh.  unt..  colloct.  Simancas,  K  i5i4. 


INTRODUCTION.  LIV 

se  perdre  lout  à  fait;  du  moins  il  me  restera  la  satisfaction  de  les  avoir  toujours 
assistés  de  nos  conseils1.  - 

De  son  côté  le  pape  avait  écrit  à  Catherine  :  rr  Si  nous  pensions  qu'il  pût  \  avoir 
on  accommodement  entre  le  Roi  Très  Chrétien  et  d'ahominahles  hérétiques  au 
moyen  desquels  la  religion  catholique  obtiendrait  des  avantages  et  la  tranquillité 
de  ce  royaume  fût  plus  assurée,  nous  n'aurions  pas  tellement  horreur  de  ce  mot 
paix.  Influencez  l'esprit  du  Roi  votre  fils,  afin  qu'il  anéantisse  ce  qui  reste  encore 
des  débris  de  la  guerre  civile2. n 

Il  ne  s'en  tint  pas  là;  le  2 3  avril  il  écrivait  à  Charles  IX:  cr Cette  paix  qu'on  dit 
déjà  conclue  entre  vous  et  les  hérétiques  deviendra  la  source  des  plus  grands  maux 
pour  la  France3. n 

Enfin,  Téligny  arriva  à  Saint-Germain  le  29  juillet  et  dès  la  première  heure 
il  s'enferma  avec  la  Reine  et  ses  trois  fils.  Au  sortir  de  ce  premier  entretien  il  dit 
tout  haut  à  l'un  de  ses  amis  qui  s'empressa  de  le  répéter  :  «  Vous  pouvez  rendre 
grâce  à  Dieu,  la  paix  est  conclue4. n  Toutefois,  il  restait  à  se  mettre  d'accord  sur 
la  désignation  des  places  de  sûreté. 

Il  repartit  pour  aller  s'en  entendre  avec  l'amiral.  Au  lieu  d'Angoulème  et  de 
Sancerre  que  demandaient  les  protestants,  on  finit  par  leur  concéder  la  Charité 
et  Cognac. 

Le  retour  de  Téligny  avait  été  précédé  par  une  lettre  de  l'amiral  à  Catherine, 
lettre  datée  de  Neuvy  le  2  9  juillet,  qui  témoignait  de  son  désir  d'en  finir,  et  à  laquelle 
nous  n'emprunterons  que  cette  dernière  phrase:  cr Quand  Vostre  Majesté  épluchera 
toutes  mes  actions  depuis  le  temps  qu'il  y  a  quelle  me  cognoit  jusques  à  aujour- 
d'hui, elle  confessera  que  je  suis  tout  autre  que  l'on  m'a  voulu  dépeindre.  Je  vous 
supplie.  Madame,  croire  que  vous  n'avez  point  de  plus  affectionné  serviteur  que 
j'ay  esté  et  voulu  estre0.  n 

Catherine  le  fit  prier  de  venir  à  la  cour,  mais  il  s'en  excusa0. 

Trois  séances  du  conseil  privé  furent  tenues  le  5  août;  à  la  dernière,  qui  se  pro- 
longea jusqu'à  onze  heures  du  soir,  assistèrent  les  ducs  d'Anjou  et  d'Alençon,  les 
cardinaux  de  Bourbon,  de  Pellevé  et  de  Guise,  les  maréchaux  de  Montmorency 
et  de  \  ieilleville,  le  marquis  de  ViUare,  l'évoque  de  Limoges,  Birague,   Lansac 

Irch.  ii;ii..  collect.  Simancas,  K  i5ii.  '  Bibl.  nat.,  Dépêches  des  ambassadeurs  vénitiens, 

'  Lcttresde  Pie  V,  traduites  par  de  Potter;  Paris,  filza  VII. 
Ponthien,  1810.  Bibl.  nat..  fonds  français,  n"  3193.  p.  61. 

10ÛJ  "  Dèp.  des  ambassad.  vénit.,  lilza  VII. 

CàTHSMM  ht:  Méon  is.  —  m.  I 

■1      ■>  molli  I 


IAV,  INTRODUCTION 

Saint-Sulpice,  Villequier,  de  Beliièvre.  Il  est  important  de  remarquer  l'absence  du 

cardinal  de  Lorraine,  toujours  éloigné  de  la  cour  et  en  pleine  disgrâce. 

Ce  l'ut  Villeroy  qui  fit  la  lecture  des  articles  concédés  par  le  Roi  ',  dont  voici  les 
principaux  : 

Exercice  public  du  culte  protestant  dans  tous  les  lieux  où  il  fonctionnait  avant 

la  guerre; 

Concession  de  cet  exercice  dans  les  faubourgs  des  deux  villes  désignées  par 
chaque  gouvernement; 

Liberté  du  culte  dans  les  demeures  des  seigneurs  hauts  justiciers;  mais  son 
interdiction  à  la  cour,  à  deux  lieues  de  chaque  résidence  royale,  et  à  dix  de  Paris; 

Partout  ailleurs  simple  liberté  de  conscience; 

Admission  sans  distinction  de  religion  dans  les  universités,  écoles  et  hôpitaux; 

Cimetières  particuliers  affectés  aux  protestants; 

Amnistie  générale  et  mise  en  liberté  des  prisonniers; 

Réintégration  des  protestants  dans  leurs  biens,  charges  et  dignités; 

Droit  à  la  récusation  des  juges  devant  les  parlements; 

Enfin,  les  quatre  places  de  sûreté  stipulées. 

Une  fois  cette  lecture  faite,  le  jeune  Roi  prit  la  parole:  ce  J'ai  reconnu,  dit-il, 
que  je  ne  pouvais  par  les  armes  mettre  fin  aux  troubles  de  mon  royaume  et  j'ai 
résolu  d'accorder  aux  princes  et  à  l'amiral  les  articles  qui  viennent  d'être  lus.  Ils 
seront  sanctionnés  par  un  édit  qui  rétablira  la  paix  en  ce  royaume.  J'espère  qu'à 
l'avenir  l'obéissance  me  sera  mieux  rendue,  et  mes  ordonnances  mieux  observées. 
Je  prie  mes  frères,  les  princes  et  les  seigneurs  ici  présents  de  jurer  entre  mes 
mains  d'observer  de  point  en  point  le  contenu  auxdits  articles,  et  de  faire  entre- 
tenir et  observer  l'édit  de  pacification  qui  eu  sera  dressé.  « 

La  Reine  répondit  :  «  Je  suis  heureuse  que  le  Roi  mon  fils  soit  en  âge  de  se  faire 
mieux  obéir  que  par  le  passé.  Je  l'assisterai  de  mes  conseils  et  de  tout  mon  pou- 
voir; je  lui  aiderai  à  faire  observer  les  articles  qu'il  a  octroyés,  ayant  toujours 
désiré  de  voir  le  royaume  remis  au  même  état  que  du  vivant  des  rois  ses  prédé- 


cesseurs. v> 


\  son  tour  le  duc  d'Anjou  promit  de  ne  pas  plus  s'épargner  à  maintenir  la  paix 
qu'il  ne  s'était  épargné  durant  la  guerre.  Le  duc  d'Alençon  fil  le  même  serment, 
qu'après  lui  les  princes  et  les  seigneurs  répétèrent2. 

'   Record  office,  State  papers,  France.  Voir  Recueil  de  Fontanon,  t.  IV,  p.  ooo.  Le  Parlement  de  Paris, 
le  1 1  août,  enregistra  l'édil  de  pacification.  —  !  Record  office,  State  papers,  France. 


INTRODUCTION.  «vu 

Les  concessions  faites  par  le  Hoi  furent  jugées  sévèrement  par  les  défenseurs 
exaltés  de  la  cause  catholique  :  tt  i\ous  h;s  avons  battus  et  rebattus,  écrit  Monluc 
dans  ses  Commentaires,  mais  ce  nonobstant  ils  avoient  si  bon  crédit  au  conseil  du 
Roy  que  les  édits  étoient  toujours  à  leur  avantage.  Nous  gagnons  nous  par  les 
armes,  eux  par  ces  diables  d'écritures  '.  « 

Mais  en  revanche,  cette  paix  était  jugée  (dus  favorablement  par  ceux  qu'on 
appelait  déjà  les  politiques  :  <r  C'est  finir  par  où  nous  devions  commencer,  écrivait 
Etienne  Pasquier;  mais  en  de  telles  affaires,  il  nous  en  prend  comme  des  procès, 
auxquels  il  ne  faut  jamais  parler  d'accord  que  nous  n'ayons  premièrement  épuisé 
le  fond  de  nos  bourses2.1» 

Monluc,  Commentaires,  édil  de  M.  de  Ruble.  —  '  Pasquier,  Lettres,  livre  V.  lettre  10. 


LETTRES 


DE   CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


1567.  —  7  janvier. 
Orig.  Ribl.  uat.  fonds  franrais,  n°  3 j 90  .  P  hU. 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  encores  que  je  m'as- 
seure,  n'ayant  poinct  de  nouvelles,  qu'il  n'y 
a  riens  de  vostrecosté  qui  n'aille  bien,  le  Roy 
monsieur  mon  Clz  a  bien  voullu  encores  en 
estre  adverty  par  voz  lettres,  et  sçavoir  où  est 
le  conte  de  Montgommery;  en  quoy  je  vous 
prie  nous  satisfaire  le  plus tost  (]ue  vous  pour- 
ri'/ et  continuer  à  contenir  toutes  cboses, 
ainsy  que  vous  ave/  bien  i'aict  jusques  icy. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Matignon,  vous 
avoir  en  sa  garde.  Escript  à  Paris,  le  vu0  jour 
de  janvier  1^07. 

Cateriive. 
De  i.'Acbespine. 


1567.  —  g  janvier. 
Orig.  Bibl.  Dot.  fond»  français,  u°  KZi ,  f  n5. 

A  MONSIEUR  DE  TAVANNES, 

LIEUTENANT  CÉSEIUI.    LU   IlOT  AU   <;0UVIJI> LM8NT    DE  DOUI1CO0NB. 

Monsieur  de  Ta  van  es,   te    Roy    monsieur 

CATiir.niNL  hé  Médius.  —  m. 


mon  filz  faict  ample  response  à  voslre  der- 
nière despesclie,  et  vous  mande  son  intention 
sur  ce  qui  s'offre  par  delà,  laquelle,  je  m'as- 
seure,  vous  sçaurez  bien  suivre,  sans  souffrir 
que  ceulx  qui  sont  ainsy  cbassez  des  terres 
de  Monsieur  de  Savoye  soient  reccuz  en  vôz 
villes  pour  assez  de  raisons. 

Au  demourant,  j'ay  sceu  que  à  Trichasteau  ' 
il  y  a  des  marbres  qui  seront  fort  propres  pour 
mon  basliment  des  Thuilleryes,  dont  je  vous 
envoyé  le  mémoire  qui  m'en  a  esté  baille  par 
gens  qui  m'en!  asseuré  que  l'on  sera  bien 
contant  de  m'en  accommodder,  \ous  priant  les 
veoir  et  faire  veoir,  et  arrester  avecque  reulx 
ausquelz  ilz  appartiennent  le  marché  de  ce 
qu'ilz  en  veullent  avoir  pour  m'en  adverlir.  ei 
du  moyen  qu'il  y  auroit  de  les  taire  venir  le 
plus  tost  que  vous  pourrez,  affin  que  je  \ 
puisse  ayecques  vostre  moyen  donner  tanl 
plus  tost  ordre.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Ta- 
vanes,  vous  avoir  ni  sa  garde.  Escript  à 
Paria,  le  i\' jour  de  janvier  1667. 

Catbmne. 

De  l'Aubespixe. 

1  Trio-Château,  Oise,  arrondissement  de  Beauvaù, 





LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


1 5G7.  —  10  janvieri 

Orig.  Bîbl.  mil.  fonds  français,  o°  3178»  PJ  45. 

\   MONSIEUR  D'HUMIÈRES, 

CODVEUSEUn  DE  PBnowE. 

.Monsieur  d'Humyères,  j'ay  receu  vostre 
lettre  du  v"  de  ce  moys  et  par  icelle  entendu 
les  nouvelles  que  aviez  eue.  de  lu  deffaicte 
l'aide  entre  Tournay  et  Valientiennes,  qui  se 
conforment  aux  autres  que  en  avions  d'ail- 
leurs '.  Vous  ne  sçauriez  mieulx  faire  que  de 
meclre  |ioine  d'en  sçavoir  ordinairement  des 
plus  seures  e1  véritables,  allin  de  nous  en  faire 
part,  tenant  aussy  la  main  que  toutes  choses 
soient  contenues  en  Iransquillilé  en  vostre 
place  el  que  riens  ne  se  débauche  des  nostres, 
de  sorte  que,  averques  la  grâce  de  Dieu,  le 
Roy  monsieur  mon  fils,  ses  subjeets  et  son 
Floyaulme  puissent  joyr  du  repoz  qu'il  luy  a 
pieu  nous  donner,  qui  est  le  plus  grand  ser- 
\  ici'  que  vous  luy  sçauriez  faire  de  vostre  cous- 
lé.  Quant  à  l'office  dont  m'avez  escript,  s'il 
nestoyl  de  ceuix  qui  sont  supprimez,  vous  en 
eussiez  volontiers  esté  accommoddé.  Ce  sera 
pour  aultre  occasion.  Pryant  Dieu,  Monsieur 

1  Voici  ce  qu'avait  écrit  sur  celle  défaite  Maximilien  de 

Berghes  au  cardinal  de  Granvelle,  à  la  date  du  h  jan- 

vier  :  trLIno  troupe  s'eloit  mise  ensemble  de  v  à  vi  mil 

hommes  accompagnez  de  trois  à  quatre  centz  bons  soldais 

qui  lil  à  til  esloienl  venuz  de  France  se  mettre  avecques 

:ulx,  et  venoient  au  secours  de  ceulx  de  Valentiennes , 

lesquelz  se  sonl  ouvertement  rebellez  contre  S.  M.;  car 

ceulx   de  ladicte  trouppe  en  passant  onl  brullé  quatre 

monastères,  quelques  maisons  des  catholiques,  mesmesde 

lîbommes  el  pillé  leurs  maisons;  mais  Dieu  a  donné 

grâce  que,  I"  kk'    'lu  mois  passé,  Monsieur  de  Noire- 

cennes,  avec  les  gens  de  guerre  qu'il  a\oit  à  l'entour  de 

Valenciennes  pour  y  coupper  les  vivres,  a  defaict  ladicte 

trouppe  si  à  plat  que  l'on  peull  dire  qu'il  n'en  n'y  a  pas 

■  -(happe/    mil. m    (Edmond    Pnullel,    (.urvi<sfiimdttnce  du 

ordinal  de  Granvelle  (i565-i586);  Bruxelles,   1880, 

Voir  l'aillant,  Mém.  hist.  de  l'arrondisee- 

■   t  alencitnnet,  t.  VI. 


d'Humyères,  vous  avoir  en  sa  garde.  Escript 
à  Paris,  le  x"  jour  de  janvier  1567. 

Catkrine. 

De  i.'Aubespine. 


1507.  —  18  janvier. 
Minute,  llibl.  nat.  fonds  français,  n°  23193,  f*  sa. 

V  MONSIEUR  DE  C\RROUGKS. 

Monsieur  de  Carrouges,  je  ne  vous  sçauioys 
plus  dire  du  contentement  que  le  Roy  mon- 
!  sieur  mon  fdz  a  receu  du  service  et  lion  mes- 
saige  que  vous  luy  avez  faict  aux  baulx  et 
fermes  des  Aydes  des  bai  liages  de  Rouen  et. 
Evreux  l,  comme  ce  que  vous  en  verrez  par  ce 
que  luy  mesmes  vous  en  escript2  et  tesmoigne 
par  sa  lettre  et  s'asseure  bien  que  en  ce  que 
vous  avez  encores  à  exécuter  vous  n'oublierez 
riens  qui  se  puisse  faire  pour  en  tirer  tout  le 
proffict  et  avantage  que  vous  pourrez  et  aussi 
vous  ay-je  faict  accorder  que  vous  serez  payé  de 
lamoictié  de  la  pension  qui  vous  est  deue  sur 
l'augmentation  que  vous  avez  faictejà  es  baulx 
dcsdiles  fermes  et  l'aultre  moictié  sur  celle 
qui  sortira  de  l'exécution  de  ces  commissions; 
et  quant  à  la  taxe  du  sr  de  Lizores  vostre  col- 
lègue pour  esdictes  commissions,  les  inten- 
dants des  finances  m'ont  dict  y  avoir  pourveu  ; 
comme  aussi  veulx-je   bien  vous  tesmoigner 

1  Carrouges,  le  1 9  janvier  précédent ,  écrivait  au  Roi  : 
«Ayant  exécuté  la  commission  qu'il  a  pieu  à  Vostre  Ma- 
jesté m'adresser,  en  tant  qu'est  de  rebailler  les  qualriesmes 

et  quelques  autres  fermes  de  ceste  ville  de  Rouen,  je  n'aj 
voulu  faillir  d'envoicr  inconlinant  l'estat  à  V.  M.,  par 
lequel  se  voict  l'augmentation  se  monter  à  trente-trois 
mil  deux  cens  mi  livres  sept  sois,  qui  est.  à  ce  que  j'en 
puys  congnoistre  par  une  bien  dilligente  recherche  qu'en 
aj  l'aide,  le  plushaull  qu'ilz  peuvent  monter,  dont  à  reste 

tsion  ;<\  faict  bail  en  la  plus  grande  partie  pour  quatre 

ans.»  (Bibl.  nat.,  fonds  français,  n"  23io,3,  f°  5.) 

2  Voir   la  minute  de  la  lettre  de   Charles  IX   (n 
vol.,  p.  207). 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


que  le  Roy  mondict  sieur  et  fils  a  eslé  bien 
aise  d'entendre  ce  que  vous  avez  mandé  du 
bon  debvoir  qu'il  rend  de  sa  pari  en  ce  qui 
concerne  le  bien  de  son  service  et  lui  en 
sçail  Ibrl  bon  gré  et  moy  pareillement  qui 
prie  Dieu,  Monsieur  de  Carrouges,  vous  avoir 
en  sa  sainte  garde. 

(.4m  dos.)  A    Monsieur  de   Carrouges,   du 
uni    jour  de  janvier  i  567. 


1507.  —  20  janvier. 
Orie;.  Bihl.  nal.  fonds  français.  u°  3ie,o,  f"  45. 

V  MONSIELR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  le  Roy  monsieur 
mon  filz  a  eslé  bien  ayse  d'entendre  par  le 
contenu  en  la  lettre  que  m'avez  escripte  du 
xvi"  de  ce  moys,  que  je  luy  ay  faict  veoir, 
que  vous  ayez  procédé  avec  le  s' de  Fourneaux 
au  bail  des  fermes  des  Aydes  en  ce  qui  esloit 
de  voslre  département,  et  que  le  mesnaige  et 
l'augmentation  s'y  soyl  trouvée  telle  que  vous 
en  donnez  espérance  par  voslredicle  lettre; 
dont  si  tost  que  tous  les  baux  el  adjudications 
desdicles  fermes  auront  esté  parachevées,  vous 
nous  envoierez  ung  estât  signé  de  \o/.  mains 
et  ung  autre  au  général  de  la  charge;  affin 
que  sur  icelluy  l'on  puisse  l'aire  estai  de  la- 
dicte  augmentation  pour  le  secours  des  affaires 
du  Roy  mondict  sieur  el  (il/.;  et  quant  à  la  su- 
brogation que  Claude  Perin  et  Jeban  Nicole 
avoient  cy- devant  oblcnuc  pour  faire  le  ra- 
chaptdes  quatriesmes  venduz  et  engaigez  en 
l'élection  de  Vire,  "à  la  charge  de  les  nous 
rendre  et  remeclre  entre  mains  franez  et 
quicles  de  tous  remboursemens  au  bout  de  dix 
années,  j'aj  adverty  les  intendans  îles  finances 
de  ce  que  m'en  avez  escripl ,  et  mesmes  de 
l'abbuz  que  vous  avez  vérillié  avoir  esté  par 
eux  commis  en  cest  endroict,  affin  qu'ilz  se 


gardent  de  leur  faire  expédier  provision  ou  dé- 
claration  qui   [misse  préjudiciel'  en  cela   au 
service  du  Roy  mondict  sieur  et  filz,  lequel 
veult  et  entend  que  vous  laides  crier  et  pu- 
blier lesdicts  aydes  sur  l'ollre  qui  vous  ,-. 
faille  de  les  prendre  pour  cinq  années  avec  les 
troys  dont  les  autres  ont  joy,  et  de  indemniser 
le  Roy  mondict  sieur  et  filz  de  tous  despens. 
dommaiges  et   intérestz,  el  en  lin  desdictes 
cinq  années  de  luy  remectre  entre  mains  les 
dictsaides  f'ranczde  Ions  remboursemens, pour. 
lesdictes  criées  et  publications  l'aides  d  les 
solempnitez  en  tel  cas  requises,  gardées  el  ob- 
servées, en  faire  bail  et  adjudication  à  celluj 
ou  ceulx  qui  feront  la  condition  meilleure  et 
plus  avantageuse  pour  son  profile! ,  estant  bien 
asseurée  que,  pour  ce  qui  reste  à  exécuter  tant 
pour  le  regard  de  son  dommaine  que  des  terres 
vagues,  vous  userez  de  la  dilligence  el  fidélité 
qu'il  s'est  tousiours  promise  de  vous  en  sem- 
blables occasions;  et  ayant,   au  demeurant, 
esté  bien  fort  ayse  d'avoir  vu  par  voslredicle 
lettre  que  toutes  choses  soient  par  delà  en  la 
pacification  qu'il  désire  et  que  requiert  le  bien 
de  son  service  et  le  repoz  de  son  Estât.  Prianl 
Dieu,  Monsieur  de  Matignon,  qu'il  vous  ayl 
en  sa  saincle  garde.  A  Paris,  le  xxc  jour  de 
janvier  1567. 

Caterine, 

ROURDIN. 


Iâ07.  —  no  janvier. 

Orig.  Archives  de  Modcnc. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LU  DUC  DE  FERRARE. 

Mon  cousin,  il  failli  que  avecq  grand  regrel 
j'accompagne  la  lelre  du  Roy  monsieur  mon 
lilz  '  en  l'excuse  qu'il  vous  faid  par  le  s'  de 

'    La  lettre  1I11  Roi  n'ajoute  lien  à  i  .il.-  1),    l.i  (innr 

1  . 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


Montmorin  '  l'un  de  ses  gentiizhommes  scr- 
vans  présent  porteur  de  n'avoir  peu  faire  sa- 
Lisfaire  au  payement  de  ce  que  vous  deviez 
avoir  l'année  dernière   et  que  je   vous   prye 
croyre  que  c'est  chose  qui  m'a  donné  beau- 
coup de  déplaisir  cl  m'en  fasrheroys  davantage, 
n'estoil  l'expérience  que  nous  avons  de  trop 
Ion;;-  temps  faicte  de   l'affection   grande  que 
vous  portez  au  Roy  mondict  lilz  et  au  bien  de 
ses  affaires;  en  quoy  j'ay  assez  eongneu  que 
vous  n'avez  jamais  riens  espargné  jusques  à 
présent,   comme   un    des   meilleurs    et  plus 
proches  parens  qu'il  ayt  poinct;  estant  asseu- 
rée  que  cela  \ous  fera  plus  doucement  rece- 
voir ccsle  mienne  excuse  et  vous  accomoder  à 
re  que  nous  pouvons,  vous  tenant  pour  cer- 
lain  aussi  que  en  reste  année  vous  serez  payé 
de  ce  qu'il  vous  escrit,  et  que  nous  nous  in- 
commoderons plus  tost  de  toute  autre  chose 
que   de  faillir,  ainsi   que  j'ay   donné  charge 
audict  Montmorin  vous  dire  plus  avant  de  ma 
pari,  dont  je  vous  prye  le  croyre.  Pryant  Dieu, 
mon  cousin,  vous  avoir  en  sa  sainte  et  digne 
garde.   Escript  à  Paris,  le  xxir"  jour  de  jan- 
vier i  567. 


I  ."j(i7.  —  36  janvier. 
Orig,  Bibl.  nat.  finis  français,  n°  a3i()3,  f°  37. 

\.  MONSIEUR  DE  LA  MEILLERAIE. 

Monsieur  de  la  Meilleraye2,  l'occasion  pour 
laquelle  je  vous  faiclz  ceste  dépesche  est  prin- 
cipalement pour  vous  prier  que  vous  vous  in- 
formiez qui  sont  les  plus  expérimentez  pilottes 
de  toute  la  coste  de  Normandye  et  qui  ont 

Becloi  de  Montmorin,  capitaine  delà  garde  do  Roi. 
(Bibl.  nat.,  cabinet  des  titres,  11°  20:!.").) 

'  Jehan  de  Moy,   sr  de  la  Meilleraie,  vire-amiral  de 
France,  lieutenant  général  en  Normandie.  — C'est  ainsi 
qu'il  s'intitule  dans  une  quittance  signée  par  lui,  dans  le 
10  i38  du  fonds  français,  p.  '1 1 . 


plus  d'expérience  de  la  navigation  du  costé  du 
norl  et  nous  en  envoyez  incontinent  deux  ou 
troys  des  meilleurs  avec  leurs  caries  et  des- 
criptions, affin  de    nous   pouvoyr   csclairc\r 
d'aucunes  choses  que  nous  désirons  entendre 
d'eulx  pour  le  bien  du  service  du  Roy  monsieur 
mon  filz  et  pour  ce  que  le  s''  de  Danzay  qui 
est  son  ambassadeur  près  du  roy  de  Danemaich 
nous  a  advertys  que  le  roy  de  Poullongne  a 
armé  quinze  navires  de  guerre  pour  s'opposer 
à  ceulx  qui  vouldront  aller  au  voiaige  de..  .  . 
et  qu'il  y  a  apparence  que  ledict  voyaige  sera 
encores  ceste  année  plus  plein  de  dangiers  et 
difficullez  qu'il  n'a  esté  du  passé,  vous  adver- 
lirez  ceux  de  Dieppe  '  qui  ont  accoustumé  de 
faire  ceste  entreprise  de  ce  que  je  vous  en  es- 
criz,  aflin  qu'ilz  advisent  d'heure  aux  moyens 
qu'ilz  auront  à  tenir  pour  se  garder  et  exemp- 
ter de  tout  inconvénient,  et,  s'ilz  ont  besoin  de 
lettres  de  recommandation  du  Roy  mondict 
sieur  elfdz  audict  roy  de  Poullongne,  je  les  en 
feray  favoriser  là  et  ailleurs,  ainsy  qu'ilz  m'en 
requéreront.    Priant    Dieu,   Monsieur   de   la 
Meilleraye,  qu'il  vous  ayt  en  sa  garde.  Escripl 
à  Paris,  le  xxime  jour  de  janvier  i  567. 

Je  vous  prie  au  demeurant,  s'il  y  a  quel- 
ques pirates  et  déprédateurs  qui  se  soient  re- 
tirez à  Dieppe,  les  faire  saisir  et  an-ester  pour 
puis  après  vous  en  faire  entendre  l'intention 
du  Roy  mondict  sieur  et  filz. 

Catbrine. 

ROURDIN. 

(15C7.  —  2")  janvier.) 

Minute.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  s3i93 .  f    '>''> 

A  MON  COUSIN 

LE  PRINCE  DE  CONDÉ. 

Mon  cousin,  pour  ce  que  vous  entendrez 

1   Voir  dans  le  n°  1  783->  du  fonds  français,  I*  128  v°, 
l'analyse  d'une  dépêche  à  M.  de  Danzay. 


LETTRES  DE   CATHERINE  DE  MÈDICIS. 


par  la  lettre  du  Roy  monsieur  mon  filz  '  quel 
est  le  règlement  -  qu'il  a  faiet  dresser  el  expé- 
dier pour  pourveoir  aux  abbuz  qui  se  sont  cy- 
devant  pour  la  plus  part  commis  en  l'adminis- 
tration des  deniers  des  fortifications  de  ses 
places  fortes,  et  quelle  est  la  somme  qu'il 
envoyé  présentement  en  Picardie  pour  com- 
mencer à  y  besoigner,  je  ne  vous  en  feray 
aultre  redille  parce  petit  mot  de  lettre,  mais 
unis  vous  asseurerez  bien  que,  encores  que 
pour  ce  commancement  vous  ne  soyez  con- 
Irainct  de  commencer,  pour  le  moins  je  ne 
cesserai  à  tenir  la  main  si  roidde  au  par- 
(burnistement  de  ce  qui  a  este'  ordonne'  en 
ceste  année  pour  leurs  ouvraiges  qu'il  ne  tien- 
dra à  argent  que  l'exécution  ne  s'en  suive 
suivant  ce  que  nous  en  résolusmes  avec  vous 
dernièrement  pour  la  seureté  des  places  et  le 
bien  du  service  du  Roy  monsieur  et  filz,  et 
n'ayant  pas  pour  l'heure  de  quoy  taire  la  pré- 
sente plus  longue,  je  vais  prier  Dieu  \ous 
avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 


1B07.  —  t>0  janvier. 

Orig.  Bihl.  nat.  fonds  français,  n°  107J1,  fos  66a  et  suiv. 

V  MONSIEUR  DE  FOUROIEYAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  vous  verrez  par 
la  lettre  du  Roy  monsieur  mon  fils  la  cholère 
où  est  entre'  l'ambassadeur  d'Espaigne.  Je  ne 
scay  sur  quoy  elle  est  fondée,  ny  si  elle  pro- 
cède de  sa  maladie  ou  de  quelque  autre  occa- 
sion ;  mais  je  la  trouve  bien  hors  de  propos 
el  luj  bien  esloigné  des  termes  de  la  raison. 
Or  je  ne  doubte  point  que,  puisqu'il  en  est 
venu  si  avant,  ce  m;  soit  pour  passer  oullre 
el  en  escripre  par  delà.  Le  Roy  raondict  sieur 

1  Voir  la  minulc  de  la  lellre  du  Roi  dans  le  n"  -.'.'.S  1  q3 
du  fonds  français,  p.  73. 

•  Voir  dans  le  n"  17832  du  fonds  français,  p,  1  .'i , 
l'analyse  d'une  dépêche  an  sujet  de  ce  règlement. 


et  fils  vous  escript  >  la  vérité  du  tout  et  vous 
puis  asseurerqu'il  ne  m'a  jamais  este  si  tosl  faicl 
plainte  de  quelque  chose  que  je  n'aye 
plus  los!  plus  prompte  à  y  faire  donner  l'ordre 
que  l'on  a  peu,  que  trop  tardive  à  y  pourvoir. 
Vous  essayerez  de  sçavoir  de  la  royne  madame 
ma  fille  ou  par  quelque  autre  moyen,  si  elle  en 
aura  rien  entendu  et  s'il  en  aura  rien  mandé 
par  delà  et,  si  l'on  vous  en  parle,  vous  en  res- 
pondrez  de  façon  que  l'on  connoisse  qu'il  n'a 
occasion  de  se  plaindre;  mais  n'en  parle-; 
point  si  l'on  ne  commance,  et  cependant 
pourrez  dire  à  la  royne  madame  ma  fille  que 
je  trouve  merveilleusement  estrange  ceste  fa- 
çon de  faire  dudict  ambassadeur,  veu  qu'ayant 
accoustumé  jusques  icy  de  faire  de  bons  of- 
fices, je  ne  puis  penser  qui  l'en  détourne  main- 
tenant, si  ce  n'est  que  cella  vint  de  quelque 
autre  occasion  et  que  l'on  eust  envie  du  coslé 

1  Voici  ce  qu'écrivait  Charles  IX  le  même  jour:  ttJe  ne 
sçay  quelle  mouche  a  picqué  l'ambassadeur  d'Espagne, qui 
devant  hier,  de  belle  cholère,  envoya  devers  la  Royne 
madame  ma  mère  se  plaindre  extresmement  qu'on  ne  luy 
faisoit  point  justice  de  mille  choses  qu'il  avoil  proposées, 
et  qu'il  s'en  plaindrait  au  roy  son  maislre,  avec  une  in- 
finité d'autres  paroles  assez  mal  à  propos  el  hors  des 
termes  dont  il  avoit  accoustumé  user.  Elle  trouva  cetl  ! 
harrangue  aussi  estrange,  comme  elle  devoit,  pour  avoir 
par  ses  aclions  et  moy  par  son  conseil  et  prudent  advis 
faict  beaucoup  de  choses  dont  il  luy  sembloit  qu'il  avoil 
plus  d'occasion  de  se  louer.  Il  se  plaignoit  principale- 
ment de  la  prise  de  deux  barques  par  les  navires  que 
conduisoil  feu  Moulue;  elle  n'en  avoit  ni  moy  rien  en- 
tendu, et  ce  que  nous  avons  peu  faire  a  esté  de  nous  en 
informer  et  faire  arresler  les  navires  avec  toute  la  mar- 
chandise et  autres  choses  par  eux  prinses  jusques  à  ce 
qu'on  ail  sceu  à  qui  elles  appartenaient  pour  en  faire 
restitution  el  réparation  telle  qu'elle  y  écherrait;  et  quanl 
aux  autres  plaintes  tombant  le  frère  de  Sourdeval.  au 
mesme  instant  il  a  esté  escript  au  sr  de  Martigues,  gou 
verneur  de  Bretagne,  pour  en  envoyer  informer,  et  si 
elle  se  trouve  véritable,  le  faire  arresler.  séque  tranl  le 
navire  et  la  robhe  pour  en  faire-  faire  el  pugnition  et  res- 
titution. (Bihl.  nai.,  fonds  français,  n"  107Û1,  f 
et  suiv.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MED1GIS. 


de  delà  de  nous  brouiller;  à  quoy  vous  la 
prierez  de  prendre  garde,  comme  chose  qui 
louche  îi  son  repos  et  de  lous  ces  deux  royau- 
mes, et  vous,  de  vostre  roslé,  y  travaillerez 
aussi,  afin  de  sentir  s'ils  auront  point  d'envie 
de  rien  remuer  sur  ceste  occasion,  pour  nous 
en  advertir.  Au  demeurant,  le  Roy  monsieur 
mon  (ils  escript  à  la  royne  madicte  dame  el 
fille  en  laveur  du  prieur  de  l'église  de  Malthe, 
qui  lui  a  este  recommandé  infiniment  par 
beaucoup  de  grands  personnaiges;  je  vous  prie 
vous  v  employer  et  l'aire  en  sorte  que  nous 
en  ayons  quelque  response.  Priant  Dieu,  Mon- 
sieur de  Forquevauls,  vous  avoir  en  sa  sainte 
et  digne  garde. 

De  Paris,   ce  vinl-sixiesme  jour   de  jan- 

\  ier  i  567. 

Caterine. 


1567.    —  97  janvier. 
Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  3io,o,  f°  67. 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  nous  avons  estime 
les  occasions  pour  lesquelles  ont  esté  faicles 
les  inhibitions  et  deffenses  qui  vous  sont  pré- 
sentement envoyées  si  nécessaires  pour  la 
disposition  du  temps  où  nous  sommes  qu'il  a 
semblé  au  Roy  monsieur  mon  filz  n'en  devoir- 
plus  longuement  faire  différer  l'expédition  '; 
mais  pour  ce  que  ce  n'est  riens  laid  de  bien 
ordonner  el  commander  une  chose,  si  l'exé- 
cution ne  s'en  ensuyl  de  la  part  de  ceulx  à  qui 
il  touche  de  la  faire  faire,  je  vous  prie  que 
vous  procédez  à  l'exécution  des  lettres  des- 
dicles  inhibitions  et  deffenses  selon  qu'il  vous 
est  mandé  par  icelles,  et  que  le  Roy  tnondicl 
sieur  et  filz  le  vous  escript  par  sa  lettre  '  el 

1  Charles  IX  voulait  obvier  an  grand  nombre  d'étran- 
gers qui  se  retiraient  en    Fiance,   la  plupart  artisans, 
ens  <le  métier,  vagabonds,  dont  il  redoutait  lesdépor- 


ce  touteffoys  avec  la  considération  qui  est  né- 
cessaire pour  nYslranijer  les  bons  marchans  qui 
ont  accoustumé  de  trafiquer  en  ce  royaume 
ny  ceulx  qui  s'y  sont  habituez  pour  manufac- 
tures, marchandises  et  aultres  légitimes  occa- 
sions. Priant  Dieu,  Monsieur  de  Matignon, 
qu'il  vous  ayl  en  sa  garde.  Escript  à  Paris,  le 
xxvn" jour  de  février  1667. 

Caterine. 
Bourdin. 


(1567.  —  3o  janvier.) 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  fraurais,  n°  9310.3,  f°  5g. 

A  MONSIEUR  DE  TRANCHELYON'. 

Monsieur  de  Tranchelyon,  d'autant  que  le 
Roy  monsieur  mon  fils  vous  faict  particulière 
el  ample  dépesebe,  et  response  tant  sur  le  con- 
tenu de  vos  lettres  du  xix"  de  ce  moys  que  de 
vostre  instruction  je  ne  me  travaille ray  à  vous 
en  faire  icy  autre  reditle  et  seullement  vous 
asseureray-je  que  vous  y  ferez  service  agréable 
de  tenir  main  que  ses  édietz  soient  inviolable- 
ment  observez  et  entrelenuz  de  part  et  d'autre, 
ainsi  comme  je  vois  que  vous  le  l'a ictes  soigneu- 
sement. J'ay  veu  l'adviz  que  vous  avez  eu  des 
choses  des  Pays-Bas2,  où,  ainsi  que  nous  en- 
tendons, tout  s'en  va  pacifiant  et  accommo- 

temeiits.  Il  signalait  plusieurs  vaisseaux  ayant  débarqué 
en  Normandie  une  infinité  d'hommes  et  de  familles. 
(Fonds  français,  n°  3 190,  p.  46.) 

1  Le  9  janvier  précédent  Tranchelyon  avait  écrit  au 
Roi  :  «Deux  choses  défaillent  pour  faire  observer  nos 
édietz,  qui  sont  qu'il  n'y  a  nul  officier  de  ceux  que  Vostre 
Majesté  a  ordonnés  pour  rendre  la  justice  qui  exerce  la 
justice,  l'autre  que  Vostre  Majesté  nous  a  défendus  de 
porter  arquebuses  et  pistollels;  nous  n'en  osons  porter  ni 
faire  porter.^  Il  termine  en  demandant  d'autres  instruc- 
tions. (Ribl.  nat.,  fonds  français  n°  a3ig3,  f  si.) 

s  Voir  dans  le  n"  s3ig3,  f"  «7,  les  avis  que  donne 
Tranchelyon  sur  les  trouhles  des  Pays-Ras,  et  dans  le 
11°  1788a  du  fonds  français,  p.  i3o,  l'analyse  d'une  ré- 
ponse au  rapport  qu'il  a  adressé. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIC1S. 


ilanl  de  jour  en  jour  selon  le  bon  ordre  que 
nia  sœur  la  duchesse  de  Parme  y  donne  con- 
tinuellement. J'ay  ordonné  que  l'argent  de 
voslre  quartier  tous  soyl  asseuré  suivant  le 
placet  qui  \ous  en  a  esté  dernièrement  res- 
pondu,  je  vous  puis  asseurer  qu'il  n'y  a  nul 
moyen  de  le  faire  sur  les  deux  premiers 
quartiers  de  ceste  année  pour  les  charges  qui 
y  ont  esté  rejetées  et  qu'il  en  faull  acquicter 
nécessairement;  mais  qu'il  se  douve  sur  les 
deux  derniers  qui  sont  juillet  et  octobre  qu'il 
se  puisse  faire,  j'embrasserai  vos  affaires  pour 
tous  faire  cognoistre  combien  je  désire  que 
vous  soyez  bien  favorablement  traiclé. 


1567.  —  3o  janvier. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  10751,  f°  668. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  nous  vous  fismes, 
il  n'y  a  que  quatre  ou  cinq  jours,  une  des- 
pecbe  pour  \ous  advertir  de  la  cholère  de 
l'ambassadeur  d'Espaigne;  despuis  elle  a  con- 
tinué de  façon  qu'il  envoyé  son  docteur  pour 
se  plaindre,  comme  il  dict,  du  peu  d'amitié 
qu'on  porte  à  son  maistre  et  du  peu  de  jus- 
lice  qu'on  faict  à  ses  subjects.  Je  me  double, 
quant  à  mo\,  qu'il  ne  nous  trompe  point  de 
dire  qu'il  y  va  pour  ceste  occasion  et  qu'il  ne 
laid  ce  voyage  que  pour  faire  quelque  mau- 
vais office  contre  nous  el  mettre  peine  de  nous 
brouiller;  à  quoy  il  faut  que  vous  avez  l'œil 
ouvert.  Que  si  d'ailleurs  vous  n'en  pouvez  sen- 
tir '  ny  apprendre  aucunes  nouvelles  que  plus 
losi  vous  en  advertissiez  la  royne  madame 
ma  fille,  el  la  supplier  de  mellre  peine  de 
sçavoir  l'occasion  de  son  allée  et  prendre 
garde  qu'il  ne  face  aucun  mauvais  office,  d'au- 
lanl  que   celia   importe   grandement    à   son 

entendre. 


repos.  Si  elle  en  entend  quelque  chose,  je 
m'asseure  quelle  ne  Faudra  de  vous  en  dire 
ce  qu'elle  pourra  et  vous  ne  faudrez  inconti- 
nent de  m'en  donner  advis  par  courrie  ex- 
piez el  nous  ad\erlir  de  la  résolution  qu'aura 
prins  le  roy  d'Espaigne  sur  la  nouvelle  qu'il 
aura  eue  que  les  eboses  de  Flandres  se  vont 
accommodant,  et  si  relia  fareslera  point.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir  en 
sa  saincte  et  digne  garde.  De  Paris,  ce  \\\ 
jour  de  janvier  1  5  *ï  7 . 

Vous  direz  à  la  royne  ma  fille  qu'elle  ne 
soufre  que  Don  Francez  d'Alava  soi!  révoqué; 
car  j'espère,  niais  qu'il  soit  guéri,  qu'il 
comme  à  faccouslumée.  Et  asllieure  il  esl 
certainement  si  malade  que  je  pense  qu'il  ne 
trouve  rien  bon  de  ce  pays  pour  le  mal  qu'il 
v  a  eu  et  y  a  encore;  qui  me  le  faict  excuzer 
et  ne  prendre  à  mal  toutes  ses  cholères.  Mon- 
trez cecy  à  la  royne  ma  fille. 


I  567.  —  3i  janvier. 

Minute  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  2310,3,  f"  73. 

A  MONSII-in  LE  PRIXCE  DE  CONDÉ. 

Mon  cousin,  ce  m'a  esté  plaisir  d'entendre 
par  voz  lettres  du  xxvn"  du  mots  el  par  ci' 
que  ce  porteur  m'a  dict  de  vostre  pari  (pie 
vous  soyez  résolu  de  me  venir  trouver  à  Fon- 
tainebleau, où  je  vous  prie  que  ce  s<i\i  à 
mon  arrivée  el  queavecques  cela  là  vous  ache 
viez  de  donner  si  bon  ordre  à  vos  affaires  (pie 
lors  il  ne  vous  rote  plus  riens  à  faire  qui  vous 
en  puisse  divertir  el  empeseher.  J'eusse  esté 
bien  ayse  que  vous  eussiez  fail  en  Picardye 
le  voyage  que  m'escripviez  pour  l'utilité  (pie 
voslre  œil  et  la  Visitation  el  reconnaissance 
que  vous  eussiez  faicl  des  places,  où  j'ay  or- 
donné que  l'on  besoigne,  eusl  apporté  à  di 
telsouvraiges;  mais  vous  sçavez  ce  que  je  vous 
en  ai   par  cydevant  escripl:  el.  n'estans  cessé 


- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


les  occasions  dccesle  première  difficulté, je  ne 
suis  pas  d'advis  que  vous  entrepreniez  ledict 
voyaige  encores  pour  le  présent  et  jusqu'à  ce 
que  nous  ayons  veu  ce  que  le  temps  nous 
apprendra  du  coste'  de  nos  voisins.  Cependant 
je  vous  prie  de  ne  laisser  de  donner  advis 
au  sr  de  Senarpont  de  tout  ce  que  vous  cog- 
noistrez  eslre  pour  le  mieulx.  Quant  à  ce  que 
cedict  porteur  me  l'aict  entendre,  de  vostre 
part,  touchant  l'establissement  du  lieu  pour 
l'exercice  de  la  religion  prétendue  réformée 
au  baillage  de  Soissons,  je  suis  bien  contente 
que  ce  soit  en  quelque  village  des  vostres; 
mais  plus  vous  l'esloingnerez  de  la  ville  de 
Soissons  cl  des  fauxbourgs,  plus  vous  ferez 
chose  qui  me  sera  agréable  pour  le  désir  que 
j'ai  que  Ton  donne  en  cela  à  ma  cousine  l'ab- 
besse  de  Soissons,  vostre  sœur,  le  plus  de 
contentement  que  Ton  pourra. 


1567.  —  1"  février. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français ,  n°  39l8,f°  9. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  j'ai  receu  la  lettre  que  vous 
m'avez  escrite  et  veu  par  icelle  ce  que  me 
mandez  du  désir  que  vous  auriez  qu'au  lieu 
des  deux  cents  Suisses  de  garde  que  uous  met- 
tons à  Lyon,  on  y  meil  autant  de  Françoys 
pour  les  raisons  que  me  mandez  par  vostre- 
dicle  lettre;  sur  quoy  je  vous  dirai  qu'ayant 
déjà  eu  nouvelles  que  lesdicts  Suisses  sont  le- 
vez, il  ne  nous  seroit  possible  de  révocquer 
maintenant  cella,  et  si  bien  le  payement  des- 
dicts  Suisses  se  montera  ung  petit  plus  que  ne 
feroit  celluy  des  Françoys.  Toutesfois,  mon 
cousin,  les  considérations  pour  lesquelles  nous 
,i\  mous  mieulx  par  delà  les  Suisses  que  les 
Françoys,  comme  je  vous  dy  dernièrement, 
.nous  l'ont  tousjours  demeurer  en  nostre  pre- 


mière résolution,  vous  pouvant  asseurer  au 
reste  que  là  où  j'aurai  moyen  de  faire  quelque 
chose  pour  le  capitaine  Allonse  Lazero,  je  m'y 
emploïeray  tousjours  de  bien  bon  tueur  pour 
l'amour  de  vous;  qui  est,  mon  cousin,  tout  ce 
que  je  vous  diray  pour  ceste  heure,  si  n'est 
que  j'attends  en  bonne  dévotion  que  vous  me 
puissiez  mander  de  bonnes  nouvelles  de  l'ac- 
couchement de  ma  cousine  vostre  femme,  à 
qui  je  me  recommande,  priant  Dieu,  mon 
cousin,  qu'il  vous  ayt  en  sa  sainte  et  digne 
garde.  De  Paris,  ce  premier  jour  de  février. 

(De  sa  main.)   Mon  cousin,  fayte  accucher 

vostre  femme  1,  afin  que  nous  veniés  retrover 

tou  deus2. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catemne. 


1507.  —  1"  février. 
Orig.  UiM.  nal.  fonds  français,  n°  3178  ,  C  67. 

A  MONSIEUR  D  HUMIÈRES. 

Monsieur  de  Humyères,  le  Roy  monsieur 
mon  fils  a  l'aict  délivrer  depuys  cinq  ou  six 
jours  en  çà  au  trésorier  des  réparations  de 
Picardye  la  somme  de  xxx  m  1.;  en  actendant 
que  l'on  luy  ayt  fait  parfournir  jusques  à  la 
concurrence  de  ce  qu'il  doibt  avoir  pour  ce 
premier  quartier;  et  pense  que  ledict  argent 
sera  bien  tost  par  de  là ,  dont  l'on  a  adverty  le 
sr  de  Senarpont,  aflîn  qu'il  preigne  garde  à  la 
dilligence  de  laquelle  ledict  trésorier  usera 
à  l'envoy,  en  face  le  département  par  les 
places ,  et  face  aussi  observer  le  reiglement  que 
le  Roy  mondict  sieur  el  fils  a  l'aict  expédier 
pour  obvier  aux  abbuz  qui  s'y  sont  faietz  cl 

1  La  duchesse  de  Guise  accoucha  le  9  février.  Voir  la 
lettre  du  9  février  (Bibl.  nat.,  fonds  français,  n"  3ai8, 
p.  ta). 

2  Voir  la  réponse  de  la  duchesse  de  Nemours  à  la  Reine 
(Bibl.  nat.,  fonds  français, n"  3ai8,  p.  18). 


LETTRES   DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS. 


commis  du  passé;  à  quoy  je  vous  prie  tenir  la 
main  en  ce  qui  sera  pour  vostre  place,  vous 
advisant  que  le  Roy  mondict  sieur  et  lilz  a  esté 
bien  ayse  d'avoir  veu  par  la  lettre  que  m'avez 
«scripte  du  \x  du  passé  les  advis  que  m'avez 
donnés  des  choses  de  Flandres,  où  elles  com- 
mencent à  s'accommoder  plus  gracieusement 
que  l'on  ne  pensoyt  du  commencement.  Ainsi 
que  vous  en  entenderez  chose  qui  le  mérite, 
\ous  me  ferez  plaisir  de  continuer  à  nous  en 
advertir.  Priant  Dieu.  Monsieur  de  (lumières, 
qu'il  vous  ayl  en  sa  saincte  garde.  Escript  à 
Paris,  le  premier  jour  de  febvrier  1567. 

Caterine. 

BotJBDIN. 


1507.  —  '1  février. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10751,  f°  67   . 

V  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  vous  verrez  par 
la  lettre  du  Roy  monsieur  mou  filz  ce  qui  est 
survenu  depuis  la  dernière  lettre  que  nous 
vous  avons  escripte  par  le  docteur  qui  est  avec 
l'ambassadeur  d'Espagne  estant  pardcçà1;  à 

1  Voici  ce  qu'ajoutait  Charles  I\  :  ••  Despois  vous  avoir 
faicl  la  despéche  que  vous  porte  le  docteur  qui  est  avec 
les' don  Francès  d'Alava,  j';ii  eu  nouvelles  de  Flandres 
comme  l'on  a  semé  un  bruit  par  delà  qu'il  y  avoit  quatie 
ou  cinq  cents  de  mes  subjeclz  dans  Valentiennes,  et  pour- 
oil  bien  1  stre  que  ledicl  docteur  porterait  ceste  nouvelle 
I  ardelà,  mais  c'est  chose  que  je  ne  puis  croire  poiirl'cs- 
troicte  dclfense  que  j'ay  laid  faire  à  nosdits  subjects,  de 
quelque  qualité  nu  condition  qu'ils  soient,  de  n'aller  au- 
dicl  Flandres  el  pareillement  le  soing  et  vigillance  dont 
m  a  lieutenans  el  gouverneurs  des  places  eslans  sur  ma 
frontière  ont  usé  el  usenl  journellement  pour  en  attraper 
quelqu'un-,  et  loulldnis  pour  en  savoir'  nouvelles,  j'av 
envoyé  jusquea  sur  les  lieux  ri  commandé  faire  toutes 
1  b'oses  possibles  pour  le  vérifier  et  descouvrir  s'il  est  vray 
ou  non.»  En  terminant  il  ajout  que  «si  cela  étoit  vrai, 
ce  seroil  contre  sa  volonté-..  1  G-pie.  Bibl.  nat.,  fonds 
français,  n"  1  a-')i ,  f*  670.)  \  "ii  à  ce  sujet  une  nouvelle 
lettre  de  Charles IX ,  même  vol.,  p.  677. 

ClTBBBIBE  1>K    Mkiucis.  —  III. 


quoy  il  faut  bien  que  vous  preniez  garde,  el 
que,  si  l'on  vous  en  parie,  vous  respondez  con- 
formément à  ce  qu'il  vous  escript.  Je  m'attends 
que  nous  aurons  bientost  de  vos  nouvelles  .  q 
response  de  deux  ou  trois  despeches  que  nous 
avons  faictes  depuis  quelques  jours  cl  n'ayant 
de  quoy  allonger  la  présente,  je  Gniray  après 
avoir  prié  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  i 
avoir  dans  sa  saincte  garde.  De  Paris,  cequa- 
triesme  jour  de  février  1  56-j. 

Je  vous  prie  bailler  à  la  reyne  ma  lille  ces 
junchès  que  j'é  trové  à  la  foire,  sachant  qu'elle 
en  désire. 

Caterine, 


lu 67.  —  10  février. 

Orijj.  Archives  du  Rhôce. 

A  MONSIEUR  DE  MAUGffiON, 

CHEVALIER   DE  L'ORDRE  PI*   HOÏ  MONSIEUR  MON   FILZ. 

Monsieur  de  Maugiron,  j'ay  bien  au  long 
enlendu,  tant  par  vostre  lettre  que  le  sieur 
de  Monlbrun,  présent  porteur,  m'a  bailliée, 
que  ce  qu'il  m'a  dict  de  vostre  part,  comme 
est  passé  le  faict    pour  raison   duquel  vous 
avez  esté  desmis  de  la  lieutenance  généralle 
de  Daulphiné,  dont  je  suis  bien  marrye  qu'il 
n'y  a  moyen,  pour  ceste  heure,  de  vous  po- 
voir  faire  aullre  raison,  et  vous  prye  ne  vous 
en  mectre  plus  en  peyne,  vous  povant  bien  as- 
seurer  que  des  premières  belles  et  honorables 
charges  qui   se   présenteront  pour  vous  em- 
ploi er,  vous  cognoistrez  que  je  n'aura  y  oublyé 
la   promesse  que  je  vous  en  a\    faille,  el  la- 
quelle je  vous  \eulx  bien  rafreischir  enc 
présentement,  oultre  ce  que  j'en  ay  dict  plus 
au  long  audict  sieur  de  Montbrun  pour  le  vous 
faire  entendre  de  nia  part,  et  lequel  vous  croirez 
en  cesl  endroict  comme  nous  vouldriez  faire 
moy  mesmes.  suplianl  le  Créateur  qu'il  vous 


10 


LETTRES  DE  CATHE 


ayl.   Monsieur  de  Maugiron  ,  ni  si  saincle  el 
1 1  j  j  j-i  1 1  ■  garde. 

Caterinb. 

ftOBRRTBT. 


I  5(>7.  —  îa  février. 
Minute.  uibl.  nul.   fonds   français,  n°  a3iç)3.  f°  lia. 

V   MONSIEUR  DE  VAUPERGNE. 

Vaupergne,  j'ay  recceu  voz  lettres  du  »*medu 
moys  et  le  mémoire  que  m'avez  envoyé  et  veu 
les  nouvelles  que  vous  avez  eues  des  Pays-Bas 
él  m'assure  que  pour  autres  particularités, 
que  vous  estimerez  véritables  cl  d'importance, 
vous  ferez  service  au  Roy  monsieur  mon  lîlz 
de  continuer  à  nous  en  donner  advis.  Quant  à 
la  somme  qui  a  esté  ordonnée  pourestre  em- 
ployée aux  ouvrages  de  \  oz  places,  le  sr  de  Seni- 
gham  ',  et  suivant  le  mémoire  de  ce  qui  a  esté 
départi  pour  toute  la  Picardye ,  est  chargé  d'en 
faire  faire  la  distribution;  au  moyen  de  quoy 
vous  luy  en  adresserez  advis  et  vous  tiendrez 
main  que  ce  qui  lui  sera  envoyé  soyt  employé 
aux  endroictz  les  plus  nécessaires  et  bien  fidè- 
lemenl  mesnagé. 


1567.  —  l 'i  février. 

Orig.  Arcli.  des  Médicis  à  Florence  .  dalla  Glza  6736  . 
nuova  numerazione,  p.  331. 

VU  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  lorsque  le  sieur  de  Tournon 
fut  dépesché  pour  aller  à  Rome  ambassadeur 
pour  le  Roy  monsieur  mon  filz,  je  luy  donnay 
charge,  passant  par  Florence,  de  vous  prier 
d'avoir  aggréable  que  ma  cousine  la  Princesse 
de  Florence  voslre  femme  priât  à  son  service 
pour  l'une  de  ses  filles  damoiselle  Ysabelle 
de  Baldovinetti,  niepeede  la  damoiselle  de  la 

Bussy,  s'  '!'•  Seninghem. 


RINE  DE  MÉDICIS. 

Motbe-au-Groing,  l'une  de  nies  dames;  ce  que 
vous  accordastes  en  ma  faveur,  et  deslors  coni- 
mandastes  qu'elle  feust  retenue  pour  avoir  la 
première  place,  ainsy  que  m'a  depuis  mandé 
ledict  sieur  de  Tournon,  dont  je  vous  a\ 
bien  voulu  remercier  par  la  présente.  Et  pour 
ce  que  j'ai  entendu,  que  l'une  des  filles  da- 
moiselles  de  madietc  cousine  a  esté  puys  peu 
de  temps  en  ça  mariée,  je  vous  ay  bien  voulu 
faire  ceste  recharge,  pour  vous  recommander 
ladicte  de  Baldovinetti,  et  prier,  mon  cousin, 
suivant  voslre  promesse,  faire  qu'elle  soit  re- 
ceue  en  la  place  de  celle  qui  est  mariée,  m'as- 
seurant  que  madicte  cousine  recevra  conlan- 
lementde  son  service,  oultre  ce  qu'elle  est  fille 
de  maison  fort  ancienne.  Et  vous  me  ferez 
bien  fort  grand  et  aggréable  plaisir,  priant  le 
Créateur,  mon  cousin,  qu'il  vous  ail  eu  sa 
très  saincle  et  digne  garde.  Escript  à  Paris,  le 
xiiii"'"  jour  de  février  i  56y. 
Voslre  bonne  cousine, 

Caterinb. 

FlSES. 


1507.  —  23  février  '. 

.Minute.  Bibl.  nat.  fonda  français.  n°  30193,  f°  i3g. 
A  MONSIEUR 

LE  MARÉCHAL  DE  MEILLEVILLE. 

Mon  cousin,  renvoyant  ce  porteur  à  Stras- 
bourg avec  la  responce  aux  paequetz  qu'il  nous 
a  aportez  de  delà,  j'ai  bien  voulu  vous  faire 
ce  mot  de  lettre  pour  vous  advertir  que  le  cbe- 
valier  de  Grantvillar  l'ait  l'aire  grande  instance 
d'estre  enrôlé  au  service  du  Roy  monsieur  mon 
filz  avec  estai  et  entreténemenl  de  colonel 
d'un  régiment  de  lansquenetz;  et  pour  ce  que 
le  nombre  des  collonelz  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  veull  enrosler  en  son  service  est  entiè- 

1  Au  dos:  A  M.  le  maréchal  de  Vieilleville.  du  as  fé- 
vrier 1567. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


11 


renient  remply  el  que,  avant  que  l'aire  Taire 
responce  audict  chevalier  de  GranvHar,  je  de- 
sireroys  bien  sravoir  de  vous  ce  que  vous  avez 
cogneu  de  luy.  s'il  esl  homme  de  guerre  el  a 
ses  maisons,  ainsi  qu'il  dicl,  en  lieu  pour  en 
I i rer  un  bon  service,  comme  aussv,  s'il  unis 
semble  que  vous  1\  puissiez  retenir  en  luv 
baillant  seulement  pension  pour  sa  personne 
sans  pailer  d'eslal  et  apointemcnl  de  colionel 
el  cappi  laines  entretenus.  En  attendant  que  on 
en  visl  ce  que  le  temps  en  conseilleront,  je 
vous  prie,  mon  cousin,  si  vous  n'estes  bien  in- 
forme'de  toutes  ses  prétentions, quevous  uiec- 
l  i<-/.  peine  de  sçavoir  comme  esl  à  la  vérité  et  en 
mandez  librement  voslre  advis  de  ce  quevous 
connaissez  que  le  Roy  monsieur  mon  lllz  de- 
vra faire  en  cela  pour  le  bien  de  sou  service, 
allin  que  ,  venant  voslre  responce ,  il  s'en  puisse 
resouldre. 


I  MIT.  ■ —  iù  février. 

Imprimé  dans  Y  Album  au  Yivarais,  par   Allierl  ilti  Boys 
(Grenoble,  i84a  ). 

A  M0\  COUSIN 

v  moine  de  crussol  . 

lu  <      IITZtS. 

Mon  cousin,  nous  eûmes  hier  des  nouvelles 
du  Languedoc  el  un  a\is  que  vos  deux  frères 
Reaudinc  -  et  Galliot3  ont  avec  eux  bonnes 
troupes,  cl  tous  les  jouis  en  voient  le  ver  gens  el 
argent,  on  ne  sait  à  quelle  occasion,  et  sem- 
blent qu'ils  veulent  remuer  des  premiers.  Ce 
(jue  je  m'assure  que  vous  ne  leur  conseilleriez 
pas,  si  étiez  par  delà,  mais  au  contraire  les 
Feriez  marcher  d'une  autre  façon.  El  d'au- 
tant que  je  suis  assurée  qu'ils  croiront  du  tout 

'   Voir  La  France  protestante ,  t.  III,  article  Cruuol. 
Jacques  de  Crussol  ;  en   i.'di-  il  pril  le  nom  d'Aciei 
cl  devint  en  1576  duc  d'Uzès. 

'  Charles  de  Crussol,  tué  à  la  Saint- liai  tliéleim. 


ce  que  vous  leur  manderez,  je  vous  prie,  mon 
cousin,  de  leur  écrire  une  bonne  lettre,  el 
leur  faire  bien  entendre  que  le  Roi  mon  lils 
n'esl  pas  délibéré  d'endurer  leurs  méfaits, 
don!  j'ai  bien  voulu  vous  avertir,  afin  que  vous 
\  donniez  ordre,  pliant  Dieu,  mon  cousin. 
qu  il  vous  ait  en  sa  sainte  el  bonne  garde. 

Je  vous  prie,  mon  cousin,  de  bien  faire  en- 
tendre à  vos  deux  frères  qu'ils  se  gouvernenl 
d'autre  façon,  el  de  suivre  votre  chemin,  el 
non  pas  de  faire  ce  qu'on  dit  qu'ils  font;  cal 
ceux  qui  leur  l'ont  faire  n'auront  pas  moyen  de 
les  conserver,  comme  vous  aurez,  s'ils  croient 
votre  conseil,  qui,  je  sais,  ne  sera  jamais  que 
pour  le  service  du  Roi  et  repos  du  royaume. 

Caterine. 

1507.  —  a3  février. 
.Minute.  Bihl.  nat.  fonds  français,  n°  a3io,3,  f°  iu3. 

A  MONSIEUR  DE  C.VRROUGES. 

Monsieur  de  Carrouges,  ce  petit  mol  ne 
sera  que  pour  vous  advertir  de  la  réception 
de  vostre  dépesche  du  xx'mc  de  ce  nioys  el  que 
le  Roy  monsieur  mon  filz  a  veu  l'estal  que  vous 
avez  envoyé  des  pièces  d'artillerie,  pouldre, 
balles  el  munitions  qui  se  sont  trouvées  è- 
villes  du  baillage  de  Rouen  et  d'Évreux  sui- 
vant que  vous  en  avez  faicl  faire.  Je  ferai 
mettre  voslre  eslat  avec  d'autres  qui  oui  esté 
jà  reçus  de  ' qui  est  capitaine  de  l'ar- 
tillerie, pour  envoyer  le  tout  au  sr  d'Estrées, 
afin  i]u'il  en  charge  ses  secrétaires  et  advise 
au  rabillage  qu'il  en  fauldra  faire,  si  l'occa- 
sion le  requiert,  et  au  demeurant,  si  vous  en- 
tendez au  vray  quelque  chose  de  ceste  levée 
d'argent  el  des  secours  pour  Flandres  dont  il 
vous  a  esté  escript,  ne  faillez,  je  vous  prie,  de 
nous  en  donner  advis. 

1   Mot  laissé  en  blanc. 


12 


LETTRES  DE  CATHE 


1 507.  —  a 3  février. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3178 ,  f"  3. 

V  MONSIEUR  D'HUMIERES, 

GOI  riVHBDB  DE  FÉltONNK. 

Monsieur  de  Humyères,  si  tost  que  j'ay  eu 
receu  rostre  lectre  du  xv"'"'  de  ce  moys  j'ay 
faict  faire  une  dépesche  au  premier  président 
de  Paris  pour  sçavoir  l'occasion  pour  laquelle 
il  veult  plus  tost  l'aire  la  convocation  et  assem- 
blée pour  la  rédaction  des  cousluines  du  gou- 
vernement de  I'éronne  à  Monklidier  que  en 
la  ville  dudict  Péronne,  qui  est  le  premier  et 
principal  siège  dudict  gouvernement,  et  luy  a 
esté  mandé  que  le   Roy  monsieur   mon  (ilz, 
ne  voullant  qu'il  soytencela  préjudicié  à  l'auc- 
lorité  de  iadicte  ville,  qui  luy  a  esté  recom- 
mandée pour  beaucoup  de  considérations,  en- 
tend que  Iadicte  convocation  et  assemblée  se 
face   audict  Péronne   cl  que  à  ceste  cause  je 
vous  en  envoyé  les  despesebes  pour  eu  faire 
l'aire  la  publication;  à  quoy  je  ne  pense  pas 
qu'il  face  faulte  ny  difficulté;  et  si  d'avanture 
il  la  faysoyt,  je  liendray  main  qu'il  y  sera 
pourveu  suivant  l'intention  du  Roy  mondict 
sieur  et  filz  et  selon  qu'il  est  de  raison.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Humyères,  qu'il  vous  ayl 
en  sa  saincte  garde.  Escript  à  Fontainebleau, 
le  xxme  jour  de  febvrier  i  f> G 7 . 

Caterute. 
Rourdin. 


1507.  —  as  février. 
Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  1075» ,  f"  700. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  j'ay  à  \ous  res- 
pondre  par  cesle  icy  à  deux  despeebcs  que  nous 
avons  resceues  de  vous,  l'une  du  vinl-huic- 
liesnic  du  passé  et  l'autre  du  quatriesme  de 


R1NE  DE  MÉDICIS. 

ce  mois1.  Par  la  première  vous  nous  mandez 
combien  ils  désirent  par  delà  que  le  roy  d'Es- 
paigne  pourvoye   à  ses   affaires  du  costé  du 
Turc  qui  le  pressent,  et  suis  merveilleusement 
aise  que  maintenant  ils  louent  et  approuvent 
en  leur  faict  ce  que  autresfois  l'on  a  tant  voulu 
blasmer  au    nostre,  quand  l'on  vouloir,  que 
pour  la  cause  qui  se  présenloit  nous  achevas- 
sions de  ruiner  ce  royaume.  Ils  esprouveronl 
quel  il  y  faict2  et    combien  sonl  empeschez 
ceulx  qui  s'y  trouvent.  Quaui  à  moy,  je  loue 
Dieu  de  quoy  nous   en  sommes  dehors  et  le 
prie  de  très  bon  cœur  de  ne  nous  y  laisser  ja- 
mais retomber.  J'ay  esté  aussi  fort  aise  d'avoir 
veu  par  ce  que  la  royne  madame  ma  fille 
vous  a  dict  par  deux  fois  et  semblablement  le 
prince    d'Evoli,    que  le    roy    monsieur  mon 
beau-fils  ait  prins  de  si  bonne  pari,  comme  il 
a  faict,  la  response  que  nous  avons  faicte  à  son 
ambassadeur  sur  le  passage  qu'il  nous  a  de- 
mandé; mais  je  m'asseure  bien    qu'on  peut 
avoir  changé  cella  comme  nous  avons  veu  par 
voslre  despeche  du  quatriesme  es  propos  que 
le  duc  d'Albe  vous  a  tenus,  par  lesquels  il  est 
aysé  de  voir  qu'il  ne  se  conteuloit,  puisqu'il 
en  parloit,  comme  de  chose  que  l'on  feroil, 

1  Dans  le  n°  1  0  7  .">  1  .qui  renferme  toutes  lesdépèchesdu 
sieur  de  Fourquevaux,  il  ne  se  trouve  que  la  dépêche  du 
Zi  février  qui  mérite  d'être  reproduite  pour  expliquer 
celle-ci  :  f  Le  Roi  Catholique  m'a  dit,  écrivait-il,  que  Voz 
Maiestez  doivent  avoir  devant  les  yeux  (pie,  si  Flandres 
ne  se  réduit  à  entière  obéissance,  la  France  estant, 
comme  elle  est  desjà,  divisée  de  religion  et  opinions,  se 
divisera  davantage  tant  sous  le  prétexte  qu'autres  occa- 
sions qui  pourront  naistre  à  la  journée,  si  bien  qu'il  n'y 
aura  faute  de  chefs  ni  de  suite  pour  troubler  vos  Estatz 
aussi  souvent  qu'une  mouche  leur  passera  devant  le  nez; 
par  conséquent  Voz  Majestez  et  ce  roy  viviez  en  soucy  et 
danger  toute  voslre  vie.  Tant  )  a,  Madame,  que  je  lui 
répondis  froidement  que,  de  vostreparl,  yavoil  toujours 
eu  telle  correspondance  d'amitié  comme  L'alliance  requé- 
rait.» (Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  v.  10751,  p.  645.) 
-   Quel  il  faict,  de  quelle  importance  cela  est. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


13 


s'assturant  que  nous  ne  luy  sçaurions  refuser. 
Vous  verrez  sur  cela  ce  que  le  Ro\  monsieur 
mon  fils  vous  en  respond  '.  Je  trouve  bien  es- 
trange  comme maintenanl  ilpresche  tantceste 
bonne  intelligence  qui  doibt  estre  cuire  nous, 
qu'il  recommande  tant  ceste  union  el  accrois- 
sement d'amitiez,  veu  que,  quand  nous  l'en 
avons  luy  mesme  recherché  à  Bayonne,  il  a 
tant  faict  le  froid  que  je  ne  pensoisque  jamais 
il  luy  en  peul  venir  envie.  LeRoymondicI  sieur 
et  (ils  fera  toujours  pour  le  roy  son  frère  tout 
ce  qui  scia  convenable  à  la  bonne  amitié  qui 

1  kII  semble,  écrivait  Charles  IX,  qu'ils  veulent  entre- 
prendre ce  passage  par  la  Fiance,  comme  estant  certains 
que  je  ne  leur  puis  refuser.  Je  ne  double  point  que  vous 
n'ayez  sur  cela  bien  respondn,  suivant  ce  que  je  vous 
avois  mandé,  que  ce  refus  ne  vient  pas  de  faute 
d'amitié  et  bonne  volonté,  mais  de  crainte  que  celte  sienne 
commodité  m'incommode  tant  que  ses  affaires  ne  s'en 
portent  pas  mieux.  Kl  en  cella,  s'ils  vous  en  reparlent,  il 
faut  toujours  tenii  ce  même  langage,  alléguer  l'eslérililé 
'!"  livres  par  <v>.le  lisi.-r  ■  de  mes  pays, la  difficulté  des 
chemins,  et  le  danger  éminent  qu'il  y  auroit,  comme 
vous  a  1res  sagement  dict  le  prince  d'Evoli,  que  ceste 
grande  compagnie  Gel  armer  eleslever  ceux  de  la  nouvelle 
religion  qui  sont  en  mon  royaume.  Et  quant  à  la  capitu- 
lation que  j'ajf  faicte  avec  mes  subjects,  dont  ils  ont  élé  si 
marris,  aprez  que  j'ay  veu  les  combats  tant  de  Ibis  réi- 
tère», les  batailles  données,  les  villes  prinses  d'assaut 
ne  profilant  de  rien  que  de  me  ruvner  déplus  en  plus  et 
me  faire  perdre  tous  les  jours  des  plus  grands  houmes  de 
aies  subjects  qui  fussent  en  la  chrétienté,  j'ay  mieux  aymé . 
parl'advis  el  conseil  de  mes  plus  fidèles  serviteurs,  faire 
ce  que  j'ay  faicl  que  de  perdre  le  reste,  et  Dieu  m'a  faict 
si  heureux  qu'an  lieu  de  la  ruine  que  je  voyois  préparer 
dans  peu  de  temps  el  de  l'autre  la  subversion  de  tout  mon 
Estât,  qui  étoil  par  trop  apparente,  je  vis  en  repos  et  mon 
royaume  se  refaict  tous  les  jours.  Ils  y  sont  maintenant  , 

rou il  que  c'esl  1 1  ce  nbien  ceux  qui  s'j  trouvent 

sont  empeschez,  el  mais  qu'il/  ayenl  hasardé  deux  ba- 
tailles,  comme  j'ay  faict,  l'on  verra  comment  ils  s'en 
trouveronl  et  s'ils  en  sont  quittes  à  meilleur  marché  que 
je  n'a)  esté;  mais  tant  y  a  que  pour  qui  que  ce  soit  ni 
pour  quelque  caui  i  qui  puisse  subvenir,  je  me  garderay, 
lant  que  je  pourray,  d'y  revenir.»  (Fonds  Iran 
m'  io7.,,.  p.  697.) 


est  entre  eulx;  à  quoy  il  ne  manquera  jamais: 
mais  aussi  il  mettra  toute  la  peine  qu'il  pourra 
à  ne  fayre  chose  dont  il  luy  puisse  arriver,  el 
à  son  royaume,  trouble,  ruine  ou  dommage. 
Vous  m'avez  faict  fort  grand  plaisir  de  m'ad- 
vertir  de  la  grossesse  de  la  roy  ne  madame 
ma  fille,  comme  elle-mesme  me  l'a  asseuré.  Si 
cella  est  et  qu'elle  doive  suivre  son  mari,  je 
crois  qu'il  ne  la  mettra  en  mer  et  qu'elle  pas- 
sera par  ce  royaume.  Vous  mettrez  peine  de 
descouvrir  ce  qui  en  sera  et  de  nous  en  advertir 
de  bonne  heure.  Bien  les  pourrez  vous  asseu- 
rer,  s'ils  vous  en  patient,  que  cella  ne  nous 
peut  estre  que.  très  agréable  et  que  le  Roj 
monsieur  mon  fils  et  moy  serons  tousjours  in 
finiment  aises  de  la  voir,  mais  que  vous  nous 
en  advertirez  pour  sçavoir  ce  que  nous  aurons 
sur  cella  à  vous  commander.  Quant  à  la  pour- 
suite que  faict  la  ge'ne'ralle  d'Elbevne  contre 
vous,  le  Roy  mondict  sieur  et  fils  luy  a  escrip! 
pour  la  prier  de  la  superce'der  et  de  vous 
bailler  main-levée  des  terres  qu'ils  vous  ont 
saisies  avecques  asseurance  de  la  payer  et  de 
luy  satisfaire  de  ceste  debte,  sans  qu'elle  s'en 
attache  plus  à  vous,  d'autant  que  le  Rov  mon- 
sieur mon  fils  en  est  débiteur,  lequel  lapa] 
et  vous  en  faicl  don  de  très  bon  cœur,  afin  qui 
vous  en  demeuriez  en  repos  et  que  cella  ne 
vous  nulle  en  peine.  Priant  Dieu.  Monsieur 
de  Forquevaulx,  vous  avoir  en  sa  saineti 
digne  garde.  De  Fontainebleau,  ce  \\\r  jour 
de  febvrier  1  567. 

Catehine. 

1 1567.  —  »7  février  '.] 

'ni    Bibl.  h  iî    fonds  français,  n*  8991 ,  r°  39. 

A  HONSIE1  11 

LE  CONESTABLE  l>E  MONTMORENCY. 

Mon  coin;. ère.  j'é  a\slé  bien  ayse  d'avoir  veu 

1  Charles  l\  écrivait  au   connétable,   de   Pontaim 
bleau   >■!    de   <.'i   main,    le    1-   février  1&67  I   ffje 


iâ 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


par  vostre  lelre  que  comensés  à  vous  guérir, 
ayspérant  que  Dieu  vous  rendre'  byeutot  asés 
sayn  pour  nous  \cnir  Irover,  cet  que  je  désire 
ynfinimenl.  Quant  à  nos  novelles,  nous  enn 
oyons  de  beacoup  de  lyeulx,  corne  si  fous 
avoyst  envye  de  recomenser  encore  quelque 
malheur,  come  je  croy  que  aurés  ccu  de  seulx 
qui  oui  aysté  prias  enn  Avignon,  de  quoy 
l'on  ne  sel  encore  la  vérité;  mes  le  Roy  mon 
fils  ha  mandé  au  sr  de  Joyose1  de  s'ann  aler 
el  savoyr  du2  le  tout  vyent,  ausi  de  Nerbonne 
parellement  et  depuis  eune  myne  que  le  prési- 
dent de  Birague3  et  Cbambero  diset  avoyr 
découverte  à  la  sitadellcde  Lion  et  sont  après 
à  savoyr  dont  elle  a  comensaye.  J'espère,  mon 
compère,  puisque  toutes  ces  cbauses  sont  dé 
couvertes,  si  ayle sont  fayste  pour  recomanser, 
que  c'et  sine  que  Dyeu  ne  le  veult  permetre; 
car  je  m'aseure  que.  Ton  y  donnera  si  bon 
hordre  qui  n'oront  plus  moyen  de  achever 
sy  tout"  mauvèse  volante,  et  toutes  ces 
chauses  aveques  d'aultres  que  vous  dyré  de  la 
réponse  du  duc  de  Ferrare  touchant  l'Ampe- 
reur  me  font  désirer  que  soyés  ysi;  qui  me 
fayst  vous  prier  vous  en  volouyr  venir  le  plus 
tost  que  pourés  et  en  set  pendent  prïré  Dyeu 
vous  donner  très  bonne  santé. 
Vostre  bonne  coumère  et  amye, 

Catemne. 

prie  de  vous  guérir  bientost  àceste  fin  que  vous  nous  ve- 
niez trouver,  afin  de  participer  au  plaisir  que  nous  avons 
isyi.  (Bibl.  nat.,  fonds  fiançais,  n°  3207,  p.  43.)  Cathe- 
rine ajoutait  de  sa  main  :  trJe  suis  bien  marrye  de  vostre 
mal,  mes  que  soyez  bientost  guéri ,  je  ne  seré  pas  marrye 
que  conoysiés  que  n'este seyn  en  neul  lyeu  tentque  aveques 
nous,  qui  me  fayst  désirer  qu'i  venyés  bientost.)! 

1  Jnyose,  Joyeuse. 

2  Dm,  d'où. 

3  A  la  fin  de  septembre  i565,  le  président  de  Bi- 
rague  avait  remplacé  M.  de  Losses  en  sa  qualité  de  gou- 
verneur de  Lyon.  Voir  Péricaud, Noies  surLyon;  Archives 
du  llhône,  t.  VIII,  p.  25;  t.  X,  p.  3o5. 

4  Sy  tout ,  si  tost. 


[1566.  —  37  février.] 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  fronçais.  n°  3aga  ,  f"  1. 
A  MON  COMPÈRE 

MONSIEUR  LE  CONESTABLE. 

Mon  compère,  le  Roy  mon  fils  vous  envoy 
cet  courier  pour  vous  averlyr  des  novelles  qu'il 
a  eue  lent  des  costé  Erigletere  et  Alemagne, 
el  veyré  que  set  jeune  lu  '  n'a  pas  aysté  Ion- 
temps  roy  ;  s'il  eut  aysté  plus  sage  je  croy  qu'il 
l'eut  encore  en  \ye'2.  C'eyt  grent  heur  pour  la 
royne  ma  fille  d'enn  estre  défayste  au  condi- 
sion  que  nous  avons  entendu  par  le  Croc  que 
la  voyt.  Nous  somes  arivés  en  cet  lyeu3  qui  aysl 
si  embely  que  je  vous  aseure  que  le  Roy  mon 
fils  l'ayme  bien  tort  et  dist  qu'il  ne  voldroyl 
aystre  encore  à  Parys.  Je  vous  ay  si  bien  fayst 
loger  el  acomoder  que  je  voldroys  que  fusiés 
dejeà  ysi ,  m'aseurant  que  vous  y  troverés  byen. 
Vous  voyrés  cet  que  est  veneu  d'Avignon  et 
la  provision  que  le  Roy  mon  fils  y  a  donnée. 
Je  vous  aseure  qu'il  y  a  déjean''  qui  ont  belle 
envye  de  remeuer  ménage;  à  quoy  y  nous 
fault  bien  prendre  guarde  el  prier  Dieu  de 
nous  conserver  le  repos  où  nous  somes,  cel5 
que  je  luy  supplie  et  vous  donner  cet  que  dé- 
sirés. 

C\TER1NE. 

1  F«,  fou. 

3  Dainley  fut  assassiné  le  10  février,  à  2  heures  du 
matin.  Voir  les  Lettres  de  Marie  Sluurt,  publiées  par 
Labanoff,  t.  VII,  p.  108  el  109;  Melvil,  Mémoires, 
p.  17/1  ;  Miss  Strickland,  I.  V,  p.  177  et  suiv.;  Chalmers, 
Vie  de  Marie  Stuiirt  ;  Gaulthier,  Vie  de  Marie  Stuart , 
t.  I,  p.  3up,  et  35g;  Teulet,  Relations  de  la  France  avec 
l'Ecosse;  Calendar  oj  State  papers  (1  566-1 568),  William 
Drury  to  Cecil ,  p.  176  et  178. 

1   Fontainebleau. 

''  Déjean ,  des  gens. 

5  Cet,  ce. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


15 


1567.  —  :>7  février. 

Ortg.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3to,o  ,  f*  i8. 

\   MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  ce  porteur  vous  va 
retrouver,  amplement   instruit  de  l'intention 

du  Roy  monsieur  mon  (ils  sur  ce  qu'il  lui  est 
venu  dire  de  voslre  part,  et  m'aseurant  qu'il 
vous  en  rendra  lion  compte,  ce  petit  mot  ne 
sera  davantaige  que  pour  vous  dire  que  je  ne 
sçay  que  vous  répondre  quant  aux  baux  '  et 
rennes  des  tailles  que  ceulx  du  conseil  nesoienl 
arrij  \  ez]  pour  ce  que  s'y  est  l'aicl  a  esté  par  leur 
advis.  Je  vous  pronielz  bien  que  si  les  sieurs 
de  Carrouges  et  de  la  Meilleraye  demeurent 
commissaires  en  ce  qui  est  de  leur  département, 
je  ne  pcrmecleray  que  vous  soyez  moings  favo- 
risé que  eulx,  comme  celluy  qui  n'a  moings 
de  moyen  de  faire  un  bon  service  au  Roy  mon- 
sieur mon  fdz,  et  qui  n'a  le  soulaigement  de 
-on  propre  peuple  en  moindre  recommandation. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Matignon,  qu'il 
vous  ayt  en  sa  garde.  Escript  à  Fontainebleau, 
le  xxvue  février  1  5(J7- 

Catebine. 

BoUBDIN. 


[1567. —  Mars.] 

\ut.  Bibl,  nat.  fonds  français,  n°  339a,  P  a3. 
A  MA  COUSINB 

LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  j'é  reseu  voslre  letre  par  Jean- 
Batiste  et  veu  i|ue  n'estes  encore  si  sayne  que 
je  pansoys  et  ausy  n'estes  relevée,  qui  m'a  y 
l'aysl  panser  que  avés  aysté  byen  plus  malade 
que  de  coteumes.  Je  voldroys  que  fnt-iYs 
ysi    pour    voyr  le    plus   beau    heu  qu'yl    est 

'  Mois  brûlés,  mais  que  nous  rétablissons  d'après  une 
ordonnance  de  Charles  IX.  (Même  volntue,  p.  '19.) 


posible  '  et  prinsipalement  pour  vous  avoyr 
auprès  de  moy;  et  quant  à  cet  que  ledisl  Jean- 
Batiste  m'a  dist,je  métré  pouinede  fayr  avoyr 
la  consellerieà  l'avocat,  mes  que  ne  souyt  du 
nombre  de  celés  que  son  seigneurable.  Je  luy 
ay  dist  qu'i  ballast  au  sr  de  Lansac  vostre  mé- 
moyre,  afin  de  reguarder  tout  cet  que  Tons  \ 
poura  fayre,  cet  que  devés  aystre  aseuraye  que 
m'anployré  tousjour  pour  vous  et  vostre  man 
et  cet  qui  vous  touche  d'ausi  bon  cour  et  vo- 
lante que  parante  que  ayés. 
Vostre  bonne  cousine, 

Catebinb. 


1567.  —  1"  mars. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10761 ,  f°  705. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  j'ay  veu  par  la 
lettre  que  m'avez  escripte  du  quinziesme  du 
passé  les  calomnies  que  les  Genevois2  ont 
voulu  mettre  en  avant  par  delà  après  la  mort 
de  sr  Pietro  Corso  du  secours  que  je  luy  don- 
nois.  Et  pour  ce  que  cest  une  pure  mensonge 
sans  fondement  ny  apparence,  je  suis  d'advis 
qu'il  ne  faut,  sinon  s'en  mocquer,  ny  vous 
mettre  en  peine  de  rabbatre  tels  coups.  Le 
clymal  de  leur  pays  est  subjecl  au  \ice,  et  le 
peu  d'affectiou  qu'ils  ont  de  tout  temps  porté 
à  ceste  couronne  les  induira  tousjours  assez  à 
le  suivre.  Pour  relia  ne  lairrons  nous  d'en- 
voyer au  s1"  Nicolo  de  Grimaldi  le  passeport 
qu'il  désire  et  dont  vous  nous  avez  cy-devant 
escript  ;  et  pour  vous  avoir  au  long  escript  par 
vostre  courrier,  cella  me  gardera  de  vous  dire 
rien  davantage,  si  n'est  vous  prier  que  uous 
ayons  de  voz  nouvelles  le  plus  souvent  qu'il 

1  La  cour  était  encore  à  Fontainebleau.  Voir  une 
lettre  de  l'ambassadeur  vénitien  Correro.  (Bibl.  nat., 
lilza  V,  p.  99.) 

5  Génois. 


Ifi 


LETTRES  DE  GATHi: 


vous  sera  possible;  à  quoy  me  voulant  pro- 
inelre  que  ne  faudrez,je  prie  Dieu,  vous  avoir 
en  sa  saiucte  et  digne  garde.  Escript  à  Fonlai- 
bleau,  le  premier  jour  de  mars  1667  '. 

Caterime. 


1567.—  1"  mars. 
Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3178,  f°  5i. 

A  MONSIEUR  D'HUMIÈRES. 

Monsieur  d'Humyères,  ce  petit  mot  de  lettre 
que  je  vous  faictz  présentement  n'est  à  autre 
intention  que  pour  vous  prier  que  vous  me 
recouvrez  le  plus  que  vous  pourrez  de  cignes 
masles  et  femelles,  de  ceulx  qui  n'ont  poinct 
encore  d'œuf,  et  me  les  envoyez  en  ce  lieu 
par  hommes  exprès  que  je  feray  payer  des 
liai/,  qu'il  aura  faictz  en  son  voyaige.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Humyères,  qu'il  vous  ayt 
en  sa  saincte  garde.  Escript  à  Fontainebleau, 
ce  premier  jour  de  mars  1667. 

Caterine. 
Bourdin. 

1567.  —  2  mars. 

Copie.  Arch.  nat.  H.  178a  ,  f*  m<  uh"h. 

A  MESSIEURS 

LES  PRÉVOST  DES  MARCHANS 

ET  ESCHKVI>S 

DE    LA    VILLE    DE    PARIS. 

Messieurs,  le  Roy  monsieur  mon  filz  m'a 
accordé  que,  pour  me  délivrer  et  satisfaire  à 
plusieurs  grosses  debtes  que  j'ay  esté  par  né- 
cessité contraincte  de  créer  depuis  six  ou  sepl 
ans  en  ça  autant  et  plus  pour  son  service  et 
affaires  que  pour  les  myenncs,  je  \ous  nm- 
stitue  quarante  mil  livres  tournoys  de  rente, 

'  Voir  dans  le  n"  10751  du  fonds  français,  p.  703, 
un.  lettre  de  Charles  IX  à  M.  de  Forquevaulx  du  même 
jour;  elle  ajoute  quelques  détails  à  celte  de  la  Heine. 


RINE  DE  MÉDICIS. 

et  pour  seureté  d'icelles  je  vous  vende  et  aliène 
à  condition  de  rachapl  perpétuel  les  dom- 
inâmes des  contez  de  Senlis,  Clermont  en 
Beau  voisin,  Meaux  et  Crécy,  ensemble  les 
fermes  des  aydes  desdits  lieux  dont  il  m'a  cy- 
devant  donné  la jouyssan.ee ,  tant  pour  IVntre- 
lénemenl  de  mon  estai  et  maison  que  pour  le 
payement  d'une  partie  de  mes  debtes  et  pour 
que,  à  présent,  yl  m'est  besoing  de  faire  ladicte 
constitution  ou  vendilion,  allin  de  recouvrer 
l'argent  pour  me  délivrer  d'une  infinité  de 
personnes  ausquelles  je  doibz,  je  vous  prie, 
Messieurs,  voulloir  accorder  et  accepter  la 
restitution  de  xlm  livres  de  rente  ou  alliéna- 
tion  desditz  contez  et  fermes  des  aydes,  la- 
quelle j'entends  vous  faire  avecques  toutes  les 
seuretez  que  trouverez  esire  requises  et  né- 
cessaires que  j'aille  faire  ratiflîer  par  le  Roy 
monsieur  mon  filz  suyvant  ce  que  présente- 
ment je  vous  en  escriptz  et  mande.  Ce  faysanl 
vous  me  ferez  bien  grand  plaisir  et  service 
que  me  trouverez  preste  de  reconnoistre  en 
tout  ce  que  vous  me  vonldrez  employer,  et  sur 
ce  je  supplie  Dieu.  Messieurs,  vous  avoir  en 
sa  saincte  garde. 


Caterine. 


Fisiïs. 


Escript  a  Fontainebleau,  le  11e  jour  de  mars 
mil  V  i.wii. 


1567.  —  8  mars. 
Copie.  Record  office ,  Stale  papers .  France. 

V  MONSIEUR  DU  CROC. 

Monsieur  de  Crocq ,  estimant  que  nous  ne 
sçaurions  donner  plus  de  contentement  à  la 
royne  d'Escosse,  madame  ma  belle-fille,  que 
de  tenir  près  d'elle  personne  qui  la  puisse 
consoler  de  la  part  du  Roy  monsieur  mon  fils 
et  de  la  mienne,  et  donner  faveur  à  ses  af- 
faires en  la  poyue  et  ennuy  où  elle  peult  eslre  , 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


17 


le  Roy  mon  fils  a  advisé  vous  y  renvoyer  in- 
continent,  ce  qui  me  faict  vous  prier  nous 
venir  retrouver  sitost  que  vous  aurez  repceu 
cetle  lettre.  Cependant  je  feraj  tenir  vostre 
dépesche,  afin  que  vous  ne  perchez  point  de 
temps.  PriantDieu,  Monsieur  de  Crocq,  vous 
donner  ce  que  désirez.  De  Fontainebleau  le 

mu  jour  de  mars  1667  l, 

Catehihb. 


1567.  —  10  mars. 
Orig.  Bil>l.  uat.  fonds  français,  n1  3178,  f°  5s. 

A  MONSIEUR  D'HUMIÈRES. 

Monsieur  de  Humières,  j'ay  esté  bien  ayse 
d'entendre  par  vostre  lettre  du  \f  de  ce  nioys 
t]u'il  soit  arrivé  à  Péronne  de  quoy  faire  tra- 
vailler auxouvraiges  delà  fortiffication  etque 
vous  ayez  faict  pourveoir  à  la  scureté  des 
vi"'  livres,  qui  vous  ont  esté  envoyez  pour  y 
commencer  suivant  le  reiglement  qui  en  a  esté 
l'ait;  qui  est  pour  obvier  auxabbuzqui  y  sou- 
loient  y  mectre  les  trésoriers,  et  tellement  as- 

'  Voici  une  lellre  de  Charles  IX  à  la  reine  Elisabeth, 
datée  il-  Fontainebleau  le  8  mars  : 

ttTrès  hantte  et  1res  excellente  princesse,  très  chère 
el  très  amée  seur  et  cousine,  l'inconvénient  advenu  en 
Ecosse  est  cause  que  nous  envoyons  présentement  par  Me 
la  le  s'  du  Croc  nostre  conseiller  et  maistre  d'hostel  ordi- 
naire présent  porteur  pour  consoler  en  ceste  afliction 
nostre  tics  chère  et  très  amée  seur  la  royne  d'Escosse 
et  résider  auprès  d'elle  nostre  ambassadeur,  ainsi  qu'il 
vous  fera  entendre,  l'ayant  chargé  aussi  vous  visiter  en 

passant  de  nostre  pari  et  remercier  de  la  dé nstration 

que  vous  faites  à  la  continuation  de  nostre  mutuelle  ami- 
tié, en  laquelle  nous  vous  prierons  croire  que  vous  ne 
trouverez  jamais  de  nostre  costé  que  toute  correspon- 
dance, comme  il  vous  fera  plus  au  long  entendre,  dont 

vous  le  croirez,  s'il  sous  plaist,  comme  vous  feriez  nous- 

mesme,  qui  prions  Dieu,  très  haulle  el  lus  excellente 
princesse,  nostre  lies  chère  el  très  aînée  sein',  sons  avoir 

en  sa  trèssaincte  el  digne  garde.  Escripl  .i  Fontainebleau, 
le  vi il"  jour  de  mars  1567.71  (Record  office,  StaU  /  ' 
pirs,  France,  vol.  5o.) 

Cathsbihb  ut;  Mioicis,  —  ut. 


seurer  lesdiclz  deniers  qu'il  ae  soit  plus  en 
leur  discrétion  d'en  retenir,  mais  soient  tous 
employez  es  elfeelz  pour  lesquels  ilz  sont  or- 
donnez et  destinez;  à  quoy  je  vous  prie  avoir 
continuellement  l'œil  ouvert  el  surtout  que 
lesdiclz  ouvraiges  se  lacent  suivant  les  des 
saings  si  bien  et  à  propos  que  une  erreur  ne 
nous  face  poinct  perdre  ce  que  l'on  y  aura 
employé  et  de  temps  et  d'argent.  Mais  que 
vostre  homme  que  vous  avez  envoyé  vers  Va- 
lentianes  soit  de  retour,  vous  ferez  service  bien 
aggréable  au  Hoy  monsieur  mon  lilz  de  luy 
mander  toutes  les  parlicularitez  qu'il  vous  en 
aura  rapportées,  el  si  d'ailleurs  il  nous  vient 
chose  qui  en  soit  digne.  Il  vous  a  accordé  la 
prébende  de  Péronne  dont  vous  m'avez  es- 
cript,  et  sera  bien  ayse  el  moy  aussy,  si 
vous  nous  pouvez  recouvrer  et  envoyer  la 
demye  douzaine  de  cignes,  dont  vous  faictes 
mention  par  vostredicte  lettre.  C'est  pour  en 
peupler  les  canaulx  et  l'estang  de  ce  lieu. 
PriantDieu ,  Monsieur  de  Humières ,  qu'il  vous 
ayt  en  sa  saincte  garde.  Escripl  à  Fontaine- 
bleau, le  \c  jour  de  mars  1JG7. 

CaTEMKE. 

BoiJRDlN. 


1567.  —  10  mars. 

Orig.  Uii.l.  uni.  fond*  français ,  n"  .')a  i  S  -  f>  3o. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  vous  verrez  bien  au  long  par  la 
Lettre  du  Roy  monsieur  mon  61s  ce  qui  est 
advenu  à  Lyon  '  el  les  provisions  que  nous  y 

1  Correro,  l'ambassadeur  de  Venise,  dans  une  dépêche 
du  30  mars  fait  mention  d'une  surprise  tentée  sur  la  ci- 
tadelle de  Lyon  et  déjà  mentionnée  dans  une  lettre  du 
37  février.  sBirague  le  gouverneur  en  lui  si  effrayé, 
qu'il  a  gardé,  dit-il,  trois  compagnies  qui  devaient 
partir  pour  le  Piémont.  On  a  usé  de  représailles  et  brûlé 

3 


1  uni     MAI  i"1AH. 


18 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


avons  données;  sur  quoy  je  vous  prye  nous 
vouloir  ung  petit  mander  vostre  advis,  et  si 
vous  n'espérez  pas  que  par  le  moyen  des- 
dietes  provisions  ladicte  ville  sera  pour  demou- 
rer  en  paix,  et  attendant  de  voz  nouvelles  je 
prye  Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir  en  sa  saincle 
garde.  De  Fontainebleau,  le  xc  jour  de  mars 
1 5  G  7 . 

(De  sa  main.)  Mon  cousin ,  je  n'eseryps  poynt 
pour  cet  heure  à  votre  femme,  mes  sete-ci  sera 
pour  tou  deus,  car  je  lui  veulx  mender  la 
résolution  de  toutes  vos  afayres  auquèles  je  y 
fayré  de  sorte  que  j'espère  que  conoystrés  la 
bonne  volante  de 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 
.  robertet. 


1567.  —  la  mars  '. 

Minute.  Bild.  nat.  fonds  français,  n°  2.3193,  f°  193. 

AU  CAPITAINE  BREUL. 

Capitaine  Breul,  le  Roy  monsieur  mon  filz 
\ous  sçait  fort  bon  gré  du  service  qu'il  a  reçu 
de  vous2  d'avoir  laid  an-ester  Boullant,  qui 
estoil  receveur  général  de  Paris  et  qui  s'estoit 
absenté,  pour  estre  demeuré  redevable  d'une 
bonne  somme  d'argent.  Et  pour  ce  qu'il  dé- 
sire le  faire  venir  à  Paris  pour  la  vérification 
de  son  deu  et  recouvrement  d'icclluy,  il  mande 
au  s  de  Matignon  qu'il  l'envoyé  prendre  et  le 
faire  amener  seurement  audicl  Paris,  ainsi 
que  vous  verrez  par  la  lettre  qu'il  vous  en  es- 
rript,  au  contenu  de  laquelle  je  suis  si  asseu- 

les  bancs  du  tempte  protestant.*  (Bilil.  bât.,  Dépêches  des 
ambassadeurs  vénitiens,  lilza  V,  p.  <)Q.) 

1  An  clos  est  écrit  :  I.etlre  de  la  royne  au  capitaine 
tîrenl  du  xu"  jour  de  mars  1067. 

-  Voir  la  lettré  clé  Charles  IX,  mène  volume, 
p.  191. 


rée  que  vous  ne  l'auldrez  de  satisfaire  que  cela 
me  gardera  de  vous  en  dire  rien  davantaige, 
mais  vous  asseureray  bien  que  ce  que  le  susdict 
Boullant  doyt  est  assigné  à  des  parties  si  for- 
cement nécessaires  et  importantes  au  service 
du  Roy  tnondict  sieur  et  filz  qu'il  n'en  peut 
estre  délivré  ailleurs,  sans  cela  j'eusse  pris  à 
aussi  grand  plaisir  de  vous  faire  gratiflier  de 
la  meilleure  partie  de  sa  deble  au  payement 
de  ce  que  vous  distes  vous  estre  deu,  comme 
je  voy  que  vous  avez  procédé  en  l'arrest  du- 
dict  Boulant  en  serviteur  qui  ayme  le  service 
de  son  maistre,et  sur  ce,  capitaine  Breul,  je 
prie  Dieu  vous  avoir  en  sa  saincle  garde. 


1567.  —  i5  mars. 

Orig.  Archives  de  Modène. 
A  MON  COUSIN 

LE  DUC  DE  FERRARE. 

Mon  cousin,  avec  loutz  les  regretz  de  ce 
monde  je  vous  commenceray  ceste  lettre  pour 
vous  pryer  que,  mectant  par  vous  en  considé- 
ration la  qualité  du  temps  et  Testât  de  notre 
royaulme,  vous  ne  vuellyez  trouver  estrange 
ni  attribuer  à  faulte  de  bonne  volonté,  si  en 
laict  des  payements  de  vos  debtes  l'on  ne 
s'est  peu  estendre  pour  ceste  présente  an- 
née en  plus  avant  que  à  ce  que  nous  vous 
avons  cy-devant  escript  par  le  sr  de  Montmo- 
rin  et  l'avons  encores  dict  présentement  au  che- 
vallyerBernyer  présent  porteur;  ce  que  je  vous 
prye,  mon  cousin,  vouloyr  prendre  de  bonne 
part  et  non  penser  que  cecy  procedde  d'autlre 
endroict  qu'à  l'impossibilité  qu'il  y  a  de  vous 
faire  myeulx,  laquelle  cessant,  dont  Notre  Dieu 
nous  en  fera  la  grâce  cy  après,  vous  debvez 
aussi  attendre  et  espérer  de  nous  les  mesmes 
bons  et  favorables  traictementz  que  le  Roy 
monsieur  mon  (ilz  et  moy  désirons  estendre 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1GIS. 


19 


et  contiuuier  à  l'endioicL  d'un»  si  proche  et 
affectionna  parent  que  vous  nous  estes;  et  pour 
ce  que  sur  ce  faict  je  me  suys  bien  au  long 
iaysse'  entendre  audit  cavallyer  Bernyer, 
je  ne  vous  eu  diray  davantage,  en  pryant 
Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir  en  sa  saincle 
garde.  De  Fontainebleau,  ce  xve  jour  de 
mars  1  5  < j  7 . 

Votre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1507.  —  1  (î  mars. 

Orig.  Record  office,  Staie  yapers ,  vol.  XL. 

A  MONSIEUR  L'AMBASSADEUR 

DE  LV  ROYJVE  D' VMILKTERRE, 

MADAME    MA    EONNE    SEUH. 

Monsieur  l'Ambassadeur,  j'ay  ou  responce 
des  commissaires  depputés  à  l'aire  le  procès 
du  cappilaine  Pierre  Paul  ',  prisonnier  à  Bour- 
deaul.x  pour  aucunes  déprédations  dont  il  est 
chargé  et  entre  autres  d'une  concernant  au- 
cuns subjecls  de  la  royne  d'Angleterre  ma- 
dame ma  bonne  sœur  voslre  mailresse,  dont 
voue  me  feistes  bailler  les  informations  que 
je  leur  a\ois  envoyées.  Ils  escripvent  qu'ils 
n'ont  besoing  que  des  témoins  y  nommez.  Les 
prinripaulx  desquels  sont  Anglois.  Si  vous 
vouliez    envoyer    là    lesdicls    lesmoings,    le 

1  «Extrait  d'une  lettre  escripte  au  Roy  par  les  com- 
missaires depputes  à  faire  le  procès  de  Pierre  l'aul  : 

rSyre,  nous  trouverions  très  bon  pour  l'exécution 
de  vos  commandements  s'il  estoit  vostre  lion  plaisir 
dire  à  Monsieur  l'Ambassadeur  d'Angleterre  que  les 
marchands  dudict  pays  qui  se  plaignent  de  la  dicte 
deppn'clalioii  mentionnée  .<ux  informations  qu'il  a  mises 
par  devant  Vostre  Majesté  pour  estre  satisfaiçl  à  la  répa- 
ration qu'il  demande;  car  partie  desdits  tesmoingg  sont 

Ari|;lois  en  lesquels  nous  sei  on!  mal  aises  que  nous  pensions 

recouvrir  sans  son  ayle,  ou  des  marchands  plaintifs,  et  à 
(es  fins  nous  renvoyons  ces  informations  qu'il  vous  a  pieu 
envoyer  andicl  sieur  président,  ayant  l'original  par  devers 
iioiis.t  (Record  »//"'•,  France,  vol.  5o.) 


procès  dudict   prisonnier  sera   bientosl  faicl 

et  est  le  plus  expédient,  ainsy  que  vous 
pourrez  mieulx  entendre  par  ung  extrait 
de  leurs  lettres  que  je  vous  envoyé  avecoues 
lesdites  informations,  désirant  que  en  cela 
et  toute  autre  chose  qui  concernera  la  dicte 
dame  royne,  vous  ayez  ici  toute  satisfaction. 
Pliant  Dieu,  Monsieur  l'Ambassadeur,  vous 
avoir  en  sa  saiucte  garde. 

Escript   à  Fontainebleau,    le  \vic  jour  de 
mars  1 5O7. 


De  i.'Aibespixe. 


Caterine. 


1567.  —  91  mars. 

Copie.  Ribl.  nat.  fonds  français,  n°  a3io,3,  f°  237. 

VI    CAPITAINE   VRGOSSE1. 

Capitaine  Argosse,  vous  verrez  ce  que  le 
Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript-  pour  ne 
permettre  que  Italien  ny  autre  estrauger  de 
quelque  nation  qu'ilz  soyent,  puisse  se  retirer 
et  habiter  en  sa  ville  de  Calais,  pour  ce  que, 
estant  place  de  frontière  si  enviée,  il  ne  nous 
l'ault  là  dedans  que  des  Francoys  naturels;  à 
quoy  vous  donnerez  l'ordre  que  le  Roy  mon- 
dict  sieur  et  filz  vous  mande  par  sa  lettre  el 
aurez  l'œil  sy  ouvert  sur  ceuh  qui  vont  cl 
viendront  là  dedans,  qu'il  ne  vous  en  puisse 
estre  riens  celé  ny  desguisé,  et  n'ayant  accoinc- 
tance  et  intelligence  avec  aucuns  des  habitai!.- 
de  ladicte  ville  que  vous  n'en  scachiez  la  vérité. 
Priant  Dieu,  capitaine  Argosse,  qu'il  vous  ayl 
en  sa  garde. 

(Au  dos.)  Au  capitaine  Argosse,  du  .vu' jour 
de  mars  10C7. 

1   Le  n"  n3i(|.'i  du  fonds  français  renferme  plusieurs 
lettres  du  capitaine  Arrjosse,  toutes  datées  de  Calais. 
1   Voir  la  lettre  du  lioi  qui  anonq>a;;ne  celle-ci.  I  Meule 

volume,  1  -?o.G.) 

3. 


•20 


LETTRES  DE  CATH 


1567.  —  21  mars. 

Orig.  Itilil.  nat.  fonds  français,  n°  3aoi  ,  f'  '17. 

A  MON  COMPÈKE 

MONSIEUR  LE  CONTESTABLE. 

Mon  compère,  j'eusse  bien  voullu  que  les 
nouvelles  que  ce  porteur  nous  a  dicles  de 
vostre  part  eussent  esté  meilleures  et  de  plus 
grande  santé,  que  je  prie  Dieu  vous  renvoyer 
bien  losl,  aflin  que  nous  vous  puissions  aussy 
tant  plus  lost  reveoir  icy.  Nous  avons  veu  le 
roolle  des  commisseires  que  avez  cboisis  poul- 
ies monstres  de  la  gcndarmerye,  ausquelz  j'en 
fera  y  expédier  les  commissions;  et  cependant 
le  trésorier  des  guerres  Bâillon  a  advisé  vous 
renvoyer  le  département  que  vous  avez  fa  ici 
des  compaignies  et  uug  aullre  qu'il  a  dressé 
pour  la  commodité  des  payemens  selon  les  as- 
signations qu'il  a  eues,  allîn  que  sur  l'un  et 
l'aultre  vous  nous  mandiez  vostre  advis  et 
que,  suivant  icelluy,  il  despesche  les  payeurs 
pour  le  recouvrement  des  assignations ,  et  quant 
à  la  publication  des  monstres  les  despesehes 
en  ont  esté  envoyées  suivant  le  roolle  des  gar- 
nirons que  vous  en  baillastes  au  trésorier  der- 
nièrement qu'il  lui  devers  vous;  en  quoy  ne  se 
peult  plus  riens  changer,  vous  priant,  pour  fin 
de  la  présente,  nous  tenir  le  plus  souvent  que 
vous  pourrez  advertiz  de  vostre  disposition. 
Priant  Dieu,  mon  compère,  vous  avoir  en  sa 
saincle  et  digne  garde.  Escript  à  Fontaine- 
bleau, le  xxi°  jour  de  mars  1 5G7. 

[De  sa  main.)  Mon  ropère,  je  suis  bien 
marrye  que  si  so\ent  vous  retombiés  malade 
et  je  panse  que,  jeusques  à  cet  que  soyés  ave- 
ques  nous,  ne  seré  bien  guéri  et  j'é  veu  que 
trovés  bon  cet  que  avons  délibéré  et  que  vostre 
opinion  est  conforme  à  cet  que  a\ions  pansé, 
quv  sera  cause  que  plus  hardiment  nous  les 
dépécheron.  VI  est  passé  par  i -î  Don  Antonio 


ERINE  DE  MÉDIGIS. 

de  Mendose  que  le  roy  d'Espagne  envoyé  pour 
fair  pa-ser  les  Ayspagnos  par  Lorayne,  les- 
quels ne  sont  encore  embarqués.  Guérisé-vous 
bien  tost  el  croyés  vostre  femme,  afin  que  ne 
retombiés  plus  et  que  vous  en  puissiés  venyr 
ysi. 

Vostre  bonne  coumère  et  amye, 

Caterine. 


1567.  —  23  mars. 

Minute.  BiLI.  nat.  fonds  français,  n°  a3io,3,  f°  aa8  v°. 

A  MONSIEUR* 

LE  MARÉCHAL  DE  MONTMORENCY. 

Mon  cousin,  je  n'adjousteray  riens  à  la 
lectre  que  vous  escript  présentement  le  Roy 
monsieur  mon  filz  '  et  sera  seullement  ce 
petit  mot  pour  vous  dire  que  le  plus  grand 
service  que  vous  lui  sçauriez  l'aire  c'est  de 
vous  en  aller  à  Paris  pour  y  donner  ordre 
que  ceulx  de  la  religion  prétendue  réformée 
s'y  comportent  doresna\ant  plus  modestement 
qu'ilz  n'ont  faict  parle  passé,  d'aultant  qu'il  y 
auroit  à  craindre,  s'ilz  continuoienl  en  leurs 
contraventions,  que  cela  ne  nous  amenast 
un  grand  trouble,  non  seullement  en  ladicte 
ville,  mais  aussi  par  tout  ce  royaume  dont 

1  Voici  ceque  lui  écrivait  Charles  1\  :  r- Ayant  vu  le  mé- 
moire que  Trifjnac  m'a  apporté  de  vostre  part,  j'ay  esté  bien 
aise  d'entendre  que  vous  avez  envoyé  devers  les  princi- 
palx  de  la  religion  prétendue  réformée  estans  à  Paris 
pour  leur  remonslrer  qu'ilz  ayent  à  se  contenir. »  [Tbxd. . 
p.  233.)  —  Dans  le  mémoire  que  Trignac  apporte  au 
Roi  nous  lisons  :  «  Aucuns  de  la  religion  se  voyans  tra- 
vaillez el  à  leur  advis  trop  rigoureusement  recherchez  par 
les  ministres  de  la  justice  de  ce  qu'ilz  faisoient  dans  leurs 
maisons  sansauruns  scandalle  ne  esmolion  eussent  volon- 
ti'Ts  faict  d'une  cause  particulière  celle  commune  et  gé- 
nérale s'ilz  n'eussent  esté  retenuz  par  ceux  qïTe  M.  le  ma- 
réchal a  employez.^  (lhiil.,  p.  -m  8.)  —  Voir  une  lettre 
de  Montmorency  à  la  Reine,  du  aô  mars  suivant,  pour  lui 
annoncer  qu'il  s'est  rendu  à  Paris  et  qu'il  répond  de  sa 
tranquillité.  (Ibid.,  p.  -v'i  i.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


21 


vous  sçavez  bien  que  nous  n'avons  pas  de 
besoing  et  qu'il  en  l'aull  oster  de  bonne  beurc 
toutes  les  occasions,  n'estant  riens  plus  néces- 
saire pour  prévenir  un  tel  mal  que  de  faire 
exactement  observer  les  édilz  du  Roy  înon- 
dict  sieur  et  lilz  et  contenir  un  cbascun  soubz 
l'observance  d'iceulx,  ce  que  vous  estant  assez 
recommandé,  je  ne  vous  en  diray  riens  da- 
vantaige  ny  feray  la  pre'sente  plus  longue  que 
pour  prier  Dieu  vous  a\oir  en  sa  sainte  et 
digne  garde. 


1507.  —  9.3  mars. 

.Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  a3ig3,  f°  a36. 

\  MONSIEUR  DE  TRANCHELION. 

Monsieur  de  Trancbelyon,  j'ay  receu  voslie 
lectre  du  xvne  de  ce  moys  1  et  veu  par  icelle 
et  par  le  mémoire  que  m'avez  envoyé  ce  que 
vous  avez  pu  apprendre  de  Testât  des  cboses 
de  voz  voisins,  dont  nous  avons  jà  eu  advis  de 
noslre  ambassadeur,  mesme  de  leur  deffaicle  ad- 
venue près  Anvers.  Il  est  vray  que  nous  n'avons 
riens  sceu  de  ceste  sédition  de  Cambray  dont 
parle  voslre  mémoire.  Vous  mectrez  peine  de 
sçavoir^i  la  cbose  aura  passé  plus  oultre  et, 
-  il  y  a  riens  qui  le  mérite,  ferez  service  au 
l'm\  monsieur  mon  filz  de  l'en  advertir  bien 
particulièrement.  Priant  Dieu,  Monsieur  de 

1  Voir  dans  le  n"  fl3io,3,  p.  ao6,  relte  letti--  de 
Trancbelyon  à  la  Reine.  Il  lui  annonce  que  le  comte 
d'Egmont  et  le  sieur  d'Arscot  sont  partis  de  Bruxelles 
mercredi  dernier,  et  que,  arrivés  samedi  dans  le  voisinage 
de  Valenciennes,  ils  vont  tenter  d'y  entrer.  Ceux  de  la 
ville  sommés  par  eux  de  se  rendre  ont  demandé  le 
temps  d'en  délibérer.  Dans  le  mémoire  joint  à  sa 
lettre,  il  parle  d'une  défaite  près  d'Anvers  et  d'un  tu- 
multe survenu  à  Cambrai.  C'est  au  combat  d'Aus- 
Iruweel  qu'il  fait  allusion.  Voir  les  détails  de'  cette  ba- 
taille dans  la  Corrttpondancê  du  cardinal  de  Granvelle 

publiée  par  Edmond  t'oullel.   I.   II.  p.  3lO. 


Trancbelyon,  de  vous  avoir  en  sa  saincte  el 
digne  garde. 

(Au  dos.)  A  Monsieur  de  Tranchelyon,  du 
2 3e  jour  de  mars  1 56^. 


15C7.  —  20  mars. 

Orig.  Arc]),  des  Médias  à  Florence,  dalla  liiza  U-iO. 
nuova  uuuierazione.  p.  aa&. 

A  MON  COI  SIN 

MONSIEUR  LE  PRINCE  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  pour  ce  que  je  désire  singuliè- 
rement que  la  statue  que  je  faiz  l'aire  à  Rome 
soit  achevée ,  et  mise  en  telle  perfection 
qu'elle  puisse  correspondre  à  l'excellence  d'un;; 
cheval  qui  est  jà  faict  pour  servir  à  ceste  en- 
core, je  vous  prye  \ouloir  pour  quelque  temps 
licentier  et  bailler  congié  à  ung  nommé  Je- 
ban  Boullongne,  sculpteur,  qui  est  à  vostre 
service,  pour  s'en  aller  à  Rome  besongner  et 
mectre  la  main  à  ce  que  dessus,  suivant  ce  que 
lu\  dira  et  fera  entendre  de  ma  part  le  sieur 
Hannibal  Rucelay,  aucquel  je  escriptz  bien 
particulièrement  pour  ces!  ellecl.  Et  m'asseu- 
ranl  que  en  ce  vous  serez  coulant  de  me 
gratifier,  je  ne  vous*feray  la  présente  plus 
longue,  si  n'est  pour  prier  Dieu,  mon  cousin, 
qu'il  vous  ait  en  sa  très  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Fontainebleau,  le  \\\  jour  de 
mars  i ')(>-. 

(De  sa  main.)  Je  vous  prie,  mon  cousin,  ne 
me  refeuser  de  comender  au  dict  Jean  Bolo- 
gnese  de  aler  à  Rome  pour  l'ayre  la  slateuedu 

Roy  mon  seigneur,  et  se  vous  fays  es  cel 

plésir  je  métré  poine  de  le  reconestre,  corne 
eun  dé  plus  grent  que  pour  cel  heure  je  puisse 
recevoyr,  et  m'asseurent  que  ne  me  refeuse- 
n;s,  nevous  en  fané  plus  long'  di>cours. 

\  ostre  bonne  cousine, 

Gatbrinb 

l'IZF.S. 


-)•) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


1567.  —  38  mars. 

Minuit-.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n'  a3io,3,  f°  soi. 

AU  MVRÉCHVL  DE  MONTMORENCY. 

Mon  cousin,  je  ne  sçauroys  que  adjouler  à 
la  lettre  que  vous  escript  présentement  le  Roy 
monsieur  mon  filz,  sinon  que  je  vous  prie  de 
ma  part  que  en  affaires  de  telle  importance 
que  celle  qui  se  veoit,  vous  donniez  si  bon 
ordre  le  long  de  la  frontière  de  Picardye  pour 
empescber  l'entrée  et  retraicte  en  ce  royauline 
à  ceulx  des  Pays-Bas  qui,  au  trouble  où  ilz 
sont,  s'en  retournant,  pour  ceste  raison,  s'y 
\ouldroient  bien  retirer,  que  nous  n'en  soyons 
poinct  en  danger  de  veoir  noz  villes  ny  le 
royaulme  plein  d'une  telle  sorte  de  gens  l, 
desquelz,  à  le  bien  prendre,  je  ne  voiz  pas  que 
l'on  puisse  tirer  aulcune  utilité,  mais  plus  lost 
un  mezcontentement  parmy  la  plusparl  des 
subjectz  du  Roy  monsieur  mon  filz  et  trop 
plus  de  deffiance  qu'il  ne  seroyt  requis  pour 
la  conservation  du  repoz  et  la  Iranquilité  en 
laquelle  nous  vivons.  Dieu  mercy;  qui  me  faict 
\ous  prier,  encores  ung  coup,  d'y  faire  selon 
la  fiance  que  le  Roy  mondict  sieur  et  filz  a  en 
vous  et  que  vous  sçavez  estre  nécessaire  pour 
1  exécution  de  ses  intentions.  Encest  endroict, 
je  ferav  fin,  priant  Dieu,  mon  cousin,  vous 
avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

[Au  dos.)  Au  mareschal  de  Montmorency, 
du  \\\m  mars  1 5 G 7 . 


1567.  —  39  mars. 
Oriff .  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3178,  f*  55. 

A  MONSIEUR  D'HUMIÈRES, 

corvBBSEin  ph  pébosîïb. 

Monsieur  de    Ilumières,  ce   petit  mot  de 

1   Voir  i  i-f  sujet  une  lettre  de  Tranclielion  à  Caltie- 
rine.  (Bibl.  nal.,  fonds  français,  n°  a3ip,3,  f°   a6i.) 


lettre  ne  sera  que  pour  vous  ad\ertir  de  la  ré- 
ception de  vostre  lettre  du  xxv°  de  ce  mois, 
par  laquelle  j'ay  entendu  toutes  les  nouvelles 
que  m'avez  faict  sçavoir  des  cboses  de  voz 
voisins  qui  m'ont  esté  confirmées  de  tantd'en- 
droictz,  que  je  les  tiens  pour  bien  véritables, 
et  toutes  cboses  en  si  bon  train  pour  le  ser- 
vice du  Roy  Catolicque  mon  beau-fils  que 
j'espère  qu'il  n'aura  besoing  d'envoyer  de 
grandes  forces  en  ses  Pays-Bas  pour  y  resta- 
blir  son  obéyssance  toute  telle  qu'il  la  voul- 
j  dra  avoir  de  ses  subjects.  A  mesure  qu'il  vous 
'  en  viendra  aultres  advis,  vous  continuerez  à 
m'en  adverlir,  s'il  y  a  cbose  qui  le  mérite. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Huinières,  qu'il 
vous  ayt  en  sa  saincte  garde.  Escript  à  Fontai- 
bleau,  le  xxix0  jour  de  mars  1567. 

Catekine. 
Bourdin. 

1567  —  3o  mars. 
Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  10751,  f°  739. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  par  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript  ' 
vous  vous  trouverez  bien  avant  satisfaict  et 
respondu  aux  deux  despecbes  que  noiis  avons 
eues  de  vous,  la  dernière  du  quinziesme  de  ce 
moys  qu'il  faut  dire  avoir  esté  laissée  à  Paris 
en  passant  par  le  secrétaire  du  conte  d'Orne, 
si  tant  est  qu'il  en  fut  le  porteur,  et  sommes 
atteudents  ce  que  vostre  dernière  despeche 
promet  de  nous  faire  eutendre  plus  au  long  de 
toutes  choses  de  delà  où  j'estime  que  l'on  aura 
bien  tost  sceu  la  redilion  de  Valentiennes  2  et 
comme  les  autres  villes  des  Païs-Bas  commen- 

1  Voir  celte  lettre,  mime  volume,  page  735. 

2  Le  prévôt  Morillon  écrivait  le  k  mars  de  Saint-Amand 
au  cardinal  de  Granvelle  :  trCeulx  de  Valenchiennes  sont 
esté  sommés  le  dernier  du  mois  passé,  lorsqu'ilz  ont 
bruslé  leurs  faulxbourjjs,  et  le  premier  du  présent;  et  ont 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


23 


eoint  (à  ce  que  l'ambassadeur  d'Espaigne 
mesme,  qui  est  icy, m'a  escript)  à  s'accommo- 
der,  de- sorte  qu'il  y  a  espérance,  ainsi  que 
nous  esçript  aussi  le  secrétaire  que  le  Roy 
mondict  fils  lient  auprès  de  ma  seur  la  du- 
chesse de  Parme,  que  les  affaires  y  passeront 
plus  doucement  que  l'on  n'avoit  eu  occasion 
de  juger jusques  icy;  qui  sera  pour  rellever  le 
Roy  Catholique  de  despence  d'y  faire  passer 
aucunes  forces,  dont  le  pais  ne  soufriroit 
ainsi  que  charge  et  foui  le.  Vous  aurez  bien 
sceu  par  nos  dernières  comme  le  Roy  mon 
fils  a  laid  accommoder  les  gens  dudict  sr  Roy 
Catholicque  de  six  mille  charges  de  bled  pour 
subvenir  à  la  nourriture  de  ses  forces  es  pais 
de  Savoye,  Bresse  et  la  Franche  Comté,  dont 
les  despecb.es  furent  envoyées  au  sr  Francisco 
di  Barra  qui  est  en  Piedmont  et  n'y  a  rien  en 
quoy  nous  ayons  peu  favoriser  ses  affaires  qu'il 
n'en  ait  esté  volontiers  salisfaict,  comme  j'es- 
time que  luv  aurez  bien  faict  entendre  et  en- 
eores  despuis  deux  jours  son  ambassadeur  a 
faict  instance  de  pouvoir  faire  passer  par  ce 
royaume  vint  et  six  mille  marcs  d'argent  en 
plalle  qu'i]  dit  appartenir  à  son  maistre  et  qu'il 
faict  venir  parBayonne.  pour  mener  es  Pays- 
Bas  ou  Italie,  disant  que  c'est  le  sr  Buy  Gomez 
qui  luy  en  aescript  pour  en  faire  la  requesteau 
Roy  mon  fils,  soubs  le  nom  de  certains  mar- 
chands espaignols  que  vous  verrez  parle  mé- 

faict  de  grandes  saillies.  Hz  ont  aussi  tué  et  navré  aul- 
'ihi;;/  des  noslres.  L'on  tient  que,  sans  les  prédieants 
>'i  Micbid  Berlin,  ilz  se  fussent  piéçi  rangez.  Hz  parle- 
mentarent  hier,  mais  comme  ilz  vendent  mectre  condi- 
tions. Monsieur  de  Noircarmes  les  a  repoussé.  L'on  est 
certain  qu'ilz  n'ont  nul  estrangiers,  qu'ilz  ont  fanlte  de 
hled  et  beaucoup  d'autres  choses,  qu'ilz  n'ont  que  six 
enseignes  rli><  bourgeois,  que  le  nn-nio  peuple  s.'  louve 
esbahi  et  fasclié.  L'on  doilit  eejoardhui  commencer  tes 
Irenrliiz  et  il  laid  à  croire  que,  v.inls  le  canon,  ilz  se 

rendrniil    viliip|i'Uieut.-<    I  Poul.l  .    '  .«nvif»  mlttin  '■   ilil   mr- 

dmal  de  Granvell»,  t    II.  p.    191.) 


moire  ci-enclos  avec  les  lettres  que  m'en  a  es- 
criptes  l'ambassadeur.  Et  encores  que  nous 
ayons  sceu  qu'il  s'est  faict  infinis  abus  soubs 
semblables  occasions  et  que  ayans  plusieurs 
plainctes  des  deniers  qui  se  passent  par  ce 
rovaulme  par  couriers  qui  feignent  aller  pour 
le  service  et  affaires  dudict  sieur  Roy  Catho- 
licque et  qu'il  y  ave  ordonnance  très  expresse 
de  n'en  laisser  passer  un  seul  escu,  sinon  que 
la  moytié  ou  le  tiers  en  demeure  en  ce 
royaume,  néantmoins,  pour  monstrer  combien 
nous  désirons  le  gratifier,  luy  a  esté  accordé 
ledict  passeport.  Si  est-ce  qu'il  faut  que  je 
vous  die  que  je  trouve  un  peu  estrange  que, 
quand  le  roy  mon  beau -fils  a  besoing  de 
telles  faveurs,  qu'il  ne  nous  en  escrive  point, 
joinct  que  se  Iraictant  telle  négotiation  par 
main  de  marchands,  il  n'est  pas  sans  soubson 
qu'il  n'y  est  plus  de  leur  particulier  que 
d'aultre  chose;  désirant  pour  cette  occasion 
que  vous  ayez  à  luy  en  parler  dextremenl  el 
vérifier  si  relia  est  de  luy  et  de  son  comman- 
dement et  m'adverlissiez  de  ce  qu'en  aurez 
descouvert ,  n'estant  pas ,  comme  vous  avez  bien 
sceu,  le  premier  passe-port  qui  a  esté  ci-devant 
pour  semblable  respect  accordé;  car  il  v  a 
quelque  temps  qu'il  y  en  eust  un  attire  de 
qualre-vint  mille.  Ce  que  j'en  dis  est  que  soubs 
ce  prétexte  il  s'en  tire  et  emporte  beaucoup 
d'autres  de  ce  royaume,  quel  bon  ordre  qui 
y  soit  donné,  et  il  n'est  pas  résonnable. 
comme  vous  entendez  assez,  que  le  plaisir  que 
l'on  fairt  aux  amis  soit  préjudiciable.  Il  me 
reste  seulement  à  vous  dire  que  j'av  consi- 
déré ce  que  vous  m'escripvez  par  vustre  lellrt 
du  second  de  ce  moys  des  bruits  que  l'on  faict 
courir  par  delà  que  nous  sommes  cause  de  la 
veniie  qu'ils  craignent  de  l'armée  de  mer 
Ttircquesque  ',  donl  vous  désirez  sçavoir  si  vous 

1  La  lettre  à  laquelle  Catherine  fini  aMoàon  ne  se  trouve 
pas  dans  le  recueil  des  lettres  de  Fourquevani .  mais  dan 


24 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


faites  plaincte  de  noslre  part,  chose  peu  né- 
cessaire pour  n'y  avoir  aucune  apparence;  mais 
vous  pourrez  bien  dire  partout  que,  si  le  Roy 
mon  fils  avoil  autre  que  bonne  intention  à 
l'endroit  dudict  sr  Roy  Catholique,  il  la  feroit 
connoislre  comme  il  appartient  à  prince  d'hon- 
neur, el  au  contraire  on  voit  quels  y  sont  ses 
desportements,  bien  qu'il  ne  veuille  pas  sans 
grande  cl  utille  occasion  chercher  à  se  faire 
un  si  puissant  prince  ennemi,  envers  lequel 
néanlmoins  peut-estre  que  le  moyen  qu'il  a 
pourroil  quelque  jour  estre  utile  au  Roy  Ga- 
tholicque  et,  s'en  offrant  l'occasion,  le  Roy 
mon  fils  ne  luv  espargneroit  pas  ce  qui  seroit 
en  sa  puissance.  Priant  Dieu,  Monsieur  de 
Forqucvaulx,  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne 
garde.  Escript  à  Fontainebleau,  le  x\x°  jour 
de  mars  1 5G7. 

Je  vous  prie  bailler  ce  petit  paquet  à  la 
royne  ma  fille  et  le  luy  l'aire  lire  et  brusler 
eu  \oslre  présence,  ou  advenant  qu'elle  vous 
le  baille,  bruslés-le  estant  en  voslre  maison. 


à  L'Aubespine  que  avés  la  goutte,  dont  je  suis 
bien  marrye;  niés  je  vous  dire  que  touttes  les 
foys  qu'estes  aur  d'aveques  nous,  que  ne  l'allés 
d'estre  malade,  qui  vous  monttre  byen  que 
ne  devés  demeurer  guière  san  nous  revenyr 
trover.  Nous  avons  novelles  d'Espagne  que  le 
duc  d'Albe  pase  à  la  fin  de  cet  moys  1  el  le  roy 
son  mestre  eun  moys  après.  Nous  voyrons 
ce  qu'il  an  sera.  La  royne  ma  fille  m'escript 
que  cet  duste'2  d'estre  grosc,  mes  que  ne  lara 
de  paser  aveques  son  mary.  Vêla  lé  mylleure 
novelles  que  ayons  eue  depuis  Paris.  Je  prie 
Dieu  que  n'an  n'ayons  jeamès  d'aultres,  el 
qu'il  vous  douinl  ausy  bonne  santé  que  la  vous 
désire 

Voslre  bonne  coumère  et  amye, 

Caterine. 


[1567.— Avril.] 

Aul.  liibl.  nat.  fonds  français,  n°  339a  ,  f°  23. 
A  MON  COMPÈRE 

MONSIEUR  LE  CONESTABLE. 

Mou  coopère,  j'é  veu  par  cet  que  ayscrivés 

une  autre  lettre  de  celui-ci  datée  du  s5  mars,  nous  lisons  : 
itLe  duc.  de  Florence  a  escript  au  Roi  Catliolicque  qu'il 
est  très  bien  adverti  que  le  Roy  de  France  veult  conqué- 
111  l.i  Corsegne,  nssislr  de  l'armée  turquesque.  Par  ainsi 
1  1  leste  Majesté  le  trouve  hon ,  il  s'offre  d'aller  deiïaire  et 
chasser  I"  filz  aine  de  San  Pielro,  et  les  rebelles,  pour- 
wu  que  l.idicle  isle  luy  demeure  souliz  la  reconnaissance 
qu'il  fera  de  la  tenir  du  lioy,  autrement  il  voit  l'Italie  et 
l.i  Toscane  subjectes des  François.»  (Bibl.  nat.,  fonds  fran- 
çais n  nr.'ii,  1*  —  1  î.i  Voir  une  dépêche  de  l'ambassa- 
deur vénitien  Correro  au  sujet  de  cette  Botte  turque. 
(Bibl.  nat..  Dépêches  des  Ambauad.  vénit.,  lilza  VI, 
p.  !,'.  v°.) 


1567.  —  2  avril. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  663a  ,  f°  116. 

A  MONSIEUR  DE  TVVANNES, 

UECTESANT   GÉNÉRAL   DD  «OT   AU  GOUVEI1NEME7IT  DE   BOCTICOGSE. 

Monsieur  de  Tavannes,  nous  n'avons  pas 
grand  chose  à  vous  faire  sçavoir  pour  le  pré- 
sent, sinon  la  réception  de  voz  lettres  du  xtii* 
du  passé,  et  lecontantement  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  filz  a  du  bon  ordre  que  vous  donnez 
à  contenir  toutes  choses  de  delà  en  paix,  ce 
qu'il  fault  continuer,  affin  que,  avecques  l'ayde 
de  Dieu  et  le  soing  des  bons  serviteurs  de 
voslre  maistre ,  toutes  menées  soient  dissippées, 
et  chacun  maintenu  en  repoz  soubz  l'obéis- 
sance de  ses  esdietz.  Si  les  nouvelles  que  nous 
avons   d'Espaigne  sont  vrayes,  bien  tosl  les 

1  Le  cardinal  de  Granvelle  écrivait  au  prévôt  Morillon  . 
de  Rome,  le  3  avril  1 567  :  ttje  m'esbays  que  le  dur 
d'Albe  ne  soit  jà  en  Italie,  où  François  d'Vlliaira  (le 
commissaire  général  des  armées)  a  jà  fort  préparé  ce  que 
sert  à  son  passaige.»  (Poulet,  Correspondance  du  cardinal 
de  Granvelle,  t.  II,  p.  337.) 

2  Cet  dusie,  se  doute. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


2:. 


forces  venans  d'Ilaiye  approcheronl  do  vous; 
mais  par  adveulure  que  la  reddition  de  Val- 
lenlienaes1  el  l'accommodement  des  affaires 
des  Pays-Bas  pourront  bien  leur  faire  changer 
de  desseing,  donl  je  serois  bien  aise.  De  ce 
(]iii  en  viendra  de  certain  vous  serez  inconti- 
nant  adverly.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Ta- 
vanes,  vous  avoir  en  sa  garde.  Escript  à  Fon- 
tainebleau, le  il0  jour  dapvril  1  3 0 7 . 

Catbbine. 
De  l'Aubespine. 


1567.  —  a  avril. 

Cojiîe,  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10751.  P-.Si. 

V  MONSIEUR  DE  FÔURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  par  voz  lettres 
et  ce  que  la  Royne  ma  fille  m'a  escript,  j'ay 
sceu  la  conclusion  prinse  du  passage  du  Roy 
Catholicque  en  Italie2  el  l'asseurance  qu'elle  a 
de  venir  quant  el  luy,  ce  que  j'altendray  à 
croire  plus  fermement,  quant  j'en  auray  autre 

'  Le  prévôt  Morillon  écrivait  au  cardinal  de  Granvelie 
le  9  '1  mars  1067  :  tfCe  matin  me  sont  venues  les  bonnes 
nouvelles  de  la  reddition  de  Valenchiennes,  t|in  se  feict 
hier  à  trois  heures,  et  se  sont  miz  à  la  miséricorde  de  Sa 
Majesté,  après  avoir  refusé  si  bons  partis  que  l'on  leur  a 
offert.»  (Edmond  Poulet,  Corretpondance  du  cardinal  de 
Granvelie,  t.  II, p.  oa5.)  Voir  une  seconde  lettre  de  Mo- 
rillon ,  p.  5-jy. 

Le  prévôl  Morillon  partageait  les  mêmes  doutes  que 
Catherine;  il  écrivait  de  Bruxelles,  te  à  avril  1.M17,  au 
cardinal  de  Granvelie  :  n  Aulcuns  ont  advis  que  l'on  habil- 
loit  1rs  serviteurs  et  officiers  de  Sa  Majesté  et  qu'Elle  sui- 
veroyt  de  bref,  selon  que  en  parolle  royalle  elle  avoit 
promis  au  ducd'Albe.  huîtres  disent  que  la  venue  esl  en- 
corcs  peu  apparente;  que  pcult  eslre  l'on  vouldi.it  at- 
tendre  l'accouchement  de  la  royne,  qu'est  grosse  de 
quatre  ou  cinq  mois.  Sans  la  venue  de  S.  M.  je  ne  vois 
|''ls  '|"c  celle  du  duc  d'Albe  puisl  beaucolp  Bervir,  sinon 
pour  esmouvnir  le  pays  et  causer  que  les  Estais  et  gens 
de  bien  m  joignent  pour  tenir  le  dur  dehors.»  I  Edmond 
Poulet,  Correspondance  du  cardinal  de  Granvelie,  I.  Il, 
p.  35a.) 

CironiM  de  Msdicw.  —  ni. 


advis  que  le  temps  apportera1;  car  en  Testai 

auquel  elle  sera  lors,  il  y  a  bien  à  penser;  de 
quoy  je  vous  prie  mettre  peine  de  vous  es 
claircir  le  mieux  que  vous  pourrez  pour  m'en 
donner  advis  el  des  autres  choses  qui  seront 
survenues.  Les  lettres  du  Roy  monsieur  mou 
fils  sont  si  amples  pour  responsc  aux  voslres 
et  aussi  de  ce  qu'il  désire  pour  ses  pauvres 
sùbjects  détenus  sur  les  gallères,  que  je  m'\ 
reinelray  en  vous  priant  néantmoins  faire  tout 
office  pour  avancer  une  si  bonne  œuvre,  donl 
je  ne  voy  pas  que  plus  on  se  puisse  excuser, 
vous  avisant  au  surplus  que  j'ay  liés  bien 
faict  entendre  au  Roy  mondict  fils  quel  de- 
voir \ous  faicles  par  delà  à  son  servisce  el 
combien  il  est  raisonnable  que  vous  ayez  moyen 
de  continuer  et  mieux  faire  encores,  s'il  est 
possible,  durant  ce  graul  voyage  que  se  déli- 
bère faire  le  Roy  Catholique  où  le  soin;;  el  la 
dextérité  d'un  digne  serviteur  Ici  que  vous  lu\ 
esles  soûl  fort  nécessaires;  ayant  pour  ceste 
occasion  résollu  de  vous  y  accommoder  de 
lelle  sorte  que  vous  aurés  de  quoy  y  faire  ce 
(jue  vous  désirez  pour  le  bien  de  son  service, 
el,  quant  les  gents  de  ses  finances  seront  reve- 
nus icy,  y  prendrons  uni'  résolution  de  laquelle 
vous  serez  adverti  par  la  première  despesche, 
qui  est  (oui  ce  que  vous  aurez  de  iim\  pour 
le  présent,  priant  Dieu,  Monsieur  de  Forque- 
vauls vous  avoir  en  sa  saincte  et  digue  garde. 

1    Fourquevaulx  répondit  à  la    Urine  le  l5  avril  :  -Il 
sera  bon,  Madame,  qu'il  VOUS  plaise  escrire  un  mol  à  la 

duchesse  d'Albe  pour  lui  recommander  la  personne  el  la 
santé  de  la  royne  vostre  Cite,  et  de  luy  faire  faire  .\.i- 
cice,  car  ces  gens  là  ne  vouldioirni  qu'elle  leii  jamais 
un  pas  sinon  en  litière,  ou  portée  Sur  une  chèse,  et  néanl 
moins  S.  M.  voudroil  cheminer  modérément  parmi  le  pa- 
lais ou  au  jardin,  quand  elle  J  est,  ce  que  il  sera  bon 
pareillement  qu'il  vous  plaise  escrire  à  Don  Jehan  Man- 
rique.car  l'exercise,  comme  V.  M.  luy  a  escript,  fera 
grand  bien  à  la  roinc.ri  (Bibl.  nat.,  fonds  français, 
n"  10751,  f'  758  v\) 





26  LETTRES  DE  C  \TIIE 

Escripl  à  Fontainebleau,  le  n°  jour  d'apvril 

i  .">  0  7 . 


Catbbine. 


1 567.  —  7  avril. 

pie.  Bibl.  n.it.  fonds  français,  17833,  P  i35  ï". 

\  MOJSSIEUR  DE  DANZAY. 

Monsieur  de  Danzay,  n'ayant  riens  à  ad- 
jouster  i'i  la  lettre  que  vous  escript  présente- 
ment le  Roy  monsieur  mon  filz  en  responce 
îles  deux  vostres  des  xxvi  février  et  v  mars  ', 
je  vous  prieray  seullement  que  vous  regardez 
de  faire  les  excuses  de  ce  que  le  Hoy  mondirl 
sieur  el  filz  ne  peult  accorder  la  le\ée  desliar- 
quebuziers  ny  l'allée  des  genlilzbommes  et 
cappi-taines  françoys  que  le  roy  de  Danne- 
raarch  demande,  si  à  propos,  et  à  fortifier  vos 
remonstrances  de  tant  de  raisons  selon  ce 
qu'elles  sont  pour  la  pluspart  desduictes  et 
discourues  par  le  contenu  de  sadicte  lettre,  que 
ledict  roy  de  Dannemarch  cognoisse  que,  s'il 
n'a  ce  qu'il  demande,  ce  n'est  faulte  de  bonne 
volonté  et  amytié  qu'il  doyve  espérer  de  ce 
costé,  mais  par  nécessité  qui  nous  en  em- 
pesche  ,  car  nous  despourvoir  de  noz  gens  de 
guerre  et  cappilaines,  estans  les  armes  es- 
chauffées  parmy  noz  voysins,  et  les  préparatifs 
qui  se  font  de  toutes  parts  pour  la  guerre  si 
grans  que  nous  les  voyons,  nous  ferions  ce  que 
ne  l'i'il  jamais  prince  bien  conseillé,  joincl 
aussi  que,  si  nous  voulions  conserver  l'amytié 
que  nous  avons  avec  ces  deux  roys,  il  n'en 
fa  11 1 1  passe  départir  des  offices  d'amy  commun 
el  en  secourant  l'un  se  faire  l'aultre  ennemy. 
Vous  avez  jà,  ainsi  que  \ous  nous  escripvez, 
si  bien  lait  gouster  audicl  roy  de  Dannemarch 

1  Charles  IX  rappelle  dans  sa  lettre  qu'il  a  fait  défense 
à  ses  sujets  de  quelque  condition  qu'ils  soienl ,  de  sortir 
'In  royaume.  (Fonds  français,  n"  1783»,' p.  1 36.)  Voir, 

1  e  l  Un  de  '  liarles  IX.  m    -.7s::  1,  F  i36. 


H1NE  DE  MÉDIC1S. 

lesdicles  excuses  que  j'espère  qu'il  ne  recevra 
ce  que  vous  luy  en  remonstrerez  de  nouveau 
que  en  fort  bonne  part.  Priant  Dieu  ,  Monsieur 
de  Danzay,  vous  avoir  en  sa  saincte  garde. 

Catebike. 


I  :.G7. 


g  avril, 


Orig.  Arcli.  des  Médias  a  Florence,  dalla  filza  0711G  . 
nuova  nunierazione ,  p.  536. 

A  MON  COUSIN 

LE  DUC  DE   FLORENCE. 

■   ■ 

Mon  cousin,  ayant  entendu  l'acoucbeinenl 
de  nia  cousine  la  Princesse  vostre  belle-fille  '. 
j'en  ay  eu  trè  grand  et  singulier  plaisir, 
comme  j'auray  tousjours  de  tout  ce  que  je 
congnoistroy  vous  estre  agréable,  et  qui  con- 
cernera le  bien  et  grandeur  de  vostre  maison. 
N'ayant  voulu  faillir  de  m'en  resjouyr  et  con- 
soller  avec  vous,  comme  je  fais  par  ceste  pré- 
sente, en  priant  Dieu  qu'il  vous  ayt,  mon 
cousin,  en  sa  très  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Fontainebleau,  le  ix' jour  de  avril 
i  5O7. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catebine. 

RoBEBTET. 


1 007.  —  y  avril. 
Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  33in,3,  P  3ia. 

AU  CAPITAINE  ARGOSSE2. 

Capitaine   Argosse,  le  Roy  monsieur  mou 

1  Pareille  leltrc  fui  écrite  au  prince  de  Florence, 
François  Je  Médicis,  marié  à  Jeanne  d'Autriche,  p.  2s5. 

2  Le  capitaine  Argosse  avait  écrit  à  Cliarles  IX,  le 
1"  avril  précédent  :  «L'ambassadeur  duquel  j'avoys  ad1 
vartv  V.  M.  quy  vous  deljvoil  venir  demander  Callajs  vient 
d'à: river,  lequel  se  nomme  Smith,  ensemble  le  ris-admy- 
tnl ,  qui  se  nomme  Wynter,  ausquelz  jen'ay  parlé  pour  en- 
10  ces;  maisj'ay  parié  à  quelques  Françoys  qui  sont  arive* 
a\  canes  eux,   mesmes  aux  lacquays  de  l'ambassadeur, 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


■11 


tilz  a  eslé  bycn  ayse  que  vos  Angloys  soient 
départys  de  Calais  et  que  vous  ayez  usé  en 
leur  endroicl  de  tout  l'bonneste  traitement  qui 
vous  a  eslé  possible,  convenable  à  l'amitié  qui 
est  entre  nous  et  lu  royne  d  Angleterre  que 
nous  désirons  conserver,  et  pour  ce  que  vous 
verrez  par  la  lettre  du  Boy  mondicl  sieur  el 
lilz  quelle  est  son  intention  sur  le  faict  du 
{jrosissement  de  la  garnison  dudicl  Calais,  dont 
vous  luy  avez  escript  et  l'ordre  qu'il  a  faict 
donner  pour  remettre  en  estai  l'artillerie  de 
ladicte  place,  je  ne  vous  en  feray  d'autre  re- 
dicte  ni  la  présente  plus  longue  que  de  prier 
Dieu,  capitaine  Argosse,  qu'il  \ous  ayt  en  sa 
garde. 

Caterive. 

(Au  dos.)  Le  i\"  jour  d'apvril  1 5 (> y . 


1567.  —  1 1  avril. 

Rilil.  nnt.  fonds  français.  n°  ItGSi  ,   f°  117. 

\   MONSIEUR  DE  TVVVNNES, 

Ueltk^st  QMSBIL  DC  ROY  AL'  EOOTBORBMSIIT  LE  BODBGOGlfE. 

Monsieur  de  Tavanes,  je  vous  prie  eslre 
asseuré  et  croyre  que,  si  en  l'occasion  qui  s'est 
offerte  par  la  mort  du  feu  marescbal  de  Bor- 
dillon  il  y  eust  eu  moyen  de  vous  donner  ce 

lequel  a  apporte  unj;  pacquel  adressant  ;i  V.  M.  par  le- 
quel je  cioy  que  serez  adverty  de  loules  choses,  lesquels 
m'ont  dit!  que  il  y  avoyt  deux  cenlz  navyres  hors  el  que 
ilz  eu  virreut  hier  sortir  le  nombre  .î< •  cinquante;  mays 
je  suplyray  V.  M.  croyre  que  je  y  usera]  d'ung  tel  soin;; 
et  \i;;illeuse  que,  avec  l'aide  de  Dieu,  il  n'y  adviendra 
poincl  de  failli.'.  «  (Bibl.  bat.,  fonds  français,  n°  33ig3, 
f°  a6ô.)  Voir  d'autres  lettres  d'Arfjossc  à  Charles  IV  sur 
l'arrivée  el  le  séjour  à  Calais  d.s  envoyés  de  la  reiue 
Elisabeth,  (lbid.,  p.  -j-o  el  a8i.)  Voir  les  instructions 
donné  S  à  Thomas  Smith  et  à  sir  Ihnrv  N'oins.  1  ImIvhiIuv 
0/  State  papert,  1  5(17,  f°  19.5.)  Ils  venaient  demander  la 
restitution  de  Calais,  aui  termes  du  traité  de  Cateau- 
Cambrésis  et  en  prendre  possession.  En  cas  de  refus  du 
gouverneur,  ils  devaient  protester. 


contantemenl  que  je  vous  désire,  c'est  chose 
quej'ay  en  si  bonne  souvenance  que  vous  l'eus- 
siez mieulx  congneu.  mais  comme  il  advinl 
que,  lorsque  le  marescbal  de  Dampville  fui 
pourveu  à  Moliinsde  l'eslal  qu'il  a  pour  gra- 
tifier Monsieur  le  Connestable,  lequel  le  s'  de 
Gonnord  l  prétendoit,  pour  eslre  sorlv  du  feu 
marescbal  de  Brissac  son  frère,  le  Roy  mon- 
sieur mon  filz,  pour  leconlanter,  luy  feist  pro- 
messe devant  tous  les  princes  de  son  sang  el 
des  grans,qui  estoienl  près  de  luy,  du  premier 
grand  estât  qui  viendroyt  à  vacquer;  de  sorte 
que  en  ceste  occasion  il  n'a  peu  faillira  sa- 
dicte  promesse.  Vous  pryant  à  ceste  cause  el 
en  l'asseurance  que  vous  devez  avoir  de  la 
bonne  vol  Ion  té  que  vostre  maistre  vous  porte 
et  moy  aussi,  tenir  pour  certain  que,  surve- 
nant attire  occasion,  vous  ne  serez  pas  ôublyé, 
et  que  je  sçay  lotit  ce  que  vous  méritiez  el 
l'affection  que  vous  portez  à  son  service  que  je 
seray  non  moings  ayse  que  vous  de  vous  en 
veoir  bien  salisfaiet,  comme  je  l'ay  plus  avant 
déclairé  à  ce  porteur.  Pryanl  Dieu.  Monsieur 
de  Tavannes,  vous  avoir  en  sa  saincle  etdignc 
garde. 

Escript  à  Fontainebleau,  le  \t   jour  d'à,  ri I 
i567. 


De  l'Aubespine. 


Caterini  . 


1567.  —   1  1    avril. 
Minute.  Bibl.  uni.  fomls  français,  n°  a3ig3  ,  f"  3iG. 

\  MONSIEUB  DE  GOUBDAN. 

Monsieur  de  Gourdan,  je  n'av  rien  à  ad- 
jouster  à  la   lettre  que  vous  escript  le  Bov 

monsieur  mon  lil/.-;  niais  je  vous  dirav  bien 

1  Artus  de  Cossé. 

2  Voir  la  lettre  de  Chai  le.  l\.    \l, '■ 1  oImiii.-  ,  p.  ,'i  1 .'! , 

3 1  /•  ;  fonds  français;  n"  fjSka,  I"  1 36  l°.) 

4. 


28  LETTRES  DE  CAT11E 

que,  quand  il  sçaura  que  vous  serez  arrivé  à 
Calays,  il  en  sera  bien  ayse  el  en  demeurera 
d'autant  en  plus  grand  repoz  pour  s'asseurer 
qu'il  n'y  srauroit  avoyr  ung  plus  songneux  et 
clairvoyant  compagnon  el  cappitaine  que  vous. 
\  vostre  arrivée  à  Calais  vous  me  ferez  sçavoir 
des  nouvelles  de  loutes  choses  el  aurez  l'oeil 
sur  les  bandes  qui  sont  là  dedans  et  qu'elles 
soient  complètes  et  pleines  de  bons  soldatz, 
cliuse  qui  louche  tant  à  la  seureté  de  la  place 
el  à  vostre  honneur  que  je  m'asseure  qui' 
vous  ne  unis  y  endormirez  pas. 


(Au  dos.)  Du  1  1  avril  î  5 < 3 7 . 


1  567.  —  1  2  avril. 

Copie.  Dibl.  nal.  fomls  (Vannais,  n°3aia,  f°  iaa. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  LAiNDGR  YVE  DE  HESSE  '. 

Mon  cousin,  vous  entendrez  parla  lectre 
que  vous  escript  le  Roy  monsieur  mon  filz 
le  peu  de  moyen  qu'il  y  a  aujourd'huy  en  ses 
finances  de  pouvoir  promplement  acquiler 
lout  cei[ui  vous  est  dru  de  voz  estât  et  pension 
cl  l'espérance  qu'il  a  que  ce  pourra  estre  en 
l'année  prochaine,  sinon  pour  le  tout,  pour  le 
ooings  pour  la  meilleure  partye;  en  quoy  je 

us  pi'ic  croire  que  je  ne  vous  deffauldray  de 
loule  la  faveur  que  je  pourray.  Cependant  l'on 
afaicl  bailler  ;'i  ce  porteur  l'assignation  d'une 
année  de  vosdiclz  estât  et  pension  sur  les  de- 
niers du  quartier  d'octobre  prochain,  qui  est 
celluy  qui  a  esté  réservé  el  destiné  pour  sem- 
blables payemens  ri  s'il  y  avoit  moyen  de 
l'aire  mieuht,   \ous  pouvez   croire  que  nous 

n'espargperions   rien  pour   vous  dm r   en 

cela  iiuii  contentement. 

Prianl  Dieu,  mou  cousin,  qu'jl  vous  ayl  en 

1  Guillaume  l\ .  dit  !"  Sam 


1 
\0 


R1NE  DE  MÉD1CIS. 

sa  sainclc  garde.  Escript  à  Fontainebleau,  le 
xiic  jour  d'avril  1 5 (J 7 . 

Catbrikb. 

(Au  dos:)  La  Royne  au  langrave  de  Hesse. 
du  xii°  jour  d'avril  1567. 


1507.  —  1  a  avril. 
Minute.  Bibl.  nai.  fonds  français,  n°  9.3193,  p.  Ssi. 

A  MONSIEUR  DE  GRVNTRIE. 

Monsieur  de  Grantrie,  j«  connnenceray  la 
responec  que  j'ay  à  vous  faire  à  voz  deux  de- 
pesches  des  îx  el  pénulliesme  du  passé  pour 
cequi  concerne  Aîuallerio  Rollo,  les  praticques 
duquel  le  s''  de  Bellièvre  nous  a  jà  mandé 
avoir  si  bien  traversées  et  faict  si  clairement 
cognoistre  sa  meschancelé  à  la  dernière  diète 
des  cinq  cantons  tenue  à  Lucerne,  qu'il  n'y  a 
eu  celui  qui  ne  se  soit  imprimé  dudit  Rollo 
un  très  grand  mécontentement  et  espère  ledicl 
Bellièvre  à  la  première  après  Quasimodo  d'a- 
chever à  lui  dresser  un  bon  cas,  que  avec 
l'ordre  que  leur  y  a\ez  donné  du  costé  des 
Grisons,  qu'il  nanroit  pas  grand  moyen  de 
faire  mal  pour  l'advenir.  Il  est  après  à  pour- 
suivre au  faict  du  comte  Jehan  d'Angousolle. 
auquel  l'on  avoit  bien  besoin  de  la  prudence 
et  dextérité  de  tous  les  bons  serviteurs  du  Roy 
monsieur  mon  filz;  car  estans  ses  praticques 
de  longtemps  commencées,  elles  ne  sont  pas 
sans  quelque  faveur,  ni  nous  aussi  sans  espé- 
rance  qu'elles  profileront  aussi  peu  que  du 
passé,  à  ceste  heure  mesmement  que  le  pays 
sera  plain  de  l'argent  qui  a  esté  envoyé  par 
delà  pour  le  payement  des  pensions.  Nous 
avons  bien  veu  par  les  avis  qui  leur  sonl 
venus  de  Milan  el  les  préparatifs  qui  se  font 
là  pour  leur  armée,  mais  nous  n'avons  point 
sceu  qu'il  y  ayl  encores  riens  qui  s'en  soil 
acheminé  en  Piémont.  S'il  en  estoit  quelque 


LETTRES  DE  CATH 

,1km',  il  seroit  bien  malaisé  que  nous  en  eus- 
sions çertaineté  du  mesme  lieu.  Bien  avons- 
nous  sceu  que  les  soldais  ont  cslé  payez  pour 
autant  de  temps  qui  est  convenu  en  vostre 
dernière  lettre,  ne  trouvant  pas  estrange  que 
les  Grisons  à  la  vue  de  telles  forces  ayenl 
muni  leurs  frontières  comme  sages  el  prudents 
seigneurs  qu'ils  sont.  A  mesure  que  vous  en- 
lendrez  d'autres  nouvelles,  vous  ferez  service 
au  Roy  mon  fils  de  continuer  à  l'en  tenir 
aussitôt  adverly. 

{Au  (/os.)    \    Monsieur   de   Grantrie,    du 

\n  avril  1  0G7  '. 


EP.INE  DE  MEDICIS. 


29 


pasant  par  Paris,  l'on  vous  payré  voslre  Car- 
tier, ynsin  que  le  maréchal  de  Cosé  vous  men- 
dera,  qui  me  guardera  vous  fayreplus  longue 
letre,  el  priré  Dieu  vous  donner  très  bonne 
saule  i'l  la  puysanse  d'estre  byen  tost  \ si. 
Voslre  bonne  coumère  et  amye, 

Caterine. 


1567.  —  (Du  i5  au  30  avril.) 

Aut.  Bibl.  nat.  fumls  français.  n°  3aga,  !"  37. 

A  MON  COMPÈRE 

MONSIEUR  LE  CONÉSTABLE. 

Mon  compère,  je  entendu  que  vous  aystes 
encore  trové  mal,  qui  est  cause  que  vous  ay 
envoyé  cet  pourteur  pour  savoir  de  vos  no- 
velies  el  ayspèce  que  vostre  mal  aystveneu  à 
rosi'  de  l'ayglise,  Laquele  aystent  pasaye,  ausi 
vous  porterès  bien  et  parlirés  pour  veuyr  tro- 
ver  le  Roy  mon  fils  come  \l  vous  prie  et  moy 
bien  fort;  car  Simis-que  la  royne  d'Engletere 
envoy  ver  le  Roy  mondisl  fils  douyst  ariver 
demain  à  Morel3  et,  de  peur  de  luy  donner  au- 
dianse,  san  que  y  soyés  il  cet  délibéré  aler 
dimenche  jeusques  à  Nemours,  ayspérant  que 
cerés  ysi  mardi  au  mécredi,  qui  faysl  son 
conte  y  revenir,  et  ha  donné  ordre  que,  eu 

1  Grandchamp,  rieur  de  Grantrie. 
Smith;  il  avait  été  envoyé  par  la  peine  Elisabeth, 
ainsi  que  nous  l'avons  dit  dans  une  note  précédente,  pour 
réclamer  la  institution  de  (.niais.   Voir  dan»  le  t.nlfiiilnr 
l  State  popers  (  l 566- 1 .'iii- )  une  dépêche  de  Smith  à 
Céeil  datée  du  chuteau  de  Moret,  le  17  avril,  I   a 08. 
Le  château  de  Moret,  près  de  Fontainebleau. 


1 1564.  —  Du  20  au  3o  avril.] 

Aul.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3392  ,  !'  3". 

\  MON  COMPÈRE 

MONSIEUR  LE  CONESTABLE. 

Mon  compère,  voyent  voslre  maladie  et  dé- 
sirant le  Roy  mon  fils  que  coyés  ysi  quant 
Simi  '  parlera,  y  s'et  résoleu  d'aler jeusques  à 

1  Smilli  el  Norris  n'eurent  leur  audience  à  Mon  1  que 
le  n'i  avril.  Dans  sa  dépêche  du  1"  mai  à  Elisabeth, 
Norris  la  prévient  que  le  connétable  sera  longtemps 
absent  de  la  cour.  (  Cuieudur  qf  State  paperi .  1 566- 1  567, 
f°  sij.)  Voici,  d'après  leur  récit,  ce  qui  se  passa  dans 
celte  conférence  : 

-Le  sieur  de  Smith,  envoyé  de  la  royne  d'Angleterre, 
accompagné  du  sir  de  Norris,  ambassadeur  de  ladicte 
dame,  résidant  en  France,  vint  1"  nm'jourd'apvril  mil 
cinq  cent  soixnnle-sept  trouver  le  roy  à  Saint-Maur,  au- 
quel il  fait  entendre  que,  veoyanl  la  royne  sa  mai-ti 
les  huit  ans  passés  dedans  lesquels  par  le  traisté  derniè- 
rement faicl  au  Chasteau-Cambresis  entre  le  feu  Roj 
Henry  son  père  et  ladicte  dame,  Callays  luy  doibl  estre 
rendu,  elle  avoit  dépesché  le  sieur  de  Winter,  son  vys- 
admiral  .1  ledicl  Smyth  aussy  peur  venir  audicl  Gat- 
lais  en  demaiuler  la  resl  lulien.  auquel  lieu  ils  n'avoienl 

Il vé  personne  qui  les  aurait  ouis,  de  sorle  que,  suivant 

la  charge  qu'il  avoit  de  sadicte  maistresse,  il  -  sioii  pass 
oullre,  el  venu  devers  Sa  Majesté,  la  requérir,  en  vertu 
dudicl  traité,  de   la  restitution  île  ladii-le   plue  <i  „« 
appartenances,  coi :  de  chose  juste  et  raisonnable. 

f  La  reaponse  du  Roj  lui  qu'il  s'esbahissoil  grandement 

.1 sic  demande,  d'aullaut  qu'il  avoit  lousjours  estime 

et  leuoit  pour  certain,  veu  les  choses  passées  depuis  li 
dict  traité,  qu'elle  n'y  avoit  plus  riens,  et  lui  sembloil 
qu'il  n'en  falloii  plus  parler,  mais  seulement  de  l'onlre- 
ténemenl  delà  bonne  paix  el  amitié  qui  estoil  entre  eul\ 
en  laquelle  Sa  Majesté  désirai!  continuer,  >i  faire  con 


30 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  M ÉD ICI. S. 


MoBseaulx  el  ne  cera  de  retour  ysi  que  lundi 

gnoistre  à  ladicte  dame  sa  maislresse  l'envie  qu'il  a  de 
luy  demeurer  bon  el  parfaict  frère  et  amy;  que  néant- 
moins,  s'il  ne  se  contenloit  do  cesle  responce,  et  en  vou- 
loit  sç.ivoir  les  raisons  plus  particulières,  il  feroil  en- 
tendreà  son  Conseil  ce  que  ledici  ambassadeur  luy  avoit 
dict,  et  luj  m  ■■suies,  s'il  vouloit,  j  serait  ouy,  auquel  on 
luy  satisferait  plus  amplement. 

-Là  dessus  se  retirèrent  lesdicts  ambassadeurs,  et 
ayant  le  roy  communiqué  aux  princes  de  son  sang  et 
seigneurs  de  sondicl  Conseil  là  assemblés,  fol  advisé 
d'entendre  plus  particulièrement  dudict  sieur  Smytli  ce 
qu'il  aurait  à  dire  là  dessus;  lequel,  retourné  qu'il  fust, 
commença  à  remonstrer  que  par  ledit!  Iraicté  le  Roy, 
comme  successeur  à  cesle  couronne,  esloit  tenu  rendre 
ladicte  \ille  de  Callais,  laquelle  il  avoil  charge  de  Sa 
Majesté  de  demander,  et  le  sommer  d'j  satisfaire,  el  al- 
légua  plusieurs  raisons  pour  conforter  ladicte  demande, 
toutes  fondées  sur  ledici  traité,  entre  autres  que,  si  on 
vouloit  prétendre  quelque  innovation  l'aide  audict  traiclé, 
'•"esloit  du  coste  du  Roy  que  l'on  y  avoit  commencé,  allé- 
guant les  armoyries  d'Angleterre  prises  par  la  royne 
d'Escosse,  vivant  le  Roy  François  son  mary,  ce  qu'il  avoit 
toléré;  aussy  que  sadicte  maislresse  avoil  plusieurs  lettres 
interceptées,  par  où  se  verra  que  les cappilaines  et  gens 
de  guerre  françois,  qui  estoienl  lors  en  Escossc,  n*avoienl 
pas  seullement  cliarge  de  conserver  ledict  pais,  mais  d'en- 
treprendre sur  le  royaume  d'Angleterre;  par  où  elle  pré- 
lend  que  rinnovalion  première  est  du  coslé  du  Roy. 

"Il  luy  fut  respondu  par  Monsieur  le  chancelier  que, 
ledict  traicté  bien  entendu,  il  se  verroyt  clairement 
qu'elle  esloit  destbeue  de  ce  qu'elle  prétendoit  audict 
("allais,  en  ce  qu'il  porte  que  celuy  qui  commencera  à 
attenter  par  armes  eslexclud  et  privé  de  tout  droict;  qu'il 
istoil  clair  et  sans  difficulté  que,  se  saisissant  du  Havre 
de  Grâce,  elle  esloit  tombée  en  la  peine  dudict  traité; 
que  fonder  rinno\ation  de  noslre  costé  pour  les  armoy- 
ries prises  par  ladicte  royne  d'Escosse.  c'esloit  chose  qui 
ne  regardoit  point  le  lloy  el  ne  le  loucboit  aucunement; 
qu'il  fauldroit  qu'ils  s'adressassent  à  elle,  si  raison  y 
avoit,  et  encore,  quand  il  fauldroit  commencer  de  ce  temps- 
là  à  regarder  qui  anroil  failly  le  premier,  il  se  trouverait 
que  ce  serait  ladicte  dame  royne  d'Angleterre,  d!aullaiil 
que  l'on  sçavuit  bien  le  secours,  faveur  et  assistance  de 
gens,  d'argent,  artillerye  et  luunilious  qu'elle  avoit  en- 
voyées audict  pays  pour  défendre  les  Escossois,  lors  ses 
subgecls  et  desobéissans,  et  pour  lesquels  chastier  et  re- 
.•nettre  en  obéissance,  Sa  Majesté  avoit  envoyé  ses  forces 


prochayn  et  j'espère  (juc  lors  cerés  si  sayn  que 

par  de  li,  et  non  à  aultre  occasion;  en  quoy  ils  furent 
empesi  liés  par  l'armée  que  y  avoit  par  mer  et  par  terre 
ladicte  dame  royne  d'Angleterre,  qui  mesmes  tint  la  ville 
du  petit  Lielli  longuement  assiégée;  par  où  elle  faisoil 
ouverte  dérlaraliun  il'boslilités,  et  contrairement  audict 
traicté,  el  par  ce  moyen  perdoille  droicl  que  ledict  traicté 
de  Cambresis  lui  laissoil  surledictCalIais.Quantauxdiçles 
lettres  interceptées,  quant  il  yen  aurait  de  celle  substance 
ou  non,  d'aultant  que  l'on  sçait  que  jamais  le  Roy  n'eut 
cesle  intention,  ce  serait  ung  fondement  qui  ne  serait 
assis  que  sur  opinion,  et  ledict  traicté  parie  clairement, 
quant  il  dict  par  armes,  ainsy  qu'il  s'est  veu  que,  du 
costé  de  ladicte  royne  d'Angleterre, «elle  a  faict  audict 
pais  d'Escosse  et  depuis  au  Havre  de  Grâce,  et  à  Roen 
mesmes,  où  beaucoup  de  sessubgects  furent  trouvés  à  la 
reprise  de  ladicte  ville  de  Roen. 

sPour  davantage  justifier  audict  sieur  de  Smylb  ce  qui 
regarde  le  faict  d'Escosse,  Sa  Majesté  vouloit  que  l'évesque 
de  Valence  luy  touchasl  particulièrement  de  ce  qu'il  en 
scavoit,  comme  cellui  qui  y  fust  lors  envoyé,  et  demeura 
par  delà  jusques  à  la  résolution  des  eboses,  lequel  dé- 
clara que  la  principalle  occasion,  pour  laquelle  il  y  alla, 
esloit  pour  oster  à  ladicte  daine  royne  d'Angleterre  le 
souspeçon  qu'elle  disoit  avoir  des  forces  de  France,  of- 
frant, si  elle  vouloit  en  faire  relirer  ses  gens,  de  faire 
revenir  les  François  qui  y  estoient,  après  que  l'obéissance 
y  serait  rendue,  y  laissant  seullement  nombre  suffisant 
el  nécessaire  pour  la  garde  des  places  fortes  ;  mais ,  comme 
long  temps  auparavant  elle  avoit  traicté  avec  lesdicts 
Escossois  (umulluans,  elle  ne  voulut  recepvoir  aucune 
condition,  jusques  à  ce  que  (inallement  elle  les  réduisit 
avecq  la  faveur  desdicls  Escossois,  et  l'armée  grosse 
qu'elle  y  avoit  dedans  le  petit  Liet,  et  les  y  tint  assiégés 
l'espace  de  deux  mois ,  et  jusques  an  traiclé  qui  y  fut  faict  ; 
par  où  ils  lurent  contraints  de  retourner  et  laisser  ledict 
pais  en  la  puissance  desdicls  rebelles,  lequel  traiclé  ne 
fut  néantmoins  point  ralillié  par  ledici  roy  François, 
d'aultant  que  lesdicts  Escossois  devoyent  envoier  devers 
Sa  Majesté  dedans  certain  temps  après,  ce  qu'ils  ne  foi- 
rent, et  cependant  intervint  son  décès,  de  manière  que 
ladicte  dame  royne  d'Angleterre,  quant  bien  il  luy  pou- 
voit  servir,  ne  s'en  sçanroit  ayder,  n'ayant  pas  eslé  ap- 
prouve du  prince,  par  la  mort  duquel  nous  demeurons 
despourvus  de  ce  qui  concerne  ledict  royaume  d'Escosse. 
nLedict  sr  de  Smylb,  laissant  à  part  ledict  faict  d'Es- 
cosse, retournait  lousiours  sur  l'obligation  dudict  traicté 
de  Cambresis,  disant  que  le  Roy  ne  se  pouvoit  raisonna- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


31 


nous  ariverons  tous  ensemble;  cet  que  je  prie 
Dieu  et  me  remelré  sur  la  suiisanse  du  sieur 
de  Sanse  pour  touttes  nos  novelles. 
Vostre  bonne  coumère  et  amye, 

Caterine. 

blement  excuser  de  la  restitution  de  ladicle  ville  de  Cal- 
lais,  d'aultant  que  co  que  ladicfe  royne  d'Angleterre 
avait  faict,  s'impa  Ironisant  dudict  Havre  de  Grâce, 
n'avoit  esté  que  pour  le  l>if  n  de  ses  affaires  et  le  luy  con- 
server es  troubles  dont  son  royaume  estoit  travaillé,  fai- 
,mi  eu  cesl  endroil  office  que  I  is  princes  amys  doibvent 
à  lent  s  voysins  jeunes  et  en  affliction,  connue  elle  avoit 
asseï  déclare  par  plusieurs  escripts  qu'elle  avoit  faict  pu- 
blier, insistant  lousiours  à  ladicle  re>litutii>n  et  davan- 
tage à  la  peyne  de  cinq  cens  mil  escus  portés  par  ledict 
traicté,  au  cas  de  refus.  A  quoy  luy  fut  répliqué,  qu'elle 
avoit  fort  mal  faict  paroislreen  L'exécution  de  ceste  sienne 
publication  qu'elle  eut  ceste  intention;  car  comme  il  eut 
pieu  à  Dieu  pacifier  ce  royaume  et  ung chacun  retourner 
en  l'obéissance  accoustumée  du  Roy,  elle  avoit  esté  re- 
quise se  départir  dadicl  Havre  et  en  retirer  ses  forces; 
pour  lequel  cffe.ct  feurent  envoyés  plusieurs  bons  p  rson- 
nages  deveiï  elle;  mais,  au  lieu  d'y  satisfaiie,  elle  en 
feist  sortir  tous  les  François  qui  estaient  dedans,  renforça 
la  garnison  qu'elle  y  avoit  de  plus  grand  nombre 
d'hommes,  d'artillerie  et  munitions  presque  incroyables, 
et  telles  de  toutes  armes,  équipage,  decbevaulx  et  aubes 
provisions  do  vivres,  qu'elle  laissoit  assez  à  penser  qu'elle 
n'avoil  pas  seullement  volonté  de  se  contenter  dudicl 
Havre,  mais  d'estendre  ses  aisles  plus  avant,  se  laissant 
entendre  qu'elle  le  gardoit  seullement  en  attendant  que 
l'on  luy  eusl  faict  raison  dudict  Sellais,  faisant  tacite- 
ment congnoisliv  par  là  qnVlle  \eoyoil  bii  n  du  loul  avoir 

perdu  dallais,  ei  vouloil  faire  ung  nouveau  dudicl  Havre, 
où  elle  s'opiniastra  tellement  que  le  Roy  fui  contraint  y 
envoyer  une  armée  qui  tint  lediet  Havre  lengui  ment  as- 
siégé, non  pas  trop  cstroilemenl,  en  espérance  qu'elle 
se  recongnoisteoil,  et  les  choses  y  passeroient  plusdoul- 
cement,  ce  qui  ne  profila  de  rien;  de  sorte  que  Sa  Ma- 
jesté y  foisl  marcher  Monseigneur  le  connestable,  et  ses 
prinripaiilv  rappilaines  en  inten I ion  il<-  lr*  «omo  ru  per- 
sonne; mais  il  advança  tellement  l'affaire  que  conlx  de 
dedans,  qui  estoient  en  nombre  de  plus  de  six  mille 
bomnies,  se  venyant  prestement  d'eslre  forcés,  s'accoin- 
modèrenl  .1  le  rendre;  en  qdoj  ils  furent  pour  le  respect 
de  ladicle  dame  royne,  de  laquelle  le  Roy  a  tousjours 
eu  l'amitié  en  recommandation,  gracieusement  et  fovo- 


15(57.  —  ->o  avril. 
1  opie.  Record  office ,  Statt  faptrt ,  France,  vol.  XL. 

\  SU!  IIEM'.Y  NORRYS, 

iMBiSSiDEUO  !>'  IKOLB  1  URB. 

I 
Monsieur  L'Ambassadeur,  pour  plus  grande 

commodité ,  le  Roy  monsieur  mon  filz  a  advisé 
s'en  aller  droief  à  S'  Maur,  donl  je  n'ay  voulu 
faillir  de  vous  adverlir,  affin  que  vous  ache- 
miniez à  Paris  et  le  sieur  de  Smith  aussy  où 
vous  serez  mieulx  logez,  el  sitosl  quejesçauraj 
que  vous  y  serez,  vous  leray  sçavoir  le  temps 
que  vous  nous  pourrez  venir  voir,  priant  Dieu, 

rablement   Iraittés:  par  où  tout  le  monde  peult  jn 
elle  a  raison  de  venir  à  présent  demander  Callais,  qui 
est  ung  vrai  héritage   et  palrimnyne  de  la  couronne  de 
France,  que  ce  n'est  du  leur  ni  conqu  si  faict  sue  eulx, 
mais  chose   remise  en  son  ancienne  el  naturelle  obi  is 
sauce,  fort  esloignée  d'cnlx  que  Dieu  a  divinenienl  si  pa- 
rés  de  nous,  ayant  voulu  par  le  succès  (1  IS  choses, 
que  dict  est,  cy  dessus  passées,   nsl  r  toute  occasion 
l'advenir  de  querelle  et  guerre  entre  ces  deux  nations, 
et  assurer  le  moyen  de  faire  durer  perpétuellement  1  ritre 
eulx  la  bonne  paix  et  amitié  qui  j  est,  que  Sa  Majesté 
désire  conserver  de  sa  part,  encores  qu'il  eust  assez  oc- 
casion île  demander  à   ladicle   royne  récompence    des 

grands  frais  el  dépenses  qu'il  a  esté  conliainl  défaire 
pour  le  recouvrement  dudicl  Havre,  et  aultres  dommages 
par  luy  soufferts,  dont  il  ne  veult  faire  à  cet  instant:  m 

i    à  tout  cela  préférer  l'amitié  de  ladicle  dame,  laquelle  le 
Roy  s'assure,  qu'ayant  bien  considéré  toutes  ces  rai 

i    demeurra  satisfaicle,  el  en  non  moins  désir  de  conserve] 
l'amitié,  el  bonne  intelligence  de  Sadicte  Majesté. 

-  Ne  lut  auss blié  fur   entendre audii  1  sieur  Smith 

que  ledict  Oairie  porte  que  l'on  ne  pourra  retirer,  sup 
porter  ni  favoriser  les  snbgects  l'ung  de  l'anlre  pi  un  ■ 
sans  cootrevenlion  dudict  traicté,  et  que  ladicle  dame 

j    royne  d'Angleterre  sçayl  bien  ce  qu'elle  a  faict  à  l'endroict 
dosliscossois,  el  aussy  combien  de  Françoiselle  a  retenus 

|    et  recelés  en  son  royaolme  fugitifs  el  proscripts  de  ces 

royaumes,  sans  qu'elle  les  a\l  jamais  voulu  rendre  sui- 
vant ledicl  traicté,  quelque  instance  et  interpellation  qui 

luy  en  ait   esle  laide  de  la  pari  de  Sa  Majesté-,  qui  sont 

toutes  choses  qui  empirent  sa  cause,  comme  il  est  aysé  à 
juger.  1:  (Record  office,  State  poser*,  France,  copie  du 

temps.) 


32  LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS 

Monsieur  l'Ambassadeur,   vous  avoir   en   sa 


garde. 

Escript  à  Chantilly  ',   le  x\°  jour   d'avril 


i5G7. 


Catebink. 


1507.  —  ^3  avril. 
Ori(j.  Bihl.  nat.  fonds  français,  n"  3178,  !"  ~>k. 

\.  MONSIEUR  D'HUMIÈRES, 

coivEnsBin  m:  riinONSB. 

Monsieur  d'Humyères,  les  nouvelles  que 
m'avez  cscri]>les  des  Pays  Bas  du  xvni""10  de 
ce  mois  se  conforment  en  beaucoup  de  choses 
à  celles  que  nous  avons  d'ailleurs  et  m'est 
grant  plaisyr  d'estre  ainsy  bien  adverlye;  ce 
que  je  vous  prie  continuer  de  ce  qui  s'offrira, 
et  aussy  à  tenir  main  que  voz  ouvraiyessoyent 
bien  dilligenlés  et  l'argent  bien  et  utillement 
emploie  aux  choses  plus  nécessaires  saus  laisser 
perdre  une  seulle  heure  de  cesle  belle  sayson; 
à  quoy  vous  ferez  service  très  agréable  au  Roy 
monsieur  mon  ûlz  d'avoir  l'œil  à  prendre 
garde.  Quant  à  la  permission  que  demande 
l'abbé  de  S1  Waast  d'Arras  de  vendre  cent 
livres  de  rente  qu'il  a  du  villaige  de  Breny, 
d'autant  que  cella  serait  contre  les  deffenses  et 
prohibitions  qui  en  ont  esté  encores  naguères 
reytérées  et  que  ceulx  de  delà  en  ont  desjà  tant 
aliéné  qu'il  leur  en  reste  bien  peu,  a  esté  ad- 
visé  par  le  conseil  du  Roy  mondict  fils  qu'il 
faut  clore  la  main  à  telles  permissions;  au 
moien  de  quoy  celle  qu'il  demande  ne  se  peult 

1  Catherine  de  Médicis  était  venue  trouver  le  conné- 
table  de  Moulmorency  à  Clianlilly.  i\ous  savons  par 
une  dépiklie  do  sir  Henri  Norrys  que  le  connétable  ne 
voulait  pas  quitter  celle  résidence  sans  avoir  l'assurance 
c|ue  sa  charge  passerait  à  son  lils  François  de  Montmo- 
rency, et  que  Charles  IX ,  pour  obtenir  sa  présence  au 
Conseil ,  lors  de  la  demande  de  la  restitution  de  Calais,  lui 
avait  l'ail  don  de  :io,ooo  livres,  (ùdendar  of  Slatr  papen , 
■  563,f  91g.) 


accorder  pour  le  présent.   Le   gouverneur  de 

l'bilippcville  est  passé  bien  près  d'icy,  mays 

nous  ne  l'avons  point  veu  et  encores  qu'il  eusl 

donné  quelque  espérance  du  secrétaire  que  le 

Roy  mondict  lilz  a  en  Flandres  qu'il  nous  en 

diroit  des  nouvelles.   Pryant  Dieu,  Monsieur 

d'Humyères,  vous  avoir  en  sa  garde.  Escript  à 

Chantilly,  le  xxn"  jour  d'avril  i  50  7. 

Catherine. 
De  l'Aibespine. 


1!)G7.  —  3o  avril. 

Oiig.  Record  office ,  State  papevs  (France),  vol.  XL. 
A  TRÈS  HAULTE  ET  TRÈS  EXCELLENTE   PRINCESSE. 

NOS  IRE  TRÈS  CHÈRE  ET  TRES  AMEE   SEIR  ET  COUSINE, 

LA  ROYNE  D'ANGLETERRE. 

Très  haulte  et  1res  excellente  Princesse, 
nostre  très  chère  et  très  aînée  seur  et  cousine, 
le  sieur  de  Smith  vostre  conseiller,  présent 
porteur,  vous  sçaura  bien  faire  entendre, 
comme  il  a  esté  bénignementoy  du  Roy  nostre 
très  cher  seigneur  et  fils  de  ce  que  luy  avez 
commandé  en  l'honneste  responce,  qui  sur  ce 
luy  a  esté  faicte,  laquelle  nous  nous  asseurons 
vous  trouverez  sy  raisonnable  que  vous  en  de- 
mourrez  satisfaicle,  comme  nous  désirons  et 
de  veoir  que  la  réconciliation  de  nostre  mu- 
tuelle amytié  aille  se  forlifliant  de  telle  sorte 
qu'elle  dure  autant  et  sy  longuement  que  nous 
l'estimons  nécessaire  et  utille  pour  le  bien  de 
ces  deux  couronnes,  en  priant  Dieu  sur  ce, 
très  haulte  et  très  excellente  Princesse,  nostre 
très  chère  et  très  amée  seur  et  cousine,  vous 
avoir  en  sa  très  saincle  et  digne  garde. 

Escript  à  S'  Maur  des  Fossés,  le  xxx'  jour 
d'avril  1  5t>7- 

Vostre  bonne  seur  et  cousine, 

Caterise. 
De  i.'Aubespine. 


1567.  —  k  mai. 

Orig.  Arch.  d«s  Médicisà  Florence,  délia  lilra  «736 
Duova  numerazione,  p.  aa8. 


A  MON  COCSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  encores  que  le  Roy  monsieur 
mon  (ilz  vous  escripve  présentement  en  faveur 
du  seigneur  Jehan   de  Cavalcanli l,  j'ay  bien 
voulu  acompaigner  sa  lettre  de  la  présente; 
et  vous  prier  qu'en  considération  des  bons  et 
agréables  services  que  j'ay  receus  de  long  temps 
et  reçois  journellement  de  luy  et  de  sa  mai- 
son, qui  le  rendent  tant  recommandable  en 
mon  endroict,  que  je  ne  sçaurois  moings  faire 
que  d'embrasser  la  protection  de  ses  affaires 
pour  luy  ayder  de  ma  faveur  en  tout  endroict 
où  il  aura  de  besoing,  m'ayant  faict  entendre, 
ainsi  que  verrez  bien  au  long  par  ladicte  lettre 
du  Roy  mondict  seigneur  et  filz,  comme  jus- 
ques  à  présent  est  passé  le  faict  du  mariage 
d'entre    son   filz   Meynard    de   Cavalcanli  et 
Lucresse  Gagliano,  avec  le  consentement  de 
la  mère  de  ladicte  Lucresse,  et  aullres  ses  pa- 
ïens, lesquelz  avoient  puissance  de  la  marier, 
et  mesmes  suivant  l'intention  de  son  l'eu  père, 
qui    l'avoit  ainsi    expressément   ordonné.    Je 
vous  prie,  mon  cousin,  ne  donner  aucun  em- 
peschement  à  l'effect  dudict  marriage  futur, 
mais  icelluy  avoir  agréable,  el  le  favoriser  tel- 
lement qu'il  puisse  réussir  selon  les  conven- 
tions qui  en  sont  dressées.  El  pour  le  bien 
que  je  veulx  à  la  maison  desdicls  Cavalcanti 
vous  ferez  chose  que,  en  ce  faisant,  j'auray  très 
agréable,  ainsi  (|ue  oultre  tout  ce  que  dessus, 
vous  entendrez  par  ce  gentilhomme,  qui  est 
de  ma  maison,  lequel  vous  est  pour  cesleffect 
expressément  dépesché.  Priant  le   Créateur, 
mon  cousin,  qu'il  vous  ayten  sa  saincle  garde. 

1   La  lettre  de  Châties    IX   se    trouve   aux   archives 
de  Fi née,  lilza  '1727. 

CiTUElIlKE   Dl  MtDICIS.  [II. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS.  33 

Escript  à  S'-Maur-des-Fossés ,  le  1111e  jour 
de  may  1567. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1567.  — '1  mai. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  10751,  f°  79a. 

A  MONSIEUR  DE  FOUROUEVAUX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  le  mémoire  dont 
est  chargé  le  jeune  L'Aubespine  ',  présent  por- 

1  Voici  ce  que  nous  lisons  dans  ce  mémoire  :  «La  prin- 
cipale occasion  de  la  dépêche  dudict  de  L'Aubespine  est 
en  apparence  sur  la  Visitation  de  Leurs  Majestez  Catho- 
licques  et  désir  de  sçavoir  nouvelles  de  la  santé  de  la 
royne  sa  sœur,  aussi  pour  le  faict  de  Calais  et  aussi  pour 
faire  entendre  au  sr  de  Fourquovaulx  le  désir  m  quoy 
sont  le  Roy  et  la  Royne  sa  mère  percer  plus  avant  qu'ilz 
n'ont  peu  faire  jusques  icy  aux  desseings  dudict  s'  Roy 
Catholicque  sur  tant  et  divers  advis  qu'ilz  ont  de  son  pas- 
sage en  Italie,  où  l'on  dict  que  doibt  se  faire  quelque  en- 
trevue du  Pape,  de  l'Empereur  et  de  luy,  laquelle,  connu. 
il  est  vraisemblable ,  ne  s'achèvera  pas  sans  la  résolution 
de  beaucoup  de  choses  d'importance  sous  prétexte  du  bien 
de  la  chrétienté,  mesmement  qu'il  se  parle  de  ligue 'Mitre 
eux,  et  y  adjoindre  tous  les  princes  et  potentats  d'Italie  et 
beaucoup  d'autres  dont  les  discours  communs  sont  pleins, 
s'esbaïssant  grandement  Sa  Majesté  que  luy,  qiù  est  île- 
plus  grands,  ne  soit  mis  en  aucun  compte.  Toutlefois 
ayant  considéré  un  article  de  la  dépêche  dudict  Fourque- 
vaulx  faisant  mention  que  le  prince  d'Évoli  lui  a  dict  que 
pour  certain  le  Roy  Cacholicque  passera  en  Flandres, 
mais  (pièce  peut  estre  que  durant  le  mois  de  novembre, 
qui  sera  après  l'ac-ruin ■heuieiil  de  la  Royne  (.'.alhtihrque  s.i 
femme,  et  que  lors  se  pourra  moyenner  une  entrevue  très 
nécessaire  entre  le  Roy,  la  Royne  sa  mère  et  ledicl  Roj  et 
Royne  Catholicque  pour  conjoindre  et  allier  encore  plus 
estroitement  qu'ilz  ne  sont  el  tellement  qu'il  ne  puisse 
jamais  subvenir  jalousie  ne  delliance  entre  eux.  ains 
s'entendre  à  conqnester  sur  les  infidèles,  et  que  s'il  ne 
s'est  faict  jusques  à  présent,  c'est  que  les  choses  n'y  es- 
toient  si  bien  disposées  d'une  part  et  d'autre,  soit  à  faulte 
de  l'aagc  et  autres  occasions.  H   pourra,  pour  y  entrer 

plus  avant,  leur  re QStrer  avoir  entendu  de  quel  zèle  et 

de  quelle  affection  la  Royne  unie  se  discourut  el  laissa 
entendre  au  duc  d'AIbo  estant  à  Rayonne  et  la  bonne  -i 


lurniucatt  «iTioxill. 


3/i  LETTRES  DE  GATHE 

leur,  el  ce  que  à  bouche  vous  entendra  de  iuy 
de  l'occasion  de  son  voyage  sera  cause  que 
ceste  lettre  ne  sera  pas  longue,  après  vous 
avoir  prié  le  croire  de  ce  qu'il  vous  dira,  et, 
toutes  choses  bien  et  meurement  conside'rées, 
nous  le  renvoyer  si  bien  inslruict  sur  le  tout 
que  j'en  puisse  avoir  la  lumière  el  la  satisfac- 
tion que  j'en  désire.  Priant  Dieu,  Monsieur  de 
Forquevauls,  vous  avoir  en  sa  sainctc  et  digne 
garde.  Escript  à  Sainct-Maur-des-Fossez,  le 
ive  jour  de  may  1  567. 

Caterine. 


[1567.  —  Il  mai1.] 

Aut.  Arch.  nat.  eollect.  Simancas.  K  i5o8,  pièce  6. 

A  MONSIEUR  MON  FILS 

LE  ROY  CA.TOLIQUE. 

Monsieur  mon  fils,  envoyent  le  Roy  mon 
tils  le  jeune  L'Aubespine  ver  V.  M.  el  pour  l'au- 
casion  qu'ele  entendre  de  son  embasadeur  pour 
tousjour  contineuer  à  lui  l'ayre  conoystre  que 
l'amitié  qu'il  porle  à  V.  M.  est  tieuie  qu'i  ne 
lui  vyendra  ne  petite  ni  grende  aucasion  qu'i 

([rande  votunté  qu'elle  a  toujours  démontrée  au  bien 
commun  de  ces  deux  grands  rois  qu'elle  lient  ses  plus 
chers  enfans,  oultre  le  bien  qu'elle  a  toujours  cherché  à 
la  chrétienté,  estant  indubitable  que,  s'il  y  avoitentreeux 
la  ferme  intelligence  digne  de  l'amitié  giande  et  alliance 
qu'ilz  ont  ensemble,  tout  le  reste  de  la  cbreslienté  au- 
roil  à  les  regarder,  et  leur  seroit  aisé,  leurs  deux  mai- 
sons bien  unies,  de  fortifier  davantage  ensemble,  comme 
il  y  a  assez  dequoyde  faire  à  la  chrestienté,  le  bien  dont 
elle  a  besoing,  assistez  comme  ilz  seront  de  la  grâce  de 
Nostre  Seigneur,  en  l'bonneur  et  la  gloire  duquel  il  sçait 
que  ladicte  dame  a  spécialement  et  devant  toutes  cboses 
recommandation;  et  de  cela  essayera  à  tirer  quelque  lu- 
mière, faisant  bien  entendre  audict  prince  qu'il  a  tou- 
jours monstre  grande  affection  de  ce  costé  et  que  ce  seroit 
le  comble  de  son  heur,  s'il  avoit  achevé  une  si  grande 
chose."  (Bibl.  nat.,  fonds  français,  n°  10751,  p.  3o,(î.) 
1  La  lettre  précédente,  qui  fait  mention  de  la  mission 
iln  jeune  L'Aubespine,  nous  donne  la  date  de  celle-ci. 


RINE  DE  MEDICIS. 

neveule  lui  fayreenlcndre  et  luy  communiquer, 
et  pour  en  ayslre  bien  ynslruit,  ne  lui  en  faire 
redisle  et  ceste  présante  sera  pour  la  prier  de 
volouir  comender  alla  royne  sa  femme  de  ce 
mieulx  guarder  que  n'a  fayst  les  aultres  fo\s 
et  qu'ele  pregne  plus  d'exersise  prinsipalement 
en  son  neufieme  moys,  afin  que  Dieu  nous 
(louint  la  grase  de  la  voyr  acoucher  ausi  heu- 
reusement, corne  le  désire  celé  qui  vous  suplie 
la  conserver  envostre  bonne  grase  selon  la  vo- 
lante que  ha  de  conserver  et  augmenter  l'amy- 
tié  entre  nos  deus  Roys  de,  qui  ha  l'hauneur 
d'estre  à  tu  deus 

Vostre  bonne  mère  et  sœur, 

Caterine. 

[Ecrit  au  dos.)  Réponse  le  xxn  juin. 


1567.  —  k  mai. 

Orig.  Arch.  nat.  collcct.  Simancas,  K  i5o8.  pièce  7. 

A  DON  FRANCES  DE  ALAVA, 

AMBASSADEUR  D'ESPAGNE. 

Monsieur  l'Ambassadeur,  aflin  que  vous 
soyez  plus  satisfaict  de  l'affaire  du  pillote  por- 
tugais, le  Roy  monsieur  mon  fils  pardessus 
ce  qui  avoit  été  résolu  en  son  conseil  a  vouHu 
que  le  lieutenant  criminel  congneust  de  son 
faict,  et  luy  escript,  comme  vous  verrez1,  y 
procéder  au  plus  tost,  chose  que  je  désire  de 
ma  part,  allin  qu'il  soit  traicté  comme  il  mé- 
rite. 

Quant  aux  brigantins  que  vous  m'escripvez 
avoir  eslé  prins  sur  les  Genevoys-  par  le  com- 
mandement du  baron  de  la  Garde,  sur  les- 
quelz  y  avoit  des  Espaignolz   el  marchandise 

1  Charles  IX  dans  sa  lettre  prévient  Alava  qu'en  outre 
du  procès  suivi  à  Rouen  il  a  chargé  le  lieutenant  criminel 
d'en  faire  l'instruction.  (Collect.  Simancas,  K  i5o8, 
Philippe  II,  pièce  g.) 

5  Génois. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIUS. 


35 


espaignolle ,  qui  seroit  contre  le  traiclé  de  paix , 
par  ce  que  Ion  m'en  escript,  il  ne  se  trouve 
point  qu'il  y  eust  ny  personnes  ne  robbe  es- 
paignolle, et  ce  que  ledict  baron  de  la  Garde 
en  a  faict,  est  pour  avoir  raison  d'une  injure 
que  lesdictz  Genevoys  luy  ont  l'aict  à  un  bri- 
gantin  qu'il envoyoyt  en  Italyc  qu'ilz  ont  prins, 
Irainé  les  armes  du  Roy  monsieur  mon  filz 
dedans  l'eaue ,  tué"  quelques  ungs  de  ses  sub- 
jeclz  qui  estoient  dedans  et  les  autres  mys  à  la 
chesne.  Jugez  qui  se  doit  plaindre,  puisqu'ilz 
ont  commencé  les  premiers  et  s'il  est  pas  rai- 
sonnable qu'ilz  réparent  aussy  les  premiers  la 
l'aulle  qu'ilz  ont  faite,  dont  j'ay  bien  voullu 
vous  advertir,  voyant  bien  par  vostre  lettre 
qu'ils  ne  vous  ont  escript  que  ce  qui  leur  sert. 
Priant  Dieu,  Monsieur  l'Ambassadeur,  vous 
avoir  en  sa  garde.  Escript  de  S'-Maur,  le 
inie  jour  de  may  1567. 

Catemne. 
De  l'Aldespixe. 


1567.  —  10  mai. 
Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  £G3a  .  f°  118. 

\  MONSIEUR  DE  TAVANNES, 

LIECTIKUT    CEjÉlUL  DU  ïiOY    AD    COC VBBSEUE>T  DE  DOCI1GOCIIE. 

Monsieur  de  Tavannes,  vous  verrez  ce  que 
h-  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript  de  l'ordre 
i[u  il  désire  estre  mis  en  Bourgongne  pour  éviter 
([iielesvillesdudicl  paysne  tombenten  l'incon- 
vénient de  beaucoup  d'autres  de  ce  royaume, 
dont  je  m'asscure  que  vous  sçavez  assez  de 
nouvelles1.  Et  pour  ce  que  c'est  le  plus  grant 

'  Voici  ce  que  nous  trouvons  dans  les  Mémoires  de 
Tavannes  :  tLos  surveillants  de  Genève,  sans  avoir  été 
en  France,  y  arrivant  avec  leurs  mémoires  et  instruc- 
tions, exécutant  ce  qui  leur  étoil  commis,  établirent 
les  finances  el  recettes,  réservant  le  tiers  des  butins 
pour  employer  à  leur  cause.  Postes  a  pied,  signes,  con- 
Iressignes,  écritures  couvertes,  chiffres  ne  soui    espar- 


service  que  pour  ceste  heure  vous  luy  sçauriez 
faire,  je  vous  prie  ny  oublier  ne  y  espargaer 
riens,  et  que  pour  cest  eiïecl  ne  craindre 
poinct  de  vous  faire  si  fort  que  vous  ayez  de 
quoy  commander  à  la  fureur  de  ce  mal.  el 
empesclier  qu'elle  ne  passe  plus  oultre;  qui 
sera  ung  service  l'aict  à  vostre  niaistre  et  à 
moy,  dont  nous  aurons  à  jamaiz  souvenance. 
Pryant  Dieu,  Monsieur  de  Tavannes,  vous 
avoir  en  sa  garde.  Escript  à  Paris,  le  v°  jour 
de  may  iSGj. 

Depuis  ceste  lettre  escrite  est  arrivé  vostre 
courrier  avecques  vos  lettres,  par  où  nous 
avons  veu  que  vous  ne  pouvez  mieuk  faire 
que  vous  avez  faict.  Et  afin  que  vous  puissiez 
achever  de  donner  par  delà  l'ordre  qui  y  est 
nécessaire,  le  Roy  mondict  filz  vous  faict  eu- 
tendre  son  intention  survosdictes  lettres,  que 
je  m'asseure  vous  sçaurez  bien  suyvre  et  exé- 
cuter, dont  je  vous  prye  bien  fort  et  de  n'ob- 
mectre  riens  pour  lui  conserver  l'obéissance  et 
faire  rendre  celle  que  l'on  luy  veult  oster. 

Caterine. 
De  l'Aubespim:. 


156".  —  1  1   niai. 

Orift.  Dibl.  nid.  fonda  français,  n"  3178.  f°  S'J. 

\  MONSIEUR  DHUMIÈRES. 


coi:vKnxe<jn  de  perosxe. 


Monsr  d'Ilumyères,  le  Roy  monsieur  mon 
filz  \ous  faicl  par  sa  leclre  entendre  son  in- 
tencion  '  sur  le  faict  duniaieur  de  Montdidier 

gnés;  les  églises,  les  ministres,  les  surveillants  plus 
lidi'lcs  avcrlis,  t •  >i  1 1  se  prépare  au\  surprises.-!  (Kdilion 
du  Panthéon  littéraire.  1 

Charles  l\  m. nul. ni  de  son  côté  :  sj'aj  1  > ■  •  - r •  veu  ce 
que  avez  naguères  esrript  à  la  Roync  ma  mère  de  la 
lirouillene  qui  s'est  cuydé  mectre  entre  les  bahitans  >1  ■ 
Montdidier  de  l'élection  du   iiiaveur,    souliz   prétexte  de 


36  LETTRES  DE  CATH 

que  je  désire  quant  à  moy  eslre  choisy  le  plus 
propre  et  utille  que  faire  se  pourra,  considé- 
rant le  temps  et  la  voysinanre  de  ceulx  qui 
sont  de  présent  en  trouble;  à  quoy  je  vous 
prye  pourveoir  le  plus  dextrement  que  faire 
se  pourra.  J'ay  aussy  receu  deux  de  voz  leclres 
des  m  et  ixc  de  ce  inoys  :  par  la  première  en- 
tendu que  vous  avez  trouvé  la  fondation  du 
boullevart  d'autre  sorte  que  vous  ne  pensiez 
et  qu'il  y  fauldra  besongner  sur  platte  forme; 
au  moyen  de  quoy  les  deniers  y  ordonnez  n'y 
pourront  pas  suffire,  dont  je  suis  bien  inarrye 
pour  la  difficulté  que  je  veoy  de  vous  pour- 
veoir ceste  année  de  plus  grande  somme.  H 
fault  nécessairement  que  vous  facyez  le  mieulx 
que  vous  pourrez  de  ce  que  vous  avez  pour 
cestedicte  année  et  quant  à  la  compaignye  du 
cappitaine  Cabanes,  que  le  Roy  mondict  filz 
vous  a  mandé  envoier  à  Ardres,  il  sera  pour- 
veu  à  vous  en  remplir  bien  tost  d'une  autre, 
affin  que  soiez  tousjours  en  plus  grande  seu- 
retté.  Pryant  Dieu ,  Monsieur  d'Humyères,  vous 
avoir  en  sa  garde.  Escript  à  S'-Maur,  le  xie  jour 
de  may  1567. 

Caterine. 
De  l'Aubespine. 

quelzques  lettres  patentes  qui  y  ont  esté  présentées  par 
ceulx  de  la  religion  prétendue  réformée,  lesquelles  j'ay 
laid  voir  à  mon  conseil  et  se  trouvent  conformes  à  mes 
éditz  pièçà  faidz,  qui  prohibent  que  ceulx  de  la  robbe 
longue  ne  puissent  entrer  en  telles  charges,  et  désire  bien 
que  lesdietz  eeditz  soient,  en  cest  endroict  observez,  s'il  y 
a  autres  gens  cappables  et  dignes d'icelles,  mais,  d'autant 
aussy  que  ladicte  ville  est  de  frontière  et  prochaine  des 
Pays-Bas,  que  lesmagistralz  qui  y  seront soyent gens  sans 
passion  particulière.  Vous  priant,  à  cesle  cause,  tenir 
main  que  ladicte  ellection  se  face  de  plus  de  gens  de  bien 
et  plus  propres  à  maintenir  le  repoz  parmy  les  subjeclz 
et  conserver  madicte  ville  en  seureté.»  (Bibl.  nat.,  londs 
français,  n°  3178,1*567.) 


ERINE  DE  MÉD1CIS. 

1567.  —  21  mai. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10751,  f°  8i3. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVA.UX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  je  vous  ay  bien 
voulu  faire  ce  mol  pour  vous  dire  que  je  dé- 
sirerais que  feissiez  trouver  façon  à  Monsieur 
de  Sainct-Estienne  1  de  venir  jusques  icy  me 
trouver  et  que  personne  ne  se  double  que  ce 
soit  de  mon  mandement  non  seulement  où 
vous  estes,  mais  icy  mesme,  d'autant  que  per- 
sonne ne  sçait  ceste  despeche  que  moy  seulle, 
qui  me  faict  vous  prier  que  cecy  soit  mené 
secretlement  et  qu'incontinent  la  présente  res- 
ceue  trouviez  le  moyen  qu'il  parle.  Je  l'escripts 
à  la  royne  ma  fille  par  la  lettre  icy  enclose. 
Dictes-luy  que  nul  ne  le  sache  et  luy  faictes 
lire  la  lettre  en  vostre  présence  et  la  reprenez 
pour  la  brusler  en  vostre  logis.  Je  m'asseure 
vous  en  avoir  assez  dict  pour  entendre  ma  vo- 
lonté que  vous  mettrez  peine  d'en  suivre,  qui 
sera  cause  que  fairay  fin,  priant  Dieu  vous 
avoir  en  sa  saincte  garde.  De  S'-Maur,  ce 
xxie  jour  de  may  1  567. 

Caterine. 


1567.  —  37  mai. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10751,  f°  811. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAUX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  ce  mot  vous 
sera  faict  à  la  haste  pour  avoir  présentement 
esté  advertie  par  l'ambassadeur  d'Espaigne  du 
parlement  de  ce  courrier  et  comme  il  m'en  a 
donné  l'advis  par  un  de  ses  gens,  il  m'a  aussy 
faict  dire  que  l'ambassadeur  du  roj  son 
maistre,  qui  est  à  Gennes,  luy  avoit  escripl 
qu'il  estoit  parti  de  Marseille,  ces  jours  passez, 
une  nef  chargée  de  bleds,  munitionnée  de  vinl 

1  Saint-Eslienne  était  resté  attaché  à  la  personne  de  la 
reine  d'Espagne. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


37 


mille  escuts  en  argent  et  de  cent  soldats  Gas- 
cons s'en  allant  en  Coursegne  en  faveur  des 
Corses;  sur  quoy  je  luy  ay  mandé  par  son- 
dict  homme  que  c'esloit  la  première  nouvelle 
que  j'avois  entendue  de  telles  choses  et  que 
nous  estions  hien  marris,  dont  on  n'avoit  ar- 
restez  lesdicts  vint  mil  escuts,  pour  ce  que 
c'estoit  argent  de  contrebande ,  n'estant  permis 
d'en  sortir  Lors  du  Royaume  sans  congé,  et 
nous  heussent  faict  grand  plaisir  de  l'arrester, 
mais  il  eust  esté  bien  mal  aisé,  car  ce  n'est 
qu'une  vraye  imposture  et  mensonge;  et  par 
là  vous  pouvez  voiries  bons  offices  qui  se  font 
à  Gennes;  de  quoy,  je  vous  prie,  Monsieur  de 
Forquevauls,  ne  faillir  de  parler,  quand  il 
viendra  à  propos,  comme  de  ma  part.  J'en 
mande  mou  advisà  la  royne  madame  ma  fille 
par  la  lettre  cy  enclose  que  vous  luy  baillerez. 
Au  demeurant  vous  sçavez  et  ainsi  le  vous 
manday  lors  comme,  au  commencement  de 
ceste  année,  voyant  que  tant  de  choses  se  re- 
muoint  de  tous  costez  et  désirant  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  de  n'estre  moyns  fort  et  en  bon 
eslat  de  se  bien  garder  et  conserver  que  les 
autres  princes  ses  voisins,  nous  arrestammes  de 
fayre  lever  six  mille  Suysses  '  et  des  gens  de 
pied  François  pour  l'effect  dessusdict,  dont  des- 
puis, ayant  eu  nouvelles  que  ladicte  levée  esloit 
preste,  nous  la  faisons  présentement  marcher 
et  acheminer  en  ce  royaume  et  oultre  icelle 
faisons  encore  lever  jusques  au  nombre  de 
dix  mille  hommes  de  pied  françois,  el  avec 
ceila  toutes  les  compagnies  de  gens  d'armes 
font  leurs  monstres  pour  deux  quartiers,  en 
armes,  au  premier  jour  de  juin  prochain  pour 
estre  puis  aprez  desparties  aux  frontières  de  ce 
royaume  et  y  tenir  garnison  avec  1rs  Misdirles 
loncs  de  gens  de  pied,  espéranl  que  parce 
moyen  noz  affaires  ne  s'en  porteront  que  mieux; 

1   Voir  dans  len°  30(167,  p.  ao,  une  longue  lellre  de 
\l.  de  Grandie  au  sujet  de  cette  levée. 


et  pour  ceste  cause,  ensemble  de  l'occasion 
susdicte,  je  vous  prie  vouloir  donner  advis  au 
Roy  Catholieque  mon  bon  fils  tant  en  confor- 
mité de  ce  que  je  vous  en  mande  présentement 
que  de  ce  qui  vous  fust  aussi  escript  et  donné 
charge  de  luy  en  dire,  quand  nous  vous  ad- 
vertimes  premièrement  de  la  levée  des  Suysses. 
Et  pour  n'avoir  à  vous  dire  rien  davantage  . 
attendant  bien  tost  le  retour  de  L'Aubespine. 
je  prie  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous 
avoir  en  sa  saincle  et  digne  garde.  De  Paris, 
ce  xxviic  jour  de  may  1 5G7. 

Caterine. 

1567.  —  1"  juin. 

Record  office,  State  papers ,  France,  vol.  XL. 
A  TRÈS  HALLTE  ET  TRÈS  EXCELLENTE  PRINCESSE. 

NOSTRE  TRÈS  CHÈRE  ET  TRES  AMÉE  SEl'R  ET  COCSINE , 

LA  ROYNE  D'ANGLETERRE. 

Très  haulte  et  très  excellente  Princesse, 
nostre  irès  chère  et  très  amée  seur  et  cousine, 
salut.  Estant  le  sieur  de  Villeroy  présent  por- 
teur despesché  du  Roy  nostre  très  cher  seigneur 
et  fils  par  de  là  pour  l'occasion  que  vous  en- 
tendrez de  luy1,  nous  luy  avons  donné  charge 
vous  dire,  en  passant ,  de  nos  bon  nés  nouvelles . 
et  la  continuation  de  nostre  affectionnée  bonne 
volluuté  envers  vous  au  bien  de  nostre  com- 

1  \  illeroj  «'■lait  envoyé  en  Ecosse  pour  lâcher  de  venu 
en  aiilo  à  Marie  Stuart;  il  devait,  en  passant»  Londres, 
solliciter  l'intervention  de  la  reine  Elisabeth.  Elle  ré- 
pondit à  cette  ouverture  qu'elle  était  toute  affligée  des  mal- 
heurs de  la  reine  sa  sœur  et  disposée  à  la  faire  remettre 
en  liberté ,  et  elle  engagea  Villeroy,  dans  le  cas  où  il  ne 
pourrait  pas  arriver  jusqu'à  la  prisonnière,  de  s'adresse) 
mais  en  son  nom  particulier,  aux  Ilamiltons.  (  Calendar 
qf  State paper» ,  i5f>7,  dépêche  de  Throckniorton  à  Cecil. 
p.  -7'J.)  L'anihassadeur  Virris  dans  um-  dépèche  à  O- 
cil  du  16  juillet  1.567;  '"'  Mnonce  que  Villeroy  venait 
de  rentrer  en  France,  sans  avoir  pu  voir  Marie  Stuart. 
[Ibul. ,  p.  28.)  Voir  Teulet,  Relations  de  YEeoue  et  de 
la  Fiance,  dépèches  de  Du  Croc,  p.  3l3  et  3a5. 


38 


LETTRES  DE  CATHE 


mune  parfaicle  amytié,  aussi  nous  rapporter 
des  vostres;  vous  pryant  tant  el  si  affectueu- 
sement que  faire  pouvons  le  voulloir  sur  ce 
croyre,  tout  ainsy  que  vous  feriez  nostre 
propre  personne.  Pryanl  Dieu,  très  haulte  et 
très  excellente  princesse,  nostre  très  chère  et 
très  amée  seur  el  cousine,  vous  avoir  en  sa 
très  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Paris,  le  premier  jour  de  juin}; 
i567. 

Vostre  bonne  cousine, 

C\TER1NE. 

De  l'Aubespine. 


1507.  —  7  juin. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10751,  f*  859. 

V  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAUX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  de  maistre  flu- 
goniùs  présent  porteur  sçaurez-vous  l'occasion 
de  son  voyage,  et  pour  ce  qu'il  est  bon  et 
digne  personnage,  je  vous  prie  que  en  ce  qu'il 
aura  besoin  de  vostre  aide  et  faveur  vous  lui 
faciez  tout  le  plaisir  que  vous  pourrez.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir 
en  sa  saincte  et  digne  garde.  Escript  à  Gail- 
lon,  le  vne  jour  de  juin  1567. 

Catekine. 


1567.  —  12  juin. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10751,  f°  819. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAUX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  encores  que  voz 
lettres  dernières  m'ayent  grandement  satis- 
faict  de  toutes  les  nouvelles  de  delà,  si  suis- 
je  attendent  en  grande  dévotion  le  retour  de 
L'A ubespine, lequel,  à  ce  quej'ay  veu  parcelle 
du  trentiesme  de  may,  n'avoit  point  encore  veu 
le  Roy  Catholicque,  poursçavoir  plus  certaine- 
ment la  vérité  des  choses  et  l'espérance  qu'il 


RINE  DE  MÉDICIS. 

y  a  au  passage  dudict  roy  et  venue  de  la 
royne  ma  fille  et  ce  que  vous  aurez  peu  des- 
covrir  de  ses  desseings,  où  jusques  icy  il  y  a 
peu  de  lumière;  qui  me  faict  quasi  penser 
qu'il  n'est  pas  bien  résolu  de  ce  qu'il  a  à 
faire,  n'y  ayant  rien,  comme  il  me  semble,  qui 
l'appelle  trop  expressément  à  sortir  de  là  où 
il  est.  J'ay  bien  considéré  ce  que  vous  m'es- 
criviez  des  discours  d'Alméde  x  sur  le  faict  de 
Portugal  et  sçay  bien  que  c'est  le  but  de  ceux 
de  delà;  mais  si  l'on  considère  ce  que  porte 
un  article  du  mémoire  dudict  Laubespine,  on 
connoistra  que  c'est  temps  perdu  de  s'y  at- 
tendre, car  le  Roy  mon  fils  veut  une  femme 
et  non  pas  une  seconde  mère,  en  ayant  assez 
d'une2.  Le  temps  nous  faira  voir  plus  clair. 
Cependant  j'auray  plaisir  qu'avecques  vostre 
soing  et  vigillence  accoustumée  vous  mettiez 
peine  de  sçavoir  comme  tout  ira  par  delà  pour 
m'en  donner  advis  au  jour  la  journée.  L'am- 
bassadeur d'Espaigne  demeuré  à  Paris  pendant 
que  le  Roy  monsieur  mon  fils  est  venu  faire 
une  saillie  à  la  chasse  de  deçà,  m'a  envoyé  le 
paquet  qu'aviez  baillé  au  conte  de  ÎNogaroI  et 
escript  qu'il  avoit  délibéré  de  venir  baiser  les 
mains  du  Roy  mondict  fils,  loutesfois  il  y  a 
desjà  deux  jours  et  il  est  encore  là.  Je  ne 
sçay  s'il  a  quelque  chose  à  nous  dire,  mais 
pour  le  moins  ce  me  sera  plaisir  d'avoir  la 
lettre  qu'il  a  à  moy  de  la  royne  ma  fille  et 
sçavoir  de  sa  bonne  santé.  Vous  avez  très  bien 
faict  d'avoir  adverti  le  sr  de  Monluc  de  l'armée 

1  Antonio  Almeida,  ce  Portugais  employé  souvent  par 
le  feu  roi  de  Navarre. 

2  Voici  ce  que  portait  le  mémoire  remis  à  L'Aubespine 
le  jeune  :  «Il  sera  très  à  propos  que  le  sieur  de  Horque- 
vaulx,  parlant  à  la  Royne  Catholique,  lui  fasse  sentir 
qu'elle  se  souvienne  que  la  Reine  sa  mère  luy  a  toujours 
dit  que  le  Roy  son  frère  n'estoit  pas  pour  épouser  femme 
plus  âgée  que  lui. m  C'est  la  sœur  de  Philippe  II,  la  reine 
de  Portugal,  qu'elle  désigne.  (Fonds  franc.,  n"  1 0 7 .">  1 . 
p.  80a.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


39 


que  font  les  Portugois  et  la  délibération  qu'ils 
ont  de  faire  un  ravage  quelque  part  en  ce 
royaume,   afin   d'y   prendre    garde,    connue 
aussi  n'ay-je  failli  d'en  l'aire  eseripre  partout 
e(  donner  ordre  qu'ils  ne  puissent  rien  trouver 
d'importance  à  descouvert.  Je   ne  sçay  pas 
comme  le  roy  du  Portugal  se  veult  porter  en 
cest  endroit,  mais  s'il  entame   la  paix  que 
nous  avons  ensemble  par  ce  moyen ,  peut-eslre 
qu'il  n'y  gaignera  rien,  ne  voyant  pas  que  ce 
qui  est  advenu  à  la  Madère  luy  soit  cause  suf- 
fisante, pour  estre  cbose  sunenue  par  l'inso- 
lence des  siens;  en  quoy  les  gentils-hommes 
qui  furent  au  voyage  prétendent  avoir   esté 
provoquez  l.  Je  sçay  que  là  où  vous  estes  ils 
seront  tousjours  bien  aises  que  nous  ayons 
peu  d'amis  et  point  de  ce  costé  là,  mais  il  y 
a  beaucoup  à  dire  de  n'estre  pas  ennemis,  et 
s'il  y  avoit  moyen  que  puissiez  descouvrir  en 
quel   endroit  serait  pour  tumber  leur  nuée 
pour  nous  en  advertir,  ce  serait  un  servise 
laid  fort   à  propos.  C'est  tout  ce  que  j'ay  à 
vous  faire  sçavoir  pour  le  présent,  sinon  que, 
grâces  à  Dieu,  les  affaires  de  ce  royaume,  quel- 
que cbose  que  l'on  en  puisse  eseripre,  sont 
en  dès  bon  estât,  ne  voulant  vous  répéter  ce 
qui  \ous  fut  dernièrement  escript  de  la  levée 
des  six  mille  Suysses  que  nous  feismes  faire 
dernièrement,  afin  de  tenir  noz  affaires  en 
plus  de  soureté;  mais  je  veux  bien  que  vous 
sachez  qu'il    y   a  un  conte   d'Angousolle    en 
Suysse,  soubs  couleur  de  faire  renouveler  le 
commerce  de  Milan,  qui  faict  de  très  mauvais 
offices,  dont  il  ne  sera  que  bien  à  propos  que 
vous  touchiez  quelque  mot  au  Boy  Catbolicque, 
qui,  je  m'asseure,  ne  l'entend    pas2.    Prianl 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir 

1  Elle  fail  allusion  ;'i  l'expédition  du  jeune  Moulue. 

voir  dans  le  volume  précédent,  p.  ùoo,  i  noie  à  ce 

sujet. 

Voir  la  lettre  du  volume  précédent,  p.  a38. 


en  sa  saincte  et  digne  garde.  Escrit  à  Lions1, 
le  xn"  jour  de  juing  l567. 

Caterihe. 

1567.  —  ig  juin. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  10761,  f*  86a. 

A  MONSIEUR  DE  FOLROI  i;\  \LX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  vous  entendre/ 
l'occasion  de  ceste  depesche  par  la  lettre  que 
le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript,  qui 
est  telle  qu'il  me  semble  qu'elle  mérite  que 
vous  l'embrassiez  à  bon  escient  pour  avoir  ces 
pouvres  gens  là  et  les  mettre  bois  de  la  cala- 
mité en  laquelle  ils  sont,  n'y  ayant  ne  propos 
ny  apparence  à  l'excuse  que  en  a  faiete  le  duc 
d'Albe,  ne  à  ceque  dit  Don  Jelian  André  Doria. 
et  ne  pense  pas  que  son  maistre  le  vueille  ad- 
vouër  de  cella;  car  luy  acbaptant  ceulx  qu'il 
dict  avoir  eus  pour  argent,  il  aurait  autant 
failly  que  ceux  qui  les  luy  aurdiril  vendus, 
puisque  c'estoit  contre  le  traicté,  ce  que  vous 
luy  sçaurez  bien  remonstrer  et  aussi  à  l,i 
royne  ma  fille,  à  ce  qu'elle  y  veuille  mettre 
la  main  et  l'en  priez  bien  fort  dé  ma  part. 
Le  docteur  Lambeie  m'a  dict  sa  bonne  santé 
et  de  l'Infante,  qui  m'a  esté  grand  plaisir; 
mais  vostre  lettre  que  vous  dictes  du  xw"  du 
passé  n'avons-nous  point  eue,  bien  une  <lu 
vu",  xxiiu'*,  xxvc.  Jà  ne  sçay  s'il  y  aurait  point 
eu  de  l'aulc  aux  daltes;  qui  est  tout  ce  que 
vous  aurez  de  moy  pour  le  présent,  priant 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls  ,  vous  avoir 
en  sa  saincte  et  digne  garde.  Escript  à  Sainct- 
Léger,  le  xix"jour  de  juin  i  ô (ï 7 . 

Catekixe. 

En  signant  reste  lettre,  vostre  paquet  du 
xxic  du  passé  nous  a  esté  apporté  et  ésl  venu 
par  le  chemin  île  Nârb 1e. 

1    Lioiis-la-l'onH  ,  d';|>ai li'iii.  ni   d"  l'I'cn  •'. 


/,0  LETTRES  DE  CATH 

1567.  —  ai  juin. 

Orig.  Archives  de  Manloue. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  MANTOUE. 

Mon  cousin,  allant  présentement  mon 
cousin  le  sieur  de  Foix  résider  nostre  ambas- 
sadeur à  Venise  au  iieu  du  sieur  du  Ferrier 
que  nous  en  retirons  et  faisons  retourner 
par  deçà,  nous  n'avons  voulu  laissé  partir  le- 
dict  sieur  de  Foix1  sans  lui  donner  charge  de 
vous  l'aire  entendre  son  arrivée  et  charge  par 
delà  et  le  commandement  qu'il  a  de  nous,  si 
durant  icelle  vous  avez  en  quelque  endroict 
besoing  de  son  secours  et  assistance  de  la  part 
du  Roy  monsieur  mon  filz,  il  ait  à  y  user  de 
tous  les  bous  offices  dont  il  se  pourra  adviser 
pour  l'entière  amitié  et  bonne  volonté  que 
nous  vous  portons  selon  que  plus  amplement 
vous  pourra  tesmoigner,  de  nostre  part,  ledict 
sieur  de  Foix,  lequel  je  vous  piïeray  croire  en 
cet  endroict,  comme  vous  vouldriez  l'aire  nous- 
mesmes,  et  je  supplieray  le  Créateur  vous  don- 
ner, mon  cousin,  ce  que  désirez.  Escript  à 
Sainct-Léger,  le  xxi°jour  de  juin  1667. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 
robertet. 


1567.  —  at)  juin. 

Orig.  Archives  de  Mantoue. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  MANTOUE. 

Mon  cousin,  ce  mot  sera  pour  toujours  vous 
tesmoigner  combien  le  Roy  monsieur  mon 
filz  et  moy  désirons  que  le  différent  d'entre 
vous  et  le  président  de  Saluées  soit  terminé 
par  quelque  bonne  composition,  par  quoy  en 

1  Voir  la  lettre  de  Charles  IX  annonçant  le  16  juin 
à  M.  de  Foix  sa  nomination.  (  Bibl.  nat. ,  fonds  français, 
n"  10735,  p.  360  v\ ) 


ERINE  DE  MÉDIC1S. 

conformité  de  ce  que  ledict  sieur  Roy  mon  filz 
vous  en  escript  présentement  je  vous  prie  bien 
fort,  mon  cousin,  d'entendre  à  ladicte  compo- 
sition par  les  ouvertures  que  vous  en  fera  à 
ce  coup  ledict  président,  et  que  cela  se  passe 
si  doulcement  selon  l'instance  que  nous  en 
avons  ci-devant  faite  que  nous  puissions  fina- 
lement cognoislre  combien  nos  prières  ont  de 
verlu  en  vostre  endroict  et  m'assurant  que 
vous  vous  y  laissez  d'autant  plus  facilement 
aller  que  la  chose  est  de  soy  très  juste  et  rai- 
sonable,  je  prie  Dieu,  mon  cousin,  qu'il  vous 
donne  ce  que  désirez. 

Escript  à  S'-Germain-en-Laye,  le xxixe  jour 
de  juin  1567. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 
Robertet. 

1567.  —  3o  juin. 

Archives  de  la  maison  de  Condé , 
communiqué  par  M.  te  duc  d'Auraale. 

A  MONSIEUR  DE  GORDES. 

Monsieur  de  Gordes,  ceste  petite  dépesche 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  fait  présen- 
tement est  sur  la  nouvelle  qu'il  a  eue  du  fait 
des  estrangiers  banniz  du  contât  d'Avignon, 
lesquels  peu  à  peu  s'en  approchent  le  plus 
qu'ilz  peuvent,  chose  qui  pourroit  avec  le 
temps  donner  occasion  de  mauvais  souspeçon; 
à  quoy  il  est  bien  besoing  de  pourveoir  par  les 
moyens  et  ainsi  que  ledict  sieur  Roy  mon  filz 
le  vous  escript  et  mande  par  sa  lettre;  sur  la- 
quelle me  remeclant  pour  ne  vous  user  de 
redicte,  je  ne  vousferay  la  présente  plus  lon- 
gue, priant  Dieu,  Monsieur  de  Gordes,  qu'il 
vous  ait  en  sa  très  saincte  garde.  Escript  à 
Saint-Germain-en-Laye,    le   dernier  jour  de 

juins  1567. 

Caterine. 

Robertet. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


U\ 


1567.  —  Juin. 

Aul.  Bibl.  nal.  fonds  français.  n°  loaAo.  P77. 

A  MA  COUSINl 

LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  vous  garés  l'aucasion   de  cet 

pourteur,  lequel  n'é  voleu  qui  çoyt  parti  san 
se  mot  pour  vous  dire  que  je  suis  byen  ayse 
que  voslre  mari  et  vous  soye's  contens  et  que 
cela  souit  cause  de  vous  fayre  demeurer  plus 
lontemps  auprès  de  nous,  car  j'é  grent  re- 
gret quant  l'on  veult  fayr  croyre  et  que  le 
bruyt  ayst  partout  que  je  ne  veuh  neul  grent 
près  du  Roy  mon  fils,  mes  tous  jeans  de  peu, 
corne  cet1  je  craignis  que  le  Roy  mondict  fils 
ne  feut  corne  je  le  peu  désirer  et  san  duste 
de  changer.  Yl  fault  que  je  vous  parle  tous- 
jours  librement.  L'on  me  fayst  tort,  se  me 
semble,  car  j'é  mys  pouine  de  contenter  tou 
le  monde  et  vous  le  savés.  Or,  ma  cousine, 
je  vous  prie,  cet  enn  oye's  parler,  reponde' 
pour  moy  cet  que  ayst  de  vérité',  corne  je 
voldrès  fayre  pour  vous.  .\ous  alons  à  Paris 
demayn  fayre  la  Peste-Dieu  et  le  landemayn 
à  \  iller-Couslré  pour  fayre  nostre  voyage  en 
Picardie  et  voir  lé  plase  qui  se  font  achever. 
J'espère  que  nous  troverés  en  cet  quartier  là 
el  eu  cet  pendant  je  prie  Dieu  vous  ramener 
bientost. 

Vostre  bonne  cousine, 

Cateri.ne. 


1567.  —  3o  juin. 

Orig.  Arcb.  de  Modène. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FERRVRE. 

Mon  cousin,  ayant  entendu  par  le  cheval- 
lier Berayer  tout  ce  qu'il  m'a  dict  de  rostre 


part  tant  sur  vostre  voyage  de  Hongrye  que  les 
autres  particniaritez  «pie  vous  luv  avez  donné 
charge  nous  racompter.  je  ne  puys  sinon 
vous  remercier  de  la  continuation  de  vostre 
entière  affection  envers  le  Roy  monsieur  mou 
lilz  et  moy.  en  laquelle  je  vous  prie  ne  vous 
lasser  de  persévérer;  croyant  que  si,  pour  la 
nécessité  en  quoy  se  retrouvent  présentement 
ses  finances,  nous  ne  vous  pouvons  contanter 
et  satislfaire  pour  reste  heure  sur  ce  dont 
nous  a  requis  et  faict  instance  ledicl  Bernver, 
de  vostre  part,  c'est  bien  à  nostre  grand  regret  : 
car  nous  désirons  infiniment  vous  faire 
toujours  paroistre  par  effect,  comme  aussi 
ferons-uous  en  toutes  occasions,  combien 
nous  désirons  vostre  satisfaction  et  contente- 
ment, ainsi  que  j'ay  dit  plus  amplement  au- 
dict  chevalier  Bernyer  pour  le  vous  rapporte! 
de  ma  part;  et  à  quoy  me  remectant,  je  su- 
pliray  le  Créateur  vous  donner,  mon  cousin ,  ce 
que  désirez.  Escript  à  Paris,  le  dernier  joui 
dejuing  1567. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 
Robertet. 


1567.  —  a  juillet. 
Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  a'  3178.  f  58. 

\  MONSIE1  R  D'HUMIÈRES, 


COIÏBH.XBLB   DB   rbKUMS. 


1    Cet ,  si. 


CiTBERlrU  ni.   Médius. 


Monsieur  d  llumyères,  j'a\  entendu  par 
vostre  lettre  du  dernier  jour  dejuing  la  dilli- 
gence  qui  se  fait  en  voz  ouvraiges,  dont  j'aj 
esté  très  aise  et  vous  prye  donner  ordri 
qu'il  ne  s'y  perde  une  seulle  heure  de  temps, 
et  que  toutes  ihoses  demourenl  là  en  la  seuretlé 
qu'il  appartient.  Quant  à  guerre,  il  n'en  est. 
Dieu  mercy,  aulcunes  nouvelles.  Rien  avons- 
nous  donné  ordre  de  renforcer  ung  peu  les 
garnisons  du  cous  té  de  Champaigne,  jusques 

6 


IM 'RIME  III     NITtOXILE. 


'i2  LETTRES  DE  CATH 

à  ce  que  l'on  ayt  veu  que  deviendront  tant  de 
pré  para  tifs  qui  se  font  en  Luxembourg  où  les 
Espaignolz  marchent. 

Ji'ay  l'aicl  la  requesle  nu  Roy  monsieur  mon 
lils  de  la  confiscation  dont  m'avez  escript, 
qui  la  vous  a  vollunliers  accordée,  ainsy  que 
\enez  par  le  brevet  que  je  vous  en  envoyé; 
sur  lequel  s'en  fera  lousjours  l'expédition,  et 
me  trouverez  que  en  ce  qui  vous  touschera 
lousjours  prest  à  vous  faire  tout  plaisir.  Prynnt 
Dieu,  Monsieur  d  Humyèrcs,  vous  avoir  en  sa 
garde;  Escript  à  Saint-Germain-en-Laye,  le 
ii'  jour  de  juillet  1  067. 


(iATKRINK, 


De  i.'Aubespine. 


1567.  —  a  juillet. 

Copie,  lîibl.  nat.  fonds  français.  n°  10751,  f'  868. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  vous  n'avez  pas 
aecouslumé  de  nous  tenir  si  longuement  sans 
nous  faire  sçavoir  de  voz  nouvelles,  qui  me 
l'aiet  craindre  que  L'Aubespine  n'ail  eu  quelque 
empeschement  par  les  chemins.  S'il  est  ainsi 
qu'il  ail  esté  si  tosl  despéché  que  dist  l'ambas- 
sadeur d'Espaigne,  ainsi  que  le  Roy  monsieur 
mon  fils  le  vous  escript,  jusques  à  l'arrivée 
duquel  je  ne  seray  point  bien  satisfaicte  mesme 
du  désir  grand  que  j'ay  de  sçavoir  la  conti- 
nuation de  la  bonne  sanlé  de  la  royne  ma 
fille,  en  Testât  auquel  elleesl,  laquelle  j'atoys 
lousjours  eu  en  espérance  voir  approcher  de 
nous  jusques  à  ces  te  heure  que  l'ambassadeur 
-  e*l  laissé  entendre  qu'elle  ne  doibl  bouger  de 
là  et  que  le  roy  son  mari  le  lny  a  l'aiet  sçavoir; 
mais  je  n'en  croyrav  rien  que  je  n'en  sois  ad- 
\ertie  par  ses  lettres.  Par  relies  du  Roy  mon 
lils  vous  sçaurez  l'occasion  de  ces  te  despeche, 
qui  tend  spécial lement  à  osier  et  l'aire  perdre 
loule  opinion    par  delà  que  nos  préparatifs 


EIUNE  DE  MÉDIC1S. 

soint  à  autre  fin  que  pour  nous  garder.  Je 
sçay  bien  qu'il  y  en  a  assez  qui  interpretlenl 
toutes  choses  à  mauvaise  intention  et  corne- 
roient  volonliers  la  guerre,  mais  nous  sommes 
trop  esloignés  de  reste  volonté,  pourveu  que 
rhascun  se  contente  faire  le  semblable.  Rien 
pouvez- vous  juger,  s'il  estoit  raisonnable  parmi 
cesle  turbulence  d'armes,  qui  est  partout,  que 
nous  fussions  à  la  mercy  de  celluy  qui  nous 
voudrait  commander  quelque  chose,  puisque 
les  roys  de  ce  royaume  sont  en  possession  de 
bailler  la  loy  aux  autres,  qui  est  un  privilège 
et  une  dignité  que  le  Roy  mondicl  fils  ae 
veult  pas  perdre,  trouvant  un  peu  estrange  ,  à 
vous  dire  vray,  que  l'on  ne  vous  ait  l'aicl  autre 
part  et  communication  plus  privée  de  ces 
grands  préparatifs,  bien  qu'ils  ne  regardent 
que  leurs  affaires  particuliers.  L'ambassadeur 
d'Espaigne,  qui  ne  nous  a  vous  depuis  si\ 
inoys,  a  demandé  audience  pour  demain,  qui 
est  signe  qu'il  a  quelque  chose  de  nouveau  à 
dire,  qui  est  cause  que  je  feray  garder  çeste 
dépesche  à  partir,  afin  d'y  adjouster  ce  que 
j'aurav  aprins  de  luy,  et  pour  ce  ne  vous  l'e- 
rai-je  cesle  lettre  plus  longue.  Priant  Dieu. 
Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir  en  s;i 
saincte  et  digne  garde.  Escript  à  S'-Germain- 
en-Lave,  le  11e  jour  de  juillet  1667. 

Caterine. 

Je  n'ay  pas  voulu  signer  celte  lettre  tant 
que  l'ambassadeur  eust  parlé  à  nous,  comme 
il  a  faict  ce  jourd'huy,  iii°  de  ce  moys,  duquel 
je  n'ay  pas  apprins  grand  chose  de  ce  qui 
touche  les  affaires  du  Roy  monsieur  mon  lils. 
et  celles  de  son  maislre.  11  nous  a  dict  seule- 
ment l'affeclion  qu'il  a  à  Pentretenement  de 
l'amitié  commune  et  combien  il  désire  la  con- 
tinuer, s'esbahissant  que  nous  soyons  en  soub- 
son  des  forces  qu'il  l'aicl  passer,  attendu  que 
ce  qu'il   m'en  a  déclaré  pieçà  jusques  à  me 


LETTRES  DE  GATA 

dire  que  si  j  avois  bonne  mémoire  il  m'en  de- 
voit  souvenir  el  que  ce  n'estoit  que  pour  réu- 
nir ses  sulijccls  et  les  remettre  en  son  obéis- 
sance, n'estant  pas  grand  besoing  d'avoir  faict 
la  levée  des  Suysses  ne  autres  préparatifs  pour 
eeste  occasion;  à  quoy  je  luy  ay  bien  l'aict  en- 
tendre que  ce  n'est  point  pour  aucun  soupçon 
ne  double  (pie  nous  eussions  de  sa  bonne  in- 
tention, mais  que  la  turbulence  du  temps  \ou- 
loit  que  pour  le  dedans  et  pour  le  dehors  un 
roy  si  grand  que  cestuy-cy  eust  de  quoy  pour- 
voir à  tout  désordre  qui  pouvoit  advenir,  bien 
que  nous  veissions  touts  les  gubjecls  entière- 
ment disposez  à  toute  obéissance  pour  son  ser- 
visse el  que  ce  n'estoit  que  pour  se  garder  et 
non  pas  offencer  ne  donner  umbiv  à  personne, 
dont  on  se  pouvoit  asseurer;  et  qu'il  y  avait 
trop  d'amitié  etd'alliance  entre  eux  deux  pour 
en  doubler  d'une  part  ny  d'autre.  Il  s'est 
plainct  aussi  de  l'ambassadeur  que  le  Roy 
mon  fils  a  en  Suysse,  lequel  avoit  enjpesché 
tant  qu'il  avoit  peu  que  le  roy  son  maistre  ne 
tiras)  de  là  quelques  Suysses  pour  amener  de 
deçà  à  son  servisse,  disant  en  pleine  dielte  que 
ce  seroit  mettre  Suysse  contre  Suysse,  par  où 
il  se  peut  inférer  que  nous  avons  l'aict  la  levée 
des  Suysses  pour  employer  contre  sondict 
maistre.  Je  luy  ay  respondu  que  peut-estre  il 
n'estoit  pas  bien  informé  et  que,  s'il  se  lailloit 
plaindre  des  choses  faictes  en  Suysse,  ce  se- 
roil  à  non-  du  conte  d'Angoussole,  qui  faisoil 
là  infinis  mauvais  offices  contre  le  servisce  du 
Roy  mondicl  lils,  que  je  ne  luy  voulois  pas 
loucher  particulièrement,  mais  bien  l'advertir 
que  par  les  trairiez  que  nous  avons  avec  les- 
dicts  Suysses  nul  autre  prince  n'en  peut  tirer 
gents,  ne  eux  le  permettre,  sans  y  conlre\enir 
el  qu'il  pouvoit  bien  eslre,  si  nostre  ambassa- 
deur avoit  conneu  que  ledict  conte  se  fus!  in- 
géré d'en-  l'aire  la  pratique,  qu'il  en  anroil 
laid    les  remonslran.es  convenables   el  que, 


ER1INE  DE  MÉDICIS.  ',;; 

quand  bien  il  auroit  dicl  que  ce  seroit  mettre 
Suysse  contre  Suysse,  cella  nes'enleudoit  pas 
pour  ce  coup,  mais  pour  tousjours  et  que  bien 
souvent  le  temps  porle  des  occasions  que  les 
hommes  n'ont  pas  pensé  ce  que  l'on  n'estime 
pas  voir  jamais  advenir  entre  ces  deux  roys 
mes  enfants  si  amis.  De  là  il  est  venu  à  parler 
de  la  Corse,  qui  estoit  assistée  de  nostre  part, 
et  que  le  baron  de  Lagarde  avoit  faict  prendre 
un  briganlin  des  Geunevois  el  qu'il  v  avoit 
infinis  François,  et  beaucoup  d'argent  qui 
y  alloil  de  Provence.  Je  luy  ay  dicl  quant 
aux  François  qu'il  sçavoil  les  deffenses.que  le 
Roy  mon  fils  avoit  l'aides  tant  expresses  que 
nuldesessubjecls  n'euslàsorlirde  ce  royaume 
pour  aller  au  servisse  d'auliuy,  el  que  s'il  y  en 
avoit,  c'esloit  contre  sa  volonté  el  saus  son 
sceu,  dont  il  luy  desplairoit,  et  les  vouldroil 
tenir  pour  les  faire  chastier,  aussi  bien  que 
ceux  dont  les  Huguenots  luy  ont  faicte  plainte 
([in  sont,  ce  disent-ils,  parmi  les  Espagnols 
qui  marchenl;  que  ce  son!  soldats  mal  aisez  à 
contenir;  et  quant  à  l'argent  que  jesçavoisbien 
qu'ils  n'en  a\oint  point  eu  du  Roy  mondict  lil~ 
et  pourroit  bien  estre  que  les  Huguenots  (je 
dis  ceulx  qui  seroient  bien  aises  de  voir  les 
affaires  du  monde  plus  brouillez)  yen  pour- 
raient avoir  envoyé  pour  tenir  toujours  le  l'eu 
allumé;  mais  quand  tout  est  dicl,  que  cella  ne 
regardoit  point  le  roy  son  maistre  et  ne  tou- 
choil  que  les  (iennevoys,  lesquels  à  la  vérité 
se  portoinl  assez  insolemment;  car  ils  avoinl 
prins  une  frégate  dudict  baron  de  Lagarde, 
lue  quelques-uns  de  ses  gens,  les  autres  mis 
à  la  chesne  el  traisné  en  l'eau  les  bannières 
aux  armoiries  du  ftoj  mondicl  fils,  dont  il 
ne  se  failloit  pas  esbaïr  si  ledicl  baron  de  La- 
garde, ayant  la  charge  qu'il  a,  se  resentoit.  Là 
dessus,  il  m'a  dicl  que  le-dicts  Genevois  es- 
fcoienf  en  la  protection  du  roy  son  maistre;  el 
moy,  qu'il  ne  trouverait  jamais  faute  de  nostre 

6. 


ll'l 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


costë  en  l'observation  des  traitez.  Il  est  après 
enlré  sur  les  pyrales,  niesmes  parlé  de  Sour- 
deval;  à  quoy  luya  esté  bien  satisfaict  et  dicl 
i|ii  il  n'\  a  rien  qui  plus  nous  desplaise  ne  à 
quoy  nous  désirions  plus  mettre  un  bon  expé- 
dicnl  et  qu'il  \  a  plus  de  six  mois  que  nous  le 
voulions  faire  appeller  pour  y  adviser,  de  quoy 
nous  sommes  demeurez  d'accord  et  que  sitosl 
qu'il  s  i  sera  baigné,  il  retournera  icy  et  sera 
ad  visé  quelque  moyen  avecques  Mons*  l'amiral 
qu'à  reste  fin  y  faisons  venir  tant  pour  le  re- 
gard des  Anglois,  Porlugois,  que  Espagnols, 
afin  que  la  mer  puisse  estre  nette  de  telle  ver- 
mine et  les  médians  chasliez.  Le  reste  de  ses 
plaincfes  et  remonslrances  a  esté  de  l'ambas- 
sadeur de  Portugal  déprédé  du  temps  de  la 
guerre,  vivant  le  Roy  monseigneur:  à  quoy  je 
luy  ay  dict  que  je  ne  sçavois  que  c'estoit,  es- 
tant morts  louis  ceux  qui  en  pourroienl  parler 
il  ne  voyois  pas  grand  moyen  qu'il  en  peut 
avoir  raison,  d'autant  qu'il  n'y  avoit  point  de 
lumière  de  ceux  qui  l'avoint  faict.  De  toutes 
ces  choses  avoit-il  lettres  particulières  du  Roy 
(iatbolicque  et  me  semble  qu'il  en  a  esté  si 
bien  satisfaict  par  le  Roy  mon  fils  et  par  moy 
qu'il  a  monstre  en  eslre  content. 

Après  il  a  tire'  autres  lettres  du  roy  son 
maistre,  qui  nous  advertist  qu'ayant  conneu  le 
bon  devoir  qu'a  l'aict  ledicl  Don  Francez,  es 
choses  qu'il  luya  comises  icy  sans  filtre  d'am- 
bassadeur  et  croyant  que  ce  qu'il  a  ne'gotié  a 
esté  à  nostre  contentenient ,  il  luy  a  bien  voulu 
donner  ce  tiïtre  el  l'y  laisser  encore,  estimant 
qu'il  nous  sera  agréable,  chose  qui  a  esté  fort 
bien  resceue  du  Roy  mon  fils  el  de  moy,  el 
encore  mieux  la  promesse  que  nous  a  faiL  le- 
dicl ambassadeur  de  faire  de  mieux  en  mieux 
louis  olliees  bons  et  convenables  à  l'entreténe- 
mentdeceste  mutuelle  amitié;  en  quoy  il  s'est 
eslendu  assez  avant,  nous  donnant  tousjours 
tant   plus  d'espérance  que  il  v   rendra   tout 


devoir  et  m'a  priée  que  le  Roy  mon  fils  en 
escripvist  au  roy  son  maistre  et  moy  aussi . 
comme  nous  faisons  pardeux  lettres  de  créance 
que  vous  luy  présenterez  de  nostre  part  el  luy 
direz  combien  cella  nous  a  esté  agréable  et  les 
bonnes  nouvelles  qu'il  nous  a  dict  de  luv,  et 
de  son  enlière  el  parfaicte  affection  envers  le 
Roy  mon  fils,  duquel  il  peust  attendre  toute 
correspondance,  adjoustant  à  cella  toutes  le- 
honnestes  parolles  dont  vous  vous  pourrez  ad- 
viser pour  luy  faire  connoislre  combien  il  nous 
demeure  de  contentement  de.  telle  démonstra- 
tion. Ledict  ambassadeur  m'a  confirmé  le  pas- 
sage de  son  maistre  vers  la  fin  de  septembre 
ou  oclobre  el  que  la  royne  ma  fille  ne  bougera 
de  là  pour  y  commander  comme  régente.  Cesl 
tout  ce  que  j'ay  peu  recuillir  de  ses  discours 
que  je  vous  ay  bien  voulu  faire  par  le  menu 
pour  en  respondrelà  ainsin  qu'il  sera  besoing. 
et  à  propos. 

CaTERINE. 


1567.—  'i  juillet. 

Orig.  Arcli.  nat.  collect.  Simaneas,  K  i5o8,  pièce  3. 

A  MONSIEUR  MON  FILS 

LE  ROY  CA.TOL1QUE. 

Très  hault,  très  excellent  et  1res  puissant 
prince,  nostre  très  cher  et  amé  frère,  fils  el 
cousin,  si  la  sanlé  du  sr  Don  Frances  eusl  esté 
meilleure,  nous  estimons  que  plus  tost  nous 
eussions  sceu  la  résolution  que  vous  avez 
prinse  de  luy  donner  la  letlre  de  vostre  am- 
bassadeur icy,  mais  tant  avons-nous  congneu 
de  bonne  vollonlé  el  de  dignes  depportemens 
en  luy  à  l'avancement  de  l'amylié  et  alliance 
qui  est  entre  le  Roy  nostre  très  cher  seigneur 
et  filz  et  vous  et  au  bien  commun  de  vos  Ks- 
lalz  que  tost  ou  tard  que  avl  peu  venir  ceste 
nouvelle,  elle  nous  a  esté  très  agréable  el ,  de 
nostre  part,  en  avons  receu  très  grand  plaisir 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDieiS. 


'.:. 


et  d'entendre  aussy  par  luy  si  avant  de  \oz 
bonnes  nom  elles  et  la  continuation  de  voire 
boune  vollonté  e(  affection  envers  nous;  en 
quoy  nous  vous  prions  tout  affectueusement 
i|ue  faire  pouvons  estre  assenré  que  vous  trou- 
verez en  toutes  choses  sincère  correspondance, 
comme  du  sr  de  Fourquevaulx  entendrez  plus 
avant  de  noslre  part,  en  lui  donnant  foy  et  le 
croyant  de  ce  qu'il  vous  en  dira.  Pryant  Bieu, 
très  haut,  très  excellent  et  très  puissant  prince, 
noslre  très  cher  et  très  aine  frère,  vous  avoir 
en  sa  très  saincte  et  digne  garde.  Escript  à 
S'  (iennain-en-Laye,  le im'jourde juillet  1  567. 
Vostre  bonne  seur  et  mère, 

Caterine. 
De  l'Aubespine. 


1567.  —  1 1  juillet. 

Orig.  Archives  du  Rhône. 

v  MONSIEUR  DE  M  VI  GIRON, 

CBBVAL1ER    DE    L'OBDBE    DU    BOT    MOSSIEIB    MOS    FIEZ 
ET  C1PITAI3S   DE    CIXQLA1TE  HOÎ1MES    D'ARMES    DE    SES    OBDOTiMHCES. 

Monsieur  de  Maugiron ,  j'ay  reccu  les  lettres 
que  vous  m'avez  escrîptes  par  le  présent  por- 
teur, et  ay  entendu  bien  au  long  ce  que  vous 
luy  aviez  donne'  charge  de  medyre,  tant  pour 
le  regard  du  mariage  de  vostre  niepce,  que 
pour  vos  assignations.  Sur  quoy  je  luy  ay  faict 
response  que  je  seray  tousjours  très  ayse  de 
voyr  vostredicte  niepcebien  pourvue.  Et  aùssj 
tiendray  la  main  que,  en  vosclictes  assigna- 
lions,  vous  soyez  le  myeulx  satisfaict  qu'il  sera 
possible  et  comme  les  finances  du  Roy  mon- 
sieur mon  Blz  le  pnurroyeiit  porter,  ainsi  que 
j'ay  dict  plus  au  long  à  cedicl  porteur.  Pryanl 
en  cesl  endroict  le  Créateur  qu'il  vous  ayl  en 
sa  saincte  garde. 

De  Sainct-Germain-en-Layc,  ce  m"    jour 

de  juillet  1.JC7. 

Caterine. 
Rorbrtbt. 


1567.  —  |  Du  ."1  au  1  5  juillet.] 

lui,  Bflrl.  nal.  fonds  français,  n'  3ao.S ,  f*  i.'i. 

A  MA  COUSINE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  s'en  retournant  Clervo,  né 
volu  que  ce  souit  aysté  san  cet  mot  pour  vous 
dyre  que  j'é  esté  byen  ayse  de  savoyr  de  vos 
110, elles  et  de  cet  que  m'avés  aseuré  de  vostre 
retour  bien  lost;  et  quant  à  nos  novelle,  je  vous 
puis  aseurer  que  nous  portons  tous  1res  byen 
et  si  conlemps  d'avoyr  mon  lils  el  ma  tille  de 
Lorayne  auprès  de  nous,  qui  de  leur  coulé  ne 
sont  moyns  ayse;  car  vousdirié  bien  à  lé  \o\i 
qui  sont  an  leur  naturel.  Je  voldrès  que  feu- 
•  iiés  ysi  pour  nous  donner  eun  festin  an  vostre 
mayson ,  corne  font  tous  ces  prinses  et  signeurs 
lé  uns  après  l'aultres  et  demayn  je  fayré  le 
myen  au  Tuelerie  et  bien  lost  nous  ennalons 
à  Écouan,  Chaulilli.  et  Nanteul  el  Monseau 
el  reviendron  en  sete  ville  pour  comenser 
noslre  voyage  le  premier  jour  d'ault  '.  Velà 
corne  nous  soumes.  faysant,  Dieu  mersi,  bonne 
chère,  lequel  je  prie  vous  donner  cet  que  dé- 
sirés. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1567.  —  16  juillet. 

Record  oflice .  State  paperi ,  France,  vol.  M.. 

A  THÉS  IIAU'TK  ET  TRÈS  EXCELLENTE  PRINCESSE 

•o«  1  m   1  ai    1  m  m  m  1  aàs  mit  sei  u  bi  i  01  sise  , 

LA  ROYNE  D'ANGLETERRE. 

Très  baulte  el  très  excellente  Princesse, 
noslre  très  cbère  et  1res  amée  seur  et  cousine. 
Envoyant  le  Roy  noslre  très  cher  seigneur  el 
lils  le  sieur  de Lignerolles,  gentilhomme  de  sa 
chambre,  présent  porteur  en  Esco  se  pourl'oc 

1   Ault,  août. 


J6 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   UED1C1S. 


casion  qu'il  vous  escripl l,  nous  luy  avons 
donné  charge  \on  -  visiter  eu  passant  de  nostrc 
pari,  affin  de  confirmer  et  conforter  par  tous 
bons  offices  ia  commune,  sincère  et  parfaicte 
atnitvé  qui  est  entre  nous.  Vous  priant  très  af- 
fectueusement1 le  croire  et  ad jousler  foy  à  tout 
ce  que  since  il  vous  fera  entendre  de  par  nous 
loul  ainsj  (|iie  feriez  à  notre  propre  personne, 
j >r\ a ii I  Bieu,  Iri'S  haulte  et  très  excellente 
Princesse,  nostre  1res  chère  et  1res  aînée  seur 
fi  cousine,  vous  avoiren  sa  très  saincte  et  digne 
garde. 

Escript  de  Kscouen,  le  xvi"  jour  de  juillet 
i567. 

\oslre  lionne  seur  et  cousine, 

Cvterink. 
De  l  Aubespine. 

1567.—  18  juillet. 

Copif.  Bibi.  nat,  fonds  français,  d-1  95 1 .  f°  911. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAILX. 

Mons'  de  Forquevauls,  n  estoit  le  temps  qui 
presse  du  partemenl  prochain  du  Roy  Catho- 
licque ,  qui  ne  peut  plus  guères  tarder,  il  n'y 
avoit  pas  grande  ocasion  de  vous  envoyer  ce 
pourleur,  mais  c'a  esté  afin  que  fussiez  se- 
couru de  mil  esculs  que  le  Roy  monsieur  mon 
fils  \ous  donne  pour  aider  aux  frais  de  \ostre 
voyage  et  vous  tenir  adverty  de  son  intention 
que  vous  sçaurez  par  le  mémoire  que  luy  a 
esté  baillé  et  ce  qu'il  vous  dira  de  bouche;  sur 
quoy  je  me  remellray,  après  vous  avoir  prié 
que  nous  ayons  de  voz  nouvelles  le  plus  sou- 
vent que  vous  pourrez  et  espéciallement  de 
celles  de  la  roype  nia  fille.  Pliant  Dieu, 
Monsieur  de  Fourquevauls,  vous  avoir  en  sa 

1  M.  Teulel  a  publié ,  ilans  les  Relations  politiques  de  la 
France  et  de  l'Ecosse,  les  instructions  données  à  Lipne- 
rolles  d'après  le  n°  a  i  8  du  fonds  Saint-Germain,  t.  II, 
p.  337. 


saincte   et  digne  garde.  Escrit  à  Eseouen,  le 
xvui"  jour  de  juillet  1667. 

CiTERINE. 


1567.—  18  juillet. 

Copie.  Bibl.  nnl.   fonds  français,  d"  10751,   f  917. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forque\auls,  j'ai  voulu  vous 
faire  ceste  lettre  particulière  pour  vous  dire 
que  j'ay  considéré  le  contenu  en  la  voslre  sili- 
ce que  je  désirois  advenir  du  coslé  d'Italie;  si 
les  choses  s'i  fussent  addressées,  mais  estant  le 
chemin  changé,  je  ne  vois  pas  que  cella  ainsin 
faict  inopinément,  fust  pour  apporter  autre 
chose,  sinon  grande  jalousie  et  peu  d'effect;  au 
moyen  de  quoy  il  est  besoin  y  penser  plus  avant 
et  qu'il  y  ait  autre  fondement  procédant  d'un 
mutuel  accord  et  désir.  J'ay  noté  les  honnesles 
propos  du  second  mémoire  que  Ruy  Gomes 
vous  a  tenus  de  l'affection  qu'il  y  a  et  du  bien 
et  utilité  qui  en  peut  sortir,  et  ce  que  vous  luy 
avez  dict  aussi  et  l'asseurance  que  son  maistre 
doibl  avoir  de  nostre  coslé  et  de  l'amitié  que 
désirons  continuer  et  fortifier  par  tous  moyens, 
qui  est  un  beau  commancemeut;  mais  pour 
l'effect  de  ceste  sienne  bonne  volonté  il  seroit 
nécessaire  qu'il  préparast  et  disposas!  les  choses 
de  telle  sorte  que  l'on  peut  venir  au  fruict  qui 
s'en  doibt  attendre  et  ne  sçauriez  mieux  faire, 
le  remettant,  comme  il  vous  sera  aisé  sur  ces 
termes  à  propos  d'entrer,  comme  de  vous-mes- 
mes,  plus  avant  avecques  luy  sur  les  moyens 
de  l'entreveue,  pour  descouvrir  plus  profondé- 
ment ce  qu'il  y  auroil  d'espérance  et  comment 
il  luy  semblerait  que  cella  pourrait  advenir  et 
m'advertir  de  ce  que  vous  en  apprendrez, 
chose  qui  me  pourra  donner  lousjours  plus 
de  lumière,  estant  bien  marrie  au  demeurant 
d'entendre  les  mauvais  ollices  que  faict  Don 
Fiancez,  car  il  n'en  a  une  setille  occasion  et 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE   MEDICIS. 


hl 


eneores  moins  de  me  soubsonncr  de  ce  chiffre  ' 
pour  estre  chose  à  quoyje  n'a  y  jamais  pensé 
ne  serviteur  que  ait  le  Roy  monsieur  mon  Bis 
et  peu  s'en  est  faillit  que  je  ne  luy  en  aye  dict 
à  hon  escient  ce  qu'il  m'en  semble;  mais  j'ay 
différé  pour  \oslre  considération,  vous  ad\i- 
-ant  que  je  donuerav  ordre  qu'il  sera  un  peu 
mieux  observé  cy  après  qu'il  n'a  esle'  par  le 
passé  et  tenu  en  meilleur  office,  ce  dont  il  a 
esté  excusé  pour  sa  longue  maladie,  mais  si 
est-ce  que  la  vérité  et  syncérité  de  noz  actions 
\aincra  tousjours  toutes  les  calomnies;  qui 
est  tout  ce  que  j'ay  à  vous  dire  pour  le  pré- 
sent, priant  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls, 
vous  avoir  en  sasaincteet  dignegarde.  Escript 
à  Ecouen,  le  xvinejour  de  juillet  1567. 

Je  vous  prie  dire  à  la  royne  nia  fille  qu'a- 
vant que  le  roy  son  mari  parte,  qu'elle  sache 
de  luy  résolument  ce  qu'elle  deviendra,  et  au 
cas  qu'il  la  laissast  gouvernante  en  Espagne, 
diles-luy,  de  nia  part,  qu'elle  se  monstre 
digne  de  ceste  place  et  ne  se  laisse  mener  à 
ceulx  qui  demeureront  auprès  d'elle,  mais 
qu'en  faisant  la  niaislresse  elle  l'ace  le  service 
du  roy  son  seigneur,  en  sorte  qu'en  cas  qu'il 
denieurast  en  Flandres  plus  que  de  cesthyver, 
qu'elle  aye  congé  d'y  passer  au  printemps  et 
ne  se  laisse  repaistre  d'une  promesse  comme 
elle  feit  quand  il  alla  aux  Cartes  de Monsson; 
casa  ceste  heure  ayant  ou  peu  s'en  l'ault  deux 
enfans,  il  ne  faut  plus  qu'elle  se  laisse  mener, 
comme  si  elle  estai)  en  pupillage;  car  on  i'al- 
Iribueroil  à  faute  de  cœur  et  d'entendement, 
ce  que  je  m'asseure  qu'elle  n'a  ny  ne  doihl 
avoir.  Monstrez-luy  ce  que  j'aj  escript  i<y  de 
ma  main. 


1567.  —  96  juillet! 

Copie.  An-h.  nat.  [I  1784,  S"  m  un   cthi 

\   MONSIEUR  DE  VILLEROY, 

CONSEILLE!»   ET  SECRÉTAIRE  DES   FINANCES   DU    ROY    MONSIEUR  MO»   F1LZ 
ET   PRÉVOST  DES    MARCJIANS   DE  PARIS. 

Monsieur  de  Villeroy,  vous  savez  comme  le 
Roy  monsieur  mon  lilz  et  moy  vous  avons 
recommandé  l'establissemenl  de  ses cènleniers 
pour  estre  chose  qui  regardé  spécial lement  le 
repos  de  votre  ville  et  pour  ce  que  jen'ay  point 
sceu  depuis  ce  qui  y  a  esté  laid,  mais  bien 
que  ces  meurtres  el  assassinalz  se  continuent 
en  ladicte  ville  plus  que  devant,  le  Roy  mon- 
sieur mon  filz  escript  pour  ceste  cause  à  votre 
compaignie  la  lettre  que  vous  verrez,  affih 
qu'il  y  soit  au  plustost  pourveu  ;  à  quoyje  vous 
prie  tenir  la  main,  tellement  que  son  inten- 
tion puisse  avoir  en  cesl  endroisl  IVlVect  qu'il 
désire  et  m'advertir  coin. ne  tout  yra.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Villeroy,  vous  avoir  en  ^< 
garde. 

Escript  à  Compiengne.  le  xxvi'  jour  de 
juillet  1567. 

Catehim-:. 
Dr  l'Adbbspine. 


'   Allusion   an  chiffre 
Prani  es. 


'  1 1  ■  ■  avait    été   dérobé  i    Do 


1507.  —   .'Si   juillet. 
Uibl.  nat.  fonds  français ,  n°  10731,  fgi. 

\  MONSIEUB  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  vous  aurez  bien 
sceu  par  la  desperbe  que  vous  a  portée  le  s' 
de  Laguian  que  toutes  \oz  despeches  précé- 
dentes sont  seulement  arrivés  icyet  vous  trou- 
verez aussi  satislaicl;  «pianl  aux  passeports 
dont  L'Aubespincavoil  apporté  les  mémoires, 
despuis  j'en  ay    faici   despescher   un    général 

(jui  a  esté  baillé  à  l'ambassadeur  d'Espagne 
pour  tous  les  rhevaulx  et  bardes  que  Ifi  Roy 
Catheljcque  mon  beau-fils  vouldra  faire  pa  ser 


46 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE   MÉDICIS. 


par  ce  royaume  el  des  seigneurs  de  sa  suyte, 
officiers  et  serviteurs,  et  davantage  mandé  au 
\iconte  d'Orlhe  gu'il  baille  gentilhomme*  pour 
conduire  et  accompagner  les  trains  et  chevaulx 
de  luy,  du  prince  son  iils,  des  princes  de 
Bohesme  el  du  s*  Jehan  d'Austrie,  s'ils  en  veu- 
lent, de  sorte  qu'il  n'y  aura  faulte  de  toute  la 
courtoisie,  faveur  et  commodité  dont  on  se 
pourra  adviser,  continuant  ce  que  nous  eu 
avons  faict  jusques  icy,  ayant  veu  par  voz  let- 
tre-; quel  devoir  vous  avez  faict  et  la  peine  que 
vous  avez  prinse  pour  eslre  au  vray  esclaircy 
du  temps  du  parlement  dudict  sr  roy  que  j'es- 
time, s'il  sera,  ne  devoir  pas  estre  loing  de  ce 
que  vous  nous  eu  avez  escript;  mais  je  n'en 
tiendray  rien  de  certain  jusques  à  ce  que  par 
le  courrier  que  vous  retenez  par  delà  vous 
nous  faciez  sçavoir  le  jour  qu'il  sera  party  pour 
aller  s'embarquer;  à  quoy  je  vous  prie  ne 
laisser  perdre  une  seule  heure  de  temps.  El 
pour  ce  que  bien  tost  aprez  j'espère  que  nous 
vous  aurons  icy,  je  ne  vous  en  diray  rien  da- 
vantage. Bien  vous  advertiray  que  despuis 
quatre  jours  est  passé  un  courrier  de  l'Empe- 
reur allant  en  grande  diligence  vers  ledict  sr 
Roy  Catholicque,  dont  il  n'y  aura  point  de 
mal  que  vous  mettiez  peine  de  sçavoir  l'occa- 
sion, s'il  est  possible;  qui  est  tout  ce  que  vous 
aurez  de  moy  pour  le  présent,  remettant  le 
surplus  à  ce  porteur,  après  vous  avoir  asseuré 
que  le  Roy  mon  fils  a  tant  de  satisfaction  du 
bon  devoir  que  vous  faictes  en  ceste  charge, 
et  sçavons  d'ailleurs  et  de  long  temps  ce  que 
vous  méritez,  que  vous  devez  eslre  certain  qu'il 
ne  vous  oubliera  pas,  et  de  ma  part  je/  y  tien- 
dray la  main  autant  que  je  sçay  qu'il  est  ré- 
sonnable.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Forque- 
vauls,  vous  avoir  en  sa  saincle  et  digne  garde. 
Escript  à  Compiègne,  le  dernier  jour  de  juil- 
let 1  567. 

Cateiune. 


1567.  —  3i  juillet. 
Bibl.  mit.  supplément  français ,  a9  sa5  ,  f°  934. 

V  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  par  vostre  lettre 
particulière  j'ay  entre  autres  choses  sceu  la  ré- 
solution prinse  que  la  royne  ma  fille  doibl 
demeurer  seuil e  par  delà  governante,  el  con- 
sidéré l'occasion  dont  j'ay  esté  très  aise,  puis 
qu'ainsi  est  que  son  mari  ne  veut  pas  qu'elle 
le  suive  en  sou  voyage,  chose  néantmoins  que 
j'eusse  bien  désiré,  comme  je  luy  escripts.  Et 
qu'elle  face  ce  qu'elle  pourra  envers  luy  à  ce 
qu'elle  ait  toute  asseurance  que  la  promesse 
qu'il  luy  faict  de  la  mander,  s'il  séjourne  es 
quartiers  de  deçà,  ne  sera  pas  sans  eiï'ecl  el 
n'aura  pas  grand  peine  à  obtenir  le  passage 
par  ce  royaume.  Quant  au  propos  duquel  la 
lettre  de  vostre  main  apportée  par  le  jeune 
L'Aubespine  faisoit  mention  touchant  le  pas- 
sage devant  Boloigne,  que  vous  me  remémo- 
rez encore  par  vostre  lettre  particulière  du 
seiziesme  de  juillet,  c'est  chose  où  je  trouve 
peu  d'utillité  el  à  quoy  je  ne  serois  pas  pour 
m'accoininoder  pour  assez  de  raisons;  n'estant 
pour  ceste  cause  besoing  que  vous  vous  en 
laissiez  aucunement  entendre  au  roy  mon 
beau-lils  ne  à  Ruy  Gomes  et  là  dessus  je  vous 
diray  que  la  nouvelle  de  cella  a  assez  coureu 
et  court  encores  par  desçà,  voir  parmi  le  Pa- 
lais à  Paris  et  néantmoins  sçay-je  bien  que 
vostredicte  lettre  ne  le  contenu  n'a  esté  veu 
ny  entendu  de  personne  vivante,  hormis  troys 
desquels  je  suis  bien  asscurée  qu'il  n'est  rien 
sorti;  parquoy  vous  penserez  si  vous  en  auriez 
point  escript  ny  parlé  ailleurs  pour  m'ad- 
verlir  d'où  vous  doublerez  que  cella  ce  soites- 
venté,  estant  chose  dont  le  bruit  ne  peut  estre 
par  deçà  que  de  grande  conséquence,  joint  à 
cella  ce  que  vous  m'escrip\ez  avoir  entendu 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MÉDIUS. 


V.i 


du  mince  du  pape  louchant  les  alliances  et 
confédérations donl  il  vous  a  plarlé  et  de  l'en- 
Ireveue  qu'il  se  persuade  en  devoir  sortir;  en 
quoy  il  n'y  aura  point  de  mal  qu'avant  vostre 
parlement  vous  l'enfonciez  comme  de  vous 
mesmis  plus  avant,  pour  tirer,  s'il  est  pos- 
sible, d'où  il  le  tient  el  les  moyens,  alin  de 
vous  esclaircir  par  là  et  moy  quant  et  quant 
des  desseings  des  uns  el  des  autres  et  sembla- 
blement  qui  est  ce  légal  qui  doibl  venir  pour 
Angleterre;  car  jusques  icj  n'en  avons-nous 
aucunes  nouvelles  ny  de  l'intention  el  Fonde- 
ment de  tel  voyage.  Escript  à  Compiegne,  le 
dernier  jour  de  juillet  1 5G^  '. 

Caterine. 

■  \oici  ta  réponse  de  Fonrquevaux  :  -Quant  àee  qu'il 
vous  a  pieu,  Madame,  m'escripre  par  Trégoin  du  dernier 
juillet,  me  commandant  de  sonder  le  nonce  du  pape,  il 
vous  plaira  .-.ravoir  que  -  joui  pas»  z  il  m'a  dict  avoir 
communication  de  Sa  Sainctelé  de  solliciter  le  passage  en 
Flandres  le  plus  chaudement  qu'il  pourra  el  de  procu- 
i  que  Voz  Majestez  el  ceste-q  vous  voyez,  chose  qu'il 

I anl  poussée  que  ce  roy  lu;  a  donné  parole  d'y  en- 
ndre,  mais  qu'il  -"il  en  -es  Pays-Bas.  et  pour  ce  qu'on 

que  ce  royage  -"il  rompu  ou  retardé  el  néantmoins 
qu'il  pourra  cesl  hyver  aller  lenh"  les  cours  d'Arragon  el 
passer  jusqu'à  Barceilone,  le  nonce  me  djsoil  qu'il  verra 
d'en  redresser  les  propos  pour  vous  entrevoir  à  Perpi- 
gnan ou  i  Narbonne,  s'il  sçail  que,  de  voslre  coslé,  \ 
ait  ne  pondance.  J'ai  ivspondu  en  homme  qui 

n'en  a  peint  de  charge.  An  regard,  Madame,  de  ce  qu'on 

de  vous  entrevoir  vers  Bologne,  ce  n'esl  argument 
suffisant  pour  devoir  soubconner  que  cella  suit  sortj  de 
tous  n\  des  sieurs  qui  onl  veu  mes  lettres  en  voslre  con- 
seil. Ains  n'esl  pas  inconvénient,  si  j'aj  eu  l'esprit  de 
m'adviser  dudict  parti,  que  d'autres  infinis  plu-  subtils 
que  je  ne  mus,  s'en  sont  pareillement  adiisez  et  ont  dis 
couru  que  Vostre  Majesté  pourrait  faire  ce  que  j'escri- 
vois  à  ouïr  parier  du  voyage  pour  Flandres  et  n'y  a  celui 
qui  ignore  que,  pour  aller  en  Flandres  par  mer,  il  faut 
qu  on  passe  .1  la  veue  de  Boulogne  el  par  le  pays  de  Ca- 
lais; mais  quand  ce  bruil  seroil  mille  fois  plus  commun 

qu'il   n'est  au  palais  de  Paris,  je  Bçaj   très  bien    que  je 

n  en  -uis  pas  cause  et  ne  se  trouvera  pas  que  je  L'ai 

script,    fait  dire   ou  escripre  à  nul  autre  qu'a 

ClTBiailUI  m;  Mtuicis.  —  [11, 


1 5<i7.  —  5  août. 

Copie,   ireb.  u.-it.  tt  i-8i ,  frj  un  . 
\  MESSIEURS 

LES  PRÉVOST  DES  MARCHANS 
ET  ESCHEVINS 

DE  I.  V    VILLE  tlh    PARIS, 

Messieurs,  par  la  responce  que  le  Roy 
monsieur  mon  filz  vous  l'aict  et  de  votre  pro- 
cureur ledict  porteur  vous  enlcnderez  le  con- 
tentement qu'il  a  du  bon  commencement  que 
vous  avez  donné  à  l'establissemenl  nécessaire 
au  repos  de  votre  \ille  et  comme  il  désire  qu'il 
suit  achevé'  et  au  plus  tost  qu'il  scia  possible, 
mais  en  tel  estât  que  le  fruit  qu'il  espère  en 
sorte;  à  quoy  je  ne  sçaurois  que  adjousler  e( 
vous  dire  que  je  m'alends  que  vous  ferez  réé- 
lection des  personnes  qui  y  seront  employez 
de  gens  paisibles  el  advisez,  qui  y  seau  roui 
bien  satisfaire  selon  son  intention,  qui  ne  tend 
que  à  la  transquilité  d'icelle  et  bien  de  son 
service.  Priant  Dieu,  Messieurs,  nous  avoir  en 
>a  garde.  Escript  à  Compiengne,  le  cinq"' 
jour  d'aoust  1  .">ii-. 


Caterine. 


De  l'Aubespihb. 


Voslre  Majesté,  lu  demeurant,  Madame ,  le    roy  d'l>- 
pagne  l'ait  faire  In  cour  à  ce  nonce  par  Ru\  -G  im  ■/,  alin 
qu'il  moyenne  ave.   notre  Saint  Père  que,  si  la  croisade 
ne  doil  1  sire  continuée  en  ce  royaume  à  prix  d'argent, 
comme  Sa  Sainteté  n'y  \eull  consentie,  que  ce  soit  donc 
telle  autre  subvention  qu'il  lui  plaira,  et  sous  tel  tiltre 
qu'on  luy  voudra  donner,  pourvu   qu'elle   lus   rende  de 
quatre  à  cinq  cents  mil  escus  par  an  comme  ladicle  croi- 
lade  luy  souloit  valoir.  Je   ne  sçay  quel   office  fera   le 
nonce  là-dessus,  mais  il  estoit   tout  confus  de  ce  qu'on 
lui  a  l'aict  escrire  plusieurs  fois  •  1  promettre  à  Sa  Sain 
teté  que  le  royage  en  Flandres  se  feroit  et  il  voil  à  0  st< 
heure  icj  qu'il  temporise  sans  exprimer  ni  le  temps  ni 
le  jour  de  son  parlement.»  (Bibl.  nat.,  fonds  fran 
n°  10751,  p.  o56.  1 


■«iriwl.lt     RATIOIAll 


50 


1567.  —  ig  août. 

Copie.  Arch.  oat.  H  178'! .  f  BU"  ». 

A  MESSIEURS 

LES  PRÉVOST  DES  MARCHANS 

ET  ESCHEVINS 

DE    LA    VILLE    DE    PAniS. 


LETTRES  DE  CATHERINK  DE  MÉDIGIS. 

autre  chose  et  n'aurez  de  moy  plus  longue 
lettre  pour  ceste  heure  que  pour  prier  Dieu 
qu'il  vous  ayt.  Monsieur  de  Gordes,  en  sa 
saincte  et  digne  garde.  Escript  à  Ghaunes,  le 
xxe  jour  d'aoust  1  567. 

Cateriîse. 

RoBERTET. 


Messieurs,  vous  congnoistrez  bien  par  ce 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript  et 
l'approbation  qu'il  l'aict  de  ceulxque  vous  avez 
eslevez  comme  il  désire  que  votre  ville  soit 
maintenue  en  toutes  ses  préhe'uiinances  et  en 
cela  et  toutes  autres  choses  qui  seront  utilles  et 
convenables  au  bien  d'icelle,  vous  pouvez  vous 
asseurer  de  recevoir  de  lui  toute  faveur  et  con- 
lentement;  à  quoy  je  ne  sçauroys  avoir  plus 
de  plaisir  que  de  m'employer  et  vous  faire  de 
plus  en  plus  congnoistre  combien  j'ay  *l  la 
ville  et  les  bons  et  fidelles  subjectz  que  le  Roy 
monsieur  mon  filz  y  a  en  chère  recommanda- 
lion.  Priant  Dieu,  Messieurs,  qu'il  vous  ayt 
en  sa  garde. 

Escript    à  Ghaulne,  le    xixr  jour  d'aoust 

1567. 

Caterine. 

De  l'Aubespine. 


1567. 


r!0  août. 


trehives  de  lu  maison  de  Condé, 
1  ommuniqué  par  M.  le  duc  d'Aumale. 

A  MONSIEUR  DE  GORDES, 

iiHUMvr  GBilBBAIi  AU  UOOVSBnSHXnT  PE  DAUIFB1KB 
RU    l'AMBRCS    M    U'H    coi  Ml    LE    Dl'C    PK    HONTPUSIBR 

Monsieur  de  Gordes,  je  n'ay  à  vous  faire 
autre  response  au  contenu  de  vos  deux  der- 
nières dépesches  que  celle  que  vous  verres  par 
la  lettre  que  vous  escript  présentement  le  Roy 
monsieur  mon  (ils,  à  laquelle  je  n'adjouteray 


1  567.  --20  août. 

Oriij.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3ao  ,  f°  60. 
A  MON  COUSIN 

LE  DUC  DE  NEVERS, 

PAIR   DE   M.  '.S'  1    .    i.nl  m  |:M  1  I'     F.T  LIEUTEIANT  GENERAL    DE    LA    LES   MO.ITZ. 

Mon  cousin,  vous  entendiez  par  la  lectre 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript 
présentement  comme  il  a  advisé  d'honorer  do 
son  ordre  le  sr  Adrian  Raillou  ',  présent  porteur, 
et  vous  en  envoyer  la  dépesche  par  luy  mes- 
mes,  afin  que  le  luy  baillez,  ce  que  je  vous 
prie  faire  le  plus  honorablement  que  vous  pour- 
rez ,  estant  personnaige  qui  mérite  et  lequel 
pour  ses  longs  services  à  ceste  couronne  nous 
avons  en  singulière  recommandation,  vous 
asseurant  que  si  nous  eussions  l'aict  des  che- 
valiers françois  nous  n'eussions  oublié  le  s1'  de 
Giry  pour  le  respect  tant  de  ses  services  que 
de  vostre  recommandation,  ainsi  que  vous 
mande  ledict  sieur  Roy  mon  filz  par  sadicte 
lectre,  à  laquelle  n'ayant  à  adjouster  pour  ceste 
heure  autre  chose  je  supplieray  le  Gréateur 
vous  donner,  mon  cousin,  ce  que  désirez.  Es- 
cript à  Ghaune,  le  xx°  jour  de  aousl  1567. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

RoBF.BTET. 

1  Adrien  Bâillon  était  gentilhomme  de  la  chambre  de 
Charles  IX.  La  lettre  du  Roi,  datée  du  iSaoùt,  n'ajoute 
rien  à  celle  de  la  Reine  sa  mère.  (Même  vol.,  p.  5.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


:>i 


1567.  —  21  août. 

Orig.  Dibl.  nat.  fonds  français.  n°  3«oi,  f°  5l. 
A  MON  COMPERE 

MONSIEUR  LE  CONESTABLE. 

Mon  compère,  vous  congnoissez  bien  par 
ce  que  le  Roy  monsieur  mon  lîlz  vous  escript 
qu'il  n'a  pas  oublye'  ce  que  vous  luy  ave/,  au- 
trelïbys  dit  que  vous  aviez  l'ait  veoir  au  Roy 
monseigneur  de  sy  belles  bemles  en  ce  pays 
là,  d'où  approchant ,  l'envye  luy  est  venue  que 
vous  luy  en  facyez  autant  des  Suysses  et  que 
pour  le  inoings  il  ayt  ce  passe-temps  là  pour 
son  argent;  sur  quov  je  vous  prie  que  nous 
aions  au  plus  tost  responce  de  vous  et  de  voz 
nouvelles.  D'une  chose  vous  veulx-je  adverlir 
que  l'on  nous  a  escript  de  Bourgongne  que  les- 
dictz  Suysses  de'sirent  et  seront  mieulx  d'estre 
logez  en  quelque  villaige  tous  ensemble,  le 
long  d'une  eaue  et  près  de  quelque  boys  pour 
se  camper  là,  sans  leur  bailler  trop  découvert  ; 
à  quoy  vous  sçaurez  bien  pourveoir  et  mieulx 
juger  sy  les  lieux  dont  vous  escript  le  Rov  mon- 
dict  filz  seront  à  propoz,  priant  Dieu,  mon 
compère,  vous  donner  santé'. 

Escript  à  Péronne,  le  xxr  jour  d'aousl 
i567. 

(De  sa  main.)  Mon  conpère,  nous  avanson 
nostre  voyage  el  en  suys  bien  ayse  d'aultent 
que  vous  voyron  plus  tost;  nous  avons  veu 
Corbie  où  Pons  ha  bien  employé  l'argent  que 
le  Roy  leur  avoyst  ordonné,  ynsin  que  \oiis 
conterons  et  de  celé  ysi  '  qu'iron  tentost  voyr. 
Je  vous  prie,  mon  conpère,  de  me  l'avre  eiiu 
plésirde  mander  au  cardinal  deChalillon  qu'i 
la»e  ici  pli'sir  au  Roy  mon  lils  et  à  moy  pour 
quelqu'eun  de  088  cerviteurs  luy  volouvr  ballei' 
h'  prioréde  la  Réole,  el  m'aseuranf  que  nous 

Péronne. 


fayré  cet  plésir  de  lui  mender,  ne  vous  en  dire 
davantage. 

Vostre  bonne  coumère  et  amye, 

Catkrine. 


1 567.  —  aa  août. 

Oi-jg.  Arcii.  nat.  collect.  Siroancas,  K  i5o8,  pièce  48. 

^  DON   FRWCÈS  DE  AL\\  v. 

AMBASSADEUR  D'ESPAGNE. 

Monsr  l'Ambassadeur,  j'ay   receu  beaucoup 

île  plaisir  d'entendre  les  nouvelles  que  vous 
m'avez  mandées  de  la  bonne  santé  du  rov 
monsieur  mon  beau-fils  et  de  la  royne  ma- 
dame ma  lille,  mais  j'ay  en  récompense  esté 
infiniment  ennuyée  de  la  vollerye  qui  a  esté 
l'aiete  au  courrier  du  duc  d'Albe,  tant  pour  le 
faict  de  soy,  qui  est  très  meschant  et  malheu- 
reux et  dont  le  Roy  mon  fils  se  sent  grande- 
dement  offensé,  que  pour  voir  par  là  chose 
que  vous  pouvez  aisément  cognoislre  que  cela 
procedde  de  personnes  qui  sont  bien  marriz  de 
l'amityé  el  bonne  intelligence  qui  est  entre  le 
roy  monsieur  mon  beau-filz  et  nous,  laquelle 
ils  seroient  bien  aises  par  tels  depportemens 
pouvoir  altérer;  mais  ils  ne  viendront  par  là 
à  hout  de  leur  desseing  et  si  telles  gens  qui 
l'ont  telles  meschanehetés  désirent  tanl  la 
guerre,  le  Roy  mondict  sieur  el  filz  est  bien 
délibéré  de  la  leur  l'aire  faire  par  ung  bour- 
reau si  roide  qu'ils  en  seront  les  premiers 
marriz ,  et  allin  que  vous  cognoissiez  combien  il 
prend  ce  laid  à  cueur,  il  mande  présentement 
à  Monsieur  de  Lansac,  qui  est  en  ces  quar- 
tiers là,  homme  de  bien  cl  d'honneur  et  qui 
n'a  aultre  inlenlion  que  de  fidèlement  exécuter 
les  commandeniens  de  son  maistre,  de  l'aire 
ung  tour  jusques  à  la  poste  où  a  esté  faille 
ladicte  vollerye,  se  saisir  tant  du  malice  il'' 
posle  que  du  postillon  qui  couroil  avec  le  cour 
rier  el  chercher  par  tous  moyens  m  Ion  des- 

7- 


52 

couvrira  point  d'où  est  proceddé  cola,  et  qui 
uni  esté  ceulx  qui  Font  exécuté,  ad  ce  qu'on 
en  face  faire  une  si  rigoreuse  punition  qu'elle 
justillie  envers  Dieu  et  le  monde  l'ennuy  et 
desplaisir  qu'en  ressent  le  Roy  mondict  sieur 
et  fils  et  qu'elle  serve  pour  empescher  que 
doresuavant  l'on  n'y  retourne  plus.  Si,  de 
voslre  part,  vous  nous  pouvez  ayder  à  vériffier 
cela,  et  en  a\ez  quelques  nouvelles,  je  vous 
prye  le  faire,  car  je  vous  puis  asseurer  que 
vous  me  ferez  grandissime  plaisir  pour  le  désir 
que j'ay  défaire  faire  une  punition  exemplaire. 
Et  à  tant,  Monsieur  l'Ambassadeur,  je  prye 
Dieu  vous  donner  sa  saincte  grâce.  De  IV- 
ronne,  ce  xxn°  jour  d'aoust  1567. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS. 


Caterine. 


RoBERTKT. 


1567.—  a3aoûl. 

Orig.  l'ibl.  nal.  fonds  français,  n°  3317,  f°  a. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  MARESCHAL  DE  COSSÉ. 

Mon  cousin,  avant  que  recepvoir  voslre 
lettre  du  xxie  de  ce  moys,  j'avois  desjà  en- 
Icnclu  par  ce  que  m'avoit  escript  Grantville, 
ce  (|ue  vous  aviez  fait,  passant  à  Paris,  pour 
veoir  clair  et  asseurer  le  payement  de  la  gen- 
darmerye,  tant  envers  les  députés  des  comp- 
tables ausquels  le  Roy  monsieur  mon  filz  a 
faict  grâce  que  pour  l'advancement  de  la  renie 
de  la  ville  et  parfournissemeut  du  surplus 
dudict  payement  en  reculant  quelques  par- 
tyes  sur  le  quartier  d'octobre,  comme  j'en  a\ 
encores  esté  plus  avant  asseurée  par  voslre- 
dicle  lettre,  qui  m'a  esté  très  grand  plaisir, 
désirant,  au  demourant,  que  vostre  diette  soit 
si  bonne  et  utillc  à  vostre  santé  que  bien  losl 
vous  nous  puissiez  venir  retrouver.  Priant 
Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir  en  sa  saincte 


garde.  Escript  à  la  Fère,  le  xxni8  jour  d'aoust 
)567. 

Voslre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1 507.  —  -i'i  août 

Orig.  Biiil.  nat.  fonds  français.  n°  3in/i ,  fa  93. 
A  MON  COMPÈRE 

MONSIEUR  LE  GONESTABLE. 

Mon  compère,  nous  attendons  vostre  res- 
ponse  sur  ce  qui  vous  a  esté  mandé  pour  les 
Suisses  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  désire 
veoir,  et  cependant  je  n'ay  voullu  faillir  vous  ad- 
vertir  que  j'ay  nouvelles  de  ceulx  des  finances 
à  Paris,  qu'il  a  esté  donné  tel  ordre  que  le 
payement  du  quartier  de  la  gendarmerye  sera 
prest  au  xm°  d'octobre,  ainsy  que  avons  advisé; 
au  moyen  de  quoy  il  est  temps,  quand  vous 
vouldrez ,  de  faire  faire  les  despesebes  de  la  pu- 
blication des  monstres  qu'il  ne  sera  que  bon  . 
ce  me  semble,  pour  plus  de  seurclté,  remettre 
au  xvc  dudict  mois,  dont  vous  advertirez  le 
contrerolleur  général.  Cependant  je  ne  cesse- 
rav  de  faire  bien  solliciter  ceulx  desdictes  fi- 
nances à  ce  que  telle  dilligence  se  face  au- 
dict  payement  qu'il  n'y  ayt  point  de  faulte. 
C'est  tout  ce  que  j'ay  à  vous  escripre  pour 
le  présent,  priant  Dieu,  mon  compère,  vous 
donner  ce  que  plus  désirez.  Escript  à  la  Fère , 
le  xxiinc  jour  d'aoust  1  5 G7. 

(De  sa  main.)  Mon  conpère,  nous  sommes 
à  nuyst  arivé  an  cet  lyeu  de  la  Fayre  aveques 
le  plus  grent  cbaull  qu'il  est  posible  et  le  Roy 
mon  fils  l'a  trové  si  beau  qu'il  y  veult  sogiorner 
jeusques  à  lundi  proebayn,  qui  cera  le  pre- 
mvr  de  sebtembre  et  yra  cet  mesme  jour 
coucher  à  Marchés  au  y  s'aient  vous  trover  el 
ausi  fayst, 

Voslre  bonne  coumère  et  amye, 

Caterine. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MÉDICIS. 


53 


1567.  —  96  août. 

Origf.  Bibl.  Dftt.  fonds  français.  n°  3178,  f°  5ç). 

V   MONSIEUR  D'HUMIÈRES. 

Monsieur  d'Un  tuyères,  j'ay  esté  1res  ayse 
d'entendre  par  vostre  lettre  du  xxuii"  les  nou- 
velles qu'avez  apprises  du  courrier  venant 
d'Espaigne  el  l'occasion  sur  laquelle  il  forme 
un  si  soudain  changement,  chose  bien  mal- 
aisée à  croire,  pour  le  peu  d'apparence  qu'il 
\  a  el  les  advis  que  nous  en  avons  tous  con- 
iraires,  tant  par  l'ambassadeur  du  Roy  mon- 
sieur mon  lilz  résident  par  delà  que  d'autres 
endroicts.  Toulellbys  il  n'est  que  bon  d'ap- 
prendre tousjours  deceulx  qui  passent,  et  nie 
fairés  grand  plaisir  de  m'en  advertir,  vous 
priant  de  continuer  le  plus  souvent  cjue  vous 
pourrez.  Priant  Dieu,  Monsieur  d'Humyères, 
qu'il  vous  avt  en  sa  garde.  Escript  à  la  Fère, 
le  xxvi0  jour  d'aoust  1567. 

Çaterïne. 
Dr  l'Aubespine. 


1567.  —  a  G  août. 
Copie.  ïîibl.  nat.  fonds  français,  n°  10751,  r*  968. 

A  MONSIEUR  DE  FOI  RQ1  EVAÏ  LX. 

Monsieur  de  Korquevauls,  considérant  qu'il 

\  a  jà  un  moys  (pie  vous  ne  nous  avez  escript 
el  que  vous  ne  pouvez  ignorer  que  cesle  lon- 
gueur de  temps  avec  la  diversité  des  bruits, 
qui  courent  d'heure  à  autre  si  eslranges  qu'il 
n'est  possible  davantage,  ne  nous  doive  mettre 
en  grand  peine,  je  vous  av  voulu  envoyer  ce 
courrier  voilant  pour  vous  en  advertir  el  vous 
dire  qu'estant  si  grosse  la  royne  ma  fille, 
rumine  elle  est  .  je  ne  puis  que  craindre  qu'elle 
se  trouve  mal  el  luesinemeiit  n 'avant  resreu 
de  ses  lettres  par  vostre  dernière  despèche.  Je 
VOUS  plie  doiupies  incontinent  que  ce  courrier 

sera  arrivé  me  despécher  un  paquel  parla 


voye  de  Rayonne  et  me  le  renvoyer  peu  de 
temps  après  avecques  ce  que  vous  avez  peu 
entendre  de  toutes  occasions  qui  se  préseo 
lent  aujourd'huy  et  continuer  de  Imict  en 
buict  jours  de  me  tenir  advertie  de  tout  ce 
qui  s'offrira >,  avant  commandé  à  ce  courrier 
que,  s'il  vous  trou  voit  parti,  et  qu'il  vous  ren- 
contrait parles  chemins,  de  vous  bailler  ceste, 
lettre  et  passer  jusques  là  où  sera  la  royne 
ma  fille,  afin  de  me  ra porter  nouvelles  de  sa 
santé,  qui  est,  Monsieur. de  Forquevauls,  tout 
ce  que  je  vous  diray,  priant  Dieu  vous  avoir  en 
sa  saincte  et  digne  garde.  De  la  Fère,  ce  xxvi' 
jour  d'aoust  1 50 7. 

Caterine. 

1567.    -  3o  août. 
(*ri^.  Arco.  nat.  collect.  Siniancas,  K  i5oS.  pièce  5i. 

V  DON  FRANGES  DE   iXAVA, 

AMBASSADEUR  D'ESPAGNE. 

Monsieur  L'Ambassadeur,  il  me  desplaist 

grandement  de  ce  qu'il  se  faict  tant  de  dé- 
prédations (pie  ni'escripvez  sur  les  subjects  de 
vostre  niaistre  par  les  noslres  dont  vous  ne 
pouvez  avoir  plus  d'ennuy  que  nous  n\  plus 
désirer  qu'il  s'en  l'ace  une  bonne  punition, 
pour  lequel  ell'ecl  vous  ne  pouvez  dire  que 
jusques  icj  il  vous  ayl  esté  desnyé  ung  seul 
remedde  de  justice,  dont  vous  nous  ayez  re- 
quis et  que,  au  mesme  instant  que  la  plaincte 
a  esté  faietc,  nous  n'ayons  mandé  et  commandé 
aux  juges  îles  lieux  d'eu  informer  el  d'en  faire 
l'aire  telle  punition  des  pirates  el  déprédateurs 
connue  requiert  l'amityé  qui  est  entre  le  roj 
vostre  inaislreel  nous.  Il  y  a  tant  de  longueurs 

el    subterfuges  es  procès  el   mesmemenl  d< 

telles  choses  que,  si  faulte  il  y  a.  elle  vient 
plus  du  coslé  des    juges    que    non  pas  de  DOS 

commandemens,  el  vous  sçavez  vous  mesmes 
comme  en  Espaig n  pareilles  choses  ils  ne 


M  LETTRES  DE  CATH 

sont  pas  plus  diligens  que  les  nnstres.  Toutle- 
foys,  afin  que  vous  congnoissiez  combien 
telles  laçons  desplaisent  au  Roy  monsieur  mon 
fils  et  à  moy,  nous  envoyons  présentement  ce 
porteur  jusques  sur  les  lieux  vérifier  ce  qui 
en  est  de  la  plaincle  que  vous  nous  laides,  et 
leur  rendra  et  restituer  ces  marchandises  et 
punir,  s'il  est  possible  de  les  appréhender, 
ceulit  qui  auront  fait  ladicte  prinse,  auquel  il 
a  donné  charge  par  mesme  moyen  d'aller  à 
Bordeaux  devers  Monsieur  de  Candalle,  affin 
que, si  ce  que  vous  distes  est  véritable,  défaire 
rendre  et  restituer  les  marchandises  aux  sub- 
jects  du  roy  vostre  maistre.  Regardez  doncq  si 
vous  voulez  envoyer  quelcun  avecques  luy,  qui 
ait  quelque  cognoissance  de  ce  faict  pour  en 
instruire  les  officiers;  priant  Dieu,  Monsieur 
l'Ambassadeur,  qu'il  vous  ait  en  sa  saincte  et 
digne  garde.  De  la  Fère,  le  xxxe  jour  d'aoust 
i5G7. 

[De sa  main.)  Cet1  vous  m'escrivés  plus  de 
teles  fins  de  letres,  je  l'anvoyeré  au  roy  mon- 
sieur mon  beaulx-fils,  lequel  conoyst  mieulx 
ma  bonne  volante  que  vous  ne  faysles. 

Catf.rine. 
De  l  AiBtspiNE. 


1507. 


Fin  août. 


Aut.  Bihl.  nat.  fonds  français,  n°  3açj3  ,  f"  n. 
—  Copie.  British.  Mus.  collecl.  iLgerton ,  n"  9/17,  f'  3. 

A  MON  COMPÈRE 

MONSIEUR  LE  CONESTARLE. 

Mon  coopère,  vous  dire  bien  que  je  foys 
mes  entreprises  segrètes  \eu  que  le  Roy  mon 
fils  lia  voleu.aystenl  ysi ,  aler  jeusquesà  Corbie 
et  de  là  à  IVronneel  à  Han  et  à  Sin  Quantinet 
à  Guise  et  à  la  Fayre  et  fayst  son  conte  aystre 

1   CW,?i. 


ER1NE   DE  MEDICIS. 

|  le  vinle-selieme  de  cet  moy  s  à  Folambré  et  le 
premier  au  second  de  sebtembre  à  Marches,  au 
nous  atendonsvous  voyr  et  vous  conter  de  cet 
que  aurons  veu  en  ces  plases  et  vous  prie  ne 
panser  que,  cet  j'euse  aysté  d'avys  d'i  aller, 
quand  vous  nous  lésâtes,  que  ne  le  vous  euse 
dist,  et  tent  présé  que  feusiés  veneu  aveques 
nous.  Monsieur  de  Sénerpont  nous  est  veneu 
trover  ysi,  au  je  vous  aseure  que  le  mestre  de 
la  méson  nous  y  fayst  bonne  chère,  et  c'et  euu 
beau  lyeu  et  joly  méson.  Nous  avons  eu  des 

!  novelles  de  Suyse  que  vous  envoy,  qui  nie 
guardera  vous  en  fayre  rediste.  Je  vous  prie 
vous  si  bien  guarder  que  vous  revoyons  ausi 
sayn  que  le  désire, 

Vostre  bonne  coumère  et  aniye, 

Caterine. 


1  5fi7.  —  -i  septembre. 

Orig.  Archives  de  Modene. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FERRARE. 

Mon  cousin  ,  j'ay  présentement  reeeu  letres 
de  mes  filz  et  fille  les  duc  et  duchesse  de  Lor- 
raine par  lesquelles  ilz  me  mandent  l'incon- 
véniant  advenu  depuis  troys  moys  en  cà  au 
sieur  Fabrice  de  Maze,  l'un  de  voz  subjectz, 
pour  le  meurtre  par  luy  commis  en  la  per- 
sonne d'un  nommé  Francisque  de  Colme,  le- 
quel l'avoit  par  plusieurs  fois  assailly,  et  que 
au  moyen  de  ce  il  auroit  esté  par  les  ministres 
de  vostre  justice  condempné  à  senir  en  voz 
gallaires;  me  supplians  vous  en  escripre  en 
faveur  dudict  sr  Fabrice,  à  ce  que  aiant  esgard 
à  son  vieil  aage,  qui  est  de  soixante  quinze 
ans  et  que  ledict  de  Colme  a  esté  tonsjours 
agresseur,  il  vous  pleust  luy  oclroier  grâce  et 
rappel  desdictes  gallaires,  ce  que  j'ay  bienvou- 
lu  faire;  et  pour  reste  cause,  je  vous  prie, 
mon  cousin,    bien    affectueusement,  actendu 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIG1S. 


55 


ce  que  dessus,  de  luy  vouloir,  pour  L'amour 
et  en  laveur  de  moy,  octroier  ladicte  grâce  et 
rappel  des  gallaires,  le  remeltaut  à  ses  bonnes 
laine  et  renommée  et  en  ses  biens ,  si  mêmes 
avoient  esté  pour  raison  de  ce  confisquez,  et 
pour  cest  effect  luy  eu  faire  expédier  toutes 
letres  requises  et  nécessaires.  Ce  faisant  vous 
me  ferez  très  agréable  plaisir,  et  sur  ce, 
mon  cousin,  je  prieray  le  Créateur  qu'il  vous 
ait  en  sa  très  saincte  et  très  digne  garde.  Es- 
cript  à  Marrhayz,  le  u""'  jour  de  septembre 


i567. 


Voslre  bonne  cousine, 


Fises. 


Catbrinb. 


1567. —  3  septembre. 

Copie  transmise  par  M.  île  Mervat. 

A  MONSIEUR  DE  SÉNARPONT, 

«HT  GBIfÛlL  Ali   OOUYBfllflMIEIT  HK  PIC&BDTI. 

Monsieur  de  Sénarponl,  j'ay  receu  ia  lettre 
que  m'avez  escriple  par  ce  porteur  et  enten- 
du de  luy  tout  ce  qu'il  m'a  dicl  de  rostre  pari; 
sur  quoyje  luy  ai  déclaré  mon  advis  et  inten- 
tion dont  je  m'asseure  qu'il  vous  sçaura 
rendre  si  bon  compte,  qu'il  ne  fault  poincl 
que  je  vous  en  face  plus  long  discours  par  la 
présente,  mais  seullemenl  vous  prieray  que 
vous  vous  employez  en  l'affaire  pour  lequel 
vous  vous  en  estes  retourné  par  delà  selon  la 
fiance  (pie  le  Roy  monsieur  mon  lilz  en  a  en 
vous  et  en  l'affectionnée  volunté  que  vous 
portez  au  bien  de  ce  royaume,  n'estant  pas 
d'advis  que  vous  alliez  à  Orléans,  car  otillre 
le  déplaisir  que  j'auroys  que  vous  y  fussiez 
retenu,  ce  vous  serait  osier  le  moyen  de  faire 
le  service  que  nous  attendons  de  vous  en  af- 
faire si  important.  Priant  Dieu.  Monsieur  de 
Sénarponl ,  qu'il  rous  a\  i  en  sa  saincte  garde. 


Escript  à  Marchais,  ce  ni'jour  de  septem- 
bre 1567. 

Catkbihe. 

BoiRDIN. 


1567.  —  /1  septembre. 

Orig.  Arch.  des  Mé.licis  a  Florence,  dalla  filza  67:16. 
nuova  nuuieratione,  p.  s3o. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  j'escriptz  présentement  à  mon 
cousin  Monsieur  le  duc  de  Ferrare,  le  priant 
qu'il  veuille  en  ma  faveur,  prière  et  re- 
queste,  octroier  au  seigneur  Fabrice  de  Maze, 
l'un  de  ses  subjectz,  la  grâce  et  rappel  des 
galbai res,  en  quoy  il  a  esté  par  le  ministre  de 
sa  justice  condempné  pour  l'homicide  par  luy 
commis  en  la  personne  d'un  nommé  Fran- 
cisque de  Colme.  Et  pour  ce  que  j'ay  entendu 
que  ledict  seigneur  Fabrice  est  de  présent  sur 
voz  gallaires,  je  vous  ay  bien  voulu  escripre  la 
présente,  d'autant  qu'il  m'a  esté  recommandé 
par  mes  lilz  et  fdle  les  duc  et  duchesse  de  Lor- 
raine, et  prier,  comme  je  faiz  bien  affectueu- 
sement, mon  cousin,  de  vouloir  pour  l'amour 
et  en  faveur  de  moy  mectre  en  liberté  ledicl 
seigneur  Fabrice,  lequel  à  ce  que  j'av  en- 
tendu est  âgé  de  soixante  quinze  ans.  m'as- 
seurant  que  mondicl  cousin  le  duc  de  Fer- 
rare  luy  octroira  sadicte  grâce  et  rappel  des 
gallaires,  suivant  la  prière  que  je  luy  en  faiz. 
El  ce  faisant,  mon  cousin,  vous  me  ferez  1res 
agréable  plaisir,  priant  sur  ce  le  Créateur 
qu'il  vous  ait  en  sa  très  saincte  et  très  digne 
garde. 

Escript  à  Marrbaiz,  le  un"*  jour  de  sep- 
tembre i  5G7. 

\  ostre  bonne  cousine, 

Caterme. 
Fises. 


56 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIG1S. 


15f>7.  —  'i  septembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  funrts  français,  n°  3317.   1*  6. 
A  MON  Cl  il  si  \ 

MONSIEUR  DE  COSSÉ, 

MARÉCHAL  IIF.   FRANCE. 

Mon  cousin,  l'on  nous  a  avertis  que  es  en- 
virons de  Montargia  cl  Chatilion  il  \  a  com- 
mencemenl  de  grande  assemblée  jusques  à 
douze  à  quinze  cents  chevaulx,  ce  que  je  ne 
croy  pas,  encore  qu'il  y  ait  assez  de  bruitz 
d'ailleurs  de  quelque  remuement,  dont  il  n'v 
a  aucune  causé;  mais  pour  en  estre  esclaircy, 
de  vostre  coste',  ay  pensé  vous  envoyer  ce  cour- 
rier en  toute  dilligence,  vous  priant  mectre 
peine  d'en  sçavoir  el  aussitosl  m'advertir  de 
la  vérité;  priant  Dieu,  mon  cousin,  vous  ame- 
ner bien  tosl  icy  sain.  De  Marclicz.ce  iiiic  de 
septembre  1667. 

[De  sa  main.)  Je  vous  prie,  mandés  nous 
la  vérité  s'il  i  a  asemblée  et  jeans  '  en  l'au- 
teur de  cedist  Chastillon  et  Montargis  pour 
nous  venir  trover. 

Vostre  bonne  cousine. 

Caterine. 


i  .j67.  —  6  Beptembre. 
>pie.  Bibl,  nat.  ancien  fonds  français ,  n    10751,  f  986. 

\   MO  NSI  El  H  DE  FOI  RQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  voz  lettres  nous 
ont  fort  salisfaict  de  toutes  nouvelles  et  prin- 
cipalement celles  du  xxv"  du  passé  par  où  jay 
grande  lumière  de  beaucoup  de  choses  qui  a\ 
esté  très  aise  d'entendre,  y  trouvant  beaucoup 
de  vérité  et  d'apparence  et  me  sera  grand 

plaisir,    puisque    vous  estes    arreslé    par   delà 
ainsi   que  je    le  juge   par    voz   advis   et    pour 

Jeant  en  l'auleur,  gens  à  l'entour. 


beaucoup  d'autres  considérations  qui  louclienï 
au  mesme  subject,  duquel  vous  avez  tiré  les- 
dicls  advis,  vous  continuez  avecques  tout  soing 
et  le  plus  souvent  que  vous  pourrez  n  me 
faire  part  de  ce  que  vous  punirez  desrouvrir. 
ayant  advisé  pour  la  peine  en  quoy  je  ^uis 
île  la  perte  que  la  royne  ma  fille  a  l'aide  de 
son  médecin  (dont  jay  peur  qu'elle  ait  faute 
à  ceste  prochaine  sienne  necessilé)  vous  ren- 
voyer ce  porteur  en  toute  diligence,  par  où 
je  luy  en  escripts  bien  au  long  les  lettres  que 
vous  luy  baillerez,  respondant  quant  et  quant 
aux  siennes,  vous  priant  que  au  plus  tost  j'av 
sur  ce  sa  response  elque  puissions  sçavoir  au 
vray  ce  qu'il  faut  espérer  de  ce  passage.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir 
en  sa  saincte  et  digne  garde.  Escript  à  Mar- 
chez, le  vi'  jour  de  septembre  i  r> G 7  '. 

Caterine. 

Je  vous  prie  faire  de  sorte  envers  le  ro\ 
d'Espaigne  et  Huy-Gomez  (pour  le  lui  .'aire 
trouver  bon)  que  je  luy  puisse  envoyer  un 
médecin  et  asseurez  le  que  ce  n'est  que  jus- 
ques à  ce  qu'elle  soit  acouebée  et  relevée  el 
qu'il  sera  bon  catholique. 

1  De  son  côté  le  Roi  écrivait  à  Pourquevatrx,  le  même 
jour  :  ttLes  propos  que  vous  avez  eus  en  vostre  dernière 
audience  avec  le  Roy  Catholique  mit  l'expédition  des  ar- 
ticles remis  à  résouldre  du  dernier  voyage  du  jeune 
1.  \11I1  spine,  que  je  trouve  si  froidement  respondus  ,  que 
l'on  fait  connoitre  qu'il  n'y  a  grande  espérance  de  sa- 
tisfaction, J'en  paileray  ici  à  son  ambassadeur  afin  qu'il 
connoisse  le  peu  de  contentement  qui  m'en  demeure, 
bien  ébahi  au  demeurant  de  l'irrésolution  en  quoj  voua 
trouvez  le  parlement  dudict  roy  que  l'on  peul  aisément 
juger  du  lout  rompu  pour  ceste  année,  estant  la  saison  si 
avancée  qu'elle  est,  joiiut  aussy  que  je  nevovs  pas  grande 
occasion  qui  l'appelle  de  deçà,  s'il  n'v  a  affaire  que  pour 
ses  Pays-Ras,  d'autant  que  tout  y  esl  réduit  en  son  entière 
tranquillité,  le  duc  d'Ail»'  dedans  le  pavs  qui  y  a  misses 
garnisons  où  el  ainsi  que  bon  lui  a  semblé  et  n'a  trouvé 
pa lient  que  toute  obéissante.-  I  Même  volume,  p.  98 1 à.) 


LETTRES  DE   CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


57 


1567.  —  i  o  septembre. 

Ori(j.  Bibl.  nat.  fomls  français,  n°  3a  17,  f°  I. 
A  MON  COOSIK 

MONSIEUR  LE  MARESCHAX  DE  COSSÉ. 

Mon  cousin,  j'ai  receu  vostre  lettre  par  le 
commissaire  Beauchesne  et  entendu  ce  qu'il 
m'a  il  ici  de  Rostre  part;  par  où,  à  ce  qu'il 
ilicl,  il  n'a  riens  trouve' aux  endroictz  où  il  a 
esté,  ce  que  je  croys  bien;  mais  d'ailleurs 
avons-nous  sceu  que  cesbruitz  n'estoient  poinct 
-ans  cause,  comme  je  vous  dirav,  quant  je 
vous  reveray,  vous  priant  pour  ceste  cause 
que  ce  so\i  lundvà  Monteeaux,  où  je  me  ren- 
dray  devant  pour  y  actendre  le  Roy  monsieur 
mon  fds,  qui  pourra  estre  ung  jour  ou  deux  à 
Gandelu,  et  me  ferez  plaisir  de  n'y  faillir 
poinct.  Pryant  Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir 
en  sa  garde.  Escript  à  Fère,  le  xc  jour  de  sep- 
tembre 1 0G7. 

(De  sa  main.)  Le  Roy  coucbera  loundi  à 
Gandelu  et  la  Royne  sa  mère  à  Monseaulx  qui 
a  envie  de  vous-  y  trover  et  vous  en  prie  bien 
fort  et  sans  en  fayre  bruyt,  de  peur  que  l'on 
l'avint  l'aprendre.  Lons  ha  envoyé  en  cet 
court,  de  Paris,  eune  rime  en  réponse  d'eun 
hadieu  que  Ions  ha  l'est.  Je  le  vous  envoyé  en 
lyeu  des  beaulx  orlilles  '  qu'il  ont  semé  et 
m'avés  envoyé. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

1 567.  —  1 1  septembre. 

Copie.  Arcli.  nat.  H  178a,  f'  un' vil. 
A  MESSIEURS 

LES  PRÉVOST  DES  M VHCHANS 
ET  ESCIIEYINS 

DE    LA    TILLE    DE    PA11IS. 

Messieurs,  le  désir  que  a  le  Roy  monsieur 

1   OrtSUê,  orties. 

ClTIIElUNE   DE   MÉDICIS.  III. 


mon  filz  de  veoir  passer  ceste  [émotion]  le 
plus  doulcement  que  faire  se  pourra ,  pour 
s'estre  cslevéc  sans  cause  ne  raison,  c'est  l'oc- 
casion de  la  despéche  qu'il  faict  à  mon  cou- 
sin le  seigneur  de  Méru  pour  vous  faire  en- 
tendre son  intention,  vous  priant,  de  nia  pari, 
tenir  main,  et  faire  en  sorte,  de  votre  pari ,  que 
toutes  choses  se  remectent  en  la  doulce  trans- 
quilité  qu'elles  estoient  auparavant  cl  bien 
advertir  vos  centeniers  qu'ilz  se  gardent 
bien  de  faire  aucune  insolence,  ne  mal  user 
des  armes  qui  ne  leur  ont  esté  baillées  que 
pour  maintenir  la  transquilité  entre  tous  ses 
subjectz.  Priant  Dieu,  Messieurs,  vous  avoir  en 
sa  saincte  garde  '. 

Caterink. 
De  l'Aubespine. 


1567.  —  i3  septembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3178,  f*  6a. 

\   FWELLES, 

ESTAST   POUR   LES   AFFAIRES   OU  ROT  MOSSIECR   MOS    P1LZ  ES  PAYS-BAS. 

Favelles,  ce  porteur  a  faict  si  bonne  dilli- 
gence  que,  la  nuict  passée,  nous  eusmes  l'advis 
contenu  en  voz  lettres,  dont  j'ay  esté  très  ayse 
non  que  je  ne  voulsisse  bien  les  choses  passées 

1  Voici  la  lettre  de  Charles  IX  :  s  Très  cliers  et  bien 
amez,  nous  avons  entendu  par  ce  que  nous  a  csrripl  mon 
cousin,  le  seigneur  de  Méru,  l'estat  auquel  il  a  trouvé 
vostre  ville  et  la  volunté  que  chascun  de  vous  démontre 
à  faire  que  la  transquilité  se  observe  et  continue  entre 
vous,  qui  est  la  chose  du  monde  que  nous  désirons  le 
plus,  bien  marris  des  bruits  qui  ont  couru  sans  appa- 
rence aucune  et  fort  eslongnez  de  notre  intention,  dont 
quelques  unjjs  ont  prins  ombre  et  sont  entiez  en  suspi- 
tion;  pour  lequel  faire  cesser  du  tout,  nous  escripvons  à 
icelluy  nostre  cousin  vous  faire  sur  ce  entendre  quelle 
est  noslre  intention,  dont  vous  le  croirez.  Et  au  demeu- 
rant, donnez  ordre  que  les  centeniers  par  nous  or- 
donnez, comme  vous  savez,  pour  servir  à  maintenir  la 
transquilité  en  icelle  ville  et  tenir  la  main  à  nostre 
justice,  ne  s'employent  pas  a  aultre  efleet,  comme  plus 
amplement  vous  le  fera  entendre  icelluy  notre  cousin.» 

8 


i>rimtiu    HiiioiALC. 


58 

plus  doulcement  moyennanl  que  ce  feust 
à  l'avantaige  des  affaires  du  Roy  Catolicque 
monsieur  mon  beau-filz,  el  pour  ce  que  j'es- 
limc  que  de  ce  commencement  il  sorlyra  plus 
cirant  eschet,  ne  faille?,  à  nous  en  tenir 
d'heure  à  autre  adverliz,  tant  que  vous  serez 
là  el  mectre  peyne  sur  voslre  retour  de  péné- 
trer aux  choses  plus  importantes  pour  nous 
en  rapporter  le  plus  de  lumyères  que  vous 
pourrez.  Hier  l'ambassadeur  d'Espaigne  nous 
feisl  sravoir  (pue  le  duc  d'Albe  devoyt  deis- 
pescher  cun;;  gentilhomme  devers  le  Roy 
monsieur  mon  fils,  lequel  nous  actendons  et 
desçavoir  par  luy  plus  particulièrement  toutes 
choses.  Pryant  Dieu,  Favelles,  vous  avoir  en 
sa  saincle  garde.  Escript  de  Fère,  le  xmc  jour 
de  septembre  1667  ' 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


Catemne. 


De  i.'Aubkshne. 


1567.  —  18  septembre. 

Copie.  Bil)l.  nat.  fonds  français,  n°  10751,  f'  I0l5. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forqucvauls,  je  vous  ay  in- 
continent renvoyé  vostre  courrier  pour  avoir 
par  luy  à  son  retour  nouvelles  du  bon  porte- 
ment de  la  royne  ma  fille,  etsça\oir  si  elle 
aura  point,  besoing  d'un  aultre  médecin,  ayant 
perdu  le  sien,  et  suis  attendant  en  bonne  dé- 
votion son  retour,  désirant  aussi  sçavoir  au 
vr.iy  ce  qu'est  à  espérer  du  passade  du  Roy 
Catholicquc-,  duquel  je  double  encore  plus 

1  Charles  IX  écrivait  le  même  jour  à  Favelles  :  rJ'ai 
sceu  par  vostre  lettre  du  ix"  de  ce  moys  ce  qui  est  sur- 
l'ini  par  delà,  el  comme  on  a  usé  à  L'endroit  des  contes 
d'Ornes  el  d'Aigmont,  dont  j'ay  esté  grandement  esbahy, 
d'autant  que  i'eslimois  qui'  les  choses  de  delà,  veu  les 
commencements  dont  avoit  usé  le  duc  d'Alve,  feussent 
pour  prendre  autre  et  plus  gratieulx  acheminement.» 
\    3178,  P60.) 

Voici  ce  qu'écrivait  Fourquevaux  an  lîoi  le  a'J  sep- 


pour  les  nouvelles  que  j'ay  ces  jours  passez 
eues  de  Flandres  :  que  le  duc  d'Albe  a  faicl  ar- 
rester  prisonniers  les  contes  de  Home  el  d'Ai- 
gamont,  ce  qu'il  a  voulu,  à  mon  advis,  eslre 
faicl  sans  luy  el  en  son  absence.  Vous  en  au- 
rez incontinent  eslé  adverli ,  car  sur  l'heure  fut 
despeché  par  ledict  duc  un  courrier  vollanl 
par  delà,  pour  en  porter  des  nouvelles;  qui 
est  tout  ce  que  j'ay  à  vous  escrire  pour  le 
présent,  n'eslanl  rien  survenu  depuis  le  par- 
lement dudicl  courrier,  si  ne  vouloir  vous  dire 
qu'il  a  couru  quelque  bruit  sans  propos  que 
ceulx  de  la  religion  vouloient  faire  quelques 
remuements,  mais  c'estoit  un  peu  de  peur 
qu'ils  avoienl,  se  dicl-on,  et  aussi  tost  cella 
est  esvanuï.  Priant  Dieu,   Monsieur  de  For- 

tembre  :  «On  a  sceu  par  le  dernier  courrier  qui  est  ar- 
rivé le  dix  neuf""  du  présent  la  prinse  des  contes  d'Ai- 
guemont,  Homes,  et  autres.  Ils  eussent  bien  faict  d* eslre 
délogez  de  belle  heure  avec  le  prince  d'Orange,  car  ils 
esloient  icv  defférés  pour  fauteurs  des  séditieux  et  en  très 
mauvaise  considération,  ainsi  que  j'ay  quelquefois  escripl 
à  Voslre  Majesté,  et  le  même  jour  ont  été  faicts  prisonniers 
le  sr  de  Monligny  et  le  comte  de  Lalain,  lesquels  seront 
menez  en  divers  chasleaux  tenir  prison;  el  dil-on  (pie  h's 
s"  d'Aiguemont  et  nulres  viendront  en  Espagne,  alin 
d'y  estre  perpéluez.  Pour  le  moins,  voilà  l'amitié  que 
le  duc  d'Albe  luy  montrait,  lequel  partit  de  Bruxelles 
pour  aller  à  Anvers  oster  les  armes  aux  habitants,  comme 
il  désarmera  scmblablement  les  autres  villes  fortes.»  (Uihl. 
nat.,  fonds  français,  n°  10751,  p.  995.) 

Le  duc  d'Albe  mandait  à  Philippe  II  :  tiJe  prendrai 
de  même  leurs  chasleaux,  mais  je  tenais  à  bien  préparer 
ces  gens  avec  mes  juleps  avant  de  leur  faire  avaler  la 
purgation.»  (Forncron,  Histoire  de  Philippe  11,1.  II. 
p.  a57.) 

Nous  lisons  dans  une  lettre  du  prévôt  Morillon  au  car- 
dinal de  Granvelle  :  «Le  comte  d'Egmont  est  merveil- 
leusement plaint  de  tous,  veoir  de  ses  propres  en- 
nemis.)) (Poulet,  Correspondance  de  Granvelle,  I.  III, 
p.  5;  voir  Slrada,  édition  de  i65o,  (.  Il,  p.  81;  Mé- 
moires anonymes  des  troubles  des  Pays-flayt,  I.  V, 
p.  18  et  suivantes;  Commentaires  de  llernardino  Mon  - 
doza,  t.  I",  p.  61  et  suivantes;  Correspondance  de  Phi- 
lippe 11,1.  II,  p.  3g3.) 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE   MÉDIC1S. 


59 


quevauls,  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne 
garde.  De  Monceauls,  le  mil"  jour  de  septem- 
bre 1 5G7  '. 

Caterine. 


1567.  —  1  g  septembre. 

Archives  de  la  maison  de  Coudé. 
Communiqué  par  M.  le  duc  d'Aumale. 

A  MONSIEUR  DE  GORDES, 

UBOTE1UNT   CK.1B11AL   AU    COI  VEHVE11EVT    DR  DUIPUIVE. 

Monsieur  de  Cordes,  j'ay  receu  la  petite 
lectre  que  vous  m'avez  escripte  du  1111°  du 
moys,  venue  avec  celle  du  Roy  monsieur  mon 
(ilz,  qui  vous  y  faict  présentement  responce, 
laquelle  est  si  ample  pour  si  peu  qu'il  avoit 
à  vous  dire  pour  ceste  heure,  que  je  me  re- 
niée tray  là  dessus  pour  ne  vous  faire  la  pré- 
sente plus  longue,  si  n'est  pour  vous  dire  que 
depuis  troys  jours  nous  sommes  arrivez  en  ce 
lieu,  en  intention  d'y  faire  quelque  séjour,  y 
estant  tout  le  conseil  assemblé,  allin  de  donner 
ordre  aux  affaires  qui  se  peuvent  présenter, 
encore  que  tout  soit  maintenant,  Dieu  mercy, 
autant  paisible  que  nous  sçaurions  souhaiter. 
Sur  ce,  je  (nie  Dieu  vous  donner,  Monsieur  de 
Gordrs.  ce  que  plus  désirez.  De  Monceaulx.  ee 
xix" jour  de  septembre  1567. 

Gâterie. 

RoBERTET. 

1  Bouclu'fort  écrivait  le  1 6  septembre  à  la  duchesse  de 
Ferrari!  :  trLa  Rnyne  ariva  hier  soir  assez  de  bonne  heure 
en  ce  lieu  >l"  Monceaulx  et  lit  tous  les  logis  au  cliasteau 
tous  autres  que  le  passé,  louteflois  commodément  pour 
chascun.  Les  Suisses  doivent  faire  monstre  le  xxu  ou  le 
xxv  de  ce  moys  à  Chasleau-Thierry  et  se  parle  de  les 
faire  venir  à  Meaus  et  à  Paris.»  (Bibl.  nal. ,  fonds  fran- 
çais, n'  .'U'17,  p.  28.) 


1 567.  —  a3  septembre. 

Orig.  Bibl.  oat.  fonds  français,  n°  3igo,  f°  6a. 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  je  me  remectray 
sur  ce  que  le  Roy  monsieur  mon  lilz  »ons 
escript  présentement  en  responce  des  lettres 
que  nous  avons  recettes  de  vous  du  tx*  de  ce 
moys,  m'asseurant  que  vous  seaurez  bien  sa- 
tisfaire à  ce  qu'il  désire  de  vous;  aussi  je  ne 
vous  feray  autre  redicte,  priant  Dieu.  Mon- 
sieur de  Matignon,  vous  avoir  en  sa  saincte 
garde.  Escript  à  Monceaulx,  le  xxni0  jour  de 
septembre. 

Caterihe. 
De  l'Aijbespine. 


1567.  —  ai  septembre. 

Archives  de  la  maison  de  Conâé. 
Communiqué  par  M.  le  duc  d'Aumale. 

A  MONSIEUR  DE  GORDES, 

LIEUTENANT    CÉKÉRAL    EN   DACLPUIVÉ. 

Monsieur  de  Gordes,  vous  verrez  ce  que  le 
Roy  monsieur  mon  lilz  vous  escript  présente- 
ment touchant  le  désir  et  inteucion  qu'il  a  de 
faire  chastier  et  pugnir  ceulx  qui  ont  fait  l'in- 
solence dont  vous  nous  escripvez  au  passaige 
du  cardinal  Sainte-Croix;  à  quoyje  vous  prie, 
de  vostre  part,  donner  ordre  et  tenir  la  main 
et  au  surplus  de  faire  toujours  vivre  les  sub- 
jects  de  delà  en  toute  doulceur  et  Iranquilité  à 
l'observation  îles  édicls  et  ordonnances.  El  je 
prieray  Dieu  vous  donner,  Monsieur  de  Gor- 
des, coque  plus  désirez.  Escript  à  Monceaulx. 
b'  xxmi0  jour  de  septembre  thG-j. 

Caterine. 
Robertet. 


60 


1567.  —  27  septembre. 
Orig.  Bibl.  uat,  fonds  français,  n1  3190,  f'  G3. 

\  MONSIEUB  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  vous  entendrez  par 
ce  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript 
ce  qui  est  ici  survenu  de  nouveau,  dont  nous 
sommes  assez  esbahis  pour  n'en  congnoislre 
ne  sçavoir  aucune  occasion  ! ,  vous  priant 
pourvoyr  de  vostre  côté  que  toutes  choses 
soient,  s'il  est  possible,  maintenues  au  repos 
auquel  elles  estaient,  et  que  les  subjeclz  ne 
se  laissent  persuader  chose  à  quoy  on  n'a  ja- 
mais pensé,  et  qui  est  aussi  trop  esloignée  de 

1  La  maréchale  de  Brissac  écrivait  à  son  Cls  :  «Ils 
ont  délibéré  de  prendre  le  Roy  et  tous  Messieurs  ses 
frères,  tuer  la  Reyne  et  tous  ceux  qui  leur  feront  résis- 
tance. Tous  lesdits  huguenots  les  plus  sages  ont  renvoie 
quérir  l.Mirs  Clz  qu'ilz  ont  à  la  court  et  ont  averty  secrète- 
ment de  leurs  amis  pour  fayre  le  semblable,  disant  qu'ilz 
ne  voullent  point  eslre  meslés  en  cette  faulte.  Je  vous  ay 
escrit  comme  ils  étoient  partis  tant  de  ce  péis  que  de 
Picardie.  J'ay  veu  un  gantilhomme  qui  en  a  rencontré 
cestc  nuit  quarante  à  cheval  avecques  le  cors  de  cuirasse. 
On  doute  que  se  douest  estre  sur  la  fin  de  la  prochaine 
semaine.  11  ne  sera  pas  temps,  quand  ils  seront  aux  envi- 
rons de  Mouseaux  d'en  partir.  Si  vous  avisez  qu'il  soit 
lion ,  dites  ce  que  dessus  au  Roi  et  à  la  Reiue  que  l'aver- 
tissement est  véritable.  Il  vient  de  capitaines  de  cinquante 
hommes  d'armes,  de  chevaliers  de  l'ordre,  huguenots  qui 
ont  envoyé  quérir  leurs  enfans,  et  ont  faict  les  malades 
de  peur  de  s'y  trouver.»  (Bibl.  nat.,  fonds  français, 
n°ao528,  f°8.) 

Voici  encore  quelques  détails  donnés  par  Bouchefort 
à  la  duchesse  de  Ferrare  sur  la  journée  de  Meaux  : 

•Madame,  voyant  hier  le  roy  desloger  de  Monceaux 
après  disner  pour  venir  à  Meaux,  lieu  fort,  à  l'occasion 
de  l'alarme  qu'on  luy  avoit  donnée  la  nuit  que  les  hu- 
guenots esloient  troysmil  chevaux  ensemble  qui  venoient 
le  tuer  et  que  aujourd'huy  il  se  rendoit  au  bois  de  Vin- 
cennes,  je  me  suis  acheminé  davant  et  ay  trouvé  Fran- 
çoys  à  quatre  lieues  de  Paris;  pour  quoy  je  m'en  retourne 
à  la  court  pour  bailler  voz  lettres  à  Madame  de  Nemours 
it  en  tirer  response.  Monsieur  de  Nemours  estoit  au  lil. 
Le  Roy  le  vint  voir  avant  hier  et  y  fut  longuement;  aussi 
fit  la  Royne  qui  firent  promellrc   à  Mr  de  Nemours  de 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 

'intention  et  désir  du  Roy  mondict  filz  et  de 


moi.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Matignon,  vous 
avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde.  Escript  à 
Meaulx,  le  xxvn"  jour  de  septembre  1 667. 

Caterine. 
De  l'Aubespine. 


1567.  —  a8  septembre. 

Orig.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  3a2i,  fu  3. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  je  ne  puis  rien  adjouster  à  la 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  es- 
tes accompagner  à  Paris  et  bois  de  Vincennes  et  autres 
lieux  et  leur  dit  que,  quand  il  faudra  monter  à  cheval, 
la  goutte  ne  l'empeschera.  Ces  alarmes  se  font  toujours 
sur  le  soir  alors  qu'on  devrait  reposer;  je  ne  sache  cer- 
veau si  rassis  qui  ne  s'en  fachast  pour  le  mal  que  luy  en 
peult  prendre.  On  sçait  comme  il  advint  au  roi  Charles  VI 
pour  une  peur  qu'on  luy  fit  près  du  Mans.  Ils  furent 
en  conseil  toute  la  nuit,  dépeschèrent  haster  les  Suisses 
et  le  régiment  de  Strossi  qui  est  en  Picardie  et  autres 
forces  et  les  gentilhommes  de  la  maison,  toutes  les 
gardes  et  dira-t-on  pour  vray  que  le  Roy,  avecques  plus 
de  jurement  qu'il  ne  faudrait,  dit  qu'on  ne  luy  baillera 
plus  d'alarmes,  ains  yra  chercher  jusques  en  leur  maisons 
et  dedans  le  lit  ceux  qu'on  dit  qui  la  luy  baillent,  ou  bien 
en  quelques  lieux  qu'ilz  se  puissent  trouver  en  son  royaume 
et  monstrera  qu'il  donnera  telle  loy  qu'il  luy  plaist  à 
crans  et  petis.  Quant  à  ceste  ville  (Paris),  je  vous  advise 
que  tous  ceux  de  la  religion  sont  partis  el  parlent  ce- 
jourd'huy.  Les  bons  de  Paris  de  la  religion  romaine  n>- 
s'en  esjouissent  point  et  les  mauvais  voient  qu'ils  ne  les 
prendraient  point  au  trébuchet  m  par  blandissemens. 
Je  voy  la  misère  fort  aprocher  et  grande,  si  Dieu  n'y 
mest  la  main.  Ils  disent  aux  pauvres  gens  :  Pourquoi  vous 
en  allez-vous?  et  ils  respondent  :  pourquoi  avez-vous  ren- 
dus de  l'hoslel  de  ville  les  armes  à  tout  le  peuple?  est-ce 
pour  bien  faire  ?  on  n'oit  que  coups  de  pistolets  et  de 
harquebuses.  Mr  d'Aumale  est  en  ceste  ville  et  va  aux 
conseils  des  ciloiens  à  l'hoslel  de  ville.  Il  vient  d'arriver 
un  chevaucheur  qui  dit  que  l'alarme  est  refroidie  à  la 
cour  où  ils  veulent  que  les  Sui^s  soient  pour  les  accom- 
pagner.» (  Voir  dans  l'Introduction  le  récit  de  la  journée 
de  Meaux.  | 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


61 


eript  présentement1,  si  n'est  que  vous  jugerez 
assez  en  quelz  termes  nous  en  sommes  et 
combien  il  est  besoing  que  vous  ayez  l'œil 
ouvert  à  la  conservation  de  ce  dont  vous  avez 
la  charge,  ne  s'estant  pas  commencé  ce  jeu-là 
sans  que  ceulx  qui  l'entreprennent  ayent  beau- 
coup d'intelligence  partout  et  mesine  de  voslre 
costé;  à  quoy  je  vous  prie  bien  fort  prendre 
garde  de  bien  près,  n'y  allant  de  rien  moings 
que  de  la  perte  de  cest  Estai  et  du  danger  de 
noz  vies,  et  congnoissant  de  quelle  affection 
vous  vous  emploirez  à  rompre  telz  et  si  mal- 
heureux desseins,  je  ne  vous  en  diray  rien 
davantage,  priant  Dieu,  mon  cousin,  vous 
donner  ce  que  plus  désirez.  De  Meaulx,  ce 
xxvin"  jour  de  septembre  1567. 

(De  sa  main.)  Mon. cousin,  véné  vous  en  et 
nous  amenés  les  plus  de  jan  que  pourés 
asambler  et  le  plus  tosl. 

Caterine. 

RoBERTET. 


1507.  —  38  septembre. 

Copie.  Bibl.  nat.  suppl.  français,  n°  1073),  f  10/10. 

\  MONSIEUR  DE  FOLRQIEYALLX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  vous  entendrez, 
par  ce  que  le  Roy  monsieur  mon  fds  vous 
escript.  en  quel  estât  sont  les  affaires  de  dec.à 
et  l'infâme  entreprinse  qui  est  en  termes  dont 
Dieu  nous  préservera ,  s'il  luy  plaist ,  vous 
laissant  à  penser  l'ennuy  auquel  je  suis  de 
voir  ce  royaume  revenu  aux  troubles  et  mal- 
heurs dont  par  sa  grâce  j'avois  mis  peine  de 
le  délivrer  et  entretenir,  faisant  vivre  lessub- 
jects  en   repos    et    tranquillité    jusques  à  ce 

1  Voir  celte  lettre  de  Charles  IX  dan?  ce  même  volume, 
p.  17;  pareille  lellre  et  dans  les  mêmes  termes  fut 
adressée  à  tous  les  gouverneurs,  notamment  à  M.  de 
Gordi     1  \"  lu-,. -s  de  la  maison  de  Condé.  i 


jourd'huy.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Forque- 
vauls, vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 
Escript  à  Paris,  le  xxvinc  jour  de  septembre 


i5G7  '. 


Caterine. 


[1567.  —  28  septembre.] 
Aut.  Arcli.  nat.  collect.  Simancas,  K  1JO7,  pièce  3o. 

\  MR  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  fils,  le  Roy  vostre  frère,  qui 
n'a  jeamès  acoteumé  d'avoyr  grent  ne  petit 
afayre  qui  ne  le  vous  aye  comeuniqué,  vl  i 
voleu  eu  cete  méchante  entreprinse  que  ses 
sugès  désobéisans  luy  ont  fayste  vous  en  n'a- 
vertir et  en  mender  à  son  ambassadeur  corne 
la  chause  est  pasaye  por  le  dire  à  Y.  M., 
s'aseurant  que,  avecques  le  déplésir  que  \l 
aura  de  nous  voyr  retourné  en  tele  maleure, 
\1  resevera  le  plésir  ausi  plus  grent  de  savoyr 
que,  Dieu  mersis,  nous  sommes  ayehapés  et 
armés  en  sete  vile  de  Paris  pour  povoyr  pro- 
voyr  à  cet  q'yl  conestra  aystre  nésesère  pour 
I  auneur  de  Dieu  et  conservation  de  son 
royaume;  à  quoy  je  asseure  V.  M.  que  yl  ne 
perdra  temps  et  voslre  ambasadeur,  corne 
seluy  qui  cet  nostre  volonté,  n'a  pas  l'a  1 1  \  de 
venyr  audavent  de  nous  et  aufrir  au  Roy 
voslre  frère  tout  cet  que  ne  luy  ne  moy  ne 
douloii  poynt  que  ne  nous  ballysié  pour  nous 
secourir,  dont  ne  vous  en  pouvons  asés  remer- 
sier  et  vous  suplyer  panser  que,  cet  avyons 
besouyn  de  vostre  secours,  que  ne  le  refeuse- 
rions  non  plus  que  avons  fayst  d'aultre  foys; 

1  Cette  lettre  a  été  écrite  à  l'arrivée  du  Roi  cl  de  la 
Reine  à  Paris  dans  la  soirée  du  38  septembre.  D'après 
deTliou  et  Castelnau  ils  n'auraient  quitté  Meatu  que  le 
29.  C'est  une  erreur  que  le  duc  d'Aumale  dans  son  His- 
toire de  Conii  avail  déjà  rectifiée.  Il  a  en  effel  cité  dans 
l'appendice  (n°  xxiii)  une  lettre  commencée  à  Meauj  le 
28  et  dont  !'■  posl-scriptum  est  daté  de  Paris,  le  nièiui 
jour. 


62  LETTRES  DE  CATH 

mes,  Dieu  tnersi,  nous  nous  santons  asés  fors 
pour  les  bien  chasticr,  el  spe'rons  que  Dieu  nous 
en  l'ayra  la  grase,  cet  que  luy  suplye  et  de 
donner  à  V.  M.  heun  beau  fils  aveques  Tau- 
lière santé  de  la  mère. 
Vostre  amie  mère  etseur, 

Caterine. 


ER1NE  DE  MÉD1GIS. 
d'un  beaulx  fils  aveques  la  bonne  santé  de  la 


[1567.  —  29  septembre] 
Aut.  Arch.  nat.  collect.  Simancas,  K  1507,  pièce  ag. 

A  M"  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIOUE. 

Monsieur  mon  fils,  vous  entendrés  parle 
sieur  de  Furquevaulx  cet  que  le  Roy  vostre 
frère  lui  ha  mandé  pour  vous  dire  et  vous  fayre 
entendre  de  sa  part  Testât  de  ses  affayres, 
lesquels  j'espère  avecques  Tayde  de  Dieu  qu'il 
iront  pour  son  honneur  et  pour  la  conserva- 
tion de  cet  royaume,  de  sorte  que  tout  retour- 
nera à  sa  gloyre  et  au  contentement  de  toulte 
la  crétienté,  veu  la  méchanseté  qu'il  ontvoleu 
fayre  à  leur  Roy  de  le  prendre  sans  leurs  en 
n'avoyr  donné  jeamès  neule  aucasion,  mes 
aystent  eune  peure1  tréyson,  qui  nousaseure 
que  V.  M.  ne  nous  fauldra  de  tout  le  securs 
que  la  requiert,  corne  dejeà  le  duc  d'Albe  et 
vostre  ambasadeur  nous  Ta  offert  de  sa  part, 
dont,  ne  la  pouvons  asés  remersier  et  aseurer 
V.  M.  que  ynsin  qu'i  luy  plest  nous  securyr 
que  tout  cet  que  le  Roy  mon  fils  ha  de  forses 
sont  à  son  comandemenl  et  ynsin  m'a  priée 
le  fayre  entendre  à  V.  M.,  la  priant  de  s'aseu- 
rer  que  ynsin  que  cete  ayfayst  ayst  comeun 
à  tous  prinses,  que  ausi  ne  veulsi  fallir  de 
cet  monstrer  en  tou  se  que  aurés  à  fayre  ausi 
bon  frère  corne  yl  vous  ayst  de  volante  et 
vous  enn  aseure  cella  -  que  prie  Nostre  -  Si- 
gneur  avoyr  bientost  novelles  que  soyés  père 

1  Peure,  pure. 

2  Cella ,  celle-là. 


mère. 

Vostre  bonne  mère  et  seur, 


Caterine. 


1567.  —  29  septembre. 

Aut.  Archives  de  Turiu. 

A  MON  FRÈRE 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOYE. 

Mon  frère,  par  la  lelre  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  vous  escript présentement,  vous 
entendrez  l'occasion  de  ceste  notre  depesche, 
qui  est  telle  que  jamais  je  n'eusse  peu  penser 
que  si  grandz  el  malheureux  desseings  feus- 
sent  entrez  es  cueurs  des  subgectz  à  Tendroict 
de  leur  Roy,  estimant  que  vous  n'en. serez 
pas  moings  estonné  que  nous,  quand  vous 
congnoistrezque  cella  ne  tend  pas  à  moings 
que  d'une  subversion  de  tout  ung  Estai  et  du 
danger  de  noz  propres  vyes;  mais  Dieu  ,  qui  est 
juste  juge,  pourvoira,  s'il  luy  plaist,  à  tout, 
le  suppliant  cependant,  mon  frère,  vous  avoir 
en  sa  très  saincte  et  digne  garde.  Escript  à 
Paris,  ce  xxixmc  jour  de  septembre  1 5C7  '. 

1  Voici  une  lettre  écrite  par  Cbarles  IX  au  duc  de 
Ferrare:  tt Mon  oncle,  je  vous  fais  ceste  depesche  pour 
vous  tenir  adverty  que,  depuis  trois  jours,  s'est  descou- 
verte une  incroyable  et  jamais  oye  conspiration,  faicte 
contre  moy  et  mon  Estât  et  qui  va  jusques  à  la  vie  de 
la  Reyne  ma  mère,  de  mes  frères  el  de  moy,  si  les 
advis  que  j'en  ay  d'inliniz  endroit*  sont  véritables,  chose 
qui  m'est  de  tant  plus  apparue  que  hier  retournant 
de  Meaulx  en  ceste  ville,  accompagné  d'une  lipuppe  de 
Suisses,  cculx  qui  ont  cy  devant  troublé  mon  royaume 
s'estant,  depuis  deux  jours,  jà  emparez  d'aucunes  villes 
de  mondicl  royaume,  avoient  fait  approcher  du  che- 
min grant  nombre  de  cavallerie,  avecques  laquelle  ilz 
me  vindrent  rencontrer  et  essayèrent  de  nie  combattre 
ri  .illenter  à  ma  personne;  mais  Dieu  voulut  qu'il! 
n'en  rapportèrent  que  honte,  et  se  descouvrit  daire- 
nient  leur  intention,  laquelle  ne  se  peult  plus  couvrir 
du  manteau  de  religion,  car  jusques  alors  ne  leur 
avoit  esté  donné  aucun  empeschement  en  la  joissance 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S 

(De  sa  main.)  Mon  frère,  vous  m'escusere's , 
cet  ne  vous  ayscrips  de  ma  maya,  car  les 
afayres  au  Dyeu  nous  lia  mis  sont  cause  que 
ne  vous  puis  fayre  que  cet  mot  pour  vous  due 
que  Dyeu  nous  lia  bven  avdé  désire  e'chapés 
de  la  plus  grande  méVliansete'  du  monde. 
Votre  bonne  seur, 

Caterine. 
robertet. 


<)3 


[1567.  —  Oclobre.] 
Copie.  Imprimé.  —  Vie  du  maréchal  de  Matignon  ,  par  Cailiière  ,  f*  g*, 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  vous  verrez  par  la 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  es- 
cripl,  comme  il  a  besoin  de  ses  bons  et  loyaux 
serviteurs  tel  que  vous  estes.  Je  suis  si  asseu- 
rée  de  vostre  bonne  affection  à  son  senice, 
que  je  ne  vous  feray  plus  longue  cette  lettre, 
si  n'est  pour  vous  prier  d'apporter  toute  dili- 
gence possible  à  l'exe'cution  de  ses  ordres, 
priant  Dieu,  Monsieur  de  Matignon,  qu'il 
vous  tienne  en  sa  saincte  garde. 

Caterine. 
De  l'Aubespine. 

I  -  édita  que  pour  ce  j'avoys  cy-devanl  faitz,  estant 
chose  si  horrible  que  je  m'asseure  fil.'  devra  estre  trou- 
vée aussi  eslrange  de  tous  les  princes  du  monde  qu'elle 
■  ■si  malheureuse  pour  y  prendre  exemple,  et  courir  au- 
devant  du  mal  qui  en  peult  sortir  à  tous,  voulant  que 
vous  sachez  comme  Dieu  m'a  ramené  en  ceste  ville,  où 
je  suis  bien  accompagné,  et  espère  qu'il  me  fera  le 
grâce  de  pourveoir  à  tout  et  que  j'ay  d'antres  si  bons 
subjecta  qu'ilz  ne  me  délaisseront  en  affaire  si  urgent, 
eneorea  que  cenbi-cy  m'ayenl  (pour  ma  bonne  et  naturelle 
affection  envers  tous  mes  subjetz  et  le  désir  qui' j'avois 
de  maintenir  mon  royaume  et  eulx  en  repos)  prins  assez 
à  l'improviste  et  qu'ilz  facent  compte  de  me  venir  assiéger 

iry  dedans;  ni  quoy  je  promets  que   \n-liv-Seigueur 

ne  ni" délaissera  point,  car  il  ne  m'a  si  peu  destitué  de 
forces  et  de  moyens  que  je  n'aye  de  quoy  les  renier  à  In 
raison  et  me  faire  d'euh  recongnoistre  pour  tel  qu'il  luy 


[1562.  —  Octobre.] 

Aut.  Bihl.   nat.   fonds  français,  n*  3«2l,   f*  76. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  je  m'aseure  que  n'ave's  aysté 
sans  pouine  de  savoyr  l'eslal  de  nos  afayres, 
lesquels  ne  sont  pas  corne  Tons  l'a  mendé, 
mes  beaucoup  myeulx;  car  encore  qu'i  souiul 
à  la  campagne  et  nous  en  sete  vyle  l,  nous 
y  somes  si  byen  aconpagnés  que  bien  tost  y 
conestron  leur  Roy  et  que,  cet'2  Dieu  plest, 
aura  la  réson  de  la  méchanseté  que  l'on  luy 
a  voleu  fayre,  corne  vous  dyra  cet  pourteur 
plus  au  long  et  vous  prie  le  croyre  come 
fayrié 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

[1567.  — Octobre.] 

Orig.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n1  3aai  ,  f°  78. 
A  MON  C0DSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVKIIS. 
Mon  cousin  ,  j'é  ayste  bien  ayse  d'avovr  ceu 3 
de  vos  no\  elles,  et  quant  au  nostres,  elle  sont 
1res  bonnes;  car,  Dieu  mersi,  nous   portons 

a  pieu  que  je  soys  par  sa  très  saincte  garde.  Escripl  à 
Paris,  le  XXIS'"0  jour  de  septembre  1567. 

r.Mon  oncle,  je  vous  avois  l'ail  les  depesches  CJ  dessus 
à  mon  arrivée  de  Meauls  en  ceste  \ille,  lesquelles  à  ce 
que  j'ay  entendu  ont  este  perdues  et  depuis  ce  temps  lu 
ceulx  qui  se  sont  eslevez  contre  moi  se  sont  tenuz  quclz- 
ques  jours  àClaysel  ses  environs,  et  après  se  sontvenuz 
loger  à  S"  Deuys,  ayans  bruslé  quolsques  moulins  à  vent 
des  faulxbonrgs  dùdict  S'  Denis  et  S'  Martin ,  ils  assem- 
blent leurs  forces  atmoj  les  miennes,  ansquelles  j'espère 
que  les  leurs  ne  seront  pour  respondre  moyennant  l'ayde 
de  Dieu  et  celle  de  mes  liens  et  loyaux  subgelz,  qui  ne 
me  deffauldront  en  cesl  affaire.  C'est  de  Paris,  ce  jour 
d'octobre  1567.))  (Original,  archives  de  Modènc.) 

1   Paris. 

a  Cet,  si. 

1  Ceu ,  su . 


G4  LETTRES  DE  CATH 

1res  bien,  et  spérons  aveques  son  ayde,  et  tant 
de  jean  de  bien  qui  nous  vyene  trover,  que 
nous  aurons  la  victoyre  et  vous  prion  de  vous 
haster  et  vous  réduyre  de  touttes  les  forses  que 
nous  devés  mener  à  cet  que  le  Roy  mon  fils 
vous  en  niendc;  et  je  fayré  fin,  prient  Dyeu 
vous  donner  cet  que  désires. 
Voslre  bonne  cousine, 

C\TER1NE. 


ERINE  DE  MÉDICIS. 

mender  par  cet  pourteur  cet  que  enn  et  à  la 
vérité,  qui  cera   l'endroyt  où  je  priré   Dyeu 
qu'i  vous  douynt  cet  que  désirés. 
Vostre  entyèrement  bonne  nyepse, 

CvTEniNf:. 


[1567.  —  Octobre.] 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3a  18,  f  Ga. 
A  MADAME  MA  TANTE 

LA  DUCHESSE  DE  FERR\RE. 

Madame  ma  tente,  ayenl  envoyé  à  S1  De- 
nis le  chevalier  de  Seure  :  pour  ayséyer 
moyen  d'apéser  cest  méchent  et  malheureus 
(rouble,  volant  le  Roy  mon  fils  tout  aublier 
pour  ramener  tous  sessugès  grens  et  petis  en 
son  aubéysanse  et  pour  toute  réponse  yl  ont 
dist  que  vous  leurs  avés  envoyé  eun  houme 
aveques  eune  lettre  au  prlnse  de  Condé  et  des 
articles  que  je  vous  en  renvoyé  le  duble  et  que 
cela,  cetdise-ti2,  ayst  cause  que  yl  ont  pansé 
que  n'avés  la\st  cela  sans  que  le  Roy  vousaye 
l'a  y  s  t  entendre  que  le  Iroverè  bien,  chause, 
Madame  ma  tente,  que  savés  que  ne  le  Roy 
q\  moy  n'y  avons  jeamès  pansé,  ne  vous  enn 
avions  ryen  mendé,  qui  me  fayst  croyre  que 
n'au  ni'  ryen  et  tout  ynsin  trové  pour  quelque 
aullre  aucasiôn  que  je  ne  puys  panser,  qui 
me  fayst  vous  suplyer  nous  en  mender  cet  que 
enn  est  à  la  vérité  3,  et  vous  suplye  nous  en 

1  Bobertet  écrivait  le  Î17  octobre  au  duc  de  Nevers  : 
it Combien  (|uc  M.  de  Seurre  ait  fort  praticqué  la  paix, 
je  n'y  vois  pas  d'apparence.»  (Bibl.  nat.,  fonds  français, 
n°  3aai,  p.  44t.) 

!  Cet  dise  t'i,  se  disent-ils. 

3  Voir  dans  le  n"  10751  du  fonds  fiançais,  p.  1191 
et  suivantes,  le  mémoire  envoyé  par  le  roi  à  M.  de  Four- 
quevaux.  Il  relate  toutes  les  négociations  engagées  pour 


15C7.  —  6  oclobrc. 

Copie.  Bibl.  nat.  ancien  fonds  français,  n°3i78,  f'  68. 

A  MONSIEUR  DHUMIÈRES. 

Monsieur  d'Humyères,  j'ay  entendeu  par  la 
petite  lectre  que  m'a  baillée  le  courrier  du 
jour  d'hier,  celluy  à  qui  vous  deviez  aujour- 
d'huy  parler,  duquel  je  seray  bien  aise  d'ap- 
prendre ce  que  vous  aurez  aprys,  vous  priant 
si  tost  que  vous  aurez  receu  le  pacquet  que  je 
vous  envoyé  pour  le  sr  Durcsçu,  qui  est  en 
Flandres,  le  luy  faire  tenir  en  la  plus  grande 
dilligenec  et  seuretté  que  faire  se  pourra. 
PryantDieu ,  Monsieur  d'Humyères,  vous  avoir 
en  sa  garde.  Escript  à  Paris,  le  vie  jour  d'oc- 
tobre 1567. 

CvTERINE. 

De  l'Aubespine. 


1567.  —  5  octobre. 

Archives  de  la  maison  de  Condé. 
Communiqué  par  M.  ie  duc  d'Aumale. 

A  MONSIEUR  DE  GORDES, 

LIEUTENANT    CRSÉBAL  EN    DAULFUfflf. 

Monsieur  deGordes,  encores  que  les  cour- 
riers que  nous  vous  avons  puis  naguères  dé- 
peschez  pour  vous  faire  part  de  noz  nouvelles 
aient  esté  dévalisez  par  les  chemins  et  les 
pacquetz  perduz,  si  est-oe  que  je  m'asseurc 

arriver  à  la  paix.  Voir  aussi  le  mémoire  envoyé  au 
prince  de  Condé  et  sa  réponse  aux  propositions  qui 
lui  étaient  faites  (lbid.,  p.  1193  et  suivantes);  dé- 
pécbe  de  Norris  à  Cecil  (  Calerular  0/  Slate  papers,  1 567, 
p.  355). 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIUS. 


G5 


bien,  vous  en  aurez  ouy  parler;  mais  aflïn  de 
înieul*  vous  représenter  les  choses  à  la  vérité, 
vous  verrez  le  premier  discours  que  nous  vous 
en  faisions  par  le  double  qui  vous  est  présente- 
ment envoyé  delà  dépesche  desdicls  courriers 
contenu  par  la  lettre  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  l'aict  quant  et  quant,  où  vous 
apprendrez  ce  qui  est  depuis  succédé,  dont  je 
ne  vous  en  feray  cy  aucune  redicte  ny  repeti- 
cion,  sinon  de  vous  prier,  Monsieur  de  Gor- 
des,  que,  suivant  ce  que  ledict  sr  Roy  mon  filz 
vous  escript,  vous  donniez  ordre  et  pourvoyez 
au  inieulx  qu'il  vous  sera  possible  à  la  seuretté 
et  conservacion  des  places  de  vostre  gouverne- 
ment. Et  je  supplie  le  Créateur  qu'yl  vous  aict 
en  sa  saincte  garde.  Escript  à  Paris,  ce  vc  jour 
d'octobre  1567. 

Caterine. 
robebtet. 


1567.  —  8  octobre. 

Archives  de  la  maison  de  Condé. 
Communiqué  par  M.  le  due  d'Aumale. 

\  MONSIEUR  DE  GORDES, 

LIBUTEJOT  GÉsÉlUL  AU  GOITEB5EUE.VT  DE   DAIXPHHÉ. 

Monsieur  de  Gordes,  encores  qu'il  ne  me 
reste  aucune  chose  à  vous  dire  après  ce  que 
vous  aurez  veu  par  le  contenu  de  la  lectre  du 
Roy  monsieur  mon  filz1,  touleffois  je  ne  l'ay 

1   Voici  celte  lettre  de  Charles  IX  : 

"Monsieur  de  Gordes,  ancores  que  je  estime  que 
suivant  le  premier  advis  que  je  vous  av  donné  despuis 
liuit  jours  des  nouveaux  remuements  de  ceux  de  la  nou- 
velle religion,  vous  aurez  donné  si  bon  commencement 
à  pourvoir  à  la  seuretté  et  conservation  à  mon  obéys- 
sance  des  villes  et  pais  de  vostre  gouvernement  et  vous 
aurez  prévenu  l'exécution  des  entreprinses  et  desceings  de 
ceulx  qui  se  sont  peu  voloir  dévoyer  et  que  pour  les 
maintenir  en  madicte  obéyssance  vous  aurez  faict  telle 
assemblée  de  forces  qu'il  n'en  pourra  advenir  aulcung 
inconvénient,   si  est-ce,   continuant   de    plus    en    plus 

Cathbuihb  de  Médicis. —  111. 


[    voullu  laisser  partir  sans  y  adjoucter  ce  petit 

mot  pour  vous  dire  que  c'est  mainctenant,  si 

jamais  il  en  l'eut  besoing,   que   les    bons  et 

lovaulx  serviteurs  et  subgecls  dudict  sr  Roy 

mon  filz  doibvent  monstrer  le  zelle  et  bonne 

affection  qu'ilz  ont  à  son  service  et  au  bien  de 

ses  affaires;  àquoy  de  vostre  part  vous  sçaurez 

très  bien  tenir  la  main,  selon  que  toute  cesle 

compagnie  en  a  en  vous  parfaicte  et  entière 

fiance,  qui   est  ce  que  vous   aurez   de  moy 

pour  ceste   heure.  Priant  Dieu,  Monsieur  de 

Gordes,  qu'il  vous  aict  en  sa  saincte  et  digne 

garde.  Escript  à  Paris,  le  viiie  jour  d'octobre 

1067. 

Caterine. 

RoBERTET. 

lesdicts  remuements  et  ne  voyant  aulcung  moyen  de 
les  paciffier,  je  ay  bien  voleu  vous  en  advertir  de 
rechef  à  ce  que  vous  regardiés  par  tous  moïens  pos- 
sibles à  mettre  lesdictes  villes  de  vostre  gouvernement 
en  bon  estât  et  seuretté  que  j'en  puisse  demeurer  en 
repos,  adverlissant  tous  mes  bons  et  loyaux  subgets  de 
monstrer  par  effect  en  ceste  occasion  combien  ils  me  sont 
affectionnés  et  désirent  la  conservation  de  ma  personne 
et  de  mon  Estât  pource  que  en  meilleure  saison  et  plus 
nécessaire  que  ceste-cy  ne  me  sauroient-ils  jamais  tes- 
moinage  donner  du  bon  zèle  et  affection  qu'ils  ont  de  me 
faire  service,  faisant  par  vous  lever  le  plus  de  corps  que 
vous  pourrez  pour  vous  aider  et  adsister  à  ce  que  dessus 
tant  de  gentz  de  cheval  de  pied  et  mesmes  les  arrière 
bans  légionaires  du  pais,  en  sorte  que  vous  puissiés  gar- 
der que  personne  ne  s'csmeuve  et  fasse  la  moingdre 
chose  que  ce  soit  préjudiciable  à  mes  affaires,  tellement 
que  la  force  demeure  tousjours  de  mon  cousté ,  et  là  où 
vous  en  sentiriés  aulcungs  qui  branlent  seulement  pour 
venir  secourir  et  ayder  à  ceux-cy  de  la  nouvelle  religion 
vous  les  empescherés  de  bouger  par  tous  moiens  pos- 
sibles; et,  si  vous  connoissés  qu'ils  soyent  opiniaslres  et 
ne  voulloir  venir  et  partir,  vous  les  taillcrés  et  ferés  met- 
tre en  pièces  sans  en  espargner  nng  seul ,  car  tant  plus  de 
morts ,  moings  d'ennemis.  Qui  est  tout  ce  que  je  vous 
puis  dire  pour  ceste  heure,  priant  Dieu  qu'il  vous  ayl, 
Monsieur  de  Gordes,  en  sa  digne  garde.  Escript  à  Paris, 
ce  xiu"  jour  d'octobre  1867. 


-R.OBERTET." 


(  Arch.  de  Briançon  ,  livre  des  rois.) 


mitmcan  stTioiiLi. 


66 


LETTRES  DE  CATH 


1567.  —  8  octobre. 

Oriij.  Archivée  de  Modènc. 
A  MO.N  COI  SIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FERRARE. 

\l<m  cousin,  vous  verrez  par  la  lettre  que  le 
Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript  présente- 
ment à  quoy  nous  en  sommes  et  comme  à 
l'occasion  des  troubles  nouvellement  survenus 
in  son  royaulme  de  la  part  d'aucune  fie  ses 
subjectz,  il  a  esté  contrainct  de  s'aider  à  ce 
besoins  des  denyers  qui  vous  son!  deutz  de 
reste  pour  voslre  assignation  de  ceste  présente 
année;  sur  quoy  j'ay  à  vous  dire  que,  tout 
ainsi  que  sachant  la  bonne  affection  que  vous 
nous  portez,  j'ay  tousjours  asseuré  ledict  sieur 
Roy  mon  filz  que  vous  prendriez  cella  de  bonne 
pari  pI  excuserés  la  nécessité  du  temps;  aussi 
debvez-vous  croire  que  par  ey-après  l'on  don- 
nera tel  ordre  à  voz  assignations  qu'elles  ne 
vous  seront  jamais  discontynuées,  ainsy  que 
j'ay  asseuré  par  lettre  le  sieur  Hercole  Janella, 
sur  lequel  me  remetant,  je  ne  feray  la  présente 
plus  longue,  priant  le  Créateur,  mon  cousin, 
vous  avoir  en  sa  très  saincte  et  digne  garde.  Es- 
cript à  Paris,  le  vin0  jour  d'octobre  1567. 

Vostre  bonne  cousine  , 

Catbbine. 


ERINE  DE  MÉDICIS. 

lizé  par  les  chemins  et  son  pacquet  perdu  ,  si 
est-ce  que,  je  m'asseure  bien,  vous  en  aurez 
ouy  parler;  mais  afin  de  mieulx  vous  repré- 
senter les  choses  à  la  vérité  vous  verrez  le 
premier  discours  que  nous  vous  en  faisons 
par  le  double  qui  vous  est  présentement  en- 
voyé de  la  dépesche  dudict  courrier;  et  parla 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  laid 
quant  et  quant,  apprendrez  ce  qui  est  depuis 
succédé,  dont  ne  vous  en  ferai  icy  aulcune 
reditte  ne  répétition,  suppliant  le  Créateur 
vous  donner,  mon  cousin,  ce  que  désirez.  Es- 
cript à  Paris,  le  ixe  jour  d'octobre  1  567. 
Vostre  bonne  cousine, 

Catf.rine. 

P.  S.  Mon  cousin,  je  vous  escrivys  par 
mon  autre  lettre  que  vous  vous  en  vinssiez 
trouver  le  Roy  monsieur  mon  lilz  avec  le  plus 
de  forces  et  compagnyes  que  vous  pourrez,  ce 
que  je  vous  prye  voulloir  faire  incontinant,  la 
présente  receue. 
Robertet. 


1507.  —  ;)  octobre. 

Orig,  l'.ihl.  iiat.  fonds  Fronçais,  nc  3îa8,  r  16 

\  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  encore  que  le  courier  que 
nous  vous  avons  puis  naguères  dépesche  '  pour 
vous  faire  pari  de  noz  nouvelles  ait  esté  déva- 

1  Le  mémo  courrier  portait  des  lettres  du  Roi  et  de 
Catherine  au  duc  de  Savoie  et  au  duc  de  Ferrare,  et 
dans  des  termes  identiques,  ce  qui  nous  dispense  de  les 
publier. 


1567.  —  10  octobre. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  10751,  f°  1003. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  j'ay  esté  très 
aise  d'entendre  par  voz  dernières  lettres  que 
la  disposition  de  la  royne  ma  fille  soil  si 
bonne  et  la  continuation  de  sa  grossesse  soit 
telle  qu'il  y  ait  espérance  que  Nostre-Seigneur 
l'aura  conduicte  jusques  à  bon  terme,  lequel 
devra  estre  escheu  maintenant.  Dieu  veuille 
que  ce  ait  esté  ou  soit  à  son  contentement,  de 
quoy  j'attends  nouvelle  en  bonne  dévotion. 
Des  nouvelles  scaurez-vous  assez  par  celles 
que  Monsieur  mon  fils  vous  escript,  et  de  ce 
porteur  qui  nous  a  trouvez  retournez  en  la 
calamité  passée;  à  quoy  il   faut  espérer  que 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MÉDICIS. 


67 


Nostre- Seigneur  pourvoira,  s'il  luv  plaist, 
aiusiu  qu'il  sçait  estre  nécessaire  à  son  hon- 
neur et  au  repos  de  son  peuple.  Priant  Dieu, 
Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir  en  sa 
saincte  et  digne  garde.  Escript  à  Paris,  le  xc 
jour  d'octobre  1567. 

Caterine. 

1567.  —  13  octobre. 

Irch.  des  Uédieisa  Florence .  dalla  Ulza  «730  . 
nuova  numerazione,  p.  55. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  estant  le  sieur  d'EIbène  pré- 
sent porteur  bien  au  long  instruit  et  informé  de 
nos  nouvelles  et  luy  ayant  donné  ample  charge 
et  commission  pour  vous  faire  entendre  aul- 
cunes  particularitez  de  nostre  part,  cela  sera 
cause,  si  nous  ne  vous  faisons  par  luy  longue 
lettre,  mais  seulement  je  vous  prieray  que 
sur  ce  qu'il  vous  dira  et  proposera  de  la  part 
du  Roy  mon  fdz  et  la  mienne  vous  le  voulliez 
ouir  et  croire,  comme  vous  feriez  nous-mcsme, 
et  en  cest  endroict  je  prie  Dieu,  mon  cousin, 
qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  et  digne  guarde. 
De  Paris,  ce  xnc  jour  d'octobre  1 5O7. 

Mon  cousin,  vous  entendiez  par  ce  porteur 
l'occasion  de  son  voyage  et  m'asseurant  de 
vostre  bonne  volonté  en  mon  eudroict  et  ne 
me  la  açauriez  en  meilleure  occasion  me  la 
monstrer  et  nous  obliger  le  Roy  mon  filz 
avecques  tous  ses  frères. 
-Vostre  bonne  cousine. 

TERINE. 


1567.  —  1  2  octobre. 
Orig.  Itibl.  nat.  fonds  français,  n°  463a,  f°  119. 

A  MONSIEUR  DE  TU  WNES, 

LIEUTENANT    GÉNKilAL    DU   ROT    AU   COI  VEHIIESUST     IiK   Ku  l  11COGM. . 

Monsieur  de  Tavannes,   le  besoing  que  le 


,.' 


Roy  monsieur  mou  fils  a  de  l'ayde  et  secours 

de  ses  bons  serviteurs  est  tel  qu'il  vous  en 

faict  ceste  recharge  bien  expresse,  que  je  n'ay 

voullu  faillir  accompagner  de  la  présente;  en 

vous  pryant,    tant  que  je   puys,   n'y  perdre 

une   seulle  heure  de  temps,  cl   croyre  que 

jainaiz  vous  ne  luy  ferez  service  plus  à  pro- 

poz.  Pryant  Dieu,  Monsieur  de  Tavannes,  von^ 

avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde.  Escript  à 

Paris,  le  xn°jour  d'octobre  1  5G7. 

Caterink. 
De  l'Aubespine. 


1567.  —  i3  octobre. 
Orig.  Archives  d'Angers,  registre  BH3i.  (*'  101-109  v°. 

A  MESSIEURS 

LES  LIEUTENANT  GÉNÉRAL, 

JUGE, PRÉVOST,  ADVOCATZ 

ET  PROCUREUR  DU   ROY   MONSIEUR   MON    EJUZ, 

AU  SIEGE  PRESIDUI.  D'AHOUMIS  . 

MAIRE,    ESCUEVIisS,    MAMANS    ET    HABITAS»    DLDIT     LIED. 

Messieurs,  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous 
faict  présentement  responce  à  tout  ce  que  luy 
avez  escript  et  est  très  contant  et  satislaict  de 
vous  de  ce  que  vous  luy  avez  conservé  jusques 
icy  la  ville  et  chasteau  d'Angiers,  sçachanl 
bien  l'importance  dont  elle  luy  est  tant  pour 
son  service  que  vostre  repos  et  seuretté  et, 
a Hi  11  (jue  vous  puyssiez  de  mieux  en  mieux 
continuer,  il  vous  envoyé  trois  commissions 
pour  en  l'aire  ce  que  ledict  seigneur  vous 
mande,  vous  priant  au  sourplus  d'avoir  l'œil 
ouvert  à  vostre  conservation  et  de  vostre  ville. 
à  ce  que  par  négligence  vous  rie  soyez  sui- 
prins,  m'asseurant  que  vous  avez  en  recom- 
mandation h'  service  dudict  seigneur  monsieur 
mon  filz,  vous  estans  montiez  tousjours  bons 
loyaulx  et  affectionnez  subgectz,  comme  \<ni- 
vous   ferez  et  continuerez  cy  après  et  s'il  se 


68 

faict  quelques  assemblées  en  armes  de  gens 
qui  viennent  au  secours  de  ceulx  qui  se  sonl 
ellevez  contre  ledict  seigneur,  vous  luy  ferez 
service  très  agréable  de  les  empescher  de  pas- 
ser oullre  et  de  les  rompre,  si  faire  se  peull, 
où  ilz  vouldroient  faire  du  contraire,  priant 
Dieu,  Messieurs,  qu'il  vous  ait  en  sa  saincte 
et  digne  garde.  Escript  à  Paris,   le  xin°  jour 

d'octobre  i  5G7. 

Caterine. 

PlOBF.RTET. 


LETTHES  DE  CATHERINE  DE   MEDICIS. 


[1567.  —  17  octobre.] 

Aut.  Archives  de  Turin. 

A  MON  FRÈRE 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  j'é  reseu  votre  letre  et  entendu 

cet  que  cet  jeantilhomme  m'a  dist  de  votre  part, 

et  encore  que  n'ay  dutision  1  de  votre  bonne 

volante  et  afection  tent  en  l'androyt  du  Roy  et 

de  cete  couronne  que  du  myen,  si  e-se2  que 

le  renovelement  que   vous  en  ira  fayre  cet 

pourteur  en  cete  nésésité  nous  aublige  tele- 

ment  que  vous  pores  aseurer  que  le  fils  ny 

la  mère  ne  le  metront  en  obly  et  le  reconoys- 

tron,  et  pour  se  que  d'Albene,  qui  estoyt  déjeà 

dépêché  et  que  n'avyons  atendu  d'avoyr  plus 

de  témoynage  que  celuy  que  de  toust  temps 

avons  de  votre  amytyé  en  nostre  endroiyt  et 

l'avyons  chergé  vous  dyre  cet  que  pour  le  pré- 

sant  le  Roy  et  moy  désirons  de  votre  ayde  et 

Payent  de  rechef  dyst  à  cet  pourteur,  ne  vous 

en  feyron  rediste  et  fayré  fyn ,  me  remetent  sur 

d'Albene  et  cet  présant  pourteur,  prient  Dyeu 

vous  donner  cet  que  désirés. 

Votre  bonne  seur, 

Caterine. 

1    Dutision,  doute. 
5  Si  eae,  si  est-ce. 


1567.  —  19  octobre. 
Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  8l9i,  P  -i3. 
A  MON  COUSIN       • 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  le  sr  comte  Lois  de  Montalfier  > 
s'en  va  en  Piedmont  pour  lever  une  compaignie 
de  deux  cens  chevaulx  légiers,  dont  le  Roy 
monsieur  mon  fils  lui  a  donné  la  charge,  et 
pour  ce  que  nou6  ne  luy  avons  donné  pour  le 
présent  aucun  moien  pour  faire  ladicte  com- 
paignie, je  vous  ai  bien  voullu  faire  par  luy 
la  présente  pour  vous  prier,  mon  cousin,  de 
la  voulloir  traicter  comme  vous  avez  fait  à 
l'endroict  des  aultres  cappitaines  qui  sonl  de 
delà,  dont,  pour  i'asseurance  que  j'en  ay,  je 
ne  vous  en  diray  aultre  chose  et  prieray  Dieu, 
mon  cousin,  qu'il  vous  ait  en  sa  saincte  et 
digne  garde.  De  Paris,  ce  xix"  jour  d'octobre 
1 5G7. 

Voslre  bonne  cousine, 

Caterine. 


[  1567.  —  20  octobre.  J 
Aut.  Archives  de  Turin. 

A  MON  FRÈRF 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  d'Elbenc  vous  dira  l'ocasion  de 
son  voyage,  lequel  nous  ayst  si  nésésayre  que 
le  Roy  mon  fils  et  moy  nous  aseurons  que  en 
cet  que  aurons  à  fayre  vous  nous  y  ayderés 
cet  que  tou  dus2  vous  prions,  nous  remetant 
sur  luy  de  touttes  novelles,  qui  cera  l'androyt 
eu  je  priré  Dieu  vous  donner  cet  que  désirés. 

Votre  bonne  seur, 

Caterine. 

1   Louis  de  Montafié,  un  des  assassins  de  Lignerolles; 
sa  veuve  épousa  le  prince  de  Conli. 
'■   Tou  dus,  tous  deux. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


09 


1567.  —  20  octobre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonda  français,  n"  3aai,  f°  sG. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  le  sr  Raphaël  et  Nicolas  Tri- 

vullio,  frères,  s'en  vont  en  Piedmont  pour  lever 

deux  compaignies  de  deux  cens  chevaulx  lé- 

giers,  dont  le  Roy  monsieur  mon  filz  leur  a 

donné  la  charge,  et  pour  ce  que  nous  ne  leur 

avons   donné    pour   le  présent  aucun  moien 

pour  faire  lesdictes  compaignies,  je  vous  en  ay 

bien  voullu  escrire  par  eux  la  présente  pour 

vous  prier,  mon  cousin,  de  les  voulloir  traie  ter 

comme  vous  avez  faict  à  l'endroict  des  autres 

cappilaines  qui  sont  de  delà,  dont  pour  t'as- 

seurance  que  j'en  ay  ne  vous  en  diray  au  lire 

chose  et  prieray  Dieu,  mon  cousin,  qu'il  vous 

ait  en  sa  très  saincte  et  digne  garde.  Eseript  à 

Paris,  le  xx"  jour  de  octobre  1567. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catebine. 


1507.  —  afi  octobre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français ,  n°  33  2  i,  f°  36  ,  et  n0  3l5o, ,  f°  1G7. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin ,  je  ne  vous  diray  aultre  chose 
de  no/,  nouvelles,  si  n'est  de  vous  prier  de 
nous  venyr  trouver  en  la  plus  grande  dilli- 
gence  qu'il  vous  sera  possible  et  sans  vous 
arresler  à  riens  que  à  cela  pour  la  liaste  et  le 
besoing  que  nous  avons  de  vous,  usant  en 
cecy  de  l'alleclion  que  je  sçays  que  vous  por- 
tez à  nostre  service;  qui  me  gardera  vous 
dire  davantaige,  en  priant  Dieu,  mon  cousin, 
vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde.  De 
Parys,  ce  xxnu"  jour  d'octobre  1 5C7. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  basté  vous. 

Catkhink. 

liOBERTET. 


1567.  —  29  octobre. 

Archives  de  la  maison  de  Coudé. 
Communiqué  par  M.  le  duc  d'Aumale. 

A  MONSIEUR  DE  CORDES, 

LIEUTENANT  GÉNÉRAL  AU   GOUVERNEMENT  DE    DAULRHUÉ. 

Monsieur  de  Gordes,  vous  n'aurez  de  moy 
autre  réponse  à  vostre  lettre  du  xx"  de  ce 
mois  que  ce  que  vous  verrez  par  celle  que  le 
Roy  monsieur  mon  filz  \ous  eseript  présente- 
ment pour  n'avoir  rien  à  y  adjouter  davan- 
taige, me  contentant  de  vous  recommander  la 
dilligence  à  voz  genz  et  à  remectre  en  l'obéis- 
sance dudict  sieur  Roy  mon  filz  les  villes  de 
vostre  gouvernement  qui  ont  esté  saisies, 
comme  je  m'asseure  que  vous  n'y  oublierez 
rien.  Et  sur  ce,  je  suplieray  le  Créateur  qu'il 
vous  ayt,  Monsieur  de  Gordes,  en  sa  saincte 
et  digne  garde.  Eseript  à  Paris,  le  xxixe  jour 
d'octobre  1667. 


Caterine. 


ROBERTET. 


1507.  —  3o  octobre. 
Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  u{i32  ,  f"  iao. 

A  MONSIEUR  DE  TAVANNES, 

LIEUTENANT  GÉNÉRAL   DU    ROT   AU  COUVERSBMENT   DB   BOURCOCNE. 

Monsieur  de  Ta  van  nés,  j'ay  bien  au  long 
entendu  de  voz  nouvelles,  et  mesmes  le  dis- 
cours que  vous  m'avez  mandé  par  Des  Francz1 
vostre  nepveu;  et  encore  que  ce  soyent  choses 
bien  considérables,  et  que  il  y  ayl  grande  ap- 
parence, loules  l'oys  pour  ce  que  vous  n'estes 
poinct  icy  présent  et  ne  pouvez  juger  de  ce 
que  nous  voyons  si  bien  que  vous  ferez  quant 
vous  y  serez,  demeurant  en  nostre  premyère 
oppinyon,  je  vous  ay  bien  voulu  faire  ceste 
despesche  pour  vous  pryerde  vous  en  venyr 
incontinant  nous  trouver  avecques  toutes   les 

1  II  était  fils  de  Bénigne  de  Saulx,  mariée  le  19  no- 
vembre 1 533  à  Léon  de  Neachezee,  srdes  Praocx. 


70 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


forces  que  vous  avez  cusamble,  pour  nous 
faire  le  service  que  nous  attendons  de  vous  en 
ces  affaires  icy,  y  usant  de  toute  la  plus  grande 
dilligence  qu'il  vous  sera  possible,  d'aultant 
que  le  besoing  que  nous  avons  d'avoyr  les- 
dictes  forces  et  vous  avec  est  tel  que,  vous 
congnoyssant  si  fidelle  et  affectionné  serviteur, 
comme  vous  estes,  je  \eulx  croyre  que  vous 
vous  achemynerez  incontinent  ensemble  les- 
dicles  forces,  ce  dont  je  vous  prye  encor  ung 
coup.  Vous  trouverez  les  passaiges  ouvertz  par- 
tout, pour  ce  que  tout  a  couru  icy,  et  n'y  a 
plus  riens  par  les  chemyns  qui  \ous  puisse 
donner  aulcun  empescbement,  qui  me  faict 
croyre  que  nous  vous  auront  bien  tost,  dont 
instamment  je  vous  prye,  Monsieur  de  Ta- 
vannes,  me  donner  ad\is  par  cedict  porteur, 
ce  que  attendant,  je  prye  Dieu,  Monsieur 
de  Tavannes,  qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte 
garde. 

De  Parys,  ce  xxx"  jour  d'octobre  1 5G7. 

Caterine. 


1 5tj7.  —  -io  octobre, 

Orig.  Archives  île  Turin. 
A  MOH  FRÈRE 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  cesle  présente  despescbe  vous 
est  faicte  pour  vous  pryer  bien  fort  de  vous 
vouloyr  souvenyrde  la  promesse  que  vous  avés 
faicte  au  Roy  monsieur  mon  fils  et  à  moy  de 
nous  secouryr  el  assister  de  quelques  forces 
en  l'occasion  qui  s'offre  présentement  el  la- 
quelle continuant  lousjoursje  m'asseure  aussi 
que,  de  votre  costé,  vous  continuerez  en  ceste 
mesme  bonne  volonté  el  nous  envoyerës  au 
pluslot  qu'il  vous  scia  possible  lesdictes  forces 
et  d'aultant.  mon  frère, que  nous  avons  mandé 
ces  jours  passés  à  mon  cousin  le  duc  de  N\- 
vernoys  de  nous  amener  des  forces  qu'il  a  par 


dellà  et  de  s'en  \enyr  nous  trouver  en  toute 
dilligence  ,  je  desireroys,  mon  frère,  que  vous 
voulussyés  donner  ordre  afin  qu'au  parlement 
que  fera  mondict  cousin  de  Ny vernoys  avecques 
lesdictes  forces  celles  dont  vous  nous  voulés 
ayderse  puyssent  joindre  avecques  uostredict 
cousin  pour  pouvoyr  tenter  ensemble  nous 
venyr  trouver  sans  danger  d'estre  retardes  ny 
empeschés  par  les  chemyns.  En  quoy,  mon 
frère,  je  vous  prye  bien  fort  de  vouloyr  don- 
ner ordre  et  de  me  vouloyr  incontinant  ad- 
vertyr  de  ce  que  nous  en  debvrons  espérer, 
et  en  cest  endroit,  je  prye  le  Créateur  qu'il 
vous  ayt,  mon  frère,  en  sa  saincte  et  digne 
garde.  De  Paris,  ce  xxxmc  jour  d'octobre  1667. 

Votre  bonne  seur, 

Caterine. 


1567.  —  3o  octobre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français .  n"  3aai.  f"  45 ,  et  u"  3l5o, .  f°  iti~. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  je  vous  fayz  encore  ceste  re- 
charge pour  vous  pryer  que,  en  toute  la  plus 
grande  diligence  qu'il  vous  sera  possible,  vous 
vueilliez  vous  achemyner  pour  nous  venir 
trouver  avecques  les  forces  que  jà  plusieurs 
foys  cy-devanl  l'on  vous  a  escript  et  mandé  de 
mectre  ensemble,  d'aultant  que  les  occasions 
de  les  employer  par  deçà  continuent  toujours 
et  que  nous  avons  bien  besoing  de  tous  noz 
bons  et  plus  affectionnez  serviteurs.  11  fault 
donc,  mon  cousin,  que  en  cecy  vous  usyez  de 
toute  dilligence  et  essayez  de  vaincre  toutes 
les  dillicultez  qui  se  pourroyeut  présenter,  et 
fault  aussi  par  mesme  moyen  que  vous  vous 
joignyez  avec  lesdictes  forces  aux  Suysses  que 
je  faiz  lever  présentement  et  les  avertissyez 
ensemble  le  s' de  Bellievre,  comme  audictBel- 
lievre  ambassadeur  en  Suisse,  du  temps  de 


[1567.  —  Novembre.] 

Aut.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  3aai,  f°  78. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  j'é  aysté  bien  ayse  d'avoyr 
ceu  '  de  vos  novelles  et  quant  aux  noslres 
elle  9onl  liés  bonnes;  car,  Dieu  mersi,  nous 
portons  très  bien,  et  spérons  aveques  son  ayde 
«'I  tant  de  jeans  de  bien  qui  nous  vveue 
trover,  que  nous  aurons  la  vicloyre  et  vous 
priori  de  vous  haster  et  vous  reduyre  de 
toutes  les  forces  que  nous  devds  amener  à  cet 
que  le  Roy  mon  filz  vous  en  monde;  et  je  l'.iviv 
lin  prient  Dieu  vous  donner  cet  que  désirés. 

Vostre  bonne  cousine, 

(Iatehine. 

'       ''.'H,    v,|. 


LETTRES  DE  GATHE 

votre  parlement  cy-devant  comme  à  eulx  aussi 
et  audict  Bellievre  a  esté  et  est  encore  pré- 
sentement escripl  et  mandé  de  vous  advertir 
et  faire  entendre  le  temps  du  parlement  des- 
dicts  Suysses  pour  ne  faillir  poinct  à  vous 
joindre  ensemble,  comme  est  nostre  intention. 
11  y  a  aussi  mon  frère  M.  de  Savoye  qui  nous 
a  promis  et  nous  doybt  secourir  de  quelques 
forces  de  son  costé.  Je  lui  escriptz  présente- 
ment et  le  prye  de  les  faire  dilligenter  ri 
avancer  le  plus  qu'il  pourra,  el  je  vous  prie, 
mon  cousin,  que,  s'il  est  possible,  vous  vous 
joignez  à  icelles  pour  tous  ensemblement  nous 
venyr  trouver.  Je  m'asseure  tant  de  vostre 
bonne  affection  et  dévotion  en  nostre  endroicl 
que  cela  me  fait  croire  que  en  tout  ce  que 
dessus  vous  n'oublierez  aulcune  ebose,  dont 
attendant  des  nouvelles  je  prieray  Dieu,  mon 
cousin,  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Paris,  le  xxxe  jour  d'octobre  1 5 G 7 . 

\  oslre  bonne  cousine, 

Cvterine. 


RLNE  DE  MÉnias 


71 


1 1567.  —  G  novembre.] 

Aut.  Archives  de  Tarin. 
A  MON  FRÈRE 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  je  n'é  voleu  léser  partir  cet 
pointeur  san  vous  fayre  cet  mot  pour  vous 
remersierde  cel  que  avés  donné  si  bon  ordre 
pour  nous  envoyer  le  secour  que  vous  avons 
prié  nous  [bailler]  '  dont  vous  pouvés  aseur  1 
que  le  Roy  mon  Gis  el  moy  ne  l'aubliron  poj  ni 
ce1  que  faystes  pour  son  servise;  et  pour  se 
que  m'aseure  que  cerés  bien  ayse  de  savoyr 
que  nos  afayres  aile  bien,  je  vous  veuls  bien 
avertir  que,  Dieu  mersis,  Mets  que  nos  en- 
nemis avoynt  prins  ayst  asteure  remis  entre 
le  mayn  du  Roy,  corne  ausi  Diepes  et  deus 
pelis  chateauls  qui  sont  auprès  de  cete  ville, 
qui  nous  empeschet  le  passage  du  cousté  de 
la  Normendye  2.  La  nuyt  pasaye,  Messieurs  de 
Nemours,  d'Omale  et  maricbal  de  Cosé  avec- 
ques  mile  cbevauls  et  sine  sans  arquebusier  les 
ont  reprins,  el  jeamès  ceulx  de  Seyncl-Denvs 
n'ont  ausé  les  empêcher,  encore  que  ce  net 
feul  pas  le  cart 3  de  cet  qui  est  en  cete  ville 
de  cavalerie  et  n'y  avons  pas  la  moy  té  de  cet 
que  ayspérons  avoyr  dans  ouyst  jours,  san  le 
secours  du  roy  d'Espagne  qui  sont  les  deus 
mile  chevaulx  qui  vienet  de  Flandre,  qui  ce- 
ront  ysi  dan  sis  jours,  si  byen  que  j'espère 
que  Dieu  nous  aydera  tenl,  qu'i  ne  nous  ba- 
teron  poynt,  quant  ceron  tous  ensamble;  el 
j  étant  vous  pouvés  aseurer  queaurés  bientosl 
de  bonnes  novelles,  si  j.layst  à  Dieu  de  nous, 
cet  que  je  lui  suplye  et  vous  donner  cet  que 
désirés. 

Mon  frère,  j'é  reseu  par  le  jeanlilbomme 

'   H'ingc. 

9  Voy.  dans  le  Calenrf ar vf  Slnle papm  de  1567008 
tl.'-piVlio  di'  Nnriiv.i  Ci'v  il,  p.  .'il,;,. 

3  Ce  net  Jeu  pat  le  rail,  ce  ne  fût  pas  le  quart 


72 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


que  vous  avés  envoyé  votre  lettre  et  avis  dont 
vous  remercie  et  eon  (;  reseu  grcnl  plésir,  car 
cela  nous  aydera  à  nous  conduire,  et  ne  l'aul- 
dré,  quant  surviendra  quelque  chause  d'im- 
portanse,  vous  le  l'ayre  entendre  avec  le  Bina] 
que  m'avés  envoyé.  Cet  pourtour  vous  dira  cet 
que  luy  ay  donné  cherge,  qui  me  fayra  fayrfin. 
Vostre  bonne  sœur, 

CaTERINE. 


1507. —  6  novembre. 

Copir.  Bilil.  nat.  suppl.  français,   il0  io^5i,  f°   îo^i. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

M.  de  Forquevauls,  vous  escrivant  le  Roy 
monsieur  mon  fils  bien  au  long  l,  je  ne  vous 

1  Voici  ta  lettre  de  Charles  IX  :  -J'estime  que  aurez 
maintenant  la  dépesche  que  je  vous  ay  dernièrement 
faicle,  et  par  icelle  assez  sceu  les  termes  auxquels  nous 
estions  pour  les  tumultes  où  nous  sommes  entrez  par  une 
malheureuse  conspiration  d'aucuns  de  mes  sujets  contre 
ma  personne  et  mon  Estât.  Ils  s'estoient  logez  à  Saint- 
Denis,  avoient  brûlé  quelques  moulins  et  fairt  toute 
démonstration  de  me  vouloir  assiéger  en  ceste  ville;  en 
quoy  ils  ont  continué  tousjours  depuis,  s'essauvant  par 
tous  actes  indignes  de  sujets  à  meclre  la  famine  en  cesle- 
dicte  ville,  estimant  parce  moyen  me  pouvoir  plus  faci- 
lement ranger  à  leur  discrétion;  et  d'autant  que  je  n'av 
délibéré  sortir  d'icy  que  je  n'aye  près  de  moy  les  forces 
que  nos  bons  et  loyaulx  sujets  amènent  à  mon  secours  de 
jour  en  jour,  et  celles  que  j'ai  acceptés  de  l'offre  que  je 
vous  ay  mandé  m'avoir  envoyé  faire  ma  cousine  la  du- 
chesse de  Parme,  qui  sont  en  tous  seize  cents  chevaulx, 
n'ayant  été  d'advis  de  recevoir  les  gens  de  pied  qui 
m'avoient  esté  aussi  offerts,  d'autant  que  ce  n'estoit  que 
Vallons  et  non  Espaignols,  comme  je  les  désirois,  dont 
e  seray  très  aise  que  teniez  adverty  le  Roy  Catholique, 
afin  qu'estant  lesdictes  forces  assemblées  je  puisse  plus 
aisément  et  avec  plus  de  sûreté  renger  à  la  raison  tels 
perlubateurs,  lesquels  tiennent  la  campagne  et  les  pas- 
sages pour  garder  que  les  marchands  n'amènent  vivres, 
deslroussant  les  allants  et  venants,  ceux  là  qui  portent 
mes  paquets,  qui  est  cause  que  je  n'ay  pu  escripresi  tost 
le  plaisir  que  j'ay  eu  d'entendre  que  Dieu  eut  fait  telle 
grâce  à  la  reine  ma  sœur  qu'elle  soit  accouchée.-  (Bihl. 
nat.,  fonds  français.  n°  I0y5i,  p.  io5a.) 


fairay  celle  icy  que  pour  vous  faire  part  de  l'aise 
el  plaisir  que  j'ay  eu  de  ce  que  la  royne  ma 
fille  est  délivrée  et  accouchée,  et  qu'elle  ne 
soit  pour  s'en  trouver  mal,  comme  la  première 
l'ois.  Mandez  moy  comme  elle  se  sera  portée 
despuis.  J'ay  mis  en  hazard  le  présent  pour- 
leur,  attendant  que  nous  envoyons  personnage 
notable  pour  la  visiter  et  nous  en  raporter 
plus  particulières  nouvelles  et  que  les  chemins 
seront  un  peu  plus  seurs,  ce  que  espérant, 
je  prieray  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls, 
vous  avoir  en  sa  saincte  el  digne  garde.  De 
Paris,  le  vi°  jour  de  novembre  1567. 

Caterine. 

Vous  fairez  entendre  au  Roy  Catholique  el 
à  la  royne  ma  fille  que  la  ville  de  Methz  de 
laquelle  s'estoient  saisis  ceulx  de  la  religion 
est  remise  à  ma  protection;  aussi  avons  nous 
eu  advis  que  les  forces  qui  s'assemblent  de 
touts  costez  pour  nous  sont  pour  eslre  dans 
quatre  ou  cinq  jours  prestes. 


1567.  —  [11  novembre.] 

Aut.  Archnes  de  Turin. 

A  MON  FRÈRE 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  ma  letre  ne  sera  pas  longue  et 
cera  seulement  pour  vous  dire  que  ver  ayenl 
entendu  qu'il  etoyt  parti  de  Sainct-Denis  ouyst 
sans  chevauls  aveques  auitent  de  jeans  de 
pies  que  le  tout  tnenoyt  Endelot  pour  prendre 
Poysi  et  aler  au  devent  des  Flamens  qui  nous 
vyenet,  les  capitayne,  qui  sont  ysi,  conselyre 
au  Roy  de  ne  perdre  cet  euvantage  et  de  aller 
donner  la  balalle  à  ceulx  qui  estoynt  demeuré 
à  Sainct-Denys.  cet  que  yl  fire  et  si  byen  et 
vallament  et  sagement  guardent  leur  aventage 
que,  Dyeu  mersy,  nous  la  guagnime  et  san 
l'ynconvényant  des  grandes  bleseures  qu'eult 


-.Nous  perdrons  cette  nuit  le  pauvre  connestable,  écri- 
vait Robertet  au  duc  de  Nevers,  le  il  novembre,  et 
ceste  après  disnée,  nous  avons  perdu  le  pauvre  L'Aubes- 
pine.i  |  Ponds  franc.,  i>°  3sa  1  .  p.  55.)  Dons  une  seconde 
lettre  du  i5  novembre,  il  ajoutait:  trMonsieur  le  con- 
nestable est  mort  depuis  troys  jours  et  cependant  les  en- 
nemys  qui  esloientà  Sainct-Denys  s'en  sont  allez;  je  pense 
que  ce  sera  du  costede  Sovssons,  où  nous  sommes  après 
à  nous  résouldre  de  les  aller  suyvre  de  pas  en  pas  et  faict- 
iin  de  toi i~.  costoz  assembler  noz  forces.  Par  la  mort  de  M.  le 
conestable,  Monseigneur  frère  du  Roy  a  esté  faict  son 
lieutenant  général  en  son  armée  et  par  loul  leroyaulme, 

il  \  i  ni  lieu  de  parler  touchant  la  particularité  que 
sçavez  ■  ■!  donl  voua  avez  escript  à  la  Royne  par  la  voye  de 
Thuillyer,  vous  debvez  croyre  que  je  n'y  eusse  rien  ou- 
blyé;  mais  il  n'y  a  ordre  de  mestre  cela  en  avant  à  cause 
de  plusieurs  raisons  et  compétences  que  vous  entendrez 
estant  icy.  .Messieurs  les  princes  et  maiescbaulx  assistent 
et  consultent  Monsieur  frère  du  Roy  en  ce  qui  se  résoult 
pour  le  faict  de  la  guerre,  comme  vous  verrez  estant  icy, 
mi  je  vouldraya  que  vous  fussiez  déjà  pour  voyr  où  nous 
en  sommes  et  pour  estre  desebargé  de  la  despense  qu'il 
vous  convient  layre,  amenant  icy  vos  troupes."  (Fonds 
français,  n"  .ti'ij,  1"  i5i.) 
'   Cest,  sait. 


'  iriii,i'.i\t  ui»  Mtuu.ib. 


LETTRES  DE  GATHE 

.Monsieur  le  conestable  '  à  l;i  leste  et  aux 
rayns  et  au  visage,  nous  eusyons  aysté  trop 
aysc;  encore  que,  de  leur  cousté,  yl  y  aye 
encore  le  prinse  sayn,  si  aient  i  lent  perdu 
îles  prinsipauk  d'antreulx  que  j'espère  que 
ilnni.iM'iil  y  panseront  à  leurs al'avre.  L'ondyst 
que  1  ainyral  esl  blesé,  mes  on  ne  le  cest- 
ancore  aseuremenl.  L'on  diset  (|ue  le  cardinal 
son  frère  ayloyt  mort,  niés  l'on  vient  de  dyre 
qu  il  ne  l'é  pas  et  l'a  ton  veu  à  nuit  sayn,  mes 
Ton  ne  voyst  poynt  l'amyral.  Je  prie  Dyeu  qui 
nous douynt  bientost la  fin  de  toust  cesi  el  qui 
vous  douynt  cet  que  désirés.  Je  ne  veulx  au- 
blyer  que  Monsieur  de  Nemours  ha  trionfay  et 
beaucoup  servy  à  la  vycloyre  que  avons  eue. 
Votre  lionne  seur, 

CaTERINE. 


RINE  DE  MÉDICIS. 


7.1 


1 567.  —  1 1   novembre. 

Archives  de  la  maison  de  Comlr. 
Communiqué'  par  M.  le  duc  d'Aumale. 

\   MONSIEUR  DE  GORDES 

MBUTEXAM   Ct.\ÉflAL  AD  COETEHXEMBNT  DE   DALXruiMl. 

Monsieur  de  Gordes,  la  présente  sera  pour 
acconipaigner  celle  que  le  Roy  monsieur  mon 
filz  vous  escript  pour  vous  donner  advis  du 
succès  de  nostre  journée  d'yer  contre  noz  en- 
nemis, qui  lut, grâces  àDieu,  si  heureuse  que, 
si  le  jour  ne  nous  l'usl  l'ailly  -ilnsl  comme  il 
feit,  nous  eussions  poursuive  uostre  victoire, 
laquelle  ne  nous  pouvoit  eschapper;  mais 
puisqu'il  a  pieu  à  Dieu  nous  assister  à  ce  bon 
commancement,  j'espère  en  sa  bonté  qu'il  ne 
nous  lairra  en  cesle  juste  querelle,  pleurant  el 
regrettant  fort  Monsieur  le  conestable,  ayant 
le  malheur  vouliu  qu'il  ait  esté  blessé  en 
combattant  aussi  vaillamment  et  vigoureuse- 
ment qu'il  estoit  possible.  En  ac tendant  qu'il 
survienne  autre  occasion  pour  vous  en  faire 
part,  je  prie  Dieu,  Monsieur  de  Gordes,  vous 
avoir  en  sa  saincte  el  digne  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xi'  jour  de  novembre 
i567'. 


Caterine. 


ROBERTET. 


1567.  —  19  novembre. 

Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  Slll,  f°  07. 
A  MON  CODsm 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  je  n'adjousteray  riens  à  la  dé- 
pesche  que  le  Roy  monsieur  mon  lil/.  vous  laid 
présentement ,  si  n'est  vous  pryer  deenn  reque 
nous  sommes  si  contentz  de  vous  et  du  deb- 

1  Pareille  lettre  el  dans  les  mêmes  ternies  fut  adressée 
à  tous  les  gouverneurs  des  provinces,  et  notamment  au 
duc  de  Nevers.  (Bibl.  de  l'Arsenal,  manuscrit  Conrart, 
t.  XII,  p.  n5i.) 


IW.MMaiHE     flTIO-.it  t. 


74 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


voyr  auquel  vous  vous  mectez  pour  nous  venyr 
secouryr  que  jaiuays  n'oublyerons  ung  ser- 
vice l'aicl  si  à  propos;  mays  le  poincl  est, 
mou  cousin,  de  vous  haster  de  venyr  icy,  car 
avons  besoin;;  de  tous  pour  estre  de  lanl 
myeulx  obéys.  Ledict  Camille  vous  dyra  à  quoy 
nous  en  sommes,  et  par  la  lettre  du  Hoy  mon- 
sieur mon  filz  vous  jugerez  assez  qu'il  ne  fauit 
pas  que  vous  facyez  aultre  enlreprinse  que  de 
vous  en  venyr  droict  à  nous  qui  vous  atten- 
dons en  bonne  dévotion  et  serez  le  très  bien 
receu  et  de  la  mère  et  des  en  fans;  et  me  re- 
mectant  du  surplus  sur  Camille,  je  prye  Dieu, 
mon  cousin,  vous  avoyr  en  sa  saincte  garde. 
De  Parys,  ce  xn°  jour  de  novembre  1 5G7. 

(De sa  main.)  Mon  cousin ,  y  ne  vous  fault  pas 

longue  letre,  car  cet  pourteur  vous  dira  toust, 

et  ceulement  je  vous  priré  de  vous  haster;  car 

c'et  le  plus  grenl  cervice  que  vous  sariés  pour 

cet  heure  fayre  au  Roy. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1567. 


1  3  novembre. 


Archives  de  la  maison  de  Condé\ 
Communique"  par  M.  ie  duc  d'Aumaie. 

A  MONSIEUR  DE  GORDES, 

LIEUTENANT  GÉNÉRAL  AU    GOUVERNEMENT  DE    DAI  I.PMIM 


Monsieur  de  Gordcs,  vous  entendrez  par  la 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  es- 
cript  présentement  comme  ceulx  qui  esloientà 
Sainct-Denis,  eslonnez  infiniment  de  la  grande 
perle  qu'ilz  ont  faicte  en  ceste  bataille,  la  veille 
Sainct-Martin,  sont  deslogez  assez  confusément 
et  à  heure  de  nuyc.t l,  faisant  bien  congnoislre 

1  Ce  n'est  pas  le  1 '1  novembre,  mais  dans  la  soirée 
iln  1  Ji  que  l'aimée  protestante  délogea  de  Saint-Denys. 
M.  le  duc  d'Admale  dans  son  Hultnre  îles  prmees  de 
Conâé  l'avait  déjà  l'ait  remarquer,  et  rectifié  ainsi  la  date 
donnée  par  tous  les  historiens. 


qu'ilz  ne  sont  pas  là  où  ils  pensoienl  et  que, 
voyant  grossir  tous  les  jours  nostre  année,  ilz 
eu  fuyronl  tant  qu'ilz  pourront  la  rencontre; 
mais  j'espère  qu'elle  leur  marchera  bienlosl 
si  près  de  la  queue  que  nous  les  contrainedrons 
ou  à  une  seconde  bataille,  ou  pour  le  moings 
à  une  fort  honteuse  fuytte,  dont  je  remec- 
tray  à  vous  donner  bienlost  des  nouvelles, 
Dieu  aydant,  lequel  je  supplie  vous  donner, 
Monsieur  de  Gordes,  ce  que  désirez. 

Escript  de  Paris,  ce  XIIIe  jour  de  novembre 
i567. 

Caterine. 
Robeutet. 


1507.  —  1  li  novembre. 
Ribl.  nat.  suppl.  français,  n°  10751,  f°  1099. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  sans  le  malheur 
lumbé  sur  personne  de  mon  compère  Monsieur 
leconnestable  la  bataille  que  nous  donnasmes 
la  veille  Sainct-Martin  contre  ceulx  qui  ont 
prins  les  armes  contre  le  Roy  monsieur  mon 
fils,  ainsin  que  verrez  par  la  lettre  qu'il  vous 
escript,  nous  avoit  esté  trop  heureuse;  mais 
Dieu  a  voullu  après  qu'il  a  esté  blessé  en  la- 
dicte journée,  combattant  vaillament,  qu'il  est 
mort  du  coup  qu'il  avoit  resceu;  il  est  vray 
que  celluy  qui  le  frappa  ne  le  porta  loing,  car 
il  luy  donna  de  son  estoc  dedans  la  veue,  du- 
quel on  dict  qu'il  n'est  pas  miculx  que  luy. 
Vous  scaurez  juger  combien  nous  perdons  en 
tel  temps  principalement;  à  quoi  nous  avons 
tel  regret  que  sa  perle  nous  faict  sans  le 
defl'ault  que  ce  nous  est  en  la  conduicte  de 
l'armée  qui  est  avec  nous.  Combien  qu'il  nous 
reste  un  bon  nombre  de  grands  et  vaillans 
capitaines,  desquels  mon  fils  le  duc  d'Anjou 
prenant  conseil,  sçaura,  avec  la  bonne  volonté 
qu'il  a,  commandera  ce  qui  se  présentera;  de 


(|uoy  je  vous  prie  tenir  adverli  le  Roy  Catho- 
lic(|iie  monsieur  mon  Bis,  m'asseurant  qu'il 
sera  bien  aise  d'entendre  que  les  affaires  de  ce 
royaume  prennent  un  bon  chemin;  car  oultre 
l'affection  particulière  qu'il  porte  à  ceste  cou- 
ronne, ce  sera  un  establissement  d'asseurance 
pour  rendre  les  pais  qui  sont  soubs  son  obéis- 
sance et  lesquels  se  sentent  de  ceste  vermine, 
en  plus  de  repos  et  tranquillité,  quand  nous 
aurons  nettoyé'  le  mal  qui  est  en  nous,  luy 
ayant  bien  voulu  envoyer  le  présent  pointeur 
pour  l'occasion  que  vous  sçaurez  de  luy. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous 
avoir  en  sa  saincle  et  digne  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xtvc  jour  de  novembre 
1567. 

C.VTEIUJIE. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 

1 


75 


[1567. —  îfi  novembre.] 
Aut.  Arch.  nat.  coilect.  Nimancas.  K  i5o3.  pièce  85. 

A  M"  MON  FILS  LE   ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  fds,  je  n'é  voleu  fallir  vous 
fayre  la  présante  par  cet  pourtour  que  le  Roy 
vostre  frère  vous  envoyé  pour  fayre  entendre 
à  \ .  M.  qu'il  a  pieu  à  Dieu  lui  donner  la  vic- 
toire contre  ses  ennemis,  ayenl  lundi  dernier 
gagné  la  batalle  contre  eulx;  bay  bont  perdu 
si  sans  hommes1  de  réputation  et  nous,  san 
le  conestable  qui  y  a  esté  tué,  nous  pouryons 
louer  Dyeu  pour  y  avoyr  eu  en  eun  si  grent 
combast  n'y  avoyr  eu  homme  de  non  3  mort 
<pie  luy  et  pas  dis  soldas  et  eun  seul  capitayne, 
qui  est  le  jeune  Chaussée,  ce;  qu'é  bien  voleu 
avertir V.  M.  pouraystre  aseuraye  que  en  rese- 
vera  grent  contentement;  car  cric  vietouyre  ne 
conserne  pas  ceulement  nostre  bien  et  repos, 
mes  de  toutte  la  crétienté,  veu   mcsmemenl 

Bai  h  mil  perdu  si  sans  homme»,  el  "ni    perdu  si\ 
cents  hommes. 
*  A'yn ,  renom. 


qui  sont  en  tel  ayfrois  que,  arsoir,  pansant 
le  Roy  mon  lils  les  envoyer  reconoislre  pour  à 
nuit  les  alerasèger,  sont  délogé  cete  nuvl  sans 
sonner  trompette  ni  bastre  tambourin ,  qui  fayst 
asés  conoystre  la  peur  qu'il  ont;  qui  nous 
fayst  ayspérer,  aveques  l'avde  de  Dyeu  el  dé 
forse  du  Roy  mon  fils  aveques  lequclles  y  se 
délibère  les  suyvre  de  si  près  qu'il  fauldra,  qui 
reconoyse  leur  faulte,  et  aura  moyen  de  leur 
fayr  conoystre  qu'il  est  leur  roy  el  que  bien 
tost  vous  en  manderon  encore  de  bonnes 
novelles.  Nous  atandons  le  secour  que  V.  M. 
nous  donne  dan  sis  ou  set  jours,  aystant  à 
nuyt  arrivés  à  Reauvès,  où  avons  envoyé  le 
marquis  de  Vilars,  yl  i  a  ouyst  jous1,  pour  les 
resevoyr  aveques  bonne  troupe  de  cavalerie;  et 
ne  veulx  fallir  à  dire  à  V.  M.  combyen  le  Roy 
vostre  frère  et  nioy  désirons  qu'i  cet  présente 
quelque  bonne  aucasion  pour  nous  revancher 
de  l'amytié  et démostration  que  nous  faystes  en 
nostre  besoing,  chause  que  n'oublyra  ny  nioy, 
ny  le  Roy  mon  fils,  ny  de  vous  fayre  servise. 
Vostre  bonne  seur  et  alïectionné  mère, 

CàTF.RINE. 


1 5fi7.  —  1  h  novembre. 

Orig.  Archives  île  Modène. 
V    MON   COBSfll 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FERR  VRE. 

Mon  cousin,   vous  entendrez  par  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript  - 

1   II  y/  a  huit  jours. 

-  Voici  celte  lettre  :  tr\lon  oncle,  depuis  vous  avoir 
donné  advis  de  l'heureux  succès  et  gain  de  la  bataille 
que   Dieu   me  donna    lundi  dernier    contre  le    prime 

ili'  ( lundi'  el    ifiiK   de  sa  suilte,  je    tous  veul.v   bien    acl- 

v.  Mu  de  ce  qui  esl  depuis  succédé,  <|iù  est  en  somme 
que  voyand  ledicl  prince  et  ceulx  de  sadicte  trouppe  la 
grande  perle  qu'ils  avoient  faicle  en  ceste  rencontre  d'un 
bien  grand  nombre  de  j;entilzlioumies  des  plus  apparent! 


76  LETTRES  DE  CATH 

présentement  comme  ceulx  qui  estoient  à 
Saincl-Denys,  esionnez  infiniment  de  la  grande 
perle  qu'il?,  ont  faicle  en  ceste  bataille  la  veille 
Sainct-Mar  tin,  sont  deslogez  assez  confusément 
et  à  heure  de  nuict,  faisant  bien  cognoistre 
qu'ilz  ne  sont  pas  où  ils  pensoient,  et  que 
veoyant  grossir  tout  les  jours  nos  Ire  armée,  iiz 
en  fuyronl,  tant  qu'ilz  pourront,  la  rencontre; 
mais  j'espère  qu'elle  leur  marchera  bien  lost 
si  près  que  nous  tes  contraindrons  ou  à  une 
bataille  seconde,  ou  pour  le  moingz  à  une  fort 
honteuse  fuicte,  dont  je  me  remettrai  à  vous 
donner  bien  tost  des  nouvelles,  Dieu  aydant, 
lequel  je  prie  vous  donner,  mon  cousin,  ce 
que  désirez. 

Escript  à  Paris,  le  xiv°  jour  de  novembre 
i5<>7. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

RoBERTET. 


des  leurs  et  la  rctraicle  que  ce  mesme  jour  fut  faicle 
par  plusieurs  de  son  party  hors  de  son  camp  et  armée 
et  aiant  ledict  prince  et  eulx  esté  adverliz  comme  ce 
jourd'hui  je  me  délibérais  de  leur  aller  présenter  une 
seconde  bataille,  il  est  advenu  que  hier  au  soir,  sur  les 
sept  heures,  telle  peur  et  allarme  se  mist  en  leur  armée, 
qu'ilz  sont  deslogez  et  partis  tous  ceste  nuict  dernière 
dudict  Sainct-Denis  en  telle  haste  et  confusion  que  telle 
retraicte  et  deslogement  si  soubdain  ne  se  peult  mieulx 
appeller  que  une  bonne  fuitte;  et  pour  ce  qu'ilz  ont  encore 
quelques  forces  estendues  en  divers  lieux,  estimant  qu'ilz 
se  veullent  aller  joindre  à  eulx,  je  suis  maintenant  ré- 
solu de  les  suivre  avecques  mon  armée  quelque  part 
qu'ilz  aillent  pour,  avec  une  seconde  victoire,  mettre  fin  à 
ceste  guerre;  de  quoy,  mon  oncle,  je  vous  ay  bien  voullu 
advertir,  tant  pour  m'asseurer  du  plaisir  que  vous  en  re- 
'/.,  que  pour  désirer  aussi  vous  faire  ordinairement 
part  de  tout  ce  que  me  succédera  en  ceste  guerre,  et  sur 
ce  je  prie  Dieu  qu'il  vous  ail,  mon  oncle,  en  sa  livs 
aincte  et  digne  garde. 

-Esciipt  à  Paris  le  \iv°  jour  de  novembre  1567. 

(tC  11*11  LES.  » 

(Archives  de  Modène.  I 


ERINE  DE  MEDICIS. 


1567. —  10  novembre. 

Orig.  Bilit.  nat.  fonds  français,  n"  3aai,  fJ  61. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  je  ne  puys  rien  adjousler  à  la 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  es- 
cript présentement,  si  n'est  vous  prier  de  faire 
la  plus  grande  dilligence  que  vous  pourrez,  et 
nous  venyr  trouver  aveques  vos  forces;  car  si 
vous  ne  vous  esles  pas  trouvé  à  la  première  ba- 
taille, j'espère  que,  faisant  dilligence  devenir, 
vous  serez  à  temps  pour  vous  trouver  à  la  se- 
conde, qui  nous  sera,  Dieu  aidant,  au  liant 
heureuse  et  fructueuse  que  la  première  ;  vous 
pryant,  au  demeurant,  de  croyre  que  le  Roy 
monsieur  mon  filz  et  moy  ne  meclrons  pas  en 
oubly  le  bon  service  que  vous  luy  faictes  pré- 
sentement, comme  vouslecongnoistrez,eslanl 
icy,  où  vous  attendant  en  bonne  dévotion,  je 
prie  Dieu ,  mon  cousin ,  vous  avoyr  en  sa  garde. 

De  Parys,  ce  xve  jour  de  novembre  1  5C7. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  je  vous  prie  de 
vous  hasler,  car  nous  désirons  que  vous  soyés 
ysi  le  plus  tost. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine-. 


[1567.  —  22  novembre.  ] 

Aul.  Archives  du  Vatican ,  lettres  des  rois .  vol.  XXXII. 
A  N0STRE  TRÈS  SAINCT  PÈRE 

LE  PAPE. 

Très  Sainct  Père,  le  Roy  mon  filz  et  nm\ 
ne  voulons  faillir  de  refaire  les  présentes 
lettres  à  Vostre  Sainteté  d'aultant  que  celles 
que  ay  envoyées  par  Danes,  secrétaire  de 
l'ambassadeur  résident  pour  le  Roy  mondirt 
filz,  ont  esté  prinscs  par  les  séditieul.x  de  ce 
royaume,  par  lesquelles  lettres  le  Roy  et  moy 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1GIS 
remercions  Vostre  Sainteté  des  honnestes  offres 


(jue  par  Annibal  Ruccelai  elle  nous  faisoit, 
comme  aussi  faisons  par  la  présenté,  la  sup- 
pliant de  vouloir  mettre  à  effect ,  d'aultanl  que 
jusques  à  reste  heure  avons  mis  tout  ce  que 
nous  avons  peu  trouver  en  ce  royaulme,  le- 
quel  est  tellement  pillé  et  les  subjectz  ruinés 
que  n'est  plus  possible  de  trouver  l'ayde  et  se- 
cours que  ont  accoustumé  les  roys  prédéces- 
seurs du  Roy  mon  filz  aux  guerres  qu'ilz  ont 
eues,  pour  estre  cette  icy  dans  nous  mesmes; 
et  estant  telle  que  n'est  seulement  nostre  seule 
querelle,  mais  celle  de  Dieu  et  qui  touche  à 
Vos  Ire  Sainteté  connue  son  vicaire  en  terre, 
et  après  à  tous  les  princes  chresliens  et  prin- 
cipalement au  Roy  mon  filz  comme  le  pre- 
mier filz  de  l'Eglise  et  portant  le  nom  de  Roy 
Tris  Chrestien,  lequel  nom  il  veut  conserver 
en  toutes  choses  et  principalement  en  défen- 
dant la  querelle  et  l'honneur  de  Dieu;  à  quoy 
pour  ce  faire  il  n'a  jusques  icy  rien  espargné, 
j  ayant  hasardé  son  Estât  et  sa  couronne,  ayant 
faict  donner  une  bataille  à  la  porte  de  cestc  ville 
de  Paris,  \  perdu  son  connestable  et  autres  grans 
personnages  ses  bons  et  utiles  serviteurs  pour 
la  conservation  de  ce  royaulme,  et  voyant  qu'il 
n'a  plu  à  Dieu  pour  cela  nous  mettre  en  repus, 
il  ne  s'est  lassé  ni  diminué  sa  bonne  volonté, 
mais  l'a  augmentée  jusques  à  hasarder  son 
propre  frère,  lequel  il  a  envoie  les  poursuivre 
et  a  commandé  qu'il  n'y  espargné  ni  sa  vie 
ni  celle  de  tous  les  gens  de  bien  qu'il  a  auprès 
de  luy  pour  en  venir  à  la  fin  qu'il  désire,  qui 
retornera  à  L'honneur  de  Dieu  et  bien  de  toute 
la  ehreslienté,  comme  j'espère  que  dans  peu 
île  temps  Vostre  Sainteté  oyra  dire,  s'il  plaisl 
à  Dieu  nous  estre  favorable  comme  il  a  esté 
jusques  icy,  ce  que  je  ne  double  point ,  combat- 
tanl  pour  son  honneur,  comme  nous  faisons; 
je  'lis  nous,  pour  ce  que  plus  losl  que  de  le 
voir  perdre,   nous  prions  femmes  el  (mis:   el 


pour  ce  que  craignons  que  les  choses  aillent 
[dus  à  la  longue  que  n'espérions  au  com- 
mencement et  que  la  guerre  ne  se  peult  faire 
sans  argent,  nous  supplions  Vostre  Sainteté 
nous  vouloir  aider  d'une  bonne  somme,  car 
peu  de  chose  n'est  ce  que  a  de  besoin  le  Kov 
mon  filz  pour  pouvoir  continuer,  comme  il  a 
de  volonté,  jusqu'à  ce  que  l'honneur  de  Dieu 
et  son  obéissance  soient  remis  en  son  royaulme 
et  ne  double  point  (pie  beaucoup  qui  ont  ac- 

j  coustumé  de  ne  dire  nulle  vérité  de  mu\  à 
Vostre  Sainteté  qu'ils  ne  continuent  à  leurs 
mauvaises  intentions  pour  empescher  Nostre 

;    Sainteté  de  donner  l'ayde  nécessaire  à  cesle 

!  cause,  qui  est  de  si  bonne  volonté  et  de  si 
grand  courage  embrassée  du  Roy  mon  filz.  de 
son  frère,  du  cardinal  de  Bourbon  el  de  moy, 
que  pour  cestc  heure  il  n'y  a  personne  qui  soit 
près  dudïct  Roy  mon  filz  à  qui  je  ne  voye  la 
mesme  volonté  de  ceulx  qu'il  croit  et  suit  en  son 

I  conseil,  qui  me  faict  supplier  Vostre  Sainteté 
ne  vouloir  plus  adjouster  foy  à  tant  de  men- 
teurs et  me  cognoistre  un  coup  pour  ce  que 
je  suis  princesse  chrestienne,  n'ayant  jamais 
tourné  ni  vacillé  en  la  religion  eu  laquelle  j'ay 
eslé  nourrie  eu  mon  jeune  âge  et  croire  do- 
resnavant  que  ceulx  qui  la  veullent  mettre  en 
autre  opinion  de  moy,  que  ce  n'est  que  pour 
quelque  particulière  malice  que  je  ne  puis 
penser,  n'ayant  jamais  faict  desplaisir  ni 
donné  occasion  à  personne  de  continu  ver  telle 
nienterie  que  celle  (pie  je  suis  advertie  (pie 
souvent  l'on  dis)  à  Vostre  Sainteté  de  moy  si 
saine,  qui  peinent  me  fascher  tant  de  voir 
que,  pour  bien  faire,  l'on  me  calomnie  et  tache- 
iiiiii  par  des  mensonges  que  je  lisse  ce  qu'ils 
disent,  afin  de  voir  el  ce  royaume  el  toute  la 
ehreslienté  en  ruine;  mais  j'ai  trop  en  recom- 
mandation mon  salut  et  mon  honneur  et  la 
conservation  de  l'honneur  de  Dieu,  du  Ro\ 
mon  filz  el  de  tout  ce  royaume  pour  satisfaire 


78  LETTRES  DE  CATH 

à  des  mcschans;  car  je  ne  veulx  autre  ven- 
geance d'eulx  que  de  faite  si  bien  que  la  fin 
les  fasse  trouver  tels  qu'ils  sont  et  que  Vostre 
Sainteté  ne  les  veuille  plus  croire  et  voir  si  la 
fin  de  nos  affaires  me  fera  estre  eu  ce  faict 
telle  qu'ils  disent;  aussi  elle  les  démentira 
comme  ils  méritent,  et  lors  je  supplie  Vostre 
Sainteté  leur  faire  ce  que  méritent  des  per- 
sonnes qui  disent  des  menleries  et  calomnies 
d'une  princesse  telle  que  je  suis,  qui  a  l'hon- 
neur d'estre  mère  des  deux  plus  grands  roys 
et  reynes  de  la  chrestienté,  desquels  la  nour- 
riture tesmoigne  ma  volonté  envers  Dieu  et  le 
inonde,  qui  sera  la  fin,  suppliant  Vostre  Sain- 
teté n'adjouster  plus  foi  à  de  tels  mensonges 
et  vouloir  nous  asseurer  de  l'ayde  d'argent 
qu'il  lui  plaira  faire  au  Roy  et  au  service  de 
Dieu,  lequel  je  supplie  donner  à  Vostre  Sain- 
teté la  grâce  de  bien  régir  et  gouverner  son 
église. 

Vostre  dévote  et  obéissante  fille, 

Caterine. 


ERINE  DE  MEDIC1S. 

plus  sur  la  lettre  dudict  sieur  Roy  mon  filz, 
je  ne  vous  diray  davantage,  en  pryanl  Dieu, 
mon  cousin,  vous  avoyren  sa  saincte  garde. 
De  Parys,  ce  xxnic  jour  de  novembre  1567. 
Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 
Robertet. 


1567.  —  a3  novembre. 
Orig.  Bibl.  nat.  fonds  fraurais.  n8  3s3i,  f°  St. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  je  ne  puis  riens  adjousterà  la 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  es- 
cript  présentement  ',  si  n'est  de  vous  pryer  bien 
fort  de  vouloyr  faire  ce  bon  service  audict  sr 
Roy  mou  filz  que  de  reprendre  en  passant  les 
villes  de  Mascon  etd'Autun,  comme  vous  avez 
repnns  Vyenne  à  vostre  passayge,  et  puis,  cela 
faict,  vous  prye  vous  venir  joindre  à  nous 
avecques  vos  forces;  et  me  remectant  du  sur- 

1  «Le  Roi  avise  le  duc  qu'il  se  délibère  de  se  mettre 

dans  peu  de  jours  en  campagne  et  aussi  t<>>!  qu'il  sçaurra 

.  yrai  le  chemin  que  tiendront  ceulx  qui  sont  partysde 

Sainct-Denys.»  (  Bibl.  nat.,  fonds  français,  n'  3 22 1 ,  f°  33.) 


1567.  —  2  3  novembre. 

Orig.  Bibl.  nal.  fonds  français.  n'3a2i.  P  3i. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  je  ne  puis  riens  adjouster  à 
la  lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous 
i    escript  présentement1,  si  n'est  de  vous  pryer 
bien   fort  de  nous  venyr  trouver  en  la  plus 
grande   dilligence    que    vous    pourrez,    nous 
amenant  les  forces  que   nous  vous  avons  es- 
''    criptes  et  mandées,  pour   lesquelles   si  bien 
nous  ne  vous  secourons  d'argent,  comme  il 
I    seroyt  besoing  et  nécessaire  et  que  nous  dé- 
j    sirerions   bien,  s'il    nous   estoit   possible,  je 
I    m'asseure  tant  de  vostre  bonne  volunté  et  af- 
fection  que  vous  emploierez   si  bien  vostre 
crédit  et  de  voz  amys  que  vous  ne  laverez '2  pour 
cella  de  marcher  incontinent  devers  nous,  qui 
vous  attendons  en  bonne  dévotion  pour  parti- 
ciper à  nostre  bonne  fortune  et  victoyre;  et 

1  Chartes  IX  lui  avait  écrit  :  rEncores  qwjc  vous  eusse 
mandé  d'essayer  de  reprendre  en  passant  les  villes  de 
Mascon  et  de  Vienne,  toullefois  pour  le  besoing  que  j'av 
de  vous  avoir  près  de  moy  avec  vos  forces,  je  suis  main- 
tenant d'opinion  que  vous  ne  vous  arrestiez  à  riens  que 
à  me  venir  trouver,  mais  il  failli  nécessairement,  aflln 
que  les  quatre  mil  Suysses  que  j'ay  faut  Irver  en  Suysse 
et  qui  sont  prelz  à  marcher,  puissent  s'achemyoer  vers 
moy  sans  estre  empeschez,  Çjue  *"us  ^>us  joignez  avc- 
ques  eulx  pour  les  favoriser  de  voz  forces  et  «tous  en 
venyr  tous  ensemble.  De  Paris,  ce  xxiu  octobre.-  (  Bibl. 
nat.,  fonds  franc.  n°  3aai,  p.  33.) 

2  Layercz ,  laisserez. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


79 


cependant  je  ne  vous  feray  plus  longue  lettre, 
en  pryant  Dieu,  mon  cousin,  qu'il  vous  ayt  en 
sa  saincte  garde.  De  Parys,  ce  xxur*  jour  de 


novembre  1567. 


Vostre  bonne  cousine, 


Caterine. 


[1567.  —  2/1  novembre.] 

Orig.  Arcb.  des  Médias  a  Florence,  dalla  filza  6736, 
nuova  nuoierazioue,  p.  318. 

A  MON  CODSIN 

MONSEIGNEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mou  cousin,  estant  le  cappitaine  Nicolas 
Alamauni  empesché  encore  pour  quelque 
temps  au  service  du  Roy  monsieur  mon  filz 
et  de  moy,  je  vous  prie  l'avoir  pour  excusé, 
s'il  ne  va  si  tost,  comme  il  de'sireroit  bien,  vous 
remercier  de  la  grâce  qu'il  a  eue  de  vous, 
don!  il  s'acquictera  le  plus  promptement  qu'il 
lu\  sera  possible.  Et  cependant,  incliuaut  à 
une  seconde  requeste  qu'il  m'a  aussy  faicle, 
je  vous  prie  encore  une  foys  l'avoir  pour  re- 
commandé, et  uue  aultre  grâce  qu'il  désire  de 
vous  de  la  moicliée  d'une  maison  assise  à 
Florence,  qui  est  entre  les  mains  du  fisque, 
pour  l'en  gratiflier  en  ma  faveur.  El  oultre  la 
perpétuelle  obligation  qu'il  vous  en  aura,  vous 
me  ferez  plaisir  bien  fort  agréable  pour  l'en- 
*ye  quej'ay  de  le  favoriser. 

Caterink. 


1567.  —  2Ô   novembre. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg ,  vol.  XX  ,  P  ». 

A  MON  FILS 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  j'ay  esté  bien  a\ se  d'a\o\r  entendu 
de  voz  nouvelles,  mats  je  crains  que  vous  soyez 
trouvé  ung  peu  las  de  cesle  premyère  journée, 
tjui  a  esté  fort  grande;  touteiïoys,  pu\sque  vous 
séjournez  aujourd'huy,  vous  nous  refraischiret 


et  repposerez,  vous  advisant  que  je  vvens  de 
donner  ordre  que  vous  serez  secouru  des  lances 
que  vous  demandez  et  feray  aujourd'hui  ache- 
myner  vers  vous  tous  ceulx  qui  sont  demeurez 
derryère;  qui  est,  mon  filz,  tout  ce  que  je  vous 
diray  pour  ceste  heure,  et  pryant  Dieu  vous 
conserver  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  ce  xxv1,  jour  de  novembre  1667. 

(De  sa  main.)  Mon  f\  Is ,  je  vous  prye  vous  so- 
venir  de  ce  que  vous  ay  dist  ef  vous  governer  si 
bien  que  vostre  santé  ne  sotiyt  moyndre  et  que 
puisiés  acquérir  l'honneur  et  répulatiou  que 
vous  désire 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


1567.  —  37  novembre. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX,  P  3. 

A  MON  FILs 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  vous  aurez  à  ce  soir  le  sieur  de 
Biron  qui  vous  porte  ung  advis  que  l'ambas- 
sadeur d'Espaigne  m'a  envoyé,  sur  le  contenu 
duquel  el  pour  y  prendre  une  bonne  résolu- 
lion  de  ce  qui  se  devra  faire,  je  vous  prye 
que  vous  assemblyez  incontinent  mes  cousins 
de  Montpensier,  de  Nemours,  tnareschal  de 
Cosséetaultresbons  elsaiges  cappila\  tus.  qui 
sont  auprès  de  vous,  pour  prendre  el  avoyr 
d'euh  leur  conseil  et  oppinion  dont  vous  nous 
adverlirez  inconlinant,  et  s'il  vous  -rmljle  à 
lous  que  l'on  en  doyve  aussi  adverlyr  mes  cou- 
sins le  cardinal  de  Lorraine  et  duc  d'Aumalle, 
on  leur  en  escryra  sur  l'advisque  vous  en  en- 
royerez,  dont,  de  vostre  pari,  s'il  le  finit  faire, 
il  ne  sera  que  1res  à  propos  de  leur  en  faire 
une  bonne  despesehe  pour  lousiours  saigner 
aultant  de  temps;  vous  regarderez  semblable- 
incut  avecques  les  dessusdictz   seigneurs  -i I 


80 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIGIS. 


seroyt  à  propos  de  faire  tourner  du  costé  de  ] 
Champaigne  les  mil  chevaulx  que  mon  frère 
Monsieur  de  Savoye  nous  preste,  aliin  de  lui 
en  escryre.  Au  demourant,  mon  filz,  maynte- 
naut  qu'il  n'est  pas  resté  beaucoup  de  forces 
desennemys  dans  Orléans  et  que  leurs  Gascons 
ont  passé  oultre  les  pays  de  Touraync  et  de 
Bloys,  je  ne  sçay  s'il  est  bien  fort  nécessaire 
detcnyrdans  Bloys  tant  de  forces,  comme  y 
en  tient  le  sieur  de  Richelieu,  qui  sont  de 
orandes  despenses  à  tous  ces  pays  là,  qui  ont 
icy  envoyé  aux  remonstrances;  en  quoy,  si  on 
les  pouvoit  soulager,  ce  seroyt  bien  faict,  soyt 
en  cassant  une  partie  desdictes  forces,  soyt  en 
les  faisant  venyr  se  joindre  à  l'armée,  dont 
je  vous  prye  d'adviser  tous  ensemble,  ne  se 
montant  pas  moins  telle  despense  que  de 
vingt  cinq  mil  livres  par  moys.  Vous  vous 
éclaircyrés  doncques  de  tout,  et  cependant 
je  pryeray  Dieu  vous  avoir,  mon  filz,  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  ce  xxviie  jour  de  novembre  1567. 

Le  sieurdeBellegarde,deNormandye,  s'en 
va  demain  vous  trouver  avecques  une  fort 
belle  compaignye  de  gendarmes;  vous  leur 
ferez  donner  quartier  et  luy  ferez  fayre  sa 
monstre,  ayant,  ainsi  que  j'ay  entendu,  une 
fort  belle  compaigoye. 

Voslre  bonne  mère, 

Caterine. 

1567.  —  28  novembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  i55a3,  f"  3&. 

A  MON  FILS  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  fils,  je  n'adjousteray  riens  à  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escripl 
présentement,  si  n'est  de  vous  pryer  de  faire 
ce  qu'il  vous  mande  et  de  nous  tenyr  le  plus 
souvent  qu'il  vous  sera  possible  advertyz  de 


voz  nouvelles  mesmemenl  par  ce  porteur,  qui 
vous  dyra  bien  au  long  des  noslres.  Pryant  en 
cest  endroict  le  Créateur  vous  avoir,  mon  filz, 
en  sa  saincte  garde. 

De  Parys,  ce  xxvme  jour  de  novembre  1667. 

(De  sa  main.)  Mon  fils,  nous  avons  anuit 
reguardé  à  cet  que  montera  le  poyment  de 
nostre  armaye  le  moy  procbayn  et  ne  le  po- 
vons  résouldre  que  ne  nous  envoyé  Testât  de 
tous  cet  que  avés  d'hommes  lent  de  cheval  que 
de  pies,  etayenteu  sela,  qui  faull  qui  couyt l 
le  plus  tost  que  pourés,  j'espère  que  fay- 
rons  en  sorte  que  ceré  satisfayt.  Fayte  moy 
ausi  réponse  au  deus  letres  que  vous  escrivys 
yer  au  souyr  et  me  mendés  les  nouvelles  que 
avés  de  nos  ennemys. 

Vostre  bonne  mère , 

C.VTERISE.- 


1567.  —  a  8  novembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n'  i55A3,  f"  33. 

A  MON  FILS  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  vous  entendrez  par  le  sr  de  la 
Gastine, présent  porteur,  ce  qu'il  a  apprinsdu 
lieu  dont  il  vyent,  et  le  pourrez  encores  myeulx 
voyr  par  les  lettres  que  ma  cousine  la  mar- 
quise de  Rothelin  m'escriptet  lemémoyre  que 
ledict  sieur  de  la  Gastyne  m'a  apporté,  vous 
envoyant  le  tout  et  vous  pryant  de  le  commu- 
niquer aux  princes  et  seigneurs  du  conseil, 
qui  sont  auprès  de  vous,  pour  sur  cella  avoyr 
leur  advis  et  qu'ilz  puissent  en  cest  endroict 
conseiller  au  Roy  mon  filz  ce  qu'il  devra  faire 
et  qui  leur  semblera  estre  à  l'honneur  de 
Dieu  et  à  la  conservation  de  son  royaulme2,  et 

1  Couyl,  soit. 

2  «Opinions  despriuces  et  seigneurs  qui  esloient  auprès 
du  duc  d'Anjou  sur  le  mémoire  que  le  Hoy  luy  avoit  en- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DI-:   MÉD1CIS. 


81 


pour  ce  que  ledict  sr  de  la  (îastine  vous  fera    [    concernants  cesi  affaire,  celia  me  gardera  \ou- 
l)iea  au  long  entendre  toules  les  particularités    |    faire  plus  longue  lettre,  si  n'est  de  vous  pryer 


voyé  par  le  sr  de  la  Gasline  pour  avoir  leur  advis  tou- 
chant la  paix. 

a Monseigneur  frère  du  lioy,  veu  le  mémoire  que  les' 
île  la  Gastine  a  apporté  de  la  part  de  M.  le  prince  de 
Condé  et  ceulx  de  sa  compaygnie  et  entendu  de  luy  tout  ce 
qu'il  avnii  i  harge  de  remonslrer  au  Roy  et  en  la  présence 
c(  assistance  des  juinces,  mareschal  deCossé,  seigneurs 
e.l  cappitaines  cy  après  nommés,  a  mis  en  déliliération 
l'article  sur  lequel  le  s'  prince  de  Condé  et  ceulx  de  sou 
paj  ly  se  sont  arceslez,  qui  est  que  les  haullz  justiciers  et 
. .i.nl  plein  Gef  de  haubert  puissent  avoir  l'exercice  de 
la  religion  redonnée  en  leurs  maisons  pour  tous  ceulx  qui 
>y  voudront  trouver  librement,  sans  constraincle  et  sans 
armes,  et  demande  à  chascun  d'eulx  leur  opinion  ainsi 
qu'il  s"en  suit. 

rLe  s' de  Villequier  a  esté  d'advis  que,  veu  la  nécessité 
du  temps  et  les  troubles  qui  sont  à  présent  enceioyaulrne, 
qui  leur  dubt  eslre  accordé  ce  qui  est  déclaré  cy-dessus. 

-Le  sr  de  Montpensier  a  dict  que  ledict  seigneur  ne 
sçauroyt  inîeulx  faire  que  de  pacifier  les  troubles  qui  sont 
en  son  royaulme  et  est  d'advis  de  leur  accorder  ce  que 
dessus. 

-Le  sieur  deChavigny  est  d'advis  de  rompre  l'assemblée 
et  forces  que  ledict  prince  de  Condé  et  ceux  de  sa  com- 
paignie  ont,  et  est  d'advis  de  leur  accorder  ce  que  dessus. 

-  Le  sieur  de  Carnavallet  est  d'advis  de  leur  accorder  ce 
qu'ilz  demandent  et  qu'il  est  nécessaire  d'avoir  la  paix 
pour  éviter  les  grands  maulx  qui  peuvent  advenir,  con- 
tinuant la  guerre. 

-  Le  sieur  de  Méru  est  d'advis  que  le  lioy  doibl  faire  la 
paix,  et  accorder  le  contenu  dudict  article. 

-M.  le  marquis  de  Villars  rernonstre  les  perles  «pie  le 
lioy  a  faictes  de  plusieurs  de  ses  subjeetz  par  les  batailles 
qui  ont  esté  données  à  cause  des  troubles  et  conclut  à  la 
paix  et  d'accorder  le  contenu  audicl  article. 

-M.  le  marescbal  de  Cossé  conclud  qu'il  est  nécessaire 
d'avoyr  la  paix  et  est  d'adviz  de  leur  accorder  l'édict 
d'Orléans  sans  restriction  ni  modification  et  aussi  le  con- 
tenu audict  article,  dont  est  faicle  mention  cy  devant, 
à  la  cbaigequi'  èsdiclz  lieux  le  srniiv  divin  \  soit  faict 
pour  les  calholicques,  les  dixmes  et  les  droietz  deubz  .i 
I  .;;;lise  payez. 

-\1.  d.-  Longiieiille  conclud  à  la  [iaix  et  d'accorder  le 
contenu  audict  arlii ile. 

-Monsieur  de  Nemours  conclud  aussi  à  la  paix  el  de 
leur  accorder  le  contenu  audicl  article,  à  la  charge  que 

Catherine  de  Médius,  —m 


èsdietz  lieux  le  service  divin  sera  faict  pour  les  catho- 
liques, les  dixmes  et  droitz  deubz  à  l'église  payez. 

rM.  le  prince  daulpbin  conclud  aussi  à  la  paix  et  de 
leur  accorder  le  contenu  audict  article. 

-  M.  de  Montpensier  conclud  aussi  à  la  paix  et  de  leur 
accorder  le  contenu  audict  article,  à  la  charge  que  ès- 
dietz lieux  le  service  divin  y  soit  faict  pour  les  catbo- 
licques,  les  dixmes  et  droietz  deubz  à  l'église  payez. 

«Monseigneur  frère  du  lioy  a  esté,  pour  les  mesmes 
raisons  et  considérations  cy  devant  alléguées .  d'advis  de 
faire  la  paix  et  de  leur  accorder  ce  qui  est  contenu 
audicl  article  sous  la  charge  que  èsdietz  lieux  le  service 
divin  y  soit  faict  pour  les  calholicques,  les  dixmes  el 
droietz  deubz  à  l'église  payez.»  (Bibl.  nat.,  Cinq  cents 
Colbert ,  n"  ai  ,  p.  11I1.) 

et  Le  Roy,  ayant  veu  les  opinions  des  princes  et  capitaines 
estans  en  son  armée,  est  content  d'accorder  audict  prince 
de  Condé  et  à  ceulx  qui  sont  avec  luy  l'édict  de  paciffica- 
tions  purement  et  simplement,  sans  aucune  restriction 
el  semblablernent  l'article  qu'ilz  demandent  pour  les 
haults  justiciers  et  aultres  ayans  fief  de  haubert  en  Nor- 
inandye,  de  faire  l'exercice  de  leur  religion  en  leurs 
maisons  pour  leur  famille  et  outre  icelle  jusques  au 
nombre  de  cinquante  personnes  au  plus,  sans  armes 
toutefois  et  pourveu  que  ce  soit  es  maisons  de  leurs  de- 
meures ordinaires  suivant  ledict  édict. 

rSa  Majesté  entend  de  deinourer  armé  et  avec  toutes 
ses  forces  et  que  tout  incontinent  eulx  se  désarment  et 
remectent  toules  les  places  rebelles  entre  les  mains  de 
S.  M.  et  de  ses  officiers  pour  en  ordonner  et  disposer 
selon  son  bon  plaisir. 

«Quant  à  la  ville  de  Lyon,  pour  estre  place  de  fron- 
tière, et  pleine  d'. étrangers,  Sa  Majeilé  ne  peult  el  ne 
rouit  remédie  dedans  sadicle  ville  l'exercice,  mais  le 
leur  accorder  au  prochain  village  à  deux  lieues  dudict 
Lyon. 

«Aussy  entend  Sa  .Majesté  que  la  ville  et  pré»oslé  de 
l'ai  is  soyent  et  demeurent  comme  elles  estoient  aupara- 
vant les  troubles. 

«Entend  aussy  le  lioy  que  l'édict  qu'il  a  faicl  à  présent 
pour  la  résignation  des  officiers  dejudicature,  par  lequel 
est  ordonné  que  tous  officiels  de  judicature  et  de  finances 
ayent  à  résigner  leurs  offices  dedans  l'asques  prochaines, 
tienne  et  aye  lieu,  s' entendant  le  semblable  pour  tous 
officiers  des  villes,  comme  maires,  escbevins  el  autres. n 
(Bibl.  nat  .  Cinq  cents  Colbert,  n"  sa,  p.  iao  .) 


ivrMv 


82 


LETTRES  DE   CATHERINE  DE  MEDIC1S. 


de  me  mander  amplement  quelz  seront  les  ad- 
vis  el  oppinions  de  cesdiclz  seigneurs.  Pryant 
en  cest  endroict  le  Créateur  vous  avoyr,  mon 
filz,  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  ce  xxvin1  jour  de  novembre  1567. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


1567.  —  29  novembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  il*  3t5g,  f°  53. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin ,  je  ne  vous  puys  riens  adjousler 
à  la  lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  fi lz  vous 
escript  présentement,  si  n'est  vous  pryer  bien 
fort  de  nous  venir  joindre  avecques  le  secours 
que  vous  amenez  à  noslre  service,  car  nous 
ne  voulons  pas  combattre  sans  vous  et  vous 
attendons  eu  extresme  dévotion,  qui  nie  faict 
vous  prier  encore  ung  coup  de  user  de  toute 
dilligence,  priant  le  Créateur,  mon  cousin, 
vous  avoir  en  sa  garde. 

De  Parys,  ce  xxix'jour  de  novembre  1567. 

[De  sa  main.)  Mon  cousin,  voyent  mon  filz 
si  prêt  des  enuemys  et  qu'il  se  présante  de 
belle  auccasions ,  si  vous  aytiés  déjeà  aveques  les 
torses  que  menés  jouynt  à  son  armaye,  qui  me 
faysl  vous  prier  de  fayre  eune  extresme  déli- 
geuse,  car  c'et  l'antyer  repos  de  cet  royaume, 
se  aytiés  déjeà  arivé  à  luy  el  m'asseure  que  y 
fa  y  ré  tout  cet  que  pourés. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


[1567.  — Décembre.] 
Aul.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  3ao,3  ,  I    1 1. 

A  MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 
Mon  cousin,  Madame  de  Nemours,  après 


m'avoyr  balle  '  eune  lettre  de  vous  et  l'avoyr 
leue,  m'a  dist  que  l'on  vous  avoyst  dist  que 
je   avès  mendé   au  capilayne  (pie   tinse  bon 
contre  vous  et  contre  la  pays-.  Je  ne  set  qui 
vous  lia  dist  celé  menterie,  car  je  né  jeamès 
ayscript  ny  mendé  à  neul  capytaine  qui  linse 
bon  contre  vous;  car,  mon  cousin,  je  né  pas 
ouy  dyre  que  leusiés  seul  que  la  volusiés;  car 
je  croy  qu'i  ni  a  neul  bon  cerviteur  du  Roy 
qui  ne  la  désire,  mes  qu'éle  couit3  à  l'boneur 
de  Dycu  et  le  sien.  Par  plus  forte  rayson,  moy 
qui  ne  puis  avoyr  ny  bien  ny.mal  que  aullent 
que  mes  enfans  et  cet  royaume  couynt  con- 
servés, par  ansin  *  je  douys   plus  que  neul 
aultre  en  désirer  la  conservalyon  et  de  ses  bons 
sugès  et  je  panse  que,  ayenl  fhauneur  d'estre 
cet  que  je  suys,  que  neul  ne  me  melroy  du 
constrère,  et  set  je  désire  eune  fin  san  que 
jeamès  plus  ont  puise  retomber  en  parel  mal, 
je  panse  aystre  en  sela  de  vostre  aupinion 
et  de  tous  les  jeans  de  byen  et  vous  savés 
myeulx  que  personne  que  je  n'é  jeamès  eu 
aultre  volante  el  vous  enn'é  tousjour  ouy  par- 
ler de  mesme;  par  ansin  je  n'euse  pas  aysté 
sisolle  aul5  mauvèse  de  mander  que  l'ont  ieul 
contre  vostre  aupinion  et  \ous  prie  me  mender 
qui  est  cet  pourteur  de  rogaton,  car  je  n'ay 
jeamès  ryen  mendé,  sinon  que  je  désires ,  si  ne 
semétoynl  à  la  rayson,  que,  aystentveneu  les 
Gascons,  l'on   ne  s'andormyst  à  leur  paroles, 
mes  je  ne  vous  ay  jeamès   nomé  ny  aultre  ; 
car  yl  mesanble  que  ne  vous,  ny  parel  à  vous 
ne  devés  panser  que  je  soye  en  supeson  c  de 
pays,  puisque  vous  ay  balle  mon  fils  à  qui  j'é 

1  Cette  lettre  fut  écrite  à  la  suite  de  la  délibération 
des  capitaines  du  camp  du  duc  d'Anjou;  voir  la  note  de 
la  paj;e  8 1 . 

1  Pays,  paix. 

3  Cnuit,  soit. 

4  Ansin,  ainsi. 

5  Aul,  ou. 

6  Supesun,  soupçon. 


LETTRES  DE  CATH 

comendé  croyre  vos  consel  et  ne  ryen  favre 
sans  sela,  qui  est  asés  de  lémoynage  pour 
n'estre  en  dutte  de  nioy,  qui  a  mys  (ousjour 
pouyne  de  \ous  monslrer  l'amylié  que  vous 
perte  et  n'ajouter  ibuys  à  ceulx  qui  n'ont  eu 
que  fayre  de  barbuUer  '  le  monde  et  ne  se 
qu'il  sont,  mes  y  fayré  myeulx  de  mener  lay  - 
main  que  la  langue,  quant  yl  controve  cet  qui 
n'est  poynt.  J'espère  que  Dyeu  vous  ramè- 
nera tous  si  vietoryeulx  que  n'arons  occasion 
que  de  remersier  Dyeu,  el  vous  ryré  de  tout 
cet  controverye  et  que  pour  sela  ne  l'aurons 
d'estre  bons  parans  et  amys,  corne  vous  sera 
et  monslrera  par  ayfayst 
Vostre  bonne  cousine, 

Catebine. 

[1567.—  Décembre.] 

Aul.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3393.  f°  3g  r°. 
A  MOV  COUSIN 

MONSIEUR  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  Conbault3  vous  dira  bien  au 
long  toutes  cliauses,  et  vous  voyré  les  ar- 
ticles cornent  le  Roy  les  ha  résoleu  et  la  mar- 
quise de  Rolflyn  '  les  a  \eu  et  dyst  qu'elle 
pense  à  cet  coup  qui  lé  contenteron.  Dieu 
le  veulle,  se  s'et  nostre  bien.  Je  envoy  dé 
letre  à  mon  fils  de  Monsyeur  le  cardinal  de 
Lorayne;  vous  voyrés  des  novelles  des  reystres; 
je  ne  vous  fayré  plus  long  djscurs,  pryent 
Dyeu  vous  donner  ce  que  désirés. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

1  Barbuller,  barbouiller. 

*  /.ny,  les. 
Le  capitaine  Combattit  avait  été  pris  à  Bray  où  il 
commandait  pour  le  duc  de  Nemours.  (Duc  d'Aumale, 
Riitoht  in  princei  de  Conii,  t.  I",  p.  3 18.) 

'  La  marquise  de  Rolhelin,  belle-mère  deCondé,  avait 
'■li;  prise  avec  les   enfants  du  prince;  elle  venait  d'i!lre 

mise  en  liberté,  et  à  la  suite  des  propositions  appnrl 

par  elle,  une  tiêve  fut  conclue.  Voir  note,  p.  «7. 


ERINE  DE  MÉDIGIS.  .        83 

1567.  —  a  décembre. 

Orijj.  Ililil.  nat.  fonds  français,  ii*3«9i.  P  7», 
A   MON   CODSIB 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  la  lettre  que  le  Roy  monsieur 
mon  lilz  vous  eseript  présentement  accusera 
la  réception  des  vostres  deux  dernières  des 
xv  et  xx  du  passé,  et  vous  fera  entendre  en 
quelle  expectatioo  nous  sommes  de  vostre  ve- 
neue,  laquelle  je  vous  prie  infiniment  de  lias— 
1er  et  dilligenterle  plus  qu'il  vous  sera  possible 
sans  plus  vous  amuser  nulle  part.quelqueeliose 
qui  se  présente,  considérant  combien  presse 
l'occasion  pour  laquelle  vous  venez  et  que,  si 
ceste  bataille  se  donne  '  sans  l'ayde  de  vos 
Irouppes,  combien  la  partie  en  sera  moindre 
et  plus  faible,  et  ne  vous  donnez  peyne,  je 
vous  supplie,  du  lieu  que  vous  avez  en  ceste 
armée;  car  il  vous  y  sera  donné  tel  que  n'aurez 
occasion  de  vous  en  mescontynter,  saicbanl 
bien  ce  que  méritent  tous  voz  services  et 
grande  affection,  fidélité;,  et  pour  ce  ne  vous 
en  diray-je  liens  davantaige  par  la  présente, 
suppliait I  le  Créateur  vous  donner  ce  que  dé- 
sirez. 

EscriptàParis,ce  n*  jour  de  décembre  1 5G7. 

{De  sa  main.)  Mon  cousin,  je  vous  suplye 

1  Cliarles  1\  le  félicite  d'avoir  repris  Vienne  en  atten- 
dant l'arrivée  des  Suisses;  mais  que  Màcon  soit  pris  ou 
repiis,  il  faut  qu'il  rejoigne  l'armée  royale.  Klle  est 
sortie,  il  y  a  huit  jours,  pour  aller  clierclier  le  prince 
de  Gondé  et  sa  troupe.  Une  bataille  est  imminente. 
(Même  volume,  p.  71.)  De  son  coté  Bobertet  lui  écrivait 
le  même  jour  :  «Si  vous  n'estes  icy  bienlost,  vous 
n'aurez  esté  ni  en  reste  guerre  ni  en  ceste  paix;  car 
nous  sommes  sur  le  branle  de  tous  les  deux  roslez  et 
l'un  ou  Paulin'  ne  peut  eslrc  long.  Au  reste,  venant  en 
reste  aimée,  il  esl  bien  certain  et  me  l'a  dit  aussi  la 

Heine,  commanderez  à  vostre  régiment  de  gens  de  citerai . 
comme  font  tous  les  aultres.-  (Bibl.  nat.,  fonds  fiançais, 
n"  3  a  3  1 ,  p.  7  4 .  ) 


8  S 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


vous  en  venyr,  et  vous  aystent  ysi  ne  seré  pas 
pis  Irdlo  que  les  prinses  qui  sont  déjéà  auprès 
fie  mon  fils. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterihe. 


1507.  —  ,'i  décembre. 

Orig.  Bibl.  n.-it.  fonda  français,  n°  3aai.  f°  8a. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  iNEVERS. 

.Mon  cousin,  je  ne  puis  rien  adjousler  à  la 
despesche  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous 
faict  présentement l,  si  n'est  de  vous  pryer  bien 
fort  de  faire  toute  la  plus  grande  dilligence 
qu'il  vous  sera  possible,  de  vous  en  venyr  nous 
trouver;  rar,  si  vous  estes  une  fois  joinct  à 
noslre  armée;  il  se  fera  la  plus  belle  cbose  qui 
fust  jamays  faicte ,  et  pour  m'asseurer  que 
vous  y  userez  de  toute  dilligence,  je  ne  vous 
diray  davantaige.  Priant  Dieu,  mon  cousin, 
vous  avoyr  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Paris,  ce  111e  jour  de  décembre  1567. 

(De sa  main.)  Mon  cousin ,  vostre  veneu  nous 
atendons,  que  nous  donnera  la  victoyre  et  la 
lin  de  tous  nos  maulx;  et  c'est  plus  que  néces- 
soyre  de  vous  baster  pour  des  aucasions  que 
ne  vous  puis  escripre;  mes  si  faysle  deligense, 
vous  fayré  le  plus  grent  cervise  que  saroyl 
fayre  prinse  aullre  quel  que  souyt. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1567.  —  h  décembre. 
Orig.  Bilil.  nal.  fonds  français,  n°  3 1 5 q  .  f°  118. 

\  MONSIEUR  LE  MARESCHAL  DECOSSÉ. 

Mon   cousin,   j'ay  reccu  vostre   lettre  par 
La  Gastine  et  cntcndeu  par  icelle  toute  autre 

1  Voir  celle  b'Ilre  dans  le  même  volume,  f'  80. 


chose  que  ce  que  je  m'allendois  de  vous  pour 
le  long  temps  qu'il  y  a  que  vous  nie  cognois- 
sez,  et  sçavez  (|ue  j'ay  tousjours  oublvé  toute 
chose  de  mon  particulier  pour  la  conservation 
de  ce  royaume  et  de  mes  cnfi'ans  que  j'ay  plus 
cher 8  que  ma  propre  vye,  laquelle  j'ay  tous- 
jours  bazardée  et  feray  volunlieis  encores, 
quant  je  pensseray  qu'elle  pourra  servi]'  au 
repoz  de  ce  royaulme,  et  vouldrois  qu'il  ne 
tint  qu'à  cela,  et  qu'il  y  feust  bien  estably,  et 
l'honneur  de  Dieu  et  la  vye  de  mes  enlfans 
aussi  conservée  et  assurée,  ainsy  que  le  désirent 
tous  les  gens  de  bien  qui  n'ont  aullre  pation;  et 
seroys  bien  marryc  que  vous  ny  aullres  eussiez 
oppinion  que  je  voulusse  bazarder  la  vve  de 
tant  de  gens  de  bien,  si  bons  serviteurs  de  ceste 
couronne,  comme  vous  estes  tous,  et  la  vye 
de  mon  fils  que  j'ay  plus  chère  que  la  myenne, 
pour  estre  en  peyne  de  trouver  de  l'argent 
pour  payer  ceulx  qui  sont  au  camp  et  les  bons 
subjects  que  le  Roy  mon  fils  a.  Car,  Dieu  mercv, 
il  a  envoyé  son  frère  aveques  son  armée  payée 
pour  ung  mois,  et  le  dixième  de  cesluy-cy 
que  commence  le  paiement  de  l'aullre.  J'es- 
père luy  envoyer  ce  qui  sera  nécessaire  pour 
payer  ce  qui  sera  escheu  à  ce  terme  là,  et  au 
vingtiesme  le  payement  du  reste  de  l'armée 
qui  ne  se  paye  point,  plus  tost,  je  m'asseure  que 
j'auray  l'argent  pour  achever  de  la  payer.  Et, 
pour  faire  honte  à  tous  ceulx, que  vous  dictes 
qui,  par  faulte  de  payement,  pourraient  ha- 
bandoner  mon  filz,  encores  que  je  ne  puisse 
croire  que,  iceulx  ayant  laissé  leurs  maisons, 
et  venuz  d'une  telle  affection  et  sans  estre 
mandés  la  [dus  part  au  secours  du  Roy  mon- 
dict.  filz,  et  qui  ont  faict  preuve  de  leur  bonne 
volonté  à  cette  dernière  bataille,  ainsv  que  vous 
avez  veu,  voulussent  jamaiz  pour  si  légière  oc- 
casion en  cause  tant  juste  et  raisonnable  dé- 
laisser mondicl  filz;  et  pourtant  il  n'y  a  point 
de  propoz   que  vous    m'escrivez    que  ladicte 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


85 


faulte  de  payement  soy  t  cause  que  voulions  que 
combatlyez  plus  tost;  car  si  vous  avez  bien  veu 
les  lettres  que  j'ay  escriples  à  niondict  fils, 
vous  n'en  trouverez  une  seulle  qui  lui  dye 
qu'il  prccipitlc  rien,  niais  (|ue,  ayant  les  Gas- 
cons joinctz  à  luy,  il  regarde  à  ceste  heure  là 
aveques  vous  ce  qu'il  aura  à  faire  pour  le  ser- 
vice du  Roy  et  de  ce  royaulme,  l'ayant  le  Roy 
niondict  fils  accompagné  de  tous  ses  meil- 
leurs serviteurs  et  plus  grandz  capitaines  des- 
quelz  il  vouldroit  croire  le  conseil,  si  luy- 
mesme  y  estoit;  et  trouvera  tousjours  bon  ce 
que  adviserez  qu'il  face,  estant  au  lieu  où  vous 
estes,  et  pour  ce  faire  le  Roy  niondict  fils  luy 
a  donné  pouvoir  et  puissance  de  combactre, 
y  assaillir  et  deffendre  et  ce  qu'il  seroyt  be- 
soin de  faire  pour  son  service  aveques  vos 
bons  advis,  et  suis  asseurée  que,  quand  vous 
aurez  veu  et  bien  considéré  mesdictes  précé- 
dentes lettres  que  j'ay  escriptesà  niondict  filz, 
vous  n'y  trouverez  aultre  chose  que  ce  que  je 
vous  mande  par  la  présente.  Priant  Dieu, 
mon  cousin,  qu'il  vous  ait  en  sa  saincte 
garde. 

De  Paris,  ce  1111e  jour  de  décembre  1 5C7. 

Caterine. 

[De  sa  main.)  Mon  cousin,  je  veuoldroys 
achepter  le  repos  de  cet  royaume  et  la  con- 
servation de  tous  les  sujès  du  Roy  mon  fils  de 
mon  propre  sanc  et  de  ma  vye  pour  conserver 
cela  '  de  ceuls  qui  ly  peuvest  aveques  la  leur 
l'y  conquérir  le  monde  à  grcnt  pouyne.  De  peur 
de  ne  liover  de l'arjeant  pour  les  poyer,  voldray- 
ge  qu'il  asardasct'2  et  aveques  la  leur  cela  de 
mon  fils  et  tout  le  royaume;  mes  je  ce3  que 
ayste  sage  et  avysé  et  ne  fayré  que  ce  que  l'on 
douit  fayre,  quy  me  faysl  excuser  tout;  car 

1   Cela,  celle-là. 

'   Qu'il  uiardanel ,  qn'jk  hasardassent. 

'  Je  té,  je  sais. 


je  say  que   le   mamès   temps  fayst  venyr   lé 
goûte1  et  la  colère  s'an  an  su\. 


15(17.  —  5  décembre. 

Oriij.  Bibl.  imp.  oV  Sainl-Pt'lersbourg.  vol.  XX,  f°  fi. 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  vous  envoyé  ce  porteur  pour 
vous  advertiroù  sont  les  Gascons,  lesquelz  sonf 
bien  près  de  vous.  Je  le  renvoyé  au  devant 
d'etilx,  affin  de  leur  faire  faire  une  exlresme 
dilligence  de  se  joindre  à  vous,  dont  je  vous 
prye,  de  vostre  coslé,  leur  faire  une  despesche 
bien  expresse  pour  les  haster  tousjours  le  plus 
que  l'on  pourra,  vous  advisant  que  demain  je 
vous  renvoyeray  Souryes  salisfaicl  de  tout  ce 
qu'il  nous  a  apporté  de  vostre  part,  et  sur 
ce  je  prieray  le  Créateur,  mon  filz,  vous  avoir 
en  sa  garde. 

De  Parys,  le  ve  jour  de  décembre  1667. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


1567.  —  5  décembre. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-PéU-rsbourg ,  vol.  XX,  f  5. 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  n'adjousteray  riens  à  la  lettre - 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  faicl  présen- 

1  Lt goûte,  c'est-à-dire  la  pluie. 

2  Voici  cette  lettre:  «Mon  frère,  par  la  dépesche  que 
Souryi;  m'a  apportée,  j'ay  Irotivé  de  quoy  nie  contenter 
grandement,  voyant  le  sièye  levé  devant  ma  ville  de  Sens 
el  la  bonne  résolution  que  vous  avez  prinse  tant  poul- 
ies logis  de  mon  armée  que  pour  bien  employer  doresna- 
vant  icelle,  aussilost  que  vous  vous  serez  joinct  avec- 
ques  les  forces  de  Gascoii|;nc,  n'estant  pas  possible  de 
vous  mjenix  résouldre  et  gouverner  que  ce  que  avei  laid 
jusqaes  à  présent.-  (Bibl.  imp.  de  Saint-Pélersbourg. ) 


80 

tcment,  si  n'est  unis  tesmoigner le playsir que 

ce  nous  est  de  yoyr  (juo  toutes  choses  passent  si 
bien  en  noslic  année.  Présentement  le  sieur  de 
Rochefort  m'a  l'aict  entendre  ung  advis  qu'il  a 
eu  du  costé  de  Montmiral  contenant  que  les 
ennemys  se  retirent  parSezanneet  Cbasteau- 
Thierry   à  Soyssons  >,   dont,  si  cella   est,  je 

1  Le  prince  de  Condé  était  délogé  de  Monlereau,  et 
voici  d'après  une  copie  du  Record  office  le  «brief  dis- 
cours des  affaires  de  la  guerre  de  France,  principalement 
du  camp  de  M.  le  prince  de  Condé»). 

«Ledict  seigneur  avec  son  armée,  environ  le  commen- 
cement diulict  moys  de  décembre,  prend  par  force  la 
ville  de  Ponlz-sur-Yonne,  distante  de  la  ville  de  Sens  en- 
viron deux  lieues,  pour  donner  passage  aux  compagnies 
qui  luy  venaient  de  la  Guyenne,  conduictes  principa- 
lement par  le  seigneur  de  la  Rochefoucault,  pour  les 
joindre  avec  ses  forces;  lesdictes  compagnies  pouvoient 
arriver  à  trois  mille  hommes  de  pied  et  deux  mille  che- 
vaux, et  amenèrent  avec  eux  six  pièces  d'artilleries  prises 
à  Orléans,  entre  lesquelles  y  avoit  deux  doubles  canons, 
une  grande  coulevrine  et  troys  pièces  de  campagne  avec 
leur  équipage  et  munitions. 

«AudicUemps  les  ducs  de  Guise  et  Aumale,  quiesloient 
dedans  ladicte  ville  de  Sens  avec  grand  nombre  de  ca- 
valerie, sentant  ladicte  armée  près  d'eux,  s'en  allèrent 
une  nuit,  tirant  le  cbemin  de  Troye,  sans  eslre  appcrçus 
de  leurs  ennemis,  et  de  là  à  Verdun. 

«Peu  de  jours  après  fut  prise  la  ville  de  Bray-sur-Seine , 
moitié  par  force,  moitié  par  accord;  car  après  avoir  reçu 
quelques assaults  se  rendirent  au  sr  de  Genlis,  lieutenant 
de  monseigneur  le  Prince  en  ceste  affaire,  par  coinposi- 

li t  payèrent  n"'  v'  escus. 

«Il  y  on  eut  plusieurs  d'une  part  et  d'autre  tués  et 
blesses;  entre  y  fut  blessé  le  sieur  de  Corbouzon,  frère 
du  comte  do  Mi.ntgommery;  les  capitaines  et  soldats 
nui  estoient  dedans,   conduits  entré   anltres  par  ung 

nommé  C bault,  sorti  avec  le  reste  de   ses  soldats, 

bagues  sauves .  et  luy  et  sa  compagnie  s'allèrent  remettre 
dedans  la  ville  de  Provins,  laquelle  ville  fut  prise  mira- 
culeusement, car  la  bresebe  n'esloit  nullement  raison- 
nable, mais  ceulx  qui  estoient  dedans,  voyant  la  har- 
diesse et  plus  que  témérité  des  assailans,  se  rendirent. 
Ladicte  ville  est  du  duché  (le  Nemours. 

t  Justement  après  fut  prise  la  ville  de  Nogentsur-Seinc, 
se  vmanl    pie, le  à  eslre   forcée,  et  pava  aussi  quelque 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


m'asseure  que  vous  aurez  déjà  sceu  des  nou- 
velles et  là  dessus  ne  perdrez  pas  les  belles  oc- 
casions qui  se  pourront  présenter,  cella  adve- 
nant, et  me  remectant  du  surplus  sur  Soury/e 
je  pryeray  Dieu,  mon  filz,  vous  avoyr  en  sa 
saincte  garde. 

De  Parys,  le  v"  jour  de  décembre  1 5 G 7 . 


somme  de  deniers  et  munitions  qui  soulagent  grande- 
ment ladicte  armée. 

«Monsieur  le  Prince,  audict  temps,  vint  loger  audict 
lieu  de  Bray,  que  fut  le  vu"  dudicl  niojs,  auquel  lieu  vint 
Madame  la  marquise  de  Rothelin,'  mère  de  la  femme 
de  mondict  seigneur  le  Prince,  pour  traicter  ou  aviser  à 
quelques  moyens  de  la  paix;  et  ce  pendant  se  faisoient 
plusieurs  allées  et  venues  par  le  susdict  Combattit  vers 
le  Roy  pour  accorder  quelques  articles  de  paix  assez  peu 
raisonnables  pour  tousjours  entretenir  ledicl  sr  Prince, 
soubs  couleur  de  ladicte  paix,  encore  qu'ils  n'en  eussent 
aucune  volonté,  ce  qu'ils  pensoient  ne  devoir  eslre  cogneu- 
par  leilict  seigneur  et  sa  compagnie;  mais  ledict  sieur, 
qui  n'a  jamais  eu  faulte  de  bons  advertissemens,  avoit 
descouvert  par  quelques  moyens  certains  et  par  quelques 
courriers  qui  alloienl  et  venoient  ordinairement  de  Paris 
vers  le  cardinal  de  Lorraine  et  mareschal  de  Vielleville. 
comme  ils   les  avertissaient  ordinairement  qu'ils  fissent 
tout  ce  qu'il  pourraient  pour  empescher  la  venue  des 
reisters  dudict  seigneur  Prince,  ce  qu'ils  espéroient  bien 
certainement   faire,   comme  ils  avoient  aussi  assuré  le 
Roy,  et  que  cependant  ils  sçavoient  bien  comme  il  falloit 
traicter  et  entretenir  les  mareschaux  en  parlementant  et 
leur  faisant  accroire  de  vouloir  faire  la  paix.  Là  dessus,  n'es- 
tant pour  lors  rien  faist,  se  départit  ladicte  dame  de  Ro- 
Ibelin  dudict  lieu  de  Bray  et  s'en  retourna  vers  la  Royne. 
«Mondict  sieur  le  Prince  tira  son  chemin  droist  vers  la 
Brye  pour  de  là  aller  en  Champagne  et  Lorraine  pour 
aller  recevoir  ses  reislres,  desquels,  audict  temps,  il  eut 
certaines  nouvelles  et  de  leur  acheminement. 

«Audict  temps,  Monsieur  de  Clermont  d'Amboyse  se 
départit  de  ladicte  compagnie  sans  dire  adieu  et  avec 
assez  peu  d'occasions,  pour  raison  de  quoy  n'y  a  acquisl 
pas  grand  honneur  et  n'a  esté  sans  s'en  repentir.  Ledict 
seigneur  avoit  réputation  d'avoir  auprès  de  soy  de  grands 
deniers,  lesquels  il  aymoil  et  vouloit  garder,  au  moins 
ainsi  qu'on  disoit.  Néanmoins  son  fils  aisné  est  demeuré 
avec  ladicte  compagnie  et  de  mondict  seigneur  le  Prince 
et  avec  la  pluspart  de  la  compagnie  de  sondict  père. 


LETTRES  DE  CATH 

{De  sa  main.)  Mon  lilz.j'é  ynstruyl  oet  por- 
teur de  loul  cet  que  j'é  entendu  et  \  le  vous 
contera,  qui  cera  cause  que  ne  vous  en  dire 
daventage;  car  je  m'aseure  que  y  sarés  bien 
pourvoyr  par  l'advis  de  tant  de  jeans  de  bien. 

\ostre  bonne  mère, 

Catbrine. 


EP.INE  DE  MÉDIC1S. 


87 


!5C7.  —  7  décembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3aiS,  f°  5a. 

a  MON  COUSIM 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  ce  peti t  mot  sera  pour  vous 
dyre  que  demain  partyra  d'icy  le  payement 
d'ung  mois  pour  les  arquebu/.yers  à  cheval  et 

i-Je  ne  veux  oublier,  ayant  parlé  de  la  marquise  de 
[tothetin,  comme  quelques  joins  auparavant  elle  a  eslé 
prise  en  son  chasteau  de  Blandis  avec  les  petits  enlaus 
de  mondict  seigneur  le  Prince  qu'elle  a\oil  avec  elle  en 
garde.  La  prise  fusl  faicle  par  son  neveu  qui  a  espousé 
sa  nièce,  fille  du  feu  sieur  de  Gyé,  seigneur  d'Eutragues , 
assez  villement;  en  quoy  on  peult  accuser  l'un  et  l'aullre, 
luy  parc  que,  quelques  jours  auparavant,  il  luy  avoit 
escrit  qu'il  vouloit  la  venir  voyr  avec  petite  compagnie 
pour  luy  communiquer  quelques  affaires,  à  quoi  elle 
prendrait  bien  plaisir,  et  que,  à  reste  cause,  elle  luv 
mandas!  s'il  serait  le  bien  venu,  comme  elle  list,  et 
aussi  qu'elle  avertisl,  quand  il  viendrait,  ceulxdela  porte 
de  le  laisser  entrer.  Audict  temps  il  ne  faillit  de  venir  et 
list  avertir  qu'il  estoit  à  la  porte,  suivant  ce  qu'elle  sça- 
voit,  et  la  porte  luy  lut  ouverte  sans  faire  regarder  quelle 
compagnie  il  pouvoit  avoir  avec  luy.  Il  avoit  avec  luv 
tant  de  pied  que  de  cbeval  bien  Iroys  cent  personnes 
toutes  cachées  dedans  les  maisons,  et  luv,  la  porte  ou- 
verte, avec  ceulx  qui  csloient  les  plus  près  de  luy  com- 
mença à  assaillir,  tuer  et  saccager  les  serviteurs  de  sa 
tante  et  cependant  le  reste  y  entra  et  se  saisit  du  chas- 
teau; estant  entré,  le  pilla  et  saccagea  tout  et  enmena 
prisonniers  ladicte  dame  et  les  petits  enfans,  entre  aullre 
ung  grand  nombre  de  gens  de  bien  el  d'honneur  qui 
s'estoient  venus  là  dedans  pour  sauver  leur  vies  et  leurs 
biens,  dont  fut  plus  de  dommage  que  à  elle.  Voilà  la  foy 
de  son  neveu,  et  le  peu  de  diligence  que  telle  dame  a 
Ole  à  garder  une  maison  forte  qu'elle  pouvoit  garder.-' 


chevaulx  légiers  ausquelz  je  vuu-  prye,  mon 
cousin,  de  l'aire  faire  la  monstre  iucontiuanl 
tout  eu  ung  mesine  jour  et  donner  ordre  qu'il  y 
soy  t  faicl  bon  niesnage ,  comme  je  m'asseure  que 
vous  sçaurez  toujours  faire,  vouspryanl  aussi, 
mon  cousin,  de  vouloyr  réduyre  le  nombre 
des  arquebusiers  à  cbeval  à  ce  qui  en  fut  der- 
nièrement compté,  vous  estant  icy.  Et  en  cet 
endroicl  je  prie  Dieu,  mon  cousin,  vous  avoyr 
en  sa  saincle  et  digne  garde. 

De  Parys,  ce  vu"  jour  de  décembre  10O7. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  vous  savés  cet 
que  l'eut  résoleu  avent  rostre  parlement  que 
ne  retiendriez  que  troy  sans  arquebusier  à 
cbeval.  Je  le  vous  dys  pour  se  que  aveques  le 
poymentdes  chevauls  ligier  y  n'y  a  que  pour 
troy  sans  arquebusies  à  cbeval;  si  enn  avés 
daventage,  niendé  le  nous. 

Voslre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1507.  —  -  décembre. 

Orig.  Copie  transmise  par  M.  le  marquis  de  Bourdeilie. 

V  MONSIEUR  DE  ROURDEILLE  \ 

CONSEILLER   ORDINAIRE  DE  M   CHAMBRE  Dl    ROT  MONSIEUR   MOU   FIU  . 
ET  CAPITAINE   l'r.  C!1QIM>TE  HOMMES  D'ARMES  DE  SES  ORDONNANCES. 

Monsieur  de  Bourdeilles,  ce  petit  mol  de 
lettre  ne  sera  que  pour  accompaigner  celle 
que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript  pré- 
sentement, et  vous  asseurer  que  j'ay  esté  bien 
aise  de  participer  au  plaisir  qu'il  a  eu  d'en- 
tendre vostre  acheminement  par  deçà  avec  la 
troupe  que  vous  escrivez  en  bon  équipage  de 
faire  service.  Ne  me  restant  à  vous  dire  si  non 
que,  suivant  son  intention,  vous  ne  bougerez 
de  la  ville  de  Chartres,  y  estant  arrivé,  jusques 
à  ce  que  vous  ayez  de  nos  nouvelles.  Priant 

'   André  de  Bourdeilie. 


88  LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 

sur  ce  le  Créateur  vous  donner,  Monsieur  de 
Bourdeilles,  ce  que  plus  désirez. 

Escripl  à  Paris,  le  vne  jour  de  décembre 
1567. 

Catbrine. 


1567.  —  7  décembre. 
Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  u°  32âi.  f°  0,3. 

a  mon  coDsia 
MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  je  ne  puis  riens  adjouslerà  la 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  es- 
cript,  si  n'est  de  vous  pryer  bien  fort  que  mec- 
laut  par  vous  en  considération  l'importance 
dont  elle  est,  vous  y  vuellyez  user  de  toute  la 
dilligence  requise  et  nécessaire.  Pryant  en 
cest  endroict  le  Créateur  vous  avoir,  mon 
cousin ,  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  ce  vne  jour  de  décembre  1 50 7. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  vous  dire  que 
cbangon  d'eupinion,  mes  vous  savés  que  en 
ses  afayres  y  set  faull  conduire  celon  cet  que 
Ions  se  d'a\  y  s  et  que  l'on  voyst ,  et  cet  vous  vous 
jouynés  aveques  eulx  aseuré-vous  que  c'et  le 
plus  grent  cervise  que  feut  jeamès  faysl  et  que 
vous  acordyés  tous  emsanble,  comme  je  m'a- 
seure  que  fayrés,  pour  le  servise  du  Roy,  et 
lault  auser  de  diligense. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catebine. 


mon  fils  '  vous  escripl,  vous  priant,  de  ma 
part,  ne  perdre  heure  ni  temps  à  vous  en 
venir  par  deçà  avec  vo2  troupes  en  toute  la 
meilleure  dilligence  qu'il  vous  sera  possible, 
faisant  en  cbeinyn  touchant  vostre  arrivée  à 
j  Montargis  ce  que  vous  mande  ledict  sieur  Roy 
mon  fils,  dont  je  ne  vous  feray  aucune  redicte 
par  la  présente,  en  priant  Dieu,  mon  cousin, 
vous  donner  ce  que  {dus  désirez. 

Escripl  à  Paris,  le  vne  jour  de  décembre 
i567. 


1567.  —  7  décembre. 

Orig.  Bibi.  nal.  fonds  français,  n°  3sai.  f*  85. 
A  MOV  0OD8IB 

MONSIEUR  LE  DEC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  j'ai  voulu  acompaigner  deu 
petit  mot  de  lettre  celle  que  le  Roy  monsieur 


Vostre  bonne  cousine. 
Roberiet. 


Catebine. 


1567.  —  7  décembre. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  nn  10751,  f°  119g. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  le  Roy  monsieur 
mon   fils  vous   escrit  si  au  long2  de  ce  qui 

1  Charles  IX  l'invitait  à  venir  droit  à  Montargis,  et 
André  de  Bourdeille  ajoutait  :  nll  lault  à  nouveaux  advi.- 
s'ayder  de  nouveaulx  conseilz,  ainsi  suis-je  maintenant 
contrainct  de  faire  pour  vostre  regard  d'aultant  que,  de- 
puys  vous  avoir  faict  la  dernière  dépesche ,  je  vyens  d'estre 
adverly  pour  certain  que  les  ryttres  que  noz  ennemys 
ont  louez  en  Aliemaigne  marchent  droict  leur  chemin 
pour  entrer  en  Champaigne,  audevant  desquelz  ayant 
envoyé  mes  cousins  les  ducz  d'Aumale  et  de  Guyse  pour 
leurempescher  l'entrée  de  mon  royaulme  et  les  combattre 
auv  passaiges,  encores  que  je  leur  aye  baillé  et  faict 
assister  de  bonnes  forces,  j'ay  advisé  de  renforcer  mes- 
dictz  cousins  des  forces  que  je  pouray.u  (Même  vol., 
TioS.) 

2  Voy.  cette  lettre  dans  le  même  volume,  f°  89,  et 
une  lettre  de  Robertet  au  duc  de  Nevers.  (Ibid.,  p.  89.) 

Voici  ce  que  Charles  IX  ajoutait  à  la  lettre  de  Cathe- 
rine :  rCeux  du  prince  de  Condé  s'étant  retirés  vers 
Monthereau  pour  avoir  le  passage  de  deux  rivières  à  leur 
dévotion,  enlandant  que  mon  frère  le  duc  d'Anjou  s'ache- 
minoit  avecques  toutes  ses  forces  en  toute  dilligence  et 
délibération  de  combattre  et  achever  de  les  chastier, 
pour  faire  croire  qu'ils  s'estoient  rassurés,  ayant  laissé 


LETTRES  DE  CATIIE 

s'est  passé  de  deçà  depuis  la  dernière  despeche 
(juc  nous  vous  avons  l'aide  que  je  me  conten- 
teray  de  \ous  dire  que  luy  et  moy  avons 
grande  occasion  de  nous  contenter  du  bon  se- 
cours  cl  à  propos  que  nous  a  este'  envoyé  pac 
les  ministres  du  Roy  Catholieque  mon  lils,  en- 
cores  qu'il  soit  arrivé  après  la  bataille  qui  a 
•  sic  donnée,  ainsin  que  nous  vous  avons  es- 
cripl ,  niais  il  y  en  a  cncores  assez  pour  cul\. 
estanl  ceulx  qui  sont  demeurez  de  reste  dïcelle 
forts  pour  nous  donner  encore  assez  de 
peine  el  avons  faict  acheminer  vers  èulx  une 
bonne  el  grosse  armée  soubs  la  conduite  de 
mon  lils  le  duc  d'Anjou,  lequel  le  Iîoy  mon 
lils  a  créé  son  lieutenant  général  par  tout 
son  royanlme  et  pais.  L'on  pourra  maintenant  j 
juger  si  nous  prenons  les  matières  à  cœur  pour  | 
nous  délivrer  premièrement,  puis  toute  la 
chrestienté  de  ceste  vermine;  à  quoy,  il  faut 
aussi  que  tous  les  princes  d'icelle  nous  aident,  j 
afin  que  nous  ayons  plus  de  moyens  de  la 
réunir  et  délivrer  des  maulx  et  calamités  dont 

quelques  forces  dedans,  en  sont  deslogés  avec  loule  leu: 
armé*  .  tirant  à  Sens  qu'ils  ont  assiégé  pour  l'emporter 
du  premier  coup,  pour  estre  une  ville  d'une  grande  def- 
fense  et  de  mauvaise  garde  et  les  murailles  d'icelle  fort 
foibles,  mais  pour  le  bon  ordre  que  y  avoit  esté  donné 
par  mon  cousin  le  duc  de  (juize,  qui  estoit  du  costé  de 
Cbampaigne,  y  ayant  laisse  forces  assez  suffisantes-,  elle  a 
tenu  jusques  è  ce  que  mondict  frère  ait  eu  moyen  d'ap- 
procher ses  forces  d'eulx,  desquelles  ilz  ont  une  si  grand 
peur  qu'ils  sont  deslogez  et  ont  levé  le  siège,  mais  ilz  oui 
beau  luire,  je  les  feray  poursuivre  de  si  près  que  j'en 
aura]  la  raison,  vous  asseurant  que  les  chefs  de  cette 
conspiration  ne  sont  pas  à  se  repentir  de  leur  folle  et 
malheureuse  entreprise,  se  trouvant  abandonnez,  comme 
il/  sont,  de  tous  costez,  fors  d'Allemaignc  d'où  ils  s'as- 
lurenl  tirer  quelques  reistres,  fondant  toute  leur  espé- 
rance lé  dessus,  mais  j'ay  belle  peur  pour  eulx  qu'ilz 
n  arrivent  trop  lard,  tellement  que  je  veulv  les  coloyi  ,],. 
'i  près,  qu'il/,  .vront  constrainetz  de  tourner  visage  (,| 
'■oinballi-e  avant  qui:  Inurdirl  secours  soil  sur  la  frontière.)! 
(Iliul. ,  p.  n, ai.)  \'oy.  uni'  lelln'  di'  l.bai  li-s  l\  à  IVvéqm. 
de  Rennes  dans  le  n"  îbtjhH  du  fonds  français,  p.  iof>. 
<!  vriii.iiiM   m    Mi  m  is.  —  m. 


I1INE  DE  MÉDICIS.  gg 

elle  est  afiigée.  Toutes  fois  je  ne  double  pas  que 
ceulx  qui  penseront  se  pouvoir  prévaloir  i 
troubles  et  empesebements  où  nous  sommes, 
pour  mieu-lx  venir  à  bout  de  leurs  affaire-. 
n'employenl  le  temps  et  ne  prennent  leui 
commodité  puisqu'elle  se  présente.  Cecj  êsl 
pour  respqndre  à  ce  qui  est  adjousté  de  vostre 
main  à  vostre  lettre  du  quatorziesme  que 
Monlmorin  a  apportée,  dont  je  ne  me  veux 
donner  tant  de  peine  que  l'on  cuideroit  bien. 
\u  demeurant,  de  vostre  part,  je  vous  prie  vou- 
loir continuer  à  nous  adverlir  et  mander  des 
nouvelles  de  ce  qui  se  passera  de  vostre  rosir, 
ainsi  que  vous  avez  laid  jusques  à  présent  el 
vous  promets  que  le  Koy  mondict  lils  et  mm 
aurons  autant  agréable  le  service  que  vous 
nous  y  l'airez  que  si  vous  estiez  par  deçà. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous 
avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Paris,  le  vne  jour  de  décembre 
i567. 

Caterine. 


15(57.  —  8  décembre. 

Orij;.  Bill,  iiiip.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  \.\,  f-  G. 

A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOT  . 

Mon  filz,  je  vous  envoyé  ce  couryer  volaul 
pour  vous  pryer  de  me  mander  incontinent 
par  luy  si  vous  avez  envoyé  au  prince  de  Coudé 
les  dernyers  articles  touchant  la  paix  '  el 
quelle  responsc  vous  aurez  eue  là  dessus,  el 
Boubdain  que  vous  l'aurez  je  vous  prye  de  nie 
renvoyer    et  encore  que  il  y  ait  suspension 

'  Interrogé  le  3  décembre  par  des  membres  du 
Parlement  sur  certains  bruits  de  paix  qui  couraient, 
Charles  IX  leur  avait  répondu  que  son  attention  était 
de  ne  traiter  ni  avec  le  prince  de  Condé  ni  avec  ses 
alliés.  (Dépêche  de  Norris  à  Cecil,  Cahndar  af.StaU  /»<- 
pan    1  567,  p.  377.) 


luinimnic    KATtOIIAU 


90 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE   MEDICIS. 


d'armes  pour  troys  jours  et  que  vous  fussyez  en 
quelque  espérance  de  paix,  je  vous  prye, 
mon  lilz,  ne  laysscr  pour  relia  de  donner  ordre 
à  toutes  choses  concernai] tz  la  guerre,  et  sur 
ce  je  prve  le  Créateur,  mon  lilz,  vous  avoyr 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  ce  vinc  jour  de  décembre  1  5 G 7 . 

Voz  Gascons  seront  demain  à  disnerjoinetz 
à  \011s.  s'il  est  vrav  ce  qu'il  nous  ont  escript  de 
Gosne;  et  nous  avons  eu  nouvelles  d'Allemaigne 
que  les  rvttres  de  noz  ennemys  ne  sont  pas 
si  tosl  à  eulx;  touteffoys  il  ne  faut  pas  perdre 
temps. 


\  ostre  bonne  mère. 


Caterime. 


1567.  —  10  décembre. 

Orig.  Archives  ilu  Rhône. 

A  MONSIEUR  DE  MAUGIRON. 

Monsieur  de  Maugiron,  vous  verrez  ce  que 
le  Roy  monsieur  mon  lilz'  vous  escript  pré- 
sentement pour  tesmoignaige  du  grant  conten- 
tement et  satisfaction  qu'il  a  du  bon  et  grant 
devoir  dont  vous  avez  jusques  icy  usé  au  bien 
de  son  service  et  prospérité  de  ses  affaires,  et 
mesmes,  ces  jours  passez,  avec  mon  cousin  le 
duc  de  Nytfernois,  à  la  prinse  de  Mascon.  Et, 
oultre  ce  que  je  m  asseure  il  en  fera  très  volun- 
liers  envers  \ous  et  les  vostres  la  recongnois- 
sance,  je  vous  prye  croire  que  je  y  tiendray 
tousjours  la  main  d'aussi  bonne  affection  que 
je  prye  à  Dieu  vous  donner,  Monsieur  de  Mau- 
giron, ce  que  plus  désirez. 

Escript  à   Paris,  le   x"  jour  de  décembre 

<\TF.RINE. 
RoiiERTF.T. 


1507.  —  10  décembre. 
Orig.  Bihl.  nat.  fonds  français,  n°  3321,  f°  loi. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  Camille,  présent  porteur,  nous 
a  apporté  de  bonnes  nouvelles  de  vostre  part 
de  la  prinse  de  Mascon  l  et  avez  en  cest  en- 
droict  et  à  Vyenne  faict  ung  grant  et  signallé 
service  au  Roy  monsieur  mon  filz,  lequel  vous 
en  scet  beaucoup  de  gré;  et  mayntenant,  mon 
cousin ,  il  vous  faict  entendre  bien  au  long  son 
intention,  à  laquelle,  de  tant  que  vous  pouvez 
assez  juger  combien  il  importe  au  service  du 
Roy  monsieur  mon  fils,  je  vous  prye,  mon 
cousin,  vous  y  vouloyr  conformer  et  y  user  de 
telle  diligence  que  nous  puissions  par  vostre 
bon  moyen  empescher  la  venue  des  r\  tires 
en  ce  royaulme;  en  quoy  je  m'asseure,  mon 
cousin,  que  vous  ferez  tout  l'effort  qu'il  vous 
sera  possible;  et  quant  à  la  requeste  que  vous 
faictes  audict  sieur  Roy  mon  fils  pour  les 
sieurs  Carces,  Maugiron,  Rellegarde,  La 
Chastre  et  le  collonel  Charamont  louchant 
quelques  munitions  des  ennemys  qui  se  sont 
trouvez  à  Mascon,  c'est  chose  que  leur  ac- 
corde forl  volontiers  en  considération  des 
bons  services  qu'ilz  luy  ont  faict  audict  Mascon 
et  leur  en  fera-t-on  faire  les  despesches  néces- 
sayres;  et  pour  le  regard  de  ce  qui  touche  en 
particullyer  audict  sieur  de  la  Chastre  et  de 
ce  que  le  conte  de  Rrissac  a  voulu  que  ses 
bendes  fussent  commandées  par  ITsle,  ce  a 
esté  chose  que  ledict  Rrissac  a  fort  disputée 
pour  estimer  que  cella  despendist  de  son  auc- 
torilé  de  la  charge  qu'il  a  de  collonnel  en 
Piedmont  où,  comme  \ous  sçavez,  il  ne  peult 

1  Voir  une  lettre  de  Roborlet  au  duc  de  Newi-s  pour 
le  féliciler  de  la  prise  de  Màc.on  et  -lui  faire  part  de  la 
bonne  opinion  que  Catherine  a  ripriinée  de  lui  à 
Charles  IX».  (Komis  français.  n°  ^iaa),  p.  108.) 


L ET TU ES   DE  CATH 

pas  aller  à  ceste  heure  et,  n'y  pouvant  aller, 
c'est,  comme  il  dict,  au  plus  vieil  cappitavno 
(jui  se  y  trouve  à  y  commander,  et  voylà ,  mon 
cousin,  comme  cella  s'est  passé;  mays  où  il  y 
aura  aullre  bonne  occasion  de  taire  pour  le- 
dit! La  Chaslre,  asseurez-vous  que  pour  ses 
mérites  et  pour  l'amytié  que  luy  portez,  nous 
ne  l'oublierons  poincl.  Et  me  remectant  du 
surplus  sur  ledicl  Camille,  jepryele  Créateur 
vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 
De  Paris,  ce  x'jour  de  décembre  1567. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  cet  pourteui  ayst 
si  sufisant  et  vous  sara  rendre  si  bon  conte 
lent  d'ysi  que  du  camps  que  ne  vous  fayré 
pas  Ion  discours,  seulement  vous  prye  croyre 
que,  sel  je  ne  meurs  entre  si  et  que  je  vous 
revoye,  que  voyent  le  Roy  mon  fils  yl  vous 
fayra  conestre,  sy  pour  son  servise  vous  vous 
acomodé  à  tout,  que  pour  son  devoyr  ausi  yl 
le  reconestra  de  fason  que  les  aultres  pren- 
dront avxsemple  à  fayre  comme  vous.  Je  me 
remectrey  à  cet  que  Camyle  présent  pourtour 
vous  dira  de  la  part  de 

Vostre  bonne  cousine  '. 

(  .  VIKIUXE. 


1567.  —  ia  décembre. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX  .  f°  7. 

A  MON  FILZ 

MO.NSIEIH  LE  DLC  D'ANJOU, 

Mon  filz,  pour  vous  respondre  à  voz  deux 
despesches  du  xc  et  xtc  de  ce  moys,  je  vous 
diray  que  ayant  desjà  mys  deux  compaignyes 
des  Bretons  dans  Meleun  et  Moret,  je  suys 
d'advis  que  les  y  laissiez  et  suffira  de  vous 
faire   venyr  le   reste  desdiclz  Bretons;    mays 

1  fioberlel  ajoutait  à  cette  lettre:  rLa  salvalion  1I11 
l'u.iiino  ii^|i«iii<]  (1,.  la  diligence  que  vous  oiectrez  a  aller 
au-devant  des  rsjstres.i  (N°  'i-mi.  p.  io3.) 


EKI\E  DE  MEDIUS.  91 

I  quant  à  départyr  les  bendes  de  gens  de  pied 
gascons  venautz  nouvellement  au  camp  soubs 
les  deux  collonelz  Brissac  et  Slrozzy,  c'est 
chose,  mon  filz,  à  quoy  je  vous  prye  ne 
poinet  toucher  et  les  laysser  comme  il/,  sont  à 
présent ,  d'aultant  que  lesdictzCasconsdésirent 
combattre  tous  ensemble  et  leur  a  esté  ainsi 
accordé  par  le  Roy  monsieur  mon  filz,  ce  que 
je  vous  prye,  mou  lîlz,  faire  suyvre  et  n'y 
riens  changer,  vous  advisant  que  pour  le  re- 
gard de  ceulx  de  Bloys  nous  suyvrons  l'advis 
que  nous  avez  mandé  tant  pour  la  levée  des 
denyers  que  pour  le  licenlyement  d'une  partye 
des  gens  du  sieur  de  Richelieu,  ne  vous  pou- 
vant respondre  sur  l'instance  que  vous  faict  le 
cappitayne  Rans  pour  estre  payé  que  de  nous 
en  remectre  à  ce  que  vous  et  ces  seigneurs  es- 
tans  par  dellà  en  adviserez  par  ensemble,  vous 
ayant  esté  satisfaict  pour  le  payement  des 
bendes  de  Puigaillard,  Chailly,  conte  de  Mar- 
tinengo  et  aultres  selon  Testât  que  le  commis- 
saire Demole  emporta  hyer  pour  vous  mons- 
livr,  n'estant,  ce  me  semble,  chose  fort  né- 
cessaire de  leur  l'aire  bailler  les  cents  escus 
qu'il;  demandent  aulcuns  entre  eux  pour  la 
levée  de  leurs  compaignyes,  carceseroyt  une 
grande  conséquence  pour  les  Gascons  qui  sont 
venuz  nouvellement;  et  pour  venyr,  mon  filz. 
à  vostre  lettre  du  jourd'huy,  je  ne  fauldrav  de 
faire  accomoder  lesdietz  Gascons  des  choses 
(jui  se  pourront  recouvrer  par  deçà  au  inveulx 
qu'il  sera  possible,  comme  aussi  ay-je  com- 
mandé au  commissaire  Raconys  de  faire  tous- 
jours  provision  de  la  plus  grande  quantité  de 
pouldres,d'harqucbu/.esqu'il  pourra,  et  s'il  est 
possible  de  vous  faire  envoyer  quelque  mar- 
chant volontaire  qui  fournisse  desdiclrs 
pouldres  à  la  suycte  du  camp,  on  le  fera, 
comme  en  semblable  ceulx  de  Paris  donneront 
bon  ordre  à  n'avoir  poincl  faulte  de  vivres 
pour  l'adveuvr    et   ru  feront    provision  pour 


92 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


longtemps,  qui  est,  mon  filz,  tout  ce  que  pour 
eeste  heure  je  vous  puys  escrire,  en  pryant 
Dieu  qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  et,  digne 
garde. 

De  Paris,  le  xnc  jour  de  décembre  1567. 

Vostre  bonne  mère, 

G.vtkrimï. 


],Vi7.  —  1  s  décembre. 

Oriç.  L'.ibl.  imp.  de  S;miiI-P.hm-I  ourg    vol. XX, f    10 
A  MON  FILS 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  maintenant  que  vous  estes  ren- 
force en  vostre  arme'e  d'ung  bon  nombre  de 
compaignyes  de  gens  d'armes  tant  de  celles  qui 
sont  venues  de  Gascongne  que  d'aultres  qui  ar- 
rivent de  jour  à  aultre  en  vostredicte  armée, 
il  me  semble  qu'il  sera  fort  à  propos  que  vous 
layssyez  aller  la  compaignye  du  sieur  de 
Chaune  trouver  son  cappitayne  à  la  Fère,  où 
il  est,  tant  pour  la  garde  de  la  ville  qui  est 
d'importance,  comme  vous  sravez.  Il  a  bien 
besoing  de  sa  compagnye,  laquelle  au  demeu- 
rant n'estant  pas  complecte  pour  la  perle  qu'il 
fist  de  ses  souldartz  à  la  bataille  demyère,  il 
pourra  refaire  et  remplyr  plus  commodément 
l'ayant  auprès  de  luy,  qui  mefaict  vouspryer, 
mon  fdz,  de  ordonner  au  lieutenant  de  ladicte 
compaignye  de  s'en  aller  incontinent  trouver 
avec  icelle  ledict  sieur  de  Chaulne,  vous  ad- 
visant  que  j'ay  receu  les  lettres  que  vous  m'avez 
escriptes  ce  matin  et  veu  la  dilligenee  dotrl 
vous  usez  à  suivre  noz  ennemys,  chose  que 
nous  avons  bien  agréable  et  en  quoy  vous  vous 
conduisez  si  saigcment,  qu'il  faut  continuer, 
que  je  m'asseure  que  vous  sçaurez  bien  faire. 
Pryant  Dieu,  mon  lilz,  qu'il  vous  ayt  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

De  Paris,  ce  xii°  jour  de  décembre  1  5.S7. 


(De  sa  main.)  Mon  fils,  Brisac  m'a  inendé 
qu'il  i  a  lent  de  colonel  au  camps  que,  se  se 
n'étovt  ans  afayres  qui  cet  présantet,  qu'i  qui- 
terovt  tout,  mes  que  asleure  y  ne  dira  mot. 
Le  chevalier  de  Moulue  m'a  mendé  qu'il  y  a 
beaucoup  de  ces  capitaynea  qui  demenderont 
congé.  Je  suys  d'aupinion  que  vous  disiés 
(]ue  volés  pour  cet  heure  que  l'on  ne  louche 
au  Gascons  et  que  lé  volés  fayre  combatre  en- 
samble,  car  y  ne  failli  ryen  mal  contenter  et 
après,  si  c'et  fayst,  l'on  sel  byen  qu'i  n'y  auré 
colonel  que  Brisac  et  Strozi ,  s.'il  i  veut  demeurer, 
car  y  n'an  n'a  pas  grentenvye,  mes  parlé  eun 
pero  à  Brisac  et  à  Strozi,  afin  que  ryen  ne  se 
malcontente.  Nous  avons  veu  anuyt  la  monstre 
dé  jeans  de  celle  ville  qui  éloynt  trente  mile 
hommes  armés  tous  et  ont  fayst  la  plus  belle 
salve  qu'il  est  posible  d'ouyr;  l'on  leur  ha 
dyst  que  l'on  fermet  les  portes;  y  se  sont  prins 
à  courer  que  l'on  ne  les  a  jeamès  peu  ârester, 
pansant  que  l'on  les  \oloyt  léser  dehors.  Je 
voldroys  que  les  eusiés  veus. 
Vostre  bonne  mère, 

Catkrink. 


1507.  —  i3  décembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fouds  fronçais,  n°  6391,  f*  io5. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin ,  le  cappitaine  Alphonse  Lazare , 
présent  porteur,  qui  est  fort  bon  soldat,  ainsi 
que  le  cognoissez,  m'a  faict  entendre  que  le 
feu  mareschal  de  Bourdillon  qu'il  suivoit,  luy 
avoit  promis  de  luy  bailler  lestât  de  sergent 
major  des  bandes  italiennes,  s'il  s'en  levoit; 
et  pour  ce  que  c'est  chose  qui  ne  s'est  faicte 
de  son  vivant,  au  moyen  de  ce  que  lesdictes 
bandes  ne  se  sont  levées,  je  vous  prie  que,  si 
vous  n'a\ez  pourveu  dudict  estai  de  sergent 
major  à  celles   qui  sont  de  présent  avecque 


LETTRES  DE  GATHE 

vous,  vous  les  baillez  audict  Alphonse  Lazare, 
(jui  s'en  sçaura  aussi  bien  acquitter  que  autre 
homme  que  vous  y  puissiez  mectre;  et,  oultre 
cela,  vous  me  ferez  plaisir  bien  fort  agréable 
en  ce  faisant.  Priant  Dieu,  mon  cousin,  qu'il 
vous  est  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  le  xme  jour  de  décembre  1 5G 7. 

Caterine. 

robertbt. 


(567.  —  i3  décembre. 

Oiij;.  Itihl.  liât,  fonds  français,  il"  3fljl,  f°  10g. 
A  MON  f!OUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  je  n'adjousteray  riens  à  la 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous 
escript  présentement l,  si  n'est  pryer  tous- 
jours  de  vous  achemyner  lousjours  en  la  plus 
grande  dilligeace  qu'il  vous  sera  possible  et  de 
vouloyr  tant  faire  que  de  vous  joindre  à  mon 
cousin  le  duc  d'Aumalle  pour  faire  le  service 
que  nous  attendons  de  vous,  et  pour  estre 
assez  asseurée  de  vostre  bonne  volonté,  cella 
me  gardera  vous  en  dire  aultre  chose,  en 
pryant  Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir  en  sa 
saincle  et  digne  garde. 

De  Paris,  le  xm"  jour  de  décembre  t567. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  nos  ennemys 
s'an  vont  trover  leurs  reystres,  et  nostre  ar- 
maye  marche  à  leur  queul.  llaslé  \ous  de  vous 
jeoyndre  à  Mesieur  d'Omale  et  de  Guise,  car 

1  Charles  IX.  le  même  jour  écrivait  à  M.  de  Nevers: 
~  Depuys  deux  jours  Ions  les  ennemys  sont  deslogez  de 
Monlerean  et  liienl  le  droicl  rlii'iiivn  ■  !■  < .  1 1  •  1 1 1 1 1 . .  1  i  ;  ;  1 1 .  ■ 
peur  s'en  aller  joindre  à  leurs  ry tires,  qui  nie  laid 
v.mis  pryer  faire  toute  la  plus  grande  dilligence  qu'il 
vous  sera  possible  pour  vous  venir  joindre  à  mon  cousin 
le  dnc  d'Aumalle.»  (Mime  vol.,  f*  107.)  Voir  dépêche 
de  Norris  à  la  reine  Elisabeth,  Cakndar  0)  State  paperg, 
i567.  p.  38i. 


R1NE  DE  MÉD1CIS.  93 

si  vous   tous  ensanble  leur  estes  à  la  teste 
entre  leurs  reystre  et  euls,  et  mon   filz  an 
queul l,  je  ne  puis  panser  qu'i  ne  souint  per- 
dus, set  Dieu  le  veule. 
Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1 567.  —  1  '1  décembre. 
Orig.  Communiqué  par  M.  le  marquis  de  Boordeille. 

\  MONSIEUR  DE  BOLRDEILLE, 

CiPITURB   DK  CINQUANTE    HOMMES    D'AUMES   DES   OIinONNASCES    DU    DOT. 

Monsieur  de  Rourdeilles,  vous  venez  par 
ce  que  le  Roy  monsieur  mon  (ils  vous  escript 
comme  il  ne  trouve  pas  bon  de  vous  permettre 
passer  par  ceste  ville  pour  aller  en  son  camp , 
qui  me  gardera  de  vous  en  dire  autre  chose, 
sinon  \ous  prier  de  diligenter  vostre  aller  là 
pour  vous  y  rendre  avec  vos  troupes  au  plus 
tost  que  vous  pourrez,  car  c'est  le  plus  grand 
service  que  lui  sçauriez  faire  en  l'occasion  qui 
se  présente  maintenant.  Priant  Dieu,  Monsieur 
de  Bourdeilles,  vous  avoir  en  sa  garde. 

De  Paris,  le  XIVe  jour  de  décembre  1 667. 

Caterine. 
De  Neufville. 


1567. —  Milieu  de  décembre. 

Uinute.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  15918,  f"  i4o. 

A  MONSIEUR  LÉVESQUE  DE  RENNES. 

Monsieur  de  Rennes,  vous  vous  estes  si  sa 
gement  et  dextrement  conduit  jusques  icy  en 
la  charge  qui  vous  a  esté  commise  par  delà 
que  l'on  ne  sçaurroil  désirer  de  mieulx,  en- 
cores  tjue  vous  n'ayez  peu  gaigner  au  point 
d'ouvrir  les  yeux  de  la  raison  à  quelques  un;;s 
pour  leur  faire  con;;noistre  la  faillie  en  la- 
quelle ilz  se  précipitent  -.  Voua  vous  trouverez 

1  Qui  ut,  queue. 

1  L'évêque  de  Rennes  se  trouvait  è  Verdun,  au  - 


94  LETTRES  DE  GATH 

salisl'aict  par  la  lettre  que  le  Roy  monsieur 
mon  ûlz  vous  laict  présentement  en  response 
à  vostre  dépeschc  du  xix°  du  inoys  dernier 
de  tout  ce  que  pouvez  entendre  sur  icelle,  et 
m'asseure,  si  vous  avez  bien  commencé,  que 
vous  poursuyvez  encore  mieulx  en  ce  que  vous 
estes  à  faire  parmy  la  nation  où  vous  estes 
puis  le  bien  du  service  auquel  vous  avez  telle 
affection  qu'il  n'est  besoing  de  le  vous  recom- 
mander, qui  me  gardera  vous  en  dire  aultre 
chose. 

{Au  dos.)  A  Monsieur  de  Rennes,  décembre 
1567. 


1567.  —  16  décembre. 

Orig   Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3aai,  f  118. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  la  despesche  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  vous  faict  est  si  ample  '  que  je 
ne  vous  puys  dire  aultre  chose,  si  n'est  que  je 
m'asseure  que  vous  sçaurez  assez  que  estanlz 

ment  de  ta  prise  d'armes  des  protestants.  De  sa  propre 
initiative,  et  au  risque  de  sa  vie,  il  alla  trouver  le  comte 
palatin  pour  le  détourner  d'envoyer  son  fils  le  duc  Jean 
Casimir  au  secours  du  prince  de  Condé.  D'Heidelberg, 
où  il  passa  plus  d'une  quinzaine,  il  alla  successivement 
visiter  le  duc  de  Wurtemberg  et  le  duc  Guillaume  de 
Saxe.  Toute  sa  correspondance  se  trouve  dans  le  n°  1  59 1 8 
du  fonds  français.  Nous  en  reparlerons  dans  l'intro- 
duction, car  elle  jette  un  jour  tout  nouveau  sur  ce 
qu'était  l'Allemagne  à  cette  date.  D'ailleurs  celte  corres- 
pondance a  été  laissée  de  côté  par  la  plupart  des  histo- 
riens. 

1  ?  Le  duc  de  Guise  et  M.  de  Tavannes  sont  sur  la  fron- 
tière, écrivait  l'ambassadeur  Noms  à  la  reine  Elisabeth, 
et  doivent  se  joindre  au  comte  de  Mansfeld  et  au  duc  de 
Lorraine  qui  leur  amène  3, 000  hommes  et  s'opposer  à 
l'entrée  des  reistres  en  France  qui  viennent  au  nombre 
de  10,000  chevaux.  Le  duc  de  Guise  ne  se  croit  pas 
assez  en  forces  pour  une  rencontre  avec  les  reistres.  » 
(Calendarof  State  pupers,  1567,  p.  38o  et  38i.) 


ERINE  DE  MEDIGIS. 

si  empeschez  que  vous  voyez  que  nous  sommes 
à  toutes  heures,  vous  ne  debvez  poinct  penser 
que,  s'il  advyenl  quelques  l'oys  que  l'on  oublye 
à  vous  satisffaire  de  quelque  chose  par  vos  des- 
pesches,  ce  soyt  faulte  de  bonne  volonté,  et 
pour  cella  vous  estes  si  adviséet  si  affectionné 
au  service  et  bien  de  ce  royaulme  que  vous 
sçaurez  bien  suppléer  et  pourvoyr  à  lous  def- 
faultz,  vous  pryant  sur  toutes  choses  faire  dil- 
ligence  de  vous  joindre  à  mon  cousin  le  duc 
d'Aumalle1,  qui  ne  sera  pas  loin  de  mon  filz, 
puisque  ainsi  est  que  noz  ennemys  prennent 
le  chemyn  de  Champaigne  pour  aller  au-devant 
de  leurs  ryttres  et  que  mondict  filz  les  suit 
avecques  nostre  armée,  duquel  encor  vous 
sçaurez  plus  certaynes  nouvelles,  despeschanl 
comme  vous  debvez  et  bien  souvent  vers  luy; 
et  sur  ce  je  prye  le  Créateur,  mon  cousin ,  vous 
avoir  en  sa  saincle  el  digne  garde. 

Escript  de  Parys,  le  xvie  jour  de  décembre 
1 667. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1567.  —  20  décembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  ancien  fonds  français,  n°  3190,  f*  67. 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  le  Roy  monsieur 
mon  fils2  et  moy  avons  ung  très  grand  con- 
tentement d'avoir  entendu  l'envye  et  bonne 
volunté  que  vous  avez  de  luy  faire  ung  bon 
service  à  l'occasion  qui  se  présente,  car  en- 

1  Charles  IX  invitait  de  nouveau  le  duc  à  rejoindre  les 
ducs  d'Aumale  et  de  Guise  et  il  ajoutait  :  trNos  ennemis 
tiennent  le  chemin  de  Champaigne  pour  s'aller  joindre 
aux  reistres,  estant  desjà  passez  à  Espernay  et  prenant  le 
chemyn  de  Vitry-le-Françoys,  après  lesquels  mon  frère 
marche  avecques  mon  armée. »  (Bibl.  nat. ,  fonds  français, 
n°  3aai,  p.  1 1 6.) 

3  Une  lettre  de  Charles  IX  accompagne  celle-ci.  (Voir 
même  volume,  p.  60.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


cores  qu'il  n'ayt  jamais  doublé  de  vostre  bonne 
volonté  et  affection,  louttefois  luy  avant  dict 
le  sieur  de  Lignerolles  de  quel  zèle  vous  dé- 
sirez vous  employer  en  cest  affaire,  il  a  'esté 
l'oit  resjouy,  espérant  que  cola  sera  cause  qu'il 
en  verra  bien  tost  l'effect;  en  quoy  je  vous 
prie  de  vous  emploier  et  de  telle  intention  que 
celle  que  j'ay  de  luy  rementevoir  ung  jour  et 
à  propos  les  services  que  vous  luy  avez  faicls 
et  de  telle  sorte  que  vous  aurez  occasion  d'en 
estre  content,  supliant  le  Créateur  vous  don- 
ner, Monsieur  de  Matignon,  ce  que  désirez. 
Escript  à  Paris,  le  xxc  jour  de  décembre 
i567. 


Caterine. 


PtOBERTET. 


1567.  —  20  décembre. 
Orig.  Bibl.  nat.  fonrls  français,  n°  3178,  f°  76  r°. 

'  A  MONSIEUR  D'HUMIÈRES. 

Monsieur  de  Humyères,  j'ay  veu  ce  que 
vous  m'escripvez  par  vostre  lectre  du  xvnc  de 
ce  moys  toucbant  les  prisonniers  espaignolz 
dont  se  plaignoit  le  conte  d'Harembergue 
qu'ilz  ne  feussent  seuremenl  au  lieu  où  ils  sont, 
m'ayanl  faict  très  grant  plaisir  de  m'en  ad- 
vertir,  car  suivant  relia  j'ay  inconlinant  donné 
si  bon  ordre  on  ce  faict  icv,  que  je  m'asseure 
n'en  adviendra  faillie  ne  inconvénient,  et  que 
ledict  comte  d'Harembergue  aura  toute  occa- 
sion de  demourcr  satisfaict  de  ce  costé  là, 
linsi  que  de  ma  part  vous  le  luy  pourrez  faire 
mtendre  l'asseurance  par  mesme  moien  qu'en 
toute  autre  chose  je  m'essayerai  lousjours  de 
le  graliflîer  pour  le  respect  de  ses  rares  vertuz 
el  iiiérilles,  qui  est  ce  que  vous  aurez  de  moy 
pour  ceate  heure.  Priant  Dion,  Monsieur  de 
Humyères,  vous  donner  ce  que  plus  désirez. 

Escript  à  Paris,  le  xx"  jour  de  décembre  1&G7. 

CuERINK. 


[1567.  —  30  décembre.] 
Aut.  Bibl.  nat.  fonds  Colbert ,  n"  26  ,  f°  1 17. 

AU  DUC  D'A.NJOU1. 

Cet  que  ayent  entendu  que  Monsieur  son 
frère  cera  demayn  à  Chalons  et  que  les  en- 
nemis sont  joints  au  prêt  à  jouindre  aveques 
leur  reistres,  S  M  désire  que  mondist  sieur 
son  frère  demeure  à  Chalon  corne  lieu  aveu- 
tageus  pour  son  armaye,  et  que  Monsieur 
d'Omale  aystant  à  la  frontière  pour  empêcher 
que  lédist  reistres  n'entret  en  set  royaume,  et 
voient  qu'i  n'a  eu  touttes  les  forses  que  l'on 
nous  asseuret  qu'il  douvoyst  trover  à  son  ar- 
rivaye,  pour  remédier  à  cela  le  Roy  désire  que 
Monsieur  son  frère  luy  envoyé  le  nombre 
enn  esfayst  de  troys  mile  lanse  et  quatre  au 
sine  mile  arquebusier  set  jouyndre  aveques 
luy,  s'aseurant  aveques  les  douse  sans  lanses 
que  dejéà  yl  a ,  et  les  reystres  aystent  encore 
asés  louing  de  nostre  frontière,  yl  s'aseure  que 
c'et  le  plus  grenl  cervise  que  Monsieur  son 
frère  el  toust  les  priuses  et  signeurs  de  son 

1  On  lit  an  haut  do  la  page  de  la  main  de  Catherine  : 
^Mémoyre  à  Lignerolles  de  cet  que  le  Roy  a  pansé  aveque 
l'avis  du  sieur  de  Sausac.i  Ce  mémoire  est  tout  entier  de 
la  main  de  Catherine.  Une  lettre  de  Charles  IX  au  duc 
d'Anjou  nous  en  donne  la  date  :  ttMon  frère,  aussitost 
que  j'ay  entendu  la  charge  du  sieur  de  Telliguy  et  que 
sur  sa  dépesche  j'ay  peins  l'ailvis  et  conseil  des  seigneurs 
estanlz  auprès  de  moy,  j'ay  bien  voulu  de  mesme  autant 
vous  tenyr  adverty  de  tout  par  le  sieur  de  Lignerolles. 
présent  porteur,  vous  pryant,  mon  frère,  delà  commu- 
niquer aux  princes  et  seygneurs  qui  sont  auprès  de 
vous  pour  en  doner  leur  advis,  et  s'il  leur  semblera  que 
ce  que  j'ay  résolu  en  cet  endroicl  et  faict  mettre  par 
escript  el  que  je  vous  envoie  doibve  estre  baillé  audicl 
de  Telliguy  pour  le  reporter  au  prince  de  Conde,  auquel 
cas  vous  leur  ferez  incontinent  délivrer  et  d'aullant  que 
par  ladicle  response  et  ['instruction  quej'ay  bailli'''  audicl 
de  Lignerolles  vous  entendrez  assez  amplement  mon 
intention,  cella  me  gardera  vous  en  dire  davautaige.  •• 
(Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  lettres  de  Charles  1\. 
n°  a,  t.  1.) 


96 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


armaye  luy  saroynl  fayre,  que  de  mestre  cet 
avis  enn  esécusion,  car  yl  considère  que,  si 
le  prinse  n'est  encore  jouint  aus  reistres, 
corne  yl  a  advis  qu'il  n'est,  que  s'il  se  ayséye 
de  paser,  Monsieur  d'Omale  sera  asés  fort 
pour  l'ann  anpescher,  au  s'il  retourne,  que 
mondist  sieur  son  frère  demeure  ase's  fort 
aveques  les  Suise  et  le  reste  dé  jéhans  de 
pies  fransoys  et  ausi  le  reste  de  la  cavalerie 
ayslent  en  lyeu  si  avenlageus  corne  Chalon 
pour  la  bêle  situation  qu'il  y  a  pour  lieun 
camps  fortifié,  ausi  Monsieur  de  Nevers  à 
qui  l'avoyst  mendé  de  se  jouindre  aveques  | 
Monsieur  d'Omale  yl  a  seu  qu'il  est  darière 
Monsieur  son  frère,  qui  ayst  cause  qu'il  est 
d'avis  qui  li  mende  qu'i  s'alle  joyndre  ave- 
ques luy,  corne  ausi  au  secours  que  luy  en- 
voyé Monsieur  de  Savoye,  cet  que  ayslent 
ensemble,  ayst  d'aupinion  qu'il  sera  ase's  fort 
pour  les  atendre  audist  Chalons.  Touttefoys  le 
Roy  qui  n'est  pas  sur  le'  lieu  ne  leur  veult 
donner  cesi  pour  comendement  et  ceulement 
pour  eun  avis,  trovent  très  bon,  quelque  con- 
clusion que  l'on  pregne  encore,  qu'y  luy  semble 
que  neul  ynconve'nienl  n'en  peut  avenyr. 


1567. —  20  décembre1. 

Orig.  Bibl.  n.ii.  fonds  français,  n°  3a î S,  f°  6o. 

A  MON  COUSIN 

MOiSSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  par  les  lettres  que  le  Roy 
monsieur  mon  filz  vous  escript  et  ce  que  vous 
entendrez  des  sieurs  d'Escars  et  de  Liguerolles, 
vous  pourrez  assez  congnoistre  la  fiance  qu'il 
a  en  vous  et  l'asseurance  qu'il  a  que  vous  luy 

1  Une  lettre  de  Charles  IX  à  M.  de  Nemours,  datée  de 
Paris  le  20  décembre  1 567  et  lui  annonçant  qu'il  lui  en- 
voie Lignorolles,  nous  donne  la  date  de  celle-ci.  Voir 
cette  lettre  dans  le  n°  32 18  du  fonds  français,  p.  56. 


ferez  ung  bon  service  en  cesle  occasion  et 
auprès  de  la  personne  de  mon  fils,  le  con- 
seillant et  assistant  en  ce  que  verrez  impor- 
ter au  bien  de  ce  royaume  et  à  la  conser- 
vation de  cest  Estât,  dont  pour  me  remectre 
sur  leur  suffisance,  je  ne  vous  diray  davantage, 
fors  vous  prier  croire  que  nous  n'oublie- 
rons jamais  ung  bon  devoir  de  service  que 
vous  ferez  en  cest  endroict  que  je  prie  le 
Créateur  vous  donner,  mon  cousin,  ce  que 
plus  désirés. 

Escript  à  Paris,  le  .  .  .  jour  de  décembre 
i567. 

( De  sa  main.  )  Mou  cousin ,  le  sieur  de  d'É- 
cars  vous  contera  si  au  long  toullcs  chauses 
que  ne  vous  ennuiré  de  Ion  diseurs  et  vous 
priré  panser  que  n'aurés  jeamès  parante  qui 
désire  plus  vous  revoyr  en  bonne  sanlé  pour 
s'anployer  en  tout  cet  que  pourra  pour  vous 
que  fayst 

Vostre  bonne  cousine, 

Cvterine. 


1567.  —  ^2  décembre. 

Ong.  Bibl.  liai,  fonds  français,  n°  3ai8,  f°  58. 
A  MADAME  MA  TANTE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  FERRARE. 

Madame  ma  tante,  oultre  la  lettre  que  pré- 
sentement le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  es-, 
cripten  faveur  du  sieur  de  Meuilhon1,  cheva- 
lier de  son  ordre  et  gouverneur  de  Marseille, 
pour  le  favoriser  en  son  passage  par  vostre 
ville  de  Montargis  jusques  à  ce  qu'il  puisse 
éviter  le  danger  des  chemins  de  ce  costé-là,  je 
le  vous  ay  bien  voulu  recommander  par  la 
présente,  estant,  comme  il  est,  personnage  de 
qualité,  et  qui  va  pour  le  service  dudict  sieur 

1  Une  lettre  de  Charles  IX  accompagnait  celle  de  la 
Reine.  Voir  fonds  français,  n°  3a  18,  f°  57. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MÉDICIS. 


97 


Roy  mon  filz  en  chose  grandement  importante 
au  bien  de  ses  affaires;  par  quoy  doncques  je 
vous  prie,  de  nia  ]>art,  faire  en  sorte  qui?  lin 
et  ceulxde  sa  suite  puissent  aller  seurement  le 
plus  loinji  qu'il  sera  possible  au-dessus  dudict 
Monlargis,  affin  (|ue  leur  voiage  se  puisse  ac- 
complir; et  je  supplieray  le  Créateur  vous 
donner,  Madame  ma  tante,  ce  que  plus  dé- 
sirez. 

Escript  à  Paris,  le  xxn*  jour  de  décembre 
i567. 

Vostre  entièrement  bonne  niepse. 

Caterine. 


1567.  —  a3  décembre. 

OrΣ.  Blbl.  imp.  de  Si.iiit-réterabourj' .  vol.  XX 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOT  . 

Mon  filz,  pour  ce  que  le  Hoy  monsieur 
mon  fil/,  vous  faict  bien  amplement  response 
à  vostre  dernyère  despesche l,  cella  me  gardera 
de  vous  faire  longue  lettre,  mays  bien  me  res- 
jouyray-je  avecquesvousde  la  bonne  exlraincle 
que  le  conte  de  Brissac  a  donnée  à  noz  en- 
nemys,  qui  est,  si  Dieu  plaist,  ung  commen- 
cemenl  <pii  sera  bientôt  suivv  d'une  meilleure 
et  forl  heureuse  fin  et  pour  ce  que  ledict  sieur 

1  Voici  la  lettre  de  Charles  IX  à  son  frère  le  duc  d'An- 
jou :  oJ'ai  esté  bien  ayse  d'avoir  entendu  le  bon  commen 
cernent  de  victoyre  qu'il  a  pieu  à  Dieu  nous  donner  par 
li  deffaicte  que  le  comte  de  Brissac  a  faicte  au  cliasteau 
deSancy  d'aucunes  cornettes  de  nos  ennemys,  espérant 
qu'elle  seia  bientost  suyvye  d'une  plus  grande  et  meil- 
leure par  vostre  bonne  conduictc.  Au  demeurant,  je  suis 
toujours  attendant  avec  exlresme  émotion  de  voz  nou- 
velles dont  saicbant  le  peu  de  dislance  qu'il  y  a  du  logis 
des  ennemys  jusques  à  vous,  je  ne  puis  que  en  estre 
en  peyne  jusques  à  ce  que  par  quelque  lionne  occa- 
sion vous  m'en  délivriez,  n  (Bibl.  impér.  de  Saint-Péters- 
bouig,  n"   ii.) 

Catihrim!  ur.  Médicis.  —  III. 


Roy  mon  filz  vous  faict  entendre  sou  intention 
sur  le  faict  dudict  conte  de  Brissac,  je  ne 
vous  en  diray  davantaige.  Priant  Dieu,  mon 
filz,  qu'il  vous  ayt  en  sa  sainete  et  digne 
garde. 

De  Parys,  ce  xxiii*  jour  de  décembre  i56~. 

Voslre  bonne  mère, 

Catebine. 


1507.  —  ->/i  décembre. 

Copie  transmise  par  M.  de  Merval. 

A  MONSIEUR  DE  SÉNARPONT, 

LIBUTIRAIIT    AU  GOLVKBSESIE.IT    DE    TICAUDIK. 

Monsieur  de  Sénarpont,  vous  verrez  par  ce 
que  le  Roy  monsieur  mou  filz  vous  escript  ce 
qu'il  désire  qui  soit  faict  pour  maintenir  el 

I  conserver  sonauctoritéenson  pays  de  Picardye 
et  aussi  pour  garder  que  ceulx  qui  pillent  et 
vont  ruynant  tout  son  pauvre  peuple  ne  le 
puissent  faire  si  aisément,  et  a  tousjours  creu  el 
mo\  particulièrement  que  vous  avez  faict  toul 

|  ce  que  vous  avez  peu  pour  y  donner  ordre: 
mais  estant  le  mal  bien  avant,  il  faut  pourvoir 
qu'il  n'augmente;  comme  je  suis  asseurée  que 
\ous  scauriez  très  bien  faire  sans  l'indisposi- 
tion de  vostre  personne,  dont  nous  sommes 
bien  marriz,  qui  me  faict  vous  pryer  voulloir 
estre  coulant  que  le  sieur  de  Pieunes  vous 
soullage  d'aultant,  n'entendant  aucunement 
diminuer  par  cela  de  voslre  auclorité  non  plus 
que  je  sçav  que  vous  le  méritez,  car  ce  n'esl 
que  pour  vous  soullager  et  deslivrer  d'aultant 
de  peine  pendant  ces  troubles,  ainsi  que  le 
vous  escript  le  Roy  mondicl  filz,  qui  a  telle 
asseurance  de  l'affection  que  nous  portez  au 
bien  de  ses  affaires  que  vous  serez  bien  ayse 
que  son  intention  soit  suivye  el  que  la  publi- 
cation  faicte    bien   à   propos  par   ledict    sieur 

de  Pieunes  aye  lieu ,  ainsi  que  je  vous  en  prye. 

■  ;; 


JUIMUtMII      >  Iflo.iLi 


98  LETTRES  DE  GATH 

rie  mou  eosté.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Sé- 
narpont  vous  avoir  en  sa  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xxiiii1  jour  de  décembre 
i567. 


Caterine. 


De  Neupville. 


1567.  —  26  décembre. 

Orig.  Bib).  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX  .  I"  9 

A  MON  F1LZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  fil/.,  pour  ce  que  je  pense  que  vous 
aurez  besoing  de  médecins  et  chirurgiens  en 
vostre  camp  et  armée  pour  secourir  beaucoup 
de  malades  et  blessez  qui  y  pourront  eslre, 
nous  vous  envoyons  M"  Léonarl  Botal ,  présent 
porteur,  qui  est  fort  expérimenté  en  l'un  et 
Taultre  art,  duquel  j'espère  que  vostre  armée 
tirera  beaucoup  de  bons  services  selon  les  oc- 
casions qui  s'en  offriront.  Priant  Dieu,  mon 
filz,  qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xxvi"  jour  de  décembre 
1  ."><>7. 

Vostre  bonne  mère, 

Gaterinb, 


ER1NE  DE  MÉDICIS. 

hors  des  calamitez  esquelles  il  est,  que  vous 
vous  serez  excusé  de  la  demande  qu'ilz  vous 
ont  faicte  et  vous  prie,  si  vous  ne  l'avez  faict. 
que  vous  la  faictes  avecques  le  plus  honneste 
propos  et  responce  que  vous  pourrez  adviser, 
de  sorte  qu'ilz  ne  viennent,  ne  s'arrêtent  ou 
séjournent  aucunement  en  ce  royaume,  ce  qui 
est  l'intention  du  Roy  monsieur  mon  filz,  qui 
désire  conserver  son  pays  de  Picardie  en  la 
plus  grande  seurelé  el  repos  que  faire  se 
pourra.  Quant  à  ce  que  le  sieur  de  Bryon  vous 
a  escript  pour  les  forces  qu'il  demande,  il  a 
aussi  escript  au  Roy  mondicl  filz,  qui  luy  a 
faict  responce  de  façon  que  vous  n'aurez  autre 
chose  à  luy  redire  là  dessus;  qui  est  tout  ce 
que  vous  aurez  de  moy  pour  le  présent.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Sénarponl,  vous  avoir  en 
sa  saincle  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xxxc  jour  de  décembre 
1  067. 


1567.  —  3o  décembre. 
Copie  transmise  par  M.  <le  Merval. 

\  MONSIEUR  DE  SÉNARPONT, 

I.IEUTEN1NT    AU  COUVER  NEMEM   DB   Plr,»Hl>IB. 

Mousieur  de  Sénarpont,  j'ay  receu  vostre 
lettre  du  xxv"  du  présent;  à  quoy  il  ne  gist 
autre  responce  sinon  que  vous  povez  juger  ce 
que  peut  apporter  en  ceste  saison  la  présence 
île  i'es  deux  gentilshommes  llamans  dont  vous 
m'escripvez  par  deçà,  qui  me  faict  croire 
avecques  l'expérience  que  vous  avez  de  long- 
temps en  telle  chose,  acrompaignée  de  l'affec- 
tion que  vous  avez  de  veoir  ce  pauvre  royaume 


Gaterine. 


De  Neufville. 


[1567.  —  Fin  décembre.] 

iril.  Bihi.  nal.  fonds  français.  110  102A0.   I    <>:i 
\  MON  COUSIN 

MONSIEUR  DE  iNEMOLRS. 

Mon  cousin,  nous  eûmes,  l'aultre  jour, 
heune  peur  aveques  eun  envye  de  voyr  qu'il 
eut  pieu  à  Dieu  nous  mestre  hors  de  tent  de 
maulx  et  jeusques  à  set  qtt'é  j'é  seu  que  y  s  ann 
éloynl  fuys  et  ne  nous  voleure  '  atendre,  je  feus 
en  grent  pouine,  de  peur  que  mon  fils  et  vous 
touseusiés  mal,  car  cetennaviés-  nous  et  tout 
le  royaume  serions  perdus,  attitré  l'amitié  que 
vous  portons;  mes  puisqu'i  s'an  fuit  enfin, 
j'espère  qu'i  s'y  s'an  von  hor  du  royaume  pour 

'   El  ne  vous  volenrr,  el  ne  111119  voulurent 
'   Cet  'vin  «n'es,  si  en  aviez. 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE   MÉDIGIS. 


99 


jouindre  leur  reystre,  qui  sarës  mestre  si  bon 
hordre  qu'i  ne  rantreron  jaamès.  Vous  voyi'é 
cet  ([ne  avons  dist  à  Sesac,  non  pour  panser 
qu'i  fallu  d'isi  vous  conseller,  car  aystent  sur 
lé  lieulx,  vous  savés  cel  que  ave's  à  l'ayre,  mes 
seulement  pour  ouvrir  l'esprit  à  ceul.v  qui  le 
pouroynt  avoyr  endormi.  Ausi  vous  en  sarés 
byen  euser.  comme  je  say  que  avés  la  volante 
au  bien  el  conservation  du  Rov  et  du  royaume, 
qui  me  guardera  de  vous  en  dire  daventage  et 
priré  Dieu  vous  donner  cel  que  désirés. 
\  ostre  bonne  cousine. 

Caterims. 


[1567.  —  Fin  décembre.] 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  3ao,3,  f"  16. 

V  MONSIEUR  LE  DUC  DE  \EMOUHS. 

Mon  cousin,  j'é  reseu  voslre  lelre  et  suis 
bien  ayse  de  voyr  que  avés  eune  milleure  en- 
treprynse  entre  les  mains  que  cela  l  que  vous 
avés  mendaye  par  d'Ecars,  car  n'ayent  ouy 
parler  de  ryen,  je  vous  mendès  cet  que  je  avès 
pansé  corne  sela  à  qui  le  cas  tourbe  de  si  près, 
voyent  qu'il  i  va  demesenfans  et  du  royaume 
que  je  ne  puis  me  guarder  d'y  songer.  A 
touttes  heures  ']>■  prie  à  Dyeu  que  la  voslre 
Bouil  si  byen  ésérutaye  que  enn  avons  bonnes 
aoveiles  el  quanl  à  cel  que  je  antens  nos  en- 
nemis s'ari  vont  byen  a\  frayés,  mes  cet  tous- 
jour  le  cliemyn  pour  se  jouyndre  à  leur 
reystres.  L'on  m'a  disl  qui  n'y  en  n'y  aencore 
de  pasés  que  deus  myle.  Sy  les  aultres  demeu- 
ret  de  delà  le  Rayns  -  ceroyt  eun  grent  byen. 
Je  an  prie  Dyeu  et  vous,  mon  cousin,  de  vous 
aseurer  de  la  bonne  volante  de 

\  ostre  bonne  cousine, 

Catbkine. 

'  ela  .  ce  Ile-là. 
Raynt,  Rhin. 


[1567.  —  Fin  décembre.] 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3ao,3.  f°  i5. 

A  MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  j'é  veu  vostre  letre  el  vous 
promès  que  je  ne  veulx  que  vous  pour  temoyns, 
cet  je  désire  la  pays,  si  non  aultent  que  vous 
savés  cet  que  en  avons  dyst;  et  quant  au 
reystres,  cet  que  l'on  me  mende,  je  le  vous 
mende  à  tous,  mes  ausi  j'é  lousjour  dyst 
que  m'au  renietoys  à  vous  aultres;  car  je  suis 
femme  de  bonne  volante,  mes  la  guerre  cet 
l'ayst  à  l'eoul J.  Le  Roy  vous  mende  sa  résolution 
et  moy  vous  prie  que,  en  quelque  heu  que 
aliyés,  que  Dyeu  vous  veulle  ramener  en  santé 
et  que  ne  fault  querefeusyés  d'aler,  et  panser 
que  en  queleque  événement  que  ce  souit.  je 
vous  suplye,  layte  vous  croyre,  et  fayte  mar- 
cher et  que  l'on  ne  perde  plus  temps.  Cel  pour- 
leur  vous  dira  le  demeurant.  Cet  avés  afayres 
de  canons,  mandé  le  moy. 
Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1 568.  —  -j  janvier. 

Copie.   Bibt.  mit.  fond*  français,  n°  10701,  i°  1166. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQLEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  le  Roy  monsieur 
mon  fils  vous  faict  ainsi  au  long  la  despecbe 
présente2,  afin  de  vous  rendre  instruici  de 

1    Cet  fayti  à  l'eoul,  se  I.nt  à  l'œil. 

'  Dans  celte  lettre,  Charles  IX  annonce  qu'il  a  reçu 
une  députation  des  ennemis  offrant  de  Imiter  et  deman- 
dant une  IréVe  de  trois  jours,  qui  a  été  accordée;  mais 
à  l'expiration  de  ces  trois  jours,  son  frère  s'est  aperçu 
que  le  gros  de  l'armée  ennemie  avait  délogé  ri.  après 
«voir  passé  la  Marne  pies  d'Kpernay,  se  dirigeait  vers  la 

fronlii l'Allemagne  pour  se  joindre  île  i-e  côté-là  aux 

secours  que  leur  amène  le  duc  Jean  Casimir.  Le  due 
d'Anjou  s'esl  mis  à  leur  poursuite,  mais  il  u'a  pu  les 
atteindre,  car  ils  ont  trop  d'avance.   (Bibl.  nat.,   l'onds 

Vf. 


100 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


loules  les  choses  qui  se  sont  passées  et  se 
passent  en  son  royaume,  lesquelles,  si  elles 

franc.,  11°  io55i,p.  1 134  et  sniv.)  Voir  une  lettre  du  duc 
d'Anjou  datée  du  a  janvier,  dans  le  n°  i.r>5aa  du  tonds 
Franc, ,  p.  1  '1  et  .">-  ;  les  délibérations  prises  parle  conseil 
de  guerre  de  l'aimée  royale  (Uni.,  p.  fti);  Calendar  nf 
Suite papers ,  1 567,  1068,  p.  390. 

Voici  une  lettre  de  Charles  IX  au  duc  de  Ferrarequi 
ajoute  quelques  détails  à  la  précédente  : 

•Mon  oncle,  encore  que  j'estime  que  vous  ayez  reçu 
la  plupart  des  lettres  que  je  vous  ay  escriptes  depuis  la 
bataille,  et  entendu  ce  qui  s'est  p?ssé  en  ceste  guerre  de 
deçà,  si  est-ce  que  pour  la  difficulté  des  chemins  vous 
demeuriez  sans  avoir  de  mesdictes  lettres  et  nouvelles, 
j'ai  cru  devoir  vous  faire  ici,  à  toute  adventure,  rediste 
de  tout  ce  que  je  vous  en  ay  escript  par  mes  précédentes 
lettres  et  par  tant  vous  dirav  que,  voyant  nos  ennemis 
que  se  faisoit  mon  armée  plus  grosse  de  jour  en  jour  et 
qu'il  ne  leur  estoit  plus  possible  de  demeurer  à  Saint- 
Denys,  ils  en  partirent  par  une  nuit  et  allèrent  passer 
la  Marne  à  Lagny  pour  gaigner  Montereau,  afin  de  fa- 
voriser la  venue  de  quelques  troupes  de  Gascons  qui  leur 
vinrent;  quoy  voyant,  je  fis  sortir  madicte  armée  en 
campagne  sous  la  conduite  de  mon  frère  le  duc  d'Anjou, 
lequel  s'achemina  droit  ducostéoù  estoient  nos  ennemis, 
qui  lurent  contraints  de  se  reserrer  audict  Montereau 
après  avoir  reçu  leursdicls  Gascons,  si  bien  qu'après 
avoir  usé  madicte  année  de  toutes  les  ruses  pour  les 
Hier  au  combat,  enfin  pour  la  nécessité  ils  abandon- 
nèrent une  autre  nuit  ledict  Moutereau  et  se  mirent  en 
chemin  par  mon  pays  de  Champagne  à  grandes  journées; 

tant  résolue  de  les  suivre  madicte  armée  à  laquelle 
se  estoient,  dès  ce  temps-là ,  jointes  les  troupes  de  cava- 
lerie et  gens  de  pied  de  Gascogne  que  m'ont  amené  les 
sieurs  de  Terride,  de  Montsallez  et  de  la  Valette,  .!  ■ 
sorte  qu'estant  ioelle  année  à  la  queue  de  nos  ennemis 
les  a  infiniment   poursuivis,   qu'ilz  ont  esté  contraints 

u  h»r>  de  nion  royaume  el  se  jeter  en  la  Lorraine  et 
au  pays  de  Luxembourg,  estant  icelle  mon  armée  de- 
meurée à  la  frontière,  se  renforçant  tous  les  jours  de 
nouvelles  compagnies  de  ma  gendarmerie  et,  outre  cela, 
s'y  est  joint  le  duc  de  Mvernois  avec  les  troupes  des 
Suisses  et  François  qu'il  a  amenés  quant  et  luv.  La  Royne 
ma  mère  s'est  présentement  résolue  de  faire  quelque 
tour  jusqu'à  mon  armée,  afin  de  prendre  avec  niondict 
frère  et  les  princes  une  lionne  résolution  pour  parvenir 
1  une  heureuse  el  finale  \idoire. 
«De  Paris  le  11 1'  jour  de  janvier  1 568.  ; 


ne  sont  aucunement  advancées  pour  son  ser- 
viee  et  le  bien  d'icelluy,  comme  il  le  vouldroit 
bien,  il  en  est  le  plus  marri,  comme  je  suis 
mcores,  partant  tout  présentement  pour  aller 
faire  un  tour  jusques  en  noslre  camp,  afin, 
s'il  est  possible,  d'ayder  à  fermer  la  porle  à 
ceulx  qui  ont  este'  constraincls  de  sortir  hors 
de  cedict  royaume  pour  aller  au  de\anl  de  leur 
secours  et  des  reystres  qui  viennent,  et  si  tant 
est  que  Dieu  nous  face  ceste  grâce  qu'ils  n'y 
puissent  jamais  rentrer,  le  Roy  niondict  fils  el 
sespoures  etloyauvsubjecls  seront  asseurez  et 
en  repos  en  leurs  maisons,  qui  est  la  chose 
que  je  désire  le  plus  voir  en  ce  monde,  et 
que  le  Roy  moudict  fils  soit  obéi,  servi  el 
reconneu  pour  tel  que  Dieu  l'a  créé  el  que 
la  raison  le  veult,  et  son  pais  remis  en  paix 
el  tranquillité  à  l'honneur  de  Dieu  et  bien 
de  la  chrestienté.  Il  est  besoin;},  Monsieur  de 
Forquevauls,  que  touls  ses  bons  subjects  am- 
ployent  leurs  moyens  à  ce  coup  pour  le  se- 
courir et  ayder;  de  vostre  part  je  ne  doubte 
aucunement  que  vous  n'y  incitiez  le  verd  el 
le  sec  de  ce  qui  sera  en  vous  et  mesmement 
en  la  charge  où  le  temps  vous  a  surprins;  en 
quoy  je  vous  prie  ne  vous  lasser  et  croire  que 
ceulx  qui  l'auront  bien  servi,  comme  vous  avez 
l'aict  et  faictes  encore,  seront  récompensés  el 
reconneux  ainsi  qu'ils  le  méritent,  et  pour 
vostre  particulier,  je  vous  fairay  connoistre 
quelle  volonté  el  affection  je  vous  porte,  dont 
je  m'asseure  que  vous  aurez  occasion  d'estre 
content,  vous  priant  nousadvertir  le  plus  sou- 
vent qu'il  vous  sera  possible  des  nouvelles  de 
la  royne  ma  fille,  el  de  ce  que  vous  appren- 
drez de  ce  costé  là.  Priant  Dieu,  Monsieur  de 
Forquevauls,  vous  avoir  en  sasaincte  et  digne 
garde.  Escript  à  Paris,  le  n*  jour  de  jan- 
vier 1 568. 

Caterikb. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S 

Faictez  mes  recommandations  à  la  royne 
ma  fille,  ut  lui  dictes  que  j'espère  quelle 
aura  bien  lost  de  nos  nouvelles,  mais  pour  ce 
coup  je  ne  luy  escrips  point. 


101 


1568.  —  3  janvier. 

Minute.  BiLl.  nal.  funds  français,  n°  10918.  f  i53. 

A  MONSIEUR  DE  RENNES. 

Monsieur  de  Rennes,  si  tost  que  le  Roy 
monsieur  mon  filz  a  eu  vostre  de'pesche  du  xv" 
du  mois  dernier  et  entendu  la  substance 
d'icelle1,  il  a  voulu  vous  renvoyer  ce  courrier 

1  Voici  la  lettre  à  laquelle  la  Reine  fait  allusion  : 
-EiH'oreque  j'aye  trouvé  M.  le  <luc  Jehan  Guillaume  de 
Saxe  disposé  de  façon  qu'au  premier  propoz  que  j'ay 
eu  avec  luy  j'ay  espéré  que  j'aurais  ce  que  je  demandois, 
si  est-ce  que,  quand  est  venu  à  conclure  nostre  marché, 
ses  conseillers  nous  ont  mis  tant  de  difficulté  m  avant 
que  nous  avons  esté  entretenir  douze  jours  en  disputes; 
car  premièrement  ilz  ne  vouloient  pas  que  leur  maislre 
marchast  avec  si  petit  nombre,  actendu  le  grand  nombre 
qui  a  esté  levé  par  les  ennemis,  et  que  lesdidz  ennemys 
en  ont  d'autres,  comme  ilz  disent,  pretz  à  marcher  après 
'  uh  pour  les  empêcher  ;  en  quoy  touteffois ,  nous  ne  voyons 
nulle  apparence;  puis  ilz  vouloient  une  nouvelle  capitu- 
lation, alloguans  que,  de  long  temps,  on  leur  a  proim-, 
de  corriger  la  vieille  et  beaucoup  d'articles,  desquelz  ilz 
ne  se  contentent  pas  et  demandent  d'advantaige  que  l'ar- 
gent do  la  levée  leur  fust  délivré  icy  ou  pour  le  moing  baillé 
caution  d'icelle  en  Allemagne,  mais  il  leur  y  fut  salisfaict. 
Ayant  persisté  à  ne  vouloir  augmenter  le  nombre  que 
Vostre  Majesté  demandoil  et  encore  plus  à  ne  vouloir 
traicter  ou  capituler  aucune  chose  de  nouveau,  comme  je 
n'en  avois  point  de  charge,  cl  remonstré  qu'il  estoil  peu 
honneste  de  débattre  la  capitulation,  lorsque  Vostre  Ma 
jesté  avoit  besoin  d'estre  secourue,  veu  que  jusques  icy 
ilz  en  avoienl  retiré  les  profitz,  ausquels  ilz  dévoient  pre- 
mièrement renoncer,  si  leur  intention  estoit  île  n'en  servir 
Vostre  Majesté  .1  Bon  besoing.  Finablemeot  ce  prince  a  ac- 
cordé de  voue  mener  deux  mille  cinq  cens  chevauli  pislol- 
liersen  la  plus  grande  diligence  qu'il  pourra,  qui  servi- 
ront suivant  de  point  en  point  les  capitulations  qui  ont 
esté  premièrement  faictes  avec  luy,  sans  y  rien  changer 
■  •M  innover,  el  j'aj  rien  perdu  'le  mon  eoslé  <\ Idum 


voilant  pour  vous  satisfaire  de  son  intention 
sur  ce,  dont  vous  le  serez  bien  au  long  pai  se> 
lettres,  oultre  lesquelles  ce  que  j'ay  à  vous 
dire,  c'est  qu'il  a  bien  notté  ce  que  vous  luy 
avez  escript  des  bons  offres  que  le  collonel 
Westebourg1  a  laict  en  vostre  négociation 
avec  mon  cousin  le  duc  Jeban  Guillaume  de 
Saxe  pour  le  bien  de  son  service,  dont  il  lui 
demoure  (oui  contentement;  et  se  peull  lediVi 
Westebourg  asseurer  qu'il  ne  laissera  passer 
cela  sans  digne  recognoissance,  et  seroit  le 
Roy  mon  filz  bien  aise  qu'il  soil  en  délibéra- 
tion de  faire  le  voiage  par  deçà  n\rc  mondict 
cousin,  d'autant  qu'il  veult  le  retenir  pour  l'un 
de  ses  colionelz  de  l'année  qu'il  fera  el  lui 
fera  dépescher  les  lettres  que  l'on  a  accousluiné 
de  bailler,  dont  vous  le  pouvez  asseurer  el 
aussi  pour  première  année  de  sa  pension  à 
la  première  monstre;  et  quant  à  vostre  parti- 
culier, et  ce  que  vous  aurez  à  demesler  avec 
l'évesque  du  Puy2,  je  vous  prie  vous  reposer 
sur  moy,  que  je  vous  garderay  tout  le  dmicl 
qui  vous  appartient  et  ne  permetray  que  de 
cela  el  autre  ebose  l'on  vous  tienne  aucun 
toit.  Je  sçay  que  vous  ne  pouvez  eslre  par 
delà  sans  grande  despense,  pour  à  laquelle 
satisfaire  j'a]  donné  ordre  qu'il  vous  so\l  en- 
voyé présentement  huit  cens  eseus  et  au  s'  de 

jours  de  mon  temps  employez  en  disputes,  a  mon  grand 
regret;  mais  il   n'y  a  eu  remède.    Leur   capitulation  est 

différente  de  celle  qui  m'a  est!'  envoyée  :  prejuière ut  de 

neul  cens  florins  que  ce  prince  a  d'advantaige  pour  son 
estât  et  puy-.  de  quinze  eus  pour  appoiacler  quelques 
principales  personnes  de  son  régiment. 

r\os  reislivs  doibvent  partir  de  leurs  maisons  le  xi  de 
janvier,  car  il  fault  toujours  ung  mois  aux  cappUaines 
pour  arrester  leurs  gens  el  s'apresler.  J'espère  que  vingt 
ou    vingt-cinq    jours   âpre/,    il--  seront    au     lien    de    I" 

monstre.*  (Même  volume,  f  120.) 

'  Voir  dans  le  même  volume,  page  7,  la  lettre  par  la- 
quelle le  colonel  Westebourg  offre  ses  services  au  Roi, 
datée  du  1  .">  octobre, 

1  Antoine  de  Saint-Nectaire. 


102 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


Lus1  quatre  cents,  et  à  mesure  que  vous  en 
aurez  besoing,  je  ne  vous  en  laisserai  l'aulte. 


[1568.  —  Du  iô  au  ao  janvier.] 

Aut.  Iiibi.  nat.  fonds  français,  n°  losio,  f°  i3. 

A  MADAME  MA  TANTE 

LA  DUCHESSE  DE  FERRARE. 

Madame  ma  tente,  j'é  reseu  voslre  lettre  et 
veu  le  désir  que  ave's  de  parler  à  moy  pour 
le  servise  du  Roy  vostre  nepveu ,  chause ,  Ma- 
dame ma  tente,  qui  sera,  quant  yl  vous  plèra, 
car  aystent  de  retour  du  camp  et  ayent  trové 
vostre  nepveu  en  très  bonne  santé,  n'ayenl 
esté  neulement  malade,  et  l'ayent  lésé  de 
mesme,  Dieu  mersi,  je  m'en  suis  reveneue 
auprès  du  Roy2  pour luy  rendre  conte  de  Testât 
en  quoy  j'é  laysé  son  aruiaye,  qui  ayst,  Dieu 
mersi,  corne  yl  peult  désirer,  pour  les  avoyr 
vue  tous  depuis  le  plusgrant  jeusques  au  plus 
petit  en  tèle  dévosion  de  luy  fayre  eun  bon 
servise  que  j'espère,  aveques  l'ayde  de  Dieu, 

1  C'était  un  des  agents  accrédités  par  Catherine  au- 
près du  landgrave  de  Hesse  et  autres  princes  d'Allemagne. 

Voici  ce  qu'il  écrivait  d'Heidelberg  au  Roi ,  le  1 5  octobre 
précédent  :  "J'ay  eu  advertissement  que  si  je  ne  voulois 
mourir  de  gaité  de  cœur,  que  je  ne  passasse  point  outre, 
pour  ce  que  les  passages  et  confins  de  la  Lorraine  es- 
•  "ient  tenuz  par  les  gens  du  prince  de  Condé  auquelz 
j'estois  recommandé.  Advertissement  me  vint  au  même 
moment  que  Daniel  avoit  esté  tué  deux  lieues  en  deçà  de 
Metz,  ayant  quelques  lettres  de  Vostre  Majesté  au  duc 
Jehan  Guillaume.  Monsieur  de  Rennes  m'a  retenu  pour 
ce  qu  il  estoitplus  de  besoin  que  je  demeurasse  par  deçà 
a icc  luy.-  (Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  n°  i5oi8,  p.  i  4.) 

Le  jeune  Lansac  écrivait  à  la  même  date  :  «  Les  passages 
sont  si  bien  gardez  que  deux  qui  passoient  devant  moy 
ont  eu  la  gorge  coupée.»  (lbid.,  p.  18.) 

!  Catherine  avait  eu  uno  entrevue  à  Chàlons  avec  le 
cardinal  de  Châtilion  et  d'Ealernay;  après  avoir  passé  un 
jour  avec  eux,  elle  partit  pour  le  camp  où  elle  mil  fin  au 
conflit  qui  s'était  élevé  entre  M.  de  Martigueset  Carna- 
valet. Du  camp  elle  revint  à  Pons.  (Calendar  •>/  State 
papert,  lôiiS.  Noms  to  the  Queen,  p.  4oi.) 


que  bientosl  y  nous  fayra  la  grase  d'estre  ors 
de  tent  de  maulx  et  de  calamités,  cet  que  je 
luy  suplie  et  vous  donner,  Madame  ma  tente, 
cet  que  désirés. 

Votre  bonne  cousine, 

Caterink. 


[1568.  —  Du  i5  au  20  janvier.) 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  ioa/10.  P  jaa. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  j'é  reseu  vostre  lettre  et  ayté 
plus  ayse  pour  m'estre  trompaye  et  voyr  que 
ce  que  l'on  dist  n'est  poynt,  que  de  m'estre  es- 
cript.  Je  vous  asseure,  ce  su  n'et  vous  aullres. 
je  n'é  là  neul  particulier  à  que  je  ave  chargé 
de  me  servir  de  ra porteur  et  vous  promès. 
mon  cousin,  que  j'é  aysté  en  pouine,  pansant 
que  eusié  quelque  mauves  aupinion,  met 
puisque  je  vous  en  n'ay  escript  bien  au  long  par 
Déroche,  ayent  aseuranse  que  demeurerés  sa- 
tisfayst  de  moy  et  de  ma  bonne  volante  en 
voslre  endroyt,jene  vous  en  fayré  rediste,  mes 
que  je  m'aseurase  que  vous  prinsié  ma  letre 
corne  avés  acoteumé  mes  paroles  et  que  11  an 
feusiés  marry,  je  vous  dire  que  \ous  conoysés 
cet  que  l'on  dist,  mes  m'avès  voleul'avre  plésir 
de  me  ayscrypre  que  l'armaye  n'a  perdu  temps, 
et  quant  à  cet  que  distes  que  ne  volés  porter  la 
faultedes  aultres,  je  vous  prie,  mon  cousin, 
vous  aseurer  que  ne  devés  avoyr  cete  doutle  de 
nous,  et  ay  monstre  au  Roy  vostre  lettre  corne 
me  priés,  qui  dist  que  je  vous  mande  de  par 
luy  que  vous  vous  devés  aseurer  plus  de  luy 
que  cela  et  qu'il  vous  prie  que  yl  vous  soviegne, 
quant  vous  partîtes,  qu'il  disl  qu'il  envoyé! 
son  frère  pour  sou  heutenanl,  mes  11'ayentl'es- 
périense  requise,  yl  \olouit  et  qu'i  iisl  tout  par 
le  consel  de  Monsieur  deMonpansier  et  vostre 
et  du  maréchal  de  Cosé,  et  dé  capitaynes  qu'il 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


103 


avoyt.  que  s'aseuret  qu'i  ne  pouret  l'allvr;  mes 
y  ne  douna  joumès  la  puisanse  à  eun  seul,  afin 
i|ue,  aystant  vous  deus  mener  l'avenguarde,  yl 
eul  auprès  de  luy  ledist  maréchal  et  marquis 
de  Vilars,  et  que  lous  ensainble  vous  acordetit, 
corae  yl  est  requis  pour  son  servise,  sceroit 
eune  mesme  volante  et  aupiuion.   Et  asteure 
veus  serés  renforsés  de  Monsieur  de  \evers  et 
me  pardonnerez  cet  je  vous  dis  librement  cet 
i|ue  l'on  disl,  que  après  que  avés  prins  eune 
bonne  délibération  qu'il  y  en  i  a  que  après  la 
rompet,  et  y  ne  faultquel'anduriés,  et  que  cet 
que  aurés  résoleu  au  consel,  que  mon  fils  le 
fasse  ese'cuter,  et  s'il  i  en  i  a  que  le  veullet  em- 
pêcher, leur  dire  qu'i  ne  le  pouvest  ni  devest 
fayre.  Je  n'accuse  ni  n'excuse  personne,  mes 
vostre  femme  m'a  dist  que  je  vous  avscrivise 
librement.  Je  le  foys,  car,  mon  cousin,  je  sav 
bien  si  eusiés  aysté  creu,  et  beaucoup  de  je- 
bans  de  bien,  à  cet  que  l'on  m'a  mendé,  \  ne 
se  feuset1  jeamès  jouyns  ans  revires.  Je  panse 
que  Dieu   ne  pardonnera  jeamès  à  ceulx  qui 
nous  ont  fayst  cet  domage.  Les  chause  pasave 
lé  fouit  rabiller  pour  les  à  venyr.  Je  vous  prie 
n'estre  plus  creyntif  et  n'andurer  que  aultre 
eomande  que  mon  fils,  qui   fera  par  vous, 
avys  et  consel.  Vous  auré  veu  que  aporte  Sé- 
sac  et  des  Roches,  s'il  é  bon  ne  crégné  ryen 
de  le  fayr  mestre  eun  ésécuiton.  Si  n'y  a  apa- 
rense  de  le  fa\re,  reguardé  cet  que  conestrés 
que  poura  servir  à  l'yutention  du  Roy  et  uti- 
lité du    rouyaume,  car  ia  longueur  le  ruyne. 
Tondus-,  mon   cousin,  respondé  moy  libre- 
ment et  n'anduré  plus  que  l'on  ne  fase  cet  que 
l'on  i  ésoult  au  consel.  Je  prye  Dieu  vous  don- 
ner cet  que  désirés. 
Vostre  bonne  cousine, 

Caterink. 

1   Fetitet,  (eussent. 
'   Tau  dut,  tous  deux. 


1568.  —  1 8  janvier. 

Minute.  Bibl.  nal.  fonda  français,  n°  i5545.  I"   >' 

W  X  MANANS  ET  HABITANS 

HE  LA  ROCHELLE. 

Messieurs,  le  bon  traiclement  que  vous  avez 
tousjours  reçu  du  Roy  monsieur  mon  fils,  le- 
quel vous  escript  bien  amplement1  maintenant 

1  Voici  celte  lettre  de  Charles  I\  :  i  Chers  dI   bien 
amez,   encores  que   nous   ayons  donné  commission   el 
charge  à  Plessis ,  présent  porteur,  nostre  valiet  de  chambre , 
de  vous  faire  entendre  bien  païucullièremenl  l'occasion 
par  laquelle  nous  l'avons  envoyé  présentement  et  que 
nous  soyons  asseuré  qu'il  n'oubliera  rien  de  ce  que  nous 
luy  avons  donné  charge  de  vous  dire,  néantmoings  nous 
n'en  avons  voulu  faire  la  présente  moins  longue  et  comme 
à  ceulx  que  nous  avons  toujours  veuscl  tenus  pour  nos 
bons  et  loyaulx  subjeclz,  avons  voulu  escihv  particulière- 
ment le  desplaisir  que  nous  avons  receu  pour  avoir  en- 
tendu ce  que  l'on  nous  a  dict  qu'il  est  adveneu  en  vostre 
ville  de  la  Rochelle  depuis  peu  de  temps;  et  je  sçav  que 
l'on  vous  a  assurez  que  l'occasion  de  ce  qui  s'y  est  faict 
a  esté  prise  sur  une  oppinion  d'aulcnns  de  ceulx  de  la 
religion  nouvelle  qui  sont  en  vostre  ville,  lesquels  se  sonl 
vouluz  persuader  que  nous  avions  ordonné  que  l'on  met- 
trait dedans  la  ville  quelque  force  de  compagnies  de  gens 
de  pied  pour,  après  y  estre  entrez,  oster  la  liberté  d'iceub 
et  les  empescher  de  vivre  en  libre  exercice  suivant  noz 
édilz  et  ordonnances.  Nous  aurions  beaucoup  plus  grande 
occasion  de  desplaisir  que  nous  ne  tenons  avoir,  qui  esl 
cause  que  aussi  tosl  nous  vous  avons  envoie  ledicl  présent 
porteur  nostre  valet  de  chambre  et  que  nous  avons  escril 
la  présente,  vous  priant  croire  que,  tout  ainsy  que  ce  a 
esté  le  plus  grand  plaisir  que  nous  avons  peu  avoir  que 
de  vous  voir  uniz  en  paix  et  union  les  unes  avecques  les 
aullres,  aussi  nous  aurions  ung  regret  trop  grand  de  pen- 
ser que  sur  si   peu  de  fondement  qu'icelui   et   qn'ancune 
opinion  si  esloignée  de  la  vérité,  nous  veissions  que  «nos 
fussiez  troublez,  et  partant  nous  avons  lousjours  laid  ce 
qu'il  nous  a  esté  possible,  non  pas  seulement  pour  vostn 
particulier,  mais  aussi  pour  nostre   rovautne  pour  main- 
tenir  et  entretenir  lous  noz  bons  subjelz  les  ungs  avecques 
les  aultres  en  la  mesme  liberté  qui  leur  a  esté  accordée 
et  promise  par  nosdilz  édilz:  et  si  aucuns  en  ont  abnié, 
tant  plus  de  contentement  avons-nous,  eu  de  veoir  et  eo- 
gnoistie  (pie  vous  mettrez  peine  de  vous  conserver  ••!  gar- 
der en  vrays  bons  et  lidelles  subjetz  que  vous  avez  tous- 


104 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


et  ce  qu'il  a  donné  charge  à  Plessis,  son  valel 
de  chambre,  de  vous  dire  de  sa  pari  me  deb- 
\Toyent  excuser  de  \ous  rien  mander  de  sa 
bonne  volunté  envers  vous,  toulefoys  veoyanl 
de  quelle  affection  il  a  embrassé  vostre  pro- 
tection et  la  conservation  de  voz  biens  et vyes, 
j'ay  bien  voulu  y  adjouster  ce  petit  mot  pour 
vous  prier  de  croire  que  tout  ainsy  qu'il  a 
eu  toujours  grand  plaisir  et  contentement  de 
vous  veoir  vivre  en  paix  et  unyon  les  ungs 
avecques  les  aultres,  ce  luy  seroyt  un  grand 
desplaisir  d'entendre  que  par  vostre  faulte, 
et  pour  une  légère  occasion,  vous  fussiez 
brouillez;  c'est  à  ceste  cause  qu'il  a  aussi 
tost  depesché  le  sieur  de  Plessis  vers  vous, 
affin  de  vous  assurer  que  son  intention  n'ayant 
jamais  esté  de  empescher  aucuns  de  ses  sub- 
jeclz  de  vivre  suivant  ses  édietz  et  ordonnances, 
il  ne  vouldroit  commencer  par  vous  qu'il  a 
tousjours  tenuz  pour  bons  et  obéissants;  et  si 
aucuns  de  la  nouvelle  religion  l'ont  offensé  et 
faict  chose  qui  lui  ayt  donné  occasion  d'estre 

jours  eslé,  n'ayant  jamaiz  pensé  d'aller  faire  la  chose  qui 
vous  deust  aucunement  empescher  vostredicle  union; 
mais  au  contraire,  comme  nous  désirons  encore  avoir 
faict  et  ferons  ce  qu'il  nous  sera  possible  pour  la  vous 
garder  et  maintenir,  ayant  toujours  escrit  au  sieur  de 
.larnac  vostre  gouverneur  de  ce  faire  et  luy  mandons  en- 
core présentement  que  noslre  intention  est  telle,  vous 
priant  et  néantmoings  ordonnant  que  vous  ayez  à  le  bien 
recepvoir  dedaus  vostredicle  ville  tout  ainsy  que  vous 
feriez  nous-mesmes,  vous  asseurant  qu'il  ne  fera  rien, 
ne  vous  conseillera  de  faire  chose  qui  ne  sera  pour  vostre 
bien  et  conservation  ainsi  que  le  maintien  de  nostre  auc- 
torité ;  croyez  aussi  pareillement  lediet  sieur  de  l'iessis  à 
"  nu'U  vous  dira  de  nostre  part  tout  ainsi  que  si  c'estoit 
nous-mesmes,  et  en  nous  faisant  cognoistre  (pue  vous  dé- 
sirez garder  et  nourrir  la  bonne  oppinion  que  nous  avons 
toujours  et  que  tous  et  vos  prédécesseurs  ont  acquise  par 
leur  lidelilé  il  obéissance,  ;i  11  i  n  que  nous  ayons  tousjours 
occasion  de  vous  maintenir  en  paix  et  la  saulveté  comme 
nous  avons  faict  jusqu'à  présent  et  en  bons  snbjects. n 

(Au  do».)  "Aux  habitants  delà  Ixochello,  du  xvm  jan- 
vier j 568,-n  (Même  volume.) 


malcontent  d'eulx,  il  ne  veult  pour  cela  em- 
pescher et  molester  les  gens  qui  sont  de  la- 
dicte  religion  en  la  liberté  qu'il  leur  a  promise 
par  son  édict  de  pacification  et  ainsi  les  con- 
server, maintenir  et  embrasser  leur  protection 
tout  ainsi  que  de  ses  autres  subjects,  vous 
priant  de  bien  aviser  et  de  continuer  à  vous 
comporter  de  façon  qu'il  n'ait  occasion  de  avoir 
autre  opinion  de  vous  que  celle  qu'il  a  eue  jus- 
ques  à  présent  et  en  ce  faisant  vous  vous  con- 
serverez et  éviterez  la  ruine  en  laquelle  sont 
tumbez  ceulx  qui  se  sont  voulus  fourvoyer  de 
leurs  debvoirs,  priant  Dieu  qu'il  vous  ayt  en 
sa  saincte  et  digne  garde. 

Cateiune. 


1568.    —  i  9  janvier. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3ai8,  f"  68. 

A  MADAME  MA  TAJVTE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  FERRARE. 

Madame  ma  tante,  pour  ce  que  Anthoine 
Fontfrezet  et  Jehan  Fonlfrezet  et  son  fils,  el 
Jacques  Enjobert  et  Guillaume  Enjobert  son 
filz,  mes  sujetz,  marchans  demeurans  à  Cler- 
monl  en  Auvergne,  s'en  retournent  présente- 
ment en  leurs  maisons  pour  donner  ordre  à 
leurs  affaires  et  train  de  leur  marchandise,  et 
que  je  désire  qu'ils  y  puissent  arriver  seure- 
ment,  sauvement  et  librement,  je  vous  ay 
bien  voullu  faire  ce  petit  mot  de  lettre  pour 
vous  prier  que,  passant  les  dessusdicts  par 
Monta rgis,  vous  leur  vueillez  faire  donner  es- 
corte si  bonne  qu'ilz  puissent  chemyner  en 
seurelé  et  sans  aucun  trouble,  destourbier  ny 
empeschement;  en  quoy  faisant,  vous  me  ferez 
ung  singulier  plaisir;  et  en  cest  endroit  je 
prieray  Dieu,  Madame  ma  tante,  qu'il  vous  ayt 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escriptà  Paris,  le  xix"  jour  de  janvier  i56<S. 

Vostre  bonne  nièce, 

Catebine. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


105 


I  568.  —  i  g  janvier. 
Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  10751,  f  u83. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAILX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  c'est  pour  vous 
adverlir  de  ce  qui  s'est  passé  entre  l'ambas- 
sadeur d'Espaigne  et  moy  ce  jourd'huy  que 
je  l'avois  mande'  me  venir  trouver  pour  luv 
communiquer,  ainsi  que  j'ay  accoslumé,  de 
quelque  affaire  qui  se  pre'sentoil.  Et  pour  vous 
rendre  bien  instruict  de  ta  vérité,  j'av  bien 
voulu  vous  advertir  particulièrement  des  pro- 
pres termes  que  je  lui  ay  tenus.  J'a\  com- 
mamé  mon  propos  par  luy  dire  que  l'affection 
que  j'ay  tousjours  eue  de  nourrir  et  entretenir 
la  paix  et  union  qui  est  entre  le  Rov  monsieur 
mon  (ils  et  le  roy  son  maistre  a  esté  cause 
que  je  luy  ay  toujours  communiqué  les  affaires 
de  ce  royaume,  voulant  par  ce  moyen  establir 
une  telle  intelligence  entre  ces  deux  roys  que 
cesle  amitié  ne  se  puisse  aucunement  dis- 
souldre  et  mesme  depuis  les  troubles  com- 
mencez en  cedict  royaume,  j'ay  pensé  que  je 
debvois,  oultre  l'accouslumé,  l'advertir  de  tout 
ce  qui  se  passoit,  comme  estant  la  chose  com- 
muue  et  en  laquelle  La  Majesté  de  son  maistre 
avoit  autant  d'intérest  que  nous  aultres,  ayant 
faict  démonstration  d'estre  tant  amateur  de 
l'honneur  de  Dieu  et  conservation  de  la  chres- 
tienté;  que  ce  qui  s'estoit  passé,  dict  ou  faict 
luy  avoit  esté  communiqué  et  pareillement 
touts  les  propos  qui  s'estoient  tenus  pour  le 
l'aict  de  la  paix,  à  laquelle  je  lui  ay  tousjours 
faict  connoistre  le  peu  d'envie  que  j'avois 
d'entendre,  estimant  l'honneur  du  Roy  mon 
fils  ne  me  le  pomoir  conseiller  n\  persuader; 
loulesfois  qu'ils  avoint  esté  mis  quelques  ar- 
ticles en  avant  (sur  lesquels  le  Rov  mondict 
fils  n'avoit  voulu  passer  oultre  sans  en  avoir 
le  conseil  et  ad\is  des  princes,  seigneurs  et 
capitaines  de  son  armée),  par  le  prince  de 
Catueiu.ms  di  Mrdicis.  —  m. 


Condé  qui  avoit  envoyé  vers  nous  le  cardinal 
de  Chastillon  pour  esclaircir  quelques  points 
contenus  auxdicts  articles  '  et  regarder  à  faire 
quelque  chose  de  bon  et  qu'il  se  disoit  vou- 
loir soubsmeltre  à  beaucoup  de  belles  choses 
pour  establir  une  paix  perpétuelle  en  ce 
royaume,  que  j'allois  pour  parler  à  luy,  mais 
qu'il  pouvoit  estre  asseuré  que  je  ne  fairois 
rien  qui  ne  fust  à  l'honneur  de  Dieu .  réputation 
du  Roy  mon  fils,  bien  et  utillité  de  cest  Estât, 
que  de  ce  je  l'avois  voulu  rendre  certain  pour 
le  prier  de  le  croire  ainsi. 

Ledict  ambassadeur,  oubliant  sa  façon  ac- 
coustumée,  m'a  répondu  qu'il  sçavoit  bien  et 
tenoit  pour  véritable  que  c'estoit  moy  qui  dé- 
sirais faire  la  paix  et  que  ceux  qui  estoint  au 
camp  ne  m'avoint  jamais  conseillé  de  penser 

1  Voici  les  proposilions  faites  par  le  cardinal  de  Cliâ- 
lillon  au  nom  du  prince  de  Condé  et  de  ceux  de  sa  com- 
pagnie : 

-La  seureté  que  ceulx  de  la  religion  entendent  donner 
au  Roi  de  ne  plus  se  inectre  en  armes,  uy  faire  collectes 
de  deniers,  est  qu'il  plaise  à  Sa  Majesté  de  les  recevoir 
tous  comme  ses  subjeetz  et  de  leur  faire  congnoistre  par 
effect  qu'il  ne  les  a  en  moindre  bonne  estime  que  les  catho- 
licques,  les  laissant  plainement  joyrde  l'édict  de  paciffica- 
tion  d'Orléans,  comme  il  luy  a  pieu  leur  permectre.ostant 
toutes  restrictions,  modifications  et  déclarations  faictea 
sur  icelluy. 

trEt  aussi  permettant  aux  gentilzhommes  qui  sont  de 
la  qualité  portée  par  ledict  édictde  pouvoir  faire  prescherou 
leurs  maisons,  sans  aucune  recerche  de  ceulx  qui  se 
trouveront  aux  presches  esdicles  maisons. 

cLesquelz  gentilzhommes  répondront  sur  leur  teste 
qu'il  ne  se  fera  riens  au  préjudice  du  service  du  Roy. 

«Et  demandent  que  l'édict  que  l'on  fera  soit  perpé- 
tuel et  irrévocable,  et  si  l'on  n'y  venlt  mectre  ces  motz 
là,  l'on  y  en  mette  d'autres  qui  portent  mesme  effect.n 
(Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  i554i,  f°  75.)  Voir  Ca- 
lendar  of  State  papen,  1567-1 568,  p.  3ot. 

Le  30  janvier  suivant  Charles  IX  écrivait  aux  officiers 
de  -.on  armée  qui-  les  négociations  n'avaient  pu  aboutir 
et  il  faisait  appel  à  leur  dévoué  concours.  (Uni., p.  ga.) 
Voir  la  déclaration  du  Roi  dans  le  Cakndar  o)  State  pa- 
jin-f ,  1  5C8. 


.*IM«lr,l     MTIO»Alr. 


106 


LETTRES   DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


une  chose  si  pernicieuse  tant  à  ce  royaume  que 
à  toute  la  chrestienté,  mais  que  je  la  recher- 
ehois  par  tout  contre  ce  que  je  lui  en  avois 
promis  et  voullois  en  celle  faire  le  déshonneur 
du  Rov  mon  fils  plustost  que  de  conserver  sa 
réputation;  bref  il  m'a  tenu  un  tel  et  si  es- 
l range  langage  et  usé  d'une  telle  indignité, 
que  j'av  bien  connu  le  peu  de  bonne  volonté 
qu'il  me  porte. 

Or,  je  suis  asseurée  qu'il  ne  taira  faute  d'en 
adverti?  incontinanl  le  roy  son  maistre  et  qu'il 
taira  et  mandera  les  choses  autrement  qu'elles 
ne  sont  passées  et  à  son  advantage  afin  de 
mettre  le  tort  sur  moy,  et,  pour  ceste  cause, 
je  n'ay  voulu  différer  la  vérité  à  ce  que  vous 
le  faictes  bien  particulièrement  entendre  à  la 
royne  ma  fille,  pour  de  bonne  heure  le  conter 
au  roy  son  mari  et  qu'elle  le  prie,  de  ma  part, 
de  croire  que  j'ay  trouvé  très  estrange  la  façon 
dont  son  ambassadeur  contre  sa  bonne  cous- 
tume  a  usé  en  mon  endroit,  estant  très  as- 
seurée que  ladicte  façon  est  du  tout  esloignée 
de  la  bonne  volonté  du  roy  son  maistre,  niais 
qu'il  commance  suivant  les  erres  de  son  pré- 
décesseur à  prendre  sa  leçon  d'aucuns  mi- 
nistres de  deçà  passionnez  par  trop  en  leurs 
affections,  et  si  ainsi  estoit  où  il  voulust  conti- 
nuer en  ceste  sorte,  je  serois  constrainle  de 
prier  et  requérir  sondict  maistre  de  le  traicter 
ainsi  que  son  prédécesseur,  d'autant  qu'il 
pourrait  plus  tost  convertir  les  choses  en  mal 
que  en  bien  et  ne  pourrais  soufrir  qu'il  m'eus) 
en  si  peu  de  respect,  vous  priant,  Monsieur 
de  Forquevauls,  mettre  peine  de  sçavoir  ce 
que  ledict  ambassadeur  en  escripra  soit  à 
son  maistre  ou  ailleurs  et  m'en  adverlir  incon- 
tinent, aussi  de  la  réponse  que  Sa  Majesté  Ca- 
tholique aura  l'aide  à  la  royne  ma  lille  sur  ce 
propos,  quand  elle  lui  en  aura  parlé,  vous 
envoyant  le  courrier  présent  en  toute  diligence 
pour  en  avoir  des  nouvelles. 


Depuis  ceste  lettre  escripte,  j'ay  ad  visé  de 
vous  envoyer  tout  ce  qui  s'est  faict  et  passé 
pour  le  faict  de  la  paix  avec  le  prince  de  Coudé 
et  ceulx  qui  sont  avecquês  luy,  par  où  vous 
connoislrez  que  ce  que  nous  en  avons  faict  a 
esté  pour  bonne  occasion,  ayant  eu  moyen 
cependant  d'attendre  noz  forces,  ce  que  nous 
avons  tousjours  communiqué  audict  ambassa- 
deur, luy  faisant  entendre  ladicte  occasion;  à 
quoy  il  a  voulu  fermer  les  yeulx  et  adjousler 
plus  tost  foy  à  ce  que  aucuns  luy  ont  voulu 
persuader  que  à  ce  que  je  luv  ay  tousjours 
dict,  sans  considérer  que  ceulx  qui  luy  ont 
voulu  faire  acroire  relia,  n'ont  telle  affection 
au  service  de  Dieu  et  au  Roy  mondict  fils,  que 
moy  qui  n'ay  rien  en  ce  monde  en  considéra- 
tion que  cella.  De  Paris,  le  dix-neufviesme 
janvier  1 368. 

Monsieur  de  Forquevauls,  vous  verrez  le 
mémoire  que  vous  fais  envoyer  afin  de  cs- 
claircir  de  la  vérité  le  roy  mon  beau-fils  et 
le  direz  à  la  royne  ma  fille,  lui  monstrant 
ce  que  vous  escrips  icy  de  ma  main,  car 
j'ay  voulu  user  avec  l'ambassadeur  comme  il 
me  sembloit  eslre  raisonnable,  luv  communi- 
quant jour  par  jour  toutes  choses,  luy  ouvrant 
l'estomac  du  tout  et  luy  disant  les  occasions 
pourquov  nous  faisions  ce  que  nous  faisions; 
mais,  en  lieu  de  m'en  remercier  et  estre  aise 
de  voir  de  quelle  fiance  je  usois  en  son  <"i- 
droict,  il  m'a  tenu  de  si  sots  propos,  le  der- 
nier jour  que  j'ay  parlé  à  luy,  jusques  à  me 
dire  que  l'on  mettrai!  par  escripl  cl  envoye- 
roil-on  par  toute  la  chrestienté,  que  e'estoil 
moy  qui  allois  à  l'entour  du  pot  et  que  je  \ou- 
lois  ce  que  je  disois  ne  vouloir  point  et  que  ce 
n'estoil  battaille  celle  de  Sainrl-Denis.  Je  luy 
dis  qu'il  ne  la  Irouvoit  pas  battaille,  car  il 
vouldroit  que  fussions  touls  morts.  Il  fut  en 
cholëre  et  moy  encore  plus.  Je  luy  dis  que, 
quand  je  serois  esté  hors  d'irv  que  je  ne  sça\ 


LETTRES  DE  CATH 

si  l'amitié  entre  les  deux  roys  seroit  tant  con- 
tinuée. Il  me  dict  que  pour  cella  le  roy  son 
maislre  ne  perdroit  la  couronne.  Je  luy  dis 
qu'aussi  ne  l'airoit  l'autre  et  qu'ils  s'estoint 
bieu  esprouvez  autres  t'ois  ces  deux  couronnes 
et  m'asseurois  que  le  roy  son  maislre  ne  me 
disoit  ce  qu'il  me  disoit  et  qu'il  nous  portoil 
meilleure  volonté  que  ses  ministres,  car  il  en 
avoit  de  bien  estranges. 

Je  vous  ay  voulu  mettre  cecy ,  afin  <|ue.  s'il 
mande  autre  chose,  que  la  royne  ma  fille 
sache  la  vérité  et  luy  lasse  mander  qu'il  n'at- 
tribue le  bien  en  mal  et  qu'il  me  parle  comme 
il  doibl,  ou  je  ne  l'euvoyeray  plus  quérir. 


EKI\E  DE  MEDIGIS. 


107 


[1568.  —  Du  20  au  3o  janvier.) 

Aut.  lîibl.  Bal.  fonda  français,  n'  109&0.  f-  ittt. 
A  MON  COI  519 

MONSIEUR  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  j'é  veu  cet  que  me  mendés 
par  Lignerole  et  depuis  Conbault  avst  arivé 
avecques  Téligni,  et  pour  se  que  le  Roy  mon 
fils  désire  ne  rien  t'avre  que  tout  ceuls  de  son 
consel,  tent  scus  ysi  que  vous  aultres  qui  estes 
au  camps,  et  envoy  cet  que  yl  a  avisé  à  cete  fin 
que,  cet1  le  trovés  bon,  que  Conbault  rame- 
nant Teligni,  leur  porte  et  nous  raporte  leur 
réponse;  et  me  sanble  que.  s'il  ont  envie  de  la 
pays,  c'et  -  le  milleur  moyen  et  le  plus  court  et 
ensetpendent  je  m'aseure  que  ne  laiiré3  perdre 
temps  à  nostre  armave,  cet  que  je  vous  suplve. 
Lignerole  vous  dire  quelque  cliause,  que  me 
guarderade  vousfayre  la  présante  plus  longu* 
et  priré  Dieu  vous  donner  cet  que  désirés. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catbbinb. 

'  tt,  si. 
1  C'el,  c'est. 
'    /.rtinv.  laisserez. 


1568.  —  il  janvier. 

Or  g.  BiM.  imp.  Je  SainuPclerslwurg .  vol.  \.\  .  (•  i3. 
1   MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DLC  D'ANJOU1. 

Mon  fil/..  j'a\  entendu  que  les  revttres  des 

•  ri.»  lettre  du  dm-  de  Nevera  au  duc  d'Anjou,  datée 
de  l'abbaye  de  \  îerzon  le  i  '■>  janvier-,  éclaire  bien  la  si- 
tuation des  deux  armées  ennemies  : 

itll  vous  plaira  vous  souvenir.  Monseigneur,  comme  le 
mercredy  au  soir  étant  arrivé  M.  de  Sesac  devers  le  Roy, 
vous  advisates  que  le  iendemain  tous  les  cbevaliers  qui  sont 
de  vostre  conseil  se  assembleront  après  disné  pour  prendre 
là  dessus  une.  résolution,  la  où  estant  arrivé  avec  M.  de 
Chavigny  et  autres  chevalliers  de  l'ordre,  je  trouvis  que 
l'on  vous  avoit  conseillé  de  vous  approcher  le  plus  près 
des  ennemis  et  aller  à  Saint-Dizier,  là  où  vous  pouviez 
prendre  à  droite  et  à  gauche,  comme  bon  vous  semble- 
rait et  que  verriez  que  les  ennemis  lireroient  chemin, 
et  que  cependant  l'on  vous  choisirait  une  belle  asietle 
audict  Saint-Diziur  que,  s'ilz  vous  voulussent  combattre, 
que  ce  fust  à  vostre  advantage.  Là  dessus  voiant  peste 
délibération  prinse,  je  vous  suppliay  de  nous  dire  un 
mot  qui  estoit  de  regarder  bien  ce  qu'il  vous  plaisoit  taire , 
car  il  falloit  meclre  deux  poiuctz  en  avant  et  en  prendre 
l'un';  par  force ,  soit  de  combattre  ou  de  ne  combattre  poinct. 
Si  vous  vouliez  combattre ,  vous  preniez  le  chemin  et  si 
au  contraire  n'estiez  délibéré  de  combattre,  il  falloil 
prendre  une  autre  délibération.  Il  vous  plust  nie  dire 
quelle  des  deux  choses  je  serais  d'avis  que  vous  prissiez. 
Je  vous  dis  lors  que  ce  n'estoit  chose  de  l'aire  si  à  la  hast>- 
et  qu'il  talloit  prendre  l'advis  d'ung  chacun  là  où  je  di- 
rais le  mien  aussi  et  que  je  désirais  sçavoir  deux  choses 
premier  que  de  pouvoir  asseurer  bon  jugement  :  la  pre- 
mière estoit  de  sçavoir  si  le  Roy  avoit  argent  pour  faire 
la  guerre  encore  deux  mois,  et  aussi  si  dans  ces  deux 
mois  nous  avions  sept  mille  reistres  que  l'on  dit  estre 
pretz,  si  on  les  voudra  avoir.  Sachant  cela,  je  me  ré- 
souldrois  à  vous  diie  mon  advis,  car  si  l'argent  y  est  et 
li'sdicls  reistres  audict  temps  y  seraient,  j'estois  d'advis 
de  ne  combattre  point  et  attendre  ledict  temps  pour  ne 
bazarder  ce  que  tenions  asseuré,  et  cependant  aller  droit 
à  Auxerre  et  là  prendre  et  boucher  le  passaige  aux  en- 
nemis de  ne  passer  de  là  pour  secourir  Orléans,  lequel 
je  voudrais,  pour  ne  perdre  temps,  que  le  prendiasions 
cependant  que  nos  reistres  vinssent,  lesquelz  estant  vt-nus 
alh'r  droict  à  eulx  et  les  défoir mmç  Ion   leroil   fort 


108 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


ennemis  sont  bien  d'accord  avecques  eulx  et 
qu'ilz  faisoyent  estât  marcher  au  premyerjour. 
Si  cella  est  vray,  je  croys  que  vous  ne  voul- 
drez  pas  vous  engager  à  Auxerre,  et  par  ainsi 
ne  vous  seroyt  pas  grant  besoing  de  l'artiile- 
rve  que  nous  faisons  tenyr  preste,  qui  pour- 
royt  bien  servyr   ailleurs;  par  quoy  je  vous 

aisément,  n'ayant  regard  cependant  au  dégast  qu'ilz 
pourroient  faire  aux  villes  de  France  à  leur  fantaisie,  car 
il  vaut  mieux  pays  gardé  que  perdu,  comme  il  seroit,  adve- 
nant que  perdissions  maintenant  une  bataille.  Autrement, 
si  l'argent  nous  fallut  et  que  nous  ne  puissions  attendre  le- 
dirt  terme  pour  avoir  lesdiclz  reistres  et  qu'ils  ne  vinssent  à 
nostre  secours,  quej'estois  d'advis,  premier  que  de  laisser 
ruiner  reste  armée  de  soy-mesme,  comme  elle  feroit  en 
liien  peu  de  temps,  n'ayant  argent  pour  la  payer,  de 
combattre  les  ennemis  à  nostre  plus  grand  advantaige 
que  pourrions,  et  que,  pour  ce  faire,  c'estoil  folie  de 
s'arrester  à  Saint-Dizier  les  attendre,  car  ilz  ne  seraient 
si  mal  advisez  de  nous  assaillir  en  pays  si  fort  que  ces- 
luy  là,  mais  qu'ils  s'en  iraient  d'ung  autre  costé  et 
qu'ilz  nous  feraient  courir  auprès  d'eulx,  et  que  partant 
l'assiete  de  Saint-Dizier  ne  servirait  de  rien  et  que,  si  l'on 
vous  conseilloit  de  combattre,  quej'estois  d'advis  que 
feissiez  une  délibération  d'aller  avant  les  aller  trouver  là 
où  ils  seraient,  comme  il  i'alloit  que  vous  eussiez  faict 
au  lieu  de  séjourner  icy,  et  ce  faisant  vous  vous  assure- 
riez pour  le  moins  de  combattre  en  païs  advantageux 
pour  vous,  comme  est  celluy  devant  vous,  monlueux  et 
païs  fort  dont  vostre  infanterie  vous  servirait  grande- 
ment et  qu'elle  ne  feroit  si  bien  au  pais  de  campaigne, 
aussi  qu'il  fault  toujours  combattre  le  plus  loin  de  son 
pais  que  l'on  pourra,  afin  de  donner  au  Roy  le  loisir  de 
pourvoir  à  ses  affaires,  et  que  en  outre  vous  vous  mettriez 
'•n  hasard  de  ne  trouver  encore  nos  ennemis  joinctz  avec 
leurs  reistres,  que  si  ainsi  estoit  et  que  arrivassiez  là  de 
bonne  heure,  ils  ne  passeraient  plus  de  deçà  l'eau  et  aurions 
la  victoire  et  que  j'estois  d'advis  de  partir  dès  vendredy, 
qui  estoit  hier.  Là  vous  mistes  en  avant  les  difficultés 
que  l'on  vous  faisoit  des  vivres,  lesquelles,  après  avoir 
parlé  au  M*  d'hostel  Cliasly  pour  savoir  si  elles  estoient 
vraies,  il  dit  que  non.  Il  me  suffit  avoir  dit  ce  que  dessus 
pour  ma  décharge.  Je  voudrais  que  tous  fissent  comme 
moy. 

-De  ma  part,  que  je  vous  aye  ou  bien  ou  mal  con- 
seillé, je  le  vous  ay  voulu  mettre  par  écrit.»  (Bibl.  nat., 
fonds  français,  n"  3i8g,  p.  26  et  suiv.) 


prie,  mon  lilz,  me  mander  tout  incontinent  par 
ce  courrycr  volant,  si  vous  voulez  que  l'on  vous 
envoyé  ladicte  artillerie  ou  non,  et  au  demeurant 
quant  à  ce  que  vous  m'avez  escript  en  faveur 
de  Sarret  pour  l'abbaye  de  Montmorin  pour 
son  frère,  c'est  chose  que  je  \ous  eusse  faict 
accorder  bien  voluntyers;  mais  il  y  a  plus  de 
six  moys  que  ladicte  abbaye  a  esté  résignée 
par  l'abbé  d'icelle  à  l'évesque  de  Reines  qui 
est  son  nepveu ,  et  les  despeches  son!  envoyées 
à  Rome;  par  quoy,  mon  filz,  il  fauldra  trouver 
quelque  aultre  chose  pour  le  frère  dudict 
Sarret  que  je  seroy  très  ayse  luy  faire  accorder; 
et  en  cest  endroict  je  prie  le  Créateur  vous 
avoyr,  mon  filz,  en  sa  sainte  garde.  De  Parys  . 
le  xxie  jour  de  janvier  1 568. 

(De  sa  main.)  Qucj'é  demain  la  réponse. 
Vostre  bonne  mère, 

Caterink. 


1568.  —  a  a  janvier. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3178,  f°  17. 

A  MONSIEUR  DE  HUMIÈRES, 

CAPP1TAINE    DR  C!\Ql!ANTB   HOMMES   D'ARMES  DE  SES  ORDONNANCES. 

Monsieur  d'Humyères,  j'ay  esté  fort  estonnée 
quanl  j'ay  veu  par  vostre  lectre  du  xiii0  de  ce 
mois  ce  (pue  vous  m'escripvez  touchant  l'oppy- 
nyon  que  le  sr  conte  d'Harembergue  avo\  I  qu'on 
luy  retint  ses  paquets  par  deçà  après  estre 
crochetiez;  sur  quoy  je  vous  advise  que  je  n'ay 
janiaiz  entendu  telle  chose  et  ne  le  \ouldroys 
ffucunenient  souffrir  ne  permectre;  au  con- 
traire^'auray  tousjours  en  singulière  reqoni- 
mandation  tout  ce  qui  luy  louchera  pour  ses 
valleur  et  mérites,  vous  prvanl  de  luv  faire 
entendre  de  ma  part  et  n'ayant  de  quoy  vous 
faire  pour  cest  heure  plus  longue  lettre,  je 
prye  à  Dieu  vous  donner,    Monsieur  d'Hu- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


109 


myères,  ce  que  plus  désirez.  Escript  à  Paris, 

le  mi"  jour  de  janvier  1  568. 

Caterine. 
Noblet. 


1568.  —  a4  janvier. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  frauçais,  n°  i556&,  I    190. 

A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz ,  je  vous  veulx  bien  advertyr  connue 
présentement  il  part  de  ceste  ville  la  somme 
de  cent  mil  livres  pour  le  parfaiet  pavement 
de  la  gensdarmerye  et  douze  mil  livres  pour 
employer  au  faicl  de  l'extraordinaire  de  la 
guerre;  et  prentledict  argent  le  chemyn  droict 
à  Sens,  où  il  arrivera  mercredy  au  soyr, 
auquel  lieu  je  vous  prye,  mon  filz,  envoyer  de 
l'escorte  pour  prendre  ledicl  argent  et  le  con- 
duire seurement  à  vous  jusques  au  camp, 
aflin  que  n'en  advienne  faillie.  Au  demeurant, 
mon  fils,  nous  avons  faict  dresser  une  ordon- 
nance pour  le  faict  de  la  gendarmerye,  la- 
quelle je  vous  envoyé  et  vous  prye  de  la  vou- 
loyr  faire  observer  par  dellà,  asseurant  tons 
les  cappitaynes  de  gensdarmes  qu'il  n'y  aura 
point  de  faulte  que  le  payement  de  la  gendar- 
merye ne  soyt  presl  à  leur  estre  dellivré 
dans  le  V  du  moys  de  febvryer,  qui  est  le 
jour  auquel  par  ladicle  ordonnance  tous  leurs 
roolles  doyvent  estre  cloz  et  arreslez.  Et  sur 
ce  propos,  mon  filz,  il  faut  que  je  vous  n- 
monstre  que  il  y  a  eu  plusieurs  des  nouvelles 
compaîgnyes  qui  n'ont  clos  et  dressé  leurs 
roolles  que  vers  la  fin  du  moys  de  décembre 
dernyer;  vous  regarderez  donc  et  ordonnerez 
à  mon  cousin  le  maresclial  de  Gossé  de  faire  le 
semblable  de  sa  part  et  que  l'on  soullaige  pour 
le  regard  du  pavement  desdicles  nouvelles 
compaignyes  le  plus  que  l'on  pourra  les  fi- 
nances du  Roy  monsieur  mon  filz,  car  quoi- 


que nostre  intention  est  de  les  bien  traicter 
el  payer;  aussi  fault-il  qu'ilz  considèrent  le 
peu  de  lemps  qu'il  y  aura  d'ung  payement  à 
l'aultre,  et  en  cest  endroict  est  nécessaire  d'ad- 
viser  à  user  de  tout  le  meilleur  mesnaige  que 
l'on  pourra,  nous  en  donnant  advis  par  deçà 
au  plus  tost  que  vous  pourrez.  Il  y  a  aussi, 
mon  filz,  une  chose  à  quoy  vous  debvez  prendre 
garde,  c'est  que  ordinavrement  il  vyent  ic\ 
ung  monde  de  gentilshommes  apportans  des- 
pesches  de  vous  et  des  voslres  aussi,  lesquelz 
disent  qu'ilz  n'ont  point  esté  payez  de  leurs 
voyaiges  du  camp  jusques  icy  et  s'en  font 
payer,  et  pour  régler  cella  à  l'advenyr  je  vous 
prye  que  vous  commandiez  que  à  ceulx  que 
\ous  despescherez  expressément,  il  ne  soit 
baillé  que  le  voyaige  pour  venvr  et  icy  on  leur 
payera  le  retour;  et  ordonnerez  au  sr  de  Fizes 
d'advertyr  Ailuye  par  ung  petit  billet  de  ceulx 
à  qui  l'on  aura  faict  bailler  le  voyaige  et  que 
vous  entendez  qu'ils  soient  payez  pour  le  retour; 
car,  à  ce  que  j'entends,  il  s'en  va  inutillemenl 
beaucoup  d'argent  en  cella;  qui  est,  mon  filz. 
tout  ce  que  je  vous  diray  pour  ceste  heure,  en 
pryant  Dieu  qu'il  vous  ayt  en  saincle  garde. 

De  Parys,  ce  xxnuc  jour  de  janvier  1 568. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


I  568.  —  a.">  janvier. 

Orijj.  Bibl.  împ.  «le  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX  ,  f°  lit. 

A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  lilz,  je  vyens  d'avoyr  nouvelles  comme 
ceux  d'Orléans  sont  sortys  hors  et  commencent 
à  courir  jusques  auprès  d'Estampes,  où  comme 
vous  scavez  il  n'y  a  dedans  que  les  houppes 
de  Tilladet,  et  pour  ce  qu'il  estbesoing  de  les 
renforcer  de  quelque  cavallerye  pour  empes- 
cher  que  ceulx   dudicl  Orléans  ne   vyeunenl 


110 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE  MÉDICIS. 


plus  avant  et  ne  nous  fissent  quelque  brayerye 

tandys  <]ue  vous  estes  loing,  je  vous  prie,  mon 
filz,  Buyvanl  rostre  première  délibération.,  nous 
envoyer  ce9  six  eompaignyes  de  chevauix  lé- 
gers, dont  vous  nous  avez  envoyé  l'aultre  jour 
le  mémoyre  et  semblablement  une  ou  deux 
eompaignyes  de  gensdarmes,  et  entre  aultres 
celles  du  sieur  de  Roche  for  t.,  lequel  nous  a\ons 
deslibéré  d'envoyer  audict  Estampes  et  le  ren- 
forcer  avec  des  coinpagnyes  du  sieur  de  la 
Chappelle  et  de  celles  de  mes  cousins  les 
mareschaui  de  Montmorency  et  Danville  et 
aultres  estantz  en  ces  quartiers,  afliii  qu'il 
puysse  empescher  les  courses  de  ceulx  dudict 
Orléans  et  les  faire  resserrer  dans  leur  ville; 
ce  que  nous  vous  demandons  n'est  pas  pour 
vous  diminuer  de  beaucoup  vos  forces  que  vous 
aurez  bientost  si  bon  nombre  de  ryttres  que 
ce  que  vous  osterez  pour  nous  envoyer,  il  n'y 
paroystra  poinct,  et  cependant  nous  serons  ren- 
forcez comme  nous  en  avons  besoing,  pryant 
le  Créateur  vous  avoyr,  mon  filz,  en  sa  saiucte 
et  digne  garde.  Escript  à  Paris,  le  xxv"  jour  de 
janvier  1  568. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


1568.  —  28  janvier. 

Bîbl.  nat.  fonds  Moreau  ,  n"  83a.  p.  su. 

A  MESSIEURS  LES  GENS 

TENANS  LA  COURT  DE  PARLEMENT  A  DIJON. 

Messieurs,  je  ni'asseure  que,  veoyant  ce  que 
le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript  pré- 
sentement, vous  sçauvez  bien  juger  et  consi- 
dérer à  quelle  intencion  cella  se  faict,  et  croys 
que  vous  ne  ferez  difficulté  de  passer  oultre  à 
l'exécution  du  contenu  en  ses  lectres.  Toutes- 
foys  estant  la  chose  de  l'importance  qu'elle  est 
et  afin  qu'il  n'y  ayt  aucun  double,  j'ay  bien 
voulu    l'acompaigner    de    ceste    lettre,    vous 


priant  donner  ordre  que  l'elfect  s'en  ensuyve, 
sans  remectre  la  chose  en  aucune  longueur 
ne  difficulté;  et,  cella  farci ,  commander  et  or- 
donner très  expressément  à  vostre  greffier  re- 
tenir et  l'aire  serrer  lesdicles  lettres  et  le  registre 
qui  s'en  fera  en  lieu  si  seur  que  nul  autre  que 
ceuk  de  vostre  compagnie  les  voye,  ne  qu'il 
en  soyl  pris  ne  baillé  aucune  coppie  par  es- 
cript, impression  ne  autrement,  de  manière 
qu'elle  ne  soient  divulguées  en  quelque  sorte 
que  ce  soyt,  priant  Dieu,  Messieurs,  nous 
avoir  en  sa  saincte  garde.  Escript  le  xxvnf  jour 
de  janvier  1 568. 


Caterine. 


De  l'Aibespi\e. 


[1568. —  Du  a5  au  3o  janvi  r.] 
Aut.  lîibl.  mil-  fonds  français.  n°  3»g3.  f°  33. 

A  MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  j'é  reseu  vostre  lelre  et  veu  cet 
que  me  mendés  touchent  d'envoyer  asteure 
que  la  pays  n'est,  cet  que  j'é  trové  bon;  et  ay 
fayst  fayre  demi  dousayne  de  letres  patentes, 
lesqueles  je  voldroys  que  Conbault  eust  pour 
leur  porter,  et  pour  cete  aucasion  je  les  vous 
envoyé  avecques  eune  déclaration  que  le  Ro\ 
mon  fils  ha  fayste,  pour  aulteut  que  le  car- 
dinal de  Chatillon  a  fayst  courir  eun  bruit 
que  le  Ro\  lui  avoyt  refeusé  cet  que  aupara- 
vant y  leurs  avoyt  sine,  afin  que  tous  conoyset 
que  le  Roy  ne  révoque  rien  de  cet  que  leurs 
avoyt  sine  et  envoyé  par  Conbault,  corne 
voyrés;  et  me  semble,  mon  cousin,  que  la  dé- 
claration et  les  letres  patentes  en  feront  revenir 
beaucoups,  qui  me  fayst  vous- prier  de  dire  à 
Conbault  qu'il  fase  cet  que  il  m'a  dist  et  vous 
luy  balleré  le  tout.  Le  Roy  mon  fils  set  porte 
asteure  bien.  Je  vous  le  mende  pour  se  que  l'on 
m'a  dist  que  l'ons  a  fayst  courer  eun  bruyt 
qu'il  étovtfort  malade,  afin  que  n'an  soyés  en 


LETTRES   DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


111 


pouine  et  vous  aseuriés  que  luy  et  moy  ne 
vous  tenon  poynt  du  comeun  et  savons  bien 
la  difayranse  qu  il  \  a,  (jui  cera  toujours 
reconeue  en  louttes  les  aucasions  i|ui  cet 
présanteron  de  luy  en  voslre  endroyl  et,  de 
ma  part,  reré  bien  avse  d'avoyr  moyen  de 
vous  fayre  conestre  la  bonne  volante'  que  vous 
porte , 

Vostre  bonne  cousine, 

CaTERINE. 


1568.  —  ao  janvier. 

Orig.  Archives  J^  Modèue 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FERfiARE. 

Mon  cousin,  la  singulière  recommandation 
eu  laquelle  j'av  et  veulx  avoir  tout  ce  qui 
touche  et  appartient  à  mon  cousin  le  comte 
de  la  Myrande,  t'ont  que  j'av  bien  voulu  accom- 
pagner de  la  présente  celle  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  filz  vous  escript  présentement  en 
sa  faveur,  touchant  quelque  mécontentement 
que  vous  avez  de  luy,  ainsi  qu'il  nous  a  l'aict 
entendre,  dont  il  porte  ung  tel  estreme  regret 
et  ennuy,  que  cela  lui  a  l'ail  différer  le  vovaige 
qu'il  avoit  entrepris  de  venir  faire  par  deçà, 
désirant  estre  remis  en  voslre  bonne  grâce  et 
vousdemourer  tousjours  bon  serviteur  et  amv, 
comme  il  a  esté  jusques  icy;  par  quoy  estanl 
requise  de  sa  part  d'intervenir  en  cest  endroit, 
je  vous  prie,  mon  cousin,  vouloir  vous  ap- 
paiser,  oublier  votre  colère  et  déposer  tout  ce 
inalronteutement  que  vous  pouviez  avoir  en- 
contre mondict  cousin  ou  si  vous  pensez  en 
avoir  eu  quelque  oppinion,  le  reniectant  et 
tenant  tousjours  en  votre  bonne  grâce  pour 
l'amour  de  moy.  qui  estimera)  el  repputera) 
ce  bien  qu'il  recevra  de  vous  comme  l'ail  à  moy- 
mesmes,  donl  je  m'en  revangera]  en  loua  les 


lieux  et  endroilz  où  me  vouldrez  emploier.  El 
d'autant  que  par  lesieur  de  Foix,  notre  ambas- 
sadeur à  Venize,  qui  a  charge  de  vous  aller 
trouver  pour  cest  effect,  vous  entendrez  plus 
amplement  tout  ce  que  je  vous  pourrois  dire 
là  dessus,  je  vous  prie  le  croire  de  ce  qu'il 
vous  dira  de  ma  part,  comme  \ous  vouldriez 
l'aire  moy  mesmes.  Priant  Dieu  vous  donner, 
mon  cousin,  ce  que  plus  désirez. 

De  Paris,  le  x\i\"  jour  de  janvier  i568. 

Voslre  bonne  cousine, 

(Utérine. 

RoBERTET. 


I  > ( i .S .  —  ag  janvier. 

Copie.   Archiva  de  la  Dordogne. 

V  MONSIEUR  DE  BORIES'. 

Monsieur  de  Bories,  le  Roy  monsieur  mon 
lils  vous  prie  de  vouloir  assembler  le  plus  que 
vous  pourésde  la  compagnie  démon  cousin  le 
prince  de  Navarre,  pour  aller  trouver  ceulx  à 
qui  il  a  mandé  de  se  préparer  pour,  s'il  faut, 
aller  chastier  et  reprendre  sa  ville  de  la  Ro- 
chelle. Encore  que  je  vous  commisse  sy  affec- 
tionné à  son  service  qu'il  ne  soit  besoin  de 
vous  \  semondre  davantage,  toutesfois  je  n'ai 
voulu  qu'il  vou>  aye  prié  tout  seul,  et  parlant 
je  vous  prie  de  luy  l'aire  ce  service,  en  vous 
asseuraut  que  je  ne  sçauray  pas  le  luy  laisser 
oublier  jamais,  de  sorte  que  vous  a\és  occa- 
sion d'estre  contant;  priant  Dieu,  Monsieur 
de  Bories,  vous  avoir  en  sa  saincte  el  digne 
garde. 

De  Paris,  le  uux*  jour  de  janvier  i568. 

\.  vTI.UINE. 

1  Lieutenant  de  la  c pagnie  du  prime  il'-  Navarre; 

voir  une  lettre  de  Montluc  an  Roi,  an  lome  V,  p.  11      H 
M-*  Commentaire  (édil.  '!<■  Btubte) 


112 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


1 568.  —  39  janvier. 

Mmule.  Bibl.  ual.  fonds  français,  a°  15918,  f  »o5. 

MONSIEUR  DE  VIEILLEVILLE. 

Mon  cousin,  j'ay  veu  bien  au  long  voz 
lettres  du  xix  et  suis  très  aise  d'entendre  que 
les  reistres,  (]ui  sont  levez  pour  le  service  du 
Roy  monsieur  mon  filz,  commencent  à  marcher 
el  estre  si  fors;  ils  ne  peuvent  venir  à  temps 
plus  couveuable  pour  luy  faire  un  bon  service. 
Etencores,  mon  cousin,  qu'il  vous  ayt  estéés- 
cript  par  le  sieur  de  Sainte-Coulombe  de  les 
faire  marcher  en  toute  diligence,  je  ne  veulx  en- 
core faillir  vous  dire  que  le  plus  grand  service 
que  luy  sçauriez  faire  et  pour  la  France  est 
de  les  haster  et  donner  ordre  qu'ilz  ne  re- 
lavent au  lieu  de  leur  monstre,  et  où  se  fera 
leur  payement;  à  quoy  par  deçà  nous  pourvoy- 
ons; aussv  que  ne  soyez  en  ceste  peine  leur 
sera  envoyé  l'argent  nécessaire,  combien  que 
par  cv-devant  ledict  sieur  de  Sainte-Coulombe 
vous  ayt  fait  conduire  cinquante  mille  livres 
et  cinquante  autres  que  mon  cousin  le  cardinal 
de  Lorraine  a  envoyé  quérir  à  Envers.  Je  croy, 
mon  cousin ,  que  tout  cela  ensemble  sera  suffi- 
sant pour  contenter  le  duc  Jehan  Guillaume. 
Etquant  auxtermes  de  paix  quevousconnoisez, 
je  ne  vous  en  diray  davantage,  sinon  que  je 
ne  laisserav  jamais  passer  occasion  pour  mettre 
le  royaume  d'icy  en  repos,  que  je  ne  face  ce 
que  je  dois  faire  pour  mon  devoir  particulier 
et  de  plus  avec  l'honneur  et  réputation  du 
Rov  monsieur  mon  filz,  que  c'est  la  chose  en 
ce  inonde  que  j'ay  en  très  grande  recom- 
mandation, et  affin,  mon  cousin,  que  soyez 
esclaircv  de  toutes  choses,  je  vous  envoyé  la 
déclaration  et  parlements  qui  ont  esté  laids 
«tepuis  lepartemenl  du  cardinal  de  Chastillon, 
suivant  lesquels  vous  jugerez  quelle  est  l'in- 
tention du  Rov  inondicl  filz  et  la  mienne  et  en 


cest  endroit  je  prie  Dieu  vous  avoir  en  sa 
saincte  garde  l. 

1  Cette  lettre  se  croisa  avec  deux  lettres  adressées  par 
Vieilleville  au  Roi. 

La  première  était  ainsi  conçue  :  «J'ay  receu  les  lettres 
qu'il  a  pieu  à  V.  M.  m'escrire  par  le  cappitaine  Saincte- 
Colombe  et  entendu  tout  ce  qu'il  m'a  dict  de  vostre  part, 
en  quoy  je  n'obmetlray  aulcune  chose;  mais  je  suis  es- 
b.liy  des  reistres  des  Hingrave  et  Bassompierre.  car  on 
ne  les  peult  liaster,  d'aultant  qu'on  n'en  entend  point  de 
nouvelles,  sinon  qu'ilz  sont  aux  environs  de  Trêves.  Ce 
jourd'huy  sont  arrivez  les  trésoriers  qui  amènent  les  cin- 
quante mil  francs  pour  le  duc  Jehan-Guillaume  en  vingt 
mille  escuz.  Je  suis  icy  exprès  pourl'emprunct  que  V.  M. 
veult  estre  faict  sur  cestc  ville,  où  la  peine  est  infinie; 
mais  elle  apportera  quelque  fruict  :  car  j'espère  qu'ilz 
viendront  jusques  à  dix-huict  ou  vingt  mille  francs.  Ces 
froidures,  Dieu  mercy,  ont  fort  diminué  la  peste  en  ceste 
ville  qui  jusques  icy  nous  avoit  assiégez  et  faict  beaucoup 
de  dommaige. 

rDe  Metz,  ce  xxim  de  janvier  1068.1 

Voici  la  seconde,  écrite  quatre  jours  après  :  *Je  viens 
présentement  de  recevoir  ung  pacquet  de  lettres  que  le 
conte  palatin  ésrit  à  V.  M. ,  qui  me  requiert  le  vous  faire 
tenir  en  dilligence;  il  m'a  semblé  ne  la  pouvoir  faire 
meilleure  que  de  le  vous  envoyer  par  ce  chevaulcheur 
présent  porteur,  lequel  j'avoys  desjà  dépesché.  Pour  ce 
que  le  sieur  de  Luz  qui  est  arrivé  icy,  lequel  partira  de- 
main pour  aller  trouver  Y.  M.,  m'a  asseuré  que  le  duc 
Jehan-Guillaume  a  troys  mil  chevaux,  il  vous  plaira 
d'aviser  pour  le  payement  de  leur  monstre,  affin  que 
cela  ne  les  retarde  point  :  car  dedans  huict  ou  dix  jours 
je  les  auray  à  ma  porte.  Je  leur  ay  assigné  le  lieu  de 
leurdicte  monstre  en  la  terre  de  Beaulieu.  H  sera  bon 
que  V.  M.  escrive  au  sieur  de  Pasquier  de  donner  ordre 
pour  leurs  \  ivres  affin  qu'ilz  n'ayent  occasion  de  s'escar- 
tcr  nv  malcontenter.  Je  m'asseure  mais  que  tout  cela 
soit  joinct  a>ec  vostre  armée  que  vous  serez  maistre  de 
la  campaigne.  Il  est  besoing  aussy  que  V.  M.  escrive  à 
Monsieur  d'Kspaulx  pour  donner  ordre  semblalilement 
à  leurs  vivres  et  me  semble  qu'il  sertit  bon  de  les  1ère 
vivre  par  estappes  jusques  à  ce  qu'ilz  soient  auprès  de 
Monsieur. 

rDe  Metz,  ce  xxx'  de  janvier  i568.n 

(Orig.,  Bibl.  nat.,  fonds  français.  n°  if><>i8,  f"  200 
et  3,07.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


113 


I  .'>li.s.  —  :jo  janvier. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Suinl-Putersbourg.  vol.  XX,  f  iG. 

\  MON  F1LZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  viens  tout  présentement  de  re- 
cepvoir  par  Chemerault  la  lettre  que  vous 
m'avez  escripte.  par  laquelle  vous  me  mandez 
de  vous  envoyer  six  canons  incontinent;  je 
vous  ay  déjà  envoie  des  pyonniers  que  nous 
avions  laid  lever  et  les  chevaux,  comme  les 
avions  renvoyez  aux  élections  ausquelles  ils 
avovent  esté levez, lesquelz nous  redemandons 
toul  maintenant.  Pour  les  six  canons,  ils  sont 
dedans  les  bateaulx  tout  pretz  à  partir  et  atten- 
dra)- que  voos  nous  mandiez  si  vous  en  aurez 
affaire  et  si  vous  les  voulez  pour  les  l'aire  in- 
continent partir,  et,  de  vostre  part,  vous  regar- 
derez aussy  à  envoier  forces  pour  les  faire 
conduire  seurenienl,  si  vous  les  mandez,  vous 
priant  de  me  renvoyer  promptement  le  pré- 
sent courrier  que  je  vous  envoie  expressément 
pour  sçavoir  si  vous  en  aurez  besoing.  Au  de- 
mouranl,  vous  nous  avez  mandé  pour  faire 
donner  la  charge  des  compaignyes  de  Gas- 
cons qui  sont  auprès  de  vous  à  Ardres;  le 
I ! > > \  monsieur  mon  filz  est  tout  content 
de  les  lin  accorder,  pouneu  que  lesdictes 
compagnies soyent  soubz  le  conte  de  Brissac; 
mais  autrement  ce  serovt  faire  tort  au  cheva- 
lier de  Moulue  que  de  les  luv  oster  et  à  son 
père  aussy,  ne  voulant  ledict  chevalier  laisser 
la  charge  desdictes  compagnves  sinon  au  cas 
que  Ion  lesvoulust  réduire  soubz  ledict  conte 
de  Brissac;  aussy  il  me  semble  que  vous 
ne  nous  devriez  renvoyer  les  capitaines  de 
deçà  pour  les  faire  ordonner  de  leur  paye- 
ment, estant  cela  dépendant  de  vous,  tenant 
le  lieu  que  vous  tenez.  Demain  il  n'y  aura 
poincl  de  laulte  que  nous  vous  renvoyerons 
Ennissay,  par  lequel  \ou>  aurez  plus  ample1 

Catiikm.m!  dk  Mt.uii;ib.  —  m. 


ment  de  noz  nouvelles.  Cependant  je  vous  diraj 
que,  quant  il  sera  question  de  finances,  je 
désire,  ains\  que  je  vous  ay  dicl,  que  vous  \ 
appeliez  le  sieur  de  Carnavalet  et  que  preniez 
conseil  de  mon  cousin  le  mareschal  de  Cossé 
et  du  sieur  d'Escars;  aussi  j'allendz  response  à 
la  lettre  que  je  vous  ay  escripte,  qui  est  tout  ce 
que  vous  aurez  de  moy  pourceste  heure,  priant 
Dieu  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Paris,  le  xxx"  jour  de  janvier  i  5G8. 

Vostre  bonne  mère. 

Cm:i;i\i.. 


[1568.  —  3o  janvier.] 

Oritf.  Biltl.  imp.  de  Saint-Pétersbouig ,  vol.  \.\  .  I    .  ; 

A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  d'aultant  que  toutes  les  forces  des 
ennemys  tyrent  du  costé  d'Orléans  et  que  jà 
Bloys  est  assiégé,  je  vous  prie  regarder  si  pou- 
rez  renforcer  lousjouis  mon  cousin  le  Prince- 
Daulpbin;  il  sero\t  à  propos  de  luy  bailler  siv 
compagnies,  celle  de  M.  de  la  Trémouille, 
celle  du  sieur  d'Avaugour,  celle  du  marquis 
de  Mezyères,  celle  de  Rochefort  et  celle  de 
Balresse  et  le  reste  de  celle  du  prince  de  Na- 
varre, et  retenez  tous  les  chevaulx  légers  que 
luv  voulyez  bailler;  et  si  vous  vous  pouviez 
passer  du  régiment  du  chevalier  de  Monluc 
pour  lu\  donner,  ledict  Monluc  ne  quicteroyl 
point  sondiet  régiment  et  je  le  vous  envoverav 
pour  [l'en  pourvovr|  ';  et  ce  que  me  f'aict  vous 
mander  cecy,  c'est  que  je  considère  que  vous 
serez  si  tost  renforcé  des  r\ lires  de  Bassom- 
pyeré  et  du  ftyngràve  que.  Iu\  baillant  cela, 
vous  ne  serez  guères  aflbybU,  et  si  Lesdictes 
mes  compagnies  de  chevaulx  légers  ne  vous 
sèrvbynt  pas  de  beaucoup,  ce  serovt  bien  faicl 
de  les  leur  envover  aussi. 


CVTBRINE 


Partie  lacérée 


1 1  fi 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


(  1568.  —  3o  janvier.] 

Minute.  Bilil.  bai,  fond9  frnnrais ,  rT  i55ûA,  f  i5o. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  j'ay  receu  voz  deux  lettres  des 
xxvin  et  xix  de  ce  moys  et  bien  considéré 
tout  ce  que  m'avez  mande'  par  icclles,  prin- 
cipaleincnt  le  grand  elTroy  et  le  maulvais  ec- 
quipaigë  en  quoy  me  mandez  que  sont  noz 
ennemys,  quy  sont  deux  choses  lesquelles  je 
suys  bien  asseurée  que  vous  sçaurez  bien 
mectre  en  bonne  considération  et  en  faire 
voslre  profil  et  user  de  l'advantaige  que  la 
peur  et  la  pauvreté  dont  ils  sont  surprins  vous 
donne  sur  eulx.Le  sieur  deVantoux  me  mande 
qu'il  est  nécessaire  de  mectre  dans  Monbar 
quelque  nombre  de  gens  de  pied  puisque  l'on 
s'est  résolu  de  le  garder,  affin  de  travailler 
l'ennemv  auquel  ildiclquelepassaige  s'adresse 
droictemenl  de  ce  costé  là;  à  cesle  cause,  mon 
cousin ,  je  vous  prie  mettre  dans  la  ville  tel 
nombre  de  infanterye  que  vous  adviserez  eslre 
nécessaire  pour  la  garde  d'icelle;  mais  d'aul- 
tant  que  c'est  ung  lieu  quy  appartient  à  mon 
cousin  monsieur  de  Nemours  et  qu'il  m'a  prié 
de  laisser  dans  ledict  chasteau  le  cappitaine  et 
les  soldalz  qu'il  y  a  mis  et  qui  sont  à  luy,  je 
vous  prie  ne  mectre  personne  audict  chasteau , 
et  commander  aulx  capitaines  que  vous  en- 
voyerez  dans  ladicte  ville  qu'il  promecte  à 
ceulx  dudict  chasteau  prendre  et  tirer  d'icelle 
les  commodités  dont  ilz  auront  besoing;  et  je 
mande  aux  cappitaines  qui  sont  dans  ledict 
chasteau  que,  en  cas  de  nécessité  et  advenant 
que  l'ennemy  y  allast,  qu'il  n'entre  dans  le- 
dict chasteau  que  tel  nombre  d'hommes  des 
soldalz  de  ladicte  ville  qu'il  lauldra  pour  la 
garde  et  sûreté  d'iceluy;  priant  Dieu,  mon 
cousin ,  etc.. 


1008.  —  3o  janvier. 

Oriff.  Bibl.  nal.  fomls  franrnis,  n"  3ai8,  f°  7s. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  j'ai  veu  ce  que  m'avez  escrit 
touchant  la  compagnye  du  sieur  de  La  Meille- 
raye;  sur  quoy  je  vous  diray  que  auparavant 
avoir  receu  voslre  lettre,  le  Roy  monsieur 
mon  filz  l'avoit  accordée  au  sieur  de  La  Meil- 
leraye  l'aisné,  mais  je  vous  puis  asseurer  que 
la  première  qui  viendra  à  vacquer,  le  sieur  de 
La  Rue,  pour  lequel  vous  nous'faictes  requeste, 
en  sera  gratiflié  pour  le  bon  lesmoignage  que 
vous  nous  rendez  de  ses  valleur  et  mérites, 
comme  en  toute  autre  chose  nous  désirons 
satisfaire  à  ce  dont  vous  nous  requerrez.  Priant 
Dieu,  mon  cousin,  vous  donner  ce  que  désirez. 

Escript  à  Paris,  le  xxx°  jour  de  janvier  1 568. 

(De  sa  main.)  iMon  cousin,  je  vous  prie  fayre 
envoyer  les  letre  patentes  que  vous  ay  envoyé, 
ynsin  que  aviserés  ou  par  Combault  puis- 
qu'il a  comensé  la  pratique;  yl  me  samble 
que  ceroyt  myeulx  et  le  plus  losl;  car  j'é  aupi- 
nyon  qu'il  serviront  et  san  la  déclaratyon  je 
les  euse  plus  tost  envoyé,  mes  sela  enn  a  esté 
cause. 

Voslre  bonne  cousine, 

Catf.bine. 


lT>fi8.  —  3o  janvier. 

Orij;.  BiH;  imp.  <lr  Saint-Pé'lersbouig ,  vol.  XX,  f"  i5. 

A  MOH  I-II.Z 

MONSIEUR  LE  DUC  D  VNJOU. 

Mon  filz,  maynlenant  que  vous  avez  beau- 
coup de  ry tires,  vous  aurez  affaire  de  beau- 
coup de  Iruchementselqui  soyenl  bien  fidelles, 
et  là-dessuz  je  vous  veulxbien  adverlir  comme 
il  m'a    esté  dicl  que   le   sieur  de  Chavigny 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


115 


a  ung  homme  d'armes  des  syens,  nommé  Es- 
tampes, filz  de  la  Ferté-Ymbault,  lequel  a  esté 
nourry  si\  ou  sept  ans  avec  le  lantgrave;  il 
est  de  bonne  race  et  vous  en  pourrez  bien 
servyr  s'il  parle  si  bien  l'allemand,  comme  l'on 
m'a  dict,  dont  je  vous  prve,  mon  filz,  d'en 
parler  audict  sieur  de  Chavigny  et  de  vous 
servyr  de  luy,  m'asseurant  qu'il  le  fera  fort 
lidi'llement.  Au  reste,  nous  avons  donné  congé 
à  l.ignerolles  de  faire  ung  tour  jusques  cbez 
lin  et  pour  les  raysons  qu'il  vous  escript  qui 
sont  grandes  pour  son  bien,  et  il  sera  si  peu 
chez  lin  qu'il  ne  fera  nulle  laulte  à  vostre  ser- 
vice, pnanten  cest  endroict  le  Créateur  vous 
avoir,  mon  filz,  en  sa  saincte  garde. 

De  Paris,  le  xxx0  jour  de  janvier  1 568. 

Vostre  bonne  mère, 

Cateri.ne. 


1 568.  —  3i  janvier. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX,  f*  18. 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  la  lettre  que  présentement  vous 
escript  le  Roy  monsieur  mon  filz  responsive 
à  tout  le  reste  de  voz  dernières  despesches, 
est  si  ample  qu'il  ne  me  reste  aucune  chose  à 
vous  dire,  sinon  que  ayans  esté  très  aises  des 
advertissemens  que  vous  nous  donnez  des  dép- 
portemens  de  noz  ennemys,  je  vous  prie  con- 
tinuer le  [dus  souvent  que  vous  pourrez  et  n'en 
laisser  eshapper  une  seule  occasion  ;  au  demou- 
rant  regarder  à  pourveoir,  comme  vous  avez 
faict  jusqu'icy,  selon  que  vous  nous  escripvez, 
tanl  à  noz  villes  de  dessus  la  rivière  par  où 
fonl  conlenance  de  vouloir  passer  nosdiclz 
ennemys,  ([ue  à  toutes  autres  choses  requises 
el  nécessaires  pour  tousjours  les  travailler  et 
endommaiger  le  plus  qu'il  sera  possible,  aflin 
que.  quant  il  plaira  à  Dieu,  nous  puissions  par- 


venir au  dessus  de  nos  iutencions,  le  suppliant 
cependant  vous  maintenir  en  très  bonne  et  par- 
faicle  santé. 

De  Paris,  le  dernyer  jour  de  janvier  i568. 

Mon  filz,  je  vous  prye  de  nous  envoyer  in- 
continent mon  cousin  le  marquis  de  Villars, 
car  estant  icy  et  comme  il  aura  parlé  avecques 
mes  cousins  de  Montmorency,  je  m'asseure 
que  nous  trouverons  moyen  de  mectre  une 
bonne  lin  à  la  querelle  survenue  entre  mes 
cousins  de  Martigues  et  Méru1,  vous  pryanl  lf 
faire  partir  au  plus  tost,  et  cependant  nous 
avons  adv  isé  de  retenir  encore  pardeçà  le  sieur 
de  Batresse,  et  tandis  que  mondict  cousin  If 
marquis  de  Villars  viendra,  il  faull  que  vous 
advisyez  à  prolonger  le  plus  que  vous  pourrez 
le  temps  préfixé  auxdicts  seigneurs  et  de  Marti- 
gues et  de  Méru  de  ne  se  riens  demander,  coin  un  ■ 
je  m'asseure  que  vous  sçaurez  très  bien  faire. 

(De  sa  main.)  Mon  fils,  j'é  entendu  par  mou 

cousin  le  cardinal  de  Bourbon  cet  que  luy  avés 

aycripl  pour  médire;  mes  que  m'ayés répondu 

à  la  letre  que  vous  aportoit  Daise  de  ma  part, 

je  vous  manderé  mon  aupinion. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterim.. 

1  Celle  querelle  survenue  entre  Méru  et  Martigues  (il 
grand  bruit.  Le  marécbal  Daraville  écrivait  lf  30  jan- 
vier au  duc  d'Anjou  :  <rje  vous  supplie  vouloir  toul  faire 
pour  nous  d'avoir  pour  recommandé  la  conservation  du 
droil  df  mon  frère  et  désire  le  prolecteur  de  sa  cause." 
(Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  n°  i5gi8,  p.  i5S.)  Une  lettre 
de  Norris  donne  quelques  détails  sur  cette  affaire.  (Ca- 
lendar  nf  Slate  papers,  i568,  p.  607.)  Le  dur  d'Anjou, 
de  son  coté,  avail  écril  à  Catherine  :  -Le  sieur  de  Méru 
n'a  voulu  aucunement  entendre  sans  premièrement  en 
avoir  averty  ses  frères  et  en  sçavoir  leur  advis.  De  quelle 
conséquence  est  cesle  querelle  en  ceste  année  entre  ces 
deux  maisons  pour  les  alliances  qu'il?,  ont,  et  combien 
apportera  de  préjudice  au  servie'  du  Roy,  estant!  les 
ennemis  si  près  de  nous  et  sur  le  point  de  combattre li 
!     (Bibl.  nat..  fonds  franc.,  n°  l5544,  p.  i^i.) 


n<; 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MÉD1CIS. 


[1568.  —  Février.] 

Ant.  RiM.   liât,   fonds  français,  n"  3ar}3  .    f*  ^17. 
A   MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  je  suis  ynfinimenl  marrye  de 
vostre  mal  el  bien  déplésante  de  n'avoyr  plus 
Monsieur  de  Castelan  pour  vous  le  povoyr  en- 
voyer, afin  qu'il  vous  fist  toul  le  securqueje  dé- 
sire que  ay  es  pour  aystre  bien  lost  guéri,  cet  que 
j'espère  que  Dieu  vous  fayréla  grase,  mes  que 
volyez  crbyre  le  consel  des  bons  nie'desins  et  non 
de  tent  de  jeans  qui  n'i  enlendet  ryen;  el  Masil 
que  j'é  piins  en  lieu  du  mien  aultre,  s'il  vous 
peult  servir,  encore  que  je  l'aye  mendé,  re- 
tene'-le;  l'on  m'a  aseuré  qu'il  é  dé  bons  et 
seié  bien  ayse  qu'i  vous  puyse  si  bien  servir 
que  aveques  l'ayde  de  Dieu  soyés  bien  tost  or 
de  tout  ces  maulx  el  ayés  recovert  vostre 
bonne  santé,  cet  que  failli  que  ayspériés  el  ne 
vous  anuiés  decetqueavés,car  cela  vousfayret 
encore  mal  daventage,  et  vous  asurés  que  le 
Roy  mon  fils  et  son  frère  el  moy  en  some 
arusi  marrys  que  ce  c'éloil  à  nous-mesmes;  et 
nous  voldrions  aultent  enployer  pour  vous 
l'ayre  guérir  que  ce  s'éloyt  pour  un  de  nous  et 
que  savons  bien  cornent  regretés  ne  povoyr 
ayslre  ysi,  cet  que  vous  prions  ne  vous  en 
donner  pouine  el  ne  panser  qu'à  vous  bien 
guérir,  car  asteure  ne  se  présanle  chause  au 
déviés  avoyr  regret  de  ni  eslre,  et  j'espère, 
set  Dieu  nous  veull  encore  fueler1  que  y  l'allé 
contineuer  cete  guère,  que  cerés  si  sayn  au 
printemps  que  pourés  ayslre  auprès  du  Roy, 
et  en  cetpendent  croyès  cet  que  vous  cera  con- 
sellé  pour  vostre  santé,  laqucle  je  prie  Dieu  vous 
donner  aussi  bonne  que  pour  soui2  la  désire 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine, 

1  l;m<iei\  fouetter. 
Soui .  soi. 


[1568.  —  Février.] 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  3j<)3.  f°  as. 

\  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  je  n'é  voleu  léser  partir  cet 
poileur,  encore  que  par  Valoy  vous aye  escript, 
san  vous  l'ayre  cet  mol  pour  vous  dyre  que, 
suivent  cet  que  vous  ay  dejeà  mendé,  qu'il  me 
semble  que  ne  sariés  mieulx  l'ayre  que  de  vous 
\enir  hacbever  de  guérir  à  Paris  au  cerés  el 
mieulx  secoureu  en  voslie  maladie  et  Iroverés 
de  milleurs  medesins;  et,  set  y  somes  encore, 
metron  pouine  de  vous  y  ayder  à  recouver 
vostre  sente,  cet  dejeà  ne  l'avés  telement  re- 
coverle  que  vous  soyés  en  chemin  pour  aler 
retrover  l'armaye  au  m'aseure,  veu  cet  que 
vous  avés  mendé,  queynconlinenlrclournerés; 
et  je  m'aseure  que  y  servîtes;  el  mon  fils,  cet 
jouant,  corne  yl  nous  lia  mendé,  qu'il  sache- 
minoyt  pour  le  fayre,  cera  bien  ayse  de  vous  y 
trover  el  vous  prie  me  menderdc  vostre  santé 
et  se  croyrés  mon  consel,  cet  n'estes  encore 
guéry,  car  ayslent  sain ,  cet  que  je  prie  à  Dieu, 
vous  cervirez  encore  plus  au  Roy  et  cet 
royaume,  cet  que  me  guarderé  \ous  en  dire 
daventage,  sinon  vous  prier  de  vous  aseurer 
que  en  cet  que  auré  dé  mien  u'auré  jamès 
une  milleure  parente  ni  amie  que 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  1"  février  '. 

Ilibl.  nat.  fonds  français ,  n°  Stfi£  .  P  65  r\ 
A  MADAME  MA  TARTE 

MADAME  LA  DUCHESSE   DE   FERRARE. 
Ma   tenle ,   la   néceaité   des  afayres   con- 

1  Une  lettre  de  Cbaries  IX  nu  duc  d'Anjou  donne 
la  date  exacte  de  celle-ci  :  «Je  vous  veulx  hien 
advertyr  roume  j'ay  présenlement  faicl  nue  dépcsche  à 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE  MÉD1GIS. 


117 


traynt  le  Roy  vostre  nepveu  de  vous  ayscripre 
el  vous  prier  de  recevoir  au  château  et  vile  de 
Monlargis  les  sieurs  de  Chavigny  et  de  Lose 
aveques  la  cavalerie  qui  est  nécesavre  pour 
la  guarde  du  pasage  de  ses  ennemis,  car  il 
n'è  question  seulement  de  la  ville,  mes  de 
quatre  lieu  à  Tailleur,  qui  ayt  cause  qu'il  vous 
en  escript,  vous  prient  voulouir  venir  au  \si 
au  à  Fonlaynebleau,  au  en  quelque  aultre  en- 
droict  qui  vous  plèra  chausir;  car  y  ne  vol- 
droyl  moyns  [fayre]  pour  vous  qu'il  l'avroyt 

ma  tante  Madame  de  Ferrare  pour  l'advertir  coume  ayant 
considéré  l'importance  de  Monlargis  pour  le  passaige  des 
ennemys,  je  vous  ay  mandé  et  ordonné  vous  assemer  le 
premier  dudict  passaige  et  d'y  envoyer  des  gens  dedans 
et  d'aultant  qu'elle  ne  seroit  pas  bien  là  parniy  tant  do 
jens  de  guerre,  je  la  prye  et  conseille  de  se  relyrerou 
à  Fontainebleau  ou  au  Iiois  de  Vincenncs  ou  tel  autre  en- 
ilroict  qu'elle  vouldra  enoysir  de  Paris.  Ce  premier  jour 
de  février  1 568.D  (  Bilil.  impér.  de  Saint-Péleisbourg, 
vol.  a  i .)  Voici  ce  que  le  duc  d'Anjou  écrivit  à  la  duchesse 
.m  reçu  de  cette  lettre  (Orig. ,  Bibl.  nat.,  fonds  français, 
3ai8,  f°  7&)  :  <t  Madame  ma  tante,  suyvaut  ce  que  je  vous 
ay  escript  par  le  sieur  de  Croyset  que  j'ay  envoyée  devers 
vous  sur  l'advertissement  que  j'avois  eu  que  noz  enne- 
mis se  vouloient  emparer  de  vostre  ville  de  Montargis, 
j'envoye  présentement  le  cappitaine  Bonavic  avec  huict 
l'oinpaignies  de  j j. •  r «  —  de  pied  auquel  j'ay  commandé  de 
se  mettre  et  loger  dedans  ladicte  ville  en  attendant  les 
autres  forces  que  je  y  envoieray  bientost,  vous  priant  de 
commander  à  vosdicls  sulijeclz  de  les  recevoir  el  les 
accomoder  de  ce  donl  ilz  auront  besoing,  d'autant  que 
c'est  pour  la  garder  en  l'obéissance  du  Roy  mon  sei- 
gneur et  frère  et  pour  la  conservation  de  la  vie  et  biens 
des  liabitans  d'icelle;  ce  que  je  m'asscure,  pour  le  grand 
zèle,  dévotion  et  affection  que  vous  avez  toujours  eue 
tant  à  lVndroirt  du  Iîoy  que  au  bien  de  cesle  couronne, 
vous  aurez  très  agréable  et  ne  vonldriez  que  par  faulle 
d'y  avoir  pourveu  de  bonne  lieure  et  mvs  la  garnizon 
qui  y  e-i  nécessaire  nosdicts  ennemis  s'en  emparassent; 
qu'est  tout  ce  que  j''  v ous  escripvray  pour  le  présent  que 
de  prier  le  Créateur,  Madame  ma  tante,  vous  donner  en 
très  bonne  santé  très  longue  et  très  heureuse  vie. 

-  Escript  au  camp  de  Troyes,  le  un'  jour  de  février  1 558. 

"Votre  très  humble  et  obéissant  nepveu, 

«HmaT.& 


pour  la  i-oyne  sa  grent et  s'aseuranl  de 

l'amour  que  lui  portes  et  à  ses  afayres,  yl  s'as- 
seureque  ne  fayrésdificultés,veuconbien  \  luv 
ynporte  et  le  mal  qui  l'y  en  pourov  t  avenir,  cet 
vous  en  l'ayrés  dificultes;  et  après  cet  que  vous 
enn  escri[)l  el  vous  en  mende  par  ce  jeanlil- 
liomme  yl  seroyt  superflus  de  vous  en  dire 
par  la  pre'sanle  daventage;  qui  sera  cause 
que  l'ayrès  fin,  prient  .Noslre-Seigneur  vous 
donner  el  à  nous  loul  cet  que  nousavst  néces- 
sa\re. 

\nslre  Iim'n  cnlvèrenieut  bonne  nyepse. 

Cil  brine. 


1568.  —  2  février. 

(trig.  Bibl.  imp.  de  S;iint-Pi-lersbourg,  vol.  XX     I 
A  MOH  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  lilz,  s'aclieminant  ces  jours-cy  mon 
cousin  le  Prince-Dauffin  vers  son  gouverne- 
ment pour  les  occasions  qui  s'offrent  el  dési- 
rant  qu'il  soit  accompaigné  de  quelques  per- 
sonnaiges  d'expériance  et  congnoissans  les 
adresses  du  pais,  comme  peut  faire  le  sieui 
de  Chantemesie,  qui  est  par  deçà,  lequel  le 
Roy  monsieur  mon  (ilz  et  mov  avons  adrisé 
v  envoier  el  à  ceste  fin  vous  en  advertir  par 
ce  courrier  exprès  et  vous  prier  de  renvoier 
incontinent  par  deçà  la  compaignie  dudict 
sieur  de  Chantemesle,  qui  est  demourée  au 
camp,  et  icelle  renforcer  le  plus  que  vous 
pourrez;  et  oultre  envoierés aussi  le  capitaine 
Lambert,  prévost  de  mon  cousin  le  mareschal 
de  Cossé,  avec  ses  archers  pour  accompaigni  i 
mondict  cousin  le  Prince-Dauflin  et  servir  en 
cesle  occasion,  les  faisant  inconlinaiil  ache- 
miner icy,  à  ce  qu'ilz  en  puissent  partir  mer- 
credy  prochain  avec  mondict  cousin:  sut 
quoj   n'estant    la   présente    à  aultre  lin.  j» 


lis 


LETTRES  DE  CATHEIUNE   DE  MÉDIG1S. 


priera]  Dieu,  mou  filz,  vous  a\oir  en  sa  1res 
saincle  et  digne  garde. 

Escript  à  Pans,  le  ncjour  de  lévrier  1  568. 

Vostre  lionne  mère, 

Caterine. 


15U8.  —  3  février. 

H !•■.  Hibl.   n;il.  Gonds  fonçais,  n*  1597»,  f  65. 

A  MONSIEUR  DE  LA  FOREST  '. 

Monsieur  de  la  Fores! ,  j'avois  receu  une 
dépesche  de  vous  ung  peu  auparavant  que  fust 
arrivé  le  gentilhomme  escossois,  frère  du 
roule  de  Rôles  '-,  et  depuis  son  arrivée  j'en  ay 
eu  deux  autres  des  x°  et  \inl-qualriesme  du 

•   Bochetel  de  LaForest. 

J  La  Forest  écrivait  au  Roi  le  a  février  précédent  : 
-Il  est  arrivé  icy  ung  gentilhomme  du  comte  de  Moray 
nommé  Elpheston  envoyé  par  luy  devers  ceste  royne 
soubz  coulleur  de  luy  l'aire  entendre  ce  que  a  esté  faict 
à  ces  derniers  Estais  d'Escosse,  desquelz  mesmes  il 
a  apporté  tous  les  actes  couchez  par  escript,  et  luy  faire 
trouver  bon  ce  que  y  est  passé,  principalement  touchant 
le  faict  du  meurtre  du  roy,  pour  lequel  la  royne,  comme 
en  estant  convaincue,  a  esté  condamnée  à  perpétuelle 
prison  et  la  garde  de  sa  personne  baillée  à  Ledinthon  ; 
ninis  j'ay  entendu  que  la  principale  occasion  de  sa  venue 
est  pour  faire  ung  temps  résidence  auprès  de  ceste  royne 
et  pratticquer  quelque  plus  étroite  alliance  entre  les  deulx 
royaulmes,  faire  asseurer  le  prince  d'Escosse  de  la  pro- 
chaine  succession  à  ceste  couronne,  avecques  condition 
que  ledict  prince  tiendra  la  couronne  qu'il  a  mainlenant  et 
le  régent  son  gouvernement  soubz  la  protection  de  ceste- 
dicte  royne.  Par  cecy  et  par  quelques  propoz  que  j'en 
ay  ouys  il  semble  bien  que  ledict  régent  et  les  aultres 
seigneurs  qui  sont  auprès  de  luy  ne  se  tiennent  encores 
pas  beaucoup  asseurez  de  leur  gouvernement  et  craignent 
qu'on  rie  leur  remue  mesnaige  ou  dedans  ou  dehors.  Les 
deulx,  qui  avoienl  esté  condamnez  pour  le  meurtre  du  roy, 
comme j'avoys  escript,  ont  depuis  esté  exécutez,  assa\oir 
pendirz  et  puis  bruslcz.»  (Bibl.  nat.,  fonds  français, 
n°  15971,  p.  60.)  Voir  dans  le  même  volume,  p.  G8  ,  la 
lettre  de  Marie  Stnart  à  Elisabeth  pour  se  plaindre  des 
Irailenients  qu'elle  subit,  et  la  supplier  de  s'opposer  à  In 
tyrannie  de  ses  sujets.  (CI.  Labanoff,  II,  67.) 


présent.  Sa  venue  par  deçà  cl  le  langage  qu'il 
lenoit  me  fist  douter  du  comuiencemenl 
quelque  chose  de  luy  autre  qu'il  ne  m'a  faicl 
paroistre.  Depuis,  ce  soubzpçon  auquel  nous 
ont  conduietz  les  troubles  présents  ayda  beau- 
coup à  m'augmenler  la  mauvaise  opinion  que 
j'ay  tousjours  eue  et  non  sans  cause  de  ceulx 
de  ceste  nation,  et  sans  le  sr  de  Lignerolles 
qu'il  avoit  cougneu  en  Escosse  et  duquel  il  di- 
soit  avoir  receu  beaucoup  de  courtovsies  et 
honnestetez,  qui  tesmoigna  la  bonne  volonté 
et  l'affection  qu'il  porloit  au  service  du  Roy 
monsieur  mon  filz,  je  l'eusse  Vnalaisémenlouy 
parler,  joinct  que  l'occasion  de  son  voiage 
n'estoit  fort  à  propos  pour  nous  induire,  main- 
tenant et  pendant  les  troubles  ausquelz  nous 
sommes,  à  entreprendre  quelque  chose  pour 
la  deffence  d'aultruy,  attendu  que  c'est  tout 
ce  que  nous  pouvons  faire  de  résister  à  ceulx 
qui  nous  offensent,  lesquelzsont  devant  nous 
mesmes,  et  regarder  à  guérir  la  pla\e  qui  nous 
touche  de  plus  près  que  ne  faict  celle  d'autrm . 
Bien  lui  ay-je  vouleu  faire  entendre  et  con- 
gnoistre  la  bonne  volunté  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  porloit  à  ladicte  royne  sa  seur  el 
semblablement  à  tous  ceulx  qui  monstreronl 
l'aymer  et  la  vouloir  servir  et  la  favoriser  en 
l'aflliction  en  laquelle  elle  est  pour  le  présent, 
mais  que  de  s'emploier  pour  elle  d'aullre  façon 
il  estoit  bien  malaisé,  comme  il  sçavoil  très 
bien  que  le  Roy  mondict  filz,  encores  qu'il 
eut  la  volunté  la  milleure  du  monde,  eusl 
aucun  moyen  de  le  pouvoir  faire.  Sur  cela, 
il  s'en  retourna  avec  ceste  responseet  emporte 
quelques  lettres  qu'il  a  demandées,  une 
adressée  au  gouverneur  de  Doinbailon  , 
l'aultre  à  celuy  qui  commande  à  la  frontière 
d'Escosse  et  trois  ou  quatre  autres  de  créance 
à  ceulx  à  qui  il  les  vouldroit  distribuer.  Il 
vous  comptera  en  passant  quel  traitement  il 
a  receu  icy  et  s'il  est  content  de  ce  que  l'on  a 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIGIS. 


no 


laid  pour  luv;  et  encores  que  cola  ne  serve  de 
beaucoup,  si  ne  laisseray-je  de  le  faire  sonner 
bien  hault  en  Escosse  et  par  ce  moyen  donner 
plus  de  cœur  à  ceulx  qui  se  sont  tousjours 
démonstrez  bien  affectionnez  à  cesle  cou- 
ronne; el  quant  au  particulièrement  à  ladicle 
la  royne,  il  doit  apprendre,  passant  en  An- 
gleterre, beaucoup  de  choses  concernans  noz 
troubles,  desquelles  vous  m'adverlirez  aussi 
tost  qu'il  les  vous  aura  dictes,  comme  je  lui  en 
ai  donné  chargé,  affin  d'y  pourvoir,  s'il  y  avoit 
chose  qui  nous  importait.  Par  les  deux  der- 
nières des  voslres  au  Roy  monsieur  mon  fils 
j'ay  veu  certaines  particularités  desquelles  je 
suis  très  aise  et  de  la  bonne  volunte'  de  la 
royne  d'Angleterre  envers  nous.  Je  m'aseure 
qu'elle  continuera,  si  elle  est  bien  sage,  car 
elle  est  en  danger  d'estre  traictée  de  mesme 
façon  que  nous,  si  elle  ne  prend  garde  à  ses 
affaires.  Je  suis  bien  de  son  opinion  quant  à 
la  paix,  quelque  bruit  que  on  ayt  voulu  faire 
encore  au  désadvanlage  du  Roy  monsieur  mon 
filz  et  de  moy,  que  je  me  suis  acheminé  tout 
exprès  au  camp.  Elle  se  peult  asseurer  que 
je  ne  la  rechercheray  jamais  que  ce  soit  avec 
loul  l'avantage  du  Roy  mondict  seigneur  et 
filz  que  je  pourray  et  son  entière  réputation, 
car  il  n "\  a  rien  en  ci;  monde  que  j'aye  en  plus 
grande  recoumaiidalion ,  ny  qui  me  soit  si  cher 
que  est  son  honneur.  Aussy  ne  lui  conseille- 
rai-je  jamais  d'estre  si  peu  miséricordieux 
envers  les  siens  que,  toutes  et  qualités  fois 
qu'ils  voudront  retourner  en  sa  bonne  grâce, 
avec  le  devoir  desubjelz  envers  leur  souverain, 
qu'il  ne  les  doive  recevoir.  C'est  une  résolution 
qui  me  semble  si  belle  que  ebascun  nous 
devroyt  ayderà  l'exécuter;  mais,  Dieu  mercy, 
jusipies  if  y  nous  en  sommes  meslés  tous  seuls; 
aussi  ii'oublirons-nous  pas  défaire  noz  affaires, 
quand  l'occasion  se  présentera  telle  que  nous 

!<■  désirons;  ci  ;m  commencemenl  dea  troubles 


quant  au  sieur  Desguières,  duquel  mesmes 
nous  eusmes  nouvelles  qu'il  estoit  à  Boul- 
logne  et  ne  sçavions  que  panser  d'aultanl  que 
de  jour  à  aultre  il  y  arrivoit  fort  gentilz- 
hommes  des  Pays-Bas,  toutefois  depuis,  avant 
sceu  qu'estoit  passé  en  Angleterre,  nous  avons 
pansé  qu'il  n'esloil  là  venu  que  pour  la  com- 
modité dudict  passage,  ne  pouvant  demeurer 
en  Flandres;  n'en  ayant  jamais  cru  aultre 
chose  que  ce  que  on  doibt  d'un  sage  gentil- 
homme qui  n'eust  pas  voulu  rien  entreprendre 
au  préjudice  du  service  du  Roy  monsieur 
mon  filz  sans  une  occasion,  dont  vous  le  pou- 
vez asseurer  de  ma  part  et  du  Rov  mondict 
fils  et  luy  baillerez  une  lettre  que  je  lui 
escriptz  et  sera  l'endroit  où  je  prierav  Dieu. 
Monsieur  de  la  Forest1,  etc. 


1568.  —  S  février. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n'1  ao539  .  p.  1. 

V  MONSIEUR  JULIEN  DELBÈNE, 

UIEVAUER    SE[lVA>T   DE    MADAME    M*    SEIR   L\     U I  h    ',        I  \\llln. 

D'Eïbene,  suyvant  ce  que  le  Rov  monsieur 
mon  filz  vous  escript  présantement,  vous  re- 
garderez, si  tost  que  vous  serez  arrivé  à  L\on 
avec  les  cm  escus  du  prest  de  mon  cousin  le  din- 
de Florence  dont  nous  avons  fa  ici  estât  pi  mi 
partie  du  paiement  de  nostre  armée  durant  ce 
présent  mois  de  février,  de  les  consigner  et 
faire  délivrer  au  président  de  Birague  pour 
estre  envoyez  à  Dijon  quant  et  l'autre  grosse 
partie  que  nous  luy  avons  ordonne1  y  faire 
achemyner,  s'ilz  sont  arrivez  à  temps  ou  bien 
de  les  envoier  après,  afin  d'estre  de  là  tenus 
à  nostredicte  armée  au  plustot  que  faire  se 
pourra  pour  lediet  paiement  d'icelle  el    nous 

'  Une  minute  de  Chatli-s  IX  accompagne  celle-ci;  il 
siynnle  à  La  Forest  une  levée  de  quatre  mille  reitret 
faite  par  la  reine  d' Angleterre  en  Allemagne,  el  il  le  prie 
d'y  avoir  IVil.  (  Itihl.  nat.,  fonds  franc.,  n"  l5q7  1 ,  p.  6/i 


'20  LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 

advertissez  incontinent  en  quelles  espèces  ilz 
auront  esté  fourniz.  Priant  Dieu  vous  donner, 
d'Elbene,  ce  que  désirez. 

Escripl  à  Paris,  le  1111° jour  de  février  1  5G8. 

Catkrine. 
robertet. 


|    que  pour  prier  Dieu  vous  donner,  mon  filz. 
ce  que  désirez. 

Escript  à  Paris,  ie  vc  de  février  i568. 
Voslre  lionne  mère, 

Caterixe. 


1568.   —  5  février. 

Irig.  ISibl.  imp.  rie  Sainl-Pétersbcrurg,  vol.  XX,  f*  a5. 

A  MO\  F1I.Z 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  j'aceompagneray  de  la  présente 
relie  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  es- 
cripl présentement1  quant  à  envoyer  le  conte 
il'1  Vanladour'2  en  Lyonnois,  Languedoc, 
Daulphiné  et  Provence  avec  sa  compaigniede 
gens  d'armes,  espérant  qu'il  ne  nous  sera 
inutile  de  cecoslélà;  pourquov  vous  lui  ordon- 
nerez de  s'y  en  aller,  en  le  licenciant  avec  sa- 
dicle  compaignie,  ainsi  que  le  sieur  Roy  mon 
filz  vous  escripl  par  sadicle  lettre,  à  laquelle 
n'ayant  aultre  chose  à  adjouster  pour  ceste 
heure  je  ne  vous  feray  ceste-cy  plus  longue, 

\01ci  la  lettre  de  Charles  IX  :  t-Mon  frère,  j'ay  ad- 
visé  que  pour  estre  mon  cousin  le  conte  de  Ventadour 
grand  seigneur  et  avoir  de  bons  moyens  et  crédit  es  peys 
'le  Lyonnois,  Languedoc,  Daulphiné  et  Provence,  il  sera 
pour  servir  grandement  en  ces  quartiers  là  à  la  réduction 
en  mon  obéissance  des  villes  que  reulx  qui  portent  les 
armes  contre  moy  y  occupent,  ayant  toute  bonne  intei- 
ligence  avec  les  gouverneurs  et  lieutenants  desdictes  pro- 
vinces. A  ceste  fin  y  luy  escriplz  présentement  qu'il  s'y 
en  aille  avec  si  compagnie  d'"  gendarmes  et  désire  que 
vous  le  luy  ordonniez  ainsi,  x  (liibl.  imp.  de  Saint-Péters- 
bourg, n°  ai.) 

Gilbert  de  Levis,  troisième  du  nom,  comte  et 
duc  (1578)  de  Ventadour,  pair  de  France  (i5Hg),  gou- 
verneur du  Limousin  (1,571),  puis  du  Lyonnais,  Forez  et 
Beaujolais,  mort  à  la  Voulle  en  t5o,l. 


1568.  —  S  février. 

Orig.  Bibl.  imp.  ili?  Saint-PéUrsbourg ,  vol.  XXV.  f°  a4. 

A  MO>  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  le  sieur  de  Batresse  '  envoyé  par 
devers  vous  ce  présent  porteur  pour  vous  faire 
ses  excuses  d'une  faulte  qu'il  n'a  pas  faicte,  s'il 
ne  s'en  estoit  retourné  vous  trouver;  car  nous 
l'avons  retenu  par  deçà  contre  son  gré  pour  les 
raysons  que  vous  entendrez  de  luy.  Au  reste  je 
vous  envoyé  une  lettre  que  nous  avons  faict 
dresser  et  envoyer  pour  toutes  les  provinces 
pour  l'occasion  que  verrez;  j'estime  qu'elle  ser- 
vira et  seray  bien  ayse  d'en  avoir  voslre  advis  el 
que  le  contenu  d'icellc  soyt  entendu  par  le 
camp.  Vous  nous  envoyerez  aussi  le  double  de 
la  publication  des  monstres  de  la  gendarmerye 
que  vous  avez  faict  faire  au  camp,  affin  que 
selon  icelles  nous  facions  par  deçà  publver  les- 
dictes  monstres,  pryant  le  Créateur,  mon  filz, 
vous  avoyr  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  le  v°  jour  de  febvryer  1 568. 

Caterine. 

1  Charles  IX  écrivait  le  3  février  au  sujet  de  Ba- 
tresse :  ttMon  frère,  je  vous  escrivis  hier  pour  faire 
venir  par  deçà  la  compaignie  du  s'  de  Batresse,  atlin 
de  t'cnvoyer  en  Touraine  avec  mon  cousin  le  Prune 
Daulpliin ,  et  pour  ce  que  j'ai  entendu  que  pour  estre 
la  compaignie  bien  forte,  vous  pourriez  faire  diffi- 
culté  la  laisser  acheminer,  je  vous  en  ai  bien  voulu  es- 
crire  ce  petit  mot  pour  vous  prier,  si  tant  est  que  vous 
vouliez  retenir  par  delà  auprès  de  vous  ladicte  compai- 
gnie, de  faire  acheminer  au  lieu  d'icelle  la  compaignie 
du  s'  de  Mortemart  le  jeuue.i  (Bibl.  imp.  de  Saint- 
Pétersbourg,  loi.  ai.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS. 


121 


1568.  —  6  février. 

Ong.  Bibi.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX.  f-  96. 
A  MON  F1I.Z 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  vous  ay  bien  voulu  advertyr  de 
l'ordre  que  l'on  a  donné  pour  la  conservation 
de  la  ville  et  chasteau  d'Angers  et  pays 
d'Anjou,  qui  est  que,  ayant  sceu  la  malladye 
du  sieur  de  Vasse,  et  le  désir  qu'il  a  de  se 
relyrer  chez  luy,  nous  avons  advisé  de  com- 
mectrc  la  charge  tant  de  ladicte  ville  et  chas- 
teau que  dudict  pays  d'Anjou  au  sieur  de 
Brezey,  luy  ayant  envoyé  le  pouvoir  nécessaire 
pour  \  commander  et  assembler  à  cest  effect 
la  noblesse  dudict  pays  auprès  de  luy,  en- 
semble toutes  les  forces  de  cedict  pays,  et 
pense  que,  estant  ledict  sieur  de  Brezey 
dans  cedict  pays,  il  le  maintiendra  en  toute 
seureté  pour  estre  bien  saige  et  advisé  et  bien 
expérimenté  en  telles  choses,  et  sur  ce,  mon 
filz,  je  prie  le  Créateur  qu'il  vous  ayt  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  ce  vi"jour  de  febvrver  1 568. 

Vostre  bonne  mère, 

C.VTEB.INE. 


[1568.  —  7  février. j 

tut.  Bibi.  nat.  fonds  français.  n°  3ao,3 .  f*  3t. 
A  MON  COUSÏfl 

LE  DUC  DE  NEMOURS  ET  DE  GENEVOYS. 

Mon  cousin,  du  Pilet  vient  d'ariver  qui 
m'a  balle  vostre  letre  et  cet  que  me  mendés 
que  mon  fils  ha  envoyé  les  patentes  au  sr  de 
Torses1.  Aluye2à  qui  je  avèsfayst  fayrela  dé- 
pesche,  m'a  aseuré  que  ce  n'et  pas  celés  que  luy 
avés  commendé  vous  envoyer  pour  Conbaull 
et  que  yl  i  a  quatre  jour  que  vostre  couryer 

'  Torsay. 

'  Florimond  Robertet,  e*  d'Alluie 

CaTUEBI>ï  ut  MÉDICIs.  —  m. 


partit  à  qui  yl  a  balle  lédiste  letre  patentes  et 
euneletreà  Conbault  de  moy.  Si  bien  je  panse 
que  asteure  vous  les  devés  avoyr  eue,  et  vous 
prie  qu'il  y  aile,  car  pour  la  Rochelle1  y  n'an 
seront  pas  plus  glorieulx,  car  Monsieur  de 
Monluc  la  desteure  reprinse  à  cet  qu'il  nous 
a  mendé.  Je  panse  qu'il  ayst  dedans  et  ceulx 
qui  avoynt  asiégé  Bloys  s'an  sont  retirés'2  si 
bien  que  j'espère  qu'i  ne  fayron  pas  tous  cet 
qu'il  voldronst,  de  quoy  je  prie  Dieu  de  vous 
donner  cet  que  désirés. 
Vostre  bonne  cousine, 

Caterinb. 


1568.  —  9  février. 

Orig.  Bibi.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX  ,  f°  ao. 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  ne  puis  riens  ajouster  à  la  des- 
pesche  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous 
faict  présentement,  si  n'est  vous  pryer  de  la 
suivre  de  point  en  point  et  que  le  plus  sou\ent 
qu'il  sera  possible  nous  ayons  de  voz  nou- 
velles, pryant  le  Créateur,  mou  filz,  vousavo\r 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  le  ixcjourde  febvrver  1 568. 

(De  sa  main.)  Mon  fils,  Cornelio  Fiesque 
vyent  de  venir  de  Provense  qui  dist  qu'yl  a 
trové  dé  trouppes  de  l'avanguardc  des  en- 
nemis auprès  de  Chatillon  et  pour  se  avisés 
d'estre  bien  averti;  car  vous  voyés  que  yl  sont 
bien  louyng;   yl  dist  ledist  Cornelio  que    \l 

1  Voir  l'ordre  de  Charles  IX  donné  à  Moulue  tou- 
chant le  siège  de  la  Rochelle  qui  fut  entrepris  saris 
succès.  (Bibi.  nat.,  fonds  français,  n  i.Vv'i'i,  f  1H7  el 
suiv.) 

-  La  Reine  se  faisait  illusion,  car  le  romte  .Martinengo 
écrivait  le  même  jour  au  Roi  que  la  place  s'était  rendue 
et  qu'il  s'était  retiré  a  Amboise  qu'il  espérait  défendre 
vigoureusement.  (Ibid.,  f°  193.) 

il 

HttltNiail    VATlOIltl 


122 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


tenel  depuis  Montargis  tou6  les  villages  jus- 
que* à  Nevers  sur  le  chemin  d'Ausere,  et  que 
yer  nu  matin  yl  vist  enlrcr  dan  Chatillon,  au 
y  falli  d'estre  prins,  sans  sinquante  chevaulx 
et  qui  ni  avoyt  que  trente  bons  chevaulx,  le 
reste  arideles,  et  que  Monsieur  l'amiral  yl 
devoyt  arriver  ce  souyr.  Avises  cet  (|ue  devés 
fayreetquel  chemin  devés  prendre,  puisqu'il 
sont  dejeà  à  Chatillon  et  nous  mendés  vostre 
résolution. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


I  56S.  —  10  février. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX  ,  f    il. 

A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  ce  gentilhomme  présent  porteur 
vous  dyra  en  quel  lieu  est  le  duc  de  Saxe  ' 
avec  ^es  trouppes,  qui  sont  plus  advance'es  que 
nous  pensions,  debvant  ledict  duc  arriver  au 
lieu  de  la  monstre  dans  quatre  jours,  et  cella 
estant,  son  argent  de  sa  monstre,  bien  qu'il 
soyt  tout  prest,  ne  pourra  estre  si  tost  à  eulx 
pour  ce  que  nous  ne  faisions  pas  estât  qu  il  se 

1  Le  i"  février  Charles  IX  avait  écrit  au  duc 
d'Anjou  :  ttLes  forces  du  duc  Jehan  Guillaume  sont  prestes 
à  passer  bientost,  et  me  donne  avis  le  maréchal  deVieil- 
leville  qu'il  a  passé  chez  le  comte  Palatin  son  beau-père , 
chose  que  je  ne  trouve  guère  bonne  pour  l'opinion  qu'il 
tient  semblable  à  celle  de  sondict  beau-père  et  l'affinité 
qui  est  entre  eulx  deux  et  grande  alliance.  Je  ne  sçay  s'il 
auroit  passé  par  lesdicts  lieux  pour  négocier  quelque 
chose  que  me  peult  apporter  préjudice  et  plutost  faveur  à 
nos  ennemis  que  à  raoy  de  secours.  C'est  une  chose  à 
quoy  je  vous  prie  de  penser  et  avoir  l'œil  quant  ledict 
sieur  sera  venu,  défaire  prendre  garde  à  luy  etmesmes, 
s'il  estoit  possible,  faire  quelque  chose  de  bien  avant  son 
arrivée,  pourveu  que  ceulx  de  Bassompierre  et  du  Rhin- 
graO  soient  avec  vous  qui  ont  assez  bonnes  troupes  pour 
nous  apporter  beaucoup  de:  commodité  et  de  secours.'! 
(Bibl.  imp.  de  Saint-Péteisbourg,  n"  ai.) 


deust  tant  avancer;  et,  ayant  entendu  cesle 
nouvelle,  nous  luy  escrivons  par  cedict  por- 
teur et  le  pryons  de  se  haster,  l'assurant  que, 
entrant  au  pays  il  trouvera  son  argent  de  la 
monstre;  mays  d'aultant  que  vous  jugerez 
tnieulx  que  nous  le  lieu  de  la  monstre  et  b1 
chemyn  qu'il  fauldra  qu'il  tyenne,  nous  luy 
escrivons  que  vous  le  luy  manderez  par  cedict 
porteur,  dont  je  vous  prye  bien  fort,  et  pour 
l'escorte  nécessaire  pour  la  conduicte  des  de- 
nyers  vous  sçavez  qu'il  fault  qu'elle  vyenne 
de  vous  et  par  ainsi  mandez-nous  incontinant 
quel  ordre  vous  y  aurez  donné  pour  faire  partir 
incontinant  ledict  argent  sur  l'advis  que  nous 
manderez  de  ladicte  escorte  et  considérerez, 
mon  filz,  que  ledict  argent  ne  peult  faire  que 
six  lieues  par  jour;  pour  ainsi  ayant  eu  de  voz 
nouvelles  le  faict  partir  sous  la  conduicte  de 
ladicte  escorte,  ledict  argent,  aura  huit  jours 
de  temps;  et  pour  éviter  que  ledict  duc  de  Saxe 
ne  perde  temps,  mandez-luy  au  bout  desdietz 
huit  jours  et  luy  assignez  plus  avant  au  pays 
le  lieu  de  la  monstre,  alïïn  que  luy  et  l'argent 
y  arrivent  en  mesme  temps  et  mesmejour,  et 
n'atreslez  poinct  ce  porteur;  pryant  le  Créa- 
teur, mon  filz,  vous  avoyr  en  sa  saincte  garde. 
De  Parys,  le  x"  jour  de  febvryer  i568. 

(De  sa  main.)  Mon  fils,  ne  retardé  cet  pour- 
leur  et  fayle  le  yncontinent  partir.  Envoyez 
nous  ung  courrier  volant. 

Vostre  bonne  mère, 

Catekixe. 


1 568.  —  i  o  février. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saiot-Pétersbourg .  vol.  XX  ,  f*  sa. 

A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  vous  verrez  par  la  lettre  que  \ous 
escript  le  Roy  vostre  frère  comme  il  a  délibéré 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIC1S. 


123 


d'envoyer  mon  cousin  le  mareschal  de  Cossé 
en  Poictou  et  en  Anjou  pour  le  service  qu'il 
en  espère  tirer,  estant  aymé  et  congneu  au 
pays,  et  pourtant  il  sera  bon  qu'il  vienne  le 
plustost  qu'il  luy  sera  possible,  aflin  que  le 
service  du  Roy  monsieur  mon  filz  n'en  soit 
aucunement  relardé,  et  vous  verrez  aussy  ce 
qu'il  vous  esrript  touchant  les  autres  particu- 
larités, qui  me  gardera  de  vous  dire  aultre 
chose,  priant  Dieu,  mon  filz,  qu'il  \ous  ayt  en 
sa  garde. 

De  Paris,  le  xe  février  1&68. 

(  De  sa  main.)  Mon  fils ,  vous  voyre'  cet  que 
le  Roy  vous  mende  pour  ce  coûté  de  Poetu  ' 
et  la  Rochelle  et  requiert  eune  grende  dili- 
gense;  pour  se  envoyé  yncontinent  le  maré- 
chal et  sans  délay.  Chemerault  est  arivé  qui 
m'a  balle  vostre  lettre;  ne  vous  en  mesté  en 
pouine,  car  j'espère  que  cerés  si  sage  que  vos 
afection  ne  vous  fayront  aublier  cet  que  devés 
hà 

Vostre  bonne  mère, 

(  Iaterinb. 


1568.  —  10  février. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Sainl-Pélersbourg.  vol.  XX ,  P  s3. 

A  HOD  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  vous  envoyé  l'argent  pour  le 
paiement  du  duc  Jehan  Guillaume  de  Saxe, 
auquel  j'ay  faict  bailler  escorte  pour  le  mener 
jusques  au  camp  tant  seullement,  d'où  je 
vous  prie  que  vous  luy  en  faictes  bailler  autre 
si  bonne  et  si  seure  pour  le  conduire  jusques 
au  lieu  que  vous  luy  aurez  assigné  pour  sa 
monstre-,  suivant  ce  qui  vous  en  fut  escript 

1   Poetu,  Poitou. 

*  Le  duc  de  Saxe  n'arriva  que  le  0  mors  à  Relliel,  lieu 
qu'il  avait  désigné  pour  faire  sa  montre.  Voir  à  ce  sujet 


hier,  qu'il  n'en  puisse  adveuir  aucun  inconvé- 
nient, priant  Dieu  sur  ce,  mon  filz,  qu'il  vous 
ayt  en  sa  saincle  et  digne  garde. 

De  Paris,  le  x"  jour  de  IVbvrier  1 568. 

Présentement  Sauzay  est  arrivé  par  lequel 
je  vous  feray  response  cest  après  disner. 
Vostre  bonne  mère, 

Caterise. 


1568.  —  i3  lévrier. 

Orig.  Bibl.  ioip.  de  Saint-Pétersbourg ,  vol.  \\,  f"  37. 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  vous  estant  satisfaict  par  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript 
présentement  au  contenu  de  celles  que  nous 
avons  receues  de  vous  jusques  à  présent,  il  ne 
me  reste  à  vous  y  adjouster  aultre  chose, 
synon  que  nous  trouvons  bon  voz  délibérations 
sur  les  logis  et  département  de  l'armée,  selon 
que  le  nous  avez  mandé,  en  actendent  l'arrivée 
des  reystres  pour  aller  cereber  les  eunemys 
de  plus  près,  ayant  esté  bien  ayse  de  la  dé- 
pescheque  avez  l'aicte  à  Ranes  allant  au  devant 
du  duc  Jehan  Guillaume  de  Saxe  et  ses 
reystres,  afin  qu'il  n'y  ayt  chose  qui  les  em- 
pesche  de  s'advancer;  priant  Dieu,  qu'il  vous 
ayt,  mon  filz,  eu  sa  saincte  et  digne  garde. 

A  Paris,  le  xin'jour  de  febvrier  1 568. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterise. 


1568.  —  l3  février. 

Orig.  Bibl.  imp.  du  Saint-Pétersbourg,  fol.  XX  ,  f*  3a. 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  viens  d'estre  adverlye  que  ce 

dans  le  n"  i5565  du  fonds  français,  p.  3o.  une  lettre 
de  Caslelnau  de  tfanvunère,  et  une  lettre  de  Pasquiei 
à  Catherine  datée  d'Attigny,  le  6  mars.  (IbiJ.,  p.  34.) 

16. 


ÏU 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


jourd'huy  se  sont  veuz  passer  bien  cens,  ou 
six  vingtz  chevaulx  qui  venoient  de  Louvre  ' 
en  Parisis  et  prcn  oient  le  chemin  vers  Beau- 
mont  sur  Oyse,  qui  est  cause  que  je  vous 
veulx  bien  dire  que  vous  faictes  prendre  garde 
à  la  seureté  de  l'argent  desreistres,  qui  vous 
fut  hier  envoyé,  à  ce  qu'il  n'en  advienne  aucun 
inconvénient,  priant  Dieu,  mon  filz,  qu'il  vous 
ayt  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Parys,  ce  un'  jour  de  febvrier  i568. 

Voslre  bonne  mère, 

Caterine. 


1 568.  —  i  lx  février. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX ,  f°  98. 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  vous  prie,  suyvantce  que  nous 
vous  avons  escript  cy-devant,  que  vous  faciez 
achemyner  les  compaignyes  du  sieur  de  Mati- 
gnon ,  car  sans  celia  il  ne  peult  partir  d'icy  et  il 
est  despesché  pourchose  de  très  grande  impor- 
tance. Envoyez  aussi  avecques  ladicte  compai- 
gnye  les  compaignyes  de  Bouille  et  de  Viller- 
moys,  pour  ce  qu'il  les  fault  envoyer  en  Nor- 
mandye.  Au  reste,  en  faisant  le  norhbre  des 
chevallyers  de  l'ordre,  vous  le  baillerez  aussi 
aux  sieurs  des  Boches-Bariteau  et  de  Saint- 
Mourys,  à  qui  le  Boy  mon  filz  l'a  accordé, 
priant  le  Créateur,  mon  filz,  qu'il  vous  ayt  en 
sa  saincte  et  digue  garde. 

De  Paris,  le  xinr*  jour  de  febvrier  1 568. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 

1  Lonvres,  commune  du  canton  Je  Luzarthe?,  arron- 
dissement de  Pontoise  (Seine-et-Oise). 


1568.  —  i4  février. 

Orig.  Archives  d'Angers ,  Registre  des  conclusions  .  RB  3i,  f*  180. 

A  MESSIEDRS 

LES  MAIRE,  ESCHEVINS,  BOURGEOYS, 
MANENS  ET  HABITANS 

DE  LA   VILLE  D'ANGIEBS. 

Messieurs,  vous  verrez  ce  que  le  Roy  mou- 
sieur  mon  filz  vous  escript  touchant  l'ordre 
qu'il  avoit  jà  donnée  pour  la  seuretté  de  vostre 
ville  et  de  voz  personnes  et  ce  qu'il  a  envoyé 
au  sieur  de  Vassé  pour  y  pourveoir,  ainsi  que 
j'estime  qu'il  aura  jà  comniancé  à  faire,  dont 
je  ne  vous  feray  aultre  redicte,  synon  pour 
vous  prier  continuer  à  estre  au  Roy  mondict 
fils  aussi  bons  et  fidelles  subjeclz  que  vous 
avez  esté  par  cy-devant,  et  soyez  asseurés 
qu'il  ne  mectra  pas  en  oubly  le  debvoir  que 
vous  presterez  en  son  endroict;  priant  Dieu, 
Messieurs,  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne 
garde. 

Escript  à  Paris,  ce  xime  jour  de  février 
i568. 

Caterine. 
De  Neufville. 


1568.  —  i5  février. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saiut-Pé'tersbourg,  vol.  XX,  f°  29. 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  j'ay  esté  bien  ayse  d'entendre 
par  le  sr  de  Carnavallet  l'ordre  que  vous  avez 
donné  pour  empescher  tous  les  passaiges, 
rompre  les  pons,  garnir  les  villes  qui  sont  sur 
les  rivières  et  garder  que  nos  ennemys  ne  nous 
puissent  venir  trouver  icy,  avant  que  nous  ayons 
de  quoi  leur  faire  teste,  mesmes  comme  les 
Suisses  doibvent  estre  demain  à  Villeneuve- 
Saint-Georges  et  que  le  sieur  Lanssac  nous  doibt 
venir  veoir  devant  et  le  régiment  du  sieur  de 


Thoré,  qui  est  ce  qui  peut  se  faire  pour  nostre 
défense.  Neantmoing,  ayant  pareillement  esté 
advertye  par  ung  courrier  qui  vient  du  costé 
de  Vallery  que  le  prince  de  Condé  couche 
aujourdluii  à  Fontainebleau,  je  n'ay  voulu 
différer  de  le  vous  mander,  d'aultant  qu'il 
me  semble  qu'il  est  à  craindre  qu'ilz  ne 
gaignent  les  trenehées  que  nous  avons  faict 
renouveller  sur-  les  anciennes  qui  furent  faicles 
aux  troubles  derniers  du  costé  du  faulxbourg 
Saint-Marceau  et  Saint- Victor  et  je  vous  prie 
faire  advancer  lesdictes  forces  et  que  nous  ne 
puissions  estres  surprins.  Lesdictes  trenehées 
ne  ont  esté  faictes  si  grandes  et  pour  ce  elles 
ne  sont  de  si  grande  garde.  Voilà  tout  ce  que 
je  vous  puis  mander  pour  ce  soir,  vous  priant 
de  rechef  faire  haster  lesdictes  forces,  et  je 
prieray  Dieu,  mon  filz,  qu'il  vous  ayt  en  sa 
saincte  garde. 

De  Parvs,  le  xve  jour  de  février  t5G8. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS.  125 

cedict  courrier  toute  l'infanlerye  françovse, 
afKn  que  nous  puissions  garder  les  tranchées 
que  nous  avons  faict  faire  et  nos  faulxbourgs, 
priant  Dieu,  mou  filz,  qu'il  vou9  ayt  en  sa 
saincte  garde. 

De  Paris,  ce  xvm°  jour  de  février  1 568. 


(De  sa  mai».)  Avisé  aveques  les  capytaines 

cet  que  aurés  à  fayre  d'y  venir  vous  mesme, 

lésant  bien  porveu  Meleun  et  Corbel,  au  set1 

demeurés  au  vous  aystes,  car  san  jean  de  pié 

je  ne  se  set'2  sériés  seurement. 

Vostre  bonne  mère, 

Catebinb. 


1568.  —  18  février. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX,  f '  3 1 . 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  depuis  nia  lettre  escripte,  j'ay 
encores  esté  advertye  par  ung  homme  d'armes 
de  la  compagnye  du  sieur  de  Thoré  qui  a 
esté  avecques  les  ennemys,  qu'il  les  a  laissés 
à  Noisy  '  et  estoient  huit  cens  chevaulx.  II  est 
à  croire  que  le  reste  de  leur  armée  les  suit, 
d'aultant  qu'ils  ont  faict  faire,  ainsy  que  j'ay 
entendu,  provision  de  vivres  en  maisons  de 
particuliers  pour  venir  devant  ceste  ville; 
ce  que  estant,  je  vous  prie  nous  envoyer 
avecques  les  Suisses  que  nous  mandons  par 

1  Noisy-sur-ÉcoIe  (Seine-et-Marne). 


1568.  —  18  février. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg ,  vol.  XX.  fJ  3o. 

A  M0>  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  vous  envoyé  ce  courier  qui  vous 
dira  des  nouvelles  qu'il  a  aprinses  allant  porter 
une  lettre  aux  baron  de  Charny  et  capitaine 
Jacques;  ayant  advisé  de  vous  le  dépescher 
pour  vous  prier  de  vouloir  advertir  et  haster 
ledict  baron  et  ses  troupes  avec  ledict  capitaine 
Jacques,  affin  qu'ils  se  mectenl  dedans  Chartres 
et  leur  mander  le  chemin  qu'ils  doivent  te- 
nir, escripvant  présentement  au  sieur  de  Méru 
qu'il  fasse  advancer  les  Suisses  pour  garder 
noz  faulxbourgs  de  ceste  ville,  priant  Dieu, 
mon  filz,  qu'il  vous  ayt  en  sa  garde. 

De  Paris,  ce  xvm'  jour  de  février  1068. 

(De  sa  main.)  Cet  pourteur  aytoit  si  ayfroyé 
que  nous  pensions  qu'i  feuset  déjeà  au  fou- 
burs3.  Je  vous  prie,  envoyé  quelqu'eun  vo\r 
si  di  vray;  car  je  croy  qu'il  a  eu  peur  san 
propos  et  nous  mendé  à  vostre  levé  cet  que 

1  Au  set,  ou  si. 

*  Ne  se  set,  ne  sais  si. 

3  Nous  pensions  qu'ils  fussent  déjà  au  faubourg. 


1^6  LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS 

en   n'est,  afin  que  celon  cela  nous  yron  ou 
non. 

Vostre  bonne  mère, 

CaTBRINE. 


[1568.  —  21  février  '.] 
\ui.  Bîbl.  imp.  de  Sainl-Pélershourjï,  vol.  XX.  f4  i. 


I 


1568.  —  18  février. 

Copie  transmise  par  M.  Je  Merval. 

\  MONSIEUR  DE  SENARPONT, 

i  HEVA1.IF.R  I>E  1.-OHDR8  DC    ROY  SIOSSIEL'R    BIOS  FILZ  . 
ET  SOS  LIELTES.OT    Al    COL  VEE?i  EMLM    D5  HCàRDTE. 

Monsieur  de  Sénarpont,  ayant  communiqué 
au  Roy  monsieur  mon  filz  la  lettre  que  vous 
m'avez  escriple  du  xiuie  de  ce  pre'sent  moys,  il 
vous  a  voullu  escripre  celle  qui  va  avecques 
la  présente,  affin  de  vous  donner  asseurance  de 
la  bonne  vollunté  et  affection  qu'il  vous  porte, 
el  de  ma  part  je  vous  prie  de  ne  vous  mal  con- 
tenter d'aucune  chose  qui  se  l'ace  et  considérer 
que  la  saison  nous  contraint  à  les  faire,  estans 
îles  cartes  ainsy  brouillées  comme  elles  sont, 
prenant  contentement  sur  le  bien  que  le  Roy 
mondict  filz  vous  veull  et  l'envye  que  j'ay  de  le 
y  entretenir,  d'autant  que  je  sçay  que  vous  le 
méritez  pour  les  services  que  vous  avez  faietz  à 
ceste  couronne  et  estre  asseuré  que,  ces 
troubles  passez,  se  restabliront  les  choses  au 
contantement  des  gens  de  bien  et  de  telle 
sorte  que  vous  n'aurez  occasion  de  vous 
plaindre.  C'est  tout  ce  que  je  vous  escripray, 
vous  satisfaisant  le  Roy  mondict  filz  sur  ce  que 
vous  m'avez  mandé,  qui  a  esté  publyé  en  Pi- 
cardye.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Sénarpont , 

vous  avoyr  en  sa  garde. 

Escript  à  Paris,  le  XVIIIe  jour  de  febvrier 

i568. 

De  Neufville.  Catbbine. 


A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU, 

Mon  fils,  venés  demayn  au  malin  diner  à 
Villeneuve-Saint-Gorge  pour  retourner  cou- 
cher à  Meleun;  et  ausdict  Villeneuve-Saint- 
Gorge  vous  Lroveré  le  Roy  vostre  frère  et  mo\ 
et  vostre  frère  et  seur,  et  feusié  veneu  [en 
sete] 2  ville,  mes  l'ennemi  vinst  pour  vray  à 
Chastres;  car  lost  asteure  est  veneu  eun  jean- 
tilhommequi  a  esté  jusques  asteure  prisonier, 
qui  nous  en  a  aseuré  et  d'aultre  chause  que 
vous  conteron  demayn,  sy  plest  à  Dieu. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


[1568.  —  21  février.] 

<»ri(j.  Archives  île  la  wlle  de  Chartres .  anciens  registre» des échevin 
t.  I.  p.  638. 

A  MESSIEDRS 

LES  BAILLY,  LIEUTENANT,  AVOCATS, 
PROCUREUR,  MAIRE,  ESCHEVINS 

ET   HABITANS 
DE  LA   VILLE  DE  CHARTRES. 

Messieurs,  vous  verres  ce  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  vous  escrit3,  et  d'autant  que  outre 
qu'il  est  très  nécessaire  pour  son  service  que 
vous  receviés  toutes  les  compagnies  qu'il  vous 
envoyé  pour  la  garde  et  seureté  de  vostre  ville, 
je  vous  ai  bien  voulu  particulièrement  escrire 
la  présente  et  prier  de  ne  faire  faulte  de  satis- 
faire à  ce  qu'il  vous  mande  el  considérer  le 
tort  que  vous  vous  fériés  de  ne  lui  pas  obéir 

1  On  the  a  1  tbe  King  and  Queen  mortier  dined  witli 
Monsieur  d'Anjou.  (Calendars  0/  Stale  papers,  1 568- 
t56g,  Norris  to  the  Queen,  p.  4 18.) 

1  11  y  a  ici  une  déchirure. 

1  Voir  Merlet,  Lettrei  de»  rou  de  France,  p.  81. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS. 


127 


en  cet  endroit.  Et  m'asseurant  que  vous  lui 
donnerés  occasion  de  demeurer  content  de 
vous  et  en  la  mesme  volunté  qu'il  a  este"  jus-  | 
ques  icv,  je  ne  fera*  plus  longue  lettre  que  de 
prier  le  Créateur,  Messieurs,  qu'il  vous  ait  en 
sa  sainrte  garde  l. 


1568.  —  »8  février. 

Orig.  Archiva  <N>  I;i  Doriogix-. 

A  MONSIEUR  DE  BORIES, 

I  1ELTE1AST    DE    LA    COMPAGNIE   DE    MOS    COUSIS    LE    rRIME    DE  XAVAHBE. 

Monsieur  de  Bories,  je  vous  prie  croire 
(jue  le  Roy  monsieur  mon  fils  et  ruoy  n'fivons 
jamais  eue  aucune  opinion  de  vous  que  celle 
que  nous  a  acquis  le  service  que  vous  avez 
faict  aux  roys  ses  prédécesseurs  et  à  luy,  et 
portant  ne  soyez  en  double,  et  continués,  je 
vous  prie,  à  faire  comme  vous  avez  commencé, 
estant  asseuré  que  le  Rov  monsieur  mon  filz 
saura  faire  pour  ceux  qui  ne  l'oublieront  de 
leur  debvoir,  de  façon  qu'ils  auront  occasion 
de  s'en  conlenter;  et  pour  vostre  particulier 
à  quoi  je  saurav  bien  tenir  la  main,  comme 
celle  qui  rendra  tesmoignage  de  ce  que  vous 
méritez,  priant  Dieu,  Monsieur  de  Bories, 
vous  avoir  en  sa  grâce. 

Escript  à  Paris,  le  xxvnf  jour  de  febvrier 
mil  cinq  cens  soixante  huicl. 

CaTEBIXE. 


1  Le  duc  d'Anjou  le  même  jour  prévenait  le  Prince- 
Dauphin  que  l'intention  des  ennemis  était  d'assiéger 
Chartres.  (Bihl.  nat.,  fonds  français,  n°  i5.Vi4,  f°3i8.) 
Voir  dans  le  n°  i  5545,  p.  io6,  une  lettre  de  M.  de  la- 
nières annonçant  au  Iloi  que  ceux  de  Chartres  lui  en- 
voient des  députés  pour  lui  rendre  compte  de  ce  qui  s'est 
passé  au  siège  de  leur  ville. 


1568.  —  Mars. 

Aut.  llib!    nat.  fonds  français .  n°  350,5  .  f°  jû. 
A  MA  CODSINE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  je  vous  ay  bien  voleu  fayre  cet 

mot  pour  vousaseurer  de  ma  bonne  santé.  Dyeu 

mersis,  et  vous  pryerde  donner  bordre  le  plus 

lost  que  pourés  à  vos  affayres,  afin  de  vous  en 

venir  où  vous  ayles  byen  désirée.  Si  ne  vous 

envoyé  poynt  Gyorgie  encore  qu'il  enn  aye 

grent  envve,  car  je  ne  vous  envoyré  personne 

que  Monsieur  de  Lorreyne  mon  fils  n'aye  eu 

réponse  de  la  royne  de  Demnemark  sa  mère, 

encore  que  cela  n'aportera  aullre  chause  que 

cet  que  je  vous  ay  mendé  par  Trevilan;  mes 

pour  la  forme,  aystant  la   mère  du   père  de 

vostre  fille,  y  le  fault  ynsin  faire.  Je  ne  vous 

puys  mender  milleur  novelles  sinon,  s'il  et 

vrav  que  le  prynce  de   Condé  et   ses   forses 

souvnt  où  l'on  dyst  entre  les  deux  rivières  de 

Louyre  et  Louyret,  je  croy  que  Dieu  nous  fera 

la  grase  que  aurons  bien    tosl  la  fin  de  la 

guerre.  Vostre  fils  du  Meyne  et  le  marvchal 

de  Byron  et  toute  ses  forses  y  sont,  avant  que 

avés  letre  se  sera  fest  ou  fally.  Je  prie  a  Dieu 

que  vous  en  puisse  mender  de  bonnes  novelles 

byen  tost  et  qu'i  vous  douyn  cet  que  désirés. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  Mars. 

ittl    Bibl.  nal.  fonds  français ,  n°  losfto.  f°  13^. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin ,  j'ay  veu  cet  que  me  mendés 

par  Lignerole  et  depuis  Conbault1  csl  arrivé 

1  Bouchefort  écrivait  de  Paris  à  la  du<  liesse  de  Ferrare . 
le  a5  février  1 5(iS  :  rJe  suis  encore  à  attendre  la  réponse 
de  la  Royne  qui  me  remet  de  jour  à  autre.  Je  croy  qu'elle 


128 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIG1S. 


avecques  Téligni,  et  pour  se  que  le  Roy  mon 
fils  désire  ne  rien  fayre  que  tout  ceulx  de  son 

attend  le  retour  de  Madame  la  marquise  de  Rothelin 
(iui  partit  jeudy  après  disner  par  son  commandement, 
pour  aller  trouver  M.  le  prince  de  Condé  et  moyenner  la 
paix.  Le  sieur  de  Combaut  alla  avecques  elle,  lequel  re- 
venoit  avant  hier.  11  y  a  esté  renvoyé  hier  soir.  Il  avoit 
laissé  le  prince  à  Anjerville,  cinq  lieues  par  delà  Es- 
lampes,  sur  le  chemin  d'Orléans.  Il  se  dit  que  le  prince 
avoit  désiré  de  parler  aveques  son  frère  le  cardinal  de 
Bourbon,  lequel  s'est  excusé  d'y  aller  et  se  parle  de 
M.  de  Montpensier.  Sa  Majesté  veult  qu'ilzrenvoyent  leurs 
reistres  avant  toutes  choses  et  eulx  demandent  que  les 
Suisses  qui  viennent  ensemble ,  les  cavaliers  et  gens  de  pied 
italiens  et  les  Bourguignons  soient  aussi  renvoyés.  On  pen- 
soit  qu'ilz  allassent  de  plein  front  à  Chartres,  mais  ilzn'y 
sont  point  encores.  Le  capitaine  Tilladet,  qui  a  les  deux 
enseignes  du  chevalier  de  Monluc,  estoit  aveq  d'autres  aux 
faubourg  et  ne  vouloit  la  ville  le  mettre  en  dedans,  sans 
que  le  Roy  y  ait  envoyé  commission  très  expresse  qui  leur 
a  l'ait  ouverture.  11  y  a  un  ingénieur  qui  a  écrit  et  assuré 
que  la  ville  est  fort  tenable  et  que  les  gens  de  guerre  et  le 
peuple  font  toute  apparence  à  la  défense,  si  l'ennemy  y 
va.  Cependant  les  reilres  du  Roy  s'approchent;  on  les  tient 
à  Chalons.  Si  la  paix  ne  survient,  la  bataille  aura  lieu, 
car  tout  au  camp  le  crye  et  tient-on  que  M.  de  Tavannes 
commandera  soubs  Monseigneur,  frère  du  Roy.  Ayant 
baillé  voz  lettres  à  la  Royne,  elle  voulut  que  je  baillasse 
moy  mesme  au  Roy  les  siennes,  ce  que  j'allay  faire  sous 
l'adresse  de  M.  de  Lansac.  Après  que  Sa  Majesté  les  eut 
leues,  il  me  demanda  que  disoit  leprince;  je  lui  dy  qu'il 
m'avoit  dit  ne  demander  autre  chose  que  ce  que  Sa  Ma- 
jesté luy  avoit  envoyé  par  deux  fois  signé  de  sa  main  et 
que,  de  cela  sortant  effect,  les  armes  seroient  laissées.  Sa 
Majesté  me  dit  lors  :  «A  quoy  tient-il,  je  le  veux  bien». 
.le  trouvay  Monsieur  à  Meleun  qui  montoit  à  cheval  et 
me  comanda  le  suivre  à  Corbeil  où  il  me  fit  la  response 
que  je  vous  porteray.  M.  de  Nemours  estoit  venu  de 
nuict  en  ceste  ville,  auquel  j'ay  baillé  les  vostres  et  se 
porte  bien ,  mais  il  a  voulu  un  peu  se  reposer  et  rafrais- 
chir  à  l'hôtel  de  Guyse,  comme  fait  Madame  vostre  fille 
qui  se  revenge  de  sa  maladie  et  flux  de  sang  par  le  nez, 
qui  l'a  fort  mal  menée.  Je  luy  baillay  vostre  lettre  avant 
voir  la  Royne,  et  me  comanda  de  la  porter  à  la  Royne 
avec  les  vostres,  affin,  me  dit-elle,  que  Sa  Majesté  voye 
que  Madame  ma  mère  est  femme  de  promesse;  elle  veut 
voir  Leurs  Majestés  qui  sont  logez  à  l'hôtel  de  Laon  près 
le  président  Séguier.  pendant  que  le  camp  de  Monsieur 


consel,  tent  seus  ysi  que  vous  aultres  qui  estes 
au  camps,  et  envoy  cet  que  yl  a  avisé  à  celé 
fin,  quecetletrovésbon,que  Conbault,  rame- 
nant Téligni,  leur  porte  et  nous  raporle  leur 
réponse  et  me  sanble  que,  s'il  ont  envie  de  la 
pays,  c'el  lemilleur  moyen  et  le  plus  court  et 
en  set  pendent  je  m'aseure  que  ne  lairé  perdre 
du  temps  à  vostre  armaye,  cet  que  je  vous  suplye. 
Lignerole  vous  dire  quelque  chause  qui  me 
guardera  de  vous  fayre  la  présente  plus  longue 
et  priré  Dieu  vous  donner  cet  que  désirés. 
Vostre  bonne  cousine, 

•       Cateri\e. 


1568.  —  î"  mars. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10751,  p.  1380. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  j'ay  veu  vostre 
lettre,  et  après  avoir  considéré  ce  que  me 
mandez  que  le  prince  d'Evoli  vous  a  dit,  j'ay 
trouvé  qu'il  estoit  nécessaire  de  vous  envoyer 
ce  porteur  faisant  semblent  d'envoyer  visiter 
la  royne  ma  fille  de  sa  maladie  et  aussi  le 
roy  son  mari  de  ce  qui  est  advenu  à  son  fils, 
afin  de  vous  pouvoir  mander  librement  mon 
intention,  qui  est  que  baillez  les  lettres  que 
sont  dans  ce  paquet  à  la  royne  ma  fille  et  au- 
dict  prince  d'Evoli  et  que ,  s'ils  sont  d'ad\  is  que 
parliez  au  roy  d'Espaigne,  à  mon  nom,  du 
désir  grand  que  j'ay  de  voir  le  Roy  mon 
fils  marié  avecques  l'une  des  filles  de  l'Em- 
pereur, que  luy  en  parliez  et  que  de  ma  pari 
le  priez  de  vouloir  eslre  moyen  que  bien  tosl 
j'en  puisse  voir  l'antière  résolution;  car  pour 
vous  dire  la  vérité  le  Roy  mon  fils  a  délibéré 

est  ici;  Monsieur  est  logé  aux  Chartrons  hors  la  ville. Les 
Suisses  ont  fait  monstre  et  rereu  payement,  près  à  mar- 
cher. MM.  les  cardinaux  de  Lorraine,  de  Guise,  MM.  les 
mareschaulx  de  Montmorency  et  Damville  y  sont  aussi.- 
!     (Aut.,  Bibl.  nat.,  fonds  français,  33/17,  I*  2t>-) 


LETTRES  DE  CATH 

d'eslre  marié  ceste  année  soit  là  ou  ailleurs 
et  il  ne  luv  défaut  des  partis  convenables,  de 
maison  bonne  et  grande  et  d'âge  compétent; 
car  de  plus  vieille  que  luv,  il  dict  que  jamais 
n'en  espousera.  Or,  Monsieur  de  Forquevauls, 
il  me  semble  que  toutes  choses  sont  propres 
pour  en  venir  à  une  résolution.  Noz  affaires 
le  requièrent  et  le  bien  de  toute  la  ebrestienté 
en  a  nécessilé;  car  de  l'union  de  ces  trovs 
princes  eu  dépend  le  repos  et  tout  branlera 
soubs  oulx,  par  ainsy  cclluy  à  qui  il  tiendra 
sera  cause  du  mal  de  tout  le  monde  el  Dieu 
n'en  sera  content,  et  faisant  ce  que  je  dis,  ce 
sera  le  service  de  Dieu  et  d'eulx  trois.  Je  prie 
Dieu  qu'il  les  vueille  si  bien  inspirer  que  je 
puisse  bien  tost  voir  ceste  saincte  et  bonne 
union.  Ce  porteur  Montmorin1  vous  dira  le 
surplus,    lequel     vous    croirez    comme    moy 

mesme. 

Cateiuxe. 


ERINE  DE   MÉD1CIS. 


129 


Alluye,  je  ne  vous  l'erav   plus  longue  lettre, 
priant  Dieu,  mon  cousin,  qu'il  vous  ait  en  sa 

|    saincte  garde.  De  Paris,  le  premier  jour  de 

|    mars  1 568. 

Je  vous  prie,  mon  cousin,  que  y  niecliez  de 
\ostre  puissance  et  selon  la  volonté  que  sça- 
vons  que  avez  au  bien  et  repos  de  ce  pauvre 
royaulme,  de  qui  je  désire  la  conservation 
plus  ([ue  celle  de  ma  vye. 

Caterixe. 


1 568.  —  i™  mars. 

Copie.  Bibt.  Dat.  fonds  français,  n°  3293.  f°  87. 
A  MON  COIMN 

MONSIEUR  LE  DIT.  DE  MONTMORENCY. 

Mon  cousin,  nous  avous  entendeu  ce  matin 
par  Alluye  les  choses  qui  passèrent  hier  entre 
vous  et  ceux  que  le  prince  de  Condé  a  dé- 
puttez  et  pour  ce  que,  ceste  après  disnée, 
le  Roy  monsieur  mon  fils  est  allé  dehors, 
nous  avons  remys  à  vous  renvoyer  demain  au 
matin  Alluye,  qui  vous  portera  bien  ample- 
ment nos  nouvelles;  de  quoy  il  m'a  semblé 
vous  devoir  advertir  cependant,  ce  dont  vous 
ferez  part,  s'il  vous  plaisl,  aux  sieurs  de  Mor- 
villiers  et  évesque  de  Lymoges  et  me  remec- 
lanl    du   surplus    jusques   au    retour    dudid 

'   Montmorin  n'arriva  à  Madrid  cjue  le  «7  mars.  \"ii 

a  ce  sujet  une  lettre  de  Fourquevaux  au  Uni.  (Bihl.nat. , 
fonds  français.  n°  I053l,  I"   1  r: Sa.) 


1568.  —  1"  mars. 

Orig.  Archives  du  Vatican  .  lettres  des  Pi  : 
A  1VOSTRE  TRÈS  SAIXCT  PERK 

LE  PAPE. 

Très  Saint  Père,  le  Roy  mon  lilz  et  moy, 
qui  n'avons  jamais  tant  désiré  chose  en  ce 
monde  que  d'eslre  connus  pour  lelz  que,  Dieu 
mercv,  nous  sommes  el  n'avons  jamais  esté 
aul  1res  ni  d'aul Ire  volonté,  avons \ouleu  prendre 
ceste  occasion  pour  envoyer  Annibal  Ruccelay, 
présent  porteur,  vers  Vostre  Saincte  lé,  instruit 
si  amplement  de  nos  intentions  el  volontés, 
lesquelles  ne  changeront  aucunement,  pour 
les  faire  entendre  à  Vostre  Sainteté,  comme  à 
celuy  qui  est  nostre  chef  en  noslre  saincte 
église  catholique,  et  pour  tel  el  père  commun 
le  recognoissons  et  comme  celui  là  désirons 
qu'il  entende  le  bon  zèle  et  affection  que  tous, 
mère  el  enfants,  avons  à  l'augmentation  de 
l'honneur  et  gloire  de  Dieu  et  à  nostre  reli- 
gion; el  pour  en  avoir  dicl  amplemenl  tout 
ce  que  en  avons  dans  le  cœur  audicl  Annibal 
n'en  feray  rediste  à  Vostre  Sainteté,  mais  la 
supplieray  le  croire  de  ce  que  l'avons  chargé 
lui  dire,  comme  si  c'estoit  moi-mesme,  el 
s'asseurer  que  n'y  Irouvera  ni  y  sera  men- 
songe; et  je  supplieray  à  Dieu  nous  donner  la 
grâce  de  faire  chose  qui  soil  à  son  honneui 
et  gloire,  el  à  Vostre  Saincteté  de  gouvernei 


Catiiep.ihe  ht;  MiDICu)   —  III 


'7 


130  LETTRES  DE  CATH 

el  régir  son  église  en  la  pureté  qu'elle  en  a  la 
volonté. 

De  Paris,  ce  premier  jour  de  mars  i568. 

Vostre  dévote  et  obéissante  fille, 

CàTERINE. 


1  J68.  —  1  ™  mars. 
:    |    .  Bibl.  nol.  fonds  tran^iis,  n"  10751,  f    137(1. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQLEVALLX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  afin  d'estre  plus 
asseurés  de  la  santé  de  la  royue  ma  fille,  nous 
envoyons  le  sieur  de  Montmorin  présent  por- 
teur pour  la  visiter,  suivant  ce  que  vous  ay 
escript  (pie  nous  avions  délibéré  de  faire,  luy 
ayant  donné  charge  de  vous  faire  entendre  bien 
au  long  Testât  de  noz  affaires,  et  comme  toutes 
choses  passent  de  deçà,  aussi  à  la  royne  nia 
fille  et  au  roy  mon  beau-fils,  vous  priant,  Mon- 
sieur de  Forquevauls,  de  le  vouloir  addresser 
et  assister  si  bien  qu'il  puisse  satisfaire  à  ce 
qui  lui  est  commandé,  et  nous  escripre  par  luy 
bien  amplement  de  toutes  nouvelles  mesme  au 
faict  de  l'emprisonnement  du  prince',  croyant 
au  demeurant  ledict  Montmorin  de  ce  qu'il 
vous  dira  de  ma  part,  tout  ainsi  que  vous 
feriez  mov -mesme,  etc.  Priant  Dieu,  Monsieur 
de  Forquevauls,  etc. 

Escript  à  Paris,  le  premier  jour  de  mars 
i568. 

CatERINE. 


1568.  —h  mars. 

itiijj.  Bibl.  nat.  l'omis  fronçais,  n°  3aoi,  P  53. 

A  MRSS1EDRS 

DE  MONTMORENCY,  DE  MORVILLIER 
ET  EVESQUE  DE  LIMOGES'. 

Messieurs,  j'ay  veu  ce  que  m'avez  escripl 

1   Don  Carlos. 

'  Us  étaient  tous  Irois  députés  pour  conférer  avec  les 
gens  du  prince  de  Condé.  Le  lendemain  Charles  IX  leur 


EIUNE  DE  MED1CIS. 

touchant  le  retour  du  gentilhomme  que  1*3» 
deppulez  du  prince  de  Condé  avoient  dépesché 
devers  ledict  prince  et  entendu  les  particu- 
lières nouvelles  que  ce  porteur  nous  a  dict  de 
bouche;  à  quoy  on  pourvoira  le  mieulx  qu'il 
sera  possible.  Quant  au  peu  de  satisfaction 
qu'ilz  monstrent  avoir  de  ce  que  leur  accorde 
le  Roy  monsieur  mon  filz,  je  ne  sçay  ce  qu'ilz 
veullent,  d'aullaut  que  c'est  à  peu  près  ce 
qu'ilz  demandent  et  allin  de  leur  faire  cognoistre 
encores  davanlaige  quelle  est  l'inlencion  du 
Roy  mondict  filz,  il  veult  bien  pour  le  regard 
de  la  conférence  de  leurs  ministres  qu'ilz  s'en 
addressenl  au  gouverneur  du  pays  qui  leur 
donnera  congé  et  y  commeclra  personnaige 
pour  y  assister,  allin  qu'il  ne  s'y  traicte  aul- 
cune  affaire  que  de  la  religion.  Voilà, Messieurs, 
ce  qui  se  peult  faire,  que  vous  leur  ferez  en- 
tendre, et  à  nous  comme  toutes  choses  passent; 
en  quoy  je  m'asseure  que  vous  n'oublierez 
rien  de  vostre  devoir  et  pour  le  service  du  Roy 
mondict  fils  et  repos  de  sou  royaume.  Priant 
Dieu,  Messieurs,  vous  avoir  en  sa  garde. 
De  Paris,  le  mi"  mars  1 568. 

Caterine. 
De  i.'AuBESPiNE. 

écrivait  :  rtJ'ay  entendu  desjà  par  plusieurs  avis  l'ar- 
rivée du  prince  de  Condé  devant  ma  ville  de  Chartres, 
et  que  luy  mesme  et  ceulx  de  sa  compagnie  s'efforcent 
en  toute  façon  de  la  vouloir  prendre,  la  battant  journel- 
lement, chose  qui  me  desplait  beaucoup  pour  l'espérance 
que  j'avois  que  les  deux  armées  n'entreprendraient  riens 
pendant  ce  traiclé  de  paciflïcalion ,  dont  j'ai  monstre 
exemple  le  premier,  et  d'aullaut  que  ledict  siège  de 
Chartres  seroit  non  seidlenient  du  tout  rompre  ce  qui 
est  en  si  bon  chemin,  mais  au  contraire  m'aigrir davan- 
laige et  me  ressentir  du  peu  de  respect  qu'ils  portent  à 
ce  que  je  négotie  par  nos  deppulez  el  les  leurs,  je  vous 
ay  bien  voidu  envoyer  ce  porteur  pour  vous  prier  que 
incontinent  faciez  entendre  au  cardinal  de  Chaslillnn  el 
autres  qui  sont  avec,  luy,  affin  qu'ilz  ayeut  a  y  donner 
ordre  et  faire  cesser  cesle  entreprise. i  (Bibl.  nat.,  fonds 
français,  n°  3a'i3,  f°  89.) 


LETTRES  DE  GATHE 

[15(iS.  —  Du  10  au  îS  mars.] 

Aul.  lîibl.  nal.  fonds  frai  -  i    63  r°. 

A  MADAME  MA  TANTE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  FERRARE. 

Madame  ma  lenle,  je  vous  suplie  m'excuser 
-i  plus  au  long  ne  vous  ayscrips,  car  je  dési- 
roys  nous  inender  quelque  bonne  nouvelle  de 
cel  que  vous  et  nous  désirons,  qui  ayst  de  la 
pays  et  jeusques  à  cet  heure  je  u'euse  seu 
rien  vous  mander  d'aseuré;  espérant  que  à  cel 
coup  il  plèra  à  Dieu  nous  eu  donner  eune 
bonne  vseue,  je  n'évoleu  fallir  vous  en  mender 
cet  que  j'en  se',  qui  est  que  demayn  le  maré- 
chal de  Moiuruoransi  et  de  Morvillie'  et  de 
Limoges  s'an  retournent  pour  achever  cet 
que  aystoyt  commensay.  Je  prie  a  Dieu  qu'il 
puiset  si  bien  achever  que  puissions  avoyr  eune 
bonne  pays,  qui  ne  sera  jeamès  si  tost  que  la 
désire 

Vostre  bonne  el  affectionné  niepsse, 

Caterihe. 


1 56b.  —  17  mai.-. 
Minute.  Bibl.  nal.  fonds  français .  n°  l'u'i.'    1    7't 

V  MONSIEUR  DE  FER\  AQUES  '. 

Monsieur  de  Fervaques,  j'ay  présentement 
receu  vostre  lettre  du  xve  de  ce  mois  par  le  ca- 
pitaine Marchant,  vostre  enseigne,  et  \eu  ce 
que  me  mandez  comme  plusieurs  qui  estoient 
au  camp  du  prince  de  Condé  se  sont  retirez 
en  leurs  maisons,  vous  ayant  chascun  asseuré 
de  ne  revenir  plus,  ce  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  et  moy  avons  trouvé  fort  bon  et  que 
vous  ayez  donné  si  bon  ordre  à  empcsclier  les 
collectes  des  deniers  qu'ils  souloient  foire 
(puis  ne  les  puissent  plus  lever  ne  prendre  et 
exercer  aulcunè  chose  sur  les  subjects  du  Rov 

iniil.  cl.-  Bautemer,  seigneur  de  Fervaques,  maré- 
chal Ai:  France  (i5o5),  morl  en  [ 61 3. 


RINE  DE  MÉDICIS.  131 

monsieur  mon  fils.  Au  demeurant,  avaul  en- 
tendu ce  qu'il  ma  dict  de  rostre  part  pour  le 
regard  des  denyers  que  ceulx  de  la  nouvelle 
religion  ont  levé  sur  eulx  et  assemblé  eu  cer- 
tain lieu,  je  vous  prie  de  vous  en  saisir  in- 
continent et  les  conduire  cl  faire  porter  vous 
mesme  avec  vostre  compagnie  seulement  en 
ceste  ville1  et,  où  vous  auriez  besoin  de  plus 
grandes  forces  pour  cest  effeet,  mon  fils  le  duc 
d'Anjou  escript  présentement  à  mon  cousin  le 
duc  d'Aumalle  de  nous  en  bailler;  et  d'auitant 
qu'il  esta  craindre  qu'ils  enlèvent  le-dicts  de- 
nyers pour  s'en  avder  au  payement  dis  gens 
de  guerre  qu'ils  ont  pour  eulx,  vous  userez  en 
ce  laid  el  pour  l'exécution  d'icellui  de  la 
meilleure  diligence  que  faire  ce  pourra  sui- 
vant ce  que  le  Roy  monsieur  mon  lils  nous  en 
escript2  el  à  l'abbé  d'Orbec,  aussi  comme 
ledicl  Marchant  nous  dira  plus  particulière- 
ment de  nostre  part,  qui  me  gardera  de  vous 
faire  plus  longue  lettre,  de  prier  Dieu,  Mon- 
sieur de  Fervaques,  etc. 

(In  i  khi  ne. 


I5G8.  —  ai  mars. 
Copie,  lîibl.  nal.  fonde  français ,  n    i  -  7 r,  i .  I    1991. 

A  MONSIEUR  DE  FOUROI  EVA1  IA. 

Monsieur  de  Forquevauis,  vous escrivant  le 
Roy  monsieur  mon  fils  si  particulièrement 
pour  response  à  vostre  lettre  du  dix  huictiesme 
du  mois  passé,  je  vous  diray  seullemenl  que 
je  suis  très  aise  d'entendre  la  continuation  de 
la  santé  de  la  royne  ma  fille,  dont  je  vous  prie 
souvent  me  mander  des  nouvelles  et  aussi  ce 
que  deviendra  le  prince  et  comme  ses  affaires 
passeront,  eslanl  en  double  de  ce  que  nous 

1  l'aiis. 

5  Voir  dans  le  même  volume,  f"  76  el  '17.  felt  •  letlre 
de  Charles   IX,   et  une  du  duc  d'Anjou  au  duc  d'Au 
maie. 

'7- 


132 


LETTRES  DE  CATH 


inavez  mandé  qu'il  y  a  quelques  députez 
d'Arragon,  Vallence  et  Calalloigne  acheminez 
pour  s'aller  plaindre  de  l'emprisonnement  du- 
dict  prince,  et  que  le  conestable  de  Caslille 
veult  faire  le  semblable.  Mandez -nous  bien 
au  long  et  particulièrement  que  deviendront 
toutes  ces  choses,  aussi  bien  que  de  la  per- 
sonne du  prince1,  l'infortune  duquel  je  plaints 
et  regrette  avecques  celle  du  père  inecsa  minent , 
estant  leur  faicl  aujourd'hui  en  la  bouche  de 
toute  la  chrestienlé,  qui  est  tout  ce  que  vous 
aurez  de  moy  parceste  despesche,  vous  ayant 
bien  au  long  mande'  de  mes  nouvelles  par  le 
sieur  de  Montmorin,  duquehje  suis  en  quelque 
peine,  craignant  qu'il  n'aye  couru  fortune  par 
les  chemins,  n'en  ayant  ouy  aucune  mention 
depuis  son  parlement.  Priant  Dieu,  Monsieur 
de  Forquevauls,  etc. 

Escript  à    Paris,    le  xximn   jour  de    mars 

i5682. 

Catbri\e. 


1508.  —  2"]  mars. 

Orig.  Bili! .  nat.  fouets  français,  n"  3ao3  .  fn  22. 
A  MON  CODSffl 

MONSIEUR  DE  MONTMORENCY, 
MESSIEURS  DE  LIMOGES  ET  DE  MORVILL1ER. 

Messieurs,  le  Roy  monsieur  mon  filza  esté 

1  Voir  pour  la  séquestration  de  don  Carlos,  Gachard, 
Don  Carton  H  Philippe  U  (l'aris,  i  863). 

2  Charles  IX  écrivait  à  Fourquevaux  :  wLe  prince  de 
Coudé  et  eux  qui  sont  avec  lui  ont  encore  fait  venir  à 
Lonjiimeau  le  cardinal  de  Chatillon,  pour  se  joindre 
à  ceux  qui  y  esloienl  déjà  venus  de  son  coté  ;  il  y  a  envoyé 
le  maréchal  de  Montmorency;  il  désire  infiniment  la  paix, 
car  les  étrangers  qui  sont  avec  le  prince  portent  la  ruine 
partout  où  ils  passent.  11  est  tout  à  fait  opposé  à  l'avis 
de  ceux  qui.  pour  accommoder  ses  affaires,  voudraient 
faire  passer  par  son  royaume  ces  forces  que  le  Roi  Catho- 
lique a  fait  lever  en  Espagne  pour  envoyer  en  Flandres. 
Il  espère  hientost  reprendre  la  Rochelle  et  apaiser  le  sou- 
lèvement du  Réarn,  et  il  vient  à  cet  effet  d'envoyer  La 


ERINE  DE  MÊD1CIS. 

infiniment  contant  et  satisfaict  de  la  bonne  et 
heureuse  lin  qu'avez  donnée  à  une  chose  que 
nous  désirions  tant  '  ;  en  quoy  il  a  bien  à  recog- 
noistre  et  se  souvenir  du  grand  so\n  et  peine 
que  avez  pris  à  le  servir,  comme  il  en  estoil 
besoing.  Vous  verrez  ce  que  vous  porle  le 
sieur  de  Combault  et  sçaurez  plus  particulliè- 
reinentde  luy  comme  tout  est  passé;  de  voslre 
part,  Messieurs,  je  vous  prye,  donnez  ordre 

Molte-Fénelonen  mission  auprès  de  la  reine  de  Navarre.» 
(liilil.  nat.,  fonds  français,  n°  10751,  f"  1289  et  suiv.  ) 

1  Voici  comment  les  choses  s'étaient  passées  :  t Es- 
tans  hier  au  soir  de  retour  en  ce*  lieu,  MM.  de  Mont- 
morency, de  Morvilliers  et  de  Limoges  s'assemhlèrent 
au  logis  de  M.  de  Montmorency  avec  MM.  1"S  cardi- 
nal de  Chatillon,  conte  de  la  Rochefoucaull  et  de  Bou- 
chavannes,  comme  encores  ils  ont  fait  tout  ce  jour,  el 
après  avoir  longuement  débattu  les  poinclz  el  articles, 
comme  le  sieur  de  Combault,  qui  a  esté  présent,  sçaura 
bien  dire,  ils  ont  enfin  accordé  l'édict  en  la  forme  et 
manière  qu'il  pleut  à  Sa  Majesté  d'accorder  le  xxn'  de  ce 
moys,  ainsi  qu'elle  pourra  veoir  par  le  contenu  en  icel- 
luy  que  le  sieur  de  Combault  porle ,  n'i  restant  rien  à  laire 
que  d'estre  signé  et  publié ,  ce  que ,  s'il  plaist  à  Sa  Majesté 
faire  promplement,  ce  sera  tousjours  advancer  le  temps 
de  la  restitution  des  villes  el  acheminement  des  reislres 
et  séparation  de  leurs  aulres  forces;  à  quoy  les  depputez 
de  l'aultre  part  se  sont  monstrez  entièrement  disposez  et 
jà  d'eulx  mesmes  ont  parlé  de  l'acheminement  de  leurs 
reistres,  incontinent  que  l'édict  seroit  publié. s  (Bibl. 
nat.,  fonds  français,  n°32i3,  f"  5  el  suiv.) 

Charles  IX,  dans  une  lettre  du  37  mars,  écrite  au 
maréchal  de  Montmorency  et  à  MM.  de  Morvilliers  et  de 
Limoges  pour  les  complimenter,  ajoule  :  rll  este  de  faire 
acheminer  les  reistres  en  toute  diligence  jusqu'à  Au  vire 
où  on  fera  tenir  trois  cent  cinquante  nulle  livres,  les- 
quelz  on  est  après  à  recouvrer.  Cependant  je  vous  prie 
les  solliciter  de  partir  pour  estre  chose  si  importante  que 
sçavez  au  soullaigement  de  ce  royaulme.n  (Fonds  franc.. 
n°  3ao5,  p.  5t.) 

De  son  cote  le  prince  de  Condé  avait  écrit  au  Roi,  de 
Bonne  val,  le  3o  mars,  qu'il  lui  envoyait  le  sieur  de  Bou- 
cart,  pour  le  remercier  de  la  paix  qu'il  lui  a  plu  donner 
à  ses  sujets  et  en  mesme  temps  lui  présenter  les  remon- 
trances qu'il  a  pensé  estee  nécessaires  pour  facilement 
effectuer  la  bonne  intention  de  Sa  Majesté.  (Bibl. nat., 
Cinq  cenls  Colhert,  n"  •!&,  p.  i?i3.) 


LETTRES  DE  CATHEULNE  DE   MEDICIS. 


133 


que  ce  qui  est  le  plus  nécessaire  s'exécute, 
allîn  de  remédier  à  ia  foulle  du  pauvre  peuple 
et  cependant  on  pourvoira  icy  aux  deniers  et 
aultres  choses  requises;  à  quoy  on  ne  perdra 
une  seul  quart  d'heure  de  temps.  Priant  Dieu, 
Messieurs,  vous  avoir  en  sa  saincte  garde.  Es- 
cript  à  Paris,  le  xxvn'jour  de  mars  1 568. 

Caterine. 


1568.  —  28  mars. 

Minute.  Bibl.  nat.  Cinq  culs  Colbert,  n°  a/i ,  f°  lia. 

A  MON  COUSIN 

LE  PRINCE  DE  COiNDÉ. 

Mon  cousin,  j'ay  reçu  la  lettre  que  m'avez 
envoyée,  ensemble  la  lettre  du  duc  Casimir 
que  le  Rov  monsieur  mon  filz  a  fait  respon- 
dre  de  la  façon  que  verrez  en  créance  sur  vous 
ou  sur  le  gentilhomme  que  y  envoyerez, 
si  voyez  qu'il  en  soit  besoing,  se  remettant 
au  surplus  de  ce  qui  sera  nécessaire  de  lui 
faire  entendre  sur  vous,  comme  nous  ferons 
faire  en  sorte  pour  le  persuader  de  s'en  aller 
aussi  lost  que  le  désirons1. 

1  Une  lettre  de  Charles  I\  accompagnait  celle-ci 
(même  page).  Voir  une  seconde  lettre  de  Charles  IX, 
(  1"  avril),  annonçant  au  prince  de  Condé  qu'il  envoie  le 
sieur  de  la  Fonlaine-Godarl,  vers  le  duc  Casimir,  pour 
le  prévenir  qu'il  entend  que  la  convention  faite  en  son 
nom  par  le  sieur  de  Verdun  soit  exécutée,  et  qu'il  envoie 
en  conséquence  l'argent  à  Auxerre  pour  le  faire  payer 
(Bibl.  net. ,  Cinq  cents  Colbert,  11°  a4,  p.  i45);  lettre 
de  Charles  1\  au  prince  de  Condé  (38  mars),  pour  lui 
demander  un  sauf-conduit  pour  le  Prince-Dauphin  et  le 
sieur  de  Monluc  qui  vont  recevoir  les  villes  de  Blois, 
d'Orléans  et  de  la  Rochelle  (Bibl.  nat.,  fonds  français, 
n°  1 5545,  1*99);  lettre  du  prince  de  Condé  à  Charles  IX 
pour  le  remercier  de  la  paix  qu'il  leur  a  accordée  (Cinq 
cents  Colbert,  n°  34,  p.  i43);  pareille  lettre  de  Condé 
à  Catherine  [ibid.,  p.  a 44);  lettre  du  cardinal  de  Chà- 
lillon  datée  d'Orléans  le  4  avril,  pour  annoncer  qu'il  a 
trouvé  le  prince  de  Condé  et  les  autres  chefs  protestants, 
elqu'ils  ont  une  grande  satisfaction  de  voir  la  paix  réta- 
blie par  la  publication  de   l'édit   de  pacification,   mais 


I  008.  —  ô  avril. 

Orig.  Archives  «le  Venise. 

\   NOS  TRÈS  CHERS  ET  GRANDS  AMIS 

ALLIEZ  ET  CONPÉDÉREZ 

LES  SEIGNEURS  DE  VENISE. 

Très  chers  et  grands  amis,  confédérez  et 
alliez,  estant  présentement  dépesché  par  le 
Roy  noslre  très  cirer  seigneur  et  lilz  le  sieur 
Cornelio  Fiesque,  gentilhomme  ordinaire  de 
sa  chambre,  pour  vous  donner  la  nouvelle  de 
la  terminaison  des  troubles  de  ce  royaume 
par  une  bonne  pacification,  nous  ne  l'avons 
voulu  laisser  partir  sans  vous  faire  par  lui  la 
présente  et  sur  ce  lui  donner  charge  vous  dire 
aucunes  choses  de  noslre  part  dont  nous 
vous  prions  de  le  croire  tout  ainsi  que  vous 
vouldriez  faire  nous-mesme,  suppliant  à  tant 
le  Créateur,  très  chers  et  grands  amis,  alliez 
et  confédérez,  qu'il  vous  ait  en  sa  saincte  et 
digne  garde.  Escript  à  Paris,  le  vc  jour 
d'avril  t568'. 

Caterine. 
rorertet. 


1568. —  8  avril. 
Copie,  liibl.  nat.  q°  îo^i,  fj*  t3o7  etsuîv, 

A  MONSIEUR  DE  FOLRQLEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  attendant  lous- 
jours  le  retour  du  sieur  de  Monlinorin,  pour 
despécher  vers  le  roy  mon  beau-lils  et  la 
royne  ma  fille  quelque  personnage  de  qua- 
lilé,  afin  de  leur  faire  bien  au  long  et  parli- 

qu'ils  se  plaignent  des  meurtres  et  vols  qui  continuent 
en  Poitou  cl  en  Touraine  (Cinq  cents  Colbert,  n"  a4. 
p.  i48);  lettre  du  prince  de  Coude  annonçant  au  Roi 
qu'il  se  relire  à  Valéry  et  redemande  ses  entants 
(i7«V/.,p.  i48). 

1  Cornelio  Kiesque  emportait  pareille  lettre  pour  le 
duc  de  Mantoue.  (Archives  de  Mantoue.) 


13 'i  LETTRES  DE  GATHE 

culièreincnl  entendre  l'estat  des  affaires  de  ce 
royaume  et  comme  toutes  choses  y  passent, 
nous  avons  avise'  de  vous  renvoyer  La  Place    j 
vostre    secrétaire,   par   lequel    vous    sçaurez 
comme  depuis  ce  qui  a  esté  arresté  et  conclu 
pour  remettre  la  paix  entre  les  subjccls  du 
Roy  monsieur  mon  fils  nous  avons  besoigné 
ainsi  que  nous  faisons  encores  à  l'exécution 
de  ce  qui  a  esté  arresté,  ainsi  que  vous  verrez 
par  la  lettre  que  le  Roy  mondict  fils  vous  a 
escripte  ',  mesmes  comme,  eu  renvoyant  les 
Ailemans,  il  a  esté  ordonné  qu'ils  ne  passe- 
roient  aucunement  sur  les  terres  qui  sont  de 
l'obéissance  du   roy  mon    beau -fils,    ce  que 
vous  luv  Tairez  entendre,  oultre  ce  qui  vous 
est  escripl  pour  réponse  à  ce  que  vous  m'avez 
mandé  que  le  prince  d'Evoli  vous  avoit  dit  par 
le  commandement  de  son  maistre  louchant  le 
l'aict  de  Mandeslo;  vous  asseurant  que  l'on  a 
tel    respect  au    contentement    de  l'Empereur 
que  l'on  ne  l'a  jamais  voulu  ouir  ni  rescevoir; 
je  ne  veuix  pas  nier  que  l'on  ne  l'ait  amusé 
quelque  peu,  craignant  que  ceulx  qui  cher- 
choient  à  estre  secourus  d'Allemaigne  ne  s'en 
voulussent  servir,  mais  je  suis  toute  asseurée 
que  ledict  Empereur  aura  esté  bien  satisfaict 
de  ce  qui  luy  en  a  esté  escript  il  a  jà  fort 
longtemps.  Au  demeurant,  Monsieur  de  For- 
quevauls,  je  vous  prie  continuera  nous  mander 
ce  que  vous  apprendrez  du  passage  du  roy 
mon  beau-fils,  dont  vous  nous  avez   escript 
par  vos  deux  dernières  lettres  et  quel  ordre  il 
doibt  donner  avant  son  parlement  tant  pour  le 
t'aict  de  ses  affaires  que  pourcelluy  du  prince, 

1  Charles  IX  mandait  à  Fourqucvaux  :  <r  Comme  l'Em- 
pereur a  écrit  au  prince  d'Evoli  que  j'ai  retiré  à  mon 
service  quelques-uns  de  ceux  qui  ont  esté  mis  au  lian 
impérial  avtec  G rombarli,  mesmes  Mandeslo,  je  ne  puis 
croire  que  les  lettres  de  l'Empereur  ne  soient  de  vieille 
date,  d'autant  qu'il  va  longtemps  que  j'ai  satisfait  là  dessus 
ledict  Empereur."  (Mémo  volume,  f  l363.) 


RIHE  DE  MEDICIS. 

ce  que  vous  sçaurez  de  la  royne  ma  fille  pour 
me  l'escripre  inconlinent,  vous  asseurant  que 
j<'  n'ay  lel  plaisir  que  d'entendre  souvent  de 
ses  nouvelles  et  de  la  continuation  de  sa 
bonne  santé  en  sa  grossesse.  Nous  n'avons 
voulu  retenir  davantage  vostre  secrétaire,  esti- 
mant qu'il  vous  faisoit  besoing;  par  luy  vous 
sçaurez  plus  au  long  de  noz  nouvelles. 
De  Paris,  le  vin'  d'avril  i5G8. 

Catherine. 


I5G8.  —  8  avril. 
i 
Minute.  Bibl.  liât,  fonds  français,  n'  lôiiô,  f    .   - 

A  MONSIEUR 

LE  CARDINAL  DE  CHASTILLO.Y 

Mon  cousin,  je  croy  que  par  ce  que  vous 
portera  le  sr  de  Roucart  vous  serez  entière- 
ment satisfaicl  de  ce  que  vous  aviez  demandé 
au  Roy  monsieur  mon  fils,  lequel  ayant  voulu 
envoyer  par  devers  vous  le  maréchal  de  Cossé 
lui  a  donné  charge  de  vous  dire  aulcunes 
choses  de  sa  part  comme  je  l'ay  aussi  chargé 
pour  vous  de  la  mienne  ',  dont  vous  le  pour- 
rez croyre,  comme  vous  feriez  moy-mesine. 
Priant  Dieu  vous  tenir  en  sa  saincte  et  digne 
guarde. 

Escripl  à  Pari-,  le  vine  jour  d'avril  1068. 


lôliS.  —  S  avril. 

Orig.  Arch.  d'Angers.  R'gislre  des  conrlusiui:s .  lilî  'Si.  1*   a»5. 

A  MESSIEURS 

LES  MAIRE  ET  ESCHEYYNS. 
MAMANS  ET  BABITANS 

DE    LV    VILLE    D'ANGIERS. 

Messieurs,  le  Roy  mon  filz  n'a  faict  ce  qui 
a  esté  condud  et  arreslé  que  pour  remectre 
son  royaulme  en  paix  et  deslivrer  sessubgeclz 

1  Voir  dans  le  n°  i5545,  page  i.3a,  les  instructions 
données  au  maréchal  de  Cossé. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


135 


de  tant  (l'oppressions  et  callamilez,  dont  ilz 
estoient  afligez,  de  sorte  qu'il  n'a  riens  tant 
en  recommandation,  que,  son  intencion  estant 
publiée,  la  faire  garder  et  descharger  ses  lions 
el  loyaux  subgeclz  des  despences  que  la  guerre 
conlraignoit  porter,  et  pour  ceste  occasion  il 
escript  au  sieur  de  Vassé  qu'il  ait  à  casser 
toultes  les  forces  qui  ont  esté  levées  et  qui 
s'enlrelenoient  à  vos  despens,  ne  voullans  que 
vous  ijui,  comme  bons  et  fidelles  subgeclz, 
l'avez  volontairement  secouru  de  voz  bons 
moiens  en  la  nécessité,  soyez  chargez  de 
despence  maintenant  que  l'occasion  est  passée. 
Dudict  sieur  de  Vassé  vous  entendrez  plus  au 
long  ce  qui  a  esté  faict  pour  vostredict  soullai- 
gement;  mais  quant  à  moy,  je  vous  diray  que 
le  Roy  mondictfilz  est  très  contant  elsalisfaicl 
du  debvoir  que  vous  avez  faict;  et  ne  sçauriez 
mieulx  faire,  pour  luy  augmenter  la  bonne 
oppinion  qu'il  a  de  vous,  que  de  continuer 
en  l'obéissance  el  fidcllité  telle  que  vous  avez 
vescu  jusques  à  présent,  tenant  main  à  l'obser- 
vacion  de  ses  édiclz  el  ordonnances;  et  en  ce 
faisant  vous  luy  donnerez  occasion  de  reco- 
gnoislre  ce  que  vous  avez  mérité  el  méri- 
terez, priant  Dieu,  Messieurs,  vous  avoir  en  sa 
garde. 

Dr  Paris,  le  vin'  jour  d'avril  i568. 

Catemne. 
De  Neitvii.le. 


I5G8.  —  9  avril. 

Minute.  Bîbl.  oal.  fonds  frnnçais,  n°  iDfi/ir.,  f1    i3A. 

V.  MONSIEUR  DE  LA  MAILLER  VIE. 

.Monsieur  de  la  Mailleraye,  le  Roy  monsieur 
mon  (ilz  vous  faict  si  ample  responce1  sur 

1  Le  Moi  lui  mandait  qu'il  lui  envoyait  l'étal  de  la 
réduction  par  lui  ordonnée  il'"-  gens  il'1  guerre;  nue 
réponse  avait  été  faîte  à  son  mémoire,  et  il  l'invitait  à 
ne  pas  empêcher  la  levée  des  deniers  qu'il  avait  auio- 


loutes  les  lettres  qu'il  a  reccucs  de  vous,  en- 
semble le  mémoyrc  que  vous  luv  avez  dé- 
pesché,  que  je  ne  vous  y  sçauroys  adjouster 
aulcune  chose  sans  user  de  redicte,  qui  sera 
cause  que  je  ne  vous  feray  plus  longue  lectre, 
sinon  pour  vous  dire  que  j'ay  receu  les  vos- 
tres  des  xxn  et  xxinT  du  passé,  par  lesquelles 
il  est  amplement  salisffaict  par  le  méinoyre1 
et  respondu  en  marge,  qui  sera  avec  ceste 
(lépesche,  sur  lequel  me  remettant  entière- 
ment, je  feray  fin,  priant  Dieu,  Monsieur  de 
la  Mailleraye,  vous  tenyr  en  sa  saincle  garde. 
Escript  à  Paris,  le  ix"  jour  d'avril   i568. 


1568.  —  (j  avril. 
Mrnule.  Bfb).  nnt.  fonds  français,  ns  i55â5,  f°  lîa. 

A  MONSIEUR  DE  BOUILLE. 

Monsieur  de  Bouille,  vous  enlendrés  par  les 
lettres  du  Roy  monsieur  mon  fils-  l'occasion 
du  retardement  de  sa  response  à  celles  que 
vous  lui  avez  escriptes  long  temps  a,  et  ce 
qu'il  vous  mande  louchant  ses  affaires;  qui 
me  gardera  vous  fere  plus  longue  lettre,  me 
rcmeclant  entièrement  à  ce  qu'il  vous  es- 
cript;  el  n'ayant  aullrc  chose  à  y  adjouster  je 
feray  fin,  priant  Dieu,  Monsieur  de  Bouille, 
vous  tenyr  en  sa  saincte  et  digne  grâce. 

Escript  à  Paris,  le  [Xe  jour  d'apvril  i568, 

risé  ceux  de  la  nouvelle  religion  à  lever,  pour  licenciei 
leurs  troupes,  mais  à  condition  d'en  voir  l'état.  (Ibid., 
p.  l'.'i.) 

1   Voir  dans  le   n°   1 55û"5,  p.    i35,    les   instructions 

données  par  le  Roi  à  M.  de  la  nfeilleraie  pour  tenir  des 

garnisons  dans  les  villes  du  Havre,  de  Dieppe  et  antres 

.     places,  y  élever  des  citadelles  el  pourvoir  à  la  paye  des 

troupes.  (Ilnil.,  p.  1 35.) 

1  Le  Roi  mandait  à  M.  de  Rouillé  qu'il  lui  adressait 
l'état  des  forces  qui  devaient  demeurer  en  Bretagne,  el 
il  I  invitait  à  congédier  les  nulles  par  petites  troupes  poui 
m'  pas  irnp  Fouler  le  peuple, 


136 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


1568.  —  1/1  avril. 

Minute,  Bibl.  nal.  fonds  français,  n"  i5545,  f>  i48. 

A  MONSIEUR  DE  MONLUC. 

Monsieur  tic  Moulue,  vous  cognoislrez  par 
la  lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous 
escript  comme  il  a  envie  de  l'aire  pour  ceux 
(|ui  sont  recommandez  par  vous;  car  encores 
qu'il  eus!  de'libe'ré  de  fournir  le  premier  à  la 
création  des  chevaliers  de  l'ordre  pour  ceste 
lois,  néanlmoings,  ceux  pour  lesquelz  vous 
lui  avez  escript  comme  tesmoignez  par  vous, 
il  a  voulu  les  mettre  au  nombre  de  iceulz 
chevaliers  aussi.  Il  est  certain  que  ceulx  des- 
dicts  seigneurs  qui  vous  ont  conlrainct  mettre 
en  despense  vous  baillent  ce  qu'ilz  \ous  ont 
offert  et  avez  despensé.  Aussi  tient-il  pour 
tout  certain,  comme  aussi  je  fais,  que  vous 
aurez  tel  respect  à  faire  exécuter  sa  volunté, 
suivant  ce  qu'on  vous  a  mandé  par  La  Marque, 
que  les  choses  s'establisent  en  repoz  pour 
deslivrer  ses  subjetz  de  tant  de  misères  et 
calamitez,  et  m'assure  que  adviserez  à  le 
contenter  sur  le  fait  dont  je  vous  escrips, 
atfin  que  vous  ayez  à  vous  garder  de  faire 
chose  à  ma  sœur  la  royne  de  Navarre  dont 
elle  puisse  esprover  domaige,  d'autant  que 
cela  la  pourroyt  aigrir,  de  façon  que  nous  ne 
viendrions  peult-estre  jamais  à  bout  de  faire 
avecques  elle  ce  que  nous  avons  délibéré  pour 
remettre  toutes  choses  en  son  pays  en  repos, 
ainsi  que  nous  avons  pacifié  nos  troubles, 
alïin  de  nous  descharger  de  tant  de  maulx. 
Monsieur  de  Monluc,  je  vous  prie  paiticu- 
lièment  qu'il  ne  soyl  rien  faict  à  l'endroit 
de  ladicte  dame,  ni  de  ceulx  qui  lui  appar- 
tiennent qui  contrevienne  à  la  volunté  du 
Roy  mon  filz  qui  les  veut  aimer  et  embrasser, 
puisque  la  paix  est  faicte,  et  croire  que  cela 
est  de  très  grande  conséquence  à  son  service. 
Il  a  envie  de  faire  pour  vous  et   les  vostres 


très  plus  que  ladicte  perte  que  vous  a\ez 
faicte  ne  vault.  Doncques  donnez-lui  conten- 
tement et  me  faictes  cognoistre  que  vous 
avez  eu  égard  à  la  prière  qu'il  vous  en  faict; 
priant,  etc. 

(Au  dos.)  A  Monsieur  de  Monluc,  ce  xim5 
apvril  1 568. 

Caterine. 


1568.  —  t8  avril. 

Copie.  Archives  de  Mantouc. 
A  MON  CODSIB  , 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  MANTOUE. 

Mon  cousin,  j'ay  entendu  par  ce  gentil- 
homme présent  porteur  de  la  lettre  que  vous 
m'avez  escripte  ce  que  vous  m'avez  mandé  de 
la  résolution  que  vous  avez  prise  d'accorder 
avec  mon  cousin  Monsieur  le  duc  de  Nevers 
vostre  frère,  dequoy  j'ay  esté  très  aise  comme 
aussi  de  i'asseurance  qu'il  m'a  donnée  de 
vostre  part  de  ce  que  vous  avez  en  ma  laveur 
gratifié  Madame  de  Birague  de  ce  dont  je 
vous  avois  prié;  de  quoy,  mon  cousin,  j'ay 
bien  voulu  particulièrement  vous  remercier 
en  vous  tesrnoignant  par  la  présente  le  con- 
tentement que  ce  m'est  de  voir  de  quelle 
affection  vous  embrassez  ce  qui  vous  est  re- 
commandé de  ma  part,  vous  priant,  si  le  faict 
de  ladicte  dame  n'est  encore  parachevé  et 
exécuté  à  son  contentement,  ainsi  quelle 
craint,  n'en  ayant  eu  aucunes  nouvelles, 
de  vouloir  vous  ressouvenir  de  la  promesse 
que  vous  m'avez  faite  de  la  favoriser  et  de 
le  faire  au  plustost,  affin  qu'elle  n'ait  plus 
occasion  de  vous  en  faire  reparler,  vous  asseu- 
rant  que  ce  sera  chose  qui  me  sera  bien 
agréable  et  dont  je  ressentirai  vous  avoir  obli- 
gation telle  que  cedict  porteur  vous  dira, 
l'ayant  chargé  de  vous  en  parler  comme  de 
chose  que  j'ay  grandement  à  cœur,  me  remec- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1C1S. 


1:57 


lant  donc  sur  luy,  je  prieray  Dieu,  mon 
cousin,  vous  avoir  en  sa  très  saincte  et  digne 
garde. 

Escript  à  Paris,  ce  xvine  jour  d'avril  1 568. 

Vostro  bonne  cousine, 

Caterine. 


1508.  —  20  avril. 

Orig.  Archives  de  Venise. 

A  NOS  TRÈS  CHERS  ET  GRANDS  AMIS  , 

ALLIEZ  ET  CONFEDEREZ 

LES  SEIGNEURS  DE  VENISE. 

Très  cliers  el  grans  amis,  alliez  et  confé- 
dérez,  vous  escrivant  le  Roy  nostre  très  cher 
seigneur  et  Clz  pour  vous  remercier  du  bon 
secours  et  prest  que  vous  lui  faites  de  la  somme 
de  cent  mil  escus,  nous  n'avons  voulu  faillir 
de  nostre  part  de  faire  le  semblable  remer- 
ciement envers  vous  auitant  affectueusement 
que  nous  pouvons,  vous  priant  de  vous  rendre 
toujours  faciles  à  ce  que  le  sieur  de  Foix, 
conseiller  et  ambassadeur  du  sieur  Roy  nostre- 
dict  filz,  aura  à  traiter  et  négocier  avec  vous 
en  cest  affaire.  Quant  à  toutes  nos  nouvelles 
et  ce  qui  se  passe  maintenant  par  deçà,  le 
sieur  de  Fiesque,  lequel  est  dépesché  exprès 
pur  devers  vous,  vous  en  fera  si  bonne  part, 
suivant  le  commandement  qu'il  en  a,  que, 
pour  éviter  la  rediste,  nous  vous  prierons 
seulement  de  le  croire  comme  si  c'estoit  nous- 
niesnie,  en  suppliant  le  Créateur  vous  avoir, 
très  chers  et  grands  amis,  alliez  et  cou  fé- 
dérez ,  en  sa  très  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Melun,  ce  xxc  jour  d'avril  1 568. 

Caterine. 
Rorertet. 


1568.  —  30  avril. 

Orig.  Archives  de  BayooDe,  série  AA .  regist.  si. 
A  MESSIEURS 

LES  LIEUTENANT  DU  MAIRE, 

ESCHEVINS,  GENS  DU  CONSEIL,  MANANS  ET  BABITANS 
DE    BAÏOMKE. 

.Messieurs,  parla  lettre  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  escript,  vous  verrez  à  quoy  il 
tient  qu'il  n'ordonne  que  vous  soyez  rem- 
boursez des  dix  mille  livres  que  vous  avez 
advancez,  qui  me  gardera  vous  en  dire  aultre 
chose,  sur  l'asseurance  aussy  que  j'ay,  que 
congnoissant,  ainsi  que  vous  faicles,  la  mi- 
sère et  calamité  des  choses  passées,  vous 
n'aurez  que  à  plaisir  de  prendre  encores 
quelque  peu  de  patience,  dont  je  vous  prye, 
estant  asseurez  qu'il  n'y  aura  aucune  faulte  el 
que  vous  en  serez  salisfaicts,  comme  il  vous 
escript.  Priant  Dieu,  Messieurs,  vous  avoir  eu 
sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xx°jour  d'apvril  1 568. 

Caterine. 
De  Neufvtlle. 


Cathebihb  Dfc  Medicis.  —  m. 


1568.  —  21  avril. 

Minute.  Bilil.   nul.  fonds  français.  n°  i5545,  f"  ibi. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  PRINCE-DAUPHIN  '. 

Mon  cousin,  vous  pouvez  assez  congnoistre 
par  ce  que  La  Mothe  vous  peull  avoir  dict  et 
par  la  datte  de  la  dépesché  que  vous  a  portée 
La  Marque  que  la  faulte  de  ce  que  n'avez  esté 
adverty  des  premiers  de  l'édit  de  pacification 
ne  proceddc  que  de  son  costé;  car  il  avoyl 
eslé  dépesché  d'assez  bonne  heure  pour  vou- 
en  adverlir  à  temps,  mais  je  m'asseure  que 
vous  avez  faict  si  bonne  dilligence  de  le  faire 

1    Fr.  do   Boiirljon-Muntpensier.  dauphin  tTAuv  1-1  ; ;i .■  - 

18 


iwe nivun   iatioimli. 


138 


EETTIIES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS. 


publier,  que  vottre  diligence  aura  suppléé  au 
retardement  dudict  La  Marque,  Au  reste  le 
Roy  monsieur  mon  iils  voua  faict  si  ample 
responsc  tant  à  vos  lettres  que  au  mémoyre 
qne  vous  luj  avez  envoyé  que  je  n'y  sçaurois 
rien  adjouster  ',  qui  esl  cause  que  je  ne  vous 
feray  plus  longue  lectre,  sinon  pour  prycr 
Dieu,  mon  cousin,  vous  lenyr  en  sa  saincte  el 
digne  partie. 

Escript  à  Paris.  Le  wi"  jour  (fapvril  i5ft$. 


1568.  —  ai  avril. 
[Minute.  BiM.  na(.  fonds  français,  n°  i ."i545 ,  f°  iGj. 

\   MONSIEUR  DE  TAVANNES. 

Monsieur deTa Vannes,  je  vous  prie,  suivant 
ci'  qne  le  Roy  monsieur  mon  (ils  vous  escript2, 
ijue  vous  laciez  costoyer  loujours  les  trouppes 
du  duc  Cazimir  pai* la  gendarmerye  qui  feront 
monslre  à  Vertus,  et  les  loger  aux  lieux  les 
plus  commodes  pour  faire  ce  que  jugerez  à 
propos,  afin  de  les  faire  acheminer  le  plus 
diligemment  que  faire  se  pourra  pour  sortir 
de  ce  royaume,  et  regardés  à  envoyer  au- 
dict  duc  quelques  gentilshommes  tels  que  les 
sçaurez  bien  choisir  de  ceste  compagnye,  si 
vous  advisez  estre  nécessaire,  afin  de  conserver 
ladicte  ville  en  l'obéissance  du  Roy  monsieur 
mon  filz;  et  pour  ce  que  je  espère  que  vous 
sçaurez  très  bien  pourvoyr  à  tout  ce  que 
dessus,  je  ne  vous  diray  pas  autre  chose  et 
prieray  Dieu,  Monsieur  de  Tavannes,  vous 
avoir  en  sa  saincte  garde. 

Eseripl  à  Paris,  le  xxic  jour  d'apvril  1 5 G 8 . 

1  Le  Hoi  lui  mande  (ju'il  Irouvero  sa  réponse  en  marge 
du  mémoire  qu'il  lui  a  adressé;  il  envoie  à  Orléans 
quinze  compagnies.  (Bibl.aat.,  fonds  français,  n"  |55&5, 

Pi59.) 

2  Voir  ces  lellres  dans  le  mènie  volume,  f"  160,  189  , 
,93. 


1568.  —   33  avril. 
Minute.  Bîbl,  nat.  fonda  français,  u    1  r, 5 ^1  r> ,  p  ,  *i- . 

A  MONSIEUR  DE   LA  MAILLERAYE'. 

Monsieur  de  la  Mailleraye,  je  n'adjousleray 
rien  aux  lettres  que  le  Roy  monsieur  mon 
lilz  vous  escript,  ne  à  ce  que  vous  verrez  par 
le  mémoire  qu'il  vous  renvoyé  par  le  s1  de 
Trye  vostre  frère,  par  lequel  vous  entendrez  si 
au  long  la  responsc  du  Roy  monsieur  mon 
Iils  sur  les  choses  contenues  audict  mémoire 
que  je  ne  sçaurois  user  de  redicte  de  vous  en 
faire  plus  longue  lettre  et  me  remectray  entiè- 
rement sur  tout  ce  que  ledicl  seigneur  vous  en 
dira,  priant  Dieu,  Monsieur  de  la  Mailleraye, 
vous  lenyr  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  4  Paris,  le  wiii'  jour  d'apvril  1  3(>S. 


1568. —  a3  avril. 
Copie.  HiW.  mit.  fonds  français,  n°  10751,  p,  i3o7. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  par  ce  petit  mot 
que  je  vous  envoyé  par  un  courrier  que  des- 
pesche  le  sieur  Don  Francès  d'Alava  vous 
sçaurez  que  nous  attendons  en  bonne  dévo- 
tion le  sr  de  Montmorin,  ainsi  qu'il  vous  a 
esté  escript  par  vostre  secrétaire  depuis  le 
parlement  duquel  nous  avons  tousjours  be- 
soigné  sur  l'eslahlissenienl  de  la  paix  que 
Dieu  nous  a  donnée,  afin  de  faire  que  ce 
povre  Estât,  qui  a  tanl  esté  travaillé,  soit 
remis  en  son  premier  estre,  et  «pie  un  chascun 
puisse  vivre  en  repos,  rendant  l'obéissance  à 
qui  elle  appartient,  et  que  par  cy  après  il  ne 
soit  en  la  puissance  de  cculx  qui  auraient 
mauvaise  volonté  de  rien  innover  au  préju- 
dice de  ce  qui  aura  esté  estabiy;  et  pour  ce 
faire  l'on  a  desparti   ton lo  la  gendarmerie  en 

1  Voir  une  lettre  de  M.  de  la  Mailleraie  au  duc  d'An- 
jou, du  36  avril,  dans  le  même  volume,  f°  180. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


139 


garnison,  mis  les  compagnies  de  gens  de  pied 
que  le  Roy  monsieur  mou  fds  relient  du 
grand  nombre  qui  avoienl  esté  laides  durant 
ces  (roubles  es  \ille-  de  sou  royaume  pour  y 
l'aire  observer  sa  volonté  et  maintenir  un 
chascun  Mii\ant  n.'  qui  a  esté  conclu  et  arresté; 
à  quoy  j'espère  que  l'on  aura  sj  bien  pouneu 
dedans  peu  de  temps,  que  ceulz  qui  sont  af- 
fectionnez au  bien  de  ceste  couronne  auront 
satisfaction  de  voir  que  les  choses  y  passent 
60libs  l'aullioriti"  du  maistreen  toute  tranquil- 
lité, qui  sera  cause  que  les  bous  serviteurs 
seront  reconneus  du  servisse  qu'ils  auront 
laid,  entre  lesquels  vous  devez  estre  asseuré 
que  je  ne  vous  lajsseray  oublier;  et  cependant 
vous  ne  sçauriez  faire  chose  qui  me  soit  plus 
agréable  que  de  continuer  à  nous  mander  le 
plus  souvant  qu'il  nous  sera  possible  des  nou- 
velles de  la  santé  et  disposition  de  la  royne 
ma  fille  et  de  ce  qui  se  passera  par  delà,  la 
pouvant  asseurer  que  je  ne  tardera}  guères  à 
luy  envoyer  quelque  personnage  de  qualité, 
lequel  luy  contera  et  à  vous  aussi  plus  au 
long  de  noz  nouvelles,  priant  Dieu.  Monsieur 
de  Forquevauls,  etc. 

De  Paris,  le  wm'  jour  d'avril  1  oG8. 

Monsieur  de  Forquevauls,  je  vous  prie 
faire  mes  recommandations  à  la  bonne  grâce 
du  rov  monsieur  mon  fil?,  et  de  la  royne 
ma  fille  et  leur  dire  que  attendons  Mont- 
morin  en  grande  dévotion  et  après  y  envoye- 
rons  personnage  pour  leur  rendre  conte  de 
toutes  noz  actions  et  succès  de  nostre  belle 
paix;  dides-luy  aussi  que  je  la  prie  de  se  bien 
garder  et  qu'elle  pense  que,  si  Dieu  lui  donne 
un  fils,  que  cesl  heur  et  bien  ne  sera  pas  à 
elle  seulle,  mais  à  toute  la  chrestienté  et  à  ce 
royaume  principalement  et  en  particulier  à 
sa  vielle  mère  qui,  avant  mourir,  aura  eu  ce 
contentement  de  se  voir  grand'mère  (lorsque 


le  Roy  son  frère  en  aura  aussi  un)  des  deux 
plus  grands  roys  de  la  chrestienté,  et  ne  le 
dictes  qu'à  elle. 

1568.  —  28  avril. 
Minute.  Bîbl.  ual.  fonds  franç;iis ,  n*  i55&5 ,  f*  ig 

A  MONSIEUB  DE  TVN  VWES. 

Monsieur  de  Ta\ aunes,  le  Roy-  monsieur 
mon  filz  vous  satisfaict  amplement  sur  \ostre 
lettre  du  xxnc  de  ce  mois1,  qui  me  garde  de 
vous  en  faire  nouvelle  recharge,  si  ce  n'est 
pour  vous  prier  continuer  sincèrement  la 
bonne  affection  qu'avez  Eeusjours  dcmonstrée 
porter  au  bien  de  ses  affaires,  de  a\oir  soi- 
gneusement l'œil  ouvert  à  tous  les  déporte- 
ments et  actions  tant  de  ceulx  de  la  religion 
prétendue  réformée  qui  s  acheminent  pour 
rentrer  es  villes  de  vostre  gouvernement  que 
les  reistres  pour  le  regard  desquelz  je  vous  ay 
cy-devanl  fait  bien  au  long  entendre  son  in- 
tention à  ce  qu'il  ne  nous  en  puisse  résulter 
aucun  inconvénient,  et  affin  aussi  que  les 
choses  se  puissent  passer  et  restablir  en  la 
paix  et  tranquillité  que  nous  désirons  voir 
renaistre  en  ce  royaume,  en  ayant  la  main  à 
l'observation  tant  de  l'édit  de  pacification  que 
du  règlement  que  l'on  vous  a  déjà  euvojé.  lais- 
sant rentrer  es  villes  de  vostre  gouvernement 
tous  ceulx  de  ses  sujetz  qui  en  sont  sortiz  à 
l'occasion  des  troubles,  pourveu  que  ce  soyt 
ainsi  que  leur  avez  fait  entendre  seulement, 
qui  est  se  conformer  à  l'intention  du  Ro\ 
mondict  filz,  et  non  ainsi  qu'ilz  s'y  postent, 
qui  ne  peult  apporter  que  altération  et  dé- 
sordre; priant,  etc. 

1   Voir  cette  lettre  du  roi.  même  volume,  f    iqî  »  . 


I.'lll 


LETTRES  DE  CATHKMNK  DE  MED1C1S. 


1568.—  i"  mai. 

Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  ri°  10751,  p.  i333 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVALLX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  c'est  pour  vous 
advertir  par  ce  petit  mot  de  lettre  comme  le 
sieur  de  Montmorin  est  arrivé,  par  lequel  j'ay 
este  bien  aise  d'entendre  si  particulièrement 
des  nouvelles  de  la  royne  ma  fille  à  laquelle 
vous  direz  que  je  ne  luy  escripts  point  pour 
cesle  fois, d'autant  quejemesuis  trouvée  un  peu 
mal  d'un  rame  qui  m'a  causé  quelque  peu  de 
migraine,  dont  je  commance  à  estre  dehors, 
Dieu  mercy,  et  sitosl  que  je  seray  bien  guérie 
je  luy  escripray  bien  amplement  de  noz  nou- 
velles, et  fairay  response  plus  particulière  et 
au  long  sur  ce  que  nous  a  apporté  ledict 
sieur  de  Montmorin.  Et  cependant,  Monsieur 
de  Forquevauls,  je  vous  prie  ne  laisser  passer 
une  seule  occasion  sans  me  mander  des  nou- 
velles du  roy  mon  beau-fils  et  de  la  royne 
ma  fille,  priant  Dieu,  Monsieur  de  Forque- 
vaulx,  etc. 

De  Paris,  le  premier  jour  de  m  a  y  i568. 

Catebine. 


1568.  —  6  raai. 

Minute.  Bil»l.  nat.  fonds  français,  n°  i5546,  f°  n. 
A  MONSIEUR 

LE  VIDAME  DU  MA!\S  '. 

Monsieur  le  vidame,  vous  verrez  par  la  lettre 
(jue  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript 
comme  il  a  laid  élection  de  l'évesque  du  Mans, 
vostre  frère'2,  pour  l'envoyer  à  Rome  résider 
son  ambassadeur,  en  l'absence  duquel  il  veult 

'  Nicolas  d'Angennes,  sieur  de  Rambouillet,  devenu 
\idame  du  Mans  par  suile  de  son  mariage  avec  Julienne 
d'Arquenay,  fille  de  Claude  d'Arquenay,  vidame  du 
Mans. 

1  Charles  d'Angennes,  cardinal  de  Rambouillet. 


que,  pendant  qu'il  est  par  delà,  vous  ayez 
l'œil  et  preniez  diligemment  garde  à  tout  ce 
qui  sera  de  son  service  et  que  vous  comman- 
diez à  tous  cappitaines  et  aullres  ayant  charge 
de  gens  de  guerre  et  de  tous  ceulx  de  la  jus- 
tice et  aultres  ses  subjeetz,  tout  ainsi  que  a 
fairt  ledict  évesque  jusques  à  présent;  vous 
entendrez  également  par  sadicte  lectre  le 
moyen  que  vous  avez  de  le  faire  obéir  par  de- 
là, ayant  mandé  aux  s"  d'Entragues1  et  la 
Chaslre  s  de  vous  ayder  des  compaignies  qui 
sont  à  Orléans,  si  vous  en  avez  besoing;  mais 
surtout  je  vous  prie  tenir  la  main  à  ce  que  les 
derniers  éditz  de  pacification  soient  bien  gardés 
et  entretenuz,  ensemble  le  règlement  de  par 
devant  et  qu'il  ne  survienne  ni  se  face  aulcune 
chose  au  préjudice  d'iceulx,  ne  quy  puisse 
apporter  aulcun  trouble  ou  empeschement  au 
repos  public  et  au  bien  du  pauvre  peuple; 
c'est  pourquoy  m'asseurant  que  vous  sçaurez 
très  bien  et  prudemment  salisffaire  à  la  vo- 
lonté et  intention  du  Roy  monsieur  mon  filz 
je  ne  vous  diray  aultre  chose  par  la  présente, 
priant  Dieu,  Monsieur  le  vidame,  vous  avoir 
en  sa  saincte  garde. 

Escripl  à  Paris,  le  1111e  jour  de  may  1 568. 

Catebine. 


[  1 568.  —  Du  io  au  i5  mai. ] 
Minute.  Bill.  nat.  fonds  français,  n°  i55a6,  f°  aG. 

A  MONSIEUR  DE  MONLUC. 

Monsieur  de  Monluc,  vous  escripvant  le 
Roy  monsieur  mon  fils  si  amplement,  je  ne 
vous  sçaurois  que  confirmer  ce  qu'il  vous 
mande  et  vous  assurer  que  vous  serez  si  bien 

1  François  de  Balzac,  sieur  d'Entragues  et  de  Mar- 
coussis  ,  gouverneur  d'Orléans.  Le  volume  ir>."i6fi  du 
fonds  français  el  les  suivants  renferment  de  nombreuses 
lettrée  de  lui. 

5  Gaspard  de  la  Cbàtre,  mort  en  1576. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


I.'il 


payé  de  vostre  pension  tant  vieille  que  nou- 
velle, que  vous  n'aurez  occasion  de  vous  en 
plaindre;  aussi  nous  espérons  bien  que, 
comme  vous  avez  si  bien  achemyné  l'inter- 
prinse  de  la  Rochelle  l  jusques  à  préseut,  que 
vous  la  sçaurez  trop  inieulx  exécuter  et  de 
façon  que  nous  en  voions  bien  tosl  sortir  les 
effets  à  nostre  contantenienl  et  suivant  l'inten- 
tion du  Roy  mon  fdz,  auquel  vous  ferez  plaisir, 
si  nous  luy  en  mandez  souvent  des  nouvelles. 
Ii  a  l'aict  aussi  pour  vostre  nepveu  du  Perron 
ce  que  vous  demandiez  et  sera  tousjours  bien 
ayse  de  employer  à  son  service  de  ceulx  pour 
lesquelz  vous  luy  parlerez,  priant,  etc. 


1568.  —  22  mai. 

Minute.  Bill.  imn.  de  Saint-Pélersbourg ,  vol.  XV11I,  P  63. 

V  MONSIEUR  DE  BE.YUMONT, 


ESTANT  EN    ECOSSE. 


Monsieur  de  Reaulmont,  j'ay  esté  très  ayse 
d'entendre  par  la  lettre  que  vous  m'avez 
escriple  par  le  sieur  de  Betbon2  des  bonnes 
et  certaines  nouvelles  de  la  délivrance  de  la 
royne  d'Escosse3,  ma  belle-fille,  ensemble  de 
toutes  les  occurrances  de  delà,  ce  que  le  Roy 
monsieur  mon  lilz  et  moy  avons  eu  à  très 
grand  plaisyr  et  contentement,  et  vous  advi- 

1  M.  de  Sanzay,  gouverneur  de  Nanles,  mandait  au 
duc  d'Anjou  le  i5  mai  que  les  Rochelois  ne  voulaient 
point  recevoir  dans  leurs  murs  d'ecclésiastiques,  ni 
obéir  aux  ordres  du  Uoi  (ms.  i5546,  f  66). 

-  Beaton. 

3  C'est  le  2  mai  qu'avec  l'aide  du  jeune  page  Willie 
Douglas  Marie  Stuart  avait  pu  s'échapper  du  château 
de  Lochlcven.  La  veille,  elle  avait  écrit  à  Catherine  de 
Médecis  :  r  Je  suis  guettée  de  si  près  que  je  n'ai  de  loisir 
que  durant  leur  diner,  ou  quand  ils  donnent  que  je  me 
relève,  car  leurs  filles  couchent  dans  ma  chambre.  Je 
vous  supplie  d'avoir  pitié  de  moi,  car  si  vous  ne  me  re- 
lirez par  force,  je  ne  sortirai  jamais."  (l.alianofT,  Lettres 

île  Mûrie  Stuart,  t.  Il,  p.  6g.)  Voir  .1. Gauthier,  Butoir» 

île  Marie  Stuart,  t.  I",  p.  5iS. 


sons  qu'il  sera  bon  que  vous  ne  bougiez  pas 
encore  d'auprès  d'elle,  pour  la  secourir  et 
ayder  et  luy  faire  tout  le  service  que  vous 
pourrez  en  cest  affaire,  et  de  tout  ce  qui  se 
passera  et  viendra  à  vostre  congnoissance, 
vous  en  escriprez  à  M.  de  la  Forest,  ambas- 
sadeur pour  le  Roy  monsieur  mon  filz  en 
Angleterre,  affin  que  vous  ayez  tous  deux  une 
mesme  intelligence  ensemble,  et  que  vous 
suivyez  tous  deulx  en  cela  l'intention  du 
Roy  mondict  sieur  et  fdz,  et  la  mienne,  et 
nous  advertirez. 

Escript  à  Paris,  le  jour  de  may  1 568. 

(Au  dos.)   A   M.  de   Reaulmont  estant   en 
Escosse,  du  x.xu"  may  1 568. 


1568.  —  22  mai. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Sainl-Pétersbourg,  vol.  Wlll.  f3  70. 
Minute,  lïibl.  nat.  fonds  français.  n°  15971,  f°  11a  r°. 

A  MONSIEUR  DE  LA  FOREST. 

AMBASSADEin    EN   ANGLETERRE. 

Monsieur  de  la  Forest,  j'ay  reçu  troys  de 
\oz  lettres  des  vif,  x'  et  xve  de  ce  moys  et 
entendu  tant  par  rostre  nepveu  présent  por- 
teur que  despuis  par  le  sieur  de  Betbon  ta 
délivrance  de  la  royne  d'Escosse  ma  belle- 
fille  et  comme  toutes  choses  se  sont  passées 
jusques  au  parlemenl  dudict  s' de  Betbon.  el 
aussy  j'ay  veu  par  les  coppies  des  lettres  que 
nous  avez  envoyées  en  quelle  oppinion  ilz  ont 
noz  affaires  de  deçà;  sur  quoy  je  ne  vous 
manderay  aullre  chose  sinon  que  vous  nous 
teniez  advertyz  ordinairement  de  tout  ce  que 
vous  pourrez  sçavoir  de  toutes  les  occurances 
qui  surviendront  par  de  là,  comme  vous  avez 
très  bien  faict  jusque  icy,  et  afiin  que  nous 
soyons  mieulx  informés  de  toutes  les  affaires 
de  ladicle  royne  d'Escosse  ma  belle-fille,  le 
Boy   monsieur   mon    lils    el    moy    escripvons 


142  LETTRES  DE  CATll 

présentement  au  sr  de  Beaulmonl  qui  csl  par 
delà  de  demeurer  pour  eneores  auprès  d'elle, 
tant  pour  la  secourir  et  ayder  en  ses  affaires 
que  pour  voua  advertir  ordinairement  au  vraiz 
de  toutes  les  occurances  qui  surviendront  au- 
dict  pays,  affio  de  nous  en  donner  incou- 
linanl  ad\is,  ainsi  que  verrez  plus  à  plaiu 
par  la  lettre  du  Roy  '.  Quant  aux  bagues  de  la 
royne  d'Ecosse  dont  je  \ous  ay  escript  der- 
nièrement et  desquelles  la  royne  d'Angleterre 
a   releneu  les   perles'2,  comme  vous   m'avez 

Variante  de  la  munit''  n"  10971  du  fonds  français  : 
■■}■■  désire  bien  sçavoir  en  quel  lieu  elle  est  à  présent, 
et  ce  qu'il  aura  réussy  de  ce  faict.»  Voir  également  dans 
le  même  volume  16971,  f°  3,  le  récit  de  la  perle  de  la 
bataille  qui  força  Marie  Stuart  à  se  retirer  en  Angleterre, 
.•1  ibid. ,  P  1 1 3 ,  la  lettre  de  La  Forost  au  Roi ,  du  2  a  mai , 
lui  annonçant  l'arrivéedela  reine  surle  territoire  anglais  : 
-Aucuns,  dit-il,  m'ont  voullu  dire  que,  si  elle  (  Elisabeth) 
n'esl  surmontée  et  vaincue  par  une  obstinée  délibéra- 
tion et  remonstrance  des  siens,  qu'elle  tiendroit  toujours 
ladicte  dame  d'Escosse  près  d'elle  avec  toutes  les  cour- 
loysies  et  faveurs  dont  elle  se  pourra  adviser,  mais  ceulx- 
là  fondent  leurs  discours  selon  mon  foible  jugement  sur 
les  choses  apparentes  et  sur  les  propoz  qui  pour  ung 
t"mps  ont  couru  de  leur  entretien  et  de  leur  amitié, 
comme  si  au  gouvernement  des  grands  Estatz  les  particu- 
lières affections  dévoient  avoir  lieu,  et  bien  qu'il  advint 
ainsi  que  l'on  discourt,  il  est  bien  à  craindre,  si  seule- 
ment elles  sont  huict  jours  ensemble,  que  pour  la  diffé- 
rence qu'il  v  a  entre  elle»  deux  de  beauté  et  de  bonno 
grare  que  toute  leur  amityé  ne  se  convertisse  en  extresme 
envie  et  jalouzie." 

-  Catherine  changea  sans  doute  d'avis,  car  nous  lisons 
dans  la  minute  du  n"  16971  du  fonds  français  :  "Je  dési- 
rerois  bien  recouvrer  lesdictes  perles  avec  le  demeurant 
dont  je  vous  faisois  mention  par  ma  lettre;  à  quoyje  vous 
prie  de  regarder  et  tascher  que  par  tous  les  moiens  que 
vous  pourrez  de  faire  en  sorte  qu'elles  me  demeurent,  en 
payant  ce  à  quoy  elles  seront  appréciées. n  Dans  une  lettre 
du  1 5  mai  précédent ,  La  Forest  avait  écrit  :  a  Mon  neveu 
sur  lequel  je  me  remectray  de  toutes  choses  et  mesine- 
ment  des  baguas  de  la  reine,  lesquelles,  ainsi  qu'il  vous 
dira,  ont  esté  icy  envoyées  fort  secrètement,  et  enfin 
acheptées  par  cestc  royne  pour  la  somme  de  douze  mil 
cscuz.ji  (Fonds  français,  n"  1 097 1,  f"  11a.) 


ERINE  DE  MÉDICIS. 

i  depuis  mandé,  il  n'est  plus  de  bezoing  de 
\ous  en  meclre  en  peyne,  pour  ce  que  je 
désire  qu'elle  les  retire  toutes,  comme  il  est 
bien  raisonnable;  et  si  je  les  avoys  je  les  luy 
envoyerois,  qui  est  tout  ce  que  je  vous  man- 
deray  pour  le  présent  que  de  prier  le  Créa- 
teur, Monsieur  de  la  Forest,  qu'il  vous  ait  en 
sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xxn" jour  de  niay  1  568  '. 

Catbbine. 


1  ."j6iS.  —  a  '■  1 1 1  ;y - 
Minute.  Bibl.  nat.  foruls  français,  n"  1 5 Ti ù I i .  r  89  » 

A  MONSIEUR  L  ADMYRAL. 

Mon  cousin,  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous 
satisl'aict  si  amplement  sur  les  lettres  que 
vous  lui  a\ez  escriptes  du  xxie  du  présent  - 
que  je  n'y  puis  rien  adjouster,  syuon  rendre 
asseuré  tesmoignaige  de  la  grande  affection 
qu'il  a  de  restablyr  le  repoz  en  ce  royaume  et 
y  contenir  toutes  eboses  doulcement  soubz  son 
obéissance  en  taisant  administrer  égallenient 
la  justice  à  tous  ses  subjeetz,  ce  que  vous  con- 
gnoistrez  d'aultant  mieulx  par  la  pugnition 
qu'il  veult  estre  f'aicte  des  autheurs  du  laid 
dont  vous  avez  escript,  envoyant  à  ceste  fin 
le  prévost  de  mon  filz  d'Anjou  sur  le  lieu  pour 
en  informer  et  1ère  chastier  ceulx  qui  s'en 
trouveront  coulpables;  sur  quoy  je  ne  m'esten- 
dray  plus  avant ,  me  remettant  sur  ce  que  le 
Roy  mondict  filz  vous  en  escript  et  pourrez 
plus  particullièrement  entendre  de  ce  gentil- 
homme présent  porteur,  etc.  .  . 

(Au  dos.)  Du  xxiv'  may  1 568. 

'  La  minute  de  celte  lettre  se  trouve  ibid.,  P  89  r°. 

1  En  voici  les  passages  saillants:  rll  y  a  quelque 
lemps  que  j'avois  faict  porter  les  deniers  de  ce  qui 
restoit  à  fournir  du  moys  que  nous  avions  commencé 
de  paier,  et  avant  hier  j'avois  faict  porter  le  paiement  de 


LETTRES  DE  C  AT  II  El! 


1568.  —  :îO  mai. 

Ocig.  lîrilisli  Muséum,  Itibl.  Coltoii  Caligula,  C.  i.  Plut.  XX  I), 
F  ■jh. 

A  MADAME  MA  BONNE  SOEUR 

LA  ROYNE  D'ANGLETERRE. 

Madame  ma  bonne  sœur,  aussi  tost  que  le 
Koy  monsieur  mon  fils  el  moy  avons  seu  en 

cinquante  mil  francs,  craignant  que  par  ce  deffault  le  duc 
Casimir  avec  ses  troupes  ne  voulussent  différer  de  sortir 
de  voslre  royaulme  el  que  cependant  vos  subjeclz  eus- 
sent à  en  paslir,  et  encores  que  l'on  nous  empesche  le 
pnss.ii|;e  de  tous  coslés  pour  en  pouvoir  recueillir  des 
deniers  suivant  la  provision  qu'il  vous  a  plu  nous  en 
vouloir  donner,  avyons  avec  grant  incommodité  recueillv 
les  deniers  pour  faire  ledict  paiement;  à  cesle  cause 
j'avois  dépesché  avant-hier  celuy  qui  portoit  ce  paiement, 
lequel  estoit  allé  coucher  à  ang  lieu  nommé  Chevalines, 
près  Auxerre,  où  la  nuyt  fut  assailly  par  ceux  de  la  gar- 
nison dudict  Auxerre,  lesquels  le  forcèrent  en  son  logis, 
pillèrent  et  voilèrent  les  deniers  et  tout  ce  qu'il  avoil  en 
sa  compagnie  tant  de  hardes  que  de  chevaux;  il  y  avoit 
quelques  gens  de  M.  d'Andelot  mon  frère  et  des  miens 
que  j'avois  baillés  pour  la  londuicte  desdirts  deniers, 
lesquek  tous  ont  esté  emmenez  prisonniers,  liez  et  gar- 
rotez  andict  Auxerre.  Il  plaira  à  V.  M.  de  considérer 
l'outrage  qui  est  faicl  à  M.  d'Alldelot  mon  frère  el  à  moy 
d'avoir  ainsi  vilainement  assailliz  nos  gens.»  (Bilil.nat., 
fonds  français,  n°  3 1  g 3 ,  P  35.) 

De  son  côté,  le  -ji  mai,  d'Andelot  avait  écril  à 
Catherine  :  *II  me  déplaisf  merveilleusement  de  tant  de 
laçons,  lesquelles  journellement  s'exercent  en  divers  lieux 
de  ce  royaume  et  ne  tendent  toutes  qu'à  troubler  la  paix 
qu'il  a  pieu  à  Dieu  et  au  Roy  nous  donner  et  aussi  à 
la  grande  faillie  el  destriment  d'icelluy,  ce  qui  pourroit 
avenir  à  l'occasion  du  destroussement  qu'onl  faicl  ceulx 
de  la  garnison  d'Auxerre  des  deniers  que  Monsieur  le 
prince  de  Coudé  et  ceulx  de  sa  compagnie  envoyaient 
pour  satisfaire  aux  cinquante  mille  livres  qu'il  avail  pion 
à  Sa  Majesté  ordonner  estre  payez  pour  le  licenciement 
des  reistres  du  duc  Casimir;  de  quoy  n'ay  voulu  faillir 
d'advertir  Sa  Majesté  du  Ro\  et  la  Voslre  pour  y  remé- 
dier, comme  cliose  1res  nécessaire;  car  encores  que  pour 
la  rigueur  grande  que  l'on  lient  à  ceulx  de  la  religion 
réformée  et  le  moyen  qu'on  leur  oste  de  joyr  de  leurs 
biens  nous  ayons,  se  peult  dire,  fait  plus  que  le  pos- 
sible, considérant  de  ipielle   importance  est  la  demeure 


INE  DE  MED1GIS.  1&3 

quel  estât  est  réduicte  à  présent  la  royrie 
d'Escosse  ma  belle-fille  et  comme  elle  a  esté 
contraincte  de  se  retirer  et  saulver  en  vos 
terres1,  estant  poursuivie  de  ses  subjeclz, 
comme  vous  avez  pu  entendre,  nous  avons 
incontinent  despesché  le  sieur  de  Montmorin 
exprès  devers  vous  pour  vous  dire  que,  estant 
grandement  marris  de  la  voir  en  cette  poyne 
et  affliction,  ce  nous  a  esté  grand  contente- 
ment qu'elle  se  soit  allée  remeclre  en  vos 
mains,  nous  asseurant  quelle  recevra  loule 
l'ayde,  laveur,  secours  et  amitié  qu'une  prin- 
cesse affligée  comme  elle  est  doibt  espérer  de 
vous,  et  que  vous  demeurerez  en  la  mesme 
opinion  en  laquelle  vous  avez  esté,  qui  est 
qu'il  fault  que  les  princes  se  secourent  les 
ungs  les  aullres  pour  chastier  et  pugnir  les 

des  reistres  en  ce  royaume,  et  quel  dommage  y  faict  le 
séjou  -,  nous  n'avions  nullement  voulu  faillir  d'obéyr  au 
commandement  de  Sa  Majesté,  de  façon  que,  s'il  en 
survient  plus  grand  inconvénient,  Vostre  Majesté  consi- 
dérera que  le  faict  ne  nous  peult  estre  nullement  im- 
puté; car  s'ilz  n'eussent  destroussé  lesdicls  deniers, 
j'avois  donné  tel  ordre  pour  l'avancement  d'iceulx  que 
j'estime  qu'à  présent  ilz  eussent  eslé  bien  près  de  le  re- 
cevoir. Et  pour  ce.  Madame,  que  j'en  escriptz  plus  par- 
ticulièrement au  Roy  el  en  baille  charge  au  capitaine 
Fontaine,  présent  porteur,  en  faire  plus  ample  discours  à 
Sa  Majesté  et  à  la  Voslre,  je  ne  vous  feray  la  présente 
plus  longue,  si  n'est  pour  vous  suplier  ne  trouver  mau- 
vais si  en  cest  endroict  je  vous  requiers  que  la  souvenance 
des  maux  el  atllictions  passées  advise  Vostre  Majesté 
donner  pour  l'advenir  l'ordre  tel  qu'il  est  bien  en  vostre 
puissance,  cl  par  lequel  les  subjeetz  du  Roy  soient  main- 
lenuzsoubzsa  protection  en  telle  égalité  que  longuement 
nous  puissions  joiivr  de  la  paix  que  Dieu  nous  adonm  i 
(Bibl.  nal.,  fonds  français,  n"  l5546,  I"  77,  original 
signé.) 

Le  -J9mai,le  Roi  écrivit  à  d'Andelot  qu'il  avail  invité 
«lue   d'Anjou   à  faire   poursuivre  les  coupables.   (Ibid.. 

f   121.) 

1    Voir  Ailvei  lisseuienl  of  tin-  ronllicl  in  Scotlattd  .  dans 
Tyller,  I.  VI ,  appendice,  p.  A70;  Melvil,  Mémoire!    p 
et  suiv.;  I.  Gauthier,  Butoirs  de  Marie  Stuart ,  1.11,  p.  8 
Labanoff,  I si  ira  i»  Mari»  Slvart,  1.  \  11. 


144 


LETTRES  DE  GATH 


subjets  qui  selèvent  contre  eulx,  et  sont  re- 
belles à  leurs  souverains,  et  d'aultant  que 
eecy  nous  louche  à  tous  et  que  nous  debvons 
embrasser  le  faict  et  protection  de  cette  royne 
désolée  et  affligée,  pour  la  remectre  en  sa 
liberté  et  en  l'autorité  que  Dieu  luy  a  donnée, 
laquelle  de  droict  et  équité  luy  appartient  et 
non  à  aultrc,  je  vous  prie,  Madame  ma  bonne 
sœur,  faire  connoistre  à  ung  chacun  et  parti- 
cullièremeot  au  Roy  moudict  sieur  et  fils  et  à 
nioy  combien  vous  désirez  que  l'auclorité  des 
princes  souverains  soit  conservée  et  lessubjects 
rebelles  et  désobéissans  chastiés  et  pugnis,  et 
usant  de  toute  la  doulceur  et  bon  traictement 
envers  elle  que  nous  nous  promectons  et  es- 
pérons de  vous  que  vous  luy  veuilliez  prester 
toute  l'ayde,  faveur  et  secours  dont  elle  aura 
besoing  pour  se  remettre  en  la  liberté  et  auc- 
torilé  qui  luy  appartient,  ainsi  que  nous  avons 
commandé  et  donné  charge  expresse  audict 
de  Montmorin  vous  dire  plus  au  long  et  par- 
ticulièrement de  noslre  part,  lequel  je  vous 
prie  de  vouloir  croire  comme  vous  vouldriez 
faire  ma  propre  personne,  priant  le  Créateur, 
Madame  ma  sœur,  après  avoir  présenté  mes 
affectionnées  recommandations  à  vostre  bonne 
Gra<e,  vous  donner  en  très  bonne  santé 
longue  vie. 

Eseript  à  Paris,  le  xxvf  jour  de  may  1 5G8. 

(De  sa, main.)  Madame  ma  bonne  seur,  je 
vous  fayré  cet  mol  pour  vous  prier  rnescuser, 
set  ne  vous  ayerys  la  présante  de  ma  mayn 
pour  aystre  encore  foyble  de  ma  maladie;  car 
pour  l'aucasion  que  c'et,  je  désireroys  non 
seulement  ayscripre,  mes  moy  mesme  en  per- 
sonne. Vous  povés  voyr,  non  que  je  doucte 
de  vostre  bonté,  n'ayent  esté  jeamès  autre  et 
ausi  qui  vous  soviègne  à  sel  que  souvent  nous 
avés  mandé  touchant  la  royne  ma  belle-fille, 
et  corne  cet  une  cause  qui  louche  aux  prinses 


ER1NE  DE  MÉDIG1S. 

et  principalement  aus  prinsese,  qui  me  laysl 
assurer  que  asteure  que  c'et  en  vostre  pui- 
sanse,  fayré  par  efect  ce  que  lui  avés  monstre 
en  parole,  qui  me  fayst  dire  quelc  aysl  heu- 
reuse d'aystre  en  vostre  royaume. 
Vostre  bonne  seur  et  cousine, 

Catf.rine. 


[1568.—  26  mai.] 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3222  ,  f°  60. 
A  MADAME  MA  TAKTE 

MADAME  LA  DUCHESSE.  DE  FERRARE. 

Madame  ma  tente,  je  vous  suplie  me  par- 
donner cet  plus  tost  ne  vous  ay  envoyé  Serlan , 
présant  pourteur,  suivent  cet  que  în'an  n'avés 
mendé,  car  j'é  ayslé  empêché  tent  pour  eun 
peu  de  reume  que  ha  eu  le  Roy  vostre  nep- 
veu  que  de  beaucoup  d'afayres;  asteure,  Dieu 
mer  sis,  yl  se  porte  myeulx,  espère  que  de- 
mayn,  ayent  prins  medesine,  sera  tout  guéri 
et  me  remetent  à  cet  pourteur  à  vous  dire  plus 
au  long  de  sa  sente,  fayré  fin,  prient  Dieu  vous 
donner  cet  que  désirés. 

Vostre  entièrement  bonne  nyepsse, 

Catebi.ne. 


1568.  —  29  mai. 

Copie.  IiiM.  nat.  fonds  français,  11"  10751,  fJ  i35fi. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

.Monsieur  de  Forquevauls,  par  le  sr  de 
Graignagne  présent  porteur,  gentilhomme  de 
la  chambre  du  Roy  monsieur  mon  fils,  vous 
entendrez  bien  au  long  en  quel  estât  son! 
toutes  choses  par  deçà  et  comme  elles  ont 
passé  depuis  la  paix  faicle,  qui  me  gardera 
de  la  vous  faire  plus  longue,  sinon  pour  vous 
prier  me  mander  par  luy  bien  au  long  et 
particulièrement  ce  que  vous  estimerez  estre 
digne  de  venir  jusques  à  nous,  mesmes  comme 


il  vu  de  la  santé  cl  disposition  du  roy  mon- 
sieur mou  beau-fils,  et  de  la  roy  ne  ma  fille', 
lesquels  seront  asseurez  que,  Dieu  mercy,  je 
suis  mieulx  que  je  n'ay  esté  et  suis  hors  de  ma 
maladie1,  espérant  que  relia  me  gardera  de 
pis:  nous  priant  croire  ledid  sieur  de  Grai- 
gnague  de  ce  qu'il  vous  dira  de  ma  pari. 
comme  si  c'estoyt  moy-méme.  Priant  Dieu, 
Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir  eu  sa 
sainte  et  digne  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xxix'jourde  maj  i568. 

Caterine. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1GIS.  145 

quoy  en  demeurer  routent,  priant  Dieu,  mou 

cousin,  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 


I  568.  —  Fin  mai. 
Minute.  Bibl.  nul.  fonds  français,  n°  i55i6,  f°  16a. 

\  MONSIEUR  L'AMIRAL  DE  CHASTILLON. 

Mon  cousin,  par  la  lettre  que  le  Boy  mou- 
sieur  mon  fils  vous  escript  vous  verrez  le  désir 
qu  il  a  d'entendre  l'ordre  que  aurez  donne'  au 
recoin  renient  des  deniers  que  vous  estes  tenus 
fournir  à  la  fin  de  ceste  année  pour  le  paye- 
ment des  reistres,  je  ne  m'eslencdray  à  vous 
en  dire  daventage,  mais  seullement  vous  puis-jc 
asseurerque  ne  désirant  riens  tant  que  deveoir 
la  justice  l'aicte  de  ce  dont  vous  avez  laid 
plaincte2,  il  a  incontinent  envoyé  le  sieur  de 
Montinorin  vers  le  sieur  deTavannes  pour  lui 
l'aire  entendre  que  son  inlencion  est  que  la 
justice  en   soit  laide  telle  que  vous  ayez  de 

Lue  lettre  de  Charles  IX  accompagne  celle-ci;  il 
parle  également  de  la  maladie  do  Catherine  '•!  de  sa  con- 
valescence, maie  sans  donner  de  détails.  (Bibl.  nat. ,  Tonds 
français,  n"  10751,  p.  i355.) 

;  Catherine  fait  allusion  à  la  remontrance  faite  par 
l'amiral  de  Coligny  dans  la  première  quinzaine  de  mai. 
I.  de  Serres  a  inséré  le  texte  de  cette  remontrance 
dans  les  Mémoire!  de  lu  troisième  guerre  civile,  pages  7 
1  miiv.  Voie  en  outre  une  lettre  de  l'amiral  an  lt»i  en 
date  du  "i  mai, dans  Delaborde,  Hïrt.  deCoHgny,  t.  III, 
p.  11. 

C.iiiiki.i.m.  m.    MiDICIS.  —    îll. 


1 5f>8.  —  1"  juin  '. 

Minute.  Bihl.  nat.  fonds  français.  n°  i[>y46,  f"  ii/i. 

A  MONSIEUR  DE  MOINLUC. 

Monsieur  de  Monluc,  tout  ainsy  que  le  Roy 
monsieur  mon  lilz  ne  peult  oneques  avoir  des- 
sein de  m/us  diminuer  la  charge  qui  vous  a 
esté  donnée,  comme  l'ayant  si  bien  servy  et 
si  lidellement  comme  vous  avez  laid,  et  aussi 
vous  ayant  tousjours  faid  cognoistre  l'affection 
qu'il  vous  porte  et  l'asseurance  qu'il  a  de  vostre 
fidélité  avecque  la  cognoissance  de  vos  services , 
ne  pouvez-vous  justement  penser  qu'il  ait  eu 
jamais  volonté  de  vous  osier  l'autorité  de  lieu- 
tenant général  de  Guyenne  qu'il  vous  a  tou- 
jours voulu  conserver,  et  faire  que  la  charge 
qu'il  vous  a  donnée  fust  maniée  par  un  autre. 
Partant,  Monsieur  de  Monluc,  n'ayez  jamais 
ceste  opinion  et  soyez  asseuré  que  vostre 
maistre  vous  ayme  et  vous  tient  pour  tel  que 
vous  estes,  ayant  eu  trop  de  lesmoignages  de 
la  bonne  volonté  que  vous  portez  à  son  service 
et  mesme  depuis  le  commencement  des  der- 
niers troubles.  Doncques  je  vous  prie  em- 
brasser de  cueur  el  affection  atillanl  que  VOUS 
avez  jamais  faict  ce  qui  est  nécessaire  pour 
l'aire  observer  son  intention  portée  par  ledid 
de  pacification ,  et  tenez  la  main  que  à  ce  qui 
est  de  l'étendue  de  vostre  charge  toutes  choses 
soient  remises  en  paix  et  que  l'obéyssance  luy 
soyt  rendue  d'un  chascun,  faisant  telle  puni- 
lion  de  ceulx  qui  n'y  satisferont  que  les  aultres 
preignent  exemple;  et  d'autant,  Monsieur  de 
Monluc,  que  le  Roy  mondict  fils  vous  escript  m 
amplement  la  voie  qu'il  désire  que  vous  teniez 
pour  faire  que  sa  volunté  soit  suyvie,  je  ne 


|  ii   dus.)  Ce  premier  jour  de  juin 


i!) 


1  h  1     1  11  1  ■ ■  :  t 


146 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


m'arresteray  à  vous  faire  plus  longue  lettre  et 
vou8  aBseureray  seulement  que,  continuant  à 

faire  ainsy  <|ui'  tous  ;i\ <•/.  toujours  faict,  vous 
cognoistrez  que  le  Roy  mou  (ils  et  moy  som- 
mes grandement  contons  de  vous  et  vous  as- 
seniez qu'il  ne  se  présentera  jamais  occasion 
de  faire  pour  vous  e!  les  rostres  (|ue  ne  vous 
ne  voyez  mectre  à  effecl  cesle  bonne  volonté 
que  vous  porte  le  Roy  mon  fils,  priant,  etc. 


I56H.  —  3  juin, 

Oriff    lîilii.  uni.  fonds  français,  n°  3igo ,  1'°  88. 

\.  MONSIEUR  DE  MATIGNON, 

LlBÔTBMIfï   CKNÉlUl.  EN   NOllMAMHE. 

Monsieur  de  Matignon,  pour  le  désir  que 
le  Roy  monsieur  mon  filz  a  de  faire  observer 
par  ton)  son  royaume  exactement  son  édicl  de 
pacification  dernier,  il  a  mis  en  cliacune  ville 
d'icclluy  ung  gentilhomme,  luy  ordonnant 
de  tenir  la  main  que  ung  chacun  puisse  ren- 
trer en  ses  biens  et  maisons  et  joir  du  béné- 
fice d'icelluy;  mais  d'aullant  qu'il  désire  sça- 
voir  comme  toutes  choses  passent  en  lieux  où 
ilz  sont  cl  comme  ilz  se  comportent  en  leur 
charge,  je  vous  prie  pour  sa  satisfaction  et 
pour  le  bien  de  ses  affaires  nous  mander  en 
quel  estât  v  sont  toutes  choses  et  tenir  la 
main  à  l'exécution  des  lettres  patentes  que 
il  envoyé  présentement  aux  courlz  de  par- 
lement, baillils  et  séneschaulx  de  sondicl 
royaulme ,  de  l'aire  informer  des  contraven- 
tions qui  se  feront  à  icelluy  et  le  tenir  informé 
le  plus  au  long  et  le  plus  souvent  que  vous 
pourrez  de  ce  qui  adviendra  en  vostre  gou- 
vernement qui  sera  digne  de  nous  estre  es- 
cript,  et  faire  en  sorte  que  ses  subjels  vivent 
en  bonne  union  et  concorde,  et  luy  rendent 
lous  l'obéissance  qu'ilz  lui  doibvent,  et  pour 
luy  faire  sçavoir  de  voz  nouvelles  suivre  le 
moyen  et  les  chemins  qu'il  vous  escript;  priant 


Dieu,  Monsieur  de  Matignon,  vous  avoir  en 
sa  saincte  garde. 

Escript  à  Paris,  le  nf  jour  de  juing  t568  '. 

Caterine. 
h'i  ses. 


1568.—  .'i  juin. 

Orig.  Ililil.  ruit.  fonds  fronçais,  n°  3i^8,  f"  îoa. 

V  MONSIEUR  D'IIUMIÈRES, 

couvErnisun  as  I'Éïionnb. 

Monsieur  d'Humyères,  le  Roy  monsieur 
mon  filz  désirant  sur  loules  choses  veoir  vivre 
ses  subgets  en  bonne  paix,  unyon  et  tranquililé 
soubs  la  protection  de  ses  édilz  et  mesmes  le 
dernierde  pacyffication  qu'il  entend  sortireffecl 
et  estre  exécuté  en  tous  cl  chacun  ses  poinçtz 
et  à  ceste  fin  faicl  expédier  ses  lettres  patentes 
à  ses  courlz  de  parlemenlz,  bailliz  cl  sénes- 
chaulx pour  de  nouveau  faire  publier  ledict 
édict  et  icelluy  exactement  faire  entretenir, 
garder  et  observer,  comme  vous  verrez  par  le 
double  desdictes  lettres  qui  vous  sont  présen- 
lemenl  envoyées,  de  l'exécution  desquelles  el 
devoir  que  chacun  fera  en  l'observation  du- 
dicl  édil  il  désire  estre  souvent  adverly, 
comme  il  vous  escript  par  ses  lectres,  que  j'ay 
bien  voullu  accompaigner  de  la  présente  pour 
vous  prier  de  le  satisfaire  en  cela  et  tenir 
main  que  son  intention  soit  entièrement 
acomplye,  qui  est  ung  des  meilleurs  services 
que  vous  lui  sçauriez  faire,  d'aullant  que  le 
bien  de  son  royaume  et  repoz  de  ses  subgectz 
en  deppend;  pryant  Dieu,  Monsieur  d'Hu- 
myères, vous  avoir  en  sa  garde. 

Escript  à  Paris,  le  ive  jour  de  juing  i568. 

Caterine. 

De  Neufvii.le. 

'  Pareille  lettre  cl  dans  les  mémos  termes  fui  adres- 
sée à  lous  los  gouverneurs  ùVs  provinces. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS 


167 


|  h.v  —  5  juin. 
Miuute.  Bibl.  nat.   fonds  français  .  n     1 7>ri  '»'"> .   f1   i(ï3. 

\  MONSIEUR  DE  CÀRROUGES. 

Monsieur  do  Carrouges,  le  Roy  monsieur 
mon  fils  vous  escript  bien  au  long  son  inlen- 
cion  laul  sur  ce  qui  est  survenu  à  Rouen 
entre  les  bourgeois  desdictz  lieux  que  sur  ce 
qu'il  veull  estre  faict  touchant  les  compa- 
gnyes  de  gens  de  pied  qu'il  veut  estre  mises 
eu  garnison  dans  ladicte  ville1,  lesquelles  vous 
ne  faufiliez  d'y  faire  entrer  incontinent  sy  jà 
ne  L'avez  faict  et  les  y  l'aire  loger  et  accomo- 
der  suivant  ce  qu'il  vous  a  mandé  par  cy-de- 
vant;  faicles  au  reste  faire  le  procès  de  ceulx 
qui  ont  commis  les  meurtres  ez  personnes  des 
bourgeoys  de  ladicte  ville  et  les  pugnir  selon 
qu'ils  méritent  ;  priant  Dieu  ,  Monsieur  de  Car- 
rouges, vous  tenyr  en  sa  sainte  garde. 

Escript  à  Paris,  le  V  jour  de  juing  i568. 


1 568.  —  1 1  juin. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  italien  .  n'  ii»j<j,  f'  a  r". 

A  LA  DLCHESSE  DE  FERRIRE. 

Madame  ma  tante,  j'ay  veu  les  lettres  que 
vous  avez  escriptes,  par  lesquelles  et  par  l'aise 
que  \ous  monstrez  de  ma  convalescence  j'ay 
recogneu  la  persévérance  et  continuation  de 
la  bonne  et  grande  amitié  que  vous  me  por- 
tez, dont  je  vous  remercie  de  bon  cœur  et 

\  <,ii-  dans  le  même  volume,  f  126,  une  lettre  de 
Mit tj;non  pour  avertir  Catherine  de  la  sédition  qui  a 
troublé  Rouen,  par  suite  du  refus  des  bourgeois  de  re- 
cevoir les  quatre  compagnes  envoyées  pour  tenir  garni- 
son en  leur  ville.  -Les  conseillers  el  échevins.  dit-il,  es- 
loient  d'avis  de  recevoir  la  garnison,  mais  non  les  autres 
de  mesnic  ;  à  cesle  cause  MM.  du  Parlement  et  moy 
.nous  supercédé  tontes  choses  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  en- 
tendu par  ceulx  qu'ilz  envoient  vers  le  Boy  et  vous  plut 
amplement  vnz  volontés.  1  Voir  encore  à  ce  sujet  une 
lettre  du  Roi  à  Matignon  (même  volume,  1°  Ti'i). 


quant  aux  lettres  que  vous  me  mandez  avoir 
!  receues  du  sieur  d'Enlragues  par  lesquelles  il 
coniprent  les  villes  de  Chartres,  païs  Charlrain 
et  seigneurie  de  Montargis,  vous  coguoistrez 
assez  par  les  lettres  que  le  Roy  mon  filz  vous 
escript  et  par  la  déclaration  de  son  instruc- 
tion sur  ce  qu'il  vous  envoyé  que  c'est  chose 
qui  a  esté  faicle  par  inadvertance  et  sans  vous 
avoir  voullu  rien  diminuer  de  t'auctorité qu'il 
vous  y  a  donnée,  laquelle  il  vous  laisse  en- 
tièrement pour  en  disposer,  en  y  mettant  seul- 
lenient  cinq  gentilhommes  dans  la  ville  de 
Chartres  qui  prendra  de  vous  la  charge  de 
commander  soubz  son  autorité  et  obéissance, 
el  affin  que  ledict  sr  d'Entragues  n'entre- 
prenne plus  sur  ledict  duché  et  seigneurie  de 
Montargis,  le  Roy  monsieur  mon  filz  lu\ 
faict  par  une,  dépesche  qu'il  lui  an\oye  pour 
bien  au  long  faire  entendre  son  voulloir  et 
intention  auquel  je  m'asseure  qu'il  ne  faudra 
d'obéir,  et  de  vous  laisser  doresnavanl  toute 
l'auctorité  sur  lesdietz  lieux  sans  y  entre- 
prendre certaines  choses  et,  pour  ce  que  il  ne 
m'eschet  autre  chose  pour  le  présent  à  vous 
mander,  je  ferai  fin  par  mes  affectionnées  re- 
coinmandalions  à  voslre  bonne  grâce,  priant 
Dieu,  Madame  ma  tante,  vous  donner  en 
santé  bonne  et  longue  vie. 

Escript  à  Paris,  ce  xi*  jour  de  juing  t56o\ 


1568.  —  la  juin. 

Minuit-.  Biljl.  nal.  fonds  fraurais ,  D°  îyyaô,  f"  189. 

ALX  M AN ANS  ET  H  ABIT  AN  S 

1.1.  rouemse  (Roanne). 

Messieurs,  le  Roy  monsieur  mon  filz  a 
ordonné  pour  la  gaule  du  passage  de  doueunes 
le  sr  de  Mothe-Boisy  el  luy  a  donné  charge 
de  commander  tant  eu  ladicte  ville  que  au- 
dict  passage  et  prendre  âiligemmenl  garde 
ù   faire  bien  entretenir  son  dernier  édicl  de 

19. 


148 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


pacification  et  maintenir  ses  subjeetz  en  paix 
et  concorde  sonbz  le  bénéfice  d'iceluy;  à  ceste 
«anse  vous  ne  fauldrés  de  luy  obéir  et  faire 
ce  qui  par  luy  vous  sera  commandé  et  ordonné 
pour  son  service  et  suivre  en  cela  et  en  toutes 
auitres  choses  ses  intentions  et  volonté.  Priant 
Dieu,  Messieurs,  vous  tenyr  en  sa  sainrlc  et 
digne  garde. 

Escripl  à  Paris,  le  xn°  jour  de  juing  1 568. 


Je  ne  vous  fera  y  plus  long  discours,  vous  prianl 
nous  tenir  adverlis  de  tout  ce  que  pourrez  en- 
tendre et  vous  asseurez  que,  avenant  ce  que 
me  mandez  de  Languedoc,  de  quoy  n'avons 
encore  ouy  parler",  que  je  vous  remenle\ra\ 
au  Roy  mon  (ils  et  mVmployrai  pour  vous  en 
tout  ce  que  pourray. 

\  Paris,  ce  un*  jour  de  juyn  1  568. 

Caterine. 


1568.  —  i3  juin. 

Copie.  Bibl.  Dat.  fonds  français,  11°  107^1,  f°  l36o. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  pour  ma  grande 
maladie  ne  \ous  peus  respondre  à  la  lettre 
que  me  escrivites  par  vostre  gentilhomme  de  ce 
que  Ruy  Gomès  vous  avoit  dict  ny  aussi  en 
parler  au  long  à  Graignague ,  mais  asteure  que , 
Dieu  mercy,  suis  sayne  aultant  que  feus  ja- 
mais, je  vous  ay  voulu  faire  la  présente  pour 
vous   dire   que   vous    prie    remercier   ledict 
prince  d'Evoli  de  la  bonne  volonté  qu'il  nous 
porte  et  des  bons  offices  qu'il  faict  pour  nous 
et  le  prier  de  vouloir  continuer  et  de  faire 
que  bientost  voyons  les  effails  accomplis  de 
la  bonne   volonté  que  le  roy  son  maislre  a 
au  mariage  du  Roy  mon  fils  et  de  la  prin- 
cesse Anne,  fille  de  l'Empereur,  comme  nous  y 
attendons,  veu  que  l'ambasadeur  vint,  il  y  a 
deux  jours,  et  nous  apporta  au  Roy  mon  fils  et  à 
moy  des  lettres  du  roy  son  frère  et  nous  dist 
qu'il  a\oyst  despesché  un  courrier  vers  l'Empe- 
reur pour  cet  effect  et  qu'il  a\oil  passé  par  ici, 
par  lequel  il  admonestoit  l'Empereur  de  fayre 
ce  mariage  si  bien  que  nous  attendons  que  après 
son  retour  et  celui  de  Graignague  qu'il  n'y  aura 
plus  de  difficultés,  et  je  sçay  que  ledict  prince 
d'Evoli  y  peult  beaucoup,  qui  me  faysl  vous 
prier  de  faire  tous  les  bons  offices  (pie  vous 
cngnoislrez  estre  nécessaires  en  son  endroit. 


1568.  —  17  juin. 
Orig.  Bibl.  nal.  (botte  français«n°  3178  ,  f°  107. 

A  MONSIEUR  D'HUMIÈRES, 

GOUVERNEUR  DE  PÉlUJSNB. 

Monsieur  de  Humyères,  encores  que  le  Roj 
monsieur  mon  lilz  \ous  escrive  bien  parlicul- 
lièrement  sa  volunté  ',  néantmoins  j'ay  bien 
voullu  accompaigner  sa  lettre  et  vous  l'aire  ce 
petit  mot  pour  vous  dire  qu'il  a  envoyé  mou 
cousin  le  mareschal  de  Cossé  en  son  pays  de 
Picardie  pour  donner  ordre  qu'il  ne  redonde 
riens  en  sondict  pays  des  (roubles  qui  sont 
es  Pays-Bas;  à  ceste  cause  vous  aurez,  suyvanl 
l'intention  du  Roy  mondict  lilz,  à  obéyr  à  tout 
ce  que  ledict  sr  mareschal  vous  commandera 
de  sa  part  pour  le  bien  de  son  service,  soit 
pour  souffrir  d'y  mectre  des  forces  tant  de 
cheval  que  de  pied  dedans  la  \ille  dont  vous 
avez  la  charge  ou  pour  en  tirer;  priant  Dieu. 
Monsieur  de  Humyères,  qu'il  vous  ayt  en  sa 
saincte  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xvjT  jour  dejuing  i568. 

Caterinb. 
De  Nf.ukvh.lk. 

'  La  lettre  do  Charles  IX  (même  vol. ,  I''  1  o6)n'es1  que 
la  reproduction  de  colle-ci. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


I/i9 


1568.  —  17  juin. 

Minute.  IliLI.  nat.  fonds  français,  n"  i55A6.  f'  a3o. 

V  MONSIEUR  DE  BOURDEILLE'. 

Monsieur  de  Bourdeille,  la  plainte  qui  est 
venue  à  noz  aureilles  des  malversations,  viol- 
lementz  etoultraiges  que  l'ont  ceulx  de  voslre 
compagnie  aux  habitans  de  la  ville  de  Corbeil 
esl  trouvée  si  estrange  et  de  si  maulvaise  con- 
séquence qu'il  n'y  a  aulcun  qui  n'ayt  horreur 
d'en  ouyr  parler,  et  d'aullant  que  plusieurs 
desditz  actes  ont  esté  commiclz  pendant  que 
vous  estiez  par  delà  et  sont  venuz  à  vostre 
congnoissance  par  la  plainte  que  vous  en  ont 
l'aide  lesdilz  habitants  sans  y  avoir  remédié, 
ne  faict  aulcune  pugnilion  ou  démonstration 
exemplaire  desdiclz  délinquants;  je  ne  puis 
estre  contente  de  vous  mesmement  que  quand 
il  n'y  auroyt  aultre  chose  qui  vous  y  deubst 
convyer  que  le  desplaisir  que  vous  pouvez 
penser  que  nous  en  avons  et  que  si  meschante 
et  si  téméraire  entreprinse  se  peusl  dire  estre 
l'aide  au  mcspriz  et  contemnement  du  Roy 
monsieur  mon  filz  à  la  porte  de  la  ville  cap- 
pilale  de  son  royaulme  où  esl  sa  personne  et 
qui  ne  luy  peust  estre  tenue  cachée  ne  cellée; 
et  pour  ce  regardez  de  faire  appréhender  les 
eoulpables  et  en  saizir  la  justice  et  tenir  la 
main  que  information  en  soyt  faicte  pour 
après  en  esl  réordonné  comme  il  appartiendra. 
Au  demeurant,  ne  l'aillez  à  faire  partir  voslre- 
dicle  rompagnye  suivant  que  le  Roy  mondict 
seigneur  et  fils  nous  mande  pour  aller  à  la 
Ferlé  soiihz  Jouarre  tenir  garnison,  el  pour 
ce  je  vous  envoyé  le  mandcmenl  et  commis- 
sion ;  priant  Dieu ,  Monsieur  de  Bourdeille ,  etc. 

1  Aniliv  de  Bourdeille,  frère  aine  de  Brantôme.  I.'' 
S  juin   il   avait   fait  à   Corlieil  la   ivun:  de  sa  rompa|;nie 

!•■  cinquante  1,-mros  des  ordonnances  du  roi. 


1568.  —  ■>  1  juin. 
Copie  transmise  par  M-  Se  tferval 

A  MONSIEUR  DE  SÉN  VRPOVl. 

Monsieur  de  Senarpont,  je  n'adjousteray 
riens  à  la  lettre  du  Roy  monsieur  mon  lil/ 
mais  vous  diray  en  passant  que  l'advis  que 
vous  luy  avez  donné  du  renfort  des  garni- 
sons des  frontières  de  vos  voysins  a  esté  lorl 
bien  receu  encores  qu'en  eussions  eu  advis 
d'ailleurs,  ayant  pour  le  regard  des  noslres 
mon  cousin  le  mareschal  de  (lossé,  qui  esl 
sur  les  lieux,  commandé  à  v  pourveoir  suivant 
ce  qu'il  nous  en  a  escripl  ces  jours  passez,  vous 
prvant,  Monsieur  de  Senarpont,  voulloir  conti- 
nuer à  apprandre  des  nouvelles  el  comme  se 
dirigent  leurs  actions  pour  nous  gouverner  au 
semblable.  Au  demeurant  le  Roy  mondirt  filz 
est  après  pour  recouvrer  de  toutes  partz  argent 
pour  subvenir  au  payement  des  garnisons,  sé- 
chant bien  que  ses  pauvres  subjelz  des  lieux 
où  elles  sont  ne  sçauroient  faire  qu'ils  ne  soient 
bien  Iravaillez.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Se- 
narpont, vous  avoir  en  sa  saincte  garde.  Es- 
cript  à  Paris,  le  xxi"  jour  de  juing  1  5(>8. 

Catbrine. 
De  Neukville. 


1568.  —  33  juin. 

Minute  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  iâ;ViG,  I"  i5t. 

\  MONSIEUR  LE  PRINCE  DE  CONDÉ. 

Mon  cousin,  j'ay  receu  voz  lectres  duxi'de 

ce  inoys1  el  veu  celles  que  vous  avez  escriptes 

1  Dans  cette  letlre  du  11  juin  Condé  lait  observer 
qu'il  n'élail  pas  présenl  lorsque  le  traite  a  été  mis  par 
écril;  il  envoie,  dit-il,  une  dépêche  au  cardinal  de  •■lià- 
lilJon  qui,  v  ayani  pris  pari ,  pourra  foire  remarquer  à  Sa 
Majesté  toutes  les  particularités  el  la  forme  des  provision! 
nécessaires  pour  la  levée! venue  de  deniers.  I  Bibl,  nat.. 


150 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MED1CIS. 


au  Roy  monsieur  mou  filz,  auxquelles  il  vous 
t'aictsi  ample  responceque  il  ue  me  reste  pas 
grand  chose  à  vous  dire,  sinon  que,  quand 
VOUS  nous  aurez  envoyé  les  mémoyres  pour 
dresser  les  patentes  et  constraintes  néces- 
saires pour  la  levée  des  cent  mil  escus  et 
de  ce  que  vous  estes  lenuz  fournir  pour  le 
Henryghell  et  Naustgelt1  des  reistres  et  que 
mon  cousin  le  cardinal  de  Chastillon  nous 
aura  propose' ce  qu'il  verra  estre  bon  et  à  pro- 
pos là  dessus,  nous  vous  envoyerons  inconti- 
nent après  lesdictes  patentes  et  constrainctes 
expédiées;  et  pour  le  regard  de  la  distinction 
de  ceulx  delà  religion  prétendue  réformée  qui 
ont  esté  avec  vous  et  des  aultres  qui  sont  de- 
meurez dans  leurs  maisons,  eslanlz  de  ladicte 
religion,  c'est  chose  que  le  Roy  mondict  sieur 
et  lilz  ne  vous  peult  accorder  d'aullant  que  il 
leur  seroyt  faict  trop  grand  tort  de  les  faire 
contribuer  en  ceste  levée  de  deniers  et  les  y 
comprendre,  attendu  qu'ilz  ont  esté  cottisez  es 
levées  qu'il  a  faict  faire  sur  son  peuple  pour 
subvenir  aux  fraiz  de  la  guerre;  et  quant  aulx 
contraventions  que  vous  dictes  qui  se  font 
tous  les  jours  à  ses  édietz,  vous  pouvez  estre 
asseuré  que  nous  avons  par  cy-devant  rien  ob- 
miclz  et  n'obmecterons  encores  par  cy-après  aul- 
cune  chose  quy  puisse  servir  pour  l'entreténe- 
nient  d'iceulx  et  a  esté  très  expressément  escript 
et  commandé  à  tous  les  gouverneurs,  baillifz, 
séueschaulx  et  aultres  officiers  de  ce  royaume 
d'y  tenir  la  main  ferme  et  faire  vivre  indiffé- 

Cinq  cents  Colbert,  n°  2/1,  p.  i56.)  Dans  une  nouvelle 
lettre  à  ta  Reine  du  y  5  juin,  datée  de  Noyers,  le  prince 
annonce  au  Roi  que  le  cardinal  de  Châlillon  Iravaille  à  la 
formation  des  commission»  nécessaires  pour  la  levée  de 
l'imposilion  des  cent  mille  écus.  Il  demande  en  même 
temps  (pie  sa  compagnie  ne  soit  pas  réduite,  et  il  se  plaint 
des  infractions  à  l'édit  de  pacification.  (Ibid,  p.  1 58  .)  — 
Voir  lettre  du  Roi  qui  s'en  rapporte  au  cardinal  de  Lilià- 
lillon.  (lbtd.,  p.  i5g.) 

'   L'impôt  impérial  et  le  droit  de  passage. 


remment  les  ungs  et  les  aultres  en  paix  et 
amytié  et  pugnir  grielveinenl  les  contrevenentz 
au  dernier  édicl  de  paccitlication;  et  n'y  a 
chose  en  ce  monde  qui  par  nous  ne  soyt  plus 
recommandée  que  l'observation  d'iceulx  édicls; 
priant  Dieu,  mon  cousin,  vous  tenir  en  sa 
saincle  garde. 

Escript,  à  Paris,  le  xxu1  jour  de  juiug  1 568. 


1508.  —  aa  juin. 
Miaule.  Bibl.  nat.  fonds  français ,  u"  i55/i6,  f'u  a5s. 

A  MONSIEUR  L'ADMIRAL, 

Mon  cousin,  j'ay  receu  voslre  lettre  du 
xne  de  ce  inoys  suivant  laquelle  nous  atten- 
drons ce  que  mon  cousin  le  cardinal  de  Chas- 
tillon vous  mandera  touchant  la  contribution 
des  deniers  de  la  levée  qu'il  convient  faire 
pour  le  payement  du  duc  Cazimir  et  de  ce  qui 
est  deu  aux  reistres  pour  le  Henryghelt  et 
Nausglelt,  et  sy  elle  se  doibt  faire  sur  ceulx 
qui  ont  suivy  vostre  party  seulement  ou  sur 
ceulx  de  vostre  religion  qui,  n'aiant  bougé  de 
leurs  maisons,  ne  se  sont  enipeschez  d'aul- 
cune  chose;  sur  quoy,  vous  verrez  l'intention 
du  Roy  monsieur  mon  filz  par  la  lettre  qu'il 
vous  escript  présentement,  qui  montre  assez 
évidemment  qu'il  n'a  voulu  ne  deu  com- 
prendre lesdicts  de  la  religion  réformée  qui 
n'ont  bougé  de  leursdictes  maisons,  lesquelz 
il  n'est  aucunement  raisonnable  de  cottizer,  ne 
charger  en  tant  d'endroilz  après  avoir  -esté 
comprins  et  avoir  contribué  eu  toutes  les 
levées  de  deniers  qui  se  sont  faictes  pour  sou 
service;  priant  Dieu,  mon  cousin,  vous  tenir 
en  sa  saincte  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xxnejour  de  juing  1 568. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


IT.l 


1568.  —  •!•?  juin. 

i  .<.|iip.  Bibl.  not.  fonda  frùn<;..i*,   ir  1075»,  V  t358. 

\   MONSIEUR  DE  FOURQUEVVULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  ayant  entendu  par 
tes  lettres  que  vous  avez  escriptes  par  le  cour- 
rier  que  vous  nous  avez  despesehé  du  troi- 
-ic-m.'  du  présent  l'envie  qu'on  avoit  par 
delà  d'entendre  de  nos  nouvelles,  je  n'ay 
voullu  différer  davantage  à  vous  en  mander, 
encores  (pie.  depuis  (pie  je  suis  hors  de  mon 
mal.  j'ay  escripl  par  plusieurs  l'ois  à  la  royne 
ma  fille  et  pourtant  la  prési  nie  sera  poui 
vous  dire  qne  j'ay  esté  très  aise  d'entendre 
que  ladicle  rovne  ma  fille  soit  en  bonne 
santé  retournée  à  Madrid  et  qu'elle  soit  si 
asseurée  d'estre  {[rosse  qu'elle  n'en  double 
plus;  car  quant  à  moyje  ne  le  pouvois  croire 
bonnement,  soit  pour  la  crainte  que  j'avoys 
quille  ne  le  fust,  ou  pour  ne  pouvoir  en 
prendre  asseuranee  sur  ce  que  l'on  m'en  es- 
cripvoit.  Maintenant  je  prie  Dieu  qu'il  luy 
lasse  la  grâce  de  se  bien  porter  pendant  sa 
groisse  et  que  à  ses  couches  elle  en  puisse 
sortir,  comme  je  le  désire,  et  que  j'espère 
qu'elle  fairaavecqnesl'aydedeDieUjescripvant 
pour  eeBte  occasion  à  ma  cousine  la  duchesse 
d'Albe  la  façon  dont  il  m'a  semblé  que  ma- 
ilicte  tille  se  diiibt  gouverne»  et  la  prie  de  se 

tenir  près  d'elle  el  l?adi ster  d'exécuter  ce 

que  je  lui  en  mande.  Je  vous  prie,  Monsieur 
de  l'orquevauls,  en  solliciter  de  ma  part  la- 
dicle dame  duchesse  el  .qu'elle  me  mande  sou- 
vent des  nouvelles  de  BHadicte  lille.  ainsi  que 
je  vous  prie  faire  de  vostre  part,  vous  disant 
que  j'avois  resreu  vostre  lettre  du  xxi1'  de  may 
peu  auparavant  que  vostre  courrier  arrivasl. 
Jr  devons  l'airay  la  présente  plus  longue  pour 
ceate  heure,  la  taisant  comme  en  baste,  afin 
devons  mander  comme  vous  le  désirez  promp- 


tement  de  noz  nouvelles;  priant  Dieu,  Mon- 
sieur de  Forquevauls,  etc. 

Escript  à  Paris,  le  mu*  jour  de  juin  i5ti8. 

Caterim 


I  ."iliS.     -  ■!-  juin. 
Or>£.  BiM.  n;it.  fonda  français,  n°  3igo,  I*  9-1. 

à  MONSIEUR  DE  M  vTIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  vous  verrez  par  la 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  lilz  vous  es- 
cript présentement  le  désir  qu'il  a  d'entendre 
comme  vous  avez  salisfaict  à  ce  qu'il  vous  a 
dernièrement  mandé  par  L'instruction  qu'il 
vous  a  envoyée  contenant  bien  au  long  son 
intention  et  l'ordre  qu'il  veult  que  vous  teniez 
pour  l'exécution  du  contenu  en  ladicte  ins- 
truction, et  pour  ce  qu'il  est  besoing  (pie  nous 
soyons  promptement  adverlys  de  ce  qui  est  sur- 
venu es  lieux  et  endroiclz  de  vostre  charge,  je 
vous  prye  ne  faillyr  à  nous  escripre  bien  am- 
plement en  quel  estât  y  sont  ses  affaires ,  ce  que 
l'ont  ceulx  de  la  religion  prétendue  réformée . 
s'ilz  s'assemblent,  quels  desseings  ilz  ont,  s'ilz 
s'arment,  ce  qu'ilz  uégolienl,  et  l'ordre  que 
vous  avez  donné  pour  y  obvier  et  le  moyen  que 
vous  avez  d'euipesrher  leurs  desseings,  allin 
que,  suivant  ce  qu'il  vous  escripl  plus  particu- 
lièrement, il  puisse,  après  avoir  entendu  de 
vous  Testai  de  sesdictes  affaires,  pourveoir  à  ce 
qu'il  sera  de  besoing  pour  conserver  son  aucto- 
rité  el  l'obéyssance  qui  luy  est  deue  par  ses  sub- 
jeetz;  priant  le  Créateur,  Monsieur  de  Mati- 
gnon,qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escripl  au  chasteau  de  Boullougne.  le  ixvu' 

jour  de  jning  1  568  '. 

CiTERINI. 
FlSES. 

1  Pareille  lettre  et  Jans  les  mêmes  termes  fui  edressée 

à  tous  les  gouverneurs  îles  villes  et  provinces.  Cellf  i|ni 
fut  envoyée  an  maréchal  île  Montmorency  *.■  trouve  clans 
le  n°  3aog  du  fonds  français,  |i.  .'i.r>. 


152 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


1568.  —  3o  juin. 

Minute.  Bibl.  nal.  fonds  fr.ui.i        n     |5546,  f    28'j. 

\   MONSIEUR  DE  CARROUGES. 

Monsieur  de  Carrouges,  vous  n'aurez  pour 
cesle  heure  plus  grande  lectre  de  inoy  d'aul- 
lanl  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  '  respond 
bien  au  long  aulx  lettres  du  xxu,  mesmement 
sur  ce  qui  s'est  trouvé  à  Rouen,  dont  je  vous 
prie  l'aire  faire  si  bonne  pugnition  que  chas- 
l'iui  puisse  prendre  exemple  et  soyt  plus  re- 
lire et  réservé  à  l'aire  querelles  et  débatz  en 
ladicte  ville  et  nous  tenyrau  demeurant  telle- 
ment sur  voz  gardes  que  il  ne  puisse  survenyr 
inconvénient  en  l'exercice  de  voslre  charge; 
priant  Dieu,  Monsieur  de  Carrouges,  vous  te- 
n\  i  m  sa  saincle  garde. 

Escript  au  chasleau  de  Boulogne ,  le  xxxejour 
de  juing  î  568. 

i.")68.  —  -io  juin. 
Copie  transmise  par  M.  de  Menai 

A  MONSIEUR  DE  SÉNARPONT. 

Monsieur  de  Sénarpont,  vous  faisant  le 
Roy  monsieur  mon  filz  si  ample  responce  à 
tout  ce  que  vous  nous  avez  mandé,  la  présente 
sera  seullement  accompaignaut  sa  lettre  pour 
vous  dire  que  mon  cousin  le  mareschal  de 
Cossé  n'a  point  esté  envoyé  par  delà  pour  vous 
diminuer  en  riens  l'auclorité  qui- vous  a  esté 
baillée,  mais  seullement  pour  faire  cbastier 
ceulx  qui  se  trouveront  contrevenir  aux  éditz  et 
ordonnances  du  Roy  mondicl  sieur  et  filz;  et 
vous  ne  debvez  représenter  aucune  chose  si, 
pendant  qu'il  y  est.  il  pourvoit  et  donne  ordre 
aux  choses  qu'il  juge  estre  requises  pour  le  bien 
et  service  de  son  maistre;  car  tous  bons  ser- 

\  oir  ri-lif  lettre  même  vuluine  H  même  paj;e.  Charles 
le  complimenta  d'avoir  si  lot  réprimé  l'émeute  survenue 
à  Rouen. 


\iteurs  ne  doibvent  tendre  que  à  ung  but,  qui 
est  de  pourveoir  et  satisfaire  à  ce  qu'île  con- 
gnoissent  estre  nécessaire  au  service  de  leur 
maistre,  et  pour  ce  estant  de  retour  et  nou- 
avant  faict  entendre  Testât  auquel  il  aura 
laissé  toutes  choses  par  dellà,  nous  vous  en 
tiendrons  incontinant  adverty  pour  les  y  main- 
tenir. Cependant  je  vous  prye,  Monsieur  de  Sé- 
narpont, tenir  la  main  à  bon  escient  à  l'observa- 
tion du  dernier  édict  de  paciffi cation,  aflin  <j iu- 
le pauvre  peuple  puisse  gouster  le  fruit  d'icel- 
luy,  aussi  de  nous  tenir  souvent  advertys  tic 
tout  ce  qui  se  passera  de  voslre  costé  et  que  ap- 
prendrez de  vos  voysins.  Priant  Dieu ,  Monsieur 
de  Sénarpont,  vous  avoir  en  sa  saincte  garde. 
Escript  à  Boullogue,  le  xxxE  jour  de  juing 


C.vtei.i.m.. 


De  Neufvii.le. 


1568.  —  3o  juin. 

Orig.  Arch.  de  la  ville  fie  Tours,  recueil,  i*  ai. 
A  MESSIEURS 

LES  MAIRE  ET  ESCHEYINS, 
MANANS  ET  HABITANTS 

DE    L\    VILLE    DE   TOURS  '. 

Messieurs,  j'ai  veu  les  averlissemens  que 
vous  avez  envoiez  au  Roy  monsieur  mon  fils 
touchant  ceulx  de  la  religion  prétendue  ré- 
formée; en  quoy  vous  avez  comme  en  beau- 
coup d'autres  choses  donné  à  cougnoislre 
d'aultant  plus  la  bonne  vollonté  et  le  zèle  et 
affection  que  vous  portez  à  son  service;  sur 
ijuoy  il  vous  a  faict  entendre  le  contentement 
qu'il  en  a  et  par  autres  lettres  que  vous  aurez 
avec  la  présente  son  intention  sur  la  garde  du 

1  Le  ai  juin  précédent ,  le  maire  el  les  échevins  de 
Tours  avaient  mandé  au  duc  d'Anjou  que  ceux  de  la  reli- 
gion avaient  repris  les  aunes  et  qu'ils  allaient  du  côté  de 
la  Bretagne.  (Bibl.  nat., fonda  franc.,  n"  1 554,6,  f°263.) 


LETTRES  DE  CATH 

rliasleau  de  Tours  et  de  la  ville  en  l'absence 
du  sieur  de  la  Chastre  qu'il  a  commise  au 
sr  Chanvigny  auquel  vous  ne  fauldrez  d'obéir 
suivant  ce  qu'il  vous  ordonne  et  commande 
par  ses  lettres,  priant  Dieu,  Messieurs,  vous 
donner  sa  grâce.  Escrit  au  chasteau  de  Boul- 
longne,  le  dernier  jour  de  juing  1 568. 

Catebine. 
Fises. 


ERINE  DE  MEDICIS.  15:5 

d'Escosse  madame  ma  fille,  et  luy  faire  co- 
gnoislre  que  mes  recommandations  oultre 
vostre  bonne  volonté  lui  serviront  en  vostre 
endroict  et  vous  obligerez 

Vostre  bonne  scur  et  cousine, 

Catebine. 


[1568. —  Juillet.] 

Orirj.  Record  office,  Slale  papers ,  France,  vol.  XLIII. 
A  MADAME  MA  BONNE  SEUR 

LA  ROï.NE  D'ANGLETERRE. 

Madame  ma  bonne  seur,  ayant  entendu  par 
Montmorin  la  démonstration  que  avez  l'ayste 
de  ma  maladie  et  l'ayse  que  avés  eu  de  ma 
guérison,  n'ay  voleu  plus  tarder  à  vous  en  re- 
mersier  et  vous  dire  que  n'aymerez  jamais  per- 
sonne qui  vous  y  corresponde  myeulx  et  qui 
désire  plus  vostre  bien  et  contentement  que  je 
fais,  désirant  pour  cesle  occasion  voyr  tous- 
jour  continuer  et  augmenter  l'amytié  qui  est 
entre  vous  et  le  Roy  mon  Glz,  et  aystant  bien 
marve  quant  je  voy  qu'il  y  en  a  parnienterics 
qui  \oldroient  l'altérer,  ce  qui,  de  nostre  costé, 
ne  sera,  pour  conoystre  leur  mauvaise  ynten- 
tion;  et  vous  prie  aussi  du  vostre  n'ajouster 
foy  à  ceulx  qui  voldroient  le  mal  de  toute  la 
chreslienté  pour  sous  les  troubles  cacher  leurs 
faultes  et  penser  que,  si  je  cognoissois  le 
contraire  de  l'amitié  que  le  Roy  mon  fil/,  vous 
porte  que ,  encore  que  je  luy  sois  mère ,  ne 
voldrois  servir  à  tromper  nul  prince  et  vous 
moins  que  nul  aultrc,  pour  me  sentir  obligée 
de  la  particulière  amitié  que  vous  m'avez  tous- 
jours  montrée,  et  de  peur  de  vous  ennuier  de 
longue  lettre  vous  prieray  croyre  ce  que  l'am- 
bassadeur vous  dira  de  ma  part,  et  vouloir 
avoyr  tousjouro  en  recommandation  la  royne 
Câtuemje  de  Medicis. III. 


tr>68.—  a  juillet. 

MiuuLc.  Bibl.  nat.  foods  français,  n°  i554- ,  P  36. 

V  MONSIEUR  DE  LA  CHASTRE. 

Monsieur  de  la  Chastre,  je  ne  voussçaurois 
rien  adjouster  à  la  lectreque  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  escript  ne  vous  dire  rien  da- 
vantaige  sur  les  poincts  des  lettres  que  vous 
escripvez  à  luy  et  à  moy,  sinon  que,  quant  au 
presebe  que  faicl  Griffon  de  Monceaulx  près 
Chenonceaulx  ',  si  l'édictde  pacitlication  der- 
nier le  permet,  c'est  chosequ'ilne  fault  point 
empescher;  mais  si ,  en  ce  faisant ,  ils  y  contre- 
viennent, c'est  à  vous  à  le  faire  bien  et  exac- 
tement observer  suivant  ce  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  filz  et  moi  vous  avons  escript.  Nous 
avons  receu  vos  lettres  du  xxvui0  du  passé  et 
entendu  les  advertissements  que  vous  nous 
avez  donnés  suivant  iesquelz  il  est  plus  de 
besoing  que  jamais  de  vous  tenir  sur  vos 
gardes  et  donner  ordre  qu'il  n'advienne  au- 
cun inconvénient  es  places  de  vostre  gouver- 
nement  suivant  ce  que  le  Roy  monsieur  mou 
filz  vous  escript,  nous  advertissant  le  plus 
souvent  que  vous  pourrez  de  ce  que  vous 
pourrez  apprendre  des  déportemenls  et  actions 

1  Voici  ce  qu'avait  écrit  La  Chaire  à  la  Reine:  *Je  VOUS 
n  escript  pour  le  rej;ard  des  presches  qui  se  font  à  Itomo- 
rauiiïi,  Iesquelz  j'ay  l'ait  défendre  comme  dans  tonte 
les  antres  villes  où  ils  ne sont  point  permis.  Le  s'  Griffon 
ci  1rs  habitants  île  Romorantin  me  sont  venus  trou\ 
avec  des  lettres  de  Afadame  de  Savoie  par  lesquelles  il^ 

réclament  avoir  permission  ilii  presrlie.  Je  vous  en* le 

double,  affin qu'il  plaine  à  Voi  Majeatez  m'ordonner  ce 
qu'il  vonsplaira.ii  (Fonds  français,  a    i5546,  p.  »83.) 


nniweir    ,  i 


154 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


de  ceulx  de  la  relligion  prétendue  réformée 

pour  y  donner  ordre  selon  qu'il  en  sera  be- 
soing.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  la  Chastre, 
vous  donner  sa  sainôte  grâce. 

Escript  au  chasteau  de  Boullogne-les-Paris, 
le  11e  jour  de  juillet  t5G8. 


1568.  —  3  juillet. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  i5jk-] ,  î°  5. 

\  MADAME  LA  DUCHESSE  DE  FERRARE. 

Madame  ma  tante,  vous  verrez  par  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript1 
comme  il  mande  au  sieur  d'Esguilly  de  s'al- 
ler mectre  dans  la  ville  de  Chartres  pour 
prendre  garde  à  la  seurete'  et  conservation 
d'icelle,  l'ayant choisy  pour  cesl  elfect  tant  pour 
ce  qu'il  est  fort  homme  de  bien  et  saige  et  vail- 
lant chevallier  que  pour  ce  qu'il  a  esté  nommé 
au  Roy  mondict  seigneur  et  filz  par  les  habi- 
i;ms  pour,  se  présentant  telle  occasion  que  celle 
qui  se  présente  aujourd'hui ,  luy  donner  charge 
de  commander  dans  ladicte  ville;  pour  les- 
quelles causes,  je  croys,  vous  l'aurez  agréable 
et  pour  y  avoyr  durant  fes  premiers  troubles 
commandé  avec  vostre contentement  et  grande 
satisfaction  desdicts  habitants.  Et  d'aultant  que 
cesle  dépesche  ne  se  faicl  que  pour  vous  don- 
ner advis  de  l'ordre  que  l'on  a  donné  à  la  seu- 
rete de  ladicte  ville,  je  ne  vous  feray  plus 
longue  lectre  que  pour  vous  présenter  mes 

'  Charles  IX,  de  son  côté,  écrivait  à  Renée  de  Ferrare  : 
TEslant  adverly  de  tons  les  endroids  de  mon  royaume 
i|ue  la  plus  part  de  mes  sujets  de  la  religion  prétendue 
réformée  étoient  en  armes  et  qu'il  est  à  craindre  qu'ils 
n'eussent  quelques  desseins  sur  aucune  de  mes  bonnes 
villes.il  m'a  semblé  que, pour  la  conservation  deCharlres, 
qu'il  esloit  bien  à  propos  de  faire  entrer  dedans  quelque 
vaillant  homme  et  estimant  que  je  n'y  sçaurois  com- 
meclre  homme  qui  vous  soit  plus  agréable  que  le  s'  d'Es- 
guilly, je  vous  enay  bien  voulu  advertir.»  (Même  volume, 
n"  i  55/i7.  f°  ''•) 


affectionnées  recommandations;  priant  Dieu, 
Madame  ma  tante,  vous  donner  en  santé 
bonne  et  longue  vie. 

Escript  au  chasteau  deBoulogne-les-Pariz, 
le  m°  jour  de  juillet  1 568. 


1568.  —  3  juillet. 

Orijj.  Aivh.  de  Chartres,  anciens  registres  des  échev.,  t.  I,  p.  6ôi. 

A  MONSIEUR  D'ESGUILLY. 

M.  d'Éguilly,  estans  les  affaires  de  ce 
royaume  en  tel  estât  que  en  tous  les  endroits 
d'iceluy  ceulx  de  la  nouvelle  religion ,  selon 
les  avertissements  que  j'ai  de  plusieurs  en- 
droits, sont  en  armes,  il  est  besoin  de  pour- 
voir à  la  seureté  des  places  et  villes  qui  sont  en 
noslre  dévotion  et  y  commectre  quelque  vail- 
lant personnage  en  chacune  qui  en  puisse 
rendre  bon  compte;  et  pour  ce  que  le  Rov 
monsieur  mon  filz  a  advisé  de  vous  envoyer  ' 
à  Chartres  pour  la  garder  et  tenir  en  son 
obéissance,  estimant  que  vous  vous  en  acquit- 
teras très  bien  et  fidèlement  comme  vous  axés 
fait  par  cy  devant,  à  ceste  cause,  je  vous  prie 
de  vous  rendre  en  ladicte  ville  le  plus  lost  que 
vous  pourés,  afin  qu'il  ne  se  y  puisse  faire 
quelque  surprise,  et  empescher  les  inconvé- 
niens  qui  pouroient  advenir,  et  en  nous  aver- 
tissant souvent  de  ce  qui  surviendra  digne  de 
nous  estre  mandé.  Priant  Dieu,  M.  d'Eguilly. 
vous  tenir  en  sa  sainte  garde. 

Escrit  au  chasteau  de  Boulogne,  le  m'  jour 
de  juillet  1 568. 

Caterine. 
Fises. 


Voir  Lettres  des  roi»  de  Fronce,  pub!,  par  M.  Merlet. 


p.  go1. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


155 


1568. —  3  juillet. 
Minulc.  Bibl.  nal.  fonds  français,  u°  1 55 '47  ,  f*  6. 

V  MONSIEUR  DE  GAP'. 

Monsieur  do  Gap,  vous  verrez  ce  que  le  Roy 
monsieur  mon  (ils  vous  escript  touchant  vos- 
tre  chasleau  de  Celles  en  la  conservation  du- 
quel il  est  besoing  que  vous  preniez  diligem- 
ment garde,  affin  qu'il  ne  s'y  face  quelque 
surprise  et  que  vous  monstriez  la  fidélité  et 
obéissance  que  vous  lui  debvés,  conservant  1c- 
dict  chasteau  à  sa  dévotion  et  le  tenant  pour 
son  service  ,  en  sorte  que  aultre  que  luy  ne 
s'en  puisse  prévalloyr  et  qu'il  n'eu  advienne 
iuconvéuyent;  en  quoy  m'asseurant  que  vous 
ferez  debvoyr  de  bon  et  fidelle  serviteur  je  ne 
\ous  feray  la  présente  plus  longue  que  pour 
prier  Dieu,  Monsieur  de  Gap,  vous  tenir  en  sa 
saincle  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne,  le  m*  jour 
de  juillet  i568. 


1568.  —  5  juillet. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  155/17,  f°  **• 

A  MONSIEUR  DE  LA  CHASTRE. 

Monsieur  de  la  Chastre,  vous  n'aurez  pas 
grande  lectre  de  moy  pour  ceste  heure,  parce 
que  il  n'y  a  que  ung  jour  ou  deux  que  je  vous 
ay  amplement  escript  et  qu'il  a  estésatisfaict  à 
toutes  voz  dépesches  précédentes.  Vous  vous 
tiendrez  sur  vos  gardes  et  donnerez  ordre  à 
le  niieulx  que  vous  pourrez  pour  qu'il  ne  sur- 
prime quelque  inconvénient  et  desplaisir  de 
vostre  charge;  priant  Dieu,  Monsieur  de  la 
Chastre,  \ous  tenyr  en  sa  saincle  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne,  le  v01"'0 
juillet  i568. 


Gabriel    do    Cleiinonl,   e\A|ie-  ■  I ■-    (î;i|i  1I1;   1637    ■' 


107a. 


1568.  — 5  juillet. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  15507,  f»  ia. 

A  MONSIEUR  DE  BOUILLE. 

Monsieur  de  Bouille,  estant  mon  cousin  le 
sr  de  Martigues  sur  son  parlement  pour  s'en 
retourner  en  Brelaigne,  il  n'est  pas  grand  be- 
soing de  vous  faire  long  discours  touchant  les 
choses  qui  sont  à  faire  par  delà;  car  il  s'en 
ira  bien  et  amplement  informé  de  la  volonté  du 
Boy  monsieur  mon  fils  sur  tout  ce  qui  est  à 
pourvoyr  audict  pays  et  sçaurez  bien  don- 
ner ordre  en  tout  ce  qui  sera  de  son  service; 
partant  je  me  remeclray  à  ce  que  vous  en- 
tendrez de  luy  plus  particulièrement.  J'av 
trouvé  très  bon  ce  que  vous  avez  mandé  aux 
Anglois  qui  se  trouvoient  assister  au  presche 
près  S1  Malo  et  vous  prie  de  prendre  bien 
garde  aux  affaires  et  actions  de  ceulx  de  la  re- 
ligion prétendue  réformée  et  à  ce  qui  se  fera 
en  leurs  synodes,  si  l'on  y  peult  pénétrer,  et 
en  cest  endroict  je  feray  fin  à  la  présente, 
priant  Dieu,  Monsieur  de  Bouille,  vous  tenir 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne,  le  v'jour 
de  juillet  i5G8. 


1568.  —  n  juillet. 

Orig.  Archives  municipales  de  Rouen,  registre  19,  f°  iao. 
A  MESSIEURS 

LES  MÀNÀHS  ET  HABITANS 

DE   LA   VILLE   DE  ROUEN. 

Messieurs,  vous  entendrez  par  ce  que  le 
Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript  comme  il 
a  commandé  au  sieur  de  Breautéde  se  rendre 
incontinent  en  sa  ville  de  Rouen  pour  y  com- 
mander en  l'absence  de  M.  de  Carrouges  son 
lieutenant  général  et  durant  le  voiage  qu'il  va 
faire  par  les  villes  de  l'eslendue  de  sa  charge, 
afin  que,  s'il  survenoit  audict   lieu   quelque 


15G  LETTRES  DE  CATH 

chose  durant  lcdict  voiage,  ledict  de  Breauté 
[misse  pourveoir  et  donner  ordre  à  ce  qui  se- 
roit  nécessaire  pour  son  service  et  y  faire  jus- 
lice  et  plus  particulièrement  ce  qu'il  luy  com- 
mande, par  les  lettres  que  pour  ce  H  luiescript; 
a  ceste  cause  vous  ne  faudrez  de  le  recevoir 
et  luy  obéir  en  ce  que  vous  commandera  cl 
ordonnera  pour  sondict  service  et  luy  faire 
entendre  toutes  choses  qui  dépendent  de  sa. 
charge,  comme  vous  feriez  au  sieur  de  Car- 
rouges, s'il  v  estoit  en  personne,  priant  Dieu, 
Messieurs,  vous  tenir  en  sa  saincte  garde1. 
Escripl  au  chasteau  de  Boulogne,  le  si* jour 

de  juillet  1  568. 

Caterine. 
De  l'Auhespine. 


ER1NE  DE  MEDICIS. 

que  vous  verrez  par  la  lectreque  le  Roy  uion- 
dict  sieur  el  lilz  vous  escripl,  contenant  la 
response  de  celle  qu'il  a  receue  de  vous,  je  ne 
vousdiray  aulre  chose,  sinon  que  je  prie  Dieu. 
Monsieur  de  la  Chaetre,  vous  tenir  en  sa 
saincte  garde. 

Escripl  au  chasteau  de  Boulogne,  le  xu 

juillet  1 568. 


1568.  —  i  G  juillet. 
.Minute,  liibl.  nol.  fonds  français,  n"  i5547,  f"  61. 

A  MONSIEUR  DE  LA  CHASTRE. 

Monsieur  de  la  Ghastre ,  j'ay  receu  les  leclres 
que  vous  m'avez  escriptes  des  vu  etixc"°e  de  ce 
moys2,  là  où  j'ay  veu  le  bon  debvoir  que  vous 
laides  de  faire  entretenir  le  dernier  édict  de 
pacification  et  au  me'moire  qui  vous  a  este' 
porté  par  le  sieur  de  Losses;  en  quoy  je  vous 
prie  de  continuer  et  donner  ordre  qu'il  n'ad- 
vienne aucun  inconvénient  es  places  qui  sont 
en  l'estendue  de  vostre  charge,  comme  vous 
avez  très  bien  faicl  jusques  à  présent ,  el  par  ce 

1  Voir  une  lettre  dos  échevina  de  Rouen  au  Roi  datée 
du  i.'i  juillet  :  ils  lui  annoncent  que  le  s'  de  Breauté 
n'ayant  pas  de  pouvoir  suffisant  a  refusé  de  remplacer 
M.  de  Carrouges.  (  Même  volume,  p.  '18.) 

■  Dans  sa  lettre  du  7  juillet  La  Châtre  écrivait  au 
Roi  qu'il  n'y  avait  plus  d'assemblées  en  son  quartier, 
mais  que  dis  gens  armés  taisaient  mille  maux  dans  la 
campagne.  ••Sans  un  ordre  exprès  on  ne  peut  empéclier 
que  les  soldats  ne  se  débandent.  Dès  que  le  capitaine 
Lapo  sera  arrivé,  il  lui  remettra  Illois  et  se  retirera  à 
Tours.-  (Mène  volume,  p.  sa.) 


1568.—  16  juillet. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  1556;,  f"  55. 

A  MONSIEUR  D'ENTRAGUES. 

Monsieur  d'Entragues,  nous  avons  veu  ce 
que  Mr  le  comte  Martinengue  '  vous  a  escripl 
louchant  son  service;  sur  quoy,  le  Roy  mon- 
sieur mon  filz  luy  l'aict  une  bonne  et  bien  e\- 
pressedespeche,  par  laquelle  il  lui  déclare  qu'il 
veull  que  vous  commandiez  à  Gien  comme 
son  lieutenant  général  au  duché  d'Orléans, 
tout  ainsi  que  es  aultres  villes  de  vostre 
charge,  et  me  semble  que  vous  n'avez  pas 
grande  occasion  de  vous  plaindre  de  l'erreur  du 
secrétaire  sans  sçavoir  ce  que  porte  la  com- 
mission dudict  Martinengue,  de  laquelle  si 
vous  aviez  faict  lecture ,  vous  trouveriez  ce  qu'il 
doibt  vous  faire  entendre  es  choses  concer- 
nants le  service  du  Roy  mondict  seigneur  el 
filz  qui  le  mériteraient  et  qui  seroienl  impor- 
tantes, et  que  ce  qui  vous  appartenoit  et  res- 
Ireindroil  vous  est  réservé  par  ladicle  com- 
mission; mais  d'aullanl  que  je  m'asseure  que 
ledict  Martinengue  ne  fera  faulle  d'ensuivre  ce 
qui  luy  a  esté  mandé  par  la  dépesche  qui  luy 
est  présentement  faite,  il  n'eschet  en  faire  plus 
long  discours,  priant  Dieu,  M.  d'Entragues. 
vous  tenyr  en  sa  saincte  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne,  le  xvi' 
jour  de  juillet  1 568. 

1  Le  comte  Sarra  Marlinengo. 


1568.  —  i  G  juillet. 

Minute.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  1 55^7,  f°  56 

A  MONSIEUR  DE  BOUILLE. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS.  157 

Monsieur  d'Humières ,  qu'il  vous   ayt  en   sa 
garde. 

Escript    au    chasteau   de  Bouliongne,    le 
xxie  jour  de  juillet  1 5G8. 


Monsieur  de  Bouille,  nous  avons  receu  voz 
leclres  du  vrarao  et  du  ix"me  de  ce  mois  et  veu 
Testai  auquel  sont  les  affaires  du  Roy  mon- 
sieur mon  filz  du  coste' de  Bretaigne,  comme 
se  comportent  ceulx  de  la  nouvelle  relligion 
de  ce  costé  là;  en  quoy  vous  vous  estes  si  pru- 
demment et  saigement  comporté  jusques  à 
présent,  que  j'ay  fort  grand  contentement  de 
l'ordre  que  vous  avez  mis  à  contenir  les  sub- 
jets  du  Roy  monsieur  mon  filz  à  leur  debvoir, 
et  y  faire  entretenir  son  dernier  édict  de  pa- 
cification; et  pour  ce  que  vous  entendrez  par 
mon  cousin  le  sr  de  Martigues  l'intention  du 
Rov  mondict  seigneur  et  filz  sur  ses  affaires 
du  costé  de  delà,  je  ne  vous  feray  la  présente 
plus  longue  que  pour  prier  Dieu ,  Monsieur  de 
Bouille,  de  voulloir  vous  donner  sa  saincte 
grâce. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne,  le  xviesiuc 
juillet  i568. 


C&TBB1NE. 


De  Neufville. 


1568.  —  ai  juillet. 

Orig.  Bibl.  ual.  fonds  français ,  n°  3178  ,  f'  1 15. 

A  MONSIEUR  D'HUMIÈRES. 

Monsieur  d'Humyères,  le  Roy  monsieur 
mon  filz  a  tel  contantement  du  service  que 
vous  luy  avez  faict  près  de  mon  cousin  le  ma- 
resclial  de  Cossé  qu'il  faull  que  je  vous  dye 
que  l'heure  luy  tarde  qu'il  ne  se  présente 
occasion  pour  le  recongnoistre  et  de  ma  part 
je  le  congnois  pour  si  signallé  que  il  ne  sera 
jamais  que  je  ne  luy  ramentoive  pour  vous 
en  faire  récompense,  l'occasion  s'olfrant,  et 
cependant  je  vous  prie  de  continuer,  aflin  de 
achever  de  nestoyer  ce  qui  reste  de  mal,  suy- 
vnnt  ce  que  luy  a  esté  mandé;  priant  Dieu, 


1568.  —  aj  juillet 

Miliule.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n"  1  5 f> A 7 -  f°  100. 

A  MONSIEUR  DE  BIRON. 

Monsieur  de  Biron,  vous  sçaurez  par  la 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous 
escript  le  contentement  qu'il  a  du  bon  debvoir 
que  vous  faictes  de  maintenir  en  son  obéis- 
sance ceulx  de  la  religion  prétendue  réformée 
par  les  moyens  que  vous  luy  escripvez  et  les 
bons  offices  que  vous  faictes,  vous  priant  de 
les  asseurer  de  la  bonne  voulonté  qu'il  a  de 
les  conserver  comme  ses  aultres  subjeclz  et 
les  faire  vivre  en  repoz  et  tranquillité  soubz 
son  dernier  ecdict  de  paciffication;  en  quo\ 
je  vous  prie  les  entretenir  et  les  asseurer  en 
sorte  qu'ils  n'ayent  non  plus  de  delliance  que 
ses  aultres  subjeclz  qui  sont  de  la  religion 
catholicque,  nous  faisant  au  demeurant  sçavoir 
des  nouvelles  du  lieu  où  vous  estes  et  des  en- 
virons le  plus  souvenlqu'il  vous  sera  possible, 
priant  Dieu,  Monsieur  de  Biron,  vous  avoir 
en  sa  saincte  garde. 

Escript  au  chasleau  de  Boulogne  le  \\u  " 
de  juillet  i5G8. 

1568. —  2.3  juillet. 

Orig.  Archives  de  la  ville  de  Toulouse,  liasse  19.  f°  20. 

\  MESSIEURS  LES  CAPP1TOULZ 

DE  LA  VILLE  DE  TIIOl'LOlZI. 

Messieurs,  vous  faisant  présentement  le  Ro\ 
monsieur  mon  fils  sçavoir  par  la  lettre  qu'il 
vous  escript  l'intention  qu'il  a  que  les  res- 
ponces  et  arrestz  mis  sur  les  articles  qui  lui 
ont   esté  présentez    de    rostre    part    par   no- 


158 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIG1S. 


depputez,  soient  gardez  et  entretenu?,  dorcs- 
navant,  je  l'ay  bien  voulu  arompaigner  de  ce 
mot  pour  vous  prier,  Messieurs,  d'iceulx  en- 
tretenir garder  et  observer  sans  y  contrevenir 
.\ -après  en  quelque  manière  que  ce  soit, 
tout  ainsi  que,  si  sur  chacun  d'iceulx  il  avoit 
este  expédyé  particullières  provisions  ;  etm'as- 
seurant  que  n'y  ferez  faulte  pour  le  bien  de 
son  service,  je  ne  vous  en  feray  plus  long  dis- 
cours, si  ce  n'est  pour  vous  dire  qu'en  ce  fai- 
sant, ious  ferez  cbose  que  le  Roy  inondict 
sieur  et  fils  et  moy  aurons  bien  fort  agréable. 
Priaut  Dieu,  Messieurs,  qu'il  vous  ayt  en 
sa  saincle  et  digne  garde.  Du  chasteau  de 
Boullongue,  le  xxin"  jour  de  juillet  1 568. 

Catemne. 

RoBEItTET. 


1568.  —  a3  juillet. 

Orig.  Mairie  de  Tours,  recueil,  f°  a6. 
A  MESSIEURS 

LES  MAIRE,  ESCHEVINS, 
MANAXS  ET  HAB1TAXS 

DE   LA   VILLE  DE    TOURS. 

Messieurs,  nous  avons  entendu  ce  qui  est 
advenu  en  la  ville  de  Tours  par  l'insolence  et 
témérité  d'aucuns  des  habitants  d'icelle,  et 
comme  ils  se  sont  tant  oubliés  que  d'a\oir 
attente'  en  la  personne  du  lieutenant  généra! 
du  Roy  monsieur  mon  fils  et  tue'  le  capitaine 
Sainct-Martin,  et  l'aict  grand  effort  de  faire 
le  semblable  de  tous  les  soldats  ordonnez  en 
ladite  \ille  pour  le  salut  et  deffense  des  habi- 
lans  d'icelle,  qui  sont  choses  de  si  pernicieuse 
conséquence  qu'il  est  nécessaire  pour  oster  la 
cause  à  toutes  personnes  et  la  hardiesse  d'en- 
treprendre chose  si  malheureuse  d'en  faire 
trèsgriefve  el  exemplaire  punition,  et  d'autant 
que  c'est  chose  dont  le  Roy  monsieur  mon  fils 
et  nous  avons  receu  très  grand  déplaisir  et 


malcontentement  et  que  nous  voulons  justice 
en  estre  l'aicte,  vous  ne  faudrez  suivant  ce  qu'il 
vous  escript  de  mectre,  incontinent  la  présente 
receue,  lesprincipaulxautheursde  ladicte  sé- 
dition, ensemble  les  fauteurs  et  adhérants,  es 
mains  dudict  sieur  de  la  Chastre  1  pour  leur 
estre  l'aict  et  parfaict  leur  procès  par  les  juges 
qui  luy  ont  esté  ordonnez  prendre  pour  cest 
effect,  sur  peyne  où  vous  feriez  difficulté  d'y 
obéir  de  s'en  prendre  à  voz  propres  personnes 
et  au  corps  de  ladicte  ville,  comme  vous  en- 
tendrés  plus  au  long  par  ledict  sieur  de  la 
Chastre,  priant  Dieu,  Messieurs,  vous  tenir 
en  sa  saiucte  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Bouloigne,  le  xxiii" 
jour  de  juillet  1 568. 

Catbbihe. 

FlSES. 


1568.—  a6  juillet. 
Minute.  Bibl.  nat.  foDds  français,  o°  15547,  f°  i5o. 

A  MONSIEUR  DE  TAVANNES. 

Monsieur  de  Tavannes,  j'av  entendu  parce 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  \ous  escript 
le  désir  qu'il  a  de  bien  et  favorablement  traic- 
ter  mon     cousin ,    le  prince  de  Condé  a    et 

1  Voir  une  lettre  de  Charles  IX  à  M.  de  la  Cliàtre 
(li'M.  nat. ,  fonds  français,  n°  1 5 '1 5 7 ,  f  10)  et  une 
lettre  du  maire  et  des  échevins  répudiant  toute  partici- 
pation à  ces  meurtres  (ibid,  f°  ni).  Un  conflit  s'en- 
gagea entre  l'avocat  du  Roi  et  le  maire  et  les  échevins 
qui  relusaient  de  faire  exécuter  les  décrets  do  prise 
de  corps  contre  les  meurtriers,  alléguant  que  c'était 
l'ollice  du  prévôt  des  marchands  et  non  le  leur;  l'accord 
se  rétablit  et  le  greffier  de  la  cour  de  la  ville  en  fut 
chargé.  (Ibid,  p.  168  et  suiv. ) 

2  Le  prince  de  Condé  avait  été  forcé  de  se  retirer  à 
Noyers,  petite  ville  de  Bourgogne  du  patrimoine  de  sa 
femme.  En  chemin  il  fut  contraint  de  passer  à  gué  la 
Seine  trprès  d'une  maison  du  sr  d'Eslernay,  n'ayant 
l'entrée  sure  des  villes  èsquelles  il  y  avoit  pont  sur  la 
rivière*.  (J.  de  Serres,  Mémoires  de  la  troitienne  guêtre 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


159 


comme  il  veult  que  vous  tenyez  la  main  à 
l'aire  bien  grièvement  punyr  ceulx  qui  seront 
sy  mescbantz  et  malencontreux  cTentreprendre 
d'attenter  à  sa  personne;  en  quoy  je  vousprye 
tenir  la  main  inesmement  de  ce  qui  sera  vé- 
riffyé  et  apparent  et  que  vous  prye  faire  si 
bon  debvoir  qu'il  ayt  occasion  de  se  conten- 
ter ;  priant  Dieu ,  Monsieur  de  Tavannes ,  vous 
tenir  en  sa  saincte  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne,  le  xxvi* 
jour  de  juillet  i568. 


1568.  —  sG  juillet. 

Miuule.  liibl.  nal.  fouJs  françuis,  n°  i5âi7,  P  1U7. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  PRINCE  DE  CONDÉ. 

Mi  m  cousin,  le  Roy  monsieur  mon  filz  et 
moy  avons  esté  bien  marryz  de  veoir  que 
vous  soyez  en  la  crainte  en  laquelle  vous  estes 
d'aultant  que  vous  vous  pouvez  asseurer  que 
nostre  intention  est  du  tout  à  faire  garder 
l'e'dict  de  pacification  cl  de  conserver  tous  ses 
subjecls,  tant  d'une  religion  que  d'aultre,  qui 
luy  sont  obéissans ,  comme  vous  verrez  plus  par- 
ticulièrement par  les  lectres  qu'il  vous  escript1 

civile,  p.  30.)  Voir  dans  l'appendice,  page  355,  du 
lome  II  de  l'Histoire  des  princes  de  Condé  de  M.  le  duc 
d'Aumale,  la  lettre  de  Condé  au  Roi  du  îi.'i  juillet  1  "168 
pour  se  plaindre  des  infractions  à  IVdil.  -  Nous  nous 
voyons  tuez,  disait-il,  pillez,  saccagez,  les  femmes  for- 
cées, les  tilles  ravies  des  mains  de  leurs  pères  et  mères, 
les  grands  mis  hors  de  leurs  charges  et  tous  en  général 
nommez  ennemis  de  vous,  Sire,  et  de  vostre  royaume.)! 
Cette  lettre  est  tirée  des  archives  du  département  du 
Nord. 

1  Le  10  juillet  précédent,  Tavannes  avait  mandé  au 
prince  de  Condé  qu'il  avait  écrit  au  premier  président  du 
Parlement  de  Dijon  de  faire  prendre  un  espion  qui  a\ciil 
voulu  conspirer  contre  le  prince  et  de  lui  faire  son  pro- 
cès. (Même  volume,  p.  3a.)  Voir  aussi  une  lettre  de 
M.  de  la  Guesle,  premier  président  du  Parlement  de 
DIJOII  qui  mandeau  Roi  qu'il  ne  peut  mettre  à  exécution 
l'ordre  qu'il  lui  a  donné  d'instruire  contre  les  soldats  du 


I  et  ce  qu'il  mande  tant  au  sr  de  Tavannes  que 
au  premier  président  de  Dijon,  mais  aussy  je 
vous  prye,  mon  cousin,  pour  L'amitié*  qne  vous 
portez  tant  au  Roy  monsieur  mon  filz  que  au 
bien  et  conservation  de  ceste  couronne  .  ([lie 
vous  mandiezà  ceulx  de  la  religion,  qu'ilzaienl 
à  poser  incontinanl  les  armes  et  remectre  le- 
\illes  qu'ilz  tiennent  soubz  son  obéissance, 
affin  que  par  là  l'on  puisse  mieulx  cognoistre 
le  zèle  ,  dévotion  et  affection  qu'ils  disent  avoir 
à  son  service  et  à  luy  rendre  l'obéissance  qu'il/. 
doyvent  et  parce  moyen  j'espère  que  l'on  vivra 
avec  tel  repoz  que  nous  devons  tous  désirer: 
priant  Dieu  \ous  avoir,  mon  cousin,  etc. 

(Au  dus.)  A  Monsieur  le  prince  de  Condé. 
du  xxvi°  juillet  1 568. 


1568.  —  26  juillet. 

Minute.  lîibl.  nat.  fonds  français,  n°  155^7.  f°  i48. 

A  MONSIEUR  D'ENTRAGUES. 

Monsieur  d'EnUagues,  j'ay  receu  les  lectres 
que  vous  m'avez  escriptes  et  veu  celles  que 

château  de  Chenellay  qui  ont  tiré  sur  l'amiral  de  Coligny, 
étant  occupé  déjà  à  faire  l'instruction  d'une  plainte  du 
prince  de  Condé  contre  un  nommé  L'&coie  qui  a  été  pris 
comme  espion  et  levant  les  plans  du  château  de  Noyers. 
(Même  volume,  P  101.) 

Le  1  a  juillet,  le  prince  de  Condé  s'était  également 
plaint  au  fini  de  ci'  que  le  i  -  dudil  mois  Marilly  et  Dan- 
lilly  eussent  tué  un  huguenot  en  la  paroisse  de  Courette, 
disant  qu'ils  avaient  ordre  du  Roi  et  du  duc  de  Nevers 
de  tuer  tous  les  huguenots;  il  avait  appris  en  outre  qu'un 
gentilhomme  de  l'Autunois  était  le  chef  d'une  confrérie  du 
Saint-Esprit,  et  pratiquait  divers  gentiIhomm.es  pour  se 
jeter  sur  ceux  de  la  religion,  et  priait  S.  M.  d'y  faire 
donner  ordre.  (Rihl.  de  St.-Pétershourg,  11°  39,  p.  8, 
on  ;mal.)  Dans  une  lettre  du  37  juillet  au  Roi  et  datée  il' 
Noyers,  Condé  Be  plaint  encore  d'une  harangue  faite 
à  Dijon  par  le  conseiller  Régal,  le  17  dudit  mois,  lequel 
se  faisant  chef  de  parti  a  exhorté  le  peuple  «à  se  tenir  prest 
avec  armes  et  chevaux  pour  ce  que  le  prince  estoil  leur 
voisin,  le  nommant  prince  barbare  et  estranger.  »  (Ibid.. 
P-  9-) 


160 


vous  avez  envoyées   au  Roy    monsieur  mon 
filz,  ausquulles  il  faict  si  ample  rcsponse  que 
je  n'y  sçaurois  rien  adjousler,  sinon  qu'il  est 
bien  besoing  que  vous  teniez  la  main  à  ce  que 
les  soldatz  se  contentent  du  payement  qui  leur 
est  faict  présentement  et  que  leurs  cappilaines 
s'y  emploient  de  leur  co9té ,  car  il  n'y  a  compai- 
gnie  à  son  service  qui  ait  tel  traictement  que 
ont  celles  qui  sont  en  ladicte  ville;  et  pour  ce 
que  je  m'asseure  qu'il   n'y  a  aulcun  de   vous 
qui  ne  désire  de  soulaiger  ses  finances  le  plus 
qu'il  pourra,  je  ne  vous  en  tiendray  plus  long 
propoz  et  vous  diray  que ,  d'aultant  qu'il  est 
besoing  que  la  compagnye  du  cappitaine  Lus- 
san  face  diligence  de  se  rendre  présentement 
à  Laon  d'aultant  que  la  compagnye  qui  es- 
loyl  dedans  a  esté  licentiée,  à  ceste  cause  je 
nous  prie  la  haster  de  partir  et  l'aire  dili- 
gence ,  et  n'oubliés  de    commander  bien  ex- 
pressément à  cellui  qui  conduira  les  six  des 
i-ompagnyes  qu'il  fault  envoyer  à  Monsieur  le 
inareschal  de  Vielleville   de    l'advertir  seure- 
ment  et  à  mesure  qu'elles  approcheront  de  lui , 
alïin  d'entendre  ce  qu'elles  auront  à  faire  et 
qu'elles  se  tiennent  sur  leurs   gardes;  priant 
Dieu,  Monsieur  d'Entragues,  vous  tenyr  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

Escript  au  ebasteau  de  Boulogne,  le  xxvf 
jour  de  juillet  1 568. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 

dément  que  je  vous  donne  pour  les  loger 
selon  et  ainsi  que  verrez  estre  à  propoz, 
priant  Dieu,  cappitaine  Cbarrieu,  vous  tenyr 
en  sa  saincte  garde. 

Escript  au  ebasteau  de  Boulogne,  le  xxixc 
jour  de  juillet  1 568. 


1568. —  39  juillet. 

Minute.  Bibl.  nal.  fond»  français ,  n"  l55&7,  I*  177. 

AU  CAPITAINE  CHARRIEU. 

Cappitaine  Cbarrieu,  vous  ne  fauldrez  in- 
continent la  présente  receue  faire  acbemyner 
lès  conipaignies  que  vous  avez  en  Bourgoigne 
la  |iart  que  sera  Monsieur  de  Tavannes  suivant 
ce  que  le  Boy  monsieur  mon  filz  \ous  escript, 
et  meclez  peine  de  les  faire  rendre  suppor- 
Lans  et  soulageant  le  pauvre,  peuple  le  plus 
que  faire  se    ourra,  et  vous  servant  du  man- 


1568.  —  29  juillet. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  10751,  p.   i4a5. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  le  Roy  monsieur 
mon  fils  a  advisé,  ainsi  qu'il  vous  escript,  de 
vous  renvoyer  le  sieur  de  Tregouyn ,  présent 
porteur,  attendant  le  retour  du  sieur  de  Grai- 
gnague,  afin  de  vous  advertir  comme  toutes 
eboses  passent  en  ses  affaires,  comme  il  faict 
par  sa  lettre  à  laquelle  je  ne  veulx  rien  adjous- 
ler, si  n'est  pour  vous  prier  de  vouloir  mettre 
peine  et  user  de   toute  industrie   pour   en- 
tendre la  vérité  du  passage  du  Roy  Catbolicque 
mon  beau-fils  en  Flandres,  dont  il  esl  quelque 
bruit  de  deçà,  vous  asseurant  que  je  désire 
infiniment  d'eu  estre  csclaircie  et,  si  cella  es- 
loit,  il  fault,  suivant  ce  que  vous  mande  le  Roy 
mondict  fils,  que  vous  veniez  passer  par  ce 
royaume  pour  nous  voir  et  entendre  sa  volonté, 
et  aurez  à  laisser  un  homme  de  bien  qui  vous 
soit  fidelle  et  que  vous  connoissiez  propre  pour 
cesteffect  pour  suivre  le  roy  mondict  beau-fils 
en  son  voyage,  lequel  vous  en  puisse  escripre 
et  mander  des  nouvelles.  En  somme  nous  dé- 
sirons que  vous  vous  y  gouverniez,  ainsi  qu'il 
vous  fut  mandé  de  faire  il  y  a  un  an  que  l'on 
tenoitson  passage  pour  asseuré  et  certain.  Il 
faut  aussi  que  vous  sachiez  que  deviendra  la 
royne  ma  fille  et  qui  demeure  auprès  d'elle 
et  veulx  que  vous  y  laissiez  quelqu'un    des 
vostres  qui  vous  puisse  mander  des  nouvelles 
de  sa  disposition.  Pour  fin,  vous  nous  tairez 
plaisir  très  grand  que  de  nous  rendre  certains 
et  asseurez  de  tout  ce  que  vous  escript  le  Roy 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MED1CIS. 


161 


mondil  fils.  Croyez  aussi  que,  quand  serez 
arrivé  uv.vous  y  trouverez  la  reconnoissance 
des  services  agréables  que  vous  avez  faicts , 
lesquels,  de  ma  part,  je  ne  veulx  jamais  lais- 
ser oublier,  cncores  que  je  sache  qu'il  ne  soit 
besoins  de  les  ramentevoir  et  remetant  le 
surplus  sur  ledict  Tregouyn ,  je  prieray  Dieu, 
Monsieur  de  Porquevauls,  etc. 

Escript  à  Boullongue,  le  xxiv"  jour  de 
juillet  1 5C8. 

Catemne. 

.1  av  à  ce  malin  dit  à  l'ambassadeur  que 
nie  mandiez  que  le  bruit  commun  estoit  que 
le  rov  d'Espaigne  son  maistre  passoit  en 
Mandiez  et  que  je  le  croyois;  il  m'a  voulu  per- 
suader que  non.  Je  luy  ay  dit  que  vous  me 
mandiez  quand  en  demandez  à  la  royne  ma 
fille  et  à  lluy  Gomez,  qu'ils  vous  respondenl 
que  pensent  bien  estre  nécessaire  qu'il  y 
passas!  quelque  lois,  niais  qu'ils  ne  sçavoient 
quand.  Et  pour  vous  dire  à  voir  sa  mine,  je 
panse  qu'il  y  passera  el  que  vouldroit  bien 
estre  phistosl  en  Flandres  que  l'on  lepansast. 
Pour  ce  ayez  l'œil  ouvert  et  prenez  garde  que, 
taisant  semblent  d'aller  à  ces  petits  voyages, 
qu'il  ne  s'embarque  un  matin  sans  que  le  sa- 
chiez el  lai  nez  à  la  royne  ma  fille  mande- 
ment de  vous  dire,  quand  il  sera  à  la  veille. 
Voilà  mon  opinion. 


1568.  —  29  juillet. 

Minute  Bibl.  nol.  fonds  français.  n°  i5547,  f°  175. 

MONSIEUR  LE  MARESCHAL  DE  COSSÉ. 

Mou  cousin,  je  vous  prie,  suivant  ce  que 
le  Roy  monsieur  mon  fil/,  vous  escript,  faire 
mectre  les  compaignies  de  gendarmerye  es 
lieu\  qui  sont  ordonnez  pour  leur  garnison 
"i  nous  envoyer  par  deçà  celle  du  sr  de  Li- 
jnières.  d'anltant  que  elle  est  de  celles  qui 
1      ueriiii  lit  Mbdicis.  —  ni. 


entrent  en  service  pour  la  garde  du  Roy  mon- 

dict  seigneur  et  filz,  et  regardés  de  mectre  les 
compaignies  de  gentz  de  pied  en  lieux  et  en- 
droietz  que  il  sera  de  besoing  pour  les  con- 
server en  son  obéissance  et  pour  la  seuretédu 
pays  et  ne  (aillez  d'en  envoyer  deuk  à  mon  cou 
sin  lemareschal  de  Montmorency  pour  mectre 
dans  la  ville  de  Chauny  et  y  tenir  garnison,  el 
d'aullant  que  vostre  présence  est  nécessaire 
par  delà,  je  vous  prie,  mon  cousin,  regarder 
de  nous  retirer  au  lieu  le  plus  commode  que 
vous  àdviserés  pour  vostre  personne  el  y  de- 
meurerés  jusques  à  tant  que  le  Roy  inonuic 
seigneur  et  filz  vous  face  entendre  sa  voulonté 
et  ce  que  vous  aurez  à  faire;  priant  Dieu. 
mon  cousin,  vous  tenyr  en  sa  saine  te  garde. 
Escript  au  chasleau  de  Boulogne,  le  xmn 
jour  de  juillet  i5C8. 


1568.  —  3o  juillet. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  lââ/q.  f°  180. 

AUX  MANANS  ET  HABITANS 

DE   TOIL   ET  DE   VE1UU  N. 

Messieurs,  vous  verrez  ce  que  le  Ro\  mon- 
sieur mon  filz  vous  escript  et  comme  pour 
le  désir  qu'il  a  de  vous  gratiffyer  et  favora- 
blement  traicler  en  ce  qui  vous   touche,    il 

exempte  de  lac pagnye  du  cappitaine  Mau- 

\aisin  non  seulement  vostre  ville,  mais  es 
aultres  iieulx  qui  vous  appartiennent,  en  con- 
sidéralion  d>->  perles  el  grandes  despenses 
que  vous  avez  souffertes  durant  les  derniers 
troubles  et  vous  vous  pouvez  asseurerde  recep- 
voyr  pareil  ou  meilleur  traictement  de  luy  en 
(oui  ce  qui  vous  concernera  et  qu'il  aura  tous- 
jours  vous  et  voz  affaires  en  telle  recomman- 
dation que  vous  aurez  occasion  de  demeurer 
grandement  salisf.net/. ;  priant  Dieu.  Messieurs, 
vous  tenyr  en  sa  saincle  et  digne  garde. 

21 

iviMtiLriL    m, 


loi 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MÉDICIS. 


Escript  au  cliasleau  de  Boulogne,  lexxx'jour 
de  juillet  1 5G8. 

1 568.  —  3o  juillet. 

Minulc.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  i55Û7,  f°  181. 

\  MONSIEUR  DE  BARBESIEUX. 

Monsieur  de  Barbesieux,  le  Roy  monsieur 
mon   Gis  envoyant  le  sr  de   la  Vieuvilie  en 

Champagne,  je  luy  ay  donné  charge  de  vous 
faire  entendre  aulcune  chose  de  ma  part  dont 
je  vous  prie  le  croyre  ce  qu'il  vous  dira  el 
nous  feré  sçavoir  le  jour  où  vous  pourrez  trou- 
ver à  Chalons  pour  satisfaire  à  la  charge  que 
nous  luy  avons  donnée,  atlin  qu'il  ne  soit  re- 
tardé d'exécuter  les  autres  choses  qui  luy  ont 
esté  commises;  priant  Dieu,  Monsieur  de  Bar- 
besieux ,  vous  tenyr  en  sa  saiilcte  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne ,  le  xxx"  jour 
de  juillet  i5G8. 


1568.  —  3o  juillet 

Minute.  Bibl.  uat.  fonds  frauçais  n°  105/17,  f°  i83. 

A  MONSIEUR  DE  BOUILLE. 

Monsieur  de  Bouille,  nous  avons  veu  par 
voz  lectres  ce  que  vous  avez  mandé  touchant 
l'enlreprinse  que  ceulx  de  la  religion  préten- 
due réformée  veulent  faire  sur  les  chasteaulx 
de  Montagu  et  Tiaugês  en  Poictou;  pour  à 
quoy  obvier  nous  escripvons  présentement  à 
mon  cousin  le  sr  de  Martigues  et  luy  mandons 
que  il  y  pourvoye  et  donne  ordre  promptement 
avec  les  forces  qu'il  a  par  delà  en  sorte  qu'il 
n'en  advienne  aulcun  inconvénient;  en  quoy 
m'asseurant  qu'il  ne  fauldra  de  satisfaire,  je 
ne  vous  feray  la  présente  plus  longue  que 
pour  vous  dire  que  vous  nous  teniez  adverty 
de  tout  ce  (pie  vous  entendrés  du  cosh;  de  delà 
concernant  le  service  du  Boy  monsieur  mon 
fil/.,  et  ledicl  srde  Martigues,  allin  que,  estant 


sur  les  lieux,  il  puisse  incontinent  pourvoyrà 
ce  qu'il  sera  besoing;  priant  Dieu ,  Monsieur  de 
Bouille,  vous  tenir  en  sa  saincteetdigne garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne,  le  xxx'jour 
de  juillet  1ÔG8. 


1568.  —  3o  juillet. 

Miaute.  Bibl.  nat.  fon.ls  français,  n°  16547,  f"  181. 

V  MONSIEUR  D'ESPAULX. 

Monsieur  d'Espaulx,  le  Roy  monsieur  mon 
fils  renvoyé  présentement  le  sr  de  la  Vieuvilie 
en  Champagne  pour  ses  affaires,  auquel  nous 
avons  donné  charge  de  vous  dire  en  passant 
aulcunes  choses  de  nostre  part  dont  vous  ne 
fauldrez  le  croyre  comme  le  vouldriez  faire 
nous  mesme  el  m'asseuranl  qu'il  n'oubliera 
rien  de  sa  charge,  je  feray  fin  à  la  présente, 
priant  Dieu,  Monsieur  d'Espaulx,  vous  tenyï 
eu  sa  saincte  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne ,  le  xxxejour 
de  juillet  1 5 C 8 . 


1568.—  3 1  juillet. 

Orig.  Bibl,  nat.  fonds  français,  n"  3190,  f*  112. 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  encores  que  je 
sois  très  asseuré  de  vostre  bonne  volonté  et 
affection  en  tout  ce  qui  me  touche  et  concerne 
mes  particuliers  affaires,  si  vous  ay-je  bien 
voullu  escripre  ce  mot  de  lettre  pour  vous 
prier,  comme  je  fays  de  bon  cueur,  d'assisler 
en  ce  que  vous  pourrez  ceulx  que  Marcel  mon 
receveur  général  envoyé  ordinairement  par 
delà  pour  la  receple  de  mes  deniers  et  sollici- 
tations  des  fermiers  du  domaine  dottl  je  joyz. 
H  y  a  une  fermier  nommé  Pierre  Bouvier, 
(jui  in'esl  débiteur  de  grosse  somme  dont  le 
poursuit  ledicl  Marcel,  mais  il  a  beaucoup  de 


peyne  d'accellérer  cella.  Vous  y  pouvez  beau- 
coup ayder;  je  vous  prie  pour  reste  cause  vous 
y  employer  el  tenir  la  main  à  ce  que,  en  cella 
et  en  mes  autres  affaires,  ledict  Marcel  elses 
gens,  ou  ceulx  à  qui  il  en  donne  escriptef  qu'il 
envoyé  par  delà,  puissent  estre  salisffaicts 
promptement  selon  lesdietz  baulz  à  ferme  et 
obligations  de  ceulz  qui  me  sont  redevables 
•  i  \.ins  me  ferez  bien  plaisir,  dont. je  m'asseure; 
aussi  n'eu  e6tendrai-je  cesle-cy  davautaige, 
mai-;  pour  la  fin  prieray  Dieu,  Monsieur  de 
Matignon,  qu'il  vous  ayl  en  sa  saincte  garde. 
De  Paris,  ce  dernier  jour  de  juillet  i568. 

Caterine. 

PlVAKT. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS.  163 

me  dire  '  et  l'ay  t'a  ici    parler  au   Ro\  mon- 
sieur mon  Hlz  et  m'asseure   qu  il   vous   fera 


1568.—  3i  juillet. 

Copie.  Bibl.  nat.  collecl.  Housseau .  piree  aai3. 

\  MONSIEUR  LE  COMTE  DL  LLDE. 

Monsieur  le  comte,  s'en  allant  le  sieur  de 
Driaiisou  vostre  frère  vous  trouver,  le  Roy- 
monsieur  mon  fils  et  moy  luy  avons  donné 
charge  de  vous  faire  entendre  aucunes  eboses 
de  nostre  paît  dont  je  vous  prie  le  croire, 
comme  >i  r'éloit  de  moy-mesme,  qui  désire 
avoir  souvent  de  vos  nouvelles  et  comme  toutes 
choses  passeront  de  vostre  cousté.  Priant  Dieu, 
Monsieur  du  Lude,  qu'il  vous  aytensa  saincte 
et  digne  garde.  De  Boulogne,  le  nsi""  jour 
de  juillet  1  568. 

Caterine. 
De  Neufville. 


[1568. —  Août.] 

Minute.  Bibl.  nat.  fumls  français,  n°  ibjh"] ,  f°  190. 
A  MON  COUSIN 

M"  L'AMIRAL  DE  CHATILLON. 

Mon  cousin,  i'ay  entendeu  par  le  cappi- 

laiiii;  \nlrerbaulx  ce  que  luy  aviés  commande' 


'   Voici  la  lotlre  de  Coligny,  datée  du  ag  juillet,  qui 
mouvait  la  réponse  de  la  Reine  : 

«Sire,  j'av  recou  la  lectre  qu'il  a  pieu  à  Vostre  Ma- 
jesté m'escripre  par  le  cappitaine  Antrecliault,  avec  celle- 
qu'elle  escript  aussi  à  M.  de  Prye ,  gouverneur  d'Auxerre, 
et  au  sr  de  Champigny,  maître  des  requestes,  lesquelles 
j'eusse  esté  contrainct  de  garder  longtemps,  sinon  que 
je  me  suis  trouvé  fort  à  propos  à  Noyers  lorsqu'un  de 
voz  varletz  de  chambre  dëspeché  par  Vostre  Majesté  vers 
M.  le  prince  de  Coudé  y  est  arrivé,  qui  est  retourné  par 
ledict  Auxerre  et  auquel  je  les  ay  baillées;  car  d'y  envoyer 
quelque  autre  des  miens  je  n'eusse  peu  sans  le  mestre 
en  dangier  d'estre  traicté  comme  l'aultre,  d'autant 
mesmes  que  depuis  ilz  ont  tué  ung  des  gens  de  M.  '1 
Saint-Michel  et  se  vantent  publiquement  qu'autant  qu'ilz 
en  trouveront  de  sa  religion  qu'ilz  en  feront  de  mesme. 
Au  reste  il  me  déplaist  bien  fort  qu'il  l'ault  que 
j'adjoute  à  ceslecy  ung  subject  aussi  plain  de  pitié  el 
commisération  que  le  précédent,  ayant  esté  présente- 
ment adverty  par  ung  gentilhomme  que  m'a  envoyé 
Mademoiselle  Damanzay  qui  m'aparlient  aucunement, 
que  depuys  deux  jours  son  feu  mary  qui  estoit  lieute- 
nant de  la  compagnie  des  gens  d'armes  de  M.  d'Andelot 
mon  frère,  sortant  de  sa  maison  et  tenant  ung  de  ses 
petilz  enfans  par  sa  main  fut  assassiné  el  misérablement 
tué  à  coups  de  harquebuzes  par  six  hommes  masquez 
qui  estoient  en  embusquade  derrière  les  murailles  il 
fosez  de  sa  maison,  lesquelz  se  retirèrent  incontinent  au 
chasteau  de  la  Clayette,  d'où  ilz  estoient  auparavant 
sortiz,  ce  que  faict  croire  que  ce  sont  des  fruiclz  el 
ollires  des  confrairies  du  Saint-Esprit  et  saincles  ligues 
qu'ils  appellent;  mais  si  on  voit  que  infmiz  meurtres  et 
massacres  qui  se  sont  laietz  avec  une  effrénée  In 
en  tous  les  cndroielz  de  ce  royaume  depuys  la  paciffica- 
liiui  il  n'en  ayl  esté  faict  aucune  justice  ou  chastiment. 
quelque  déclaration  que  Yoslre  Majesté  ayt  faille  de  sa 
volonté  et  intention,  je  n'en  espère  pas  davantage  de 
cestùy-cy,  estant  bien  facile  à  cognoistre  que  ce  sont 
choses  projectées  et  délibérées  avec  les  gouverneurs  des 
provinces,  et  que  cela  ne  se  faict  poinrt  sans  adveu  ou 
pour  le  moins  sans  un  tacite  consentement  Aussi  ne 
craignent-ils  pas  de  dire  tout  bault  qu'ils  n'ont  pas  peur 
en  estre  recherchez,  et  à  vray  dire  quand  n'y  aurait 
que  la  longue  tolérance  et  dissimulation  dont  ou  a  usé 
jiisques  à  ceste  heure,  cela  leur  sert  bien  d'une  asseu- 
univ   d'impunité  pour  les   rendre   plus   insolens  et  au- 


Ki'i 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


fidelle  rapport  de  la  volonté  que  luy  et  inoy 
avons  qu'il  soit  faict  bonne  justice  du  meurtre 

qui  a  esté  commis  en  la  personne  du  gentil- 
homme qui  esloil  à  vous  à  Auxerre '  et  pour 
cest  affect  il  a  envoyé  vers  le  maistre  des  re- 
questes  qui  y  est-,  afin  qu'il  ayl  à  en  informer 
el  faire  chastier  de  telle  façon  ceulx  qui  l'ont 
commis  que  chascun  puisse  cognoistre  claire- 
ment sa  volonté,  qui  est  de  conserver  la  vie 
à  tous  ses  subjectz,  pourveu  qu'ilz  luy  soyent 
obéissans,  et  a  mandé  au  sr  de  Prye  d'y  as- 
sister, afin  (jue  l'exécution  s'en  ensuyve.  Et 
quant  à  ce  que  m'escrivez  de  ce  qui  ordinai- 
rement se  faict  par  tout  ce  royaume  et  qu'il 
n'y  a  poinct  de  justice  faicle  pour  loutz  les 
meurtres  qui  sont  commis,  vous  entendrez 
par  Téligny  et  par  ledict  Ântrechauix  comme 
il  desplaict  au  Roy  d'estre  sy  mal  obéy  el,  s'il 
y  a  quelcun  qui  eusl  une  mauvaise  volonté 
pour  recommancer  encores  de  nouveau  les 
troubles,  il  ayl  occasion  de  le  collorer  sur  ce 
qui  est  contre  son  intention;  car  il  désire  el 
wiilt  que  la  justice  soit  esgalle  à  toutz  ses 
subjectz  et  l'a  ainsy  mandé  et  faict  entendre 
à   loutz  ceulz  qui  ont  l'administration  de  sa 

dacieux,  eslanl  l>ien  néanmoins  asseoie  que  telz  actes  sont 
autant  esloignez  de  vostre  intention  que  de  vostre  natu- 
re] ,  si  est-ce  pourtant  que  je  ne  puys  que  je  ne  dye  que 
d'une  si  manifeste  injustice  et  d'une  si  grande  fréquence 
de  meurtres,  on  ne  peut  espérer  de  fin  que  la  ruyne  de 
vostre  Esliit,  quelque  desguisement  et  fausse  coulleur 
qu'on  vous  puisse  mectre  en  avant  pour  vous  fermer  les 
yeulx.  A  Noyers,  ce  penultiesme  juillet. >i  (Orig.  signé, 
Bilil.  nat.,  fonds  français,  n°  i5547,  I"  178.) 

1  Voir  la  réponse  de  Charles  IX  à  l'amiral  au  sujet,  du 
meurtre  de  M.  d'Amanzé:  il  adonné  l'ordre  aux  membres 
du  Parlement  de  Dijon  de  faire  une  instruction.  (Ibid., 
p.  22^.) 

!  M.  île  Champigny.  C'est  celui  dont  le  prince  de 
Condé  disait  dans  sa  requête  >lu  :•  >  juillet  précédent  : 
«Nous  avons  vu  des  maistres  d.'s  requestes  à  Auxerre. 
Qu'ont-ils  fait?  Rien. s  (Histoire  des  princes  de  Condé, 
LU,  p.  355.) 


justice  en  toutes  ses  provynces  el  croy  certai- 
nement que  desjà  l'effect  se  verroil  de  sa  vo- 
lunté, si  n'eust  eslé  que  les  armes  sont  en- 
cores plus  entre  les  mains  de  ceulx  qui  ne 
les  devraient  point  avoir  que  entre  les  sien- 
nes, qui  est  cause  que  ung  chascun  soustient 
et  empesche  qu'il  ne  soyt  obéy  et  donne 
craincte  à  ceulx  qui  ont  reçu  mal  par  le  passé 
durant  les  troubles  de  ne  s'oser  lier,  s'ilz  ne 
vcoient  du  tout  que  les  armes  ne  soient  que 
entre  les  mains  du  Roy  seul,  ainsi  que,  quant 
la  paix  a  eslé  faicle  et  a  esté  arreslé,  non  que 
je  vueille  prendre  cela  pourc\cuze  que  le  lîov 
monsieur  mon  filz  ne  désire  que  la  justice 
soyt  faicle,  ainsy  que  je  m'asseure  que  tous 
les  jours  vous  cognoistrez  davantage  par  les 
effeetz;  et  ne  faull  penser  (jue  ne  luv  ne  mov 
ramentevions  les  choses  passées,  s'il  y  en  a 
quelcun  qui  nous  peut  desplaire,  car  nous  dé- 
sirons tant  le  repoz  de  ce  royaulme,  seureté 
de  vous  tous  que,  de  ma  part,  je  vouldrois 
qu'il  ne  vous  en  souvynt  jamays  et  que  pen- 
siez, comme  est  la  vérité,  que  avez  ung  bon 
roy,  qui  n'a  jamays  aymé  le  sang  de  ses  sub- 
jectz, mais  tousjours  les  recevoir  entre  ses 
braz  pour  les  conserver  et  les  garder  pour  les 
emploier  en  l'augmentation  de  ce  rovaulme  et 
non  pas  à  la  ruyne,  ainsy  que  sçavez  très  bien 
que  l'ay  nourry  en  cesle  volonté;  qui  me  faict 
vous  prier  ne  luy  donner  occasion  delà  changer 
et  de  vous  asseurer  de  sa  bonté  et  ne  penser 
qu'il  y  ail  personne  qui  puisse  le  deslorner  de 
cognoislre  la  vérité  et  qu'il  est  roy  à  tous  el 
qu'ils  vous  veult  touts  conserver,  et  que  vous 
luy  soyiez  tous  obéissans  el  fidelles,  comme 
vous  avez  esté  aulx  roys  ses  père  el  grand 
père  el  de  ma  part  je  vouldrois,  ainsi  que  nie 
mandés,  avoir  parlé  à  vous  et  vous  feroys  cog- 
noislre que  n'avez  nulle  occasion  d'estre  aulx 
crainctes  el  peurs  que  vous  estes.  Quant  vous 
voudrez  venir,  vous   le  pouvez  faire,  comme 


LETTRES  DE  GATH 

vous  l'avez  faict  aulreibys,  me  trouvant  tous- 
jours  un  la  niesme  volonté  que  j'ay  accous- 
tumé  d'estre  en  vostre  endroict,  qui  est  tout 
ce  que  je  vous  escripray  présentement,  priant 
Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir  en  sa  saincte  et 
digne  garde. 

[1568.  —  Août.] 

Minute.  Bibl.  uat.  fonds  français,  n"  133^7,  f°  370. 

V  MONSIEUR  DE  VIALLARD, 

PBÉSIDEST   DES  ESortïfcS  DU  PABLEUEJT  DE  PARIS. 

Monsieur  de  Viallard,  le  sr  de  Saultour  m'a 
l'aie!  entendre  que  vous  estes  rapporteur  d'un 
procès  qu'il  a  en  la  première  chambre  des 
enquestes  de  la  court  de  parlement  à  ren- 
contre de  Me  Martin  de  Hagues,  bailly  de 
Ham,  pour  raison  de  quelques  tillres  que 
icelluv  bailly  luy  délient  et  pour  ce  que  le 
Roy  monsieur  mon  Cl/,  se  veult  présentement 
se  servir  dudict  sr  de  Saultour  en  chose  d'im- 
portance où  sa  présence  est  requise  et  néces- 
saire et  que  je  désire  qu'il  -puisse  avoir  l'issue 
de  sondict  procès  avant  que  partir,  je  \ous 
prie  ne  faillir  à  vous  aprester  dudict  procès  et 
en  faire  vostre  rapport  au  premier  jour,  aiant 
au  demeurant  la  justice  de  sa  cause  en  telle 
et  si  bonne  recommandation  comme  elle  le 
mérite.  J'escris  présentement  aux  présidens  de 
vostre  chambre  vous  donner  l'audiance  pour 
en  faire  vostre  rapport,  quant  vous  en  serez 
prest,  ce  que  je  m'asseure  qu'ils  ne  fauldront 
de  faire,  priant  Dieu,  etc. 


ERI.NE  DE   MÉDIG1S. 


165 


1568.  —  1"  août. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  fronçais,  n"  155A7,  P  197. 

\  M»  LE  COMTE  DE  M  \I1TI\  \  Mil  ES. 

Monsieur  le  conte,  nous  avons  veu  par  voz 
leclres  du  xxn"œ*  jour  de  juillet  les  adviz  que 

vous  nous  avez  envoyés  du  roslé  de  ceulx  de 


lit  religion  prétendue  réformée  et  par  celles,  du 
xxnii  la  dilliculté  que  vous  faictez  de  recon- 
gnoistre  et  obéir  au  sr  d'Enlragues  ',  lieute- 
nant général  du  Roy  monsieur  mon  lilz  au 
duché  d'Orléans;  sur  quoy  il  me  semble  que 
ne  vous  debvez  aulcunemeut  arrester,  tant 
parce  que  Gien  est  du  gouvernement  dudict 
sr  d'Enlragues,  qui  ne  se  peult  desmembret 
sans  en  faire  tort  et  pervertir  l'ordre  qui  est 
de  tout  temps  tenu  et  gardé  es  gouverne- 
ments de  ce  royaume,  que  pour  ce  que  cela 
n'apporte  aucun  blassme  ou  désadveniage  à 
vostre  personne.  A  cesle  cause  je  vous  prie 
n'entrer  en  ceste  dilliculté  et  tout  aussy  que 
par  le  passé  vous  vous  estes  lousjours  1res  bien 
acquicté  de  vostre  debvoyr  à  son  service,  vous 
suivies  en  cest  endroict  son  voulovr  et  inten- 
tion sans  vous  formaliser  sur  cela,  <|ui  ne 
peust  apporter  que  retardement  au  service  du 
Roy  mondict  sieur  et  filz  sans  qu'il  vous  puisse 
venir  aucun  fruict  ou  advantaige;  priant 
Dieu,  Monsieur  le  conte,  vous  tenir  en  sa 
saincte  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne,  le  pre- 
mier jour  d'aoust  1 568. 

1  Le  même  jour,  Châties  IX  écrivait  à  celui-ci  : 
([Monsieur  d'Kntragues,  je  vous  ay  par  cv-<l< 
(|tte  vous  eussiez  à  envoïer  vi  enseignes  des  xn  qui  sont 
.■11  ma  ville  d'Orléans  à  mon  cousin  le  tnaresclial  de 
Vieilleville.  Toutesfois  et  pour  aulcunes  bonnes  raisons. 
j'aj  advisé  de  luy  en  envoïer  dix,  lesquelles  vous  ne 
fauldrez  de  faire  acheminer  le  plus  tost  qu'il  vous  sera 
possible  vers  la  Rochelle  la  part  qui  sera  mondict  cousin 
dont  elles  entendront  à  qui  elles  auront  affaire;  et  d'aul- 
t.inl  que  em  niant  lesdicles  dix  enseignes  à  mondict  cousin 
le  mareschal  de  Vieilleville,  il  ne  vous  en  restera  qu 
deux  et  qui'  je  ne  veulx  que  ladicte  ville  demeure  des- 
gamye,  vois  attendrez  à  faire  partir  lesdicti's  dix  en- 
seignes iusques  à  ce  que  mon  cousin  le  mareschal  de  I  lossé 

vous  ail  a né  deux  compagnies  des  quatre  qui  '  slo 

à  Rouen,  comme  je  luy  mande  présentement  de  foire, 
et  que  trois  compagnies  de  Suisses  que  j'ai  ordonne  vous 
estre  envoyées  soient  arrivées  audict  Orléans;  qui  sera  le 


166 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIC1S. 


1568.—  k  août. 
Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  D°  15547,  t'  ao8. 

A  MONSIEUR  DE  LA  CHASTRE. 

Mon  cousin,  vous  verrez  ce  que  le  Roy 
monsieur  mon  filz  vous  escript  tant  pour  le 
regard  des  séditieux  de  la  ville  de  Tours  que 
pour  le  payement  des  soldatz  estans  en  icelle 
et,  pour  ce  que  je  ne  sçaurois  rien  adjous- 
ter  à  ce  qu'il  vous  mande,  je  me  remectray 
entièrement  à  ce  que  vous  entendrez  par 
le  contenu  de  sa  lettre.  Priant  Dieu,  Mou- 
sieur  de  la  Chastre,  vous  avoir  en  sa  saincte 
garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulogne,  le  im° 
jour  d'aoust  1 568. 


1568.  —  5  août. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg ,  vol.  XV 111,  f"  05. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  MARÉCHAL  DE  COSSÉ. 

Mon  cousin,  sur  ce  que  vous  m'avez  escript 
par  vostre  lettre  du  n  du  présent  que  rn'a  ap- 
portée le  sieur  de  Mailly,  j'ay  advise  que  vous 
aviez  occasion  de  désirer  que  l'on  ne  tirast 
toutes  les  compagnies  du  régiment  de  Gobas 
et  Serriou,  qui  sont  près  de  vous,  et  pour  ceste 
cause  je  suis  contante  et  trouve  bon  que  celles 
dudict  Serriou  ausquelles  il  avoist  été  mandé 
d'aller  en  Bourgogne  demeure  encore  près  de 
vous  et  que  vous  faictes  incontinant  partir  celle 
de  Gobas  pour  aller  à  la  Rochelle  où  il  est 
besoins  et  plus  que   nécessaire  qu'il  y  aille 

plus  tosl  que  faire  se  pourra.  Cependant  vous  ferez  tenir 
lesdictes  x  compagnies  toutes  prestes  pour  partir  et  sor- 
tir par  une  porte  ainsi  que  tes  autres  entreront  par 
l'autre.  Je  vous  envoie  le  mandement  nécessaire  pour  la 
conduicte  desdictes  dix  compagnies  et  pour  les  faire 
loger  par  les  viles  et  lieux  où  elles  passeront. n  (Bibl. 
nat.,  fonds  français,  n°  15M7,  P  1  y 6 . ) 


et  le  plus  promplcmcnl  sera  le  meilleur,  avant 
nouvelles  que  de  ce  cousté   là  il  y  en  a  qui 
se  remuent  bien  fort,  mesmes  qui  ont  prins 
un  chasteau  nommé  Taillebourg,  qui  est  au 
sieur  de  la  Tremouille,  où  il  y  avoit  quelques 
pièces  d'artillerie,  et  est  à  craindre  que,  sy 
il   n'y    est  promplemenl   pourveu,  qu'ilz  ne 
lacent  pis,  se  monstrans  aussy  ceulx  de  la- 
dicle  ville  de   la  Rochelle  plus  désobéissans 
que  jamais.  Pour  le  regard  de  la  façon  que 
vous  avez  à  tenir  pour  assembler  la  noblesse 
du  pais,  je  vous  prie  de  voulloir  suivre  et 
exécuter  ce  qui  vous  a  esté  mandé,  en  aiant 
autant   escript   par    toutes  les    provinces   du 
royaume,  et  que  comme  saige  et  advise  que 
vous  estes,  vous  y  pourveoirez  de  façon  que 
mon  intention  soyl  suivye,  et  que  j'en  ave  le 
conlantement  que  j'en  actendz.  L'ordonnance 
pour  les  cappitaines   a    esté  faicte,    voulant 
suivre  vostre  advis,  qui  est  que  je  suis  con- 
tant  qu'ils    démolirent    en     leurs   garnisons 
avecques  leurs  compaignies.  Quant  à  la  gen- 
darmerie, je  vous  ay  mandé  par  plusieurs  foys 
que  j'estois  après  à  recouvrer  argent  pour  les 
faire  paier.  Je  vous  prometz  que  je  ne  ces- 
sera) que  je  n'aye  le  moyen  pour  y  pourveoir, 
ainsy  que  je  congnois  qu'il  est  nécessaire.  Au 
demourant,  mon  cousin,  ayant  escript  à  mon 
cousin  le  duc  d'Alve  qu'il  serait  faict  des  Ela- 
mans  et  aultres  subjelz  du  Roy  Catholicque, 
mon  beau-filz,  qui  ont  esté  prins  à  S1  Vallery, 
ce  qu'il  nous  en  manderait,  il  m'a  prié  qu'ilz 
fussent  mis  entre  les  mains  du  vicomte  de 
Gand,  ce  que  je  veulx  qui  soit  faict,  et  par- 
tant je  désire  que  vous  les  faictes  mener  et 
conduire  seurement  jusques  sur  la  frontière, 
pour  les  deslivrer  à  ceulx  qui  se  présenteront 
pour  les  recepvoir  de  la  pari  dudict  vicomte 
de  Gand,  et  qu'ilz  ne  s'eschappent  aucune- 
ment, d'autant  que  ledict  sieur  duc  a  à  cueur 
que  lesdietz  prisonniers  soient  mis  entre  les 


LETTRES  DE   CATHERINE  DE  MEDICIS. 


1G7 


mains  des  officyers  du  Roy  Catholicque  mon- 
dict  beau-filz  pour  les  traicter  ainsy  qu'ilz  mé- 
ritent. Quant  aux  autres  François  qui  sont  pri- 
sonniers, je  trouve  bon  qu'une  partie  soient 
punis  comme  les  aultres  qui  ont  este'  exe'cutez 
et  le  reste  soit  envoie'  aux  gallères,  suivant  ce 
que  vous  en  escript  le  prevost  de  Mardelle 
dont  \ous  m'avez  envoie'  la  lettre.  Prianl 
Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir  en  sa  saincte 
garde. 

Escript  à  Boullongne,   le  cinquième  jour 
d'aousl  1ÔC8. 

Caterine. 


1568.  —  7  août. 

.Minute.  lïibl.  nat.  fonds  français,  n°  155A7  ,  f°  aao. 
A  MESSIEURS 

DE  BAUQUEMARE  ET  FONTAINE  GODARD, 

MA1STRES  DES   COMPTES. 

Monsieur  de  la  Fontaine,  Monsieur  de 
Bauquemare,  j'ay  receu  la  lectre1  que  vous 
m'avez  escrite  et  entendu  ce  que  vous  avez 
faicl  jusques  à  présent  pour  la  vérification 
des  déprédations  donl  je  vous  ay  parcy  de\anl 
escript,  pour  lesquelles  vous  estes  par  delà;  et 
encores  que  vous  n'en  aiez  pas  appris  grand 
chose,  toulesfois  il  est  impossible  «pie,  faisant 
bonne  et  dilligente  recherche,  vous  ni;  trouviez 
bonne  quantité  d'or  et  marchandises  depré- 
dées;  car  nous  sommes  adverliz  qu'il  y  en  a  en 
plusieurs  endroictz  et  mesme  la  somme  de  un" 
m.  Ii\res  ([ue  l'on  dictestrcen  quelque  lieu  de 
par  delà  de  la  valeur  desdictes  marchandises, 
et  pour  ce  je  vous  prie  faire  toute  la  meilleure 
dilligence  (pie  vous  pourrez  d'en  descomrir  la 
vérité  où  sont  les  lieus  où  est  ladicle  somme. 
Vous  la  prendrez  et  la  mectrez  entre  les  mains 

1  Voir  leur  lellre  à  la  Reine.  (Bilil.  nat,  fond»  fran- 
çais, a0  t.').Vi7,  r  198.) 


de  quelque  personnage  à  ce  séant  et  solvable 
où  elle  soit  bien  asseurée  avec  deffence  de  en 
toucher,  ne  la  délivrer  à  quelque  personne 
que  ce  Soit,  sinon  par  l'exprès  commandement 
du  Roy  monsieur  mon  filz,  ou  de  cellui  ou 
cculx  à  qui  il  l'ordonnera,  faisant  informel 
de  toutes  les  déprédations  par  cy  devanl 
l'aides  et  punir  et  chastier  tant  les  dépréda- 
teurs que  les  receleurs  de  marchandises  dé- 
préciées, et  faire  saisir  tous  les  deniers  et 
meubles  qui  se  trouveront  eu  nature  pour  en 
estre  faict  ainsi  qu'il  sera  par  luy  ordonné; 
priant  Dieu,  Messieurs,  vous  tenir  en  sa 
saincte  garde. 

(Au dos.)  Du  vne  aoust  1 568. 


1508.  —  7  août. 

Minute.  Bibi.  nat.  fouds  français,  n°  135^7.  f°  aai. 

A  MONSIEUR  L'AMIRAL. 
Mon  cousin,  le  Roy  monsieur  mon  filz  et 
moy  avons  esté  bien  marrys  du  meurtre  qui 
a  esté  commis  en  la  personne  du  sr  de  Da- 
mansay  et  non  seiillement  de  cestui-cy,  mays 
aussi  de  tous  les  aultres  qui  se  commettent 
tous  les  jours  tant  d'une  part  que  d'aultre  el 
vous  asscuraus  que  sa  volonté  el  intention  ei 
la  mienne  est  qu'il  en  soit  faicl  pugnition  el 
justice  telle  qu'elle  puisse  servir  d'exemple  à 
tous  ceulx  qui  en  uzent  el  mesmes  contre 
ceulz  qui  transgressent  le  dernier  édict  de  pa- 
cification, lequel  nous  voulons  estre  entière- 
ment  gardé  el  entretenu,  L'aiant  ainsy  par 
exprés  commandé  et  escript  par  plusieurs  foys 
à  toules  les  courlz  de  parlements  el  gouver- 
neurs de  provynces,  baillyz  el  séneschaulx  el 
qu'ils  en  lissent  incontinent  la  punition  et 
lions  atlverlissenl  du  devoir  qu'ilz  \  auraient 
faict,  ne  voulant  que  tant  de  meurtres,  pille- 
ries  et  saccagements  qui  se  conieclenl  tous  les 

jours  el  mesmes  depuis  ledict  édicl  soyent  et 


168 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


demeurenl  impunyz,  ains  que  la  justice  soyl 
bien  et  deuement  administrée  et  un;;  chacun 
maintenu  et  conservé  soubz   les   bénellices 
d'icelui  et  que  l'on  punisse  rigoureusement 
ceulx  qui  y  contreviendront,  ce  que  j'espère 
que  vous  congnoistrez  par  eiïect  que  le  Roy 
mondicl  seigneur  et  fil/,  n'a  rien  tant  à  cœur 
que  cela.  El  ne  fault  poinct,  mon  cousin,  que 
relia  empesche  que  d'une  pari  et  d'autre  l'on 
oublye  les  choses  passées  et  que  tous  ses  bons 
subjeetz  du  nombre  desquels  vous  estes  et  de 
ses  principaulx  officiers  s'employent  à  faire 
qu'il  soit  bien  obéy  et  par  ce  moïen,  aiant  le 
zèle  et  la  volonté  si  bonne  comme  il  a,  la  jus- 
tice estant  faicte  ainsy  qu'il  appartient  pour 
chastier  les  meschants  et  conserver  les  bons 
et  demeurons  les  choses  comme  il  est  bien 
raisonnable,  nous  serons  en  repoz  et  chascun 
\  i\  ru  ainsy  qu'il  doibt;  et  quant  aux  peurs  et 
craintes  que  vous  disles  devoir  avoir  pour  les 
advertissements  qui  vous  sont  donnez  et  ceulx 
mesines  qui  sont  invytés  d'estre  de  la  partie 
pour  vous  tuer,  je  vous  prie,  mon  cousin,  de 
nous  mander  qui  est  à  l'aire,  veu  que  le  Roy 
mondicl  sieur  et  filz  et  moy  en  ferons  faire 
telle  punition  que  vous  en  demeurerez  con- 
tons, aultrement  je  penseray  que  ce  sont  des 
personnes  qui  vous  mandent  cela  pour  vous 
entretenir  en    la   deffiance  en  laquelle  vous 
estes.  Vous  sçavez  que  je  n'en  uzoys  pas  ainsy 
de  ceux  que  l'on  nous  disoyt  qu'ilz  nous  vou- 
loyent  tuer,  et  que  je  les  eusse  voulu  faire  oyr 
devant  ceulx  qui  les  accusoient  pour  après  pu- 
oyr  l'accusant  pour  n'avoir  preuve  que  son  ac- 
cusation fust  véritable.  Par  quoy,  je  vous  prye 
que  vous   nous  nommiez  ceux  qui  vous  en 
adverlissent,  afin  que  l'on  vériflie  si  cela  est 
\r;ii  el  que  l'on  chaslye  ceulx  qui  se  trouve- 
ront meschans;  priant  Dieu,  mon  cousin, etc. 
(Au  dos.)  i\  monsieur  l'amiral,  du  vu'-  aousl 
i'568. 


1  j08.  —  10  août. 

Minute,   lîild.  liât,  fonds  français,  n°  1 5 û /i 7 ,  f°  9A6. 

A  MONSIEUR  DE  RIEUX 

(cOUVEBSttn    DE    (URBONSG  ). 

Monsieur  de  Ryeulx,  vous  verrez  par  les 
lectres  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous 
escril  l'advis  tpi'il  a  eu  de  l'entreprise  qui  est 
sur  la  ville  de  Narbonne,  de  laquelle  il  vous 
a  baillé  la  garde  et  l'ordre  qu'il  espère  que 
vous  y  donnerez  pour  l'éviter;  à  quoy  je  m'as- 
seuie  que  vous  sçaurez  si  bien  pourveoir  qu'il 
n'y  advienne  point  d'inconvénient,  et  que 
ceulx  qui  ont  faict  cette  entreprise  n'en  rem- 
porteront que  toute  bonté  et  confusion,  dont 
je  vous  prye  de  regarder  que  c'est  le  plus 
grant  plaisir  que  vous  pouvez  faire  au  Roy  mon 
fils  que  d'avoir  l'œil  ouvert  autant  que 
jamavs;  priant  Dieu  vous  avoir  en  sa  saincte 
et  digne  garde. 

(Au  dos.)  A  M1  de  Rieulx,  x  aoust  i568. 


[  1  r>(">8.  —  1 1  août,  j 
Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  U1Ô&7,  f"  a'itj. 

A  MONSIEUR  LE  MARESCHAL  DE  COSSÉ. 

Mon  cousin,  j'ay  bien  au  long  et  particuliè- 
rement veu  les  mémoires  que  m'avez  envoyé 
par  le  cappitaine  La  Rivyère  et  ay  très  bien 
considéré  les  bons  et  prudens  advis  que  vous 
me  donnez,  desquelz  j'ay  délibéré  de  m  ayder 
en  ce  qui  se  pourra  pour  ceste  heure  exécuter, 
remectant  le  surplus  à  quant  l'occasion  se 
présentera  et  que  la  commodité  se  offrira. 
Vous  verrez  ce  que  le  Roy  monsieur  mon 
filz  vous  escript  el  l'ordre  qu'il  vous  envoyé 
pour  faire  tenir  proies  toutes  les  compagnyes 
de  geudarmerye  qui  sont  ordonnées  au  gou- 
vernement  de  Picardie  el  eslre  en  leur  gar- 
nison elon  le  deppartement  que  vous  en 
aviez  faict  dedans  le  xxv""" de  cemoys  que  les 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 
deniers  leur  seront  apportez  pour  deux  quai 


169 


tiers  de  monstres  qu'ilz  ont  faicles  sans  qu'il 
y  ait  aucune  faulte,  afin  que  l'on  s'en  puisse 
servyr  selon  que  l'occasion  se  présentera, 
aiant  Ireuvé  très  bon  ce  que  m'avez  mandé  et 
ordonné  de  l'aire  que  tous  les  chefz  desdictes 
rompagnyes  y  soyent  présens  lorsque  tel  paye- 
ment se  fera  et  quilz  n'en  bougent  sans 
l'exprès  commandement  du  Roy  ou  de  mon 
tilz  le  duc  d'Anjou,  son  lieutenant  général,  ou 
de  \irn-.  Et  quant  à  ce  que  vous  m'avez  mandé 
que  vous  désirez  de  venir  jusques  icy  pour 
liant  jours,  c'est  chose  qui  me  sera  aultant 
agréable  comme  à  vous  pour  pouvoir  mieulx 
résouldie  tout  ce  qu'il  est  beseing  de  faire  pour 
le  service  du  Roy  mondict  seigneur  et  lilzau  lieu 
où  vous  estes;  mais  voiant  l'estat  auquel  sont 
à  présent  les  affaires  de  delà  iuesnies  du 
cousté  de  Flandres,  il  est  nécessaire  que  vous 
ne  bougiez  poinct  présentement  par  beaucoup 
de  raisons  et  considérations  que  vous  con- 
gnoissez  comme  moy.  Par  quoy,  mon  cousin, 
je  vous  prye  ne  vous  fascher  de  n'y  venir  en- 
cores  et  de  continuer  avec  la  mesme  volante 
que  vous  avez  lousjours  faict  jusques  à  pré- 
sent,  comme  nous  en  avons  parfaicte  fiance 
.'I  assurance  en  vous,  qui  est  tout  ce  que  je 
m, us  escripray  pour  le  présent  que  de  prier 
le  Créateur,  mou  cousin,  vous  avoir  en  sa 
saincle  et  digne  garde. 


1568.  —  i3  août. 

Copie.  Mairie  de  Tours ,  recueil .  f*  sS. 
v  MESSIEURS 

LES  MAIRE  ET  ESCHEVINS 

DE    LA    VILLE   DE   TOURS. 

Messieurs,  vous  entendrez  tant  par  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mou  fil-  vous  escrit  que 
par  le  sieur  de  la  Chastre,  son  lieutenant  gé- 
néral, la  réponce  qu'il  faict  aux  lettres  et  mé- 

ClTUElIKE  HE  Mtmcis.  —  III. 


moires  (pue  vous  luy  avez  envoiez,  principal- 
ement sur  les  fraiz  par  vous  faictz.  tant  pour 
la  nourriture  des  soldats  que  pour  la  eoustrue- 
lion  de  leur  loge  et  pour  les  vivres  dont  il 
mande  au  général  de  la  charge  en  envoier  ung 
estât,  après  les  avoir  vérifiez  pour  y  pourveoir 
comme  il  sera  advisé  par  son  conseil.  Et  pour 
ce  que  vous  entendrez  plus  amplement  la  vo- 
lonté du  Rov  mondict  seigneur  et  fils  par 
ledict  sieur  de  la  Chastre,  je  feray  fin  à  la 
présente,  priant  Dieu,  Messieurs,  vous  tenir 
en  sa  saincte  garde. 

Escrit  au  chasteau  de  Boullogne,  le  xiu' 
jour  de  aoust  1068. 

Caterine. 
Fisf.s. 


1568.  —  ii  août. 

Minute  orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n'  iôï>h-.  f'  s56. 

\   MONSIEUR  LE  YIDAME  DL  MANS. 

Monsieur  le  vidame,  le  Roy  monsieur  mou 
filz  a  receu  la  dépesche  que  vous  luy  avez 
t'aide  du  vnicsmc  de  ce  moys  et  bien  consi- 
déré le  contenu  du  mémoire  que  vous  lu\ 
avez  envové,  dont  il  a  receu  grand  contente- 
ment, ensemble  du  bon  debvoir  que  vous 
l'aides  eu  la  charge  que  vous  avez,  et  a  trouvé 
fort  bon  l'ordre  que  vous  avez  tenu  et  que 
vous  luy  mandez  avoir  délibéré  de  garder  en 
l'administration  de  ses  affaires  es  lieulx  où 
vous  commandez.  Et  quant  à  la  forme  du 
serment  qu'il  veult  estre  faict  par  les  catho- 
liques qui  sont  en  vostre  charge,  il  la  vous 
envoyé  telle  que  vous  la  demandez  et  estime 
que  par  le  moien  d'icelle  l'on  pourra  tenir 
beaucoup  de  ses  subjeclz  en  son  obéissance  et 
dévotion.  Et,  parce  que  vous  verrez  plus  au 
long  l'intention  du  Roy  mondict  sieur  et  filz 
par  la  response  qu'il  faict  à  vos  articles  et  par 
ce  qu'il  vous  escript,  je  ne  feraj  plus  longue 

99 


170 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


lectre  que  de  prier  Dieu ,  Monsieur  le  vidame, 
vous  tenir  en  sa  saincte  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Bouloigne,  le  xmf 
jour  d'aoust  1  508. 

1568.  —  ih  août. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  u°  15547,  I*  267. 
A  MON  C0US1.N 

MONSIEUR  LE  DUC  AUGUSTE  DE  SAXE. 

Mou  cousin,  le  Roy  monsieur  mon  filz 
envoyant  présentement  par  devers  vous  le 
présent  porteur,  son  truchemant  ordinaire, 
pour  vous  faire  entendre  de  sa  part  aucunes 
choses  importans  non  seulement  le  bien  et 
repoz  de  son  royaume,  mais  aussi  de  la 
chrestienté,  j'ay  bien  voulu  accompaigner  les 
lectres  qu'il  vous  escript  de  ceste  mienne,  qui 
ne  sera  toutesfoys  que  pour  vous  prier  comme 
je  faietz  vouloir  croyre  cedict  porteur  et  luy 
adjouxter  Iby  sur  ce  qu'il  vous  dira  de  la  part 
du  Roy  mondict  sieur  et  ûlz  et  de  la  mienne, 
ainsi  que  vous  voudriez  faire  à  moi-inesmes. 
Priant  Dieu  en  cest  endroict,  mon  cousin, 
vous  avoyr  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  au  cbasleau  de  Boullogne,  le  xmi" 
jour  d'aoust  i568. 


1568.  —  t6  août. 

Copie.  Bihl.  nat.  fonds  français,  n°  10751,  p.  i44i. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAUX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  despuis  que  j'ay 
sceu  que  Maturin  avoit  esté  tué  par  les  che- 
mins j'ay  tousjours  différé  à  vous  escripre 
jusques  à  ce  que  j'eusse  eu  nouvelle  des 
paquets  qu'il  porloit ,  qui  fut  cause  que,  aussi 
tost  que  je  sceus  sa  mort,  je  despechay  vers  le 
conte  du  Ludde  et  évesque  de  Poictiers  pour 
recouvrer  tant  les  paquets  qu'il  m'apportoit 
que  ceulx  dont  estoit  chargé  un  autre  courrier 


espajgooj  qui,  venant  avecques  luy,  fut  aussi 
lue  cuire  la  poste  de  Saulsc  et  Cliaunay.  Or 
quelque  diligence  que  le  sieur  conte  du  Ludde 
aye  sceu  faire,  il  n'a  sceu  recouvrer  les  pa- 
quets  qui  s'addressoint  à  moy,  lesquels  ont 
tous  esté  voilez  et  prins  par  ceulx  qui  ont  tué 
lesdicls  courriers,  dont  j'ay  esté  autant  marrie 
que  vous  pouvez  penser,  tant  pour  l'envie  que 
j'avoys  d'entendre  des  nouvelles  du  Roy  Ca- 
tholicque  mon  beau-fils  et  de  la  royne  ma  fille 
que  pour  penser  que  lesdicls  paquets  soient 
tombez  entre  les  mains  de  telle  sorte  de  gens, 
qui  ne  peuvent  avoir  que  très  mauvaise  inten- 
tion. Ledict  sieur  conte  du  Ludde  m'a  mandé 
(pie,  après  avoir  recherché  tout  ce  qui  s'est 
peu   faire,   il  a  recouvert  plusieurs   paquets, 
qui  s'addressoint  tant  au  sieur  don  Francez 
d'Alava  que  au  sieur  duc  d'Albe  et    en    la 
court  de  l'Empereur,  dudict  sieur  Roy  Ca- 
tliolicque  mon  beau-fils,  lesquels  avoient  esté 
trouvez  avec  plusieurs  autres  de  particuliers 
tous  hors  de  la  malle  (ainsi  que  le  portent 
les  informations  qui  en  ont  esté  faictes,  in- 
continant  après  le  meurtre)  espars  dedans  le 
bois,  près  des  courriers  morts,  lesquels  ayant 
esté  recueillis  par  les  officiers  de  la  justice  n'a 
esté  trouvé  que  le  paquet  dudict  sieur  Roy 
Catholicque   addressé  tant  audict  sieur  don 
Francez  d'Alava  ouvert    et    plusieurs    lettres 
addressantes    à     luy    et    toutesfois    laissées 
dedans   le  bois  avec  les  autres  par   lesdicls 
meurtriers  et  aussi  tosl  furent  portez  lesdicts 
paquelz  ouverts  et  fermez  audict  sr  conte  du 
Ludde,  lequel  les  nous  a  envoyez  par  un  gen- 
tilhomme des  siens,  qui  est  arrivé  ce  jourdhuy 
vers  moy;  et  me  suis  incontinanl  fairt  apporter 
ceste  malle  pour  voir  s'il  y  avoit  rien  qui  fut 
pour  nous,  aussi  pour  faire  tenir  ceulx  qui 
s'addressoint  tant  audict  sieur  don  Francez 
d'Alava  que  audict  sieur  d'Albe  et  en  la  court 
de  l'Empereur  et  plusieurs  autres  à  quelques 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MED1CIS. 


171 


|>;ir[iciiliers  espaignols.  J'ay  trouvé  lesdictes 
lettres  addressantes  audict  sieur  don  France/, 
ouvertes,  qui  a  esté  cause  que  j'ay  aussitost 
commandé  à  Villeroy  de  prendre  garde  à 
ladicte  malle  et  de  ce  qui  estoit  dedans  et  les 
faire  porter  el  présenter  luy-mesmcs  audict 
sieur  don  Francez,  aCn  quelles  ne  tombassent 
qu'en  mainseure,  ayant  donné  charge  de  dire 
audict  sieur  don  Francez  (qui  touls  les  jours 
envoyoit  voir  si  lesdicls  paquets  estoinl  ar- 
rivez) que  pour  ce  qu'il  y  en  aroit  d'ouverts 
que  je  Pavois  envoyé  vers  luy  pour  les  lu\ 
porter  seuremenl  et  aussi  pour  le  prier  de  me 
mander  des  nouvelles  tant  du  roy  mondict 
beau-fils  que  de  la  royne  ma  fille,  puisque  je 
n'a  vois  point  de  lettres,  dont  j'estois  très  marrie. 
Ledict  sieur  ambassadeur  a  faict  response 
audict  sr  de  Villeroy  qu'il  sçavoit  que  le  cour- 
rier qui  estoit  despéché  d'Espaigne  et  chargé 
de  tant  de  paquets  estoit  de  la  court  de 
l'Empereur,  et  qu'il  sçavoit  qu'il  portoil  lettres 
au  sieur  Empereur  et  au  sieur  de  Chantonnay 
el  qu'il  y  avoil  aussi  des  paquets  addres- 
sants  au  sieur  duc  d'Albe,  desquels  il  ne  se 
vouloil  charger,  ny  recevoir,  disant  trouver 
très  estrange  que  l'on  avoit  tant  demeuré  à 
porter  lesdicls  paqtiels  et  qu'il  v  en  eust 
d'ouverts.  Il  luy  a  esté  respoudu  que  je  m Vs- 
tois  assez  lâchée,  comme  il  est  aussi  véritable, 
que  lesdicts  paquets  demeurassent  tant  à  venir 
pour  le  désir  que  j'avois  d'avoir  ceulv  qui 
s'addressoint  à  moy,  lesquels  je  n'estimois 
estre  perdus,  et  que  aussi  tost  que  j'avois  receu 
ladicte  malle  et  ce  qui  estoit  dedans  et  que 
j'eus  veu  qu'il  n'y  avoit  rien  pour  nous  je  les 
luy  avois  envoyez.  Deceulxqui  estoiut  ouverts 
que  les  informations  lesmoigiioint  comme  ils 
avoient  ainsi  esté  trouvez  el  que  j'en  estois 
la  plus  marrie.  En  somme  quelque  chose  que 
ledicl  de  \  illeroy  lu\  aye  dit,  de  uni  part,  pour 
luy  faire  recevoir  lesdicls  paquets,  afin  de  les 


faire  tenir  où  ils  s'addressoint,  il  ne  l'a  non 
seulement  voulu  faire,  ny  permettre  que  la 
malle  lui  ouverte  devant  luy  et  laissée  en  son 
logis,  s'élanl  mis  en  toutes  les  extresmes  co- 
lères qu'il  est  possible,  dont  j'a\  bien  \oulu 
vous  tenir  adverti ,  afin  que  vous  le  faictes  en- 
tendre à  la  royne  madicte  fille,  qu'elle  le 
die  au  Roy  Catholicque  mondict  beau-fils;  et 
comme  estant  curieuse  de  ce  qui  est  pour  ses 
affaires,  j'av  aussi  tost  après  le  refus  dudict 
ambassadeur  despéché  un  courrier  en  Flandres 
porter  lesdicts  paquets  addressants  audict  sieur 
duc  d'Albe,  qui  sont  tous  fermez  aussi  bien  que 
ceulx  qui  sont  pour  le  sieur  de  Chantonnay, 
craignant  que  le  retardement  d'iceulx  n'appor- 
lasl  préjudice  à  son  service,  les  avant  envoyez 
au  sieur  de  Malras  pour  les  mettre  entre  les 
mains  dudict  sieur  duc  d'Albe,  et  pour  ce  que 
je  ne  double  pas  que  ledict  sieur  ambassadeur 
n'advertisse  le  roy  mondict  beau-fils  de  toul 
ce  que  dessus,  faisant  peut-estre  les  choses  à 
sa  faulasie,  j'ay  ad  visé  de  les  vous  mander 
comme  elles  sont  à  la  vérité  passées,  vous  en- 
voyant le  double  desdictes  informations ,  afin 
que  l'on  juge  si  ledict  ambassadeur  a  occasion 
de  s'y  comporter  comme  il  a  faict,  aussi  pour 
tenir  advertie  la  royne  madicte  fille  de  la 
perle  des  lettres  qu'elle  m'escripvoit,  afin 
qu'elle  me  mande  par  le  premier  ce  qu'elle 
a\oit  mis  dedans  icelles,  commeje  désire  que. 
de  vostre  costé,  vous  faictes  le  semblable.  J'av 
au  reste  choisi  ce  courriel'  pour  le  vous  eu- 
voyer  el  demeurer  près  de  vous  en  la  place 
dudict  Maturin,  de  la  fidélité  duquel  ayant 
esté  asseurée  je  veux  espérer  qu'il  nous  ser- 
vira en  homme  de  bien  el  vous  prie  me  le 
renvoyer  en  diligence  el  par  luy  nie  mander 
toutes  nouvelles,  ayant  voullu  le  Roy  monsieur 
mon  fils  que  je  vous  ave  faict  seulle  la  pré- 
sente  despèche  pour  n'estre  eocores  bien 
refaicl  de  sa  maladie,  dont   toutefois  il  a  du 


172  LETTRES  DE  CATH 

tout  perdu  la  fiebvre,  Dieu  mercy,  lequel  je 
prie,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir  en 
sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Boulogne,  le  xvi"  jour  d'aoust  1  508. 

Monsieur  de  Forquevauls,  j'ay  advisë  de 
vous  envoyer  le  double  du  mémoire  qui  a 
esté  trouvé  dedans  ladicte  malle,  par  lequel 
vous  verrez  les  paquets  perdus  et  cculx  qui 
sont  retrouvez,  afin  que  vous  le  faictes  sçavoir 
à  ceulx  qui  les  escrivoint. 


1508.  —  17  août. 

Orig.  Bibl.  de  l'Arsenal,  n"  66i3,  f  i8. 

A  MONSIEUR  LARCHER, 

CONSEILLER  EN    LA   COLTIT    DE   PARLEMENT    DB   PARIS 
ET   COMMISSAIRE  DEPPUTE    POUR   L'ADMINISTRATION    DE   LA    JUSTICE  A  LTON. 

Monsieur  Larcher,  vous  verrez  ce  que  le 
Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript1  présente- 
ment par  le  sr  de  Mandelot,  chevalier  de 
son  ordre  et  lieutenant  de  la  compagnie 
d'hommes  d'armes  de  mon  cousin  le  duc  de 
Nemours,  lequel  il  envoyé  à  Lyon  pour  y 
exercer  la  charge  de  son  lieutenant  général 
du  gouvernement  du  Lyonnois  au  lieu  du 
président  de  Birague  que  l'on  faict  venir  par 
deçà  pour  s'en  servir  en  autres  choses  d'im- 
portance, vous  priant  l'assister  et  tenir  la 
main  à  ce  qu'il  soit  obéy  en  l'exécution  de  sa 
charge,  selon  que  vous  pouvez  penser  que  le 
veult  et  requiert  le  bien  de  son  service,  et 
me  remettant  sur  la  lettre  du  Roy  mon  fils, 
je  prieray  Dieu  vous  donner,  Monsieur  Lar- 
cher, ce  qug  plus  désirez. 

Escript  au  chasteau  de  Boullongne,  le 
xvii"  jour  d'aoust  1 568. 


ERINE  DE  MEDICIS. 

1568.  —  18  août. 

Minule.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  155/17,  f°  378. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  DE  MARTIGUES. 

Mon  cousin,  j'ay  receu  les  lectres  que  vous 
m'avez  escriples  et  veu  celles  que  vous  avez  en- 
voyées au  Roy  monsieur  mon  filz1,  ausquelles 
il  vous  faict  si  ample  response  qu'il  ne  me 
reste  rien  à  y  adjouster,  qui  sera  cause  que, 
me  remectant  entièrement  sur  ce  qu'il  vous 
mande,  je  feray  fin  à  la  présente,  priant  Dieu, 
mon  cousin,  vous  tenir  en  sa  saincte  et  digne 
garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boullogne,  le 
xviu"-'""  jour  d'aoust  i568. 


Caterine. 


RoBERTET. 


'  Dans  la  lettre  de  Charles  IX,  il  est  question  du 
procès  du  sieur  de  Layes  et  du  procès  criminel  com- 
mencé contre  MM.  Latour  et  la  Combe  décédés.  (Ibid. 
P-  77-) 


1568.  —  20  août, 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  u"  3190,  f'  98. 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNOÎN. 

Monsieur  de  Matignon,  parla  lettre  que  le 
Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript  présente- 
ment, vous  entendrez  bien  au  long  quelle  est 
son  intension  et  volonté,  laquelle  m'asseu- 
rant  que  vous  sçaurez  très  bien  ensuivre  et 
exécuter  suivant  l'entière  et  parfaite  con- 
fiance qu'il  a  en  vous,  et  ce  que  toute  ceste 
compaignie  se  promet  et  attend  de  vostre  bon 
devoir  et  diligence,  je  ne  vous  feray  la  pré- 
sente plus  longue,  priant  Dieu,  Monsieur  de 
Matignon,  vous  avoir  en  sa  saincle  garde. 

Escript  au  chasteau  de  Boulongne,  le  xx"'6 
jour  d'aoust  1 568. 

Caterine. 

FlSES. 

1  Dans  celte  lettre  (Orig.,  ibid.,  C  a53),  Martigues 
1     mandait  que,  les  ponts  de  Nantes   n'étant  pas   encore 
achevés  et  ne  devant  d'ailleurs  pas  l'être  de  longtemps, 
la  ville  était  à  l'abri  de  toute  attaque. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


17:') 


[  1568.  —  ao  août.  ] 
Minute.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  15547,  f°  »87- 

a  mon  cousin 
MONSIEUR  LE  DUC  DE  MONTPENSIER. 

Mon  cousin,  pour  ce  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  escript  présentement  et  faict 
bien  ample  response  à  tous  les  poinetz  con- 
tenus par  vos  dernières  lectres  et  avec  entière 
résollution  de  sa  voullonlé  mesmernent  sur 
les  troys  poinetz  dont  vous  désirez  esire  sa- 
tisl'aict,  je  ne  vous  feray  par  la  présente  aul- 
cune  redicte  et  vous  advertyray  seullement  du 
bon  amendement  et  entière  guérison  de  la 
malladye  du  Koy  mondict  seigneur  et  filz,  la- 
quelle je  m'asseure  que  vous  aurez  aultant  et 
plus  agréable  que  aulcune  autre  chose,  dont 
je  vous  puisse  escripre  ne  mander,  dont  je 
prye  Dieu  le  voulloir  tousjours  conserver  en 
icelle  et  vous  avoir,  mon  cousin,  en  sa  saincte 
et  digne  garde. 


1568.  —  ao  août. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  i55Û7,  f°  988. 

\   MONSIEUR  DE  S  VINTEPRELVE. 

Monsieur  de  Saincte  Preuve,  j'ay  esté  bien 
marne  d'entendre  que  la  compagnye  du  cap- 
pitaine  La  Ferté  soyt  partie  de  Soissons,  car 
oultre  que  j'ay  tousjours  entendu  quelle  y 
demeurast,  il  est  plus  de  besoing  qu'elle  y 
soyt  à  présent  qu'il  a  esté  encores  depuis  qu'elle 
y  esloit,  parce  que  je  suys  adverlye  que  il  y 
a  quelque  entreprinse  sur  ladicte  ville,  la- 
quelle a  faulte  d'y  avoyr  dedans  un  nombre 
suffisant  de  gentz  de  guerre  pour  la  garder  et 
deffendre;  à  ceste  cause,  je  vous  prie,  Mon- 
sieur de  Saincte  Preuve,  l'aire  toute  la  meil- 
leure garde  qu'il  vous  sera  possible,  en  sorte 
qu'il   ne    puisse  advenir    aulcune    surprinse 


suivant  eu  que  le  Itoy  moudicl  seigneur  et  tilz 
vous  a  mandé;  priant  Dieu,  Monsieur  de 
Saincte  Preuve,  vous  tenir  en  sa  saincte 
garde. 

Escript  au  chasteau  de  Bouloigne,  le  \f" 
jour  d'aoust  1 568. 


1568.  —  a6  août. 
Copie.  Bild.  nat.  fonds  français,  n"  10731,  p.  1M8. 

V   MONSIEUR  DE  FOURQUEVAIX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  m'ayant  présen- 
tement advertie  l'ambassadeur  d'Espaigne  de 
la  despeclie  de  ce  courrier,  je  n'ay  voulu  faillir 
à  vous  faire  ce  petit  mot  pour  vous  donner 
advis  de  la  guérison  du  Roy  monsieur  mon 
filz,  ayant  du  tout  perdu  la  fiebvre,  dont  je 
vous  prie  de  faire  part  au  Roy  et  à  la  Royue 
Catholicque  mes  enfans  pour  l'aise  que  je 
m'asseure  ce  leur  sera,  ne  voulant  oublier  à 
vous  dire  comme  depuis  la  mort  de  ces  deux 
courriers  venants  d'Espaigne,  nous  n'avons 
entendu  de  vous  aucunes  nouvelles,  dont  nous 
sommes  en  peine  et  mesmes  de  quoy  Grai- 
gnague  n'est  point   encore   comparu1,    vous 

1  Voici  ce  que,  le  a3  août,  répondait  Fourquevaux  a 
ta  Reine  au  sujet  de  Graignaguc  :  s  11  a  rencontré  le 
courrier  d'Alletnaijjne  près  de  Burgos  et  m'a  renvoyé 
un  des  siens  pour  sçavoir  de  la  royne  vostre  fille,  si 
Sa  Majesté  trouveroit  lion  qu'il  revint  par  deçà,  afin 
de  sçavoir  la  response  de  l'Empereur.  Je  suis  allé  parler 
à  Elle  à  ses  fins  et  pour  la  suplier  de  faire  trouver 
bon  au  Roy  Calolique  que  je  lui  puisse  aller  baiseï 
la  main  à  Escurial,  pour  entendre  Pentenlion  de  l'Em- 
pereur. Ladicte  dame  royne  a  escript  du  tout  au  ro> 
son  seigneur,  lequel  luy  a  respondu  ce  matin  n'y  avoir 
lieu  que  ledict  Graignaguè  interrompe  son  voyage:  cai 
aussi  bien  il  ne  sçauroit  dire  autre  chose,  sinon  ce 
qu'il  a  escript  à  la  royne,  qui  est  seulement  que  ledict 
Empereur  luy  a  faict  response,  qu'il  envoyé  par  deçà 
l'archiduc  Charles  son  frère  exprez  pour  traicler  le  ma- 


174  LETTRES  DE  CATH 

priant  par  la  première  occasion  de  me  mander 

à  (|iioy  il  tient  ci  aussi  d'advertir  ledict  firai- 
gnague,  s'il  csl  encore  par  delà,  de  prendre 
bien  garde  à  luy,  suc  son  reloue,  parce  que 
les  chemins  paroi  il  a  à  passer  ne  sont  pas, 

con vous  pouvez  juger,  {briseurs.  Aa  reste 

je  ne  vous  puis  mander  autres  nouvelles  de 
Flandres,  si  n'est  celles  mesmes  que  l'am- 
bassadeur  d'Ëspaigne  m'a  présentement  faicl 
entendre,  qui  est  que  le  prince  d'Orange  se 
renforce    tousjours,  ayanl   desjà    lmict    mille 

chevaubt  ens ble,  deàqaels  il  y  a  deux  mille 

qui  son!  de  Saxe  que  le  conte  de  Schvarsbourg 
son  beau-frère  luy  a  amenez  et  vint-cinq  mil 

riage  et  croit  ladicle  dame  roync  que  c'est  pour  excuser 
tant  n'allées  el  venues,  laquelle  chose  entendue  par  moy, 
je  n'ay  voulu  faillir  fle  renvoyer  ledict  gentilhomme 
[mur  atteindre  le  seigneur  de  Graignague  et  luy  porter 
les  lettres  de  la  royne  pour  Voz  Majestés  que  j'ay  ac- 
i  onipaignéea  de  ceste-cy,  et  si  Elle  sçavoit  quel  chemin 
l'archiduc  tiendra,  et  quand  sera  son  passage,  je  n'eusse 
faict  faute  d'en  donner  avis  à  Voz  Majestés,  ce  que  ledict 
seigneur  rny  ne  luy  a  pas  mandé.  Toutes  fois,  je  crois 
qu'il  s'embarquera  à  Gènes  ou  à  Villefranche  pour  venir 
descendre  à  Bayonne  sans  passer  par  voslre  royaume. 
Au  regard  de  la  venue  de  l'archiduc,  je  m'en  donne 
très  bon  signe  et  meilleur  que  si  l'Empereur  eut  seule- 
ment redepesché  le  courrier  ou  envoyé  un  simple  gentil- 
homme et  Vostre  Majesté  peut  adviser  de  bonne  heure 
quel  prince  pourroit  venir  par  deçà,  car  j'ay  opinion 
que  la  conclusion  se  prendra  icy  et  la  femme  en  Alle- 
maigne. 

"La  venue  toutes  fois  duquel  prince  ou  autre  grand 
BOgneor  se  pourra  déterminer  lorsque  le  personnage  qui 
viendra,  de  voslre  part,  visiter  Sa  Majesté  Catolique  pour 
la  mort  du  feu  prince  sera  arrivé,  sinon  que  l'archiduc 
vienne  si  tost  qu'il  ne  faillit  entendre  tant,  ou  bien  qu'il 
ne  vouloit  faite  long  séjour  en  ceste  court,  et  mieux 
encore  -'il  sVn  n-lournoil  vous  dire  ce  qu'il  auroit  conclu, 
avec  ceste-ii  v. 

irJe  ne  Bçanroie  dire  si  l'Empereur  seroit  homme  à 
envoyer  sa  seconde  fille  par  luy  au  roy  de  Portugal . 
•"«tin  de  nous  en  oster  l'espérance  et  quasi  vous  forcer  è 
marier  Madame  sceur  du  itoy  au  prince  Rodolphe,  sui- 
vant les  première  propos.!  I  Même  volante,  p.  i&3a> 


ERINE  DE  MÉDICIS. 

hommes  de  pied.  J'espère  que  Le  duc  d'Albe, 
de  son  costé,  prendra  bien  garde  qu'ils  u'en- 
tamenl  rien  en  l'Estat  de.  son  maistre  et  de 
nous;  encore  que  ces  gens  là  n'ayent  occasion 
de  rien  entreprendre  par  deçà,  nous  aurons 
tousjours  l'œil  ouvert  à  n'estre  point  surprins 
et  à  tenir  noz  frontières  en  bon  estât;  qui  est, 
.Monsieur  de  Forquevauls,  tout  ce  que  vous 
aurez  de  moy,  priant  Dieu  vous  avoir  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

Du  chasteau  de  Boulogne,  le  xxvr*  jour 
d'aoust  1 568. 

i 

Je  vous  veulx  aussi  bien  advertir  comme 
dans  un  moys  toute  nostre  gendarmerie  sera 
payée,  qui  se  monte  à  dix  mil  chevaulx  et 
avons  tousjours  les  six  mil  Suisses  et  plus  de 
soixante  enseignes  de  gens  de  pied  françois, 
qui  nous  faict  espérer  que  ny  le  prince 
d'Orenge,  ny  autre  que  soit  ne  se  mettra  au 
hasard  de  rien  attenter  contre  nous. 


[  1568.  —  37  août.  ] 

Minute.    Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  ,5547,  P  335. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  MONTPENSIER. 

.Mon  cousin,  pour  ce  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  escript  assez  amplement  de  son 
voulloir  et  intention  et  mesmement  comme  il 
a  incontinant,  après  avoir  receu  vostre  lectre 
du  xvi°  du  présent,  ordonné  que  la  compagnye 
du  comte  de  Brissac  qui  est  en  Berry  seroit 
envoyée  en  Touraine  et  la  vostre  mise  audict 
pays  pour  y  tenir  garnison  suivant  ce  que 
vous  nous  avez  escript  que  désiriez  l'avoir 
auprès  de  vous  pour  vous  en  servir,  advenanl 
l'occasion.  En  quoy  le  Boy  mondirt  seigneur  el 
filz  vous  a  bien  voulu  favoriser  et  vous  pouvez 
asseurer,  mon  cousin,  que    non   seullement 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


17.") 


en  ce  qui  deppend  de  son  service,  mais  en 
toutes  aultres  choses  qui!  congnoistra  con- 
cerner vostre  faict  particullier,  il  a  en  telle  re- 
comniandation,  convoie  il  a  entière  confiance 
et  se  repose  tulalleinent  sur  vous  de  ce  qui  est 
besoiug  de  faire  pour  sondict  service,  priant 
sur  ce  le  Créateur,  mon  cousin,  vous  tenir  en 
sa  saincle  et  digne  garde. 


1 5G8.  —  a  septembre. 

Ong.  MM.  liai,  fonds  français,  u"  3178,  f*  1 37. 

V  MONSIEUR  D'HLMIÈRES, 

GOUTtBHSCn   HT   UEUTBMST   CBNBRàl.   À    PBBOSNB. 

Monsieur  de  Humières,  vous  verrez  par 
ce  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript 
comme  il  désire  que  vous  vous  reliriez  en 
vostre  gouvernement  pour  pourveoir  à  la  seu- 
retté  et  conservation  d'ieeluy  soubz  son  obéis- 
sance et  semblablement  ce  qu'il  désire  que 
vous  y  l'aides  touchant  ceulx  qui  s'esleveront 
et  les  aultres  qui  se  vouldront  contenir  en 
leurs  maisons.  A  quoy  je  m'asseure  que  vous 
ne  ferez  l'aulle  de  satisfaire,  ce  qui  nie 
gardera  \ous  faire  pour  ceste  occasion  plus 
longue  lettre.  Priant  Dieu,  Monsieur  de 
Humyères,  qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte 
garde. 

Escript  à  Sl-Maur-des-Fossez,  le  ii'jourde 
septembre  1 568. 

Caterine. 
Robertkt. 


1568.  —  6  septembre. 

Orijj.  Archives  du  Vatican .  lettres  des  Princes,  vol.  X.W1I 

A  IVOSTHE  TUÉS  SAINCT  PÈRE 

LE  PAPE. 

Très  Sainct  Père ,  encores  que  nous  ne  fa- 
cions  aucun  doute  que,  suivant  ce  que  le  Roy 


mon  très  cher  filz  vous  escript  présentement 
de  sa  main '  en  laveur  de  l'évesque  de  Lan- 
gres2,  touchant  sa  démission  qu'il  lui  a  com- 
mandé de  faire  de  son  évesché  pour  prendre 
celui  de  Paris,  et  les  requestes  qui  vous  ont 
ci  devant  et  à  plusieurs  fois  esté  faites  à  ceste 
mesme  lin,  Vostre  Sainteté  se  soit  contentée 
de  le  gratifier  en  cerf  endroil  et  octroyer  gra- 
tis ce  qu'il  vous  demande,  attendu  les  grandes, 
justes   et   raisonables   considérations    portées 
particulièrement  parla  lettre  du  Roy  monsieui 
mon  filz,  toultefois,  cognoissant  l'importance 
de  ceste  affaire  pour  le  bien  du  service  de  Dieu 
premièrement,   et   de  ce  royaume  de   pour- 
voir en  ceste  principale  église  de  France  ung 
bon  et  digne  pasteur  qui  se  puisse  acquitter 
du  debvoir  de  sa  charge  et  servir  d'exemple 
aux  autres,  selon  la  bonne  et  parfaite  confiance 
que  nous  avons  en  luy  pour  les  rares  vertus, 
bonnes  mœurs  et  honnesteté  de  vie  qui  vous 
sont,  ainsi  que  nous  sçavons,  assez  bien  con- 
gneus,  nous  l'avons  bien  voulu  aecompaigner 
de  la  présente,  et  par  icelle  vous  recommander 
ceste  affaire  de  tout  mon  cueur  et  affection,  et 
aflin  que  nous  puissions  voir  cestedicte  église 
pourveue,  comme  bien  fort  nous  le  désirons, 
nous  remeclant  du  surplus  sur  la  lectre  do  Roy 
notre  filz  et  sur  ce  qu'a  charge  son  ambassa- 
deur vous  remonslrer  pour  supplier  le  Créa- 
teur, très  Sainct  Père,  que  Vostre  Saincteté  il 
veuille  longuement   préserver,   maintenir  el 
guider  au  bon   régime   et  gouvernement  de 
nostre  saincle  mère  Eglise. 

Escript  à  S'-Maur-des-Fossés,  le  vi'jour  de 
septembre  1 568. 

Vostre  dévote  et  obéissante  fille. 

Caterine. 

1  Voir  coït.-  lettre  de  Charles  IX  dans  le  n   i5648 
du  l'omis  français,  P  93. 

2  Pierre  de  (jondy. 


176 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


I  568.  —   7  septembre. 
i  nj.h  Iran;  mue  p  n  M.  de  Menai. 

A  MONSIEUR  DE  SÉNARPONT. 

Monsieur  de  Sénarpont,  vous  verrez  ce  que 
le  llo\  monsieur  mon  fil/,  vous  escript  lou- 
chant l'instruction  qu'il  a  envoyée  à  tous  ses 
lieutenants  généraulx  des  provinces  de  son 
royaume  et,  comme  pour  l'assëurance  que  luy 
el  moy  avons  dé  l'affection  que  vous  portez  à 
son  service  et  de  la  bonne  voulonlé  (]ue  vous 
avez  de  demeurer  en  son  obéissance,  il  n'a 
entendu  le  faire  pour  vostre  regard;  car  il  se 
lienl  si  asseuré  de  vous  qu'il  n'en  veull  plus 
avoir,  ne  prendre  plus  grande  asseurance, 
comme  vous  dira  mon  cousin  le  mareschal  de 
Cossé,  et  si  vous  vouliez  envoier  vostre  filz  aisné 
pour  le  semée  de  mou  lîlz  le  duc  d'Anjou,  où 
il  sera  très  bien  venu  el  receu  de  nous  très 
vollunliei's.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Sé- 
iKirponl,  unis  tenir  en  sa  saincte  et  digne 
garde. 

Escripl  à  S-Maur-des-Fossez ,  le  vne  jour 
de  septembre  1 568. 

Caterine. 
Fises. 


1568.  —  H  septembre. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n'  10761,  I*  i463. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAUX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  s'en  retournant  le 
sieur  de  Chelles  présent  porteur,  je  vous  ay 
bien  voulu  faire  ce  mot  pour  vous  advertir  de 
noz  nouvelles  et  de  Testât  des  affaires  de  ce 
royaume  qui  est  tel  que  depuis  dix  ou  douze 
jours  en  çà  les  prince  de  Gondé  el  admirai 
qui  s'étoient  relirez  du  costé  de  Borgongne 
en  un  lieu  nommé  Noyers,  prenant  une 
l.iiilse  couleur  el  prétexte  que  l'on  avoit  com- 
mandé de  se  saisir  de  leurs  personnes,  ont 


reprins   de  nouveau    les   armes  '   et  se   sont 
acheminez  avec  ce  qu'ils  ont  peu  assembler 

1  Au  moment  de  son  départ ,  Condé  écrivit  à  Charles  IX 
pour  lui  exposer  tous  leurs  griefs.  Une  copie  de  cette 
lettre  est  conservée  au  Record  office.  Nous  la  donnons  m 
entier;  c'est  la  préface  de  celte  nouvelle  prise  d'armes: 
«Sire,  il  me  desplaist  grandement  que,  en  toutes  les 
lettres  el  dépesches  que  j'ay  envoyées  à  Vostre  Majesté 
depuis  la  publication  de  la  paix,  vous  n'ayez  peu  veoir 
que  plainclos  et  doléances  et  tant  de  tristes  et  lamen- 
taliles  subjecta,  el  que  aujourd'huy  je  suis  encores  rons- 
Irainct  de  continuer  de  mesmes  avec  très  justes  et  très 
nécessaires  occasions,  car  si  jamais  un  subject  a  peu 
justement  se  plaindre  el  condouloir  à  sou  Roy  comme  à 
son  souverayn  prince  et  seigneur  naturel,  auquel  il  doit 
avoir  recours  après  Dieu,  et  estre  garanly  et  conservé 
contre  toutes  injures  et  violences,  cela  aujourd'huy  a 
bien  lieu  à  mon  endroict  et  de  tous  vos  autres  subjecls 
qui  l'ont  profession  de  la  religion  réformée,  lesquels 
depuis  long  temps  ont  esté  incessamment  vexés  el  tra- 
vaillés misera  bleui  en  1  avec  toutes  sévérités  et  rig ire, 

ce  qu'ils  ont  souffert  d'autant  plus  patiemment  qu'ils  ont 
toujours   espéré  que  le  temps  leur  apporterait  quelque 
soulagement  de  leurs  maulx,  esqueis  ils  ont  voulu  esviter 
toutes  les  occasions  de  renouveller  les  troubles,  ayant  eu 
(grâces  à    Dieu)  des  moyens  en  main  pour  repoulser 
telles  violences ,  s'ilz  eussent  voulu.  De  qiioy  nous  sça- 
vons,  Sire,  que  la  cause  ne  vous  en  peull  estre  imputée, 
comme  aussi  cela  n'est-il  jamais  tombé  en  nosliv  penser, 
estant  vostre  gentil  naturel  autant  contraire  el  ennemy 
de  telles  façons  de  faire,  que  vostre  vouloir  el  intention 
en  sont  esloignés,  dont  vous  en  avez  rendu  des  si  grandes 
et  ouvertes  démonstrations  par  toutes  les  dépesches  qu'il 
vous  a  pieu  m'envoyer,  et  encores  dernièrement  par  le 
language  que  vous  tinstes  à  la  Royne,  par  lequel  vous 
donnastes  assez  à  cognoistre  combien  le  renouvellemenl 
.les  troubles  vous  estoil  odieux,  la  priant  instamment  de 
vouloir  pariflier  toutes  choses  et  faire  en  sorte  que  on  ne 
relournast  jamais  aux  guerres  cruelles,  qui  ne  vous  pou- 
voient  apporter  que  une  désolation  et  riiyno;  niais,  Sire, 
nous  en   imputons  la  cause  à  cest  ennemy  conjuré  de 
vostre  Estât  le  cardinal  de  Lorraine  et  ses  adhérens  et 
complices,  qui  en  sont  les  seuls  aulheurs  el  motifs  pai 
les  prariiquos  el  menées  desquels  et  par  l'estroicte  intel- 
ligence qu'ils  ont  avec  l'Espagnol ,  les  divisions  et  parlia- 
Litéa  ont  continué  depuis  àx  ans  entre  vus  Bubjecta,  les- 
quelles ils  nourrissent  et  entretiennent  si  soigneusement 
aujouid'huvs  par  les  meurtres  et  assassinais  qui  se  cpm 


LETTRES  DE  CATHI- 

de  forces  du  rosle'  de  la  Rochelle  et  du  Poitou . 
ce  que  voyant  el  estans  sur  une  si  ouverte  et 

mettent  et  s'exercent  journellement  soubs  leur  adveu 
par  loua  les  endroicts  de  vostre  royaume  à  rencontre 
de  ceulx  qui  no  tour  veuillent  adhérer,  el  qui  ne  sont  de 
leur  parlj  el  faction;  en  «(noy  ils  abusent  notoirement 
de  Vostre  Majesté,  de  laquelle  ils  se  sont  saisis  pour  vous 
foire  exécuteur  de  vostre  ruyne,  mesmeengagea.nl  vostre 
honneur  el  réputation,  vous  contraignant   de  violer  el 
enfraindre  la  l°v  cl  seurté  publique  que  vous  avez  jurée, 
pour  servir  d'exemple  à  tous  vos  subjects  el  à  inus  peu- 
ples de  nalions  estrangères  de  ne  se  lier  jamais  à  rostre 
parolle,  chose  très  dangereuse  et   pernicieuse  pour  la 
conservation  d'ung  Estât,  car  que  pourront  dire  ceulx 
qui  ont  entendu  la   prompte  obéissance  que   nous  vous 
avons  incontinent  rendue  en  posant  les  armes,  en  licen- 
ciant  nos  forces  avecques  la  plus  grande  sollicitude   et 
dilligence  que  nous  avons  peu,  en  nous  retirant  à  nos 
maisons,  exposant  nos  poitrines  el  estomacbs  nuds  aux 
glaives  et  cousteaux  de  nos  ennemis,  soubs  voslre  seule 
promesse  et  parolle  sera-t-il  dicl  que  vostre  foy  a  servy 
d'ung  lillet  et  piège  pour  surprendre  et  faire  assassiner 
vos  j >1 1 1 -  fideiles  subjects  et  serviteurs,  et  que  leur  fidelle 
et  prompte  obéissance  ait  esté  si  mal  recognue?  Jusques 
à  quand  sera-ce  qu'on  vous   fera  entretenir  votre  armée 
pour  la  seurelé  de  vos  ennemis  couverts  qui  vous  en\  iron- 
nenl ,  et  pour  exterminer  vos  plus  affectionnés  et  obéis- 
sons subjects  et  serviteurs?  Que  diront  aussi  ceulx  qui 
entendront  que,  depuis  la  paix,   nous  n'avons  peu  de- 
meurer ni  dormir  en  seureté  en  nos  maisons,   el  que, 
pour  esviter  le  péril  et  danger  de  nos  vies  el   conserver 
nos  personnes,  qui  estoient  continuellement  espiées  et 
apuetlées,  nous  avons  este  rouslraincls  d'aller  de  maison 
à  maison  avec  nos  femmes  et  enfans  entre  les  lu-as,  et 
après  nous  eshe  retirés  en  ce  lieu,  qui  est  près  des  con- 
tins de  la  France,  qu'on  y  a  envoyé  par  diverses  fois  des 
espions  pour  observer  la  hauteur  des  murailles  et  veuil- 
les moyens  de  nous  surprendre,  et  que  maintenant,  de 
peur  de  faillir  el  effectuer  ung  si  méchant  et  malheureux 
desseing,  on  l'ait  marcher  et  acheminer  par  deçà  la  plus 
part  des  forces  qu'on  a  entretenues  jusqu'à  reste  heure 
pour  cesl  effect,  pour  nouscircuyr  etenvironner,  de  sorte 
que   nous   sommes   conlraincls  d'abandonner  ce    lieu  et 
et  nous  en  aller  comme  matratz  {tic)  désempennés  jus- 
ques à  ce  que  Dieu  nous  face  la  grâce  de  trouver  quel- 
que autre  lieu  de  seureté  el  relrairle,  el  esvilei-  la  rage, 
furie  et  cruaulté  dudict  cardinal  et  de  ses  BSSOCÏés,   en 
nemis  conjurés  de  la  maison  de  France  en  la  ruyne  de 

(atiierihe  db  Mtuic.is. —  in. 


KI.NE   DE  MÉDICIS.  177 

manifeste  démonstration  de  mauvaise  volonté 
par  eulx  faicte  assez  informez  de  leurs  des- 

laquelle  ils  ont  de  tout  temps  conspiré,  el  de  tous  ceulx 
qui    peuvent  s'opposer  à    leurs    damnaliles    entreprises 
pleines  de  sang  et  impiétés.  Se  peull-il  trouver  es  his- 
toires et  chroniques  qu'il   ait    esté  jamais  commis  une 
pareille  lascheté,  infidélité  el   desloyaulté  entre  les  na- 
lions mesmes  les  plus  barbares  et  infidelles  de  ce  monde. 
Sera-t-il  dict  que   l'on   se  soit  ainsi  joué  de  vutre  foy  el 
promesse  sans  que  ceulx  qui  vous  sont  obligés  de  serment 
et  fidélité  se  y  soyenl  opposés?  Sera-t-il  dicl  qu'ung  prestre, 
ung  tigre  et  ung  tyran  avec  ses  ministres  et  pensionnaires 
du  roy  d'Espaigne  vous  ayent  donné  la  loy  et  à  tous  les 
anllres    princes,    seigneurs    et    gentilshommes    de     ce 
royaume,  el  qu'ils  vous  ayenl   réduict  à  reste  extrémité 
de  vous  deffaire  voiis-mesmes?  Jusques  à  quand  sera-ce 
qu'on  les  laissera  abuser  de  vostre  patience,  de  vostre  nom 
et  autorité  pour  vous  faire  autheur  de  voslre  ruyne?  Jus- 
ques à  quand  sera-ce  qu'on  tiendra  pour  lidelles  sub- 
jects et  serviteurs  ceux  qui  ont,  de  toulz  temps,  affecté 
ceste  couronne  pour  la  partager  avec  l'eslranger,  qui  ont 
voulu  maintenir  contre  toute  vérité  qu'ilz  estoient  issus 
du  sang  des  légitimes  roys  de  France,  et  qu'elle  avoit 
esté   usurpée  par  vos  prédécesseurs  sur  leurs  ancestres, 
qui  ne  désirent  rien  plus  que  d'affaiblir  cest  Eslat  par- 
troubles  et  divisions,  comme  le  seul  souverain  et  plus 
expédilif  moyen  pour  parvenir  à  leur  desseing?  Jusques 
à  quand  tiendra-ton  pour  rebelles  et  désobéissants  à  Vostre 
Majesté  ceulx  qui,  volontairement  et   franchement,   se 
snubmetlent   à   l'eslroicte  et  naturelle   subjeclion  qu'ils 
vous  doibvent,  qui  n'ont  rien  à  plus  giand  désir  que  de 
vous  servir  el  obéyr,  el  vivre  en  paix  soubs  vostre  autho- 
rité  et  obéissance  de  vos  éclicts  et  ordonnances?  Je  vous 
eimiiyrois  d'une  trop  grande  longueur,  Sire,  si  je  voulois 
poursuivre  par  là  mesme  ce  qui  se  pourrait  bien  dire  sur 
ce  propos,  lequel  estant  plus  particulièrement  déduicl  par- 
la  requeste  que  j'ay  donné  charge  à  ce  porteur  voue 
présenter,  je   m'en    remettray  sur  icelleet  suppliray   trè 
humblement  Vostre  Majesté  de  la  vouloir  recevoir,  en- 
tendre  el  considérer,  comme  venant  deceluy  qui  est  auss 
affectionné  à  la  grandeur-  de  vostre  Estât  que  ledict  car- 
dinal et  ses  associés  en  sont  ennemis  mortels,  et  qui  ire 
désire  rien  plus  que  vivre  et  mourir  en  l'estroicte  obéis- 
sance et  subjeclion  naturelle  qu'il  vous  doibl. 

itSire,  je  supplie  le  Créateur  qu'il  vous  ait  tousjours 
en  sa  très  saincte  garde,  et  donne  parfaicte  santé,  très 
longue  et  très  heureuse  vie. 

itEscript  à  Novers,  le  xxu°  jour  d'aoust   îMJS.-'  Voil 

a3 

mi-iuurRie  B4T10I  t  ii 


178 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


sains  depuis  ce  temps  et  encores  à  présent  le 
Roy  monsieur  mou  fils  et  nous  tous  ne  pen- 
sons  à  auli'e  chose  que  d'assembler  au  plus 
lost  (ju'il  sera  possible  un  bon  nombre  de 
forces  pour  leur  courre  sus,  et  les  desfaire  et 
iu\ ner  avant  qu'ils  ayent  aucun  moyen  de  se 
reconnoislre  et  assembler  pour  exécuter  quel- 
que chose  de  pis,  faisant  est:tt  dans  peu  de 
temps  noz  forces  prestes  et  avec  icelles  tirer 
du  costé  où  ceulx  qui  se  sont  eslevez  se  voul- 
(Ironl  assembler,  afin  d'empescher  leur  masse 
et  les  combattre  et  tailler  en  pièces,  et  desjà 
fussions  partis  de  ce  lieu  pour  tirer  du  costé 
d'Orléans  sans  la  recheute  de  maladie  que  a 
eue  ledict  sieur  Roy  mon  fils,  qui  luy  a  duré 
seullemcnl  cinq  ou  six  accez  de  fiebvre  tierce, 
dont  à  présent  il  est  du  tout  guéri  et  ne  reste 
autre  chose  pour  le  remettre  sus  et  en  sa 
pleine  santé  que  de  le  laisser  reposer  quel- 
ques jours  dans  le  lict  pour  se  renforcer, 
ainsi  que  ledict  sieur  de  Chelles  vous  pourra 
dire,  l'ayant  veu  le  jour  de  hyer  et  longue- 
ment devisé  avecques  luy,  et  afin  que  je  n'ou- 
blie rien  de  ce  qui  se  passe  par  deçà,  il  failli 
que  je  vous  advertisse  d'une  chose  qui  (dépen- 
dant du  premier  advis  que  je  vous  ay  donné 
de  la  mort  de  vostre  courrier  et  d'un  autre 
Espaignol,  et  de  la  prinse  des  paquets  dont  ils 
étoint  chargez)  m'a  semblé  digne  que  vous  le 
sceussiez,  afin  d'en  parler  de  la  bonne  façon 
tant  à  la  Royne  Catholique  ma  fille,  qu'au 
prince  d'Evoli.  Atous  devez  donc  entendre 
comme,  ayant  de  nostre  part  après  la  nouvelle 
venue  de  la  mort  des  deux  courriers,  faicl 
toute  diligence  qu'il  nous  a  esté  possible  pour 
arrester  les  au theurs  de  tel  maléfice  et  pour 
recouvrer  entièremenl  touts  les  paquets  dont 

également  la  lettre  écrite  au  Roipai  Condé,de  Noyers, 
I"  ■  jiiill  i  précéd  ni.  •  i\  pendice  du  tome  II  cl  ■  l'H»- 
toire  tirs  prmcet  de  I"  maison  de  Condo\  pur  le  duc  d'Au- 
male,  p.  .'S:">5.) 


ils  estoint  chargez  et  principallenienl  ceulx 
(|iii  se  dressoint  à  nous,  il  ne  nous  a  jamais 
este  possible  en  premier  lieu  de  gçavoir  les 
autheurs  de  la  mort  desdicts  courriers,  ny  de 
recouvrer  aucunement  les  paquets  qui  estoint 
pour  nous  et  comme,  par  l'exli-esoie  peine  el 
sollicitude  que  le  conte  de  Lude  et  autres 
aoz  ministres  avoint  mise  en  cest  endroit,  il 
fui  advenu  qu'une  partie  des  paquets  qui  es- 
toint pour  autruy  se  fussent  trouvez  les  uns 
tout  ouverts  et  les  autres  non  parmi  les  bayes 
et  buissons  à  l'escart  du  grand  chemin  où 
les  deux  dicts  courriers  furent  asaillis,  aussi- 
lost  que  ledict  conte  du  Lude  les  nous  eut 
envoyez  en  ce  mauvais  estât,  voyant  que  la 
subscription  d'aucuns  qui,  comme  dict  est, 
estoint  tout  ouverts,  s'adressoint  à  don  Fian- 
cés d'Alava,nbus  ne  failismes,  les  ayant  faicl 
recacheter  soubs  autre  couverture  et  sans  au- 
cunement les  vouloir  voir  ny  lire,  encores 
qu'ils  l'eussent  ouverts,  de  les  envoyer  audicl 
don  Francès,  lequel  se  mettant  sur  certaines 
grandeurs  et  se  voullant  prendre  à  ceulx  qui 
ne  pouvoint  rien  de  l'ouverture  desdicts  pa- 
quets, les  refusa  par  trois  fois,  ce  que  voyant 
nous  les  avons  envoyez  au  duc  d'Albe,  d'aul- 
lanl  que  ledict  don  Francès  nous  manda, 
lorsqu'à  la  troisiesme  fois  lesdicts  paquets 
luy  furent  présentez,  qu'il  estoit  résollu  de  ne 
les  prendre  point,  encores  qu'il  fust  d'ailleurs 
adverti  qu'il  y  avoit  dans  iceulx  chose  qui  es- 
toit de  grande  conséquence  pour  le  service  du 
roy  son  maistre  du  costé  des  Pays-Bas.  Or 
avant  esté  présentez  au  duc  d'Albe  lesdicts 
paquets  par  le  sieur  de  Ferrais,  il  approuva 
par  la  response  qu'il  feil  lors  grandement  la 
façon  dont  ledict  don  Francès  avoit  usé,  allé- 
guant (pie,  s'il  eult  esté  en  sa  place,  il  en  eul 
faicl  de  mesmes  et  par  là  l'on  peut  assez  col- 
liger  que  ledict  don  Francès  aura  faicl  quel- 
que mauvais  office    en  cecy  et  que  du   costé 


LETTRES   DE  CATHERINE  DE   MÉDICIS. 


170 


d'Espaigne  il  en  aura  aussi  usé  de  mesines, 
ce  qui  m'est  davantage  confirmé  par  plusieurs 
propos  extraordinaires  que  ledict  don  Francès 
a  tenus,  principallemenl  par  la  mort  du 
Prince'  disant  une  fois  qu'il  n'esloit  pas  mort, 
l'autre  fois  qu'il  l'esloit  et  que  nous  le  sçavions 
mieulx  que  luy  pour  l'avoir  peu  voir  dans  ses 
paquets.  Et  l'autre  jour,  parlant  à  mou  cou- 
sin le  cardinal  de  Lorraine,  se  plaignoil 
que  nous  ne  portions  le  dueil  dudict  prince. 
veu  que  nous  sçavions  bien  sa  mort,  l'avant 
\eue  par  sesdiels  paquets,  que  de  luv  il  en 
porterait  le  dueil  le  lendemain  et  n'estoit  point 
besoin  nous  en  donner  advis  puisque  nous  le 
sçavions  mieulx  que  luy  par  la  lecture  de  ses 
lettres,  et  aprez,  quand  il  a  veu  que  nous  en 
portions  le  dueil ,  il  ne  l'a  prins  et  dict  s'eston- 
ner  pourquoy  nous  le  portions,  l'aignanl  n'en 
avoir  eu  nouvelles,  bien  que  par  une  centaine 
de  lettres  de  marchands  ladicte  mort  est  toute 
vulgaire  ,  qui  sont  toutes  choses  fort  estrava- 
ganles  et  (lesquelles  l'on  ne  peut  présumerque, 
eu  usant  ledict  don  Francès,  cella  ne  soit  pour 
mettre  son  maislre  et  nous  en  mauvaise  intel- 
ligence; mais  la  svncérité  et  franchise  dont  en 
tout  ce  qui  a  touche'  à  sondict  maislre  nous 
avons  toujours  procédé  el  noz  déportemenls 
plein-  d'honneur  et  de  tout  louable  respect  à 
l'endroit  des  princes  noz  voisins  doivent  assez 
faire  entendre  le  contraire  et  ce  que  ledict  don 
Francès  vouldroit  sur  reste  prinse  de  paquets 
l'aire  croire  el  persuader  par  delà,  dont  nous 
sentans  offensez  et  avec  juste  occasion,  j'en  aj 
dict  mon  advis  bien  librement  audicl  sieur  de 
Chelies  et  vous  prie,  Monsieur  de  Forque- 
vauls,  d'en  parler  aussi  bien  vivement  à  la 
rayne  madame  ma  tille  e!  audict  prince 
d'Evfdy,  les  pliant  de  croire  la  vérité  de  l'his- 
toire  telle  que  je  vous  mande  cy-dessus  el 
d'empescher  que  si  ledict  don  Francès  en  a 
1   Don  tiarlos. 


escript  par  dellà  autrement,  que  cella  ne  soit 
receu  pour  chose  vraye;  de  quov  par  la  pre- 
mière occasion  \ous  me  fairez  plaisir  de  m'en 
mander  des  nouvelles  et  de  toutes  les  autres 
qui  courrenf  par  dellà,  ce  que  attendant,  je 
prieiay  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous 
avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Saint-Maur-les-Fossez,  le  vin*  jour  de 
septembre  1 508. 

D'autant  que  les  chemins  du  costé  de  l'oi- 
tou  et  de  la  Guyenne  seront  désormais  empes- 
chez,  il  fauidra,  quant  vonsvouldrez  escripre, 
que  vous  nous  despeschez  par  le  costé  de 
.Nai bonne,  où  voslre  beau-frère  donnera  ordre 
que  les  paquets  nous  soient  plus  seuremenl 
rendus. 


[  1 508.  —  y  septembre.] 
Orig.  Record  office,  Slate  paptrs .  vol.  XL11I. 

V  MONSIEUR  L'ÉVESQUE  DE  RENNES. 

L'éxesque  de  Rennes  après  avoir  remonstré 
bien  au  long  à  la  royne  d'Angleterre  suivant 
la  charge  qu'il  a  du  Roy  son  inaistre  et  de  la 
Royne  sa  mère,  combien  Leurs  Majestez  ont 
trouvé  eslrange  et  pleins  d'ambiguïté  et  de 
doutes  les  propos  dont  son  ambassadeur  a 
dernièrement  usé  en  présence  de  tout  leur 
conseil  ',  et  combien  ledict  ambassadeur  par 

'  Voici  le  mémoire  qu'avait  In  .Noms  dans  son  au- 
dience il u  >|  septembre.  I  Calendar  uj  State  papers ,  i568, 
p.  û'i.V  ) 

-  Il  y  a  long  tempe,  Sire,  que  la  royne  ma  maistresse 
■i ,  par  plusieurs  Ims,  ron-idéré  -i  <'ll"  vous  riebvoil  en  - 
rayer  lira  ce  présent  message,  que  j'ay  maintenanl  charge 
de  vous  lire:  mais  après  avoir  longuement  considéré, 
les  occasions  qui  s'accroissent  de  jour  en  jour  l'ayant 
induicte  à  ce  faire,  Sa  Majesté  ne  Be  peult  plus  contenu. 
vous  priant  i  pour  ce  que  l'affaire  est  de  grand  consé- 
quence tant  à  noua,  Sire,  qu'à  la  royne  ma  mais  tresse) 
que  cecy  puisse  estre  entendu ,  comme  la  matière  le  re- 
quiert bien  pesée  et  y  respondre  pertinemment,  et  qu'il 

,i3. 


180 


lesditz  propos  a  monstre  de  considérer  mal 
les  vraies  causes  des  désordres  qui  sonl  en 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 

France,  don!  toutefois  en  quelque  Borte  que 
ce  soit  il  n'avoit  que  faire  de  s'entremettre  si 


vous  plaide  considérer  que  Sa  llautesse  a,  de  long  temps, 
résolu  cecy  en  son  esprit,  et  meurement  délibéré  avec 
ordre  propre  pour  déduire  actions  enlre  roys  et  princes 
ayant  peuple  BOttbs  leur  charge,  qui  leur  est  commis  de 
par  Dieu,   allin  qu'il  soit  gouverné  et  préservé  par  tels 
princes  qui  sont  en  lien  de  bonne  amytié,  tant  par  ligues 
el  traictés  que  par  eslre  voisins,    lesquelles  choses  et 
semblables  Sa  Majesté  estime  estre  communes  entre  vous 
et  elle;  el  pour  ce  que  l'affaire  est  de  telle  importance, 
que  (estant   bien   considéré  el  y  ayant   bien   respondu) 
peull  apporter  grand  honneur  et  repos  à  vous  deulx,  el 
à  vos  rovaulmes,  pays  et  subjects;  et  au  contraire  ne  la 
considérant  connue  il   appartient,  et   n'y  avant  esgard, 
peut  engendrer  deshonneur  à  vous,  et  à  Sa  Majesté  el  à 
ses  pays  et  subjects  trouble  et  confusion;  et  aussi,  pour 
ce  que  l'affaire   louche  vostre   Estât   de  bien  près,  la 
royne  ma  maistresse  m'a  donné  charge,  si  ainsi  vous 
plaist,  de  vous  prier  que  ce  mien  message  puisse  estre 
déclaré  à  vous,  Sire,  et  à  la  Royne  vostre  mère  en  pré- 
sence de  ceulï  de  vostre  Conseil  privé,  afl'm  que  l'affaire 
soit  considéré  el  pesé  par  euk  comme  la  cause  le  requiert. 
Vostre  Majesté  sçait  très  bien  qu'aux  derniers  troubles 
la    royne  ma    maistresse  n'usa   d'aultres  termes  envers 
vous,  sinon  de  vous  offrir  de  son  bon  gré  tels  moyens 
qui  vous  sembleraient  bons,  affin   d'amener  le  différent 
entre  vos  subjects  à  quoique  bonne  lin;  et  Sa  Majesté, 
Sire,  vous  donne  à  entendre  que,  sur  son  honneur,  et 
comme  elle  est  princesse,   qu'elle  n'eut  jamais  affaire 
avec,  vos  subjects  à  ces  derniers  troubles,  et  ne  monstra 
jamais  aultre  opinion  qu'elle  eust  d'eux;  mais  qu'elle  se 
mescontentoil  de  leurs  entreprises,  et  reprenoit  inces- 
samment ce  qu'ils  faisoient ,  tellement  que  vous  pouvez 
bien  penser  que,  pendant  que  les  troubles  durèrent,  Sa 
Majesté  ne  se  inesla  jamais,  sinon  à  vostre  adventaige, 
combien  qu'elle  ne  laid  double  que   vous   n'entendiez 
bien  ,  si  elle  eust  voulu ,  elle  eust  troublé  aysémenl  vostre 
Estât.  Donc,  Sire.veu  qu'avez  maintenant  la  supériorité 
sur  tous  vos  subjects  (comme  de  raison),  si  ainsi  est  qu'elle 
sa  meile  maintenant  en  In  cause  qui  est  entre  eous  et  vos 
tubject»,  cela  ne  procédera  d'aulcune  parcialité  envers 
vous,  ou  qu'elle  veuille  troubler  aucunement  vostre  Estât , 
mais  pour  Us  occasions  qui  s'ensuivent:  premièrement, 
pour  le  debvoir  que  Sa  Majesté  doit  à  Dieu  tout  puissant, 
par  la  grâce  duquel  elle  est  constituée  royne  de  rovaul- 
mes, pays  el  multitude  de  peuples,  allin  de  les  conserver 
à  son  honneur,  et  allin  d'en  rendre  compte,  comme  en 


pareil  cas,  Sire,  il  faut  que  vous  laciez  pour  les  vostres, 
cl  cela   sans  excuse  quelconque;  secondement,  pour  la 
sincère  parfaicte  amylié  (pie  Sa  Majesté  a  envers  vous,  son 
bon  frère,  le  déshonneur  et  trouhle  duquel  elle  ne  peult 
maintenant  veoir,  qu'elle  ne  cherche  tous  moyens  pour 
y  remédier  en  lout  ce  qu'il  luy  sera  possible;  tiercement, 
pour  ce  que  naturellement  et  de  droict  elle  a  à  considé- 
rer son  Estai  que  Dieu,  de  sa  bonté  et  divine  grâce  sans 
l'avoir  mérité,  ou  sans  aulcune  pollice  dont  elle  ait  usé, 
a  préservé  au  milieu  du   monde,  comme  en  mer  impé- 
tueuse,  dont  elle  doibl  remercier  Dieu,  aussi  ne  fault-il 
pas  qu'elle  soit  négligente  d'emplover  telle  aydeque  Dieu 
luy  a  donné,  tant  par  conseil,  prurlence  et  pouvoir,  allin 
de  conserver  sondict  Estât  à  son  honneur;  et  pour  ces 
troys  causes,  desquelles  l'une  d'icelles  seroit  sullisanle, 
Sa  Majesté  est  incitée  de  vous  dire,  Sire,  et  à  la  Royne 
vostre  mère,  el  à  Ions  ceulx  qui  ont  par  leur  vocation 
soubs   vous   intéresl  en   la  police  de  vostre  rnyauline, 
qu'il  vous  plaise  de  pourveoir  de  présent   remède  aux 
choses  qui  s'ensuivent:  premièrement,   on  veoit  et  c'esl 
notoire  à  un  chacun,  et  pourtant  lamentable,  que  loulainsi 
que  Sa  Hautesse  ne  le  veult  prouver  aultremenl  que  par 
les  édicls  du  roy,  qui  sont  à  inespris  par  tous  les  lieux  de 
vostre  royaulme,  conlemnés  et  violés,  et  ce,  non  seule- 
ment par  personnes  privées,  simples  subjects  en  cachette, 
la  malice  desquelles  ne  peult  eslre  soudainement  apaisée 
après  si  grands  troubles ,  mais  aussi  pargouverneurs  de  vos 
provinces ,  villes ,  chasleaux ,  ports  de  mev  et  aultres  places 
et  communément  par  vos  capitaines  et  soldats  qui  sont 
enguarnison;  el  combien  qu'aulcun  de  vos  subjects  qui, 
par  l'aucthorité  de  vos  édicls,  peuvent  vivre  en  liberté  de 
leurs  consciences,  ne  sont  du  tout  excusés,  toutefois  la 
rupture    desdicts  édicts,  voir  la   rupture  et  mespris  de 
Dieu  le  Créateur,  qui  dès  le  commencement  a  défendu 
de  tuer  et  répandre  le  sang,  et  autres  tels  cimes  sont 
dampnables  et  publiquement  commis  non  pas  seullement 
loing  de  vous,  mais  aussi  en  vostre  principale  ville  près 
voslre  personne  et  par  tels  de  vos  subjects  qui  veullenl 
eslre  estimés  et  font  profession  de  la  religion  romaine.  Et 
I     ce  qui  esl  plus  lamentable  el  horrible  devant  Dieu,  qui  veoil 
toutes   choses,   iceux   meurtriers   sont    congneus   d'un 
chacun  estre  maintenus,  provoqués  et  récompenses  par 
i     aulcuns  qui  ont  grand  crédict  et  auctorité  soubs  Vostre 
Majesté,  chose  forl  dangereuse  à   un  prince  de  souffrir, 
|     lequel  fault  qu'il  rende  comple  à  Dieu  d'avoir  mis  en  aur- 
thorité  tels  officiers  et  ministres,  et  combien  qu'il  soit  ad- 


LETTRES  DE  GATA 

avant,  et  comme  on  s'est  aussi  bien  appemi 
de  quel  lieu  il  en  estait  instruit,  qui  ;i  este 

monesté  toutes  fois,  ne  mect'-on  peine  dilligenteinent  d'y 
remédier.  Et  quant  a>i\  horribles  actes  cy  devant  récités 
commis  par  vosdicts  principaux  1 1 iii ii^-1 1<»^ .  si  vous  n'en 
avez  la  congnoissance,  la  royne  ma  maistresse  en  est 
tant  plus  joyeuse,  espérant  que  vous  serez  moins  respon- 
sable devant  Dieu ,  n'ayant  congnoissance  de  telles  choses . 
mais  affin  que  vous  soyez  du  tout  innocent  envers  Dieu, 
la  royne  ma  maistresse,  estant  touchée  en  sa  conscience 
vais  adveilir  et  vous  prie,'  de  considérer  la  division  de  vos 
sobjects  touchant  l'opinion  dé  leur  religion,  affin  qu   vous, 

estant  ordonné  ro\  par  dessus  tous  vos  suhjects.  de  quel- 
([iie  profession  qu'ils  soient,  vostre  plaisir  soit ,  selon  le  deb- 
voir  d'une  roy,  donner  audience  tant  qu'aux  ungs  qu'aux 
aultres,  car  Sa  Majesté  ne  douhle  pas  (considérant  votre 

hou  naturel  et  clémence  divulgués  par  tout  le  idc 

vostre  grande  louange),  que  si  vous  voulez  ouyr  différem- 
ment tontes  les  deux  parties  et  prendre  en  vostre  protec- 
tion aussi  bien  l'un  que  l'aullre,  tellement  qu'ils  puissent 
avoir  libre  accès  à  Vostre  Majesté  et  à  la  lïoyne  vostre 
mère,  vous  pourrez  ouyr  beaucoup  plus  de  choses  que 
ne  fairtes  touchant  horribles  meurtres  et  saccagemens 
tant  par  feu  et  par  l'espee,  noyans  ou  eslranglans  vos- 
dicls  suhjects  en  manières  diverses  monstrueuses,  bru- 
lalles,  barba.es,  et  horribles  à  UDgchrestien  d'entendre, 
el  cecj  exercé  à  toutes  sortes  d'hommes,  femmes  et  en- 
fans,  et  mesmes  aux  femmes  grosses  d'enfant,  de  tontes 
qualités,   tant  nobles  que  ignobles,   riches  que  pauvres, 

car  jaçoit  que  Sa  Majesté  oyl  journellement  les  lamenta- 
lalionsd'icellesernaullés,  uon  seullementhorsde  France, 
mais  ho: s  d'aultre  pays,  d'où  tels  rapports  sont  journel- 
lement mandés  par  escripls  et  par  gens  dignes  de  foy, 
marchands  et  aultres  ses  suhjects  tralfiquans  en  France, 

el  i rtant,  Sire,  -'il  vous  plaisoit,  faire  inquisition  par 

tous  vos  pays  par  personnes  de  bonne  conscience  el  non 
passionnées  oi  menées  d'aucune  faction,  mais  telles  qui 
ayment  le  repos  de  leur  pays,  elle  pense  que  vous  Irou- 

i i  rostre  pays  plus  affoibly  el  désolé  depuis  la  publi- 

i-alion  de  vostre  éilirt  depuis  si\  mois  en  çà  .  que  en  neuf 
auparavant  tant  en  guerre  civile  que  estrangère.  El  pour- 
lant  la  rojne  ina  maistresse  soubhaite  que  vous  ne  pn 
ihv  l'oreille  à  tcds  personnages,  combien  qu'ils  soient 
vos  conseillers  op  autres,  layes  ou  d'église,  affin  qu'ils 
vous  persuadent  que  la  multitude  de  ce  peuple  ainsi 
mcurtry  (tant  grand  -  'ii-il  I  soient  mutins  ■•(  rebelles  et 
pourtant  dignes  d'estre  meurtrys  plus  tosl  que  préservés 
selon  vos  édicts,  et  que  vous  ne  debvez  ouyrleur  cause 


EBINE  DE  MÉD1GIS.  ÏSi 

occasion  de  rendre  cesdietz  propos  plus  sus- 
peetz,  el  Sa  Majesté  finalleménl  est  venue  à 

en  justice,  mais  permettre  à  un  chacun  les  saccager,  et 
pour  ce  qu'ils  sont  de  religion  contrai. e  à  la  romaine  en 
aulcun  poincl ,  que  c'est  chose  dispensable  de  les  meurtrir  ; 
car  nous  n'ignorons  point  qu'il  n'y  ayt  aulcuns  person- 
nages grans  en  aucthorité,  lesquels  sont  tellement  ti  ap- 
portés par  In   ambition  el  sans  charité  chres  tienne,  .que, 
affin  de  maintenir  leur  orgueil  et  arrogance,  il  ne  leui 
chault  d'abuser  primes  chresliens  par  leurs  mensonges 
el  intention  de  leur-  faire  destruire  leurs  bons  et  loyaux 
suhjects,  et  ce  sou hs  ombre  d'accuser  chacun  d'hérésie, 
elpa-  ce  moyen  affoiblir  l'Estat  d'aucuns  princes  et  le 
lindre  d'estre  subjecl  à  aultres.  Eisa  Majesté  \ous 
requiert  de  bien  bon  cœur-  de  penser  cecy  dVlle.  que  m 
ell    n'i  stoil  pi  r-uadée  que  vous  estes  ou  pouvez  estre  ahu- 
par  aulcuns  conseillers  qui  sont  sans  mercy,  vous  faisant 
accroire  que  plusieurs  d'iceulx  qui  diffèrent  de  la  religion 
romaine  vous  estre  suhjects  déloyaux  (au  nombre  des- 
quels nous  ne  comprenons  pas  les  anabaptistes  et  autres 
semblables),  toutesfuis  elle  pense  que  vous  leur  pouvez 
commander  comme  à  vos  plus  loyaulx  suhjects ,  aulti  ement 
elle  ne  s'™  mesleroil  point;  mais  ainsi  que  Sa  Majesté  a 
desjà  dict.  la  principale  el  première  cause  pourquoy  elle 
s'en  mesle  esl  le  soing  qu'elle  a  de  descharger  sa  cons- 
cience envers  Dieu;  la  seconde,  est  l'amour  qu'elle  vous 
porte,  Sire,  comme  à  son  bon  frère,  cherchant  d'esviter 
le  déshonneur  qui  s'accroisl  par  toute  la  chrestienté  tant 
envers  vostre  pays,  Sire,  qu'envers  Vostre  Majesté,  et 
aussi  les  troubles  qui  s'en   pourront  ensuivre  en  vostre 
royaulme,  souffrant  l'oppression  de  vos  loyaulx  suhjects. 
Pour  conclusion,  Sire,  si  ces  premières  considérations 
ne  vous  semblent  suffisantes,  comme  elle  pense  qu'elles 
seront,  elle  vous  prie  d'accepter  cette  dernière  comme 
une  chose  si  très  nécessaire  qu'elle  ne  la  penlt  obmettre. 
rirais   déclarer   pour-  son    Bâta»  particulier,    et  ne  doihl 
aussi  estre   oublie   pour  le  vostre,  c'est  que,  si  vous  ne 
voulez  traicter  avec  elle,  comme  ung  prince  doibt  avec 
ung  auitre  pour  l'amour  du  debvoir  que  vous  deux  deb- 
vet    i   Dieu,    el    pour  l'amour  que    vous  portez  l'ung  à 
l'autre,   estant   alliés   et    voisins,   pour  son  honneur   et 
gloire,  car  si  tel  désordre  n'est  réformé  effectuellemenl, 
l 'est  à-dire  les  meurtres  ordinaires  de  vos  suhjects  in- 
nocens   pour  seullement  professer    la   religion   qui  leur 
est  permise  d'exercer   par  vos  édicts,  mais  au  contraire 
avouer  el  maintenir  ceulx   qui  les   saccagent    et  meur- 

drissent,  corn si  c'estoit  par  l'ordonnance  de  l'église 

de  Rome,  allin  d'extirper  tous  ceulx  qui  ne  consentent 


182  LETTRES  DE  G  \TII 

reste  conclusion:  <|ue  s'eslanl  l;ii>s.:  entendre 
ledict  ambassadeur  en  quelques  endroictz  île 
sa  proposition  que  la  royne  sa  maislresse 
veult  se  mesler  de  la  cause  qui  est  entre  le 
Roy  et  ses  subjetz,  et  que  si  le  Roy  ne  veull 
traiter  avec  elle  aimablement  des  désordres 
queiedicl  ambassadeur  allègue  estre  en  France 
qu'elle  voit  le  danger  qu'il  y  a  pour  elle  ri 
pour  son  Estât,  el  que  d'aultres  princes  et  Es- 
lats  consentais  avec  elle  en  jugeront  aussi  de 
mesme,  le  Roy  et  la  Uoyne  sa  mère  considé- 
rant que  telz  propos  peuvent  recevoir  diverses 
interprétations,  et  néanmoins,  en  quelque 
sorte  que  ce  soit,  malaisément  se  peuvent  in- 
terpréter en  bonne  part,  prient  ladicle  royne 
leur  bonne  sœur  premièrement  d'estre  con- 
tente de  leur  déclarer  si  son  ambassadeur  a 
eu  charge  d'elle  d'user  de  ce  langage  et  puis 
où  il  en  auroit  eu  charge  d'éclaircir  un  peu 
mieulx  comme  c'est  que  Leurs  Majeslez  la 
doivent  prendre,  et  cependant  le  lîoy  pour 
commencer  le  premier  à  descouvrir  à  ladicte 
dame  le  fonds  de  son  cœur,  comme  il  appar- 
tient   à  la    bonne  et  sincère  amitié   qui  est 

à  la  doctrine  de  Rome,  laquelle  est  du  tout  contraire 
à  la  doctrine  cbrestienne,  et,  déroge  à  la  souveraineté 
île  tous  princes,  Sa  Majesté  veoit  elèrement,  combien 
que  ce  soit  par  aventure  bien  tard ,  quel  dangier  est 
éminent  tant  à  elle  qu'à  son  Estât,  et  aussi  elle  ne  faict 
nul  double  qu'aultres  potentats  et  princes  de  la  cbreslie- 
netéconsentansavecSa  Majesté  contre  l'unité  de  l'évesque 
de  Rome,  verront  évidemment  combien  il  leur  est  né- 
cessaire de  pourveoir  promptement  à  tel  dangier.  El 
quant  à  ce  que  Sa  Majesté  en  fera  pour  son  asseurance, 
elle  pensera  estre  desrbargée  devant  Dieu,  et  pour  son 
bonneur  vers  vous,  Sire,  son  bon  frère  et  allié,  ne  faisanl 
double  que  Dieu  ne  conduise  l'événement,  comme  il 
a  été  faict  par  cy  devant,  pour  la  préservation  d'elle  el 
de  6on  Estai.  Ainsi  elle  rapporte  tout  à  l'Iionii'iir  et  gloire 
de  Dieu  sur  toutes  choses,  sans  affection  particulière 
d'ambition  on  gain  quy  luy  puisse  advenir,  ou  par  bayne 
on  courroux  qu'elle  ayt  contre  personne  qui  vive.» 
(Record  nllice,  State  papen,  France,  vol.  XI, IV.) 


ERINE  DE  MÉDIGIS. 

entre  Leurs  Majesté/.,  l'assure  et  proteste  que 
s'estant  de  rcebet'  aucuns  de  ses  subgetz  sou- 
levés et  armés  et  l'ayant  contrainct  de  s'armer 
pour  réprimer  leur  témérité,  il  n'a  aullre  des- 
sein ni  but  quelconque  (comme  aussi  il  n'est 
vraisemblable)  que  de  rétablir  son  royaume 
en  meilleur  estât,  y  rendre  l'obéissance  qui 
est  deue  à  Dieu,  au  Roy,  aux  lois  et  à  la  jus- 
tice, osier  à  ses  subjetz  qui  se  sont  révoltez 
les  moyens  qu'ils  ont  eus  jusques  icy  de  se 
soutenir  et  fortifier  en  leur  désobéissance, 
qui  est  la  seule  voye  de  pourvoir  aux  désor- 
dres que  son  ambassadeur  a  preschés  à  ceulx 
qui  sous  correction  les  doivent  trop  mieux  co- 
gnoislre  que  luy  el  qui  y  ont  aussi  trop  plus 
d'intérest. 

Le  Roy  ne  veult  recevoir  ni  juge,  ni  ar- 
bitre, ni  médiateur  entre  luy  et  sesdilz  sub- 
getz, comme  il  est  raisonable,  ni  aultre 
moyen  de  réconciliation  que  leur  asseurance 
pour  l'advenir  de  plus  d'obéissance,  qui  est 
aussi  le  seul  moyen  qu'un  sujet  qui  a  offensé 
son  prince  doit  tenir  pour  mériter  sa  grâce, 
estant  ceste  sienne  intention  bonne,  sainte 
el  digne  d'un  vertueux  et  religieux  prince 
tel  que  luy,  et  espère  aussi  que  l'ayde  et  la 
conduite  de  Dieu,  pour  en  venir  à  bout,  ne 
lui  défaudra  point.  Il  prie  ladicle  dame  sa 
bonne  sœur  et  tous  les  autres  princes  et 
polentatz  de  ne  s'en  mesler  point,  comme 
aussi  ce  seroit  contre  toute  raison.  Il  n'a  point 
l'aulte  de  forces,  de  moyens,  d'amys  et  d'al- 
liés non  plus  que  les  aultres  et  sa  querelle 
est  juste,  saincte  et  nécessaire,  comme  soubs 
correction  celle  des  aullres  en  cet  endroit  ne 
seroit  pas,  et  davantage  le  Roy  el  la  Rouie  sa 
mère,  eu  bon  frère  et  sœur,  conseillent  el  ad- 
monestent la  royne  d'Angleterre  leur  bonne 
sœur  de  ne  prester  aisément  l'oreille  à  ceulx 
qui  la  conseillent  de  favoriser  les  subgetz  dé- 
sobéissans    d'un   aullre   prince,  d'avoir   pour 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


1S3 


suspecte  ceuix  qui  approuvent  leur  faulle.  La 
conséquence  est  bien  dangereuse  pour  son 
royaume,  mesmement  que  n'a  pas  toujours 
esté  obéissant,  et  le  mal  est  bien  contagieux, 
et  néanmoins,  quoiqu'il  lui  plaise  en  faire, 
le  Roy  et  la  Royne  sa  mère  la  prient  de  par- 
ler aussi  clairement  et  franchement  de  sou 
coslé,  comme  ilz  parlent  du  leur,  el  que  les 
effete  aussi  soient  de  mesme,  car  les  grands 
et  vertueux  princes,  comme  sont  leurs  troys 
Majesté/.,  doivent  ainsi  procéder  en  leurs 
a  Ha  ires  '. 

'  Voici  In  réponse  adressée  par  la  reine  Elisabeth  à 
Catherine  de  Médicis  : 

-Quant  je  recepvis  la  dernière lettre,  Madame, escripte 
de  voslre  main,  je  v  veoiois  uni;  présent  d'amour  et 
offre  d'amitié  telle,  que  plus  ne  se  pourrait  souhaiter, 
laquelle,  si  ne  la  puis  avancer,  si  est-ce  (pie,  au  pis 
aller,  la  veux  accompaiguer  par  aussy  lions  moyens  que 
me  se  pourront  présenter. en  voslre  endroit,  et  si  vous 
preniez  en  bonne  pari  quelques  indices  de  mon  soing 
de  vostre  santé,  quand  la  maladie  vous  fasclia,  je 
in'esbahis  bien  fort  de  vostre  soupçon  que  semhlez  con- 
cevoir du  message  que  dernièrement  mou  ambassadeur 
vous  fit  de  ma  part,  qui  me  semble  ne  porta  moindre 
lesmoignage  de  la  grande  solicitude  qui  me  lenoit  d'' 
l'affliction  de  vostre  esprit,  lequel  ne  se  peut  bonne- 
ment reposer,  quand  la  France,  qui  vous  est  si  chère, 
esl  divisée  en  tant  de  partis.  Et  pourtant  j'eslois  fort 
estonnée  que,  d'une  pensée  si  sincère  et  de  mots  si  plains, 
deusl  sortir  question ,  comme  aussi  le  langage  que  l'éves- 
que  de  Rennes  monstra  m'estoit  estrange,  tel  que  ne 
pense  digne  de  ma  plume,  à  qui  je  pense  tant  plus  tosl  a 
pardonner  pour  avoir  si  bien  usé  de  bonne  mémoire, 
en  se  soiivi-naiil  si  bien  de  sa  lesson  que  dernièrement 
Il  apprint,  non  que  je  crois  que  le  Roy  ou  vous  lui 
fussiez,  maistre  d'escholle  (comme  vous  supplie  croire), 
mais  je  n'ignore,  Madame,  ne  vous  desplaise,  de  quelle 
boutique  telles  drogues  sortoient.  On  parle  souvent  de 
moy  comme  les  chasseurs  qui  divisent  la  peau  du  loup. 
premier  que  d'avoir  le  corps;  mais  il  me  chaut  si  peu 
d'eux  et  de  leur  malice  que  rtito  neïïa  manicha  par  umr 
le  Inru  mande,  et  veois  qu'il  faut  qu'il/;  payent  le  double 
pour  avoir  compté  sans  leur  hosle,  en  faisant  leur 
triomphe  davant  la  victoire.  Voyez,  Madame,  jusques  où 
ne'  tire  la  rolère,  rie'  faisant  esgarer  du  premier  chemin 


I  568.    -  g  septembre. 

Aul.  Arch.  nat.  collecl.  Simaiicas,  K  1T.10,  jutee  26. 
\  MONSIEUR  HOfl  FILS 

LE  ROY  CATOLIQl'E. 

Monsieur  mon  fds ,  je  n'é  voleu  léser  re- 
turner  le  sieur  de  Chelles  sans  remersier  Vostre 
Majesté  de  la  souvenance  qu'ele  ha  eue  de 
moy  et  de  la  démonstration  qu'ele  lia  faysjte 
d'estre  marrye  de  mon  mal  et  ayse  de  ma 
s;nilé  en  m'envoyent  par  lui  visiter,  l'asurant 
que  ne  se  saroyt  susier  '  du  bien  ou  du  mal 
de  personne  qui  désire  plus  sa  conservation 
el  son  contentement  et  en  cet  que  lui  pourés 
servir  que  de  milleur  cour-  s'i  enploye  que 
je  l'a  y  ré  en  toultes  aucasions;  ce  pansant  enter- 
tenement  l'amytié  que  Dieu  a  myse  entre  le 

que  je  prins,  qui  fust  de  vous  prier  croire  que  le  Roy 
ne  vous  n'aurez  oneques  cause  de  m'accuser  d'avoir  failli 
en  ceste  bonne  course  que  j'ay  commencée,  sans  que  je 
soye  irritée  par  trop  mauvais  moyens,  qui  me  touche- 
ront en  seureté  ou  en  honneur,  lesquels  ne  se  pourront 
faire  sans  que  j'y  responde,  car  je  ne  suis  si  outrecui- 
dante que  je  crois  tellement  de  ce  mien  paisible  gouver- 
nement (dont  en  toute  révérence  je  luy  rende  humbles 
grâces  à  qui  c'est  deu)  que  la  sécurité  d'iceluy  me  face 
si  endormie,  que  ne  face  provision  pour  quelque  acci- 
dent qui  me  pourra  esveiller.  Je  ne  suis  de  ces  gens  qui 
ouvrent  la  bouche  en  attendant  que  Dieu  leur  envoyé  à 
manger.  Ja,  à  Dieu  ne  plaise,  que  je  n'usasse  des  bons 
moyens  qw  Dieu  m'a  donnes  pour  obvier  et  aller  au  de- 
vant mes  malheurs,  comme  j'espère  que  vous  mesme, 
comme  ma  très  bonne  sœur,  me  souhaitez,  à  laquelle  je 
me  recommande. »  (Record  oflice,  State  papers,  copie 
du  temps.) 

Voir  dans  le  Calendar  of  State  papers  (i56t>,  p.  53'.') 
une  lettre  de  la  reine  d'Angleterre  à  sir  Henry  Norris, 
le  chargeant  de  représenter  au  Roi  qu'elle  a  été  infor- 
mée des  cruautés  commises  contre  les  protestants,  des 
fréquentes  infractions  à  l'édil  de  pacification  et  qu'elle 
l'invite  è  faire  Dure  une  enquête  daus  les  provinces  par 
des  hommes  impartiaux. 

1   Susier,  soucier. 

'  Cour,  cœur. 


IBi  LETTRES  DR  GATHE 

Roy  vostre  frère  et  vous  et  '  des  plus  grans  que  j 
pour  cet  heure  puise  fayre  à  tus  dus  -,  je  d  y 
oublyré  ryen  de  cet  [que]  conestré  y  povoyr 
servir,  la  prient  de  s'.imi  aseurer  H  n'ajouter 
l'ovs  à  bocoup  de  èhauses  qui'  l'on  dist  pour  y 
couyder  mestre  division  et  conoysaut  la  volante! 
du  Roy  mon  fds  si  bonne,  cela  m'en  fayst  plus  j 
hardiment  asurer  Vostre  Majesté  du  servise 
que  puis  Fayre  en  cet  endroit  à  tu  dus,  lequel 
Hoy  mon  (ils  m'a  priée  fayre  ses  ayscuso  à 
Vostre  Majesté  cet  y  ne  lui  ayscript,  ayent 
aysté  piqué  enn  un  bras  qui  l'ann  en  guarde, 
el  l'ayré  cete  lelre  pour  luy  come  pour  moy 
enn  atendent  qu'il  soit  guéri  et  qu'il  envoy 
hun  jeantilhomme  ver  Vostre  Majesté,  corne 
il  fayré  de  brief,  ayspérant  que  bien  tost  yl 
se  ayderé  de  la  niayn  et  enn  atendent  ledist 
sieur  de  Chelles  contera  à  Vostre  Majesté  de 
nos  novelles,  qui  cera  cause  que  ne  la  enuyré 
de  plus  longue  letre,  prient  Notre  Signe  ni* 
donner  à  Vostre  Majesté  cet  qu'ele  désire.  De 
S'-Mort,  le  ix  septembre. 
Vostre  bonne  mère  et  seur. 

CaTERINE. 


RINE  DE  MÉDICES; 

estai,  je  l'a\  bien  voulu  arrompaigner  de  la 
présente  pour  vous  prier  de  incontinent  le  re- 
cepvoir,  admettre  el  instituer  audirl  estai  el 
office  sans  mettre  en  longueur  et  difficulté, 
d'aultantque  c'est  chose  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  et  moy  désirons. 

Donné  au  chasteau  de  Boulogne,  le  xi"  jour 
de  septembre  1 568. 


1568.  —  1 1  septembre. 
Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  i5548,  P  lâS. 

A.  MESSIEURS  LES  GEISS 

TEBANS  LA  COURT  DE  PARLEMENT  A  BORDEAUX. 

Messieurs, le  Roy  monsieur  mon  lilz  a  pour- 
veu  M'  Edmond  Raudon,  sieur  de  Trousilh, 
de  l'office  d'advocat  en  la  court  de  parlement 
de  Bordeaux,  qui  estoyt  supprimé  et  à  présent 
remïz  et  de  nouveau  érigé,  lequel  il  envoie 
par  delà  pour  le  service  dudict  estai;  et  pour 
ce  qu'il  est  personnaige  qui  mérite  d'estre  em- 
ployé et  qui  sçaura  très  bien  s'acquitter  dudict 

El ,  est . 
"   7mj  nW,  tous  deux. 


1508.  —  i  a  septembre. 

Copie.  Arch.  nat.  collecl.  Simancas,  K  i.ïn.   pièce  91. 

/VU  DUC  D'AtBE. 

Mon  cousin,  vous  entendrez  du  sieur  de 
Saint- Couard1,  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre  du  Rov  monsieur  mon  filz,  l'occasion 
pour  laquelle  nous  l'avons  despesebé  devers 
vous ,  auquel  nous  vous  prions  donner  la  inesme 
foy  el  crédence  que  feriez  à  moy  mesme.  Cela 
sera  cause  que  ne  vous  fera  y  plus  longue  let- 
tre, en  priant  Dieu,  mon  cousin,  qu'il  Nou- 
ait en  sa  saincle  guarde. 

De  S'-Maur-des-Fossez,  ce  xue  jour  de  sep- 
tembre 1 568. 

Mon  cousin,  je  m'asseure  que  à  ce  coup, 
avecq  l'ayde  de  Dieu,  vous  cognoissez  noslre 
bonne  volunté  et  que,  si  avons  à  faire  de  vostre 
ayde,  que  nous  en  ayderez,  encores  que  j'es- 
père que  nous  serons  assez  fortz  pour  eulx  et, 
pour  ce  qu'il  est  bien  instruit  ce  porteur  du 
tout,  je  me  remettray  sur  luy  el  vous  prie  le 
croire  come  vous  feriez 

Voire  bonne  cousine. 

C.VTKRI  V. 

1  Jean  de  Vivonne  qui  s'appela  d'abord  Saint-Goaid, 
puis  Pisany,  le  père  de  Madame  de  Rambouillet.  Voil 
sa  vie  par  M.  de  Brémond  d'Ars  (Paris.  Pion.  1  886, 
in-8"). 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


18.") 


1568.  —  13  septembre. 

Orig.  Record  office  .  State  papcri .  1  ■  i  .  ■  ■ 

A    TRÈS   HiULTE, 

IltiS    IVU.I.I.ENIE    ET  TRES  PIJISSINTE  PRINCESSE, 

HOSTBI    TRÈS    CHÈRE    ET    TRES    AMIE    BONNE    SEIR    ET   COUSINE, 

LA  ROY.NE  D'ANGLETERRE. 

Très  haulte  et  très  excellente  et  très  puis- 
sante princesse,  nostre  très  chère  et  trèsamée 
bonne  soeur  et  cousine,  salut;  le  Roy,  nostre 
très  cher  seigneur  et  lilz,  ayant  oy  le   sieur 
de  Norrys,  vostre  conseiller  et  ambassadeur 
résident  par  deçà1,  sur  ce  qu'il  avoit  à  luy 
remonstrer  de  vostre  part,  il  a  advise'  dépes- 
cher  exprès  l'evesque  de  Rennes  son  conseiller 
en    son   conseil  privé,  pre'sent  porteur,  vers 
vous,  pour  satisfaire  et  rendre  bien  particu- 
lièrement response  sur  chascun  point  de  la- 
dicte  remonstrance;  sur  quoy  nous  vous  prions 
le  croyre   et  adjouster  l'oy  inesme  à  ce  qu'il 
vous  en  dira  de  nostre  part,  comme  vous  fe- 
riez à  nous  mesme,  quia  tant  prions  Dieu, 
très   haulte.  très  excellente  et  très  puissante 
princesse,  nostre  très  chère  et  très  ame'e  bonne 

1  Catherine  l'ail  allusion  au  mémoire  remis  par  l'am- 
bassadeur sir  Henri  de  Norris,  dans  sa  dernière  audience 
à  Soi  il  I  -M  :i  1 1  r-des-Fossés ,  mémoire  imprimé  en  entier 
dans  les  pages  179  et  suivantes. 

Le  1  ">  septembre,  Norris  écrivait  à  la  reine  Elisabeth  : 
«Le  cardinal  de  Lorraine  prie  Dieu  que  Votre  Majesté 
se  décide  à  déclarer  la  guerre  à  la  France,  pour  cause 
de  religion,  car  elle  s'aliénerait  ainsi  le  roi  d'Espagne  el 
l'Empereur,  qui  seraient heureui  d'avoir  le  prétexte  d'une 
entreprise  contre  l'Angleterre.»  Et  dans  une  lettre  du 
même  jour,  à  Cécil ,  il  ajoutait:  -  Il  serait  â  désirer  que 
l'évéquede  lionnes  ne  rapportât  aucune  réponse  favorable 
sur  aucun  des  points  de  sa  mission,  car  ce  sérail  toul  à 
la  fois  profitable  a  la  cause  de  la  religion,  et  unlli.ul 
à  néant  toutes  les  entreprises  du  cardinal  de  Lorraine." 
'  cdmdar  of  State  papers,  i5GH,  p.  ô?i8.) 

Catherine  de  Médius.  — III. 


s.  in  el  cousine,  vous  avoir  en  sa  très  saincte 
et  digne  garde.  Escript  à  S-Maur-des-Fossez, 
le  mi'  jour  de  septembre  i568. 
Vostre  bonne  Beur  et  cousine, 

Caterike. 


lotis.  —  il*  septembre. 

Orig.  Archives  de  la  ville  'le  Cbarlres. 

A  MESSIEURS  LES  ESCHEM.NS, 
MANANS  ET  HABITA  N  S 

DE    LA    VILLE  DE    CHARTRES. 

Messieurs,  vous  venez  par  la  lettre  que  le 
Roy  monsieur  mon  lilz  vous  escrit  en  res- 
ponce  de  la  vostre  du  vme  de  ce  mois l  comme 
il  désire  se  servir  en  son  armée  du  sieur  d'Es- 
guilly  et  de  sa  compagnye  comme  le  lieu  où 
il  pourra  luy  faire  beaucoup  plus  de  service 
que  en  la  ville  de  Chartres  sur  laquelle  ne  se 
pourra  faire  grande  entreprise  d'aultant  que 
les  forces  ne  s'esloigneront  tellement  qu'il  suf- 
fira que  entre  vous  vous  gardiez  de  faire  au- 
cune esmotion   et  laciez   la  garde  de  vostre 
ville,  comme  avez  faict  ci-devant,  dont  mon- 
dict  fîlz  a  toujours  eu  grand  contentement, 
auquel  vous  ne  sçauriez  mieulx  faire  que  de 
l'entretenir  par  ung  bon  et  lidelle  devoir  en  la 
garde  de  vostre  ville  de  laquelle  il  se  repose 
sur  vous,  voullanf  que  ledit!  sieur  d'Esguilly 
et   sa  compagnye  le   vienne   trouver  dans  le 

1  Les  habitants  de  Chartres,  ayant  eu  avis  que  l'on 
voulait  leur  retirer  M.  d'Égnilly  leur  gouverneur,  écri- 
viivnl  aussitôt  à  Charles  l\  pour  obtenir  qu'il  restât 
dans  leur  ville.  Le  Hoi  n'obtempéra  pas  alors  à  leur  de- 
mande ;  mais  tenant  compte  des  lettres  successives  qu'ils 
lui  adressèrent ,  il  le  leur  renvoya  l'année  suivante.  Voit 
1rs  Lettres  des  rois  de  France  à  lu  communs  <'<■  Chai 
par  E.  Merlet,  p.  10a  et  106. 

a/. 


i  iiivnir 


186 

temps  el  au  lieu  qu'il  luy  a  mandé,  qui  est 
ce  que  je  \ous  puis  dire  en   responce  de  la 
vostre;  el  partant,  prie  Dieu  qu'il  vous  ayt, 
Messieurs,  en  su  saincte  et  digne  garde. 
Escril  à  S'-Maur-des-Fossez,  le  «vc  jour  de 

septembre  i5G8. 

Caterine. 

De  l'Aubépine. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


156S.  —  19  septembre. 

Orig.  Archives  du  RliAm». 

A  MONSIEUR  DE  MAUGIRON. 

Monsieur  de  Maugiron,  je  ne  fera  y  jamais 
double  de  \ostre  bonne  volunté  au  service  du 
Roy  monsieur  mon  filz,  et  que  vous  ne  soyez 
très  digne  d'estre  employé  es  plus  grandes  el 
honorables  charges  qui  se  puissent  présenter. 
Tant  s'en  failli  que  l'on  vous  veuille  aucune 
chose  diminuer  de  celle  que  vous  avez,  pour 
crainte  que  vous  ne  vous  en  puissiez  très  bien 
soigneusement  el  lidellement  acquitter,  ainsi 
que  vous  m'en  discourez  quelque  chose  par 
vostre  lellredu  ixmo  du  présent;  mais  estansles 
affaires  telz  qu'ilz  sont  aujourd'huy,  en  remue- 
ment de  guerre,  il  fault  aucune  fois  se  laisser 
aller  à  faire  quelque  chose  d'extraordinaire, 
dont  l'on  se  passeroit  très  volunliers,  encorcs 
qu'elles  soient  fondées  sur  occasions  de  ser- 
vices. Vous  pryant,  Monsieur  de  Maugiron, 
n'avoir  nul  regret  à  ce  qui  a  esté  faict  tou- 
chant vostre  gouvernement,  mais  vous  asseu- 
rerque,  toutes  foys  et  quantes  que  l'occasion 
se   présentera  de   quelque  autre   chose  plus 
grande  et   honnorable,  vous  ne   serez  point 
oublyé,  sachant,  comme  je   faiz,  vos  vertus 
lit  mérites,  ensemble  le  vostre  bon  zèle  et  la 
grand  affection  que  vous  avez  de  continuer  le 
bon  et  soigneux  devoir  que  vous  avez  jusques 


icy  faict  au  service  dudicl  sieur  Roy  mon 
lilz.  Et,  n'eslaiil  besoing  autrement  vous  en 
faire  recommandation,  je  prye  à  Dieu  vous 
donner,  Monsieur  de  Maugiron,  ce  que  plus 
désirez. 

Escript  à  Sainrt-Maur-des-Fossez,  le  xix"" 
jour  de  septembre  1  568. 

Caterine. 

robertet. 


1568.  —  :i(J  seplepibre. 

Minute  Origf.  lîilil.  nal.  fonds  français,  n°  i5.">i8,  P"  83. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  CARDINAL  DE  CREQLY  '. 

Mon  cousin,  j'ay  receu  la  leltrn  que  vous 
m'avez  escriple  et  entendu  le  soubdain  parle- 
ment du  sieur  de  Morvillier,  et  suis  bien 
marrye  qu'i!  soit  parti  de  ceste  façon,  car  il 
n'a  eu  aulcune  cause  de  ce  faire,  et  pour  le 
regard  de  ses  filles,  d'aultanl  qu'elles  sonl  roe 
parentes,  je  suis  contante  qu'elles  demeurent 
en  vostre  main  el  convient  de  les  mettre  avec 
vostre  sœur  pour  estre  gardées  en  telle  seu- 
reté  que  vous  les  puissiez  représenter  loutes 
foys  et  quantes  qu'il  en  sera  besoing;  priant 
Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir  en  sa  saincte 
et  digne  garde. 

Escript  à  S'-Maur-des-Fossez,  le  jour  de 
septembre  1 568. 

(Au  dos.)  La  Royne  à  Monsieur  h;  cardinal 
de  Crequy,  ce  xxvi0  septembre  i568. 

1  Antoine  do  Oéquy,  sire  de  Créquy  et  de  Canaples, 
éwêque  de  Manies,  puis  (l'Amiens,  chancelier  de  l'ordre 
Saint-Michel,  fils  de  Jean  VIII"  de  ce  nom,  cardinal  en 
i  ."><;.">,  morl  le  (>  juin   i  T> 7  ^1 . 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


187 


1568.  —  aC  septembre. 
Orig.  Aivh.  des  Média:  i  Floraoce,  dalla  Dlza  4730. 


nuu\a  nuiliera/lone. 


A  MON  COUSIN 

LE  CARDINAL  DE  MÉDICIS. 

Mon  cousin,  Passeurance  quej'aj  quêvous 
vous  employerez  bieu  voluntiers  en  ce  dont 
l'évesque  du  Mans  nostre  ambassadeur  à  Rome 
a  charge  de  faire  instance  de  nostre  pari  à  mes 
cousins  les  duc  et  prince  de  Florence  voz  père 
el  Frère,  me  gardera  \ous  en  prier  plus  parti- 
culièrement parceste  lettre,  désirant  que  nous 
vueillez  croire  ce  que  là-dessus  ledict  évesque 
vous  mandera  en  mon  nom,  comme  vous  voul- 
driez  faire  moy-mesme.  Priant  sur  ce  le  Créa- 
ient- vous  donner,  mou  cousin,  ce  que  désirez. 

Escript  à  S'-Maur-des-Fossés,  le  xxvim8jour 
de  .septembre  1 568. 

\  osire  bonne  cousine, 

Caterine. 

HoBEHTET. 


1568.  —  37  septembre. 

Copie  transmise  par  M.  de  Mei-val. 

V  MONSIEUR  DE  SÉNARPONT. 

Monsieur  de  Sénarpoul,  vous  verrez  par  la 
responce  que  le  Hoy  monsieur  mon  filz  vous 
faict  présentement  la  réception  de  vostre  dé- 
pesche  du  Kl*  du  présent  et  en  icelle  serez  si 
amplement  satisfaict  sur  ce  que  vous  luy  es- 
cripvea  que  je  me  garderay  vous  en  dire  aul- 
tre  ebose,  vous  priant  seulement  faire  en- 
tendre à  tousceulx  de  la  relligion  prétendue 
refformée  que  vous  cognoissez  du  cosié  de 
deslà  que  ce  qui  a  ineu  le  Hoy  mondict  filz  de 
faire  l'ordonnance  de  laquelle  il/,  se  plaignent 
n'est  point  qu'il  les  veuille  aucunement  tra- 
vailler; mais  senllemenl  pour  se  lever  le  scru- 
pulle  qu'il  pourroil  avoir  de  la  faveur  que 
ceufa  qui  se  sont  eslevez  contre  son  tmtoritë 


cl  son  service  seroienl  pour  en  retirer,  et 
quant  à  ce  que  vous  m'escripvez  de  la  maison 
Worty,  c'est  chose  qne  le  Hoy  mondicl  filz  n'en- 
tend poinct  et  qu'il  ne  veull  ny  permettre  q\ 
souffrir,  ayant  à  ceste  lin  donné  charge  à  mon 
cousin  le  duc  de  Montmorency  d'j  pourveoir, 
ce  qu'il  a  volontiers  pris  en  main  avec  espé- 
rance d'y  donner  si  bon  ordre  qu'il  n'en  ad- 
viendra poinct  d'inconvénientetd'aul  tant,  Mon- 
sieur de  Sénarpont,  que  nous  avons  eu  advis 
des  pilleryes,  meurtres  et  autres  actes  indignes 
qui  se  commettent  chaque  jour  au  parc  ou  au 
boys  joignant  ladicte  maison  el  à  la  faveur  de 
icelle,  je  vous  prye  tout  ainsi  que  l'on  désire  la 
conserver  que  les  mauvais  depportemens  ne 
nous  détournent  poinct  de  la  bonne  votante"  que 
nous  en  avons,  faisant  delfence  à  ceulx  qui  le^ 
commettent,  si  vous  en  avez  le  moyen,  qu'ilz 
ayent  à  s'en  départir,  sinon  qu'il  y  sera  pour- 
veu,  de  sorte  qu'ilz  y  recongnoistront  la  laulte 
qu'ilz  font.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Sénar- 
pont, vous  avoir  en  sa  saincte  el  digne  garde. 
Escript  à  S'-Maur-des-Fossez,  le  xxvne  jour 
de  septembre  1 568. 

Caterine. 

1568.  —  27  septembre. 

Orig.  Archives  de  Venise. 
A  NOS  TRÈS  CHERS  ET  GRANDS  AMES. 

ALLIEZ    t.T   CUMtlItllLZ 

LES  DUCS  ET  SEIGNEURIES  DE  VENISE. 

Très  chers  et  grands  amés,  confédérés  el 
alliez,  vous  entendiez  bien  au  long  par  le 
sieur  de  Foix,  ambassadeur  du  Hoy  nostre  très 
cher  sieur  et  filz  auprès  de  vous,  lestai  auquel 
nous  nous  retrouvons  à  présent,  et  l'instance 
que  nous  lui  avons  ordonné  vous  faire  de  nostre 
pari;  surquoy  nous  vous  prions,  aullanl  affec- 
tueusement que  nous  pouvons,  donner  au  sieur 
de  Foix  la  mesme  créance  que  feriez  à  nous . 
et  la  réponse  conforme  à  l'affection  que  auv, 

au. 


188 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


de  loul  temps  porlée  à  la  prospérité  des  affaires 
de  ce  royaulme,  priant  à  tant  le  Créateur,  très 
chers  et  grands  amés  et  conl'édérez  et  alliez, 
vous  donner  ce  que  désirez. 

De  S'-Maur-des-Fossés,  ce  xxvnc  jour  de 
septembre  i568. 


Caterinb. 


RoBEHTET. 


1568.  —  27  septembre. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  1075a.  p.  ao. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  parce  que  la  si 
longue  absence  du  sieur  de  Sainct-Eslienne  que 
vous  connoissez,  pourroit  ennuyer  la  royne 
ma  fille,  je  luy  ecripts  présentement  l'occa- 
sion de  son  retardement,  luy  faisant  entendre 
que  je  ne  luy  veulx  renvoyer  jusqu'à  ce  qu'il 
ait  donné  ordre  à  certains  petits  affaires  qu'il 
a  deçà,  et  aussi  que  je  luy  ay  donné  quelque 
honneste  moyen  de  s'entretenir  en  son  ser- 
vice, en  la  priant  de  luy  vouloir  continuer  et 
confirmer  encores  son  congé  pour  quelque 
temps,  vous  priant,  Monsieur  de  Forque- 
vauls, luy  en  parler  de  ma  part  et  tant  faire 
envers  elle  qu'elle  le  luy  accorde  et  prolonge, 
usant  en  ceste  négotiation  de  tous  les  bons 
offices  dont  vous  vous  pourrez  adviser,  en  sorte 
que  le  long  séjour  qu'il  faict  par  deçà  par  mon 
commandement  ne  luy  puisse  porter  préju- 
dice et  le  destourner  ou  esloignerde  la  bonne 
grâce  et  service  de  ladicte  royne  madame  ma 
fille;  à  quoy  je  me  veulx  asseurer  que  vous 
appresterez  tous  remèdes  nécessaires;  qui  me 
gardera  vous  en  faire  plus  longue  lettre ,  priant 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  S'-Maur-des-Fossés,  le  xxTii'jour 
de  septembre  1 568. 

Caterine. 


1568.  —  a8  septembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3ao6.  f*  ai. 

A  MONSIEUR  LE  COMTE  D'ESCARS, 

LHUTNAJR  efaiBM   LU  SOUmRBHBn  DR  UXOUSIt. 

Monsieur  Le  conte,  le.  Roy  monsieur  mon 
filz  a  receu  grant  contentement  de  ce  que  luy 
avez  faict  sçavoir  par  le  présent  porteur,  es- 
tant bien  instruit  de  toutes  les  affaires  de 
delà,  lequel  il  n'a  voulu  retenir  davantaige, 
de  peur  que  en  fussiez  en  peine  el  que  n'eus- 
siez oppinion  qu'il  n'eut  peu  venir  seurement 
jusquesà  nous.  Or,  Monsieur  le  conte,  c'està 
ce  coup  qu'il  congnoistra  ses  bons  seniteurs 
qui  épouseront  sa  querelle  de  bonne  affection, 
s'esverluant  de  rompre  les  malbeureux  des- 
seings de  ceulx  qui  ont  prins  les  armes  conliv 
luy  et  qui  ne  taschent  à  autre  chose  que  à 
brainqueter  toujours  quelques  places  pour  se 
fortifier  et  meclre  toujours  à  effect  leur  mau- 
vaise intention ,  où  sçaurez  donner  si  bon  ordre 
que  j'espère  que  Dieu  ne  leur  fera  ceste  grâce, 
mais  renversera  toutes  leurs  actions  comme 
contraires  à  sa  volonté.  Mon  filz  le  duc  d'An- 
jou partira  en  brief  pour  y  donner  ordre  el 
leur  faire  congnoislre  que  c'est  que  de  voul- 
loir  troubler  ung  Estât  publicq,  et  que  le  Roy 
mondict  filz  a  de  très  bons  moiens  pour  faire 
cbastier  ceulx  qui  n'en  suyvronlses  commande- 
ments. Priant  Dieu,  Monsieur  le  conte,  vous 
avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Sainl-Maur-des-Fossez,  le  \xvni""1' 
jour  de  septembre  1 568. 

Caterine. 

De  Nelfmlle. 


1568.  —  3o  septembre. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  1075a,  y.  ai. 

A  MONSIEUR  DE  FOLRQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  afin  de  ne  lais- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


IS9 


ser  perdre  une  seulle  occasion  que  je  ne  vous 
escripve,  ayant  entendu  <|ue  le  sieur  don 
Francès  d'Alava,  ambassadeur  du  Roy  Catho- 
liquc  mon  beau-lits  despéehoit  un  courrier  en 
Espaigne,  je  vous  ay  bien  voulu  donner  advis 
de  la  réception  de  vostre  lettre  du  xvc  du  pré- 
sent  mois,  par  laquelle  j'ay  este  très  aise 
> l'i-n I i-i m I ri-  les  nouvelles  que  vous  nie  mandez, 
avant  bonne  espérance,  puisqu'ainsi  est  que 
ledict  seigneur  Roy  Catholique  mon  beau  fils  a 
telle  volonté  de  parachever  le  mariage  du  Roy 
monsieur  mou  fils  et  l'niMice  de  l'Empereur 
que  les  choses  s'accompliront  bientost,  d'au- 
tant que  nous  avons  été  advertis  par  mon 
cousin  le  conte  de  Fiesque  que  ledit  seigneur 
Empereur  avoil  pris  résollulion  dudict  mariage 
et  luy  avoit  donné  charge  de  nous  en  donner 
asseurance,  toutes  fois  qu'il  déshoil  qu'icelluy 
mariage  s'achevast  par  l'entremise  du  Roy  Ca- 
tholique, de  façon  qu'il  faut  maintenant  que 
la  royne  ma  fille  nous  face  counoislre  à  bon 
escient  l'effect  de  la  bonne  volonté  dont  nous 
avons  tousjours  prins  asseurance  de  ce  costé 
là,  afin  que  les  choses  s'accomplissent  ainsi 
que  le  Roy  mondict  seigneur  et  fils  et  moy  le 
désirons.  Néantmoins,  pour  avoir  tant  plus  de 
certitude  de  la  dernière  résolution  dudict  sei- 
gneur Empereur  sur  ce  faict,  nous  avons  en- 
voyé vers  luy  le  sieur  de  Montmorin,  lequel 
sitost  qu'il  sera  de  retour,  nous  regarderons  à 
choisir  quelque  prince,  seigneur  ou  person- 
nage de  qualité  pour  envoyer  vers  ledict  sei- 
gneur roy  mon  beau-fils,  de  quoy  je  vous 
prie  advertir  la  royne  madicte  fille  et  qu'elle 
me  mande  son  advis  de  celluy  qui  seroit  pro- 
pre pour  faire  un  tel  office,  ce  que  je  désire 
sçavoir  le  [dus  tost  qu'il  sera  possible;  à  quoy 
vous  tiendrez  la  main.  Au  demeurant  je  vous 
envoyé  un  double  de  deux  édictz  que  le  Roy 
monsieur  mon  fils  a  faicts  et  qui  ont  esté 
publiez  en  la  court  de  Parlement  à  Paris,  par 


lesquelz  vous  verrez,  Monsieur  de  Forquevauls, 

de  quel  pied  l'on  chemine  maintenant  pour 
venir  à  bout  de  ceux  qui  travaillent  tant  la 
chrestienté  et  principalleinenl  ce  rovaume, 
v  dus  asseurant  que,  si  le  Roy  mondict  seigneur 
et  fils  s'est  ainsi  résolluà  faire  lesdicts  édicts. 
qu'il  est  encore  plus  aies  mettre  en  exécution 
et  n'y  espargnier  chose  qui  soit  en  sa  puis- 
sance, tellement  que  j'espère  que  vous  aurez 
nouvelles  dans  peu  de  jours  de  ce  qui  en  sera 
advenu,  dont  je  vous  prie  advertir  le  roj 
mon  beau-fils,  lequel  par  mesme  moyen  vous 
remercierez  de  la  pari  du  Roy  de  l'offre  que 
nie  feit  hier  le  sieur  don  Francès  d'Alava  par 
son  commandement  pour  donner  aide  et  se- 
cours aux  ministres  dudict  Rov  mon  fils  du 
costé  du  Réar  et  Navarre,  puisque  ceux  de 
ce  costé  là  avoient  prins  les  armes  contre 
nous,  soit  de  gens  de  cheval  ou  de  pied,  el 
luy  direz  que  le  Roy  mondict  seigneur  et  fils 
a  tellement  pourveu  pour  ce  qui  est  nécessaire 
à  la  seureté  des  villes  et  places  qui  sont  sous 
son  obéissance  vers  les  mentionnées  frontières 
qu'il  n'est  nul  besoin  que  ledict  seigneur  Roy 
Catholique  entre  en  aucune  despance  pour  cesl 
elfect,  espérant  que  dedans  peu  de  temps  l'on 
s'appercevra  des  moyens  que  nous  avons  de 
punir  et  cbaslier  ceux  qui  se  sont  tant  ou- 
bliez de  s'eslever  contre  ceste  couronne.  Néant 
moins  vous  l'asseurerez  que  la  démonstration 
que  son  ambassadeur  a  faicte  de  la  bonne 
volonté  qu'il  a  d'assister  le  Roy  mondict 
sieur  et  fils  de  tous  ses  moyens  luy  a  esté 
très  agréable  et  est  plus  que  nécessaire  qu'il 
y  ait  bonne  intelligence  entre  leurs  ministres 
et  serviteurs,  mesme  entre  mon  cousin  le  dur 
d'Albe  et  mes  cousins  le  duc  d'Aumalle,  qui 
est  eu  Chain paigne  el  Rourgoigne,  et  le  ma- 
reschal  de  Cossé,  qui  est  en  Picardie,  afin  que. 
si  le  prince  d'Orange  (qui  se  monstre  estre 
fort  irrésolu  du  chemin   qu'il   veut  prendre) 


190 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MED1CIS. 


vouloit  entrer  en  ce  royaume,  les  forces  des 
uns  et  des  autres  eussent  si  bonne  intelligence 
ensemble  qu'icelluy  prince  d'Orange  soil  com- 
ballu  et  empesché  en  l'exécution  desesentre- 
prinses.  Partant,  Monsieur  de  Forquevauls, 
vous  tairez  instance  au  Roy  Catholique  mon 
beau-fils  qu'il  escrive  et  commande  au  sieur 
duc  d'Albe  de  s'eutentlre  et  unir  avec  lesdicts 
sieurs  d'Aunialleet  de  Cossé,  ainsi  que  le  Roy 
mou  fils  a  commandé  expressément  auxdicls 
seigneurs  de  faire  avec  ledict  sieur  duc,  adve- 
nant qu'icelluy  prince  entrcprint  sur  les 
Pays-Bas,  se  connoissant  assez  que  de  la  pros- 
périté de  noz  affaires  dépend  le  bien  et  repos 
des  leurs,  comme  au  réciproque,  si  le  duc 
d'Albe  réussit  en  ses  affaires,  il  nous  sera  trop 
plus  facille  de  chastier  nos  rebelles  et  déso- 
béissants; de  toutes  lesquelles  choses  vous 
nous  fairez  sçavoir  de  voz  nouvelles,  mesme 
de  la  disposition  de  la  royne  ma  fille,  à  la- 
quelle vous  communiquerez  la  présente.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Paris,  le  xxxe  jour  de  septembre  1 568. 

Caterine. 


présent  porteur,  par  devers  vous,  pour  y  ré- 
sider son  ambassadeur,  el  au  lieu  et  place  du 
sieur  de  la  Forest,  son  maislre  d'hostel  ordi- 
naire, lequel  il  a  advisé  de  revocquer  et  de 
rappeler  et  l'employer  à  son  service  en  certain 
affaire  grandement  important  et,  d'aultant 
que  nous  cognoisons  le  sieur  de  la  Motte 
saige  et  advisé,  qui  n'oubliera  riens  de  ce  qu'il 
pensera  pouvoir  servir  à  l'entreténement  de 
mutuelle  amitié  et  bonne  intelligence  qui  es! 
entre  les  deux  couronnes,  nous  nous  asseurons 
que  vous  ne  l'aurez  désagréable,  mais  lui 
donnerez  volontiers  audience  sur  les  remon- 
strances  qu'il  aura  à  vous  faire  de  la  part  du 
Roy  mon  filz,  comme  nous  vous  en  prions 
bien  affectueusement  au  demourant  de  le  croire 
et  adjouster  foy  à  ce  qu'il  vous  dira  de  nostre 
pari,  comme  vous  feriez  à  nous  mesme,  priant 
Dieu  très. humblement,  très  puissante  prin- 
cesse, nostre  très  chère  et  très  amée  bonne 
sœur  et  cousine,  vous  avoir  en  sa  très  saincte 
et  digne  garde. 

Escript  à  Paris,  le.  .  .jour  d'octobre  1 568. 

Vostre  bonne  sœur  et  cousine, 

Caterine. 

De  l'Aubespine. 


1568.  —  [Octobre.] 

British  Muséum,  Bibl.  Coltem.  Caligula  E,  vol.  VI,  f  60. 

À   TRES   11AULTE, 

TRÈS   EXCELLENTE   ET  THES   PUISSANTE  PRINCESSE, 

NOSTRE  TRÈS   CHERE   ET   TRES  AMÉE   SOEUR  ET  COUSINE, 

LA  ROYNE  D'ANGLETERRE. 

Très  haute,  très  excellente  et  très  puissante 
princesse,  nostre  très  chère  et  très  amée  bonne 
sœur  et  cousine,  salut  ;  le  Roy  monsieur  mon 
filz  envoyé  présentement  le  sieur  de  la  Motte1, 

1  Bertrand  de  Salignac  de  la  Mothe  Fénelon,  né 
en  1  5  a  3 ,  le  septième  enfant  de  Hélie  de  Salignac  et 
de  Catherine  de  Ségur,  mort  le  1 3  août  1599.  Sa  pre- 
mière dépêche  est  datée  du  16  novembre  1 563. 


1568.  —  1"  octobre. 

Orig.  Arcb.  des  Mjdicis  à  Florence  ,  dalla  film  0736  . 
nuova  nuuierazioue  ,  f'  s5i. 

A  MON  CODS1H 

LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  je  vous  envoyé  le  jeune  Rona- 
coursy  soubz  ma  parolle,  pour  l'asseurance 
que  j'ay  que  ne  luy  vouldriez  refuser  la  grâce 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  et  moy  vous 
avons  demandée,  encore  qu'il  n'en  ayt  eu 
aultre  response.  A  ceste  cause  je  vous  prie  bien 
fort  de  l'avoir  pour  recommandé,  et  le  prendre 
en  vostre  protection,  affin   qu'il  puisse  cog- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIGIS. 


IVtl 


noislre  combien  reulx  que  j'advoue  pour  mes 
serviteurs  se  peuvent  promettre  de  vostre 
grâce  et  laveur,  et  le  pouvoir  que  ma  prière 
et  intercession  ont  en  vostre  endroict,  vous 
asseurant  que  je  recevray  singulier  plaisir  et 
satisfaction  qu'il  soit  bien  venu,  gratifié  et 
favorisé  en  ses  affaires,  et  là  où  l'occasion  se 
présentera  de  le  recognoistre,  vous  me  trou- 
verez lousjours  bien  preste  à  m'en  revenger, 
comme j  ay  donné  charge  à  l'évesque  de  Mascon 
de  vous  dire  plus  amplement  de  ma  part, 
lequel  je  vous  prie  de  croire,  et  je  prieray 
Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir  en  sa  sainete 
et  digne  garde. 

De  Paris,  ce  premier  d'octobre  1 5 G 8 . 

Vostre  bonne  cousine, 

Cmf.rine. 

BrILART. 


1508.  —  î"  octobre. 

Orig.  Bibl.  Bat,  funds  français,  II"  3in3,  I"  8. 
A  MOfl  COLSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  \ous  entendrez  par  la  leclre 
que  le  Rov  monsieur  mon  lilz  \ous  escript  et 
par  le  sieur  de  Piousin,  présent  porteur,  bien 
au  long  de  noz  nouvelles  et  la  dellibération  en 
quoy  nous  sommes  de  mectre  une  bonne  fin 
à  ceste  guerre  où  nous  n'oublyons  riens  de 
noslre  debvoyr.  Et  ayant  ledict  Piousin  fort 
grande  volonté  de  bien  servyr.  De  vostre  costé 
je  vous  priera v,  mon  cousin,  l'avoyr  pour  re- 
commandé et  de  le  vouloyr  employer  selon 
que  les  occasions  s'offriront,  pryant  en  cest 
endroict  le  Créateur  vous  avoyr,  mon  cousin, 
en  sa  sainete  garde. 

De  Paris,  ce  premyer  jour  d'octobre  1 568. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  j'é  reseu  dus  de 
Mi-  le  très,  l'une  par  le  signeur  Joulio,  lequel 


demandoyt  eune  ebause  que,  comme  \ous 
savez,  ne  se  peut  fayre  de  la  fasou  qu'il  voloyt; 
l'autre  par  celui  qui  \int  de  Meaulx,  à  qui  j'é 
fayst  fayre  cet  que  avons  peu,  et  quant  à  nos 
novelles,  le  Roy  vous  en  mande  si  au  long  que 
ne  vous  ennuiré  de  redisle  '. 
Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1508.  —  3  octobre. 

Orig.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  3190  ,  f  109. 

\  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  il  vous  est  si  am- 
plement respondu  et  satisfaict  à  tout  ce  que 
vousavez  escript  par  vostre  tlépesche  du  xxm* 
du  passé,  par  la  lettre  que  vous  escrit  le  Roy  - 
monsieur  mon  filz,  et  responses  sur  les  articles 
que  nous  a  présentées  de  vostre  partie  présent 
porteur  que  je  tiendrais  superfieu  de  vous  en 
faire  plus  longue  lettre  et  moings  pour  vous 
recommander  le  service  de  mondict  filz,  aiant 
entier  tesmoignage  de  la  bonne  affection  que 
vous  y  avez  et  partant  feray  fin  à  la  présente 
par  prières  à  Dieu  qu'il  vous  ait,  Monsieur  de 
Matignon,  en  sa  sainete  et  digne  garde. 

Escrit  à  Paris,  le  111e  jour  d'octobre  i5G8. 

Caterine. 


1568.  —  1 1  octobre. 
Orifj.  Arch.  de  ia  Donlogne. 

\  MONSIEUR  DES  BORIES, 

CI1EÏALIIH    DE    L'OBDIIS   DO    ROÏ   MONSIEUR   MO*   FILE. 

MoiisicurdesBories,  c'est  pour  vous  asseurer 

'  Voir  celle    lettre  de  Charles  l\.  (Orig.  Ribl.  nat. , 
tonds  français,  n°  3as5,  f°  1.) 

3  Charles  IX  autorisait  la  levée  de  quatre  epmp 
de  gens  de  pied,  ainsi  que  le  lui  avait  demandé  Matignon, 
mais  il  s'opposait  à  toute  levée  de  gens  de  cheval;  -il 
a  appris,  disait-il,  avec  plaisir  le  lion  chaslinient  qu'il 
a  donné  aux  deux  cents  hommes  qui  alloient  se  joindre 
à  d'Andelot.-i  (  Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  B°8l5o,  f  i"7 .) 


L92 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


du  contentement  que  le  Roy  monsieur  mon 
fils  et  moy  avons  de  la  démonstration  que 
nous  laites  de  la  bonne  volonté  et  affection 
que  vous  portés  au  Roy  monsieur  mon  fils.  Je 
seray  toujours  bien  aise  d'en  porter  tesmoi- 
gnage,  quand  l'occasion  s'en  présentera,  pour 
vous  faire  cognoistre  combien  je  désire  y  pro- 
curer ainsi,  si  vous  avez  bien  fait  jusques  à 
présent,  que  par  après  vous  estimons  comme 
bon  et  fidèle  serviteur  du  Roy  monsieur  mon 
fils;  et  me  remettant  sur  le  présent,  pour  ce 
je  prie  Dieu,  Monsieur  des  Bories,  qu'il  vous 
aye  en  sa  garde. 

De   Paris,   le   xie  d'octobre  mil  cinq  cens 
soixante  buict. 

C.VTERIXE. 


1508.  —  i  6  octobre. 
Copie.  Bibi.  nat.  fonds  français .  n°  10753  .  p.  66. 

A  MONSIEUR  DE  FOCRQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  par  ma  dernière 
je  vous  ay  escript  bien  au  long,  qui  sera  cause 
que  la  présente  ne  servira  que  pour  accom- 
paiguer  la  letlre  du  Roy  monsieur  mon  fils  ' 

1  Voici  la  lettre  de  Charles  IX  :  crVous  sçaurez  que, 
voyant  que  mon  frère  le  duc  d'Anjou  ne  pouvoit  partir 
si  tost  d'icy  qu'il  estoit  nécessaire,  n'estans  toutes  mes 
forces  rassemblées,  j'avisay  d'escripre  à  mon  cousin  le 
duc  de  Montpensier,  qui  estoit  jà  bien  advancé  vers  mes 
ennemis,  ainsi  que  vous  avez  entendu,  et  comme  avec  lui 
estoil  joinct  M.  de  Martigues  et  plusieurs  cappilaines  et 
gentilshommes,  que  je  voulois  qu'il  regardas!  d'aller 
trouver  mesdicts  ennemis  et  les  combattre  avant  qu'ilz 
hissent  plus  forts,  et  pour  luy  donner  moyen  de  ce  faire 
je  feis  acheminer  vers  luy  mon  cousin  le  duc  de  Guise 
avec  toutes  les  forces  que  j'avois  lors  près  de  moy 
et  depuis  pour  inciter  rhascun  à  se  rendre  à  son  camp  et 
unir.',  j'iiy  laid  partir  mondict  frère  de  ceste  ville,  lequel 
i'sl  aujourd'hui  en  ma  ville  d'Orléans  pour  assembler  le 
reste  de  mes  forces,  où  voyant  qu'il  ne  les  peult  avoir  si 
fort  ensemble ,  comme  il  est  besoin;;  de  combattre  mesdicts 
ennemis  et  qu'il  esl  très  requis  d'user  de  dilligence,  il  a 


qui  vous  mande  bien  particulièrement  lestât 
de  ses  affaires,  ayant  advisé  de  faire  passer 
Lamarque  présent  porteur  jusques  à  vous  pour 
nous  rapporter  des  nouvelles  du  Roy  Catho- 
lique mon  beau-fils  et  de  la  royne  ma  Glle;  il 
me  reste  à  vous  dire  que,  quant  le  sieur  de 
Montmorin  sera  retourné,  vous  aurez  bientost 
lettres  plus  amples  de  moy;  cependant  que  je 
sois  satisfaicte  sur  tout  ce  que  je  vous  ay  prié 
de  me  mander  par  mes  précédentes  et  vous 
prie  de  croire  ledict  Lamarque  de  ce  qu'il 
vous  dira,  de  ma  part,  comme  si  c'esloilmoy- 
mesme  et  me  le   renvoyer  .inslruict.  Priant 

envoyé  audict  duc  de  Montpensier  ce  qu'il  avoit  de  ca- 
vallerie  avec  luy  et  pareillement  l'équipage  pour  donnei 
une  bataille  à  mesdicts  ennemis;  de  façon  que  ledict  s 
duc  s'est  acheminé  vers  le  lieu  où  ils  estoient.  lesquels 
estans  partis  delà  Rochelle,  estoient  venus  assiéger  ma 
ville  d'Angoulesme,  ayant  abandonné  quelques  petites 
villes  qu'ils  avoient  branquetées,  voisines  de  la  Rochelle, 
et  d'autant  qu'ilz  ont  esté  bien  et  gaillardement  reçus 
par  mon  cousin  le  marquis  de  Mézières,  qui  estoit  dedans 
icelle ,  lequel  es  saillies  qu'il  a  faictes  en  a  défaict  plusieurs 
d'entre  eulx,  ayant  aussi,  comme  j'estime  en  nouvelles 
dudict  duc  de  Montpensier,  ils  ont  levé  le  siège  de  devant 
ladicte  ville,  et  pour  autant  que  j'estime  que  le  sieur  de 
Monluc  qui  estoit  du  costé  de  ma  ville  de  Limoges  est 
maintenant  joinct  avec  ses  forces  qui  ne  sont  moindres  de 
douze  à  quinze  cens  bons  chevaux  et  quatre  ou  cinq 
mille  hommes  de  pied  avec  ledict  duc,  je  veux  espérer 
que  bientost  j'auray  nouvelles  qu'ilz  auront  combattu  noz 
ennemis  et  que  Dieu,  qui  esl  juste,  me  les  aura  mis 
entre  les  mains  pour  faire  la  punition  de  leur  désobéis- 
sance et  rébellion.  D'ailleurs  mes  cousins  les  duc  d'Aumale 
et  marescbal  de  Cossé  sont  avec  une  bonne  troupe  suivant 
ceulx  qui  s'estoient  eslevés  en  mon  pays  de  Picardie, 
lesquels  ont  prins  le  chemin  des  Aidennes,  et  d'autant 
que  j'avois  double  qu'ils  n'allassent  pour  se  joindre  au 
prince  d'Orange,  j'ay  escript  auxdicls  seigneurs  que 
je  voulois,  s'ils  ne  pouvoient  combattre,  avant  qu'ils 
fussent  sortis  de  mon  royaume,  qu'ils  les  suivissent  jus- 
ques à  la  frontière  pour  passer  plus  oultre,  si  le  duc 
d'Albe  leur  mandoit,  lequel  en  fut  par  moy  incontinent 
adverti.n  (Copie.  Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  n°  1075a, 
p.  63.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


193 


Dieu,  Monsieur  de  Forqoevauls,  vous  avoir 
en  sa  saincle  et  digne  garde. 

Escript  au  palais  à  Paris,  le  xvi"  jour  d'oc- 
tobre 1  568. 

CaTERINE. 


1508. 


octobre. 


Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3aa3,  f°  s3. 
A  MOU  CODSIB 

LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  vous  entendrez  si  amplement 
de  nos  nouvelles  par  ceste  de'pesche  1  que  n'y 
pouvant  riens  adjouster  je  vous  prieray  seul- 
ement nous  faire  paît  des  vostres  et  de  celles 
de  ma  cousine  vos  Ire  femme  le  plus  souvent 
qu'il  vous  sera  possible;  priant  encestendroict 
le  Créateur  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne 
garde. 

De  Parys,  le  xvne  jour  d'octobre  1 568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  17  oclobre. 

Orig.  Iïibl.  nat.  fonds  français.  n°  3aa&,  f°  A. 
A  MON  CODSIB 

LE  MARQUIS  DE  VILLARS. 

Mon  cousin,  j'ay  este'  bien  ayse  d'entendre 
de  voz  nouvelles  par  la  lettre  que  j'ai  receue 
de  \ous  du  vc  de  ce  moys  et  ne  fais  point  de 
doubte  que,  suivant  vostre  bonne  votante"  et 
singulière  affection,  vous  ne  fussiez  très-marry 
que  vous  n'eussiez  vostre  part  du  jeu  qui  se 
doit  jouer  par  delà,  qui  est  la  cause  que  vous 
avez  esté  contant  de  suivre  mon  fils  d'Anjou; 
mais  je  ne  sçay  pas  comme  vous  ferez  vostre 
paix  envers  le  Roy  monsieur  mon  lilz,  car  il 
avoit  envie  de  vous  tenir  auprès  de  soy;  tou- 

1    Voircctte  lettre  de  Charles  IX ,  en  date  du  1 G  octobre, 
dans  le  même  volume,  f'  ai. 

Catherine  ut.  Médicis.  —  m. 


teffoys  s'asseurant  tousjours  que,  en  quelque 
lieu  que  ce  soit,  vous  ne  lui  serez  point  inu- 
tile, cela  se  passera  plus  aysément  et  mesme 
que  je  y  tiendray  la  main,  comme  aussi  en 
toutes  autres  choses  qui  vous  toucheront,  sup- 
pliant le  Créateur,  mon  cousin,  vous  donner 
ce  que  plus  désirez. 

Escript  à  Paris,  le xvii°  jour  d'octobre  1 568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  18  oclobre. 
Anl.  Arcli.  nat.  colket.  Simancas ,  K  îoio.  nc  A7. 

A  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  filz,  ayent  entendu  que  la 
royne  vostre  femme  c'et  trové  mal  et  à  cet  que 
j'é  peu  voyr  par  ce  que  l'on  me  mande,  c'et 
de  fayre  trop  de  cotation  el  aystre  trop  re- 
pleste  et  ne  fayst  asés  d'ésersice,  chause  que 
je  craindroys  que  à  la  fin  lui  aportàt  et  à  son 
enfant  quelque  ynconvénient,  que  est  cause 
que  j'é  bien  voleu  prier  Vostre  Majesté  de  luy 
voloir  commander  de  ne  vivre  plus  de  la  façon 
et  ne  fayre  que  dus  '  repas,  et  entre  les  dus  ne 
manger  que  dupeyn,  si  ayle  ne  peult  atendre 
le  soper  ou  le  diner,  n'aytent  nurie  à  menger 
de  la  cher  ors  son  disner  ou  soper.  Je  creyn 
que  Vostre  Majesté  ne  luy  veulle  trop  com- 
pleyre  et  ne  lui  volant  dire,  que  cela  la  fist 
tonber  en  quelque  grande  maladie,  qui  est 
cause  que  j'é  prins  l'ardiesse  de  lui  enn  es- 
cripre  et  luy  prier  luy  défendre,  cet  que  je  luy 
suplie  fayre;  et,  de  peur  de  l'anuièr  de  longue 
lelre,  fayré  fin,  prient  Noslre  Seigneur  luy 
donner  cet  que  ayle  désire. 

De  Paris,  cet  xviu"  octobre  1 568. 

Voslre  bonne  mère  et  seur, 

Catbrine. 


Dus,  deux. 


35 


IMIMMEriI     MIIUHU. 


194  LETTRES  DE  CATH 

1508.—  18  octobre. 
Copie.  Bibl.  nul   fonds  fiançais,  n"  10709  ,  p.  4S. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,parla  lettre  que  le 
Rov  monsieur  mon  fils  vous  escript,  vous  sçaurez 
comme  mon  cousin  le  duc  d'Albe,  nous  ayant 
escripl  ei  faict  faire  instance  par  le  sieur  don 
Fiancez  d'Alava  de  le  secourir  de  quelques 
I coupes,  encores  que  le  Roy  mondict  fils  en  ait 
autant  ou  plus  de  besoing  que  prince  de  ses 
voisins,  estant  son  Estât  ainsi  troublé  qu'il  est, 
néantmoins  que  pour  se  revancher  de  lacour- 
loisie  qu'il  a  dernièrement  receue  du  Roy  Ca- 
tholique monsieur  mon  beau-fils,  il  a  faict  estai 
d'envoyer  audict  duc  jusques  à  mille   bons 
hommes  de  cheval ,  et  deux  mille  bons  arquebu- 
siers à  pied,  ayant  pour  les  conduire  choisi  mon 
cousin  le  mareschal  de  Cossé  qui,  pour  tout 
certain  et  sans  aucune  faute,  sera  avec  cette 
troupe  au  plus  tard  devers  la  fin  de  ce  mois  à 
Rocroy  pour  marcher  la  part  que  luy  faira  sça- 
voir  ledict  duc,  vous  advisantque  Te  plus  grand 
plaisir   que    pourra   jamais  recevoir  le    Roy 
mondicl  fils  ce  sera  d'assister  et  accomoder  les 
affaires  dudict  Roy  Catholique  autant  ou  plus 
ijue  les  siens  propres   et  de  le  gratifier   en 
tout  ce  qu'il  pensera  luy  estre  agréable.  Quant 
à  moy,  il  se  peusl  assurer  que  j'embrasseray 
lousjours  de  non  moindre  affection   le  bien 
d'iceulx  que   de  ceulx  du  Roy   mondict  fils 
ei  que  je  n'oublieray  à  entretenir  entre  eulx 
la  bonne  amitié  et  alliance  que  jusques  icy 
a  si  heureusement  succédé  et  prins  cours,  ce 
que  je  vous  prie  luy   faire    particulièrement 
entendre.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Forque- 
vauls,  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 
Escript  à  Paris,  lexvme  jour  d'octobre  1 568. 

Caterine. 

Depuis    la   présente    escripte,   j'ay   receu 


ERINE  DE  MÉDIC1S. 

[  voslre  lettre  du  xxime  du  passé,  qui  a  esté 
cause  oultre  que  le  Roy  mondicl  seigneur  et 
fils  vous  escript  par  ce  qu'il  a  adjousté  à  sa 
lettre  que  nous  vous  envoyons  le  courrier  en 
toute  diligence  pour  vous  prier  de  nie  mander 

|  des  nouvelles  de  la  disposition  de  la  royne 
ma  fille,  de  laquelle  encores  que  j'aye  cer- 
taine asseurance  par  voslredicte  lettre  de  sa 
bonne  santé,  néantmoins,  pour  ce  desplaisir 
que  ce  m'a  esté  d'entendre  qu'elle  se  soit 
trouvée  mal,  m'en  a  laissé  quelque  doubte, 
dont  je  désire  estre  esclaircie  par  la  response 
que  vous  me  fairez  incontinent  par  cedict 
courrier. 

1568.  —  18  octobre. 

Copie.  Ilritisli  Muséum ,  n°  19398. 

A  MON  COUSIN 

LE  COMTE  DE  LEICESTER, 

GRAND  ÉCUYER  D'&MLBTBBBB. 

Mon  cousin,  je  n'ay  pas  voulu  laisser  partir 
le  sieur  de  la  Mothe,  chevalier  de  l'ordre  du 
Roy  monsieur  mon  Glz,  présent  porteur,  qu'il 
envoyé  son  ambassadeur  par  delà,  au  lieu  du 
sieur  de  la  Forest  qui  y  est  de  présent,  sans 
vous  faire  ce  mot  et  luy  donner  charge  de  vous 
visiter  et  dire  aucunes  choses  de  ma  part.  Sur 
quoy  je  vous  prie  le  croire,  comme  vous  feriez 
moy-mesme,  priant  Dieu,  mon  cousin,  vous 
avoir  en  sa  garde. 

Escript  à  Paris,  le  xvin'jourd'octobre  1 568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catbrihe. 


1068.  —  ai  octobre. 
Minute.  Bibl.  ont.  fonds  français,  n°  15919,  f"  118. 

AU  COMTE  DE  FIESQUE, 

AMBASSADKtin   AUPRKS   DE   L'KMPKRKLR. 

Mon  cousin,  toutes  vos  despeschessont  arri- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


le- 


vées à  bon  port,  mesnics  celle  du  xxv0  du  passé 
que  j'ay  recouvrée  la  dernière,  ausquelles  je 
respondrayquevousnesçauriez  fayre  chose  qui 
m'apporte  plus  de  plaisir  que  de  me  tenir  sou- 
vent et  particulièrement  advertiedes  nouvelles 
de  delà  que  j'enlendz  volontiers.  Aussy  veulz-je 
bien  vous  inslruyre  de  nouveau  pour  en  res- 
pondro  devant  ceuK  qui  en  seineroient  du 
contraire.  11  n'est  pas  besoing  vous  dire  da- 
vantaige  l'occasion  qui  a  faict  de  nouveau 
esleveren  armes  ceul\  qui  ont  cy-devant  trou- 
blé le  royaume,  car  vous  l'aurez  bien  entendue 
par  eeulx  qui  ont  esté  dépescbez  par  delà  de  la 
part  du  Roy  monsieur  mon  fils,  mesme  du 
sieur  de  Montniorin  qui  a  esté  envoyé  bien  in- 
slruict  de  toutes  choses,  aussi  qu'il  est  assez 
congneu  de  ceulx  qui  en  veulent  juger  saine- 
ment qu'il  n'y  a  rien  en  ce  faict  qu'une  pure 
ambition  et  rébellion  de  subjeetz,  quelque 
prétexte  de  religion  qu'ilz  veuillent  prendre, 
en  la  liberté  de  laquelle  ilz  ont  toujours  esté 
maintenuz  par  le  Roy  mondictfils;  mais  je  vous 
diray  que,  s'estant  relirez  à  la  Rochelle  et  es 
environs  où  ilz  ont  faict.  tous  actes  d'hostilité, 
prins  plusieurs  petites  villes  par  i'orce,  ran- 
çonné les  habitans  d'icelles  villes,  les  genlilz- 
hommes  et  habitans  du  plat  pays,  nous  y 
avons  faict  tyrer  la  gendarmerie  et  la  plupart 
de  noz  forces,  qui  sont  de  cesle  beurre  près 
de  Poitiers  pour  remédier  à  les  combattre 
et  réprimer;  s'estant  mon  (ilz  d'Anjou,  il  y 
a  près  de  huit  jours,  acheminé  avecques  le 
reste  des  forces  pour  mener  ceste  entreprise  à 
quelque  bonne  issue,  dont  nous  attendons 
bientost  de  bonnes  nouvelles,  estans  lesdietz 
ennemis  enfermez  d'un  costé  de  notre  camp ,  de 
l'autre  costé  des  trouppes  du  sieur  de  Monluc, 
qui  ne  sont  pas  petites,  (pie  j'espère  que 
Dieu,  juste  juge,  vengera  relie  l'ovs  le  loriot 
la  désobéissance  de  tel/,  mauvais  subjeetz,  los- 
quelz  ne  se  trouveront  pas  tant  appuyez  qu'ilz 


pensent;  car  quelque  chose  que  nous  ait  pré- 
senté l'ambassadeur  de  la  royne  d'Angleterre 
qu'elle  voulloil  cognoislre  de  la  querelle 
d'entre  le  Roy  mondict  filz  et  ses  subjeetz  et 
que  ce  faict  la  regardoit,  elle  nous  a  fait  en- 
tendre depuis  le  contraire  et ,  comme  ce  qu'elle 
en  a  faict  a  esté  pour  moyenner  quelque  ré- 
conciliation et  que,  puisque  on  a  si  mal  pris 
son  intention,  elle  ne  s'en  meslera  jamais.  Je 
n'estime  pas  aussi  qu'ilz  puissent  avoir  grand 
secours  des  autres  nations,  si  ce  n'est  de  quel- 
ques reisli'os  menez  et  conduietz  comme  très 
bien  vous  me  l'escripvez,  auxquels  toultefois 
nous  défendrons  entier  en  ce  royaulme  autant 
qu'il  sera  possible.  De  vostre  costé,  mou  cou- 
sin, encores  que  j'aye  bien  considéré  ce  que 
m'escripvez  du  peu  de  moyen  que  l'Empereur 
a  de  les  empescher  de  venir,  s'ilz  sont  pavez, 
quelque  bonne  volonté  qu'il  en  ave,  si  ne 
faut-il  pas  que  vous  différiez  de  continuer  à 
poursuivre  ledict  Empereur  ou  leur  faire  faire 
défenses  si  estroitos  qu'ilz  ne  s'advancenl 
pas  tant  de  partir;  sans  y  réussir,  quand  colla 
ne  debvroit  servir  qu'à  tousjours  les  retarder 
d'aultant.  A  quoy  je  vous  prie  de  tenir  la  main 
et  vous  employer  comme  vous  avinez  le  bien 
des  affaires  du  Roy  monsieur  mon  filz1: 
priant,  etc. 

1  Voir   dans   ce   munie  volume   toutes   les  dépêches 
du  comte  de  Fiesque.  Voici  une  lellre  de  l'Empereur  qui 
permettra  d'apprécier  fa  disposition  dos  esprits  en  Ml' 
magne: 

cLa  Majesté  Césarée  de  l'Empereur,  noslre  très  heu- 
reux maistre  et  souverain,  a  entendu  très  volontiers  o 
que  luy  a  esté  dernièrement  l'apporté  par  l'amtassadeai 
du  Très  Tlireslien  ltoy  de  France  de  la  pari  dudicl 
seigneur  Roy,  ayant  esté  bien  fasclié  d'avoir  entendu 
l'infortune  auquel  il  avoit  esté  (pour  la  singulière  et 
fraternelle  amitié  qu'il  luy  porte),  ayant  au  contraire  en 
liyen  agréable,  quand  il  a  ouy  dire  audicl  ambassadeur 
qu'il  se  porte  bien  mieulx,  de  quoy  il  se  rcsjouist  avec 
luy  et  luy  désire  à  ('advenir  Ires  bonne  santé  avec  heu- 
reux succès  de  ses  affaires. 

•j.'i. 


196 


LETTRES  DE  CATHE 


1568.  —  2 1  octobre. 

Orig.  liibl.  nat.  fonds  français»  n°  3ja3,  f'3s. 
A  MON  COUSIN 

LE  DUC  DE  NEMOURS. 
Mon  cousin,  je  ne  puis  rien  adjoulter  à  la 

«Et  quant  à  ce  qu'a  dict  ledict  ambassadeur  de  l'in- 
solance  de  quelques  subjecls  dudicl  Roy  Très  Cbrélien 
qui,  outre  leur  désobéissance,  ont  contrevenu  et  violé 
non  seulement  les  traictés,  mais  aussy  les  édicts  publiés 
en  son  royaulme,  et  mesme  le  prince  de  Condé,  lequel 
jusques  à  présent  ne  s'est  présenté  audict  Roy  pour  luy 
offrir  le  debvoir  et  service  auquel  il  est  tenu,  mais  au 
contraire,  assisté    de   ses  complices   principaulx,   s'est 
efforcé  de  practiquer  nouvelles  occasions  de  guerre  et 
que  ledict  Roy  auroit  esté  contraint  pour  tels  esmeutes 
et  odieuses  entreprinses  s'armer  contre  ledict  prince, 
ses  associés  et  autres  de  leur  religion,  aflin  de  les  chas- 
ser hors  de  son  royaulme  et  reslablir  cl  remettre  en 
icelluy  l'exercice  de  la  seule  religion  catholique,  Sadicle 
Majesté  ne  peult  nier  qu'aiant  entendu  cella,  elle  n'aist 
esté  grandement  estonnée,  comme  c'est  une  chose  bien 
pitoiable  de  veoir  un  royaume  si  florissant  tomber  de 
recheff  en  la  calamité  de  laquelle  il  s'estoit  retiré  depuis 
peu  de  temps  avec  grande  peine,  et  qu'il  est  assez  ma- 
nifeste, non  seulement  par  les  exemples  des  anciens, 
mais  par  les   modernes  qui   sont   advenus    de    nostre 
temps  en  plusieurs  lieux,  combien  les  guerres  civiles 
des  princes  et  subjecls  ont  été  pernicieuses  à  toutes  ré- 
publiques. Et  parlant  Sadicte  Majesté  Césarée,  comme 
Empereur  de  la  chrestienté,  amateur  de  la  paix  et  repos 
publicq,  désire  ryen  plus  que  de  veoir  toutes  choses  en- 
tretenues et  conservées   en  bonne  tranquillité  et  repos 
sans  que  le   sang  des  chresliens  y  soyt  plus  respandu, 
aians  esté  desjà  si  travaillés  par  les  armes  et  entreprinses 
des  infidèles  qu'il  n'est  pas  de  besoing  les  augmenter  et 
affliger  davantage  par  guerres  civiles. 

(fEt  pense  véritablement  Sadicte  Majesté  Césarée  le 
Roy  Très  Chrestien  avoyr  eu  grandes  et  importantes  oc- 
casions pour  entrer  en  ceste  nouvelle  guerre  avec  ses 
subjecls,  et  avoyr  longuement  considéré,  avant  que 
d'entreprendre  une  chose  qui  luy  est  d'une  si  grande 
importance,  de  sorte  que  Sadicte  Majesté  Césarée  pense 
que  seroyt  superflu  d'alléguer  les  raisons  d'une  telle  en- 
treprinse  et  que  l'on  pourrait  dire  qu'elle  vouldroyt  don- 
ner la  loy  et  prescripre  les  moiens  de  ce  que  se  faict  en 
son  royaulme,  toutesfois  ne  peult  celer  en  tout  ce  qu'elle 


R1NE  DE  MÉDIGIS. 

lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  es- 
crit  présentement,  si  nest  vous  pryer  nous 

en  srait  et  désire  :  c'est  à  sçavoir,  que  Sadicle  Majesté 
trouveroit  expédient  et  très  utile  que   l'on   usasse   des 
moiens  qui  sont  propres  pour  espargner  le  sang  des 
chresliens   et    remettre    une   bonne   paix   et    mutuelle 
amilvé  entre  le  Roy  et  ses  subjecls,  aflin  que  ce  royaume 
estant  restably  en  sa  première  tranquillité,  le  Roy  fus! 
soulagé  des  grandes  peines  et  faseberies  qui  le  travaillent; 
en  quoy,  si  Sa  Majesté  Césarée  luy  peult  ayder  et  faire 
quelque  bon  offre,  Elle  sera  tous  jours  preste  de  s'em- 
ployer de  bonne  volonté;  mais  aflin  de  ne  rapporter  par- 
ticulièrement en   ce  lieu  les  dangers  et  incommodités 
que  les  troubles  de  France  peuvent  apporter  à  toute  la 
république  chrestienne,  qu'il  seroyt  toutesfois  besoing  de 
sçavoir  l'état  des  choses.  Sadicte  .Majesté  Césarée  craint 
grandement  que  la  guerre,  laquelle  on  dict  estre  faicle 
contre  les  esdicts  nouveaux,  lesquels  premièrement  par 
les  Très  Chresliens  roys  de  France  Henry  et  François  et 
depuis  par  le  Roy  ont  esté  publiés  touchant  la  religion, 
n'attire  avec  soy  de  grands  niaulx,  ruines  et  désolations 
au  royaulme  de  France,  d'autant  mesme  qu'en  tous  en- 
droits, où  le  bruit  a  courru,  l'on  parle  en  mauvaise  part 
tant  du  Roy  que  de  ses  principaulx  ministres  et  conseillers, 
dont  il  est  facile  déjuger  qu'oultre la  royne  d'Angleterre, 
de  laquelle  ledict  Roy  a  cogneu  la  volonté  parla  déclara- 
tion qu'en  a  faicle  son  ambassadeur,  il  y  aura  plusieurs 
aultres  princes,  qui  ne  sont  pas  de  petite  condition,  les- 
quels, non  seulement  de  faveur  et  bonne  volonté  les  fa- 
voriseront,  mais  aussy  les  aideront  de  tous  les  moiens 
qui  seront  en  leur  puissance  pour  la  comnninaulté  de  la 
caus>  qui  est  entre  eulx,  emploieront  pour  eulx  tous  les 
moiens  qui  seront  en  leur  puissance,  cognoissans  que  la 
cause  leur  est  commune  avec  eulx. 

trEtles  hommes  estant  ainsy  aigris  et  bandés,  Sadicte 
Majesté  Césarée  ne  vouldroit  point  que  le  Roy  puisse  es- 
pérer aucun  service  ou  commodité  de  secours  qu'il  luy 
demande  et  faveur  pour  faire  lever  gens  de  guerre  en 
Allemagne,  quand  il  en  sera  besoing,  ne  générallement 
de  toutes  les  forces  dont  ledict  Roy  penseroit  maintenant 
s'aider. 

cEncores  estre  comme  chose  bien  plus  difficile  que  le- 
dict Roy  Très  Chrestien  en  second  lieu  demande  à  Sadicte 
Majesté  que,  par  son  authorité,  Elle  empesche  qu'il  ne 
vienne  d'Allemagne  aucun  secours  de  gens  de  chevall  ou 
de  pied  pour  favoriser  ses  subjecls  qui  portent  les  armes 
contre  luy,  car  sy  Sadicte  Majesté  avecque  toutte  dilli- 
genec  et  bonne  volonté  n'a  peu  empescher  en   l'année 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


197 


faire  souvent  part  de  voz  nouvelles  comme  je 
feray  des  nostres  l;  et  quant  à  ce  vous  m'avez 
escript  en  chiffre,  c'est  chose,  mon  cousin,  de 
bien  grande  considération  et  en  quoy  je  trouve 
que  vous  avez  très  bien  faict  d'y  procéder  de 
celle  façon,  dont  pour  le  présent ,  je  ne  vous  di- 
ray  pas  da vantai ge,  en  priant  Dieu  vous  avoyr, 
mon  cousin,  en  sa  sainte  et  digne  garde. 

De  Parys,  ce  xxime  jour  d'octobre  i568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Gatbbinb. 

dernière,  lors  que  l'occasion  de  la  guerre  esloit  plus  fa- 
vorable, que  plusieurs  compaignies  de  gens  de  cheval  et 
de  pied  ne  soyent  sortys  d'Allemagne  pour  aller  secourir 
ceulx  qui  avaient  prins  les  armes  contre  ledict  Roy,  que 
pourroyt  maintenant  faire  Sa  Majesté,  ayant  esté 
publiée  et  proposée  une  autre  occasion  qui  est  bien  plus 
odieuse  et  que  plusieurs  pensent  avoyr  communauté 
avecque  les  subjects  dudict  Roy,  mais  bien  au  contraire, 
si  Sadicte  Majesté  s'oppose  à  ceux  qui  favorisent  ses- 
dicts  subjects  et  leur  défend  de  mener  leurs  troupes  en 
France,  il  serait  à  craindre  qu'il  ne  fust  accusé  de  faire 
contre  la  liberté  de  la  Germanie.  Ainsi  serait  chose  qui 
ne  seroyt  point  prouflilable  audict  Roy  et  qui  meltroyt 
les  subjects  de  Sadicte  Majesté  Césarée  en  mauvaise 
opinion  et  la  ferait  soupsonner  qu'elle  serait  participante 
à  ceste  guerre,  négligeant  les  choses  que  Sadicte  Ma- 
jesté avoyt  à  considérer  en  ceste  occasion ,  lesquelles  Elle 
ne  veult  pas  laisser  passer  ne  faillir  en  ryen  qui  dépende 
du  debvoyr  de  son  empire. 

«Pour  ce  que  Sadicte  Majesté  a  pensé  qu'elle  ferait 
chose  digne  de  sa  bonté  et  de  la  fraternelle  amityé  qu'elle 
porte  au  Roy  Très  Chrestien,  si  Elle  lui  faisojt  entendre 
la  grandeur  et  importance  de  ceste  affaire  avec  sou  advis 
sur  ce,  aussy  comme  cella  procède  et  vient  d'un  bon 
cœur  amateur  dudict  Roy  Très  Chrestien  et  qui  a  en 
singulière  recommandation  la  paix  et  commodité  pu- 
blique, semblablement  Sadicte  Majesté  espère  que  le- 
dict Roy  prendra  ces  choses  en  bonne  part,  comme  aussy 
Elle  désire  infiniment  que  lediot  Roy  puisse  gouverner 
son  royaume  avec  toutte  tranquillité  et  tout  le  contente- 
ment qu'il  désire. 

"Fait  à  Vienne,  le  xvii*  jour  d'octobre  i5G8.n 
(Record  ollice,  State  payer»,  copie  du  temps.) 
1   Voir  la  lettre  de  Charles  IX  dans  le  même  volume, 
Pag. 


I5G8.  —  a  G  octobre. 

Orig.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  3s-!>3,  f  44. 

a  mu\  cousin 
LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  ce  petit  mot  sera  pour  accom- 
pagner la  lettre  du  Roy  monsieur  mon  Gis  ' 
avec  les  articles  qu'il  vous  envoyé  de  ceulx  de 
la  ville  de  Lyon  par  lui  responduz,  ainsi  que 
vous  verrez  et  entendrez  le  surplus  de  noz 
nouvelles  de  deçà  par  le  sieur  d'Elbène  présent 
porteur,  qui  a  charge  de  vous  en  rendre  bon 
compte,  et  sur  lequel  me  remectant,  je  prie 
à  Dieu  vous  donner,  mon  cousin,  ce  que  plus 
désirez. 

Escript  à  Paris,  le  xxvic  jour  d'octobre  i5G8. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catebinb. 


[  15GS.  —  26  octobre.] 

Orig.  Arch.  des  Médicis  à  Florence,  délia  fîiza  4726, 
nuova  nunierazionc. 

A  MO.N  COUSIN 

LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  vous  entendrez  bien  au  long 
de  l'évesque  du  Mans  certaines  particularités 
pour  lesquelles  nous  l'avons  chargé  vous  dé- 
pescher  l'un  des  siens  et,  suivant  ce  qu'il  vous 
dira,  l'instance  que  présentement  vous  fait  le 
Roy  monsieur  mon  fils,  je  vous  prie  nous  vou- 
loir faire  paroistre  par  effecl  la  bonne  volonté 
que  nous  portez,  vous  pouvant  assurer  que 
en  meilleure  et  plus  grande  occasion  ne  vous 
pourrez  jamais  employer  pour  ledict  sieur  Roy 
mon  (ils  et  le  bien  de  ce  royaume  que  en  celle 
qui  se  présente  aujourd'hui,  qui  me  fait  es- 
pérer que,  estant  ce  que  dessus  bien  considéré 
par  vous,   vous  ne  voudriez  manquer,    vous 

1  Voir  la  lettre  de  Charles  IX  dans  le  même  volume, 
fia. 


198  LETTRES  DE   CATHERINE  DE  MEDICIS. 

priant  pour  la  fin  do  la  présente  vouloir  croire 
ce  que  le  sr  évesque  vous  escrira  et  mandera 
en  mon  nom,  comme  si  c'estoit  moi-niesme. 
Priant  le  Créateur,  vous  avoir,  mon  cousin,  en 
sa  sainte  et  digne  garde. 
Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  27  octobre. 

Orig    lîiM.  mit.   fuuds   lïanrais,  11"  i.'.ÎJiS.  p.   ll3. 
A  MON  COUSIN 

LE  DUC  GUILLAUME  DE  SAXE. 

Mon  cousin,  le  Roy  monsieur  mon  (ilz  vous 
envoyé  le  sieur  de  Louberye  pour  vous  faire  en- 
tendre qui  a  esté  cause  qu'il  ne  vous  a  employé 
en  ceste  première  levée  qui  s'est  l'aicte  en  Alle- 
maigne  pour  son  service  et  vous  prie  tenir 
preslz  quatre  mil  chevaulx  pistolliers,  lesquelz 
il  espère  faire  venir  à  son  service  avant  ce  prin- 
temps si  les  choses  tirent  en  plus  grande  lon- 
gueur, s'asseurant  que  vostre  personne  et  vostre 
bonne  conduicle  seront  d'uug  grand  fruict  à 
son  royaume,  lequel  vous  fera  aussy  entendre 
comme  nous  avons  donné  ordre  de  faire  me- 
ner jusques  à  Tboul  grosse  somme  d'argent 
pour  vous  faire  tenir,  lequel,  à  raison  des  dan- 
gers qui  sont  sur  les  chemins,  à  cause  des 
grandes  levées  qui  se  font  en  Allcmaigne,  nous 
n'avons  encore  peu  faire  passer  outre.  Quant 
au  surplus  de  ce  qui  vous  estdeu,  le  Roy 
mondict  seigneur  et  filz  a  délibéré  de  vous  en 
salisffaire  à  la  première  commodité  qui  se 
présentera,  et  m'asseuranl  que  ledicl  sieur  de 
Louberye  vous  fera  entendre  plusieurs  autres 
particularitez  desquelles  il  est  bien  instruict, 
je  prieray  Dieu,  mon  cousin,  qu'il  vous  ayt 
eu  sa  saincte  et  digne  garde. 

Vostre  bonne  cousine, 

Cateri.ne. 


1568.  —  a8  octobre. 

Copie,  Bibl,  n,ji.  ronds  français,  un  i'»-5a,  p.  71. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 


Monsieur  de  Forquevauls,  j'avois  receu 
vostre  lettre  du  xximc  septembre,  le  jour  précé- 
dent celles  du  111e  [lisez  du  xv1]  du  présent  qui 
nous  apportèrent  la  malheureuse  nouvelle  de  la 
mort  de  la  feu  Royne  Catholique  mu  fille',  ainsi 
que  vous  aurez  peu  voir  par  les  lettres  que  je 
vous  escripvis  par  uug  courrier  que  je  vous 
despéchay  le  soir  mesme.  Si  ceste  nouvelle 
receue  si  inopinément  m'a  .affligée,  l'amitié 
(oultre  celle  que  la  nature  nous  cause)  que  je 
portois  à  la  deffunlele  vous  doibt  tesmoigner. 
Tant  y  a  que  m'estant  consolée  sur  la  volonté 
de  Dieu,  pour  la  recepvoir  en  toute  patience, 
il  m'en  demeure  un  regret  tel  que  vous  pou- 
vez penser  pour    les  occasions  que  je  diffère 

1  Voici  le  récit  des  derniers  moments  de  la  reine 
d'Espagne  adressé  à  Catherine  par  Fourquevaui  : 

trEstant  arrivé  M.  de  Lignerolles  à  Madrid  le  dernier 
jour  de  septembre,  il  ne  put  avoir  audience  prompte- 
inent  à  cause  que  le  roy  estoit  au  Prado  el  la  Raine  Ca- 
tholique désiroit  se  porter  du  tout  bien  quand  il  iroit  luy 
baiser  la  main,  laquelle  sentit  des  douleurs  le  premier  et 
le  deuxiesme  jour  de  ce  moys  d'octobre  avec  vomisse- 
ments, lesquelz  luy  continuèrent  et  les  faiblesses  de  cœur 
se  pressèrent  de  plus  en  plus  jusques  au  dimanche  ma- 
lin, troisiesme  de  ce  moys,  que  don  Juan  Manrique 
m'envoya  advertir  du  piteux  estât  de  ladicte  dame,  Ijtte 
louchoit  à  sa  lin.ee  que  entendu  par  luy  et  le  srde  Liglffi- 
rolles,  ils  allèrent  soudain  au  palais  vei-s  elle,  qui  les  re- 
connut incontinent  et  parla  à  eux  commandant  dVscripre 
à  la  Royne  sa  mère  et  au  Roy  son  frère  des  propos  con- 
tenus en  un  mémoire  à  part  qui  va  avecques  ce  mémoire, 
et  déplus  dte  supplier  madicte  dame  la  Royne  sa  mère, 
qu'il  1 11  v  pleust  prendre  en  sa  recommandation  ses  dames 
francoises,  si  elles  vonloient  sr  retirer  en  Fronce  après 
son  trépas,  el  alors  parla  audict  de  Lifjneiolles.  D'après 
le  rapport  des  médecins,  l'heure  où  Sa  Majesté  accoucha 
mal  fut  entre  dix  et  onze  heures  avant  midi  et  mourut 
environ  la  douziesme."(Ribl.  nat.,  fonds  franc.,  u"  10702  , 

p.  6.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


1«J9 


à  vous  escripre,  à  cause  do  la  douleur  que 
j'en  reçois  quaud  je  y  pense  et  aussi  pour 
Tasseurance  que  j'ay  qu'elles  sont  par  vous 
assez  conneues  et,  partant,  ayant  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  advisé  de  vous  faire  cesle  de- 
pesrhe,  attendant  qu'il  puisse  envoier  par 
delà  quelque  personnage  propre  pour  faire 
l'office  que  telle  occasion  requiert,  je  vous  prie 
cependant  vous  comporter  par  delà  avecques 
la  discrétion  dont  vous  avez  accoutumé  de 
vous  conduire  et  ainsi  que  vous  jugerez  estre 
nécessaire  pour  le  plus  à  propos,  mettant 
peine  de  bien  apprendre  les  discours  qui  se 
tairont  sur  cet  accident  pour  les  nous  mander 
et  faire  sçavoir  incontinent-,  avecques  ce  que 
vous  jugerez  appartenir  au  service  du  Rov 
mondict  fils,  n'estant  besoin  que  vous  parliez 
encores  de  retourner,  combien  qu'il  vous  face 
grand  mal  de  demeurer  maintenant  par  delà, 
ainsy  qu'il  faict  à  moy  de  vous  y  penser  de 
ceste  façon;  et  parlant,  vous  avez  à  vous  con- 
forter sur  le  contentement  que  le  Roy  mon 
fils  a  de  vous  et  de  la  bonne  volonté  que  j'ay 
de  porter  tesmoisnage  de  vos  services  pour  les 
remanlevoir  à  propos  et  vous  faire  jouir  de 
quelque  reconnaissance  d'iceulx,  ainsi  qu'ils 
méritent  et  d'aultant  que  l'on  vous  envoyé  un 
mémoire  par  lequel  vous  apprendrez  Testai 
des  affaires  de  ce  royaume,  je  feray  fin,  me 
remettant  sur  ireluy,  eu  priant  Dieu,  Mon- 
sieur de  Forquevauls,  vous  avoir  en  sa  saihc  te 
et  digne  garde. 

Escript  à  Paris,   le    xxviu"  jour  du    mois 
d'octobre  1 5  G  8 . 

Caterink. 


1568.  —  a8  octobre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  fnnçaû ,  ri"  SllS,  f*  47. 

A  MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

M ousin,  pour  respondre  à  la  lettre  que 


vous  m'avez  escripte  du  xxie  jour  de  ce  movs 
faisant  mention  de  soixante-dix  mille  livres 
saysis  entre  les  mains  des  facteurs  de  Georges 
Aubreth  et  (pue  vouldriez  estre  employez  au 
pavement  de  la  gensdarmerye  qui  est  auprès 
de  vous  suyvant  ce  que  vous  dictes  qu'il  avoit 
esté  résolu  à  Saint-Maur  que,  si  vous  en  avyez 
besoing,  vous  en  pouviez  ayder.  Pour  cest  etlecl 
je  vous  diray,  mon  cousin,  qu'il  vous  peult 
assez  souvenir  que,  vous  estant  audief  Sainrl- 
Maur,  il  fut  ung  bien  long  temps  disputé  si 
l'on  pouvovt  releuvr  alors  ladicle  somme  ou 
non,  dont  encore  à  l'heure  de  rostre  parle- 
ment l'on  nVstoyl  pas  bien  esclaircy  et  que, 
comme  Ton  regardoytà  bailler  les  assignations 
pour  les  garnisons  de  gensdarmerye  qui 
estoient  par  les  provinces,  il  vous  peult  sou- 
venyr,  mon  cousin,  qu'il  fut  arrestéque  celles 
de  Picardye  et  Champaigne  qui  debvoient  les 
premières  se  mectre  en  campagne,  comme  de 
faict  elles  y  ont  esté,  il  y  a  jà  plus  d'ung 
moy  s,  seroyent  des  mieulx  traictées  ausdictes 
assignations,  et  mesnies  seroient  préférées  à 
celles  que  mon  filz  le  duc  d'Anjou  debvoyt 
mener  au  camp,  de  sorte  que  tout  l'argent 
qui  se  trouvoyt  comptant  auprès  de  nous  fut 
à  ceéte  heure  là  baillé  pour  les  garnisons  de 
Picardye  et  pour  la  Champaigne  ;  en  ayant 
aussi  besoing  de  fayre  de  mesme  pour  le 
malcontentement  que  le<  garnisons  de  ladiete 
Champagne  (qui  mil.  connue  dict  Bst,  e<!é  il  \ 
a  tantost  six  semaines  au  camp)  avoyent  de 
se  voyr  piroinont  traictées  que  celles  de  Pi- 
cardye avec  lesquelles  elles  aestoyeBtjoincteSj 
on  s'advisa,  depuys  voslredict  partemenl  et 
après  avoyr  vérifié  que  l'on  se  pouvoyt  pré- 
valloyrde  ladiete  partye  de  Georges  Aubreth, 
d'assigner  là  dessus  lesdictes  garnisons  et 
avant,  colla  l'on  avoyl  desjà  pourveu  aux  as- 
signations du  payement  de  la  gensdarmerye 
qui  es)  auprès  de  vous,  ayant  esté  envoyez  les 


200 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


payeurs  do  toutes  les  compagnies  qui  sont 
auprès  de  vous  il  y  a  jà  long  temps  pour  le 
recouvrement  de  leursdictes  assignations,  des- 
quelles j'espère  que  bien  tost  vous  aurez  des 
nouvelles  dont  pour  vouscsclaircyr  davanlaigc 
j'ay  commandé  aux  trésoriers  des  guerres  qu'ilz 
vous  escrivenl  et  adverlissent  bien  au  long  de 
Testât  desdictes  assignations  et  de  la  dilligence 
dont  ilz  ont  usé  pour  que  bien  tost  vosdictes 
compaignyes  soyent  payées,  comme  il  est  plus 
que  raisonnable;  et  cependant,  mon  cousin, 
estant  lesdictes  assignations  jà  baillées  tant 
pour  vosdictes  compaignyes  sur  Tholoze  que 
pour  celles  de  Cliampaignesur  les  deniers  du- 
dict  Aubreth,  je  vous  prie    bien  fort,    mou 
cousin,  de  considérer  comme  si  l'on  venoyt 
maintenant  à  rechanger  toutes   lesdictes  as- 
signations et  faire  revenir  dudict  Tholoze  les 
payeurs   de  vosdictes  compaignyes,  qui  sont 
au  recouvrement  des  deniers,  il  yroit  une  lon- 
gueur infinie,  oultre  que  tout  ce  qui  est  en 
Champaigne  et  lyent   forme  de    camp   s'en 
yroit;  et  pour  ceste  occasion  ne  vouloys  faire 
aulcune  difficulté  que  lesdictes  soixante-dix 
mille  livres  dudict  Aubreth  ne  puissent  estre 
trausportées  de  Lyon  pour  cesteffect,  croyant 
au  demeurant  que  je  vous    feray   tousjours 
cougnoistre  non   seullement  au  payement  de 
la  gendarmerye  et  des  gens  de  pied  qui  sont 
auprès  de  vous,  mays  aussi  en  toultes  aultres 
occasions,  que  je  désire  et  entens  que  vous 
soyez  des  mieulx  traictez  pour  l'amitié  que  le 
Roy  monsieur  mon  filz  et  moy  vous  portons, 
ne  vous  pouvant  au  demeurant,  mon  cousin, 
dire  aullrc  chose  de  noz  nouvelles ,  si  ce  n'est 
ce  que  vous  entendiez  par  d'Elbène;  à  quoy 
j'adjousteray  comme  mon  filz  le  duc  d'Anjou 
à  desja  passé  Tours  et  faict  toute  la  plus  grande 
dilligence  qu'il  luy  est  possible  pour  s'aller 
joindre  à  mon  cousin  le  duc  de  Montpensicr 
aux  environs  de  Limoges.  Et  de  non-,  nous 


partons  ce  matin  de  ceste  ville  pour  nous  gou- 
verner selon  que  les  occassions  s'offriront, 
priant  sur  ce  le  Créateur  vous  avoyr,  mon  cou- 
sin, en  sa  saincte  et  digne  garde. 

De  Paris,  ce  xxvin6  jour  d'octobre  1 568  1. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterixe. 


15G8.  —  2  novembre. 

Orij.  Bibl.  ncit.  îunfc  fiançais,  n°  3aa5.  f'  5;  r\ 
A  MOH  COUSIN 

LE  DUC  DE  .\EMOURS. 

Mon  cousin,  vous  verrez  par  la  lettre  que 
le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript  présen- 
tement et  le  double  du  discours  qu'il  vous  en- 
voyé de  mon  cousin  le  duc  de  Montpensier. 
le  bon  et  beureux  commencement  qu'il  a  pieu 
à  Dieu  nous  bailler  de  victoire  sur  noz  en- 
nemis estant  le  hasard  tombé  sur  les  régymens 
de  Mouvans  et  capitaine  Pierre  Gourde2,  qui  en 
ont  eu  beaucoup  meilleur  marché  qu'ils  n'eus- 
sent pas  eu  sans  la  faveur  de  la  nuict  qui  nous 
surprict;  mais  ils  n'y  perdent  que  l'atente  avec 
l'aide  de  Dieu  et  le  bon  couraige  de  nos  gens 
qui  s'y  sont  portés  aussi  vigoreusement  qu'il 
est  possible;  par  quoy  nous  n'en  pouvons  es- 
pérer que  très  bonne  et  heureuse  yssue,  dont 
je  supplie  le  Créateur  ensemble  vous  donner, 
mon  cousin,  ce  que  plus   désirez. 

Escript  à  Chantelou,  le  11e  jour  de  no- 
vembre i568. 

Vostre  bonne  cousine. 

Caterixe. 
robei'.tlt. 

1  Voir  une  dépêche  de  Sir  Benrj  Norris  annonçant  le 
dépail  du  roi  pour  Orléans.  ( Caleniar  ttf  State  papers, 
i568,  p.  5(38.) 

-  Les  Provençaux  étaient  cantonnés  entre  liste  et  la 
Dronne.  Mouvans  et  Gourdes  lurent  tués.  Les  Provençaux 
non  engagés  purenl  regagner  Ribérac. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


201 


1568.  —  3  novembre. 

Ori^.  Archives  du  Vatican,  lettres  des  Princes. 

A  NOSTRE  TRÈS  SAINT  PÈRE  LE  PAPE. 

Très  Sainct  Père,  le  Roy  mon  lîlz  n'a 
vouleu  faillir  (renvoyer  Verseil  pre'sent  por- 
teur vers  Vostre  Sainteté  pour  l'advertir  de  la 
victoire  que  Dieu  Iuy  a  dounée  par  les  mains 
du  duc  de  Montpensier  et  de  beaucoup  d'autres 
jeunes  princes  et  seigneurs  qui  y  estoient  pour 
sou  service,  qui  est  un  si  heureux  commence- 
ment que  espérons  que  Dieu  nous  en  donnera 
une  heureuse  fin  et  se  voldra  contenter  de 
tant  de  maulx  et  ennuis  que,  depuis  dix  ans 
en  çà,  avons  eus,  et  dernièrement  un  si  grant 
que  la  perte  de  la  royne  ma  fille,  que  sans 
son  ayde  ne  sçais  comment  l'eusse  pu  porter, 
tant  pour  mon  particulier  intérest  que  pour 
le  service  que  j'estime  qu'elle  faisoit  et  à  Dieu 
et  à  toute  la  chrestienté,  m'estimant  bien 
heureuse  d'avoir  porté  une  telle  princesse, 
laquelle  m'a  laissé  un  réconfort  de  esfre  morte 
si  bonne  catholique,  de  quoy  je  remercie  Dieu 
de  lui  avoir  faict  ceste  grâce,  et  le  supplie  se 
vouloir  contenter  de  nos  afflictions  et  nous 
conserver  ce  qu'il  nous  a  laissé,  et  Vostre 
Saincteté  me  faire  ceste  faveur  de  croire  ce 
que  luy  dira  ledirt  Verseil  de  la  part  de  celle 
qui  supplie  à  Dieu  donner  à  Vostre  Saincteté 
bonne  et  longue  vie. 

De   Fontainebleau,    ce   mc  jour   de    no- 
vembre i5C8. 

Vostre  dévote  et  obéissante  fille, 

Catehîre. 

1568.  —  8  novembre. 
Orig.  Dibl.  dqI.  fonds  français,  n°  so5s8,  f°  46. 

A  MONSIEUR  LE  COMTE  DE  BRISSAC. 

Mon  cousin,  j'a y  este  advertye  comme  l'on 
(roua  a  dict  par  dellà  que  le  Roy  monsieur 
Catiibmne  ni:  Médicis.  —  ru. 


mon  filz  avoyt  accordé  qu'il  y  auroit  en  son 
armée  quelques  aultres  collonelz  que  vous  et 
le  sieur  Strozzy,  ce  qui  n'est  aucunement  vé- 
ritable, et  n'y  avons  jamais  pensé,  et,  pour 
ceste  occasion,  je  vous  prie  de  ne  croyre  point 
telles  choses,  car  nous  avons  trop  de  conten- 
tement de  vous  et  dudict  Strozzy  pour  vous 
donner  des  compaignons  en  voz  charges.  Ainsi 
donc,  mon  cousin,  vous  continuerez  à  bien 
servyr,  comme  vous  avez  de  coutume,  et  serez 
asseuré  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  et  moy 
sçaurons  tousjours  très  bien  recongnoistre  \nz 
bons,  dignes  etgrans  services  et  mérites,  dont 
ayant  toute  fiance,  je  ne  vousdiray  davantaige. 
Priant  Dieu,  mon  cousin,  vous  avoyr  en  sa 
saincte  garde. 

De  Artenay,ceviii<!jourde  novembre  1 568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1 568.  —  9  novembre. 
Orig.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  3aa5 ,  f*  G6. 

A  MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  je  ne  puis  riens  adjouster  à  ce 
que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript, 
si  n'est  vous  prier  de  croire  que  nous  fai- 
sons tout  ce  que  nous  pouvons  pour  avancer 
les  paiemens  de  vostre  gensdarmerie  et 
pour  pourveoir  à  ceulx  des  gens  de  pied, 
estant  bien  marryc  dont  ils  ne  peuvent  estre 
mieulx  traictez;  au  reste  vous  entendrez  par 
la  lettre  dudict  sieur  Roy  mon  filz1  où  sont 
nos  ennemys  et  ce  qu'il  désire  que  vous  faciez, 

1  «Il  y  a  apparence,  écrivait-il,  ou  que  nos  ennemis 
veulent  venir  trouver  mon  armée  pour  la  combattre,  ou 
bien  qu'il/  veullent  maintenantessayer  en  s'éloijjnant  par 
deux  ou  trois  bonnes  traictes  de  madicte  armée,  afin  de 
revenir  passer  la  Loire  en  quelque  endroit,  n  Et  il  ajoute  : 
«lis  cherchent  un  passage  i  gué  sur  la  Vienne  et  la 
Creuse,  et  alors  ils  n'auroientplus  que  la  Loire  a  passer. a 
(Même  volume,  f  68.) 

26 


KfMïtUt     1*  TIQUAI,  t. 


202 


LETTRES  DE  CATH 

ce  que  m'asseurant,  vous  sçaurez  très  bien  ac- 
complir, je  ne  vous  diray  davantage,  si  n'est 
(jue  nous  vous  renvoyerons  incontinant  Neuf- 
,  belles  avec  bien  ample  response  sur  les  mé- 
moires qu'il  nous  a  apportez  de  vostre  pari, 
priant  Dieu,  mon  cousin,  vous  donner  ce  que 
désirez. 

Bscript  à  Orléans,  le  ix"  jour  de  novemlire 
i568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —   i  i  novemlire. 
Orit;.  Bibl.  de  l'Ars-n;.l .  ii*  6(h3,  f  s3. 

A.  MONSIEUR  LARCHER, 

DÉPUTÉ  POCB  LVUOIIMSTIUTION  D8  LA  JUSTICE  A  LTOS. 

Monsieur  Larcber,  je  me  remeclray  de  toute 
la  responce  que  je  vous  sçaurois  faire  à  vostre 
lectre  du  xxvic  du  passé  sur  celle  que  présen- 
tement vous  escript  le  Roy  monsieur  mon  filz, 
sinon  que  je  vous  puis  asseurer  que  toute  ceste 
compagnie  demeure  forL  contente  et  satis- 
l'aicte  du  bon  devoir  que  vous  avez  desjà 
commencé  de  faire  au  lieu  où  vous  estes  depuis 
<jue  vous  y  estes  arrivé,  qui  faict  que  je  vous 
prie  de  continuer  de  bien  en  mieulx  de  nous 
faire  sçavoir  de  voz  nouvelles  le  plus  souvent 
que  vous  pourrez,  priant  sur  ce  le  Créateur 
vous  donner  ce  que  plus  désirez. 

Escript  à  Orléans,  le  xfjour  de  novembre 
i568. 

Caterine. 

RoBERTET. 

1 568.  —  1 1  novembre. 

Ori(j.  Bibl.  nat.  Fomls  français.  n°  3aa5.  f°  8o. 

i  MON  CODSIM 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  je  ne  vous  feray  pas  longue 

lettre  par  ce  porteur  pour  nie  vouloir  remectre 

à  ce  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  es- 


ERINE  DE  MÉDICIS. 

cript  et  que  plus  au  long  Neufcbelles  vous  dira. 
Rien  vous  remerciray-je,  mon  cousin,  de  la 
bonne  Visitation  que  m'avez  envoyé  faire  par 
luv  et  de  la  consolation  que  me  donnez,  que 
je  prens  comme  venant  de  l'ung  de  mes  meil- 
leurs parent/,  et  de  ceulx  que  j'aime  le  plus, 
estant  au  reste  bien  marrye  dont  pour  les  grans 
affaires  que  nous  avons  ici  àdémesler,  mèsme* 
ment  pour  le  paiement  de  l'armée  où  l'on  ne 
peult  pas  à  demy  satisfaire,  l'on  ne  peult  tous- 
jours  si  bien  pourveoir  et  accomoder  de  paie- 
ments ce  qui  est  auprès  de  vous,  comme  il  seroit 
besoing  pour  le  service  dudict  sieur  Roy  mon 
fils;  à  quoy  toulesfois  nous  avons  cy-devant 
faict  et  ferons  tousjours  du  mieulx  que  nous 
pourrons  et  vous  pouvez  estre  asseuré  qu'il  ne 
tient  pas  à  faulte  de  bonne  volunté,  mais  au 
peu  de  moyen  que  nous  avons;  et  me  remec- 
tant  au  surplus  sur  cedict  porteur,  je  prie  le 
Créateur  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne 
garde. 

Escript  à  Orléans,  le   xie  jour  de  novem- 
bre 1 568. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  vous  m'escuserés 

cet  ne  vous  ayscrips  de  ma  raayn  et  la  letre 

de  vostre  femme  cervira  pour  tu  dus1  et  ne 

lauré  pour  cela  de  croyre  que  désirons  bien 

fort  de  vous  revoyr  bien  tost  ysi,  cet  que  vous 

prie  fayre  et  diligenter  tustes  vos  forses. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  ta  novembre. 

Aut.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  3«a5,  f»  83. 

A  MA  COUSINE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  je  vous  mersie  de  vostre  Visi- 
tation et  vous  prie  en  remersier  vostre  mari; 

1    Tu  du»,  Ions  deux. 


car,  ma  cousine,  aveques  plus  d'aucasion  et  de 
besouin  ne  me  saret'on  donner  consolation, 
veu  les  alligsion  (|ue  Dieu  m'envoye  ordinay- 
rement,  mes  je  lé  é1  tout  acoteumé  que  je  ne 
panse  pas  que  le  bien  ne  me  l'eut  aystranche2 
plus  que  le  mal  et  vous  voyré  par  cet  que 
mendons  à  vostre  mari,  corne  yl  est  ne'ce'sayre 
qu'i  s'an  viegne  et  amène  les  forses  que  lui 
mandons  et  yl  voyst  bien  par  là  que  yl  n'est 
aublié  et  (pie  cet  que  luy  avyons  dist  ayst  vé- 
rilable  qu'il  auretà  nous  mener  le  securs,  de 
quoy  je  suis  bien  ayse,  ayspe'rant  vous  revoyr 
bien  lost;  qui  cera  l'endroyt  où  je  priré  Dieu 
vous  donner  cet  que  désirés,  et  surtut  diste 
à  vostre  mary  que  \1  est  nécesayre  de  fayr 
diligense. 

D'Orléans,   ce  xif  de  novembre   1068. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS.  203 

sirez.  Escripl  à  Orléans,  le  xui"  jour  de  no- 
vembre 1 568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  i3  novembre. 

Orig.  Bibl.  nal.  fouds  français,  n°3aa5.  f°  89. 

A  MON  COISIV 

MONSEBl  I!  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  je  ne  puis  rien  adjouster  à  ce 
que  le  Roy  monsieur  mon  61s vous  escript-1, 
sinon  que  je  vous  prie  de  ma  part,  mon 
cousin,  d'autant  que  vous  aymez  le  bien  de 
son  service  et  prospérité  de  ses  affaires,  user 
de  la  plus  grande  diligence  que  vous  pourrez, 
de  vous  rendre  à  Rouanne  avec  les  forces  que 
vous  y  devez  mener  et  nous  faire  sçavoir  de 
vos  nouvelles  m  tosl  que  vous  approcherez  du- 
dict  Rouanne  et  aclendant  lesquelles,  je  prie 
à  Dieu  vous  donner,  mon  cousin,  ce  que  dé- 

'  Je  U  i ■.  je  lea  ai. 
'  Aytlranche,  élrang 

3  La  lettre   de  Charles  IX  (même   volume,  P  68) 
n'ajoute  rien  à  celle  de  la  reine. 


1568.  —  i3  novembre. 

Copie.  Bibl.  uat.  fonds  français.  n°  10753.  p.  8g. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEYAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  In  lettre  que 
présentement  vous  escript  le  Roy  monsieur 
mon  fils1  est  telle  et  si  ample  que  vous  serez 
par  icelle  entièrement  inslruict  de  lestât  des 
affaires  de  ce  royaume,  qui  me  gardera  vous  en 
escripre  plus  au  long  et,  ne  vous  estant  faicte 
la  présente  que  pour,  accompaignant  sadicte 
lettre,  vous  prier  de  nous  mander  des  nouvelles 
de  delà  le  plus  souvent  que  vous  pourrez  et 
comme  toutes  choses  s'y  manient  depuis  voz 
dernières  dépesches,  ce  que  je  désire  fort 
d'entendre,  aussi  que  vous  remerciez  le  Roy 
Catholique  mon  beau-fils  des  bons  offices  de  la 
bonne  amitié  et  intelligence  qui  est  entre  ces 
deux  couronnes  que  nous  recepvons  de  mon 
cousin  le  ducd'Albe,  et  l'asseurer  aussi  qu'en 
correspondant  à  cela,  si  le  desseing  du  prince 
d'Orange  u'eust  changé,  que  le  secours  qu'a- 
vions accordé  à  moudict  cousiu  le  duc  d'Albe 
esloit  sur  la  frontière  presl  à  entrer  es  terres  de 
l'obéissance  du  Roy  Catholique  moudict  beau- 
fils,  nonobstant  et  sans  avoir  aucun  esgard, 
respect  et  considération  à  nos  grands  affaires 
et  m'asseurant  que  luy  sçaurez  si  bien  faire 
entendre  ce  dessus  et   à  propos,  je  priera] 

1  L'  Roi  dans  sa  lettre  du  même  jour  lui  donne  quelques 
détails  sur  la  défaite  de  Mouvans  ei  des  Pr-mençaux  et 
lui  annonce  que  le  duc  d'Anjou  est  à  Cbàtellerault,  où 
il  doit  faire  sa  jonction  ;ivec  le  duc  de  Montpensier. 
L'armée  ennemie,  au  lieu  de  venir  à  sa  rencontre,  tourne 
vers  le  Blanc.  (.Même  volume,  (°  88.) 

a(i. 


204 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous   avoir 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

D'Orléans,  ce  treiziesme  novembre  1 568. 

Catemne. 


1508.  —  )3  novembre. 

Aut.  Arch.  nat.  collect.  Simancas,  K  i5u,  pièce  10g. 
A  MON  F1LZ 

LE  ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  fils,  je  n'é  ausé  plus  tost 
vous  mander  l'extresme  ennui  que  j'é  de  la 
perte  que  j'ai  fayste  de  la  royne  ma  fille, 
laquele  je  resant  telement  que  Vostre  Majesté 
m'escusera  cet  je  ne  l'en  puis  reconforter, 
come  yl  seroyt  résonnable;  et  en  dus  sortes 
ayle  m'ayst  grande,  la  première  pour  m'estre 
tieule  que  je  m'aseure  qu'el  a  fayst  conoystre 
à  Vostre  Majesté  et  l'aultre  pour  le  bien  que 
c'étoyt  de  la  conservation  de  la  pays  et  amytié 
entre  le  Roy  vostre  frère  et  Vostre  Majesté, 
lequel  je  ne  veulx  penser  que  un  si  malheureus 
ayvénement  aye  puisanse  de  rompre  ni  dimi- 
neuer,  veu  l'inteusion  que  je  conoys  au  Roy 
mon  fils  de  vous  demeurer  frère  et  meilleur 
amy,  cet  que  de  ma  part  mestré  pouine  de  lui 
augmenter  et  fayr  persévérer  comme  cela  qui 
luy  ay  resté  l'aubligatiou  du  trétement  que 
la  royne  ma  fille  ha  eu  et  l'amitié  que  je 
say  qu'ele  portoyt  à  Vostre  Majesté,  qui  ni'au- 
blige,  l'ayent  tant  aymaye,  come  j'é  fayst  et 
foys  encores  au  lieu  au  elle  ayst,  que  le  plus 
greut  plésir  et  désir  qui  m'en  reste  c'et  de 
avoyr  moyen  de  fayr  servise  à  Vostre  Majesté 
et  le  plus  grent  réconfort  que  je  an  puisse 
prendre  c'et  de  avoyr  entendu  la  grase  que 
Dieu  lui  ha  fayste  d'estre  morte  si  bonne  cré- 
tienne  et  catolique,  m'aseurant  qu'el  est  en 
gloire  auprès  de  luy  et  qu'ele  prira  pour  la 
prospérité  de  Vostre  Majesté  et  conservation 
du  Roy  son  frère  et  de  l'amitié  et  unions  de 


vos  dus  Majestés,  qui  est  cet  que  de  tust 
son  cœur  désire  celle  que  vous  sopplie  avoyr 
tusjour  en  recomendation  cet  que  la  royne 
vostre  femme  vous  a  lésé  de  gage  et  croyre 
cet  pourteur  de  set  qu'il  vous  dira  de  ma 
part,  enn  atendent  le  personnage  que  nous 
envoyons. 

D'Orléans,  ce  xme  de  novembre  1 568. 

Vostre  bonne  mère  et  seur, 

Caterine. 


1568.—  il  novembre. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  1075a,  p.  90. 

A  MONSIEUR  DE  FORQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  je  ne  vous  puis 
dire  assez  le  mal  et  regret  que  ressents  de  la 
mort  de  la  royne  ma  fille,  l'aymant  comme 
je  m'asseure  que  sçavez;  et  par  ce  porteur  que 
je  sçay  pouvoir  parlera  son  maistre,je  luy  ay 
bien  vouleu  escripre  une  lettre,  laquelle  lui 
baillerez  de  ma  part  et  lui  direz  que  c'est  en 
attendant  le  personnage  que  luy  envoyera  le 
Roy  mon  fils  pour  le  visiter  de  nostre  part, 
car  sachant  combien  la  royne  ma  fille  l'aymoit , 
je  ne  puis  que  ceste  affection  ne  m'en  soit 
demeurée  et  que  je  n'aye  la  mesme  envie  de 
lui  servir  et  voir  conserver  l'amitié  entre  le 
Roy  son  frère  et  luy  comme  je  sçay  qu'elle  dé- 
siroit ,  et  me  semble,  en  ce  faisant,  qu'elle  doict 
voir  et  ressentir  l'amour  que  je  luy  ay  porté 
et  porte  encore  où  elle  est,  m'asseuranl  qu'elle 
est  avecque  Dieu,  veu  la  fin  qu'elle  a  faicte, 
qui  m'est  le  plus  graut  réconfort  que  j'ay  et  de 
penser  qu'elle  a  laissé  deux  filles  qui  seront 
un  ferme  lien  pour  contenir  ces  deux  Roys  en 
l'union  que  je  désire;  à  quoy,  de  mon  costé,  je 
n'oublieray  rien  de  ce  qu'y  pourra  servir  et  vous 
prie  de  les  luy  recommander,  encores  que,  luy 
estant  filles,  il  soit  superflu;  mais  ayant  tant 
aismé  la  mère  et,  ne  m'en  estant  resté  d'elle 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


205 


que  cella,  je  les  ay  mises  au  mesme  lieu  et  ne 
me  puis  garder  de  luy  supplier  de  les  avoir 
en  la  recommandation  que  je  ne  doubte  point 
qu'il  a.  Je  ne  vous  mande  rien  de  nos  affaires, 
car  vous  aurez  eu  toutes  nouvelles  par  le 
courrier  qui  partit  hier,  qui  me  faira  meslre 
fin,  priant  Dieu  vous  avoir  en  sa  sainte  garde. 
D'Orléans,  ce  quatorzième  de  novembre 
i568. 

Caterine. 

1568.  —  i4  novembre. 

Orig.  Bibl.  liai,  fuinls  français,  n°  3s20  ,  f    96. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  oultre  mon  aultre  lettre  que  je 
vous  escrys  par  ce  porteur,  il  m'a  semble'  vous 
debvoyr  faire  ceste-cy  pour  vous  dire  que  sur 
l'advis  que  vous  nous  donnastesdu  cappitayne 
Hyéronyme,  des  intelligences  qu'il  avoyt  du 
costé  de  Bresse  et  aultres  siennes  qualitez,  je 
me  suys  depuys  enquis  tant  du  pre'sident  de 
Birague  que  plusieurs  aultres  de  la  vie  dudict 
Hyéronyme  et  ai  entendu  d'eulx-mesmes  dudict 
président  qui  m'a  dict  avoir  tenu  fort  soigneu- 
sement l'œil  sur  luy  et  de  bien  près  observer 
ses  actions,  que  l'on  n'a  jamays  rien  cogneu 
en  luy  de  mauvays,  ny  descouvert aulcun  in- 
dice qu'il  fust  pour  suyvre  les  vestiges  de  son 
frère,  ce  que  voyant,  mon  cousin,  et  aussi  qu'il 
nous  pressoyt  fort  de  son  retour,  nous  lui 
avons  plus  voluntiers  accordé  qu'il  s'en  re- 
tournast  par  dellà  faire  sa  charge  sans  le  rete- 
nir icy  plus  longuement;  raays  ce  n'a  pas  esté, 
mon  cousin,  sans  que  premièrement  nous  luy 
ayons  bien  dict  nostre  avis  et  recommandé 
surtout  d'estreen  sadicte  charge  plus  fidelleet 
meilleur  catliolicque  que  son  frère,  dont  j'ay 
bien  voulu  vous  faire  ce  petit  discours,  allin 
que  par  iceluy  vous  entendiez  ce  qui  nous  a 
meu  à  le  renvoyer  par  dellà  et  vous  prye, 


mon  cousin,  luy  remonstrer  aussi,  de  vostre 
part,  qu'il  ayt  à  se  comporter  si  fidellement 
(ju'il  nous  donne  tusjours  occasion  de  luy 
continuer  sadicte  charge;  priant  en  cest  en- 
droict  le  Créateur  vous  avoyr,  mon  cousin,  en 
sa  saincte  garde. 

D'Orléans,    ce    xiine  jour    de    novembre 
1068. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  ii  novembre. 

Orig.  Bibl.  nal.  funds  français,  n°  3a9D,  f*  98. 
A  MON  COCSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  vous  entendrez  par  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript 
l'occasion  pour  laquelle  nous  avons  pu  à  pré- 
sent toucher  à  ce  que  le  cappitaine  Hiéronime 
nous  avoit  apporté  des  desseings  de  la  ville  et 
citadelle  de  Lyon,  nous  ayant  semblé  qu'il 
estoit  meilleur  d'attendre  à  l'année  prochaine 
que  l'on  regardera  de  bailler  quelque  bonne 
assignation  pour  y  faire  besoigner,  eteependant 
nous  vous  renvoyons  ledict  cappitaine  Hyéro- 
nime  pour  continuer  sa  charge  par  delà,  luy 
ayant  bien  remoustré  combien  nous  désirons 
qu'il  y  serve  et  soigneusement  et  fidellement, 
ainsi  qu'il  nous  a  asseuré  de  faire;  et  ne  vous 
estant  faicte  la  présente  à  aultre  fin,  je  prie  le 
Créateur  vous  avoir,  mon  cousin,  en  sa  garde. 

Escript  à  Orléans,  le  xiih*  jour  de  no- 
vembre 1 568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

1568.  —  i5  novembre. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  1075a,  p.  99. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  je  vous  ay  bien 


-206  LETTRES  DE  CATH 

voulu  faire  ce  mot,  estant  arrivé  le  sieur  de 
Lignerolles,  par  ce  porteur  que  vous  ay  des- 
pesciie'  exprez  pour  vous  advertir  couime  je 
ay   receu  rostre    mémoire   escript  de    vostre 
main  et  entendu  par  lui  bien  au  long  touttes 
choses,  comment   elles  sont  passées  à   mon 
grant  et  tel  regret  que   de  ma   vie,  quelque 
chose  qui  puisse  estre,  ne  fera  que  je  n'aye 
dans  le  cœur  la  perle  que  j'ay  l'aide  de  la 
roync  ma  fille  et  encore  que  je  désire,  comme 
mère,  de  voyr,  s'il  est  possible,  sa  sœur  au 
mesme  lieu,  si  est-ce  que  cella  ne  m'ostera 
la  douleurquej'ensents;mais,  comme  j'ay  dict 
déjà,  estant  mère  et  obligée  au  Roy  leur  père, 
comme  je  suis,  je  doibs  chercher,  non  pour 
mon  réconfort  (car  à  tant  de  maux  que  j'ay 
la  mort  est  le  plus  beau  que  sçaurois  avoir), 
mais  pour  le  bien  de  ce  royaulme  à  qui  j'ay 
tant  d'obligations    et   la    conservation    de  la 
paix  entre  ces  deux   roys,  tous  les  moyens 
pour  essayer   d'y  parvenir.   Et  ayant   veu  le 
language  que  le  prince  d'Evoli  vous  a  tenu, 
je  connois  par  là  qu'ils  vouldroient  avoir  la 
princesse  Anne,  et  le  Roy  mon  fils  eust  sa  jeune 
sœur,  et  ma  fille  en  Portugal.    En  première 
face  cella  semble  beau,  les  voyant  tous  accom- 
modez et  espousant  les   deux  sœurs,  que  la 
paix  sera  par  elles  entretenue;  et  cela  seroit 
bon,  si  l'on  n'avoit  veu  l'espérience,  qui  est  ré- 
cente ,  du   Roy   mon  beau-père  qui  n'ayant 
aultre  alliance  que  la  sœur  du  feu  empereur 
Charles,  il  ne  laissa  d'estre  toutte  sa  vie  en 
guerre  avec  lui;  et  ce  seroit  le  semblable,  car 
n'ayant  l'alliance   réciproque  des  deux  mai- 
sons, sçavoir  que  l'un  print  ma  fille  et  l'aul- 
tre  sa  niepce,  je  n'estimerois   ceste  alliance 
qu'à  demi;  car  vous  sçavez  qu'elle  seniroit 
plus  au  Roy  Catholique  qu'au  Roy  mon  fils, 
pour  les  raisons  qu'ayant  la  connoissance  des 
choses  du  monde,  comme  avez,  pouvez  juger; 
car  il  auroit  icy  une  personne  qui  làiroit  par 


ERINE  DE   MÉDICIS. 

le  conseil  de  luy  et  de  sa  femme  ce  qui  lui 
seroit  mandé  et  le  Roy  mon  fils  u'auroit  per- 
sonne, comme  jusques  icy  il  a  eu  auprès  de 
lui,  qui  fist  ryeii  pour  le  bien  et  service  de  ce 
royaume,  n'y  ayant  plus  sa  sœur,  où  y  remet- 
tant ceste-icy  qu'avons  encore  ce  seroit  une 
perpétuelle  paix,  espousant  le  Roy  mou  fils 
la  fille  aisnée  de  l'Empereur  et  la  seconde  le 
roy  de   Portugal,   car   le  roy   d'Espaigiie   et 
l'Empereur  c'est  une  mesme  maison,  et  s'ils 
veulent  reconfirmer  leurs  alliances,  il  a  deux 
filles  et  l'Empereur  des  fils.  Pour  ceste  occa- 
sion je  vous  ay  voulu  faire 'la  présente,  afin 
que  reguardiez  touts  les  moyens  pour  gaigner 
le  prince  d'Evoli,  lequel,  en  ce  faisant,  fera 
pour  lui,  car  on  oubligera  en  un   coup  trois 
grands  princes  :  le  Roy  mon  fils,  en  lui  fay- 
sant  laisser  la  femme  qu'il  tient  desjà  pour 
sienne,  et  laquelle  l'on  ne  luy  peutoster  sans 
qu'il  pense  en  recevoir  tort;  l'autre,  le  roy  de 
Portugal,  luy  laissant  la  seconde  fille  de  l'Em- 
pereur; et  un  grand  service  qu'il  faira  au  roy 
son  maistre  le  destourner  d'offenser  le  Roy 
mon   fils,   qui  n'est   pas  de  si  peu  de  cœur 
qu'il  ne  s'en  ressentit.  Et  tout  cecy  luy  pour- 
rez remonstrer,  en  luy  parlant  du  mariage  du 
Roy  mondict  fils  et  du  tort  que  l'on  lui  fai- 
roit,  sans  lui  parler  de  ma  fille  si  ne  commis- 
siez le  pouvoir  fayre  si  destrement  qu'il   ne 
pense  nullement  que  j'en  sache  rien.  Mettez 
peine  aussi  de  gaigner  le  confesseur,  luy  re- 
monstrant  le  mal  que  ce  seroit  pour  la  chres- 
tienté  s'il   advenoit  altération  d'amitié  entre 
ces  deux  roys.  Rref  vous  estes   sur  le  lieu  et 
connoissez  mieulx  comment  il  s'y  faull  gouver- 
ner; et  vous  en  ay  seulement  voulu  mander 
mon  intention  et  vous  regarderez  les  moyens 
qu'il  fauldra  tenir.  Surtout  qu'il  ne  pense  pas 
que  vous  en  aye  rien  mandé.  Et  en  ce  que  les 
pourrez    gaigner  soit    par  pressas  ou   pro- 
messes, n'y  espargnez  ryen   ny  à  Cayes  ni  à 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


tous  ceulxqui  nous  y  pourront  servir.  Le  Hov 
mon  fils  envoyé  le  cardinal  de  Guise  pour  se 
eondouloir  de  nostre  perte  commune,  assis- 
tez-le et  prenez  guarde  à  nous  sçavoir  rendre 
compte  de  tout  ce  qui  se  passera  et  ne  lui 
dictes  rien  de  ce  que  je  vous  mande  cv-dessus, 
encore  qu'il  vous  en  parle,  mais  aidez- iuy  en 
ce  que  connoistrez  nous  y  pouvoir  servir,  car 
je  de'sire  infiniment  voir  ma  fille  là  et  que 
le  Roy  mon  fils  eust  la  fille  aisnéc  de  l'Em- 
pereur. Pour  ce,  n'y  oubliez  rien  de  ce  qui  y 
pourra  servir  et  bruslez  ceste  lettre  et  m'en 
faictes  response  par  ce  porteur  mesme  en  une 
lettre  à  part. 

D'Orléans,  ce  xv°  de  novembre  1 568. 

Cateiïine. 


1 568.  —  1 5  novembre. 
Ant.  Arcli.  nat.  collect.  Simancas .  K  i5n.  pièce  106. 

A  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  fils,  le  Roy  vostre  frère  et 
moy  pour  l'estresnie  ennui  que  avons  eu  et  ay 
eu  de  la  perte  qu'il  a  plus  à  Dieu  nous  fayre 
avoyr  de  la  mor  si  soudayne  de  la  royne 
ma  fille  n'avons  peu  plus  tost  fayr  le  devoyr 
de  vous  envoyer  visiter  et  nous  condolouir  de 
nostre  mal  comeun,  lequel  m'est  tieul  que,  san 
l'ayde  de  Dieu  et  la  conoysanse  grende  qu'ele 
a  eu  de  lui  à  son  dernier  jour,  je  ne  panse 
qu'i  me  feut  posible  porter  le  mal  et  ennui 
que  je  an  sans;  mes  couoysantquec'etlui  qui 
me  l'avoyst  donnaye  et  mise  pour  la  consola- 
tion de  ma  vielles  au  lieu  au  ayieaystoit  près 
de  Vostre  Majesté,  il  fault  aussi  que  je  me  ré- 
solve qu'i  me  la  povoytaulter,  quant  y  lui  plé- 
royt  et,  si  pour  mes  péchés  y  m'a  voleu  léser 
après  ayle.yl  me  fault  conformer  à  sa  volonté 
et  prendre  en  pasiense  set  que  je  lui  suplie 
me  douner  cet  qui  lui   plest  corne  je  replie 


207 

Votre  Majesté  volouir  fayre  de  son  coûté  ynsiu 
que  je  prie  de  lui  dire  de  ma  part  mon  cousin 
le  cardinal  de  Guise  que  le  Roy  mon  fils  lui 
envoyé  pour  fayre  cet  aufice,  corne  ausi  je 
lui  suplie  du  volouyr  contineuer  en  sa  bonne 
grase  celc  qui  n'oublira  jeamès  le  bon  trele- 
ment  que  la  royne  sa  fille  ha  reseu  de  Vostre 
Majesté  et  metra  pouine  de  rendre  l'aubliga- 
tion  qu'el  an  resant  en  luy  faysant  eu  tûtes 
aucasions  tus  les  servise  qu'el  aura  moyen;  le 
priant  avoyr  pour  recomenclée  lé  dus  vnfantes 
ces  filles  et  ayscurser  l'amour  de  mère  si  l'i 
recomende  cet  que  set  lui  aystre  cnn  asés  de 
recomendation,qui  cera  la  fin,  supliant  Dieu 
donner  à  Vostre  Majesté  l'heur  et  félicité  que 
lui  désire. 

D'Orléans,  cet  xve  de  novembre  i568. 

Cateiïine. 


1  jijS.  —  iii  novembre, 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10703  ,  p.  i5i. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQIEVALLX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  je  vous  ay  bien 
voulu  taire  ceste  lettre  pour  vous  dire  comme 
envoyant  mon  cousin  le  cardinal  de  Guise  par 
delà,  qui  est  personnage  et  de  la  maison  et 
des  autres  bonnes  qualitez  que  vous  sçavez. 
nous  luy  avons  pour  tous  ces  respects  et  pour 
l'amitié  que  nous  luy  portons,  baillé  plusieurs 
grands  points  et  affaires  à  traicter  avec  le  Ro\ 
Catholique  monsieur  mon  bon  fils,  desquels, 
comme  il  est  très  prudent  et  advisé,  et  selon 
la  charge  qu'il  a  de  nous ,  il  ne  fauldra  pas  de 
vous  communiquer  et  faire  la  part  comme 
nous  luy  avons  dil,  comme  aussi  je  m'en  as- 
seure  et  vous  en  prie  bien  que,  de  vostre  coslé. 
vous  luy  porterez  à  son  arriver  audiences 
et  durant  son  séjour  par  delà  tout  l'honneur 
cl  respect    tju'il  mérite   et  que   vous  sçaurez. 


208 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


bien  faire,  l'advertissanl  particulièrement  des 
choses  que  vous  penserez  pourvoir  servir  à 
sa  négociation  et  des  humeurs  des  personnes 
avec  lesquelz  il  auraàtraicter,  selon  la  longue 
connaissance  et  pratique  que  vous  avez  des 
affaires  de  delà;  vousasseurant,  Monsieur  de 
Forquevauls,  que  vous  ne  nous  sçauriez  faire 
plus  grand  plaisir  que  d'en  user  de  ceste  fa- 
çon pour  l'espérance  que  nous  avons  que  colla 
servira  grandement  à  rendre  le  voyage  de  mon- 
dict  cousin  par  delà  aussi  utile  et  profitable 
que  nous  désirons  et  attendons;  priant  Dieu, 
Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

A  Orléans,  lexvi'jourde  novembre  1 568. 

Catf.rine. 


[1568.  —  16  novembre.] 
Minute.  Bibl.  nal.  foo<ls  français»  n"  15919,  f"  122. 

A  MONSIEUR  LE  COMTE  DE  FIESQUE. 

Mon  cousin,  par  vostre  lettre  du  pénul- 
tième février  j'ay  veu  au  long  et  ay  esté  très 
satisffaicte  du  discours  qui  est  passé  entre 
l'Empereur  et  vous  sur  le  faict  des  mariages  en 
termes  desquelz  comme  avez  sceu  dextrement 
prendre  l'occasion  de  les  remectre,  et  par  ce 
que  vous  en  avez  tiré  de  luy  il  semble  qu'il 
y  prend  beaucoup  plus  de  gousl  que  de  cous- 
tume.  Je  ne  sçay  si  l'envie  ne  luy  en  est  point 
creue  après  avoir  entendu  l'arrest  du  prince 
d'Espaigne,  désespérant,  possible,  de  voir  le 
prince  rentrer  en  la  bonne  grâce  de  son  père; 
mais,  quoiqu'il  y  ayt,  retournant  en  propos  de 
celte  affaire  avec  luy,  je  vous  prye  l'asscurer 
que  je  me  suis  trouvée  fort  satisffaicte  de  la 
bonne  volonté  qu'il  démonstre  d'y  entendre 
et  que,  de  ma  part,  j'ay  tousjours  désiré  et 
désire  encore  en  pouvoir  de  mes  jours  veoir 
l'effeet  et  accomplissement,   cognoissant  n'v 


avoir  aujourd'hui  party  plus  propre  et  sortable 
qui  soit  pour  apporter  plus  de  fruict  et  utilité 
à  la  réputation  et  utilité  de  la  chrestienlé  et 
en  particulier  à  deux  si  grandes  illustres  mai- 
sons pour  le  support  qu'elles  en  pourroient 
tirer.  Et  de  faict  jamais  il  a  esté  possible  m'os- 
ter  de  l'opinion ,  considérant  toutes  ces  rai- 
sons, et  l'affection  que  le  Roy  monsieur  mon 
filz  lui  porte  et  le  compte  que  ledict  sieur  Em- 
pereur a  tousjours  faict  de  l'arnytié  de  ceste 
couronne,  que  le  temps  malgré  toutes  tra- 
verses ne  l'effectuasl  enfin.  Mais,  au  retour  de 
l'évesque  de  Rennes ,  lorsqu'il  fut  envoyé  de- 
vers ledict  seigneur  Empereur  pour  en  sçavoir 
sa  résolution,  ayant  entendu  de  sa  bouche  ce 
qu'il  avoit  peu  tirer  dudict  seigneur  Empereur 
(ne  s'estant  voulu  charger  de  l'esrripre),  nous 
trouvasmes  les  choses  si  esloignées  de  ce  que 
nous  en  espérions  que  force  fut  s'en  déporter 
et  n'en  plus  parler,  attendu  que  la  poursuicte 
eust  plus  tost  apporté  désavantaige  au  Roy 
mon  filz  que  servi  à  sa  réputation ,  laquelle 
je  doybs  avoir  plus  chère  que  nulle  chose  et 
aussi  ne  vouldroys-je  pas  y  riens  oublyer. 


1568.  —  21  novembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n*  3aaa.  f°  16. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin ,  pour  ce  que  vous  entendrez 
bien  au  long  de  noz  nouvelles  par  cette  pré- 
sente dépesche  ,  cela  sera  cause  que  je  ne  vous 
ferai  plus  longue  lettre  et  seullement  vous 
diray  que  nous  sommes  toujours  en  prières 
et  oraisons  à  ce  qu'il  plaise  à  Dieu  nous  en- 
voyer quelque  bon  succès  du  costé  de  mon 
filz,  car  cela  feroit  bien  tenir  trêve  à  ceulx 
qui  font  semblant  de  vouloir  entrer  en  ce 
royaume,   connue  vous    pourrez  bien  juger 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


209 


qu'ilz  feroient,  cela  estant,  qui  nie  le  taict  dé- 
sirer doublement;  et  en  prie  Dieu  d'aussi  bon 
cœur  que  le  favs  qu'il  vous  ait,  mon  cousin, 
en  sa  sainte  garde. 

Escript  à  Orle'ans,  le  xxic  jour  de  novembre 
i5Go. 

Voslre  bonne  cousine, 

CvTERINE. 


1568.  —  22  novembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n'  3299  .  f°  aa. 

A  MOH  i  OBSIH 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  vous  entendrez  par  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript  le 
besoing  que  nous  avons  de  forces  du  costé  de 
Paris  pour  empescher  les  desseings  du  prince 
d'Orange  ' ,  et ,  suy vaut  ce  que  le  Roy  mon  filz 
vous  escript,  je  m'asseure  que  vous  mectrez 
toute  la  peyne  que  vous  pourrez  pour  nous 
amener  bien  tost  toutes  les  forces  qui  vous 
viendront  de  Promenée  et  Daulphinéet  celles 
que  vous  avez  auprès  de  vous  et  en  vostre 
gouvernement,  qui  me  gardera,  pour  me  re- 
médie sur  la  lettre  dudicl  sieur  Roy  mon  filz, 
vous  en  dire  davantaige;  priant  le  Créateur, 
mon  cousin ,  vous  avoyr  en  sa  saincte  garde. 

D'Orléans,  ce  XXIIe  jour  de  novembre  1 568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catbrihe. 

'  irj'.ii  d'ailleurs  advis,  écrivait  Charles  IX,  que  te 
prince  d'Orange  et  ses  troupes  marchent  droict  du  costé 
de  Paris:  il  est  besoing  de  me  renforcer  de  ce  COSté. 
Pour  cesle  occasion  je  vous  prie  de  vous  en  venir  avec 
toutes  les  forces  jusques  à  Montargis,  me  faisant  souvent 
entendre  de  voz  nouvelles,  du  juin-  di-  voslre  parlenn'iil 
el  du  chemin  que  vous  tiendrez,  tirant  de  vostre  gouver- 
nement tout  ce  que  vous  pourrez.»  (Bibl.  nat.,  fonds 
français,   n"  3aaa,  f°  a5.) 

CiTUEMME   DE    MÉDICIS.   —    III. 


1568.  —  a  a  novembre. 

Orig.  Bibl.  nal.  fonds  français.  n°  3939  ,  f  30. 

i  mon  rjoi  si» 
MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  vous  escrivanl  le  Roy  mon- 
sieur mon  filz  bien  au  long  en  response  de 
vostre  dernière  dépesche,  cela  sera  cause 
que  je  ne  vous  en  lerav  aulcune  redicte  par 
ceste  lectre;  mais  seulement  vous  diray  que 
j'ay  très  bien  considéré  les  raisons  pour  les- 
quelles le  sieur  de  l'Estang  n'a  voulu  accep- 
ter la  lieutenance  du  duc  d'Usez ,  où  j'ay  trouvé 
grande  apparence  et  en  suis  très  bien  satis- 
faicte,  et  au  reste  pour  le  regard  dudict  sieur 
de  l'Estang,  estant  personnage  de  mérite  tel 
que  chascun  cognoist  et  lequel  davantaige  je 
sçais  que  vous  aymez,  je  vous  prie,  mon  cou- 
sin, de  l'asseurer  que,  se  présentant  quelque 
bonne  occasion  de  faire  pour  luy ,  nous  ne 
loublyerons  poinct,  et  que  en  cest  endroit  je 
tiendray  la  main  envers  ledict  sieur  Roy  mon 
filz;  priant  sur  ce  le  Créateur  vous  avoir, 
mon  cousin,  en  sa  très  saincte  garde. 

Escript  à  Orléans ,  le  xxne  jour  de  novembre 
i5G8. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  donné  ordre 
que  les  jeans  de  pies  qui  vieneut,  cet  pensé 
qu'il  puiset  aystre  plus  tost  par  eau,  qui  trove 
de  bateau  à  Rouaue;  car  tout  cet  que  avons 
le  plus  nécésère  c'etguagner  le  temps  et  user 
de  diligense;  ainsi  convendroit  les  fayre  avali- 
ser sans  atendre  tuttes  les  forses  ensemble. 

CvTERINE. 


1568.  —  a  3  novembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  aoâaS,  f°  68. 
A  MON  C01M\ 

LE  COMTE  DE  RR1SSAC. 

Mou  cousin,  la  présente  sera  pour  accom- 
paigner  celle  que  le  Roy  monsieur  mon  filz 

'J7 

l'CllIttIL      'Il 


210 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


vous  escript,  vous  remerciant  du  bon  et  grand 
devoir  que  vous  faictes  ordinairement  en  son 
armée;  en  quoy  je  n'ay  voulu  faillir  faire  de 
ma  part  envers  vous  semblable  ollice  et  prier 
ne  vous  lasser  de  continuer  et  je  tiendray 
tousjours  la  main  à  tout  ce  qui  vous  touchera 
et  concernera  d'aussi  bon  cueur  que  je  sup- 
plie le  Créateur  vous  donner,  mon  cousin,  ce 
que  désirez. 

Kscript  à  Orléans,  le  xxiir"  jour  de  novem- 
bre i568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  3.3  novembre. 
Copie.  Bibl.  nat.  Tonds  français,  11°  1078s  ,  p.  98. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  j'ay  veu  ce  que 
m'avez  escript  par  Parizol  en  la  lettre  à 
part  et  trouve  que  les  choses  après  un  si  grant 
malheur  s'acheminent  de  bonne  façon,  et  que 
vostre  opinion  est  bonne  de  dire  que,  encore 
que  le  roy  d'Espagne  veuille  ma  fille,  qu'il 
nous  le  vouldra  faire  trouver  bon,  je  ne  m'en 
soucie  de  toutes  leurs  mines,  pourvu  que  je 
fusse  asseurée  qu'il  l'espousast  et  ne  nous  tint 
longtemps  le  bec  en  l'eau,  comme  l'on  dit.  Je 
vous  prie  y  user  des  meilleurs  moyens  et  si 
dextrement  que  l'on  ne  puisse  s'appercevoir 
que  rien  vienne  de  nostre  commandement; 
car  les  filles  faut  que  soint  demandées  par 
les  hommes  et  non  les  aller  offrir  et  principa- 
lement  de  tel  lieu,  mais  vous  pourrez  bien 
soubs  main  traiter  cecy  avec  des  serviteurs  en 
qui  il  se  fie,  et  surloulvous  faudrait  tascherde 
gaignerl'un  ou  l'autre  de  ces  trois  :  le  cardinal , 
le  prince  d'Evoli  et  le  confesseur;  auxquels 
vous  représenterez  l'appuy  que  leur  seroit 
d'avoir  là  une  autre  mienne  lillc  oullre  les  biens 
qu'ils  recevroient  de  nous,  car,  en  nous 
mandant  les  promesses   que    auriez   faictes, 


nous  les  tiendrons;  n'y  espargnez  rien,  car 
j'ay  ouy  dire  qu'ils  prennent  volontiers.  Le 
cardinal  de  Cuise  s'y  en  va,  assistez-le  en  tout 
el  des  choses  que  je  vous  ay  jusques  ici  man- 
dées ne  lui  en  dites  rien,  et,  s'il  vous  parle 
de  ces  propos,  respondez-lui  en  personne  qui 
n'en  a  point  de  charge  et  lui  aydez  en  ce 
que  en  aurez  le  moyen  soit  de  conseil  ou  d'a- 
dresse, mais  qu'il  ne  pense  pas  que  vous  en 
ayez  rien  escript  ny  mandé.  Quant  à  ce  que 
m'escrivez  que  Craignague  a  dict  que  ne  me 
mandiez  des  nouvelles,  je  ne  sçay  ce  qu'il 
dist;  mais  je  sçay  bien  que  je  ne  l'entretiens 
pas  de  tels  propos  et  m'en  suis  servie  de  l'en- 
voyer et  où  vous  estes  el  à  l'Empereur  el  où 
en  avons  eu  besoin,  mais  non  pas  pour  luy 
faire  rien  faire  sans  vous,  ny  pour  aprez  le 
faire  mesler  d'aultre  chose;  et  fault  que  pen- 
siez que  le  contentement  que  le  Roy  mon  fils 
et  moy  avons  de  vous  est  tel  que  ne  désirons 
rien  tant  pour  nostre  service  au  lieu  où  vous 
estes  que  de  vous  y  laisser  tant  que  les  choses 
soient  remises  romme  les  désirons,  et  vous 
prie  ne  croire  rien  de  qui  que  ce  soit  qui 
vous  mande  :  la  Roi/ne  est  contente  ou  mal 
contente;  sinon  ce  que  verrez  escript  de  ma 
main  et  aussi  vous  prie  n'escripre  à  personne 
plus  du  mariage  de  ma  fille  et  de  ce  roy, 
mais  au  contraire,  quand  il  se  feroit,  n'en 
dire  rien  que  à  moy  à  qui  l'cscriprez  en  lettres 
à  part  jusques  à  ce  qu'il  soif  Faict,  si  en  ve- 
nions là  ;  et  quant  au  cardinal  de  Guise  vous 
y  conduire  comme  vous  mande  par  la  pré- 
sente, el  voyez  bien  s'il  y  va  de  bon  pied;  qui 
sera  l'endroit  où  je  prie  Dieu  vous  avoir  en 
sa  sainte  guarde. 

D'Orléans,    ce    vingt-troisième    novembre 
i568. 

CATEKim 

J'ai  receu  une  aullre  lettre  où  me  parlez 
pour  voz  affaires;  je  vous  prie  vous  àsseurer 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS 

que  n'oublierons  les  services  que  vous  faictes 
et  excuser  le  mauvais  temps,  si  plus  tost  ne 
l'avons  reconnu  comme  méritez,  mais  bien- 
tost  sentirez  les  effets  de  uostre  bonne  volonté 
et  vous  prie  brasier  la  présente. 


1568. —  2/1  novembre. 

Orig.  Bibl,  nat.  fonds  français,  n°  3saa  ,  f°  36. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mou  cousin,  ce  petit  mot  de  lectre  sera 
seulleineut  pour  accompaigner  celle  que  le 
Roj  monsieur  mon  filz  vous  escript1,  n'ayant 
autre  chose  à  vous  dire  là  dessus,  sinon  que 
je  vous  prye  faire  haster  ces  troys  conipai- 
gnies  de  Forestz  que  doit  envoyer  le  sr  d'Urfé 
le  plus  qu'il  sera  possible  de  se  rendre  au- 
près de  vous,  affin  que  vous  les  puissiez  ame- 
ner avec  voz  autres  forces,  nous  faisant  sçavoir 
de  voz  nouvelles  le  plus  souvent  que  vous 
pourrez.  Suppliant  le  Créateur  vous  donner, 
mon  cousin,  ce  que  plus  désirez. 

1  \  un  i  ce  que  lui  mandait  Charles  IX  :  k  Nos  ennemis 
sont  tousjours  en  l'oilou  et  L'armée  de  mon  frère  si  près 
d'eulx  que  malaysément  s'en  pourront-ilz  desvellopper 
sans  estre  par  mondict  frère  dans  peu  de  jours  comba- 
ttu, comme,  par  l'advis  que  je  vous  envoyay  hier  du 
succez  des  choses  passées,  vous  avez  peu  assez  ample- 
ment cognoistre  et  le  sçaurez  encores  mieulx  par  le  rap- 
port que  le  sieur  de  Villeroy  qui  revint  hier  au  soir  de 
devers  mondict  frère  nous  a  faict,  dont  je  vous  envoie 
présentement  le  discours.  Ainsi  donc  tout  le  plus  mal 
qui  se  présente  et  à  quoy  il  faut  résouldre  c'est  pour  le 
costé  du  prince  d'Orange  qui  est  entré  desjà  dans  ma 
frontière  de  Picardie  et  est  celle  de  Champagne  menacée 
du  duc  des  Deux-Pontz  avec  beaucoup  de  forces  de 
reislres;  pour  à  quoy  remédier,  il  est  nécessaire  de 
piomplemeiil  assembler  aux  environs  de  Paris  le  plus 
que  l'on  pourra  de  forces  de  tous  costez,  faisant  d'icellcs 
une  seconde  armée  qui  soit  suffisante  pour  résister  tant 
au  prince  d'Orange  que  au  duc  des  Deux-Pontz. »  (Bibl. 
nat.,  fonds  français,  11°  3a aa,  C  3o.) 


211 

Escript  à  Orléans,    le   .xxiiii'  jour   de  no- 
vembre 1 568. 

Vostre  bonne  cousine, 

CaTERINE. 


1568.  —  3o  novembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français ,  n°  3aaa ,  f°  àa. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  la  response  que  présentement 
vous  fait  le  Roy  monsieur  mon  filz  à  vostre 
lettre  du  xxnne  de  ce  moys  est  telle  et  si 
ample  qu'il  ne  me  reste  aucune  chose  à  vous 
dire1,  m'asseurant  qu'en  tout  et  partout  vous 
sçaurez  bien  observer  sou  intention,  qui  me 
(fardera  de  vous  faire  la  présente  plus  longue  . 
sinon  pour  vous  prier  nous  faire  sçavoir  de 
vos  nouvelles  le  plus  souvent  que  vous  pour- 
rez, sans  en  laisser  eschapper  une  seule  oc- 
casion; et  je  supplirai  le  Créateur  vous  don- 
ner, mon  cousin,  ce  que  plus  désirez. 

Escript  à  Meleun,  le  dernier  jour  de  no- 
vembre 1 568. 

Caterine. 


1567.  —  5  décembre. 
Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3aaa,  f°  ÛG. 

a  mon  COUSIN- 
MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  vous  verrez  par  la  lettre  que 

1  Voir  cette  lettre  dans  le  n°  oaaa  du  fonds  français 
(f°  il).  Charles  IX  lui  envoie  son  valet  de  chambre  ordi- 
naire Le  Plessis,  et  il  l'invite  à  se  munir  de  bateaux  pour 
conduire  les  troupes  qui  arrivent  de  Dauphiné,  d'Au- 
vergne et  de  Provence  jusqu'à  l'endroit  où  elles  doivent 
descendre.  —  Voir  également  dans  le  même  volume,  f  3g, 
une  nouvelle  lettre  de  Charles  IX.  datée  du  même  jour, 
où  il  prescrit  au  duc  les  mesures  à  prendre  à  Lyon  à 
l'égard  des  protestants  restés  dans  la  ville,  et  certaine- 
mesures  pour  les  troupes  amenées  par  le  baron  des 
Adrets;  rcar,  dit-il,  le  danger  est  passe  de  ce  COSté  là  et 
ce  jeu  se  doibt  jouer  en  aullre  lieu». 


a7. 


212  LETTRES  DE  G  AT  H 

le  Roy  monsieur  mon  (ils  vous  escript  ',  l'ad- 
vis  qu'il  vous  donne  et  ce  qu'il  désire  que  l'are 
mon  cousin  le  comte  de  Tende  pour  son  ser- 
vice, en  s'aclieminant  vers  mon  fils  le  duc, 
d'Anjou,  dont,  mon  cousin,  je  ne  vous  ferai 
icy  autre  redite,  sinon  de  vous  prier  de  sti- 
muler mondict  cousin  le  conte  de  Tende  à  la 
(I i 1 1  ijjcn.ee  que  le  Roy  mondict  sieur  et  filz  dé- 
sire qu'il  fasse.  Au  surplus  vous  haster  de  le- 
ver voz  forces  au  plus  tost  que  vous  pourrez 
pour  avec  icelles  me  venir  trouver  où  vous  se- 
rez assure'  d'estre  le  bien  venu,  priant  Dieu, 
mon  cousin,  vous  avoir  en  sa  sainte  garde. 

A  Melun,  le  cinquiesme  jour  de  décembre 
i568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1 508.  —  g  décembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3aa9,  f°  5l. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  nous  avons  receu  toutes  les 
lettres  que  vous  et  mon  cousin  le  cardinal  de 
Guise  nous  avez  escriptes  sur  le  fait  du  parti 
des  banequiers  de  Lyon,  et  ce  que  vous  avez 
proposé  à  ceulx  du  corps  de  ladicte  ville;  à 
quoy  vous  estant  satisfait  par  la  lettre  que  le 

'  "Ayant  entendu ,  écrivait  Charles  IX ,  l'arrivée  de  mon 
cousin  le  conte  de  Tende  avec  ses  troupes  en  ma  ville  de 
Lyon ,  je  tui  escriptz  que ,  incontinent  la  présente  receue , 
il  s'achemine  aux  plus  grandes  journées  et,  prenant  son 
chemin  par  le  port  Saint-Thibault,  qui  est  es  environs  et 
en  dessoubz  de  Sancerre,  il  avt  à  passer  là  et  avecques 
sesdictes  trouppes  regarde  à  remectre  sôus  mon  obéis- 
sance ladicte  ville  de  Sancerre  qui  s'en  est  jà  assez 
distraicte,  envoyant  au  devant  de  Iny,  afin  qu'il  ayl  tant 
plus  moyen  de  parvenir,  certaines  pièces  d'artillerie  et 
munitions.  De  Melun,  ce  cinquiesme  jour  de  décembre.!! 
(  Ribl.  nat. ,  fonds  français,  n°  3aa2,f°i5.)  —  Voir  lettres 
du  comte  de  Tende  au  dur  de  Nemours  des  8,  9  et  ao 
décembre.  (Ilud.,  f"  '17,  55  et  93.) 


ER1NE  DE  MÉDICIS. 

Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript  présente- 
ment par  le  sieur  do  Neuchelles,  présent  por- 
teur, lequel  s'en  retourne  aussi  bien  partirul- 
lièrcmenl  instruict  là-dessus,  je  n'y  adjouslerai 
rien  davantaige;  mais  seulement  vous  prierai 
y  user  de  la  dextérité  et  dilligence  que  savez 
estre  requises  en  ebose  qui  est  de  telle  impor- 
tance au  service  du  Roy  monsieur  mon  fils; 
priant  Dieu,  mon  cousin,  vous  avoir  en  sa 
sainte  garde. 

A  Melun,  ce  a" jour  de  décembre  i568. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  l'espéranse  que 
j'é  de  vous  voyr  bientost  me  guardera  vous 
fayre  aultre  letre  et  vous  prie  que  fasié  haster 
vos  trappes  ;  car  le  Roy  mon  fils  n'atent  que 
vous  pour  comanser  à  marcher  et  favoriser  l'en- 
treprinse  qu'il  vous  mande  plus  au  long,  la- 
quele  ne  veult  du  tout  résouldre  que  yl  n'aye 
ces  forces  et  vous  prie  lui  en  mender,  enn 
atendent  que  y  soyés,  vostre  aupinion. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  11  décembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3aaa,  f°  69. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  je  ne  vous  feray  pas  longue 
lettre  pour  me  remetre  .à  ce  que  le  Rov 
monsieur   mon  lils  vous  escript1;  et  seulle- 

1  «J'ai  veu,  lui  disait  Charles  IX,  ce  que  vous  avez 
proposé  à  ceux  du  corps  de  la  ville  de  Lyon  pour  l'ad- 
vance  de  quatre  vingt  mille  livres,  à  quoy  se  peut 
monter  à  peu  près  la  valleur  des  offres  de  ceulx  de  la 
nouvelle  religion.  Sur  quoy  je  vous  diray  pour  le  regard 
de  vosdiclz  banquiers  qu'il  ne  nous  y  fault  anvster,  puis- 
qu'il y  a  tant  de  difficultés  à  vuider,  avant  de  les  pouvoir 
faire  enlrer  dans  ce  parly.i  (Mime volume ,  f°5o.) 

Charles  IX  le  prévient  qu'il  a  ordonné  au  sieur  d'En- 
tragues  de  s'acheminer  audit  Sancerre  au  temps  où  le 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


213 


ment  je  vous  dira  y  que  nous  vous  attendons 
toujours  en  bonne  dévotion  et  espérons  que 
ce  sera  bientost  et  que  l'entreprise  de  San- 
cerre  ne  vous  retardera  de  guères,  et  cepen- 
dant je  prierayle  Créateur  de  vous  avoir,  mon 
cousin,  en  sa  saincte garde. 

De  Meleun,  ce  xie  jour  de  décembre. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catbrinb. 


1568.  —  i5  décembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3aaa,  f°  77. 
A  MON  COCS1N 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  je  n'adjousteray  rien  à  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mon  Oiz  vous  escript 
présentement1,  mais  seullomeut  vous  priera  y 
d'user  de  la  meilleure  diligence  que  vous 
pourrez  à  l'exécution  de  ce  que  ledict  seigneur 
Roy  mon  filz  vous  mande  pour  pouvoir  assez 
juger  dont  la  diligence  est  requise  en  telles 
choses  et,  pour  l'espérance  que  j'ai  de  vous  voir 
bientost,  je  prierai  Dieu,  mon  cousin,  vous 
donner  en  santé  très  longue   et  bonne  vie. 

Escript  à  Meleun,  le  xve  jour  de  décembre 
i568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterisk. 


1568.  —  16  décembre. 

Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  3iaa,  f°  57  v°. 

A  MONSIEUR  LE  COMTE  DE  TENDE. 

Mon  cousin,  la  lettre  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  escript  présentement3  est  si 

duc  y  arrivera  avec  les  qualres  canons  et  munitions  qui 
sont  à  Orléans.  (Même  volume,  loi.  65.) 

1  Voir  cette  lettre  dans  le  même  volume,  f°  75. 

2  Voici  la  lettre  de  Charles  IX  :  -J'oscrips  présente- 


ample  que  je  ne  m'estendray  pas  à  \ous  en 
dire  davantage  pour  l'asseurance  quej'ay  que 
vous  ne  faudrez  d'exécuter  son  intention  et 
la  mienne.  Seulement  je  vous  diray  que  le 
plus  grand  service  que  vous  puissiez  l'aire  au- 
dict  sieur  Roy  mon  filz  est  de  vous  conduire 
en  cecy  par  l'advis  de  mon  cousin  le  duc  de 
Nemours  auquel  nous  avons  l'aict1  [tenir]  vos 
dépesches,  et  sur  ce  mesme  sujet,  priant  le 
Créateur  vous  tenir,  mon  cousin,  en  sa  saincte 
et  digne  garde. 

A  Melun,  le  xvic  jour  de  décembre  1 568. 

Catbrinb. 

ment  à  mon  cousin  le  duc  de  Nemoux,  comme  m'aianl 
mon  frère  le  duc  d'Anjou  faict  entendre  qu'il  avoit 
besoing  de  forces  de  gens  de  pied  oultre  celles  qu'il  a  à 
présont  et  qu'il  désirerait  bien  que  ce  fussent  celles  que 
vous  m'envoierez  de  Provence ,  j'ay  bien  voullu  inconti- 
nent taire  ceste  dépesebe  à  mondict  cousin  de  Xemoux  et 
à  vous  pour  vous  dire  que,  estant  mon  intention  que  vos- 
dictes  houppes  venues  de  Provence  tant  de  pied  que  de 
cheval  se  joignent  à  mondict  frère,  je  vous  prye  pour 
ceste  occasion  les  y  faire  acheminer  incontinant,  prenant 
vostre  chemin  pour  aller  trouver  mondict  frère  ,  et  aussi 
tost  que  vous  aurez  reçu  ma  présente  dépesebe  vous  en- 
voierez  ung  homme  en  poste,  allin  qu'il  vous  fasse  en- 
tendre au  vray  quel  chemin  vous  debvrez  tenir  pour  vous 
rendre  à  luy.  Cependant  vous  pouvez  bien  toujours  con- 
duire vosdictes  trouppes  le  long  de  la  rivière  de  Loyre, 
laquelle  je  ne  sçay  si  elle  scia  maintenant  en  estai  qu'elle 
puisse  servir  à  la  conduicte  de  vos  gens  sur  icelle,  reroec- 

tant  à  vostre  discret] l'amener  vosdictes  trouppes  ou 

par  eaue  ou  par  terre;  mais  vous  priant,  mon  cousin, 
en  quelque  sorte  qu'elles  viennent,  d'y  user  de  toute 
dilligence,  d'aultant  que,  pour  vous  en  parler  franche- 
ment, mondict  frère  me  mande  qu'il  n'attend  que  vostre 
arrivée  auprès  de  luy  pour  combattre,  et  je  m'asseure 
que  \(ius  seriez  bien  fasebé  de  n'estre  de  la  partie,  qui 
me  gardera  TOUS  en  dire  davantage  en  priant  Dieu,  mon 
cousin,  qu'il  vous  ait  en  saincte  garde.  Escript  à  Melun, 
le  xvi"  jour  de  décembre  îôGci.i  (Fonds  français, 
n°3aaa,  f°  ..7.) 

1  Voir  la  lettre  du  comte  de  Tende  au  duc  de  Nemours. 
(Même  volume,  |"  .">.">.  1 


214 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


1568.  —  17  décembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3aaa  ,  f°  81. 
A  MON  COCS1N 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  il  ne  me  reste  autre  chose  à 
vous  dire  que  ce  que  vous  verrez  par  le  con- 
tenu en  la  lettre  que  le  Roy  monsieur  mon 
lilz  vous  escript  '  pour  responce  à  la  vostre 
du  xiic  escripte  à  Rouanne,  vous  priant  con- 
tinuer en  la  bonne  diligence  dont  vous  avez 
jusques  icy  usé  à  vous  acheminer  audict 
Rouanne.  Selon  que  je  m'asseure,  vous  n'y  per- 
drez heure  ne  temps.  Vous  verrez  les  commis- 
sions qui  vous  sont  envoye'es  pour  l'elfcet 
dont  vous  escripvez;  et,  n'ayant  de  quoy  vous 
faire  plus  longue  la  présente,  je  prie  à  Dieu, 
mon  cousin,  vous  donner  ce  que  plus  désirez. 

Escript  à  Melun,  le  xvn*  jour  de  décembre 
i568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterixe. 


|  vous  prier  m'excuser  cet1  ne  vous  foys  plus 
longue  la  présante,  qui  cera  l'androyel  où  je 
prière  Dieu  que  vous  puisse  bientost  mender 
quelque  bonne  novellc  et  vous  donner  cet2 
que  désirés. 

De  Meleun,  ce  xxe  de  décembre  1 568. 
Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  20  décembre. 

Aut.  lïlbl.  nal.  fonds  français,  n"  loaio  ,  f°  11. 
A  MA  COUSINE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine ,  j'é  aysté  bien  ayse  d'avoyr  en- 
tendu par  Pinar  que  vous  portés  bien,  et  sc- 
rés  bientost  aveques  nous.  Je  prie  à  Dieu  que 
nous  troviés  aveques  quelque  bonne  novclle; 
car  mon  Gis  nous  ha  mendé  que  yl  s'aun 
alouit2  pour  voyr  sy  volés  combatre  et  ces 
lelres  sont  ayscrites  de  jeudi  dernier,  et  de- 
puis n'avons  eu  neule  novellc;  je  vous  laysc 
penser  cet  je  suis  en  pouinc,  qui  me  fayré 

1  Celle  lettre  n'ajoute  rien  à  celle  de  la  Reine.  Voir 
dans  le  même  volume,  f*  77. 

*    Qup  yl  s'ann  alouit,  qu'il  s'en  alloil. 


1568.  —  20  décembre. 

Orig.  Arch.  des  Mé"dicis  à  Florence,  délia  filza  0736. 
nuova  nuraerazione. 

a  mon  COUSIN- 
MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  dépeschant  le  Roy  monsieur 
mon  lilz  devers  vous  le  sieur  de  Lougé,  con- 
seiller en  sa  court  de  parlement,  pour  vous 
remercier  du  bon  secours  que  vous  lui  avés 
promis  en  ses  affaires,  je  lui  en  ay  donné 
particulièrement  charge  de  vous  dire,  mon 
cousin,  que  vous  cognoistrés  combien  nous 
vous  estimons  et  vouldrions  faire  pour  vous 
en  tous  endroicls;  et,  parce  que  me  faisant 
forte  de  votre  bonne  volonté  pour  nous,  j"a\ 
asseuré  ledict  sieur  Roy  mon  filz  que  vous 
augmenterez  votre  prest  jusques  à  cent  mil 
escuz,  je  vous  prie  ne  me  desdire  poinrt  en 
cela  et  monstres  que  j'a\  quelque  crédit  en 
votre  endroiet;  pourquoi  je  me  tiendray  tous- 
jours  plus  tenue  à  vous,  et  le  vous  feray  ap- 
paroir en  toutle  bonne  occasion.  Et  ce  pen- 
dant je  supplieray  le  Créateur  vous  avoir,  mon 
cousin,  en  sa  très  saincte  garde. 

Escript  à  Melun,  le  xxc  jour  de  décembre 

±568. 

Voslre  bonne  cousine. 

Caterink. 

RoRERTET. 

1   Cet,  si. 
'  Cet,  ce. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


215 


1568.  —  -?Ji  décembre. 

Copie.  Bîbl.  nat.  fonds  français,  n°  1075a,  p.  147. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauis,  par  une  lettre 
que  j'escris  à  mon  cousin  le  cardinal  de  Guise  ' 
laquelle  il  vous  communiquera,  vous  verrez 
les  propos  que  j'ay  tenus  au  sieur  don  Fran- 
cès  de  Aiava,  et  comme  il  nous  a  promis 
d'escripre  au  Roy  Catholique  mon  bon  fils, 
affin  que,  avant  que  l'archiduc  Charles  s'en 
retourne,  nous  puissions  estre  esclaircis  de 
ce  que  nous  devons  espérer  des  mariages 
mis  en  avant,  et  fault  que  à  cette  fois  la  re- 
solution en  soit  prise,  s'il  est  possible.  Je 
vous  prie  de  regarder  à  tenir  la  mainavecqu.es 
mondiet  cousin  que  nous  l'ayons  telle  que 
nous  la  de'sirons,  si  faire  se  peut,  estant  forcé 
que  vous  démoliriez  par  delà  jusques  à  ce  que 
cotte  négociation  soit  achevée,  encore  que  je 
saiche  bien  que  vous  y  demeurez  avec  une 
très  grande  incommodité;  à  quoy  pourtant  je 
vous  prie  de  rechef  de  vous  résouldre  pour 
si  bonne  occasion,  estant  asseurée  que  je  par- 
leray  un  jour  pour  vous,  en  temps  et  lieu  plus 
à  propos  que  celui  qui  est  de  présent,  de  telle 
façon  que  vous  en  demeurerez  content.  Il  ne  faut 
que  vous  soyez  en  peine,  comme  j'ay  veu  que 
vous  estes  par  vostre  lettre  du  dix-huitiesme 
du  passé,  de  rien  que  l'on  puisse  dire  de  vous. 
Vostre  bonne  intention  et  le  zèle  que  vous 
avez  au  service  de  ceste  couronne  tesmoigné 
de  si  longue  main  par  vos  services,  ferment 
la  bouche  à  tous  ceulx  qui  vous  vouldroient 
calomnyer.  Et  partant  ne  vous  en  travaillez 
et  croyez   que   le  Roy  monsieur  mon  fils  et    ! 

1  Charles  IX  écrivait  le  même  jour  à  M.  de  Fourque- 
vaux  :  «Vous  avez  sceii  la  résolution  que  j'avois  prise 
d'envoyer  mon  cousin  le  cardinal  de  Guise  vers  le  Roy 
Catholique,  lequel  estant  depuis  parti  il  y  a  longtemps 
sera  plus  tost  là  que  la  présente.»  (Ibid.,  p.  ilib.) 


moy  demeurons  très  contens  de  vous.  Je  suis 
très  ayse  de  ce  que  vous  me  mandez  de  la 
continuation  de  la  bonne  santé  des  infantes 
mes  petites-filles,  et  me  ferez  plaisir  m'en 
mander  souvent  des  nouvelles.  Je  suis  aussi 
très  bien  aise  d'entendre  ce  que  vous  me 
mandez  par  vostredicte  lettre  du  dix-huitiesme. 
Continuez  à  m'advertir  de  ce  qui  en  sera  de- 
puis advenu,  car  j'escris  à  mon  cousin  le 
cardinal  de  Guise  qu'il  me  despesche  un 
courrier  exprès  incontinent  qu'il  sera  là  ar- 
rivé, lequel  vous  aura  dict  aussy  qui  nous 
meus  de  contremander  le  sieur  de  la  Tri- 
mouille;  pryant  Dieu,  Monsieur  de  Fourque- 
vauis, vous  avoir  en  sa  garde. 

Escript  à  Melun,  le  vingt -quatriesnie  jour 
de  décembre  i568. 

Caterine. 


1568.  —  27  décembre. 

Copie.  Bîbl.  nat.  supp!.  français.   n°  10739,  f°  1 63. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauis,  j'ay  esté  adver- 
tie  puis  naguères  que  l'on  a  escript  en  Es- 
paigne  quelques  choses  contraires  à  l'honneur 
et  bonne  réputation  du  sieur  de  Saint  -Es- 
tienne,  précepteur  et  grand  aumosnier  de  def- 
functe  la  roync  d'Espaigne  madame  ma  fille, 
lorsqu'elle  vivoit,  jusques  à  dire  qu'il  a  faict 
profession  nouvelle  de  relligion ,  chose  si  elle 
a  esté  faicte,  qui  est  sans  aulcun  doubte  re- 
cherchée, affin  de  le  mectre  en  mauvaise  opi- 
nion du  Roy  Catholique  monsieur  mon  beau- 
fils  et  le  distraire  de  sa  bonne  grâce  et  pour 
ce  que  c'est  une  pure  calompnie  et  impos- 
ture sur  ledict  sieur  de  Saint-Estienne  qui 
luy  peult  beaucoup  nuire  et  préjudiciel-,  je 
vous  ay  bien  voullu  escripre  cette  lettre  pour 
vous  prier  que,  trouvant  à  propos  le  sieur  Roy 
Catholique,  vous  luy  touchiez  ung  petit  mot 


216 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS. 


d'advis  en  luy  tesmoignant  ce  que  vous  sçavez 
de  luy,  davantage  l'asseuranf  qu'il  n'est  point 
aultre  qu'il  a  toujours  été  jusques  iry,  homme 
bien  vivant,  vertueux,  sincère  el  entier  obser- 
vateur de  la  reliigion  catholique  et  romaine 
et  des  constitutions  d'icelie,  et  que  l'advis 
que  l'on  luy  en  peult  avoir  donné  dudici 
Saint-Estienne  est  ung  pur  et  vray  mensonge 
et  pour  le  destourner  de  la  bonne  grâce  d'icel- 
luy  roy,  et,  ce  faisant,  luy  faire  perdre  les 
récompenses  et  gratifications  qu'il  peult  ou 
doibt  espérer  de  luy  pour  les  bons  offices  et 
services  qu'il  a  laids  à  la  delïunete  ma  fille 
tant  qu'il  en  a  eu  le  moyen;  et  si  vous  voyez 
qu'il  soit  à  propos  que  mon  cousin  le  cardinal 
de  Guise,  estant  par  delà,  en  touche  ung  mot 
audict  sieur  roy,  je  vous  prie,  de  l'instruire 
de  ce  faict  et  le  prier,  de  ma  part,  qu'il  le 
fasse,  ce  que  vous  pourrez  assurer  que  j'aurax 
très  agréable  d'entendre  ce  que  vous  y  aurez 
faict,  et  la  response  qu'il  vous  fera  là-dessus. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Fourquevauls,  vous 
avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escriptà  Melun,  le  vingt-septiesmejour  de 
de'cembre  1 568. 

Caterine. 
De  Neufville. 


1568.  —  a  8  décembre. 

Orig.  Bibl.  mit.  (omis  français,  n"  3aaa,  t3  îoâ. 

A  MON  COISIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous 
escript  si  amplement  de  nos  nouvelles1,  faisant 

Charles  IX  dans  sa  lettre  lui  dit  qu'il  a  mauvais  ju- 
gement de  voir  le  prince  d'Orange  lemporiser  et  séjour- 
ner en  son  royaume;  il  croit  qu'il  a  quelque  dessein 
de  se  joindre  au  dur  des  De-ux-l'onts.  Il  a  fait  dresser 
du  côté  de  Château -Thierry  l'armée  qu'il  se  met  en 
mesure  d'avoir  auprès  de  lui.   Il   lui    annonce   que  le 


response  à  ce  qu'il  a  receu  de  vous  par  vostre 
courrier  qu'il  ne  me  reste  aulcune  chose  à  vous 
dire,  sinon  que  je  désire  singulièrement  de  vous 
veoir,  en  quoy  je  m'asseure  que  vous  ne  per- 
drez heure  ne  temps;  priant  le  Créateur,  mon 
cousin,  vous  avoir  en  sa  sainte  et  digne  garde. 

De  Melun,  ce  xxviii*  jour  de  décembre  1 568. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1568.  —  28  décembre. 

Orig.  Bibl.  de  l'Arsenal,  n"  G6t3.  f  sA. 
»  - 

A  MONSIEUR  LARCHER. 

Monsieur  Larcher,  vous  avezveu  les  lettres 
du  Roy  monsieur  mon  filz  qui  vous  ont  esté 
envoyées  d'Orléans  pour  l'affaire  de  Bullyon, 
sieur  de  Laye.  Depuis  il  a  esté  despesché  par 
l'advis  du  conseil  tenu  en  ce  lieu  autres  lettres 
patentes  qui  vous  sont  adressées,  à  la  vériffi- 
cation  desquelles  je  vous  prye  vous  employer 
incontinent  el  à  tenir  la  main  à  l'endroit  du 
sénéchal  son  lieutenant  au  siège  présidial, 
aflin  que  l'intention  du  Roy  soit  suyvie  en 
cest  endroict  sans  y  faire  aulcune  difficulté, 
ce  que  je  désire  bien  fort  pour  avoir  en  toute 
recommandation  ceulx  à  qui  ledict  sieur  de 
Laye  appartient;  à  quoy  m'asseurant  que  vous 
vous  employerez  de  toute  affection,  je  prie- 
ray  Dieu,  Monsieur  Larcher,  vous  tenir  en  sa 
saincte  garde. 

Escript  à  Melleun,  le  sxviu*  jour  de  dé- 
cembre 1 568. 

Caterine. 
Robertet. 

sieur  d'Entragues  et  le  sieur  de  Marlinengo  ont  com- 
mencé le  siège  de  Sancerre,  et  qu'il  part  demain  de 
Melun  pour  aller  à  Sainl-Maur.  Les  dernières  nouvelles 
de  son  frère  le  duc  d'Anjou  sont  qu'il  esl  à  Marsay,  n'ayant 
pu  depuis  huit  jours  qu'il   esl    près  de  Loudun  attirer 

l'ennemi  au  combat,  (Même  volume,  f  102.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


217 


[1569.  —  Janvier.] 

Aut.  Bibl.  liât,  fonds  français.  n°  3294  ,  f°  10. 
A  MA  CODSINE 

LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  j'é  veu  vostre  letre  et  encore 
que  par  Valoy  j'euse  ayscripl  ce  que  m'avés 
disl  à  vostre  mary,  je  n'é  le'sé  luy  ayscripre 
asteure  par  cet  porteur,  afin  qu'il  vieyne  pour 
set  guérir,  s'il  est  malade,  à  Paris,  au  ',  s'il 
est  guéri,  s'an  retourner  au  camps  corne  yl  a 
tousjour  mendé  qu'il  fayroit.  Je  voldrès  qu'il 
nie  voleut  croyre,  afin  que  vous  n'eusiés  aler 
là  et  que  nous  vinsiés  trover.  Quant  à  nos 
novelles  nous  soumes  arive's  en  cet  lieu  de 
Monseauh  que  ne  fust  jeamès  si  beau  et  vous 
y  seuayste2  et  maudis  le  duc  dé  Dus  Pons3; 
car  sans  lui  espérerès  que  en  pourions  venyr 
à  nostre  ayse.  Encore  espérè-je  que,  s'il  ne 

1  Au,  ou. 

5  Seuaijste ,  souhaite. 

1  Voici  la  lettre  que  Henri  de  Bourbon  et  le  prince 
de  Condé  écrivaient  au  duc  des  Deux-Ponts  : 

«Mon  cousin,  la  présente  sera  pour  vous  prier  suivant 
les  dépescbes  que  nous  vous  avons  faites,  vous  ache- 
miner droicl  à  nous  sans  faire  ferme  en  aucun  lieu,  et 
venir  droict  gagner  le  passage  de  la  rivière  de  Loire  à  la 
part  où  ce  porteur  vous  dira,  espérant,  ayant  l'ayde  de 
Dieu,  que,  eslans  joinctz,  nous  aurons  bientost  raison 
de  nos  ennemis.  Nous  avons  advoué  par  noz  dépescbes 
précédentes,  comme  par  iceluy,  les  actes  d'hostilité  que 
vous  ferez  en  France  comme  tendant  à  la  cause  pour 
laquelle  nous  avons  pris  les  armes,  de  quoy  nous  vous  en 
eussions  envoyé  notes,  si  nous  eussions  trouvé  homme 
qui  s'en  fust  voulu  charger.  Les  vicomtes  de  Montauban 
se  sont  joints  à  nous,  ayant  défait  quatre  cornettes  de 
cavalerie  du  sr  de  Monluc.  M'  de  Piles  a  aussi  défait 
quatre  enseignes  de  gens  de  pied  dudict  Monluc  dont  il 
a  envoyé  les  drapeaux.  Vous  ne  sçauriez  croire  les  bons 
et  heureux  succès  que  chaque  jour  Dieu  donne  à  son 
armée,  qui  portent  au  restant  tesmoignage  qu'il  la  veull 
à  ce  coup  rendre  victorieuse;  et  sur  ce  faisons  fin  à  la 
présente,  priant  Dieu  vous  avoir  en  sa  très  saiucte  et 
digne  garde.  De  Niort,  le  xx  février  1569.»  (Record 
office,  State  papers ,  France.) 

Catherine  de  Médicis. —  111. 


pase  Louire,  veu  que  mon  fils  s'an  vient  trover 
Monsieur  d'Omale  aveques  trovs  mile  chevaulx 
et  forse  jeans  de  pies ,  qu'il  aura  à  qui  parler 
et  ne  poura  fayre  tout  ce  qu'il  set  '  promet. 
Je  vous  prie  fayre  mes  recomendation  hà 
Madame  de  Seynt-Piere2  et  que  je  luy  reco- 
mende  le  Roy  et  le  royaume  et  mon  fils  en  ses 
prières,  corne  ausi  fè-je  et  à  vostre  bonne 
grase  cela  3  que  vous  prie  lui  mender  corne 
vous  portés. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1  i>69.  —  1  3  janvier. 

Aut.  Archives  de  Turin. 

A  MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  le  Roy  mon  fils  ayent  donné 
eherge  à  cet  présant  porteur  vous  visiter  de  sa 
part  et  vous  porter  de  ses  novelles  n'é  voleu 
fallir  vous  fayre  cet  mot  pour  vous  avertir  que 
avons  novelles  que  le  prinse  d'Orange  tyre 
le  chemin  ver  la  Franche-Conte'4,  et  pour  aystre 
près  de  la  Brèse5,  m'aseure  que  n'oublirés  d'y 
pourvoyr  et  enn  é  mendé  à  Madame  °  si  au 

1  Set,  se. 

-  Sœur  du  feu  duc  de  Guise ,  religieuse. 

3  Cela,  celle-là. 

4  Le  prévôt  Morillon  écrivait  le  9  janvier  au  cardinal 
de  Granvelle  :  ttll  n'y  ait  ores  certitude  que  le  prince 
d'Orange  voise  contre  Bourgoigne.  Je  ne  sçay  ce  qu'il 
fera ,  se  trouvant  renforcé.  L'on  a  surpris  letres  venantes 
d'aulcuns  princes  d'Allemaigne  qui  luy  mandent  ne  se 
bouger  jusques  il  aurai  nouveau  secours.  Ce  qu'il  fera, 
icelluy  venu,  estcogneu  à  Dieu.''  (Poulet,  Correspondance 
du  cardinal  de  Granvelle,  t.  111,  p.  l>3-2.) 

5  La  Brèse,  la  Bresse. 

6  Voir  dans  le  Calendarof  State  papers  (  iatig-1570), 
p.  1,  une  dépêche  de  Henri  Norris  à  la  reine  Elisabeth, 
datée  du  g  janvier,  dans  laquelle  il  la  renseigne  sur  la 
situation  des  deux  armées  catholique  et  protestante, 
sur  les  forces  dont  dispose  le  prince  d'Orange  et  sur  les 
desseins  qu'on  lui  attribue. 

38 


im-niiir.  it    Mtiûnu 


218  LETTRES  DE  CATHE 

long  ensemble  sur  le  propos  que  de  notre  part 
[vous  dira]  d'Albene  «pie  ne  vous  en  l'ayré 
irdiste  et  seulement  vous  prier  me  volouir 
înender  sur  se  votre  avis,  et  ausi  cet  avés  eu  res- 
ponse  de  cet  que  par  ledist  d'Albene  me  man- 
dates touchant  Roui  Gomes,  et  m'aseure  tenl 
île  l'amitié  que  me  portés  que  ne  vous  en  dire 
davantage, me  remetent  à  votre  sage  ptosëder 
et  à  cet  que  m'an  conseillés;  et  \oldrèsque,cet 
nous  alons  du  coûté  de  Borgogne,  que  feusiés 
encore  en  Brèse,  ayspéraut  que  aurès  cet  bien 
et  grent  plesir  de  vous  pouvoyr  voyr  et  parler 
et  plest  à  Dieu  que  Madame  y  seist  cet  anné 
prochain  corne  toultes  aultres.  Ne  fauldrès 
nous  en  avertir,  qui  cera  l'endroyt  où  je  priré 
Dieu  vous  donner  cet  que  désirés.  De  Mon- 
seaulx,  cet  douziesme  de  jeanvier  i56g. 
Vostre  boune  seur, 

Caterine. 


I5C9.  —  i3  janvier. 

Minute.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pélersbourg,  voi.  XC,  C  îS. 

A  MONSIEUR  DE   LA  MOTHE-FÉNELON. 

Monsieur  de  la  Motte,  par  vos  deux  dé- 
pesches  des  x  et  xv  du  passé  que  nous  avons 
naguères  receues,  vous  vous  plaignez  de  n'avoir 
receu  un  seul  mot  de  lettre  de  nous  ni  mesme 
aucun   advis.  Si  a\ez  receu  quatre  ou  cinq 
dépesches  que  nous  avons  faites,  la  dernière  le 
xv  novembre,  et  que  je  ne  puis  croire  que 
vous  ayez  occasion  de  dire  à  ceste  heure  que 
vous  ne  pouvez  avoir  receu  les  responses  qui 
\ous  ont  esté  faites,  estant  celle-ci  la  qua- 
trième qui  vous  a  esté  faite,  par  lesquelles 
nous  vous  avons  si  particulièrement  respondu 
à  tous  les  points  de  vos  lettres  méritant  res- 
ponse,  vous  priant  par  tous  les  moyens  que 
vous   sentiriez    bien    trouver   d'entretenir  la 
myne  d'Angleterre  en  la  bonne  volonté  qu'elle 
:i  de   rien  entreprendre  au   préjudice  du  Roy 


H1NE  DE  MÉDICIS. 

monsieur  mon  lilz  et  de  ce  royaume  ',  comme 
elle  vous  en  fit  la  déclaration,  ayant  esté  la 
saison  fort  contraire  à  nos  armes  pour  avoir 
telle  raison  de  nos  ennemys,  ne  les  ayant 
jamais  sreu  attirer  au  combat;  mais  j'espère 
que,  de  brief,  ilz  recevront  le  chastiment  que 
mérite  leur  témérité.  Cependant  pour  argu- 
ment de  parler  à  ladicte  dame,  vous  pourrez 
le  prendre  sur  ce  que  le  Roy  monsieur  mon 
filz  vous  écript  des  Anglois  qu'on  lui  a  donné 
à  entendre  avoir  esté  exécutés  à  Niort  par 
deçà,  qui  est  une  chose  entièrement  fausse 
et  inventée  par  ceulx  qui  ne  cherclient  (pi  à 

1  La  reine  Elisabeth  avait  bien  dit  à  La  Methe-Fé- 
nelon  «quelle  ne  feroit  rien  de  quoy  le  Roy  peult  estre 
offensé»;  mais  Catherine  était  loin  d'èlre  rassurée  par 
cette  déclaration  pacifique.  Elle  n'en  était  pas  à  ignorai 
les  intelligences  que  le  principal  ministre  de  la  reine 
d'Angleterre  entretenait  avec  les  chefs  protestants.  Voici 
du  reste  ce  que  Jeanne  d'Aline!  écrivait  le  16  janvier  1  56g 
à  Cécil ,  principal  secrélaire  et  conseiller  de  la  reine 
d'Angleterre  en  son  privé  conseil  : 

«Monsieur  Cécil,  si  In  haste  de  celuy  que  Monsieur  le 
prince  mon  frère  et  mon  filz  ont  dernièrement  envoyé 
en  Angleterre,  le  vent,  la  mer  et  le  temps  opportun 
qu'il  avoil  pour  partir  de  ceste  ville  et  s'embarquer 
m'eussent  donné  le  loisir  de  mettre  la  main  à  la  plume, 
comme  à  présent  j'en  ay  la  commodité  par  Monsieur  de 
Douet  présent  porteur,  je  vous  eusse  fait  entendre  l'ayse, 
joye  et  contentement  que  nous  avons  receu  de  par  deçà, 
et  moy  particulièrement  du  zèle  et  affection  duquel  nous 
avons  sceu  et  cogneu  par  son  lesmoignage  que  les  plus 
grans  de  par  delà,  et  vous  entre  les  aultres,  vous  vous 
employez  pour  le  bon  secours  et  défenze  de  la  cause  de 
la  religion  que  nous  soutenons  et  pour  vous  prier  de 
croire  que,  pour  la  reCQg&oissance  de  ira  lionnes  vo- 
lontés et  offices,  oultre  ce  que  Dieu,  qui  est  le  chel 
de  nostre  cause  et  le  grenl  rémunérateur,  vous  srjura 
bien  rendre  et  récompenser  le  mérite  de  voz  bonnes  ac- 
tions, je  n'espargneray  eu  ce  monde  chose  qui  soit  en  

puissance  pour  vous  faire  cognoistre  de  combien  j'ay  en 
affection  les  personnes  qui  s'emploient  pour  la  cause  de 
Dien,  lequel  je  supplie,  Monsieur  Cécil,  vous  avoir  eu  sa 
saincte  garde.  De  la  liochelle,  ce  xvi'  jour  de  janvier 
baog.i  (Hecord  office,  State  pa/ient,  France,  vol.  68, 
original.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MED1CIS. 


219 


l'animer,  l'asseurant  davantage  que  encores 
que,  s'il  s'en  trouvoil  quelques-uns,  mon  Glz 
eut  semblable  droict  sur  eulx  que  sur  ses 
propres  subjectz,  vu  la  bonne  paix  et  amitié 
d'entre  ces  deux  royaumes,  ne  se  feraient,  exé- 
cutions  sans  lui  en  faire  entendre  les  justes 
rauses,  vous  recommandant  toujours  d'assister 
comme  vous  pourrez  ma  fille  la  royne  d'Ecosse, 
et  au  regard  du  sieur  de  Prelan  je  le  feray 
excuser  de  son  service  jusqu'à  ce  qu'il  soit  de 
ce  retour  par  deçà  que  vous  le  pourrez  admo- 
nester le  plus  tost  qu'il  vous  sera  possible, 
estant  maintenant  la  saison  qu'il  faut  que 
tout  bon  et  affectionne'  serviteur  de  mon  filz 
se  trouve  près  de  luy,  et  à  tant  je  prie  Dieu, 
Monsieur  de  la  Motte,  vous  avoir  en  sa 
saincte  et  digne  garde.  Escript  le  xme  jour  de 
janvier  1 56g. 

Caterine. 


1569.  —  1  3  janvier. 

Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n"  10753  .  f'  1S7, 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAILX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  je  vous  promets 
que  je  désire  iiiGniment  d'avoir  de  voz  nou- 
velles depuis  l'arrivée  de  mon  cousin  le  car- 
dinal de  Guise  par  delà.  De  mesme  de  ce  que 
\ous  aurez  apprins  de  la  négociation  de  i'ar- 
chiduc  Charles  principalement  sur  le  faict  des 
inariaiges 1,  qui  est  cause  que  je  vous  prie  m'en 
escripre  bien  particullièrement,  par    vostre 

1  L'archiduc  Chartes  venait  d'être  envoyé  par  l'Em- 
pereur à  Madrid  où  il  arriva  le  10  décembre  1 568 ,  et 
dont  il  ne  repartit  que  le  h  mars  1569.  Voir  Poulet, 
Correipondance  du  cardinal  de  GranveUe,  t.  III,  p.  Ittio; 
Gacbard,  Bibliothèque  de  Madrid  et  de  l'Escurinl,  p.  1 1  7 
et  suiv.  Voir  aussi  les  instructions  données  à  l'archiduc 
Charles  dans  la  correspondance  de  Philippe  II  avec  les 
Pays-Bas,  f.  II.  p.  Ui;  la  réponse  faite  par  Philippe  II 
aux  propositions  à  lui  soumises,  p.  55,  et  la  relation  de 
la  légation  de  l'archiduc,  ibid.,  p.  (io. 


première.  Vous  verrez  par  la  dépesche  que  le 
Roy  monsieur  mon  fils  faict  à  mondict  cousin 
le  cardinal  de  Guise  en  quel  estât  sont  ses  af- 
faires et  comme  il  est  besoing  que  doresnavant 
il  soit  secouru  d'autre  chose  que  de  paroles 
et  promesses;  eu  quoy  je  vous  prie  de  tenir 
la  main  pour  qu'il  en  soit  escript  par  deçà  de 
bonne  encre;  ayant  esté  bien  ayse  d'entendre 
ce  que  vous  me  mandez  particullièrement  par 
vostre  lettre  du  xxive  du  mois  dernier  passé. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Fourquevauls,  vous 
avoir  en  sa  garde.  De  Monceaulx,  le  xmc  jour 
de  janvier  1669. 

Caterine. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  je  vous  envoyé 
deux  lettres,  l'une  pour  ma  petite-fille  l'infante 
d'Espagne  que  vous  luy  baillerez,  la  visitant 
de  ma  part,  et  l'autre  pour  ma  cousine  la  du- 
chesse d'Alve  que  vous  lui  baillerez  par  mesme 
moyen. 


1 569.  —  1 8  janvier. 

Orig.  Iiibl.  nat.  fonds  français,  n°  3ao6,  fJ  a3. 

A  MOM  COCSIK 

LE  MARÉCHAL  DE  MONTMORENCY. 

Mon  cousin,  je  ne  puis  penser  qu'après  le 
parlement  de  vostre  homme  présent  porteur 
vous  n'ayez  aussytost  receu  la  dépesche  que  le 
Roy  monsieur  mon  filz  vous  a  faicte  par  le 
courrier  qui  vous  fut  dépesche  de  Chasteau- 
Thierry  x  pour  vous  advertir  comme  il  renvoyé 

1  c-Le  Roy  de  France,  écrivait  le  prévôt  Morillon  au 
cardinal  de  Granvelle,  le  9  janvier,  tiroit  vers  Chasteau- 
Thierry  le  vu'  de  ce  mois  pour  y  rassembler  ses  forces  et 
aller  droit  contre  le  prince  de  Condé.  Je  crains  bien 
que  ce  ne  soit  que  ostentation.  Son  Excellence  le  duc 
d'Albe  lui  a  accordé  11"  chevaulx.  Dieu  doint  que  ce 
secours  soit  emploie  avec  plus  d'efiect  qu'il  ne  fut  t'aultre 
lois. n  (Poulet,  Correspondance  du  cardinal  de  Granvelle; 
t.  III,  p.    63a.)  Voir  dans  le  Calendar  of  State  pitpers 

28. 


-2-20 


LETTRES  DE  CATHE 


à  Paris  mon  (ils  le  duc  d'Alcnçon  pour  y  de- 
meurer comme  il  a  ainsi  faict,  s'assuranl 
qu'estant  assisté  de  vostre  bonne  prudence  el 
conduit' le,  il  ne  se  passera  aucune  chose  au 
préjudice  de  son  service  durant  son  absence 
et  qu'il  sera  hors  de  ce  mestier  là,  mais  que 
vous  y  tiendrez  ung  chascun  en  bonne  paix 
el  amitié,  comme  avez  bien  faict  jusques  icy. 
Nous  axons,  au  demeurant,  receu  nouvelles 
qui  nous  sont  loti  agréables,  desquelles  le  Roy 
mondicl  fils  vous  advertit  bien  au  long:  c'est 
que  le  prince  d'Orenge  est  sorti  hors  son 
royaume  et  a,  aux  plus  grandes  journées  qu'il 
a  pu,  passé  la  rivière  de  Moselle  pour  se  re-' 
tirer,  ayant  eu,  à  mon  avis,  peur  de  se  trou- 
ver bientost  envyronné  des  forces  que  le  Roy 
mondicl  fils  a  près  de  lui  et  de  celles  de  mon 
cousin  le  duc  d'Aumalie,  auxquelles  il  luy 
eusl  est»?  malaisé  de  résister,  s'il  les  eust  at- 
tendu davantage.  Dieu  veuille,  mon  cousin, 
que  ne  puissions  plus  estre  en  peyne  de  ce 
costélà,  lequel  je  prie  vous  avoir  en  sa  saincte 
garde.  Escripl  de  Espernay,  ce  xvnr"  jour  de 
janvier  i56g. 

Vostre  bonne  cousine, 

Catkrine. 


[1569. —  i  cj  janvier.  ] 

Orig.  Arch.  des  Mé"dicis  à  Florence,  dalla  lllza  6736  , 
nuova  numeruzione,  p.  933. 

A  MON  CODSIN 

LE  GRAND-DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  voz  lettres,  et  ce  que  nous  a 
rapporté  de  vostre  part  le  seigneur  Vincent 
Alamany  vostre  gentilhomme  envoyé  icy  ex- 

(1569-1570),  p.  6,  1 lépéche  île  sir  Henri  Noms  à 

la  reine  Elisabeth,  où  il  s'étend  sur  les  discussions  irri- 
tantes qui  avaienl  eu  lieu  entre  \lnnlnim  enr\  el  \i|;tiules 
lu  Parlement  de  Paris,  traité  par  le  maréchal  de  cour- 

lnul  tir  lirmlitjur. 


RINE  DE  MÉD1CIS. 

près  pour  se  condouloir  de  la  morl  de  la  feue 
Royne  Catholique  ma  fille,  nous  ont  tousjours 
rendu  tesmoignage  de  la  singulière  affection 
que  vous  nous  portez,  pour  estimer  cest  acci- 
dent commun,  et  en  recevoir  ung  extresme 
ennuy  et  regrect,  qui  faict,  mon  cousin,  que 
je  vous  en  remercie  d'aussi  bonne  volonté  el 
aullant  alTeclionnénient  que  faire  je  puis, 
\ous  [niant  de  vous  asseurer  que  je  vous  tien- 
dray  tousjours,  et  ce  qui  vous  touchera  et 
appartiendra,  en  pareil  rang  d'estime  que  mé- 
ritent  les  bons  offices  que  vous  faictes  ordi- 
nairement à  l'endroict  du  Roy  monsieur  mon 
lil/.  et  de  moy  et  que,  à  toutes  les  occasions 
qui  s'offriront  de  le  vous  faire  paroistre  par 
bonselfecls,  vous  le  cognoistrez  encore  mieulx 
que  je  ne  puis  mander  par  escripl,  comme 
j'ay  prié  vostredict  gentilhomme  de  vous  faire 
entendit»  et  rapporter  particulièrement,  qui 
est  cause  que,  pour  le  présent,  je  ne  vous 
feray  plus  longue  lettre,  en  suppliant  le 
Créateur  qu'il  vous  ayt,  mon  cousin,  en  sa 
saincte  garde. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

RoBERTET. 


1569.  —  an  janvier. 
Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  1075a  ,  f  1 G 1 . 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourque vauls ,  par  les  advis 
tpie  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  envoyé, 
vous  connoistrez  que  nous  sommes,  Dieu 
mercy,  en  beau  chemin,  puisque  le  prince 
d'Orange  nous  vovanl  marcher  vers  luy  a  en 
tel  effroy  qu'il  s'est  retiré  de  delà  la  Mozelle1. 

1  Don  iïernand  do  Lannny  écrivait  le  37  janvier  au 
cardinal  de  Granvelle  :  nLe  prince  d'Orange,  ces  jours 
passés,  étoit  à   xv   lieues  près  de   Lussent.  Ses  jjens  de 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


221 


Il  l'ault  pourvoir  de  telle  façon  sur  les  passa- 
ges qu'il  ne  puisse  jamais  rentrer  en  ce 
royaume  ny  autres  qui  le  voudront  entrepren- 
dre'.  Nous  ny  espargnerons  rien,  mais  il 
l'ault  que  nous  soyons  assistez  des  forces  que 
mon  cousin  le  duc  d'AIve  a,  et  qu'ung  chacun 
s'esvertue  pour  y  pourvoir  de  telle  sorte  que 
soyons  asseurez  de  ce  costé  là,  et  vous  pouvez 
penser,  si  cela  est  une  fois,  le  moyen  que  Dieu 
nous  donne  d'avoir  la  raison  du  reste  et  au- 
dirt  sieur  duc  d1asseurer  les  affaires  du  Roy 
Catholique  mon  beau-fds.  A  ceste  cause  il  ne  se 
fault  endormyr.  Et  pourtant  le  Roy  niondict 
sieur  et  filz  en  faict  présentement  une  bonne 
despesche  au  srde  Ferralz  qui  est  résident  es 
Pays-Bas  pour  ses  affaires,  pour  en  faire  toute 
instance  audict  sieur  duc,  de  la  bonne  volunté 
duquel  ne  doubtant  aucunement,  faisons 
estât  de  recevoir  l'effect  des  promesses  qu'il 
vous  a  toujours  faites.  En  quoy  intervenant  le 
commandement  du  roy  mon  beau-fils,  cela 
l'induira  à  faire  plus  lost  ce  qu'il  est  besoing 
qu'il  fasse  pour  le  bien  du  service  de  son 
maistre,  autant  que  pour  celluy  du  Roy  mon- 
sieur mon  fils.  Priant  Dieu,  Monsieur  de 
Fourquevauls,  vous  avoir  en  sa  garde. 
De  Chalons,  le  xxe  jour  de  janvier  1669. 

Caterine. 

pié  estoieut  ruynés  en  toule  extrémité,  son  artillerie 
ne  servoit  que  d'ombrage  pour  quelque  vieille  porte  de 
ville,  les  François  que  avoit  avecque  lui  ne  vaillent  guère, 
mal  armés  et  la  plus  part  toute  canaille  ramassée;  il  a 
passé  toutes  les  rivières  de  Meuse  ou  de  Moselle  et  sont 
vers  Rambervillers  et  Bacara,  bien  empeschés,  sans 
vivres  ni  argent  et  ledicl  prince  bien  malade  que  on  l'a 
veu  passer  en  lityère  et  tout  mélancolique. n  (Poulet, 
Correspondance  du  cardinal  de  Granvelle,  t.  III,  p.  /i5a , 
d'après  le  manuscrit  i6'io  île  la  Bibliothèque  de 
Bruxelles.  ) 

'  Voir  une  dépèche  de  sir  Henri   Norris  à  Cécil ,  du 
a5  janvier.  [Valendar  of  State  papert ,  1069,  p.  si.) 


1569.  —  20  janvier. 

Copie.  Bifcl.   nat.  fonds  français,  n°  10763,  f°  »6-i  r°. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  pour  ce  que 
je  désire  infiniment  sçavoir  de  quelle  façon 
l'on  nomme  mes  petites-filles  maintenant,  si 
l'on  les  appelle  toujours  les  infantes  ou  autre- 
ment, je  vous  prie  de  m'en  esclaircir  par 
vostre  première,  sans  que  aucun  sache  que  je 
vous  aye  escript,  et  m'advertirez  par  mesme 
moyen  de  leur  disposition1.  Priant  Dieu, 
Monsieur  de  Fourquevauls,  vous  avoir  en  sa 
garde.  Escript  de  Ghasteau-Thierry,  le  xxcjour 
de  janvier  1  56g. 

J'eserips  à  mon  cousin  le  cardinal  de  Guise 
pour  presser  la  résolution  du  mariage  du  Rov2 

1  «Madame,  répondait  Fourquevaux,  le  litre  qu'on 
donne  à  Madame  Isabeau  vostre  petite-fille,  comme  il 
souloit  de  l'appeler  infante,  aucuns  l'appellent  la  prin- 
cesse donna  Izabel.  Elle  a  esté  malade.  Mais,  Dieu 
merci,  elle  est  guérie.  L'infante  donna  Catherine  se  porte 
bien  pareillement.  1  (Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  n°io55a, 
p.  169.) 

2  Voici  la  réponse  de  Fourquevaux  :  trBien  suis-je 
d'opinion  qu'à  grand'peine  consentira  le  Rov  Catholique  , 
quelque  semblant  qu'il  en  fasse,  le  mariage  qu'il  pro- 
pose de  Madame  Marguerite  pour  le  roy  de  Portugal, 
et  ne  sçaurois  dire  s'il  y  a  lieu  d'accepter  la  condition 
que  vous  le  luy  accordez,  estant  vraisemblable  que  l'Em- 
pereur aymera  toujours  trop  inieulx  vous  donner  la 
princesse  Isabeau  sa  fille  qu'audict  roy  de  Portugal.  11 
a  esté  dit  à  M.  le  cardinal  de  Guise  et  à  moy  que  la  prin- 
cesse de  Portugal  a  pleuré  à  chaudes  larmes,  voyant  des 
lettres  que  l'impératrice  lui  a  adressées.  C'est  possible 
qu'elle  a  veu  par  icelles  que  ses  desseins  sont  rompus 
tant  en  son  particulier  que  pour  son  fils,  car  elle  a  faict 
ses  efforts  de  avoir  pour  lui  la  princesse  Isabeau,  la- 
quelle l'Empereur  aura  mieux  aimé  vous  donner.  A  vous 
dire  clairement  ce  que  je  pense,  j'ai  opinion  qu'il  n'y  a 
sinon  que  finesse  et  mauvaise  intention  en  ces  gens  icy, 
et  vous  veulent  mener  par  paroles,  s'ils  peuvent,  pour 
assurer  leurs  affaires  à  vos  dépends ,  car  il  est  trop  véri- 
table que  Cette  Majesté  m'avoit  promis  par  plusieurs 
fois  que  le  duc  d'Albe  fera  merveilles  de  vous  secourir 


-222 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


et  la  fille  aillée  de  l'Empereur;  je  vous  prie 
que  eu  sachions  la  résolution  sans  plus  de 
longueur. 

Catemne. 

1569. —  a 3  janvier. 

Orig.  Bibl.  net.  fonds  français.  n°  3a3ç),  i"  118. 

A  MONSIEUR  DE  MONLUC. 

Monsieur  de  Monluc,  ayant  pareille  volonté 
de  veoir  nia  cousine  la  danioyselle  de  Nevers1 
<|ue  le  Roy  monsieur  mon  lilz  qui  la  vous  faiet 
assez  entendre3  par  la  lettre  qu'il  vous  es- 
cript,  je  vous  prie  d'y  voulloir  satisfaire  et  la 
vouloir  envoyer  par  le  sr  de  Maras  que  mon 
cousin  le  duc  de  Nevers  y  a  envoyé  pour 
ramener,  affin  que  nous  nous  puissions  veoir 
contens  de  l'affection  que  nous  avons  qu'ellesoit 
de  deçà,  et  luy  faire  donner  toute  escorte,  à 
ce  qu'elle  puysse  arriver  en  plus  de  sûreté;  et 
en  ce  faisant  le  Roy  niondict  sieur  et  filz  aura 
bien  agréable  le  service  qu'il  recevra  de  vous 
en  cet  endroict,  priant  Dieu,  Monsieur  de  Mon- 
luc, vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Chalons,  le  xxinc  jour  de  jan- 
vier i  569. 

Catebine. 

de  sa  personne  et  de  ses  forses  contre  le  prince 
d'Orange,  ce  qui  n'a  esté  accomply,  et  ne  vous  tiendront 
rien  qu'ils  vous  promettent,  car  ils  font  compte  que 
vostre  guerre  civile  les  tient  en  repos  et,  s'appauvrissant 
vostre  royaume  d'hommes  et  de  finances,  c'est  establir  le 
leur.  Je  ne  sçay  s'il  y  a  lieu  de  penser  que  le  Roy  soit 
indécis  et  irrésolu  s'il  se  remariera  ou  non,  et  s'il  le  fait 
i'il  doit  prendre  Madame  Marguerite  ou  la  fille  de  l'Em- 
pereur; car,  si  son  intention  s'inclinoit  à  celle  de  l'Alle- 
magne, il  pourrait  déclarer  dès  à  présent  sa  volonté;  bien 
.'.ais-je  que  l'Empereur  en  serait  fort  aise.i  (Bibl.  nat., 
fonds  français  ,  n*  107."):! .  p.  1  71  et  suiv.) 

'  Marie  de  Clèves,  élevée  par  Jeanne  d'Albrel  el  qui 
épousera  en  i5-a  le  prince  de  Condé. 

2  Voir  cette  lettre  de  Cbarles  IX  dans  le  marne 
volume,  p.  117. 


15G9.  —  26  janvier. 

Ofig.  Archives  de  Limoges. 
Copie  transmise  par  M.  Maurice  Ardnnl. 

A  MONSIEUR  D'ESCARS. 

Monsieur  d'Escars,  je  suis  tant  asseurée  de 
la  bonne  volonté  que  vous  avez  d'obéir  et  faire 
tout  ce  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous 
commandera  pour  son  service  que  je  ne  vous 
recommanderay  davantaige  l'exécution  de  ce 
qu'il  vous  prie  présentement  d'embrasser,  sui- 
vant ung  pouvoir  qu'il  vous  envoyé,  et  suis 
certaine  que  vous  n'oublierez  aucune  chose 
de  ce  qu'il  sera  à  faire  pour  faciliter  l'effecl 
de  la  charge  qu'il  vous  prie  de  prendre,  qui 
tend  du  tout  à  la  conservation  de  ce  qui 
pourra  ung  jour  appartenir  au  prince  de  Na- 
varre, sur  l'espérance  que  nous  avons  que, 
estant  hors  des  mains  de  ceux  qui  le  tiennent 
prisonnier,  il  servira  le  Roy  niondict  sieur  et 
fils  de  la  mesme  affection  que  ses  prédéces- 
seurs ont  faict,  dont  ils  se  sont  très  bien  trou- 
vés, nie  remettant  sur  la  lettre  que  vous  en 
escript  le  Roy  monsieur  mon  fils,  je  feray  fin, 
priant  Dieu,  Monsieur  d'Escars,  vous  avoir  en 
sa  saincte  garde. 

Escript  à  Chalons,  le  xxvi°  janvier    1 5 6 9 . 

Caterine. 


1569.—  1"  février. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  to-jâa,  f°  179  r". 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVALLX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  escrivanl  pré- 
sentement bien  au  long  le  Roy  monsieur  mon 
lils  à  mon  cousin  le  cardinal  de  Guise  comme 
le  prince  d'Orange,  de  la  peur  qu'il  a  eue  sa- 
chant qu'il  s'acheminoi!  vers  luy,  s'est  du  tout 
retiré  en  Allemaigne  avec  ses  forces  el  icelles 
rompues,  ensemble  de  la  résolution  que  a 
prinse  If  Ro\  monsieur  nioudiel  filz  là  des- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


223 


sus l,  je  ne  vous  feray  cette  lettre  plus  longue 
pour  les  raisons  mesmes  que  vous  verrez  par 
la  sienne,  finissant  laquelle,  je  vous  prieray 
seulement  de  continuer  toujours,  comme 
vous  avez  faict,  à  nous  mander  souvent  de 
voz  nouvelles,  desquelles  je  désire  infiniment 
sçavoir.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Fourque- 
vauls,  vous  avoir  en  sa  saincte  garde.  Escript 
à  Joynville,  le  premier  jour  de  février  1  5 0 9 . 

Caterine. 
De  Nedfville. 


1569.  —  g  février. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  u°  3ao3,  f°  68. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  DE  DAMV1LLE, 

LIEUTENANT  GÉNÉRAL  DU  ROT  MONSIEUR   MON   FILZ,    EN   LANGUEDOC. 

Mon  cousin,  j'ay  eslé  très  ayse  d'avoyr  en- 
tendu tant  par  ce  gentilhomme  présent  por- 
teur que  par  la  lectreque  vous  m'avez  escripte 
que  vous  soyez  mayntenant  du  tout  guéry  et 
en  estât  de  pouvoyr  servyr  suivant  la  bonne 
volunté  que  je  sçay  vous  en  avez  et  ayant 
tousjours  désiré  de  vous  veoyr  auprez  de  mon 
lilz  le  duc  d'Anjou  aux  occasions  qui  s'offrent 
aujourd'huy,  je  vous  prieray  bien  fort,  mon 
cousin,  de  vous  préparer  pour  vous  y  en  aller 
bien  tost,  ainsi  que  plus  au  long  vous  enten- 
drez nostre  intention  par  ce  que  mon  cousin 
le  cardinal  de  Beurbon  vous  escript  présen- 
tement; sur  quoy  me  remectant  et  à  ce  que 
j'ay  dict  à  cedict  porteur,    je  prieray  Dieu, 

1  Charles  IX ,  lout  en  annonçant  la  retraite  du  prince 
d'Orange,  ajoutait  :  rrNons  avons  esté  advertis  par  La 
Mothe-Fénelon  que  depuis  que  la  royne  d'Angleterre  a 
faict  arrestcr  les  biens  des  subjectz  du  Roy  Catholique, 
M.  le  duc  d'Albe  a  faict  le  semblable  de  son  costé.  Les 
cartes  sont  bien  brouillées  audict  pays  d'Angleterre 
pour  la  crainte  qu'ilz  ont  que  ce  commencement  ne  leur 
rompe  leur  repos  auquel  ilz  sont  fort  accoutumés.»! 
(Même  volume,  p.  178.) 


mon  cousin,  qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  garde. 
De  Joynville,  ce  ixe  jour  de  febvryer  i56q. 
Vostre  bonne  cousine , 

Caterine. 


1 509.  —  10  février. 

Orig.  Bibl.  irap.  de  Sainl-Péiersbourg,  vol.  XC,  t.  1  .  f°  37. 

A  MONSIEUR  DE  LA  MOTHE-FÉNELON. 

Monsieur  de  la  Motte,  depuis  la  lettre  du 
Roy  monsieur  mon  filz  escripte,  l'ambassa- 
deur d'Angleterre  m'est  venu  faire  ses  plaintes 
des  mauvais  trailemens  que  le  duc  d'Albe 
faisoit  aux  subjectz  de  la  royne  sa  maitresse 
qui  sont  es  Pays-Bas1  et  qu'elle  lui  avoit  par 
exprès  donné  charge  faire  entendre  au  Roy 
monsieur  mon  filz  et  à  moy,  comme  à  aucuns 
amis  des  deux  parties,  avec  une  grande  pro- 
testation de  la  part  de  sa  maîtresse  de  vou- 
loir exactement  persévérer  à  la  bonne  paix  et 
intelligence  qui  est  entre  nos  deux  royaumes, 
n'ayant  oncques  pensé  de  faire  ni  consentir  à 
chose  qui  y  pust  apporter  altération  ;  sur  quoy 
je  luy  ay  respondu  sur  ce  qui  touchoit  le  Roy 
Catolique  qu'il  seavoit  bien,  qu'encores  que  le 
Rov  monsieur  mou  filz  fut  bon  frère  et  ami, 
que  c'estoit  chose  à  part  et  qu'il  ne  se  mesloil 
point  de  ses  affaires;  et  quant  à  ce  qui  regar- 
doit  la  royne  sa  maitresse  nous  regardions 
toujours  d'entretenir  son  amitié  avec  un  si 
grand  prince  plustost  que  d'y  inciter  aulcune 
altération ,  et  quant  à  nostre  particulier  et  ce 
qui  dépendoit  du  Roy  monsieur  mon  filz, 
elle  nous  avoil  toujours  asseuré  de  la  conti- 
nuation de  sa  bonne  amitié  et  entretène- 
ment  de  la  paix  et  que  nous  y  avions  cru 
jusqu'à  ce   que  nous  ayons   receu   nouvelles 

1  De  son  côté  sir  Henri  Norris  a  rendu  compte  d'un 
entretien  qu'il  eut  à  ce  sujet  avec  Catherine.  Voir  sa  dé- 
pêche à  la  reine  Elisabeth  dans  le  Calendar  of  State papeis 
(t56n-i57o),  p.  ig. 


224 


LETTKES  DE  CATHEHINE  DE  MÉDIC1S. 


certaines  qu'y  a  esté  envoyé  d'Angleterre 
;iux  rebelles  du  Roy  monsieur  mon  (ilz  plu- 
sieurs rafraîchissements  tant  d'artillerie,  mu- 
nitions que  d'autres  choses  dont  ils  avoienl 
besoin,  que  je  croyois  que  cela  procédoit  de 
ceulx  (jui  sont  autour  d'elle1,  si  est-ce  que 
mon  lilz  Irouvoit  très  mauvais  qu'elle  promit 
une  cbose  par  parole  et  que  par  effect  nous 
connussions  le  contraire.  Il  a  trouvé  ce  lan- 
gage bien  estrange  et  m'a  monstre  d'estre  en 
tout  ignorant  que  jamais  lesdils  secours  ayenl 

1  Voici  une  lollre  inédit»»  de  Henri  de  Navarre  au  se- 
crétaire d'Etat  Cécil,  qui  témoigne  de  nouveau  de  la  fa- 
veur et  de  l'aide  que  les  protestants  trouvèrent  en  An- 
gleterre : 

<t  Monsieur  Cecill,  encores  que  par  la  lettre  que  je 
unis  ay  uaguères  escript  de  ce  lieu  par  celluy  que  M.  le 
Prime  de  Condé  mon  oncle  et  inuy  avons  despéclié  en 
Angleterre  et  par  le  discours  qu'il  a  emporté  quant  et 
soy  vous  ave/,  véritablement  entendu  l'eslat  de  nos  ar- 
mées el  l'occasion  pour  laquelle  nous  les  avons  en  main 
si  jUBle  et  légitime  que  par  les  seuls  bons  oflices  que 
vous  faictes  envers  la  royne  votre  souveraine  pour  notre 
aide  et  assistance  vous  approuvez  assez  mauifestemenl 
nos  actions,  dont  je  loue  Dieu.  Si  n'ay-je  pas  voulu  laisser 
partir  le  sieur  Douet  présent  porteur,  gentilhomme 
d'honneur  el  de  qualité,  envoyé  de  la  pari  dudicl  sieur 
prime  mon  oncle  et  de  la  mienne  devers  ladicte  dame 
royne  pour  la  remercier  comme  nous  devons  de  son  se- 
cours et  assistance ,  sans  vous  l'aire  ce  mot  de  lettre  pour 
vous  prier,  Monsieur  Cecill,  de  continuer  envers  ladicte 
dame  vos  bonnes  intentions  et  faveur  de  la  cause  que 
nous  soutenons;  et  Dieu,  qui  est  le  juste  juge  de  nos  ac- 
tions, levons  sçaura  el  vouldra  bien  rendre,  el  de  notre 
part  qui  sommes  assemblés  en  son  nom  et  pour  son  ser- 
vice, ne  laisserons  rien  en  arrière  de  notre  devoir  et 
pouvoir  pour  la  recognoissance  de  vos  bonnes  volontés  el 
offices.  Monsieur  le  raidinnl  de  Cbastillon  notre  cousin, 
qui  est  par  delà,  aura  bien  souvent  de  nos  nouvelles  et 
vous  aussi  sans  vous  déguiser  aucune  chose  comme  vo- 
luntiers  font  nos  enneniys,  qui  chassent  la  vérité  en 
toutes  sortes.  Kl  pendant  je  vous  recommandera)  encores 
la  continuation  de  votre  bonne  all'ei-linn,  el  -oppleiay  le 
i  a  valeur  vous  donner,  Monsieur  Cecill ,  bonne  et  longue 
vie.  De  Thouars,  le  dixiesme  jour  de  janvier  tbdij.v 
fliecord  olliee.  Slnlr  finjH-n,  Vv:mrf.\ 


esté  envoyés  auxditz  rebelles;  à  quoy  je  lu\ 
;iy  faict  responce  que  vous  le  se, niez  si  assu- 
rément que  nous  n'en  estions  en  aucun  doute, 
el  que  ceul\  à  qui  ils  avoienl  esté  envoyez  le 
publièrent  partout  et  qu'aucuns  l'avoicnt  l'ail 
entendre  à  mon  lilz  le  duc  d'Anjou  pour  faire 
cognoistre  qu'ils  avoienl  grande  intelligence 
avec  ladicte  royne  d'Angleterre  et  que  nous 
sça\  ions  aussi  que  maistre  Wynter,  vice-amiral 
d'Angleterre,  avoit  conduit  les  vaisseaux  por- 
tant ledict  secours  et  qu'il  esloit  déjà  re- 
tourne' près  ladicte  royne.  Il  m'a  nié  tous  ces 
propos  el  remis  à  l'insoleiioe  des  subiectz  qui 
font  ordinairement  assez  de  choses  sans  le 
commandement  de  leurs  princes,  et  m'a  là 
dessus  allégué  l'exemple  des  subiectz  dn 
Koy  monsieur  mon  lilz  qui  font  assez  de 
choses  contrairement  à  ce  que  nous  désirons; 
à  quoy  je  luy  ai  respondu  qu'il  y  avoit  beau- 
coup de  différence,  d'aullant  que  les  ungs  qui 
étoienl  subjectz  de  sa  maîtresse  lui  avoienl 
toujours  esté  bien  obéissants,  que  son  royaume 
n'étoit  nullement  divisé,  joint  que  ceux  qu'on 
disoil  faire  telles  choses  sans  le  commande- 
ment de  ladicte  royne  estoient  de  sa  religion: 
quant  aux  nostres,  c'estoit  chose  toute  diffé- 
rente; et  là  dessus  je  l'av  prié  d'écripre  à  la 
royne  sa  maitresse  que,  comme  elle  m'avoil 
voulu  toujours  tant  déférer  et  me  tenir  pour 
mère,  qu'elle  ne  trouvas!  pas  mauvais  que  je 
luy  en  parlasse  comme  à  ma  lille.  Après  il 
me  l'ut  à  l'aise  de  lui  parler  du  faict  de 
Calais  et  autres  villes,  lu\  disant  que  vous 
aviez  sceu  qu'il  y  faisoit  de  mauvais  ollices . 
mais  que  je  m'asseurois  que  cela  tourneroil 
à  sa  confusion  et  qu'on  n'y  pourrait  rien 
entreprendre,  d'autant  qu'elles  estoient  du 
tbul  bien  pourvues  el  que  vous  n'aviez 
crainte  qu'il  en  advint  aucun  inconvénient. 
Il  m'a  nié  qu'il  en  eut  jamais  fait  meslier, 
néanmoins  demeura    fort    eshahi.    J'ay  bien 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


■2-2S 


voulu  taire  encore  propos  que  si  ia  reine, 
ainsi  qu'elle  de'claroit,  vouloit  continuer  en 
l'amitié  quelle  trouverait  en  le  Roy  mon  filz 
semblable  correspondance  de  laquelle  il  me 
sembloit  qu'il  serait  beaucoup  plus  profitable 
de  l'entretenir  que  prendre  en  protection  ni 
secourir  gens  faillis  et  perdus  comme  iceulx 
rebelles1  qui  sont  réduits  à  tel  point  que 
dans  un  mois  nous  en  pourrons  avoir  raison , 
leur  estant  osté  tout  espoir  de  secours  main- 
tenant que  le  Prince  d'Orange  s'est  retiré  en 
Allemagne,  où  il  a  esté  abandonne'  de  ceulx 
qui  l'y  ont  suivi,  et  Genlis  avec  ceux  de  sa 
suite  se  voyant  poursuivi  par  mon  cousin  le 
duc  d'Aumale  avec  une  gaillarde  armée  s'est 
pensé  sauver  dans  Saverne,  où  mondict  cou- 
sin le  tient  de  si  près  que  heure  pour  heure 
nous  attendons  nouvelles  de  sa  défaite,  ayant 
encores  le  Roy  mon  filz  une  autre  armée  près 
de  luy  pour  pourvoir  là  où  il  sera  besoing, 
ce  que  voyant  les  princes  d'Allemagne  qui  dé- 
monstroient  vouloir  porter  quelque  faveur  à 
noz  ennemis  s'en  sont  du  tout  refroidis,  et, 
s'il  y  en  a  encores  quelques-uns  qui  soient  en 

1  Catherine  eu  tenant  ce  langage  faisait  avec  quelque 
certitude  allusion  à  l'intervention  secrète  d'Elisabeth  en 
faveur  des  protestants.  Nous  en  trouvons  la  preuve  dans 
une  lettre  de  Jeanne  d'Albret  à  la  reine  d'Angleterre  : 
tr Madame,  je  n'ay  voulu  perdre  l'occasion  de  vous 
escripre  comme  Dieu  par  tant  de  grâces  qu'il  despart 
à  son  armée  monstre  clairement  de  quel  soing  il  gou- 
verne son  troupeau,  entre  lesquelles,  Madame,  vostre 
faveur  est  tant  remarquée  que  non  seulement  les  Eglises 
de  toute  la  France,  mais  celles  qui  sont  desparties  en 
tant  d'endroitz  s'en  ressentiront,  qui  me  faict  vous  su- 
plier  très  humblement,  Madame,  nous  continuer  ceste 
bonne  volonté  et,  puisque  le  sieur  de  Vezines  vous  dira 
bien  au  long  comme  tout  se  passe  en  noz  affaires  que  je 
puis  dire  les  vostres  d'aultant  que  vous  y  estes  de  zèle  et 
affection,  je  m'en  remettray  sur  sa  suffisance  et  prieray 
Dieu,  Madame,  qu'il  vous  augmente  ses  sainctes  grâces, 
présentant  aux  vostres  mes  très  humbles  recommanda- 
tions. De  Niort,  le  1"  février  i56i).»  (Record  office,  Slate 
papers,  France,  vol.  45.) 

Catbebine  de  Médicis.  —  m. 


ceste  volonté,  le  nombre  en  est  si  petit  qu'il 
sera  bien  aisé  de  les  garder  de  passer,  estant 
icy  pour  cet  effet  et  intention  de  n'abandon- 
ner celte  frontière  que  mon  filz  le  duc  d'An- 
jou n'ait  défait  les  rebelles,  luy  ayant  été  en- 
voyé deux  mille  cinq  cens  reystres  et  argent 
pour  faire  payer  la  gendarmerie,  aflîn  de  leur 
courir  sus,  maintenant  qu'ilz  ne  sçavent  à 
quel  saint  se  vouer,  vous  ayant  voulu  faire 
tout  ce  discours,  affin  qu'entrant  en  propos 
avec  ceste  royne  vous  lui  puissiez  rendre  rai- 
son des  propoz  que  nous  avons  eus  avec  son 
ambassadeur,  s'il  les  lui  escripvoit  autrement, 
et  aussi  le  bon  estât  en  quoy  sont  maintenanl 
noz  affaires,  et  me  remectant  du  surplus  à  la 
lettre  du  Roy  monsieur  mon  filz,  je  prieray 
Dieu  qu'il  vous  ait  en  sa  saincte  et  digne 
garde. 

De  Joinville,  le  xme  jour  de  février  1569. 

Caterine. 


1 569.  —  11  février. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  11°  10752,  f°  1*7 

A  MONSIEUR  DE  FOURÇUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  vous  verrez  par 
la  lettre  du  Roy  monsieur  mon  fils1  l'occa- 

1  La  lettre  de  Charles  IX  qui  suit  complète  celle  de 
la  Reiue  :  tt Monsieur  de  Fourquevauls,  je  ne  doubte 
point  que  vous  ne  soyez  assuré  que  de  tous  les  moyens 
que  Dieu  a  mis  en  ma  main  je  ne  m'en  ayde  en  l'occa- 
sion qui  se  présente  pour  m'éclairer  et  me  mettre  hors 
de  la  peine  où  jusques  icy  je  suis  par  la  malice  d'aucuns 
mauvais  subjectz  que  j'ay,  et  d'autant  qu'entre  mesdicts 
moyens  l'un  des  meilleurs  est  la  force  de  mes  gallères 
que  j'ay  en  Levant,  j'ay  à  ce9te  cause  advisé  que,  pour 
ne  me  faire  pas  beaucoup  de  service  là  où  elles  sont,  de 
les  faire  venir  et  trajecter  de  deçà  ou  en  ceste  mer  de 
Ponent,  affin  de  les  employer  où  les  occasions  s'en  pour- 
ront offrir  et  présenter  pour  mondict  service,  ayant  à 
ceste  fin  présentement  dépesché  le  baron  de  Lagarde, 
capitaine  général  de  mesdictes  galères,  pour  les  amener 
et  conduire;  de  quoy,  Monsieur  de  Fourquevauls,  dési- 

2  9 


226 


LETTRES  DE  CATHERINE  UE  MÉDIGIS. 


sion  de  ceste  despesclie;  à  quoy  je  ne  puis 
autre  chose  adjouster  sinon  vous  pryer  faire 
à  l'endroicl  du  Roy  Catholicque  monsieur  mon 
beau-fil»  que  les  gallaires  et  vaisscaulx  que  le 
Roy  mondict  sieuret  lils  faict venir  et  trajec- 
ici  de  la  mer  de  Levant  en  celle  de  deçà  ne 
reçoyvent  es  mers  de  l'obéissance  du  Roy  (la- 
tholicque  aucun  desplaisir  ny  empeschemeni, 
mais  au  contraire  loul  bon  et  favorable  traic- 
leinenl,  ainsy  que  la  niutuelle  et  bonne  nniy- 
ln;  el  alliance  qui  est  entre  les  deux  cour- 
ronnes  le  \  eu  lient  et  requièrent.  PryanlDieu, 
Monsieur  de  Fourquevauls,  vous  avoir  en  sa 
saincle  garde. 

Escripl   à  Joinville,  le  xi01"0  jour  de  feb- 
vrier   1  56g. 

Caterine. 
De  Nf.ufvillk. 


1 569.  —  1 3  février. 

i)i  i|;.  IviM.  uni.  fonds  français,  n"  3aoi  ,  f°  .Î5. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEIR  LE  DUC  DE  MONTMORENCY, 

mmiégjuï.  pb  franck, 
ukutenant  général  du  boy  monsieur  won  fils  a  paris. 

Mon  cousin,    le   Roy   monsieur   mon    lilz 

raot  bien  que  le  lioy  Catholicque  mon  lion  frère  soit  ad- 
verti,  je  vous  ay  bien  voulu  donner  cest  advis  pour  le 
luy  faire  entendre  ainsi,  que  je  vous  en  prie  de  faire, 
nu ■onliiienl  la  présente  receue,  le  priant,  de  ma  part, 
mander  par  tous  les  ports  et  havres  qu'ils  ayent  à  les 
recevoir  en  icetilx ,  et  s'ilz  ont  besoin  de  vivres  ou  au- 
cunes commoditez  pour  leur  rafraîchissement  à  les  en 
secourir  el  accommoder,  en  payant,  ainsi  que  je  vouldrois 
faire  en  semblable  cas  à  l'endroict  de  ce  qui  pounml 
loucher  et  appartenir  à  mondict  bon  frère  es  terres  de 
mon  obéissance,  comme  aussi  de  requérir  la  bonne 
amitié  qui  est  entre  lui  el  moi. 

rEacript  à  Joinville,  ce  aeuf  fehvrier  îôtiç).» 
i  llibl.  nal.,  fonds  français,  n    107.")!!,  p.   i85.)  Voir 
dans  le   même  volume,  p.  Ma,  sur  le  même  sujet,  une 
autre  lettre  de  Charles  EX  à  \1.  de  Fourquevaux. 


vous  renvoyé  Trignac  <|iit-  luy  avez  despesehé 
par  deçà  pour  l'advertir  des  choses  qui  se 
présentent  en  vostre gouvernement  concernant 
le  bien  de  ses  affaires1,  ayant  este'  bien  ayse 
d'entendre  le  bon  ordre  que  vous  donnez  à 
contenir  tout  en  bon  repoz,  mais  pour  ce  que 
l'occasion  s'offre  pour  le  présent  de  prendre 
songiieiiseinenl  garde  el  avoir  l'œil  ouvert  à 
plusieurs  reinuemens  qui  commencent  desjà  à 
se  descouvrir  et  desquelz  le  Roy  mondict  lilz 
vous  touche  plus  particulièrement  par  la 
lectre  qu'il  vous  escript,  ausquelz  il  est  bien 
nécessaire  de  pourveoir  d'heure  pour  obvyer 
au  mal  qui  en  pourroil  en  advenir,  je  vous  prie. 
mon  cousin,  vous  emploier  en  tout  ce  qu'il 
vous  sera  possible  à  ce  qu'il  ne  s'entreprenne 
rien  au  préjudice  des  affaires  du  Roy  mondicl 
filz  et   tenir   la    main  roydde  à  ceulx  qui  se- 

1  Voici  ce  que  Henri  Norris  écrivait,  au  sujet  du  ma- 
réchal de  Montmorency,  au  cardinal  de  Chàtillon  réfugié 
à  Londres  : 

ctLe  gouvernement  de  Paris  est  entre  les  mains  du 
duc  d'Alençon,  et  c'est  la  raison  pour  laquelle  le  maré- 
chal ne  se  hasarde  pas  à  y  rentrer.  L'archevêque  de  Sens 
est  le  chef  du  conseil  du  duc  d'Alençon,  et  il  convoite 
le  chapeau  de  cardinal;  aussi  bon  nombre  de  ceux  de 
la  religion  sont  jetés  dans  les  prisons  et  parmi  eux  cer- 
tains docteurs  de  la  Sorbonne.»  (Cahiulnr  of  Statt  }>a- 
pert,  1669-1 Û70.) 

Une  lettre  de  Daniel  lîogers  à  Cécil  nous  donne  une 
triste  idée  de  la  situation  de  Paris  :  tiUn  courrier  d'am- 
bassade, écrivait-il  le  7  mars,  au  moment  où  il  entrait 
dans  la  capitale  a  été  arrêté  à  la  porte  de  Saint-Antoine. 
Il  était  porteur  d'un  paquet  de  lettres  de  la  reine  notre 
maîtresse;  mis  en  prison,  il  y  est  resté  du  2  3  février 
jusqu'au  a  mars,  jour  où  il  s'est  échappé  el  est  venu 
trouver  Lad]  Norris  et  lui  faire  connaître  ce  guet-opens. 
Envoyé  par  cette  dame  pour  s'en  plaindre  auprès  du  ilur 
d'Alençon  et  de  l'archevêque  de  Sens,  ceux-ci  ont  d'a- 
bord  allégué  qu'ils  ne  Bavaient  rien  de  cet  incident,  puis 
ils  oui  prétendu  qu'un  laquais  porteur  de  lettres  de  la 
reine  avait  bien  été'  arrêté  irers  le  a3  février,  mais  qu'il 
avait  demandé  la  roule  à  suivre  pour  rejoindre  le  prince 
de  Coudé.  L'archevêque  a  alliruié  qu'il  ignorait  le  con- 
tenu diidit  paquet.»  1  Même  volume,  p.  la.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


227 


roieul  si  mal  advisez  de  vouloir  exécuter  quel- 
que mauvaise  volunté  en  ces t  endroict;  et  me 
confiant  en  la  bonne  et  singulière  affection 
que  \ous  y  avez  tousjours  de'montrée  je  ne 
vous  recommanderay  davautaige  ce  faict  icy, 
sàichant  aussy  qu'il  n'en  est  aulcun  besoing  et 
que  par  vostre  providence  et  dexte'rité  sçaurez. 
bien  pourveoir  à  tout  pendant  que  le  Roy  mon- 
dict  filz  va  par  deçà.  Priant  Dieu,  mon  cousin, 
qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Joynville.   le  xinesn">  jour  de  fé- 
vrier  i56g. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  i3  lévrier. 

Aut.  Archives  de  Turiu. 

A  MON  FRÈRE 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  encore  queje  panse  queestesbien 
averti  cornent  Jeanli1  aveques  vint  piese d'ar- 
tillerie tent  grose  que  de  campagne  et  dus  2  mile 
homme  de  pie's  et  bien  mile  clievaulx  tous  fran- 
soys  s'est  séparé  d'avecques  le  prinse  d'Orange 3 

1  Genlis,  écrivait  Norris  à  Cécil  te  16  février,  a  pris 
le  chemin  de  la  Franche-Comlé  avec  2,000  chevaux 
et  i,ooo  hommes  de  pied.  (Calendar  0/  State  pupers 
1069-1570,  p.  3a.) 

2  Dus,  deux. 

3  Voici  une  lettre  du  prince  de  Condé  au  prince  d'O- 
range : 

« Monsieur  mon  cousin,  nous  avons  entendu  que  on  a 
commencé  vous  tenir  propos  de  paix  et  d'aullant  que 
nous  sçavons  au  vray  que  c'est  un  moyen  par  lequel  nos 
ennemis  veulent  empescher  ou  retarder  le  secours  qu'il 
vous  plaist  nous  donner,  nous  vous  prions  ne  vous  arres- 
terà  ces  beaux  langages  que  le  cardinal  de  Lorraine  et 
ses  adhérens  l'ont  mettre  en  avant  pour  vous  tromper  et 
circumvenir,  et  vous  acheminer  le  plus  diligemment  qu'il 
vous  sera  possible  au  passaige  de  la  rivière  de  Loire,  où 
estant  nous  aurons  moyen  de  nous  joindre  avec  vous 
pour  nous  rendre  maistre  de  nos  ennemis,  et  nous  leur 


et  a  pryns  son  chemin  ver  Râla  l  et  par 
homme  seur  que  j'é  acoteumé  d'estre  bien 
avertye  qui  l'a  veu  partir  et  veu  résouldre  en 
leur  consel  a\ent  s'être  séparés,  dist  que  sa 
résolution  a\st  d'aler  eu  la  Brèse  pour  ve- 
nir ayseyer  de  prendre  quelque  pasage  pour 
après  y  l'avr  venir  les  reystres  qui  ne  veule  mar- 
cher sans  premièrement  voyr  un  pasage  seur 
pour  eulx,  veu  que  de  cet  coûté  nous  leur 
empêchons  d'i  pouvoyr  plus  rentrer  et,  pour 
cet  ayfast,  Monsieur  de  Nemours  aveques  les 
forses  que  le  Roy  ha  amenaye  ysi  s'an  retourne 
de  cet  coûté  là  pour  empêcher  qu'il  n'an  puise 
prendre  et  vous  enn  é  bien  voleu  avertir,  afin 
que  de  votre  coûté,  d'aultent  que  c'et  cheuvous, 
y  volyés  donner  si  bon  haurdre  qui  n'i  trovet 
ni  ayde  ni  comodité  de  vivres  ni  aultrechause, 
cet  que  m'aseure  n'obliré  de  fayre  diligen- 
ment,  car  yl  partit  le  setieme  de  cet  moys,  el 
yncontinent  que  enn  avons  ayslé  avertis  je 
n'é  voleu  fallir  vous  le  ayscripre  et  vous  voyré 
plus  au  long  par  cet  que  le  Roy  mon  fils  vous 

baillerons  telle  loy  que  nous  vouldrons  et  que  nous  co- 
gnoissons  estre  nécessaire  pour  vivre  cy-après  en  seurelé 
et  repos  de  conscience,  vous  priant,  Monsieur  mon  cou- 
sin, croire  qu'il  n'y  a  aucun  moyen  d'y  pourvoir  que  par 
une  bonne  et  avantageuse  victoire,  et  après  ce  que  nous 
aurons  réduit  nos  ennemis  à  tel  point  et  extrémité  qu'ilz 
puissent  toucher  au  doigt  qu'il  n'y  a  moyen  de  nous 
pouvoir  résister,  ce  qu'ilz  sentiront  et  recognoistront 
tous  en  brief  et  aussilost  que  nous  nous  serons  joints 
tous  ensemble,  et  sur  ce,  faisant  fin  à  la  présente  par 
mes  bien  humbles  recommandations  à  vos  bonnes  grâces 
et  priant  le  Créateur  vous  tenir  en  sa  saincte  garde. 
«De  Niort,  le  10  février  i56g*. 

-Vos  plus  affectionnez  cousins , 
kHenrt,  Loïs  de  Bourbon. 

r  Messeigneurs  les  Princes  m'ont  commandé  de  me  si- 
gner à  ce  bout  de  lettre. 


ttCllASTlLLON." 


1   Bala,  Bàle. 

•  Archives  de  Berlin 


39- 


228  LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS 

en  mende,  que  cera  cause  que  fayréfin,  prient 
Dieu  vous  donner  cet  que  désirés. 

De  Joinvillc,  cet  xincmo  de  février  1669. 

Voire  bonne  seur, 

Catbbine. 


1 569.  —  1  8  février. 

Orig.  Ilibl.  nat.  fonds  français.  n°  3aa6,  1    17, 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous 
escrit  etsatisfaict  si  amplement  que  je  ne  puis 
rien  adjouster  à  sa  lettre,  synon  vous  pryer 
de  taire  par  delà  ce  que  vous  jugeriez  estre  à 
propos  pour  son  service,  ainsi  que  par  voslre 
bon  avis  et  prudent  conseil  vous  avez  toujours 
faict  eu  ce  qui  s'est  présenté  pour  le  bien  d'i- 
celluy,  et  pour  ce  que  je  ne  doubte  aucune- 
ment que  ne  vous  y  employez  selon  l'affection 
grande  que  vous  y  avez  lousjours  démonstrée, 
je  ne  vous  feray  ceste-cy  plus  longue,  mais 
prieray  Dieu,  mon  cousin,  vous  donner  ce  que 
plus  désirez. 

De  Thoul1,  le  xvinemcjourde  février  i56o. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  21  février. 

Orig.  Arch.  des  Mddicisà  Florence,  dalla  filza  4736 . 
nuova  nuuierazione. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  j'ay  receu  la  lettre  que  m'avez 

1  Le  prévôt  Morillon  écrivait  an  cardinal  de  Gran- 
velle  :  rLe  Roy  de  France  est  à  Toul ,  rassemblant 
ses  forces  ;'i  Melz,  pour  se  joindre  à  M.  d'Àumale, 
qui  a  esté  jusqu'à  Saverne  et  veuillant  empêcher  l'en- 
trée du  duc  des  Deux-Pontz.r  (Poulet,  Correspondance 
du  cardinal  de  Granvelle ,  t.  III,  p.  489. 


escripte,  par  laquelle  j'ay  veu  la  difficulté  que 
faisles  de  presterde  l'argent  au  Roy  mon  lilz  ' 
qui  par  voslre  ambassadeur  luy  avoit  esté  as- 
seuré  et  par  moy,  de  quoy  suis  plus  marrie 
de  m'estre  tant  promis  de  vous,  estant  de  ma 
maison  ,  que  à  ceste  beure  le  Roy  mondict  fil/, 
et  son  conseil  coguoissent  le  peu  de  compte 
que  faisles  de  m'a\oir  faisl  asseurer  une  chose 
que  ne  voliez  faire,  veu  que  toutes  les  sure- 
tés"  que  vous  demandiez  vous  estoienl  données 
et  que,  ne  vous  contentant  de  celles-là,  avez 
encore  faist  tellement  estimer  les  bagues  que 
non  seulement  les  avez  mçsprisées  mais  se- 
ront décriées,  chose  que  je  ne  puis  que  je  ne 
trouve  estrange  et  que,  avecques  la  privante 
que  je  dois  avoir  pour  m'estre  parent,  je 
ne  vous  en  mande  mou  opinion  el  vous  dise 
que  j'en  ay  grand  honte  el  que  les  bagues  ne 
sont  pas  telles  qu'elles  vous  ayent  destourné 
d'avoir  guières  de  parole ,  qui  est  cause  qu'il 
ne  sçavoit  ce  qu'elles  valent,  si  vostre  ambas- 
sadeur vous  a  mandé  qu'il  y  en  avoit  sept. 
Les  deux  que  j'ay  retintes,  ce  fusl  pour  estre 
bien  loin  de  la  valeur  de  la  somme  et  luy  en 
monstrames  tout  ce  que  nous  avions,  affin 
qu'il  choisist  et,  ne  l'ayant  voleu  faire,  je  fis 
comme  pour  moy-mesme,  vous  priant  croire 
que  j'ay  vostre  conservation  en  toutes  choses 
en  telle  recommandation  que  doibt  avoir  celle 
qui  désire  la  grandeur  de  ceulx  qui  portent 
son  nom  et  pense  ne  pouvoir  mieulx  mons- 
trer  combien  je  désire  voslre  bien  et  gran- 
deur que  vous  donner  moyen  de  faire  service 
au  Roy  mon  filz  et  à  cesle  couronne,  ce  que 

1  Voir  cette  lettre  dans  le  même  volume ,  p.  16.  — 
L'ambassadeur  vénitien  dans  sa  dépêche  du  91  fé- 
vrier fait  allusion  à  la  mauvaise  volonté  du  duc  de  Flo- 
rence, qui  ne  voulait  prêter  aucune  somme  avant  d'avoir 
examiné  et  fait  estimer  les  joyaux  offerts  en  garantie. 
(liihl.  nat.,  Dépêches  des  ambassadeurs  vénitien*,  lilza  VI, 

p.  398.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


229 


debvez  chercher  et  vous  employer  à  tout  ce 
qui  peult  faire  cognoistre  à  ce  royaulme  comme 
estes  désirant  de  le  servir  et  si  ne  trouvez 
assez  de  sûreté  auxdictes  bagues,  j'ay  du  bien 
de  quoy  madame  de  Parme  jouit  sa  vie  du- 
rant comme  vous  sçavez  très  bien,  lesquelz 
je  vous  obligerav  en  cas  que  la  somme  de  l'ar- 
gent que  prestez  ne  vous  soit  rendu  au  terme 
qui  vous  sera  promis,  et  vous  prie  m'en  faire 
une  response  de  voslre  volonté  sans  que  après 
la  changiez ,  et  vous  me  donnerez  de  plus  en 
plus  occasion  de  vous  cognoistre  du  Roy  mon 
fdz  et  vous  maintenir  en  sa  bonne  grâce  comme 
le  désire. 

De  Nancy,  le  xxie  jour  de  février  1669. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569. —  a3  février. 

Orig.  Arch.  desMédicisà  Florence,  dalla  filza  5736. 
nuova  numerazioûe. 

A  MON  COUSIN 

LE  PRINCE  DE  FLORENCE. 

Mou  cousin,  je  ne  puis  riens  adjouster  à  ce 
ce  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript, 
si  n'est  de  vous  prier  bien  fort  de  faire  en 
sorte  que  mon  cousin  le  duc  de  Florence 
vostre  père  se  vueille  accommoder  à  nous  se- 
courir des  cent  mil  escus  que  sçavez,  suivant 
l'espérance  qu'il  nous  a  donnée,  actendu  mes- 
mentent  que  l'on  luy  mect  présentement  en 
main  telz  gaiges  et  cautions  qu'il  s'en  doibt 
contenter,  comme  vous  entendrez  plus  au 
long  par  l'évesque  du  Mans,  lequel  je  vous 
prie,  mon  cousin,  de  croire  comme  moy- 
mesme.  Et  je  prieray  le  Créateur  vous  avoir, 
mon  cousin,  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Nancy,  le. \xmcjour  de  février  1569. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  26  février. 

Aut.  BiLl.  nat.  fonds  français,  n°  3aaG,  P  38. 

A  MON  COOSffl 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  vous  voyrez  par  cet  que  vous 
mende  le  Roy  mon  fils1  corne  nos  ennemis 
sont  encore  de  desà  et  vous  prie  vous  aseurer 
que  ne  sufron  que  receviés  neule  honte,  car 
nous  vous  aymons  trop  et  ausi  le  domage  ce- 
royt  trop  grent  pour  tout  cet  royaume.  Cet 
pourteur  vous  dira  toutes  nos  novelles  et  je 
pryré  Dveu  qu'i  vous  douint  bonne  santé. 

De  Metz,  cet  xxvime  de  février  10692. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


[1569.  —  Mars.] 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3aûû,  f°  55. 
\  MA  COUSINE 

LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  je  vous  ay  bien  voleu  fayre  cet 
mot  pour  vous  aseurer  de  ma  bonne  santé, 
Dieu  mersis,  et  vous  pryer  de  donner  hordre 
le  plus  tost  que  pourés  à  vos  afayres,  aflin 
de  vous  en  venir,  car  aytes  bien  désirée.  Je 
ne  vous  envoyé  poynt  Gyorgye  encore  qu'il 
enn  aye  grent  envye,  car  je  ne  vous  envoyré 
personne  que  M.  de  Loreyne  mon  fils  n'aye 
de  réponse  de  la  royne  de  Danemark  sa  mère, 
encore  que  cela  n'aportera  aultre  chause  que 
cet  que  vous  ay  mendé  par  Trévilan,  mes  pour 
la  forme  aystant  la  nièce  du  père  de  vostre 
fille  y  le  fault  ynsin  fayre.  Je  ne  vous  puys 

1  Voir  la  lettre  de  Charles  IX  dans  le  même  volume. 
p.  20. 

2  Le  Roi  et  la  Reine  entrèrent  à  Metz  ce  jour-là.  Ce 
fut  le  célèbre  Amyot  qui,  suivant  l'usage  et  au  nom  du 
Roi,  fit  mettre  en  liberté  les  prisonniers.  Voir  fonds  Du- 
puy,  n°  -]ti!i. 


m  LETTRES  DE  G AT HE 

meader  milleur  novelles,  si  non  s'il  et  vray 
que  le  prynse  de  Condé  el  ses  Torses  souynt 
au  l'on  dyst1  entre  lé  deux  ryvieresde  Louyre 
et  Louyn,  je  croy  que  Dieu  nous  fayra  la 
grase  que  aurons  byen  tost  la  fin  de  la  guerre. 
Vostre  (ils  du  Meyne  et  le  maréchal  de 
Byron  et  toutes  les  forses  y  sont.  Avant  que 
ayés  cete  lettre  se  sera  fesl  au  f'ally2.  Je  prye  à 
Dieu  que  vous  en  puisse  mender  de  bonnes 
novelles  bien  tost  et  qui  vous  douyn  cet  que 
désirés. 

Vostre  bonne  cousine, 

C  UTERINE. 


1560.  —  (i  mars. 

Oing.  Arch.  des  Modicis  ii  Florence,  dalla  filza  473(1, 
nuova  numerazione.  p.  976. 

A  MON  COTJSIH 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  vous  aurez  assez  peu  cognoislre 
par  les  lettres  que  je  vous  escriviz  l'autre  jour 
de  ma  main  el  ce  que  les  sieurs  évesque  du  Mans 
et  de  Lougé  vous  auront  faict  entendre  de 
nostrepart  combien,  au  besoing  (|ue  a  le  Roy 
monsieur  mon  filzd'eslre  par  vous  secouru  des 
cent  mil  escus  que  sçavez,jemesuis  lousjours 
promis  et  asseuré  de  vous  et  dé  vostre  amitié', 
que  vous  voudriez  en  cestendroiel  vousemploier 
de  si  bonne  façon,  que  laissant  à  part  toutes 
les  difficultez  par  vous  alléguées  audict  seigneur 
de  Lougé,  nous  serions  pour  recevoir  incon- 
linenl  de  vous  ladicte somme  de  cent  mil  escus, 
el  d'autant  que  par  la  dernière  depesche  laide 
ausdilz  évesque  du  Mans  et  de  Lougé,  vous 
Maniez  assez  peu  congnoistre  combien  nous 
avons  recherché  de  pourveoir  au  mieulx  qu'il 
nous  a  esté  possible  à  toutes  lesdicles  diffi- 
cultez.  Toutesfois.si  vous  trouvez  d'aventure 

1   Au  l'on  dysl,  où  l'on  dit. 
Se  terafeil  aufaUy,  ce  sera  fait  on  failli. 


RINE  DE  MÉDIC1S. 

n'eslrepar  cequ'ilz  vous  proposeront  de  nostre 
parlai  amplement  satisiaicl  que  vous  pourriez 
désirer,  je  vous  prie  bien  fort,  mon  cousin. 
que  mectant  par  \ous  en  considération  le  be- 
soing que  nous  avons  de  ladicte  somme,  Testai 
que  sur  vostre  promesse  nous  en  avons  laid. 
la  qualité  des  personnes  a  qui  vous  avez  af- 
faire et  finalement  Passeurance  quej'ay  tous- 
jours  prinse  de  vous,  vous  voulliez  sans  plus 
vous  arresterà  aucunes  difficultez.  Et  prenant 
pour  vostre  plus  seur  gaige  el  caution  ma  foy 
et  promesse,  que  je  vous  donne  de  vous  faire 
entièrement  observer  ce  que  par  lesdictz 
évesque  du  Mans  et  de  Lougé  sera  contracté 
et  convenu  avec  vous  suivant  ce  qu'a  esté  ie\ 
dict  à  vostre  ambassadeur,  venir  au  prompt 
desboursement  desdictz  cent  mil  escus,  me 
faisant  par  cela  paroistre  et  vostre  affection  et 
le  pouvoir  que  mes  prières  ont  en  vostre  en- 
droid,  dont  nie  voulant  asseurer,  je  ne  vous  en 
diray  davantaige,  en  priant  sur  ce  le  Créateur 
qu'il  vous  ait  en  sa  saincte  garde. 

De  Metz1,  le  vic  jour  de  mars  i56q. 

\ostre  bonne  cousine, 

Caterihb. 


1569.  —  i5  mars. 

Orig.  Arch.  des  Médicis  à  Florence,  dalla  tilza  1736  . 
nuova  numerazioii'' .  p.  37^1. 

A  MON  COUSWi 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  je  ne  veux  tarder  à  vous  faire 
cognoistre  la  grande  el  heureuse  victoire'2  qu'il 

1  «La  court  de  France  est  à  Metz,  écrivait  le  prend 
Morillon  an  cardinal  de  Granvelle,  le  1 3  mars  ;  l'on  y  danse 
et  halle.  Je  crains  que  à  lu  lin  ils  s'accommoderont  entre 
eux  et  qu'ils  nous  feront  un  mauvais  tour.p  (Poulet, 
Correspondance  <hi  cardinal  3»  CrmwMc,i.  111,  p.  5l3.) 

1  Voici  la  lettre  du  duc  d'Anjou  au  duc  d'Urliin  pour 
lui  annoncer  la  victoire  de  Jarnac  : 

-Mon  cousin,  après  avoir  longtemps  poursuivy  l'armée 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


231 


a  pieu  à  Dieu  nous  donner  à  i'euconlre  de    ]    leur,  lequel  est  à  moy  et  est  dépesche'  pour 
dos  ennemis,  et  d'aultant  que  ce  présent  por-        cet  efFect  par  le  Roy  monsieur  mon  filz  vers 


du  prince  de  Condé  et  des  autres  chefs  de  la  nouvelle 
religion,  Pestant  \enu  chercher  pour  la  combattre  depuis 
nng  des  boulz  de  ce  royaume  jusques  à  l'autre,  il  a 
pieu  à  Dieu  par  sa  saincte  grâce  favoriser  lant  la  sainte 
ri  I  i  ;  ;  i  u  n  calholicque,  apostolicque  et  romaine,  et  la  jus- 
lire  de  la  cause  du  Roy  mon  très  honoré  seigneur  et 
frère  allencontre  de  ses  subjecls  rebelles,  que  j'ay  rompu 
leur  armée,  et  icelle  chassée  devant  la  mienne  au  galop 
plus  de  deux  grands  lieues,  y  ayant  esté  tué  ledict  prince 
de  Condé  et  grand  nombre  de  gentishommes  et  chefs  de 
guerre  et  prins  plusieurs  prisonniers  d'importance.  J'ay 
bien  voullu  dépeseber  par  devers  vous  le  seigneur  conte 
de  la  Metula,  chevalier  de  l'ordre  de  Sa  Majesté,  qui 
y  estoit  présent,  et  qui  en  penlt  parler  comme  y  estant, 
pour  vous  faire  part  deceste  heureuse  nouvelle,  estimant 
que  pour  la  parfaicte  anrilyé  et  bonne  intelligence  que 
vous  avez  avec  le  Roy  mondict  seigneur  et  frère  et  pour 
veoir  les  affaires  de  ceulx  de  la  nouvelle  religion  gran- 
dement diminuées  par  ceste  victoire,  vous  en  recevrez 
grand  plaisir  et  contentement;  et,  pour  ce  que  j'ay  donné 
charge  audict  conte  vous  en  faire  le  discours  bien  au 
long  et  vous  dire  quelques  choses  de  ma  part,  je  m'en 
remectray  entièrement  sur  luy,  vous  priant  le  voulloir 
croire  comme  moy-mesme,  et  le  Créateur,  mon  cousin, 
vous  donner  en  santé  bonne  et  longue  vye. 

«Escript  au  camp  de  Jarnac,  le  xviiii"  jour  de  mars 
iôCo.m  (Archives  des  Médicis,  dalla  lilza  a53,  p.  10.) 

Voici  la  version  protestante  telle  que  Henri  de  Navarre 
la  donne  dans  une  lettre  an  duc  des  Deux-Ponts  : 

«Nos  ennemis  s'estant  saisis  d'un  passage  de  rivière 
qui  nous  est  grandement  préjudiciable  et  voulant  em- 
pescher  qu'ilz  y  puissent  dresser  ponts  et  basteaux  pour 
se  rendre  maistres  du  tout  comme  c'estoit  leur  intention, 
ayant  nos  forces  de  cavaleries  séparées  et  sans  aucun  de 
nos  gens  de  pied,  ni  noslre  artillerie,  nous  fasmes  chargés 
à  ('improviste  de  toute  leur  armée,  tant  de  François  que 
d'estrangers  qu'ilz  ont  avec  eux,  mais  grâce  à  Dieu,  la 
perle  n'a  point  esté  si  grande,  comme  nous  sçavons  qu'ilz 
le  disent  et  publient;  nous  ne  serons  du  tout  affoiblis, 
mais  ce  que  nous  regrettons  le  plus,  c'est  que  Monsieur 
le  Prince,  mou  oncle,  ayant  esté  fait  prisonnier,  a  esté 
depuis  par  lesditz  ennemis  cruellement  et  inhumainement 
occis,  et  pour  ce  que  nous  ne  faisons  double  que  nosditz 
ennemis  ne  lassent  courir  beaucoup  de  bruits  qu'ilz  nous 
ont  dell'ails  et  endommaigés  beaucoup  plus  qu'ilz  n'ont 
fait,  et  que   cela   pourrait  apporter   quelque  efl'roi   et 


estonnemenl  à  ceulx  qui  ont  ceste  volonté  et  ce  désir  de 
nous  servir,  nous  vous  avons  incontinent  déposebé  ce 
porteur  pour  vous  prier  de  n'adjouster  foy  aux  bruits 
que  nos  ennemis  feront  courir,  vous  asseurant  que  nous 
avons  envoie  de  bonnes  et  grandes  forces  pour  nous 
joindre  qui  sont  en  aussi  bonne  volunté  qu'elles  fe.ont 
paroistre  de  ne  se  départir  et  plus  tosl  mourir  tous, 
quoique  les  désastres  du  monde  fussent  tombés  sur  nos 
testes,  que  nous  ne  voyons  le  service  de  Dieu  restabli  en 
ce  royaume,  et  seulement  que  vous  usiez  de  la  plus 
grande  diligence  que  vous  pourrez  pour  vous  approcher 
de  nous,  comme  nous  nous  asseurons  bien  que  vous  ferez, 
qui  me  gardera  de  vous  faire  plus  longue  lettre,  priant 
Dieu  vous  tenir  en  sa  saincte  garde. 

«De  Saint-Jean-d'Angely,  17  mars  t56g.>i  (Record 
office,  State  papers,  France.) 

Jeanne  d'Albret  chercha  également  à  atténuer  l'effet 
moral  de  cette  défaite;  elle  écrivit  de  la  Rochelle,  le 
91  mars  1 56g ,  à  Ceci)  : 

«Je  ne  douhte  nullement  que  noz  ennemis  ne  facent 
publier  partout  avec  le  plus  grand  avantaige  qu'ilz 
pourront  tout  le  contraire  de  ce  qui  s'est  passé  à  la  ren- 
contre faicte  des  deux  armées  le  xin"  jour  de  ce  présent 
mois,  mais  désirant  que  les  choses  soient  racontées  au 
vray  comme  elles  sont,  ceste  occasion  a  faict  que  mon 
filz  et  moy  avons  depesché  devers  la  royne  vostre  sou- 
veraine le  sieur  de  Pucb  de  Pardaillan,  gentilhomme 
d'honneur  et  de  qualité,  et  mareschalde  camp  de  l'armée 
sous  la  conduite  de  inoudict  filz,  sur  la  suffisance  duquel 
me  remettant  à  vous  discourir  ce  qui  en  est  pourl'asseu- 
rance  que  j'ay  qu'il  est  digne  de  foy,  je  ne  vous  en  feray 
pour  ce  regard  ma  lettre  plus  longue,  bien  vous  prierai- 
je,  Monsieur  Cécill,  que  pour  plus  aisément  obtenir  le 
secours  et  assistance  que  nous  requérons  de  Sa  Majesté 
en  une  si  juste  et  légitime  cause  que  vous  veuillez  con- 
tinuer la  bonne  affection  que  vous  y  portez  et  ne  vous 
espargner  à  taire  tout  ce  qu'il  vous  sera  possible  pour 
favoriser  nostre  demande  de  tous  les  moyens  que  je  sais 
que  vous  avez  et  dont  je  me  suis  déjà  apperçue  en  ce  que 
nous  avons  eu  à  négocier  envers  Sadicte  Majesté,  espérant 
qu'ouït  re  que  vous  ferez  en  cet  endroict  un  bon  office 
qui  sera  agréable  à  Dieu  pour  la  querelle  duquel  nous 
avons  délibéré  tint  gratis. que  petits  n'espargner  biens,  ni 
vie  que  son  pur  service  ne  soit,  selon  sa  saincte  parole, 
maintenu  et  conservé  en  ce  royaulrae  pour  la  liberté  de 
noz  consciences  contre  la  mauvaise  volonté  et  animosilé 


m 

N.  S.  Père,  à  quy  en  est  fait  bonne  information 
et  qui  en  emporte  amples  mémoires  et  discours 

des  ennemis  et  perturbateurs  dubien  et  repos  d'iceluy 

(]iie  le  plaisir  que  vous  nous  ferez  particulièrement  vous 
sera  recogneu,  s'offrant  quelque  bonne  occasion,  et  lors- 
que me  vouldrez  emploier  d'aussi  lion  cueur  que  je  sup- 
plie le  Créateur,  monsieur  Cécill,  vous  tenir  en  sa  saincte 
carde. 

tr  Je  vous  prie  que  mon  lilz  qui  à  ce  commencement 
d'affaires  a  besoin  d'avoir  des  amis  vous  trouve  tel  que 
ln\  el  nioy  vous  serons  et  vous  prie  asseurer  tousjours  à  la 
royne  vostre  maîtresse  que,  obligeant  un  tant  serviteur 
comme  mon  lilz,  elle  en  tirera  avec  l'âge  et  le  temps 
quelque  bon  service. -n  (Record  office,  State  papers, 
France,  vol.  45.) 

Voir  dans  le  n"  3i5g,  p.  186,  du  fonds  français  le 
récit  de  la  bataille  envoyé  au  Roi  par  le  duc  d'Anjou;  un 
autre  récit  imprimé  dans  le  tome  VII  de  la  Coirespon- 
dance  de  La  Mothe-Fénelon  d'après  une  copie  de  la  col- 
lection de  Simancas;  Culemlar  of  State  payer»,  i56o,- 
1670,  p.  45;  M.  le  duc  d'Aumale,  Hist.  des  princes  de 
Condé,  t.  Il,  p.  34  et  suiv.;  comte  Delaborde,  Hist.  de 
Coligny,  t.  III,  p.  o4  et  suiv.  Nous  croyons  également 
devoir  faire  connaître  la  lettre  écrite  par  la  veuve  de 
Condé  à  Élisabetb  : 

«Madame,  aussy  lost  que  j'ay  peu  impétrer  de  la  juste 
douleur  de  ma  perte  insuportable  quelque  moyen  de 
pouvoir  mettre  la  main  à  la  plume,  je  l'ay  voullu  dédier 
à  présenter  à  Vostre  Majesté  des  souspirs  et  des  larmes 
de  la  plus  désolée  jeune  veufve  qui  vive  aujourd'buy  sur 
1,1  Irrre,  à  laquelle,  après  avoir  eu  cest  honneur  d'avoir 
espousé  l'un  des  premiers  princes  du  sang  de  France  qui  a 
perdu  sa  vie  pour  la  gloire  de  Dieu  elle  bien  de  sa  patrie, 
il  ne  reste  pour  toutle  consolation  que  six  fils  et  une  fille 
jeunes  sur  les  bras  dénués  de  tous  biens  et  moyens  hu- 
mains pour  mesme  occasion ,  qui  me  faict  implorer  l'ayde 
de  Vostre  Majesté,  Madame,  et  la  supplyer  très  humble- 
ment les  vouloir  avecques  la  mère  recepvoir  en  vostre 
protection  suyvanl  la  faveur  singulière  qu'il  vous  a  pieu 
monstrer  tousjours  par  bons  ed'ecls  pour  une  si  juste 
cause  et  particulièrement  encores  à  feu  Monsieur  mon 
mary,  qui  a  tousjours  tenu  vostre  secours  le  premier  et 
plus  seur  d'entre  les  hommes  pour  l'avoir  bien  esprouvé 
à  son  grand  besoing  dont  il  se  sentoit  à  jamais  obligé  à 
vous  faire  très  humble  service.  Kl  en  reste  dévotion, 
Madame,  je  mettray  peyne  de  nourrir  ses  en/ans,  tant 
que  je  vivray,  espérant  qu'un  jour  ils  auront  cesl  honneur 
de  recepvoir  nos  commandements  pour  y  obéyr  d'aussy 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


el  vous  priant  luy  adjouster  aultant  de  foy 
que  vous  feriez  à  nioy,  je  feray  lin,  suppliant 
le  Créateur  vous  donner,  mon  cousin,  ce  que 
vous  désirez. 

Le  xv"  jour  de  mars  1569. 

Vostre  bonne  cousine, 

Cateeine. 


1569.  —  18  mars. 

Orig.  Arch.  des  Médicis  à  Florence,  dalla  lilza  V 
nuovn  Dumeracione,  p.  279. 

A  MON  COUSIN 

LE  DUC  DE  FLQRENCE. 

Mon  cousin, je  n'adjousleray  aullre  clioseà 
la  lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  lils  vous 
escript  par  l'abbé  Guadagne,  si  n'est  qu'il 
ayantpleuàDieu  me  faire  recouvrer  ma  santé1 
j'ay  désiré  que  vous  en  soyez  adverty  par 
ledict  abbé,  m'asseurant  que  vous  en  aurez 
contentement  pour  la  ferme  affection  que 
vous  portons.  J'ay  aussy  donné  charge  à 
l'abbé  Guadagne  de  vous  faire  entendre  plu- 
sieurs choses  de  ma  part  sur  le  prest  des  cent 
mil  escus  et  vous  prieray  de  luy  adjouster 
foy  en  ce  qu'il  vous  dira  comme  à  moy-mesme. 
Je  supplie  le  Créateur,  mon  cousin,  vous 
donner  ce  que  plus  désirez. 

Le  xviii0  jour  de  mars  1669. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

bonne  volonté  que  culx  et  moy  nous  nous  présentons  à 

vous  pour  vous  faire  1res  humble  service el  après  awiii 

baisé  les  mains  de  Vostre  Majesté,  jesupplye  le  Créateur, 
Madame,  vous  donner  en  toute  prospérité  très  lon- 
guement bonne  vye. 

rEscript  à  la  Rochelle,  ce  \i\°  jour  d'apvril  i56o.>i 
(Record  ollice,  Slale  papers,  France,  vol.  45.) 

1  L'ambassadeur  vénitien  dans  sa  dépèche  du  <>  mars 
ilonne  île  longs  détails  sur  la  maladie  dont  fui  atteinte  la 

Heine  niei I  qui  mil  ses  jours  en  danger.  (Ribl.  nal., 

lilza  VII,  p.  4.)  Voir  une  lettre  de  Charles  IX  du  "i  mars 
dans  le  n"  10753,  p.  188,  du  fonds  fiançais. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


233 


1569.  —  21  mars. 

Copie.  Bîbl.  nat.  fonds  français .  n°  1070a.  p.  191. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls ,  mon  cousin  le 
cardinal  de  Guise  vous  communiquera  la 
lellre  que  je  luy  escrips,  et  le  double  de  celle 
que  je  faiclz  au  Roy  Catholique  mon  beau-fils 
pour  response  à  celle  qu'il  m'avoit  escripte  ;  par 
où  vous  verrez  la  résolution  que  nous  avons 
prinse,  puisque  l'on  a  change'  de  volunté  et 
intention,  que  nous  avons  au  commancement 
trouve'  bien  estrange  et  esloigné  de  ce  que 
nous  estions  promis,  sur  les  asseurances  que 
vous  sçavez  qui  m'en  avoieut  esté  données.  Le 
désir  et  affection  que  j'ay  de  lier  et  cstraindre 
ces  deux  grands  roys  pour  le  bien  de  l'un  et 
de  l'autre  me  faict  tant  plustost  prendre  party, 
espérant  qu'il  n'en  peut  advenir  que  un  grand 
bien  et  proffict  pour  toute  la  chrétienté.  Mon- 
sieur de  Fourquevauls,  je  vous  prie  ne  vous 
ennuyer  de  faire  encore  service  au  Roy  mon- 
sieur mon  fils  par  delà,  estant  plus  nécessaire 
que  jamais  que  vous  y  demeuriez,  vous  as- 
seurant  que  je  feray  bien  tost  naistre  une 
occasion  pour  vous  faire  recepvoir  en  ung  coup 
bonne  récompense  de  vos  services  et  despences. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Fourquevauls,  vous 
tenir  en  sa  saincte  garde. 

Escript  à  Metz,  le  xxie  jour  de  mars  1 56g. 

Caterine. 
De  Neufville. 


1569.  —  22  mars. 

Orig.  Arch.  nat.  cotlecl.  Simancas,  K  lâii.  pièce  (JC. 

V  M"  MON  FILS  LE  ROY  CATHOLIQUE. 

Monsieur  mon  filz,  ce  que  m'avez  escript 
par  \ostre  lettre  du  pénultiesme  jour  de  février 
est  tout  esloigné  de  l'asseurance  que  le  Roy 

Cathehine  de  Médicis.  —  III. 


monsieur  mon  filz  et  nioy  avions  prise  de  son 
mariage,  sur  ce  que  la  feue  royne  ma  fille  m'en 
avoit  plusieurs  foys  escript  par  rostre  comman- 
dement, que  je  nie  suis  trouvée  en  peine  de 
luy  parler  du  changement  dont  m'escripvez. 
Touteffoys  pour  la  très  grande  affection  que 
j'ay  et  auray  tousjours  d'estraindre  et  accroistre 
la  bonne  amilvé  qui  est  entre  vous  et  luy,  de 
laquelle  je  cognois  que  despetid  le  bien  et 
repoz  non  seullement  de  voz  royaumes  et  pays, 
mais  de  toute  la  chrétienté, je  me  suys  avecques 
les  meilleurs  moyens  que  j'ay  peu  efforcée  de 
conformer  à  vostre  intention  le  Roy  mondicl 
sieur  et  filz,  encores  que  je  aye  apperçu  que 
de  prime  face  il  trouvoyt  estrange  ce  change- 
ment, attendu  l'asseurance  qu'on  luy  avoyl 
donnée.  Touteffoys  l'ayant  rendu  capable  des 
causes  qui  ont  peu  mouvoir  l'Empereur  et 
vous  de  changer  de  voz  premières  délibéra- 
tions, et  qu'il  n'y  a  au  surplus  altération 
de  bonne  volunté  ny  d'autre  chose  qui  le 
doibve  mouvoir,  il  s'est  voluntiers  condescendu 
au  mariage  de  l'infante  Ysabelle  que  je  luy  ay 
promise  de  vostre  part,  mais  pour  le  désii 
que  j'ay  de  luy  veoir  des  enffans  devant  que 
je  meure  et  affîn  que,  si  les  choses  mises  en 
avant  n'esloient  effectuées  en  brief,  il  n'entras! 
en  pensement  que  l'on  le  voullust  mener  à  la 
longue,  cognoissant  l'envye  qu'il  a  d'estre 
marrie  bientost  et  que  de  là  il  conceust  autre 
oppinion  que  je  ne  vouldroys  pour  le  bien  de 
vostre  commune  amityé,  je  vous  prie,  Monsieur 
mon  filz,  donner  à  mon  cousin  le  cardinal  de 
Guyse  la  résolution  certaine  dudict  mariage 
dedans  trois  moys  au  plus  tard,  l'adverlissant 
si  il  fauldra ,  que  nous  envoyons  vers  l'Empereur 
ou  vers  vous  pour traicter,  aflîn  que  après  l'on 
n'y  use  plus  de  longueur  ny  remises,  comme  de 
noslre  part  il  n'y  en  aura  aucune;  en  quoy  le 
Roy  mondict  sieur  et  filz  est  délibéré  de  se 
conduyre  tout  ainsi  que  vous  adviserez,  pourveu 

3u 


llfPAlUEAK    NAllOHiLB. 


234 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS. 


que  nous  puyssions  dedans  lesdicts  (rois  moys 
en  avoir  la  fin.  Quanta  ce  que  vous  avez  mandé 
du  désir  que  vous  avez  que,  en  faisant  le 
mariage  du  lioy  mondict  sieur  et  filz,  ma 
fille  soyl  donnée  au  roy  de  Portugal,  je  vous 
diray  librement  que,  estant  le  mariage  dudict 
Roy  mondict  sieur  et  filz  faict  et  effectué,  le 
roy  de  Portugal  se  pourra  asseurer  d'avoir 
madicte  fille.  Touteffoys,  encores  que  nous  sa- 
chions que  ayez  en  cela  telle  pari  et  auclorité 
que  vostre  volunté  sera  suyvie,  il  nous  semble 
raisonnable,  avant  respect  à  ce  que  l'on  doibl 
guarder  en  (elles  choses,  que  le  roy  de  Por- 
tugal mesmes  nous  face  entendre  sa  volunté, 
vous  priant,  Monsieur  mon  filz,  de  recepvoir 
pour  excuse,  si  je  ne  vous  escripts  la  pré- 
sente de  ma  main,  mon  indisposition  de  la- 
quelle j'espère  cslre  bientost  dehors,  moyen- 
nant la  grâce  de  Nostre  Seigneur,  lequel  je 
prie.  Monsieur  mon  filz,  vous  avoir  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

De  Metz,  le  xxncjour  de  mars  îôtjo,1. 

Vostre  bonne  mère  et  seur, 

Caterine. 

1  Voici  ce  que  de  son  colé  écrivait  de  sa  main 
Charles  IX  à  Philippe  II  : 

ff Monsieur  mon  frère,  la  Royne  madame  et  mère  m'a 
l'ait  entendre  que  vous  luy  aviez  escript  pour  le  fait  de 
mon  mariage  que  j'ay  trouve  un  peu  bien  esloingné  de 
se  que  je  m'étois  promis  et  asseuré.  Toutefois  pour  le 
désir  que  j'ay  d'eslreindrc ,  accroistre  l'amitié  qui  est 
entre  vous  et  moy,  je  me  suis  résolu  à  se  que  la  Royne 
niadicle  dame  et  mère  m'a  escript  sur  laquelle  à  setteescnsc 
je  me  remestray,  vous  priant  ausi  d'entendre  de  mon 
cousin  le  cardinal  de  Guise  l'heureuse  victoire  que  Dieu 
m'a  donnée  sur  nus  ennemis,  de  laquelle  je  suis  asseuré 
que  recevrez  autant  de  plaisir  et  de  contentement  qu'est 
l'aferlion  que  vous  porte  votre  bon  frère. i  (Arrh.  nal., 
coilecl.  Simancas.  K  iTii'i.  nf  -i.) 


1 5§9.  —  .1 1   mars. 

Orig.  Archives  de  Turin. 

A  MON  FIIKKE 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  je  ne  m'arresteray  à  vous  faire 
longue  letre  de  la  grande  et  heureuse  vicloire 
qu'il  a  pieu  à  Dieu  nous  donner  à  l'anconlre 
de  nos  ennemis,  d'aullant  que  le  gentilhomme 
présent  porteur,  lequel  esl  à  moy  et  qui  est 
dépesché  pour  cest  effecl  par  le  Roy  monsieur 
mon  fils,  vous  en  rendra  très  bon  compte, 
ainsi  qu'il  en  est  fort  bien  fnstruiel  et  qu'il  en 
emporle  de  bien  amples  mémoires  et  dis- 
cours, seulement  je  vous  prieray  de  luy  ad- 
jousler  aultaut  de  foy  comme  à  moy-mesines. 
qui  sur  ce  supplieray  le  Créateur  vous  avoir, 
mon  frère,  en  sa  très  saincle  garde. 

Escrip(  à  Metz,  le  dernier  joui'  de  mars 
i569. 

Vostre  bonne  seur, 

Caterine. 


I  509.  —  3i  mars. 

Orig.  Archives  «le  Venise. 

\  MES  TRÈS  CHERS  ET  GRANDS  AMIS 

LES  DUC  ET  SEIGNEURS  DE  VENISE. 

Très  chers  et  grands  amis,  nous  avons  voulu 
faire  accompaigner  de  la  présente  celle  que 
le  Roy  nostre  très  cher  seigneur  e(  filz  vous 
escript  pour  vous  faire  entendre  les  bonnes 
nouvelles  de  la  grande  et  heureuse  victoire 
qu'il  a  pieu  à  Dieu  nous  donner  sur  nos  en- 
nemis, les  chefs  dosquelz  sont  morts  ou  pri- 
sonniers, et  le  reste  rompu  et  défait,  ainsi  que 
nous  envoions  un  mémoire  bien  au  long  au 
sieur  de  Foix,  nostre  conseiller  de  nostre 
conseil  privé  et  ambassadeur  auprès  de  vous. 
lequel  nous  vous  prions  de  croire  comme  nous 
mesme.    Nous    supplions    le    Créateur,    très 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


235 


chers  et  grands  amis,  vous  avoir  en  sa  saincte 
garde  l. 

Escriptà  Metz,  le  dernier  jour  de  mars  1 56  g. 

Caterine. 
De  Nelfville. 


[1569.  —  Avril.) 

Copie.   Arch.  nat.  colleit.   Simancas,  K  i5ts,  pièce  i. 

A  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQUE. 

Mos.  mi  hijo,  bolviendo.se  Almeyda,  no  lie 
querido  dexar  de  hazer  estas  palabras  para 
continuai'  siempre  a  encomendarme  en  vues- 
tra buena  gracia,  por  ser  la  cosa  del  mundo 
que  yo  tanto  desseo;  y  no  teniendo  mas  la 
dicba  y  contentamiento  de  ver  y  lener  la  reyna 
mi  hija  por  alla,  para  me  podcr  entretener  y 
la  assegurar  de  la  aflîcion  que  le  tengo,  no 
quiero  dexar  ninguna  occasion  sin  supplicarla 
y  assegurarla  que  en  todas  las  que  se  présenta- 
ren  la  monstrare  con  elïecto,  y  que  en  loque 
conoscera  que  yo  le  pueda  hazer  servicio,  no 
dubde  en  hazermelo  saber;  porque  no  desseo 
menos  emplearme  en  sus  cosas  que  en  las 
del  Rey  su  liermano,  al  quai  yo  procuro  criar 
en  ta!  amistad  con  V.  Md,  que  espero  se  con- 
tinuais de  bien  en  mcjor  entre  ambos  ;  asse- 
gurandome  que  de  vuestra  parte  la  correspon- 
dereis  de  manera  que  no  haura  causa  de  mudar 
el  su  inclinacion  de  amarle.  Y  esto  me  baze 
dessear  que  V.  Md  le  de  à  conoscer  que  no  le 
quiere  entretener  en  palabras  ni  largas  à 
lo  tocante  à  su  casamiento;  y  que  las  cosas 
yran  como  la  razon  lo  quiere  y  la  dignitad  de 
la  persona,  no  siendo  va  mas  nino;  y  yo  lia- 
blo  à  V.  Md  en  esto  claramente  como  aquella 
que  tiene  dicba  en  ser  madré  de  ambos,  y 
que  dessea  la  conservacion  y  augmento  de  la 

1  l'ai  eille  lettre  el  dans  les  mêmes  termes  fut  adressée 
au  duc  de  Florence.  ( Archives  des  Médicis,  n°  A726, 
p.  256. ) 


amistad   de  todos    dos;   la   quai    supplico    à 
Nuestro  Sefior  conserve  y  guarde  '. 
Vuestra  buena  madré, 

Caterina. 


1569.  —  Avril. 

Orig.  Arch.  des  Méiliois  à   Florence,  dalla  filza  là-jûii  , 
nuova  numerazione.  pièce  a8i. 

A  MON  COUSIN 

LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  puisqu'il  a  pieu  à  Dieu  me  ti- 
rer bors  de  la  grande  maladie  eu  laquelle  je 

1  Le  texte  de  cette  lettre  est  la  traduction  de  la  lettn 
de  Catherine  dont  nous  n'avons  pas  retrouvé  l'original 
En  voici  la  traduction: 

«Monsieur  mon  fils,  Almeyda  s'en  retournant,  j< 
n'ai  pas  voulu  manquer  de  faire  ces  quelques  mois  pou 
continuer  toujours  à  me  recommander  à  voire  bonu 
grâce,  puisque  c'est  la  chose  du  monde  que  je  désire  au 
tant;  el  n'ayant  plus  le  bonheur  et  la  satisfaction  de  voi 
et  d'avoir  la  reine  ma  fille  par  delà,  pour  pouvoir  m'en 
tretenir  avec  elle  et  l'assurer  de  l'affection  que  j'ai  poui 
vous,  je  ne  veux  négliger  aucune  occasion  de  vous  sup 
plier  de  croire  et  de  vous  assurer  qu'en  toutes  les  occa 
sions  qui  se  présenteraient  je  la  montrerai  par  les  effel, 
et  qu'en  tout  ce  que  vous  connaîtrez  que  je  puis  vou' 
faire  service,  vous  n'hésitiez  pas  à  me  le  faire  savoir 
car  je  ne  désire  pas  moins  m'employer  en  vos  affaire 
qu'en  celles  du  Roi  votre  frère,  que  je  cherche  à  é^e 
dans  une  amitié  telle  pour  V.  M.,  que  j'espère  qu'eut1 
s'accroilra  de  plus  en  plus  entre  vous  deux;  et  je  m'as- 
sure  que  de  votre  part  vous  y  correspondrez  de  manière 
à  ne  lui  donner  aucun  sujet  de  changer  son  inclination  à 
vous  aimer.  Et  cela  me  fait  désirer  que  V.  M.  lui  fasse 
connaître  qu'elle  ne  veut  pas  lui  adresser  des  observa- 
lions  trop  longues  sur  ce  qui  touche  à  son  mariage,  et  quç 
tes  choses  iront  comme  le  demandent  la  raison  et  la  di- 
gnité de  sa  personne,  car  ce  n'est  plus  un  enfant;  je 
parle  à  V.M.  sur  ce  sujet  en  termes  clairs,  comme  une 
femme  qui  a  le  bonheur  d'être  mère  de  tous  les  deux,  et 
qui  désire  la  conservation  et  l'accroissement  de  leur  ami 
liémuluelle,  que  je  supplie  ÎVotre-Seigiieur  conserveret 
garder. 

«Voire  bonne  mère. 

ffGATERINB." 


3o. 


236 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MED1CIS. 


tombai,  el  me  remettre  en  ma  pristine  santé, 

j'ai  faict  choix  do  frère  Augustin  Combes 
d(  l'ordre  îles  Jacobins,  présent  porteur, 
pour  s'en  aller  à  la  Nunciade  fie  Florence  el  à 
Nostre-Dame-de-Lorette,   accomplir  le   vœu 

«pie  j';i\  l'ait  durant  ma  maladie,  el  rendre 
grâces  à  Dieu  du  recouvrement  de  ma  santé 
cl  guérisorj ,  ayant,  voulu  accompaigncr  le  frère 
Vugustin  Combes  de  la  présente  pour  vous 
prier  que,  si  en  quelque  chose  il  a  besoing  de 
vous,  vous  le  luy  vouliez  bien  procurer  pour 
l'amour  de  moy,  el  comme  le  peut  mériter 
l'accomplissement  d'ung  si  bon  œuvre. 

De    le    .  .    avril  1 56g. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  5  avril. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10762,  p.  317. 

V  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  vous  escripvant 
et  faisant  sçavoir  le  Roy  monsieur  mon  fils 
Testât  de  ses  affaires  \  je  m'en  remettray  sur 

'  Le  Roi  lui  envoie  un  extrait  des  dernières  nouvelles 
qu'il  a  reçues  des  ducs  de  Nemours  et  d'Aumale,  ^lesquels 
feront  ce  qu'ils  pourront  [jour  empcschcr  que  le  duc  des 
Deux-Ponts  entre  dans  le  royaumen;  il  attend  le  reste  de 
ses  forces  en  la  Franche-Comté  où  il  est  avec  tous  ses 
jjens  et  n'y  a  trouvé  aucun  empêchement.  (Même  vo- 
lume, p.  ai6.) 

De  son  coté  le  duc  des  Deux-Ponts  écrivait  le  3  avril 
i  56g  au  duc  d'Aumale  :  it  Cher  parent,  il  te  doibt  sou- 
venir que  je  t'escrivis  ces  jours  passez  et  te  promis  que 
i'cscrirois  au  Roy  de  France  la  cause  pour  laquelle  je 
m'estois  mis  en  armes,  ce  que  j'eusse  fail  plus  tost,  n'eust 
eslé  que  j'attendois  que  Sa  Majesté  eust  esté  illuminée 
de  Dieu  pour  consentir  à  ce  que  ses  subjecls  puissent 
suivant  des  édietz  passez  et  dressez  accordé  vivre  en 
toute  liberté  de  conscience  ;  à  quoy  voulant  s'opposer  Sa- 
lhanas  et  continuellement  contredire,  faict  que  ce  qui 
est  dépendant  de  la  religion  se  pratique  par  le  moyen  de 
la  guerre  et  que  de  jour  en  jour  l'iniquité  croisl  contre 
les  lid'lles.  dont  je  ne  puis  de  moines  que  de  faire  en- 


ce  qu'il  vous  en  escripl ,  et  ne  sera  la  présente 
que  pour  vous  dire  que  je  commence,  Dieu 
mercy,  à  me  bien  porter,  estant  hors  de  toute 
fiebvre  il  y  a  fort  longtemps.  Puis  je  vous 
manderay  plus  particulièrement  de  mes  nou- 
velles comme  je  vous  prie  de  continuer  à  me 
faire  sçavoir  de  celles  de  mes  petites-filles  et 
remercierez  ma  cousine  la  duchesse  de  Albe 
de  la  peine  et  du  soin  qu'elle  prent  près 
d'elles,  luy  baillant  la  lettre  que  je  luy  en 
escrips  présentement.  Nous  avons  receu  voz 
despesches  du  xxe  du  mois  passé,  et  avons 
esté  très  aise  d'entendre  les  advis  que  vous 
nous  avez  envoyés.  Priant  Dieu,  Monsieur  de 
Fourquevauls,  vous  avoir  en  sa  garde. 

Escript  à  Metz,  le  cinquiesme  jour  d'avril 
i56g. 

Catebine. 


1569.  —  i  a  avril. 

Minute.  Bibl.  nat.   fonds  français,  n°  10549,  ^°  ,a^  r°* 

AU  MA.RESCHAL  DE  COSSÉ. 

Mon   cousin,  j'ai  receu  par  le  sr  de  Rois 
d'Ennebourg  les  lectres  que  m'avez  escriptes  '. 

tendre  par  lettre  à  Sa  Majesté  quelle  est  mon  intention 
là-dessus,  et  la  cause  pour  laquelle  je  suis  icy  en  armes 
pour  m'opposer  et  réfréner  les  ennemis  du  royaulme, 
qui  me  fera  le  prier  voulloyr  bailler  sauf-conduit  à  une 
mien  ambassadeur  que  je  délibère  par  la  renionstranre 
de  tout  ce  que  dessus  envoyer  à  Sadicte  Majesté,  le  fai- 
sant accompagner  d'hommes  seurs  et  par  le  moyen  des- 
quelz  il  puisse  avoir  libre  retour  en  mon  camp.  Il  ne 
semble  estre  expédient  de  faire  entendre  tout  ce  que  des- 
sus par  un|j  seul  trompette,  car  le  ras  De  le  requiert  au- 
trement, que  si  en  cecy  il  survient  quelque  difficulté  de 
ton  rouslé  et  retardement  de  la  présente,  la  faute  el  ein- 
peschement  de  l'exécution  d'une  si  bonne  oeuvre  où  je 
tends  de  tout  mon  pouvoir  ne  me  sera  imputée,  ains  à 
toi  contre  lequel  je  proteste  par  la  présente  comme  de 
cettuy  qui  se  sera  opposé  à  l'eiïect  de  tout  ce  que  dessus." 
(Arcli.  nat.,  collection  Simanras,  K  1  ."1 1 4  ,  1*75.) 

1   Dans  une  dépêche  du  8  mars  précédent,  La  Mothe- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MED1CIS. 


237 


ensemble  veu  les  mémoires  qu'il  m'a  appor- 
tez, lesquelz  ayant  communiqué  à  cenlx  de 
mon  conseil  j'ay  advisé  que,  suivant  ce  que  je 
vous  ay  cy-devant  escript  et  aussy  les  advis 
que  j'ay  du  costé  d'Angleterre  '  qu'il  ne  sera 
aucun  besoing  d'entrer  en  plus  grande  des- 
pence pour  ceux  d'Orle'ans  et  la  conservation 
de  mon  pays  de  Normandye,  et  que,  quand 
nous  aurons  si  grande  certitude  du  remue- 
ment des  Angloys  et  ouverte  déclaration 
de  la  guerre,  il  sera  tout  à  temps  d'y  pour- 
veoir  paravant  qu'ilz  eussent  les  moyens  de 

FèJielon  avait  écrit  à  Charles  IX  que,  suivant  ses  inten- 
tions, il  avaiL  mis  en  demeure  la  reine  Elisabeth  de  se 
prononcer  dans  le  délai  de  quinze  jours  pour  la  paix  ou 
la  guerre  avec  la  France.  La  reine  soumit  cet  ultimatum 
à  son  conseil,  et  une  réponse  toute  pacifique  fut  offi- 
ciellement transmise  à  notre  ambassadeur.  Catherine  y 
fait  allusion. 

1  Voici  néanmoins  une  lettre  de  Henri  de  Navarre  à 
Cécil  qui  témoigne  de  la  bonne  intelligence  qui  existait 
entre  les  Anglais  et  les  protestants  : 

«Monsieur  Cecill ,  combien  que ,  peu  après  la  rencontre 
des  deux  armées  le  treiziesme  jour  du  mois  passé,  la 
royne  ma  mère,  et  moy  et  les  principaulx  seigneurs  de 
cette  armée  ayons  depesché  le  s'  de  Pardailian  devers  la 
Royne  votre  souveraine  pour  luy  faire  au  vray  entendre 
ce  qui  s'esloit  passé  en  cette  journée,  et  lui  remonstrer 
aussi  de  nos  parts  certaines  autres  particularités  qu'il  vous 
aura  communiqué,  si  est-ce  que  pour  le  désir  que  nous 
avons  de  la  tenir  fidèlement  advertye  de  toutes  occurences 
sans  luy  en  rien  dissimuler,  qu'on  n'a  pas  voullu  laisser 
d'envoyer  devers  Sa  Majesté  le  sr  de  Saint-Simon,  gen- 
tilhomme d'honneur  et  de  qualité,  présent  porteur,  lequel 
oullre  l'instruction  qui  lui  a  esté  baillée,  peult  rendre 
suffisant  tesmoignage  de  toutes  choses,  comme  s'estant 
trouvé  aux  lieux  où  les  affaires  se  sont  traictées  et  dé- 
menées; ainsy  me  remettant  sur  luy,  je  ne  vous  en  feray 
poinct  autre  discours  :  bien  vous  prieray  de  tout  mon 
cœur  de  continuer  pour  les  affaires  que  nous  avons  en 
main,  qui  appartiennent  à  l'honneur  et  gloire  de  Dieu, 
la  faveur  et  bonne  volonté  que  vous  y  avez  jusques  icy 
portée.  Et  après  que  celuy  pour  le  service  duquel  vous  le 
faictes  l'aura  heu  très  agréable,  assurez-vous  que  en  tout 
ce  qui  dépendra  de  mon  moyen,  je  recognoisleray  tous 
jours  vos  bons  offices  d'aussi  affectionnée  volonté  que  je 


rien  exécuter  audict  pays,  d'aultant  que  n'y 
ayans  aucune  faveur  ou  assistance,  ny  forces 
de  cavalerie  en  la  campagne,  ils  ne  pourront 
faire  aucune  entreprise  sur  les  villes,  lesquelles 
je  remects  à  vous,  mon  cousin,  de  si  bien  mu- 
nir et  garnir  de  gens  qu'il  n'en  puisse  advenir 
inconvénient,  et  pour  cet  effect  m'a  semblé 
que,  estans  desjà  les  garnisons  ordinaires  si 
fortes  et  bonnes  qu'elles  ont  toujours  esté,  il  ne 
sera  que  bien  à  propos ,  si  voyez  que  le  néces- 
saire vous  suffit,  d'employer  les  commissions 
qui  vous  ont  esté  baillées  à  vostre  partement, 

supplie  Notre  Sauveur,  vous  conserver,  Monsieur  Cecill , 
sa  très  saincte  grâce. 

a  De  Xainctes,  ce  vu"  jour  d'apvril  1  56g. 

tr Votre  meilleur  ami, 

(tHesrï.» 

(Record  office, Slate papers ,  France, volume  35.)  Voir 
notre  livre,  Le  .ri;'  siècle  et  les  Valois. 

Et  de  son  coté  Jeanne  d'Albret  écrivait,  le  1 3  avril ,  de 
la  Rochelle  à  Elisabeth  : 

«Madame,  ayant  tous  les  jours  de  nouvelles  occurences 
qui  méritent  que  vous  soyez  advertie,  nous  n'avons  voullu 
faillir  vous  faire  ceste  seconde  recharge  par  le  s'  de  Saint- 
Simon  ,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  roy  mon- 
seigneur, pour  vous  faire  sçavoir  et  au  vray  comme  toutes 
choses  passent  en  nos  affaires,  lesquelles,  Madame,  Dieu 
par  grand  bonté  conduit  de  telle  fasçon  qu'il  nous  donne 
argument  et  de  le  prier  et  de  le  remersier,  et  par  ce, 
Madame,  que  jusques  icy  vostre  aide  et  faveur  a  merveil- 
leusement aydé  nosdictes  affaires,  lesquelles  je  puis  dire  ne 
nous  estre  si  particulières  que  le  général  de  toute  la 
chreslienté  n'ait  part,  qu'il  vous  plaise,  Madame,  conti- 
nuer ceste  bonne  volonté,  nous  secourant  des  moyens  que 
Dieu  vous  a  mis  et,  oullre  ce  que  vous  ferez  une  œuvre 
qui  lui  sera  agréable  et  digne  de  vostre  grandeur  et  cœur 
magnanime,  vous  obligerez  entre  les  aullres  nations  la 
meilleure  partie  de  la  France,  tant  de  princes,  seigneurs, 
gentilzhommes,  que  aultres  et  en  particulier  mon  filz  et 
moy  qui  en  demeurerons  affectionnez  à  vostre  service  et 
sachant,  Madame,  que  vostre  zèle  à  la  gloire  de  Dieu  et 
à  toute  vertu  n'a  besoin  de  longue  harangue,  ni  grandes 
persuasions,  je  remettray  le  reste  sur  la  suffisance  du 
sieur  de  Saint- Simon,  n  (Record  office,  State  papers, 
France,  vol.  45,  original.)  Voir  notre  livre,  lie  xri' siècle 
et  les  Valois. 


238 


me  remectant  à  vous  de  toutes  choses  qui  se 
présenteront  estre  nécessaires,  me  confiant 
tant  en  vostre  prudence  et  dextérité' que  vous 
n'en  usiez  (|ue  à  la  nécessité  et  avec  la  moindre 
charge  et  foullc  de  mes  subjeetz  que  faire  se 
pourra;  ce  que  vous  entendrez  bien  au  long 
par  ce  que  le  sr  de  Bois  d'Annebourg  vous  dira 
et  que  verrez  par  la  mienne  que  je  lui  ai 
baillée. 

Caterine. 

(Au  dos.)  A  M.  de  Cossé,  du  xn  avril  1669. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIC1S. 

1 569.  - 


t.")69.  —  10  avril. 

Orig.  Copie  traDsmise  par  feu  M.  Lucas  Monligoy. 

A  MONSIEUR  DE  RAMBOUILLET. 

Monsieur  de  Rambouillet,  quand  le  Roi 
monsieur  mon  fils  despescha  le  sieur  d'Alluyc 
à  cause  de  ma  malladie,  par  lui  il  ne  me  fut 
possible  de  vous  escrire  pour  vous  asseurer 
du  contentement  que  a  eu  le  Roi  niondicl 
sieur  et  fils,  et  moi  pareillement,  du  devoir 
que  vous  avez  faict  en  la  bataille  que  mon  fils 
le  duc  d'Anjou  a  gagnée  sur  nos  ennemis,  ce 
que  j'ay  bien  voulu  vous  tesmoigner  aussi  tost 
que  ma  disposition  le  m'a  pu  permectre  et 
vous  prier  de  croire  que  le  Roy  mon  filz  et 
moi  demeurerons  à  estre  bien  salisfaictz 
jiiMpies  à  ce  que  les  occasions  se  présentent 
que  il  vous  puisse  faire  cognoistre  par  elïéct 
combien  agréable  lui  a  esté  le  service  que  vous 
lui  avez  faict  en  ces!  endroict ,  ainsi  que  j'ay 
donné  charge  au  sieur  d'Argcncc  le  vous  dire 
de  ma  part,  dont  je  vous  prie  le  croire  comme 
si  c'éloit  moi-mesine.  Priant  Dieu,  Monsieur 
de  Rambouillet,  vous  avoir  en  sa  garde. 

Escripl  à  Metz,  le  xni'jour  d'avril  1569. 

La  bien  vostre, 

Caterwe. 


1  7  avril. 


Imprimé".  —  Correspondance  diplomatique  de  La  Motl\e-Fèncloa , 
l.  Vil,  p.  10. 

A  MONSIEUR  DE  LA  MOTHEFÉNELON. 

Monsieur  de  la  Mothe,  vous  venez  par  la 
lettre  du  Roy  monsieur  mon  fils  l'occasion 
de  ceste  dépesche ,  qui  me  gardera  de  vous  en 
lien  dire,  sinon  que,  grâces  à  Dieu,  je  me 
porte  très  bien,  et  suis  en  bon  chemin  de  re- 
venir en  ma  première  santé;  de  quoy  j'ay 
grande  occasion  de  le  louer  et  remercier,  ce 
que  je  suis  assurée  que  vous  ferez  encore  de 
vostre  costé,  puisque  je  vous  tiens  pour  le 
plus  fidelle  de  tous  mes  serviteurs.  Ce  que  j'ai 
bien  voulu  vous  escrire  et  signer  de  ma  main 
pour  vous  en  asseurer  davantage,  priant  Dieu 
qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  garde. 

De  Nouyon,  le  xvne  d'avril. 

Caterine. 


1569.  —  90  avril. 

Orig.  Bibl.  Dot.  fomls  français,  a"  aoiio ,  f"  in. 

A  MON  COUSIN 

L'ÉVÊQDE  D'AUXERRE, 

CONSEILLE!!    VV    liOf   UONSIEUll   MON    FILZ     ES   SON   CONSEIL   PRIVE. 

Monsieur  d'Auxerrc,  je  me  suis  toujours 
tant  asseurée  de  la  bonne  volunté  que  vous 
avez  de  tout  temps  démonstrée  au  service  du 
Roy  monsieur  mon  filz,  que  je  nie  prometz 
encores  que  de  mesme  alïection  vous  serez 
pour  vous  employer  en  ce  qui  concernera  le 
bien  de  ses  affaires,  ainsy  que  avez  bien  faict 
par  le  passé,  et  pour  ceste  cause,  Monsieur 
d'Auxerrc,  désirant  le  Roy  mondict  fil/,  d'em- 
prunter de  vous  l'abbaye  de  Belle-Perche  que 
vous  tenez,  pour  chose  qui  importe  au  bien 
de  ses  affaires,  je  vous  ay  bien  voulu  prier 
par  la  présente  l'eu  vouloir  accommoder  poui 
quelques  jours,   attendant  qu'il  ait  moyen  dt 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


239 


vous  en  donner  récompense,  laquelle  ne  pourra 
dcmourer  longuement  à  venir,  et  s'asseurant 
sur  moy  que  satisfaisant  à  la  requeste  que  je 
vous  i'aiz  pour  le  Roy  mondict  filz  et  vous 
disposant  à  cela  je  tiendray  la  main  telle- 
ment à  vous  récompenser  qu'elle  sera  beau- 
coup meilleure  que  le  prest  que  vous  luy  ferez 
de  vostre  abbaye,  de  sorte  que  ne  serez  marry 
d'avoir  en  cest  endroict  accommodé  les  affaires 
du  Roy  monsieur  mon  filz,  pour  une  si  bonne 
occasion  que  cela,  qui  le  meut  à  vous  en 
faire  faire  requeste.  Priant  Dieu,  Monsieur 
d'Auxerre,  qu'il  vous  aict  en  sa  saincte  garde. 
Escript  à  Verdun,  le  xxe  jour  d'avril  1569. 

Caterine. 

Dk  I/AuBESPINE. 


1569.  —  a 3  avril. 

Aut.   Bibl.   nat.  fonds  français.  n°  3aî»7,  f '  6  r°. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mou  cousin,  ma  maladie  m'a  guardé  de 
plus  tostne  vous  povovr  avscripre  de  ma  main 
non  que  pour  cela  me  soit  diminuaye  la  vo- 
lunté  de  m'anplover  pour  vous  en  tout  cet 
que  je  auré  de  moyen  de  vous  fayre  playsir, 
comme  plus  an  long  je  prie  vostre  feame  vous 
mender  et  assurer  et  ayent  veu  vostre  letre 
je  vous  dire,  mon  cousin,  que  ayant  ayté 
malade  bien  fort,  n'é  ouï  parlé  de  rien  et  n'é 
point  veu  depuis  aystre  guérie  que  le  Roy  a\e 
dimineué  rien  de  la  volunté  qu'il  vous  lia 
tousjourportaye1,  et  quant  au  povoirque  m'es- 

1  Le  si  avril  précédent,  le  Roi  avait  écrit  au  duc  du 
Nemours  :  <t L'homme  du  duc  des  Deux-Pontz  que  le 
s'  de  Mauvissiere  m'a  amené  ne  m'a  rien  dit  de  bouche 
ny  apporté  rien  de  particulier  de  la  part  de  son  maislre 
que  ce  quej'avois  toujours  pensé,  qui  sont  deux  esrriptz 
vilains  et  infasmes  d'estre  présentés  à  ung  prince  tel  que 
je  suis,  lesquelz  sont  composés  de  façon  qu'il  est  aisé  à 
juger  qu'ils  procèdent  de  la  boulicque  et  invention  de 


crivez,  je  vous  prie  me  mender  ou  à  vostre 
feame  come  le  désirés  et  an  cet  que  je  auré 
moyen,  l'ayent  entendu,  vous  fayre  conoystre 
come  je  désire  vous  contenter  en  cet  que  je 
pouré  je  le  faire,  et  vous  prie  ynsi  que  avés 
acoutumé  ne  vous  sousier  que  de  fayre  heun 
bon  servise  au  Roy  mon  fils  et  à  cet  royaume, 
vous  asseurant  que  après  aytre  acheminé  où 
estes  que  revenant  trover  le  Roy  mon  fils,  il 
vous  fera  conoystre  la  bonne  volunté  qu'il 
vous  porte  et  ne  vous  diminuera  rien  de  ce 
que  avez  auprès  de  luy,  et  je  prie  Dieu  qu'il 
vous  fasse  la  grâce  que  bientost  puissvons  avoyr 
de  vos  bonnes  nouvelles. 

De  Verdun,  cet  xxme  d'avril  i56q. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  6  mai. 

Orig.  Copie  transmise  par  feu  M.  Lucas  Montigny. 

A  MONSIEUR  DE  RAMBOUILLET. 

Monsieur  de  Rambouillet,  ne  vous  faisan! 
la  présente  que  pour  accompagner  celle  que 
le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript,  je  n'y 

mes  rebelles  qui  sont  en  sa  compagnie",  et  il  engage  le 
duc  de  Nemours  et  le  duc  d'Aumale  à  combattre  le  duc 
des  Deux-Ponts,  s'il  a  envie  d'entrer  plus  avant  dans  le 
royaume.  (Bibl.  nat.,  fonds  français,  n°  8937,  P  1.) 

Aux  Archives  nationales  (K  r5tfl,  n"  02)  se  trouve 
une  indication  sommaire  de  la  marche  du  duc  des  Deux- 
Ponts,  datée  du  36  avril:  rLe  xxvi  avril  le  comte  de 
Mansfeld  se  joignit  avec  ses  gens  de  guerre  avec  l'armée 
du  Roy  commandée  par  les  ducs  de  Nemours  et  d'Au- 
male auquel  soir  le  duc  des  Deux-Ponts  vint  se  présen- 
ter auprès  de  ladicte  armée,  de  sorte  que  l'on  pensoit  bien 
que  la  bataille  se  donnerait.  Toutefois  le  jour  se  passa 
ainsy,  se  retirans  ceulx  du  duc  des  Deux-Ponts,  etde- 
meurans  les  gens  du  Roy  campés  aux  environs  de  Sacque- 
nay.  Le  x\vne  dudict  uioys  le  camp  du  Roy  alla  loger  à 
quatre  lieues  près  de  Dijon.  Hz  sont  approchés  de  si  près 
qu'ilz  ont  prins  environ  cinquante  chariots  du  bagage  dt 
l'armée  du  duc  et  tué  quelques-uns.-' 


260  LETTRES  DE  CATH 

adjousteray  autre  chose  qu'une  pareille  à 
cause  de  celle  dont  le  sieur  de  Sauve,  secré- 
taire d'Eslal,  est  chargé;  sur  lequel  me  remec- 
lanl  pour  l'aBseurance  que  j'ay  qu'il  vous  fera 
bien  particulièrement  et  fidellement  entendre 
nos  intentions  et  bon  vouloir  envers  vous,  je 
ferai lin.  priant  Dieu,  Monsieur  de  Rambouillet, 
qu'il  vous  ait  en  sa  saincte  et  digne  garde. 
Escript  àSouppyr, le  ?iejourde  may  1 5G9. 

Caterine. 


ElUNE  DE  MÉDICIS. 

veoir  bientost  maryé  a  esté  cause  eu  ma  ma- 
ladye  '  de  la  faire  prendre  telle  et  si  prompte 
qu'elle  a  esté.  Sur  quoy  je  feray  fin,  vous 
advisanl  qu'il  a  esté  escript,  ainsi  que  vous 
m'avez  mandé,  pour  empescher  que  ce  sédi- 
tieux de  Xarbonne  ne  rentre  dans  la  ville. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Fourquevauls,  vous 
avoir  en  sa  saincte  garde. 

Escript   à  Rheims,  le  douziesme  jour  de 

may  i56o,. 

Caterine. 


1569.  —  i  a  mai. 

Co|iH\  lîibl.   nat.   fonds  français,  n"  10753,  P  559. 

V  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  vous  prie,  comme  jetais  aussi, 
de  demeurer  encores  pour  quelque  temps  par 
delà,  et  [vous]  asseure  qu'il  désire  faire  pour 
vous ,  ayant  très  voluntiers  accordé  tout  ce  dont 
lu\  a  esté  faict  requeste  pour  vous  pour  le  de- 
sir  qu'il  a  de  vous  gratiffier;  ce  que  vous  enten- 
drez plus  particullièrementde  vos  gens  et  pom- 
ma part  j'ay  tousjours  esté  preste  de  lui  re- 
mentevoir  ce  que  vous  méritez.  J'ay  esté  bien 
aise   d'entendre   ce  que   vous  m'avez   mandé 
par  vos  deux  lettres  du  vnc  d'avril  que  Beau- 
lieu  a  apportées,  et  ne  vous  sçaurois  pour  le 
présent  vous  mander  autre  chose  sur  le  faict 
des  mariages  que  nous  ne  saichions  [ce]  que 
mon   cousin   monsieur  le  cardinal   de  Guise 
nous  rapporte.  Tant  y  a  que  le  Roy  monsieur 
mon  fils  a  tousjours  désiré  d'en  avoir  la  fin  et 
consummalion  dans  trois  mois  après  que  la 
résolution  en  a  esté  prinse.  J'ay  veu  par  vostre 
lettre  que  j'ay  depuis  receue  du  xive  du  mois 
passé  vostre  advis  sur  icelle  résolution,  dont 
pour  le  présent  je  ne  vous  manderay  aultre 
chose,   vous  priant  seullement  croire,  Mon- 
sieur de  Fourquevauls,  que  le  désir  quej'a] 
n-ogneu  que  le  Roy  monsieur  mon  lilz  a  de  [se] 


[1569.—  i3  mai.] 
Minut.-.  Iîilil.  nai.  fonds  français,  n°  i554g.  f*  17a. 

A  MONSIEUR  LE  COMTE  DENTRAGUES, 

OQCTSRlfBDB  D'ORLKiSS. 

Monsieur  d'Enlraigues ,  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  faict  si  ample  responce2  à  tous 
les  poinclz  des  lettres  que  nous  avons  puis 
naguères  reçues  de  vous  que  je  ne  vous  en 
pourrais  rien  toucher  qui  ne  soit  que  redicte; 
par  quoy  me  remectreray  de  toutes  choses  à 
sa  lettre,  et  vous  pouvez  vous  asseurer  que 
voz  services  ne  sont  poinct  sy  esloignez  de 
noslre  mémoire  que  n'en  ayons  bonne  souve- 
nance quand  l'occasion  se  présentera  de  les 
récompenser  et  mesmes  quand  mon  filz  sera 
résolu   de  donner  les  biens  de  ses  rebelles; 

1  Voir  les  dépêches  de  l'ambassadeur  vénitien  Correro. 
Elles  donnaient  des  détails  presque  quotidiens  sur  la 
fièvre  tierce  dont  était  atteinte  la  Reine  mère.  (Filza  vu, 
p.  19  et  suiv.) 

2  Le  Roi  mandait  au  comte  d'Enlragues  qu'il  valait 
mieux  laisser  des  fermiers  dans  des  châteaux  que  des 
soldats,  parce  que  actuellement  on  n'en  pourrait  rien 
tirer,  ce  qu'il  aura  à  considérer  avec  le  s'  de  Eamoignon. 
il  aura  souvenance  de  lui ,  lorsqu'on  fera  la  distribution 
des  biens  des  rebelles;  il  regrette  la  désobéissance  de 
certains  habitons  d'Orléans  qui  ont  mis  l'épée  à  la  main 
contre  lui;  il  veut  qu'on  en  fasse  punition  exemplaire 
el  il  en  charge  le  sieur  de  Lamoignon.  (  Même  volume, 
p.  173.)  Voir  dans  le  même  volume  les  lettres  du  comte 
d'Enlragues.  p.  •><>  et  1  &5. 


priant  Dieu,  Monsieur  d'Enlraygues ,  qu'il  vous 
ait  en  sa  saincte  et  digue  garde. 


1569. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIGIS.  2M 

que  je  prie  à  Dieu  volouir  que  ce  souil  bien- 
tôt '  . 
D'Epernay,  ce  xmc  jour  de  inay  10G9. 
Vostre  bonne  cousine, 

Catebink. 
i  a  mai. 


lut.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3aa7,  f°  9. 
A  MON  COI  SUS 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  ayent  entendu  vostre  greudc 
maladie  ',  encore  que  par  Neucbele  vous  aye 
escripl,  si  ne  me  puis-je  contenter,  cet  par 
cet  pourteur  je  ne  se  autre  de  vos  novelles 
et  aussy  pour  vous  dire  que  yl  me  semble  que 
ceriés  myeulx  secureu  que  n'estes  ià ,  cet 
aytiés  à  Paris,  où  nous  enn  alons  pour  y 
demeurer  jeusques  à  cet  que  voyons  cet  que 
fayra  le  duc  de'  Dus  Pons;  et  cet  aytiés 
guéri,  je  an  serès  encore  plus  aise  d'aultanl 
que  ceriés  en  lieu  où  pouriés  t'ayr  cervise  au 
Roy  et  au  royaume  eu  l'armée  d'oùs  avés 
aysté  contreynt  d'estre  parti.  Je  vous  prie, 
mon  cousin,  par  cet  pourteur  me  mender 
bien  au  long  de  vostre  santé,  et,  cet  croyiés 
mon  consel,  de  vous  en  venir  au  niellerons 
pouine  de  fayre  tout  cet  que  pourions  pour 
vous  fayre  recouvrer  vostre  première  santé,  cet 

1  De  son  côté  Chailes  IX  lui  écrivait  :  tr  Je  suys  1res 
marry  de  vostre  rualadye,  estant  telle  que  m'avez 
mandé  par  vostre  lettre  du  xe  du  présent,  vous  priant 
ne  vous  travailler  à  rien  que  à  vous  taire  guarir,  a  (lin 
que  après  vous  me  puissiez  faire  service  et  venir  en  mon 
armée,  comme  j'espère  que  vous  ferez  bien  lost.  Je  sçay 
que  vous  avez  fait  tout  ce  que  vous  avez  peu  pour  em- 
pescher  que  les  compagnies  qui  se  sont  retirées  de  mon 
camp  et  armée  ne  l'ayent  faict,  estant  très  marry  qu'il 
n'y  a  eu  ordre  de  les  arrester  et  rompre  la  mauvaise 
volunté  de  ceulx  qui  ont  esté  de  ce  nombre.  Mon  frère 
le  dur  d'Anjou  sera  bien  tosl  joincl  avec  mon  cousin  le 
duc  d'Aumalle,  de  façon  que  je  ne  veoy  pas  qu'il  soyt 
besoing  de  lever  d'autres  forces. n  (  Même  volume ,  p.  i  i .) 

Câthebine  de  Médicis.  —  m. 


1569.  —  ig  mai. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  1075a,  f"  a3a  r°. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  la  nouvelle  de 
la  mort  d'Andelot'2  nous  a  fort  resjouys  depuis 
celle  du  l'eu  coule  de  Brissac3  que  j'ay  tant 
regretté;  j'espère  que  Dieu  fera  aux  aultres 
à  la  fin  recevoir  le  traictement  qu'ils  méritent. 
L'on  tient  aussy  que  Baudiné  est  mort  et  que 
la  peste  est  parmi  eulx  à  Xainctes,  où  ils  sont 
encores.  Je  vous  prie  au  reste,  Monsieur  de 
Fourquevauls,  m'envoyer  par  la  première  com- 
modité deux  douzaines  d'éventails  pareils  à 
ceux  que  je  vous  envoyé  avec  la  présente. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Fourquevauls,  vous 
avoir  en  sa  garde. 

A  Monseaulx,  le  xix'jour  de  may  i56g. 

Caterixe. 

1  De  Cliàlon ,  le  duc  se  fit  transporter  par  eau  à 
Lyon.  (Dépèche  de  Correro,  Bibl.  nat.,  lilza  vu, 
p.  35.) 

-  Mort  de  la  fièvre  dans  la  nuit  du  7  mai.  Les  hugue- 
nots, écrit  l'ambassadeur  vénitien,  attribuent  cette  mort 
au  poison.  (Filza  vu,  p.  3i.)  —  Voir  lettre  de  Charles  1\ 
à  La  Motbe-Fénelon  (Correspond,  diplomat.,  t.  VII, 
p.  21.) 

3  11  fut  tué  devant  Mussidan  :  «Il  n'étoit  besoin  ,  écri- 
vait le  duc  de  Montpensier  à  Charles  IX,  qu'il  se  pré- 
sentast  à  tel  hazard.  Si  est-ce  que  à  la  fin  et  à  ceste 
cause  a  esté  la  ruine  de  ceux  qui  estoient  dedans  Muci- 
dan ,  car  les  capitaines  et  gens  de  guerre  touchés  d'un 
extresme  regret,  s'y  sont  jetés  à  corps  perdu,  de  sorte 
qu'ilz  ont  prins  ceste  ville  et  chasteau  d'assault,  sans 
qu'il  s'en  soit  échappé  un  seul.»  (Bibl.  nat.,  fonds  Fon- 
lanieu,  n01  3 1 8-3 19.) 

3. 


IH  l'IAllI  1.1    I  (. 


242 


LETTRES  DE  CATHERIN  K  DE  MÉDICIS. 


1 501).  —  9  juin. 
<»rig.  Bilil.  imp.  de  Suot-Pétersbouig ,  vol.  XX,  i°  35. 

\  l    ROY  MONSIEUR  MON  FILS'. 

Monsieur  mon  filz,  depuis  vous  avoir  des- 
pesché  i'i  l.i  Souterrane3  une  courrier  avec  lus 
discours  que  voslre  frère  vous  envoyoil  et  ce 
qui  s'estoil  passé  outre  vostre  armée  et  celle 
du  duc  des  DeuxPontz,  du  chemin  qu'il  pre- 
noil,  et  des  moyens  qu'on  tenoit  pour  la  com- 
batlre  el  empeseber  de  se  joindre  avec  l'ad- 
miral,  j'ay  advisay,  estant  vostredict  frère 
demouré  à  une  lieue  d'icy  avec  vostredicte 
armée,  de  vous  faire  entendre  ce  qui  est  survenu 
depuis3:  c'est  qu'aussytost  que  nous  feusmes 
arrivés  à  la  Souterrane  nous  eusmes  nouvelles 
que  le  duc  estoit  logé  à  fcroys  lieues  de  nous  en 
ung  lieu  nommé  Beneveut,  délibérant  le  len- 
demain de  prendre  son  chemin  par  ledict  lieu 
de  la  Souterrane  si  vostredicte  armée  n'y  eust 
esté  logée,  qui  fut  cause  que  vostredict  frère 
résolut  avec  tous  les  cappitaines  qui  estoient 
avec  luy  qu'il  falloit  séjourner  audicl  lieu  le 
lendemain,  qui  estoit  le  lundy,  pour  deux 
raisons  :  l'une  que  nous  estions  droict  au 
milieu  de  leur  passaige,  où  il  lui  falloit  at- 
tendre et  combattre,  s'ilz  entreprenoient  de 
venir,  qui  estoit  ce  que  on  désiroit  le  plus; 
l'autre  que,  s'ils  ne  comhaltoicnt  audict  pas- 
saige, il  falloit  qu'il  prinssent  un  grand  tour 
et  par  si  fasebeux  chemins  que,  niarchans  tout 

1  Catherine  était  partie  lu  ô  juin  pour  se  rendre  au 
camp  du  duc  il'  injou. 

■'  La  Souterrane,  la  Souterraine  (Creuse). 

'  Sir  Henri  Norcis,  dans  une  lettre  du  3  juin  à  la 
reine  Elisabeth,  lui  annonce  que  le  duc  des  Deux-Ponts 
est  devant  la  Charité.  (Calendar  of  State paperi,  i56q, 
p. 

Dana  une  autre  lettre  du  8  juin  à  Cécil,  il  lui  parle 
de  la  pus.'  de  "'Ile  ville  et  lui  donne  de  curieux  détails 
un  la  situation  des  deux  armées  catholique  et  protes- 
tante. (/&«/.,  p.  88.) 


un  joui',  il/,  ne  pourraient  estre  advencez  plus 
que    vostredicte    année,   laquelle   cependant 
séjournait  et  se   rafraichissoit  à   cause   des 
grandes  traictes  qu'elle  avoit  laides  les  jours 
précédens  (comme  il  advint),  d'aultant  que 
ii  estant  partye  vostredicte  année  que  le  mardy 
au  malin,  on  recogm  usl  l'armée  du  duc  à  la 
main   gauche   tirant   en   cesle  ville;  mesmes 
s'eslaiil    trouvé    desjà    ung  de    leurs   niares- 
chaulx  de    camp  qui  venoit  faire    leur   logis 
eu  un;;  lieu  appelé  Bessines,  qui  estoit  celuy 
mesme  que  vostredict  frère  avoit  baillé  pour 
le  rendez-vous  du  soir  de  .vostredicte  armée, 
les  coureurs  de   vostredicte  année  luy  firent 
quitter  ledict  Bessins  et  le  menèrent   battant 
jusques  dedans  leurs  plus  grosses  trouppes, 
qui  fut  cause  de  leur  faire  changer  de  desseing, 
comme  aussj  à  vostredict  frère,  lequel  pensant 
bien  qu'ilz  vouldroient  gaigner  du  pays  et  le 
laisser  derrière,  s'ilz  pouvoient,  chemina  en- 
coresdeux  lieues  jusques  à  S-Pardou,  auquel 
lieu  il  eut  aussitost  nouvelles  qu'ils  s'estoient 
aussi  advancez  de  deux  lieues  et  logez  en  ung 
lieu  appelé  la  Jonchère,   faisant  leur  compte 
de  partir  dès  la  nuit  et  se  venir  joindre  à  l'ad- 
myral  qu'on  nous  rapporta  n'estre  qu'à  six 
lieues  dudict  la  Jonchère,  en  une  lieu  appelé 
S'-Léonard,  à  deux  lieues  au-dessus  de  ceste 
ville ,  ce  qui  nous  lut  encores  confirmé  par 
ung  gentilhomme  du  pays  et  par  ung  aultre 
qui  le  sçavoit  à  la  vérité.  Ce  fui  une  occasion 
de  faire  partir  vostredict  frère  dès  le   poinc! 
du  jour  pour  leur  coupper chemin,  el  se  venir 
loger  avec  voslrcdicle   armée   entre   eulx   et 
ledict  S'-Léonard  en  ung  lieu  fort  à  propoz 
appelé  le  Petit-Limoges,  à  une  lieue  de  cesle 
ville,  où  je  me  suis  retirée  attendant  de  ses 
nouvelles,  oùj'a\  scen  .  aussytosl  après  v  estre 
arrivée,  que  l'admyral  n'estoil  pas  si  près  qu'on 
nous  avoit  faief  entendre  el  que  disoient  les 
advis  que  nous  eusmes  hier,  ayant  encore  tout 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


243 


présentement  este'  advertyz  comme  aussy  a 
este' vostre  frère  qu'il  est  avec  toutes  ses  forces 
à  Chalus,  qui  est  distant  de  ceste  ville  de  six 
à  sept  lieues  et  faict  ce  qu'il  luy  est  possible 
pour  se  joindre  demain  qui  est  le  xe  avec  ledicl 
duc  en  ung  lieu  nomme'  Sl-Prye,  qui  est  à 
deux  lieues  d'icy  sur  la  rivière  de  Vienne. 
Vostre  frère  est  après  à  regarder  ce  qui  pourra 
faire  ceste  nuict.  Dès  demain  au  soir  nous 
vous  donnerons  ad  vis,  travaillant  vostredict 
frère  tant  qu'il  lui  est  possible,  comme  font 
tous  les  seigneurs  et  cappitaines,  qui  sont 
avec  luy,  pour  effectuer  tout  ce  <jue  vous 
pourriez  désirer  de  meilleur  pour  vostre  ser- 
vice; à  quoy  ils  n'oublyeront  riens,  priant 
Dieu,  .Monsieur  mon  filz,  vous  donner  ce  que 
désirez. 

De  Lymoges,  ce  ixc  jour  de  juing  1669. 

Monsieur  mon  filz,  j'ay  retenu  ce  courrier 
jusques  au  lendemain  après  disner,  affin  de 
pouvoir  vous  escripre  ce  qui  avoit  esté  faict 
ceste  nuict;  mais  l'occasion  ne  s'est  présentée, 
estans  nos  ennemys  passez  dès  les  six  heures 
du  soir  sans  riens  laisser  de  deçà  la  rivière,  tel- 
lement qu'il  y  a  grande  apparence  qu'ilz  peui- 
vent  estre  de  présent  joinctz  avec  l'admyral, 
qui  n'esloit  qu'à  cinq  ou  six  lieues  d'eulx, 
lequei  se  pourra  estre  advancé,  si  ce  n'est  luy, 
à  tout  le  moings  une  bonne  partie  de  ses  forces. 
Vostre  frère  voyant  ceste  occasion  perdue  est 
venu  icy  pour  prendre  une  bonne  résolution 
avec  les  seigneurs  et  cappitaines  de  ceste  armée 
de  ce  qui  se  pouvoit  et  debvoit  faire,  et  a  esté 
conclud  de  marcher  dès  demain  et  d'aller 
prendre  ung  logis  de  deçà  ladicte  rivière  près 
d'ung  lieu  nommé  Ais,  le  meilleur  et  le  plus 
advantaigeux  que  l'on  pourra,  affin  que,  s'il  se 
présente  une  occasion  de  pouvoir  les  com- 
battre, encore  qu'ilz  fussent  tous  ensemble, 
on  ne  la  laisse  pas  perdre,  comme  a  bien  dé- 


libéré vostredict  frère  et  tout  ceulx  qui  sont 
avecq  luy,  lesquels  n'y  oublieront  rien.  Prie- 
ray  Dieu,  Monsieur  mon  filz,  vous  avoir  en  sa 
saincte  garde. 

De  Limoges,  le  xe  jour  de  juin;;  1  G69. 

(De  sa  main.)  Monsieur  mon  filz,  je  suis 
bien  marye  que  l'on  n'a  peu  fayre  cet  que  l'on 
désiroyt  et  pensoyt  et  vous  aseure  qu'il  n'a 
tins  ni  à  vostre  frère,  ni  lé  jeans  de  bien  que 
avés  en  ceste  armaye,  mes  Dieu  n'a  pas  voleu 
et  pour  aystre  jouins  l'on  ne  pert  pas  pour 
cela  le  ceour,  ni  ne  perdrat-on  l'aucasion  de 
vous  mestre  hors  de  ceste  misayre.  La  royne 
de  Navarre  marche  avcques  l'amiral  et  sont 
anuit  arrivés  à  Chaleu  et  ayle  vient  coucher  à 
Rochefort  troys  lieus  d'isi  et,  dist'on  que  de- 
main vyendront  tous  reystres  et  Fransoys  à  Ays 
et  vostre  frère  prendre  un  bon  et  avenlageus 
logisdedesà,si  bien  que  j'espère  quepourtout 
cela,  si  l'aucasion  se  présente,  l'on  ne  la  lairé 
perdre,  et  fault  que  vous  fasiés  hasler  de 
prendre  la  Chérité  et  Sansère,  car  yl  vous  yn- 
porte  ynfiniment  qu'il  perde  cet  pasage.  Ma- 
dame de  Never  l  m'a  mandé  qu'ilz  ont  couidé 
prendre  sa  vile;  vous  fayré  bien  d'y  envoyei 
quelque  un  voyr  que  cet  et  menderà  Montaré 
qui  s'i  en  y  aile  et  fese  chastier  les  prisonier 
qu'ele  tient. 

Vostre  bonne  et  afectionaye  mère, 

Caterink. 


1569,  —  11  juin. 
Aut.  Bibl.  im|i.  de  Sainl-Pétersboarg ,  vol.  XX,  f»  36. 

AU  ROY  MONSIEUR  MON  FILS. 

Monsieur  mon  fils,  je  vous  renvoy  Marcho- 
mont,  lequel  vous  dira  touttes  novelles  depuis 
la  dernière  dépèche  que  vous  avons  fayste  et 

'  Henriette  de  Clèves,  duchesse  de  Nevers. 

3i. 


24  U 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


la  résolution  que  avons  prinse  de  renvoyer 
enn' Espagne;  et  comendé  li  vous  dire  tout  ce 
qu'il  enn  a  oui  débatre  cnlre  ceulx  qui  çont 
ysi  de  vostre  consel  el  moy  et  à  quoy  à  la 
fin  sommes  veneus;  yl  le  vous  dire,  car  yl  y 
esloyt  et  je  ne  vous  en  fayré  rediste;  oreste 
je  vous  prie  fayr  haster  de  prendre  la  Chéri  tu, 
i.i  \l  semble  qu'il  vétille  prendre  cete  roui  le 
el  vous  prie  y  fayr  fayre  diligense  et,  cet  avés 
afayre  d'artillerie,  yl  i  a  quatre  longue  colo- 
\iiue  à  Burges  et  yl  i  a  des  cbevaulx  et  des 
canonyers,  et  à  Tours  yl  i  a  ouit  canons  et 
luise  baies  et  munitions.  Le  tout  gist  enn'eune 
estresme  diligense  et  pour  Sansère  nous  vous 
envoyons  les  Engloys  mineurs  qui  sonl  ysi, 
d'aultent  qu'el  est  en  lieu  que  l'on  ne  la  peult 
aysémenl  batre  el  en  ayentaultreles  défanse1, 
leur  faull  fayr  miner  et  yl  y  auront  bientôt 
faysl.  Je  vous  prie,  celyl  i  an  n'avoyt  quifiset 
dificulté  d'i  aler,  y  enn  anvoyer  d'aultre  et 
que  ryen  ne  nous  la  fase  retarder,  car  c'et  pour 
le  jour  d'aujourd'ui  la  plus  nécésayre  entre- 
prinse  que  ayés  pour  vostre  servise.  Les 
Ytaliens  ceront  ysi  jeudi,  qui  vienet  bien  à 
propos  et,  cet  le  duc  dé  Dus  Pons  et  l'amiral 
prenet  le  chemin  de  la  Chérité,  corne  yl 
montretde  fayre,  yl  est  nécésayre  qu'i  la  Irovet 
pi  inseet  u'i  perdes  temps.  Je  vous  averliré  de 
jour  en  jour  de  cet  qui  aviendra. 

De  Limoges,  ce  xi'  de  jouin  i56g. 

Vostre  bonne  et  afectionaye  mère, 

Cateiune. 


1509.  —  i  i  juin. 

\ul    Arcli.  nat.  collect.  Simancas,   K  i5i4,  pièce  ta6. 

VU  ROY  C  VTOLIQUE. 
Monsieur  mon  fils,  je  né  peu  plus  lost  ays- 
cripre  à  Vostre  Majesté  lent  pour  ma  longue  el 
grende  maladie  (pie  pour  avoyr depuis  tousjour 

1   Et  la  ville  oviint  en  outre  dos  défenses. 


aysté  par  lé  chemin,  et  ne  vous  fayré  rediste 
à  cet  que  vous  a\  respondu  durant  madiste 
maladie,  encore  que  ne  le  aye  peu  fayre  de 
ma  mayn,  je  a'é  lésé  pour  cela  de  désirer  d'en 
voyr  bientosl  l'ayfayst,  et  astens  la  résolu- 
tion qu'il  ara  pieu  à  Voslre  Majesté  en  donner 
à  mon  cousin  le  cardinal  de  Guise  en  grende 
dévotion,  qui  me  guardera  d'en  dire  aultre 
chause  et  dire  à  Vostre  Majesté  corne  yl  i  a 
ouit  jours  que  je  suis  veneue  en  cete  armaye 
pour  voyr  mon  fils  et  ne  lé  abandonné 
depuis  jeusquesen  cet  lieu,  au  pensions  avoyr 
la  batalle,  laquelle  mondict  fils  lia  cherchée 
par  tous  moyens;  mes  le  duc  de  Dus  Pons 
le  sautent  jouint  aveques  les  forses  que  am- 
menaye1  mon  cousin  d'Omale  lia  fuy  de  tele 
fason  et  par  tel  chemins  qu'il  n'a  seu  le  com- 
batre  el  c'et  jouint  aveques  l'amiral  que,  encore 
qu'il  n'aye  pas  les  forses  que  yl  a  eue  aupara- 
venllavictouirequ'ila  pieu  à  Dieu  nous  donner-, 
si  ese  qu'il  a  encore  de  la  cavalerie  et  dé  jeans 
de  pies,  qui  est  cause  que  le  Roy  vostre  frère 
et  nioy  vous  prions  voulouir  comender  que 
les  quatre  mile  arquebusiés  que  nous  avés 
faysl  aufrir  par  le  jeune  Villecler  qu'il  viegnet 
trover  mon  fils,  qui  nous  cera  tousjour  plus 
d'aubligation ,  ayenl  déjeà  le  securs  que  nous 
avés  envoyé  par  le  conte  de  Maneefel,  qui  c'et 
monstre  sy  afeclioné  et  fayst  tent  de  devoyr 
que  je  luy  fayré  grent  tort  cet  le  sèlè2  à  Vostre 
Majesté  et  ne  la  reinersie  de  cet  qu'el  a  en 
sela  faysl  pour  le  Roy  mon  lils,  lequel  n'épar- 
gnera chause  qui  souit  en  sa  puisanse  pour 
vostre  servise,  et  de  ma  pari  en  cet  que  auré  de 
moyen  je  métré  pouine  de  luy  fayr  tousjour 
conoystre  corne  je  lui  suis  allectionnaye  ri 
désire  voyr  par  tous  moyens  contineuer  et 
augmenter  l'amylié  entre  vous  dus,  come  plus 
au    long    cet  présant  porteur  dira   à    Vostre 

'  Que  ammenaye,  que  amenait. 

s   Cet  le  sèlè ,  si  le  celais. 


LETTT.ES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


245 


Majesté,  laquele  je  suplie  tenir  en  sa  bone 
grâce  cela1  qui  lui  recomende,  encore  qu  il 
n'en  souit  besouin,  les  infantes  ses  filles. 

De  Limoges,  ce  xic  jour  de  jouih  1 56g. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


1569.  —  ia  juin. 

Ant.  Communiqué   par  M.   Charavay. 

AU  ROY  MONSIEUR  MON  FILS. 

Monsieur  mon  fils,  Le  Coc  s'an  retourne 
qui  ha  présanté  vostre  pre'sanl  à  vostre  frère 
qui  l'a  trové  si  beau  et  plus  aystime  la  fason 
de  quoy  aun'2  lui  ha  conté  que  lui  avés  envoyé 
et  dist  qu'i  ne  vous  peult  fayre  aultre  remer- 
siraent  de  tant  d'aseuranse  que  lui  donné  de 
vostre  bonne  grase  que  d'enployer  sa  vie  et 
la  esposer  pour  vostre  servise;  à  quoy  yl  ne 
perdra  neule  aucasion  de  vous  fayre  parestre 
par  éfayst  la  volonté  qu'il  ann  a  et  est  bycn 
mary  de  celés  qui  ce  sont  pcrdeues;  mes  cet 
n'é  passa  laulte  ni  la  myene,  car  depuis  que 
je  y  suis ,  j'é  fayst  marcher  \ostre  armaye  en 
tel  déligense  que,  cet  les  reystres  euset  voleu 
marcher  jeudi  le  jour  de  la  Feste-Dyeu,  je  me 
pouvès  dyre  la  plus  heureuse  femme  du  monde 
et  vostre  frère  le  plusglorieulx,  car  vous  eusiés 
heu  la  fin  de  ceste  guère,  aystent  réduit  le 
duc  dé  Dus  Pons  en  lyeu  qu'il  estoyt  à  nous; 
mes  Dieu  ne  l'a  pas  voleu,  car  j'euse  aysté 
trop  ayse  d'avoyr  esté  aucasion  de  vousmeslre 
en  repos  par  le  moyen  de  vostre  frère  et  de 
tent  de  jeans  de  bien  qui  sonlysi,  qui  en  sont 
enragés;  mes  puisqu'i  n'est  aveneu,  yl  n'ont 
perdu  le  ceour3,  espèrent,  encore  que  yl  souinl 
jouins  aveques  l'amiral,  qu'i  ne  lairont  pour 

1  Cela,  celle-là. 
-'  Aun,  on. 
'  Ceour,  cœur. 


sela  de  chercher  l'aucasion   et   l'avantage  et 
vous  favre  le  servise  qu'il  désiret  tous  ceuh 
qui  sont  en  cete  armaye  où  vous  avés  du  plus 
grent  jusque  au   plus  petit  tant  de  jeans  de 
bien  et  playn  de  si  grente  afection  à  vostre 
servise,  et  aulter  cet  royaume  dé  misayre  que 
je  voldrès  que  lé  puisyés  voyr.  corne  je  foys. 
pour  les  aymer  daventage  et  avoyr  plus  <h' 
sovenanse  de  les  en  recognoystre.  Je  say  bien 
que  vous  dires  qu'i  ne  tient  à  vous  que  ne  lé 
voyés,  et  que  cet  je  reguardès  que  à  conplayre 
■i  vostre  volonté  pour  avoyr  vostre  bonne  grase. 
à  quelque  pris  que  cet  l'eut,  que  le  vous  con- 
s  lh  rès.  mes  yl  fault  que  pansiés  que  je  vous 
sui-.  mère  et  que  je  reguarde  à  cet  qui  peult 
avenir  et  que  ryen  ne  vous  peult   aulter  se' 
beau  royaume  que  Dieu  vous  ha  donné  tent 
que  demeurerés  en  vie,  quelque  forleune  qui 
aviegne;  car  vous  serés  tousjour  pour  remetre 
les  chause  en  seurelé,  et  pour  cete  aucasion 
nous  avons  mendé  d'asambler  toutes  les  forses 
d'Auvergne,  de  Picardie,  Normcndie  et  Bour- 
bonoys  aveques  cet  que  avés  de  l'Isle-de-Franse , 
et  vostre  niayson,  afin  que  puisiés  avoyr  eun 
neuf  pour  remestre  tout  cet  que  pourôytaystre 
rompeu  ensemble,  cet  que  n'âviendra  pas,  si 
Dieu   playst,  et  n'avenant  si  on  ne  lé  peult 
conbatre  avent  qu'i  voleuset  repaser  la  rivière. 
vous  mestre  de  là  la  rivière  dé  Louire  et  les 
côtoyer  aveques  cet  que  aurés  et  vostre  frère 
au  cul  pour  les  empeseber  de  la  paser  et ,  la  pa- 
sant,  yl  sont  ruinés,  et  s'il  retournet,  lousjours 
aveques  vos  forses  vous  avenser,  défandent  la- 
diste  rivière,  afin  qu'i  ne  la  paset  plus  hault, 
et  s'il  ne  vont  au  Languedoc  et  Lionoys  pour 
aler  en  Bourgogne  quérir  les  Alemans  qu'yl 
diset  que  le  duc  Casimir  leur  amayne  vous 
l'im  aler  aveques  les  forses  que  avés   à  Lion 
et   vostre    frère    tousjour    lé  cotouier  et    ne 
perdre,   mes  là  chercher  en  cetpendent  une 
aucasion  de  les  conbatre,  cet  qu'il  a   délibéré 


246 


LETTRES   DE  CATHERINE  DE   MED1C1S. 


de  fayre  et  en  cet  faysant  l'on  joura  jeu  seur 
et  conestra-l'oii  que  y  aies  aveques  sans1  et 
raysons,  et  seulx  que,  pour  vous  conplayre, 
vous  en  dirait  aultremeut,  vous  conestré  un 
jour  tou  le  monde  et  voyrés  que  je  vous  suis 
mère  et  non  marâtre.  Je  ne  vous  le  dis  pas 
pour  doucter  que  ne  me  conoysiés  tieule,  car 
je  m'aseure  et  de  l'amour  et  aubéisanse  que 
m'avés  tousjour  portaye,  mes  c'et  pour  vous 
refréchir  la  meyinoirc  que  cet  que  je  vous 
ronsel  et  l'oys  c'et  pour  vostre  conservation  et 
de  vostre  royaume  qui  est  vostre  honneur, 
corne  le  <  onoyshvs  à  la  fin  de  tout  cesi  et  que 
je  n'ay  ni  aultre  but,  ni  fin  que  sela  et  la 
prise  de  la  Chérité  ayst  de  très  grande  impor- 
tance. Je  lairé  cet  propos  pour  vous  dire  que 
le  Breul  ba  envoyé  yer  ysi  son  ensiegne,  le- 
quel nouspanson  ayslre  une  espie  et  qu'il  est 
veneu  pour  savoyr  et  \ oyr  cet  que  nous  l'ayson  ; 
yl  vous  sovienl,  et  Vilieroy  vous  en  fayré  sove- 
nir,  (jue  yl  l'a  envoyé  beaucoup  de  loys  et  moy 
lé  ranvoyé  ver  lui  pour  savoyr  des  novelles  et 
a  fayst  bonne  mine,  mes  asteure  je  découvre 
qu'il  n'éplus  temps  de  le  renvoyer,  mes  yl  dist 
qu'i  veult  alerau  vous  ayles  et  de  là  à  René2. 
Faytes  le  prendre  et  envoyé  le  à  Paris  et  an 
mayn  seure  et  l'on  saré  de  luy  beaucoup  de 
ebauses  que  vous  pouront  cervyr  à  mon  aupi- 
nion;  Vileroy  le  conoyt,  qui  le  monstrera  à 
ceulx  que  le  voldrés  fayre  prendre.  Mendé 
moy  cet  que  enn  aurés  fayst  et  je  vous  bayse 
lé  mayns. 

De  Limoges,  ce  xn"  jour  de  jouin  i5(i(). 

Vostre  bonne  et  alectionnée  mère, 

Catrrine. 

Si  volés  me  fayre  ebause  agréable  et  beau- 
coup pour  me  contenter,  ne  me  meslrés  plus 
cerviteur.  Je  le  vous  ay  déjeà  mcudé,  je  vous 
prie  le  fayre. 

1  Sons,  sens.  —  '  liene,  Rennes. 


15C9.  —  i3  juin. 
Aut.  ïîihl.  imp.  de  Sninl-Pétersbourfl ,  vol.  XX.  f"  07. 

AU  ROY  MONSIEUR  MON  FILS. 

Monsieur  mon  lilz,  je  ne  veulx  léser  paseï 
une  ceule  aucasion  que  ne  vous  fase  sovenir 
de  moy  et  ne  vous  liegne  averti  de  tout  cet  que 
(Yl  fayst  et  pasé  en  ecle  vostre  armaye,  en- 
n'atendent  que  je  aye  le  cbemin  auvert  pour 
povoir  retourner  vous  trover,  cetque  je  désire 
infiniment,  et  panse  que,  cet  plesl  à  Dieu,  ce 
sera  bientost,d'aultent  qu'yl  i  a,  depuis  jeudi, 
que  l'amiral  s'ayst  joint  aveques  cet  forces  au 
duc  dé  Dus  Pons,  lequel  duc  ayent  la  lièvre 
contineue,  yl  i  avoytacés  lontemps,  et  vostre 
frère  le  suivent  de  près,  le  conlrègnoyt  de  mar- 
cher, si  bien  que  le  mesme  jour  que  l'amiral 
c'yt  jounist  et  le  visl  vl  :  porte  si  bonheur  qu'i 
moureul  le  souir,  chose  certayne1  et  les  reys- 
tres  qu'il  avoyst  menés  disouint,  s'il  euset 
ayté  encore  de  là  Louire,  qu'il  ne  feuset  pas 
veneu,  mes  s'en  feuset  retourné,  et  set  voyant 
en  cet  beau  pey  dé  Limosin  yl  ont  ayleu  un 
chef  pour  les  conduire  et  comender,  qui  est  le 
cousin  du  conte  de  Mansl'eld,  et  sont  depuis 
letlisl  jour  de  la  Feste-Dieu  campés  au  Cars, 
Ghalu,  Rochefort,  au  est  le  prinse  de  Navarre 
et  son  cousin;  et  la  royne  de  Navarre  pour 
vray  ayst  à  la  Rochelle;  et  tout  cet  que  je  voi  s 
mende  ayst  vray,  car  aultre  cet  que  en  savons 
anuist,  vostre  frère  m'avoyst  niendé  qu'il 
anvoyoit  deus  mile  arquebusiés  pour  prendre 
un  faulxburs  d'uni!  petite  ville  nommé  lyea 
au  il  i  a  un  pont  sur  la  rivière  de  Vienne,  qui 
esta  eune  lieu  de  cet  peys  de  nostre  camps, 
au  yl  est  logé  et  à  deus  de  cete  ville  et  qu'il  i 
faysoyt  mener  sis  pièse  d'artillerie  et  les  Suise 
et  tenir  prest  la  cavalerie,  cet  leur  armaye 
venoyl  pour  les  secourir,  afin  de  ne  perdre 
l'aucasion;  etavoyt  tousjour  aveques  luy  quatre 

1   Mort  à  Nesson  près  Limoges. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


-2hl 


cornesles  de  reystres  et  à  chaque  gué  bonne 
guarde  pour  aystre  bien  averti  si  venoyt;  cet 
que  voyant  me  suis  délibéraye  d'aler  jeusques 
là,  et  m'y  suis  trovaye  si  à  propos  que  j'i  é  veu 
prendre  le  fauburc  et ,  s'il  n'uset  rompeu  le  pont , 
eusion  prins  la  ville;  et  eulx,  voyent  la  trouppe 
que  avoyst  voslre  frère,  ce  sont  mis  en  troys 
batallon  tous  fransoys  (pas  un  reystre  c'et 
montré)  à  sin  pas  de  la  rivière  sur  une  monta- 
gnete,  car  de  delà  et  des!  le  pays  aysl  tout 
monteuculx,  si  byen  que  je  lé  voyès,  corne  cet 
j'euse  aysté  aveques  heulx  et  quelquefoys  \  I 
anvoyest  de  leurcoureus  voyr  au  gués,  cet  nous 
pasions;  cet  que  voyent  vostre  frère  ha  fayst 
tirer  une  volaye  à  son  arleleriequi  hafayslhèle 
brèche  clans  leur  batallon  et  yncontinent  les 
avons  veu  ce  mètre  au  galop  et  ce  reculer  et 
d'aucoun  sont  demourés  pour  ranporler  quel- 
queun  qui  est  tombé,  mes  je  ne  se  qui  c'et;  de 
l'aultre  coustéen  nous  retournent,  corne  vostre 
frère  a  esté  conselé  des  capitayne,  voyent  que 
ne  pouvyon  fayre  aultre  chause,  avons  trové 
le  conte  Mansfeld  qui  venoyt  de  son  logis, 
qui  est  près  d'un  de  ces  gués,  qui  nous  ha  dist 
que  ces  jeans  avoyent  envye  de  paser  de  delà 
pour  voyr  quele  mine  vl  fayroint  les  aultres  et 
déjeà  l'i  enn  etoyt  pasé  une  vintayne.  Mon 
filz,  de  peur  qu'i  feuscl  repusé,  y  est  aie  sur 
le  bord  de  l'eau  et  y  a  fayst  paser  jeusque  à 
deus  sanz  chevaulx  de  ceulxde  Iîoysonpiere;  et 
Monsieur  de  Chombert,  car  c'est  trop  s'azar- 
der,  y  est  aie  prendre  sans  chevaulx ,  et  aveques 
ces  premiers  vint  chevaulx  les  menest  bâtant  et 
je  léay  veu  de  près  qui  fuyest,  corne  s'il  euset 
heu  toute  la  trouppe  après  eux,  encores  qui 
monstraset  aystre  si  foys  aultenl;  et  Chombert 
quej'é  nouri  page  a  prins  un  prisonierqui  est 
celuy  qui  nous  ha  dist  tout  cet  que  je  vous  ays- 
crips,  qui  a  nom  Mayson  et  Normant,et  parant 
d'un  qui  estoyt  à  feu  Mousieur  de  Guise,  et 
porte  dus  escherpe,  une  noyre  et  une  joune, 


pour  se  qu'il  aysté  à  cete  faction.  Je  vous  en- 
voyé la  pistole  qu'il  avoyt,  encore  que  ne  sovt 
que  de  balle  '  ;  et  voyent  qu'i  cet  faysoyt  tart  et 
qu'i  s'anfuyé,  l'on  les  a  fayst  revenir  et  vostre 
frère  ayst  aie  à  son  logis  aviser  aveques  les 
capilaynes  cet  qu'il  auront  à  fayre,  et  moy 
m'en  suis  veneue,  et  avent  supper  vous  ay 
voleu  fayre  cet  diseur  et  vous  dire  que  nous 
panson  que  la  mort  de  cet  duc  dé  Dus  Pons 
les  a  fayst  aresler  là,  au  y  sont,  et  pour  se  ré- 
fléchir un  peu,  car  c'et  bon  peis  et  yl  sont  en 
nésésité  de  toutes  chauses;  mes  nous  pansons 
ausi  qu'i  n'i  sarest  plus  guère  demeurer,  veu 
•qu'il  i  a  déjà  sine  jours  qu'il  y  sont  et  qu'il 
failli  qu'il  pregnet  parti;  et  l'ayent  prins,  yn- 
continent je  me  ayforseré  de  paser  à  m'an- 
n'aler  vous  trover.  Je  prie  à  Dieu  que  cet 
puise  aystre  aveques  les  uo\  elles  que  je  désire 
vous  porter. 

De  Limoges,  ce  xme  de  jouyn  1569. 

Vostre  bonne  et  afteclionaye  mère, 

Catekine. 


1569.  —  i3  juin. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  1075a ,  f"  a£3  et  suiv. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAELX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  vous  avez  en- 
tendu par  plusieurs  des  despesches  que  le 
Roy  monsieur  mon  Cls  et  moy  vous  avons  cy- 
devant  faictes  le  soing  et  travail  que  nous 
avons  prins  et  prenons  continuellement  pour  re- 
médier aux  troubles  et  misères  de  ce  royaume, 
que  nous  prévoyons  tirer  après  eux  laruyne, 
s'il  n'y  est  mis  bientost  une  bonne  lin.  Chas- 
cun  sçait  que  nous  n'avons  rien  espargné 
pour  en  sortir,  ayant  le  Roy  mondict  fils  pour 
cet  effect  donné  deux  ou  trois  batailles  au 
milieu  de  sondict  royaume   et  hasardé  à  la 

1  Pistolet  de  bulle,  pistolet  sans  valeur. 


•2>i8 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


dernière  el  en  plusieurs  aultres  exploicts  de 
guerre;  (jui  se  sonl,  faicts,  la  propre  personne 
de  son  frère,  lequel,  grâce  à  Dieu,  estant  de- 
monré  victorieux,  lorsqu'ayant  desfaict  les 
premiers  el  principaub  chefs  des  rebelles,  il 
a  pensé  que  e'estoil  uue  belle  occasion  pour 
arrester  le  cours  d'uag  grand  nombre  d'es- 
trangers  qui  estoient  prests  d'entrer  pour  les 
secourir  el  par  ce  moyen  pouvoir  achever  ce 
qu'il  avoit  si  bien  commencé.  Nous  avons  veu 
tout  le  contraire,  ayant  esté  forcez  pour  ré- 
sister aux  grandes  troupes  que  le  duc  des  Deux- 
Ponls  amenoil  en  ce  royaume,  mettre  sus  une 
grosse  el  puissante  armée,  laquelle  nous  fai- 
sions estai,  selon  l'espérance  que  nous  en  avoit 
donnée  le  duc  d'Albe,  debvoir  estre  composée 
de  la  meilleure  partie  des  forces  du  Roy  Catho- 
lique, et  pour  cet  efl'ect  le  Roy  monsieur  mon 
fds  envoya  par  devers  ledict  duc  pour  le  prier 
voulloir  le  secourir  d'ung  bon  nombre  de  gens, 
mesme  d'harquebusiers  espaignols,  se  pro- 
meclanl  qu'en  cesle  cause  commune  en  laquelle 
il  avoit  pareil  intéresl  que  luy,  il  ne  vouldroit 
l'abandonner;  mais  tant  s'en  fault  que  ledict 
duc  nous  euvoyast  tel  nombre  de  gens  que 
nous  espérions  pour  résister  à  nos  ennemys, 
qu'ayant  réduict  ledict  secours  au  nombre  de 
quinze  cens  reistres  el  deux  mille  Wallons, 
se  seroit  excusé  pour  lors  de  pouvoir  nousen- 
voyer  plus  grandes  forces,  principallement 
d'Ëspaignols  desquels  il  ne  se  pouvoit  desfaire, 
lui  estant  nécessaires  pour  la  conservation  du 
Pays-Bas,  s'olfranl  néanmoings  dedans  quel- 
ques moys  après  venir  en  personne  avec  dix 
mille  chevaulx  elbon  nombre  d'infanterie  pour 
secourir  le  Roy  monsieur  mon  fils  en  quelque 
part  de  ce  royaume  qu'il  vouldroit,  ce  que  nous 
Irouvasmes  1res  bon  el  le  priasmes  continuer 
en  cesle  volunlépoiir  la  mettreà  exécution,  s'il 
se  présentait  occasion  que  nous  en  eussions  plus 
debesoing,  et  asseurant  tant  le  Roy  monsieur 


mon  fils  de  la  bonne  amitié  du  Roy  Catholicque 

son  bon  livre  qu'il  ne  luy  manqiieroil  en  rien 
de  ce  qui  seroit  en  sa  puissance,  comme  au 
réciproque  il  employeroil  volun tiers  tous  ses 
moyens,  en  ce  qui  concernerait  la  grandeur  et 
prospérité  dès  affaires  dudici  sieur  Roy  Ca- 
tholicque.  Voylà,  Monsieur  de  Fourquevauls, 
ce  qui  s'est  passé  entre  le  duc  d'Albe  et  le  Ro\ 
monsieur  mon  (ils,  dont,  encore  que  en  ayez 
souvent  eu  advis,  j'ay  bien  voulleu  vous  faire 
redicte,  allin  qu'en  ayant  la  mémoire  plus 
récente  vous  puissiez  tant  mieulx  rendre  cap- 
pable  ledict  sieur  Roy  Catholicque  de  la  façon 
de  laquelle  ledict  duc  s'esl  comporté  avec  nous, 
estant  l'une  des  occasions  de  la  présente  dé- 
pesche,  comme  aussy  pour  le  prier  instam- 
ment de  nous  envoyer  les  quatre  mille  Espai- 
gnols qu'il  nous  a  promis  et  les  faire  passer 
par  Fonlarabie,  pour  delà  prendre  le  chemin 
droict  là  pari  que  sera  mondicl  fils  le  duc 
d'Anjou ,  et  aussi  pour  luy  dire  Testai  auquel 
sont  de  présent  les  affaires  de  ce  royaume  el 
luy  demander  les  remèdes  aux  nouveaux  in- 
coméniens  qui  nous  peulvent  survenir,  dont 
nous  avons  advis  de  tous  coslés. 

Vous  luy  direz  donc  el  remettrez  devant  les 
yeux  ce  qu'il  a  bien  peu  congnoistre  par  l'in- 
telligence qui  est  entre  ses  subjects  rebelles  el 
ceux  du  Roy  mondicl  fils,  que  la  présente 
guerre  luy  est  commune  comme  à  nous  el  que. 
lorsqu'ils  pourront  exécuter  leurs  desseings  au 
préjudice  de  ce  royaume,  ce  sera  à  luy  à  courir 
la  mesme  l'orteiuie  et  par  conséquent  à  toute 
la  chrétienté;  à  quoy  il  est  besoing  pourvoir 
de  bon  heure  et,  suivant  l'amilyé  et  bonne  voi- 
sinance  qui  dpibt  estre  entre  nous,  nousayder 
à  bon  escient  à  chasser  le  mal  gui  esl  eu  ce 
royaume  pour  le  garder  de  tomber  sur  luy, 
et,  encore  que  nous  lie  doublions  aulcunement 
de  sa  bonne  volonté  eu  nostre  endroicl,  si  est- 
ce  que  nous  ne  pouvons   nous  louer  de  ses 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1GIS. 


249 


officiers  en  la  Franche-Conté,  lesquels  tant  s'en 
fault  qu'ils  aient  empesché  le  duc  des  Deux- 
Ponts  en  son  passaige  qu'estant  audict  païs  il 
y  a  este'  accommodé  de  vivres  et  de  ce  qu'il  a 
eu besoing  et  rejecté  en  ce  royaume,  sans  qu'ilz 
aient  jamais  voullu  permectre  à  mon  cousin 
le  duc  d'Aumalle  d'entrer  en  ladicte  Franche- 
Conté  avec  ses  forces  qui  estoient  telles  qu'il 
pouvoit  aisément  se  loger  aux  paissages  es- 
troicts  et  par  ce  moyen  empescher  l'entrée  dudict 
duc;  à  quoy  néantmoins  nous  avions  travaillé 
depuis,  tant  qu'il  nous  a  esté  possible,  et  cher- 
ché les  moyens  de  garder  ledict  duc  de  se  pou- 
voir joindre  avec  l'admirai,  ce  que  nous  avons 
trouvé  fort  difficile  sans  mectre  au  hasard 
d'une  bataille  l'Estat  du  Roy  mondictfilz,  ce 
qui  ne  luy  a  esté  conseillé  par  aulcun  de  ses 
bous  serviteurs  et  subjects  ny  mesmes  par  le 
duc  d'Albe,  lequel  par  plusieurs  foys  a  envoyé 
par  devers  nous  pour  nous  prier  de  ne  voulloir 
combat  tre  ni  bazarder  ce  que  avec  le  temps  nous 
debvions  tenir  tout  asseuré;  qui  est  l'occasion 
que  ledict  duc  a  eu  la  commodité  de  venir  trouver 
l'admirai  et  mettre  toutes  leurs  forces  ensemble, 
qui  ne  sont  pas  si  petites  qu'elles  ne  fassent  le 
nombre  de  dix  mille  chevaulx,  dix  mil  hommes 
de  pied  françois  et  quatre  mil  lansquenets. 
Toutesfoys  le  Roy  mondict  fils  n'est  sy  dé- 
pourveu  de  moyens  et  de  grandes  forces  qu'il 
n'espère  en  venir  à  bout  et  les  renger  à  la 
raison  sans  qu'il  luy  soit  besoing  pour  cest 
effect  d'estre  secouru  de  plus  grandes  forces  que 
celles  qu'il  a  du  présent  en  son  royaume  et 
desdicts  quatre  mil  Espaignols  qu'il  attend 
dudict  Roy  Catholicque,  pourvoi  qu'il  fust 
bien  certain  que  ou  d'Angleterre  ou  d'Alle- 
maigne  il  ne  vint  autre  secours  à  ses  rebelles; 
mais  ayant  un  advis  certain  et  véritable  depuis 
peu  de  jours  que  la  royne  d'Angleterre  voulloit 
faire  faire  une  descente  en  Picardie  et  en  Nor- 
mandie et  que  le  duc  Casimir  faisoit  une  levée 

Catherine  de  Médicis.  —  m. 


d'ung  grand  nombre  de  chevaulx  et  qu'il  estoit 
prest  pour  s'acheminer  bienlost  par  deçà,  et 
voyant  qu'il  nous  estoit  impossible  luy  pouvoir 
résister,  nous  avons  pensé  qu'il  estoit  besoing 
que  le  duc  d'Albe  meist  en  effect  ce  qu'il  nous 
a  cy-devant  asseuré  devoir  estre  prest  pour 
nous  secourir,  et  qu'il  empesché  l'entrée  dudict 
Casimir;  sur  quoy  le  Roy  monsieur  mon  fils 
luy  a  escript  à  bon  escient  et  envoyé  ung 
gentilhomme  exprès  pour  sçavoir  si,  dans  le 
temps  que  nous  en  avons  affaire,  lesdictes 
forces  pourront  estre  prestes,  sinon  il  fauldra 
que  nous  cherchions  quelque  aultre  expé- 
dient'.Voilà  la  raison  qui  m'a  meuevous  faire 

1  Voilà  ce  que  Fourquevaux  répondit  à  la  lettre  de  la 
Reine  :  b  Madame,  je  retourne  à  ma  lettre  du  premier 
de  ce  mois  au  Roy  Catholicque  dont  la  copie  est  en  ce 
paquet,  qui  a  mandé  de  rEscurial  au  cardinal  de 
Siéguence'  qu'il  m'y  responde  de  bouche,  ce  qu'il  a  faict 
hier  soir,  m'ayant  envoyé  appeler  à  ces  fuis  que  le  soleil 
estoit  couché,  et  me  dict  que  la  lettre  pour  le  duc  d'Albe 
estoit  faicte  et  que  j'aurois  un  double  d'icelle,  par  la- 
quelle lui  est  mandé  nous  secourir  et  assister  en  per- 
sonne, et  touchant  aux  quatre  mille  soldats  que  ledict 
sieur  roy  a  faict  dépescher  vingt  capitaines,  tous  hommes 
de  service,  ausquels  on  baille  argent  pour  aller  faire  leurs 
bandes  avec  extresme  diligence,  et  le  capitaine  Solis,  qui 
se  trouva  à  la  bataille  de  Dreux,  est  leur  maistre  de 
camp;  toulesfois  qu'il  seroit  impossible  nommer  pré- 
fixement  ledict  jour  auquel  ils  seront  prests  et  moins 
quand  pourront-ils  arriver  à  Rayonne,  excepté  de  m'as- 
seurer  et  promettre  qu'ilz  seront  sollicitez  de  faire  tout 
le  plus  grand  debvoir  de  s'acheminer  qu'ils  pour- 
ront." (Bibl.  nat. ,  fonds  français,  n°  1075a,  p.  260.) 

Charles  IX  écrivait  de  nouveau  d'Orléans,  le  5  juillet,  à 
Fourquevaux  :  «Suivant  ce  que  la  Royne  madame  ma  mère 
vous  amande  du  camp  par  l'advis  de  mon  frère  le  duc 
d'Anjou,  des  princes  et  capitaines  qui  sont  prez  de  luy, 
j'avois  dépesché  un  gentilhomme  vers  mon  cousin  le  duc 
d'Albe  pour  le  prier  de  me  mander  si,  dans  le  temps 
que  j'aurois  besoing  des  forces  qu'il  m'a  tant  de  fois 
offertes,  j'en  pourrais  faire  estât,  pour  empêcher  que  la 
royne  d'Angleterre  et  le  duc  Casimir  n'entrassent  en 
mon  royaume  aveques  les  forces  qu'ils  assemblent  pour 
cest  effect,  et  pour  venir  au  secours  de  mes  rebelles,  le 

*  Diego  Spinola ,  évéïjue  de  SigueDza. 

3a 


lïl'MÏCME     NitlOIALK. 


250 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


la  présente  despesche  par  l'advis  de  mon  fils  le 
duc  d'Anjou  et  de  tous  les  seigneurs  et  cappi- 
taines,  qui  sont  en  ceste  armée  où  je  suis  venue 
depuis  peu  de  jours,  affin  que  vous  faciez  en- 
tendre au  Hov  Catholique  ce  qui  a  esté  écrit  au- 
dict  duc .  fondé  sur  l'asseuranee  que  luy-mesnie 
nous  a  donnée  de  vouloir  embrasser  ce  laid 
comme  le  sien  propre  et  le  commandement  que 
nous  sçavons  qu'il  en  a  faid  par  plusieurs  fois 
audici  duc;  en  quoy  ilestbesoing,  Monsieur  de 
Forquevauls,  que  vous  vous  employiez  de  façon 
que  lui  faciez  connoistre  combien  ce  faict  luv 
importe,  nous  touchant  de  si  près,  et  faire  que 
incontinent  il  en  escrive  audict  duc,  n'estant 
plus  question  de  différer,  mais  \  marcher  avec 
telle  promptitude  et  diligence  qu'il  est  requis 
en  affaire  de  si  grande  importance  et  de 
laquelle  il  est  tant  intéressé.  Je  désire ,  Monsieur 
de  Fourquevauls,  que  vous  nous  renvoyiez  ce 

duc  m'a  faict  responcc  si  esloiguée  des  commandements 
qu'il  a  reçus  dudict  Roy  (iatholicque,  connue  mesmes 
m'en  a  assuré  mon  cousin  le  cardinal  de  Guise,  que  je  ne 
puis  en  demeurer  content  et  satisfaict.  Il  me  promet 
bien,  au  cas  qu'd  advienne  une  disgrâce  de  mon  armée 
après  avoir  combattu,  de  me  secourir  de  quelques  reistres 
qu'il  a  retenus  pour  ni'ayder  à  tourner  visage  à  mes  en- 
nemis, mais  il  remet  à  me  résouldre  s'il  me  pourroil  se- 
courir,  advenaut  que  ladicte  royne  d'Angleterre  et  ledirl 
Casimir  entrent  en  armes  en  mon  royaume,  qui  est 
l'occasion  qui  me  presse  le  plus  de  luy  demander  secours, 
d'autant  que,  Dieu  meicy,  je  me  sents  assez  fort  avec  les 
forces  que  j'ay  pour  ranger  mes  ennemis  à  la  raison, 
pourvru  qu'ils  ne  soient  secourus  de  dehors  et  tiens  pour 
certain  qu'ils  doivent  l'estre  de  la  rovne  d'Angleterre, 
qui  ne  lauldra,  maintenant  qu'il  n'y  a  rien  qui  la  re- 
tienne, estant  d'accord  comme  elle  est  avec  mondict  bon 
lrère  le  lioy  Catholicque,  de  se  servir  de  l'occasion  el 
mettre  à  profit  sa  mauvaise  volonté  contre  moy,  de  façon 
que.  considérant  tant  de  forces  me  tomber  sur  les  bras 
et  le  peu  d'espérance  cpie  me  donne  le  duc  d'Albe  de  me 
secourir,  comme  il  làisuit  estât,  qu'il  lanll  que  je  vom 
prie  le  faire  entendre  au  roy  mondict  bon  frère  que  je 
•'•mu  .ciuiraiiii  t  de  chercher  un  antre  expédient  peur 
conserver  mon  royaume.»  (Bibl.  nal.,  fonds  français, 
n°  10752,  p.  269.) 


porteur  en  toute  diligence  avec  la  response 
bien  résolue,  escripvant  au  Roj  Catholique 
mondict  fils  pour  cet  effect,  qui  sera  l'endroicl, 
Monsieur  de  Forquevauls,  où  je  prieiay  Dieu 
vous  donner  ce  que  désirez. 

EscriptàLimoges,lexnf  jourdejuing  1  56q. 

Caterixk. 

1569.  —  1  h  juin. 
0ri(f.  Bibl.  irap.  de  Saint-Pi!lersbour(;,  vol.  XX,  f  3o. 

AU  ROY  MONSIEUR  MON  FILS. 

Monsieur  mon  filz,  par  ma  dépesche  du 
v  de  ce  moys,  je  vous  escripviz  comme  le  duc 
des  Deux-Ponts  ayant  passé  la  rivière  et  n'\ 
ayanl  plus  le  moyen  de  I'empescber  de  se 
joindre  avec  l'admyral,  \ostic  frère  preist  ré- 
solution avec  les  seigneurs  et  cappitaines  de 
ceste  armée  de  s'advancer  et  aller  camper  de 
deçà  la  rivière  le  plus  près  d'une  petite  ville 
où  se  sont  retirez  voz  ennemys  et  au  lieu  le 
plus  commode  qui  se  pourrait  trouver,  ce  qui 
feut  faict  lelendemain  en  ung  lieu  qui  s'appelle 
l'Isle1,  non  plus  loing  du  lieu  où  sont  noz- 
dietz  ennemys  que  de  deuxjetz  d'arc,  fort  ad- 

1  Voici  ce  que  L'Aubespine  écrivait  le  même  jour  au 
Roi  :  trVoslre  armée  est  logée  deçà  la  rivière  lie  Vienne 
en  ung  lieu  nommé  l'Isle  appartenant  à  Monsieur  de 
Limoges,  fort  belle  assiette  de  camp  et  avantageuse.  Les 
ennemis  sont  à  main  gauche  de  ladicte  rivière  fort  es- 
cortés. L'amiral  est  joincl  avec  eulx,  lequel  a  IfOnvé  le 
duc  des  Deux-Ponts  mort  et  l'élection  déjà  laite  du  comte 
de  Mansfeld  pour  commander.  Ledict  amiral  a  faict 
un  festin  à  tous  les  capitaines  et  depuis  se  sont  mis  après 
leurs  comples  pour  recevoir  argent.  11  a  trouvé  beaucoup 
<]  ■  gentilzhommes  morts  ou  malades  comme  Kslernay  et 
d'autres.  11  y  a  une  petite  ville  appelés  Aisse'sur  la  ri- 
vière qui  est  la  moitié  du  chemin  entre  euh  et  nous  que 
Monsieur  avoil  délibéré  de  prendre  pour  loger  son  ar- 
mée; mais  ils  ont  esté  plus  diligens  que  nous,  tellement 
que  hier,  qui  estoit  mardy,  ayant  résolu  mondict  sieur 
de  vouloir  assiéger  ceste  petite  ville  il  y  lil  aller  toute 
son  infanterie.  Eidx  estoient  sur  l'autre  costé  en  bataille 
*  Ai\e  sur  la  Vienne,  arrondissement  de  Limoges. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


■i:a 


rantaigeux  et  à  propoz  par  vostre  armée, 
où  elle  ne  feust  si  tost  arrivée  qu'il  ne  se  feist 
plusieurs  petites  escarmouches  qui  se  vont 
échauffant  de  jour  à  autre,  et  mesmes  hier  il 
me  preist  envye  d'aller  sur  les  lieux  veoir  ce 
qui  s'y  faisoit,  où  en  ma  présence  il  fut  atta- 
qué une  vive  escarmouche  pour  noz  gens  sur 
voz  ennemys  estans  en  ladicte  ville  d'Aise 
qu'ilz  furent  contrainctz  abandonner  quel- 
ques maisons  qui  sont  de  deçà  le  pont  et  se 
retirer  au  dedans  la  ville,  où  il  ne  fut  pos- 
sible les  poursuivre  plus  avant  à  cause  d'un 
arche  dudict  pont  qu'ilz  rompirent  et  dura 
cella  jusques  à  la  nuict;  d'aultre  costé  noz 
gens  de  cheval  qui  ne  demandent  qu'à  com- 
battre trouvèrent  moyen  de  passer  la  rivière  à 
guay  et  de  pleine  arrivée  se  jectenf  sur  voz 
ennemys  qui  voullurent  du  commencement 
soutenir  la  charge;  mais  enfin,  se  sentans 
foibles,  ilz  se  retirèrent  peu  à  peu  en  arrière 
et  les  nostres  poursuivans  leur  advantaige  les 
menèrent  tousjours  battans  jusques  dedans 
leur  logis.  J'avois  le  plaisir  de  veoir  tout  cella 
et  bien  près,  tant  que  je  veiz  prendre  ung 
prisonnier  des  leurs  qui  s'appeloit  le  sr  de 
Maisons,  duquel  je  vous  envoyé  la  pistolle  par 
ce  porteur.  Le  jour  précédent  nous  avons  esté 
advertiz  de  la  mort  du  duc  des  Deux-Pontz, 
qui  nous  a  esté  depuis  confirmée  par  les  pri- 
sonniers et  mesmes  par  ledict  Maisons  qui 
nous  a  dict  que  le  comte  de  Mansfeld,  lieute- 
nant général  dudict  duc,  en  a  esté  esleu  le 
chef.  Voilà,  Monsieur  mon  filz,  ce  qui  s'esl 
faict  depuis,  espérant  que  bientost  il  s'exé- 
cutera quelque  chose  davantaige,  selon   que 

jusqu'au  nombre  de  mille  ou  douze  cens  casaques;  quand 
le  sieur  Philippe  Strozzi  eut  reconnu  ceste  petite  ville 
et  l'endroict  où  on  la  pouvoit  battre,  il  mena  des  arque- 
busiers pour  combattre  et  contraignit  ceulx  qui  estoient 
dedans  de  l'abandonner.»  (Bibl.  nat. ,  fonds  français, 
n°  i554o.  f  aoS.) 


je  veoy  toute  ceste  armée  estre  en  fort  bonne 
volunté  de  bien  faire,  dont  je  vous  donnenu 
advis,  ainsy  que  les  choses  s'offriront.  Cepen- 
dant je  prieray  Dieu,  Monsieur  mon  filz. 
vous  avoir  en  sa  1res  saincte  garde. 

De  Limoges,  le  xiui8  jour  de  juing  1669. 

Caterine. 

(De  sa  mai».)  Monsieur  mon  fils,  vous  voyés 
corne  Dieu  nous  ayde  plus  que  les  hommes 
encore  qui  ne  s'i  espargne  poynt,  car  y  lé 
vous  fayst  mourir  sans  coups  frapper.  Voyé 
combien  yl  ann  a  prins  depuis  la  bataille; 
car  Bucart  '  ayst  mort,  Eslernay,  Valfenière  - 
et  Silia  le  principal  après  le  comte  de  Manse- 
feld  leur  colonels  qui  ayst  aystrèmement  ma- 
lade. Vous  avés  grent  aucasion  de  reconestre 
Dieu  et  ne  l'auffenser  poynt  et  le  bien  servir, 
cet  que,  m'aseure,  u'aubliés  de  fayre  et  je 
vous  en  prie  le  bien  reconestre. 

Vostre  bonne  et  affectionaye  mère, 

Caterine. 


1569.  —  i5  juin. 

Au f .  Bibl.  imp.  de  SaÏDt-Pétersljourg ,  vol.  XX  .  f    33. 

AU  ROY  MONSIEUR  MON  FILS. 

Monsieur  mon  fils,  Beaufort  s'an  retourne 
vous  trouver  pour  l'aucasion  qu'y!  vous  dira 
et  vous  prie  yncontinent  le  dépescher,  car  ryen 
pour  le  jour  d'aujourd'hui  ne  nous  ayst  de 
plus  grende  ynportense  de  prendre  la  Chérité 
ou  par  un  moyen  ou  par  l'aultre;  ne  perdes 
temps  ni  à  cet  que  Beaufort  présant  porteur 
vous  dira,  ni  ausi  ne  lésés  pour  cela  d'y  envoyer 
les  forses;  car,  cet  vous  la  reprenés,  vous  fayré 
un  grent  coup  pour  vos  afayres.  Au  demeurant 
yl  est  veneu  un  trompeste  de  Morvylier  qu'il 
dist  que  le  duc  de  Casimire  leurs  a  mendé 

1  Boucart ,  grand  maître  de  l'artillerie  de  l'armée  pro- 
testante. 

*  Voir  La  Popelinière,  t.  II,  ch.  xv,  p.  85  v°. 

3a. 


252  LETTRES  DE  CATH 

qu'i  ceroyt  bientost  à  la  frontière  do  Borgogne. 
Vous  fayrés  bien  d'i  envoyer  et  aystre  bien 
averti  de  cet  coûte'  là.  Les  ennemis  sont  dé- 
logés à  cet  malin,  mes  l'on  ne  set  encore  au 
yl  veule  dréser  leur  chemyn  et  depuis  la  mort 
flu  duc  dé  Dus-Pons  yl  n'ont  pas  encore  vo- 
leu  asepter  de  chef  et  ne  volet  marcher  sans 
aystre  poyé.  L'amiral  le's  a  tent  prié  et  aseuré 
que  dan  quatre  jour  y  seront  poyés  qu'il  ont 
marché  à  ce  matin  et  yncontinent  que  je  saré 
le  chemin  qu'il  tien  et,  le  vous  manderé  et,  s'il 
ne  se  metet  sur  le  myen,  je  vous  yré  trover. 
En  cetpendent  tené  en  vostre  bonne  arase 

Vostre  bonne  et  affectionaye  mère. 

De  Limoges,  ce  xv"  de  jouyn  i56cj. 

Caterine. 


1569.  —  17  juin. 

Orig.  Bibl.  inip.  de  Saint-Pétersbourg ,  vol.  XXXIV,  f  i3. 
A  MON  FILS 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Monsieur  mon  filz,  vostre  frère  vient  de 
m'envoier  une  lettre  que  l'escuyer  de  l'amiral 
escript  à  la  Rochelle,  qui  m'a  semblé  de  quel- 
que considération  pour  la  vous  envoier.  Ainsi 
il  part  anuit  l  et  va  coucher  à  Sl-Jean  de  Li- 
gure et  moi  mesme  à  S'-Lienard  et  anuit 
seray  encore  à  troys  lieues  de  luy  et  de  là 
je  prendray  mon  chemin  pour  vous  aller 
trouver.  Les  Italiens  seront  demain  audict 
Sainct-Lienard  et  hier  le  comte  de  Sainte- 
Fiore  me  vint  trouver,  qui  est  en  la  meilleure 
dévotion  que  homme  sçauroit  estre  de  nous 
bien  servir  et  a  quatre  mille  barquebuziers  et 
mille  corseletz  et  deux  cens  chevaulx,  de  quoy 
il  y  en  a  huit  cens  armez  d'arquebuzes.  C'est 
un  beau  et  grand  secours  qui  vient  bien  à 
propos,  veu  que  les  gendarmes  d'aucuns  et 
trop  s'en  vont  et  ferez  beaucoup  pour  nostre 

1  Anuit,  aujourd'hui. 


EiilNE  DE  MÉDIGIS. 

I  service  si  envoyez  sur  les  passaiges  de  la 
rivière  et  en  faire  prendre  quelqu'un  et  en 
faire  un  exemple,  cela  arresteroit  les  au- 
tres. Nous  avons  nouvelles  certaines  que  les 
reystres  ont  dict  à  l'amiral  depuis  la  mort  du 
duc  des  Deux-Ponts  qu'ilz  ne  marcheront  ni 
combattront  et  s'en  iront  s'il  ne  les  paye  six 
mois  avant  bouger  d'où  ils  sont,  qui  n'est 
que  à  trois  lieues  de  là  où  va  vostre  frère 
loger  anuit.  La  4Wge  est  arrivé  qui  m'a  dist 
le  besoing  que  vous  avez  de  moy,  vous  ne 
l'aurez  jamais  de  personne  qui  vous  ayme 
tant  ni  désire  plus  vostre  grandeur  et  conser- 
vation et  vous  voir  parfaict  et  bon  envers  Dieu. 
Le  cardinal  de  Lorraine  m'a  monstre  uue  lettre 
qui  vient  de  la  cour  de  l'Empereur  qui  dict 
que  la  fille  aisnée  de  l'Empereur  n'ira  en 
Espagne  de  huit  mois;  elle  est  escriple  du 
mois  de  may;  de  peur  de  avoir  dict  trop  vray, 
je  vous  prie  n'en  parler  à  personne. 

De  Limoges,  ce  xvnc  jour  de  juin  1669. 

Vostre  bonne  et  affectionnée  mère, 

Caterine. 


1569.  —  17  juin. 
Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  3aia  ,  f°  8  r". 

A  MONSIEUR  DE  MONLUC. 

Monsieur  de  Monluc,  d'aultant  quej'ay  en- 
tendu que  les  ennemis  font  myne  de  prendre 
leur  chemin  droict  à  Bourdeaulx,  et  craignant 
qu'ils  ne  facent  entreprinse  sur  ledict  Bour- 
deaulx ou  aultre  ville  circonvoisine,  estant 
chose  qui  doibt  estre  soigneusement  gardée  et 
prévenue  pour  L'importance  que  ce  seroit  au 
bien  des  royaulme  et  service  du  Roy  monsieur 
mon  fils,  s'il  advenoit  aulcun  inconvénient 
èsdictes  places,  je  vous  prie,  Monsieur  de  Mon- 
luc, sur  tant  que  désirez  faire  service  au  Roy 
mondict  sieur  et  fils  que,  incontinent  la  pré- 
sente reccue,  vous  vouliez  vous  mettre  dedans 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


253 


ladicte  ville  de  Bourdeaux  avec  telles  forces  que 
vous  jugerez  suffisantes  pour  la  pouvoir  bien 
garder.  Vous  veillerez  par  niesnie  moyen  que 
les  aultres,  sur  lesquelles  les  ennemis  voul- 
droient  entreprendre  quelque  chose,  soient 
suffisamment  garnies  de  ce  que  vous  sçaurez 
bien  juger  estre  nécessaire  pour  leur  conser- 
vation. Vous  vous  employerez  en  cest  endroit 
aussy  soigneusement,  comme  avez  toujours 
bien  faictjusques  à  cesle  heure,  à  ce  que, s'il 
est  possible,  il  ne  soit  négligé  par  delà  qui 
puisse  apporter  aulcune  incommodité  au  ser- 
vice du  Roy  monsieur  mon  flls,  dont  je  vous 
ay  bien  voulu  advertir. 

Escript  à  Limoges,  le  xviie  juin  1569. 


1569.—  18  juin. 
Aut.  Bibl.  inip.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX,  f*  io. 

AU  ROY  MONSIEUR  MON  FILS. 

Monsieur  mon  fils,  encore  que  depuis  ma 
dernière  letre  yl  ne  soyt  surveneu  chause 
digne  de  vous  aystre  ayscripte,  si  n'é-gevoleu 
léser  de  vous  faire  la  présante  et  vous  envoyer 
cet  pourtour  pour  vous  avertir  que  yer  vostre 
frère  partit  et  toute  vostre  armaye  ay  alaie1 
loger  delà  la  ryvière  de  Vienne  à  quatre  lieulx 
près  de  vos  ennemis,  lesquelz  depuis  la  mort 
du  duc  dé  Dus-Pons  n'ont  marché  que  une 
lieulx,  et,  à  cet  que  j'é  entendu  par  des  pri- 
soniés,  les  Alemens  sont  fort  mal  conlens;mès 
l'amiral  fayst  cet  qu'il  peult  pour  les  aseurer 
qu'il  seront  bientost  poyés  et  lé  mayne  de 
jour  en  jour  en  sete  ayspéranse.  Nous  y  avons 
envoyé  de  tous  coûtés  pour  ayseier  de  les 
gagner;  je  leur  promets  cet  que  je  panse  qui 
pourra  servir,  m'aseurant  que  ne  m'en  dédirés 
car  Mésieur  les  cardinaulx  sont  de  cete  avys2. 
Je  feuse  déjea  partie;  mes  yl  me  fâche  de  ne 

1  Ay  alaie ,  est  allée. 

2  Les  cardinaux  de  Bourbon  et  de  Lorraine. 


vous  raporter  quelque  chause  qui  vous  puise 
bien  contenter,  encore  que  cete  foys  souit 
myeulx  que  quant  je  alis  à  Vistri;  car  le  duc 
dé  Dus-Pons  pour  le  moyns  y  est  demeuré. 
Cet  je  vous  puis  myeulx  aporter,  je  le  désire  et 
cela  est  cause  que  je  atemps  un  peu  ysi,  en- 
core que  je  n'aye  plus  vostre  frère;  car  yl  est 
au  yl  se  démène  pour  vostre  servise,  n'ayenl 
aultre  chause  en  la  teste  et  au  cœur  que  de 
vous  satisfayre  et  fayr  chause  qui  vous  souit 
agréable,  qui  est  le  plus  grent  ayse  et  plésir 
que  saroyt  resevoyr  celle  qui  ne  désire  ryen 
tent  que  vous  voir  ours  l  de  tant  de  calamités 
et  vous  voyr  contineuer  l'amour  que  tous  deus 
vous  portés. 

De  Limoges,  cet  xvui'  de  jouin  1 56g. 

Vostre  bonne  et  affectionaye  mère, 

Caterine. 


1569.  —  ao  juin. 
Aut.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX  ,  f  4a. 

AU  ROY  MONSIEUR  MON  FILS. 

Monsieur  mon  fils,  Lecoc  ayst  arrivé  qui  ha 
aporté  les  cornestes  des  reystres  qui  ne  sont 
pas  byen  faystes ,  car  yl  ne  les  portet  pas  car- 
rayes  2  et  sont  corne  un  papier  que  troverés  ysi 
enclos  ;  mes  yl  s'an  serviront.  Je  suis  arrivaye 
en  cete  ville  de  Saint-Lienart  arsouir  et  anuit 
y  suis  demeuraye  pour  povoyr  demayn  au 
matin  voyr  les  Ytalians,  afin  que  vous  puise 
rendre  conte  de  vostre  armaye  entière  et  que 
conoysiès  que  mon  voyage  ne  resamblera  an 
rien  celuy  que  je  fis  à  Vitry,  corne  me  disiés 
devant  Monsieur  de  Morviliés;  car  pour  le 
moyns  le  duc  dé  Dus-Pons  ayst  dépesché  et 
vous  aseure  que  plus  tôt  je  feuse  retournaye; 
mes  je  désires  de  vous  povoyr  porter  quelque 
chause  qui  vous  contantast;    mes  Dieu    par 

1  Oars,  Lors. 

2  Carrayea,  carrées. 


25i 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


venteure,  avenl  que  je  soy  avons,  m'en  fayré  la 
grâce,  el  si  en  cel  pendant  vous  favsiés  prendre 
la  Chcrité  vous  auryés  plus  l.iyst  que  nous;  ei 
r  c>t  uni-  chause  qui  vous  ynporte  test  que  ne 
di'\i:s  donner  repos  à  personne  que  cela  ne 
soyl  fayst.  Je  ne  vous  fayré  plus  longue  letre, 
ear  n'ayent  eu  nule  novelles  de  vqstre  frère, 
je  ne  saroys  que  vous  mender,  sinon  que  ve'si 
le  plus  liorl  et  vilyan  peys  au  je  feus  jeaniès 
el  vous  pouvèe  bien  dire  à  Monsieur  de  Li- 
moges qu'il  pert  bien  ses  pouynes  à  parler 
pour  ceulx  de  Limoges;  car  y  ne  le  aymest. 
poynt  et  ne  le  veulet  pas  endurer  apeler  leur 
ayvesque,  mes  Laubespine;  sont  lé  plus  ta- 
queyns  (|ue  je  vis  jeamès.  0  reste  vous  ne  sa- 
riés  mestre  dis  hommes  en  bataille  en  cet 
pays  qui  ne  feuset  en  pante;  y  ni  a  pas  de 
plein  peys  quatre  doys.  Vêla  tout  cet  que  vous 
peult  mender  de  nouveaulx. 

De  Saint-Lienart,  ce  xx°  de  jouin  1  56g. 

Vostre  bonne  el  alïectionaye  mère, 

Caterine. 

Si  le  duc  de  Nagère  i  vient,  fayste  luy  co- 
noystre  que  n'estes  un  enfant  et  luy  faysles 
bonne  chère  avec  la  magesté  et  grâce  d'un 
roy  de  vint  ans,  car  vous  y  estes. 


Mon  leur  mon  fils  le  Roy  Catolique  nous  a 
fayst  aufrir  parle  jeune  Villeclcrc.  L'estal  des 
forses  du  duc  des  Deulx-Pons,  qui  s'est  jouin I 
avesques  l'amiral,  nous  fayst  grant  et  presant 
besouin  de  ces  securs,  corne  bien  le  deve's 
voyr;  mon  cousin,  je  vous  veus  encore  fayre 
reconimendalion  pour  cet  gentilhomme  pre- 
sant porteur  nomé  Gui  de  Lubersac ',  gen- 
tilhomme el  bien  nay  et  de  bonne  mayson, 
pouvant  mériter  la  grase  que  je  vous  prie  de- 
mcnder  pour  luy  au  Roy  Catolique,  qui  ayst 
de  nous  le  voulouir  renvoyer  dans  ces  trouppes 
de  securs  aveques  grade  honorable,  que  pour 
ayslre  fidèle  et  toute  sa  mayson  au  service  du 
Roy  mon  fils  et  de  moy,  je  désire  infiniment 
luy  souit  auctroyé,  et  m'aseurant  que  n'épar- 
gnerés  rien  pour  l'amour  de  moy,  je  prieray 
Dieu  qu'il  vous  conserve. 

De  Limoges,  ce  xxic  jour  de  jouin  i56g. 

Votre  bonne  cousine , 

Caterine. 


1569.  —  ai  juin. 

Aul.  Chartrier  île  la  famille  de  Lubersac . 
communiqué  par  M.  le  comle  de  Lubersac. 

A  MON  COUSIN 

LE  CARDINAL  DE  GUISE. 

Mon  cousin,  je  vous  envoyé  par  cet  presant 
porteur  un  diseurs  des  particoularités  de  vos 
afayres.  J'ayspère  que  celé  dépesche  vous 
trouvera  encore  assés  tosl  pourpouvoyr  haster 
la  venue  des   quatre   mile  arquebusiers  que 

1   Msinrique  Manrique  de  Lara,  IV"  dur  de  Nagera. 


156'.).  —  28  juin. 

Aut.  Archives  de  Turin. 
A  MON  FIÎKI1K 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  aystent  retournaye  de  mon 
voyage  aux  camps,  je  vous  enné  bien  \oleu 
avertir  par  la  présaute  et  par  Bouivin  présent 
porteur,  lequel  s'an  retournant  vous  fayra  en- 
tendre bien  au  long  toutes  nos  novelles,  qui 
cera  cause  que  ne  vous  fayré  la  présante 
longue  après  vous  avoyr  prié  le  croyre  de  cet 
qu'il  vous  dira  de  l'anvie  que  j'é  de  vous 
fayr  conoystre  en  tout  cet  que  auré  de  moyen 

1  Guy  de  Lubersac,  capitaine  de  cent  hommes 
d'armes,  était  petit-fds  de  Gervais  de  Lubersac  et  de 
Franroise  de  Rastignac;  il  avait  épousé  Galirielle  d'Hélie 
de  Poinpadour. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS.  255 


I  amitié  que  je  vous  porte  et  corne  je  désire 
qu'il  cel  présante  aucasion  pour  le  vous 
povoyr  monstrer  par  estfayt  et  m'aseurant 
que  yl  vous  dira  tout  cet  que  lui  ay  dist,  je 
ne  vous  fayré  plus  longue  letre  et  priré  Dieu 
vous  donner  cet  que  désirés. 

D'Orléans,  cet  xxviue  de  jouin  i56o,. 

Votre  bonne  seur, 

Caterine. 


1569. 


i  juin. 


Orig.  Arch.  des  Médias  à  Florence,  dalla  fika  £736, 
nuova  Dunierazione. 

A  MON  COUSIN 

LE  GRAND-DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  j'ay  receu  vostre  lettre  par  le 
sieur  Trovle l,  et  veu  le  contenu  en  icelle  et  l'a  y 
monslrée  au  Roy  monsieur  mon  61z,  lequel  l'a 
prinse  de  bonne  part  et  m'a  prié  vous  dire  de 
la  sienne  qu'il  coguoist  et  a  monstre  de  le 
cognoistre  l'obligation  qu'il  a  à  Dieu;  car  il  ne 
sçait  prince  en  la  chrestienté  qui  aye  faict 
pour  son  service  ce  qu'il  a  faict  d'avoir  donné 
troys  batailles  dans  son  royaume  pour  le  désir 
qu'il  a  d'y  maintenir  son  honneur  et  la  reli- 
gion catholique  que  ses  père  et  grand-père 
ont  tousjours  tint  et  en  laquelle  je  l'aynourry, 
de  façon  qu'il  n'a  rien  tant  à  cœur  que  de  la 
voir  remise  comme  elle  v  soloit  estre,  ne 
l'ayant  jamais  mis  à  désirer  rien  que  de  con- 
server l'honneur  de  Dieu  et  son  Estât  sans  en 
désirer  aultre,  me  .semblant  qu'il  est  assez 
grant  et  beau  pour  s'en  contenter  et  ne  sou- 
haiter aullre  chose  que  le  voir  en  son  entier 
et  hors  des  troubles  où  nous  avons  esté  depuis 
la  mort  du  Roy  mon  seigneur,  car  si  Dieu 
nous  en  faict  la  grâce  nous  n'aurons  occasion 
que  de  le  remercier  et   nous   entretenir  en 

'  Troilo  Orsini. 


l'amitié  de  tous  les  princes  nos  voisins,  al- 
liés et  parents,  ce  que  je  vous  puis  asseurer 
estre  sa  volonté  et  l'avoir  nourry  n'en  avant 
aultre  ni  désirant  plus  grand  bien  que  celuy- 
là  et  vous  asseure  qu'il  a  receu  grant  plaisir 
de  vostre  visite  et  prins  de  bonne  part  ce  que 
ledict  Troyle  lui  a  dict  tant  pour  le  faict  des 
cens  mille  escus  que  aultre  chose  que  luy 
aviez  donné  charge,  comme  de  mon  costé 
vous  puis  asseurer  que  je  ne  puis  recevoir  plus 
grant  plaisir  que  voir  que  faciez  service  à 
ceste  couronne  pour  la  grande  obligation  que 
je  y  ay  et  pour  estre  de  ma  maison  comme 
vous  estes,  je  désire  vous  voir  continuer  en 
ceste  volonté  et  affection  vers  ce  royaulme  et 
mes  enfans,  désirant  vostre  grandeur  comniv 
la  mienne  propre,  à  quoy,  en  ce  que  auray 
moyen,  me  trouverez  tousjours  prompte  pour 
la  conservation  de  vous  et  des  vostres,  qui 
sera  l'endroict  ou  feray  fin ,  me  remettant  des 
aultres  nouvelles  sur  la  suffisance  du  sieur 
Troyle  et  piieray  Dieu  vous  avoyr  en  sa  saincte 
guarde. 

D'Orléans,  ce  xxvinc  de  juin  1569. 

Voslre  bonne  cousine, 

Caterine. 


[1569.  —  Fia  juin.] 

Aul.  Arch.  nat.  collect.  Simancas,  K  i5i3,  pièce  ia3. 

A  MA  NIÈCE 

DONA  JUANA. 

Madame  ma  niepse,  je  n'é  voleu  fallir  la 
remercier  de  la  lettre  et  Visitation  que  le  duc 
de  Nagera  '  m'a  fayste  de  sa  part,  et  en  plus 
grent  ennui  ne  me  pouviés  auser2  de  sete  dé- 
mostration  d'amytié,  le  prenant  de  aylle 
corne  d'une  prinsèse  que  je  say  avoyr  participé 

1  Le  duc  de  Nagera  avait  été  reçu  par  Charles  IX  le 
â  juin  à  Orléans. 
s  Auser,  user. 


256 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


en  mon  mal,  encore  que  pour  avoyr  aypousé 
la  royne  ma  fille  le  roy  rostre  frère  et  l'aymer 
corne  je  say  qu'ele  faysoyt,  cela  nous  la  l'ase 
regreter,  si  ese  '  que  moy,  qui  ne  puis  jeamès 
oublier  cet  que  j'é  perdu,  me  sant  aubiigée  à 
tous  ceulx  (jui  en  resentel  de  Tannin ,  et  oultre 
Pamytié  que  je  vous  ay  lousjours  portayepour 
lamytiéque  leurportiés,  cesi  me  la  ranforse  et 
nie  faysl  TOUS  prier  de  croyre  que,  cet  je  avoys 
quelque  moyen  de  la  lui  monstrer  parayfayst, 
(]ue  m'enployré  de  mesme  afection  qu'eult 
fayst  la  royne  ma  fille,  et  ne  volouyrcreyndre, 
cet  ysi  luy  avoyl  chause  qui  lui  feut  agréable, 
me  le  mender,  car  je  le  réseveroys à  gren  plé- 
sir  et  ne  l'annuierédeplus  longue  letre  après, 
encore  qu'il  n'en  souit  besouin,  lui  avoyr  prié 
de  avoyr  lousjours  en  recomendation  les  deus 
ynfantes  et  leur  volouyr  servir  de  ma\re  2  et 
sela  aubligera  de  plus  en  plus 
Vostre  boiine  tante, 

Catebine. 


1569.  —  (i"  juillet.) 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  COMTE  DE  FIESQUE  », 

AMBASSADEUR   AUPRÈS    DE    L'EMPEREUR  MAXJU1L1EN. 

Mon  cousin,  celle-cy  sera  pour  vous  adver- 
tir  de  la  réception  des  vostres  des  xi",  xvme  et 
xxv8  du  passe',  par  lesquelles  me  donnez  advis 

1  Si  ese,  si  est-ce. 

'  Mayre,  mère. 

3  Cette  lettre  nous  a  été  remise  par  le  Ministère  de 
l'Instruction  publique  et  sans  mention  de  provenance;  il 
ne  nous  a  pas  été  possible  de  découvrir  où  se  trouve 
l'original.  Elle  avait  sans  doute  été  transmise  par  quelque 
correspondant  des  sociétés  savantes.  La  Bibliothèque  na- 
tionale. 60U6  le  n°  15919  du  fonds  français,  renferme 
toutes  les  dépêches  et  minutes  de  Scipion  de  Fiesque; 
cette  lettre  n'y  est  point  comprise. 


de  ce  que  l'Empereur  vous  a  dit  avoir  esté 
délibéré  en  la  diette  pour  le  regard  des  cer- 
cles qui  ont  commandement  de  tenir  leurs 
gens  prests  selon  les  constitutions  de  l'Empire, 
et  que,  encore  qu'il  lui  ait  été  donné  auclo- 
rilé  de  les  lever  quand  bon  lui  sembleroit, 
néaiimoings  qu'il  leur  auroit  escript  quelques 
aultres  moyens  par  lesquels  il  lui  sembloit  se 
pouvoir  plus  tost  remédier  aux  présens  incon- 
vénient. Et ,  ne  vous  ayant  déclaré  les  moyens , 
il  semble  qu'il  ne  vous  ait  parlé  si  ouverte- 
ment que  de  coustume,  qui  me  donnerait 
quasi  occasion  de  soubçouner,  si  ce  n'es- 
toit  que  j'ay  une  entière  asseurance  de  la 
bonne  amitié  qu'il  porte  au  Roy  mon  fils  et 
à  moy,  vous  priant  de  descouvrir  dexlrement 
ses  intentions.  J'ai  bien  noté  ce  que  me  man- 
dez du  peu  de  bruict  qui  est  par  delà  des 
nopees,  et  croy  bien  que  la  chose  sera  tirée 
du  costé  d'Espaigne,  le  plus  à  la  longue  que 
l'on  pourra,  dont  afin  d'estre  mieux  esclaircie 
je  vous  prie  de  l'aire  tout  ce  qui  vous  sera 
possible  pour  sçavoir  ce  que  le  courrier  venu 
d'Espaigne  aura  rapporté.  Quant  à  Testât  de 
nos  affaires,  je  vous  ay  ci-debvant  mandé 
comme  l'on  se  préparait  à  aller  assiéger  la 
Charité,  dont  il  est  succédé  ce  que  verrez 
par  un  petit  mémoire  que  je  vous  envoyé.  Le 
Roy  monsieur  mon  ûlz  l'ait  faire  une  nouvelle 
levée  de  huict  mil  Suisses  et  de  cinquante  en- 
seignes françoises,  voyant  la  pertinacité  de 
ses  subjects  qui  ne  veulent  venir  à  aulcune 
recongnoissance  de  leurs  faultes,  et  aussi  pour 
avoir  moyen  de  résister  aux  forces  estrangères 
dont  l'on  nous  menace.  L'armée  de  nos  enne- 
mis s'est  advancée  vers  Poictiers  et  Chastelle- 
rault,  où  ils  sont  entrés  par  L'intelligence  de 
plusieurs  de  leur  religion  qui  estoient  dedans  et 
semble  qu'ils  veuillent  étendre  leur  conqueste, 
s'ils  peuvent.  Nostre  armée  que  commande 
mon  fils  le  duc  d'Anjou  a  osté  conlraincte  de 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


257 


se  raffraischir  par  quelque  temps  vers  le  pays 
de  Limosin  et  Périgord,  pendant  lequel  temps 
il  ne  s'est  fait  aulcune  opération  de  guerre. 
C'est  tout  ce  que  vous  aurez  de  moy  par  ce 
mol  que  je  finiray,  priant  Dieu,  mon  cousin, 
vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 
Escript  à  Orle'ans  le  .  .'  de  juillet  i  56g. 

Caterine. 


1569.  —  î"  juillet, 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français,  11°  3227,  f°  33  r". 
A  MA  COUSINE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  j'é  donné  clierge  au  porteur 
de  vous  aler  voyr  de  ma  part  et  Monsieur  de 
Nemours  et  voudrès  qui  vous  trove  aussi  sayns 
que  vous  le  sariez  désirer.  Je  suis  retour- 
naye  de  mon  voyage  et  ay  le'sé  mon  61s  et  les 
dus  vostres  en  très  bonne  santé',  et  ne  tienl 
pas  à  eulx  que  l'on  ne  combate,  corne  ausi 
ne  fayst  à  tous  les  signeur,  prinse  et  capi- 
tayne  qui  y  sont,  qui  est  un  grent  nombre; 
carj'e'ouï  dire  à  tous  les  plus  vieuk  capitayne 
et  qui  ont  acoteume'  de  voyr  les  aultres  ar- 
mées n'en  vire  jéamès  une  plus  belle  ni  plus 
grende  et  en  milleur  volonté  de  bien  fayre. 
Je  prie  à  Dieu  qui  leur  en  fase  la  grase 
et  lé  veulle  tous  conserver.  Je  ne  vous  fayré 
la  présante  plus  longue  de  peur,  en  Testât 
en  quoy  vous  aystes,  vous  donner  pouine 
de  lire  tent  et  je  prière  Dieu  vous  donner 
bonne  délivranse  avecques  la  santé  de  vous 
et  vostre  enfant. 

D'Orléans,  cet  premier  jour  de  juillet  1 5t>o, l. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

'  Voir  une  dépêche  des  Vénitiens  Correro  et  Conlaiini 
dans  Inquelle  ils  annoncent  que  le  Roi  et  la  Reine  leur 
ont.  donné  audience  le  1"  juillet  à  Orléans.  (Filza  VII, 
p.  43  et  46.) 

Catherine  de  Médicis.  —  nr. 


1569.  —a  juillet. 

Aut.  Arch.  des  Médicis  à  Florence,  daiia  filza  'i 
nuova  nunK'razione,  p.  28a. 

A  MON  CODSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  je  n'ay  point  voulu  biisseï 
partir  le  sr  Troïlo  Ursin  s'en  retournant  à 
Florence  sans  vous  remercier  de  la  lettre  que 
m'avez  envoyée  par  luy  et  de  la  bonne  volonté 
que  témoignez  à  l'endroit  du  Roy  monsieur 
mon  fils  et  à  la  prospérité  de  celle  couronne, 
ainsy  qu'en  fait  foy  le  contentement  que  vous 
avez  pris  de  la  victoire  que  Dieu  a  donnée  à 
mon  fils  sur  le  prince  de  Condé,  et  vous  pro- 
mets les  mesmes  bons  offices  de  mon  fils  et 
de  moy  en  tout  ce  que  désirerez,  ainsy  que 
le  sieur  Troïlo  vous  dira  de  ma  part,  et 
sur  cette  asseurance  feray  fin,  priant  Nostre- 
Seigneur  vous  conserver. 

D'Orléans,  le  uc  jour  de  juillet   1569. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  4  juillet. 

Aut.  Arch.  nal.  collect.  Simancas .  K  i5i2,  pièce  2Û. 

A  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  fils,  aystent  de  retur  mon 
cousin  le  cardinal  de  Guise,  et  ausi  ayenl  veu 
par  la  letre  qui  m'a  ballaye  de  Vostre  Majesté 
la  réponse  qu'ele  fayst  à  la  mienne  touchent 
le  mariage  du  Roy  mon  fils,  je  ne  lui  puis 
dire  rien  daventage  que  de  la  prier,  le  plus 
tost  qu'elle  aura  eu  la  réponse  de  l'Ampereur, 
nous  mender  le  temps  que  pourons  avoyr 
la  prinsese  Isabelle  sa  fille,  chause  que  le 
Roy  mon  fils  et  moy  désiron  qui  ne  tire  plus 
en  longueur  et  ausi  ne  veuls  fallir  à  remer- 
sier  Vostre  Majesté  de  cet  que,  de  sa  part,  m'a 
dist  mondisl  cousin,  l'asurant  que  ne  saroys 

33 


turniXËOii.    N.iTiovtLi 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


358 

resevoyr  chause  plus  agréable  et  qu'i   me 
rende  plus  contente  qu'estre  aseuraye  de  sa 
bonne  grase  et  que  Vostre  Majesté'  conoyse 
conbien  je  l'aymeet  désire  voyr  contineuer  et 
augmenter  L'amitié  entre  le  Roy  son  frère  ay 
elle;  à  quoy,  tent  queje  vivray,  métré  pouine 
de  tenir  la  main,  m'asenrant  que  Vostre  Ma- 
jesté île  Bon   conté  aura   parelle  volante  et 
d'aultent    que   j'é    cet   malheur   que    d'avoyr 
perdu  le  moyen  que  avès  auprès  d'elle  pour 
lui  t'ayro  entendre  les  chauses  que  je  conoys 
et  conestre'  pour  ayder  au  nouirc  à  scie  tent 
bonne  yntolligense  et  amytié  que  celui  de  la 
rovne  ma  fille,  voyent  l'asuranse  que  ledist 
cardinal  m'a  donnaye  de  Vostre  Majesté,  je 
lui  manderé  et  ayscripré  dornavent  tout  cet 
que  conestre'  y  pouvoyr  servir  ou  nuyre,  sa- 
chant asés  la  bonne  et  sainte  yntanlion   de 
Vostre    Majesté    que    sachant    yl     remédira 
aveques  sa  prudanse  et  bonne  volante  que  je 
say  avovr  à  l'antretèncmeiit  de  la  pays,  et  en 
sete  fianse  je  lui  dire  à  présent  une  chause 
qui  est  que  le  Roy  vostre  frère,  voyent  que 
l'armaye,  que  le  feu  duc  des  Dus-Pons  avoyt 
amenaye,  est  à  présant  jouinte  à  cela  que  ha 
l'amiral  et  que  cela  du  Roy  vostre  frère  ayst 
contrainte  de  s'estre  jouinte  toute  ensamble, 
tent  cet  que  avoyt  le  duc  d'Omale  que  le  duc 
mon  fils  et  cet  tenir  près  dudist  amiral  pour 
ayseier  de  le  conbalre  et  einpescber  de  fayre 
davantage  de  mal,  come  y  a  fayst,  cet  yl  venoit 
quelque  autre  cecours  d'Alemagnc,  yl  avoyt 
envoyé  ver  le  duc  d'Albe  pour  le  prier,  suivent 
la  prdmesse  (pie  luy  enn  avoyt  fayste  en  cas 
que  yl  vint  aullres  Alemans  au  securs  de  ses 
rebelles,  lui  volouir  ayder  de  touttes  les  l'orses 
qu'il  a  pour  les  empescher   d'entrer  en  cet 
royaume;  à  quoy  yl  a  respondu  qu'il  ne  po- 
voyt  encore  lui  en   fayre  response,  qui  est 
cause,  voyent  que  c'et  chause  qui  inporle  attsi 
pour  les  Aytas  et  servise  de  Vostre  Majesté, 


que  je  lui  enn  ay  bien  voleu  ayscripré  cet  mot 
pour  la  prier  que,  après  avoyr  entendu  cet 
que  lui  eu  dira   l'ambasadeur,  volouir  fayre 
tent  sur  cet  po\nt  que  de  cet  que  touche  à  la 
royne  d'Angleterre  une  si  bonne  et  emplc  et 
résoleue  dépesche  audist  duc  que  le  Roy  son 
frère  puise  ayslrc  aseuré  et  fayre  aystat  de  sel 
qu'i  en  poura  espérer  cl  Vostre  Majesté  m'es- 
cusera   si   si  clèremenl  je  luy  enn  rseripls, 
car  cet  aveques  la  niesme  liberté  que  je  avoys 
acoteumé  du  vivant  de  la  rovne  ma  fille,  me 
promelant  que  ne  le  Irovera  non  plus  mauves 
que  lors ,  et  que  s'aseurera  de  la  niesme  aléction 
el  amour  que  je  lui  porté  que  lorsque  je  avoy 
cet  heur  et  contentement  de  la  savoir  \y\e. 
espérant  que,  néanmoins  sa  mort,  cela  ne  me 
aylongnera  non  plus  de  sa  bonne  grase.  que 
ne  m'a  dimineué  l'anvie  de  lui  fayr  servise, 
come  Vostre  Majesté  poura  conoystre  par  ay- 
fest  en  touttes  les  aucasions  qui  cet  '  présen- 
teront et  qu'cle   voldra  employer. 

D'Orléans,  cet  imc  de  joulet  i5Go. 

Vostre  bonne  mère  et  seur. 

Cateiune. 


1569. 


juillet. 


Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  1075a,  p.*9g7. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQLEVAULX3. 
Monsieur  de  Fourquevàuls ,  vous  verrez  par 

1  Cet ,  se 

2  Le  6  juillet,  Foorquefaui  écrivait  à  la  Reine  :^  Quant 
à  la  résolution  prise  par  l'Empereur  sur  les  mariages,  il  esl 

vrai  qu'il  s?  coutenle  bien  forl  que  le  Roy  Très  Chrestien 
espouso  la  princesse  Ysabeau  sa  seconde  fille  el  le  Hoy 
de  Portugal  Madame  Marguerite  de  France,  priant  bien 
affeclu  mseinent  1"  Roy  Catbolicque  de  prendre  ce  faict 
en  sa  main, car  ledisl  Knipereur  lui  en  laisse  (oui  l'bon- 
neur  et  la  chargea;  mais  Fourquevanx  n'avait  que  peu 
de  confiance  dans  le  bon  vouloir  de  Philippe  H  et  il  ajou- 
tait :  fJe  pense  que  le  Roy  entretiendra  longuement 
Vostre  Majesté  de  ces   traités,  gagnant   temps   et    n'en 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


259 


la  dépesche  que  vous  faict  le  Roy  monsieur 
mon  fils  son  intention  sur  ie  faict  des  mariages 
et  comme  il  de'sire  que  la  consommation  s'en 
ensuive  le  plus  promptement  que  faire  se 
pourra,  \ous  commandant  expressément  de 
solliciter  le  Roy  Catholique  mon  bon  Iils  de 
luy  mander  la  response  qu'il  aura  eue  de 
l'Empereur,  affin  que  cy-après  les  choses  se 
puissent  effectuer  ainsi  que  je  l'ay  toujours 
désiré  pour  rendre  cette  bonne  amityé,  que 
j'ay  mis  peine  de  conserver  entre  ces  deux 
royaumes,  perpétuelle  et  inviolable;  mais  je 
me  veulx  plaindre  à  vous  pour  le  dire  au  roy 
monsieur  moi;  bon  Gis  du  peu  de  respect  qu'a 
eu  le  duc  d'Alve  aux  commandements  que  son- 
dict  maistre  nous  a  mandés  par  mon  cousin  le 
cardinal  de  Guise  lui  avoir  faict  de  nous  secourir 
sans  aucune  remise  ne  dissimulation  de  tout 
ce  que  nous  lui  demanderions,  et  maintenant 
que  nous  sommes  tous  certains  que  la  royne 
d'Angleterre  arme  tant  en  son  royaume  qu'en 
AUcmaigne  et  villes  maritimes  pour  entrer  en 
ce  royaume  et  favoriser  nos  rebelles,  et  que 
le  duc  Casimir  se  prépare  pour  faire  le  sem- 
blable d'un  autre  costé,  luy  ayant  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  envoyé  demander  secours,  suy- 
vant  ce  que  je  vous  ai  mandé  par  la  dépesche 
que  je  vous  ai  faicte  du  camp,  il  remet  à  nous 
respondre,  s'il  le  faira,  après  qu'il  y  aura 
advisé;  ce  qui  est  bien  esloigné  de  ce  que 
nous  espérions  des  commandemens  du  roy 
son  maistre,  de  l' amityé  et  bonne  intelligence 

sçaurois  deviner  l'occasion,  si  ce  n'est  d'accuser  son  na- 
turel qui  procède  froidement  et  si  lentement  en  ses  pro- 
pres négoces;  par  ainsi  il  ne  fault  trouver  estrange  s'il 
ne  s'escliauffe  point  en  ce  qui  vous  touche.  Aussi  est-ce 
qu'il  ne  peut  haster  ou  retarder  vostre  mariage  qu'il 
ne  fasse  de  mesme  du  sien  ;  car  l'Empereur  veut  que 
les  deux  princesses  ses  filles  sortent  de  sa  maison 
le  mesme  jour.  Je  voudrais  que  ce  peust  estre  de- 
main.)) (Bibl.  nationale,  fonds  français,  n°  1076a, 
p.  263.) 


qui  est  entre  ses  ministres  et  nous,  principal- 
lement  eu  ce  faict  qui  lui  touche  d'aussy  près 
que  à  dous,  et  des  belles  offres  que  ledict  duc 
nous  avoit  faictes,  qui  donue  grande  occasion 
au  Roy  monsieur  mon  fils  d'en  estre  très  mal 
satisfait,  et  ce  que  je  vous  prie  de  bien  faire 
entendre  au  Roy  Catholique  de  ma  part,  aflîn 
qu  il  y  donne  tel  ordre  que  il  est  nécessaire 
pour  le  bien  de  la  chrétienté,  considérant  les 
inconvéniens  qui  en  peuvent  advenir. 

Au  demeurant,  Monsieur  de  Fourquevauls, 
vous  m'avez  mandé  parcy-devant  que  les  filles 
frauçoises  qui  ont  servy  la  feue  Royne  Catho- 
lique ma  fille,  esloient  prestes  à  retourner, 
quand  je  les  mandeioys.  J'ay  différé  jusques  à 
présent  de  vous  y  faire  response,  pour  autant 
que  je  voulois  pourveoir  à  la  seurelé  de  leur 
chemin,  comme  j'ay  faict,  qui  est  cause  que 
vous  prierez  le  roy  mondict  beau-fils  de  les 
faire  accompagner  jusques  à  Narbonne,  où 
vous  me  manderez  le  temps  qu'elles  y  pour- 
ront arriver. 

Aussy,  Monsieur  de  Fourquevauls,  mon 
cousin  le  cardinal  de  Guise  n'a  oublié  à  tes- 
moigner  au  Roy  monsieur  mon  fils  et  à  moy 
le  debvoir  que  vous  faictes  par  dellà  et  les 
grandes  despenses  que  vous  estes  contrainct 
de  supporter,  dont  le  Roy  mondict  fils  a  déli- 
béré de  vous  faire  telle  recognoissance  que 
vous  aurez  occasion  de  demeurer  content, 
ainsi  que  je  le  vous  manderay  par  ma  pre- 
mière, vous  priant  de  continuer,  comme  vous 
avez  faict  jusques  à  présent,  à  me  mander  des 
nouvelles  de  la  disposition  de  mes  petites-filles, 
vous  envoyant  une  lettre  que  j'escrips  de  ma 
main  au  Roy  Catholique  pour  respondre  à  ceile 
qu'il  m'a  escripte  par  mon  cousin  le  cardinal. 
Pour  fin,  vous  sçaurez  que  le  duc  de  Nagera 
est  arrivé,  lequel  a  jà  eu  deux  audiances, 
mais  ne  m' ayant  dict  chose  qu'il  soyt  besoing 
vous  faire  sçavoir,  je  prieray  Dieu,  Monsieur 

33. 


260 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


de  Fourquevauls,  vous  lenir  en  sa  saincte  cl 
digne  garde. 

Escript  à  Orléans,  le  rai"  jour  de  juillet  i56o. 

Comme  je  eslois  preste  à  signer  la  présente , 
L'ambassadeur  don  Francès  m'est  venu  trou- 
ver, qui  m'a  dict  avoir  eu  advis  certain  que 
en  Allemaigne  il  se  faict  une  levée  de 
reistres  et  de  lansquenets,  soubs prétexte  de 
les  employer  pour  empescher  quand  le 
duc  des  Deux-Ponts  et  aultres  estrangiers 
qui  sont  en  mon  royaume  retourneront  en 
leur  pays,  que  ils  ne  puissent  rien  entre- 
prendre contre  l'Empire  et  aucun  des  princes 
d'icelui,  mais  que  leur  principal  desseing  est 
de  venir  et  entier  en  ce  royaume  comme  a 
l'aict  iedicl  duc  des  Deux-Ponts  et  d'aultant 
qu'il  dict  aussy  que  Lazare  Schevenden  en  est 
le  chef  et  colonnel,  qui  est  pensionnaire  de 
l'Empereur,  vous  le  prierez  bien  instamment 
de  la  part  du  Roy  monsieur  mon  fils  et  la 
mienne  de  escripre  audict  Empereur,  qu'il 
fasse  exprès  commandement  audict  Schevenden 
à  ce  qu'il  se  départe  de  faire  ladicle  levée  pour 
entrer  en  ce  royaume  et  faire  la  guerre  au 
Roy  monsieur  mon  fdz  et  que  le  commande- 
ment que  luy  fera  Iedicl  Empereur  soyt  tel 
que  ce  que  nous  eu  désirons  en  advienne. 

Depuis  encore  ledict  ambassadeur  m'a 
mandé  que  ladicte  levée  se  faisoit  pour  estre 
employée  pour  le  Transylvain  et  qu'ils  se 
livrent  à  la  fêle,  mais  que  pour  certain  c'est 
pour  entrer  en  ce  royaume  et  suivre  Iedicl 
duc  des  Deux-Ponts. 

Caterike. 


1569.  —  8  juillet. 

Aui.  Ilibl.  mil.  ronds  français,  n"  3a-j7 ,  f°  S5  r". 

A  MA  COUSINE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  ayenl  entendu  que  vous  aystes 


acouchaye,  je  vous  ay  bien  voleu  envoyer  cet 
porteur  pour  sçavoyr  de  vos  novelles,  et  corne 
vous,  vostre  enfant  vous  portés,  etspérant  i\î' 
cet  que  cérés  relevaye,  nous  vyendrés  trover; 
de  quoy  je  seré  bien  ayse  pour  vous  voyr,  et 
sachant  en  Testât  que  vous  aystes,  qu'i  ne 
l'atill  vous  travaller  de  lire  longue  letre,  je 
fayré  fin  prient  Dieu  que  vous  douint  bonne 
santé  et  bien  tost  aystre  enn  estât  de  nous  po- 
voyr  venir  voyr. 

D'Orléans,  cet  vme  de  joulet  î  669. 

Vostre  bonne  cousine  , 

■        Catkmne. 


1569.  —  9  juillet. 

Oupie.  Imprimé  dans  la  Correspondance  diplomtttujUf 
de  La  Mothe-FêneUm ,  t.  VII  .  p.  a8. 

A  MONSIEUR  DE  LA  MOTHEFÉNELON. 

Monsieur  de  la  Mothe-Fénclon,  tout  ce  que 
nous  pouvons  recueillir  de  vos  dernières  dé- 
pescb.es,  c'est  que  la  royne  d'Angleterre,  ma 
bonne  sœur,  n'oublie  rien  de  tous  les  appretz 
qui  sont  nécessaires  pour  l'acheminement 
d'une  guerre  ',  laquelle  nous  ne  voyons  pas 

1  Voici  île  Jeanne  d'Albrel  à  Elisabeth  une  lettre  oui 
justifie  les  défiances  de  Catherine  : 

"Madame,  je  n'ay  voulu  faillir  ceste  occasion  de  me 
ramentavoir  à  vostre  bonne  grâce  et  vous  remercier  très 
humblement  de  l'assistance  qu'il  vous  plaist  nous  faire, 
vous  priant  très  humblement  nous  continuer  cette  laveur, 
laquelle,  Madame,  apportera  récompenses  dignes  de  vostre 
piété  et  de  vostre  grandeur,  la  première  au  ciel  que  Dieu 
vous  guarde  pour  avoir  soustenu  son  église;  la  seconde 
les  cueurs  de  tout  ces  princes,  seigneurs  cl  grands  capi- 
laiues  ijui,  s'en  ressentant,  vous  vouent  très  humide  ser- 

vice;  la  tierce  une  gloii t  louange  immortelle  que  la 

renommée  portera  jusques  aux  bouts  du  monde,  et  puisque 
Madame,  voussçaurez  par  Monsieur  le  cardinal*  les  par- 
ticularitez  de  nos  affaires,  je  m'en  remettra}  à  luy,  après 
avoir  présenté  mes  très  humbles  recommandations  à  vos 
bonnes  grâces,  je  pneray  le  Seigneur,   Madame,  qu'il 

•  Le  carrliua]  <le  Clii'ilillon. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


261 


s'adresser  à  aultres  que  à  nous,  estant  ses  af- 
faires aux  ternies  que  vous  le  mandez  pour  le 
regard  du  costé  de  Flandres,  et  en  telle  voye 
d'accord  que  je  tiens  jà  tous  ces  différants  pour 
accordés;  estimant  bien  que  ce  qui  la  peult 
retenir  jusques  icy  de  se  déclarer  ouverte- 
ment, c'est  qu'elle  veult  auparavant  veoyr  un 
peu  clair  à  ce  que  auront  d'heureux  succez  les 
affaires  de  nos  ennemys.  Quoy  que  ce  soit,  j'ai 
bonne  espérance,  quand  elle  en  viendra  là, 
qu'elle  n'en  rapportera  non  plus  d'hon- 
neur et  de  réputation  qu'elle  fist  aux  troubles 
de  l'année  soixante-deux,  vous  priant,  affin 
que  nous  ne  puissions  estre  surpris,  que, 
comme  vous  avez  bien  faicl  jusques  icy,  vous 
advertissiez  ordinairement  mon  cousin  le  ma- 
reschal  de  Cossé,  qui  est  pour  pourveoir  à  la 
Normandie  et  la  Picardie,  de  toutes  les  choses 
qui  seront  importantes  au  bien  du  service  du 
Roy  monsieur  mon  fds. 

Depuis  le  discours  qui  vous  en  fusl  dernière- 
ment envoyé,  de  la  façon  que  s'estoient  passé 
une  bien  grosse  escarmouche  entre  quelques 
gens  de  pied  de  nostre  armée  et  celle  de  nos 
eunemvs,  il  n'est  rien  survenu  de  nouveau 
entre  lesdicles  armées;  et  sont,  l'une  au  camp 
de  Larsac,  qui  est  la  nostre,  ell'autre  àNyort. 
11  est  vrai  que,  voyant  l'admirai  que  le  comte 
du  Lude  estoit  prest  de  donner  l'assaut  à  Nyorl , 
l'a  envoyé  secourir  de  deux  mille  chevaulx  et 
quelques  gens  de  pied,  qui  a  esté  cause  qu'il 
a  esté  contraincl  d'en  laisser  le  siège,  ce  qu'il 
a  faict  sans  aulcune  perte. 

Comme  j'estois  à  l'endroict  de  cette  des- 
pesche ,  la  vostre  du  xxviu0  du  passé  nous  est 
arrivée ,  par  laquelle  j'ai  veu  les  beaux  advis  que 
l'ambassadeur Norrys  faict,  selon  sa  coustume, 
courir  par  delà,  qui  sont  sy  faulx,  malicieux  et 
controuvez  qu'il  n'est  possible  de  plus;  car  de 

vous  augmente  les  siennes.  De  la  Rochelle,  ce  19  juillet. » 
British  Muséum,  fonds  Cotton,  E  VI,  P  106. 


dire  que  le  poison  de  feu  d'Andelot  se  soil 
avéré  par  l'exécution  d'un  sien  serviteur  quia 
esté  tiré  à  quatre  chevaulx  l,  cella  est  entière- 
ment faulx,  comme  aussi  ce  qu'il  fait  courir  de 
la  façon  de  la  mort  du  duc  des  Deux-Ponts, 
estant  advenu  à  l'ung  et  à  l'aultre  par  une 
grosse  fiebvre ,  à  l'occasion  de  beaucoup  de 
travail  qu'il  auroit  pris,  mesmes  ledict  duc 
des  Deux-Ponts  aux  continuelles  grandes  jour- 
nées qu'il  fust  contraincl  de  faire  pour  garder 
d'estre  combatu  de  nostre  armée,  avant  que  de 
joindre  l'admirai.  Et  tant  s'en  fault  que  ledict 
duc  ayt  mangé  advec  la  royne  de  Navarre, 
que,  ung  jour  auparavant  qu'il  fust  joint  au- 
dict  admirai ,  il  estoit  jà  extresmement  malade. 

Pour  le  regard  de  Périgueux,lesdicts  enne- 
mys ont  bien  faict  quelque  contenance  d'y 
vouloir  dresser  la  teste;  mais  ils  n'en  sont  ap- 
prochez de  plus  de  dix  lieues.  Et  quant  ilz 
voudroient  entreprendre  de  l'assiéger,  à  quoy 
l'on  ne  vojt  point  d'apparance,  y  ayant  une  sy 
puissante  année  si  prez  d'eux,  ils  la  trouve- 
ront pourveue  d'ung  si  bon  nombre  d'hommes, 
qu'ils  n'en  rapporteront  que  la  honte. 

Mon  cousin  le  cardinal  de  Guise  est  icy 
arrivé  depuis  sept  ou  huit  jours  de  retour  de 
son  voyage  d'Espaigne  et  nous  a  raporté  la 
résolution  des  mariages  de  la  fille  aisnée  de 
l'Empereur  avec  le  Roy  Catholique ,  de  la  se- 
conde pour  le  Roy  monsieur  mon  fils,  et  du 
mariage  du  roy  de  Portugal  avec  ma  fille, 
avec  toute  assurence  et  confirmation  de  l'ami- 
tyé  dudict  Roy  Catholique,  qui  n'est  en  rien 
diminuée  pour  la  mort  de  la  feue  royne 
d'Espaigne,  ma  fille. 

1  Voici  ce  qu'avait  écrit  Norris  le  \h  juin  à  Cecil  :  <tA 
gentelman  of  M.  D'Anjou  camp,  xvho  under  présence  of 
service,  being  intertained  by  M'  D'Andelot  poisoned  bim, 
suborned  bereunto  by  M"  Martigues.»  {Calendar  of  State 
papers,  1669-1570,  p.  88.)  Voir  Hubert  Languet, 
Epislolœ,  p.  112. 


262  LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 

Le  sieur  de  Sansac  est  au  siège  de  la  Cha- 
rité, que  nous  espérons  qu'il  aura  réduict  à 
l'obéissance   du   Ro\    mon   lils   dedans  peu  de 

jours;  priant  DieuvousaMoireu  sa  saincte  garde. 

Escripi  à  Orléau^,  le  i\'  jourde juillet  i5(îç). 

CiTBJUNE. 

Brulart. 


1569.  —9  juillet. 

Alll.  Itilil.   it.ll.   fnri.ls  IViiuiiiis  .    Il1   IOA&0.,  f°  l5. 

A  MOH  OOCSM 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin,  j'é  atendu  jeusques  asteures  à 
vous  f'ayre  resj)onse  pour  vous  la  povoyr  fayre 
si  résoleue  que  voyés  par  là  cet  que  le  Roy 
mon  fils  désire  que  l'asiés  pour  son  service, 
ayent  lui  et  les  prinsipaulx  de  son  consel  trové 
1res  bon  et  sagement  avisé  cet  que  m'avez 
ay script  et  désire  que,  ynsin  que  enn  avés 
aysté  le  premier  à  vous  enn  aviser,  que  ausi 
ayés  L'honneur  de  conduire  le  tout  à  bon  fin, 
el  ([lie  soyés  le  chef  de  tout  et  amenyés  les 
torses  qu'il  vous  mende,  cet  les  pouvés  hobte- 
nir  d'eulx  et  surtout  cet  qu'il  nous  ayst  le  plus 
néceseyre,  c'et  de  euser  de  diligense,  et  ayent 
vous  pour  chef,  comme  le  Roy  mon  fils  le 
Miilt,  je  ne  doutle  que  n'ayons  la  fin  de  nos 
maulx,  qui  sont  tieuls  que  savés;  car  je  ni 
voy  nul  amendement  et  une  trop  grende  lon- 
guer1  à  mon  gré.  Je  ne  vous  fayré  la  présante 
plus  longue,  me  remetant  sur  ce  que  le  Roy 
vous  en  mende,  et  seulement  vous  dire  que 
vostre  femme,  sel  vient  jouer  ysi  aveques  nous, 
je  ann  é  aysté  de  cet  avis,  et  nous  la  garde- 
ions,  atendent  vostre  retour  que  je  prie  à 
Dieu  qu'il  soit  bien  toslet  vous  enn  aussi  bonne 
santé  que  le  désiré. 

D'Orléans,  cet  ix°  jour  de  joulel  1569. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 

1  Longuei-,  longueur. 


1569.  —  10  juillet 

Aut.  Archives  du  Vatican  .  lettres  des  Princes ,  vol.  XXXII. 

\  NOSTRE  TRÈS  SAINCTPÈRE  LE  PAPE. 


Très  Saincl-I'ère,  la  bonne  volonté  que 
Vostre  Sainrlelé  nous  monstre  par  elïécl  el 
lasMiiiiuice  que  nous  donne  vostre  nonce,  el 
ee  que  nous  eu  mande  l'evesque  du  Mans  de 
l'envie  et  désir  que  Voslre  Saincteté  a  de  nous 
voir  hors  de  nos  calamilez  nous  donne  l'har- 
diesse de  la  piier,  nonobstant  le  beau  el  grant 
secours  qu'elle  nous  a  baillé,  de  vouloir  en- 
core nous  aider,  ainsi  que  plus  amplement  le 
Roy  mon  lilz  a  donné  charge  à  son  ambassa- 
deur lui  dire  de  sa  part,  et  avous  prié  le 
nonce  d'en  escripre  à  Voslre  Saincteté,  nous 
asseurant  tant  de  sa  bonne  affection  vers  nous 
que  ne  nous  refusera  cette  requeste  el  son 
autorité  vers  ceulx  que  l'evesque  du  Mans 
luy  dira  pour,  de  leur  coûté,  nous  secourir, 
el  ne  sera  rien  épargné  aveques  le  resle 
de  toutes  les  forces  que  a  le  Roy  mon  lilz 
pour  reslaurer  et  remettre  nostre  religion  en- 
tière et  l'honneur  de  Dieu  en  ce  royaulme, 
pour  lequel  effeet  n'y  espargnerons,  non 
plus  que  avons  faict,  tout  ce  qui  est  en  nostre 
puissance,  jusques  à  nos  propres  vies,  et  me 
remectant  de  tout  sur  ce  que  le  Roy  mon 
filz  a  chargé  l'evesque  du  Mans  et  le  nonce 
de  Voslre  Saincteté,  je  ne  la  annuieray  de  plus 
longue  lettre,  priant  Nostre-Seigneur  de  don- 
ner à  Vostre  Saincteté  l'accomplissement  de 
ses  saints  désirs. 

D'Orléans,  ce  xc  jour  de  juillet  i56o. 

Voslre  obéissante  et  dévote  fille, 

Catbrine. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


263 


1569.  —  17  juillet. 

Aut.  Uibl.  nat.  fonds  français, n°  îoa&o,  f°  17. 

A  MA  COUSINE 

MADAME  LA   DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  j'é  aysté  bien  ayse  d'avoyr  eu 
de  vos  novelles,  et  vous  ay  bien  voleu  mender 
dé  mienes  par  cet  porteui'  qui  s'an  va  à  Lion 
et,  Dieu  mersis,  sont  bonnes,  aytent  lous 
sayns;  et  au  reste  vous  entendre's  de  lui  corne 
avons  seu  que  les  ennemis  ont  prins  Chatele- 
reau;  et  j'espère  que,  set  rapprocbant  mon 
lils,  qu'il  ne  prandront  aulre  chause.  J'é  aysle' 
bien  ayse  de  savoir  que  vostre  mari  souit  guéri. 
Mandé  moy  que  c'et  que  de  cet  prestre,  et 
s'il  dist  poynl  que  uou  seron  bien  tost  aur1 
de  tous  ces  maulx,  cet  que  je  prie  à  Dieu  nous 
fayre  la  grasc  et  vous  donner  et  à  vostre  mary 
cet  que  désirés  et  vous  prie  lui  fayre  mes  re- 
commendation. 

D'Orléans,  ce  xvu0  de  joulet  1  5G9. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  18  juillet. 

Copie.  Imprimé  dans  la  Correspondance  diplomatique 
de  La  Mothe-Fénelon ,  t.  VII,  p.  3a. 

A  MONSIEUR  DE  LA  MOTHE-FÉNELON. 

Monsieur  de  la  Mothe-Fénelon,  vous  faictes 
service  bien  fort  agréable  au  Roy  monsieur 
mon  fils  de  prendre  occasion  de  visiter  la 
royne  d'Angleterre,  ma  bonne  sœur,  le  plus 
souvent  qu'il  vous  est  possible;  car,  encore  que 
j'estime  qu'elle  soit  en  ses  propos  bien  fort  ré- 
servée ,  et  sache  assez  bien  couvrir  le  font  de  ses 
intentions,  sy  esl-ce  que,  par  cette  fréquenta- 
tion, il  vous  sera  toujours  aisé  d'en  découvrir 
quelque  partie,  si  vous  n'en  pouvez  savoir  le 

'  Aur,  hors. 


tout;  et  pour  ce,  le  mieux  que  vous  puissiez 
faire,  c'est  de  continuer  à  la  visiterbien  souvent. 

Vostre  dépesche  du  cinquiesme  me  continue 
toujours  de  plus  en  plus  en  l'opinion  que 
j'ai  eue  ci-devant  que  les  différents  d'Angle- 
terre et  des  Pays-Bas  se  composeront  bientost 
amiablement,  dont  vous  nous  avertirez  de  ce 
qui  succédera,  ensemble  des  apprests  qu'ils 
feront  par  delà;  à  quoy  je  vous  prie  d'avoir 
l'œil  soigneusement  ouvert  selon  vostre  vigi- 
lance accoustumée. 

Le  Roy  monsieur  mon  fils,  ne  voulant  rien 
oublier  en  l'exécution  de  celte  entreprise, 
puysque  ses  sujets  demeurent  en  leur  obsti- 
nation accoustumée,  fait  faire  une  nouvelle 
levée  de  douze  mille  Suisses  et  de  quarante 
enseignes  de  François ,  qu'il  espère  avoir  tout 
prests  dedans  la  mi-aoust;  estant  tout  ce  que 
j'ai  à  vous  dire  par  ce  mot  auquel  je  ferai  fin 
en  priant  Dieu,  Monsieur  de  la  Mothe-Féne- 
lon, vous  avoir  en  sa  saincle  et  digne  garde. 

Escript  à  Orléans,  le  xvine  jour  de  juillet 

i569. 

Caterine. 
Brulart. 


1569.  —  18  juillet. 

Aul.  Arch.  nat.  collect.  Simancas,  K  i5n,  pièce  160. 

A  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  fils,  je  ne  veuls  fallir,  s'an 
retournant  le  duc  de  Nagera,  rcmersier  Vostre 
Majesté  de  la  Visitation  que  par  lui  nous  ha 
fayst  fayre,  corne  chause  que  venant  délia  ', 
encore  que  ce  souit  pour  eune  si  piteuse  auca- 
sion,  nous  l'avons  eue  très  agréable,  voyent 
l'aunestc  language  que,  de  sa  part,  yl  nous  a 
tins,  qui  nous  ay '2  daventage  agréable,  d'aultenl 
que  la  aseuranse  qu'il  nous  ha  donnée  par  là 

1   Délia,  d'elle. 
-  Ay,  est. 


2(1 'i 


LETTRES  DE  CATII 


de  l'amitié  que  nous  portés,  laquèle  nonaus- 
tcnt  aostre  malheureuse  forteune  de  la  morl 
do  la  royne  ma  fille  ue  voy  en  rien  dimi- 
neuée,  que  est  cliause  que,  cet  je  puis  trover 
quelque  recpnforl  an  sa  perte,  me  le  peu  plus 
douner  que  neul  autre,  ayspéranl  (jue  Voslre 
Majesté  conoytra  conbien  je  l'estime  et  dé- 
sire de  me  voyr  conservée  en  sa  bonne  grase 
et  que  ne  lui  donnere'  jeamès  aucasion  de 
m'en  aylongner,  etspérant  (]ue  de  son  coûté 
contineuera  l'amytié  et  bonne  yntelligense 
entre  le  Roy  son  frère  et  aylle  corne  ayl  i  esl  '  : 
à  quoy  en  cet  que  je  auré  moyen  de  lui  ser- 
vir je  m'i  employré  de  cel  coulé  lent  que  vi- 
vray  el  supliré  Nostre-Signeur  la  conserver 
et  lui  donner  ce  qu'ele  désire,  me  remetenl 
sur  la  sufisanse  dudicl  duc  pour  lui  dire  de 
nos  novelles  el  l'estal  en  quoy  y  lèse  les 
afayres  de  cet  royaume. 

D'Orléans,  cet  xvnr5  de  joulet  1 5 6 9 . 

Caterine. 


1569.  —  96  juillet. 

Orig.  Archives  de  Turin. 
^  MON  FRÈRE 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  entendant  le  traitté  qu'on  faisoit 
du  mariage  de  madamoiselle  de  la  Chambre 
avec  le  seigneur  conte  de  Montafié,  j'ay  esti- 
mé ce  party  si  propre  et  commode  pour  la- 
dicte  damoiselle,  que  en  désirant  le  bien  et 
contentement,  comme  je  fais  de  toute  sa  mai- 
son, j'ay  bien  voullu  vous  en  escrire,  afiîn  de 
faire  que  ledict  mariaige  sorte  au  plus  tost 
son  effect,  et  d'aultant  que  meilleure  occa- 
sion ne  se  sauroil  offrir  pour  parachever  par 
mesme  moyen  celuy  que  si  longtemps  vous 
avez  conclud    entre  le  filz  de   mon  cousin  le 

1    El  aylle  corne  ayl  i  esl ,  el  cil?  comme  die  y  esl. 


ERINE  DE  MÉDICIS. 

[  marquis  de  la  Chambre  et  madamoiselle  de 
Savoye,  j'ay  pensé  vous  en  devoir  escrire  et 
prier,  come  je  fais  affectueusement,  vous  as- 

!  seuranl  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  el 
moy  aurons  ung  singulier  plaisir  d'entendre 
desdicis  deux  mariaiges  sortir  en  mesme  in- 
stant ledict  effect.  Quant  à  moy,  j'ay  en  telle 
recommandations  tout  ce  qui  concerne  le  bien 
et  grandeur  de  la  maison  de  la  Chambre  pour 
m'appartenir  de  parantaige  et  pour  estre bons, 
fidelles  et  loyaulx  serviteurs  du  Roy  monsieur 
mon  fils,  comme  ils  font  bien  apparoir  en 
l'occasion  de  ceste  présente  guerre,  que  sai- 
chant  que  l'issue  de  ces  deux  mariaiges  ne 
leur  sçauroit  estre  sinon  honorable  et  prouf- 
filable,  je  vous  en  ay  voulu  prier  d'affection, 
come  je  fais  par  la  présente,  laquelle  n'eslanl  à 
autre  fin,  je  supplieray  le  Créateur,  mon  frère, 
qu  il  vous  ait  en  sa  très  saincte  et  digne  garde 
Escript  à  Orléans,  le  xxvi1'  jour  de  juillet 
1 5  6  9 . 

(De  sa  main.)  Mon  frère,  je  ne  vous  reco- 
menderé  davantage  cet  mariage,  rai  vous  sa- 
vés  asés  combien  j'ème  cete  mavson  et  désire 
leur  bien  et  aventage  et  ayslimeré  tousjour 
come  pour  moy-mesnie  tout  le  contentement 
et  avensement  qu'il  auront,  qui  me  fayst  vous 
ayscripre  la  présanle  el  vous  prier  de  ayfec- 
tuer  cet  que  déjeà  a  esté  mis  en  propos. 

Voire  bonne  seur, 

Caterine. 


1569.  —  29  juillet. 
Orig.  Bibl.  nat.  fouHs  français,  n°3i5g.  f*  igo. 

A  MONSIEUR  LE  DUC  DE  NE  VERS. 

Mon  cousin,  il  ne  s'est  rien  passé  en  l'ar- 
mée du  Roy  mon  filz,  ni  présenté  occasion  de 
vous  faire  entendre  l'eslal  <le  noz  affaires  que 
nous  ne  vous  ayons  escript.  lesmoins  noz  dé- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


•2frô 


pesches  qui  ont  suivy  l'une  l'aultre  de  fort 
près.  Depuis  la  dernière  il  n'est  pas  survenu 
chose  digne  de  vous  estre  escripte;  niais  pour 
vous  mectre  hors  de  la  peine  que  vous  pouvez 
estre  si  vous  n'aviez  de  uoz  nouvelles  que  vous 
entendez  volontiers  selon  l'affection  grande  que 
vous  nous  portez,  nous  avons  advisévous  faire 
ceste  petite,  par  laquelle  \ous  verrez  tout  ce 
que  nous  avons  de  nouveau ,  vous  priant ,  mon 
cousin,  nous  faire  souvent  part  de  voz  nou- 
velles et  en  quelle  disposition  vous  estes,  car 
chose  ne  sçaurions-nous  entendre  qui  nous 
apporte  plus  de  plaisir  et  de  contentement. 
En  cet  endroict  je  prye  Dieu,  mon  cousin, 
vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escriptà  Paris,  le  xxixe  jour  de  juillet  1.569'. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  3i  juillet. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3 190,  f  110. 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  encore  que  je  sois 
très  asseure'e  de  vostre  bonne  volunté  et  affec- 

1  Charles  I\  ajoutait  :  s  Ce  qui  a  empesché  que  jusques 
icy  l'on  n'a  pu  combattre  nos  ennemys,  comme  la  réso- 
lution estoil  prise, a  esté  l'incommodité  du  pavs,  où  mes- 
dicts  enneniys  se  sont  jectez,  montueux  et  malaisez,  qu'il 
estoit  impossible  de  les  joindre  et  forcer  au  combat  sans 
le  très  grand  désadvanlaige  de  mon  armée  et  que,  pour 
l'incommodité  et  l'infertilité  des  lieux,  et  la  nécessité  de 
vivres,  a  esté  contraincte  de  se  retirer  à  l'escart  pour  se 
refreschir  de  tant  de  longueurs  et  pauvretés  souffertes. 
Depuis  et  incontinent  nosdiclz  ennemys  se  sont  advancez 
du  costé  de  la  rivière  de  Loyre,  advertis  qu'il  estoit 
impossible  que  ceulx  qui  estoient  dedans  la  Charité 
puissent  résister  aux  forces  que  j'y  avois  envoyées  pour 
la  remectre  en  mon  obéissance,  ils  y  ont  envoyé  le 
mesme  secours  qui  avoit  esté  envoyé  à  Niort,  qui  leur 
a  fait  lever  le  siège,  ainsi  que  fut  contraint  le  comte  du 
Lude  de  devant  Niort.»  (Bibl.  nat.,  fonds  français, 
n"  3i39,  p.  188.) 

Càtberims  de  Msdicis.  —  m. 


tion  en  tout  ce  qui  tousche  mes  particulières 
affaires,  je  vous  ay  bien  voullu  escripre  ce 
mol  pour  vous  prier,  comme  je  fais  de  bon 
cueur,  d'assister  en  ce  que  vous  pourrez  ceulx 
que  Marcel  mon  recepveur  général  envoyé 
ordinairement  par  delà  pour  la  recepte  de 
mes  desniers  et  sollicitations  des  fermiers  du 
domaine  dont  je  joys.  Il  y  a  un  fermier  nommé 
Pierre  Verrier,  qui  m'est  débiteur  d'une  grosse 
somme,  dont  le  poursuicl  ledict  sieur  Marcel; 
mais  il  a  beaucoup  de  peyne  d'accélérer  cella. 
Vous  y  pouvez  beaucoup  ayder;  je  vous  prie 
pour  ceste  cause  vous  y  employer  et  tenir  la 
main  à  ce  que  en  cella  et  en  mes  aultres 
affaires  ledict  Marcel  ou  ceulx  à  qui  il  en 
donne  charge  et  qu'il  envoyé  par  delà  puissent 
estre  satislailz  promplement  selon  les  baulx  et 
ferir.es  et  obligations  de  ceulx  qui  me  sont  re- 
devables, et  vous  me  ferez  bien  plaisir,  dont  je 
m'asseure.  Aussi  ne  m'en  estendray-jeenceste- 
cy  dadvantaige,  mais  pour  la  fin  prieray 
Dieu,  Monsieur  de  Matignon,  qu'il  vous  ait 
en  sa  saincte  garde. 

De  Paris,  ce  dernier  jour  de  juillet  1069. 

Caterise. 
Pinart. 


1569.  —  2  août. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonda  fiançais ,  u°    107ÔS,    p.   347- 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  d'aultaut  que  le 
Roy  monsieur  mon  filz  vous  instruict  si  bien 
et  particulièrement  de  tout  ce  que  vous  avez 
à  manier  et  traicler  par  delà  pour  son  conten- 
tement et  satisfaction  et  principallement  pour 
le  bien  et  repos  universel  de  toute  la  chré- 
tienté, il  ne  me  reste  à  vous  en  faire  plus 
longue  lettre,  si  n'est  pour  vous  tesmoigner 
combien  je  désire  que  vous  faictes  entendre 
dextrement  au  Roy  Catholique  ce  qui  est  con- 


IMVajBIXtK     »ii;)!iii.[. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


tenu  par  la  lettre  dudict  sieur  Roy  mon  fils l, 
taisant  en  cella  et  en  tout  le  demeurant  de 

1  Charles  IX  lui  adressait  le  pouvoir  officiel  de  traiter 
du  mariage  de  sa  soeur  Marguerite  de  Valois  avec  le  roi 
de  Portugal  ;  à  ce  pouvoir  était  jointe  l'instruction  de  ce 
que  Fourquevaulx  aurait  à  représenter  au  sujet  du  ma- 
riage de  Charles  IX  et  d'Elisabeth  d'Autriche  et  dont 
voici  les  termes  :  «Si  tost  que  le  s'  de  Fourquevauls  aura 
receu  cette  dépesche  il  enverra  demander  audience,  en 
laquelle,  après  avoir  présenté  les  très  affectueuses  recom- 
mandations de  Sa  Majesté  Très  Chrestienne  au  Roy  Catho- 
lique, luy  dira  en  premier  lieu  qu'ayant  le  Roy  entendu 
le  désir  qu'il  a  que  les  traictez  desdicts  mariages  se  la- 
cent, et  passent  en  Espagne,  prez  de  luy,  Sa  Majesté  post- 
posant tout  autre  respect  s'est  voulu  conformer  au  désir 
dudict  roy,  s'asseurant  de  sa  syncérité  et  mutuelle  affec- 
tion, qu'es  ce  faict  elle  n'aura  moins  de  regard  à  ce  qui 
loin  lie  l'honneur  et  commodité  du  Roy  et  de  Madame  sa 
sœur  que  ce  qui  touchera  Madame  Elisabeth  et  le  roy  de 
Portugal. 

fRemonstrera  aprez  qu'estant  les  choses  en  si  bons 
termes,  semble  au  Roy  qu'il  est  expédient  pour  les  uns 
et  pour  les  autres  de  les  mettre  à  effect  le  plus  tost  que 
l'aire  se  pourra,  car  la  longueur  ne  peut  que  nuire  et 
rien  servir,  et  aussi  que  lesdicts  s"  deschargez  de  ce  pen- 
sement  pourront  plus  librement  vacquer  à  leurs  autres 
affaires.  Et  partant  requerra  le  Roy  Calholirque  de  ac- 
célérer l'effect  et  consoumalion  desdicts  mariages,  et 
qu'au  plus  tard  elle  ne  soit  pas  différée  plus  longuement 
que  la  S'-Martin  prochainement  venant. 

«Dira  que  pour  trancher  desdicts  mariages  le  Roy  luy 
a  envoyé  bon  et  suffisant  pouvoir  et  qu'à  cette  fin  il  est 
prest,  quand  il  plaira  audict  roy  d'Espagne  de  s'assem- 
bler avec  ses  députés  et  ceux  desdicts  s"  Empereur  et 
roy  de  Portugal,  estant  vraysemblable  que  lesdicls  s" 
Empereur  et  roy  de  Portugal  auront  envoyé  pouvoir  à 
leurs  ambassadeurs  résidons  piez  dudict  Roy  Catholique 
pour  traicter  desdicts  mariages;  toutefois,  s'il  luy  est 
respondu  qu'ilz  ne  Payent,  faict  et  que  lesdiclz  s"  se  sont 
du  tout  remis  au  roy  d'Espagne  d'en  convenir  et  traicter 
et  qu'il  promettra  et  se  fera  fort  pour  eulx,  ledict  s'  de 
Fourquevauls  pourra  répliquer,  qu'estant  lesdicls  ma- 
riages de  telle  importance  et  concernant  le  faict  de 
chascun  des  princes  susdicts,  il  eust  aussi  esté  bien  re- 
quis que  chascun  y  eut  ses  députés  ou  au  moins  particuliers 
pouvoirs  pour  traicter  et  conclure  ce  que  leur  touche, 
que  néantmoins  il  ne  différera  de  traicter  et  conclure 
lesdicts  mariages  avec  les  députés  dudict  Roy  Catholicque, 


vostre  négociation  le  bon  debvoir  et  diligence 

que  l'on  se  proinect  de  vous,  de  vostre  vertu  et 
prudence iiccouslume'e.  Etsur  ce,  je  supplieray 
le  Créateur  vous  avoir,  Monsieur  de  Fourque- 
vauls, en  sa  trèssaincte  garde. 

Escript  à  Paris,  le  deuxiesme  jour  de  aoust 
i56g. 

Caterine. 

1 569.  —  5  août. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10759,  p.  3A4. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  vous  verrez  ce 
(pie  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript 
touchant  le  merciement  qu'il  désire  que  vous 
l'aides  au  Roy  Catholique  mon  beau-fils  du 
secours  de  quatre  mil  Espaignols  qu'il  nous 
doibt  envoyer  et  desquels  il  avoil,  lors  de  vostre 
dernière  dépesche  que  nous  a  apportée  voslre 
secrétaire  présent  porteur,  commandé  la  levée 
estre  faicte;  à  quoy  je  u'adjouteray  rien,  si  ce 
n'est  de  vous  dire  que  vous  uziez  de  toute  la 
sollicitation  dilligente  que  vous  sera  possible 
pour  nous  faire  promptement  envoyer  lesdicls 

soubs  la  promesse  et  obligation  que  ce  qu'il  promettra  et 
fera  tant  pour  ledict  Empereur  et  Madame  Elisabeth  sa 
fille  que  pour  le  roy  de  Portugal  soit  respectueusement 
par  eulx  effectué  et  accompli  en  la  mesnie  forme  et  au 
mesme  temps  qu'il  aura  esté  promis. 

ttEn  la  mesme  audience  ledict  sr  de  Forquevauls  fera 
aussi  assigner  le  jour  et  lieu  auquel  luy  et  les  autres  dé- 
putés s'assembleront  dans  le  plus  bref  temps  que  faire  se 
pourra. 

trEt  assemblé  qu'il  sera  avec  lesdicts  députés  leur  dira 
qu'il  a  charge  de  traicter  des  deux  mariages  ensemble  et 
de  ne  les  conclure  l'un  sans  l'autre,  cl  parce  qu'il  y  a  ap- 
parence que  les  autres  voudront  le  faire  parler  le  pre- 
mier, il  gardera  son  avantage  le  plus  honncstcinent  qu'il 
pourra  et,  selon  qu'il  verra  leur  disposition,  ne  faire  dif- 
ficulté d'entamer  les  propos  du  mariage  du  Roy,  les  tirant 
par  réciproque  à  parler  les  premiers  de  celui  de  Madame.» 

Des  instructions  particulières  lui  furent  données  pour 
le  mariage  de  Marguerite  de  Valois;  elles  font  suite  à 
celles-ci.  (Même  volume,  p.  35 1  et  suiv. ) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


267 


Espaignols,  car  nous  avons  à  beaucoup  estimer 
ledict  secours  d'aultant  qu'il  nous  viendra  plus 
tost,  ainsi  que  vous  pouvez  Lien  juger  qu'en 
telles  choses  la  dilligence  est  grandement  utile 
et  profitable.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Four- 
quevauls,vousavoirensasaiucteetdignegarde. 
Escript  à  Vendosme,  le  cinquiesme  jour 
d'aoust  i5(Jr,. 

Caterine. 


1 569.  - 


j  î  août. 


Orig.  Arcli.  des  Médicis  à  Florence ,  dalla  filza  û-jaG  , 
nuova  numerazione ,  p.  986. 

A  MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  je  m'asseure  que  pour  la  sin- 
gulière affection  que  portez  au  bien  des  affaires 
du  Roy  monsieur  mon  filz  vous  serez  très 
aise  d'entendre  la  résolution  de  son  mariage 
avec  la  seconde  fille  de  l'Empereur,  et  de  ma 
fille  avec  le  roy  de  Portugal,  dont  je  u'ay 
voulu  faillir  d'accompaigner  de  la  présente  celle 
que  vous  escript  ledict  sieur  Roy  mon  filz.  Et 
sur  ce  je  suppliray  le  Créateur  vous  avoir  en 
sa  très  saine  te  garde. 

Escript  à  Amboyse,  le  xic  jour  de  aoust 
i5G9. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  1  5  août. 

Orig.  British  Muséum,  Burgliley  papers. 

A  LA  ROYNE  D'ANGLETERRE. 

Très  haulle,  très  excellente  et  très  puissante 
princesse,  noslre  très  chère  et  très  amée  bonne 
sœur  et  cousine,  estant  le  faict  demariaige  du 
Roy  nostre  très  cher  sieur  et  filz  avec  la  tille 
puisnée  de  nostre  très  cher  et  très  amé  bon 
frère  et  cousin  l'Empereur,  et  semblablement 
de  nostre  très  chère  et  amée  fille  Marguerite 
avec  le  roy  de  Portugal  en  telle  voye  d'avan- 
cement que  nous  espérons  en  veoyr,  dedans 


peu  de  mois,  l'entier  accomplissement,  le  Roy 
nostrediclsieur  et  filz  et  moy  noua  n'avons  voulu 

faillir  pour  le  debvoir  de  nostre  commune 
amitié  à  vous  en  donner  incontinent  advis 
comme  d'une  nouvelle  que  nous  estimons  qui 
vous  sera  bien  agréable,  soubz  l'asseurance 
que  nous  avons  de  vostre  singulière  et  bonne 
affection  en  nostre  endroict;  laquelle  nous 
fera  tousjours  croire  que  vous  ressentirez  en 
vous-mesmes  quelque  ayse  et  plaisir  du  con- 
tentement que  nous  pourrons  avoir,  ainsi  que 
nous  le  nous  promectons  bien  à  l'effect  d'une 
telle  alliance,  et  sur  ce,  très  haulle,  très  ex- 
cellente et  très  puissante  princesse,  nostre 
très  chère  et  très  amée  bonue  sœur  et  cousine, 
nous  prions  Dieu  vous  avoir  en  sa  très  saincte 
et  digne  garde. 

D'Amboise,  le  xv°  jour  d'aoust  i5b\). 

Vostre  bonne  sœur  et  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  i5  août. 

Aut.  Arch.  uat.  collect.  Simancas,  K  i5ia,  n°   > 

AU  ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  fils,  ayent  veu  par  la  letre 
que  le  sieur  de  Furquevaulx  m'a  ayscripte  la 
réponse  que  Vostre  Majesté  lui  ha  faysle  lou- 
chant le  mariage  du  Roy  mon  filz,  après  avoyr 
eu  celle  de  l'Ampereur  et,  désirant  que  lé 
chauses  prinse  bien  tost  eune  heureuse  fin, 
je  l'é  tout  fayst  entendre  au  Roy  mondict  fils, 
lequel  ha  esté  bien  ayse  de  voyr  acheminer 
cete  négosiation  en  eune  bonne  fin  et,  pour  la 
plus  haster,  yi  a  yncontinent  renvoyé  cet  porteur 
pour  lui  porter  le  povoyr  à  cet  requis  aveques 
son  emple  déclaration  de  sa  volante,  comeaprès 
avoyr  entendu  par  mon  cousin  le  cardinal  de 
Guise  et  l'ambasadeur  de  Vostre  Majesté  qu'ele 
le  desiroyt  ynsin  ;  à  quoy  lui  avons  voleu  satis- 
fayre,  la  prient  que  le  plus  tost  que  se  poura 
y  volouyr  mestre  une  si  bonne  conclusion  que 

34. 


268 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MED1CIS. 


en  puision  voyr  le  fruit  que  en  de'siron 
d'avoyr  celé  prinsese  et  par mesme moyen  ma 

tille  an  roy  de  Portugal,  ynsin  que  mon  cousin 
le  cardinal  de  Guise  m'a  fayst  entendre  que  le 
désiriés  et  je  suplie  à  Dieu  que  ce  souyl 
aveques  une  lel<'  confirmation  et  lmnion  de 
l'aniylié  déjà  si  aystablie  entre  nous  quatrea 
que  s'ann  ansnive  le  repos  et  la  conservation 
de  nostre  l'oys  catolique  en  tout  la  crélienlé  cl 
à  moy  cet  heur  particulier  devant  mourir  povoyr 
voyr  Vostre  Majesté,  à  laquele  je  ne  puis  nie 
guarder  de  tousjour  recomender  les  ynfanles 
ces  filles  el  \o!ouir  conlineuer  en  sa  bonne 
grasc. 

De  Paris,  cet  xv*"  de  haust  îâGo,. 

V  .sire  bonne  mère  et  seur, 

Caterine. 


1569.  —  19  août. 

Orig.  Bibl.  nat.  fomls  français,  n"  34o6 ,  P  48. 

A  MONSIEUR  D'ESCARS. 

Monsieur d'Escars, nous  sommes  très  marris 
de  n'avoir  peu  faire  pour  vous  ce  que  vous  dé- 
siriez, pour  les  raisons  que  vous  mande  le  Roy 
monsieur  mon  fils,  vous  asseurant  que,  puis- 
que cela  n'a  réussy,  que  nous  vous  garderons 
nostre  bonne  volounlé  en  quelque  meilleure 
occasion;  et  pour  le.  regard  de  la  ville  de 
Limoges,  elle  a  esté  exemptée,  suivant  ce  que 
vous  désiriez,  qui  est  tout  ce  que  je  vous  puis 
dire  quint  à  présent,  vous  priant  seulement 
de  continuer  à  bien  faire,  comme  vous  faictes 
en  ce  qui  est  de  vostre  charge,  en  suppliant 
le  Créateur  vous  avoir,  Monsieur  d'Escars,  en 
sa  très  saincte  garde. 

Escript  à  Amboise,  le  xix'  jour  d'aoust. 

Caterine. 
Dr  Xeifviu.k. 


1569.  —  a'i  août. 
Aut.  Bihi.  nal.  fond*,  français ,  n°  tosào,  (*  t. 

A  MADAME  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  je  voy  par  vostre  letre  la 
pouine  en  quoy  vous  aystes  de  la  maladie 
de  voslre  mary  et  cornent  vous  l'avés  mené  à 
Sl-Mort,  de  quoy  je  suis  bien  ayse,  car  tu 
deus  '  ne  sariés  aystre  en  pas  eune  mayson  de 
personne  qui  vous  ayme  myeulx  et  l'ayineroys 
daventage,  cet2  yl  i  pouvoyt  recovrir  la 
santé  que  luy  désirés,  car  je  désire  vostre 
contentement  corne  le  myeh  propre;  et  quanl 
à  vos  enfans  je  vous  puis  aseurer  qu'i  set 
portel  très  bien  et  ayspéret  aveques  l'ayde  de 
Dieu  bien  guarder  la  ville3,  et  ausi  l'on  ne 
perd  une  ceuie  heure  pour  reguarder  tout  cet 
que  ayst  nésésère  pour  bien  tost  asambler 
l'armaye  et  les  aler  désasièger  ;  et  en  setpenden  t 
l'on  n'aublie  rien  à  les  cecouryr  et  les  tenir 
avertis  de  tout  cet  que  l'on  peult  fayre;  et 
vous  prie  de  vous  en  donner  que  la  movndre 
pouine  que  pourés,  car  de  tout  poynt  je  say 
que  l'on  ne  peult  pas  mes,  vous  devés  aseurer 
que  Dieu  lé  vous  guarderé  et  ceré  bien  ayse 
de  les  revoyr,  ayent  fayst  un  si  grent  cervise 
au  Roy  et  à  cet  royaume,  car  j'espère  que  yl 
seron  cause  de  mètre  la  fin  à  celé  malheureuse 
guère  aveques  leur  honneur  et  bien  de  nous 
lous,  cet  que  je  prie  à  Dyeu  leur  faire  la  grase 
et  vous  donner  ce  que  désiré. 

De  Tours,  cet  xxmi"  de  haust4  1 56g. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterije. 

J'é  aublié  d'escripre  à   voslre  mari  que  le 

1    Tu  deus,  tous  deux. 

5  Cet  yl  i  poroit  recovrir,  s'il  y  pouvoit  recouvrer. 

'  Elle  fait  allusion  au  sic'ge  de  la  ville  de  Poitiers  que 
soutenaient  si  glorieusement  Ie9  ducs  de  Guise  et  de 
Mayenne. 

1  Haust,  août. 


LETTRES  DE  CATHE 

Roy  demeurera  ysi,  s'il  ne  survient  aultre 
chause,  et  je  prie  à  Dieu  qui  puisie's  bien  tost 
venir. 


1569.—  28  août. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  36o6  ,  f°  56. 

A  MONSIEUR  DESCARS. 

Monsieur  d'Escars,  ceste-ry  est  seullement 
pour  accompaignerla  lettre  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  escript,  et  avec  luy  vous  tes- 
moigner  le  contentement  qu'il  a  de  voz  services 
et  le  plaisir  que  nous  avons  d'entendre  l'ordre 
que  vous  donnez  pour  la  conservation  de  ce 
que  vous  avez  eu  charge  de  luy,  ce  que  nous 
vous  prions  continuer  et  vous  rasseurer  que 
vous  ne  demourez  point  au  besoing  que  vous 
n'ayez  des  forces,  puisque  pour  cest  heure 
l'on  ne  vous  en  peult  envoyer.  Je  remectrai  sur 
le  porteur  à  vous  dire  de  noz  nouvelles.  Je 
ne  vous  ferai  la  présente  plus  longue,  priant 
Dieu,  Monsieur  d'Escars,  vous  avoir  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

Escript  du  Plessis-les-Tours,  le  xwin" 
jour  d'aoust  1669. 


Caterine. 


De  Neufville. 


1569.  —  l>  septembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  Bupuy,  n°  «91.  f°  35. 

A  MONSIEUR 

LE  CHANCELIER  DE  L'HOSPITAL. 

Monsieur  le  chancellier,  j'ay  receu  vostre 
lettre  et  incontinant  fait  escripre  bien  expres- 
sément à  mon  fils  le  duc  d'Alençon  que  l'on 
n'ait  àt-  envoyer  aucunes  garnisons  en  vos 
maisons  ny  en  celles  de  vostre  gendre;  àquoy 
je  pense  qu'il  sera  satisfaict,  et  là  où  son  in- 
tention ne  seroyt  suyvie  en  cest  endroict,  ce 
que  je  ne  panse  pas,  en  mêle  faisent sçavoir, 
je  y  feray  donner  si  bon  ordre  que  vous  en 


R1NE  DE  MÉDIC1S.  269 

aurez  contentement.  Priant  Dieu,  Monsieur  le 
chancellier,  qu'il  vous  ait  en  sa  saincte  et 
digne  garde. 

Escript  au  Plessis-les-Tours,  le  1111e  jour  de 
septembre  1669  1. 

La  bien  vostre, 

Caterine. 


1569.  —  5  septembre. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX  .  P  A3. 

A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  vostre  frère  le  duc  d'Alençon  m'a 
faict  ung  si  bon  re'cit  par  une  lettre  qu'il  ma 
escripte  du  bon  devoir  que  a  faict  en  Gasli- 
nois  le  cappitaine  Cheury  présent  porteur, 
passant  par  icy  avec  son  enseigne,  à  ce  que 
j'ay  entendu  qui  est  assez  complecte  de  bons 
hommes,  je  vous  ay  bien  voulu  par  luy  escrire 
ce  mot  de  lettres  pour  le  vous  adresser  et  re-- 
commander  suivant  la  bonne  oppinion  que  en 
a  vostredict  frère  et  la  volunté  en  quoy  con- 
tinue ledict  cappitaine  Cheury  de  bien  faire 
son  devoir  au  service  du  Roy  monsieur  mon 
filz  et  de  vous,  à  qui  je  prie  Dieu,  mon  filz, 
vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  au  Plessis-les-Tours,  ce  \e  jour  de 
septembre  1569. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


1 569.  —  6  septembre. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  1075s.  p.  ioa. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  ce  que  j'ay  à 
vous  remarquer  es  deux  dernières  despesches 
que  j'ay  recettes  de  vous  des  Ve  et  Xe  du  passé. 

1  Voir  Taillandier,  Nouvelles  recherches  »ur  la  lit  ttt 
l'Ilospital.  Paris.  Firmin-DMot.   1861,  p.  399. 


270 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


rV.st  que  me  mandez  du  l'aict  des  mariages 
auxquels  le  Roy  Catholique  l'aict  démonstra- 
liou  de  désirer  de  veoir  une  prompte  lin,  ayant 
mesmementdespesché  devers  l'Empereur  pour 
sçavoir  le  temps  de  la  venue  des  princesses  et 
mande'  que  l'on  tienne  toutes  choses  prestes 
ù  Milan,  Gènes  et  Rarcelonne  pour  leur  venue; 
car  du  coslé  de  l'Empereur  j'entends  qu'il  n'y 
a  aulcuns  préparatifs  qui  fassent  croire  que 
les  choses  soient  si  avancées,  ains  au  con- 
traire ne  se  parle  en  façon  du  monde  de  leur 
passage  et  s'attend  encore,  à  ce  que  l'on  dict, 
ung  courrier  d'Espaigne  qui  pourra  apprendre 
ce  que  l'on  debvra  espérer  de  l'exécution  des- 
dicts  mariages,  et  croyant  plustost  que  ledicl 
passage  ne  pourra  se  faire  que  devant  la 
primevère  prochaine  que  aullre  chose;  à  quov 
je  voy  beaucoup  d'apparence.  J'av  esté  bien 
ayse  d'entendre  la  belle  victoire  que  le  marquis 
de  Vellesa  eue  sur  les  Morisques  de  Grenade. 
Vous  verrez  ce  que  le  Roy  monsieur  mon  fils 
vous  mande  de  nostre  armée  qui  est  remise  sus, 
laquelle,  comme  j'espère,  se  grossira  de  jour  à 
aultre  de  nombre  de  gens  de  cheval  françoys 
dont  nous  vouldrions  qu'elle  fut  aussi  bien 
fournyequedegensde  pied,  ayant  douze  mille 
bons  harquebuziers  François.  J'espère  que 
dedans  peu  de  jours  elle  fera  quelque  bon 
effect1,  Dieu  aydant,  auquel  je  prie,  Monsieur 
de  Fourquevauls,  qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte 
garde. 

Escript  aux  Plessis-Iès-Tours,  le  sixiesme 
jour  de  septembre  1 56g. 

'  Charles  IX  écrivait  le  même  jour  à  Fourquevaux  : 
-Mon  fière  le  duc  d'Anjou  est  parti  depuis  trois  ou 
quatre  jours  pour  aller  trouver  son  armée  qui  est  de  celte 
heure  à  Ingrande  proche  de  huit  lieues  du  camp  de  mes 
rebelles,  qui  sont  au  siège  de  Poitiers,  ayant  bonne  in- 
tention, incontinent  que  madirtc  armée  sera  renforcée, 
d'approcher  si  près  niesdicts  rebelles  qu'il  les  contraindra 
de  venir  au  combat. »  (Même  volume,  p.  'io«.) 


1  569.  —  fi  septembre. 

Gopie.  [mpriœrf  duos  le  lonie  VII  de  la   Corru/iondance  tHphmMlime 
de  la  Slothe-Fémlon  ,  p.  48. 

A  MONSIEUR  DE  LA  MOTHEFÉNELON. 

Monsieur  de  la  Molhe-Fénelon,  je  suis  bien 
aise  de  la  bonne  espérance  que  vous  avez  que 
les  marchans  qui  sont  allés  par  delà  pour  la 
restitution  des  marchandises  arrestées,   tant 
en  Angleterre  que  en  ce  royaume,  pourront 
conduire  les  choses  à  quelque  bon  accord  ;  et 
est  ce  que  nous  désirons  grandement,  m'es- 
bahissant  fort,  d'autre  part,  de  ce  que  la  reine 
d'Angleterre  ma  bonne  sœur  vous  a  dit,  sur 
le  propos  du  siège  de  Poitiers,  de  la  remon- 
trance queceulxqui  sont  devant  ledict  Poitiers 
ont  envoyé  présenter  au  Roy  monsieur  mon 
fils,  et  que  mesme  il  ait  esté  mandé  par  delà 
que  l'on  l'ait  envoyée  par  le  comte  de  Retz; 
car  c'est  chose  évidemment  contraire  à  la  vé- 
rité. Et  n'avons  jamais,  le  Roy  mondict  sieur 
et  fils  ni  moy  vu  ladicte  remonstrance ,  sur  la- 
quelle vous  avez  répondu  fort  prudemment  el 
selon  l'intention  du  Roy  mondict  sieur  et  fils, 
qui  n'aura  occasion  de  recevoir  jamais  aucune 
remonstrance  d'eulx  qu'ils  ne  soient  premiè- 
rement mis  en  estât  de  bons  et  loyaux  sujets 
en  déposant  les  armes  et  se  rendant  dignes 
par  tel  moyen  d'eslre  reçus  en  sa  bonne  grâce, 
laquelle  il  ne  leur  refusera  jamais,   quand, 
de  leurcosté,  ils  la  rechercheront,  selon  qu'ils 
le  doivent  faire;  estant,  au  demeurant,  bien 
réjouie  de  voir  par  vostre  lettre  du  xxvi"  qu'il 
y  ait  plus  d'espérance  à  l'accommodement  des 
affaires  de  la  reine  d'Escosse  qu'il  y  avoit  lors 
de  vostre  dépesche  précédente  du  xxn;  et  ne 
sera  oublié,  pour  tousjours  les  favoriser,  de 
tenir  à  l'ambassadeur  d'Angleterre  le  mesme 
langage  que  vous  avez  fait  par  delà  à  inadicte 
bonne  sœur. 

Au  demeurant,  quant  à  nos  nouvelles,  je 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


271 


vous  veux  bien  dire  que  hier  mon  fils  le  duc 
d'Anjou  partit  pour  aller  trouver  noslre  armée 
qui  s'estoit  jà  acheminée  devant  au  lieu  de  la 
Haye,  distant  de  Poitiers  de  douze  petites 
lieues  seulement,  d'où  il  espère  bien  de  s'ap- 
procher si  bien  dudict  Poitiers,  dedans  peu  de 
jours,  qu'il  contraindra  ceulx  qui  sont  devant 
d'en  lever  Je  siège;  se  disant  par  les  dernières 
nouvelles  que  nous  avons,  confirmées  de  di- 
verses personnes,  que  l'admirai  estoit  bien  fort 
malade  et  qu'il  ne  sortoit  point  de  la  chambre. 
Dedans  peu  de  jours  nous  verrons  la  résolulion 
qu'ils  prendront,  voyant  nostredite  armée  les 
approcher,  chose  qui  leur  ostera  toute  l'espé- 
rance qui  leur  restoit  de  prendre  ladicte  ville 
de  Poitiers  par  nécessité,  après  avoir  vu  que 
la  force  n'y  pouvoit  rien;  et  sera  bien  pour 
confirmer  le  mauvais  mesnagequicommençoit 
jà  estre  entre  eulx  et  leurs  reislres,  desquels 
ils  ont  assigné  le  payement  sur  la  prise  dudicl 
Poitiers;  ayant,  au  demeurant,  escript  par  tous 
les  endroits  à  ceulx  de  leur  opinion  qu'ils 
regardassent  à  les  aider  et  secourir  de  de- 
niers et  d'hommes  dont  ils  ont  perdu  un 
grand  nombre  au  siège  dudict  Poitiers.  Et 
sur  ce  prieray  Dieu,  Monsieur  de  la  Mothe- 
Fénelon,  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne 
garde. 

Escript  du  Plessis-les-Tours,  ce  vi"  jour  de 
septembre  1569. 

Gaterine. 
Bhulart. 


[1569.  —  7  septembre.  ] 

Copie.  Rerord  office,  State  payera,  vol.  XLVI. 
A  MON  FILZ 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ALENÇON. 

Mon  filz,  Sauger  vient  tout  à  ceste  heure 
d'arriver  de  la  part  de  vostre  frère,  par  lequel 
nous  a  mandé  la  bonne  et  utile  nouvelle  de 


l'heureux  désassiégementde  Poitiers1  avec  un 
très  grand  honneur  de  monsieur  de  Guise  et 
de  tous  ceulx  qui  y  estoienl  pour  le  grant  et  no- 
table service  qu'ilz  en  ont  faict  à  Dieu ,  au  Roy 
et  à  ce  royaume,  et  de  vostre  frère  de  les  avoir 
si  bien  secourus  que ,  en  faisant  semblant  d'as- 
siéger Chastellerault  et  de  donner  un  faux  as- 
saut, il  a  faict  ce  qu'il  vouloit  et  pourquoy  le 
Roy  l'avoit  envoyé,  et  à  ceste  heure  il  regar- 
dera de  mettre  peine  d'abréger  toute  ceste 
guerre  que,  avec  l'ayde  de  Dieu,  il  mettra 
bientost  le  repos  en  ce  royaume,  et  me  semble 
que  jamais  n'y  eut  plus  d'occasion  de  remercier 
Dieu  el  le  continuer  de  prier,  afin  qu'il  nous 
mette  hors  de  tous  maulx. 

Gaterine. 

1 569.  —  8  septembre. 

Oiïg.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3i5g,  f°  197  r°. 
A  MON  COUSIN 

LE  DUC  DE  NEVERS. 

Mon  cousin ,  je  ne  fais  point  de  double  ([Lie 
vous  ne  receviez  beaucoup  de  joyc  do  la  bonne 
nouvelle  que  vous  mande  par  sa  lettre  le  Roy 
monsieur  mon  fils  de  la  levée  du  siège  de 
Poicliers,  qui  sera  ung  commencement  déplus 
grand  heur,  comme  nous  espérons,  et  possible 
ung  chemin  ouvert  pour  meclre  bientost  une 

1  De  son  coté  le  duc  d'Anjou  écrivait  de  sa  main  au 
duc  de  Nemours  :  trje  m'assure  que  vous  aurez  esté  bien 
ayse  et  Madame  de  Nemours  du  dessassiégement  de  Poic- 
tiers,  comme  tous  les  gens  de  bien  [le]  sont  pour  le  ser- 
vice du  Roy,  comme  pour  Monsieur  de  Guise  et  tant  de 
gens  de  bien  qui  estoient  dedans  ;  mais  pour  avoir  tant 
demeuré  enfermez  comme  ilz  ont  fait  et  mangé  de  mau- 
vaises viandes,  il  est  [M.  de  Guise]  et  Monsieur  le  mar- 
quis [du  Maine]  tombé  malade  que,  s'il  plaist  à  Dieu, 
ne  sera  rien,  lequel  je  supplié  vous  maintenir  et  acbe- 
ver  de  bientost  recouvrer  vostre  santé,  qui  ne  sera  ja- 
mais assez  lost  que  je  le  souhaitte.  Du  camp  de , 

le  jour  que  j'ay  lieu  dix-buict  ans  accomplis.  Chinon.ji 
(Bibl.  nat.,  fonds  franc.,  n°3i5û,p.  179.) 


272  LETTRES  DE  CATH 

fin  à  nos  maulx,  à  l'honneur  do  Dion  et  l'exal- 
tation de  la  saincle  foy  catholicque,  le  priant 
i] ne  ainsi  soit  et  qu'il  vous  ayl ,  mon  cousin,  en 
sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  au  Plessis-lès-Tours,  le  vm"  jour 
de  septembre  1 S Gg . 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  je  de'sire  infini- 
ment de  vous  voyrde  retour;  car  j'éespéranse, 
puisque  le  siège  ayst  levédebvant  Poèlier,  que 
hienlost  auron  la  fin  de  tous  nos  liubles,  et 
yl  me  senble  que  vous  nous  y  eideriez  beau- 
coup, qui  me  fayst  vous  prier  vous  en  venir 
le  plus  tosl  que  pourés. 

Voslre  bonne  cousine, 

Caterine. 


15(59.  —  8  septembre. 

Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  u*  lo^Sa  ,  f"  io8  r°. 
Orig.  communiqué  par  M.  le  comlo  de  Gramont  '. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  depuis  mon 
aultre  lettre  escripte  j'ay  receu  par  la  voye  de 
Monsieur  le  cardinal  d'Armagnac  la  vostre  du 
\i\  passé,  sur  laquelle  vous  serez  à  ceste 
heure  satisfaict  en  ce  qui  touche  les  pouvoirs 
ijue  vostre  secrétaire  vous  a  portés  dès  le  iv°  ou 
v"  du  passé,  et  pour  ce  que  vous  me  mandez 
par  icelle  les  bons  offices  que  a  faicts  le  Roy 
Catholique  mon  beau-fils  envers  l'Empereur 
pour  garder  qu'il  ne  vienne  plus  de  forces 
d'Allemaigne  en  ce  royaume,  je  vous  prie  ne 
faillir  à  le  mercier  bien  affectueusement  de 
nia  part,  et  le  prier  qu'il  veuille  comman- 
der qu'il  soit  usé  de  bonne  diligence  à  l'ache- 
minemehl  des  quatre  mil  Espaignols  pour  les- 
quels recevoir  et  envoyer  au  devant  d'eulx  il 

1  L'original  communiqué  par  le  comte  île  Gramont 
ajoute  on  ilernier  paragraphe  important  à  la  copie  de  la 
Bibliothèque  nationale. 


ER1NE  DE  MEDICIS. 

a  jà  esté  escript  à  mon  cousin  le  maréchal 
Damville,  ensemble  au  sieur  de  Moulue,  es- 
tant ce  secours  là  plus  nécessaire  que  jamais 
pour  ce  qui  est  advenu  aux  sieurs  de  Terride 
et  de  Sainte-CoHomme,  lesquels  s'estant  re- 
tirés du  siège  de  Navarreinsen  la  ville  d'Ortaiz 
pour  l'advertissement  qu'ils  avoient  eu  que 
Monlgommery1  et  les  vicomtes  les  venoient 

'  Voici  la  lettre  (le  Montgommery  rendant  compte  à 
Henri  de  Navarre  et  au  prince  de  Condé  de  la  prise  de 
Terride  : 

r  Monseigneur,  je  vous  ay  dernièrement  écrit  com- 
ment les  ennemis  avoient  levé  le  siège  de  devant  la  ville 
de  Xavarrain  et  que  les  venois  trouver  en  ce  lien,  ce 
que  j'ay  fait,  où  Dieu  nous  a  donné  la  victoire  comme 
vous  dira  ce  porteur,  ayant  prins  Monsieur  de  Terride, 
la  plupart  des  chefs  et  gentil/hommes  de  sa  suite,  des- 
quelz  je  vous  envoie  la  liste  et  une  copie  de  la  composi- 
tion qui  a  esté  faicte,  ayant  eu  aussi  quatre  canons, 
quatre  couleuvrines  et  trois  moyennes,  sans  sept  à  huit 
cens  soldatz  qui  sont  demeurés  des  leurs  par  la  place, 
les  aultres  rendus  à  noz  compagnies,  les  aultres  mis  en 
déroute,  seize  enseignes  de  leurs  gens  de  pied,  une  de  la 
compagnie  du  sieur  de  Terride,  une  aultre  du  sieur  de 
Negreplisse,  la  pluspart  de  leurs  armes  et  chevaux  prias , 
vous  asseurant  bien  que  je  ne  perdray  une  seule  heure  de 
temps  pour  vous  faire  cognoistre  l'envie  que  j'ay  de  vous 
l'aire  service;  aussi  je  vous  supplierai  très  humblement 
m'envoyer  ce  que  vous  ay  demandé  tant,  par  la  Chapelle, 
que  par  ce  porteur  et  espère  que  la  reyne  *  et  vous  en 
recevrez  contentement  et  plaisir,  lequel  je  supplie  Dieu, 
Monseigneur,  vous  donner  en  parfaite  santé.  A  Orlhes, 
le  xvi   aoust    i  56g. 

ffMoNTGOMMBBY.» 

(Record  office,  Stnle  pnpim,  France.) 

Voici  les  termes  de  la  capitulation  : 

Que  les  ministres  qui  ont  été  pris  en  Béarn  seront 
mis  en  pleine  liberté  et  assurance  de  leurs  vies  et 
biens. 

Que  M.  de  Terride,  commandant  à  présent  dans  le 
chasteau  d'Orlhès  demourera  entre  les  mains  île  M.  le 
comte  de  Monlgommery  jusqu'à  ce  qu'il  a\t  aussi  fait 
mettre  en  liberté  le  sieur  de  Cormainville  et  baillé  huit 
cens  escus  sol  pour  sa  rançon;  davantage  qu'il  ayt  mis  le 

•  Jeaiiae  <f  Albn-i. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 
Irouver  avec  grandes  forces,  auxquelles  ils  ne 


273 


pourroient  pas  résister,  ils  ont  esté  assaillis 
dedans  ledict  Ortaiz  et  pris  prisonniers,  de 
sorte  qu'il  a  fallu  que  mon  cousin  le  maréchal 
Dampville  avec  les  forces  qu'il  avoit  en  Lan- 
guedoc se  soyt  acheminé  pour  aller  rencontrer 
lesdicts  vicontes  comme  aussy  faict  ledict  sieur 
de  Monluc,  qui  se  doibt  joindre  avec  luy,  esti- 
mant que  le  bruict  qui  a  couru  par  delà  des 
trois  mil  chevaux  de  la  royne  de  Navarre  et 
six  mil  hommes  de  pieds  qui  sont  approchés 
des  pays  du  Roy  Catholique  a  esté  fondé  sur 
cette  défaicte. 

Au  demeurant,  Monsieur  de  Fourquevauls, 
pour  ce  que  en  toutes  les  lettres  que  vous 
m'avez  escriptes  en  parlant  des  mariaiges  des 
princesses  filles  de  l'Empereur  vous  escripvez 
que  la  princesse  Anne  est  pour  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  et  Madame  Elisabeth  pour  le 
Roy  Catholicque,  et  mesme  en  cette  dernière 
despesche  vous  dictes  que,  sur  l'occasion  des 
affaires  qui  se  présentent  en  Aragon,  il  sera 
bien  aysé  d'y  venir  pour  recepvoir  ladicte  prin- 

baron  de  Paulin  en  loule  liberté;  après  se  retirera  le 
sieur  de  Terride  en  sa  maison.  Quant  aux  aultres  chefs 
tant  de  Béarn  que  d'aullres  endroietz  et  gentilzhouimes 
estans  dans  ledict  chasteau  avec  le  sieur  de  Terride ,  n'au- 
ront mat  ni  desplaisir,  mais  la  vie  saulve,  toutefois  de- 
moureront  prisonniers  jusqu'à  ce  qu'ilz  ayent  racheté 
d'aultres  en  leur  lieu  qui  seront  trouvés  eslre  de  la  mesme 
qualité  et  qu'ilz  auront  satisfaict  à  la  rançon  à  laquelle 
ceux  de  la  religion  seroient  tenuz  par  les  ennemis. 

((Quant  aux  soldatz  estans  dedans  ledict  chasteau  leur 
est  promis,  la  vie  saulve,  de  se  retirer  où  bon  leur  sem- 
blera, laissant  leurs  armes,  sinon  ceulx  qui  voudront 
demeurer  en  l'armée  de  M.  le  comte. 

« Et  pour  l'artillerie,  qui  a  esté  trouvée  au  chasteau  et 
ville  d'Orlbès,  demourera  entre  les  mains  de  M.  le  comte 
pour  la  rendre  entre  celles  de  M.  le  prince  de  Navarre.?) 
(Record  office,  State  papers.)  Voir  l'excellente  note 
donnée  par  M.  de  Ruble  dans  le  cinquième  volume  de  la 
correspondance  de  Monluc,  p.  210;  lettres  de  Mordue 
à  Damville;  commentaires  et  lettres,  t.  Y,  p.  212,  254 
et  209. 

•  Catherine  de  Médicis.  —  m. 


cesse  Elisabeth  qui  doibt  estre  son  espouse 
et  que  nous  avons  toujours  estimé  le  contraire, 
prenant  la  princesse  Anne  pour  l'aisnée  que 
doibt  espouser  ledict  sieur  Roy  Catholique  et 
la  princesse  Elisabeth  pour  la  puisnée  que 
doibt  espouser  le  Roy  monsieur  mon  fils,  je 
vous  prie  que  vous  nous  esclaircissiez  de  ce 
double  par  vostre  première  despesche.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Fourquevauls,  qu'il  vous 
ayt  en  sa  saincte  garde. 

Escript  au  Plessis-les-Tours,  le  vmc  jour 
de  septembre. 

P.  S.  Pendant  que  mes  deuv  despesches 
ont  tardé  à  estre  signées  est  survenu  ce  que 
vous  escript  le  Roy  monsieur  mon  fils1,  qui  est 
heureusement  succédé  à  la  grâce  à  Dieu. 

Caterine. 
Rrulart. 


1569.  — 20  septembre. 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  Dupuy,  n°  691,  f°  35. 
A  MONSIEUR 

LE  CHANCELIER  DE  L  HOSPITAL. 

Monsieur  le  chanselier,  j'é  donné  cherge  à 
Pinart  présant  porteur  vous  aler  voyr  de  ma 
part  pour  vous  dire  aucoune  chause  que  je 
vous  prie  le  croyre  de  cet  qu'il  vous  dira  et 
panser  que  cet  que  me  fayst  vous  rnender  c'et 
pour  vostre  repos  et  bien,  corne  je  l'ay  tousjour 
désiré,  et  m'aseuraul  que  le  prendre  de  cete 

1  Charles  IX  lui  annonce  que  le  duc  d'Anjou,  afin  de 
faire  lever  le  siège  de  Poitiers,  est  venu  assiéger  Chàtelle- 
raolt,  manœuvre  qui  a  réussi.  trLes  ennemis  avec  leur 
artillerie  étant  venus  se  loger  au  lieu  de  la  Faucherie, 
le  duc  d'Anjou  est  allé  à  Ingrande  d'où  il  éloit  parti  le 
jour  précédent.»  Le  Roi  signale,  en  terminant  sa  lettre, 
l'émincnt  service  rendu  par  le  duc  de  Guise  et  le  mar- 
quis du  Maine  en  s'enfermant  dans  Poitiers.  (Même  vo- 
lume, p.  Ao5.) 

35 


M  U  VI  L  L 


274 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


Gasoil .  ne  vous  en  dire  davantage  et  pryré  Dieu 

unis  avo\  i-  en  s;i  sainte  guardc. 

Du  Plési,  cet  w'  de  sebtembre  i56a  '. 
La  bien  rostre, 

CiTIRIHB. 


1569.  —  ao  septembre. 

Orig.  Bibl.  nat.  cnltect.  Diipay,  n°  801,  f°  89. 

\    MONSIEUR  LE  PREMIER  PRÉSIDENT 

DE    LA    COURT   DE   PAnLEMEM  DE   PARIS 
R  i:0\SElLLEI\  DU   IIOÏ  MONSIEUR  MON  FILZ    EN    SON    CONSEIL  PRIVE. 

Monsieur  le  Président,  vous  verrez  ce  que 
le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  escript  pour 
le  regard  de  Madame  la  duchesse  de  Ferrare; 
à  ijuoy  il  désire  singulièrement  que  son  in- 
tention  soyl  suivie,  ce  que  je  vous  prie,  de 
ma  part,  de  faire  pour  estre  le  plus  expé- 
dient pour  le  bien  de  son  service,  qui  est  tout 
ce  que  je  vous  puis  dire  et  l'endroict  où  je 
prie  Dieu,  Monsieur  le  Président,  qu'il  vous 
ayt  en  sa  saincte  garde. 

Esi  ript  au  Plessis-les-Tours,  le  xx*  jour  de 
septembre  1569. 

Caterine. 
Bbulart. 

1  Le  lendemain  M.  de  Morvillier  écrivait  à  l'Hospilal  : 
•  I  •  lis  entendre  à  la  Royne  ce  que  m'écrivites  il  y  a  envi- 
1011  un  mois;  sur  quoy  elle  me  dit  qu'à  son  grand  regret 
elle  sçavoil  plusieurs  choses  par  lesquelles  elle  pouvoit 
t >  1  «  1 1  ciiiiijii'i'iiili'i'  les  pratiques  que  Ton  faisoit  pour  vous 
nuire,  lesquelles  elle  estimoil  procéder  de  la-haine  ijue 
aucuns  ont  contre  vous  et  de  l'ambition  d'autres;  mais 
nue  vous  pouvez  estre  asseuré  que  le  Roy  et  elle  ne  'I 

ont  jamais  votre  protection. s  (Bibl.  nat.,  l'omis  Du- 
puy,  ii°  6A0,  p.  t)".)  Dans  une  autre  letlro  datée  de  Niort, 
le  sa  octobre  1569,  Morvillier  dil  de  Catherine  :  «Sa 
sature  1  -1  facile  i  incliner;  mais  si  par  quelque  indice 

lécouvre   qu'elle  ayt   volonté  il'eslahlir  un  garde  des 

.  se  feront  sous  main  mille  pratiques  et  serons 
ébashis  que  la  résolution  sera  prise  avant  que  d'y  avoir 
pensé.  1  Selon  lui  la  Reine  penchait  pour  h;  président  de 
Birague. 


1569.  —  21  septembre. 

Imprimé  dans  ta  Correspondance  diplomatique  de  La   Hoffo-RfarfoN, 
t.  VII,  p.  57. 

\  MONSIEUR  DE  LA  MOTIIEFÉNELON. 

Monsieur  de  la  Mothe-Fénelon,  je  n'ay  à 
vous  faire  responce  à  la  dépesche  que  nous  a 
apportée  Sabran  que  sur  la  lettre  que  m'avez 
escripte  de  voslre  main,  par  laquelle  j'ay  veu 
radvancement  que  vous  a\ez  donné  au  ma- 
riage, dont  je  vous  ay  par  mes  précédentes 
escript,  lequel  je  désire  grandement  s'exéculei 
et  que,  pour  ce  faire,  vous  n-espargoiezpoincl 
le  nom  du  Roy  monsieur  mon  fils  et  le  mien. 
mais  plutost  donniez  toute  asseurance  que 
nous  ne  deffandrons  en  rien  au  duc  de  Nor- 
folc  en  tout  ce  que  nous  pourrons  l'ayder  et  le 
favoriser  pour  y  parvenir  et  ferions,  si  besoin 
est  ',  que  mon  fils,  le  duc  de  Lorraine  et  mon 
cousin  le  cardinal  de  Lorraine  v  presleronl 
leur  consentement,  vous  voulant  bien  dire 
que,  m'ayant  mis  mondict  cousin  le  cardinal 
de  Lorraine  sur  ce  propos  de  la  royne  d'Ecosse, 
il  m'a  dict  que  ung  des  secrétaires  de  ladicte 
royne  d'Ecosse,  venant  de  Flandres ,  luyavoyl 
dict  que  le  duc  d'Albe  lui  avoit  envoyé  dix 
mil  escus,  ce  qui  se  conforme  à  ce  que  \ous 

1  Elisabeth,  dans  l'audience  toute  récente  qu'elle  avait 
donnée  à  La  Mothe-Fénelon,  s'était  expliquée  au  sujet 
ilu  projet  de  mariage  de  Mari.-  Stuartavei  Norfolk  :  -il  est 
vray,  lui  avait-elle  dit,  qu'il  se  mène  une  pratique  pour 
ladicte  dame  avec  un  certain  personnage  de  mon  royau 
lequel  je  me  déporte  de  nommer  présentement,  et  me 
veut-on  faire  accroire  que  c'est  pour  îimn   bien  •  •!   ad- 
vantage;  mais  ne  me  veulent  laisser  juger  s'il  est  ainsi. 
Tant  y  a  que  je  délibère,  comment  que  soit,  d'en  •!<■ 
metirer  l'arbitre.  ( CormpondaRei  d»  La  Ifod 
I.  Il,  p.  a33.)  Cécil,  mis  dans  le  secret,  avait  trouvé  le 
projet  honorable  et  loyal  (lettre  de  Suss  \  à  Cécil  dans 
Wright,  t.   1",  p.  3a5)i   voir   Tytler,    I.    VI,    p.    <>'i; 
Chalmers;  Ilaynes;  lettre  de  la  reine  Elisabeth  au  régent 
Murraj  :  Caltndar  qfStat»  pa  169-1  ''7".  p-  »3l); 

Gauthier,  Vie  <le  Marie  Shtml.  I.  II.  p.  i ."> i  etsuiv. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


275 


m'avez  mandé,  et  lui  faisoil  promesse,  si  elle 
•vouloil  entendre  au  mariage  du  bastard1,  de  la 
secourir  de  vint  mil  hommes  qu'il  envoyeroit 
en  Escosse,  dont  y  en  auroit  cinq  mil  Es- 
pagnol/.. Eu  quoy  l'on  veoit  bien  que  ledict 
duc  d'Albe  veult  essayer  de  rompre  les  choses 
qu'il  a  peut-estre  entendu  estre  si  avancées 
avec  ledict  duc  de  Norfolc,  combien  que  l'on 
puisse  bien  s'asseurer  que,  quand  il  seroit 
pris  au  mot  du  secours  qu'il  offre  ainsi,  qu'il 
n'y  satisferait  pas.  Partant,  je  vous  prie  de  re- 
garder, de  vostre  costé,  d'achever  de  conduire 
à  bonne  (in  ce  qui  est  bien  commencé  pour  le 
regard  dudict  duc  de  Norfolc,  el  qu'il  n'y  soit 
poinct  donné  de  traverse.  Mondiet  cousin  le 
cardinal  de  Lorraine  a  ledict  mariage  gran- 
dement agréable  et  ne  désire  rien  plus,  ainsy 
qu'il  m'a  faict  entendre,  que  de  le  veoir  effec- 
tué, vous  priant  encores  ung  coup  de  mettre, 
s'il  est  possible,  à  exécution  l'intention  du 
Roy  monsieur  mon  fils  tant  en  cest  endroict 
que  en  tout  le  reste  qu'il  vous  mande  par  sa 
seconde  lettre,  faisant  cognoistre  vostre  pru- 
dence et  dextérité  en  ceste  négociation.  Sur  ce 
je  prieray  Dieu  vous  conserver,  Monsieur  de  la 
Mothe-Fénelon,  en  sa  très  saincte  et  digne 
garde. 

Escript  à  Mannoutiers,  le  xxic  septembre 
i567. 

Caterine. 
Brulart. 


1569.  —  3o  septembre. 

Oritj.  Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français ,  n°  10702.  f J  h  1 1  r°. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  oultre  la  lettre 
que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript2 

1  Don  Juan  d'Autriche. 

-  cil  n'est  rien  survenu  de  nouveau,  écrivait  le  Roi, 
nos  ennemis  s'estant  toujours  tenus  à  Faye-la-Vineuse  de     j 


j'ay  bien  voiillu  vous  faire  ce  mol  pour  vous 
dire  que  je  trouve  fort  estrange  que  depuis  la 
procuration  envoyée  par  delà  pour  la  conclu- 
sion du  mariaige  du  Roy  monsieur  mon  fils, 
nous  n'en  avons  eu  aucunes  nouvelles,  ce  qui 
me  mect  en  bien  extresme  peine  pour  le  désir 
que  j'ay  que  cest  œuvre  si  avant  commencé 
se  parachève,  vous  priant  m'en  faire  sçavoir 
des  nouvelles  incontinent.  Au  demeurant  je 
vous  envoyé  des  pouppées  pour  les  infantes, 
lesquelles  vous  baillerez  à  ma  cousine  la  du- 
chesse d'Alve  pour  les  leur  distribuer  de  ma 
part  ;  c'est  ce  que  j'av  à  vous  dire  pour  le  pré- 
sent, priant  Dieu,  Monsieur  de  Fourquevauls, 
vous  avoir  en  sa  garde. 

Escript  au  Plessis-les-Tours ,  le  dernier  jour 
de  septembre  i56o,. 

Caterine. 


1569.  —  3o  septembre. 

Imprimé  dans  la  Correspondance  diplomatique  de  La  Mothe-Fénelon , 
l.  VII,  p.  61. 

A  MONSIEUR  DE  LA  MOTHE-FÉNELON. 

Monsieur  de  la  Mothe-Fénelon,  nous  avons 
bien  particulièrement  entendu  par  vos  deux 
dernières  despesches  des  xme  et  six*  de  ce 
moys  Testât  auquel  sont  les  choses  de  par  delà, 

delà  ia  rivière  et  mon  frère,  le  duc  d'Anjou,  à  Cliinon 
au  delà  de  ladicte  rivière,  attendant  les  forces  qui  lui 
viennent.  Maintenant  qu'il  les  a  jointes  avec  luy,  il  a 
commencé  dès  hier  à  faire  passer  les  Suisses,  le  bagage 
et  l'artillerie  au  delà  de  ladicte  rivière,  en  délibération 
de  la  passer  aujourd'hui  avecques  le  reste  de  l'armée 
pour  aller  trouver  mesdicts  ennemis  et  les  combattre, 
pendant  que  la  saison  y  est  propre.  Par  les  advis  qui  sont 
venus  à  mon  frère,  il  a  entendu  que  les  ennemis  sont 
décampés  de  là  où  ils  esloient,  silost  qu'ilz  ont  esté 
advertis  du  passage  de  madicte  armée.  Il  n'est  pas  bien 
cerlain  encore  quel  chemin  ils  veulent  garder,  ou  s'ils 
se  veulent  tirer  du  costé  de  la  Chanté,  mais  on  peut 
voir  qu'ils  ne  veulent  pas  venir  au  combat. »  (Même  vo- 
lume, p.  1 10.) 

35. 


276 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


les  propos  que  vous  a  tenuz  la  royne  d'Angle- 
terre ma  bonne  sœur  sur  la  nouvelle  que  le 
lîo\  lu\  a  donnée  des  mariages  de  luy  et  de 
ma  fille1,  el  aussy  sur  le  faict  de  la  royne 
d'Ecosse,  contre  laquelle  elle  se  montre  de 
jour  en  jour  plus  offensée,  ainsy  mesme  que 
le  tesmoigne  la  lettre  que  m'avez  escripte  de 
voslremain,  ilésiranl  le  Roy  mondict  sieur  et 
fils  que  vous  regarderez  à  Iraicler  dextrement 
ce  qu'il  vous  a  mandé  par  celle  que  Sabran 
nous  a  portée,  dont  vous  sçaurez  bien  juger  si 
l'occasion  ne  s'en  présente  pas  à  propos. 

Quant  à  Testai  de  nos  affaires,  il  est  tel  que, 
nostre  armée  estant  aujourd'hui  renforcée  d'un 
bon  nombre  de  chevaux  franco  y  s  que  mon 
fils  a  attendus  au  séjour  qu'il  a  faict  à  Chi- 
non;  après  il  est  à  suivre  nos  ennemys,  qui 
sont  au  dedans  de  leur  conqueste  pour  les 
attirer  au  combat,  dont  dedans  peu  de  jours 
il  se  sçaura  certainement  ce  que  s'en  devra 
espérer,  estant  ladicte  armée  aussy  belle  et  en 
la  plus  grande  délibération  de  bien  faire  qu'il 
se  peult  dire,  priant  Dieu,  Monsieur  de  la 
Molhe-Fénelon,  vous  avoir  en  sa  saincte  et 
digne  garde. 

Escript  au  Plessis-les-Tours,  le  dernier  jour 
de  septembre  i56g. 


Caterine. 


Brulart. 


1569.  — *  3  octobre. 

Orig  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°3i78,  I*  1 63. 

\  MONSIEUR  DE  HUMIÈRES, 

COUVKRNEUÏI  DE  PEltONNE. 

Monsieur  de  Humyères,  le  Roy  monsieur 

1  sLa  reine  m'a  montré  an  commencement  esliv  ung 
peu  troublée  de  l:i  nouvelle  (pie  contenaient  vos  lettres 
dont  m'a  demandé  si  les  choses  étoient  déjà  conclues; 

surquny    s'entend   la   jalonne   ipi'elle   a    de    la    i \elle 

Brmation  d'alliance  avecle  roy  d'Espagne.»  [Corres- 
pond, diplom.  de  La  Mothe-Fénelon,  t.  II.  p.  a3o.) 


mon  fil/,  et  moy  avons  entendu  comme  les 
filles  du  feu  sieur  de  Morvilier  se  sont  retirées 
par  devers  vous,  ce  que  nous  trouvons  bon  el 
que  doresnavant  aussi  vous  les  reteniez  auprès 
de  vous,  nous  promettans que  vous  les  sçaurez 
mieulx  traictier  et  prendrez  d'autant  plus  vo- 
lontiers ceslc  charge  que  aucune  autre  per- 
sonne, leur  estant  parent  si  proche  que  vous 
leur  estes,  et  en  ce  faisant  ferez  chose  qui  me 
sera  fort  agréable  pour  la  particulière  affection 
que  je  porte  à  leur  bien  el  conservation.  Et 
n'estant  la  présente  à  aultre  fin,  je  prie  Dieu 
qu'il  vous  donne,  Monsieur  de  Humyères,  ce 
que  desirez. 

Escript   au    Plessis,  le  mc  jour  d'octobre 
i5fi9. 


Caterine. 


De  l'Aubespinb. 


1509. —  7  octobre  '. 

Aul.  Arch.  nat.  collect.  Siraancas,  K  i5i2  ,  n°  106. 

A  M»  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQLE. 

Monsieur  mon  fils,  nous  ayent  Dieu  fayst 
la  grase  que  mon  fils  le  duc  d'Enjou  ha  encore 
guagné  une  balalle  sur  les  rebelles  du  Ro\ 
vostre  frère2,  lequel  sachant  l'amitié  que  lui 

1  Au  dos  :  De  la  Reine  mère,  le  vu°  octobre  i56g. 

:  Le  récit  de  la  bataille  de  Moncontour  a  été  publié 
sous  ce  titre  :  Discours  de  la  bataille  donnée  le  !>  octobre, 
proche  de  Moncaurtour,  Paris,  Dallier,  i56g;  Orléans. 
Gibier,  1 5Gg, in-8";  Poitiers,  i6at,  in-ia".  Voir  la  re- 
lation oflîciclle  dans  le  tome  VII  de  la  Correspondance 
diplomatique  de  La  Mothe-Fénelon,  p.  65. 

Voici  en  quels  termes  Henri  de  Navarre  et  le  Gis  aine 
de  feu  le  prince  de  Coudé,  Henri  de  llonrbon,  annon- 
cent a  Cécil  la  perte  de  la  bataille  de  Moncontour  : 

tr Monsieur  Cecill,  nous  envoyons  à  Monsieur  le  car- 
dinal, notre  cousin  et  oncle,  le  discours  de  la  bataille 
dernièrement  donnée  le  m*  de  ce  mois  el  l'avons  prié  de 
vous  en  faire  part,  comme  celluy  (pie  noussçavons  estre 
si  zélé  en  la  cause  que  nous  soutenons,  (pie  vous  serez 
grandement  en  suspens  jusqu'à  ce  que  vous  en  sçaurez  la 
vérité,  el  parce  que  vous  ne  désirez  pas  moins  Bçavoir 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


■2i: 


portés  et  i'afection  que  avés  de voyr  l'honneur 
de  Dieu  restabli  en  son  royaume  et  qu'il  de- 
meure aur1  de  ses  malheureus  trahies,  n'a 
voieu  falir  yncontinent  qu'il  a  lientendu  toute 

l'estat  auquel  depuis  la  bataille  nous  sommes ,  nous  l'avons 
pareillement  représenté  par  ledict  discours,  et  depuis, 
parce  qu'en  avons  escript  à  nostre  cousin  et  oncle,  et 
saicliant  que  le  tout  vous  sera  par  luy  faict  entendre, 
nous  en  remettrons  à  ce  qu'il  vous  en  dira;  et  parce  que 
nous  avons  entendu  par  le  s'  de  Cavaignes  les  bons 
offîcesque  vous  laides  pour  nous  en  affaires  qui  nous  con- 
cernent et  la  peine  que  vous  y  prenez  tous  les  jours, 
combien  que  la  seule  rétribution  qui  vous  attend  du  ciel, 
comme  à  tous  ceulx  qui  s'emploient  vertueusement  à 
l'honneur  du  Seigneur,  à  la  deffense  et  amplification  de 
son  règne,  soit  le  but  principal  de  vos  actions  en  cest 
endroict,  nous  ne  laissons  de  vous  en  estre  bien  fort 
obligés  à  recognoistre  par  tous  les  moyens  que  Dieu  nous 
donnera  les  biens  que  nous  ressantons  de  vostre  part, 
lesquels  nous  sommes  rontraincts,  à.ceste  heure  plus  que 
jamais,  vous  prier  vouloir  continuer  et  accroistre,  puis- 
qu'il plaist  à  Dieu  que  le  danger  et  besoing  soit  accreu 
et  multiplié  sur  nous,  et  par  conséquant  d'autant  plus  à 
procbe  de  tous  ceuk  qui  font  profession  d' estre  délivrés 
du  joug  de  l'Antéchrist.  Nous  vous  ferions  plus  ample 
remonstrance ,  si  nous  n'estions  asseurés  que  vostre  bon 
zelle  n'a  besoing  d'excitation,  et  que  vous  considérez, 
avec  la  prudence  que  Dieu  vous  a  donnée,  ce  qui  est  né- 
cessaire et  expédiant,  tant  pour  le  service  de  Dieu  que 
pour  la  seureté  de  ceulx  qui  font  profession  d' estre  de 
son  party,  et  singulièrement  de  Sa  Majesté  de  la  royne, 
laquelle  comme  tenant  le  premier  lieu  entre  les  princes 
de  la  religion,  et  pour  autres  particulières  occasions  que 
vous  sçavez ,  est  la  première  en  la  hayne  et  eîivye  de  nos 
communs  ennemis.  Et  pour  ce  que  toutes  ces  choses  vous 
en  conférerez  avec  notredict  cousin  et  oncle  plus  ample- 
ment que  ne  pourrions  par  lettre,  nous  ferons  fin,  vous 
asseurant  que  nous  avons  si  agréable  la  bonne  et  inlbyme 
amytié  qui  est  entre  vous,  que  nous  estimons  tout  ce 
que  vous  faictes  en  son  endroit  estre  faict  à  nous  mesmes , 
et  le  recognoistrons  par  un  accroissement  d'obligations 
envers  vous. 

«De  Xaintes,  ce  xvi"  octobre  i56y. 

ti  Vos  bien  bons  et  affectionnés  auiv-i, 

I'HeMU',  Heni\ï  de  Bourbon.» 

(Record  office,  State   papers,  France,  vol.   66,  ori- 
ginal.) 

1  Aur,  hors. 


la  vérité  et  particoularilés,  coine  le  tout  a\>l 
pasé,  le  fayre  entendre  hà  Voslre  Majesté 
par  un  diseurs  qu'i  lui  envoyé  par  cet  présant 
porteur,  comme  à  celui  qui  y  a  sa  part  pour  le 
secours  qu'il  a  plu  à  Vostre  Majesté  nousballer 
du  conte  de  Manscfel,  lequel  ayt  blésé  et  ha 
si  bien  et  vallament  fayst  que  je  ne  puis  que 
je  ne  prie  Vostre  Majesté  de  lui  fayre  conoys- 
tre  cornent  ayle1  l'estime  et  ha  agréable  le 
servise  que  lui  et  les  truppes  que  lui  a  donnés 
en  gerde  nous  ont  fayst  là;  à  cet  que  vous  ha 
mendé  mon  fils  yl  net  posible  de  mieulx, 
et  puisqu'il  a  pieu  à  Dieu  nous  donner  cete 
grande  victouire  et  me  conserver  mondist  fils 
du  azart2  au  yl  a  ayslé,  nous  ayspérons  qu'il 
nous  fayré  la  grase  que  ce  sera  la  fin  de  tant 
de  mauls  que  avons  eu  en  cet  royaume,  et  que 
cete  victouire  ne  servira  ceulement  à  nous  mes 
au  repos  de  toute  la  crétienté  et  aystablisement 
de  nostre  saincte  foy  catolique,  m'estiment 
bien  heureuse  que  Dieu  aye  fayst  la  grase  à 
mon  fils  d'estre  instroment  d'un  si  greht  œuvre , 
dont  y  l'a  si  bien  asysté  que  en  set  moys  lui 
ha  donné  dus3  victouire,  dont  j'espère  que 
cete-ysi  sera  plus  profitable  que  ne  l'eut  l'aultre; 
cet  que  je  lui  su  plie  et  à  Vostre  Majesté  de-vo- 
louir  haster  la  conclusion  du  mariage  du  Roy 
mon  fils,  aystent  cliause  que  j'é  si  lontemps 
désiraye  que  je  aurès  grent  regret  cet'1  je 
mourès  avent  luy  voyr  des  anfans,  qui  m'an 
fayst  lent  préser  Voslre  Majesté,  lui  prient 
avovr  tousjours  pour  recouiendés  lé  dus  in- 
fantes, lesqueles  ne  me  puis  guarder  de  re- 
comender  à  Vostre  Majesté,  encore  que  je  sache 
n'an  n'eslre  besouin;  mes  l'amour  que  j'é 
portave 5  et   porte   encore    à    la    royne    leur 

1  Ayle,  elle. 

-   Azart,  hasard. 

3  Dus,  deux. 

'  Cet,  si. 

5  Portaye,  porté'. 


278 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


mère  me  le  coinende  Lent  que  ne  m'au  puis 
guarder.  Monsieur  mou  fils,  je  vous,  supl^e  ae, 
trouver -mauves  une  requête  que  je  lui  \eus 
fayre  el  me  la  vouiouyr  «corder;  c'«i  pour  cel 
jeantilhomme  présant  portent  qui  est  à  moy, 
m  mu' li  loniinoGond^jcnlilhoniniellnianlmel 
bien  u.i\  el  de  bonne maysoa,  povent  mériter 
la  grase  que  je  demande  pour  lui  ver  Vostre 
Majesté,  ayslent  natif  enn  Espagne,  sa  mère 
vivante  el  désirant-yl  DQVoyr  aler  et  demeurer 
aveques  grade  honorable;  que  pour  aystre  li- 
dèle  et  toute  sa  mayson  au  servise  du  Roy  mon 
lils  el  demqy,  je, désire  infiniment  a\oyr  cete 
grase  de  Vostre  Majesté1  pour  lui  que  je  ré- 
puleré  corne  à  moy,  qui  est  de  lui  volouir 
auclroyer  l'ubist  de  sr  Jacques  de  l'espée,  luy 
volent  en  sela  Vostre  Majesté  pour  l'amour  de 
moy  l'y  euser  de  cortoysie  et  me  monslrcr  que 
ma  requête  aura  aysté  mise  en  conside'ratiou 
par  delà;  el  encor  que  le  conoystré  pour  qui 
luy  plèra  de  ses  serviteur  que  je  aye  moyeu 
de  le  reconoystre,  je  luy  suplie  aveques  la 
mesme  confianse  me  le  mender,  car  je  né 
plus  grend  plésir  et  désir  que  luy  pouvoyr 
l'ayr  servise  pour  mieulx  lui  fayr  par  ayfayst 
conoystré  l'afection  que  porte  hà  Vostre  Ma- 
jesté ' 

Vostre  bonne  mère  et  seur, 

Caterine. 


1 569.  —  8  octobre. 

Orig.  Brilith  Mus.  Itibl.  coll.  Cnlig.  E,  vol.  VI,  f"  n4. 
1    HOSTIE  THES  CHERI    I.    TRES   VMM-:   riiwe  SOEUR 

LA  ROYM:  I)  ANGLETERRE2. 

Très  haulte,  très  excellente  et  très  puis- 

'   Au  dos  :  De  la  Reine  mi'-re,  le  vu  octobre. 

s  Voici  la  réponse  d'Elisabeth  : 

ïTrès  haulte  et  très  excellente  princesse,  par  les  lettres 
de  nostre  bon  frère  le  Roy  vostre  lilz  el  par  les  vostres 
que   nous  a    baillées  le   s' de  la    Motlie,    son   ambas- 


s.ioti'  princesse,  nostre  très  chère  el  très  amée 
bonne  sieur  et  cousine,  puisqu'il  a  pieu  à 
Dieu  donner  au  Roy  nostre  1res  cher  lilz  une 
victoire  sur  ses  subjeclz  rebelles  en  la  bataille 
que  nostre  très  cher  filz  le  duc  d'Anjou  leur  a 
donnée,  il  a  voulu  pour  l'aise  qu'il  estime  que 
vour  recevrez  d'une  telle  nouvelle  vous  en 
donner  advis,  ayant  envoyé  l'ordre  au  sieur 
de  la  Molhc  de  vous  discourir  et  faire  en- 
tendre les  parlicularitez  du  succès  de  ladicte 
\  ictoire,  laquelle  réussira  comme  nous  espérons 
à  l'obtention  de  l'obéissance  qui  est  dette  ;iu 
Roy  mondict  sieur  et  filz  par  sesditz  subjets 
el  au  repos  de  ce  royaulme,  vous  priait!  croire 
ledicl  sieur  de  la  Moite  de  ce  qu'il  vous  dira 
sur  ce  de  noz  parts  comme  feriez  nos  propres 
personnes,  et  sur  ce  je  supplie  le  Créateur, 
très  haulte,  très* excellente  et  très  puissante 
princesse,  nostre  très  chère  et  très  aînée  bonne 
sœur  et  cousine ,  qu'il  vous  ait  en  sa  très  saincte 
et  digne  garde. 

Du  Plessis-les-Tours,  le  vm'jour  dfoetobre 
1669. 

Vostre  bonne  sœur  el  cousine, 

Caterine. 

sadeur  résidant  près  de  nous,  el  par  le  rapport  dudict 
ambassadeur,  avons  esté  advertye  de  l'heureux  succès 
qu'a  eu  nostre  cousin  le  duc  d'Anjou  vostre  lils  sur 
les  subjeels  du  Roy,  et  pour  la  sincère  affection  que  portons 
à  noslredicl  bon  frère,  à  qui  comme  prince  souverain 
liiini'  obéissance  est  due  en  son  royaulme,  nou>  souhaitons 
du  meilleur  endroit  de  notre  cueur  qu'il  cust  mis  lin  à 
tant  de  misères  et  calamités  que,  de  jour  à  autre,  en- 
tendons eschoir  sur  son  peuple  et  pays   par  ces  guerres 

civiles,  de  telle  façon  allumées  en  son  royal et  que 

Dieu  y  fust  servy  et  honoré  comme  appartient,  lu]  obéy, 
el  ses  bons  et  fidèles  subjets  asseurés  et  soulagés,  vous 
pryant  de  croire  que  serons  très  aise  de  nous  y  employer, 

com chose  plaisantes  Dieu  ft  séant  à  toul  bon  prince, 

amy  et  allyé,  et  pour  ce  pouvez  asBeuremenl  Faire  estai  de 
nous,  comme  avons  plus  amplement  dict  audict  s'  de  la 
\lolhe,  auquel  nous  nous  remettons. »  (Record  office. 
State papert,  France.) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


279 


1569.  —  10  octobre. 

Aut.  Bibl.  nat.  fooils  français,  n°  3237.  f°  58  r°. 
A  MA  COUSINE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  la  contèse  de  Fiesques,  qui 
s 'an  va  limer  son  uiary1,  pasa  par  Parys  et  je 
n'é  voleu  la  léser  aler  san  vous  fayre  cet  mot 
pourvous  dire  que  mon  me'desin ,  que  j'é  envoyé 
aveques  voslre  fils2,  m'a  mendé  qu'il  sel  porte 
bien,  n'ayent  poynt  de  fièvre,  encore  que  la 
bleseure  souit  sur  le  col  du  pié,  yl  ne  touche 
poynl  l'os  et  ayspère  qu'il  sera  bientostgue'ri, 
cet  que  vous  ay  bien  voleu  mender  en  recom- 
pansé  de  la  pouine  que  prends  auprès  de  mon 
fils  le  duc3,  de  quoy  je  ne  vous  puys  ase's  re- 
mersier,  et  pour  aystre  ladiste  coutése  le  porteur 
de  la  présante,  ne  la  fa  y  ré  plus  longue  et  pryré 
Dieu  qu'i  vous  rende  mari  et  fils  bien  tost 
enn  ausi  bonne  santé  que  les  pouvés  désirer. 

Du  Plésis,  cet  xe  d'octobre  1669. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  i3  octobre. 

Aut.  Bibl.  uat.  fonds  français,  n°  îoaio,  f°  9. 
A  MA  COUSINE 

MADAME  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  je  suis  bien  ayse  de  l'aseurance 
que  me  donnés  delà  santé  de  mon  fils  le  duc 
et  vous  mersie  bien  fort  du  souiu  que  enn  avés 
prias  que  je  métré  pouine  en  cet  que  auré  de 
moyen  de  le  reconoyslre.  Cet  porteur,  qui  ha 

1  Madame  de  Fiesqnc  était  tille  de  Robert  Strozzi; 
elle  allait  rejoindre  son  mari  Scipion  de  Fiesque ,  ambas- 
sadeur auprès  de  l'Empereur,  et  avait  été  cbargée  par 
Catherine  de  former  aux  mœurs  françaises  la  fiancée  de 
Charles  IX,  Elisabeth  d'Autriche. (Hubert-Languet,  Epis- 
tolœ,  p.  1  38.) 

-  Le  duc  Henri  de  Guise,  blessé  à  Moncontour. 

'   Le  duc  d'Alençon. 


veu  vostre  fils  vous  dira  de  sa  bleseure  que ,  à 
cet  que  me  inende  mon  médesin,  encore  qu'elle 
soye  en  lieu  dolcureulx,  yl  espère  qu'il  sera 
bien  tost  guéry,  mes  qu'il  se  guarde,  cornent 
yl  fayst  à  présant,  jeusques  à  cet  qu'il  souit 
bois  de  leurs  mayns.  J'espère,  ma  cousine, 
mes  que  vegniès,  que  le  troveré  si  bien  pour 
le  mal  que  n'auré  cause  que  de  louer  Dieu, 
lequel  je  prie  vous  donner  cet  que  désirés. 

De  Bourgueil,  cet  xme  d'octobre  1 565. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  a6  octobre. 

Co['ie.  Bibl.   u:it.  fonds  français,   n°  1075. 

A  MONSIEUR  DE  FOUROUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  nous  avons  receu 
les  lettres  que  vous  avez  escriptes,  tant  celles 
du  xvie  du  passé,  que  celles  qu'aviez  escriptes  ' 
de  vostre  main  dix  jours  après  les  aultres, 
par  lesquelles  nous  avons  veu  bien  au  long  ce 

1  Voici  ce  que  Fourquevaux  avait  écrit  à  Catherine  : 
tcJe  retournis  à  l'audience  le  douziesme  du  présent  pour 
sçavoir  la  cause  du  retardement,  et  ce  qu'il  plaisoit  au- 
dict  sieur  Roy  que  j'escripve  sur  ce  faict  à  Voz  Majestez, 
n'estant  honnesle  ny  de  mon  devoir  que  je  différasse 
plus  à  vous  despecher  ce  porteur  avec  la  vérité  de  ce 
qui  se  passoit.  Sa  Majesté  me  pria  de  surseoir  encore 
trois  jours,  afin  de  veoir  si  sondict  courrier  viendrait, 
lequel  il  attend  d'heure  à  heure.  J'ay  différé  en  espé- 
rance de  vous  pouvoir  escripre  quelque  certaineté,  mais 
je  n'en  ay  autre  que  de  vous  dire  que  ce  roy  est  ou  faicl 
semblant  d'estre  fort  mal  content  du  conseil  et  des  mi- 
nistres de  Portugal  qu'ils  sont  si  longs  de  renvoyer  son 
courrier  avec  la  commission.  Il  est  vray  qu'il  excuse  la 
jeunesse  du  roy  son  nepveu  et  le  malheur  de  la  pesle. 
qui  les  lient  en  continuel  travail,  de  n'avoir  maison,  nv 
demeurer  ferme,  ny  arrester  en  un  lieu;  ains  sont  con- 
traincts  de  vaquer  et  de  changer  logis  de  jour  en  jour, 
esgairez  etescartez  en  divers  lieux.  J'en  ai  parlé  à  M  le 
cardinal  de  Ciguenze,  qui  en  donne  le  tort  au  danger. 
V'antmoins,  pour  ceque  telle  façon  de  faire  ne  peult  vous 
apporter  sinon  mauvaise  satisfaction ,  il  m'a  demandé, 
requis  et  prié  de  retenir  ma  despesche  jusques  à  ce  jour 


280 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


qui  s'est  passe'  entre  le  lloy  Catholique  el  vous 
pour  ie  faict  du  mariagedu  Roy  monsieur  \m>i> 
lils.  et  de  tua  lille;  sur  quoy  te  Roy  naondict 
sieur  el   (ils  vous  l'ait  bien  ample  response1, 

présent,  ce  que  j';i\  6icl,  el  ne  siamois  dire  si  en  ces 
dilations  y  ;i  finesse,  ny  intelligence  avec  le  Portugal, 
afin  de  ravoir  si  vous  tairez  la  paix-,  comme  icy  ils  en 
nui  belle  peur,  el  le  mesme  cardinal  m'a  dicl  qu'il  la 
craint  pour  infinis  respects;  il  m'a  dict  pareillement 
qu'ils  altendoient  response  de  l'Empereur  dans  le  dix- 
liuicliesme  ou,  au  plus  long,  le  vingtiesme  de  ce  mois, 
par  où  ils  sçauront  quand  et  comment  les  deux  futures 
roynes  viendront.  (Même  volume,  p.  383  et  384.) 

1   \  oici  la  lettre  de  Charles  IX  : 

••  Uonsieur  de  Fourquevauls,  j'ay  receu  le  vint-uniesme 
de  ce  mois  une  despèche  de  vous  du  seiziesine  de  sep- 
tenibre,  ensemble  d'autres  lettres  escriptes  de  vostre  main, 
dallée-  de  ilix  jours  aprez,  toutes  lesquelles  m'ont  esté 
rendues  par  ce  courrier  que  je  vous  renvoyé  en  diligence, 
ayanl  bien  au  long  veu  et  considéré  tout  ce  qui  est  porté 
par  lesdictes  despèches,  mesmement  les  propos  que  vous 
avez  eus  avec  le  Roy  Catliolicque  mon  frère,  et  ce  qu'il 
vous  a  respondu  touchant  l'cfTaict  des  mariages,  pour 
l'exécution  desquels  je  vous  ay  envoyé  les  pouvoirs,  et  le 
retardement  qu'il  y  a  du  costé  de  Portugal;  en  quoy  il 
me  semble  qu'il  y  a  un  peu  de  négligence  et  suis  très 
aise  de  ce  que  vous  avez  respondu  audict  sieur  Roy  Ca- 
tholicque  sur  ledict  faict,  qui  a  esté  bien  et  sagement,  ne 
pâmant  penser  d'où  peust  procéder  reste  dilation  ny  l'oc- 
casion d'icelle,  si  ce  n'est  ce  que  vous  m'escripvez  par 
vozdictes  lettres;  à  quoy  je  trouve  grande  apparence,  si 
ainsi  est  que  les  deux  courriers  qui  estoint  despécbez 
pour  apporter  ledict  pouvoir  soint  arrivez,  et  qu'on  n'aye 
voullu  monslrer  celluy  qui  l'aura  apporté,  pour  faire 
tousjours  tirer  cest  affaire  en  longueur,  ce  qu'encores  que 
fust,je  désire  néantmoins,  Monsieur  de  Fourquevauls, 
que  vous  feignez  ignorer  et  aussi  l'arrivée  desdicls 
courriel  s ,  ou  bien  quand  desjà  vous  l'auriez  faict  entendre 
audict  Roy  Calholicqne  mon  frère,  comme  vous  m'es- 
cripvez que  vous  voulez  faire,  à  loul  le  moins  que  vous 
monstriez  de  croire  que  lesdicts  courriers  n'ont  peu  ap- 
pOrter  ledict  pouvoir  pour  los  incommndilez  portées  par 
rostre  despèche,  désirant  que,  pour  ne  perdre  le  temps, 
nonobstant  que  je  vous  escrive  par  ma  première  despèche 
que  vous  ne  haletiez  de  mon  mariage  sans  celuy  de  ma  seur, 
vous  ne  laisserez  de  leur  offrir  de  commanceràcn  parleret 
Iraicter  avec  ledict  rieur  lloy  Catliolicque  mon  frère,  qui  a 


par  laquelle  il  sera  aisé  de  voir  que  ce  u'esl 
pas  de  noslre  costé  que  vient  la  longueur, 
connue  on  l'a  \oulu  dire.  Je  ne  puis  rien  ad- 
jouter  à  ce  que  vous  en  escript  lelloy  mondicl 

toute  puissance  d ■■  le  faire  pour  le  regard  de  l'Empereur, 
attendant  (pie  ledict  pouvoir  de  Portugal  soit  arrivé,  lequel 
vous  espérez  delivoir  venir  devant  la  conclusion  de  mondicl 
mariage.  C'est  chose  que  je  veulx  que  vous  faciez,  afin 
de  les  laire  parler  plus  clair  et  voir  ce  qu'ils  diront,  et 
encores  pour  ostor  toute  difficulté  el  retardement,  jeseray 
content  en  tout  événement  que  vous  traictiez  dudict  ma- 
riage de  ma  seur,  nonobstant  que  ledict  pouvoir  ne  soil 
venu,  à  la  charge,  que  ledict  Roy  Çatholicque  mon  frère 
permettra  et  s'obligera  de  faire  ratifier  ce  qu'il  aura  ac- 
cordé, ou  ses  députez  pour  le  regard  dudict  mariage, 
comme  pareillement  du  mien.  C'est  à  mon  advis,  Monsieur 
île  Forquevauls,  oster  toute  occasion  au  inonde  de  parlei 
el  de  dire  que  de  ma  part  venoient  les  difficultés,  comme 
on  a  dit  par  ry-devant.  Je  trouve  que  c'est  de  delà,  et  qu'ils 
n'y  marchent  pas  si  franchement  ,  ni  de  si  bon  pied  que 
je  fais,  ne  voyant  pas  que  noz  affaires  soint  de  présent 
en  tel  estât  qu'ils  doibvent  penser  à  user  de  plus  grande 
longueur  et  me  traicter  de  parolles;  car,  grâces  à  Dieu, 
j'espère  estre  paisible  en  mon  royaume  dedans  peu  de 
temps,  et  mettre  si  bon  ordre  à  mes  affaires  qu'ils  n'auront 
occasion  de  se  mal  contenter  d'eslre  alliez  d'un  prince 
tel  que  je  suis.  Je  ne  vous  endiray  davantage,  m'asseurant 
que  vous  sçaurez  bien  et  dignement  manier  cest  affaire 
selon  vostre  prudence  et  vous  servir  à  propos  de  ce  qui 
sera  bon  pour  effectuer  ce  que  je  désire,  dont  vous  rn'ad- 
verlirez  au  plustost,  et  de  ce  qui  sera  survenu.  Au  de- 
meurant, Monsieur  de  Fourquevauls,  depuis  vous  avoir 
d  îspéché  le  sieur  Hyeromino  Gondi,  après  la  bataille 
donnée,  voyant  que  mon  frère  le  duc  d'Anjou  avoit  re- 
gagné sur  mes  ennemis  bien  trente  lieues  de  pais, 
remis  en  mon  obéissance  les  villes  de  Gbastellerault,  Par- 
tenay,  S'-Mcxanl,  Nyurl  et  plusieurs  autres  petites  villes 
etchasteaux  qu'ils  tenoient,  et  contraint  mesdicts  ennemis 
s'enfuir  devant  mon  armée  avec  si  peu  de  cavalleri"  qui 
leur  reste,  je  me  suis  acheminé  en  mon  armée  où  j'espère 
donner  si  bon  ordre  à  toutes  choses,  et  la  fortifier  telle- 
ment, que  bientosl  j'auray  l'issoe  de  cesU  guerre  telle 
que  je  la  désire,  estant  mesdicts  ennemis  eu  tel  estai 
qu'ils  ne  se  peuvent  résuuldre  a  rien  que  ce  soit.  S'il 
survient  quelque  aullie  i  hose,  je  vous  en  donnera]  advis. 
r  Escript  au  canq.de  la  bande,  le  viol  septic-me  JOUI 
d'octobre   i.">(i<|.»  (  Même  volume,  p    V'.l.l 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MEDICIS. 


281 


fils,  sinon  vous  prier  user  en  cela  de  la 
mesnie  prudence  el  sage  conduicte  dont  vous 
avez  par  ci-devant  usé,  en  ce  qui  s'est  offert 
de  delà  pour  le  service  de  vostre  maistre,  nous 
advertissant  de  ce  que  vous  en  aurez  faict. 
Priant  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous 
avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Fors,  le  xxvi' jour  d'octobre  i56o.    ' 

Caterixe. 


1569. 


novembre. 


Imprimé  clans  la   Correspondance  diplomatique  de  la  Mothe - Fénelon  , 
t.  VII,  p.   71. 

A  MONSIEUR  DE  LA  MOTHE-FÉNELON. 

Monsieur  de  la  Mothe-Fénelon,  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  et  moy  sommes  grandement 
satisfait  du  bon  debvoir  et  de  la  dilligence  dont 
vous  usez  à  nous  rendre  compte  sy  au  long  et 
par  le  menu ,  de  Testât  des  affaires  de  la  royne 
d'Escosse,  ma  belle-fille,  et  de  celles  du  lieu 
où  vous  estes.  Sur  quoy  ledict  seigneur  vous 
fait  sy  ample  response  et  sy  au  long  entendre 
sa  volonté',  et  de  ce  qu'il  désire  que  vous  faictes, 
tant  pour  la  liberté  que  le  bon  traitement  de 
ma  belle-fille,  qu'il  n'est  jà  besoing  que  je  vous 
en  dise  aucune  chose;  mais  je  vous  prie  vous 
employer  en  sorte  pour  ladicte  dame  qu'elle 
connoisse  par  effet  le  fruict  de  vostre  aide,  et 
le  désir  que  nous  avons  de  la  favoriser  en  ce 
qu'il  nous  sera  possible. 

Et  quant  au  mariage  d'elle  et  du  duc  de 
Norfolk,  nous  avons  trouvé  bon  ce  que  vous 
en  avez  faict  jusques  icy,  et  que  cy-après  vous 
favorisiez  à  ceste  affaire,  en  tout  ce  que  vous 
pourrez;  mais  il  faut  que  ce  soit  avec  dex- 
térité et  sy  secrètement  que  la  royne  d'An- 
gleterre et  ses  ministres  n'en  puissent  rien 
rognoistre. 

Le  sieur  de  la  Croix  vous  fera  entendre  la 
réduction   des  ville  et  chasteau  de  Lusignan 

Catherine  de  Médicis.  —  ni. 


et  de  Xaintes  en  l'obéissance  du  Roy  niondict 
sieur  et  fils  et  l'espérance  que  nous  avons  d'y 
rccepvoir  bienlost  Saint-Jeau-d'Angely,  qui  me 
gardera  vous  en  faire  autre  discours,  ny  la 
présente  plus  longue,  priant  Dieu,  Monsieur 
de  la  Mothe-Fénelon,  vous  avoir  en  sa  saincte 
et  digne  garde. 

Escript  au  camp  devant  Saint-Jehan-d'Au- 
geli,  le  premier  jour  de  novembre  1 5 6 9 . 

Caterink. 
Fises. 

15G9. —  3  novembre. 
Minute.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  i555o,  f°  97. 

A  MONSIEUR  DE  BELLIÈVRE. 

AMBASSADEUR  EN  SUISSE. 

Monsieur  de  Bellièvre,  j'ay  veu  par  voz 
lectres  du  dernier  du  passé  comme  vous  dé- 
sirez venir  par  deçà  pour  veoyr  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils,  et  donner  ordre  à  voz  affaires 
par  deçà,  ce  que,  comme  vous  pouvez  veoyr 
par  ce  qu'il  vous  escript,  il  est  bien  content 
de  vous  accorder  après  que  vous  aurez  satis- 
faict  à  ce  qu'il  vous  a  mandé  par  le  collonel 
Pfiffer  el  que  vous  voyez  que  votre  absence 
ne  puisse  apporter  préjudice  à  ses  affaires 
ausquelles  avant  que  partir  je  vous  prye  si 
bien  pourvcoir  el  donner  ordre  qu'il  n'y  puisse 
advenir  aulcun  inconvénient.  Priant  Dieu. 
Monsieur  de  Bellièvre,  vous  tenyr  en  sa  saincte 
garde. 

Escript  au  camp  devant  Saint-Jeban-d'An- 
gely,  le  ru6  jour  de  novembre  1669. 

Caterine. 


1 569.  —  6  novembre. 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  3297.  f°  63. 

A  MADAME 

LA  DUCHESSE  DE  XEMOURS. 

Ma  cousine,  j'é  reseu  vostre  letre  par  No- 

36 


ivir-M  v 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


cbèle  et  veu  cet  que  par  lui  me  mendés;  à 
quoy  j'é  fays  satisf'ayrc,  corae  voire's,  désirent 
lousjour  vous  fayre  eonoyslre  en  cet  <|ue  je 
auré  le  moyen,  combien  je  désire  vous  voyr 
en  toutes  chauses  contente,  el  voldroys  qu'il 
fust  ausi  bien  en  ma  puisanse  de  povoyr  re- 
metre  en  sa  première  santé  vostre  mary,  sa- 
chant  que  le  voyent,  cornent  me  mendés,  que 
rien  ne  vous  peult contenter  ne  donner  plésir 
et  que  aystes  enn  eune  continuele  poyne  el 
anuy,  de  quoy  je  an  resan  ma  part  pour 
l'amitié  que  je  vous  porte  et  pitié  (jue  j'é  d'eun 
si  jeune  prinse,  l'ayent  veu  corne  je  ay,  qu'il 
souil  tombé  en  tel  ynconvénient  et  voldroys 
avoyr  chause  qui  lui  peult  servir  au  recoure- 
menl  de  sa  santé,  car  je  ne  lui  aypargnerès 
quele  quèle  peult  aystre;  el  cet  que  jeavoys, 
qui  luieult  peu  servir,  Dieu  l'a  pris,  qui  étoyt 
mon  médesin,  de  (]uoy  je  suis  ynfinimenlmar- 
rye;  mes  celui  que  j'é  prins  en  son  lieu,  l'on 
m'a  aseuré  aystre  dé  [ailleurs  qui  souil  à  pré- 
sant  demeurés  et  ynsin  Monsieur  Cliapelein 
l'estime;  s'il  vous  yl  peult  servir,  encore  que  je 
Paye  mendé,  et  tené  le  lent  que  yl  ann  are  de 
besouyn,  car  j'espère  que  encore,  veu  la  jeu- 
nese  et  qu'il  veuille  croyre  les  médesius  bons 
elnon  tous  ces  aultres  manière  de  jeans,  coinenl 
yl  a  fayst  jeusques  à  présant,  que  Dieu  leur 
favré  la  grasc  de  le  nous  rendre  plus  sayu  el 
mu'tiK  qu'il  n'est  ne  a  esté;  et  pour  niieulxle 
povoyr  fayre  secourir,  je  vous  prie  ne  vous  eu 
donner  lent  de  faseberie  que  à  la  fin  vous  ne 
demeuriés  malade  et  vous  souit  aultè  le  moyen 
d  eslre  près  de  lui  pour  le  servir  et  fayr  fayre 
cet  que  lui  est  nésesayre,  car  cet  nous  seroyl 
double  mal  et  lui  fayriés  trop  de  faillie  à  sa 
santé.  Je  voldrès  vous  povoyr  avoyr  pour  vous 
ayderà  prendre  plus  de  forse  et  ne  vous  tent 
ennuier,  cet  que  vous  prie,  ne  le  pouvcnl 
fayre,  que  au  moyns  preniés  de  bonne  part 
cet  que  \ous  en  mende  el  me  volouir  croyre 


et  vous  ayforser  à  vous  réconforter  et  vous 
eoneéler  aveque  Dieu  et  vous  aseurer  qu'il 
ne  vous  lairra  poynt  et  qui  le  vous  rendre 
encore  en  bonne  santé,  cet  que  je  lui  suplie 
de  loul  mon  ceour. 

De.Toné-Holonne,cetvi'de  novembre  i56o. 

Caterink. 


1509.  —  8  novembre. 
Copk-,  Ribl.  DOt  fonds  français,  n°  1075a,  fû  «75. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  vous  a  déjà  faict  entendre  par 
ses  dernières  despesches  son  intention  sur  la 
resollulion  des  mariages,  le  moyen  de  rompre 
toutes  les  dilations  desquelles  on  use  de  delà 
et  de  faire  ronnoislre  que  ce  que  nous  dési- 
rons le  plus  est  l'accomplissement  de  cest 
œuvre;  à  quoy  nous  ne  pouvons  aucune  ebause 
adjouster  ny  changer  que  nous  n'ayons  de 
voz  nouvelles,  lesquelles  sont  attendues  en 
bonne  dévotion.  De  ce  qui  est  de  présent  de 
noz  affaires,  elles  sont  en  lion  estât,  grâce 
à  Dieu,  comme  vous  verrez  par  ce  que  le  Roy 
mon  fils  vous  en  escript  ',  qui  est  tout  ce  que 
vous  sçaurez  attendre  de  nous  pour  cestebeure, 
priant  Dieu,  Monsieur  de  Fourquevauls,  vous 
avoir  en  sa  saincte  el  digne  garde. 

Escript  au  camp  de  Saintes,  ce  VIII*  jour  de 
novembre  i56g. 

1  Voici  ce  qu'écrivait  Charles  IX  :  rr  Estant  arrivé  en 
mon  armée,  l'effroy  en  est  venu  si  grand  à  mes  enne- 
mis et  rebelles  que  sans  aucune  résistance  ilz  ont  aban- 
donné une  grande  partie  des  villes  qu'ils  tenoienl,  entre 
autres  celles  de  Lusiguan  et  Xainctes  et  depuis  j'ay 
toujours  tenu  assiégé  Sainl-Jean-d'Angely,  laquelle  ayant 
esté  furieusement  battue  de  canon,  ceulx  de  dedans 
effrayez  sont  venus  à  parlementer  et  à  taire  office  d'en 
sortir  dedans  huit  jours  avecques  composition,  de  sorte 
que  je  la  tiens  comme  rendue  en  ma  main.-'  (Même 
volume,  p.  /i 7 /i . ) 


LETTRES  DE    CATHERINE  DE  MEDICl-S. 


^83 


1569. —  11  novembre. 
Aut.  Arch.  nat.  collect.  Simancas ,  K  i5i3,  n°  i3a. 

A  MONSIEUR  LE  PRINCE  DEYOLl  '. 

Monsieur  le  prinse ,  j'é  voleu ,  s'an  retournent 
Dalmeda'2,  et  sachant  cornent  yl  vous  ay  ser- 
viteur, j'é  aysté  bien  ayse  de  le  gratifier  en 
tout  cet  que  vous  m'avés  ayscript,  corne  je 
favré  en  tout  les  chauses  que  désirerés  de 
moy,  sachant  l'affection  que  ave's  toujours  eue 
d'entertenir  ces  dus  roys  en  l'amytié  et  frater- 
nité qu'ils  ont,  cet  que  vous  prie  volouir  con- 
tineuer  et  me  tenir  en  la  bonne  grase  du  roy 
monsieur  mon  fils,  corne  cela3  qui  n'a  plus 
grent  plésir  que  de  voyr  augmenter  par  tout 
moyen  l'amitié'  et  pays  entre  eulx  et  pour  se 
que  je  m'aseure  que  ledicl  Dalmeda  vous  dira 
bien  au  long  toutes  nos  novelles,  je  fayré  fin, 
vous  prient  avoyr  tousjours  en  recomandation 
cet  que  cera  pour  le  servise  de  les  ynfantes 
mes  pelittcs-filles  et  me  aubliger  de  plus  en 
]>lus  a  le  recognoistre  en  cet  que  je  aure'  de 
moyen. 

Du  camp  devant  Saint-Jean-d'Angeli.  cet 
ontiesme  de  novembre  1569. 

Caterine. 


1569.  —  12  novembre. 
Copie.  Bitil.  nat.  fonds  français,  n3  10752,  {"  Û76. 

V  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  vous  verrez  ce 
qui  est  contenu  en  la  lettre  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  vous  escript  depuis  sa  première 
et  qu'il  de'sire  que  vous  f'aictes  entendre  au 
Roy  Catholicque  mon  bon  fils,  comme  chose 
qu'il  a  tort  à  cœur  et  qui  lui  touche  de  près, 
le  priant  à  ceste  cause  de   la  bien  poiser  et 

1   Don  lluy.- Gpmez  de  Silva. 
:  D'Almeida. 

•  Cela ,  rellfu-fci; 


meurement  considérer  et,  aj)rès,  sur  ce  luy 
donner  advis  el  conseil  de  ce  qu'il  a  à  faire 
pour  empescher  que  ceste  nouvelle  levée  ne 
luy  tombe  sur  les  bras,  qui  nous  remettroil 
au  commencement  de  tous  nos  maulx.  Je  vous 
prie,  Monsieur  de  Fourquevauls,  luy  fayiv 
bien  toucher  au  doigt  toutes  les  raisons  con- 
1  tenues  en  ladicte  lettre  et  nous  escrire  par 
1  courrier  exprès,  incontinent  la  response  qu'il 
vous  aura  faicte.  Je  prie  Dieu,  Monsieur  de 
Fourquevauls,  vous  avoir  en  sa  garde. 

Escript  au  camp  de  Tonnay-Boutonne,  le 
douziesme  jour  de  novembre  1  069. 

C.VTER1NK. 


1569.  —  ai  novembre. 

Orig.  Arch.  de9  Médius  à  Florence,  dalla  lilza  f^-iQ  . 
nuova  nuuierazione,  p.  39a. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  je  ne  sçaurois  dire  avec  quel 
plaisir  le  Roy  monsieur  mon  fil/,  et  moy  avons 
receu  la  congratulation  que  «ous  avez  envoyé 
faire  par  le  seigneur  Troille  Ursin  sur  la 
tant  belle  et  notable  victoire  qu'il  a  pieu  à 
Dieu  luy  envoyersur  ses  rebelles,  qui  ne  nous 
a  esté  que  une  confirmation  de  l'asseurance 
que  nous  avions  du  grand  contentement  qu'en 
receviez  pour  la  bonne  affection  que  nous 
sçavons  de  longue  main  vous  portez  au  bien 
et  prospérité  de  ceste  couronne,  que  nous  es- 
pérons veoir  bien  tost  remise  en  sa  première 
splendeur,  estant  lesdictz  rebelles  tellement 
mattez  par  ceste  victoire,  qu'il  ne  nous  reste 
plus  que  trois  ou  quatre  places  (pie  tout  le 
pays  qu'ilz  avoyent  usurpé  ne  soycl  réduicl 
à  sa  deue  obéissance,  ce  que  nous  sommes 
après  de  faire  sans  y  rien  espargner,  de  sorte 
que  nous  espérons  en  avoir  bien  tost  la  raison, 
qui  sera  ung  moyen  pour  tant  plus  effectuer 

36. 


28û 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


aisément  le  mariage  de  mondict  seigneur  eL 
filz,  doul  aussi  vous  resjouissez  par  vostres 
lettres,  lequel  j'espère  tournera  au  bien  uni- 
versel de  toute  la  chrestienté,  et  particulière- 
ment de  rostre  maison;  en  quoy  je  m'en»- 
ployray  tousjours  de  ceste  bonne  affection 
que  j'ay  donné  charge  audict  seigneur  Troille 
vous  asseurer  de  ma  part.  Sur  quoy  je  vous 
prie  le  croire,  et  hiy  adjouster  l'oy  comme 
vouldriez  faire  à  moy-mesmcs,  qui  pour  fin 
de  la  présente  prie  Dieu  vous  avoir,  mon  cou- 
sin, en  sa  saincle  et  digne  garde. 

Escript  au  camp  près  Saincl-Jehan-d'An- 
gely,  le  xxi°  jour  de  novembre  1060. 

Voslre  bonne  cousine, 

CaTERINE. 


1 569. 


novembre. 


Orig.  Arcli.  des  Medicis  à  Florence,  dalla  filza  073G  . 
nuova  numcrazîone ,  p.  990. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR   LE  PRINCE  DE  FLORENCE. 

Mou  cousin ,  tout  ee  que  le  seigneur  Troille 
Ursin  nous  a  sceu  dire  de  vostre  part  et  vostre 
lettre  du  xxvne  du  passé  lesmoigner  du  grand 
contentement  que  vous  avez  du  mariage  qui  se 
doibt  faire  du  Roy  monsieur  mon  fils  avec  la 
tille  de  l'Empereur,  et  que  vous  a\ez  eu  de 
la  grande  et  notable  victoire  que  Dieu  luy  a 
donnée  sur  ses  ennemys  et  rebelles  n'a  que 
île  bien  peu  confirmé  l'asseurance  que  nous 
avions  qu'il  en  adviendrait  ainsi,  veu  que  par 
bonne  et  longue  expérience  nous  sçavons  la 
bonne  affection  que  vous  portez  au  bien  et 
prospérité  de  ceste  couronne,  de  laquelle  vous 
devez  attendre  le  contresebange  en  tout  ce  qui 
succédera  heureusement  au  bien  et  prospé- 
rité de  vous  et  vostre  Estai,  lequel  vous  nous 
trouverez  tousjours  bien  prestz  d'embrasser, 
ainsi  que  j'ay  donné  charge  audict  seigneur 
Troille  vous  dire  de  ma  part.  Sur  lequel  me 


remettant,    après  vous   avoir  prié   le   croire, 

comme  vouldriez  faire  moy-mesmes,  je  pri- 

ray  Dieu  vous  avoir,  mon  cousin, en  sa  saincle 

et  digne  garde. 

Escript  au  camp   près    Saiut-Jehan-d'An- 

gely,  le  xxin  jour  de  novembre  i56o. 

Voslre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  2  3  novembre. 

Orig.  Arch.  des  Médias  à  Florence ,  dalla  Olza  0736  . 
nuova  nunjerazione,  p.  391. 

A  MONSIEUR  L'AMBASSADEIR 

DE  BON  COUSIN 

MOiNSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Monsieur  l'ambassadeur,  vous  entendrez 
bien  au  long  par  les  lettres  du  Roy  monsieur 
mon  filz  comme  nos  affaires  nous  ont  suc- 
cédé heureusement  depuis  les  dernières  que 
nous  vous  avons  escriptes,  en  la  réduction  qui 
a  esté  faicte  des  isles  d'Oleron  et  de  Maran 
en  nostre  obéissance,  et  ce  qui  a  empesché 
que  la  capitulation  qui  avoit  esté  faicte  avec 
ceulx  qui  tiennent  Sainct-Jehan-d'Angely 
contre  nostre  service  n'ayt  sorti  effect,  ce  que 
je  ne  vous  ne  discoureray  davantage,  me  re- 
mectant  à  ce  que  vous  en  escript  plus  parti- 
culièrement mondict  sieur  et  filz  et  fini- 
ray  la  présente  par  prières  à  Dieu ,  Monsieur 
l'ambassadeur,    qu'il  vous  ayt  en   sa   garde. 

Escript  au  camp  près  Sainct-Jehau-d'An- 
gely,  Je  xxni"  jour  de  novembre  i5Go,. 

Caterine. 

De  l'Aubespine. 


1500.  —  37  novembre. 
Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français,  11"  1075,,  f"  079. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  je  ne  puis  rien 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


285 


adjousler  à  ce  que  vous  escript  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils,  vous  serez  bien  particullière- 
menl  informé  de  l'estal  de  ses  affaires  par  sa 
lettre1  et  de  ses  intentions  dont  il  désire  que 
vous  faictes  part  au  Roy  Catholique  mon  beau- 
fils  ,  de  quoy  il  s'asseure  aussi  que  vous  sçaurez 
bien  et  dextrement  user,  comme  vous  avez 
faict  jusques  à  présent  de  tout  ce  que  vous 
avez  eu  en  charge.  Surtout  vous  n'aurez  à 
parler  aucunement  de  ce  que  il  vous  mande 
de  la  Personne-  si  l'on  ne  vous  en  mect  en 

1  Le  Roi  lui  mande  que  les  défenseurs  de  Saint-Jean- 
d'Angély  lui  ayant  demandé,  avant  de  se  rendre,  de 
faire  savoir  à  leurs  principaux  chefs  l'extrémité  à  la- 
quelle ils  se  trouvaient  réduits,  il  a  consenti  à  celte 
trêve.  (Même  volume,  p.  A8o.)  Le  duc  d'Aumale  écri- 
vait le  i  5  novembre  au  duc  de  Nemours  :  «  Nous  tenons 
Sainl-Jean-d'Angeli  rendu  demain  ou  jeudi.»  (Bibl. 
nat.,  fonds  français,  n°  3227,  p.  6'i.) 

2  Catherine  fait  très  sommairement,  et  pour  cause, 
allusion  à  la  mission  du  sieur  de  la  Personne  envoyé 
auprès  du  Roi  et  d'elle  par  les  chefs  protestants.  Voici 
le  récit  de  cette  audience,  qui  est  comme  la  préface  de 
la  paix  de  Saint-Germain  : 

«  Aujourd'huy,  xxime  jour  de  novembre  mil  cinq  cens 
soixante  neuf,  le  Roy  estant  en  son  conseil,  auquel 
assistoient  la  Royne  sa  mère,  Monseigneur  le  duc 
d'Anjou ,  frère  de  Sa  Majesté  et  son  lieutenant  général , 
représentant  sa  personne  par  tout  son  royaulme  et  pays 
de  son  obéissance,  Messeigneurs  le  cardinal  de  Bourbon, 
duc  de  Monlpensier  et  Prince -Daulphin,  princes  du 
sang,  Monseigneur  le  cardinal  de  Lorrayne,  Messieurs 
le  duc  de  Montmorency  et  de  Vieilleville,  mareschaulx 
de  France,  les  ducs  de  Bouillon  et  d'Uzès,  le  sr  de  Mor- 
villiers ,  évesque  de  Lymosges ,  le  s'  de  Chaulnes ,  le  sr  de 
Carnavallet  et  le  sr  de  Losses,  tous  conseillers  au  conseil 
privé  de  Sadicte  Majesté,  le  sr  de  la  Personne  a  faict  en- 
tendre à  Sadicte  Majesté  de  bouche  de  la  part  de  Mes- 
sieurs les  princes,  Monsieur  l'admirai,  et  de  toute  la 
noblesse  qui  les  accompagne,  ce  qui  s'ensuit  : 

«Le  sr  de  la  Personne  a  dict  au  Roy  de  la  part  de 
Messieurs  les  princes,  de  Monsieur  l'admirai  et  de 
toute  la  noblesse  qui  les  accompagne,  que,  tous  en- 
semble le  supplient  très  humblement,  comme  ses  sub- 
jects  très  humbles  et  affectionnés,  de  considérer  ce  qui 
est  pour  le  bien  de  son  service,  et  comme  il  n'appar- 


propos.  Je  prieray  Dieu,  Monsieur  de  Four- 

quevauls,  vous  avoir  en  sa  saincte  garde. 

Escript  au    camp  de  Tonné-Boutonne,  le 

xxviic  jour  de  novembre  1569. 

Catefune. 

lient  en  aucune  manière  à  ung  snbject  de  capituler 
avec  son  prince,  qui  est  cause  qu'ils  ne  se  sont  osés 
bazarder,  sans  l'exprès  commandement  de  Sa  Majesté, 
de  requérir  d'aucune  chose  Sadicte  Majesté;  mais  disent 
que,  comme  roy,  il  luy  plaise  mettre  en  avant  son 
édret,  son  intention  et  sa  loy,  et  leur  faire  cest  honneur 
que  de  la  leur  faire  entendre,  usant  envers  eulx  comme 
roy,  et  eulx  feront  veoir  à  Sa  Majesté  de  quelle  volunté 
ils  cheminent  pour  le  regard  de  son  service  et  de  l'obéis- 
sance qui  luy  est  deue,  et  quel  zèle  ils  ont  au  bien  et 
repos  de  ce  royaulme,  et  s'il  luy  plaist  leur  commander 
ou  trouver  bon  qu'ils  luy  demandent  la  paix,  ils  la  luy 
demandent,  le  genoux  en  terre  avecq  toute  humilité 
qu'un  snbject  doibt  à  son  prince,  et  si  Sa  Majesté  trouve 
bon  d'envoyer  devers  eulx  pour  leur  faire  entendre  son 
intention,  ou  que  eulx  envoyent,  ainsy  que  dict  est, 
qu'il  luy  plaise  faire  bailler  toutes  les  sécurités  requises 
et  nécessaires  à  cest  effecl. 

r  Sur  quoy  ledict  seigneur  Roy  lui  a  faict  de  bouche 
la  response  qui  s'ensuit  : 

«La  Personne,  à  mon  grand  regret,  j'employe  mes 
forces  à  requérir  ce  qui  est  de  tout  temps  mien ,  et 
aymerois  myeulx  veoir  mes  subjects  réunis  avec  les  bons 
qui  me  servent  pour  m'ayder  à  agrandir  ce  royaume, 
que  de  le  veoir  ruiné,  chose  que,  s'ils  ont  la  volunté 
telle  que  vous  me  dictes,  et  se  recongnoissans  en  mon 
endroict,  comme  m'asseurez,  je  leur  feray  cognoistre 
qu'ils  ne  sçauroient  avoir  jamais  ung  meilleur  roy  qui 
les  veuille  ruieulx  traicter.  Baillez  moy  par  escript  ce 
que  m'avez  dict,  je  leur  feray  telle  response  que,  s'ils 
ont  la  volunté  comme  les  parolles,  ils  auront  occasion 
de  se  contenter. 

rLe  sr  de  la  Personne  a  incontinent  mis  par  escript 
ce  qu'il  avoyt  dict  à  Sa  Majesté,  et  en  la  mesme  forme 
qu'il  l'avoit  desduit,  ainsy  que  dessus,  et  l'ayant  rap- 
porté à  Sadicte  Majesté,  a  esté  leu  audict  conseil  en 
sa  présence,  et  puys  il  la  signa  de  sa  propre  main  et 
bailla  à  Sadicte  Majesté,  moy  son  secrétaire  d'Estal  pré- 
sent. 

it  Le  Roy  a  esté  très  ayse  d'entendre  ce  que  le  s'  de  la 
Personne  luy  a  dict  de  la  part  des  princes,  de  l'admirai 
et  de  toute  la  noblesse  qui  les  accompagne,  de  la  bonne 
volunté  qu'ils  ont  de  luy  rendre  l'obéissance  qu'ils  luy 


28(5 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE    UÉDICIS. 


1509.  — ■  i"  décembre. 

Minute.  Oriff.    liil.l.  iinp.  île  Sailli  IV'Ier-liourr;.  vol.  Wlil  ,  f'  66." 

\  MONSIEUR  DE  BELLIÈVRE. 

Monsieur  de  Bellièvre ,  vous  verrez  lunl  par 
la  lectreque  le  Roj  monsieur  mon  fils  vouses- 
cripl  que  par  ledicl  pourleur  qu'il  vous  envoyé, 
lr  désir  qu'il  a  que  vous  l'aictes  promptemenl 
acheminer  les  huict  mille  Suisses  dont  il  vous 
a  cy-devant  donné  charge  de  faire  la  levée;  à 
l'acheminement  desquelz,  affin  qu'il  ne  sur- 
vienne aulcun  retardement,  à  faulte  d'argent, 
il  a  donné  charge  à  ce  porteur  qu'il  \ous  en- 
voyé exprès  de  prendre  à  Lyon  les  vm  m.  escus 
pour  l'advance  acoustuniée,  cl  pour  ce  qu'il 
vous  déclaire  bien  au  long  son  intention  par 
le  présent  porteur  qu'il  vous  envoyé,  et  la 
façon  dont  il  désire  que  vous  négociez  tant 
avec  les  sieurs  des  Ligues,  que  le  sieur  de 
Grantrie  avec  les  Grisons,  et  ce  qu'il  veult 
que  vous  lui  mandiez,  je  m'en  remectray  en- 
tièrement sur  le  contenu  en  icelle,  sans  vous 
en  faire  aulcune  redicte,  ne  la  présente  plus 
longue  que  pour  prier  Dieu,  Monsieur  de 
Bellièvre,  vous  avoir  en  sa  saiucle  garde. 

doibvent,  pour  venir  à  l'eflect  de  laquelle  Sa  Majesté 
sera  très  contente  et  prendra  de  bonne  part  qu'ils  dé- 
putent tels  ou  tels  qu'ils  adviseront  pour  venir  vers  Elle; 
et  à  c»sle  fin  ont  esté  baillés  à  Cbemerault  les  passe- 
ports nécessaires  pour  la  seureté  de  ceulx  qui  vien- 
dront. 

-Faict  par  le  commandement  de  Sa  Majesté,  estant 
en  son  conseil,  auquel  assistaient  la  Itoyne  sa  mère, 
Monseigneur  le  duc,  frère  de  Sa  Majesté  et  son  lieu- 
l •■liant  général  par  tout  son  royaulme  et  pavs  de  son 
obéissance,  Messcigneurs  le  cardinal  de  Bourbon,  duc 
de  Montpensier  et  Prince-Daulpbin,  princes  du  sang, 
Monseigneur  le  cardinal  de  Lorrayne,  Messieurs  de 
Montmorency  et  de  Vieilleville,  mareschaulx  de  France, 
les  ducs  de  Bouillon  et  d'Uzès,  les  s"  de  Morvilliers, 
évesque  de  Limoges,  de  Chaulnes,  Gornavallet  et  de 
Losses,  tous  conseillers  au  conseil  privé  de  Sadicte 
Majesté.-  (Record  office,  State  papert,  France.) 


Escript  le  premier  jour  de  décembre  i56<), 
au  camp  de  Tonnay-Boutonne. 

Catbrine. 

[Au  dos.)  A  M.  de  Bellièvre,  du  premier 
décembre  îijfio,. 

1ÛG9.  —  5  décembre. 
Copie.  Archives  de  la  Dordogne. 

A  MONSIEUR  DES  BORIES, 

CHEVALIER   DE    L'OBDRB    DP   HOT   M0Î1S1ECR    MO\    HLZ  . 
ET   I  U'ITAME  DE  CIBQCAJiTB  ROSIMES  D'ARMES    DE    SES  ORDO*M,GE5. 

Monsieur  des  Bories,  je1  vous  envoie  ce 
courier  pour  vous  prier  de  me  mander  par 
luy  en  toutes  diligences  le  lieu  où  sont  nos 
ennemis,  tout  ce  que  vous  pourrez  sçavoir  de 
ses  desseins  et  du  chemin  qu'ils  veulent  l'aire, 
pareillement  si  les  Vicomtes  ont  passé  la  Ga- 
ronne, avecques  quelles  forces  et  quels  esqui- 
pages  d'artillerie,  enfin  tout  ce  que  vous  en 
pourrez  sçavoir  important  au  service  du  Boy 
monsieur  mon  fils.  Surtout  je  vous  prie  que 
nous  ayons  bienlost  vostre  respbnse.  Je  prie 
Dieu,  Monsieur  des  Bories,  qu'il  vous  aye  en 
sa  saincte  garde. 

Du  camp  de  Tonnay-Boulhonne,  le  v'jour 

de  décembre  mil  cinq  cens  soixante  neuf. 

Caterine. 
1)i:  Nf.ifville. 


1569.  —  1 1  décembre. 

Aut.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  3as7,  f"  78. 

A  MON  COUSl.V 

MONSIEUR  UE  DUC  DE  NEMOURS. 

.Mon  cousin,  j'é  \eu  vostre  lettre  que  cet 
porteur  m'a  ballaye  et  sui  vnliniment  inarrve 
de  rostre  mal  et  voldroys  que  je  peus  el  avoyr 
le  moyen  pour  le  vous  aulter;  à  quoy  je  m'en- 
ployré  de  bon  ceour,  et  vous  prie,  puisque 
avés  comensé  à    favre   dé  remèdes,    qu'i    v 


LETTRES  DE  CATH 

Irove's  quelque  amendement,  ue  vous  en  laser 
et  contineuer  et  ne  vous  fâcher,  afin  que  vous 
puision  trover  bien  sain,  cet  que  je  supplie  à 
Dieu  vous  en  fayre  la  grase,  et,  pour  se  que 
cet  porteur  vous  dira  bien  au  long  de  nos  no- 
velles,  je  fayre'  fin,  priant  Dieu  vous  donner 
ausi  bonne  santé'  que  la  vous  de'sire  l. 

De    Tonay-Botone,    ce    xi°    de    de'rembre 
i569. 


ERINE  DE  MEDICIS. 


287 


Voslre  bonne  cousine, 


C\TER1\E. 


1 569.  —  1 7  décembre. 

I lopic.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  10753  .  f°  48g. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  avant  que  de 
vous  renvoyer  le  présent  porteur,  par  lequel 
nous  avons  reeeu  vos  deux  despesches  des 
derniers  octobre  et  cinq  novembre,  le  Roy 
monsieur  mon  fils  s'est  bien  voullu  résouldre 
sur  les  difficullez  portées  par  les  articles  qui 
ont  accompaigné  vosdictes  despesches,  comme 
vous  verrez  par  les  responses  apposées  sur 
chacun  desdits  articles  qu'il  vous  envoyé,  et. 
par  icelles  serez  si  amplement  et  particulliè- 
rement  esclaircv  de  son  intention  sur  toutes 
choses  que  vous  n'aurez  plus  de  quoy  doubter, 
ne  où  l'on  se  puisse  arrester  pour  empescher 
la  conclusion  du  traicté  par  vous  commancé 
avec  l'ambassadeur  de  l'Empereur  sur  le  ma- 
riage du  Roy  monsieur  mon  fils  et  sa  fille,  se 

1  Voici  ce  que  répondait  le  duc  de  \eruours  :  rje 
me  trouve  bien  de  mes  breuvages,  quant  à  l'apoplesie, 
mais  pour  tes  gouttes  et  sidatiques  je  ne  m'apperçois 
point  et  s'i  il  y  a  trois  mois  que  je  suis  au  gaiac  et  ta 
salse-pareille,  je  suis  encore  si  foible  sur  les  jambes  qu'il 
n'est  de  plus  et  ne  puis  demeurer  à  cheval.  Quant  aux 
nouvelles  de  la  paix,  M.  de  Sens  m'a  mandé  qu'il  n'y 
avoit  pas  grande  espérance,  car  les  députés  demandent 
trop  et  quel'on  luy  avoit  mandé  que  tout  estoit  rompu. 1 
1  Même  volume,  p.  85.) 


soubmecttant  à  conditions  si  raisonnables 
qu'elles  ne  peuvent  estre  reffusées;  et  parlant 
regarderez  d'y  mectre  une  bonne  fin  le  plus 
tost  que  faire  se  pourra,  encores  que  le 
pouvoir  de  Portugal  ne  fust  arrivé,  vous 
laissant  entendre  que  sans  l'espérance  de 
l'exécution  des  deux,  suivant  ce  qui  vous  a 
tousjoursesté  promis,  vous  ne  conclurez  cestuy 
seul  selon  que  ledict  sieur  Roy  mon  fils  vous 
escript  plus  parlicullièremenl  l,  à  la  lettre  et 
response  duquel  me  remectant,  je  \ous  dirav 
seullement  àce  que  vous  me  demandez  d'estre 
vous-mesme  porteur  des  articles  après  qu'ils 
seront  conclus,  que  c'est  chose  que  nous 
aurions  pour  bien  agréable,  si  les  deux  Iraictés 
estoient  faicts  et  conclus,  mais  n'y  en  ayant 
qu'un  seul,  nous  ne  voyons  pas  de  le  pouvoir 
permeclre  pendant  que  l'aullre  sera  en  suspend 
ou  espérance;  par  quoy  je  vous  prie,  aussitost 
que  les  pactes  et  conditions  dudict  mariage 
du  Roy  monsieur  mon  fils  seront  accordées 
et  résolues,  les  nous  envoyer  incontinent,  et 
puis  l'estant  celles  de  Portugal,  vous  en  pourrez 
estre  porteur  avec  asseurance  d'estre  aussi  bien 
venu  et  accueilly  que  nousscavons  la  grandeur 
de  vos  services  le  mériter,  qui  sera  tout  ce  que 
vous  aurez   de  mov  pour  cette  heure,  après 

1  tfJe  vous  prie,  écrivait  Charles  IX,  de  tenir  la  main 
à  ce  que  le  traité  de  mariage  soit  conclu  le  plus  tost  que 
faire  se  pourra,  ne  laissant  de  passer  oultre  à  ladicte 
conclusion,  encores  que  le  pouvoir  de  Portugal  ne  fust 
arrivé, faisant  néanmoins  entendre  que  j'aytne  ma  seur'1 
et  désire  son  bien  et  contentement  de  façon  que  pour 
rien  du  monde  je  ue  vouldrois  entendre  à  me  marier  si 
elle  ne  l'esloit  quant  et  quant,  ce  que  je  differeray  tant 
que  je  véisse  pour  son  reguard  les  choses  aussi  ordonnées 
que  les  miennes,  n'estoit  l'asseurance  et  promesse  que 
m'a  faicte  le  Roy  Catholicque  que  le  mariage  de  madicte 
sœur  s'effectuera  incontinent  après  sans  qu'il  ait  aucun" 
remise  ni  difficulté,  ce  que  je  désire  que  vous  leur  re- 
médiez devant  les  yenlx.n  (Même  volume,  p.  '186. ) 

'  Marguerite  du  Vato.'s. 


288  LETTRES  DE  CATH 

avoir  prié   Dieu  qu'il  vous  ait,  Monsieur  de 
Fourqucvauls,  en  sa  saincte  el  digne  garde. 
Escript  au  camp  de  Saint-Jchan-d'Angely, 
le  xvnc  jour  de  décembre  i56rj. 

CaTEIUVE. 

De  l'Aubespinb. 


1569.  ■ —  "'■''  décembre. 

Copie.  Bibl.  nal.  fonds  français.  a°  iu75s,  I*  586. 

A  MONSIEUR  DE  FOLRQEEYAUA. 

Monsieur  de  Forquevauls,  je  ne  Bçaurois 
rien  adjonster  au  long  discours  que  le  Roy 
monsieur  mon  lils  vous  laid  l,  par  lequel  vous 
verrez  loul  ce  qui  s'est  passé  depuis  que  nous 
vous  avons  escript,  ella  résolution  qui  a  été 
prinse  en  noz  affaires,  lesquelles  j'ay  espé- 
rance que  Dieu  conduira  toujours  de  la  main, 
comme  il  a  bien  commencé,  dont  je  le  prie 
et  qu'il  vous  a\t,  Monsieur  de  Forquevauls, 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Cbizay,  lexxin"  jour  de  décembre 
1569. 

C.ATEIUNE. 


1569.  —  2'i  décembre. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  Dupuy,  n"  693-694 .  f'  3. 

A  MESSIEURS 

MCOLAY.  PREMIER  PRÉSIDENT 

ET 

DE  CHARMÏAULX, 

IU1TRE  ES  Ll   CRiMBRE  DES  COMPTES  DC  ROT  MONSIEUR   MON  FILZ. 

Messieurs,  j'ai  veu  vostreleclre  du  dixiesme 
de  ce  moys  il  ay  entendu  par  icelles  les  dilli- 
rullez  que  vous  mêlez  en  avant  sur  l'ordre  que 

1  Charles  IX  lui  annonce  la  prise  de  Saint-Joan-d'An- 
.r,.|v  el  de  toutes  les  il.s  qui  avoisinenl  la  Rochelle;  il  a 

licencié  son  armée  jusqu'au  printemps.  Le  IVin.  •  Dauphin 
a  sons  la  main  des  forces  suffisantes  pour  contenir  les 
ennemis.  Il  a  fait  le\er  en  Suisse  huit  mille  hommes  qui 
rejoindront  l'armée  au  printemps.  (Même  volume, 
p..58o.) 


KHI  MI  DE  MÉD1GIS. 

1  nous  avons  prin?  de  procéder  à  l'évaluation 
I  des  terres  baillées  pour  supplément  de  l'ap- 
panage  à  mes  enfans  les  ducs  d'Anjou  et 
d'AHençon  et  le  moyen  (]ue  vous  proposez  d'y 
procedder  avecques  plus  de  facilite1  et  prompti- 
tude et  nioings  de  despence  que  je  trouve  fort 
bon;  et,  suivant  voslrc  oppiuion,  je  suis  d'ad- 
vis  (jue  lesdictes  évaluations  se  facent  à  la 
chambre  des  comptes  et  que  vous  y  commandez 
au  plus  lost  que  faire  se  pourra.  Et  pour  cest 
effect  j'envoye  ung  pouvoir  à  \ous  deulx  et  à 
l'auditeur  Luillier  pour,  appelle  et  assistant 
avecques  vous  pour  mon  (ils.Ieduc  d'Anjou  le 
srde  Cbivernyson  cliancellier,  procedder  à  1  é- 
valuation  de  terres  qui  luy  sont  baillées  pour 
supplément  de  sondict  appanage,  et  ung  aullre 
aux  président  Luillier,  maistre  des  comptes 
Coulenges  et  l'auditeur  Duclerc  pour,  appelles 
aussy  et  assislans  avecques  euk  l'évesque  de 
Mande  cliancellier  de  mon  filz  le  duc  d'Alen- 
çon,  évailuer  celles  qui  luy  sont  baillées  pour 
supplément  du  sien;  qui  est  tout  ce  que  je 
vous  puis  dire  là-dessus  pour  ceste  heure, 
synon  que  je  prie  Dieu.  Messieurs,  qu'il  vous 
ayt  en  sa  saincte  garde. 

Escript  à  Coulonges-les-Royaulx,  le  xxtur" 
de  décembre  i5Go  l. 


Caterine. 


FlZES. 


1569.  —  a5  décembre. 

Aut.  Bibl.  nat.   fonds  français,  n"  3397,  f*  80. 
A  MA  COI  SINE 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 
Ma  cousine,  je  viens  asteure  de  resevoyr 

1  Le  n"  Gçf'-i  du  tonds  Dupuy  donne  le  dénombrement 
de  l'apanage  du  duc  d'Anjou  qui  comprenait  le  duché 
d'Anjou  moins  Saumnr,  Sa  baroonie  de  Baugé,  le  comté 
deBeaufort,  le  duché  de  Bourbonnoia,  le  comté  de  Forez, 
le  duché  d'Auvergne,  le  comté  de  Mootferrand,  la 
seigneurie  d'Usson,  le  comté  de  Montlort-l'Amaury. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MÉD1CIS. 


289 


une  lelre  de  vous  par  Nochele,  et  par  lui  en- 
tendu que  oerés  bien  lost  vsi,cet  que  je  vous 
prie  volouir  fàyre,  car  le  Roy  mon  fils  ne 
partira  encore  que  vl  ne  voy  cet  que  feron  les 
ennemis ,  et  je  serès  bien  mauve  de  vous  savoyr 
si  près  et  ne  \ous  voyr  povnt,  et  vostre  filz, 
à  ce  qu'il  m'a  aseuré,  cet  porte  si  bien  qu'yl  i 
viendié  ausiet  Monsieur  le  cardinal  de  Guise; 
par  ansin  nous  rasembleron  peu  à  peu  nostre 
trupeau.  Quant  à  ma  fille,  ayle  m'a  fayst belle 
peur,  luv  voyent  le  poupre1  et  que  Chape- 
levn  et  Caslelan  avstoyn  mort,  n'an  conoysant 
vsi  neul.  ni  n'iann  avovr  que  Milon,(jui  l'agué- 
rie  et  bien  seauveué2,  et,  Dieu  mersi,  ayle  set 
|)orle  bien  san  fièvre,  et  n'ay  que  foyble  et  bien 
mègre,  et  loue  Dieu  que  nous  retournons  tous 
en  bonne  santé,  mes  qui  lui  plait  nous  donner 
une  bonne  pays3,  nous  serions  trops  heureulx, 
mes  j'é  grent  peur  qu'il  nous  fauldra  recom- 
menser  à  cet  mois  de  mais,  car  yl  sont  trops 
austiné  à  cet  que  vl  n'auront  povnt,  car  ce 
seroyt  à  recommenser.  J'espère  vous  voyr  si 
tost  que  ne  vous  fayre'  la  présante  plus  longue, 
nie  recomendent  à  toute  la  compagnie  ysi 
desii-  nomaye,  et  prient  Dieu  vous  donner 
cet  que  désirés. 

De  Colonge-le-Reau,  cete   nuit  de   Noël 
156g. 


Yostre  bonne  cousine. 


Caterine. 


'   Le  pourpre. 

2  Voir  les  Mémoire»  de  Marguerite  de  Valois,  édit.  de 
L.  Lalanne. 

3  Le  9  décembre  Téiigny  était  parti  pour  négocier  ta 
paix,  avec  charge  de  prendre,  en  passant,  Beauvais  La 
Nocle  demeuré  malade  à  la  Rochelle  et  ensemble  aller 
trouver  Sa  Majesté  à  Angers.  (La  Popelinière,  livre  XXII, 
p.  169.)  Voir  La  Noue,  Discours  politiques  et  mili- 
taires, p.  8A2. 


1  ,nmiM  de  Médius. 


156'J.  —  37  décembre. 

Orig.  Record  office,  Slttle  papers ,  France,  vol.  XLVI. 
A  THÉS  H.UÏ.TE  ET  TRÈS  EXCELLENTE  PRINCESSE  . 

NOSTRE  TRÈS  CHÈRE  ET  TRES  ASIËE  SEUR  ET  COUSINE, 

LA  ROYXE  D  ANGLETERRE. 

Très  haulte  et  très  excellente  princesse, 
nostre  très  chère  et  très  aînée  bonne  sœur  et 
cousine,  estant  naturellement  inclinée  par 
devoir  de  charité  maternelle  au  bien,  repos  et 
liberté  de  la  rovne  d'Escosse  ma  belle-fille, 
nous  n'avons  voulu  laisser  aller  le  s'deMont- 
louet,  chevalier  de  l'ordre  du  Roy  no>tre  très 
honnoré  sieur  et  filz,  cappitaine  de  cinquante 
lances  de  ses  ordonnances  et  grand  maréchal 
de  ses  logis ,  sans  vous  escripre  la  présente  et 
vous  prier  vouloir  mettre  ladicte  rovne  d Es- 
cosse  en  liberté  '  et  Iuy  prester  toute  l'ayde  et 
faveur  que  vous  pourrez  pour  estre  remise  en 
son  rovaulme  avec  l'auctorité  et  obéissance 
qui  luv  est  deue  par  ses  subjects.  En  quoy, 
oultre  que  vous  ferez  chose  qui  vous  appor- 
tera honneur  et  louange  entre  les  princes 
chréiiens,  elle  nous  sera  grandement  agréable, 
comme  nous  avons  donné  charge  audict  sr  de 
Montlouet  de  vous  dire  de  notre  part,  auquel 
nous  vous  prvons  adjouster  foy  comme  vous 
vouldriez  faire  à  nostre  propre  personne,  et  luv 
permettre  et  donner  moyeu  de  veoir  et  visiter 
de  notre  part  ladicte  royne  d'Escosse  pour  luv 
dire  de  nos  nouvelles  et  nous  apporter  des 
siennes,  ensemble  la  response  des  lettres  que 
nous  luy  escripvons  par  ledict  de  Montlouet. 
Et  pour  que  nous  estimons  que  c'est  chose  que 
vous  ne  vouldriez  avoir  refusé  pour  estre  si 
juste  et  raisonnable  qu'elle  est,  nous  prions 
Dieu,  très  haulte  et  très  excellente  princesse, 
nostre  très  chère  et  très  amée  bonne  seur  et 

1  Voir  à  ce  sujet  une  lettre  de  la  Molhe-Fénelon  à 
Catherine.  (Con-espondance  diplomatique  de  la  Mothe-Fe- 
nelon,  t.  II,  p.  Û97.) 

3? 


IH P III Ml  Ml      NATIONALE, 


290  LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS 

cousine ,   vous  tenir  en  sa  saincte  garde   et 
protection. 

Donné  au  camp  de  Coulonges,  lexxvir"  jour 
de  décembre  i5Gq. 

Votre  bonne  seur  et  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  a8  décembre. 

Aut.  Tïibl.  nal.  fonds  français  ,  n"  3ao3  ,  f°  7». 
A  MON  COUSIN 

LE  MARESCHAL  DE  DAMVILLE. 

Mon  cousin,  j'é  reseu  par  Fregose  '  vostre 
letre  et  ay  veu  cet  que  je  ne  douctès  poynt  la 
volante'  que  avés  à  fair  servise  au  Roy  et  de 
voyr  lior  de  tant  de  mauls  cet  pouve  royaume 
et  vous  aseure  que  le  Roy  mon  fils  y  a  prinl 
grent  plèsir  l'oyr  discuriret  a  eu  grenl  regret 
de  ne  s'être  acheminé;  à  quoy  yl  ne  panse 
pas  avoyr  perdu  grent  temps,  d'aultent  qu'yl 
laysl.  lousjour  acheminer  le  Prinse-Daul- 
pliin  aveques  son  armaye  et  luy;  de  cet2  qu'il 
saura  que  vos  torses  et  seles  des  péys  voysins 
s'y  seront  achemynaye  pour  s'i  joindre,  yl  s'i 
ann  iré  aveques  cet  qu'il  a  ysi,  ayspérant  que, 
s'il  ne  se  metel  à  la  rayson  d'une  bonne  pays, 
que  Dieu  luy  fayra  la  grase  de  lé  bâfre  encore 
un  coup  et  ce  sera,  si  luy  playst,  pour  la  lin, 
san  qu'il  i  l'aile  sy  sovent  retourner;  car  yl 
n'i  a  personne  qui  ne  désire  enn  estre  hors 
de  lele  i'ason  que  ce  ne  souit  un  emplastre 
pour  apéser  seulement  la  doleur,  mes  que  ce 
souil  un  remède  pour  aystre  du  tout  guéris; 
à  quoy  je  m'aseure  que  ne  fauldrés  de  cher- 
cher tout  les  remèdes  qui  pouvesl  servir  et 
pour  vous  avoyr  mendé  bien  librement  tout  par 
vostre  segretayre  Viart  et asteu rêvons  entendrés 

1  II  est  question  de  lui  dans  une  lellre  adressée  à 
Louis  de  Nassau.  (Groen  van  l'rinsterer.  Archives  de  la 
maison  d' Oran/re ,  t.  IV,  p.  3l.) 

s  De  cet,  dès  ce. 


par  Frégose  le  surplus  et  tout  cet  que  nous  pou- 
résayscripre,  je  ne  vous  fayré ht présanlc  plus 
longue,  nie  remelent  sur  euls  et  fayré  lin, 
prient  Dieu  vous  avoyr  en  sa  saincte  guarde. 

De    Coulonges,    ce    xxvni"    de    décembre 
i569. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1569.  —  3o  décembre. 

Copie.  Bihl.   nal.  fonds  français,  nû  10752,  f°  588. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  le  Roy  monsieur 
mon  fils  a  eu  advis  comme  vostre  secrétaire 
que  vous  luy  dépesrhiez  a  esté  pria  par  les 
enneim  s  près  de  Bourdeaukou  es  environs  el 
qu'ils  ont  veu  lotîtes  vos  despesches,  qui  n'es- 
loient  (ias  de  petite  conséquence,  desquelles 
nous  avons  trouvé  moyen  de  recouvrer  ung 
double,  ce  qui  est  venu  assez  à  propos,  allin 
de  pouvoir  respondre  à  ce  qui  me  semhloit 
nécessaire  comme  ce  qui  touche  l'entreveue  du 
Roy  Catholique  et  de  moy,  de  laquelle  vous 
m'escriviez,  qui  seroil  chose  fort  à  propos,  si 
elle  se  potivoit  taire,  laquelle  je  désirerois  in- 
finiment, encores  qu'il  y  en  aistqui  potinoienl 
penser  que  cela  apportas!  à  parler  aux  princes 
de  la  chrétienté,  ce  que  je  ne  puys  rrovre,  \ 
allant  Imite  seulle  et  ([ne  le  Rov  mondiit  fils 
ny  seroyt  poincl;  ce  que  vous  adviserez  de 
mener  secrètement  et  sans  en  parler  à  per- 
sonne, comme  aussi  je  désire  faire  de  mon 
costé,  m'advertissantde  ce  que  vous  aurez  laid 
sur  ce  faict  là,  et  aussi  comme  toutes  choses 
passeront  par  delà,  n  avant  pas  a  vous  dire 
grand  cas  en  reste  despesche,  la  meclanl  au 
hazard  le  lîoy  monsieur  mon  fils  pour  vous 
faire  entendre  que  doresnavanl  vous  ne  m'en- 
voyiez plus  personne  ny  inesines  de  despesches 
par  le   costé  de   Bayonne,  car   nos  enneniys 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


291 


tiennent  tous  ces  pays-là,  et  aussi  qu'il  me 
semble  assez  nécessaire  eu  ce  temps  d'es- 
cripre  en  chiffre,  et  partant  vous  ferez  bien 
par  cy  aprez  de  n'escripre  poynt  aultreinent 
de  choses  qui  seront  d'importance  et  méri- 
teront d'estre  tenues  secrettes;  car,  s'y!  advient 
(pu-  nos  ennemys  prennent  quelque  paquet, 
ils  en  font  leur  profDct,  inventant  toutes  les 
choses  qui  penseront  qui  peuvent  servir  à 
leurs  affaires.  Sur  ce ,  je  prieray  Dieu ,  Monsieur 
de  Fourquevauls,  vous  avoir  en  sa  saincte 
garde. 

Escript  à  Coulonges,  le  xxxe  jour  de  dé- 
cembre 1069. 

Catebine. 
De  l'Aubespine. 


1570.  —  11  janvier. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  o°  3a5û,  f°  3. 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  respond  si  amplement  à  chascun 
des  articles  de  la  lettre  qu'il  a  receue  de  vous 
du  xc  du  passé  '  qu'il  ne  reste   rien    à   vous 

1   \  oici  la  lettre  de  Charles  IX  : 

r  Monsieur  de  Matignon,  j'ai  receu  voz  lettres  du  x°" 
du  passé  et  veu  ce  que  vous  me  mandez  touchant  le 
payement  des  compaignies  de  gens  de  pied  qui  sont 
en  vostre  gouvernement;  sur  quoy  j'ay  pourveu  dès  le 
xi""  novembre  dernier,  ayant  commandé  au  trésorier  de 
l'extraordinaire  de  mes  guerres  que  les  deniers  qui  luy 
ont  esté  fourniz  à  Rouen  et  à  Caen  pour  le  payement  d" 
toutes  les  compaignies  de  gens  de  pied  estans  en  garni- 
sons de  mes  pays  et  duché  de  Normandie  dont  il  a  desjà 
receu  une  partie,  il  ayt  à  faire  payer  lesdicles  garnisons, 
comme  j'ay  par  cy-devant  escript  au  sieur  de  la  Meille- 
raye,  lorsqu'il  estoit  seul  audict  pays  de  Normandie,  et 
que  je  voulois  que  elles  feussent  toutes  payées  sur  les 
eniprunetz  que  j'ay  donné  charge  au  sieur  de  Viallart 
faire  sur  les  huguenolz  ;  et  pour  le  regard  des  diffîcultez 
et  inconvéniens  que  vous  mectez  en  avant  sur  ce  que  je 
vous  ay  mandé  d'oster  et  mectre  les  huguenotz  hors  des 
villes  de  frontières,  pour  ce  que,  estant  sur  les  lieux, 
vous  devez  congnoistre  la  conséquence  et  le  danger  que 


dire,  sinon  que  Sa  Majesté  et  moi  a\ons  esté 
très  ayses  d'entendre  par  le  sieur  de  Surenne 
présent  porteur  que  vous  soyez  hors  de  vostre 
malladie  et  de  danger,  et  serons  encore  plus, 
quant  nous  entendrons  que  vous  aurez  du 
tout  recouvert  vostre  santé;  et  pour  ce  je  vous 
prie  mectre  peyne  de  vous  guérir  tout  à  loi- 
sir, affîn  que  vous  puissiez  après  pourveoir  aux 
choses  qui  sont  de  vostre  gouvernement  et  \ 
faire  le  service  à  Sa  Majesté  que  vous  avez  ac- 
coustumé.  Priant  Dieu,  Monsieur  de  Mati- 
gnon, vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 
Escript  à  Angiers,  le  xie  jour  de  janviei 
1  070. 

Catebine. 
Fizes. 


1570.  —  îi  janvier. 

Imprimé  dans  la  Correspondance  diplomatique  de  la  Mothe-l ènelon , 
1.  VII.  p.  78. 

A  MONSIEUR  DE   LA  MOTIIEFÉNELON. 

Monsieur  de  la  Molthe-Fénelon,   vos  der- 

y  peult  estre  et  pourvoira  ce  qui  se  devra  faire  en  cella 
mieulx  que  nul  aultre,je  m'en  remetzenlièrementàvous; 
mais,  si  vous  estes  d'advis  de  les  y  laisser,  il  fault  que 
ce  soit  à  condition  qu'ils  respondent  des  inconvéniens 
qui  pourront  advenir  auxdictes  villes  par  leurs  faultes: 
et  quant  aux  prisonniers  détenus  par  le  cappitaine  Tho- 
mas, pour  ce  que  vous  ne  m'avez  envoyé  la  responce 
qu'il  a  faicte,  lorsque  les  lettres  patentes  et  ordonnances 
de  mectre  lesdicls  prisonniers  es  mains  du  Vis-baillv  luy 
ont  esté  signifiées,  il  fault,  avant  que  pourvoir  sur  ce 
que  vous  demandez,  faire  apparoir  du  reffuz  faict  par 
ledict  cappitaine  Thomas  et ,  après  avoir  veu  ladicte  res- 
ponce, il  y  sera  pourveu  ainsi  qu'il  appartiendra,  et  ce- 
pendant je  vous  prie  n'entreprendre  user  de  représailles, 
comme  vous  me  mandez  vouloir  faire,  ne  voulant  cepen- 
dant oblyer  de  vous  dire  que  j'ay  esté  bien  ayse  d'en- 
tendre par  Suraisne  que  vous  soyez  hors  de  danger, 
comme  je  lui  en  ai  donné  bonne  charge  de  vous  dire  de 
ma  part. 

tt Escript  à   Angers,   le  xi°"  jour  de  janvier  1570." 
(Même  volume,  Pi.) 

37. 


■2$-2  LETTRES  DE  CATH 

nièresdépeschesdesxvii,  x\i  et  xxvn  du  passé, 
avec  les  mémoires  que  Vassal  a  apportés,  sont 
si  amples  et  nous  ont  si  clairement  représenté 

l'estal  des  choses  de  par  delà  qu'il  ne  se  peut 
rien  désirer  davantage,   et  le  Roy  monsieur 
mon  lils  a  une  lies  grande  satisfaction  du  bon 
debvoir  dont  vous  usez  en  cest  endroit,  dési- 
rant, pour  le  mouvement  du  North,  si   les 
choses  sont  encore  en  quelque  estât,  que  VOUS 
confortiez  tousjours  les  chefs  d'iceulx  le  plus 
que  vous  pourrez,  et  leur  donniez  espérance 
de  recevoir  de  luy  toute  l'ayde  et  faveur  qu'il 
sera  possible,  selon  que  plus  amplement  vous 
entendrez    par   le    sieur   de    Montlouel,    et 
mesme  le  secours  d'argent  que  l'on  peut  faire 
de  par  deçà,  ayant  semblé  que,  où  les  coinlcs 
seraient  rompus  et  deffaiclz,  selon  ce  que  m'en 
mandez  par  votre  dernière  lettre  du  xxvn,  et 
que  ceste  nouvelle  vient  d'eslrc  confirmée  de 
deux  aultres  èndroïçts,  il  sera  fort  à  propos 
que  \ous  alliez  voir  ma  bonne  sœur  la  royne 
d'Angleterre  sur  cette  occasion,  et  luy  user  du 
langage  que  vous  escript  le  Roy  moudict  sieur 
et  fils.  Si  les  choses  continuent  aussi  au  mou- 
vemenl  qu'elles  estoienl  par  vos  précédentes, 
vous  en  suivrez  ce  que  le  sieur  de  Monllouet 
vous  fera  sçavoir  de  l'intention  du  Roy  nion- 
dicl  sieur  et  lils,   ayant  advisé  de  vous  faire 
ceste  dépesche  par  la  voie  de  la  poste,  en  at- 
tendant que,  sur  plus  grande  occasion,  l'on 
vous  puisse  dépescher  Vassal. 

Escript  à  Angers,  le  xiv"  jour   de  janvier 


ERINE  DE  MÉDIC1S. 

I    ayses  d'entendre  par  vostre  lettre  du  vie  de  ce 

i  moys  comme  tous  ceulx  des  villes  de  Peronne, 
Montdidier  et  Roye  vivent  si  callioliqueinenl 

'•  ela\ccques  une  si  grande  observance  des  ec- 
diclz  du  Roy  monsieur  mon  fils  qu'il  ne  fault 

,  craindre  qu'il  y  ail  rien  qui  puisse  altérer  le 
repos  ijui  \  a  esté  toujours  entretenu;  à  quoy 
je  vous  prie  de  tenir  la  main  et  de  tout  ce  qui 

j  se  présentera  par  delà  concernant  le  service 
du  Roy  mondiel  fils  nous  en  advertir  souvent, 
et  n'ayant  autre  chose  à  vous  mander  je  prie 
Dieu,  Monsieur  d'Huinyères,  qu'il  vous  ayt  en 
sa  garde.  • 

Escript   à  Angers,   le  vu1  jour  de  janvier 


1  070. 


Cmerine. 


Rrui.art. 


1570.  —  16  janvier. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3178,  f°  377. 

A  MOXSIEUR  D'HUMIÈRES. 

Monsieur  d'Humyères,  nous  avons  esté  bien 


.670. 


Caterine. 


De  l'Ai ibbspike. 


1  570.  —  18  janvier. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  u°  10759  ,  f°  5o,5. 

Y  MONSIEUR  DE  FOERQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  voslre  homme 
doitestre  il  y  a  longtemps  arrivé  près  de  vous, 
lequel  a  remporté  la  response  bien  ample  sur 
les  articles  qu'il  avoil  apportez.  Nous  avons 
depuis  receu  vos  despeches  des  vint  et  un  et 
vint  huiliesme  jour  du  passé,  ausquelles  le 
Roy  monsieur  mon  fils  satisfait  de  point  en 
point  par  la  lettre1  qu'il  vous  escript  présente- 
ment par  votre  courrier  présent  porteur,  lequel 
il  vous  renvoyé  avec  deux  mil  escuts  qu'il  vous 
a  ordonnez  pour  supporter  la  despense  qui' 
vous  fairez  en  ce  voyage  de  Cordoue,  lequel 
je  désire  que  vous  laciez,  suivant  ce  que  vous 

1  ,\ous  lisons  dans  la  lellre  du  Roi  :  -  Je  désire  que 
vous  ne  laissiez  de  traiter  et  conclure  de  mon  mariage 
sans  celluy  de  nia  sa-ur  avec  le  roy  de  Portugal,  el  lou- 
tesfois  que  vous  disiez  ce  que  je  vous  ay  escript,  qui  est 
que  l'aymant  comme  je  fais,  que  je  ne  veux  pas  que  l'on 
me  paye  de  paroles,  i  (Même  volume,  p.  5yo.  ) 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


293 


a  dit  le  Roy  Catholique;  durant  lequel  vous 
mettrez  peine  d'apprendre  toutes  nouvelles 
pour  nous  en  donner  bien  particulièrement 
advis,  voullant  bien  au  demeurant  vous  asseu- 
rer  que  le  Roy  mondict  fils  et  moy  avons  vos 
services  en  plus  d'estime  et  de  recommanda- 
tion que  vous  ne  pensez,  dont  vous  sentirez  la 
resconipense  si  tost  que  vous  aurez  occasion 
de  tout  contentement ,  et  ne  pouvant  rien  ad- 
jouter  à  la  lettre  du  Roy  mon  fils  je  prieray 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir  en 
sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Angers,  le  dix-huitiesme  jour  de 
janvier  i5yo. 

Cateuine. 


1570.  —  37  janvier. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français ,  n°  io-j5a,  f°  6o5. 

V  MONSIEUR  DE  FOLRQUEVALLX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  depuis  vous  av  oir 
renvoyé  vostre  courrier  avecques  bien  ample 
response  sur  ce  qu'il  m'avoil  apporté,  j'ay  esté 
assaillve  d'une  petite  fiebvre  que  je  croy  ne 
m'estre  venue  que  du  changement  d'air  que 
j'ay  faict,  de  laquelle  j'ay  eu  trois  petits  accez, 
et  hycr,  qui  estoit  le  jour  du  qualriesme,  je 
n'en  ai  rien  senti  ny  aujourd'huy  aussi,  de 
sorte  que  j'en  suis  du  tout  hors,  Dieu  mercy, 
espérant  me  relever  demain  et  sortir  saine  et 
sauve  comme  devant,  dont  j'ay  bien  voullu 
vous  advertir,  afin  que,  si  on  faisoit  le  mal 
plus  grand  qu'il  n'est  par  delà,  vous  puissiez 
dire  ce  qui  en  est.  Au  demeurant  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  vous  escript1  bien  amplement 

1  Cbarles  IX,  après  lui  avoir  exposé  combien  les  mor- 
talités, les  l'alignes  d'une  si  longue  guerre  avaient  laissé 
de  vides  dans  son  armée,  ajoutait  :  rtLes  députés  des 
princes  de  Navarre  et  de  Condé  sont  arrivés  icy  (Angers) 
pour  me  supplier,  comme  ils  ont  cy-devant  l'aict,  de  leur 
vouloir  accorder   en   toute  humilité   et   révérence   une 


en  quel  estai  sont  noz  allaites,  comme  noz  en- 
nemis ont  passé  de  deçà  la  Garonne,  l'incer- 
titude de  leurs  desseings  cl  l'arrivée  des  dépu- 
tés du  prince  en  cesle  ville,  qui  me  faira  estre 
plus  briefve,  vous  ayant  asseuré  que  nous  ne 
tairons  rien  en  cesl  affaire  qui  ne  soit  pour  la 
réputation  du  Roy  mondicl  fils,  bien  de  son 
royaume,  repos  de  ses  subjects,  et  pour  le 
bien  universel  de  toute  la  chreslienté.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir 
en  sa  sainte  et  digne  garde. 

Escript  à  Angers,  le  vingt-septiesme  jour 
de  janvier  1570. 

Cxterine. 


1570.  —  1"  février. 
Aut.  Arch.  nat.  collect.  Simancas,  K  i5i">,  pièce  ai. 

A  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  fils  ,  aystenl  Jeronimo 
Gondi  mon  ayscuyer  d'escuyrie  de  retour  el 
m'ayent  fayst  entendre  la  faveur  que  Vostre 
Majesté  luy  ha  leste  de  l'avoyr  pourveu  de  la 
croys  de  l'ordre  Saint-Jacqe,  chause  que  je 
ne  puis  que  je  n'an  remersie  Vostre  Majesté 
bien  fort  de  l'avoyr  gratifié  en  cet  endroyt, 
et  cet  je  avoys  en  quelque  chause  moyen  de 
m'enployer  pour  quelque  eun  de  vos  servi- 
teurs, je  seroys  bien  ayse  que  l'occasion  set 
presantat  pour  fayr  conoyslre  à  Vostre  Ma- 
jesté conbien  j'é  reseu  de  plésir  du  bien  et 

bonne  et  asseurée  paix.  Je  ne  les  ay  pas  encore  vus,  ce 
rjue  j'espère  faire  dans  un  jour  ou  deux."  (Même  volume, 
p.  600.) 

Le  3  février  suivant  le  duc  de  Nemours  écrivait  à  Re- 
née de  Ferrare  :  trLes  députez  pour  le  traiclé  de  paix 
|  ont  si  desraisonnablement  parlé  qu'on  les  a  reiuys  à  leur 
parler  encores  une  aultre  foys  et  ne  sçait-on  encores  ce 
qui  se  pourra  faire.  La  Royne  n'a  plus  de  fièvre,  mais  si 
a  bien  le  Roy  ung  peu  d'une  entourse  qu'il  a  lieu  à  la 
chasse.  Ce  ne  sera  rien.»  (Bibl.  nat.,  fonds  français, 
n°  .3229,  p.  .3.) 


29a 


LETTRES  DE  CATH 


houueur  que  iuy  ha  fayst,  uusi  ue  veu-;;e 
aublier  à  la  remersier  du  beau  et  bon  cheval 
que  ledisl  Gondi  m'a  disl  que  Noslre  Majesté 
m'envoyât;  et  s'il  i  a\oyl  ehause  en  cet  royaume 
que  je  pensise  ou  pense  savoyr  luy  peull 
aystre  agréable  je  meifesoys  pouync  de  luy 
en  satisfayre  el  ne  Baroys  atooyr  plus  grenl 
contentement  que  d'avoyr  quelque  moyen 
pour  eu  petite  au  greude  chause  luy  l'ayr 
couestre  conbien  je  désiré  luy  satisfayre  el 
l'amitié  que  lui  porte;  désirant  en  toutes 
choses  luy  povoyr  servir  el  lui  prie  ue  m'es- 
pargner  et,  aveques  la  niesine  ptivollé  que 
fesouit  la  royne  ma  fille  me  volouir  inender, 
car  je  ne  lui  porte  nioyns  d'afection  ni  désire 
mouis  aystre  conservée  en  la  bonne  grase  de 
Vostre  Majesté  et  prie  Nostre-Signeur  vous 
conserver  et  donner  cet  quel  a  désiré. 

D'Anger,  cet  premier  jour  de  février  1669. 

Votre  bonne  mère  et  sœur, 

Caterink. 

[1570.  —  7  février.] 
Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  16039,  f°  s-35. 

\  UOiNSlEUR  L'ÉVÊQUE  DU  MANS. 

Monsieur  du  Mans,  vous  verrez  par  la 
lectre  du  Rov  monsieur  mon  filz  et  le  double 
de  celle  qu'il  escript  à  Noslre  Saincl-Père  ce 
qu'il  désire  que  vous  fassiez  pour  les  enfuis 
de  l'eu  sieur  de  la  Rourdaizière  ';  à  qui  y  j'ay 
bien  voullu  adjouster  ce  mot  de  prière  (in 
leur  laveur,  d'aultanl  qu'estant  leur  père  et 
mère  au  service  du  lloy  monsieur  mon  filz,  il 

'  Le  26  janvier  l'évèque  1I11  Mans  avait  écril  au  Roi  : 
tTouI,  à  ceste  heure  qu'il  est,  environ  liuil  heures  de 
nuit,  l'on  me  vient  advertir  connue  M.  le  cardinal  do  la 
Boordaizière  osloit  à  l'heure  mesme  mort  de  mort  sou- 
daine, no  s' estant  aucunement  trouvé  mal  auparavant  ny 
mis  au  lict  qu'environ  les  quatre  heures.1)  (Même  vo- 
lume, p.  22a.) 


ERIiSE  Dli  MÉWC1S 

est  bien  raisonnable  que  ses  enfans  soyent  fa- 
vorisez eu  leurs  allaites  el  que,  ayant  perdu 
le  feu  cardinal  leur  oncle,  qui  leurdebvoileslre 
second  père,  ilz  ne  soient  à  tout  le  moins  pri- 
vez de  ce  qu'ilz  pourroicnl  espérer  en  sa  suc- 
cession. Je  n'ai  que  de  les  avoir  pour  recom- 
mandez el  sur  ce  priant  Dieu,  Monsieur  du 
Mans,  vous  tenir  on  sa  saincte  el  digne 
garde. 

1570.  —  7  février. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  u°  1075a  ,  f°  6i3. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  par  nostre  pré- 
cédente despesche  nous  avons  escript  comme 
les  depputés  de  la  royne  de  Navarre,  des 
princes  de  Navarre  son  fils  et  de  Condé  es- 
toint  arrivez  icv  et  que  nous  ue  les  avions  pas 
encores  ouys  en  leurs  demandes;  depuis  ils 
nous  ont  proposé  ce  qu'ils  avoient  charge  et 
onl,  en  toute  humilité  el  révérence,  supplié  le 
Roy  monsieur  mon  fils  leur  vouloir  accorder 
une  bonne,  seure  et  durable  paix,  telle  qu'il 
la  vouldroit  leur  bailler;  à  quoy  le  Roy  mon- 
dict  fils,  par  l'ad\is  de  ceulx  de  son  conseil 
privé  et  de  la  plupart  des  gentilshommes  et 
capitaines  qui  sont  près  de  luy,  qui  l'ont  tous 
suadé  à  la  paix,  a  faict  la  response  que  vous 
verrez  par  les  articles  qu'il  vous  envoyé,  les- 
quels, si  iesdicts  princes  veulent  accepter, 
nous  pensons  fort  advanlageux  pour  nous  et 
avoir  tant  faict  qu'il  n'en  peult  pour  rest 
heure  venir  qu'un  grand  bien  à  ce  royaume 
et  à  l'advenir  au  bien  commun  de  toute  la 
chrestienté;  et  pour  ce  que  les  raisons  qui  nous 
ont  meus  et  conduicts  à  ce  faire  sont  bien  am- 
plement déduicles  par  la  lettre  que  le  Roy 
mondict  fils  vous  en  escript  ',  je  ne  vous  en 

1  «Voyant,  lui  mandait  Charles  IX,  les  grandes  dillicul- 
tésqui  s'olïroieut  d'en  pouvoirvenir  à  buul  par  les  armes, 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉUIC1S. 


295 


fairay  icy  de  redicte;  mais  vous  prierav  seu- 
lement, par  toutes  les  plus  honuestes  remons- 
trancesqu'il  sera  possible,  faire  croire  au  Roy 
Catholique  mon  bon  fils,  que  l'extresme  néces- 
sité nous  a  conlraincts  prendre  plustot  ce 
chemin  de  pacification,  que  celluv  de  la  force 
beaucoup  plus  difiîcille  et  de  plus  dangereuse 
et  pernicieuse  conséquence.  Nous  vous  avons 
renvoie  vostre  courrier  avec  response  bien 
ample  sur  ce  qu'il  nous  avoit  apporte'  de  vostre 
part  et  deux  rail  escuts  qui  vous  ont  été 
ordonnés  pour  faire   le  voyage  de  Cordoue. 

oiesmement  à  cesle  heure  qu'ilz  sont  supportez  et  ap- 
puyez de  tant  de  costez,  qu'ils  ont  tant  d'intelligences 
avecques  les  nations  estrangères,  desquelles  ilz  altendent 
nouveaux  secours  et  que  s'opiniaslrant  de  prendre  ce 
chemin-là,  c'estoit  aprez  de  si  belles  et  grandes  victoires 
commettre  l'issue  de  ceste  guerre  à  un  trop  hazardeux 
et  dangereux  événement,  laquelle  seroit  beaucoup  plus 
doulce  et  aisée  par  une  bonne  pacificalion;  d'autre  part 
qu'il  y  a  desjà  tant  de  licence  aux  uns  et  aux  aullres  de 
mesdictz  subjelz  qu'ilz  ne  me  portent  pas  l'obéissance 
qu'ilz  doivent,  ayans  mis  arrière  toute  la  crainte  et 
amour  de  Dieu  et  de  leur  prince,  qu'il  n'y  a  plus  de  po- 
lice ny  de  discipline  militaire  entre  les  genlilzhommes 
et  soldats,  lesquelz,  faisant  enlre  eux  et  association  et 
ligues,  cherchent  seullement  de  se  conserver  les  uns  les 
autres  des  dangers  et  inconvéniens  desdictes  guerres, 
sans  me  vouloir  servir  au  besoin,  qu'estant  tous  les  mo- 
nastaires  et  églises  des  villes  et-  lieux  occupez  par  mes 
subjectz  rebelles  et  mesmes  de  tous  les  endroicts  de  mon- 
dict  royaume  par  lesquelz  ilz  ont  passé,  abbalues,  pillées 
et  saccagées  et  les  presbtres  et  religieuses  tuez ,  de  sorte 
qu'il  ne  s'y  peust  plus  faire  exercisse  de  la  religion  catho- 
lique, je  craindrais  que  peu  à  peu  ladicle  religion  ne 
fust  estaincte  et  estoufée,  m'efforçant  d'exterminer  ceste 
méchante  secle.  Au  surplus  estant  les  maisons  de  la  plus- 
part  des  seigneurs  et  gentilshommes  de  mon  royaume 
démolies  et  bruslées,  qu'ils  tiennent  encores  un  certain 
nombre  de  villes  et  places  fortes,  lesquelles,  quand  en- 
cores j'aurais  eu  la  fin  de  l'armée  qu'ilz  ont  en  la  cam- 
paigne ,  il  me  seroit  impossible  de  recouvrer  qu'avecques 
une  extresme  longueur  de  temps,  perte  de  beaucoup 
d'hommes,  ruine  et  grande  despense,  et  puis  j'av  advis 
de  la  part  d'un  grand  prince  qu'il  y  a  une  armée  toute 
preste  en  Allemaigne  pour  envahir  mon  royaume  si  je  ne 


Depuis  le  sr  don  Pedro  Henriques,  de  la  venue 
duquel  vous  nous  aviez  advertis,  est  arrivé 
icy,  auquel  nous  avons  fait  tout  l'honneste  ac- 
cueil qu'il  nous  a  esté  possible,  et  luv  fairons 
faire  et  traitement  qu'il  n'aura  occasion  que 
de  s'en  louer  et  trouver  satisl'aict.  Priant 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls.  vous  avoir 
en  sa  sainte  et  digne  garde. 


Escript  à  Angers,  le  septiesme  jour  de  fé- 

Caterine. 


vrier  t  570. 


veulx  advancer  ou  envoyer  mes  forces  sur  la  frontière 
pour  empescher  l'entrée  des  estrangers  qui  viennent  en 
laveur  desdiclz  princes,  que  tous  moyens  de  faire  la 
guerre  me  défaillent,  eslant  mes  finances  du  tout  espui- 
sées  par  la  despence  qu'il  m'a  convenu  faire,  oultre  plu- 
sieurs grosses  sommes  deues  aux  estrangers  qui  m'ont 
faict  service,  et  tant  de  debtes  créez,  lesquelles  il  me  faut 
acquitter,  ce  que  je  ne  pourrais  faire,  continuant  les- 
dictes  guerres,  ce  sont  les  occasions  pour  lesquelles,  par 
l'adu's  de  ceulx  de  mondict  conseil  et  des  principaux  de 
mondict  royaume,  j'ay  accordé  auxditz  députez  seulement 
tes  articles  que  vous  verrez,  lesquelz  j'eslime  advanta- 
geux  pour  moi  et  le  bien  de  mou  royaume;  que,  s'ilz  les 
veullent  accepter,  je  penseray  avoir  beaucoup  faict  de 
réduire  par  ce  moyen  mesdicls  subjectz  à  l'obéissance 
qu'ils  me  doibvent,  qui  est  un  commencement  pour  aprez 
les  amener  peu  à  peu  comme  mes  autres  subjeta  à  la 
religion  catholique,  et  aussi,  s'ilz  ne  les  veulleut  accepter 
et  qu'ilz  me  demandassent  chose  qui  fust  ou  déraison- 
nable ou  contre  ma  conscience,  je  n'ai  laissé  de  pourvoir 
aux  forces  tant  de  cheval  que  de  pied,  qui  me  seront 
nécessaires  pour  remettre  sus  bientost  une  grande  et 
puissante  armée.  Cependant,  M'  de  Forquevaux,  vous  av 
dict  les  raisons  qui  me  meuvent  de  tenter  tous  les 
moyens  possibles  pour  remettre  mondict  royaume  en  re- 
pos plustost  par  le  chemin  de  pacification  que  par  la 
force  et  violence,  dont  je  désire  que  vous  informiez  le 
loy  Catholique  mon  bon  frère,  vous  priant  le  disposer 
par  toutes  les  meilleures  et  plus  vives  raisons,  dont  vous 
pourrez  adviser  à  trouver  bon  ce  que  je  fais  en  cest  en- 
droict. 

«Escript  à  Angers,    le  vu"  jour  de    febvrier    i5-o.n 
1  Même  volume,  p.  GoG  et  suiv.) 


m 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


1 370.  —  ;  février. 

Aut.  Arcli.  nat.  collecl.  Simâncas,  K  iai5,  pièce  ai. 

\  M"  M<>\  FIES    LE   ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  iiion  liis,  je  né  Moleu  fallir  par 
tel  porteur  faire  cpl  mol  à  Votre  Majesté  el 
inr  rametvtevoyr  en  se.  bonne  grase,  désirent 
\  estre  contineuée  pour  un  de  plus  greos 
contentemena  que  en  ma  vyellesse  je  puisse 
icse>o\i-,  uiestenl  tousjours  pouyn'e  par  mes 
ayfaysl  lui  témoygner  l'amour  et  al'ayction 
que  lui  porte;  el  pour  se  que  le  Roy  vostre 
frère  mende  si  an  long  à  son  enbasadeur  cet 
qu'il  désire  que  Votre  Majesté  entende  come 
celui  à  qui  il  ne  \eull  celer  l'estast  de  ses  af- 
fayres,  el  chause  tent  ynporlente  comme  cfije 
qui  s'y  pre'sanle,  s'asuranl  que,  pour  la  dé- 
mostration  que  Vostre  Majesté  lui  a  l'ayst 
au  soeurs  qu'ele  lui  lia  donnés  qu'ele  désire 
son  repos  el  de  son  royaume,  quant  \1  plèra 
à  Dieu  lui  donner  aveques  la  conserva- 
lion  de  son  honneur,  caraultreinent  ne  le  vol- 
dinyl,  et  ausi  aveques  l'auctorité  et  honneur 
sien  el  aubéissance  qui  l'y  est  due  et  en  conser- 
vent  celui  de  Dieu  et  puis  le  sien;  aveques  lé 
sudistes  chauses  il  s'aseure  lent  de  l'amitié  de 
Vostre  Majesté  que  elle  en  resevera  aultent 
de  plésir  que  d'une  seconde  victouire  et  que 
ayle  l'estime  tent  que  san  ses  chauses  n'i  vol- 
droyt  antendre;  et  ne  Payent  la  pays  come  yl 
la  veult,  yl  croyl  que  Vostre  Majesté  ne  luy 
manquerède  l'ayder  el  securir  come  jeusques 
\si  ayle  a  l'ayst  et  le  menderé  au  duc  d'Alhe, 
quant  par  elle  en  sera  requis  de  le  volouir 
securir,  ayder  de  toutes  ces  forses  et  désire 
ynfiniment  ce  voyr  hors  de  ses  afayres  pour 
povoyr,  en  lieu  de  mestre  Vostre  Majesté  en 
dépanse,  lui  povoyr  aydér  et  securir  en  toutes 
les  aucasion  que  le  an  requèra  pour  satisfayre 
à  l'aubligation  qu'ele  luy  ha  de  cetque  Vostre 
Majesté  a  l'ayst  pour  luy  et  nous  tous,  dont, 


de  ma  pari,  au  je  auré  moyen  de  la  senii.  je 
ne  saroys  a\o\r  plusgrent  plésir  que  de  mi 
cnplo\er.  Don  Pelre  a\t  arivé,  que  m'a  esté 
un  gpent  ayse  pour  entendre  de  la  bonne 
santé  de  Vostre  Majesté  et  de  les  ynl'anles. 
de  quoj  je  loue  Dieu  el  le  suplie  longue- 
ment meyntenir  Vostre  Majesté  et  aylles  en 
sel  bonne  ayslast,  come  la  chause  de  sel 
monde  que  aillent  désire. 

D'Anger,  cel  septiesme  de  février. 

Vostre  bonne  mère  el  seur, 

Catkhink. 


1570. 


février. 


Orig.  Archives  du  Vatican. 

A  NOSTRE  SAINT-PÈRE. 

Très  Saint-Père,  le  Roy  mon  filz  ayanl 
entendu  la  mort  du  cardinal  de  la  Bourdai- 
sière  a  donné  à  son  grand  aumônier1  l'évéché 
d  Auxerre  comme  à  personne  qu'il  a  pensé  bien 
avoir  acquitté  sa  conscience  pour  l'avoir  connu 
et  avoir  esté  de  luv  inslruict,  et  l'ayant  mis 
auprès  du  Roy  mon  filz ,  comme  il  l'est,  l'avant 
choisi  pour  luv  apprendre  et  l'instruire  de  la 
cognoissance  et  crainte  de  Dieu  comme  homme 
que  je  cognoissois  de  bonne  vie  et  catholique, 
comme  il  en  a  rendu  tesmoinage  pour  la  nour- 
riture cl  instruction  qu'il  a  faicle  audict  Roy 
mon  filz  et  son  frère  le  duc  d'Anjou,  je  n'ay 
pu  de  moins  que  par  la  présente  le  recom- 
mander à  Vostre  Sainctelé  et  la  prier  lui  vou- 
loir dépescher  ledicl  évesché,  et  Vostre  Sainc- 
leté  obligera  le  Roy  mon  filz. 

Vostre  dévote  et  obéissante  fille. 

Catjerine. 

1    Anivol. 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE  MEDICIS. 


'2'Jl 


1570.  —  (j  février. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3178,  f°  179. 

A  MESSIEURS 

L'ÉVESQUE  DE  BAYEULX 
ET  DE  HUMIÈRES, 

SON    LIEUTENANT    GÉNÉRAL    ES  PAYS    DE    PERONN'E  .     UONDIDII  l.    ET  BOTE. 

Messieurs  de  Bayeulx  et  de  Humyères, 
ayant  entendu  que  le  sieur  de  Lanssac  le 
jeune  de'sire  espouser  la  fille  aisnée  du  feu 
sieur  de  Morvillier  et  que  mesme  c'est  chose 
qui  ne  seroit  jioinct  désagréable  nv  à  ladicle 
fille  ni  à  ses  parents  et  amys,  ouilre  la  lectre 
que  le  Roy  monsieur  mon  fds  vous  escript 
en  faveur  dudict  sieur  de  Lanssac,  ne  portant 
moins  de  bonne  volonté  et  affeclion  à  tout  ce 
qui  louche  son  bien  et  contentement  et  ce 
que  bieu  il  mérite,  j'ay  aussi  bien  voulu  vous 
en  escrire  pour  vous  prver,  comme  ceulx  que 
je  sçay  y  pouvoir  beaucoup,  embrasser  si  à 
bon  escient  l'advancement  de  ce  faict  en  la- 
veur dudict  sieur  de  Lanssac  qu'il  luy  puisse 
réuscir  à  l'yssue  heureuse  qu'il  de'sire,  suyvant 
la  bonne  volonté  que  nous  avons  sceu  que 
desjà  vous  y  avez,  ne  permettant,  ainsi  que  je 
vous  ay  cy  devanl  escript,  que  ladicte  fille  soit 
conlraincte  d'entendre  à  aucun  parly  auquel 
elle  n'ayt  bonne  volonté  et  sans  que  premiè- 
rement ne  nous  en  donniez  advis.  Au  demeu- 
rant, ayant  aussi  enlendu  qu'elle  est  mal 
disposée,  je  désire  qu'elle  demeure  toujours 
auprès  de  vous  et  ne  me  vienne  trouver  jus- 
ques  à  ce  que  nous  soyons  approchez  de  ce 
costé  là,  ou  lorsque  je  la  manderay;  cependant 
je  vous  asseure  que,  vous  employant  en  ce 
faict  en  faveur  dudict  sieur  de  Lanssac,  vous 
ferez  au  Roy  mondict  sieur  et  filz  et  à  moy 
plaisir  très  agréable,  qui  est  ce  que  vous  au- 
rez de  moy  pour  ceste  heure,  pryant  Dieu, 
Messieurs  de  Rayeux  et  de  Humières,  qu'il 
vous  ayt  en  sa  garde. 

Cathbuire  de  Médigis.  —  111. 


Escript  à   Angers,   le  ixc  jour  de   février 
1570. 

Caterine. 

(De  sa  main.)  Je  vous  prie  de  trover  bon  ce 
que  le  Roy  mon  filz  et  moy  vous  mendons 
touchent  le  mariage  de  la  fille  de  Morvilier, 
et  en  luy  faysant  trover  bon  vous  contenterez 
le  Roy  mon  fils,  son  père  et  moy. 
De  l'Aubespine. 


1570.  —  11  février. 
Aut.  Arch.  nat.  collect.  Simancas,  K  1 5 1 5  .  pièce  33. 

A  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQUE. 

Monsieur  mon  fils,  le  Roy  mon  fils  et  moy 
avons  reseu  grent  plèsir  d'avoyr  enlendu  par 
Don  Petro  '  présant  porteur  de  ses  novelles 
et  deu  contentement  que  Vostre  Majesté  ha 
reseu  de  la  victouyre  que  Dieu  nous  a  don- 
naye  par  la  mayn  de  mon  fils  le  duc  d'Enjou , 
de  laquelle  chause  nous  enn  aseurions  tou- 
jour  qu'ele  reseveroyt  en  toutes  chauses  qui 
nous  aportero\nt  honneur  etcomodilé,  corne 
ayle  nous  l'a  faysl  conoystre  en  loutes  les  au- 
casyons  qui  sont  aveneue  depuis  que  le  Roy 
vostre  frère  ayst  veneu  à  la  courone,  et  cette-sy 
pour  ayslre  si  comeuns  le  bien  et  profist 
qu'yl  ann  avvendra  non  seulement  à  nous, 
mes  à  toute  la  cretienté,  nous  n'avons  doucté 
que  Vostre  Majesté  n'an  resante  l'ayse  que 
prinse  crétien  et  catolique  en  douit  avoyr. 
espérant  que  Dieu  nous  fayra  la  grase  quel 
aportera  plus  d'efayst  pour  l'honneur  de 
Dieu  et  repos  de  cet  royaume  que  les  aultres 
batalles  que  avons  donnayes  n'on  faysl;  et 
aseureré  Vostre  Majesté  que  le  Roy  son  frère 
et  son  frère  le  duc  d'Enjou  et  moy  ne  serons 
jeamès   yngras  de  set  que   Dieu    fayst    pour 


1   Pedro  Henriquez. 


38 


IMPimiFIME     riATIONALt. 


298 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MÉDICIS. 


nous  et  que  ic  reconestron  en  a'espargnant 
ni  la  vie  ni  chausc  qui  souil  en  nostre  pui- 
sanse  pour  l'amployer  à  la  conservation  el 
augmantation  de  smi  honneur  el  de  nostre 
religion ,  comme  L'avons  par  ayfayst  jeusques 
asteurc  fayst,  et  que  en  chause  <|ui  cel  pré- 
santé  ne  fayron  que  cet  que  conestron,en  sel 
faysant,  remetre  sou  honneur  et  nostre  reli- 
gion el  le  repos  de  sel  royaume,  lequel  ne 
panson  povoyr  aystre  aultrement,  el  enten- 
dons, come  plus  au  loDg  je  Tay  dicl  au- 
dist  sieur  Don  Petro  pour  de  ma  partie  dire 
à  Vostre  Majesté,  ensamble  aucoune  aultre 
chause  que  je  luj  suplie  croyre  et  me  conli- 
neuer  en  sa  bonne  grase  el  avoyr  tousjour  en 
singulière  recomeodation  les  yqfanles  ses 
filles  et  ayscuser  t'afection  que  leur  porte, 
cet  lé  vous  recomcude. 

D'Anger,  cel  sut  de  lévrier  1570. 

\  ostre  bonne  mère  el  seur, 

Caterine. 


1570.  —  12  février. 

Orig.  Itibl.  nat.  fonds  français,  n°3i78,  f"  186. 

A  MONSIEUR  D'HUMIÈRES. 

Monsieur  de  Uuinyères,  j'ay  bien  voulu  ac- 
compaigner  de  la  présente  la  lectre  que  le  Roy 
monsieur  mon  lilz  vous  cscril  en  recomman- 
dation du  baron  de  INeauvillc  ',  nous  aianl  sa 
bonne  volonté  si  bien  et  de  bon  lieu  esté  tes- 
moignée  que  le  Roj  monsieur  mon  filz  veult 
qu'il  demeure  en  toute  seureté  en  sa  maison 
ou  près  les  demoiselles  de  Morvillier  ou  vous; 
à  quoy  je  vous  prie  vous  conformer  selon  le 
voulloir  de  mondict  sieur  el  lilz  plus  parliru- 

'  Son  vrai  nom  était  Morvilliers  et  Charles  I\  lui  avait 
donné  <ics  lettres  d'aboliiinn  pour  avoir  porté  les  armes 

contre  lui.  Il  s'était  échappé  île  la  prison  où  l'avait 
mis  M.  <lc  Piennes.  Voir  à  ce  sujet  la  lettre  de  Charles  IX, 
même  volume,  p.  1 83. 


lièremenl  exprimé  par  sadicte  lectre,  à  la- 
quelle me  remettant,  feray  fin  àcesle-cj  par 
prière-,  à  Dieu  qu'il  vous  ayt,  Monsieur  de 
[lumières,  en  sa  garde. 

Escripl  à  Angers,  le  xn"  jour  de  février 
1670. 

•  1  \Ti.iu\r.. 
Du  [i'Adbespinb. 

Monsieur  dfHamyères,  c'est  pour  le  baron 
de  Morvilliers  auquel  le  Roj  monsieur  mon 
filz  accorde  volontiers  qu'il  demoure  près  de 
\ous  en  liberté  ou  près  des  damoiseHes  de 

Morvillier. 


1570.  —  ab  février. 
Copie.  Itibl.  nat.  Parlement ,  n°  99, 

\  messieurs  u:s  GENS 

DE   LA  CODB   DU   PARLEMENT   DE  PARIS. 

Messieurs,  \ous  verrez  ce  que  le  Ro]  mon- 
sieur mon  fils  vous  escripl  présentement  en 
faveur  du  sr  de  la  Guesle,  qui  esloit  premier 
président  en  sa  cour  du  parlement  de  Dijon, 
pour  le  l'aire  recognoir  en  l'eslal  de  procur- 
eur général  en  la  rouit  du  parlement  de 
Paris,  dont  il  a  esté  puis  naguères  pourv#u 
au  lieu  du  feu  sr  Bourdiu ,  el  pour  ce  que  nous 
avons  entendu  par  deci  que  aucuns  calomnia- 
teurs et  gens  qui  ne  se  gouvernent  que  selon 
leurs  affections  el  passions  fonl  certaines  bri- 
gues pour  empesrlier  ledicl  sr  de  la  Guesle 
en  sa  réception  audict  estai  je  vous  prie,  de 
ma  part,  que,  sans  \  us  arrester  à  tout  cela, 
vous  passiez  ouliie  à  ;,di(  le  réception,  d'au- 
tant que  c'est  du  s  ■  qui  l>  .  >•■,  moudicl  sieur 
et  filz  veult  et  enlend  pour  estre,  comme  il 
est,  bien  à  plein  informé  de  la  sincérité  de 
vie,  capacité  el  suffisance  el  longue  expérience 
dudii'l  de  la  (îuesle,  lequel  je  vous  recom- 
mande en  priant  Dieu  qu'il  vous  ayl,  Mes- 
sieurs, en  sa  1res  saincle  el  digne  garde. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE   MÉDICIS. 


2<J9 


Escript  à  Angers,  le  vingt  quatriesme  jour 
de  février,  mil  cinq  cent  soixante  et  dix. 

Caterine. 

Messieurs,  par  le  sr  de  Lanssac  qui  est  dé- 
péché par  delà  pour  les  affaires  du  Roy  mon 
fils  vous  entendrez  plus  amplement  son  inten- 
tion selon  la  charge  qui  lui  en  a  esté  baillée, 
dont  je  vous  prie  le  croire,  comme  de  moy- 
mesmes. 


1570.  —  36  février. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français ,  a'  3a56  ,  f°  38. 

A  MESSIEDRS 

DE  MATIGNON  ET  DE  CARROUGES. 

Messieurs  de  Matignon  et  de  Carrouges, 
.  vous  verrez  par  la  lettre  que  le  Roy  monsieur 
mon  filz  vous  escript  '  comme  il  n'a  point  en- 
tendu que  mon  filz  le  duc  d'Alençon  ne  autre 
peut  mettre  des  gouverneurs  es  terres  de  son 
appennaige,  sinon  pour  commander  en  ce  <|ui 
est  de  son  domaine  et  sans  toucher  à  ce 
qui  est  de  voslre  autorité;  et  pour  ce  il  ne 
t'a  11 1 1  pas  que  vous  craigniez  qu'il  ait  \oullu 
aucunes  choses  entreprendre  en  vos  gouver- 
neniens,  lesquelz  tant  s'en  faull  que  je  voul- 
sisse  conseiller  de  diminuer  ou  en  distraire 
aucune  chose,  que  je  les  voudrais  accroislre 
et  augmenter;  et  vous  pouvez  assurer  que  je 
tiendrai  toujours  la  main  que  vous  soiez  favo- 
rablement traictez  non  seulement  en  ce  qui 
concerne  l'auctorité  de  voz  charges,  mais  en 
toutes  autres  choses;  priant  Dieu,  Messieurs 
de  Matignon  et  de  Carrouges,  vous  avoir  en 
sa  saincle  et  digue  garde. 

Escript  à  Angers,   le  xxvc  jour  de   lévrier 
1  570. 

Caterine. 
Fizes. 

Voir  cette  lettre  de  Cliarles  IX  dans  le  même  vo- 
lume,  p.  35. 


1570.  — 28  février. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  îoyôa  ,  p.  637. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  nous  avons  esté 
bien  aizes  d'entendre  par  le  sieur  Hyeronimo 
Gondi  que  le  mariage  du  Roy  monsieur  mon 
fils  soit  conclu  et  parachevé,  ce  que  nous  te- 
nons de  votre  dextérité  et  prudence,  voulant 
bien  vous  advertir  que  nous  avons  envoyé 
vers  l'Empereur  sçavoir  le  temps  que  nous 
pourrons  envoyer  au  devant  de  sa  fille  et  faire 
faire  la  solempnisalion  de  ce  mariage  pour 
députer  quelque  grand  pour  cesl  effect.  Le 
Roy  mondicl  sieur  et  fils  vous  escript  son  in- 
tention pour  le  regard  de  vostre  congé1  et 
escript  au  demeurant  si  amplement  que  je 
û'ay  de  quoy  vous  la  faire  plus  longue,  après 
vous  avoir  prié  de  nous  apporter  des  nouvelles 
quand  vous  nous  viendrez  trouver,  priant 
Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir 
en  sa  saincle  et  digne  garde 

Escript  à  Angers,  le  dernier  jour  de  février 
1070. 

Caterine. 


1570.  —  9  mars. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3i8&  ,  P  69. 

A  MONSIEUR  DE  MAUVISSIÈRE. 

Monsieur  de  Mauvissiere,  vous  verrez  ce 
que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous  escript 
sur  l'avis  que  nous  avons  eu  d'une  sortye 
que  ont  faite  noz  ennemys  des  garnisons  de 
la  Rochelle  et  Angoulesme  d'un  bon  nombre 
de  gens  de  cheval  et  de  pied;  par  quoi  je  ne 
\ous  en  ferais  aucune  redicte  par  la  présente; 
mais"j«  vous  prie  adviser  bien  à  suyvre  en 
cest  endroict  l'intention  dudict  sieur  Roy  mon 

1   Voir  cette  lettre  de  (iliorles  IX  dans  le   même  vo- 
lume, p.  635. 

38. 


:>oo 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


lilz ,  tellement  que  de  coslé  ou  d'autre  nos- 
iliels  ennemys  ne  puissent  riens  entreprendre 
sur  nous  à  nostre  dommaige;  et  m'asseu- 
ranl  que  vous  n'y  oublierez  aucune  chose, 
et  nous  ferez  ordinairement  sçavoir  de  vos 
nouvelles,  je  prierai  Dieu,  Monsieur  de 
Mauvissiere,  vous  avoir  en  sa  sainte  et  digne 
garde. 

Escript    à    Angers,    le   nc   jour   de    mars 
i  070. 


Caterine. 


KlZF.S. 


1570.  —  2  mars. 
Aul.  Bibi.  nat.  fonds  français,  n°  3aa9,  f"  a6. 

\  MONSIEUR  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  je  vous  foy  cel  mot  ceulement 
pour  refayre  mon  apoyntement  de  vous  avoyr 
tenl  reteneue  vostre  femme1,  laquele,  cet 
m'eut  creue,  nous  eut  atendus  pour  s'an  \enyr 
avecques  nous,  et  puisqu"ele  n'a  voleu  et  que 
vous  la  voyré,  je  m'aseure  que  me  pardon- 
ner.;>  et  vous  aseure  que  ne  l'e'  faystpour  vous 
fayre  déplésir,  nié  pour  me  fayre  grent  plésir 
de  l'avoyr  aveques  moy  et  ay  grent  regret  de 
cet  qu'ele  m'a  dist  que  \ous  ann  aies  cheu  vous, 
pour  n'avoyr  cet  contentement  de  vous  povoyr 
voyr  tou  deus  à  nostre  arivaye  à  Paris;  mes 
pour  cela  je  vous  prie  ne  léser  de  vous  aseurer 
que  n'arés  jéamès  une  milleure  parante  ni  qui 
désire  plus  s'anployer  pour  tout  cel  que  vous 
poura  rendre  content  et  ne  m'i  épargner,  car 
je  m'i  eraployré  de  bon  ceour2  et  vous  prie 
vous  guarder  si  bien  que  vous  puisions  bien 

te  dur  de  Nemours  mandai!  dn  bois  de  Vincennes 
ii  la  duchesse  de  Ferrare,  le  2.3  février  1Ô70  :  -\l.i 
femme  m'a  escript  qu'elle  reviendra  liien  lost  par  deçà; 
mais  je  n'ay  encores  poinct  de  nouvelles  qu'elle  soyt  par- 
tyede  la  court.»  (Même  volume,  p.  y.) 
'  Ceour,  coeur. 


tost  revoyretbien  sayn,  cetquejeprieà  Dieu, 
corne  ce  s'étoyt  pour  mov-mesme. 

D'Enger,  ce  ucjour  de  mars  iS^o. 

Votre  bonne  cousine, 

Caterine. 

1570.  —  3  mars. 

\ul.  Bi!)l,  nat.  fonds  français,  n°  3a3tj,  i"  18. 

A  MA  CODSINK 

MADAME  LA  DUCHESSE  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  s'aun  alant  voslre  bon  fils,  je 
vous  a\  bien  \olcu  fayre  cet  mot  pour  vous 
dyre  que  je  seré  bien  ayse  de  savoyr  de  vos 
novelles,  et  que  depuis  que  vous  enn  esles 
alaye  '  je  n'ann  é  jeamès  rien  entendu;  et 
m'aseure  que  ce  n'et  que  l'ayse  que  avés  eu 
de  revoyr  voslre  mary  guéri;  de  quoy  je  m'en, 
réjoui  pour  l'amour  de  vous,  et  vous  prie  que 
cet  ayse  ne  soyt  cause  de  ne  vous  sovenir  de 
me  mender  do  vos  novelles  et  cet  je  vous  tro- 
veré  encore  à  Paris,  cet  que  je  désirerès  bien 
fort,  et  pour  ne  vous  empescher  d'antertenir 
vostre  fils,  ne  vous  fayré  la  présante  plus  longue 
et  priré  Dieu  vous  donner  cet  que  désirés. 

Du  Plesi-Masé '2,  cet  ni"  de  mars  1070. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1570.  —  3  mars. 

Imprimé  dans  la  Correspondance  diplom.  de  Iti  Motlte'Féiiehn. 
t.  VII ,  p.  9a. 

A  MONSIEUR  DE  LA  MOTHEFÉNELON. 

Monsieur  de  la  Mothe,  j'ay  receu  quatre  de 
vos  lettres  des  x,  nu,  xviii  et  xxu  du  moys 
passé,  et  entendu,  tant  du  sr  de  Monllouet 
que  du  présent  porteur,  tout  ce  que  vous  avez 
donné  chaige  de  me  dire;  et  pour  ce  que  par 
les  lettres  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  voua 

1  Alaye,  allée. 

1  Le  Plessis-Macé ,  près  d'Angers. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIGIS. 


301 


escript  présentement,  \ous  sçaurez  bien  au 
long  son  intention  sur  tout  ce  que  vous  nous 
avez  mande',  je  ne  vous  en  tairai  icy  autre  re- 
dilte,  me  remettant  sur  le  contenu  d'icelles. 
J'ay  aussi  receu  la  lettre  que  vous  nous  avez 
escript  en  chiffres,  que  ledict  porteur  m'a 
baillée,  par  laquelle  vous  me  mandez  l'opi- 
nion que  vous  avez  des  affaires  de  delà,  voyant 
Testât  auquel  elles  sont  à  présent  et  ce  que  le 
sr  Stuquelay  vous  est  venu  dire,  pareillement 
ce  que  vous  lui  avez  bien  sagement  respondu  , 
pour  la  crainte  qu'il  faut  avoir  qu'il  feust 
dextrement  envoyé  devers  vous  de  la  part  de 
la  royne  d'Angleterre  ou  de  ses  ministres,  pour 
tascher  de  descouvrir  si  l'on  auroit  quelque 
mauvaise  volonté  contre  eulx  et  si  vous  vou- 
driez entendre  à  l'offre  qu'il  vous  a  faite.  Par 
quoy  il  me  semble,  pour  estre  ladicte  dame 
hors  du  soupçon  qu'elle  pourrait  avoir,  si  l'on 
permettoit  qu'il  vint  de  deçà,  qu'il  sera  meil- 
leur que  vous  l'entreteniez  tousjours  en  ceste 
bonne  volonté  et  affection  qu'il  a  de  faire  ser- 
vice au  Roy  mondict  sieur  et  fils  et,  sans  lui 
descouvrir  rien  de  vostre  coslé,  tirer  de  luy 
tout  ce  que  vous  pourrez  et  cognoislrez  qu'il 
vous  pourra  servir.  Et  cependanl  vous  ne  lais- 
serez pas  de  vous  informer  secrellement  des 
moyens  et  intelligences  qu'il  a  et  peut  avoir 
avec  les  seigneurs  de  delà,  et  m'asseure  que 
vous  sçaurez  très  bien  juger  et  cognoislre 
quelle  apparence  il  y  aura  à  ce  qu'il  vous  a 
déjà  proposé,  et  pourra  encore  dire,  pour 
nous  en  mander  après  vostre  advis,  et  ce  qu'il 
vous  en  semblera.  Qui  est  tout  ce  que  vous 
aurez  de  moy  pour  ceste  heure,  priant  Dieu, 
Monsieur  de  la  Mothe,  vous  avoir  en  sa  saincte 
et  digne  garde. 

Escript  à    Angers,    le   111e  jour   de  mars 
1570. 

Caterine. 
Fizes. 


Monsieur  de  la  Mothe-Féuelon,  je  vous 
prie  de  me  mander  ce  que  vous  pourrez  cog- 
noistre  de  l'opinion  que  la  royne  d'Angleterre 
a  pour  le  faict  de  la  paix  de  ce  royaulme,  et 
aussy  le  cardinal  de  Chastillon,  et  ce  qu'ils 
en  disent.  Je  vous  veux  bien  advertir  comme 
le  sieur  de  Teligny,  parlant  dernièrement  à 
moy,  je  le  voullus  mettre  en  propos  des 
troubles  qui  esloient  lors  en  Angleterre,  le- 
quel me  dict,  sur  ce  que  je  trouvois  raison- 
nable de  puynir  et  chastier  tous  les  subjectz 
qui  portent  les  armes  contre  leurs  princes 
souverains,  qu'ils  avoient  bien  faict  puisque 
leur  royne  ne  leur  gardoit  de  son  costé  ce 
qu'elle  debvoit;  et  cela  vous  servira  pour  un 
bon  subject  envers  ladicte  dame  et  pour  tas- 
cher de  luy  oster  l'opinion  qu'elle  a  en  leur 
endroict,  d'aultant  qu'ils  se  réjouissent  de 
voir  que  ses  subjectz  feusseut  eslevés  contre 
elle. 

1570.  —  3  mars. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  3ao7,  f°  ao. 

A  MONSIEUR  DE  LA  VALETTE. 

Monsieur  de  la  Valette,  par  la  lettre  que  le 
Roy  mon  fils  vous  escript  en  réponse  des 
lettres  du  vnc  du  passé,  vous  verrez  le  regret 
qu'il  a,  comme  aussi  a  toute  ceste  compagnie, 
des  maulx  que  ses  ennemyz  ont  faict  es  envi- 
rons de  Thoulouze  et  qu'ilz  continuent  au  pays 
de  Lauraguayz,  et  particulièrement  de  la  part 
que  vous  y  avez  eue  en  la  ruyne  de  voz  mai- 
sons, dont  il  a  bonne  espérance  de  vous  ré- 
compenser et  n'attendant  sinon  le  nom  de 
quelques  des  maisons  de  sesdicts  enuemyz 
qui  vous  viendra  à  propos  pour  escripre  à  sa 
court  de  parlement  de  vous  en  faire  jouyr  au 
lieu  des  voslres  ruynées;  à  quoy  et  toute  autre 
chose  que  je  verray  loucher  vostre  bien  et  sa- 
tisfaction,  je  tiendra}   la  main  d'aussy  bon 


302 


LETTRES  DE  CATHERINE   DE   MÉDICIS. 


cœur  que  je  prie  Dieu,   Monsieur  de  la  Val- 
leile,  vous  avoir  en  sa  saincle  garde. 

Eseript  à  Angers,  le  m"  jour  de  mars  1  570. 

Caibrire. 


1570.  —  3  mais. 

1  Irir;.  Bibl.  nat.  fonils  français,  n°  3îoi.  I'  G; 

V  MONSIEUR  DAFFIS, 

mmum  raisiB-gm  r>i  mblbiiiot  de  toulousb. 

Monsieur  le  Président,  vous  verrez  par  la 
lectre  que  le  Roy  moasieur  mon  filz  vous  es- 
cripl  en  respomee  des  vostres  le  grand  desplai- 
sir qu'il  a  receu  d'entendre  les  grandes  ruyneB 
et  désolations  que  ses  ennemys  ont  commis 
par  delà  au  nioien  de  leur  séjour  sans  qu'ilz 
aient,  tant  par  les  Forces  qu'à  mon  cousin  le 
maréchal  de  Damville  et  aultnes  que  ceulx 
mesmi  s  du  pays,  peu  estre  sallariez  de  leurs 
meschancetez,  lesquelz,  s'ils  ne  se  recong- 
aoissent  clans  mondict  ûlz,  et  euk  mesmes  de 
brief,  j'espère  qu'il  luy  fera  la  grâce  de  le  faire 
par  les  armes  qu'il  luy  a  mises  eu  main,  ayant 
remis  ses  forces  ensemble,  comme  vous  pour- 
rez veoir  parsadicte  leclre,  à  laquelle  me  re- 
nicclani  je  ne  vous  feray  autre  recommanda- 
tion de  sou  service;  mais  prieray  Dieu  qu'il 
vous  avt,  Monsieur  le  Président,  en  sa  saincle 
et  cligne  garde. 

Eseript  à  Angers,  le  m'  jour  de  mars  1670. 

CiTKRINE. 

Del'àlbespine. 


plaisir  entendu  les  meurtres,  violemens  cl 
bmislemens  qae  noz  ennemis  ont  commis  en 
mon  comté  de  Lauraguais  par  faulte  de  leur 
avoir  couru  sus,  puisque  les  habitans  ne  s'en 

sont  mis  en  leur  devoir  quand  ils  en  oui  eu  le 
moyen,  estant  mal  armoz  el  enbaslonnez, 
comme  j'ai  esté  adverlye.  Je  vous  prieray, 
Monsieur  Durant,  vouloir  tenir  la  main  de 
voslre  part  que  ce  mal  ne  s'estende  davantage 
sur  les  autres  villes  qui  ne  sonl  encores  tom- 
bées soubz  leur  puissance,  en  attendant  que 
mondict  fils  aye  réuni  ses  forces  ensemble 
pour  leur  faire  congnoislre  .toute  leur  témé- 
rité, ce  que  m'asseuranl,  je  ne  vous  en  lien- 
clra\  plus  long  propos,  mais  prieray  Dieu 
qu'il  vous  ait,  Monsieur  Durant,  en  sa  saincle 
et  digne  garde. 

Ksi  npl  à  Angers,  le  111e  jour  de  mars  1570. 

Catemne. 
De  l'Aubespine. 


1570.  —  3  mars. 
Orig.  Bibl.  nai.  fonda  francs  »,  n   3i8i ,  f°  Si. 

A  MONSIEUR   1)1  il  VINT, 

ADVOCAT    XIV  IlOÏ   UONMRUB   MON  Fll-S    KS   LA   COUR  DB  PAI1LBMEM 
DB  TOCLOl'SE. 

Monsieur  Durant,  j'ai  veu  par  vostre  lellre 
du  ix'  du  passé  et  avec  grand  regret  et  des- 


1570.  —  (S  mars. 

Orig.  Bibl.  nal.  ancien  fonds  français,  n"  3i;8,  1°  iSCi. 
A  MESSIEURS 

DE  BAYEULX  ET  D'HUMIÈRES. 

Messieurs  de  Bayeulx  et  d'Humyères,  suy- 
vanl  ce  que  le  Roy  monsieur  mon  fils  vous 
eseript  de  vouloir  tenir  la  main  que  le  ma- 
riaige  d'entre  le  jeune  Lanssac  et  la  fille  ais- 
née  du  feu  sr  de  Morvillier  se  puisse  bientost 
consumer,  je  vous  prie,  de  ma  part,  faire  en 
sorte  que  cela  puisse  réusrir,  comme  le  Uo\ 
mondict  filz  et  înoy  le  désirons,  en  prenant 
une  briefve  résolucion  àvecques  le  sieur  de 
Lanssac  son  père,  qui  s'en  va  par  delà.  Les 
agréables  services  du  père  el  «lu  fil/,  me  foui 
de  rechef  vous  en  pryer,  aaichant  qu'en  cela 
pouvez  beaucoup  et  m'asseuranl  que  vous  vous 
\  emploirez  de  voslre  pouvoir,  je  ne  vous  en 
iliray  autre  chose,  pryant  Dieu,  Messieurs  de 


Bayeulx  el  de  Humyères  qu'il  vous  tienne  en 
sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Angers,   le    111°   jour    de   mars 
1570. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS.  303 

souin,  afin  que  bien  tost  je  puise  aystre  ser- 
vye. 

Voslre  bonne  cousine, 

Catebine. 


(De  sa  main.)  Je  vous  prie  tou  deus  de  vo- 
louir  parachever  cet  œuvre,  qui  cera  bien 
agréable  au  Roy  mon  fils  et  à  moy. 

Caterine. 
De  l'Aubespixe. 


1570.  —  7  mars. 

Orig.  Arch.  des  Médias  à  Florence ,  dalla  ûlza  6726 , 
nuova  numerazioue,  p.  397. 

a  mon  consm 
MONSIEUR  LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  pour  ce  que,  comme  vous  sça- 
vez,  les  nopces  du  mariage  du  Roy  monsieur 
mon  filz  sedoibvent  bien  tost  l'aire,  j'ay  com- 
mande' à  mon  argentier  Dolu  de  faire  faire  et 
recouvrer  à  Florence  de  plusieurs  sortes  de 
draps  d'or,  d'argent  et  de  soye,  suivant  les  pa- 
trons et  mémoires  qu'il  en  a  ,  et  que  je  luy  ay 
baillez  par  escript.  Mais,  affin  qu'il  les  puisse 
plus  tost  recouvrer  et  faire  faire,  j'ay  advisé 
de  vous  faire  ce  mot  de  lettre  pour  vous  prier, 
comme  je  faiz  de  bien  bon  cucur,  qu'en  ceste 
bonne  occasion  vous  me  veillez  faire  ce  plaisir 
de  comander  aux  ouvriers  et  maistres  de 
moustrer  ce  qu'ils  auront  de  fort  beau  et  de 
faire  dilligenrnent  besongner,  ce  que  je  nie 
promeclz  que  bien  voluntiers  vous  ferez  faire, 
puisque  c'est  pour  une  si  bonne  occasion; 
aussi  n'en  estendray-je  davanlaigc  ceste  lettre 
et  pour  la  fin  priera  y  Dieu,  mon  cousin,  qu'il 
vous  ayt  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Angers,  ce  vu'  de  mars  1.570. 

[De  sa  main.)  Je  vous  prie,  mon  cousin, 
fayre  prester  toute  l'assislance  que  y  aura  be- 


1570.  —  8  mars. 
Orig.  Bibl.  nal.  Tonds  français,  n°  A63a  ,  1°  121. 

A  MONSIEUR  DE  TA  VANNES. 

Monsieur  de  Tavannes,  encores  que  je  m'as- 
seure  bien  que,  ayant  veu  ce  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  filz  vous  escript1,  vous  donnerez 
ordre  à  vos  affaires  pour  le  venir  incontinent 
trouver,  si  est-ce  que  je  vous  en  veulx  bien 
prier  de  ma  part,  et  vous  asseurer  que  vous 
serez  le  très  bien  venu,  et  veu  à  voslre  arrivée 
du  bon  œil  de  vostre  maistre;  sur  quoy  je  sup- 
plie le  Créateur,  Monsieur  de  Tavannes.  qu'il 
vous  ayt  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Angers,  le  vmejour  de  mars  1  570. 

Caterine. 
Brulart. 


1570.  —  i3  mars. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  10753  ,  f°  6ûo  v°. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevuuls,  j'ay  receu  deux 
lettres  de  vous,  l'une  du  quinziesme  etl'aullre 
du  seiziesme  du  mois  dernier,  apportées  par 
vostre  courrier  avecques  le  contract  du  ma- 
riage du  Roy  monsieur  mon  fils,  lequel  nous 
avons  eu  à  singulier  plaisir  de  voir  et  de  ce 
que  ce  faict  a  enfin  prins  le  succez  tel  que 
nous  désirions,  el  qu'aussy  le  Roy  mondict 
sieur  et  fils  a  bien  bonne  volonté  de  re- 
connoistre  envers  vous,  comme  estant  par 
vostre  bonne  dilligence  et  conduite  qu'il  est 
ainsi  advenu,  lesquelles  je  vous  prie  aussi  em- 

1   Voir  celte  lettre,  même  volume,  p.  75. 


304 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS 


ployer  à  bon  escient  au  faicl  du  mariage  cl» 
ma  fille,  ainsi  qu'avez  bien  commencé  et 
parce  que  vous  m'escripvez  que  l'ambassadeur 
de  Portugal,  sa  femme  et  sa  fille  démons  trent 
\  avoir  très  grande  affection,  et  qu'aussi  Al- 
mede  s'j  employé  de  mesme,  que  vous  les 
confortiez  en  ceste  bonne  volonté  par  les 
meilleures  persuasions  dont  vous  sçaurez  bien 
vous  adviser  que  vous  accompaignerez  de  pro- 
pos de  reconnaissance,  de  laquelle  ils  se 
peuvent  tenir  asseurez  tanl  de  la  part  du  Rov 
mondicl  lils  que  principallement  de  moy;  et 
devez  vous  promettre,  Monsieur  de  Forque- 
vauls,  que  oultre  de  mon  costé  je  ne  fauidray 
à  semblablement  bien  conforter  le  Roy  mon- 
dict  sieur  el  fils  en  sa  bonne  volonté  qu'il  a  de 
vous  reconnoistre,  je  vous  fairay  encores  par- 
ticulièrement connoislrc  de  combien  j'estime 
le  bon  debvoir  qu'avez  employé  au  faicl  de 
son  mariage  et  estimera]  celluy  que  fairez  en 
ce  dernier;  aussi  désire  en  reste  considération 
faire  pour  vous,  qui  ne  sera  seulement  en  ce 
que  le  sieur  de  l'Aubespine  vous  a  escript, 
mais  en  tout  ce  que  se  présentera  pour  vostre 
bien  el  contentement,  comme  celle  qui  parti- 
cipe le  plus  au  plaisir  de  voir  ces  eboses  heu- 
reusement  sortir  leurs  effects.  Toutesfois,  afin 
que  nous  soyons  advertis  de  ce  que  doresna- 
vanl  vous  fairez  pour  le  mariage  de  madicte 
fille  et  devons  nous  en  promettre,  je  vous  prie 
non-  escripre  souvent  et,  quand  vous  sçaurez 
que  le  pouvoir  de  Portugal  sera  arrivé,  mesme 
de  la  démonstration  que  tairont  lors  ceulx  de 
delà,  à  ce  que  nous  advisions  comme  nous 
aurons  à  y  procéder  selon  l'advis  que  nous  en 
donnerez  et  ainsi  qu'aussi  nous  trouverons  par 
deçà.  Quant  à  l'entrevue  dont  je  vous  av  e\ 
devant  escript,  m'ayanl  les  occurences  faicl 
depuis  ebanger  de  volonté,  je  désire  el  vous 
prie.  Monsieur  de  Forquevauls,  (jue  vous  n'en 
parliez  à  personne    uelle  elle  soit  par  delà,  si 


ce  n'est  que  premièrement  on  \ous  en  par- 
las!; sur  quoy  vous  tairez  response  que  me  le 
fairez  entendre,  qui  est  tout  ce  que  vous  aurez 
de  mo\  pour  ceste  heure,  sinon  que  je  crov 
que  vostre  bomme  sera  maintenant  arrive 
auprès  de  vous  avecques  ce  que  nous  avons 
cy  devant  escripl  cjue  nous  vous  envoyons, 
priant  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous 
avoir  en  sa  saincte  et  digue  garde.  Escript  à 
Durlal,  le  treiziesmejour  de  mars  1570. 

Catbrinb. 


1570.  —  i3  mare. 
Copie.  lîibl.  nat.  fonds  fraoruis,  n°  10752,  |).  663. 

\  MONSIEUR  DE  FOORQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  depuis  mon 
aullre  lettre  escripte  j'av  advisé  vous  envoyer 
le  sieur  de  Trégouin  présent  porteur  auquel 
j'ay  baillé  du  baulme  pour  ma  fille  l'infante 
Elisabeth  que  unis  luy  baillerez  pour  luy  ser- 
\ir  en  sa  maladie,  bien  ayse  d'avoir  entendu 
qu'elle  s'en  porte  si  bien  que  m'escrivez.  \u 
demeurant  parce  que  nous  sçavons  que  vostre 
fille  est  en  estât  d'estre  mariée,  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  et  moy  désirons  que  vous  lui 
trouviez  quelque  bon  party;  advisez  aiiss\ 
quel  mariage1  vous  vouldrcz  bien  luy  bailler 
dont  il  veult  vous  faire  don  en  considération 
de  voz  bons  services,  mesme  de  ce  qu'avez  si 
bien  faict  pour  son  mariage;  à  quov  de  ma 
part  je  ne  fauidray  à  \  tenir  la  main  ainsi  que 
le  sçaurez  désirer  et  pouvez  vous  en  asseurer 
sur  moy;  mais,  Monsieur  de  Forquevauls, 
oultre  ce  que  je  vous  ay  par  madicte  aullre 
lettre  prié  faire  pour  le  regard  du  mariage  de 
ma  fille,  je  désire  et  vous  prie  encore  que 
vous  envoyez,  incontinent  la  présente  receue, 
en  Portugal  ou  ledirt  Trégouin  ou  quelqu'un 
des  rostres  qui  soit  accord  el  bien  advisé,  1e- 
1   Mariage,  dot. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


305 


(juel  puisse  au  vray  raporler  et  rendre  conte 
quel  personnage  est  ledict  roy  de  Portugal  et 
de  quelle  stature  et  grandeur  il  peust  estre, 
d'autant  que  jusques  à  présent  nous  n'en  avons 
peu  sçavoir  au  vray  aucune  chose,  vous  advi- 
sanl  de  quelque  moyen  et  expédient  pour  cou- 
vrir son  voyage  et  luy  donnant  telle  adresse 
qu'il  puisse  le  voir  et  bien  cl  dextrement s'ac- 
quitter de  ceste  charge ,  ce  que  me  promettant 
que  sçaurez  bien  faire  et  m'en  repozant  sur 
la  recommandation  en  laquelle  je  sçay  que 
vous  avez  ce  que  vous  est  commis ,  je  ne  vous 
en  fairay  plus  longue  lettre,  si  ce  n'est  pour 
vous  dire  qu'aussi  tost  que  celluy  que  vous 
envoyerez  sera  de  retour  par  devers  vous, 
m'advertir  de  ce  qu'il  vous  aura  rapporté  par 
ledict  Trégouin  que  vous  renvoverez  inconti- 
nent, priant  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls, 
vous  avoir  en  sa  sainctc  et  digne  garde. 

Escriplà  Duretal,  le  treiziesme  jour  de  mars 
1  5yo. 

Gaterine. 


1."i70.  —  i  h  mars. 
Orig.  Bibl.  nat.  londs  français  ,  n"  &63a  ,  fJ  iaC. 

A  MONSIEUR  DE  TAVANNES, 

MEUTBNAM    GBSÉBAL    DD    BOY    AU   GOLYER>EMEKT   DE   BOl'RGOCHB. 

Monsieur  de  Tavannes,  nous  avons  retenu 
de  par  deçà  le  sr  de  Vantoux  le  moings  que 
nous  avons  peu,  affin  que,  s'estanl  rendu  au 
pays  de  Bourgongne,  tant  plus  tost  vous  nous 
venez  trouver,  selon  ce  qui  vous  en  a  esté  cy- 
devant  mandé.  Vous  enlenderez  de  luy  les  pro- 
visions qui  ont  esté  données  à  ce  qu'il  nous  a 
remonslré  des  affaires  dudict  pa\s  de  Bour- 
gongne, qui  me  gardera  de  vous  en  faire  au- 
cune redicte1.  Et  en  cest  endroict,  je  prierav 
Dieu,  Monsieur  de  Tavannes,  qui!  vous  ayt 
en  sa  saincte  garde. 

1  Voir  lettre  de  Charles  IX.  même  volume,  p.  76. 
Cathebine  m:  Médius.  --  111. 


Escripl  à  Duretal,  ce  xnii"  jour  de  mars 
1570. 

(Do sa  main.)  Haslé  vous  en,  bonhomme. 

Catehixe. 
Brulart. 


1570.  —  aa  mars. 
Au(.  liibl.  nal.  fonds  français,  n°  lûaio  ,  :    ig. 

A  MADAME  DE  NEMOURS. 

Ma  cousine,  depuis  que  vousavtes  partyje 
n'ay  seu  de  vos  novelles  et  désirant  savoyr 
cornent  vous  ayles  portaye  durant  vostre 
voyage  et  cornent  aurés  trové  vostre  bon  mary, 
je  vous  ay  bien  voleu  fayre  cet  mol,  vous  prient 
me  mender  de  vos  novelles  et  dé  siennes;  et 
quant  aus  noslres  nous  sommes  arivaye  dès  ver 
en  sete  ville  pour  y  fayr  pasques  el  le  lande- 
mayns  parlons  pour  aler  au  Susinio  !  et  à 
Paris  le  plus  tost;  car  nous  avons  novelles  de 
Vileroy  que  l'Ampereur  sera  le  vintiesme  de 
may  à  Spyre  et  yl  mène  sa  fille  qui  doint  ve- 
nir ysi,  si  bien  que,  encore  qu'il  ne  nous  mende 
rien  de  pluscler,  nous  panson  que  vl  fauldra 
asteur  là  que  le  Roy  souit  à  la  frontière.  Vous 
voyés  par  là  que  n'avons  pas  grent  Ioysir  de 
nous  amuser  et  voldroys  que  lé  serf  du  Susi- 
nio feuset  pour  cet  coup  saultés  au  porl  de 
Boulogne.  Nous  avons  eu  ausi  anuit  novelles 
du  sieur  de  Biron  que  les  ennemis  s'en  vont 
du  coûté  de  Daulphiné,  et  quant  à  la  pays,  yl 
ne  nous  en  mende  rien,  sinon  qu'il  sera  bien 
tost  de  retour.  Dieu  veulle  que  ce  souit  corne 
la  rayson  le  voldroyt,  qui  cet  reconeuset  el 
vinset  à  la  volante  de  leur  Roy,  cet  qui  en  sera 
je  vous  ennaverliré,  afin  que  le  puisié  mons- 
Irer  à  vostre  mary,  à  qui  je   vous   prie  que 


Suscinio.  près  Sarzeau  (Morbihan). 


39 


'.1  ei.i  m  Ml 


306  LETTRES  DE  CATII 

mopstrié  la  présante  et  lui  fasiés  mes  recomen- 
dation,  on  prenant vostre pari  d'ausibon  coour 
< I ne  les  vous  fayst. 

D'Anger,  le  mécredi  scynl  au  souyr  1570. 

\  ostre  lionne  cousine, 

Caterink. 


1570.  —  37  mars. 

Orig.  Itilil.  u;ii.  fonds  français,  n"  3aoG,  f°  s5. 

A  MONSIEUR  DESCARS. 

Monsieur  d'Escars,  sur  les  advis  que  le  Roy 
monsieur  mon  filz  a  de  ce  qui  se  passe  par 
delà  il  vous  escript  présentement  et  faict  en- 
tendre  ce  qu'il  désire  que  faciez  pour  empes- 
cher  telles  insolences;  à  quoy  je  n'adjousteray 
aultre  chose,  bien  vous  priray-je  vous  y  em- 
ploier  de  l'affection  que  avez  tousjours  des- 
montré porter  au  bien  de  son  service  tellement 
(jiie  nous  n'en  ayons  aucune  plainrte,  et  en  ce 
Taisant  luy  ferez  service  très  agréable,  qui  est 
tout  ce  que  \ous  aurez  de  moy  pour  ceste 
heure,  priant  Dieu  qu'il  vous  ayt,  Monsieur 
d'Escars,  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escripl  à  Angers,  le  xwn"  jour  de  mars 
1  Ô70. 

Caterine. 
Dr  l'Aubespine. 


1 5 70.  —  27  mars. 
Minute.  Bibl.  not.  fonds  français,  n°  iGo3n,  I"  aig  v'. 

V  MONSIEUR  L'ÉVESQUE  DU  MANS. 

Monsieur  du  Mans,  nous  attendons  tous- 
jour-  le  retour  du  sr  de  Byron  pour  entendre 
de  luy  en  quelle  volunté  il  aura  trouvé  les 
princes  el  ceulx  qui  les  accompaignent  de  se 
ranger  à  la  raison  el  accepter  les  offres  <|tie  le 
Ro)  monsieur  mon  filz  leur  a  laid  par  les  ar- 
ticles diiiil  nous  vous  avons  envoyé  le  double 
el  ce  qui  se  penll  espérer  enfin  de  ceste  négo- 


ERFME  DE  MED1GIS. 

cialionen  laquelle  il  ne  s'est  rien  advancé  de 
plus  que  ce  que  nous  vous  avons  escript  ci- 
devant,  comme  vous  pouvez  asscurer  Vostre 
Saint-l'ère  le  Pape  qu'il  ne  s'v  fera  rien  que 
nous  ne  luy  en  donnions  incontinent  advis 
pour  le  lui  l'aire  entendre,  sçaclianl  la  bonne 
affection  qu'il  porte  au  bien  et  prospérité  des 
affaires  du  lioy  mon  filz.  Au  demouranl  j'ay 
bien  considéré  ce  <jue  vous  m'avez  escript  de 
vostre  main  par  vostre  lettre  du  xxvnc  du 
passé1;  à  quoy  je  vous  dirav  seullenient  que 

1  trjç  fis  entendre  à  Sa  Sainteté,  écrivait  le  27  lé- 
vrier l'évoque  du  Mans,  en  quel  estai  se  trouvent  main- 
tenant les  affaires  de  France ,  les  grandes  et  calamitenses 
ruines  qu'apporte  une  si  longue  guerre,  les  dépense-;  in- 
supportables de.  Votre  Majesté,  auxquelles  à  la  longue  il 
seroit  mal  aisé  de  fournir,  les  doubteux  événements  de  la 
guerre,  et  comme  ceulx,  qui  jusqu'à  ceste  heure  ont  porté 
les  armes  contre  Voire  Majesté,  recherchoint  par  tous 
moyens  eslre  reçus  en  sa  bonne  grâce  et  vivre  à  l'advenir 
comme  ses  liés  humbles  subjeetz  el  ses  obéissants  servi- 
teurs, auxquels  pour  les  susdictes  raisons  Votre  Majesté 
avoit  permis  de  lui  envoyer  quelques  uns  d'entre  eulx 
pour  déclarer  leur  désir  et  bonne  volonlé,  ce  qu'avant 
faict  avecques  loule  humilité  et  révérence,  Voire  Majesté, 
mené  d'une  affection  que  lout  bon  prince  porte  à  l'en- 
droict  de  ses  subjeetz,  avoit  pensé  de  leur  remeclre  beau- 
coup de  leurs  offenses,  leur  pardonnant  les  faillies  du 
temps  passé  en  les  restablissant  en  leurs  honneurs  et  di- 
gnilez,  pourveu  qu'en  façon  quelconque  il/  ne  pensassent 
en  l'advenir  avoir  exercice  public  de  leur  religion  par  son 
royaulme,  lequel  si  aussi  ils  désiroint  trop  opiniaslre- 
menl  el  ne  se  rangeoinl  aux  conditions  que  Sa  Majesté 
par  sa  bonlé  leur  accordoit,  icelle  donnerait  tel  ordre  à  ses 
affaires  qu'après  avoir  faict  congnoislre  à  Dieu  et  au 
inonde,  comme  elle  ne  veult  poinct  le  sang  de  ses  sub- 
jeetz, elle  s'assuroit  d'y  remédier  el  d'y  mettre  nne  fin 
par  les  armes,  se  promettant  indubitablement  d'estre  en 
telle  entreprise  aydée  de  Vostre  Sainteté  et  de  tous  les 
princes  chrétiens,  comme  aussi  ses  subjeetz  et  rebelles  se 
lenoient  fort  assurez  d'avoir  à  ce  renouveau  bon  nombre 
de  forces  de  ceulx  mesmes  qui  lis  en  on!  secourut  par  le 
passé.  Je  n'eus  presque  pas  le  loisir  d'achever  que  le  pape 
commença  à  me  dire  qu'il  u'estoit  poincl  besoing  que 
j'ii'^.isse  lant  de  paroles  ni  que  je  parlasse  pour  ['adve- 
nir   de   secours    ni    ayde    des   princes   chrétiens,    Vostre 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


507 


bien  que,  lorsque  nous  luy  envoyasmes  les- 
dicts  articles,  nous  vous  escrivimes  par  niesme 
moyen  les  causes  et  considérations  qui  nous 
faisoient  penser  de  ramener  les  subjeclz  du 
Roy  monsieur  mon  fils  à  l'obéissance  pour  les 
y  déterminer  plus  tost  par  une  voie  douce  que 
par  la  force,  ce  que  vous  avez  en  deux  mots 
remarqué  par  vostredicle  lettre  comme  Tayaut 
bien  digéré  qu'il  trouvera  vos  raisons  que 
bonnes.  C'est  ce  que  vous  aurez  de  moy  pour 
le  présent,  priant  Dieu,  Monsieur  du  Mans, 
vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde  '. 


1570.  —  3o  mars. 

Orig.  Bibl.  nat.  fonJs  français,  n"  3i58,  f°  190. 

A  MONSIEUR  D'HUMIÈRES. 

Monsieur  de  Humyères,  j'ay  bien  entendeu 
par  vostre  lettre  du  xxir*  de  ce  mois  la  bonne 
volonté  que  vous  avez  de  ne  permettre  l'en- 
treprinse  de  ceux  d'Artbois  sur  le  village  de 

Majesté  n'en  ayant  plus  de  besoing,  mais  qu'en  un  mol 
je  lui  pouvois  bien  dire  que  la  paix  esloil  faicte;  car  aussi 
bien  d'ailleurs  il  en  estoit  tout  adverly.  Lors  je  luy  res- 
pondis  que  je  loudrois  pouvoir  deviner  qui  esloient  ces 
adverlisseurs  là,  car  j'estois  bien  asseuré  ne  le  sçavoirsi 
bien  ny  eslre  si  véritables  que  Voslre  Majeslé  de  laquelle 
j'avois  lettres  du  septiesme  de  ce  moys  et  que  pour  es- 
claircii'  davantage  Sa  Sainteté  de  la  mesebanceté  et  men- 
teryes  de  telles  gens  que  je  luy  apporlerois  le  lendemain 
l'article  de  ce  que  Votre  Majeslé  m'en  escrivoit  traduit 
en  italien  ,  offrant  de  luy  monstrer  l'original,  a  (fin  qu'il  le 
fit  traduire  par  qui  bon  lui  semblerait,  donl  il  me  dict 
n'estre  point  de  besoing,  mais  bien  qu'il  auroil  fort 
agréable  de  venir  traduicls  les  articles  et  concessions  que 
Votre  Majesté  leur  avoil  accordées,  ce  que  le  lendemain 
je  luy  portai  et  les  luy  luz  de  bout  en  boula;  et  l'évéque 
ajoute  :  trJe  ne  sçeu  jamais  tant  faire  que  Sa  Sainteté 
trouvasl  les  articles  bons,  ains  pour  toute  responce  cou- 
nicnça  fort  à  plaindre  Votre  Majeslé,  louer  sa  bonté,  mais 
dire  qu'on  en  abusoit,  niais  que  Dieu  estoit  pardessus 
lont,  qui  y  meclroit  quelque  jour  la  niain.n  (Même  vo- 
lume, p.  t'Jio  el  suiv.) 

'  (Au  bus.)  A  M.  du  Mans,  ce  xxvn"  de  mars  1570. 


Villiers  au  Fiez  et  de  faire  en  sorte  que  les 
babilans  demeurent  vrays  fidèles  subjeetz  du 
Roy  monsieur  mon  filz,  sans  recongnoistre 
aulcun  roy  ne  supérieur  que  luy;  à  quoy  je 
vous  prie  continuer,  vous  tenant  asseuré  qu'il 
ne  vous  fera  aucune  chose  diminuée  du  pou- 
voir qui  vous  a  esté  donné  en  voslre  gouver- 
nement el  que  mondict  sieur  et  filz  ne  veult 
et  n'entend  que  vous  receviez  autre  comman- 
dement que  de  luy  et  de  ceulx  que  vous  de- 
mandez, ainsy  que  je  faietz  bien  entendre  au 
s'  de  Piennes,  auquel  j'escripts  à  Geste  fin  de 
n'entreprendre  aucune  chose  sur  vous,  ny  s'ef- 
forcer de  commander  en  voslredict  gouverne- 
ment vous  priant  continuer  à  y  maintenir 
lotîtes  choses  en  son  obéissance,  comme  vous 
avez  bien  faict  cy-debvant;  el  sur  ce  je  prieray 
Dieu ,  Monsieur  de  Humières,  vous  avoir  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

Escriplà  Angiers,lexxxcjour  de  mars  1670. 

(  i.VTEItlNE. 

De  l'Aubespine. 


15/0.  —  i3  avril. 
Arcli.  oat.  collcet.  Simancas,  K  i5i5  ,  pièce  7G. 

A  DON  FRANCÈS  DE  ALAVA, 

AMBASSADEUR   D  ESPAGSE    À  PA1US. 

Mos.  el  Embaxador,  lie  recibido  la  caria 
que  me  haveys  escripto,  la  quai  moslre  al  Rey 
mi  hijo,  y  aunque  sobre  lo  que  représentais 
ha  dias  que  se  orden  à  los  officiales  de  por 
alla,  que  inlbrmassen  para  pioveer  en  ello 
como  el  caso  lo  requière,  y  esta  cieito  que 
no  deiaran  de  hazello;  todavia  conforme  à  lo 
que  escrivis,  se  les  tornarà  à  escrivir  de  nuevo 
y  se  les  encargara  expressamente  por  que  no 
se  han  de  tolerar  semejantes  cosas,  ni  quedar 
sin  castigo;  assi  por  el  zelo  que  tiene  de  liazei 
observai- justieia,  como  per  locar  al  Rey  Ca- 
tbolico    mos1'  mi  bueu  hijo ,    y  sus  subditos 

39. 


;?i)8 


cuyo  bien  el  ha  siempre  abraçado  y  abraça 
como  <'l  de  los  Buyos  proprios.  En  lo  quai  yo 
lendré  la  mano;  (juc  es  lo  que  lengo  que  de- 
ziros,  etc. 

De  Chasteaubrian,  \m  de  abril  1570'. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1CIS. 

trover  enn  osi  bonne  sanlé  que  la  vous  tle- 


1570.  —  16  avril. 
Aut.  lîiltl.  nal.  fon'ls  français,  n°  10260,  f°  ai. 

\   MONSIEUR  DE  NEMOURS. 

Mon  cousin,  jV  donné  cherge  à  Valol  pné- 
sanl  porteur  vous  visiter  de  ma  part  et  vous 
dire  de  nos  noévelles,  lesqueles  sont  bonnes, 
aytenl  tous,  Dieu  mersi,  à  présant  en  bonne 
santé,  el  soiues  enn  alendent  TeTigni  qui  vien- 
dra demayn  pour  savoyr  s'il  auront  aesepté 
cel  que  le  Roy  leur  lia  acordé  par  le  sieur  de 
Biron;  el  de  cel  qui  en  sera  vous  en  serés  averti; 
el  en  cel  pendent  je  voldrès  que  cusié"  quelque 
empêchement,  afin  que  vous  Irovision  ancore 
à  Paris  au  je  panse  que  le  Roy  cera  à  la  fin 
fie  cel  moys  et  prie  à  Dieu  que  vous  puision 

1  Le  texte  de  celle  lettre  est  la  traduction  espa- 
gnole de  la  lettre  de  la  Reine.  En  voici  la  relraduclion 
française  : 

«Monsieur  l'ambassadeur,  j'ai  reçu  la  lettre  que  vous 
m'avez  écrite.  Je  l'ai  montrée  au  Roy  mou  fds.  Touchant 
ce  que  vous  représentez,  quoiqu'il  y  ait  longtemps  qu'on 
a  ordonné  aux  officiers  de  par  delà  de  prendre  des  in- 
formatioDS  pour  y  pourvoir  comme  le  cas  le  demande,  et 
qu'il  esl  certain  qu'ils  ne  négligent  pas  de  le  l'aire, 
toutefois,  conformément  à  ce  que  vous  écrivez,  on  va 
recommencer  à  leur  écrire,  et  on  leur  fera  des  recom- 
mandations expresses,  afin  qu'ils  ne  tolèrent  pas  des 
choses  semblables  et  ne  négligent  pas  île  les  punir,  tant 
à  cause  du  cèle  du  Roi  pour  l'aire  observer  la  justice  que 
parce  que  cela  touche  le  l!»i  Catholique  monsieur  mon 
bon  fils,  el  ses  sujets,  dont  il  a  toujours  embrassé  et 
embrasse  encore  les  intérêts,  autant  que  ceux  de  ses 
propres  sujets.  I  y  tiendrai  soigneusement  la  main.  C'est 
tout  ce  que  j'ai  à  vous  dire,  etc. 

cr Di  Chateaubriand,  ce  i.'i  avril  1070.» 


sire. 

De  Chateaubriant,  cel  xvinic  d'avril  1070  '. 
Voire  bonne  cousine, 

Catrbinb. 

I  Voici  ce  qu'écrivait  de  Châlcauhrianl  le  30  avril 
le  cardinal  de  Lorraine  à  la  duchesse  de  Guise  : 

«Je  me  resjouis  bien  de  la  lionne  chère  que  je  m'as- 
seure  vous  lestes  à  Paris,  mais  je  vous  an  porte  grande 
envye.  Quant  à  nous  nous  sommes  icy  aux  crottes  et  au 
l'roil  jusques  aux  yens,  et  la  court  plus  pleine  de  broit- 
leries  que  jamais  parmi  les  dames,  de  fasson  qu'il  lest 
beau  estre  chez  soy,  qui  an  a  le  moyen.  Quant  à  la  pais, 
aussi  peu  advancée  que  quant  vous  partîtes,  et  je  vous 
an  asseure.  Je  ne  sçay  quant  arons  ces  heaus  députés; 
se  dict  que  ce  sera  après  demain.  Hz  nous  font  bien  at- 
tendre.» (Ribl.  nal.,  fonds  franc.,  n°3a32,  f'aô.) 

D'après  une  dépèche  de  l'ambassadeur  toscan.  Téli- 
gny  et  Beauvais  La  Nocle  arrivèrent  le  22  avril.  (Aégu- 
citU.  diplomat.  avec  la  Toscane,  t.  III,  p.  62.3.) 

II  nous  a  semblé  utile  et  curieux  de  reproduire  la 
lettre  que  le  cardinal  de  Châtillon  écrivail  à  Cécil  au 
sujet  des  pourparlers  de  paix: 

it Monsieur,  je  vous  ay  cy-devant  amplement  escript 
l'ouverture  qui  a  esté  faicte  par  les  papistes  de  France 
d'une  pourparlé  et  abouchement  de  paix  et  le  but  à  quoy 
ils  lendoient  et  que  sur  ce,  la  royne  de  Navarre,  vou- 
lant hien  faire  cognoislre  qu'elle  ne  fuyoit  point  les  occa- 
sions et  moyens  de  parvenir  à  un  si  nécessaire  et  désiré 
hien,  avoit  envoyé  ses  députés  vers  le  Roy,  qui  avoient 
proposé  leurs  demandes,  auxquelles  on  avoit  respondu. 

"Je  vous  ay  par  mesme  moyen  faict  entendre  les  arti- 
fices desdicts  papistes,  se  voulant  prévaloir  de  ladiclc 
négociation  de  paix  et  la  faire  servir  à  l'empeschenienl 
et  desfavenr  de  nos  affaires,  les  bruits  qu'ils  ont  faicls  à 
ceste  fin  courir  de  toutes  parts,  les  langiiagcs  recherchés 
et  visitations  aposlées  tant  à  l'endroit  de  l'Empereur  que 
du  duc  Auguste  à  diverses  lins  el  pour  divers  eflects,  ce 
qui  me  gardera  de  vous  en  faire  aucun  discours  ou  rediste 
par  la  présente,  qui  sera  seulement  pour  vous  prier. 
Monsieur,  de  vouloir  mettre  peine  d'esclaircir  tous  ceulx 
que  verrez  estre  à  propos  de  telles  impostures  de  nos 
adversaires,  à  ce  qu'on  n'en  puisse  eslre  abusé,  et  sur- 
tout de  n'adjouster  foj  aux  hruils  d'une  faulse  paix  qu'ils 
ont  semés  et  qu'ils  pourraient  encores  ry-après  renou- 
veler. 

s  Vous  asseurant  que  la  résolution  de  la  royne  de  Na- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


309 


1570.  —  [16  avril.] 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  i555i,  f°  355. 
A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  MARESCHAL  DE  COSSÉ. 
Mon  cousin,  j'ay  receu  les  dernières  lectres 

varre,  de  Messieurs  les  princes  et  de  Monsieur  l'amiral, 
mon  frère,  est  de  jamais  ne  la  faire  ne  arresler  que, 
devant  toutes  choses,  Dieu  par  icelle  ne  soit  cogneu  et 
servy,  et  l'exercise  de  sa  doctrine  et  religion  estably, 
et  que,  à  la  conclusion  d'icelle,  la  royne  d'Angleterre  et 
les  très  illustres  princes  du  Saint-Empire  interviennent 
pour  en  estre  non  seulement  arbitres,  mais  aussy  gar- 
diens des  seuretés  d'icelle,  tant  pour  le  regard  des 
grandes  obligations  que  nous  leur  avons,  que  aussy  à  ce 
que  la  cause  est  commune,  la  seureté  y  soit  commune, 
qui  est  une  occasion  et  commodité  qu'il  semble  que  Dieu 
présente  à  tous  lesdicts  princes  chrestiens  pour  s'en 
servir  et  laquelle  tous  les  gens  do  bien,  s'asseurant  de 
leur  pieté  et  magnanimité,  ne  doublent  point  qu'ils 
n'embrassent  pour  leur  estre  autant  advantageuse  et 
convenable,  soit  durant  nostre  guerre,  soit  advenant  une 
paix,  qu'ils  eussent  sceu  désirer,  attendu  que  par  là  ils 
seroienl  hors  du  double  et  dangier  auquel  ils  peuvent 
eslre  que  tant  de  puissants  princes  papistes,  conjurés 
contre  la  vérité  evangelique,  laquelle  ne  leur  est  pas 
odieuse  en  la  France  seulement,  mais  aussy  par  tous  les 
pays  où  elle  est  plantée,  n'entreprennent  à  rencontre 
d'eulx  suyvant  les  desseings  de  leur  ligue,  car,  en  pre- 
mier lieu,  ils  peuvent  eslre  asseurés,  pendant  que  nostre 
guerre  durera,  de  n'estre  poinct  assaillis,  et  y  a  davan- 
tage, que  si,  pour  nous  ayder  à  la  soustenir  et  para- 
chever, ils  nous  vouloient  assister  de  quelque  peu  de 
leurs  moyens,  avec  une  bonne  union  et  inlelligence 
qu'ils  auraient  ensemble  (comme  ils  devraient  et  pour- 
raient bien  faire),  veu  qu'ils  sont  trop  clervoyans  pour 
ne  cognoislre  de  quelle  importance  est  la  bonne  ou  mau- 
vaise yssue  de  cest édicté  guerre,  tant  pour  le  général 
que  pour  leur  particulier,  on  n'en  pourrait  attendre 
sinon  ung  bon  et  heureux  succès  qui  tournerait  au  bien 
commun. 

ic  Pour  le  moins  sommes-nous  résolus  de  la  poursuivre 
et  y  mourir  plus  lost  que  de  nous  en  despartir,  jusques 
à  ce  que  nous  ayons  obtenu  une  bonne  et  seure  paix, 
laquelle  ne  se  pouvant  conclure  que  tous  lesdicts  princes 
chrestiens  n'en  soient  arbitres  et  dépositaires  des  seu- 
retés d'icelle,  ils  sont  pour  cela  bien  certains  qu'elle  ne 


que  m'avez  escriptes  et  pour  ce  que  par  la 
responce  que  présentement  vous  faict  le  Roy 
monsieur  mon  filz,  vous  sçaurez  son  intenlion 
mesmement  sur  l'advis  qu'il  a  eu  des  des- 
seins et depportemens  denoz  enneniys  qui  ne 
prennent  pas  le  chemin  de  la  Charité',  je  ne 

pourra  eslre  que  à  leur  advanlage  et  avec  la  conserva- 
tion de  la  religion ,  et  que  la  seureté  de  leurs  Estats  n'y 
soit  par  eux  mesmes  comprise. 

cCequi  me  faict  vous  prier  affectueusement,  Monsieur, 
de  vouloir  faire  bien  peser  ce  faict  auxdicls  très  illustres 
princes,  et  combien  qu'il  n'y  ayt  pour  le  présent  espé- 
rance de  paix  de  nostre  part,  à  cause  des  conditions  non 
recevables  qui  ont  esté  offertes  par  lesdicts  papistes,  si 
est-ce  que,  d'autant  que  la  fin  et  yssue  de  la  guerre 
c'est  la  paix,  et  que  ne  pouvant  lousjours  durer,  il  fau- 
dra que  tinalment  ils  y  soient  réduits,  soit  par  néces- 
sité ou  par  autre  occasion,  et  mesmes,  si  nous  sommes 
tant  soit  peu  secourus,  que  vous  moyennez  selon  votre 
prudence  et  dextérité  assez  cogneues  vers  lesdicts  très 
illustres  princes,  que  cependant  ils  veuillent  bien  ad- 
viser  aux  seuretés  qui  nous  seraient  en  ce  cas  nécessaires 
pour  en  estre  tous  prests  et  bien  d'accord  ensemble,  et 
pour  y  demeurer  fermes  et  résolus,  lorsqu'ils  en  se- 
raient par  nous  requis,  conjoingnans  en  cela  leurs  con- 
seils et  moyens,  et  ayans  tous,  avec  ceste  occasion  et 
pour  une  si  bonne  fin,  une  vraye  union  et  correspon- 
dent ensemble,  qui  les  rendra  tousjours  d'autant  plus 
forts  et  redoublés,  qu'on  les  verra  plus  estroictement 
lyés  tant  du  lyen  de  religion  que  d'une  ferme  et  saincte 
alliance,  à  laquelle  toutes  aullres  doivent  eslre  poslpo- 
nées. 

«Et  pour  le  regard  de  la  Majeslé  de  la  royne  d'Angle- 
terre, j'ay  telle  cognoissance  de  son  asseuré  vouloir  et 
saincle  résolution,  laquelle  elle  a  faicte  paioislre,  autant 
que  princesse  dont  nous  avons  mémoire,  par  plusieurs 
actes  mémorables  à  la  postérité  pour  la  conservation, 
tant  des  églises  de  son  royaume  que  de  celles  des  royaumes 
voisins,  sans  y  rien  espargner  et  sans  espérance  d'aucun 
proffil  ou  récompense  en  ce  monde,  se  préparant  au 
ciel  un  trésor  plus  précieux  et  durable;  et  d'autre  part, 
de  voyr  qu'elle  a  si  cler  entendement  et  solide  jugement 
à  p;  éveoir  et  entendre  la  conséquence  des  affaires  et  oc- 
curences  qui  se  présentent,  et  ce  qui  peut  importer  et 
au  général  et  à  son  particulier,  que  je  vous  puis  asseurer 
qu'elle  y  entrera  volontiers,  si  elle  en  est  requise;  en 
quoy  il  me  sembk  qu'il  l'ault  moins  regarder  aux  points 


310 

vous  en  diray  aulctme  chose,  me  remeclant 
sur  ladicte  lectre  du  Iîoy  monsieur  mon  fil/.; 
mais  vous  adverliray,  mou  cousin,  que  quant 
au  mémoire  que  il  m'a  porté,  de  voslre  part, 
le  commissaire  Ilolsler,  je  l'ay  baillé  à  mon- 
-ii  m  de  Monilliers  pour  le  veoir  et,  l'ayant 
veu,  me  le  rendre  et  me  dire  ce  qu'il  lu\  en 
semblera,  pour  y  estre  pourveu  au  mieulx  qui 
sera  possible;  à  quoy  je  tiendray  la  mayn 
comme  en  toutes  choses  qui  vous  touscheront 
d'aussi  bon  cueur  que  je  prie  à  Dieu  vous 
avoyr,  mon  cousin,  en  sa  saincte  garde. 

Escript   à   Chasteaubriant,   le jour 

d'avril  1070. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉD1GIS. 


[1570.—  Mai.] 

Minute.  Bibl.  nat.  fonda  français,  n°  i6o3g,  f°  a58  v'. 

A  MONSIEUR  L'ÉVESQUE  DU  MANS. 
Monsieur  du  Mans,  vous  verrez,  par  la  lettre 

d'honneur  el  d'Estat.  el  de  respect  qu'on  a  de  com- 
mencer à  recerclier  ou  estre  recerché,  qu'il  est  bien  cer- 
lain  (puisqu'il  s'agit  en  cest  faict  principalement  de  la 
cause  de  Dieu)  que  ceulx  qui  y  seront  les  premiers  et 
plus  avant  entrés  et  qui  auront  prévenu  et  passé  les 
autres  à  L'advancement  de  son  œuvre,  demeureront  en 
[lins  d'avantage  et  d'honn  iur. 

«Au  icst.'.  Monsieur,  par  ce  que  par  le  gentilhomme 
que  ledict  s'  amiral  mou  frère  m'a  mandé  vous  avoir 
naguères  dépesché  exprès,  vous  aurez  entendu  bien  par- 
ticulièrement les  desseings  de  Messieurs  les  princes  pour 
la  continuation  de  ceste  guerre  et  le  chemin  qu'ils  pren- 
nent, espérant  estre  secourus  ce  coup  à  besoing  par 
lesdicls  très  illustres  princes,  je  ne  m'estendray  par  la 
présente  plus  en  avant,  en  ce  propos,  mais  bien  vous 
priera]  me  vouloir  faire  respouse  sur  ce  que  dessus,  et 
me  tenir,  le  plus  souvent  que  pourrez,  adverly  de  vos 
nouvelles,  ensemble  vouloir  faire  entier  estât  de  inoy, 
qui  sur  ce  met  ecommanderaj  humblement  A  vostre  bonne 

1.  ■■      ,.|,    .  ■  |   ;     :        .  'i  •'        ■-'■■il  'II- 

Monsieur,   multiplier  les   siennes,    il  tenir  en  sa  très 
saint  Le  proti  clion. 

ttCe   11'  mars  1Ô70.-  (Record  office,  Statt  papers, 
France.)  Voir  notre  livre.  Le  h/'  tièck  ci  lei  Valait. 


que  le  Roy  monsieur  mon  lilz  vous  escript, 
l'occasion  de  sa  venue  par  deçà  ',  et  où  nous 
sommes  de  la  négociation  de  nostre  paix,  qui 

me  gardera  vous  en  faire  celte  plus  longue 
ne  sachant  qu'adjousler  à  celle  là.  sinon  prier 
Dieu,  Monsieur  du  Mans,  qu'il  vous  ayt  en 
sa  saincte  el  digne  garde. 

'   Voici  cette  lell  «  : 

«Monsieur  du  Mans,  estant  assez  près  de  ceste  cosle 
de  Brelaigne,  où  ayant  eu  quelques  plaincks  que  l'on 
y  exerçoit  de  pyrateries  sur  les  subjecU  de  nos  bons 
amys  et  alliez,  je  m'y  suis  acheminé,  tant  pour  les  faire 
cesser  et  faire  ebastier  et  pugnir  ceulx  qui  s'en  Irouve- 
roient  chargez  et  coulpahles  que  pour  entendre  en  quel 
estât  toutes  choses  y  estoient.  Au  reste,  je  délibère  de 
m'en  aller  après  du  costé  de  Paris,  où  j'ay  envoyé  ceulx 
de  mon  conseil  pour  ce  que  je  ne  voullois  que  passer  à 
grandes  journées  par  cestedicte  coste.  J'ai  déjà  bien 
avancé  mon  voyaige  el  le  continueray.  J'espère  estre 
demain  au  Mont-S'-Michel.  Peu  auparavant  que  l'entre- 
prendre, estant  à  Chateaubriand,  les  députez  de  la  royne 
de  Navarre  et  des  princes  de  Navarre  el  de  Coudé  me 
vinrent  trouver,  ainsi  que  vous  aurez  peu  entendre  par 
ma  précédente  dépesché,  qui  ne  sont  pas  sans  faire  de 
grandes  démonstrations  de  l'envie  qu'ils  ont  de  me  re- 
conoistre  pour  ce  que  je  suis  et  me  rendre  toute  l'obéis- 
sance qu'ilz  me  doivent,  me  suppliant ,  comme  ili  avaient 
faict  par  cy-devant,  les  recepvoir  en  ma  grâce  et  par  une 
bonne  et  sure  paix  restabiir  le  repos  eu  mon  royaulme. 
Quelques  jours  se  sont  passez  sur  ce  propos;  enfin  s'es- 
tant  présentées  certaines  ditficullez,  qu'elles  n'ont  peu 
estre  si  promptement  vidées,  j'ay  remis  avecques  euh 
les  s"  de  Byron  et  de  Malassize,  conseillers  en  mon  con- 
seil privé,  pour  regarder  aveques  ladicte  royne  el  princes 
les  moyens  d'en  accorder  et  parachever  du  tout  cest 
œuvre  pour  lequel  ilz  me  cherchent  et  je  veulx  bien  em- 
ploi t  tout  moyen  d'en  venir  à  bout,  estant  nécessaire 
comme  il  est.  Voylà  où  j'en  suis  en  attendant  une  finalle 
résolution  par  le  retour  des  sr  de  Byron  el  de  Malassize, 
dont  je  vous  adverliray  après.i  (Minute,  n*  i0o3g, 
I    a578v°.) 

Voir  ilans  le  Caiendar  qf  Stalepapert,  p.  a53  (1  r> < "> < ,  |, 
ilfiix  lettres  de  Norris  à  la  r  in  •  Elisabeth  et  à  Gécil.  Il 
ne  croyait  oas      la  conclusion  de  la  paix. 


LETTRES  DE  CATH 


1570.  —  a  mai. 

Orig.  Arcli.  des  Méilicis  ;i  Florence,  dalla  filza  6726, 
nuova  numerazione,  p.  3oo. 

a  mon  consm 
LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  lu  Roy  monsieur  mon  filz  et 
moy  avons  cy-devant  escript,  et  prie'  noslre 
Sainct-Père  le  pape,  à  ce  qu'il  pleust  à  Sa 
Saincteté  dispensée  ma  cousine  Madame  Eléo- 
nore  de  Bourbon,  scur  du  feu  roy  de  Navarre 
et  de  mon  cousin  monseigneur  le  cardinal  de 
Bourbon,  religieuse,  il  y  a  vingt-cinq  ans, 
en  l'abbaye  de  Fontevrault,  ordre  de  Sainct- 
Benoist,  de  pouvoir  tenir  le  prieuré  de  Pro- 
ville,  combien  qu'il  soit  de  l'ordre  de  Sainct- 
Dominicque,  lequel  mondict  seigneur  et  filz 
luy  a  accorde'  par  la  mort  de  feue  ma  cousine 
Madame  Magdalene.de Bourbon,  sa  seur,  qui, 
de  son  vivant,  a  tenu  vingt-cinq  ans  ledicl 
prieure',  icelluy  réglé,  et  si  bien  administré, 
que  l'on  en  a  ung  très  grand  contentement, 
comme  nous  nous  asseurons  que  fera  aussy 
nostredicle  cousine  Eléonore  de  Bourbon  à 
l'imitation  de  sadicle  seur;  toutesfois  Sadicte 
Saincteté  se  rend,  à  ce  que  l'ou  nous  a  dict, 
fort  difficille  à  accorder  ladicte  dispense.  Et 
pour  ce  que  peut-estre  elle  n'a  pas  entendu 
l'affection  que  le  Roy  mondict  sieur  et  lîlz 
et  moy  avons  en  cella,  et  combien  nous  esti- 
merons la  faveur  qu'il  nous  fera,  si  luy  plaist. 
d'accorder  ladicte  dispense  et  en  gratifier 
madicte  cousine,  je  vous  prie,  mon  cousin,  de 
prendre  la  peine,  trouvant  à  propos  Sadicte 
Saincteté,  de  lui  en  faire  la  requeste  de  la  part 
du  Roy  mondict  sieur  et  filz  et  de  moy,  qui 
me  promeetz  que  vous  me  vouldrez  bien  faire 
ce  plaisir  de  l'en  admonnester  et  persuader  si 
affectionnément,  qu'elle  accordera  ladicte  dis- 
pense, sans  tirer  à  conséquence.  Considérant 
mesmement  que   madicte  cousine  nous   at- 


ERINE  DE  MEDICIS.  311 

touche  de  si  prez,  et  les  mérites  si  recom- 
mandables  de  mondict  cousin  le  cardinal  de 
Bourbon,  qui  affectionne,  comme  il  a  bien 
raison,  cecy  pour  madicte  cousine  sa  seur 
pour  laquelle  je  vous  prie  encores  une  fois  de 
faire  ce  bon  office,  duquel  je  me  revenche- 
ray,  l'occasion  se  présentant,  d'aussy  bon 
cueur,  mon  cousin,  que  je  prie  Dieu  qu'il  vous 
ayt  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Chateaubriant,  ce  11e  jour  de  mai 
1670. 

(De  sa  main.)  Mon  cousin,  je  vous  prie  qu'yl 
connoisse  que  mes  recomendation  lui  auront 
servi. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1570.  —  3  mai. 

Copie.  Arch.  nat.  collecl.  Simancas,  K  i5i5.  pièce  91. 

A  DON  FRANCÈS  DE  ALAVA. 

Monsieur  l'ambassadeur,  j'ay  receu  vos 
lettres  du  xxx  du  mois  passé  auxquelles  je 
vous  diray,  pour  responce,  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  fds  a  donné  ses  lettres  de  com- 
mission pour  informer  des  cas  portés  parvos- 
dictes  lettres  et  de  toutes  aultres  dépréda- 
tions et  faire  chastier  ceulx  qui  s'en  trouveront 
coulpables  et  chargés;  à  quoy  je  liendray,  de 
ma  part,  la  main  pour  vous  en  faire  avoir  la 
raison  telle  que  le  désirez,  et  le  veult  la  bonne 
amitié  et  intelligence  qui  est  entre  le  Roy 
Catholicque  mon  bon  fils  et  nous.  Priant 
Dieu,  Monsieur  l'ambassadeur,  vous  avoir  en 
sa  garde. 

Escript  à  Chasleaubriand,  ce  inem°  jour  de 
may  îS^o. 

Caterine. 
De  l'Alhespine. 


312 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


1570.  —    'i  mai. 

Imprimé  dans  l.-i  Comtpmdanu  iiijtlomati<iuc  de  ta  Motlie-Fcnclon , 
t.  Ml. 

A  MONSIEUR  DE  LA  MOTHE-FÉNELON. 

Monsieur  de  la  Mothe-Fénelon,  j'ai  receu 
vozlellresdu  ix,  xm1  cl  xvin-  du  moys  passé, 

1  Dans  sa  lettre  du  i3  avril,  à  laquelle  Catherine 
l'ail  allusion,  La  Mothe-Fénelon  lui  mandait  :  <rj'enlends 
qu'il  est  arrivé  ijih  liju'un  assez  freschemonl  de  la  Ro- 
chelle qui  publie  que  les  princes  de  Navarre  et  de  Condé 
sont  en  Languedoc  es  environs  de  Toulouse,  qui  pillent, 
lirullent  et  rouyucnl  tout  ce  qui  deppend  des  habilans  de 
ladicte  ville  et  non  d'ailleurs;  qu'ilz  ont  leur  armée  plus 
forte  et  en  meilleur  équipaige  que  jamais  ;  qu'ilz  font  tous 
les  jours  amaz  d'argent  et  de  gens  et  mesme  de  bandolliers, 
desquelz  ilz  ont  dcsjà  ung  bon  nombre  des  plus  mauvais 
garçons  de  la  montaigne;  que  M.  de  lîiron  est  encore  avec 
eulx  pour  traiter  de  la  paix,  mais,  parce  qu'il  ne  propose 
nulles  conditions  raysonnables ,  l'on  commence  à  souspe- 
çonner  qu'il  n'a  esté  envoyé  pour  dire  rien  de  particulier, 
mais  pour  espycr  leurs  forces,  et  recognoistte  Testai  de 
leur  armée;  qu'ilz  ont  d'autres  forces  bien  gaillardes  à  la 
Charité  qui  courent  ordinairement  jusques  à  Bourges  et 
à  Orléans  et  deux  mille  hommes  de  pied  et  cinq  centz 
chevaux  à  la  Rochelle,  avec  lesquels  le  s*  de  la  Noue 
lient  tout  le  pays  subject;  qu'ilz  ont  repris  Marans  et 
autres  lieux  qui  leur  I. 'noient  les  vivres  serrez  et  qu'à 
présent  ilz  en  recouvrent  abondamment  de  toutes  parte; 
cl  que  Vostre  Majesté  estoit  toujours  à  Angers  sans 
argent  et  sans  grand  grand  moyen  d'en  recouvrer.  Les- 
quelles nouvelles  aucuns  de  ce  conseil  les  magnifient  et 
les  font  courir  encore  plus  amples,  allin  d'intimider  da- 
vantaige  les  catholiques  de  ce  pays.»  [Correspondance  de 
La  Mothe-Fénelon,  t.  III,  p.  î  \h  et  ii5.) 

-  Dans  la  lettre  du  18  avril  à  laquelle  la  Reine  l'ail 
allusion  et  répond,  La  Mothe-Fénelon  lui  disait:  »Ma- 
dame ,  estanl  les  choses  d'EscoSSe  en  Testât  que  je  les  mande 
en  la  lettre  du  Roy  et  ceulx-cy  sur  le  poiuct  de  les 
aller  par  armes  réduire  à  leur  dévotion,  plusieurs  gens 
de  bien  sont,  avec  grand  désir,  altendans  quel  ordre 
Vos  Majestés  Très  Chreslicnnes  y  mettront  pour  les 
remédier  el  me  viennent  souvent  alléguer  qu'il  pourra 
advenir  beaucoup  de  diminution  à  voslre  grandeur  si 
vous  layssez  aller  en  proye  aux  Anglois  la  royne  d'Escusse, 
et  son  royaume  et  la  religion  catholique  de  son  pays; 
car,   oultrc  qu'il  y.a  assez  en  cela  de  la  réputation 


auxquelles  l'on  a  différé  de  vous  l'aire  réponce, 
tant  pour  attendre  le  retour  du  sr  de  Biron 
et  des  députés  que  la  royne  de  Navarre  et  les 
princes  ses  fils  et  nepveus  ont  envoyé  devers 
le  Roy  monsieur  mon  fils,  que  pour  vous  avoir 
mandé  par  le  sr  de  Vassal  tout  ce  que  nous 
vous  pouvions  escrire  jusques  à  ce  que  l'on 
ail  veu  la  résolution  qui  seroit  prise  de  la  né- 
gociation de  la  paix.  Et  pour  ce  que,  par  les 
lellres  que  le  Hoy  mondil  sieur  et  fils  vous 
escript  et  les  responces  qu'il  leur  a  l'aides 
qu'il  vous  envoyé,  vous  serez  bien  amplement 
inslruict  de  tout  ce  qui  s'est  passé  en  ces! 
affaire  jusques  à  présent,  m'en  remettant  là 
dessus,  je  ne  vous  en  manderay  aulcune  chose 
en  la  présente,  m'asseurant  que  vous  en  tairez 
sagement  et  dextrement  entendre  à  la  reine 
d'Angleterre  ce  que  vous  verrez  et  cognoistrez 
qu'il  en  sera  de  besoin. 

Vous  voullant  bien  advertir  comme,  à  la- 
dernière  audience  que  je  donnai  à  son  ambas- 
sadeur, estant  sur  le  propos  de  la  royne  sa 
maîtresse,  je  lui  dis  que  le  Roy  mondicl 
sieur  et  fils   et  moy  désirions,  pour  l'amitié 

de  vostre  couronne,  ilz  disent  qu'en  la  présente  guerre 
de  vostre  royaulme,  la  réduction  de  toute  cette  isle  au 
pouvoir  de  ceulx-cy  cl  l'entière  réunion  d'icelle  à  leur 
religion  nouvelle  sera  ung  très  grand  appui  de  deniers, 
de  munitions  et  autres  moyens  à  ceulx  de  la  Rochelle  et 
aux  Allemans  qui  les  favorisent,  en  dangior  que  ceste 
rovne  par  après  enlrepreigne  ouvertement  la  guerre  avec 
eulx  et  davantaige  qu'à  Tadvenir,  se  trouvans  les  Angloia 
hors  de  tout  sousp  'çon  de  TEscosse,  laquelle  s'est  toujours 
trouvée  preste  pour  nous  contre  leurs  enlreprinses,  mesme 
l'ayant  mise  de  leurcosté,  qu'ilz  ne  vous  meuvent  une 
guerre  perpétuelle  pour  leurs  prétentions;  ou  bien  que 
par  quelque  mariage  ou  par  aullre  accession  ils  aillent 
joindre  toute  ceste  isle  à  la  grandeur  de  quelque  aullre, 
parce  qu'ilz  craignent  naturellement  la  voslre,  qui  vous 
sera  de  très  grand  préjudice.»  (Coiresp.  diplom.,  I.  III. 
p.  i2i.)  Voir  dans  le  Cahndar  uf  State  papert  (1570), 
p.  a38,  une  lettre  de  la  reine  Elisabeth  à  son  ambassa- 
deur Noms. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


313 


que  nous  luy  porto»*  qu'elle  voullust  mettre 
la  royne  d'Escosse  en  liberté,  et  luy  ayder  et 
favoriser  en  tout  ce  qu'elle  pourrait  pour  la 
remettre  en  son  royaulme  avec  l'autorité  qui 
luyestdeue;  et  aussy  qu'elle  prist  une  résolu- 
tion de  se  marier  et  de  choisir  quelqu'un  qui 
feust  à  sa  dévotion  et  de  qui  elle  pust  disposer 
à* sa  vollonté;  et  par  ce  moyen  elle  demeure- 
rait en  plus  grand  repos  en  son  royaulme  et 
osteroit  les  occasions  des  troubles  qu'elle  a 
eue  naguières,  et  encore  a;  et  que  ceux 
qui  prétendent  succéder  après  elle  n'auroient 
plus  de  prétexte  d'y  l'aire  les  remuemens  et 
menées  qu'ils  font  ordinairement. 

Sur  quoy  ledict  ambassadeur  me  fit  res- 
ponce  que,  si  je  parlois  pour  mon  fils  le  duc 
d'Anjou  l,  qu'il  en  escriroit  vollontiers,  etqu'il 
pensoit  que  sa  maîtresse  aurait  bien  agréable 
d'en  ouïr  parler. 

Et  sur  ce,  je  lui  remonstray  que  l'âge  de 
mon  fils  estoit  si  inégal  au  sien  que  cella  ne 
se  pourrait  effectuer,  et  qu'elle  debvoit  regar- 
der d'en  choisir  quelqu'un  dans  son  royaulme 
tel  que  bon  luy  semblerait,  ce  que  je  désire 
que  vous  fasciez  entendre  au  comte  de  Lestre2, 
et  comme  suivant  ce  que  m'en  avez  cy-devant 
escript,  et  les  propos  qu'il  vous  en  avoit  tenus. 
J'ay  dict  cella  audict  ambassadeur  et  que  ce 
n'est  à  aultre  fin  que  pour  luy  faire  cognoistre 
la  bonne  volonté  que  le  Roy  mondict  sieur 
et  fils  et  moy  luy  portons,  et  que  nous  avons 
faict  et  ferons  tous  les  bons  offices  que  pour- 
rons pour  luy  ayder  à  parvenir  à  ce  qu'il  peut 
désirer  en  cest  endroict,  nous  asseurant  aussy 
qu'il  taira  tousjours  tous  les  bons  offices  qu'il 
pourra  envers  sa  maitresse  pour  entretenir  la 
bonne  amitié  qui  est  entre  nous. 

Quant  au  faict  de  la  royne  d'Escosse,  vous 

1   Voir  notre  livre  :  Les  projets  de  mariage  de  la  reine 
Elisabeth.  Paris,  Michel  Lévy.  i883,  in-12. 
1  Leicester. 

Catijei',i>e  DE  MÉDICIS.  III. 


verrez  ce  que  le  Roy  mondit  sieur  et  fils  vous 
en  escript  et  entendrez  tant  par  sa  lettre  que 
par  ce  que  nous  avons  dict  au  présent  por- 
teur, qui  est  à  vous,  sur  ce  plus  amplement 
son  intention,  qui  me  gardera  de  faire  la  pré- 
sente plus  longue. 

Escript  à  Chateaubriant,  le  ivemc  jour  de 
may  i55o. 

Caterine. 
Fizes. 


1570.  —  5  mai. 
Copie.  Arcb.  nat.  collect.  Simancas,  K  t5i5,  pièce  <j3. 

A  DON  FRANCÈS  DE  ALAVA. 

Monsieur  l'ambassadeur,  pour  le  désir  que 
le  Roy  monsieur  mon  fils  a  de  vous  veoir  con- 
tent et  satisfaict  de  la  déprédation  dont  m'avez 
escript  par  ce  porteur,  il  y  a  trois  jours  que 
nous  avons  faict  expédier  bien  ample  commis- 
sion au  sr  de  S'  Sorris,  maistre  des  requestes, 
pour  en  aller  diligemment  et  soigneusement 
informer,  ayant  aussy  mondict  sieur  et  filz 
bien  scrupuleusement  commandé  audict  sieur 
de  Rouillé,  son  lieutenant  en  Rretaigne,  pour 
lui  donner  main-forte  et  toutes  les  assistances 
que  sera  possible  pour  faire  si  bien  pugnir 
ceulx  qui  s'en  trouveront  coulpables  que  ce 
soit  exemple,  ainsi  que  vous  pourra  plus  am- 
plement faire  entendre  cedict  porteur.  Je  dési- 
rais bien  que  allast  quelque  homme  d'entende- 
ment de  vostre  part  avecq  ledist  sr  de  S1  Sorris. 
affin  qu'il  puisse  veoir  le  debvoir  qui  se  y  fera, 
et  estant  là  auprès  nous  tiendrons  la  main  à 
ce  que  cela  ne  demeure  impugni,  ce  que  je 
m'asseure  que  vous  ne  doubtez  poincl,  priant 
Dieu,  Monsieur  l'ambassadeur,  qu'il  vous  ayt 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Chateaubriant,  ce  vcmc  jour  de 
may  1670. 

Caterine. 

PlNART. 

4o 


IMI'IHWLniE     SATIOSilL. 


Ma 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


1570.  —  19  mai. 

Ilibl.  liai,  fonds  Duuuy,  n"  6y3 ,  f  4. 

\  MESSIEURS 

LES  PRÉSIDENT  NICOLAS 

ET  MAÎTRE  DKS  COMPTES  GUYOT, 

COSSEIURKS    DU    ROT   MONSlBCB   NON   M6. 

.Messieurs,  j'ay  veu  par  la  voslre  que  m'avez 
escripte  en  une  dépesche  que  j'ay  reccuc  de 
monsieur  de  Chiverny  comme  au  lieu  du  feu 
auditeur  Lu  illier  le  Sr  de  Kerquifuien  a  esté 
commis  pour  vacquer  el  continuer  avecq 
vous  à  l'évaluation  de  l'appanage  de  mon  filz 
le  duc  d'Anjou  '  qui  a  esté  très  bien  ad  visé, 
car  comme  vous  m'escripvez  et  par  ce  que  j'ay 
entendu  icy  iedict  de  Kerquifuien  est  homme 
si  expert  en  telles  choses  qu'il  n'eust  esté  pos- 
sible d'y  en  mettre  au  lieu  dudict  Luillier  ung 
plus  à  propos  que  luy  el  qui  le  puisse  mieulx 
l'aire.  Je  luy  en  escript  un  petit  mot,  affin  qu'il 
A  employé  avecques  vous,  que  je  prie  conti- 
nuer le  plus  dilligemment  que  pourrez  avec- 
ques la  commodité  du  service  du  Roy  mon- 
sieur mon  filz  et  vous  asseurer  que,  oultre 
le  service  que  vous  faictes  en  cela  au  Roy 
mondict  sieur  et  filz,  j'estime  beaucoup  la 
peine  que  vous  preniez  pour  mondict  filz  le 
duc  d'Anjou,  lequel  sera  bien  aise,  comme 
aussy  seray-je  de  ma  part,  de  s'emploier  pour 
vous  et  pour  les  vostres  quant  il  s'en  préT 
sentera  quelque  occasion,  priant  Dieu,  Mes- 
sieurs, qu'il  vous  ayt  en  sa  saincle  et  digne 
garde. 

Escript  à  Tredion2,  lexixe  jour  de  may  1570. 

Gaterine. 

PlNART. 

1  Ce  volume  du  fonds  Dupuy  et  le  n"  60&  du  même 
fonds  donnent  la  composition  détaillée  de  l'apanage  du 
duc  d'Anjou. 

!  Trédion,  arrondissement  de  Vannes  (Morbihan). 


1570.  —  ao  mai. 

Aut.  Arch.  des  Médias  à  Florence,  dalla  filza  4;3o, 
nuo\a  numerazione ,  p.  109. 

V  MON  COUSIN 

LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  j'é  tent  de  foys  entendu  par 
votre  emhasadeur  ysi  résident  l'afection  que 
me  portés,  el  désir  que  avés  que  au  chauses 
que  je  auré  en  singulière  recomendation  que 
je  vous  feré   plésir  que  je  vous  y  emplo\e. 
chause  que  je  né  pas  tent  atendu  à  le  favre, 
pour  le  négliger,  ni  dédégner,  mes  pour  avoyr 
eu  tent  de  grandes  aucoupa,sion,  pour  avoyr 
eu  les  afayres  leles  que  les  avés  seu  de  tout 
le    monde   et  mayntenent   qu'il  semble   que 
Dieu   veulle   avoyr  pytié   de  nous  et    coni- 
pasion  de  cet  royaume,  et  qu'il  si  achemine 
quelque  repos,  je  me  suis  délihéré  dornavent 
euser  avecques  vous,  corne  personne  de  mon 
sanc  et  sorti  de  ma  mayson,  et  aveques  sete 
privolé  vous  favr  part  de  mes  afayres  particu- 
lières, et  vous  remonstrer  es  chauses  au  pou- 
vés  de  plus  en  plus  vous  aystabliren  la  bonne 
grase  du  Roy  mon  fils  et  de  ses  frères,  quanl 
les  aucasions   cet  présan feront;  en  quov  les 
pouvés  servir,  non  seulement  des  povovr  <]ue 
Dieu  vous  ha  donné,  et  \ous  augmente  un 
chacun  jour,  d'où  je  an  resan  le  plésir  et  con- 
tentement  que  je  douis    de  voyr  mon   sanc 
honneuré  et  aysalté,  corne  vous  Testes,  et  dé- 
sire vous  voyr  en  tout  conservé  et  augmenté, 
corne  chause  que  je  resans  redonder  à  mon 
honneur;  et,  corne  je  dist,  ne  désire  seulement 
que  les  servies  de  vostre  povovr,  mes  seré 
bien  ayse  de  avoyr  aucoune  foys  vostre  avis  et 
consel  au  chauses  qui  cet  pouront  présanter, 
et  que  vous  pouré,  selon  les  aucasions,  favre 
entendre,  et  enn  atendent  qu'il  s'an  présante, 
je  vous  ay  bien  voleu   monder  sesi  et  pour 
ausi  vous  prier  de  me  vouloir  monstrer  en  cet 
que  je  vous  veulx  dire  conbien  désirés  me 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIC1S. 


315 


gratifier;  car  le  personage  pour  qui  je  vous 
veulx  parler  m'et  telement  recomendé  pour 
mavoyr  ayté  tousjour  fidel  et  asseuré  servi- 
teur, et  n'avoyr  jeamès  coneu,  en  quelque 
temps  que  souit  aysté,  que  le  Roy  et  moy, 
que  je  désire  par  vostre  moyen  que  l'impos- 
leure  que  ceulx  qui  n'ont  jeamès  aymé  ceulx 
qui  ne  dopandent  que  de  nous,  lui  souit  aul- 
tay  1  enver  nostre  S'-Père  le  pappe,  au  je 
say  que  avés  tel  moyen  que,  non  d'une  chose 
juste  come  cete  ysi,  mes  d'une  qui  me  seret 
si  chère,  vous  lui  famé  avoyr  le  moyen  de 
se  jeustifier,  priant  Sa  Saincleté  le  recevoir 

favorablement et  saura  si  bien  set 

jeustifier  des  ynsposteure  que  l'on  luy  ha 
teste,  que  je  m'aseure,  en  lieu  d'estre  mary 
d'avoyr  parlé  pour  luy,  vous  aurés  aucasion 
d'estre  content  de  avoyr  fayst  conoystre  un  tel 
personage  à  Sa  Sainteté ,  aultre  que ,  en  cet  fay- 
sant,  m'an  obligerés,  car  je  désire  come  ylm'a 
fayst  prier  de  aler  béser  lé  pie  à  Sa  Sainteté 
avent  revenir  ysi  et  je  ne  voldrès,  pour  les 
mauves  ynpression  que  enn  a  eu  Sa  Sainteté, 
qu'i  ne  le  voleut  ouïr,  au  que,  ne  l'oyant,  lui 
fist  quelque  chause  yndigne  d'un  tel  perso- 
nage, qui  est  de  la  inaysou  de  Foys  et  bon 
catolique  et  digne  de  tous  faveur,  et  vous 
prie  pour  l'amour  de  moy  santir2  de  Sa  Sain- 
teté s'il  aura  agréable  qu'i  lui  aile  cet  fayre 
conestre  pour  tel  qu'il  est,  et  non  pour  tel 
que  l'on  luy  a  dépiut,  et  y  fayré  come  vol- 
driés  que  je  fise  pour  chause  que  eusiés  en 
parelle  recomendation  que  j'é  cete  ysi,  et  m'an 
mender  cet  que  vous  semblera  qu'il  douive 
faire,  et  je  reconestré  cet  plésir  en  toutes  les 
aucasions  que  me  voldrès  employer. 

Ce  xxme  de  mai  1670. 

Vostre  bonne  cousine. 

Caterime. 

1  Aultay ,  ôtée. 

2  Sanlir,  entendre. 


1570.  —  a3  mai. 
Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  107J3  ,  f°  67g. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAl  L\. 

Monsieur  de  Forquevauls,  par  les  lettres 
que  le  Roy  monsieur  mou  fils  vous  escript, 
et  ce  que  vous  dira  Musset  l'un  de  ses  valets 
de  chambre,  présent  porteur,  vous  entendrez 
les  occasions  qui  l'ont  amené  par  deçà,  dont 
je  ne  vous  diray  rien  davantage,  seulement 
vous  prieray-je  de  me  faire  sçavoir  par  ce 
porteur  en  quel  estât  et  disposition  se  trouve 
le  Roy  Catholique  monsieur  mon  bon  fils  de 
la  maladie  duquel  nous  avons  eu  quelques 
nouvelles  icy,  et  aussy  comme  se  portent  les 
les  petites  Infantes  mes  filles,  ne  pouvant  re- 
cevoir plus  d'aise  que  d'entendre  de  leurs 
bonnes  nouvelles,  desquelles  vous  me  despar- 
tirez bien  amplement  et  de  toutes  occurrences. 
Vous  croirez  ce  porteur  de  ce  qu'il  vous  dira 
davantage  de  nostre  part;  priant  Dieu,  Mon- 
sieur de  Forquevauls,  vous  avoir  en  sa  saincte 
et  digne  garde. 

Escript  à  Tredion ,  le  xxme  jour  de  may  1570. 

Catebine. 


1570.  —  39  mai. 

Orig.  Bibl.  de  l'Institut,  fonds  Godefroy,  vol.  CCLV1I ,  !°  37. 

A  MONSIEUR  DE  MORVILLIER, 

CONSEILLER   DU  ROT  MON  F1LZ  EN  SON  CONSBIL   PRIVE. 

Monsieur  de  Morvillier,  j'ay  eu  adviz  que 
le  frère  de  la  petite  Nojent  qui  est  à  moy, 
lequel  estoit  grenetier  de  Nojent,  a  esté  puis 
naguères  tué  et  voilé  par  le  chevalier  du 
Bousay  en  portant  les  deniers  de  son  grenier 
à  sel  à  la  ville  de  Troyes,  et  ayant  sa  sœur 
requis  que  le  don  dudict  office  fut  faict  à  ung 
sien  frère,  le  Roy  a  estimé  que  c'estoit  chose 
de  quelque  digne  considération,  actendu  qu'il 
a  esté  homicide  eu   faisant  le  devoir  de  sa 

60. 


316 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


charge,   néanlmoins  il  n'en  a  encores  riens 

voulu  ordonner  à  cause  de  l'édict  faict  puis 

naguères   sur  les  offices   sans  premièrement 

sçavoir  de  vous  si,  pour  ce  cas  particulier,  il 

pouroit  déroger  audict  e'dicl  ou  non,  ce  que 

je  vous  prie  de  nous  mander;  el  sur  ce  j«  prie 

Dieu,  Monsieur  de  Morvillier,  qu'il  vous  ayt 

en  sa  saincle  garde. 

Escript  au  Mont-S -Michel,  le  xxix°  jour  de 

inay  1570. 

La  bien  vostre. 

Caterine. 

1570.  —  t3  juin. 

Anli.  nat.  collect.  Simancas ,  K  i5i5,  pièce  107. 

A  DON  FRANCÈS  DE  ALAVA, 

AMBASSADEUR    D'BSPAGNB. 

Mos.  el  embaxador,  esperando  encaminar- 
nos  hazia  Gallon  muy  presto,  sera  mejor  que 
os  llegueis  hazia  alla,  que  no  desacomodar- 
nos,  para  nos  venir  à  vos  nias  lexos,  y  remi- 
tiendo  para  enfonces  el  conferir  con  vos  todas 
las  cosas,  no  me  alargaré  mas  en  respuesta 
de  la  vuestra  de  siete  de!  présente  '. 

D'Argenlan,  à  xm  dejunio  1570. 


1570.  —  19  juin. 

Ileconl  office .  State  pnpers ,  France,  voi.  LXVI!. 
A  MADAME  MA  BONNE  SOEUR 

LA  ROYNE  D'ANGLETERRE. 

Très  haulte,très  excellente  et  très  puissante 

'  Traduction  espagnole  de  la  lettre  de  Catherine.  Voici 
la  traduction  française  :  «Monsieur  l'ambassadeur,  comme 
nous  espérons  nous  mettre  en  route  pour  Gaillon  très 
promp tentent,  il  sera  mieux  que  vous  vous  y  rendiez 
que  de  vous  incommoder  pour  venir  près  de  nous  de  si 
loin;  et  remettant  pour  lors  à  conférer  avec  vous  de  toutes 
les  affaires,  je  n'allongerai  pas  cette  lettre  davantage, 
pour  répondre  à  la  votre  du  7  de  ce  présent  mois. 

e  D'Argentan,  le  1  3  juin  1070. n 


princesse,  nostre  très  chère  et  très  aînée  bonne 
sœur  et  cousine,  vous  verrez  par  ce  que  le 
Roy  nostre  très  cher  sieur  et  fils  vous  es- 
cript présentement,  comme,  suivant  la  re- 
quesle  el  prière  que  le  sr  de  Norris  vostre  am- 
bassadeur lu  y  a  laicte,  de  vostre  part,  d'envoyer 
devers  vous  ung gentilhomme  des  siens,  lequel 
vous  accompagneriez  d'un  autre  pour  passer 
en  Escosse  pour  faire  poser  les  armes  tant 
d'une  part  que  d'aullre,  il  vous  a  dépesché 
pour  cest  effect  le  s'  de  Poigny  gentilhomme 
ordinaire  de  sa  chambre,  vous  priant  vouloir 
parachever  ce  que  a  desjà  esté  si  bien  com- 
mencé pour  la  pacification  du  royaulme  d'Es- 
cosse  et  de  la  liberté  de  la  royne  nostre  belle- 
fille.  Ayant  sur  ce  donné  charge  audict  sr  de 
Poigny  vous  dire  et  faire  entendre  aucunes 
choses  de  nostre  part,  dont  nous  vous  prions 
le  croire  comme  vous  vouldriez  l'aire  nous- 
mesmes,  suppliant  à  tant  le  Créateur,  très 
haulte,  très  excellente  et  très  puissante  prin- 
cesse, nostre  très  chère  et  très  aînée  bonne 
sœur  et  cousine,  qu'il  vous  ait  en  sa  saincte 
et  digne  garde1. 

Escriptd'Argentan,lexixejourdejuingi57o. 

Vostre  bonne  sœur  et  cousine, 

Catem.ne. 

1  Charles  IX  a  toujours  témoigné  à  Marie  Stuart  la 
même  affection  et  porté  le  même  intérêt  à  ses  affaires; 
la  lettre  qui  suit  en  est  le  meilleur  témoignage  :  »Mon- 
sieur  de  la  Mothe,  affin  qu'il  n'advienne  point  d'alter- 
cation entre  nous,  vous  remonstrerez  à  la  royne  d'An- 
gleterre, que  considéré  les  offres  très  grandes  que  vous 
et  l'évesque  de  Rosse  luy  avez  faictes,  pour  le  faict  île 
la  royne  d'Escosse  et  de  son  royaulme,  veoyant  que,  no- 
nobstant icelles,  elle  faict  marcher  vers  ledict  pays  d'Es- 
cosse de  grandes  forces,  et  donne  encore  ordre  de  les 
augmenter,  et  les  fournir  de  provisions  et  munitions  de 
guerre,  je  ne  puys  bonnement  penser  que  ce  soyt  seule- 
ment pour  cliastier  (comme  elle  vous  dit)  ses  rebelles, 
qui  se  sont  retirés  par  défia ,  car  aussi  ce  n'est  la  façon 
d'y  procéder  selon  les  traie  tés,  mais  bien  estime  que 
c'est  à  quelque  anllre  chose  que  va  son  intention,  encore 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


317 


1570.  —  ao  juin. 
Orig.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n"  3a54  ,  P  lu. 

A  MONSIEUR  DE  BOIS-FEVRIER, 

CAPITAINE  ET  GOUVERNEUR    1 :   LE  ROT  MONSIEUR  MON   F1LZ 

EU  SA  VILLE   DE  VEHDOSME. 

Monsieur  de  Bois-Fevrier,  je  vous  prie  sui- 

t|ue  la  royne  d'Escosse  soit  ma  prochaine  parente  et 
qu'elle  congnoist  bien  qu'il  ne  peult  estre,  ny  de  mon 
honneur,  ny  de  mon  debvoirde  le  comporter,  ny  souffrir, 
et  que  si  j'ay  le  cœur  comme  je  le  doibs  avoir,  je  ne  puys 
dégénérer  de  la  vertu  et  magnanimité  de  mes  prédéces- 
seurs, qui  ont  toujours  eu  ceste  ferme  résolution  d'em- 
ployer non  seulement  leurs  forces  et  moyens,  mais  leurs 
propres  personnes  pour  assister  et  soulager  les  princes, 
parons  et  ainys  opprimés;  par  quoy  ne  trouvera  estrange 
ladicte  royne,  ma  bonne  sœur,  si  pour  l'ancienne  et  es- 
Iroicle  amityé,  alliance  et  confédération,  qui  a  esté  de 
tous  temps  observée  et  de  règne  en  règne  continuée  et 
corroborée  entre  mesdicts  prédécesseurs  roys  et  ceulx 
d'Escosse,  aussi  pour  m'estre  la  royne  dudietpays  proche 
parente  et  belle-sœur,  j'embrasse  et  veulx  embrasser  le 
laicl  de  sa  cause,  comme  la  mienne  propre;  en  quoy  de 
tant  que  l'entreprise  est  juste  et  saincte  pour  une  chres- 
tienne  princesse,  royne  légitime  et  héréditaire  ,  laquelle 
ne  m'est  loisible,  sans  honte  et  sans  faire  tort  à  ma 
réputation  d'aucunement  habandonner,  j'espère  que  je 
seray  assisté  de  Dieu,  et  que  le  roy  d'Espagne,  m  les 
aultres  princes  chrestiens  n'abandonneront  aussi  ladicte 
dame  en  ceste  sienne  nécessité;  mais  pour  n'en  venir  là, 
et  devant  que  les  choses  passent  plus  oultre,  vous  prierez, 
Monsieur  de  la  Mothe,  très  affectueusement  de  ma  part 
ladicte  royne  d'Angleterre  ma  bonne  sœur  qu'elle  ne 
veulle  faire  entrer  sesdictes  forces  audict  pays  d'Escosse, 
ou,  si  elles  y  sont  desjà  entrées,  de  les  retirer,  sans  y  en 
envoyer  davantage,  et  qu'elle  veulle  prendre  aucun  bon 
et  présent  expédient  sur  la  liberté  et  restitution  de  la- 
dicte royne  d'Escosse,  affin  qu'elle  puisse  aller  régir  et 
gouverner  sondict  royaulnie,  ainsi  qu'elle  doibt  et  luy 
appartient,  estant  née  royne  dudict  pays,  et  cependant 
en  laisser  faire  à  ceulx  qui  de  par  elle  et  soubs  son  auto- 
rité, seront  commis  et  députés  audict  gouvernement, 
attendu  qu'on  asseure  qu'il  n'y  est  donné  aucun  empes- 
chement  que  par  ceulx  qui  sont  soutenus  par  ladicte  royne 
d'Angleterre  ma  bonne  sœur,  à  laquelle  direz  davantage 
ces  deux  choses  :  l'une  que  je  n'ay  rien  eu  plus  grand 
désir  que  de  continuer  en  tous  bons  et  vrais  offices  d'a- 


vant ce  que  présentement,  le  Roy  monsieur 
mon  fiiz  vous  escript  touchant  la  \aissele  d'ar- 
gent de  la  feue  baillifve  de  Caen  qui  est  au 
chasteau  de  Vendosme,  la  faire  bailler  et  dé- 
livrer à  ce  porteur  qui  vous  est  expressément 
dépesché,  en  prenant  de  lui  son  récépissé,  qui 
vous  servira  de  descharge,  priant  Dieu  vous 
avoir,  Monsieur  de  Bois-Fevrier,  en  sa  saincte 
et  digne  garde. 

Escript  à  Argentan,  le   mi"  jour  de  juing 


1570. 


Cateri.ne. 


1570.  — -30  juin. 
Aut.  Bibi.  nat.  fonds  français,  n"  3239,  (°  61. 

A  MA  COUSINE 

LA  DUCHESSE  DE  ÎVEMOURS. 

Ma  cousine,  cet  porteur  vous  dira  tout  cet 
que  voussaroys  ayscripre  touchant  vos  afayre, 
qui  cera  cause  que  je  m'an  remetré  sur  luy  et 
vous  dire  ceulement  que  nous  cerons  lundi 
prochayn  à  Gallon,  au  je  ayspère  vous  trover 
et  vous  en  prie  et  à  Dieu  qu'il  douint  ausi 

mytié  qu'il  me  sera  possible  avecq  elle,  sans  y  contrevenir 
pour  chose  que  ce  soyt,  si  l'obligation  et  la  nécessité  du 
debvoir  ne  m'y  contraignent;  l'aultre,  que  je  luy  veulx 
de  bon  cœur  respondre  que  la  royne  d'Escosse  non  seule- 
ment entretiendra  et  gardera  de  bonne  foy  tous  les  précé- 
dons traictés  d'entre  elles  et  leurs  royaulmes,  mais  encore 
ceulx  qui,  pour  sa  liberté  et  restitution,  pourront  estre 
de  nouveau  faicts  et  accordés  entre  elles,  et  qu'elle  vivra 
avec  ladicte  royne  d'Angleterre  en  vraie  et  entière  obser- 
vance de  droits  et  sincère  amytié,  sans  y  contrevenir  au- 
cunement, et  que  de  ce  je  luy  en  feray  telle  promesse  et 
seureté  qu'elle  aura  occasion  d'en  demeurer  très  contente 
et  bien  asseurée  ;  de  quoy  vous  mettrez  peine  d'en  sçavoir 
promptement  sa  volonté  et  de  noter  bien  tout  ce  qu'elle 
vous  dira  là-dessus,  pour  incontinant  m'en  advertir3.^ 

•,  Ces,  instructions  n'ont  pas  été  publiées  dans  la  Correspondance 
de  La  Mothe-Fènelon.  Becord  office,  Stale  papers ,  France, 
vol.  XLVI1.  (Copie  du  temps.  ) 


318  LETTRES  DE  CATH 

bonne  santé  à  vostrc  mary  que  la  lui  désirés, 
car  je  ann  é  aultent  d'envie  (|ue  ce  s'éloyt  mon 
fils  el,  set  jeluv  povès  y  ayderàla  recouverte 
ne  ayspargneré  ohanse  qui  feult  en  mon  po- 
W>yr;  et  ayent  cete  ayspéranse  de  si  lost  vous 
voyr  lou  deus,  ne  vous  fa  y  ré  la  présante  plus 
longue  et  priré  Dieu  vous  donner  ce  que  dé- 
sirés. 

D'Argentan,  le  xx°  jour  de  jouyn  1670. 

Voslre  bonne  cousine, 

Caterinb. 


1570.  —  92  juin. 

-Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français.  n°  i555a  .  f°  66. 

A  MO.\  CODSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  GUISE. 

Mon  cousin,  \ous  verrez  ce  que  le  Roy  mon- 
sieur mon  filz  vous  escript  el  le  besoing  que 
nous  avons  de  pourvoir  à  la  seureté  des  places 
de  Champagne  et  de  Bourgogne  prochaines 
du  chemin  que  prennent  noz  ennemys;  et 
pour  ce  je  vous  prie  faire  assembler  toutes  les 
compagnyes  qui  sont  èsdicts  pays  pour  les  te- 
nir prestes  et  jeter  dans  lesdictes  villes,  quand 
il  en  sera  besoing,  suivant  ce  que  le  Roy 
moudict  sieur  et  filz  vous  escript  et  y  user  de 
toute  la  diligence  que  vous  pourrez,  affin 
(jue  nous  ne  soyious  prévenus;  en  quoy  m'as- 
seurant  que  vous  n'obmectrez  rien  de  vostre 
debvoyr  nécessaire  et  de  la  diligence  requise, 
je  fera  y  fin  à  la  présente,  priant  Dieu,  mon 
cousin,  \ous  tenir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Orbec,  le  22  juin  1  670. 


1570.  —  28  juin. 

Copie  Iïibl.  nat.  fonds  fran<;«is,  n"  io7.">a  ,  f°  761. 

A   MONSIEUR  DE  FORQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  le  Roy  monsieur 
mon  fils  satisfaict  de  point  en  point  aux  lettres 


ERINE  DE  MÉDICIS. 

que  vous  avez  escriples  des  xxc  et  xxn"  d'avril 
el  si  amplement  que  je  vous  puis  dire  pour  ce 
regard  sinon  qu'il  n'est  guère  bien  satisfaict 
pour  les  indignités  desquelles  on  use  par  delà 
en  son  endroict.  Vous  gousterez  bien  ce  qu'il 
vous  en  escript.  J'ay  oultre  cela  une  chose  à 
vous  dire,  qui  n'est  encore  venue  iliaques  aux 
oreilles  du  Roy  mondict  fils,  de  laquelle  je  dé- 
zire  que  vous  teniez  propos  au  Roy  Catholique 
monsieur  mon  bon  fils,  de  ma  part,  c'est  que 
j'ay  esté  advertie  du  costé  d'Allemaigne  que, 
lorsque  son  mariage  a  esté  conclud  avec  la 
fille  aisnée  dé  l'Empereur  et  toutes  les  cérémo- 
nies parachevées,  Chantonnay  a  dict  que  le 
roy  son  maistre  luy  a\oit  donné  un  évesché  de 
grande  valleur  pour  avoir  empesché  l'espace  de 
quatre  ou  cinq  ans  que  le  mariage  de  ladicte 
princesse  se  feist  aveeques  le  Roy  mondict  fils, 
d'autant  qu'il  sçavoit  bien  que  la  Royne  Ca- 
tholique madicte  fille  ne  pouvoil  plus  guères 
vivre,  et  que  son  maistre  ne  pouvoit  espouser 
d'autre  lemme  que  ladicte  princesse.  Consi- 
dérez, je  vous  prie,  Monsieur  de  Forquevauls, 
quels  propos  sont  ceux-là  el  combien  ils 
touchent  à  la  réputation  du  Roy  Catholique 
que  ses  ministres  tiennent  un  tel  langage;  et 
encores  que  je  sois  asseurée  qu'il  n'avouera 
pas  ledicl  Chantonnay  d'avoir  dict  une  telle 
méchanceté,  si  est-ce  qu'il  me  semble  qu'il  en 
doibt  faire  démonstration  pour  empescher  le 
monde  de  parler.  Vous  traiterez  ce  point  et 
ceulx  desquels  mondict  fils  vous  escript  avec 
luy  selon  vostre  prudence  el  sagesse  et  aussi 
de  façon  qu'il  sache  que  le  Roy  mondict  sieur 
et  fils  n'a  pas  si  peu  de  sentiment  que,  s'il  en 
est  adverty  tost  ou  tard,  il  ne  s'en  souvienne. 
Au  demeurant,  pour  le  regard  du  présent  du 
secrélaire  Caves  dont  m'avez  escript,  je  feraj 
envers  le  Roy  monsieur  mon  fils  qu'il  soit  tenu 
prest  pour  luy  eslre  envoyé  le  plus  tost  qu'il 
sera  possible  el  quant  aux  lettres,  pour  nous 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


319 


congratuler  du  mariage  du  Roy  Catholique, 
nous  vous  les  envoyons  présentement  par  ce 
porteur,  priant  Dieu,  Monsieur  de  Forque- 
vauls,  vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 
Escript  à  Argentan,  le  xxvme  jour  de  juin 
1 070. 

Caterine. 

Monsieur  de  Forquevauls,  depuis  eeste  pré- 
sente eseiipte  nous  avons  advisé  de  ne  vous 
envoyer  point  lesdictes  lettres  de  congratu- 
lation et  remerciement,  parce  que  nous  vou- 
lons un  de  cesjours  dépescher  un  gentilhomme 
exprès  pour  faire  cest  office. 


1570.  —  28  juin. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  i555a,  f°  ai5. 

A  MONSIEUR  DE  BOUILLE. 

Monsieur  de  Bouille,  vous  entendrez  parla 
lettre  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  vous  es- 
cript comme  il  veult  et  entend  que,  advenant 
que  la  royne  d'Espagne  '  feist  descente  en 
aulcun  des  havres  de  Bretagne,  elle  sovt  receue 
avec  toust  le  meilleur  et  honorable  traitement 
qu'il  sera  possible;  à  quoy  semblablement 
je  vous  prie,  de  ma  part,  donner  ordre  et 
advertir  par  tous  les  portz  et  havres  dudict 
pays  que  elle  soyt  secourue  et  aydée  de  ce 
qu'elle  pourroyt  avoir  besoing,  comme  de  ra- 
freschissemens  et  autres  choses  nécessaires 
pour  la  commodité  de  son  paissage  en  Es- 
pagne, iuy  faisant  tout  l'honneur  et  bon  trai- 
tement qu'il  convient  et  qu'il  appartient  à  la 
grandeur  et  dignité  du  Roy  monsieur  mon  Glz  ; 
en  quoy  m'asseurant  que  vous  sçaurez  bien 
pourvoyr,  je  ne  vous  en  feray  plus  long  dis- 
cours et  prieray  Dieu,  Monsieur  de  Bouille, 
vous  avoyr  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

1  Anne  d'Autriche,  fille  aînée  de  l'empereur  Maximi- 
lien,  troisième  femme  de  Philippe  II. 


Escript  au  Pont-de-1'Arche,  le  xxvni"  jour 
dejuing  1070. 

1570.  —  38  juin. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  i555a  ,  f°  84. 

A  MONSIEUR  DE  PUYGAILLARD. 

Monsieur  de  Puygaillard,  le  Roy  monsieur 
mon  filz  laid  si  ample  response  à  vos  lectres 
du  xvne  de  ce  moys  que  je  n'y  sçauroys  ad- 
jouster  sinon  que,  comme  l'on  vous  a  desjà 
mandé,  il  a  depesché  en  grande  diligence  vers 
le  sr  d'Escars  '  pour  envoyer  le  régiment  du 
sr  de  Sarlabos  en  Poictou  pour  vous  secourir, 
et  du  coslé  de  deçà  il  a  depesché  incontinent 
deulx  compagnyes  de  gens  d'armes  dont  il 
vous  envoyé  la  liste  et  leur  a  mandé  que,  en  la 
plus  grande  diligence  qu'il  sera  possible,  elles 
aillent  trouver  le  comte  du  Lude  qu'il  a  requis 
par  delà;  de  sorte  que  j'espère  que  vous  serez 
bien  tost  secouru  et  que  vous  aurez  moyen  de 
combattre  nos  ennemvs  ou  les  faire  retirer. 
Cependant  je  vous  prie  regarder  à  conserver  les 
places  et  donner  ordre  qu'ilz  ne  puissent 
faire  récolte,  ce  que  je  m'asseure  que  vous 
sçaurez  très  bien  faire.  Priant  Dieu,  Monsieur 
de  Puygaillard,  vous  tenir  en  sa  saincte  et 
digne  garde. 

Escript  au  Pont-de-1' Arche,  le  xxvme  jour 
de  juin  1570. 

1570.  —  5  juillet2. 

Minute.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  i55a,  f°  106. 
A  MON  COUSIN 

LE  MARÉCHAL  DE  COSSÉ. 
Mon  cousin,  nous  vous  avons  si  amplement 

1  Voir  celte  lettre  du  Roi  au  comte  d'Escars.  (Même 
volume,  p.  59.) 

2  (Au  dus.)  -La  Royne  à  M.  de  Cossé,  du  m  juil- 
let 1570.» 


320 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


escript  par  le  sr  de  Beaupny  qui  s'en  retourne 
par  devers  vous  avec  charge  du  Hoy  monsieur 
mon  filz  et  de  moy  de  vous  instruire  bien  am- 
plement de  noslre  intention  sur  tout  ce  que 
\ous  nous  avez  escript  tant  par  lin  que  par 
Mouchy,  qu'il  ne  me  reste  rien  à  vous  escripre 
par  ce  courryer  et  sera  seulement  la  prescrite 
pour  accompaigner  celle  que  le  Roy  mondicl 
filz  vous  escript  et  prieray  Dieu,  mon  cousin, 
vous  avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  de  Saint-Germain,  le  veme  jour  de 
juillet  1570. 

1570.—  8  juillet. 

Minute.  Bibl.  nal.  fonds  français,  n°  i555a  ,  f°  1 35. 

A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  MARESCHAL  DE  GOSSÉ. 

Mon  cousin,  j'av  receu  vostre  leclre  du  m€ 
de  ce  movs  et  veu  ce  que  vous  avez  escript  au 
Rov  monsieur  mon  filz  du  chemyn  que 
prennent  noz  ennemys  et  ce  que  vous  avez 
entendu  de  leur  délibération;  sur  quoy  il  vous 
mande  présentement  ce  qu'il  de'sire  que  vous 
fassiez,  qui  est  de  regarder  de  faire  la  plus 
grande  diligence  que  vous  pourrez  avec  l'arme'e 
pour  arriver  prouiptcment;  qui  me  gardera, 
m'en  remeclant  sur  le  contenu  de  sa  leclre,  de 
vous  en  mander  aullre  chose  en  la  présente 
que  de  prier  le  Cre'ateur,  mon  cousin,  qu'il 
vous  ait  en  sa  saincte  et  digne  garde  l. 


1570.    -  19  juillet. 

Orig.  Arch.  des  Médiris  à  Florence,  dalla  filza  A7J6. 
nuova  nunierazione,  p.  3oi. 

A  MON  l'.Ol  Sl\ 

LE  DLC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  il  y  a  déjà  quelque  temps  que 

1  De  son  coté  le  Roi  lui  prescrivait  de  mettre  son  armée 

le  lonjriloln  rivière  d'Yonne,  nfin  d'cmpirlier  que  celle  de 
l'amiral  ne  surprenne  des  villes.  (Même  volume,  I*  i3.) 


je  vous  escriviz  comme  je  désirerais  recouvrer  à 
Florence  pour  les  nopeesdu  Roy  monsieur  mon 
filz  autant  de  quantité  de  draps  de  soye  et 
autres  marchandises,  dont  je  feis  bailler  le 
mémoire  à  Dolu  mon  argentier,  et  par  madicte 
lettre  que  vous  porta  le  l'acteur  dudicl  Dolu, 
je  vous  priois  commander  qu'il  l'eust  assisté  en 
cella,  afin  qu'il  en  eustplus  de  commodité  de 
les  faire  faire  et  recouvrer  et  à  juste  prix;  et 
maintenant  que  ledict  Dolu  y  va  luy-mesme 
pour  les  l'aire  apporter,  je  l'ay  bien  voulu  ac- 
compaigner de  ce  petit  mol,  pour  vous  prier, 
mon  cousin, que,  suivant  me6dictes  premières 
lettres,  vous  vueillez,  s'il  vous  plaist,  com- 
mander qu'il  soit  assisté  en  cella  de  quelque 
honneste  faveur,  affin  qu'il  puisse  avoir  le  tout 
à  pris  raisonnable,  priant  Dieu,  mon  cousin, 
qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Saint-Germain-en-Laye,  ce  xix" 
jour  de  juillet  1&70. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1570.  —  a'i  juillet. 

Copie.  Bibl.  nat.  fonds  français,  n°  îo^a,  f°  730. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  le  Roy  monsieur 
mon  fils  et  moy  sommes  en  si  grand  peine  de 
ce  que  Musset  a  esté  destroussé  par  les  che- 
mins, craignant  que  dedans  les  lettres  que 
vous  escripviez  il  n'y  eust  chose  d'importance 
à  son  service,  dont  le  retardement  d'en  estre 
adverly  ne  nous  portas!  préjudice,  qu'avons 
advisé  vous  dépescher  ce  courrier  en  toute 
dilligence  pour  vous  adverlir  de  ce  qui  est  ad- 
venu audict  Musset  et  vous  prier  nous  envoyer 
le  duplicata  de  ce  que  nous  escripviez,  espé- 
rant dedans  deux  jours  despécher  la  Salle 
vostre  homme  avecques  une  ample  et  parlicu- 
lière  dépeschc  pour  \ous  instruire  de  tout  ce 


LETTRES  DE  CATHE 

qui  se  passe  par  deçà,  quoy  attendant  je  prie- 
rai Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir 
en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Escript  à  Saint-Germain-en-Laye,  ie  xxiin<? 
jour  de  juillet  1570. 

Caterine. 


1570. 


a 5  juillet. 


Orig.  Arch.  des  Médicis  à  Florence,  dalla  filza  6736, 
nuova  Dumerazione  ,  p.  3oa. 

A  MON  COUSIN 

LE  DUC  DE  FLORENCE. 

Mon  cousin,  je  ne  vous  sçaurois  assez  re- 
mercier de  la  peine  que  vous  avez  prise  pour 
Messieurs  l'évesque  de  Mascon  et  ambassadeur 
de  Foix,  et  des  bons  offices  que  vous  avez 
faietz  envers  Nostre  Saint-Père  pour  eulx, 
combien  que  Sa  Saincleté  n'ait  poinct  encores 
du  tout  effectue',  comme  j'espère  qu'elle  fera 
pour  les  gratiffier  en  nostre  faveur  et  en  la 
vostre.  Cependant  je  vous  diray  pour  response 
au  reste  du  contenu  de  vostre  lettre,  faisant 
mention  de  Lucas  Mannelli ,  que  véritablement , 
et  ainsy  que  j'ay  faict  amplement  ces  jours-cy 
entendre  à  vostre  ambassadeur,  je  dépeschav 
ledict  Luca  Mannelli  à  Rome,  suivant  la  re- 
queste  qu'il  me  feit  environ  le  mois  de  janvier 
ou  de  fe'vrier  dernier  de  la  part  de  Madame 
de  Parme,  et  luy  baillay  commission  pour, 
avecq  l'intelligence  du  cardinal  de  Ramboillet, 
traicter  et  accorder  avecq  ladicte  dame  de 
Parme  ou  ceulx  qui  auroient  charge  de  sa 
part  et  mectre  fin  à  la  vidange  du  procès  de 
la  rente  qui  m'est  deue  par  le  Mont  de  pie'te', 
dont  les  arreraiges  montent  bien  environ  quatre 
vingts  mil  escuz,  et  le  principal  vingt  mil.  De 
quoy,  par  l'escript  que  je  baillay  audict  Man- 
nelli, j'ay  accorde'  à  ladicte  dame  de  Parme 
qu'en  faisant  par  elle  vider  ledict  procès  à  ses 
Catherine  de  Mkdicis.  —  m. 


RINE  DE  MÉDICIS.  321 

despens  dedans  la  Sainct-Iebau  dernière  ou 
Noël  prochain,  je  luy  concède  (et  non  autre- 
ment) la  moictié  tant  dudicl  principal  que  ar- 
re'raiges.  Voylà  la  charge  et  commission  que 
ledict  Mannelli  avoit  de  ma  part  à  Rome, 
où  je  pensois  que  ledict  procès  se  deust  incon- 
tinent vider  après  lesdictes  conditions  accor- 
dées, suivant  ce  que  m'avoit  mandé  ladicte 
dame  avecq  laquelle,  comme  aussy  j'ay  faict 
entendre  à  vostredict  ambassadeur,  j'eusse 
aussy  bien  désiré  par  mesme  moyen  traicter 
l'usuffruict  de  mon  propre,  dont  comme  vous 
sçavez  elle  joist  ainsi  que  bien  particulière- 
ment et  amplement  j'ay  discouru  à  vostredict 
ambassadeur,  qui  me  gardera  de  vous  en  faire 
plus  longue  lettre,  sy  n'est  pour  vous  asseurer 
que  tant  s'en  fault  que  je  voulusse  consentir 
qu'on  broullast  aucune  chose  en  vostre  Estât; 
qu'au  contraire  je  mectray  tousjours  peine  que 
mes  enfans  et  moy  vous  assisterons  de  toute 
l'affection  et  bonne  volunté  que  vous  sçauriez 
désirer,  comme  vous  aura  plus  amplement 
faict  entendre  vostredict  ambassadeur,  priant 
Dieu,  mon  cousin,  qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte 
et  digne  garde. 

Escript  à  Saint-Germain-en-Laye,  ce  xxv° 
jour  de  juillet  1 5^0. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1570.—  29  juillet. 

Copie.  Iîibl.  nat.  fonds  français ,  n°  10753,  f  753. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  le  Roy  mon- 
sieur mon  fils  ne  faisoit  estât  de  vous  ren- 
voyer si  tost  Lasalle;  vous  verrez  par  le  dis- 
cours de  la  lettre  qu'il  vous  escript  la  cause  de 
son  parlement  en  laquelle  je  veux  que  vous 
sachiez  que  j'ay  autant  ou  plus  d'intérest  que 
nul  autre.  Je  ne  m'arresteray  à  vous  redire 


mi'iuJir.niF 


LETTRES  DE  CATH 

tous  les  propos  que  nous  a  tenus  don  Francez, 
lo  Roy  mondict  sieur  et  fils  les  vous  escript 
particulièrement  et  maintenant  je  nie  veulx 
attaquer  principallement  sur  ce  point  où  il 
nous  a  dit  que  n'avions  jamais  faict  chose  qui 
doust  donner  occasion  au  Roy  Catholicque 
mon  beau-fils  son  maistre  d'estre  asseuré  de 
l'amitié  que  lu  y  portons;  vous  sçavez  ce  qui 
enesl  aussi  bien  que  nul  autre,  et  si  nous  avons 
par  efl'ecl  rendu  lesmoignage  à  tout  le  monde 
de  nostre  bonne  volonté  envers  luy,  je  me  sens 
particulièrement  en  cella  tant  offensée  que  je 
vous  prie  faire  instance  de  ma  part  envers  le- 
dict Roy  Catholicque  qu'il  nie  face  connoistre 
n'approuver  ce  qu'en  a  dit  ledict  don  Fiancez1, 
dont  vous  l'appellerez  à  tesmoin.  J'aurois  un 
extrême  regret  que  moy  qui  me  suis  pendant  la 
minorité  du  Roy  mondict  sieur  et  fils  et  depuis 
encores  Lousjours  estudîée  de  l'eslever  eten- 

'  C'est  à  l'occasion  du  vol  des  dépêches  apportées  par 
Musset  que  don  Francès  de  Alava  était  venu  trouver 
Charles  IX  au  moment  où  il  moulait  à  cheval  pour  aller 
.1  la  chasse  :  «Avec  paroles  superbes  et  pleines  d'inso- 
lence,  écrivait  leltoi  à  Fourquevaux,  il  m'a  dit  que  Musset 
estoit  arrivé  à  bon  port  avec  tous  ses  paquets,  sans  en 
avoir  perdu  un  seul  par  les  chemins;  que  s'il  en  avoit  esté 

lestroussé  c.'étoit  par  des  catholiques,  desquels  il  me 
prioit  faire  punition  exemplaire  pour  vouloir  conserver  la 
lionne  intelligence  qui  est  entre  son  rnaitre  et  moy,  si- 
non qu'il  avoit  grande  et  juste  occasion  de  s'en  plaindre.  i> 
l'assaut  à  ce  qui  avait  trait  à  la  négociation  de  la  paix,  il 
ajoutait  :  «Etant  venus  en  ce  lieu  les  députés  de  la  reine 

le  Navarre,  des  princes  de  Navarre  et  de  Condé  et  ceulx 
qui  les  accompagnent,  j'ai  commencé  à  informer  moi- 
meames  ceti€  négociation  de  la  paix,  laquelle  j'ai  lelle- 
menl  acheminée  que  je  pense  avec  l'ayde  de  Dieu  y  mettre 
hientosl  une  bonne  fin.  Il  y  a  encore  quelques  difficultés 
pour  lesquelles  résouldre  deux  desdicU  députés  sont  allés 
vers  lesdietz  princes,  qui  doivent  estre  de  retour  dans  deux 
jours.  Cependant  pour  me  garder,  continuant  la  guerre, 
qu'il  ne  survienne  quelque  nouvelle  cause  et  aigreur  et 
aussi  pour  soulager  d'autant  mon  pauvre  peuple  a  esté 
l'aicte  une  suspension  d'armes  jusqu'à  la  fin  de  cettedicte 
négociation».  (Même  volume,  n.  7.53.) 


ERINE  DE  MÉDICIS. 

tretenir  en  ceste  bonne  amitié  et  intelligence 
avecques  ledict  Roy  Catholicque  pour  le  bien 
commun  de  leurs  royaumes  et  pais  de  leur 
obéissance  et  pour  le  repos  général  de  touil- 
la chrestienté,  je  veisse  maintenant  que  l'on  ne 
m'en  sçait  aucun  gré  et  que  les  ministres  me 
le  déniassent,  ne  m'eslant  mesmes  contentée 
d'y  avoir  si  bien  dispozé  le  Roy  monsieur  mon 
fils,  que  depuis  pour  la' rendre  à  jamais  in- 
violable, après  la  mort  de  la  feue  royne 
ma  fille,  qu'il  a  pieu  à  Dieu  appeller  à  soy, 
je  l'ay  voullu  eslreindre  par  bonne  alliance 
comme  l'on  voit  que  l'exécution  s'en  doibt  en- 
suivre. Monsieur  de  Forquevauls,  vous  ne 
sçauriez  avec  trop  de  démonstration  repré- 
senter audict  Roy  Catholicque  l'ennuy  cl  des- 
plaisir que  j'ay  de  ce  propos  que  nous  a  tenus 
don  Francez,  lequel  me  redoubleroit,  si  je 
pensois  qu'il  l'en  deust  advouer.  Si  donques  il 
me  veult  donner  contentement,  je  le  prie  d'en 
escripre  de  bonne  façon  à  son  ambassadeur, 
n'estant  pas  délibérée  d'endurer  qu'il  me  tienne 
doresnavant  tels  langages.  Au  demeurant  vous 
serez  adverti  que  j'ay  tenu  audict  don  Francez, 
il  y  a  quatre  jours,  le  mesnie  propos  que  le 
Roy  mondict  sieur  et  fils  vous  a  mandé  par 
sa  dernière  envoyée  d'Argentan  par  le  bro- 
deur de  la  feue  royne  madicte  fille  dire  au  Roy 
Catholicque  pour  le  mariage  de  ma  fille  avec- 
ques le  roy  de  Portugal.  Vous  m'en  man- 
derez incontinant  la  response  qu'il  vous  aura 
l'aicte,  car  selon  cella  nous  prendrons  résol- 
lution  de  ce  qu'aurons  à  faire,  ne  nous  vou- 
lants plus  contenter  de  ces  remises  et  diffi- 
cultez  des  Portugois  que  l'on  nous  baille  en 
payement,  d'autant  que  nous  sommes  asseurez 
que  le  Roy  Catholicque  ne  nous  eusl  promis 
qu'il  se  feroit,  si  le  tout  n'eust  esté  en  sa  puis- 
sance. En  quelque  sorte  que  ce  soit  nous  en 
voulons  la  dernière  résollution.  Je  serois  bien 
aise  de  voir  le  portraict  de  mes  petites-filles. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


323 


vous  priant,  si  le  peintre  portugois  ies  tire, 
faire  que  j'en  aye  une  coppie,  priant  Dieu, 
Monsieur  de  Forquevauls,  vous  avoir  en  sa 
saincte  et  digne  garde. 

Escriptà  Saint-Germain-en-Laye,  le  vingt- 
neufvième  jour  de  juillet  1570. 

Caterine. 


1570.  —  39  juillet. 
Copie.  Bibl.  nat.  Parlement,  n"  93. 

A  MESSIEURS  LES  GENS 

TENANS  LA  COUR  DE  PARLEMENT  A  PARIS. 

.Messieurs,  le  Roy  monsieur  mon  filz  a  tort 
agréablement  receu  les  remonstrances  que  luy 
a  l'aietes  de  vostre  part  le  sieur  de  la  Guesle, 
conseiller  en  son  conseil  privé  et  son  procu- 
reur général ,  pour  la  suppression  tant  de  Testât 
de  maistre  des  requêtes,  puis  naguères  vacqué, 
dont  a  esté  pourveu  maistre  Nicolas  Brûlait, 
que  des  autres  offices  de  judicature  advenant 
d'ieelle  vaccation  par  cy  après,  mais  désirant 
pour  aucuns  bons  respects  et  considérations 
que  icelluy  Brulart  demoure  pourveu  dudict 
estât,  ainsv  qu'il  le  vous  mande  par  ses  lettres, 
je  vous  prie  que,  suivant  son  intention,  vous 
ayez  à  le  recevoir  et  instituer  audict  estât,  vous 
asseurant  que,  pour  ma  part,  je  tiendray  tous- 
jours  la  main  à  ce  que  avec  le  temps  le  nombre 
desdicts  officiers  de  judicature  soit  réduict  se- 
lon qu'il  est  convenable  pour  le  bien  de  la  jus- 
lice  que  j'auray  tousjours  en  une  singulière 
recommandation.  Priant  Dieu,  Messieurs,  qu'il 
vous  ayt  en  sa  saincte  garde. 

Escript  à  Saint-Germain-en-Laye,  le  vingt- 
septiesme  jour  de  juillet  mil  cinq  cens  soixante- 
dix. 

Caterine. 
Fizbs. 


1570.  —  3o  juillet. 

Arch.  nat.  collect.  Simancas,  K  i5i6,  pièce  69. 

AU  ROY  CATOLIQUE. 

Mons.  mi  bijo,  yo  he  entendido  porHiero- 
mino  Gondi  (habiendo  vuelto)  lo  que  le  haveis 
encargado  que  nos  diga,  y  tambien  por  la 
carta  que  V.  M.  me  ha  escripto,  he  visto  lo 
queyo  no  dubdava  nada,  que  no  haviallegado  à 
vuestros  oydos  cosa  tan  malvada,  ni  que  pu- 
diessedes  créer  que  un  vuestro  ministro  aya 
concebido  taie  maldad  de  una  persona  tan  cer- 
cana  como  yo  os  soy,  y  tan  limpia  (à  Dios 
gracias)  ;  que  no  me  da  pena,  pues  él  ni  otra 
persona  converdad  ni  mentiras  no  puede  da- 
fiar  ni  macular  una  cosa  tan  limpia  y  clara 
como  es  mi  vida  v  mi  honra,  que  es  causa  que 
si  el  Rey  mi  hijo  no  huviesse  creydo  V.  M.,  no 
huviera  recibido  este  desplazer  de  conoscet 
que  tenga  tan  desuenturado  ministro  en  si, 
servicio;  pero  haviendolo  sabido  lo  mas  tarde 
que  yo  he  podido,  él  ha  querido  hazeroslo 
entender,  afin  que  V.  M.  conozea  que  él  no 
quiere  que  cosa  alguna  pueda  diminuir  la 
buena  amistad  que  Dios  ha  puesto  entre  voso- 
tros  dos;  la  quai  de  mi  parte,  como  cosa  que 
vo  desseo  ver  continuar  tanto  como  vida  mien- 
trasD.ios  me  la  diere,yo  procuraré  en  quanto 
yo  pudiere  de  la  entretener  y  augmentai-  para 
con  él,  assegurandome  que  V.  M.  nos  darà oc- 
casion siempre  de  su  parte  para  que  tengamos 
esta  voluntad,  la  quai  continuara  mientrasvi- 
viere  l. 

Vuestra  buena  madré  y  hermana , 

Caterina. 

De  Fontainebleau,  el  xxx  de  julio  1570. 

1  Voici  la  traduction  de  cette  lettre:  »  Monsieur  mon 
fils,  j'ai  entendu  par  Jérôme  Gondi,  qui  est  de  retour, 
ce  que  vous  l'avez  chargé  de  nous  dire;  et  aussi  par 
la  lettre  que  V.  M.  m'a  écrite  j'ai  vu,  ce  dont  je  n'ai 
jamais  douté,  que  vous  n'aviez  pas  connaissance  d'une 


324 


LETTRES  DE  CATHli 


1570.  —  a  aoûl. 

Imprima  dans  le  tome  111  rie  l'Histoire  de  Bretagne, 
de  dom  Morice,  p.  i36ô. 

A  M'  MARTIN  DE  BEAUNE, 

AOBB    DR   COt'LOHBZ  ,    MEMBRE   DU    COSSB1L   PRIVÉ. 

Catherine,  par  la  grâce  de  Dieu,  royne  de 
France,  dame  du  chasteau  du  Loir,  sçavoir 
vous  faisons  que  nous,  ayant  esgard  aux  bons, 
agréables  et  recommandables  services  que  a 
icy -devant  faietz  au  Roy  nostre  très  cher 
sieur  et  filz  et  à  nous  le  sr  de  Bois -Février, 
lui  vivant,  son  maislre  d'hostel  et  le  nostre, 
gouverneur  et  lieutenant  général  pour  Sa  Ma- 
jesté au  pays  de  Vandomois,  et  désirant  iceulx 
reconoistreenverssaveufve,  estant  bien  records 
de  la  permission  par  nous  à  luy  cy-devant 
accordée  de  résider  en  nostre  chasteau  du  Loir, 
avons  de  nouveau  permis,  accordé  et  octroyé 
à  ladicle  \eufve  qu'elle  avec  ses  enfans  et  fa- 
chose  si  lâcheuse  qui  vous  put  faire  croire  que  votre  mi- 
nistre ait  conçu  d'aussi  odieux  soupçons  d'une  personne 
qui  vous  touche  d'aussi  près  que  moi,  et  aussi  irrépro- 
chable. Dieu  merci,  cela  ne  me  fait  pas  de  peine,  car  ni 
lui  ni  d'anlres,  en  disant  la  vérité  ou  par  des  mensonges, 
ne  peuvent  faire  aucun  tort  ni  apporter  aucune  tache  à 
une  chose  aussi  nette  et  aussi  limpide  que  ma  vie  et  mon 
honneur.  C'est  la  cause  pour  laquelle,  si  le  Roi  mon  fils 
m'avait  cru,  V.  M.  n'aurait  pas  eu  le  désagrément  de 
connaître  qu'il  avait  à  son  service  un  ministre  si  malen- 
conlreax;  mais  comme  il  no  l'a  appris  que  le  plus  tard 
que  cela  m'a  été  possible,  il  a  voulu  vous  le  faire  en- 
tendre, afin  (pie  V.  M.  sache  bien  qu'il  ne  veut  pas  que 
rien  puisse  altérer  la  bonne  amitié  que  Dieu  a  mise  entre 
vous  deux.  Celle  amitié,  que  je  désire  voir  continuer 
aussi  longtemps  que  la  vie,  tant  que  Dieu  me  la  donnera, 
je  travaillerai  de  mon  cùlé  en  tout  ce  qui  pourra  l'en- 
tretenir et  l'augmenter  en  tant  qu'il  dépend  de  lui,  et 
je  m'assure  que  V.  M.  nous  fournira  toujours  de  sa  part 
l'occasion  de  conserver  cette  bonne  volonté,  qui  durera 
tant  que  vivra 

"Voire  bonne  mère  et  sœur, 

trClTUlM, 

-De  Fontainebleau,  le  3o  juillel  1Ô70.1 


R1NE  DE  MÉDICIS. 

mille  puisse  demourer  et  s'habituer  en  noslre- 
dicl  chasteau,  vous  mandons  et  nous  plaist  que 
icelledicte  veufve  ait  en  icelui  chasteau  entrée 
et  vssue,  ensemble  sesdicls  enfants  et  Camille 
sans  empeschement,  tout  ainsi  que  nous 
l'avions  cy-devant  accordé  audict  feu  sr  de 
Bois-Fevrier. 

Donné  à  Sainl-Germnin-en-Laye,  le  3  aousl 
i&70. 

Caterink. 
Pinart. 


1570.  —  3  août. 

''rit;,  l'eeord  office,  State jtapers ,  France,  vol.  XL\III. 
A  TRÈS  HAULTE  KT  TRÈS  EXCELLENTE  PRINCESSE 

NOSTBB  TRES  CHÈRE  ET  TRES  AMÉE  BBUH  ET  COISISE, 

LA  ROYNE  D'ANGLETERRE. 

Très  haulte,  très  excellente  et  très  puis- 
sante princesse,  nostre  très  chère  et  amée 
sœur  et  cousine,  incontinent  que  la  négocia- 
lion  de  la  paix  a  été  résolue  ',  le  Roy  nostre 

'  Voici  le  mémoire  adressé  à  la  reine  Elisabeth  par 
les  chefs  prolestants  pour  lui  annoncer  la  conclusion  de 
la  paix  : 

i Messieurs  les  princes  de  Navarre  et  de  Condé,  Mon- 
sieur l'admirai  et  les  seigneurs,  gentilshommes  et  autres 
qui  les  ont  accompagnez  en  la  commune  défense  de  la 
cause  de  la  religion,  se  ressentant  maintenant  du  fruicl 
et  effect  de  la  faveur  et  assistance  qu'ilz  ont  reçue  de  très 
haulte  et  puissante  dame  et  princesse  la  royne  d'Angle- 
terre par  une  paix  qu'ilz  onl,  avec  la  grâce  de  Dieu,  ac- 
quise, n'ont  voulu  faillir,  incontinent  après  la  publication 
d'icello,  lui  en  donner  advis  et  luy  faire  entendre  par 
ticulièrement  comme  toutes  choses  se  sont  passées,  oultre 
ce  que  desjà  elle  pourra  en  avoir  appris  par  le  rapport 
que  lui  en  aura  faicl  le  cardinal  de  Chastillon,  ayant 
pour  cest  effect  estimé  qu'ilz  ne  peuvent  faire  meilleure 
élection  que  du  s' de  Brean,  tant  pour  la  parlai,  te  el 
entière  fiance  qu'ilz  ont  en  luy,  que  pour  ce  qu'ilz  l'as- 
seurent  qu'il  sçaura  bien  et  dextrement  s'acquicter  J> 
ceste  charge,  ayant  esté  témoin  et  vu  à  l'oàl  tontes  les 
occurences  et  particularités  qui  sont  intervenues  en  ee 
l.iirl,  lequel  en  premier  lieu  fera  entendre  à  Sa  Majesté 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS 

1res  cher  sieur  et  filz  n'a  voulu  faillir  de  vous 
adverlir  de  ce  à  quoy  les  choses  ont  esté  enfin 


que  le  traité  et  pourparler  de  la  paix  a  esté  commencé 
dès  le  mois  d'octobre  dernier,  mais  d'aultanl  que  par  les 
conditions  de  paix  qui  leur  furent  dès  lors  proposées,  on 
leur  offrait  seulement  une  liberté  charnelle  de  conscience, 
sans  exercice  de  la  religion,  pour  la  défense  et  maintien 
do  laquelle  seulement  ilz  avoient  esté  contraincls  de 
prendre  les  armes,  ilz  n'auraient  voulu  entrer  plus  avant 
dans  aucune  négociation,  cstans  résolus  de  plustost 
s'exposer  tous  les  ungs  après  les  aultres  à  une  mort 
honorable,  que  par  une  lascbelé  et  infidélité  si  grande 
il  leur  ftist  imputé  et  reproché  par  la  postérité  d'avoir 
quitté  et  abandonné  l'honneur  et  service  de  Dieu  et  leur 
propre  conscience;  que  depuis  sur  cela  Sa  Majesté 
aurait  envoie  vers  eulx  le  sieur  de  Biron,  chevalier  de 
l'ordre,  capitaine  général  et  grand  maistre  de  son  arlil- 
lerie,  et  le  sieur  de  Malassisse,  conseiller  en  son  conseil 
privé ,  pour  offrir  et  accorder  l'exercice  de  la  religion  es 
maisons  des  gentilshommes  hauts  justiciers,  où  ceulx 
du  peuple  pourraient  convenir,  si  bon  leur  sembloit,  la 
restitution  des  honneurs  et  eslats  pour  le  regard  desdiclz 
gentilshommes  seulement,  et  pour  la  seureté  de  la  paix 
quatre  villes  qui  demeureraient  es  mains  desdicls  sei- 
gneurs et  princes  ou  de  ceulx  qui  seraient  commis  par 
eux  pour  les  garder;  mais,  pour  aultant  qu'en  ce  qui 
concerne  le  salut  et  rédemption  acquise  par  Jesus-Christ, 
il  n'a  acception  des  petits  et  des  grands,  des  nobles  et 
des  roturiers,  et  par  ce  moyen  qu'on  ne  ponvoit  en  la 
cause  de  la  religion  faire  exception  des  personnes  sans 
irriter  et  offenser  Dieu  grandement,  les  sieurs  princes, 
se  conlianl  en  sa  seule  bonté  et  miséricorde,  voulurent, 
aussi  peu  que  devant,  accepter  telles  offres  et  conditions, 
encoies  que  lors  il  y  eust  bien  peu  d'espé:ance  de  pou- 
voir plus  longtemps  maintenir  l'armée  en  campaigne  et 
que  les  affaires  fussent  réduites  à  un  estât  assez  douteux 
et  incertain;  que  après  plusieurs  et  divers  renvois  d'am- 
bassadeurs, tant  de  la  part  de  Sa  Majesté  Sers  lesdiclz 
seigneurs  et  princes  que  de  la  part  desdiclz  princes 
vers  Sa  Majesté,  Dieu  a  voulu  bénir  l'asseurance  et  con- 
fiance que  lesditz  princes  et  ceulx  qui  les  accompaignent 
ont  en  luy,  ayant  miraculeusement  maintenu  et  conservé 
leur  armée  en  son  entier  l'espace  de  deux  ans  sans  solde 
et  au  milieu  de  tant  de  désastres  et  périls,  qui  se  sont 
présentés,  et  après  ces  orages  tellement  incliné  le  cœur 
et  volonté  de  Sa  Majesté  au  rétablissement  et  repos  et 
tranquililé  publique,  qu'elle  leur  a  librement  et  de  son 
propre  mouvement,  et  conlre  l'espérance  et  conseils  d'au- 


325 

termine'es,  ainsi  qu'il  mande  au  sieur  de  fa 
Mothe-Fe'nelon,  chevalier  de  son  ordre,  son 


cuns  de  ses  principaux  qui  sont  près  de  Sa  Majesté,  ac- 
cordé et  octroie  des  conditions  assez  tolérables  et  dont  ilz 
ont  quelque  occasion  de  se  contenter  et  louer  Dieu,  ainsi 
que  ladicle  dame  et  royne  pourra  voir,  s'il  lui  plaist, 
par  la  lecture  de  l'édict  qui  est  dressé  sur  le  faict  de  la 
pacification,  que  le  sieur  de  Breau  lui  portera;  à  quoy 
lesdietz  sieurs  princes  ont  d'autant  plus  esté  induits  d'y 
consentir  que,  par  l'expresse  permission  de  l'exercice  de 
ladicte  religion,  qui  a  esté  octroie  et  concédé  par  ledict 
édict  en  une  infinité  de  lieux  et  endroits  de  ce  royaulme, 
ladicte  religion  est  manifestement  approuvée  par  Sa  Ma- 
jesté, de  laquelle  il  n'y  a  aucun  en  ce  royaume,  de 
quelque  estât,  qualité  et  condition  qu'il  soit,  qui  ne 
puisse  jouir  avec  quelque  commodité  tolérable,  et  que  la 
seule  lecture  dudict  édict  convaincra  tousjours  de  men- 
songe et  calomnie  ceulx  qui  ont  voulu  faire  croire,  contre 
toute  apparence  de  vérité,  qu'il  n'y  alloit  point  en  cela 
du  faict  de  la  religion,  ains  de  simple  rébellion,  attentat 
à  l'Estat,  puisque  on  voit  maintenant  à  l'œil,  comme  on 
a  desjà  vu  aux  précédents  traités  de  paix  que,  inconti- 
nent qu'on  a  accordé  auxdicts  seigneurs  et  princes  le 
solide  establissement  de  la  religion,  ils  se  sont  contentés 
et  soumis  franchement  et  volontairement  à  tout  ce  qu'on  a 
voulu. v  (Record  office, State papers,  Franco,  vol.  XLVI1I, 
copie  du  temps.  —  Voir  notre  livre,  Le  zvi'  siècle  et  les 
Valois,  p.  a 6a.) 

Voici  le  récit  de  la  dernière  entrevue  entre  Charles  1\ 
et  les  députés  des  chefs  protestants  : 

tiAujourd'huy  vcme  jour  d'aoust  1570,  le  Roy  estant  à 
Sainct-Germain-en-Laie,  a,  en  présence  de  la  Royne  sa 
mère,  de  Messeigneurs  le  duc  d'Anjou,  son  lieutenant 
gênerai,  et  duc  d'Alençon,  ses  frères,  de  Messieurs  le 
cardinal  de  Bourbon  et  duc  de  Montpensier,  princes  du 
sang,  des  cardinaux  de  Guise  et  de  Pellevé,  des  ducs  de 
Guise,  de  Longueville,  d'Aumale,  de  Montmorency,  du 
s'  de  Vieilleville,  tous  deux  mareschaux  de  France,  des 
sieurs  de  Villiers,  marquis  de  Villars,  de  Lansac,  évesque 
de  Limoges,  de  Birague,  conte  de  Rez,  de  Sainct- 
Supplice,  de  Villequier,  et  de  Bellièvre,  tous  conseil- 
lers au  conseil  privé  dudict  seigneur,  faict  lire  par 
moy  son  conseiller  et  secrétaire  d'Estat  les  articles  de 
paix  accordés  aux  depputés  de  Messieurs  les  princes  de 
Navarre  et  de  Condé  et  des  sieurs  et  autres  qui  sont  avec 
eulx. 

trAprès  la  lecture  d'icelle,  ledict  seigneur  leur  a,  par 
sa  propre  bouche,  faict  entendre  que,  cognoissant  par 


326  LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 

conseiller  et  ambassadeur  résident  pies  de 
vous,  de  le  vous  faire  entendre,  dont  vous  sup- 


expériencc  ne  pouvoir  par  les  armes  mettre  fin  aux 
troubles  qui  sont  en  son  royaume  (pie  par  la  totale  ruine 
rie  ses  subjeU,  désirant  néanmoins  les  deslivrer  des  maux 
et  calamités,  dont  à  l'occasion  des  guerres  ils  esloient 
affligés,  il  s'esloit  résolu  d'accorder  aux  deppulés  des- 
dicts  princes  les  articles  qui  avaient  esté  leus,  pour  sur 
iceux  faire  un  édir.t  de  pacification,  par  le  moyen  duquel 
estant  la  paix  reslablic  en  son  royaume,  il  espéroit  que 
l'obéissance  luy  seroit  d'un  chascun  mieux  rendue  qu'elle 
n'avoit  esté  par  cy-devant,  et  que  ses  édicts  et  ordon- 
nances seroient  mieux  gardées  et  observées,  priant  la- 
dicte  dame  la  Royne  sa  mère,  mcsdicts  seigneurs  ses 
frères,  lesdicls  seigneurs,  princes,  sieurs  et  autres  as- 
Ùstants,  promettre  et  jurer  entre  ses  mains  garder  et 
observer  de  point  en  point  le  contenu  èsdicts  articles  et 
faire  entretenir  l'édict,  de  pacification  qui  en  seroit 
faict. 

rLa  Uoync,  après  avoir  dict  le  contentement  qu'elle 
receproit  de  le  veoir  en  aage  de  jugement  pour  se  faire 
mieux  obéir  qu'il  n'avoit  esté  par  cy-devant,  luy  a  promis 
et  juré,  puisqu'elle  cognoissoit  son  intention,  que  les- 
dicls articles  accordés  auxdicts  depputés  fussent  gardés 
et  observés,  non  seullement  qu'elle  l'assisteroit  de  son 
conseil,  mais  qu'elle  l'aideroit  de  tout.  ?on  pouvoir  à  les 
faire  entretenir  et  observer,  aiant  tousjours  désiré  de 
veoir  sou  royaume  remis  en  mesme  estât  que  du  temps  de 
ses  prédécesseurs.  Mondict  seigneur  le  duc  d'Anjou  a 
supplié  très  humblement  le  Roy  croire  que ,  tout  ainsi  qu'il 
n'avoit  espargné  sa  vie  durant  la  guerre,  qu'il  ne  l'espar- 
gneroif  non  plus  pour  tousjours  le  rendre  obéi,  et  pour 
entretenir  la  paix.  Mondict  seigneur  le  duc  d'Alençon  a 
faict  le  mesme  serment,  comme  au  semblable  ont  juré, 
chacun  particulièrement,  lesdicts  seigneurs  princes ,  sieurs , 
mareschaiix  de  France  et  autres  d'emploier  leurs  biens  et 
personnes  et  vies  à  garder  et  faire  garder  de  tout  leur 
pouvoir  lesdicts  articles,  et  ce  qu'ils  cognoissent  eslre 
de  son  intention,  de  quoy  les  aians  tous  ledict  seigneur 
remercié,  les  a  admonestés  de  vouloir  vivre  en  con- 
corde et  amityé  les  uns  avec  les  autres,  comme  estant 
le  premier  bien  de  l'eslablissement  de  ceste  paix,  ce  que 
tous  lesdicts  princes  et  seigneurs  lui  ont  aussy  promis 
faire. 

tDc  quoy  ledict  seigneur  a  commandé  à  moy  son  se- 
crétaire d'Estat  d'en  faire  et  dresser  le  présent  acte, 
pour  servir  de  tesmoignage  partout  où  besoing  sera 
des  promesses  qui  luy  ont,  ainsi  que  dessus,  esté  faict.es 


plions  le  vouloir  croire  et  à  tant  nous  prions 
Dieu,  très  haulte,  1res  excellente  et  très  puis- 
sante princesse,  nostre  très  chère  et  très  amée 
bonne  sœur  et  cousine,  qu'il  vous  ayt  en  sa 
saincle  et  digne  garde. 

Escript  à  Sl-Germain-en-Laye,  le  111e  jour 
d'aoust  1570. 

Gateiune. 


1570.  —  la  août. 


Copie.  Archives  de  Mantooe. 


A  MON  COUSIN 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  MANTOUE. 

Mon  cousin,  pour  la  cognoissance  que  le 
Rov  monsieur  mon  ûlz  a  de  la  singulière  af- 
fection que  vous  lui  rendez,  il  a  bien  voulu 
vous  adviser  que,  grâces  à  Dieu,  il  a  mis  la 
paix  entre  ses  subjetz,  et  son  royaulme  ]  en 
repos  et  en  l'obéissance  qui  lui  est  due.  De 
ma  part,  j'ay  semblablement  eu  telle  occasion 
\ouki  accompaigner  ses  lettres  de  ce  petit  mol 
avec  assurance  que  ce  vous  sera  nouvelle  très 
agréable,  et  que  en  recevrez  tout  contente- 
ment et  réjouissance;  sur  ce  je  ne  vous  diray 
davantage  et  supplieray  le  Créateur  vous  avoir, 
mon  cousin,  en  sa  très  saincte  garde. 

par  lesdicts  princes,  seigneurs  et  autres  dessus   nom- 
més. 

it  Ainsi  signé,  Coam.es. 

«Et  plus  bas, 

«De  Neufville.t! 
(Record  office,  Slatepapen,  France,  vol.  XLV1I1.) 

1  La  paix  fut  conclue  et  arrêtée  le  8  août.  Le  Parle- 
ment la  publia  le.  11.  Voir  le  texte  original  de  l'édil 
de  pacification  dans  le  fonds  Fonlanieu,  n°3a9;  le  re- 
cueil de  Fonlanon  (tome  IV,  p.  3oo  à  3o4);  lettres 
d'Est.  Pasquier  (livre  V,  lettre  10);  Le  Laboureur, 
Additions  mis  Mémoires  de  Castelnau,  tome  II:  articles 
ajoutés  a  ceux  accordés  aux  hugenols  par  le  traite  il.' 
paix  (liibl.  11.1t.,  fonds  Fonlanieu,  n"  3«>.i). 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


327 


Escript  à  S'-Germain-en-Laye,  le  xnejour 
d'aousl  1570. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


1570.  —  1  a  août. 

Aut.  Arch.  nat.  collecL  Simanais,  K  i5i6,  pièce  (Jj. 

A  MON  FILS  LE  ROY  CATOLIQLE. 

Monsieur  mon  fils,  je  comenseré  ma  lelre 
|jour  vous  prier  m'escuser,  cet  plus  tost  né 
fayst  re'ponse  à  la  siene  que  j'é  reseue  yl  i  a 
un  moys,  par  laquele  Vostre  Majesté  me  men- 
doyt  du  mariage  du  roy  de  Portugal  et  de  ma 
fille,  d'aultent  qu'ele  s'an  remetoyt  sur  don 
Fransès  d'Alava  son  anbasadeur,  lequel  j'é 
\  olcu  auparavent  ouir,  ay  asteure  qu'il  m'a  dist 
cet  que  lui  comendiés,  je  n'é  voleu  fallir  lui 
fayre  re'ponse,  laquele  je  ne  puis  san  dire  hà 
Vostre  Majesté  que  j'é  trové  bien  aystrange 
une  chause  de  quoy  aylle  nous  lia  tent  présé, 
nous  en  remetre  si  louing  aveques  une  si  foyble 
ayscuse,  non  quejen'ayeasuranse  que  ma  fille 
ne  fauldré  au  là  au  alleur  d'estre  [mariée] 
selon  le  lieu  dont  ayle  ayst,  mes  ay  regret  de 
[veoir]  que  le  tout  torne  an  moquerie  pour 
nous,  cregnenlque  le  Roy  vostre  frère,  conoy- 
sant  de  quele  fason  l'ons  eDn  a  eusé,  ne  le 
trove  si  avsé  à  disimeuler  que  moy  ;  et  pour  enn 
avoyr  dist  à  don  Fransés  librement  set  que 
en  savion  et  l'avoyr  mendé  à  l'embasadeur  près 
Y.  M. ,  je  ne  lui  en  fayré  rediste  et  lui  dire  que , 
avant  pieu  à  Dieu  remetre  cet  royaume  en 
pays ,  que  le  Roy  mon  fils  ay  moy  l'ann  avons 
bien  voleu  avertir,  corne  yl  fayst  par  sondist 
embasadeur,  qui  me  guardera  lui  enn  es- 
cripre  daventage,  sinon  que  nous  nous  aseu- 
rons  que  serés  tousjour  bien  ayse  de  nous voyr 
en  repos  et  que,  ancore  que  cete  pays  ne 
souit  corne  l'usions  désirave  que,  ayent  l'hon- 
neur de  Dieu   le   Roy  mondist  fils  et  nous 


davent  toutes  chauses,  pour  lequel  avons 
azardé  cet  royaume  et  la  vie  de  mon  fils  le 
duc  d'Enjou  en  dus  batailles,  que  V.  M.  ne 
douit  doucter  qu'en  la  pays  le  Roy  son 
frère,  aystent  homme  et  se  fuysant  hobéir,  yl 
ne  fase  tout  cet  que  yl  douit  pour  tousjour 
le  augmenter  et  remetre,  come  ayst  son  ynten- 
tion  et  de  contineuer  de  plus  en  plus  la  pays 
et  amitié  qui  est  entre  vous  dus  et  nos  péis  et 
royaumes  et,  de  ma  part,  désirant,  come  j'é 
tousjour  fayst,  y  servir  de  set  que  auréde  pui- 
sanse,  m'aseurant  que  V.  M.  de  son  cousté 
nous  donnera  aucasion  de  contineuer  en  sete 
volante ,  et ,  de  peur  de  l'anuyer  de  longue  letre . 
fayré  fin  en  lui  recomendent  les  Ynfantes  nos 
filles  et  prient  Dieu  lui  donner  heureus  suqsès 
contre  les  Mores. 

De  S'-Germayn,  cet  xncm 

Vostre  bonne  mère  et  seur, 


d'aulst  1070. 


Caterine. 


1570.  —  12  août. 

Aul.  Archives  de  Turin. 
A  MON  FRÈRE 

MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  ayant  pieu  à  Dieu  de  mètre  au 
cœur  dé  prinse  et  seulx  qui  aytoynt  aveques 
eulx  de  se  reconnoystre  enver  leur  Roy  et  lui 
demander  la  pays  à  genus L,  come  déjeà  avés 
seu,  yl  a  voleu  avoyr  pitié  de  cet  royaume  et  a 
disposé  telement  le  Roy  mon  fils  qu'i  les  ha 
reseu  en  sa  bonne  grase  et  leur  ha  accordé  la 
paix,  laquele  ne  leurs  ayt  à  eux  ceul  nésé- 
sayre  et  utile,  mes  à  tout  cet  royaume;  et. 
sachant  cornent  \ous  nous  aymés  et  désirés 
notre  conservation,  je  n'é  voleu  falir,  encore 
que  le  Roy  mon  fils  le  vous  mende,  le  vous 

1  A  genus,  à  genoux. 


:S28 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIGIS. 


ayscripre  par  cet  présaut  porteur,  m'asurant 
que  en  reseverésle  plaisir  que  avés  acoteumé 

de  voir  nos  bonnes  forteunes,  corne  nous  fay- 
sons  de  toutes  vôtres  et  dernièrement  de  set 
que  avés  fayst  aveques  les  Ferneys,  je  ne 
vous  en  fayré  daventage  de  langage,  car  vous 
entendre  le  tout  par  Boivin  et  seulement 
vous  dirai  que,  tent  plus  nous  serons  huors  ' 
d'afayres,  et  plus  vous  coneslrésla  bonne  vo- 
lante que  vous  portons  et  en  toutes  aucasion 
je  ne  sorès  avoyr  plus  grent  plésir  que  de  le 
vous  fayre  conoyslre  par  ayfest,  qui  sera  l'en- 
droyt  où  je  priré  Dieu  vous  donner  cet  que 
désirés. 

De  Paris,  cet  xn"  jour  d'aulst  1570. 

Votre  bonne  seur, 

Caterine. 


1Û70.  —  i3  août. 

Copie.  Bibl.  Dat.  fonds  français,  n°  1075a ,  p.  759. 

V  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  le  Roy  monsieur 
mon  fds  vous  escript  bien  amplement  ce  qu'il 
désire  que  faciez  entendre  de  sa  part  au  Roy 
Calliolicque  en  luy  portant  les  nouvelles  de  la 
paix  qu'il  a  pieu  à  Dieu  remettre  en  ce 
royaume2;  luy  baillant  les  lettres  que  je  luy 

'  Huors,  hors. 

-  Charles  IX  lui  adressait  le  pouvoir  officiel  de  traiter 
du  mariage  de  sa  sœur  Marguerite  de  Valois  avec  le  roi 
de  Portugal;  a  ce  pouvoir  était  jointe  l'instruction  de  ce 
que  Fouiqucvaulx  aurait  à  représenter  au  sujet  du  ma- 
riage de  Charles  IX  et  d'Elisabeth  d'Autriche  et  dont 
voici  les  lermcs  :  «Monsieur  de  Forquevauls,  par  mes 
pi-érédenles  dcspesches  je  vous  ay  escript  et  mandé 
comme  j'eslois  à  mettre  fin  aux  troubles  qui  estaient  eu 
mon  royaume  par  la  doulceur,  ayant  connu  par  le  succès 
de  tant  de  honorables  victoires  qu'il  avoit  pieu  à  Dieu 
me  donner,  soubs  la  conduite  de  mou  frère  le  duc  d'An- 
jou, n'estre  sa  volonté  que  je  sortisse  des  guerres  par  les 
armes,  ce  qui  m'a  d'aultanl  plus  fàict  résouldre  à  faire 
ladicte  jiuix  parmi  mes  subjects  a  esté  pour  connoistre  la 


escripls,  vous  luy  direz,  de  ma  pari,  que  je  me 
réjouis  infiniment  avecques  luy  de  ce  que  ces 

guerre  ne  se  pouvoir  plus  continuer  sans  la  totale  rtiyne 
de  tous  mes  subjectz  et  de  mon  royaume,  ayant  esté  les 
iii.iiilx  qu'elle  avoit  produicts  si  exlresnies  et  pleins  de 
violence,  spécialement  sur  mon  pauvre  peuple  qu'il  estoit 
hors  d'aleyue,  prest  à  succomber  et  entrer  en  déses- 
poir, lequel  peust  faire  naistre  tels  désordres  qu'il  m'eust 
esté  impossible  d'y  pouvoir  jamais  remédier,  pour  les- 
quels prévenir  il  a  pieu  à  Dieu  remettre  la  paix  en  mon 
royaume  et  revenir  mes  subjects  en  amitié  et  concorde 
les  ungs  avecques  les  aultres,  de  quoy  j'ay  bien  voullu 
vous  advertir  par  porteur  exprès  a  (in  de  le  faire  entendre 
au  Roy  Catholique  mon  bon  frère,  m'assurant  que  celle 
nouvelle  ne  luy  sera  pas  moins  agréable  que  je  reçois 
'de  plaisir  quand  je  vois  ses  affaires  prospérer;  à  quoy 
vou-  adjousterez  le  désir  extresme  que  j'ay  de  conserver 
l'amitié  et  bonne  paix  qui  est  entre  nous  deux,  ainsi  que 
je  luy  l'eray  connoistre  toujours,  comme  j'ay  accoustumé 
de  faire  par  les  effecls.  Je  luy  escripts  une  petite  lettre 
en  créance  sur  vous,  afin  que  vous  ayez  cause  de  luy  dire 
ce  que  dessus;  davantage  vous  lui  fairez  entendre  que. 
m'ayant  le  duc  d'Alhe  faict  dire  par  le  sieur  don  Fran- 
cès  de  Alava,  qu'il  estoit  adverli  estre  sorli  de  la  Rochelle 
ung  grand  nombre  de  vaisseaux  pour  donner  empesche- 
mens  à  la  Royne  Catholique  ma  bonne  sœur  sur  son  pas- 
sage en  Espagne,  j'ay,  aussitost  que  ladicte  paix  a  esté 
conclue  et  arrcslée ,  escript  à  ma  tante  la  royne  de  Na- 
varre, qui  est  en  ladicte  ville  de  la  Rochelle,  qu'elle  don- 
nait ordre  qu'il  ne  fust  rien  entrepris  par  lesdicts 
Rochelois  ou  aucuns  de  mes  subjects,  qui  se  seronl  mis 
en  mer,  sur  ladicte  royne  ny  par  cy-après  sur  les  sub- 
jects dudict  sieur  Roy  Catholique  mon  frère  et  avec  lequel 
j'estois  tellement  délibéré  de  conserver  paix  et  amitié  que 
je  ne  voulois  que  mes  subjects  commissent  aulcune  chose 
du  contraire,  estant  bien  résolu  de  bien  chastieret  punir 
tous  cmdx  qui  ne  m'obéiront  en  cesl  endroict,  comme  en 
tous  autres. 

«Au  demeurant,  Monsieur  de  Forquevauls,  j'attends 
response  de  vous  sur  la  dépeschc  que  je  vous  feis  par  le 
brodeur  de  la  l'eue  Royne  Catholicque  ma  sœur,  spéciale- 
ment sur  ce  qui,  concerne  le  mariage  de  ma  sœur  aveques 
le  roy  de  Portugal  pour  le  désir  que  j'ay  d'estre  esclairç) 
de  ce  que  j'en  doibs  espérer,  afin  de  me  résouldre  de  ce 
que  j'auray  à  faire,  vous  priant  que  je  ne  sois  payé  d'au- 
cune baye,  comme  j'ay  esté  par  trop  jusques  icy,  et  pour 
cesle  cause  mettez  peine,  suivant  voslre  dextérité  et  irigi- 
lence  accoustumée,  de  voir  si  clair  en  ce  faict  que  j'en 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIC1S. 


329 


malheureux  troubles  sont  passez  de  la  façon, 
au  contentement  de  touts  ceulx  qui  ayment  la 
grandeur  et  prospérité  de  ce  royaume  comme 
je  suis  du  tout  certaine  qu'il  y  est  très  affec- 
tionné pour  l'amitié  qui  est  entre  luy  et  le 
Roy  monsieur  mon  fils,  en  laquelle  je  travail- 
leray  autant  qu'il  me  sera  possible  tousjours 
les  maintenir  et  conserver,  connoissant  bien 
que  de  leur  union  et  bonne  intelligence  dé- 
pend le  bien  général  de  la  chrestienté,  et  vous 
promets  que,  lorsque  je  verray  le  Roy  mon- 
dict  sieur  et  fils  bien  obéi  en  son  royaume 
par  touts  ses  sujets  et  ceste  amitié,  qui  est 
entre  ces  deux  grands  princes,  se  continuer, 
comme  j'espère  qu'elle  faira,  je  serav  à  la  fin 
de  mes  souhaits  et  la  plus  contente  du  monde, 
et  me  voyant  en  beau  chemin  d'atteindre  à 
ce  but,  je  me  réjouis  extresmenient,  comme 
je  vous  prie  le  dire  au  Roy  Catholicque  mon 
beau-fils,  vous  advisant  avoir  receu  voz  lettres 
du  douziesme  et  vint-septiesme  de  juillet  der- 
nier passé  ausquelles  il  n'eschet  plus  particu- 
lière response,  sinon  de  vous  prier  continuer 
à  nous  tenir  advertis  de  ce  qui  se  passera  par 
delà.  La  Royne  Catholique  est  partie  le  pre- 
mier jour  de  ce  mois  d'aoust  et  est  aussi  parti 
le  duc  d'Albe  d'Anvers  pour  se  rendre  à  \i- 
mègue  au  devant  d'elle,  estant  son  équipage 
tout  prest  pour  la  faire  passer  en  Espaigne. 
Vous  verrez  ce  que  le  Roy  mondict  sieur  et 
fils  vous  mande  sur  ce  que  lui  a  dict  don 
Fiancez  pour  le  regard  dudict  passage.  Je 
vous  asseure  qu'il  seroit  par  trop  marri  qu'il 
fust  commis  maintenant  aucune  chose  par  ses 
sujets  contre  la  volonté  du  Roy  Catholique,  et 
faict  bien  estât,  estant  la  paix  bien  establie, 
d'y  donner  si  bon  ordre  qu'il  n'aura  aucune 
cause  de  s'en  plaindre;  à  quoy,  de  mon  costé, 
je  tiendray  toujours  la  main  autant  qu'il  me 

sache  la  vérité  le  plustot  qu'il  vous  sera  possible. -1 
(Même  volume,  p.  756.) 

Catbebise  de  Médius.  —  m. 


sera  possible,  priant  Dieu,  Monsieur  de  For- 
quevauls,  vous  a\oir  en  sa  saincte  et  digne 
garde. 

Escript  à  S'-(iermain-en-Laye,  le  treiziesme 
jour  d'aoust  1  570. 

Cateri.ne. 


1570.  —  1  !i  août. 
Copie.  Bibl.  oat.  fonds  français,  n°  1075a  ,  (°  761. 

A  MONSIEUR  DE  FOURQUEVAULX. 

Monsieur  de  Fourquevauls,  je  vous  fais 
ceste  lettre  particulière  pour  vous  advertir  d'un 
propos  qui  est  tenu  entre  mon  cousin  le  car- 
dinal de  Lorraine  et  moy,  l'estant  allé  voir  ce 
jourd'huy  en  sa  maison  où  il  est  malade  de- 
puis quinze  jours  ou  (rois  sepmaines,  lequel 
a  esté  mis  en  avant  par  lu j ,  me  parlant  d'un 
certain  bruit  qui  a  couru  entre  plusieurs  per- 
sonnes, il  \  a  quelque  temps,  du  mariage  pré- 
sumptif  de  ma  fille  avec  le  duc  de  Guise.  Vous 
pouvez  penser,  Monsieur  de  Fourquevauls, 
combien  tels  discours  fondez  sur  ce  sujet  me 
sont  agréables  et  le  plaisir  que  ce  m'est  d'estre 
contrainte  d'y  entrer.  Toutesfois  ayant  esté 
forcée  par  ce  que  m'en  disoit  ledict  cardinal, 
j'a\  bien  voulu  luy  faire  sçavoir  ce  que  j'en 
avois  sur  le  cœur  et  les  causes  que  j'avois 
d'estre  marrie  qu'un  tel  bruit  eut  esté  porté 
si  loing,  comme  en  Espaigne,  pourconnoistre 
le  tort  que  cella  fairoit  à  ma  fille,  spéciale- 
ment pour  le  regard  du  mariage  mis  en  avant 
d'elle  avec  le  roy  de  Portugal;  sur  quoy  je 
luy  ai  bien  voullu  dire  ce  que  m'en  avez  man- 
dé, qui  est  ce  que  Cayes  vous  en  avoit  dit  :  à 
sçavoir  s'il  estoit  \ray  ce  que  don  Fiancés 
d'Alava  leur  avoit  escript  qu'il  se  parlast  dudict 
mariage  de  ma  fille  avec  le  duc  de  Guise,  y 
adjoustant  que  ledict  cardinal  faisoit  valoir 
le  bien  et  revenu  dudict  duc  de  Guise  jusques 
à  deux  cents  mil  escus  de  rente,  vous  priant 


UM£UX     NATIONALE. 


.■530 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDIGIS. 


l'esclaircir  de  ce  qu'en  sçaviez.  Ce  propos  n'a 
pas  donné  moins  d'occasion  audicl  cardinal 
de  se  trouver  en  peine  qu'il  nie  faicl  mal  de 
penser  <|u'il  ait  esté  tenu,  et,  ne  m'y  ayant 
l'aict  aucune  response,  je  cuide  bien  qu'il  en 
parlera  audict  Francès,  et  qu'icelluy  a  escript 
aussi  tosl  par  delà,  dont  je  vous  ay  bien  voullu 
donner advis,  afin  que  vous  ne  soyez  surprins 
et  si  l'on  vous  en  parle  que  \ous  respondiez 
avoir  estimé  estre  de  vostre  debvoir  de  me  le 
faire  sçavoir,  m'estant  la  chose  de  telle  impor- 
tance comme  elle  m'est  et  remonslrant  les 
raisons  que  j'ay  de  me  plaindre  et  de  trouver 
mauvais  que  tels  langages  se  tiennent,  èsquels 
l'honneur  du  Roy  monsieur  mon  fils  et  de 
moy  est  intéressé.  Je  vous  prie  vous  conduire  en 
ce  faict  selon  vostre  accoustumée  prudence,  me 
mandant  après  comme  le  tout  aura  passé,  dont 
je  vous  prie  loulesfois  ne  l'aire  semblant  que 
l'on  ne  vous  en  parle.  Priant  Dieu,  Monsieur 
de  Fourqui'vauls,  vous  avoir  en  sa  saincle 
garde. 

De  Paris,  le  quatorsiesmejourd'aoust  1 570. 

Cmehine. 


1570.  — 19  août. 

Orig.  Arih.  du  Vatican  ,  lettres  des  princes ,  n"  3a. 

A.  NOSTRE  TRÈS  SAINT-PÈRE  LE  PAPE. 

Très  Sainct-Père  ',  mandant  le  Roy  mou  tilz 

1  Le  a.'f  avril  précédent  Pie  V  avait  écrit  à  Charles  IX  : 
«Le  devoir  du  service  apostolique  qui  nous  a  élé  imposé, 
quoique  indigne ,  par  Dieu  tout-puissant  et  le  désir  de 
satisfaire  par  tous  les  moyens  au  devoir  de  notre  con- 
science nous  obligent  à  ne  négliger  dans  nos  lettrée  au- 
cun conseil  paternel  propre  à  faire  sentir  à  Votre  Ma- 
jesté qu'elle  doit  être  sur  ses  gardes  et  n'agir  qu'après 
mûres  réflexions  dans  l'affaire  de  la  paix  qu'on  dit  déjà 
conclue  entre  vous  et  les  hérétiques  ennemis  de  Dieu  el 
rebelles  à  votre  autorité  et  qui  du  moins  est  bien  près 
de  se  conclure.  Nous,  dégagé  de  tous  motifs  d'intérêt  privé 
et  n'ayant  devant  les  yeux  que  la  cause  de  Dieu,  votre 


au  cardinal  de  Rambouillet  de  faire  entendre 
à  Vostre  Saincteté  comment  il  a  pieu  à  Dieu 

sûreté  et  celle  du  royaume,  après  avoir  attentivement 
considéré  la  chose,  nous  vous  déclarons,  ce  qui  est  pour 
vous  la  plus  indubitable  et  la  plus  irréfragable  autorité, 
qu'un  tel  accord,  loin  de  vous  faire  jouir  de  la  paix,  de- 
viendra au  contraire,  la  source  des  plus  grands  maux 
pour  la  Frauce.n  {Lettres  de  Pie  V,  traduites  par  Poller, 
Paris,   îS'jli,  p.  97.) 

Dans  une  nouvelle  lettre  au  cardinal  de  Lorraine, 
datée- du  \h  août,  Pie  V  ajoutait  :  <rll  ne  peut  y  avoir 
aucune  paix,  si  ce  n'est  une  paix  fausse  et  simulée;  sous 
le  nom  de  concorde  se  cache  le  piège  le  plus  insidieux 
de  fraude  et  de  trahison;  les  hérétiques  n'ont  d'autre  but 
que  d'accabler  à  ['improviste  le  Roi,  qui  est  loin  de 
craindre  une  pareille  attaque  ,  ou  bien  de  l'entourer  d'ar- 
tifices et  d'embûches  pour  lui  oler  et  le  trône  et  la  vie. 
Faites  tous  vos  clïorls  pour  déjouer  et  renverser  tous  ces 
desseins  de  paix  et  ne  souffres  jamais,  d'aucune  manière, 
qu'on  porte  en  France  un  coup  si  fatal  à  la  foi  catho- 
lique.» (H'id.,  p.  98.) 

Voici  le  récit  de  l'audience  dans  laquelle  le  cardinal 
de  Rambouillet  lit  part  au  pape  de  ta  conclusion  de  la 
paix  :  ttSire,  le  dernier  de  ce  mois  passé,  M.  le  Mares- 
chal  arriva  en  ceste  Court  qm  m'apporta  les  lettres  qu'il 
a  plu  à  Vostre  Majesté  de  m'escripre  du   treiziesme  du 
mesme  mois  et  le  troisiesme  de  cesthuy-cy  (septembre). 
J'eus  audience  du  pape  en  laquelle  je  présentay  à  Sa- 
dicte  Sainteté  ledict  sr  Mareschal  et  luy  feiz  entendre  au 
moins  mal  qu'il  me  feust  possible   les  justes  et  raison- 
nables considérations  qui  ont  meu  Vostre  Majesté  à  paci- 
fier ses  subjeetz  les  ungs  aveques  les  aultres,  et  essayer 
avecques  une  mutuelle  amityé  et  union  d'iceulx  donner 
quelque    repoz   à   son   royaulme;   car  jusques   à  ceste 
heure,  après  tant  de  batailles,  tant  de  ruynes  et   une  si 
longue  guerre,  elle  n'avoit  pu  en  façon  du  monde  trou- 
ver; je  luy  ai  remonstré  aussy  fort  particulièrement  la 
saincle  intention  et  antienne  affection  que  porte  Vostre 
Majesté  à  la  religion  catholique  et  comme  plus  aisément 
elle   se   remectera  en  son  antienne  splendeur  avecques 
une  bonne  et  durable  paix  que  panny  une  cruelle  guerre 
ou  si  barbare  que  l'on  l'a  veue  depuis  quelques  années 
en  çà,  assurant  toujours  Sa  Sainteté  de  la  révérence  que 
Vostre  Majesté  lui  porte  et  à  ce  Saint-Siège;  sur  quoj 
Sadicte  Sainteté  me  respondit  que  la  paix  en  soy  estoit 
tonsjoni's  une  chose  bonne  et  à  désirer,  mais  qu'il  crai- 
gnoit  que  Vostre  Majesté  ne  l'eust  pas  telle  qu'elle  se 
persuade,  et  qu'il  ne  pouvoit  eu  façon  quelconque  es- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


331 


lui  ouvrir  le  moyen  de  pacifier  son  royaume 
après  tant  de  batailles  et  y  avoir  préservé  la 
vie  de  son  frère  et  de  tant  de  princes  et  no- 
blesse de  ce  royaulme  et  pour  avoir  assez  clai- 
rement peu  faire  cognoistre  à  tout  le  monde 
le  désir  qu'il  a  toujours  eu  de  conserver  sa 
seule  religion  et  l'honneur  de  Dieu  sur  toutes 
choses  et  voyant  que  toutes  forces  n'y  ont  de 
rien  servy,  mais  durant  la  guerre  beaucoup 
de  ses  pays  demourés  sans  religion,  il  a  pensé 
qu'en  recouvrant  l'obéissance  estant  à  ceste 
heure  une,  Dieu  lui  fera  la  grâce  par  la  con- 
servation de  la  paix  d'avoir  plus  de  moyen  de 
remettre  toutes  choses  selon  son  intention, 
s'asseuraut  qu'il  s'acquittera  de  telle  façon 
envers  Dieu  qu'il  en  sera  satisfaict  et  toute  la 
chrestienté  cognoistra  sa  bonne  intention,  et 
Vostre  Saincteté  ne  doubtera  de  ce  qu'il  a 
tousjours  désiré  et  qu'en  son  royaulme  Dieu  et 
son  église  y  sera  mieulx  servis  que  jusques  à 
présent  il  n'a  peu  le  faire,  et  qu'il  remettra 
ce  royaulme  comme  il  a  esté  du  temps  des 
Roys  ses  pères  et  grands-pères  et   lui  aussi 

pérer  qu'elle  feust  ni  bonne,  ni  de  durée,  si  les  condi- 
tions qu'il  entendoit  estoient  véritables,  desquelles  il 
me  dict  n'avoir  encores  aucun  advis  par  son  nonce.  Lors 
lui  présentant  les  lettres  de  Vostre  Majesté,  je  luy  en 
l'eiz  entendre  une  partye;  mais  il  remist  à  s'assurer 
davantage  de  toutes  choses  à  quand  l'ordinaire  de  Lyon 
serait  arrivé,  par  lequel  il  espéroit  estre  adverti  plus  am- 
plement de  plusieurs  endroiclz;  ce  qu'ayant  attendu, 
je  suis  retourné  à  l'audience  le  neufviesme  de  ce  moys 
en  laquelle  continuant  mon  premier  propos,  Sa  Sainc- 
teté me  dict  espérer  tousjours  beaucoup  de  la  valleur,  reli- 
gion etpiétédeSa  Majesté,  qu'elle  se  promectoit  que  Dieu 
ne  l'abandonnerait  jamais,  mais  qu'elle  craignoit  qu'elle 
n'eust  esté  mal  conseillée,  touteûbis  qu'il  y  pouvoit  avoir 
beaucoup  de  raisons  qui  auraient  meu  Vostre  Majesté  de 
ce  faire,  desquelles  elle  se  remectoit  à  Dieu.  Depuis  que 
je  suis  par  deçà  et  que  ordinairement  je  traicte  avecques 
luy,  je  ne  l'ay  jamais  veu  si  retenu  que  à  ceste  heure  ni 
commander  avecques  une  telle  prudence  à  ses  passions 
et  collères.i)  (Bibl.  nat..  fonds  français,  n"  i6o3g. 
p.  988.) 


devolt  et  obéissant  envers  Vostre  Saincteté, 
comme  mérite  le  titre  qu'il  porte  de  pre- 
mier filz  de  l'église  et,  de  ma  part,  je  supplie 
Vostre  Saincteté  croire  que,  si  je  cognoissois 
le  contraire,  n'en  vouldrois  rien  mander  à 
Vostre  Saincteté,  mais  m'en  tairais  comme 
celle  qui  n'a  rien  tant  devant  les  yeux  que 
l'honneur  de  Dieu  et  la  conservation  de  nostre 
religion ,  laquelle  je  m'asseure  avec  sa  grâce 
voir  augmenter  et  fleurir  eu  ce  royaulme,  de 
quoy  je  luy  supplie  de  tout  mon  cœur,  et 
Vostre  Saincteté  de  u'adjouster  foy  aux  rap- 
ports que  ceulx  qui  peuvent  eslre  marris 
de  nostre  repos  lui  feront,  mais  aux  effets 
qu'elle  verra  et  entendra, qui  proviendront  de 
nos  actions,  lesquelles  ne  tendront  jamais 
que  à  l'honneur,  conservation  et  augmen- 
tation de  son  église,  du  Sai net-Siège  Apos- 
tolique et  de  nostre  religion  catholique,  et 
faisant  fin  prieray  Nostre-Seigneur  donner  à 
Vostre  Saincteté  longue  vie  pour  le  bien  de 
son  Eglise. 

De  S'-Germain,  ce  xixe  jour  d'aoust  1570. 

Vostre  dévote  et  obéissante  fille, 

Caterine. 


1570.  —  ai  août. 

Orig.  Arch.  des  Médicis  à  Florence,  dalla  filza  ti--i- . 
nuova  numerazione,  p.  lia. 

A  MA  COUSINE 

LA  DUCHESSE  DE  FLORENCE. 

Ma  cousine,  le  Roy  monsieur  mon  filz  en- 
voyé le  seigneur  Nicolo  Alamany,  chevalier  de 
son  ordre,  et  maistre  d'ostel  ordinaire  de  mon 
filz  le  duc  d'Anjou,  vers  mes  cousins  le 
duc  et  prinse  de  Toscane  pour  les  visiter  de 
sa  part  et  de  la  mienne,  et  pour  leur  faire  en- 
tendre Testât  de  nos  affaires,  qui  a  esté  l'oca- 
sion  que  je  vous  ay  bien  voulu  faire  ce  mot, 
et  vous  asseurer  par  cette-cy  que  vous  trou- 

4a. 


332 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


\eiez  tousjours  en  moy  affection  de  bonne 
amye  et  cousine  es  ocasions  (]ui  se  présente- 
ront, i|ui  nie  (fardera  île  vous  l'aire  plus  longue 
lettre,  vous  pryanl  seulement,  lu\  vouloir  dé- 
partir de  \os  aycle  el  laveur  en  ce  qui  vous 
requerra  pour  im-lie  service  et  pour  ses  a  l'a  ires 
particulières;    car    nous  désirons    en    icelles 


ln\  complaire;  el  après  mes  afl'ertueuses  re- 
commandations à  vos  bonnes  grâces,  je  prie 
Dieu,  ma  cousine,  vous  conserver  en  sa  saincte 
garde  avec  heureuse  et  longue  v\e. 

De  Paris,  ce  xxim"  jour  d'aousl   1Ô70. 

Vostre  bonne  cousine, 

Caterine. 


APPENDICE. 


ADDITIONS   AU  DEUXIEME  VOLUME. 


1563.  —  3o  juin. 

Imp.  dans  V Histoire  du  maréchal  de  Matignon  ,de  Caillière,  p.  6g. 

A  MONSIEUR  DE  MATIGNON. 

Monsieur  de  Matignon,  j'ay  receu  la  lettre 
que  vous  m'avez  escrit.  Je  vous  assure  que 
vous  ne  sçauriés  faire  service  plus  agréable  au 
Roy  monsieur  mon  fils  et  plus  utile  au  bien 
de  ses  affaires  que  de  restablir  si  bien  les 
choses  de  la  basse  Normandie  que  chacun  y 
vive  en  l'obéissance  et  l'observation  de  ce  qu'il 
a  ordonne'  pour  la  paix  de  son  royaume,  qui 
a  assez  ressenty  de  calamitez  de  nos  divisions 
pour  nous  faire  plus  sages  et  nous  garder  de 
retomber  en  pareils  inconvénients.  J'ay  escrit 
au  sieur  de  Rabodanges,  bail! if  d'Aleneon, 
qu'il  se  transporte  devers  le  comte  de  Mont- 
gommery,  les  sieurs  de  Colombières  et  Saincte- 
Marie  des  Aigneaux  pour  leur  commander  et 
ordonner  de  ma  part  qu'ils  ayent  à  renvoïer 
tous  les  soldats  qui  sont  en  leurs  compagnies 
et  se  réduisent  à  demeurer  dans  leurs  maisons 
avec  leurs  trains  ordinaires  et  tels  que  porte 
leur  qualité,  sans  faire  par  eux  ny  par  leurs 
gens  forces,  \iolences  ny  novaliléz.  J'entends 
aussi  que  vous,  qui  avez  le  pouvoir  et  autho- 


rilé,  donniés  ordre  qu'il  ne  leur  soit  l'ait  aucun 
excès  ne  déplaisir  et  que,  sitost  que  ledict 
Sainte-Marie  se  sera  retiré  en  sa  maison  et 
aura  abandonné  la  ville  de  Sainct-Lo,  vous  la 
fassiez  démanteler,  suivant  ce  que  le  Roy 
monsieur  mondict  fils  vous  ordonna  à  vostre 
dernier  parlement,  afin  que  nul  n'en  soit  plus 
en  peine  et  qu'on  oste  le  moyen  à  ceux  qui 
auraient  envie  de  tumultuer  de  s'en  pouvoir 
prévaloir  en  leurs  folies,  priant  Dieu,  Mon- 
sieur de  Matignon ,  etc. 

Escrit  le  trentième  juin  1 563. 

Caterine. 
Roubdix. 


1564.  —  -2  janvier. 

Orig.  Dibi.  nat.  fonds  français,  n°  3355,  p.  i5. 

A  MADAME  MA  TANTE 

MADAME  DE  FERRARE. 

Madame  ma  tante,  j'ay  receu  la  lettre  que 
m'avez  escripte  et  suis  bien  ayse  de  l'affection 
et  bonne  volunté  que  les  habitans  de  la  ville 
de  Montargis  portent  au  service  du  Roy  mon- 
sieur mon  filz.  Je  m'asseure  que  là  où  vous  serez 
vous  vous  cmployerez  tousjours  à  ce  que  ung 


334  LETTRES  DE  GATH 

chacun  l'ace  son  devoir  et  vive  soubz  l'obéis- 
sance du  Roy  monsieur  mon  filz  et  de  ses 
éditz ,  vous  priant,  Madame  ma  tante,  l'aire  en 
sorte  que  bientost  je  puisse  effectuer  ce  pour 
quoy  le  prévost  de  ITIoslel  et  La  Buissière  ont 
esté  dépeschez,  aflin  de  se  servir  des  deniers 
à  ce  que  le  Roy  monsieur  mon  filz  les  a  des- 
tinez. M'asseurant  que  vous  n'y  oublierez 
rien,  je  prieray  Dieu,  Madame  ma  tante, 
qu'il  vous  ayt  en  sa  garde. 

De  Saint- Maur,  le  u°  janvier  1 503 
(i564). 

Vostre  entièrement  bonne  niepse, 

Caterine. 


|  1 506.  —  Fin  décembre.  ] 

Aut.  Archives  de  Turin. 

\  MONSIEUR  LE  DUC  DE  SAVOIE. 

Mon  frère,  j'é  entendu  par  le  président 
de  Birague  et  la  letre  que  m'avés  ayscriple 
bien  au  long  de  vos  novelles,  chause  qui  m'a 
aysté  très  agréable  et  que  je  vous  ay  bien  voleu 
lémoynier  par  la  présanle;  entre  touttesque  la 
prinsipale  que  j'é  trové  la  meilleure  ha  esté 
le  contentement  qu'il  m'a  asseuré  que  Madame 
ha  du  bon  treslement  que  lui  faystes  et  l'amy- 
tyé  que  lui  portés,  chause  qui  nous  aublige 
non  moy  seulement,  mes  le  Roy  mon  fils  et 
tous  ses  frères  à  vous  aymer,  et  vous  fayre 
eoneslre  cornent  nous  resantons  de  son  ayse 
et  contentement,  cet  que  fayron  loutles  nos 
vies  et  en  louttes  les  aucasions  qui  se  présan- 
teront,  vous  prient  fayre  aystat  de  nous  tous 
corne  de  chauses  qui  son  plus  à  vous  et  desirèt 
plus  votre  consenation  et  augmentation;  qui 
est  cause  que,  ayent  entendu  par  Iedist  pré- 
sident  quelque  creynte  que   avés    lieue   de 


ER1NE  DE  MEDIGIS. 

quelque  surprise  con1  vous  volouyt  fayre  à 
Monmëlian  pouraucasion  deseulx  décelé  no- 
velle  religion,  à  cause  de  quelque  aydist  que 
avés  fayst  de  lé  fayre  sortir  aur2  de  vos  péys, 
je  ne  me  puis  guarderde  vous  dire  que  je  vous 
prie  ne  volouir  rompre  fenqueste  et  aler  du- 
semenl ,  comme  avés  fayst  auparavenl ,  veu  que 
aystant  la  royne  ma  tille  à  Baionne,  le  duc 
d'Albe,  en  la  présance  dé  principaulx  du  consel 
du  Roy  mon  fils,  nous  disl  trover  très  bon  el 
nésésère  tréter  les  chauses  de  la  religion  du- 
sement,  et  entretenir  nosaydis,  tent  plus  vous 
que,  Dieu  mersi,  n'aystes  encore  tombé  en 
nos  calamités,  vous  devés  governer  de  f'ason 
pour  ni  parvenir; car  set3  eune  très  mauvèse 
chause,  le  vous  disant,  corne  selle  qui  l'a  trop 
ayprovée  et  ne  lé  fault  léser  prandre  ryen 
daventage  ne  les  mètre  au  désayspoyr.  Vous 
me  pardonneras,  sel  je  vous  en  dis  trop;  mes 
l'anvie  que  j'é  ausi  vous  voir  eu  repos  et  ausi 
que  sela  ne  nous  ramène  quelque  cbause  du 
coûté  de  Daulphiné  et  Provense  enn  est  cause, 
veu  que  déjeà  vous  faystes  demender  au 
conte  de  Tende  et  à  Gordes  de  les  empêcher 
d'aler  de  votre  coûté  et  sela  vous  aleumerèt 
eun  feu  qui  ne  seroyt  aysé  à  estindre  et  nous 
u'an  n'avons  que  fayre ,  veu  que  peu  à  peu 
tout  cet  comanse  apéser  et  nous  creyndrions 
de  retomber  où  nous  venons  et  ne  volons  plus 
retourner.  Mon  frère,  je  vous  parle  selon  l'a- 
mour que  vous  porte  et  à  Madame,  et  pour 
avoyrdist  à  set  porteur  auooune  chause  pour 
vous  fayre  entendre,  fayré  fin ,  me  remetent  sur 
luy  et  prient  Dieu  vous  donner  cet  que  désirés. 
Vostre  bonne  seur, 

Caterine. 

'   Con,  qu'on. 
'  Aur,  hors. 
;  Sel,  c'est. 


IL 


ADDITIONS  AU  TROISIÈME  VOLUME. 


1568.  —  iC  janvier. 
Minule.  Bibl.  nat.    i55M,    f  i33. 

A  MONSIEUR  LE  COMTE  RHINGRAVE. 

Mon  cousin,  le  Roy  monsieur  mon  filz  et 
moy  avons  receu  grand  conlantemenl  d'en- 
tendre que  mon  cousin  le  marquis  de  Bade 
n'avt  voulu  en  aucune  façon  secourir  ses  en- 
nemys  et  qu'ayant  congneu  la  vérité  des  trou- 
illes où  nous  sommes  il  ayt  mieulx  aviné  faire 
service  au  Roy  monsieur  mon  filz,  ce  qu'il 
n'oublira  jamais,  et  la  bonne  volunté  qu'il  a 
faicte  au  royaume  monstre  bien  qu'il  veut  suc- 
céder à  ses  prédécesseurs ,  qui  ont  esté  de  tous 
temps  si  bons  amys  et  alyés  de  ceste  couronne. 
Je  veus  que  l'asseuriés  de  ma  part  que  je 
tiendray  la  main  en  tout  ce  qui  le  concernera , 
de  sorte  qu'il  en  aura  contantement.  Cependant 
le  Roy  monsieur  mon  filz  lui  envoyé  une 
lettre  de  retenue  pour  quinze  cens  chevaux, 
lesquelz  il  lèvera,  quant  on  le  luy  mandera  et 
(jue  nous  en  aurons  plus  de  besoing  que  nous 
n'avons  pour  le  présent  et,  aussy  qu'ilz  vien- 
draient trop  tard  s'il  ne  vouloit  desbaucher  de 
ceulx  qui  sont  avec  le  duc  de  Casimir,  lesquelz 
estant  desjà  tous  portez  en  ce  royaume,  serions 
bien  contantz  de  les  recevoir  et  soudoyer  soubz 
sa  charge  jusques  à  tel  nombre  qu'il  pourrait 
retirer  d'avec  ledict  duc  Casimir,  qui  serait 
d'autant  alféblir  noz  ennemys  et  fere  très  si- 
gnalé service  à  ceste  couronne  duquel  il  serait 


a  jamais  mémoire.  Toutesfois,  si  c'est  chose 
qu'il  ne  puisse  fere,  le  Roy  mondict  filz  est 
très  contant  qu'il  vienne  avec  sa  petite  troupe , 
s'asseurant  qu'il  sera  receu  comme  il  mérite  et 
qu'il  luy  fera  si  bon  Iraictement  qu'il  congnois- 
tra  n'avoir  faict  peu  de  chose  de  se  mettre  en 
la  bonne  grâce  d'un  si  grand  prince  qu'est 
mondict  filz. 

(Au  dos.)   A  Mr  le  comte  Reinlgrave,  du 
xvie  janvier  1 568. 


1568. 


iq  mai. 


Imprimé  dans  le  lome  III  de  VHisloire  de  Bretagne,  de  dom  Morice. 
p.  i358. 

-  Catherine,  par  la  grâce  de  Dieu  royne  de 
France,  mère  du  Roy,  à  tous  ceux  qui  ces 
présentes  verront,  salut  :  savoir  faisons  que, 
nous  mettant  en  mémoire  les  grandes,  dignes 
et  recommandables  services  que  ceux  de  la 
maison  de  Rohan  ont  faits  à  cette  couronne  et 
de  combien  leur  postérité  en  est  aujourd'hui 
recommandable;  considérant  aussi  les  grandes, 
rares  et  louables  vertus  qui  sont  en  la  personne 
de  nostre  très  chère  et  amée  cousine  Eléonore 
de  Rohan  dame  de  Guemené,  qui  nous  meu- 
vent de  l'approcher  auprès  nous  en  quelque 
lieu  et  garde ,  qui  soit  condigne  à  sesdites  vertus  ; 
pour  ces  causes  et  autres  considérations  à  ce 
nous  mou  vans,  nous  avons  icelle  nostredite 


336 


LETTRES  DE   CATHERINE  DE  MEDIC1S. 


cousine  cejourd'hui  retenue  et  retenons  en 
Testât  et  place  de  l'une  de  nos  dames,  pour 
par  elle  doresnavant  nous  y  servir  aux  hon- 
neurs, autorités,  prérogatives,  prééminences, 
privilèges,  franchises,  libertés  cl  émoluments 
accoutumez  et  audit  estât  el  place  appar- 
tenant et  aux  gages  que  luy  seront  cy  après 
ordonnez  par  les  estais  de  nostre  maison,  tant 
qu'il  nous  plaira.  Eu  tesmoin  de  quoy  nous 
avons  signé  ces  présentes  de  nostre  propre 
main  et  à  icellcs  l'ait  mettre  et  apposer  nostre 
scel. 

Donné   à  Paris,  le  xixe  jour  de  may  i568. 

Caterixe. 
Brulart. 


1568.  —  1 8  juin. 

Copie.  Bibl.  nat.  fouets  Moreau,  n°  761,  f°  70  *'. 

A  MONSIEUR  LE  COMTE  DE  GRIGNAN. 

Monsieur  le  comte,  par  la  lettre  du  Hoy 
monsieur  mon  filz  '  vous  verrez  comme  il  es- 
cript  que  vous  reteniez  la  garnison  qui  vous 
sera  envoyée  par  moncousin  lecomtedeïende, 
laquelle  il  veult  par  vous  estre  comman- 
dée et  en  vostre  absence  par  ung  lieutenant 
que  vous  chercherez  de  la  religion  catholique, 
el  que  vous  leur  administrez  vivres,  attendant 
que  les  moyens  nous  soyent  venuz  de  les 
payer  de  ce  qui  leur  sera  deu;  à  quoy  je  vous 
prie,  de  ma  part,  vouloir  satisfaire  el  que  ne 
luy  laciez  perdre  la  bonne  opinion  qu'il  a  de 
vous,  aussi  de  faire  cesser  l'exercice  de  la  re- 
ligion, dont  il  vous  escript,  allin  que  son 
éilil  de  pacification  soyt  sincèrement  observé, 
priant  Dieu,  Monsieur  le  comte,  nous  avoir  en 
sa  garde. 

Escript  à  Paris.  Iexvin'  juin  1569. 

Caterine. 

1  Charles  IX  ajoutait  dans  sa  lettre  que  l'exercice  de 
la  religion  aurait  lien  à  Mérindol. 


1568.  —  20  juillet. 

Copie.  Bibl.  uat.  fonds  français,  n°  10751 ,  p.  i4o3. 

\  MONSIEUR  DE  FOURQUEYAIX. 

Monsieur  de  Forquevauls,  ayant  le  Roy 
monsieur  mon  fils  loul  présentement  esté 
adverli  par  mon  cousin  le  mareschal  de  Cossé 
comme  les  troupes  qui  s'estoint  assemblées 
en  Piccardie  pour  passer  et  aller  es  Pays  Bas 
au  secours  du  ceux  qui  sont  rebelles  au  Roy 
Catholique  mon  beau-fils  avoint  esté  mises  en 
pièces,  après  s'estre  enfermez  dedans  une 
petite  ville  qui  s'appelle  Saint -Vallery,  il  a 
voullu  qu'il  vous  ait  aussitosl  esté  mandé 
que  vous  ayez  à  le  faire  entendre  au  Roy  Ca- 
tholique mondict  beau-fils  et  luy  direz  qu'il 
s'es!  trouvé  plusieurs  Flamansavecques  eulx, 
lesquelz  ont  esté  mis  en  pièces  et  les  autres 
prias  prisonniers;  et  avons  escripl  à  mon 
cousin  le  duc  d'Albe  qu'il  seroit  fait  desdicts 
prisonniers  ce  qu'il  voudrait1.  Je  suis  asseuré 
que  ceste  nouvelle  luy  sera  agréable  et  vous 
puis  escrire,  après  ce  que  m'en  a  mandé  mon- 
dict cousin  le  mareschal  de  Cossé,  que  il 
n'estoit  pas  moins  de  trois  mil  hommes  soubz 
la  conduite  d'un  nommé  Coequevillc.  lequel 
est  prisonnier.  J'espère  que  la  punition  exem- 
plaire qui  sera  faicte  desdicts  rebelles  suivant 
leur  mérite  donnera  asseurance  à  un  chas- 
cun  combien  le  lîoy  mondict  sieur  et  fils  a 
pour  désagréables  les  depportements  de  ceulx 
qui  ne  luy  obéissent  et  qui  ne  se  contiennent 
suivant  les  édicts  et  ordonnances.  Je  l'escrips 
à  la  royne  ma  fille,  m'ayant  commandé  le 
Roy  mondict  fils  de  le  faire,  s'eslant    trouvé 

1  Le  a3  juillet,  sir  Henri  N'orris  écrivait  à  Céi  il  :  tCo- 
queville  a  été  défait  à  S'- Valéry,  quatre  cents  des  siens 
ont  été  tués,  le  reste  a  été  fait  prisonnier.  Tous  les  Fla- 
inans  seront  livrés  à  la  frontière  aux  officiers  du  Roi  Ca- 
tholique. Coqueville  a  été  condamné  à  être  érartelé.» 
(Ciileiuliir  of  State  paperi,  1 568 ,  p.  5o8.) 


LETTRES  DE  CATHERI.NE  DE  MEDICIS. 


337 


quelque   peu   mal  d'une  petite   fièvre,  dont 

j'espère  qu'il  ne  sera  avecques  la  grâce  de  Dieu 

très  travaillé.  Cependant  vous  pourrez  asseurer 

le  Roy  mon  beau-fils  qu'il  ne  sera  rien  es- 

pargne'  de  ce  qui  pourra  ayder  à  donner  faveur 

au  bien  de  ses  affaires,  lequel  je  sçay  que  le 

Roy  mondict  fils  espouse  comme  le  sien  propre; 

priant  Dieu,  Monsieur  de  Forquevauls,  vous 

avoir  en  sa  saincte  et  digne  garde. 

Du  cbasteau  de  Roullongne,  le  vintième 

de  juillet  1 568. 

Catebihe. 


1 568.  —  a  novembre. 

Orig.  Bibl.  imp.  de  Saint-Pétersbourg,  vol.  XX,  f°  la. 

A  MON  FILS 

MONSIEUR  LE  DUC  D'ANJOU. 

Mon  filz,  je  vous  veulx  bien  faire  part  des 
bonnes  nouvelles  que  nous  venons  d'avoyrpar 
ung  courrier  qui  vyent  d'arriver  de  Rome,  le- 
quel a  apprins  en  passant  sur  les  chemyns 
comme  les  sieurs  deS'-Heran,  d'IMé,  Saint- 
Cliaumond  et  Mon  taré  se  sont  rencontrez  auprès 
d'  \igueperse  et  Gannat  avecques  des  Proven- 
saulx  et  y  a  eu  ung  grand  combat  etdefïaicte, 
en  laquelle  a  esté  tué  Mouvans  et  Ponzenat l 
blessé  à  mort  et  plusieurs  aultres  de  qualité: 
et  ne  les  ayant  peu  défaire  tous  en  ung  jour, 
eulx  s'estantz  éloignez  la  nuict  d'eulx,  ilz  se  sont 
mys  à  les  suyvre  sur  le  chemyn  qu'ils  tiennent 
du  costé de  Dung-le-Roydesi  près  que,  j'espère, 
nous  aurons  bientost  nouvelles  qu'ilz  les  au- 
ront baltuz  pour  la  seconde  fois.  Ledict  cour- 
rier nous  a  dict  aussi  que  tous  ceulx  qui  es- 
toient  en  garnison  dans  Auxerre  sont  sortiz  et 
semblent  qu'ilz  preynent  le  chemyn  de  Gyen; 

'  Nous  croyons  devoir  insérer  cette  lettre,  bien  qu'elle 
ne  soit  que  la  reproduction  en  partie  de  celle  qui  figure 
à  la  page  toi. 

Cvtiicrime  de  Médicis.  —  ni. 


il  nous  a  dict  aussi  que  le  secours  de  mon 
frère  le  duc  de  Savoye  s'avance  fort.  C'est,  mon 
fils,  ce  que  je  vous  puys  dire  en  priant  Dieu 
qu'il  vous  ayt  en  sa  saincte  garde. 

De  Parys,  le  11e  jour  de  novembre  1 568. 

Lesdictz  Provensaulx  en  tout  ne  font  nombre 

que  de  six  mille  hommes  et  ceulx  qui  les  ont 

combattus  n'estoyent  que  troys  mille. 

Vostre  bonne  mère, 

Caterine. 


[  1569.  —  Septembre.] 

Aut.  Archives  de  Turin. 
A  MADAME  MA  SOEUR 

LA  DUCHESSE  DE  SAVOIE. 

Madame ,  j'é  reseu  vostre  letre 1  pard'Albene, 
lequel  vous  dira  que  j'é  fayst  tout  cet  que  vous 
désirés  et,  quand  je  fayré  aultrement,  je  vous 
suplie  ne  penser  que  ce  souit  faulte  de  désirer 
de  vous  servir  et  satisfayre,  mes  sera  de  ne  le 
povoyr;  car  je  n'é  neul  plaisir  semblable  à 
celui-là,  quand  je  foys  quelque  chause  que  je 
pense  vous  aystre  agréable  et  que  ayés  au- 
casion  de  vous  contenter  de  moy  et  de  con- 
tineuer  à  me  tenir  en  vostre  bonne  grase, 
sinon  au  premier  lieu,  ayent  un  mary  et  un 
fils,  mes  que  neul  aultre  ne  me  puisse  paser 
davant  et  vous  supplie  que  cet  lieu  là  me 
souit  conservé;  car  je  ne  vous  donnerai  jeamès 
aucasion  de  vous  en  repentir  et  me  le  aulter. 
Madame,  d'Albène  m'a  dist  que  sériés  bien 
ayse  d'avoyr  lameseure  de  tous  mes  enfans2et 
la  vous  envoy  de  tous  ceulx  que  Dieu  m'a 

1  Cette  lettre  a  été  écrite  du  château  de  Plessis-les- 
Tours;  Catherine  y  séjourna  quelques  jours  avec  ses 
deux  fils  et  Marguerite  de  Valois.  Voir  Mémoires  de 
Marguerite  de  Valois,  éd.  de  Lalanne,  p,  4a. 

3  Charles  IX,  le  duc  d'Anjou,  le  duc  d'Alençon  et 
Marguerite. 

43 


UIPRIHEHIE     NATIONALE. 


.338 


laysés,  aurmis  cela  '  de  ma  fille  de  Lorayne, 
car  je  ne  l'ay  point,  mes  dé  troys  qui  sont 
ysi  et  de  celui  quy  est  à  Paris -,  me  l'ayent  en- 
vi i\é  depuis  sa  maladie,  je  les  ay  mises  ysi 
dedans  Imiles  quatre  et  vous  voire"  que  Dieu 
les  ha  faysl  croylre  plus  selon  le  besoin  que 
de  âge;  et,  cet  voyez  les  deus  aynés,  vous  les 
jeugere/,  plus  vieulx  qu'il  ne  sont  de  sine  ans 
à  la  barbe  qu'il  ont  et  je  remettre  à  quant 
d'Albène  sYnn  ira  à  vous  en  conter;  car  vous 
me  layiv  trete faveur  de  l'ann  entretenir,  corne 
je  fayst  de  vous  et  du  vostre  que  j'é  grant 
envve  de  vous  voyr  tous  dus  et  vous  en  venir 
à  S'-Mor-dé-Fusés,  cet  que  j'espère,  mes  que 
le  Koy  mon  fils  se  marie,  cet  que  ne  savons 
encore  quant  ce  sera.  Je  prie  à  Dieu  que  ce 
souit  bien  tôt  et  que  puision  ayslre  en  pays, 
et  mov  conlineuaye  en  vostre  bonne  grase. 
Vostre  très  humble  et  très  hobéissante  seur, 

Catercve. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 

cribir  esta  palabra  à  V.  MJ  con  este  porlador. 


1570. 


février. 


Traduction  espagnole,  Arch.  nal.  collert.  Simancas,  K  i5i7, 
pièce  39. 

AU  ROI  CATOLIQUE  '. 

Monsr  mi  hijo,  no  lie  querido  dexar  de  es- 

1  Cela,  celle-là. 

5  Le  duc  d'Alençon  resté  à  Paris  el  qui  y  coiniuandail. 
Le  i3  octobre  Catherine  écrivait  à  la  duchesse  de 
Nemours  :  «Je  suis  bien  ayse  de  l'asseurance  que  vous 
me  donnez  de  la  santé  de  mon  fils  le  duc  et  vous  mercie 
bien  fort  du  souin  que  an  avés  prins.n  (Voir  lettre  de  la 
page  270.) 

1  Traduction  de  la  lettre  espagnole  :  «  Monsieur  mon 
fils,  je  n'ai  pas  voulu  laisser  partir  ce  porteur  sans  ce  mot 
de  lettre  pour  me  recommander  à  votre  bonne  grâce, 
désirant  que  Votre  Majesté  me  la  continue,  comme  le 
plus  grand  contentement  que  je  puisse  avoir  dans  ma 
vieillesse;  de  mon  roté  je  n'efforcerai  toujours  par  mes  ac- 
tions devons  témoigner  l'amour  et  l'affection  que  j'ai  pour 
vous,  et  pour  ce  que  le  lioi  votre  frère  écrit  si  longuement 
à  son  ambassadeur  tout  ce  qu'il  désire  que  Votre  Majesté 


y  encomendarme  en  su  buena  gracia,  des- 
seando  eslar  conlinuamcnte  en  ella  como  uno 
de  los  majores  contentamienlos  que  en  mi 
vejez  puedo  recibir,  procurando  siempre  cou 
mis  acciones  de  le  hazer  leslimonio  de  amor  y 
aflicion  que  le  tengo;y  porque  el  liey  vuestro 
hermano  escrive  tan  largo  à  su  embaxador  lo 
que  dl  dessea  que  V.  Md  entienda  como  atjuel 
(pie  no  guiere  encubrir  el  eslado  de  sus  ne- 
gocios  en  cosa  tan  importants  como  la  que 
se  ofFrece;  assegurandose  por  la  demoslracion 
que  V.  Md  le  lia  hecho  en  el  socorro  que  le 
ha  dado  que  desea  su  reposo  y  de  su  regno 
quando  pluguiesse  à  Dios  darselo  con  la  con- 

connaisse,  comme  celui  et  auquel  il  ne  veut  rien  cacher 
de  l'état  de  ses  affaires  en  chose  si  importante  que  celle 
qui  se  présente,  par  la  démonstration  d'amitié  que  Votre 
Majesté  lui  a  faite  en  lui  envoyant  des  secours  s'assnrant 
qu'elle  désire  son  repos  et  celui  de  son  royaume,  quand 
il  plaira  à  Dieu  le  lui  donner,  mais  sous  la  réserve  de  son 
honneur,  car  autrement  il  ne  le  voudrait  pas,  et  avec 
l'autorité,  l'honneur  et  l'obéissance  qui  lui  appartient  et 
ce  qui  est  dû  à  Dieu.  11  est  si  certain  de  l'amitié  de  Votre 
Majesté  qu'il  en  recevra  autant  de  satisfaction  que  d'une 
seconde  victoire  ;  et.  il  entend  que  cela  soit  ainsi ,  car 
autrement  il  ne  serait  pas  satisfait;  et  si  la  paix  ne  se 
fait  pas,  comme  il  la  veut,  il  espère  que  V.  M.  ne  man- 
quera pas  de  l'aider  avec  toutes  ses  forces,  comme  il  l'a 
déjà  fait,  et  donnera  ordre  au  duc  d'Albe,  quand  il  en 
sera  prié,  qu'il  veuille  le  secourir  avec  toutes  ses  forces. 
Le  lioi  mon  fils  désire  infiniment  se  voir  sorti  de  toutes 
ses  affaires  pour  épargnera  V.  M.  ces  dépenses  et  pouvoir 
l'aider  et  secourir  dans  toutes  les  occasions  où  il  en  sera 
requis,  pour  satisfaire  à  l'obligation  qu'il  a  contractée 
en  raison  de  ce  que  V.  M.  a  fait  pour  lui  et  pour  nous 
tous;  et  si,  pour  ma  part,  j'ai  le  moyen  de  vous  servir, 
je  ne  pourrai  éprouver  plus  grande  satisfaction.  Don 
Pedro  est  arrivé  et  j'ai  appris  avec  grande  joie  l'étal  de 
votre  bonne  santé,  ainsi  que  de  celle  des  Infantes,  et  je 
prie  Dieu  de  bien  vouloir  continuer  de  vous  la  main- 
tenir, comme  la  chose  que  désire  le  plus  en  ce  monde, 

Votre  bonne  mère  et  sœur, 

CiTïRrKï. 

D'Angers,  le  1"  février  1570. 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


339 


servacion  de  su  honra  por  que  de  otra  manera 
no  lo  querria,  y  tambien  con  su  autoridad  y 
houor  y  obediencia  que  le  es  dévida  conservar  lo 
que  à  Dios  pertenece,  y  despues  su  particular 
con  las  susodichas  cossas,  e'1  se  assegura 
tanto  de  la  amistad  de  V.  M.  que  recibirâ 
dello  tanto  plazer  como  de  una  segunda 
Victoria;  y  que  lo  estimarâ,  en  quanto  sin  es- 
tas causas  no  hôlgara  de  entenderlo  ;  y  no 
saliendo  la  paz  como  él  la  quiere,  con  que 
V.  Md  no  faltarâ  de  ayudarle  con  todaz  sus 
fuerzas  como  lo  lia  hecho;  y  ordenara  ai  du- 
que  de  Alva  quando  fuesse  requerido  que  loz 
quiera  socorrer  y  ayudar  con  todas  sus  fuerzas 
y  dessea  infinitamente  verse  fuera  destos  né- 
gocies para  (en  lugar  de  poner  à  V.  Md  en  gastos 


y  expensaz)  poderle  ayudar  y  secorrer  eu 
todas  las  occasiones  que  fuesse  requerido, 
para  satisfacer  à  la  obligacion  que  le  tiene  por 
lo  que  V.  Md,  ha  hecho  por  él,  y  todos  nos- 
solros;  ysi  por  mi  parle  yo  tuviere  medio  de 
le  poder  servir,  no  podre  recibir  rnayor  plazer 
que  empiearme  en  ello.  Don  Pedro  hallegado, 
quemehasidodegrancontentamientoentender 
ha  buena  salud  de  V.  Md  y  de  las  Ynfantas 
por  lo  quai  doy  gracias  à  Dios  y  le  supplico 
mantenga  à  V.  Md  y  à  ellas  en  este  buen 
estado,  como  la  cosa  deste  mundo  que  tanto 
desseo. 

De  Angers  a  i°  de  Hebrero  1670. 

Vuestra  buena  madré  y  hermana, 

Catarina. 


43. 


III. 

ADDITIONS. 


(Voir  introduction,  p.  xxm.) 


Voici  ce  que  le  maire  et  les  échevins  d'Auxerre  mandèrent  au  Roi. 


Ce  que  nous  délibérons  avec  l'aide  de  Dieu 
plustost  perdre  le  corps  et  vie  pour  l'obéissance 
très  humble  que  nous  vous  debvons,  sera  le 
moieii  que  nous  ne  ferons  jamais  chose  qui 
vous  tourne  à  ennuy  et  mescontentement,  qui 
nous  l'aict  supplier  très  humblement  Vostre 
Majesté  croire  que  les  hommes  et  deniers  qui 
ont  este'  amenez  en  ceste  ville,  trouvez  en  ung 
mesme  logis  avec  les  re'fractaires  et  perturba- 
teurs du  repos  public,  ont  este'  amenez  par  le 
commandement  du  sr  Montperroux,  gouverneur 
en  vostre  ville  d'Auxerre,  qui,  comme  nous 
espérons,  vous  rendra  si  bon  compte  de  ce 
qui  a  esté  l'aict,  qu'elle  cognoistra  qu'on  vous 
a  volu  desguiser  et  masquer  ung  service  et 
conservation  de  voz  deniers,  desquelz  nous 
avons  esté  seullement  gardiens  et  dépositaires 


par  le  commandement  dudicl  sr  de  Montper- 
roux, du  masque  et  habillement  d'assassinat 
et  volerie,  comme  Vostre  Majesté  a  peu  ap- 
prendre par  le  procès-verbal  et  déclaration 
des  porteurs  desdicts  deniers  que  ledict  sr  de 
Montperroux  et  nous  avons  envoiez  devers 
Vostredicle  Majesté,  et  néanmoings  recepvant 
vostre  commandement  ledict  s'de  Montperroux 
a  faict  délivrer  les  deniers  au  porteur  d'iceulx 
avec  escorte  pour  les  conduire,  ainsy  que  plus 
amplement  il  vous  en  faict  advertissement.  Au 
surplus  faisant  le  debvoir  de  très  humbles  et 
fidelles  subjectz  nous  ne  fauldrons  d'exécuter 
ce  que  nous  a  dict  de  bouche  le  sr  Dubois 
vostre  secrétaire  qu'il  vous  a  pieu  nous  en- 
voier.  (Bibl.  nat.,  fonds  français,  n°  1 5546 , 
p.  101.) 


II. 

Résumé  de  la  séance  du  Conseil  privé  du  a  mai  i568. 
(Voir  introduction,  p.  x\iv.) 


Sur  ce  que  le  Roy  a  proposé  que  les  princes 
et  seigneurs  de  son  conseil  luy  donnent  advis 
de  ce  qu'il  y  a  à  faire  pour  establir  la  paix, 
qui  a  esté  dernièrement  faicte,  avec  toute  seu- 
reté;  que  l'édict  pour  ce  l'aict  so\t  entretenu  et 
observé  et  qu'il  ne  soyt  commis  plus  aucuns 


meurtres ,  volleryeset  exactions  sur  ses  subjectz. 
M.  d'Auxerre  a  remonstré  estre  nécessaire 
d'asseurer  les  subjectz  du  contenu  dudict  édict 
et  leur  oster  la  crainte  qu'ilz  ont  qu'il  ne  soyt 
bien  gardé  et  que  pour  cest  effect  il  est  besoing 
d'envoyer  tant  des  gentilshommes  par  toutes 


342 


LETTRES  DE  CATH 


les  villes,  comme  il  a  esté  desjà  arresté,  <jue 
des  maistres  des  requestes  ou  autres  juges 
pour  faire  la  justice  à  ung  chascun  et  aussy 
admonester  les  prescheurs  de  ne  preseher  que 
l'union  el  amitié  entre  lesdietz  subjeetz. 

Monsieur  le  président  dellarlay:  que,  lors 
(jue  tous  ceulx  qui  sont  à  la  suytle  du  Roy 
seroient  unis,  que  le  reste  du  peuplele  serait  et 
que,  sy  le  temps  estoit  propre  et  opportun  de 
désarmer  le  peuple,  il  le  trouverait  bon,  et  de 
faire  justice  exemplaire  de  ceulx  qui  contre- 
viendront à  l'ecdicl. 

Monsieur  de  Lanssac  est  d'advis  d'establir 
la  justice  et  que  les  forces  demeurent  entre  les 
mains  du  Roy  et  de  ceulx  qu'il  luy  plaira  de 
commettre,  et  de  renvoyer  les  estrangers  et 
mander  aux  gouverneurs  de  commettre  en 
chacune  bonne  ville  ung  gentilhomme  qui  face 
garder  les  édietz  du  Roy  et  establir  la  justice 
et  la  paix  auprès  de  Sa  Majesté  et  faire  oster 
les  oppresseurs  du  peuple,  et  remonstre  ce  que 
est  advenu  à  Amyens  et  le  moyen  d'y  pour- 
veoird'aultant  qu'il  n'y  a  point  de  gouverneur, 
aussi  à  la  Rochelle  où  Hz  n'ont  pas  voulu 
recevoir  Monsieur  du  Lude  et  d'en  faire  faire 
bonne  justice  et  punytion. 

Monsieur  de  Carnavalet  :  que  la  cause  des 
derniers  troubles,  comme  l'on  dict,a  esté  que 
ceulx  de  la  prétendue  religion  réformée  crai- 
gnoient  que  l'on  les  voulust  exterminer,  et 
faire  exactement  garder  ce  qui  est  porté  par 
l'édict  de  pacification  el  de  punir  ceulx  qui 
y  contreviendront;  que  tous  ceulx  qui  ont 
charges  soyent  en  leurs  charges,  soit  gouver- 
neurs de  provinces,  baillifz  et  sénéchaulx  en  les 
princi  pâlies  villes  de  leur  sénéchaussée  et  d'en- 
voyer des  gentil/hommes  par  toutes  les  villes 
de  ce  ro\aulme,  ainsy  qu'il  a  esté  arresté. 

Monsieur  de  Sanssac  :  que  tous  eslans  sub- 
jeetz du  Roy  doyvent  demeurer  soubz  sa  pro- 
tection et  mesmes  les  officiers  ausquels  est 


ERINE  DE  MEDICIS. 

besoin  de  bailler  main-forte;  faire  l'aire  bonne 
justice,  chastier  les  mauvais  et  aymer  les  bons, 
baillant  les  armes  à  ceulx  à  qui  il  plaira  à 
Sa  Majesté,  qui  lassent  bien  garder  la  volonté 
du  Roy  et  qu'il  ne  souffre  plus  d'estre  assiégé 
à  Paris. 

Monsieur  de  Lymoges  :  que  l'on  ne  voyt 
poinct  de  fruict  de  la  paix  qui  a  esté  faicte 
dernyèrenieut,  pour  ce  que  l'exécution  ne  s'en 
ensuyt  pas  tel  qu'il  est  raisonnable  et  que 
pour  cesL  effect  il  fault  que  les  officiers  et 
ceulx  qui  ont  les  charges  soyent  tenuz  défaire 
faire  justice;  d'envoyer  le,s  conseillers  et 
maistres  des  requestes  aulx  provinces,  des 
rappitaines  et  gentilzhommes  dans  les  villes; 
qu'il  fault  mettre  les  forces  estrangères  dehors 
du  rovaulme  el  demeurer  armés  des  forces  qui; 
l'on  monstre  n'eslre  partiales ,  et  que  par  là  l'on 
verra  l'union  de  tous  les  plus  grands;  el  de 
préférence  à  la  force  que  la  justice  fasse  ce 
qui  a  esté  advisé  cy-devant,  et  pour  le  regard 
des  "baillis  et  sénéchaulx  et  gentilshommes, 
qu'il  estoit  nécessaire  que  la  justice  commande 
esgallement  aulx  princes  et  que  ceulx  qui  com- 
mandent aux  provinces  soyent  sans  passions. 

Monsieur  de  Sens  (Nicolas  de  Pellevé)  :  de 
bien  entretenir  la  religion  calholirque  et  de 
tolérer  les  aultres  de  la  religion  prétendue 
réformée  suyvant  l'édict  de  pacification ,  d'oster 
les  causes  de  la  division,  et  estre  bien  re- 
mys  les  ungs  avec  les  aultres  et  bien  garder 
les  lieulx  et  places  du  Roy;  que  toutes  les 
forces  estrangères  soient  hors  du  royaulme;  de 
laisser  les  armes  aulx  catholicques  des  villes 
qu'ilz  ont,  à  la  charge  qu'il/,  seront  respon- 
sables des  meurtres,  larrecinset  pilleryes  qui 
s'y  commettront  et  que  les  gouverneurs  et  leurs 
lieutenants  résident  et  fassent  garder  les  cdirlz 
selon  qu'il  est  accoustumé  et  de  mesmes  les 
baillys  et  sénéchaulx  et  de  laisser  les  armes  à 
ceulx  des  villes  qui  les  ont,  à  la  charge  d'eslie 


LETTRES  DE  CATH 

responsables  des  meurtres,  larrervns  et  pille- 
ries  qui  s'y  commettront  etveoir  toutes  les  ville* 
remises  soubz  l'obéissance  rendue  au  Roy  et  de 
taire  garder  l'ordonnance  qui  a  esté  faicte  pour 
ceulx  de  la  religion  qui  vouldront  aller  à  Paris  et 
es  anltres  villes  et  de  laisser  les  armes  y  entrant 
suivant  l'ordonnance;  que  les  l'aultes  qui  ont 
esté  faictes  despuis  la  publication  de  la  paix, 
tant  d'une  part  que  de  l'autre,  soyent  punies; 
de  punyr  ceuk  qui  font  des  violences,  de  ne 
donner  plus  de  grâce  pour  quelque  temps, 
afin  qu'il  n'y  ayt  plus  d'impunité,  et  faire  toute 
dilligence  de  payer  les  estrangers  pour  les  faire 
sortir  et  donner  toute  seureté  pour  les  catho- 
licques;  donner  plus  d'all'ection  à  ceulx  qui  l'ont 
bien  servi  et  de  faire  faire  bonne  justice  et  faire 
que  les  armes  demeurent  aux  mains  du  Roy. 

Monsieur  le  mareschal  DampviHe  :  que  le 
Roy  doibt  faire  cognoistre  à  ses  subjectz  qu'il 
veult  estre  respecté  et  obéy  et  ses  édictz  bien 
gardez  et  que ,  suivant  le  bon  debvoir,  les  gou- 
verneurs et  autres  officiers  fussent  sur  les 
lieux. 

Monsieur  le  mareschal  de  Vieille-Mile  :  de 
faire  cognoistre  à  tous  les  subjectz  que  le  Rov 
veult  la  paix  et  qu'il  trouve  bon  que  l'on 
ayt  envoyé  des  gens  de  bien  par  toutes  les 
villes,  comme  il  a  esté  arresté  et  que  ce  soient 
gens  sans  passion;  que  l'on  donnast  quelque 
moyen  à  ceulx  que  l'on  licencie  de  se  pouvoir 
retirer;  que  les  gouverneurs  des  provinces  et 
les  aultresqui  seront  sur  les  lieux  lacent  bien 
garder  l'édict  et  l'intention  du  Roy  et  sur  tout 
que  les  subjectz  s'asseurent  de  Sa  Majesté. 

Monsieur  de  Morvillier  :  que  les  troubles 
sont  advenus  tant  de  la  diversité  de  religion 
que  pour  le  bas  âge  du  Rov;  que,  selon  ce  que 
les  précédents  Roys  ont  faict,  de  remettre  la 
justice  comme  elle  a  esté  cy  devant  et  pour  ce 
que  Sa  Majesté  ne  peut  estre  obéy  comme 
les  aultres  estoient.  et  que  pour  cest  effect  il 


ERINE  DE  MÉDICIS.  343 

fault  que  le  Roy  garde  ses  forces  pour  se  faire 
obévr;  (jne  pour  maintenir  la  paix  il  est  de 
besoing  que  un  cbascung  cognoisse  qu'ilz  peu- 
vent vivre  assurément  en  leurs  maisons  sui- 
vant les  éditez;  que  les  gouverneurs  v  tiennent 
la  main,  allant  par  tous  les  lieulx  et  fassent 
leurs  cbevaucliées  par  leurs  gouvernements  et 
les  baillis  et  séneschaux  de  mesmes  et  de 
faire  bien  punir  ceulx  qui  y  contreviendront 
et  de  choisir  bien  les  gentilshommes  que  l'on 
enverra  pour  commander  aux  villes;  et  pour 
le  regard  de  la  justice  qu'il  est  de  besoing  en 
toutes  les  provinces  d'ung  conseiller  et  niaistre 
des  requestes  pour  le  temps  qu'il  sera  advisé. 
Monsieur  le  Chancelier  (l'Hospital)  :  que 
Miyvant  ce  qui  a  esté  mys  en  avant  aux 
aultres  troubles  de  l'aire  garder  les  édictz,  que 
tous  les  gentilshommes,  qui  sont  aux  chas- 
teaux,  n'ayent  plus  des  armes  que  ce  qu'il  leur 
en  fault;  de  envoyer  des  maistres  des  requestes 
pour  le  faict  de  la  justice;  qu'il  fault  faire 
exactement  garder  l'édict  de  pacciffication  et 
faire  entendre  à  un  chascun  la  volonté  du  Roy 
et  pour  ce  regard  qu'il  n'est  pas  raisonnable 
que  en  temps  de  paix  les  forces  sovent  si 
grandes  que  en  temps  de  guerre  pour  soulager 
le  peuple;  en  quoy  le  Roy  monstre  par  effect 
qu'il  ayme  tous  ses  subjectz  et  que  sa  volonté 
est  que  ce  qui  est  contenu  en  l'édict  sovt  bien 
gardé  et  entretenu  et  mande  aux  parlements, 
gouverneurs,  baillys  et  séneschaulx  de  les  con- 
server en  leurs  vies  et  biens  et  que  celuv  (pie 
le  Roy  commettra  en  chaque  ville  soyt  catho- 
licque,  homme  de  bien  et  ne  soyt  point  prélat; 
de  ne  désarmer  poinct  les  ungs  et  armer  les 
aultres;  et  pour  l'injustice  qui  en  sera  et  poul- 
ies inconvénients  qui  en  peuvent  advenir,  a 
allégué  les  exemples  du  temps  de  Charles  V 
et  VI,  ce  qui  advint  de  bailler  les  armes  au 
peuple  et  mesmes  à  ceulx  de  Paris  qui  conspi- 
roient  contre  le  Roy;  n'est  poinct  d'advis  qu'ils 


zuu 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


les  iiyent  pour  le  mal  et  inconve'nieuls  qui 
en  peuvent  advenir  et  trouve  meilleur  que 
aux  gouvernements  et  villes  où  il  sera  de  be- 
soing  qu'on  y  mette  des  soldats  et  gens  de 
guerre  à  la  solde  du  lioy  (pie  de  les  bailler  au 
peuple  et  de  mettre  es  villes  principales  des 
gentilshommes  sans  passion  et  tant  de  gens 
et  de  soldais  qu'il  sera  de  besoing,  et  que  pour 
le  plat  pays  les  baillys  et  séneschaulx  aillent 
avec  forcés  pour  contenir  un  chascun,  et  que 
les  baillys  et  séneschaulx  résident  sur  les  lieulx. 

De  mander  aux  Parlements  et  auxdieU 
baillys  et  séneschaulx  que  l'intention  du  Roy 
est  que  cest  édict  de  pacification  soyt  bien  et 
constamment  gardé  soubz  peine  de  s'en 
prendre  à  eulx  tant  par  privations  de  leurs 
estats  que  aultre  peine  qu'il  sera  advisé,  et  de 
ne  bailler  plus  de  grâce  et  tousjours  de  faire 
faire  la  justice  bonne  et  rudde;  et  i'édict  de 
la  résidence  des  baillys  et  séneschaux  pour 
ceulx  qui  ne  sont  de  la  qualité  requise,  d'aul- 
lant  qu'il  est  porté  qu'ilz  ayent  à  résigner  de- 
dans quinze  jours,  il  ne  trouve  pas  bon  de  le 
faire  général;  mais  que  le  Roy  commande 
particulièrement  au  bailly  d'Orléans  et  à  troys 
ou  quatre  qu'il  y  a  de  résigner  les  leurs. 

Monsieur  le  duc  de  Montmorency:  de  faire 
garder  I'édict;  que  les  estrangers,  estans  hors 
du  royaume,  qu'il  ne  fault  pas  laisseHe  peuple 
armé,  ains  laisser  les  forces  es  mains  de  ceulx 
de  la  noblesse  à  qui  il  luy  a  plu  d'en  donner 
la  charge;  de  désarmer  les  villes  et  retenir 
pour  sa  garde. ce  qu'il  lui  a  plu. 

Monsieur  le  cardinal  de  Guise:  que  chascun 
face  son  estât  ;  que  les  gouverneurs  aillent  en 
leurs  gouvernements  et  de  mectre  des  gentils- 
hommes aux  villes,  ainsi  qu'il  a  esté  arresté,  de 
faire  ohéyr  la  justice  et  y  mettre  force  pour 
cest  ellect;  que  la  division  vient  pour  cause  de 
la  religion  plus  (pie  pour  la  désobeysance;  de 
tenir  la  personne  du  Roy  en  seureté;  de  faire 


garder  I'édict;  que  les  gouverneurs,  baillis  et 
séneschaulx  aillent  résider. 

Le  cardinal  de  Lorayne  :  que  le  royaulme  ne 
peult  es tre  gardé  que  si  la  protection  et  garde 
ne  vient  de  Dieu,  qui  est  dire  espérer  que 
avec  le  temps  le  Roy  désire  que  ung  chascun 
de  ses  subjectz  se  reconcilie  et  rentre  en  la  re- 
ligion catholicque,  de  faire  garder  I'édict  par 
effect,  de  oster  les  armes  à  ung  chascun, 
réservé  la  gendannerye  et  les  garnisons  ordi- 
naires que  les  autres  Roys  avoient  accous- 
tunié  d'avoyr  et  de  ne  laisser  pas  les  armes  au 
peuple,  toullefois  que  n'estant  pas  la  paix 
gardée,  encores  qu'elle  soyt  publiée,  il  n'est 
pas  d'adviz  de  se  haster  à  désarmer  les  villes , 
jusques  à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  d'estrangers  en 
ce  royaulme,  à  quoy  il  fault  travailler  le  plus 
que  l'on  pourra.  Cela  faict,  il  fault  attendre 
que  les  chemins  soyent  seurs  et  que  personne 
n'aye  les  armes  que  ceulx  qui  les  ont  par 
commandement  du  Roy  et  de  Monseigneur 
son  frère  et  lieutenant  général  et  après  que 
cela  sera  desarmé  et  toutes  les  autres  forces  re- 
tirées, l'on  se  pourra  vivre  en  repos  et  adjurant 
Monseigneur  et  Messieurs  les  mareschaux  et 
les  gouverneurs  des  pays  pour  faire  faire  retirer 
et  partir  tous  les  gens  de  guerre  ;  que  cependant 
l'on  commande  à  tous  les  gouverneurs  de  faire 
bien  exécuter  et  garder  I'édict  et  de  faire 
rentrer  tous  ceulx  de  la  religion  en  leurs  mai- 
sous  sans  avoir  mal  et  les  bailler  en  garde 
aux habitans des  villes;  que  lesprestres  soyent 
remis  par  mesmes  mains  en  leurs  églises  et 
maisons  et  où  l'on  y  contreviendra  que  les 
catholicques  en  respondent  et  quand  cela  ad- 
viendra que  le  Rov  envove  aux  villes  qui  au- 
ront contrevenu  deux  enseignes  de  gens  de 
guerre  qui  seront  soldées  aulx  despends  des 
huguenaulx  et  catholicques  qui  auront  contre- 
venu en  I'édict;  défaire  faire  bonne  justice  et 
garder  I'édict  et  punir  ceulx  qu'y  contrevien- 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


345 


dront,  et  envoyer  dans  les  villes  des  g-entils- 
liomincsde  qualité  et  riches  de  cinq  à  six  mil 
livres  de  rente. 

Monsieur  de  Montpensier:  de  faire  bien 
garder  l'édict,  de  faire  résider  les  gouverneurs, 
leurs  lieutenans,  les  baillys  et  sénesehaulx,  de 
faire  sortir  les  estrangers  le  plus  tost  que  Ton 
pourra ,  et  ne  se  désarmer  point  ni  les  villes 
auparavant  que  cela  soyt  faict,  offrant  luy 
mesmes  de  aller  en  son  gouvernement. 

Monsieur  le  cardinal  de  Bourbon:  de  faire 
garder  l'édict  de  panification,  de  faire  faire 
la  justice;  que  personne  ne  commande  que  le 
Roy  et  ceulx  à  qui  il  en  a  donné  la  puissance 
et  que  personne  ne  puisse  tenir  ni  porter  les 
armes  que  le  Roy  ou  que  ceulx  à  qui  il  en  a 
donné  la  charge;  de  faire  sortir  les  étrangers, 
et  pour  ordonner,  ce  qui  est  nécessaire  de 
retenir  en  temps  de  paix  tant  de  gens  de  che- 
val que  de  pied  et  les  envoyer  en  garnisons  es 
vjlles  où  il  sera  advisé  sans  fouler  le  peuple  et 
de  retrancher  ce  que  le  Roy  ne  pourra  entre- 


tenir, affin  que  ce  qui  demeure  soit  payé  et  le 
peuple  soullaigé;  que  les  évesques  résident 
en  leurs  eveschés,  offrant  luy-mesmes  d'y  aller 
le  premier  après  que  les  estrangers  seront  de- 
hors et  que  le  tout  sera  bien  esfably  en  ce 
royaulme,  y  pouvant  vivre  seurement. 

Monseigneur  (le  duc  d'Anjou)  :  que,  pour 
maintenir  l'édict  de  panification ,  il  lui  semble 
que  le  Roy  se  doibt  tenir  fort,  d'aultant  que 
c'est  pourconserver  lesbousetchastierles  mau- 
vais; que  les  gouverneurs  aillent  sur  les  lieulx 
pour  faire  mieulx  entretenir  l'édict  à  sa  volonté 
el  d'envoyer  les  gens  maistres  des  requestes. 

Le  Roy  est  d'adviz  de  mander  à  tous  les 
gouverneurs  d'envoyer  des  gentilshommes 
par  toutes  les  villes  et  faire  garder  l'édict, 
baillant  en  garde  les  ungs  aux  aultres  de 
chaque  religion ,  aussi  d'estre  dans  chaque  gou- 
vernement quelque  conseiller  pour  faire  faire 
la  justice;  que  les  prévosts  des  mareschaulx 
aillent  faire  leurs  chevauchées  en  leurs  pro- 
vinces et  punir  les  volleurs. 


III. 

Rapport  d'un  espion  chargé  de  suneiller  le  prince  de  Condé , 
et  de  rendre  compte  de  la  situation  de  Noyers,  et  daté  du  i5  août  1 568. 

Voici  l'avis  envoyé  par  cet  espion  : 


Madame  la  marquise  de  [Rothelin]  est  ar- 
rivée à  Noyers  et  est  logée  chez  le  reeepveur 
Hubert. 

Madame  la  princesse  [de  Condé]  logée 
chez  François  Berthier  qui,  pour  les  vexations 
qu'on  luy  a  faictes,  est  délogé  de  Noyers  et  est 
allé  à  Chaumont  en  Bassigny,  mais  on  ne 
luy  a  voullu  permectre  de  transporter  au- 
cuns meubles. 

L'on  allendoit  M.  de  Longueville,  et  esloit 
son  logis  pris  cheu  le  prévost. 

Monsieur  le  Prince  contraint  les  habitans 


de  Noyers  aller  de  nuyt  à  la  garde  tant  sur 
les  murailles  qu'au  corps  de  garde  et  touteffois 
les  contraint  faire  la  cure  de  ses  fossez  par 
corvées  sans  paier  leur  despence,  et  contraint 
semblablement  les  villages  d'alentour  sans  leur 
rien  paier  sinon  quatre  blans  pour  journée 
de  despence. 

Ung  croisier  de  Rodde  '  arriva  le  unziesme 
d'aoust,  lequel  parla  longuement  à  Monsieur  le 
Prince  aiant  ledicl  croisier  les  bras  croisez, 

'   Un  membre  de  l'ordre  de  Sajnt-Jean-de-Jérusalem. 


Imtheiune  de  Médius.  —  m. 


46 


340 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


le  visage  contre  terre  et  plora,  ledict  sieur 
Prince  se  retirant  en  sa  chambre. 

On  ne  permet  aux  habitons  de  parler  quatre 

par  ensemble  et,  quand  on  les  voit  parler,  les 
soldais  les  chassent  à  coups  de  baston,  disant 
soubz  le  lit  mutin. 

Il  y  a  en  la  ville  quatre  cens  soldas  et  pour 
leur  solde  on  contraint  les  habitans  paier 
sept  cens  livres  par  moys  et  ont  este  quectei 
quatorze  cens  livres  pour  leur  mo\s  que  sont 
jà  levez  et  ce  nonobstant  lesdictz  soldas  vivent 
à  discre'tiou  et  ont  la  clef  des  maisons,  caves 
et  greniers  de  leurs  bostes.  L'on  a  quecté  pa- 
reille somme  sur  les  villages. 

On  ne  chante  aucune  messe  dans  la  ville  et, 
quand  les  habitans  vont  à  la  messe  dehors  à 
une  lieue  ou  deux,  s'il  est  sceu,  ilz  ont  cent 
coups  de  baston. 

Le   procureur  Marin  aiant  charge  des  ca- 


tholiques s'est  jeté  à  genoux  devant  Monsieur 
le  Prince  pour  avoir  permission  de  l'aire  chan- 
ter messe  aulx  faulxbourgs,  mais  il  ne  l'a  sceu 
obtenir. 

Ont  déinoly  l'église  des  faulxbourgs  et  l'on 
porte  les  bois  en  la  ville  pour  le  chasteau  et 
le  plomb  du  clocher  a  jà  esté  distraict. 

Ils  oui  porté  deux  pièces  de  fonte,  qui  de 
tout  temps  estoient  à  la  ville,  au  chasteau  et 
tirent  gros  comme  le  poing. 

L'on  tient  qu'il  doibt  partyr  en  brief  avec 
grandes  compagnies  que  le  doibvent  aller 
prendre  et  le  conduire  devers  la  Rochelle.  Cela 
vient  d'un  de  la  maison.  D'aultres  qui  sont  de 
ses  couleurs  disent  que  c'est  pou  l'aller  au-devant 
de  quelques  trouppes  estrangères  qui  doibvent 
descendre  du  comté  de  Ferette  et  du  Comté 
et,  quoy  que  ce  soyt,  feront  leurs  saillies  en 
brief.  (Bibl.  mit., fonds  franc,  15567,  f°  269. ï 


IV 

ne  nous  a  pas  été  donné  de  retrouver  nulle  part  les  lettres  adressées  par  Catherine  de  Méilicis  à  Jeanne 
d'Albret,  durant  la  longue  négociation  qui  précéda  la  paix  de  Saint-Germain.  Pour  y  suppléer,  nous 
croyons  devoir  imprimer  iii  deux  des  réponses  de  Jeanne  d'Albret  à  la  Reine  mère;  elles  pourront,  du 
moins  en  partie,  combler  une  regrettable  lacune.  Nous  les  avons  toutes  deux  copiées  au  Record  office. 


1570.  —  1 0  février. 

Copie.  Reconl  oflîre  ,  State  papers  ,  France. 

A  LA  ROYNE,  MÈRE  DU  ROY. 

Madame,  j'ai  receu  la  lettre  qu'il  vous  à 
plu  m  escripre  par  Monsieur  de  Biron,  où  vous 
nous  promettez  tant  que  nous  en  sommes 
obligés  infiniment  à  Vostre  Majesté  et  du  bon 
accueil  et  laveur  qu'il  vous  a  pieu  faire  à  noz 
députés;  mais,  Madame,  la  réponse  du  Roy 
sur  l'article  de  la  religion  a  tant  troublé  la 
leste,  parce  que  la  noblesse  à  qui  je  l'ai  com- 
muniquée l'a  trouvée  si  loin  de  l'espérance 
qu'ils  avoient  que  Vo/.  M aj estez  auraient  soin 
de  nos  âmes,  et  je  vous  promets,  Madame, 


qu'il/,  ont  esté  prêts  à  ne  vouloir  plus  ouir  par- 
ler de  paix;  mais,  pour  ce  debvoir  que  je  doibs 
au  service  de  Voz  Majestés,  je  leur  ay  remonstré 
qu'il  falloil,  vu  la  bonne  volonté  que  le  Roy 
a  à  une  bonne  paix,  espérer  qu'il  nous  aceor- 
deroit  inieulx  et  ne  tiendroit  à  cesle  première 
response.  Madame,  je  vous  suis  si  servante 
que  je  ne  vous  sçaurois  celer  que  ceulx  qui 
conseillent  au  Roy  de  nous  jeter  si  loin  de 
nostre  demande  touchant  noz  consciences  ne 
veulient  et  ne  désirent  le  repos  de  Voz  Ma- 
jestés ni  de  ce  royauhne  et  sont  très  infidèles 
à  la  couronne  et  veulent  continuer  une  guerre 
rivile  entre  les  subjeetz  de  Vos  Majestés  pour 
ruiner  le    tout,  qui   nous    fait   supplier   très 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


347 


humblement,  Madame,  considérer  ce  que  je 
vous  remonslre  et  croire  qu'il  n'est  plus  en 
nous  de  pouvoir  accepter  de  vivre  sans  exer- 
cice de  religion.  Il  fault,  Madame,  que  ce  soit 
par  voslre  sage  prudence  et  bon  moyen  que 
nous  obtenions  ceste  grâce  et  faveur  du  Roy, 
qui  ne  lui  est  pas  moins  importante  qu'à  nous, 
pour  n'y  avoir,  comme  je  vous  ay  tant  de  fois 
escript  et  asseuré  autre  moyen  pour  pacifier 
ce  royaume  que  lenir  ces  subjetz  tant  catho- 
liques chrestiens  que  catholiques  romains  en 
mesme  égalité  de  tenir  les  be'ne'fices  et  traile- 
mens  qui  dépendent  de  son  autorité  et  bonté. 
Aussi,  Madame,  puisqu'il  court  un  bruit  que 
L'on  fera  des  cruautés  contre  ceulx  de  la  re- 
ligion, je  penserais  faillir  à  vostre  service,  si  je 
ne  vous  suppliois  très  humblement  empescher 
telles  choses;  car  je  vous  puis  asseurer,  Ma- 
dame, que  combien  que  nous  ayons  la  cruaullé 
en  horreur,  il  ne  sera  en  la  puissance  de  per- 
sonne de  pouvoir  empescher  que,  par  une 
vengeance  particulière,  il  n'en  soit  fait  de  telles 
que  les  premiers  auteurs  s'en  sentiront  les  pre- 
miers. Je  sçay  que  cela  n'est  ni  du  naturel  ni 
de  la  volonté  du  Roy  et  de  la  vostre,  mais  qu'il 
est  eu  voslre  pouvoir  d'y  remédier.  Aussi,  Ma- 
dame, je  vous  envoyé  l'extrait  de  la  letlre  de 
l'ambassadeur  d'Espagne  que  La  Chassetière  ne 
vous  avoit  baillée,  parce  que  ne  la  lui  aviez  de- 
mandée, suppliant  Dieu  pour  la  fin,  Madame, 
qu'il  vous  donne  sa  saincle  grâce. 

De  la  Rochelle,  ce  xe  jour  de  février  1570, 
et  par  vostre  très  humble  seur  et  subjecte. 

Jehanne. 


1570.  —  10  févriiT. 
Record  office,  Stale  papers ,  France. 

A  LA  KOYNE,  MÈRE  DU  ROY. 

.Madame,    par  la   leltre   qu'il  vous  a  pieu 
m'escripre  j'ay  receu  un  grand  contentement 


de  l'asseurance  qu'il  vous  plaist  me  donner 
que  le  Roy  et  vous  continuez  en  cesle  bonne 
volonté  de  paix,  je  n'ay  moins  estérnarrve  de 
l'opinion  que  vous  dites  avoir  de  nous,  vous 
arrestant  aux  effectz  communs  de  la  guerre 
qui  ne  peuvent  cesser  que  l'occasion  cessant, 
vous  suppliant  très  humblement  croire  qu'il 
n'y  en  a  point  de  plus  faschez  que  nous,  que 
sommes  trop  forcez  à  en  user  de  cesfe  façon, 
et  quant  à  ce  qu'il  vous  plaist  me  mander  de 
tant  de  forces  qui  marchent  pour  cela  et 
principallement  que  les  Espaignols  mangent 
déjà  mon  pays,  je  m'asseure,  Madame,  qu'ilz 
n'avaleront  jamais  morceau  qui  leur  face  lanl 
mal  à  l'estomach  que  celui-là;  s'ilz  l'entre- 
prennent, j'espère  que  Dieu  m'en  conservera 
encore  assez  pour  en  faire  quelque  joui- 
service  à  Voz  Majestez.  Quant  aux  aultres  qui 
peuvent  venir,  je  n'ignore  pas  que  ce  ne  soit 
la  ruine  du  royaulme,  mais  qui  en  est  cause, 
Madame,  sinon  de  ne  nous  avoir  accordé  nos 
justes  demandes,  qui  ne  tendent  qu'en  nous 
mettant  les  âmes  en  repos  y  mestrepar  mesme 
moyen  ce  royaulme.  Parquoy,  Madame,  je  suis 
bien  de  voslre  opinion  que  plus  tost  qu'il  sera 
possible  sera  le  meilleur  d'en  faire  une  heu- 
reuse fin;  et  pour  le  passeport  que  j'avois  de- 
mandé pour  trois  mois,  c'est  pour  voir  la 
distance  du  chemin,  le  temps  que  peut  couler 
à  tel  voyage;  et  vous  remercie  très  humble- 
ment de  celui  que  m'avez  envoyé  que  je  re- 
tiendray  pour  vous  envoier  homme  exprès  dès 
l'heure  que  j'auray  quelques  nouvelles  que 
j'attends  pour  les  faire  sçavoir  à  Voz  Majestez. 
Je  vous  en  envoie  ung  aussi,  Madame,  pour 
obéir  à  ce  que  m'en  commandez,  encores  que  je 
m'asseure  que  ceulx  qui  iront  de  parVosdicles 
Majestez  vers  mon  filz  et  nepveu  pourront 
passer  partout  seurement,  et  affin,  Madame, 
que  vous  cognoissiez  de  quel  zèle  je  marche 
en    voslre    service,    j'ay    pris    la    hardiesse 

hk. 


3A8 


LETTRES  DE  CATH 


de  vous  érripre  ceste  longue  lettre  où  je  fais 
un  brief  recueil  de  tout  ce  que  je  pense  estrfe 
de  mon  debvoir  de  vous  advertir,  ce  qui  me 
pourrait  estre  imputé  à  faute,  si,  le  sachant, 
je  ne  vous  en  advertissois.  Tant  plus  j'entre 
avant  aux  considérations  de  ce  qui  s'est  passé 
et  continue  pour  la  négociation  de  paix  qu'il 
a   pieu  à  Vos  Majesté/,  permettre  à  voz  très 
humbles  et  très  obéissants  subjetz  et  serviteurs 
de  la  religion  réformée,  je  ne  me  sens  assez 
satisfaite  en  moy  si,  par  ung  recueil  de  mes 
lettres   passées   pour  vous  rendre  le  debvoir 
de  fidélité,  je  ne  vous  rafraichissois  la  mémoire 
par  ciste  <  y  du  tout  que  je  crains  infiniment, 
Madame,  vous  estre  par  plusieurs  esprits  ma- 
lins  el    turbulens   effacé;   et  oullre   cela    y 
adjouster  les  choses  que  j'ay  entendues  de  di- 
vers endroilz,  qui  me  semblent  pouvoir  gran- 
dement   nuire    à    l'effect  d'une    bonne  paix 
que  je  ne  double  nullement,  Madame,  que  le 
lioy,   vous  et  Monsieur  ne  désiriez  par  tant 
de  raisons  qui  vous  y  convient,  tant  pour  la 
considération  de  \oi  Estatz  que  pour  le  profit 
d'éviter  tanl  d'inutiles  despenses  qui  ne  s'em- 
ploient que  contre  vous-mesnies,  que  pour  le 
plaisir  du  repos  avec  ung  si  long  et  faseheux  tra- 
vaildontceste  guerre  ci  vile,  en  lieu  d'en  exemp- 
ter Voz  Majestez,  les  a  doublement  fascbe'es  et, 
avant  que  d'entrer  plus  avant  en  propos,  je 
je  vous  supplieray  très  humblement,  Madame, 
considérer  les  occasions  qui  m'en  peuvent  faire 
parler  si  hardiment,  et  vous  cognoistrez  que 
le  zèle  de  ma  religion,  l'entière  et  lidèle  dévo- 
tion au  service  de  Voz  Majestez  et  repos  de  ce 
royaulme  m'y  conduit  principalement,  et  y 
adjoustera)  ungdésirexlresmepari'effecld'une 
heureuse  et  ferme  paix  de  me  revoir  el  mon 
filz   près  de   Voz  Majestez  pour  v  continuer  le 
debvoir  de  mon  obligation.  Je  conuncnceray 
doii'\  Madame,  à  vous  ramenlevoir,  lorsque 
Monsieur  le  mareschal  de  (lossé  ouvrit  quelques 


ERINE  DE  MÉD1CIS. 

moyens   de  parler  de  paix  el   retrancher  le 
cours  à  ce  nombre  infini  de  maulx  que  Iraisne 
après  soy    reste  guerre,  de  quelle  joye,  moy 
comme  la  première  à  qui  cela  s'adressa,  et  de- 
puis  lous  ceulx  de  noslre  party  qui  l'enten- 
dirent reçurent ceste bonne  nouvelle, combien. 
Madame,   que   nous  fussions  advertis  (pie  ce 
premier  pourparler  n'estoit  que  pour  tenter 
après  la  bataille  perdue  si  nos  cœurs  seroient 
aussi  aifoiblis  que  l'on  cuidoit  nos  forces,  pour 
lors    nous    nous    voudrions    contenter    d'une 
demi-paix  où  le  principal  point,  qui  est  l'exer- 
cice en  la  religion  seroit  sinon  raclé,  au  moins 
si    foible   que    cela   ne   seroit   suffisant    pour 
nourrir  nos  aines  enflammées  de  la  nourriture 
spirituelle  et  pour  laquelle  nous  avons  com- 
battu et  perdeu  la  pluspart  les  vies;  c'esloil 
pour  tenir  le  reste  en  main  et  par  une  autre 
espérer  de  nous  exterminer.  Voilà,  Madame, 
le  premier  dessein  de  ceulx  qui  ont  conseillé 
au  Rov  et  à  vous  d'entrer  en  une  feinte  paix 
pour  icellc  rogner  peu  à  peu,  ce  qu'ilz  n'ont 
pu  en  ung  coup  engloutir  par  la  guerre,  comme 
il  est  aisé  à  juger  par  ce  qu'ilz  veullent  faire 
faire  et  que  vous  sçavez  mieux  que  moy  estre 
vray  ;  par  quoy  je  ne  les  vous  escripls  pas  tant 
pour  le  vous  apprendre  que  pour  vous  mons- 
trer,  Madame,  que  nous  le  sçavonset,  le  sça- 
chanl,  nous  avons  grande  occasion  de  marcher 
de  tel  pied  et  si  prudemment  en  ceste  négo- 
ciation que,  pour  la  gloire  de  Dieu,  le  service 
du  Roy,  repos  en  son  royaulme  et  seureté  de 
noz  vies  nous  empeschjons  le  dessein  des  in- 
fidèles serviteurs  de  Voz  Majestez,  qui  est  de 
bastir  une  paix  de  neige  cet  hiver  qui  fon- 
drait l'esté  qui  vient,  et  pour  vous  en  esclaircir 
davantage,  Madame,  vous  sçaurez  que  dans 
les  allées  et  venues  des  s"  de  Renly  et  de  la 
Cbasselière  et  puis  du  sr  de  Telligny  et  après 
de   noz  députés   quelles    secrètes    menées  se 
sont  failes  contre  tant  de  belles  paroles  dictes 


LETTRES  DE  CATH 

aux  susditz  pour  auxquelles  donner  temps, 
quoique  par  tant  de  supplications  très  humbles 
que  nous  vous  ayons  laites  et  que  particu- 
lièrement tant  de  fois  je  vous  ay  escript,  nous 
n'avons  jusques  à  ceste  heure  sceu  obtenir  de 
Vozdictes  Majestez  response  absolue,  nous 
tenant  en  la  longueur,  dont  à  grand  tort  vous 
nous  accusez;  et  durant  cela  Ton  mande  aux 
estrangers  que  la  paix  est  faite  pour,  ce  qui 
est  assez  aisé  à  juger,  empescher  le  secours  qui 
nous  est  promis  et,  s'il  n'y  avoit  quelque  in- 
convénient d'arrester  les  estrangers  d'entrer  en 
France  et  que  l'on  Cst  pour  bonne  occasion, 
cela  seroit  supportable,  car  c'est  à  nostre  grand 
regret  que  la  nécessité  les  y  appelle;  mais 
puisque  l'on  joint  à  cela  de  nouvelles  levées 
de  deniers  et  de  forces  estrangères  tant  Suisses 
que  aultres,  ceste  seconde  négociation  cric  la 
guerre  contre  l'espérance  de  paix  que  chante  la 
première,  tesmoin  le  voyage  du  sr  de  \illeroy 
secrétaire  d'Estat,  personne  qualifiée  en  sa 
charge,  estant  allé  vers  l'Empereur,  et  pour 
frapper  d'une  pierre  deux  coups  doit  en  pas- 
sant visiter  le  duc  Auguste  et  n'espargner  au- 
cun artifice,  bien  à  vérité  embouché  du  car- 
dinal de  Lorraine  pour  amplifier  les  victoires 
sur  nous,  feindre  nos  nécessitez  si  extresines 
qu'elles  nous  ont  contraints  de  demander  une 
paix  à  genoux,  paroles  qui  portent  plus  de  pré- 
judice à  la  réputation  de  Voz  Majestez  comme 
servant  aux  desseins  de  nos  ennemis;  car  croyez, 
Madame,  qu'ils  sont  tous  advertis,  comme  si 
Dieu  par  un  juste  jugement,  auquel  il  n'est 
loisible  d'entrer,  a  permis  telles  victoires, 
elles  ont  esté  si  bien  réglées  par  sa  miséricorde 
que  il  n'y  a  pas  de  quov  enfler  le  cœur  de 
beaucoup,  qu'il  v  a  en  nous  de  lui  rendre 
grâces,  et  que  les  pertes  d'un  costéet  d'aultre 
ont  esté  si  égales  que  nous  sommes  demeurés 
sur  pied  et  assez  forts  pour  n'avoir  esté  con- 
traints à  la  demande  de  paix  que  nous  n'avons 


ERINE  DE  MÉDICIS.  $49 

|  faicte  ni  par  foiblesse  et  moins  par  crainte ,  mais 
i  mus  seulement  par  un  sentiment  naturel  de  la 
ruine  de  ce  royaulme;  et  comme  membres  de 
ceste  couronne  et  fidèles  subjectz,  serviteurs 
très  humbles  de  Vos  Majestez,  n'avons  jamais, 
cessé  forts  ou  foibles  de  la  requérir  avec  toute 
humilité  et  révérence;  et  mesme  le  doute  que 
Ion  a  que  les  propos  du  sr  de  Villeroy  ne 
seront  bien  pris,  l'aillant  cette  entreprise,  il  a 
charge  de  s'aider  d'autres  artifices,  comme  de 
persuader  qu'on  veut  la  paix  et  mesme  parler 
d'arbitres  et  s'aider  de  ceste  espérance  pour 
avoir  une  suspension  d'armes,  invention  forgée 
sur  le  cœur  endurci  du  cardinal  de  Lorraine 
pour  dissiper  nostre  armée  durant  ce  temps  et 
nous  attrapper  par  ce  moyen  et,  si  cognois- 
sant  l'occasion  de  ceste  suspension  d'armes, 
nous  ne  la  voulons,  comme  aussi  nous  ne  la 
debvons  nouer  nullement  pour  nostre  con- 
science, honneur  et  service  de  Voz  Majestez, 
l'Empereur  doit  offrir  se  rendre  chef  de 
quelque  armée  pourrepreudre  Metz  et  traisner 
reste  guerre  jusques  en  juillet  et  aoust  pour 
nous  lasser  et  pour  cela  essaier  à  empescher 
tout  le  secours  que  nous  espérons  avoir  d'AI- 
lemaigne;  par  quoy  les  promesses  que  le  sr  de 
Villeroy  a  charge  de  faire  audict  Empereur 
que  le  Roy  prendra  sa  fille  sans  argent  tour- 
nera plutosl  à  honte  que  à  prollit  et  honneur; 
en  quoy  le  cœur,  Madame,  m'a  saigné  qu'il 
faille  que  ce  cardinal  et  ses  udhérens  soient 
auteurs  de  ces  indignes  pratiques  jouant 
ainsi  à  la  pelote  de  la  réputation  de  Voz  Ma- 
jestez. Je  m'esbahis.  Madame,  vu  que  de  tant 
de  pareilles  menées  qu'il  a  faictes,  vous  n'avez 
jamais  vu  une  bonne  fin,  comme  il  vous  peult. 
sans  changer  de  main,  ainsi  souvent  tromper; 
et  croy  que  s  il  pouvoit  pour  empescher  la 
paix,  il  vous  ferait  volontiers  croire  que  il  ne 
nous  viendra  point  de  secours  d'Allemaigne 
comme  il  vous  assurait  l'année  dernière  pas- 


350 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIC1S. 


sée,  et  continueroil  tousjours  ses  impudenles 
menteries,  vous  promellant  premièrement 
qu'il  ne  s'en  leveroil;  comme  elle  fut  faicle, 
il  dit  qu'elle  ne;  sortirait  d'Allemaigne;  comme 
ilz  furent  en  chemin,  qu'ils  ne  passeroienl 
la  Charité;  quand  ilz  furent  passez,  qu'il 
vous  les  baillerait  dél'ailz  pur  son  frère  d'Au- 
male,  qui  ne  les  put  ou  osa  empescher 
de  passer.  Je  sçay  qu'il  veull  encore  tenir  ce 
mesme  chemin,  qui  vous  est  trop  cognu,  Ma- 
dame, pour  le  croire  plus  sur  cela.  Il  plaira  à 
Voz  Majeslez  vous  souvenir  que  la  response 
que  fil  le  duc  Auguste  au  président  Fumée 
que  je  vous  ramentèveray,  si  l'avez  oubliée  ou 
s'il  \ous  l'avoit  celée,  qui  est  qu'il  y  a\oit 
cinq  ans  que  celui  qui  l'avoit  fait  dépescher 
(parlant  du  cardinal)  le  nourrissoit  de  men- 
teries et  qu'il  ne  vouloit  plus  s'y  arrester  à 
l'advenir.  Mauvissiere  sçail  qu'il  lui  a  esté  dict 
en  Allemagne  par  le  comte  Palatin  que,  tant 
plus  le  cardinal  seroit  à  la  court,  qu'il  estoit 
impossible  d'y  conserver  la  paix;  mesme  res- 
ponse fut  faite  à  Mrde  Craon  ambassadeur  de 
Mr  de  Lorraine  par  le  feu  duc  des  Deux-Ponts. 
Voilà,  Madame,  comme  il  est  cogneu  par  les 
eslrangers,  tellement  que  l'on  ne  s'y  fie  point 
en  Voz  Majestez  sur  qui  le  principal  dommage 
retombe,  et  vous  neen  pouvez dépestrer.Jesçay 
qu'il  n'y  a  personne  qui  le  cognoisse  mieux 
que  vous;  si  j'osois,  Madame,  je  vous  res- 
pondrois  volontiers  comme  il  a  vous  plu  m'es- 
cripre,  il  y  a  un  mois,  que  vous  me  mandiez 
que  je  n'estois  ici  la  maistresse  et  que  je 
suivois  la  volonté  d'aulrui  et  que,  vu  la 
maison  d'où  j'estois,  l'on  ne  me  laissoit  guères 
d'autorité;  et  je  pense,  Madame,  que  vous 
me  jugez  par  vous-mesme,  car  de  vray  je 
pense  qu'en  cesle  négociation  de  paix  vous 
n'estes  la  maistresse  et  que  suivez  la  volonté  du 
cardinal,  vu  que  loule  puissance  et  commande- 
ment vous  appartiennent.  Je  m'esbabis  qu'ilz  ne 


vous  en  ' ....  Je  m'asseure,  vu  L'affection  que 
vous  et  Monsieur  ayez  démonslrée  à  nos  députez 
d'un  saint  et  bon  désir  de  paix  par  vos  tant 
honiicstcs  paroles  que  la  response  depuis  a 
été  par  tscripl  altérée  par  le  cardinal.  C'est 
selon  l'advis  qu'il  donna  à  l'ambassadeur 
d'Espaigne  comme  j'en  ai  baillé  l'article  tiré 
delà  propre  lettre  du  sr  de  Créqui  pour  vous 
bailler  et,  de  peur  qu'il  l'ait  perdue  ou  oubliée, 
je  l'ay  bien  voulu  mettre  icy;  «qui  est  qu'il 
escriplau  duc  d'Albe, quelque  assurance  qu'elle 
me  face  ou  bien  qu'elle  soit  sur  le  point  de 
jouirdu  fruit  de  la  victoire,  si  ne  m'en  puis-je 
asseurerel  croyde  vray  que,  si  n'esloit  le  per- 
sonnage que  sçavez,  elle  se  laisseroit  bientost 
aller;  elle  est  si  dissimullée  que,  disant  Tu  ng, 
elle  pense  l'aultre;  partant  advisez  de  vous 
tenir  sur  vos  gardes  et  donnez  si  bon  ordre  à 
la  conservation  de  ce  que  vous  avez  en  charge 
(pue,  s'il  advient  le  contraire  de  ma  volonté,- 
vous  puissiez   repousser  l'effort  de  l'ennemy. 

«Pour  tout  cela  il  ne  fault  laisser  de  pré- 
venir le  danger  tout  ainsi  que  s'il  estoit  jà 
advenu;  de  ma  part  je  n'espargneray  aucune 
chose  de  ma  charge  pour  l'empescher.  Je  suis 
en  doute  qu'estant  proche  de  l'ennemy  elle  ne 
soit  embouchée  de  quelque  frivole  promesse, 
n'estant  son  dessein  autre  que  décommander 
absolument  comme  elle  a  faict,  car  du  reste  je 
sçay  qu'elle  ne  s'en  donne  peine." 

Ce  cardinal  ennemy  de  Dieu,  du  Roy  et 
de  sou  sang  et  de  ses  bons  serviteurs,  nel'a- 
t-il  pas  assez  l'ail  paroistre  parles  assassinats 
qu'il  a  procurés  et  de  fraische  mémoire.  Je 
sçay  véritablement  qu'il  a  l'ail  dépescher  trois 
hommes  qui  sont  assez  remarqués  pour  aller 
tuer  mon  filz,  mon  nepveu  et  monsieur  l'amiral. 
Je  ne  doute  point  qu'il  n'en  essaye  autant  de 
moy  ;  mais  nous  sommes  entre  les  mains  de 


LETTRES  DE  CATH 

Dieu,  il  ne  tombera  pas  un  cheveu  de  noslre 
teste  sans  sa  providence.  Voilà  qui  me  fait 
peu  craindre  ces  mene'es ,  de  quov  je  vous  veux 
bien  advertir  pour  vous  dire,  Madame,  que 
c'est  ung  très  mauvais  acheminement  de  paix. 
Je  scay  aussi,  Madame,  qu'il  y  en  a  qui  vous 
ont  dit  qu'ilz  mettraient  dissension  entre 
Monsieur  l'amiral  et  mov.  Ne  croyez  point  ces 
gens-là,  .Madame;  car  moy,  qui  vous  suis 
tousjours  très  humble  et  fidèle  servante,  qui 
ay  l'honneur  d'eslre  si  proche  parente,  m'ac- 
corderay  toujours  pour  le  service  de  Dieu,  le 
service  de  Voz  Majestez  avec  un  tel  seigneur 
si  chrestieu,  si  bomme  de  bien  et  qui  me 
seconde  en  ceste  mesme  fidélité'  et  dévotion. 
Si  je  l'avoiscognuaultre.  je  lui  serais  ennemie. 
C'est  bien  estre  au  bout  de  leurs  moyens, 
puisqu'ils  recherchent  celui-là.  A  ce  que  j'ay 
entendu  aussi,  la  royne  d'Angleterre  est  bien 
advertie  que  l'on  ne  plaint  pas  tant  le  dé- 
sastre advenu  en  son  royaulme,  duquel  Dieu 
l'a  tirée  pour  sa  juste  cause,  et  que  l'on  avoit 
quelques  vaisseaux  tant  à  Bordeaux  qu'au 
Havre-de-Grace  et  Dieppe,  et  le  duc  d'Albe 
a  fait  armer  aussi  de  son  coslé  et  le  tout  pour 
faire  descente  en  Angleterre,  si  l'armée  de 
noz  Allemans  ne  relire  les  forces  de  deçà  que 
l'on  a  promis  d'envoier  contre  elle  par  le 
conseil  du  cardinal  de  Lorraine,  qui  veut  re- 
muer mesnage  partout  comme  en  France.  11 
est  incroyable.  Madame,  comme  les  menées 
dudict  cardinal  se  descouvrent-,  car  la  première 
lettre  qui  vous  fut  envoyée  par  feu  Monsieur  le 
Prince  mon  frère  d'un  des  gens  de  celui  de 
Créqui,  encores  qu'elle  descouvrit  clairement 
toutes  choses,  n'est  rien  auprès  d'une  qui  a 
esté  vue  d'un  des  gens  du  cardinal  de  Lorraine 
nommé  Vêtus  qui,  pour  éclairer  quelques-uns 
des  principaux  de  Paris  de  ce  qu'ilz  dévoient 
croire  de  la  vérité  de  ceste  négociation  de 
paix,  escript  que  le  Roy  a  donné  assez  gra- 


ERLNE  DE  MEDICIS.  351 

cieuse  audience  aux  députés,  mais  que  le 
cardinal  son  mailre  a  fait  jouer  ce  personnage 
au  Roy  pour  bonnes  occasions,  aflîn  de  leur 
donner  espérance  qu'on  y  aille  de  meilleur 
pied  qu'on  n'avoit  encore  faict,  et  que  se 
laissant  aller  sous  quelques  vaines  asseu- 
rances  et  promesses  ilz  quittassent  quelque 
chose  de  leurs  demandes  et  où  ils  voudraient 
insister  et  estre  trop  opiniastres  qu'on  ne  les 
décourage  point  parce  qu'il  importe  d'entre- 
tenir ceste  négociation  et  paistre  les  oreilles 
de  l'attente  de  ceulx  du  roy  d'Espaigne  et  du 
pape  pour  en  tirer  secours  et  d'aullre  costé 
retarder  et  empescher  les  forces  qui  peuvent 
venir  d  Allemaigne  en  noslre  laveur  pour  la 
religion.  Madame,  voyant  les  affaires  du  monde 
comme  elles  ont  passé  et  mesmes  depuis  trois 
ans,  je  me  suis  rendue  plus  curieuse  de  sçavoir 
les  choses  que  je  n'avois  faict  autrefois,  qui  est 
cause  que,  ayant  pratiqué  les  moyens  bien 
certains  de  plusieurs  endroits  et  pays,  j'eusse 
pensé  faire  tort  à  la  fidélité  que,  comme  sub- 
jecte  je  vous  ay  jurée  et  au  devoir  du  sang, 
comme  très  humble  parente,  si  je  vous  eusse 
celé  les  choses  que  j'ay  cognues  et  vous  ad- 
vertir, lesquelles  je  pense  si  véritablement  vous 
estre  tellement  déguisées  par  ceux  qui  ne 
veulent  ni  le  bien  ni  la  conservation  de  ce 
royaulme  que  vous  ne  voyez  qu'au  travers  de 
leurs  dissimulations  et  meuleries.  Ces  pratiques 
sont  tant  cognues  et  descouvertes  par  toute  la 
chrestienté  qu'il  ne  faut  s'estonner  si  j'en  re- 
çoisde  jour  en  jour  de  divers  lieux  divers  àvi». 
.le  vous  supplie  très  humblement.  Madame, 
au  nom  de  Dieu,  et  vous  conjure  par  l'amitié 
que  portez  au  Roy  vostie  filz  et  Messieurs  ses 
frères  et  à  la  mémoire  du  feu  Roy  vostre 
seigneur  et  à  ce  pauvre  royaulme  et  subjetz 
d'iceluyque.  pour  éviter  l'entière  ruine,  qui  ne 
peult  nullement  faillir,  si  ceste  guerre  con- 
tinue, vouloir  faire  une  bonne  paix  et  croire 


352 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MEDICIS. 


de  nostre  costé,  Madame,  que  les  meschan- 
cetez  du  cardinal,  ses  complices,  les  mauvais 
lours  qu'on  nous  faiet  ne  nous  empescheront 
point,  nous  arreslantplutost  au  Roy  el  à  vous 
qu'à  ces  traverses,  de  continuer  à  vous  de- 
mander avec  toute  humilité  et  révérence  une 
bonne  et  seure  paix  aux  conditions  tant  rai- 
sonables    que   vous  aurez   requises  et  qu'en 


bonne  conscience  et  justice  ne  nous  pouvez 
refuser  ni  vous  moins  demander,  et  sur  la 
fiance  que j'ay  premièrement  en  Dieu ,  Madame, 
el  au  Roy  et  en  vous  que  nous  aurons  une 
lionne  paix,  je  l'en  supplieray  et  qu'il  vous 
donne  très  heureuse  et  longue  vie. 
De  la  Rochelle,  ce  10  lévrier  1670. 

Jebanne. 


V. 

Au  moment  où  la  troisième  guerre  civile  allait  de  nouveau  ensanglanter  l.i  France,  Monluc,  l'évoque  de 
Valence,  à  demi  protestant ,  adressa  à  Catherine  des  représentations  que  nous  croyons  devoir  reproduire 
en  entier. 


Le  langage  et  menées  des  ennemis  me  font 
craindre  que  ceslc  guerre  sera  la  plus  péril- 
leuse qui  fust  jamais  en  cest  royaume,  parce 
qu'il  n'est  plus  question  de  catholiques  ny 
huguenots,  d'autant  que  les  catholiques  mes- 
mes  sont  divisés,  en  partie  unis  avec  lesdicts 
huguenots,  et  tous  les  jours  nous  oyons  dire 
qu'il  v  en  a  qui  ont  juré  l'union,  les  uns,  pour 
estre  possédés  ou  de  l'ambition  ou  de  l'avarice, 
aultres,  pour  estre  mal  contents  de  leur  for- 
tune, cuident  en  changeant  de  maistre  se  pou- 
\oir  amender;  mais  la  plus  part  se  révoltent 
soubs  l'espérance  d'un  repos  qu'on  leur  pré- 
sente; c'est  une  chose  fort  plausible  quant  on 
leur  dit  :  Ce  n'est  point  contre  le  Roy,  ny  contre 
sa  couronne,  mais  c'est  contre  les  infracteurs 
de  l'édict  de  paix,  ajoustant  que  ceulx  qui  ont 
demandé  la  révocation  dudict  n'avoient  ny 
pouvoir  ny  moyen  de  faire  semblable  demande , 
et  encore  moins  de  faire  aucune  offre  d'argent; 
ains  au  contraire  esloient  envoyés  pour  re- 
monstrer  la  povretédu  peuple,  et  que  ce  sont 
gens  facsieux,  qui  ne  mettront  pas  la  main  à 
la  bourse  et  ont  faiet  bon  marché  du  sang  des 
povres  subjectsdu  Roy,  et  sçavoient  bien  qu'ils 
seroient  du  tout  désadvonés;  mais  ce  leur  est 
tout  un  pour  que,  embarquant  le  Roy,  il  soit 


abandonné  de  la  plus  part  mesmes  des  catho- 
liques, attendu  que  c'est  une  guerre  prinse 
hors  du  temps  et  nécessité.  Que  si  on  avoit 
convoqué  les  Estats  pour  ouyr  les  plaintes  du 
povre  peuple  et  pour  la  réformation  des  abus 
que  la  guerre  nous  avoit  apportés,  il  falloit 
commencer  par  là  et  réformer  l'article  de  la 
religion  pour  le  dernier;  mais  que  les  conseils 
du  Roy  ont  bien  monstre  que  leur  but  ne  ten- 
doit  qu'à  ramener  la  guerre,  n'estant  encore 
saouls  de  tant  de  sang  espandu  et  de  tant  de 
pays  ruinés;  et  quant  à  eulx,  ils  n'ont  pris  les 
armes  que  pour  se  défendre,  estant  advertis 
que  l'on  ne  traictoit  aux  Estais  que  de  la  guerre , 
et  de  leur  oster  l'entier  exercice  de  leur  reli- 
gion, pour  laquelle  ils  ont  combattu  siz  ans; 
et  bien  qu'ils  eussent  esté  desfaicts  par  plu- 
sieurs fois,  ils  n'ont  toutes  fois  rien  voulu  ra- 
battre delà  poursuite  de  ladicte  religion, qu'on 
peult  bien  penser,  qu'estant  saisis  de  cent 
villes  fortes  (dont  la  moindre  arrestera  long- 
temps ung  camp  royal),  ils  ne  quitteront  pas 
ce  qu'ils  ont  acheté  avec  leur  sang  el  avec  la 
mort  de  plusieurs  de  leurs  parents  et  associés; 
que  si  les  princes  les  abandonnent,  ils  n'au- 
ront pas  faulte  de  conducteur;  remonstrant 
aussy  que  le  Roy  envoyé  par  de  là  quattre 


LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDICIS. 


35:} 


regimens  qui  ont  commis  en  Auvergne  et  sur 
la  rivière  de  Loire  tant  de  meurtres  exécrables , 

tant  de  voileries,  violé  tant  de  femmes,  que  la 
mémoire  de  tant  de  méchancetés  suffira  à  atti- 
rer Lire  de  Dieu  sur  tous  ceulx  du  parti  catho- 
lique; remonstrant  aussi,  qu'en  lieux  où  ils 
commandent,  ils  se  contentent  d'une  contri- 
bution pour  entretenir  leurs  gens  et  au  reste  le 
paysan  est  en  seureté,  et  pour  sa  personne  et 
pour  ses  biens  ;  au  contraire  nos  paysans  sont 
grevés  tous  les  jours  de  nouvelles  impositions, 
et  se  ne  laissent  pas  moins  d'estre  frappés,  et 
d'avoir  leur  vie  et  la  chasteté  de  leurs  femmes 
en  continuels  dangers,  et  qui  pire  est,  quant 
on  vient  au  traicté  de  paix,  ceulx  qui  ont  suivi 
leur  parti  sont  déclarés  exempts  de  toutes  im- 
positions et  tailles  durant  la  guerre  et  lesnos- 
tres  sont  contraints  de  paver  les  arrérages, 
jusques  à  quattre  années,  et  ceulx  qui  ont 
voulu  demourer  en  leurs  maisons  ont  esté 
quittes  en  payant  deux  décimes  el  les  aultres 
sont  entièrement  despouillés  de  leurs  biens, 
si  qu'une  grande  partie  sont  contraincts  hon- 
teusement mandier  leur  vie  ;  concluant ,  comme 
dessus  est  dict,  qu'ilz  ne  veullent  faire  la  guerre 
au  Roy,  et  au  contraire  ils  ne  prennent  les 
armes  que  pour  s'opposer  à  ceulx  qui,  pour 
leurs  passions  particulières,  veuillent  (comme 
parles  cheveux)  attirer  la  ruine  et  désolation 
de  ce  royaume.  Et  que  s'ils  ne  sont  enGn  assez 
forts  pour  se  défendre,  pour  le  moins  le  seront- 
ils  pour  ruiner  avec  eux  ceulx  qui  les  auront 
vaincus.  Voilà  ce  que  j'ai  peu  recueillir  vray- 
ment  de  leurs  remonstrances,  et  m'a  t'on  pro- 
mis de  me  les  monstrer  par  escript,  avec  les- 
quelles ils  attirent  beaucoup  de  catholiques  à 
leur  party;  aultres  ont  du  tout  levé  le  masque 
et  tiennent  que  ceste  couronne  est  à  sa  der- 
nière fin,  et  que  chacun  tiendra  pour  luy  et 
;>our  les  siens  ce  qu'il  pourra  usurper,  et  sont 


telles  manières  de  gens  escoutés  voulontiers  en 
Languedoc  et  en  Daulphiné.  Qui  faict  que  je 
supplie  humblement  Vostre  Majesté  ne  trouver 
mauvais,  qu'avec  la  fidélité  que  je  luy  dois,  et 
la  liberté  qu'on  doibt  permettre  à  un  très 
humble,  ancien  et  expérimenté  serviteur,  je 
luy  remonstre  qu'il  ne  fault  espérer  que  ceul\ 
qui  sont  saisis  de  tant  de  belles  et  bonnes 
villes,  les  quitteront  jusques  par  force,  si  l'on 
révoque  l'édict,  si  ce  n'est  pour  le  modérer  en 
partie;  à  quoy  je  croy  qu'ils  pourront  con- 
sentir. El  d'aullant  que  les  desseins  mal  fondés , 
et  qui  ne  peuvent  réussir,  sont  bien  souvent 
cause  qu'on  ne  peut  faire  ny  paix  ny  guerre, 
il  est  nécessaire  que  le  Roy  prenne  une  bonne 
résolution  ou  d'accorder  l'exercice  de  ladicte 
religion  ou  promptement  secourir  ses  subjects, 
mesmes  en  ce  pavs,  où  il  y  a  danger  que  plu- 
sieurs se  révoltent  les  uns  par  force,  les  aul- 
tres practiqués  d'une  faulce  espérance  de  repos, 
et  singulièrement  le  peuple  qui  est  là  réduit 
en  une  grande  et  estroicte  nécessité  etpovreté, 
disant  se  voir  abandonné,  et  qu'on  veuille 
faire  la  guerre  avec  telle  longueur  qu'on  a 
faict  pour  le  passé  ;  il  y  a  danger  qu'il  ne  se 
trouve  du  party  de  ceulx  qui  sont  plus  indus- 
trieux et  vigilants  et  plus  unis  que  nous  ne 
sommes,  et  de  qui  il  pense  estre  plus  gracieu- 
sement Iraicté.  Quant  à  moy,  je  ne  voys 
point  de  remède  que  de  promptement  les  se- 
courir, et  que  ce  soit  par  aultres  que  ceulx 
qui  ont  acoustumé  de  faire  office  de  volleurs 
cruels  et  inhumains,  et  non  par  des  gens  de 
guerre.  Et  quant  Sa  Majesté  sera  résolue  de 
faire  la  guerre  (que  sera  toutes  fois  au  regret 
de  beaucoup  de  gens  de  bien),  je  la  supplic- 
rav  de  prendre  les  movens  qui  luy  sont  pro- 
posés pour  la  faire  avec  quelque  diligence  et 
soulagement  de  son  povre  peuple.  (Record 
office,  Slate  papers ,  France,  vol.  XL1I.) 


Cathwi^e  de  Médius.  —  in. 


A  5 


TABLE  CHRONOLOGIQUE 

DES  LETTRES 
CONTENUES  DANS  LE  TROISIÈME  VOLUME, 


M  MEROS 

D'ORDRE. 

I. 
II. 
III. 

IV. 

V. 

VI. 
VII. 
Mil. 

IX. 

X. 

XI. 

XII. 

Mil. 
XIV. 

XV. 
XVI. 
XVII. 

win. 

XI  \. 
XX. 
XXI. 


DATES. 


7  janvier  1067. 

g  janvier  1567. 
10  janvier  15C7. 
18  janvier  1567. 
18  janvier  1567. 
22  janvier  1067. 
2/1  janvier  1567. 

25  janvier  1067. 

26  janvier  15O7. 

27  janvier  1.567. 
3o  janvier  1567. 
3o  janvier  1567. 
3i  janvier  1567. 
1"  février  1567. 

2  février  1567. 

h  février  1567. 
10  février  1  r>  6  7 . 
13  février  1567. 
là  février  1567. 
22  février  1667. 
22  février  1  567. 


DESTINATAIRES. 


A  M.  de  Matignon 

A  \1.  de  Tavannes 

A  M.  d'Humières 

A  M.  de  Carrouges 

A  M.  de  Matignon 

Au  duc  de  Ferrare 

A  M.  de  la  Meilleraie.  .  .  . 

Au  prince  de  Condé 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  M.  de  Matignon 

A  M.  de  Tranchelion 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  prince  de  Condé 

Au  duc  de  Nemours 

A  M.  d'Humières 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  M.  de  llaugiron 

A  M.  de  Vaupergne  

Au  duc  de  Florence 

Au  maréchal  de  Vieilleville 
Au  duc  d'Lzès 


PAGES. 


8 
8 
9 
9 
10 


45. 


356 


TAIU.K  ClIRONiiLHMQl'K. 


N  1   M  É  R  0  S 

D'OBDBK. 

dati:s 

XXII. 

a  3  février  i  .")()7. 

XXIII. 

2.3  février  1 667. 

WIV. 

a5  février  1567. 

XXV. 

37  février  1  50  7. 

XXVI 

37  février  1  567. 

X X \  Il 

27  février  1  5O7. 

XXVIII. 

Mars  1867: 

XXIX. 

1"  mars  1  567. 

XXX 

1"  mars  1567. 

XXXI. 

a  mars  1567. 

XXXII. 

1  0  mars  1  507. 

XXXIII. 

10  mars  1 5C7. 

X\XI\. 

1  2  mars  1567. 

XXXV. 

i5  mars  1567. 

XXXVI. 

16  mars  1067. 

XXW11 

31  mars  1567. 

xxxviii. 

21   mars  1567. 

XXXIX. 

22  mars  1567.  ' 

XL 

22  mars  1567. 

XL1. 

25  mars  1567. 

Xl.ll. 

27  mars  1567. 

XLIII 

29  mars  1 567. 

XLIV. 

3i  mars  1667. 

XLV. 

Avril  1567. 

XL\I. 

2  avril  1067. 

XLVII 

2  avril  1  567. 

XI.VIII. 

7  avril  1  567. 

XI.IX. 

9  avril  1 5C7. 

DESTINATAIRES. 


A  M.  de  Carrouges 

A  M.  d'Hùnûeres 

A  M.  de  Fourquevaux  

A  ci  connétable  de  Montmorency 

Au  même 

A  M.  de  Matij;non 

A  M""  la  duchesse  de  Nemours 

A  II.  de  Fourquevaux 

A  M.  d'Humières 

Aux  prévôt  des  marchands  et  échevins  de  Paris 

A  M.  d'Humières 

Au  duc  de  Nemours 

Au  capitaine  Breul 

Au  duc  de  Ferrare 

A  la  reine  d'Angleterre 

Au  capitaine  Argosse 

Au  connétable  de  Montmorency 

Au  maréchal  de  Montmorency 

A  M.  de  Tranchelion 

Au  prince  de  Florence 

Au  maréchal  de  Montmorency 

A  M.  d'Humières 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  connétable  de  Montmorency 

A  M.  de  Tavannes . 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  M .  Danzay 

Au  duc  de  Florence 


PAGES. 


12 

i3 
i& 
i5 


16 

"7 
'7 
"7 

18 
18 

'9 

".1 
20 


29 
26 
26 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


337 


NUMKROS 

D'ononB. 

L. 
Ll. 

lu. 
lui. 

LIV. 
LV. 
LVI. 
LVII. 
LVIII. 
LIX. 
LX. 
LXI. 

lxh. 

LXIIl. 

LX1V. 

LXV. 

LXVI. 

LXVII. 

LXVIII. 

LXIX. 

LXX. 

LXXL 

LXXIL 

LXXIII. 

LXXIV. 

LXXV. 

LXXVI. 

LXXVI1. 


DATES. 


()  avril  1 567. 
1  1  avril  1067. 

1  2  avril  1067. 

I  2  avril  1567. 
i5  avril  1567. 
20  avril  1567. 

20  avril  1567. 
22  avril  1567. 
3o  avril  1067. 

'1  mai  1567. 
4  mai  1567. 
4  mai  1567. 
4  mai  1367. 
10  mai  1667. 

I I  mai  1567. 

21  mai  1567. 
27  mai  1567. 
1"  juin  1667. 

7  juin  1567. 
îa  juin  15(37. 
îg  juin  1 067. 
21  juin  1567. 

29  juin  1 5(>7- 

30  juin  1  567. 
3o  juin  1567. 
3o  juin  1567. 

2  juillet  1567. 
2  juillet  1567. 


DESTINATAIRES. 


Au  capitaine  Argosse 

A  M.  de  Tavannes 

Au  landgrave  de  Hesse 

A  M.  de  Grantrye 

Au  connétable  de  Montmorency 

Au  même 

A  sir  Hardi  Norris 

A  M.  d'Humières j 

A  la  reine  d'Angleterre 

Au  duc  de  Florence 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  Roi  Catholique 

A  don  Francès  de  Alava 

A  M.  de  Tavannes 

A  M.  d'Humières 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  même 

A  la  reine  d'Angleterre 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  même 

Au  même 

Au  duc  de  Manloue 

Au  même 

A  M.  de  Gordes 

A  M°"  la  duchesse  de  Nemours. 

Au  duc  de  Ferrare 

A  M.  d'Humières   

A  M.  de  Fourquevaux 


P  V  G  E  S. 

a7 
27 
28 
28 

3  9 
a9 
3i 

32 
32 

33 
33 
34 
34 
35 
35 
36 
36 

3? 
38 

38 

39 
4o 

4o 
ko 
4i 
4i 
4i 

42 


358 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


[NUMÉROS 

D'OBDRB. 

D  \TES. 

LXXVI1I. 

'i  juillet  1Ô67. 

L\\I\. 

1 3  juillet  1 567. 

LXXX. 

i5  juillet  1067. 

L\\\l. 

16  juillet  1067. 

I.WXII. 

18  juillet  15G7. 

1AXV1IL 

18  juillet  1 567. 

LXX\l\. 

36  juillet  1067. 

LXXX\. 

3i  juillet  1567. 

IAWVI. 

3i  juillet  1067. 

l.XXXVII. 

5  août  1567. 

LXXXV1II. 

10  août  1Ô67. 

IAWIV 

ao  août  1567. 

XC. 

20  août  1567. 

XCI. 

■2  1  août  1567. 

xcu. 

aa  août  1 5 * j 7 . 

XClll. 

23  août  1567. 

sciv. 

26  août  1567. 

xcv. 

20'  août  1567. 

XCVI. 

2(i  août  1  ô 0 7 . 

XCUI. 

3o  août  1067. 

XCUil. 

3o  août  1  0IJ7. 

SCIX. 

3  septembre  1 5  (1 7 . 

c. 

3  septembre  1567. 

CI. 

'1  septembre  j  0G7. 

CIL 

4  septembre  1667. 

cm. 

6  septembre  1567. 

CIV. 

1  h  septembre  1567. 

(A 

1 1  septembre  1  567. 

DBSTIH  MAIRES 


Au  Uni  (.athnlique 

A   M.  île  Maii|;iron 

A  M""  la  duchesse  de  Nemours 

A  la  reine  d'Angleterre 

A  M.  de  l'ourquevaux 

Au  même 

A  SI.  de  Villeroy 

\  M.  de  Kourquevaiix 

Au  même 

Au  prévôt  et  aux  échevins  de  Paris. 

Aux  mêmes 

A  M.  de  Cordes 

Au  duc  de  Xevers 

Au  connétable  de  Montmorency  .  .  . 

A  don  Francès  de  Alava 

Au  maréchal  de  Cossé 

Au  connétable  de  Montmorency  .  .  . 

A  M.  d'IIumières 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  don  Francès  de  Alava 

Au  connétable  de  Montmorency  .  .  . 

Au  duc  de  Ferrare 

A  M.  de  Sénarpont 

Au  duc  de  Florence 

Au  maréchal  de  Cossé 

A  M.  de  l'ourquevaux 

iu  maréchal  de  Cossé 

Aux  prévôt  cl  échevins  de  Paris..  . 


PAGES. 

M 
15 

45 
45 
46 
4  fi 

47 

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48 

h 

5o 
5o 
5o 
5i 
5i 

52 

53 
54 
54 
54 
54 
55 
55 
56 
50 
57 
69 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


359 


NUMEROS 

D'ORDRE. 


CVI. 
CVII. 

cvm. 

CIX. 

ex. 

CXI. 

cm 

CXIII. 
CXIV. 

exv. 
cxvi. 

CXVII. 
CX  VIII. 
CXIX. 
CXX. 
CXXI. 
CXXII. 

cxxm. 

CXXIV. 

cxxv. 

CXXVI. 
CXXVII. 
CXXVIII. 
CXXIX. 
CXXX. 
CWXI. 
CXXXU. 
CXXXIII. 


DATES. 


i3  septembre  1567. 

18  septembre  1067. 

19  septembre  1567. 
a3  septembre  1 5G7. 
ù!i  septembre  1  56-. 

27  septembre  15(17. 
38  septembre  1567. 

28  septembre  1067. 
a8  septembre  1  5G7. 
2g  septembre  1567. 
sg  septembre  1667. 

Octobre  1667. 

Octobre  1567. 

Octobre  1567. 

Octobre  1567. 

6  octobre  1667. 

C  octobre  1567. 

8  octobre  15C7. 

8  octobre  1 5  0  7 . 

g  octobre  1567. 
10  octobre  1067. 
1  3  octobre  1567. 
12  octobre  1067. 
i3  octobre  1067. 
17  octobre  15(17. 
1  g  octobre  1567. 
ao  octobre  1 567. 
30  octobre  1  5 ( > 7 . 


DESTINATAIRES. 


A  Favelles 

A  M.  de  Fourquevaux  

A  M.  de  Gordes 

A  M.  de  Malignon 

A  M.  de  Gordes 

A  M.  de  Matignon 

An  duc  de  Nevers 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  Roi  Catbolique 

An  même 

Au  duc  de  Savoie 

A  M.  de  Matignon 

Au  duc  de  Nevers 

Au  même 

Au  duc  de  Ferrare 

A  M.  d'Humières 

A  M.  de  Gordes 

Au  même 

Au  duc  de  Ferrare 

Au  duc  de  Nevers 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  duc  de  Florence 

A  M.  de  Tavannes 

Aux  lieutenant  général  et  prévôt  d'Angers. 

Au  duc  de  Savoie 

Au  duc  de  Nevers 

Au  duc  de  Savoie 

Au  duc  de  Nevers 


PAGES 

57 
58 

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59 

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TABLE  CIIItOM)LOGIQUE. 


NUMEROS 

D'ORDRE. 


GXXXIV. 

cxxxv. 

CXXXV1. 

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cxxxvm. 

CXXXIX. 
CXL. 

CXLI. 
CXLII. 
CXLIII. 
CXLIV. 

C\I.V. 

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CXLVII. 

GXLVIII. 

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CLVI. 

CLVII. 

CLVIII. 

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CLXI. 


DATES. 


9  'i  octobre  i  067. 
ay  octobre  1 067. 
3o  octobre  1567. 
3o  octobre  1 067. 
3o  octobre  1  567. 
Novembre  1 567. 
6  novembre  1  567. 

0  novembre  1067. 
Novembre  1567. 

1 1  novembre  1067. 
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i3  novembre  1  567. 
i4  novembre  1 5 ( ) 7 . 

1  h  novembre  1  567. 
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i5  novembre  1567. 

2  a  novembre  1567. 
a3  novembre  1567. 
a 3  novembre  1 5G7. 
2 4  novembre  1567. 
20  novembre  1567. 

27  novembre  1 567. 

28  novembre  1  567. 
28  novembre  1567. 
39  novembre  1567. 

Décembre  1  ^('17. 

2  décembre  1 567. 

3  décembre  1  567. 


DESTINATAIRES. 


Au  dnc  de  Nevers  .... 

A  M.  de  Cordes 

A  M.  de  Tavannes 

Au  duc  de  Savoie  .  .  .  . 

Au  duc  de  Nevers 

Au  même 

Au  duc  de  Savoie 

A  M.  de  Fourquevaux  . 

Au  duc  de  Savoie 

A  M.  de  Cordes 

Au  duc  de  Nevers 

A  M.  de  Cordes 

A  M.  de  Fourquevaux 
Au  Roi  Catholique.  . . 
Au  duc  de  Ferrare..  . 
Au  duc  de  Nevers  .  .  ■ 

Au  pape  Pie  V 

Au  duc  de  Nevers. .  .  . 

Au  même 

Au  duc  de  Florence.  . 

An  duc  d'Anjou 

Au  même 

Au  même 

Au  même 

Au  duc  de  Nevers. .  .  . 
Au  duc  de  Nemours . . 
Au  duc  de  Nevers. .  .  . 
Au  même 


PAU  ES. 

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83 
84 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


361 


NUMEROS 

D'ORDRE. 


CLXII. 

CLXIII. 

CLXIV. 

CLXV. 

CLXVI. 
CLXV1I. 
CLXVIII. 

CLX1X. 

CLXX. 

CLXXI. 
CLXXII. 
CLXXHL 
CLXXIV. 
CLXXV. 
CLXXVI. 
CLXXVII. 
CLXXVIII. 
CLXXIX. 
CLXXX. 
CLXXXI. 

clxxxii. 
clxxxiu. 

CLXXXIV. 
CLXXXV. 
CLXXXVI. 
CLXXXVII. 
CLXXXVIII. 
CLXXXIX. 

I 

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DATES. 


k  décembre  1567. 


5  décembre  1567. 


5  décembre  1  5G7. 
7  décembre  1567. 
7  décembre  1567. 
7  décembre  1567. 
7  décembre  1567. 

7  décembre  1567. 

8  décembre  10G7. 
10  décembre  1567. 
10  décembre  1567. 

12  décentbre  15G7. 

13  décembre  1567. 
i3  décembre  1567. 
i3  décembre  1  567. 
i4  décembre  1 5G7. 
i5  décembre  1567. 
16  décembre  1567. 
20  décembre  1567. 
20  décembre  1567. 
20  décembre  1567. 
20  décembre  1567. 
92  décembre  1067. 
23  décembre  1567. 
26  décembre  1 5C7. 
26  décembre  1567. 
3o  décembre  1067. 
3i  décembre  1 5G7. 

DE   MÉD1CIS.   111. 


DESTINATAIRES. 


Au  marécbal  de  Cossé 

Au  duc  d'Anjou 

Au  même 

Au  duc  de  Nemours 

A  M.  de  Bourdeille 

Au  duc  de  Nevers 

A  a  même 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  duc  d'Anjou 

A  M.  de  Maugiron 

Au  duc  de  Nevers 

Au  duc  d'Anjou 

Au  même 

Au  duc  de  Nevers 

Au  même 

A  M.  de  Bourdeille 

A  l'évêque  de  Rennes 

Au  duc  de  Nevers 

A  M.  de  Matignon 

A  M.  d'Humières 

Au  duc  d'Anjou 

Au  duc  de  Nemours 

A  M"'c  la  duchesse  de  Ferrare 

Au  duc  d'Anjou 

A  M.  de  Sénarpont 

Au  duc  d'Anjou 

A  M.  de  Sénarpont 

Au  duc  de  Nemours 


PAGES. 


8/1 


85 

87 

87 

88 

88 

88 

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97 

97 

98 

98 

98 


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IMPnntl  MI     NATIONAL 


362 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


NUMEROS 

n'oitnns. 


GXC. 

GXCI. 

CXCII. 

GXCIH. 

GXCIV. 

CXCV. 

excvi. 

GXCVII. 

Gxcvin. 

GXCIX. 

ce. 

CCI. 
CCII. 
CCIII. 
CCIV. 

GCV. 
GCVI. 
GGVII. 
CCVIII. 

GCIX. 

CIA. 

GCXI. 

CCXII. 
GGXIH. 

GGXIV. 

GGXV. 

GflXVI. 

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3  1  décembre  1  567. 

9  janvier  1068. 

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1  5  janvier  1 5G8. 

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1  6  janvier  i  568. 

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1  g  janvier  1  568. 
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9  1  janvier  1  568. 
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36  janvier  1  568. 

28  janvier  1  568. 

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3o  janvier  1  568. 

3o  janvier  1  568. 
3  1   janvier  1  élis. 

Février  1  568. 


DESTINATAIRES. 


\n  duc  de  \en rs 

An  même 

\  M.  de  Fourquevanx 

A  t'évêque  de  Hernies 

Au  duc  d'Anjou 

A  M""'  la  duchesse  de    K. Tiare 

Au  duc  de  Nemours 

Au  romle  Rhingrave 

Aux  habitants  de  la  Rochelle 

A   M""'  la  duchesse  de    Ferrai  e 

A  M.  de  l''iiiir()uevau\ 

Au  duc  de  Nemours "■ 

Au  duc  d'Anjou 

A  M.  d'Ilumières 

Au  duc  d'Anjou 

Au  même 

Au  comte  Hliingrave 

Aux  j;ens  du  Parlement  de  Dijon.  .  . 

Au  duc  de  Nemours 

Au  duc  de  Ferrare 

A  Al.  des  Bories 

Au  duc  d'Anjou 

Au  même 

Au  duc  do  Nevers 

Au  duc  de  Nemours 

Au  duc  d' bijou 

\u  même 

Au  duc  de  Nemours 


PAGES. 

99 

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TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


303 


NUMEROS 

li'OBDBS. 


ccxvni. 

CCXIX. 

ccxx. 

CCXXI. 

ccxxn. 

CCXXIII. 
CGXXIV. 
CCXXV. 
CCXXVI. 

CCXXV1I. 

ccxxvra. 

CGXXIX. 

ccxxx. 
ccxxxr. 

CCXXXII. 
GCXXXIII. 
CCXXXIV. 

ccxxxv. 

GCXXXVI. 
GCXXXVII. 

ccxxxvm. 

CCXXXIX. 

CCXL. 

CCXLI. 
CGXLII. 
CCXLIII. 
CCXLIV. 
GGXLV. 


DATES. 


Février  1 56s. 
Février  i568. 
i"  lévrier  1  .Mis. 
a  février  i568. 
3  février  i568. 
U  février  i  .r>C>s. 

5  février  i568. 

6  février  i568. 

7  février  1 568. 
9  février  i  568. 

10  février  1 568. 
io  février  î  568. 
1  o  février  i5GS. 
i3  février  i56s. 
i3  février  i568. 
i'i  février  i568. 
là  février  1 568. 
i5  février  i568. 
18  février  1 568. 
18  lévrier  i568. 
18  février  i568. 
ai  février  i568. 
28  février  i568. 

Mars  1 568. 

Mars  i568. 
1"  mars  1 568. 
1"  mars  1 568. 
i°r  mars  1 568. 


DESTINATAIRES. 


An  duc  de  Nemours 

Au  même 

A  M°"  la  duchesse  de  Ferrare 

Au  duc  d'Anjou 

A  AI.  de  la  Forest ,  ambassadeur  en  Angleteri 

A  Julien  d'Elbène 

Au  duc  d'Anjou 

Au  même 

Au  duc  de  Nemours 

Au  duc  d'Anjou 

Au  même 

Au  même 

Au  même 

A  u  même 

Au  même 

Au  même 

Aux  maire  et  échevins  d'Angers 

Au  duc  d'Anjou 

Au  même 

Au  même 

A  M.  de  Sénarpont 

Au  duc  d'Anjou 

A  M.  des  Bories 

A  M™'  la  duchesse  de  Nemours 

Au  duc  de  Nemours 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  même 

Au  pape  Pie  V 


PAGES. 

1  16 
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129 


A6. 


364 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


NUMÉROS 

D'ORDRE. 


DATES. 


CCXLVI. 

1"  mars  1 568. 

CCXLVII. 

'i  mars  1 568. 

CCXLVIII. 

10  mars  1  568. 

<;<:\ux. 

i  7  mars  1 568. 

CCL. 

a'i  mars  î  568. 

CCLl. 

37  mars  1 568. 

CCLII. 

28  mars  1 568. 

CCL1I1. 

29  mars  1 568. 

CCL1V. 

5  avril  1 568. 

CCLV. 

8  avril  1 568. 

CCLVI. 

8  avril  i568. 

CCLV  II. 

8  avril  i568. 

CCLVIII. 

9  avril  1 568. 

CCLIX. 

9  avril  1  568. 

CCLX. 

1  4  avril  1  568. 

CCLXI. 

18  avril  i568. 

CCLX  11. 

30  avril  1 568. 

CCLXIII. 

30  avril  i568. 

CCLXIV. 

ai  avril  1 568. 

CCLXV. 

21  avril  i56S. 

CCLXVL 

22  avril  1 568. 

CCLX  VIL 

23  avril  i568. 

GGLXVI1I. 

28  avril  1 568. 

CCLXIV. 

1"  mai  1  568. 

CCLXX. 

k  mai  1 568. 

CCLX  XI. 

1  7  mai  1  568. 

CCLXXII. 

33  mai  1  568. 

CCLXXIII. 

33  mai  1 568. 

DESTINATAIRES. 


PA  G  E  S. 


A  M.  de  Fourquevaux 

A  MM.  de  Morvillier  et  de  Limoges 

A  M°"  la  duchesse  de  Ferrare 

A  VI.  de  Fervaques 

A  VI.  de  Fourquevaux 

A  MM.  de  Montmorency,  de  Morvillier  et  de  Limoges, 

Au  prince  de  Condé 

A  Eléonore  de  Rolian 

Aux  seigneurs  de  Venise 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  cardinal  de  Cliàtillon 

Aux  maire  et  échevins  d'Angers 

A  M.  de  la  Meilleraie 

A  M.  de  Bouille 

A  M.  de  Monluc 

Au  duc  de  Manloue 

Aux  seigneurs  de  Venise 

Aux  lieutenant  du  maire  et  échevins  de  Bayonne  .  .  . 

Au  Prince-Dauphin 

A  M.  de  Tavannes ' 

A  M.  de  la  Meilleraie 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  VI.  de  Tavannes 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  vidame  du  Vlans 

A  M.  de  Monluc 

A  VI.  de  Beaumont 

A  VI.  de  la  Forest,  ambassadeur  en  Anglelerre 


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1/10 
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TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


365 


NUMEROS 
D'onprE. 


CCLXXIV. 

CCLXXV. 

CCLXXVI. 

CCLXXVII. 

ccLXxvin. 

CCLXXIX. 

CCLXXX. 
CCLXXXI. 
CCLXXXII. 
CCLXXXIII. 
CCLXXXIV. 
CCLXXXV. 
CCLXXXVI. 
CCLXXXVII. 

ccLxxxvni. 

CCLXXXIX. 

ccxc. 

CCXCI. 

ccxcir. 

CCXCIII. 

CCXCIV. 

ccxcv. 

CCXCVI. 
CCXCVII. 

ccxcvni. 

CCXCIX. 

ccc. 

ceci. 


DATES. 


2/1  mai  i56S. 
26  mai  1 568. 
26  mai  i568. 
28  mai  i568. 
3i  mai  i5G8. 
1"  juin  1 568. 

3  juin  i568. 

4  juin  1 568. 

5  juin  1 568. 

1 1  juin  1 568. 

12  juin  1 568. 
i3  juin  i568. 
1 7  juin  1 568. 

17  juin  i568. 

18  juin  i568. 

21  juin  1 568. 

22  juin  i568. 
sa  juin  1 568. 

23  juin  1 568. 
27  juin  1 568. 
3o  juin  1 568. 
3o  juin  1 568. 
3o  juin  1 568. 

1"  juillet  i568. 
a  juillet  i568. 
3  juillet  i568. 
3  juillet  i568. 
3  juillet!  568. 


DESTINATAIRES. 


A  l'amiral  de  Chàtillon 

A  la  reine  d'Angleterre 

A  M""  la  duchesse  de  Ferrare  .  .  . 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  l'amiral  de  Chàtillon 

A  M.  de  Monlnc 

A  M.  de  Matignon 

A  M.  d'Humières 

A  M.  de  Carrouges 

A  M""  la  duchesse  de  Ferrare 
Aux  manans  et  habitants  de  Rouen  . 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  M.  d'Humières 

A  M.  de  Bourdeille 

Au  comte  de  Grignan 

A  M.  de  Sénarpont 

Au  prince  de  Condé 

A  l'amiral  de  Chàtillon 

A  M.  de  Fourquevaux  

A  M.  de  Matignon 

A  M.  de  Carrouges 

A  M.  de  Sénarpont 

Aux  maire  et  échevins  de  Tours 

A  la  reine  d'Angleterre 

A  M.  de  la  Châtre 

A  M"1"  la  duchesse  de  Ferrare 

A  M.  d'Esguilly 

A  M.  de  Gap 


PAGES. 


162 
i43 

i44 
1/1/1 
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i45 
i46 
1/16 
167 
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1/17 
1/18 
1/18 
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App.  336 

1/19 

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i5o 

i5i 

i5i 

l52 

1 5  9 

l52 

i53 
i53 
i54 
i54 


36<i 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


NUMÉROS 

D'ORDRE. 

1)  ITBS. 

CC.i  :  11. 

5  juillet  1 508. 

1  Cl .111. 

.">  juillet  1 568. 

CCCIV. 

1 1  juillet  i  r>  0  s . 

GCCV. 

i  (i  juillet  i5G8. 

CCC\  1. 

iC  juillet  iuC8. 

i  CCVII. 

1 1)  juillet  1 568. 

cccvm. 

a»  juillet  i568. 

1  CCIX. 

a  i  juillet  i  .">i>s. 

cccx. 

sa  juillet  i568. 

CCCAI. 

a3  juillet  1 568. 

CGCXII. 

23  juillet  i568. 

CGCXffl. 

26  juillet  i568. 

CGCXIV. 

36  juillet  i568. 

CCCXV. 

26  juillet  1 568- 

CGCXVI. 

29  juillet  1 568. 

CCCXYII. 

2g  juillet  1 568. 

cccxvm. 

29  juillel  1068. 

CCCX  IX. 

3f>  juillet  1 568. 

GCCXX. 

3o  juillet  1 568. 

CCCXXI. 

3 < >  juillet  1 568. 

1  1  CXXIL 

il"  juillet  1 568. 

Cl  CXXUI. 

3i  juillel  i568. 

CCCXXIV. 

:Si  juillet  i568. 

GGCXXV. 

\oûi  i568. 

CCCXXVI. 

\oûi  i568. 

CCCXXVI1. 

1"  août  1 568. 

cccxxvm. 

.'1  août  1  568. 

I  i  cxxix. 

5  août  1 568. 

DES!  INATAIRES. 


A  M.  de  la  Châtre 

A  M.  de  Bouille 

Au*  manans  el  habitants  de  Roui  n 

A  \l.  de  la  Cnàlre 

A  M.  d'Fnlragues 

A  M.  de  Bouille 

A  AI.  de  Founpievaux 

A  M.  d'Humières ; 

A  M.  de  Biron 

Aux  capitouls  de  Toulouse 

Au\  maire  et  échevins  de  Tours  .  . 

A  M.  de  Tavannes 

Au  prince  de  Condé 

A  M.  d'Entragues 

Au  capitaine  Charrieu 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  maréchal  de  Cossé 

Aux  habitants  de  Toul  el  \erdun  . 

A  M.  de  Barbesieux 

A  M.  de  Bouille 

A  M.  d'Espaulx 

A  M.  de  Matignon 

\  M.  du  I.ude 

A  l'amiral  de  Coalition 

A  M.  Yiallard 

\  M.  de  Mailinengo 

A  M.  de  la  Châtre 

Au  maréchal  de  Cossé 


PAGES. 

1  '.)  ."i 
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A  pp.  336 

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TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


367 


.\  UMÉR 0 S 

D'onoitE. 

cccxxx. 

CCCXXXI. 
CCCXXX1I. 

(i  cxxxra. 

I  l  CXXXIV. 

CCGXXXV. 

C6CXXXVI. 
CCGXXXVU. 
CCOXXXVDI. 

CCCXXXIX. 

gccxl. 

I  GCXLI. 
CGCXLÏI. 
CCCXLIII. 
CCCXLIV. 
I  i  CXLV. 
CCCXLVI. 
«  m  \I.\II. 
CCCXLVIII. 
CCCXL1X. 

CCCL. 

CCCI.l. 
CCCLII. 
GCGLIII. 
CCCL1V. 
I  CGLV. 
GGGLVI. 
CCCLVII. 


DATES. 


7  août  1 568. 
7  août  i568. 
10  août  t568. 
î  s  août  1 568. 
i3  août  1 568. 
l 'i  août  i  568. 
î  'i  août  i568. 
1 6  août  1 568. 
î  7  août  î  568. 
18  août  1 568. 
■io  août  1 568. 
ao  août  i568. 
ao  août  1 568. 
a3  août  1 568. 
".6  août  1 568. 
37  août  i568. 
■2  septembre  i  568. 

6  septembr  •  1  568. 

7  septembre  1  568. 

8  septembre  1  568. 

8  septembre  1  568. 

9  septembre  1 568. 

10  septembre  i568. 
1  0  septembre  1 568. 

1 9  septembre  1 568. 
1  '1  septembre  1 568. 
îg  septembre  1 568. 

20  septembre  1  568. 


H  EST  IN  ITilllEv. 


A  MM.  (le  Beauquemare  et  de  la  Fontaine-Godard 

A  l'amiral  de  Chàtillon 

\  M.  de  Rieux 

An  maréchal  de  Cossé 

An  maire  et  aux  échevins  de  Tours 

Au  \idame  du  Mans 

Au  duc  de  Saxe  

A  M.  de  Fourquevaux 

A  M.  de  Larcher 

A  M.  de  Marligues 

Au  même 

A  M.  de  Monlpensier 

A  AI.  de  Sainte-Preuve. ...    

A  M""  de  Nemours 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  M.  de  Monlpensier 

A  M.  d'Humières 

Au  pape  Pie  V 

A  M.  de  Sénarpont 

A  M.  de  Fourquevaux  

A  l'évêque  de  Rennes 

Au  Roi  Catholique 

Au  comte  de  Tende 

Aux  gens  du  Parlement  de  Bordeaux 

A  la  reine  d'Angleterre 

■Vux  échevins  et  manans  de  Chartres 

A  M.  de  Mangiron 

A  M.  de  Créquy 


PAGES. 

167 

«67 
168 

168 
1 6g 
169 


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186 
186 


368 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


NUMEROS 

D'Oudhe. 


ccclviil 

i  CCLIX. 
CCCL\. 
CCCLXI. 
CCCLX1I. 

qcclxhi. 
gcclxiv. 

CCCLW 

ccclxvi. 

CCCLW  11. 

CCCLXV1II. 

CCCLX1X. 

CCCLXX. 

CCCLXXI. 

CCCLXXI1. 

CCCLXXIIL 

CCCLXXIV. 

CCCLXW. 

CCCLXXVI. 

CCGLXXVII. 

CCCLXXV1II. 

CCCLXXIX. 

CCCLXXX. 

CCCLXX XL 

i  cclxxxii. 

CCCLXXXIII. 

CCCLXXX  IV. 
CCCLXX  XV. 


DATES. 


a6  septembre  i56s. 
37  septembre  1  "><>s. 
27  septembre  i568. 

27  septembre  i568. 

28  septembre  i568. 
3o  septembre  1  568. 

Octobre  i568. 
j"  octobre  1068. 
1"  octobre  1068. 

3  octobre  1 568. 

1  0  octobre  1 568. 
1 1  octobre  1  568. 
16  octobre  1 568. 

16  octobre  1  568. 

17  octobre  i568. 

18  octobre  1 568. 
18  octobre  1  568. 
21  octobre  1 568. 
ai  octobre  1 568. 
26  octobre  1 568. 

26  octobre  1 568. 

27  octobre  1  508. 

28  octobre  1  568. 
28  octobre  1  568. 

2  novembre  1 568. 

2  novembre  1 568. 

3  novembre  1 568. 
8  novembre  1 568. 


DESTINATAIRES. 


Au  cardinal  de  Médicis.. 

A  H.  de  Sénarpont 

Aux  seigneurs  de  \enise. 
A  M.  de  Fourquevaux. .  . 

A  M.  d'Escars 

A  M.  de  Fourquevaux.. . 
A  la  reine  d'Angleterre.. 
Au  duc  de  Florence 
Au  duc  de  Nemours..  .  . 

A  M.  de  Matignon 

Au  Roi  Catholique 

A  M.  des  Bories 

A  M.  de  Fourquevaux  .  . 

Au  duc  de  .Nemours.  .  . 

A  M.  de  Villars 

A  M.  de  Fourquevaux.. 

Au  comte  de  Leicesler. . 

Au  comte  de  Fiesque .  . 

Au  duc  de  Nemours .  .  . 

Au  même 

Au  duc  de  Florence .  .  . 

Au  duc  de  Saxe  

A  M.  de  Fourquevaux.. 

Au  duc  de  Nemours. . . 

Au  même 

Au  duc  d'Anjou  ...... 

Au  pape  Pie  V 

Au  comte  de  Brissac . . . 


PAGES. 

186 
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188 
188 
188 
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198 

199 

300 

App.  337 

301 

201 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


369 


M  "MKROS 


ccclxwvi. 
ccclxxxvîi. 
ccclxxxviu. 
ccclxxxix. 

cccxc. 

eccxci. 

CCCXCII. 

cccxcin. 

CCCXCIV. 
CCGXCV. 

CCCXCVI. 
CCCXCVII. 
CCGXCVIIL 

cccxcix. 

cccc. 

GCCCL 

CCCCII. 

CCCC.III. 

CCCCIV. 

GGCCV. 

CCCC\  I. 

CGCCVII. 

CCCCVIII. 

CCCCIX. 

ccccx. 

CCGGXÏ. 

CCCCXII. 
CCCCXIII. 


DATES. 


9  novembre  i568. 
1 1  novembre  1 568. 
1 1  novembre  1 568. 
îs  novembre  i568. 
i3  novembre  i568. 
i3  novembre  i568. 
i3  novembre  i5C8. 
i  h  novembre  1 568. 
ili  novembre  i568. 
îi  novembre  i5t>8. 
i  5  novembre  1 568. 
i5  noveml)re  i568. 
1 6  novembre  1 568. 
16  novembre  i568. 
ai  novembre  i568. 
3  2  novembre  i568. 
a-2  novembre  i  568. 
2.3  novembre  i568. 
2.3  novembre  1 568. 
2 4  novembre  i568. 
3o  novembre  i568. 
5  décembre  i568. 
g  décembre  !  568. 
1 1  décembre  i  568. 
i5  décembre  i .")  ( i S . 

16  décembre  1 568. 

1 7  décembre  1 568. 
20  décembre  i568. 


DESTINATAIRES. 


Au  duc  de  Nemours 

A  M.  Larcher..    

Au  duc  de  Neruours 

A  M™*  la  ducbesse  de  Nemours 

Au  duc  de  Nemours 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  lioi  Catholique 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  duc  de  Nemours 

Au  même 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  Roi  Catholique 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  M.  le  comte  de  Fiesque 

Au  duc  de  Nemours 

Au  même 

Au  même 

Au  comte  de  Brissac 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  duc  de  Nemours 

Au  même 

Au  même 

Au  même 

Au  même 

Au  même 

Au  comte  de  Tende 

Au  duc  de  Nemours 

A  M™°  la  duchesse  de  Nemours. 


PAGES. 


203 
203 
203 

ao3 

3o4 

soi 

205 
205 

ao5 
207 
207 
208 
208 
209 
209 
309 
210 

31  1 


212 
21  2 
3l3 
2l3 
2l/l 

ai4 


Catherine  de  Médicis. 


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IHi'JUJlLl  IL     Ml  1    1      <  1  1 


370 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


M  HEROS 

[J'OIU'HS. 


i  CCCXIV. 
GGGCXV. 
CCGCXVI. 
CGGGXVII. 
CCGGXVIII. 
CCGCXIX. 
GCGCXX. 
CGGGXXI. 
CCCCXXll. 
CCGGXXIII. 
CGGfiXXIVf 
CGGGXXVJ 
CGGGXXVIf 
CCGGXXVII. 
Cl  <  '  WV1II. 
CQGGXXIX, 
CCGGXXXi 
CÇGGXXXlj. 
GGCCWXI1. 
CCCCXXX1Û. 

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(  cccxxxy. 

CCCCXXXVI. 

cccçxxxvn. 

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GÇGCXL. 
I  CCCXLl. 


DATES. 


20  décembre  1 5C8. 
ai  décembre  1 568. 
37  décembre  t568. 
28  décembre  1  .>l>";. 

28  décembre  1 568. 

Janvier  l56g. 

1  3  janvier  1 56g. 

i3  janvier  i56g. 

i3  janvier  1  56g. 

1  '1  janvier  1  56g. 

17  janvier  1 56g. 

20  janvier  1  56g. 

30  janvier  1569. 

s3  janvier  1 56g. 

36  janvier  1569. 

1"  février  i56g. 

9  février  1  5Gg. 

I  0  février  i50g. 

I I  février  i5Gg. 
i3  février  1.569. 
i3  février  1  56g. 
18  février  1  56g. 
31  février  1  56g. 
s3  février  1 56g. 
a6  février  1.569. 

Mars  1  569. 
6  mars  1 5 ( i g . 
1 5  mars  1 56g. 


DESTINATAIRES. 


Au  duc  do  Florence 

A  M.  de  Fourquevaiix 

Au  même 

Au  duc  de  Nemours 

A  M.  Larcber 

A  M""  la  duchesse  de  Nemours.  .  . 

A  M.  le  duc  de  Savoie 

A  M.  de  la  Mothe-Fénelon 

A  M.  de  Fourquevaiix 

Au  maréchal  de  Montmorency..  .  . 

Au  duc  de  Florence 

A  M.  de  Fourquevauv 

Au  même 

A  M.  de  Monluc 

A  M.  d'Escars 

A  M.  de  Fourquevaiix 

A  M.  de  Damville 

A  M.  de  la  Mothe-Fénelon 

A  M.  de  Fourquevaiix 

Au  maréchal  de  Montmorency. .  . 

A  M.  le  duc  de  Savoie 

Au  duc  de  Nemours 

Au  duc  de  Florence 

Au  prince  de  Florence 

Au  duc  de  Nemours 

A  M"'  la  duchesse  de  Nemours. 

Au  duc  de  Florence 

Au  même 


PAGES. 
g ,  Il 

2l5 
2l5 

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3  1  6 

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317 
318 

31  9 

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337 
238 
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33g 
329 
a3o 
33o 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


371 


MJMEROS 

D'ORDRE. 


DATES. 


DESTINATAIRES. 


CCCCXLI1. 
CCCCXLI1I. 
CCCCXLIV. 
CCCCXLV. 
CCCCXLVI. 
CCCCXLV1I. 
GCCCXLV1II. 
CCCCXLIX. 

CCCCL. 

CCCCLI. 

CCCCLII. 

CCCCLIII. 

CCCCLIV. 

CCCCLV. 

CCCCLVI. 

ccccLvir. 

CCCCLVI11. 

CCCCLIX. 

CCCCLX. 

CCCCLXI. 

CCCCLXII. 

CCCCLXIII. 

CCCCLXIV. 

CCCCLXV. 

CCCCLXVI. 
CCCCLXVII. 
CCCCLXVIII. 
CCCCLXIX. 


1 8  mars  1 5 (> ç) . 

2 1  mars  1 56q. 

22  mars  i56g. 
3i  mars  i56g. 
3i  mars  i56g. 

Avril  1569. 
Avril  i56g. 

5  avril  i56g. 
1  2  avril  i56g. 
i3  avril  i56g. 
17  avril  1569. 
8  0  avril  i56g. 
ai  avril  r56g. 

6  mai  i5(îg. 
1  2  mai  1 56g. 
i3  mai  i56g. 
19  mai  i56g. 
19  mai  i5Gg. 

7  juin  i5Gg. 
1 1  juin  i56g. 

11  juin  i56g. 

12  juin  i56g. 
i3  juin  i56g. 
i3  juin  i56g. 
ili  juin  i56g. 
i5  juin  i56g. 
17  juin  1569. 
17  juin  i56g. 


Au  duc  de  Florence 

A  M.  de  Fourquevaux. .  .  . 

Au  Roi  Catholique 

Au  duc  de  Savoie 

Aux  seigneurs  de  Venise .  . 

Au  Roi  Catholique 

Au  duc  de  Florence 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  maréchal  de  Cossé 

A  M.  de  Rambouillet 

A  M.  de  la  Mothe-Féiielon . 

A  l'évèque  d'Auxerre 

Au  duc  de  Nemours 

A  M.  de  Rambouillet 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  M.  le  comte  d'Entragues. 

Au  duc  de  Nemours 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  Roi  Charles  IX 

Au  même 

Au  Roi  Catholique 

Au  Roi  Charles  IX 

Au  même 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  Roi  Charles  IX 

Au  même 

A  M.  le  duc  d'Anjou 

A  M.  de  Monluc 


PAGES. 
232 

a33 
233 

234 

a  34 

235 
235 
a36 

a36 
238 
2  38 
a38 
23g 
23g 
2 '10 

2&0 

ait 
2  4) 

262 

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■M 

245 

246 

247 

a5o 

a5i 

25a 

•3  52 


47. 


372 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


\  [  M  E  R  0  S 

D'ORDRE. 


CCCCLXX. 

CCCCLXXI. 
CCCCLXXIl. 
CCCCLXXIH. 
CCCCLXXIV. 
CGCCLXXV. 
CGCCLXXVI. 
CCGCLXXVn. 
CCCCLXXVIII. 
CCCCLWIV 
OCGCLXXX. 
CCGCLXXXI. 
CCCGLXXXII. 
CCCCLX  XXIII. 
CCCOLXXXIV. 
CCCCLXXXV. 
GCGCLXXXVI. 
CCCCLXWUI. 
CCCCLXXXVIII. 
CCCCLXXXIX. 

CCCCXC. 

CCCCXCI. 

CCCCXCII. 

CGGGXCI1L 

CCCCXi.IV. 

CCGCXCV. 

CCGCXCVL 

CCCCXCVII. 


H  H  ES. 


i  8  juin  i56g. 

20  juin  î. ")()(). 

21  juin  i  569. 
28  juin  1 56g. 
28  juin  i56g. 
Fin  juin  i56g. 
1"  juillet  i56g. 
1"  juillet  i5Gg. 

2  juillet  i56g. 

4  juillet  106g. 

4  juillet  1 56g. 

8  juillet  1 56g. 

g  juillet  i56g. 

g  juillet  1 56g. 
10  juillet  1 56g. 
17  juillet  i56g. 
17  juillet  i56g. 
j8  juillet  i56g. 
26  juillet  i56g. 
2g  juillet  1 56g. 
3i  juillet  1569. 
2  août  i56g. 
5  août  1 56g. 

1 1  août  iô6g. 

i5  août  1  .ni,,. 

i5  août  i56g. 

ig  août  i56g. 

2  4  août  1569. 


DESTINATAIRES. 


Au  Roi  Charles  IX 

Au  même 

Au  cardinal  de  Guise 

A  M.  le  duc  de  Savoie 

Au  duc  de  Florence 

A  la  princesse  doua  Juana 

A  M.  le  comte  de  Fiesque 

A  M™  la  duchesse  de  Nemours-.. 

Au  duc  de  Florence 

Au  Roi  Catholique 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  M""  la  duchesse  de  Nemours. 

A  M.  de  la  Mothe-Fénelon 

A  M.  le  duc  de  Nevers 

Au  pape  Pie  V 

A  M™  la  duchesse  de  Nemours. . 

A  M.  de  la  Mothe-Fénelon 

Au  Roi  Catholique 

Au  duc  de  Savoie 

Au  duc  de  Nevers 

A  M.  de  Matignon 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  même 

Au  duc  de  Florence 1  .  ■ 

A  la  reine  d'Angleterre 

Au  Roi  Catholique 

A  M.  d'Escars 

A  M"'  la  duchesse  de  Nemours. 


PAGES. 

253 
a53 
a54 

254 
3.55 
355 
s56 
3a- 
357 

257 

258 
260 
360 

iO-2 
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a63 
263 
»63 

364 
s64 
265 
a6G 

■  iiii 
366 
267 
367 
368 
268 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


373 


NUMÉROS 

D'OKDBE. 

DATES. 

DESTINATAIRES. 

PAGES. 

ccccxcvm. 

CCCCXCIX. 

D. 

DI. 

DU. 

DIII. 

DIV. 

a8  août  1569. 

4  septembre  1569. 

5  septembre  i56g. 
Septembre  i56g. 
G  septembre  1  56g. 
G  septembre  i56g. 

7  septembre  1  5  ( î 9 . 

8  septembre  1 569. 
8  septembre  1  5Gg. 

20  septembre  i5fig. 
ao  septembre  i50g. 

21  septembre  i56g. 
3o  septembre  106g. 
3o  septembre  i5Gg. 

3  oclobre  i56g. 

7  oclobre  i5Gg. 

8  octobre  i5Gg. 
10  octobre  1  ÔG9. 
i3  octobre  1 56g. 
2G  octobre  i5Gg. 

1"  novembre  i56g. 

3  novembre  i56g. 

6  novembre  i56g. 

8  novembre  i56g. 

8  novembre  1569. 
12  novembre  i56g. 
21  novembre  i5Gg. 
21  novembre  i56g. 

\  M.  d'Escars 

369 
3G9 
aGg 
App.  337 
269 
270 
271 
971 
272 
273 
974 
274 
275 
270 
976 
276 
978 

a79      ■ 
a79 
379 
281 
381 
281 
382 
3  83 
a83 
983 
384 

Au  chancelier  de  l'Hospital  .  . 

A  M.  le  duc  d'Anjou 

V  M°"  la  duchesse  de  Savoie  .  .  . 

\  M.  de  Fourquevaux 

V  M.  de  la  Molhe-Fénelon .  .  . 

Au  duc  d'Alencon 

DV. 

Au  duc  de  Xevers 

DVI. 

A  M.  de  Fourquevaux 

DVII. 

Au  chancelier  de  l'Hospilal.  .  . 

Dvni. 

A  M.  le  Premier  Président 

DIX. 

\  AI.  de  la  Mothe-Fénelon 

DX. 

A  M.  de  Fourquevaux  

DXI. 

A  M.  de  la  Molhe-Fénelon. .  .  . 

Î)\II. 

A  M.  d'Humières 

DXIII. 

Au  Roi  Catholique.  .  . 

DXIV. 

\  la  reine  d'Angleterre 

DXV. 

A  M""  la  duchesse  de  Xemours. .  .  . 

DXVI. 

Dxvir. 

A  M.  de  Fourquevaux  

DXVHI. 

A  XI.  de  la  Mothe-Fénelon 

DXIX. 

\  M.  de  Bellièvre 

DXX. 

\  Mme  la  duchesse  de  Nemours.  . 

DXXI. 

A  M.  de  Fourquevaux 

DXXII. 

A  M.  le  prince  d'Evoli 

DXXI  II. 

A  M.  de  Fourquevaux 

DXXIV. 

Au  duc  de  Florence 

DXXV. 

Au  prince  de  Florence.  .  . . 

MU 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


M  HEROS 

KOUP11B. 


DXXVI. 
DXXVII. 
DXXVIII. 

UNAIV 

DXXXI. 

DXXX1I1. 
DXXXIV. 

DWWI. 
DWWII. 
DXXXVIU. 
DXXXIX. 
DXL. 
DXLI. 
OXLII. 
DXLIII. 
DXLIV. 
DXLV. 
DXLVI. 
DXLVII. 
DXLVIII. 
DXLIX. 
1)1. 
DLL 
DL1I. 
1)1,111. 


DATKS. 


a3  novembre  i  56g. 

37  novembre  i  56g. 

î"  décembre  i  riiig. 

5  décembre  i  569. 

1  1   décembre  1  5<ig. 

17  décembre  i56\). 
a3  décembre  1  jftg. 
ai  décembre  1 56g. 

a5  décembre  iôGg. 

97  décembre  10G9. 

a8  décembre  1569. 

3o  décembre  1  5Gg. 

1 1  janvier  1570. 

1 a  janvier  1570. 

16  janvier  1  670. 

18  janvier  1570. 

37  janvier  1570. 

1"  février  1570. 

1"  février  1570. 

7  février  1570. 

7  février  1570. 

7  février  1670. 

7  février  1670. 

g  février  1670. 

1  1  février  1570. 

19  février  1  570. 

ait  février  1^70. 

•26  février  1570. 


DESTINATAIRES. 


An  duc  de  Florence 

\  M.  de  Fourquevan* 

A  M.  d^  BeUièvre 

A  M.  des  Bories 

An  duc  de  Nemours 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  même 

A  MM.  Nicolay,  premier  président,  el  deCharmiault. 

A  M"'  la  duchesse  de  Nemours 

A  la  reine  d'  Angleterre 

\  M.  le  maréchal  de  Damvill^ 

\  M.  Fourquevaux 

A  M.  de  Matignon 

A  M.  de  la  Molbe-Fénelon 

\  M.  d'Humières 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  même 

Au  Roi  Catholique 

Au  même 

A  M.  l'évéqué  du  Mans 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  Roi  Catholique 

\u  pape  Pie  V 

A  l'évéqué  de  Rayeux  el  à  M.  d'Humières 

Au  Roi  Catholique 

A  M.  d'Humières 

A  MM.  les  (;ens  de  la  cour  du  Parlement  de  Paria 
\  MM.  de  Matignon  et  de  Carrouges 


PAGES 

a  8a 

..s', 
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386 

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389 

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997 
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198 
«99 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


375 


MMEROS 


DLIV. 

DLV. 

DLVI. 

DLVII. 

DLVIII. 

DLIX. 

DLX. 

DLXI. 

DLXn. 

DLXIH. 

DLXIV. 

DLXY. 

DLXVI. 

DLXVU. 

DLXVIII. 

DLX1X. 

DLXX. 

DLXXI. 

DLXXII. 

DLWIII. 

DLXXIV. 

DLXXV. 

DLXXVI. 

DLXX  VU. 

DLXXVHI. 

DLXXIX. 

DLXXX 

DLXXXI. 


Il  '.TES. 


38  février  1570. 
a8  février  1570. 

9  mars  1570. 

3  mars  1070. 

3  mars  1070. 

3  mais  1670. 

3  mars  1 .070. 

3  mars  1670. 

6  mars  1570. 

7  mars  1070. 

8  mars  1570. 
i3  mars  1070. 
i3  mars  1070. 
1  i  mars  1  670. 
aa  mars  1670. 
37  mars  1570. 
37  mars  1070. 
3o  mars  1570. 
i3  avril  1  570. 
16  avril  1570. 
16  avril  1570. 

Mai  1  570. 
3  mai  1070. 
3  mai  1Ô70. 
h  mai  1570. 
.">  mai  1  Ô70. 
ig  mai  1570. 
30  mai  1  570. 


DESTINATAIRES. 


A  M.  de  Fourquevaux , 

A  M.  de  Mauvissière 

A  M.  de  Nemours 

\  Mn"  la  duchesse  de  Nemours 

A  M.  de  la  Mothe-Fénelon 

A  M.  de  la  Valette 

A  M.  Daffis 

A  M.  Durant 

A  MM.  de  Bayeux  et  d'Humières 

Au  duc  de  Florence 

A  M.  de  Tavannes 

A  M.  de  Fourquevaux  

Au  même 

A  M.  de  Tavannes 

A  M"'  la  duchesse  de  Nemours 

A  M.  d'Escars 

A  M.  l'évêque  du  Mans 

A  M.  d'Humières 

A  don  Francès  de  Alava 

A  M.  le  duc  de  Nemours. 

A  M.  le  maréchal  de  Cossé 

A  M.  l'évêque  du  Mans 

Au  duc  de  Florence 

A  don  Francès  de  Alava 

A  M.  de  la  Mothe-Fénelon 

A  don  Francès  de  Alava 

\  M  M.  lesprésidentNicolay  et  maître  des  comptes  Guyol 
An  duc  de  Florence 


PAGE  S. 

299 
299 

3oo 
3oo 
3oo 

3oi 

30  3 
303 
3  0  3 

3o3 
3o3 
3o3 
3oi 
3o5 
3o5 
3o6 
3o6 
307 
3o7 
3o8 
3o9 
3io 
3n 
3n 
3la 
3i3 
3i.'i 
3 1 S 


376 


TABLE  CHRONOLOGIQUE. 


\  I  M  !  ;  1!  0  s 

D-OBDItK. 


DLXXXII. 
DLXXXIE 

DL\\\I\. 

DLXXXV. 

DLXXXVI. 

DIAWVII. 

DLXXXVni. 

DLXXXIX. 

DXC. 

DXCI. 

DXCII. 

dxcui. 

DXCIV. 
DXCV. 
DXCVI. 
DXCVII. 
DXGVIII. 
DXCIX. 

DC. 

DCI. 

DCII. 

DC  III. 

DCIV. 

DCV. 

DCVI. 

DC  \II. 


D  AT  E  S. 


29  raai  1570. 
l'A  juin  1 5 -j r j . 
t  9  juin  1  570. 
ao  juin  1570. 
ao  juin  1  570. 
39  juin  107(1. 
:>s  juin  1  570. 

28  juin  1570. 
38  juin  1070. 
3  juillet  1 570. 
H  juillet.  1  Û7C1. 

1  9  juillet  1570. 
ai  juillet  1570. 
35  juillet  1570. 
29  juillet  1670. 

29  juillet  15711. 

30  juillet  1570. 

2  août  1570. 

3  août  1570. 
1  il  août  1570. 
1  9  août  1570. 
19  août  1  570. 
i3  août  1570. 
1  '1  août  1670. 
19  août  1570. 
36  août  1570. 


ni  SIGNATAIRES. 


A  M.  do  Morvillicr 

A  don  Francis  île  Alava 

A  la  reine  d' Angleterre 

A  \1.  de  Bois-Février 

A  M la  duchesse  de  Nemours 

A  M.  le  duc  de  Guise 

A  M.  do  Fnurquevaux 

A  M.  do  Bouille 

A  M.  de  Puygaiflard 

\u  maréchal  de  Cossé 

Au  même 

Au  duc  de  Florence 

A  M.  de  Fourquevaux 

Au  duc  de  Florence 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  MM.  les  gens  tenant  la  cour  de  Parlement  à  Paris. 

Au  Roi  Catholique 

A  M.  Martin  de  Beaune 

A  la  reine  d'Angleterre 

\  M.  le  duc,  de  Mautouc 

Au  Hoi  Catholique 

A  M.  le  duc  de  Savoie 

A  M.  de  Fourquevaux 

A  u  moine 

Au  pape  Pie  V 

\   M""  la  duchesse  de  Florence 


PAGES. 

3l5 

3i6 
3 1 6 
3i7 
3>7 
3i8 
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3a  1 
3a  3 
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3a5 
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3*7 
3a  7 
3a8 
3ag 
33o 
33 1 


TABLE  DES  PERSONNES 

À  QUI  SONT  ADRESSÉES  LES  LETTRES  DE  CATHERINE  DE  MÉDIGIS. 


Alava  (Don  Francès  de),  34,  5i, 
■">3,  307,  3i  1,  3t  3,  3 16. 

Ai.de  (Duc  d'),  1  Si. 

Alençon  (Duc  d'),  270. 

Angenres  (M.  d'),  évèque  du  Mans, 
■394,  3o6,  3i  0. 

Angennes  (M.  d'),  vidame  du  Mans, 
1 4o,  169. 

Angers  (Le  lieutenant  général  d'),  C7. 

Angers  (Les  maire  et  échevins  d'), 
124,  i34. 

Anjoc  (Le  duc  d'),  79,  80,  85,  89, 
91,  9a,  95,  97,  98,  107,  109, 
1 13,  1 1  4  ,  1 15,  117,  1  ao,  lai, 
122,  123,  ia4,  125,  126,  25a, 
a6g. 

Argosse  (Le  capitaine),  19,  a6. 

Auxerrë  (  Amyot,  évèque  d'),  a38. 

B 

Barrezieux  (M.  de),  16a. 

Baveux  (M.  d'Humiéres,  évêqnede), 

397,  3oa. 
Bavonne  (Les  échevins  de),  137. 
Beaumont  (M.  de),  i4i. 
Beaune  (M.  Martin  de),  3a4. 
Beauquemare  (M.  de),  167. 
Bellièvre(M.  de),  381,  286. 
Bois-Février  (M.  du),  317. 
Bordeaux  (  Les  gens  du  Parlement  de), 

18Û. 
Bor.iEs  (M.  des),  ni,  191,  a86. 
Bouille  (M.  de),   1 55 ,    1 56,    163, 

3ig. 


BnURDEILLE    (M.    DE),   87,    1  /| 9 . 

Breul  (Le  capitaine),  18. 


Carrocges  (M.  de)  ,  a,il,  167,  1  5a  , 

298. 
Charles  IX,a42,  a43,  244,   246, 

a5o,  a5i,  253. 
Charmiaux  (Le  maître  des  comptes), 

288. 
Charries  (Le  capitaine),  160. 
Chartres    (Les  échevins  et  manants 

de),  126,  1 85. 
Chàtillon  (M.  le  cardinal  de),  i34. 
Châtre  (M.  de  la),  1 53 ,  1 55 ,  1 56, 

166. 
Cleruont.  Voir  Gap. 
Colignï   (L'amiral    de),   i4a,    i45, 

i5o,  167. 
Condé  (Le  prince  de),   4,   7,    i33, 

i4g,  l5g. 
CossÉ  (Le  maréchal  de),  5a,  56,  07, 

161,  i65,  168,  a36,  267,309, 

819,  3 20. 
Créquï  (Le  cardinal  de),  186. 
Croc  (M.  du),  16. 
CnussoL  (Antoine  de),  duc  d'Uzès,  1 1. 

D 

Daffis  (M.),  premier   président  du 

Parlement  de  Toulouse,  302. 
Damuli.f.  (Le  maréchal),  aa3,  290. 
Danzai  (M.  de),  26. 
DuoN(Los;;ensduParlementde),  »  10. 
i  Durant  (M.),  002. 


Catherine  de  Médicis.  —  m. 


E 

F.i.rèm:  I  M.  Julien  d'),  1 19. 
Entragues  (Le  comte  d'),  i56,  l5g, 

24o. 
Escars  (M.    d'),     222,   268,    269, 

3o6. 
Espaux  (M.  d'),  16a. 
Esquillï  (M.  d'),  l54. 


Favelles,  envoyé  dans  les  Pays-Bas, 
57. 

Ferrare  (La  duchesse  Renée  de), 
94,  96,  10a,  io5,  116,  i3i, 
i44 ,   147,  i54. 

Ferrare  (Le  duc  de),  3,  18,  4i, 
54 ,  75,  111. 

Fervaques  (M.  de),  i 3 1 . 

Fiesqub  (Le  comte  de),  ig4,  208, 
a56. 

Florence  (La  duchesse  de),  33.1. 

Florence  (Le  duc  de),  Cosme  de  Mé- 
dicis, 190,  197,214,  330,228, 
329,  a3o,  a3i,  a35,  s54,  357. 
283,  284,  3n,  3ig,  3ao. 

Florence  (Le  prince  de),  21. 

Florence  (L'amhassadeur  de),   a84. 

Fontaine-Godard  (M.  de),  167. 

Foi'RQUETAUX    (M.     De),     226,     s33 , 

a36,  24o,  a'4i,  26g,  273,  375, 
379,  282,  383,  s84,  a85,  a88, 
390,292,293,994,  agg.3o4. 
3i4,  3i8,  3ao, 3at. 

48 


!'.ll    I        Ml    I    11         Kl 


378 


TABLE  DES  PERSONNES. 


G 

Gap  (M.  de  Clermonl,  évoque  'le), 

iû.">. 
GoRDES  (M.  de),   4o,  5o,   5g,  64, 

05,  Og,  73,  7/1. 

Goi  BOi  I      M-  DE),  27- 

Grintrie  (M.  de),  28. 

Gi  ise  (Le  cardinal  de),  254. 

Guisg  (Henri  de),  3i8. 

Guyot,  maitre  des  comptes,  3i4. 


II 

Hesse  (I.e  landgrave  de),  28. 
Huspital  (Le  chancelier  de  l'),  269, 
273. 

HuMlERES  (M.  D'),    2,8,    !2,    1(5,    17, 

32,  3a,  35,  '11,  53,  64,  g5, 
108,  167,  168,  157,  175,  197. 
198,  276,  3oa,  307. 


Jiuna  (Dona),  a55. 


La   Foiiest  (M.   lîoclu-lel  de),   118, 

l'n. 
La    Motiik-Fémci.on    (M.    de),    218, 

"j3,  2.38,  260,  263,  270,275, 

b8  1,  391,  3oo,  3i  3. 
Larciier  (\L),  172,  202,31(1. 
La  Valette  (M.  de),  3oi. 
Leicesteii  (l.i'  bonite  de),  ig/i. 
Limoges    (L'Aubespine,   évèque   de), 

i3o,  1  3â. 
Li  de  (M.  du),  iC3. 

M 

Mans  (L'évéque  du).  Voir  Avenus. 
Mans  (M.   le  vidas»  du).  Voir   As- 

GENSES. 

Mamoije  (Le  duc  de),  4o,  137,  3.'i(ï. 
Martigi  es  (M.  de),   1  72. 

Maitihuso  (M.  de),  i65. 
Matignon  (M.  de),  1,  3,  6,  i5,  59, 

fio ,  63 ,  9 '1 ,  1  '1  (i ,  161 ,  163,  173. 

«65,  391,  299. 


Maugiron  (M.  de),  9,  45,  90,  186. 
Mu -vissièiiei  M.  Caslelnau ,  s'dï),  309. 
Medicis  (Le  cardinal  de),  187. 
Meii.leraie  (M.  de  la),  4,  1 35. 
MoM.Dc  (M.  de),   i36,   i4o,    i45, 

3  3  3.    353. 

Montmorency  (Le  connétable  de),  i3, 

1 4 ,  20,  34,  29,  5 1 ,  5s,  54. 
Montmorency  (Le  maréchal  François 

DE),   30,  22,  12g,   l33  ,  3ig,  2  26. 

Montpensier  (Le  duc  de),  17.3,  17'L 
Montpensier    (François   de),    prince- 

daupbin ,  1.37. 
MonvuLiER  (M.  de),  i3o,  i33,  3 1 5. 

N 

Nemours  (La  duchesse  de),  iô,  4i, 
45,  137,  217,  229,  257,  260, 
263,  268,  279,  281,  288,  3oo, 
3o5,  817. 

Nemours  (Le  duc  de),  8,  17,  83, 
85,  96,  98,  99,  102,  107,  110, 
ii4,  116,  i3i,  127,  191,  19.3, 
ig6,  197,  198,  199,  300,  201, 

203,    203,   204,    208,    20g,    311, 

312, 2i4,  216,  228,  329,  23g, 

a4i,  287,  3oo,  3o8. 
Nevers  (M.  le  duc  de),  5o,  60,  63, 

66,  68,  69,  70,  71,  73,  76,  78, 

82,83,84,  88,  90,92,  g3,  g4, 

1 1  4,  262,  264,  271. 
Nicolaï  (Le  président),  3i4. 
Norris  (Sir  Henri),  3i. 


Paris  (Le  premier  président  du  Parle- 
ment de),  274. 

Paris  ( Les échevins  de),  16,  4g,  5o, 
57. 

Paris  (Les  gens  du  Parlement  de), 
323. 

Philippe  II,  34,  44,  61,  62,  75, 
i83,  ig3,  2o4,  207,  23.5,  i43, 
235,  2'i4,  257,  262,  367,  370, 
293,  ag6,  297,  323,  327. 

Pie  V  (Le  pape),  77,  îag,  176, 
301,  262,  ag6,  33o. 

Puy-Gaii.lard  (M.  de),  319. 


Rambouillet  (M.  de),  238,  ai 
Rennes    (L'évéque    de),     g3,     i(ït. 

173. 
Rieux  (M.  de),  168. 
RolBKB    (Les   manants   et    habitants 

de),  1 47. 
Rouen  (Les  inananls  et  habitants  de), 

i55. 
Rut-Gomme,  prince  d'Evoli,  a83. 


S 


Sainte-Preuve  (M.  de),  173. 
Savoie  (La  duchesse  de),  335. 
Savoie  (M.  le  duc  de),  62,  68,  70, 

71,    73,     317,     327,    2.3'l.     2Ô4, 

264,  337. 
Saxe  (Le  duc  Auguste  de),  170. 
Saïe  (Le  duc   Guillaume  de).    198. 
Sénarpont    (M.    de),    55,   g7,   98, 

136,  i4g,  iÔ3,  176,  187. 


Tavaknes  (M.  de),  1,  34,  37.  35, 
67,  6g,  1 38 ,  i3g,  i58,  3o3, 
3o5. 

Tende  (Le  comte  de),  si.3. 

Toulouse  (Les  capitouls  de),  167. 

Tours  (Les  échevins  el  manants  de). 
i5s,  i56,  1 58. 

Tranchelyon(M.  de),  6,  ai. 


Valette  (M.  de  la),  3oi. 

Vaupergne  (M.  de),  1  0. 

Venise  (Les  seigneurs  de),  i33,  187, 

288,  a.34. 
Verdun  (Lesniananls  et  habitants  de), 

161. 
Viai.lard  (Le  président),  Oii.">. 
Vieilleulle  (Le   maréchal   de),   10, 

1 13. 

Villars(Lc  marquis  de),  ig.3. 
VlLLBBOI  (M.  de),  .'17. 


TABLE  DES  MATIERES. 


AlGlEPEBSE,    336. 

Aixe,  sur  la  Vienne,  2/1 3;  a5o,  note. 

Alaminm  (Nicolo),  recommandé  par 

Catlierine  au  duc  de  Florence,  79. 

—  Sa  mission  à  Florence  après  la 
paix  de  Sainl-Germain,  33o,  33a. 

Alava  (Don  F rancès  d'),  ambassadeur 
d'Espagne.  Sa  colère  signalée  par 
Catherine  à  Fourquevaux,  5.  — 
Se  plaint  de  navires  pris  par  les 
compagnons  du  fils  de  Monluc,  5, 
note.  —  Ses  nouvelles  plaintes,  7. 

—  Lettre  que  lui  écrit  Catherine  à 
l'occasion  d'un  pilote  portugais, 
34.  —  Audience  qu'il  obtient, 
A3.  —  Se  plaint  de  la  levée  des 
Suisses  dirigée  contre  l'Espagne, 
44  ;  —  De  l'argent  envoyé  en  Corse, 
64.  —  Prend  fait  et  cause  pour 
l'ambassadeur  de  Portugal,  44. — 
iNotifie  ses  nouvelles  lettres  de 
créance,  A4.  —  Proteste  de  son 
dévouement  envers  Charles  IX, 
1AA.  —  Assure  Catherine  que  la 
reine  sa  fille  ne  suivra  pas  le  roi 
en  Flandre,  hh.  —  Catherine 
écrit  à  Philippe  II  pour  se  louer  de 
lui,  hh.  —  Lettre  qu'il  reçoit  d'elle 
au  sujet  de  l'enlèvement  des  dé- 
pêches du  courrier  du  duc  d'Albe, 
5i.  —  Prévenu  que  Lansac  fait 
une  information  à  ce  sujet,  Al.  — 
Catherine  lui  exprime  ses  regrets 
sur  les  déprédations  commises  sur 
des  Espagnols,  33,  54.  — Ses  offres 
à  Charles  I\  après  la  surprise  de 


Meaux,  Ci,  63.  —  Son  entretien 
avec  Catherine  au  sujet  de  la  paix, 
10a,  106.  —  Catherine  lui  livre 
les  Flamands  pris  à  Saint-Valéry, 
166.  —  Refuse  les  paquets  des  dé- 
pèches dont  les  porteurs  ont  été 
tués,  170.  —  Sa  colère  à  ce  sujet, 
171.  — -  Refuse  de  nouveau  de  re- 
cevoir les  dépèches  prises  sur  les 
deux  courriers  tués  en  revenant 
d'Espagne,  178. —  Approuvé  dans 
son  refus  par  le  duc  d'Albe,  178. 

—  Ses  plaintes  au  sujet  du  deuil 
de  don  Carlos,  179.  —  Offre  un 
secours  à  Charles  IX  du  coté  du 
Béarn  et  de  la  Navarre,  189. — 
Promet  à  Catherine  de  la  renseigner 
sur  ce  qui  se  pratique  en  Espagne 
pour   les   mariages  projetés,   2i5. 

—  Promesses  qu'il  reçoit  de  Ca- 
therine de  faire  justice  des  dépré- 
dations   dont   il   se    plaint,    3 1 3. 

—  Invité  par  elle  à  venir  la  re- 
joindre à  Gaillon,  3 16.  —  Propos 
qu'il  lient  à  Charles  IX  et  dont 
Catherine  s'offense,  333.  —  Ex- 
plication qu'elle  a  avec  lui  au  sujet 
de  la  remise  du  mariage  de  sa  fille 
avec  le  roi  de  Portugal,  327.  — 
Fait  courir  le  bruit  du  mariage 
de  Marguerite  de  Valois  avec  le 
duc  de   Guise,   329. 

Albe  (La  duchesse  d").  Prescriptions 
que  lui  transmit  Catherine  sur  le 
régime  que  doit  suivre  sa  fille  la 
reine  d'Espagne,  160. 


Albe  (Le  duc  d').  Son  passage  dans 
les  Pays-Bas  annoncé  par  Cathe- 
rine, 2  4.  —  Sa  venue  provoquera 
des  troubles,  35,  note. —  Protesta- 
tions que  lui  fait  Catherine  à 
Bayonne,  33,  note.  —  Excuses  qu'il 
donne,  09.  —  Les  dépèches  de  son 
courrier  prises,  5l.  —  Fait  arrêter 
les  comtes  d'Egmont  et  de  Hornes. 
57.  *-  Remercié  par  Catherine  pour 
secours  offert  après  la  surprise  de 
Meaux,  63.  —  Des  courriers  por- 
teurs de  dépêches  à  lui  adressées  tués 
parles  chemins,  170.  —  Les  dépè- 
ches retrouvées  envoyées  à  M.  de 
Ferais  pour  les  lui  remettre,  171. 

—  Approuve  Alava  de  les  avoir 
refusées  ,  178.  —  Visité  par  M.  dp 
Saint-Gouard,  1 84.  —  Assure 
Catherine  de  sa  bonne  volonté. 
18  A.  — ■  Promet  son  assistance. 
l84.  —  Catherine  voudrait  qu'il 
put  s'entendre  avec  le  maréchal  de 
Cossé  et  le  duc  d'.Uimale,  190: 
192,  note.  —  Remercié  de  ses 
bons  offices,  2o3.  — -  Prévenu  que 
le  secours  qu'il  a  sollicité  est  prêt, 
3o3.  —  N'envoie  pas  ce  qu'il  a 
promis,  a48.  —  Fourquevaux  char- 
gé de  le  mettre  en  demeure,  2  48. 

—  Invite  Catherine  à  ne  pas  risquer 
une  bataille,  249.  —  Secours  at- 
tendu  de  lui.  a5o,  note.  —  Le 
retarde,  358.  —  Envoie  de  l'argent 
à  Marie  Stuart,  a54.  —  Cherche 
à  rompre  le  projet  de   mariage  de 

48. 


380 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


celte  reine  avec  Norfolk,  a56.  — 
Se  plainl  de  la  sorlie  d'une  llolte  de 
la  Rochelle,  3a8,  noie.  —  Se 
rend  ;i  Nimègue  pour  recevoir  In 
nouvelle  reine  d'Espagne,  .'i-1;). 
Albhbt  (Jeanne  d').  Catherine  invite 
Monluc  à  la  bisser  en  repos,   i36. 

—  Sa  lettre  à  la  reine  Elisabeth 
pour  obtenir  son  concours,  1 38 , 
noie.  —  Écrit  à  Cécil  pour  le  prier 
de  continuer  son  bon  vouloir  à  la 

■ protestante,  318,  noie.  — 

Sa  lettre  à  la  reine  d'Angleterre 
pour  réclamer  son  assislance,  aa5  , 
note.  —  Atténue  auprès  de  (iciil 
l'importance  de  la  défaite  de  Jarnac , 
a3i,  note.  —  Se  joint  à  l'amiral 
de  Coligny,  a43.  —  Se  tient  à 
la  Rochelle,  a4G.  —  Lettre  louan- 
geuse qu'elle  adresse  à  la  reine 
d'Angleterre,  a6o,  note.  —  En- 
voie  d  s  députés  pour  la  paix,  aq4. 

—  Favorable  à  sa  conclusion,  3o8, 
note.  —  Ses  députés  attendus  par 
Catherine,  3ia,  3a a,  note.  —  Ses 
lettres  à  Catherine,  3e  appendice, 
346  et  suiv. 

Alençon  (Le  duc  d'),  chargé  du  gou- 
vernement de  Paris,  aali ,  note;  — 
De  l'aire  exempter  les  maisons  de 
l'Mospilal  de  garnisons,  268.  — 
Prévenu  par  Catherine  de  la  levée 
du  siège  de  Poitiers,  371.  —  Éva- 
luation de  son  apanage,  288.  — 
Catherine  ne  permet  pas  qu'il  em- 
piète BUT  l'autorité  de  MM.  de  Car- 
rnuges  et  de  Matignon  dans  leurs 
gouvernements,  agy. 

Allemâgme(L'),  198,  aa5,  a4g,  2;>g, 
a6o. 

\i.li:ihm)s  (  Les  1,  358. 

Ui.mi:  I  M.  o'),    10g. 

Auieida,  38. —  Note  sur  lui,  38. 

Porteur  d'une  lettre  de  Catherine 

pour  Philippe  II ,  tj35. 
Amboise,  131,  noie. 
Ahïot,  évéque  d'Auxerre,  délivre  les 

prisonniers  de   Metz,   aag,  note. 

—  Catherine  lui  redemande  l'ab- 


baye de  Belle-Perche,  a38.  — 
Pourvu  de  l'évéché  d' taxerre,  396. 
—  Précepteur  de  Cliarles  IX  ei  du 
duc  d'Anjou,  396. 

Andelot,  va  attaquer  Poissy,  ta.  — 
liens  envoyés  par  lui  cl  par  l'amiral 
pour  porter  deniers  pour  les  retires 
sont  pillés  et  faits  prisonniers, 
i43,  note.  —  Sa  lettre  à  Catherine 
pour  s'en  plaindre,  i43,  note.  — 
Catherine  se  réjouit  de  sa  mort, 
aii.  —  Note  sur  la  cause  de  celte 
mort,  a '1 1.  —  L'ambassadeur  d'An- 
gleterre Norris  cioil  qu'il  a  été  em 
poisonné,  aOi,  note. 

Angexhes  (Charles  d'),  cardinal  de 
Rambouillet,  évéque  du  Mans,  en- 
voyé à  Rome,  i.'io.  —  Chargé 
d'une  mission  à  Florence,  i4o, 
i8.">,  197.  —  Demande  un  nou- 
veau secours  à  Pie  V,  a  G  3.  - 
Recommande  les  enfants  de  feu 
M.  de  la  Bourdaisière,  ig4.  — 
Reçoit  le  double  des  propositions 
de  paix  faites  aux  protestants, 
3oG.  —  Prié  de  rassurer  le  pape 
et  de  bien  lui  faire  entendre  les 
considérations  qui  obligent  à  la 
paix,  3oG.  ■ —  Rend  compte  de 
l'audience  que  lui  a  donnée  Pie  V 
et  des  raisons  dont  il  a  appuyé  la 
nécessité  de  la  paix ,  3o6,  note. 
Fail  part  de  la  réponse  du  pape, 
3o6,  307,  note.  —  Catherine  lui 
envoie  une  lettre  de  Charles  IX 
pour  le  renseigner  sur  la  négocia- 
tion de  la  paix,  3 10.  —  Son  en- 
tretien avec  le  pape,  33 1. 

Angennes  (Nicolas  i>'),  vidame  du 
Mans.  Catherine  lui  annonce  l'envoi 
de  son  frère  l'évêque  du  Mans  ;i 
Rome,  1/10.  —  Ordres  qu'il  reçoit 
pour  faire  observer  l'édit  de  pacifi- 
cation, i4o.  —  Note  sur  lui, 
i4o.  —  Félicité  par  Catherine  de 
ses  bons  services,  1G9.  —  Reçoit 
la  formule  du  serment  è  exiger 
des  catholiques,  1  70. 

Argsrs,  389,  391,  392,  sg3,  sg'i, 


3g5,  agG,  397,  398,  3gg,  3oo. 

3oi,  3o3;  3o6. 
Axgers  (Les  habitants   »'),   rassurés 

sur  la  sûreté  de  leur-  ville.  ia4.  — 

Prévenus  de  la  paix  par  Catherine, 

i3.'i. 

—  (Le  maire  et  les  écbevins  d'}, 

complimentés   par    Catherine  poui 

leur  dévouement,  (17. 
Angeuville,  128,  note. 
Anglais.    Le    prêche    de   Saint-Malo 

leur  esl  interdit ,  1  .">5.  —  Exécutés 

à  Niort,  218. 
ANGLETEnitE  (  L' ) ,  i  19,  alig. 

Ancoclème  (Levée  du  siège  d'),  192, 
note.  —  Menacée  par  gens  sortis 
de  la  Rochelle.   399. 

AiMiorsoi-i-K  (Le  comte  Jehan  D').  Ses 
intrigues  en   Suisse,   a8,  3g,  43. 

Asjoi  (Le  duc  d'),  nommé  lieutenant 
général,  7.3,  74.  note.  —  Cathe- 
rine craint   pour   lui   la    fatigue  de 

la  premier.'  journée  de  marche, 
77.  —  Prié  de  faire  délibérer  les 
chefs  de  l'armée  sur  un  avis  que  lui 
porte  liiron,  79.  —  Instruction 
que  lui  donne  Catherine  pour  les 
mouvements  de  ses  troupes,  80. — 
Prié  de  donner  souvent  de  ses  nou- 
velles, 80.  —  L'élat  de  ses  troupes 
lui  est  demandé  pour  les  payements 
à  faire,  80.  —  Invité  à  faire  déli- 
bérer les  chefs  de  l'armée  sur  le  nui- 
moire  apporté  par  M.  de  la  Gastine, 
80. —  Le  leur  soumet,  81.  note.  — 
Conclut  personnellement  en  laveur 
de  Ih  paix,  81,  note.  —  Prévenu 
de  la  marche  des  Gascons  prèls  à 
se  rallier  à  lui,  85.  —  Va  rejoindre 
l'armée,  89.  —  Inlerrogépar  Cathe- 
rine sur  les  articles  envoyi  s  poui  la 
paix  au  prince  de  Condé,  89.  —  In- 
structions que  lui  donne  Catherin  ! 
pour  la  conduite  de  la  guerre,  91. 
—  Prié  de  renvoyer  la  compagnie 
du  sieur  de  Chaulnes,  93.  —  Cathe- 
rine lui  écrit  que  Brissac  se 
plainl  du  trop  grand  nombre  de 
colonels  au  camp  ,  93  ;  —  Lui  parle 


TABLE  DES  MATIERES. 


381 


d'une  panique  des  Parisiens,  91 . — 
Mémoire    qu'elle  lui  adresse,  95. 

—  11  annonce  le  succès  remporté 
par  Brissac,  97.  —  Charles  IX  lui 
en  parle,  97,  note.  —  Catherine 
lui  envoie  le  chirurgien  M"  Léo- 
nard Botal,  98.  — -  Elle  lui  pres- 
crit certains  mouvements  de  troupes, 
110.  —  Il  demande  l'abbaye  de 
Montmoriu  pour  Sarret,  108.  — 
Prévenu  par  Catlieriue  de  l'envoi 
«les  sommes  destinées  au  payement 
de  l'armée,  109.  —  Instructions 
qu'elle-lui  donne  pour  le  payement 
des  courriers,  109.  —  Averti  d'une 
sortie  de  ceux  d'Orléans,  109.  — 
Demande  des  canons,  n3.  —  Ob- 
servations que  lui  adresse  Cathe- 
rine au  sujet  du  commandement 
des  compagnies  de  Gascons,  11 3. 

—  Invité  à  renforcer  le  prince- 
dauphin,  1 1 3.  —  Lettre  qu'il  re- 
çoit de  Damville  au  sujet  de  la  que- 
relle de  Martigues  et  de  Méru, 
11G,  note.  —  Fait  occuper  Mon- 
largis,  117.  —  Prié  par  Catherine 
d'envoyer  M.  de  Ventadour  en  Lyon- 
nais, 120.  —  Renseigné  par  elle 
sur  la  marche  des  protestants  et 
de  l'amiral,  13a;  —  Sur  le  lieu 
où  doit  se  trouver  le  duc  de  Saxe, 
12e.  —  Elle  lui  prescrit  les  me- 
sures à  prendre  pour  la  con- 
duite des  deniers  destinés  audit 
duc,  îaa.  —  Lettre  que  lui  écrit 
Charles  IX  pour  lui  indiquer  le 
chemin  suivi  par  le  duc  de  Saie, 
13  9,  note.  —  Prié  d'envoyer  le 
maréchal  deCossé  en  Poitou,  ta3. 

—  Prévenu  du  passage  d'un  gros 
de  cavalerie,  1  a3.  —  Invité  à  taire 
acheminer  les  compagnies  de  Mati- 
gnon ,  de  Bouille  et  de  Villermois , 
inh.  —  Félicité  par  Catherine 
de  ce  qu'il  a  fait  pour  arrêter  la 
marche  des  protestants,  120.  — 
Craintes  qu'elle  lui  manifeste  d'une 
attaque  sur  Paris,  120.  —  Précau- 
tions prises  par  lui,  12  5.  —  Averti 


du  départ  des  protestants  de  Tours 
pour  la  Bretagne,  i5a,  note.  — 
Cité,  1O9.  —  Son  départ  pour 
l'armée  annoncé  par  Catherine  à 
M.  d'Escars,  188.  —  Rejoint  par 
le  marquis  de  Villars,  ig3.  —  Son 
armée  près  de  Poitiers,  190.  — 
Sa  jonction  avec  le  duc  de  Mont- 
pensier,  so3,  note.  —  Prières  pour 
son  heureux  succès,  208.  —  Attend 
les  forces  du  comte  de  Tende  pour 
combattre,  21 3,  note.  —  Cathe- 
rine désire  qu'il  puisse  se  joindre 
à  Damville,  223.  —  Reçoit  un  ren- 
fort de  reitres,  2a5.  —  Sa  lettre 
au  duc  d'Urbin  pour  lui  annoncer 
la  victoire  de  Jarnac,   33i,  note. 

—  Prêt  à  se  joindre  au  duc  d'Au- 
male,  2/1 1.  —  Côtoie  l'armée  pro- 
testante, 2/i5.  —  Dispositions  qu'il 
prend  pour  son  armée,  a5o,  note. 

—  Reçoit  une  lettre  interceptée 
de  l'amiral,  a5a.  — Renseigné  sur 
la  situation  de  l'année  protestante, 
262;  —  Sur  le  mécontentement  des 
reitres  non  payés,  262.  —  Le  ca- 
pitaine Chenry  lui  est  envoyé  par 
Catherine,  269.  —  Annonce  au 
duc  de  Nemours  la  levée  du  siège 
de  Poitiers,  271,  note.  —  Opéra- 
tions de  son  armée,  276,  note.  — 
Occupe  Ingrande,  273,  note.  — 
Victorieux  à  Moncontour,  376, 
278,  note.  — Villes  qu'il  reprend, 
280,  note.  —  Présent  à  l'audience 
de  La  Personne,  2 85,  noie.  —  Éva- 
luation de  son  apanage,  288,  3l4. 

—  Elevé  par  Amyot,  ag6.  —  Cité, 
297.  —  Sa  main  désirée  par  Elisa- 
beth, 3i3.  —  Cité,  3ag,  note. 

Anjou  (Le  duché  d'),  288,  note. 

Anjou  (Le  prévôt  du  duc  d'),  chargé 
d'informer  sur  un  guel-apens  dont 
se  plaint  Coligny,  1/13. 

Anne  d'Autriche,  regardée  par 
Charles  IX  comme  saliancée,  200, 
207.  —  Son  départ  pour  l'Espagne 
différé,  a5a.  —  Se  met  en  route, 
270.  —  Confondue  avec  sa  sœur 


cadette  Elisabeth  par  Fourque- 
vaux,  273.  —  Ordres  donnes  à 
Bouille  pour  sa  réception,  3 19.  — 
Ce  que  dit  Charles  IX  à  Four- 
quevaux  de  son  départ  pour  l'Es- 
pagne, 3a8,  note.  —  Son  itiné- 
raire pour  s'y  rendre,  327. 

Antiïeciucx  (Le  capitaine),  porte  à 
Coligny  une  lettre  de  Catherine. 
idti. 

An  vers,  21,  57,  note;  112,  3ag. 

Aragon  (L'),  i32. 

Akagon  (Les  cours 'd'),  Ag,  note. 

Abdennes  (Les),  192,  note. 

Abdbes,  36 ,  1 13. 

Argentan,  3i6,  3iS,  3jg. 

Abgosse  (Le  capitaine),  reçoit  de  Ca- 
therine l'ordre  d'interdire  le  séjour 
de  Calais  aux  Italiens  ou  autres, 
étrangers,  19.  —  Complimenté 
par  elle  pour  la  réception  faite  aux 
Anglais  envoyés  par  la  reine  Elisa- 
beth, 20.  —  Sa  lettre  à  Charles  IX 
pour  lui  annoncer  l'arrivée  à  Calais 
de  Smith  et  de  l'amiral  Winler, 
27,  note.  —  Avertit  le  Roi  de 
la  sortie  de  la  Hotte  anglaise,  a5, 
note. 

Armagnac  (Le  cardinal  d'),  25a. 

Abbas,  32. 

Arschot,  2 j.  note. 

Abtenav,  201. 

Artésiens,  menacent  le  village  de  Vil- 
liers,  307. 

Aubespine  (L'),  fait  part  à  Charles  i\ 
du  peu  de  respect  qu'ont  pour  lui 
les  Limousins,  a54. 

Aubbetb  (Georges),  chargé  du  paye- 
ment des  troupes,  19g. 

Aumale  (Le  duc,  d').  Sa  présence  à 
Paris,  60,  note.  —  Reprend  les 
passages  de  la  Normandie,  71.  — 
Enfermé  dans  Sens,  80,  note.  — 
Va  au-devant  des  reitres,  88, 
note.  —  Cité,  a3,  note.  —  Ras- 
semble ses  forces  en  Champagne, 
9/1.  —  Assez  fort  pour  repousser 
les  reitres,  gli.  —  Cité,  g3,  i5g, 
note;  177.  note.  —  Chargé  d'en)- 


382 


TABLE  DES  MATIERES. 


pocher  l'entrée  du  duc  des  Deux- 
Ponts,  i  36 ,  noie.  —  Revient  en 
Champagne,  i8g.  —  Ses  opéra- 
lions  en  Picardie,  199,  noie. — 
On  rompte  sur  lui  pour  barrer  le 
pa-sage  au  dur  des  Deux-Ponts, 
31  ■y.  —  Cilé,  228,  note;  a3a, 
noie  Chargé  d'attaquer  le  dur 
dos  Deux-Ponts,  33g,  noie.  — 
Prêt  à  se  joindre  au  duc  d'Anjou, 
ail,  note.  —  Poursuit  le  duc  des 


Deux-Ponts,  a4'i.  —  Ne  peut  ob- 
tenjr  d'entrer  eu  Franche-Comté, 

•i'ii).  —  Se  joint  à  l'armée  du  dur 

d'Anjou,  a58. 
Aistruvelle  (Combat  d'),  ai,  noie. 
■Un  riche  (Don  Juan  d'),  48. 
AuTtin ,  78. 
AiTCNOis  (Ligue   catholique   de    1'), 

i5g,  note. 

AUVERGNE  (L'),  2^5. 

Auvergne  (Le  duché  d'),  a88.  note. 


Aixeiire,  107,  iu8,  107,  108,  note; 

1  22  ,  1  33 ,  noie;  ig3  ,  noie. 
Ai  \  1: n n e  (  L'évéchéri")  donné  à  Amyol , 

Anxtrnu  (L'évoque  d').  —  Voir  Amïot. 
Aixerre  (Meurtre  commis   à),   i63, 

note. 
Avaugour  (M.   d').   Ses  compagnies. 

11 3. 
Avignon  (Le  conitat  d'),  fto. 
—  (Tentatives  sur),  i3. 


B 


Bacara  ,  391,  noie. 

liAiui  (Le  marquis  de).  Secours  qu'il 
envoie  à  Charles  IX,  334. 

Bâillon (Adrian), nommé  chevalier  de 
l'ordre,  5o. —  Letlre  de  Charles  IX 
à  ce  sujet,  5o,  note. 

Bâillon,  commissaire  des  (pierres, 
ao. 

Baldivovf.tti  (Henriette  de),  recom- 
mandée par  Catherine  au  duc  de 
Florence,  10. 

Banes,  va  au-devant  du  duc  de  Saxe, 
la  3. 

Barbhibdx.  Lettre  que  lui  écrit  Ca- 
therine, 16a. 

Barcelone,  4g ,  370. 

Barge  (M.  de  la),  2Ô2. 

Bassompierbe  (Lesreilres  de),  11a, 
note;  1 13.  —  Cité,  367. 

Hatulsse.  Sa  compagnie,  11.3.  — 
Excusé  auprès  du  duc  d'Anjou, 
119.  —  Letlre  de  Charles  IX  à  son 
sujet,  11g,  note. 

Il\ii»>\  (Raymond),  nommé  avocat 
général  au  Parlement  de  Bordeaux, 

i84. 
BadoÉ  (La  haronniede).  288,  note. 
BatoRRI,  33,  note;  i.r>4.  note:  95g, 

noie. 
—  (Les  échevins  de).  Lettre  que  leur 

écrit  Catherine  pour  un  reinhniir- 

sement,  137. 
I!hwi\  (Le).    Son  soulèvement.  i33, 

noie:   18g. 


Beaton,  envoyé  de  Marie  Sluarl,  i'i. 

Beadchesne  (  Le  commissaire  ),  chargé 
de  surveiller  les  protestants,  57. 

Beauport,  envoyé  près  de  Charles  IX, 
a5i. 

—  (Lecomlé  de),  288,  note. 

Beaulieu  (La  (erre  de),  112,  note. 

I!i:ai  11  ont.  remercié  par  Catherine  des 
nouvelles  qu'il  lui  a  données  de 
Marie  Sluarl,  1 '1 1 .  —  Invité  à  ne 
pas  la  quitter,  i4  1;  —  A  s'entendre 
à  ce  sujet  avec  La  Foresl,  l'ambas- 
sadeur de  France  en  Angleterre, 
i4i,  i4a. 

Beaiuiont-sir-Oise,  ia4. 

Beupré  (M.  de),  porteur  des  ordres 
de  Catherine  auprès  du  maréchal 
de  Cossé,  3ao. 

Beauqobmare  (De),  maître  des  conip- 
les.  Lettre  que  lui  écrit  Catherine 
au  sujet  de  déprédations  à  ré- 
primer, 1  65. 

Biaov vis,  75. 

Bi: u:\ais  la  .Viole,  négocie  la  paix, 
28g,  3o8,  noie. 

Begat,  conseiller  au  Parlement  de 
Dijon.  Coudé  se  plaint  de  ses  pro- 
vocations, i5g,  note. 

Br-LLECARDE  (M.    Dli),   80,   i)il. 

Belle-Perche  (L'abbaye  de).  Sa  ces- 
sion demandée  par  Catherine  à 
Ainyot,  938. 

Bcllièvrei  M.  de),  28,70.  —  Invité  à 
ne  pas  quitter  la  Suisse  sans  avoir 


mis  lion  ordre  aux  affaires  à  lui  con- 
fiées, 281.  —  Prié  de  faire  ache- 
miner les  Suisses,  386.  —  Cilé, 
3a4,  note. 

BÉnÉVENT,   9&9. 

Berghes  (Maximilien  de).  Raconte  au 
cardinal  de  Cranvelle  la  prise  de 
Valenciennes,  a ,  noie. 

Besnier,  envoyé  à  Florence,  18,  4i. 

Bessins,  a4a. 

Birague  (Le  président  de).  Tentative 
qu'il  signale  sur  la  citadelle  de 
Lyon,  i4.  —  Gouverneur  de  Lyon. 
1  7,  note.  —  Remplacé  par  le  du; 
de  Nemours  dans  le  gouvernement 
du  Lyonnais,  17-1.  —  Sommes  que 
lui  remet  Julien  d'Elhène.  11g. 
324,  note. 

Biruîue  (M"'°  de).  Recommandée  par 
Catherine  au  duc  de  Mantoue,  1  36 

Biron(M.  de).  Sa  conduite  vis-à-vis 
des  protestants  de  son  gouverne- 
ment approuvée  par  Catherine, 
1.57.  —  La  prévient  de  la  marche 
des  réformés,  3o5.  —  Portent 
des  propositions  de  paix,  3oS; 
3o8,  noie;  ,'ti  11,  note.  —  Attendu 
par  Catherine,  3ia.  —  Négocie 
heureusemenl  la  pai\ ,  3a5. 

Blandv  (Le  château  de),  8;"),  note. 

Bioie  1  La  ville  de  |,  80.  —  Assiégé* 
1  i.'i.  —  Sa  prise.  131,  i33,  note. 

BocnsTBii.  Voir  La  Korest. 

Bohème  (  Les  princes  de),  48. 


TABLE  DES  MATIERES. 


383 


Bois  d'Ennebourg (M.  de),  236,23g. 

Bois-Février  (M.  de),  chargé  de  re- 
mettre au  porteur  envoyé  par  Cathe- 
rine la  vaisselle  de  la  haillive  de 
Caen,  317. 

Bologne  (Le  sculpteur  Jehan  de). 
Slalue  que  lui  commande  Calho- 
rine,  20. 

Bonacoursv,  recommandé  par  Cathe- 
rine au  duc  de  Florence ,  190,  191. 

Boiutig  (Le  capitaine),  1 17,  note. 

Boncourt  (M.  de)  envoyé  par  le  car- 
dinal de  Châtillon,  1 34.  —  Sa 
mort,  a5o. 

Bordeaux,  19,  54.  —  (Le  Parlement 
de),  i84. —  Sa  sûreté  menacée, 
a5a. 

Bordillon  (Le  maréchal  de),  27. 

Bories  (  M.  des)  chargé  d'aller  assiéger 
la  Rochelle ,  111.  —  Félicité  par 
Catherine,  127.  —  Invité  par  elle 
à  la  renseigner  sur  la  situation  de 
l'ennemi,  28C. 

Botal  (Léonard),  chirurgien  envoyé 
à  l'armée  du  duc  d'Anjou,  98. 

Bouchatanes,  i32,noto. 

Bouchefort.  Sa  lettre  à  la  duchesse 
de  Ferrare,  58,  note;  —  Lui  an- 
nonce la  journée  de  Meatix,  60, 
note.  —  Les  propositions  de  paix, 
128. 

Bouille  (M.  de).  Sa  compagnie,  126. 
—  Excuses  qui  lui  sont  données 
pour  réponse  retardée,  1 35.  — 
Le  Roi  lui  envoie  l'état  des  forces 
destinées  à  la  Bretagne,  1 35.  — 
S'en  remettra  aux  ordres  que  lui 
apportera  M.  de  Martigues,  1 55.  — 
Approuvé  pour  la  défense  faite  aux 
Anglais  d'assister  au  prêche  de  Sain I- 
Malo,  1 55.  —  Complimenté  par 
Catherine  sur  le  hon  ordre  main- 


tenu en  Bretagne,  107.  —  Invité 
par  elle  à  veiller  à  la  sûreté  des 
châteaux  de  Thiauges  et  de  Mon- 
tagu,  menacés  par  les  prolestants, 
162.  —  Chargé  de  réprimer  les 
déprédations  dont  se  plaint  l'am- 
bassadeur d'Espagne,  3i3.  — 
Lettre  que  lui  écrit  Catherine  au 
sujet  de  la  réception  dans  les  ports 
de  la  Bretagne  de  la  nouvelle  reine 
d'Espagne,  3 19. 

Bouillon  (Leduc  de),  285,  note. 

Bouivin,  l'envoyé  du  duc  de  Savoie, 
2  53. 

Boillant,  receveur  général  de  Paris, 
arrêté  pour  malversation,  18. 

Boulogne  (La  ville  de),  48,  4g.  — 
(Le  château  de),  i5o,  i52,  1 53 , 
i54,  i55,  i56,  157,  i58,  i5g, 
160,  161,  169,  1 63,  i65,  166, 
167,  169,  170,  179,  173,  174. 
—  (Le  port  de),  3o5. 

Bourbon  (Eléonore  de),  sollicite  le 
prieuré  de  Prouville,  3 1 1 . 

Bourbon  (Le  cardinal  de),  1  i5,  a53, 
385,  note;  394,  note. 

Bourbon  (Madeleine  de),  titulaire  du 
prieuré  de  Prouville,  3n. 

Bourbonnois  (Le),  245. 

BonRDAisiÈRE(  Le  cardinal  delà),  996. 

Bourdeille  (M.  de),  envoyé  à  Char- 
tres, 87.  —  Lettre  que  lui  écrit 
Charles  IX,  88,  note.  —  Autorisé 
à  passer  par  Paris,  93.  —  Repro- 
ches que  lui  adresse  Catherine  au 
sujet  des  violences  commises  par  sa 
compagnie  à  Corheil,  i4g. —  Note 
sur  lui,  i4g. 

Bourdillon  (Le  maréchal  de),  99. 

Bourdin  (Le  procureur  général),  rem- 
placé par  La  Guesle,  298. 

Bourges,  a44. 


Bourgogne  (La),  35,  166,  176,  217, 
note;  245,  2.59,  3o5.  —  (Les 
places  de).  Leur  sûreté  confiée  au 
duc  de  Guise,  3  1  8. 

BOURGUECIL,  279. 

Bousav  tue  et  vole  le  frère  de  la  petite 
Nojent,  3i  5. 

Bouvier  (Le  fermier  Pierre).  Un  des 
gros  débiteurs  de  Catherine,  161. 

Brantôme.  Cité,  i4g,  note. 

Bray-sur-Seine,  86,  note. 

Bréan  (M.  de), envoyé  en  Angleterre 
par  les  chefs  protestants ,  3  2  4 ,  note. 

Bréicté  (M.  de),  remplace  dans  le 
commandement  de  Rouen  M.  de 
Carrouges,  i58.  —  Refuse  de  se 
rendre  à  Rouen,  i56,  note. 

Brémond  d'Ars,  i84,  noie. 

Bresse  (La),  2-'î,  ai5,  a55. 

Bretagne  (La),  5,  note;  i53,  note. 
—  Maintenue  dans  l'ordre  par 
Bouille,  157,  3o3,  note. 

Bretons  (Les),  91. 

Brezé  (M.  de),  nommé  gouverneur 
du  château  d'Angers,  121. 

Briançon  (Archives  de),  65,  note. 

BniANSON  (M.  de),  va  trouver  son 
frère  le  comte  du  Lude,  i63. 

Brissac  (Le  comle  de),  tué  devant 
Mussidan,  24 1.  —  Regretté  par 
Catherine,  a4i.  —  Lettre  du  din- 
de Monlpensier  à  Charles  IX  sur 
sa  mort,  a4i,  note. 

Brulabt  (Nicolas).  Catherine  com- 
mande aux  gens  du  Parlement  de 
Paris  de  l'admettre  en  qualité  de 
maître  des  requêtes,  3a3. 

Bruxelles,  2 5, note;  57,  note. 

Burgos,  173,  note. 

Busseul,  220,  note. 

Bussv  (M.  de),  s*  de  Senigham.  Cité. 


Cabanes  (Le  capitaine),  36. 

Caen  (La   haillive  de).  Sa  vaisselle, 

3,7. 


Calais.  Son  séjour  interdit  aux  étran- 
gers, 19,  33,  note;  4g,  note.  — 
Sa    restitution    demandée   par   la 


reine  Elisabeth,  27,  note:  29, 
note;  3o,  3i,  32.  —  Tentatives 
sur  cette  ville.  394,  note. 


384 


TABLE  DES  \l  ITIÈRES. 


CiMBEil  (Troubles  de),  31. 

Camille.  Envoyé  auprès  du  duc  de  Ne- 
vers,  7Û.  —  Cité,  91. 

Caudale  (M.  de),  .Vi. 

Cai\lo8  (Don).  Son  emprisonnement, 
i3o.  —  Catherine  en  demande  des 
nouvelles  à  Fourquevaux,  i3a. — 
Plaintes  d'Âlava  à  l'occasion  de  son 
deuil,  179.  —  Catherine  parle  de 
sa  disgrâce  irréconciliable,  208. 

Cwi\ivai.et(M.  de),  10'!,  noie;  n3, 
iai,  a86,  note. 

Cabhouges  (M.  de), complimenté  pour 
le  service  rendu  pour  les  baux 
el  fermes  dos  bailliages  de  Rouen 
et  d'Evrcnx,  a.  —  Sa  lettre  à  Ca- 
therine pour  les  basses  fermes  de 
Rouen,  a ,  note.  —  Lettre  que  lui 
écrit  Catherine  ou  sujet  de  l'artil- 
lerie des  villes  de  Rouen  et  d'Évreux, 
ii.  —  Remplacé  dans  le  comman- 
dement de  Rouen  par  M.  de  Bréauté , 
1 55.  —  Prescriptions  qu'il  reçoit 
de  Catherine  pour  la  garnison  de 
Rouen,  el  la  punition  des  meurtres 
commis  dans  ladite  ville,  ig5.  — 
Rassuré  sur  les  empiétements  que 
le  duc,  d'Alençon  se  permettrait  sur 
son  autorité  dans  son  gouverne- 
ment, 398. 

Cars  (Le),  occupé  par  l'armée  protes- 
tante, a46. 

Casihib  (Le  duc  Jehan).  Sa  lettre  au 
Roi,  i33.  —  La  Fontaine-Godard 
lui  est  envoyé,  i33.  —  Ses  reitres, 
t45.  —  Leur  payement,  i5o.  — 
Ses  troupes  côtoyées  par  celles  de 
Tavannes,  i5o.  —  Charles  IXcraint 
qu'il  ne  revienne  en  France,  25o, 
note.  ■ —  Il  s'apprête  à  y  entrer, 
»5o, 

Castelak.  Le  médecin  de  Catherine, 
11  fi,  1  a3,  note;  3*9. 

Catalogne  (La),  i3a. 

Cateai'-Cambiiésis  (Le  traité  de),  a5, 
note;  3o,  3l . 

Cwaigses  envoyé  à  Londres  après 
bataille  de  Monconlour,  s58,  note. 

Cavalcanti  (Jehan  de).  Recommandé 


par  Catherine  el  Charles  IX  au  duc 

de  Florence,  33. 
Cavaj.cahti    (Maynard   de),  marié  à 

Lucrèce  Gagliano,  33. 
Caies,  le  secrétaire  d'État,  318,329. 
Cécil,  64,  note;  71,  note;  79,  note. 

—  Hostile  à  la  France,  ai 8,  note. 

—  Lettre  que  lui  écrit  Jeanne 
d'Albret  pour  le  prier  de  persister 
dans  son  bon  vouloir  à  leur  égard, 
ai  8,  note.  —  Nouvelle  lettre  qu'elle 
lui  adresse  sur  la  bataille  de  Jarnar, 
aa3,  note.  —  Lettre  de  remercie- 
ment que  lui  envoient  le  prince  de 
Coudé  et  Henri  de  Navarre,   aa4. 

—  Renseigné,  sur  la  situation  de 
l'aria,  33li,  note.  —  Lettre  qu'il 
reçoit  de  Henri  de  Navarre  et  de 
Henri  de  Bourbon  à  la  suite  de  la 
bataille  de  Moncontour,  277,278, 
note.  —  Favorable  au  mariage  de 
Marie  Sluart  avec  Norfolk,  -171), 
note.  —  Prévenu  par  Henri  Noms 
des  mauvais  desseins  du  cardinal  de 
Lorraine,  180,  note.  —  Lettre  que 
lui  écrit  le  cardinal  de  Cbàtillon 
pour  le  mettre  au  courant  de  la  né- 
gociation de  la  paix,  3o8,  3og, 
note. 

Cessac  (M.  de),  107. 
Chaillï,  91. 

Cualmebs.  Cité  27a,  note. 
Chalos,  261,  note. 
Ghâlons,  96,   16a,  32  1. 
Chalus,  a 43  ,  346. 

ClIAMBtl'.I,  1 6. 

Cbahbbe  (M11"  de  la).  Son  mariage 
recommandé  par  Catherine  au  din- 
de Savoie,  264. 

Champagne  (La),  80,  8G.  88,  g4, 
100,  163,  SOI.  —  (Payement  des 
troupes  de),  199,  aoo.  —  La 
garde  de  ses  places  confiée  au  duc 
de  Guise,  3 18. 

r,iiA\ii>ir.Nï  (M.  de).  Lettre  qu'il  reçoit 
de  Catherine  pour  un  meurtre  com- 
mis à  Amené,  i63,  note.  —  Ce 
que  Condé  dit  de  lui,   169,  note. 

CiiANTEHBSLS  (M.  ft:).  Sa  compagnie 


envoyée  pies  du   prince-dauphin, 

117. 

ClIANTII.I.Ï,    <>■•. 

Cn winw u.  Les  dépêches  à  lui  des- 
tinées sont  prises,  171.  —  Propos 
qu'il  a  tenus  sur  la  loue  reine  d'Es- 
pagne ,  .'!  1  8. 

Chapelaib  (Le  médecin),  282;  a84. 

C11  u'Ki.1.1:  (  De  la  ),  sa  compagnie,  1 1 0. 

Chabamobt  (Le  colonel),  90. 
I  Chabiié  (La),  meuacée  par  le  duc  des 
Deux-Ponts,  a43,  note.  —  Secours 
réclamés  par  Catherine  pour  sa  dé- 
fense, s43.  —  Le  duc  des  Deux- 
Ponts  en   prend  le  chemin,  a44. 

—  Importance   de  sa  prise,  240. 

—  Catherine  imite  Charles  IX  à 
tenter  de  la  reprendre,  a5i,  27G. 
note. 

Cbablbs  (L'archiduc).  Son  voyag 
Espagne,   si5-  Note  sur  sa  mis- 
sion, a  19. 

Ciiables  IX,  cité,  a,  note.  —  Prie 
Matignon  d'obvier  aux  dangers  du 
grand  nombre  d'étrangers  et  vj;;; 
bonds  passés  en  Normandie,  6, 
note.  —  S'applaudit  d'avoir  fait  lu 
paix  d'Ainboise,  i3,  note.  —  Se 
gardera,  tant  qu'il  pourra,  de  re- 
tomber dans  la  guerre  civile,  i3 
note.  —  Lettre  de  lui  à  la  reine 
Elisabeth,  i5,  note.  —  Cité,  18, 
noie.  —  Sa  lettre  au  maréchal 
de  Montmorency  pour  lui  pres- 
crire de  surveiller  les  protestants 
de  Paris,  20,  note.  —  Accusé 
de  vouloir  conquérir  la  Corse, 
34.  —  Écrit  à  Danzay  qu'il  a  fait 
défense  à  ses  sujets  de  prendre 
du  service  à  l'étranger,  afi.  — 
Lettre  que  lui  écrit  le  capitaine 
Argossc  au  sujet  de  Cal, us, 
note.  —  Sa  réponse  à  la  demande 
de  la  restitution  de  Calais,  39, 
note.  —  Promet  à  François  de 
Montmorency  la  survivance  de  la 
charge  de  son  père,  3a,  note.  — 
Sa  lettre  à  Alava,  35,  note.  —  Sa 
lettre    à    M.   d'IIumièrcs    pour  les 


TABLE  DES  MATIERES. 


385 


troubles  de  Montdidier,  ia5,  note. 

—  Sa  lettre  à  Fourque\aux,  3g. 

—  Sa  lettre  de  rappel  à  du  Fer- 
rier,    io,     noie.     —    Accorde    à 
M.  d'Humières  la  confiscation  qu'il 
a  demandée ,  'ta.  —  N'a  point env oyé 
d'argent  en  Corse,  !>3.  — ■  Nomme 
Ad.   Haillon   chevalier  de    l'ordre, 
5o.  —  Désireux  de  la  cession  du 
prieuré  de  la  Réole  par  le  cardinal 
de  Chàtillon  à  l'un  de  ses  servi- 
teurs, 5i.  —  Demande  à  voir  les 
Suisses,  5a.  —  Se  plaît  à  la  Fère, 
5a.  —  Se  fâche  de  la  froide  ré- 
ponse   rapportée     d'Espagne    par 
L'Aubespine,  56,  note.  —  S'étonne 
de    l'irrésolution    de    Philippe   II, 
56,  note.  —  Sa  lettre  aux  éche- 
vins   de    Paris    en    leur   envoyant 
M.  de  Méru,  67,  note.  — Sa  lellre 
à  Favelles  à  l'occasion  de  l'arresta- 
tion  des  comtes   d'Egmont   et  de 
Hornes,  58,  note.  —  Annonce  au 
duc   de     Ferrare   la   surprise    de 
Meaux,  6a,   63,   note.  —   Invite 
M.    de   Gordes    à    lever    le    plus 
d'hommes  qu'il  pourra    dans  son 
gouvernement,  65,  note.  —  Fait 
part  de  la  bataille  de  Saint-Denis 
au  duc  de  Ferrare,  7.5 1,  note.  — 
Annonce  au  duc  de  Nevers  qu'il  va 
se  mettre  en  campagne,  78  ,note.  — 
L'invite  à  ne  pas  attaquer  Mâconet 
à  se  joindre  aux  Suisses  attendus, 
78,  note. —  Conditions  qu'il  exige 
pour  traiter  de  la  paix  avec  les  pro- 
testants, 81,  note. —  Lettre  de  lui 
au  ducdeNevers,  8  a.  —  Satisfait  de 
la  levée  du  siège  de  Sens,  85,  note. 
—  Approuve  les  résolutions  du  duc 
d'Anjou,  86,  note. —  Invite  le  duc 
de  Nevers  à  rejoindre  le  duc  d'Au- 
male,   g4,   note.  —  Annonce  au 
Parlement  qu'il   veut  traiter  de  la 
paix  avec  Condé.  8g. —  Renseigne 
le   duc  de  Nevers  sur  la  marche 
des  protestants,   g3.  —  Sa  lettre 
au  duc  d'Anjou,  g5,  note.  —  Sa 
lettre  au  duc  de  Nemours,  g6,  note. 

Catherine  de  Médicis.  —  i 


—  Se  félicite  du  succès  de  Brissac, 
g7,  note.  —  Fait  part  à  Four- 
quevaux  des  propositions  de  paix, 
gg,  100.  —  Rend  compte  au  duc 
de  Ferrare  des  opérations  militaires, 
100,  note.  —  Sa  lettre  aux  habi- 
tants de  la  Rochelle  pour  les  ra- 
mener au  devoir,  io3,  toi,  note. 

—  Annonce  aux  chefs  de  son  armée 
que  les  propositions  de  paix  n'ont 
pu  aboutir,  io5.  —  Sa  lettre  à 
La  Forest,  11g,  note.  —  Sa  lettre 
au  duc  d'Anjou  au  sujet  de  M.  de 
Venladour,  130  ,  note;  —  Au  sujet 
de  la  compagnie  dus'  de  Balresse, 
130,  note.  —  Annonce  au  duc 
d'Anjou  sa  prochaine  arrivée,  128, 
note.  —  Sa  lellre  aux  négo- 
ciateurs   de    la   paix,    i3o,  noie. 

—  Détails  qu'il  donne  à  Fourque- 
vaux  sur  l'état  de  la  négociation, 
i3a,  noie.  —  Félicite  Montmo- 
rency, Morvillier  et  l'évèque  de 
Limoges  de  l'heureuse  conclusion 
de  la  paix,  i3a,  note.  —  Ecrit  à 
Condé  pour  l'exécution  de  ses  con- 
ditions, i33,  note.  —  Sa  lettre  à 
Fourquevaux  au  sujet  de  Mandeslo, 
i34,  note.  —  Ses  instructions  à 
La  Meilleraie,  1 35,  note.  —  Envoie 
à  M.  de  Bouille  l'état  des  forces 
destinées  à  la  Bretagne,  1 35 ,  note. 

—  Sa  lettre  à  Tavannes,  1 38 ,  note. 

—  Sa  lettre  à  M.  de  la  Meilleraie, 
i38,  note.  —  Sa  lellre  à  Andelot, 
ili3,  note.  —  Son  indisposition 
annoncée  par  Calberine  à  Renée  de 
Ferrare,  îaâ.  —  Parle  à  Four- 
quevaux de  la  maladie  de  la  Reine 
sa  mère,  1  'i5 ,  note.  —  Sa  lettre  à 
M.  d'Humières,  168,  note.  — Ar- 
gent qu'il  doit  envoyer  pour  les 
garnisons  de  la  frontière,  1 4g.  — 
Écrit  à  la  duchesse  de  Feirare  que 
les  prolestants  reprennent  les  armes , 
i5a.  —  Mesures  qu'il  a  prescrites 
pour  conserver  la  ville  de  Char- 
tres, i54,  noie.  —  Avertissements 
qu'il    reçoit   de   M.  de   la   Châtre 


sur  le  triste  état  de  la  province 
où  il  commande,  106,  note.  — 
flépond  aux  articles  que  lui  ont 
soumis  les  capitouls  de  Toulouse, 
157.  —  Ecrit  à  Tavannes  de 
traiter  favorablement  le  prince  de 
Condé,  i58.  —  Sa  lettre  au 
sujet  du  meurtre  du  s'  d'Aman- 
zay,  i64,  note.  —  Sa  lettre  au 
comte  d'Enlragues  pour  envoi  de 
troupes  au  maréchal  de  Vieilleville, 
i65,  note.  —  Sa  lettre  à  M.  Lar- 
cher  au  sujet  d'un  procès  criminel, 
172,  note.  —  Sa  guérison  annoncée 
par  Catherine  au  duc  de  Mont- 
pensier,  17.3.  —  Prescrit  à  d'Hu- 
mières de  résider  dans  son  gouver- 
nement, 175.  —  Ecrit  au  pape  en 
faveur  de  l'évèque  de  Langres,  175. 

—  Manifeste  que  lui  adresse  Condé 
en  quittant  Noyers,  176,-  177, 
note.  —  Sa  rechute  ,178.  —  Lettre 
que  lui  écrivent  les  échevins  de 
Chartres  pour  garder  en  leur  ville 
M.  d'Esguilly,  i85,  note.  —  Auto- 
rise Matignon  à  lever  des  gens  de 
pied  et  de  cheval,  191,  note.  — Le 
félicite  d'un  succès  sur  les  protes- 
tants, 191,  note.  —  Fait  part  à 
M.  de  Fourquevaux  de  la  marche 
en  avant  de  son  armée,  îgi,  note. 

—  Lui  annonce  la  levée  du  siège 
d'Angoulème,  ig3,  note;  —  La 
marche  de  Monluc  du  coté  de  Li- 
moges, 192,  note;  —  Les  opéra- 
tions de  l'année  de  Picardie,  îga, 
note.  —  Voudrait  garder  le  mar- 
quis de  Villars  auprès  de  lui,   ig.3. 

—  Édit  publié  par  lui,  ig6,  note. 

—  Part  pour  Orléans,  200,  note. 

—  Renseigne  le  duc  de  Nemours 
sur  les  mouvements  et  l'itinéraire 
de  l'armée  prolestante,  aoi,  note. 

—  Lui  écrit  pour  le  presser  de 
rejoindre  l'armée,  ao3,  note.  — 
Donne  des  détails  à  Fourquevaux 
sur  la  défaite  de  Mouvans,  203, 
note.  —  Lui  annonce  la  jonction 
du  duc  de  Monlpensier  avec  le  duc 

49 


ItttZ     T.»T10!<*LE. 


386 


T\BLE  DES  MATIÈRES. 


d'Anjou,  2o3,  noie.  —  Tient  Anne 
d'Autriche  pour  sa  fiancée,  206, 
207.  —  Lenteurs  apportées  à  son 
mariage  avec  cette  princesse,  208. 

—  Prie  le  duc  de  Nemours  de 
venir  le  trouver  avec  toutes  ses 
forces,  209,  noie.  —  Redoute  la 
marche  du  prince  d'Orange  sur 
Paris,  aog,  noie.  —  Ordres  qu'il 
donne  au  duc  de  Nemours  pour 
l'envoi  des  troupes,  211,  note.  — 
Le  renseigne  sur  la  situation  de 
son  armée  et  sur  les  mouvements 
de  l'année  protestante,  211,  note. 

—  L'appelle  auprès  de  lui,  211, 
note.  —  Lui  envoie  son  valet  de 
chambre  du  Plcssis  pour  lui  porter 
des  ordres,  211,  note.  —  Envoie 
d'Enti-agues  du  coté  de  Sancerre, 
•!  1 2 ,  note.  —  Donnedesinstructions 
au  comte  de  Tende ,  a  1 3  ,  note.  — 
Utendu  par  le  duc  d'Anjou  pour 
combattre,  ai.3,  noie.  —  Va  re- 
joindre son  armée,  21 4.  —  An- 
nonce à  Fourquevaux  le  départ  pour 
l'Espagne  du  cardinal  de  Guise, 
n.>,  note.  —  S'inquiète  de  la 
temporisation  du  prince  d'Orange, 
216,  note.  —  Annonce  au  duc  de 
Nemours  le  siège  de  Sancerre,  216, 
note.  —  Fait  dresser  une  nouvelle 
armée  près  de  Château-Thierry, 
21G,  note.  —  Ecrit  à  Fourque- 
vaux au  sujet  des  Anglais  maltraités 
par  le  duc  d'Albe,  223,  note.  — 
Ooit  à  des  troubles  en  Angleterre, 
i!a3,  note.  —  Fait  venir  ses  ga- 
lères, 2  25,  note.  —  Cité,  aag, 
note;  a3a,  note.  —  Catherine  ac- 
cepte  pour  lui  la  main  de  l'infante 
Isabelle,  2.33.  —  Sa  lettre  à  Phi- 
lippe Il  pour  consentir  à  ce  ma- 
riage, a34.  —  Lui  annonce  la  vic- 
toire de  Jainac,  a34,  note.  — 
Expose  à  Fourquevaux  où  en  est 
la  guerre,  2  30,  note.  —  Cité, 
a38,  note.  —  Se  plaint  de  l'écrit 
que  lui  a  envoyé  le  duc  des  Deux- 
Ponts,    33g,    note.   —   A    donné 


l'ordre  aux  ducs  d'Aumale  el  de 
Nemours   de   le  combattre,    a3o, 

note.  —  Prescrit  au  comte  d'Enlia- 

gues  ce  qu'il  doit  faire  pour  la  garde 
deschàteaux,a4o,note. —  Exprime 
au  duc  de  Nemours  les  regrets  que 
lui  cause  sa  maladie,  ai  1,  note.  — 
Lui  annonce  la  jonction  du  duc 
d'Anjou  avec  le  duc  d'Aumale,  ail, 
note.  —  Lettre  qu'il  reçoit  du  duc  de 
Monlpensier  sur  la  mort  du  jeune 
comte  de  Brissac,  a4i.  —  Lettre 
que  lui  écrit  Catherine  sur  la  situa- 
lion  de  l'armée  et  sur  sa  marche, 
aia,  a63.  —  invité  par  elle  à  faire 
reprendre  la  Charité,  a43,  244. — 
Revient  dans  une  lettre  à  Fourque- 
vaux sur  le  secours  attendu  de  l'Es- 
pagne, a  4  9,  note.  —  En  état  de  ré- 
sister, s'il  ne  vient  pas  aux  rebelles 
des  troupes  étrangères,  a  a  9.  — 
Sollicile  des  secours,  a5o,  note.  — 
(joint  la  double  attaque  de  la  reine 
d'Angleterre  et  du  duc  Casimir, 
n5o,  note.  —  Conjuré  par  sa  mère 
de  reprendre  la  Charité,  a5i.  — 
Renseigné  par  elle  sur  la  marche 
des  reitres,  a53.  —  Invité  de 
nouveau  par  elle  à   reprendre   la 


Charité, 


Ce  qu'elle  lui 


dit  du  mauvais  vouloir  des  Limou- 
sins pour  leur  évéque  L'Aubespine, 
a54.  —  Une  lettre  du  duc  de  Flo- 
rence lui  est  communiquée,  a55. 
—  Reçoit  le  duc  de  Nagera,  a55, 
note.  —  Cité,  B&J.  —  Détails  qu'il 
donne  de  la  situation  de  son  ar- 
mée, a65,  note.  —  Adresse  à 
Fourquevaux  un  pouvoir  officiel 
pour  le  mariage  de  Marguerite,  sa 
sœur,  avec  le  roi  de  Portugal,  36G, 
note.  —  Instructions  qu'il  lui 
donne  pour  sou  mariage  avec  Eli- 
sabeth d'Autriche,  2G6,  note.  — 
Lui  annonce  la  levée  du  siège  de 
Poitiers,  a  7  3.  —  Le  renseigne  sur  la 
situation  du  duc  d'Anjou,  373, 
note.  —  Lui  fait  connaître  les  opé- 
rations de  son   armée,  276,  uote. 


—  Envoie  un  pouvoir  pour  sou 
mariage,  276.  —  Lettre  qu'il  écrit 
à  Fourquevaux  au  sujet  du  ma- 
riage de  sa  sceur  avec  le  roi  de  Por- 
tugal, a8o,  note.  —  Se  disculpe 
des  lenteurs  qu'on  y  apporte,  s8o. 

—  L'entretient  des  succès  de  son 
armée,  382,  noie.  —  Annonce 
l'extrémité  où  en  est  le  siège  de 
Saiiil-Jean-d'Angély,  28Ô,  note.  — 
Sa  réponse  à  La  Personne  envoyé 
pour  la  paix,  38Ô,  note.  —  En- 
joint à  Fourquevaux  de  conclure 
son  mariage  sans  attendre  le  pou- 
voir de  Portugal  pour  celui  de  sa 
steur,  287,  note.  —  Lui  annonce 
la  prise  de  Saint-Jean-d'Angély, 
288,  note.  —  Rassemble  une 
nouvelle  armée,  290.  —  Lettre 
qu'il  écrit  à  Matignon,  391,  note. 

—  Parle  à  Fourquevaux  des  vides 
de  ses  armées,  293,  note.  —  Lui 
annonce  l'arrivée  des  députés  pour 
la  paix,  293,  note.  —  Elevé  par 
Amyot,  296.  —  Lettre  d'abolition 
donnée  par  lui  à  Jean  de  Lannoy, 
sr  de  Morvillier,  298.  —  La  nou- 
velle de  la  conclusion  de  son  mariage 
apportée  par  Hieronime  Gondi. 
299.  —  Sa  lettre  au  président 
Dallis,  3oa.  —  Commande  des 
draps  d'or  et  d'argent  à  Florence 
pour  ses  noces,  3o3.  —  Son  con- 
trat de  mariage  envoyé  par  Four- 
quevaux, 3o3,  3o4.  —  Obligé 
d'aller  à  la  frontière  pour  l'arrivée 
d'Elisabeth  d'Autriche,  3o8.  — 
Sa  leltre  à  l'évèque  du  Mans  poul- 
ie renseigner  sur  les  pourparlers  de 
la  paix,  3 10,  note.  —  Se  ressen- 
tira (les  propos  tenus  par  Chan- 
tonna} sur  sa  sœur  ta  reine  d'Es- 
pagne, 3)8.  —  Draps  d'or  el  de 
soie  commandés  pour  ses  noces  à 
Florence,  3ao.  —  Annonce  à  Four- 
quevaux l'arrivée  à  Saint-Germain 
des  députés  venus  pour  Imiter  de 
la  paix,  333,  note.  —  Lettre  dans 
laquelle  il  se  plaint  des  propos  que 


TABLE  DES  MATIERES. 


387 


lui  n  tonus  don  Francès  de  Alava, 
3aa,  note. —  Récit  de  sa  dernière 
entrevue  avec  les  chefs  prolestants, 
3a'i ,  3a5 ,  note.  —  Envoie  à  Four- 
quevaux  le  pouvoir  de  traiter  du 
mariage  de  Marguerite  de  \  alois , 
3a8,  note.  —  Lui  annonce  la  paix 
de  Saint-Germain,  3a8,  note.  — 
Dément  la  sortie  d'une  Uotte  de 
la  Rochelle  pour  empêcher  la 
venue  en  Espagne  de  la  nouvelle 
reine,  3a8,  note.  —  Veut  savoir 
à  quoi  s'en  tenir  sur  le  mariage 
de  sa  sœur  avec  le  roi  de  Portu- 
gal ,  328 ,  note.  —  Lettre  que  Pie  V 
lui  écrit  pour  le  détourner  de  la 
paix  avec  les  protestants ,  33  0. —  En- 
voie à  Florence  Nicolo  Alamanni. 
33 1.  —  Fixe  l'exercice  de  la  reli- 
gion protestante  à  Mérindol,  33G, 
note. 

Charles  (L'archiduc),  fils  de  l'em- 
pereur Ferdinand.  Attendu  en  Es- 
pagne, 178,  note. 

Chaumes  (M.  de),  85,  note.  —  Sa 
compagnie  renvoyée  à  la  Fère, 
92. 

Charmiaijx,  le  maître  des  comptes 
chargé  de  l'évaluation  des  apanages 
des  ducs  d'Anjou  et  d'Alençon, 
988. 

Chirky  (M.  de).  Catherine  presse  son 
entrée  dans  Chartres,  ia5. 

Charrieu  (Le  capitaine).  Il  lui  est  en- 
joint par  Catherine  d'aller  en  Bour- 
gogne se  mettre  à  la  disposition  du 
sr  de  Tavannes,  160. 

Chartres,  87.  12.5,  126,  i3o,  note. 
—  M.  d'Esguilly  y  est  envoyé, 
i53. 

(Les    échevins    de)    prévenus 

par  Catherine  du  départ  de  leur 
ville  de  M.  d'Esguilly  et  de  sa  com- 
pagnie, i85.  —  Ils  écrivent  au  Roi 
pour  le  garder  en  leurs  murs, 
i85,  note. 

Chasev    (Le   maitre   d'hôtel),    108, 

note. 
Châteaubriam,  3i3. 


Château-Thibrrt,  08,  note;  86,  206, 
note:  221. 

Chàtellerult  (Reprise  de),  280, 
note. 

Chàtillon  (La  ville  de),  121,  note; 
122. 

Chàtillos  (L'amiral  de).  Lettre  qu'il 
reçoit  de  Catherine,  122.  —  In- 
vité par  elle  à  lui  l'aire  connailre 
l'ordre  donné  pour  la  levée  des 
deniers  destinés  à  payer  les  reîtres, 
1&5.  —  Remercié  par  elle  de  ce 
qu'il  fait  pour  la  pacification,  lia. 

—  Avisé  que  satisfaction  lui  sera 
donnée  pour  le  fait  dont  il  se 
plaint,  lia. —  Sa  lettre  à  Cathe- 
rine pour  lui  annoncer  que  l'ar- 
gent envoyé  par  lui  et  Andelot  à 
Auxerre  a  été  pillé  et  leurs  gens 
faits  prisonniers,  lia,  i43,  note. 

—  Accuse  réception  de  la  lettre 
de  la  Reine  apportée  par  d'Antre- 
chaux,  i63,  note.  —  Se  plaint 
de  nouveaux  meurtres,  notamment 
de  celui  de  M.  Damanzay,  1 63 , 
note.  — -  Les  atlrihue  aux  ligues 
du  Saint-Esprit,  i63,  note.  — 
Catherine  lui  exprime  la  peine 
qu'elle  et  le  Roi  ont  ressentie  du 
meurtre    de  M.  Damanzay,    i65. 

—  Le  rassure  et  lui  demande  son 
concours,  168.  —  Le  prie  de 
nommer  les  auteurs  des  mauvais 
bruits  qui  courent,  168.  —  Cité, 
227.  —  Se  tient  avec  ses  forces  à 
Chàlons,  2  43.  —  Prêt  à  se  joindre 
au  duc  des  Deux-Ponts,  a43.  — 
Donne  un  banquet  aux  chefs  des 
reitres,  25o ,  note.  —  Obtient  des 
reitres  de  marcher  en  avant,  a52. 

—  Une  lettre  de  lui  interceptée, 
a52.  —  Secourt  Niort,  261.  — 
Cilé,  285,  note. 

Châtillos  (Le  cardinal  de).  —  Sol- 
licité de  céder  le  prieuré  de  la 
Réole,  5i.  —  Son  entrevue  avec 
Catherine,  note,  102.  —  Proposi- 
tions de  paix  soumises  par  lui,  100. 

—  Bruit  qu'il  fait  courir  sur  la  ré- 


vocation des  conditions  acceptées, 
110,  H2.  —  Cité,  1 3 2, note.  — 
Sa  lettre  à  Catherine  pour  lui  faire 
part  de  la  joie  causée  par  la  paix, 
i33,  note.  —  Lui  transmet  les 
plaintes  des  protestants,  i33,  note. 
—  Envoie  à  Catherine  M.  de  Bou- 
cart,  i34.  —  Chargé  du  règle- 
ment de  la  contribution  pour  payer 
les  reitres,  i5o.  —  Lettre  qu'il 
reçoit  de  Catherine  au  sujet  de 
la  levée  des  deniers  pour  payer 
les  reitres,  i5a.  —  Averti  par 
elle  que  le  Roi  n'admet  pas  que 
celte  levée  soit  faite  sur  les  pro- 
testants qui  n'ont  pas  pris  part 
à  la  guerre,  i5o.  —  Condé  s'en 
remet  sur  lui  de  la  levée  des  de- 
niers pour  payer  les  reitres,  i5o, 
note.  —  S'en  occupe  activement, 
i52,  note.  —  Représente  la 
cause  protestante  en  Angleterre, 
226,  note.  —  Lettre  qu'il  reçoit 
de  Henri  Noms,  226,  note.  — 
Catherine  désire  savoir  ce  qu'il 
pense  de  la  négociation  de  la  paix , 
3oi.  —  En  entretient  Cécil,  3o8, 
note.  —  Compte  sur  le  bon  vouloir 
de  la  reine  d'Angleterre,  3o8, 
note. 

Cil  ÎTII.LOS-SlR-LolRE,    56. 

Chaienes  (M.  de),  5o,  86,  note. 
Chahut.  Sa  garnison,  181. 
Chauvigny  (M.  de),  i53. 
Chayigny  (AI.  de),   107,   ii4,    11.",. 
Chelles   (M.   de).  Retourne  en   Es- 
pagne, 176.  —  Cité,  176. 

CllKMERArLT   (M.   DE),    ll3,    12.3. 

Chexonceacx,  i 53. 

Cheury    (Le   capitaine),  envoyé  par 

Catherine  au  duc  d'Anjou  ,  269. 
Chevaxxes    (Le     bourg    de),     i43, 

note. 
Chixon,  276,  note. 
Chiu:ny  (Le  chancelier  de),  a88. 
Cuvette   (Le  château  de  la),   i63, 

note. 
Clermont,   loi. 
Clermoht  (M.  de).  Voir  Gap. 

»  69- 


388 

Ci.ebmont    d'Amboise,    se    retire    de 

l'armée  protestante,  86,  note. 
CletEB  (Marie  de).  Mouille  chargé  de 

l'envoyer  auprès  de  la  duchesse  de 

Nevers,  22a. 
Commit.  Voir  GhItili.ok. 
Colorges-ibs-Rotàux,    288,    289, 

290,  agi. 
l.oMimir.  Porte  au  duc  de  Nemours  les 

articles  proposés  pour  la  paix,  83. 

—  Note  sur  lui,  83.  —  Cité,  107, 
no,  tih,  120,  121,  127,  128, 
note;  i3a,  note. 

Combes  (Le  Jacohin),  va  accomplir  un 
vœu  de  Catherine,  2  36. 

Ci'ime  (Francisque  de),  tué  par  Fa- 
brice de  Maze,  56. 

Cohpicghe,  47,  68,  '19. 

Coudé  (La  princesse  de).  Sa  lettre  à 
Elisabeth  après  la  mort  de  son  mari 
à  Jarnac,  a3a  ,  note. 

Condé  (Louis  de  Bourbon, prince  de). 
Catherine  lui  envoie  le  règlement 
dressé  pour  remédier  aux  abus 
commis  dans  la  réparation  des  for- 
tifications des  places  de  Picardie, 
5  ;  —  L'attend  à  Fontainebleau ,  7  ; 

—  Aurait  désiré  qu'il  visitât  les 
places  de  Picardie,  7;  —  Le  prin 
île  donner  des  ordres  à  Sénarponl 
pour  la  Picardie,  8;  —  D'éloi- 
gner le  plus  possible  de  Soissons 
l'exercice  de  la  religion,  8. —  Cité, 
67.  —  Mémoire  qui  lui  est  envoyé, 
76,  note.  —  Mémoire  qu'il  fait  re- 
mettre au  Roi  par  M.  de  la  Gastine, 
81,  note.  —  Enlèvement  de  ses 
enfants,  83.  —  Marche  de  son 
année,  86,  87,  note.  —  Cité, 
101,  note.  —  Ses  propositions  de 
paix,  89,  io5,  106.  —  Son  iti- 
néraire, 125.  —  Offres  de  conci- 
liation qu'il  fait  présenter  par  la 
marquise  de  Rolhelin,  128,   note. 

—  Ses  députés  traitent  de  la  paix, 
129,  note;  i3o. —  Attaque  Char- 
lies,  i3o,  note.  —  Envoie  des 
négociateurs  à  Lonjumeau,  i32, 
note.  —   Remercie   le  Roi  de   la 


TABLE  DES  MATIERES. 

paix,  l3a,  note.  —  Catherine  lui 
accuse  réception  de  sa  lettre  ,  1  33. 

—  Sa  lettre  au  sujet  de  la  levée 
des  deniers  pour  payer  les  rei- 
tres,  i5o.  —  S'en  remet  sur  le 
cardinal  de   Chàlillon,  100,  note. 

—  Prévient  la  Reine  que  le  car- 
dinal de  Chfllillon  s'occupe  de 
cette  levée,  i5o,  note.  —  Cathe- 
rine lui  dépêche  un  de  ses  valets 
de  chambre  à  Noyers,  i63,  note. 

—  Ce  qu'il  dit  de  Champigny,  166, 
note.  —  Quitte  Noyers,  176.  — 
Son  manifeste  en  fuyant  de  Noyers, 

176,  note.  —  Sa  lettre  au  Roi, 

177,  note.  —  Sa  lettre  au  duc  des 
Deux-Ponts  pour  le  presser  de  le 
rejoindre,  217,  note.  —  Remercie 
Cécil  de  son  assistance,  226,  note. 

—  Cité,  226,  note.  —  Sa  lettre 
au  prince  d'Orange  pour  démentir' 
les  bruits  de  paix,  227,  note.  — 
Sa  défaite  et  sa  mort  à  Jarnac  ra- 
contées par  le  duc  d'Anjou,  a3i, 
note. 

Cojidé  (Henri  de  Bourbon,  prince 
de).  Averti  par  Montgommery  de 
la  défaite  de  Terride,  272.  — 
Ses  députés  pour  la  paix,  296.  — 
Envoie  Téligny  pour  la  négocier, 
293,  note;  2g5.  —  Se  tient  en 
Languedoc,  3 13,  note.  —  Dé- 
putés qu'il  envoie  pour  traiter  32  2  , 
note. 

CoNTAiti.M  (Le  Vénitien),  209,  note. 

Cordeil,  12Ô,  128,  note. —  (Vio- 
lences commises  à),  169. 

Cobboczon  (M.  de),  prend  Rray-snr- 
Seine,  86,  note. 

Cobbebo,  ambassadeur  de  Venise, 
cité,  i5,  note.  —  Sa  dépêche  au 
sujet  d'une  surprise  tentée  sur  la 
citadelle  de  Lyon,  19,  note.  — 
Cité,  2.57,  note. 

Cobse.  Charles  IX  accusé  de  vouloir 
la  conquérir,  ai,  note.  —  Dé- 
mêlés avec  les  Génois  au  sujet  de 
cette  ile,  63. 

Cosme  DE  Médicis.  Voir  Médicis. 


Cossé  (Le  maréchal  de),  27.  —  Pré- 
venu de  l'ordre  donné  pour  le  paye- 
ment de  la  gendarmerie,  5a.  —  Un 
rassemblement  armé  près  de  Mon- 
largis  lui  est  signalé,  56.  —  Rassuré 
par  Catherine  sur  la  prise  d'armes 
des  prolestants,  h-j.  —  Invité  à  ve- 
nir à  Monceaux,  57.  —  Reçoit  de 
Catherine  un  pamphlet  rimé,  57. 

—  Reprend  les  passages  de  la  Nor- 
mandie, 71.  —  Cité,  80.  —  Son 
avis  sur  les  conditions  de  paix  pro- 
posées, 81,  note.  — Son  conllit  avec 
La  Chaire,  90,  91.  —  Son  conflit 
avec  Slrozzi,  9/1.  —  Avantage  qu'il 
remporte  dans  un  engagement  près 
du  château  de  Sancy,  97,  note. — 
Cité,  109.  —  Les  Gascons  laissés 
sous  son  commandement,  11 3.  — 
Envoyé  en  Poilon  et  en  Anjou,  123. 

—  Député  auprès  du  cardinal  de 
Châtillon,  i36.  —  Sa  mission  en 
Picardie,  1  69.  —  Chargé  de  veiller 
à  l'observation  de  l'édit  en  Picar- 
die, i52.  —  Aidé  par  M.  d'Hu- 
mières,  157.  —  Reçoit  des  in- 
structions pour  l'ordre  à  suivre 
pour  les  garnisons  de  Picardie, 
167.  —  Catherine  lui  laisse  les 
compagnies  de  Sarrieu  et  de  Gobas, 
1 66  ; —  Lui  prescrit  l'ordre  à  suivre 
pour  la  levée  de  la  noblesse,  1G6; 

—  Lui  annonce  qu'elle  s'occupe 
du  payement  de  la  gendarmerie, 
166;  —  Lui  ordonne  de  livrer  au 
duc  d'Albe  les  Flamands  pris  à 
Saint-Valéry,  1 66.  —  Le  congé 
qu'il  demande  au  Roi  lui  est 
refusé  eu  égard  à  la  situation  des 
affaires,  169.  ■ —  Chargé  de  con- 
férer avec  M.   de  Sénarpont,   176. 

—  Son  séjour  en  Picardie,    189. 

—  Catherine  voudrait  qu'il  put 
s'entendre  avec  le  duc  d'Albe,  190. 

—  Ses  opérations  militaires  en 
Picardie,  192,  note.  —  Catherine 
lui  affirme  qu'il  n'y  a  pas  d'autres 
colonels  généraux  dans  l'armée  que 
Strozzi  et  lui,  281.  —  La  Mothe- 


Fénelon  chargé  de  l'avertir  des  pré- 
paratifs d'envahissement  'le  la  Pi- 
cardie par  les  Anglais,  26 1.  — 
Prévenu  que  les  ennemis  ont  re- 
noncé à  se  porter  sur  la  Charilé, 
3og.  —  Son  mémoire  remis  par 
Catherine  à  Morvillicr,  3 10.  — 
Réponse  qu'adresse  Catherine  à  ses 
demandes,  3-20.  —  Mis  en  de- 
meure d'arriver  avec  son   armée. 


TABLE  DES  MATIERES. 

3ao.  —  Défait  les  troupes  de  Co- 

queville,  336. 
Cocbotte  (La  paroisse  de),  i5g. 
CnÉqcT  (M.  de).  Chargé  de  garder  les 

filles  du  sr  de  Morvillier,  ses  pa- 

renles,    1S6.    —    Note    sur    lui, 

1S6. 
Cnoc  (Dd),  ambassadeur  en  Ecosse. 

Avertit   Catherine   de  la   mort  de 

Darnley,  i4.  —  Catherine  le  main- 


389 

tient  en  qualité  d'ambassadeur  au- 
près de  Marie  Stuart,  i(ï. 

Croyset  (Le  sieur  de),  117,  note. 

Ciu'ssol  (Antoine  de).  Reproches  que 
lui  adresse  Catherine  au  sujet  de 
ses  deux  frères  qui  lèvent  des  gens 
de  guerre,  1 1. 

Crussol  (Charles  de,  sieur  de  Beau- 
diné),  fait  soulever  le  Languedoc, 
1 1. 


D 


Daffis,  président  du  Parlement  de 
Toulouse.  Plaintes  que  lui  adresse 
Catherine  au  sujet  des  ravages 
exercés  par  les  protestants,  3oa. 

Damaczay  (M"').  Annonce  l'assassinat 
de  son  père,  i63,  noie. 

Damville  (Henri  de  Montmorency 
ssr  de),  maréchal  de  France,  a5. 
—  Sa  compagnie,  110.  —  Sa 
lettre  au  duc  d'Anjou  à  l'occasion 
de  la  querelle  de  Méru,  son  frère, 
avec  Martigues,  ti5,note.  —  Ca- 
therine se  réjouit  de  sa  guérison, 
aa3  ;  —  L'invite  à  rejoindre  le  duc 
d'Anjou,  2a3;  —  A  secourir  Ter- 
ride.  273.  —  Va  combattre  les 
Vicomtes,  373.  —  Confiance  que 
lui  témoigne  Catherine,  290.  — 
Nouvelles  qu'elle  lui  donne  de  la 
guerre  et  de  l'armée  rassemblée 
par  Charles  IX,  290.  —  Impuis- 
saut  à  empêcher  les  ravages  des 
protestants,  3o2. 

Danemark  (Le  roi  de).  Voir  Frédéric. 

Dantilly,  accusé  du  meurtre  d'un  pro- 
testant, 159,  note. 

Danzay.  Avertit  Catherine  du  départ 
d'une  flotte  armée  par  le  roi  de 
Pologne,  4.  —  Chargé  d'excuser 
Charles  IX  auprès  du  roi  de  Dane- 
mark pour  refus  d'une  levée  d'ar- 
quebusiers, 26. 


Darnley.  Ce  qu'en  dit  Catherine,  i4. 

Daophthé  (Le),  120,  309,  an.  — 
Les  protestants  en  prennent  le  che 
min,  3o5. 

Delabobde  (Comte),  cité,  1/1 5,  note. 

Des  Francz  (M.  de),  69. 

Desguières.  Défiance  qu'il  inspire  à 
Catherine,  1 19. 

Deix-Poists  (Le  duc  des).  Craintes 
qu'il  inspire  à  Charles  IX,  ail, 
note.  —  Sa  jonctiou  avec  le  prince 
d'Orange  redoutée,  216.  —  Lettre 
que  lui  écrivent  Henri  de  Bourbon 
et  le  prince  de  Condé  pour  presser 
leur  jonction,  217,  note.  —  Le  duc 
d'Aumale  chargé  de  l'arrêter,  3 1 7. 

—  Lettre  que  lui  écrit  Henri  de 
Navarre  à  la  suite  de  la  bataille  de 
Jarnac,  s3i,  note.  — D'Aumale  et 
Nemours  lui  barrent  le  passage, 
236 ,  note.  —  Sa  lettre  au  duc  d'Au- 
male, 336,  note.  —  Justifie  son  en- 
trée en  France ,  a36 ,  note.  —  Écrit 
injurieux  qu'il  envoie  à  Charles  IX, 
239,  note.  —  Charles  IX  donne 
l'ordre  de  l'attaquer,  3  3g,  note;  — 
Seretire  sans  combattre,  a3g,  note. 

—  Incertitude  que  l'on  a  sur  sa 
marche,  a4i.  —  11  est  devant  la 
Charité,  2U2,  note.  —  Prêt  à  se 
joindre  avec  l'amiral,  2 63.  —  Bat 
en  retraite  devant  le  duc  d'Aumale, 


1 64.  ■ —  Échappe  à  la  poursuite  du 
duc  d'Anjou,  1 45.  —  Se  rallie  à 
l'amiral,  260.  —  Cité,  25o,  note. 

—  Remplacé  par  le  comte  deMans- 
feld  ,260,  note.  —  Catherine  préve- 
nue de  sa  mort,  3.5 1.  —  Cité,  253. 

—  Catherine  se  réjouit  de  sa  mort, 
353.  —  Cité,  260.  —  L'armée 
amenée  par  lui  se  joint  à  celle  de  l'a- 
miral, 208.  —  Ce  que  dit  Cathe- 
rine des  causes  de  sa  mort,  260. 

Dieppe,  4,  i35. 
Dijon,  120,  i5g  ,  23g. 
Dold,   l'argentier.   Chargé  de  com- 
mandes à  Florence,  3o3.  — Cité, 

320. 

Doria  (André),  3g. 

Douet  (M.  de),  envoyé  en  Angleterr 

par   les    chefs    protestants,    22g, 

note. 
Dreux  (Bataille  de),  a4g,note. 
Dronne  (La),  200,  note. 

DcMBARTON,    ll8. 

Dur-LE-RoY,  336. 

Durant  (L'avocat).  Lettre  qu'il  reçoit 
de  Catherine  à  l'occasion  des  ra- 
vages commis  par  les  protestants 
dans  le  Lauraguais,  802. 

Durescc  (envoyé  de  France  dans  les 
Pays-Bas).  Paquet  que  lui  trans- 
met Catherine,  64. 

Duretal,  3o4,  3o5. 


390 


TABLE  DES  MATIERES. 


E 


Ecosse  (L'),  45,  97/1,  975,  976, 
3i9,  3i6,  317.  —(Les  États  d'), 
118,  note.  —  (Le  prince  d'),  1  t8, 
note. 

Ecodeh,  45,  46. 

Egmokt  (Le  comte  d'),  ai,  note. 

Eibbne  (La  générale  d').  Procès 
qu'elle  intente  &  Fonrquevaux,  i3. 

Ei.bèxe  (M.  i)').  Envoyé  à  Florence, 
O7.  —  Somme  qu'il  a  à  remettre 
au  président  de  Birague,  119. — 
Porte  des  nouvelles  de  Catherine  et 
de  Charles  1\  au  duc  de  Nemours. 
197.  —  Envoyé  de  nouveau  au- 
près du  duc  de  Nemours,  900.  — 
Cité,  330. 

Elisabeth,  reine  d'Angleterre.  Lettre 
que  lui  écrit  Charles  IX,  1 5,  note. 

—  Ses  démêlés  avec  la  France 
du  temps  de  François  11 ,  3o ,  note  ; 
3i.  —  Lettre  que  lui  écrit  Cathe- 
rine pour  l'inviter  à  écouter  favo- 
rablement la  réponse  que  lui  rap- 
porte Smith,  39.  —  Catherine  la 
fait  visiter  par  Lignerolles,  45.  — 
Lettre  que  lui  écrit  Catherine  en 
faveur  de  Marie  Stuart,  sa  prison- 
nière, i43,  i44.  —  Sa  lettre  à 
Catherine  pour  répondre  aux  plain- 
tes formulées  par  l'évêque  de  Rennes 
au  sujet  du  mémoire  présenté  par 
Morris,  i83,  note.  ■ —  Sa  lettre 
a  Norris,  i83,  note.  —  Lettre 
que  lui  adresse  Norris  au  sujet  de 
la  mission diiditévêque,  1 85, note. 

—  Son  mauvais  vouloir  envers  la 
France,  19O,  note.  —  Rensei- 
gnée par  Norris  sur  la  situation 
des  deux  armées  catholique  et 
protestante,  9i5,  note.  —  Ses 
meilleures  dispositions  envers  la 
France,  918.  —  La  Mothe-Fénelon 
chargé  de  les  maintenir,  918.  — 
Lettre  que  lui  écrit  Jeanne  d'Al- 
brel  pour  réclamer  son  assistance, 


295,  note.  —  Lettre  que  lui 
adresse  la  princesse  de  Condé  sur 
la  mort  de  son  mari  à  Jarnac,  232, 
note.  —  Mise  en  demeure  de  se 
prononcer  pour  la  guerre  ou  pour 
la  paix,  2.38,  noie.  —  Lettre  à  elle 
adressée  par  Jeanne  d'Albret  récla- 
mant son  concours,  238,  noie.  — 
Médite  une  descente  en  Picardie 
ou  en  Normandie,  249.  — 
Charles  IX  craint  qu'elle  ne  l'at- 
laque,  2.5o,  note.  —  Se  prépare  à 
la  guerre  contre  la  France,  269, 
960.  —  Lettre  louangeuse  qu'elle 
reçoit  de  Jeanne  d'Albret,  260, 
note.  —  Catherine  invile  La  Mothe- 
Fénelon  à  la  visiter  souvent,  263. 

—  Catherine  lui  fait  part  du  ma- 
riage de  Charles  IX  avec  Elisabeth 
d'Autriche  et  de  celui  de  Margue- 
rite avec  le  roi  de  Portugal,  267. 

—  Hostile  au  projet  de  mariage  de 
Marie  Stuart  avec  Norfolk,  27'!; 
274,  note.  —  Troublée  par  l'an- 
nonce du  mariage  de  Charles  IX, 
277,  note.  —  De  plus  en  plus  hos- 
tile à  Marie  Stuart,  277.  —  Sa 
réponse  à  la  lettre  de  Catherine  lui 
annonçant  la  victoire  de  Moncon- 
tour,  258,  note.  —  Priée  de 
mettre  Marie  Stuart  en  liberté, 
289. — Catherine  fait  épier  ses  in- 
telligences avec  les  chefs  protestants 
3oi.  —  Ce  que  dit  d'elle  Téligny, 
3oi.  —  Le  cardinal  de  Cbâtillon 
compte  sur  son  bon  vouloir,  3o8, 
note.  —  Disposée  à  épouser  le  duc 
d'Anjou ,  3 1 3.  —  Nouvelles  inter- 
cessions que  lui  font  Catherine  et 
Charles  IX  eu  faveur  de  Marie 
Stuart ,  3 1  G ,  3 1  7,  note.  —  Cathe- 
rine lui  annonce  la  conclusion  de 
la  paix  avec  les  prolestants,  39.3. 
—  Mémoire  que  lui  adressent  les 
chefs  protestants  pour  motiver  les 


nécessités  de  la  paix,  32.3,  3a4, 
note. 

Élisabetu  d'Autriche,  seconde  fdle 
de  l'empereur  Maximilien. Ce  qu'en 
dit  Fonrquevaux  a  Catherine,  174, 
note. —  Désirée  par  le  roi  de  Portu- 
gal, 221.  —  Instructions  données  à 
Fourquevaux  pour  son  mariage  avec 
Charles  IX ,  226,  note.  —  Sa  venue 
en  France,  257,  270.  —  Formée 
par  la  comtesse  de  Fiesque,  279. 
note.  —  Confondue  avec  sa  sœur 
Anne  par  Fourquevaux,  973.  — 
Catherine  envoie  au-devant  d'elle, 
29g.  —  Accompagne  son  père  à 
Spire,  3o5. 

Enjobeiit  (Jacques-Guillaume),  to4. 

Entbaodes  (Le  comte  d').  Prend  sa 
tante  de  Rotbelin  et  s'empare  des 
enfants  de  Condé,  87,  note.  — 
Invité  à  ne  plus  empiéter  sur  l'au- 
torité de  la  duchesse  de  Ferraredans 
le  pays  charlrain,  147. —  Reçoit 
de  Catherine  l'ordre  d'envoyer  à 
Laon  la  compagnie  du  capitaine 
Lussan,  i(5o.  —  Catherine  ordonne 
au  comte  de  Marlinengo  de  lui 
obéir  en  tant  que  gouverneur  gé- 
néral de  l'Orléanais  et  de  ne  pas 
empiéter  sur  son  autorité  à  Gien, 
iG5.  —  Ordres  que  lui  donne 
Charles  IX  de  secourir  le  maréchal 
de  Vieilleville,  i65,  note.  — En- 
voyé assiéger  Sancerre,  219,  note. 

—  Assiège    Sancerre,    9 16,  note. 

—  Récompensé  par  la  confiscation 
des  biens  des  rebelles,  2  4o.  — 
Lettre  qu'il  reçoit  de  Charles  IX 
pour  la  garde  des  châteaux,  24o, 
note. 

Epebxav,  94,  note-,  220. 

Escabs  (M.  d'),  96,  99,  io3.  — 
Félicité  par  Catherine  du  bon  ordre 
de  son  gouvernement .  1 88.  — 
Prévenu  du  départ  du  duc  d'Anjou 


pour  l'armée,  188.  —  Catherine 
lui  enjoint  de  respecter  les  domaines 
du  prince  Henri  de  Navarre,  322. 
—  Complimenté  pour  ses  bons  ser- 
vices, 268.  — Cité,  26g,  285. — 
Ordres  qu'il  reçoit  de  Catherine, 
3o6.  —  Chargé  d'envoyer  le  régi- 
ment de  Sarlabos  au  secours  de 
Puy-Gaillard,  3 1  g. 
Escole(L').  Espion  surpris   lorsqu'il 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

relevait  les  plans  de  Noyers , 
i5g. 

Esccrlal  (L'),  173,  note;  269. 

Esguillï  (M.  d').  Retiré  avec  sa  com- 
pagnie de  la  ville  de  Chartres,  i85. 

Espagne  (L'),  5i,  note;  122. 

Espaci  (M.  d'),  112,  note.  —  Pré- 
venu de  L'arrivée  du  s*  de  la  Vieu- 
ville  en  Champagne,  i63. 

Estampes,  Cls   de  La  Ferté-Irobaut , 


391 

interprète  pour  la  langue  allemande, 

1 10. 
EsTEiiNiï  (M.  d').  Son  entrevue  avec 

Catherine,  103,  note.  —  Sa  mort, 

25o,  note. 
Estrées  (Le  sr  d').  Cité,  1 1. 
Etampes,  109. 

Evoli  (Le  prince  d').  Voir  Rcr  Gomès. 
Evrecx,  11.  —  (La  ferme  des  aides 

du  bailliage  d'),  2. 


Kavelles.  Chargé  par  Catherine  de  la 
renseigner  sur  ce  qui  se  passe  dans 
les  Pays-Bas,  07.  —  Lettre  que  lui 
écrit  Charles  IX  au  sujet  de  l'arres- 
tation du  comte  d'Lgmonl,  57, 
note. 

Ferals  (Malras,  sr  de).  Chargé  de  re- 
mettre au  duc  d'Albe  des  dépêches 
prises  et  retrouvées,  171.  —  Ré- 
ponse que  lui  fait  le  duc  d'Albe  au 
sujet  de  ces  dépèches,  178.  — 
Chargé  d'insister  auprès  du  duc 
d'Albe  pour  l'envoi  des  secours 
promis,  221. 

Fère  (La),  5a,  53,  57,  92. 

Ferrire  (La  duchesse  Renée  de). 
Lettre  que  lui  écrit  Bouchefort, 
58,  note.  —  Nouvelle  lettre  qu'il 
lui  écrit  pour  lui  annoncer  la  sur- 
prise de  Meaux,  60,  note.  — 
Lettre  que  lui  adresse  Catherine  au 
sujet  de  propositions  de  paix  avec 
les  protestants,  64.  —  M.  de  Meuil- 
hon  lui  est  recommandé,  96.  — 
Catherine  lui  annonce  son  retour 
du  camp,  10a;  —  Lui  recom- 
mande des  marchands  qui  vont  en 
Auvergne,  io4; — Lui  impose  la 
nécessité  de  laisser  occuper  Montor- 
gis,  117.  —  Lettre  que  Charles  IX 
lui  écrit  à  ce  sujet ,  1 1 6 , 1 1 7,  note. 
—  Pareille  lettre  du  duc  d'Anjou , 
1 1  7,  note.  —  Lettre  que  lui  écrit 
Bouchefort,  128,  note.  —  Ca- 
therine  la  renseigne  sur  les  négo- 


ciations de  la  paix,  1 3 1 .  —  Lui 
donne  des  nouvelles  de  la  santé  de 
Charles  IX,  16S.  —  L'assure  que 
son  autorité  dans  le  pays  chartrain 
sera  respectée,  1/17.  —  Prévenue 
par  elle  que  M.  d'Esguilly  va  se 
mettre  dans  Chartres,  i54.  — 
Lettre  que  lui  adresse  Charles  IX 
sur  ce  même  sujet,  i54,  note.  — 
Prévenue  par  le  duc  de  Nemours  de 
la  négociation  entamée  pour  la  paix , 
2g3,  note.  —  Nouvelle  lettre 
qu'elle  reçoit  du  duc  de  Nemours, 
3oo,  note. 

Ferrare  (Le  duc  de).  Catherine  s'ex- 
cuse auprès  de  lui  du  retard  apporté 
au  payement  d'un  emprunt,  3. 
—  Sa  réponse  sera  communiquée 
au  connétable,  i4.  —  Nouvelles 
excuses  que  lui  adresse  Catherine 
pour  n'avoir  pas  effectué  le  paye- 
ment promis,  18.  —  Remercié 
de  l'affection  qu'il  témoigne  à 
Charles  IX,  4i.  —  Catherine  lui 
recommande  Fabrice  Maze,  cou- 
pable d'un  meurtre,  54.  —  Elle 
le  prie  de  retarder  le  rembour- 
sement des  sommes  prêtées  par  lui , 
66.  —  Charles  IX  lui  rend  compte 
des  opérations  de  son  armée,  100, 
note.  —  Le  comte  de  la  Mirande 
lui  est  recommandé,  111. 

Ferrier  (Du),  rappelé  de  Venise, 
4o,  noie. 

Fervaques.  Voir  Hautemer. 


Fiesqce  (CornelioDE),  121,  note.  En- 
voyé à  Venise,  137. 

Fiesqce  (La  comtesse  de),  reçoit  la 
duchesse    de   Nemours,    279. 

Fiesque  (Scipion  de).  Prié  de  conti- 
nuer à  solliciter  de  l'Empereur 
l'interdiction  de  l'entrée  de  nou- 
velles troupes  de  ivilres  en  France. 
ii)ô.  —  Lettre  qu'il  reçoit  au  sujet 
du  mariage  de  Charles  IX ,  208. 

—  Catherine  lui  accuse  récep- 
tion de  ses  lettres,  2 5 G;  —  Le 
prie  de  découvrir  les  intentions  de 
l'Empereur  dont  elle  se  déûe ,  256. 

—  Renseigné  sur  les  opérations  de 
l'armée  royale ,  206. 

Fizes  (M.  de)  169,  172  ,  176. 

Flamands  (Les),  72. 

Flandres  (Les),  12,  note;  33,  note: 
43,4g,  note;  70,  119,  168. — 
(Passage  annoncé  de  Philippe  II 
dans  les),   160,  27'!. 

Florence,  79,  257.  — (Commandes 
faites  par  Catherine  à),  3o3. 

Florence  (Le  duc  de).  Voir  Médicis. 

Kon(Le  s'de),  ambassadeur  à  Venise, 
4o ,  111.  —  Recommandé  par  Ca- 
therine au  duc  de  Mantoue,  4o.  — 
Au  duc  de  Florence,  3i5.  — Mal 
vu  du  pape,  3 1 5. —  Cité,  3a  1. 

Fontaine  (Le  capitaine),   i43,  note. 

Fontainebleau,  13,  i3,  16,  17,  18, 
19,  30,  ai,  32,  a3,  26,  37, 
117,  note. 

Fontaine-Godard.  Lettre  que  lui  écrit 


392 

Catherine  an  sujet  de  déprédations 
à  réprimer,  1G7. 

Foktfbeieî  (Antoine),  io4. 

Kontfiihzkt  (Jehan),   io'i. 

FoBnaon,  cité,  57,  note. 

Foi  rqi  i.vai  v.  Catherine  lui  signale  la 
colère  de  l'ambassadeur  d'Espagne, 
5  ;  —  Prié  d'en  prévenir  la  reine 
sa  lille,  5.  —  Charles  IX  lui  en 
l'ait  également  part,  5,  note. — 
Catherine  lui  parle  de  la  continua- 
tion de  la  colère  de  l'ambassadeur 
d'Espagne,  7.  —  Chargé  d'avertir 
Catherine  du  départ  de  Philippe  II 
pour  les  Flandres,  7.  —  Recom- 
mandation qu'il  a  à  faire  à  la  reine 
d'Espagne,  7.  —  Catherine  le  prie 
de  veiller  à  ce  que  dira  le  docteur 
de  l'ambassadeur  d'Espagne  parti 
pour  Madrid,  8.  —  Lettre  que  lui 
écrit  Charles  1\  à  ce  sujet,  8,  note. 

—  Catherine  accuse  réception  de  ses 
lettres,  19.  —  Elle  s'applaudit  de 
ce  que  le  roi  d'Espagne  a  bien  pris 
la  réponse  qu'il  lui  a  laite  au  sujel 
du  passage  à  travers  la  France,  la. 

—  Lettre  de  lui ,  1  a ,  note.  —  Il 
craint  que  sa  réponse  ait  été  mal 
comprise  et  que  le  duc  d'Alhe  ne 
s'en  contente  pas,  i3.  —  Cathe- 
rine le  remercie  de  lui  avoir 
annoncé  la  grossesse  de  la  reine 
6a  lille,  i3.  ■ —  Le  Roi  le  défendra 
contre  les  attaques  de  la  générale 
d'Elbène,  i3.  — -  Catherine  se 
plaint  à  lui  des  calomnies  des  Gé- 
nois, i5.  —  Elle  le  prévient  que 
l'ambassadeur  d'Espagne  vient  de 
leur  demander  de  faire  passer  par 
la  France  G, 000  marcs  d'ar- 
gent, a3.  —  Malgré  les  prohibi- 
tions, le  Hoi  y  a  consenti,  a3.  — 

—  Invité  .1  bien  s'enquérir  s'il  n'y  a 
pas  quelques  abus  à  craindre  pour 
celte  permission,  a3.  —  Catherine 
lui  écrit  au  sujet  de  Valeniicnnes 
cl  des  troubles  des  Pays-Bas,  23. 

—  Lui  annonce  que  Charles  l\  a 

accommodé  le  Roi  Catholique  du  blé 


TABLE  DES  MATIERES. 

demandé  pour  nourrir  ses  forces 
de  Savoie,  de  Bresse  et  de  Franche- 
Comté,  a3.  —  Lettre  que  lui  écrit 
Catherine  au  sujel  du  passage  du  roi 
d'Espagne  en  Italie,  af>.  —  Reçoit 
l'assurance  d'être  indemnisé  de 
ses  dépenses,  a 5.  —  Invite  Cathe- 
rine à  écrire  à  la  duchesse  d'Albe, 
pour  prescrire  un  meilleur  régime 
à  la  reine  sa  fille,  a5,  note.  — 
Prié  par  Catherine  de  lui  envoyer 
secrètement  M.  de  Saint-Estienne, 
36.  —  Prévenu  de  bruits  men- 
n  ris  répandus  sur  la  Corse,  87; 

—  De  la  marche  des  Suisses,  37. 

—  Chargé  d'en  faire  la  communi- 
cation à  Philippe  11,  37.  —  Cathe- 
rine l'entretient  des  projets  de 
voyage  dudit  roi,  38.  —  Instruc- 
tions qu'elle  lui  donne  en  faveur 
des  Français  détenus  sur  les  ga- 
lères espagnoles,  3g.  —  Le  pré- 
vient qu'elle  a  de  bonnes  nouvelles 
de  l'infante,  08;  —  Qu'elle  n'a 
pas  reçu  sa  lettre  annoncée,  38.  — 
Remercié  d'avoir  averti  Monluc  de 
l'armée  levée  par  les  Portugais,  38. 

—  Explications  que  lui  donne  Ca- 
therine sur  le  fait  de  Madère,  38; 

—  Sur  la  levée  des  Suisses,  38;  — 
Sur  les  intrigues  en  Suisse  du 
comte  d'Angousole,  38.  —  Elle 
lui  exprime  les  inquiétudes  que 
lui  cause  le  retard  de  l'arrivée  de 
L'Aubespine  à  Madrid,  lia;  —  Lui 
reproche  le  manque  de  nouvelles  de 
sa  fille,  -'13.  —  Une  dépêche  de 
Charles  IX  le  renseigne  et  justifie 
les  préparatifs  qu'ils  font,  4a.  — 
Prévenu  d'une  audience  demandée 
par  l'ambassadeur   d'Espagne,  62. 

—  Catherine  lui  rend  compte  des 
observations  dudit  ambassadeur,  63. 

—  Lui  transmet  les  réponses  qu'elle 
a  faites  soit  pour  la  levée  des 
Suisses,  soil  pour  la  Corse, 43, 44; 

—  Lui  fait  part  des  plaintes  dr 
l'ambassadeur  de  Portugal,  44;  — 

—  Le  prévient  que  l'ambassadeur 


d'Espagne  lui  a  remis  de  nou- 
velles lettres  de  créance,  44.  — 
Reçoit  1,000  écus  de  Catherine,  46. 
—  Invité  à  se  faire  renseigner  sur 
ce  qui  est  à  attendre  du  coté  de 
l'Italie,  46;  —  A  tâcher  d'obtenir 
du  prince  d'Evoli  qu'il  favorise  une 
entrevue  avec  Philippe  II,  46.  — 
Plaintes  que  lui  transmet  Cathe- 
rine sur  Alava,  h~r  —  Elle  le 
prie  il-  dire  à  sa  fdle  qu'elle  ait  à 
demander  au  roi  son  mari  quelle 
silualinn  lui  sera  l'aile  si,  lui  parti, 
elle  est  nommée  régente,  47.  — 
Ses  dépèches  sont  heureusement 
parvenues, 47-  —  Prévenuquedes 
passeports  ont  été  donnés  pour  les 
chevaux  du  roi  d'Espagne  et  ceux  île 
sa  suite,  48.  —  Remercié  d'avoir 
éclairci  Catherine  sur  le  départ  du 
roi  d'Espagne,  48.  —  Invité  à 
découvrir  ce  qu'apporte  à  Madrid 
un  courrier  de  l'Empereur,  48.  — 
Catherine  a  reçu  ses  lettres  qui  con- 
firment l'espoir  de  la  régence  pour 
la  reine  sa  fdle,  48.  —  Plaintes 
qu'elle  lui  adresse  au  sujet  du  bruit 
répandu  d'une  entrevue  avec 
Philippe  II,  48.  —  Rend  compte 
d'un  entretien  qu'il  a  eu  avec  le 
nonce  du  pape,  An,  note.  — 
Parle  des  avances  faites  au  nonce 
par   le  roi   d'Espagne,    4g,  noie. 

—  Reproches  qu'il  reçoit  pour 
absence  de  dépêches,  53.  — 
Est  prié  par  Catherine  d'envoyer 
ses  leltres  par  Rayonne,  53.  — 
Lettre  qu'elle  lui  écrit  pour  lui  té- 
moigner qu'elle  est  satisfaite  des 
éclaircissements  qu'il  lui  a  donnés, 
56.  —  Annonce  la  morl  du  mé- 
ilecin  de  la  reine  sa  lille,  56,  et 
l'heureuse  marche  de  la  gros  es 
île  la  reine  d'Espagne,  67.  —  Ca- 

Iherine  lui  en  il  à  l'occasion  de  l'ac- 
couchement de  sa  lille,  17a. — ■  Lui 
l'ail  part  des  (roubles  de  Metz,  73. 

—  Lettre  que  lui  écrit  Charles  1\ 
pour   lui    annoncer    la    bataille  de 


TABLE  DES  MATIERES. 


393 


Saint-Denis,  72,  note.  —  Courrier 
que  lui  envoie  Catherine,  67.  — 
Prévenu  de  l'arrestation  des  comtes 
d'Egmont  et  de  Homes,  57.  — 
Rassuré  par  Catherine  sur  les  bruits 
qui  courent  d'une  prise  d'armes  des 
protestants,  57.  —  Sa  lettre  à 
Charles  IX  sur  ce  qui  se  passe  dans 
les  Pays-Bas,  57,  note.  —  Pré- 
venu par  Catherine  de  la  surprise 
de  Meaux,  61.  —  Mémoire  à  lui 
adressé  pour  la  négociation  de  la 
paix ,  64 ,  note.  —  La  nouvelle  de 
la  bataille  de  Saint-Denis  lui  est 
donnée  par  Catherine,  76.  — 
Apprend  la  mort  du  connétable, 
74.  —  Chargé  d'en  prévenir  Phi- 
lippe II,  70.  —  Prévenu  par  Ca- 
therine de  son  départ  pour  le 
camp,  100.  —  Ne  sera  pas  oublié 
pour  ses  bons  services,  100.  — 
Communication  qu'il  reçoit  d'un 
entretien  de  la  Reine  mère  avec 
l'ambassadeur  d'Espagne,  io5.  — 
Invité  à  démentir  les  calomnies  de 
l'ambassadeur,  106.  —  Reçoit  le 
mémoire  où  sont  relatées  les  pro- 
positions de  paix  de  Condé,  10G. 

—  Prié  de  les  communiquer  à  la 
reine  d'Espagne,  106.  —  Cathe- 
rine le  charge  de  faire  demander 
au  prince  d'Evoli  s'il  est  d'avis  qu'il 
parle  au  roi  d'Espagne  de  son  désir 
de  voir  Charles  IX  marié,  128.  — 
Monlmoriu  lui  est  recommandé  par 
Catherine,  i3o.  —  Remercié  par 
elle  des  nouvelles  données  de  la 
sanlé  de  la  reine  d'Espagne,  1  38. 

—  Interrogé  par  elle  sur  ce  qui 
a  été  fait  de  don  Carlos,  i3a.  — 
Elle  lui  renvoie  son  secrétaire  La- 
place,  i34,  —  Informé  de  la  dé- 
cision prise  à  l'égard  de  Mandeslo, 
i34.  —  Prié  de  savoir  si  Phi- 
lippe II  passera  dans  les  Flandres, 
i34.  —  Catherine  l'entretient  de 
ce  qu'elle  a  fait  pour  la  pacifica- 
lion  du  royaume,  1 38 ;  —  Pour 
la    répartition    de   la   gendarmerie 

Catherine  de  Médius.  — 


dans  toutes  les  villes,  1 38.  —  Prié 
de  donner  des  nouvelles  de  la  reine 
d'Espagne,  i3o.  —  Lettre  qu'il 
reçoit  de  Catherine  par  M.  dcGrai- 
gnagne,  1/16.  —  Chargé  de  re- 
mercier le  prince  d'Evoli  de  sa 
bonne  volonté  pour  le  mariage 
de  Charles  IX,  i48. —  Prévenu  de 
la  bonne  tournure  de  la  négocia- 
lion,  1  48.  —  Catherine  le  rassure 
sur  sa  santé,  i5i  ;  —  Lui  mani- 
feste le  contentement  qu'elle  a  du 
retour  de  sa  fille  à  Madrid,  i5i. 

—  Confiance  qu'elle  lui  exprime  sur 
la  bonne  issue  de  ses  couches,  1 5 j  . 

—  Lui  fait  part  des  prescriptions 
qu'elle  adresse  à  la  duchesse  d'Albe 
sur  la  façon  dont  sa  fille  doit  se 
soigner,  i5i.  —  Elle  lui  an- 
nonce l'arrivée  de  M.  de  Trégouin 
qui  le  renseignera  sur  la  situa- 
tion, 160.  —  Invité  par  elle  à 
savoir  la  vérité  sur  le  passage  tou- 
jours annoncé  de  Philippe  II  dans 
les  Flandres,  160. —  Prévenu  par 
elle  de  l'assassinat  du  courrier 
Mathurin ,  et  d'un  courrier  espagnol 
dont  les  dépêches  ont  été  prises, 
170.  —  Les  paquets  retrouvés  par 
M.  du  Lude  ont  été  envoyés  à  don 
Francès  de  Alava  qui  lésa  refusés, 
puis  à  M.  du  Malras  pour  les 
remettre  au  duc  d'Albe,  170.  — 
Chargé  de  prévenir  Philippe  II  et  la 
reine  d'Espagne  de  l'enlèvement  de 
ces  dépèches,  171.  —  Catherine  lui 
annonce  la  guérison  de  Charles  IX , 

173.  —  Ce  qu'il  écrit  à  Catherine 
de  Graignagne  et  des  dispositions 
de  Philippe  11  pour  le  mariage  du 
Roi,  173,  note.  —  Prié  de  préve- 
nir Graignagne  de  veiller  à  sa  sû- 
reté, 174.  —  Ce  qu'il  écrit  à  Ca- 
therine sur  l'itinéraire  de  l'archiduc 
Charles  venant  en  Espagne,  174, 
note.  —  Ce  qu'il  dit  de  sa  mission , 

174,  note.  —  Prévenu  par  Cathe- 
rine de  la  fuite  de  Condé  de  Noyers, 
176.    —    Lettre    que    lui    écrit 


Charles  IX  sur  les  mouvements  de 
l'armée  royale,  199,  note;  —  Sur 
la  levée  du  siège  d'Angoulème. 
192,  note;  —  Sur  les  opérations 
de  l'armée  de  Picardie,  192,  note. 

—  Lettre  que  lui  écrit  Catherine 
à  l'occasion  de  la  mort  de  la  reine 
d'Espagne  sa  fille,  198.  —  Prié  de 
transmettre  tout  ce  qui  se  dira  sur 
cette  mort,  199.  —  Raconte  les 
derniers  moments  de  la  reine,  1 99  , 
note.  —  Ce  que  lui  écrit  Catherine 
de  son  projet  de  marier  sa  fille 
Marguerite  à  Philippe  II,  206.  — 
Invité  à  gagner  le  confesseur  du 
roi,  et  à  tenir  secret  ce  que  Cathe- 
rine lui  écrit,  20 G.  —  Nouvelles 
recommandations  que  lui  fait  Ca- 
therine au  sujet  du  projet  de  ma- 
riage de  Marguerite  de  Valois  avec 
Philippe  II,  210. —  Prié  de  ne  point 
parler  de  cette  négociation  ,210. 

—  Le  cardinal  de  Guise  lui  est  re- 
commandé, 210. —  Averti  par  Ca- 
therine des  démarches  que  don 
Francès  de  Alava  lui  a  promis  de 
faire  pour  savoir  au  juste  où  en 
sont  les  projets  de  mariage  de 
Charles  IX  et  de  Marguerite  de  Va- 
lois, 21 5. —  Prié  par  Catherine  de 
l'avertir  de  tout  ce  qu'il  en  appren- 
dra, 21 5.  —  Lettre  que  lui  écrit 
Charles  IX  ,  2 1 5 ,  note.  —  Chargé 
d'y  prêter  la  main  et  de  justifier 
auprès  de  Philippe  II  le  sieur  de 
Saint-Estienne ,  2i5,  216.  —  Ne 
croit  pas  que  Philippe  II  soit  fa- 
vorable au  mariage  de  Marguerite 
de  Valois  avec  le  roi  de  Portugal, 
221,  note.  —  S'en-  défie ,  221, 
note.  —  Parle  de  l'incertitude  de 
Philippe  II  sur  le  choix  de  sa 
femme  ,221,  note.  —  Renseigné 
sur  l'itinéraire  du  prince  d'Orange , 
220.  - —  Prié  d'insister  près  du 
duc  d'Albe  pour  les  secours  promis, 
221;  —  De  faire  savoir  comment 
on  appelle  les  infantes,  petites- 
filles  de  Catherine,  291.  —  Ecrit 


■  UiniULtwL    NI 


\ 


394 


à  Catherine  que  sa  petile-Clle  est 
appelée  tantôt  Infante,  tantôt  donna 
Ysabel,  222,  note.  —  Catherine 
se   plaint   à    lui    de    ce    que    les 
engagements  pour  le   mariage  de 
Charles   IX  n'ont   pas  été   tenus, 
2  33.  —  Prié  par  elle  de  remercier 
la  duchesse  d'Alhe  des  bons  soins 
donnés    aux     infantes,    236.    — 
Lettre  où  Charles  IX  lui  expose  où 
en  est  la  guerre,   2  36,  note.  — 
Prévenu  que  les  dépèches  prises  ont 
été  recouvrées,   24o.  —  Réponse 
favorable  qu'il  reçoit  de  Catherine 
pour    un     projet    d'entrevue    avec 
Philippe  II.    i'io.  —  Invité  à  ne 
plus    envoyer    ses    dépèches    par 
Bavonne,  et  à  rester  encore  en  Es- 
pagne, 2'io.  —  Réponse  qu'il  at- 
tend pour  le  fait  des  mariages  re- 
mis au  retour  du  cardinal  de  Guise, 
aie.  —  Prévenu  que  les  séditieux 
de  Narbonne  ne  rentreront  pas  dans 
la  ville,  360.  —  Craintes  que  lui 
exprime  Catherine  sur  la  prolon- 
gation    des     troubles,     2/18.    — ■ 
Plaintes  qu'elle  lui  adresse  sur  le 
manque    de   parole  du  duc  d'Albe 
pour  les  secours  promis,  248.  — 
Chargé  de   le  mettre  en  demeure 
de  les  envoyer,  a  4  8.  —  Transmet 
à   Catherine  la   réponse  faite   par 
Philippe    II,    a4g.    — ■    Prié    de 
nouveau  d'insister  pour  un  prompt 
secours,   25 1.    —    Chargé  de  re- 
mercier Philippe  II  pour  le  secours 
envoyé,  266.  —  Annonce  à  Cathe- 
rine  que    l'empereur    Maximilien 
donne  sa  fille  Isabelle  à  Charles  IX  , 
a58;  ■ — ■  Qu'il  charge  Philippe  11 
de  la  conclusion  de  ce  projet,  258. 
—  Ne  croit  pas  à  la  sincérité  du  roi 
d'Espagne,   2Ô9.  —   Catherine  lui 
manifeste  son  étonnement  de  ce  que 
l'Empereur  ne   lait  aucuns  prépa- 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

ratifs  pour  le  départ  de  ses  filles, 
270.  —  Charles  IX  lui  annonce  le 
départ  du  duc  d'Anjou,  270,  note. 
—  Catherine  lui  témoigne  le  plaisir 
qu'elle    a    reçu    de   la  victoire  du 
marquis    de    Velles   sur    les    Mo- 
risques,  270.  —  Confond  la  prin- 
cesse   Elisabeth   avec   la   princesse 
Anne,     273.     —     Prévenu     par 
Charles  IX   de   la  levée  du  siège 
de  Poitiers,  273,  note.  —  Cathe- 
rine inquiète  de  son  silence  depuis 
qu'il  a  reçu  le  pouvoir  pour  le  ma- 
riage de  Charles  IX,  276.  —  En- 
tretient Philippe  II  du  mariage  de 
Marguerite  de    Valois   avec  le  roi 
de    Portugal.    279,   note.  —  En 
rend    compte   à    Catherine,   279, 
note.  —  Lui  fait  part  des  excuses 
données  pour  le   retard   d'une  ré- 
ponse,  279,   note.  ■ —   Avisé  par 
Catherine  que  Charles  IX  en  a  fini 
avec  les  derniers  obstacles  pour  les 
mariages,   282.  —  Charles  IX  et 
Catherine   lui    font    connaître    les 
derniers  succès  de  l'armée  royale, 
282.  —  Chargé  de  demander  con- 
seil à  Philippe    II  pour   empêcher 
une    nouvelle    levée     de    reitres, 
283;  —    De  l'informer  de  l'état 
des   affaires  de  France,   285.  — 
Prié    de    s'abstenir    de    parler   de 
la  mission  de  La  Personne,  285. 
—  Lettre  que  lui  écrit  Charles  IX 
sur  le  siège  de  Saint-Jean-d'An- 
gély,  285,  note.  —  Prié  d'en  finir 
avec  les  mariages,  287.   —   Prié 
également  par  Charles  IX  de  con- 
clure le  sien  sans  attendre  le  pou- 
voir de  Portugal  pour  celui  de  sa 
sœur,    287,    note.    —   Avisé   par 
Catherine  qu'elle  a  été  prise  parla 
fièvre,  29.3.  —  Prévenu  du  pas- 
sage de  la  Garonne  par  les  protes- 
tants,    293.     —     Catherine    lui 


exprime  le  contentement  qu'elle 
éprouve  de  la  conclusion  du  ma- 
riage de  Charles  IX,  29a.  —  Pré- 
venu de.  la  venue  des  députés  pour 
la  paix,  2g4.  —  Prié  d'en  remon- 
trer la  nécessité  à  Philippe  II,  294. 
—  Lettre  que  lui  écrit  Charles  IX 
pour  lui  expliquer  les  raisons  qui 
le  déterminent  à  la  paix,  295, 
note.  —  Envoie  le  contrat  de  ma- 
riage de  Charles  IX,  3o3.  — 
Accusé  de  réception  du  contrat  de 
mariage  de  Charles  IX  que  lui  fait 
Catherine,  3o3.  —  Remercié  du 
devoir  qu'il  y  a  fait,  3o4.  —  En 
sera  récompensé,  3o4.  —  Prié  de 
s'occuper  du  mariage  de  Margue- 
rite, 00b.  — Prévenu  que  Cathe- 
rine renonce  à  son  projet  d'entrevue 
avec  Philippe  II,  3o4.  —  Intérêt 
qu'elle  lui  témoigne  pour  le  ma- 
riage de  sa  fille,  3o4.  —  Chargé 
d'envoyer   Trégnuin    en    Portugal , 

304.  —  Invité  par  Catherine  à 
lui  dépeindre  le  roi  de  Portugal. 

305.  —  Prié  par  elle  de  lui 
donner  des  nouvelles  de  Phi- 
lippe II  et  des  infantes,  3i5.  — 
Plaintes  qu'elle  lui  adresse  sur  les 
indignes  propos  tenus  par  Chan- 
tonnay  sur  la  feue  reine  d'Espagne . 
sa  fille,  3 18.  —  Prié  d'en  parler 
au  roi  d'Espagne,  3 18.  —  Pré- 
venu par  elle  du  détroussement  du 
courrier  Musset,  3ao.  —  Prié 
de  faire  savoir  le  contenu  de  ses 
dépêches    volées,    3»o.   -      Cité 

aa8, 329. 

France  (LTle-de-),  aù&. 

Franche-Comté.  s3,  997,   v'19. 

François  II,  3o,  note. —  (Edil  pu 
blié  par),  196,  note. 

Frédéric,   roi   de    Danemark.   Relii 
que  lui  fait  Charles  IX  d'une  com- 
pagnie d'arquebusiers,  36. 


TABLE  DES  MATIERES. 


395 


G 


Gaciiard  (M.),  219,  note. 

Gagliano  (Lucrèce),  33. 

Gaillok,  38. 

Gandelc,  57. 

Cannât,  336. 

Gap   (  Gabriel  de  Ciermont,  évêqui 

de).  Invité  par  Catheriue  à  veiller 

à  la  conservation   du  château   de 

Celles,  i55. 
Garde  (Le  baron  de  la).  Prise  faite 

par  lui  d'un  brigantin,  35. 
Garonne  (La),  286,  293. 
Gascogne  (La),  92. 
Gascons  (Les).  Leur  marche,  80,  82. 

—  Prêts  à  rallier  le  duc  d'Anjou  , 
85.  —  Rejoignent  l'armée  royale, 
90,  100,  note. 

Gastine  (La).  Mémoire  qu'il  apporte 
au  duc  d'Anjou,  80,  8j,  note.  — 
Délibération,  sur  ce  mémoire,  des 
chefs  de  l'armée  ,81,  note. 

Gauthier.  Sa  vie  de  Marie  Stuart, 
1  4 ,  note. 

Gènes,  270. 

Genlis,  poursuivi  par  le  duc  d'Au- 
male,  225. 

Génois  (Les).  Leur  mauvais  vouloir, 
34,  43. 

GiÉ  (Le  sieur  db),  87,  noie. 

Gien.  1 50.  —  (Conflit  pour  le  com- 
mandement de),  r65,  33o. 

Gobas  (La  compagnie  de)  laissée  à  la 
disposition  du  maréchal  de  Cossé, 
166. 

Gondï  (léronimo).  Recommandé  par 
Catherine  à  Philippe  II,  27S. — 
Sa  mission  en  Espagne,  280, note. 

—  Fait  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Jacques-de-1'Epée,  ag3.  — 
Apporte  d'Espagne  la  nouvelle  de 
la  conclusion  du  mariage  de 
Charles  IX,  299.  —  Apporte  un- 
message  de  Philippe  II,  323. 

Gondy  ( Pierre  de) ,  évèque  de  Langres , 
présenté  au  siège  de  Paris  par 
Charles  IX,  178. 


Gonnord  (M.   de).  Voir  Cossé. 

Gordes  (M.  de).  Invité  à  surveiller 
les  étrangers  bannis  du  Comtat , 
4o.  —  Lettre  que  lui  écrit  Ca- 
therine, 5o.  —  Elle  lui  annonce 
son  arrivée  à  Monceaux,  58.  — 
Instruction  qu'elle  lui  donne  pour 
punir  les  insultes  faites  au  cardi- 
nal de  Sainte-Croix,  58.  —  Lettre 
qu'elle  lui  écrit,  6/1.  —  Elle  fait 
appel  à  son  dévouement,  65.  — 
Charles  IX  l'invite  à  lever  dans  son 
gouvernement  le  plus  d'hommes 
qu'd  pourra,  65,  note.  —  Cathe- 
rine lui  recommande  la  plus  grande 
diligence,  69.  —  Prévenu  par  elle 
de  la  victoire  de  Saint-Denis^  73; 
—  De  la  mort  du  connétable, 
73;  —  De  la  retraite  des  protes- 
tants, "/li. 

Goirdan  (M.  de)  invité  par  Catherine 
à  lui  donner  des  nouvelles  de  Ca- 
lais, 27,  28. 

Goi'rdes  (Pierre) 


tué  avec  Mouvans, 


Graignagnb,  envoyé  en  Espagne, 
i48.  —  Attendu  d'Espagne,  i;3. 
—  Ce  qu'en  dit  Fourquevaux, 
173,  note.  —  Catherine  prie 
Fourquevaux  de  le  prévenir  de 
vedler  à  sa  sûreté,  174.  —  Désa- 
voué par  Catherine  ,210. 

Gbantbie  1  M.  de).  Lettre  que  lui  écrit 
Catherine  au  sujet  de  la  levée  des 
Suisses  et  des  intrigues  des  Es- 
pagnols, 28.  —  Sa  lettre,  37, 
note.  —  Envoyé  auprès  des  Gri- 
sons, 286. 

Geanvelle  (Le  cardinal  de).  La  prise 
de  Valenciennes  lui  est  annoncée 
par  M.  de  Berghes,  2,  note.  — 
Sa  lettre  au  prévôt  Morillon,  24, 
noie.  —  Lettre  que  lui  adresse 
celui-ci  au  sujet  du  siège  de  Va- 
lenciennes, 22,  aote.  —  Nouvelle 
lettre  qu'il  reçoit  au  sujet  du  duc 


d'Albe,  24,  note.  —  Prévenu  de  la 
reddition  de  Valenciennes,  25.  — 
Cité,  21  5,  219,  221. — Ce  que  lui 
écrit  le  prévôt  Morillon  au  sujet  du 
séjour  de  la  cour  à  Metz,  23o,  note. 

Granvillab ( Le  chevalier  de)  ,  demande 
à  entrer  au  service  du  Roi,  10. 

Grenade,  270. 

Griffon  de  Montceaux,  établit  un 
temple  près  de  Chenonceaux,  1 53. 

Gbignan  (Le  sieur  de).  Lettre  que 
lui  écrit  Catherine  au  sujet  des 
troupes  que  lui  envoie  le  comte  de 
Tende,  335. 

Gbihaldi  (Nicolo  de).  Passeport  que 
lui  envoie  Calherine,  16. 

Grisons  (Les),  286. 

Gcisb  (Le  cardinal  Louis  de).  Envoyé 
en  Espagne  porter  les  compliments 
de  condoléance  à  Philippe  II  pour 
la  mort  de  la  reine  d'Espagne,  207. 

—  Recommandé  à  Fourquevaux 
par  Catherine,  208,  210.  —  Sa 
mission  en  Espagne,  21 5.  —  Ce 
qu'il  écrit  du  roi  de  Portugal,  221, 
note.  —  Cité,  233, 2 4 4, 2 5o, note. 

—  Prié  d'insister  auprès  du  roi 
d'Espagne  pour  un  prompt  secours . 
254;  — ■  De  lui  recommander  Guy 
de  Lubersac,  254.  —  Assurances 
qu'il  donne  de  la  bonne  volonté  de 
Calherine,  258.  —  Annonce  le 
secours  envoyé  par  le  duc  d'Albe . 
269.  —  Apporte  la  confirmation 
du  mariage  de  Charles  IX  avec 
Isabelle  d'Autriche,  et  de  celui  de 
Marguerite  de  Valois  avec  le  roi  de 
Portugal,  261.  —  Cité,  265, 
267.  —  Attendu  par  Catherine. 
289.—  Cité,  324,  note. 

Gdise  (Henri  de).  Enfermé  dans  Sens. 
86,  note.  —  Cité,  89,  note;  93, 
note;  94,  note.  —  Attendu  par 
Catherine,  189.  —  Cité,  247.  — 
Assiégé  dans  Poitiers,  268.  — 
Se  signale  à  la  défense  de   cette 

5o. 


396 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


place,  aG8.  —  Malade  des  suites 
du  siège  de  Poitiers,  371,  note 
—  Blessé  a  Moncontour,  379.  — 
Chargé  de  pourvoir  à  la  sûreté  des 


places  de  Champagne  et  de  Bour- 
gogne, 3 18.  — ■  Bruits  sur  son  ma- 
riage avec  Marguerite  de  Valois, 
3a9- 


(iiiïOT,  maître  des  comptes,  chargé 
d'évaluer  l'apanage  du  duc  d'Anjou  . 
3i4. 

Gcvenne  (La),  i3g. 


Il 


IlAM,5a. 

H*  item  en,  sieur  de  Fervaques,  re- 
mercié par  Catherine  de  l'avoir 
avertie  de  la  retraite  de  certains 
capitaines  du  camp  de  Condé,  j3i. 
—  Instructions  qu'il  reçoit  pour 
les  deniers  levés  par  les  protes- 
tants, 1 3 1 . 

Havre  (Le),  3o,  note;  3i,  i35, 
note. 

Heidei.eerg,  101,  note. 

Henri  11  (Edil  publié  par),  196, 
note. 

Henrkjies  (Don  Pedro),  envoyé  de 
Philippe  II,  3p,5,  297,  398. 

Hesse  (Guillaume  IV,  dit  le  Sage, 
landgrave  de).  Excuses  que  lui 
adresse  Catherine  pour  le  non- 
payement  de  sa  pension,  28.  — 
Cité,  loi,  note. 

Hornes  (Le  comte  de),  22.  ■ —  Son 
arrestation,  57. 

HospiTAL  (Le  chancelier  de  l').  Sa 
réponse  aux  envoyés  anglais  deman- 
dant Calais,  3o,  note.  —  Ses 
maisons  exemptées  de  garnison , 
268.  —  Invité  au  repos  par  Cathe- 
rine,   973.    —   Lettre  que  Mor- 


villier  lui  adresse  sur  sa  disgrâce, 
27a,  note. 

Huguenots,  accusés  par  Catherine 
d'envoyer  de  l'argent  en  Corse,  43. 

Humières  (M.  d').  Catherine  lui  de- 
mande des  nouvelles  de  la  prise 
de  Tournay  et  de  Valenciennes,  2. 

—  Ordres  que  lui  prescrit  Cathe- 
rine pour  la  rédaction  des  cou- 
tumes de  Péronne,  12.  —  Elle 
lui  demande  des  cygnes,  îfi.  — 
Prié  par  elle  de  veiller  au  bon 
emploi  des  deniers  destinés  aux 
fortifications  des  villes  de  Picardie, 
8,  17.  —  Invité  de  presser  les  tra- 
vaux de  ces  fortifications,  32.  — 
Prévenu  que  le  Roi  refuse  une  vente 
de  rentes  sollicitée  par  l'abbé  de 
Saint-Waast  d'Arras,  3a.  —  Cathe- 
rine lui  écrit  au  sujet  du  fait  du 
maire  de  Monldidier,  35.  —  Fé- 
licité de  la  diligence  qu'il  a  mise 
aux  ouvrages  des  fortifications,  ai. 

—  Prévenu  du  renfort  envoyé  aux 
garnisons  de  Picardie ,  a  1 .  — 
Obtient  de  Charles  IX  une  confis- 
cation demandée,  aa.  —  Transmet 
les  nouvelles  venant  d'Espagne,  53. 


—  Chargé  par  Catherine  de  faire 
parvenir  un  paquet  à  M.  Durescu. 
6a.  —  Elle  lui  écrit  au  sujet  de  pa- 
quets enlevés,  disait-on,  à  M.  d'Ha- 
renberg,  108. —  Prévenu  par  elle 
de  l'envoi  en  Picardie  de  M.  de 
Cossé,  pour  empêcher  que  les 
troubles  des  Pays-Bas  ne  réagissent 
sur  cette  province,  i48.  —  Com- 
plimenté au  sujet  de  services  ren- 
dus à  M.  de  Cossé,  107.  — 
Invité  par  Charles  IX  a  se  tenir 
dans  son  gouvernement,  175.  — 
Complimenté  par  Catherine  pour 
le  bon  ordre  maintenu  par  lui  dans 
les  villes  de  Péronne,  Montdidier 
et  Royc,  292.  —  Elle  lui  écrit  à 
l'occasion  du  mariage  de  la  fille 
de  feu  Morvillier,  397,  3os.  — 
Félicité  pour  avoir  empêché  une 
entreprise  sur  le  village  de  Vil- 
liers,  807.  —  Reçoit  l'assurance 
que  son  pouvoir  ne  sera  pas  di- 
minué, 307. 
Hveronime  (Le  capitaine).  Bons  ren- 
seignements donnés  sur  lui  an  due 
de  Nemours,  2o5.  —  Renvoyé  au- 
près du  dur,  2o5. 


Ingrande,  273,  note. 
Isabelle,  voy.  Elisabeth. 


Isle  (L'),  300,  note. 


Isi.e(L').  près  Limoges,  a5o,  note. 


Jacques  (Le  capitaine),  12». 
•Iarnac.  (La  bataille  de)   racontée   par 
Henri  de  Navarre,  et  par  Jeanne 


d'Albrct,  a3i,  note;  s3a.  ■ —  In- 
noncée  à  Philippe  II  par  Catherine , 
et  par  Charles  IX,  9.3a,  et  note; 


—     \nx   seigneurs   de   Venue   par 
Catherine,  2 3 '1 . 

JolNVII.LE,  223,   23.5.  226,  227. 


TABLE  DES  MATIERES. 


397 


Joschère  (La),  262. 

JotEisE  (M.  de).  Cité,  16. 

Ji-am   (La    princesse  tlona),  Hostile 


au  mariage  de  Marguerite  de  Valois 
avec  son  fils,  221,  note.  —  Re- 
merciée par  Catherine   de  l'avoir 


fait  visiter  par  le  duc  de  Nagera . 
a55.  —  Ce  que  Catherine  lui  dit 
de  la  reine  d'Espagne  sa  fille,  256. 


K 


Keuquifcien,  chargé  d'évaluer  l'apanage  du  duc  d'Anjou,  3iû. 


Labanoff,  cité,  1 63 ,  note. 

Labocreur  (Le),  cité,  3ao,  note. 

La  Charité.  Catherine  insiste  pour  la 
reprise  de  cette  ville,  2  56. 

La  Coàtre  (M.  de),  160.  —  Invité 
à  se  tenir  sur  ses  gardes,  1 55.  — 
Complimenté  par  Catherine  sur  la 
honne  observation  du  dernier  édit , 
i56.  —  Sa  lettre  à  Charles  IX 
pour  lui  faire  connaître  le  triste  état 
de  son  gouvernement,  i56,  note. 

—  Invité  par  Catherine  à  appliquer 
les  prescriptions  de  l'édit  à  Griffon 
de  Montceaux,  qui  a  établi  un 
prêche  près  de  Chenonceaux ,  |53. 

—  Sa  lettre  à  Catherine  au  sujet 
du  temple  de  Romorantin,  i53, 
note.  —  Chargé  de  punir  les 
émeutiers  de  Tours,  i58. —  Cité, 
169. 

L»  Chaussée,  envoyé  auprès  de  Phi- 
lippe II,  75. 

Lafomaise-Godabd  (M.  de),  envoyé 
auprès  du  duc  Jehan-Casimir,  i33, 
note. 

La  Fobest  (Bochetel  de),  ambassa- 
deur en  Angleterre.  Lettre  qu'il 
écrit  au  Roi  pour  le  renseigner  sur 
un  envoyé  du  régent  Murray,  1 18. 

—  Sa  lettre  à  Catherine  pour  lui 
annoncer  la  délivrance  de  Marie 
Stuart,  lit.  —  Prié  d'en  donner 
des  nouvelles,  161;  —  De  s'en- 
tendre avec  M.  de  Beaumont,  21 4; 

—  De  ne  plus  se  mettre  en  peine 
des  bagues  de  Marie  Stuart,  162. 

Lagarde  (Le  baron  de)   défendu  par 


Catherine  auprès  de  don  Francès  de 
Alava,  63.  • 

Lagnï,  110,  note. 

La  Gcesle,  premier  président  de 
Dijon.  Sa  lettre  au  Roi  au  sujet  de 
la  prise  d'un  espion  levant  les 
plans  du  château  de  Noyers,  i5p,, 
note.  —  Nommé  procureur  général 
du  Parlement  de  Paris  en  rempla- 
cement de  Bourdin,  268.  —  Pro- 
tégé par  Catherine,  268. 

Laguian  (M.  de),  67. 

La  Laiv  (Le  comte  de).  Son  arres- 
tation, 57,  note. 

La  Lasde  (Le  camp  de),  280,  note. 

Lalakne  (Ludovic),  cité,  289,  note. 

Lamarque  ,  blâmé  pour  avoir  trop  tardé 
à  porter  l'édit  de  pacification  au 
prince-dauphin,  i35. 

Lamoioon  (M.  de),  260,  note. 

La  Mothe-Fénelon,  i32,  note;  137. 
—  Met  la  reine  d'Angleterre  en 
demeure  de  se  prononcer  pour  la 
paix  ou  la  guerre,  137,  note.  — 
Recommandé  par  Catherine  à  Lei- 
cester,  196.  —  Remplace  à  Londres 
La  Forest,  196.  —  Catherine 
s'étonne  qu'il  n'ait  pas  reçu  ses 
dépèches,  218.  —  Invité  par  elle  à 
maintenir  la  reine  Elisabeth  dans 
ses  bonnes  dispositions,  218.  — 
Prié  de  désavouer  l'exécution  d'An- 
glais à  Niort,  218.  —  Sa  lettre  à 
Charles  IX,  2  23,  note.  —  Cathe- 
rine lui  parle  des  plaintes  faites  par 
l'ambassadeur  d'Angleterre  de  la 
façon  dont  le  duc  d'Albe  traite  les 


Anglais  dans  les  Pays-Bas,  223. — 
Prié  de  déclarer  que  Charles  IX 
ne  peut  s'en  mêler,  223.  —  Cité. 
a32,  note;  261,  note.  —  Com- 
plimenté par  Catherine,  2.3o.  — 
Craintes  qu'elle  lui  exprime  sur 
la  guerre  dont  la  reine  d'Angle- 
terre les  menace,  260.  —  Invité 
à  prévenir  le  maréchal  de  Cossé  de 
se  tenir  sur  ses  gardes  en  Picardie, 
961.  —  Renseigné  par  Catherine 
sur  les  opérations  de  l'armée  royale . 
261.  —  Plaintes  qu'elle  lui  fait 
des  faux  bruits  répandus  par  Noms . 
261.  —  Rassuré  sur  la  sécurité  de 
Périgueux,  261. —  Averti  de  la  con- 
firmation du  mariage  de  Charles  IX 
et  de  celui  de  Marguerite  de  Valois . 
261.  —  Félicité  par  Catherine. 
281.  —  Engagé  par  elle  à  souvent 
visiter  la  reine  d'Angleterre,  a63. 
—  Présage  l'accommodement  pro- 
chain de  l'Angleterre  avec  les 
Pavs-Bas,  263.  —  Prévenu  d'une 
nouvelle  levée  de  Suisses  et  de 
Français,  263.  —  Félicité  pour 
l'arrangement  des  procès  des  mar- 
chands réclamant  leurs  marchan- 
dises séquestrées,  270.  —  Prévenu 
de  la  fausseté  des  prétendues  re- 
montrances des  assiégeants  de  Poi- 
tiers, 270.  —  Catherine  lui  té- 
moigne la  joie  qu'elle  éprouve  de 
la  meilleure  tournure  des  affaires 
d'Ecosse,  270;  —  Le  prévient  que 
le  duc  d'Anjou  se  rapproche  de 
Poitiers,  271.  —  Lettre  qu'elle  lui 


398 


TABLE  DES  MATIERES. 


écrit  .ni  Bujet  du  piojet  de  mariage 
de  Marie  Stoart  avec  Norfolk,  a54. 

—  Ce  qne  lui  eu  dit  Elisabeth, 
07/1.  —  Cité,  389.  —  Catherine 
l'entrelieni  des  affaires  de  l'Ecosse, 
393.  —  Approuvé  dans  ses  ré- 
ponses à  Elisabeth,  Soi.  —  Invité 
à  la  rassurer,  38 1;  —  A  dé- 
couvrir ses  intelligences  avec  les 
chefs  protestants,  3oi;  —  A  pé- 
nétrer  ce  qu'elle  pense  de  la  ué- 
gociation  de  la  paix,  3oi.  —  Pro- 
pos tenus  par  Teligny  sur  Elisabeth 
que  lui  répète  Catherine,  3oi.  — 
Fait  connaître  à  Catherine  les 
bruits  répandus  en  Angleterre  sur 
les  opérations  de  la  guerre  et  les 
pourparlers  de  paix,    3is,   note. 

—  L'entretient  des  affaires  d'Ecosse, 
•  ii:!,  mite.  — .  Communication  lui 

1  laite  du  projet  de  mariage  du 
duc  d'Anjou  avec  la  reine  Elisa- 
beth,  .'îi  3. 

l.AM.I  EOnC  I  Le  1,   11,    130,  3  1  3,  note. 

Lan.nov  (Don  Fernand  de),  renseigne 
le  cardinal  de  Granvello  sur  la 
marché  du  prince  d'Orange,  220, 
note. 

La  Noue,  '■'•<  ■• ,  note. 

Labsac,  cité,  i5. — -Chargé  d'une  en- 
quête à  l'occasion  de  l'enlèvement 
des  dépêches  du  duc   d'Alhe,    5l. 

—  Cité,  1  ab  ,128,  note. 

1  (Le  jeune),  appuyé  par  Calhe- 

dans  son  projet  de   mariage 

avec  la  fille  de  feu  Morvillier,  297. 

—  Chargé  d'une  mission  auprès  du 
Parlement  de  Paris,  299,  3os. 

Lnon,  160. 

Liai  ni.n,  charge  de  la  justice  à  Lyon, 
prévenu  de  la  nomination  du  duc 
de  Vmours,  en  qualité  de  lieute- 
nant générai    du    Lyonnais,    17-.!. 

—  Gumpliniciilé  |i)iir  la  façon 
dont  il  administre  la  justice,  302. 

—  Catherine  lui  recommande  un 
procès,  316. 

Laiuvière  (Le  capitaine),  envoyé  par 
Cossé  à  Catherine,  1G8. 


Larocuefoucault  (M.  de),  86,  note; 
i32,  note. 

La  Rochelle,  menacée  par  Moulue, 
191,  123,  1 3a ,  i38,  note;  1 65 , 
note;  177,  192,  note;  198,  218, 
note;  s33,  note;  aS6,  382.  — 
(Flotte  sortio  de  la),  3a8,  note. 

La  RrE  (Le  sieur  de)  se  voit  refuser 
la  compagnie  du  sieur  de  la  Meille- 
raie,  1  i4. 

Lasalle.    Sa    mission   en    Espagne, 

320. 

Latour  (Procès  contre  M.),  172, 
note. 

L'Aubespine,  évéque  de  Limoges.  Un 
des  commissaires  de  la  paix,  129, 
i3o.  —  Ce  que  lui  adresse  à  ce 
sujet  Charles  IX ,  i3o.  —  Remer- 
cié par  Catherine  de  l'heureuse 
conclusion  de  la  paix,  i32,  25o, 
noie. 

L'Aubespine  (Le  ministre  d'Etat).  Sa 
mort,  73,  note. 

L'Aubespine  (Le  jeune).  Envoyé  en 
Espagne  pour  sonder  les  desseins 
de  Philippe  II,  33,  note. —  Ses 
instructions,  33,  note.  —  Sa 
lettre  d'introduction  auprès  de 
Philippe  11,  34.  —  Mémoire  dont 
il  est  porteur,  38 ,  note;  48.  —  Re- 
tardé dans  son  voyage  d'Espagne, 
63.  —  Réponse  qu'il  rapporte  d'Es- 
pagne, 56.  —  Fait  connaître  à 
Charles  IX  la  situation  de  son 
armée,  25o,  note.  —  Lui  annonce 
la  mort  du  duc  des  Deux-Ponts. 
25o,  note.  —  Lui  parle  d'un  fes- 
tin donné  par  Coligny  au  chef 
des  reîtres,  s5o,  note.  —  Cité, 
3o4. 

Lauragais  (Le),  ravagé  par  les  pro- 
testants, 3oi,  3os. 

La  Valette.  Ravages  qu'il  subit  dans 
ses  terres  de  la  part  des  protes- 
tants, 3oi.  —  Promesse  que  lui 
fait  Catherine  de  l'en  dédommager, 
3oi. 
Laye  (Le  sieur  de).  Son  procès  re- 
commandé par  Catherine  à  M.  Lar- 


cher,  2 1  fi.  —  Ce  procès  interrompu 
par  sa  mort,  173,  note. 

Le  Uueul,  suspecté  d'espionnage,  245. 

Le  Coc,  apporte  un  présent  à 
Charles  IX,   353. 

Leicesteb  (Le  comte  de).  Lettre  que 
lui  adresse  Catherine  par  l'entre- 
mise de  la  Mothe-Fénelon,  ig4. 

Lesdiguieres,  défiances  qu'il  inspire 
à  Catherine,  i4o. 

L'Estang  (Le  sieur  de).  Refuse  d'être 
lieutenant  du  due  d'Uzès,  209.  — 
Catherine  l'emploiera  à  la  première 
occasion,  209. 

Lethington  ,118,  note. 

Lignerolles  (M.  de).  Visite  la  reine 
Elisabeth,  45.  —  Mémoire  qui  lui 
est  confié,  g.r>,  note.  — Cité,  127. 

—  Assiste  aux  derniers  moments  de 
la  reine  d'Espagne,  i4g. 

Limoges,  192  ,  note;  300,  24a,  2  43, 
s44,  245,  346,  247,  25o,  a5i, 
s53 ,  s53,  s54. 

Limoges  (L'évêque  de).  Voir  L'Aubes- 
pine. 

Limoges  (Le  petit),  9A9.  —  Cathe- 
rine s'y  relire,  34a. 

Limousin  (Le),  130,  note;  346,  257, 
note. 

Lions-la-Forèt,  39. 

Lizores  (M.  de).  Cité,  s. 

Loculeven  (Le  château  de)  d'où  s'é- 
chappe Marie  Stuarl  ,  i4i,  note. 

Londres,  326,  note. 

Longueville  (M.  de).  Son  avis  sur  les 
conditions  de  paix  proposées,  81, 
noie. 

Lorraine  (La),  86,  note. 

Lorraine  (Claude  de),  336. 

Lorraine  (Le  cardinal  de),  79,  86, 
note.  —  Envoyé  à  Anvers  cher- 
cher de  l'argent  pour  les  retires, 
IÏ9.  —  Alava  se  plaint  à  lui  de  ce 
que  l'on  ne  porte  pas  le  deuil  de 
don  Carlos,  179.  —  Accusé  par 
sir  Henri  Norris  de  mauvais  vou- 
loir confie  l'Angleterre,  1 85,  note. 

—  Communique  à  Catherine  une 
lettre   de    l'empereur   Maxiniilien. 


TABLE  DES  MATIERES. 


399 


a5a.  —  Favorable  au  mariage  de 
Marie  Stuart  avec  Norfolk,  274, 
376.  —  Répand  les  bruits  de  la 
paix,  227,  note.  —  Cité,  285. — 
Entretient  la  duchesse  de  Nemours 
des  nouvelles  de  la  cour  et  des  pro- 
positions de  paix,  3o8,  note.  — 
—  Son  entrevue  avec  Catherine  au 
sujet  des  bruits  répandus  du  ma- 
riage de  Marguerite  de  Valois  avec 
le  duc  de  Guise,  329.  —  Lettre 
que  lui  écrit  le  pape  pour  s'opposer 
à  la  paix  avec  les  protestants,  33o  , 
note. 

Lorraine  (Charles  duc  de),  229. 

Losses  (M.  de),  remplacé  comme  gou- 


verneur de  Lyon  par  le  président 
de  Birague,  i4 ,  noie. 

Locgé  (M.  de),  23o. 

Locvbes  (La  commune  de),  12/1. 

Lubebsac  (Guy  de),  recommandé  par 
Catherine  à  Philippe  II,  a54. 

Lude  (Le  comte  dc).  Avisé  que  M.  de 
Brianson,  son  frère,  lui  apporta 
des  ordres  de  la  part  du  Roi,  i63. 
—  Retrouve  une  partie  des  dé- 
pèches dont  le  porteur,  un  courrier 
espagnol,  avait  été  tué  en  chemin, 
170,  178.  —  Prêt  à  donner  l'assaut 
à  Niort,  261.  —  Chargé  de  secourir 
Puy-Gaillard,  3ig. 

LriLLiER,  auditeur  des  comptes,  388. 


—  Chargé  d'évaluer  l'apanage  du 
duc  d'Anjou,  3i4. 

LlJSIGNAN,    282. 

Lus  (Le  sieur  de).  Envoyé  en  Alle- 
magne, 101.  —  Lettre  qu'il  écrit 
à  Charles  IX,  101,  noie.  — -  Cité, 
112,  note. 

Ll  m:  icocBG  (Le),  42,  100,  noie. 

Lïon,   197,   200,    202,   245,   a86. 

— — —  (La  citadelle  de).  Tentatives 
pour  la  surprendre,  16.  —  (Tra- 
vaux laits  à  la),  200.  —  (Le 
culte  proteslant  défendu  dans). 
81,  note.  —  (Les  banquiers  de), 
212. 

Lyonnais  (Le),  172  .  a45. 


M 


Mâcon,  78,  83.  —  (Prise  de),   90. 

Mâcon  (  Alamanni,  évéque  de).  Chargé 
par  Catherine  de  recommander  le 
jeune  Bounacoursy  au  duc  d"  Flo- 
rence, 191.  —  Cité,  32i. 

Madère  (L'attaque  de)  ne  motive  pas 
la  levée  d'une  armée,  3g. 

Madrid,  129,  219,  note. 

Maine  (Charles  de  Lorraine,  marquis 
du).  Assiégé  dans  Poitiers,  268.  — 
Malade  des  suites  du  siège  de  Poi- 
tiers, 271.  —  Services  rendus  par 
lui,  273,  note. 

Maison,  gentilhomme  protestant,  pris 
sous  les  yeux  de  Catherine,  2/17. 

Malassise  (Henri  de  Mesmes,  sr  de), 
négociateur  de  la  paix,  3io,  note; 
3 29,  note. 

Malras  (M.  de).  Voir  Ferals. 

Malte  (Le  prieur  de  l'église  de),  re- 
commandé par  Charles  IX,  6. 

Mandelot  (M.  de),  172. 

Mandeslo.  Satisfaction  donnée  à  son 
sujet  à  l'empereur  Maximilien,  1 34. 

Manelli  (Lucas),  envoyé  à  Rome  par 
Catherine  pour  traiter  avec  M"10  de 
Parme,  32 1. 

Manmque  (Don  Juan),  2  5,  note. 

Mans  (Le),  60. 


Mans  (L'évéque  du).  Voir  Angennes. 

Mansfeld  (Le  comte  de).  Envoyé  par 
Philippe  II;  services  qu'il  rend, 
s44.  —  Prend  part  à  une  escar- 
mouche sous  les  yeux  de  Cathe- 
rine, 345.  —  Se  rallie  aux  ducs  de 
Nemours  et  d'Aumale,  23g,  note. 

—  Blessé  à  Moncontour,  278. 
Mansfeld   (Wolrard    de),     remplace 

comme  chef  des  reîtres  au  service 
des  protestants  le  duc  des  Deux- 
Ponts,  s5o,  note,  a5i. 
Mantoue  (Le  duc  de).  Catherine  lui 
recommande  M.  de  Foix,  4o;  — 
Le  prie  de  terminer  le  procès  du 
président  de  Saluées,  4o;  —  Lui 
recommande  M°"  de  Birague,  1  36. 

—  Prévenu  de  la  conclusion  de 
la  paix  de  Saint-Germain  par  Ca- 
therine, 3a6. 

Marins,  i&4. —  Sa  reprise,  3 13,  note. 

Marcel.  Le  receveur  général  chargé 
de  recouvrer  les  fermages  de  Cathe- 
rine, 162 ,  268. 

Marchais  (Le  château  de),  55,  56. 

Marchadt,  enseigne  de  Fervaques, 
i3i. 

Marciiaumont,  envoyé  par  Catherine  à 
Charles  IX.  243. 


Mirdelle  (Le  prévôt  de),  167. 

Mareschal  (Le  sieur),  apporte  à  la 
Reine  la  nouvelle  de  la  paix  de 
Saint-Germain,  33o,  note. 

Marillï,  accusé  par  Condé  d'avoir  tué 
un  huguenot,  i5g,  note. 

Marmoutiers,  276. 

Marne  (La),  100,  noie. 

Marseille,  36,  96. 

Martigies  (M.  de).  Cité,  5,  note; 
102,  note.  —  Sa  querelle  avec 
Méru ,  lia.  note.  —  Porte  les 
ordres  du  Roi  à  M.  de  Bouille, 
i55.  —  Cité,  162.  —  Lettre  que 
lui  écrit  Catherine,  172.  — 
Annonce  que  Nantes  est  à  l'abri  de 
toute  attaque,  172,  note.  —  Rallie 
le  duc  de  Montpensier,  192,  note. 

Martin  de  Hagces,  bailli  de  Ham, 
relient  les  titres  du  sieur  de  Saul- 
lour  protégé  par  Catherine,  i65. 

Martinengo(M.de),91.  —  Se  retire  de 
Blois ,  121.  —  Empiète  sur  l'autorité 
de  M.  d'Entragues,  lieutenant  gé- 
néral du  duché  d'Orléans,  i56. — 
Blâmé  pour  ce  fait  et  sommé  d'obéir. 
1 65.  —  Commence  le  siège  de  San- 
cerre,  200,  note. 

Masil    médecin  de  Catherine,  116. 


ZiOO 


TABLE  DES  MATIERES. 


Mathibin  (Le  courrier),  tué  par  les 
chemins,  170,  171. 

Matignon,  (.allierine  lui  demande  où 
est  Montgommery,  1 .  —  Compli- 
menté au  sujet  de  l'augmentation 
obtenue  sur  les  fermes  des  aides 
d'ÉvreuxetdeBouen,  a. —  Assigné 
pour  la  moitié  de  sa  pension  sur 
cette  augmentation,  ■->..  —  Cathe- 
rine approuve  l'accord  qu'il  a  passé 
avec  M.  de  Fourneaux,  3.  —  Elle 
lui  demande  un  état  général  des 
fermes,  3;  —  Lui  prescrit  ce  qu'il 
doit  faire  à  l'égard  de  Claude 
Perrin  et  Jehan  Nicoles,  pour  cer- 
taines créances,  3.  —  Plaintes 
qu'elle  lui  adresse  pour  n'avoir 
pas  publié  les  défenses  et  inhi- 
bitions à  lui  ordonnées,  6.  — 
Charles  IX  le  prie  d'obvier  à  la  ré- 
sidence d'un  trop  grand  nombre 
d'étrangers  et  de  vagabonds,  6.  — 
Catherine  ne  peut  encore  lui  ré- 
pondre pour  les  baux  des  fermes 
de  la  Normandie,  1  5.  —  Sera  bien 
traité  par  elle,  i5.  —  Chargé  de 
faire  amener  Boulland,  le  receveur 
général  de  Paris,  accusé  de  malver- 
sation, 18. —  Lettre  que  lui  écrit 
Catherine  ,58.  —  Averti  par  elle  de 
la  surprise  de  Meaux  ,  ôg.  —  Lettre 
qu'elle  lui  écrit,  63.  —  Compli- 
menté par  elle  ,  g4.  —  Sa  compa- 
gnie, 1 2  '1 .  —  Prié  de  faire  connaître 
l'état  de  la  .Normandie,  i46; —  De 
veiller  à  la  bonne  union  de  tous  les 
sujets  du  Roi,  1A6.  —  Sa  lettre  à 
Catherine  pour  l'avertir  d'une  sédi- 
tion à  Rouen  et  du  refus  des  bour- 
geois de  recevoir  garnison, il 7.  — 
Instructions  qu'il  reçoit  pour  les  me- 
sures  de  surveillance  à  prendre  vis- 
à-vis  des  protestants,  101.  — Prié 
par  Catherine  d'assister  Marcel,  son 
receveur  général,  dans  le  recouvre- 
nent  de  ses  fermages,  16a.  — 
Lettre  qu'elle  lui  écrit,  17a.  — Elle 
s'en  remet  à  ce  que  lui  mande  le 
lïoi  ,191.  —  11  reçoit  de  Charles  IX 


l'autorisation  d'une  nouvelle  levée 
d'hommes,  191,  note.  — Compli- 
menté par  lui  pour  avoir  délait  un 
corps  de  prolestants,  191,  note.  — 
Chargé  de  nouveau  par  Catherine 
d'assister  le  receveur  Marcel  pour  le 
recouvrement  des  fermages,  afiâ. 

—  Elle  le'  félicite  du  rétablisse- 
ment de  sa  santé,  agi.  —  Lettre 
que  lui  écrit  Charles  IX,  291,  note. 

—  Rassuré  par  Catherine  sur  l'em- 
piétement que  le  duc  d'Alençon  en- 
treprendrait sur  son  autorité,  29g. 

Maugiiuix.  Remplacé  comme  lieutenant 
général  du  Dauphiné ,  8.  ■ —  Cathe- 
rine lui  en  exprime  ses  regrets,  8; 

—  En  sera  dédommagé,  g.  ■ — 
Complimenté  par  elle,  go. —  Lettre 
qu'elle  lui  écrit  pour  le  mariage  de 
sa  nièce,  et  pour  ses  assignations, 
45.  —  Relevé  de  son  commande- 
ment, 180.  —  Excuses  que  lui  en 
fait  Catherine,  i85. 

Mauvissièbe  (Castelnnu,  s'  de).  Pré- 
venu d'une  sorlie  de  ceux  de  la  Ro- 
chelle, agg.  —  Chargé  d'y  obvier, 
3oo. 

Mwimilien  (L'empereur),  33,  note. 

—  Cité,  48. —  Satisfactions  qu'il 
reçoit  pour  le  lait  de  Mandeslo, 
i34.  —  Lettre  que  lui  écrit  Phi- 
lippe II  pour  le  mariage  de  Charles 
IX,  i48.  —  Sa  réponse  apportée 
par  l'archiduc  Charles,   17.3,  note. 

—  Félicité  par  M.  de  Fiesque  pour 
avoir  empêché  l'entrée  de  nouveaux 
Allemands  en  France,  îgô. —  Sa 
lettre  à  Charles  IX  au  sujet  des 
troubles  de  F'rance,  1  g5 ,  1 96,  note. 

—  Inquiétudes  qu'il  manifeste  sur 
cette  nouvelle  guerre  civile,  19O, 
note.  —  Impuissant  à  s'opposer  à 
l'entrée  des  Allemands  en  France, 
1  i|ij ,  noie.  —  Sa  lenteur  à  con- 
clure le  mariage  de  Charles  IX  avec 
sa  fille,  208.  —  Une  lettre  de  lui 
montrée  à  Catherine,  a52.  — 
Diffère  le  dépari  de  sa  fille  ainée 
pour  l'Espagne,  2 5a.  —  Défiance 


que  prend  de  lui  Catherine,  a5G. 

—  Cité,  207,  aCi,  aG6,  note, 
2G7.  —  Ne  fait  aucuns  préparatifs 
pour  le  départ  de  ses  filles,  270. 

—  Cité,  272.  —  Envoie  l'archiduc 
Charles  en   Espagne,    219,   note. 

—  Favorable  au  mariage  de  sa 
fille  Isabelle  avec  Charles  IX,  221, 
note.  —  Catherine  envoie  au-de- 
vant de  la  future  reine  d'Espagne, 
299.  —  11  part  avec  sa  fille  pour 
Spire,  3o5.  —  Cité,  3o8. 

Matkbiie  (Le  duc  de).  Voir  Maixe. 

Maze  (Philippe),  coupable  d'un 
meurtre,  54.  —  Recommandé  par 
Catherine  du  duc  de  Ferrare,  54; 

—  Au  duc  de  Florence,  55. 
Meaux,  58,  note;  5g,  60,  61,  62. 
Médicis  (Catherine  de).  S'informe  à 

Matignon  du  lieu  où  est  Montgom- 
mery,  1 .  —  Prescrit  à  Tavannes  de 
ie'  laisser  entrer  en  Bourgogne  ceux 
qui   étaient  chassés  de  Savoie,  1. 

—  Fait  acheter  par  lui  des  marbres 
pour  les  Tuileries,  1. —  Demande 
à  M.  d'Humières  des  nouvelles  de 
la  prise  de  Tournay  et  de  Valen- 
ciennes,  a.  —  Remercie  M.  de 
Matignon  de  l'augmentation  faite 
par  lui  des  baux  et  fermes  des 
bailliages  d'Evreux  et  de  Rouen,  2. 

—  Lui  assigne  la  moitié  de  sa  pen- 
sion sur  ces  augmentations,  a.  — 
S  excuse  auprès  du  duc  de  Ferrare 
pour  le  retard  du  payement  d'un 
emprunt,  4.  —  Demande  des  pi- 
lotes expérimentés  à  il.  de  la  Meil- 
leraie,  4.  —  Envoie  au  prince  de 
Condé  le  règlement  fait  pour  pié- 
venir  des  abus  clans  les  travaux  des 
fortifications  des  villes  de  Picardie, 
5.  —  Fait  part  à  Fourquevaux  de 
la  colère  de  l'ambassadeur  d'Espa- 
gne, 5. —  Le  prie  d'en  avertir  la 
reine  sa  fille,  5.  —  Reproche 
à  Matignon  le  relard  uppoite 
à  l'expédition  des  défenses  à  lui 
ordonnées,  6.  —  Invite  M.  de 
Tranchelion   à   faire   observer    les 


TABLE  DES  MATIERES. 


401 


édits,  6.  —  Lui  donne  des  assu- 
rances pour  le  payement  de  sa  pen- 
sion, 6.  —  Mande  à  Fourque- 
vau\  que  la  colère  de  l'ambassa- 
deur d'Espagne  a  continué,  7.  — 
Le  prie  de  la  tenir  avertie  du 
départ  de  Philippe  II  pour  les 
Flandres,  7.  —  Ne  tient  pas  à  la 
révocation  de  l'ambassadeur  d'Es- 
pagne,   7.   —    Le  croit    malade, 

7.  —  Ecrit  à  Condé  qu'elle  l'attend 
à  Fontainebleau,  7.  —  Aurait 
désirj  qu'il  visitât  les  places  de 
Picardie,  8.  —  Le  prie  de  donner 
des  ordres  à  Sénarpont,  8;  — 
D'éloigner  de  Soissons  l'exercice 
de  la  religion  réformée,  8.  — 
Prie  M.d'Humières  de  veiller  au  bon 
emploi  des  fonds  destinés  aux  for- 
tifications des  villes  de  Picardie.  8. 

—  Charge  Fourquevaux  de  savoir 
ce  que  dira  le  docteur  de  l'am- 
bassadeur d'Espagne  parti  pour 
Madrid,  8.  —  Lui  envoie  des  jon- 
chets pour  sa  fille,  9.  —  Exprime 
à  M.  de  MangiroD  ses  regrets  de  ce 
qu'il  a  été  remercié  de  sa  charge  de 
lieutenant  général   du   Daupbiné, 

8.  —  L'en  dédommagera,  9.  — 
Ecrit  à  M.  de  Vaupergne  au  sujet 
des  fortifications  des  villes  de  Pi- 
cardie, 10.  — Recommande  au  din- 
de Florence  Isabelle  Baldovinelli, 
io.  —  Demande  au  maréchal  de 
Vieilleville  des  renseignements  sur 
le  chevalier  de  Granvilar,  qui  dé- 
sire entrer  au  service  du  Roi,  jo. 

—  Se  plaint  à  M.  de  Crussol 
de  ses  deux  frères  qui  lèvent  des 
troupes,  11.  —  Ecrit  à  M.  de 
Carrouges  au  sujet  de  l'artillerie 
des  villes  d'Évreux  et  de  Rouen  ,11. 

—  Le  prie  de  la  renseigner  sur  une 
levée  d'argent  faite  pour  les  Flan- 
dres, 1 1 . —  Très  satisfaite  de  ce  que 
Philippe  II  ait  pris  en  bonne  part 
la  réponse  faite  à  sa  demande  de 
passage  à   travers  la  France,  ja. 

—  Craint  qu'on  n'ait  dénaturé  sa 

Catherine  de  Médius.  —  m. 


réponse,  12.  —  Donne  l'ordre  à 
M.  d'Humières  de  faire  rédiger  à 
Montdidier  les  coutumes  du  gou- 
vernement de  Péronne,  12.  —  Parle 
à  Fourquevaux  des  nécessités  que 
l'on  fait  à  Philippe  II  de  pourvoir 
à  ses  affaires  du  côté   des  Turcs, 

12.  —  Se  loue  d'être  sortie  des 
troubles,  la.  —  Ne  veut  pas  y  re- 
tomber, 12.  —  Annonce  à  Four- 
quevaux que  le  Roi  le  soutiendra 
contre  la  poursuite  de  la  générale 
d'Elbène,  i3.  —  S'étonne  que 
l'Espagne  réclame  cette  bonne 
intelligence  si  froidement  accueillie 
à  Bayonne,  i3.  —  Le  Roi  son  fils 
maintiendra  toujours  une  étroite 
amitié    entre   les  deux   couronnes, 

1 3.  —  Heureuse  de  la  nouvelle  de 
la  grossesse  de  la  reine  sa  fille,  i3. 
—  Espère  qu'elle  passera  par  la 
France.  i3.  ■ —  Parle  au  conné- 
table de  la  mort  de  Darnley,  i  h.  — 
Félicite  Marie  Stuart  d'en  être  dé- 
barrassée, i'i.  —  Craint  de  nou- 
veaux troubles,  \h.  —  Ne  peut 
encore  répondre  à  Matignon  pour 
les  fermes  de  Normandie,  10.  — 
Le  favorisera  aussi  bien  que  ses  col- 
lègues, i5.  —  Avertit  le  connéta- 
ble des  troubles  qui  recommencent, 
1  h.  —  Lui  parle  de  tentatives  sur 
Avignon,  Narbonne  et  la  citadelle 
de  Lyon,  16.  —  A  son  retour  lui 
communiquera  une  lettre  du  duc 
de  Ferrare,  iU.  —  Exprime  ses 
regrets  à  la  duchesse  de  Nemours 
de  ce  qu'elle  n'est  pas  remisa  de 
ses  couches,  i5.  —  Fera  nom- 
mer conseiller  l'avocat  qu'elle  lui 
a  recommandé,  10.  —  La  prie 
de  faire  remettre  son  mémoire  à 
Lansac,  i5.  —  Se  plaint  à  Four- 
quevaux des  calomnies  des  Génois, 
10.  —  Triste  opinion  qu'elle  a 
d'eux,  i5.  —  Enverra  à  Nicole 
Grimaldi  le  passeport  qu'il  de- 
mande, i5.  —  Demande  des 
cygnes  à   M.  d'Humières,  1G;  — 


Un  emprunt  aux  écbevins  de  Paris , 
16.  —  Écrit  à  du  Croc  de  rester 
en  qualité  d'ambassadeur  auprès 
de  Marie  Stuart,  16.  —  Invite 
M.  d'Humières  à  surveiller  l'emploi 
des  deniers  destinés  aux  fortifica- 
tions de  Péronne,  17.  —  Ecrit  au 
duc  de  Nemours  au  sujet  d'une 
surprise  tentée  sur  la  citadelle  de 
Lyon,  17.  —  Remercie  le  capitaine 
Breul  d'avoir  fait  arrêter  Boulland, 
le  receveur  général  de  Paris,  18. 
—  S'excuse  auprès  du  duc  de 
Ferrare  de  n'avoir  pas  fait  le  paye- 
ment promis,  18. —  Lettre  d'elle 
à  Norris  au  sujet  de  l'arrestation  du 
capitaine  Pierre  Paul,  accusé  de 
déprédations,  19.  —  Charge  le 
capitaine  Argosse  d'interdire  le  sé- 
jour de  Calais  à  tous  les  étrangers. 
19.  —  Regrette  que  la  santé  du 
connétable  de  Montmorency  soit 
toujours  mauvaise,  20.  —  Lui 
donne  des  instructions  pour  h1* 
montres  et  le  payement  de  la  gen- 
darmerie, 20.  —  Invite  le  maré- 
chal de  Montmorency  à  retourner 
à  Paris  et  à  veiller  sur  les  faits  et 
gestes  des  protestants,  20.  —  Prie 
le  prince  de  Florence  de  donner 
congé  au  sculpteur  Jehan  de  Bo- 
logne, afin  qu'il  termine  une  statue 
commencée,  ai.  —  Écrit  à  M.  de 
Tranchelion  au  sujet  des  troubles 
d'Anvers  et  de  Cambrai ,  ai.  —  In- 
vite le  maréchal  de  Montmorency  à 
ne  pas  laisser  entrer  par  la  fron- 
tière de  Picardie  les  réfugiés  des 
Pays-Bas,  23.  —  Accuse  réception 
à  M.  d'Humières  de  ses  lettres  re- 
latives aux  troubles  des  Pays-Bas , 
a  a.  —  Prévient  Fourquevaux  que 
le  Roi  répond  à  ses  deux  dépêches, 
aa.  —  S'attend  à  la  reddition  de 
Valenciennes,  33;  — A  la  soumis- 
sion des  Pays-Bas,  a 3.  —  Le  Roi  a 
accordé  le  blé  demandé  pour  l'ar- 
mée du  roi  d'Espagne,  2 3.  —  Pré- 
vient Fourquevaux  que  Charles  IX 


m.-T.ni!  :niE    VMIOSALC. 


102 

o  permis  lo  passage  de  6,000  marcs 
d'argent  par   la   France,    a3.    — 
L'invite  à  s'enquérir  des  inconvé- 
nients de  cotte  permission,  a.'i.  — 
Désavoue  les  mauvaises  intentions 
i|u\m  leur  prête  pour  la  sortie  de 
la   flolle  du  Grand  Seigneur,  a3, 
ai.  —  Parla  au  connétable  de  sa 
goutte,  2  4.  —  Lui  annonce  que  le 
duc  d'Albe  passera  à  la  fin  du  mois 
dans  les  Pays-Bas,  ai;  —  Que  la 
reine  d'Espagne  se  croit  grosse ,  a4. 
—  Complimente   Tavaunes  sur  le 
hon  ordre  de  la  Bourgogne,  ai.  — 
Voit  parka  lettres  de  Fourquevaux 
que  le  passage  du  roi  son  gendre 
est  décidé,  a5.  —  L'invite  à  s'occu- 
per des    Français   retenus  sur  les 
galères   espagnoles,  a 5.   —   L'in- 
demnisera des  dépenses  que  néces- 
sitera son  voyage  avec  l«  R«  Catho- 
lique, a5.  —  Reçoit  une  lettre  de  lui 
pour  l'inviter  à  prescrire  un  régime 
meilleur  à  sa  fille,  a5,  note.  — 
Prie    M.  Danzay  de   l'excuser   au- 
près du  roi  de  Danemark  pour  le 
refus   d'une   levée  d'arquebusiers, 
âG.  —  Félicite  le  duc  de  Florence 
de  l'heureux  accouchement    de  sa 
belle-fille,  36.  — Félicite  également 
le  prince  de  Florence,  a6,  note.  ■ — 
Témoigne  sa  satisfaction  au  capi- 
taine Argosse  de  la  réceplion  faite 
à  Calais  aux  ambassadeurs  de  la 
reine  Elisabeth,  27.  —  Exprime 
le  regret  à  Tavannes  de  ne  pouvoir 
le   nommer  maréchal   de   France, 
■■*■].  —  Invite  M.  de  Gourdan  à  lui 
donner  des  nouvelles    de    Calais, 
27  et  28.  —  S'excuse  auprès  du 
landgrave  de    liesse  du  relard   du 
payement  de  sa  pension,   a8.  — 
Sa    lettre    à   M.   de   Grautrie   au 
sujet  de   la   levée   des  Suisses,  28. 
—  Attend    h'  connétable  pour  re- 
cevoir Smith,  envoyé  par  la  reine 
Elisabeth,  29.  —  Invite  M.  d'Hu- 
mières  à    presser  les   travaux  des 
fortifications  de   Picardie,  3a.  — 


TABLE  DES  MATIERES. 

Refuse  à  l'abbé  de  Saint-Waasl  une 
vente  de  rentes,  3a.  —  Écrit  à  la 
reine  Elisabeth  et  la  prie  de 
prendre  favorablement  la  réponse 
que  lui  porte  Smith,  3a.  —  Re- 
commande au  duc  de  Florence 
Jehan  de  Cavalcanli  à  l'occasion 
du  mariage  de  Meynard  de  Caval- 
canli et  de  fcnerèce  Gagliano,  33. 

—  S'en  remet  auprès  de  Fourque- 
vaux  sur  le  mémoire  que  lui  sou- 
mettra L'Aubespine  le  jeune,  33. 

—  Écrit  à  don  Fraucès  d'Alava  au 
sujet  d'un  pilote  portugais,  34.  — 
Donne  des  instructions  à  Tavannes 
pour  l'ordre  à  établir  en  Bourgogne, 
35.  —  Invite  Fourqnevaux  à  lui 
envoyer  secrètement  le  sieur  de 
Saint-Estienne,  36.  —  Lui  donne 
des  explications  au  sujet  d'une  nef 
envoyée  soi-disant  en  Corse,  36,  37. 

—  Dément  ce  bruit,  37.  —  Lui 
parle  de  la  levée  des  Suisses,  37. — 
Le  prie  d'en  faire  parti  Philippe  11, 
37. —  Recommande  à  la  reine  d'An- 
gleterre Villeroy  envoyé  en  Ecosse, 
37.  —  Recommande  à  Fourque- 
vaux  M.  Hugonius,  38.  —  Ne  sait 
que  penser  du  voyage  de  Phi- 
lippe 11,  38.  —  Prie  Fourquevaux 
de  s'en  tenir  pour  le  fait  du  Portu- 
gal au  mémoire  de  L'Aubespine,  38. 

—  Le  remercie  d'avoir  averti  Mou- 
lue de  la  levée  d'une  armée  par  les 
Portugais,  3g.  —  Le  fait  de  Ma- 
dère ne  la  motive  pas,  3g. —  L'en- 
tretient de  nouveau  de  la  levée  des 
Suisses,  3g.  —  Se  plaint  des  in- 
trigues du  comte  d'Angousole,  3g. 

—  Recommande  à  Fourqnevaux 
des  Français  détenus  sur  les  galères 
espagnoles,  3g.  —  Heureuse  des 
bonnes  nouvelles  de  la  santé  de  l'in- 
fante, 3g;  —  A  reçu  le  paquet 
de  Fourquevaux  par  la  voie  de  Nar- 
bonne,  3g.  —  Recommande  au 
duc  de  Mantoue  M.  de  Foix,  en- 
voyé comme  ambassadeur  à  Venise, 
'10.  —   Le    prie    de    terminer  le 


différend  du  président  de  Saluées. 
4o.  —  Invite  M.  de  Gordes  à 
veiller  sur  les  étrangers  bannis  du 
Comtat,  4o.  —  Sa  lettre  affec- 
tueuse à  la  duchesse  de  Nemours, 
4i.  —  Va  à  Paris  faire  la  Fête- 
Dieu,  4i.  —  Se  dispose  à  son 
voyage  de  Picardie,  4i.  —  Re- 
mercie le  duc  de  Ferrare  de  l'affec- 
tion qu'il  témoigne  à  Charles  IX , 
4i.  —  Félicite  M.  d'Humières  de 
la  diligence  qu'il  apporte  aux  for- 
tifications, 4i.  —  A  donné  l'ordre 
de  renforcer  les  garnisons  de 
Champagne,  4i.  —  Inquiète  des 
préparatifs  'qui  se  font  dans  le 
Luxembourg,  4a.  —  Annonce  à 
M.  d'Humières  que  le  Roi  lui 
accorde  la  confiscation  demandée, 
4a.  —  S'étonne  du  retardement  de 
l'arrivée  de  L'Aubespine  à  Madrid, 
4a.  —  Impatiente  d'avoir  des  nou- 
velles de  ia  reine  sa  fille,  4a.  ■ — 
Justifie  les  préparatifs  qu'ils  font. 
4a.  —  Fait  part  à  Fourquevaux 
de  l'audience  demandée  par  Alava 
et  des  observations  qu'il  lui  a 
soumises,  43,  43.  — Lui  transmet 
les  réponses  qu'elle  y  a  faites,  43. 

—  Justifie  la  levée  des  Suisses,  43. 

—  Se  plaint  de  nouveau  des  intri- 
gues du  comte  d'Angousole,  43.  — 
Répond  aux  plaintes  faites  par  l'am- 
bassadeur d'Espagne  au  sujet  de  la 
Corse,  43.  —  Attribue  aux  hugue- 
nots l'envoi  d'argent  en  Corse,  43. 

—  Se  plaint  des  Génois,  43.  — 
Écrit  à  Philippe  11  pour  se  louer 
d'Alava,  43.  —  Entre  dans  des  dé- 
tails SUT  le  fait  des  pirates,  44.  — 
Ignore  de  quoi  se  plaint  l'ambassa- 
deur de  Portugal,  44.  —  L'ambas- 
sadeur d'Espagne  lui  a  notifié  ses 
nouvelles  lettres  de  créance,  44. — 
11  a  protesté  de  son  dévouement  i 
Charles  IX,  44.  —Écrit  à  Maugi- 
ron  au  sujet  du  mariage  de  sa 
nièce,  45;  —  Au  sujet  de  ses  assi- 
gnations, 45.   —    Donne   de  ses 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


4.03 


nouvelles  à  la  duchesse  de  Nemours , 

45.  —  S'applaudit  d'avoir  sa  fille 
de  Lorraine  auprès  d'elle,  45.  — 
Donne  un  festin  aux  Tuileries,  45. 

—  Annonce  son  départ,  45.  — 
Envoie  1,000  écus  à  Fourquevaux, 

46.  —  Satisfaite  des  offres  de  dé- 
nuement  du   prince  d'Evoli,   46. 

—  Voudrait  qu'il  s'employât  à  mé- 
nager une  entrevue  avec  Philippe  II , 
46.  —  Mécontente  des  mauvais 
offices  faits  sans  raison  par  Alava, 
45,  46.  —  Le  fera  surveiller,  47. 

—  Prie  Fourquevaux  d'inviter  sa 
fille  à  s'expliquer  avec  le  roi  son 
mari  sur  la  situation  qu'elle  aura 
comme  régente,  47.  —  Ecrit  à 
Villeroy  au  sujet  de  l'établissement 
des  centeniers  à  Paris,  47.  — Pré- 
vient Fourquevaux  que  toutes  ses 
dépêches  sont  parvenues,  li-j.  — 
N'admet  plus  l'utilité  d'une  entre- 
vue avec  le  roi  d'Espague,  48. — 
Mécontente  qu'on  l'ait  ébruitée , 
48.  —  Voudrait  savoir  d'où  part 
cette  indiscrétion,  48.  —  A  fait 
donner  des  passeports  pour  les  che- 
vaux du  roi  d'Espagne  et  ceux  de 
sa  suite,  48.  —  Incertaine  sur  l'é- 
poque du  départ  de  Philippe  H, 
prie  Fourquevaux  de  s'informer 
de  ce  qu'apporte  un  courrier  de 
l'Empereur  allant  en  Espagne,  48. 

—  Très  aise  de  ce  que  sa  fille 
reslera  régente,  48.  —  Demande 
à  Fourquevaux  quel  est  le  légat 
désigné  pour  l'Angleterre,  4g. — 
Félicite  les  échevins  de  Paris  de  la 
tranquillité  de  leur  ville,  4g.  — 
Les  assure  qu'elle  sera  mainte- 
nue dans  tous  ses  privilèges,  5o. 

—  Sa  lettre  à  M.  de  Gordes,  5o. 

—  Fait  savoir  au  duc  de  Nevers 
que  le  sieur  Adrian  Bâillon  est 
nommé  chevalier  de  l'ordre,  5o. — 
Invite  le  connétable  à  faire  voir'  lis 
Suisses  à  Charles  I\,  5i.  —  A 
visité  Corbie,  5l.  —  Prie  le  con- 
nétable de  demander  au  cardinal  de 


Chàtillon  de  résilier  le  prieuré  de  la 
Réole,  5i.  —  Regrette  qu'on  ait 
pris  les  dépèches  du  courrier  du  duc 
d'Albe,  5i.  —  Le  Roi  son  fils  a 
chargé  Lansac de  faire  une  enquête. 
5i .  —  Écrit  au  maréchal  de  Cossé 
au  sujet  du  payement  de  la  gendar- 
merie, 5a.  —  Renouvelle  au  con- 
nétable le  désir  de  Charles  IX  de 
voir  les  Suisses,  5a.  —  Le  pré- 
vient des  ordres  donnés  pour  le 
payement  de  la  gendarmerie,  5e. 

—  Parle  de  la  beauté  de  la  Fère, 
5a.  —  S'étonne  des  nouvelles  que 
M.  d'Humières  a  apprises  par  le 
courrierd'Espagne,  53. —  Se  plaint 
à  Fourquevaux  de  son  silence,  53. 

—  Inquiète  de  la  reine  sa  fille, 
53.  —  Prie  Fourquevaux  de  pren- 
dre la  voie  de  Bayoune  pour  ses 
dépêches,  53.  —  Exprime  ses 
regrets  à  Alava  des  déprédations 
commises  sur  des  Espagnols,  53. 

—  Ses  ordres  à  ce  sujet,  54.  — 
Annonce  au  connétable  qu'elle  a 
visité  Corbie,  Péronne,  Ham , 
Saint-Quentin,  54.  —  Sera  le 
17  août  à  Folambray,  le  1"  no- 
vembre à  Marchais,  54.  — Annonce 
la  visite  de  Sénarpont,  54. —  Re- 
commande au  duc  de  Ferrare  Fa- 
brice Maze,  coupable  d'un  meurtre, 
54. —  Accuse  réception  de  sa  lettre  à 
Sénarpont,  55.  —  N'est  pas  d'avis 
qu'il  aille  à  Orléans,  55. —  Prévient 
le  maréchal  de  Cossé  qu'il  y  a  des 
assemblées  d'hommes  d'arme*  près 
de  Montargis,  56.  —  Satisfaite  des 
éclaircissements  que  lui  ont  fournis 
les  lettres  de  Fourquevaux,  b-]. — 
Regrette  la  mort  du  médecin  de  la 
reine  sa  fille,  5y.  —  Elle  lui  en 
écrit,  57.  —  Invite  Fourquevaux 
à  faire  trouver  bon  le  choix  d'un 
nouveau  médecin,  57.  —  Rassurée 
sur  les  bruits  d'une  prise  d'armes 
des  huguenots  par  le  commissaire 
Beancbesne,  57.  —  Fait  part  de 
l'itinéraire  du  Roi  et   du  sien  au 


maréchal  de  Cossé,  57.  -  -  Invite 
les  échevins  de  Paris  à  rétablir 
l'ordre  un  instant  troublé,  57.  — 
Charge  Favelles  de  la  renseigner 
sur  la  situation  des  Pays-Bas,  57. 

—  Envoie  un  courrier  à  Fourque- 
vaux pour  avoir  des  nouvelles  de  sa 
fille,  57.  —  Lui  parle  de  l'arres- 
tation des  comtes  d'Egmont  et  de 
Hornes,  07.  —  Dément  les  bruits 
d'une  prise  d'armes  des  protestants , 
57.  —  Annonce  son  arrivée  à  Mon- 
ceaux à  M.  de  Gordes,  58.  —  Lui 
prescrit  de  punir  les  insultes  faites 
au  cardinal   de  Sainte-Croix,   58. 

—  Sa  lettre  à  Matignon,  58.  — 
L'avertit  de  la  surprise  de  Meaux, 

60.  —  Annonce  au  duc  de  Nevers 
la  prise   d'armes  des  protestants. 

61.  —  Le  prie  de  venir  la  secou- 
rir, 61.  —  Annonce  à  Fourquevaux 
la  surprise  de  Meaux,  61.  —  L'an- 
nonce à  Philippe  II  ainsi  que  son 
retour  à  Paris,  61. — Le  remercie 
du  secours  offert  par  son  ambassa- 
deur et  par  le  duc  d'Albe,  6a.  — 
Fait  part  au  duc  de  Savoie  de  la 
journée  de  Meaux,  6a.  —  Compte 
sur  les  bons  services  de  Matignon, 

63.  —  Ecrit  à  la  duchesse  de 
Ferrare  au  sujet  de  propositions  de 
paix  avec  les  protestants  à  elle 
attribuées,  64.  —  Recommande  à 
M.  d'Humières  l'envoi  d'un  paquet, 

64.  —  Écrit  à  M.  de  Gordes,  64. 

—  Fait  appel  à  son  dévouement, 

65.  —  S'excuse  auprès  du  duc  de 
Ferrare  sur  la  nécessité  du  temps 
pour  retarder  le  payement  des 
sommes  prêtées,  66.  —  Annonce 
au  duc  de  Nevers  que  le  courrier 
qui  lui  portait  des  dépêches  a  été 
dévalisé,  66.  —  Se  félicite  auprès 
de  Fourquevaux  de  la  bonne  marche 
de  la  grossesse  de  la  reine  sa  fille, 

66.  —  Envoie  au  duc  de  Florence 
un  messager  porteur  de  communi- 
cations secrètes,  67.  —  Recom- 
mande à  Tavannes  de  redoubler  de 


5i. 


Ma 


TABLE  DES  MATIERES. 


zèle,  67.  —  Exprime  le  contente- 
ment du  Roi  BUS  maire  et  échevins 
d'Angers  1  67.  —  Remercie  le  dur 
de  Savoie  des  preuves  de  sondé- 
vouement,  68.  —  Recommande 
Louis  de  MonUûé  au  duc  de  Nevers , 
68.  —  D'Elbène  fera  connaitre  au 
duc  de  Savoie  le  but  de  son  voyage. 

68.  —   Recommande  au  duc  de 

Nevers  Raphaël  et  Nicolas  Trivul- 
tio,  69  ;  —  Le  prie  de  faire  la  plus 
grande  diligence  possible,  (>g: — 
En  prie  également  M.  de  Cordes, 

69.  —  Demande  un  secours 
au  duc  de  Savoie,  70.  —  Invile 
M.  de  Nevers  à  se  joindre  aux 
Suisses   nouvellement    levés,    70. 

—  Le  prie  de  rallier  les  forces  en- 
voyées par  le  duc  de   Savoie,  71. 

—  A    reçu   de  ses  nouvelles,  71. 

—  Remercie  le  duc  de  Savoie 
du  secours  envoyé,  71.  —  Lui  an- 
nonce la  reprise  des  passages  de  la 
Normandie,  71.  —  Annonce  à  Four- 
quevauxla  lin  des  troubles  de  Metz, 
72  ;  —  Au  duc  de  Savoie  la  mort 
du  connétable,  73;  —  Lui  parle 
d'une  blessure  de  l'amiral  de  Coli- 
gny,  73.  —  Se  loue  de  la  part 
prise  par  le  duc  de  Nemours  à  la 
victoire  de  Saint-Denis,  7.3.  — 
Fait  part  à  M.  de  Cordes  de  cette 
bataille,  73.  —  L'annonce  égale- 
ni  'iil  au  duc  de  Nevers,  7.3.  — 
Prévient  M.  de  Cordes  de  la  retraite 
des  protestants  après  la  bataille, 
76.  —  Raconte  à  Fourquevaux  la 
mort  du  connétable,  75.  —  Le 
prie  d'exposer  la  situation  à  Phi- 
lippe 11,  7").  —  Annonce  elle-même 
la  victoire  de  Saint-Denis  à  Phi- 
lippe 11,  75.  —  Le  prévient  que 
le  secours  qu'il  envoie  est  arrivé  à 
Béarnais,  75.  —  Ecrit  au  duc  de 
Ferrai-e'  à  l'occasion  de  la  bataille 
de  Saint-Denis,  75.  —  Invile  le 
«lue  de  Nevers  à  venir  les  rejoindre, 
76.  —  Sa  lettre  au  pape,  76.  — 
Lui  rappelle  les  services  rendus  par 


le  Roi  son  fils  à  la  cause  catholique, 
77.  —  Le  supplie  de  ne  pas  ajouter 
foi  aux  calomnies   répandues,  77. 

—  Invite  le  duc  de  Nevers  à  re- 
prendre Màcon  et  Antun,  78. — 
Recommande  au  duc  de  Florence  1 
Nicolas  Alamnnni,  7;).  —  Redoute 
pour  le  duc  d'Anjou  la  fatigue  de 
la  première  journée  de  marche, 
79.  —  L'invite  à  faire  délibérer 
les  chefs  de  l'armée  sur  un  avis  que 
lui  porte  Iîiron,  79.  —  Instruc- 
tions qu'elle  lui  donne  pour  les 
mouvements  des  troupes,  80.  — 
Le   prie   de  la   tenir  avertie,  80. 

—  Lui  demande  l'état  de  ses  forces , 
7g.  —  Le  prie  de  prendre  l'avis  des 
chefs  de  l'armée  sur  le  mémoire 
que  lui  porte  La  Gastine,  80.  — 
Invite  de  nouveau  le  duc  de  Nevers 
à  venir  les  rejoindre,  8a.  —  N'a 
jamais  désigné  le  duc,  de  Nemours 
comme  contraire  à  la  paix,  82.  — 
Lui  envoie  les  articles  proposés  pour 
la  pacification ,  83.  —  Les  croit 
acceptables,  83.  —  Appelle  de 
nouveau  le  duc  do  Nevers,  8i.  — 
Justification  de  sa  propre  conduite 
adressée  au  maréchal  deCossé,  84. 

—  A  invité  le  duc  d'Anjou  à  écouter 
ses  conseils,  85.  —  Renseij^ne  leduc 
son  fils  sur  la  marche  des  Gascons, 
85. —  Les  fait  hâter,  85.  —  Lui  en- 
voie Sourrys,  85.  —  Lui  annonce 
la  retraite  de  l'année  protestante, 

86.  —  Avise  le  duc  de  Nemours 
du  payement  d'un  mois  dû  aux  ar- 
quebusiers à  cheval,  87.  —  Le 
prie  d'en  réduire  le  nombre,   87. 

—  Apprend  avec  plaisir  que  M.  de 
Bourdeille  s'achemine  à  Chartres, 

87.  —  Met  le  duc  de  Nevers  en 
demeure  de  se  joindre  au  duc  d'An- 
jou, 88.  —  Annonce  à  Fourque- 
vaux le  départ  pour  l'armée  du  duc 
d'Anjou  nommé  lieutenant  général, 
89. —  Complimente  Maugiron ,  90. 

—  Complimente  également  le  duc 
de  Nevers  pour  la  prise  de  Màcon , 


go.  —  Lui  parle  d'un  conllit 
entre   Brissac  et   La   Châtre,  90, 

91.  —  Instructions  qu'elle  donne 
pour  la  conduite  de  l'armée  et  le 
payement  des  troupes,  91.  —  Prie 
le  duc  d'Anjou  de  renvoyer  la  com- 
pagnie du  sieur  de  Cbaunes,   92. 

—  Lui  dit  que  Brissac  se  plaint  du 
trop    grand    nombre   de  colonels, 

92.  —  Lui  parle  de  la  peur  qu'ont 
eue  les  Parisiens  à  une  revue,  92. 

—  Recommande  au  duc  de  Nevers 
le  capitaine   Alphonse  Lazare,  92. 

—  Le  prie  de  faire  diligence,  9.3. 

—  Annonce  à  M.  de  Bouideille 
qu'il  peut  panser  par  Paris,  g.3.  — 
Félicite  l'évèque  de  Rennes  de  sa 
conduite  en  Allemagne,  g.3.  — 
Invile  le  duc  de  Nevers  à  se  joindre 
au  duc  d'Aumale,  96.  —  Compli- 
mente Matignon,  g'i.  —  Obser- 
vations qu'elle  adresse  à  M.  d'Hu- 
mières  pour  des  prisonniers  espa- 
gnols, 95.  —  Mémoire  qu'elle 
envoie  au  duc  d'Anjou,  g5.  — 
Proteste  au  duc  île  Nemours  de  la 
confiance  que  le  Roi  et  elle  ont  en 
lui,  g(5.  —  Recommande  au  duc  de 
Ferrare  le  sieur  de  Meuilhon,  96. 

—  Se  réjouit  du  succès  de  Brissac 
sur  les  protestants,  97.  —  Pres- 
cril  à  Sénarponl  ce  qu'il  doit  faire 
en  Picardie,  97.  —  Le  prie  de  se 
faire  assister  par  M.  de  Piennes, 
97.  —  Envoie  au  duc  d'Anjou  le 
chirurgien  Léonard  Botal,  98.  — 
Invile  Sénarponl  à  ne  pas  laisser 
séjourner  en  Picardie  deux  gentils- 
hommes flamands,  g8.  —  S'applau- 
dit de  ce  que  le  duc  de  Nemours 
n'ait  point  eu  de  mal,  g8.  —  Lui 
envoie  Sessac,  gg.  — Espère  pour 
lui  meilleure  entreprise  que  celle 
dont  II  l'entretient, 99. —  Lui  parle 
de  la  marche  des  reitres,  99.  — 
Désire  la  paix,  gg.  —  Annonce  à 
Fourquevaux  son  départ  pour  le 
r.imp,  100.  —  Ecrit  à  l'évèque  de 
Bennes  au  sujet  des   offres   faites 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


405 


par  le  colonel  Westebourg,    101; 

—  A  la  duchesse  de  Ferrare  qu'elle 
revient  du  camp,  102.  —  Se  jus- 
tifie auprès  du  duc  de  Nemours, 
102.  —  Son  entrevue  à  Chàlons 
avec  le  cardinal  de  Chàtillon,  10a, 
note.  —  Ses  recommandations  au 
duc  de  Nemours  pour  la  bonne 
conduite  et  direction  de  l'armée, 
io3.  —  Sa  lettre  aux  habitants  de 
la  Rochelle,  io3,  io'i.  —  Re- 
commande des  marchands  qui  vont 
en  Auvergne  à  la  duchesse  de 
Ferrare,  10/1.  —  Fait  part  à  Four- 
quevaux  d'un  entretien  qu'elle  a  eu 
avec  l'ambassadeur  d'Espagne,  io5. 

—  Accusée  par  celui-ci  de  vouloir 
faire  la  paix  avec  les  protestants, 
1  o5 ,  1 06.  —  Invite  Fourquevaux  à 
réfuter  ces  calomnies.  —  Lui 
envoie  les  propositions  de  paix, 
1 06.  —  Le  prie  de  les  com- 
muniquer à  Philippe  II  et  à  la 
reine  sa  fille,  106.  —  Ecrit  au  din- 
de Nemours  à  l'occasion  de  ces 
propositions,  107.  —  Invite  le  duc 
d'Anjou  à  ne  pas  s'engager  du  coté 
d'Auxerre,  108.  —  Lui  répond 
au  sujet  de  l'abbaye  de  Monlmo- 
rin,  108.  —  S'étonne  des  plaintes 
du  sieur  d'Haremberg  à  l'occa- 
sion du  vol  de  ses  dépêches,  108. 

—  Annonce  au  duc  d'Anjou  l'envoi 
des  sommes  destinées  au  payement 
de  l'armée,  109. —  Lui  prescrit 
certaines  mesures  pour  le  payement 
des  courriers,  100.  —  L'avertit 
d'une  sortie  de  ceux  d'Orléans, 
109.  —  Lui  prescrit  certains  mou- 
vements de  troupes,  110.  —  Invile 
les  gens  du  Parlement  de  Dijon  à 
passer  outre  au  contenu  des  lettres 
du  Roi,  110.  —  Envoie  au  duc  de 
Nemours  une  déclaration  du  Roi 
relative  au  refus  de  la  paix  qu'on 
lui  attribue,  110.  —  Recommande 
au  duc  de  Ferrare  le  comte  de  la 
Mirande,  111.  —  Invite  le  sieur 
des    Rories   à  aller    reprendre    la 


Rochelle,  111;  —  M.  de  Vieille- 
ville  à  presser  la  marche  des  rei- 
tres,  112.  —  Lui  enverra  l'argent 
nécessaire,  112.  —  Lui  parle  de 
la  paix  et  de  la  déclaration  du  Roi, 

112.  —  Répond  à  une  demande 
de  canons  faite  par  le  duc  d'Anjou  , 

1 1 3.  —  Lui  écrit  au  sujet  du 
commandement  des  compagnies  de 
Gascons,  1 1  3.  —  Le  prie  de  ren- 
forcer le  prince-dauphin,  11 3.  — 
Invite  le  duc  de  Nevers  à  user  de 
ses  avantages  sur  les  ennemis ,  1 1 3. 

—  Lui  donne  des  ordres  au  sujet 
delà  garnison  de  Monlhard,  1 16. — 
Ecrit  au  duc  d'Anjou  à  propos  de  la 
querelle  de  Méru  et  de  Marligues , 
1  1 5.  —  Ne  peut  accorder  au  sieur 
de  la  Rue  la  compagnie  du  sieur 
de  la  Meilleraie,  ni.  —  Prie  le 
duc  de  Nemours  de  renvoyer  les 
lettres  patentes  que  lui  a  apportées 
Combault,  ni.  —  Recommande 
au  duc  d'Anjou  le  sieur  d'Estampes, 
1 1 5.  —  Le  prie  de  veiller  à  la 
défense  des  villes  de  la  Loire, 
lia.  —  Envoie  son  médecin  au 
duc  de  Nemours,  117. —  L'in- 
vite à  venir  se  faire  guérir  à  Paris, 
117.  —  Explique  à  Renée  de  Fer- 
rare la  nécessité  de  faire  occuper 
Montargis,  117.  —  Invite  le  duc 
d'Anjou  à  faire  renforcer  le  prince- 
dauphin  par  la  compagnie  du  sieur 
de  Chantemesle,  117.  — S'applau- 
dit de  la  bonne  volonté  témoignée 
par  la  reine  d'Angleterre,  118. — 
Ne  sait  que  penser  du  sieur  Des- 
guières  venu  d'Allemagne  à  Bou- 
logne, 118.  —  Prie  d'Elbène  de 
remettre  au  président  de  Birague 
les  sommes  venues  de  Florence, 
118. —  Invite  le  duc  d'Anjou  à  faire 
partir  M.  de  Ventadour  pour  le 
Lyonnais,  119.  —  Lui  envoie 
M.  de  Batresse,  119.  —  Annonce 
que  M.  de  Brézé  est  commis  à  la 
garde  du  château    d'Angers,    121. 

—  Écrit   au  duc    de    Nemours    à 


l'occasion  de  patentes  par  lui  de- 
mandées, 121.  —  Croit  à  la  prise 
de  la  Rochelle,  121.  —  Prie  le 
duc  d'Anjou  de  lui  donner  de  ses 
nouvelles,  121.  —  Annonce  que 
les  assiégeants  de  Blois  se  sont  re- 
tirés, 121.  —  Avertit  le  duc  d'An- 
jou de  la  marche  des  protestants  et 
de  l'ai  rivée  de  l'amiral  à  Chàlillon, 
122.  —  Le  renseigne  sur  le  heu 
où  doit  être  le  duc  de  Saxe,  122. 

—  Lui  prescrit  des  mesures  de 
précaution  pour  l'envoi  des  deniers 
audit  duc,  122.  —  Désigne  le 
maréchal  de  Cossé  pour  aller  en 
Poitou,  123.  —  Envoie  l'argent 
pour  le  payement  des  troupes  du 
duc  de  Saxe,  123.  —  Approuve 
les  décisions  prises  pour  les  logis  de 
l'armée,  ia3.  —  Se  réjouit  de 
l'arrivée  des  reilres,  ia3.  —  Pré- 
vient le  duc  d'Anjou  du  passage 
d'un  gros  de  cavalerie  près  de  Beau- 
mont-sur-Oise,  12Û.  —  Le  prie 
de  faire  acheminer  les  compagnies 
de  Matignon,  126.  —  Demande 
qu'on  lui  envoie  celles  de  Bouille  et 
de  Yillermois,  126.  —  Écrit  aux 
habitants  d'Angers  pour  les  rassurer, 
îa'i.  —  A  appris  avec  plaisir  les 
ordres  donnés  par  le  duc  d'Anjou 
pour  arrêter  la  marche  des  protes- 
tants, 126.  —  S'inquiète  d'une  at- 
taque de  Paris,  ia5.  —  Parle  des 
mesures  de  défense  prises,  1 25. — 
Prévenue  du  passage  de  l'ennemi 
près  de  Noisy,  ia5. —  Demande  les 
Suisses  au  duc  d'Anjou,  12  5. —  L'in- 
vite à  venir,  125.  —  Le  prie  de 
hâter  l'entrée  du  baron  de  Charny 
dans  Chartres,  1  2.5.  —  Assure  Sé- 
narpont  de  la  bonne  volonté  de 
Charles  IX  à  son  égard,  126.  — 
Invile  le  duc  d'Anjou  de  venir  à 
Villeiieuve-SaintGeorges,  126.  — 
Prie  les  habitants  de  Chartres  de 
recevoir  les  troupes  envoyées,  136. 

—  Complimente  M.  des  Bories, 
127.  —  Engage  laduchesse  de  Ne- 


406 


TABLE  DES  MATIERES. 


mours  à  venir,  137.  —  Croit  à  la 
lin  île  la  guerre,  127.  —  Écrit  au 
duc  de  Nemours  au  sujet  des  pro- 
positions de  paix  apportées  par  Té- 
ligny,  ia8.  —  Le  prie  de  ne  pas 
faire  perdre   de   temps  a  son  ar- 
mée,   128.  —  Parle    à    Fourque- 
vau\  de  son  désir  de  voir  le  Roi 
son    fils    marié,    ia8.    —    Écrit 
au  maréchal    de   Montmorency  au 
sujet  dos  pourparlers  de  paix  avec 
Gondé,    199.    —  Envoie  Anniltal 
Ruccelay  en  mission  auprès  du  pape, 
1  ag.  —  Explications  qu'elle  adresse 
à  Morvillier,  à  Montmorency  et  à 
l'évéque  de  Limoges,  négociateurs 
de  la  paix,   i3o.  —  Fait  part  de 
l'état  des  négociations  à  la  duchesse 
de    Ferrare,     i3i.  —   Remercie 
M.    de    Fervaques    de    lui    avoir 
annoncé  la  retraite  de  plusieurs  des 
capitaines  de   Coudé,  i3i.  —  Lui 
donne  des  ordres  pour  l'emploi  des 
deniers  levés  par  ceux  de  la  reli- 
gion ,  1 3 1 .  —  Très  heureuse  d'avoir 
appris  de   bonnes   nouvelles  de  la 
santé  de  sa  fdle  la  reine  d'Espagne, 
i3i.  —  Accuse  à  Condé  réception 
de  sa  lettre,  1 33.  —  Fait  part  de 
la  paix  aux  seigneurs   de  Venise, 
1.33.  —  Attend  le  retour  de  Mont- 
morin,  i33.  —  Renvoie  La  Place 
à  Fourquevaux,    1 34.  —  Lui  fait 
part   des  mesures  prises    pour  le 
départ  des  reitres,  i34.  —  Répond 
à  la  question  posée  pour  le  fait  de 
Mandeslo,    1 34.   —    Espère    que 
l'Empereur  en  sera  satisfait,  1 34. 
—  Invite  Fourquevaux  à  s'enquérir 
du  passage  de  Philippe  II,  1 34. — 
Satisfactions  qu'elle  donne  au  car- 
dinal de  Chàtillon,    i34.  —  Ex- 
plique aux  habitants  d'Angers  les 
motifs  qui    l'ont   déterminée  à  la 
paix,  1 35.  —  Sa  lettre  à  M.  de  la 
Meilleraie,    i35.   —   Sa   lettre    à 
M.   de    Rouillé,    1 35.    —    Invite 
Monluc   à  exécuter  les  conditions 
de  la  paix,  i3G;   —  A  se  garder 


de  rien  faire  contre  la  reine  de 
Navarre,  i36.  —  Remercie  le  duc 
de  Mantoue  de  ce  qu'il  a  fait  pour 
M"'0  de  Rirague,  i30.  —  Écrit 
aux    seigneurs    de    Venise,   i36. 

—  Leur  envoie    M.  de    Fiesque, 

137.  —  Sa  lettre  aux  maire  et 
échevins  de  Rayonne  pour  le  rem- 
boursement d'un  prêt,  1.37.  — 
S'excuse  auprès  du  prince-dau- 
phin d'un  retard  dans  l'envoi  de 
l'édit  de  pacification,  137.  — 
Prescrit  à  Tavannes  de  côtoyer  les 
troupes  du   prince  Casimir,    1 38. 

—  Sa  lettre  à  M.  de  la  Meilleraie, 

138.  —  Témoigne  à  Fourquevaux 
des  efforts  qu'elle  a  failspour  arriver 
à  la  paix,  i38.  —  Lui  annonce  la 
répartition  de  la  gendarmerie  dans 
les  villes,  i38.  —  Demande  des 
nouvelles  de  sa  fille  la  reine  d'Es- 
pagne, i38. —  Attend  Montmo- 
rin,  i38.  —  Enjoint  à  Tavannes 
de  surveiller  ceux  de  la  religion, 
i.3g;  —  De  faire  observer  l'édit, 
1.89.  —  Annonce  à  Fourquevaux 
l'arrivée  de  Montmorin,  l'io;  — 
An  vidame  du  Mans  l'envoi  de  son 
frère  l'évéquc  du  Mans  à  Rome, 
i4o.  —  Lui  prescrit  ce  qu'il  aura 
a  faire,  i4o.  —  Promet  à  Mou- 
lue qu'il  sera  payé  de  ses  pensions, 
i4o.  —  Espère  qu'il  mènera  à 
bonne  fin  son  entreprise  sur  la 
Rochelle,  1 4 1 .  —  A  été  heureuse 
de  la  nouvelle  envoyée  par  M.  de 
Beaumontde  la  délivrance  de  Marie 
Sluart,  1 4  1 .  —  L'invite  à  ne  pas  la 
quitter  et  à  marcher  d'accord  avec 
La  Forest ,  1  4 1 .  —  Remercie 
Coligny  de  ce  qu'il  fait  pour  réta- 
blir le  repos  en  ce  royaume,  i4'j. 
—  Fera  punir  les  auteurs  du  fait 
dont  il  se  plaint,  lia.  —  Recom- 
mande à  Elisabeth  Marie  Sttiart, 
1  43.  —  Lui  annonce  l'arrivée  de 
Montmorin,  1  43.  —  Lui  écrit  de 
sa  main  en  faveur  de  Marie  Stuart, 
1 44.  —  Envoie  à  M.  de  Fourque- 


vaux M.  de  Craignagne  pour  le  ren- 
seigner sur  l'état  des  choses,  1 44. 

—  Donne  à  Renée  de  Ferrare  des 
nouvelles  de  la  santé  de  Charles  IX . 
i  44. —  Demande  à  Coligny  de  lui 
transmettre  l'ordre  qu'il  a  donné 
pour  la  levée  des  deniers  destinés 
aux  reitres,  1 45.  —  Prescrit  à 
Tavannes  de  faire  bonne  justice 
de  ce  dont  se  plaint  l'amiral, 
i45.  —  Rassure  Monluc  sur  les 
intentions  du  Roi  au  sujet  du  gou- 
vernement de   la    Guyenne,   1 45. 

—  Annonce  à  Matignon  que  dans 
chaque  ville  un  gentilhomme  est 
chargé  de  Taire  exécuter  l'édit  de 
pacification,  1 46.  —  L'invile  à  y 
prêter  les  mains  et  à  la  renseigner 
sur  l'état   de  la   Normandie,   1 46. 

—  Recommande  à  M.  d'Humières 
l'observation  de  l'édit  de  pacifica- 
tion, 1 46.  —  Entretient  Carrouges 
d'un  conflit  survenu  à  Rouen,  147. 

—  Lui  prescrit  de  faire  entrer  dans 
la  ville  les  compagnies  de  gens  de 
pied  destinés  à  la  garnison,  147. — 
L'invite  à  faire  punir  ceux  qui  ont 
commis  dos  meurtres,  1  47. —  Pro- 
teste de  tonte  son  amitié  à  Renée 
de  Ferrare,  147.  —  S'excuse  des 
lettres  éi  rites  par  le  sieur  d'Entra- 
gues,  147.  —  N'entend  en  rien 
diminuer  son  autorité  dans  le  pays 
charlrain,  147.  —  Écrit  aux  ma- 
nants de  Roanne  qu'elle  a  donné 
charge  à  M.  de  la  Mothe-Boisy  de 
commander  dans  leur  ville,  147. — 
Charge  Fourquevaux  de  remercier 
Ruy  Gomez  de  sa  bonne  volonté 
pour  le  mariage  de  Charles  IX, 
i48.  —  Espère  beaucoup  pour  sa 
conclusion  de  la  lettre  écrite  par 
Philippe  II  à  l'Empereur,  1 48.  — 
Annonce  à  M.  d'Humières  l'envoi 
de  M.  de  Cossé  en  Picardie,  i48. 

—  Reproches  qu'elle  adresse  à  M.  de 
Rourdeille  pour  violences  commises 
par  sa  compagnie  à  Corbeil,  1/19. 

—  Ecrit  à  Sénarpont  qu'elle  voit 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


A07 


avec  plaisir  la  bonne  réception  faite 
aux  garnisons  envoyées  en  Picardie, 
îAg.  —  L'invite  à  lui  donner 
des  nouvelles   de    cette   province , 

149.  —  Le  Roi  enverra  de  l'ar- 
gent   pour    les    garnisons,     1 A9. 

—  Écrit  au  prince  de  Condé  au 
sujet  des  patentes  do  contrainte 
pour  la  levée  des  100,000  écus 
destinés  au  payement  des  reitres, 
i5o.  —  N'admet  pas  que  les  pro- 
testants qui  sont  restés  dans  leurs 
maisons  et  n'ont  pas  pris  part  à  la 
guerre  soient  soumis  à  cette  taxe, 
i5o.  —  Obviera  aux  contraven- 
tions à  l'édit  qui  lui  ont  été  signa- 
lées, i5o.  —  Accuse  réception  à 
Coligny  de  sa  lettre  au  sujet  de  la 
levée  des  deniers  pour  payer  les 
reitres,  i5o.  —  Attend  à  ce  sujet 
une  lettre  du  cardinal  de  Chàlillon, 

1 50.  —  L'avertit  que  le  Roi  n'admet 
pas  que  cette  levée  porte  sur  les 
protestants  qui  n'ont  pas  pris  les 
armes,  i5o.  —  Donne  des  nouvelles 
de  sa  sanléàFourquevaux,  i5i. — 
Très  aise  du  retour  de  sa  fille  à 
Madrid,  1 5 1 .  —  Espère  en  la 
bonne  issue  de  ses  couches,  i5i. 

—  Prescriptions  faites  à  ce  sujet 
â  la  duchesse  d'Albe,  i5i.  — 
Mesures  qu'elle  prescrit  à  Matignon 
à  l'égard  des  protestants  de  Nor- 
mandie, 101.  —  Invite  M.  de 
Carrouges  à  punir  les  auteurs  des 
troubles  de  Rouen,  102.  —  Ras- 
sure Sénarpout  sur  la  mission  de 
Cossé  en  tant  que  diminution  de 
son  autorité,  i5a. —  Lui  recom- 
mande l'exécution  du  dernier  édit 
de  pacification,  i52.  —  Ecrit  aux 
échevins  de  Tours,  au  sujet  des 
protestants  de  leur  ville,  i5a.  — 

—  Remercie  la  reine  d'Angleterre 
des  marques  d'amitié  qu'elle  lui  a 
témoignées  durant  sa  maladie,  i53. 

—  Lui  recommande  Marie  Stuart, 
1 53. —  Ordonne  à  M.  delà  Châtre 
défaire  exécuter  l'édit  à  l'égard  du 


ministre  qui  a  établi  un  prêche  près 
deChenonceaux,  1 53. —  Prévient  la 
duchesse  de  Ferrare  que  M.  d'Es- 
guilly  va  occuper  Chartres,  1 56. — 
Annonce  aux  habitants  de  Rouen 
l'arrivée  en  leurs  murs  de  M.  de 
Bréauté  en  remplacement  de  M.  de 
Carrouges,  i55.  —  Invite  l'évèque 
de  Gap  à  veiller  à  la  conservation 
du  château  de  Celles,  i55;  — 
M.  de  la  Châtre  à  se  tenir  sur  ses 
gardes,  1 55.  —  Prie  M.  de  Bouille 
de  se  conformer  aux  ordres  que 
M.  de  Martigues  lui  apporte,  1 55. 

—  Approuve  ce  qu'il  a  fait  pour  le 
prêche  de  Saint-Main,  1 55.  — 
Complimente  Biron  pour  la  con- 
duite qu'il  lient  vis-à-vis  des  pro- 
testants, 1 57.  —  Rassure  M.  d'En- 
tragues  sur  les  empiétements  de 
M.  de  Martinengo  sur  son  auto- 
rité, 1 56.  —  Complimente  M.  d'Hu- 
mières  sur  les  services  rendus  par 
lui  au  maréchal  de  Cossé,  157. — 
Félicite  M.  de  Bouille  de  l'ordre 
qu'il  a  maintenu  en  Bretagne,  157. 

—  S'en  remet  à  ce  que  lui  dira 
de  sa  part  M.  de  Martigues,  157. 

—  Prévient  les  capilouls  de  Tou- 
louse de  la  réponse  faite  par 
Charles  IX  aux  articles  qu'ils  lui 
ont  soumis,  157.  —  Se  plaint 
aux  échevins  de  Tours  des  meur- 
tres commis  par  les  protestants 
dans  leur  ville,  1 58.  —  Les  in- 
vite à  remettre  dans  les  mains  de 
M.  de  la  Châtre  les  coupables,  i58. 

—  Engage  Tavannes,  suivant  les 
ordres  de  Charles  IX ,  à  traiter 
favorablement  Condé,   i58,   109. 

—  Rassure  elle-même  Condé,  1 5g. 

—  A  écrit  en  sa  faveur  à  Tavannes 
et  à  M.  de  la  Guesle,  premier  pré- 
sident du  Parlement  de  Dijon ,  1 59. 

—  Prescrit  à  M.  d'Entragues  d'en- 
voyer à  Laon  la  compagnie  du  ca- 
pitaine Lussan,  160.  —  L'invite  à 
en  prévenir  le  maréchal  de  Vieille- 
ville,    1C0.  —  Ordonne  au  capi- 


taine Charrieu  d'aller  rejoindre 
Tavannes  en  Bourgogne,  160.  — 
Prévient  Fourquevaux  (pie  le  Roi 
lui  envoie  le  sieur  de  Trégouin 
pour  le  renseigner  sur  la  situation, 
1G0.  —  Le  prie  de  lui  écrire  ce 
qu'il  pourra  apprendre  du  passage 
de  Philippe  II  dans  les  Flandres. 

160.  —  Prie  M.  de  Martigues 
d'assister  son  receveur  général 
Marcel  dans  le  recouvrement  de  ses 
fermages,  îGa.  —  Lui  désigne 
Pierre  Rouvier  comme  son  gros 
débiteur,  162. — Écrit  à  Fourque- 
vaux que  l'ambassadeur  d'Espagne 
veut  lui  persuader  que  Philippe  II 
ne  passera  pas  dans  les  Flandres, 

161.  —  Croit  à  son  prochain  pas- 
sage, 161.  —  Trace  au  maréchal 
de  Cossé  l'ordre  qu'il  doit  suivre 
pour  les  garnisons  de  Picardie, 
161. —  Gratifie  la  ville  de  Ver- 
dun de  l'exemption  de  garnison. 
161.  —  Sa  lettre  à  M.  de  Barbe- 
sieux,  1G2.  —  Le  prie  d'indiqué] 
le  jour  où  il  sera  à  Cbàlons,  162. 

—  Invite  Bouille  à  prendre  des 
mesures  pour  prévenir  l'entreprise 
projetée  par  les  protestants  sur  les 
châteaux  de  Montagu  et  de 
Thiauges  en  Poitou,  162.  —  Le 
prie  de  la  prévenir  de  ce  qui  se 
passera  et  d'en  avertir  M.  de 
Martigues,  162.  —  Annonce  à 
M.  d'Espaulx  l'arrivée  du  sieur  de 
la  Vieuville  en  Champagne,   16a; 

—  Au  comte  du  Lude  que  ^on  frère 
lui  apporte  certains  ordres  du  Roi , 
i63.  —  Promet  a  Coligny  bonne 
justice  du  meurtre  commis  à 
Auxerre  sur  l'un  de  ses  gentils- 
hommes, 1  66.  — A  donné  l'ordre 
à  M.  de  Prie  de  s'en  remettre  à  ce 
que  lui  en  diront  Teligny  et  d'An- 
trechaux,  i64.  —  Proteste  du  dé- 
sir du  Roi  de  voir  la  justice  égale 
pour  tous,  16a.  —  Recommande 
à  M.  de  Viallard,  président  des  re- 
quêtes au  Parlement  de  Paris,  le 


408 


liailli  de  Ham  pour  an  procès,  1 65. 

—  Enjoint  au  comte  de  Alarlincngo 
d'ohéir  au  comte  d'Enlraguee,  lièu- 
tenant  général  nu  duché  d'Orléans. 
j  65.  —  Annonce  au  maréchal  de 
Cossé  la  prise  du  château  de  Taille- 
boarg  par  les  protestants,  166.  — 

L'invite  a  assembler  la  noblesse,  1 66. 

—  S'occupe  du  payement  de  la  gen- 
darmerie, 166.  —  A  écrit  au  duc 
d'Albe  au  sujet  des  Flamands  pris  à 
Saint-Valéry,  1 66.  —  Sa  lettre  à 
M,  de  la  Châtre  à  propos  des  sédi- 
tion de  Tours,  1 66.  —  Consenti 
ce  que  les  compagnies  de  Gobas  et 
de  Sarrieu  destinées  à  la  Bourgogne 
restent  à  la  disposition  de  Cossé, 
166.  —  Approuve  le  châtiment  des 
Français  pris  à  Saint- Valéry,  167. 

—  Ecrit  aux  maîtres  des  comptes 
Beauquemare  et  La  Fontaine-Go- 
dard an  sujet  de  déprédations  com- 
mises, 167.  —  Exprime  ses  regrets 
à  Coligny  à  l'occasion  du  meurtre  de 
Damanray,'i67. —  Fera  punir  les 
coupables,  167.  —  Maintiendra 
ledit ,  1 67.  —  Cherche  à  le  rassu- 
rer, 167.  —  Le  prie  de  lui 
nommer  les  auteurs  des  mauvais 
bruits  qui  courent,  168.  —  Entre- 
lienl  M.  de  Rieux  d'une  entreprise 
sur  Narbonne,  168.  —  L'invite  à 
y  veiller,  168.  —  Remercie  le 
maréchal  de  Cossé  de  ses  bons  avis, 
168.  —  L'invite  suivant  l'ordre  du 
Roi  à  tenir  les  compagnies  de  gen- 
darmerie toutes  prêtes,  168.  — 
Ne  peut  lui  permettre  de  venir  la 
retrouver,  eu  égard  à  l'état  des 
affaires  et  des  Flandres,  169.  — 
Annonce  aux  échevins  de  Tours 
qu'ils  seront  payés  de  leurs  avances 
pour  les  troupes,  169.  —  Félicite 
le  vidamc  du  Mans  de  ses  bons 
services,  169.  —  Lui  envoie  la  for- 
mule du  serment  à  exiger  des  catho- 
liques, 169.  —  Fait  part  à  Fnur- 
quevain  de  la  prise  des  dépêches 
d'un  courrier  venant  d'Espagne,  170. 


TABLE  DES  MATIERES. 

—  Lui  parle  de  la  colère  d'Alava  et 
de  son  refus  de  recevoir  une  partie 
cl. ■-  dépêches  recouvrées,  170.  —  A 
envoyé  lesdils  paquets  non  ouverts 
à  M.  de  Haïras  pour  les  remettre 
au  duc  d'Albe,  171.  —  En  avertit 
Fourquevaux  pour  le  redire  à  Phi- 
lippe H  et  à  la  reine  sa  fille,  171. 

—  Annonce  à    M.  Larcher,  chargé 
de  la  justice  à  Lyon ,  que  AI.  le  duc 
de  Nemours  est  nommé  lieutenant 
général     du     Lyonnais,    17a.    — 
Accuse   réception  de  ses  lettres  à 
.M.   de   Mai-ligues,     172.    —   S'en 
remet  à   Matignon  sur  ce  que  lui 
écril  Charles  IX,  172. —  Annonce 
à  M.  île  Montpensier  la  guérison  de 
Charles  IX,   17 3.  —  Se  plaint  à 
AI.  de  Sainte-Preuve  de  ce  que  la 
compagnie  du  capitaine  La    Ferlé 
ait    quitté  Soissons,    17.3.  —  An- 
nonce  à   Fourquevaux  .la  guérison 
de  Charles  IX,  173.  —  Inquiète  du 
sort   de   Graignagne  par   suite   de 
l'assassinat  de  deux  courriers  venant 
d'Espagne,   173.  ■ —    Invite   Four- 
quevaux à  l'engager  à  veiller  à  sa 
sûreté,  174.  —  Le  prévient  que  le 
prince  d'Orange  se  renforce,  176. 
—  Ce  qu'elle  apprend  de  la  mis- 
sion de  l'archiduc  Charles  en  Es- 
pagne,  17/1,  note.  —  Ecrit  au  duc 
de  Montpensier  pour  des  mouve- 
ments de  troupes,  174.  —  Ecrit  à 
d'Humières  que  Charles  IX  entend 
qu'il  réside  en  son  gouvernement , 
17Ô.    —    Recommande    au    pape 
l'évéque  de   Langres,    175.  —  Sa 
lettre  à  AI.  de  Sénarpont  au  sujet 
des  instructions  qu'il  a  reçues,  176. 
■ —  L'invite  à  envoyer  son  fils  aine 
auprès  du  Roi,   176.  — Annonce  à 
Fourquevaux   que  Condé  a  quitté 
Noyers,  177.  —  Fait  des  prépa- 
ratifs pour  le  combattre,   178.  — 
Fait  part  à  Fourquevaux  de  la  re- 
chute de  Charles  IX,   178.  —  M. 
de  Chelles  qui  l'a  vu  lui  en  portera 
des  nouvelles,  178.  —  Revient  sur 


lu  mort  des  deux  courriels  venus 
d'Espagne  et  sur  le  vol  de  leurs 
dépêches,  178.  —  Lui  fait  part  des 
plaintes  d'Alava  au  sujet  du  deuil 
de  don  Carlos,  179.  —  Le  prie  de 
s'en  expliquer  avec  le  prince 
d'Evoli,  et  avec  la  reine  sa  fille, 
1  79.  —  Instructions  qu'elle  donne 
à  l'évéque  de  Hennés  pour  se 
plaindre  à  la  reine  d'Angleterre 
des  propos  tenus  par  son  ambassa- 
deur' Xiinis,  179,  180,  181,  182. 

—  Réponse  que  lui  adresse  la 
reine  Elisabeth,  1 83  ,  note. —  Sa 
lettre  de  compliments  a  Philippe  11 
portée   par" M.   de    Chelles,   1 83. 

—  Annonce  aux  gens  du  Parlement 
de  Bordeaux  la  nomination  d'Ed- 
mond  Baudon  en   qualité  d'avocat 

n  :il  en  ladite  cour,  l83.  — 
Envoie  AI.  de  Saint-Gouard  au 
duc.  d'Albe,  iN'r.  —  Proteste  de 
sa  bonne  volonté  envers  le  duc, 
18/1.  —  Annonce  à  la  reine  d'An- 
gleterre le  départ  de  l'évéque  de 
Rennes,  iN5.  — Prévient  les  écho- 
vins  de  Chartres  qu'elle  va  retirer 
de  leur  ville  AI.  d'Esguilly  et  sa 
compagnie,  i85.  —  Indique  en 
les  excusant  les  causes  qui  oui  mo- 
tive le  retrait  de  son  commande- 
ment à  Maugiron,  1 86.  —  S'étonne 
du  soudain  parlement  de  AI.  de 
Morvillier,  186.  —  Prie  AI.  de 
Créquj  de  garder  ses  filles,  186; 

—  Le  cardinal  de  Médicis  d'aider 
l'évéque  du  Mans  dans  sa  mission 
auprès  du  duc  de  Florence,  187: 

—  Al.  de  Sénarpont  de  rassurer  les 

protestants  de  son  gouvernement 

SUT  une  nouvelle  ordonnance,  187. 

—  Charge  le  maréchal  de  Mont- 
morency de  pourvoir  à  ce  qui  con- 
cerne  la  maison  de  Worlhy,  187. 

—  Annonce  aux  seigneurs  de 
Venise  l'arrivée  de  M.  de  Foix, 
187.  —  Charge  M.  de  Fourque- 
vaux d'excuser  auprès  de  sa  fille  la 
reine  d'Espagne  la  prolongation  de 


TABLE  DES  MATIERES. 


409 


l'absence  de  M.  de  Saint-Estienne , 
i  88.  —  Demande  pour  lui  prolon- 
gation de  son  congé,  188.  — 
Félicite  M.  d'Escars  du  bon  ordre 
de  son  gouvernement,  1 88.  —  Lui 
annonce  le  départ  pour  l'armée  du 
duc  d'Anjou,  1 88.  —  Entretient 
Fourquevaux  du  mariage  de 
Charles  IX,  189.  —  Lui  annonce 
que  l'Empereur  s'en  est  remis  sur 
Philippe  II,  18g.  —  A  envoyé 
M.  de  Montmorin  près  de  l'Empe- 
reur, 18g.  —  A  son  retour  en- 
verra un  grand  personnage  en  Es- 
pagne, 189.  —  Prie  Fourquevaux 
de  consulter  la  reine  sa  011e  sur  celui 
qu'elle  doit  choisir,  18g.  —  Lui 
envoie  deux  édits  du  Parlement  de 
Paris  publiés  contre  les  huguenots, 
18g.  —  Lui  demande  de  renou- 
veler la  demande  du  secours  offert 
par  don  Francès  de  Alava,  18g.  — 
En  remercie  par  avance  le  roi  d'Es- 
pagne, 189.  —  Ne  sait  rien  de  la 
marche  du  prince  d'Orange,  189. 

—  Voudrait  que  le  duc  d'Albe 
s'entendit  avec  Cossé  et  d'Aumale , 

190.  —  Annonce  à  la  reine  d'An- 
gleterre l'envoi  de  M.  de  La  Mothe- 
Fénelon  en  qualité  d'ambassadeur, 
igo.  —  Le  lui  recommande,  igo. 

—  Sollicite  la  grâce  de  Bonacoursy, 
igo.  —  L'évêque  de  Màcon  en 
parlera  plus  amplement  au  duc  de 
Florence,  191.  —  Complimente 
M.  des  Bories  pour  ses  bons  ser- 
vices, îgi.  — S'en  remet  vis-à-vis 
de  Fourquevaux  à  une  lettre  de 
Charles  IX,  îga.  —  Lui  envoie 
Lamarque,  192.  —  Lui  enverra 
Montmorin,  192.  —  Donne  au 
duc  de  Nemours  bonne  espérance 
de  la  Gn  de  la  guerre,  161.  — 
Lui  recommande  le  sieur  Piousin, 

191.  —  Charles  IX  répondra  aux 
articles  envoyés  par  M.  de  Mali- 
gnon,  îga.  —  Demande  au  duc 
■  le  Xemours  de  ses  nouvelles  et  du 
relies  de  sa  femme,  ig3.  —  Ap- 

Catuerine  de  Médicis.  —  ni. 


prouve  M.  de  Villars  d'avoir  re- 
joint le  duc  d'Anjou,  ig3.  —  Ne 
lui  cache  pas  que  Charles  IX  au- 
rait voulu  l'avoir  prés  de  lui,  ig.3. 

—  Trace  à  Philippe  II  le  régime 
que  devrait  suivre  la  reine  sa 
femme,  ig3.  —  Fait  part  à  M.  de 
Fourquevaux  du  secours  demandé 
par  le  duc  d'Albe,  ig'i.  —  Malgré 
la  pénurie  de  leurs  forces  ce  se- 
cours partira  pour  Rocroy,  196,  — 
Lui  envoie  un  courrier  pour  avoir 
des  nouvelles  de  la  reine  sa  fille, 
ig4.  —  Ecrit   à  Leicester,  ig&. 

—  Accuse  réception  de  ses  dé- 
pèches à  M.  de  Fiesque,  195.  — 
Le  renseigne  sur  la  situation  des 
deux  armées,  195.  —  Le  prie  de 
continuer,  malgré  son  peu  de  suc- 
cès, à  solliciter  l'Empereur  d'em- 
pêcher l'entrée  en  France  de  nou- 
velles forces,  190.  —  Demande 
de  ses  nouvelles  au  duc  de  Ne- 
mours, 196.  —  Approuve  qu'il 
use   de   chiffres  dans   ses   lettres, 

197.  —  Lui  envoie  de  leurs  nou- 
velles par  d'Elbène,  1 97.  —  Pré- 
vient le  duc  de  Florence  que  l'évêque 
du  Mans  l'entretiendra  de  certaines 
particularités,  197.  —  Le  prie  de 
persévérer  en  sa  bonne  volonté,  197. 
— Excuse  le  Roi  son  lils  de  n'avoi  r  pas 
employé  le  duc  Guillaume  de  Saxe 
dans  la  première  levée  de  troupes, 

198.  —  Lui  demande  U, 000  che- 
vaux ,  1 98.  —  Leur  solde  sera  toute 
prête  à  Toul,  198.  —  Sa  lettre  à 
Fourquevaux  en  apprenant  la  mort 
de  la  reine  Elisabeth  sa  611e,  ig8. 

—  Le  priede  lui  envoyer  touslesdis- 
cours  qui  se  feront  sur  cette  mort, 
îgg.  —  Le  prie  de  rester  en  Es- 
pagne, 199.  —  Ecrit  à  M.  le  duc 
de  Nemours  au  sujet  du  payement 
de  ses  troupes,  199,  200.  —  Le 
renseigne  sur  la  marche  du  duc 
d'Anjou  parti  pour  se  joindre  au 
duc  de  Montpensier,  200.  —  Lui 
fait    part   de    la   défaite  de  Mou- 


vans,  200.  —  Annonce  au  pape  la 
victoire  du  duc  de  Montpensier  sur 
les  protestants,  301.  —  Affirme 
au  maréchal  de  Cossé  qu'il  n'y  a 
dans  l'armée  d'autres  colonels  géné- 
raux que  Strozzi  et  lui,  201.  — 
Ecrit  au  duc  de  Nemours  qu'elle 
s'occupe  du  payement  de  la  gen- 
darmerie, aoi.  — ■  S'applaudil 
vis-à-vis  du  pape  de  la  fin  toute 
chrétienne  de  sa  fille  la  reine 
d'Espagne,  201.  —  Témoigne  sa 
satisfaction  à  M.  Larcher,  chargé 
de  l'administration  de  la  justice  à 
Lyon,  301.  —  Remercie  le  duc  de 
Nemours  de  l'avoir  fait  visiter, 
203.  —  Proteste  de  son  affection 
pour  lui,  202.  —  Remercie  la  du- 
chesse d'avoir  fait  demander  de 
ses  nouvelles,  202.  —  Attend  le 
duc  avec  ses  forces,  so3.  —  Charge 
Fourquevaux  de  remercier  Phi- 
lippe II  et  le  duc  d'Albe  de  leurs 
bons  offices,  2o3.  —  Le  secours 
demandé  par  le  duc  est  prêt  à  en- 
trer dans  les  Flandres,  2o3.  — 
Sa  lettre  à  Philippe  II  à  l'occasion 
de  la  mort  de  la  reine  d'Espagne, 
30&.  —  Entretient  Fourquevaux 
des  regrets  que  lui  cause  cette 
perte,  3o4.  —  Consolée  par  les 
deux  infantes  que  sa  fille  lui  a 
laissées,  306.  —  Renseignements 
qu'elle  donne  au  duc  de  Nemours 
sur  le  capitaine  Hyeronime,  ao5. 

—  Le  lui  renvoie,  ao5.  —  En- 
tretient Fourquevaux  des  projets 
de  mariage  de  Charles  IX  avec 
Anne  d'Autriche,  et  de  Philippe  II 
avec   Marguerite  de   Valois,   306. 

—  Fait  ressortir  les  avantages  de 
cette  double  alliance,  306.  —  Lui 
parle  du  projet  de  mariage  du  roi 
de  Portugal  avec  Elisabeth  d'Au- 
triche, 306.  —  L'invite  à  gagner 
le  confesseur  du  101,  306; —  A 
ne  pas  faire  semblant  qu'elle  lui  en 
ait  écrit,  206. —  Envoie  le  cardinal 
de  Guise  pour  se  condouloir  de  la 


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morl  de  sa  fille,  207.  —  Annonce 
son  départ  à  Philippe  II,  207.  — 
L'annonce  également  à  Fourque- 
vaux, 207.  —  Le  prie  île  l'aider 
dans  sa  mission,  308.  —  Entre- 
tient M.  de  Fiesque  du  mariage  de 
Charles  IX;  308.  l'eu  satisfaite 
des  lenteurs  qu'on  y  apporte,  308. 

—  Ecrit  an  duc  de  Nemours  qu'on 
l'ait  force  prières  pour  le  duc  d'Anjou, 
308.  —  L'invite  a  leur  amener  ses 
forces  pour  empêcher  les  mauvais 
desseins  du  prince  d'Orange,  20g. 

—  S'applaudil  de  ce  que  le  sieur  de 
l'Estanga  refusé  d'être  lieutenant  du 
duc  d'Uzès,  20g.  —  L'emploiera  à 
la  première  occasion,  aog.  —  Re- 
commande à  Fourquevaux  le  car- 
dinal de  Guise  envoyé  en  Espagne  , 
2  10.  —  Désavoue  Graignagne, 
910.  —  Donne  la  meilleure  assu- 
rance à  Fourquevaux  de  son.  bon 
vouloir,  210.  —  Lui  recommande 
le  secret  pour  le  mariage  de  sa 
lilli'    Marguerite   de    Valois,   210. 

—  Remercie  le  maréchal  deCossé  de 
ses  bons  services,  310.  —  Répond 
à  Fourquevaux  au  sujet  du  projet 
de  mariage  de  sa  fille  avec  Phi- 
lippe II,  a  10.  —  Voudrait  être  as- 
surée qu'il  l'épousât,  510. —  Invile 
Fourquevaux  à  se  servir  du  prince 
d'Évoli  pour  ce  projet ,  s  1  0.  —  Prie 
le  duc  de  Nemours  de  hâter  l'arrivée 
des  compagnies  du  sieur  d'Urfé, 
■  il.  —  Lui  demande  d'écrire  plus 
sonvenl ,  ai  1 .  —  Le  prie  de  stimu- 
ler le  comte  de  Tende,  212.  —  Lui 
écrit  au  sujet  des  partisans  de  Lyon , 
119.  —  L'invite  à  9e  hâter,  ai 3. 

—  Demande  au  comte  de  Tende  de 
presser  la  marche  de  ses  troupes, 
■M.'l.  —  A  reçu  les  lettres  du  dur 
de  Nemours,  datées  de  Roanne, 
21  h.  —  Le  prie  de  nouveau  de  se 
liàter,  2 1  k.  —  Lui  annonce  le  dépari 
de  Charles  IX  pour  l'armée,  21/1. 

—  Remercie  le  duc  de  Florence  de 
son  secours,  ai 4.  —  Heureuse  des 


TABLE  DES  MATIERES. 

bonnes  nouvelles  reçues  de  la  santé 
des  infantes  ses  petites-filles,  21 5. 
—  Défend  le  sieur  de  Saint-Es- 
tienne  contre  les  mauvais  bruits 
répandus  sur  lui,  ai 5.  —  Charge 
Fourquevaux  de  le  justifier  auprès 
de  Philippe  II,  91 5.  —  Désire  voir 
le  duc  de  Nemours,  a  16.  —  Re- 
commande le  procès  du  sieur  de 
Laye  à  M.  Larcher,  a  16. —  Se  re- 
commande aux  prières  de  M"'°  de 
Saint-Pierre,  217.  —  Annonce 
au  duc  de  Savoie  l'achemine- 
ment du  prince  d'Orange  du  coté 
de  la  Franche- Comté,  217.  — 
Ecrit  au  duc  de  Nemours  de  venir 
pour  9e  guérir,  ou,  s'il  est  mieux, 
de  partir  pour  le  camp,  217.  — 
Annonce  à  la  duchesse  de  Nemours 
son  arrivée  à  Monceaux,  317. — 
Espère  que  le  duc  d'Aumale  barrera 
le  passage  au  duc  des  Deux-Ponls, 

317.  —  Protestation  d'amitié 
qu'elle  adresse  au  duc  de  Savoie, 

318.  —  Désire  le  voir,  318.  — 
S'étonne  que  La  Molhe-Fénelon 
n'ait  pas  reçu  leurs  nombreuses 
dépêches,  a  1 8.  —  Le  prie  de  main- 
tenir la  bonne  intelligence  témoi- 
gnée par  la  reine  d'Angleterre, 
318.  —  N'a  pu  attirer  l'armée 
prolestante  au  combat,  a  18.  — 
Dément  l'exécution  d'Anglais  à 
Niort,  318.  —  Recommande  Marie 
Stuart  à  La  Mothe-Fénelon,  219. 
—  Exempte  M.  de  Prélat  de  son  ser- 
vice, 29g.  —  Désire  être  instruite 
de  la  négociation  de  l'archiduc 
Charles  en  Espagne,  219.  —  In- 
siste pour  les  secours  demandés  à 
l'Espagne,  219. — Attend  des  nou- 
velles de  Fourquevaux  la  ren- 
seignant sur  la  mission  de  l'archi- 
duc Charles,  a  19.  —  Envoie  une 
lettre  pour  l'infante,  219,  220.  — 
Sa  lettre  à  Montmorency  pour  lui 
annoncer  l'arrivée  du  duc  d'Alen- 
çon  à  Paris,  230.  —  Lui  fait  part 
du   passage   de    la  Moselle  par  le 


prince  d'Orange,  220.  —  Remer- 
cie le  duc  de  Florence  de  lui  avoir 
envoyé  Alamanni  pour  se  condou- 
loir  de  la  mort  de  sa  fille  la  reine 
d'Espagne,  390.  —  Annonce  à 
Fourquevaux  la  retraite  du  prince 
d'Orange,  320.  —  Réclame  l'as- 
sistance du  duc  d'Albe,  391.  — 
En  charge  M.  de]  Ferais,  221.  — 
Demande  à  Fourquevaux  comment 
on  appelle  les  infantes  ses  petites- 
filles,  991.  —  Prie  Moulue  de 
faire  partir    M     de   Clèves,  232. 

—  Invite  M.  d'Escarsà  respecter  les 
domaines  du  prince  de  Navarre, 
322.  — ■  Parle  à  Fourquevaux  de 
la  peur  qu'a  eue  le  prince  d'O- 
range, 223.  —  Se  réjouit  de  la 
guérison  de  M.  de  Damville,  223. 

—  Voudrait  qu'il  rejoignit  le  duc 
d'Anjou,  aa3.  —  Sa  réponse  à  La 
Mothe-Fénelon  au  sujet  de  l'inter- 
vention que  réclame  d'elle  la  reine 
d'Angleterre  en  faveur  des  Anglais 
maltraités  par  le  duc  d'Albe,   sa3. 

—  Se  plaint  à  Noriis  de  l'assistance 
donnée  par  la  reine  d'Angleterreaux 
protestants,  2  ai. —  Se  plaint  éga- 
lement de  tentatives  sur  Calais,  226. 

—  Annonce  à  La  Mothe-Fénelon  la 
retraite  du  prince  d'Orange  et  celle 
de  Genlis,  335.  —  L'invite  à  par- 
ler à  la  reine  d'Angleterre  des  pro- 
pos qu'elle  a  eus  avec  Norris,  2  2  5. 

—  Enjoint  au  maréchal  de  Mont- 
morency de  veiller  au  bon  ordre  de 
son  gouvernement,  226.  —  Pré- 
vient Fourquevaux  du  retour  des 
galères  du  Levant,  2 a 6.  —  Le 
prie  d'en  avertir  Philippe  II.  936. 

—  Fait  part  au  duc  de  Savoie  de  la 
retraite  de  Genlis  qui  se  dirige  du 
côté  de  la  Bresse,  337.  —  Le  dur 
de  Nemours  le  poursuit  ,327.  —  Ses 
recommandations  au  duc  de.  Ne- 
mours, 228.  —  Se  plaint  au  duc  de 
Florence  des  difficultés  qu'il  oppose 
au  prêt  qui  lui  est  demandé,  328. 

—  Indique  au  duc  de  Nemours  la 


TABLE  DES  MATIERES. 


411 


situation  de  l'armée  ennemie,  22g.  [ 

—  Lui  évitera  toute  honte,   229.  | 

—  Écrit  à  la  duchesse  de  Nemours 
de  venir,  22g.  —  Attend  la  réponse 
de   la   reine  de  Danemark,   229. 

—  Prie  le  prince  de  Florence  de 
décider  le  duc  son  père  à  faire 
le  prêt  demandé,  229.  —  Croit  à 
la  fin  de  la  guerre,  2.3o.  —  Solli- 
cite de  nouveau  le  duc  de  Florence 
pour  un  prêt,  23o.  —  Lui 
annonce  la  victoire  de  Jamac,  2  3o. 

—  Lui  fait  part  de  sa  guérison, 
a3a.  —  Revient  sur  la  demande 
d'un  prêt,  2  3a.  —  Ce  que  dit  de 
sa  maladie  l'ambassadeur  de  Venise, 
a32 ,  note.  —  Se  plaint  à  Fourque- 
vaux  de  ce  que  Philippe  II  n'a  pas 
tenu  ses  engagements,  233.  —  Écrit 
à  Philippe  II  pour  les  lui  rappeler, 

233.  —  Dans  l'intérêt  des  deux 
couronnes  accepte  pour  Charles  W 
l'infante  Isabelle,  2.33.  —  Promet 
à  Philippe  II  la  main  de  Margue- 
rite de  Valois  pour  le  roi  de  Por- 
tugal, a34.  —  Attend  la  demande 
iludit  roi,  2.34.  —  Annonce  au 
duc  de  Savoie  la  victoire  de  Jar- 
nac,  236.  —  Fait  part  aux  sei- 
gneurs de  Venise  de  cette  victoire, 

234.  —  Se  recommande  à  Phi- 
lippe Il  par  Almeida  retournant  en 
Espagne,  235.  —  Espère  la  pro- 
chaine réalisation  du  mariage  de 
Charles  IX,  2.35.  —  Se  remet  sur 
le  Roi  son  fils  du  soin  d'exposer  la 
situation  à  Fourquevaux,  236.  — 
Le  prie  de  remercier  la  duchesse 
d'Albe  de  ses  bons  services  auprès 
des  infantes,  2  36.  —  Recommande 
au  duc  de  Florence  un  jacobin 
nommé  Combes  qui  va  accomplir 
un  vœu  pour  elle,  a36. —  Prescrip- 
tions qu'elle  adresse  au  maréchal 
de  Cossé,  2.37.  —  Témoigne  son 
contentement  à  M.  de  Rambouillet , 
238.  —  Remercie  La  Molhe-Féne- 
lon,  238.  —  Demande  à  l'évêque 
d'Auxerre   la   cession   de   l'abbaye 


de  Belle-Perche,  a38.  —  S'excuse 
auprès  du  duc  de  Nemours  de  son 
silence  dont  l'unique  cause  est  sa 
maladie,  2.3g.  —  Lui  promet  de  le 
contenter,  23g. —  Sa  lettre  à  Ram- 
bouillet pour  accompagner  celle  de 
Charles IX,  23g.  —  Ne  laissera  pas 
rentrer  à  Narbonne  les  séditieux  si- 
gnalés par  Fourquevaux,  2  4 0.  — 
L'invite  à  rester  encore  en  Espagne, 
360. —  Lui  répondra  pourlefaitdes 
mariages  au  retour  du  cardinal  de 
Guise,  a4o.  —  Promet  au  comte 
d'Entragues  de  ne  pas  oublier  ses 
bons  services,  24o.  —  Demande 
des  éventails  à  Fourquevaux,  a4i. 

—  Se  réjouit  de  la  mort  d'Ande- 
lot,  361.  —  Regrette  le  jeune 
Brissac  tué  devant  Mussidan,  24 1. 

—  Invite  le  duc  de  Nemours  à  venir 
se  faire  soigner  à  Paris,  a4i.  — 
Le  prie  de  lui  donner  des  nouvelles 
de  sa  santé,  24 1.  —  Croit  à  la 
mort  de  Beaudiné,  24 1.  —  Rend 
compte  à  Charles  IX  des  opérations 
de  l'armée  royale,  24a.  —  Le  ren- 
seigne sur  la  marche  des  protes- 
tants, 242.  —  Croit  à  la  jonction 
des  reitres  avec  l'amiral,  24.3.  — 
Annonce  à  Charles  IX  que  Jeanne 
d'Albret  marche  avec  l'amiral,  243. 

—  Empêchée  par  sa  maladie  d'écrire 
à  Philippe  II,  244.  —  Lui  annonce 
qu'elle  a  rejoint  l'armée,  244;  — 
Que  le  duc  des  Deux-Ponts  bat  en 
retraite  devant  le  duc  d'Aumale, 
244.  —  Le  remercie  des  arquebu- 
siers qu'il  offre,  a44.  —  Fait 
l'éloge  du  comte  de  Mansfeld,  a  4  4. 

—  Témoigne  à  Charles  IX  de  la 
bonne  volonté  du  duc  d'Anjou, 
a45.  —  Dirige  les  mouvements 
de  l'armée  royale,  2 45.  —  Fait 
part  à  Charles  IX  des  ordres  qu'elle 
a  donnés,  a45.  —  Lui  reparle 
de  la  prise  de  la  Charité,  245.  — 
Le  renseigne  sur  la  situation  de 
l'année  protestante,  246.  —  Le 
prévient  que  Jeanne  d'Albret  est  à  la 


Rochelle,  246. —  Lui  annonce  que 
le  duc  des  Deux-Ponts  est  mort  de 
la  fièvre,  a46  ;  —  Qu'il  a  été  rem- 
placé par  le  comte  de  Mansfeld, 
a46.  —  Lui  fait  le  récit  d'un  en- 
gagement auquel  elle  a  assisté . 
247.  —  S'effraye  de  la  continua- 
tion de  la  guerre,  247.  —  Se 
plaint  de  ce  que  le  duc  d'Albe  n'a 
point  envoyé  les  secours  promis , 
2  48.  —  Écrit  à  Fourquevaux  que 
le  duc  d'Albe  l'engage  à  ne  pas 
accepter  une  bataille  ,  24g.  —  Juge 
l'armée  royale  assez  forte  pour  ré- 
sister, s'il  ne  vient  pas  de  secours 
aux  rebelles,  36g.  —  Croit  à  une 
descente  des  Anglais  en  Picardie 
et  en  Normandie,  a4g.  —  Sa 
présence  au  camp,  25o.  —  Prie 
Fourquevaux  de  le  faire  savoir  à 
Philippe  II,  >5o.  —  Le  prie  d'in- 
sister pour  un  prompt  secours, 
25o.  —  Rend  compte  à  Charles  IX 
des   opérations  de    l'armée,   a5o. 

—  Assiste  à  une  escarmouche  entre 
les  deux  armées,  201.  —  En  rend 
compte  à  Charles  IX ,  a5i.  —  Lui 
annonce  la  mort  de  plusieurs  chefs 
protestants,  a5i.  —  L'invite  à  re- 
prendre à  tout  prix  la  Charité,  a5i. 

—  Envoie  au  duc  d'Anjou  une  lettre 
interceptée  de  Coligny,  a5a.  — 
Lui  annonce  la  prochaine  arrivée 
des  Italiens,  aija.  —  Le  prévient 
que  les  reitres  ne  veulent  pas  mar- 
cher sans  être  payés,  a5a.  —  Ap- 
pelée par  le  duc  d'Anjou  ,  a5a.  — 
A  communication  d'une  lettre  de 
l'Empereur,  a5a.  —  Fait  part  à 
Charles  IX  que  Morvillier  la  pré- 
vient de  l'arrivée  à  la  frontière  de 
Bourgogne  du  duc  Casimir,   2 52. 

—  Lui  fait  savoir  que  les  reitres 
ont  consenti  à  la  prière  de  l'amiral 
de  marcher  en  avant,  233.  — 
Engage  Monluc  à  veiller  sur  Bor- 
deaux, 252,  a53.  —  Prévient 
Charles  IX  que  les  reitres  n'ont 
avancé    que    d'une     lieue,    a53. 


5a. 


'il2 


—  Cherche  à  les  gagner,  253.  — 
Satisfaite  de  la  meilleure  appa- 
i';'  ice  de  la  guerre,  a53.  —  Mé- 
contente de  la  forme  des  coi 

des  retires,  a53.  —  Arrive  à  Saint- 
|.  ,i  53. —  Verra  les  Italiens, 
a5.'î.  —  Désireuse  de  se  retrouver 
■  li-  Charles  l\.  a53.  — In- 
>j>ir  pour  la  reprise  de  la  Charité, 
a54.  —  Parle  du  mauvais  vouloird  - 
ceux  du  Limousin  pour  leur  évêque, 
■  'i.  —  Fa i t  la  description  du 
Limousin.  a5a.  —  Prie  le  cardinal 
de  Guise  de  réclamer  un  promj  I 
secours,  a5A.  —  Annonce  au  duc 

ivoic  son  retour  du  camp, 
s56.  —  Accuse  au  duc  de  Florence 
réception  de  sa  lettre,  a55.  —  Le 

rcie  de  ses  offres  et  de  ses  ser- 
vices,   ;>5.r).    ■ —    Remercie   ég  1 
ment   doua  Juana   de   l'avoir   [ail 
visiter,   aûô.  —  l'aile   de   la  f  ue 
reine  sa  fille  à  dona  Juana,   a56. 

—  Manifeste  à  M.  de  Fiesque  cer- 

■:  Sauces  i  l'égard  de  l'em- 
pereur Maximilien,    a56.  —  Le 

le  la  renseigner  sur  les  nou- 
velles venues  d'Espagne,  a56. — 
Lui  rend  compte  de  la  situation  de 
L'armée  royale,  a56.  —  Annonce 
son  retour  à  la  duchesse  de  Ne- 
mours, 357.  —  Vante  la  force  de 
l'armée  royale,  -jô-.  —  Remercie 
le  duc.  de  Florence  de  sa  bonne 
volonté,  367.  —  Prie  Philippe  11 
de  lui  désigner  l'époque  de  l'arrivée 
d'Isabelle  d'Autriche,  307.  —  Lui 
annonce  la  jonction  de  l'armée  du 
duc  des  Deux-Ponts  avec  l'amiral,  et 
la  concentration  de  l'armée  royale, 
aô8.  —  Lui  rappelle  sa  promesse  du 
secours,  a58. —  Le  prie  d'intervenu 
auprès   de   la   reine    d'An;;!' 

—  Entretient  Fourquevaui  de 
l'impatience  de  Charles  IX  pour  la 
conclusion  de  son  mariage,  a5g. 
—  Se  plaint  des  lenteurs  du  duc 
d'Albe  à  les  secourir,  109.  — 
Consent  an  rapatri  ment   des  fill  IS 


TABLE  DUS  MATIÈRES. 

d'honneur  de  la  feue  reine  d'Es- 
pagne. 269.  —  Récompensera 
Foarquevau*  de  ses  grandes  dé- 
penses, aiio.  —  Annonce  1 
du  duc  d  ■  Nagera .  959.  — 
S'effraye  d'une  nouvelle  levée  de 
retires,  a6o.  —  En  désigne  le 
chef,  a6o.  ■ —  Invite  Fourquevaui 
è  supplier  Philippe  II  d'en  écrire 
à  l'Empereur,  s6o.  —  Entretient 
La  Mothe-Fénelon  des  opérations 
de  l'armée  royale,  361.  —  Se 
plaint  à  lui  des  bruits  mensongers 
répandus  par  Norris,  aGi.  —  Le 
rassure1  sur  la  situation  de  Péri- 
gueux,  i6f,  —  Lui  annonce  l'arri- 
vée du  cardinal  de  Guise,  a6l.  — 
Attend  la  duchesse  de  Nemours 
après  s"s  cMiches,  aGi.  —  Croit 
à  une  déclaration  de  guerre  de  la 
Elisabeth  ,  afii.  —  En  espère 
une  victorieuse  issue,  ■><>  1.  —  Prie 
La  Mothe-Fénelon  de  ne  pas  man- 
quer d'en  prévenir  le  maréchal  de 
Cosse,  261.  —  Annonce  à  La  Molhe- 
Fénelon  que  le  cardinal  de  Guise 
rapporte  d'Espagne  la  continuation 
du  double  mariage  de  Charles  IX 
avec  Isabelle  d'Autriche,  et  de 
Marguerite  de  Valois  avec  le  roi 
de  Portugal,  261.  —  Invite  le  duc 
de  Vvers  à  se  bâter,  a6a.  —  Lui 
promet  qu'il  sera  le  chef  de  toute 
l'armée,  362.  —  Remercie  le  pape 
du  secours  envoyé  et  en  demande  un 
nouveau,  2  lia.  —  Engage  La 
Mothe-Fénelon  à  visiter  souvent  la 
reine  d'Angleterre,  '1)3.  — Croit 
à  l'arrangement  du  conflit  entre 
l'Angleterre  et  les  Pays-Bas,  a63. 
—  Lui  annonce  une  nouvelle  levée 
de  Suisses  et  de  Français,  a(>3.  — 
Donne  de  ses  nouvelles  à  la  du- 
chesse de  Nemoms,  a63.  —  Lui 
fait  part  de  la  prise  de  Châlelle- 
rault,  a63.  —  Très  heureuse  de  la 
guérison  du  duc  son  fds,  a63.  — 

Ce  qu'elle  'lit  de  !i  mais 1 1  la 

-   Ile cie  Phi- 


lippe II  de  l'avoir  l'ait  \isitei  pal  le 
duc  de  Nagera,  a63.  —  Coi 
suc  le  maintien  de  son  amilii 
26A.  —  Prie  le  duc  de  Savoie  de 
presser  la  conclusion  du  m 
de  \l"c  de  la  Chambre,  96A-  — 
Ecrit  an  duc  de  Nevors  que  la  si- 
tuation de  l'armée  royale  est  tou- 
jours la  même,  2().'i,  a65.  — 
Remercie  Philippe  II  de  la  con- 
clusion du  mariage  de  Charles  IX 
avec  Elisabeth  d'Autriche,  a65. 
Espère  la  réalisation  de  celui  de  sa 
fille  Marguerite  avec  le  ici  de  Por- 
tugal, aliô.  —  Prie  Matignon  d'as- 
sister Marcel ,  son  receveur  général , 
pour  faire  rentrer  ses  fermages, 
a65.  —  S'en  remet  à  Fourquevaui 
sur  ce  que  lui  éciil  Charles  IX  des 
projets  de  mariage,  a65,  266.  — 
Le  charge  de  remercier  Philippe  II 
pour  secours  envoyé,  366.  —  An- 
nonce au  duc  de  Florence  la  conclu- 
sion du  mariage  de  Charles  IX  ave. 
Elisabeth  d'Autriche,  3G7.  —  L'an- 
nonce à  la  reine  d'Angleterre,  367. 

—  S'excuse  auprès  de  M.  d'Esc,  is 
de  n'avoir   pu   le  satisfaire,   -.'.lis. 

—  Prend  part  à  la  maladie  du  duc 
de  Nemours,  368. —  Rassure  la  du- 
chesse sur  le  sort  de  ses  fils  enfer- 
més dans  Poitiers,  268.  —  S'oc- 
cupe de  les  secourir,  268.  —  Écrit 
à  Fourquevaux  qu'elle  s'élonne  que 
l'Empereur  ne  fasse  aucuns  prépa- 
ratifs pour  le  départ  de  ses  GUes, 
370.  —  Tiès  satisfaite  de  la  vic- 
toire du  marquis  de  Velles  sur  les 
Murisques,  370.  —  Complimente 
M.  d'Escars  pour  ses  bons  soi  1 
368.  —  Prévient  L'IIospilal  qu'elle 
a  l'ail  exempter  ses  maisons  d 
garnison,  26K.  —  adresse  au  duc 
d'Anjou  le  capitaine  Chenu. 

—  Satisfaite  de  ce  que    li 

clamalions  des  marchands  anglais 
auront  bonne  solution  pour  leurs 
marchandises  arrêtées,  270.  — 
Dément  les  remontrances  envoyées 


TABLE  DES  MATIERES. 


413 


par  les  assiégeants  de  Poitiers, 
370.  —  Se  réjouit  de  l'arrange- 
ment des  affaires  d'Ecosse,  270. 
—  Annonce  à  La  Molhe-Fénelon  la 
marche  du  duc  d'Anjou  sur  Poi- 
tiers, 371;  —  Aux  ducs  d'Alen- 
çon  et  de  Nevers  la  levée  dudit 
siège,  271.  —  Fait  remercier  Phi- 
lippe II  par  Fourquevaux  d'avoir 
cherché  à  empêcher  une  nouvelle 


invasion  de  reîtres.  -21 -2. 


Lui 


fait  part  de  la  défaite  de  Ter- 
ride,  273.  —  Lui  annonce  sa 
prise,  273.  — Annonce  que  Mou- 
lue et  Damville  marchent  contre 
les  Vicomtes,  373.  —  Conseille  à 
L'Hospital  le  repos,  273.  —  Ob- 
serve à  Fourquevaux  qu'il  s'est 
trompé  en  lui  écrivant  que  Phi- 
lippe Il  attend  la  princesse  Elisabeth , 
274.  —  11  épouse  l'ainée,  et  non 
la  cadette,  37a.  —  Sa  lettre  au 
premier  président  du  Parlement  de 
Paris,  î?7 i.  —  Lui  recommande  la 
duchesse  de  Ferrare,  27/1.  —  Ce 
que  dit  d'elle  Morvillier,  37/1,  note. 

—  Entretient  La  Molhe-Fénelon 
du  projet  de  mariage  de  Marie 
Stuart  avec   Norfolk,    276,    276. 

—  Inquiète  de  n'avoir  pas  de  ré- 
ponse de  Fourquevaux  depuis  l'en- 
voi du  pouvoir  pour  le  mariage  de 
Charles  IX ,  276.  —  Parle  à  La 
Molhe-Fénelon  de  la  réponse  faite 
par  Elisabeth  à  la  communication 
du  mariage  de  son  lils  et  de  sa 
lille,  377.  —  L'entretient  de  l'hos- 
tilité témoignée  par  Elisabeth  à 
Marie  Stuart,  377.  —  Annonce  à 
Fourquevaux  le  renforcement  de 
l'armée  royale,  277.  —  Recom- 
mande à  M.  d'Humières  les  filles 
de  feu  Morvillier,  277.  —  Annonce 
à  Philippe  II  la  victoire  de  Moncon- 
tour,  377,  378.  —  Lui  recommande 
les  infantes  ses  petites-filles  et 
Yeronyme  Gondi,  378.  —  Fait 
part  à  la  reine  d'Angleterre  de  la 
victoire  de  Moncontour,  278.   — 


Rassure  la  duchesse  de  Nemours 
de  la  blessure  de  son  fils  le  duc 
de  Guise,  379.  —  Ecrit  à  Four- 
quevaux à  l'occasion  du  mariage 
de  Marguerite  de  Valois  avec  le 
roi  de  Portugal,  380.  —  Féli- 
cite La  Mothe-Fénelon  du  soin 
apporté  par  lui  aux  affaires  d'E- 
cosse, 281.  —  Lui  annonce  la  ré- 
duction de  Lusignan  et  de  Saintes, 
381.  —  Prie  Bellièvre  de  ne  pas 
quitter  la  Suisse  avant  d'avoir  ter- 
miné sa  mission,  981.  —  Entre- 
tient la  duchesse  de  Nemours  de  la 
grave  maladie  de  Marguerite  de 
Valois,  982.  —  Fait  entendre  à 
Fourquevaux  que  Charles  IX  est 
venu  à  bout  de  tous  les  obstacles 
opposés  à  son  mariage  et  à  celui  de 
sa  sœur,  283.  —  Remercie  le  duc 
de  Florence  de  l'avoir  fait  féliciter 
de  la  victoire  de  Moncontour,  283. 

—  Lui  fait  part  de  nouveaux  suc- 
cès, 983.  —  Annonce  à  Fourque- 
vaux le  bon  état  de  leurs  affaires, 
289.  —  Remercie  fîuy  Gomez 
de  sa  bonne  volonlé  et  le  prie 
de  la  lui  continuer,  283. —  Charge 
Fourquevaux  de  demander  pour 
elle  conseil  à  Philippe  II  sur  ce 
qu'il  y  a  à  faire  pour  empêcher 
une  nouvelle  levée  desreitres,  «83. 

—  Remercie  le  prince  de  Florence 
de  l'avoir  fait  complimenter  pour  la 
victoire  de  Moncontour,  38 -1.  — 
Charge  Fourquevaux  d'exposer  à 
Philippe  II  l'étal  d  ■  leurs  affaires, 
285.  —  Le  prie  de  s'abstenir  de 
parler  de  la  mission  de  La  Per- 
sonne, 3.85.  —  Invite  Bellièvre  à 
faire  partir  la  nouvelle  levée  de 
Suisses,  s8l).  —  Prie  des  Bories 
de  la  renseigner  sur  la  situation 
de  l'ennemi,  386.  — Exprime  ses 
regrets  au  duc  de  Nemours  sur  sa 
maladie,  28G. —  Met  Fourquevaux 
■  ■il  demeure  d'en  finir  avec  le  ma- 
riage du  Boi  son  fils,  287.  —  Lui 
prescrit   de   lui   rapporter  les  ar- 


ticles du  mariage  de  Charles  IX ,  à 
condition  qu'il  apportera  en  mémt 
temps  ceux  pour  le  mariage  de  Mar- 
guerite, 287.  —  S'en  remet  sur  une 
lettre  du  Roi  à  Fourquevaux,  288. 

—  Se  plaint  à  MM.de  Nicolaiet  de 
Charmiaux  du  retard  mis  par  eux 
à  l'évaluation  de  l'apanage  des 
ducs  d'Anjou  et  d'Alençon,   288. 

—  Parle  à  la  duchesse  de  V  - 
mours  de  la  maladie  de  Marguerite 
de  Valois  sauvée  par  le  médecin 
Milon,  289.  —  Envoie  M.  Mont- 
louet  en  Ecosse,  389.  —  Prie 
la  reine  Elisabeth  de  mettre  en 
liberté  Marie  Stuart,  389.  —  Ne 
doute  pas  de  la  bonne  volonté  du 
maréchal  de  Damville,  390. —  Lu; 
parle  des  opérations  de  l'année  et 
de  celle  que  Charles  IX  rassemble. 
390.  —  Annonce  à  Fourquevaux 
qu'elle  a  recouvré  les  dépèches 
prises,  290.  —  Favorable  à  un 
projet  d'entrevue  avec  Philippe  II. 
290.  —  Félicite  Malignon  de  son 
retour  à  la  santé,  291.  —  Entre- 
tient La  Molhe  -  Fénelon  des 
affaires  d'Ecosse,  292.  —  Satis- 
faite de  la  tranquillité  de  Péronne  . 
Mondidier  et  Troyes,  292.  — 
Remercie  Philippe  II  d'avoir  pour- 
vu Yeronime  Gondi  de  l'ordre  de 
Saint- Jacques-de-1'Epée.  3g3.  — 
Annonce  à  Fourquevaux  qu'elle  a 
été  prise  par  la  fièvre,  293.  —  Lui 
parle  du  passage  de  la  Garonne  par 
les  protestants,  293  :  —  De  l'arrivé- 
des  députés  pour  la  paix,  393.  — • 
Recommande  à  l'évèque  du  Mans  le? 
enfants  du  sieur  de  la  Bourdaisièn 
ng'i.  —  Annonce  à  Fourquevaux 
l'arrivée  des  députés  venus  pour 
négocier  la  paix,  agi.  —  Le  prie 
d'en  exposer  les  nécessités  à  Phi- 
lippe II,  290.  —  Lui  envoie  de  l'ar- 
pent, sg5. —  Prévenue  de  l'arrivi  1 
de  don  Pedro  Henriques ,  envoyé  de 
Philippe  ll.eg.").  —  Protéstede 
affection  à  Philippe  II,  39O. —  Lui 


il* 


TABLE  DES  MATIERES. 


parle  désespérances  de  la  pan,  196. 

—  Annonce  à  Pie  V  qu'elle  a  donné 
l'évèché  d'Auxerre  à   Amyot,  aç)(). 

—  Ecrit  à  M.  d'IIiimières  à  l'occa- 
sion du  mariage  de  la  fille  de  feu 
Morvillier,  397.  —  Elle  lui  re- 
commande Lansac,  297.  —  Remer- 
cie Philippe  11  de  leur  avoir  en- 
voyé don  Pedro  Henriqoes  pour 
les  féliciter  de  l.i  victoire  de  Mon- 
rnntour,  997.  —  Invite  les  gens 
du  Parlement  de  Paris  à  procéder 
à  la  réception  de  M.  de  la  Guesle 
en   qualité  de    procureur  général, 

398.  —  Recommande  à  M.  d'Hu- 
miéres  le  baron  de  Neauville,  298. 

—  Prévient  MM.  de  Carrouges  et  de 
Matignon  qu'elle  n'entend  pas  que 
son  (ils  d'Alencon  entreprenne  rien 
sur  leur  autorité  dans  leur  gouver- 
nement, 399.  —  Témoigne  à  Four- 
quevaux  la  joie  qu'elle  a  de  la  con- 
clusion du  mariage  de  Charles  IX, 

399.  —  Donne  des  ordres  à  M.  de 
M.imissière  au  sujet  d'une  sortie 
des  gens  de  la  Rochelle,  29g, 
3oo.  —  S'excuse  auprès  du  duc 
de  Nemours  d'avoir  gardé  la  du- 
chesse, 3oo.  —  Invile  La  Mothe- 
Fénelon  à  dissiper  les  soupçons  de 
la  reine  d'Angleterre,  3oo;  —  A 
surveiller  les  intelligences  qu'elle 
peut  avoir  avec  les  chefs  protes- 
tants, 3oi  ;  —  A  tàrhei'  de  décou- 
vrir l'opinion  qu'elle  a  de  la  négo- 
ciation de  la  paix,  3oi.  —  Lui 
fait  part  d'un  propos  tenu  par 
Téligoy,  3oi.  ■ —  Entrelient  M.  de 
la  Valette  des  ravages  commis  par 
les  prolestants  dans  les  environs 
de  Toulouse,  3oi.  —  L'en  dé- 
dommagera,   3oi.    —    Exprime 

u  président  Dallis  le  chagrin 
que  lui  causent  les  lavages  des 
protestants,  3oa.  —  S'en  plaint 
également  à  l'avocat  Duranl,  3o3. 

—  Ecrit  de  nouveau  à  MM.  d'Ilu- 
nnères  et  de  Bayeux  au  sujet  du 
mariage  de    la    fdle   de   Morvillier 


avec  Lansac,  3oa.  —  Sa  lettre  au 
duc  de  Florence  pour  des  com- 
mandes de  draps  d'or  et  d'argent, 
3o3.  —  Mande  auprès  d'elle  Ta- 
v.innes,  3o3.  —  Accuse  réception  à 

F quevauxdu contrat  de  mariage 

de  Charles  IX,  3o3.  —Le  charge 
d'envoyer  Trégouin  en  Portugal, 
3oA.  —  L'invite  à  les  prévenir 
des  que  le  pouvoir  du  roi  de  Por- 
tugal sera  envoyé,  3ofi.  —  Lui  dit 
qu'elle  renonce  à  une  entrevue 
avec  Philippe  II,  3o4.  —  S'en- 
gage à  lui  trouver  un  bon  parti 
pour  sa  Glle,  3oi.  —  L'imite  à 
maintenir  l'ambassadeur  de  Por- 
tugal dans  la  même  bonne  volonté 
pour  le  mariage  de  Marguerite, 
3oA.  —  L'en  fera  récompenser, 
3oâ.  —  Lui  demande  de  dé- 
peindre le  roi  de  Portugal  tel 
qu'il  est,  3o.">.  —  Mande  auprès 
d'elle  M.  de  'favannes,  3o5.  —  Ne 
sait  rien  de  la  paix,  3o5.  —  De- 
mande à  la  duchesse  de  Nemours 
de  ses  nouvelles,  3o5.  —  Lui 
annonce  l'arrivée  de  l'Empereur  à 
Spire  avec  sa  fille,  3oô.  —  La 
prévient  que  les  ennemis  vont  du 
coté  du  Dauphiné,  3o5.  — Attend 
le  retour  de  lîiron  pour  savoir  où  1 
Cil  est  la  négociation  de  la  paix, 
3o6.  —  Prie  l'évèque  du  Mans  de 
rassurer  le  pape  sur  leurs  bonnes  1 
intentions  dans  cette  négociation,  | 
3o6.  —  Félicite  M.  d'Humières 
d'avoir  empêché  l'entreprise  de 
ceux  d'Artois  sur  le  village,  de 
Villiers,  307.  —  Le  rassure  sur  le 
maintien  de  son  pouvoir,  307.  — 
Satisfaction  qu'elle  promet  à  don 
Francès  de  Alava  au  sujet  de  ses 
demandes,  3<iS.  —  Annonce  au 
duc  de  Nemours  qu'elle  attend 
Téligny,  rapportant  la  réponse  des 
chefs  protestants,  3o8.  —  Pré- 
vieul  le  maréchal  de  Cessé  que  les 
ennemis  ne  prennent  pas  le  che- 
min de  la  Charité,  309.  —  A  remis 


à  Morvillier  un  mémoire,  3 10.  — 
Envoie  à  l'évèque  du  Mans  une 
lettre  de  Charles  IX  pour  le  ren- 
seigner sur  la  négociation  de  la 
paix,  3 10.  —  Prie  le  duc  de  Flo- 
rence de  recommander  au  pape 
Éléonore  de  Bourbon  à  l'effet  d'ob- 
tenir le  prieuré  de  Pioiiville,  3ii. 

—  Écrit  de  nouveau  à  don  Fran- 
cès de  Alava  au  9iijet  de  ses  ré- 
clamations, 3ii.  —  Compte  9iir 
Charles  IX  pour  renseigner  La 
Molbe-Fénelon  sur  la  négociation 
de  la  paix,  3i2.  —  Intercède  en 
faveur  de  la  mise  en  liberté  de 
Marie  Stnart',  3i3.  —  Fait  savoir 
à  La  Mothe-Fénelon  que  la  reine 
Elisabeth  désire  que  la  main  du  dur 
d'Anjou  lui  soit  proposée,  3i3. — 
Objecte  que  son  fils  n'est  pas  d'à;;  à 
épouser  la  reine,  3i3.  —  Prom  il 
à  don  Francès  de  Alava  que  les 
déprédations  commises  en  Bretagne 
seront  punies,  3i3.  —  F'avorable 
à  Leice9ler,  3 1 3.  —  Donne  des 
instructions  pour  l'évaluation  de 
l'apanage   du  duc   d'Anjou,    3i4. 

—  Affectueuses  protestationsqu'elle 
adresse  au  duc  de  Florence,  3iu. 
: —  Le  prie  de  recommander  M.  de 
Foix  au  pape,  3 1  5.  —  Demande 
des  renseignements  à  Morvillier 
sur  le  meurtre  du  frère  de  la  pi  !i! 
Nojent,  qui  est  à  son  service,  3  1  5. 

—  Demande  à  Fourquevaux  des 
nouvelles  du  roi  d'Espagne  et  des 
infantes,  3i5.  —  Invite  don  Fran- 
cès de  Alava  à  venir  la  trouver  à 
Gaillon,  3 16.  —  Intercède  de  nou- 
veau auprès  d'Elisabeth  en  faveur 
de  Marie  Sluarl ,  3i(j.  —  Donne 
l'ordre  à  M.  de  Bois-Février  di 
remettre  au  porteur  la  vaisselle  ,1 
la  baillive  de  Caen,  317. —  Invite 
le  duc  de  Guise  à  pourvoir  à  la 
sûreté  des  villes  de  Bourgogne 
et  de  Champagne,  ,'iiri.  —  Se 
plaint  à  Fourquevaux  des  indignes 
propos  tenus  par  Chantonnay  sur 


TABLE  DES  MATIERES. 


415 


sa  fille  la  feue  reine  d'Espagne, 
01  8.  —  Invile  Bouille  à  faire  rece- 
voir avec  les  honneurs  qui  lui  sont 
dus  la  nouvelle  reine  d'Espagne , 
319.  —  Fait  secourir  Puy-Gaiilard , 
3 19.  —  Répond  aux  demandes  du 
maréchal  de  Cossé,  3ao.  —  Le 
prie  d'amener  promptement  l'ar- 
mée, 3ao. —  Recommande  au  din- 
de Florence  le  facteur  de  l'argen- 
tier Dolu,  chargé  d'acheter  des 
éloffe9  de  soie,  3 30.  —  Prévient 
Fourquevaux  du  détroussement  du 
courrier  Musset,  3so.  —  Lui  de- 
mande ce  que  contenaient  les  dépê- 
ches dont  il  était  porteur,  3ao.  — 
Remercie  le  duc  de  Florence  de  son 
intervention  auprès  du  Saint-Père  en 
faveur  de  l'évéque  de  Màcon  et  de 
M.  de  Foix,  3a  1 . —  Lui  recommande 
Lucas  Mannelli  qu'elle  envoie  à 
Rome  traiter  de  ses  affaires  avec 
M""  de  Parme,  3a  1.  —  Parle  à 
Fourquevaux  des  étranges  propos 
tenus  par  don  Francès  de  Alava  à 
Charles  IX,  3a 3.  —  Le  prie  de 
savoir  si  Philippe  II  en  accepte  la 
responsahilité  et  d'obtenir  de  lui 
qu'il  fasse  des  remontrances  sévères 
à  Alava,  3aa. —  Demande  une  ré- 
ponse à  la  proposition  de  mariage 
de  Marguerite  de  Valois  avec  le  roi 
de  Portugal,  3aa.  —  Répond  à 
Philippe  II  au  sujet  de  ce  qu'il  lui 
a  fait  dire  par  Jérôme  Gomli,  3a3. 
—  Imite  les  gens  du  Parlement  de 
Paris  à  admettre  Nicolas  Brùlart  en 
qualité  de  maître  des  requêtes, 
3a3.  —  Permet  à  la  veuve  du  sieur 
de  Bois-Février  d'haLiter  son  châ- 
teau du  Loir,  3a4. —  Fait  pari  à 
la  reine  Elisabeth  de  la  conclusion 
de  la  paix  avec  les  protestants,  3a4, 
3a5,  3a 6.  —  L'annonce  au  duc  de 
Savoie,  337;  —  Au  ducdeManloue, 
3  26. —  Se  plaint  à  Philippe  II  des 
lenteurs  fâcheuses  qui  relardent  la 
conclusion  du  mariage  de  sa  lille 
avec  le  roi  de  Portugal,  3ay.  — 


Charge  Fourquevaux  de  notifier  la 
conclusion  de  la  paix  de  Saint- 
Germain  à  Philippe  II,  338.  — 
L'entretient  de  ce  qui  s'est  passé 
entre  elle  et  le  cardinal  de  Lor- 
raine au  sujet  des  bruits  répan- 
dus du  mariage  de  Marguerite  sa 
fille  avec  le  duc  de  Guise,  339.  — 
Espère  que  la  paix  maintiendra  la 
bonne  intelligence  entre  la  France 
et  l'Espagne,  3ag.  —  Informe 
Fourquevaux  de  l'itinéraire  de  la 
nouvelle  reine  d'Espagne,  3ag.  — 
Annonce  à  Pie  V  la  paix  de  Saint- 
Germain,  33o.  —  Cherche  à  la 
justifier,  33 1.  —  Porte  témoignage 
de  l'attachement  de  Charles  IX  à  la 
religion  catholique ,  33 1 .  —  Envoie 
à  Florence  Nicolo  Alamanni  annon- 
cer la  paix  de  Saint-Germain,  33 1. 

—  Sa  lettre  à  la  duchesse  de  Flo- 
rence, 33 1, 3  3a.  —  Prie  M.  de  Gri- 
gnan  de  retenir  la  garnison  que  lui 
envoie  le  comte  de  Tende,  335. 

—  Choisit  Éléonore  de  Rohan  pour 
une  de  ses  dames  d'honneur,  335. 

—  Annonce  à  Fourquevaux  la  dé- 
faite de  Coqueville  par  M.  de  Cossé , 
336.  —  Fait  livrer  au  duc  d'Albe 
les  Flamands  pris  à  Saint- Valery- 
en-Caux,  336.  —  Envoie  à  la  du- 
chesse de  Savoie  la  mesure  de  ses 
enfants,  336.  —  Sa  lettre  à  Phi- 
lippe II  pour  demander  des  secours, 
336. 

Médicis  (Cosme  de),  duc  de  Florence. 
Catherine  lui  recommande  Isabelle 
de  Baldovinetti,  10.  —  Accuse 
Charles  IX  de  vouloir  conquérir  la 
Corse,  a 4.  —  Lettre  que  lui  écrit 
Catherine  à  l'occasion  des  couches 
de  sa  belle-fille,  a6.  —  Cavalcanti 
et  Fabrice  de  Maze  lui  sont  recom- 
mandés, 33,  55.  —  M.  d'Elbène 
lui  est  envoyé,  67.  —  Catherine 
le  prie  d'excuser  Nicolas  Alamanni , 
79.  —  Secours  qu'il  envoie,  119. 

—  Entendra  par  l'évéque  du 
Maus  certaines  communications  se- 


crètes, 177.  —  Grâce  lui  est 
demandée  pour  Bonacoursy,    190. 

—  Prié  de  continuer  sa  bonne 
volonté,  197, 198.  —  Reçoit  la  visite 
dus'de  LongéenvoyéparCalherine , 
ai  a.  —  Remercié  par  elle  poui 
l'avoir  fait  visiter  par  Alamanni . 
aao.  —  Difficultés  qu'il  oppose  a 
un  prêt,  328.  —  De  nouveau  sol- 
licité de  faire  le  prêt  réclamé.  a3o. 

—  Informé  par  Catherine  de  la 
victoire  de  Jarnac,  a3o.  —  Un 
jacobin  nommé  Combes  lui  est 
recommandé,  a 36.  —  Lettre  que 
lui  écrit  Catherine  pour  solliciter  de 
nouveau  un  prêt,  aaô. —  Remercié 
par  elle  pour  l'avoir  fait  compli- 
menter de  la  victoire  de  Jarnac. 
257.  —  La  fait  complimenter  par 
Ursin  de  la  victoire  deMoncontom. 
a8a.  —  Remercié  par  elle  pour  la 
part  prise  au  mariage  de  Charles  IX. 
a83.  —  Commandede  draps  d'or  et 
d'argent  que  Catherine  le  prie  de 
survedier,  3o3.  —  Prié  par  elle  d'in- 
tervenir auprès  du  pape  en  faveur 
d'Éléonore  de  Bourbon  qui  solli- 
cite le  prieuré  de  Promille,  3 11. 

—  Le  facteur  de  l'argentier  Dob: 
envoyé  à  Florence  pour  des  achats 
lui  est  recommandé,  3ao.  —  Ca- 
therine le  prie  d'assister  de  son 
aide  Lucas  Mannelli  qui  va  traiter 
de  ses  affaires  à  Rome  avec  M""  de 
Parme,  3s  1. 

Médicis  (Le  cardinal  de).  Prié  par 
Catherine  d'aider  l'évéque  du  Mans 
dans  ses  démarches  auprès  du  duc 
et  du  prince  de  Florence,  i85. 

Médicis  (Le  prince  François  de).  Ca- 
therine le  prie  de  lui  envoyer  le 
sculpteur  Jean  de  Bologne,  ai.  — 
Prié  d'intercéder  auprès  du  duc 
son  père  pour  un  prêt,  329. 

Meili.ehaie  (La).  Catherine  lui  de- 
mande des  pilotes  habiles,  II.  — 
Cité,  i5.  —  Sa  compagnie  refusée 
au  sieur  La  Rue,  1 1  h.  —  Lettres  que 
lui  écrit  Catherine,  ■  35,  i38. 


116 

Mei.cn,  9*i    1*5,  ia6,    128,   noie; 

212,  3l3,    2l4,   210,  216. 

Melvil.  Ses  mémoires,  10,  i4,  10.3, 

note. 
Mendoza  (Rernardini),  57,  note. 
\1erlet(M.),  fit»- ,   i54,note;  i85, 

note. 
Menu,  envoyé  en  mission  à  Paris,  56, 

noie  ;  57.  —  Son  avis  sur  les  con- 

dilionsdepaix  proposées,  81,  note. 

—  Sa  querelle  avec  Martigues, 
1 15  ,  1 15,  note. 

Metala  (Le  chevalier  de),  i3i,  note. 

Metz  (Tioubles  à),  99,  101,  103, 
228,  note.  —  (Prisonniers  de), 
délivrés  par  Ainyot,  229,  noie.  — 
(Séjour  de  la  cour  à),  23o,  note; 
233,234,9.35. 

Mecilhox  (M.  de),  gouverneur  de 
Marseille,  recommandé  pur  Cathe- 
rine à  la  duchesse  de  Ferrare,  96. 

Mézières  (Le  marquis  de),  sa  com- 
pagnie, n3. —  Fait  lever  le  siège 
d'Vngouléme,  192,  note. 

Milan,  28,  3g,  372. 

Muon(  Le  médecin),  sauve  Marguerite 
de  Valois,  289. 

\Iir\nde  (Le  comte  de  la),  recom- 
mandé par  Catherine  au  duc  de 
Ferrare  ,111. 

Modbke  |  Archives  de),  62,  note. 

Mokquux,  3i,  4i ,  57,  58,  5g,  217, 
218. 

MoHCORTOUH  (La  bataille  de),  277, 
note. 

Mom.cc  (Biaise  de),  prévenu  de  la 
le^ée  d'une  armée  portugaise,  38. 

—  Va  assiéger  la  Rochelle,  121. — 
Ordre  que  lui  en  donne  Charles  IX , 
131,  note. —  Cité,  1  3a  ,  i33,  note. 

—  Charles  IX  nomme  chevaliers  de 
l'ordre  ceux  désignés  par  lui,  i36. 

—  Invité  par  Catherine  à  exécuter 
les  conditions  de  la  paix,  i36;  — 
\  laisserenreposlareinede  Navarre, 
1 36.  —  Payé  de  ses  pensions,  1  ûo. 

—  Chargé  d'une  entreprise  sur  la 
Rochelle,  lui.  —  N'a  pas  à  s'in- 
quiéter  du    gouvernenifiil     de     Ij 


TABLE  DES  MATIERES. 

Guyenne  qui  lui  sera  conservé, 
■  AS.  —  Invile  à  faire  observer 
l'édit  de  pacification.  1 45.  —  Sa 
marche  du  coté  de  Limoges,  193, 
note.  —  Situation  de  ses  troupes, 
195.  —  Défait  par  les  Vicomtes, 
217,  note.  —  Détail  parM.de  Piles, 
2i5,  note.  —  Invité  par  Cathe- 
rine à  veiller  à  la  défense  de  Bor- 
deaux, 2J2,  253,  et  à  secourir 
Terride,  272. —  Va  à  In  rencontre 
des  Vicomtes,  a53. 

Monlcc,  évèque  de  Valence,  3o, 
note.  —  Sa  lettre,  appendice. 
35a. 

Mom.cc  (Le  chevalier  de).  Fait  con- 
naître à  Catherine  que  beaucoup  de 
capitaines  demandent  leur  congé, 
92. 

MotiLEC  (Le  fils  de  Biaise  de),  cité, 
5,  note. 

Mostafié  (M.  de),  son  mariage  avec 
M"'  de  la  Chambre,  264. 

Montagi  (Le  château  de),  menacé 
par  les  proteslanls,  162. 

MoMAIlé  (M.  de),  2  43. 

Mo.NTARGIS,   56,    88,    96,    117,     133, 

20g. 

Montargis  (La  seigneurie  de),    147. 

Moawnua  (Les  vicomtes  de),  joints 
à  Condé  et  à  Henri  de  Navarre, 
217,  note.  —  Défont  Monluc,  217, 
note. 

MoNTBARD,  appartient  au  duc  de  Ne- 
mours, ii3. —  Sa  garnison,  ii4. 

Mostdidier,  12,  35,  292. 

Mo.vtereac,  86,  note;  —  88,  note; 
100. 

Montferrasd  (Le  comle  de),  288, 
note. 

Montport  l'Amairt  (Le  comté  de), 
288,  note. 

Montgovmerï.  Catherine  veut  savoir  de 
Matignon  où  il  est,  1,  g(i.  note. — 
Détail  Terride^  372.  —  Sa  lettre 
au  prince  de  Condé  pour  le  lui  an- 
noncer, 252,  noie. 

Moktignï  (Arrestation  de  M.  de),  57, 
noie. 


Mo.MLoiLf  (M.    de).  Sa   mission   en 

Ecosse,  28g. 

MuMMIllAlL,   86. 

Mohthoubci  (Le connétable  de).  Pré- 
venu par  Catherine  de  la  mort  de 
Daniley,  là; —  Des  troubles  d'Avi- 
gnon, i  '1.  — Lettre  que  lui  écrit 
Catherine  au  suj^i  des  troubles 
cpii  recommencent,  1 '1  ;  —  Au 
sujet  de  la  ciladelle  de  Lyon  mena- 
cée, i4.  —  A  son  arrivée,  elle  lui 
parlera  de  la  réponse  du  duc  de 
Ferrare,  1  4.  —  Regrets  qu'elle  lui 
exprime  sur  le  mauvais  étal  de  sa 
santé,  20.  — Instructions  qu'il  re- 
cuit pour  les"  montres  et  payements 
de  la  gendarmerie,  20.  —  Elle 
regrette  qu'il  ait  la  goutle,  24.  — 
Prévenu  du  passage  du  duc  d'Albe 
el  de  la  grossesse  de  la  reine  d'Es- 
pagne, 24.  —  Catherine  vient  le 
trouver  à  Chantilly,  32,  note.  — 
Charles  IX  lui  promet  pour  son 
fils  le  maréchal  la  survivance  de  sa 
charge,  32,  note.  —  Catherine 
l'invite  à  faire  voir  les  Suisses  au 
Roi,  5i.  —  Elle  lui  annonce  qu'elle 
a  visité  Corbie,  5i.  —  Le  prie 
de  demander  au  cardinal  de 
Chàlillon  de  céder  le  prieuré  de 
la  Réole,  5i.  —  Sollicité  de  nou- 
veau de  montrer  les  Suisses  à 
Charles  IX,  5a.  —  Prévenu  de 
l'ordre  donné  pour  le  payement  de 
la  gendarmerie,  52.  —  Catherine 
lui  indique  son  itinéraire,  54;  — 
Lui  annonce  qu'elle  a  eu  la  visite 
de  Sénarpont,  54.  —  Sa  bles- 
sure, sa  mort ,  73,  note. 

MoHTHOBEHCI  (Le  maréchal  François 
de).  Invité  par  Catherine  à  se  rendre 
à  Paris  et  à  surveiller  les  proie  - 
lants,  20.  —  Lettre  que  lui  adressa 
Charles  IX  sur  le  même  sujet,  20, 
note.  —  Catherine  lui  prescrit  dr 
ne  pas  laisser  entrer  en  Picardie 
les  réfugiés  des  Pavs-Ras,  32. — 
A  la  promesse  de  la  survivance  de 
la  charge  de    son  père.  32,  note. 


TABLE  DES  MATIERES. 


/ri  7 


—  Lettre  que  lui  écrit  Catherine 
au  sujet  des  pourparlers  de  la  paix 
dont  il  traite  avec  les  envoyés  de 
Condé,  îag,  i3o.  —  Lettre  que 
lui  adresse  à  ce  sujet  Charles  IX , 
i3o,  note.  —  Complimenté  par 
Catherine  pour  l'heureuse  conclu- 
sion de  la  pais,  i3a.  —  Instruc- 
tions qu'il  reçoit  pour  les  mesures 
à  prendre  vis-à-vis  des  protestants, 
1 5 1 ,  note. —  Sa  compagnie  envoyée 
à  Chauny,  i63.  —  Reçoit  la  mission 
de  régler  ce  qui  concerne  la  maison 
de  Worthy,  187.  —  Prévenu  par 
Catherine  du  passage  de  la  Mo- 
selle par  le  prince  d'Orange,  930. 

—  Prié  par  elle  de  prêter  son  assis- 
tance au  duc  d'Alençon,  230.  — 
Ses  dissentiments  avec  le  Parlement 
de  Paris,  a  17,  note.  —  Cité,  a85, 
note;  339,  note. 

Montmorency  (Les),  1  i5. 

Montboiun  (M.  de).  Envoyé  auprès  du 
duc  de  Ferrare,  4.  —  Envoyé  à 
Florence,  8.  —  Revient  d'Espagne, 
79.  —  Renvoyé  à  Madrid,  199; 
129,  note.  —  Recommandé  par 
Catherine  à  Fourquevaus,  i3o, 
t3a.  —  Son  retour  d'Espagne  at- 
tendu, i38,  i3g.  —  Envoyé  en 
Angleterre  et  en  Ecosse,  1 43,  1  44  , 
i53.  —  Envoyé  auprès  de  l'empe- 
reur Maximilien  pour  négocier  le 
mariage  de  Charles  IX,  189,  195. 

Montmorin  (L'abbaye  de),  108. 

MoriTPKKSiBB  (Le  duc  de),  7g.  —  Son 
avis  sur  les  conditions  de  paix  pro- 
posées, 81,  note.  —  Sera  satisfait 


dans  toutes  ses  demandes,  173.  — 
Prévenu  par  Catherine  de  la  gué- 
rison  de  Charles  IX,  173.  —  La 
marche  de  son  corps  d'armée  ,199, 
note.  —  Sa  jonction  avec  Marli- 
gues,  192.  —  Annonce  à  Cathe- 
rine la  défaite  de  Mouvans,  aoo. 
—  Sa  victoire  sur  les  protestants, 
200.  —  Va  se  joindre  au  duc 
de  Nemours,  300,  20.3,  note.  — 
Annonce  à  Charles  IX  la  mort  du 
jeune  Brissac,  aii,  note.  —  Cité, 
a85,  note. 

Montpensier  (Le  prince-  dauphin , 
François  de).  Favorable  à  la  paix, 
3i.  —  Renforts  demandés  pour  lui, 
1 1 3.  —  La  compagnie  du  sieur  de 
Batresse  lui  est  envoyée,  120,  note; 
t33,  note. 

Montsalles  (M.  de),  ioo,  note. 

Mobet  (Le  château  de),  29,  91. 

Mobillon  (Le  prévôt).  Sa  lettre  au 
cardinal  de  Granvelle  sur  le  siège 
deValenciennes,  29,  note. —  Lettre 
qu'il  reçoit  du  cardinal  de  Gran- 
velle, 26,  note.  —  Annonce  la 
reddition  de  Valenciennes  au  cardi- 
nal de  Granvelle,  a5,  note.  —  Ne 
croit  pas  au  passage  de  Philippe  II 
dans  les  Flandres,  a5,  note.  —  Le 
passage  du  duc  d'Alhe,  selon  lui, 
ne  servira  qu'à  troubler  le  pays, 
a5,  note.  —  Ce  qu'il  dit  du  comte 
d'Egmont,  5l  ,  note.  —  Fait  part 
au  cardinal  de  Granvelle  du  chemin 
pris  par  le  prince  d'Orange,  217, 
note.  —  Sa  lettre  au  cardinal  de 
Granvelle,  aa8,  note.   —  Mande 


audit  cardinal  ce  que  la  cour  fait  à 
Metz,  33o,  note.  —  Déliance  qu'il 
exprime,  33o,  note. 

Mobisques  de  Gbenvde  (Les),  battus 
par  le  marquis  de  Velles,  270. 

Mobvillier.  Un  des  négociateurs  de 
la  paix,  129,  i3o.  —  Lettre  que 
lui  adresse  à  ce  sujet  Charles  IX, 
i3o,  note.  —  Remercié  par  Cathe- 
rine de  cette  heureuse  conclu- 
sion, i3a.  —  Son  soudain  parle- 
ment étonne  Catherine,  186.  — 
Annonce  l'arrivée  à  la  frontière  de 
Rourgogne  du  duc  Casimir,   25a. 

—  Cité,  a53. —  Sa  lettre  à  L'Ho«- 
pilal   sur  sa  disgrâce,   376,  note. 

—  Ce  qu'il  pense  de  Catherine, 
274,  note.  —  Cité,  280,  note.  — 
Le  mémoire  présenté  par  le  maré- 
chal de  Cossé  lui  est  remis,  3 10. 

—  Chargé  par  Catherine  d'une  en- 
quête au  sujet  du  meurtre  du  frère 
de  la  petite  Nojent,  3i5,  3 16. 

Morvillier  (Jean  de  Lannoy,  sr  de). 
Recommandé  par  Catherine  à 
M.  d'Humières,  398.  —  Lettres 
d'abolition  à  lui  octroyées  par 
Charles  IX,  398,  note.  —  Le  ma- 
riage de  sa  fdle  favorisé  par  Cathe- 
rine, 397,  303. 

Moulins,  27. 

Mouvans.  Sa  défaite,  sa  mort,  200, 
ao3,  note;  appendice,  336. 

Murraï.  Députés  qu'il  envoie  en 
France,  118,  note. 

Musset  (Le  courrier),  détroussé,  3ao, 
3aa. 

Mussidah  (Le  siège  de),  a4i. 


N 


Nagera  (Le  duc  de).  Attendu  en 
France,  a54.  —  Mission  dont  le 
charge  dona  Juana,  a55.  —  Son 
arrivée  en  France,  a 59. 

Nancy:,  39g. 

Nantes.  Mise  à  l'abri  de  toute  at- 
taque, 173,  note. 

Catherine  de  Médicis.  —  111 


Nanteuil,  45. 

Narbonne,  i4,  3g,  4g,  168,  179, 
260,  359. 

Navarre  (Henri,  prince  de).  Sa  com- 
pagnie, 38.  —  Sa  lettre  an  duc 
des  Deux-Ponts  pour  presser  sa 
marche,    317.    —   Catherine   l'ail 


respecter  ses  domaines  par  M.  d'Es- 
cars,  3  2  3.  —  Sa  lettre  pour  re- 
mercier Cécil  de  son  assistance. 
339,  note.  —  Sa  lettre  au  princi- 
d'Orange,  237,  note.  —  Sa  lettre 
à  Cécil  pour  atténuer  la  défaite  de 
Jarnac,    a38,    note.    —    Rejoint 

53 


IttPMULMt     Hlhiili: 


M6 

l'armée  protestante,  096.  —  Pré- 
venu (le  la  défaite  de  Terride,  37a. 

—  Fait  part  au  duc  des  Deux- 
PontS  de  la  bataille  de  Jarnac. 
a3o,   note.   —   Cité,   273,  note. 

—  Sa  lettre  à  Cécil  pour  lui 
annoncer  la  défaite  de  Monconlour 
et  l'atténuer,  277,  378,  note.  — 
Lui  demande  assistance,  278,  note. 

—  Négocie  la  paix,  29.3,  note; 
395,  3ai.  —  Cité,  3n.  —  Se 
tient  en  Languedoc,  3ia,  note.  — 
Députés  qu'il  envoie  pour  la  paix, 
3a  3. 

Navarub  (La),  189. 

.Nkmours  (La  ville  de),  39. 

Nfiiiouns  (La  duchesse  dr).  Catherine 
demande  de  ses  nouvelles  au  duc, 
8.  —  Son  accouchement,  8,  noie. 

—  Catherine  regrette  qu'elle  ne  soit 
pas  rétablie,  iâ.  —  Attendue  par 
elle,  i5.  —  Priée  de  remettre  son 
mémoire  à  Lansac,  i5.  —  Lettre 
affectueuse  que  lui  écrit  Catherine, 
3-.  —  Catherine  lui  donne  de  ses 
nouvelles,  A5.  —  Lui  parle  du  sé- 
jour des  duc  et  duchesse  de  Lor- 
raine auprès  d'elle,  65;  —  De  son 
festin  aux  Tuileries,  ha.  —  Lui 
annonce  son  dépait,  lia.  —  Citée, 
60,  note.  —  Paroles  défavorables 
au  duc  son  époux,  qu'elle  répète  à 
Catherine,  83.  —  Demandée  par 
Catherine,  137.  —  Reçoit  par  elle 
des  nouvelles  de  ses  fils,  127.  -  • 
Remerciée  par  elle  de  l'avoir  fait 
\isiter,  ao3.  —  Attendue,  3o3.  — 
Lettre  qu'elle  reçoit  au  sujet  de 
la  santé  du  duc,  .'.17. —  Priée  par 
Catherine  de  la  recommander  aux 
prières  de  M"' di- Saint  Pierre,  217. 

— Apprend  la  prise  de  Chateilerault, 

168,  —  Kelicil''''  par  Catherine  de 
la  guérison  du  duc,  aG3.  —  in- 
terrogée par  elle  sur  un  prèlre, 
■63.  —  Complimentée  sur  i'amé- 

liontion  de  la  santé  du  duc,  aG8. 
—  Rassurée  sur  le  sort  de  ses  fils 

av,o>gr>      dans      Poitiers,     3b8.     — 


TABLE  DES  MATIERES. 

Citée,  270,  note.  ■ —  Rassurée  sur 
la  blessure  du  duc  de  Guise  son  fils, 
1179. —  Catherine  l'entretient  de  la 
maladie  du  duc  son  mari,  283.  — 
Retenue  auprès  d'elle,  3oo.  — 
Lettre  qu'elle  reçoit  par  son  lils, 
3oo.  —  Priée  par  Catherine  de 
lui  donner  de  ses  nouvelles  et  de 
celles  du  duc,  3o5.  —  Prévenue 
de  l'arrivée  de  l'Empereur  à  Spire, 
3o5.  —  De  la  marche  des  protes- 
tants du  coté  du  Dauphiné,  3o5. 

—  Ce  que  lui  écrit  le  cardinal  de 
Lorraine  des  pourparlers  de  la 
paix,  3o8,  note. 

Nijmui  ns  (Le  duc  de).  Prié  par  Cathe- 
rine de  remplacer  les  Suisses  de  la 
garnison  de  Lyon  par  des  Français, 
8.  —  Sa  recommandation  pour  le  ca- 
pitaine Alphonse  Lazare  ne  sera  pas 
mise  de  côté,  8.  —  Catherine  lui 
demande  des  nouvelles  de  sa 
femme,  8.  —  Elle  lui  écrit  au 
sujet  d'une  surprise  tentée  sur  la 
citadelle  de  Lyon,  17.  —  Ma- 
lade au  moment  de  la  journée  de 
Meaux,  5o,  note.  —  Reprend  les 
passages  du  coté  de  la  Normandie, 
71.  —  Se.  signale  à  la  bataille  de 
Saint-Denis,  73.  —  Appelé  à  dé- 
libérer avec  les  chefs  de  l'armée, 
•jq.  —  Son  avis  sur  les  conditions 
de  paix  proposées,  81,  note.  — 
Catherine  dément  les  paroles  qu'on 
lui  a  prêtées  contre  lui,  8a.  — 
Combault  lui  communique  les  arti- 
cles proposés  pour  la  paix,  83.  — 
Prévenu  du  prochain  payement  des 
arquebusiers,  87.  —  Invité  à  en 
réduire  le  nombre,  87.  —  Lettre 
que  lui  écrit  Charles  IX,  96,  note. 

—  Catherine  lui  parle  des  inquié- 
tudes qu'elle  a  eues  à  l'occasion  de 
son  fils  et  de  lui,  98.  —  Lui  fait 
connaître  la  marche  des  retires, 
98,  99.  —  Lui  manifeste  son 
désir  de  la  paix,  99.  —  Re- 
commandations qu'elle  lui  fait  pour 
la  bonne  conduite  de  l'armée,  io.3.  I 


■ —  Lettre  qu'elle  lui  écrit  au  sujet 
des  propositions  de  paix,  1(17.  — 
Reçoit  une  déclaration  du  Roi  re- 
lative a  la  paix,  110.  —  Le  châ- 
teau de  Montbard  lui  appartient, 
11Û.  —  Ne  peut  obtenir  pour  son 
protégé  la  compagnie  du  sr  la  Moil- 
leraie,  1 1  '1.  — -  Prié  de  renvoyer  les 
lettres  patentes  que  lui  a  apportées 
Combault,  116.  —  Catherine  lui 
envoie  un  médecin,  116.  —  Invité 
par  elle  à  venir  se  faire  guérir  à 
Paris ,  1 1  0.  —  Réclame  des  pa- 
tentes à  Catherine,  131.  —  Elle 
lui  annonce  l'investissement  de  la 
Rochelle  par  Moulue,  121.  —  Elle 
veut  l'avoir  près  de  sa  personne 
pour  traiter  de  la  paix,  128.  — 
Nommé  lieutenant  général  du  gou- 
vernement du  Lyonnais,  172. — 
Assurance  que  lui  donne  Catherine 
de  la  prochaine  fin  de  la  guerre, 
191.  —  Elle  lui  recommande  le 
s'  de  Piousin,  191.  —  Prié  par 
elle  de  lui  donner  de  ses  nouvelles, 
197.  —  Approuvé  de  se  servir  de 
chifTres  pour  ses  lettres,  197. — 
Reçoit  des  nouvelles  de  Charles  IX 
et  de  Catherine  par  d'Elbène, 
197.  —  Lettre  que  lui  écrit  Cathe- 
rine au  sujet  du  payement  de  ses 
troupes,  199,  200.  —  Apprend 
par  elle  la  inarche  du  duc  d'Anjou 
et   la   défaite   de  Mouvans,    aoo. 

—  Elle  lui  promet  le  prompt 
pavement  de  ses  troupes,  201.  — 
Charles  IX  le  renseigue  sur  les 
mouvements  de  l'armée  prolestante , 
aoi,  note.  —  11  envoie  visiter  Ca- 
therine, 203. — •  En  est  remercié, 
302.  —  Reçoit  d'elle  de  nouveaux 
témoignages  d'affection,  302.  — 
Supplié  par  elle  de  faire  diligence 
pour  rejoindre  l'armée,  ao3.  — 
Rons  renseignements  qu'elle  lui 
donne  sur  le  capitaine  Hyeronime, 
2o5.  —  Il  lui  est  renvoyé,  208. 

—  Catherine  lui  mande  qu'on  est 
en  prières  pour   l'heureux   succès 


TABLE  DES  MATIERES. 


419 


ilu  duc  d'Anjou,  208.  —  Prié 
d'amener  les  forces  dont  il  disposera 
pour  s'opposer  aux  entreprises  du 
prince  d'Orange,  309.  —  Ce  que 
lui  dit  Catherine  du  sr  de  l'Eslang, 
a 09.  —  Invité  par  elle  à  hâter 
l'arrivée  des  forces  du  s'  d'L'rfé, 
aii.  —  Renseigné  par  Charles  IX 
sur  la  situation  de  l'armée  royale 
et  sur  celle  de  l'armée  protestante, 
au,  note.  —  Prié  de  venir  le  re- 
joindre, an,  note.  —  Ordres  que 
lui  donne  Charles  IX  pour  l'em- 
barquement des  troupes,  au,  note. 

—  Prié  par  Catherine  de  stimuler 
le  comte  de  Tende,  91  a.  —  Ré- 
ponse qu'elle  lui  adresse  au  sujet 
des  partisans  de  Lyon,  21a.  — 
Attendu  avec  impatience,  ai 3.  — 
Lettre  qu'il  reçoit  de  Roanne, 
si  A.  —  Prié   de  se  hâter,  3ii. 

—  Le  départ  de  Charles  IX  pour 
l'armée  lui  est  annoncé  par  Cathe- 
rine, ai  i.  —  Poursuit  Genlis, 
227.  —  Recommandations  que  lui 
adresse  Catherine,  aa8.  —  Chargé 
d'empêcher  l'entrée  du  duc  des 
Deux-Ponts,  a 36,  note.  —  Ex- 
cuses que  lui  fait  Catherine  pour 
ne  lui  avoir  point  écrit,  23g.  — 
Promesses  qu'elle  lui  fait,  289.  — 
Charles  IX  lui  parle  des  vilains 
écrits  que  lui  a  adressés  le  duc  des 
Deux-Ponts,  339,  note.  —  Reçoit 
l'ordre  d'attaquer  le  duc  des  Deux- 
Ponts,  239,  note.  —  Mansfeld  se 
rallie  à  lui,  23g,  note.  —  Lettre 
que  lui  écrit  Catherine  au  sujet  de 
sa  maladie,  sii.  —  Invité  à  venir 
se  soigner  à  Paris,  ail.  —  Prié 
de  donner  des  nouvelles  de  sa 
santé,  24  1.  —  Lettre  de  Charles  IX 
qui  regrette  que  son  triste  étal 
l'empêche  de  venir,  34 1,  note.  — 
Catherine  lui  annonce  son  retour 
du  camp,  267.  —  Lui  vante  la 
force  et  la  beauté  de  l'armée  royale , 
257.  —  Sa  guérison  dont  se  ré- 
jouit Catherine,  a63.  —  Prévenu 


par  le  duc  d'Anjou  de  la  levée  du 
siège  de  Poitiers,  270.  —  Lettre 
qu'il  reçoit  de  Catherine  au  sujet 
de  sa  maladie,  e8C,  387.  —  Ce 
qu'il  dit  des  remèdes  qu'il  fait, 
287,  note.  —  N'espère  pas  la  paix, 
387,  note.  — Fait  part  à  Renée  de 
Ferrare  des  négociations  entamées 
pour  la  paix,  ag3,  note.  —  Ex- 
cuses que  lui  adresse  Catherine 
pour  lui  avoir  gardé  sa  femme, 
3oo.  —  Sa  lettre  à  la  duchesse  de 
Ferrare,  3oo,  note.  —  Prévenu 
par  Catherine  qu'elle  attend  Téli- 
gny,  porteur  des  propositions  de 
paix,  3o8. 

Nemours  (Le  duché  de),  86,  note. 

Nessos,  bourg  où  meurt  le  duc  des 
Deux-Ponts,  2i6. 

Nelcuelle  (M.  de).  Visite  Catherine 
de  la  part  du  duc  de  Nemours, 
aoa.  —  Cité,  aii. 

Necfville  (M.  de),  i35,  ii8. 

Nevers  (  La  ville  de  ) ,  en  danger  d'être 
prise,  ai 3. 

Nevers  (Le  duc  de).  Catherine  lui  an- 
nonce qu'Adrian  Bâillon  est  nommé 
chevalier  de  l'ordre,  5o.  —  Pré- 
venu de  la  prise  d'armes  des  pro- 
testants, Ci.  —  Fait  part  de  l'amé- 
lioration de  la  situation,  G3.  — 
Lettre  que  lui  adresse  Robertet, 
6i,  note.  —  Le  courrier  qui  lui 
est  envoyé  est  dévalisé,  66.  - — 
Catherine  lui  recommande  Louis 
de  Montafié  et  les  frères  Trivullio. 
68,  Cg.  —  Le  prie  de  faire  grande 
diligence,  Cg.  —  Invité  à  se 
joindre  aux  Suisses  attendus  et 
aux  forces  envoyées  parle  duc  de  Sa- 
voie, 71.  —  Prévenu  par  Robertet 
de  la  mort  du  connétable,  75, 
note.  —  Appelé  par  Catherine, 
7G.  —  Invité  par  elle  à  reprendre, 
en  passant,  Màcon  et  Autun,  78. 
—  Rappelé  par  Charles  IX  et 
Catherine,  83,  83.  —  Lettres  que 
lui  écrit  Robertet  pour  l'inviter  à 
venir,  83 ,  note.  —  Rappelé  de  nou- 


veau par  Catherine  et  Charles  IX, 
8i.  —  Mis  en  demeure  de  se 
joindre  au  duc  d'Anjou,  88.  — 
Lettre  que  lui  écrit  à  ce  sujet 
Charles  IX,  88,  note.  —  Compli- 
menté pour  la  part  prise  à  la  ré- 
duction de  Màcon,  go.  —  Gratifié 
des  demandes  faites  pour  les  muni- 
dons  trouvées  à  Màcon,  go.  — 
Entretenu  par  Catherine  du  conflit 
survenu  entre  Brissac  et  La  Châtre, 
90,  91.  —  Catherine  lui  recom- 
mande le  s'  Alphonse  Lazare,  ga. 

—  Prié  de  se  hâter,  g  3.  — 
Charles  IX  lui  fait  connaître  la 
marche  des  protestants,  g3,  note. 

—  Invité  à  se  joindre  au  duc 
d'Aumale,  g3,  gi,  96.  —  Cité, 
100,  note.  —  Fait  connaître  au 
duc  d'Anjou  la  situation  des  deux 
armées,  io5.  —  Invité  par  Cathe- 
rine à  user  de  ses  avantages,  ni; 

—  A  mettre  une  garnison  dans 
Montbard,  ni.  —  Accusé  de  vou- 
loir faire  tuer  tous  les  huguenots, 
1 5g ,  note.  —  Relies  promesses 
que  lui  fait  Catherine  pour  bâter 
sa  venue,  262.  —  Elle  lui  écrit 
qu'il  ne  s'est  rien  passé  à  l'armée, 
s6i,  268.  —  Prévenu  de  la  levée 
du  siège  de  Poitiers,  271. 

Nevers  (MUr  de).  Voir  Clèves. 
Nicolaï,    chargé  de   l'évaluation   des 

apanages     des    ducs    d'Anjou    et 

d'Alençon,  s 88,  3ii. 
Nicole  (Jehan).  Cité,  3. 

NlMÈGCE,    339. 

Niort,  918,395,337,  961,  365. 

Nogekt-sur-Sbine  (Prise  de),  8C, 
note. 

Noircirmes  (M.  de),  a3,  note. 

Norfole.  Son  mariage  projeté  avec 
Marie  Stuart,  981. 

NoRyANDiE  (La),  71,  i9i  ,  si5,  aig, 
861. 

Norris  (Sir  Henri),  ambassadeur 
d'Angleterre.  Lettre  que  lui  écrit 
Catherine  au  sujet  de  dépréda- 
tions   commises    par   le   capitaine 

53. 


420 


TABLE  DES  MATIERES. 


Paul,  19.  —  Sa  dépèche  à  Elisa- 
beth, 29,  noie.  —  Catherine  l'in- 
vite à  aller  à  Paris  c»  attendant 
une  audience,  3i.  —  Dépêche  de 
lui,  .'!•!,  note.  —  Cité,  5i,  note; 
89,  io5,  note.  —  Entretient  la 
reine  sa  maîtresse  des  desseins  se- 
crets du  cardinal  de  Lorraine,  i85, 
note.  —  Sa  lettre  à  Cécil  sur  le 
même  sujet,  183,  note.  —  An- 
nonce le  départ  de  Charles  IX  pour 
Orléans,  aoo,  note.  —  Renseigne 
la  reine  Elisabeth  sur  la  situation 
des  deux  armées  catholique  et  pro- 


testante, 317,  note.  —  Entretient 
Elisabeth  des  dissentiments  sur- 
venus entre  le  maréchal  de  Mont- 
morency et  le  Parlement  de  Paris, 
220,  note.  —  l'ait  part  à  Elisa- 
beth d'une  entrevue  avec  Catherine, 
23-3,  note.  —  Cité,  aa5.  —  Sa 
lettre  au  cardinal  de  Cbàtillon  sur 
la  situation  de  Paris,  226,  note. 
—  Annonce  à  Cécil  le  départ  de 
Genlis  pour  la  Franche-Comté, 
237,  note.  —  Ecrit  que  le  duc  des 
Deux-Ponts  est  devant  la  Charité, 
2. '12,  note.    —   Faux  bruits   qu'il 


répand  et  dont  se  plaint  Catherine, 
260.  —  Mande  que  Andelot  a  été 
empoisonné,  a6o,  note.  —  Mé- 
moire qu'il  soumet  à  Charles  1\  et 
dont  Catherine  se  montre  très 
irritée,  17g,  180,  181,  182, 
note.  —  Lettre  que  lui  écrit  à  ce 
sujet  la  reine  sa  maîtresse,  i83, 
note. 

\oïers.  Ville  de  Bourgogne  où  se 
retire  le  prince  de  Condé,  i58, 
note;  i5g,  note;  i6i.  —  (Condé 
s'enfuit  de),  176. 

Noyon,  238. 


0 


Olbkok  (L'ile  d'),  a83. 

Orange  (Le  prince  d'),  57,  note. 
—  Se  renforce,  174.  —  Sa 
marche  encore  incertaine,  189. — 
Gîté,  193,  note.  —  Son  dessein 
changé,  io3.  —  Catherine  redoute 
ses  entreprises,  a 09.  —  Menace 
Paris,  211,  note.  —  Charles  IX 
s'inquiète     de     son     immobilité, 


216.  —  Son  itinéraire,  317.  — 
Son  itinéraire,  signalé  par  Cathe- 
rine, 320;  —  Par  Feruand  de  Lan- 
noy,  230,  note.  —  Passe  la  Moselle, 
220.  —  Se  retire  en  Allemagne, 
225.  —  Le  prince  de  Condé  lui 
écrit  pour  démentir  les  bruits  de 
paix,  327,  note. 
Ordec  (L'abbé  d'),  i3i. 


Orléans,  55,  80,  107,  109,  ii3, 
128,  note;  1 38 ,  note;  1  '10,  îig, 
note;  1 05  note;  300,  note;  202, 
20.3,  2o4,  2o5,  209,  210,  a4o, 
a4g,  note;  n55,  257,  258,  25g, 
262 ,  s63,  26/1. 

Orléans  (Le  duché  d"),  i56. 

Orthez,  27.3,  note. 


1' 


Palatin  (Le  comte).  Visité  par  le  duc 
Jehan  Guillaume  deSaxe,  1  33,  note. 
—  Cette  visite  inquiète  Charles  IX, 
132 ,  note. 

P\Rimi.i.o\  (M.  de),  envoyé  en  Angle- 
terre, 3.3i ,  note;  s38,  note. 

Paris.  1,  2,  3,  4,  5,  (i,  7,  8,  9, 
10,  i  '1 ,  20,  35 ,  60,  48,  65 ,  66, 
67,  68,  6g,  70,  71,  72,  73,  74, 
76,  82,  83,  84,  85,86,  87,88, 
90,  91,  92,  g3,  o4,  g5,  96,  g7, 

98,   100,    103  ,     10/i  ,     106,    108, 

10g,  110,  111,    1  1 3,  1 1  '1,  1 15, 

I  I  S,    120,    121  ,    123,    123,  12Û, 

190,  1  a6,  1  "7,  1  3i,  1.38,  i3g, 
161,  lia,  l 'il! ,  1  li  '1 ,  i45,  166, 
1 '17,  i48,  i4g,  i5o,   1 5 1 ,  igo, 


îgi,  192,  ig.3,  ig4,  ig5,  196, 

'97>  '98>  '99'  a00'  909>  911' 
note;  236,  note;  361,   a65,  335. 

—  Le  culte  protestant  interdit  à 
Paris,  81,  note. 

Paris  (L'évèché  de),  175. 

(Les    échevins    de),   sollicités 
d'un  emprunt  par  Catherine,   16. 

—  invités  à  maintenir  leur  ville  en 
repos,  57.  —  Lettre  que  leur  écrit 
Charles  IX  à  ce  sujet,  57,  note.  — 
Félicités  du  calme  dont  jouit  la 
ville,  4g.  —  Maintenus  dans  tous 
leurs  privilèges,  5o. 

(Les  gens  du    Parlement  de), 

sollicités  d'un  emprunt  par  Cathe- 
rine, 16. —  Publient  deux  édits 


contrôles  protestants,  18g.  —  En 
dissentiment  avec  le  maréchal  de 
Montmorency,  330,  note. —  Invités 
à  procéder  à  la  réception  du  pro- 
cureur général  La  Guesle,  398. — 
Se  refusent  à  l'admission  de  Nicolas 
Rrùlart  en  qualité  de  maître  des 
requêtes,  3a3. 

Parizot,  envoyé  d'Espagne  par  Four- 
quevaux,  a  10. 

Parme   (Marguerite,    duchesse    de), 

23. 

Partiienaï,  280,  note. 

Pasquier,  1  2  ,  note. 

Paul  (Le  capitaine  Pierre).  Arrêté  à 

Bordeaux  pour  déprédations,   19. 

—  Son  procès  ,19,  note. 


TABLE  DES  MATIERES. 


h-2\ 


Pivs-Bis  (Les^,  C,  33,  33,  34,  35, 
4g,  56,  note;  5y,  note;  119,  221, 
2  2  3 ,  268. 

Pelleté  (Nicolas  de),  archevêque  de 
Sens.  Convoite  le  chapeau  de  car- 
dinal, 326,  note.  —  Ne  croit  pas 
à  la  paix,  3  85,  note  ;  3a 6,  note. 

Périgord  (Le),  25y. 

Périgueut,  sa  sécurité  assurée.  361. 

Péronne,  17,  52,  54. 

■  (Les  coutumes  du  gouverne- 
ment de),  12. 

Perpignan,  4g,  note. 

Perrin  (Claude),  cité,  3. 

Perron  (Di),  neveu  de  Monluc,  t4i. 

Personne  (La),  sa  mission  pour  la 
paix  et  son  audience,  382,  note; 
a85,  note. 

Philippe  IL  Fourquevaux  prié  d'a- 
vertir Catherine  de  son  départ  poul- 
ies Flandre*,  7.  —  Cité,  a3,  24. 

—  Son  projet  de  voyage  en  Italie, 
35.  —  Le  prévôt  Morillon  n'y  croit 
pas,  25,  note.  —  Son  voyage  en 
Flandre  démenti  par  le  prince 
d'Evoli,  33,  note.  —  Lettre  que 
lui  écrit  Catherine  en  lui  en- 
voyant  L'Aubespine  le  jeune,  34. 

—  Prévenu  de  la  levée  des  Suisses, 
37.  —  Cité,  57,  note.  —  Avances 
qu'il  fait  au  nonce  du  pape,  4g, 
note.  —  Ses  irrésolutions  pour  son 
voyage  des  Pays-Bas  signalées  par 
Charles  IX,  56,  note.  —  Prévenu 
par  Catherine  de  la  surprise  de 
Meaux,  61.  —  Remercié  pour 
l'offre  de  son  ambassadeur,  61,  62. 

—  Secours  qu'il  envoie,  71.  — 
Prévenu  des  troubles  de  Metz,  72. 

—  Lettre  où  Catherine  lui  annonce 
la  bataille  de  Saint-Denis,  70.  — 
Averti  par  elle  que  le  secours  qu'il 
envoie  est  arrivé  à  Beanvais,  70.  — 
Elle  lui  fait  communiquer  par  Four- 
quevaux les  propositions  de  paix 
de  Condé,  106.  —  Son  passage 
dans  les  Flandres,  1 34.  —  Cathe- 
rine se  recommande  à  sa  bonne 
grâce,  i3g.  —  Lettre  qu'il  écrit  à 


l'Empereur  pour  le  mariage  de 
Charles  IX,  i4S.  —  Incertitude  de 
son  passage  dans  les  Flandres,  161. 

—  Catherine  croit  qu'il  s'y  déci- 
dera ,  161.  —  Cité,  171.  —  Refuse 
de  recevoir  Fourquevaux,  173, 
note.  —  Attend  l'archiduc  Charles, 
173,  note.  —  Chargé  par  l'Empe- 
reur de  la  conclusion  du  mariage 
de  Charles  IX,  18g.  —  Remercie- 
ments que  Fourquevaux  est  chargé 
de  lui  témoigner  pour  secours  of- 
ferts, 18g.  —  Prié  d'écrire  au  duc 
d'Albe  de  s'entendre  avec  Cossé  et 
le  duc  d'Aumale,  190.  —  Cathe- 
rine lui  parle  du  régime  comme 
nourriture  que  devrait  suivre  la 
reine  sa  femme,  ig.3.  —  Four- 
quevaux chargé  de  le  remercier  de 
ses  offres,  ao3  ;  —  De  lui  annoncer 
l'entrée  dans  les  Flandres  du  se- 
cours demandé  par  le  duc  d'Albe, 
2o3.  —  Leltre  que  lui  écrit  Cathe- 
rine à  l'occasion  de  la  mort  de  la 
reine  d'Espagne,  2o4.  —  Elle  pense 
à  lui  pour  Marguerite  de  Valois, 
206.  —  L'arrivée  du  cardinal  de 
Guise  lui  est  annoncée,  so5.  — 
Fait  semblant  de  vouloir  épouser 
Marguerite  de  Valois,  3 10. —  Cathe- 
rine n'en  est  pas  dupe,  310.  — 
Indécis  sur  la  femme  qu'il  épou- 
sera, 221,  note.  —  Catherine  lui 
rappelle  ses  promesses  non  te- 
nues, 2.33.  —  Dans  l'intérêt  des 
deux  couronnes  elle  accepte  pour 
Charles  IX  l'infante  Isabelle,  333. 

—  11  est  prié  de  donner  au  moins 
une  résolution  certaine  à  ce  projet, 
s33.  —  Lettre  que  Catherine  lui 
envoie  par  Almeida,  s 35.  —  Pressé 
par  elle  de  ne  pas  retarder  le  ma- 
riage de  Charles  IX,  335.  —  Lettre 
d'elle  qu'il  en  reçoit  pour  le  remer- 
cier de  son  offre  d'arquebusiers, 
2  4  '1  ;  —  Pour  lui  faire  l'éloge  du  s' 
de  Mansfeld  envoyé  par  lui,  344. — 
Cité,  s48.  —  Transmet  sa  réponse 
par  le  cardinal  de  Siguence  à  Four- 


quevaux, 349.  —  Guy  de  Lubersac 
lui  est  recommandé  par  Catherine, 
a54.  —  Interrogé  par  elle  sur 
l'époque  du  départ  d'Isabelle  d'Au- 
triche, 357.  —  Démonstrations 
d'amitié  et  de  dévouement  qu'il 
reçoit  de  Catherine,  s58.  —  Pré- 
venu de  la  jonction  du  duc  des 
Deux-Ponts  et  de  l'amiral,  a58.  — 
Sollicité  du  secours  promis,  258. 

—  Prié  d'intervenir  auprès  de  la 
reine  d'Angleterre,  a58.  —  Mar- 
ques d'affection  que  lui  prodigue 
Catherine,  258.  —  Son  interven- 
tion réclamée  auprès  de  l'Empereur 
pour  éviter  une  nouvelle  invasion 
allemande ,  260.  —  Représentations 
que  Fourquevaux  doit  lui  soumettre , 
265.  —  Ce  que  dit  de  lui  Charles  IX 
en  envoyant  à  Fourquevaux  des  in- 
structions pour  son  mariage  avec 
Elisabeth  d'Autriche,  266,  note.  — 
Remercié  par  Catherine  ponrsecours 
envoyé,  366.  —  Ses  bons  offices 
auprès  de  l'Empereur  pour  empê- 
cher la  venue  de  nouveaux  retires, 
273.  —  En  est  remercié  par  Cathe- 
rine, 373.  —  Lettre  qu'il  reçoit 
d'elle  sprès  la  victoire  de  Moncon- 
tour,  378.  —  Charles  IX  le  met  en 
demeure  de  ratifier  sa  promesse 
pour  le  mariage  de  Marguerite  de 
Valois,  280,  note.  —  Conseil  que 
lui  fait  demander  Catherine,  283. 

—  Engagements  qu'il  a  pris  pour  le 
mariage  de  Marguerite  de  Valois, 
287,  note.  —  Catherine  désire  une 
entrevue  avec  lui,  2go.  —  Confère 
à  Jéronimo  Goiidi  l'ordre  de  Saint- 
Jacques-de-1'Épée,  2g3.  —  Pro- 
testations d'affection  que  lui  adresse 
Catherine,  396.  —  Pressenti  par 
elle  sur  la  négociation  de  la  paix. 
396.  —  Remercié  par  elle  de  l'avoir 
fait  féliciter  de  la  victoire  de  Mon- 
contour,  397.  —  Elle  renonce  à  un 
projet   d'entrevue   avec    lui,  3o4. 

—  Elle  veut  savoir  s'il  accepte  la 
responsabilité  des  propos  tenus  par 


û-22 


TABLE  DES  MATIERES. 


Alavo  à  Charles  IX  ,333.  —  Réponse 
qu'elle  lui  adresse  sur  ce  qu'il  lui  a 
fait  dire  par  Goodi,  3a3.  —  Elle 
demande  de  ses  nouvelles  à  Four- 
quevaux,  3i5.  —  Cité,  317.  — 
Son  mariage  aveé  la  fille  ainée  de 
UaximilièD,  3i8.  —  l'ro])os  tenus 
à  ce  sujet  par  Ghanlonnay,  3 18. 
—  Cité,  339. 

I'hii.ippkïille  (Le  gouvernement  de), 
3a. 

Picardie  (La).  Interdite  aux  réfugiés 
des  Pays-Bas,  32,  60,  note;  98, 
189,  311,  note;  245,  2^9,  261. 

(Les  places  fortes  de),  5o. 

(Opérations     militaires     eu), 

193,  note. 

(Payement    des    troupes    de), 

199,  200. 

Pie  V.  Lettre  que  lui  écrit  Catherine, 
139.  —  Elle  lui  rappelle  les  ser- 
vices rendus  par  son  fils  à  la  cause 
catholique,  17.  —  Charles  IX  et 
Catherine  lui  écrivent  en  faveur  de 
l'évêque  de  Langres,  175.  — Ca- 
therine lui  annonce  la  victoire  du 
duc  de  Monlpensier,  301.  —  Elle 
lui  parle  de  la  fin  toute  chrétienne 
de  sa  fille  la  reine  d'Espagne,  aoi. 
—  Remercié  du  secours  envoyé, 
263.  —  Prié  d'en  envoyer  un  nou- 
veau, 262, —  LesenlanlsdeM.de 
la  Bourdaisière  lui  sont  recom- 
mandés, 296.  —  Catherine  lui 
notifie  la  nomination  d'Amyot  à 
l'évêché  d'Auxerre,  396.  —  Au- 
dience qu'il  donne  à  l'évêque  du 


Mans,  3oG,  note.  —  Sa  réponse  à 
l'ouverture  qui  lui  est  faite  de  la 
négociation  de  la  paix ,  3o6,  307, 
note.  —  Mal  disposé  pour  M.  de 
Foix,  3 1 5.  —  Ses  lettres  à 
Charles  IX  pour  le  détourner  de  la 
paix  avec  les  protestants,  33o,  note. 
—  Audience  donnée  par  lui  au  car- 
dinal de  Rambouillet ,  33o ,  note. — 
Défiances  qu'il  témoigne  des  consé- 
quences de  la  paix ,  33 1 ,  note. —  Sa 
lettre  au  cardinal  de  Lorraine  pour 
l'engager  à  s'opposer  à  un  accord 
avec  les  protestants,  33o,  noie.  — 
Ses  lettres  au  cardinal  de  Lorraine 
et  à  Charles  IX  à  l'occasion  de  la 
paix  de  Saint-dermain,  33  a,  note. 

Piémont  (Le),  17,  note;   28. 

Piknnbs(M.  de),  désigné  par  Cal  benne 
à  Sénarpont  pour  l'assister,  97.  — 
Mis  en  demeure  de  ne  rien  entre- 
prendre sur  le  pouvoir  de  M.  d'Hu- 
mières,  807.  — ■  Porteur  d'une 
lettre  au  duc  de  Nemours,  131. 

Piffers  (Le  colonel),  Suisse,  181. 

Piles  (M.  de),  défait  quatre  com- 
pagnies de  Monluc,  217,  note. 

Piousin  (Le  sieur  de),  recommandé  par 
Catherine  au  duc  de  Nemours,  191. 

Plessis  (M.  du),  envoyé  à  la  Rochelle, 
106. 

Plessis  (Le),  valet  de  chambre  de 
Charles  IX,  sa  mission  à  la  Ro- 
chelle. 10 II.  —  Envoyé  auprès  du 
duc  de  Nemours,  aoi,  note. 

Plessis-Macé  (Le),  3oo. 

Plessis-les-Touiis,    268,   269,   270, 


271,  272,  273,  374,  276,  277. 
Poignv  (M.  de),  sa  mission  en  Ecosse, 

3 1(3. 
Poissv,  72. 

POITIEIIS,     1q5. 

Poitiers  (Jean  du  Fay,  évèquedc),i  70. 

Poitiers  (Le  siège  de),  368,  370. 
—  II  est  levé,  371. 

Poitou  (Le),   123,  177,  179,  211. 

Pologne  (Sigisinond,  roi  de),  arme 
une  Botte,  4. 

Pont-de-l'Arche,  3 19. 

Ponzenat.  Défait  avec  Mouvans,  337. 

Portugal  (Le),  38,  3o4. 

Portugal  (Le  roi  de).  Voir  Dom  Sé- 
bastien. 

Portugal  (L'ambassadeur  de),  ses 
plaintes,  44.  —  Favorable  au  ma- 
riage de  Marguerite  de  Valois  avec 
le  roi  son  maître,  3o4. 

Poulet  (Edmond),  35,  note;  67, 
note;  317,  note;  319,  note;  220, 
note;  238,  note. 

Prie  (M.  de),  gouverneur  d'Auxerre, 
i63,  note.  —  Chargé  de  punir  les 
auteurs  d'un  meurtre  commis  à 
Auxerre  sur  un  des  gentilshommes 
de  la  suite  de  Coligny,  166. 

Prouville  (Le  prieuré  de),  sollicité 
par  Eléonore  de  Bourbon,  3 1 1 .  — 
Tenu  par  Madeleine  de  Rourbon , 
3n. 

Provence  (La),  43,  120,  121,  129, 
ail,  note;  21  3,  note. 

Provins  (Prise  de),  86,  note. 
Puv-Gaillard(Lcs  bandes  de),  91.  — 
Catherine  le  fait  secourir,  319. 


R 


Rambouillet.  Voir  Angennes. 

Rambouillet  (Mm' de),  1  84,  note. 

ReItres  (Les)  refusent  de  marcher 
sans  être  payés,  252.  —  La  forme 
de  leurs  cornettes,  253. 

Rennes  (Bochelel,  évêque  de).  Com- 
plimenté par  Catherine  à  l'occasion 


des  services  qu'il  a  rendus  en 
Allemagne,  9.').  —  Lettre  qu'elle 
lui  écrit  au  sujet  des  offres  du  co- 
lonel Weslerbourg,  101.  —  Cité, 
108.  —  Instructions  qu'il  reçoit  île 
Catherine  pour  se  plaindre  à  la 
reine    Elisabeth  des  propos  tenus 


par  son  ambassadeur  Norris,  176. 
—  Renvoyé  en  Autriche  pour  con- 
clure le  mariage  de  Charles  IX, 
208. 
Réole  (Le  prieuré  de  la).  Sa  cession 
demandée  au  cardinal  de  Chà- 
tiilon,  5i. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


423 


Retiiel,  13.3,  note. 

Retz  (M.  de),  334,  note. 

Rhingrave  (Le  comte).  Lettre  que  lui 
écrit  Catherine  à  l'occasion  du  se- 
cours envoyé  par  le  marquis  de 
Bade,  334. 

Richelieu  (M.  de),  80,91. 

Rieuï  (M.  de).  Prévenu  d'une  entre- 
prise projetée  sur  Narbonne,  168. 

—  Invité  à  y  veiller,  168. 
Roanne  (Les  manants  de).  Lettre  que 

leur  écrit  Catherine,  167. 
Robertet  (Florimond).  Sa  lettre  à 
M.  de  Nevers,  64,  note.  —  An- 
nonce au  duc  de  Nevers  la  bataille 
de  Saint-Denis  et  la  mort  du  con- 
nétable, 73,  note. —  Appelé  auprès 
du  Roi,  74.  —  Ce  qu'il  dit  de  la 
guerre  au  duc  de  Nemours,  83, 
note.  —  Sa  lettre  au  duc  de  Ne- 
vers, 88,  noie.  — ■  Le  félicite  de  la 
prise  de  Màcon,  go,  note.  —  Nou- 
velle lettre  de  lui  au  duc,  91 ,  note. 

—  Cité,  1  37. 

RoDOLrHE  (Le  prince),  fils  aîné  de 
l'empereur  Maximilien.  Le  projet 
de  son  mariage  avec  Marguerite  de 
Valois,  174,  note. 


RocHEFOnT  (M.  de).  Avis  qu'il  donne 
sur  la  marche  des  protestants,  86. 
—  Sa  compagnie,  110,  11 3.  — 
Cité,  343,  a46. 

Roches-Baritacd  (  M.  des),  124. 

Rogebs  (Daniel).  Dépeint  la  situation 
de  Paris  à  Cécil,  226,  note. 

Rohan  (Eléonore  de),  nommée  dame 
d'honneur  de  Catherine,  335. 

Rollo  (Gualterio).  Ses  intrigues  en 
Suisse,  28. 

Rome,  10,  30,  i4o,  3ai,  336. 

Ronorantin  (Le  temple  de),  i53, 
note. 

Rothelin  (La  marquise  de).  Son  in- 
tervention pour  la  paix,  80.  — 
Prise  à  Blandis  avec  les  entants  de 
Condé,  87,  note.  —  Apporte  des 
propositions  de  paix,  128. 

Rouen,  2,  11,  3i.  —  (La  ferme  des 
aides  du  baillage  de),  2.  —  Meur- 
tres commis  à  Rouen,  147.  — 
Cité,  167,  209. 

(Les  habitants  de),  prévenus  du 

remplacement  de  M.  de  Carrouges 
par  M.  de  Bréauté,  io5.  —  Font 
savoir  à  Catherine  que  M.  de 
Bréauté    ne   se   croit    pas   pourvu 


d'un  pouvoir  suffisant  pour  rem- 
placer M.  de  Carrouges,  1 56 . 
note. 

Rl ble  (M.  de),  373,  note. 

Rdcellai  (Annibal),  chargé  d'une  mis- 
sion auprès  du  sculpteur  Jehan  de 
Bologne,  21.  —  Envoyé  auprès  du 
pape  par  Charles  IX,  77.  —  En- 
voyé de  nouveau  par  Catherine  au- 
près du  pape,  139. 

Rdï  Gomez  (Prince  d'Evoli).  Cité, 
12.  —  Dément  le  bruit  du  passage 
de  Philippe  II  dans  les  Flandres, 
33,  note.  —  Cité,  48.  —  Four- 
quevaux  chargé  de  le  gagner  pour 
favoriser  le  mariage  de  Marguerite 
de  Valois  avec  Philippe  II,  4o.  — 
Son  intervention  sollicitée  pour  le 
choix  d'un  nouveau  médecin  de  la 
reine  d'Espagne,  56.  —  Cité,  128. 

—  Ce  qu'il  dit  à  Fourquevaux  tou- 
chant le  fait  de  Mandeslo,  i34.  — 
Ignore  l'époque  du  passage  de  Phi- 
lippe II  dans  les  Flandres,  161. — 
Explications  que  Catherine  lui  fait 
soumettre  par  Fourquevaux,  179. 

—  Remercié  de  ses  bons  offices  par 
Catherine,  383. 


Sabras  (M.  de),  277. 
Saint-Antoine  (La  porte),  336,  note. 
Saint-Barthélemï  (La),  11,  note. 
Sainte-Crou  (Le  cardinal  de)  ,  insulté 

à  son  passage  en  Dauphiné,  5g. 
Saint-Denis,  71,  100,  note. 

(La  bataille  de),  71,  73,  73, 

7.3,  note. 

(Le  faubourg),  63,  64,  note. 

Saint-Dizier,   107,  note;  108,  note. 

Sai.nt-Estienke  (M.  de).  Sa  prolonga- 
tion de  séjour  en  France  accordée 
par  Catherine,  188.  —  Justifié  par 
Catherine  des  calomnies  répandues 
sur  lui,  si5.  —  Recommandé  à 
Fourquevaux ,  2  1 5 ,  3 1 6. 

Saint-Esprit  (Les  confréries  du),  dé- 


noncées  par  Coligny,    1 03,   note. 
Sainte-Fiore  (M.  de),  amène  les  Ita- 
liens, sSs. 
Saint-Germain-en-Laïe,  4o,  4a,  45, 

339.  —  (La  paix  de),  3aô,  note. 
Saint-Godard,  envoyé   par  Catherine 

auprès  du   duc   d'Albe,    1 84.   — 

Note  sur  lui,  1 84. 
Saint-Herbu,  336. 
Saint-Jacques-de-l'Epée  (L'ordre  de), 

378. 
Saint-Jean-d'Asgély,  a3i,  281,  a8s, 

283,  384,  388. 
Saint-Léger,  3g. 
Saint-Léonard,     242,     262,     253, 

2Ô4. 

Saint-Maixent,  280,  note. 


Saint-Malo  (Le  prêche  de)  interdit 
aux  Anglais,  i55. 

Sairt-Marcead  (Le  faubourg),  62, 
note;  1  2  5. 

Saint-Martin  (Le  capitaine),  tué  à 
Tours  par  les  protestants,  1 58. 

Saint-Malr-des-Fossés,  33,  34,  35, 
36,  168,  175,  176,  179,  1 85. 
186,  187,  188,  316,  320. 

Saint-Michel  (Le  mont),  3io,  note; 
3 16,  note. 

Saint-Michel  (M.  de),  accusé  par  Co- 
ligny de  se  vanter  de  tuer  tous  les 
protestants  qu'il  rencontrera,  io3, 
note. 

Saint-Moeris,   ia4. 

Saint-Nectaire,  évéque  du  Puy,  101 


Siibt-Pabdod ,  a4a. 

Sainte-Preuve  (M.  de).  Catherine  se 
plaint  à  lui  de  ce  que  la  garnison 
(le  Soissons  a  été  déplacée,  173. 

Sll>T-Qt  OTIN,   54. 

Saint-Simon  (M.  de),  envoyé  en  An- 
gleterre par  les  chefs  prolestants, 
l38,  note. 

Saint-Sorris,  le  maître  des  requêtes, 
envoyé  en  mission  en  Bretagne ,  3 1 3. 

Saint-Supmce(M.  DE),3a5,  noie. 

Saint-V.ii.erv  (Flamands  et  Français 
pris  à)  et  livrés  par  Catherine  au 
dur  d'Allié,   106. 

Sim-VALEM-EN-CAUX,   336. 

Saist-Waast  (L'abbé  de).  Catherine 
lui  refuse  l'autorisation  de  vendre 
des  rentes,  32. 

Tîntes,  i38,  note;  283. 

SALi'CEs(Le  président  de).  Son  procès, 
&o. 

San  I'ietro  Cobso.  Cité,  i5.  —  Son 
fds,  a  4. 

Sani.eiire  (Le  siège  de),  13,  216, 
note.  —  (Catherine  conseille  à 
Charles  IX  de  reprendre),  243. — 
Elle  \  envoie  les  mineurs  Anglais, 
a44." 

Sancï  (Château  de),  97,  note. 

Sanzaï,  gouverneur  de  Nantes,  an- 
nonce que  les  Rochellois  refusent 
de  laisser  rentrer  les  ecclésiasti- 
ques, i4o,  note. 

Sari.abos  (Le  régiment  de),  envoyé  au 
secours  de  M.  de  Puy-Gaillard  ,319. 

Sarret  (M.  de).  L'abbaye  de  Mont- 
motin  demandée  pour  lui,  108. 

Sault  (Bénigne  de),  69,  note. 

Saultocr.  Son  procès  avec  le  bailli  de 
llani  fjui  lui  retient,  des  litres,  1 65. 
—  Recommandé  par  Catherine  à 
M.  Viallard,  i65. 

Saumir,  a88,  note. 

Saverne,  aa5,  236. 

Savoie  (La),  a3. 

Savoie  (Le  duc  de).  Cité,  i,  6.  — 
Prévenu  par  Catherine  de  la  sur- 
prise de  Meaux,  6a.  —  Remercié 
par     elle     des     preuves     de    dé- 


PABLE  DES  MATIÈRES. 

vouement  qu'il  lui  donn>',  68.  — 
Forces  qu'il  lève  pour  secourir 
Charles  l\  ,71.  —  Complimenté  par 
Catherine,  71.  —  Prévenu  que  les 
passages  du  rùté  de  la  Normandie 
ont  été  repris,  71;  —  De  la  ba- 
taille de  Saint-Denis,  7a.  —  Se- 
cours qu'il  envoie,  80.  —  Cathe- 
rine lui  fait  part  de  la  marche  du 
prince  d'( (range  qui  se  rapproche 
de  la  Bresse,  917. —  Protestations 
d'amitié  qu'elle  lui  adresse,  218. 
—  Averti  que  Genlis  se  dirige  du 
côté  de  la  Bresse,  227.  —  La  vic- 
toire de  Jarnac  lui  est  annoncée  par 
Catherine,  2.34.  —  Prévenu  par 
Bouivin  du  retour  de  Catherine  du 
camp,  254.  —  Prié  par  elle  de 
presser  la  conclusion  du  mariage 
de  M"'  de  la  Chambre  avec  M.  de 
Montalié,  264.  —  Ce  qu'elle  lui 
dit  de  celle  maison,  264.  —  Elle 
lui  fait  part  de  la  paix  avec  les 
protestants,  327. 
Saxe  (La),  174. 

Saxe  (Le  duc.  Auguste  de),  prié  d'a- 
jouter foi  au  porteur  de  la  lettre  de 
Catherine,  170. 
Saxe  (Le  duc  Jehan-Guillaume  de), 
lot,  11a.  —  Son  arrivée  à  Re- 
thel,  123,  note.  —  Banes  va  au- 
devant  de  lui,  123.  —  Catherine 
et  Charles  IX  renseignent  le  duc 
d'Anjou  sur  la  marche  de  l'armée 
qu'il  amène,  123.  —  Mesures  in- 
diquées par  Catherine  pour  le  pave- 
ment de  ses  reitres,ia3.  —  Visite 
le  comte  Palatin.  122,  noie.  — 
L'argent  pour  le  payement  de  ses 
Iroupes  envoyé  par  Catherine,  1  23. 
—  Excuses  que  lui  adresse  le  Roi 
pour  ne  l'avoir  pas  compris  dans 
la  première  levée  de  troupes, 
198.  —  Demande  lui  est  faite  de 
4,ooo  chevaux,  198.  —  Leur  solde 
sera  déposée  à  Toul,  198. 
Schevenden  (Lazare),  présumé  chef 
d'une  nouvelle  invasion  allemande, 
260. 


ScilOMBERG,   247/ 

Sun  misbocro  (Le  comte  ot),  amène 
des  forces  an  prince  d'Orange,  i-'i. 

Sébastien  (Dom),  roi  de  Portugal, 
lève  une  armée,  3g.  —  Le  projet 
de  son  mariage  avec  Marguerite  de 
\alois  peu  goûté  par  Philippe  II, 
221,11  !  — Sa  réponse  attendue, 
a34.  —  Ce  qu'en  dit  le  cardinal  de 
Guise,  aai,  note;  261.—  Instruc- 
tions données  à  ce  sujet  à  Fourque- 
vaux,  266,  note.  —  Son  mariage 
avec  Marguerite  annoncé  au  duc  de 
Florence;  —  A  la  reine  d'Angle- 
terre, 267.  —  Lenteurs  apportées 
à  le  réaliser;  280,  note;  3a9.  — 
Catherine  demande  à  Fourquevauv 
de  lui  dépeindre  le  prince,  3o5. 

—  Charles  IX  charge  Fourquevaux 
de  savoir  à  quoi  s'en  tenir,  828, 
note.  —  Le  projet  est  remis, 
327. 

Séguier  (Le  président),   128,  noie. 

Senaiipont  (M.  de).  Cité,  8.  —  Visite 
Catherine,  54.  —  Elle  lui  accuse 
réception  de  sa  lettre,  55.  —  Son 
voyagea  Orléans  non  approuve.  55. 

—  Instructions  que  le  Roi  et  Cathe- 
rine lui  donnent  pour  maintenir 
l'autorité  royale  en  Picardie.  97. 

—  Invité  à  se  faire  assister  par  de 
Piennes,  97;  —  A  faire  sortir  de 
la  Picardie  deux  gentilshommes 
flamands,  98.  ■  -  Complimenté  par 
Catherine,  126.  —  Remercié  par 
elle  de  l'avis  donné  de  la  bonne 
réception  faite  aux  garnisons  de  la 
fronfière,  149.  —  Prié  de  conti- 
nuer à  la  renseigner,  i4g.  —  Le 
Roi  lui  enverra  de  l'argent  pour  les 
garnisons,  îlig.  —  Rassuré  par 
Catherine  sur  la  mission  du  maré- 
chal de  Cossé,  i52.  —  N'a  rien  à 
craindre  pour  la  diminution  de  son 
autorité,  i5a. —  Prié  de  veiller  à 
l'observation  de  l'édil  de  pacifica- 
tion,  if>>.  — Catherine  lui  écrit  au 
sujet  des  inslructions  qu'il  a  reçues, 

176.  —  Prié  de  s'entendre  avec  le 


maréchal  de  Cossé,  176;  —  D'en- 
voyer son  fils  aine  auprès  du  Roi. 
176.  —  Chargé  par  Catherine  de 
rassurer  les  protestants  de  son  gou- 
vernement 9ur  les  suites  d'une  or- 
donnance récemment  prise,  187. 
—  Prévenu  que  le  maréchal  de 
Montmorency  réglera  ce  qui  con- 
cerne la  maison  de  Worthy,  187. 

Sens  (La  ville  de),  109.  —  Assiégée, 
85,  note;  86,  note. 

Sens  (L'archevêque  de).  Voir  Pel- 
levé. 

Sens  (Le  sieur  de),  3i. 

Serres  (Jean  de).  Remontrance  de 
Coligny  imprimée  dans  son  livre, 
i45,  note. 

Sessac,  envoyé  à  l'armée,  99. 

Secrre  (Le  chevalier  de),  porteur  de 
paroles  de  paix,  64. 

Sbzanne,  86. 

Smith  (Sir),  vient  demanderla  restitu- 
tion de  Calais,  27,  note;  29.  — 
Mémoire  qu'il  présente  au  Roi  et  à 
la  Reine,  29,  note;  3o,  3i.  — 
Rapporte  à  Elisabeth  la  réponse 
de  Charles  IX,  32. 

Soissons,  73,  86,  274,  note. 

Solis  (Le  capitaine),  269. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

Soi'PPÏ,   2&0. 

Sodhdbval  (M.  de).  Cité,  5,  note. 

Sor  rte  ,  envoyé  auprès  du  duc  d'Anjou , 
85,  85,  note. 

Socterralne  (La),  bourg  du  dépar- 
tement delà  Creuse,  aÛl, 

Spire,  3o5. 

Strasbourg,  10. 

Stricland  (Miss),  i4,note. 

Strozzi  (Philippe).  Son  régiment, 
6o,note.  —  Cité,  92.  —  Son  au- 
torité comme  colonel  général  re- 
connue par  Catherine,  201.  — 
Défait  les  protestants,  a5o,  a5t, 
note. 

Strozzi  (Robert),  279,  note. 

Stdart  (Marie).  Catherine  s'applau- 
dit de  la  voir  débarrassée  de  ce 
fou  de  Damley,  i4.  — -  Note  sur 
elle,  i4.  —  Du  Croc  maintenu  en 
qualité  d'ambassadeurauprès  d'elle, 
16.  —  Catherine  heureuse  de  sa 
délivrance,  i4o.  —  Recommanda- 
tions faites  en  sa  faveur  à  M.  de 
Reaumont,  i4i.  —  Sa  lettre  à 
Catherine,  i4i,  note.  —  Cathe- 
rine renonce  à  acheter  ses  bagues, 
i4a.  —  Ses  perles  entre  les  mains 
de  la  reine  d'Angleterre,  lia.  note. 


425 

—  Recommandée  par  Catherine  à 
Elisabeth,  2  1 9. — Son  mariageavec 
Norfolk  entravé  par  le  duc  d'Alto. 
276.  — ■  Elisabeth  lui  est  de  plus 
en  plus  hostile,  273.  —  Son  projet 
de  mariage  avec  Norfolk,  274.  — 
Catherine  y  est  favorable,  274.  — 
Elisabeth  y  est  hostile,  276.  — 
L'élat  de  ses  affaires  et  son  mariage 
avec  Norfolk,  281.  —  Ce  qu'en  dit 
Catherine  à  La  Mothe - Fenelon , 
281.  —  Sa  mise  en  liberté  solli- 
citée, 289.  —  Nouvelles  lettres  de 
Catherine  de  Médicis  en  sa  faveur. 
3 1 3 ,  3 1 6.  —  Lettre  de  Charles  IX 
pour  la  recommander  à  La  Motto- 
Fénelon,  3 16,  317,  note. 

Suisses.  Leur  levée  jugée  défavora- 
blement par  Philippe  II,  43.  — 
Charles  IX  demande  à  les  voir,  52 , 
58,  note.  —  Leur  conduite  à  la 
retraite  de  Meaux,   63,  note;  70. 

—  Cités,  78,  note;  83,  note;  96, 
100,  note.  —  Attendus  à  Ville- 
neuve-Saint-Georges, 124.  — 
Cités,  128,  note;  i65,  note;  246, 
276,  280,  note. 

Scsimoïo  (Forêt  de),  3o5. 
Scssex,  374 ,  note. 


Taillandier.    Sa   vie  de   L'Hospital, 

369,  note. 
Taillebocrg  (Le  château  de),  pris  par 

les  protestants,  166. 
Tavames.  Reçoit  l'ordre  de  renvoyer 

ceux  qui  sont  chassés  de  Savoie,  1. 

—  Prié  par  Catherine  d'acheter 
des  marbres  pour  les  Tuileries,  1. 

—  Excuses  qu'elle  lui  adresse  pour 
ne  pas  le  nommer  maréchal  de 
France,  27.  —  Complimenté  pour 
la  bonne  situation  de  la  Bourgogne, 
a4.  —  Ordres  que  Catherine  lui 
prescrit  pour  cette  province,  35. 

—  Mémoire  qu'il  transmet  à  Ca- 
therine sur  les  agissements  des  pro- 
testants genevois,  35.  —  Catherine 

Catherine  de  Médicis.  —  1 


lui  recommande  un  redoublement 
de  zèle,  67.  —  Appelé  auprès  du 
Roi  et  de  la  Reine,  69.  —  Cité,  g4, 
note;  128,  note.  —  Chargé  par 
Catherine  de  côtoyer  les  troupes  du 
duc  Casimir,  1 38;  —  De  surveiller 
ceux  de  la  religion,  139;  —  De 
faire  observer  l'édit,  139.  —  Invité 
par  Charles  IX  et  par  Catherine  à 
traiter  favorablement  le  prince  de 
Condé  retiré  à  Noyers,  159.  —  Sa 
lettre  à  ce  prince  au  sujet  d'un 
espion,  i5g,  note.  —  Le  capitaine 
Charrieu  a  l'ordre  de  le  rallier, 
160.  —  Mandé  par  Catherine, 
3o5. 
Télignî  (M.  de).  Sa  mission  pour  la 


paix,  95,  note.  —  Cité,  107,  138. 

—  Envoyé  auprès  du  Roi  au  sujet 
d'un  meurtre  commis  à  Auxerre, 
i64.  —  Négocie  la  paix  de  Saint- 
Germain,   389,  note;   993,  note. 

—  Propos  qu'il  tient  sur  la  reine 
d'Angleterre.  3oi. —  Attendu  par 
Catherine,  3o8,  3 10,  note. 

Tende  (Le  comte  db).  Le  duc  de  Ne- 
mours chargé  de  le  stimuler,  311. 

—  Prié  par  Catherine  de  hâter  la 
marche  de  ses  troupes,  ai 3.  — 
Instructions  que  lui  donna 
Charles  IX,  ai3,  note. 

Terride  (M.  de),  100,  note.  —  Sa 

prise,  373. 
Teclet  ,  1 4  ,  note. 

5* 


itrrruEMc    •.nTionAit. 


TABLE  DES  MATIERES. 


Thiacges  (Le  château  de),  menacé  par 
les  protestants,  16a. 

Thoré  (M.  de),  ia5.  —  Sa  compa- 
gnie, 12  5. 

Thoo  (De).  Son  erreur  sur  la  date  de 
l'arrivée  du  Roi  à  Paris  après  la  re- 
traite de  Meaux,  61. 

Thouabs,  226,  note. 

Tilladet  (M.  de),  109. 

To^NAT-RoUTONNE,      283,     285,     286, 

«87, 
TouL,   198,   228. 

Toulouse,  200,  3ia,  noie.  —  (Les 
rapitouls  de).  Lettre  que  leur  écrit 
Catherine  au  sujet  des  articles  qu'ils 
ont  soumis  à  Charles  IX,  iSt.  — 
1  Le  Parlement  de),  3oi. 

Toulouse  (Les  environs  de)  ravagés 
par  les  protestants,  3oi. 

Toubaine  (La),  80,  120. 

TouRnon  (M.  de),  ambassadeur  à 
Itome,  10. 


Tours,  200,  243,  268. 

Toins  (Le  château  de),  1 53. 

Touns  (Les  échevios  de).  Lettre  que 
leur  écrit  Catherine  au  sujet  des 
protestants  de  leur  ville,  1Ô2. — 
Leur  lettre  au  Roi,  i5a,  note.  — 
Réprimandés  par  Catherine  pour  les 
meurtres  commis  dans  leurs  murs 
par  les  protestants,  i58.  —  Invités 
à  livrer  les  coupables  à  M.  de  la 
Châtre,  1 58.  —  Répudient  toute 
participalion  à  ces  meurtres,  i58, 
note.  —  Conflit  au  sujet  de  la  pu- 
nition des  coupables,  1 58 ,  note.  — 
Seront  payés  de  leurs  avances  pour 
les  vivres  et  logement  des  troupes , 
169. 

Trancublion  (M.  de).  Catherine  l'in- 
vite à  faire  observer  les  édits,  6.  — 
L'assure  du  payement  de  sa  pen- 
sion, 6.  —  11  se  plaint  de  n'avoir 
pas  de  forces  sullisantes  pour  faire 


exécuter  les  édits,  G,  note.  — 
De  la  défense  de  porter  des  armes , 
6,  note.  —  Invilé  par  Catherine 
à  la  renseigner  sur  les  troubles 
d'Anvers  et  de  Cambrai,  ai.  — 
Lettre  de  lui  à  Catherine,  21, 
note. 

Tredion,  3i4,  3i5. 

Trégodin  (Le  sieur  de).  Envoyé  en 
Espagne,  160,  161.  —  Envoyé  en 
Portugal,  3o4. 

Trémouille  (M.  de  la).  Sa  compa- 
gnie, 11 3.  —  Son  château  de 
Taillebourg  pris  par  les  protes- 
tants, 160. 

Trévilan,  329. 

Trie  (M.  de).  Cité,  1 38. 

Trichâteau,  1. 

Troïes,86,  117,  note;  3i5. 

Tuileries  (Marbres  achetés  pour  les), 
1.  —  (Festin  donné  aux),  48. 

Tïtler,  i43,note;  374,  note. 


u 


Orbih  (Le  duc  d').  Le  duc  d'Anjou 
lui  fait  le  récit  de  la  victoire  de 
Jarnac,  3.3 1,  note. 

Drfé  (Les  compagnies  au  s'  d')  de- 


mandées par    Catherine,    24.    — 
Cité,  336. 
Ursin  (Troilo).  Envoyé  par  le  duc  de 
Florence,  2.57.  —  Renvoyé  par  le- 


dit duc  pour  complimenter  Cathe- 
rine, s83 ,  384. 

Usson  (La  seigneurie  d'),  288,  note. 

Uzès  (Le  duc  d'),   285,  286,  note. 


Valence,  i32. 

Valbuce  (L'évéque  de).  Voir  Monluc. 

Valbnciehnes,  31,  note.  —  (Prise  de), 

2,   35. 

Valéry,  125. 

Valois  (Elisabeth  de),  reine  d'Es- 
pagne. Recommandations  que  lui 
fait  faire  Catherine  par  Fourque- 
vaux, 7.  —  Propos  qu'elle  tient  à 
Fourquevaux,  12.  —  Sa  gros- 
jesse,  i3.  —  Son  passage  par  la 
France  espéré,  i3.  —  Sa  gros- 
sesse annoncée  par  Catherine  au 
connétable,   24.    —   Son  mauvais 


régime,  25,  note.  —  Lettre  que 
Catherine  lui  fait  remettre  par 
Fourquevaux,  37.  —  Recomman- 
dations dont  L'Aubespine  le  jeune 
est  chargé  pour  elle,  38,  note.  — 
Catherine  inquiète  de  sa  santé, 
43.  —  Alava  affirme  à  Catherine 
qu'elle  ne  suivra  pas  le  roi  son 
mari,  44.  —  Sa  régence  espérée, 
47,  48.  —  Mnrche  heureuse  de  sa 
grossesse,  67.  —  Son  accouche- 
ment, 72.  —  Nouvelles  données 
de  sa  santé  par  Fourquevaux,  i3a. 
—  Catherine  en  redemande,  i3g. 


—  Craintes  pour  sa  grossesse, 
1 5 1 .  —  Prescriptions  de  régime 
adressées  pour  elle  par  Catherine 
à  la  duchesse  d'Albe,  1 5 1 .  — 
Ignore  l'époque  du  passage  de  Phi- 
lippe Il  dans  les  Flandres,    itii. 

—  Citée,  171.  —  Son  interven- 
tion pour  le  mariage  de  Charles  IX , 
173,  174,  note.  —  Explications 
que  lui  soumet  Catherine  par  Four- 
quevaux au  sujet  du  deuil  de  don 
Carlos,  179.  —  M.  de  Fourque- 
vaux prié  de  lui  faire  agréer  la  pro- 
longalion  de  l'absence  du  sieur  de 


Saint-Estienne,  188.  —  Régime 
que  lui  prescrit  Catherine,  193. 
■ — ■  Lettre  écrite  par  Catherine  à 
la  première  nouvelle  de  sa  mort, 
198.  —  Sa  mort  racontée  par 
Fourquevaux  ,  198.  —  Sa  fin 
toute  chrétienne,  201.  —  Lettre 
écrite  par  Catherine  à  Philippe  à 
l'occasion  de  cette  perle,  3o'i.  —  Ce 
qu'elle  en  dil  à  Fourquevaux,  ao4. 

—  Alamanni  envoyé  par  le  duc  de 
Florence  pour  se  condouloir  de  sa 
mort,  990.  —  Citée,  361.  — 
Propos  tenus  sur  elle  par  Chan- 
tonnay,  3 18.  —  Citée,  39  9. 

Valois  (Marguerite  de).  Le  projet  de 
son  mariage  avec  Philippe  II,  206. 

—  Ce  qu'en  dit  Catherine  à  Four- 
quevaux, 906,310.  —  Désirée  par 
le  roi  de  Portugal,  991,  note.  — 
Incertitude  qu'éprouve  Philippe  II 
à  l'épouser,  931,  note.  —  Offerte 
au  roi  de  Portugal,  234.  —  Con- 
firmation de  son  mariage  avec  ce 
prince,  961.  —  Pouvoir  officiel 
pour  cel  le  union ,  envoyé  à  Fourque- 
vaux par  Charles  IX,  96G,  note.  — 
Lenteurs  que  la  cour  de  Portugal 
met  à  ce  projet,  279.  —  Lettre 
écrite  par  Charles  IX  à  Fourque- 
vaux pour  le  mener  à  bonue  fin, 
280,  note.  —  Pouvoir  pour  le 
conclure  attendu,  387,  note.  — 
Promesse  faite  par  Philippe  II  à 
Charles  IX  pour  mener  à  bonne 
fin  ce  mariage,  287.  —  Sauvée 
du  pourpre  par  le  médecin  Milon, 
989.  —  Son  mariage  avec  le  roi 
de  Portugal  (raine  en  longueur, 
32  2,  397.  —  Plaintes  qu'en  fait 
Catherine  à  Philippe  II  et  à  Alava, 
327.  —  Charles  IX  veut  savoir  à 
quoi  s'eo  tenir,  328,  note.  — 
Bruits  répandus  de  son  mariage 
avec  le  duc  de  Guise,  339. 


TABLE  DES  MATIERES. 

Vantroun  (Claude  de  Saulx,  sieur  de), 

124. 

Vassé  (M.  de).  Chargé  de  la  garde 
d'Angers,  tombe  malade,  199.  — 
Ordres  que  Catherine  lui  donne, 
12  4.  —  Invité  à  licencier  ses 
troupes,  1 35. 

Vaupergne  (M.  de).  Lettre  que  lui 
écrit  Catherine  au  sujet  des  forti- 
fications des  villes  de  Picardie, 
10. 

Velles  (Le  marquis  de).  Sa  victoire 
sur  les  Morisques,  970. 

Vendôme,  967.  —  (Le  château  de), 
3,7. 

Venise,  4o,  111.  —  (Les  seigneurs 
de).  Lettre  que  leur  écrit  Catherine , 
137.  —  Prévenus  par  elle  de  la 
victoire  de  Jarnac,  3.34. 

Ventadouh  (Gilbert  de  Levis,  sieur 
de),  envoyé  en  Lyonnais,  190.  — 
Lettre  écrite  à  son  occasion  par 
Charles  IX  ,  1  30,  note. 

Verdon  (La  ville  de),  86,  239.  — 
Exemptée  de  garnison ,  j  G 1 . 

Verdun  (M.  de),  i33,  note. 

Vertus  (Montre  faite  à),  1 38. 

Vesines  (M.  de),  envoyé  en  Angle- 
terre, 2  35,  note. 

Viallard  (M.),  président  de  la 
Chambre  des  requêtes  du  Parle- 
ment de  Paris.  Catherine  lui  re- 
commande le  procès  de  M.  de  Saul- 
tour  contre  Martin  de  Hagues, 
bailli  de  Ham,  160. 

Victor  (Le  faubourg  Saint-),  ia5. 

Vidame  du  Mans.  Voir  Angennes. 

Vieilleville  (Le  maréchal  de).  Con- 
sulté par  Catherine  au  sujet  du 
sieur  de  Granvillar  qui  veut  entrer 
au  service  du  Roi,  10.  —  Cité,  86. 
■ — Prié  par  Catherine  de  hâter  l'ar- 
rivée des  reitres,  112.  —  Recevra 
l'argent  nécessaire,  112.  —  Ren- 
seigné sur  les  propositions  de  paix, 


/•27 

112.  —  Lettres  de  lui  au  Roi,  118, 
note.  —  Cité,  160.  — ■  Troupes 
qu'on  lui  envoie  d'Orléans,  itiô. 
note.  — Cité,  s85,  note. 

Vibnne  (La  ville  de),  78. 

Vienne  (La),   943,  246,  35o,  note. 

Vienne  (en  Autriche),  196,  note. 

Vierzon  (L'abbaye  de),  107. 

Viedville  (M.  de  la),  envoyé  en 
Champagne,  163. 

Villars  (Le  marquis  de).  Cité,  ii5. 

—  Loué  par  Catherine  d'avoir 
rejoint  le  duc  d'Anjou,  ig3.  — 
Regretté  par  Charles  IX  qui  voulait 
le  garder,  193.  —  Cité,  3o5.  — 
Son  avis  sur  les  conditions  de  la 
paix ,  3 1  1 . 

Vignoles  (Le  conseiller),  930,  note. 

\  1LLEFRANCUE,    1^1),    note. 
VlLLENEnVE-SAINT-GEORGES,    194,  126. 

Villeqcier  (M.  de).  Son  avis  sur  les 
conditions  de  paix  proposées,  81, 
note.  —  Cité,  324,  3s 9,  note. 

Villerov  (M.  de).  Catherine  lui  écrit 
au  sujet  de  l'établissement  de  cen- 
teniers  à  Paris,  47.  —  Chargé 
d'annoncer  à  don  Francès  de  Alava 
la  prise  de  ses  dépèches  et  la  mort 
du  courrier  qui  les  apportait,  171. 

—  Ne  peut  lui  faire  recevoir  le* 
paquets  en  partie  retrouvés,  171. 

—  Cité,  311,  note.  —  Suspecte 
un  nommé  Le  Breul  d'être  espion, 
246.  —  Prévient  Catherine  du  dé- 
part de  l'Empereur  pour  Spire. 
307. 

VlLLERS-CoTTERETS,    4l. 

Viluers  (M.  de),  324,  note. 
Villiers-au-Flez,   menacé    par    ceux 

d'Artois,  307. 
Vincennes  (Le    bois   de),  60,   note; 

1 17,  note;  3oo,  note. 
Vire  (L'élection  de),  3. 

VlTRÏ,  253. 

Vitp,v-le-François,  94,  note. 


.28 


TABLE  DES  MATIERES. 


W 


\\  imeii  (L'amiral)  vient  demander  la 
restitution    de    datais,    27,    note; 


Westebouiig  (Le  colonel).  Ses  olîres 

de  service,  10t. 
WoRTiiv  (La  maison  de).  Le  maréchal 


de  Montmorency  chargé  de  pour- 
voir à  ce  qui  la  concerne,  187. 
Wurtemberg  (Le  duc  db),  96,  noie. 


Ylbura  (  François  d'),  ai,  note. 


ERRATA. 


Page  i(56,  première  colonne,  ligne  a4,  au  lieu  de  Serriou;  lisez  :  Charrwu. 

Page  a3o,  deuxième  colonne,  ligne  26,  au  lieu  du  i5  mars;  lisez  :  a5  mars. 

Page  25a,  première  colonne,  ligne  19,  au  lieu  de  Au  duc  d'Anjou;  lisez  :  Au  roi  mon  fis. 


BINDING  SEC.  OCT  2  8  1968 


DO       Catherine  de  Mé*dicis,  consort 
119      of  ^enry  II,  Kin?  of  France 
#g         Lettres 

kl 
1880 

+  .3 


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