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COLLECTION
DE
DOCUMENTS INÉDITS
SUR L'HISTOIRE DE FRANCE
PUBLIES PAR LES SOINS
DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE.
LETTRES
DE
CATHERINE DE MÉDICIS
l' U B L 1 1 E S
PAR M. LE G" HECTOR DE LA FERRIÈRE,
1IEMRRK NOS RÉSIDANT DL' COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET DBS SOCIÉTÉS SUANTE--.
TOME TROISIEME.
1567-1570.
PARIS.
IMPRIMERIE NATIONALE.
M DCCC LXXXVII.
t;3
SOMMAIRE.
Pages,
Introduction i à lxvii
CORRESPONDANCE DE CATHERINE :
Année 1567 1 à 99
Année 1 568 99 à 2 16
Année 1 &O9 217a 290
Année 1670 291 à 332
Appendice.
I. — Additions au deuxième volume ■ 333 et 33ù
II. — Additions au troisième volume 335 à 33g
III. — Additions 36 1 à 353
Table chronologique des lettres contenues dans le troisième volume 355 à 376
Table des personnes à qui sont adressées les lettres de Catherine de Médicis. . . . 377 et 378
Table des matières 379 à 628
Errata 628
INTRODUCTION.
Le second volume de la correspondance de Catherine de Médicis renfermait
608 lettres et s'arrêtait au 3i décembre 1 566 ; celui-ci, le troisième, renferme
607 lettres et part du ier janvier 1667 pour aboutir à la paix de Saint-Germain,
grande ligne de démarcation qui, pour ainsi dire, s'imposait à l'éditeur.
La seconde et la troisième guerre civile remplissent presque à elles seules ces
quatre nouvelles années de la vie de Catherine, et, dans ce court intervalle de
temps, événements tragiques, morts soudaines et inattendues se succèdent sans
interruption.
Du côté des catholiques, le grand connétable de Montmorency tombe à plus de
quatre-vingts ans sur le champ de bataille de Saint-Denis, et le comte de Brissac,
à la fleur de l'âge, sous les murs de Mussidan.
Du côté des protestants la mort se fait la part plus large encore : Condé est
tué à Jarnac, d'Andelot meurt de la lièvre; puis vient le tour des plus vail-
lants capitaines de l'armée protestante : à peu de distance les uns des autres
succombent Mouvans, le chef des Provençaux; Boucart, Esternay, Chatellier-Por-
taut, l'un des meurtriers du capitaine Cliarry, le favori de Catherine, et enfin
l'Écossais Piobert Stuart, celui qui, à la bataille de Saint-Denis, avait frappé mor-
tellement le connétable.
En Espagne, Elisabeth de Valois, la princesse de la paix, comme l'appelaient
les Espagnols, est emportée à sa troisième couche, et Don Carlos, ce jeune tigre,
qu'elle seule apprivoisa, meurt dans la prison où Philippe II l'a séquestré et dont
vivant il ne devait plus sortir.
En Ecosse, Darnley, ce fou imberbe, ainsi que le qualifie Catherine de Médicis,
est assassiné, et Marie Stuart ne s'échappe du château de Lochleven que pour
perdre sa dernière bataille et aller se livrer aux mains impitoyables de sa plus
mortelle ennemie.
Dans plus d'une de ses lettres à la reine Elisabeth, Catherine ne sera que
Catukiïine de Médicis. — III. A
MEBIÏ 111
i, INTRODUCTION.
l'interprète de la tendre et affectueuse compassion que Charles IX ressentait pour
la pauvre captive, sous le charme de laquelle il était resté.
Au plus fort de ces guerres fratricides, sans trop s'émouvoir, sans se laisser
détourner de ses desseins, Catherine poursuivra impassiblement la double négo-
ciation du mariage de Charles IX avec l'une des filles de l'empereur Maximilien ,
et celui de Marguerite de Valois avec le roi de Portugal, et lorsque Philippe II.
devenu veuf, prendra pour lui Anne d'Autriche, dont la main avait été si long-
temps promise à Charles IX, elle se contentera pour son fils d'Elisabeth, la seconde
fille de Maximilien.
Tel est dans son ensemble le résumé de cette nouvelle période, sanglante pré-
face d'une plus terrible encore.
Dans l'introduction qui va suivre, l'histoire ne servira de cadre aux lettres
de Catherine de Médicis que pour mieux déterminer le rôle prépondérant qu'elle
joua dans ces grandes luttes politiques, et faire ressortir sa puissante personnalité
qui sut si habilement maintenir et perpétuer sa domination, le but constant de sa
vie, sur tous ceux qui l'entouraient, et sur le docile Charles IX.
I
Catherine passa tout le mois de janvier 1567 à Paris, les yeux fixés tour à tour
sur l'Espagne et sur l'Angleterre.
Des deux côtés l'horizon était menaçant : Don Francès de Alava, l'ambassadeur
d'Espagne, étant venu se plaindre et sur le ton de la colère de ce qu'on avait laissé
sans réponse toutes ses réclamations : « Je suis à me demander, écrit-elle à Four-
quevaux le 23 janvier, si cela vient de quelque autre occasion et que l'on ait envie
de nous brouiller l. ■»
Mais ce ne sont que de vagues appréhensions; du côté de l'Angleterre le danger
s'annonce plus sérieux: Smith, qui avait si longtemps résidé en France en qualité
d'ambassadeur, débarque à Calais dans les premiers jours d'avril. Prévenue tout
aussitôt par le capitaine Argosse, Catherine écrit au connétable : cr Smith doit arriver
demain à Moret, et de peur de lui donner audience sans que y soyez, j'ai délibéré
aller dimanche jusqu'à Nemours-."
Le connétable étant tombé malade et son indisposition se prolongeant, elle se
' Voir la lettre de la page 5 et la note qui l'accompagne. — : Smith écrivait à Cécil le 17 avril: -Je
ne sais encore quel jour j'aurai audience.^ (Calcmlar of State papers , 1567, p. 208.)
LVritODUCTION. . ,„
décide enfin à recevoir Smith et Sir Henri Noms, l'ambassadeur ordinaire de la
reine Elisabeth, mais en présence de tout le conseil.
Après les compliments d'usage, Smith le premier prit la parole : et L'amiral
Winter et moi, dit-il, nous sommes venus à Calais pour en réclamer la restitution
et en prendre possession ; n'ayant rencontré personne à qui parler, nous nous voyons
obligés de soumettre notre requête à Vos Majestés a1; puis entrant dans la discus-
sion, il requit la restitution de Calais, chose juste et raisonnable2.
crJ'ai lieudem'étonner, répondit le jeune Roi, d'une pareille demande. Depuis
longtemps ce conflit est définitivement réglé et je pensais n'avoir à m'entretenir
avec vous que de la bonne amitié qui existe entre les deux couronnes. Je vais eu
délibérer avec ceux démon conseil n, et il congédia les deux envoyés d'Elisabeth3.
Lorsqu'ils lurent ramenés devant le conseil, c'est le chancelier de l'Hospital qui
leur répondit : il s'appuya sur les propres termes de ce traité de Cateau-Cambrésis
dont ils réclamaient l'exécution, termes formels, indéniables, qui déclaraient déchu
de tous ses droits le premier qui par la voie des armes y porterait atteinte. Or, en
occupant le Havre en pleine paix, l'Angleterre avait encouru cette peine de la
déchéance prévue par le traité 4.
Cette tardive revendication sembla à Catherine un grave symptôme, un aver-
tissement dont il fallait d'autant plus tenir compte que le capitaine Argosse signa-
lait la présence d'une flotte anglaise qui croisait dans la Manche.
Pour voir plus clair dans ces ténèbres, elle fait partir pour Madrid L'Aubespine
le jeune. 11 devait à tout prix, dans l'éventualité d'une nouvelle guerre avec l'An-
gleterre, s'assurer de l'appui de l'Espagne.
Le bruit courait alors que Philippe II, en allant dans les Flandres, prendrait
la route de l'Italie pour s'aboucher avec le pape et l'Empereur. Aucune commu-
nication de cette entrevue n'ayant été faite à Catherine, L'Aubespine en devait pé-
nétrer le but; mais, pour éviter une explication, Philippe II s'éloigna de Madrid
et remit toute audience à une date éloignée. Catherine resta donc avec ses doutes.
Ces causes réunies la déterminent d'abord à faire une levée de six mille Suisses,
puis à convoquer à Saint-Germain-en-Laye les principaux conseillers de la cou-
ronne. Coligny, resté à Châtillon, ne s'y rendit pas; le prince de Coudé, alors à
Valéry, promit d'y venir. Toutefois le cardinal de Châtillon et Andelot assistèrent
à la première séance qui eut lieu le 2 5 juin.
' Voir la lettre de la page 29. — ' Record office, State papers, France. — z Ibid. — " Ibid.
Iv INTRODUCTION.
Le connétable s'y présenta suivi de ses trois fils, rie suis venu, dit-il au
Roi, avec tous les miens me mettre à la disposition de Votre Majesté. u An-
delot prit alors la parole, et désignant du doigt le connétable : «Sire, s'écria-
t-il, il a été bien mal traité par les Espagnols; si Votre Majesté y consentait,
il prendrait sa revancbe. Le dessein du roi d'Espagne est de se jeter à l'ira-
proviste sur la France. Pourquoi ne pas le prévenir? Le prince de Condé, ainsi
qu'il l'a lait offrir à Votre Majesté par Briquemault, est tout prêt à se porter
à la frontière avec trois mille bommes de pied et de cheval de la nouvelle reli-
gion. ■»
ff Je ne puis croire aux mauvais desseins qu'on prèle au roi d'Espagne, répondit
Charles IX; il m'est trop proche parent1, n
Mais en dépit des assurances pacifiques données par Charles IX, le bruit s'étant
répandu que Philippe II avait fait lever dans le Luxembourg quarante enseignes
de gens de pied et trois mille chevaux, sur la proposition du connétable et par
mesure de prudence, Andelot fut désigné pour aller sur la frontière de Cham-
pagne avec cinq ou six mille hommes de pied, auxquels viendraient se joindre les
six mille Suisses récemment levés-.
On s'attendait donc à une attaque prochaine de l'Espagne : «Nous sommes à
la guerre*, écrivait M. de Gordes\
Condé, qui ambitionnait le commandement de la future armée destinée à agir
contre les Espagnols, était plus que tout autre disposé à y croire. Le 3 juillet il
arrivait à Saint-Germain.
Depuis la paix d'Amboise, il n'avait eu qu'à se louer de Catherine : le gou-
vernement de Picardie lui avait été rendu, et le comté de Rotrou érigé en duché-
pairie sous le nom d'Enghien-le-François. Charles IX avait bien voulu être le
parrain du premier-né de son second mariage4; niais avec Catherine la politique
de la veille n'était pas toujours celle du lendemain : soit que les principaux ca-
tholiques lui eussent fait des représentations, soit qu'elle eût conçu quelque dé-
fiance du trop grand nombre de protestants venus à Valéry pour les fêtes du
baptême du fils de Condé, toujours est-il qu'elle était singulièrement refroidie.
La veille du jour où elle attendait le prince à la cour, elle avait écrit à M. d'Hu-
nnères : « Quant à la guerre, il n'en est, Dieu merci, aucunes nouvelles. Nous
1 Bibl. nal., Dépêches des ambassadeurs vénitiens , filza VI. — - Jbid. — * Duc d'Aumale, Histoire des
princes de Condé. — ' Ibid.
INTRODUCTION. v
avons donné ordre de renforcer un peu les garnisons du coté de Champagne
jusqu'à ce que l'on ait vu ce que deviendront les préparatifs qui se font au
Luxembourg1, n
Gondé avait donc trop tardé à venir.
Le jour où il se présenta à la résidence royale, Charles IX s'amusait dans le
parc à faire tendre des toiles pour une chasse au sanglier. «Voici le prince, dit
Catherine, il vient, mon fils, pour vous assurer qu'il n'a jamais eu la pensée
d'un remuement. -n Le jeune Roi échangea avec Coudé quelques brèves paroles
et retourna à ses toiles. Le revoyant le lendemain : te Quelles sont donc ces
forces, lui dit-il, que vous m'avez fait offrir par Briquemault ? -n — «Ce sont des
Français, Sire, n — « Alors ce sont mes sujets et moi seul j'ai le droit de leur com-
mander-. 11
Ces paroles sévères auraient dû éclairer Condé, mais la guerre semblant
imminente et Montmorency n'étant plus d'âge à la faire, à la première séance du
conseil, les yeux fermés à toute lumière, il réclama pour lui l'épée de connétable
ou tout au moins le commandement de l'armée qui se rassemblait.
Catherine ne fil qu'une réponse évasive; mais le soir même le duc d'Anjou lui
dit sur le ton de la menace : «Le Roi mon frère m'a désigné pour son lieutenant
général. Il ne permettra pas qu'un autre que moi commande l'armée. » — ttLè
roi de Navarre, mon frère, répondit le prince, l'a bien déjà commandée, v — ■
et Le temps n'est plus le mêmen, répliqua le duc. — «Alors, je n'ai doue qu'à
vous céder la place, dit Condé, et je vous la cède volontiers. -n
Lui, si ambitieux, être mis à son âge sous les ordres d'un enfant de seize ans.
Quelle humiliation!
La 1 1 juillet, la rage dans le cœur, il retourna à Valéry. Sa dernière parole
fut une menace : cr Je n'ai plus rien à faire ici3 15.
Voilà donc Catherine au plus mal avec Condé, et ne sachant pas à quoi
tenir sur les intentions du roi son gendre, car LAubespine le jeune n'avait rapporté
d'Espagne que de vagues réponses. Pour surcroit d'inquiétude, Don Fraucès de
\lava vient lui demander pour quelles raisons, au moment où la Flandre était
pacifiée, elle avait levé six mille Suisses. «La turbulence du temps, dit-elle, veut
que pour le dedans et pour le dehors, un roi si grand qu'est mou lils ait de quoi
pourvoir à tout désordre4. i>
' Voir la letlre de la page 4i. — * Bibl. nat. , Dépêches des ambassadeurs vénitiens, (ilza Vf. — ' îbid
— 4 Bibl. nat., fonds français, 11° 10751, p. 868.
v, INTRODUCTION.
En tenant ce langage, Alava n'avait fait qu'exprimer la pensée secrète du roi
son maître. Philippe II cene tendait à rien moins qu'à détacher les Suisses de la
Fiance n. s Vous verrez, écrivait Fourquevaux à Catherine le 17 juillet, avec
quels artifices ces gens veulent s'ingérer au cœur de vos confédérés et vous les
soustraire petit à petit. Il vous faut garder vos frontières1, n
Elle suivit le conseil et voulut en personne se rendre compte de l'état des
places fortes de la Picardie. \près un court séjour à Ecouen et à Chantilly, elle
vint s'installera Compiègne2.
Les deux partis ennemis allaient s'y retrouver en présence : du côté des pro-
testants, le cardinal de Châtillon et Andelot; du côté des catholiques, les deux
cardinaux de Guise et de Lorraine et le jeune Henri de Guise. Andelot commença
les hostilités : il se plaignit vivement du maréchal de Cossé qui ne lui obéissait
pas. A lui seul pourtant, en qualité de colonel général de l'infanterie, il appartenait
de donner des ordres. Les explications de la Reine ne l'ayant pas satisfait, il se
retira en Bretagne. laissant le champ libre à ses adversaires3.
C'est donc en pleine brouille avec les protestants que Catherine quitte Com-
piègne, le 6 août. Les Suisses récemment levés venaient d'entrer en France; elle
veut les avoir plus à la portée de sa main, mais sans vouloir paraître y attacher
de l'importance : «Le Roi mon fils n'a pas oublié, écrit-elle de Péronne au conné-
table, le 21 août, que lui avez dit que vous avez fait voir autrefois au Roi mon-
seigneur de belles bandes en ce pays-là, d'où approchant l'envie lui est venue que
vous lui en fassiez autant des Suisses et que pour le moins il ait ce passe-temps-là
pour son argent4. i>
Des bruits alarmants continuent à courir, tantôt ce sont des paroles de me-
naces contre Colighy attribuées au jeune duc de Guise5, tantôt ce sont les pro-
Lestants qui accusent Catherine d'avoir accepté une entrevue avec Philippe II.
lois de son prochain voyage dans les Flandres. Sous ce rapport ils étaient bien
renseignés : lîuy Gomez avait tout récemment laissé entrevoir à Fourquevaux
que lors du passage de Philippe II une entrevue avec la Reine mère était chose
facile cl désirable, et elle s'y était montrée tout d'abord très favorable; mais par
suite d'une indiscrétion, ce projet ayant été éventé, prise de peur, elle avait
reculé et le 3 1 juillet elle avait écrit à Fourquevaux : «C'est chose à quoi je ne
' Bibl. nat., fonds français, 11" io7.r>i. — " Cakndar of State papers , 1667. p. 3o5. — ' lbid. —
Voir lettre de la page5i. — s Cakndar of State papers, 1567. p. 307.
INTRODUCTION. m
trouve pas d'utilité et à quoi je ne saurais m' accommoder pour assez de rai-
sons l.n
Mais tout en renonçant à ce projet d'entrevue, elle cherchait tous les moyens
d'un rapprochement avec l'Espagne. Les dépêches d'un courrier envoyé par le duc
d'Albe venant d'être enlevées, elle en profite pour rejeter tout l'odieux de ce
guet-apens sur les huguenots : «Le Roi mon fils, écrit-elle à l'ambassadeur Alava,
le 23 août, s'en sent grandement offensé. Gela procède de personnes qui sont
bien marries de l'amitié et bonne intelligence qui est entre le roi mou beau-fils
et nous, laquelle ils seraient aises par de tels déportements pouvoir altérer. Ils
ne viendront pas à bout de leurs desseins, et si telles gens qui font telles mé-
chancetés désirent la guerre, le Roi mon fils est délibéré de la leur faire par un
bourreau'2, n
Le 2^1 août, nous la retrouvons à la Fère. De cette ville elle écrit au conné-
nétable : rc Nous sommes arrivés en ce lieu avec le plus grand chaud qu'il est pos-
sible. Mon fils l'a trouvé si beau qu'il veut y séjourner jusqu'à lundi prochain et
il va ce même jour coucher à Marchais3. ■»
Jusqu'à ce moment nulle trace de ses appréhensions; le h septembre seulement,
elle commence à s'inquiéter; elle écrit de la Fère au maréchal de Cossé : ce Es en-
virons de Montargis et de Chàtillon il y a de grandes assemblées jusques à douze
ou quinze cents chevaux, ce que je ne crois pas, encore qu'il y ait assez de bruits
d'ailleurs de quelque remuement dont il n'y a aucune cause, vous priant mettre
peine d'en savoir et aussitôt m'avertit* V-
En quittant Marchais où l'avait reçue le cardinal de Lorraine, ce qui était
bien imprudent dans l'état des esprits, elle écrit à Cossé : rl,e Roi couchera
lundi à Gandelu, et la Reine sa mère à Monceaux, qui a envie de vous y trou-
ver, et vous en prie bien fort et sans faire de bruit de peur que l'on vienne à 1 ap-
prendre5. 15
Le 16 septembre, elle est enfin de retour à Monceaux. L'arrestation du comte
d'Egmont , dont elle est avisée par une dépêche du 9 septembre, aurait dû lui ouvrir
les yeux; elle aurait dû penser que les protestants y verraient une nouvelle me-
nace pour leur propre sûreté, pour leur propre vie; mais elle se refuse à toute
lumière. « Il a couru quelque; bruit sans propos, écrit-elle à Fourquevaux le 1 S sep-
' Voir la lettre de la page /18 el la note qui Tac- ' Voir la lettre île la page 5a.
compagne. ' Voir la lellrc de la page ■"><'>.
' Voir la letiro de la page "> 1 . Voir la lettre de la page ''7.
V[11 INTRODUCTION.
tembre, que ceux de la religion voulaient faire quelque armement; mais c'était un
peu de peur qu'ils avaient, se dit-on, et aussi tout cela s'est évanoui1.»
Sa confiance et ses illusions persistent : « Nous sommes depuis trois jours arrivés
en ce lieu, mandc-t-elle le 19 septembre à M. de Gordes, en intention d'y faire
quelque séjour, y étant tout le conseil assemblé, afin de donner ordre aux affaires
qui se pourraient présenter, encore que maintenant tout soit, Dieu merci,
autant paisible que nous saurions désirer 2. n
II
A très courte distance l'une de l'autre, deux assemblées avaient été tenues par
les cfiefs protestants à Châtillon-sur-Loing et à Valéry. Dans toutes les deux
Coligny avait conseillé la patience, et son avis avait prévalu; mais l'entrée des
Suisses en France, que la pacification des Flandres ne justifiait plus, devint une
nouvelle cause d'alarme. Coudé et Coligny vinrent trouver le connétable et le
supplièrent d'avoir pitié de la France et d'obtenir leur renvoi, ce Ils sont payés,
répondit laconiquement Montmorency; que voulez-vous qu'on en fasse si on ne
les employait pas3 ?u
Sous le coup de cette incessante menace, une dernière réunion eut donc lieu
à Valéry. Condé, Coligny, Andelot, Boucart, La Rocbefoucauld , La Nocle, Bri-
quemault y assistèrent. Condé et l'amiral affirmèrent tenir d'un personnage in-
fluent à la cour cl favorable à ceux de la religion, que tout récemment dans un
conseil secret il avait été résolu de se saisir d'eux, d'en faire mourir l'un et de
garder l'autre prisonnier 4, enfin d'envoyer deux mille Suisses à Paris, deux mille
à Orléans, le reste à Poitiers, et de révoquer l'édit de pacification.
A cette révélation les esprits s'écbauffèrent : «Voulez-vous attendre, s'écrièrent
les impatients, que l'on nous vienne lier les pieds et les mains et qu'on nous traîne
sur les écliafauds de Paris? 11 n'est plus temps de temporiser, ■» — «Si nous re-
courons aux armes, opposèrent les prudents du parti, de combien de malédictions
ne serons-nous pas couverts? On nous imputera les maux inévitables qui en seront
la suite. »
1 Bibl. mil., fonds franc., n" io35i, p. ioi5: 3 D'Aiibigné, Histoire universelle , t. I, livre IV,
voir la noie. chap. vu.
- Voir la letlre de la page 5p, et la noie qui ' Voir de Tliou. Histoire universelle, i. V,
l'accompagne. livre XL11. p. 345.
INTRODUCTION. IX
Dans les assemblées délibérantes, les violents l'emportent toujours. La guerre
fut donc décidée et le rendez-vous fixé fin de septembre à Rosay-en-Brie.
tr C'est une chose vraiment incroyable, dit le Vénitien Correro dans sa relation,
que le secret de cette conspiration dont plusieurs milliers d'hommes avaient con-
naissance. Elle fut conduite avec tant de précaution qu'il ne s'en répandit pas le
moindre bruit jusqu'à ce que la chose fût tout à fait prête1;!! et il l'attribue à leur
puissante organisation.
Partis de Valéry, l'amiral, Andelot et Condé passèrent la Marne à Trilbardou,
et s'emparèrent de Rosay à la date convenue.
A la veille de tomber dans leurs mains, Catherine s'obstine à ne pas croire à
l'apparence même d'un danger. Le o.h septembre, au matin, elle écrit à M. de
Gordes : et Je vous prie de toujours faire vivre les sujets en toute douceur et tran-
quillité à l'observation des édits2;n mais voilà que dans la soirée de ce même jour
elle apprend qu'une troupe considérable occupe Rosay. Dans la nuit un conseil
est tenu. Les Suisses, qui étaient à Château-Thierry, sont appelés en toute hâte, et
le maréchal de Montmorency envoyé parlementer avec les chefs protestants. Cathe-
rine affolée court se jeter dans Meaux et, jusqu'à la fin frappée d'aveuglement,
elle en est à se demander pourquoi les protestants ont pris les armes, et Vous
entendez, mande-t-elle de Meaux à Matignon, par ce que le Roi mon fils vous écrit,
ce qui est ici advenu, dont nous sommes assez ébahis pour n'en connaître ni
savoir aucune occasion 3.r>
Le connétable opinait pour qu'on restât à Meaux, ville fortifiée et tenable. tt Aller
à Paris, c'était risquer une bataille toujours incertaine. Il serait honteux d'être
vaincu, plus triste encore d'être vainqueur. t> L'Hospital l'appuyait : tt Quitter
Meaux, c'était, trahir la patrie, et rendre toute pacification impossible.!! Tout au
contraire le duc de Nemours et les Guises poussaient vivement au départ. Cathe-
rine hésitait. Rentrer à Paris, c'était se remettre à la merci de ces Parisiens dont
elle redoutait le fanatisme; elle inclinait pour rester à Meaux. tt Qu'il plaise à Votre
Majesté, s'écria L. Pfifler, le colonel des Suisses, admis à ce dernier conseil, de
confier sa personne et celle de la Reine mère à la valeur, et à la fidélité des Suisses.
Nous sommes six mille hommes et à la pointe de nos piques nous vous ouvrirons
un chemin assez large pour passer à travers de l'armée de vos ennemis'.!!
Cet avis énergique l'emporta et le départ fut décidé pour le lendemain à la
Dépêches des ambassadeurs vénitiens. — - Voir ta lettre de la page 59. — 3 Voir la lettre de la
page 60 et la note cpii l'accompagne. — ' Zurlauben, Histoire militaire des Suisses, I. IV, p. 35 1.
Catiiebine de MÉDICI3. — ni. „
lll.ini.ril MTIOifJLC.
x INTRODUCTION.
pointe du jour. A cette heure critique le caractère violent de Charles IX se révéla.
L'enfant parla en homme. « Avec plus de jurements qu'il ne faudrait, nous dit
un contemporain, il s'écria : on ne me donnera plus de pareilles alarmes, j'irai
jusqu'en leurs maisons et dedans le lit chercher ceux qui me les baillent. Je
donnerai désormais la loi à qui me plaira, grands ou petits1.»
III
Une fois rentrée dans la capitale, Catherine ne perd pas une minute. Dans la
nuit du 28 au 39 septembre : ce Vous entendrez, écrit-elle à Fourquevaux, l'in-
fâme entreprise qui est en termes dont Dieu nous préservera2. i> Et le lendemain
au duc de Savoie : « Jamais je n'eusse pu penser que si grands et malheureux
desseins fussent entrés es cœur des sujets à l'endroit de leur roi ! Dieu nous a
bien aidés d'être échappés de la plus grande méchanceté du monde 3. n
L'ambassadeur d'Espagne étant venu lui offrir l'appui du roi son maître, de sa
propre main : « Votre ambassadeur, mande-t-elle à Philippe II le 39 septembre,
comme celui qui sait votre volonté, n'a pas laissé de venir au-devant de nous et
offrir au Roi votre frère tout ce que lui et moi nous ne doutons point que vous
ne baillez pour nous secourir, dont nous ne vous pouvons assez remercier et vous
supplier penser que, si nous avions besoin de votre secours, que ne le refuserions
non plus que nous avons fait d'autrefois; mais, Dieu merci, nous nous sentons
assez forts pour les bien châtier, espérant que Dieu nous en fera la grâce ". d
A quelques jours de là elle se ravise : «Je m'assure, écrit-elle, que Votre
Majesté ne nous faudra de secours, comme déjà le duc d'Albe et votre ambas-
sadeur nous l'a offert de sa part5, t C'est que l'armée protestante venait de s'établir
solidement à Saint-Denis.
Le plan de Coligny et de Coudé était d'affamer Paris, en arrêtant les arrivages
de la haute et basse Seine et ceux de l'Yonne.
Les forces dont disposait le connétable étaient de beaucoup supérieures à
celles des prolestants; néanmoins il fut d'avis de négocier, ainsi que le conseillait
l'Hospital.
Le 3 octobre, accompagné de Morvilliers et de Saint-Sulpice, le chancelier
vint donc à Saint-Denis. Après avoir reproché à Coudé et à Coligin d'avoir trahi
1 Lettre de Bouchefort à Renée de Fei'rare, Bibl. nat., fonds franc., 11° 3 3 A 7 . — ' lîibl. nnt., fonds
franc. , n" 10751, p. 1 o&o. — 3 Archives de Turin. — 4 Arch. nat , coliect. Simancas, K 1 .^07. — ' Ibid.
INTRODUCTION. x.
leurs serments et leurs promesses, il leur proposa l'oubli du passé et un édit
d'abolition qui en serait la garantie. Dans leur réplique, ils firent allusion aux
conseils tenus récemment à Marchais, affirmant qu'ils n'avaient pris les armes que
dans le cas de légitime défense, et ils promirent une réponse par écrit.
tf Toutes les divisions dont souffre la France, disaient-ils dans cette nouvelle
requête, viennent des restrictions, modifications faites à l'édit de pacification. Un
seul remède est possible, l'exercice delà religion sans limitation ni distinction* de
lieux et de personnes. Le peuple se lamente d'être accablé de nouvelles imposi-
tions, sans aucune nécessité de guerre, mais de l'invention de certains étrangers,
surtout des Italiens, et sangsues qui tirent la substance d'un chacun.*- Pour con-
clure, ils demandent la convocation des Etats généraux selon les lois et coutumes
anciennes '.
Catherine prit pour une injure personnelle cette demande d'expulsion des Ita-
liens; elle fit écrire par Charles IX à M. de Gordes : «Si vous en connaissez qui
branlent pour venir secourir ceux de la nouvelle religion, vous les empêcherez de
bouger par tous moyens possibles, et si vous connaissez qu'il soient opiniâtres et
vouloir partir et venir, vous les taillerez et ferez mettre en pièces, sans en épargner
un seul, car tant plus de morts, moins d'ennemis2. t
Effrayé des périls qu'il entrevoyait, l'Hospital hasarda quelques nouveaux con-
seils en faveur d'une transaction. Ils furent mal pris par Catherine : ce C'est vous,
dit-elle sèchement, qui avec vos grands mots de modération et de justice nous
avez mis là où nous sommes, t
Le 7 octobre, les hérauts d'armes à la cotte fleurdelisée se présentèrent à
Saint-Denis, et à haute voix ils sommèrent tour à tour le prince de Coudé, Coligny
et le cardinal de Chàtillon de venir à Paris trouver le Roi qui les attendait à bras
ouverts3.
La royauté inspirait encore un tel respect que, quand elle tenait un pareil
langage, les rebelles, si endurcis, si fanatiques qu'ils fussent, courbaient la tête.
Mis en demeure de se soumettre, les chefs protestants répondirent au Roi : «Nous
protestons tous devant Dieu et ses anges que jamais ne nous est tombée au cœur
la pensée d'attenter aucunement contre votre personne et contre votre Etat, du-
quel nous désirons autant qu'autres de vos sujets l'accroissement et la prospérité,
et de la Reine votre mère et de messeigneurs vos frères. Nous ne nous somme*
1 La Popelinière, Ilisl. de France, liv. XIV. — ' Due d'Aumale, Histoire des princes de Coudé, t. I , ap-
pendice, p. 3fi3. — 3 Desjardins , Négociations diplomatiques avec la Toscane, p. 5io.
m INTRODUCTION
assemblés que par nécessité et contrainte de nos ennemi-, étant toujours prêts,
avec la liberté du service de Dieu el notre sûreté, de sacrifier nos personnes et
nos biens pour votre service1, n
Ce langage plus modéré pouvait faire espérer une réconciliation. Le connétable
fut le premier d'avis d'essayer une dernière lois de traiter, el malgré l'opposition
de Catherine, il offrit aux chefs protestants une entrevue qui eut lieu à la Cbapelle-
Saint-Denis; mais par une de ces contradictions (pie la violence de son caractère
sullit à expliquer, après avoir voulu tenter la voie d'un accommodement, il le
rendit impossible par son opiniâtreté. Il déclara que l'édit n'avait été accordé' que
provisoirement et que le Roi ne consentirait jamais à la coexistence de deux
religions.
La rareté des vivres provoquait de violents murmures parmi celle population
de Paris, de tout temps impressionnable et agitée, te Sans la présence du Roi, écrivait
l'ambassadeur de Toscane Petrucci, elle se jetterait sur les huguenots. Le conné-
table et ses fils sont accusés hautement de ces lenteurs et d'être favorables aux
Châtillons, leurs proches parents'2. »
N'ullcinenl ému de ces injustes clameurs, le connétable attendit patiemment
son heure. A la veille d'une bataille, Goligny et Coudé avaient commis la faute
irréparable d'envoyer Monlgommery s'emparer de Pontoise'et Andelot de Poissy.
Prévenu par ses espions, le connétable juge que le moment de l'action est venu.
Le jo novembre 1 667, au matin, vigile de la Saint-Martin, il déploie l'armée
royale dans la plaine de Saint-Denis.
Après tant d'autres, nous n'avons pas à raconter cette bataille. Bornons-nous à
dire que, sans le trouble que la blessure mortelle du connétable jeta dans l'armée
catholique, la défaite des protestants aurait pu se tourner en un désastre. La
nuit leur vint en aide et leur permit de rentrer dans Saint-Denis. rSi le jour
11 Cùl failli, (''Clivait Catherine le 1 1 novembre à M. de Gordes, nous eussions
poursuivi notre victoire, laquelle ne pouvait nous échapper3. t>
Rappelé précipitamment, Vndelot, le lendemain de la bataille, avec cinq
cents chevaux, vint impunément brûler le corps de garde des catholiques à la
Chapelle. Paris était pris de stupeur el de découragement ; le connétable était à
l'agonie.
Le j3 novembre, Téligny vint en parlementaire. Au nom du prince de Coudé.
' La Popelinière, Hist. de France, liv. Ml, p. a 3. — ' Desjardins, Négociations diplomat. avec la Tos-
cane, !. 111. p. 54g. — ' Voir lettre de la page 7-'!.
INTRODUCTION. nu
il supplia Charles I\ d'avoir pitié de ses pauvres sujets, k Soumettez-vous, ré-
pondit le jeune Roi, et j'oublierai le passée
Celle démarche, tout porte à le croire, n'avait pour but que de couvrir la
retraite des protestants. Ce même jour, sur les sept heures du soir, ils délogèrent
de Saint-Denis. "Ils l'ont bien connaître, écrivait Catherine à M. de Gordes, qu'ils
ne sont pas là où ils pensaient, et que, voyant grossir tous les jours notre armée,
ils en fuiront, tant qu'ils pourront, la rencontre; mais j'espère qu'elle marchera
bientôt si près de la queue, que nous les contraindrons ou à une seconde bataille
ou pour le moins à une fort honteuse fuite1. n
1\
Les chefs protestants avaient donné rendez-vous à Montereau au comte de la
Rochefoucauld, qui leur amenait les bandes de la Guyenne; mais, même ainsi ren-
forcés, ils ne se sentaient pas assez eu nombre pour attendre l'armée royale. Dans
le but sans doute de gagner du temps. Coudé envoya M. de la Gastin'e porter au
Roi de nouvelles propositions de paix. Charles IX en prit connaissance et les
transmit au duc d'Anjou. De son côté Catherine lui écrivit le 28 novembre et
l'invita à les soumettre aux capitaines de son armée.
Le duc d'Anjou convoqua donc un conseil de guerre, et, le 29 novembre, il
répondit à sa mère :
(x Ils sont tous d'une même opinion, qui est que. vu l'état auquel est ce pauvre
royaume, la mande ruine qu'y apporte la guerre, outre la perte que le lîoi fait
de ses sujets, vous leur devez accorder ce qu'ils demandent : qui est que les hauts
justiciers et ayant pleins fiefs de haubert puissent avoir l'exercice de leur religion
en leurs maisons pour tous ceux qui s'\ voudront trouver librement, sans con-
trainte, sans armes, à la charge que èsdits lieux les catholiques vivent en même
liberté et que le service divin y soit l'ail et dîmes et droits dus à l'église payés,
ainsi qu'il a été fait par le passé. Cependant je ne laisserai pas de marcher, et
demain avec toute l'armée nous allons coucher à Nemours 2.n
Le Roi, dès que la lettre de son frère lui fut parvenue, lit rédiger les articles
suivants que l'on peut ainsi résumer:
Confirmation pure et simple de ledit de pacification;
1 Voir lettre de la page -h. — ' Bibl. nul. , tonds franc. , orig. , n" 1 5543 , p. .'!■"•.
eu INTRODUCTION.
autorisation de l'exercice de leur religion aux hauts justiciers et possesseurs de
pleins fiels de haubert en Normandie dans leurs maisons pour leurs familles et
pour cinquante personnes au plus étrangères et sans armes;
liemise des places occupées;
Suppression du culte protestant dans les murs de Lyon, sa tolérance dans un
village à deux lieues de la ville;
Interdiction à l'avenir des collectes de deniers, enrôlements d'hommes, associa-
lions, monopoles et synodes.
Le duc d'Anjou s'était avancé jusqu'à Nemours, il soumit à son conseil ces
articles signés de la main du Roi, que lui avait apportés Mauvissière, et il les
transmit à Coudé par M. de la Gastine ' resté à son camp.
Coudé tout aussitôt répondit au Roi :
rrNous demandons l'édit de pacification fait à Orléans et dégagé de toutes les
restrictions, déclarations et interprétations qui y ont été ajoutées depuis le 7 mars
i563.
«En outre, nous demandons que le nombre des personnes admises à pratiquer
l'exercice de la religion réformée ne soit pas limité à cinquante personnes.
et Nous admettons que les forces restent au Roi, mais, en ce qui touche Lyon, la
restriction exigée est contraire à l'esprit de ledit. Quant à Paris et pour ceux de
leur religion qui y résident, eu égard à leur grand nombre, nous demandons qu'un
lieu soit désigné pour l'exercice de leur religion, et que les gentilshommes de la
prévôté cl du bailliage de Paris jouissent des mêmes bénélices que tous les autres
gentilshommes de ce royaume. Nous admettons la suppression des collectes de
deniers, des enrôlements d'hommes, mais les synodes sont une nécessité pour ceux
de la religion tout aussi bien que catéchismes, écoles, mariages, visites des malades .
sépultures, consistoires et colloques. n
11 terminait en suppliant le Roi de leur assurer la liberté de conscience, la con-
servation de leurs honneurs, vies et biens, avec les sûretés requises et néces-
saires'2.
Les demandes de Coudé s'écartaient tellement des propositions du Roi, qu'un
rapprochement, pour le moment du moins, semblait impossible.
Le 1 1 décembre l'armée protestante repartit de Montereau et reprit la route
de Bray. Le plan de Coligny et de Condé était de s'ouvrir un passage à travers
1 Bibl. mit., fonds franc. , n° 1 5 5 A 3 , p. ko. — J Bibl. oat., Cinq cents Colbert, 11° a'i.
INTRODUCTION. . iv
la Champagne pour aller au-devant des reitres que levait pour eux le duc Casimir.
le lils cadet du comte Palatin.
Les propositions de paix n'avaient donc eu pour but que de masquer leur
retraite.
Toutes les mauvaises nouvelles vinrent à la l'ois à Catherine : à peine avait-elle
été avertie de la marche des protestants qu'elle sut par Lansac, envoyé au camp
de l'armée royale, que le conseil du duc d'Anjou avait décidé qu'on ne pouvait
les empêcher de se joindre à leurs retires1.
D'un autre côté Tavannes, le cardinal de Lorraine et le duc d'Aumale ne lui
dissimulaient pas qu'ils n'étaient pas de force à garder la frontière2.
Coudé, le 17 décembre, s'arrêta à Lpernay. De cette dernière ville, conln'
toute attente, il rouvrit les négociations.
Le 3o décembre, Téligny vint en son nom trouver le Hoi à Paris et lui remit
une lettre du prince.
(tSire, disait Condé, suivant le mémoire qu'il a plu à Votre Majesté d'envoyer
signé de votre main, lequel j'ai t'ait voir aux principaux de cette armée, tous ont
été de cet avis et moi avec eux d'envoyer vers Vos Majestés le sieur de Téligny pour
vous supplier très humblement qu'il \ous plaise désigner certains nolables per-
sonnages, lesquels avec Messieurs le cardinal de Châtillon, le comte de la Roche-
foucauld et le sieur de Boncliavannes aient à se trouver en tel lieu qu'il vous plaira
ordonner, et là puissent conférer des points qui nous ont semblé sujets à interpré-
tations et éclaircissements, afin que de la résolution que sur ce en sera prise, soit
bâti un bon fondement de réunion et réconciliation entre vos sujets, que la paix
en soit perpétuelle et le bien de votre Etat en parfaite sùrelé. comme de notre
part, Sire, si affectueusement nous la désirons2. i>
Cliarlcs IX consentit à désigner des députés pour se ineltre en rapport avec ceux
de Condé.
Toutes les chances semblaient donc encore une fois en faveur d'une prochaine
pacification; mais tout en continuant a négocier, le Roi avait invité son frère, qui
suivait de loin l'armée prolestante, à ne |>;is suspendre les hostilités3.
Le 21 décembre, le maréchal de Cossé s'empara du château de Sarry, et un
détachement de l'armée royale se montra sur la rive gauche de la Marne*. On
annonçait comme certaine l'arrivée prochaine du duc de Nevers an camp des
' liihl. liai., fonda franc,, if 1 5343 , j». 7 3. — '' Tbid. — ' Bibl. nat . <jin<| cents Colberl , n° ai, p. 1 33.
— ' lliid. , p. 1 35. — ' Bil'I. nat., n° i55'i3, p. V>.
ivi INTRODUCTION.
catholiques avec dix mille hommes. Coudé et Coligny crurent prudent de prendre
la route de la Lorraine. Ils partirent de nuit, el grâce à la rapidité de leur marche,
ils gagnèrent une grande avance sur l'année royale.
A la première nouvelle de ce départ précipité, le duc d'Anjou fit savoir au Roi
el à sa mère que les ennemis étaient déjà trop éloignés pour qu'il pûl les atteindre.
il qu'il partait pour Vitry, où il avait donné ordre à MM. de Nevers et d'Aumale de
venir le rallier '.
La situation était vraiment bien étrange : tandis que l'armée prolestante à
marches forcées se dirigeait du côté de la frontière pour faire sa jonction avec
les reitres du duc Casimir, on continuait à parler de paix et le cardinal de Chà-
tillon était encore à attendre à Chàlons-sur-Marne que Charles IX voulût bien
envoyer les députés qu'il avait promis à Téligny de désigner.
Ce lut Catherine qui y vint en personne. Avant de quitter Paris, elle avait écrit
le a janvier à Fourquevaux : r: Je pars pour aller faire un tour jusque dans notre
camp, afin, s'il est possible, de fermer la porte à ceux qui ont été contraints de
sortir du royaume pour aller au-devant de leurs reîtres2. t>
Arrivée le h janvier à Chàlons, elle passe tout un jour à conférer avec le car-
dinal, et, au départ, lui donne rendez-vous à Paris à son retour du camp. Sa
présence \ était bien nécessaire : tout était en confusion; elle seule pouvait
mettre fin aux discordes qui paralysaient tous les mouvements de l'armée royale.
Martigues el Carnavalet, que l'on traitait d'espions des protestants, étaient en lutte
ouverte avec les autres capitaines. Tant bien (pie mal Catherine apaisa ces déplo-
rables divisions. Malheureusement c'était trop lard. Le 19 décembre, le maréchal
de Vieille\ille avait écrit au duc d'Aumale : «Je vous proteste que si M. de Nevers
fût venu se joindre avec vous, les reitres n'eussent jamais entrepris de passer,
comme j'ai fait ce matin entendre au Roi3, n Et à quelques jours de là, il répondait
à Catherine lui faisant part du résultat de son voyage au camp : et Si le prince de
Condé eût été bien suivi, il eût reçu un grand dommage. Jamais n'eurent plus
grand'peur d'estre combattus, avant qu'ils fussent joints à leurs reitres, qu'ils
avaient et non sans cause, car je vous promets, Madame, que je ne pense pas
qu'ils eussent ensemble deux mille cinq cents chevaux de combat \-
1 BiH. nat., fonds franc., a' i5.r>43. p. 108. — ' Voir lettre de la pajje 09. — J Bibl. nat., fonds
franc.. n° (5543. — ' lbid.
INTRODUCTION. xtu
En rentrant à Paris le i5 janvier, Catherine retrouva la population surexcitée
à un tel point par la nouvelle qui s'était répandue des pourparlers de la paix.
qu'elle crut prudent de ne pas y laisser venir de jour le cardinal de Cliàtillon.
De son côté, le Roi ayant hautement déclaré qu'il ne voulait ni le voir, ni trai-
ter avec lui, force fut de l'amener de nuit au Louvre, où il eut un entrelien
de trois heures avec la Reine et le chancelier. Le 20, Catherine le revit au
couvent des Bons-Hommes; mais les Parisiens voulaient à tout prix la guerre;
ils offrirent au Roi un subside de six cent mille livres pour la continuer,
somme qui n'était pas à dédaigner à un moment où le trésor était à sec. La paix
avait d'autres adversaires non moins opiniâtres dans les docteurs de la Sorbonne
et dans l'ambassadeur d'Espagne1. Ils ne cessaient de représenter à la Reine qu'il
était impossible de tolérer deux religions. Philippe II se mit de la partie : le
20 janvier, un courrier, parti en toute hâte de Madrid, apporta de sa part l'offre
d'un million en or si l'on ne traitait pas. Enfin, pour ajouter aux difficultés du
moment, le nonce exigea qu'on lui livrât le cardinal de Cliàtillon. La Reine répon-
dit qu'il était venu sur la parole du Roi et qu'elle ne pouvait y manquer. rrUn
excommunié de cette espèce, répliqua le nonce, est en dehors de toutes les
lois humaines. i) Le maréchal de Montmorency, présent à l'entretien, prit fait el
cause pour le cardinal : rll est garanti, s'écria-t-il , par une promesse du Roi;
le livrer serait un acte odieux contre toutes les lois de la guerre et le -droit des
gens 2. 1
Le cardinal put donc traiter en toute liberté; mais les conditions qu'il apportait
étaient dures : il demandait que l'édit de pacification fût déclaré perpétuel et non
révocable; que le Roi payât les reîtres enrôlés par Condé, et, ne se contentant
pas de la parole royale, il exigeait que la paix fût ratifiée par le Parlement.
«J'entends, répondit le Roi, observer ce que par ci-devant je leur ai envoyé
signé de ma main, à la charge toutefois que, se fiant à ma promesse, ils fassent au
préalable retirer tous les reîtres et étrangers qu'ils ont par delà le Rliin. Quant à
la sûreté qu'ils m'offrent de ne se mettre en armes à l'avenir, ni de faire aucune
levée de deniers, et quant à ce qu'ils me demandent de les recevoir comme mes
sujets et de leur faire connaître par effet que je les ai en ce monde en même
estime que les catholiques, c'est chose que je suis tout disposé à faire et. pour \
mieux parvenir, je veux et j'entends qu'ils viennent là part qu'il me plaira décla-
' Calendar of State papert, 1 5 (î 8 , p. tio>. — 2 Ibid
CmiEJIHB DE MtDlCIS. — m. c
mrniiUfiE «»iiomu.
xvm INTRODUCTION.
rer et éclaircir le fait qui advint entre Paris et Meaux, et par ce moyen me lever
toute la mauvaise opinion (pie je puis avoir conçue d'eux l.i>
La négociation échoua donc complètement, et le Roi crut devoir, par une pro-
clamation, en prévenir les chefs principaux de son armée2.
VI
L'armée protestante, nullement inquiétée, traversa la Meuse à Saint-Mihiel,
et poursuivit sa route jusqu'à la Moselle. Ces dernières journées de marche furent
bien dures : les vivres étaient rares, l'hiver dans toute sa rigueur.
La Moselle une fois franchie à Pont-à-Mousson, les éclaireurs de Pavant-garde
signalèrent un corps d'armée qui s'avançait. Était-ce l'armée royale? Fallait-il se
préparera livrer bataille? Il y eut un moment d'hésitation. Coudé et Coligny se
mirent sur la défensive. C'était le duc Jean Casimir qui venait à eux. Depuis
plusieurs heures les deux armées se côtoyaient. Alors, dit La Noue, «ce furent
chansons et gambades. Les Gaulois sont toujours les mêmes, prompts à la colère
et prompts à se réjouir 3. n
Prévenu de cette jonction qu'il lui eût été si facile d'empêcher, le duc d'Anjou
écrivit le 1er janvier à Catherine :
* L'amiral et d'Andelot sont allés festoyer les capitaines et les chefs de leurs
reîtres à Seurey, qui est à six lieues d'eux. On a dit qu'ils avaient fait porter cin-
quante pots dhypocras pour leur faire meilleure chère, qu'ils ont eus du château de
Voz qui est à l'évêque de Toul; ils leur ont apporté deux mille écus qu'ils ont eus
des habitants de Simier, deux mille huit cents écus des habitants de Ligny, vingt
mille pains, vingt muids de vin et vingt mille écus. La nécessité est si grande qu'ils
ont fait un emprunt sur tous ceux qui sont en leur camp et jusqu'aux goujats. On
dit qu'il leur manque encore seize cents écus pour payer leurs reîtres; ils veulent
prendre le chemin d'Auxerre*.*
Le duc d'Anjou s'était d'abord décidé à ne pas quitter son camp avant d'être
fixé sur le chemin que suivrait l'ennemi. Dès qu'il sut qu'il se dirigeait du côté de
la haute Marne, d'après l'avis de Tavannes, il fit garnir de troupes toutes les
petites villes de la Bourgogne.
L'armée protestante, laissant Commercy à sa droite, passa la Marne assez près
; BM nat., fonds franc., n° i5544. — ! Calendar «f State papcrs, 1068, p. 6o3. — ' La Noue,
Discours politiques cl militaires. — i Bibl. nat., fonds franc., 11° 101,18. p. 168.
INTRODUCTION. m
de sa source. De là, elle prit la route de la Bourgogne. Coligny et Coudé se ral-
lièrent à Auxerre. Une attaque tentée sur Cravant ne leur réussit pas; ils s'en
vengèrent sur Irancy, pauvre petite ville, qui fut mise à feu cl à sang. De là, ils
franchirent l'\oune et se dirigèrent sur la Charité, où ils traversèrent la Loire;
puis ils entrèrent dans la Beauce.
Partout les catholiques se tenaient sur la défensive. Le Poitou était menacé;
Monluc chargé de reprendre la Bochelle, qui s'était déclarée indépendante, n'avait
que des forces insullisantes; d'Andelot venait de surprendre dans un village et
de tailler en pièces trois compagnies de l'armée roude; le 11 février, Blois était
pris; et à ce moment de suprême danger les catholiques en étaient encore à se
quereller : Méru. le fds du connétable de Montmorency et Martigues avaient
échangé des démentis et s'étaient menacés de leurs dagues1.
Dès le 5 février le gros de l'armée royale s'était replié sur Nogent-sur-Seine. La
capitale se croyant menacée , le Boi annonça , le 8 , qu'il allait se mettre à la tête de
ses troupes et cr qu'il emploierait le vert et le sec pour la défense de son royaume n.
Cette proclamation ne rassura pas les Parisiens; les Suisses lurent rappelés et
le duc d'Anjou vint en personne conférer avec sa mère à Villeneuve-Saint-
Georges. Avec des forces aussi disséminées, il n'y avait pas à risquer une bataille;
il fallait de toute nécessité attendre les reitres du duc de Saxe et du Bhingrave.
Ils étaient encore bien loin. Le 26 février, Castelnau de Mauvissière mandait au
duc d'Anjou : rrS'il n'arrive pas d'inconvénients et qu'ils marchent à quatre lieues
le jour, et qu'ils prennent cinq jours pour la montre, vous les aurez dedans seize
ou dix-sept jours2. ■»
Profitant de l'inaction de ses adversaires, le 21 février, Condé franchil vingt
lieues en deux jours, et rappelant à lui les Provençaux qui, sous les ordres de
Mouvans, marchaient sur Tours, il investit Chartres; mais l'argent lui manquait
pour payer les reitres. Déjà Coligny avait prié l'ambassadeur Norris d'être leur
intermédiaire auprès de la reine Elisabeth el de solliciter un subside; car il était
à craindre que les Allemands ne les quittassent, surtout si l'argent de Catherine
venait à les tenter; Elisabeth ayant fait la sourde oreille, Condé, le 22 février,
écrivit au Boi et à la Beine mère pour les supplier de mettre lin aux calamités
dont mourait la France3. Il leur demandait de vouloir bien désigner des person-
nages notables pour traiter d'un accord. Le cardinal de Bourbon était présent
Uib. nal., fonds franc., n' l5giS, [>. 168. — ' Ibid. — ' Record otlice, State poper», France.
xx INTRODUCTION.
lorsque ce message fut remis à Leurs Majestés; s'ad ressaut à Catherine : « Si vous
refusez les offres du prince, dit-il, vous assumeriez, Madame, une grande respon-
sabilité l.D
Le jeune Roi se montrait très hostile à un accord : «Vous ne me forcerez pas,
dit-il à Catherine, de faire la paix; je veux tirer punition de mes ennemis et je
n'oublierai pas le nom de ceux qui m'engagent à traiter avec eux. •»
Il céda néanmoins, et Comhaut fut envoyé à Condé avec une réponse favo-
rable. La négociation ne marcha pas aussi vite qu'on l'avait espéré; le cardinal
de Chàtillon et ses collègues, venus à Lonjumeaupour conférer avec le maréchal
de Montmorency, Biron et le sieur de Malassise, ne semblaient pas vouloir se con-
tenter des concessions du Roi.
«Je ne sais ce qu'ils veulent, écrivait Catherine le h mars à Montmorency,
d'autant que le Roi leur accorde à peu près ce qu'ils demandent, et afin de faire
connaître sa bonne intention, il veut bien pour le regard de la conférence de leurs
ministres qu'ils s'en adressent au gouverneur du pays qui leur donnera congé
et y admettra un personnage pour y assister, afin qu'il ne s'y traite aucune
affaire que de la religion. Voilà ce qui se peut faire, comme vous le ferez en-
tendre 2. n
Si Catherine se montrait conciliante, c'est qu'une tragédie imprévue qui venai!
de se passer en Espagne allait complètement modifier sa ligne de conduite. Une
dépêche de Fourquevaux lui avait annoncé la séquestration de l'infant Don Carlos,
sous la garde du prince d'Evoli. Jusqu'ici Don Carlos avait été l'obstacle au projet
de mariage de Charles IX avec la fille aînée de l'Empereur, caressé depuis si
longtemps par elle. Sans perdre une heure, elle écrivit à Fourquevaux :
«J'ai trouvé qu'il était nécessaire de vous envoyer ce porteur, faisant semblant
l'envoyer visiter la reine ma fille en sa maladie et aussi le roi son mari de ce qui
est advenu à son fils. Si la reine ma fille et le prince d'Evoli sont d'avis que parliez
au roi d'Espagne en mon nom, du désir grand que j'ai de voir le roi mon fils
marié avec l'une des filles de l'Empereur, priez-le vouloir être moyen que bien-
tôt j'en puisse voir l'entière résolution; car pour vous dire la vérité, le Roi
mon fils a délibéré d'être marié cette année, soit là ou ailleurs, et il ne lui défaut
de partis convenables, de maison bonne et grande et d'âge compétent, car de
plus vieille que lui il dit que jamais n'en épousera. Nos affaires le requièrent et
' Record office, Stale papers , France (i5(î8), p. iaa. — ' Voir la lettre de la page i3o.
INTRODUCTION. va
le bien de toute la chrétienté en a nécessité; car de l'union de ces trois princes en
dépend le repos et tout branlera sous eux1.!)
Dès le 12 mars la paix était regardée comme assurée. Norris, l'ambassadeur
d'Angleterre, voulut en avoir le cœur net. Reçu, le 10 mars, par Charles IX et
Catherine : «La reine ma maîtresse, dit-il incidemment, paraît disposée à envoyer
un de ses conseillers pour indiquer à Vos Majestés les moyens les plus honorables
pour ramener leurs sujets à la soumission et à l'obéissance, v — « Remerciez de
noire part votre maîtresse, répondit Catherine, mais ce serait peine inutile, car
la paix est dans de bons termes -. »
Le 22 mars, Montmorency en rapporta les articles définitifs, les fit signer par
I.'. lîoi et repartit pour Lonjumeau. Le lendemain Coligny et Coudé les signèrent à
leur tour.
L'édit d'Amboise était rétabli et dégagé des interprétations et restrictions qui
l'avaient successivement amoindri; la Provence assimilée aux autres provinces pour
IVxercice de la religion réformée, concession qui n'avait pas été accordée en 1 563.
Le Roi devait avancer l'argent destiné à la solde des reîlres.
Quelle était la garantie de ces promesses? la seule parole royale.
Mais la Rochelle restait aux protestants; elle allait devenir leur lieu de refuge,
leur citadelle, leur capitale. Coligny avait longtemps résisté; il s'effrayait des dan-
gers inévitables d'une pareille paix; mais Condé la voulait, et, il faut bien le dire,
la plupart des chefs la voulaient aussi. Déjà ceux du Poitou et de la Saintonge
avaient quitté l'armée. Le 27, l'édit fut enregistré par le Parlement de Paris. Le
Roi assista à la séance, car sans sa présence «les mutins de la ville ne l'eussent pas
permis u.
Le 3o mars Condé envoya de Ronneval Roucart porter une lettre de sa main à
Charles IX : «Sire, disait-il, il serait impossible de pouvoir assez très humblement
remercier Votre Majesté de la grâce et laveur qu'il lui a plu faire à nous et à tout
le royaume en octroyant un si grand Iténéfice comme celui de la paix3.»
La veille, Coligny avait également écrit à Catherine «qu'il s'applaudissait avec
tous les gens de bien de ce qu'il avait plu à Dieu, en donnant la paix, délivrer
ce pauvre royaume de tant de misères et de calamités que la guerre apportait '.
1 Bibl. nat., fonds franc., n" 1075t. |>. 280. — ' Calendar of State papers, (568, |». 436. — ' Bibl.
nii. , Cinq cents Colbert, n° al, p. A10. — ' ïbid.
xxi. INTRODUCTION.
VII
La paix de Lonjumcau, qualifiée par Coligny de paix et pleine d'infidélités, de
paix sanglantes, ne- pouvait, être et ne fut qu'une bien courte trêve. Des deux
côtés, on n'avait posé les armes que «pour reprendre haleine1»; des deux côtés
les infractions à l'édit, les violences sont les mêmes.
A Rouen, le jour de la proclamation de la paix par le Parlement, la populace
force les portes du palais de justice, en chasse les conseillers, se rue. sur les mai-
sons des protestants, les pille, et massacre tous ceux qui lui tombent sous la main.
Les jours suivants, ces actes sauvages se renouvellent et La Meilleraie écrit à
Charles IX : «Cette multitude a perdu tout le respect dû à Votre Majesté et à la
justice. n A Bourges, les portes des prisons sont enfoncées et l'on égorge ceux de
la religion qui y avaient été enfermés2. Sir Henri Norris, l'ambassadeur d'Angle-
terre, écrit de Paris, le 18 avril, à Cécil : te Chaque jour de nouveaux outrages se
commettent contre l'édit de pacification; aux portes de la ville, on a tué plusieurs
des protestants qui rentraient et jusqu'ici aucune punition de ces violences n'a
encore été faite3. A Orléans, à Auxcrre, à Amiens, des meurtres sont également
signalés. De sa propre autorité, le Parlement de Toulouse fait emprisonner le
sieur de Piapin, maître d'hôtel du prince de Condé, qui, muni d'un sauf-conduit,
apportait la nouvelle de la paix, et lui fait trancher la tète, et Charles IX répond
aux justes plaintes de Condé : et J'ai plus tôt appris l'exécution que la condamnation ". «
Si les plaintes des protestants sont légitimes, celles des catholiques ne le sont
pas moins, tt Aucune des places qui devaient être rendues au Roi, écrit le h avril
l'ambassadeur vénitien Correro, ne l'ont encore été. Depuis le traité de paix,
ajoute-t-il le 27, les protestants ont détruit un grand nombre d'églises et tué
beaucoup de prêtres. A Blois, le jour de l'entrée du prince-dauphin, l'église a été
envahie par les huguenots au moment de la célébration de la messe et l'autel a
été profané. L'on en est venu aux mains et les catholiques ont eu le dessous. En
Dauphiné ceux de la religion ont gardé leurs armes5, v
1 La Popelinière, Histoire de France. de Thou, Hist. universelle, t. IV, p. 55; Jean de
2 Bibl. nat., fonds franc., n° i55/i5, p. n5 Serres, Mémoires de la 3' guerre civile, p. 34;
et 170. Bit>l- na*'! fonds franc., n° i5/i5.
3 Calendar of State papers , i5f>8, p. 43g. 4 BiBl. nat. , Dépêches des ambassadeurs vénitiens,
4 Crespin, Ilist. des martyrs, in-f°, 1 G08, p. 699 ; lilza VI.
INTRODUCTION. xx.h
Comment pacifier les esprits? Comment rétablir l'ordre? Charles IX a bien
prescrit d'envoyer dans chaque ville un gentilhomme pour faire rentrer les pro-
testants dans leurs maisons, et faire observer l'édit, mais nulle part cette sage
mesure n'a été exécutée l. Catherine a bien écrit à Monluc, le 1 5 août : tt Le Roi veut
que les choses s'établissent en repos pour délivrer ses sujets de tant de misères
et calamités; ayez à vous garder de faire chose à ma sœur la reine de Navarre
dont elle puisse éprouver dommage, d'autant que cela la pourrait aigrir de façon
que ne viendrions peut-être jamais à bout de faire avec elle ce que nous
avons délibéré pour remettre toutes choses en son pays en repos*. 11 Elle a bien
écril à Tavannes : ce Ayez soigneusement l'œil ouvert, afin que les choses se puissent
passer et rétablir en la paix et tranquillité que nous désirons voir renaître en
ce royaume, en ayant la main à l'observation tant de ledit de pacification que du
règlement que l'on vous a déjà envoyé, laissant rentrer es villes de votre gouver-
nement tous ceux de ses sujets qui en sont sortis à l'occasion des troubles3, n Mais
presque partout les moyens de répression font défaut; pour venir en aide aux
villes écrasées par le séjour des garnisons durant la dernière guerre civile, on a
permis le licenciement des troupes. rJe n'ai que cinq compagnies, écrit Tavannes
au Koi, pour garder Mâcon et Chalon duquel on ne peut les bouger à cause d'une
grande sédition advenue à Maçon entre catholiques et huguenots. Ma propre compa-
gnie est débandée suivant l'ordonnance qui en a été publiée de se. retirer prompte-
meiit en leurs maisons*, n — a Vos soldats sont débandés, écrit également M. d'Es-
paux au duc d'Anjou, les uns vont aux rebelles des Pays-Bas, d'autres au service du
roi d'Espagne. « — « L'on n'a pu empêcher, écrit à son tour Carrouges le 2 3 avril
au Roi, qu'il n'ait été tué tous les jours de ceux de la religion prétendue réformée
et encore hier deux; il n'y a pas force suffisante en cette ville.
Si au moins, pour remédier à tant de maux, il y avait dans le conseil celte
unité de vues qui fait la force et raffermit l'autorité! Mais tout à l'opposé de
Charles IX qui se montre affable et bienveillant vis-à-vis de La Rochefoucault, du
cardinal de Chafillon et de Boucart, le duc d'Anjou affecte de les traiter avec un
dédain marqué5. Déjà entre les deux frères se manifeste cette sourde jalousie qui
ne fera que s'accroître avec les années, et loin de vouloir les rapprocher, Catherine
cherche plutôt à les aigrir. Ses défiances ont été éveillées par une lettre interceptée
dans laquelle Philippe H invitait Charles IX, maintenant qu'il a\ ait l'âge d'homme,
' Bibl. nat., fonde franc., n° «5545, p. i4o. — ' Ibid., p. 19.'!. — 3 Ibid., p. 34. — ' Ibid.,
p. 39. — Calendar of State papers , 1 568 , p. 43o.
an INTRODUCTION.
à reprendre le pouvoir en ses mains '. Effrayée néanmoins par tant de désordres,
à bout de voies, elle convoque les membres du conseil privé pour leur demander
leur avis sur les mesures à prendre dans des circonstances aussi critiques. Le
jour de leur réunion avait été fixé au icr mai, mais prise ce jour-là même dune
violente fièvre, elle ne peut y assister'2. Nous avons sous les yeux les noms des
membres présents à cette mémorable séance : les cardinaux de Lorraine, de
Bourbon et de Guise; les évêques de Limoges et d'Auxerre; l'archevêque de Sens,
Montmorency- Damville et François de Montmorency, son frère aîné, le premier
président de Harlay, le chancelier de l'Hospital, Lansac, Carnavalet, Morvillier et
Sansac. Chacun peut librement parler et sur les causes du mal et sur les remèdes
à y appliquer; mais, dans ce conseil, les opinions ne sont pas moins divisées que
dans le pays : d'un côté, il y a des modérés qu'on ne tardera pas à appeler les
politiques; de l'autre, des partisans des moyens violents, des mesures extrêmes.
Entendons d'abord les modérés : La principale cause des derniers troubles,
selon Carnavalet, tient à ce que ceux de la religion prétendue réformée ont craint
qu'on ne les exterminât.
Faisant allusion à l'antagonisme fatal des Guises et des Montmorency, «Quand
tous ceux qui sont à l'entour du Roi seront unis, dit le premier président de
Harlay, le reste du pays le sera, n
trLes derniers troubles sont venus, ajoute Morvillier, autant du bas âge du Roi
que de la diversité de religion. Pour maintenir la paix, il est bon que chacun
puisse être assuré de vivre en sûreté dans sa maison. i>
c.- Il est nécessaire, dit l'évêque d'Auxerre, le célèbre Amyot, d'oter aux sujets
du Roi l'opinion qu'ils ont que l'édit de pacification ne sera pas gardé, et il faut
enjoindre aux prêcheurs de ne prêcher que l'union et l'amitié entre tous les sujets
de Sa Majesté. 11
C'est la dernière fois que la grande voix de l'Hospital allait se faire entendre :
r-Que le Roi, dit-il, envoie dans chaque ville des conseillers appartenant à la reli-
gion catholique, mais point de prélats; il ne faut pas armer les uns et désarmer
les autres. Les forces en temps de paix ne doivent pas être aussi grandes qu'en
temps de guerre. Que tout ce qui est porté par l'édit de pacification soit observé et
maintenu. i>
Le maréchal de Vieilleville. les deux Montmorency, le cardinal de Bourbon
opinèrent dans le même sens.
Calendar of State papers, i568, p. 43q. 44o. — 5 Bibl. oat., Dépêchas des ambass. véniu, lilza VI.
INTKOiHiCTlON. xxv
Maintenant donnons la parole aux violents : f Le royaume ne peut être gardé,
dit le cardinal de Lorraine, que si la protection vient de Dieu, ce qui équivaut à
dire qu'avec le temps le Roi désire que chacun de ses sujets rentre en la religion
catholique; il faut que personne n'aie les armes que ceux qui les ont par comman-
dement du Roi et de .Monseigneur son frère lieutenant général. Que les prêtres
soient remis en leurs églises et maisons, et où l'on y contreviendra que les catho-
liques en répondent, i
<t 11 faut que les forces demeurent entre les mains seules du Roi,n s'écrie Lansac,
l'homme lige de Catherine, et rappelant les troubles récents d'Amiens, et le refus
de ceux de la Rochelle de recevoir M. du Lude dans leurs murs, il demande qu'on
en fasse sévère justice et punition.
-11 faut soutenir la religion catholique, dit l'archevêque de Sens, Nicolas de
Pellevé, le futur agitateur de la ligue, et seulement tolérer la religion prétendue
réformée; il faut que toutes les fautes commises depuis la publication de ledit
tant d'un côté que de l'autre soient punies, que les armes soient retirées à tous
ceux qui entrent dans les villes et qu'elles restent entre les mains seules du
Roi. t>
Le duc d'Anjou parla le dernier, ou plutôt, ce fut le cardinal de Lorraine, son
intime conseiller, qui parla par sa bouche : « Que le Roi reste fort, dit-il d'une
voix brève, pour conserver les bons et châtier les mauvais. n
Le Roi clôtura la séance; d'un ton calme et radouci : a Je suis d'avis de mander
à tous les gouverneurs des villes de faire garder et observer l'édit, de mettre
en garde les uns aux autres ceux de chaque religion et d'envoyer dans chaque
gouvernement des conseillers pour rendre la justice et les prévôts des maréchaux
pour réprimer et punir les voleurs '.n
La maladie qui avait empêché Catherine de présider cette séance, fut longue, el
durant une partie du mois de mai, la situation s'aggrave. Le 18, Rouillé écrit au
duc d'Anjou : et Le bruit court que les huguenots ne peuvent se garder de braver
les catholiques, qui est cause de faire quelque sédition, on croit qu'ils veulent
recommencera, et dans une nouvelle lettre, datée du i5 mai, ails sont si secrets
dans leurs ligues que l'on ne peut découvrir quelles sont leurs entreprises, mais
par indices de leurs actions plusieurs jugent que Votre Majesté a plus d'occasion
de pourvoir à tout ce qui est requis pour la conservation de votre royaume que
Voir le procès-verbal de celte séance que nous donnons, n° i554b du fonds français, p. i (minute
presque illisible).
Catuemue de Mkdicis. — m. „
■ vrniutiii lâTlOHM.
sxvi INTRODUCTION.
jamais1. a M. de la Châtre, auquel M. d'Entragues n'a point envoyé les compa-
gnies attendues, écrit de lîlois : rr Je suis dans l'impossibilité de faire exécuter
ledit2. ■» Sanzay mande de Nantes que ceux de la Rochelle ne\eulent ni rece-
voir d'ecclésiastiques dans leurs murs, ni obéir au Roi3.
Tous les yeux étaient fixés sur Coudé : il s'était d'abord retiré à Valéry, entouré
de plusieurs de ses lieutenants, puis il était venu à son château de Muret en Pi-
cardie, accompagné d'une si forte escorte que le gouverneur de Laon avait écrit
au Roi pour savoir s'il devait, oui ou non, lui refuser l'entrée de sa ville. On lui
attribuait les plus violentes menaces : et Tant que le cardinal de Lorraine sera à
la cour, aurait-il dit, la paix ne se maintiendra pas. Je viendrai l'y chercher, et
avec son propre sang je teindrai sa robe en rouge '. n
Ce n'étaient là que d'inutiles et imprudentes bravades. Dans la seconde quinzaine
de mai, Coligny formule une plainte qui, au premier abord, sembla plus grave et
plus sérieuse- Suivant l'accord passé à Orléans, les protestants étaient tenus de
fourni)' 5o,ooo écus pour solder les reîtres et les faire sortir de France. En
l'absence du prince de Coudé, il s'était chargé de faire partir le reste de la
somme, tt L'homme qui la portait, écrit-il au Roi le 21 mai, étant allé coucher
à un lieu nommé Chevalines près d'Auxerre, la nuit, fut assailli par ceux de la
garnison dudit Àuxerre, lesquels le forcèrent en son logis, pillèrent et volèrent les
deniers. 11 y avait quelques gens de M. d'Andelot mon frère et les miens que
j'avais baillés pour la conduite desdits deniers, lesquels ont été emmenés pri-
sonniers liés et garrottés audit Auxerre. Il y en a eu de tués et de blessés, mais pour
ce que je n'en sais bien la vérité, je me tairai5. t>
H était grand temps que Catherine reprît en main la direction des affaires.
« Durant toute sa maladie la vie politique a été comme suspendue, n écrit le Véni-
tien Correro1'. Le 27 mai seulement elle put se lever; mais déjà de son lit, le Ss4,
elle avait répondu à Coligny : te Je ne puis rien ajouter à la lettre du Roi mon
fds, sinon rendre assuré témoignage de la grande affection qu'il a de rétablir le
repos en ce royaume et y contenir toutes choses doucement sous son obéissance,
en faisant administrer également la justice à tous ses sujets, ce que vous connaîtrez
d'autant mieux par la punition qu'il veut être faite des auteurs du fait donl
vous avez écrit, envoyant à cette fin le prévôt de mon fils le duc d'Anjou
' Bibl. nat., fonds franc. , n° 1 5546 , p. 27. ' Bibl. nat. , Dépêches des ambass. vinit. , filza VI.
2 Ibid. '' Bibl. nat., fonds français, 11° 8'tg$< p. 29.
3 Ibid. " Bibl. nat, Dépêches des ambass. vénil. , lîlza VI.
INTKODI GTIOHi nni
sur le lieu pour eu informer et Faire châtier ceux qui s'en trouvent cou-
pables '.■»
Si Catherine avait retardé l'envoi de sa lettre de quelques jours, elle aurait pu
pour tonte réponse envoyer à l'amiral celle qu'elle reçut du maire et des échevins
d'hixerre : et Les hommes, disaient-ils en effet, amenés dans notre ville ont été
arrêtés dans un logis où se trouvaient les perturbateurs du repos public: les
deniers n'ont été ni pris, ni pillés, mais déposés en nos mains; nous n'en sommes
que les dépositaires et prêts à les remettre à l'envoyé du Roi, et les ferons accom-
pagner par une escorte sûre-. ••
De jour en jour, les nouvelles des provinces sont plus mauvaises : le gouverneur
île Laon redoute une surprise; Tavannes écrit au Roi que les huguenots mil lue
deux catholiques aux portes de Ghâlon et qu'ils se sont emparés du château de
Germoles qui appartient à Sa Majesté. A Blois les bourgeois refusent de monter
la garde et La Châtre ne répond plus de la ville3.
Les nouvelles de l'extérieur sont aussi inquiétantes que celles du dedans : Marie
St uail à peine échappée du château de Lochleven, à la suite d'une nouvelle défaite,
- est réfugiée en Angleterre. Sans perdre une heure, le 26 mai, Catherine écrit à la
reine Elisabeth : cr Madame ma bonne sœur, qu'il vous souvienne de ce que souvent
nous avez mandé touchant la reine ma belle-fille, et comme c'est une cause qui
touche aux princes et principalement aux princesses, qui me faitassurer que à celle
heure que c'est en votre puissance, vous ferez par effet ce que lui avez montré en
paroles, qui me l'ail dire qu'elle est très heureuse d'être dans votre royaume'. ••
C'est sous l'impression de ces fâcheuses nouvelles que, le 1 1 juin. Catherine
donne audience à Correro; aux protestations de dévouement qu'il lui témoigne,
au nom des seigneurs de Venise : (tJe suis bien reconnaissante, répond-elle, de
leur bon vouloir et de la part prise par eux à notre bonne et mauvaise fortune.
La paix a été conclue uniquement par nécessité. Il v a de^ circonstances où l'on
est obligé <le se faire violence à soi-même pour éviter de plus grands maux et se
soumettre à ce qu'on n'aurait pas voulu. Toutefois j'en attends lion effet.* V\i\< fai-
sant allusion aux difficultés de la situation : r Voyez dans quel misérable étal nous
sommes retombés. Nous qui étions habitués à aller en toute sécurité par loul le
royaume; nous sommes obligés de rester en place et, si nous mettons les pieds
dehors, ce n'est qu'entourés de gardes»; el baissant la voix : «Dans cette chambre
Bibl. nal., fonds français, n i5546, p. 89. — Bibl. oat., fonde français, n" i55/i6, p.toi. —
BiW. oat., fonds français, a' 1 5546. — ' Voir la lettre de la page 1 43.
hviu INTRODUCTION.
où nous sommes, il y a peut-être des gens qui nous voudraient voir morts et
nous tueraient de leurs propres mains; mais Dieu ne le permettra pas, notre
cause est la sienne et celle de toute la chrétienté, il ne nous abandonnera pas\n
Pour porter remède à l'anarchie dont souffrait la France, Catherine avait à
choisir entre deux voies : essayer d'entrer de force dans la Rochelle, ce foyer de
la rébellion, ou bien investir le château de Noyers et s'emparer de Coudé et de
Coligny; mais on vient de lui signaler la présence d'un corps considérable de pro-
testants qui marche en Picardie sous la conduite du sieur de Coqueville; elle ne
peut donc dégarnir ni la Picardie, ni la frontière, surtout au moment où la latte
est engagée entre le duc d'Albe et Louis de Nassau. Pour gagner du temps, la voilà
réduite à calmer et à endormir les défiances de Condé : rcLe Roi mon fils, lui écrit-
elle le -ih juillet, est bien marri de voir que vous soyez en la crainte où vous êtes,
d'autant que vous vous pouvez assurer que notre intention est du tout de faire
garder l'édit de pacification et de conserver tous ses sujets tant d'une religion que
de l'autre 2. n
Mais les événements lui viennent en aide : les bandes de Coqueville, à la veille
d'entrer dans les Flandres, sont atteintes et dispersées par le maréchal de Cossé, lui-
même se laisse prendre clans la petite ville de Saint-Valéry où il s'était réfugié; le
21 juillet, l'armée de Louis de Nassau est écrasée à Gemmingen par le duc
d'Albe, et la nouvelle delà mort de Don Carlos, tenue encore secrète , commence à
s'accréditer. Libre cette fois d'agir, Catherine n'hésite plus : ce Faites acheminer en
Rourgogne, écrit-elle le 29 juillet au capitaine Charrieu. les compagnies que vous
avez là part que sera M. de Tavannes 3. t>
Le lendemain , elle écrit également à Rarbesieux : et Le Roi monsieur mon fils
envoyant M. de Vieilleville en Champagne, je lui ai donné charge de vous
faire entendre certaine chose de ma part dont je vous prie le croire ce qu'il vous
dira et nous ferez savoir le jour où vous vous pourrez trouver à Châlons pour
satisfaire à la charge que nous lui avons donnée4.1» Semblable lettre est écrite à
VI. d'Espaulx.
De son côté, Charles IX mande à Tavannes : a Etant les affaires de mon
royaume en état où elles sont par les déportements d'aucuns ennemis du bien
public, j'ai avisé pour vous renforcer et donner le moyen de conserver les places
de votre gouvernement en notre obéissance de vous envoyer toutes les compa-
' Bibl. nal., Dépèches des ambassad. vénit., 126, lilza VI, p. 2/10. — ' Voir In lettre de In page i5;j.
1 Voir la lettre de la page 160. — ' Voir la lettre de la page 162.
INTRODUCTION. xm
gnies qui sont sous ie capitaine Gharrieu et vous donner pouvoir de commander
en les provinces de Bourgogne, Champagne et Brie en l'absence du duc de Guise1, n
A cela Tavannes répond : a Si Votre Majesté continue en cette opinion, que Mes-
sieurs de Barbesieux et d'Kspaulx m'avertissent de l'état de tout ce pays-là, afin
d'agir selon les occurrences. Attendre que l'on soit à l'affaire sera bien tard, si
vous doutez qu'une partie des forces de la Champagne viennent le plus près
qu'elles pourront pour se pouvoir plus promptement joindre à celles qui seront en
ce gouvernement. S'il est besoin, nous appellerons les bandes qui sont en Lyon-
nais -. n
Le plan de cerner Coudé et Coligny est donc bien apparent et Tavannes tout
■ prêt à l'exécuter, mais par suite de graves nouvelles Catherine change brus-
quement d'avis : a Je trouve bon, écrit-elle le 5 août au maréchal de Cossé.
que les bandes du capitaine Gharrieu auxquelles il avait été mandé d'aller en
Bourgogne, demeurent aussi près de vous et que vous faites incontinent partir
celles de Gobas pour aller à la Rochelle où il est besoin et plus que nécessaire qu'il
y aille, et le plus promptement sera le meilleur; de ce côté-là il y en a qui si
remuent bien fort, même qui ont pris un château nommé Taillebourg où il y avail
quelque artillerie, et est à craindre que, s'il n'y est promptement pourvu, ils ne
fassent pire, se montrant comme ceux de la Rochelle plus désobéissants que ja-
mais3.'):
Kl le s'est fait illusion sur la possibilité de venir à bout de la résistance de la
Rochelle. Le i5 août, le comte de Sanzay lui mande : k Depuis huit jours est
entré dans cette ville de trois à quatre mille hommes de pied, tant Gascons que
Provençaux ".v Alors elle revient à sa première idée de faire diriger sur la Bour-
gogne toutes les forces destinées d'abord au siège de la Rochelle, d'investir le
château de Noyers et de se saisir de l'amiral et de Coudé. \ous trouvons la con-
firmation de cette nouvelle résolution dans une dépèche de Noms, l'ambassadeur
d'Angleterre. « Le Roi, écrit-il à Leicester, sur la nouvelle qu'il a eue que ceux de
la religion ont de grandes forces dans la Provence et le Poitou et que le prince
(I Orange se tient à Cologne avec 6,000 chevaux et i5,ooo hommes de pied, a
renoncé au siège de la Rochelle et s'est décidé à envoyer toutes ses forces en Bour-
gogne, de crainte que le prince d'Orange ne livre ses Allemands au prince de
Condé 5. ■»
Bibl. oat., fonds franc., n" i5546. — ' Ibid. — ' Voir la lettre de la page 166. — ' Bibl. «al.,
fonds franc., n° i55'i6. — ' Caleiulur of Suite papers, i 5 G 8 , |j. 556.
m INTRODUCTION.
Catherine avait toutes raisons de compter sur Tavannes. « Déjà il avait, nous dit
de Thou, essayé de surprendre le prince de Coudé, mais ayant manqué son coup,
il attendait des troupes de tous les côtés pour le prendre de force Kv Brantôme,
faisant allusion à cette tentative de surpris,- de Noyers, va plus loin encore : «Et
disait-on alors que Al. de Tavannes en était l'inventeur 2. n
L'ambassadeur d'Angleterre est non moins affirma tif : «Tavannes, écrit-il à la
reine Elisabeth, a promis d'envoyer à la fin du mois les têtes de Condé et de
I amiral3. n
Dans les Mémoires de son père, rédigés par lui, le fils de Tavannes lui donne
le beau rôle et cherche à blanchir sa mémoire de l'odieux d'une entreprise
«dressée de quenouille-» et au succès de laquelle il ne croyait pas". A l'entendre
c'est son père qui aurait fait tomber dans les mains de Condé les billets destinés
à le prévenir du danger qui le menaçait : « La bète est aux toiles, la cliasse est pré-
parée. r>
Condé n'avait nul besoin de l'avis de Tavannes : «Il fut incontinent averti de
la résolution de le venir attaquer, a dit Vieilleville dans ses Mémoires; car les
guerres civiles ne manquent jamais de perfides et de gens qui, sous un beau sem-
blant, trahissent des deux côtés ".r> Dès le i5 août, son prochain départ était an-
noncé par l'ambassadeur Correro, et le même jour l'un des nombreux espions qui
rôdaient autour du château de Noyers écrivait: «L'on tient que le prince de
Condé doit partir en brief avec grandes compagnies qui le doivent aller prendre
et conduire devers la Rochelle. Cela vient d'un de la maison 5. n
VIII
Catherine ne devait s'en prendre qu'à elle-même de celte nouvelle guerre ci-
vile. Voilà le triste et inévitable résultat de sa tortueuse politique et de ses per-
pétuelles tergiversations. Le 8 septembre, seulement elle annonce à Fourquevaux
ce grave événement : «Depuis huit ou dix jours en çà, écrit-elle, le prince de Condé
et l'amiral, prenant une fausse couleur et prétexte que l'on avait commandé de se
saisir de leurs personnes, ont repris de nouveau les armes et se sont acheminés
du côté de la Rochelle et du Poitou. Nous ne pensons à autre chose que d'assembler
' De Thou, Hist. universelle. ' Panthéon littéraire, Mémoires de Vieilleville,
Brantôme, édit. deL. Lalanne. b. VI, p. 1 18. p. 70'j.
Calendar of State papers, i568, p. f>26. Bibl nat.. tonds franc., a' iB5à-j, p. 369.
IMIIODI CTION. as
au plus lui qu'il sera possible un hou nombre de forces pour leur courre sus et les
défaire el ruiner avant qu'ils aient aucun moyen de se reconnaître cl assembler
pour exécuter quelque cbose de pis et déjà fussions partis de ce lieu pour tirer du
côté d'Orléans sans la rechute de la maladie qu'a eue ledit sieur Roi mon fils1.-
En écrivant ces lignes, Catherine exagérait les forces dont elle pouvait disposer
et ne se faisait pas une juste idée de celles que leur puissante organisation allait
mettre aux mains des chefs protestants. A chaque étape leur troupe grossissait .
M. de la Châtre, en signalant le passage du prince et de l'amiral près du Blanc
en Berry, mandait au Roi : n Tous les huguenots des villes et des villages les suivent.
Il v a un monde de charrettes et de chariots, lesquels chevaux el chariots ils
changent à tous les villages et ils en prennent, même pour les coches des dames
et enfants. On tient pour certain qu'ils veulent mettre en sûreté leurs femmes et
enfants à la Rochelle pour recueillir toutes les forces qu'ils peuvent avoir et l'artil-
lerie pour s'emparer de quelques places sur la rivière de Loire. .le crois que celles
qui sont de ma charge auront la première attaque'2.'»
Sur tous les points l'insurrection se généralise : en Picardie. Genlis, Boucha-
vannes, Jean de Lannoy, sr de Morvillier; en Provence, en Dauphiné, en Lan-
guedoc. d'Acier. Mouvans, Pierre Gourde, tiennent la campagne.
Le h septembre, Matignon écrit à Charles IX : rr Depuis deux jours se sont
assemblés en un jour et une nuit dans une petite ville nommée Vire trois cents
chevaux et quatre cents hommes de pied. J'ai eu avis que M. d'Andelot vient
trouver le comte de Montgommery 3. n •
Toujours disposée à négocier, ne fut-ce que pour gagner du temps, Catherine
en toute hâte fait partir un gentilhomme pour supplier Coudé de s'arrêter dans
ipielque ville à son choix où elle viendrait conférer avec lui. Tentative inutile!
Condé continue sa marche. Elle écrit également à Jeanne d'Albret, la conjurant
de ne pas prendre part à cette nouvelle lutte. Sans tenir compte de ce message,
la reine de Navarre se prépare a rejoindre Condé. Charles l\ promet hautement
d'être clément; il l'ait répandre des proclamations pacifiques; mais les protes-
tants ne se lient plus à ces belles promesses. C'est aux armes à eu décider el .
tout comme en 1662, les protestants peuvent compter sur l'appui d'Elisabeth;
elle est disposée à jouer le même jeu et à profiter de ces nouveaux troubles. Déjà
La Meilleraie signale la présence d'une Hotte anglaise dans la Manche et il
1 lîibl.nat. , fonds franc. . n° 10752,]). i463. — '' Bibl. nat., fonds franc. ,rn°ji 55ïï8 ; |». 346. — ' IHd.
XIx„ INTRODUCTION.
redoute une tentative sur Honfleur1. L'ambassadeur d'Angleterre, Sir Henri
Norris, boute-feu non moins actif, non moins redoutable que Tbrokmorton
l'avait été en i562, pousse à une intervention armée : «r Jamais, écrit-il à Lei-
cester, nous ne retrouverons une occasion plus favorable pour reprendre Ca-
lais'2, n
Ces perfides conseils trouvent des oreilles toutes disposées à les mettre à profil.
Porteur des remontrances dont il était le véritable inspirateur, Norris vient
trouver Charles IX. Affaibli par sa longue fièvre, le jeune Roi le reçut au lit. Après
l'avoir patiemment écouté : et Monsieur l'ambassadeur, attendez quelques instants,
dit-il, dans la galerie voisine, je tiens à consulter les membres de mon conseil.*
L'ayant fait bientôt rappeler : rr Veuillez mettre par écrit ce que vous venez de médire
et rapportez-le-moi. n Norris se relira et le lendemain revint avec un message rédigé
à l'avance. Elisabeth affirmait, ce que les événements n'avaient que trop démenti,
qu'elle n'avait pris aucune part à la dernière guerre civile; mais dans les circon-
stances actuelles l'intérêt, la sauvegarde de ses propres sujets lui faisaient un de-
voir, une obligation d'intervenir; puis rappelant les infractions à l'édil de pacifi-
cation, les cruautés commises, elle déclarait que, s'il n'y étaitpas mis une prompte
fin, elle se verrait obligée de parer aux dangers qui menaçaient ses propres Etats
et elle offrait sa médiation.
Le maréchal de Montmorency fut chargé d'annoncer à Norris que l'évêque de
Rennes irait porter la réponse de Catherine. Elle était très énergique cette réponse :
«Le Roi ne veut recevoir ni juge ni médiateur entre lui et ses sujets, m autre
moyen de conciliation que leur assurance pour l'avenir déplus d'obéissance. 11
prie ladite dame de se n'en mêler point, comme aussi ce serait contre toute rai-
son. La conséquence est bien dangereuse pour son royaume, qui n'a pas toujours
été très obéissant, et le mal est bien contagieux 3.n
Catherine ne s'en tient pas à une vaine polémique, elle a recours aux mesures
de rigueur : des édits sont préparés qui interdisent l'exercice du culte protestant,
et mettent les ministres en demeure de sortir du royaume dans le délai de
quinze jouis, sous peine de la vie.
La publication de ces rigoureuses mesures ayant été retardée de quelques jours,
Norris s'empresse d'en prévenir Cécil, et il l'attribue à ses remontrances. Pure
illusion (I amour-propre! La cause était tout autre : le chancelier de l'IIospital
1 Bibl. nat., fonds franc., n" i5548, p. îa. — ' Calendar of State papers , i568, p. 548. — 5 Record
office, State papers, l'rance.
INTRODUCTION. hjuh
s'y était opposé énergiquement et avait refusé d'apposer le sceau de l'Etat sur la
huile du pape qui autorisait la vente des biens du clergé, à la condition d'en em-
ployer l'argent à l'extermination des hérétiques. A ce sujet une violente discus-
sion s'était engagée dans le conseil : et Pourquoi, avait dit le cardinal de Lorraine
à i'Hospital, persistez-vous à refuser d'apposer le sceau de l'Etat sur la huile du
pape? 7i — «Vous voulez donc encore une fois faire entrer les Allemands dans ce
royaume», avait répondu le chancelier. — «Vous n'êtes qu'un hypocrite, avait
riposté l'irascible prélat, et votre femme et votre tille sont des huguenotes. •-
— a Moi et les miens, nous sommes de bonne souche», s'était écrié I'Hospital.
Alors le cardinal s'était levé et, sans l'intervention du maréchal de Montmorency,
il aurait jeté bas le chancelier de son siège1.
Le 28 septembre, Catherine vint à Paris. La veille, on avait publié les sévères
édits rendus contre les protestants. Elle assista à la procession solennelle où l'on
porta le corps de saint Denis , ce qui ne se faisait qu'à la veille des grandes guerres;
mais le temps s'écoulait et l'armée royale ne se l'assemblait à Orléans que bien
lentement. Le h octobre seulement, le duc d'Anjou, nommé généralissime, par-
tait pour Étampes. Accompagnée des cardinaux de Bourbon, de Lorraine et de
Guise, Catherine l'y rejoignit pour lui donner ses dernières instructions; elle y
resta jusqu'au 9 octobre, jour où elle rentra à Paris pour achever les préparatifs
de la prochaine campagne. Le 1 8 , un courrier apporta la triste nouvelle de la mort
de la reine d'Espagne. Tout ce jour-là elle fut tenue secrète. Le lendemain, les
cardinaux de Lorraine et de Bourbon l'annoncèrent à Charles IX. Suivi par eux
et par les principaux du conseil privé, le jeune Boi alla chez la Beine sa mère. Il
n'avait voulu laisser à personne celte douloureuse tâche. Ce coup était si inattendu;
si terrible que, frappée de stupeur, sans pouvoir trouver une parole, Catherine
se retira dans ses appartements. Après avoir donné quelques heures à sa douleur,
elle entra au conseil resté en permanence : «Messieurs, dit-elle, Dieu m'a enlevé
loutes mes espérances en ce monde; de sa main seule j'attends la consolation et
le secours. Je sécherai mes larmes et je me consacrerai uniquement à la défense
de la cause du Boi mon fils, et à la défense de celle de Dieu. Que chacun de vous
fasse comme moi et que les huguenots ne se pressent pas trop de se réjouir de
cette mort; qu'ils n'espèrent pas (pie le. lieu qui unit ces deux couronnes soit
en rien rompu »; puis la mère s'elfaçanl devant la femme politique: rrLc roi dEs-
1 Cakndar o/Stnle papers, 1 508- 1 B6(), p. 554.
Catueki>e dk Mkdicis. — m. «
Ivrniki - ' I ' '
ïxxiv INTRODUCTION.
pagne ne peut rester veuf; je n'ai plus qu'un désir, c'est que ma fille Marguerite
puisse prendre la place de sa sœur1.!)
IX
Les chefs protestants avaient largement profité de l'immobilité de l'armée
royale. Entré le 18 septembre à la Rochelle, où il avait mis en sûreté sa femme
et ses enfants, rejoint le 28 à Arcbiac par Jeanne d'Albret, qui marchait à la
tête de quarante enseignes de gens de pied et de huit cornettes de cavalerie,
Condé pour agir n'attendait plus que d'Andelot et d'Acier qui lui amenait les
Provençaux.
Ce n'est pas sans peine que d'Andelot put échapper à Martigues et traverser
la Loire. Renforcé par Montgommery, rallié, chemin faisant, par Soubise, il prit
Thouars et Parthenay. L'armée protestante, grossie en outre par les troupes
sorties de la Rochelle sous la conduite de Goligny, enleva successivement Niort,
Fontenay, Saint-Maixent et vint prendre position devant Angoulême. Le duc de
Montpensier qui occupait Poitiers, dès qu'il fut rejoint par Martigues, crut pou-
voir arriver assez à temps pour leur faire lever le siège; mais, apprenant en
route que la ville s'était rendue, il rétrograda et se replia rapidement sur Péri-
gueux pour tout au moins barrer le chemin aux Provençaux de Mouvans et de
d'Acier. C'était jouer gros jeu : si Condé et l'amiral l'eussent poursuivi, il courait
risque d'être pris et écrasé entre deux corps d'armée. Celte faute ne fut pas la
seule commise par les protestants. Lavant-garde des Provençaux, marchant trop
séparée du corps de bataille resté à Riberac, fut atteinte et culbutée dans son
cantonnement entre l'isle et la Dronnc par Montpensier et Martigues : crVous
verrez par la lettre du Roi mon fils, écrivait Catherine, le 2 novembre, au duc
de Nemours, le bon et heureux commencement qu'il a plu à Dieu nous bailler
de victoire sur nos ennemis, étant le hasard tombé sur les régiments de Mouvans
et Pierre Gourde qui ont eu meilleur marché qu'ils n'eussent pas eu sans la fa-
veur de la nuit qui nous surprit2, v
A la suite de la défaite de Mouvans, Condé et Coligny, apprenant que le duc
d'Anjou s'avançait du côté de Chàtellerault et que le duc de Montpensier se trou-
vait encore dans le voisinage de Périgueux, crurent avoir le temps de venir se placer
' Bibl. nat.. Dépèches des ambassad. vénil. , filza VI. — ' Bibl. nat.. fonds franc., n* 3aa5, p. 57.
liNTRODUCTION. xxiv
entre ces deux corps d'année et de les combattre avant leur jonction. Mont-
pensier s'étant rapproché du duc d'Anjou à marches forcées, leur projet lut dé-
joué. Ils franchirent alors sans difficulté la Vienne et se préparaient à passer la
Creuse pour traverser le Berry et gagner la Bourgogne; mais laissant derrière
lui Chàtellerault et dépassant Poitiers, le duc d'Anjou marcha droit à eux. Une
lettre du cardinal de Lorraine à Philippe 11 nous renseigne bien sur cette nou-
velle situation des deux armées : te Elles sont, disait-il; à deux lieues près l'une de
l'autre, cherchant leur avantage pour combattre et ne voulant les nôtres sans rai-
sons rien hasarder, étant le dessein de nos ennemis de venir chercher passage
entre la rivière de Loire et passer en Bourgogne, afin de se joindre au prince
d Orange et au duc des Deux-Ponts, chose à quoi on essaye de remédier tant que
l'on peut, \otre Majesté a été avertie par M. le duc d'Albe de l'heureux succès
de vos affaires dans les Pays-Bas, mais cet orage tombe sur nous; car le prince
d'Orange, et toutes ses forces conduites par vos rebelles, vient en ce royaume et
entre par Cambrésis et, d'autre côté, le duc des Deux-Ponts a levé six mille reî-
tres et quarante enseignes de lansquenets, la reine d'Angleterre et les princes
protestants ayant fourni deniers 1.d
Le cardinal de Lorraine n'était que trop bien renseigné : tandis que l'armée
royale et l'armée protestante se poursuivaient à tour de rôle, le prince d'Orange,
le 17 novembre, entrait en France. Déçu dans l'espoir d'un mouvement qui devait
se produire en sa faveur à Bruxelles, déjoué dans tous ses plans d'attaque par le
duc d'Albe, son habile adversaire, toujours retranché eu face de lui dans des posi-
tions inexpugnables, il s'était bien vu réduit à franchir la frontière. C 'était là une
lâcheuse complication et Charles IX la signalait, en ces ternies, le 2/1 novembre,
au duc de Nemours : et Le plus mal c'est pour le côté du prince d'Orange qui est
déjà entré dans ma frontière de Picardie et est celle de Champagne menacée du
duc des Deux-Ponts; pour à quoi résoudre, il est nécessaire de promptemenl
assembler aux environs de Paris le plus que l'on pourra de forces de tous cùté^.
faisant d'icelles une seconde armée pour résister tant au prince d'Orange qu'au
duc des Deux-Ponts2.1»
Sans se laisser décourager par ce nouveau danger. Catherine n'en poursuit
pas moins ses projets de mariage avec la cour d'Espagne : «Quelque chose qui
puisse être, écrit-elle à Fourquevaux, ne fera que je n'aie dans le cœur la perte
' Arcli. nat., collt'ct. Simancas, K îai'i, p. 108. — ' lîibl. nat., fonds franc.; p. 3 a a a; Calendar 0/
State papers , i56g, p. 577; Gacliard. Correspondance du prince d'Orange, t. III. p. 3io.
XXXVI
INTRODUCTION.
que j'ai faite de la reine ma fille, et encore que je désire, comme mère, de voir,
s'il est possible, sa sœur au même lieu, si est-ce que cela ne m'ôtera la douleur
que j'en sens; mais, étant mère, je dois chercher, non pour mon réconfort, mais
pour le bien de ce royaume et la conservation de la paix entre ces deux rois, tous
les moyens pour essayer d'y parvenir. Et ayant vu le langage que le prince d'Evoli
vous a tenu, je connais par là qu'ils voudraient avoir la princesse Anne et que le
Roi mon fils eut sa jeune sœur, et ma fille en Portugal. En première face, cela
semble beau, les voyant tous accommodés et épousant les deux sœurs, que la paix
sera par elles entretenue et cela serait bon, si l'on n'avait vu l'expérience, qui est
récente, du Roy, mon beau-père, qui n'ayant autre alliance que la sœur du feu
empereur Charles, ne laissa d'être toute sa vie en guerre avec lui; et ce serait
le semblable. Le Roi mon fils envoie le cardinal de Guise pour se condouloir
de noire perte commune, assistez-le, et ne lui dites rien de ce que je vous
mande, encore qu'il vous en parle; mais aidez-lui en ce que connaîtrez nous y
pouvoir servir, car je désire infiniment voir ma fille là et que le Roi mon fils
eût la fille aînée de l'Empereur. Rrùlez cette lettre, et m'en faites réponse par ce
porteur même en une lettre à part l. »
Cette fin d'année allait se terminer sans qu'aucune grande bataille ne s'engageât.
Des deux côtés on semblait l'éviter. Dans la journée du 17 novembre, les avant-
gardes des deux armées se rencontrèrent aux abords du village de Pamproux où
elles devaient passer la nuit et s'en disputèrent la possession. On s'attendait à un
combat le lendemain, mais les catholiques se replièrent sur Jazeneuil où le duc
d'Anjou s'était arrêté. Résolu à l'offensive, Coudé prit alors la route de Sanxai,
mais égaré par un épais brouillard, il donna droit dans le camp du duc.
Une nouvelle et vive escarmouche s'engagea. Elle fut comme la première
interrompue par la chute du jour. Dans la nuit l'armée protestante se déroba,
et dans sa retraite elle s'empara sans résistance de Mirebeau et vint menacer
San mur.
Rentré dans Poitiers, le duc d'Anjou n'en sortit que le 22 décembre, et se porta
sur Loudun. Voilà donc une seconde fois les deux armées en présence. Durant
trois jours elles se déployèrent. L'hiver était dans toute sa rigueur, le verglas
si glissant que la cavalerie ne pouvait charger. Des deux côtés on plia bagage.
Condé se retira dans le Poitou; le duc se renferma dans Chinon.
1 Copio, Bibl. nat. , fonds franr;. , n" 107.^2, p. 90.
INTRODUCTION. xxxvu
Le 6 janvier 1669, Àlava écrivait au duc d'Albe : et Les maréchaux de Vieille-
ville, Damville et de Montmorency se démènent comme des diables pour
décider le Roi à faire la paix. Leur but, je n'en doute pas, c'est de s'allier au
prince d'Orange, puis, après, tomber sur nous dans les Flandres '.n Pour
mieux se renseigner, le 7 janvier, il vient à Saint-Maur-les-Fossés. Le conseil
était rassemblé depuis le matin, et sa séance se prolongea si tard que Cathe-
rine ce jour-là manqua la messe. Le duc de Nemours sortit le premier et dit
en passant à Alava : et II faut que nous ayons un entretien, n A ce moment, Ca-
therine parut et prenant l'ambassadeur par la main elle l'emmena dans la ga-
lerie voisine. Elle semblait visiblement troublée. Alava n'ayant pu s'empêcher
de sourire : et Pourquoi souriez-vous?^ dit-elle. — « Votre Majeslé veut-elle me
permettre de le lui dire? 11 — «Parlez, parlez, n répliqua-t-elle vivement. —
«Eh bien, les yeux de Votre Majesté sont gonflés de sommeil; on dirait qu'elle
sort d'un rêve, s — ce Ce n'est que trop vrai, -n et les larmes lui venant aux yeux,
«J'ai tout lieu de paraître songeuse; car je suis seule à supporter tout le poids
des affaires. Revenez demain, nous causerons en présence du prince et des car-
dinaux, t — «Pourquoi Votre Majesté ne les fait-elle pas appeler tout de suite,
puisqu'ils sont ici ? n — te Soit, d et elle en donna l'ordre. — «Vous seriez bien
étonné, reprit-elle, si vous étiez au courant de ce qui vient de se passer. Je ne
sais plus à qui me fier; ceux que je croyais tout dévoués au service du Roi mon
fils se sont retournés et contrecarrent ses volontés. v — «Si Votre Majesté, dit
Alava, voulait bien s'expliquer plus clairement, n
Elle fit d'abord allusion aux craintes que lui inspiraient le prince d'Orange el
la reine d'Angleterre, qui semblaient s'entendre pour lui faire la guerre; elle se
plaignit de ce que le duc d'Albe n'envoyait point les secours promis. Alava avait
sur lui une lettre du duc qui annonçait qu'il tiendrait bientôt ses engagements,
il la lui lut. Cette lettre parut la rassurer, et venant enfin a ce qu'elle avait sur le
cœur : «Je suis scandalisée de la conduite des membres du conseil; tous veulent
que je fasse la paix. v>
A ce moment, les cardinaux entrèrent : «L'ambassadeur d'Espagne, dit-elle.
Arcli. nat. , coIIitIïoii Simancas. K 101/1.
uavm INTRODUCTION.
vient de me donner communication d'une lettre du duc d'Albe; il va vous la
lire. Prêtez-y toute votre attention, v Tous semblèrent très satisfaits de l'assu-
rance formelle d'un prochain secours. Prenant le premier la parole et s'adressant
à Alava : ce Sachez que c'est la Reine seule, dit le cardinal de Bourbon, qui
soutient la cause de la religion. Dans la dernière séance du conseil, c'est elle qui
a répondu à toutes les objections qu'on a faites. 11
A ces paroles, Catherine ne pouvant de nouveau retenir ses larmes, le car-
dinal de Lorraine s'écria : rr Vous avez cent fois raison, Madame, et c'est nous qui
avons tort. Vous avez cru trouver un appui dans un personnage sur lequel jus-
qu'ici vous aviez compté. Si aujourd'hui il est tout autre, ne nous imputez pas
sa faute. i)
Catherine paraissant s'offenser d'un pareil langage, le cardinal de Bourbon se
tourna du côté d' Alava : ce Vous ne pouvez savoir par quelles épreuves la pauvre
Beine a passé aujourd'hui. Si la foi catholique se perd dans ce royaume, le roi
votre maître en aura bien vite le contre-coup. Mon frère le prince de Condé et ses
partisans pensent à jeter les huguenots et les Allemands dans les Pays-Bas. v
tfBépétez cela 11, dit la Beine au cardinal.
Il affirma de nouveau que c'était l'exacte vérité.
et II n'y a pas deux jours, ajouta le cardinal de Lorraine, que deux person-
nages sont venus me supplier de parler dans ce sens.^
Mors les cardinaux s'adressant à Alava : et Que nous conseillez-vous de l'aire?^
— ce Soutenir la cause de Dieu, et demander à saint Julien, dont c'est aujour-
d'hui la fête, qu'il veuille bien vous éclairer, n Avant de se séparer, Alava tenait
à savoir le nom de celui qui, dans le conseil, avait si vivement froissé la reine :
rc C'est le duc de Nemours, répondirent les cardinaux; il veut être le chef de
l'armée qui se rassemble à Château-Thierry l. -n
Une dépêche de l'ambassadeur de Venise complète le récit d' Alava :
rcCes propositions de paix, qui avaient soulevé tant d'orages dans le conseil,
devaient être apportées officiellement par Boissy le grand écuyer, qui tout récem-
ment avait été fait prisonnier dans son château d'Oiron par d'Andelot et que
l'on tenait pour très favorable aux protestants2, d
A l'heure présente, c'est le cardinal de Lorraine qui surtout poussait à la
continuation de la guerre et en cherchait les moyens dans la vente immédiate
' Arch. nal., collecL Simancas, K 1 5 1 lt. — ' Bibl. nat. , Dépèches des ambassad. vénit., iîlza VI.
INTRODUCTION. um
des biens du clergé. A cette occasion, il avait eu une violente altercation avec le
nonce qui y était très opposé : «Il ne faut pas, lui avait-il dit, que le pape lasse
trop de remontrances au Roi au sujet de la vente des biens du clergé. Sans en pré\ e-
nir le Saint-Siège, on en a vendu plus d'une fois; à l'avenir, l'on fera de même '. -
Pour échapper à de nouvelles instances en faveur de la paix, Catherine partit
précipitamment pour Monceaux, où elle prolongea son séjour jusqu'au îî jan-
vier. Le 18, nous la retrouvons à Epernay; le 20, à Chàlons. C'est de cette der-
nière ville qu'elle annonce à Fourquevaux la retraite du prince d'Orange : rrDieu
merci, dit-elle nous sommes en bon chemin, puisque le prince, nous voyant
marcher vers lui, a eu un tel effroi qu'il s'est retiré de delà la Moselle2, -n
Ce qu'elle n'avouait pas. c'est quede maréchal de Cossé avait député M. de
Favelles auprès du prince d'Orange et qu'au nom de Charles IX il lui avait
proposé «de le rétablir et d'augmenter ses grandeurs3-. Ce qu'elle n'avouait pas.
c'est que Schomberg lui avait proposé des vivres et toutes les facilités pour sa
retraite, à la grande indignation du duc d'Albe, qui aurait voulu que le maréchal
allât le combattre. Le moment était bien favorable : abandonné en partie par ses
mercenaires allemands, gagnés peut-être par l'or de Catherine, le prince n'avait
plus autour de lui qu'une poignée d'hommes1.
Quelle que fût la cause qui eût motivé cette retraite, cela ne modifie en rien
les projets de Catherine et elle continue sa route. Son objectif, c'est Metz, où
elle a donné rendez-vous à la duchesse douairière de Lorraine, chargée par elle
de la négociation du mariage de Charles IX avec l'aînée des fdles de Maximilien.
négociation que le cardinal de Guise poursuivait de son côté en Espagne et qui.
pour le moment, semblait compromise.
Bien des bruits couraient sur ce voyage de Metz : rrOn s'attend dans cette ville
à d'importantes conférences, mandait Norris à Leicesler et à Cécil. l'Empereur
et le roi d Espagne doivent y envoyer de grands personnages; on y traitera de
grandes alliances et du mariage de Charles IX avec la fille de l'Empereur, et de
celui du roi d'Espagne avec la princesse Marguerite. Toutefois ce voyage me
semble une imprudence, et les Allemands auront tout sujet des'eu alarmer5.- Le
Arch. nat., collect. Simancas, K iBi4.— En 3 Grocn van Prinsterer, irchiva de U maison
marge de la dépêche d'Alava, «m lit celte noie de d'Orange, l. III, p. 3i4.
la main de Philippe II : Paroles inconvenantes du ' Voir la lettre de Ferais à Charles l\. arch.
cardinal de Lorraine. nat, , colleel. Siinuncas, K l5l l.
1 Bihl. nat., fonds franc.. n° 107ÛJ . p. 161. ' Calendav of State papers , i5C<j, p. ao.
xl INTRODUCTION.
6 février, il vint trouver Catherine à Joinville, où elle séjournait depuis le ier du
mois. Reçu par elle, le jour même de son arrivée, il n'aborda pas tout d'abord
le sujet qu'il tenait à éclaircir. Il essaya de justifier les raisons qui avaient déter-
miné la reine sa maîtresse à arrêter dans les ports d'Angleterre les vaisseaux
espagnols : rr Je n'ai point à me mêler, répondit Catherine, de la querelle du
roi d'Espagne avec votre maîtresse. Cela ne me regarde pas et ne me touche en
rien; mais, du moment que la reine Elisabeth me fait l'honneur de m'appeler
sa mère, j'ai lieu de m'étonner et de me plaindre de la voir envoyer de l'artil-
lerie et des munitions aux rebelles de la Rochelle. Je veux bien croire que cela
provient des gens qui sont autour d'elle; néanmoins le Roi mon fds trouve mau-
vais que ses actes ne répondent jamais à ses promesses, n
Noms répliqua qu'il n'avait aucune connaissance de secours envoyés d'Angle-
terre à ceux de la Rochelle : «Cela ne fait pas l'ombre d'un doute, reprit-elle,
car ceux auxquels ils sont parvenus s'en vantent hautement; c'est d'ailleurs l'a-
miral Winter qui a amené ces secours, n
Norris ayant persisté à tout nier et s'étant efforcé de rejeter la faute sur l'in-
solence des sujets qui font assez de choses sans le commandement de leurs
princes, et à l'appui de son dire ayant allégué l'exemple des propres sujets de
Charles IX : rr Je n'admets pas cette comparaison, dit-elle, votre observation n'est
pas juste. En Angleterre, tous les sujets sont de la même religion que la reine; en
France, c'est tout autre chose. D'ailleurs, il y a eu déjà des tentatives sur Calais
et sur d'autres villes; mais nous nous tenons sur la défensive et bien gardés '.^
Norris aiïirma qu'il n'en était rien; mais, tout interloqué, se retira sur cette
dernière réplique.
Poursuivant sa route, Catherine était le 18 février à Toul, et le 2 1 à Nancy.
L'argent lui faisant défaut, elle avait sollicité un nouvel emprunt du duc de Flo-
rence et envoyé des joyaux en garantie. Le duc ne se montrait pas très accom-
modant; il voulait faire estimer à nouveau le gage offert, l'ayant trouvé d'une
valeur inférieure à celle qui avait été annoncée. Elle s'en plaint amèrement :
tt J'ai grand'houte, que les bagues vous aient détourné d'avoir guères de parole2, r.
Enfin, elle entre à Metz le 22 février. Son séjour dans cette ville était entiè-
rement subordonné à la réponse qu'elle attendait de l'Empereur et des électeurs
de l'Empire. Une diète avait été annoncée comme devant se tenir prochainement.
' Calendar of State papers , 10G9, p. 29. — ! Voir la lettre de la page 228.
INTRODUCTION. IU
XI
L'ambassadeur d'Espagne qui avait suivi la cour à Metz ayant demandé audience.
Charles IX le reçut, le k mars, ayant à ses côtés le cardinal de Lorraine: «Le
lïoi Catholique, lui dit-il de prime abord, n'a tenu aucun de ses engagements, n
Interdit par cette rude apostrophe, Alava protesta de la bonne volonté de son
maître et devant une mauvaise humeur aussi manifeste allait se retirer, quand le
retenant par Le bras: sPuis-je me lier, reprit Charles IX, à ce comte de Mansfeld
que le roi mon frère nous a envoyé? C'est un Allemand et de plus un ami, un
parent du prince d'Orange et de tous les chefs de ces reîtres enrôlés contre moi.
Quelle confiance le roi votre maître peut-il avoir en lui ? n
— ttUne confiance absolue*'), répondit Alava.
A ce moment, le cardinal de Bourbon entra dans l'appartement et s'adressant
à Alava: c-Que pensez-vous de nos affaires, Monsieur l'ambassadeur? -n
— ttLa guerre dure depuis six mois, répondit Alava, je crains bien qu'elle ne
soit qu'à son début. Depuis qu'elle a commencé, la Reine mère et le cardinal de
Lorraine n'ont cessé de dire que, s'ils avaient eu des forces suffisantes, ils auraient
déjà livré bataille. Eh bien, vous les avez en main ces forces, vos adversaires
sont affaiblis et vous vous consumez, vous vous ruinez en des dépenses par trop
onéreuses. 15
A ce rude langage, les deux cardinaux se regardèrent et firent un signe d'assen-
timent. Alors le cardinal de Bourbon se rapprochant du cardinal de Lorraine:
r Voilà, Monsieur l'ambassadeur, celui qui jusqu'à ce jour nous a soutenus; sans
son aide, il y a longtemps que nous serions perdus, n L'entretien fut interrompu
par l'arrivée de Lansac qui apportait des nouvelles de la Reine mère, a Elle vou-
drait bien vous recevoir, dit-il à Alava, mais elle ne s'en sent pas encore la
force '.a
Durant les semaines suivantes la maladie de Catherine resta stationnaire. Enfin,
le 20 maOàun mieux très sensible s'étant déclaré, elle fit demander Alava :
<f Je suis, dit-elle en le voyant , débarrassée de ma fièvre; je me suis confessée ce
malin et j'ai communié t>; puis abordanl le sujet qui la préoccupait et faisant allu-
sion à une lettre de Philippe II. qu'elle avait reçue dans les derniers jours de
Arch. nat.. collect. Simancas, K iôi/i.
<wHeni>E de Médius. — m. ..
llrKMMl HUI
xi.ii INTRODUCTION.
lévrier dernier, lettre dans laquelle il manifestait son intention bien arrêtée de
prendre pour lui la princesse Anne d'Autriche, promise à Charles IX: rll serait
bien dur pour mon fds de renoncer à la princesse Anne sur la main de laquelle
il avait droit de compter. Pourquoi le roi votre maître n'épouserait-il pas ma fille
Marguerite ?n
— et N'y comptez en aucune façon, Madame, répondit brusquement Alava. Si
Votre Majesté m'avait fait l'honneur de m'en parler, il y a longtemps que je lui
aurais tenu le même langage. ■»
Le visage de Catherine trahit son désappointement; mais maîtrisant son émotion :
cf S'il en est ainsi, je poursuivrai le projet du mariage de ma fdle avec le roi de
Portugal; mais avant tout, il faut s'occuper de celui du Roi mon fils, c'est un
homme maintenant; si on ne le mariait pas vite, je craindrais qu'il ne lui passât
par la tête quelque fantaisie. r> — « Personne plus que le Roi Catholique, répliqua
Alava, ne désire le prompt accomplissement du mariage du Roi votre fils et de
celui de la princesse votre fille. r>
D'un geste elle lui fit signe qu'elle se sentait fatiguée et qu'elle désirait qu'il se
retirât. Il s'inclina et sortit1.
C'est dans la nuit de ce même jour que M. de Losses apporta la nouvelle de la
victoire de Jarnac. Prévenu tout aussitôt, le jeune Roi se jeta à bas de son lit et
se mit en prières. Le matin même, il fit chanter le Te Driun.
Comment les deux armées, après avoir tant de fois évité de se combattre, avaient-
elles enfin livré bataille? C'est que les protestants avaient commis la même faute
qui leur avait fait perdre la journée de Dreux. Ils n'avaient pas plus défendu le
passage de la Charente, barrière naturelle entre leurs adversaires et eux, qu'ils
n'avaient défendu celui de l'Eure. Leur avant-garde, conduite par Coudé, se diri-
geait déjà du côté de Cognac, lorsque surpris en pleine retraite, contraints de se
mettre en ligne sous le feu d'une armée supérieure en nombre et passée tout
entière et sans obstacle sur l'autre rive, ils furent bien vite culbutés, débordés. Un
instant Coliguy maintint sa position, mais à son tour il se vit forcé de reculer.
C'est à ce moment suprême qu'il rappela à lui Coudé, ordre fatal aussitôt contre-
mandé que donné. Le prince accourt avec ce qu'il avait sous la main, trois cents
cavaliers à peine. La veille, il s'était blessé en tombant de cheval, mais, ace cœur
de lioim n'était pas de ceux qui reculent. 11 demande ses armes et son cheval. Au
' Arch. nat. , collcct. Simancas , K 1 5 1 h ; Dépêches des ambassadeurs vénitiens , filza VI .
INTRODUCTION xliii
moment de se mettre en selle, une ruade de celui de La Rochefoucault lui brise la
jambe. L'os troue sa botte, n'importe : «Doux est le péril pour Christ et le pays»,
s'écrie-t-il , et s'adressant à ses compagnons : « Noblesse française, voilà le moment
tant désiré, » Chargeant avec la même furie qu'il avait chargé à Dreux, il pénètre
jusqu'aux plus épais escadrons ennemis. «Mais, s'écrie tristement d'Aubigné1, que
pouvaient deux cent cinquante gentilshommes arrêtés de deux mille en tète,
enveloppés de deux mille cinq cents reîtres à la droite et de huit cents lances à
gauche, » 11 n'y avait plus qu'à mourir. Tous tiennent à honneur à lui faire un rem-
part de leur corps. Un vieillard, le capitaine Lavergne, se fait tuer avec quinze
de ses fils et de ses neveux : il en avait amené vingt-cinq. Frappé d'un coup de
feu, le cheval de Condé s'abat; lui n'a plus la force de remonter sur un autre.
Apercevant d'Argences et Saint-Jean qu'il a connus autrefois, û les appelle, lève sa
visière et se rend à eux. Tous deux répondent de sa vie, mais les gens de Monsieur
arrivent au galop, Montesquiou à leur tête, criant tue, lue. En les apercevant:
«Tu ne me sauveras pas, d'Argences n, dit le prince. Montesquiou à bout portant
décharge sur lui et par derrière son pistolet. La balle traverse la nuque et ressort
par l'œil droit. Le prince mort, Châtellier-Portaut, l'un des meurtriers du capi-
taine Charry, et l'Écossais Stuart qui avait frappé le connétable à la bataille de
Saint-Denis sont tués de sang-froid, ce dernier de la main de Villars. «Que faire
des autres prisonniers ?d demande-t-on au duc. — «Qu'on les tuer, répond-il;
et les Suisses se chargent de la besogne.
Le grand François de Guise avait rehaussé la victoire de Dreux en partageant
sa couche avec Condé son prisonnier; le duc d'Anjou déshonora la sienne en fai-
sant jeter ce glorieux cadavre sur un âne, bras et jambes pendants, et en le lais-
sant deux jours exposé à la risée de toute son armée.
Ni l'infanterie ni l'artillerie protestantes, parties en avant, n'avaient donné dans
celte journée. Le soir même elles s'étaient enfermées dans Cognac. Le lendemain.
l'amiral avec toutes les forces qu'il avait ralliées rejoint les princes à Saintes. De
cette ville, dans toutes les directions, partent des lettres signées par lui et par
Henri de Navarre qui rétablissent les faits et atténuent la portée de cette première
bataille'2.
Maintenant, si l'on veut se faire une juste idée de la haine implacable que les
Espagnols portaient à Coligny, voici ce que, le 3 avril, Alava mandait de Metz à
Philippe II : k L'amiral a écrite Genève et à toutes les églises qu'elles devaient rendre
' D'Aubigné, Histoire universelle, liv. V, eh. a. — 2 Voir notre livre /-'■ m nieh ci les Valois.
xliv INTRODUCTION.
grâces à Dieu d'avoir retiré de ce monde le prince de Coudé; car c'était l'homme
qui avait empêché la religion protestante de s'étendre et de s'agrandir dans le
royaume. Il n'avait d'autre dieu que son ambition; son orgueil avait été l'unique
cause de sa mort et de celle des principaux de son armée. Après avoir juré de
mettre à la tête de ceux de la nouvelle religion le prince de Navarre, il n'avait
pas tenu son serment. Rien que pour ce manque de parole il avait mérité la
mort1. «
XII
Catherine avait trop présumé de ses forces, sa maladie se prolongea jusqu'aux
premiers jours d'avril. La première fois qu'elle reçut Alava, ce fut au lit. Après
avoir échangé quelques paroles banales, elle lui promit de le revoir dès qu'elle
serait levée, ce qu'elle espérait dans deux ou trois jours. Lorsqu'il revint :
«Comment vont nos affaires hi lui dit-elle.
— « Pas aussi bien que je le voudrais ! v
Se rapprochant vivement de lui : «Ne parlez pas si haut», et elle lui désigna
du doigt le cardinal de Lorraine qui pouvait les entendre; puis appelant la du-
chesse de Lorraine et la jeune Marguerite de Valois: «Vous pouvez parler devant
elles et me dire hardiment ce que vous pensez des affaires du royaume, puisque
vous semblez en être si mécontent. -
«Eh bien! Madame, Dieu a daigné accorder une grande victoire au fils que
vous chérissez, pourquoi n'en profite-t-il pas? Voilà vingt jours perdus dans l'inac-
tion; on a laissé à l'amiral tout le temps de réorganiser son armée, n
— ce Je ne puis en disconvenir ■», dit-elle, et passant brusquement à un autre
sujet : «Vous savez qu'ils ont pris pour chef le jeune Henri de Navarre et qu'il
en est tout fiem; puis, baissant la voix : «Je n'ai qu'une crainte, c'est que l'amiral
ne livre la Rochelle aux Anglais; ce serait un grand malheur'2.')! L'entretien en
resta là.
Les reproches d' Alava étaient-ils vraiment fondés? Le duc d'Anjou aurait-il pu
mieux profiter de sa victoire? Une lettre de Henri de Guise au duc de Nemours,
datée du 8 avril, détermine bien les causes qui avaient motivé l'immobilité mo-
mentanée de l'armée royale : «Depuis Jarnac, nos ennemis n'ont encore aban-
donné le côté de Saintes et de Saint-Jean-d'Angély. Il est vrai que nous sommes
1 Arch. nat., collect. Simancas, K i5i4, n" 76. — ! Idem, K 1 5 1 4.
INTRODUCTION. xiv
bien avertis qu'ils eussent volontiers trouvé chemin à propos ou pour aller du
côté de Bourgogne à leurs reîtrea ou en Gascogne à leurs Vicomtes; mais nous
sommes icy en lieu si mal à propos pour eux qu'ils ne sauraient marcher de
quelque côté que ce soit que nous n'ayons toujours l'avantage. Je crois que, si
la guerre nous commence à fâcher, ils n'en ont pas moins de leur côté et, s'en
allant cent hommes de notre côté, il s'en va quatre cents du leur, de sorte qu'ils
seront en brief un bien petit nombre, et avec l'aide de Dieu en aurons bonne
raison. Je ne veux pas celer que, si les reitres continuent à se retirer, comme ils
font, que nous ne soyons bien mal accompagnés. Toutefois il nous en reste tou-
jours quelques-uns, et à eux rien '. n
Le duc de Guise aurait pu ajouter que l'argent était aussi rare d'un côté que
de l'autre.
Catherine, reprise de nouveau par la fièvre, avait beaucoup maigri, et sa fai-
blesse était grande; néanmoins elle se décida à quitter Metz et, le 17 avril, elle
arrivait à Verdun. Elle se vit obligée d'y séjourner jusqu'à ce qu'elle fût fixée sur
la marche du duc des Deux-Ponts. A cette date il se tenait entre Montbéliard et
la Bourgogne, brûlant tous les villages sur son chemin. Au moment où l'on s'\
attendait le moins, Castelnau de Mauvissière amena à Verdun un envoyé' du duc.
Alava en eut vent et se fait l'écho des bruits qui coururent sur cette mission, r On
affirme, écrit-il, que le duc des Deux-Ponts demande le maintien de l'édit de
janvier, le remboursement de toutes les dépenses qu'il a faites, et trois places de
sûreté sur les dix ou douze que tiennent les protestants. i>
Le 23 août, le Boi reçut cet étrange envoyé, et voici ce qu'il en écrit au duc
de Nemours : <t II ne m'a rien dit de bouche et ne m'apporta rien de particulier,
sinon deux écrits vilains et infâmes d'être présentés à un prince tel que je suis.
lesquels sont composés de façon qu'il est aisé de juger qu'ils procèdent de la hou-
tique et invention de nos rebelles qui sont en sa compagnie2. -n
De Verdun la cour alla à Chàlons, puis à Reims, chassant chemin faisant.
Dans cette dernière ville Catherine eut un nouvel entretien avec Uava. Le duc
des Deux-Ponts était 5a grande préoccupation. crJe crains, dit-elle, qu'il 11c
prenne le chemin de la Normandie pour se joindre aux Anglais, n
— ail ira plutôt rejoindre l'amiral, répondit Alava, et le duc d'Anjou votre
fils court grand risque de perdre la réputation qu'il s'est acquise. 1
Bihl. nat., fonds franc., 11° 3336, p. 33. — ' Bibl. liât., fonds franc., n° ."î -2-27. p. 1.
x,.v, INTRODUCTION.
r Vous no, dites que trop vrain, reprit-elle, puis venant à parler de l'amiral :
«J'ai su par la reine d'Angleterre que, bien avant la mort du Roi mon seigneur, il
avait projeté de le taire tuer à la chasse. Cet liommeest plus lâche qu'une femme. i>
A ce moment le cardinal de Lorraine étant entré dans l'appartement, elle changea
de propos et Alava se retira '.
Un nouvel incident la força de s'arrêter encore en chemin : le bruit s'était ré-
pandu que le maréchal de Montmorency chercherait à s'emparer de la personne
du Hoi avant son arrivée à Paris. Prévenu des mauvais desseins qu'on lui attri-
buait, le maréchal accourut avec quatre-vingts chevaux seulement et amena avec
lui sa femme Diane de France, suivie comme de coutume de ses chiens, de ses
faucons et de ses veneurs2. Si Catherine fut rassurée de ce côté, de mauvaises
nouvelles lui vinrent de la marche du duc des Deux-Ponts : à la suite d'un enga-
gement sans résultat dans le voisinage de Dijon, il avait atteint Beaune, puis
Vezelay, suivi de loin par l'armée très affaiblie du duc d'Aumale. L'heure favo-
rable était passée : c'était à son entrée en campagne qu'il aurait fallu le com-
battre; mais jamais les Espagnols n'avaient permis à l'armée royale d'entrer dans
la Franche-Comté où les Allemands auraient pu être si facilement arrêtés, tant
les passages étaient étroits. Catherine s'en plaindra amèrement : te Tant s'en faut,
écrira-t-elle à Fourquevaux, qu'ils aient empêché le duc des Deux-Ponts en son
passage que, étant audit pays de Franche-Comté, il y a été accommodé de vivres
et de ce qu'il a eu besoin et rejeté dans ce royaume 3. v
En présence de ce nouvel adversaire, le duc d'Anjou modifie son plan de cam-
pagne. rtLe duc des Deux-Ponts, écrit-il le 10 mai à Charles IX, peut avoir che-
miné sept à huit jours et se serait ainsi fort approché de la rivière de Loire. Je
suis donc obligé de prendre parti et, à mon grand regret, de laisser libre le passage
par où les ennemis qui sont en ces quartiers peuvent aller au-devant de lui par
le pays du Berry. Le meilleur serait de marcher jusqu'à Bourges avec l'armée où
je pourrais opérer ma jonction avec Messieurs de Nemours et d'Aumale, et tous
ensemble combattre le duc des Deux-Ponts, v Dans une nouvelle lettre datée du
lendemain, rr Le duc d'Aumale a passé la Loire et se trouve auprès de Bourges.
Les ennemis sont à la Charité. J'ai été obligé de venir en cinq jours de la Roche-
foucauld jusqu'au Blanc. L'amiral est en Saintonge où il amasse ses forces. Il fau-
drait combattre le duc des Deux-Ponts avant sa jonction, les armées sont de même
' Arrli. oal., collect. Simancas, K 1016. — ! Calendar of State papers, i56g, p. 78. — 3 Bibl.
nat., fomk franc., a" 1075a, p. 968.
INTRODUCTION. u.vi.
force, environ sept mille hommes. Ce seroil hasardeux. Le marquis de Bade etles
Italiens ne sont pas encore arrivés, il faut les hâter '. i>
C'est à Monceaux, où Catherine s'était arrêtée en venant de Reims quelle
apprend tout à la lois la mort du jeune Brissac tué à l'assaut de Mussidan, et
la prise de la Charité; mais à peu d'intervalle un nouveau courrier lui apporte la
nouvelle certaine de la mort de d'Andelot décédé dans la nuit du 6 mai. Dans la
lettre où elle en fait part à Fourquevaux, sa joie déhorde : rt Cette mort nous a fort
réjouis. J'espère que Dieu fera aux autres à la fin recevoir le traitement qu'ils
méritent. L'on dit aussi que Beaudiné est mort et que la peste est parmi eux à
Saintes où ils sont encore. Envoyez-moi par la première commodité deux dou-
zaines d'éventails pareils à celui que je vous envoie avec la présente 2. -n
Sans que rien pût faire prévoir une si hrusque résolution, elle se décide à aller
rejoindre son fils le duc d'Anjou. L'amhassadeur Norris en atlrihue le motif à une
lettre du duc datée du 26 mai, dans laquelle il se plaignait vivement du cardinal
de Lorraine et du duc d'Aumale. et Les reltres de l'armée royale, avait-il écrit.
n'ayant pas été payés, quoique l'argent de leur solde fût parvenu au duc d'Au-
male, ils ont laissé par leur couardise et leur négligence passer l'armée du duc
des Deux-Ponts et je me vois ainsi exposé à perdre la réputation que j'ai ac-
quise 3. T)
Catherine emmène avec elle le cardinal de Lorraine qu'elle voulait à toul
prix réconcilier avec son fils. Difficultés, dangers de la route, elle brave tout.
Dès le 1 1 juin, elle écrit de Limoges à Charles IX : et II y a huit jours que je
suis arrivée en cette armée, pour voir mon fils et ne l'ai abandonné jusqu'en ce
lieu. Nous pensions avoir la bataille, mais le duc .les Deux-Ponts, le sentant joint
avec les forces qu'amenait le duc d'Aumale, a fui de telle façon et par tels chemins
qu'il n'a su le combattre et s'est joint avec l'amiral. i> Dans une nouvelle lettre, elle
se prend aux reîtres de cet échec : tt S'ils eussent voulu marcher jeudi, jour de la
Fête-Dieu, je me pouvais dire la femme la plus heureuse et vous eus l'ail le plus
glorieux, car vous eussiez eu la fin de cette guerre, étant le duc des Deux-Pont^
réduit en ce lieu où il était à nous'1.'»
La jonction de l'amiral et du duc des Deux-Ponts étant un fait accompli,
l'armée royale prit position dans un lieu nommé l'Ile appartenant à l'évêque de
Limoges et au delà de la Vienne ira deux jets d'arc de l'armée protestante v.
' liil)!. imji. de Saint-Pétersbourg. — ' Bibl. nal., fonds franc., n" 1075a, \>. •>.'!•!. — ' Calendarof
State papers, 1569, p. 83. — ' Bibl. imp. 'le Saint-JPétersbonrg.
"Mil INTRODUCTION.
Chaque jour de vives escarmouches s'engagèrent et Catherine assista à l'une
d'elles : cr J'avais le plaisir, écrit-elle à Charles IX, d'être si près que je vis prendre
un prisonnier des leurs. Le jour précédent nous avons été avertis de la mort du
duc des Deux-PontSD et elle ajoute de sa main : cr Voyez mon fils, comme Dieu
vous aide plus que les hommes, il vous les fait mourir sans coups frapper. Voyez
comme il en a pris depuis la bataille, Boucart, Esternay et le principal après le
comte de Mansfeld qui est extrêmement malade. Vous avez grande occasion de
remercier Dieu et de ne l'offenser pas et de le bien servir1, n
Le 17 juin elle va coucher à Saint-Liénard. Le lendemain elle passe en revue
les mille arquebusiers et corselets que le pape leur envoyait sous le commande-
ment du comte de Santo-Fiore. Sur l'assurance qui lui est donnée que les reîtres
du duc des Deux-Ponts ne veulent pas marcher sans être payés, elle envoie de
tous côtés pour essayer de les gagner : et Je fusse déjà partie , écrit-elle à Charles IX ,
mais il me lâche de ne vous emporter quelque chose qui vous puisse contenter,
encore que celte fois ce soit mieux que quand je fus à Vitry, car le duc des
Deux-Ponts pour le moins y est demeuré. i> De Limoges, où elle était encore le
21 juin, elle invite le cardinal de Guise qui était resté en Espagne de tout faire
pour hâter l'envoi des quatre mille arquebusiers offerts par le Roi Catholique,
qui se faisaient bien attendre. Enfin elle reprend le chemin d'Orléans. Elle y ap-
prend, à son arrivée, qu'une sanglante escarmouche s'est engagée à la Roche-
l'Abeille et que Strozzi a été fait prisonnier; mais en revanche une bonne nou-
velle lui arrive d'Espagne : le cardinal de Guise lui donne l'assurance définitive
du mariage de (maries IX avec Elisabeth d'Autriche et de celui de Marguerite
avec le roi de Portugal2.
XIII
Au lendemain du combat de la Roche-l'Abeille, les chefs protestants, par l'en-
tremise du maréchal de Montmorency, firent des propositions de paix. Leur
requête était respectueuse et se terminait ainsi : «Nous supplions Votre Majesté
de considérer s'il est plus à propos d'attendre des deux armées qui sont mainte-
nant assemblées une funeste et sanglante victoire de laquelle le vaincu rapporte
autant de fruit que le vainqueur, ou bien les employer ensemble pour le service
de Votre Majesté et le bien de ses affaires en beaucoup de belles occasions qui se
' Bibl. imp. do Saint-Pétersbourg. — ; Bibl. mil., fonds fianç. , n° 10752, p. 277.
INTRODUCTION. ra
présentent aujourd'hui, et par ce moyen renvoyer l'orage et tempête au lieu d'où
elle est venue; en quoi nous sommes résolus, comme en toutes autres choses où
il ira du bien et grandeur de votre Etat, d'employer nos personnes et biens et
tous moyens que Dieu nous a donnés, jusqu'à la dernière goutte de notre sang1, a
Le Roi refusa de recevoir cette requête, et le 20 juillet le maréchal de Mont-
morency informa l'amiral de l'insuccès de sa démarche. La guerre recommence
donc et dans des conditions très défavorables pour les catholiques. Coup sur
coup les chefs protestants s'emparent de Lusignan et de Ghâtellerault; enhardis
par ces premiers avantages, ils poussent jusqu'à Poitiers. C'était contre l'avis de
1 amiral qui aurait préféré s'emparer de Saumur d'où il se proposait de marcher
plus tard sur Paris; mais le duc de Guise et le marquis du Maine, son frère, s'é-
tant renfermés dans Poitiers, ce siège était tentant. Quels otages en effet, quelles
rançons en perspective! Il y avait là de quoi faire prendre patience à leurs reitres
affamés. Le ih juillet la ville est investie; mais elle s'était munie de gens et tient
bon. Chaque jour la garnison répare les brèches faites à ses murs et souvent tente
des sorties. A la longue elle aurait succombé. De toute nécessité il fallait venir en
aide à ses héroïques défenseurs. Le moyen le plus pratique, c'était d'essayer une
diversion sur ChâteHerault. Parti du Port-de-Piles, le duc d'Anjou se loge, le
lundi 5 septembre, à un quart de lieue de la place que dès le lendemain il ca-
nonne. L'amiral se voit donc forcé de lever le siège de Poitiers et de se porter au
secours de ChâteHerault. La manœuvre avait réussi. Des troupes fraîches entrent
dans Poitiers et le duc de Guise et son frère à qui revenaient l'honneur de cette
belle défense peuvent en sortir. Parvenu à ses fins, le duc d'Anjou rentre à In-
grande sans vouloir engager la bataille. Les jours suivants il licencie son armée
pour lui permettre de se rafraîchir jusqu'au icr octobre et vient retrouver Cathe-
rine au Plessis-lès-Tours. De son côté, l'armée protestante repasse la Creuse et
la Vienne et se cantonne dans les environs de Faye-la-Yineuse.
Le 20 septembre suivant Charles IX écrivait à Fourquevaux : et II n'est rien sur-
venu de nouveau, nos ennemis s'étant toujours tenus à Faye-là- Vineuse au delà
la rivière, et mon frère, le duc d'Anjou, à Chinon, attendant les forces qui lui
viennent. Maintenant qu'il les a jointes avec lui, il a commencé à faire passer les
Suisses, le bagage et l'artillerie au delà de ladite rivière, en délibération de la
passer aujourd'hui a\ec le reste de l'armée pour aller trouver les ennemis et les
Perrault, Vies des hommes illustres de la France, i. \V, p. 2âg.
Catocb^e de Médicis. III. c
mrtiMCMl ..noMLt.
t INTRODUCTION.
combattre pendant que la saison y est propre. Par les avis qui lui sont venus il a
entendu qu'ils sont décampes de là où ils étaient. Il n'est pas certain quel chemin
ils veulent garder l.v
L'amiral en effet, ne pouvant rester plus longtemps à Faye-la-Vineuse, lieu de
mauvaise assiette et où les vivres et les fourrages lui manquaient, le 26 sep-
tembre avait levé son camp et était venu se loger tout près de Moncontour. Il
était si mal renseigné sur les mouvements du duc d'Anjou que dans l'après-midi
du 3o son avant-garde, qui marchait à l'aventure sous la conduite de Mouy,
vint donner dans celle de l'armée royale. Biron, qui la guidait, se sentant de
beaucoup supérieur en nombre, chargea les escadrons de Mouy, et les culbuta.
Sans un passage trop étroit qui ne permettait qu'à vingt cavaliers 'de passer de
front, l'armée protestante pouvait essuyer ce jour-là un désastre irréparable. Le
lendemain, icr octobre, les deux armées se retrouvèrent en présence. La Dive
les séparait, le duc d'Anjou ne pouvait tenter de la franchir; il en suivit la rive,
et remonta jusqu'à sa source. Dans la soirée, une nouvelle escarmouche s'engagea,
interrompue par la chute du jour et sans résultat décisif comme la première. Be-
joint par les princes accourus avec quelques centaines de chevaux, l'amiral avait
la nuit pour se retirer et gagner une position plus avantageuse tout près d'Air-
vaut où la rivière qui y passe aurait pu arrêter ses adversaires. Un conseil de guerre
en décida autrement : se dérober de nuit sembla une honte. La retraite com-
mença donc à la pointe du jour, mais au moment de marcher les reîtres s'y refu-
sèrent, si on ne les payait pas. Deux heures furent ainsi perdues et l'heureuse
chance de pouvoir atteindre une position plus forte. Il n'y avait plus qu'à com-
battre dans cette plaine d'Assai où l'on était. De part et d'autre l'hésitation fut
longue; on s'observa longtemps, ne cherchant qu'à éviter le feu de l'artillerie.
Sur les trois heures du soir, Tavannes, qui avait reconnu les positions de ses ad-
versaires et jugé d'un coup d'œil que -la partie était belle, galopa jusqu'au duc:
"Le moment est venu, Monseigneur, dit-il, il faut aller de l'avant. •» Les trom-
pettes sonnèrent tout aussitôt la charge; elle fut furieuse; La Noue et Laloue à la
tète de l'avant-garde plièrent sous ce choc. Venu à leur aide, l'amiral chargea à
son tour et si vigoureusement qu'autour de lui, un instant, on cria victoire. De
sa propre main il tua le Bhingrave, mais atteint en plein visage par la balle de
son adversaire, il se vit obligé de reculer. A partir de ce moment, augurant mal
1 Bilil. nat. , fonds franc., n° 1075-2, p. 110.
INTRODUCTION. u
de la fin de la journée, il fil donner l'ordre aux princes de se retirer du champ
de bataille. Ils obéirent les larmes aux yeux et suivis de plus de cavaliers qu'ils n'en
avaient amenés; leur retraite acheva de jeter le découragement dans cette armée
déjà si affaiblie. C'en était fait, la bataille était perdue. Étouffé par le sang qui
coulait de sa blessure, l'amiral avait été emporté. Alors le comte Ludovic et
Mansfeld ralliant leurs escadrons épars et faisant bonne contenance se retirent
au pas et en bon ordre. Il ne restait plus sur le champ de bataille que les lans-
quenets. Se voyant perdus, les mains jointes, à genoux, ils criaient merci. Les
Suisses, leurs mortels ennemis, auxquels on les livra, entrèrent dans leurs rangs
rr comme dans une brèches et les massacrèrent jusqu'au dernier. Cette fois le duc
d'Anjou se montra pins humain qu'à Jarnac; il sauva La Noue et d'Acier, faits
prisonniers à la première charge, et épargna quelques centaines de Français.
Dans la nuit qui suivit, l'amiral put atteindre Parthenay. Il y tint un conseil de
guerre et à trois heures du matin en repartait pour Niort où il trouva Jeanne
d'Albret accourue rrpour tendre sa main aux affligés ' n. De Niort, dont il confie la
garde à de Mouy, il va à Saint-Jean-d'Angély où il laisse de Piles, son plus éner-
gique lieutenant; le 16 octobre, il est à Saintes; là, il apprend qu'il a été con-
damné à mort par le Parlement de Paris, que ses armoiries ont été traînées dans
le ruisseau, qu'un mannequin à sa ressemblance a été pendu au gibet de Mont-
faucon. Sans se laisser abattre : «Si c'est la volonté de Dieu, écrit-il à ses enfants,
que nous endurions ou en nos personnes ou en nos biens quelque dommage pour
la religion, nous devons nous en réputer bien heureux2. 1» Puis, après avoir
assuré la sûreté de la Rochelle, à la tête de trois mille chevaux il franchit la Dor-
dogne, traverse le Rouergue, le Quercy, et le 22 novembre il entre à Mon tau-
ban d'où il écrit au cardinal de Chatillon pour lui annoncer que, quand il le
voudra, il se joindra aux Vicomtes et à Montgommery 3.
Le duc d'Anjou, s'il eût poursuivi cette armée vaincue, harassée, avait la par-
tie belle; mais se bornant à reprendre une à une les places abandonnées par
les protestants, il vient mettre le siège devant Saint-Jean-d'Angély, siège qui fut
aussi désastreux pour l'armée catholique que l'avait été celui de Poitiers pour
l'armée protestante.
Jaloux de la gloire de son frère et voulant en prendre sa part, Charles IX se
rendit au camp, mais pour assister à des assauts meurtriers, pour voir sous ses
VAabigaé,Hût. universelle, liv.V,ch. xvm. — ' Hotmail, Vie de Co%ny,p. io5.— 3 Record office,
State papers , France. Voir noire livre, Le a y 1' siècle et les Valois, p. a8o.
m INTRODUCTION.
yeux son armée décimée par les maladies. Il était loin de s'attendre à pareille
résistance. Dès le premier jour, plein d'illusion , il écrivait à Fourquevaux : « J'espère
donner si bon ordre à toutes choses et fortifier tellement mon armée que bientôt
j'aurai l'issue de cette guerre telle que je la désire, étant nos ennemis en tel état
qu'ils ne peuvent se résoudre à quoi que ce soit \ «
XIV
Pendant qu'on se battait, chaque jour, sous les murs de Saint- Jean-d'Angély,
des pourparlers de paix avaient été échangés entre Jeanne d'Albret et Castelnau
de Mauvissière. M. de Losses étant venu les reprendre à la Rochelle, la reine de
Navarre crut devoir en faire part à son fils et au prince de Condé son neveu.
rcMe de Losses, leur écrit-elle le 20 novembre, me parla de m'employer à une
bonne paix; je lui répondis qu'elle était entre les mains du Roi, que ce n'était à
nous de la demander, que nous n'avions pris les armes pour autre occasion que
pour jouir de l'exercice libre de notre religion qui nous avait été accordé par ses
édits et qu'une bonne paix serait bien aisée à conclure si l'on ne voulait res-
treindre ledit exercice à la noblesse seulement et en leurs maisons secrètement;
mais si le Roi était opiniâtre à ne jamais permettre qu'il y eût aucun exercice
de religion en France, c'était en vain de parler de la paix et il se fallait ré-
soudre de mourir tous plutôt que de quitter le pur service de Dieu. Lors me
dit M. de Losses qu'il y avait beaucoup de gens de bien en notre armée, que
si je voulais croire, ne me conseilleraient pas cela et qu'ils se contenteraient de
raison; mais je l'assurai que, quand tous ces gens de bien qu'il ne m'a pas voulu
nommer y consentiraient, que l'on ne trouvera jamais le seing de Jehanne et de
Henry à une telle paix. 11 me voulut faire mille sottes peurs et me dit n'avoir
charge de me dire toutes ces choses que de sa bonne volonté et aussi pour savoir
si je ne lui voudrais point commander de dire quelque chose au Roi de ma part,
je le priai qu'il présentât mes très humbles recommandations au Roi et à la
Reine et à Monsieur et que je suppliais très humblement le Roi d'avoir pitié de
lui-même et de son pauvre État, qu'il était en sa main de le remettre en son
entier, mais qu'il se hâtât et qu'il vous trouverait, moi et tous ceux qui sont
avec vous très affectionnés à la conservation de sa grandeur, n
'■ Bibl. nat. , fonds franc.. n° 1075.
INTRODUCTION. L11I
Puis abordant les conditions de la paix et les discutant avec son fils et son
neveu :
a Si nous nous départons du fondement principal, et je puis dire unique, de la
cause de la religion pour la défense de laquelle nous avons de commencement et
depuis continué par force et par nécessité les armes, il est certain que toutes les
ruines dont nous avons été faussement accusés jusques à maintenant nous demeu-
reront ci-après sur nous et toute notre postérité, et si aucuns se veulent contenter
de demeurer paisiblement en leurs maisons sans aucun exercice de religion, il
faut qu'ils estiment qu'étant question, comme il est, de l'exécution du concile de
Trente, que lorsque la cause delà religion, laquelle seule nous a unis et conservés
jusques ici n'aura plus de lien entre nous et que toutes intelligences des églises
seront rompues, il faudra par force que ebacun en particulier fasse ce qui lui sera
commandé par l'évèque de son diocèse. C'est la fin pour laquelle ils mettent en
avant que, la paix faite, vous et moi soyons près du Roi pour nous retenir bridés
en leur puissance et envoyer Monsieur l'amiral en Allemagne pour qu'il ne de-
meure plus personne sur laquelle ceux de la religion puissent jeter les yeux pour
se rallier, afin d'éviter par les armes l'oppression où on les veut faire tomber par
le traité de paix. Aux deux autres guerres passées on n'a pu entièrement jouir du
bénéfice de la paix, encore que le Roi eût été contraint par une force égale ou
plus grande que la sienne de l'accepter, je demanderais volontiers à un bomme
qui a quelque jugement, s'il y a apparence aucune que nous en puissions jouir,
étant nos affaires telles qu'elles sont aujourd'hui, n
Ce qui surtout mettait Jeanne d'Albrct en défiance, c'est que tous ceux qui
venaient du camp des catholiques l'assuraient que le cardinal de Lorraine était très
désireux de la paix; aussi, à la fin de sa lettre, a-t-elle bien soin de dire à son fils
et à son neveu : ftCela nous montre au doigt et à l'œil la fin et le but auquel
visent nos ennemis1.')!
M. de Biron profita d'une courte trêve, qui avait été accordée aux défenseurs
de Saint-Jean-d'Angély, pour reprendre avec M. de Piles, le gouverneur de la
place, les pourparlers entamés par Castelnau et de Losses avec Jeanne d'Albret.
Cette ouverture lui semblant sérieuse, de Piles envoya François de la Personne,
un de ses lieutenants, en faire part à l'amiral et aux princes, afin de savoir d'eux
s'il devait y donner suite. Leur réponse ayant été favorable, à son retour La
RoconI office, State papers, France.
liv INTRODUCTION.
Personne fut reçu par Charles IX le 26 octobre, en présence de tous les mem-
bres du conseil privé : « Sire, dit-il, les princes et l'amiral sans l'exprès comman-
dement de Votre Majesté n'auraient osé se hasarder de vous requérir d'aucune
chose; mais ils vous demandent de leur faire entendre, comme roi, votre inten-
tion et votre loi; ils feront voir alors de quelle volonté ils cheminent pour le re-
gard de voire service et de l'obéissance qui vous est due et quel zèle ils ont au
bien et repos de ce royaume. Si Voire Majesté trouve bon qu'ils lui demandent
la paix, ils la demanderont, le genou à terre. n
Cette requête était si respectueuse que rie bouche Charles IX répondit : <rLa
Personne, à mon grand regret, j'emploie mes forces à requérir ce qui, de tout
temps, est mien, et aimerais mieux voir mes sujets réunis avec les bons qui me
servent pour m'aider à agrandir ce royaume que de le voir ruiné, chose que,
s'ils ont la volonté telle que vous me dites, je veux oublier; et se reconnaissant
en mon endroit comme m'assurez, je leur ferai connaître qu'ils ne sauraient
avoir jamais un meilleur roi qui les veuille mieux traiter. Baillez-moi par écrit
ce que vous m'avez dit, je leur ferai telle réponse que, s'ils ont la volonté comme
les paroles, ils auront occasion de se contenter x. n
La Personne incontinent mit par écrit ce qu'il avait dit de vive voix et, l'ayant
rapporté et signé de sa main, le Roi déclara qu'il prendrait en bonne part qu'ils dé-
putassent tels ou tels qu'ils aviseraient et qu'à cette fin les passeports nécessaires
seraient donnés à M. de Chemerault pour la sûreté de ceux qui viendraient - et
leur adjoignit Biron et Malassise chargés de porter verbalement aux princes et
à l'amiral les conditions qu'il mettait à la pacification.
XV
Charles IX attendit quelques jours à Coulonges-les-Royaux les députés de
l'amiral et des princes; comme ils tardaient trop, il ne crut pas de sa dignité d'y
prolonger son séjour 3 et vint à Angers où ils arrivèrent enfin le h février.
Leurs demandes peuvent se résumer ainsi : Exercice de la religion réformée
en toute liberté dans tout le royaume et sans aucune exception; restitution des
biens, dignités et charges; annulation des jugements ou arrêts rendus, et, pour
garantie, les sûretés requises que seul le Hoi avait le pouvoir de concéder4.
' Record oflice, State papers, France. — ' Ibid. — - ' Ribl. nat. , Dépêches des ambassadeurs vénitiens.
lîlza VI. — ' Ribl. uni., fonds franc., n° 3a3g.
INTRODUCTION. LV
Charles IX, en réponse à celle requête, formula ses conditions : Entier oubli
du passé; suppression de tous les jugements rendus; restitution des biens, charges
et pensions; promesse qu'aucune recherche ne serait exercée pour les intelligences
pratiquées soit avec des personnes privées, soit avec l'étranger; interdiction à
l'avenir de toutes assemblées et de levées de deniers; rapatriement des étrangers;
remise en ses mains des villes occupées et licenciement de l'armée protestante.
Quant à la religion, entière liberté de conscience, et, pour sûreté, la possession
de deux villes.
Les députés protestants, ayant déclaré n'avoir pas pouvoir suffisant pour accep-
ter de pareilles conditions, demandèrent à en référer à l'amiral et aux princes,
ce que le Roi leur accorda en leur adjoignant pour les accompagner M. de Biron
et Henry de Mesmes, s1' de Malassise, auxquels il remit une lettre particulière
pour Jeanne d'Albret. De son coté Catherine écrivit à Jeanne d'Albret qui y ré-
pondit le 10 février. De sa lettre1 nous ne détacherons que ces quelques lignes
où l'ironie s'allie si bien à l'énergie : «Le cœur, Madame, m'a saigné qu'il faille
que ce cardinal de Lorraine et, ses adhérents soient auteurs de ces indignes pra-
tiques, jouant ainsi à la pelote de la réputation de Vos Majestés. Je m'ébahis,
Madame, vu que de tant de pareilles menées qu'il a faites vous n'avez jamais vu
une bonne fin, comme il vous peut, sans changer de main, ainsi souvent trom-
per.-n
Pour mieux la convaincre, elle lui cite les propres termes d'une lettre du cardi-
nal au duc d'Albe, lettre interceptée, et dans laquelle il n'épargnait guère Cathe-
rine.
»r Quelque assurance que la Reine mère me fasse, disait-il, ne m'en ptiis-je
assurer et crois de vrai que, si n'étoit le personnage que savez, elle se laisse-
rait bientôt aller; elle est si dissimulée que, disant l'un, elle pense l'aultre.
Partant avisez de vous tenir sur vos gardes et donnez si bon ordre à la conser-
vation de ce que vous avez en charge que, s'il advient le contraire de ma volonté.
vous puissiez repousser l'effort de l'ennemi. N'étant son dessein autre que de
commander, comme elle a fait; car du reste je sais qu'elle ne s'en donne
peine2, n
Le lendemain du départ des députés protestants, Alava tenant la paix pour
faite et d'autant plus inquiet que Catherine venait d'envoyer un gentilhomme à
Noua publions cette lettre enentierà l'appendice. — * Arcli. nat., collect. Simancas, K 1 5 1 S.
Lv, INTRODUCTION.
Rome sans en avoir prévenu le nonce, alla trouver Charles IX. Le jeune Roi lui
parut très affaibli, très malade, et il ne put en tirer aucun éclaircissement. Alors
se faisant accompagner par Don Pedro Henriquez, arrivé récemment pour féliciter
Leurs Majestés de leur dernière victoire, il alla chez la Reine; en ce moment elle
avait auprès d'elle le cardinal de Lorraine. En les voyant, et sans leur laisser le
temps de prendre la parole : «Les huguenots, dit-elle, nous demandent deux
petites places sans importance 1 1> — «Si petites qu'elles soient, répondit Alava,
il en feront bien vite une autre Genève, v
Sans vouloir lui répondre, elle prit à part Henriquez et le laissa seul avec le
cardinal.
«Nous sommes en désaccord avec le nonce, lui dit le cardinal, il. voudrait qu'on
ne laissât aucune place aux huguenots. r>
— rLe nonce raisonne en vrai catholique, répondit Alava; pour peu qu'ils en
aient une, ils ne tarderont pas à avoir l'exercice de leur religion dans tout le
royaume et alors ils seront tout prêts à reprendre les armes, quand l'occasion
leur semblera favorable. Si au contraire vous ne leur laissiez aucune place, il
leur sera difficile de rassembler leurs partisans. * — ce Mais le Roi restera seul
armén, riposta le cardinal. — «Vous avez déjà traité avec eux à de pareilles con-
ditions, et toujours le Roi s'est trouvé désarmé; d'ailleurs, si vous consentez à
payer leurs reîtres, comme vous l'avez déjà fait, alléchés par le gain, ils revien-
dront à leur premier appel, n — «Pauvre pécheur que je suis, s'écria le cardinal,
les mains jointes et les yeux levés vers le ciel, ni le Pape, ni le Roi Catholique,
ni vous Monsieur l'ambassadeur, vous ne me comprenez. 11 — « Sans en avoir l'air,
je vous comprends très bien», dit Alava. — «Si vous me comprenez, dites-le. v
— «Eh Lien ! quand même le Roi adhérerait à toutes les conditions des hugue-
nots, l'amiral ne voudra jamais faire la paix, car il voit clair dans votre jeu; il
s'aperçoit bien que, une fois les places rendues et les princes attirés à la cour,
il se trouvera seul et que désormais personne ne viendra à lui. n — tr C'est bien
ce que nous voulons, répliqua le cardinal en lui serrant la main. Surtout n'en
parlez à qui que ce soit, -n
A ce moment la Reine vint à eux, mais avec l'intention bien visible de ne pas
continuer l'entretien. Chaque fois qu' Alava voulut prendre la parole, elle l'in-
terrompit.
cr Veuillez donc, Madame, entendre l'ambassadeur v, dit respectueusement Hen-
riquez. Elle fit un signe d'assentiment. «Madame, reprit alors Alava, l'amiral et
INTRODUCTION. L,„
les huguenots n'auraient-ils qu'un simple village qu'ils en feront bien \ ite une place
forte.» — ce Mais on ne les laissera pas se fortifier, répliqua-t-elle, et d'ailleurs
dans chaque ville, il y aura un gentilhomme désigné par le Roi.» — rr S'il en est
ainsi, l'amiral ne sera pas assez naïf pour s'y enfermer; il ne se liera pas les mains
et d'ailleurs rien ne l'empêchera de tirer des subsides des églises, comme par le
passé. » — a II ne le pourra plus, puisqu'il n'y aura dans le royaume ai ministres
ni exercice de la religion prétendue réformée.» — «Mais, Madame, l'exercice
secret sera encore plus dangereux que l'exercice public.» — ttEn ce cas, nous
sévirons, s'il le faut, c'est notre intention bien arrêtée.» — rr Alors, à votre pre-
mière démonstration, ils prendront les armes; tenez-vous sur vos gardes, et ne
vous laissez pas tromper une quatrième fois.» — ttll y a une chose que vous ne
savez pas, dit-elle, et qui est pourtant l'exacte vérité, c'est que je n'ai plus la
même autorité dans le conseil; mes fils sont des hommes aujourd'hui. Le Roi est
d'un bon jugement; depuis quatre mois qu'il s'est mis aux affaires, il prétend
n'agir qu'à sa volonté; son frère le duc d'Anjou fait de même et je n'ai plus
la haute main dans les affaires, comme autrefois.» — rrCe n'est point à moi,
Madame, que vous ferez croire cela; car, en dépit du bon jugement du Roi et de
celui du duc d'Anjou, si vous n'étiez pas là pour tout diriger avec votre prudence
habituelle, vos fils seraient vraiment en grand danger. Je me garderai même
de 1 écrire au roi mon maître, car il aurait grand sujet de s'inquiéter.»
Cette déclaration parut la satisfaire; s'adressant à Henriquez et revenant sur le
passé, elle lui dit que, depuis la mort du duc de Guise, elle avait été forcée de
prendre en mains le pouvoir; elle énuméra les batailles qu'elle avait fait livrer et
sa conclusion fut que seule elle avait tout fait, tr Eh bien, Madame, reprit \lava.
tout ce que vous avez fait jusqu'ici, ce sera en pure perte, si vous n'aboutissez
pas à une bonne fin; vous avez à choisir entre la gloire qui vous en reviendra, si
vous réussissez, ou le mauvais renom, auquel vous n'échapperez pas, si vous
échouez. N'en finirez-vous pas une bonne fois avec l'amiral et Montgommery '.'••
Le retenant par son manteau : rr Que pareille parole ne sorte plus de votre bouche » ,
et en le regardant fixement, elle chercha à lui faire comprendre qu'elle y pensait.
En sortant de chez Catherine, Alava se rendit chez le nonce. 11 lui parut tout
à la fois irrité contre la Reine, qui, disait-il, s'étail jouée de lui, et non moins cour-
roucé contre le cardinal de Lorraine. C'était une excellente occasion de le faire
expliquer sur le compte du cardinal: Mava ne la laissa pas échapper. irSans se
faire trop prier, il n'y a personne en France, lui dit-il, plus hostile que lui au
C.uuïime de Miniers. — m. u
IMMIHtfttC Ki-
m„ INTRODUCTION.
roi votre maître. Maintes lois il m'a dit : Le Roi Catholique se réjouit des Iroubles
de la France et de son affaiblissement; son unique désir c'est que la guerre con-
tinue, car pour un écu dont il nous aide, il nous en l'ait dépenser cent mille. H
n'y aurait pas de mariage plus favorable à la cause catholique que celui de Marie
Stuart avec le comte de Norfolk. Eh bien, c'est lui seul qui s'y oppose, t
Si le cardinal de Lorraine se montrait si favorable à la paix et si ennemi de
l'Espagne, c'est qu'en réalité il ne se souciait pas du mariage de Marguerite de
Valois avec le roi de Portugal. 11 avait d'autres vues sur elle et à l'heure présente
il travaillait pour les siens.
\ quelques jours de là, Alava étant parvenu à découvrir ses secrets desseins
écrivait à Philippe II : «Monsieur de Cordes est venu me dire que- le mariage de
Madame Marguerite avec le roi de Portugal ne s'effectuerait pas; car on veut la
donner au jeune duc de Guise. Pour faciliter ce projet, le cardinal de Lorraine
a proposé par deux fois le mariage du prince de Béarn avec la fille ainée du duc de
Lorraine. La Reine mère s'en est faite l'intermédiaire; mais Madame de Vendôme
se fait scrupule de marier son fils avec une catholique l.-i>
XVI
Dans les premiers jours de mars, Biron accompagné de Malassise vint de nou-
veau à la Rochelle où il eut de longs et inutiles entretiens avec Jeanne d'Albret,
car à l'amiral et aux princes seuls appartenait le pouvoir de traiter. Ralenti dans
sa route par Téligny, qui ne cherchait qu'à gagner du temps, il put enfin atteindre
Montréal où se tenait l'amiral, à trois lieues de Carcassonne. Le 1 1 mars, il fit offi-
ciellement connaître aux chefs protestants les articles proposés par le Roi. En leur
nom, Pons de la Case lui répondit que la privation de l'exercice de leur religion,
l'une des conditions imposées, était pour eux pire que la plus cruelle mort. Ce
n'était pas avoir la liberté de conscience que d'être privé de la parole de Dieu-.
L'accord semblait donc impossible et une lettre de Biron à Charles IX nous ren-
seigne bien sur les difficultés qu'il eut à surmonter pour éviter la rupture de sa
négociation :
a L'intention de Votre Majesté a esté receue avec tout respect et humilité,
comme aussi le commencement des articles; mais venant sur le point de la res-
' Arch. nal.. collecl. Simancas. K i5i4. — ! La Popelinière, Histoire, liv. XXII, p. 171.
INTRODUCTION. LK
triction de l'exercice de religion, il n'a pas esté inieulx receu qu'à la Rochelle,
comme aussi la reine de Navarre en avoil assuré le s1" du Crocq et moy. Si j'eusse
pensé ne vous déplaire, je m'en fusse retourné de ladite la Rochelle. Néanlmoins
depuis ayant particulièrement parlé et persuadé à .Monsieur l'amiral, aux sei-
gneurs qui le suivent et à Messieurs les princes de Navarre et de Condé à rendre
i vsponse telle que par là ilz montrassent par effect la volonté quilz disent avoir
de vous obéir, il s'est trouvé en l'assemblée plusieurs différentes opinions. Enfin
les plus sages ont apaisé les moings et ont résolu de renvoyer par devers Vostre
Majesté' les sieurs de Téligny et Beauvais-la-Nocle avec tout pouvoir, taisant estât
que, après que aurez oy leurs remontrances, vous ne leur dénierez quelque exer-
cice de religion, combien que je les aye fort asseurés de vostre dernière résolu-
tion. Toutefois, Sire, les oyant ne peult nuyre pour en prendre ce qui sera bon
et descouvrir leurs volontez et but, comme je vous feray entendre plus au long,
mais que je sois parvenu devant Vostre Majesté, qui sera le plus tost qu'il me
sera possible 1.*
\oilà donc Biron et Malavisé réduits à reprendre le chemin par où ils étaient
venus et accompagnés par Téligny qui emportait tout à la fois la réponse des
confédérés aux propositions de Charles IX et une lettre de Coligny qui témoi-
gnait de ses dispositions favorables à un accommodement :
«Je ne sçaurois assez suffisamment à mon gré, disait-il, déclarer à Votre
Majesté l'aise et le contentement que j'ai receu, oyant les propos que Messieurs
de Biron et de Téligny m'ont tenus de vostre part et de l'assurance qu'ils m'ont
donnée de vostre bonne grâce, laquelle je désire sur toutes les choses de ce
monde el , pour ce que le sieur de Téligny m'a dit que le dernier propos qu'il plust
à \oslre Majesté luy tenir, ce fut qu'il ne tiendroil qu'à moy que je ne rentrasse
en vostre bonne grâce, autant que jamais, je la supplieray très humblement ne
trouver mauvais si je lui dis que je n'ay jamais pensé ni eu la volonté de faire
chose qui m'en deust tant soit peu esloigner, sçachant bien que la plus grande
charge que mes ennemis me vouldroient imputer, ce seroit de la prise d'armes
qui a esté faicle, mais j'appelle Dieu à tesmoing que, devant d'en venir là. j',i\
laict et dict tout ce qui m'a esté possible pour pourveoir aux inconvénients que
la prise des armes pouvoit apporter, et (pie ce que j'en ay faicl ça esté par force
et contrainte, et je vous supplieray que, si j'ay eu ce malheur d'estre esloigné de
Bibl. niit., fonds fraoç. , d° filial. [>. îfii.
lx INTRODUCTION
vostre bonne grâce, je puisse avoir le bien d'y rentrer et pour y parvenir je n'ob-
mettray un seul moyen, me tenant bien asseuré que Vostre Majesté ne voudra
pas que j offense ni ma conscience ni mon bonneur. Il est impossible. que ceux
qui n'ont point la crainte de Dieu devant les yeux puissent servir fidèlement aux
hommes1, n
La négociation, néanmoins, marchait plus lentement qu'on ne l'avait d'abord
espéré. Le 27 mars, Catherine écrivait à la duchesse de Nemours : et Nous avons
eu des nouvelles de Biron que les ennemis s'en vont du côté du Dauphiné; quant
à la paix il ne nous en mande rien, sinon qu'il sera bientôt de retour2. t> Mais si
éloignée que fût encore l'éventualité d'un accord, il fallait par avance en faire
entendre les nécessités et les conditions à Pie V. Catherine chargea l'évèque du
Mans de cette mission délicate et lui traça en ces termes le langage qu'il devait
tenir au Saint-Père : «Ce sont les protestants qui humblement ont demandé la
paix; le Roi semble assez disposé à leur pardonner; toutefois, s'il les rétablit
dans leurs biens, charges et dignités, il ne leur concédera pas l'exercice public
de leur religion. Dans le cas où ils n'accepteraient pas ces conditions, Leurs Ma-
jestés comptent, comme par le passé, sur l'appui de Sa Sainteté pour continuer
la guerre. 11
A cette ouverture dissimulée sous de si adroites réticences, le pape répondit à
l'évèque : te Le Roi votre maître n'a plus besoin de secours, puisque la paix est
faite; je le tiens de source certaine. n
L'évèque ayant énergiquement démenti ces bruits : ce Je me plais à reconnaître
la bonté et la douceur du Roi, reprit Pie V; on en abuse; mais Dieu, qui est par-
dessus tout, daignera y mettre la main3».
Riron devança de quelques jours Téligny qui se disait malade et venait en li-
tière. Il fut reçu avec une très grande joie. Tous les courtisans criaient : Paix, paix.
L'ambassadeur d'Angleterre rencontrant Alava lui dit ironiquement : « Savez-vous
comment on appelle Riron? le père de la paix\n Reauvais-la-Nocle étant tombé
malade en chemin, Télignv et la Chassetière arrivèrent le 22 avril à Chateau-
briant. Le même jour, Téligny fit sa révérence au Roi et le lendemain eut une
secrète conférence avec la Reine 5.
k La Chassetière et Téligny sont icy, écrivait le cardinal de Lorraine à la du-
Bibl.nat., fonds franc., n" ioG3y, p. 279. ' Arch. nat., cnllect. Simancas, K lûii.
2 Ibid., n" îoa/io, p. 3o5. '" Bibl. nat, Dépêches des ambassadeurs vénitiens ,
3 Ibid.,n° i6o39. filza VII, p. i5/i.
INTRODUCTION. ixi
chesse de Nemours, ils se montrent frais comme chesne de puis1; on n'a pu en
tirer autre chose, sinon qu'ils demandent le dernier édit tout chaussé, tout vestu et
retenir toutes les villes qu'ils tiennent. Ce sera pour demain les grands coups. On
leur offre huit lieux, outre la liberté des gentilshommes pour eux et leur famille
seulement, qui est, disent Leurs Majestés, leur finale résolution. Je vous manderay
tout au vray, vous suppliant que cette lettre serve à votre mari et à vous, puis au
feu. Je liens certain que dans deux jours ce sera fait ou lailly 2. n
L'ambassadeur de Venise, toujours si bien renseigné, complète les détails donnés
par le cardinal de Lorraine : ttlls réclament, écrivait-il, l'exercice de leur religion
dans tout le royaume et, dans le cas où la reine de Navarre et les princes vien-
draient à la cour, la liberté de faire prêcher dans leur logis; en outre ils exigent
la restitution de leurs biens, des places de sûreté, le payement de leurs reîtres
par le Roi. l'approbation des ventes qu'ils ont faites des biens du clergé et enfin
une chambre mi-partie dans tous les parlements du royaume3. v
Le a3 avril, Téligny fut entendu en présence du conseil privé. On espérait
qu'il rabattrait beaucoup de ses exigences, mais tout au contraire, quand il en
vint à la désignation des places de sûreté, ayant demandé Calais et Bordeaux,
Charles IX, pris de fureur, mit la main sur sa dague, et l'en eût frappé, si on ne l'eût
arrêté'1. On put donc croire un instant que tout était rompu. Le maréchal de Cossé,
disait-on. devait aller combattre les princes et l'amiral; mais «tout se rhabilla».
Téligny partit en poste pour aller trouver la reine de Navarre à la Rochelle,
«sans doute pour prendre son avisn, mais il ne rapporta pas une réponse plus
favorable; aussi le cardinal de Lorraine écrivit-il à la duchesse de Nemours :
«Nous n'avons rien pu faire icy et faut que M. de Biron retourne encore un coup
vers l'amiral et avec lui M. de Malassise, n'ayant voulu le Boy leur accorder autre
chose que liberté aux gentilshommes en leurs maisons et trois villes, à sçavoir: la
Rochelle , Montauban, Sancerre, qui demeureront entre leurs mains pour trois
ans jusqu'à ce que seurement ils puissent retourner en leurs maisons, et toutes fois,
encore que ce soient de belles conditions, ils ne les ont voulu accepter ni refuser,
ayant prié d'aller encore un coup de delà5, n
Biron et Malassise reprirent donc la route par où ils étaient venus. Ils revirent
d'abord Jeanne d'Albret à la Rochelle, mais sans pouvoir rien en tirer. Le contrôleur
de la maison de la Reine dit à Biron : «r Demain nous envoyons un courriel- porter
' Chaîne de ■puits. — 2 Bihl. uni., l'omis franc., n" 32.33, )>. 5g. — ' Dépêches des ambassad. vinit.,
filza VII. — " Bihl. nat., fonds franc., n° 8187, p. 93. — T' Ibid., n" 3996.
tHi INTRODUCTION.
des dépèches aux princes; voulez-vous leur écrire par la même voie et leur faire
parvenir les articles proposés par le Roi; ce serait le plus sûr moyen d'avancer la
négociation. * — « Ce que nous avons à dire, répondit Biron , nous devons l'exposer
de vive Voix, h En faisant part de son refus au Roi : a Ce qui est caché, dit-il, sous
cette demande, c'est de donner le loisir a l'amiral de se munir contre la soudaine
acceptation que pourrait faire la noblesse de ce qu'il plaît à Votre Majesté leur
accorder de liberté de conscience et peut-être disposer les choses autrement que
peut-être elles ne sont, si nous avons moyen d'être ouïs en assemblée publique
avant qu'on puisse faire quelque menée au contraire '.n
L'amiral n'était plus à Montréal où Biron et Malassise l'avaient laissé une
première fois; à la tête d'une armée volante, composée de quelques milliers de
cavaliers, il ne s'était proposé rien moins qu'une marche de quatre cents lieues
pour aller jusqu'à Paris et imposer la paix. Après un court séjour à Uzès et à
Nîmes, il avait pénétré dans le Vivarais et de là dans le Forez; mais il s'était vu
arrêté à Saint-Etienne par une violente fièvre, qui un instant mit ses jours en
danger. De sa seule volonté dépendait si bien la guerre ou la paix, que, s'il lût
mort, écrivait La Noue, «on ne saurait affirmer si on eût continué la carrière
ou non2fl.
Biron et Malassise restèrent à Saint-Etienne pour attendre son rétablissement.
Dans le camp protestant, il y avait bien des impatients, qui, lassés de la guerre,
s'élonnaient et se plaignaient de ce que la maladie de l'amiral interrompit la
négociation. «Viendrait-il à mourir, disaient-ils, d'autres ne pourraient-ils pas
traiter en son lieu et place ?d — «S'il mourait, leur répondit Biron, nous ne
vous offririons pas même un verre d'eau; son nom, à lui seul, vaut plus pour vous
qu'une nouvelle armée ajoutée à la vôtre 3. »
Dès que l'amiral fut hors de danger, il reçut Biron et Malassise en présence
des princes. Le refus du Roi d'accorder l'exercice public du culte coupait court à
tout accord. Néanmoins il répondit à Biron que des députés seraient de nouveau
envoyés auprès de Sa Majesté pour essayer d'obtenir de plus douces conditions,
et comme Biron et Malassise insistaient pour une trêve, il la refusa. «A voir, dit
Bossuet, comme il tenoit ferme, on eût dit qu'il eût été le vainqueur1. n
1 Bibl. nat., fonds franc., n° 6621. ' Hotman, Vie de Coligmj, p. 116.
' La Noue , Discours politiques et militaires, 1687, " Bossuet, Abrégé de l'histoire de France, 17^7.
in-f*. p. 70. in-12, t. IV, p. &85.
INTRODUCTION.
\\ Il
Tout on parlant de paix, tout en cherchant à traiter, ou était encore en pleine
guerre, et Charles IX, en dépit de l'engagement malheureux de la Roche-l'Abeille
et de la défaite plus récente de Puy-Gaillard1, aurait bien voulu que Cossé en vint
aux mains avec l'amiral; mais le maréchal avait affaire à un ennemi invisible.
«■ Il nous est impossible, écrivait-il le 3 juillet, de les joindre qu'avec leur grand
avantage, avec notre armée composée de gens de pied et artillerie qui ne peuvent
faire la moitié de la journée qu'ils font, qui est de huit ou dix grandes lieues et
par montagnes où l'artillerie ne peut guère marcher, et en ce faisant ils ont tou-
jours moyen de gagner devant. Ils seront demain à la Charité et mov entre \u\erre.
Cosne et la Charité pour toujours couvrir le coté de Paris-, v
Dans de telles conditions, la guerre tendait à se prolonger indéfiniment et le
pays se trouvait exposé à de continuels ravages. Fort heureusement Coligny lui-
même désirait la paix. Il n'avait pas été un des derniers à savoir qu'à la diète
tenue tout récemment à Spire les catholiques plus nombreux avaient eu le dessus
ri qu'il n'y avait plus à espérer un nouveau secours de l'Allemagne.
Riron et Malassise avaient pressenti la secrète intention de l'amiral; à leur re-
tour, ils remontrèrent au Roi que, pour parvenir à un accord définitif, le meilleur
moyen ce serait de convenir d'une trêve; il se rendit à leur avis et le 9 il man-
dait à Cossé qu'il envoyait à l'amiral M. de Reaupuy, qui. en passant par son
camp, s'entendrait avec lui sur les conditions de celte trêve, toutefois sous la
réserve que chaque armée resterait dans les positions qu'elle occupait3.
Cette trêve fut acceptée comme un acheminement à la pacification. Les vivres
manquent à l'amiral, Cossé lui fournit soixante mille pains1. Mais qui l'aurait
pu noire ? Après avoir été si longtemps partisan de la paix, c'est le cardinal de
Lorraine qui s'y montrait le plus hostile. La caiM- de ce subit revirement tenait
' Au sujet de cetle défaite, voici ce qu'écrivait furent morts ou pris, leurs arquebusiers tue's. le
La Noue, le aojuin, au cardinal do Châlilion : * J'a- reste se sauva, de sorti' que ces deux BUperbes
vois pour adversaire Puy-Gaillard. qui commande jjiments, Heurs de l'iiilanlerie française, on) est»
aux troupes de deçà et le régiment de la garde du défaits à plate 1 tare. - 1 Record "iii<v. Suite papi
Iïoy, el je n'avois à opposer q leux cents chevaux France. 1
et huit cens hommes de [lird. Ji> lis iliarjfi'av ei mis ' Bibl. nat. , fonds franc.. Tu" 1 555a, p. 1 1 3
en déroute et | reuivis jusqu'auprès de Ponte- ' Ibid.
aay. Quasi tons les capitaines des deux régiments Ibid
lmv INTRODUCTION.
peut-être à ce qu'il entrevoyait dans le prince de Navarre un prétendant à la
main de Marguerite plus redoutable que le roi de Portugal. Ne disait-on pas
tout bas que ce projet d'union était une des conditions secrètes qu'on ne pu-
blierait que plus tard. 11 fallait donc que son neveu, le duc de Guise, renonçât
à un projet caressé de si longue date. Aussi , boudant la cour, le cardinal se
tenait-il enfermé dans son château de Meudon. Alava étant venu l'y trouver :
ce Monsieur l'ambassadeur, lui dit-il tout d'abord, la Heine m'a fait appeler, mais je
n'irai pas, je lui ai fait répondre que j'étais malade. n Indisposition peu grave,
car dès le lendemain il partait pour son abbaye de Saint-Denis '. Un autre motif
l'avait déterminé à s'éloigner. Il avait eu connaissance sans aucun doute de la
scène violente que Marguerite de Valois, dont l'inclination pour son'neveu, Henri
de Guise, n'était plus un mystère, avait eu à subir le 2 5 juin dernier. Alava,
averti un des premiers, crut devoir l'écrire sur-le-champ à Philippe II. Le récit
qu'il en donne ajoute un piquant chapitre aux amours de Henri de Guise et de
Marguerite.
crA cinq heures du matin, Charles IX, tout en chemise, et accompagné du
comte de Retz, est venu chez sa mère. Après s'être entretenus quelques instants,
tous deux ont fait appeler la princesse. Au bout d'une demi-heure elle est venue
avec Madame de Retz. Renvoyant tout aussitôt la comtesse et laissant le comte
pour garder la porte et empêcher que personne n'entrât, la mère et le fils se sont
jetés sur Marguerite et l'ont frappée rudement et à qui mieux mieux. Au sortir de
leurs mains, ses vêtements étaient si déchirés, ses cheveux si en désordre que la
Reine sa mère, de crainte qu'on s'en aperçût, à passé une heure à rajuster la toi-
lette de sa fille'2. n
Il y avait bien là de quoi éveiller les soupçons de Philippe II; il en était arrivé
à ce degré de défiance et d'exaspération qu'il doutait même du duc d'Anjou. On
l'avait ecrèLement averti que l'amiral avait éveillé l'ambition du jeune prince, et
cherché à le tenter, en lui offrant de lui aider à conquérir les Flandres et de s'y
tailler un royaume, rc Ayez les yeux ouverts, écrivait-il le 26 juin à Alava, lâchez
de savoir s'ils n'ont pas de secrètes intelligences avec mes sujets des Pays-Bas n; et
dans une nouvelle lettre du 27 juillet suivant: et Les changements en France sont
si fréquents et si brusques que je suis à me demander ce qu'il faut penser de ces
pourparlers de paix. Est-ce un jeu? Est-ce sérieux? Le Roi et la Reine finiront par
1 Bibl. nal., Dépêches des ambassadeurs vénitiens, filza VI. — ; Airh. unt.. colloct. Simancas, K i5i4.
INTRODUCTION. LIV
se perdre lout à fait; du moins il me restera la satisfaction de les avoir toujours
assistés de nos conseils1. -
De son côté le pape avait écrit à Catherine : rr Si nous pensions qu'il pût \ avoir
on accommodement entre le Roi Très Chrétien et d'ahominahles hérétiques au
moyen desquels la religion catholique obtiendrait des avantages et la tranquillité
de ce royaume fût plus assurée, nous n'aurions pas tellement horreur de ce mot
paix. Influencez l'esprit du Roi votre fils, afin qu'il anéantisse ce qui reste encore
des débris de la guerre civile2. n
Il ne s'en tint pas là; le 2 3 avril il écrivait à Charles IX: cr Cette paix qu'on dit
déjà conclue entre vous et les hérétiques deviendra la source des plus grands maux
pour la France3. n
Enfin, Téligny arriva à Saint-Germain le 29 juillet et dès la première heure
il s'enferma avec la Reine et ses trois fils. Au sortir de ce premier entretien il dit
tout haut à l'un de ses amis qui s'empressa de le répéter : « Vous pouvez rendre
grâce à Dieu, la paix est conclue4. n Toutefois, il restait à se mettre d'accord sur
la désignation des places de sûreté.
Il repartit pour aller s'en entendre avec l'amiral. Au lieu d'Angoulème et de
Sancerre que demandaient les protestants, on finit par leur concéder la Charité
et Cognac.
Le retour de Téligny avait été précédé par une lettre de l'amiral à Catherine,
lettre datée de Neuvy le 2 9 juillet, qui témoignait de son désir d'en finir, et à laquelle
nous n'emprunterons que cette dernière phrase: cr Quand Vostre Majesté épluchera
toutes mes actions depuis le temps qu'il y a quelle me cognoit jusques à aujour-
d'hui, elle confessera que je suis tout autre que l'on m'a voulu dépeindre. Je vous
supplie. Madame, croire que vous n'avez point de plus affectionné serviteur que
j'ay esté et voulu estre0. n
Catherine le fit prier de venir à la cour, mais il s'en excusa0.
Trois séances du conseil privé furent tenues le 5 août; à la dernière, qui se pro-
longea jusqu'à onze heures du soir, assistèrent les ducs d'Anjou et d'Alençon, les
cardinaux de Bourbon, de Pellevé et de Guise, les maréchaux de Montmorency
et de \ ieilleville, le marquis de ViUare, l'évoque de Limoges, Birague, Lansac
Irch. ii;ii.. collect. Simancas, K i5ii. ' Bibl. nat., Dépêches des ambassadeurs vénitiens,
' Lcttresde Pie V, traduites par de Potter; Paris, filza VII.
Ponthien, 1810. Bibl. nat.. fonds français, n" 3193. p. 61.
10ÛJ " Dèp. des ambassad. vénit., lilza VII.
CàTHSMM ht: Méon is. — m. I
■1 ■> molli I
IAV, INTRODUCTION
Saint-Sulpice, Villequier, de Beliièvre. Il est important de remarquer l'absence du
cardinal de Lorraine, toujours éloigné de la cour et en pleine disgrâce.
Ce l'ut Villeroy qui fit la lecture des articles concédés par le Roi ', dont voici les
principaux :
Exercice public du culte protestant dans tous les lieux où il fonctionnait avant
la guerre;
Concession de cet exercice dans les faubourgs des deux villes désignées par
chaque gouvernement;
Liberté du culte dans les demeures des seigneurs hauts justiciers; mais son
interdiction à la cour, à deux lieues de chaque résidence royale, et à dix de Paris;
Partout ailleurs simple liberté de conscience;
Admission sans distinction de religion dans les universités, écoles et hôpitaux;
Cimetières particuliers affectés aux protestants;
Amnistie générale et mise en liberté des prisonniers;
Réintégration des protestants dans leurs biens, charges et dignités;
Droit à la récusation des juges devant les parlements;
Enfin, les quatre places de sûreté stipulées.
Une fois cette lecture faite, le jeune Roi prit la parole: ce J'ai reconnu, dit-il,
que je ne pouvais par les armes mettre fin aux troubles de mon royaume et j'ai
résolu d'accorder aux princes et à l'amiral les articles qui viennent d'être lus. Ils
seront sanctionnés par un édit qui rétablira la paix en ce royaume. J'espère qu'à
l'avenir l'obéissance me sera mieux rendue, et mes ordonnances mieux observées.
Je prie mes frères, les princes et les seigneurs ici présents de jurer entre mes
mains d'observer de point en point le contenu auxdits articles, et de faire entre-
tenir et observer l'édit de pacification qui eu sera dressé. «
La Reine répondit : « Je suis heureuse que le Roi mon fils soit en âge de se faire
mieux obéir que par le passé. Je l'assisterai de mes conseils et de tout mon pou-
voir; je lui aiderai à faire observer les articles qu'il a octroyés, ayant toujours
désiré de voir le royaume remis au même état que du vivant des rois ses prédé-
cesseurs. v>
\ son tour le duc d'Anjou promit de ne pas plus s'épargner à maintenir la paix
qu'il ne s'était épargné durant la guerre. Le duc d'Alençon fil le même serment,
qu'après lui les princes et les seigneurs répétèrent2.
' Record office, State papers, France. Voir Recueil de Fontanon, t. IV, p. ooo. Le Parlement de Paris,
le 1 1 août, enregistra l'édil de pacification. — ! Record office, State papers, France.
INTRODUCTION. «vu
Les concessions faites par le Hoi furent jugées sévèrement par les défenseurs
exaltés de la cause catholique : tt i\ous h;s avons battus et rebattus, écrit Monluc
dans ses Commentaires, mais ce nonobstant ils avoient si bon crédit au conseil du
Roy que les édits étoient toujours à leur avantage. Nous gagnons nous par les
armes, eux par ces diables d'écritures '. «
Mais en revanche, cette paix était jugée (dus favorablement par ceux qu'on
appelait déjà les politiques : <r C'est finir par où nous devions commencer, écrivait
Etienne Pasquier; mais en de telles affaires, il nous en prend comme des procès,
auxquels il ne faut jamais parler d'accord que nous n'ayons premièrement épuisé
le fond de nos bourses2.1»
Monluc, Commentaires, édil de M. de Ruble. — ' Pasquier, Lettres, livre V. lettre 10.
LETTRES
DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1567. — 7 janvier.
Orig. Ribl. uat. fonds franrais, n° 3 j 90 . P hU.
A MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, encores que je m'as-
seure, n'ayant poinct de nouvelles, qu'il n'y
a riens de vostrecosté qui n'aille bien, le Roy
monsieur mon Clz a bien voullu encores en
estre adverty par voz lettres, et sçavoir où est
le conte de Montgommery; en quoy je vous
prie nous satisfaire le plus tost (]ue vous pour-
ri'/ et continuer à contenir toutes cboses,
ainsy que vous ave/ bien i'aict jusques icy.
Priant Dieu, Monsieur de Matignon, vous
avoir en sa garde. Escript à Paris, le vu0 jour
de janvier 1^07.
Cateriive.
De i.'Acbespine.
1567. — g janvier.
Orig. Bibl. Dot. fond» français, u° KZi , f n5.
A MONSIEUR DE TAVANNES,
LIEUTENANT CÉSEIUI. LU IlOT AU <;0UVIJI> LM8NT DE DOUI1CO0NB.
Monsieur de Ta van es, te Roy monsieur
CATiir.niNL hé Médius. — m.
mon filz faict ample response à voslre der-
nière despesclie, et vous mande son intention
sur ce qui s'offre par delà, laquelle, je m'as-
seure, vous sçaurez bien suivre, sans souffrir
que ceulx qui sont ainsy cbassez des terres
de Monsieur de Savoye soient reccuz en vôz
villes pour assez de raisons.
Au demourant, j'ay sceu que à Trichasteau '
il y a des marbres qui seront fort propres pour
mon basliment des Thuilleryes, dont je vous
envoyé le mémoire qui m'en a esté baille par
gens qui m'en! asseuré que l'on sera bien
contant de m'en accommodder, \ous priant les
veoir et faire veoir, et arrester avecque reulx
ausquelz ilz appartiennent le marché de ce
qu'ilz en veullent avoir pour m'en adverlir. ei
du moyen qu'il y auroit de les taire venir le
plus tost que vous pourrez, affin que je \
puisse ayecques vostre moyen donner tanl
plus tost ordre. Priant Dieu, Monsieur de Ta-
vanes, vous avoir ni sa garde. Escript à
Paria, le i\' jour de janvier 1667.
Catbmne.
De l'Aubespixe.
1 Trio-Château, Oise, arrondissement de Beauvaù,
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1 5G7. — 10 janvieri
Orig. Bîbl. mil. fonds français, o° 3178» PJ 45.
\ MONSIEUR D'HUMIÈRES,
CODVEUSEUn DE PBnowE.
.Monsieur d'Humyères, j'ay receu vostre
lettre du v" de ce moys et par icelle entendu
les nouvelles que aviez eue. de lu deffaicte
l'aide entre Tournay et Valientiennes, qui se
conforment aux autres que en avions d'ail-
leurs '. Vous ne sçauriez mieulx faire que de
meclre |ioine d'en sçavoir ordinairement des
plus seures e1 véritables, allin de nous en faire
part, tenant aussy la main que toutes choses
soient contenues en Iransquillilé en vostre
place el que riens ne se débauche des nostres,
de sorte que, averques la grâce de Dieu, le
Roy monsieur mon fils, ses subjeets et son
Floyaulme puissent joyr du repoz qu'il luy a
pieu nous donner, qui est le plus grand ser-
\ ici' que vous luy sçauriez faire de vostre cous-
lé. Quant à l'office dont m'avez escript, s'il
nestoyl de ceuix qui sont supprimez, vous en
eussiez volontiers esté accommoddé. Ce sera
pour aultre occasion. Pryant Dieu, Monsieur
1 Voici ce qu'avait écrit sur celle défaite Maximilien de
Berghes au cardinal de Granvelle, à la date du h jan-
vier : trLIno troupe s'eloit mise ensemble de v à vi mil
hommes accompagnez de trois à quatre centz bons soldais
qui lil à til esloienl venuz de France se mettre avecques
:ulx, et venoient au secours de ceulx de Valentiennes ,
lesquelz se sonl ouvertement rebellez contre S. M.; car
ceulx de ladicte trouppe en passant onl brullé quatre
monastères, quelques maisons des catholiques, mesmesde
lîbommes el pillé leurs maisons; mais Dieu a donné
grâce que, I" kk' 'lu mois passé, Monsieur de Noire-
cennes, avec les gens de guerre qu'il a\oit à l'entour de
Valenciennes pour y coupper les vivres, a defaict ladicte
trouppe si à plat que l'on peull dire qu'il n'en n'y a pas
■ -(happe/ mil. m (Edmond Pnullel, (.urvi<sfiimdttnce du
ordinal de Granvelle (i565-i586); Bruxelles, 1880,
Voir l'aillant, Mém. hist. de l'arrondisee-
■ t alencitnnet, t. VI.
d'Humyères, vous avoir en sa garde. Escript
à Paris, le x" jour de janvier 1567.
Catkrine.
De i.'Aubespine.
1507. — 18 janvier.
Minute, llibl. nat. fonds français, n° 23193, f* sa.
V MONSIEUR DE C\RROUGKS.
Monsieur de Carrouges, je ne vous sçauioys
plus dire du contentement que le Roy mon-
! sieur mon fdz a receu du service et lion mes-
saige que vous luy avez faict aux baulx et
fermes des Aydes des bai liages de Rouen et.
Evreux l, comme ce que vous en verrez par ce
que luy mesmes vous en escript2 et tesmoigne
par sa lettre et s'asseure bien que en ce que
vous avez encores à exécuter vous n'oublierez
riens qui se puisse faire pour en tirer tout le
proffict et avantage que vous pourrez et aussi
vous ay-je faict accorder que vous serez payé de
lamoictié de la pension qui vous est deue sur
l'augmentation que vous avez faictejà es baulx
dcsdiles fermes et l'aultre moictié sur celle
qui sortira de l'exécution de ces commissions;
et quant à la taxe du sr de Lizores vostre col-
lègue pour esdictes commissions, les inten-
dants des finances m'ont dict y avoir pourveu ;
comme aussi veulx-je bien vous tesmoigner
1 Carrouges, le 1 9 janvier précédent , écrivait au Roi :
«Ayant exécuté la commission qu'il a pieu à Vostre Ma-
jesté m'adresser, en tant qu'est de rebailler les qualriesmes
et quelques autres fermes de ceste ville de Rouen, je n'aj
voulu faillir d'envoicr inconlinant l'estat à V. M., par
lequel se voict l'augmentation se monter à trente-trois
mil deux cens mi livres sept sois, qui est. à ce que j'en
puys congnoistre par une bien dilligente recherche qu'en
aj l'aide, le plushaull qu'ilz peuvent monter, dont à reste
tsion ;<\ faict bail en la plus grande partie pour quatre
ans.» (Bibl. nat., fonds français, n" 23io,3, f° 5.)
2 Voir la minute de la lettre de Charles IX (n
vol., p. 207).
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
que le Roy mondict sieur et fils a eslé bien
aise d'entendre ce que vous avez mandé du
bon debvoir qu'il rend de sa pari en ce qui
concerne le bien de son service et lui en
sçail Ibrl bon gré et moy pareillement qui
prie Dieu, Monsieur de Carrouges, vous avoir
en sa sainte garde.
(.4m dos.) A Monsieur de Carrouges, du
uni jour de janvier i 567.
1507. — 20 janvier.
Orie;. Bihl. nal. fonds français. u° 3ie,o, f" 45.
V MONSIELR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, le Roy monsieur
mon filz a eslé bien ayse d'entendre par le
contenu en la lettre que m'avez escripte du
xvi" de ce moys, que je luy ay faict veoir,
que vous ayez procédé avec le s' de Fourneaux
au bail des fermes des Aydes en ce qui esloit
de voslre département, et que le mesnaige et
l'augmentation s'y soyl trouvée telle que vous
en donnez espérance par voslredicle lettre;
dont si tost que tous les baux el adjudications
desdicles fermes auront esté parachevées, vous
nous envoierez ung estât signé de \o/. mains
et ung autre au général de la charge; affin
que sur icelluy l'on puisse l'aire estai de la-
dicte augmentation pour le secours des affaires
du Roy mondict sieur el (il/.; et quant à la su-
brogation que Claude Perin et Jeban Nicole
avoient cy- devant oblcnuc pour faire le ra-
chaptdes quatriesmes venduz et engaigez en
l'élection de Vire, "à la charge de les nous
rendre et remeclre entre mains franez et
quicles de tous remboursemens au bout de dix
années, j'aj adverty les intendans îles finances
de ce que m'en avez escripl , et mesmes de
l'abbuz que vous avez vérillié avoir esté par
eux commis en cest endroict, affin qu'ilz se
gardent de leur faire expédier provision ou dé-
claration qui [misse préjudiciel' en cela au
service du Roy mondict sieur et filz, lequel
veult et entend que vous laides crier et pu-
blier lesdicts aydes sur l'ollre qui vous ,-.
faille de les prendre pour cinq années avec les
troys dont les autres ont joy, et de indemniser
le Roy mondict sieur et filz de tous despens.
dommaiges et intérestz, el en lin desdictes
cinq années de luy remectre entre mains les
dictsaides f'ranczde Ions remboursemens, pour.
lesdictes criées et publications l'aides d les
solempnitez en tel cas requises, gardées el ob-
servées, en faire bail et adjudication à celluj
ou ceulx qui feront la condition meilleure et
plus avantageuse pour son profile! , estant bien
asseurée que, pour ce qui reste à exécuter tant
pour le regard de son dommaine que des terres
vagues, vous userez de la dilligence el fidélité
qu'il s'est tousiours promise de vous en sem-
blables occasions; et ayant, au demeurant,
esté bien fort ayse d'avoir vu par voslredicle
lettre que toutes choses soient par delà en la
pacification qu'il désire et que requiert le bien
de son service et le repoz de son Estât. Prianl
Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il vous ayl
en sa saincle garde. A Paris, le xxc jour de
janvier 1567.
Caterine,
ROURDIN.
Iâ07. — no janvier.
Orig. Archives de Modcnc.
A MON COUSIN
MONSIEUR LU DUC DE FERRARE.
Mon cousin, il failli que avecq grand regrel
j'accompagne la lelre du Roy monsieur mon
lilz ' en l'excuse qu'il vous faid par le s' de
' La lettre 1I11 Roi n'ajoute lien à i .il.- 1), l.i (innr
1 .
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
Montmorin ' l'un de ses gentiizhommes scr-
vans présent porteur de n'avoir peu faire sa-
Lisfaire au payement de ce que vous deviez
avoir l'année dernière et que je vous prye
croyre que c'est chose qui m'a donné beau-
coup de déplaisir cl m'en fasrheroys davantage,
n'estoil l'expérience que nous avons de trop
Ion;;- temps faicte de l'affection grande que
vous portez au Roy mondict lilz et au bien de
ses affaires; en quoy j'ay assez eongneu que
vous n'avez jamais riens espargné jusques à
présent, comme un des meilleurs et plus
proches parens qu'il ayt poinct; estant asseu-
rée que cela \ous fera plus doucement rece-
voir ccsle mienne excuse et vous accomoder à
re que nous pouvons, vous tenant pour cer-
lain aussi que en reste année vous serez payé
de ce qu'il vous escrit, et que nous nous in-
commoderons plus tost de toute autre chose
que de faillir, ainsi que j'ay donné charge
audict Montmorin vous dire plus avant de ma
pari, dont je vous prye le croyre. Pryant Dieu,
mon cousin, vous avoir en sa sainte et digne
garde. Escript à Paris, le xxir" jour de jan-
vier i 567.
I ."j(i7. — 36 janvier.
Orig, Bibl. nat. finis français, n° a3i()3, f° 37.
\. MONSIEUR DE LA MEILLERAIE.
Monsieur de la Meilleraye2, l'occasion pour
laquelle je vous faiclz ceste dépesche est prin-
cipalement pour vous prier que vous vous in-
formiez qui sont les plus expérimentez pilottes
de toute la coste de Normandye et qui ont
Becloi de Montmorin, capitaine delà garde do Roi.
(Bibl. nat., cabinet des titres, 11° 20:!.").)
' Jehan de Moy, sr de la Meilleraie, vire-amiral de
France, lieutenant général en Normandie. — C'est ainsi
qu'il s'intitule dans une quittance signée par lui, dans le
10 i38 du fonds français, p. '1 1 .
plus d'expérience de la navigation du costé du
norl et nous en envoyez incontinent deux ou
troys des meilleurs avec leurs caries et des-
criptions, affin de nous pouvoyr csclairc\r
d'aucunes choses que nous désirons entendre
d'eulx pour le bien du service du Roy monsieur
mon filz et pour ce que le s'' de Danzay qui
est son ambassadeur près du roy de Danemaich
nous a advertys que le roy de Poullongne a
armé quinze navires de guerre pour s'opposer
à ceulx qui vouldront aller au voiaige de.. . .
et qu'il y a apparence que ledict voyaige sera
encores ceste année plus plein de dangiers et
difficullez qu'il n'a esté du passé, vous adver-
lirez ceux de Dieppe ' qui ont accoustumé de
faire ceste entreprise de ce que je vous en es-
criz, aflin qu'ilz advisent d'heure aux moyens
qu'ilz auront à tenir pour se garder et exemp-
ter de tout inconvénient, et, s'ilz ont besoin de
lettres de recommandation du Roy mondict
sieur elfdz audict roy de Poullongne, je les en
feray favoriser là et ailleurs, ainsy qu'ilz m'en
requéreront. Priant Dieu, Monsieur de la
Meilleraye, qu'il vous ayt en sa garde. Escripl
à Paris, le xxime jour de janvier i 567.
Je vous prie au demeurant, s'il y a quel-
ques pirates et déprédateurs qui se soient re-
tirez à Dieppe, les faire saisir et an-ester pour
puis après vous en faire entendre l'intention
du Roy mondict sieur et filz.
Catbrine.
ROURDIN.
(15C7. — 2") janvier.)
Minute. Bibl. nal. fonds français, n° s3i93 . f '>''>
A MON COUSIN
LE PRINCE DE CONDÉ.
Mon cousin, pour ce que vous entendrez
1 Voir dans le n° 1 783-> du fonds français, I* 128 v°,
l'analyse d'une dépêche à M. de Danzay.
LETTRES DE CATHERINE DE MÈDICIS.
par la lettre du Roy monsieur mon filz ' quel
est le règlement - qu'il a faiet dresser el expé-
dier pour pourveoir aux abbuz qui se sont cy-
devant pour la plus part commis en l'adminis-
tration des deniers des fortifications de ses
places fortes, et quelle est la somme qu'il
envoyé présentement en Picardie pour com-
mencer à y besoigner, je ne vous en feray
aultre redille parce petit mot de lettre, mais
unis vous asseurerez bien que, encores que
pour ce commancement vous ne soyez con-
Irainct de commencer, pour le moins je ne
cesserai à tenir la main si roidde au par-
(burnistement de ce qui a este' ordonne' en
ceste année pour leurs ouvraiges qu'il ne tien-
dra à argent que l'exécution ne s'en suive
suivant ce que nous en résolusmes avec vous
dernièrement pour la seureté des places et le
bien du service du Roy monsieur et filz, et
n'ayant pas pour l'heure de quoy taire la pré-
sente plus longue, je vais prier Dieu \ous
avoir en sa saincte et digne garde.
1B07. — t>0 janvier.
Orig. Bihl. nat. fonds français, n° 107J1, fos 66a et suiv.
V MONSIEUR DE FOUROIEYAULX.
Monsieur de Forquevauls, vous verrez par
la lettre du Roy monsieur mon fils la cholère
où est entre' l'ambassadeur d'Espaigne. Je ne
scay sur quoy elle est fondée, ny si elle pro-
cède de sa maladie ou de quelque autre occa-
sion ; mais je la trouve bien hors de propos
el luj bien esloigné des termes de la raison.
Or je ne doubte point que, puisqu'il en est
venu si avant, ce m; soit pour passer oullre
el en escripre par delà. Le Roy raondict sieur
1 Voir la minulc de la lellre du Roi dans le n" -.'.'.S 1 q3
du fonds français, p. 73.
• Voir dans le n" 17832 du fonds français, p, 1 .'i ,
l'analyse d'une dépêche an sujet de ce règlement.
et fils vous escript > la vérité du tout et vous
puis asseurerqu'il ne m'a jamais este si tosl faicl
plainte de quelque chose que je n'aye
plus los! plus prompte à y faire donner l'ordre
que l'on a peu, que trop tardive à y pourvoir.
Vous essayerez de sçavoir de la royne madame
ma fille ou par quelque autre moyen, si elle en
aura rien entendu et s'il en aura rien mandé
par delà et, si l'on vous en parle, vous en res-
pondrez de façon que l'on connoisse qu'il n'a
occasion de se plaindre; mais n'en parle-;
point si l'on ne commance, et cependant
pourrez dire à la royne madame ma fille que
je trouve merveilleusement estrange ceste fa-
çon de faire dudict ambassadeur, veu qu'ayant
accoustumé jusques icy de faire de bons of-
fices, je ne puis penser qui l'en détourne main-
tenant, si ce n'est que cella vint de quelque
autre occasion et que l'on eust envie du coslé
1 Voici ce qu'écrivait Charles IX le même jour: ttJe ne
sçay quelle mouche a picqué l'ambassadeur d'Espagne, qui
devant hier, de belle cholère, envoya devers la Royne
madame ma mère se plaindre extresmement qu'on ne luy
faisoit point justice de mille choses qu'il avoil proposées,
et qu'il s'en plaindrait au roy son maislre, avec une in-
finité d'autres paroles assez mal à propos el hors des
termes dont il avoit accoustumé user. Elle trouva cetl !
harrangue aussi estrange, comme elle devoit, pour avoir
par ses aclions et moy par son conseil et prudent advis
faict beaucoup de choses dont il luy sembloit qu'il avoil
plus d'occasion de se louer. Il se plaignoit principale-
ment de la prise de deux barques par les navires que
conduisoil feu Moulue; elle n'en avoit ni moy rien en-
tendu, et ce que nous avons peu faire a esté de nous en
informer et faire arresler les navires avec toute la mar-
chandise et autres choses par eux prinses jusques à ce
qu'on ail sceu à qui elles appartenaient pour en faire
restitution el réparation telle qu'elle y écherrait; et quanl
aux autres plaintes tombant le frère de Sourdeval. au
mesme instant il a esté escript au sr de Martigues, gou
verneur de Bretagne, pour en envoyer informer, et si
elle se trouve véritable, le faire arresler. séque tranl le
navire et la robhe pour en faire- faire el pugnition et res-
titution. (Bihl. nai., fonds français, n" 107Û1, f
et suiv.)
LETTRES DE CATHERINE DE MED1GIS.
de delà de nous brouiller; à quoy vous la
prierez de prendre garde, comme chose qui
louche îi son repos et de lous ces deux royau-
mes, et vous, de vostre roslé, y travaillerez
aussi, afin de sentir s'ils auront point d'envie
de rien remuer sur ceste occasion, pour nous
en advertir. Au demeurant, le Roy monsieur
mon (ils escript à la royne madicte dame el
fille en laveur du prieur de l'église de Malthe,
qui lui a este recommandé infiniment par
beaucoup de grands personnaiges; je vous prie
vous v employer et l'aire en sorte que nous
en ayons quelque response. Priant Dieu, Mon-
sieur de Forquevauls, vous avoir en sa sainte
et digne garde.
De Paris, ce vinl-sixiesme jour de jan-
\ ier i 567.
Caterine.
1567. — 97 janvier.
Copie. Bibl. nal. fonds français, n° 3io,o, f° 67.
A MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, nous avons estime
les occasions pour lesquelles ont esté faicles
les inhibitions et deffenses qui vous sont pré-
sentement envoyées si nécessaires pour la
disposition du temps où nous sommes qu'il a
semblé au Roy monsieur mon filz n'en devoir-
plus longuement faire différer l'expédition ';
mais pour ce que ce n'est riens laid de bien
ordonner el commander une chose, si l'exé-
cution ne s'en ensuyl de la part de ceulx à qui
il touche de la faire faire, je vous prie que
vous procédez à l'exécution des lettres des-
dicles inhibitions et deffenses selon qu'il vous
est mandé par icelles, et que le Roy tnondicl
sieur et filz le vous escript par sa lettre ' el
1 Charles IX voulait obvier an grand nombre d'étran-
gers qui se retiraient en Fiance, la plupart artisans,
ens <le métier, vagabonds, dont il redoutait lesdépor-
ce touteffoys avec la considération qui est né-
cessaire pour nYslranijer les bons marchans qui
ont accoustumé de trafiquer en ce royaume
ny ceulx qui s'y sont habituez pour manufac-
tures, marchandises et aultres légitimes occa-
sions. Priant Dieu, Monsieur de Matignon,
qu'il vous ayl en sa garde. Escript à Paris, le
xxvn" jour de février 1667.
Caterine.
Bourdin.
(1567. — 3o janvier.)
Minute. Bibl. nat. fonds fraurais, n° 9310.3, f° 5g.
A MONSIEUR DE TRANCHELYON'.
Monsieur de Tranchelyon, d'autant que le
Roy monsieur mon fils vous faict particulière
el ample dépesebe, et response tant sur le con-
tenu de vos lettres du xix" de ce moys que de
vostre instruction je ne me travaille ray à vous
en faire icy autre reditle et seullement vous
asseureray-je que vous y ferez service agréable
de tenir main que ses édietz soient inviolable-
ment observez et entrelenuz de part et d'autre,
ainsi comme je vois que vous le l'a ictes soigneu-
sement. J'ay veu l'adviz que vous avez eu des
choses des Pays-Bas2, où, ainsi que nous en-
tendons, tout s'en va pacifiant et accommo-
temeiits. Il signalait plusieurs vaisseaux ayant débarqué
en Normandie une infinité d'hommes et de familles.
(Fonds français, n° 3 190, p. 46.)
1 Le 9 janvier précédent Tranchelyon avait écrit au
Roi : «Deux choses défaillent pour faire observer nos
édietz, qui sont qu'il n'y a nul officier de ceux que Vostre
Majesté a ordonnés pour rendre la justice qui exerce la
justice, l'autre que Vostre Majesté nous a défendus de
porter arquebuses et pistollels; nous n'en osons porter ni
faire porter.^ Il termine en demandant d'autres instruc-
tions. (Ribl. nat., fonds français n° a3ig3, f si.)
s Voir dans le n" s3ig3, f" «7, les avis que donne
Tranchelyon sur les trouhles des Pays-Ras, et dans le
11° 1788a du fonds français, p. i3o, l'analyse d'une ré-
ponse au rapport qu'il a adressé.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.
ilanl de jour en jour selon le bon ordre que
nia sœur la duchesse de Parme y donne con-
tinuellement. J'ay ordonné que l'argent de
voslre quartier tous soyl asseuré suivant le
placet qui \ous en a esté dernièrement res-
pondu, je vous puis asseurer qu'il n'y a nul
moyen de le faire sur les deux premiers
quartiers de ceste année pour les charges qui
y ont esté rejetées et qu'il en faull acquicter
nécessairement; mais qu'il se douve sur les
deux derniers qui sont juillet et octobre qu'il
se puisse faire, j'embrasserai vos affaires pour
tous faire cognoistre combien je désire que
vous soyez bien favorablement traiclé.
1567. — 3o janvier.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 10751, f° 668.
\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, nous vous fismes,
il n'y a que quatre ou cinq jours, une des-
pecbe pour \ous advertir de la cholère de
l'ambassadeur d'Espaigne; despuis elle a con-
tinué de façon qu'il envoyé son docteur pour
se plaindre, comme il dict, du peu d'amitié
qu'on porte à son maistre et du peu de jus-
lice qu'on faict à ses subjects. Je me double,
quant à mo\, qu'il ne nous trompe point de
dire qu'il y va pour ceste occasion et qu'il ne
laid ce voyage que pour faire quelque mau-
vais office contre nous el mettre peine de nous
brouiller; à quoy il faut que vous avez l'œil
ouvert. Que si d'ailleurs vous n'en pouvez sen-
tir ' ny apprendre aucunes nouvelles que plus
losi vous en advertissiez la royne madame
ma fille, el la supplier de mellre peine de
sçavoir l'occasion de son allée et prendre
garde qu'il ne face aucun mauvais office, d'au-
lanl que celia importe grandement à son
entendre.
repos. Si elle en entend quelque chose, je
m'asseure quelle ne Faudra de vous en dire
ce qu'elle pourra et vous ne faudrez inconti-
nent de m'en donner advis par courrie ex-
piez el nous ad\erlir de la résolution qu'aura
prins le roy d'Espaigne sur la nouvelle qu'il
aura eue que les eboses de Flandres se vont
accommodant, et si relia fareslera point. Priant
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en
sa saincte et digne garde. De Paris, ce \\\
jour de janvier 1 5 *ï 7 .
Vous direz à la royne ma fille qu'elle ne
soufre que Don Francez d'Alava soi! révoqué;
car j'espère, niais qu'il soit guéri, qu'il
comme à faccouslumée. Et asllieure il esl
certainement si malade que je pense qu'il ne
trouve rien bon de ce pays pour le mal qu'il
v a eu et y a encore; qui me le faict excuzer
et ne prendre à mal toutes ses cholères. Mon-
trez cecy à la royne ma fille.
I 567. — 3i janvier.
Minute Bibl. nat. fonds français, n° 2310,3, f" 73.
A MONSII-in LE PRIXCE DE CONDÉ.
Mon cousin, ce m'a esté plaisir d'entendre
par voz lettres du xxvn" du mots el par ci'
que ce porteur m'a dict de vostre pari (pie
vous soyez résolu de me venir trouver à Fon-
tainebleau, où je vous prie que ce s<i\i à
mon arrivée el queavecques cela là vous ache
viez de donner si bon ordre à vos affaires (pie
lors il ne vous rote plus riens à faire qui vous
en puisse divertir el empeseher. J'eusse esté
bien ayse que vous eussiez fail en Picardye
le voyage que m'escripviez pour l'utilité (pie
voslre œil et la Visitation el reconnaissance
que vous eussiez faicl des places, où j'ay or-
donné que l'on besoigne, eusl apporté à di
telsouvraiges; mais vous sçavez ce que je vous
en ai par cydevant escripl: el. n'estans cessé
-
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
les occasions dccesle première difficulté, je ne
suis pas d'advis que vous entrepreniez ledict
voyaige encores pour le présent et jusqu'à ce
que nous ayons veu ce que le temps nous
apprendra du coste' de nos voisins. Cependant
je vous prie de ne laisser de donner advis
au sr de Senarpont de tout ce que vous cog-
noistrez eslre pour le mieulx. Quant à ce que
cedict porteur me l'aict entendre, de vostre
part, touchant l'establissement du lieu pour
l'exercice de la religion prétendue réformée
au baillage de Soissons, je suis bien contente
que ce soit en quelque village des vostres;
mais plus vous l'esloingnerez de la ville de
Soissons cl des fauxbourgs, plus vous ferez
chose qui me sera agréable pour le désir que
j'ai que Ton donne en cela à ma cousine l'ab-
besse de Soissons, vostre sœur, le plus de
contentement que Ton pourra.
1567. — 1" février.
Orig. Bibl. nat. fonds français , n° 39l8,f° 9.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, j'ai receu la lettre que vous
m'avez escrite et veu par icelle ce que me
mandez du désir que vous auriez qu'au lieu
des deux cents Suisses de garde que uous met-
tons à Lyon, on y meil autant de Françoys
pour les raisons que me mandez par vostre-
dicle lettre; sur quoy je vous dirai qu'ayant
déjà eu nouvelles que lesdicts Suisses sont le-
vez, il ne nous seroit possible de révocquer
maintenant cella, et si bien le payement des-
dicts Suisses se montera ung petit plus que ne
feroit celluy des Françoys. Toutesfois, mon
cousin, les considérations pour lesquelles nous
,i\ mous mieulx par delà les Suisses que les
Françoys, comme je vous dy dernièrement,
.nous l'ont tousjours demeurer en nostre pre-
mière résolution, vous pouvant asseurer au
reste que là où j'aurai moyen de faire quelque
chose pour le capitaine Allonse Lazero, je m'y
emploïeray tousjours de bien bon tueur pour
l'amour de vous; qui est, mon cousin, tout ce
que je vous diray pour ceste heure, si n'est
que j'attends en bonne dévotion que vous me
puissiez mander de bonnes nouvelles de l'ac-
couchement de ma cousine vostre femme, à
qui je me recommande, priant Dieu, mon
cousin, qu'il vous ayt en sa sainte et digne
garde. De Paris, ce premier jour de février.
(De sa main.) Mon cousin, fayte accucher
vostre femme 1, afin que nous veniés retrover
tou deus2.
Vostre bonne cousine,
Catemne.
1507. — 1" février.
Orig. UiM. nal. fonds français, n° 3178 , C 67.
A MONSIEUR D HUMIÈRES.
Monsieur de Humyères, le Roy monsieur
mon fils a l'aict délivrer depuys cinq ou six
jours en çà au trésorier des réparations de
Picardye la somme de xxx m 1.; en actendant
que l'on luy ayt fait parfournir jusques à la
concurrence de ce qu'il doibt avoir pour ce
premier quartier; et pense que ledict argent
sera bien tost par de là , dont l'on a adverty le
sr de Senarpont, aflîn qu'il preigne garde à la
dilligence de laquelle ledict trésorier usera
à l'envoy, en face le département par les
places , et face aussi observer le reiglement que
le Roy mondict sieur el fils a l'aict expédier
pour obvier aux abbuz qui s'y sont faietz cl
1 La duchesse de Guise accoucha le 9 février. Voir la
lettre du 9 février (Bibl. nat., fonds français, n" 3ai8,
p. ta).
2 Voir la réponse de la duchesse de Nemours à la Reine
(Bibl. nat., fonds français, n" 3ai8, p. 18).
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
commis du passé; à quoy je vous prie tenir la
main en ce qui sera pour vostre place, vous
advisant que le Roy mondict sieur et lilz a esté
bien ayse d'avoir veu par la lettre que m'avez
«scripte du \x du passé les advis que m'avez
donnés des choses de Flandres, où elles com-
mencent à s'accommoder plus gracieusement
que l'on ne pensoyt du commencement. Ainsi
que vous en entenderez chose qui le mérite,
\ous me ferez plaisir de continuer à nous en
advertir. Priant Dieu. Monsieur de (lumières,
qu'il vous ayl en sa saincte garde. Escript à
Paris, le premier jour de febvrier 1567.
Caterine.
BotJBDIN.
1507. — '1 février.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10751, f° 67 .
V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, vous verrez par
la lettre du Roy monsieur mou filz ce qui est
survenu depuis la dernière lettre que nous
vous avons escripte par le docteur qui est avec
l'ambassadeur d'Espagne estant pardcçà1; à
1 Voici ce qu'ajoutait Charles I\ : •• Despois vous avoir
faicl la despéche que vous porte le docteur qui est avec
les' don Francès d'Alava, j';ii eu nouvelles de Flandres
comme l'on a semé un bruit par delà qu'il y avoit quatie
ou cinq cents de mes subjeclz dans Valentiennes, et pour-
oil bien 1 stre que ledicl docteur porterait ceste nouvelle
I ardelà, mais c'est chose que je ne puis croire poiirl'cs-
troicte dclfense que j'ay laid faire à nosdits subjects, de
quelque qualité nu condition qu'ils soient, de n'aller au-
dicl Flandres el pareillement le soing et vigillance dont
m a lieutenans el gouverneurs des places eslans sur ma
frontière ont usé el usenl journellement pour en attraper
quelqu'un-, et loulldnis pour en savoir' nouvelles, j'av
envoyé jusquea sur les lieux ri commandé faire toutes
1 b'oses possibles pour le vérifier et descouvrir s'il est vray
ou non.» En terminant il ajout que «si cela étoit vrai,
ce seroil contre sa volonté-.. 1 G-pie. Bibl. nat., fonds
français, n" 1 a-')i , f* 670.) \ "ii à ce sujet une nouvelle
lettre de Charles IX , même vol., p. 677.
ClTBBBIBE 1>K Mkiucis. — III.
quoy il faut bien que vous preniez garde, el
que, si l'on vous en parie, vous respondez con-
formément à ce qu'il vous escript. Je m'attends
que nous aurons bientost de vos nouvelles . q
response de deux ou trois despeches que nous
avons faictes depuis quelques jours cl n'ayant
de quoy allonger la présente, je Gniray après
avoir prié Dieu, Monsieur de Forquevauls, i
avoir dans sa saincte garde. De Paris, cequa-
triesme jour de février 1 56-j.
Je vous prie bailler à la reyne ma lille ces
junchès que j'é trové à la foire, sachant qu'elle
en désire.
Caterine,
lu 67. — 10 février.
Orijj. Archives du Rhôce.
A MONSIEUR DE MAUGffiON,
CHEVALIER DE L'ORDRE PI* HOÏ MONSIEUR MON FILZ.
Monsieur de Maugiron, j'ay bien au long
enlendu, tant par vostre lettre que le sieur
de Monlbrun, présent porteur, m'a bailliée,
que ce qu'il m'a dict de vostre part, comme
est passé le faict pour raison duquel vous
avez esté desmis de la lieutenance généralle
de Daulphiné, dont je suis bien marrye qu'il
n'y a moyen, pour ceste heure, de vous po-
voir faire aullre raison, et vous prye ne vous
en mectre plus en peyne, vous povant bien as-
seurer que des premières belles et honorables
charges qui se présenteront pour vous em-
ploi er, vous cognoistrez que je n'aura y oublyé
la promesse que je vous en a\ faille, el la-
quelle je vous \eulx bien rafreischir enc
présentement, oultre ce que j'en ay dict plus
au long audict sieur de Montbrun pour le vous
faire entendre de nia part, et lequel vous croirez
en cesl endroict comme nous vouldriez faire
moy mesmes. suplianl le Créateur qu'il vous
10
LETTRES DE CATHE
ayl. Monsieur de Maugiron , ni si saincle el
1 1 j j j-i 1 1 ■ garde.
Caterinb.
ftOBRRTBT.
I 5(>7. — îa février.
Minute. uibl. nul. fonds français, n° a3iç)3. f° lia.
V MONSIEUR DE VAUPERGNE.
Vaupergne, j'ay recceu voz lettres du »*medu
moys et le mémoire que m'avez envoyé et veu
les nouvelles que vous avez eues des Pays-Bas
él m'assure que pour autres particularités,
que vous estimerez véritables cl d'importance,
vous ferez service au Roy monsieur mon lîlz
de continuer à nous en donner advis. Quant à
la somme qui a esté ordonnée pourestre em-
ployée aux ouvrages de \ oz places, le sr de Seni-
gham ', et suivant le mémoire de ce qui a esté
départi pour toute la Picardye , est chargé d'en
faire faire la distribution; au moyen de quoy
vous luy en adresserez advis et vous tiendrez
main que ce qui lui sera envoyé soyt employé
aux endroictz les plus nécessaires et bien fidè-
lemenl mesnagé.
1567. — l 'i février.
Orig. Arcli. des Médicis à Florence . dalla Glza 6736 .
nuova numerazione, p. 331.
VU DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, lorsque le sieur de Tournon
fut dépesché pour aller à Rome ambassadeur
pour le Roy monsieur mon filz, je luy donnay
charge, passant par Florence, de vous prier
d'avoir aggréable que ma cousine la Princesse
de Florence voslre femme priât à son service
pour l'une de ses filles damoiselle Ysabelle
de Baldovinetti, niepeede la damoiselle de la
Bussy, s' '!'• Seninghem.
RINE DE MÉDICIS.
Motbe-au-Groing, l'une de nies dames; ce que
vous accordastes en ma faveur, et deslors coni-
mandastes qu'elle feust retenue pour avoir la
première place, ainsy que m'a depuis mandé
ledict sieur de Tournon, dont je vous a\
bien voulu remercier par la présente. Et pour
ce que j'ai entendu, que l'une des filles da-
moiselles de madietc cousine a esté puys peu
de temps en ça mariée, je vous ay bien voulu
faire ceste recharge, pour vous recommander
ladicte de Baldovinetti, et prier, mon cousin,
suivant voslre promesse, faire qu'elle soit re-
ceue en la place de celle qui est mariée, m'as-
seurant que madicte cousine recevra conlan-
lementde son service, oultre ce qu'elle est fille
de maison fort ancienne. Et vous me ferez
bien fort grand et aggréable plaisir, priant le
Créateur, mon cousin, qu'il vous ail eu sa
très saincle et digne garde. Escript à Paris, le
xiiii"'" jour de février i 56y.
Voslre bonne cousine,
Caterinb.
FlSES.
1507. — 23 février '.
.Minute. Bibl. nat. fonda français. n° 30193, f° i3g.
A MONSIEUR
LE MARÉCHAL DE MEILLEVILLE.
Mon cousin, renvoyant ce porteur à Stras-
bourg avec la responce aux paequetz qu'il nous
a aportez de delà, j'ai bien voulu vous faire
ce mot de lettre pour vous advertir que le cbe-
valier de Grantvillar l'ait l'aire grande instance
d'estre enrôlé au service du Roy monsieur mon
filz avec estai et entreténemenl de colonel
d'un régiment de lansquenetz; et pour ce que
le nombre des collonelz que le Roy monsieur
mon filz veull enrosler en son service est entiè-
1 Au dos: A M. le maréchal de Vieilleville. du as fé-
vrier 1567.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
11
renient remply el que, avant que l'aire Taire
responce audict chevalier de GranvHar, je de-
sireroys bien sravoir de vous ce que vous avez
cogneu de luy. s'il esl homme de guerre el a
ses maisons, ainsi qu'il dicl, en lieu pour en
I i rer un bon service, comme aussv, s'il unis
semble que vous 1\ puissiez retenir en luv
baillant seulement pension pour sa personne
sans pailer d'eslal et apointemcnl de colionel
el cappi laines entretenus. En attendant que on
en visl ce que le temps en conseilleront, je
vous prie, mon cousin, si vous n'estes bien in-
forme'de toutes ses prétentions, quevous uiec-
l i<-/. peine de sçavoir comme esl à la vérité et en
mandez librement voslre advis de ce quevous
connaissez que le Roy monsieur mon lllz de-
vra faire en cela pour le bien de sou service,
allin que , venant voslre responce , il s'en puisse
resouldre.
I MIT. ■ — iù février.
Imprimé dans Y Album au Yivarais, par Allierl ilti Boys
(Grenoble, i84a ).
A M0\ COUSIN
v moine de crussol .
lu < IITZtS.
Mon cousin, nous eûmes hier des nouvelles
du Languedoc el un a\is que vos deux frères
Reaudinc - et Galliot3 ont avec eux bonnes
troupes, cl tous les jouis en voient le ver gens el
argent, on ne sait à quelle occasion, et sem-
blent qu'ils veulent remuer des premiers. Ce
(jue je m'assure que vous ne leur conseilleriez
pas, si étiez par delà, mais au contraire les
Feriez marcher d'une autre façon. El d'au-
tant que je suis assurée qu'ils croiront du tout
' Voir La France protestante , t. III, article Cruuol.
Jacques de Crussol ; en i.'di- il pril le nom d'Aciei
cl devint en 1576 duc d'Uzès.
' Charles de Crussol, tué à la Saint- liai tliéleim.
ce que vous leur manderez, je vous prie, mon
cousin, de leur écrire une bonne lettre, el
leur faire bien entendre que le Roi mon lils
n'esl pas délibéré d'endurer leurs méfaits,
don! j'ai bien voulu vous avertir, afin que vous
\ donniez ordre, pliant Dieu, mon cousin.
qu il vous ait en sa sainte el bonne garde.
Je vous prie, mon cousin, de bien faire en-
tendre à vos deux frères qu'ils se gouvernenl
d'autre façon, el de suivre votre chemin, el
non pas de faire ce qu'on dit qu'ils font; cal
ceux qui leur l'ont faire n'auront pas moyen de
les conserver, comme vous aurez, s'ils croient
votre conseil, qui, je sais, ne sera jamais que
pour le service du Roi et repos du royaume.
Caterine.
1507. — a3 février.
.Minute. Bihl. nat. fonds français, n° a3io,3, f° iu3.
A MONSIEUR DE C.VRROUGES.
Monsieur de Carrouges, ce petit mol ne
sera que pour vous advertir de la réception
de vostre dépesche du xx'mc de ce nioys el que
le Roy monsieur mon filz a veu l'estal que vous
avez envoyé des pièces d'artillerie, pouldre,
balles el munitions qui se sont trouvées è-
villes du baillage de Rouen et d'Évreux sui-
vant que vous en avez faicl faire. Je ferai
mettre voslre eslat avec d'autres qui oui esté
jà reçus de ' qui est capitaine de l'ar-
tillerie, pour envoyer le tout au sr d'Estrées,
afin i]u'il en charge ses secrétaires et advise
au rabillage qu'il en fauldra faire, si l'occa-
sion le requiert, et au demeurant, si vous en-
tendez au vray quelque chose de ceste levée
d'argent el des secours pour Flandres dont il
vous a esté escript, ne faillez, je vous prie, de
nous en donner advis.
1 Mot laissé en blanc.
12
LETTRES DE CATHE
1 507. — a 3 février.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3178 , f" 3.
V MONSIEUR D'HUMIERES,
GOI riVHBDB DE FÉltONNK.
Monsieur de Humyères, si tost que j'ay eu
receu rostre lectre du xv"'"' de ce moys j'ay
faict faire une dépesche au premier président
de Paris pour sçavoir l'occasion pour laquelle
il veult plus tost l'aire la convocation et assem-
blée pour la rédaction des cousluines du gou-
vernement de I'éronne à Monklidier que en
la ville dudict Péronne, qui est le premier et
principal siège dudict gouvernement, et luy a
esté mandé que le Roy monsieur mon (ilz,
ne voullant qu'il soytencela préjudicié à l'auc-
lorité de iadicte ville, qui luy a esté recom-
mandée pour beaucoup de considérations, en-
tend que Iadicte convocation et assemblée se
face audict Péronne cl que à ceste cause je
vous en envoyé les despesebes pour eu faire
l'aire la publication; à quoy je ne pense pas
qu'il face faulte ny difficulté; et si d'avanture
il la faysoyt, je liendray main qu'il y sera
pourveu suivant l'intention du Roy mondict
sieur et filz et selon qu'il est de raison. Priant
Dieu, Monsieur de Humyères, qu'il vous ayl
en sa saincte garde. Escript à Fontainebleau,
le xxme jour de febvrier i f> G 7 .
Caterute.
Rourdin.
1507. — as février.
Copie. Bibl. nal. fonds français, n° 1075» , f" 700.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, j'ay à \ous res-
pondre par cesle icy à deux despeebcs que nous
avons resceues de vous, l'une du vinl-huic-
liesnic du passé et l'autre du quatriesme de
R1NE DE MÉDICIS.
ce mois1. Par la première vous nous mandez
combien ils désirent par delà que le roy d'Es-
paigne pourvoye à ses affaires du costé du
Turc qui le pressent, et suis merveilleusement
aise que maintenant ils louent et approuvent
en leur faict ce que autresfois l'on a tant voulu
blasmer au nostre, quand l'on vouloir, que
pour la cause qui se présenloit nous achevas-
sions de ruiner ce royaume. Ils esprouveronl
quel il y faict2 et combien sonl empeschez
ceulx qui s'y trouvent. Quaui à moy, je loue
Dieu de quoy nous en sommes dehors et le
prie de très bon cœur de ne nous y laisser ja-
mais retomber. J'ay esté aussi fort aise d'avoir
veu par ce que la royne madame ma fille
vous a dict par deux fois et semblablement le
prince d'Evoli, que le roy monsieur mon
beau-fils ait prins de si bonne pari, comme il
a faict, la response que nous avons faicte à son
ambassadeur sur le passage qu'il nous a de-
mandé; mais je m'asseure bien qu'on peut
avoir changé cella comme nous avons veu par
voslre despeche du quatriesme es propos que
le duc d'Albe vous a tenus, par lesquels il est
aysé de voir qu'il ne se conteuloit, puisqu'il
en parloit, comme de chose que l'on feroil,
1 Dans le n° 1 0 7 ."> 1 .qui renferme toutes lesdépèchesdu
sieur de Fourquevaux, il ne se trouve que la dépêche du
Zi février qui mérite d'être reproduite pour expliquer
celle-ci : f Le Roi Catholique m'a dit, écrivait-il, que Voz
Maiestez doivent avoir devant les yeux (pie, si Flandres
ne se réduit à entière obéissance, la France estant,
comme elle est desjà, divisée de religion et opinions, se
divisera davantage tant sous le prétexte qu'autres occa-
sions qui pourront naistre à la journée, si bien qu'il n'y
aura faute de chefs ni de suite pour troubler vos Estatz
aussi souvent qu'une mouche leur passera devant le nez;
par conséquent Voz Majestez et ce roy viviez en soucy et
danger toute voslre vie. Tant ) a, Madame, que je lui
répondis froidement que, de vostreparl, yavoil toujours
eu telle correspondance d'amitié comme L'alliance requé-
rait.» (Bibl. nat., fonds franc., v. 10751, p. 645.)
- Quel il faict, de quelle importance cela est.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
13
s'assturant que nous ne luy sçaurions refuser.
Vous verrez sur cela ce que le Ro\ monsieur
mon fils vous en respond '. Je trouve bien es-
trange comme maintenanl ilpresche tantceste
bonne intelligence qui doibt estre cuire nous,
qu'il recommande tant ceste union el accrois-
sement d'amitiez, veu que, quand nous l'en
avons luy mesme recherché à Bayonne, il a
tant faict le froid que je ne pensoisque jamais
il luy en peul venir envie. LeRoymondicI sieur
et (ils fera toujours pour le roy son frère tout
ce qui scia convenable à la bonne amitié qui
1 kII semble, écrivait Charles IX, qu'ils veulent entre-
prendre ce passage par la Fiance, comme estant certains
que je ne leur puis refuser. Je ne double point que vous
n'ayez sur cela bien respondn, suivant ce que je vous
avois mandé, que ce refus ne vient pas de faute
d'amitié et bonne volonté, mais de crainte que celte sienne
commodité m'incommode tant que ses affaires ne s'en
portent pas mieux. Kl en cella, s'ils vous en reparlent, il
faut toujours tenii ce même langage, alléguer l'eslérililé
'!" livres par <v>.le lisi.-r ■ de mes pays, la difficulté des
chemins, et le danger éminent qu'il y auroit, comme
vous a 1res sagement dict le prince d'Evoli, que ceste
grande compagnie Gel armer eleslever ceux de la nouvelle
religion qui sont en mon royaume. Et quant à la capitu-
lation que j'ajf faicte avec mes subjects, dont ils ont élé si
marris, aprez que j'ay veu les combats tant de Ibis réi-
tère», les batailles données, les villes prinses d'assaut
ne profilant de rien que de me ruvner déplus en plus et
me faire perdre tous les jours des plus grands houmes de
aies subjects qui fussent en la chrétienté, j'ay mieux aymé .
parl'advis el conseil de mes plus fidèles serviteurs, faire
ce que j'ay faicl que de perdre le reste, et Dieu m'a faict
si heureux qu'an lieu de la ruine que je voyois préparer
dans peu de temps el de l'autre la subversion de tout mon
Estât, qui étoil par trop apparente, je vis en repos et mon
royaume se refaict tous les jours. Ils y sont maintenant ,
rou il que c'esl 1 1 ce nbien ceux qui s'j trouvent
sont empeschez, el mais qu'il/ ayenl hasardé deux ba-
tailles, comme j'ay faict, l'on verra comment ils s'en
trouveronl et s'ils en sont quittes à meilleur marché que
je n'a) esté; mais tant y a que pour qui que ce soit ni
pour quelque caui i qui puisse subvenir, je me garderay,
lant que je pourray, d'y revenir.» (Fonds Iran
m' io7.,,. p. 697.)
est entre eulx; à quoy il ne manquera jamais:
mais aussi il mettra toute la peine qu'il pourra
à ne fayre chose dont il luy puisse arriver, el
à son royaume, trouble, ruine ou dommage.
Vous m'avez faict fort grand plaisir de m'ad-
vertir de la grossesse de la roy ne madame
ma fille, comme elle-mesme me l'a asseuré. Si
cella est et qu'elle doive suivre son mari, je
crois qu'il ne la mettra en mer et qu'elle pas-
sera par ce royaume. Vous mettrez peine de
descouvrir ce qui en sera et de nous en advertir
de bonne heure. Bien les pourrez vous asseu-
rer, s'ils vous en patient, que cella ne nous
peut estre que. très agréable et que le Roj
monsieur mon fils et moy serons tousjours in
finiment aises de la voir, mais que vous nous
en advertirez pour sçavoir ce que nous aurons
sur cella à vous commander. Quant à la pour-
suite que faict la ge'ne'ralle d'Elbevne contre
vous, le Roy mondict sieur et fils luy a escrip!
pour la prier de la superce'der et de vous
bailler main-levée des terres qu'ils vous ont
saisies avecques asseurance de la payer et de
luy satisfaire de ceste debte, sans qu'elle s'en
attache plus à vous, d'autant que le Rov mon-
sieur mon fils en est débiteur, lequel lapa]
et vous en faicl don de très bon cœur, afin qui
vous en demeuriez en repos et que cella ne
vous nulle en peine. Priant Dieu. Monsieur
de Forquevaulx, vous avoir en sa saineti
digne garde. De Fontainebleau, ce \\\r jour
de febvrier 1 567.
Catehine.
1 1567. — »7 février '.]
'ni Bibl. h iî fonds français, n* 8991 , r° 39.
A HONSIE1 11
LE CONESTABLE l>E MONTMORENCY.
Mon coin;. ère. j'é a\slé bien ayse d'avoir veu
1 Charles l\ écrivait au connétable, de Pontaim
bleau >■! de <.'i main, le 1- février 1&67 I ffje
iâ
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
par vostre lelre que comensés à vous guérir,
ayspérant que Dieu vous rendre' byeutot asés
sayn pour nous \cnir Irover, cet que je désire
ynfinimenl. Quant à nos novelles, nous enn
oyons de beacoup de lyeulx, corne si fous
avoyst envye de recomenser encore quelque
malheur, come je croy que aurés ccu de seulx
qui oui aysté prias enn Avignon, de quoy
l'on ne sel encore la vérité; mes le Roy mon
fils ha mandé au sr de Joyose1 de s'ann aler
el savoyr du2 le tout vyent, ausi de Nerbonne
parellement et depuis eune myne que le prési-
dent de Birague3 et Cbambero diset avoyr
découverte à la sitadellcde Lion et sont après
à savoyr dont elle a comensaye. J'espère, mon
compère, puisque toutes ces cbauses sont dé
couvertes, si ayle sont fayste pour recomanser,
que c'et sine que Dyeu ne le veult permetre;
car je m'aseure que. Ton y donnera si bon
hordre qui n'oront plus moyen de achever
sy tout" mauvèse volante, et toutes ces
chauses aveques d'aultres que vous dyré de la
réponse du duc de Ferrare touchant l'Ampe-
reur me font désirer que soyés ysi; qui me
fayst vous prier vous en volouyr venir le plus
tost que pourés et en set pendent prïré Dyeu
vous donner très bonne santé.
Vostre bonne coumère et amye,
Catemne.
prie de vous guérir bientost àceste fin que vous nous ve-
niez trouver, afin de participer au plaisir que nous avons
isyi. (Bibl. nat., fonds fiançais, n° 3207, p. 43.) Cathe-
rine ajoutait de sa main : trJe suis bien marrye de vostre
mal, mes que soyez bientost guéri , je ne seré pas marrye
que conoysiés que n'este seyn en neul lyeu tentque aveques
nous, qui me fayst désirer qu'i venyés bientost.)!
1 Jnyose, Joyeuse.
2 Dm, d'où.
3 A la fin de septembre i565, le président de Bi-
rague avait remplacé M. de Losses en sa qualité de gou-
verneur de Lyon. Voir Péricaud, Noies surLyon; Archives
du llhône, t. VIII, p. 25; t. X, p. 3o5.
4 Sy tout , si tost.
[1566. — 37 février.]
Aut. Bibl. nat. fonds fronçais. n° 3aga , f" 1.
A MON COMPÈRE
MONSIEUR LE CONESTABLE.
Mon compère, le Roy mon fils vous envoy
cet courier pour vous averlyr des novelles qu'il
a eue lent des costé Erigletere et Alemagne,
el veyré que set jeune lu ' n'a pas aysté Ion-
temps roy ; s'il eut aysté plus sage je croy qu'il
l'eut encore en \ye'2. C'eyt grent heur pour la
royne ma fille d'enn estre défayste au condi-
sion que nous avons entendu par le Croc que
la voyt. Nous somes arivés en cet lyeu3 qui aysl
si embely que je vous aseure que le Roy mon
fils l'ayme bien tort et dist qu'il ne voldroyl
aystre encore à Parys. Je vous ay si bien fayst
loger el acomoder que je voldroys que fusiés
dejeà ysi , m'aseurant que vous y troverés byen.
Vous voyrés cet que est veneu d'Avignon et
la provision que le Roy mon fils y a donnée.
Je vous aseure qu'il y a déjean'' qui ont belle
envye de remeuer ménage; à quoy y nous
fault bien prendre guarde el prier Dieu de
nous conserver le repos où nous somes, cel5
que je luy supplie et vous donner cet que dé-
sirés.
C\TER1NE.
1 F«, fou.
3 Dainley fut assassiné le 10 février, à 2 heures du
matin. Voir les Lettres de Marie Sluurt, publiées par
Labanoff, t. VII, p. 108 el 109; Melvil, Mémoires,
p. 17/1 ; Miss Strickland, I. V, p. 177 et suiv.; Chalmers,
Vie de Marie Stuiirt ; Gaulthier, Vie de Marie Stuart ,
t. I, p. 3up, et 35g; Teulet, Relations de la France avec
l'Ecosse; Calendar oj State papers (1 566-1 568), William
Drury to Cecil , p. 176 et 178.
1 Fontainebleau.
'' Déjean , des gens.
5 Cet, ce.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
15
1567. — :>7 février.
Ortg. Bibl. nat. fonds français, n" 3to,o , f* i8.
\ MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, ce porteur vous va
retrouver, amplement instruit de l'intention
du Roy monsieur mon (ils sur ce qu'il lui est
venu dire de voslre part, et m'aseurant qu'il
vous en rendra lion compte, ce petit mot ne
sera davantaige que pour vous dire que je ne
sçay que vous répondre quant aux baux ' et
rennes des tailles que ceulx du conseil nesoienl
arrij \ ez] pour ce que s'y est l'aicl a esté par leur
advis. Je vous pronielz bien que si les sieurs
de Carrouges et de la Meilleraye demeurent
commissaires en ce qui est de leur département,
je ne pcrmecleray que vous soyez moings favo-
risé que eulx, comme celluy qui n'a moings
de moyen de faire un bon service au Roy mon-
sieur mon fdz, et qui n'a le soulaigement de
-on propre peuple en moindre recommandation.
Priant Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il
vous ayt en sa garde. Escript à Fontainebleau,
le xxvue février 1 5(J7-
Catebine.
BoUBDIN.
[1567. — Mars.]
\ut. Bibl, nat. fonds français, n° 339a, P a3.
A MA COUSINB
LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, j'é reseu voslre letre par Jean-
Batiste et veu i|ue n'estes encore si sayne que
je pansoys et ausy n'estes relevée, qui m'a y
l'aysl panser que avés aysté byen plus malade
que de coteumes. Je voldroys que fnt-iYs
ysi pour voyr le plus beau heu qu'yl est
' Mois brûlés, mais que nous rétablissons d'après une
ordonnance de Charles IX. (Même volntue, p. '19.)
posible ' et prinsipalement pour vous avoyr
auprès de moy; et quant à cet que ledisl Jean-
Batiste m'a dist,je métré pouinede fayr avoyr
la consellerieà l'avocat, mes que ne souyt du
nombre de celés que son seigneurable. Je luy
ay dist qu'i ballast au sr de Lansac vostre mé-
moyre, afin de reguarder tout cet que Tons \
poura fayre, cet que devés aystre aseuraye que
m'anployré tousjour pour vous et vostre man
et cet qui vous touche d'ausi bon cour et vo-
lante que parante que ayés.
Vostre bonne cousine,
Catebinb.
1567. — 1" mars.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10761 , f° 705.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, j'ay veu par la
lettre que m'avez escripte du quinziesme du
passé les calomnies que les Genevois2 ont
voulu mettre en avant par delà après la mort
de sr Pietro Corso du secours que je luy don-
nois. Et pour ce que cest une pure mensonge
sans fondement ny apparence, je suis d'advis
qu'il ne faut, sinon s'en mocquer, ny vous
mettre en peine de rabbatre tels coups. Le
clymal de leur pays est subjecl au \ice, et le
peu d'affectiou qu'ils ont de tout temps porté
à ceste couronne les induira tousjours assez à
le suivre. Pour relia ne lairrons nous d'en-
voyer au s1" Nicolo de Grimaldi le passeport
qu'il désire et dont vous nous avez cy-devant
escript ; et pour vous avoir au long escript par
vostre courrier, cella me gardera de vous dire
rien davantage, si n'est vous prier que uous
ayons de voz nouvelles le plus souvent qu'il
1 La cour était encore à Fontainebleau. Voir une
lettre de l'ambassadeur vénitien Correro. (Bibl. nat.,
lilza V, p. 99.)
5 Génois.
Ifi
LETTRES DE GATHi:
vous sera possible; à quoy me voulant pro-
inelre que ne faudrez,je prie Dieu, vous avoir
en sa saiucte et digne garde. Escript à Fonlai-
bleau, le premier jour de mars 1667 '.
Caterime.
1567.— 1" mars.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3178, f° 5i.
A MONSIEUR D'HUMIÈRES.
Monsieur d'Humyères, ce petit mot de lettre
que je vous faictz présentement n'est à autre
intention que pour vous prier que vous me
recouvrez le plus que vous pourrez de cignes
masles et femelles, de ceulx qui n'ont poinct
encore d'œuf, et me les envoyez en ce lieu
par hommes exprès que je feray payer des
liai/, qu'il aura faictz en son voyaige. Priant
Dieu, Monsieur de Humyères, qu'il vous ayt
en sa saincte garde. Escript à Fontainebleau,
ce premier jour de mars 1667.
Caterine.
Bourdin.
1567. — 2 mars.
Copie. Arch. nat. H. 178a , f* m< uh"h.
A MESSIEURS
LES PRÉVOST DES MARCHANS
ET ESCHKVI>S
DE LA VILLE DE PARIS.
Messieurs, le Roy monsieur mon filz m'a
accordé que, pour me délivrer et satisfaire à
plusieurs grosses debtes que j'ay esté par né-
cessité contraincte de créer depuis six ou sepl
ans en ça autant et plus pour son service et
affaires que pour les myenncs, je \ous nm-
stitue quarante mil livres tournoys de rente,
' Voir dans le n" 10751 du fonds français, p. 703,
un. lettre de Charles IX à M. de Forquevaulx du même
jour; elle ajoute quelques détails à celte de la Heine.
RINE DE MÉDICIS.
et pour seureté d'icelles je vous vende et aliène
à condition de rachapl perpétuel les dom-
inâmes des contez de Senlis, Clermont en
Beau voisin, Meaux et Crécy, ensemble les
fermes des aydes desdits lieux dont il m'a cy-
devant donné la jouyssan.ee , tant pour IVntre-
lénemenl de mon estai et maison que pour le
payement d'une partie de mes debtes et pour
que, à présent, yl m'est besoing de faire ladicte
constitution ou vendilion, allin de recouvrer
l'argent pour me délivrer d'une infinité de
personnes ausquelles je doibz, je vous prie,
Messieurs, voulloir accorder et accepter la
restitution de xlm livres de rente ou alliéna-
tion desditz contez et fermes des aydes, la-
quelle j'entends vous faire avecques toutes les
seuretez que trouverez esire requises et né-
cessaires que j'aille faire ratiflîer par le Roy
monsieur mon filz suyvant ce que présente-
ment je vous en escriptz et mande. Ce faysanl
vous me ferez bien grand plaisir et service
que me trouverez preste de reconnoistre en
tout ce que vous me vonldrez employer, et sur
ce je supplie Dieu. Messieurs, vous avoir en
sa saincte garde.
Caterine.
Fisiïs.
Escript a Fontainebleau, le 11e jour de mars
mil V i.wii.
1567. — 8 mars.
Copie. Record office , Stale papers . France.
V MONSIEUR DU CROC.
Monsieur de Crocq , estimant que nous ne
sçaurions donner plus de contentement à la
royne d'Escosse, madame ma belle-fille, que
de tenir près d'elle personne qui la puisse
consoler de la part du Roy monsieur mon fils
et de la mienne, et donner faveur à ses af-
faires en la poyue et ennuy où elle peult eslre ,
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
17
le Roy mon fils a advisé vous y renvoyer in-
continent, ce qui me faict vous prier nous
venir retrouver sitost que vous aurez repceu
cetle lettre. Cependant je feraj tenir vostre
dépesche, afin que vous ne perchez point de
temps. PriantDieu, Monsieur de Crocq, vous
donner ce que désirez. De Fontainebleau le
mu jour de mars 1667 l,
Catehihb.
1567. — 10 mars.
Orig. Bil>l. uat. fonds français, n1 3178, f° 5s.
A MONSIEUR D'HUMIÈRES.
Monsieur de Humières, j'ay esté bien ayse
d'entendre par vostre lettre du \f de ce nioys
t]u'il soit arrivé à Péronne de quoy faire tra-
vailler auxouvraiges delà fortiffication etque
vous ayez faict pourveoir à la scureté des
vi"' livres, qui vous ont esté envoyez pour y
commencer suivant le reiglement qui en a esté
l'ait; qui est pour obvier auxabbuzqui y sou-
loient y mectre les trésoriers, et tellement as-
' Voici une lellre de Charles IX à la reine Elisabeth,
datée il- Fontainebleau le 8 mars :
ttTrès hantte et 1res excellente princesse, très chère
el très amée seur et cousine, l'inconvénient advenu en
Ecosse est cause que nous envoyons présentement par Me
la le s' du Croc nostre conseiller et maistre d'hostel ordi-
naire présent porteur pour consoler en ceste afliction
nostre tics chère et très amée seur la royne d'Escosse
et résider auprès d'elle nostre ambassadeur, ainsi qu'il
vous fera entendre, l'ayant chargé aussi vous visiter en
passant de nostre pari et remercier de la dé nstration
que vous faites à la continuation de nostre mutuelle ami-
tié, en laquelle nous vous prierons croire que vous ne
trouverez jamais de nostre costé que toute correspon-
dance, comme il vous fera plus au long entendre, dont
vous le croirez, s'il sous plaist, comme vous feriez nous-
mesme, qui prions Dieu, très haulle el lus excellente
princesse, nostre lies chère el très aînée sein', sons avoir
en sa trèssaincte el digne garde. Escripl .i Fontainebleau,
le vi il" jour de mars 1567.71 (Record office, StaU / '
pirs, France, vol. 5o.)
Cathsbihb ut; Mioicis, — ut.
seurer lesdiclz deniers qu'il ae soit plus en
leur discrétion d'en retenir, mais soient tous
employez es elfeelz pour lesquels ilz sont or-
donnez et destinez; à quoy je vous prie avoir
continuellement l'œil ouvert el surtout que
lesdiclz ouvraiges se lacent suivant les des
saings si bien et à propos que une erreur ne
nous face poinct perdre ce que l'on y aura
employé et de temps et d'argent. Mais que
vostre homme que vous avez envoyé vers Va-
lentianes soit de retour, vous ferez service bien
aggréable au Hoy monsieur mon lilz de luy
mander toutes les parlicularitez qu'il vous en
aura rapportées, el si d'ailleurs il nous vient
chose qui en soit digne. Il vous a accordé la
prébende de Péronne dont vous m'avez es-
cript, et sera bien ayse el moy aussy, si
vous nous pouvez recouvrer et envoyer la
demye douzaine de cignes, dont vous faictes
mention par vostredicte lettre. C'est pour en
peupler les canaulx et l'estang de ce lieu.
PriantDieu , Monsieur de Humières , qu'il vous
ayt en sa saincte garde. Escripl à Fontaine-
bleau, le \c jour de mars 1JG7.
CaTEMKE.
BoiJRDlN.
1567. — 10 mars.
Orig. Uii.l. uni. fond* français , n" .')a i S - f> 3o.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, vous verrez bien au long par la
Lettre du Roy monsieur mon 61s ce qui est
advenu à Lyon ' el les provisions que nous y
1 Correro, l'ambassadeur de Venise, dans une dépêche
du 30 mars fait mention d'une surprise tentée sur la ci-
tadelle de Lyon et déjà mentionnée dans une lettre du
37 février. sBirague le gouverneur en lui si effrayé,
qu'il a gardé, dit-il, trois compagnies qui devaient
partir pour le Piémont. On a usé de représailles et brûlé
3
1 uni MAI i"1AH.
18
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
avons données; sur quoy je vous prye nous
vouloir ung petit mander vostre advis, et si
vous n'espérez pas que par le moyen des-
dietes provisions ladicte ville sera pour demou-
rer en paix, et attendant de voz nouvelles je
prye Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincle
garde. De Fontainebleau, le xc jour de mars
1 5 G 7 .
(De sa main.) Mon cousin , je n'eseryps poynt
pour cet heure à votre femme, mes sete-ci sera
pour tou deus, car je lui veulx mender la
résolution de toutes vos afayres auquèles je y
fayré de sorte que j'espère que conoystrés la
bonne volante de
Vostre bonne cousine,
Caterine.
. robertet.
1567. — la mars '.
Minute. Bild. nat. fonds français, n° 2.3193, f° 193.
AU CAPITAINE BREUL.
Capitaine Breul, le Roy monsieur mon filz
\ous sçait fort bon gré du service qu'il a reçu
de vous2 d'avoir laid an-ester Boullant, qui
estoil receveur général de Paris et qui s'estoit
absenté, pour estre demeuré redevable d'une
bonne somme d'argent. Et pour ce qu'il dé-
sire le faire venir à Paris pour la vérification
de son deu et recouvrement d'icclluy, il mande
au s de Matignon qu'il l'envoyé prendre et le
faire amener seurement audicl Paris, ainsi
que vous verrez par la lettre qu'il vous en es-
rript, au contenu de laquelle je suis si asseu-
les bancs du tempte protestant.* (Bilil. bât., Dépêches des
ambassadeurs vénitiens, lilza V, p. <)Q.)
1 An clos est écrit : I.etlre de la royne au capitaine
tîrenl du xu" jour de mars 1067.
- Voir la lettré clé Charles IX, mène volume,
p. 191.
rée que vous ne l'auldrez de satisfaire que cela
me gardera de vous en dire rien davantaige,
mais vous asseureray bien que ce que le susdict
Boullant doyt est assigné à des parties si for-
cement nécessaires et importantes au service
du Roy tnondict sieur et filz qu'il n'en peut
estre délivré ailleurs, sans cela j'eusse pris à
aussi grand plaisir de vous faire gratiflier de
la meilleure partie de sa deble au payement
de ce que vous distes vous estre deu, comme
je voy que vous avez procédé en l'arrest du-
dict Boulant en serviteur qui ayme le service
de son maistre,et sur ce, capitaine Breul, je
prie Dieu vous avoir en sa saincle garde.
1567. — i5 mars.
Orig. Archives de Modène.
A MON COUSIN
LE DUC DE FERRARE.
Mon cousin, avec loutz les regretz de ce
monde je vous commenceray ceste lettre pour
vous pryer que, mectant par vous en considé-
ration la qualité du temps et Testât de notre
royaulme, vous ne vuellyez trouver estrange
ni attribuer à faulte de bonne volonté, si en
laict des payements de vos debtes l'on ne
s'est peu estendre pour ceste présente an-
née en plus avant que à ce que nous vous
avons cy-devant escript par le sr de Montmo-
rin et l'avons encores dict présentement au che-
vallyerBernyer présent porteur; ce que je vous
prye, mon cousin, vouloyr prendre de bonne
part et non penser que cecy procedde d'autlre
endroict qu'à l'impossibilité qu'il y a de vous
faire myeulx, laquelle cessant, dont Notre Dieu
nous en fera la grâce cy après, vous debvez
aussi attendre et espérer de nous les mesmes
bons et favorables traictementz que le Roy
monsieur mon (ilz et moy désirons estendre
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS.
19
et contiuuier à l'endioicL d'un» si proche et
affectionna parent que vous nous estes; et pour
ce que sur ce faict je me suys bien au long
iaysse' entendre audit cavallyer Bernyer,
je ne vous eu diray davantage, en pryant
Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincle
garde. De Fontainebleau, ce xve jour de
mars 1 5 < j 7 .
Votre bonne cousine,
Caterine.
1507. — 1 (î mars.
Orig. Record office, Staie yapers , vol. XL.
A MONSIEUR L'AMBASSADEUR
DE LV ROYJVE D' VMILKTERRE,
MADAME MA EONNE SEUH.
Monsieur l'Ambassadeur, j'ay ou responce
des commissaires depputés à l'aire le procès
du cappilaine Pierre Paul ', prisonnier à Bour-
deaul.x pour aucunes déprédations dont il est
chargé et entre autres d'une concernant au-
cuns subjecls de la royne d'Angleterre ma-
dame ma bonne sœur voslre mailresse, dont
voue me feistes bailler les informations que
je leur a\ois envoyées. Ils escripvent qu'ils
n'ont besoing que des témoins y nommez. Les
prinripaulx desquels sont Anglois. Si vous
vouliez envoyer là lesdicls lesmoings, le
1 «Extrait d'une lettre escripte au Roy par les com-
missaires depputes à faire le procès de Pierre l'aul :
rSyre, nous trouverions très bon pour l'exécution
de vos commandements s'il estoit vostre lion plaisir
dire à Monsieur l'Ambassadeur d'Angleterre que les
marchands dudict pays qui se plaignent de la dicte
deppn'clalioii mentionnée .<ux informations qu'il a mises
par devant Vostre Majesté pour estre satisfaiçl à la répa-
ration qu'il demande; car partie desdits tesmoingg sont
Ari|;lois en lesquels nous sei on! mal aises que nous pensions
recouvrir sans son ayle, ou des marchands plaintifs, et à
(es fins nous renvoyons ces informations qu'il vous a pieu
envoyer andicl sieur président, ayant l'original par devers
iioiis.t (Record »//"'•, France, vol. 5o.)
procès dudict prisonnier sera bientosl faicl
et est le plus expédient, ainsy que vous
pourrez mieulx entendre par ung extrait
de leurs lettres que je vous envoyé avecoues
lesdites informations, désirant que en cela
et toute autre chose qui concernera la dicte
dame royne, vous ayez ici toute satisfaction.
Pliant Dieu, Monsieur l'Ambassadeur, vous
avoir en sa saiucte garde.
Escript à Fontainebleau, le \vic jour de
mars 1 5O7.
De i.'Aibespixe.
Caterine.
1567. — 91 mars.
Copie. Ribl. nat. fonds français, n° a3io,3, f° 237.
VI CAPITAINE VRGOSSE1.
Capitaine Argosse, vous verrez ce que le
Roy monsieur mon filz vous escript- pour ne
permettre que Italien ny autre estrauger de
quelque nation qu'ilz soyent, puisse se retirer
et habiter en sa ville de Calais, pour ce que,
estant place de frontière si enviée, il ne nous
l'ault là dedans que des Francoys naturels; à
quoy vous donnerez l'ordre que le Roy mon-
dict sieur et filz vous mande par sa lettre el
aurez l'œil sy ouvert sur ceuh qui vont cl
viendront là dedans, qu'il ne vous en puisse
estre riens celé ny desguisé, et n'ayant accoinc-
tance et intelligence avec aucuns des habitai!.-
de ladicte ville que vous n'en scachiez la vérité.
Priant Dieu, capitaine Argosse, qu'il vous ayl
en sa garde.
(Au dos.) Au capitaine Argosse, du .vu' jour
de mars 10C7.
1 Le n" n3i(|.'i du fonds français renferme plusieurs
lettres du capitaine Arrjosse, toutes datées de Calais.
1 Voir la lettre du lioi qui anonq>a;;ne celle-ci. I Meule
volume, 1 -?o.G.)
3.
•20
LETTRES DE CATH
1567. — 21 mars.
Orig. Itilil. nat. fonds français, n° 3aoi , f' '17.
A MON COMPÈKE
MONSIEUR LE CONTESTABLE.
Mon compère, j'eusse bien voullu que les
nouvelles que ce porteur nous a dicles de
vostre part eussent esté meilleures et de plus
grande santé, que je prie Dieu vous renvoyer
bien losl, aflin que nous vous puissions aussy
tant plus lost reveoir icy. Nous avons veu le
roolle des commisseires que avez cboisis poul-
ies monstres de la gcndarmerye, ausquelz j'en
fera y expédier les commissions; et cependant
le trésorier des guerres Bâillon a advisé vous
renvoyer le département que vous avez fa ici
des compaignies et uug aullre qu'il a dressé
pour la commodité des payemens selon les as-
signations qu'il a eues, allîn que sur l'un et
l'aultre vous nous mandiez vostre advis et
que, suivant icelluy, il despesche les payeurs
pour le recouvrement des assignations , et quant
à la publication des monstres les despesehes
en ont esté envoyées suivant le roolle des gar-
nirons que vous en baillastes au trésorier der-
nièrement qu'il lui devers vous; en quoy ne se
peult plus riens changer, vous priant, pour fin
de la présente, nous tenir le plus souvent que
vous pourrez advertiz de vostre disposition.
Priant Dieu, mon compère, vous avoir en sa
saincle et digne garde. Escript à Fontaine-
bleau, le xxi° jour de mars 1 5G7.
[De sa main.) Mon ropère, je suis bien
marrye que si so\ent vous retombiés malade
et je panse que, jeusques à cet que soyés ave-
ques nous, ne seré bien guéri et j'é veu que
trovés bon cet que avons délibéré et que vostre
opinion est conforme à cet que a\ions pansé,
quv sera cause que plus hardiment nous les
dépécheron. VI est passé par i -î Don Antonio
ERINE DE MÉDIGIS.
de Mendose que le roy d'Espagne envoyé pour
fair pa-ser les Ayspagnos par Lorayne, les-
quels ne sont encore embarqués. Guérisé-vous
bien tost el croyés vostre femme, afin que ne
retombiés plus et que vous en puissiés venyr
ysi.
Vostre bonne coumère et amye,
Caterine.
1567. — 23 mars.
Minute. BiLI. nat. fonds français, n° a3io,3, f° aa8 v°.
A MONSIEUR*
LE MARÉCHAL DE MONTMORENCY.
Mon cousin, je n'adjousteray riens à la
lectre que vous escript présentement le Roy
monsieur mon filz ' et sera seullement ce
petit mot pour vous dire que le plus grand
service que vous lui sçauriez l'aire c'est de
vous en aller à Paris pour y donner ordre
que ceulx de la religion prétendue réformée
s'y comportent doresna\ant plus modestement
qu'ilz n'ont faict parle passé, d'aultant qu'il y
auroit à craindre, s'ilz continuoienl en leurs
contraventions, que cela ne nous amenast
un grand trouble, non seullement en ladicte
ville, mais aussi par tout ce royaume dont
1 Voici ceque lui écrivait Charles 1\ : r- Ayant vu le mé-
moire que Trifjnac m'a apporté de vostre part, j'ay esté bien
aise d'entendre que vous avez envoyé devers les princi-
palx de la religion prétendue réformée estans à Paris
pour leur remonslrer qu'ilz ayent à se contenir. » [Tbxd. .
p. 233.) — Dans le mémoire que Trignac apporte au
Roi nous lisons : « Aucuns de la religion se voyans tra-
vaillez el à leur advis trop rigoureusement recherchez par
les ministres de la justice de ce qu'ilz faisoient dans leurs
maisons sansauruns scandalle ne esmolion eussent volon-
ti'Ts faict d'une cause particulière celle commune et gé-
nérale s'ilz n'eussent esté retenuz par ceux qïTe M. le ma-
réchal a employez.^ (lhiil., p. -m 8.) — Voir une lettre
de Montmorency à la Reine, du aô mars suivant, pour lui
annoncer qu'il s'est rendu à Paris et qu'il répond de sa
tranquillité. (Ibid., p. -v'i i.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
21
vous sçavez bien que nous n'avons pas de
besoing et qu'il en l'aull oster de bonne beurc
toutes les occasions, n'estant riens plus néces-
saire pour prévenir un tel mal que de faire
exactement observer les édilz du Roy înon-
dict sieur et lilz et contenir un cbascun soubz
l'observance d'iceulx, ce que vous estant assez
recommandé, je ne vous en diray riens da-
vantaige ny feray la pre'sente plus longue que
pour prier Dieu vous a\oir en sa sainte et
digne garde.
1507. — 9.3 mars.
.Minute. Bibl. nat. fonds français, n° a3ig3, f° a36.
\ MONSIEUR DE TRANCHELION.
Monsieur de Trancbelyon, j'ay receu voslie
lectre du xvne de ce moys 1 et veu par icelle
et par le mémoire que m'avez envoyé ce que
vous avez pu apprendre de Testât des cboses
de voz voisins, dont nous avons jà eu advis de
noslre ambassadeur, mesme de leur deffaicle ad-
venue près Anvers. Il est vray que nous n'avons
riens sceu de ceste sédition de Cambray dont
parle voslre mémoire. Vous mectrez peine de
sçavoir^i la cbose aura passé plus oultre et,
- il y a riens qui le mérite, ferez service au
l'm\ monsieur mon filz de l'en advertir bien
particulièrement. Priant Dieu, Monsieur de
1 Voir dans le n" fl3io,3, p. ao6, relte letti-- de
Trancbelyon à la Reine. Il lui annonce que le comte
d'Egmont et le sieur d'Arscot sont partis de Bruxelles
mercredi dernier, et que, arrivés samedi dans le voisinage
de Valenciennes, ils vont tenter d'y entrer. Ceux de la
ville sommés par eux de se rendre ont demandé le
temps d'en délibérer. Dans le mémoire joint à sa
lettre, il parle d'une défaite près d'Anvers et d'un tu-
multe survenu à Cambrai. C'est au combat d'Aus-
Iruweel qu'il fait allusion. Voir les détails de' cette ba-
taille dans la Corrttpondancê du cardinal de Granvelle
publiée par Edmond t'oullel. I. II. p. 3lO.
Trancbelyon, de vous avoir en sa saincte el
digne garde.
(Au dos.) A Monsieur de Tranchelyon, du
2 3e jour de mars 1 56^.
15C7. — 20 mars.
Orig. Arc]), des Médias à Florence, dalla liiza U-iO.
nuova uuuierazione. p. aa&.
A MON COI SIN
MONSIEUR LE PRINCE DE FLORENCE.
Mon cousin, pour ce que je désire singuliè-
rement que la statue que je faiz l'aire à Rome
soit achevée , et mise en telle perfection
qu'elle puisse correspondre à l'excellence d'un;;
cheval qui est jà faict pour servir à ceste en-
core, je vous prye \ouloir pour quelque temps
licentier et bailler congié à ung nommé Je-
ban Boullongne, sculpteur, qui est à vostre
service, pour s'en aller à Rome besongner et
mectre la main à ce que dessus, suivant ce que
lu\ dira et fera entendre de ma part le sieur
Hannibal Rucelay, aucquel je escriptz bien
particulièrement pour ces! ellecl. Et m'asseu-
ranl que en ce vous serez coulant de me
gratifier, je ne vous*feray la présente plus
longue, si n'est pour prier Dieu, mon cousin,
qu'il vous ait en sa très saincte et digne garde.
Escript à Fontainebleau, le \\\ jour de
mars i ')(>-.
(De sa main.) Je vous prie, mon cousin, ne
me refeuser de comender au dict Jean Bolo-
gnese de aler à Rome pour l'ayre la slateuedu
Roy mon seigneur, et se vous fays es cel
plésir je métré poine de le reconestre, corne
eun dé plus grent que pour cel heure je puisse
recevoyr, et m'asseurent que ne me refeuse-
n;s, nevous en fané plus long' di>cours.
\ ostre bonne cousine,
Gatbrinb
l'IZF.S.
-)•)
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
1567. — 38 mars.
Minuit-. Bibl. nal. fonds français, n' a3io,3, f° soi.
AU MVRÉCHVL DE MONTMORENCY.
Mon cousin, je ne sçauroys que adjouler à
la lettre que vous escript présentement le Roy
monsieur mon filz, sinon que je vous prie de
ma part que en affaires de telle importance
que celle qui se veoit, vous donniez si bon
ordre le long de la frontière de Picardye pour
empescber l'entrée et retraicte en ce royauline
à ceulx des Pays-Bas qui, au trouble où ilz
sont, s'en retournant, pour ceste raison, s'y
\ouldroient bien retirer, que nous n'en soyons
poinct en danger de veoir noz villes ny le
royaulme plein d'une telle sorte de gens l,
desquelz, à le bien prendre, je ne voiz pas que
l'on puisse tirer aulcune utilité, mais plus lost
un mezcontentement parmy la plusparl des
subjectz du Roy monsieur mon filz et trop
plus de deffiance qu'il ne seroyt requis pour
la conservation du repoz et la Iranquilité en
laquelle nous vivons. Dieu mercy; qui me faict
\ous prier, encores ung coup, d'y faire selon
la fiance que le Roy mondict sieur et filz a en
vous et que vous sçavez estre nécessaire pour
1 exécution de ses intentions. Encest endroict,
je ferav fin, priant Dieu, mon cousin, vous
avoir en sa saincte et digne garde.
[Au dos.) Au mareschal de Montmorency,
du \\\m mars 1 5 G 7 .
1567. — 39 mars.
Oriff . Bibl. nat. fonds français, n" 3178, f* 55.
A MONSIEUR D'HUMIÈRES,
corvBBSEin ph pébosîïb.
Monsieur de Ilumières, ce petit mot de
1 Voir i i-f sujet une lettre de Tranclielion à Caltie-
rine. (Bibl. nal., fonds français, n° a3ip,3, f° a6i.)
lettre ne sera que pour vous ad\ertir de la ré-
ception de vostre lettre du xxv° de ce mois,
par laquelle j'ay entendu toutes les nouvelles
que m'avez faict sçavoir des cboses de voz
voisins qui m'ont esté confirmées de tantd'en-
droictz, que je les tiens pour bien véritables,
et toutes cboses en si bon train pour le ser-
vice du Roy Catolicque mon beau-fils que
j'espère qu'il n'aura besoing d'envoyer de
grandes forces en ses Pays-Bas pour y resta-
blir son obéyssance toute telle qu'il la voul-
j dra avoir de ses subjects. A mesure qu'il vous
' en viendra aultres advis, vous continuerez à
m'en adverlir, s'il y a cbose qui le mérite.
Priant Dieu, Monsieur de Huinières, qu'il
vous ayt en sa saincte garde. Escript à Fontai-
bleau, le xxix0 jour de mars 1567.
Catekine.
Bourdin.
1567 — 3o mars.
Copie. Bibl. nal. fonds français, n° 10751, f° 739.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, par la lettre
que le Roy monsieur mon fils vous escript '
vous vous trouverez bien avant satisfaict et
respondu aux deux despecbes que noiis avons
eues de vous, la dernière du quinziesme de ce
moys qu'il faut dire avoir esté laissée à Paris
en passant par le secrétaire du conte d'Orne,
si tant est qu'il en fut le porteur, et sommes
atteudents ce que vostre dernière despeche
promet de nous faire eutendre plus au long de
toutes choses de delà où j'estime que l'on aura
bien tost sceu la redilion de Valentiennes 2 et
comme les autres villes des Païs-Bas commen-
1 Voir celte lettre, mime volume, page 735.
2 Le prévôt Morillon écrivait le k mars de Saint-Amand
au cardinal de Granvelle : trCeulx de Valenchiennes sont
esté sommés le dernier du mois passé, lorsqu'ilz ont
bruslé leurs faulxbourjjs, et le premier du présent; et ont
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
23
eoint (à ce que l'ambassadeur d'Espaigne
mesme, qui est icy, m'a escript) à s'accommo-
der, de- sorte qu'il y a espérance, ainsi que
nous esçript aussi le secrétaire que le Roy
mondict fils lient auprès de ma seur la du-
chesse de Parme, que les affaires y passeront
plus doucement que l'on n'avoit eu occasion
de juger jusques icy; qui sera pour rellever le
Roy Catholique de despence d'y faire passer
aucunes forces, dont le pais ne soufriroit
ainsi que charge et foui le. Vous aurez bien
sceu par nos dernières comme le Roy mon
fils a laid accommoder les gens dudict sr Roy
Catholicque de six mille charges de bled pour
subvenir à la nourriture de ses forces es pais
de Savoye, Bresse et la Franche Comté, dont
les despecb.es furent envoyées au sr Francisco
di Barra qui est en Piedmont et n'y a rien en
quoy nous ayons peu favoriser ses affaires qu'il
n'en ait esté volontiers salisfaict, comme j'es-
time que luv aurez bien faict entendre et en-
eores despuis deux jours son ambassadeur a
faict instance de pouvoir faire passer par ce
royaume vint et six mille marcs d'argent en
plalle qu'i] dit appartenir à son maistre et qu'il
faict venir parBayonne. pour mener es Pays-
Bas ou Italie, disant que c'est le sr Buy Gomez
qui luy en aescript pour en faire la requesteau
Roy mon fils, soubs le nom de certains mar-
chands espaignols que vous verrez parle mé-
faict de grandes saillies. Hz ont aussi tué et navré aul-
'ihi;;/ des noslres. L'on tient que, sans les prédieants
>'i Micbid Berlin, ilz se fussent piéçi rangez. Hz parle-
mentarent hier, mais comme ilz vendent mectre condi-
tions. Monsieur de Noircarmes les a repoussé. L'on est
certain qu'ilz n'ont nul estrangiers, qu'ilz ont fanlte de
hled et beaucoup d'autres choses, qu'ilz n'ont que six
enseignes rli>< bourgeois, que le nn-nio peuple s.' louve
esbahi et fasclié. L'on doilit eejoardhui commencer tes
Irenrliiz et il laid à croire que, v.inls le canon, ilz se
rendrniil viliip|i'Uieut.-< I Poul.l . ' .«nvif» mlttin '■ ilil mr-
dmal de Granvell», t II. p. 191.)
moire ci-enclos avec les lettres que m'en a es-
criptes l'ambassadeur. Et encores que nous
ayons sceu qu'il s'est faict infinis abus soubs
semblables occasions et que ayans plusieurs
plainctes des deniers qui se passent par ce
rovaulme par couriers qui feignent aller pour
le service et affaires dudict sieur Roy Catho-
licque et qu'il y ave ordonnance très expresse
de n'en laisser passer un seul escu, sinon que
la moytié ou le tiers en demeure en ce
royaume, néantmoins, pour monstrer combien
nous désirons le gratifier, luy a esté accordé
ledict passeport. Si est-ce qu'il faut que je
vous die que je trouve un peu estrange que,
quand le roy mon beau -fils a besoing de
telles faveurs, qu'il ne nous en escrive point,
joinct que se Iraictant telle négotiation par
main de marchands, il n'est pas sans soubson
qu'il n'y est plus de leur particulier que
d'aultre chose; désirant pour cette occasion
que vous ayez à luy en parler dextremenl el
vérifier si relia est de luy et de son comman-
dement et m'adverlissiez de ce qu'en aurez
descouvert , n'estant pas , comme vous avez bien
sceu, le premier passe-port qui a esté ci-devant
pour semblable respect accordé; car il v a
quelque temps qu'il y en eust un attire de
qualre-vint mille. Ce que j'en dis est que soubs
ce prétexte il s'en tire et emporte beaucoup
d'autres de ce royaume, quel bon ordre qui
y soit donné, et il n'est pas résonnable.
comme vous entendez assez, que le plaisir que
l'on fairt aux amis soit préjudiciable. Il me
reste seulement à vous dire que j'av consi-
déré ce que vous m'escripvez par vustre lellrt
du second de ce moys des bruits que l'on faict
courir par delà que nous sommes cause de la
veniie qu'ils craignent de l'armée de mer
Ttircquesque ', donl vous désirez sçavoir si vous
1 La lettre à laquelle Catherine fini aMoàon ne se trouve
pas dans le recueil des lettres de Fourquevani . mais dan
24
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
faites plaincte de noslre part, chose peu né-
cessaire pour n'y avoir aucune apparence; mais
vous pourrez bien dire partout que, si le Roy
mon fils avoil autre que bonne intention à
l'endroit dudict sr Roy Catholique, il la feroit
connoislre comme il appartient à prince d'hon-
neur, el au contraire on voit quels y sont ses
desportements, bien qu'il ne veuille pas sans
grande cl utille occasion chercher à se faire
un si puissant prince ennemi, envers lequel
néanlmoins peut-estre que le moyen qu'il a
pourroil quelque jour estre utile au Roy Ga-
tholicque et, s'en offrant l'occasion, le Roy
mon fils ne luv espargneroit pas ce qui seroit
en sa puissance. Priant Dieu, Monsieur de
Forqucvaulx, vous avoir en sa saincte et digne
garde. Escript à Fontainebleau, le x\x° jour
de mars 1 5G7.
Je vous prie bailler ce petit paquet à la
royne ma fille et le luy l'aire lire et brusler
eu \oslre présence, ou advenant qu'elle vous
le baille, bruslés-le estant en voslre maison.
à L'Aubespine que avés la goutte, dont je suis
bien marrye; niés je vous dire que touttes les
foys qu'estes aur d'aveques nous, que ne l'allés
d'estre malade, qui vous monttre byen que
ne devés demeurer guière san nous revenyr
trover. Nous avons novelles d'Espagne que le
duc d'Albe pase à la fin de cet moys 1 el le roy
son mestre eun moys après. Nous voyrons
ce qu'il an sera. La royne ma fille m'escript
que cet duste'2 d'estre grosc, mes que ne lara
de paser aveques son mary. Vêla lé mylleure
novelles que ayons eue depuis Paris. Je prie
Dieu que n'an n'ayons jeamès d'aultres, el
qu'il vous douinl ausy bonne santé que la vous
désire
Voslre bonne coumère et amye,
Caterine.
[1567.— Avril.]
Aul. liibl. nat. fonds français, n° 339a , f° 23.
A MON COMPÈRE
MONSIEUR LE CONESTABLE.
Mou coopère, j'é veu par cet que ayscrivés
une autre lettre de celui-ci datée du s5 mars, nous lisons :
itLe duc. de Florence a escript au Roi Catliolicque qu'il
est très bien adverti que le Roy de France veult conqué-
111 l.i Corsegne, nssislr de l'armée turquesque. Par ainsi
1 1 leste Majesté le trouve hon , il s'offre d'aller deiïaire et
chasser I" filz aine de San Pielro, et les rebelles, pour-
wu que l.idicle isle luy demeure souliz la reconnaissance
qu'il fera de la tenir du lioy, autrement il voit l'Italie et
l.i Toscane subjectes des François.» (Bibl. nat., fonds fran-
çais n nr.'ii, 1* — 1 î.i Voir une dépêche de l'ambassa-
deur vénitien Correro au sujet de cette Botte turque.
(Bibl. nat.. Dépêches des Ambauad. vénit., lilza VI,
p. !,'. v°.)
1567. — 2 avril.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 663a , f° 116.
A MONSIEUR DE TVVANNES,
UECTESANT GÉNÉRAL DD «OT AU GOUVEI1NEME7IT DE BOCTICOGSE.
Monsieur de Tavannes, nous n'avons pas
grand chose à vous faire sçavoir pour le pré-
sent, sinon la réception de voz lettres du xtii*
du passé, et lecontantement que le Roy mon-
sieur mon filz a du bon ordre que vous donnez
à contenir toutes choses de delà en paix, ce
qu'il fault continuer, affin que, avecques l'ayde
de Dieu et le soing des bons serviteurs de
voslre maistre , toutes menées soient dissippées,
et chacun maintenu en repoz soubz l'obéis-
sance de ses esdietz. Si les nouvelles que nous
avons d'Espaigne sont vrayes, bien tosl les
1 Le cardinal de Granvelle écrivait au prévôt Morillon .
de Rome, le 3 avril 1 567 : ttje m'esbays que le dur
d'Albe ne soit jà en Italie, où François d'Vlliaira (le
commissaire général des armées) a jà fort préparé ce que
sert à son passaige.» (Poulet, Correspondance du cardinal
de Granvelle, t. II, p. 337.)
2 Cet dusie, se doute.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
2:.
forces venans d'Ilaiye approcheronl do vous;
mais par adveulure que la reddition de Val-
lenlienaes1 el l'accommodement des affaires
des Pays-Bas pourront bien leur faire changer
de desseing, donl je serois bien aise. De ce
(]iii en viendra de certain vous serez inconti-
nant adverly. Priant Dieu, Monsieur de Ta-
vanes, vous avoir en sa garde. Escript à Fon-
tainebleau, le il0 jour dapvril 1 3 0 7 .
Catbbine.
De l'Aubespine.
1567. — a avril.
Cojiîe, Bibl. nat. fonds français, n° 10751. P-.Si.
V MONSIEUR DE FÔURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, par voz lettres
et ce que la Royne ma fille m'a escript, j'ay
sceu la conclusion prinse du passage du Roy
Catholicque en Italie2 el l'asseurance qu'elle a
de venir quant el luy, ce que j'altendray à
croire plus fermement, quant j'en auray autre
' Le prévôt Morillon écrivait au cardinal de Granvelie
le 9 '1 mars 1067 : tfCe matin me sont venues les bonnes
nouvelles de la reddition de Valenchiennes, t|in se feict
hier à trois heures, et se sont miz à la miséricorde de Sa
Majesté, après avoir refusé si bons partis que l'on leur a
offert.» (Edmond Poulet, Corretpondance du cardinal de
Granvelie, t. II, p. oa5.) Voir une seconde lettre de Mo-
rillon , p. 5-jy.
Le prévôl Morillon partageait les mêmes doutes que
Catherine; il écrivait de Bruxelles, te à avril 1.M17, au
cardinal de Granvelie : n Aulcuns ont advis que l'on habil-
loit 1rs serviteurs et officiers de Sa Majesté et qu'Elle sui-
veroyt de bref, selon que en parolle royalle elle avoit
promis au ducd'Albe. huîtres disent que la venue esl en-
corcs peu apparente; que pcult eslre l'on vouldi.it at-
tendre l'accouchement de la royne, qu'est grosse de
quatre ou cinq mois. Sans la venue de S. M. je ne vois
|''ls '|"c celle du duc d'Albe puisl beaucolp Bervir, sinon
pour esmouvnir le pays et causer que les Estais et gens
de bien m joignent pour tenir le dur dehors.» I Edmond
Poulet, Correspondance du cardinal de Granvelie, I. Il,
p. 35a.)
CironiM de Msdicw. — ni.
advis que le temps apportera1; car en Testai
auquel elle sera lors, il y a bien à penser; de
quoy je vous prie mettre peine de vous es
claircir le mieux que vous pourrez pour m'en
donner advis el des autres choses qui seront
survenues. Les lettres du Roy monsieur mou
fils sont si amples pour responsc aux voslres
et aussi de ce qu'il désire pour ses pauvres
sùbjects détenus sur les gallères, que je m'\
reinelray en vous priant néantmoins faire tout
office pour avancer une si bonne œuvre, donl
je ne voy pas que plus on se puisse excuser,
vous avisant au surplus que j'ay liés bien
faict entendre au Roy mondict fils quel de-
voir \ous faicles par delà à son servisce el
combien il est raisonnable que vous ayez moyen
de continuer et mieux faire encores, s'il est
possible, durant ce graul voyage que se déli-
bère faire le Roy Catholique où le soin;; el la
dextérité d'un digne serviteur Ici que vous lu\
esles soûl fort nécessaires; ayant pour ceste
occasion résollu de vous y accommoder de
lelle sorte que vous aurés de quoy y faire ce
(jue vous désirez pour le bien de son service,
el, quant les gents de ses finances seront reve-
nus icy, y prendrons uni' résolution de laquelle
vous serez adverti par la première despesche,
qui est (oui ce que vous aurez de iim\ pour
le présent, priant Dieu, Monsieur de Forque-
vauls vous avoir en sa saincte et digue garde.
1 Fourquevaulx répondit à la Urine le l5 avril : -Il
sera bon, Madame, qu'il VOUS plaise escrire un mol à la
duchesse d'Albe pour lui recommander la personne el la
santé de la royne vostre Cite, et de luy faire faire .\.i-
cice, car ces gens là ne vouldioirni qu'elle leii jamais
un pas sinon en litière, ou portée Sur une chèse, et néanl
moins S. M. voudroil cheminer modérément parmi le pa-
lais ou au jardin, quand elle J est, ce que il sera bon
pareillement qu'il vous plaise escrire à Don Jehan Man-
rique.car l'exercise, comme V. M. luy a escript, fera
grand bien à la roinc.ri (Bibl. nat., fonds français,
n" 10751, f' 758 v\)
26 LETTRES DE C \TIIE
Escripl à Fontainebleau, le n° jour d'apvril
i ."> 0 7 .
Catbbine.
1 567. — 7 avril.
pie. Bibl. n.it. fonds français, 17833, P i35 ï".
\ MOJSSIEUR DE DANZAY.
Monsieur de Danzay, n'ayant riens à ad-
jouster i'i la lettre que vous escript présente-
ment le Roy monsieur mon filz en responce
îles deux vostres des xxvi février et v mars ',
je vous prieray seullement que vous regardez
de faire les excuses de ce que le Hoy mondirl
sieur el filz ne peult accorder la le\ée desliar-
quebuziers ny l'allée des genlilzbommes et
cappi-taines françoys que le roy de Danne-
raarch demande, si à propos, et à fortifier vos
remonstrances de tant de raisons selon ce
qu'elles sont pour la pluspart desduictes et
discourues par le contenu de sadicte lettre, que
ledict roy de Dannemarch cognoisse que, s'il
n'a ce qu'il demande, ce n'est faulte de bonne
volonté et amytié qu'il doyve espérer de ce
costé, mais par nécessité qui nous en em-
pesche , car nous despourvoir de noz gens de
guerre et cappilaines, estans les armes es-
chauffées parmy noz voysins, et les préparatifs
qui se font de toutes parts pour la guerre si
grans que nous les voyons, nous ferions ce que
ne l'i'il jamais prince bien conseillé, joincl
aussi que, si nous voulions conserver l'amytié
que nous avons avec ces deux roys, il n'en
fa 11 1 1 passe départir des offices d'amy commun
el en secourant l'un se faire l'aultre ennemy.
Vous avez jà, ainsi que \ous nous escripvez,
si bien lait gouster audicl roy de Dannemarch
1 Charles IX rappelle dans sa lettre qu'il a fait défense
à ses sujets de quelque condition qu'ils soienl , de sortir
'In royaume. (Fonds français, n" 1783»,' p. 1 36.) Voir,
1 e l Un de ' liarles IX. m -.7s:: 1, F i36.
H1NE DE MÉDIC1S.
lesdicles excuses que j'espère qu'il ne recevra
ce que vous luy en remonstrerez de nouveau
que en fort bonne part. Priant Dieu , Monsieur
de Danzay, vous avoir en sa saincte garde.
Catebike.
I :.G7.
g avril,
Orig. Arcli. des Médias a Florence, dalla filza 0711G .
nuova nunierazione , p. 536.
A MON COUSIN
LE DUC DE FLORENCE.
■ ■
Mon cousin, ayant entendu l'acoucbeinenl
de nia cousine la Princesse vostre belle-fille '.
j'en ay eu trè grand et singulier plaisir,
comme j'auray tousjours de tout ce que je
congnoistroy vous estre agréable, et qui con-
cernera le bien et grandeur de vostre maison.
N'ayant voulu faillir de m'en resjouyr et con-
soller avec vous, comme je fais par ceste pré-
sente, en priant Dieu qu'il vous ayt, mon
cousin, en sa très saincte et digne garde.
Escript à Fontainebleau, le ix' jour de avril
i 5O7.
Vostre bonne cousine,
Catebine.
RoBEBTET.
1 007. — y avril.
Copie. Bibl. nal. fonds français, n° 33in,3, P 3ia.
AU CAPITAINE ARGOSSE2.
Capitaine Argosse, le Roy monsieur mou
1 Pareille leltrc fui écrite au prince de Florence,
François Je Médicis, marié à Jeanne d'Autriche, p. 2s5.
2 Le capitaine Argosse avait écrit à Cliarles IX, le
1" avril précédent : «L'ambassadeur duquel j'avoys ad1
vartv V. M. quy vous deljvoil venir demander Callajs vient
d'à: river, lequel se nomme Smith, ensemble le ris-admy-
tnl , qui se nomme Wynter, ausquelz jen'ay parlé pour en-
10 ces; maisj'ay parié à quelques Françoys qui sont arive*
a\ canes eux, mesmes aux lacquays de l'ambassadeur,
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
■11
tilz a eslé bycn ayse que vos Angloys soient
départys de Calais et que vous ayez usé en
leur endroicl de tout l'bonneste traitement qui
vous a eslé possible, convenable à l'amitié qui
est entre nous et lu royne d Angleterre que
nous désirons conserver, et pour ce que vous
verrez par la lettre du Boy mondicl sieur el
lilz quelle est son intention sur le faict du
{jrosissement de la garnison dudicl Calais, dont
vous luy avez escript et l'ordre qu'il a faict
donner pour remettre en estai l'artillerie de
ladicte place, je ne vous en feray d'autre re-
dicte ni la présente plus longue que de prier
Dieu, capitaine Argosse, qu'il \ous ayt en sa
garde.
Caterive.
(Au dos.) Le i\" jour d'apvril 1 5 (> y .
1567. — 1 1 avril.
Rilil. nnt. fonds français. n° ItGSi , f° 117.
\ MONSIEUR DE TVVVNNES,
Ueltk^st QMSBIL DC ROY AL' EOOTBORBMSIIT LE BODBGOGlfE.
Monsieur de Tavanes, je vous prie eslre
asseuré et croyre que, si en l'occasion qui s'est
offerte par la mort du feu marescbal de Bor-
dillon il y eust eu moyen de vous donner ce
lequel a apporte unj; pacquel adressant ;i V. M. par le-
quel je cioy que serez adverty de loules choses, lesquels
m'ont dit! que il y avoyt deux cenlz navyres hors el que
ilz eu virreut hier sortir le nombre .î< • cinquante; mays
je suplyray V. M. croyre que je y usera] d'ung tel soin;;
et \i;;illeuse que, avec l'aide de Dieu, il n'y adviendra
poincl de failli.'. « (Bibl. bat., fonds français, n° 33ig3,
f° a6ô.) Voir d'autres lettres d'Arfjossc à Charles IV sur
l'arrivée el le séjour à Calais d.s envoyés de la reiue
Elisabeth, (lbid., p. -j-o el a8i.) Voir les instructions
donné S à Thomas Smith et à sir Ihnrv N'oins. 1 ImIvhiIuv
0/ State papert, 1 5(17, f° 19.5.) Ils venaient demander la
restitution de Calais, aui termes du traité de Cateau-
Cambrésis et en prendre possession. En cas de refus du
gouverneur, ils devaient protester.
contantemenl que je vous désire, c'est chose
quej'ay en si bonne souvenance que vous l'eus-
siez mieulx congneu. mais comme il advinl
que, lorsque le marescbal de Dampville fui
pourveu à Moliinsde l'eslal qu'il a pour gra-
tifier Monsieur le Connestable, lequel le s' de
Gonnord l prétendoit, pour eslre sorlv du feu
marescbal de Brissac son frère, le Roy mon-
sieur mon filz, pour leconlanter, luy feist pro-
messe devant tous les princes de son sang el
des grans,qui estoienl près de luy, du premier
grand estât qui viendroyt à vacquer; de sorte
que en ceste occasion il n'a peu faillira sa-
dicte promesse. Vous pryant à ceste cause el
en l'asseurance que vous devez avoir de la
bonne vol Ion té que vostre maistre vous porte
et moy aussi, tenir pour certain que, surve-
nant attire occasion, vous ne serez pas ôublyé,
et que je sçay lotit ce que vous méritiez el
l'affection que vous portez à son service que je
seray non moings ayse que vous de vous en
veoir bien salisfaiet, comme je l'ay plus avant
déclairé à ce porteur. Pryanl Dieu. Monsieur
de Tavannes, vous avoir en sa saincle etdignc
garde.
Escript à Fontainebleau, le \t jour d'à, ri I
i567.
De l'Aubespine.
Caterini .
1567. — 1 1 avril.
Minute. Bibl. uni. fomls français, n° a3ig3 , f" 3iG.
\ MONSIEUB DE GOUBDAN.
Monsieur de Gourdan, je n'av rien à ad-
jouster à la lettre que vous escript le Bov
monsieur mon lil/.-; niais je vous dirav bien
1 Artus de Cossé.
2 Voir la lettre de Chai le. l\. \l, '■ 1 oImiii.- , p. ,'i 1 .'! ,
3 1 /• ; fonds français; n" fjSka, I" 1 36 l°.)
4.
28 LETTRES DE CAT11E
que, quand il sçaura que vous serez arrivé à
Calays, il en sera bien ayse el en demeurera
d'autant en plus grand repoz pour s'asseurer
qu'il n'y srauroit avoyr ung plus songneux et
clairvoyant compagnon el cappitaine que vous.
\ vostre arrivée à Calais vous me ferez sçavoir
des nouvelles de loutes choses el aurez l'oeil
sur les bandes qui sont là dedans et qu'elles
soient complètes et pleines de bons soldatz,
cliuse qui louche tant à la seureté de la place
el à vostre honneur que je m'asseure qui'
vous ne unis y endormirez pas.
(Au dos.) Du 1 1 avril î 5 < 3 7 .
1 567. — 1 2 avril.
Copie. Dibl. nal. fomls (Vannais, n°3aia, f° iaa.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE LAiNDGR YVE DE HESSE '.
Mon cousin, vous entendrez parla lectre
que vous escript le Roy monsieur mon filz
le peu de moyen qu'il y a aujourd'huy en ses
finances de pouvoir promplement acquiler
lout cei[ui vous est dru de voz estât et pension
cl l'espérance qu'il a que ce pourra estre en
l'année prochaine, sinon pour le tout, pour le
ooings pour la meilleure partye; en quoy je
us pi'ic croire que je ne vous deffauldray de
loule la faveur que je pourray. Cependant l'on
afaicl bailler ;'i ce porteur l'assignation d'une
année de vosdiclz estât et pension sur les de-
niers du quartier d'octobre prochain, qui est
celluy qui a esté réservé el destiné pour sem-
blables payemens ri s'il y avoit moyen de
l'aire mieuht, \ous pouvez croire que nous
n'espargperions rien pour vous dm r en
cela iiuii contentement.
Prianl Dieu, mou cousin, qu'jl vous ayl en
1 Guillaume l\ . dit !" Sam
1
\0
R1NE DE MÉD1CIS.
sa sainclc garde. Escript à Fontainebleau, le
xiic jour d'avril 1 5 (J 7 .
Catbrikb.
(Au dos:) La Royne au langrave de Hesse.
du xii° jour d'avril 1567.
1507. — 1 a avril.
Minute. Bibl. nai. fonds français, n° 9.3193, p. Ssi.
A MONSIEUR DE GRVNTRIE.
Monsieur de Grantrie, j« connnenceray la
responec que j'ay à vous faire à voz deux de-
pesches des îx el pénulliesme du passé pour
cequi concerne Aîuallerio Rollo, les praticques
duquel le s'' de Bellièvre nous a jà mandé
avoir si bien traversées et faict si clairement
cognoistre sa meschancelé à la dernière diète
des cinq cantons tenue à Lucerne, qu'il n'y a
eu celui qui ne se soit imprimé dudit Rollo
un très grand mécontentement et espère ledicl
Bellièvre à la première après Quasimodo d'a-
chever à lui dresser un bon cas, que avec
l'ordre que leur y a\ez donné du costé des
Grisons, qu'il nanroit pas grand moyen de
faire mal pour l'advenir. Il est après à pour-
suivre au faict du comte Jehan d'Angousolle.
auquel l'on avoit bien besoin de la prudence
et dextérité de tous les bons serviteurs du Roy
monsieur mon filz; car estans ses praticques
de longtemps commencées, elles ne sont pas
sans quelque faveur, ni nous aussi sans espé-
rance qu'elles profileront aussi peu que du
passé, à ceste heure mesmement que le pays
sera plain de l'argent qui a esté envoyé par
delà pour le payement des pensions. Nous
avons bien veu par les avis qui leur sonl
venus de Milan el les préparatifs qui se font
là pour leur armée, mais nous n'avons point
sceu qu'il y ayl encores riens qui s'en soil
acheminé en Piémont. S'il en estoit quelque
LETTRES DE CATH
,1km', il seroit bien malaisé que nous en eus-
sions çertaineté du mesme lieu. Bien avons-
nous sceu que les soldais ont cslé payez pour
autant de temps qui est convenu en vostre
dernière lettre, ne trouvant pas estrange que
les Grisons à la vue de telles forces ayenl
muni leurs frontières comme sages el prudents
seigneurs qu'ils sont. A mesure que vous en-
lendrez d'autres nouvelles, vous ferez service
au Roy mon fils de continuer à l'en tenir
aussitôt adverly.
{Au (/os.) \ Monsieur de Grantrie, du
\n avril 1 0G7 '.
EP.INE DE MEDICIS.
29
pasant par Paris, l'on vous payré voslre Car-
tier, ynsin que le maréchal de Cosé vous men-
dera, qui me guardera vous fayreplus longue
letre, el priré Dieu vous donner très bonne
saule i'l la puysanse d'estre byen tost \ si.
Voslre bonne coumère et amye,
Caterine.
1567. — (Du i5 au 30 avril.)
Aut. Bibl. nat. fumls français. n° 3aga, !" 37.
A MON COMPÈRE
MONSIEUR LE CONÉSTABLE.
Mon compère, je entendu que vous aystes
encore trové mal, qui est cause que vous ay
envoyé cet pourteur pour savoir de vos no-
velies el ayspèce que vostre mal aystveneu à
rosi' de l'ayglise, Laquele aystent pasaye, ausi
vous porterès bien et parlirés pour veuyr tro-
ver le Roy mon fils come \l vous prie et moy
bien fort; car Simis-que la royne d'Engletere
envoy ver le Roy mondisl fils douyst ariver
demain à Morel3 et, de peur de luy donner au-
dianse, san que y soyés il cet délibéré aler
dimenche jeusques à Nemours, ayspérant que
cerés ysi mardi au mécredi, qui faysl son
conte y revenir, et ha donné ordre que, eu
1 Grandchamp, rieur de Grantrie.
Smith; il avait été envoyé par la peine Elisabeth,
ainsi que nous l'avons dit dans une note précédente, pour
réclamer la institution de (.niais. Voir dan» le t.nlfiiilnr
l State popers ( l 566- 1 .'iii- ) une dépêche de Smith à
Céeil datée du chuteau de Moret, le 17 avril, I a 08.
Le château de Moret, près de Fontainebleau.
1 1564. — Du 20 au 3o avril.]
Aul. Bibl. nat. fonds français, n° 3392 , !' 3".
\ MON COMPÈRE
MONSIEUR LE CONESTABLE.
Mon compère, voyent voslre maladie et dé-
sirant le Roy mon fils que coyés ysi quant
Simi ' parlera, y s'et résoleu d'aler jeusques à
1 Smilli el Norris n'eurent leur audience à Mon 1 que
le n'i avril. Dans sa dépêche du 1" mai à Elisabeth,
Norris la prévient que le connétable sera longtemps
absent de la cour. ( Cuieudur qf State paperi . 1 566- 1 567,
f° sij.) Voici, d'après leur récit, ce qui se passa dans
celte conférence :
-Le sieur de Smith, envoyé de la royne d'Angleterre,
accompagné du sir de Norris, ambassadeur de ladicte
dame, résidant en France, vint 1" nm'jourd'apvril mil
cinq cent soixnnle-sept trouver le roy à Saint-Maur, au-
quel il fait entendre que, veoyanl la royne sa mai-ti
les huit ans passés dedans lesquels par le traisté derniè-
rement faicl au Chasteau-Cambresis entre le feu Roj
Henry son père et ladicte dame, Callays luy doibl estre
rendu, elle avoit dépesché le sieur de Winter, son vys-
admiral .1 ledicl Smyth aussy peur venir audicl Gat-
lais en demaiuler la resl lulien. auquel lieu ils n'avoienl
Il vé personne qui les aurait ouis, de sorle que, suivant
la charge qu'il avoit de sadicte maistresse, il - sioii pass
oullre, el venu devers Sa Majesté, la requérir, en vertu
dudicl traité, de la restitution île ladii-le plue <i „«
appartenances, coi : de chose juste et raisonnable.
f La reaponse du Roj lui qu'il s'esbahissoil grandement
.1 sic demande, d'aullaut qu'il avoit lousjours estime
et leuoit pour certain, veu les choses passées depuis li
dict traité, qu'elle n'y avoit plus riens, et lui sembloil
qu'il n'en falloii plus parler, mais seulement de l'onlre-
ténemenl delà bonne paix el amitié qui estoil entre eul\
en laquelle Sa Majesté désirai! continuer, >i faire con
30
LETTRES DE CATHERINE DE M ÉD ICI. S.
MoBseaulx el ne cera de retour ysi que lundi
gnoistre à ladicte dame sa maislresse l'envie qu'il a de
luy demeurer bon el parfaict frère et amy; que néant-
moins, s'il ne se contenloit do cesle responce, et en vou-
loit sç.ivoir les raisons plus particulières, il feroil en-
tendreà son Conseil ce que ledici ambassadeur luy avoit
dict, et luj m ■■suies, s'il vouloit, j serait ouy, auquel on
luy satisferait plus amplement.
-Là dessus se retirèrent lesdicts ambassadeurs, et
ayant le roy communiqué aux princes de son sang et
seigneurs de sondicl Conseil là assemblés, fol advisé
d'entendre plus particulièrement dudict sieur Smytli ce
qu'il aurait à dire là dessus; lequel, retourné qu'il fust,
commença à remonstrer que par ledit! Iraicté le Roy,
comme successeur à cesle couronne, esloit tenu rendre
ladicte \ille de Callais, laquelle il avoil charge de Sa
Majesté de demander, et le sommer d'j satisfaire, el al-
légua plusieurs raisons pour conforter ladicte demande,
toutes fondées sur ledici traité, entre autres que, si on
vouloit prétendre quelque innovation l'aide audict traiclé,
'•"esloit du coste du Roy que l'on y avoit commencé, allé-
guant les armoyries d'Angleterre prises par la royne
d'Escosse, vivant le Roy François son mary, ce qu'il avoit
toléré; aussy que sadicte maislresse avoil plusieurs lettres
interceptées, par où se verra que les cappilaines et gens
de guerre françois, qui estoienl lors en Escossc, n*avoienl
pas seullement cliarge de conserver ledict pais, mais d'en-
treprendre sur le royaume d'Angleterre; par où elle pré-
lend que rinnovalion première est du coslé du Roy.
"Il luy fut respondu par Monsieur le chancelier que,
ledict traicté bien entendu, il se verroyt clairement
qu'elle esloit destbeue de ce qu'elle prétendoit audict
("allais, en ce qu'il porte que celuy qui commencera à
attenter par armes eslexclud et privé de tout droict; qu'il
istoil clair et sans difficulté que, se saisissant du Havre
de Grâce, elle esloit tombée en la peine dudict traité;
que fonder rinno\ation de noslre costé pour les armoy-
ries prises par ladicte royne d'Escosse. c'esloit chose qui
ne regardoit point le lloy el ne le loucboit aucunement;
qu'il fauldroit qu'ils s'adressassent à elle, si raison y
avoit, et encore, quand il fauldroit commencer de ce temps-
là à regarder qui anroil failly le premier, il se trouverait
que ce serait ladicte dame royne d'Angleterre, d!aullaiil
que l'on sçavuit bien le secours, faveur et assistance de
gens, d'argent, artillerye et luunilious qu'elle avoit en-
voyées audict pays pour défendre les Escossois, lors ses
subgecls et desobéissans, et pour lesquels chastier et re-
.•nettre en obéissance, Sa Majesté avoit envoyé ses forces
prochayn et j'espère (juc lors cerés si sayn que
par de li, et non à aultre occasion; en quoy ils furent
empesi liés par l'armée que y avoit par mer et par terre
ladicte dame royne d'Angleterre, qui mesmes tint la ville
du petit Lielli longuement assiégée; par où elle faisoil
ouverte dérlaraliun il'boslilités, et contrairement audict
traicté, el par ce moyen perdoille droicl que ledict traicté
de Cambresis lui laissoil surledictCalIais.Quantauxdiçles
lettres interceptées, quant il yen aurait de celle substance
ou non, d'aultant que l'on sçait que jamais le Roy n'eut
cesle intention, ce serait ung fondement qui ne serait
assis que sur opinion, et ledict traicté parie clairement,
quant il dict par armes, ainsy qu'il s'est veu que, du
costé de ladicte royne d'Angleterre, «elle a faict audict
pais d'Escosse et depuis au Havre de Grâce, et à Roen
mesmes, où beaucoup de sessubgects furent trouvés à la
reprise de ladicte ville de Roen.
sPour davantage justifier audict sieur de Smylb ce qui
regarde le faict d'Escosse, Sa Majesté vouloit que l'évesque
de Valence luy touchasl particulièrement de ce qu'il en
scavoit, comme cellui qui y fust lors envoyé, et demeura
par delà jusques à la résolution des eboses, lequel dé-
clara que la principalle occasion, pour laquelle il y alla,
esloit pour oster à ladicte daine royne d'Angleterre le
souspeçon qu'elle disoit avoir des forces de France, of-
frant, si elle vouloit en faire relirer ses gens, de faire
revenir les François qui y estoient, après que l'obéissance
y serait rendue, y laissant seullement nombre suffisant
el nécessaire pour la garde des places fortes ; mais , comme
long temps auparavant elle avoit traicté avec lesdicts
Escossois (umulluans, elle ne voulut recepvoir aucune
condition, jusques à ce que (inallement elle les réduisit
avecq la faveur desdicls Escossois, et l'armée grosse
qu'elle y avoit dedans le petit Liet, et les y tint assiégés
l'espace de deux mois , et jusques an traiclé qui y fut faict ;
par où ils lurent contraints de retourner et laisser ledict
pais en la puissance desdicls rebelles, lequel traiclé ne
fut néantmoins point ralillié par ledici roy François,
d'aultant que lesdicts Escossois devoyent envoier devers
Sa Majesté dedans certain temps après, ce qu'ils ne foi-
rent, et cependant intervint son décès, de manière que
ladicte dame royne d'Angleterre, quant bien il luy pou-
voit servir, ne s'en sçanroit ayder, n'ayant pas eslé ap-
prouve du prince, par la mort duquel nous demeurons
despourvus de ce qui concerne ledict royaume d'Escosse.
nLedict sr de Smylb, laissant à part ledict faict d'Es-
cosse, retournait lousiours sur l'obligation dudict traicté
de Cambresis, disant que le Roy ne se pouvoit raisonna-
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
31
nous ariverons tous ensemble; cet que je prie
Dieu et me remelré sur la suiisanse du sieur
de Sanse pour touttes nos novelles.
Vostre bonne coumère et amye,
Caterine.
blement excuser de la restitution de ladicle ville de Cal-
lais, d'aultant que co que ladicfe royne d'Angleterre
avait faict, s'impa Ironisant dudict Havre de Grâce,
n'avoit esté que pour le l>if n de ses affaires et le luy con-
server es troubles dont son royaume estoit travaillé, fai-
,mi eu cesl endroil office que I is princes amys doibvent
à lent s voysins jeunes et en affliction, connue elle avoit
asseï déclare par plusieurs escripts qu'elle avoit faict pu-
blier, insistant lousiours à ladicle re>litutii>n et davan-
tage à la peyne de cinq cens mil escus portés par ledict
traicté, au cas de refus. A quoy luy fut répliqué, qu'elle
avoit fort mal faict paroislreen L'exécution de ceste sienne
publication qu'elle eut ceste intention; car comme il eut
pieu à Dieu pacifier ce royaume et ung chacun retourner
en l'obéissance accoustumée du Roy, elle avoit esté re-
quise se départir dadicl Havre et en retirer ses forces;
pour lequel cffe.ct feurent envoyés plusieurs bons p rson-
nages deveiï elle; mais, au lieu d'y satisfaiie, elle en
feist sortir tous les François qui estaient dedans, renforça
la garnison qu'elle y avoit de plus grand nombre
d'hommes, d'artillerie et munitions presque incroyables,
et telles de toutes armes, équipage, decbevaulx et aubes
provisions do vivres, qu'elle laissoit assez à penser qu'elle
n'avoil pas seullement volonté de se contenter dudicl
Havre, mais d'estendre ses aisles plus avant, se laissant
entendre qu'elle le gardoit seullement en attendant que
l'on luy eusl faict raison dudict Sellais, faisant tacite-
ment congnoisliv par là qnVlle \eoyoil bii n du loul avoir
perdu dallais, ei vouloil faire ung nouveau dudicl Havre,
où elle s'opiniastra tellement que le Roy fui contraint y
envoyer une armée qui tint lediet Havre lengui ment as-
siégé, non pas trop cstroilemenl, en espérance qu'elle
se recongnoisteoil, et les choses y passeroient plusdoul-
cement, ce qui ne profila de rien; de sorte que Sa Ma-
jesté y foisl marcher Monseigneur le connestable, et ses
prinripaiilv rappilaines en inten I ion il<- lr* «omo ru per-
sonne; mais il advança tellement l'affaire que conlx de
dedans, qui estoient en nombre de plus de six mille
bomnies, se venyant prestement d'eslre forcés, s'accoin-
modèrenl .1 le rendre; en qdoj ils furent pour le respect
de ladicle dame royne, de laquelle le Roy a tousjours
eu l'amitié en recommandation, gracieusement et fovo-
15(57. — ->o avril.
1 opie. Record office , Statt faptrt , France, vol. XL.
\ SU! IIEM'.Y NORRYS,
iMBiSSiDEUO !>' IKOLB 1 URB.
I
Monsieur L'Ambassadeur, pour plus grande
commodité , le Roy monsieur mon filz a advisé
s'en aller droief à S' Maur, donl je n'ay voulu
faillir de vous adverlir, affin que vous ache-
miniez à Paris et le sieur de Smith aussy où
vous serez mieulx logez, el sitosl quejesçauraj
que vous y serez, vous leray sçavoir le temps
que vous nous pourrez venir voir, priant Dieu,
rablement Iraittés: par où tout le monde peult jn
elle a raison de venir à présent demander Callais, qui
est ung vrai héritage et palrimnyne de la couronne de
France, que ce n'est du leur ni conqu si faict sue eulx,
mais chose remise en son ancienne el naturelle obi is
sauce, fort esloignée d'cnlx que Dieu a divinenienl si pa-
rés de nous, ayant voulu par le succès (1 IS choses,
que dict est, cy dessus passées, nsl r toute occasion
l'advenir de querelle et guerre entre ces deux nations,
et assurer le moyen de faire durer perpétuellement 1 ritre
eulx la bonne paix et amitié qui j est, que Sa Majesté
désire conserver de sa part, encores qu'il eust assez oc-
casion île demander à ladicle royne récompence des
grands frais el dépenses qu'il a esté conliainl défaire
pour le recouvrement dudicl Havre, et aultres dommages
par luy soufferts, dont il ne veult faire à cet instant: m
i à tout cela préférer l'amitié de ladicle dame, laquelle le
Roy s'assure, qu'ayant bien considéré toutes ces rai
i demeurra satisfaicle, el en non moins désir de conserve]
l'amitié, el bonne intelligence de Sadicte Majesté.
- Ne lut auss blié fur entendre audii 1 sieur Smith
que ledict Oairie porte que l'on ne pourra retirer, sup
porter ni favoriser les snbgects l'ung de l'anlre pi un ■
sans cootrevenlion dudict traicté, et que ladicle dame
j royne d'Angleterre sçayl bien ce qu'elle a faict à l'endroict
dosliscossois, el aussy combien de Françoiselle a retenus
| et recelés en son royaolme fugitifs el proscripts de ces
royaumes, sans qu'elle les a\l jamais voulu rendre sui-
vant ledicl traicté, quelque instance et interpellation qui
luy en ait esle laide de la pari de Sa Majesté-, qui sont
toutes choses qui empirent sa cause, comme il est aysé à
juger. 1: (Record office, State poser*, France, copie du
temps.)
32 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS
Monsieur l'Ambassadeur, vous avoir en sa
garde.
Escript à Chantilly ', le x\° jour d'avril
i5G7.
Catebink.
1507. — ^3 avril.
Ori(j. Bihl. nat. fonds français, n" 3178, !" ~>k.
\. MONSIEUR D'HUMIÈRES,
coivEnsBin m: riinONSB.
Monsieur d'Humyères, les nouvelles que
m'avez cscri]>les des Pays Bas du xvni""10 de
ce mois se conforment en beaucoup de choses
à celles que nous avons d'ailleurs et m'est
grant plaisyr d'estre ainsy bien adverlye; ce
que je vous prie continuer de ce qui s'offrira,
et aussy à tenir main que voz ouvraiyessoyent
bien dilligenlés et l'argent bien et utillement
emploie aux choses plus nécessaires saus laisser
perdre une seulle heure de cesle belle sayson;
à quoy vous ferez service très agréable au Roy
monsieur mon ûlz d'avoir l'œil à prendre
garde. Quant à la permission que demande
l'abbé de S1 Waast d'Arras de vendre cent
livres de rente qu'il a du villaige de Breny,
d'autant que cella serait contre les deffenses et
prohibitions qui en ont esté encores naguères
reytérées et que ceulx de delà en ont desjà tant
aliéné qu'il leur en reste bien peu, a esté ad-
visé par le conseil du Roy mondict fils qu'il
faut clore la main à telles permissions; au
moien de quoy celle qu'il demande ne se peult
1 Catherine de Médicis était venue trouver le conné-
table de Moulmorency à Clianlilly. i\ous savons par
une dépiklie do sir Henri Norrys que le connétable ne
voulait pas quitter celle résidence sans avoir l'assurance
c|ue sa charge passerait à son lils François de Montmo-
rency, et que Charles IX , pour obtenir sa présence au
Conseil , lors de la demande de la restitution de Calais, lui
avait l'ail don de :io,ooo livres, (ùdendar of Slatr papen ,
■ 563,f 91g.)
accorder pour le présent. Le gouverneur de
l'bilippcville est passé bien près d'icy, mays
nous ne l'avons point veu et encores qu'il eusl
donné quelque espérance du secrétaire que le
Roy mondict lilz a en Flandres qu'il nous en
diroit des nouvelles. Pryant Dieu, Monsieur
d'Humyères, vous avoir en sa garde. Escript à
Chantilly, le xxn" jour d'avril i 50 7.
Catherine.
De l'Aibespine.
1!)G7. — 3o avril.
Oiig. Record office , State papevs (France), vol. XL.
A TRÈS HAULTE ET TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE.
NOS IRE TRÈS CHÈRE ET TRES AMEE SEIR ET COUSINE,
LA ROYNE D'ANGLETERRE.
Très haulte et 1res excellente Princesse,
nostre très chère et très aînée seur et cousine,
le sieur de Smith vostre conseiller, présent
porteur, vous sçaura bien faire entendre,
comme il a esté bénignementoy du Roy nostre
très cher seigneur et fils de ce que luy avez
commandé en l'honneste responce, qui sur ce
luy a esté faicte, laquelle nous nous asseurons
vous trouverez sy raisonnable que vous en de-
mourrez satisfaicle, comme nous désirons et
de veoir que la réconciliation de nostre mu-
tuelle amytié aille se forlifliant de telle sorte
qu'elle dure autant et sy longuement que nous
l'estimons nécessaire et utille pour le bien de
ces deux couronnes, en priant Dieu sur ce,
très haulte et très excellente Princesse, nostre
très chère et très amée seur et cousine, vous
avoir en sa très saincle et digne garde.
Escript à S' Maur des Fossés, le xxx' jour
d'avril 1 5t>7-
Vostre bonne seur et cousine,
Caterise.
De i.'Aubespine.
1567. — k mai.
Orig. Arch. d«s Médicisà Florence, délia lilra «736
Duova numerazione, p. aa8.
A MON COCSIN
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, encores que le Roy monsieur
mon (ilz vous escripve présentement en faveur
du seigneur Jehan de Cavalcanli l, j'ay bien
voulu acompaigner sa lettre de la présente;
et vous prier qu'en considération des bons et
agréables services que j'ay receus de long temps
et reçois journellement de luy et de sa mai-
son, qui le rendent tant recommandable en
mon endroict, que je ne sçaurois moings faire
que d'embrasser la protection de ses affaires
pour luy ayder de ma faveur en tout endroict
où il aura de besoing, m'ayant faict entendre,
ainsi que verrez bien au long par ladicte lettre
du Roy mondict seigneur et filz, comme jus-
ques à présent est passé le faict du mariage
d'entre son filz Meynard de Cavalcanli et
Lucresse Gagliano, avec le consentement de
la mère de ladicte Lucresse, et aullres ses pa-
ïens, lesquelz avoient puissance de la marier,
et mesmes suivant l'intention de son l'eu père,
qui l'avoit ainsi expressément ordonné. Je
vous prie, mon cousin, ne donner aucun em-
peschement à l'effect dudict marriage futur,
mais icelluy avoir agréable, el le favoriser tel-
lement qu'il puisse réussir selon les conven-
tions qui en sont dressées. El pour le bien
que je veulx à la maison desdicls Cavalcanti
vous ferez chose que, en ce faisant, j'auray très
agréable, ainsi (|ue oultre tout ce que dessus,
vous entendrez par ce gentilhomme, qui est
de ma maison, lequel vous est pour cesleffect
expressément dépesché. Priant le Créateur,
mon cousin, qu'il vous ayten sa saincle garde.
1 La lettre de Châties IX se trouve aux archives
de Fi née, lilza '1727.
CiTUElIlKE Dl MtDICIS. [II.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS. 33
Escript à S'-Maur-des-Fossés , le 1111e jour
de may 1567.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1567. — '1 mai.
Copie. Bibl. nat. fonds français. n° 10751, f° 79a.
A MONSIEUR DE FOUROUEVAUX.
Monsieur de Forquevauls, le mémoire dont
est chargé le jeune L'Aubespine ', présent por-
1 Voici ce que nous lisons dans ce mémoire : «La prin-
cipale occasion de la dépêche dudict de L'Aubespine est
en apparence sur la Visitation de Leurs Majestez Catho-
licques et désir de sçavoir nouvelles de la santé de la
royne sa sœur, aussi pour le faict de Calais et aussi pour
faire entendre au sr de Fourquovaulx le désir m quoy
sont le Roy et la Royne sa mère percer plus avant qu'ilz
n'ont peu faire jusques icy aux desseings dudict s' Roy
Catholicque sur tant et divers advis qu'ilz ont de son pas-
sage en Italie, où l'on dict que doibt se faire quelque en-
trevue du Pape, de l'Empereur et de luy, laquelle, connu.
il est vraisemblable , ne s'achèvera pas sans la résolution
de beaucoup de choses d'importance sous prétexte du bien
de la chrétienté, mesmement qu'il se parle de ligue 'Mitre
eux, et y adjoindre tous les princes et potentats d'Italie et
beaucoup d'autres dont les discours communs sont pleins,
s'esbaïssant grandement Sa Majesté que luy, qiù est île-
plus grands, ne soit mis en aucun compte. Toutlefois
ayant considéré un article de la dépêche dudict Fourque-
vaulx faisant mention que le prince d'Évoli lui a dict que
pour certain le Roy Cacholicque passera en Flandres,
mais (pièce peut estre que durant le mois de novembre,
qui sera après l'ac-ruin ■heuieiil de la Royne (.'.alhtihrque s.i
femme, et que lors se pourra moyenner une entrevue très
nécessaire entre le Roy, la Royne sa mère et ledicl Roj et
Royne Catholicque pour conjoindre et allier encore plus
estroitement qu'ilz ne sont el tellement qu'il ne puisse
jamais subvenir jalousie ne delliance entre eux. ains
s'entendre à conqnester sur les infidèles, et que s'il ne
s'est faict jusques à présent, c'est que les choses n'y es-
toient si bien disposées d'une part et d'autre, soit à faulte
de l'aagc et autres occasions. H pourra, pour y entrer
plus avant, leur re QStrer avoir entendu de quel zèle et
de quelle affection la Royne unie se discourut el laissa
entendre au duc d'AIbo estant à Rayonne et la bonne -i
lurniucatt «iTioxill.
3/i LETTRES DE GATHE
leur, el ce que à bouche vous entendra de iuy
de l'occasion de son voyage sera cause que
ceste lettre ne sera pas longue, après vous
avoir prié le croire de ce qu'il vous dira, et,
toutes choses bien et meurement conside'rées,
nous le renvoyer si bien inslruict sur le tout
que j'en puisse avoir la lumière el la satisfac-
tion que j'en désire. Priant Dieu, Monsieur de
Forquevauls, vous avoir en sa sainctc et digne
garde. Escript à Sainct-Maur-des-Fossez, le
ive jour de may 1 567.
Caterine.
[1567. — Il mai1.]
Aut. Arch. nat. eollect. Simancas. K i5o8, pièce 6.
A MONSIEUR MON FILS
LE ROY CA.TOLIQUE.
Monsieur mon fils, envoyent le Roy mon
tils le jeune L'Aubespine ver V. M. el pour l'au-
casion qu'ele entendre de son embasadeur pour
tousjour contineuer à lui l'ayre conoystre que
l'amitié qu'il porle à V. M. est tieuie qu'i ne
lui vyendra ne petite ni grende aucasion qu'i
([rande votunté qu'elle a toujours démontrée au bien
commun de ces deux grands rois qu'elle lient ses plus
chers enfans, oultre le bien qu'elle a toujours cherché à
la chrétienté, estant indubitable que, s'il y avoitentreeux
la ferme intelligence digne de l'amitié giande et alliance
qu'ilz ont ensemble, tout le reste de la cbreslienté au-
roil à les regarder, et leur seroit aisé, leurs deux mai-
sons bien unies, de fortifier davantage ensemble, comme
il y a assez dequoyde faire à la chrestienté, le bien dont
elle a besoing, assistez comme ilz seront de la grâce de
Nostre Seigneur, en l'bonneur et la gloire duquel il sçait
que ladicte dame a spécialement et devant toutes cboses
recommandation; et de cela essayera à tirer quelque lu-
mière, faisant bien entendre audict prince qu'il a tou-
jours monstre grande affection de ce costé et que ce seroit
le comble de son heur, s'il avoit achevé une si grande
chose." (Bibl. nat., fonds français, n° 10751, p. 3o,(î.)
1 La lettre précédente, qui fait mention de la mission
iln jeune L'Aubespine, nous donne la date de celle-ci.
RINE DE MEDICIS.
neveule lui fayreenlcndre et luy communiquer,
et pour en ayslre bien ynslruit, ne lui en faire
redisle et ceste présante sera pour la prier de
volouir comender alla royne sa femme de ce
mieulx guarder que n'a fayst les aultres fo\s
et qu'ele pregne plus d'exersise prinsipalement
en son neufieme moys, afin que Dieu nous
(louint la grase de la voyr acoucher ausi heu-
reusement, corne le désire celé qui vous suplie
la conserver envostre bonne grase selon la vo-
lante que ha de conserver et augmenter l'amy-
tié entre nos deus Roys de, qui ha l'hauneur
d'estre à tu deus
Vostre bonne mère et sœur,
Caterine.
[Ecrit au dos.) Réponse le xxn juin.
1567. — k mai.
Orig. Arch. nat. collcct. Simancas, K i5o8. pièce 7.
A DON FRANCES DE ALAVA,
AMBASSADEUR D'ESPAGNE.
Monsieur l'Ambassadeur, aflin que vous
soyez plus satisfaict de l'affaire du pillote por-
tugais, le Roy monsieur mon fils pardessus
ce qui avoit été résolu en son conseil a vouHu
que le lieutenant criminel congneust de son
faict, et luy escript, comme vous verrez1, y
procéder au plus tost, chose que je désire de
ma part, allin qu'il soit traicté comme il mé-
rite.
Quant aux brigantins que vous m'escripvez
avoir eslé prins sur les Genevoys- par le com-
mandement du baron de la Garde, sur les-
quelz y avoit des Espaignolz el marchandise
1 Charles IX dans sa lettre prévient Alava qu'en outre
du procès suivi à Rouen il a chargé le lieutenant criminel
d'en faire l'instruction. (Collect. Simancas, K i5o8,
Philippe II, pièce g.)
5 Génois.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIUS.
35
espaignolle , qui seroit contre le traiclé de paix ,
par ce que Ion m'en escript, il ne se trouve
point qu'il y eust ny personnes ne robbe es-
paignolle, et ce que ledict baron de la Garde
en a faict, est pour avoir raison d'une injure
que lesdictz Genevoys luy ont l'aict à un bri-
gantin qu'il envoyoyt en Italyc qu'ilz ont prins,
Irainé les armes du Roy monsieur mon filz
dedans l'eaue , tué" quelques ungs de ses sub-
jeclz qui estoient dedans et les autres mys à la
chesne. Jugez qui se doit plaindre, puisqu'ilz
ont commencé les premiers et s'il est pas rai-
sonnable qu'ilz réparent aussy les premiers la
l'aulle qu'ilz ont faite, dont j'ay bien voullu
vous advertir, voyant bien par vostre lettre
qu'ils ne vous ont escript que ce qui leur sert.
Priant Dieu, Monsieur l'Ambassadeur, vous
avoir en sa garde. Escript de S'-Maur, le
inie jour de may 1567.
Catemne.
De l'Aldespixe.
1567. — 10 mai.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° £G3a . f° 118.
\ MONSIEUR DE TAVANNES,
LIECTIKUT CEjÉlUL DU ïiOY AD COC VBBSEUE>T DE DOCI1GOCIIE.
Monsieur de Tavannes, vous verrez ce que
h- Roy monsieur mon filz vous escript de l'ordre
i[u il désire estre mis en Bourgongne pour éviter
([iielesvillesdudicl paysne tombenten l'incon-
vénient de beaucoup d'autres de ce royaume,
dont je m'asscure que vous sçavez assez de
nouvelles1. Et pour ce que c'est le plus grant
' Voici ce que nous trouvons dans les Mémoires de
Tavannes : tLos surveillants de Genève, sans avoir été
en France, y arrivant avec leurs mémoires et instruc-
tions, exécutant ce qui leur étoil commis, établirent
les finances el recettes, réservant le tiers des butins
pour employer à leur cause. Postes a pied, signes, con-
Iressignes, écritures couvertes, chiffres ne soui espar-
service que pour ceste heure vous luy sçauriez
faire, je vous prie ny oublier ne y espargaer
riens, et que pour cest eiïecl ne craindre
poinct de vous faire si fort que vous ayez de
quoy commander à la fureur de ce mal. el
empesclier qu'elle ne passe plus oultre; qui
sera ung service l'aict à vostre niaistre et à
moy, dont nous aurons à jamaiz souvenance.
Pryant Dieu, Monsieur de Tavannes, vous
avoir en sa garde. Escript à Paris, le v° jour
de may iSGj.
Depuis ceste lettre escrite est arrivé vostre
courrier avecques vos lettres, par où nous
avons veu que vous ne pouvez mieuk faire
que vous avez faict. Et afin que vous puissiez
achever de donner par delà l'ordre qui y est
nécessaire, le Roy mondict filz vous faict eu-
tendre son intention survosdictes lettres, que
je m'asseure vous sçaurez bien suyvre et exé-
cuter, dont je vous prye bien fort et de n'ob-
mectre riens pour lui conserver l'obéissance et
faire rendre celle que l'on luy veult oster.
Caterine.
De l'Aubespim:.
156". — 1 1 niai.
Orift. Dibl. nid. fonda français, n" 3178. f° S'J.
\ MONSIEUR DHUMIÈRES.
coi:vKnxe<jn de perosxe.
Monsr d'Ilumyères, le Roy monsieur mon
filz \ous faicl par sa leclre entendre son in-
tencion ' sur le faict duniaieur de Montdidier
gnés; les églises, les ministres, les surveillants plus
lidi'lcs avcrlis, t • >i 1 1 se prépare au\ surprises.-! (Kdilion
du Panthéon littéraire. 1
Charles l\ m. nul. ni de son côté : sj'aj 1 > ■ • - r • veu ce
que avez naguères esrript à la Roync ma mère de la
lirouillene qui s'est cuydé mectre entre les bahitans >1 ■
Montdidier de l'élection du iiiaveur, souliz prétexte de
36 LETTRES DE CATH
que je désire quant à moy eslre choisy le plus
propre et utille que faire se pourra, considé-
rant le temps et la voysinanre de ceulx qui
sont de présent en trouble; à quoy je vous
prye pourveoir le plus dextrement que faire
se pourra. J'ay aussy receu deux de voz leclres
des m et ixc de ce inoys : par la première en-
tendu que vous avez trouvé la fondation du
boullevart d'autre sorte que vous ne pensiez
et qu'il y fauldra besongner sur platte forme;
au moyen de quoy les deniers y ordonnez n'y
pourront pas suffire, dont je suis bien inarrye
pour la difficulté que je veoy de vous pour-
veoir ceste année de plus grande somme. H
fault nécessairement que vous facyez le mieulx
que vous pourrez de ce que vous avez pour
cestedicte année et quant à la compaignye du
cappitaine Cabanes, que le Roy mondict filz
vous a mandé envoier à Ardres, il sera pour-
veu à vous en remplir bien tost d'une autre,
affin que soiez tousjours en plus grande seu-
retté. Pryant Dieu , Monsieur d'Humyères, vous
avoir en sa garde. Escript à S'-Maur, le xie jour
de may 1567.
Caterine.
De l'Aubespine.
quelzques lettres patentes qui y ont esté présentées par
ceulx de la religion prétendue réformée, lesquelles j'ay
laid voir à mon conseil et se trouvent conformes à mes
éditz pièçà faidz, qui prohibent que ceulx de la robbe
longue ne puissent entrer en telles charges, et désire bien
que lesdietz eeditz soient, en cest endroict observez, s'il y
a autres gens cappables et dignes d'icelles, mais, d'autant
aussy que ladicte ville est de frontière et prochaine des
Pays-Bas, que lesmagistralz qui y seront soyent gens sans
passion particulière. Vous priant, à cesle cause, tenir
main que ladicte ellection se face de plus de gens de bien
et plus propres à maintenir le repoz parmy les subjeclz
et conserver madicte ville en seureté.» (Bibl. nat., londs
français, n° 3178,1*567.)
ERINE DE MÉD1CIS.
1567. — 21 mai.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10751, f° 8i3.
A MONSIEUR DE FOURQUEVA.UX.
Monsieur de Forquevauls, je vous ay bien
voulu faire ce mol pour vous dire que je dé-
sirerais que feissiez trouver façon à Monsieur
de Sainct-Estienne 1 de venir jusques icy me
trouver et que personne ne se double que ce
soit de mon mandement non seulement où
vous estes, mais icy mesme, d'autant que per-
sonne ne sçait ceste despeche que moy seulle,
qui me faict vous prier que cecy soit mené
secretlement et qu'incontinent la présente res-
ceue trouviez le moyen qu'il parle. Je l'escripts
à la royne ma fille par la lettre icy enclose.
Dictes-luy que nul ne le sache et luy faictes
lire la lettre en vostre présence et la reprenez
pour la brusler en vostre logis. Je m'asseure
vous en avoir assez dict pour entendre ma vo-
lonté que vous mettrez peine d'en suivre, qui
sera cause que fairay fin, priant Dieu vous
avoir en sa saincte garde. De S'-Maur, ce
xxie jour de may 1 567.
Caterine.
1567. — 37 mai.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10751, f° 811.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.
Monsieur de Forquevauls, ce mot vous
sera faict à la haste pour avoir présentement
esté advertie par l'ambassadeur d'Espaigne du
parlement de ce courrier et comme il m'en a
donné l'advis par un de ses gens, il m'a aussy
faict dire que l'ambassadeur du roj son
maistre, qui est à Gennes, luy avoit escripl
qu'il estoit parti de Marseille, ces jours passez,
une nef chargée de bleds, munitionnée de vinl
1 Saint-Eslienne était resté attaché à la personne de la
reine d'Espagne.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
37
mille escuts en argent et de cent soldats Gas-
cons s'en allant en Coursegne en faveur des
Corses; sur quoy je luy ay mandé par son-
dict homme que c'esloit la première nouvelle
que j'avois entendue de telles choses et que
nous estions hien marris, dont on n'avoit ar-
restez lesdicts vint mil escuts, pour ce que
c'estoit argent de contrebande , n'estant permis
d'en sortir Lors du Royaume sans congé, et
nous heussent faict grand plaisir de l'arrester,
mais il eust esté bien mal aisé, car ce n'est
qu'une vraye imposture et mensonge; et par
là vous pouvez voiries bons offices qui se font
à Gennes; de quoy, je vous prie, Monsieur de
Forquevauls, ne faillir de parler, quand il
viendra à propos, comme de ma part. J'en
mande mou advisà la royne madame ma fille
par la lettre cy enclose que vous luy baillerez.
Au demeurant vous sçavez et ainsi le vous
manday lors comme, au commencement de
ceste année, voyant que tant de choses se re-
muoint de tous costez et désirant le Roy mon-
sieur mon fils de n'estre moyns fort et en bon
eslat de se bien garder et conserver que les
autres princes ses voisins, nous arrestammes de
fayre lever six mille Suysses ' et des gens de
pied François pour l'effect dessusdict, dont des-
puis, ayant eu nouvelles que ladicte levée esloit
preste, nous la faisons présentement marcher
et acheminer en ce royaume et oultre icelle
faisons encore lever jusques au nombre de
dix mille hommes de pied françois, el avec
ceila toutes les compagnies de gens d'armes
font leurs monstres pour deux quartiers, en
armes, au premier jour de juin prochain pour
estre puis aprez desparties aux frontières de ce
royaume et y tenir garnison avec 1rs Misdirles
loncs de gens de pied, espéranl que parce
moyen noz affaires ne s'en porteront que mieux;
1 Voir dans len° 30(167, p. ao, une longue lellre de
\l. de Grandie au sujet de cette levée.
et pour ceste cause, ensemble de l'occasion
susdicte, je vous prie vouloir donner advis au
Roy Catholieque mon bon fils tant en confor-
mité de ce que je vous en mande présentement
que de ce qui vous fust aussi escript et donné
charge de luy en dire, quand nous vous ad-
vertimes premièrement de la levée des Suysses.
Et pour n'avoir à vous dire rien davantage .
attendant bien tost le retour de L'Aubespine.
je prie Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous
avoir en sa saincle et digne garde. De Paris,
ce xxviic jour de may 1 5G7.
Caterine.
1567. — 1" juin.
Record office, State papers , France, vol. XL.
A TRÈS HALLTE ET TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE.
NOSTRE TRÈS CHÈRE ET TRES AMÉE SEl'R ET COCSINE ,
LA ROYNE D'ANGLETERRE.
Très haulte et très excellente Princesse,
nostre irès chère et très amée seur et cousine,
salut. Estant le sieur de Villeroy présent por-
teur despesché du Roy nostre très cher seigneur
et fils par de là pour l'occasion que vous en-
tendrez de luy1, nous luy avons donné charge
vous dire, en passant , de nos bon nés nouvelles .
et la continuation de nostre affectionnée bonne
volluuté envers vous au bien de nostre com-
1 \ illeroj «'■lait envoyé en Ecosse pour lâcher de venu
en aiilo à Marie Stuart; il devait, en passant» Londres,
solliciter l'intervention de la reine Elisabeth. Elle ré-
pondit à cette ouverture qu'elle était toute affligée des mal-
heurs de la reine sa sœur et disposée à la faire remettre
en liberté , et elle engagea Villeroy, dans le cas où il ne
pourrait pas arriver jusqu'à la prisonnière, de s'adresse)
mais en son nom particulier, aux Ilamiltons. ( Calendar
qf State paper» , i5f>7, dépêche de Throckniorton à Cecil.
p. -7'J.) L'anihassadeur Virris dans um- dépèche à O-
cil du 16 juillet 1.567; '"' Mnonce que Villeroy venait
de rentrer en France, sans avoir pu voir Marie Stuart.
[Ibul. , p. 28.) Voir Teulet, Relations de YEeoue et de
la Fiance, dépèches de Du Croc, p. 3l3 et 3a5.
38
LETTRES DE CATHE
mune parfaicle amytié, aussi nous rapporter
des vostres; vous pryant tant el si affectueu-
sement que faire pouvons le voulloir sur ce
croyre, tout ainsy que vous feriez nostre
propre personne. Pryanl Dieu, très haulte et
très excellente princesse, nostre très chère et
très amée seur el cousine, vous avoir en sa
très saincte et digne garde.
Escript à Paris, le premier jour de juin};
i567.
Vostre bonne cousine,
C\TER1NE.
De l'Aubespine.
1507. — 7 juin.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10751, f* 859.
V MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.
Monsieur de Forquevauls, de maistre flu-
goniùs présent porteur sçaurez-vous l'occasion
de son voyage, et pour ce qu'il est bon et
digne personnage, je vous prie que en ce qu'il
aura besoin de vostre aide et faveur vous lui
faciez tout le plaisir que vous pourrez. Priant
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir
en sa saincte et digne garde. Escript à Gail-
lon, le vne jour de juin 1567.
Catekine.
1567. — 12 juin.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10751, f° 819.
\ MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.
Monsieur de Forquevauls, encores que voz
lettres dernières m'ayent grandement satis-
faict de toutes les nouvelles de delà, si suis-
je attendent en grande dévotion le retour de
L'A ubespine, lequel, à ce quej'ay veu parcelle
du trentiesme de may, n'avoit point encore veu
le Roy Catholicque, poursçavoir plus certaine-
ment la vérité des choses et l'espérance qu'il
RINE DE MÉDICIS.
y a au passage dudict roy et venue de la
royne ma fille et ce que vous aurez peu des-
covrir de ses desseings, où jusques icy il y a
peu de lumière; qui me faict quasi penser
qu'il n'est pas bien résolu de ce qu'il a à
faire, n'y ayant rien, comme il me semble, qui
l'appelle trop expressément à sortir de là où
il est. J'ay bien considéré ce que vous m'es-
criviez des discours d'Alméde x sur le faict de
Portugal et sçay bien que c'est le but de ceux
de delà; mais si l'on considère ce que porte
un article du mémoire dudict Laubespine, on
connoistra que c'est temps perdu de s'y at-
tendre, car le Roy mon fils veut une femme
et non pas une seconde mère, en ayant assez
d'une2. Le temps nous faira voir plus clair.
Cependant j'auray plaisir qu'avecques vostre
soing et vigillence accoustumée vous mettiez
peine de sçavoir comme tout ira par delà pour
m'en donner advis au jour la journée. L'am-
bassadeur d'Espaigne demeuré à Paris pendant
que le Roy monsieur mon fils est venu faire
une saillie à la chasse de deçà, m'a envoyé le
paquet qu'aviez baillé au conte de ÎNogaroI et
escript qu'il avoit délibéré de venir baiser les
mains du Roy mondict fils, loutesfois il y a
desjà deux jours et il est encore là. Je ne
sçay s'il a quelque chose à nous dire, mais
pour le moins ce me sera plaisir d'avoir la
lettre qu'il a à moy de la royne ma fille et
sçavoir de sa bonne santé. Vous avez très bien
faict d'avoir adverti le sr de Monluc de l'armée
1 Antonio Almeida, ce Portugais employé souvent par
le feu roi de Navarre.
2 Voici ce que portait le mémoire remis à L'Aubespine
le jeune : «Il sera très à propos que le sieur de Horque-
vaulx, parlant à la Royne Catholique, lui fasse sentir
qu'elle se souvienne que la Reine sa mère luy a toujours
dit que le Roy son frère n'estoit pas pour épouser femme
plus âgée que lui. m C'est la sœur de Philippe II, la reine
de Portugal, qu'elle désigne. (Fonds franc., n" 1 0 7 ."> 1 .
p. 80a.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
39
que font les Portugois et la délibération qu'ils
ont de faire un ravage quelque part en ce
royaume, afin d'y prendre garde, connue
aussi n'ay-je failli d'en l'aire eseripre partout
e( donner ordre qu'ils ne puissent rien trouver
d'importance à descouvert. Je ne sçay pas
comme le roy du Portugal se veult porter en
cest endroit, mais s'il entame la paix que
nous avons ensemble par ce moyen , peut-eslre
qu'il n'y gaignera rien, ne voyant pas que ce
qui est advenu à la Madère luy soit cause suf-
fisante, pour estre cbose sunenue par l'inso-
lence des siens; en quoy les gentils-hommes
qui furent au voyage prétendent avoir esté
provoquez l. Je sçay que là où vous estes ils
seront tousjours bien aises que nous ayons
peu d'amis et point de ce costé là, mais il y
a beaucoup à dire de n'estre pas ennemis, et
s'il y avoit moyen que puissiez descouvrir en
quel endroit serait pour tumber leur nuée
pour nous en advertir, ce serait un servise
laid fort à propos. C'est tout ce que j'ay à
vous faire sçavoir pour le présent, sinon que,
grâces à Dieu, les affaires de ce royaume, quel-
que cbose que l'on en puisse eseripre, sont
en dès bon estât, ne voulant vous répéter ce
qui \ous fut dernièrement escript de la levée
des six mille Suysses que nous feismes faire
dernièrement, afin de tenir noz affaires en
plus de soureté; mais je veux bien que vous
sachez qu'il y a un conte d'Angousolle en
Suysse, soubs couleur de faire renouveler le
commerce de Milan, qui faict de très mauvais
offices, dont il ne sera que bien à propos que
vous touchiez quelque mot au Boy Catbolicque,
qui, je m'asseure, ne l'entend pas2. Prianl
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir
1 Elle fail allusion ;'i l'expédition du jeune Moulue.
voir dans le volume précédent, p. ùoo, i noie à ce
sujet.
Voir la lettre du volume précédent, p. a38.
en sa saincte et digne garde. Escrit à Lions1,
le xn" jour de juing l567.
Caterihe.
1567. — ig juin.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 10761, f* 86a.
A MONSIEUR DE FOLROI i;\ \LX.
Monsieur de Forquevauls, vous entendre/
l'occasion de ceste depesche par la lettre que
le Roy monsieur mon fils vous escript, qui
est telle qu'il me semble qu'elle mérite que
vous l'embrassiez à bon escient pour avoir ces
pouvres gens là et les mettre bois de la cala-
mité en laquelle ils sont, n'y ayant ne propos
ny apparence à l'excuse que en a faiete le duc
d'Albe, ne à ceque dit Don Jelian André Doria.
et ne pense pas que son maistre le vueille ad-
vouër de cella; car luy acbaptant ceulx qu'il
dict avoir eus pour argent, il aurait autant
failly que ceux qui les luy aurdiril vendus,
puisque c'estoit contre le traicté, ce que vous
luy sçaurez bien remonstrer et aussi à l,i
royne ma fille, à ce qu'elle y veuille mettre
la main et l'en priez bien fort dé ma part.
Le docteur Lambeie m'a dict sa bonne santé
et de l'Infante, qui m'a esté grand plaisir;
mais vostre lettre que vous dictes du xw" du
passé n'avons-nous point eue, bien une <lu
vu", xxiiu'*, xxvc. Jà ne sçay s'il y aurait point
eu de l'aulc aux daltes; qui est tout ce que
vous aurez de moy pour le présent, priant
Dieu, Monsieur de Forquevauls , vous avoir
en sa saincte et digne garde. Escript à Sainct-
Léger, le xix"jour de juin i ô (ï 7 .
Catekixe.
En signant reste lettre, vostre paquet du
xxic du passé nous a esté apporté et ésl venu
par le chemin île Nârb 1e.
1 Lioiis-la-l'onH , d';|>ai li'iii. ni d" l'I'cn •'.
/,0 LETTRES DE CATH
1567. — ai juin.
Orig. Archives de Manloue.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE MANTOUE.
Mon cousin, allant présentement mon
cousin le sieur de Foix résider nostre ambas-
sadeur à Venise au iieu du sieur du Ferrier
que nous en retirons et faisons retourner
par deçà, nous n'avons voulu laissé partir le-
dict sieur de Foix1 sans lui donner charge de
vous l'aire entendre son arrivée et charge par
delà et le commandement qu'il a de nous, si
durant icelle vous avez en quelque endroict
besoing de son secours et assistance de la part
du Roy monsieur mon filz, il ait à y user de
tous les bous offices dont il se pourra adviser
pour l'entière amitié et bonne volonté que
nous vous portons selon que plus amplement
vous pourra tesmoigner, de nostre part, ledict
sieur de Foix, lequel je vous piïeray croire en
cet endroict, comme vous vouldriez l'aire nous-
mesmes, et je supplieray le Créateur vous don-
ner, mon cousin, ce que désirez. Escript à
Sainct-Léger, le xxi°jour de juin 1667.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
robertet.
1567. — at) juin.
Orig. Archives de Mantoue.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE MANTOUE.
Mon cousin, ce mot sera pour toujours vous
tesmoigner combien le Roy monsieur mon
filz et moy désirons que le différent d'entre
vous et le président de Saluées soit terminé
par quelque bonne composition, par quoy en
1 Voir la lettre de Charles IX annonçant le 16 juin
à M. de Foix sa nomination. ( Bibl. nat. , fonds français,
n" 10735, p. 360 v\ )
ERINE DE MÉDIC1S.
conformité de ce que ledict sieur Roy mon filz
vous en escript présentement je vous prie bien
fort, mon cousin, d'entendre à ladicte compo-
sition par les ouvertures que vous en fera à
ce coup ledict président, et que cela se passe
si doulcement selon l'instance que nous en
avons ci-devant faite que nous puissions fina-
lement cognoislre combien nos prières ont de
verlu en vostre endroict et m'assurant que
vous vous y laissez d'autant plus facilement
aller que la chose est de soy très juste et rai-
sonable, je prie Dieu, mon cousin, qu'il vous
donne ce que désirez.
Escript à S'-Germain-en-Laye, le xxixe jour
de juin 1567.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
Robertet.
1567. — 3o juin.
Archives de la maison de Condé ,
communiqué par M. te duc d'Auraale.
A MONSIEUR DE GORDES.
Monsieur de Gordes, ceste petite dépesche
que le Roy monsieur mon filz vous fait présen-
tement est sur la nouvelle qu'il a eue du fait
des estrangiers banniz du contât d'Avignon,
lesquels peu à peu s'en approchent le plus
qu'ilz peuvent, chose qui pourroit avec le
temps donner occasion de mauvais souspeçon;
à quoy il est bien besoing de pourveoir par les
moyens et ainsi que ledict sieur Roy mon filz
le vous escript et mande par sa lettre; sur la-
quelle me remeclant pour ne vous user de
redicte, je ne vousferay la présente plus lon-
gue, priant Dieu, Monsieur de Gordes, qu'il
vous ait en sa très saincte garde. Escript à
Saint-Germain-en-Laye, le dernier jour de
juins 1567.
Caterine.
Robertet.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
U\
1567. — Juin.
Aul. Bibl. nal. fonds français. n° loaAo. P77.
A MA COUSINl
LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, vous garés l'aucasion de cet
pourteur, lequel n'é voleu qui çoyt parti san
se mot pour vous dire que je suis byen ayse
que voslre mari et vous soye's contens et que
cela souit cause de vous fayre demeurer plus
lontemps auprès de nous, car j'é grent re-
gret quant l'on veult fayr croyre et que le
bruyt ayst partout que je ne veuh neul grent
près du Roy mon fils, mes tous jeans de peu,
corne cet1 je craignis que le Roy mondict fils
ne feut corne je le peu désirer et san duste
de changer. Yl fault que je vous parle tous-
jours librement. L'on me fayst tort, se me
semble, car j'é mys pouine de contenter tou
le monde et vous le savés. Or, ma cousine,
je vous prie, cet enn oye's parler, reponde'
pour moy cet que ayst de vérité', corne je
voldrès fayre pour vous. .\ous alons à Paris
demayn fayre la Peste-Dieu et le landemayn
à \ iller-Couslré pour fayre nostre voyage en
Picardie et voir lé plase qui se font achever.
J'espère que nous troverés en cet quartier là
el eu cet pendant je prie Dieu vous ramener
bientost.
Vostre bonne cousine,
Cateri.ne.
1567. — 3o juin.
Orig. Arcb. de Modène.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE FERRVRE.
Mon cousin, ayant entendu par le cheval-
lier Berayer tout ce qu'il m'a dict de rostre
part tant sur vostre voyage de Hongrye que les
autres particniaritez «pie vous luv avez donné
charge nous racompter. je ne puys sinon
vous remercier de la continuation de vostre
entière affection envers le Roy monsieur mou
lilz et moy. en laquelle je vous prie ne vous
lasser de persévérer; croyant que si, pour la
nécessité en quoy se retrouvent présentement
ses finances, nous ne vous pouvons contanter
et satislfaire pour reste heure sur ce dont
nous a requis et faict instance ledicl Bernver,
de vostre part, c'est bien à nostre grand regret :
car nous désirons infiniment vous faire
toujours paroistre par effect, comme aussi
ferons-uous en toutes occasions, combien
nous désirons vostre satisfaction et contente-
ment, ainsi que j'ay dit plus amplement au-
dict chevalier Bernyer pour le vous rapporte!
de ma part; et à quoy me remectant, je su-
pliray le Créateur vous donner, mon cousin , ce
que désirez. Escript à Paris, le dernier joui
dejuing 1567.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
Robertet.
1567. — a juillet.
Orig. Bibl. nat. fonds français, a' 3178. f 58.
\ MONSIE1 R D'HUMIÈRES,
COIÏBH.XBLB DB rbKUMS.
1 Cet , si.
CiTBERlrU ni. Médius.
Monsieur d llumyères, j'a\ entendu par
vostre lettre du dernier jour dejuing la dilli-
gence qui se fait en voz ouvraiges, dont j'aj
esté très aise et vous prye donner ordri
qu'il ne s'y perde une seulle heure de temps,
et que toutes ihoses demourenl là en la seuretlé
qu'il appartient. Quant à guerre, il n'en est.
Dieu mercy, aulcunes nouvelles. Rien avons-
nous donné ordre de renforcer ung peu les
garnisons du cous té de Champaigne, jusques
6
IM 'RIME III NITtOXILE.
'i2 LETTRES DE CATH
à ce que l'on ayt veu que deviendront tant de
pré para tifs qui se font en Luxembourg où les
Espaignolz marchent.
Ji'ay l'aicl la requesle nu Roy monsieur mon
lils de la confiscation dont m'avez escript,
qui la vous a vollunliers accordée, ainsy que
\enez par le brevet que je vous en envoyé;
sur lequel s'en fera lousjours l'expédition, et
me trouverez que en ce qui vous touschera
lousjours prest à vous faire tout plaisir. Prynnt
Dieu, Monsieur d Humyèrcs, vous avoir en sa
garde; Escript à Saint-Germain-en-Laye, le
ii' jour de juillet 1 067.
(iATKRINK,
De i.'Aubespine.
1567. — a juillet.
Copie, lîibl. nat. fonds français. n° 10751, f' 868.
\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, vous n'avez pas
aecouslumé de nous tenir si longuement sans
nous faire sçavoir de voz nouvelles, qui me
l'aiet craindre que L'Aubespine n'ail eu quelque
empeschement par les chemins. S'il est ainsi
qu'il ail esté si tosl despéché que dist l'ambas-
sadeur d'Espaigne, ainsi que le Roy monsieur
mon fils le vous escript, jusques à l'arrivée
duquel je ne seray point bien satisfaicte mesme
du désir grand que j'ay de sçavoir la conti-
nuation de la bonne sanlé de la royne ma
fille, en Testât auquel elleesl, laquelle j'atoys
lousjours eu en espérance voir approcher de
nous jusques à ces te heure que l'ambassadeur
- e*l laissé entendre qu'elle ne doibl bouger de
là et que le roy son mari le lny a l'aiet sçavoir;
mais je n'en croyrav rien que je n'en sois ad-
\ertie par ses lettres. Par relies du Roy mon
lils vous sçaurez l'occasion de ces te despeche,
qui tend spécial lement à osier et l'aire perdre
loule opinion par delà que nos préparatifs
EIUNE DE MÉDIC1S.
soint à autre fin que pour nous garder. Je
sçay bien qu'il y en a assez qui interpretlenl
toutes choses à mauvaise intention et corne-
roient volonliers la guerre, mais nous sommes
trop esloignés de reste volonté, pourveu que
rhascun se contente faire le semblable. Rien
pouvez- vous juger, s'il estoit raisonnable parmi
cesle turbulence d'armes, qui est partout, que
nous fussions à la mercy de celluy qui nous
voudrait commander quelque chose, puisque
les roys de ce royaume sont en possession de
bailler la loy aux autres, qui est un privilège
et une dignité que le Roy mondicl fils ae
veult pas perdre, trouvant un peu estrange , à
vous dire vray, que l'on ne vous ait l'aicl autre
part et communication plus privée de ces
grands préparatifs, bien qu'ils ne regardent
que leurs affaires particuliers. L'ambassadeur
d'Espaigne, qui ne nous a vous depuis si\
inoys, a demandé audience pour demain, qui
est signe qu'il a quelque chose de nouveau à
dire, qui est cause que je feray garder çeste
dépesche à partir, afin d'y adjouster ce que
j'aurav aprins de luy, et pour ce ne vous l'e-
rai-je cesle lettre plus longue. Priant Dieu.
Monsieur de Forquevauls, vous avoir en s;i
saincte et digne garde. Escript à S'-Germain-
en-Lave, le 11e jour de juillet 1667.
Caterine.
Je n'ay pas voulu signer celte lettre tant
que l'ambassadeur eust parlé à nous, comme
il a faict ce jourd'huy, iii° de ce moys, duquel
je n'ay pas apprins grand chose de ce qui
touche les affaires du Roy monsieur mon lils.
et celles de son maislre. 11 nous a dict seule-
ment l'affeclion qu'il a à Pentretenement de
l'amitié commune et combien il désire la con-
tinuer, s'esbahissant que nous soyons en soub-
son des forces qu'il l'aicl passer, attendu que
ce qu'il m'en a déclaré pieçà jusques à me
LETTRES DE GATA
dire que si j avois bonne mémoire il m'en de-
voit souvenir el que ce n'estoit que pour réu-
nir ses sulijccls et les remettre en son obéis-
sance, n'estant pas grand besoing d'avoir faict
la levée des Suysses ne autres préparatifs pour
eeste occasion; à quoy je luy ay bien l'aict en-
tendre que ce n'est point pour aucun soupçon
ne double (pie nous eussions de sa bonne in-
tention, mais que la turbulence du temps \ou-
loit que pour le dedans et pour le dehors un
roy si grand que cestuy-cy eust de quoy pour-
voir à tout désordre qui pouvoit advenir, bien
que nous veissions touts les gubjecls entière-
ment disposez à toute obéissance pour son ser-
visse el que ce n'estoit que pour se garder et
non pas offencer ne donner umbiv à personne,
dont on se pouvoit asseurer; et qu'il y avait
trop d'amitié etd'alliance entre eux deux pour
en doubler d'une part ny d'autre. Il s'est
plainct aussi de l'ambassadeur que le Roy
mon fils a en Suysse, lequel avoit enjpesché
tant qu'il avoit peu que le roy son maistre ne
tiras) de là quelques Suysses pour amener de
deçà à son servisse, disant en pleine dielte que
ce seroit mettre Suysse contre Suysse, par où
il se peut inférer que nous avons l'aict la levée
des Suysses pour employer contre sondict
maistre. Je luy ay respondu que peut-estre il
n'estoit pas bien informé et que, s'il se lailloit
plaindre des choses faictes en Suysse, ce se-
roil à non- du conte d'Angoussole, qui faisoil
là infinis mauvais offices contre le servisce du
Roy mondicl lils, que je ne luy voulois pas
loucher particulièrement, mais bien l'advertir
que par les trairiez que nous avons avec les-
dicts Suysses nul autre prince n'en peut tirer
gents, ne eux le permettre, sans y conlre\enir
el qu'il pouvoit bien eslre, si nostre ambassa-
deur avoit conneu que ledict conte se fus! in-
géré d'en- l'aire la pratique, qu'il en anroil
laid les remonslran.es convenables el que,
ER1INE DE MÉDICIS. ',;;
quand bien il auroit dicl que ce seroit mettre
Suysse contre Suysse, cella nes'enleudoit pas
pour ce coup, mais pour tousjours et que bien
souvent le temps porle des occasions que les
hommes n'ont pas pensé ce que l'on n'estime
pas voir jamais advenir entre ces deux roys
mes enfants si amis. De là il est venu à parler
de la Corse, qui estoit assistée de nostre part,
et que le baron de Lagarde avoit faict prendre
un briganlin des Geunevois el qu'il v avoit
infinis François, et beaucoup d'argent qui
y alloil de Provence. Je luy ay dicl quant
aux François qu'il sçavoil les deffenses.que le
Roy mon fils avoit l'aides tant expresses que
nuldesessubjecls n'euslàsorlirde ce royaume
pour aller au servisse d'auliuy, el que s'il y en
avoit, c'esloit contre sa volonté el saus son
sceu, dont il luy desplairoit, et les vouldroil
tenir pour les faire chastier, aussi bien que
ceux dont les Huguenots luy ont faicte plainte
([in sont, ce disent-ils, parmi les Espagnols
qui marchenl; que ce son! soldats mal aisez à
contenir; et quant à l'argent que jesçavoisbien
qu'ils n'en a\oint point eu du Roy mondict lil~
et pourroit bien estre que les Huguenots (je
dis ceulx qui seroient bien aises de voir les
affaires du monde plus brouillez) yen pour-
raient avoir envoyé pour tenir toujours le l'eu
allumé; mais quand tout est dicl, que cella ne
regardoit point le roy son maistre et ne tou-
choil que les (iennevoys, lesquels à la vérité
se portoinl assez insolemment; car ils avoinl
prins une frégate dudict baron de Lagarde,
lue quelques-uns de ses gens, les autres mis
à la chesne el traisné en l'eau les bannières
aux armoiries du ftoj mondicl fils, dont il
ne se failloit pas esbaïr si ledicl baron de La-
garde, ayant la charge qu'il a, se resentoit. Là
dessus, il m'a dicl que le-dicts Genevois es-
fcoienf en la protection du roy son maistre; el
moy, qu'il ne trouverait jamais faute de nostre
6.
ll'l
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
costë en l'observation des traitez. Il est après
enlré sur les pyrales, niesmes parlé de Sour-
deval; à quoy luya esté bien satisfaict et dicl
i|ii il n'\ a rien qui plus nous desplaise ne à
quoy nous désirions plus mettre un bon expé-
dicnl et qu'il \ a plus de six mois que nous le
voulions faire appeller pour y adviser, de quoy
nous sommes demeurez d'accord et que sitosl
qu'il s i sera baigné, il retournera icy et sera
ad visé quelque moyen avecques Mons* l'amiral
qu'à reste fin y faisons venir tant pour le re-
gard des Anglois, Porlugois, que Espagnols,
afin que la mer puisse estre nette de telle ver-
mine et les médians chasliez. Le reste de ses
plaincfes et remonslrances a esté de l'ambas-
sadeur de Portugal déprédé du temps de la
guerre, vivant le Roy monseigneur: à quoy je
luy ay dict que je ne sçavois que c'estoit, es-
tant morts louis ceux qui en pourroienl parler
il ne voyois pas grand moyen qu'il en peut
avoir raison, d'autant qu'il n'y avoit point de
lumière de ceux qui l'avoint faict. De toutes
ces choses avoit-il lettres particulières du Roy
(iatbolicque et me semble qu'il en a esté si
bien satisfaict par le Roy mon fils et par moy
qu'il a monstre en eslre content.
Après il a tire' autres lettres du roy son
maistre, qui nous advertist qu'ayant conneu le
bon devoir qu'a l'aict ledicl Don Francez, es
choses qu'il luya comises icy sans filtre d'am-
bassadeur et croyant que ce qu'il a ne'gotié a
esté à nostre contentenient , il luy a bien voulu
donner ce tiïtre el l'y laisser encore, estimant
qu'il nous sera agréable, chose qui a esté fort
bien resceue du Roy mon fils el de moy, el
encore mieux la promesse que nous a faiL le-
dicl ambassadeur de faire de mieux en mieux
louis olliees bons et convenables à l'entreténe-
mentdeceste mutuelle amitié; en quoy il s'est
eslendu assez avant, nous donnant tousjours
tant plus d'espérance que il v rendra tout
devoir et m'a priée que le Roy mon fils en
escripvist au roy son maistre et moy aussi .
comme nous faisons pardeux lettres de créance
que vous luy présenterez de nostre part el luy
direz combien cella nous a esté agréable et les
bonnes nouvelles qu'il nous a dict de luv, et
de son enlière el parfaicte affection envers le
Roy mon fils, duquel il peust attendre toute
correspondance, adjoustant à cella toutes le-
honnestes parolles dont vous vous pourrez ad-
viser pour luy faire connoislre combien il nous
demeure de contentement de. telle démonstra-
tion. Ledict ambassadeur m'a confirmé le pas-
sage de son maistre vers la fin de septembre
ou oclobre el que la royne ma fille ne bougera
de là pour y commander comme régente. Cesl
tout ce que j'ay peu recuillir de ses discours
que je vous ay bien voulu faire par le menu
pour en respondrelà ainsin qu'il sera besoing.
et à propos.
CaTERINE.
1567.— 'i juillet.
Orig. Arcli. nat. collect. Simaneas, K i5o8, pièce 3.
A MONSIEUR MON FILS
LE ROY CA.TOL1QUE.
Très hault, très excellent et 1res puissant
prince, nostre très cher et amé frère, fils el
cousin, si la sanlé du sr Don Frances eusl esté
meilleure, nous estimons que plus tost nous
eussions sceu la résolution que vous avez
prinse de luy donner la letlre de vostre am-
bassadeur icy, mais tant avons-nous congneu
de bonne vollonlé el de dignes depportemens
en luy à l'avancement de l'amylié et alliance
qui est entre le Roy nostre très cher seigneur
et filz et vous et au bien commun de vos Ks-
lalz que tost ou tard que avl peu venir ceste
nouvelle, elle nous a esté très agréable el , de
nostre part, en avons receu très grand plaisir
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDieiS.
'.:.
et d'entendre aussy par luy si avant de \oz
bonnes nom elles et la continuation de voire
boune vollonté e( affection envers nous; en
quoy nous vous prions tout affectueusement
i|ue faire pouvons estre assenré que vous trou-
verez en toutes choses sincère correspondance,
comme du sr de Fourquevaulx entendrez plus
avant de noslre part, en lui donnant foy et le
croyant de ce qu'il vous en dira. Pryant Bieu,
très haut, très excellent et très puissant prince,
noslre très cher et très aine frère, vous avoir
en sa très saincte et digne garde. Escript à
S' (iennain-en-Laye, le im'jourde juillet 1 567.
Vostre bonne seur et mère,
Caterine.
De l'Aubespine.
1567. — 1 1 juillet.
Orig. Archives du Rhône.
v MONSIEUR DE M VI GIRON,
CBBVAL1ER DE L'OBDBE DU BOT MOSSIEIB MOS FIEZ
ET C1PITAI3S DE CIXQLA1TE HOÎ1MES D'ARMES DE SES OBDOTiMHCES.
Monsieur de Maugiron , j'ay reccu les lettres
que vous m'avez escrîptes par le présent por-
teur, et ay entendu bien au long ce que vous
luy aviez donne' charge de medyre, tant pour
le regard du mariage de vostre niepce, que
pour vos assignations. Sur quoy je luy ay faict
response que je seray tousjours très ayse de
voyr vostredicte niepcebien pourvue. Et aùssj
tiendray la main que, en vosclictes assigna-
lions, vous soyez le myeulx satisfaict qu'il sera
possible et comme les finances du Roy mon-
sieur mon Blz le pnurroyeiit porter, ainsi que
j'ay dict plus au long à cedicl porteur. Pryanl
en cesl endroict le Créateur qu'il vous ayl en
sa saincte garde.
De Sainct-Germain-en-Layc, ce m" jour
de juillet 1.JC7.
Caterine.
Rorbrtbt.
1567. — | Du ."1 au 1 5 juillet.]
lui, Bflrl. nal. fonds français, n' 3ao.S , f* i.'i.
A MA COUSINE
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, s'en retournant Clervo, né
volu que ce souit aysté san cet mot pour vous
dyre que j'é esté byen ayse de savoyr de vos
110, elles et de cet que m'avés aseuré de vostre
retour bien lost; et quant à nos novelle, je vous
puis aseurer que nous portons tous 1res byen
et si conlemps d'avoyr mon lils el ma tille de
Lorayne auprès de nous, qui de leur coulé ne
sont moyns ayse; car vousdirié bien à lé \o\i
qui sont an leur naturel. Je voldrès que feu-
• iiés ysi pour nous donner eun festin an vostre
mayson , corne font tous ces prinses et signeurs
lé uns après l'aultres et demayn je fayré le
myen au Tuelerie et bien lost nous ennalons
à Écouan, Chaulilli. et Nanteul el Monseau
el reviendron en sete ville pour comenser
noslre voyage le premier jour d'ault '. Velà
corne nous soumes. faysant, Dieu mersi, bonne
chère, lequel je prie vous donner cet que dé-
sirés.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1567. — 16 juillet.
Record oflice . State paperi , France, vol. M..
A THÉS IIAU'TK ET TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE
•o« 1 m 1 ai 1 m m m 1 aàs mit sei u bi i 01 sise ,
LA ROYNE D'ANGLETERRE.
Très baulte el très excellente Princesse,
noslre très cbère et 1res amée seur et cousine.
Envoyant le Roy noslre très cher seigneur el
lils le sieur de Lignerolles, gentilhomme de sa
chambre, présent porteur en Esco se pourl'oc
1 Ault, août.
J6
LETTRES DE CATHERINE DE UED1C1S.
casion qu'il vous escripl l, nous luy avons
donné charge \on - visiter eu passant de nostrc
pari, affin de confirmer et conforter par tous
bons offices ia commune, sincère et parfaicte
atnitvé qui est entre nous. Vous priant très af-
fectueusement1 le croire et ad jousler foy à tout
ce que since il vous fera entendre de par nous
loul ainsj (|iie feriez à notre propre personne,
j >r\ a ii I Bieu, Iri'S haulte et très excellente
Princesse, nostre 1res chère et 1res aînée seur
fi cousine, vous avoiren sa très saincte et digne
garde.
Escript de Kscouen, le xvi" jour de juillet
i567.
\oslre lionne seur et cousine,
Cvterink.
De l Aubespine.
1567.— 18 juillet.
Copif. Bibi. nat, fonds français, d-1 95 1 . f° 911.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAILX.
Mons' de Forquevauls, n estoit le temps qui
presse du partemenl prochain du Roy Catho-
licque , qui ne peut plus guères tarder, il n'y
avoit pas grande ocasion de vous envoyer ce
pourleur, mais c'a esté afin que fussiez se-
couru de mil esculs que le Roy monsieur mon
fils \ous donne pour aider aux frais de \ostre
voyage et vous tenir adverty de son intention
que vous sçaurez par le mémoire que luy a
esté baillé et ce qu'il vous dira de bouche; sur
quoy je me remellray, après vous avoir prié
que nous ayons de voz nouvelles le plus sou-
vent que vous pourrez et espéciallement de
celles de la roype nia fille. Pliant Dieu,
Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa
1 M. Teulel a publié , ilans les Relations politiques de la
France et de l'Ecosse, les instructions données à Lipne-
rolles d'après le n° a i 8 du fonds Saint-Germain, t. II,
p. 337.
saincte et digne garde. Escrit à Eseouen, le
xvui" jour de juillet 1667.
CiTERINE.
1567.— 18 juillet.
Copie. Bibl. nnl. fonds français, d" 10751, f 917.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forque\auls, j'ai voulu vous
faire ceste lettre particulière pour vous dire
que j'ay considéré le contenu en la voslre sili-
ce que je désirois advenir du coslé d'Italie; si
les choses s'i fussent addressées, mais estant le
chemin changé, je ne vois pas que cella ainsin
faict inopinément, fust pour apporter autre
chose, sinon grande jalousie et peu d'effect; au
moyen de quoy il est besoin y penser plus avant
et qu'il y ait autre fondement procédant d'un
mutuel accord et désir. J'ay noté les honnesles
propos du second mémoire que Ruy Gomes
vous a tenus de l'affection qu'il y a et du bien
et utilité qui en peut sortir, et ce que vous luy
avez dict aussi et l'asseurance que son maistre
doibl avoir de nostre coslé et de l'amitié que
désirons continuer et fortifier par tous moyens,
qui est un beau commancemeut; mais pour
l'effect de ceste sienne bonne volonté il seroit
nécessaire qu'il préparast et disposas! les choses
de telle sorte que l'on peut venir au fruict qui
s'en doibt attendre et ne sçauriez mieux faire,
le remettant, comme il vous sera aisé sur ces
termes à propos d'entrer, comme de vous-mes-
mes, plus avant avecques luy sur les moyens
de l'entreveue, pour descouvrir plus profondé-
ment ce qu'il y auroil d'espérance et comment
il luy semblerait que cella pourrait advenir et
m'advertir de ce que vous en apprendrez,
chose qui me pourra donner lousjours plus
de lumière, estant bien marrie au demeurant
d'entendre les mauvais ollices que faict Don
Fiancez, car il n'en a une setille occasion et
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
hl
eneores moins de me soubsonncr de ce chiffre '
pour estre chose à quoyje n'a y jamais pensé
ne serviteur que ait le Roy monsieur mon Bis
et peu s'en est faillit que je ne luy en aye dict
à hon escient ce qu'il m'en semble; mais j'ay
différé pour \oslre considération, vous ad\i-
-ant que je donuerav ordre qu'il sera un peu
mieux observé cy après qu'il n'a esle' par le
passé et tenu en meilleur office, ce dont il a
esté excusé pour sa longue maladie, mais si
est-ce que la vérité et syncérité de noz actions
\aincra tousjours toutes les calomnies; qui
est tout ce que j'ay à vous dire pour le pré-
sent, priant Dieu, Monsieur de Forquevauls,
vous avoir en sasaincteet dignegarde. Escript
à Ecouen, le xvinejour de juillet 1567.
Je vous prie dire à la royne nia fille qu'a-
vant que le roy son mari parte, qu'elle sache
de luy résolument ce qu'elle deviendra, et au
cas qu'il la laissast gouvernante en Espagne,
diles-luy, de nia part, qu'elle se monstre
digne de ceste place et ne se laisse mener à
ceulx qui demeureront auprès d'elle, mais
qu'en faisant la niaislresse elle l'ace le service
du roy son seigneur, en sorte qu'en cas qu'il
denieurast en Flandres plus que de cesthyver,
qu'elle aye congé d'y passer au printemps et
ne se laisse repaistre d'une promesse comme
elle feit quand il alla aux Cartes de Monsson;
casa ceste heure ayant ou peu s'en l'ault deux
enfans, il ne faut plus qu'elle se laisse mener,
comme si elle estai) en pupillage; car on i'al-
Iribueroil à faute de cœur et d'entendement,
ce que je m'asseure qu'elle n'a ny ne doihl
avoir. Monstrez-luy ce que j'aj escript i<y de
ma main.
1567. — 96 juillet!
Copie. An-h. nat. [I 1784, S" m un cthi
\ MONSIEUR DE VILLEROY,
CONSEILLE!» ET SECRÉTAIRE DES FINANCES DU ROY MONSIEUR MO» F1LZ
ET PRÉVOST DES MARCJIANS DE PARIS.
Monsieur de Villeroy, vous savez comme le
Roy monsieur mon lilz et moy vous avons
recommandé l'establissemenl de ses cènleniers
pour estre chose qui regardé spécial lement le
repos de votre ville et pour ce que jen'ay point
sceu depuis ce qui y a esté laid, mais bien
que ces meurtres el assassinalz se continuent
en ladicte ville plus que devant, le Roy mon-
sieur mon filz escript pour ceste cause à votre
compaignie la lettre que vous verrez, affih
qu'il y soit au plustost pourveu ; à quoyje vous
prie tenir la main, tellement que son inten-
tion puisse avoir en cesl endroisl IVlVect qu'il
désire et m'advertir coin. ne tout yra. Priant
Dieu, Monsieur de Villeroy, vous avoir en ^<
garde.
Escript à Compiengne. le xxvi' jour de
juillet 1567.
Catehim-:.
Dr l'Adbbspine.
' Allusion an chiffre
Prani es.
' 1 1 ■ ■ avait été dérobé i Do
1507. — .'Si juillet.
Uibl. nat. fonds français , n° 10731, fgi.
\ MONSIEUB DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, vous aurez bien
sceu par la desperbe que vous a portée le s'
de Laguian que toutes \oz despeches précé-
dentes sont seulement arrivés icyet vous trou-
verez aussi satislaicl; «pianl aux passeports
dont L'Aubespincavoil apporté les mémoires,
despuis j'en ay faici despescher un général
(jui a esté baillé à l'ambassadeur d'Espagne
pour tous les rhevaulx et bardes que Ifi Roy
Catheljcque mon beau-fils vouldra faire pa ser
46
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
par ce royaume el des seigneurs de sa suyte,
officiers et serviteurs, et davantage mandé au
\iconte d'Orlhe gu'il baille gentilhomme* pour
conduire et accompagner les trains et chevaulx
de luy, du prince son iils, des princes de
Bohesme el du s* Jehan d'Austrie, s'ils en veu-
lent, de sorte qu'il n'y aura faulte de toute la
courtoisie, faveur et commodité dont on se
pourra adviser, continuant ce que nous eu
avons faict jusques icy, ayant veu par voz let-
tre-; quel devoir vous avez faict et la peine que
vous avez prinse pour eslre au vray esclaircy
du temps du parlement dudict sr roy que j'es-
time, s'il sera, ne devoir pas estre loing de ce
que vous nous eu avez escript; mais je n'en
tiendray rien de certain jusques à ce que par
le courrier que vous retenez par delà vous
nous faciez sçavoir le jour qu'il sera party pour
aller s'embarquer; à quoy je vous prie ne
laisser perdre une seule heure de temps. El
pour ce que bien tost aprez j'espère que nous
vous aurons icy, je ne vous en diray rien da-
vantage. Bien vous advertiray que despuis
quatre jours est passé un courrier de l'Empe-
reur allant en grande diligence vers ledict sr
Roy Catholicque, dont il n'y aura point de
mal que vous mettiez peine de sçavoir l'occa-
sion, s'il est possible; qui est tout ce que vous
aurez de moy pour le présent, remettant le
surplus à ce porteur, après vous avoir asseuré
que le Roy mon fils a tant de satisfaction du
bon devoir que vous faictes en ceste charge,
et sçavons d'ailleurs et de long temps ce que
vous méritez, que vous devez eslre certain qu'il
ne vous oubliera pas, et de ma part je/ y tien-
dray la main autant que je sçay qu'il est ré-
sonnable. Priant Dieu, Monsieur de Forque-
vauls, vous avoir en sa saincle et digne garde.
Escript à Compiègne, le dernier jour de juil-
let 1 567.
Cateiune.
1567. — 3i juillet.
Bibl. mit. supplément français , a9 sa5 , f° 934.
V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, par vostre lettre
particulière j'ay entre autres choses sceu la ré-
solution prinse que la royne ma fille doibl
demeurer seuil e par delà governante, el con-
sidéré l'occasion dont j'ay esté très aise, puis
qu'ainsi est que son mari ne veut pas qu'elle
le suive en sou voyage, chose néantmoins que
j'eusse bien désiré, comme je luy escripts. Et
qu'elle face ce qu'elle pourra envers luy à ce
qu'elle ait toute asseurance que la promesse
qu'il luy faict de la mander, s'il séjourne es
quartiers de deçà, ne sera pas sans eiï'ecl el
n'aura pas grand peine à obtenir le passage
par ce royaume. Quant au propos duquel la
lettre de vostre main apportée par le jeune
L'Aubespine faisoit mention touchant le pas-
sage devant Boloigne, que vous me remémo-
rez encore par vostre lettre particulière du
seiziesme de juillet, c'est chose où je trouve
peu d'utillité el à quoy je ne serois pas pour
m'accoininoder pour assez de raisons; n'estant
pour ceste cause besoing que vous vous en
laissiez aucunement entendre au roy mon
beau-lils ne à Ruy Gomes et là dessus je vous
diray que la nouvelle de cella a assez coureu
et court encores par desçà, voir parmi le Pa-
lais à Paris et néantmoins sçay-je bien que
vostredicte lettre ne le contenu n'a esté veu
ny entendu de personne vivante, hormis troys
desquels je suis bien asscurée qu'il n'est rien
sorti; parquoy vous penserez si vous en auriez
point escript ny parlé ailleurs pour m'ad-
verlir d'où vous doublerez que cella ce soites-
venté, estant chose dont le bruit ne peut estre
par deçà que de grande conséquence, joint à
cella ce que vous m'escrip\ez avoir entendu
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIUS.
V.i
du mince du pape louchant les alliances et
confédérations donl il vous a plarlé et de l'en-
Ireveue qu'il se persuade en devoir sortir; en
quoy il n'y aura point de mal qu'avant vostre
parlement vous l'enfonciez comme de vous
mesmis plus avant, pour tirer, s'il est pos-
sible, d'où il le tient el les moyens, alin de
vous esclaircir par là et moy quant et quant
des desseings des uns el des autres et sembla-
blement qui est ce légal qui doibl venir pour
Angleterre; car jusques icj n'en avons-nous
aucunes nouvelles ny de l'intention el Fonde-
ment de tel voyage. Escript à Compiegne, le
dernier jour de juillet 1 5G^ '.
Caterine.
■ \oici ta réponse de Fonrquevaux : -Quant àee qu'il
vous a pieu, Madame, m'escripre par Trégoin du dernier
juillet, me commandant de sonder le nonce du pape, il
vous plaira .-.ravoir que - joui pas» z il m'a dict avoir
communication de Sa Sainctelé de solliciter le passage en
Flandres le plus chaudement qu'il pourra el de procu-
i que Voz Majestez el ceste-q vous voyez, chose qu'il
I anl poussée que ce roy lu; a donné parole d'y en-
ndre, mais qu'il -"il en -es Pays-Bas. et pour ce qu'on
que ce royage -"il rompu ou retardé el néantmoins
qu'il pourra cesl hyver aller lenh" les cours d'Arragon el
passer jusqu'à Barceilone, le nonce me djsoil qu'il verra
d'en redresser les propos pour vous entrevoir à Perpi-
gnan ou i Narbonne, s'il sçail que, de voslre coslé, \
ait ne pondance. J'ai ivspondu en homme qui
n'en a peint de charge. An regard, Madame, de ce qu'on
de vous entrevoir vers Bologne, ce n'esl argument
suffisant pour devoir soubconner que cella suit sortj de
tous n\ des sieurs qui onl veu mes lettres en voslre con-
seil. Ains n'esl pas inconvénient, si j'aj eu l'esprit de
m'adviser dudict parti, que d'autres infinis plu- subtils
que je ne mus, s'en sont pareillement adiisez et ont dis
couru que Vostre Majesté pourrait faire ce que j'escri-
vois à ouïr parier du voyage pour Flandres et n'y a celui
qui ignore que, pour aller en Flandres par mer, il faut
qu on passe .1 la veue de Boulogne el par le pays de Ca-
lais; mais quand ce bruil seroil mille fois plus commun
qu'il n'est au palais de Paris, je Bçaj très bien que je
n en -uis pas cause et ne se trouvera pas que je L'ai
script, fait dire ou escripre à nul autre qu'a
ClTBiailUI m; Mtuicis. — [11,
1 5<i7. — 5 août.
Copie, ireb. u.-it. tt i-8i , frj un .
\ MESSIEURS
LES PRÉVOST DES MARCHANS
ET ESCHEVINS
DE I. V VILLE tlh PARIS,
Messieurs, par la responce que le Roy
monsieur mon filz vous l'aict et de votre pro-
cureur ledict porteur vous enlcnderez le con-
tentement qu'il a du bon commencement que
vous avez donné à l'establissemenl nécessaire
au repos de votre \ille et comme il désire qu'il
suit achevé' et au plus tost qu'il scia possible,
mais en tel estât que le fruit qu'il espère en
sorte; à quoy je ne sçaurois que adjousler e(
vous dire que je m'alends que vous ferez réé-
lection des personnes qui y seront employez
de gens paisibles el advisez, qui y seau roui
bien satisfaire selon son intention, qui ne tend
que à la transquilité d'icelle et bien de son
service. Priant Dieu, Messieurs, nous avoir en
>a garde. Escript à Compiengne, le cinq"'
jour d'aoust 1 .">ii-.
Caterine.
De l'Aubespihb.
Voslre Majesté, lu demeurant, Madame , le roy d'l>-
pagne l'ait faire In cour à ce nonce par Ru\ -G im ■/, alin
qu'il moyenne ave. notre Saint Père que, si la croisade
ne doil 1 sire continuée en ce royaume à prix d'argent,
comme Sa Sainteté n'y \eull consentie, que ce soit donc
telle autre subvention qu'il lui plaira, et sous tel tiltre
qu'on luy voudra donner, pourvu qu'elle lus rende de
quatre à cinq cents mil escus par an comme ladicle croi-
lade luy souloit valoir. Je ne sçay quel office fera le
nonce là-dessus, mais il estoit tout confus de ce qu'on
lui a l'aict escrire plusieurs fois • 1 promettre à Sa Sain
teté que le royage en Flandres se feroit et il voil à 0 st<
heure icj qu'il temporise sans exprimer ni le temps ni
le jour de son parlement.» (Bibl. nat., fonds fran
n° 10751, p. o56. 1
■«iriwl.lt RATIOIAll
50
1567. — ig août.
Copie. Arch. oat. H 178'! . f BU" ».
A MESSIEURS
LES PRÉVOST DES MARCHANS
ET ESCHEVINS
DE LA VILLE DE PAniS.
LETTRES DE CATHERINK DE MÉDIGIS.
autre chose et n'aurez de moy plus longue
lettre pour ceste heure que pour prier Dieu
qu'il vous ayt. Monsieur de Gordes, en sa
saincte et digne garde. Escript à Ghaunes, le
xxe jour d'aoust 1 567.
Cateriîse.
RoBERTET.
Messieurs, vous congnoistrez bien par ce
que le Roy monsieur mon filz vous escript et
l'approbation qu'il l'aict de ceulxque vous avez
eslevez comme il désire que votre ville soit
maintenue en toutes ses préhe'uiinances et en
cela et toutes autres choses qui seront utilles et
convenables au bien d'icelle, vous pouvez vous
asseurer de recevoir de lui toute faveur et con-
lentement; à quoy je ne sçauroys avoir plus
de plaisir que de m'employer et vous faire de
plus en plus congnoistre combien j'ay *l la
ville et les bons et fidelles subjectz que le Roy
monsieur mon filz y a en chère recommanda-
lion. Priant Dieu, Messieurs, qu'il vous ayt
en sa garde.
Escript à Ghaulne, le xixr jour d'aoust
1567.
Caterine.
De l'Aubespine.
1567.
r!0 août.
trehives de lu maison de Condé,
1 ommuniqué par M. le duc d'Aumale.
A MONSIEUR DE GORDES,
iiHUMvr GBilBBAIi AU UOOVSBnSHXnT PE DAUIFB1KB
RU l'AMBRCS M U'H coi Ml LE Dl'C PK HONTPUSIBR
Monsieur de Gordes, je n'ay à vous faire
autre response au contenu de vos deux der-
nières dépesches que celle que vous verres par
la lettre que vous escript présentement le Roy
monsieur mon (ils, à laquelle je n'adjouteray
1 567. --20 août.
Oriij. Bibl. nat. fonds français, n° 3ao , f° 60.
A MON COUSIN
LE DUC DE NEVERS,
PAIR DE M. '.S' 1 . i.nl m |:M 1 I' F.T LIEUTEIANT GENERAL DE LA LES MO.ITZ.
Mon cousin, vous entendiez par la lectre
que le Roy monsieur mon filz vous escript
présentement comme il a advisé d'honorer do
son ordre le sr Adrian Raillou ', présent porteur,
et vous en envoyer la dépesche par luy mes-
mes, afin que le luy baillez, ce que je vous
prie faire le plus honorablement que vous pour-
rez , estant personnaige qui mérite et lequel
pour ses longs services à ceste couronne nous
avons en singulière recommandation, vous
asseurant que si nous eussions l'aict des che-
valiers françois nous n'eussions oublié le s1' de
Giry pour le respect tant de ses services que
de vostre recommandation, ainsi que vous
mande ledict sieur Roy mon filz par sadicte
lectre, à laquelle n'ayant à adjouster pour ceste
heure autre chose je supplieray le Gréateur
vous donner, mon cousin, ce que désirez. Es-
cript à Ghaune, le xx° jour de aousl 1567.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
RoBF.BTET.
1 Adrien Bâillon était gentilhomme de la chambre de
Charles IX. La lettre du Roi, datée du iSaoùt, n'ajoute
rien à celle de la Reine sa mère. (Même vol., p. 5.)
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
:>i
1567. — 21 août.
Orig. Dibl. nat. fonds français. n° 3«oi, f° 5l.
A MON COMPERE
MONSIEUR LE CONESTABLE.
Mon compère, vous congnoissez bien par
ce que le Roy monsieur mon lîlz vous escript
qu'il n'a pas oublye' ce que vous luy ave/, au-
trelïbys dit que vous aviez l'ait veoir au Roy
monseigneur de sy belles bemles en ce pays
là, d'où approchant , l'envye luy est venue que
vous luy en facyez autant des Suysses et que
pour le inoings il ayt ce passe-temps là pour
son argent; sur quov je vous prie que nous
aions au plus tost responce de vous et de voz
nouvelles. D'une chose vous veulx-je adverlir
que l'on nous a escript de Bourgongne que les-
dictz Suysses de'sirent et seront mieulx d'estre
logez en quelque villaige tous ensemble, le
long d'une eaue et près de quelque boys pour
se camper là, sans leur bailler trop découvert ;
à quoy vous sçaurez bien pourveoir et mieulx
juger sy les lieux dont vous escript le Rov mon-
dict filz seront à propoz, priant Dieu, mon
compère, vous donner santé'.
Escript à Péronne, le xxr jour d'aousl
i567.
(De sa main.) Mon conpère, nous avanson
nostre voyage el en suys bien ayse d'aultent
que vous voyron plus tost; nous avons veu
Corbie où Pons ha bien employé l'argent que
le Roy leur avoyst ordonné, ynsin que \oiis
conterons et de celé ysi ' qu'iron tentost voyr.
Je vous prie, mon conpère, de me l'avre eiiu
plésirde mander au cardinal deChalillon qu'i
la»e ici pli'sir au Roy mon lils et à moy pour
quelqu'eun de 088 cerviteurs luy volouvr ballei'
h' prioréde la Réole, el m'aseuranf que nous
Péronne.
fayré cet plésir de lui mender, ne vous en dire
davantage.
Vostre bonne coumère et amye,
Catkrine.
1 567. — aa août.
Oi-jg. Arcii. nat. collect. Siroancas, K i5o8, pièce 48.
^ DON FRWCÈS DE AL\\ v.
AMBASSADEUR D'ESPAGNE.
Monsr l'Ambassadeur, j'ay receu beaucoup
île plaisir d'entendre les nouvelles que vous
m'avez mandées de la bonne santé du rov
monsieur mon beau-fils et de la royne ma-
dame ma lille, mais j'ay en récompense esté
infiniment ennuyée de la vollerye qui a esté
l'aiete au courrier du duc d'Albe, tant pour le
faict de soy, qui est très meschant et malheu-
reux et dont le Roy mon fils se sent grande-
dement offensé, que pour voir par là chose
que vous pouvez aisément cognoislre que cela
procedde de personnes qui sont bien marriz de
l'amityé el bonne intelligence qui est entre le
roy monsieur mon beau-filz et nous, laquelle
ils seroient bien aises par tels depportemens
pouvoir altérer; mais ils ne viendront par là
à hout de leur desseing et si telles gens qui
l'ont telles meschanehetés désirent tanl la
guerre, le Roy mondict sieur el filz est bien
délibéré de la leur l'aire faire par ung bour-
reau si roide qu'ils en seront les premiers
marriz , et allin que vous cognoissiez combien il
prend ce laid à cueur, il mande présentement
à Monsieur de Lansac, qui est en ces quar-
tiers là, homme de bien cl d'honneur et qui
n'a aultre inlenlion que de fidèlement exécuter
les commandeniens de son maistre, de l'aire
ung tour jusques à la poste où a esté faille
ladicte vollerye, se saisir tant du malice il''
posle que du postillon qui couroil avec le cour
rier el chercher par tous moyens m Ion des-
7-
52
couvrira point d'où est proceddé cola, et qui
uni esté ceulx qui Font exécuté, ad ce qu'on
en face faire une si rigoreuse punition qu'elle
justillie envers Dieu et le monde l'ennuy et
desplaisir qu'en ressent le Roy mondict sieur
et fils et qu'elle serve pour empescher que
doresuavant l'on n'y retourne plus. Si, de
voslre part, vous nous pouvez ayder à vériffier
cela, et en a\ez quelques nouvelles, je vous
prye le faire, car je vous puis asseurer que
vous me ferez grandissime plaisir pour le désir
que j'ay défaire faire une punition exemplaire.
Et à tant, Monsieur l'Ambassadeur, je prye
Dieu vous donner sa saincte grâce. De IV-
ronne, ce xxn° jour d'aoust 1567.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
Caterine.
RoBERTKT.
1567.— a3aoûl.
Orig. l'ibl. nal. fonds français, n° 3317, f° a.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE MARESCHAL DE COSSÉ.
Mon cousin, avant que recepvoir voslre
lettre du xxie de ce moys, j'avois desjà en-
Icnclu par ce que m'avoit escript Grantville,
ce (|ue vous aviez fait, passant à Paris, pour
veoir clair et asseurer le payement de la gen-
darmerye, tant envers les députés des comp-
tables ausquels le Roy monsieur mon filz a
faict grâce que pour l'advancement de la renie
de la ville et parfournissemeut du surplus
dudict payement en reculant quelques par-
tyes sur le quartier d'octobre, comme j'en a\
encores esté plus avant asseurée par voslre-
dicle lettre, qui m'a esté très grand plaisir,
désirant, au demourant, que vostre diette soit
si bonne et utillc à vostre santé que bien losl
vous nous puissiez venir retrouver. Priant
Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte
garde. Escript à la Fère, le xxni8 jour d'aoust
)567.
Voslre bonne cousine,
Caterine.
1 507. — -i'i août
Orig. Biiil. nat. fonds français. n° 3in/i , fa 93.
A MON COMPÈRE
MONSIEUR LE GONESTABLE.
Mon compère, nous attendons vostre res-
ponse sur ce qui vous a esté mandé pour les
Suisses que le Roy monsieur mon fils désire
veoir, et cependant je n'ay voullu faillir vous ad-
vertir que j'ay nouvelles de ceulx des finances
à Paris, qu'il a esté donné tel ordre que le
payement du quartier de la gendarmerye sera
prest au xm° d'octobre, ainsy que avons advisé;
au moyen de quoy il est temps, quand vous
vouldrez , de faire faire les despesebes de la pu-
blication des monstres qu'il ne sera que bon .
ce me semble, pour plus de seurclté, remettre
au xvc dudict mois, dont vous advertirez le
contrerolleur général. Cependant je ne cesse-
rav de faire bien solliciter ceulx desdictes fi-
nances à ce que telle dilligence se face au-
dict payement qu'il n'y ayt point de faulte.
C'est tout ce que j'ay à vous escripre pour
le présent, priant Dieu, mon compère, vous
donner ce que plus désirez. Escript à la Fère ,
le xxiinc jour d'aoust 1 5 G7.
(De sa main.) Mon conpère, nous sommes
à nuyst arivé an cet lyeu de la Fayre aveques
le plus grent cbaull qu'il est posible et le Roy
mon fils l'a trové si beau qu'il y veult sogiorner
jeusques à lundi proebayn, qui cera le pre-
mvr de sebtembre et yra cet mesme jour
coucher à Marchés au y s'aient vous trover el
ausi fayst,
Voslre bonne coumère et amye,
Caterine.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
53
1567. — 96 août.
Origf. Bibl. Dftt. fonds français. n° 3178, f° 5ç).
V MONSIEUR D'HUMIÈRES.
Monsieur d'Un tuyères, j'ay esté 1res ayse
d'entendre par vostre lettre du xxuii" les nou-
velles qu'avez apprises du courrier venant
d'Espaigne el l'occasion sur laquelle il forme
un si soudain changement, chose bien mal-
aisée à croire, pour le peu d'apparence qu'il
\ a el les advis que nous en avons tous con-
iraires, tant par l'ambassadeur du Roy mon-
sieur mon lilz résident par delà que d'autres
endroicts. Toulellbys il n'est que bon d'ap-
prendre tousjours deceulx qui passent, et nie
fairés grand plaisir de m'en advertir, vous
priant de continuer le plus souvent cjue vous
pourrez. Priant Dieu, Monsieur d'Humyères,
qu'il vous avt en sa garde. Escript à la Fère,
le xxvi0 jour d'aoust 1567.
Çaterïne.
Dr l'Aubespine.
1567. — a G août.
Copie. ïîibl. nat. fonds français, n° 10751, r* 968.
A MONSIEUR DE FOI RQ1 EVAÏ LX.
Monsieur de Korquevauls, considérant qu'il
\ a jà un moys (pie vous ne nous avez escript
el que vous ne pouvez ignorer que cesle lon-
gueur de temps avec la diversité des bruits,
qui courent d'heure à autre si eslranges qu'il
n'est possible davantage, ne nous doive mettre
en grand peine, je vous av voulu envoyer ce
courrier voilant pour vous en advertir el vous
dire qu'estant si grosse la royne ma fille,
rumine elle est . je ne puis que craindre qu'elle
se trouve mal el luesinemeiit n 'avant resreu
de ses lettres par vostre dernière despèche. Je
VOUS plie doiupies incontinent que ce courrier
sera arrivé me despécher un paquel parla
voye de Rayonne et me le renvoyer peu de
temps après avecques ce que vous avez peu
entendre de toutes occasions qui se préseo
lent aujourd'huy et continuer de Imict en
buict jours de me tenir advertie de tout ce
qui s'offrira >, avant commandé à ce courrier
que, s'il vous trou voit parti, et qu'il vous ren-
contrait parles chemins, de vous bailler ceste,
lettre et passer jusques là où sera la royne
ma fille, afin de me ra porter nouvelles de sa
santé, qui est, Monsieur. de Forquevauls, tout
ce que je vous diray, priant Dieu vous avoir en
sa saincte et digne garde. De la Fère, ce xxvi'
jour d'aoust 1 50 7.
Caterine.
1567. - 3o août.
(*ri^. Arco. nat. collect. Siniancas, K i5oS. pièce 5i.
V DON FRANGES DE iXAVA,
AMBASSADEUR D'ESPAGNE.
Monsieur L'Ambassadeur, il me desplaist
grandement de ce qu'il se faict tant de dé-
prédations (pie ni'escripvez sur les subjects de
vostre niaistre par les noslres dont vous ne
pouvez avoir plus d'ennuy que nous n\ plus
désirer qu'il s'en l'ace une bonne punition,
pour lequel ell'ecl vous ne pouvez dire que
jusques icj il vous ayl esté desnyé ung seul
remedde de justice, dont vous nous ayez re-
quis et que, au mesme instant que la plaincte
a esté faietc, nous n'ayons mandé et commandé
aux juges îles lieux d'eu informer el d'en faire
l'aire telle punition des pirates el déprédateurs
connue requiert l'amityé qui est entre le roj
vostre inaislreel nous. Il y a tant de longueurs
el subterfuges es procès el mesmemenl d<
telles choses que, si faulte il y a. elle vient
plus du coslé des juges que non pas de DOS
commandemens, el vous sçavez vous mesmes
comme en Espaig n pareilles choses ils ne
M LETTRES DE CATH
sont pas plus diligens que les nnstres. Toutle-
foys, afin que vous congnoissiez combien
telles laçons desplaisent au Roy monsieur mon
fils et à moy, nous envoyons présentement ce
porteur jusques sur les lieux vérifier ce qui
en est de la plaincle que vous nous laides, et
leur rendra et restituer ces marchandises et
punir, s'il est possible de les appréhender,
ceulit qui auront fait ladicte prinse, auquel il
a donné charge par mesme moyen d'aller à
Bordeaux devers Monsieur de Candalle, affin
que, si ce que vous distes est véritable, défaire
rendre et restituer les marchandises aux sub-
jects du roy vostre maistre. Regardez doncq si
vous voulez envoyer quelcun avecques luy, qui
ait quelque cognoissance de ce faict pour en
instruire les officiers; priant Dieu, Monsieur
l'Ambassadeur, qu'il vous ait en sa saincte et
digne garde. De la Fère, le xxxe jour d'aoust
i5G7.
[De sa main.) Cet1 vous m'escrivés plus de
teles fins de letres, je l'anvoyeré au roy mon-
sieur mon beaulx-fils, lequel conoyst mieulx
ma bonne volante que vous ne faysles.
Catf.rine.
De l AiBtspiNE.
1507.
Fin août.
Aut. Bihl. nat. fonds français, n° 3açj3 , f" n.
— Copie. British. Mus. collecl. iLgerton , n" 9/17, f' 3.
A MON COMPÈRE
MONSIEUR LE CONESTARLE.
Mon coopère, vous dire bien que je foys
mes entreprises segrètes \eu que le Roy mon
fils lia voleu.aystenl ysi , aler jeusquesà Corbie
et de là à IVronneel à Han et à Sin Quantinet
à Guise et à la Fayre et fayst son conte aystre
1 CW,?i.
ER1NE DE MEDICIS.
| le vinle-selieme de cet moy s à Folambré et le
premier au second de sebtembre à Marches, au
nous atendonsvous voyr et vous conter de cet
que aurons veu en ces plases et vous prie ne
panser que, cet j'euse aysté d'avys d'i aller,
quand vous nous lésâtes, que ne le vous euse
dist, et tent présé que feusiés veneu aveques
nous. Monsieur de Sénerpont nous est veneu
trover ysi, au je vous aseure que le mestre de
la méson nous y fayst bonne chère, et c'et euu
beau lyeu et joly méson. Nous avons eu des
! novelles de Suyse que vous envoy, qui nie
guardera vous en fayre rediste. Je vous prie
vous si bien guarder que vous revoyons ausi
sayn que le désire,
Vostre bonne coumère et aniye,
Caterine.
1 5fi7. — -i septembre.
Orig. Archives de Modene.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE FERRARE.
Mon cousin , j'ay présentement reeeu letres
de mes filz et fille les duc et duchesse de Lor-
raine par lesquelles ilz me mandent l'incon-
véniant advenu depuis troys moys en cà au
sieur Fabrice de Maze, l'un de voz subjectz,
pour le meurtre par luy commis en la per-
sonne d'un nommé Francisque de Colme, le-
quel l'avoit par plusieurs fois assailly, et que
au moyen de ce il auroit esté par les ministres
de vostre justice condempné à senir en voz
gallaires; me supplians vous en escripre en
faveur dudict sr Fabrice, à ce que aiant esgard
à son vieil aage, qui est de soixante quinze
ans et que ledict de Colme a esté tonsjours
agresseur, il vous pleust luy oclroier grâce et
rappel desdictes gallaires, ce que j'ay bienvou-
lu faire; et pour reste cause, je vous prie,
mon cousin, bien affectueusement, actendu
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIG1S.
55
ce que dessus, de luy vouloir, pour L'amour
et en laveur de moy, octroier ladicte grâce et
rappel des gallaires, le remeltaut à ses bonnes
laine et renommée et en ses biens , si mêmes
avoient esté pour raison de ce confisquez, et
pour cest effect luy eu faire expédier toutes
letres requises et nécessaires. Ce faisant vous
me ferez très agréable plaisir, et sur ce,
mon cousin, je prieray le Créateur qu'il vous
ait en sa très saincte et très digne garde. Es-
cript à Marrhayz, le u""' jour de septembre
i567.
Voslre bonne cousine,
Fises.
Catbrinb.
1567. — 3 septembre.
Copie transmise par M. île Mervat.
A MONSIEUR DE SÉNARPONT,
«HT GBIfÛlL Ali OOUYBfllflMIEIT HK PIC&BDTI.
Monsieur de Sénarponl, j'ay receu ia lettre
que m'avez escriple par ce porteur et enten-
du de luy tout ce qu'il m'a dicl de rostre pari;
sur quoyje luy ai déclaré mon advis et inten-
tion dont je m'asseure qu'il vous sçaura
rendre si bon compte, qu'il ne fault poincl
que je vous en face plus long discours par la
présente, mais seullemenl vous prieray que
vous vous employez en l'affaire pour lequel
vous vous en estes retourné par delà selon la
fiance (pie le Roy monsieur mon lilz en a en
vous et en l'affectionnée volunté que vous
portez au bien de ce royaume, n'estant pas
d'advis que vous alliez à Orléans, car otillre
le déplaisir que j'auroys que vous y fussiez
retenu, ce vous serait osier le moyen de faire
le service que nous attendons de vous en af-
faire si important. Priant Dieu. Monsieur de
Sénarponl , qu'il rous a\ i en sa saincte garde.
Escript à Marchais, ce ni'jour de septem-
bre 1567.
Catkbihe.
BoiRDIN.
1567. — /1 septembre.
Orig. Arch. des Mé.licis a Florence, dalla filza 67:16.
nuova nuuieratione, p. s3o.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, j'escriptz présentement à mon
cousin Monsieur le duc de Ferrare, le priant
qu'il veuille en ma faveur, prière et re-
queste, octroier au seigneur Fabrice de Maze,
l'un de ses subjectz, la grâce et rappel des
galbai res, en quoy il a esté par le ministre de
sa justice condempné pour l'homicide par luy
commis en la personne d'un nommé Fran-
cisque de Colme. Et pour ce que j'ay entendu
que ledict seigneur Fabrice est de présent sur
voz gallaires, je vous ay bien voulu escripre la
présente, d'autant qu'il m'a esté recommandé
par mes lilz et fdle les duc et duchesse de Lor-
raine, et prier, comme je faiz bien affectueu-
sement, mon cousin, de vouloir pour l'amour
et en faveur de moy mectre en liberté ledicl
seigneur Fabrice, lequel à ce que j'av en-
tendu est âgé de soixante quinze ans. m'as-
seurant que mondicl cousin le duc de Fer-
rare luy octroira sadicte grâce et rappel des
gallaires, suivant la prière que je luy en faiz.
El ce faisant, mon cousin, vous me ferez 1res
agréable plaisir, priant sur ce le Créateur
qu'il vous ait en sa très saincte et très digne
garde.
Escript à Marrbaiz, le un"* jour de sep-
tembre i 5G7.
\ ostre bonne cousine,
Caterme.
Fises.
56
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIG1S.
15f>7. — 'i septembre.
Orig. Bibl. nat. funrts français, n° 3317. 1* 6.
A MON Cl il si \
MONSIEUR DE COSSÉ,
MARÉCHAL IIF. FRANCE.
Mon cousin, l'on nous a avertis que es en-
virons de Montargia cl Chatilion il \ a com-
mencemenl de grande assemblée jusques à
douze à quinze cents chevaulx, ce que je ne
croy pas, encore qu'il y ait assez de bruitz
d'ailleurs de quelque remuement, dont il n'v
a aucune causé; mais pour en estre esclaircy,
de vostre coste', ay pensé vous envoyer ce cour-
rier en toute dilligence, vous priant mectre
peine d'en sçavoir el aussitosl m'advertir de
la vérité; priant Dieu, mon cousin, vous ame-
ner bien tosl icy sain. De Marclicz.ce iiiic de
septembre 1667.
[De sa main.) Je vous prie, mandés nous
la vérité s'il i a asemblée et jeans ' en l'au-
teur de cedist Chastillon et Montargis pour
nous venir trover.
Vostre bonne cousine.
Caterine.
i .j67. — 6 Beptembre.
>pie. Bibl, nat. ancien fonds français , n 10751, f 986.
\ MO NSI El H DE FOI RQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, voz lettres nous
ont fort salisfaict de toutes nouvelles et prin-
cipalement celles du xxv" du passé par où jay
grande lumière de beaucoup de choses qui a\
esté très aise d'entendre, y trouvant beaucoup
de vérité et d'apparence et me sera grand
plaisir, puisque vous estes arreslé par delà
ainsi que je le juge par voz advis et pour
Jeant en l'auleur, gens à l'entour.
beaucoup d'autres considérations qui louclienï
au mesme subject, duquel vous avez tiré les-
dicls advis, vous continuez avecques tout soing
et le plus souvent que vous pourrez n me
faire part de ce que vous punirez desrouvrir.
ayant advisé pour la peine en quoy je ^uis
île la perte que la royne ma fille a l'aide de
son médecin (dont jay peur qu'elle ait faute
à ceste prochaine sienne necessilé) vous ren-
voyer ce porteur en toute diligence, par où
je luy en escripts bien au long les lettres que
vous luy baillerez, respondant quant et quant
aux siennes, vous priant que au plus tost j'av
sur ce sa response elque puissions sçavoir au
vray ce qu'il faut espérer de ce passage. Priant
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir
en sa saincte et digne garde. Escript à Mar-
chez, le vi' jour de septembre i r> G 7 '.
Caterine.
Je vous prie faire de sorte envers le ro\
d'Espaigne et Huy-Gomez (pour le lui .'aire
trouver bon) que je luy puisse envoyer un
médecin et asseurez le que ce n'est que jus-
ques à ce qu'elle soit acouebée et relevée el
qu'il sera bon catholique.
1 De son côté le Roi écrivait à Pourquevatrx, le même
jour : ttLes propos que vous avez eus en vostre dernière
audience avec le Roy Catholique mit l'expédition des ar-
ticles remis à résouldre du dernier voyage du jeune
1. \11I1 spine, que je trouve si froidement respondus , que
l'on fait connoitre qu'il n'y a grande espérance de sa-
tisfaction, J'en paileray ici à son ambassadeur afin qu'il
connoisse le peu de contentement qui m'en demeure,
bien ébahi au demeurant de l'irrésolution en quoj voua
trouvez le parlement dudict roy que l'on peul aisément
juger du lout rompu pour ceste année, estant la saison si
avancée qu'elle est, joiiut aussy que je nevovs pas grande
occasion qui l'appelle de deçà, s'il n'v a affaire que pour
ses Pays-Ras, d'autant que tout y esl réduit en son entière
tranquillité, le duc d'Ail»' dedans le pavs qui y a misses
garnisons où el ainsi que bon lui a semblé et n'a trouvé
pa lient que toute obéissante.- I Même volume, p. 98 1 à.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
57
1567. — i o septembre.
Ori(j. Bibl. nat. fomls français, n° 3a 17, f° I.
A MON COOSIK
MONSIEUR LE MARESCHAX DE COSSÉ.
Mon cousin, j'ai receu vostre lettre par le
commissaire Beauchesne et entendu ce qu'il
m'a il ici de Rostre part; par où, à ce qu'il
ilicl, il n'a riens trouve' aux endroictz où il a
esté, ce que je croys bien; mais d'ailleurs
avons-nous sceu que cesbruitz n'estoient poinct
-ans cause, comme je vous dirav, quant je
vous reveray, vous priant pour ceste cause
que ce so\i lundvà Monteeaux, où je me ren-
dray devant pour y actendre le Roy monsieur
mon fds, qui pourra estre ung jour ou deux à
Gandelu, et me ferez plaisir de n'y faillir
poinct. Pryant Dieu, mon cousin, vous avoir
en sa garde. Escript à Fère, le xc jour de sep-
tembre 1 0G7.
(De sa main.) Le Roy coucbera loundi à
Gandelu et la Royne sa mère à Monseaulx qui
a envie de vous- y trover et vous en prie bien
fort et sans en fayre bruyt, de peur que l'on
l'avint l'aprendre. Lons ha envoyé en cet
court, de Paris, eune rime en réponse d'eun
hadieu que Ions ha l'est. Je le vous envoyé en
lyeu des beaulx orlilles ' qu'il ont semé et
m'avés envoyé.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1 567. — 1 1 septembre.
Copie. Arcli. nat. H 178a, f' un' vil.
A MESSIEURS
LES PRÉVOST DES M VHCHANS
ET ESCIIEYINS
DE LA TILLE DE PA11IS.
Messieurs, le désir que a le Roy monsieur
1 OrtSUê, orties.
ClTIIElUNE DE MÉDICIS. III.
mon filz de veoir passer ceste [émotion] le
plus doulcement que faire se pourra , pour
s'estre cslevéc sans cause ne raison, c'est l'oc-
casion de la despéche qu'il faict à mon cou-
sin le seigneur de Méru pour vous faire en-
tendre son intention, vous priant, de nia pari,
tenir main, et faire en sorte, de votre pari , que
toutes choses se remectent en la doulce trans-
quilité qu'elles estoient auparavant cl bien
advertir vos centeniers qu'ilz se gardent
bien de faire aucune insolence, ne mal user
des armes qui ne leur ont esté baillées que
pour maintenir la transquilité entre tous ses
subjectz. Priant Dieu, Messieurs, vous avoir en
sa saincte garde '.
Caterink.
De l'Aubespine.
1567. — i3 septembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3178, f* 6a.
\ FWELLES,
ESTAST POUR LES AFFAIRES OU ROT MOSSIECR MOS P1LZ ES PAYS-BAS.
Favelles, ce porteur a faict si bonne dilli-
gence que, la nuict passée, nous eusmes l'advis
contenu en voz lettres, dont j'ay esté très ayse
non que je ne voulsisse bien les choses passées
1 Voici la lettre de Charles IX : s Très cliers et bien
amez, nous avons entendu par ce que nous a csrripl mon
cousin, le seigneur de Méru, l'estat auquel il a trouvé
vostre ville et la volunté que chascun de vous démontre
à faire que la transquilité se observe et continue entre
vous, qui est la chose du monde que nous désirons le
plus, bien marris des bruits qui ont couru sans appa-
rence aucune et fort eslongnez de notre intention, dont
quelques unjjs ont prins ombre et sont entiez en suspi-
tion; pour lequel faire cesser du tout, nous escripvons à
icelluy nostre cousin vous faire sur ce entendre quelle
est noslre intention, dont vous le croirez. Et au demeu-
rant, donnez ordre que les centeniers par nous or-
donnez, comme vous savez, pour servir à maintenir la
transquilité en icelle ville et tenir la main à nostre
justice, ne s'employent pas a aultre efleet, comme plus
amplement vous le fera entendre icelluy notre cousin.»
8
i>rimtiu HiiioiALC.
58
plus doulcement moyennanl que ce feust
à l'avantaige des affaires du Roy Catolicque
monsieur mon beau-filz, el pour ce que j'es-
limc que de ce commencement il sorlyra plus
cirant eschet, ne faille?, à nous en tenir
d'heure à autre adverliz, tant que vous serez
là el mectre peyne sur voslre retour de péné-
trer aux choses plus importantes pour nous
en rapporter le plus de lumyères que vous
pourrez. Hier l'ambassadeur d'Espaigne nous
feisl sravoir (pue le duc d'Albe devoyt deis-
pescher cun;; gentilhomme devers le Roy
monsieur mon fils, lequel nous actendons et
desçavoir par luy plus particulièrement toutes
choses. Pryant Dieu, Favelles, vous avoir en
sa saincle garde. Escript de Fère, le xmc jour
de septembre 1667 '
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
Catemne.
De i.'Aubkshne.
1567. — 18 septembre.
Copie. Bil)l. nat. fonds français, n° 10751, f' I0l5.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forqucvauls, je vous ay in-
continent renvoyé vostre courrier pour avoir
par luy à son retour nouvelles du bon porte-
ment de la royne ma fille, etsça\oir si elle
aura point, besoing d'un aultre médecin, ayant
perdu le sien, et suis attendant en bonne dé-
votion son retour, désirant aussi sçavoir au
vr.iy ce qu'est à espérer du passade du Roy
Catholicquc-, duquel je double encore plus
1 Charles IX écrivait le même jour à Favelles : rJ'ai
sceu par vostre lettre du ix" de ce moys ce qui est sur-
l'ini par delà, el comme on a usé à L'endroit des contes
d'Ornes el d'Aigmont, dont j'ay esté grandement esbahy,
d'autant que i'eslimois qui' les choses de delà, veu les
commencements dont avoit usé le duc d'Alve, feussent
pour prendre autre et plus gratieulx acheminement.»
\ 3178, P60.)
Voici ce qu'écrivait Fourquevaux an lîoi le a'J sep-
pour les nouvelles que j'ay ces jours passez
eues de Flandres : que le duc d'Albe a faicl ar-
rester prisonniers les contes de Home el d'Ai-
gamont, ce qu'il a voulu, à mon advis, eslre
faicl sans luy el en son absence. Vous en au-
rez incontinent eslé adverli , car sur l'heure fut
despeché par ledict duc un courrier vollanl
par delà, pour en porter des nouvelles; qui
est tout ce que j'ay à vous escrire pour le
présent, n'eslanl rien survenu depuis le par-
lement dudicl courrier, si ne vouloir vous dire
qu'il a couru quelque bruit sans propos que
ceulx de la religion vouloient faire quelques
remuements, mais c'estoit un peu de peur
qu'ils avoienl, se dicl-on, et aussi tost cella
est esvanuï. Priant Dieu, Monsieur de For-
tembre : «On a sceu par le dernier courrier qui est ar-
rivé le dix neuf"" du présent la prinse des contes d'Ai-
guemont, Homes, et autres. Ils eussent bien faict d* eslre
délogez de belle heure avec le prince d'Orange, car ils
esloient icv defférés pour fauteurs des séditieux et en très
mauvaise considération, ainsi que j'ay quelquefois escripl
à Voslre Majesté, et le même jour ont été faicts prisonniers
le sr de Monligny et le comte de Lalain, lesquels seront
menez en divers chasleaux tenir prison; el dil-on (pie h's
s" d'Aiguemont et nulres viendront en Espagne, alin
d'y estre perpéluez. Pour le moins, voilà l'amitié que
le duc d'Albe luy montrait, lequel partit de Bruxelles
pour aller à Anvers oster les armes aux habitants, comme
il désarmera scmblablement les autres villes fortes.» (Uihl.
nat., fonds français, n° 10751, p. 995.)
Le duc d'Albe mandait à Philippe II : tiJe prendrai
de même leurs chasleaux, mais je tenais à bien préparer
ces gens avec mes juleps avant de leur faire avaler la
purgation.» (Forncron, Histoire de Philippe 11,1. II.
p. a57.)
Nous lisons dans une lettre du prévôt Morillon au car-
dinal de Granvelle : «Le comte d'Egmont est merveil-
leusement plaint de tous, veoir de ses propres en-
nemis.)) (Poulet, Correspondance de Granvelle, I. III,
p. 5; voir Slrada, édition de i65o, (. Il, p. 81; Mé-
moires anonymes des troubles des Pays-flayt, I. V,
p. 18 et suivantes; Commentaires de llernardino Mon -
doza, t. I", p. 61 et suivantes; Correspondance de Phi-
lippe 11,1. II, p. 3g3.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
59
quevauls, vous avoir en sa saincte et digne
garde. De Monceauls, le mil" jour de septem-
bre 1 5G7 '.
Caterine.
1567. — 1 g septembre.
Archives de la maison de Coudé.
Communiqué par M. le duc d'Aumale.
A MONSIEUR DE GORDES,
UBOTE1UNT CK.1B11AL AU COI VEHVE11EVT DR DUIPUIVE.
Monsieur de Cordes, j'ay receu la petite
lectre que vous m'avez escripte du 1111° du
moys, venue avec celle du Roy monsieur mon
(ilz, qui vous y faict présentement responce,
laquelle est si ample pour si peu qu'il avoit
à vous dire pour ceste heure, que je me re-
niée tray là dessus pour ne vous faire la pré-
sente plus longue, si n'est pour vous dire que
depuis troys jours nous sommes arrivez en ce
lieu, en intention d'y faire quelque séjour, y
estant tout le conseil assemblé, allin de donner
ordre aux affaires qui se peuvent présenter,
encore que tout soit maintenant, Dieu mercy,
autant paisible que nous sçaurions souhaiter.
Sur ce, je (nie Dieu vous donner, Monsieur de
Gordrs. ce que plus désirez. De Monceaulx. ee
xix" jour de septembre 1567.
Gâterie.
RoBERTET.
1 Bouclu'fort écrivait le 1 6 septembre à la duchesse de
Ferrari! : trLa Rnyne ariva hier soir assez de bonne heure
en ce lieu >l" Monceaulx et lit tous les logis au cliasteau
tous autres que le passé, louteflois commodément pour
chascun. Les Suisses doivent faire monstre le xxu ou le
xxv de ce moys à Chasleau-Thierry et se parle de les
faire venir à Meaus et à Paris.» (Bibl. nal. , fonds fran-
çais, n' .'U'17, p. 28.)
1 567. — a3 septembre.
Orig. Bibl. oat. fonds français, n° 3igo, f° 6a.
A MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, je me remectray
sur ce que le Roy monsieur mon lilz »ons
escript présentement en responce des lettres
que nous avons recettes de vous du tx* de ce
moys, m'asseurant que vous seaurez bien sa-
tisfaire à ce qu'il désire de vous; aussi je ne
vous feray autre redicte, priant Dieu. Mon-
sieur de Matignon, vous avoir en sa saincte
garde. Escript à Monceaulx, le xxni0 jour de
septembre.
Caterihe.
De l'Aijbespine.
1567. — ai septembre.
Archives de la maison de Conâé.
Communiqué par M. le duc d'Aumale.
A MONSIEUR DE GORDES,
LIEUTENANT CÉKÉRAL EN DACLPUIVÉ.
Monsieur de Gordes, vous verrez ce que le
Roy monsieur mon lilz vous escript présente-
ment touchant le désir et inteucion qu'il a de
faire chastier et pugnir ceulx qui ont fait l'in-
solence dont vous nous escripvez au passaige
du cardinal Sainte-Croix; à quoyje vous prie,
de vostre part, donner ordre et tenir la main
et au surplus de faire toujours vivre les sub-
jects de delà en toute doulceur et Iranquilité à
l'observation îles édicls et ordonnances. El je
prieray Dieu vous donner, Monsieur de Gor-
des, coque plus désirez. Escript à Monceaulx.
b' xxmi0 jour de septembre thG-j.
Caterine.
Robertet.
60
1567. — 27 septembre.
Orig. Bibl. uat, fonds français, n1 3190, f' G3.
\ MONSIEUB DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, vous entendrez par
ce que le Roy monsieur mon fils vous escript
ce qui est ici survenu de nouveau, dont nous
sommes assez esbahis pour n'en congnoislre
ne sçavoir aucune occasion ! , vous priant
pourvoyr de vostre côté que toutes choses
soient, s'il est possible, maintenues au repos
auquel elles estaient, et que les subjeclz ne
se laissent persuader chose à quoy on n'a ja-
mais pensé, et qui est aussi trop esloignée de
1 La maréchale de Brissac écrivait à son Cls : «Ils
ont délibéré de prendre le Roy et tous Messieurs ses
frères, tuer la Reyne et tous ceux qui leur feront résis-
tance. Tous lesdits huguenots les plus sages ont renvoie
quérir l.Mirs Clz qu'ilz ont à la court et ont averty secrète-
ment de leurs amis pour fayre le semblable, disant qu'ilz
ne voullent point eslre meslés en cette faulte. Je vous ay
escrit comme ils étoient partis tant de ce péis que de
Picardie. J'ay veu un gantilhomme qui en a rencontré
cestc nuit quarante à cheval avecques le cors de cuirasse.
On doute que se douest estre sur la fin de la prochaine
semaine. 11 ne sera pas temps, quand ils seront aux envi-
rons de Mouseaux d'en partir. Si vous avisez qu'il soit
lion , dites ce que dessus au Roi et à la Reiue que l'aver-
tissement est véritable. Il vient de capitaines de cinquante
hommes d'armes, de chevaliers de l'ordre, huguenots qui
ont envoyé quérir leurs enfans, et ont faict les malades
de peur de s'y trouver.» (Bibl. nat., fonds français,
n°ao528, f°8.)
Voici encore quelques détails donnés par Bouchefort
à la duchesse de Ferrare sur la journée de Meaux :
•Madame, voyant hier le roy desloger de Monceaux
après disner pour venir à Meaux, lieu fort, à l'occasion
de l'alarme qu'on luy avoit donnée la nuit que les hu-
guenots esloient troysmil chevaux ensemble qui venoient
le tuer et que aujourd'huy il se rendoit au bois de Vin-
cennes, je me suis acheminé davant et ay trouvé Fran-
çoys à quatre lieues de Paris; pour quoy je m'en retourne
à la court pour bailler voz lettres à Madame de Nemours
it en tirer response. Monsieur de Nemours estoit au lil.
Le Roy le vint voir avant hier et y fut longuement; aussi
fit la Royne qui firent promellrc à Mr de Nemours de
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
'intention et désir du Roy mondict filz et de
moi. Priant Dieu, Monsieur de Matignon, vous
avoir en sa saincte et digne garde. Escript à
Meaulx, le xxvn" jour de septembre 1 667.
Caterine.
De l'Aubespine.
1567. — a8 septembre.
Orig. Bibl. nal. fonds français, n° 3a2i, fu 3.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, je ne puis rien adjouster à la
lettre que le Roy monsieur mon filz vous es-
tes accompagner à Paris et bois de Vincennes et autres
lieux et leur dit que, quand il faudra monter à cheval,
la goutte ne l'empeschera. Ces alarmes se font toujours
sur le soir alors qu'on devrait reposer; je ne sache cer-
veau si rassis qui ne s'en fachast pour le mal que luy en
peult prendre. On sçait comme il advint au roi Charles VI
pour une peur qu'on luy fit près du Mans. Ils furent
en conseil toute la nuit, dépeschèrent haster les Suisses
et le régiment de Strossi qui est en Picardie et autres
forces et les gentilhommes de la maison, toutes les
gardes et dira-t-on pour vray que le Roy, avecques plus
de jurement qu'il ne faudrait, dit qu'on ne luy baillera
plus d'alarmes, ains yra chercher jusques en leur maisons
et dedans le lit ceux qu'on dit qui la luy baillent, ou bien
en quelques lieux qu'ilz se puissent trouver en son royaume
et monstrera qu'il donnera telle loy qu'il luy plaist à
crans et petis. Quant à ceste ville (Paris), je vous advise
que tous ceux de la religion sont partis el parlent ce-
jourd'huy. Les bons de Paris de la religion romaine n>-
s'en esjouissent point et les mauvais voient qu'ils ne les
prendraient point au trébuchet m par blandissemens.
Je voy la misère fort aprocher et grande, si Dieu n'y
mest la main. Ils disent aux pauvres gens : Pourquoi vous
en allez-vous? et ils respondent : pourquoi avez-vous ren-
dus de l'hoslel de ville les armes à tout le peuple? est-ce
pour bien faire ? on n'oit que coups de pistolets et de
harquebuses. Mr d'Aumale est en ceste ville et va aux
conseils des ciloiens à l'hoslel de ville. Il vient d'arriver
un chevaucheur qui dit que l'alarme est refroidie à la
cour où ils veulent que les Sui^s soient pour les accom-
pagner.» ( Voir dans l'Introduction le récit de la journée
de Meaux. |
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
61
eript présentement1, si n'est que vous jugerez
assez en quelz termes nous en sommes et
combien il est besoing que vous ayez l'œil
ouvert à la conservation de ce dont vous avez
la charge, ne s'estant pas commencé ce jeu-là
sans que ceulx qui l'entreprennent ayent beau-
coup d'intelligence partout et mesine de voslre
costé; à quoy je vous prie bien fort prendre
garde de bien près, n'y allant de rien moings
que de la perte de cest Estai et du danger de
noz vies, et congnoissant de quelle affection
vous vous emploirez à rompre telz et si mal-
heureux desseins, je ne vous en diray rien
davantage, priant Dieu, mon cousin, vous
donner ce que plus désirez. De Meaulx, ce
xxvin" jour de septembre 1567.
(De sa main.) Mon. cousin, véné vous en et
nous amenés les plus de jan que pourés
asambler et le plus tosl.
Caterine.
RoBERTET.
1507. — 38 septembre.
Copie. Bibl. nat. suppl. français, n° 1073), f 10/10.
\ MONSIEUR DE FOLRQIEYALLX.
Monsieur de Forquevauls, vous entendrez,
par ce que le Roy monsieur mon fds vous
escript. en quel estât sont les affaires de dec.à
et l'infâme entreprinse qui est en termes dont
Dieu nous préservera , s'il luy plaist , vous
laissant à penser l'ennuy auquel je suis de
voir ce royaume revenu aux troubles et mal-
heurs dont par sa grâce j'avois mis peine de
le délivrer et entretenir, faisant vivre lessub-
jects en repos et tranquillité jusques à ce
1 Voir celte lettre de Charles IX dan? ce même volume,
p. 17; pareille lellre et dans les mêmes termes fut
adressée à tous les gouverneurs, notamment à M. de
Gordi 1 \" lu-,. -s de la maison de Condé. i
jourd'huy. Priant Dieu, Monsieur de Forque-
vauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.
Escript à Paris, le xxvinc jour de septembre
i5G7 '.
Caterine.
[1567. — 28 septembre.]
Aut. Arcli. nat. collect. Simancas, K 1JO7, pièce 3o.
\ MR MON FILS LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon fils, le Roy vostre frère, qui
n'a jeamès acoteumé d'avoyr grent ne petit
afayre qui ne le vous aye comeuniqué, vl i
voleu eu cete méchante entreprinse que ses
sugès désobéisans luy ont fayste vous en n'a-
vertir et en mender à son ambassadeur corne
la chause est pasaye por le dire à Y. M.,
s'aseurant que, avecques le déplésir que \l
aura de nous voyr retourné en tele maleure,
\1 resevera le plésir ausi plus grent de savoyr
que, Dieu mersis, nous sommes ayehapés et
armés en sete vile de Paris pour povoyr pro-
voyr à cet q'yl conestra aystre nésesère pour
I auneur de Dieu et conservation de son
royaume; à quoy je asseure V. M. que yl ne
perdra temps et voslre ambasadeur, corne
seluy qui cet nostre volonté, n'a pas l'a 1 1 \ de
venyr audavent de nous et aufrir au Roy
voslre frère tout cet que ne luy ne moy ne
douloii poynt que ne nous ballysié pour nous
secourir, dont ne vous en pouvons asés remer-
sier et vous suplyer panser que, cet avyons
besouyn de vostre secours, que ne le refeuse-
rions non plus que avons fayst d'aultre foys;
1 Cette lettre a été écrite à l'arrivée du Roi cl de la
Reine à Paris dans la soirée du 38 septembre. D'après
deTliou et Castelnau ils n'auraient quitté Meatu que le
29. C'est une erreur que le duc d'Aumale dans son His-
toire de Conii avail déjà rectifiée. Il a en effel cité dans
l'appendice (n° xxiii) une lettre commencée à Meauj le
28 et dont !'■ posl-scriptum est daté de Paris, le nièiui
jour.
62 LETTRES DE CATH
mes, Dieu tnersi, nous nous santons asés fors
pour les bien chasticr, el spe'rons que Dieu nous
en l'ayra la grase, cet que luy suplye et de
donner à V. M. heun beau fils aveques Tau-
lière santé de la mère.
Vostre amie mère etseur,
Caterine.
ER1NE DE MÉD1GIS.
d'un beaulx fils aveques la bonne santé de la
[1567. — 29 septembre]
Aut. Arch. nat. collect. Simancas, K 1507, pièce ag.
A M" MON FILS LE ROY CATOLIOUE.
Monsieur mon fils, vous entendrés parle
sieur de Furquevaulx cet que le Roy vostre
frère lui ha mandé pour vous dire et vous fayre
entendre de sa part Testât de ses affayres,
lesquels j'espère avecques Tayde de Dieu qu'il
iront pour son honneur et pour la conserva-
tion de cet royaume, de sorte que tout retour-
nera à sa gloyre et au contentement de toulte
la crétienté, veu la méchanseté qu'il ontvoleu
fayre à leur Roy de le prendre sans leurs en
n'avoyr donné jeamès neule aucasion, mes
aystent eune peure1 tréyson, qui nousaseure
que V. M. ne nous fauldra de tout le securs
que la requiert, corne dejeà le duc d'Albe et
vostre ambasadeur nous Ta offert de sa part,
dont, ne la pouvons asés remersier et aseurer
V. M. que ynsin qu'i luy plest nous securyr
que tout cet que le Roy mon fils ha de forses
sont à son comandemenl et ynsin m'a priée
le fayre entendre à V. M., la priant de s'aseu-
rer que ynsin que cete ayfayst ayst comeun
à tous prinses, que ausi ne veulsi fallir de
cet monstrer en tou se que aurés à fayre ausi
bon frère corne yl vous ayst de volante et
vous enn aseure cella - que prie Nostre - Si-
gneur avoyr bientost novelles que soyés père
1 Peure, pure.
2 Cella , celle-là.
mère.
Vostre bonne mère et seur,
Caterine.
1567. — 29 septembre.
Aut. Archives de Turiu.
A MON FRÈRE
MONSIEUR LE DUC DE SAVOYE.
Mon frère, par la lelre que le Roy mon-
sieur mon fils vous escript présentement, vous
entendrez l'occasion de ceste notre depesche,
qui est telle que jamais je n'eusse peu penser
que si grandz el malheureux desseings feus-
sent entrez es cueurs des subgectz à Tendroict
de leur Roy, estimant que vous n'en. serez
pas moings estonné que nous, quand vous
congnoistrezque cella ne tend pas à moings
que d'une subversion de tout ung Estai et du
danger de noz propres vyes; mais Dieu , qui est
juste juge, pourvoira, s'il luy plaist, à tout,
le suppliant cependant, mon frère, vous avoir
en sa très saincte et digne garde. Escript à
Paris, ce xxixmc jour de septembre 1 5C7 '.
1 Voici une lettre écrite par Cbarles IX au duc de
Ferrare: tt Mon oncle, je vous fais ceste depesche pour
vous tenir adverty que, depuis trois jours, s'est descou-
verte une incroyable et jamais oye conspiration, faicte
contre moy et mon Estât et qui va jusques à la vie de
la Reyne ma mère, de mes frères el de moy, si les
advis que j'en ay d'inliniz endroit* sont véritables, chose
qui m'est de tant plus apparue que hier retournant
de Meaulx en ceste ville, accompagné d'une lipuppe de
Suisses, cculx qui ont cy devant troublé mon royaume
s'estant, depuis deux jours, jà emparez d'aucunes villes
de mondicl royaume, avoient fait approcher du che-
min grant nombre de cavallerie, avecques laquelle ilz
me vindrent rencontrer et essayèrent de nie combattre
ri .illenter à ma personne; mais Dieu voulut qu'il!
n'en rapportèrent que honte, et se descouvrit daire-
nient leur intention, laquelle ne se peult plus couvrir
du manteau de religion, car jusques alors ne leur
avoit esté donné aucun empeschement en la joissance
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S
(De sa main.) Mon frère, vous m'escusere's ,
cet ne vous ayscrips de ma maya, car les
afayres au Dyeu nous lia mis sont cause que
ne vous puis fayre que cet mot pour vous due
que Dyeu nous lia bven avdé désire e'chapés
de la plus grande méVliansete' du monde.
Votre bonne seur,
Caterine.
robertet.
<)3
[1567. — Oclobre.]
Copie. Imprimé. — Vie du maréchal de Matignon , par Cailiière , f* g*,
A MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, vous verrez par la
lettre que le Roy monsieur mon fils vous es-
cripl, comme il a besoin de ses bons et loyaux
serviteurs tel que vous estes. Je suis si asseu-
rée de vostre bonne affection à son senice,
que je ne vous feray plus longue cette lettre,
si n'est pour vous prier d'apporter toute dili-
gence possible à l'exe'cution de ses ordres,
priant Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il
vous tienne en sa saincte garde.
Caterine.
De l'Aubespine.
I - édita que pour ce j'avoys cy-devanl faitz, estant
chose si horrible que je m'asseure fil.' devra estre trou-
vée aussi eslrange de tous les princes du monde qu'elle
■ ■si malheureuse pour y prendre exemple, et courir au-
devant du mal qui en peult sortir à tous, voulant que
vous sachez comme Dieu m'a ramené en ceste ville, où
je suis bien accompagné, et espère qu'il me fera le
grâce de pourveoir à tout et que j'ay d'antres si bons
subjecta qu'ilz ne me délaisseront en affaire si urgent,
eneorea que cenbi-cy m'ayenl (pour ma bonne et naturelle
affection envers tous mes subjetz et le désir qui' j'avois
de maintenir mon royaume et eulx en repos) prins assez
à l'improviste et qu'ilz facent compte de me venir assiéger
iry dedans; ni quoy je promets que \n-liv-Seigueur
ne ni" délaissera point, car il ne m'a si peu destitué de
forces et de moyens que je n'aye de quoy les renier à In
raison et me faire d'euh recongnoistre pour tel qu'il luy
[1562. — Octobre.]
Aut. Bihl. nat. fonds français, n* 3«2l, f* 76.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, je m'aseure que n'ave's aysté
sans pouine de savoyr l'eslal de nos afayres,
lesquels ne sont pas corne Tons l'a mendé,
mes beaucoup myeulx; car encore qu'i souiul
à la campagne et nous en sete vyle l, nous
y somes si byen aconpagnés que bien tost y
conestron leur Roy et que, cet'2 Dieu plest,
aura la réson de la méchanseté que l'on luy
a voleu fayre, corne vous dyra cet pourteur
plus au long et vous prie le croyre come
fayrié
Vostre bonne cousine,
Caterine.
[1567. — Octobre.]
Orig. Bibl. nal. fonds français, n1 3aai , f° 78.
A MON C0DSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVKIIS.
Mon cousin , j'é ayste bien ayse d'avovr ceu 3
de vos no\ elles, et quant au nostres, elle sont
1res bonnes; car, Dieu mersi, nous portons
a pieu que je soys par sa très saincte garde. Escripl à
Paris, le XXIS'"0 jour de septembre 1567.
r.Mon oncle, je vous avois l'ail les depesches CJ dessus
à mon arrivée de Meauls en ceste \ille, lesquelles à ce
que j'ay entendu ont este perdues et depuis ce temps lu
ceulx qui se sont eslevez contre moi se sont tenuz quclz-
ques jours àClaysel ses environs, et après se sontvenuz
loger à S" Deuys, ayans bruslé quolsques moulins à vent
des faulxbonrgs dùdict S' Denis et S' Martin , ils assem-
blent leurs forces atmoj les miennes, ansquelles j'espère
que les leurs ne seront pour respondre moyennant l'ayde
de Dieu et celle de mes liens et loyaux subgelz, qui ne
me deffauldront en cesl affaire. C'est de Paris, ce jour
d'octobre 1567.)) (Original, archives de Modènc.)
1 Paris.
a Cet, si.
1 Ceu , su .
G4 LETTRES DE CATH
1res bien, et spérons aveques son ayde, et tant
de jean de bien qui nous vyene trover, que
nous aurons la victoyre et vous prion de vous
haster et vous réduyre de touttes les forses que
nous devés mener à cet que le Roy mon fils
vous en niendc; et je fayré fin, prient Dyeu
vous donner cet que désires.
Voslre bonne cousine,
C\TER1NE.
ERINE DE MÉDICIS.
mender par cet pourteur cet que enn et à la
vérité, qui cera l'endroyt où je priré Dyeu
qu'i vous douynt cet que désirés.
Vostre entyèrement bonne nyepse,
CvTEniNf:.
[1567. — Octobre.]
Aut. Bibl. nat. fonds français, n° 3a 18, f Ga.
A MADAME MA TANTE
LA DUCHESSE DE FERR\RE.
Madame ma tente, ayenl envoyé à S1 De-
nis le chevalier de Seure : pour ayséyer
moyen d'apéser cest méchent et malheureus
(rouble, volant le Roy mon fils tout aublier
pour ramener tous sessugès grens et petis en
son aubéysanse et pour toute réponse yl ont
dist que vous leurs avés envoyé eun houme
aveques eune lettre au prlnse de Condé et des
articles que je vous en renvoyé le duble et que
cela, cetdise-ti2, ayst cause que yl ont pansé
que n'avés la\st cela sans que le Roy vousaye
l'a y s t entendre que le Iroverè bien, chause,
Madame ma tente, que savés que ne le Roy
q\ moy n'y avons jeamès pansé, ne vous enn
avions ryen mendé, qui me fayst croyre que
n'au ni' ryen et tout ynsin trové pour quelque
aullre aucasiôn que je ne puys panser, qui
me fayst vous suplyer nous en mender cet que
enn est à la vérité 3, et vous suplye nous en
1 Bobertet écrivait le Î17 octobre au duc de Nevers :
it Combien (|uc M. de Seurre ait fort praticqué la paix,
je n'y vois pas d'apparence.» (Bibl. nat., fonds français,
n° 3aai, p. 44t.)
! Cet dise t'i, se disent-ils.
3 Voir dans le n" 10751 du fonds fiançais, p. 1191
et suivantes, le mémoire envoyé par le roi à M. de Four-
quevaux. Il relate toutes les négociations engagées pour
15C7. — 6 oclobrc.
Copie. Bibl. nat. ancien fonds français, n°3i78, f' 68.
A MONSIEUR DHUMIÈRES.
Monsieur d'Humyères, j'ay entendeu par la
petite lectre que m'a baillée le courrier du
jour d'hier, celluy à qui vous deviez aujour-
d'huy parler, duquel je seray bien aise d'ap-
prendre ce que vous aurez aprys, vous priant
si tost que vous aurez receu le pacquet que je
vous envoyé pour le sr Durcsçu, qui est en
Flandres, le luy faire tenir en la plus grande
dilligenec et seuretté que faire se pourra.
PryantDieu , Monsieur d'Humyères, vous avoir
en sa garde. Escript à Paris, le vie jour d'oc-
tobre 1567.
CvTERINE.
De l'Aubespine.
1567. — 5 octobre.
Archives de la maison de Condé.
Communiqué par M. ie duc d'Aumale.
A MONSIEUR DE GORDES,
LIEUTENANT CRSÉBAL EN DAULFUfflf.
Monsieur deGordes, encores que les cour-
riers que nous vous avons puis naguères dé-
peschez pour vous faire part de noz nouvelles
aient esté dévalisez par les chemins et les
pacquetz perduz, si est-oe que je m'asseurc
arriver à la paix. Voir aussi le mémoire envoyé au
prince de Condé et sa réponse aux propositions qui
lui étaient faites (lbid., p. 1193 et suivantes); dé-
pécbe de Norris à Cecil ( Calerular 0/ Slate papers, 1 567,
p. 355).
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIUS.
G5
bien, vous en aurez ouy parler; mais aflïn de
înieul* vous représenter les choses à la vérité,
vous verrez le premier discours que nous vous
en faisions par le double qui vous est présente-
ment envoyé delà dépesche desdicls courriers
contenu par la lettre que le Roy monsieur
mon filz vous l'aict quant et quant, où vous
apprendrez ce qui est depuis succédé, dont je
ne vous en feray cy aucune redicte ny repeti-
cion, sinon de vous prier, Monsieur de Gor-
des, que, suivant ce que ledict sr Roy mon filz
vous escript, vous donniez ordre et pourvoyez
au inieulx qu'il vous sera possible à la seuretté
et conservacion des places de vostre gouverne-
ment. Et je supplie le Créateur qu'yl vous aict
en sa saincte garde. Escript à Paris, ce vc jour
d'octobre 1567.
Caterine.
robebtet.
1567. — 8 octobre.
Archives de la maison de Condé.
Communiqué par M. le due d'Aumale.
\ MONSIEUR DE GORDES,
LIBUTEJOT GÉsÉlUL AU GOITEB5EUE.VT DE DAIXPHHÉ.
Monsieur de Gordes, encores qu'il ne me
reste aucune chose à vous dire après ce que
vous aurez veu par le contenu de la lectre du
Roy monsieur mon filz1, touleffois je ne l'ay
1 Voici celte lettre de Charles IX :
"Monsieur de Gordes, ancores que je estime que
suivant le premier advis que je vous av donné despuis
liuit jours des nouveaux remuements de ceux de la nou-
velle religion, vous aurez donné si bon commencement
à pourvoir à la seuretté et conservation à mon obéys-
sance des villes et pais de vostre gouvernement et vous
aurez prévenu l'exécution des entreprinses et desceings de
ceulx qui se sont peu voloir dévoyer et que pour les
maintenir en madicte obéyssance vous aurez faict telle
assemblée de forces qu'il n'en pourra advenir aulcung
inconvénient, si est-ce, continuant de plus en plus
Cathbuihb de Médicis. — 111.
[ voullu laisser partir sans y adjoucter ce petit
mot pour vous dire que c'est mainctenant, si
jamais il en l'eut besoing, que les bons et
lovaulx serviteurs et subgecls dudict sr Roy
mon filz doibvent monstrer le zelle et bonne
affection qu'ilz ont à son service et au bien de
ses affaires; àquoy de vostre part vous sçaurez
très bien tenir la main, selon que toute cesle
compagnie en a en vous parfaicte et entière
fiance, qui est ce que vous aurez de moy
pour ceste heure. Priant Dieu, Monsieur de
Gordes, qu'il vous aict en sa saincte et digne
garde. Escript à Paris, le viiie jour d'octobre
1067.
Caterine.
RoBERTET.
lesdicts remuements et ne voyant aulcung moyen de
les paciffier, je ay bien voleu vous en advertir de
rechef à ce que vous regardiés par tous moïens pos-
sibles à mettre lesdictes villes de vostre gouvernement
en bon estât et seuretté que j'en puisse demeurer en
repos, adverlissant tous mes bons et loyaux subgets de
monstrer par effect en ceste occasion combien ils me sont
affectionnés et désirent la conservation de ma personne
et de mon Estât pource que en meilleure saison et plus
nécessaire que ceste-cy ne me sauroient-ils jamais tes-
moinage donner du bon zèle et affection qu'ils ont de me
faire service, faisant par vous lever le plus de corps que
vous pourrez pour vous aider et adsister à ce que dessus
tant de gentz de cheval de pied et mesmes les arrière
bans légionaires du pais, en sorte que vous puissiés gar-
der que personne ne s'csmeuve et fasse la moingdre
chose que ce soit préjudiciable à mes affaires, tellement
que la force demeure tousjours de mon cousté , et là où
vous en sentiriés aulcungs qui branlent seulement pour
venir secourir et ayder à ceux-cy de la nouvelle religion
vous les empescherés de bouger par tous moiens pos-
sibles; et, si vous connoissés qu'ils soyent opiniaslres et
ne voulloir venir et partir, vous les taillcrés et ferés met-
tre en pièces sans en espargner nng seul , car tant plus de
morts , moings d'ennemis. Qui est tout ce que je vous
puis dire pour ceste heure, priant Dieu qu'il vous ayl,
Monsieur de Gordes, en sa digne garde. Escript à Paris,
ce xiu" jour d'octobre 1867.
-R.OBERTET."
( Arch. de Briançon , livre des rois.)
mitmcan stTioiiLi.
66
LETTRES DE CATH
1567. — 8 octobre.
Oriij. Archivée de Modènc.
A MO.N COI SIN
MONSIEUR LE DUC DE FERRARE.
\l<m cousin, vous verrez par la lettre que le
Roy monsieur mon filz vous escript présente-
ment à quoy nous en sommes et comme à
l'occasion des troubles nouvellement survenus
in son royaulme de la part d'aucune fie ses
subjectz, il a esté contrainct de s'aider à ce
besoins des denyers qui vous son! deutz de
reste pour voslre assignation de ceste présente
année; sur quoy j'ay à vous dire que, tout
ainsi que sachant la bonne affection que vous
nous portez, j'ay tousjours asseuré ledict sieur
Roy mon filz que vous prendriez cella de bonne
pari pI excuserés la nécessité du temps; aussi
debvez-vous croire que par ey-après l'on don-
nera tel ordre à voz assignations qu'elles ne
vous seront jamais discontynuées, ainsy que
j'ay asseuré par lettre le sieur Hercole Janella,
sur lequel me remetant, je ne feray la présente
plus longue, priant le Créateur, mon cousin,
vous avoir en sa très saincte et digne garde. Es-
cript à Paris, le vin0 jour d'octobre 1567.
Vostre bonne cousine ,
Catbbine.
ERINE DE MÉDICIS.
lizé par les chemins et son pacquet perdu , si
est-ce que, je m'asseure bien, vous en aurez
ouy parler; mais afin de mieulx vous repré-
senter les choses à la vérité vous verrez le
premier discours que nous vous en faisons
par le double qui vous est présentement en-
voyé de la dépesche dudict courrier; et parla
lettre que le Roy monsieur mon fils vous laid
quant et quant, apprendrez ce qui est depuis
succédé, dont ne vous en ferai icy aulcune
reditte ne répétition, suppliant le Créateur
vous donner, mon cousin, ce que désirez. Es-
cript à Paris, le ixe jour d'octobre 1 567.
Vostre bonne cousine,
Catf.rine.
P. S. Mon cousin, je vous escrivys par
mon autre lettre que vous vous en vinssiez
trouver le Roy monsieur mon lilz avec le plus
de forces et compagnyes que vous pourrez, ce
que je vous prye voulloir faire incontinant, la
présente receue.
Robertet.
1507. — ;) octobre.
Orig, l'.ihl. iiat. fonds Fronçais, nc 3îa8, r 16
\ MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, encore que le courier que
nous vous avons puis naguères dépesche ' pour
vous faire pari de noz nouvelles ait esté déva-
1 Le mémo courrier portait des lettres du Roi et de
Catherine au duc de Savoie et au duc de Ferrare, et
dans des termes identiques, ce qui nous dispense de les
publier.
1567. — 10 octobre.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 10751, f° 1003.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, j'ay esté très
aise d'entendre par voz dernières lettres que
la disposition de la royne ma fille soil si
bonne et la continuation de sa grossesse soit
telle qu'il y ait espérance que Nostre-Seigneur
l'aura conduicte jusques à bon terme, lequel
devra estre escheu maintenant. Dieu veuille
que ce ait esté ou soit à son contentement, de
quoy j'attends nouvelle en bonne dévotion.
Des nouvelles scaurez-vous assez par celles
que Monsieur mon fils vous escript, et de ce
porteur qui nous a trouvez retournez en la
calamité passée; à quoy il faut espérer que
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
67
Nostre- Seigneur pourvoira, s'il luv plaist,
aiusiu qu'il sçait estre nécessaire à son hon-
neur et au repos de son peuple. Priant Dieu,
Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa
saincte et digne garde. Escript à Paris, le xc
jour d'octobre 1567.
Caterine.
1567. — 13 octobre.
Irch. des Uédieisa Florence . dalla Ulza «730 .
nuova numerazione, p. 55.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, estant le sieur d'EIbène pré-
sent porteur bien au long instruit et informé de
nos nouvelles et luy ayant donné ample charge
et commission pour vous faire entendre aul-
cunes particularitez de nostre part, cela sera
cause, si nous ne vous faisons par luy longue
lettre, mais seulement je vous prieray que
sur ce qu'il vous dira et proposera de la part
du Roy mon fdz et la mienne vous le voulliez
ouir et croire, comme vous feriez nous-mcsme,
et en cest endroict je prie Dieu, mon cousin,
qu'il vous ayt en sa saincte et digne guarde.
De Paris, ce xnc jour d'octobre 1 5O7.
Mon cousin, vous entendiez par ce porteur
l'occasion de son voyage et m'asseurant de
vostre bonne volonté en mon eudroict et ne
me la açauriez en meilleure occasion me la
monstrer et nous obliger le Roy mon filz
avecques tous ses frères.
-Vostre bonne cousine.
TERINE.
1567. — 1 2 octobre.
Orig. Itibl. nat. fonds français, n° 463a, f° 119.
A MONSIEUR DE TU WNES,
LIEUTENANT GÉNKilAL DU ROT AU COI VEHIIESUST IiK Ku l 11COGM. .
Monsieur de Tavannes, le besoing que le
,.'
Roy monsieur mou fils a de l'ayde et secours
de ses bons serviteurs est tel qu'il vous en
faict ceste recharge bien expresse, que je n'ay
voullu faillir accompagner de la présente; en
vous pryant, tant que je puys, n'y perdre
une seulle heure de temps, cl croyre que
jainaiz vous ne luy ferez service plus à pro-
poz. Pryant Dieu, Monsieur de Tavannes, von^
avoir en sa saincte et digne garde. Escript à
Paris, le xn°jour d'octobre 1 5G7.
Caterink.
De l'Aubespine.
1567. — i3 octobre.
Orig. Archives d'Angers, registre BH3i. (*' 101-109 v°.
A MESSIEURS
LES LIEUTENANT GÉNÉRAL,
JUGE, PRÉVOST, ADVOCATZ
ET PROCUREUR DU ROY MONSIEUR MON EJUZ,
AU SIEGE PRESIDUI. D'AHOUMIS .
MAIRE, ESCUEVIisS, MAMANS ET HABITAS» DLDIT LIED.
Messieurs, le Roy monsieur mon filz vous
faict présentement responce à tout ce que luy
avez escript et est très contant et satislaict de
vous de ce que vous luy avez conservé jusques
icy la ville et chasteau d'Angiers, sçachanl
bien l'importance dont elle luy est tant pour
son service que vostre repos et seuretté et,
a Hi 11 (jue vous puyssiez de mieux en mieux
continuer, il vous envoyé trois commissions
pour en l'aire ce que ledict seigneur vous
mande, vous priant au sourplus d'avoir l'œil
ouvert à vostre conservation et de vostre ville.
à ce que par négligence vous rie soyez sui-
prins, m'asseurant que vous avez en recom-
mandation h' service dudict seigneur monsieur
mon filz, vous estans montiez tousjours bons
loyaulx et affectionnez subgectz, comme \<ni-
vous ferez et continuerez cy après et s'il se
68
faict quelques assemblées en armes de gens
qui viennent au secours de ceulx qui se sonl
ellevez contre ledict seigneur, vous luy ferez
service très agréable de les empescher de pas-
ser oullre et de les rompre, si faire se peull,
où ilz vouldroient faire du contraire, priant
Dieu, Messieurs, qu'il vous ait en sa saincte
et digne garde. Escript à Paris, le xin° jour
d'octobre i 5G7.
Caterine.
PlOBF.RTET.
LETTHES DE CATHERINE DE MEDICIS.
[1567. — 17 octobre.]
Aut. Archives de Turin.
A MON FRÈRE
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, j'é reseu votre letre et entendu
cet que cet jeantilhomme m'a dist de votre part,
et encore que n'ay dutision 1 de votre bonne
volante et afection tent en l'androyt du Roy et
de cete couronne que du myen, si e-se2 que
le renovelement que vous en ira fayre cet
pourteur en cete nésésité nous aublige tele-
ment que vous pores aseurer que le fils ny
la mère ne le metront en obly et le reconoys-
tron, et pour se que d'Albene, qui estoyt déjeà
dépêché et que n'avyons atendu d'avoyr plus
de témoynage que celuy que de toust temps
avons de votre amytyé en nostre endroiyt et
l'avyons chergé vous dyre cet que pour le pré-
sant le Roy et moy désirons de votre ayde et
Payent de rechef dyst à cet pourteur, ne vous
en feyron rediste et fayré fyn , me remetent sur
d'Albene et cet présant pourteur, prient Dyeu
vous donner cet que désirés.
Votre bonne seur,
Caterine.
1 Dutision, doute.
5 Si eae, si est-ce.
1567. — 19 octobre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 8l9i, P -i3.
A MON COUSIN •
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, le sr comte Lois de Montalfier >
s'en va en Piedmont pour lever une compaignie
de deux cens chevaulx légiers, dont le Roy
monsieur mon fils lui a donné la charge, et
pour ce que nou6 ne luy avons donné pour le
présent aucun moien pour faire ladicte com-
paignie, je vous ai bien voullu faire par luy
la présente pour vous prier, mon cousin, de
la voulloir traicter comme vous avez fait à
l'endroict des aultres cappitaines qui sonl de
delà, dont, pour i'asseurance que j'en ay, je
ne vous en diray aultre chose et prieray Dieu,
mon cousin, qu'il vous ait en sa saincte et
digne garde. De Paris, ce xix" jour d'octobre
1 5G7.
Voslre bonne cousine,
Caterine.
[ 1567. — 20 octobre. J
Aut. Archives de Turin.
A MON FRÈRF
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, d'Elbenc vous dira l'ocasion de
son voyage, lequel nous ayst si nésésayre que
le Roy mon fils et moy nous aseurons que en
cet que aurons à fayre vous nous y ayderés
cet que tou dus2 vous prions, nous remetant
sur luy de touttes novelles, qui cera l'androyt
eu je priré Dieu vous donner cet que désirés.
Votre bonne seur,
Caterine.
1 Louis de Montafié, un des assassins de Lignerolles;
sa veuve épousa le prince de Conli.
'■ Tou dus, tous deux.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
09
1567. — 20 octobre.
Orig. Bibl. nat. fonda français, n" 3aai, f° sG.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, le sr Raphaël et Nicolas Tri-
vullio, frères, s'en vont en Piedmont pour lever
deux compaignies de deux cens chevaulx lé-
giers, dont le Roy monsieur mon filz leur a
donné la charge, et pour ce que nous ne leur
avons donné pour le présent aucun moien
pour faire lesdictes compaignies, je vous en ay
bien voullu escrire par eux la présente pour
vous prier, mon cousin, de les voulloir traie ter
comme vous avez faict à l'endroict des autres
cappilaines qui sont de delà, dont pour t'as-
seurance que j'en ay ne vous en diray au lire
chose et prieray Dieu, mon cousin, qu'il vous
ait en sa très saincte et digne garde. Eseript à
Paris, le xx" jour de octobre 1567.
Vostre bonne cousine,
Catebine.
1507. — afi octobre.
Orig. Bibl. nat. fonds français , n° 33 2 i, f° 36 , et n0 3l5o, , f° 1G7.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin , je ne vous diray aultre chose
de no/, nouvelles, si n'est de vous prier de
nous venyr trouver en la plus grande dilli-
gence qu'il vous sera possible et sans vous
arresler à riens que à cela pour la liaste et le
besoing que nous avons de vous, usant en
cecy de l'alleclion que je sçays que vous por-
tez à nostre service; qui me gardera vous
dire davantaige, en priant Dieu, mon cousin,
vous avoir en sa saincte et digne garde. De
Parys, ce xxnu" jour d'octobre 1 5C7.
(De sa main.) Mon cousin, basté vous.
Catkhink.
liOBERTET.
1567. — 29 octobre.
Archives de la maison de Coudé.
Communiqué par M. le duc d'Aumale.
A MONSIEUR DE CORDES,
LIEUTENANT GÉNÉRAL AU GOUVERNEMENT DE DAULRHUÉ.
Monsieur de Gordes, vous n'aurez de moy
autre réponse à vostre lettre du xx" de ce
mois que ce que vous verrez par celle que le
Roy monsieur mon filz \ous eseript présente-
ment pour n'avoir rien à y adjouter davan-
taige, me contentant de vous recommander la
dilligence à voz genz et à remectre en l'obéis-
sance dudict sieur Roy mon filz les villes de
vostre gouvernement qui ont esté saisies,
comme je m'asseure que vous n'y oublierez
rien. Et sur ce, je suplieray le Créateur qu'il
vous ayt, Monsieur de Gordes, en sa saincte
et digne garde. Eseript à Paris, le xxixe jour
d'octobre 1667.
Caterine.
ROBERTET.
1507. — 3o octobre.
Orig. Bibl. nat. fonds français. n° u{i32 , f" iao.
A MONSIEUR DE TAVANNES,
LIEUTENANT GÉNÉRAL DU ROT AU COUVERSBMENT DB BOURCOCNE.
Monsieur de Ta van nés, j'ay bien au long
entendu de voz nouvelles, et mesmes le dis-
cours que vous m'avez mandé par Des Francz1
vostre nepveu; et encore que ce soyent choses
bien considérables, et que il y ayl grande ap-
parence, loules l'oys pour ce que vous n'estes
poinct icy présent et ne pouvez juger de ce
que nous voyons si bien que vous ferez quant
vous y serez, demeurant en nostre premyère
oppinyon, je vous ay bien voulu faire ceste
despesche pour vous pryerde vous en venyr
incontinant nous trouver avecques toutes les
1 II était fils de Bénigne de Saulx, mariée le 19 no-
vembre 1 533 à Léon de Neachezee, srdes Praocx.
70
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
forces que vous avez cusamble, pour nous
faire le service que nous attendons de vous en
ces affaires icy, y usant de toute la plus grande
dilligence qu'il vous sera possible, d'aultant
que le besoing que nous avons d'avoyr les-
dictes forces et vous avec est tel que, vous
congnoyssant si fidelle et affectionné serviteur,
comme vous estes, je \eulx croyre que vous
vous achemynerez incontinent ensemble les-
dicles forces, ce dont je vous prye encor ung
coup. Vous trouverez les passaiges ouvertz par-
tout, pour ce que tout a couru icy, et n'y a
plus riens par les chemyns qui \ous puisse
donner aulcun empescbement, qui me faict
croyre que nous vous auront bien tost, dont
instamment je vous prye, Monsieur de Ta-
vannes, me donner ad\is par cedict porteur,
ce que attendant, je prye Dieu, Monsieur
de Tavannes, qu'il vous ayt en sa saincte
garde.
De Parys, ce xxx" jour d'octobre 1 5G7.
Caterine.
1 5tj7. — -io octobre,
Orig. Archives île Turin.
A MOH FRÈRE
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, cesle présente despescbe vous
est faicte pour vous pryer bien fort de vous
vouloyr souvenyrde la promesse que vous avés
faicte au Roy monsieur mon fils et à moy de
nous secouryr el assister de quelques forces
en l'occasion qui s'offre présentement el la-
quelle continuant lousjoursje m'asseure aussi
que, de votre costé, vous continuerez en ceste
mesme bonne volonté el nous envoyerës au
pluslot qu'il vous scia possible lesdictes forces
et d'aultant. mon frère, que nous avons mandé
ces jours passés à mon cousin le duc de N\-
vernoys de nous amener des forces qu'il a par
dellà et de s'en \enyr nous trouver en toute
dilligence , je desireroys, mon frère, que vous
voulussyés donner ordre afin qu'au parlement
que fera mondict cousin de Ny vernoys avecques
lesdictes forces celles dont vous nous voulés
ayderse puyssent joindre avecques uostredict
cousin pour pouvoyr tenter ensemble nous
venyr trouver sans danger d'estre retardes ny
empeschés par les chemyns. En quoy, mon
frère, je vous prye bien fort de vouloyr don-
ner ordre et de me vouloyr incontinant ad-
vertyr de ce que nous en debvrons espérer,
et en cest endroit, je prye le Créateur qu'il
vous ayt, mon frère, en sa saincte et digne
garde. De Paris, ce xxxmc jour d'octobre 1667.
Votre bonne seur,
Caterine.
1567. — 3o octobre.
Orig. Bibl. nat. fonds français . n" 3aai. f" 45 , et u" 3l5o, . f° iti~.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, je vous fayz encore ceste re-
charge pour vous pryer que, en toute la plus
grande diligence qu'il vous sera possible, vous
vueilliez vous achemyner pour nous venir
trouver avecques les forces que jà plusieurs
foys cy-devanl l'on vous a escript et mandé de
mectre ensemble, d'aultant que les occasions
de les employer par deçà continuent toujours
et que nous avons bien besoing de tous noz
bons et plus affectionnez serviteurs. 11 fault
donc, mon cousin, que en cecy vous usyez de
toute dilligence et essayez de vaincre toutes
les dillicultez qui se pourroyeut présenter, et
fault aussi par mesme moyen que vous vous
joignyez avec lesdictes forces aux Suysses que
je faiz lever présentement et les avertissyez
ensemble le s' de Bellievre, comme audictBel-
lievre ambassadeur en Suisse, du temps de
[1567. — Novembre.]
Aut. Bibl. nal. fonds français, n° 3aai, f° 78.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, j'é aysté bien ayse d'avoyr
ceu ' de vos novelles et quant aux noslres
elle 9onl liés bonnes; car, Dieu mersi, nous
portons très bien, et spérons aveques son ayde
«'I tant de jeans de bien qui nous vveue
trover, que nous aurons la vicloyre et vous
priori de vous haster et vous reduyre de
toutes les forces que nous devds amener à cet
que le Roy mon filz vous en monde; et je l'.iviv
lin prient Dieu vous donner cet que désirés.
Vostre bonne cousine,
(Iatehine.
' ''.'H, v,|.
LETTRES DE GATHE
votre parlement cy-devant comme à eulx aussi
et audict Bellievre a esté et est encore pré-
sentement escripl et mandé de vous advertir
et faire entendre le temps du parlement des-
dicts Suysses pour ne faillir poinct à vous
joindre ensemble, comme est nostre intention.
11 y a aussi mon frère M. de Savoye qui nous
a promis et nous doybt secourir de quelques
forces de son costé. Je lui escriptz présente-
ment et le prye de les faire dilligenter ri
avancer le plus qu'il pourra, el je vous prie,
mon cousin, que, s'il est possible, vous vous
joignez à icelles pour tous ensemblement nous
venyr trouver. Je m'asseure tant de vostre
bonne affection et dévotion en nostre endroicl
que cela me fait croire que en tout ce que
dessus vous n'oublierez aulcune ebose, dont
attendant des nouvelles je prieray Dieu, mon
cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde.
De Paris, le xxxe jour d'octobre 1 5 G 7 .
\ oslre bonne cousine,
Cvterine.
RLNE DE MÉnias
71
1 1567. — G novembre.]
Aut. Archives de Tarin.
A MON FRÈRE
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, je n'é voleu léser partir cet
pointeur san vous fayre cet mot pour vous
remersierde cel que avés donné si bon ordre
pour nous envoyer le secour que vous avons
prié nous [bailler] ' dont vous pouvés aseur 1
que le Roy mon Gis el moy ne l'aubliron poj ni
ce1 que faystes pour son servise; et pour se
que m'aseure que cerés bien ayse de savoyr
que nos afayres aile bien, je vous veuls bien
avertir que, Dieu mersis, Mets que nos en-
nemis avoynt prins ayst asteure remis entre
le mayn du Roy, corne ausi Diepes et deus
pelis chateauls qui sont auprès de cete ville,
qui nous empeschet le passage du cousté de
la Normendye 2. La nuyt pasaye, Messieurs de
Nemours, d'Omale et maricbal de Cosé avec-
ques mile cbevauls et sine sans arquebusier les
ont reprins, el jeamès ceulx de Seyncl-Denvs
n'ont ausé les empêcher, encore que ce net
feul pas le cart 3 de cet qui est en cete ville
de cavalerie et n'y avons pas la moy té de cet
que ayspérons avoyr dans ouyst jours, san le
secours du roy d'Espagne qui sont les deus
mile chevaulx qui vienet de Flandre, qui ce-
ront ysi dan sis jours, si byen que j'espère
que Dieu nous aydera tenl, qu'i ne nous ba-
teron poynt, quant ceron tous ensamble; el
j étant vous pouvés aseurer queaurés bientosl
de bonnes novelles, si j.layst à Dieu de nous,
cet que je lui suplye et vous donner cet que
désirés.
Mon frère, j'é reseu par le jeanlilbomme
' H'ingc.
9 Voy. dans le Calenrf ar vf Slnle papm de 1567008
tl.'-piVlio di' Nnriiv.i Ci'v il, p. .'il,;,.
3 Ce net Jeu pat le rail, ce ne fût pas le quart
72
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
que vous avés envoyé votre lettre et avis dont
vous remercie et eon (; reseu grcnl plésir, car
cela nous aydera à nous conduire, et ne l'aul-
dré, quant surviendra quelque chause d'im-
portanse, vous le l'ayre entendre avec le Bina]
que m'avés envoyé. Cet pourtour vous dira cet
que luy ay donné cherge, qui me fayra fayrfin.
Vostre bonne sœur,
CaTERINE.
1507. — 6 novembre.
Copir. Bilil. nat. suppl. français, il0 io^5i, f° îo^i.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
M. de Forquevauls, vous escrivant le Roy
monsieur mon fils bien au long l, je ne vous
1 Voici ta lettre de Charles IX : -J'estime que aurez
maintenant la dépesche que je vous ay dernièrement
faicle, et par icelle assez sceu les termes auxquels nous
estions pour les tumultes où nous sommes entrez par une
malheureuse conspiration d'aucuns de mes sujets contre
ma personne et mon Estât. Ils s'estoient logez à Saint-
Denis, avoient brûlé quelques moulins et fairt toute
démonstration de me vouloir assiéger en ceste ville; en
quoy ils ont continué tousjours depuis, s'essauvant par
tous actes indignes de sujets à meclre la famine en cesle-
dicte ville, estimant parce moyen me pouvoir plus faci-
lement ranger à leur discrétion; et d'autant que je n'av
délibéré sortir d'icy que je n'aye près de moy les forces
que nos bons et loyaulx sujets amènent à mon secours de
jour en jour, et celles que j'ai acceptés de l'offre que je
vous ay mandé m'avoir envoyé faire ma cousine la du-
chesse de Parme, qui sont en tous seize cents chevaulx,
n'ayant été d'advis de recevoir les gens de pied qui
m'avoient esté aussi offerts, d'autant que ce n'estoit que
Vallons et non Espaignols, comme je les désirois, dont
e seray très aise que teniez adverty le Roy Catholique,
afin qu'estant lesdictes forces assemblées je puisse plus
aisément et avec plus de sûreté renger à la raison tels
perlubateurs, lesquels tiennent la campagne et les pas-
sages pour garder que les marchands n'amènent vivres,
deslroussant les allants et venants, ceux là qui portent
mes paquets, qui est cause que je n'ay pu escripresi tost
le plaisir que j'ay eu d'entendre que Dieu eut fait telle
grâce à la reine ma sœur qu'elle soit accouchée.- (Bihl.
nat., fonds français. n° I0y5i, p. io5a.)
fairay celle icy que pour vous faire part de l'aise
el plaisir que j'ay eu de ce que la royne ma
fille est délivrée et accouchée, et qu'elle ne
soit pour s'en trouver mal, comme la première
l'ois. Mandez moy comme elle se sera portée
despuis. J'ay mis en hazard le présent pour-
leur, attendant que nous envoyons personnage
notable pour la visiter et nous en raporter
plus particulières nouvelles et que les chemins
seront un peu plus seurs, ce que espérant,
je prieray Dieu, Monsieur de Forquevauls,
vous avoir en sa saincte el digne garde. De
Paris, le vi° jour de novembre 1567.
Caterine.
Vous fairez entendre au Roy Catholique el
à la royne ma fille que la ville de Methz de
laquelle s'estoient saisis ceulx de la religion
est remise à ma protection; aussi avons nous
eu advis que les forces qui s'assemblent de
touts costez pour nous sont pour eslre dans
quatre ou cinq jours prestes.
1567. — [11 novembre.]
Aut. Archnes de Turin.
A MON FRÈRE
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, ma letre ne sera pas longue et
cera seulement pour vous dire que ver ayenl
entendu qu'il etoyt parti de Sainct-Denis ouyst
sans chevauls aveques auitent de jeans de
pies que le tout tnenoyt Endelot pour prendre
Poysi et aler au devent des Flamens qui nous
vyenet, les capitayne, qui sont ysi, conselyre
au Roy de ne perdre cet euvantage et de aller
donner la balalle à ceulx qui estoynt demeuré
à Sainct-Denys. cet que yl fire et si byen et
vallament et sagement guardent leur aventage
que, Dyeu mersy, nous la guagnime et san
l'ynconvényant des grandes bleseures qu'eult
-.Nous perdrons cette nuit le pauvre connestable, écri-
vait Robertet au duc de Nevers, le il novembre, et
ceste après disnée, nous avons perdu le pauvre L'Aubes-
pine.i | Ponds franc., i>° 3sa 1 . p. 55.) Dons une seconde
lettre du i5 novembre, il ajoutait: trMonsieur le con-
nestable est mort depuis troys jours et cependant les en-
nemys qui esloientà Sainct-Denys s'en sont allez; je pense
que ce sera du costede Sovssons, où nous sommes après
à nous résouldre de les aller suyvre de pas en pas et faict-
iin de toi i~. costoz assembler noz forces. Par la mort de M. le
conestable, Monseigneur frère du Roy a esté faict son
lieutenant général en son armée et par loul leroyaulme,
il \ i ni lieu de parler touchant la particularité que
sçavez ■ ■! donl voua avez escript à la Royne par la voye de
Thuillyer, vous debvez croyre que je n'y eusse rien ou-
blyé; mais il n'y a ordre de mestre cela en avant à cause
de plusieurs raisons et compétences que vous entendrez
estant icy. .Messieurs les princes et maiescbaulx assistent
et consultent Monsieur frère du Roy en ce qui se résoult
pour le faict de la guerre, comme vous verrez estant icy,
mi je vouldraya que vous fussiez déjà pour voyr où nous
en sommes et pour estre desebargé de la despense qu'il
vous convient layre, amenant icy vos troupes." (Fonds
français, n" .ti'ij, 1" i5i.)
' Cest, sait.
' iriii,i'.i\t ui» Mtuu.ib.
LETTRES DE GATHE
.Monsieur le conestable ' à l;i leste et aux
rayns et au visage, nous eusyons aysté trop
aysc; encore que, de leur cousté, yl y aye
encore le prinse sayn, si aient i lent perdu
îles prinsipauk d'antreulx que j'espère que
ilnni.iM'iil y panseront à leurs al'avre. L'ondyst
que 1 ainyral esl blesé, mes on ne le cest-
ancore aseuremenl. L'on diset (|ue le cardinal
son frère ayloyt mort, niés l'on vient de dyre
qu il ne l'é pas et l'a ton veu à nuit sayn, mes
Ton ne voyst poynt l'amyral. Je prie Dyeu qui
nous douynt bientost la fin de toust cesi el qui
vous douynt cet que désirés. Je ne veulx au-
blyer que Monsieur de Nemours ha trionfay et
beaucoup servy à la vycloyre que avons eue.
Votre lionne seur,
CaTERINE.
RINE DE MÉDICIS.
7.1
1 567. — 1 1 novembre.
Archives de la maison de Comlr.
Communiqué' par M. le duc d'Aumale.
\ MONSIEUR DE GORDES
MBUTEXAM Ct.\ÉflAL AD COETEHXEMBNT DE DALXruiMl.
Monsieur de Gordes, la présente sera pour
acconipaigner celle que le Roy monsieur mon
filz vous escript pour vous donner advis du
succès de nostre journée d'yer contre noz en-
nemis, qui lut, grâces àDieu, si heureuse que,
si le jour ne nous l'usl l'ailly -ilnsl comme il
feit, nous eussions poursuive uostre victoire,
laquelle ne nous pouvoit eschapper; mais
puisqu'il a pieu à Dieu nous assister à ce bon
commancement, j'espère en sa bonté qu'il ne
nous lairra en cesle juste querelle, pleurant el
regrettant fort Monsieur le conestable, ayant
le malheur vouliu qu'il ait esté blessé en
combattant aussi vaillamment et vigoureuse-
ment qu'il estoit possible. En ac tendant qu'il
survienne autre occasion pour vous en faire
part, je prie Dieu, Monsieur de Gordes, vous
avoir en sa saincte el digne garde.
Escript à Paris, le xi' jour de novembre
i567'.
Caterine.
ROBERTET.
1567. — 19 novembre.
Bibl. nat. fonds français, n° Slll, f° 07.
A MON CODsm
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, je n'adjousteray riens à la dé-
pesche que le Roy monsieur mon lil/. vous laid
présentement , si n'est vous pryer deenn reque
nous sommes si contentz de vous et du deb-
1 Pareille lettre el dans les mêmes ternies fut adressée
à tous les gouverneurs des provinces, et notamment au
duc de Nevers. (Bibl. de l'Arsenal, manuscrit Conrart,
t. XII, p. n5i.)
IW.MMaiHE flTIO-.it t.
74
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
voyr auquel vous vous mectez pour nous venyr
secouryr que jaiuays n'oublyerons ung ser-
vice l'aicl si à propos; mays le poincl est,
mou cousin, de vous haster de venyr icy, car
avons besoin;; de tous pour estre de lanl
myeulx obéys. Ledict Camille vous dyra à quoy
nous en sommes, et par la lettre du Hoy mon-
sieur mon filz vous jugerez assez qu'il ne fauit
pas que vous facyez aultre enlreprinse que de
vous en venyr droict à nous qui vous atten-
dons en bonne dévotion et serez le très bien
receu et de la mère et des en fans; et me re-
mectant du surplus sur Camille, je prye Dieu,
mon cousin, vous avoyr en sa saincte garde.
De Parys, ce xn° jour de novembre 1 5G7.
(De sa main.) Mon cousin , y ne vous fault pas
longue letre, car cet pourteur vous dira toust,
et ceulement je vous priré de vous haster; car
c'et le plus grenl cervice que vous sariés pour
cet heure fayre au Roy.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1567.
1 3 novembre.
Archives de la maison de Condé\
Communique" par M. ie duc d'Aumaie.
A MONSIEUR DE GORDES,
LIEUTENANT GÉNÉRAL AU GOUVERNEMENT DE DAI I.PMIM
Monsieur de Gordcs, vous entendrez par la
lettre que le Roy monsieur mon filz vous es-
cript présentement comme ceulx qui esloientà
Sainct-Denis, eslonnez infiniment de la grande
perle qu'ilz ont faicte en ceste bataille, la veille
Sainct-Martin, sont deslogez assez confusément
et à heure de nuyc.t l, faisant bien congnoislre
1 Ce n'est pas le 1 '1 novembre, mais dans la soirée
iln 1 Ji que l'aimée protestante délogea de Saint-Denys.
M. le duc d'Admale dans son Hultnre îles prmees de
Conâé l'avait déjà l'ait remarquer, et rectifié ainsi la date
donnée par tous les historiens.
qu'ilz ne sont pas là où ils pensoienl et que,
voyant grossir tous les jours nostre année, ilz
eu fuyronl tant qu'ilz pourront la rencontre;
mais j'espère qu'elle leur marchera bienlosl
si près de la queue que nous les contrainedrons
ou à une seconde bataille, ou pour le moings
à une fort honteuse fuytte, dont je remec-
tray à vous donner bienlost des nouvelles,
Dieu aydant, lequel je supplie vous donner,
Monsieur de Gordes, ce que désirez.
Escript de Paris, ce XIIIe jour de novembre
i567.
Caterine.
Robeutet.
1507. — 1 li novembre.
Ribl. nat. suppl. français, n° 10751, f° 1099.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, sans le malheur
lumbé sur personne de mon compère Monsieur
leconnestable la bataille que nous donnasmes
la veille Sainct-Martin contre ceulx qui ont
prins les armes contre le Roy monsieur mon
fils, ainsin que verrez par la lettre qu'il vous
escript, nous avoit esté trop heureuse; mais
Dieu a voullu après qu'il a esté blessé en la-
dicte journée, combattant vaillament, qu'il est
mort du coup qu'il avoit resceu; il est vray
que celluy qui le frappa ne le porta loing, car
il luy donna de son estoc dedans la veue, du-
quel on dict qu'il n'est pas miculx que luy.
Vous scaurez juger combien nous perdons en
tel temps principalement; à quoi nous avons
tel regret que sa perle nous faict sans le
defl'ault que ce nous est en la conduicte de
l'armée qui est avec nous. Combien qu'il nous
reste un bon nombre de grands et vaillans
capitaines, desquels mon fils le duc d'Anjou
prenant conseil, sçaura, avec la bonne volonté
qu'il a, commandera ce qui se présentera; de
(|uoy je vous prie tenir adverli le Roy Catho-
lic(|iie monsieur mon Bis, m'asseurant qu'il
sera bien aise d'entendre que les affaires de ce
royaume prennent un bon chemin; car oultre
l'affection particulière qu'il porte à ceste cou-
ronne, ce sera un establissement d'asseurance
pour rendre les pais qui sont soubs son obéis-
sance et lesquels se sentent de ceste vermine,
en plus de repos et tranquillité, quand nous
aurons nettoyé' le mal qui est en nous, luy
ayant bien voulu envoyer le présent pointeur
pour l'occasion que vous sçaurez de luy.
Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous
avoir en sa saincle et digne garde.
Escript à Paris, le xtvc jour de novembre
1567.
C.VTEIUJIE.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1
75
[1567. — îfi novembre.]
Aut. Arch. nat. coilect. Nimancas. K i5o3. pièce 85.
A M" MON FILS LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon fds, je n'é voleu fallir vous
fayre la présante par cet pourtour que le Roy
vostre frère vous envoyé pour fayre entendre
à \ . M. qu'il a pieu à Dieu lui donner la vic-
toire contre ses ennemis, ayenl lundi dernier
gagné la batalle contre eulx; bay bont perdu
si sans hommes1 de réputation et nous, san
le conestable qui y a esté tué, nous pouryons
louer Dyeu pour y avoyr eu en eun si grent
combast n'y avoyr eu homme de non 3 mort
<pie luy et pas dis soldas et eun seul capitayne,
qui est le jeune Chaussée, ce; qu'é bien voleu
avertir V. M. pouraystre aseuraye que en rese-
vera grent contentement; car cric vietouyre ne
conserne pas ceulement nostre bien et repos,
mes de toutte la crétienté, veu mcsmemenl
Bai h mil perdu si sans homme», el "ni perdu si\
cents hommes.
* A'yn , renom.
qui sont en tel ayfrois que, arsoir, pansant
le Roy mon lils les envoyer reconoislre pour à
nuit les alerasèger, sont délogé cete nuvl sans
sonner trompette ni bastre tambourin , qui fayst
asés conoystre la peur qu'il ont; qui nous
fayst ayspérer, aveques l'avde de Dyeu el dé
forse du Roy mon fils aveques lequclles y se
délibère les suyvre de si près qu'il fauldra, qui
reconoyse leur faulte, et aura moyen de leur
fayr conoystre qu'il est leur roy el que bien
tost vous en manderon encore de bonnes
novelles. Nous atandons le secour que V. M.
nous donne dan sis ou set jours, aystant à
nuyt arrivés à Reauvès, où avons envoyé le
marquis de Vilars, yl i a ouyst jous1, pour les
resevoyr aveques bonne troupe de cavalerie; et
ne veulx fallir à dire à V. M. combyen le Roy
vostre frère et nioy désirons qu'i cet présente
quelque bonne aucasion pour nous revancher
de l'amytié et démostration que nous faystes en
nostre besoing, chause que n'oublyra ny nioy,
ny le Roy mon fils, ny de vous fayre servise.
Vostre bonne seur et alïectionné mère,
CàTF.RINE.
1 5fi7. — 1 h novembre.
Orig. Archives île Modène.
V MON COBSfll
MONSIEUR LE DUC DE FERR VRE.
Mon cousin, vous entendrez par la lettre
que le Roy monsieur mon filz vous escript -
1 II y/ a huit jours.
- Voici celte lettre : tr\lon oncle, depuis vous avoir
donné advis de l'heureux succès et gain de la bataille
que Dieu me donna lundi dernier contre le prime
ili' ( lundi' el ifiiK de sa suilte, je tous veul.v bien acl-
v. Mu de ce qui esl depuis succédé, <|iù est en somme
que voyand ledicl prince et ceulx de sadicte trouppe la
grande perle qu'ils avoient faicle en ceste rencontre d'un
bien grand nombre de j;entilzlioumies des plus apparent!
76 LETTRES DE CATH
présentement comme ceulx qui estoient à
Saincl-Denys, esionnez infiniment de la grande
perle qu'il?, ont faicle en ceste bataille la veille
Sainct-Mar tin, sont deslogez assez confusément
et à heure de nuict, faisant bien cognoistre
qu'ilz ne sont pas où ils pensoient, et que
veoyant grossir tout les jours nos Ire armée, iiz
en fuyronl, tant qu'ilz pourront, la rencontre;
mais j'espère qu'elle leur marchera bien lost
si près que nous tes contraindrons ou à une
bataille seconde, ou pour le moingz à une fort
honteuse fuicte, dont je me remettrai à vous
donner bien tost des nouvelles, Dieu aydant,
lequel je prie vous donner, mon cousin, ce
que désirez.
Escript à Paris, le xiv° jour de novembre
i5<>7.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
RoBERTET.
des leurs et la rctraicle que ce mesme jour fut faicle
par plusieurs de son party hors de son camp et armée
et aiant ledict prince et eulx esté adverliz comme ce
jourd'hui je me délibérais de leur aller présenter une
seconde bataille, il est advenu que hier au soir, sur les
sept heures, telle peur et allarme se mist en leur armée,
qu'ilz sont deslogez et partis tous ceste nuict dernière
dudict Sainct-Denis en telle haste et confusion que telle
retraicte et deslogement si soubdain ne se peult mieulx
appeller que une bonne fuitte; et pour ce qu'ilz ont encore
quelques forces estendues en divers lieux, estimant qu'ilz
se veullent aller joindre à eulx, je suis maintenant ré-
solu de les suivre avecques mon armée quelque part
qu'ilz aillent pour, avec une seconde victoire, mettre fin à
ceste guerre; de quoy, mon oncle, je vous ay bien voullu
advertir, tant pour m'asseurer du plaisir que vous en re-
'/., que pour désirer aussi vous faire ordinairement
part de tout ce que me succédera en ceste guerre, et sur
ce je prie Dieu qu'il vous ail, mon oncle, en sa livs
aincte et digne garde.
-Esciipt à Paris le \iv° jour de novembre 1567.
(tC 11*11 LES. »
(Archives de Modène. I
ERINE DE MEDICIS.
1567. — 10 novembre.
Orig. Bilit. nat. fonds français, n" 3aai, fJ 61.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, je ne puys rien adjousler à la
lettre que le Roy monsieur mon fils vous es-
cript présentement, si n'est vous prier de faire
la plus grande dilligence que vous pourrez, et
nous venyr trouver aveques vos forces; car si
vous ne vous esles pas trouvé à la première ba-
taille, j'espère que, faisant dilligence devenir,
vous serez à temps pour vous trouver à la se-
conde, qui nous sera, Dieu aidant, au liant
heureuse et fructueuse que la première ; vous
pryant, au demeurant, de croyre que le Roy
monsieur mon filz et moy ne meclrons pas en
oubly le bon service que vous luy faictes pré-
sentement, comme vouslecongnoistrez,eslanl
icy, où vous attendant en bonne dévotion, je
prie Dieu , mon cousin , vous avoyr en sa garde.
De Parys, ce xve jour de novembre 1 5C7.
(De sa main.) Mon cousin, je vous prie de
vous hasler, car nous désirons que vous soyés
ysi le plus tost.
Vostre bonne cousine,
Caterine-.
[1567. — 22 novembre. ]
Aul. Archives du Vatican , lettres des rois . vol. XXXII.
A N0STRE TRÈS SAINCT PÈRE
LE PAPE.
Très Sainct Père, le Roy mon filz et nm\
ne voulons faillir de refaire les présentes
lettres à Vostre Sainteté d'aultant que celles
que ay envoyées par Danes, secrétaire de
l'ambassadeur résident pour le Roy mondirt
filz, ont esté prinscs par les séditieul.x de ce
royaume, par lesquelles lettres le Roy et moy
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS
remercions Vostre Sainteté des honnestes offres
(jue par Annibal Ruccelai elle nous faisoit,
comme aussi faisons par la présenté, la sup-
pliant de vouloir mettre à effect , d'aultanl que
jusques à reste heure avons mis tout ce que
nous avons peu trouver en ce royaulme, le-
quel est tellement pillé et les subjectz ruinés
que n'est plus possible de trouver l'ayde et se-
cours que ont accoustumé les roys prédéces-
seurs du Roy mon filz aux guerres qu'ilz ont
eues, pour estre cette icy dans nous mesmes;
et estant telle que n'est seulement nostre seule
querelle, mais celle de Dieu et qui touche à
Vos Ire Sainteté connue son vicaire en terre,
et après à tous les princes chresliens et prin-
cipalement au Roy mon filz comme le pre-
mier filz de l'Eglise et portant le nom de Roy
Tris Chrestien, lequel nom il veut conserver
en toutes choses et principalement en défen-
dant la querelle et l'honneur de Dieu; à quoy
pour ce faire il n'a jusques icy rien espargné,
j ayant hasardé son Estât et sa couronne, ayant
faict donner une bataille à la porte de cestc ville
de Paris, \ perdu son connestable et autres grans
personnages ses bons et utiles serviteurs pour
la conservation de ce royaulme, et voyant qu'il
n'a plu à Dieu pour cela nous mettre en repus,
il ne s'est lassé ni diminué sa bonne volonté,
mais l'a augmentée jusques à hasarder son
propre frère, lequel il a envoie les poursuivre
et a commandé qu'il n'y espargné ni sa vie
ni celle de tous les gens de bien qu'il a auprès
de luy pour en venir à la fin qu'il désire, qui
retornera à L'honneur de Dieu et bien de toute
la ehreslienté, comme j'espère que dans peu
île temps Vostre Sainteté oyra dire, s'il plaisl
à Dieu nous estre favorable comme il a esté
jusques icy, ce que je ne double point , combat-
tanl pour son honneur, comme nous faisons;
je 'lis nous, pour ce que plus losl que de le
voir perdre, nous prions femmes el (mis: el
pour ce que craignons que les choses aillent
[dus à la longue que n'espérions au com-
mencement et que la guerre ne se peult faire
sans argent, nous supplions Vostre Sainteté
nous vouloir aider d'une bonne somme, car
peu de chose n'est ce que a de besoin le Kov
mon filz pour pouvoir continuer, comme il a
de volonté, jusqu'à ce que l'honneur de Dieu
et son obéissance soient remis en son royaulme
et ne double point (pie beaucoup qui ont ac-
j coustumé de ne dire nulle vérité de mu\ à
Vostre Sainteté qu'ils ne continuent à leurs
mauvaises intentions pour empescher Nostre
; Sainteté de donner l'ayde nécessaire à cesle
! cause, qui est de si bonne volonté et de si
grand courage embrassée du Roy mon filz. de
son frère, du cardinal de Bourbon el de moy,
que pour cestc heure il n'y a personne qui soit
près dudïct Roy mon filz à qui je ne voye la
mesme volonté de ceulx qu'il croit et suit en son
I conseil, qui me faict supplier Vostre Sainteté
ne vouloir plus adjouster foy à tant de men-
teurs et me cognoistre un coup pour ce que
je suis princesse chrestienne, n'ayant jamais
tourné ni vacillé en la religion eu laquelle j'ay
eslé nourrie eu mon jeune âge et croire do-
resnavant que ceulx qui la veullent mettre en
autre opinion de moy, que ce n'est que pour
quelque particulière malice que je ne puis
penser, n'ayant jamais faict desplaisir ni
donné occasion à personne de continu ver telle
nienterie que celle (pie je suis advertie (pie
souvent l'on dis) à Vostre Sainteté de moy si
saine, qui peinent me fascher tant de voir
que, pour bien faire, l'on me calomnie et tache-
iiiiii par des mensonges que je lisse ce qu'ils
disent, afin de voir el ce royaume el toute la
ehreslienté en ruine; mais j'ai trop en recom-
mandation mon salut et mon honneur et la
conservation de l'honneur de Dieu, du Ro\
mon filz el de tout ce royaume pour satisfaire
78 LETTRES DE CATH
à des mcschans; car je ne veulx autre ven-
geance d'eulx que de faite si bien que la fin
les fasse trouver tels qu'ils sont et que Vostre
Sainteté ne les veuille plus croire et voir si la
fin de nos affaires me fera estre eu ce faict
telle qu'ils disent; aussi elle les démentira
comme ils méritent, et lors je supplie Vostre
Sainteté leur faire ce que méritent des per-
sonnes qui disent des menleries et calomnies
d'une princesse telle que je suis, qui a l'hon-
neur d'estre mère des deux plus grands roys
et reynes de la chrestienté, desquels la nour-
riture tesmoigne ma volonté envers Dieu et le
inonde, qui sera la fin, suppliant Vostre Sain-
teté n'adjouster plus foi à de tels mensonges
et vouloir nous asseurer de l'ayde d'argent
qu'il lui plaira faire au Roy et au service de
Dieu, lequel je supplie donner à Vostre Sain-
teté la grâce de bien régir et gouverner son
église.
Vostre dévote et obéissante fille,
Caterine.
ERINE DE MEDIC1S.
plus sur la lettre dudict sieur Roy mon filz,
je ne vous diray davantage, en pryanl Dieu,
mon cousin, vous avoyren sa saincte garde.
De Parys, ce xxnic jour de novembre 1567.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
Robertet.
1567. — a3 novembre.
Orig. Bibl. nat. fonds fraurais. n8 3s3i, f° St.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, je ne puis riens adjousterà la
lettre que le Roy monsieur mon filz vous es-
cript présentement ', si n'est de vous pryer bien
fort de vouloyr faire ce bon service audict sr
Roy mou filz que de reprendre en passant les
villes de Mascon etd'Autun, comme vous avez
repnns Vyenne à vostre passayge, et puis, cela
faict, vous prye vous venir joindre à nous
avecques vos forces; et me remectant du sur-
1 «Le Roi avise le duc qu'il se délibère de se mettre
dans peu de jours en campagne et aussi t<>>! qu'il sçaurra
. yrai le chemin que tiendront ceulx qui sont partysde
Sainct-Denys.» ( Bibl. nat., fonds français, n' 3 22 1 , f° 33.)
1567. — 2 3 novembre.
Orig. Bibl. nal. fonds français. n'3a2i. P 3i.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, je ne puis riens adjouster à
la lettre que le Roy monsieur mon fils vous
i escript présentement1, si n'est de vous pryer
bien fort de nous venyr trouver en la plus
grande dilligence que vous pourrez, nous
amenant les forces que nous vous avons es-
'' criptes et mandées, pour lesquelles si bien
nous ne vous secourons d'argent, comme il
I seroyt besoing et nécessaire et que nous dé-
j sirerions bien, s'il nous estoit possible, je
I m'asseure tant de vostre bonne volunté et af-
fection que vous emploierez si bien vostre
crédit et de voz amys que vous ne laverez '2 pour
cella de marcher incontinent devers nous, qui
vous attendons en bonne dévotion pour parti-
ciper à nostre bonne fortune et victoyre; et
1 Chartes IX lui avait écrit : rEncores qwjc vous eusse
mandé d'essayer de reprendre en passant les villes de
Mascon et de Vienne, toullefois pour le besoing que j'av
de vous avoir près de moy avec vos forces, je suis main-
tenant d'opinion que vous ne vous arrestiez à riens que
à me venir trouver, mais il failli nécessairement, aflln
que les quatre mil Suysses que j'ay faut Irver en Suysse
et qui sont prelz à marcher, puissent s'achemyoer vers
moy sans estre empeschez, Çjue *"us ^>us joignez avc-
ques eulx pour les favoriser de voz forces et «tous en
venyr tous ensemble. De Paris, ce xxiu octobre.- ( Bibl.
nat., fonds franc. n° 3aai, p. 33.)
2 Layercz , laisserez.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
79
cependant je ne vous feray plus longue lettre,
en pryant Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt en
sa saincte garde. De Parys, ce xxur* jour de
novembre 1567.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
[1567. — 2/1 novembre.]
Orig. Arcb. des Médias a Florence, dalla filza 6736,
nuova nuoierazioue, p. 318.
A MON CODSIN
MONSEIGNEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mou cousin, estant le cappitaine Nicolas
Alamauni empesché encore pour quelque
temps au service du Roy monsieur mon filz
et de moy, je vous prie l'avoir pour excusé,
s'il ne va si tost, comme il de'sireroit bien, vous
remercier de la grâce qu'il a eue de vous,
don! il s'acquictera le plus promptement qu'il
lu\ sera possible. Et cependant, incliuaut à
une seconde requeste qu'il m'a aussy faicle,
je vous prie encore une foys l'avoir pour re-
commandé, et uue aultre grâce qu'il désire de
vous de la moicliée d'une maison assise à
Florence, qui est entre les mains du fisque,
pour l'en gratiflier en ma faveur. El oultre la
perpétuelle obligation qu'il vous en aura, vous
me ferez plaisir bien fort agréable pour l'en-
*ye quej'ay de le favoriser.
Caterink.
1567. — 2Ô novembre.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg , vol. XX , P ».
A MON FILS
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, j'ay esté bien a\ se d'a\o\r entendu
de voz nouvelles, mats je crains que vous soyez
trouvé ung peu las de cesle premyère journée,
tjui a esté fort grande; touteiïoys, pu\sque vous
séjournez aujourd'huy, vous nous refraischiret
et repposerez, vous advisant que je vvens de
donner ordre que vous serez secouru des lances
que vous demandez et feray aujourd'hui ache-
myner vers vous tous ceulx qui sont demeurez
derryère; qui est, mon filz, tout ce que je vous
diray pour ceste heure, et pryant Dieu vous
conserver en sa saincte et digne garde.
De Parys, ce xxv1, jour de novembre 1667.
(De sa main.) Mon f\ Is , je vous prye vous so-
venir de ce que vous ay dist ef vous governer si
bien que vostre santé ne sotiyt moyndre et que
puisiés acquérir l'honneur et répulatiou que
vous désire
Vostre bonne mère,
Caterine.
1567. — 37 novembre.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, P 3.
A MON FILs
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, vous aurez à ce soir le sieur de
Biron qui vous porte ung advis que l'ambas-
sadeur d'Espaigne m'a envoyé, sur le contenu
duquel el pour y prendre une bonne résolu-
lion de ce qui se devra faire, je vous prye
que vous assemblyez incontinent mes cousins
de Montpensier, de Nemours, tnareschal de
Cosséetaultresbons elsaiges cappila\ tus. qui
sont auprès de vous, pour prendre el avoyr
d'euh leur conseil et oppinion dont vous nous
adverlirez inconlinant, et s'il vous -rmljle à
lous que l'on en doyve aussi adverlyr mes cou-
sins le cardinal de Lorraine et duc d'Aumalle,
on leur en escryra sur l'advisque vous en en-
royerez, dont, de vostre pari, s'il le finit faire,
il ne sera que 1res à propos de leur en faire
une bonne despesehe pour lousiours saigner
aultant de temps; vous regarderez semblable-
incut avecques les dessusdictz seigneurs -i I
80
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.
seroyt à propos de faire tourner du costé de ]
Champaigne les mil chevaulx que mon frère
Monsieur de Savoye nous preste, aliin de lui
en escryre. Au demourant, mon filz, maynte-
naut qu'il n'est pas resté beaucoup de forces
desennemys dans Orléans et que leurs Gascons
ont passé oultre les pays de Touraync et de
Bloys, je ne sçay s'il est bien fort nécessaire
detcnyrdans Bloys tant de forces, comme y
en tient le sieur de Richelieu, qui sont de
orandes despenses à tous ces pays là, qui ont
icy envoyé aux remonstrances; en quoy, si on
les pouvoit soulager, ce seroyt bien faict, soyt
en cassant une partie desdictes forces, soyt en
les faisant venyr se joindre à l'armée, dont
je vous prye d'adviser tous ensemble, ne se
montant pas moins telle despense que de
vingt cinq mil livres par moys. Vous vous
éclaircyrés doncques de tout, et cependant
je pryeray Dieu vous avoir, mon filz, en sa
saincte et digne garde.
De Parys, ce xxviie jour de novembre 1567.
Le sieurdeBellegarde,deNormandye, s'en
va demain vous trouver avecques une fort
belle compaignye de gendarmes; vous leur
ferez donner quartier et luy ferez fayre sa
monstre, ayant, ainsi que j'ay entendu, une
fort belle compaigoye.
Voslre bonne mère,
Caterine.
1567. — 28 novembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° i55a3, f" 3&.
A MON FILS LE DUC D'ANJOU.
Mon fils, je n'adjousteray riens à la lettre
que le Roy monsieur mon filz vous escripl
présentement, si n'est de vous pryer de faire
ce qu'il vous mande et de nous tenyr le plus
souvent qu'il vous sera possible advertyz de
voz nouvelles mesmemenl par ce porteur, qui
vous dyra bien au long des noslres. Pryant en
cest endroict le Créateur vous avoir, mon filz,
en sa saincte garde.
De Parys, ce xxvme jour de novembre 1667.
(De sa main.) Mon fils, nous avons anuit
reguardé à cet que montera le poyment de
nostre armaye le moy procbayn et ne le po-
vons résouldre que ne nous envoyé Testât de
tous cet que avés d'hommes lent de cheval que
de pies, etayenteu sela, qui faull qui couyt l
le plus tost que pourés, j'espère que fay-
rons en sorte que ceré satisfayt. Fayte moy
ausi réponse au deus letres que vous escrivys
yer au souyr et me mendés les nouvelles que
avés de nos ennemys.
Vostre bonne mère ,
C.VTERISE.-
1567. — a 8 novembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n' i55A3, f" 33.
A MON FILS LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, vous entendrez par le sr de la
Gastine, présent porteur, ce qu'il a apprinsdu
lieu dont il vyent, et le pourrez encores myeulx
voyr par les lettres que ma cousine la mar-
quise de Rothelin m'escriptet lemémoyre que
ledict sieur de la Gastyne m'a apporté, vous
envoyant le tout et vous pryant de le commu-
niquer aux princes et seigneurs du conseil,
qui sont auprès de vous, pour sur cella avoyr
leur advis et qu'ilz puissent en cest endroict
conseiller au Roy mon filz ce qu'il devra faire
et qui leur semblera estre à l'honneur de
Dieu et à la conservation de son royaulme2, et
1 Couyl, soit.
2 «Opinions despriuces et seigneurs qui esloient auprès
du duc d'Anjou sur le mémoire que le Hoy luy avoit en-
LETTRES DE CATHERINE DI-: MÉD1CIS.
81
pour ce que ledict sr de la (îastine vous fera [ concernants cesi affaire, celia me gardera \ou-
l)iea au long entendre toules les particularités | faire plus longue lettre, si n'est de vous pryer
voyé par le sr de la Gasline pour avoir leur advis tou-
chant la paix.
a Monseigneur frère du lioy, veu le mémoire que les'
île la Gastine a apporté de la part de M. le prince de
Condé et ceulx de sa compaygnie et entendu de luy tout ce
qu'il avnii i harge de remonslrer au Roy et en la présence
c( assistance des juinces, mareschal deCossé, seigneurs
e.l cappitaines cy après nommés, a mis en déliliération
l'article sur lequel le s' prince de Condé et ceulx de sou
paj ly se sont arceslez, qui est que les haullz justiciers et
. .i.nl plein Gef de haubert puissent avoir l'exercice de
la religion redonnée en leurs maisons pour tous ceulx qui
>y voudront trouver librement, sans constraincle et sans
armes, et demande à chascun d'eulx leur opinion ainsi
qu'il s"en suit.
rLe s' de Villequier a esté d'advis que, veu la nécessité
du temps et les troubles qui sont à présent enceioyaulrne,
qui leur dubt eslre accordé ce qui est déclaré cy-dessus.
-Le sr de Montpensier a dict que ledict seigneur ne
sçauroyt inîeulx faire que de pacifier les troubles qui sont
en son royaulme et est d'advis de leur accorder ce que
dessus.
-Le sieur deChavigny est d'advis de rompre l'assemblée
et forces que ledict prince de Condé et ceux de sa com-
paignie ont, et est d'advis de leur accorder ce que dessus.
- Le sieur de Carnavallet est d'advis de leur accorder ce
qu'ilz demandent et qu'il est nécessaire d'avoir la paix
pour éviter les grands maulx qui peuvent advenir, con-
tinuant la guerre.
- Le sieur de Méru est d'advis que le lioy doibl faire la
paix, et accorder le contenu dudict article.
-M. le marquis de Villars rernonstre les perles «pie le
lioy a faictes de plusieurs de ses subjeetz par les batailles
qui ont esté données à cause des troubles et conclut à la
paix et d'accorder le contenu audicl article.
-M. le marescbal de Cossé conclud qu'il est nécessaire
d'avoyr la paix et est d'adviz de leur accorder l'édict
d'Orléans sans restriction ni modification et aussi le con-
tenu audict article, dont est faicle mention cy devant,
à la cbaigequi' èsdiclz lieux le srniiv divin \ soit faict
pour les calholicques, les dixmes et les droietz deubz .i
I .;;;lise payez.
-\1. d.- Longiieiille conclud à la [iaix et d'accorder le
contenu audict arlii ile.
-Monsieur de Nemours conclud aussi à la paix el de
leur accorder le contenu audicl article, à la charge que
Catherine de Médius, —m
èsdietz lieux le service divin sera faict pour les catho-
liques, les dixmes et droitz deubz à l'église payez.
rM. le prince daulpbin conclud aussi à la paix et de
leur accorder le contenu audict article.
- M. de Montpensier conclud aussi à la paix et de leur
accorder le contenu audict article, à la charge que ès-
dietz lieux le service divin y soit faict pour les catbo-
licques, les dixmes et droietz deubz à l'église payez.
«Monseigneur frère du lioy a esté, pour les mesmes
raisons et considérations cy devant alléguées . d'advis de
faire la paix et de leur accorder ce qui est contenu
audicl article sous la charge que èsdietz lieux le service
divin y soit faict pour les calholicques, les dixmes el
droietz deubz à l'église payez.» (Bibl. nat., Cinq cents
Colbert , n" ai , p. 11I1.)
et Le Roy, ayant veu les opinions des princes et capitaines
estans en son armée, est content d'accorder audict prince
de Condé et à ceulx qui sont avec luy l'édict de paciffica-
tions purement et simplement, sans aucune restriction
el semblablernent l'article qu'ilz demandent pour les
haults justiciers et aultres ayans fief de haubert en Nor-
inandye, de faire l'exercice de leur religion en leurs
maisons pour leur famille et outre icelle jusques au
nombre de cinquante personnes au plus, sans armes
toutefois et pourveu que ce soit es maisons de leurs de-
meures ordinaires suivant ledict édict.
rSa Majesté entend de deinourer armé et avec toutes
ses forces et que tout incontinent eulx se désarment et
remectent toules les places rebelles entre les mains de
S. M. et de ses officiers pour en ordonner et disposer
selon son bon plaisir.
«Quant à la ville de Lyon, pour estre place de fron-
tière, et pleine d'. étrangers, Sa Majeilé ne peult el ne
rouit remédie dedans sadicle ville l'exercice, mais le
leur accorder au prochain village à deux lieues dudict
Lyon.
«Aussy entend Sa .Majesté que la ville et pré»oslé de
l'ai is soyent et demeurent comme elles estoient aupara-
vant les troubles.
«Entend aussy le lioy que l'édict qu'il a faicl à présent
pour la résignation des officiers dejudicature, par lequel
est ordonné que tous officiels de judicature et de finances
ayent à résigner leurs offices dedans l'asques prochaines,
tienne et aye lieu, s' entendant le semblable pour tous
officiers des villes, comme maires, escbevins el autres. n
(Bibl. nat . Cinq cents Colbert, n" sa, p. iao .)
ivrMv
82
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.
de me mander amplement quelz seront les ad-
vis el oppinions de cesdiclz seigneurs. Pryant
en cest endroict le Créateur vous avoyr, mon
filz, en sa saincte et digne garde.
De Parys, ce xxvin1 jour de novembre 1567.
Vostre bonne mère,
Caterine.
1567. — 29 novembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, il* 3t5g, f° 53.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin , je ne vous puys riens adjousler
à la lettre que le Roy monsieur mon fi lz vous
escript présentement, si n'est vous pryer bien
fort de nous venir joindre avecques le secours
que vous amenez à noslre service, car nous
ne voulons pas combattre sans vous et vous
attendons eu extresme dévotion, qui nie faict
vous prier encore ung coup de user de toute
dilligence, priant le Créateur, mon cousin,
vous avoir en sa garde.
De Parys, ce xxix'jour de novembre 1567.
[De sa main.) Mon cousin, voyent mon filz
si prêt des enuemys et qu'il se présante de
belle auccasions , si vous aytiés déjeà aveques les
torses que menés jouynt à son armaye, qui me
faysl vous prier de fayre eune extresme déli-
geuse, car c'et l'antyer repos de cet royaume,
se aytiés déjeà arivé à luy el m'asseure que y
fa y ré tout cet que pourés.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
[1567. — Décembre.]
Aul. Bibl. nal. fonds français, n° 3ao,3 , I 1 1.
A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, Madame de Nemours, après
m'avoyr balle ' eune lettre de vous et l'avoyr
leue, m'a dist que l'on vous avoyst dist que
je avès mendé au capilayne (pie tinse bon
contre vous et contre la pays-. Je ne set qui
vous lia dist celé menterie, car je né jeamès
ayscript ny mendé à neul capytaine qui linse
bon contre vous; car, mon cousin, je né pas
ouy dyre que leusiés seul que la volusiés; car
je croy qu'i ni a neul bon cerviteur du Roy
qui ne la désire, mes qu'éle couit3 à l'boneur
de Dycu et le sien. Par plus forte rayson, moy
qui ne puis avoyr ny bien ny.mal que aullent
que mes enfans et cet royaume couynt con-
servés, par ansin * je douys plus que neul
aultre en désirer la conservalyon et de ses bons
sugès et je panse que, ayenl fhauneur d'estre
cet que je suys, que neul ne me melroy du
constrère, et set je désire eune fin san que
jeamès plus ont puise retomber en parel mal,
je panse aystre en sela de vostre aupinion
et de tous les jeans de byen et vous savés
myeulx que personne que je n'é jeamès eu
aultre volante el vous enn'é tousjour ouy par-
ler de mesme; par ansin je n'euse pas aysté
sisolle aul5 mauvèse de mander que l'ont ieul
contre vostre aupinion et \ous prie me mender
qui est cet pourteur de rogaton, car je n'ay
jeamès ryen mendé, sinon que je désires , si ne
semétoynl à la rayson, que, aystentveneu les
Gascons, l'on ne s'andormyst à leur paroles,
mes je ne vous ay jeamès nomé ny aultre ;
car yl mesanble que ne vous, ny parel à vous
ne devés panser que je soye en supeson c de
pays, puisque vous ay balle mon fils à qui j'é
1 Cette lettre fut écrite à la suite de la délibération
des capitaines du camp du duc d'Anjou; voir la note de
la paj;e 8 1 .
1 Pays, paix.
3 Cnuit, soit.
4 Ansin, ainsi.
5 Aul, ou.
6 Supesun, soupçon.
LETTRES DE CATH
comendé croyre vos consel et ne ryen favre
sans sela, qui est asés de lémoynage pour
n'estre en dutte de nioy, qui a mys (ousjour
pouyne de \ous monslrer l'amylié que vous
perte et n'ajouter ibuys à ceulx qui n'ont eu
que fayre de barbuUer ' le monde et ne se
qu'il sont, mes y fayré myeulx de mener lay -
main que la langue, quant yl controve cet qui
n'est poynt. J'espère que Dyeu vous ramè-
nera tous si vietoryeulx que n'arons occasion
que de remersier Dyeu, el vous ryré de tout
cet controverye et que pour sela ne l'aurons
d'estre bons parans et amys, corne vous sera
et monslrera par ayfayst
Vostre bonne cousine,
Catebine.
[1567.— Décembre.]
Aul. Bibl. nat. fonds français, n° 3393. f° 3g r°.
A MOV COUSIN
MONSIEUR DE NEMOURS.
Mon cousin, Conbault3 vous dira bien au
long toutes cliauses, et vous voyré les ar-
ticles cornent le Roy les ha résoleu et la mar-
quise de Rolflyn ' les a \eu et dyst qu'elle
pense à cet coup qui lé contenteron. Dieu
le veulle, se s'et nostre bien. Je envoy dé
letre à mon fils de Monsyeur le cardinal de
Lorayne; vous voyrés des novelles des reystres;
je ne vous fayré plus long djscurs, pryent
Dyeu vous donner ce que désirés.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1 Barbuller, barbouiller.
* /.ny, les.
Le capitaine Combattit avait été pris à Bray où il
commandait pour le duc de Nemours. (Duc d'Aumale,
Riitoht in princei de Conii, t. I", p. 3 18.)
' La marquise de Rolhelin, belle-mère deCondé, avait
'■li; prise avec les enfants du prince; elle venait d'i!lre
mise en liberté, et à la suite des propositions appnrl
par elle, une tiêve fut conclue. Voir note, p. «7.
ERINE DE MÉDIGIS. . 83
1567. — a décembre.
Orijj. Ililil. nat. fonds français, ii*3«9i. P 7»,
A MON CODSIB
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, la lettre que le Roy monsieur
mon lilz vous eseript présentement accusera
la réception des vostres deux dernières des
xv et xx du passé, et vous fera entendre en
quelle expectatioo nous sommes de vostre ve-
neue, laquelle je vous prie infiniment de lias—
1er et dilligenterle plus qu'il vous sera possible
sans plus vous amuser nulle part.quelqueeliose
qui se présente, considérant combien presse
l'occasion pour laquelle vous venez et que, si
ceste bataille se donne ' sans l'ayde de vos
Irouppes, combien la partie en sera moindre
et plus faible, et ne vous donnez peyne, je
vous supplie, du lieu que vous avez en ceste
armée; car il vous y sera donné tel que n'aurez
occasion de vous en mescontynter, saicbanl
bien ce que méritent tous voz services et
grande affection, fidélité;, et pour ce ne vous
en diray-je liens davantaige par la présente,
suppliait I le Créateur vous donner ce que dé-
sirez.
EscriptàParis,ce n* jour de décembre 1 5G7.
{De sa main.) Mon cousin, je vous suplye
1 Cliarles 1\ le félicite d'avoir repris Vienne en atten-
dant l'arrivée des Suisses; mais que Màcon soit pris ou
repiis, il faut qu'il rejoigne l'armée royale. Klle est
sortie, il y a huit jours, pour aller clierclier le prince
de Gondé et sa troupe. Une bataille est imminente.
(Même volume, p. 71.) De son coté Bobertet lui écrivait
le même jour : «Si vous n'estes icy bienlost, vous
n'aurez esté ni en reste guerre ni en ceste paix; car
nous sommes sur le branle de tous les deux roslez et
l'un ou Paulin' ne peut eslrc long. Au reste, venant en
reste aimée, il esl bien certain et me l'a dit aussi la
Heine, commanderez à vostre régiment de gens de citerai .
comme font tous les aultres.- (Bibl. nat., fonds fiançais,
n" 3 a 3 1 , p. 7 4 . )
8 S
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
vous en venyr, et vous aystent ysi ne seré pas
pis Irdlo que les prinses qui sont déjéà auprès
fie mon fils.
Vostre bonne cousine,
Caterihe.
1507. — ,'i décembre.
Orig. Bibl. n.-it. fonda français, n° 3aai. f° 8a.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE iNEVERS.
.Mon cousin, je ne puis rien adjousler à la
despesche que le Roy monsieur mon fils vous
faict présentement l, si n'est de vous pryer bien
fort de faire toute la plus grande dilligence
qu'il vous sera possible, de vous en venyr nous
trouver; rar, si vous estes une fois joinct à
noslre armée; il se fera la plus belle cbose qui
fust jamays faicte , et pour m'asseurer que
vous y userez de toute dilligence, je ne vous
diray davantaige. Priant Dieu, mon cousin,
vous avoyr en sa saincte et digne garde.
De Paris, ce 111e jour de décembre 1567.
(De sa main.) Mon cousin , vostre veneu nous
atendons, que nous donnera la victoyre et la
lin de tous nos maulx; et c'est plus que néces-
soyre de vous baster pour des aucasions que
ne vous puis escripre; mes si faysle deligense,
vous fayré le plus grent cervise que saroyl
fayre prinse aullre quel que souyt.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1567. — h décembre.
Orig. Bilil. nal. fonds français, n° 3 1 5 q . f° 118.
\ MONSIEUR LE MARESCHAL DECOSSÉ.
Mon cousin, j'ay reccu vostre lettre par
La Gastine et cntcndeu par icelle toute autre
1 Voir celle b'Ilre dans le même volume, f' 80.
chose que ce que je m'allendois de vous pour
le long temps qu'il y a que vous nie cognois-
sez, et sçavez (|ue j'ay tousjours oublvé toute
chose de mon particulier pour la conservation
de ce royaume et de mes cnfi'ans que j'ay plus
cher 8 que ma propre vye, laquelle j'ay tous-
jours bazardée et feray volunlieis encores,
quant je pensseray qu'elle pourra servi]' au
repoz de ce royaulme, et vouldrois qu'il ne
tint qu'à cela, et qu'il y feust bien estably, et
l'honneur de Dieu et la vye de mes enlfans
aussi conservée et assurée, ainsy que le désirent
tous les gens de bien qui n'ont aullre pation; et
seroys bien marryc que vous ny aullres eussiez
oppinion que je voulusse bazarder la vve de
tant de gens de bien, si bons serviteurs de ceste
couronne, comme vous estes tous, et la vye
de mon fils que j'ay plus chère que la myenne,
pour estre en peyne de trouver de l'argent
pour payer ceulx qui sont au camp et les bons
subjects que le Roy mon fils a. Car, Dieu mercv,
il a envoyé son frère aveques son armée payée
pour ung mois, et le dixième de cesluy-cy
que commence le paiement de l'aullre. J'es-
père luy envoyer ce qui sera nécessaire pour
payer ce qui sera escheu à ce terme là, et au
vingtiesme le payement du reste de l'armée
qui ne se paye point, plus tost, je m'asseure que
j'auray l'argent pour achever de la payer. Et,
pour faire honte à tous ceulx, que vous dictes
qui, par faulte de payement, pourraient ha-
bandoner mon filz, encores que je ne puisse
croire que, iceulx ayant laissé leurs maisons,
et venuz d'une telle affection et sans estre
mandés la [dus part au secours du Roy mon-
dict. filz, et qui ont faict preuve de leur bonne
volonté à cette dernière bataille, ainsv que vous
avez veu, voulussent jamaiz pour si légière oc-
casion en cause tant juste et raisonnable dé-
laisser mondicl filz; et pourtant il n'y a point
de propoz que vous m'escrivez que ladicte
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
85
faulte de payement soy t cause que voulions que
combatlyez plus tost; car si vous avez bien veu
les lettres que j'ay escriples à niondict fils,
vous n'en trouverez une seulle qui lui dye
qu'il prccipitlc rien, niais (|ue, ayant les Gas-
cons joinctz à luy, il regarde à ceste heure là
aveques vous ce qu'il aura à faire pour le ser-
vice du Roy et de ce royaulme, l'ayant le Roy
niondict fils accompagné de tous ses meil-
leurs serviteurs et plus grandz capitaines des-
quelz il vouldroit croire le conseil, si luy-
mesme y estoit; et trouvera tousjours bon ce
que adviserez qu'il face, estant au lieu où vous
estes, et pour ce faire le Roy niondict fils luy
a donné pouvoir et puissance de combactre,
y assaillir et deffendre et ce qu'il seroyt be-
soin de faire pour son service aveques vos
bons advis, et suis asseurée que, quand vous
aurez veu et bien considéré mesdictes précé-
dentes lettres que j'ay escriptesà niondict filz,
vous n'y trouverez aultre chose que ce que je
vous mande par la présente. Priant Dieu,
mon cousin, qu'il vous ait en sa saincte
garde.
De Paris, ce 1111e jour de décembre 1 5C7.
Caterine.
[De sa main.) Mon cousin, je veuoldroys
achepter le repos de cet royaume et la con-
servation de tous les sujès du Roy mon fils de
mon propre sanc et de ma vye pour conserver
cela ' de ceuls qui ly peuvest aveques la leur
l'y conquérir le monde à grcnt pouyne. De peur
de ne liover de l'arjeant pour les poyer, voldray-
ge qu'il asardasct'2 et aveques la leur cela de
mon fils et tout le royaume; mes je ce3 que
ayste sage et avysé et ne fayré que ce que l'on
douit fayre, quy me faysl excuser tout; car
1 Cela, celle-là.
' Qu'il uiardanel , qn'jk hasardassent.
' Je té, je sais.
je say que le mamès temps fayst venyr lé
goûte1 et la colère s'an an su\.
15(17. — 5 décembre.
Oriij. Bibl. imp. oV Sainl-Pt'lersbourg. vol. XX, f° fi.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je vous envoyé ce porteur pour
vous advertiroù sont les Gascons, lesquelz sonf
bien près de vous. Je le renvoyé au devant
d'etilx, affin de leur faire faire une exlresme
dilligence de se joindre à vous, dont je vous
prye, de vostre coslé, leur faire une despesche
bien expresse pour les haster tousjours le plus
que l'on pourra, vous advisant que demain je
vous renvoyeray Souryes salisfaicl de tout ce
qu'il nous a apporté de vostre part, et sur
ce je prieray le Créateur, mon filz, vous avoir
en sa garde.
De Parys, le ve jour de décembre 1667.
Vostre bonne mère,
Caterine.
1567. — 5 décembre.
Orig. Bibl. imp. de Saint-PéU-rsbourg , vol. XX, f 5.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je n'adjousteray riens à la lettre -
que le Roy monsieur mon filz vous faicl présen-
1 Lt goûte, c'est-à-dire la pluie.
2 Voici cette lettre: «Mon frère, par la dépesche que
Souryi; m'a apportée, j'ay Irotivé de quoy nie contenter
grandement, voyant le sièye levé devant ma ville de Sens
el la bonne résolution que vous avez prinse tant poul-
ies logis de mon armée que pour bien employer doresna-
vant icelle, aussilost que vous vous serez joinct avec-
ques les forces de Gascoii|;nc, n'estant pas possible de
vous mjenix résouldre et gouverner que ce que avei laid
jusqaes à présent.- (Bibl. imp. de Saint-Pélersbourg. )
80
tcment, si n'est unis tesmoigner le playsir que
ce nous est de yoyr (juo toutes choses passent si
bien en noslic année. Présentement le sieur de
Rochefort m'a l'aict entendre ung advis qu'il a
eu du costé de Montmiral contenant que les
ennemys se retirent parSezanneet Cbasteau-
Thierry à Soyssons >, dont, si cella est, je
1 Le prince de Condé était délogé de Monlereau, et
voici d'après une copie du Record office le «brief dis-
cours des affaires de la guerre de France, principalement
du camp de M. le prince de Condé»).
«Ledict seigneur avec son armée, environ le commen-
cement diulict moys de décembre, prend par force la
ville de Ponlz-sur-Yonne, distante de la ville de Sens en-
viron deux lieues, pour donner passage aux compagnies
qui luy venaient de la Guyenne, conduictes principa-
lement par le seigneur de la Rochefoucault, pour les
joindre avec ses forces; lesdictes compagnies pouvoient
arriver à trois mille hommes de pied et deux mille che-
vaux, et amenèrent avec eux six pièces d'artilleries prises
à Orléans, entre lesquelles y avoit deux doubles canons,
une grande coulevrine et troys pièces de campagne avec
leur équipage et munitions.
«AudicUemps les ducs de Guise et Aumale, quiesloient
dedans ladicte ville de Sens avec grand nombre de ca-
valerie, sentant ladicte armée près d'eux, s'en allèrent
une nuit, tirant le cbemin de Troye, sans eslre appcrçus
de leurs ennemis, et de là à Verdun.
«Peu de jours après fut prise la ville de Bray-sur-Seine ,
moitié par force, moitié par accord; car après avoir reçu
quelques assaults se rendirent au sr de Genlis, lieutenant
de monseigneur le Prince en ceste affaire, par coinposi-
li t payèrent n"' v' escus.
«Il y on eut plusieurs d'une part et d'autre tués et
blesses; entre y fut blessé le sieur de Corbouzon, frère
du comte do Mi.ntgommery; les capitaines et soldats
nui estoient dedans, conduits entré anltres par ung
nommé C bault, sorti avec le reste de ses soldats,
bagues sauves . et luy et sa compagnie s'allèrent remettre
dedans la ville de Provins, laquelle ville fut prise mira-
culeusement, car la bresebe n'esloit nullement raison-
nable, mais ceulx qui estoient dedans, voyant la har-
diesse et plus que témérité des assailans, se rendirent.
Ladicte ville est du duché (le Nemours.
t Justement après fut prise la ville de Nogentsur-Seinc,
se vmanl pie, le à eslre forcée, et pava aussi quelque
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
m'asseure que vous aurez déjà sceu des nou-
velles et là dessus ne perdrez pas les belles oc-
casions qui se pourront présenter, cella adve-
nant, et me remectant du surplus sur Soury/e
je pryeray Dieu, mon filz, vous avoyr en sa
saincte garde.
De Parys, le v" jour de décembre 1 5 G 7 .
somme de deniers et munitions qui soulagent grande-
ment ladicte armée.
«Monsieur le Prince, audict temps, vint loger audict
lieu de Bray, que fut le vu" dudicl niojs, auquel lieu vint
Madame la marquise de Rothelin,' mère de la femme
de mondict seigneur le Prince, pour traicter ou aviser à
quelques moyens de la paix; et ce pendant se faisoient
plusieurs allées et venues par le susdict Combattit vers
le Roy pour accorder quelques articles de paix assez peu
raisonnables pour tousjours entretenir ledicl sr Prince,
soubs couleur de ladicte paix, encore qu'ils n'en eussent
aucune volonté, ce qu'ils pensoient ne devoir eslre cogneu-
par leilict seigneur et sa compagnie; mais ledict sieur,
qui n'a jamais eu faulte de bons advertissemens, avoit
descouvert par quelques moyens certains et par quelques
courriers qui alloienl et venoient ordinairement de Paris
vers le cardinal de Lorraine et mareschal de Vielleville.
comme ils les avertissaient ordinairement qu'ils fissent
tout ce qu'il pourraient pour empescher la venue des
reisters dudict seigneur Prince, ce qu'ils espéroient bien
certainement faire, comme ils avoient aussi assuré le
Roy, et que cependant ils sçavoient bien comme il falloit
traicter et entretenir les mareschaux en parlementant et
leur faisant accroire de vouloir faire la paix. Là dessus, n'es-
tant pour lors rien faist, se départit ladicte dame de Ro-
Ibelin dudict lieu de Bray et s'en retourna vers la Royne.
«Mondict sieur le Prince tira son chemin droist vers la
Brye pour de là aller en Champagne et Lorraine pour
aller recevoir ses reislres, desquels, audict temps, il eut
certaines nouvelles et de leur acheminement.
«Audict temps, Monsieur de Clermont d'Amboyse se
départit de ladicte compagnie sans dire adieu et avec
assez peu d'occasions, pour raison de quoy n'y a acquisl
pas grand honneur et n'a esté sans s'en repentir. Ledict
seigneur avoit réputation d'avoir auprès de soy de grands
deniers, lesquels il aymoil et vouloit garder, au moins
ainsi qu'on disoit. Néanmoins son fils aisné est demeuré
avec ladicte compagnie et de mondict seigneur le Prince
et avec la pluspart de la compagnie de sondict père.
LETTRES DE CATH
{De sa main.) Mon lilz.j'é ynstruyl oet por-
teur de loul cet que j'é entendu et \ le vous
contera, qui cera cause que ne vous en dire
daventage; car je m'aseure que y sarés bien
pourvoyr par l'advis de tant de jeans de bien.
\ostre bonne mère,
Catbrine.
EP.INE DE MÉDIC1S.
87
!5C7. — 7 décembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3aiS, f° 5a.
a MON COUSIM
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, ce peti t mot sera pour vous
dyre que demain partyra d'icy le payement
d'ung mois pour les arquebu/.yers à cheval et
i-Je ne veux oublier, ayant parlé de la marquise de
[tothetin, comme quelques joins auparavant elle a eslé
prise en son chasteau de Blandis avec les petits enlaus
de mondict seigneur le Prince qu'elle a\oil avec elle en
garde. La prise fusl faicle par son neveu qui a espousé
sa nièce, fille du feu sieur de Gyé, seigneur d'Eutragues ,
assez villement; en quoy on peult accuser l'un et l'aullre,
luy parc que, quelques jours auparavant, il luy avoit
escrit qu'il vouloit la venir voyr avec petite compagnie
pour luy communiquer quelques affaires, à quoi elle
prendrait bien plaisir, et que, à reste cause, elle luv
mandas! s'il serait le bien venu, comme elle list, et
aussi qu'elle avertisl, quand il viendrait, ceulxdela porte
de le laisser entrer. Audict temps il ne faillit de venir et
list avertir qu'il estoit à la porte, suivant ce qu'elle sça-
voit, et la porte luy lut ouverte sans faire regarder quelle
compagnie il pouvoit avoir avec luy. Il avoit avec luv
tant de pied que de cbeval bien Iroys cent personnes
toutes cachées dedans les maisons, et luv, la porte ou-
verte, avec ceulx qui csloient les plus près de luy com-
mença à assaillir, tuer et saccager les serviteurs de sa
tante et cependant le reste y entra et se saisit du chas-
teau; estant entré, le pilla et saccagea tout et enmena
prisonniers ladicte dame et les petits enfans, entre aullre
ung grand nombre de gens de bien el d'honneur qui
s'estoient venus là dedans pour sauver leur vies et leurs
biens, dont fut plus de dommage que à elle. Voilà la foy
de son neveu, et le peu de diligence que telle dame a
Ole à garder une maison forte qu'elle pouvoit garder.-'
chevaulx légiers ausquelz je vuu- prye, mon
cousin, de l'aire faire la monstre iucontiuanl
tout eu ung mesine jour et donner ordre qu'il y
soy t faicl bon niesnage , comme je m'asseure que
vous sçaurez toujours faire, vouspryanl aussi,
mon cousin, de vouloyr réduyre le nombre
des arquebusiers à cbeval à ce qui en fut der-
nièrement compté, vous estant icy. Et en cet
endroicl je prie Dieu, mon cousin, vous avoyr
en sa saincle et digne garde.
De Parys, ce vu" jour de décembre 10O7.
(De sa main.) Mon cousin, vous savés cet
que l'eut résoleu avent rostre parlement que
ne retiendriez que troy sans arquebusier à
cbeval. Je le vous dys pour se que aveques le
poymentdes chevauls ligier y n'y a que pour
troy sans arquebusies à cbeval; si enn avés
daventage, niendé le nous.
Voslre bonne cousine,
Caterine.
1507. — - décembre.
Orig. Copie transmise par M. le marquis de Bourdeilie.
V MONSIEUR DE ROURDEILLE \
CONSEILLER ORDINAIRE DE M CHAMBRE Dl ROT MONSIEUR MOU FIU .
ET CAPITAINE l'r. C!1QIM>TE HOMMES D'ARMES DE SES ORDONNANCES.
Monsieur de Bourdeilles, ce petit mol de
lettre ne sera que pour accompaigner celle
que le Roy monsieur mon fils vous escript pré-
sentement, et vous asseurer que j'ay esté bien
aise de participer au plaisir qu'il a eu d'en-
tendre vostre acheminement par deçà avec la
troupe que vous escrivez en bon équipage de
faire service. Ne me restant à vous dire si non
que, suivant son intention, vous ne bougerez
de la ville de Chartres, y estant arrivé, jusques
à ce que vous ayez de nos nouvelles. Priant
' André de Bourdeilie.
88 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
sur ce le Créateur vous donner, Monsieur de
Bourdeilles, ce que plus désirez.
Escripl à Paris, le vne jour de décembre
1567.
Catbrine.
1567. — 7 décembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, u° 32âi. f° 0,3.
a mon coDsia
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, je ne puis riens adjouslerà la
lettre que le Roy monsieur mon fils vous es-
cript, si n'est de vous pryer bien fort que mec-
laut par vous en considération l'importance
dont elle est, vous y vuellyez user de toute la
dilligence requise et nécessaire. Pryant en
cest endroict le Créateur vous avoir, mon
cousin , en sa saincte et digne garde.
De Parys, ce vne jour de décembre 1 50 7.
(De sa main.) Mon cousin, vous dire que
cbangon d'eupinion, mes vous savés que en
ses afayres y set faull conduire celon cet que
Ions se d'a\ y s et que l'on voyst , et cet vous vous
jouynés aveques eulx aseuré-vous que c'et le
plus grent cervise que feut jeamès faysl et que
vous acordyés tous emsanble, comme je m'a-
seure que fayrés, pour le servise du Roy, et
lault auser de diligense.
Vostre bonne cousine,
Catebine.
mon fils ' vous escripl, vous priant, de ma
part, ne perdre heure ni temps à vous en
venir par deçà avec vo2 troupes en toute la
meilleure dilligence qu'il vous sera possible,
faisant en cbeinyn touchant vostre arrivée à
j Montargis ce que vous mande ledict sieur Roy
mon fils, dont je ne vous feray aucune redicte
par la présente, en priant Dieu, mon cousin,
vous donner ce que {dus désirez.
Escripl à Paris, le vne jour de décembre
i567.
1567. — 7 décembre.
Orig. Bibi. nal. fonds français, n° 3sai. f* 85.
A MOV 0OD8IB
MONSIEUR LE DEC DE NEVERS.
Mon cousin, j'ai voulu acompaigner deu
petit mot de lettre celle que le Roy monsieur
Vostre bonne cousine.
Roberiet.
Catebine.
1567. — 7 décembre.
Copie. Bibl. nat. fonds français, nn 10751, f° 119g.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur
mon fils vous escrit si au long2 de ce qui
1 Charles IX l'invitait à venir droit à Montargis, et
André de Bourdeille ajoutait : nll lault à nouveaux advi.-
s'ayder de nouveaulx conseilz, ainsi suis-je maintenant
contrainct de faire pour vostre regard d'aultant que, de-
puys vous avoir faict la dernière dépesche , je vyens d'estre
adverly pour certain que les ryttres que noz ennemys
ont louez en Aliemaigne marchent droict leur chemin
pour entrer en Champaigne, audevant desquelz ayant
envoyé mes cousins les ducz d'Aumale et de Guyse pour
leurempescher l'entrée de mon royaulme et les combattre
auv passaiges, encores que je leur aye baillé et faict
assister de bonnes forces, j'ay advisé de renforcer mes-
dictz cousins des forces que je pouray.u (Même vol.,
TioS.)
2 Voy. cette lettre dans le même volume, f° 89, et
une lettre de Robertet au duc de Nevers. (Ibid., p. 89.)
Voici ce que Charles IX ajoutait à la lettre de Cathe-
rine : rCeux du prince de Condé s'étant retirés vers
Monthereau pour avoir le passage de deux rivières à leur
dévotion, enlandant que mon frère le duc d'Anjou s'ache-
minoit avecques toutes ses forces en toute dilligence et
délibération de combattre et achever de les chastier,
pour faire croire qu'ils s'estoient rassurés, ayant laissé
LETTRES DE CATIIE
s'est passé de deçà depuis la dernière despeche
(juc nous vous avons l'aide que je me conten-
teray de \ous dire que luy et moy avons
grande occasion de nous contenter du bon se-
cours cl à propos que nous a este' envoyé pac
les ministres du Roy Catholieque mon lils, en-
cores qu'il soit arrivé après la bataille qui a
• sic donnée, ainsin que nous vous avons es-
cripl , niais il y en a cncores assez pour cul\.
estanl ceulx qui sont demeurez de reste dïcelle
forts pour nous donner encore assez de
peine el avons faict acheminer vers èulx une
bonne el grosse armée soubs la conduite de
mon lils le duc d'Anjou, lequel le Iîoy mon
lils a créé son lieutenant général par tout
son royanlme et pais. L'on pourra maintenant j
juger si nous prenons les matières à cœur pour |
nous délivrer premièrement, puis toute la
chrestienté de ceste vermine; à quoy, il faut
aussi que tous les princes d'icelle nous aident, j
afin que nous ayons plus de moyens de la
réunir et délivrer des maulx et calamités dont
quelques forces dedans, en sont deslogés avec loule leu:
armé* . tirant à Sens qu'ils ont assiégé pour l'emporter
du premier coup, pour estre une ville d'une grande def-
fense et de mauvaise garde et les murailles d'icelle fort
foibles, mais pour le bon ordre que y avoit esté donné
par mon cousin le duc de (juize, qui estoit du costé de
Cbampaigne, y ayant laisse forces assez suffisantes-, elle a
tenu jusques è ce que mondict frère ait eu moyen d'ap-
procher ses forces d'eulx, desquelles ilz ont une si grand
peur qu'ils sont deslogez et ont levé le siège, mais ilz oui
beau luire, je les feray poursuivre de si près que j'en
aura] la raison, vous asseurant que les chefs de cette
conspiration ne sont pas à se repentir de leur folle et
malheureuse entreprise, se trouvant abandonnez, comme
il/ sont, de tous costez, fors d'Allemaignc d'où ils s'as-
lurenl tirer quelques reistres, fondant toute leur espé-
rance lé dessus, mais j'ay belle peur pour eulx qu'ilz
n arrivent trop lard, tellement que je veulv les coloyi ,],.
'i près, qu'il/, .vront constrainetz de tourner visage (,|
'■oinballi-e avant qui: Inurdirl secours soil sur la frontière.)!
(Iliul. , p. n, ai.) \'oy. uni' lelln' di' l.bai li-s l\ à IVvéqm.
de Rennes dans le n" îbtjhH du fonds français, p. iof>.
<! vriii.iiiM m Mi m is. — m.
I1INE DE MÉDICIS. gg
elle est afiigée. Toutes fois je ne double pas que
ceulx qui penseront se pouvoir prévaloir i
troubles et empesebements où nous sommes,
pour mieu-lx venir à bout de leurs affaire-.
n'employenl le temps et ne prennent leui
commodité puisqu'elle se présente. Cecj êsl
pour respqndre à ce qui est adjousté de vostre
main à vostre lettre du quatorziesme que
Monlmorin a apportée, dont je ne me veux
donner tant de peine que l'on cuideroit bien.
\u demeurant, de vostre part, je vous prie vou-
loir continuer à nous adverlir et mander des
nouvelles de ce qui se passera de vostre rosir,
ainsi que vous avez laid jusques à présent el
vous promets que le Koy mondict lils et mm
aurons autant agréable le service que vous
nous y l'airez que si vous estiez par deçà.
Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous
avoir en sa saincte et digne garde.
Escript à Paris, le vne jour de décembre
i567.
Caterine.
15(57. — 8 décembre.
Orij;. Bill, iiiip. de Saint-Pétersbourg, vol. \.\, f- G.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOT .
Mon filz, je vous envoyé ce couryer volaul
pour vous pryer de me mander incontinent
par luy si vous avez envoyé au prince de Coudé
les dernyers articles touchant la paix ' el
quelle responsc vous aurez eue là dessus, el
Boubdain que vous l'aurez je vous prye de nie
renvoyer et encore que il y ait suspension
' Interrogé le 3 décembre par des membres du
Parlement sur certains bruits de paix qui couraient,
Charles IX leur avait répondu que son attention était
de ne traiter ni avec le prince de Condé ni avec ses
alliés. (Dépêche de Norris à Cecil, Cahndar af.StaU /»<-
pan 1 567, p. 377.)
luinimnic KATtOIIAU
90
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
d'armes pour troys jours et que vous fussyez en
quelque espérance de paix, je vous prye,
mon lilz, ne laysscr pour relia de donner ordre
à toutes choses concernai] tz la guerre, et sur
ce je prve le Créateur, mon lilz, vous avoyr
en sa saincte et digne garde.
De Parys, ce vinc jour de décembre 1 5 G 7 .
Voz Gascons seront demain à disnerjoinetz
à \011s. s'il est vrav ce qu'il nous ont escript de
Gosne; et nous avons eu nouvelles d'Allemaigne
que les rvttres de noz ennemys ne sont pas
si tosl à eulx; touteffoys il ne faut pas perdre
temps.
\ ostre bonne mère.
Caterime.
1567. — 10 décembre.
Orig. Archives ilu Rhône.
A MONSIEUR DE MAUGIRON.
Monsieur de Maugiron, vous verrez ce que
le Roy monsieur mon lilz' vous escript pré-
sentement pour tesmoignaige du grant conten-
tement et satisfaction qu'il a du bon et grant
devoir dont vous avez jusques icy usé au bien
de son service et prospérité de ses affaires, et
mesmes, ces jours passez, avec mon cousin le
duc de Nytfernois, à la prinse de Mascon. Et,
oultre ce que je m asseure il en fera très volun-
liers envers \ous et les vostres la recongnois-
sance, je vous prye croire que je y tiendray
tousjours la main d'aussi bonne affection que
je prye à Dieu vous donner, Monsieur de Mau-
giron, ce que plus désirez.
Escript à Paris, le x" jour de décembre
<\TF.RINE.
RoiiERTF.T.
1507. — 10 décembre.
Orig. Bihl. nat. fonds français, n° 3321, f° loi.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, Camille, présent porteur, nous
a apporté de bonnes nouvelles de vostre part
de la prinse de Mascon l et avez en cest en-
droict et à Vyenne faict ung grant et signallé
service au Roy monsieur mon filz, lequel vous
en scet beaucoup de gré; et mayntenant, mon
cousin , il vous faict entendre bien au long son
intention, à laquelle, de tant que vous pouvez
assez juger combien il importe au service du
Roy monsieur mon fils, je vous prye, mon
cousin, vous y vouloyr conformer et y user de
telle diligence que nous puissions par vostre
bon moyen empescher la venue des r\ tires
en ce royaulme; en quoy je m'asseure, mon
cousin, que vous ferez tout l'effort qu'il vous
sera possible; et quant à la requeste que vous
faictes audict sieur Roy mon fils pour les
sieurs Carces, Maugiron, Rellegarde, La
Chastre et le collonel Charamont louchant
quelques munitions des ennemys qui se sont
trouvez à Mascon, c'est chose que leur ac-
corde forl volontiers en considération des
bons services qu'ilz luy ont faict audict Mascon
et leur en fera-t-on faire les despesches néces-
sayres; et pour le regard de ce qui touche en
particullyer audict sieur de la Chastre et de
ce que le conte de Rrissac a voulu que ses
bendes fussent commandées par ITsle, ce a
esté chose que ledict Rrissac a fort disputée
pour estimer que cella despendist de son auc-
torilé de la charge qu'il a de collonnel en
Piedmont où, comme \ous sçavez, il ne peult
1 Voir une lettre de Roborlet au duc de Newi-s pour
le féliciler de la prise de Màc.on et -lui faire part de la
bonne opinion que Catherine a ripriinée de lui à
Charles IX». (Komis français. n° ^iaa), p. 108.)
L ET TU ES DE CATH
pas aller à ceste heure et, n'y pouvant aller,
c'est, comme il dict, au plus vieil cappitavno
(jui se y trouve à y commander, et voylà , mon
cousin, comme cella s'est passé; mays où il y
aura aullre bonne occasion de taire pour le-
dit! La Chaslre, asseurez-vous que pour ses
mérites et pour l'amytié que luy portez, nous
ne l'oublierons poincl. Et me remectant du
surplus sur ledicl Camille, jepryele Créateur
vous avoir en sa saincte et digne garde.
De Paris, ce x'jour de décembre 1567.
(De sa main.) Mon cousin, cet pourteui ayst
si sufisant et vous sara rendre si bon conte
lent d'ysi que du camps que ne vous fayré
pas Ion discours, seulement vous prye croyre
que, sel je ne meurs entre si et que je vous
revoye, que voyent le Roy mon fils yl vous
fayra conestre, sy pour son servise vous vous
acomodé à tout, que pour son devoyr ausi yl
le reconestra de fason que les aultres pren-
dront avxsemple à fayre comme vous. Je me
remectrey à cet que Camyle présent pourtour
vous dira de la part de
Vostre bonne cousine '.
( . VIKIUXE.
1567. — ia décembre.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX . f° 7.
A MON FILZ
MO.NSIEIH LE DLC D'ANJOU,
Mon filz, pour vous respondre à voz deux
despesches du xc et xtc de ce moys, je vous
diray que ayant desjà mys deux compaignyes
des Bretons dans Meleun et Moret, je suys
d'advis que les y laissiez et suffira de vous
faire venyr le reste desdiclz Bretons; mays
1 fioberlel ajoutait à cette lettre: rLa salvalion 1I11
l'u.iiino ii^|i«iii<] (1,. la diligence que vous oiectrez a aller
au-devant des rsjstres.i (N° 'i-mi. p. io3.)
EKI\E DE MEDIUS. 91
I quant à départyr les bendes de gens de pied
gascons venautz nouvellement au camp soubs
les deux collonelz Brissac et Slrozzy, c'est
chose, mon filz, à quoy je vous prye ne
poinet toucher et les laysser comme il/, sont à
présent , d'aultant que lesdictzCasconsdésirent
combattre tous ensemble et leur a esté ainsi
accordé par le Roy monsieur mon filz, ce que
je vous prye, mou lîlz, faire suyvre et n'y
riens changer, vous advisant que pour le re-
gard de ceulx de Bloys nous suyvrons l'advis
que nous avez mandé tant pour la levée des
denyers que pour le licenlyement d'une partye
des gens du sieur de Richelieu, ne vous pou-
vant respondre sur l'instance que vous faict le
cappitayne Rans pour estre payé que de nous
en remectre à ce que vous et ces seigneurs es-
tans par dellà en adviserez par ensemble, vous
ayant esté satisfaict pour le payement des
bendes de Puigaillard, Chailly, conte de Mar-
tinengo et aultres selon Testât que le commis-
saire Demole emporta hyer pour vous mons-
livr, n'estant, ce me semble, chose fort né-
cessaire de leur l'aire bailler les cents escus
qu'il; demandent aulcuns entre eux pour la
levée de leurs compaignyes, carceseroyt une
grande conséquence pour les Gascons qui sont
venuz nouvellement; et pour venyr, mon filz.
à vostre lettre du jourd'huy, je ne fauldrav de
faire accomoder lesdietz Gascons des choses
(jui se pourront recouvrer par deçà au inveulx
qu'il sera possible, comme aussi ay-je com-
mandé au commissaire Raconys de faire tous-
jours provision de la plus grande quantité de
pouldres,d'harqucbu/.esqu'il pourra, et s'il est
possible de vous faire envoyer quelque mar-
chant volontaire qui fournisse desdiclrs
pouldres à la suycte du camp, on le fera,
comme en semblable ceulx de Paris donneront
bon ordre à n'avoir poincl faulte de vivres
pour l'adveuvr et ru feront provision pour
92
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
longtemps, qui est, mon filz, tout ce que pour
eeste heure je vous puys escrire, en pryant
Dieu qu'il vous ayt en sa saincte et, digne
garde.
De Paris, le xnc jour de décembre 1567.
Vostre bonne mère,
G.vtkrimï.
],Vi7. — 1 s décembre.
Oriç. L'.ibl. imp. de S;miiI-P.hm-I ourg vol. XX, f 10
A MON FILS
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, maintenant que vous estes ren-
force en vostre arme'e d'ung bon nombre de
compaignyes de gens d'armes tant de celles qui
sont venues de Gascongne que d'aultres qui ar-
rivent de jour à aultre en vostredicte armée,
il me semble qu'il sera fort à propos que vous
layssyez aller la compaignye du sieur de
Chaune trouver son cappitayne à la Fère, où
il est, tant pour la garde de la ville qui est
d'importance, comme vous sravez. Il a bien
besoing de sa compagnye, laquelle au demeu-
rant n'estant pas complecte pour la perle qu'il
fist de ses souldartz à la bataille demyère, il
pourra refaire et remplyr plus commodément
l'ayant auprès de luy, qui mefaict vouspryer,
mon fdz, de ordonner au lieutenant de ladicte
compaignye de s'en aller incontinent trouver
avec icelle ledict sieur de Chaulne, vous ad-
visant que j'ay receu les lettres que vous m'avez
escriptes ce matin et veu la dilligenee dotrl
vous usez à suivre noz ennemys, chose que
nous avons bien agréable et en quoy vous vous
conduisez si saigcment, qu'il faut continuer,
que je m'asseure que vous sçaurez bien faire.
Pryant Dieu, mon lilz, qu'il vous ayt en sa
saincte et digne garde.
De Paris, ce xii° jour de décembre 1 5.S7.
(De sa main.) Mon fils, Brisac m'a inendé
qu'il i a lent de colonel au camps que, se se
n'étovt ans afayres qui cet présantet, qu'i qui-
terovt tout, mes que asleure y ne dira mot.
Le chevalier de Moulue m'a mendé qu'il y a
beaucoup de ces capitaynea qui demenderont
congé. Je suys d'aupinion que vous disiés
(]ue volés pour cet heure que l'on ne louche
au Gascons et que lé volés fayre combatre en-
samble, car y ne failli ryen mal contenter et
après, si c'et fayst, l'on sel byen qu'i n'y auré
colonel que Brisac et Strozi , s.'il i veut demeurer,
car y n'an n'a pas grentenvye, mes parlé eun
pero à Brisac et à Strozi, afin que ryen ne se
malcontente. Nous avons veu anuyt la monstre
dé jeans de celle ville qui éloynt trente mile
hommes armés tous et ont fayst la plus belle
salve qu'il est posible d'ouyr; l'on leur ha
dyst que l'on fermet les portes; y se sont prins
à courer que l'on ne les a jeamès peu ârester,
pansant que l'on les \oloyt léser dehors. Je
voldroys que les eusiés veus.
Vostre bonne mère,
Catkrink.
1507. — i3 décembre.
Orig. Bibl. nat. fouds fronçais, n° 6391, f* io5.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin , le cappitaine Alphonse Lazare ,
présent porteur, qui est fort bon soldat, ainsi
que le cognoissez, m'a faict entendre que le
feu mareschal de Bourdillon qu'il suivoit, luy
avoit promis de luy bailler lestât de sergent
major des bandes italiennes, s'il s'en levoit;
et pour ce que c'est chose qui ne s'est faicte
de son vivant, au moyen de ce que lesdictes
bandes ne se sont levées, je vous prie que, si
vous n'a\ez pourveu dudict estai de sergent
major à celles qui sont de présent avecque
LETTRES DE GATHE
vous, vous les baillez audict Alphonse Lazare,
(jui s'en sçaura aussi bien acquitter que autre
homme que vous y puissiez mectre; et, oultre
cela, vous me ferez plaisir bien fort agréable
en ce faisant. Priant Dieu, mon cousin, qu'il
vous est en sa saincte et digne garde.
De Parys, le xme jour de décembre 1 5G 7.
Caterine.
robertbt.
(567. — i3 décembre.
Oiij;. Itihl. liât, fonds français, il" 3fljl, f° 10g.
A MON f!OUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, je n'adjousteray riens à la
lettre que le Roy monsieur mon filz vous
escript présentement l, si n'est pryer tous-
jours de vous achemyner lousjours en la plus
grande dilligeace qu'il vous sera possible et de
vouloyr tant faire que de vous joindre à mon
cousin le duc d'Aumalle pour faire le service
que nous attendons de vous, et pour estre
assez asseurée de vostre bonne volonté, cella
me gardera vous en dire aultre chose, en
pryant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa
saincle et digne garde.
De Paris, le xm" jour de décembre t567.
(De sa main.) Mon cousin, nos ennemys
s'an vont trover leurs reystres, et nostre ar-
maye marche à leur queul. llaslé \ous de vous
jeoyndre à Mesieur d'Omale et de Guise, car
1 Charles IX. le même jour écrivait à M. de Nevers:
~ Depuys deux jours Ions les ennemys sont deslogez de
Monlerean et liienl le droicl rlii'iiivn ■ !■ < . 1 1 • 1 1 1 1 1 . . 1 i ; ; 1 1 . ■
peur s'en aller joindre à leurs ry tires, qui nie laid
v.mis pryer faire toute la plus grande dilligence qu'il
vous sera possible pour vous venir joindre à mon cousin
le dnc d'Aumalle.» (Mime vol., f* 107.) Voir dépêche
de Norris à la reine Elisabeth, Cakndar 0) State paperg,
i567. p. 38i.
R1NE DE MÉD1CIS. 93
si vous tous ensanble leur estes à la teste
entre leurs reystre et euls, et mon filz an
queul l, je ne puis panser qu'i ne souint per-
dus, set Dieu le veule.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1 567. — 1 '1 décembre.
Orig. Communiqué par M. le marquis de Boordeille.
\ MONSIEUR DE BOLRDEILLE,
CiPITURB DK CINQUANTE HOMMES D'AUMES DES OIinONNASCES DU DOT.
Monsieur de Rourdeilles, vous venez par
ce que le Roy monsieur mon (ils vous escript
comme il ne trouve pas bon de vous permettre
passer par ceste ville pour aller en son camp ,
qui me gardera de vous en dire autre chose,
sinon \ous prier de diligenter vostre aller là
pour vous y rendre avec vos troupes au plus
tost que vous pourrez, car c'est le plus grand
service que lui sçauriez faire en l'occasion qui
se présente maintenant. Priant Dieu, Monsieur
de Bourdeilles, vous avoir en sa garde.
De Paris, le XIVe jour de décembre 1 667.
Caterine.
De Neufville.
1567. — Milieu de décembre.
Uinute. Bibl. nal. fonds français, n° 15918, f" i4o.
A MONSIEUR LÉVESQUE DE RENNES.
Monsieur de Rennes, vous vous estes si sa
gement et dextrement conduit jusques icy en
la charge qui vous a esté commise par delà
que l'on ne sçaurroil désirer de mieulx, en-
cores tjue vous n'ayez peu gaigner au point
d'ouvrir les yeux de la raison à quelques un;;s
pour leur faire con;;noistre la faillie en la-
quelle ilz se précipitent -. Voua vous trouverez
1 Qui ut, queue.
1 L'évêque de Rennes se trouvait è Verdun, au -
94 LETTRES DE GATH
salisl'aict par la lettre que le Roy monsieur
mon ûlz vous laict présentement en response
à vostre dépeschc du xix° du inoys dernier
de tout ce que pouvez entendre sur icelle, et
m'asseure, si vous avez bien commencé, que
vous poursuyvez encore mieulx en ce que vous
estes à faire parmy la nation où vous estes
puis le bien du service auquel vous avez telle
affection qu'il n'est besoing de le vous recom-
mander, qui me gardera vous en dire aultre
chose.
{Au dos.) A Monsieur de Rennes, décembre
1567.
1567. — 16 décembre.
Orig Bibl. nat. fonds français, n" 3aai, f 118.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, la despesche que le Roy mon-
sieur mon fils vous faict est si ample ' que je
ne vous puys dire aultre chose, si n'est que je
m'asseure que vous sçaurez assez que estanlz
ment de ta prise d'armes des protestants. De sa propre
initiative, et au risque de sa vie, il alla trouver le comte
palatin pour le détourner d'envoyer son fils le duc Jean
Casimir au secours du prince de Condé. D'Heidelberg,
où il passa plus d'une quinzaine, il alla successivement
visiter le duc de Wurtemberg et le duc Guillaume de
Saxe. Toute sa correspondance se trouve dans le n° 1 59 1 8
du fonds français. Nous en reparlerons dans l'intro-
duction, car elle jette un jour tout nouveau sur ce
qu'était l'Allemagne à cette date. D'ailleurs celte corres-
pondance a été laissée de côté par la plupart des histo-
riens.
1 ? Le duc de Guise et M. de Tavannes sont sur la fron-
tière, écrivait l'ambassadeur Noms à la reine Elisabeth,
et doivent se joindre au comte de Mansfeld et au duc de
Lorraine qui leur amène 3, 000 hommes et s'opposer à
l'entrée des reistres en France qui viennent au nombre
de 10,000 chevaux. Le duc de Guise ne se croit pas
assez en forces pour une rencontre avec les reistres. »
(Calendarof State pupers, 1567, p. 38o et 38i.)
ERINE DE MEDIGIS.
si empeschez que vous voyez que nous sommes
à toutes heures, vous ne debvez poinct penser
que, s'il advyenl quelques l'oys que l'on oublye
à vous satisffaire de quelque chose par vos des-
pesches, ce soyt faulte de bonne volonté, et
pour cella vous estes si adviséet si affectionné
au service et bien de ce royaulme que vous
sçaurez bien suppléer et pourvoyr à lous def-
faultz, vous pryant sur toutes choses faire dil-
ligence de vous joindre à mon cousin le duc
d'Aumalle1, qui ne sera pas loin de mon filz,
puisque ainsi est que noz ennemys prennent
le chemyn de Champaigne pour aller au-devant
de leurs ryttres et que mondict filz les suit
avecques nostre armée, duquel encor vous
sçaurez plus certaynes nouvelles, despeschanl
comme vous debvez et bien souvent vers luy;
et sur ce je prye le Créateur, mon cousin , vous
avoir en sa saincle el digne garde.
Escript de Parys, le xvie jour de décembre
1 667.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1567. — 20 décembre.
Orig. Bibl. nat. ancien fonds français, n° 3190, f* 67.
A MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, le Roy monsieur
mon fils2 et moy avons ung très grand con-
tentement d'avoir entendu l'envye et bonne
volunté que vous avez de luy faire ung bon
service à l'occasion qui se présente, car en-
1 Charles IX invitait de nouveau le duc à rejoindre les
ducs d'Aumale et de Guise et il ajoutait : trNos ennemis
tiennent le chemin de Champaigne pour s'aller joindre
aux reistres, estant desjà passez à Espernay et prenant le
chemyn de Vitry-le-Françoys, après lesquels mon frère
marche avecques mon armée. » (Bibl. nat. , fonds français,
n° 3aai, p. 1 1 6.)
3 Une lettre de Charles IX accompagne celle-ci. (Voir
même volume, p. 60.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
cores qu'il n'ayt jamais doublé de vostre bonne
volonté et affection, louttefois luy avant dict
le sieur de Lignerolles de quel zèle vous dé-
sirez vous employer en cest affaire, il a 'esté
l'oit resjouy, espérant que cola sera cause qu'il
en verra bien tost l'effect; en quoy je vous
prie de vous emploier et de telle intention que
celle que j'ay de luy rementevoir ung jour et
à propos les services que vous luy avez faicls
et de telle sorte que vous aurez occasion d'en
estre content, supliant le Créateur vous don-
ner, Monsieur de Matignon, ce que désirez.
Escript à Paris, le xxc jour de décembre
i567.
Caterine.
PtOBERTET.
1567. — 20 décembre.
Orig. Bibl. nat. fonrls français, n° 3178, f° 76 r°.
' A MONSIEUR D'HUMIÈRES.
Monsieur de Humyères, j'ay veu ce que
vous m'escripvez par vostre lectre du xvnc de
ce moys toucbant les prisonniers espaignolz
dont se plaignoit le conte d'Harembergue
qu'ilz ne feussent seuremenl au lieu où ils sont,
m'ayanl faict très grant plaisir de m'en ad-
vertir, car suivant relia j'ay inconlinant donné
si bon ordre on ce faict icv, que je m'asseure
n'en adviendra faillie ne inconvénient, et que
ledict comte d'Harembergue aura toute occa-
sion de demourcr satisfaict de ce costé là,
linsi que de ma part vous le luy pourrez faire
mtendre l'asseurance par mesme moien qu'en
toute autre chose je m'essayerai lousjours de
le graliflîer pour le respect de ses rares vertuz
el iiiérilles, qui est ce que vous aurez de moy
pour ceate heure. Priant Dion, Monsieur de
Humyères, vous donner ce que plus désirez.
Escript à Paris, le xx" jour de décembre 1&G7.
CuERINK.
[1567. — 30 décembre.]
Aut. Bibl. nat. fonds Colbert , n" 26 , f° 1 17.
AU DUC D'A.NJOU1.
Cet que ayent entendu que Monsieur son
frère cera demayn à Chalons et que les en-
nemis sont joints au prêt à jouindre aveques
leur reistres, S M désire que mondist sieur
son frère demeure à Chalon corne lieu aveu-
tageus pour son armaye, et que Monsieur
d'Omale aystant à la frontière pour empêcher
que lédist reistres n'entret en set royaume, et
voient qu'i n'a eu touttes les forses que l'on
nous asseuret qu'il douvoyst trover à son ar-
rivaye, pour remédier à cela le Roy désire que
Monsieur son frère luy envoyé le nombre
enn esfayst de troys mile lanse et quatre au
sine mile arquebusier set jouyndre aveques
luy, s'aseurant aveques les douse sans lanses
que dejéà yl a , et les reystres aystent encore
asés louing de nostre frontière, yl s'aseure que
c'et le plus grenl cervise que Monsieur son
frère el toust les priuses et signeurs de son
1 On lit an haut do la page de la main de Catherine :
^Mémoyre à Lignerolles de cet que le Roy a pansé aveque
l'avis du sieur de Sausac.i Ce mémoire est tout entier de
la main de Catherine. Une lettre de Charles IX au duc
d'Anjou nous en donne la date : ttMon frère, aussitost
que j'ay entendu la charge du sieur de Telliguy et que
sur sa dépesche j'ay peins l'ailvis et conseil des seigneurs
estanlz auprès de moy, j'ay bien voulu de mesme autant
vous tenyr adverty de tout par le sieur de Lignerolles.
présent porteur, vous pryant, mon frère, delà commu-
niquer aux princes et seygneurs qui sont auprès de
vous pour en doner leur advis, et s'il leur semblera que
ce que j'ay résolu en cet endroicl et faict mettre par
escript el que je vous envoie doibve estre baillé audicl
de Telliguy pour le reporter au prince de Conde, auquel
cas vous leur ferez incontinent délivrer et d'aullant que
par ladicle response et ['instruction quej'ay bailli''' audicl
de Lignerolles vous entendrez assez amplement mon
intention, cella me gardera vous en dire davautaige. ••
(Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, lettres de Charles 1\.
n° a, t. 1.)
96
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
armaye luy saroynl fayre, que de mestre cet
avis enn esécusion, car yl considère que, si
le prinse n'est encore jouint aus reistres,
corne yl a advis qu'il n'est, que s'il se ayséye
de paser, Monsieur d'Omale sera asés fort
pour l'ann anpescher, au s'il retourne, que
mondist sieur son frère demeure ase's fort
aveques les Suise et le reste dé jéhans de
pies fransoys et ausi le reste de la cavalerie
ayslent en lyeu si avenlageus corne Chalon
pour la bêle situation qu'il y a pour lieun
camps fortifié, ausi Monsieur de Nevers à
qui l'avoyst mendé de se jouindre aveques |
Monsieur d'Omale yl a seu qu'il est darière
Monsieur son frère, qui ayst cause qu'il est
d'avis qui li mende qu'i s'alle joyndre ave-
ques luy, corne ausi au secours que luy en-
voyé Monsieur de Savoye, cet que ayslent
ensemble, ayst d'aupinion qu'il sera ase's fort
pour les atendre audist Chalons. Touttefoys le
Roy qui n'est pas sur le' lieu ne leur veult
donner cesi pour comendement et ceulement
pour eun avis, trovent très bon, quelque con-
clusion que l'on pregne encore, qu'y luy semble
que neul ynconve'nienl n'en peut avenyr.
1567. — 20 décembre1.
Orig. Bibl. n.ii. fonds français, n° 3a î S, f° 6o.
A MON COUSIN
MOiSSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, par les lettres que le Roy
monsieur mon filz vous escript et ce que vous
entendrez des sieurs d'Escars et de Liguerolles,
vous pourrez assez congnoistre la fiance qu'il
a en vous et l'asseurance qu'il a que vous luy
1 Une lettre de Charles IX à M. de Nemours, datée de
Paris le 20 décembre 1 567 et lui annonçant qu'il lui en-
voie Lignorolles, nous donne la date de celle-ci. Voir
cette lettre dans le n° 32 18 du fonds français, p. 56.
ferez ung bon service en cesle occasion et
auprès de la personne de mon fils, le con-
seillant et assistant en ce que verrez impor-
ter au bien de ce royaume et à la conser-
vation de cest Estât, dont pour me remectre
sur leur suffisance, je ne vous diray davantage,
fors vous prier croire que nous n'oublie-
rons jamais ung bon devoir de service que
vous ferez en cest endroict que je prie le
Créateur vous donner, mon cousin, ce que
plus désirés.
Escript à Paris, le . . . jour de décembre
i567.
( De sa main. ) Mou cousin , le sieur de d'É-
cars vous contera si au long toullcs chauses
que ne vous ennuiré de Ion diseurs et vous
priré panser que n'aurés jeamès parante qui
désire plus vous revoyr en bonne sanlé pour
s'anployer en tout cet que pourra pour vous
que fayst
Vostre bonne cousine,
Cvterine.
1567. — ^2 décembre.
Ong. Bibl. liai, fonds français, n° 3ai8, f° 58.
A MADAME MA TANTE
MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE.
Madame ma tante, oultre la lettre que pré-
sentement le Roy monsieur mon filz vous es-,
cripten faveur du sieur de Meuilhon1, cheva-
lier de son ordre et gouverneur de Marseille,
pour le favoriser en son passage par vostre
ville de Montargis jusques à ce qu'il puisse
éviter le danger des chemins de ce costé-là, je
le vous ay bien voulu recommander par la
présente, estant, comme il est, personnage de
qualité, et qui va pour le service dudict sieur
1 Une lettre de Charles IX accompagnait celle de la
Reine. Voir fonds français, n° 3a 18, f° 57.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
97
Roy mon filz en chose grandement importante
au bien de ses affaires; par quoy doncques je
vous prie, de nia ]>art, faire en sorte qui? lin
et ceulxde sa suite puissent aller seurement le
plus loinji qu'il sera possible au-dessus dudict
Monlargis, affin (|ue leur voiage se puisse ac-
complir; et je supplieray le Créateur vous
donner, Madame ma tante, ce que plus dé-
sirez.
Escript à Paris, le xxn* jour de décembre
i567.
Vostre entièrement bonne niepse.
Caterine.
1567. — a3 décembre.
OrΣ. Blbl. imp. de Si.iiit-réterabourj' . vol. XX
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOT .
Mon filz, pour ce que le Hoy monsieur
mon fil/, vous faict bien amplement response
à vostre dernyère despesche l, cella me gardera
de vous faire longue lettre, mays bien me res-
jouyray-je avecquesvousde la bonne exlraincle
que le conte de Brissac a donnée à noz en-
nemys, qui est, si Dieu plaist, ung commen-
cemenl <pii sera bientôt suivv d'une meilleure
et forl heureuse fin et pour ce que ledict sieur
1 Voici la lettre de Charles IX à son frère le duc d'An-
jou : oJ'ai esté bien ayse d'avoir entendu le bon commen
cernent de victoyre qu'il a pieu à Dieu nous donner par
li deffaicte que le comte de Brissac a faicte au cliasteau
deSancy d'aucunes cornettes de nos ennemys, espérant
qu'elle seia bientost suyvye d'une plus grande et meil-
leure par vostre bonne conduictc. Au demeurant, je suis
toujours attendant avec exlresme émotion de voz nou-
velles dont saicbant le peu de dislance qu'il y a du logis
des ennemys jusques à vous, je ne puis que en estre
en peyne jusques à ce que par quelque lionne occa-
sion vous m'en délivriez, n (Bibl. impér. de Saint-Péters-
bouig, n" ii.)
Catihrim! ur. Médicis. — III.
Roy mon filz vous faict entendre sou intention
sur le faict dudict conte de Brissac, je ne
vous en diray davantaige. Priant Dieu, mon
filz, qu'il vous ayt en sa sainete et digne
garde.
De Parys, ce xxiii* jour de décembre i56~.
Voslre bonne mère,
Catebine.
1507. — ->/i décembre.
Copie transmise par M. de Merval.
A MONSIEUR DE SÉNARPONT,
LIBUTIRAIIT AU GOLVKBSESIE.IT DE TICAUDIK.
Monsieur de Sénarpont, vous verrez par ce
que le Roy monsieur mou filz vous escript ce
qu'il désire qui soit faict pour maintenir el
I conserver sonauctoritéenson pays de Picardye
et aussi pour garder que ceulx qui pillent et
vont ruynant tout son pauvre peuple ne le
puissent faire si aisément, et a tousjours creu el
mo\ particulièrement que vous avez faict toul
| ce que vous avez peu pour y donner ordre:
mais estant le mal bien avant, il faut pourvoir
qu'il n'augmente; comme je suis asseurée que
\ous scauriez très bien faire sans l'indisposi-
tion de vostre personne, dont nous sommes
bien marriz, qui me faict vous pryer voulloir
estre coulant que le sieur de Pieunes vous
soullage d'aultant, n'entendant aucunement
diminuer par cela de voslre auclorité non plus
que je sçav que vous le méritez, car ce n'esl
que pour vous soullager et deslivrer d'aultant
de peine pendant ces troubles, ainsi que le
vous escript le Roy mondicl filz, qui a telle
asseurance de l'affection que nous portez au
bien de ses affaires que vous serez bien ayse
que son intention soit suivye el que la publi-
cation faicte bien à propos par ledict sieur
de Pieunes aye lieu , ainsi que je vous en prye.
■ ;;
JUIMUtMII > Iflo.iLi
98 LETTRES DE GATH
rie mou eosté. Priant Dieu, Monsieur de Sé-
narpont vous avoir en sa garde.
Escript à Paris, le xxiiii1 jour de décembre
i567.
Caterine.
De Neupville.
1567. — 26 décembre.
Orig. Bib). imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX . I" 9
A MON F1LZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon fil/., pour ce que je pense que vous
aurez besoing de médecins et chirurgiens en
vostre camp et armée pour secourir beaucoup
de malades et blessez qui y pourront eslre,
nous vous envoyons M" Léonarl Botal , présent
porteur, qui est fort expérimenté en l'un et
Taultre art, duquel j'espère que vostre armée
tirera beaucoup de bons services selon les oc-
casions qui s'en offriront. Priant Dieu, mon
filz, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.
Escript à Paris, le xxvi" jour de décembre
1 ."><>7.
Vostre bonne mère,
Gaterinb,
ER1NE DE MÉDICIS.
hors des calamitez esquelles il est, que vous
vous serez excusé de la demande qu'ilz vous
ont faicte et vous prie, si vous ne l'avez faict.
que vous la faictes avecques le plus honneste
propos et responce que vous pourrez adviser,
de sorte qu'ilz ne viennent, ne s'arrêtent ou
séjournent aucunement en ce royaume, ce qui
est l'intention du Roy monsieur mon filz, qui
désire conserver son pays de Picardie en la
plus grande seurelé el repos que faire se
pourra. Quant à ce que le sieur de Bryon vous
a escript pour les forces qu'il demande, il a
aussi escript au Roy mondicl filz, qui luy a
faict responce de façon que vous n'aurez autre
chose à luy redire là dessus; qui est tout ce
que vous aurez de moy pour le présent. Priant
Dieu, Monsieur de Sénarponl, vous avoir en
sa saincle garde.
Escript à Paris, le xxxc jour de décembre
1 067.
1567. — 3o décembre.
Copie transmise par M. <le Merval.
\ MONSIEUR DE SÉNARPONT,
I.IEUTEN1NT AU COUVER NEMEM DB Plr,»Hl>IB.
Mousieur de Sénarpont, j'ay receu vostre
lettre du xxv" du présent; à quoy il ne gist
autre responce sinon que vous povez juger ce
que peut apporter en ceste saison la présence
île i'es deux gentilshommes llamans dont vous
m'escripvez par deçà, qui me faict croire
avecques l'expérience que vous avez de long-
temps en telle chose, acrompaignée de l'affec-
tion que vous avez de veoir ce pauvre royaume
Gaterine.
De Neufville.
[1567. — Fin décembre.]
iril. Bihi. nal. fonds français. 110 102A0. I <>:i
\ MON COUSIN
MONSIEUR DE iNEMOLRS.
Mon cousin, nous eûmes, l'aultre jour,
heune peur aveques eun envye de voyr qu'il
eut pieu à Dieu nous mestre hors de tent de
maulx et jeusques à set qtt'é j'é seu que y s ann
éloynl fuys et ne nous voleure ' atendre, je feus
en grent pouine, de peur que mon fils et vous
touseusiés mal, car cetennaviés- nous et tout
le royaume serions perdus, attitré l'amitié que
vous portons; mes puisqu'i s'an fuit enfin,
j'espère qu'i s'y s'an von hor du royaume pour
' El ne vous volenrr, el ne 111119 voulurent
' Cet 'vin «n'es, si en aviez.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
99
jouindre leur reystre, qui sarës mestre si bon
hordre qu'i ne rantreron jaamès. Vous voyi'é
cet ([ne avons dist à Sesac, non pour panser
qu'i fallu d'isi vous conseller, car aystent sur
lé lieulx, vous savés cel que ave's à l'ayre, mes
seulement pour ouvrir l'esprit à ceul.v qui le
pouroynt avoyr endormi. Ausi vous en sarés
byen euser. comme je say que avés la volante
au bien el conservation du Rov et du royaume,
qui me guardera de vous en dire daventage et
priré Dieu vous donner cel que désirés.
\ ostre bonne cousine.
Caterims.
[1567. — Fin décembre.]
Aut. Bibl. nat. fonds français. n° 3ao,3, f" 16.
V MONSIEUR LE DUC DE \EMOUHS.
Mon cousin, j'é reseu voslre lelre et suis
bien ayse de voyr que avés eune milleure en-
treprynse entre les mains que cela l que vous
avés mendaye par d'Ecars, car n'ayent ouy
parler de ryen, je vous mendès cet que je avès
pansé corne sela à qui le cas tourbe de si près,
voyent qu'il i va demesenfans et du royaume
que je ne puis me guarder d'y songer. A
touttes heures ']>■ prie à Dyeu que la voslre
Bouil si byen ésérutaye que enn avons bonnes
aoveiles el quanl à cel que je antens nos en-
nemis s'ari vont byen a\ frayés, mes cet tous-
jour le cliemyn pour se jouyndre à leur
reystres. L'on m'a disl qui n'y en n'y aencore
de pasés que deus myle. Sy les aultres demeu-
ret de delà le Rayns - ceroyt eun grent byen.
Je an prie Dyeu et vous, mon cousin, de vous
aseurer de la bonne volante de
\ ostre bonne cousine,
Catbkine.
' ela . ce Ile-là.
Raynt, Rhin.
[1567. — Fin décembre.]
Aut. Bibl. nat. fonds français, n° 3ao,3. f° i5.
A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, j'é veu vostre letre el vous
promès que je ne veulx que vous pour temoyns,
cet je désire la pays, si non aultent que vous
savés cet que en avons dyst; et quant au
reystres, cet que l'on me mende, je le vous
mende à tous, mes ausi j'é lousjour dyst
que m'au renietoys à vous aultres; car je suis
femme de bonne volante, mes la guerre cet
l'ayst à l'eoul J. Le Roy vous mende sa résolution
et moy vous prie que, en quelque heu que
aliyés, que Dyeu vous veulle ramener en santé
et que ne fault querefeusyés d'aler, et panser
que en queleque événement que ce souit. je
vous suplye, layte vous croyre, et fayte mar-
cher et que l'on ne perde plus temps. Cel pour-
leur vous dira le demeurant. Cet avés afayres
de canons, mandé le moy.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1 568. — -j janvier.
Copie. Bibt. mit. fond* français, n° 10701, i° 1166.
\ MONSIEUR DE FOURQLEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur
mon fils vous faict ainsi au long la despecbe
présente2, afin de vous rendre instruici de
1 Cet fayti à l'eoul, se I.nt à l'œil.
' Dans celte lettre, Charles IX annonce qu'il a reçu
une députation des ennemis offrant de Imiter et deman-
dant une IréVe de trois jours, qui a été accordée; mais
à l'expiration de ces trois jours, son frère s'est aperçu
que le gros de l'armée ennemie avait délogé ri. après
«voir passé la Marne pies d'Kpernay, se dirigeait vers la
fronlii l'Allemagne pour se joindre île i-e côté-là aux
secours que leur amène le duc Jean Casimir. Le due
d'Anjou s'esl mis à leur poursuite, mais il u'a pu les
atteindre, car ils ont trop d'avance. (Bibl. nat., l'onds
Vf.
100
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
loules les choses qui se sont passées et se
passent en son royaume, lesquelles, si elles
franc., 11° io55i,p. 1 134 et sniv.) Voir une lettre du duc
d'Anjou datée du a janvier, dans le n° i.r>5aa du tonds
Franc, , p. 1 '1 et .">- ; les délibérations prises parle conseil
de guerre de l'aimée royale (Uni., p. fti); Calendar nf
Suite papers , 1 567, 1068, p. 390.
Voici une lettre de Charles IX au duc de Ferrarequi
ajoute quelques détails à la précédente :
•Mon oncle, encore que j'estime que vous ayez reçu
la plupart des lettres que je vous ay escriptes depuis la
bataille, et entendu ce qui s'est p?ssé en ceste guerre de
deçà, si est-ce que pour la difficulté des chemins vous
demeuriez sans avoir de mesdictes lettres et nouvelles,
j'ai cru devoir vous faire ici, à toute adventure, rediste
de tout ce que je vous en ay escript par mes précédentes
lettres et par tant vous dirav que, voyant nos ennemis
que se faisoit mon armée plus grosse de jour en jour et
qu'il ne leur estoit plus possible de demeurer à Saint-
Denys, ils en partirent par une nuit et allèrent passer
la Marne à Lagny pour gaigner Montereau, afin de fa-
voriser la venue de quelques troupes de Gascons qui leur
vinrent; quoy voyant, je fis sortir madicte armée en
campagne sous la conduite de mon frère le duc d'Anjou,
lequel s'achemina droit ducostéoù estoient nos ennemis,
qui lurent contraints de se reserrer audict Montereau
après avoir reçu leursdicls Gascons, si bien qu'après
avoir usé madicte année de toutes les ruses pour les
Hier au combat, enfin pour la nécessité ils abandon-
nèrent une autre nuit ledict Moutereau et se mirent en
chemin par mon pays de Champagne à grandes journées;
tant résolue de les suivre madicte armée à laquelle
se estoient, dès ce temps-là , jointes les troupes de cava-
lerie et gens de pied de Gascogne que m'ont amené les
sieurs de Terride, de Montsallez et de la Valette, .! ■
sorte qu'estant ioelle année à la queue de nos ennemis
les a infiniment poursuivis, qu'ilz ont esté contraints
u h»r> de nion royaume el se jeter en la Lorraine et
au pays de Luxembourg, estant icelle mon armée de-
meurée à la frontière, se renforçant tous les jours de
nouvelles compagnies de ma gendarmerie et, outre cela,
s'y est joint le duc de Mvernois avec les troupes des
Suisses et François qu'il a amenés quant et luv. La Royne
ma mère s'est présentement résolue de faire quelque
tour jusqu'à mon armée, afin de prendre avec niondict
frère et les princes une lionne résolution pour parvenir
1 une heureuse el finale \idoire.
«De Paris le 11 1' jour de janvier 1 568. ;
ne sont aucunement advancées pour son ser-
viee et le bien d'icelluy, comme il le vouldroit
bien, il en est le plus marri, comme je suis
mcores, partant tout présentement pour aller
faire un tour jusques en noslre camp, afin,
s'il est possible, d'ayder à fermer la porle à
ceulx qui ont este' constraincls de sortir hors
de cedict royaume pour aller au de\anl de leur
secours et des reystres qui viennent, et si tant
est que Dieu nous face ceste grâce qu'ils n'y
puissent jamais rentrer, le Roy niondict fils el
sespoures etloyauvsubjecls seront asseurez et
en repos en leurs maisons, qui est la chose
que je désire le plus voir en ce monde, et
que le Roy moudict fils soit obéi, servi el
reconneu pour tel que Dieu l'a créé el que
la raison le veult, et son pais remis en paix
el tranquillité à l'honneur de Dieu et bien
de la chrestienté. Il est besoin;}, Monsieur de
Forquevauls, que touls ses bons subjects am-
ployent leurs moyens à ce coup pour le se-
courir et ayder; de vostre part je ne doubte
aucunement que vous n'y incitiez le verd el
le sec de ce qui sera en vous et mesmement
en la charge où le temps vous a surprins; en
quoy je vous prie ne vous lasser et croire que
ceulx qui l'auront bien servi, comme vous avez
l'aict et faictes encore, seront récompensés el
reconneux ainsi qu'ils le méritent, et pour
vostre particulier, je vous fairay connoistre
quelle volonté el affection je vous porte, dont
je m'asseure que vous aurez occasion d'estre
content, vous priant nousadvertir le plus sou-
vent qu'il vous sera possible des nouvelles de
la royne ma fille, el de ce que vous appren-
drez de ce costé là. Priant Dieu, Monsieur de
Forquevauls, vous avoir en sasaincte et digne
garde. Escript à Paris, le n* jour de jan-
vier 1 568.
Caterikb.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S
Faictez mes recommandations à la royne
ma fille, ut lui dictes que j'espère quelle
aura bien lost de nos nouvelles, mais pour ce
coup je ne luy escrips point.
101
1568. — 3 janvier.
Minute. BiLl. nal. funds français, n° 10918. f i53.
A MONSIEUR DE RENNES.
Monsieur de Rennes, si tost que le Roy
monsieur mon filz a eu vostre de'pesche du xv"
du mois dernier et entendu la substance
d'icelle1, il a voulu vous renvoyer ce courrier
1 Voici la lettre à laquelle la Reine fait allusion :
-EiH'oreque j'aye trouvé M. le <luc Jehan Guillaume de
Saxe disposé de façon qu'au premier propoz que j'ay
eu avec luy j'ay espéré que j'aurais ce que je demandois,
si est-ce que, quand est venu à conclure nostre marché,
ses conseillers nous ont mis tant de difficulté m avant
que nous avons esté entretenir douze jours en disputes;
car premièrement ilz ne vouloient pas que leur maislre
marchast avec si petit nombre, actendu le grand nombre
qui a esté levé par les ennemis, et que lesdidz ennemys
en ont d'autres, comme ilz disent, pretz à marcher après
' uh pour les empêcher ; en quoy touteffois , nous ne voyons
nulle apparence; puis ilz vouloient une nouvelle capitu-
lation, alloguans que, de long temps, on leur a proim-,
de corriger la vieille et beaucoup d'articles, desquelz ilz
ne se contentent pas et demandent d'advantaige que l'ar-
gent do la levée leur fust délivré icy ou pour le moing baillé
caution d'icelle en Allemagne, mais il leur y fut salisfaict.
Ayant persisté à ne vouloir augmenter le nombre que
Vostre Majesté demandoil et encore plus à ne vouloir
traicter ou capituler aucune chose de nouveau, comme je
n'en avois point de charge, cl remonstré qu'il estoil peu
honneste de débattre la capitulation, lorsque Vostre Ma
jesté avoit besoin d'estre secourue, veu que jusques icy
ilz en avoienl retiré les profitz, ausquels ilz dévoient pre-
mièrement renoncer, si leur intention estoit île n'en servir
Vostre Majesté .1 Bon besoing. Finablemeot ce prince a ac-
cordé de voue mener deux mille cinq cens chevauli pislol-
liersen la plus grande diligence qu'il pourra, qui servi-
ront suivant de point en point les capitulations qui ont
esté premièrement faictes avec luy, sans y rien changer
■ •M innover, el j'aj rien perdu 'le mon eoslé <\ Idum
voilant pour vous satisfaire de son intention
sur ce, dont vous le serez bien au long pai se>
lettres, oultre lesquelles ce que j'ay à vous
dire, c'est qu'il a bien notté ce que vous luy
avez escript des bons offres que le collonel
Westebourg1 a laict en vostre négociation
avec mon cousin le duc Jeban Guillaume de
Saxe pour le bien de son service, dont il lui
demoure (oui contentement; et se peull lediVi
Westebourg asseurer qu'il ne laissera passer
cela sans digne recognoissance, et seroit le
Roy mon filz bien aise qu'il soil en délibéra-
tion de faire le voiage par deçà n\rc mondict
cousin, d'autant qu'il veult le retenir pour l'un
de ses colionelz de l'année qu'il fera el lui
fera dépescher les lettres que l'on a accousluiné
de bailler, dont vous le pouvez asseurer el
aussi pour première année de sa pension à
la première monstre; et quant à vostre parti-
culier, et ce que vous aurez à demesler avec
l'évesque du Puy2, je vous prie vous reposer
sur moy, que je vous garderay tout le dmicl
qui vous appartient et ne permetray que de
cela el autre ebose l'on vous tienne aucun
toit. Je sçay que vous ne pouvez eslre par
delà sans grande despense, pour à laquelle
satisfaire j'a] donné ordre qu'il vous so\l en-
voyé présentement huit cens eseus et au s' de
jours de mon temps employez en disputes, a mon grand
regret; mais il n'y a eu remède. Leur capitulation est
différente de celle qui m'a est!' envoyée : prejuière ut de
neul cens florins que ce prince a d'advantaige pour son
estât et puy-. de quinze eus pour appoiacler quelques
principales personnes de son régiment.
r\os reislivs doibvent partir de leurs maisons le xi de
janvier, car il fault toujours ung mois aux cappUaines
pour arrester leurs gens el s'apresler. J'espère que vingt
ou vingt-cinq jours âpre/, il-- seront au lien de I"
monstre.* (Même volume, f 120.)
' Voir dans le même volume, page 7, la lettre par la-
quelle le colonel Westebourg offre ses services au Roi,
datée du 1 ."> octobre,
1 Antoine de Saint-Nectaire.
102
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
Lus1 quatre cents, et à mesure que vous en
aurez besoing, je ne vous en laisserai l'aulte.
[1568. — Du iô au ao janvier.]
Aut. Iiibi. nat. fonds français, n° losio, f° i3.
A MADAME MA TANTE
LA DUCHESSE DE FERRARE.
Madame ma tente, j'é reseu voslre lettre et
veu le désir que ave's de parler à moy pour
le servise du Roy vostre nepveu , chause , Ma-
dame ma tente, qui sera, quant yl vous plèra,
car aystent de retour du camp et ayent trové
vostre nepveu en très bonne santé, n'ayenl
esté neulement malade, et l'ayent lésé de
mesme, Dieu mersi, je m'en suis reveneue
auprès du Roy2 pour luy rendre conte de Testât
en quoy j'é laysé son aruiaye, qui ayst, Dieu
mersi, corne yl peult désirer, pour les avoyr
vue tous depuis le plusgrant jeusques au plus
petit en tèle dévosion de luy fayre eun bon
servise que j'espère, aveques l'ayde de Dieu,
1 C'était un des agents accrédités par Catherine au-
près du landgrave de Hesse et autres princes d'Allemagne.
Voici ce qu'il écrivait d'Heidelberg au Roi , le 1 5 octobre
précédent : "J'ay eu advertissement que si je ne voulois
mourir de gaité de cœur, que je ne passasse point outre,
pour ce que les passages et confins de la Lorraine es-
• "ient tenuz par les gens du prince de Condé auquelz
j'estois recommandé. Advertissement me vint au même
moment que Daniel avoit esté tué deux lieues en deçà de
Metz, ayant quelques lettres de Vostre Majesté au duc
Jehan Guillaume. Monsieur de Rennes m'a retenu pour
ce qu il estoitplus de besoin que je demeurasse par deçà
a icc luy.- (Bibl. nat., fonds franc., n° i5oi8, p. i 4.)
Le jeune Lansac écrivait à la même date : « Les passages
sont si bien gardez que deux qui passoient devant moy
ont eu la gorge coupée.» (lbid., p. 18.)
! Catherine avait eu uno entrevue à Chàlons avec le
cardinal de Châtilion et d'Ealernay; après avoir passé un
jour avec eux, elle partit pour le camp où elle mil fin au
conflit qui s'était élevé entre M. de Martigueset Carna-
valet. Du camp elle revint à Pons. (Calendar •>/ State
papert, lôiiS. Noms to the Queen, p. 4oi.)
que bientosl y nous fayra la grase d'estre ors
de tent de maulx et de calamités, cet que je
luy suplie et vous donner, Madame ma tente,
cet que désirés.
Votre bonne cousine,
Caterink.
[1568. — Du i5 au 20 janvier.)
Aut. Bibl. nat. fonds français. n° ioa/10. P jaa.
A MON COUSIN
MONSIEUR DE NEMOURS.
Mon cousin, j'é reseu vostre lettre et ayté
plus ayse pour m'estre trompaye et voyr que
ce que l'on dist n'est poynt, que de m'estre es-
cript. Je vous asseure, ce su n'et vous aullres.
je n'é là neul particulier à que je ave chargé
de me servir de ra porteur et vous promès.
mon cousin, que j'é aysté en pouine, pansant
que eusié quelque mauves aupinion, met
puisque je vous en n'ay escript bien au long par
Déroche, ayent aseuranse que demeurerés sa-
tisfayst de moy et de ma bonne volante en
voslre endroyt,jene vous en fayré rediste, mes
que je m'aseurase que vous prinsié ma letre
corne avés acoteumé mes paroles et que 11 an
feusiés marry, je vous dire que \ous conoysés
cet que l'on dist, mes m'avès voleul'avre plésir
de me ayscrypre que l'armaye n'a perdu temps,
et quant à cet que distes que ne volés porter la
faultedes aultres, je vous prie, mon cousin,
vous aseurer que ne devés avoyr cete doutle de
nous, et ay monstre au Roy vostre lettre corne
me priés, qui dist que je vous mande de par
luy que vous vous devés aseurer plus de luy
que cela et qu'il vous prie que yl vous soviegne,
quant vous partîtes, qu'il disl qu'il envoyé!
son frère pour sou heutenanl, mes 11'ayentl'es-
périense requise, yl \olouit et qu'i iisl tout par
le consel de Monsieur deMonpansier et vostre
et du maréchal de Cosé, et dé capitaynes qu'il
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
103
avoyt. que s'aseuret qu'i ne pouret l'allvr; mes
y ne douna joumès la puisanse à eun seul, afin
i|ue, aystant vous deus mener l'avenguarde, yl
eul auprès de luy ledist maréchal et marquis
de Vilars, et que lous ensainble vous acordetit,
corae yl est requis pour son servise, sceroit
eune mesme volante et aupiuion. Et asteure
veus serés renforsés de Monsieur de \evers et
me pardonnerez cet je vous dis librement cet
i|ue l'on disl, que après que avés prins eune
bonne délibération qu'il y en i a que après la
rompet, et y ne faultquel'anduriés, et que cet
que aurés résoleu au consel, que mon fils le
fasse ese'cuter, et s'il i en i a que le veullet em-
pêcher, leur dire qu'i ne le pouvest ni devest
fayre. Je n'accuse ni n'excuse personne, mes
vostre femme m'a dist que je vous avscrivise
librement. Je le foys, car, mon cousin, je sav
bien si eusiés aysté creu, et beaucoup de je-
bans de bien, à cet que l'on m'a mendé, \ ne
se feuset1 jeamès jouyns ans revires. Je panse
que Dieu ne pardonnera jeamès à ceulx qui
nous ont fayst cet domage. Les chause pasave
lé fouit rabiller pour les à venyr. Je vous prie
n'estre plus creyntif et n'andurer que aultre
eomande que mon fils, qui fera par vous,
avys et consel. Vous auré veu que aporte Sé-
sac et des Roches, s'il é bon ne crégné ryen
de le fayr mestre eun ésécuiton. Si n'y a apa-
rense de le fa\re, reguardé cet que conestrés
que poura servir à l'yutention du Roy et uti-
lité du rouyaume, car ia longueur le ruyne.
Tondus-, mon cousin, respondé moy libre-
ment et n'anduré plus que l'on ne fase cet que
l'on i ésoult au consel. Je prye Dieu vous don-
ner cet que désirés.
Vostre bonne cousine,
Caterink.
1 Fetitet, (eussent.
' Tau dut, tous deux.
1568. — 1 8 janvier.
Minute. Bibl. nal. fonda français, n° i5545. I" >'
W X MANANS ET HABITANS
HE LA ROCHELLE.
Messieurs, le bon traiclement que vous avez
tousjours reçu du Roy monsieur mon fils, le-
quel vous escript bien amplement1 maintenant
1 Voici celte lettre de Charles I\ : i Chers dI bien
amez, encores que nous ayons donné commission el
charge à Plessis , présent porteur, nostre valiet de chambre ,
de vous faire entendre bien païucullièremenl l'occasion
par laquelle nous l'avons envoyé présentement et que
nous soyons asseuré qu'il n'oubliera rien de ce que nous
luy avons donné charge de vous dire, néantmoings nous
n'en avons voulu faire la présente moins longue et comme
à ceulx que nous avons toujours veuscl tenus pour nos
bons et loyaulx subjeclz, avons voulu escihv particulière-
ment le desplaisir que nous avons receu pour avoir en-
tendu ce que l'on nous a dict qu'il est adveneu en vostre
ville de la Rochelle depuis peu de temps; et je sçav que
l'on vous a assurez que l'occasion de ce qui s'y est faict
a esté prise sur une oppinion d'aulcnns de ceulx de la
religion nouvelle qui sont en vostre ville, lesquels se sonl
vouluz persuader que nous avions ordonné que l'on met-
trait dedans la ville quelque force de compagnies de gens
de pied pour, après y estre entrez, oster la liberté d'iceub
et les empescher de vivre en libre exercice suivant noz
édilz et ordonnances. Nous aurions beaucoup plus grande
occasion de desplaisir que nous ne tenons avoir, qui esl
cause que aussi tosl nous vous avons envoie ledicl présent
porteur nostre valet de chambre et que nous avons escril
la présente, vous priant croire que, tout ainsy que ce a
esté le plus grand plaisir que nous avons peu avoir que
de vous voir uniz en paix et union les unes avecques les
aullres, aussi nous aurions ung regret trop grand de pen-
ser que sur si peu de fondement qu'icelui et qn'ancune
opinion si esloignée de la vérité, nous veissions que «nos
fussiez troublez, et partant nous avons lousjours laid ce
qu'il nous a esté possible, non pas seulement pour vostn
particulier, mais aussi pour nostre rovautne pour main-
tenir et entretenir lous noz bons subjelz les ungs avecques
les aultres en la mesme liberté qui leur a esté accordée
et promise par nosdilz édilz: et si aucuns en ont abnié,
tant plus de contentement avons-nous, eu de veoir et eo-
gnoistie (pie vous mettrez peine de vous conserver ••! gar-
der en vrays bons et lidelles subjetz que vous avez tous-
104
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
et ce qu'il a donné charge à Plessis, son valel
de chambre, de vous dire de sa pari me deb-
\Toyent excuser de \ous rien mander de sa
bonne volunté envers vous, toulefoys veoyanl
de quelle affection il a embrassé vostre pro-
tection et la conservation de voz biens et vyes,
j'ay bien voulu y adjouster ce petit mot pour
vous prier de croire que tout ainsy qu'il a
eu toujours grand plaisir et contentement de
vous veoir vivre en paix et unyon les ungs
avecques les aultres, ce luy seroyt un grand
desplaisir d'entendre que par vostre faulte,
et pour une légère occasion, vous fussiez
brouillez; c'est à ceste cause qu'il a aussi
tost depesché le sieur de Plessis vers vous,
affin de vous assurer que son intention n'ayant
jamais esté de empescher aucuns de ses sub-
jeclz de vivre suivant ses édietz et ordonnances,
il ne vouldroit commencer par vous qu'il a
tousjours tenuz pour bons et obéissants; et si
aucuns de la nouvelle religion l'ont offensé et
faict chose qui lui ayt donné occasion d'estre
jours eslé, n'ayant jamaiz pensé d'aller faire la chose qui
vous deust aucunement empescher vostredicle union;
mais au contraire, comme nous désirons encore avoir
faict et ferons ce qu'il nous sera possible pour la vous
garder et maintenir, ayant toujours escrit au sieur de
.larnac vostre gouverneur de ce faire et luy mandons en-
core présentement que noslre intention est telle, vous
priant et néantmoings ordonnant que vous ayez à le bien
recepvoir dedaus vostredicle ville tout ainsy que vous
feriez nous-mesmes, vous asseurant qu'il ne fera rien,
ne vous conseillera de faire chose qui ne sera pour vostre
bien et conservation ainsi que le maintien de nostre auc-
torité ; croyez aussi pareillement lediet sieur de l'iessis à
" nu'U vous dira de nostre part tout ainsi que si c'estoit
nous-mesmes, et en nous faisant cognoistre (pue vous dé-
sirez garder et nourrir la bonne oppinion que nous avons
toujours et que tous et vos prédécesseurs ont acquise par
leur lidelilé il obéissance, ;i 11 i n que nous ayons tousjours
occasion de vous maintenir en paix et la saulveté comme
nous avons faict jusqu'à présent et en bons snbjects. n
(Au do».) "Aux habitants delà Ixochello, du xvm jan-
vier j 568,-n (Même volume.)
malcontent d'eulx, il ne veult pour cela em-
pescher et molester les gens qui sont de la-
dicte religion en la liberté qu'il leur a promise
par son édict de pacification et ainsi les con-
server, maintenir et embrasser leur protection
tout ainsi que de ses autres subjects, vous
priant de bien aviser et de continuer à vous
comporter de façon qu'il n'ait occasion de avoir
autre opinion de vous que celle qu'il a eue jus-
ques à présent et en ce faisant vous vous con-
serverez et éviterez la ruine en laquelle sont
tumbez ceulx qui se sont voulus fourvoyer de
leurs debvoirs, priant Dieu qu'il vous ayt en
sa saincte et digne garde.
Cateiune.
1568. — i 9 janvier.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3ai8, f" 68.
A MADAME MA TAJVTE
MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE.
Madame ma tante, pour ce que Anthoine
Fontfrezet et Jehan Fonlfrezet et son fils, el
Jacques Enjobert et Guillaume Enjobert son
filz, mes sujetz, marchans demeurans à Cler-
monl en Auvergne, s'en retournent présente-
ment en leurs maisons pour donner ordre à
leurs affaires et train de leur marchandise, et
que je désire qu'ils y puissent arriver seure-
ment, sauvement et librement, je vous ay
bien voullu faire ce petit mot de lettre pour
vous prier que, passant les dessusdicts par
Monta rgis, vous leur vueillez faire donner es-
corte si bonne qu'ilz puissent chemyner en
seurelé et sans aucun trouble, destourbier ny
empeschement; en quoy faisant, vous me ferez
ung singulier plaisir; et en cest endroit je
prieray Dieu, Madame ma tante, qu'il vous ayt
en sa saincte et digne garde.
Escriptà Paris, le xix" jour de janvier i56<S.
Vostre bonne nièce,
Catebine.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
105
I 568. — i g janvier.
Copie. Bibl. nal. fonds français, n° 10751, f u83.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAILX.
Monsieur de Forquevauls, c'est pour vous
adverlir de ce qui s'est passé entre l'ambas-
sadeur d'Espaigne et moy ce jourd'huy que
je l'avois mande' me venir trouver pour luv
communiquer, ainsi que j'ay accoslumé, de
quelque affaire qui se pre'sentoil. Et pour vous
rendre bien instruict de ta vérité, j'av bien
voulu vous advertir particulièrement des pro-
pres termes que je lui ay tenus. J'a\ com-
mamé mon propos par luy dire que l'affection
que j'ay tousjours eue de nourrir et entretenir
la paix et union qui est entre le Rov monsieur
mon (ils et le roy son maistre a esté cause
que je luy ay toujours communiqué les affaires
de ce royaume, voulant par ce moyen establir
une telle intelligence entre ces deux roys que
cesle amitié ne se puisse aucunement dis-
souldre et mesme depuis les troubles com-
mencez en cedict royaume, j'ay pensé que je
debvois, oultre l'accouslumé, l'advertir de tout
ce qui se passoit, comme estant la chose com-
muue et en laquelle La Majesté de son maistre
avoit autant d'intérest que nous aultres, ayant
faict démonstration d'estre tant amateur de
l'honneur de Dieu et conservation de la chres-
tienté; que ce qui s'estoit passé, dict ou faict
luy avoit esté communiqué et pareillement
touts les propos qui s'estoient tenus pour le
l'aict de la paix, à laquelle je lui ay tousjours
faict connoistre le peu d'envie que j'avois
d'entendre, estimant l'honneur du Roy mon
fils ne me le pomoir conseiller n\ persuader;
loulesfois qu'ils avoint esté mis quelques ar-
ticles en avant (sur lesquels le Rov mondict
fils n'avoit voulu passer oultre sans en avoir
le conseil et ad\is des princes, seigneurs et
capitaines de son armée), par le prince de
Catueiu.ms di Mrdicis. — m.
Condé qui avoit envoyé vers nous le cardinal
de Chastillon pour esclaircir quelques points
contenus auxdicts articles ' et regarder à faire
quelque chose de bon et qu'il se disoit vou-
loir soubsmeltre à beaucoup de belles choses
pour establir une paix perpétuelle en ce
royaume, que j'allois pour parler à luy, mais
qu'il pouvoit estre asseuré que je ne fairois
rien qui ne fust à l'honneur de Dieu . réputation
du Roy mon fils, bien et utillité de cest Estât,
que de ce je l'avois voulu rendre certain pour
le prier de le croire ainsi.
Ledict ambassadeur, oubliant sa façon ac-
coustumée, m'a répondu qu'il sçavoit bien et
tenoit pour véritable que c'estoit moy qui dé-
sirais faire la paix et que ceux qui estoint au
camp ne m'avoint jamais conseillé de penser
1 Voici les proposilions faites par le cardinal de Cliâ-
lillon au nom du prince de Condé et de ceux de sa com-
pagnie :
-La seureté que ceulx de la religion entendent donner
au Roi de ne plus se inectre en armes, uy faire collectes
de deniers, est qu'il plaise à Sa Majesté de les recevoir
tous comme ses subjeetz et de leur faire congnoistre par
effect qu'il ne les a en moindre bonne estime que les catho-
licques, les laissant plainement joyrde l'édict de paciffica-
tion d'Orléans, comme il luy a pieu leur permectre.ostant
toutes restrictions, modifications et déclarations faictea
sur icelluy.
trEt aussi permettant aux gentilzhommes qui sont de
la qualité portée par ledict édictde pouvoir faire prescherou
leurs maisons, sans aucune recerche de ceulx qui se
trouveront aux presches esdicles maisons.
cLesquelz gentilzhommes répondront sur leur teste
qu'il ne se fera riens au préjudice du service du Roy.
«Et demandent que l'édict que l'on fera soit perpé-
tuel et irrévocable, et si l'on n'y venlt mectre ces motz
là, l'on y en mette d'autres qui portent mesme effect.n
(Bibl. nat. fonds français, n° i554i, f° 75.) Voir Ca-
lendar of State papen, 1567-1 568, p. 3ot.
Le 30 janvier suivant Charles IX écrivait aux officiers
de -.on armée qui- les négociations n'avaient pu aboutir
et il faisait appel à leur dévoué concours. (Uni., p. ga.)
Voir la déclaration du Roi dans le Cakndar o) State pa-
jin-f , 1 5C8.
.*IM«lr,l MTIO»Alr.
106
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
une chose si pernicieuse tant à ce royaume que
à toute la chrestienté, mais que je la recher-
ehois par tout contre ce que je lui en avois
promis et voullois en celle faire le déshonneur
du Rov mon fils plustost que de conserver sa
réputation; bref il m'a tenu un tel et si es-
l range langage et usé d'une telle indignité,
que j'av bien connu le peu de bonne volonté
qu'il me porte.
Or, je suis asseurée qu'il ne taira faute d'en
adverti? incontinanl le roy son maistre et qu'il
taira et mandera les choses autrement qu'elles
ne sont passées et à son advantage afin de
mettre le tort sur moy, et, pour ceste cause,
je n'ay voulu différer la vérité à ce que vous
le faictes bien particulièrement entendre à la
royne ma fille, pour de bonne heure le conter
au roy son mari et qu'elle le prie, de ma part,
de croire que j'ay trouvé très estrange la façon
dont son ambassadeur contre sa bonne cous-
tume a usé en mon endroit, estant très as-
seurée que ladicte façon est du tout esloignée
de la bonne volonté du roy son maistre, niais
qu'il commance suivant les erres de son pré-
décesseur à prendre sa leçon d'aucuns mi-
nistres de deçà passionnez par trop en leurs
affections, et si ainsi estoit où il voulust conti-
nuer en ceste sorte, je serois constrainle de
prier et requérir sondict maistre de le traicter
ainsi que son prédécesseur, d'autant qu'il
pourrait plus tost convertir les choses en mal
que en bien et ne pourrais soufrir qu'il m'eus)
en si peu de respect, vous priant, Monsieur
de Forquevauls, mettre peine de sçavoir ce
que ledict ambassadeur en escripra soit à
son maistre ou ailleurs et m'en adverlir incon-
tinent, aussi de la réponse que Sa Majesté Ca-
tholique aura l'aide à la royne ma lille sur ce
propos, quand elle lui en aura parlé, vous
envoyant le courrier présent en toute diligence
pour en avoir des nouvelles.
Depuis ceste lettre escripte, j'ay ad visé de
vous envoyer tout ce qui s'est faict et passé
pour le faict de la paix avec le prince de Coudé
et ceulx qui sont avecquês luy, par où vous
connoislrez que ce que nous en avons faict a
esté pour bonne occasion, ayant eu moyen
cependant d'attendre noz forces, ce que nous
avons tousjours communiqué audict ambassa-
deur, luy faisant entendre ladicte occasion; à
quoy il a voulu fermer les yeulx et adjousler
plus tost foy à ce que aucuns luy ont voulu
persuader que à ce que je luv ay tousjours
dict, sans considérer que ceulx qui luy ont
voulu faire acroire relia, n'ont telle affection
au service de Dieu et au Roy mondict fils, que
moy qui n'ay rien en ce monde en considéra-
tion que cella. De Paris, le dix-neufviesme
janvier 1 368.
Monsieur de Forquevauls, vous verrez le
mémoire que vous fais envoyer afin de cs-
claircir de la vérité le roy mon beau-fils et
le direz à la royne ma fille, lui monstrant
ce que vous escrips icy de ma main, car
j'ay voulu user avec l'ambassadeur comme il
me sembloit eslre raisonnable, luv communi-
quant jour par jour toutes choses, luy ouvrant
l'estomac du tout et luy disant les occasions
pourquov nous faisions ce que nous faisions;
mais, en lieu de m'en remercier et estre aise
de voir de quelle fiance je usois en son <"i-
droict, il m'a tenu de si sots propos, le der-
nier jour que j'ay parlé à luy, jusques à me
dire que l'on mettrai! par escripl cl envoye-
roil-on par toute la chrestienté, que e'estoil
moy qui allois à l'entour du pot et que je \ou-
lois ce que je disois ne vouloir point et que ce
n'estoil battaille celle de Sainrl-Denis. Je luy
dis qu'il ne la Irouvoit pas battaille, car il
vouldroit que fussions touls morts. Il fut en
cholëre et moy encore plus. Je luy dis que,
quand je serois esté hors d'irv que je ne sça\
LETTRES DE CATH
si l'amitié entre les deux roys seroit tant con-
tinuée. Il me dict que pour cella le roy son
maislre ne perdroit la couronne. Je luy dis
qu'aussi ne l'airoit l'autre et qu'ils s'estoint
bieu esprouvez autres t'ois ces deux couronnes
et m'asseurois que le roy son maislre ne me
disoit ce qu'il me disoit et qu'il nous portoil
meilleure volonté que ses ministres, car il en
avoit de bien estranges.
Je vous ay voulu mettre cecy , afin <|ue. s'il
mande autre chose, que la royne ma fille
sache la vérité et luy lasse mander qu'il n'at-
tribue le bien en mal et qu'il me parle comme
il doibl, ou je ne l'euvoyeray plus quérir.
EKI\E DE MEDIGIS.
107
[1568. — Du 20 au 3o janvier.)
Aut. lîibl. Bal. fonda français, n' 109&0. f- ittt.
A MON COI 519
MONSIEUR DE NEMOURS.
Mon cousin, j'é veu cet que me mendés
par Lignerole et depuis Conbault avst arivé
avecques Téligni, et pour se que le Roy mon
fils désire ne rien t'avre que tout ceuls de son
consel, tent scus ysi que vous aultres qui estes
au camps, et envoy cet que yl a avisé à cete fin
que, cet1 le trovés bon, que Conbault rame-
nant Teligni, leur porte et nous raporte leur
réponse; et me sanble que. s'il ont envie de la
pays, c'et - le milleur moyen et le plus court et
ensetpendent je m'aseure que ne laiiré3 perdre
temps à nostre armave, cet que je vous suplve.
Lignerole vous dire quelque cliause, que me
guarderade vousfayre la présante plus longu*
et priré Dieu vous donner cet que désirés.
Vostre bonne cousine,
Catbbinb.
' tt, si.
1 C'el, c'est.
' /.rtinv. laisserez.
1568. — il janvier.
Or g. BiM. imp. Je SainuPclerslwurg . vol. \.\ . (• i3.
1 MON FILZ
MONSIEUR LE DLC D'ANJOU1.
Mon fil/.. j'a\ entendu que les revttres des
• ri.» lettre du dm- de Nevera au duc d'Anjou, datée
de l'abbaye de \ îerzon le i '■> janvier-, éclaire bien la si-
tuation des deux armées ennemies :
itll vous plaira vous souvenir. Monseigneur, comme le
mercredy au soir étant arrivé M. de Sesac devers le Roy,
vous advisates que le iendemain tous les cbevaliers qui sont
de vostre conseil se assembleront après disné pour prendre
là dessus une. résolution, la où estant arrivé avec M. de
Chavigny et autres chevalliers de l'ordre, je trouvis que
l'on vous avoit conseillé de vous approcher le plus près
des ennemis et aller à Saint-Dizier, là où vous pouviez
prendre à droite et à gauche, comme bon vous semble-
rait et que verriez que les ennemis lireroient chemin,
et que cependant l'on vous choisirait une belle asietle
audict Saint-Diziur que, s'ilz vous voulussent combattre,
que ce fust à vostre advantage. Là dessus voiant peste
délibération prinse, je vous suppliay de nous dire un
mot qui estoit de regarder bien ce qu'il vous plaisoit taire ,
car il falloit meclre deux poiuctz en avant et en prendre
l'un'; par force , soit de combattre ou de ne combattre poinct.
Si vous vouliez combattre , vous preniez le chemin et si
au contraire n'estiez délibéré de combattre, il falloil
prendre une autre délibération. Il vous plust nie dire
quelle des deux choses je serais d'avis que vous prissiez.
Je vous dis lors que ce n'estoit chose de l'aire si à la hast>-
et qu'il talloit prendre l'advis d'ung chacun là où je di-
rais le mien aussi et que je désirais sçavoir deux choses
premier que de pouvoir asseurer bon jugement : la pre-
mière estoit de sçavoir si le Roy avoit argent pour faire
la guerre encore deux mois, et aussi si dans ces deux
mois nous avions sept mille reistres que l'on dit estre
pretz, si on les voudra avoir. Sachant cela, je me ré-
souldrois à vous diie mon advis, car si l'argent y est et
li'sdicls reistres audict temps y seraient, j'estois d'advis
de ne combattre point et attendre ledict temps pour ne
bazarder ce que tenions asseuré, et cependant aller droit
à Auxerre et là prendre et boucher le passaige aux en-
nemis de ne passer de là pour secourir Orléans, lequel
je voudrais, pour ne perdre temps, que le prendiasions
cependant que nos reistres vinssent, lesquelz estant vt-nus
alh'r droict à eulx et les défoir mmç Ion leroil fort
108
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
ennemis sont bien d'accord avecques eulx et
qu'ilz faisoyent estât marcher au premyerjour.
Si cella est vray, je croys que vous ne voul-
drez pas vous engager à Auxerre, et par ainsi
ne vous seroyt pas grant besoing de l'artiile-
rve que nous faisons tenyr preste, qui pour-
royt bien servyr ailleurs; par quoy je vous
aisément, n'ayant regard cependant au dégast qu'ilz
pourroient faire aux villes de France à leur fantaisie, car
il vaut mieux pays gardé que perdu, comme il seroit, adve-
nant que perdissions maintenant une bataille. Autrement,
si l'argent nous fallut et que nous ne puissions attendre le-
dirt terme pour avoir lesdiclz reistres et qu'ils ne vinssent à
nostre secours, quej'estois d'advis, premier que de laisser
ruiner reste armée de soy-mesme, comme elle feroit en
liien peu de temps, n'ayant argent pour la payer, de
combattre les ennemis à nostre plus grand advantaige
que pourrions, et que, pour ce faire, c'estoil folie de
s'arrester à Saint-Dizier les attendre, car ilz ne seraient
si mal advisez de nous assaillir en pays si fort que ces-
luy là, mais qu'ils s'en iraient d'ung autre costé et
qu'ilz nous feraient courir auprès d'eulx, et que partant
l'assiete de Saint-Dizier ne servirait de rien et que, si l'on
vous conseilloit de combattre, quej'estois d'advis que
feissiez une délibération d'aller avant les aller trouver là
où ils seraient, comme il i'alloit que vous eussiez faict
au lieu de séjourner icy, et ce faisant vous vous assure-
riez pour le moins de combattre en païs advantageux
pour vous, comme est celluy devant vous, monlueux et
païs fort dont vostre infanterie vous servirait grande-
ment et qu'elle ne feroit si bien au pais de campaigne,
aussi qu'il fault toujours combattre le plus loin de son
pais que l'on pourra, afin de donner au Roy le loisir de
pourvoir à ses affaires, et que en outre vous vous mettriez
'•n hasard de ne trouver encore nos ennemis joinctz avec
leurs reistres, que si ainsi estoit et que arrivassiez là de
bonne heure, ils ne passeraient plus de deçà l'eau et aurions
la victoire et que j'estois d'advis de partir dès vendredy,
qui estoit hier. Là vous mistes en avant les difficultés
que l'on vous faisoit des vivres, lesquelles, après avoir
parlé au M* d'hostel Cliasly pour savoir si elles estoient
vraies, il dit que non. Il me suffit avoir dit ce que dessus
pour ma décharge. Je voudrais que tous fissent comme
moy.
-De ma part, que je vous aye ou bien ou mal con-
seillé, je le vous ay voulu mettre par écrit.» (Bibl. nat.,
fonds français, n" 3i8g, p. 26 et suiv.)
prie, mon lilz, me mander tout incontinent par
ce courrycr volant, si vous voulez que l'on vous
envoyé ladicte artillerie ou non, et au demeurant
quant à ce que vous m'avez escript en faveur
de Sarret pour l'abbaye de Montmorin pour
son frère, c'est chose que je \ous eusse faict
accorder bien voluntyers; mais il y a plus de
six moys que ladicte abbaye a esté résignée
par l'abbé d'icelle à l'évesque de Reines qui
est son nepveu , et les despeches son! envoyées
à Rome; par quoy, mon filz, il fauldra trouver
quelque aultre chose pour le frère dudict
Sarret que je seroy très ayse luy faire accorder;
et en cest endroict je prie le Créateur vous
avoyr, mon filz, en sa sainte garde. De Parys .
le xxie jour de janvier 1 568.
(De sa main.) Qucj'é demain la réponse.
Vostre bonne mère,
Caterink.
1568. — a a janvier.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3178, f° 17.
A MONSIEUR DE HUMIÈRES,
CAPP1TAINE DR C!\Ql!ANTB HOMMES D'ARMES DE SES ORDONNANCES.
Monsieur d'Humyères, j'ay esté fort estonnée
quanl j'ay veu par vostre lectre du xiii0 de ce
mois ce (pue vous m'escripvez touchant l'oppy-
nyon que le sr conte d'Harembergue avo\ I qu'on
luy retint ses paquets par deçà après estre
crochetiez; sur quoy je vous advise que je n'ay
janiaiz entendu telle chose et ne le \ouldroys
ffucunenient souffrir ne permectre; au con-
traire^'auray tousjours en singulière reqoni-
mandation tout ce qui luy louchera pour ses
valleur et mérites, vous prvanl de luv faire
entendre de ma part et n'ayant de quoy vous
faire pour cest heure plus longue lettre, je
prye à Dieu vous donner, Monsieur d'Hu-
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
109
myères, ce que plus désirez. Escript à Paris,
le mi" jour de janvier 1 568.
Caterine.
Noblet.
1568. — a4 janvier.
Minute. Bibl. nat. fonds frauçais, n° i556&, I 190.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz , je vous veulx bien advertyr connue
présentement il part de ceste ville la somme
de cent mil livres pour le parfaiet pavement
de la gensdarmerye et douze mil livres pour
employer au faicl de l'extraordinaire de la
guerre; et prentledict argent le chemyn droict
à Sens, où il arrivera mercredy au soyr,
auquel lieu je vous prye, mon filz, envoyer de
l'escorte pour prendre ledicl argent et le con-
duire seurement à vous jusques au camp,
aflin que n'en advienne faillie. Au demeurant,
mon fils, nous avons faict dresser une ordon-
nance pour le faict de la gendarmerye, la-
quelle je vous envoyé et vous prye de la vou-
loyr faire observer par dellà, asseurant tons
les cappitaynes de gensdarmes qu'il n'y aura
point de faulte que le payement de la gendar-
merye ne soyt presl à leur estre dellivré
dans le V du moys de febvryer, qui est le
jour auquel par ladicle ordonnance tous leurs
roolles doyvent estre cloz et arreslez. Et sur
ce propos, mon filz, il faut que je vous n-
monstre que il y a eu plusieurs des nouvelles
compaîgnyes qui n'ont clos et dressé leurs
roolles que vers la fin du moys de décembre
dernyer; vous regarderez donc et ordonnerez
à mon cousin le maresclial de Gossé de faire le
semblable de sa part et que l'on soullaige pour
le regard du pavement desdicles nouvelles
compaignyes le plus que l'on pourra les fi-
nances du Roy monsieur mon filz, car quoi-
que nostre intention est de les bien traicter
el payer; aussi fault-il qu'ilz considèrent le
peu de lemps qu'il y aura d'ung payement à
l'aultre, et en cest endroict est nécessaire d'ad-
viser à user de tout le meilleur mesnaige que
l'on pourra, nous en donnant advis par deçà
au plus tost que vous pourrez. Il y a aussi,
mon filz, une chose à quoy vous debvez prendre
garde, c'est que ordinavrement il vyent ic\
ung monde de gentilshommes apportans des-
pesches de vous et des voslres aussi, lesquelz
disent qu'ilz n'ont point esté payez de leurs
voyaiges du camp jusques icy et s'en font
payer, et pour régler cella à l'advenyr je vous
prye que vous commandiez que à ceulx que
\ous despescherez expressément, il ne soit
baillé que le voyaige pour venvr et icy on leur
payera le retour; et ordonnerez au sr de Fizes
d'advertyr Ailuye par ung petit billet de ceulx
à qui l'on aura faict bailler le voyaige et que
vous entendez qu'ils soient payez pour le retour;
car, à ce que j'entends, il s'en va inutillemenl
beaucoup d'argent en cella; qui est, mon filz.
tout ce que je vous diray pour ceste heure, en
pryant Dieu qu'il vous ayt en saincle garde.
De Parys, ce xxnuc jour de janvier 1 568.
Vostre bonne mère,
Caterine.
I 568. — a."> janvier.
Orijj. Bibl. împ. «le Saint-Pétersbourg, vol. XX , f° lit.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon lilz, je vyens d'avoyr nouvelles comme
ceux d'Orléans sont sortys hors et commencent
à courir jusques auprès d'Estampes, où comme
vous scavez il n'y a dedans que les houppes
de Tilladet, et pour ce qu'il estbesoing de les
renforcer de quelque cavallerye pour empes-
cher que ceulx dudicl Orléans ne vyeunenl
110
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
plus avant et ne nous fissent quelque brayerye
tandys <]ue vous estes loing, je vous prie, mon
filz, Buyvanl rostre première délibération., nous
envoyer ce9 six eompaignyes de chevauix lé-
gers, dont vous nous avez envoyé l'aultre jour
le mémoyre et semblablement une ou deux
eompaignyes de gensdarmes, et entre aultres
celles du sieur de Roche for t., lequel nous a\ons
deslibéré d'envoyer audict Estampes et le ren-
forcer avec des coinpagnyes du sieur de la
Chappelle et de celles de mes cousins les
mareschaui de Montmorency et Danville et
aultres estantz en ces quartiers, afliii qu'il
puysse empescher les courses de ceulx dudict
Orléans et les faire resserrer dans leur ville;
ce que nous vous demandons n'est pas pour
vous diminuer de beaucoup vos forces que vous
aurez bientost si bon nombre de ryttres que
ce que vous osterez pour nous envoyer, il n'y
paroystra poinct, et cependant nous serons ren-
forcez comme nous en avons besoing, pryant
le Créateur vous avoyr, mon filz, en sa saiucte
et digne garde. Escript à Paris, le xxv" jour de
janvier 1 568.
Vostre bonne mère,
Caterine.
1568. — 28 janvier.
Bîbl. nat. fonds Moreau , n" 83a. p. su.
A MESSIEURS LES GENS
TENANS LA COURT DE PARLEMENT A DIJON.
Messieurs, je ni'asseure que, veoyant ce que
le Roy monsieur mon filz vous escript pré-
sentement, vous sçauvez bien juger et consi-
dérer à quelle intencion cella se faict, et croys
que vous ne ferez difficulté de passer oultre à
l'exécution du contenu en ses lectres. Toutes-
foys estant la chose de l'importance qu'elle est
et afin qu'il n'y ayt aucun double, j'ay bien
voulu l'acompaigner de ceste lettre, vous
priant donner ordre que l'elfect s'en ensuyve,
sans remectre la chose en aucune longueur
ne difficulté; et, cella farci , commander et or-
donner très expressément à vostre greffier re-
tenir et l'aire serrer lesdicles lettres et le registre
qui s'en fera en lieu si seur que nul autre que
ceuk de vostre compagnie les voye, ne qu'il
en soyl pris ne baillé aucune coppie par es-
cript, impression ne autrement, de manière
qu'elle ne soient divulguées en quelque sorte
que ce soyt, priant Dieu, Messieurs, nous
avoir en sa saincte garde. Escript le xxvnf jour
de janvier 1 568.
Caterine.
De l'Aibespi\e.
[1568. — Du a5 au 3o janvi r.]
Aut. lîibl. mil- fonds français. n° 3»g3. f° 33.
A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, j'é reseu vostre lelre et veu cet
que me mendés touchent d'envoyer asteure
que la pays n'est, cet que j'é trové bon; et ay
fayst fayre demi dousayne de letres patentes,
lesqueles je voldroys que Conbault eust pour
leur porter, et pour cete aucasion je les vous
envoyé avecques eune déclaration que le Ro\
mon fils ha fayste, pour aulteut que le car-
dinal de Chatillon a fayst courir eun bruit
que le Ro\ lui avoyt refeusé cet que aupara-
vant y leurs avoyt sine, afin que tous conoyset
que le Roy ne révoque rien de cet que leurs
avoyt sine et envoyé par Conbault, corne
voyrés; et me semble, mon cousin, que la dé-
claration et les letres patentes en feront revenir
beaucoups, qui me fayst vous- prier de dire à
Conbault qu'il fase cet que il m'a dist et vous
luy balleré le tout. Le Roy mon fils set porte
asteure bien. Je vous le mende pour se que l'on
m'a dist que l'ons a fayst courer eun bruyt
qu'il étovtfort malade, afin que n'an soyés en
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
111
pouine et vous aseuriés que luy et moy ne
vous tenon poynt du comeun et savons bien
la difayranse qu il \ a, (jui cera toujours
reconeue en louttes les aucasions i|ui cet
présanteron de luy en voslre endroyl et, de
ma part, reré bien avse d'avoyr moyen de
vous fayre conestre la bonne volante' que vous
porte ,
Vostre bonne cousine,
CaTERINE.
1568. — ao janvier.
Orig. Archives J^ Modèue
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE FERfiARE.
Mon cousin, la singulière recommandation
eu laquelle j'av et veulx avoir tout ce qui
touche et appartient à mon cousin le comte
de la Myrande, t'ont que j'av bien voulu accom-
pagner de la présente celle que le Roy mon-
sieur mon filz vous escript présentement en
sa faveur, touchant quelque mécontentement
que vous avez de luy, ainsi qu'il nous a l'aict
entendre, dont il porte ung tel estreme regret
et ennuy, que cela lui a l'ail différer le vovaige
qu'il avoit entrepris de venir faire par deçà,
désirant estre remis en voslre bonne grâce et
vousdemourer tousjours bon serviteur et amv,
comme il a esté jusques icy; par quoy estanl
requise de sa part d'intervenir en cest endroit,
je vous prie, mon cousin, vouloir vous ap-
paiser, oublier votre colère et déposer tout ce
inalronteutement que vous pouviez avoir en-
contre mondict cousin ou si vous pensez en
avoir eu quelque oppinion, le reniectant et
tenant tousjours en votre bonne grâce pour
l'amour de moy. qui estimera) el repputera)
ce bien qu'il recevra de vous comme l'ail à moy-
mesmes, donl je m'en revangera] en loua les
lieux et endroilz où me vouldrez emploier. El
d'autant que par lesieur de Foix, notre ambas-
sadeur à Venize, qui a charge de vous aller
trouver pour cest effect, vous entendrez plus
amplement tout ce que je vous pourrois dire
là dessus, je vous prie le croire de ce qu'il
vous dira de ma part, comme \ous vouldriez
l'aire moy mesmes. Priant Dieu vous donner,
mon cousin, ce que plus désirez.
De Paris, le x\i\" jour de janvier i568.
Voslre bonne cousine,
(Utérine.
RoBERTET.
I > ( i .S . — ag janvier.
Copie. Archiva de la Dordogne.
V MONSIEUR DE BORIES'.
Monsieur de Bories, le Roy monsieur mon
lils vous prie de vouloir assembler le plus que
vous pourésde la compagnie démon cousin le
prince de Navarre, pour aller trouver ceulx à
qui il a mandé de se préparer pour, s'il faut,
aller chastier et reprendre sa ville de la Ro-
chelle. Encore que je vous commisse sy affec-
tionné à son service qu'il ne soit besoin de
vous \ semondre davantage, toutesfois je n'ai
voulu qu'il vou> aye prié tout seul, et parlant
je vous prie de luy l'aire ce service, en vous
asseuraut que je ne sçauray pas le luy laisser
oublier jamais, de sorte que vous a\és occa-
sion d'estre contant; priant Dieu, Monsieur
de Bories, vous avoir en sa saincte el digne
garde.
De Paris, le uux* jour de janvier i568.
\. vTI.UINE.
1 Lieutenant de la c pagnie du prime il'- Navarre;
voir une lettre de Montluc an Roi, an lome V, p. 11 H
M-* Commentaire (édil. '!<■ Btubte)
112
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1 568. — 39 janvier.
Mmule. Bibl. ual. fonds français, a° 15918, f »o5.
MONSIEUR DE VIEILLEVILLE.
Mon cousin, j'ay veu bien au long voz
lettres du xix et suis très aise d'entendre que
les reistres, (]ui sont levez pour le service du
Roy monsieur mon filz, commencent à marcher
el estre si fors; ils ne peuvent venir à temps
plus couveuable pour luy faire un bon service.
Etencores, mon cousin, qu'il vous ayt estéés-
cript par le sieur de Sainte-Coulombe de les
faire marcher en toute diligence, je ne veulx en-
core faillir vous dire que le plus grand service
que luy sçauriez faire et pour la France est
de les haster et donner ordre qu'ilz ne re-
lavent au lieu de leur monstre, et où se fera
leur payement; à quoy par deçà nous pourvoy-
ons; aussv que ne soyez en ceste peine leur
sera envoyé l'argent nécessaire, combien que
par cv-devant ledict sieur de Sainte-Coulombe
vous ayt fait conduire cinquante mille livres
et cinquante autres que mon cousin le cardinal
de Lorraine a envoyé quérir à Envers. Je croy,
mon cousin , que tout cela ensemble sera suffi-
sant pour contenter le duc Jehan Guillaume.
Etquant auxtermes de paix quevousconnoisez,
je ne vous en diray davantage, sinon que je
ne laisserav jamais passer occasion pour mettre
le royaume d'icy en repos, que je ne face ce
que je dois faire pour mon devoir particulier
et de plus avec l'honneur et réputation du
Rov monsieur mon filz, que c'est la chose en
ce inonde que j'ay en très grande recom-
mandation, et affin, mon cousin, que soyez
esclaircv de toutes choses, je vous envoyé la
déclaration et parlements qui ont esté laids
«tepuis lepartemenl du cardinal de Chastillon,
suivant lesquels vous jugerez quelle est l'in-
tention du Rov inondicl filz et la mienne et en
cest endroit je prie Dieu vous avoir en sa
saincte garde l.
1 Cette lettre se croisa avec deux lettres adressées par
Vieilleville au Roi.
La première était ainsi conçue : «J'ay receu les lettres
qu'il a pieu à V. M. m'escrire par le cappitaine Saincte-
Colombe et entendu tout ce qu'il m'a dict de vostre part,
en quoy je n'obmetlray aulcune chose; mais je suis es-
b.liy des reistres des Hingrave et Bassompierre. car on
ne les peult liaster, d'aultant qu'on n'en entend point de
nouvelles, sinon qu'ilz sont aux environs de Trêves. Ce
jourd'huy sont arrivez les trésoriers qui amènent les cin-
quante mil francs pour le duc Jehan-Guillaume en vingt
mille escuz. Je suis icy exprès pourl'emprunct que V. M.
veult estre faict sur cestc ville, où la peine est infinie;
mais elle apportera quelque fruict : car j'espère qu'ilz
viendront jusques à dix-huict ou vingt mille francs. Ces
froidures, Dieu mercy, ont fort diminué la peste en ceste
ville qui jusques icy nous avoit assiégez et faict beaucoup
de dommaige.
rDe Metz, ce xxim de janvier 1068.1
Voici la seconde, écrite quatre jours après : *Je viens
présentement de recevoir ung pacquet de lettres que le
conte palatin ésrit à V. M. , qui me requiert le vous faire
tenir en dilligence; il m'a semblé ne la pouvoir faire
meilleure que de le vous envoyer par ce chevaulcheur
présent porteur, lequel j'avoys desjà dépesché. Pour ce
que le sieur de Luz qui est arrivé icy, lequel partira de-
main pour aller trouver Y. M., m'a asseuré que le duc
Jehan-Guillaume a troys mil chevaux, il vous plaira
d'aviser pour le payement de leur monstre, affin que
cela ne les retarde point : car dedans huict ou dix jours
je les auray à ma porte. Je leur ay assigné le lieu de
leurdicte monstre en la terre de Beaulieu. H sera bon
que V. M. escrive au sieur de Pasquier de donner ordre
pour leurs \ ivres affin qu'ilz n'ayent occasion de s'escar-
tcr nv malcontenter. Je m'asseure mais que tout cela
soit joinct a>ec vostre armée que vous serez maistre de
la campaigne. Il est besoing aussy que V. M. escrive à
Monsieur d'Kspaulx pour donner ordre semblalilement
à leurs vivres et me semble qu'il sertit bon de les 1ère
vivre par estappes jusques à ce qu'ilz soient auprès de
Monsieur.
rDe Metz, ce xxx' de janvier i568.n
(Orig., Bibl. nat., fonds français. n° if><>i8, f" 200
et 3,07.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
113
I .'>li.s. — :jo janvier.
Orig. Bibl. imp. de Suinl-Putersbourg. vol. XX, f iG.
\ MON F1LZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je viens tout présentement de re-
cepvoir par Chemerault la lettre que vous
m'avez escripte. par laquelle vous me mandez
de vous envoyer six canons incontinent; je
vous ay déjà envoie des pyonniers que nous
avions laid lever et les chevaux, comme les
avions renvoyez aux élections ausquelles ils
avovent esté levez, lesquelz nous redemandons
toul maintenant. Pour les six canons, ils sont
dedans les bateaulx tout pretz à partir et atten-
dra)- que voos nous mandiez si vous en aurez
affaire et si vous les voulez pour les l'aire in-
continent partir, et, de vostre part, vous regar-
derez aussy à envoier forces pour les faire
conduire seurenienl, si vous les mandez, vous
priant de me renvoyer promptement le pré-
sent courrier que je vous envoie expressément
pour sçavoir si vous en aurez besoing. Au de-
mouranl, vous nous avez mandé pour faire
donner la charge des compaignyes de Gas-
cons qui sont auprès de vous à Ardres; le
I ! > > \ monsieur mon filz est tout content
de les lin accorder, pouneu que lesdictes
compagnies soyent soubz le conte de Brissac;
mais autrement ce serovt faire tort au cheva-
lier de Moulue que de les luv oster et à son
père aussy, ne voulant ledict chevalier laisser
la charge desdictes compagnves sinon au cas
que Ion lesvoulust réduire soubz ledict conte
de Brissac; aussy il me semble que vous
ne nous devriez renvoyer les capitaines de
deçà pour les faire ordonner de leur paye-
ment, estant cela dépendant de vous, tenant
le lieu que vous tenez. Demain il n'y aura
poincl de laulte que nous vous renvoyerons
Ennissay, par lequel \ou> aurez plus ample1
Catiikm.m! dk Mt.uii;ib. — m.
ment de noz nouvelles. Cependant je vous diraj
que, quant il sera question de finances, je
désire, ains\ que je vous ay dicl, que vous \
appeliez le sieur de Carnavalet et que preniez
conseil de mon cousin le mareschal de Cossé
et du sieur d'Escars; aussi j'allendz response à
la lettre que je vous ay escripte, qui est tout ce
que vous aurez de moy pourceste heure, priant
Dieu vous avoir en sa saincte et digne garde.
De Paris, le xxx" jour de janvier i 5G8.
Vostre bonne mère.
Cm:i;i\i..
[1568. — 3o janvier.]
Oritf. Biltl. imp. de Saint-Pétersbouig , vol. \.\ . I . ;
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, d'aultant que toutes les forces des
ennemys tyrent du costé d'Orléans et que jà
Bloys est assiégé, je vous prie regarder si pou-
rez renforcer lousjouis mon cousin le Prince-
Daulpbin; il sero\t à propos de luy bailler siv
compagnies, celle de M. de la Trémouille,
celle du sieur d'Avaugour, celle du marquis
de Mezyères, celle de Rochefort et celle de
Balresse et le reste de celle du prince de Na-
varre, et retenez tous les chevaulx légers que
luv voulyez bailler; et si vous vous pouviez
passer du régiment du chevalier de Monluc
pour lu\ donner, ledict Monluc ne quicteroyl
point sondiet régiment et je le vous envoverav
pour [l'en pourvovr| '; et ce que me f'aict vous
mander cecy, c'est que je considère que vous
serez si tost renforcé des r\ lires de Bassom-
pyeré et du ftyngràve que. Iu\ baillant cela,
vous ne serez guères aflbybU, et si Lesdictes
mes compagnies de chevaulx légers ne vous
sèrvbynt pas de beaucoup, ce serovt bien faicl
de les leur envover aussi.
CVTBRINE
Partie lacérée
1 1 fi
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
( 1568. — 3o janvier.]
Minute. Bilil. bai, fond9 frnnrais , rT i55ûA, f i5o.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, j'ay receu voz deux lettres des
xxvin et xix de ce moys et bien considéré
tout ce que m'avez mande' par icclles, prin-
cipaleincnt le grand elTroy et le maulvais ec-
quipaigë en quoy me mandez que sont noz
ennemys, quy sont deux choses lesquelles je
suys bien asseurée que vous sçaurez bien
mectre en bonne considération et en faire
voslre profil et user de l'advantaige que la
peur et la pauvreté dont ils sont surprins vous
donne sur eulx.Le sieur deVantoux me mande
qu'il est nécessaire de mectre dans Monbar
quelque nombre de gens de pied puisque l'on
s'est résolu de le garder, affin de travailler
l'ennemv auquel ildiclquelepassaige s'adresse
droictemenl de ce costé là; à cesle cause, mon
cousin , je vous prie mettre dans la ville tel
nombre de infanterye que vous adviserez eslre
nécessaire pour la garde d'icelle; mais d'aul-
tant que c'est ung lieu quy appartient à mon
cousin monsieur de Nemours et qu'il m'a prié
de laisser dans ledict chasteau le cappitaine et
les soldalz qu'il y a mis et qui sont à luy, je
vous prie ne mectre personne audict chasteau ,
et commander aulx capitaines que vous en-
voyerez dans ladicte ville qu'il promecte à
ceulx dudict chasteau prendre et tirer d'icelle
les commodités dont ilz auront besoing; et je
mande aux cappitaines qui sont dans ledict
chasteau que, en cas de nécessité et advenant
que l'ennemy y allast, qu'il n'entre dans le-
dict chasteau que tel nombre d'hommes des
soldalz de ladicte ville qu'il lauldra pour la
garde et sûreté d'iceluy; priant Dieu, mon
cousin , etc..
1008. — 3o janvier.
Oriff. Bibl. nal. fomls franrnis, n" 3ai8, f° 7s.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, j'ai veu ce que m'avez escrit
touchant la compagnye du sieur de La Meille-
raye; sur quoy je vous diray que auparavant
avoir receu voslre lettre, le Roy monsieur
mon filz l'avoit accordée au sieur de La Meil-
leraye l'aisné, mais je vous puis asseurer que
la première qui viendra à vacquer, le sieur de
La Rue, pour lequel vous nous'faictes requeste,
en sera gratiflié pour le bon lesmoignage que
vous nous rendez de ses valleur et mérites,
comme en toute autre chose nous désirons
satisfaire à ce dont vous nous requerrez. Priant
Dieu, mon cousin, vous donner ce que désirez.
Escript à Paris, le xxx° jour de janvier 1 568.
(De sa main.) iMon cousin, je vous prie fayre
envoyer les letre patentes que vous ay envoyé,
ynsin que aviserés ou par Combault puis-
qu'il a comensé la pratique; yl me samble
que ceroyt myeulx et le plus losl; car j'é aupi-
nyon qu'il serviront et san la déclaratyon je
les euse plus tost envoyé, mes sela enn a esté
cause.
Voslre bonne cousine,
Catf.bine.
lT>fi8. — 3o janvier.
Orij;. BiH; imp. <lr Saint-Pé'lersbouig , vol. XX, f" i5.
A MOH I-II.Z
MONSIEUR LE DUC D VNJOU.
Mon filz, maynlenant que vous avez beau-
coup de ry tires, vous aurez affaire de beau-
coup de Iruchementselqui soyenl bien fidelles,
et là-dessuz je vous veulxbien adverlir comme
il m'a esté dicl que le sieur de Chavigny
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
115
a ung homme d'armes des syens, nommé Es-
tampes, filz de la Ferté-Ymbault, lequel a esté
nourry si\ ou sept ans avec le lantgrave; il
est de bonne race et vous en pourrez bien
servyr s'il parle si bien l'allemand, comme l'on
m'a dict, dont je vous prve, mon filz, d'en
parler audict sieur de Chavigny et de vous
servyr de luy, m'asseurant qu'il le fera fort
lidi'llement. Au reste, nous avons donné congé
à l.ignerolles de faire ung tour jusques cbez
lin et pour les raysons qu'il vous escript qui
sont grandes pour son bien, et il sera si peu
chez lin qu'il ne fera nulle laulte à vostre ser-
vice, pnanten cest endroict le Créateur vous
avoir, mon filz, en sa saincte garde.
De Paris, le xxx0 jour de janvier 1 568.
Vostre bonne mère,
Cateri.ne.
1 568. — 3i janvier.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, f* 18.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, la lettre que présentement vous
escript le Roy monsieur mon filz responsive
à tout le reste de voz dernières despesches,
est si ample qu'il ne me reste aucune chose à
vous dire, sinon que ayans esté très aises des
advertissemens que vous nous donnez des dép-
portemens de noz ennemys, je vous prie con-
tinuer le [dus souvent que vous pourrez et n'en
laisser eshapper une seule occasion ; au demou-
rant regarder à pourveoir, comme vous avez
faict jusqu'icy, selon que vous nous escripvez,
tanl à noz villes de dessus la rivière par où
fonl conlenance de vouloir passer nosdiclz
ennemys, ([ue à toutes autres choses requises
el nécessaires pour tousjours les travailler et
endommaiger le plus qu'il sera possible, aflin
que. quant il plaira à Dieu, nous puissions par-
venir au dessus de nos iutencions, le suppliant
cependant vous maintenir en très bonne et par-
faicle santé.
De Paris, le dernyer jour de janvier i568.
Mon filz, je vous prye de nous envoyer in-
continent mon cousin le marquis de Villars,
car estant icy et comme il aura parlé avecques
mes cousins de Montmorency, je m'asseure
que nous trouverons moyen de mectre une
bonne lin à la querelle survenue entre mes
cousins de Martigues et Méru1, vous pryanl lf
faire partir au plus tost, et cependant nous
avons adv isé de retenir encore pardeçà le sieur
de Batresse, et tandis que mondict cousin If
marquis de Villars viendra, il faull que vous
advisyez à prolonger le plus que vous pourrez
le temps préfixé auxdicts seigneurs et de Marti-
gues et de Méru de ne se riens demander, coin un ■
je m'asseure que vous sçaurez très bien faire.
(De sa main.) Mon fils, j'é entendu par mou
cousin le cardinal de Bourbon cet que luy avés
aycripl pour médire; mes que m'ayés répondu
à la letre que vous aportoit Daise de ma part,
je vous manderé mon aupinion.
Vostre bonne mère,
Caterim..
1 Celle querelle survenue entre Méru et Martigues (il
grand bruit. Le marécbal Daraville écrivait lf 30 jan-
vier au duc d'Anjou : <rje vous supplie vouloir toul faire
pour nous d'avoir pour recommandé la conservation du
droil df mon frère et désire le prolecteur de sa cause."
(Bibl. nat., fonds franc., n° i5gi8, p. i5S.) Une lettre
de Norris donne quelques détails sur cette affaire. (Ca-
lendar nf Slate papers, i568, p. 607.) Le dur d'Anjou,
de son coté, avail écril à Catherine : -Le sieur de Méru
n'a voulu aucunement entendre sans premièrement en
avoir averty ses frères et en sçavoir leur advis. De quelle
conséquence est cesle querelle en ceste année entre ces
deux maisons pour les alliances qu'il?, ont, et combien
apportera de préjudice au servie' du Roy, estant! les
ennemis si près de nous et sur le point de combattre li
! (Bibl. nat.. fonds franc., n° l5544, p. i^i.)
n<;
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
[1568. — Février.]
Ant. RiM. liât, fonds français, n" 3ar}3 . f* ^17.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, je suis ynfinimenl marrye de
vostre mal el bien déplésante de n'avoyr plus
Monsieur de Castelan pour vous le povoyr en-
voyer, afin qu'il vous fist toul le securqueje dé-
sire que ay es pour aystre bien lost guéri, cet que
j'espère que Dieu vous fayréla grase, mes que
volyez crbyre le consel des bons nie'desins et non
de tent de jeans qui n'i enlendet ryen; el Masil
que j'é piins en lieu du mien aultre, s'il vous
peult servir, encore que je l'aye mendé, re-
tene'-le; l'on m'a aseuré qu'il é dé bons et
seié bien ayse qu'i vous puyse si bien servir
que aveques l'ayde de Dieu soyés bien tost or
de tout ces maulx el ayés recovert vostre
bonne santé, cet que failli que ayspériés el ne
vous anuiés decetqueavés,car cela vousfayret
encore mal daventage, et vous asurés que le
Roy mon fils et son frère el moy en some
arusi marrys que ce c'éloil à nous-mesmes; et
nous voldrions aultent enployer pour vous
l'ayre guérir que ce s'éloyt pour un de nous et
que savons bien cornent regretés ne povoyr
ayslre ysi, cet que vous prions ne vous en
donner pouine el ne panser qu'à vous bien
guérir, car asteure ne se présanle chause au
déviés avoyr regret de ni eslre, et j'espère,
set Dieu nous veull encore fueler1 que y l'allé
contineuer cete guère, que cerés si sayn au
printemps que pourés ayslre auprès du Roy,
et en cetpendent croyès cet que vous cera con-
sellé pour vostre santé, laqucle je prie Dieu vous
donner aussi bonne que pour soui2 la désire
Vostre bonne cousine,
Caterine,
1 l;m<iei\ fouetter.
Soui . soi.
[1568. — Février.]
Aut. Bibl. nat. fonds français. n° 3j<)3. f° as.
\ MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, je n'é voleu léser partir cet
poileur, encore que par Valoy vous aye escript,
san vous l'ayre cet mol pour vous dyre que,
suivent cet que vous ay dejeà mendé, qu'il me
semble que ne sariés mieulx l'ayre que de vous
\enir hacbever de guérir à Paris au cerés el
mieulx secoureu en voslie maladie et Iroverés
de milleurs medesins; et, set y somes encore,
metron pouine de vous y ayder à recouver
vostre sente, cet dejeà ne l'avés telement re-
coverle que vous soyés en chemin pour aler
retrover l'armaye au m'aseure, veu cet que
vous avés mendé, queynconlinenlrclournerés;
et je m'aseure que y servîtes; el mon fils, cet
jouant, corne yl nous lia mendé, qu'il sache-
minoyt pour le fayre, cera bien ayse de vous y
trover el vous prie me menderdc vostre santé
et se croyrés mon consel, cet n'estes encore
guéry, car ayslent sain , cet que je prie à Dieu,
vous cervirez encore plus au Roy et cet
royaume, cet que me guarderé \ous en dire
daventage, sinon vous prier de vous aseurer
que en cet que auré dé mien u'auré jamès
une milleure parente ni amie que
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — 1" février '.
Ilibl. nat. fonds français , n° Stfi£ . P 65 r\
A MADAME MA TARTE
MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE.
Ma tenle , la néceaité des afayres con-
1 Une lettre de Cbaries IX nu duc d'Anjou donne
la date exacte de celle-ci : «Je vous veulx hien
advertyr roume j'ay présenlement faicl nue dépcsche à
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS.
117
traynt le Roy vostre nepveu de vous ayscripre
el vous prier de recevoir au château et vile de
Monlargis les sieurs de Chavigny et de Lose
aveques la cavalerie qui est nécesavre pour
la guarde du pasage de ses ennemis, car il
n'è question seulement de la ville, mes de
quatre lieu à Tailleur, qui ayt cause qu'il vous
en escript, vous prient voulouir venir au \si
au à Fonlaynebleau, au en quelque aultre en-
droict qui vous plèra chausir; car y ne vol-
droyl moyns [fayre] pour vous qu'il l'avroyt
ma tante Madame de Ferrare pour l'advertir coume ayant
considéré l'importance de Monlargis pour le passaige des
ennemys, je vous ay mandé et ordonné vous assemer le
premier dudict passaige et d'y envoyer des gens dedans
et d'aultant qu'elle ne seroit pas bien là parniy tant do
jens de guerre, je la prye et conseille de se relyrerou
à Fontainebleau ou au Iiois de Vincenncs ou tel autre en-
ilroict qu'elle vouldra enoysir de Paris. Ce premier jour
de février 1 568.D ( Bilil. impér. de Saint-Péleisbourg,
vol. a i .) Voici ce que le duc d'Anjou écrivit à la duchesse
.m reçu de cette lettre (Orig. , Bibl. nat., fonds français,
3ai8, f° 7&) : <t Madame ma tante, suyvaut ce que je vous
ay escript par le sieur de Croyset que j'ay envoyée devers
vous sur l'advertissement que j'avois eu que noz enne-
mis se vouloient emparer de vostre ville de Montargis,
j'envoye présentement le cappitaine Bonavic avec huict
l'oinpaignies de j j. • r « — de pied auquel j'ay commandé de
se mettre et loger dedans ladicte ville en attendant les
autres forces que je y envoieray bientost, vous priant de
commander à vosdicls sulijeclz de les recevoir el les
accomoder de ce donl ilz auront besoing, d'autant que
c'est pour la garder en l'obéissance du Roy mon sei-
gneur et frère et pour la conservation de la vie et biens
des liabitans d'icelle; ce que je m'asscure, pour le grand
zèle, dévotion et affection que vous avez toujours eue
tant à lVndroirt du Iîoy que au bien de cesle couronne,
vous aurez très agréable et ne vonldriez que par faulle
d'y avoir pourveu de bonne lieure et mvs la garnizon
qui y e-i nécessaire nosdicts ennemis s'en emparassent;
qu'est tout ce que j'' v ous escripvray pour le présent que
de prier le Créateur, Madame ma tante, vous donner en
très bonne santé très longue et très heureuse vie.
- Escript au camp de Troyes, le un' jour de février 1 558.
"Votre très humble et obéissant nepveu,
«HmaT.&
pour la i-oyne sa grent et s'aseuranl de
l'amour que lui portes et à ses afayres, yl s'as-
seureque ne fayrésdificultés,veuconbien \ luv
ynporte et le mal qui l'y en pourov t avenir, cet
vous en l'ayrés dificultes; et après cet que vous
enn escri[)l el vous en mende par ce jeanlil-
liomme yl seroyt superflus de vous en dire
par la pre'sanle daventage; qui sera cause
que l'ayrès fin, prient .Noslre-Seigneur vous
donner el à nous loul cet que nousavst néces-
sa\re.
\nslre Iim'n cnlvèrenieut bonne nyepse.
Cil brine.
1568. — 2 février.
(trig. Bibl. imp. de S;iint-Pi-lersbourg, vol. XX I
A MOH FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon lilz, s'aclieminant ces jours-cy mon
cousin le Prince-Dauffin vers son gouverne-
ment pour les occasions qui s'offrent el dési-
rant qu'il soit accompaigné de quelques per-
sonnaiges d'expériance et congnoissans les
adresses du pais, comme peut faire le sieui
de Chantemesie, qui est par deçà, lequel le
Roy monsieur mon (ilz et mov avons adrisé
v envoier el à ceste fin vous en advertir par
ce courrier exprès et vous prier de renvoier
incontinent par deçà la compaignie dudict
sieur de Chantemesle, qui est demourée au
camp, et icelle renforcer le plus que vous
pourrez; et oultre envoierés aussi le capitaine
Lambert, prévost de mon cousin le mareschal
de Cossé, avec ses archers pour accompaigni i
mondict cousin le Prince-Dauflin et servir en
cesle occasion, les faisant inconlinaiil ache-
miner icy, à ce qu'ilz en puissent partir mer-
credy prochain avec mondict cousin: sut
quoj n'estant la présente à aultre lin. j»
lis
LETTRES DE CATHEIUNE DE MÉDIG1S.
priera] Dieu, mou filz, vous a\oir en sa 1res
saincle et digne garde.
Escript à Pans, le ncjour de lévrier 1 568.
Vostre lionne mère,
Caterine.
15U8. — 3 février.
H !•■. Hibl. n;il. Gonds fonçais, n* 1597», f 65.
A MONSIEUR DE LA FOREST '.
Monsieur de la Fores! , j'avois receu une
dépesche de vous ung peu auparavant que fust
arrivé le gentilhomme escossois, frère du
roule de Rôles '-, et depuis son arrivée j'en ay
eu deux autres des x° et \inl-qualriesme du
• Bochetel de LaForest.
J La Forest écrivait au Roi le a février précédent :
-Il est arrivé icy ung gentilhomme du comte de Moray
nommé Elpheston envoyé par luy devers ceste royne
soubz coulleur de luy l'aire entendre ce que a esté faict
à ces derniers Estais d'Escosse, desquelz mesmes il
a apporté tous les actes couchez par escript, et luy faire
trouver bon ce que y est passé, principalement touchant
le faict du meurtre du roy, pour lequel la royne, comme
en estant convaincue, a esté condamnée à perpétuelle
prison et la garde de sa personne baillée à Ledinthon ;
ninis j'ay entendu que la principale occasion de sa venue
est pour faire ung temps résidence auprès de ceste royne
et pratticquer quelque plus étroite alliance entre les deulx
royaulmes, faire asseurer le prince d'Escosse de la pro-
chaine succession à ceste couronne, avecques condition
que ledict prince tiendra la couronne qu'il a mainlenant et
le régent son gouvernement soubz la protection de ceste-
dicte royne. Par cecy et par quelques propoz que j'en
ay ouys il semble bien que ledict régent et les aultres
seigneurs qui sont auprès de luy ne se tiennent encores
pas beaucoup asseurez de leur gouvernement et craignent
qu'on rie leur remue mesnaige ou dedans ou dehors. Les
deulx, qui avoienl esté condamnez pour le meurtre du roy,
comme j'avoys escript, ont depuis esté exécutez, assa\oir
pendirz et puis bruslcz.» (Bibl. nat., fonds français,
n° 15971, p. 60.) Voir dans le même volume, p. G8 , la
lettre de Marie Stnart à Elisabeth pour se plaindre des
Irailenients qu'elle subit, et la supplier de s'opposer à In
tyrannie de ses sujets. (CI. Labanoff, II, 67.)
présent. Sa venue par deçà cl le langage qu'il
lenoit me fist douter du comuiencemenl
quelque chose de luy autre qu'il ne m'a faicl
paroistre. Depuis, ce soubzpçon auquel nous
ont conduietz les troubles présents ayda beau-
coup à m'augmenler la mauvaise opinion que
j'ay tousjours eue et non sans cause de ceulx
de ceste nation, et sans le sr de Lignerolles
qu'il avoit cougneu en Escosse et duquel il di-
soit avoir receu beaucoup de courtovsies et
honnestetez, qui tesmoigna la bonne volonté
et l'affection qu'il porloit au service du Roy
monsieur mon filz, je l'eusse Vnalaisémenlouy
parler, joinct que l'occasion de son voiage
n'estoit fort à propos pour nous induire, main-
tenant et pendant les troubles ausquelz nous
sommes, à entreprendre quelque chose pour
la deffence d'aultruy, attendu que c'est tout
ce que nous pouvons faire de résister à ceulx
qui nous offensent, lesquelzsont devant nous
mesmes, et regarder à guérir la pla\e qui nous
touche de plus près que ne faict celle d'autrm .
Bien lui ay-je vouleu faire entendre et con-
gnoistre la bonne volunté que le Roy monsieur
mon filz porloit à ladicte royne sa seur el
semblablement à tous ceulx qui monstreronl
l'aymer et la vouloir servir et la favoriser en
l'aflliction en laquelle elle est pour le présent,
mais que de s'emploier pour elle d'aullre façon
il estoit bien malaisé, comme il sçavoil très
bien que le Roy mondict filz, encores qu'il
eut la volunté la milleure du monde, eusl
aucun moyen de le pouvoir faire. Sur cela,
il s'en retourna avec ceste responseet emporte
quelques lettres qu'il a demandées, une
adressée au gouverneur de Doinbailon ,
l'aultre à celuy qui commande à la frontière
d'Escosse et trois ou quatre autres de créance
à ceulx à qui il les vouldroit distribuer. Il
vous comptera en passant quel traitement il
a receu icy et s'il est content de ce que l'on a
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.
no
laid pour luv; et encores que cola ne serve de
beaucoup, si ne laisseray-je de le faire sonner
bien hault en Escosse et par ce moyen donner
plus de cœur à ceulx qui se sont tousjours
démonstrez bien affectionnez à cesle cou-
ronne; el quant au particulièrement à ladicle
la royne, il doit apprendre, passant en An-
gleterre, beaucoup de choses concernans noz
troubles, desquelles vous m'adverlirez aussi
tost qu'il les vous aura dictes, comme je lui en
ai donné chargé, affin d'y pourvoir, s'il y avoit
chose qui nous importait. Par les deux der-
nières des voslres au Roy monsieur mon fils
j'ay veu certaines particularités desquelles je
suis très aise et de la bonne volunte' de la
royne d'Angleterre envers nous. Je m'aseure
qu'elle continuera, si elle est bien sage, car
elle est en danger d'estre traictée de mesme
façon que nous, si elle ne prend garde à ses
affaires. Je suis bien de son opinion quant à
la paix, quelque bruit que on ayt voulu faire
encore au désadvanlage du Roy monsieur mon
filz et de moy, que je me suis acheminé tout
exprès au camp. Elle se peult asseurer que
je ne la rechercheray jamais que ce soit avec
loul l'avantage du Roy mondict seigneur et
filz que je pourray et son entière réputation,
car il n "\ a rien en ci; monde que j'aye en plus
grande recoumaiidalion , ny qui me soit si cher
que est son honneur. Aussy ne lui conseille-
rai-je jamais d'estre si peu miséricordieux
envers les siens que, toutes et qualités fois
qu'ils voudront retourner en sa bonne grâce,
avec le devoir desubjelz envers leur souverain,
qu'il ne les doive recevoir. C'est une résolution
qui me semble si belle que ebascun nous
devroyt ayderà l'exécuter; mais, Dieu mercy,
jusipies if y nous en sommes meslés tous seuls;
aussi ii'oublirons-nous pas défaire noz affaires,
quand l'occasion se présentera telle que nous
!<■ désirons; ci ;m commencemenl dea troubles
quant au sieur Desguières, duquel mesmes
nous eusmes nouvelles qu'il estoit à Boul-
logne et ne sçavions que panser d'aultanl que
de jour à aultre il y arrivoit fort gentilz-
hommes des Pays-Bas, toutefois depuis, avant
sceu qu'estoit passé en Angleterre, nous avons
pansé qu'il n'esloil là venu que pour la com-
modité dudict passage, ne pouvant demeurer
en Flandres; n'en ayant jamais cru aultre
chose que ce que on doibt d'un sage gentil-
homme qui n'eust pas voulu rien entreprendre
au préjudice du service du Roy monsieur
mon filz sans une occasion, dont vous le pou-
vez asseurer de ma part et du Rov mondict
fils et luy baillerez une lettre que je lui
escriptz et sera l'endroit où je prierav Dieu.
Monsieur de la Forest1, etc.
1568. — S février.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n'1 ao539 . p. 1.
V MONSIEUR JULIEN DELBÈNE,
UIEVAUER SE[lVA>T DE MADAME M* SEIR L\ U I h ', I \\llln.
D'Eïbene, suyvant ce que le Rov monsieur
mon filz vous escript présantement, vous re-
garderez, si tost que vous serez arrivé à L\on
avec les cm escus du prest de mon cousin le din-
de Florence dont nous avons fa ici estât pi mi
partie du paiement de nostre armée durant ce
présent mois de février, de les consigner et
faire délivrer au président de Birague pour
estre envoyez à Dijon quant et l'autre grosse
partie que nous luy avons ordonne1 y faire
achemyner, s'ilz sont arrivez à temps ou bien
de les envoier après, afin d'estre de là tenus
à nostredicte armée au plustot que faire se
pourra pour lediet paiement d'icelle el nous
' Une minute de Chatli-s IX accompagne celle-ci; il
siynnle à La Forest une levée de quatre mille reitret
faite par la reine d' Angleterre en Allemagne, el il le prie
d'y avoir IVil. ( Itihl. nat., fonds franc., n" l5q7 1 , p. 6/i
'20 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
advertissez incontinent en quelles espèces ilz
auront esté fourniz. Priant Dieu vous donner,
d'Elbene, ce que désirez.
Escripl à Paris, le 1111° jour de février 1 5G8.
Catkrine.
robertet.
| que pour prier Dieu vous donner, mon filz.
ce que désirez.
Escript à Paris, ie vc de février i568.
Voslre lionne mère,
Caterixe.
1568. — 5 février.
Irig. ISibl. imp. rie Sainl-Pétersbcrurg, vol. XX, f* a5.
A MO\ F1I.Z
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, j'aceompagneray de la présente
relie que le Roy monsieur mon filz vous es-
cripl présentement1 quant à envoyer le conte
il'1 Vanladour'2 en Lyonnois, Languedoc,
Daulphiné et Provence avec sa compaigniede
gens d'armes, espérant qu'il ne nous sera
inutile de cecoslélà; pourquov vous lui ordon-
nerez de s'y en aller, en le licenciant avec sa-
dicle compaignie, ainsi que le sieur Roy mon
filz vous escripl par sadicle lettre, à laquelle
n'ayant aultre chose à adjouster pour ceste
heure je ne vous feray ceste-cy plus longue,
\01ci la lettre de Charles IX : t-Mon frère, j'ay ad-
visé que pour estre mon cousin le conte de Ventadour
grand seigneur et avoir de bons moyens et crédit es peys
'le Lyonnois, Languedoc, Daulphiné et Provence, il sera
pour servir grandement en ces quartiers là à la réduction
en mon obéissance des villes que reulx qui portent les
armes contre moy y occupent, ayant toute bonne intei-
ligence avec les gouverneurs et lieutenants desdictes pro-
vinces. A ceste fin y luy escriplz présentement qu'il s'y
en aille avec si compagnie d'" gendarmes et désire que
vous le luy ordonniez ainsi, x (liibl. imp. de Saint-Péters-
bourg, n° ai.)
Gilbert de Levis, troisième du nom, comte et
duc (1578) de Ventadour, pair de France (i5Hg), gou-
verneur du Limousin (1,571), puis du Lyonnais, Forez et
Beaujolais, mort à la Voulle en t5o,l.
1568. — S février.
Orig. Bibl. imp. ili? Saint-PéUrsbourg , vol. XXV. f° a4.
A MO> FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, le sieur de Batresse ' envoyé par
devers vous ce présent porteur pour vous faire
ses excuses d'une faulte qu'il n'a pas faicte, s'il
ne s'en estoit retourné vous trouver; car nous
l'avons retenu par deçà contre son gré pour les
raysons que vous entendrez de luy. Au reste je
vous envoyé une lettre que nous avons faict
dresser et envoyer pour toutes les provinces
pour l'occasion que verrez; j'estime qu'elle ser-
vira et seray bien ayse d'en avoir voslre advis el
que le contenu d'icellc soyt entendu par le
camp. Vous nous envoyerez aussi le double de
la publication des monstres de la gendarmerye
que vous avez faict faire au camp, affin que
selon icelles nous facions par deçà publver les-
dictes monstres, pryant le Créateur, mon filz,
vous avoyr en sa saincte et digne garde.
De Parys, le v° jour de febvryer 1 568.
Caterine.
1 Charles IX écrivait le 3 février au sujet de Ba-
tresse : ttMon frère, je vous escrivis hier pour faire
venir par deçà la compaignie du s' de Batresse, atlin
de t'cnvoyer en Touraine avec mon cousin le Prune
Daulpliin , et pour ce que j'ai entendu que pour estre
la compaignie bien forte, vous pourriez faire diffi-
culté la laisser acheminer, je vous en ai bien voulu es-
crire ce petit mot pour vous prier, si tant est que vous
vouliez retenir par delà auprès de vous ladicte compai-
gnie, de faire acheminer au lieu d'icelle la compaignie
du s' de Mortemart le jeuue.i (Bibl. imp. de Saint-
Pétersbourg, loi. ai.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
121
1568. — 6 février.
Ong. Bibi. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX. f- 96.
A MON F1I.Z
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je vous ay bien voulu advertyr de
l'ordre que l'on a donné pour la conservation
de la ville et chasteau d'Angers et pays
d'Anjou, qui est que, ayant sceu la malladye
du sieur de Vasse, et le désir qu'il a de se
relyrer chez luy, nous avons advisé de com-
mectrc la charge tant de ladicte ville et chas-
teau que dudict pays d'Anjou au sieur de
Brezey, luy ayant envoyé le pouvoir nécessaire
pour \ commander et assembler à cest effect
la noblesse dudict pays auprès de luy, en-
semble toutes les forces de cedict pays, et
pense que, estant ledict sieur de Brezey
dans cedict pays, il le maintiendra en toute
seureté pour estre bien saige et advisé et bien
expérimenté en telles choses, et sur ce, mon
filz, je prie le Créateur qu'il vous ayt en sa
saincte et digne garde.
De Parys, ce vi"jour de febvrver 1 568.
Vostre bonne mère,
C.VTEB.INE.
[1568. — 7 février. j
tut. Bibi. nat. fonds français. n° 3ao,3 . f* 3t.
A MON COUSÏfl
LE DUC DE NEMOURS ET DE GENEVOYS.
Mon cousin, du Pilet vient d'ariver qui
m'a balle vostre letre et cet que me mendés
que mon fils ha envoyé les patentes au sr de
Torses1. Aluye2à qui je avèsfayst fayrela dé-
pesche, m'a aseuré que ce n'et pas celés que luy
avés commendé vous envoyer pour Conbaull
et que yl i a quatre jour que vostre couryer
' Torsay.
' Florimond Robertet, e* d'Alluie
CaTUEBI>ï ut MÉDICIs. — m.
partit à qui yl a balle lédiste letre patentes et
euneletreà Conbault de moy. Si bien je panse
que asteure vous les devés avoyr eue, et vous
prie qu'il y aile, car pour la Rochelle1 y n'an
seront pas plus glorieulx, car Monsieur de
Monluc la desteure reprinse à cet qu'il nous
a mendé. Je panse qu'il ayst dedans et ceulx
qui avoynt asiégé Bloys s'an sont retirés'2 si
bien que j'espère qu'i ne fayron pas tous cet
qu'il voldronst, de quoy je prie Dieu de vous
donner cet que désirés.
Vostre bonne cousine,
Caterinb.
1568. — 9 février.
Orig. Bibi. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX , f° ao.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je ne puis riens ajouster à la des-
pesche que le Roy monsieur mon filz vous
faict présentement, si n'est vous pryer de la
suivre de point en point et que le plus sou\ent
qu'il sera possible nous ayons de voz nou-
velles, pryant le Créateur, mou filz, vousavo\r
en sa saincte et digne garde.
De Parys, le ixcjourde febvrver 1 568.
(De sa main.) Mon fils, Cornelio Fiesque
vyent de venir de Provense qui dist qu'yl a
trové dé trouppes de l'avanguardc des en-
nemis auprès de Chatillon et pour se avisés
d'estre bien averti; car vous voyés que yl sont
bien louyng; yl dist ledist Cornelio que \l
1 Voir l'ordre de Charles IX donné à Moulue tou-
chant le siège de la Rochelle qui fut entrepris saris
succès. (Bibi. nat., fonds français, n i.Vv'i'i, f 1H7 el
suiv.)
- La Reine se faisait illusion, car le romte .Martinengo
écrivait le même jour au Roi que la place s'était rendue
et qu'il s'était retiré a Amboise qu'il espérait défendre
vigoureusement. (Ibid., f° 193.)
il
HttltNiail VATlOIltl
122
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
tenel depuis Montargis tou6 les villages jus-
que* à Nevers sur le chemin d'Ausere, et que
yer nu matin yl vist enlrcr dan Chatillon, au
y falli d'estre prins, sans sinquante chevaulx
et qui ni avoyt que trente bons chevaulx, le
reste arideles, et que Monsieur l'amiral yl
devoyt arriver ce souyr. Avises cet (|ue devés
fayreetquel chemin devés prendre, puisqu'il
sont dejeà à Chatillon et nous mendés vostre
résolution.
Vostre bonne mère,
Caterine.
I 56S. — 10 février.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX , f il.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, ce gentilhomme présent porteur
vous dyra en quel lieu est le duc de Saxe '
avec ^es trouppes, qui sont plus advance'es que
nous pensions, debvant ledict duc arriver au
lieu de la monstre dans quatre jours, et cella
estant, son argent de sa monstre, bien qu'il
soyt tout prest, ne pourra estre si tost à eulx
pour ce que nous ne faisions pas estât qu il se
1 Le i" février Charles IX avait écrit au duc
d'Anjou : ttLes forces du duc Jehan Guillaume sont prestes
à passer bientost, et me donne avis le maréchal deVieil-
leville qu'il a passé chez le comte Palatin son beau-père ,
chose que je ne trouve guère bonne pour l'opinion qu'il
tient semblable à celle de sondict beau-père et l'affinité
qui est entre eulx deux et grande alliance. Je ne sçay s'il
auroit passé par lesdicts lieux pour négocier quelque
chose que me peult apporter préjudice et plutost faveur à
nos ennemis que à raoy de secours. C'est une chose à
quoy je vous prie de penser et avoir l'œil quant ledict
sieur sera venu, défaire prendre garde à luy etmesmes,
s'il estoit possible, faire quelque chose de bien avant son
arrivée, pourveu que ceulx de Bassompierre et du Rhin-
graO soient avec vous qui ont assez bonnes troupes pour
nous apporter beaucoup de: commodité et de secours.'!
(Bibl. imp. de Saint-Péteisbourg, n" ai.)
deust tant avancer; et, ayant entendu cesle
nouvelle, nous luy escrivons par cedict por-
teur et le pryons de se haster, l'assurant que,
entrant au pays il trouvera son argent de la
monstre; mays d'aultant que vous jugerez
tnieulx que nous le lieu de la monstre et b1
chemyn qu'il fauldra qu'il tyenne, nous luy
escrivons que vous le luy manderez par cedict
porteur, dont je vous prye bien fort, et pour
l'escorte nécessaire pour la conduicte des de-
nyers vous sçavez qu'il fault qu'elle vyenne
de vous et par ainsi mandez-nous incontinant
quel ordre vous y aurez donné pour faire partir
incontinant ledict argent sur l'advis que nous
manderez de ladicte escorte et considérerez,
mon filz, que ledict argent ne peult faire que
six lieues par jour; pour ainsi ayant eu de voz
nouvelles le faict partir sous la conduicte de
ladicte escorte, ledict argent, aura huit jours
de temps; et pour éviter que ledict duc de Saxe
ne perde temps, mandez-luy au bout desdietz
huit jours et luy assignez plus avant au pays
le lieu de la monstre, alïïn que luy et l'argent
y arrivent en mesme temps et mesmejour, et
n'atreslez poinct ce porteur; pryant le Créa-
teur, mon filz, vous avoyr en sa saincte garde.
De Parys, le x" jour de febvryer i568.
(De sa main.) Mon fils, ne retardé cet pour-
leur et fayle le yncontinent partir. Envoyez
nous ung courrier volant.
Vostre bonne mère,
Catekixe.
1 568. — i o février.
Orig. Bibl. imp. de Saiot-Pétersbourg . vol. XX , f* sa.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, vous verrez par la lettre que \ous
escript le Roy vostre frère comme il a délibéré
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.
123
d'envoyer mon cousin le mareschal de Cossé
en Poictou et en Anjou pour le service qu'il
en espère tirer, estant aymé et congneu au
pays, et pourtant il sera bon qu'il vienne le
plustost qu'il luy sera possible, aflin que le
service du Roy monsieur mon filz n'en soit
aucunement relardé, et vous verrez aussy ce
qu'il vous esrript touchant les autres particu-
larités, qui me gardera de vous dire aultre
chose, priant Dieu, mon filz, qu'il \ous ayt en
sa garde.
De Paris, le xe février 1&68.
( De sa main.) Mon fils , vous voyre' cet que
le Roy vous mende pour ce coûté de Poetu '
et la Rochelle et requiert eune grende dili-
gense; pour se envoyé yncontinent le maré-
chal et sans délay. Chemerault est arivé qui
m'a balle vostre lettre; ne vous en mesté en
pouine, car j'espère que cerés si sage que vos
afection ne vous fayront aublier cet que devés
hà
Vostre bonne mère,
( Iaterinb.
1568. — 10 février.
Orig. Bibl. imp. de Sainl-Pélersbourg. vol. XX , P s3.
A HOD FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je vous envoyé l'argent pour le
paiement du duc Jehan Guillaume de Saxe,
auquel j'ay faict bailler escorte pour le mener
jusques au camp tant seullement, d'où je
vous prie que vous luy en faictes bailler autre
si bonne et si seure pour le conduire jusques
au lieu que vous luy aurez assigné pour sa
monstre-, suivant ce qui vous en fut escript
1 Poetu, Poitou.
* Le duc de Saxe n'arriva que le 0 mors à Relliel, lieu
qu'il avait désigné pour faire sa montre. Voir à ce sujet
hier, qu'il n'en puisse adveuir aucun inconvé-
nient, priant Dieu sur ce, mon filz, qu'il vous
ayt en sa saincle et digne garde.
De Paris, le x" jour de IVbvrier 1 568.
Présentement Sauzay est arrivé par lequel
je vous feray response cest après disner.
Vostre bonne mère,
Caterise.
1568. — i3 lévrier.
Orig. Bibl. ioip. de Saint-Pétersbourg , vol. \\, f" 37.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, vous estant satisfaict par la lettre
que le Roy monsieur mon filz vous escript
présentement au contenu de celles que nous
avons receues de vous jusques à présent, il ne
me reste à vous y adjouster aultre chose,
synon que nous trouvons bon voz délibérations
sur les logis et département de l'armée, selon
que le nous avez mandé, en actendent l'arrivée
des reystres pour aller cereber les eunemys
de plus près, ayant esté bien ayse de la dé-
pescheque avez l'aicte à Ranes allant au devant
du duc Jehan Guillaume de Saxe et ses
reystres, afin qu'il n'y ayt chose qui les em-
pesche de s'advancer; priant Dieu, qu'il vous
ayt, mon filz, eu sa saincte et digne garde.
A Paris, le xin'jour de febvrier 1 568.
Vostre bonne mère,
Caterise.
1568. — l3 février.
Orig. Bibl. imp. du Saint-Pétersbourg, fol. XX , f* 3a.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je viens d'estre adverlye que ce
dans le n" i5565 du fonds français, p. 3o. une lettre
de Caslelnau de tfanvunère, et une lettre de Pasquiei
à Catherine datée d'Attigny, le 6 mars. (IbiJ., p. 34.)
16.
ÏU
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
jourd'huy se sont veuz passer bien cens, ou
six vingtz chevaulx qui venoient de Louvre '
en Parisis et prcn oient le chemin vers Beau-
mont sur Oyse, qui est cause que je vous
veulx bien dire que vous faictes prendre garde
à la seureté de l'argent desreistres, qui vous
fut hier envoyé, à ce qu'il n'en advienne aucun
inconvénient, priant Dieu, mon filz, qu'il vous
ayt en sa saincte et digne garde.
De Parys, ce un' jour de febvrier i568.
Voslre bonne mère,
Caterine.
1 568. — i lx février.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX , f° 98.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je vous prie, suyvantce que nous
vous avons escript cy-devant, que vous faciez
achemyner les compaignyes du sieur de Mati-
gnon , car sans celia il ne peult partir d'icy et il
est despesché pourchose de très grande impor-
tance. Envoyez aussi avecques ladicte compai-
gnye les compaignyes de Bouille et de Viller-
moys, pour ce qu'il les fault envoyer en Nor-
mandye. Au reste, en faisant le norhbre des
chevallyers de l'ordre, vous le baillerez aussi
aux sieurs des Boches-Bariteau et de Saint-
Mourys, à qui le Boy mon filz l'a accordé,
priant le Créateur, mon filz, qu'il vous ayt en
sa saincte et digue garde.
De Paris, le xinr* jour de febvrier 1 568.
Vostre bonne mère,
Caterine.
1 Lonvres, commune du canton Je Luzarthe?, arron-
dissement de Pontoise (Seine-et-Oise).
1568. — i4 février.
Orig. Archives d'Angers , Registre des conclusions . RB 3i, f* 180.
A MESSIEDRS
LES MAIRE, ESCHEVINS, BOURGEOYS,
MANENS ET HABITANS
DE LA VILLE D'ANGIEBS.
Messieurs, vous verrez ce que le Roy mou-
sieur mon filz vous escript touchant l'ordre
qu'il avoit jà donnée pour la seuretté de vostre
ville et de voz personnes et ce qu'il a envoyé
au sieur de Vassé pour y pourveoir, ainsi que
j'estime qu'il aura jà comniancé à faire, dont
je ne vous feray aultre redicte, synon pour
vous prier continuer à estre au Roy mondict
fils aussi bons et fidelles subjeclz que vous
avez esté par cy-devant, et soyez asseurés
qu'il ne mectra pas en oubly le debvoir que
vous presterez en son endroict; priant Dieu,
Messieurs, vous avoir en sa saincte et digne
garde.
Escript à Paris, ce xime jour de février
i568.
Caterine.
De Neufville.
1568. — i5 février.
Orig. Bibl. imp. de Saiut-Pé'tersbourg, vol. XX, f° 29.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, j'ay esté bien ayse d'entendre
par le sr de Carnavallet l'ordre que vous avez
donné pour empescher tous les passaiges,
rompre les pons, garnir les villes qui sont sur
les rivières et garder que nos ennemys ne nous
puissent venir trouver icy, avant que nous ayons
de quoi leur faire teste, mesmes comme les
Suisses doibvent estre demain à Villeneuve-
Saint-Georges et que le sieur Lanssac nous doibt
venir veoir devant et le régiment du sieur de
Thoré, qui est ce qui peut se faire pour nostre
défense. Neantmoing, ayant pareillement esté
advertye par ung courrier qui vient du costé
de Vallery que le prince de Condé couche
aujourdluii à Fontainebleau, je n'ay voulu
différer de le vous mander, d'aultant qu'il
me semble qu'il est à craindre qu'ilz ne
gaignent les trenehées que nous avons faict
renouveller sur- les anciennes qui furent faicles
aux troubles derniers du costé du faulxbourg
Saint-Marceau et Saint- Victor et je vous prie
faire advancer lesdictes forces et que nous ne
puissions estres surprins. Lesdictes trenehées
ne ont esté faictes si grandes et pour ce elles
ne sont de si grande garde. Voilà tout ce que
je vous puis mander pour ce soir, vous priant
de rechef faire haster lesdictes forces, et je
prieray Dieu, mon filz, qu'il vous ayt en sa
saincte garde.
De Parvs, le xve jour de février t5G8.
Vostre bonne mère,
Caterine.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS. 125
cedict courrier toute l'infanlerye françovse,
afKn que nous puissions garder les tranchées
que nous avons faict faire et nos faulxbourgs,
priant Dieu, mou filz, qu'il vou9 ayt en sa
saincte garde.
De Paris, ce xvm° jour de février 1 568.
(De sa mai».) Avisé aveques les capytaines
cet que aurés à fayre d'y venir vous mesme,
lésant bien porveu Meleun et Corbel, au set1
demeurés au vous aystes, car san jean de pié
je ne se set'2 sériés seurement.
Vostre bonne mère,
Catebinb.
1568. — 18 février.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, f ' 3 1 .
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, depuis nia lettre escripte, j'ay
encores esté advertye par ung homme d'armes
de la compagnye du sieur de Thoré qui a
esté avecques les ennemys, qu'il les a laissés
à Noisy ' et estoient huit cens chevaulx. II est
à croire que le reste de leur armée les suit,
d'aultant qu'ils ont faict faire, ainsy que j'ay
entendu, provision de vivres en maisons de
particuliers pour venir devant ceste ville;
ce que estant, je vous prie nous envoyer
avecques les Suisses que nous mandons par
1 Noisy-sur-ÉcoIe (Seine-et-Marne).
1568. — 18 février.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg , vol. XX. fJ 3o.
A M0> FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je vous envoyé ce courier qui vous
dira des nouvelles qu'il a aprinses allant porter
une lettre aux baron de Charny et capitaine
Jacques; ayant advisé de vous le dépescher
pour vous prier de vouloir advertir et haster
ledict baron et ses troupes avec ledict capitaine
Jacques, affin qu'ils se mectenl dedans Chartres
et leur mander le chemin qu'ils doivent te-
nir, escripvant présentement au sieur de Méru
qu'il fasse advancer les Suisses pour garder
noz faulxbourgs de ceste ville, priant Dieu,
mon filz, qu'il vous ayt en sa garde.
De Paris, ce xvm' jour de février 1068.
(De sa main.) Cet pourteur aytoit si ayfroyé
que nous pensions qu'i feuset déjeà au fou-
burs3. Je vous prie, envoyé quelqu'eun vo\r
si di vray; car je croy qu'il a eu peur san
propos et nous mendé à vostre levé cet que
1 Au set, ou si.
* Ne se set, ne sais si.
3 Nous pensions qu'ils fussent déjà au faubourg.
1^6 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS
en n'est, afin que celon cela nous yron ou
non.
Vostre bonne mère,
CaTBRINE.
[1568. — 21 février '.]
\ui. Bîbl. imp. de Sainl-Pélershourjï, vol. XX. f4 i.
I
1568. — 18 février.
Copie transmise par M. Je Merval.
\ MONSIEUR DE SENARPONT,
i HEVA1.IF.R I>E 1.-OHDR8 DC ROY SIOSSIEL'R BIOS FILZ .
ET SOS LIELTES.OT Al COL VEE?i EMLM D5 HCàRDTE.
Monsieur de Sénarpont, ayant communiqué
au Roy monsieur mon filz la lettre que vous
m'avez escriple du xiuie de ce pre'sent moys, il
vous a voullu escripre celle qui va avecques
la présente, affin de vous donner asseurance de
la bonne vollunté et affection qu'il vous porte,
el de ma part je vous prie de ne vous mal con-
tenter d'aucune chose qui se l'ace et considérer
que la saison nous contraint à les faire, estans
îles cartes ainsy brouillées comme elles sont,
prenant contentement sur le bien que le Roy
mondict filz vous veull et l'envye que j'ay de le
y entretenir, d'autant que je sçay que vous le
méritez pour les services que vous avez faietz à
ceste couronne et estre asseuré que, ces
troubles passez, se restabliront les choses au
contantement des gens de bien et de telle
sorte que vous n'aurez occasion de vous
plaindre. C'est tout ce que je vous escripray,
vous satisfaisant le Roy mondict filz sur ce que
vous m'avez mandé, qui a esté publyé en Pi-
cardye. Priant Dieu, Monsieur de Sénarpont ,
vous avoyr en sa garde.
Escript à Paris, le XVIIIe jour de febvrier
i568.
De Neufville. Catbbine.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU,
Mon fils, venés demayn au malin diner à
Villeneuve-Saint-Gorge pour retourner cou-
cher à Meleun; et ausdict Villeneuve-Saint-
Gorge vous Lroveré le Roy vostre frère et mo\
et vostre frère et seur, et feusié veneu [en
sete] 2 ville, mes l'ennemi vinst pour vray à
Chastres; car lost asteure est veneu eun jean-
tilhommequi a esté jusques asteure prisonier,
qui nous en a aseuré et d'aultre chause que
vous conteron demayn, sy plest à Dieu.
Vostre bonne mère,
Caterine.
[1568. — 21 février.]
<»ri(j. Archives île la wlle de Chartres . anciens registre» des échevin
t. I. p. 638.
A MESSIEDRS
LES BAILLY, LIEUTENANT, AVOCATS,
PROCUREUR, MAIRE, ESCHEVINS
ET HABITANS
DE LA VILLE DE CHARTRES.
Messieurs, vous verres ce que le Roy mon-
sieur mon fils vous escrit3, et d'autant que outre
qu'il est très nécessaire pour son service que
vous receviés toutes les compagnies qu'il vous
envoyé pour la garde et seureté de vostre ville,
je vous ai bien voulu particulièrement escrire
la présente et prier de ne faire faulte de satis-
faire à ce qu'il vous mande el considérer le
tort que vous vous fériés de ne lui pas obéir
1 On the a 1 tbe King and Queen mortier dined witli
Monsieur d'Anjou. (Calendars 0/ Stale papers, 1 568-
t56g, Norris to the Queen, p. 4 18.)
1 11 y a ici une déchirure.
1 Voir Merlet, Lettrei de» rou de France, p. 81.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
127
en cet endroit. Et m'asseurant que vous lui
donnerés occasion de demeurer content de
vous et en la mesme volunté qu'il a este" jus- |
ques icv, je ne fera* plus longue lettre que de
prier le Créateur, Messieurs, qu'il vous ait en
sa sainrte garde l.
1568. — »8 février.
Orig. Archiva <N> I;i Doriogix-.
A MONSIEUR DE BORIES,
I 1ELTE1AST DE LA COMPAGNIE DE MOS COUSIS LE rRIME DE XAVAHBE.
Monsieur de Bories, je vous prie croire
(jue le Roy monsieur mon fils et ruoy n'fivons
jamais eue aucune opinion de vous que celle
que nous a acquis le service que vous avez
faict aux roys ses prédécesseurs et à luy, et
portant ne soyez en double, et continués, je
vous prie, à faire comme vous avez commencé,
estant asseuré que le Rov monsieur mon filz
saura faire pour ceux qui ne l'oublieront de
leur debvoir, de façon qu'ils auront occasion
de s'en conlenter; et pour vostre particulier
à quoi je saurav bien tenir la main, comme
celle qui rendra tesmoignage de ce que vous
méritez, priant Dieu, Monsieur de Bories,
vous avoir en sa grâce.
Escript à Paris, le xxvnf jour de febvrier
mil cinq cens soixante huicl.
CaTEBIXE.
1 Le duc d'Anjou le même jour prévenait le Prince-
Dauphin que l'intention des ennemis était d'assiéger
Chartres. (Bihl. nat., fonds français, n° i5.Vi4, f°3i8.)
Voir dans le n° i 5545, p. io6, une lettre de M. de la-
nières annonçant au Iloi que ceux de Chartres lui en-
voient des députés pour lui rendre compte de ce qui s'est
passé au siège de leur ville.
1568. — Mars.
Aut. llib! nat. fonds français . n° 350,5 . f° jû.
A MA CODSINE
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, je vous ay bien voleu fayre cet
mot pour vousaseurer de ma bonne santé. Dyeu
mersis, et vous pryerde donner bordre le plus
lost que pourés à vos affayres, afin de vous en
venir où vous ayles byen désirée. Si ne vous
envoyé poynt Gyorgie encore qu'il enn aye
grent envve, car je ne vous envoyré personne
que Monsieur de Lorreyne mon fils n'aye eu
réponse de la royne de Demnemark sa mère,
encore que cela n'aportera aullre chause que
cet que je vous ay mendé par Trevilan; mes
pour la forme, aystant la mère du père de
vostre fille, y le fault ynsin faire. Je ne vous
puys mender milleur novelles sinon, s'il et
vrav que le prynce de Condé et ses forses
souvnt où l'on dyst entre les deux rivières de
Louyre et Louyret, je croy que Dieu nous fera
la grase que aurons bien tosl la fin de la
guerre. Vostre fils du Meyne et le marvchal
de Byron et toute ses forses y sont, avant que
avés letre se sera fest ou fally. Je prie a Dieu
que vous en puisse mender de bonnes novelles
byen tost et qu'i vous douyn cet que désirés.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — Mars.
ittl Bibl. nal. fonds français , n° losfto. f° 13^.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin , j'ay veu cet que me mendés
par Lignerole et depuis Conbault1 csl arrivé
1 Bouchefort écrivait de Paris à la du< liesse de Ferrare .
le a5 février 1 5(iS : rJe suis encore à attendre la réponse
de la Royne qui me remet de jour à autre. Je croy qu'elle
128
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIG1S.
avecques Téligni, et pour se que le Roy mon
fils désire ne rien fayre que tout ceulx de son
attend le retour de Madame la marquise de Rothelin
(iui partit jeudy après disner par son commandement,
pour aller trouver M. le prince de Condé et moyenner la
paix. Le sieur de Combaut alla avecques elle, lequel re-
venoit avant hier. 11 y a esté renvoyé hier soir. Il avoit
laissé le prince à Anjerville, cinq lieues par delà Es-
lampes, sur le chemin d'Orléans. Il se dit que le prince
avoit désiré de parler aveques son frère le cardinal de
Bourbon, lequel s'est excusé d'y aller et se parle de
M. de Montpensier. Sa Majesté veult qu'ilzrenvoyent leurs
reistres avant toutes choses et eulx demandent que les
Suisses qui viennent ensemble , les cavaliers et gens de pied
italiens et les Bourguignons soient aussi renvoyés. On pen-
soit qu'ilz allassent de plein front à Chartres, mais ilzn'y
sont point encores. Le capitaine Tilladet, qui a les deux
enseignes du chevalier de Monluc, estoit aveq d'autres aux
faubourg et ne vouloit la ville le mettre en dedans, sans
que le Roy y ait envoyé commission très expresse qui leur
a l'ait ouverture. 11 y a un ingénieur qui a écrit et assuré
que la ville est fort tenable et que les gens de guerre et le
peuple font toute apparence à la défense, si l'ennemy y
va. Cependant les reilres du Roy s'approchent; on les tient
à Chalons. Si la paix ne survient, la bataille aura lieu,
car tout au camp le crye et tient-on que M. de Tavannes
commandera soubs Monseigneur, frère du Roy. Ayant
baillé voz lettres à la Royne, elle voulut que je baillasse
moy mesme au Roy les siennes, ce que j'allay faire sous
l'adresse de M. de Lansac. Après que Sa Majesté les eut
leues, il me demanda que disoit leprince; je lui dy qu'il
m'avoit dit ne demander autre chose que ce que Sa Ma-
jesté luy avoit envoyé par deux fois signé de sa main et
que, de cela sortant effect, les armes seroient laissées. Sa
Majesté me dit lors : «A quoy tient-il, je le veux bien».
.le trouvay Monsieur à Meleun qui montoit à cheval et
me comanda le suivre à Corbeil où il me fit la response
que je vous porteray. M. de Nemours estoit venu de
nuict en ceste ville, auquel j'ay baillé les vostres et se
porte bien , mais il a voulu un peu se reposer et rafrais-
chir à l'hôtel de Guyse, comme fait Madame vostre fille
qui se revenge de sa maladie et flux de sang par le nez,
qui l'a fort mal menée. Je luy baillay vostre lettre avant
voir la Royne, et me comanda de la porter à la Royne
avec les vostres, affin, me dit-elle, que Sa Majesté voye
que Madame ma mère est femme de promesse; elle veut
voir Leurs Majestés qui sont logez à l'hôtel de Laon près
le président Séguier. pendant que le camp de Monsieur
consel, tent seus ysi que vous aultres qui estes
au camps, et envoy cet que yl a avisé à celé
fin, quecetletrovésbon,que Conbault, rame-
nant Téligni, leur porte et nous raporle leur
réponse et me sanble que, s'il ont envie de la
pays, c'el lemilleur moyen et le plus court et
en set pendent je m'aseure que ne lairé perdre
du temps à vostre armaye, cet que je vous suplye.
Lignerole vous dire quelque chause qui me
guardera de vous fayre la présente plus longue
et priré Dieu vous donner cet que désirés.
Vostre bonne cousine,
• Cateri\e.
1568. — î" mars.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10751, p. 1380.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, j'ay veu vostre
lettre, et après avoir considéré ce que me
mandez que le prince d'Evoli vous a dit, j'ay
trouvé qu'il estoit nécessaire de vous envoyer
ce porteur faisant semblent d'envoyer visiter
la royne ma fille de sa maladie et aussi le
roy son mari de ce qui est advenu à son fils,
afin de vous pouvoir mander librement mon
intention, qui est que baillez les lettres que
sont dans ce paquet à la royne ma fille et au-
dict prince d'Evoli et que , s'ils sont d'ad\ is que
parliez au roy d'Espaigne, à mon nom, du
désir grand que j'ay de voir le Roy mon
fils marié avecques l'une des filles de l'Em-
pereur, que luy en parliez et que de ma pari
le priez de vouloir eslre moyen que bien tosl
j'en puisse voir l'antière résolution; car pour
vous dire la vérité le Roy mon fils a délibéré
est ici; Monsieur est logé aux Chartrons hors la ville. Les
Suisses ont fait monstre et rereu payement, près à mar-
cher. MM. les cardinaux de Lorraine, de Guise, MM. les
mareschaulx de Montmorency et Damville y sont aussi.-
! (Aut., Bibl. nat., fonds français, 33/17, I* 2t>-)
LETTRES DE CATH
d'eslre marié ceste année soit là ou ailleurs
et il ne luv défaut des partis convenables, de
maison bonne et grande et d'âge compétent;
car de plus vieille que luv, il dict que jamais
n'en espousera. Or, Monsieur de Forquevauls,
il me semble que toutes choses sont propres
pour en venir à une résolution. Noz affaires
le requièrent et le bien de toute la ebrestienté
en a nécessilé; car de l'union de ces trovs
princes eu dépend le repos et tout branlera
soubs oulx, par ainsy cclluy à qui il tiendra
sera cause du mal de tout le monde el Dieu
n'en sera content, et faisant ce que je dis, ce
sera le service de Dieu et d'eulx trois. Je prie
Dieu qu'il les vueille si bien inspirer que je
puisse bien tost voir ceste saincte et bonne
union. Ce porteur Montmorin1 vous dira le
surplus, lequel vous croirez comme moy
mesme.
Cateiuxe.
ERINE DE MÉD1CIS.
129
Alluye, je ne vous l'erav plus longue lettre,
priant Dieu, mon cousin, qu'il vous ait en sa
| saincte garde. De Paris, le premier jour de
| mars 1 568.
Je vous prie, mon cousin, que y niecliez de
\ostre puissance et selon la volonté que sça-
vons que avez au bien et repos de ce pauvre
royaulme, de qui je désire la conservation
plus ([ue celle de ma vye.
Caterixe.
1 568. — i™ mars.
Copie. Bibt. Dat. fonds français, n° 3293. f° 87.
A MON COIMN
MONSIEUR LE DIT. DE MONTMORENCY.
Mon cousin, nous avous entendeu ce matin
par Alluye les choses qui passèrent hier entre
vous et ceux que le prince de Condé a dé-
puttez et pour ce que, ceste après disnée,
le Roy monsieur mon fils est allé dehors,
nous avons remys à vous renvoyer demain au
matin Alluye, qui vous portera bien ample-
ment nos nouvelles; de quoy il m'a semblé
vous devoir advertir cependant, ce dont vous
ferez part, s'il vous plaisl, aux sieurs de Mor-
villiers et évesque de Lymoges et me remec-
lanl du surplus jusques au retour dudid
' Montmorin n'arriva à Madrid cjue le «7 mars. \"ii
a ce sujet une lettre de Fourquevaux au Uni. (Bihl.nat. ,
fonds français. n° I053l, I" 1 r: Sa.)
1568. — 1" mars.
Orig. Archives du Vatican . lettres des Pi :
A 1VOSTRE TRÈS SAIXCT PERK
LE PAPE.
Très Saint Père, le Roy mon lilz et moy,
qui n'avons jamais tant désiré chose en ce
monde que d'eslre connus pour lelz que, Dieu
mercv, nous sommes el n'avons jamais esté
aul 1res ni d'aul Ire volonté, avons \ouleu prendre
ceste occasion pour envoyer Annibal Ruccelay,
présent porteur, vers Vostre Saincte lé, instruit
si amplement de nos intentions el volontés,
lesquelles ne changeront aucunement, pour
les faire entendre à Vostre Sainteté, comme à
celuy qui est nostre chef en noslre saincte
église catholique, et pour tel el père commun
le recognoissons et comme celui là désirons
qu'il entende le bon zèle et affection que tous,
mère el enfants, avons à l'augmentation de
l'honneur et gloire de Dieu et à nostre reli-
gion; el pour en avoir dicl amplemenl tout
ce que en avons dans le cœur audicl Annibal
n'en feray rediste à Vostre Sainteté, mais la
supplieray le croire de ce que l'avons chargé
lui dire, comme si c'estoit moi-mesme, el
s'asseurer que n'y Irouvera ni y sera men-
songe; et je supplieray à Dieu nous donner la
grâce de faire chose qui soil à son honneui
et gloire, el à Vostre Saincteté de gouvernei
Catiiep.ihe ht; MiDICu) — III
'7
130 LETTRES DE CATH
el régir son église en la pureté qu'elle en a la
volonté.
De Paris, ce premier jour de mars i568.
Vostre dévote et obéissante fille,
CàTERINE.
1 J68. — 1 ™ mars.
: | . Bibl. nol. fonds tran^iis, n" 10751, f 137(1.
A MONSIEUR DE FOURQLEVALLX.
Monsieur de Forquevauls, afin d'estre plus
asseurés de la santé de la royue ma fille, nous
envoyons le sieur de Montmorin présent por-
teur pour la visiter, suivant ce que vous ay
escript (pie nous avions délibéré de faire, luy
ayant donné charge de vous faire entendre bien
au long Testât de noz affaires, et comme toutes
choses passent de deçà, aussi à la royne nia
fille et au roy mon beau-fils, vous priant, Mon-
sieur de Forquevauls, de le vouloir addresser
et assister si bien qu'il puisse satisfaire à ce
qui lui est commandé, et nous escripre par luy
bien amplement de toutes nouvelles mesme au
faict de l'emprisonnement du prince', croyant
au demeurant ledict Montmorin de ce qu'il
vous dira de ma part, tout ainsi que vous
feriez mov -mesme, etc. Priant Dieu, Monsieur
de Forquevauls, etc.
Escript à Paris, le premier jour de mars
i568.
CatERINE.
1568. —h mars.
itiijj. Bibl. nat. l'omis fronçais, n° 3aoi, P 53.
A MRSS1EDRS
DE MONTMORENCY, DE MORVILLIER
ET EVESQUE DE LIMOGES'.
Messieurs, j'ay veu ce que m'avez escripl
1 Don Carlos.
' Us étaient tous Irois députés pour conférer avec les
gens du prince de Condé. Le lendemain Charles IX leur
EIUNE DE MED1CIS.
touchant le retour du gentilhomme que 1*3»
deppulez du prince de Condé avoient dépesché
devers ledict prince et entendu les particu-
lières nouvelles que ce porteur nous a dict de
bouche; à quoy on pourvoira le mieulx qu'il
sera possible. Quant au peu de satisfaction
qu'ilz monstrent avoir de ce que leur accorde
le Roy monsieur mon filz, je ne sçay ce qu'ilz
veullent, d'aullaut que c'est à peu près ce
qu'ilz demandent et allin de leur faire cognoistre
encores davanlaige quelle est l'inlencion du
Roy mondict filz, il veult bien pour le regard
de la conférence de leurs ministres qu'ilz s'en
addressenl au gouverneur du pays qui leur
donnera congé et y commeclra personnaige
pour y assister, allin qu'il ne s'y traicte aul-
cune affaire que de la religion. Voilà, Messieurs,
ce qui se peult faire, que vous leur ferez en-
tendre, et à nous comme toutes choses passent;
en quoy je m'asseure que vous n'oublierez
rien de vostre devoir et pour le service du Roy
mondict fils et repos de sou royaume. Priant
Dieu, Messieurs, vous avoir en sa garde.
De Paris, le mi" mars 1 568.
Caterine.
De i.'AuBESPiNE.
écrivait : rtJ'ay entendu desjà par plusieurs avis l'ar-
rivée du prince de Condé devant ma ville de Chartres,
et que luy mesme et ceulx de sa compagnie s'efforcent
en toute façon de la vouloir prendre, la battant journel-
lement, chose qui me desplait beaucoup pour l'espérance
que j'avois que les deux armées n'entreprendraient riens
pendant ce traiclé de paciflïcalion , dont j'ai monstre
exemple le premier, et d'aullaut que ledict siège de
Chartres seroit non seidlenient du tout rompre ce qui
est en si bon chemin, mais au contraire m'aigrir davan-
laige et me ressentir du peu de respect qu'ils portent à
ce que je négotie par nos deppulez el les leurs, je vous
ay bien voidu envoyer ce porteur pour vous prier que
incontinent faciez entendre au cardinal de Chaslillnn el
autres qui sont avec, luy, affin qu'ilz ayeut a y donner
ordre et faire cesser cesle entreprise. i (Bibl. nat., fonds
français, n° 3a'i3, f° 89.)
LETTRES DE GATHE
[15(iS. — Du 10 au îS mars.]
Aul. lîibl. nal. fonds frai - i 63 r°.
A MADAME MA TANTE
MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE.
Madame ma lenle, je vous suplie m'excuser
-i plus au long ne vous ayscrips, car je dési-
roys nous inender quelque bonne nouvelle de
cel que vous et nous désirons, qui ayst de la
pays et jeusques à cet heure je u'euse seu
rien vous mander d'aseuré; espérant que à cel
coup il plèra à Dieu nous eu donner eune
bonne vseue, je n'évoleu fallir vous en mender
cet que j'en se', qui est que demayn le maré-
chal de Moiuruoransi et de Morvillie' et de
Limoges s'an retournent pour achever cet
que aystoyt commensay. Je prie a Dieu qu'il
puiset si bien achever que puissions avoyr eune
bonne pays, qui ne sera jeamès si tost que la
désire
Vostre bonne el affectionné niepsse,
Caterihe.
1 56b. — 17 mai.-.
Minute. Bibl. nal. fonds français . n° l'u'i.' 1 7't
V MONSIEUR DE FER\ AQUES '.
Monsieur de Fervaques, j'ay présentement
receu vostre lettre du xve de ce mois par le ca-
pitaine Marchant, vostre enseigne, et \eu ce
que me mandez comme plusieurs qui estoient
au camp du prince de Condé se sont retirez
en leurs maisons, vous ayant chascun asseuré
de ne revenir plus, ce que le Roy monsieur
mon filz et moy avons trouvé fort bon et que
vous ayez donné si bon ordre à empcsclier les
collectes des deniers qu'ils souloient foire
(puis ne les puissent plus lever ne prendre et
exercer aulcunè chose sur les subjects du Rov
iniil. cl.- Bautemer, seigneur de Fervaques, maré-
chal Ai: France (i5o5), morl en [ 61 3.
RINE DE MÉDICIS. 131
monsieur mon fils. Au demeurant, avaul en-
tendu ce qu'il ma dict de rostre part pour le
regard des denyers que ceulx de la nouvelle
religion ont levé sur eulx et assemblé eu cer-
tain lieu, je vous prie de vous en saisir in-
continent et les conduire cl faire porter vous
mesme avec vostre compagnie seulement en
ceste ville1 et, où vous auriez besoin de plus
grandes forces pour cest effeet, mon fils le duc
d'Anjou escript présentement à mon cousin le
duc d'Aumalle de nous en bailler; et d'auitant
qu'il esta craindre qu'ils enlèvent le-dicts de-
nyers pour s'en avder au payement dis gens
de guerre qu'ils ont pour eulx, vous userez en
ce laid el pour l'exécution d'icellui de la
meilleure diligence que faire ce pourra sui-
vant ce que le Roy monsieur mon lils nous en
escript2 el à l'abbé d'Orbec, aussi comme
ledicl Marchant nous dira plus particulière-
ment de nostre part, qui me gardera de vous
faire plus longue lettre, de prier Dieu, Mon-
sieur de Fervaques, etc.
(In i khi ne.
I5G8. — ai mars.
Copie, lîibl. nal. fonde français , n i - 7 r, i . I 1991.
A MONSIEUR DE FOUROI EVA1 IA.
Monsieur de Forquevauis, vous escrivant le
Roy monsieur mon fils si particulièrement
pour response à vostre lettre du dix huictiesme
du mois passé, je vous diray seullemenl que
je suis très aise d'entendre la continuation de
la santé de la royne ma fille, dont je vous prie
souvent me mander des nouvelles et aussi ce
que deviendra le prince et comme ses affaires
passeront, eslanl en double de ce que nous
1 l'aiis.
5 Voir dans le même volume, f" 76 el '17. felt • letlre
de Charles IX, et une du duc d'Anjou au duc d'Au
maie.
'7-
132
LETTRES DE CATH
inavez mandé qu'il y a quelques députez
d'Arragon, Vallence et Calalloigne acheminez
pour s'aller plaindre de l'emprisonnement du-
dict prince, et que le conestable de Caslille
veult faire le semblable. Mandez -nous bien
au long et particulièrement que deviendront
toutes ces choses, aussi bien que de la per-
sonne du prince1, l'infortune duquel je plaints
et regrette avecques celle du père inecsa minent ,
estant leur faicl aujourd'hui en la bouche de
toute la chrestienlé, qui est tout ce que vous
aurez de moy parceste despesche, vous ayant
bien au long mande' de mes nouvelles par le
sieur de Montmorin, duquehje suis en quelque
peine, craignant qu'il n'aye couru fortune par
les chemins, n'en ayant ouy aucune mention
depuis son parlement. Priant Dieu, Monsieur
de Forquevauls, etc.
Escript à Paris, le xximn jour de mars
i5682.
Catbri\e.
1508. — 2"] mars.
Orig. Bili! . nat. fouets français, n" 3ao3 . fn 22.
A MON CODSffl
MONSIEUR DE MONTMORENCY,
MESSIEURS DE LIMOGES ET DE MORVILL1ER.
Messieurs, le Roy monsieur mon filza esté
1 Voir pour la séquestration de don Carlos, Gachard,
Don Carton H Philippe U (l'aris, i 863).
2 Charles IX écrivait à Fourquevaux : wLe prince de
Coudé et eux qui sont avec lui ont encore fait venir à
Lonjiimeau le cardinal de Chatillon, pour se joindre
à ceux qui y esloienl déjà venus de son coté ; il y a envoyé
le maréchal de Montmorency; il désire infiniment la paix,
car les étrangers qui sont avec le prince portent la ruine
partout où ils passent. 11 est tout à fait opposé à l'avis
de ceux qui. pour accommoder ses affaires, voudraient
faire passer par son royaume ces forces que le Roi Catho-
lique a fait lever en Espagne pour envoyer en Flandres.
Il espère hientost reprendre la Rochelle et apaiser le sou-
lèvement du Réarn, et il vient à cet effet d'envoyer La
ERINE DE MÊD1CIS.
infiniment contant et satisfaict de la bonne et
heureuse lin qu'avez donnée à une chose que
nous désirions tant ' ; en quoy il a bien à recog-
noistre et se souvenir du grand so\n et peine
que avez pris à le servir, comme il en estoil
besoing. Vous verrez ce que vous porle le
sieur de Combault et sçaurez plus particulliè-
reinentde luy comme tout est passé; de voslre
part, Messieurs, je vous prye, donnez ordre
Molte-Fénelonen mission auprès de la reine de Navarre.»
(liilil. nat., fonds français, n° 10751, f" 1289 et suiv. )
1 Voici comment les choses s'étaient passées : t Es-
tans hier au soir de retour en ce* lieu, MM. de Mont-
morency, de Morvilliers et de Limoges s'assemhlèrent
au logis de M. de Montmorency avec MM. 1"S cardi-
nal de Chatillon, conte de la Rochefoucaull et de Bou-
chavannes, comme encores ils ont fait tout ce jour, el
après avoir longuement débattu les poinclz el articles,
comme le sieur de Combault, qui a esté présent, sçaura
bien dire, ils ont enfin accordé l'édict en la forme et
manière qu'il pleut à Sa Majesté d'accorder le xxn' de ce
moys, ainsi qu'elle pourra veoir par le contenu en icel-
luy que le sieur de Combault porle , n'i restant rien à laire
que d'estre signé et publié , ce que , s'il plaist à Sa Majesté
faire promplement, ce sera tousjours advancer le temps
de la restitution des villes el acheminement des reislres
et séparation de leurs aulres forces; à quoy les depputez
de l'aultre part se sont monstrez entièrement disposez et
jà d'eulx mesmes ont parlé de l'acheminement de leurs
reistres, incontinent que l'édict seroit publié. s (Bibl.
nat., fonds français, n°32i3, f" 5 el suiv.)
Charles IX, dans une lettre du 37 mars, écrite au
maréchal de Montmorency et à MM. de Morvilliers et de
Limoges pour les complimenter, ajoule : rll este de faire
acheminer les reistres en toute diligence jusqu'à Au vire
où on fera tenir trois cent cinquante nulle livres, les-
quelz on est après à recouvrer. Cependant je vous prie
les solliciter de partir pour estre chose si importante que
sçavez au soullaigement de ce royaulme.n (Fonds franc..
n° 3ao5, p. 5t.)
De son cote le prince de Condé avait écrit au Roi, de
Bonne val, le 3o mars, qu'il lui envoyait le sieur de Bou-
cart, pour le remercier de la paix qu'il lui a plu donner
à ses sujets et en mesme temps lui présenter les remon-
trances qu'il a pensé estee nécessaires pour facilement
effectuer la bonne intention de Sa Majesté. (Bibl. nat.,
Cinq cenls Colhert, n" •!&, p. i?i3.)
LETTRES DE CATHEULNE DE MEDICIS.
133
que ce qui est le plus nécessaire s'exécute,
allîn de remédier à ia foulle du pauvre peuple
et cependant on pourvoira icy aux deniers et
aultres choses requises; à quoy on ne perdra
une seul quart d'heure de temps. Priant Dieu,
Messieurs, vous avoir en sa saincte garde. Es-
cript à Paris, le xxvn'jour de mars 1 568.
Caterine.
1568. — 28 mars.
Minute. Bibl. nat. Cinq culs Colbert, n° a/i , f° lia.
A MON COUSIN
LE PRINCE DE COiNDÉ.
Mon cousin, j'ay reçu la lettre que m'avez
envoyée, ensemble la lettre du duc Casimir
que le Rov monsieur mon filz a fait respon-
dre de la façon que verrez en créance sur vous
ou sur le gentilhomme que y envoyerez,
si voyez qu'il en soit besoing, se remettant
au surplus de ce qui sera nécessaire de lui
faire entendre sur vous, comme nous ferons
faire en sorte pour le persuader de s'en aller
aussi lost que le désirons1.
1 Une lettre de Charles I\ accompagnait celle-ci
(même page). Voir une seconde lettre de Charles IX,
( 1" avril), annonçant au prince de Condé qu'il envoie le
sieur de la Fonlaine-Godarl, vers le duc Casimir, pour
le prévenir qu'il entend que la convention faite en son
nom par le sieur de Verdun soit exécutée, et qu'il envoie
en conséquence l'argent à Auxerre pour le faire payer
(Bibl. net. , Cinq cents Colbert, 11° a4, p. i45); lettre
de Charles 1\ au prince de Condé (38 mars), pour lui
demander un sauf-conduit pour le Prince-Dauphin et le
sieur de Monluc qui vont recevoir les villes de Blois,
d'Orléans et de la Rochelle (Bibl. nat., fonds français,
n° 1 5545, 1*99); lettre du prince de Condé à Charles IX
pour le remercier de la paix qu'il leur a accordée (Cinq
cents Colbert, n° 34, p. i43); pareille lettre de Condé
à Catherine [ibid., p. a 44); lettre du cardinal de Chà-
lillon datée d'Orléans le 4 avril, pour annoncer qu'il a
trouvé le prince de Condé et les autres chefs protestants,
elqu'ils ont une grande satisfaction de voir la paix réta-
blie par la publication de l'édit de pacification, mais
I 008. — ô avril.
Orig. Archives «le Venise.
\ NOS TRÈS CHERS ET GRANDS AMIS
ALLIEZ ET CONPÉDÉREZ
LES SEIGNEURS DE VENISE.
Très chers et grands amis, confédérez et
alliez, estant présentement dépesché par le
Roy noslre très cirer seigneur et lilz le sieur
Cornelio Fiesque, gentilhomme ordinaire de
sa chambre, pour vous donner la nouvelle de
la terminaison des troubles de ce royaume
par une bonne pacification, nous ne l'avons
voulu laisser partir sans vous faire par lui la
présente et sur ce lui donner charge vous dire
aucunes choses de noslre part dont nous
vous prions de le croire tout ainsi que vous
vouldriez faire nous-mesme, suppliant à tant
le Créateur, très chers et grands amis, alliez
et confédérez, qu'il vous ait en sa saincte et
digne garde. Escript à Paris, le vc jour
d'avril t568'.
Caterine.
rorertet.
1568. — 8 avril.
Copie, liibl. nat. q° îo^i, fj* t3o7 etsuîv,
A MONSIEUR DE FOLRQLEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, attendant lous-
jours le retour du sieur de Monlinorin, pour
despécher vers le roy mon beau-lils et la
royne ma fille quelque personnage de qua-
lilé, afin de leur faire bien au long et parli-
qu'ils se plaignent des meurtres et vols qui continuent
en Poitou cl en Touraine (Cinq cents Colbert, n" a4.
p. i48); lettre du prince de Coude annonçant au Roi
qu'il se relire à Valéry et redemande ses entants
(i7«V/.,p. i48).
1 Cornelio Kiesque emportait pareille lettre pour le
duc de Mantoue. (Archives de Mantoue.)
13 'i LETTRES DE GATHE
culièreincnl entendre l'estat des affaires de ce
royaume et comme toutes choses y passent,
nous avons avise' de vous renvoyer La Place j
vostre secrétaire, par lequel vous sçaurez
comme depuis ce qui a esté arresté et conclu
pour remettre la paix entre les subjccls du
Roy monsieur mon fils nous avons besoigné
ainsi que nous faisons encores à l'exécution
de ce qui a esté arresté, ainsi que vous verrez
par la lettre que le Roy mondict fils vous a
escripte ', mesmes comme, eu renvoyant les
Ailemans, il a esté ordonné qu'ils ne passe-
roient aucunement sur les terres qui sont de
l'obéissance du roy mon beau -fils, ce que
vous luv Tairez entendre, oultre ce qui vous
est escripl pour réponse à ce que vous m'avez
mandé que le prince d'Evoli vous avoit dit par
le commandement de son maistre louchant le
l'aict de Mandeslo; vous asseurant que l'on a
tel respect au contentement de l'Empereur
que l'on ne l'a jamais voulu ouir ni rescevoir;
je ne veuix pas nier que l'on ne l'ait amusé
quelque peu, craignant que ceulx qui cher-
choient à estre secourus d'Allemaigne ne s'en
voulussent servir, mais je suis toute asseurée
que ledict Empereur aura esté bien satisfaict
de ce qui luy en a esté escript il a jà fort
longtemps. Au demeurant, Monsieur de For-
quevauls, je vous prie continuera nous mander
ce que vous apprendrez du passage du roy
mon beau-fils, dont vous nous avez escript
par vos deux dernières lettres et quel ordre il
doibt donner avant son parlement tant pour le
t'aict de ses affaires que pourcelluy du prince,
1 Charles IX mandait à Fourqucvaux : <r Comme l'Em-
pereur a écrit au prince d'Evoli que j'ai retiré à mon
service quelques-uns de ceux qui ont esté mis au lian
impérial avtec G rombarli, mesmes Mandeslo, je ne puis
croire que les lettres de l'Empereur ne soient de vieille
date, d'autant qu'il va longtemps que j'ai satisfait là dessus
ledict Empereur." (Mémo volume, f l363.)
RIHE DE MEDICIS.
ce que vous sçaurez de la royne ma fille pour
me l'escripre inconlinent, vous asseurant que
j<' n'ay lel plaisir que d'entendre souvent de
ses nouvelles et de la continuation de sa
bonne santé en sa grossesse. Nous n'avons
voulu retenir davantage vostre secrétaire, esti-
mant qu'il vous faisoit besoing; par luy vous
sçaurez plus au long de noz nouvelles.
De Paris, le vin' d'avril i5G8.
Catherine.
I5G8. — 8 avril.
i
Minute. Bibl. liât, fonds français, n' lôiiô, f . -
A MONSIEUR
LE CARDINAL DE CHASTILLO.Y
Mon cousin, je croy que par ce que vous
portera le sr de Roucart vous serez entière-
ment satisfaicl de ce que vous aviez demandé
au Roy monsieur mon fils, lequel ayant voulu
envoyer par devers vous le maréchal de Cossé
lui a donné charge de vous dire aulcunes
choses de sa part comme je l'ay aussi chargé
pour vous de la mienne ', dont vous le pour-
rez croyre, comme vous feriez moy-mesine.
Priant Dieu vous tenir en sa saincte et digne
guarde.
Escripl à Pari-, le vine jour d'avril 1068.
lôliS. — S avril.
Orig. Arch. d'Angers. R'gislre des conrlusiui:s . lilî 'Si. 1* a»5.
A MESSIEURS
LES MAIRE ET ESCHEYYNS.
MAMANS ET BABITANS
DE LV VILLE D'ANGIERS.
Messieurs, le Roy mon filz n'a faict ce qui
a esté condud et arreslé que pour remectre
son royaulme en paix et deslivrer sessubgeclz
1 Voir dans le n° i5545, page i.3a, les instructions
données au maréchal de Cossé.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
135
de tant (l'oppressions et callamilez, dont ilz
estoient afligez, de sorte qu'il n'a riens tant
en recommandation, que, son intencion estant
publiée, la faire garder et descharger ses lions
el loyaux subgeclz des despences que la guerre
conlraignoit porter, et pour ceste occasion il
escript au sieur de Vassé qu'il ait à casser
toultes les forces qui ont esté levées et qui
s'enlrelenoient à vos despens, ne voullans que
vous ijui, comme bons et fidelles subgeclz,
l'avez volontairement secouru de voz bons
moiens en la nécessité, soyez chargez de
despence maintenant que l'occasion est passée.
Dudict sieur de Vassé vous entendrez plus au
long ce qui a esté faict pour vostredict soullai-
gement; mais quant à moy, je vous diray que
le Roy mondictfilz est très contant elsalisfaicl
du debvoir que vous avez faict; et ne sçauriez
mieulx faire, pour luy augmenter la bonne
oppinion qu'il a de vous, que de continuer
en l'obéissance el fidcllité telle que vous avez
vescu jusques à présent, tenant main à l'obser-
vacion de ses édiclz el ordonnances; et en ce
faisant vous luy donnerez occasion de reco-
gnoislre ce que vous avez mérité el méri-
terez, priant Dieu, Messieurs, vous avoir en sa
garde.
Dr Paris, le vin' jour d'avril i568.
Catemne.
De Neitvii.le.
I5G8. — 9 avril.
Minute. Bîbl. oal. fonds frnnçais, n° iDfi/ir., f1 i3A.
V. MONSIEUR DE LA MAILLER VIE.
.Monsieur de la Mailleraye, le Roy monsieur
mon (ilz vous faict si ample responce1 sur
1 Le Moi lui mandait qu'il lui envoyait l'étal de la
réduction par lui ordonnée il'"- gens il'1 guerre; nue
réponse avait été faîte à son mémoire, et il l'invitait à
ne pas empêcher la levée des deniers qu'il avait auio-
loutes les lettres qu'il a reccucs de vous, en-
semble le mémoyrc que vous luv avez dé-
pesché, que je ne vous y sçauroys adjouster
aulcune chose sans user de redicte, qui sera
cause que je ne vous feray plus longue lectre,
sinon pour vous dire que j'ay receu les vos-
tres des xxn et xxinT du passé, par lesquelles
il est amplement salisffaict par le méinoyre1
et respondu en marge, qui sera avec ceste
(lépesche, sur lequel me remettant entière-
ment, je feray fin, priant Dieu, Monsieur de
la Mailleraye, vous tenyr en sa saincle garde.
Escript à Paris, le ix" jour d'avril i568.
1568. — (j avril.
Mrnule. Bfb). nnt. fonds français, ns i55â5, f° lîa.
A MONSIEUR DE BOUILLE.
Monsieur de Bouille, vous enlendrés par les
lettres du Roy monsieur mon fils- l'occasion
du retardement de sa response à celles que
vous lui avez escriptes long temps a, et ce
qu'il vous mande louchant ses affaires; qui
me gardera vous fere plus longue lettre, me
rcmeclant entièrement à ce qu'il vous es-
cript; el n'ayant aullrc chose à y adjouster je
feray fin, priant Dieu, Monsieur de Bouille,
vous tenyr en sa saincte et digne grâce.
Escript à Paris, le [Xe jour d'apvril i568,
risé ceux de la nouvelle religion à lever, pour licenciei
leurs troupes, mais à condition d'en voir l'état. (Ibid.,
p. l'.'i.)
1 Voir dans le n° 1 55û"5, p. i35, les instructions
données par le Roi à M. de la nfeilleraie pour tenir des
garnisons dans les villes du Havre, de Dieppe et antres
. places, y élever des citadelles el pourvoir à la paye des
troupes. (Ilnil., p. 1 35.)
1 Le Roi mandait à M. de Rouillé qu'il lui adressait
l'état des forces qui devaient demeurer en Bretagne, el
il I invitait à congédier les nulles par petites troupes poui
m' pas irnp Fouler le peuple,
136
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1568. — 1/1 avril.
Minute, Bibl. nal. fonds français, n" i5545, f> i48.
A MONSIEUR DE MONLUC.
Monsieur tic Moulue, vous cognoislrez par
la lettre que le Roy monsieur mon fils vous
escript comme il a envie de l'aire pour ceux
(|ui sont recommandez par vous; car encores
qu'il eus! de'libe'ré de fournir le premier à la
création des chevaliers de l'ordre pour ceste
lois, néanlmoings, ceux pour lesquelz vous
lui avez escript comme tesmoignez par vous,
il a voulu les mettre au nombre de iceulz
chevaliers aussi. Il est certain que ceulx des-
dicts seigneurs qui vous ont conlrainct mettre
en despense vous baillent ce qu'ilz \ous ont
offert et avez despensé. Aussi tient-il pour
tout certain, comme aussi je fais, que vous
aurez tel respect à faire exécuter sa volunté,
suivant ce qu'on vous a mandé par La Marque,
que les choses s'establisent en repoz pour
deslivrer ses subjetz de tant de misères et
calamitez, et m'assure que adviserez à le
contenter sur le fait dont je vous escrips,
atfin que vous ayez à vous garder de faire
chose à ma sœur la royne de Navarre dont
elle puisse esprover domaige, d'autant que
cela la pourroyt aigrir, de façon que nous ne
viendrions peult-estre jamais à bout de faire
avecques elle ce que nous avons délibéré pour
remettre toutes choses en son pays en repos,
ainsi que nous avons pacifié nos troubles,
alïin de nous descharger de tant de maulx.
Monsieur de Monluc, je vous prie paiticu-
lièment qu'il ne soyl rien faict à l'endroit
de ladicte dame, ni de ceulx qui lui appar-
tiennent qui contrevienne à la volunté du
Roy mon filz qui les veut aimer et embrasser,
puisque la paix est faicte, et croire que cela
est de très grande conséquence à son service.
Il a envie de faire pour vous et les vostres
très plus que ladicte perte que vous a\ez
faicte ne vault. Doncques donnez-lui conten-
tement et me faictes cognoistre que vous
avez eu égard à la prière qu'il vous en faict;
priant, etc.
(Au dos.) A Monsieur de Monluc, ce xim5
apvril 1 568.
Caterine.
1568. — t8 avril.
Copie. Archives de Mantouc.
A MON CODSIB ,
MONSIEUR LE DUC DE MANTOUE.
Mon cousin, j'ay entendu par ce gentil-
homme présent porteur de la lettre que vous
m'avez escripte ce que vous m'avez mandé de
la résolution que vous avez prise d'accorder
avec mon cousin Monsieur le duc de Nevers
vostre frère, dequoy j'ay esté très aise comme
aussi de i'asseurance qu'il m'a donnée de
vostre part de ce que vous avez en ma laveur
gratifié Madame de Birague de ce dont je
vous avois prié; de quoy, mon cousin, j'ay
bien voulu particulièrement vous remercier
en vous tesrnoignant par la présente le con-
tentement que ce m'est de voir de quelle
affection vous embrassez ce qui vous est re-
commandé de ma part, vous priant, si le faict
de ladicte dame n'est encore parachevé et
exécuté à son contentement, ainsi quelle
craint, n'en ayant eu aucunes nouvelles,
de vouloir vous ressouvenir de la promesse
que vous m'avez faite de la favoriser et de
le faire au plustost, affin qu'elle n'ait plus
occasion de vous en faire reparler, vous asseu-
rant que ce sera chose qui me sera bien
agréable et dont je ressentirai vous avoir obli-
gation telle que cedict porteur vous dira,
l'ayant chargé de vous en parler comme de
chose que j'ay grandement à cœur, me remec-
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1C1S.
1:57
lant donc sur luy, je prieray Dieu, mon
cousin, vous avoir en sa très saincte et digne
garde.
Escript à Paris, ce xvine jour d'avril 1 568.
Vostro bonne cousine,
Caterine.
1508. — 20 avril.
Orig. Archives de Venise.
A NOS TRÈS CHERS ET GRANDS AMIS ,
ALLIEZ ET CONFEDEREZ
LES SEIGNEURS DE VENISE.
Très cliers el grans amis, alliez et confé-
dérez, vous escrivant le Roy nostre très cher
seigneur et Clz pour vous remercier du bon
secours et prest que vous lui faites de la somme
de cent mil escus, nous n'avons voulu faillir
de nostre part de faire le semblable remer-
ciement envers vous auitant affectueusement
que nous pouvons, vous priant de vous rendre
toujours faciles à ce que le sieur de Foix,
conseiller et ambassadeur du sieur Roy nostre-
dict filz, aura à traiter et négocier avec vous
en cest affaire. Quant à toutes nos nouvelles
et ce qui se passe maintenant par deçà, le
sieur de Fiesque, lequel est dépesché exprès
pur devers vous, vous en fera si bonne part,
suivant le commandement qu'il en a, que,
pour éviter la rediste, nous vous prierons
seulement de le croire comme si c'estoit nous-
niesnie, en suppliant le Créateur vous avoir,
très chers et grands amis, alliez et cou fé-
dérez , en sa très saincte et digne garde.
Escript à Melun, ce xxc jour d'avril 1 568.
Caterine.
Rorertet.
1568. — 30 avril.
Orig. Archives de BayooDe, série AA . regist. si.
A MESSIEURS
LES LIEUTENANT DU MAIRE,
ESCHEVINS, GENS DU CONSEIL, MANANS ET BABITANS
DE BAÏOMKE.
.Messieurs, parla lettre que le Roy monsieur
mon filz vous escript, vous verrez à quoy il
tient qu'il n'ordonne que vous soyez rem-
boursez des dix mille livres que vous avez
advancez, qui me gardera vous en dire aultre
chose, sur l'asseurance aussy que j'ay, que
congnoissant, ainsi que vous faicles, la mi-
sère et calamité des choses passées, vous
n'aurez que à plaisir de prendre encores
quelque peu de patience, dont je vous prye,
estant asseurez qu'il n'y aura aucune faulte el
que vous en serez salisfaicts, comme il vous
escript. Priant Dieu, Messieurs, vous avoir eu
sa saincte et digne garde.
Escript à Paris, le xx°jour d'apvril 1 568.
Caterine.
De Neufvtlle.
Cathebihb Dfc Medicis. — m.
1568. — 21 avril.
Minute. Bilil. nul. fonds français. n° i5545, f" ibi.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE PRINCE-DAUPHIN '.
Mon cousin, vous pouvez assez congnoistre
par ce que La Mothe vous peull avoir dict et
par la datte de la dépesché que vous a portée
La Marque que la faulte de ce que n'avez esté
adverty des premiers de l'édit de pacification
ne proceddc que de son costé; car il avoyl
eslé dépesché d'assez bonne heure pour vou-
en adverlir à temps, mais je m'asseure que
vous avez faict si bonne dilligence de le faire
1 Fr. do Boiirljon-Muntpensier. dauphin tTAuv 1-1 ; ;i .■ -
18
iwe nivun iatioimli.
138
EETTIIES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
publier, que vottre diligence aura suppléé au
retardement dudict La Marque, Au reste le
Roy monsieur mon iils voua faict si ample
responsc tant à vos lettres que au mémoyre
qne vous luj avez envoyé que je n'y sçaurois
rien adjouster ', qui esl cause que je ne vous
feray plus longue lectre, sinon pour prycr
Dieu, mon cousin, vous lenyr en sa saincte el
digne partie.
Escript à Paris. Le wi" jour (fapvril i5ft$.
1568. — ai avril.
[Minute. BiM. na(. fonds français, n° i ."i545 , f° iGj.
\ MONSIEUR DE TAVANNES.
Monsieur deTa Vannes, je vous prie, suivant
ci' qne le Roy monsieur mon (ils vous escript2,
ijue vous laciez costoyer loujours les trouppes
du duc Cazimir pai* la gendarmerye qui feront
monslre à Vertus, et les loger aux lieux les
plus commodes pour faire ce que jugerez à
propos, afin de les faire acheminer le plus
diligemment que faire se pourra pour sortir
de ce royaume, et regardés à envoyer au-
dict duc quelques gentilshommes tels que les
sçaurez bien choisir de ceste compagnye, si
vous advisez estre nécessaire, afin de conserver
ladicte ville en l'obéissance du Roy monsieur
mon filz; et pour ce que je espère que vous
sçaurez très bien pourvoyr à tout ce que
dessus, je ne vous diray pas autre chose et
prieray Dieu, Monsieur de Tavannes, vous
avoir en sa saincte garde.
Eseripl à Paris, le xxic jour d'apvril 1 5 G 8 .
1 Le Hoi lui mande (ju'il Irouvero sa réponse en marge
du mémoire qu'il lui a adressé; il envoie à Orléans
quinze compagnies. (Bibl.aat., fonds français, n" |55&5,
Pi59.)
2 Voir ces lellres dans le mènie volume, f" 160, 189 ,
,93.
1568. — 33 avril.
Minute. Bîbl, nat. fonda français, u 1 r, 5 ^1 r> , p , *i- .
A MONSIEUR DE LA MAILLERAYE'.
Monsieur de la Mailleraye, je n'adjousleray
rien aux lettres que le Roy monsieur mon
lilz vous escript, ne à ce que vous verrez par
le mémoire qu'il vous renvoyé par le s1 de
Trye vostre frère, par lequel vous entendrez si
au long la responsc du Roy monsieur mon
Iils sur les choses contenues audict mémoire
que je ne sçaurois user de redicte de vous en
faire plus longue lettre et me remectray entiè-
rement sur tout ce que ledicl seigneur vous en
dira, priant Dieu, Monsieur de la Mailleraye,
vous lenyr en sa saincte et digne garde.
Escript 4 Paris, le wiii' jour d'apvril 1 3(>S.
1568. — a3 avril.
Copie. HiW. mit. fonds français, n° 10751, p, i3o7.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, par ce petit mot
que je vous envoyé par un courrier que des-
pesche le sieur Don Francès d'Alava vous
sçaurez que nous attendons en bonne dévo-
tion le sr de Montmorin, ainsi qu'il vous a
esté escript par vostre secrétaire depuis le
parlement duquel nous avons tousjours be-
soigné sur l'eslahlissenienl de la paix que
Dieu nous a donnée, afin de faire que ce
povre Estât, qui a tanl esté travaillé, soit
remis en son premier estre, et «pie un chascun
puisse vivre en repos, rendant l'obéissance à
qui elle appartient, et que par cy après il ne
soit en la puissance de cculx qui auraient
mauvaise volonté de rien innover au préju-
dice de ce qui aura esté estabiy; et pour ce
faire l'on a desparti ton lo la gendarmerie en
1 Voir une lettre de M. de la Mailleraie au duc d'An-
jou, du 36 avril, dans le même volume, f° 180.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
139
garnison, mis les compagnies de gens de pied
que le Roy monsieur mou fds relient du
grand nombre qui avoienl esté laides durant
ces (roubles es \ille- de sou royaume pour y
l'aire observer sa volonté et maintenir un
chascun Mii\ant n.' qui a esté conclu et arresté;
à quoy j'espère que l'on aura sj bien pouneu
dedans peu de temps, que ceulz qui sont af-
fectionnez au bien de ceste couronne auront
satisfaction de voir que les choses y passent
60libs l'aullioriti" du maistreen toute tranquil-
lité, qui sera cause que les bous serviteurs
seront reconneus du servisse qu'ils auront
laid, entre lesquels vous devez estre asseuré
que je ne vous lajsseray oublier; et cependant
vous ne sçauriez faire chose qui me soit plus
agréable que de continuer à nous mander le
plus souvant qu'il nous sera possible des nou-
velles de la santé et disposition de la royne
ma fille et de ce qui se passera par delà, la
pouvant asseurer que je ne tardera} guères à
luy envoyer quelque personnage de qualité,
lequel luy contera et à vous aussi plus au
long de noz nouvelles, priant Dieu. Monsieur
de Forquevauls, etc.
De Paris, le wm' jour d'avril 1 oG8.
Monsieur de Forquevauls, je vous prie
faire mes recommandations à la bonne grâce
du rov monsieur mon fil?, et de la royne
ma fille et leur dire que attendons Mont-
morin en grande dévotion et après y envoye-
rons personnage pour leur rendre conte de
toutes noz actions et succès de nostre belle
paix; dides-luy aussi que je la prie de se bien
garder et qu'elle pense que, si Dieu lui donne
un fils, que cesl heur et bien ne sera pas à
elle seulle, mais à toute la chrestienté et à ce
royaume principalement et en particulier à
sa vielle mère qui, avant mourir, aura eu ce
contentement de se voir grand'mère (lorsque
le Roy son frère en aura aussi un) des deux
plus grands roys de la chrestienté, et ne le
dictes qu'à elle.
1568. — 28 avril.
Minute. Bîbl. ual. fonds franç;iis , n* i55&5 , f* ig
A MONSIEUB DE TVN VWES.
Monsieur de Ta\ aunes, le Roy- monsieur
mon filz vous satisfaict amplement sur \ostre
lettre du xxnc de ce mois1, qui me garde de
vous en faire nouvelle recharge, si ce n'est
pour vous prier continuer sincèrement la
bonne affection qu'avez Eeusjours dcmonstrée
porter au bien de ses affaires, de a\oir soi-
gneusement l'œil ouvert à tous les déporte-
ments et actions tant de ceulx de la religion
prétendue réformée qui s acheminent pour
rentrer es villes de vostre gouvernement que
les reistres pour le regard desquelz je vous ay
cy-devanl fait bien au long entendre son in-
tention à ce qu'il ne nous en puisse résulter
aucun inconvénient, et affin aussi que les
choses se puissent passer et restablir en la
paix et tranquillité que nous désirons voir
renaistre en ce royaume, en ayant la main à
l'observation tant de l'édit de pacification que
du règlement que l'on vous a déjà euvojé. lais-
sant rentrer es villes de vostre gouvernement
tous ceulx de ses sujetz qui en sont sortiz à
l'occasion des troubles, pourveu que ce soyt
ainsi que leur avez fait entendre seulement,
qui est se conformer à l'intention du Ro\
mondict filz, et non ainsi qu'ilz s'y postent,
qui ne peult apporter que altération et dé-
sordre; priant, etc.
1 Voir cette lettre du roi. même volume, f iqî » .
I.'lll
LETTRES DE CATHKMNK DE MED1C1S.
1568.— i" mai.
Copie. Bibl. nal. fonds français, ri° 10751, p. i333
A MONSIEUR DE FOURQUEVALLX.
Monsieur de Forquevauls, c'est pour vous
advertir par ce petit mot de lettre comme le
sieur de Montmorin est arrivé, par lequel j'ay
este bien aise d'entendre si particulièrement
des nouvelles de la royne ma fille à laquelle
vous direz que je ne luy escripts point pour
cesle fois, d'autant quejemesuis trouvée un peu
mal d'un rame qui m'a causé quelque peu de
migraine, dont je commance à estre dehors,
Dieu mercy, et sitosl que je seray bien guérie
je luy escripray bien amplement de noz nou-
velles, et fairay response plus particulière et
au long sur ce que nous a apporté ledict
sieur de Montmorin. Et cependant, Monsieur
de Forquevauls, je vous prie ne laisser passer
une seule occasion sans me mander des nou-
velles du roy mon beau-fils et de la royne
ma fille, priant Dieu, Monsieur de Forque-
vaulx, etc.
De Paris, le premier jour de m a y i568.
Catebine.
1568. — 6 raai.
Minute. Bil»l. nat. fonds français, n° i5546, f° n.
A MONSIEUR
LE VIDAME DU MA!\S '.
Monsieur le vidame, vous verrez par la lettre
(jue le Roy monsieur mon fils vous escript
comme il a laid élection de l'évesque du Mans,
vostre frère'2, pour l'envoyer à Rome résider
son ambassadeur, en l'absence duquel il veult
' Nicolas d'Angennes, sieur de Rambouillet, devenu
\idame du Mans par suile de son mariage avec Julienne
d'Arquenay, fille de Claude d'Arquenay, vidame du
Mans.
1 Charles d'Angennes, cardinal de Rambouillet.
que, pendant qu'il est par delà, vous ayez
l'œil et preniez diligemment garde à tout ce
qui sera de son service et que vous comman-
diez à tous cappitaines et aullres ayant charge
de gens de guerre et de tous ceulx de la jus-
tice et aultres ses subjeetz, tout ainsi que a
fairt ledict évesque jusques à présent; vous
entendrez également par sadicte lectre le
moyen que vous avez de le faire obéir par de-
là, ayant mandé aux s" d'Entragues1 et la
Chaslre s de vous ayder des compaignies qui
sont à Orléans, si vous en avez besoing; mais
surtout je vous prie tenir la main à ce que les
derniers éditz de pacification soient bien gardés
et entretenuz, ensemble le règlement de par
devant et qu'il ne survienne ni se face aulcune
chose au préjudice d'iceulx, ne quy puisse
apporter aulcun trouble ou empeschement au
repos public et au bien du pauvre peuple;
c'est pourquoy m'asseurant que vous sçaurez
très bien et prudemment salisffaire à la vo-
lonté et intention du Roy monsieur mon filz
je ne vous diray aultre chose par la présente,
priant Dieu, Monsieur le vidame, vous avoir
en sa saincte garde.
Escripl à Paris, le 1111e jour de may 1 568.
Catebine.
[ 1 568. — Du io au i5 mai. ]
Minute. Bill. nat. fonds français, n° i55a6, f° aG.
A MONSIEUR DE MONLUC.
Monsieur de Monluc, vous escripvant le
Roy monsieur mon fils si amplement, je ne
vous sçaurois que confirmer ce qu'il vous
mande et vous assurer que vous serez si bien
1 François de Balzac, sieur d'Entragues et de Mar-
coussis , gouverneur d'Orléans. Le volume ir>."i6fi du
fonds français el les suivants renferment de nombreuses
lettrée de lui.
5 Gaspard de la Cbàtre, mort en 1576.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
I.'il
payé de vostre pension tant vieille que nou-
velle, que vous n'aurez occasion de vous en
plaindre; aussi nous espérons bien que,
comme vous avez si bien achemyné l'inter-
prinse de la Rochelle l jusques à préseut, que
vous la sçaurez trop inieulx exécuter et de
façon que nous en voions bien tosl sortir les
effets à nostre contantenienl et suivant l'inten-
tion du Roy mon fdz, auquel vous ferez plaisir,
si nous luy en mandez souvent des nouvelles.
Ii a l'aict aussi pour vostre nepveu du Perron
ce que vous demandiez et sera tousjours bien
ayse de employer à son service de ceulx pour
lesquelz vous luy parlerez, priant, etc.
1568. — 22 mai.
Minute. Bill. imn. de Saint-Pélersbourg , vol. XV11I, P 63.
V MONSIEUR DE BE.YUMONT,
ESTANT EN ECOSSE.
Monsieur de Reaulmont, j'ay esté très ayse
d'entendre par la lettre que vous m'avez
escriple par le sieur de Betbon2 des bonnes
et certaines nouvelles de la délivrance de la
royne d'Escosse3, ma belle-fille, ensemble de
toutes les occurrances de delà, ce que le Roy
monsieur mon lilz et moy avons eu à très
grand plaisyr et contentement, et vous advi-
1 M. de Sanzay, gouverneur de Nanles, mandait au
duc d'Anjou le i5 mai que les Rochelois ne voulaient
point recevoir dans leurs murs d'ecclésiastiques, ni
obéir aux ordres du Uoi (ms. i5546, f 66).
- Beaton.
3 C'est le 2 mai qu'avec l'aide du jeune page Willie
Douglas Marie Stuart avait pu s'échapper du château
de Lochlcven. La veille, elle avait écrit à Catherine de
Médecis : r Je suis guettée de si près que je n'ai de loisir
que durant leur diner, ou quand ils donnent que je me
relève, car leurs filles couchent dans ma chambre. Je
vous supplie d'avoir pitié de moi, car si vous ne me re-
lirez par force, je ne sortirai jamais." (l.alianofT, Lettres
île Mûrie Stuart, t. Il, p. 6g.) Voir .1. Gauthier, Butoir»
île Marie Stuart, t. I", p. 5iS.
sons qu'il sera bon que vous ne bougiez pas
encore d'auprès d'elle, pour la secourir et
ayder et luy faire tout le service que vous
pourrez en cest affaire, et de tout ce qui se
passera et viendra à vostre congnoissance,
vous en escriprez à M. de la Forest, ambas-
sadeur pour le Roy monsieur mon filz en
Angleterre, affin que vous ayez tous deux une
mesme intelligence ensemble, et que vous
suivyez tous deulx en cela l'intention du
Roy mondict sieur et fdz, et la mienne, et
nous advertirez.
Escript à Paris, le jour de may 1 568.
(Au dos.) A M. de Reaulmont estant en
Escosse, du x.xu" may 1 568.
1568. — 22 mai.
Orig. Bibl. imp. de Sainl-Pétersbourg, vol. Wlll. f3 70.
Minute, lïibl. nat. fonds français. n° 15971, f° 11a r°.
A MONSIEUR DE LA FOREST.
AMBASSADEin EN ANGLETERRE.
Monsieur de la Forest, j'ay reçu troys de
\oz lettres des vif, x' et xve de ce moys et
entendu tant par rostre nepveu présent por-
teur que despuis par le sieur de Betbon ta
délivrance de la royne d'Escosse ma belle-
fille et comme toutes choses se sont passées
jusques au parlemenl dudict s' de Betbon. el
aussy j'ay veu par les coppies des lettres que
nous avez envoyées en quelle oppinion ilz ont
noz affaires de deçà; sur quoy je ne vous
manderay aullre chose sinon que vous nous
teniez advertyz ordinairement de tout ce que
vous pourrez sçavoir de toutes les occurances
qui surviendront par de là, comme vous avez
très bien faict jusque icy, et afiin que nous
soyons mieulx informés de toutes les affaires
de ladicle royne d'Escosse ma belle-fille, le
Boy monsieur mon lils el moy escripvons
142 LETTRES DE CATll
présentement au sr de Beaulmonl qui csl par
delà de demeurer pour eneores auprès d'elle,
tant pour la secourir et ayder en ses affaires
que pour voua advertir ordinairement au vraiz
de toutes les occurances qui surviendront au-
dict pays, affio de nous en donner incou-
linanl ad\is, ainsi que verrez plus à plaiu
par la lettre du Roy '. Quant aux bagues de la
royne d'Ecosse dont je \ous ay escript der-
nièrement et desquelles la royne d'Angleterre
a releneu les perles'2, comme vous m'avez
Variante de la munit'' n" 10971 du fonds français :
■■}■■ désire bien sçavoir en quel lieu elle est à présent,
et ce qu'il aura réussy de ce faict.» Voir également dans
le même volume 16971, f° 3, le récit de la perle de la
bataille qui força Marie Stuart à se retirer en Angleterre,
.•1 ibid. , P 1 1 3 , la lettre de La Forost au Roi , du 2 a mai ,
lui annonçant l'arrivéedela reine surle territoire anglais :
-Aucuns, dit-il, m'ont voullu dire que, si elle ( Elisabeth)
n'esl surmontée et vaincue par une obstinée délibéra-
tion et remonstrance des siens, qu'elle tiendroit toujours
ladicte dame d'Escosse près d'elle avec toutes les cour-
loysies et faveurs dont elle se pourra adviser, mais ceulx-
là fondent leurs discours selon mon foible jugement sur
les choses apparentes et sur les propoz qui pour ung
t"mps ont couru de leur entretien et de leur amitié,
comme si au gouvernement des grands Estatz les particu-
lières affections dévoient avoir lieu, et bien qu'il advint
ainsi que l'on discourt, il est bien à craindre, si seule-
ment elles sont huict jours ensemble, que pour la diffé-
rence qu'il v a entre elle» deux de beauté et de bonno
grare que toute leur amityé ne se convertisse en extresme
envie et jalouzie."
- Catherine changea sans doute d'avis, car nous lisons
dans la minute du n" 16971 du fonds français : "Je dési-
rerois bien recouvrer lesdictes perles avec le demeurant
dont je vous faisois mention par ma lettre; à quoyje vous
prie de regarder et tascher que par tous les moiens que
vous pourrez de faire en sorte qu'elles me demeurent, en
payant ce à quoy elles seront appréciées. n Dans une lettre
du 1 5 mai précédent , La Forest avait écrit : a Mon neveu
sur lequel je me remectray de toutes choses et mesine-
ment des baguas de la reine, lesquelles, ainsi qu'il vous
dira, ont esté icy envoyées fort secrètement, et enfin
acheptées par cestc royne pour la somme de douze mil
cscuz.ji (Fonds français, n" 1 097 1, f" 11a.)
ERINE DE MÉDICIS.
i depuis mandé, il n'est plus de bezoing de
\ous en meclre en peyne, pour ce que je
désire qu'elle les retire toutes, comme il est
bien raisonnable; et si je les avoys je les luy
envoyerois, qui est tout ce que je vous man-
deray pour le présent que de prier le Créa-
teur, Monsieur de la Forest, qu'il vous ait en
sa saincte et digne garde.
Escript à Paris, le xxn" jour de niay 1 568 '.
Catbbine.
1 ."j6iS. — a '■ 1 1 1 ;y -
Minute. Bibl. nat. foruls français, n" 1 5 Ti ù I i . r 89 »
A MONSIEUR L ADMYRAL.
Mon cousin, le Roy monsieur mon filz vous
satisl'aict si amplement sur les lettres que
vous lui a\ez escriptes du xxie du présent -
que je n'y puis rien adjouster, syuon rendre
asseuré tesmoignaige de la grande affection
qu'il a de restablyr le repoz en ce royaume et
y contenir toutes eboses doulcement soubz son
obéissance en taisant administrer égallenient
la justice à tous ses subjeetz, ce que vous con-
gnoistrez d'aultant mieulx par la pugnition
qu'il veult estre f'aicte des autheurs du laid
dont vous avez escript, envoyant à ceste fin
le prévost de mon filz d'Anjou sur le lieu pour
en informer et 1ère chastier ceulx qui s'en
trouveront coulpables; sur quoy je ne m'esten-
dray plus avant , me remettant sur ce que le
Roy mondict filz vous en escript et pourrez
plus particullièrement entendre de ce gentil-
homme présent porteur, etc. . .
(Au dos.) Du xxiv' may 1 568.
' La minute de celte lettre se trouve ibid., P 89 r°.
1 En voici les passages saillants: rll y a quelque
lemps que j'avois faict porter les deniers de ce qui
restoit à fournir du moys que nous avions commencé
de paier, et avant hier j'avois faict porter le paiement de
LETTRES DE C AT II El!
1568. — :îO mai.
Ocig. lîrilisli Muséum, Itibl. Coltoii Caligula, C. i. Plut. XX I),
F ■jh.
A MADAME MA BONNE SOEUR
LA ROYNE D'ANGLETERRE.
Madame ma bonne sœur, aussi tost que le
Koy monsieur mon fils el moy avons seu en
cinquante mil francs, craignant que par ce deffault le duc
Casimir avec ses troupes ne voulussent différer de sortir
de voslre royaulme el que cependant vos subjeclz eus-
sent à en paslir, et encores que l'on nous empesche le
pnss.ii|;e de tous coslés pour en pouvoir recueillir des
deniers suivant la provision qu'il vous a plu nous en
vouloir donner, avyons avec grant incommodité recueillv
les deniers pour faire ledict paiement; à cesle cause
j'avois dépesché avant-hier celuy qui portoit ce paiement,
lequel estoit allé coucher à ang lieu nommé Chevalines,
près Auxerre, où la nuyt fut assailly par ceux de la gar-
nison dudict Auxerre, lesquels le forcèrent en son logis,
pillèrent et voilèrent les deniers et tout ce qu'il avoil en
sa compagnie tant de hardes que de chevaux; il y avoit
quelques gens de M. d'Andelot mon frère et des miens
que j'avois baillés pour la londuicte desdirts deniers,
lesquek tous ont esté emmenez prisonniers, liez et gar-
rotez andict Auxerre. Il plaira à V. M. de considérer
l'outrage qui est faicl à M. d'Alldelot mon frère el à moy
d'avoir ainsi vilainement assailliz nos gens.» (Bilil.nat.,
fonds français, n° 3 1 g 3 , P 35.)
De son côté, le -ji mai, d'Andelot avait écril à
Catherine : *II me déplaisf merveilleusement de tant de
laçons, lesquelles journellement s'exercent en divers lieux
de ce royaume et ne tendent toutes qu'à troubler la paix
qu'il a pieu à Dieu et au Roy nous donner et aussi à
la grande faillie el destriment d'icelluy, ce qui pourroit
avenir à l'occasion du destroussement qu'onl faicl ceulx
de la garnison d'Auxerre des deniers que Monsieur le
prince de Coudé et ceulx de sa compagnie envoyaient
pour satisfaire aux cinquante mille livres qu'il avail pion
à Sa Majesté ordonner estre payez pour le licenciement
des reistres du duc Casimir; de quoy n'ay voulu faillir
d'advertir Sa Majesté du Ro\ et la Voslre pour y remé-
dier, comme cliose 1res nécessaire; car encores que pour
la rigueur grande que l'on lient à ceulx de la religion
réformée et le moyen qu'on leur oste de joyr de leurs
biens nous ayons, se peult dire, fait plus que le pos-
sible, considérant de ipielle importance est la demeure
INE DE MED1GIS. 1&3
quel estât est réduicte à présent la royrie
d'Escosse ma belle-fille et comme elle a esté
contraincte de se retirer et saulver en vos
terres1, estant poursuivie de ses subjeclz,
comme vous avez pu entendre, nous avons
incontinent despesché le sieur de Montmorin
exprès devers vous pour vous dire que, estant
grandement marris de la voir en cette poyne
et affliction, ce nous a esté grand contente-
ment qu'elle se soit allée remeclre en vos
mains, nous asseurant quelle recevra loule
l'ayde, laveur, secours et amitié qu'une prin-
cesse affligée comme elle est doibt espérer de
vous, et que vous demeurerez en la mesme
opinion en laquelle vous avez esté, qui est
qu'il fault que les princes se secourent les
ungs les aullres pour chastier et pugnir les
des reistres en ce royaume, et quel dommage y faict le
séjou -, nous n'avions nullement voulu faillir d'obéyr au
commandement de Sa Majesté, de façon que, s'il en
survient plus grand inconvénient, Vostre Majesté consi-
dérera que le faict ne nous peult estre nullement im-
puté; car s'ilz n'eussent destroussé lesdicls deniers,
j'avois donné tel ordre pour l'avancement d'iceulx que
j'estime qu'à présent ilz eussent eslé bien près de le re-
cevoir. Et pour ce. Madame, que j'en escriptz plus par-
ticulièrement au Roy el en baille charge au capitaine
Fontaine, présent porteur, en faire plus ample discours à
Sa Majesté et à la Voslre, je ne vous feray la présente
plus longue, si n'est pour vous suplier ne trouver mau-
vais si en cest endroict je vous requiers que la souvenance
des maux el atllictions passées advise Vostre Majesté
donner pour l'advenir l'ordre tel qu'il est bien en vostre
puissance, cl par lequel les subjeetz du Roy soient main-
lenuzsoubzsa protection en telle égalité que longuement
nous puissions joiivr de la paix que Dieu nous adonm i
(Bibl. nal., fonds français, n" l5546, I" 77, original
signé.)
Le -J9mai,le Roi écrivit à d'Andelot qu'il avail invité
«lue d'Anjou à faire poursuivre les coupables. (Ibid..
f 121.)
1 Voir Ailvei lisseuienl of tin- ronllicl in Scotlattd . dans
Tyller, I. VI , appendice, p. A70; Melvil, Mémoire! p
et suiv.; I. Gauthier, Butoirs de Marie Stuart , 1.11, p. 8
Labanoff, I si ira i» Mari» Slvart, 1. \ 11.
144
LETTRES DE GATH
subjets qui selèvent contre eulx, et sont re-
belles à leurs souverains, et d'aultant que
eecy nous louche à tous et que nous debvons
embrasser le faict et protection de cette royne
désolée et affligée, pour la remectre en sa
liberté et en l'autorité que Dieu luy a donnée,
laquelle de droict et équité luy appartient et
non à aultrc, je vous prie, Madame ma bonne
sœur, faire connoistre à ung chacun et parti-
cullièremeot au Roy moudict sieur et fils et à
nioy combien vous désirez que l'auclorité des
princes souverains soit conservée et lessubjects
rebelles et désobéissans chastiés et pugnis, et
usant de toute la doulceur et bon traictement
envers elle que nous nous promectons et es-
pérons de vous que vous luy veuilliez prester
toute l'ayde, faveur et secours dont elle aura
besoing pour se remettre en la liberté et auc-
torilé qui luy appartient, ainsi que nous avons
commandé et donné charge expresse audict
de Montmorin vous dire plus au long et par-
ticulièrement de noslre part, lequel je vous
prie de vouloir croire comme vous vouldriez
faire ma propre personne, priant le Créateur,
Madame ma sœur, après avoir présenté mes
affectionnées recommandations à vostre bonne
Gra<e, vous donner en très bonne santé
longue vie.
Eseript à Paris, le xxvf jour de may 1 5G8.
(De sa, main.) Madame ma bonne seur, je
vous fayré cet mol pour vous prier rnescuser,
set ne vous ayerys la présante de ma mayn
pour aystre encore foyble de ma maladie; car
pour l'aucasion que c'et, je désireroys non
seulement ayscripre, mes moy mesme en per-
sonne. Vous povés voyr, non que je doucte
de vostre bonté, n'ayent esté jeamès autre et
ausi qui vous soviègne à sel que souvent nous
avés mandé touchant la royne ma belle-fille,
et corne cet une cause qui louche aux prinses
ER1NE DE MÉDIG1S.
et principalement aus prinsese, qui me laysl
assurer que asteure que c'et en vostre pui-
sanse, fayré par efect ce que lui avés monstre
en parole, qui me fayst dire quelc aysl heu-
reuse d'aystre en vostre royaume.
Vostre bonne seur et cousine,
Catf.rine.
[1568.— 26 mai.]
Aut. Bibl. nat. fonds français, n° 3222 , f° 60.
A MADAME MA TAKTE
MADAME LA DUCHESSE. DE FERRARE.
Madame ma tente, je vous suplie me par-
donner cet plus tost ne vous ay envoyé Serlan ,
présant pourteur, suivent cet que în'an n'avés
mendé, car j'é ayslé empêché tent pour eun
peu de reume que ha eu le Roy vostre nep-
veu que de beaucoup d'afayres; asteure, Dieu
mer sis, yl se porte myeulx, espère que de-
mayn, ayent prins medesine, sera tout guéri
et me remetent à cet pourteur à vous dire plus
au long de sa sente, fayré fin, prient Dieu vous
donner cet que désirés.
Vostre entièrement bonne nyepsse,
Catebi.ne.
1568. — 29 mai.
Copie. IiiM. nat. fonds français, 11" 10751, fJ i35fi.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
.Monsieur de Forquevauls, par le sr de
Graignagne présent porteur, gentilhomme de
la chambre du Roy monsieur mon fils, vous
entendrez bien au long en quel estât son!
toutes choses par deçà et comme elles ont
passé depuis la paix faicle, qui me gardera
de la vous faire plus longue, sinon pour vous
prier me mander par luy bien au long et
particulièrement ce que vous estimerez estre
digne de venir jusques à nous, mesmes comme
il vu de la santé cl disposition du roy mon-
sieur mou beau-fils, et de la roy ne ma fille',
lesquels seront asseurez que, Dieu mercy, je
suis mieulx que je n'ay esté et suis hors de ma
maladie1, espérant que relia me gardera de
pis: nous priant croire ledid sieur de Grai-
gnague de ce qu'il vous dira de ma pari.
comme si c'estoyt moy-méme. Priant Dieu,
Monsieur de Forquevauls, vous avoir eu sa
sainte et digne garde.
Escript à Paris, le xxix'jourde maj i568.
Caterine.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS. 145
quoy en demeurer routent, priant Dieu, mou
cousin, vous avoir en sa saincte et digne garde.
I 568. — Fin mai.
Minute. Bibl. nul. fonds français, n° i55i6, f° 16a.
\ MONSIEUR L'AMIRAL DE CHASTILLON.
Mon cousin, par la lettre que le Boy mou-
sieur mon fils vous escript vous verrez le désir
qu il a d'entendre l'ordre que aurez donne' au
recoin renient des deniers que vous estes tenus
fournir à la fin de ceste année pour le paye-
ment des reistres, je ne m'eslencdray à vous
en dire daventage, mais seullement vous puis-jc
asseurerque ne désirant riens tant que deveoir
la justice l'aicte de ce dont vous avez laid
plaincte2, il a incontinent envoyé le sieur de
Montinorin vers le sieur deTavannes pour lui
l'aire entendre que son inlencion est que la
justice en soit laide telle que vous ayez de
Lue lettre de Charles IX accompagne celle-ci; il
parle également de la maladie do Catherine '•! de sa con-
valescence, maie sans donner de détails. (Bibl. nat. , Tonds
français, n" 10751, p. i355.)
; Catherine fait allusion à la remontrance faite par
l'amiral de Coligny dans la première quinzaine de mai.
I. de Serres a inséré le texte de cette remontrance
dans les Mémoire! de lu troisième guerre civile, pages 7
1 miiv. Voie en outre une lettre de l'amiral an lt»i en
date du "i mai, dans Delaborde, Hïrt. deCoHgny, t. III,
p. 11.
C.iiiiki.i.m. m. MiDICIS. — îll.
1 5f>8. — 1" juin '.
Minute. Bihl. nat. fonds français. n° i[>y46, f" ii/i.
A MONSIEUR DE MOINLUC.
Monsieur de Monluc, tout ainsy que le Roy
monsieur mon lilz ne peult oneques avoir des-
sein de m/us diminuer la charge qui vous a
esté donnée, comme l'ayant si bien servy et
si lidellement comme vous avez laid, et aussi
vous ayant tousjours faid cognoistre l'affection
qu'il vous porte et l'asseurance qu'il a de vostre
fidélité avecque la cognoissance de vos services ,
ne pouvez-vous justement penser qu'il ait eu
jamais volonté de vous osier l'autorité de lieu-
tenant général de Guyenne qu'il vous a tou-
jours voulu conserver, et faire que la charge
qu'il vous a donnée fust maniée par un autre.
Partant, Monsieur de Monluc, n'ayez jamais
ceste opinion et soyez asseuré que vostre
maistre vous ayme et vous tient pour tel que
vous estes, ayant eu trop de lesmoignages de
la bonne volonté que vous portez à son service
et mesme depuis le commencement des der-
niers troubles. Doncques je vous prie em-
brasser de cueur el affection atillanl que VOUS
avez jamais faict ce qui est nécessaire pour
l'aire observer son intention portée par ledid
de pacification , et tenez la main que à ce qui
est de l'étendue de vostre charge toutes choses
soient remises en paix et que l'obéyssance luy
soyt rendue d'un chascun, faisant telle puni-
lion de ceulx qui n'y satisferont que les aultres
preignent exemple; et d'autant, Monsieur de
Monluc, que le Roy mondict fils vous escript m
amplement la voie qu'il désire que vous teniez
pour faire que sa volunté soit suyvie, je ne
| ii dus.) Ce premier jour de juin
i!)
1 h 1 1 11 1 ■ ■ : t
146
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
m'arresteray à vous faire plus longue lettre et
vou8 aBseureray seulement que, continuant à
faire ainsy <|ui' tous ;i\ <•/. toujours faict, vous
cognoistrez que le Roy mou (ils et moy som-
mes grandement contons de vous et vous as-
seniez qu'il ne se présentera jamais occasion
de faire pour vous e! les rostres (|ue ne vous
ne voyez mectre à effecl cesle bonne volonté
que vous porte le Roy mon fils, priant, etc.
I56H. — 3 juin,
Oriff lîilii. uni. fonds français, n° 3igo , 1'° 88.
\. MONSIEUR DE MATIGNON,
LlBÔTBMIfï CKNÉlUl. EN NOllMAMHE.
Monsieur de Matignon, pour le désir que
le Roy monsieur mon filz a de faire observer
par ton) son royaume exactement son édicl de
pacification dernier, il a mis en cliacune ville
d'icclluy ung gentilhomme, luy ordonnant
de tenir la main que ung chacun puisse ren-
trer en ses biens et maisons et joir du béné-
fice d'icelluy; mais d'aullant qu'il désire sça-
voir comme toutes choses passent en lieux où
ilz sont cl comme ilz se comportent en leur
charge, je vous prie pour sa satisfaction et
pour le bien de ses affaires nous mander en
quel estât v sont toutes choses et tenir la
main à l'exécution des lettres patentes que
il envoyé présentement aux courlz de par-
lement, baillils et séneschaulx de sondicl
royaulme , de l'aire informer des contraven-
tions qui se feront à icelluy et le tenir informé
le plus au long et le plus souvent que vous
pourrez de ce qui adviendra en vostre gou-
vernement qui sera digne de nous estre es-
cript, et faire en sorte que ses subjels vivent
en bonne union et concorde, et luy rendent
lous l'obéissance qu'ilz lui doibvent, et pour
luy faire sçavoir de voz nouvelles suivre le
moyen et les chemins qu'il vous escript; priant
Dieu, Monsieur de Matignon, vous avoir en
sa saincte garde.
Escript à Paris, le nf jour de juing t568 '.
Caterine.
h'i ses.
1568.— .'i juin.
Orig. Ililil. ruit. fonds fronçais, n° 3i^8, f" îoa.
V MONSIEUR D'IIUMIÈRES,
couvErnisun as I'Éïionnb.
Monsieur d'Humyères, le Roy monsieur
mon filz désirant sur loules choses veoir vivre
ses subgets en bonne paix, unyon et tranquililé
soubs la protection de ses édilz et mesmes le
dernierde pacyffication qu'il entend sortireffecl
et estre exécuté en tous cl chacun ses poinçtz
et à ceste fin faicl expédier ses lettres patentes
à ses courlz de parlemenlz, bailliz cl sénes-
chaulx pour de nouveau faire publier ledict
édict et icelluy exactement faire entretenir,
garder et observer, comme vous verrez par le
double desdictes lettres qui vous sont présen-
lemenl envoyées, de l'exécution desquelles el
devoir que chacun fera en l'observation du-
dicl édil il désire estre souvent adverly,
comme il vous escript par ses lectres, que j'ay
bien voullu accompaigner de la présente pour
vous prier de le satisfaire en cela et tenir
main que son intention soit entièrement
acomplye, qui est ung des meilleurs services
que vous lui sçauriez faire, d'aullant que le
bien de son royaume et repoz de ses subgectz
en deppend; pryant Dieu, Monsieur d'Hu-
myères, vous avoir en sa garde.
Escript à Paris, le ive jour de juing i568.
Caterine.
De Neufvii.le.
' Pareille lettre cl dans les mémos termes fui adres-
sée à lous los gouverneurs ùVs provinces.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS
167
| h.v — 5 juin.
Miuute. Bibl. nat. fonds français . n 1 7>ri '»'"> . f1 i(ï3.
\ MONSIEUR DE CÀRROUGES.
Monsieur do Carrouges, le Roy monsieur
mon fils vous escript bien au long son inlen-
cion laul sur ce qui est survenu à Rouen
entre les bourgeois desdictz lieux que sur ce
qu'il veull estre faict touchant les compa-
gnyes de gens de pied qu'il veut estre mises
eu garnison dans ladicte ville1, lesquelles vous
ne faufiliez d'y faire entrer incontinent sy jà
ne L'avez faict et les y l'aire loger et accomo-
der suivant ce qu'il vous a mandé par cy-de-
vant; faicles au reste faire le procès de ceulx
qui ont commis les meurtres ez personnes des
bourgeoys de ladicte ville et les pugnir selon
qu'ils méritent ; priant Dieu , Monsieur de Car-
rouges, vous tenyr en sa sainte garde.
Escript à Paris, le V jour de juing i568.
1 568. — 1 1 juin.
Copie. Bibl. nat. fonds italien . n' ii»j<j, f' a r".
A LA DLCHESSE DE FERRIRE.
Madame ma tante, j'ay veu les lettres que
vous avez escriptes, par lesquelles et par l'aise
que \ous monstrez de ma convalescence j'ay
recogneu la persévérance et continuation de
la bonne et grande amitié que vous me por-
tez, dont je vous remercie de bon cœur et
\ <,ii- dans le même volume, f 126, une lettre de
Mit tj;non pour avertir Catherine de la sédition qui a
troublé Rouen, par suite du refus des bourgeois de re-
cevoir les quatre compagnes envoyées pour tenir garni-
son en leur ville. -Les conseillers el échevins. dit-il, es-
loient d'avis de recevoir la garnison, mais non les autres
de mesnic ; à cesle cause MM. du Parlement et moy
.nous supercédé tontes choses jusqu'à ce qu'ils aient en-
tendu par ceulx qu'ilz envoient vers le Boy et vous plut
amplement vnz volontés. 1 Voir encore à ce sujet une
lettre du Roi à Matignon (même volume, 1° Ti'i).
quant aux lettres que vous me mandez avoir
! receues du sieur d'Enlragues par lesquelles il
coniprent les villes de Chartres, païs Charlrain
et seigneurie de Montargis, vous coguoistrez
assez par les lettres que le Roy mon filz vous
escript et par la déclaration de son instruc-
tion sur ce qu'il vous envoyé que c'est chose
qui a esté faicle par inadvertance et sans vous
avoir voullu rien diminuer de t'auctorité qu'il
vous y a donnée, laquelle il vous laisse en-
tièrement pour en disposer, en y mettant seul-
lenient cinq gentilhommes dans la ville de
Chartres qui prendra de vous la charge de
commander soubz son autorité et obéissance,
el affin que ledict sr d'Entragues n'entre-
prenne plus sur ledict duché et seigneurie de
Montargis, le Roy monsieur mon filz lu\
faict par une, dépesche qu'il lui an\oye pour
bien au long faire entendre son voulloir et
intention auquel je m'asseure qu'il ne faudra
d'obéir, et de vous laisser doresnavanl toute
l'auctorité sur lesdietz lieux sans y entre-
prendre certaines choses et, pour ce que il ne
m'eschet autre chose pour le présent à vous
mander, je ferai fin par mes affectionnées re-
coinmandalions à voslre bonne grâce, priant
Dieu, Madame ma tante, vous donner en
santé bonne et longue vie.
Escript à Paris, ce xi* jour de juing t56o\
1568. — la juin.
Minuit-. Biljl. nal. fonds fraurais , D° îyyaô, f" 189.
ALX M AN ANS ET H ABIT AN S
1.1. rouemse (Roanne).
Messieurs, le Roy monsieur mon filz a
ordonné pour la gaule du passage de doueunes
le sr de Mothe-Boisy el luy a donné charge
de commander tant eu ladicte ville que au-
dict passage et prendre âiligemmenl garde
ù faire bien entretenir son dernier édicl de
19.
148
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
pacification et maintenir ses subjeetz en paix
et concorde sonbz le bénéfice d'iceluy; à ceste
«anse vous ne fauldrés de luy obéir et faire
ce qui par luy vous sera commandé et ordonné
pour son service et suivre en cela et en toutes
auitres choses ses intentions et volonté. Priant
Dieu, Messieurs, vous tenyr en sa sainrlc et
digne garde.
Escripl à Paris, le xn° jour de juing 1 568.
Je ne vous fera y plus long discours, vous prianl
nous tenir adverlis de tout ce que pourrez en-
tendre et vous asseurez que, avenant ce que
me mandez de Languedoc, de quoy n'avons
encore ouy parler", que je vous remenle\ra\
au Roy mon (ils et mVmployrai pour vous en
tout ce que pourray.
\ Paris, ce un* jour de juyn 1 568.
Caterine.
1568. — i3 juin.
Copie. Bibl. Dat. fonds français, 11° 107^1, f° l36o.
\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, pour ma grande
maladie ne \ous peus respondre à la lettre
que me escrivites par vostre gentilhomme de ce
que Ruy Gomès vous avoit dict ny aussi en
parler au long à Graignague , mais asteure que ,
Dieu mercy, suis sayne aultant que feus ja-
mais, je vous ay voulu faire la présente pour
vous dire que vous prie remercier ledict
prince d'Evoli de la bonne volonté qu'il nous
porte et des bons offices qu'il faict pour nous
et le prier de vouloir continuer et de faire
que bientost voyons les effails accomplis de
la bonne volonté que le roy son maislre a
au mariage du Roy mon fils et de la prin-
cesse Anne, fille de l'Empereur, comme nous y
attendons, veu que l'ambasadeur vint, il y a
deux jours, et nous apporta au Roy mon fils et à
moy des lettres du roy son frère et nous dist
qu'il a\oyst despesché un courrier vers l'Empe-
reur pour cet effect et qu'il a\oil passé par ici,
par lequel il admonestoit l'Empereur de fayre
ce mariage si bien que nous attendons que après
son retour et celui de Graignague qu'il n'y aura
plus de difficultés, et je sçay que ledict prince
d'Evoli y peult beaucoup, qui me faysl vous
prier de faire tous les bons offices (pie vous
cngnoislrez estre nécessaires en son endroit.
1568. — 17 juin.
Orig. Bibl. nal. (botte français«n° 3178 , f° 107.
A MONSIEUR D'HUMIÈRES,
GOUVERNEUR DE PÉlUJSNB.
Monsieur de Humyères, encores que le Roj
monsieur mon lilz \ous escrive bien parlicul-
lièrement sa volunté ', néantmoins j'ay bien
voullu accompaigner sa lettre et vous l'aire ce
petit mot pour vous dire qu'il a envoyé mou
cousin le mareschal de Cossé en son pays de
Picardie pour donner ordre qu'il ne redonde
riens en sondict pays des (roubles qui sont
es Pays-Bas; à ceste cause vous aurez, suyvanl
l'intention du Roy mondict lilz, à obéyr à tout
ce que ledict sr mareschal vous commandera
de sa part pour le bien de son service, soit
pour souffrir d'y mectre des forces tant de
cheval que de pied dedans la \ille dont vous
avez la charge ou pour en tirer; priant Dieu.
Monsieur de Humyères, qu'il vous ayt en sa
saincte garde.
Escript à Paris, le xvjT jour dejuing i568.
Caterinb.
De Nf.ukvh.lk.
' La lettre do Charles IX (même vol. , I'' 1 o6)n'es1 que
la reproduction de colle-ci.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
I/i9
1568. — 17 juin.
Minute. IliLI. nat. fonds français, n" i55A6. f' a3o.
V MONSIEUR DE BOURDEILLE'.
Monsieur de Bourdeille, la plainte qui est
venue à noz aureilles des malversations, viol-
lementz etoultraiges que l'ont ceulx de voslre
compagnie aux habitans de la ville de Corbeil
esl trouvée si estrange et de si maulvaise con-
séquence qu'il n'y a aulcun qui n'ayt horreur
d'en ouyr parler, et d'aullant que plusieurs
desditz actes ont esté commiclz pendant que
vous estiez par delà et sont venuz à vostre
congnoissance par la plainte que vous en ont
l'aide lesdilz habitants sans y avoir remédié,
ne faict aulcune pugnilion ou démonstration
exemplaire desdiclz délinquants; je ne puis
estre contente de vous mesmement que quand
il n'y auroyt aultre chose qui vous y deubst
convyer que le desplaisir que vous pouvez
penser que nous en avons et que si meschante
et si téméraire entreprinse se peusl dire estre
l'aide au mcspriz et contemnement du Roy
monsieur mon filz à la porte de la ville cap-
pilale de son royaulme où esl sa personne et
qui ne luy peust estre tenue cachée ne cellée;
et pour ce regardez de faire appréhender les
eoulpables et en saizir la justice et tenir la
main que information en soyt faicte pour
après en esl réordonné comme il appartiendra.
Au demeurant, ne l'aillez à faire partir voslre-
dicle rompagnye suivant que le Roy mondict
seigneur et fils nous mande pour aller à la
Ferlé soiihz Jouarre tenir garnison, el pour
ce je vous envoyé le mandcmenl et commis-
sion ; priant Dieu , Monsieur de Bourdeille , etc.
1 Aniliv de Bourdeille, frère aine de Brantôme. I.''
S juin il avait fait à Corlieil la ivun: de sa rompa|;nie
!•■ cinquante 1,-mros des ordonnances du roi.
1568. — ■> 1 juin.
Copie transmise par M- Se tferval
A MONSIEUR DE SÉN VRPOVl.
Monsieur de Senarpont, je n'adjousteray
riens à la lettre du Roy monsieur mon lil/
mais vous diray en passant que l'advis que
vous luy avez donné du renfort des garni-
sons des frontières de vos voysins a esté lorl
bien receu encores qu'en eussions eu advis
d'ailleurs, ayant pour le regard des noslres
mon cousin le mareschal de (lossé, qui esl
sur les lieux, commandé à v pourveoir suivant
ce qu'il nous en a escripl ces jours passez, vous
prvant, Monsieur de Senarpont, voulloir conti-
nuer à apprandre des nouvelles el comme se
dirigent leurs actions pour nous gouverner au
semblable. Au demeurant le Roy mondirt filz
est après pour recouvrer de toutes partz argent
pour subvenir au payement des garnisons, sé-
chant bien que ses pauvres subjelz des lieux
où elles sont ne sçauroient faire qu'ils ne soient
bien Iravaillez. Priant Dieu, Monsieur de Se-
narpont, vous avoir en sa saincte garde. Es-
cript à Paris, le xxi" jour de juing 1 5(>8.
Catbrine.
De Neukville.
1568. — 33 juin.
Minute Bibl. nat. fonds français, n° iâ;ViG, I" i5t.
\ MONSIEUR LE PRINCE DE CONDÉ.
Mon cousin, j'ay receu voz lectres duxi'de
ce inoys1 el veu celles que vous avez escriptes
1 Dans cette letlre du 11 juin Condé lait observer
qu'il n'élail pas présenl lorsque le traite a été mis par
écril; il envoie, dit-il, une dépêche au cardinal de •■lià-
lilJon qui, v ayani pris pari , pourra foire remarquer à Sa
Majesté toutes les particularités el la forme des provision!
nécessaires pour la levée! venue de deniers. I Bibl, nat..
150
LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.
au Roy monsieur mou filz, auxquelles il vous
t'aictsi ample responceque il ue me reste pas
grand chose à vous dire, sinon que, quand
VOUS nous aurez envoyé les mémoyres pour
dresser les patentes et constraintes néces-
saires pour la levée des cent mil escus et
de ce que vous estes lenuz fournir pour le
Henryghell et Naustgelt1 des reistres et que
mon cousin le cardinal de Chastillon nous
aura propose' ce qu'il verra estre bon et à pro-
pos là dessus, nous vous envoyerons inconti-
nent après lesdictes patentes et constrainctes
expédiées; et pour le regard de la distinction
de ceulx delà religion prétendue réformée qui
ont esté avec vous et des aultres qui sont de-
meurez dans leurs maisons, eslanlz de ladicte
religion, c'est chose que le Roy mondict sieur
et lilz ne vous peult accorder d'aullant que il
leur seroyt faict trop grand tort de les faire
contribuer en ceste levée de deniers et les y
comprendre, attendu qu'ilz ont esté cottisez es
levées qu'il a faict faire sur son peuple pour
subvenir aux fraiz de la guerre; et quant aulx
contraventions que vous dictes qui se font
tous les jours à ses édietz, vous pouvez estre
asseuré que nous avons par cy-devant rien ob-
miclz et n'obmecterons encores par cy-après aul-
cune chose quy puisse servir pour l'entreténe-
nient d'iceulx et a esté très expressément escript
et commandé à tous les gouverneurs, baillifz,
séueschaulx et aultres officiers de ce royaume
d'y tenir la main ferme et faire vivre indiffé-
Cinq cents Colbert, n° 2/1, p. i56.) Dans une nouvelle
lettre à ta Reine du y 5 juin, datée de Noyers, le prince
annonce au Roi que le cardinal de Châlillon Iravaille à la
formation des commission» nécessaires pour la levée de
l'imposilion des cent mille écus. Il demande en même
temps (pie sa compagnie ne soit pas réduite, et il se plaint
des infractions à l'édit de pacification. (Ibid, p. 1 58 .) —
Voir lettre du Roi qui s'en rapporte au cardinal de Lilià-
lillon. (lbtd., p. i5g.)
' L'impôt impérial et le droit de passage.
remment les ungs et les aultres en paix et
amytié et pugnir grielveinenl les contrevenentz
au dernier édicl de paccitlication; et n'y a
chose en ce monde qui par nous ne soyt plus
recommandée que l'observation d'iceulx édicls;
priant Dieu, mon cousin, vous tenir en sa
saincle garde.
Escript, à Paris, le xxu1 jour de juiug 1 568.
1508. — aa juin.
Miaule. Bibl. nat. fonds français , u" i55/i6, f'u a5s.
A MONSIEUR L'ADMIRAL,
Mon cousin, j'ay receu voslre lettre du
xne de ce inoys suivant laquelle nous atten-
drons ce que mon cousin le cardinal de Chas-
tillon vous mandera touchant la contribution
des deniers de la levée qu'il convient faire
pour le payement du duc Cazimir et de ce qui
est deu aux reistres pour le Henryghelt et
Nausglelt, et sy elle se doibt faire sur ceulx
qui ont suivy vostre party seulement ou sur
ceulx de vostre religion qui, n'aiant bougé de
leurs maisons, ne se sont enipeschez d'aul-
cune chose; sur quoy, vous verrez l'intention
du Roy monsieur mon filz par la lettre qu'il
vous escript présentement, qui montre assez
évidemment qu'il n'a voulu ne deu com-
prendre lesdicts de la religion réformée qui
n'ont bougé de leursdictes maisons, lesquelz
il n'est aucunement raisonnable de cottizer, ne
charger en tant d'endroilz après avoir -esté
comprins et avoir contribué eu toutes les
levées de deniers qui se sont faictes pour sou
service; priant Dieu, mon cousin, vous tenir
en sa saincte garde.
Escript à Paris, le xxnejour de juing 1 568.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
IT.l
1568. — •!•? juin.
i .<.|iip. Bibl. not. fonda frùn<;..i*, ir 1075», V t358.
\ MONSIEUR DE FOURQUEVVULX.
Monsieur de Forquevauls, ayant entendu par
tes lettres que vous avez escriptes par le cour-
rier que vous nous avez despesehé du troi-
-ic-m.' du présent l'envie qu'on avoit par
delà d'entendre de nos nouvelles, je n'ay
voullu différer davantage à vous en mander,
encores (pie. depuis (pie je suis hors de mon
mal. j'ay escripl par plusieurs l'ois à la royne
ma fille et pourtant la prési nie sera poui
vous dire qne j'ay esté très aise d'entendre
que ladicle rovne ma fille soit en bonne
santé retournée à Madrid et qu'elle soit si
asseurée d'estre {[rosse qu'elle n'en double
plus; car quant à moyje ne le pouvois croire
bonnement, soit pour la crainte que j'avoys
quille ne le fust, ou pour ne pouvoir en
prendre asseuranee sur ce que l'on m'en es-
cripvoit. Maintenant je prie Dieu qu'il luy
lasse la grâce de se bien porter pendant sa
groisse et que à ses couches elle en puisse
sortir, comme je le désire, et que j'espère
qu'elle fairaavecqnesl'aydedeDieUjescripvant
pour eeBte occasion à ma cousine la duchesse
d'Albe la façon dont il m'a semblé que ma-
ilicte tille se diiibt gouverne» et la prie de se
tenir près d'elle el l?adi ster d'exécuter ce
que je lui en mande. Je vous prie, Monsieur
de l'orquevauls, en solliciter de ma part la-
dicle dame duchesse el .qu'elle me mande sou-
vent des nouvelles de BHadicte lille. ainsi que
je vous prie faire de vostre part, vous disant
que j'avois resreu vostre lettre du xxi1' de may
peu auparavant que vostre courrier arrivasl.
Jr devons l'airay la présente plus longue pour
ceate heure, la taisant comme en baste, afin
devons mander comme vous le désirez promp-
tement de noz nouvelles; priant Dieu, Mon-
sieur de Forquevauls, etc.
Escript à Paris, le mu* jour de juin i5ti8.
Caterim
I ."iliS. - ■!- juin.
Or>£. BiM. n;it. fonda français, n° 3igo, I* 9-1.
à MONSIEUR DE M vTIGNON.
Monsieur de Matignon, vous verrez par la
lettre que le Roy monsieur mon lilz vous es-
cript présentement le désir qu'il a d'entendre
comme vous avez salisfaict à ce qu'il vous a
dernièrement mandé par L'instruction qu'il
vous a envoyée contenant bien au long son
intention et l'ordre qu'il veult que vous teniez
pour l'exécution du contenu en ladicte ins-
truction, et pour ce qu'il est besoing (pie nous
soyons promptement adverlys de ce qui est sur-
venu es lieux et endroiclz de vostre charge, je
vous prye ne faillyr à nous escripre bien am-
plement en quel estât y sont ses affaires , ce que
l'ont ceulx de la religion prétendue réformée .
s'ilz s'assemblent, quels desseings ilz ont, s'ilz
s'arment, ce qu'ilz uégolienl, et l'ordre que
vous avez donné pour y obvier et le moyen que
vous avez d'euipesrher leurs desseings, allin
que, suivant ce qu'il vous escripl plus particu-
lièrement, il puisse, après avoir entendu de
vous Testai de sesdictes affaires, pourveoir à ce
qu'il sera de besoing pour conserver son aucto-
rité el l'obéyssance qui luy est deue par ses sub-
jeetz; priant le Créateur, Monsieur de Mati-
gnon,qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.
Escripl au chasteau de Boullougne. le ixvu'
jour de jning 1 568 '.
CiTERINI.
FlSES.
1 Pareille lettre et Jans les mêmes termes fui edressée
à tous les gouverneurs îles villes et provinces. Cellf i|ni
fut envoyée an maréchal île Montmorency *.■ trouve clans
le n° 3aog du fonds français, |i. .'i.r>.
152
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1568. — 3o juin.
Minute. Bibl. nal. fonds fr.ui.i n |5546, f 28'j.
\ MONSIEUR DE CARROUGES.
Monsieur de Carrouges, vous n'aurez pour
cesle heure plus grande lectre de inoy d'aul-
lanl que le Roy monsieur mon filz ' respond
bien au long aulx lettres du xxu, mesmement
sur ce qui s'est trouvé à Rouen, dont je vous
prie l'aire faire si bonne pugnition que chas-
l'iui puisse prendre exemple et soyt plus re-
lire et réservé à l'aire querelles et débatz en
ladicte ville et nous tenyrau demeurant telle-
ment sur voz gardes que il ne puisse survenyr
inconvénient en l'exercice de voslre charge;
priant Dieu, Monsieur de Carrouges, vous te-
n\ i m sa saincle garde.
Escript au chasleau de Boulogne , le xxxejour
de juing î 568.
i.")68. — -io juin.
Copie transmise par M. de Menai
A MONSIEUR DE SÉNARPONT.
Monsieur de Sénarpont, vous faisant le
Roy monsieur mon filz si ample responce à
tout ce que vous nous avez mandé, la présente
sera seullement accompaignaut sa lettre pour
vous dire que mon cousin le mareschal de
Cossé n'a point esté envoyé par delà pour vous
diminuer en riens l'auclorité qui- vous a esté
baillée, mais seullement pour faire cbastier
ceulx qui se trouveront contrevenir aux éditz et
ordonnances du Roy mondicl sieur et filz; et
vous ne debvez représenter aucune chose si,
pendant qu'il y est. il pourvoit et donne ordre
aux choses qu'il juge estre requises pour le bien
et service de son maistre; car tous bons ser-
\ oir ri-lif lettre même vuluine H même paj;e. Charles
le complimenta d'avoir si lot réprimé l'émeute survenue
à Rouen.
\iteurs ne doibvent tendre que à ung but, qui
est de pourveoir et satisfaire à ce qu'île con-
gnoissent estre nécessaire au service de leur
maistre, et pour ce estant de retour et nou-
avant faict entendre Testât auquel il aura
laissé toutes choses par dellà, nous vous en
tiendrons incontinant adverty pour les y main-
tenir. Cependant je vous prye, Monsieur de Sé-
narpont, tenir la main à bon escient à l'observa-
tion du dernier édict de paciffi cation, aflin <j iu-
le pauvre peuple puisse gouster le fruit d'icel-
luy, aussi de nous tenir souvent advertys tic
tout ce qui se passera de voslre costé et que ap-
prendrez de vos voysins. Priant Dieu , Monsieur
de Sénarpont, vous avoir en sa saincte garde.
Escript à Boullogue, le xxxE jour de juing
C.vtei.i.m..
De Neufvii.le.
1568. — 3o juin.
Orig. Arch. de la ville fie Tours, recueil, i* ai.
A MESSIEURS
LES MAIRE ET ESCHEYINS,
MANANS ET HABITANTS
DE L\ VILLE DE TOURS '.
Messieurs, j'ai veu les averlissemens que
vous avez envoiez au Roy monsieur mon fils
touchant ceulx de la religion prétendue ré-
formée; en quoy vous avez comme en beau-
coup d'autres choses donné à cougnoislre
d'aultant plus la bonne vollonté et le zèle et
affection que vous portez à son service; sur
ijuoy il vous a faict entendre le contentement
qu'il en a et par autres lettres que vous aurez
avec la présente son intention sur la garde du
1 Le ai juin précédent , le maire el les échevins de
Tours avaient mandé au duc d'Anjou que ceux de la reli-
gion avaient repris les aunes et qu'ils allaient du côté de
la Bretagne. (Bibl. nat., fonda franc., n" 1 554,6, f°263.)
LETTRES DE CATH
rliasleau de Tours et de la ville en l'absence
du sieur de la Chastre qu'il a commise au
sr Chanvigny auquel vous ne fauldrez d'obéir
suivant ce qu'il vous ordonne et commande
par ses lettres, priant Dieu, Messieurs, vous
donner sa grâce. Escrit au chasteau de Boul-
longne, le dernier jour de juing 1 568.
Catebine.
Fises.
ERINE DE MEDICIS. 15:5
d'Escosse madame ma fille, et luy faire co-
gnoislre que mes recommandations oultre
vostre bonne volonté lui serviront en vostre
endroict et vous obligerez
Vostre bonne scur et cousine,
Catebine.
[1568. — Juillet.]
Orirj. Record office, Slale papers , France, vol. XLIII.
A MADAME MA BONNE SEUR
LA ROï.NE D'ANGLETERRE.
Madame ma bonne seur, ayant entendu par
Montmorin la démonstration que avez l'ayste
de ma maladie et l'ayse que avés eu de ma
guérison, n'ay voleu plus tarder à vous en re-
mersier et vous dire que n'aymerez jamais per-
sonne qui vous y corresponde myeulx et qui
désire plus vostre bien et contentement que je
fais, désirant pour cesle occasion voyr tous-
jour continuer et augmenter l'amytié qui est
entre vous et le Roy mon Glz, et aystant bien
marve quant je voy qu'il y en a parnienterics
qui \oldroient l'altérer, ce qui, de nostre costé,
ne sera, pour conoystre leur mauvaise ynten-
tion; et vous prie aussi du vostre n'ajouster
foy à ceulx qui voldroient le mal de toute la
chreslienté pour sous les troubles cacher leurs
faultes et penser que, si je cognoissois le
contraire de l'amitié que le Roy mon fil/, vous
porte que , encore que je luy sois mère , ne
voldrois servir à tromper nul prince et vous
moins que nul aultrc, pour me sentir obligée
de la particulière amitié que vous m'avez tous-
jours montrée, et de peur de vous ennuier de
longue lettre vous prieray croyre ce que l'am-
bassadeur vous dira de ma part, et vouloir
avoyr tousjouro en recommandation la royne
Câtuemje de Medicis. III.
tr>68.— a juillet.
MiuuLc. Bibl. nat. foods français, n° i554- , P 36.
V MONSIEUR DE LA CHASTRE.
Monsieur de la Chastre, je ne voussçaurois
rien adjouster à la lectreque le Roy monsieur
mon filz vous escript ne vous dire rien da-
vantaige sur les poincts des lettres que vous
escripvez à luy et à moy, sinon que, quant au
presebe que faicl Griffon de Monceaulx près
Chenonceaulx ', si l'édictde pacitlication der-
nier le permet, c'est chosequ'ilne fault point
empescher; mais si , en ce faisant , ils y contre-
viennent, c'est à vous à le faire bien et exac-
tement observer suivant ce que le Roy mon-
sieur mon filz et moi vous avons escript. Nous
avons receu vos lettres du xxvui0 du passé et
entendu les advertissements que vous nous
avez donnés suivant iesquelz il est plus de
besoing que jamais de vous tenir sur vos
gardes et donner ordre qu'il n'advienne au-
cun inconvénient es places de vostre gouver-
nement suivant ce que le Roy monsieur mou
filz vous escript, nous advertissant le plus
souvent que vous pourrez de ce que vous
pourrez apprendre des déportemenls et actions
1 Voici ce qu'avait écrit La Chaire à la Reine: *Je VOUS
n escript pour le rej;ard des presches qui se font à Itomo-
rauiiïi, Iesquelz j'ay l'ait défendre comme dans tonte
les antres villes où ils ne sont point permis. Le s' Griffon
ci 1rs habitants île Romorantin me sont venus trou\
avec des lettres de Afadame de Savoie par lesquelles il^
réclament avoir permission ilii presrlie. Je vous en* le
double, affin qu'il plaine à Voi Majeatez m'ordonner ce
qu'il vonsplaira.ii (Fonds français, a i5546, p. »83.)
nniweir , i
154
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
de ceulx de la relligion prétendue réformée
pour y donner ordre selon qu'il en sera be-
soing. Priant Dieu, Monsieur de la Chastre,
vous donner sa sainôte grâce.
Escript au chasteau de Boullogne-les-Paris,
le 11e jour de juillet t5G8.
1568. — 3 juillet.
Minute. Bibl. nat. fonds français. n° i5jk-] , î° 5.
\ MADAME LA DUCHESSE DE FERRARE.
Madame ma tante, vous verrez par la lettre
que le Roy monsieur mon filz vous escript1
comme il mande au sieur d'Esguilly de s'al-
ler mectre dans la ville de Chartres pour
prendre garde à la seurete' et conservation
d'icelle, l'ayant choisy pour cesl elfect tant pour
ce qu'il est fort homme de bien et saige et vail-
lant chevallier que pour ce qu'il a esté nommé
au Roy mondict seigneur et filz par les habi-
i;ms pour, se présentant telle occasion que celle
qui se présente aujourd'hui , luy donner charge
de commander dans ladicte ville; pour les-
quelles causes, je croys, vous l'aurez agréable
et pour y avoyr durant fes premiers troubles
commandé avec vostre contentement et grande
satisfaction desdicts habitants. Et d'aultant que
cesle dépesche ne se faicl que pour vous don-
ner advis de l'ordre que l'on a donné à la seu-
rete de ladicte ville, je ne vous feray plus
longue lectre que pour vous présenter mes
' Charles IX, de son côté, écrivait à Renée de Ferrare :
TEslant adverly de tons les endroids de mon royaume
i|ue la plus part de mes sujets de la religion prétendue
réformée étoient en armes et qu'il est à craindre qu'ils
n'eussent quelques desseins sur aucune de mes bonnes
villes.il m'a semblé que, pour la conservation deCharlres,
qu'il esloit bien à propos de faire entrer dedans quelque
vaillant homme et estimant que je n'y sçaurois com-
meclre homme qui vous soit plus agréable que le s' d'Es-
guilly, je vous enay bien voulu advertir.» (Même volume,
n" i 55/i7. f° ''•)
affectionnées recommandations; priant Dieu,
Madame ma tante, vous donner en santé
bonne et longue vie.
Escript au chasteau deBoulogne-les-Pariz,
le m° jour de juillet 1 568.
1568. — 3 juillet.
Orijj. Aivh. de Chartres, anciens registres des échev., t. I, p. 6ôi.
A MONSIEUR D'ESGUILLY.
M. d'Éguilly, estans les affaires de ce
royaume en tel estât que en tous les endroits
d'iceluy ceulx de la nouvelle religion , selon
les avertissements que j'ai de plusieurs en-
droits, sont en armes, il est besoin de pour-
voir à la seureté des places et villes qui sont en
noslre dévotion et y commectre quelque vail-
lant personnage en chacune qui en puisse
rendre bon compte; et pour ce que le Rov
monsieur mon filz a advisé de vous envoyer '
à Chartres pour la garder et tenir en son
obéissance, estimant que vous vous en acquit-
teras très bien et fidèlement comme vous axés
fait par cy devant, à ceste cause, je vous prie
de vous rendre en ladicte ville le plus lost que
vous pourés, afin qu'il ne se y puisse faire
quelque surprise, et empescher les inconvé-
niens qui pouroient advenir, et en nous aver-
tissant souvent de ce qui surviendra digne de
nous estre mandé. Priant Dieu, M. d'Eguilly.
vous tenir en sa sainte garde.
Escrit au chasteau de Boulogne, le m' jour
de juillet 1 568.
Caterine.
Fises.
Voir Lettres des roi» de Fronce, pub!, par M. Merlet.
p. go1.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
155
1568. — 3 juillet.
Minulc. Bibl. nal. fonds français, u° 1 55 '47 , f* 6.
V MONSIEUR DE GAP'.
Monsieur do Gap, vous verrez ce que le Roy
monsieur mon (ils vous escript touchant vos-
tre chasleau de Celles en la conservation du-
quel il est besoing que vous preniez diligem-
ment garde, affin qu'il ne s'y face quelque
surprise et que vous monstriez la fidélité et
obéissance que vous lui debvés, conservant 1c-
dict chasteau à sa dévotion et le tenant pour
son service , en sorte que aultre que luy ne
s'en puisse prévalloyr et qu'il n'eu advienne
iuconvéuyent; en quoy m'asseurant que vous
ferez debvoyr de bon et fidelle serviteur je ne
\ous feray la présente plus longue que pour
prier Dieu, Monsieur de Gap, vous tenir en sa
saincle garde.
Escript au chasteau de Boulogne, le m* jour
de juillet i568.
1568. — 5 juillet.
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° 155/17, f° **•
A MONSIEUR DE LA CHASTRE.
Monsieur de la Chastre, vous n'aurez pas
grande lectre de moy pour ceste heure, parce
que il n'y a que ung jour ou deux que je vous
ay amplement escript et qu'il a estésatisfaict à
toutes voz dépesches précédentes. Vous vous
tiendrez sur vos gardes et donnerez ordre à
le niieulx que vous pourrez pour qu'il ne sur-
prime quelque inconvénient et desplaisir de
vostre charge; priant Dieu, Monsieur de la
Chastre, \ous tenyr en sa saincle garde.
Escript au chasteau de Boulogne, le v01"'0
juillet i568.
Gabriel do Cleiinonl, e\A|ie- ■ I ■- (î;i|i 1I1; 1637 ■'
107a.
1568. — 5 juillet.
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° 15507, f» ia.
A MONSIEUR DE BOUILLE.
Monsieur de Bouille, estant mon cousin le
sr de Martigues sur son parlement pour s'en
retourner en Brelaigne, il n'est pas grand be-
soing de vous faire long discours touchant les
choses qui sont à faire par delà; car il s'en
ira bien et amplement informé de la volonté du
Boy monsieur mon fils sur tout ce qui est à
pourvoyr audict pays et sçaurez bien don-
ner ordre en tout ce qui sera de son service;
partant je me remeclray à ce que vous en-
tendrez de luy plus particulièrement. J'av
trouvé très bon ce que vous avez mandé aux
Anglois qui se trouvoient assister au presche
près S1 Malo et vous prie de prendre bien
garde aux affaires et actions de ceulx de la re-
ligion prétendue réformée et à ce qui se fera
en leurs synodes, si l'on y peult pénétrer, et
en cest endroict je feray fin à la présente,
priant Dieu, Monsieur de Bouille, vous tenir
en sa saincte et digne garde.
Escript au chasteau de Boulogne, le v'jour
de juillet i5G8.
1568. — n juillet.
Orig. Archives municipales de Rouen, registre 19, f° iao.
A MESSIEURS
LES MÀNÀHS ET HABITANS
DE LA VILLE DE ROUEN.
Messieurs, vous entendrez par ce que le
Roy monsieur mon fils vous escript comme il
a commandé au sieur de Breautéde se rendre
incontinent en sa ville de Rouen pour y com-
mander en l'absence de M. de Carrouges son
lieutenant général et durant le voiage qu'il va
faire par les villes de l'eslendue de sa charge,
afin que, s'il survenoit audict lieu quelque
15G LETTRES DE CATH
chose durant lcdict voiage, ledict de Breauté
[misse pourveoir et donner ordre à ce qui se-
roit nécessaire pour son service et y faire jus-
lice et plus particulièrement ce qu'il luy com-
mande, par les lettres que pour ce H luiescript;
a ceste cause vous ne faudrez de le recevoir
et luy obéir en ce que vous commandera cl
ordonnera pour sondict service et luy faire
entendre toutes choses qui dépendent de sa.
charge, comme vous feriez au sieur de Car-
rouges, s'il v estoit en personne, priant Dieu,
Messieurs, vous tenir en sa saincte garde1.
Escripl au chasteau de Boulogne, le si* jour
de juillet 1 568.
Caterine.
De l'Auhespine.
ER1NE DE MEDICIS.
que vous verrez par la lectreque le Roy uion-
dict sieur el lilz vous escripl, contenant la
response de celle qu'il a receue de vous, je ne
vousdiray aulre chose, sinon que je prie Dieu.
Monsieur de la Chaetre, vous tenir en sa
saincte garde.
Escripl au chasteau de Boulogne, le xu
juillet 1 568.
1568. — i G juillet.
.Minute, liibl. nol. fonds français, n" i5547, f" 61.
A MONSIEUR DE LA CHASTRE.
Monsieur de la Ghastre , j'ay receu les leclres
que vous m'avez escriptes des vu etixc"°e de ce
moys2, là où j'ay veu le bon debvoir que vous
laides de faire entretenir le dernier édict de
pacification et au me'moire qui vous a este'
porté par le sieur de Losses; en quoy je vous
prie de continuer et donner ordre qu'il n'ad-
vienne aucun inconvénient es places qui sont
en l'estendue de vostre charge, comme vous
avez très bien faicl jusques à présent , el par ce
1 Voir une lettre dos échevina de Rouen au Roi datée
du i.'i juillet : ils lui annoncent que le s' de Breauté
n'ayant pas de pouvoir suffisant a refusé de remplacer
M. de Carrouges. ( Même volume, p. '18.)
■ Dans sa lettre du 7 juillet La Châtre écrivait au
Roi qu'il n'y avait plus d'assemblées en son quartier,
mais que dis gens armés taisaient mille maux dans la
campagne. ••Sans un ordre exprès on ne peut empéclier
que les soldats ne se débandent. Dès que le capitaine
Lapo sera arrivé, il lui remettra Illois et se retirera à
Tours.- (Mène volume, p. sa.)
1568.— 16 juillet.
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° 1556;, f" 55.
A MONSIEUR D'ENTRAGUES.
Monsieur d'Entragues, nous avons veu ce
que Mr le comte Martinengue ' vous a escripl
louchant son service; sur quoy, le Roy mon-
sieur mon filz luy l'aict une bonne et bien e\-
pressedespeche, par laquelle il lui déclare qu'il
veull que vous commandiez à Gien comme
son lieutenant général au duché d'Orléans,
tout ainsi que es aultres villes de vostre
charge, et me semble que vous n'avez pas
grande occasion de vous plaindre de l'erreur du
secrétaire sans sçavoir ce que porte la com-
mission dudict Martinengue, de laquelle si
vous aviez faict lecture , vous trouveriez ce qu'il
doibt vous faire entendre es choses concer-
nants le service du Roy mondict seigneur el
filz qui le mériteraient et qui seroienl impor-
tantes, et que ce qui vous appartenoit et res-
Ireindroil vous est réservé par ladicle com-
mission; mais d'aullanl que je m'asseure que
ledict Martinengue ne fera faulle d'ensuivre ce
qui luy a esté mandé par la dépesche qui luy
est présentement faite, il n'eschet en faire plus
long discours, priant Dieu, M. d'Entragues.
vous tenyr en sa saincte garde.
Escript au chasteau de Boulogne, le xvi'
jour de juillet 1 568.
1 Le comte Sarra Marlinengo.
1568. — i G juillet.
Minute. Bibl. nal. fonds français, n° 1 55^7, f° 56
A MONSIEUR DE BOUILLE.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS. 157
Monsieur d'Humières , qu'il vous ayt en sa
garde.
Escript au chasteau de Bouliongne, le
xxie jour de juillet 1 5G8.
Monsieur de Bouille, nous avons receu voz
leclres du vrarao et du ix"me de ce mois et veu
Testai auquel sont les affaires du Roy mon-
sieur mon filz du coste' de Bretaigne, comme
se comportent ceulx de la nouvelle relligion
de ce costé là; en quoy vous vous estes si pru-
demment et saigement comporté jusques à
présent, que j'ay fort grand contentement de
l'ordre que vous avez mis à contenir les sub-
jets du Roy monsieur mon filz à leur debvoir,
et y faire entretenir son dernier édict de pa-
cification; et pour ce que vous entendrez par
mon cousin le sr de Martigues l'intention du
Rov mondict seigneur et filz sur ses affaires
du costé de delà, je ne vous feray la présente
plus longue que pour prier Dieu , Monsieur de
Bouille, de voulloir vous donner sa saincte
grâce.
Escript au chasteau de Boulogne, le xviesiuc
juillet i568.
C&TBB1NE.
De Neufville.
1568. — ai juillet.
Orig. Bibl. ual. fonds français , n° 3178 , f' 1 15.
A MONSIEUR D'HUMIÈRES.
Monsieur d'Humyères, le Roy monsieur
mon filz a tel contantement du service que
vous luy avez faict près de mon cousin le ma-
resclial de Cossé qu'il faull que je vous dye
que l'heure luy tarde qu'il ne se présente
occasion pour le recongnoistre et de ma part
je le congnois pour si signallé que il ne sera
jamais que je ne luy ramentoive pour vous
en faire récompense, l'occasion s'olfrant, et
cependant je vous prie de continuer, aflin de
achever de nestoyer ce qui reste de mal, suy-
vnnt ce que luy a esté mandé; priant Dieu,
1568. — aj juillet
Miliule. Bibl. nal. fonds français, n" 1 5 f> A 7 - f° 100.
A MONSIEUR DE BIRON.
Monsieur de Biron, vous sçaurez par la
lettre que le Roy monsieur mon filz vous
escript le contentement qu'il a du bon debvoir
que vous faictes de maintenir en son obéis-
sance ceulx de la religion prétendue réformée
par les moyens que vous luy escripvez et les
bons offices que vous faictes, vous priant de
les asseurer de la bonne voulonté qu'il a de
les conserver comme ses aultres subjeclz et
les faire vivre en repoz et tranquillité soubz
son dernier ecdict de paciffication; en quo\
je vous prie les entretenir et les asseurer en
sorte qu'ils n'ayent non plus de delliance que
ses aultres subjeclz qui sont de la religion
catholicque, nous faisant au demeurant sçavoir
des nouvelles du lieu où vous estes et des en-
virons le plus souvenlqu'il vous sera possible,
priant Dieu, Monsieur de Biron, vous avoir
en sa saincte garde.
Escript au chasleau de Boulogne le \\u "
de juillet i5G8.
1568. — 2.3 juillet.
Orig. Archives de la ville de Toulouse, liasse 19. f° 20.
\ MESSIEURS LES CAPP1TOULZ
DE LA VILLE DE TIIOl'LOlZI.
Messieurs, vous faisant présentement le Ro\
monsieur mon fils sçavoir par la lettre qu'il
vous escript l'intention qu'il a que les res-
ponces et arrestz mis sur les articles qui lui
ont esté présentez de rostre part par no-
158
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIG1S.
depputez, soient gardez et entretenu?, dorcs-
navant, je l'ay bien voulu arompaigner de ce
mot pour vous prier, Messieurs, d'iceulx en-
tretenir garder et observer sans y contrevenir
.\ -après en quelque manière que ce soit,
tout ainsi que, si sur chacun d'iceulx il avoit
este expédyé particullières provisions ; etm'as-
seurant que n'y ferez faulte pour le bien de
son service, je ne vous en feray plus long dis-
cours, si ce n'est pour vous dire qu'en ce fai-
sant, ious ferez cbose que le Roy inondict
sieur et fils et moy aurons bien fort agréable.
Priaut Dieu, Messieurs, qu'il vous ayt en
sa saincle et digne garde. Du chasteau de
Boullongue, le xxin" jour de juillet 1 568.
Catemne.
RoBEItTET.
1568. — a3 juillet.
Orig. Mairie de Tours, recueil, f° a6.
A MESSIEURS
LES MAIRE, ESCHEVINS,
MANAXS ET HAB1TAXS
DE LA VILLE DE TOURS.
Messieurs, nous avons entendu ce qui est
advenu en la ville de Tours par l'insolence et
témérité d'aucuns des habitants d'icelle, et
comme ils se sont tant oubliés que d'a\oir
attente' en la personne du lieutenant généra!
du Roy monsieur mon fils et tue' le capitaine
Sainct-Martin, et l'aict grand effort de faire
le semblable de tous les soldats ordonnez en
ladite \ille pour le salut et deffense des habi-
lans d'icelle, qui sont choses de si pernicieuse
conséquence qu'il est nécessaire pour oster la
cause à toutes personnes et la hardiesse d'en-
treprendre chose si malheureuse d'en faire
trèsgriefve el exemplaire punition, et d'autant
que c'est chose dont le Roy monsieur mon fils
et nous avons receu très grand déplaisir et
malcontentement et que nous voulons justice
en estre l'aicte, vous ne faudrez suivant ce qu'il
vous escript de mectre, incontinent la présente
receue, lesprincipaulxautheursde ladicte sé-
dition, ensemble les fauteurs et adhérants, es
mains dudict sieur de la Chastre 1 pour leur
estre l'aict et parfaict leur procès par les juges
qui luy ont esté ordonnez prendre pour cest
effect, sur peyne où vous feriez difficulté d'y
obéir de s'en prendre à voz propres personnes
et au corps de ladicte ville, comme vous en-
tendrés plus au long par ledict sieur de la
Chastre, priant Dieu, Messieurs, vous tenir
en sa saiucte garde.
Escript au chasteau de Bouloigne, le xxiii"
jour de juillet 1 568.
Catbbihe.
FlSES.
1568.— a6 juillet.
Minute. Bibl. nat. foDds français, o° 15547, f° i5o.
A MONSIEUR DE TAVANNES.
Monsieur de Tavannes, j'av entendu parce
que le Roy monsieur mon filz \ous escript
le désir qu'il a de bien et favorablement traic-
ter mon cousin , le prince de Condé a et
1 Voir une lettre de Charles IX à M. de la Cliàtre
(li'M. nat. , fonds français, n° 1 5 '1 5 7 , f 10) et une
lettre du maire et des échevins répudiant toute partici-
pation à ces meurtres (ibid, f° ni). Un conflit s'en-
gagea entre l'avocat du Roi et le maire et les échevins
qui relusaient de faire exécuter les décrets do prise
de corps contre les meurtriers, alléguant que c'était
l'ollice du prévôt des marchands et non le leur; l'accord
se rétablit et le greffier de la cour de la ville en fut
chargé. (Ibid, p. 168 et suiv. )
2 Le prince de Condé avait été forcé de se retirer à
Noyers, petite ville de Bourgogne du patrimoine de sa
femme. En chemin il fut contraint de passer à gué la
Seine trprès d'une maison du sr d'Eslernay, n'ayant
l'entrée sure des villes èsquelles il y avoit pont sur la
rivière*. (J. de Serres, Mémoires de la troitienne guêtre
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
159
comme il veult que vous tenyez la main à
l'aire bien grièvement punyr ceulx qui seront
sy mescbantz et malencontreux cTentreprendre
d'attenter à sa personne; en quoy je vousprye
tenir la main inesmement de ce qui sera vé-
riffyé et apparent et que vous prye faire si
bon debvoir qu'il ayt occasion de se conten-
ter ; priant Dieu , Monsieur de Tavannes , vous
tenir en sa saincte garde.
Escript au chasteau de Boulogne, le xxvi*
jour de juillet i568.
1568. — sG juillet.
Miuule. liibl. nal. fouJs françuis, n° i5âi7, P 1U7.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE PRINCE DE CONDÉ.
Mi m cousin, le Roy monsieur mon filz et
moy avons esté bien marryz de veoir que
vous soyez en la crainte en laquelle vous estes
d'aultant que vous vous pouvez asseurer que
nostre intention est du tout à faire garder
l'e'dict de pacification cl de conserver tous ses
subjecls, tant d'une religion que d'aultre, qui
luy sont obéissans , comme vous verrez plus par-
ticulièrement par les lectres qu'il vous escript1
civile, p. 30.) Voir dans l'appendice, page 355, du
lome II de l'Histoire des princes de Condé de M. le duc
d'Aumale, la lettre de Condé au Roi du îi.'i juillet 1 "168
pour se plaindre des infractions à IVdil. - Nous nous
voyons tuez, disait-il, pillez, saccagez, les femmes for-
cées, les tilles ravies des mains de leurs pères et mères,
les grands mis hors de leurs charges et tous en général
nommez ennemis de vous, Sire, et de vostre royaume.)!
Cette lettre est tirée des archives du département du
Nord.
1 Le 10 juillet précédent, Tavannes avait mandé au
prince de Condé qu'il avait écrit au premier président du
Parlement de Dijon de faire prendre un espion qui a\ciil
voulu conspirer contre le prince et de lui faire son pro-
cès. (Même volume, p. 3a.) Voir aussi une lettre de
M. de la Guesle, premier président du Parlement de
DIJOII qui mandeau Roi qu'il ne peut mettre à exécution
l'ordre qu'il lui a donné d'instruire contre les soldats du
I et ce qu'il mande tant au sr de Tavannes que
au premier président de Dijon, mais aussy je
vous prye, mon cousin, pour L'amitié* qne vous
portez tant au Roy monsieur mon filz que au
bien et conservation de ceste couronne . ([lie
vous mandiezà ceulx de la religion, qu'ilzaienl
à poser incontinanl les armes et remectre le-
\illes qu'ilz tiennent soubz son obéissance,
affin que par là l'on puisse mieulx cognoistre
le zèle , dévotion et affection qu'ils disent avoir
à son service et à luy rendre l'obéissance qu'il/.
doyvent et parce moyen j'espère que l'on vivra
avec tel repoz que nous devons tous désirer:
priant Dieu \ous avoir, mon cousin, etc.
(Au dus.) A Monsieur le prince de Condé.
du xxvi° juillet 1 568.
1568. — 26 juillet.
Minute. lîibl. nat. fonds français, n° 155^7. f° i48.
A MONSIEUR D'ENTRAGUES.
Monsieur d'EnUagues, j'ay receu les lectres
que vous m'avez escriptes et veu celles que
château de Chenellay qui ont tiré sur l'amiral de Coligny,
étant occupé déjà à faire l'instruction d'une plainte du
prince de Condé contre un nommé L'&coie qui a été pris
comme espion et levant les plans du château de Noyers.
(Même volume, P 101.)
Le 1 a juillet, le prince de Condé s'était également
plaint au fini de ci' que le i - dudil mois Marilly et Dan-
lilly eussent tué un huguenot en la paroisse de Courette,
disant qu'ils avaient ordre du Roi et du duc de Nevers
de tuer tous les huguenots; il avait appris en outre qu'un
gentilhomme de l'Autunois était le chef d'une confrérie du
Saint-Esprit, et pratiquait divers gentiIhomm.es pour se
jeter sur ceux de la religion, et priait S. M. d'y faire
donner ordre. (Rihl. de St.-Pétershourg, 11° 39, p. 8,
on ;mal.) Dans une lettre du 37 juillet au Roi et datée il'
Noyers, Condé Be plaint encore d'une harangue faite
à Dijon par le conseiller Régal, le 17 dudit mois, lequel
se faisant chef de parti a exhorté le peuple «à se tenir prest
avec armes et chevaux pour ce que le prince estoil leur
voisin, le nommant prince barbare et estranger. » (Ibid..
P- 9-)
160
vous avez envoyées au Roy monsieur mon
filz, ausquulles il faict si ample rcsponse que
je n'y sçaurois rien adjousler, sinon qu'il est
bien besoing que vous teniez la main à ce que
les soldatz se contentent du payement qui leur
est faict présentement et que leurs cappilaines
s'y emploient de leur co9té , car il n'y a compai-
gnie à son service qui ait tel traictement que
ont celles qui sont en ladicte ville; et pour ce
que je m'asseure qu'il n'y a aulcun de vous
qui ne désire de soulaiger ses finances le plus
qu'il pourra, je ne vous en tiendray plus long
propoz et vous diray que , d'aultant qu'il est
besoing que la compagnye du cappitaine Lus-
san face diligence de se rendre présentement
à Laon d'aultant que la compagnye qui es-
loyl dedans a esté licentiée, à ceste cause je
nous prie la haster de partir et l'aire dili-
gence , et n'oubliés de commander bien ex-
pressément à cellui qui conduira les six des
i-ompagnyes qu'il fault envoyer à Monsieur le
inareschal de Vielleville de l'advertir seure-
ment et à mesure qu'elles approcheront de lui ,
alïin d'entendre ce qu'elles auront à faire et
qu'elles se tiennent sur leurs gardes; priant
Dieu, Monsieur d'Entragues, vous tenyr en sa
saincte et digne garde.
Escript au ebasteau de Boulogne, le xxvf
jour de juillet 1 568.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
dément que je vous donne pour les loger
selon et ainsi que verrez estre à propoz,
priant Dieu, cappitaine Cbarrieu, vous tenyr
en sa saincte garde.
Escript au ebasteau de Boulogne, le xxixc
jour de juillet 1 568.
1568. — 39 juillet.
Minute. Bibl. nal. fond» français , n" l55&7, I* 177.
AU CAPITAINE CHARRIEU.
Cappitaine Cbarrieu, vous ne fauldrez in-
continent la présente receue faire acbemyner
lès conipaignies que vous avez en Bourgoigne
la |iart que sera Monsieur de Tavannes suivant
ce que le Boy monsieur mon filz \ous escript,
et meclez peine de les faire rendre suppor-
Lans et soulageant le pauvre, peuple le plus
que faire se ourra, et vous servant du man-
1568. — 29 juillet.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 10751, p. i4a5.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur
mon fils a advisé, ainsi qu'il vous escript, de
vous renvoyer le sieur de Tregouyn , présent
porteur, attendant le retour du sieur de Grai-
gnague, afin de vous advertir comme toutes
eboses passent en ses affaires, comme il faict
par sa lettre à laquelle je ne veulx rien adjous-
ler, si n'est pour vous prier de vouloir mettre
peine et user de toute industrie pour en-
tendre la vérité du passage du Roy Catbolicque
mon beau-fils en Flandres, dont il esl quelque
bruit de deçà, vous asseurant que je désire
infiniment d'eu estre csclaircie et, si cella es-
loit, il fault, suivant ce que vous mande le Roy
mondict fils, que vous veniez passer par ce
royaume pour nous voir et entendre sa volonté,
et aurez à laisser un homme de bien qui vous
soit fidelle et que vous connoissiez propre pour
cesteffect pour suivre le roy mondict beau-fils
en son voyage, lequel vous en puisse escripre
et mander des nouvelles. En somme nous dé-
sirons que vous vous y gouverniez, ainsi qu'il
vous fut mandé de faire il y a un an que l'on
tenoitson passage pour asseuré et certain. Il
faut aussi que vous sachiez que deviendra la
royne ma fille et qui demeure auprès d'elle
et veulx que vous y laissiez quelqu'un des
vostres qui vous puisse mander des nouvelles
de sa disposition. Pour fin, vous nous tairez
plaisir très grand que de nous rendre certains
et asseurez de tout ce que vous escript le Roy
LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.
161
mondil fils. Croyez aussi que, quand serez
arrivé uv.vous y trouverez la reconnoissance
des services agréables que vous avez faicts ,
lesquels, de ma part, je ne veulx jamais lais-
ser oublier, cncores que je sache qu'il ne soit
besoins de les ramentevoir et remetant le
surplus sur ledict Tregouyn , je prieray Dieu,
Monsieur de Porquevauls, etc.
Escript à Boullongue, le xxiv" jour de
juillet 1 5C8.
Catemne.
.1 av à ce malin dit à l'ambassadeur que
nie mandiez que le bruit commun estoit que
le rov d'Espaigne son maistre passoit en
Mandiez et que je le croyois; il m'a voulu per-
suader que non. Je luy ay dit que vous me
mandiez quand en demandez à la royne ma
fille et à lluy Gomez, qu'ils vous respondenl
que pensent bien estre nécessaire qu'il y
passas! quelque lois, niais qu'ils ne sçavoient
quand. Et pour vous dire à voir sa mine, je
panse qu'il y passera el que vouldroit bien
estre phistosl en Flandres que l'on lepansast.
Pour ce ayez l'œil ouvert et prenez garde que,
taisant semblent d'aller à ces petits voyages,
qu'il ne s'embarque un matin sans que le sa-
chiez el lai nez à la royne ma fille mande-
ment de vous dire, quand il sera à la veille.
Voilà mon opinion.
1568. — 29 juillet.
Minute Bibl. nol. fonds français. n° i5547, f° 175.
MONSIEUR LE MARESCHAL DE COSSÉ.
Mou cousin, je vous prie, suivant ce que
le Roy monsieur mon fil/, vous escript, faire
mectre les compaignies de gendarmerye es
lieu\ qui sont ordonnez pour leur garnison
"i nous envoyer par deçà celle du sr de Li-
jnières. d'anltant que elle est de celles qui
1 ueriiii lit Mbdicis. — ni.
entrent en service pour la garde du Roy mon-
dict seigneur et filz, et regardés de mectre les
compaignies de gentz de pied en lieux et en-
droietz que il sera de besoing pour les con-
server en son obéissance et pour la seuretédu
pays et ne (aillez d'en envoyer deuk à mon cou
sin lemareschal de Montmorency pour mectre
dans la ville de Chauny et y tenir garnison, el
d'aullant que vostre présence est nécessaire
par delà, je vous prie, mon cousin, regarder
de nous retirer au lieu le plus commode que
vous àdviserés pour vostre personne el y de-
meurerés jusques à tant que le Roy inonuic
seigneur et filz vous face entendre sa voulonté
et ce que vous aurez à faire; priant Dieu.
mon cousin, vous tenyr en sa saine te garde.
Escript au chasleau de Boulogne, le xmn
jour de juillet i5C8.
1568. — 3o juillet.
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° lââ/q. f° 180.
AUX MANANS ET HABITANS
DE TOIL ET DE VE1UU N.
Messieurs, vous verrez ce que le Ro\ mon-
sieur mon filz vous escript et comme pour
le désir qu'il a de vous gratiffyer et favora-
blement traicler en ce qui vous touche, il
exempte de lac pagnye du cappitaine Mau-
\aisin non seulement vostre ville, mais es
aultres iieulx qui vous appartiennent, en con-
sidéralion d>-> perles el grandes despenses
que vous avez souffertes durant les derniers
troubles et vous vous pouvez asseurerde recep-
voyr pareil ou meilleur traictement de luy en
(oui ce qui vous concernera et qu'il aura tous-
jours vous et voz affaires en telle recomman-
dation que vous aurez occasion de demeurer
grandement salisf.net/. ; priant Dieu. Messieurs,
vous tenyr en sa saincle et digne garde.
21
iviMtiLriL m,
loi
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
Escript au cliasleau de Boulogne, lexxx'jour
de juillet 1 5G8.
1 568. — 3o juillet.
Minulc. Bibl. nat. fonds français, n° i55Û7, f° 181.
\ MONSIEUR DE BARBESIEUX.
Monsieur de Barbesieux, le Roy monsieur
mon Gis envoyant le sr de la Vieuvilie en
Champagne, je luy ay donné charge de vous
faire entendre aulcune chose de ma part dont
je vous prie le croyre ce qu'il vous dira el
nous feré sçavoir le jour où vous pourrez trou-
ver à Chalons pour satisfaire à la charge que
nous luy avons donnée, atlin qu'il ne soit re-
tardé d'exécuter les autres choses qui luy ont
esté commises; priant Dieu, Monsieur de Bar-
besieux , vous tenyr en sa saiilcte garde.
Escript au chasteau de Boulogne , le xxx" jour
de juillet i5G8.
1568. — 3o juillet
Minute. Bibl. uat. fonds frauçais n° 105/17, f° i83.
A MONSIEUR DE BOUILLE.
Monsieur de Bouille, nous avons veu par
voz lectres ce que vous avez mandé touchant
l'enlreprinse que ceulx de la religion préten-
due réformée veulent faire sur les chasteaulx
de Montagu et Tiaugês en Poictou; pour à
quoy obvier nous escripvons présentement à
mon cousin le sr de Martigues et luy mandons
que il y pourvoye et donne ordre promptement
avec les forces qu'il a par delà en sorte qu'il
n'en advienne aulcun inconvénient; en quoy
m'asseurant qu'il ne fauldra de satisfaire, je
ne vous feray la présente plus longue que
pour vous dire que vous nous teniez adverty
de tout ce (pie vous entendrés du cosh; de delà
concernant le service du Boy monsieur mon
fil/., et ledicl srde Martigues, allin que, estant
sur les lieux, il puisse incontinent pourvoyrà
ce qu'il sera besoing; priant Dieu , Monsieur de
Bouille, vous tenir en sa saincteetdigne garde.
Escript au chasteau de Boulogne, le xxx'jour
de juillet 1ÔG8.
1568. — 3o juillet.
Miaute. Bibl. nat. fon.ls français, n° 16547, f" 181.
V MONSIEUR D'ESPAULX.
Monsieur d'Espaulx, le Roy monsieur mon
fils renvoyé présentement le sr de la Vieuvilie
en Champagne pour ses affaires, auquel nous
avons donné charge de vous dire en passant
aulcunes choses de nostre part dont vous ne
fauldrez le croyre comme le vouldriez faire
nous mesme el m'asseuranl qu'il n'oubliera
rien de sa charge, je feray fin à la présente,
priant Dieu, Monsieur d'Espaulx, vous tenyï
eu sa saincte garde.
Escript au chasteau de Boulogne , le xxxejour
de juillet 1 5 C 8 .
1568.— 3 1 juillet.
Orig. Bibl, nat. fonds français, n" 3190, f* 112.
A MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, encores que je
sois très asseuré de vostre bonne volonté et
affection en tout ce qui me touche et concerne
mes particuliers affaires, si vous ay-je bien
voullu escripre ce mot de lettre pour vous
prier, comme je fays de bon cueur, d'assisler
en ce que vous pourrez ceulx que Marcel mon
receveur général envoyé ordinairement par
delà pour la receple de mes deniers et sollici-
tations des fermiers du domaine dottl je joyz.
H y a une fermier nommé Pierre Bouvier,
(jui in'esl débiteur de grosse somme dont le
poursuit ledicl Marcel, mais il a beaucoup de
peyne d'accellérer cella. Vous y pouvez beau-
coup ayder; je vous prie pour reste cause vous
y employer el tenir la main à ce que, en cella
et en mes autres affaires, ledict Marcel elses
gens, ou ceulx à qui il en donne escriptef qu'il
envoyé par delà, puissent estre salisffaicts
promptement selon lesdietz baulz à ferme et
obligations de ceulz qui me sont redevables
• i \.ins me ferez bien plaisir, dont. je m'asseure;
aussi n'eu e6tendrai-je cesle-cy davautaige,
mai-; pour la fin prieray Dieu, Monsieur de
Matignon, qu'il vous ayl en sa saincte garde.
De Paris, ce dernier jour de juillet i568.
Caterine.
PlVAKT.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS. 163
me dire ' et l'ay t'a ici parler au Ro\ mon-
sieur mon Hlz et m'asseure qu il vous fera
1568.— 3i juillet.
Copie. Bibl. nat. collecl. Housseau . piree aai3.
\ MONSIEUR LE COMTE DL LLDE.
Monsieur le comte, s'en allant le sieur de
Driaiisou vostre frère vous trouver, le Roy-
monsieur mon fils et moy luy avons donné
charge de vous faire entendre aucunes eboses
de nostre paît dont je vous prie le croire,
comme >i r'éloit de moy-mesme, qui désire
avoir souvent de vos nouvelles et comme toutes
choses passeront de vostre cousté. Priant Dieu,
Monsieur du Lude, qu'il vous aytensa saincte
et digne garde. De Boulogne, le nsi"" jour
de juillet 1 568.
Caterine.
De Neufville.
[1568. — Août.]
Minute. Bibl. nat. fumls français, n° ibjh"] , f° 190.
A MON COUSIN
M" L'AMIRAL DE CHATILLON.
Mon cousin, i'ay entendeu par le cappi-
laiiii; \nlrerbaulx ce que luy aviés commande'
' Voici la lotlre de Coligny, datée du ag juillet, qui
mouvait la réponse de la Reine :
«Sire, j'av recou la lectre qu'il a pieu à Vostre Ma-
jesté m'escripre par le cappitaine Antrecliault, avec celle-
qu'elle escript aussi à M. de Prye , gouverneur d'Auxerre,
et au sr de Champigny, maître des requestes, lesquelles
j'eusse esté contrainct de garder longtemps, sinon que
je me suis trouvé fort à propos à Noyers lorsqu'un de
voz varletz de chambre dëspeché par Vostre Majesté vers
M. le prince de Coudé y est arrivé, qui est retourné par
ledict Auxerre et auquel je les ay baillées; car d'y envoyer
quelque autre des miens je n'eusse peu sans le mestre
en dangier d'estre traicté comme l'aultre, d'autant
mesmes que depuis ilz ont tué ung des gens de M. '1
Saint-Michel et se vantent publiquement qu'autant qu'ilz
en trouveront de sa religion qu'ilz en feront de mesme.
Au reste il me déplaist bien fort qu'il l'ault que
j'adjoute à ceslecy ung subject aussi plain de pitié el
commisération que le précédent, ayant esté présente-
ment adverty par ung gentilhomme que m'a envoyé
Mademoiselle Damanzay qui m'aparlient aucunement,
que depuys deux jours son feu mary qui estoit lieute-
nant de la compagnie des gens d'armes de M. d'Andelot
mon frère, sortant de sa maison et tenant ung de ses
petilz enfans par sa main fut assassiné el misérablement
tué à coups de harquebuzes par six hommes masquez
qui estoient en embusquade derrière les murailles il
fosez de sa maison, lesquelz se retirèrent incontinent au
chasteau de la Clayette, d'où ilz estoient auparavant
sortiz, ce que faict croire que ce sont des fruiclz el
ollires des confrairies du Saint-Esprit et saincles ligues
qu'ils appellent; mais si on voit que infmiz meurtres et
massacres qui se sont laietz avec une effrénée In
en tous les cndroielz de ce royaume depuys la paciffica-
liiui il n'en ayl esté faict aucune justice ou chastiment.
quelque déclaration que Yoslre Majesté ayt faille de sa
volonté et intention, je n'en espère pas davantage de
cestùy-cy, estant bien facile à cognoistre que ce sont
choses projectées et délibérées avec les gouverneurs des
provinces, et que cela ne se faict poinrt sans adveu ou
pour le moins sans un tacite consentement Aussi ne
craignent-ils pas de dire tout bault qu'ils n'ont pas peur
en estre recherchez, et à vray dire quand n'y aurait
que la longue tolérance et dissimulation dont ou a usé
jiisques à ceste heure, cela leur sert bien d'une asseu-
univ d'impunité pour les rendre plus insolens et au-
Ki'i
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
fidelle rapport de la volonté que luy et inoy
avons qu'il soit faict bonne justice du meurtre
qui a esté commis en la personne du gentil-
homme qui esloil à vous à Auxerre ' et pour
cest affect il a envoyé vers le maistre des re-
questes qui y est-, afin qu'il ayl à en informer
el faire chastier de telle façon ceulx qui l'ont
commis que chascun puisse cognoistre claire-
ment sa volonté, qui est de conserver la vie
à tous ses subjectz, pourveu qu'ilz luy soyent
obéissans, et a mandé au sr de Prye d'y as-
sister, afin (jue l'exécution s'en ensuyve. Et
quant à ce que m'escrivez de ce qui ordinai-
rement se faict par tout ce royaume et qu'il
n'y a poinct de justice faicle pour loutz les
meurtres qui sont commis, vous entendrez
par Téligny et par ledict Ântrechauix comme
il desplaict au Roy d'estre sy mal obéy el, s'il
y a quelcun qui eusl une mauvaise volonté
pour recommancer encores de nouveau les
troubles, il ayl occasion de le collorer sur ce
qui est contre son intention; car il désire el
wiilt que la justice soit esgalle à toutz ses
subjectz et l'a ainsy mandé et faict entendre
à loutz ceulz qui ont l'administration de sa
dacieux, eslanl l>ien néanmoins asseoie que telz actes sont
autant esloignez de vostre intention que de vostre natu-
re] , si est-ce pourtant que je ne puys que je ne dye que
d'une si manifeste injustice et d'une si grande fréquence
de meurtres, on ne peut espérer de fin que la ruyne de
vostre Esliit, quelque desguisement et fausse coulleur
qu'on vous puisse mectre en avant pour vous fermer les
yeulx. A Noyers, ce penultiesme juillet. >i (Orig. signé,
Bilil. nat., fonds français, n° i5547, I" 178.)
1 Voir la réponse de Charles IX à l'amiral au sujet, du
meurtre de M. d'Amanzé: il adonné l'ordre aux membres
du Parlement de Dijon de faire une instruction. (Ibid.,
p. 22^.)
! M. île Champigny. C'est celui dont le prince de
Condé disait dans sa requête >lu :• > juillet précédent :
«Nous avons vu des maistres d.'s requestes à Auxerre.
Qu'ont-ils fait? Rien. s (Histoire des princes de Condé,
LU, p. 355.)
justice en toutes ses provynces el croy certai-
nement que desjà l'effect se verroil de sa vo-
lunté, si n'eust eslé que les armes sont en-
cores plus entre les mains de ceulx qui ne
les devraient point avoir que entre les sien-
nes, qui est cause que ung chascun soustient
et empesche qu'il ne soyt obéy et donne
craincte à ceulx qui ont reçu mal par le passé
durant les troubles de ne s'oser lier, s'ilz ne
vcoient du tout que les armes ne soient que
entre les mains du Roy seul, ainsi que, quant
la paix a eslé faicle et a esté arreslé, non que
je vueille prendre cela pourc\cuze que le lîov
monsieur mon filz ne désire que la justice
soyt faicle, ainsy que je m'asseure que tous
les jours vous cognoistrez davantage par les
effeetz; et ne faull penser (jue ne luv ne mov
ramentevions les choses passées, s'il y en a
quelcun qui nous peut desplaire, car nous dé-
sirons tant le repoz de ce royaulme, seureté
de vous tous que, de ma part, je vouldrois
qu'il ne vous en souvynt jamays et que pen-
siez, comme est la vérité, que avez ung bon
roy, qui n'a jamays aymé le sang de ses sub-
jectz, mais tousjours les recevoir entre ses
braz pour les conserver et les garder pour les
emploier en l'augmentation de ce rovaulme et
non pas à la ruyne, ainsy que sçavez très bien
que l'ay nourry en cesle volonté; qui me faict
vous prier ne luy donner occasion delà changer
et de vous asseurer de sa bonté et ne penser
qu'il y ail personne qui puisse le deslorner de
cognoislre la vérité et qu'il est roy à tous el
qu'ils vous veult touts conserver, et que vous
luy soyiez tous obéissans el fidelles, comme
vous avez esté aulx roys ses père el grand
père el de ma part je vouldrois, ainsi que nie
mandés, avoir parlé à vous et vous feroys cog-
noislre que n'avez nulle occasion d'estre aulx
crainctes el peurs que vous estes. Quant vous
voudrez venir, vous le pouvez faire, comme
LETTRES DE GATH
vous l'avez faict aulreibys, me trouvant tous-
jours un la niesme volonté que j'ay accous-
tumé d'estre en vostre endroict, qui est tout
ce que je vous escripray présentement, priant
Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte et
digne garde.
[1568. — Août.]
Minute. Bibl. uat. fonds français, n" 133^7, f° 370.
V MONSIEUR DE VIALLARD,
PBÉSIDEST DES ESortïfcS DU PABLEUEJT DE PARIS.
Monsieur de Viallard, le sr de Saultour m'a
l'aie! entendre que vous estes rapporteur d'un
procès qu'il a en la première chambre des
enquestes de la court de parlement à ren-
contre de Me Martin de Hagues, bailly de
Ham, pour raison de quelques tillres que
icelluv bailly luy délient et pour ce que le
Roy monsieur mon Cl/, se veult présentement
se servir dudict sr de Saultour en chose d'im-
portance où sa présence est requise et néces-
saire et que je désire qu'il -puisse avoir l'issue
de sondict procès avant que partir, je \ous
prie ne faillir à vous aprester dudict procès et
en faire vostre rapport au premier jour, aiant
au demeurant la justice de sa cause en telle
et si bonne recommandation comme elle le
mérite. J'escris présentement aux présidens de
vostre chambre vous donner l'audiance pour
en faire vostre rapport, quant vous en serez
prest, ce que je m'asseure qu'ils ne fauldront
de faire, priant Dieu, etc.
ERI.NE DE MÉDIG1S.
165
1568. — 1" août.
Minute. Bibl. nat. fonds fronçais, n" 155A7, P 197.
\ M» LE COMTE DE M \I1TI\ \ Mil ES.
Monsieur le conte, nous avons veu par voz
leclres du xxn"œ* jour de juillet les adviz que
vous nous avez envoyés du roslé de ceulx de
lit religion prétendue réformée et par celles, du
xxnii la dilliculté que vous faictez de recon-
gnoistre et obéir au sr d'Enlragues ', lieute-
nant général du Roy monsieur mon lilz au
duché d'Orléans; sur quoy il me semble que
ne vous debvez aulcunemeut arrester, tant
parce que Gien est du gouvernement dudict
sr d'Enlragues, qui ne se peult desmembret
sans en faire tort et pervertir l'ordre qui est
de tout temps tenu et gardé es gouverne-
ments de ce royaume, que pour ce que cela
n'apporte aucun blassme ou désadveniage à
vostre personne. A cesle cause je vous prie
n'entrer en ceste dilliculté et tout aussy que
par le passé vous vous estes lousjours 1res bien
acquicté de vostre debvoyr à son service, vous
suivies en cest endroict son voulovr et inten-
tion sans vous formaliser sur cela, <|ui ne
peust apporter que retardement au service du
Roy mondict sieur et filz sans qu'il vous puisse
venir aucun fruict ou advantaige; priant
Dieu, Monsieur le conte, vous tenir en sa
saincte garde.
Escript au chasteau de Boulogne, le pre-
mier jour d'aoust 1 568.
1 Le même jour, Châties IX écrivait à celui-ci :
([Monsieur d'Kntragues, je vous ay par cv-<l<
(|tte vous eussiez à envoïer vi enseignes des xn qui sont
.■11 ma ville d'Orléans à mon cousin le tnaresclial de
Vieilleville. Toutesfois et pour aulcunes bonnes raisons.
j'aj advisé de luy en envoïer dix, lesquelles vous ne
fauldrez de faire acheminer le plus tost qu'il vous sera
possible vers la Rochelle la part qui sera mondict cousin
dont elles entendront à qui elles auront affaire; et d'aul-
t.inl que em niant lesdicles dix enseignes à mondict cousin
le mareschal de Vieilleville, il ne vous en restera qu
deux et qui' je ne veulx que ladicte ville demeure des-
gamye, vois attendrez à faire partir lesdicti's dix en-
seignes iusques à ce que mon cousin le mareschal de I lossé
vous ail a né deux compagnies des quatre qui ' slo
à Rouen, comme je luy mande présentement de foire,
et que trois compagnies de Suisses que j'ai ordonne vous
estre envoyées soient arrivées audict Orléans; qui sera le
166
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.
1568.— k août.
Minute. Bibl. nat. fonds français, D° 15547, t' ao8.
A MONSIEUR DE LA CHASTRE.
Mon cousin, vous verrez ce que le Roy
monsieur mon filz vous escript tant pour le
regard des séditieux de la ville de Tours que
pour le payement des soldatz estans en icelle
et, pour ce que je ne sçaurois rien adjous-
ter à ce qu'il vous mande, je me remectray
entièrement à ce que vous entendrez par
le contenu de sa lettre. Priant Dieu, Mou-
sieur de la Chastre, vous avoir en sa saincte
garde.
Escript au chasteau de Boulogne, le im°
jour d'aoust 1 568.
1568. — 5 août.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg , vol. XV 111, f" 05.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE MARÉCHAL DE COSSÉ.
Mon cousin, sur ce que vous m'avez escript
par vostre lettre du n du présent que rn'a ap-
portée le sieur de Mailly, j'ay advise que vous
aviez occasion de désirer que l'on ne tirast
toutes les compagnies du régiment de Gobas
et Serriou, qui sont près de vous, et pour ceste
cause je suis contante et trouve bon que celles
dudict Serriou ausquelles il avoist été mandé
d'aller en Bourgogne demeure encore près de
vous et que vous faictes incontinant partir celle
de Gobas pour aller à la Rochelle où il est
besoins et plus que nécessaire qu'il y aille
plus tosl que faire se pourra. Cependant vous ferez tenir
lesdictes x compagnies toutes prestes pour partir et sor-
tir par une porte ainsi que tes autres entreront par
l'autre. Je vous envoie le mandement nécessaire pour la
conduicte desdictes dix compagnies et pour les faire
loger par les viles et lieux où elles passeront. n (Bibl.
nat., fonds français, n° 15M7, P 1 y 6 . )
et le plus promplcmcnl sera le meilleur, avant
nouvelles que de ce cousté là il y en a qui
se remuent bien fort, mesmes qui ont prins
un chasteau nommé Taillebourg, qui est au
sieur de la Tremouille, où il y avoit quelques
pièces d'artillerie, et est à craindre que, sy
il n'y est promplemenl pourveu, qu'ilz ne
lacent pis, se monstrans aussy ceulx de la-
dicle ville de la Rochelle plus désobéissans
que jamais. Pour le regard de la façon que
vous avez à tenir pour assembler la noblesse
du pais, je vous prie de voulloir suivre et
exécuter ce qui vous a esté mandé, en aiant
autant escript par toutes les provinces du
royaume, et que comme saige et advise que
vous estes, vous y pourveoirez de façon que
mon intention soyl suivye, et que j'en ave le
conlantement que j'en actendz. L'ordonnance
pour les cappitaines a esté faicte, voulant
suivre vostre advis, qui est que je suis con-
tant qu'ils démolirent en leurs garnisons
avecques leurs compaignies. Quant à la gen-
darmerie, je vous ay mandé par plusieurs foys
que j'estois après à recouvrer argent pour les
faire paier. Je vous prometz que je ne ces-
sera) que je n'aye le moyen pour y pourveoir,
ainsy que je congnois qu'il est nécessaire. Au
demourant, mon cousin, ayant escript à mon
cousin le duc d'Alve qu'il serait faict des Ela-
mans et aultres subjelz du Roy Catholicque,
mon beau-filz, qui ont esté prins à S1 Vallery,
ce qu'il nous en manderait, il m'a prié qu'ilz
fussent mis entre les mains du vicomte de
Gand, ce que je veulx qui soit faict, et par-
tant je désire que vous les faictes mener et
conduire seurement jusques sur la frontière,
pour les deslivrer à ceulx qui se présenteront
pour les recepvoir de la pari dudict vicomte
de Gand, et qu'ilz ne s'eschappent aucune-
ment, d'autant que ledict sieur duc a à cueur
que lesdietz prisonniers soient mis entre les
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
1G7
mains des officyers du Roy Catholicque mon-
dict beau-filz pour les traicter ainsy qu'ilz mé-
ritent. Quant aux autres François qui sont pri-
sonniers, je trouve bon qu'une partie soient
punis comme les aultres qui ont este' exe'cutez
et le reste soit envoie' aux gallères, suivant ce
que vous en escript le prevost de Mardelle
dont \ous m'avez envoie' la lettre. Prianl
Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte
garde.
Escript à Boullongne, le cinquième jour
d'aousl 1ÔC8.
Caterine.
1568. — 7 août.
.Minute. lïibl. nat. fonds français, n° 155A7 , f° aao.
A MESSIEURS
DE BAUQUEMARE ET FONTAINE GODARD,
MA1STRES DES COMPTES.
Monsieur de la Fontaine, Monsieur de
Bauquemare, j'ay receu la lectre1 que vous
m'avez escrite et entendu ce que vous avez
faicl jusques à présent pour la vérification
des déprédations donl je vous ay parcy de\anl
escript, pour lesquelles vous estes par delà; et
encores que vous n'en aiez pas appris grand
chose, toulesfois il est impossible «pie, faisant
bonne et dilligente recherche, vous ni; trouviez
bonne quantité d'or et marchandises depré-
dées; car nous sommes adverliz qu'il y en a en
plusieurs endroictz et mesme la somme de un"
m. Ii\res ([ue l'on dictestrcen quelque lieu de
par delà de la valeur desdictes marchandises,
et pour ce je vous prie faire toute la meilleure
dilligence (pie vous pourrez d'en descomrir la
vérité où sont les lieus où est ladicle somme.
Vous la prendrez et la mectrez entre les mains
1 Voir leur lellre à la Reine. (Bilil. nat, fond» fran-
çais, a0 t.').Vi7, r 198.)
de quelque personnage à ce séant et solvable
où elle soit bien asseurée avec deffence de en
toucher, ne la délivrer à quelque personne
que ce Soit, sinon par l'exprès commandement
du Roy monsieur mon filz, ou de cellui ou
cculx à qui il l'ordonnera, faisant informel
de toutes les déprédations par cy devanl
l'aides et punir et chastier tant les dépréda-
teurs que les receleurs de marchandises dé-
préciées, et faire saisir tous les deniers et
meubles qui se trouveront eu nature pour en
estre faict ainsi qu'il sera par luy ordonné;
priant Dieu, Messieurs, vous tenir en sa
saincte garde.
(Au dos.) Du vne aoust 1 568.
1508. — 7 août.
Minute. Bibi. nat. fouds français, n° 135^7. f° aai.
A MONSIEUR L'AMIRAL.
Mon cousin, le Roy monsieur mon filz et
moy avons esté bien marrys du meurtre qui
a esté commis en la personne du sr de Da-
mansay et non seiillement de cestui-cy, mays
aussi de tous les aultres qui se commettent
tous les jours tant d'une part que d'aultre el
vous asscuraus que sa volonté el intention ei
la mienne est qu'il en soit faicl pugnition el
justice telle qu'elle puisse servir d'exemple à
tous ceulx qui en uzent el mesmes contre
ceulz qui transgressent le dernier édict de pa-
cification, lequel nous voulons estre entière-
ment gardé el entretenu, L'aiant ainsy par
exprés commandé et escript par plusieurs foys
à toules les courlz de parlements el gouver-
neurs de provynces, baillyz el séneschaulx el
qu'ils en lissent incontinent la punition et
lions atlverlissenl du devoir qu'ilz \ auraient
faict, ne voulant que tant de meurtres, pille-
ries et saccagements qui se conieclenl tous les
jours el mesmes depuis ledict édicl soyent et
168
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
demeurenl impunyz, ains que la justice soyl
bien et deuement administrée et un;; chacun
maintenu et conservé soubz les bénellices
d'icelui et que l'on punisse rigoureusement
ceulx qui y contreviendront, ce que j'espère
que vous congnoistrez par eiïect que le Roy
mondicl seigneur et fil/, n'a rien tant à cœur
que cela. El ne fault poinct, mon cousin, que
relia empesche que d'une pari et d'autre l'on
oublye les choses passées et que tous ses bons
subjeetz du nombre desquels vous estes et de
ses principaulx officiers s'employent à faire
qu'il soit bien obéy et par ce moïen, aiant le
zèle et la volonté si bonne comme il a, la jus-
tice estant faicte ainsy qu'il appartient pour
chastier les meschants et conserver les bons
et demeurons les choses comme il est bien
raisonnable, nous serons en repoz et chascun
\ i\ ru ainsy qu'il doibt; et quant aux peurs et
craintes que vous disles devoir avoir pour les
advertissements qui vous sont donnez et ceulx
mesines qui sont invytés d'estre de la partie
pour vous tuer, je vous prie, mon cousin, de
nous mander qui est à l'aire, veu que le Roy
mondicl sieur et filz et moy en ferons faire
telle punition que vous en demeurerez con-
tons, aultrement je penseray que ce sont des
personnes qui vous mandent cela pour vous
entretenir en la deffiance en laquelle vous
estes. Vous sçavez que je n'en uzoys pas ainsy
de ceux que l'on nous disoyt qu'ilz nous vou-
loyent tuer, et que je les eusse voulu faire oyr
devant ceulx qui les accusoient pour après pu-
oyr l'accusant pour n'avoir preuve que son ac-
cusation fust véritable. Par quoy, je vous prye
que vous nous nommiez ceux qui vous en
adverlissent, afin que l'on vériflie si cela est
\r;ii el que l'on chaslye ceulx qui se trouve-
ront meschans; priant Dieu, mon cousin, etc.
(Au dos.) i\ monsieur l'amiral, du vu'- aousl
i'568.
1 j08. — 10 août.
Minute, lîild. liât, fonds français, n° 1 5 û /i 7 , f° 9A6.
A MONSIEUR DE RIEUX
(cOUVEBSttn DE (URBONSG ).
Monsieur de Ryeulx, vous verrez par les
lectres que le Roy monsieur mon filz vous
escril l'advis tpi'il a eu de l'entreprise qui est
sur la ville de Narbonne, de laquelle il vous
a baillé la garde et l'ordre qu'il espère que
vous y donnerez pour l'éviter; à quoy je m'as-
seuie que vous sçaurez si bien pourveoir qu'il
n'y advienne point d'inconvénient, et que
ceulx qui ont faict cette entreprise n'en rem-
porteront que toute bonté et confusion, dont
je vous prye de regarder que c'est le plus
grant plaisir que vous pouvez faire au Roy mon
fils que d'avoir l'œil ouvert autant que
jamavs; priant Dieu vous avoir en sa saincte
et digne garde.
(Au dos.) A M1 de Rieulx, x aoust i568.
[ 1 r>(">8. — 1 1 août, j
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° U1Ô&7, f" a'itj.
A MONSIEUR LE MARESCHAL DE COSSÉ.
Mon cousin, j'ay bien au long et particuliè-
rement veu les mémoires que m'avez envoyé
par le cappitaine La Rivyère et ay très bien
considéré les bons et prudens advis que vous
me donnez, desquelz j'ay délibéré de m ayder
en ce qui se pourra pour ceste heure exécuter,
remectant le surplus à quant l'occasion se
présentera et que la commodité se offrira.
Vous verrez ce que le Roy monsieur mon
filz vous escript el l'ordre qu'il vous envoyé
pour faire tenir proies toutes les compagnyes
de geudarmerye qui sont ordonnées au gou-
vernement de Picardie el eslre en leur gar-
nison elon le deppartement que vous en
aviez faict dedans le xxv""" de cemoys que les
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
deniers leur seront apportez pour deux quai
169
tiers de monstres qu'ilz ont faicles sans qu'il
y ait aucune faulte, afin que l'on s'en puisse
servyr selon que l'occasion se présentera,
aiant Ireuvé très bon ce que m'avez mandé et
ordonné de l'aire que tous les chefz desdictes
rompagnyes y soyent présens lorsque tel paye-
ment se fera et quilz n'en bougent sans
l'exprès commandement du Roy ou de mon
tilz le duc d'Anjou, son lieutenant général, ou
de \irn-. Et quant à ce que vous m'avez mandé
que vous désirez de venir jusques icy pour
liant jours, c'est chose qui me sera aultant
agréable comme à vous pour pouvoir mieulx
résouldie tout ce qu'il est beseing de faire pour
le service du Roy mondict seigneur et lilzau lieu
où vous estes; mais voiant l'estat auquel sont
à présent les affaires de delà iuesnies du
cousté de Flandres, il est nécessaire que vous
ne bougiez poinct présentement par beaucoup
de raisons et considérations que vous con-
gnoissez comme moy. Par quoy, mon cousin,
je vous prye ne vous fascher de n'y venir en-
cores et de continuer avec la mesme volante
que vous avez lousjours faict jusques à pré-
sent, comme nous en avons parfaicte fiance
.'I assurance en vous, qui est tout ce que je
m, us escripray pour le présent que de prier
le Créateur, mou cousin, vous avoir en sa
saincle et digne garde.
1568. — i3 août.
Copie. Mairie de Tours , recueil . f* sS.
v MESSIEURS
LES MAIRE ET ESCHEVINS
DE LA VILLE DE TOURS.
Messieurs, vous entendrez tant par la lettre
que le Roy monsieur mou fil- vous escrit que
par le sieur de la Chastre, son lieutenant gé-
néral, la réponce qu'il faict aux lettres et mé-
ClTUElIKE HE Mtmcis. — III.
moires (pue vous luy avez envoiez, principal-
ement sur les fraiz par vous faictz. tant pour
la nourriture des soldats que pour la eoustrue-
lion de leur loge et pour les vivres dont il
mande au général de la charge en envoier ung
estât, après les avoir vérifiez pour y pourveoir
comme il sera advisé par son conseil. Et pour
ce que vous entendrez plus amplement la vo-
lonté du Rov mondict seigneur et fils par
ledict sieur de la Chastre, je feray fin à la
présente, priant Dieu, Messieurs, vous tenir
en sa saincte garde.
Escrit au chasteau de Boullogne, le xiu'
jour de aoust 1068.
Caterine.
Fisf.s.
1568. — ii août.
Minute orig. Bibl. nat. fonds français, n' iôï>h-. f' s56.
\ MONSIEUR LE YIDAME DL MANS.
Monsieur le vidame, le Roy monsieur mou
filz a receu la dépesche que vous luy avez
t'aide du vnicsmc de ce moys et bien consi-
déré le contenu du mémoire que vous lu\
avez envové, dont il a receu grand contente-
ment, ensemble du bon debvoir que vous
l'aides eu la charge que vous avez, et a trouvé
fort bon l'ordre que vous avez tenu et que
vous luy mandez avoir délibéré de garder en
l'administration de ses affaires es lieulx où
vous commandez. Et quant à la forme du
serment qu'il veult estre faict par les catho-
liques qui sont en vostre charge, il la vous
envoyé telle que vous la demandez et estime
que par le moien d'icelle l'on pourra tenir
beaucoup de ses subjeclz en son obéissance et
dévotion. Et, parce que vous verrez plus au
long l'intention du Roy mondict sieur et filz
par la response qu'il faict à vos articles et par
ce qu'il vous escript, je ne feraj plus longue
99
170
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
lectre que de prier Dieu , Monsieur le vidame,
vous tenir en sa saincte garde.
Escript au chasteau de Bouloigne, le xmf
jour d'aoust 1 508.
1568. — ih août.
Minute. Bibl. nat. fonds français, u° 15547, I* 267.
A MON C0US1.N
MONSIEUR LE DUC AUGUSTE DE SAXE.
Mou cousin, le Roy monsieur mon filz
envoyant présentement par devers vous le
présent porteur, son truchemant ordinaire,
pour vous faire entendre de sa part aucunes
choses importans non seulement le bien et
repoz de son royaume, mais aussi de la
chrestienté, j'ay bien voulu accompaigner les
lectres qu'il vous escript de ceste mienne, qui
ne sera toutesfoys que pour vous prier comme
je faietz vouloir croyre cedict porteur et luy
adjouxter Iby sur ce qu'il vous dira de la part
du Roy mondict sieur et ûlz et de la mienne,
ainsi que vous voudriez faire à moi-inesmes.
Priant Dieu en cest endroict, mon cousin,
vous avoyr en sa saincte et digne garde.
Escript au cbasleau de Boullogne, le xmi"
jour d'aoust i568.
1568. — t6 août.
Copie. Bihl. nat. fonds français, n° 10751, p. i44i.
\ MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.
Monsieur de Forquevauls, despuis que j'ay
sceu que Maturin avoit esté tué par les che-
mins j'ay tousjours différé à vous escripre
jusques à ce que j'eusse eu nouvelle des
paquets qu'il porloit , qui fut cause que, aussi
tost que je sceus sa mort, je despechay vers le
conte du Ludde et évesque de Poictiers pour
recouvrer tant les paquets qu'il m'apportoit
que ceulx dont estoit chargé un autre courrier
espajgooj qui, venant avecques luy, fut aussi
lue cuire la poste de Saulsc et Cliaunay. Or
quelque diligence que le sieur conte du Ludde
aye sceu faire, il n'a sceu recouvrer les pa-
quets qui s'addressoint à moy, lesquels ont
tous esté voilez et prins par ceulx qui ont tué
lesdicls courriers, dont j'ay esté autant marrie
que vous pouvez penser, tant pour l'envie que
j'avoys d'entendre des nouvelles du Roy Ca-
tholicque mon beau-fils et de la royne ma fille
que pour penser que lesdicls paquets soient
tombez entre les mains de telle sorte de gens,
qui ne peuvent avoir que très mauvaise inten-
tion. Ledict sieur conte du Ludde m'a mandé
(pie, après avoir recherché tout ce qui s'est
peu faire, il a recouvert plusieurs paquets,
qui s'addressoint tant au sieur don Francez
d'Alava que au sieur duc d'Albe et en la
court de l'Empereur, dudict sieur Roy Ca-
tliolicque mon beau-fils, lesquels avoient esté
trouvez avec plusieurs autres de particuliers
tous hors de la malle (ainsi que le portent
les informations qui en ont esté faictes, in-
continant après le meurtre) espars dedans le
bois, près des courriers morts, lesquels ayant
esté recueillis par les officiers de la justice n'a
esté trouvé que le paquet dudict sieur Roy
Catholicque addressé tant audict sieur don
Francez d'Alava ouvert et plusieurs lettres
addressantes à luy et toutesfois laissées
dedans le bois avec les autres par lesdicls
meurtriers et aussi tosl furent portez lesdicts
paquelz ouverts et fermez audict sr conte du
Ludde, lequel les nous a envoyez par un gen-
tilhomme des siens, qui est arrivé ce jourdhuy
vers moy; et me suis incontinanl fairt apporter
ceste malle pour voir s'il y avoit rien qui fut
pour nous, aussi pour faire tenir ceulx qui
s'addressoint tant audict sieur don Francez
d'Alava que audict sieur d'Albe et en la court
de l'Empereur et plusieurs autres à quelques
LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.
171
|>;ir[iciiliers espaignols. J'ay trouvé lesdictes
lettres addressantes audict sieur don France/,
ouvertes, qui a esté cause que j'ay aussitost
commandé à Villeroy de prendre garde à
ladicte malle et de ce qui estoit dedans et les
faire porter el présenter luy-mesmcs audict
sieur don Francez, aCn quelles ne tombassent
qu'en mainseure, ayant donné charge de dire
audict sieur don Francez (qui touls les jours
envoyoit voir si lesdicls paquets estoinl ar-
rivez) que pour ce qu'il y en aroit d'ouverts
que je Pavois envoyé vers luy pour les lu\
porter seuremenl et aussi pour le prier de me
mander des nouvelles tant du roy mondict
beau-fils que de la royne ma fille, puisque je
n'a vois point de lettres, dont j'estois très marrie.
Ledict sieur ambassadeur a faict response
audict sr de Villeroy qu'il sçavoit que le cour-
rier qui estoit despéché d'Espaigne et chargé
de tant de paquets estoit de la court de
l'Empereur, et qu'il sçavoit qu'il portoil lettres
au sieur Empereur et au sieur de Chantonnay
el qu'il y avoil aussi des paquets addres-
sants au sieur duc d'Albe, desquels il ne se
vouloil charger, ny recevoir, disant trouver
très estrange que l'on avoit tant demeuré à
porter lesdicls paqtiels et qu'il v en eust
d'ouverts. Il luy a esté respoudu que je m Vs-
tois assez lâchée, comme il est aussi véritable,
que lesdicts paquets demeurassent tant à venir
pour le désir que j'avois d'avoir ceulv qui
s'addressoint à moy, lesquels je n'estimois
estre perdus, et que aussi tost que j'avois receu
ladicte malle et ce qui estoit dedans et que
j'eus veu qu'il n'y avoit rien pour nous je les
luy avois envoyez. Deceulxqui estoiut ouverts
que les informations lesmoigiioint comme ils
avoient ainsi esté trouvez el que j'en estois
la plus marrie. En somme quelque chose que
ledicl de \ illeroy lu\ aye dit, de uni part, pour
luy faire recevoir lesdicls paquets, afin de les
faire tenir où ils s'addressoint, il ne l'a non
seulement voulu faire, ny permettre que la
malle lui ouverte devant luy et laissée en son
logis, s'élanl mis en toutes les extresmes co-
lères qu'il est possible, dont j'a\ bien \oulu
vous tenir adverti , afin que vous le faictes en-
tendre à la royne madicte fille, qu'elle le
die au Roy Catholicque mondict beau-fils; et
comme estant curieuse de ce qui est pour ses
affaires, j'av aussi tost après le refus dudict
ambassadeur despéché un courrier en Flandres
porter lesdicts paquets addressants audict sieur
duc d'Albe, qui sont tous fermez aussi bien que
ceulx qui sont pour le sieur de Chantonnay,
craignant que le retardement d'iceulx n'appor-
lasl préjudice à son service, les avant envoyez
au sieur de Malras pour les mettre entre les
mains dudict sieur duc d'Albe, et pour ce que
je ne double pas que ledict sieur ambassadeur
n'advertisse le roy mondict beau-fils de toul
ce que dessus, faisant peut-estre les choses à
sa faulasie, j'ay ad visé de les vous mander
comme elles sont à la vérité passées, vous en-
voyant le double desdictes informations , afin
que l'on juge si ledict ambassadeur a occasion
de s'y comporter comme il a faict, aussi pour
tenir advertie la royne madicte fille de la
perle des lettres qu'elle m'escripvoit, afin
qu'elle me mande par le premier ce qu'elle
a\oit mis dedans icelles, commeje désire que.
de vostre costé, vous faictes le semblable. J'av
au reste choisi ce courriel' pour le vous eu-
voyer el demeurer près de vous en la place
dudict Maturin, de la fidélité duquel ayant
esté asseurée je veux espérer qu'il nous ser-
vira en homme de bien el vous prie me le
renvoyer en diligence el par luy nie mander
toutes nouvelles, ayant voullu le Roy monsieur
mon fils que je vous ave faict seulle la pré-
sente despèche pour n'estre eocores bien
refaicl de sa maladie, dont toutefois il a du
172 LETTRES DE CATH
tout perdu la fiebvre, Dieu mercy, lequel je
prie, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en
sa saincte et digne garde.
Escript à Boulogne, le xvi" jour d'aoust 1 508.
Monsieur de Forquevauls, j'ay advisë de
vous envoyer le double du mémoire qui a
esté trouvé dedans ladicte malle, par lequel
vous verrez les paquets perdus et cculx qui
sont retrouvez, afin que vous le faictes sçavoir
à ceulx qui les escrivoint.
1508. — 17 août.
Orig. Bibl. de l'Arsenal, n" 66i3, f i8.
A MONSIEUR LARCHER,
CONSEILLER EN LA COLTIT DE PARLEMENT DB PARIS
ET COMMISSAIRE DEPPUTE POUR L'ADMINISTRATION DE LA JUSTICE A LTON.
Monsieur Larcher, vous verrez ce que le
Roy monsieur mon filz vous escript1 présente-
ment par le sr de Mandelot, chevalier de
son ordre et lieutenant de la compagnie
d'hommes d'armes de mon cousin le duc de
Nemours, lequel il envoyé à Lyon pour y
exercer la charge de son lieutenant général
du gouvernement du Lyonnois au lieu du
président de Birague que l'on faict venir par
deçà pour s'en servir en autres choses d'im-
portance, vous priant l'assister et tenir la
main à ce qu'il soit obéy en l'exécution de sa
charge, selon que vous pouvez penser que le
veult et requiert le bien de son service, et
me remettant sur la lettre du Roy mon fils,
je prieray Dieu vous donner, Monsieur Lar-
cher, ce qug plus désirez.
Escript au chasteau de Boullongne, le
xvii" jour d'aoust 1 568.
ERINE DE MEDICIS.
1568. — 18 août.
Minule. Bibl. nal. fonds français, n° 155/17, f° 378.
A MON COUSIN
MONSIEUR DE MARTIGUES.
Mon cousin, j'ay receu les lectres que vous
m'avez escriples et veu celles que vous avez en-
voyées au Roy monsieur mon filz1, ausquelles
il vous faict si ample response qu'il ne me
reste rien à y adjouster, qui sera cause que,
me remectant entièrement sur ce qu'il vous
mande, je feray fin à la présente, priant Dieu,
mon cousin, vous tenir en sa saincte et digne
garde.
Escript au chasteau de Boullogne, le
xviu"-'"" jour d'aoust i568.
Caterine.
RoBERTET.
' Dans la lettre de Charles IX, il est question du
procès du sieur de Layes et du procès criminel com-
mencé contre MM. Latour et la Combe décédés. (Ibid.
P- 77-)
1568. — 20 août,
Orig. Bibl. nat. fonds français, u" 3190, f' 98.
A MONSIEUR DE MATIGNOÎN.
Monsieur de Matignon, parla lettre que le
Roy monsieur mon filz vous escript présente-
ment, vous entendrez bien au long quelle est
son intension et volonté, laquelle m'asseu-
rant que vous sçaurez très bien ensuivre et
exécuter suivant l'entière et parfaite con-
fiance qu'il a en vous, et ce que toute ceste
compaignie se promet et attend de vostre bon
devoir et diligence, je ne vous feray la pré-
sente plus longue, priant Dieu, Monsieur de
Matignon, vous avoir en sa saincle garde.
Escript au chasteau de Boulongne, le xx"'6
jour d'aoust 1 568.
Caterine.
FlSES.
1 Dans celte lettre (Orig., ibid., C a53), Martigues
1 mandait que, les ponts de Nantes n'étant pas encore
achevés et ne devant d'ailleurs pas l'être de longtemps,
la ville était à l'abri de toute attaque.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
17:')
[ 1568. — ao août. ]
Minute. Bibl. nal. fonds français, n° 15547, f° »87-
a mon cousin
MONSIEUR LE DUC DE MONTPENSIER.
Mon cousin, pour ce que le Roy monsieur
mon filz vous escript présentement et faict
bien ample response à tous les poinetz con-
tenus par vos dernières lectres et avec entière
résollution de sa voullonlé mesmernent sur
les troys poinetz dont vous désirez esire sa-
tisl'aict, je ne vous feray par la présente aul-
cune redicte et vous advertyray seullement du
bon amendement et entière guérison de la
malladye du Koy mondict seigneur et filz, la-
quelle je m'asseure que vous aurez aultant et
plus agréable que aulcune autre chose, dont
je vous puisse escripre ne mander, dont je
prye Dieu le voulloir tousjours conserver en
icelle et vous avoir, mon cousin, en sa saincte
et digne garde.
1568. — ao août.
Minute. Bibl. nat. fonds français. n° i55Û7, f° 988.
\ MONSIEUR DE S VINTEPRELVE.
Monsieur de Saincte Preuve, j'ay esté bien
marne d'entendre que la compagnye du cap-
pitaine La Ferté soyt partie de Soissons, car
oultre que j'ay tousjours entendu quelle y
demeurast, il est plus de besoing qu'elle y
soyt à présent qu'il a esté encores depuis qu'elle
y esloit, parce que je suys adverlye que il y
a quelque entreprinse sur ladicte ville, la-
quelle a faulte d'y avoyr dedans un nombre
suffisant de gentz de guerre pour la garder et
deffendre; à ceste cause, je vous prie, Mon-
sieur de Saincte Preuve, l'aire toute la meil-
leure garde qu'il vous sera possible, en sorte
qu'il ne puisse advenir aulcune surprinse
suivant eu que le Itoy moudicl seigneur et tilz
vous a mandé; priant Dieu, Monsieur de
Saincte Preuve, vous tenir en sa saincte
garde.
Escript au chasteau de Bouloigne, le \f"
jour d'aoust 1 568.
1568. — a6 août.
Copie. Bild. nat. fonds français, n" 10731, p. 1M8.
V MONSIEUR DE FOURQUEVAIX.
Monsieur de Forquevauls, m'ayant présen-
tement advertie l'ambassadeur d'Espaigne de
la despeclie de ce courrier, je n'ay voulu faillir
à vous faire ce petit mot pour vous donner
advis de la guérison du Roy monsieur mon
filz, ayant du tout perdu la fiebvre, dont je
vous prie de faire part au Roy et à la Royue
Catholicque mes enfans pour l'aise que je
m'asseure ce leur sera, ne voulant oublier à
vous dire comme depuis la mort de ces deux
courriers venants d'Espaigne, nous n'avons
entendu de vous aucunes nouvelles, dont nous
sommes en peine et mesmes de quoy Grai-
gnague n'est point encore comparu1, vous
1 Voici ce que, le a3 août, répondait Fourquevaux a
ta Reine au sujet de Graignaguc : s 11 a rencontré le
courrier d'Alletnaijjne près de Burgos et m'a renvoyé
un des siens pour sçavoir de la royne vostre fille, si
Sa Majesté trouveroit lion qu'il revint par deçà, afin
de sçavoir la response de l'Empereur. Je suis allé parler
à Elle à ses fins et pour la suplier de faire trouver
bon au Roy Calolique que je lui puisse aller baiseï
la main à Escurial, pour entendre Pentenlion de l'Em-
pereur. Ladicte dame royne a escript du tout au ro>
son seigneur, lequel luy a respondu ce matin n'y avoir
lieu que ledict Graignaguè interrompe son voyage: cai
aussi bien il ne sçauroit dire autre chose, sinon ce
qu'il a escript à la royne, qui est seulement que ledict
Empereur luy a faict response, qu'il envoyé par deçà
l'archiduc Charles son frère exprez pour traicler le ma-
174 LETTRES DE CATH
priant par la première occasion de me mander
à (|iioy il tient ci aussi d'advertir ledict firai-
gnague, s'il csl encore par delà, de prendre
bien garde à luy, suc son reloue, parce que
les chemins paroi il a à passer ne sont pas,
con vous pouvez juger, {briseurs. Aa reste
je ne vous puis mander autres nouvelles de
Flandres, si n'est celles mesmes que l'am-
bassadeur d'Ëspaigne m'a présentement faicl
entendre, qui est que le prince d'Orange se
renforce tousjours, ayanl desjà lmict mille
chevaubt ens ble, deàqaels il y a deux mille
qui son! de Saxe que le conte de Schvarsbourg
son beau-frère luy a amenez et vint-cinq mil
riage et croit ladicle dame roync que c'est pour excuser
tant n'allées el venues, laquelle chose entendue par moy,
je n'ay voulu faillir fle renvoyer ledict gentilhomme
[mur atteindre le seigneur de Graignague et luy porter
les lettres de la royne pour Voz Majestés que j'ay ac-
i onipaignéea de ceste-cy, et si Elle sçavoit quel chemin
l'archiduc tiendra, et quand sera son passage, je n'eusse
faict faute d'en donner avis à Voz Majestés, ce que ledict
seigneur rny ne luy a pas mandé. Toutes fois, je crois
qu'il s'embarquera à Gènes ou à Villefranche pour venir
descendre à Bayonne sans passer par voslre royaume.
Au regard de la venue de l'archiduc, je m'en donne
très bon signe et meilleur que si l'Empereur eut seule-
ment redepesché le courrier ou envoyé un simple gentil-
homme et Vostre Majesté peut adviser de bonne heure
quel prince pourroit venir par deçà, car j'ay opinion
que la conclusion se prendra icy et la femme en Alle-
maigne.
"La venue toutes fois duquel prince ou autre grand
BOgneor se pourra déterminer lorsque le personnage qui
viendra, de voslre part, visiter Sa Majesté Catolique pour
la mort du feu prince sera arrivé, sinon que l'archiduc
vienne si tost qu'il ne faillit entendre tant, ou bien qu'il
ne vouloit faite long séjour en ceste court, et mieux
encore -'il sVn n-lournoil vous dire ce qu'il auroit conclu,
avec ceste-ii v.
irJe ne Bçanroie dire si l'Empereur seroit homme à
envoyer sa seconde fille par luy au roy de Portugal .
•"«tin de nous en oster l'espérance et quasi vous forcer è
marier Madame sceur du itoy au prince Rodolphe, sui-
vant les première propos.! I Même volante, p. i&3a>
ERINE DE MÉDICIS.
hommes de pied. J'espère que Le duc d'Albe,
de son costé, prendra bien garde qu'ils u'en-
tamenl rien en l'Estat de. son maistre et de
nous; encore que ces gens là n'ayent occasion
de rien entreprendre par deçà, nous aurons
tousjours l'œil ouvert à n'estre point surprins
et à tenir noz frontières en bon estât; qui est,
.Monsieur de Forquevauls, tout ce que vous
aurez de moy, priant Dieu vous avoir en sa
saincte et digne garde.
Du chasteau de Boulogne, le xxvr* jour
d'aoust 1 568.
i
Je vous veulx aussi bien advertir comme
dans un moys toute nostre gendarmerie sera
payée, qui se monte à dix mil chevaulx et
avons tousjours les six mil Suisses et plus de
soixante enseignes de gens de pied françois,
qui nous faict espérer que ny le prince
d'Orenge, ny autre que soit ne se mettra au
hasard de rien attenter contre nous.
[ 1568. — 37 août. ]
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° ,5547, P 335.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE MONTPENSIER.
.Mon cousin, pour ce que le Roy monsieur
mon filz vous escript assez amplement de son
voulloir et intention et mesmement comme il
a incontinant, après avoir receu vostre lectre
du xvi° du présent, ordonné que la compagnye
du comte de Brissac qui est en Berry seroit
envoyée en Touraine et la vostre mise audict
pays pour y tenir garnison suivant ce que
vous nous avez escript que désiriez l'avoir
auprès de vous pour vous en servir, advenanl
l'occasion. En quoy le Boy mondirt seigneur el
filz vous a bien voulu favoriser et vous pouvez
asseurer, mon cousin, que non seullement
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
17.")
en ce qui deppend de son service, mais en
toutes aultres choses qui! congnoistra con-
cerner vostre faict particullier, il a en telle re-
comniandation, convoie il a entière confiance
et se repose tulalleinent sur vous de ce qui est
besoiug de faire pour sondict service, priant
sur ce le Créateur, mon cousin, vous tenir en
sa saincle et digne garde.
1 5G8. — a septembre.
Ong. MM. liai, fonds français, u" 3178, f* 1 37.
V MONSIEUR D'HLMIÈRES,
GOUTtBHSCn HT UEUTBMST CBNBRàl. À PBBOSNB.
Monsieur de Humières, vous verrez par
ce que le Roy monsieur mon filz vous escript
comme il désire que vous vous reliriez en
vostre gouvernement pour pourveoir à la seu-
retté et conservation d'ieeluy soubz son obéis-
sance et semblablement ce qu'il désire que
vous y l'aides touchant ceulx qui s'esleveront
et les aultres qui se vouldront contenir en
leurs maisons. A quoy je m'asseure que vous
ne ferez l'aulle de satisfaire, ce qui nie
gardera \ous faire pour ceste occasion plus
longue lettre. Priant Dieu, Monsieur de
Humyères, qu'il vous ayt en sa saincte
garde.
Escript à Sl-Maur-des-Fossez, le ii'jourde
septembre 1 568.
Caterine.
Robertkt.
1568. — 6 septembre.
Orijj. Archives du Vatican . lettres des Princes, vol. X.W1I
A IVOSTHE TUÉS SAINCT PÈRE
LE PAPE.
Très Sainct Père , encores que nous ne fa-
cions aucun doute que, suivant ce que le Roy
mon très cher filz vous escript présentement
de sa main ' en laveur de l'évesque de Lan-
gres2, touchant sa démission qu'il lui a com-
mandé de faire de son évesché pour prendre
celui de Paris, et les requestes qui vous ont
ci devant et à plusieurs fois esté faites à ceste
mesme lin, Vostre Sainteté se soit contentée
de le gratifier en cerf endroil et octroyer gra-
tis ce qu'il vous demande, attendu les grandes,
justes et raisonables considérations portées
particulièrement parla lettre du Roy monsieui
mon filz, toultefois, cognoissant l'importance
de ceste affaire pour le bien du service de Dieu
premièrement, et de ce royaume de pour-
voir en ceste principale église de France ung
bon et digne pasteur qui se puisse acquitter
du debvoir de sa charge et servir d'exemple
aux autres, selon la bonne et parfaite confiance
que nous avons en luy pour les rares vertus,
bonnes mœurs et honnesteté de vie qui vous
sont, ainsi que nous sçavons, assez bien con-
gneus, nous l'avons bien voulu aecompaigner
de la présente, et par icelle vous recommander
ceste affaire de tout mon cueur et affection, et
aflin que nous puissions voir cestedicte église
pourveue, comme bien fort nous le désirons,
nous remeclant du surplus sur la lectre do Roy
notre filz et sur ce qu'a charge son ambassa-
deur vous remonslrer pour supplier le Créa-
teur, très Sainct Père, que Vostre Saincteté il
veuille longuement préserver, maintenir el
guider au bon régime et gouvernement de
nostre saincle mère Eglise.
Escript à S'-Maur-des-Fossés, le vi'jour de
septembre 1 568.
Vostre dévote et obéissante fille.
Caterine.
1 Voir coït.- lettre de Charles IX dans le n i5648
du l'omis français, P 93.
2 Pierre de (jondy.
176
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
I 568. — 7 septembre.
i nj.h Iran; mue p n M. de Menai.
A MONSIEUR DE SÉNARPONT.
Monsieur de Sénarpont, vous verrez ce que
le llo\ monsieur mon fil/, vous escript lou-
chant l'instruction qu'il a envoyée à tous ses
lieutenants généraulx des provinces de son
royaume et, comme pour l'assëurance que luy
el moy avons dé l'affection que vous portez à
son service et de la bonne voulonlé (]ue vous
avez de demeurer en son obéissance, il n'a
entendu le faire pour vostre regard; car il se
lienl si asseuré de vous qu'il n'en veull plus
avoir, ne prendre plus grande asseurance,
comme vous dira mon cousin le mareschal de
Cossé, et si vous vouliez envoier vostre filz aisné
pour le semée de mou lîlz le duc d'Anjou, où
il sera très bien venu el receu de nous très
vollunliei's. Priant Dieu, Monsieur de Sé-
iKirponl, unis tenir en sa saincte et digne
garde.
Escripl à S-Maur-des-Fossez , le vne jour
de septembre 1 568.
Caterine.
Fises.
1568. — H septembre.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n' 10761, I* i463.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAUX.
Monsieur de Forquevauls, s'en retournant le
sieur de Chelles présent porteur, je vous ay
bien voulu faire ce mot pour vous advertir de
noz nouvelles et de Testât des affaires de ce
royaume qui est tel que depuis dix ou douze
jours en çà les prince de Gondé el admirai
qui s'étoient relirez du costé de Borgongne
en un lieu nommé Noyers, prenant une
l.iiilse couleur el prétexte que l'on avoit com-
mandé de se saisir de leurs personnes, ont
reprins de nouveau les armes ' et se sont
acheminez avec ce qu'ils ont peu assembler
1 Au moment de son départ , Condé écrivit à Charles IX
pour lui exposer tous leurs griefs. Une copie de cette
lettre est conservée au Record office. Nous la donnons m
entier; c'est la préface de celte nouvelle prise d'armes:
«Sire, il me desplaist grandement que, en toutes les
lettres el dépesches que j'ay envoyées à Vostre Majesté
depuis la publication de la paix, vous n'ayez peu veoir
que plainclos et doléances et tant de tristes et lamen-
taliles subjecta, el que aujourd'huy je suis encores rons-
Irainct de continuer de mesmes avec très justes et très
nécessaires occasions, car si jamais un subject a peu
justement se plaindre el condouloir à sou Roy comme à
son souverayn prince et seigneur naturel, auquel il doit
avoir recours après Dieu, et estre garanly et conservé
contre toutes injures et violences, cela aujourd'huy a
bien lieu à mon endroict et de tous vos autres subjecls
qui l'ont profession de la religion réformée, lesquels
depuis long temps ont esté incessamment vexés el tra-
vaillés misera bleui en 1 avec toutes sévérités et rig ire,
ce qu'ils ont souffert d'autant plus patiemment qu'ils ont
toujours espéré que le temps leur apporterait quelque
soulagement de leurs maulx, esqueis ils ont voulu esviter
toutes les occasions de renouveller les troubles, ayant eu
(grâces à Dieu) des moyens en main pour repoulser
telles violences , s'ilz eussent voulu. De qiioy nous sça-
vons, Sire, que la cause ne vous en peull estre imputée,
comme aussi cela n'est-il jamais tombé en nosliv penser,
estant vostre gentil naturel autant contraire el ennemy
de telles façons de faire, que vostre vouloir el intention
en sont esloignés, dont vous en avez rendu des si grandes
et ouvertes démonstrations par toutes les dépesches qu'il
vous a pieu m'envoyer, et encores dernièrement par le
language que vous tinstes à la Royne, par lequel vous
donnastes assez à cognoistre combien le renouvellemenl
.les troubles vous estoil odieux, la priant instamment de
vouloir pariflier toutes choses et faire en sorte que on ne
relournast jamais aux guerres cruelles, qui ne vous pou-
voient apporter que une désolation et riiyno; niais, Sire,
nous en imputons la cause à cest ennemy conjuré de
vostre Estât le cardinal de Lorraine et ses adhérens et
complices, qui en sont les seuls aulheurs el motifs pai
les prariiquos el menées desquels et par l'estroicte intel-
ligence qu'ils ont avec l'Espagnol , les divisions et parlia-
Litéa ont continué depuis àx ans entre vus Bubjecta, les-
quelles ils nourrissent et entretiennent si soigneusement
aujouid'huvs par les meurtres et assassinais qui se cpm
LETTRES DE CATHI-
de forces du rosle' de la Rochelle et du Poitou .
ce que voyant el estans sur une si ouverte et
mettent et s'exercent journellement soubs leur adveu
par loua les endroicts de vostre royaume à rencontre
de ceulx qui no tour veuillent adhérer, el qui ne sont de
leur parlj el faction; en «(noy ils abusent notoirement
de Vostre Majesté, de laquelle ils se sont saisis pour vous
foire exécuteur de vostre ruyne, mesmeengagea.nl vostre
honneur el réputation, vous contraignant de violer el
enfraindre la l°v cl seurté publique que vous avez jurée,
pour servir d'exemple à tous vos subjects el à inus peu-
ples de nalions estrangères de ne se lier jamais à rostre
parolle, chose très dangereuse et pernicieuse pour la
conservation d'ung Estât, car que pourront dire ceulx
qui ont entendu la prompte obéissance que nous vous
avons incontinent rendue en posant les armes, en licen-
ciant nos forces avecques la plus grande sollicitude et
dilligence que nous avons peu, en nous retirant à nos
maisons, exposant nos poitrines el estomacbs nuds aux
glaives et cousteaux de nos ennemis, soubs voslre seule
promesse et parolle sera-t-il dicl que vostre foy a servy
d'ung lillet et piège pour surprendre et faire assassiner
vos j >1 1 1 - fideiles subjects et serviteurs, et que leur fidelle
et prompte obéissance ait esté si mal recognue? Jusques
à quand sera-ce qu'on vous fera entretenir votre armée
pour la seurelé de vos ennemis couverts qui vous en\ iron-
nenl , et pour exterminer vos plus affectionnés et obéis-
sons subjects et serviteurs? Que diront aussi ceulx qui
entendront que, depuis la paix, nous n'avons peu de-
meurer ni dormir en seureté en nos maisons, el que,
pour esviter le péril et danger de nos vies el conserver
nos personnes, qui estoient continuellement espiées et
apuetlées, nous avons este rouslraincls d'aller de maison
à maison avec nos femmes et enfans entre les lu-as, et
après nous eshe retirés en ce lieu, qui est près des con-
tins de la France, qu'on y a envoyé par diverses fois des
espions pour observer la hauteur des murailles et veuil-
les moyens de nous surprendre, et que maintenant, de
peur de faillir el effectuer ung si méchant et malheureux
desseing, on l'ait marcher et acheminer par deçà la plus
part des forces qu'on a entretenues jusqu'à reste heure
pour cesl effect, pour nouscircuyr etenvironner, de sorte
que nous sommes conlraincls d'abandonner ce lieu et
et nous en aller comme matratz {tic) désempennés jus-
ques à ce que Dieu nous face la grâce de trouver quel-
que autre lieu de seureté el relrairle, el esvilei- la rage,
furie et cruaulté dudict cardinal et de ses BSSOCÏés, en
nemis conjurés de la maison de France en la ruyne de
(atiierihe db Mtuic.is. — in.
KI.NE DE MÉDICIS. 177
manifeste démonstration de mauvaise volonté
par eulx faicte assez informez de leurs des-
laquelle ils ont de tout temps conspiré, el de tous ceulx
qui peuvent s'opposer à leurs damnaliles entreprises
pleines de sang et impiétés. Se peull-il trouver es his-
toires et chroniques qu'il ait esté jamais commis une
pareille lascheté, infidélité el desloyaulté entre les na-
lions mesmes les plus barbares et infidelles de ce monde.
Sera-t-il dict que l'on se soit ainsi joué de vutre foy el
promesse sans que ceulx qui vous sont obligés de serment
et fidélité se y soyenl opposés? Sera-t-il dicl qu'ung prestre,
ung tigre et ung tyran avec ses ministres et pensionnaires
du roy d'Espaigne vous ayent donné la loy et à tous les
anllres princes, seigneurs et gentilshommes de ce
royaume, el qu'ils vous ayenl réduict à reste extrémité
de vous deffaire voiis-mesmes? Jusques à quand sera-ce
qu'on les laissera abuser de vostre patience, de vostre nom
et autorité pour vous faire autheur de voslre ruyne? Jus-
ques à quand sera-ce qu'on tiendra pour lidelles sub-
jects et serviteurs ceux qui ont, de toulz temps, affecté
ceste couronne pour la partager avec l'eslranger, qui ont
voulu maintenir contre toute vérité qu'ilz estoient issus
du sang des légitimes roys de France, et qu'elle avoit
esté usurpée par vos prédécesseurs sur leurs ancestres,
qui ne désirent rien plus que d'affaiblir cest Eslat par-
troubles et divisions, comme le seul souverain et plus
expédilif moyen pour parvenir à leur desseing? Jusques
à quand tiendra-ton pour rebelles et désobéissants à Vostre
Majesté ceulx qui, volontairement et franchement, se
snubmetlent à l'eslroicte et naturelle subjeclion qu'ils
vous doibvent, qui n'ont rien à plus giand désir que de
vous servir el obéyr, el vivre en paix soubs vostre autho-
rité et obéissance de vos éclicts et ordonnances? Je vous
eimiiyrois d'une trop grande longueur, Sire, si je voulois
poursuivre par là mesme ce qui se pourrait bien dire sur
ce propos, lequel estant plus particulièrement déduicl par-
la requeste que j'ay donné charge à ce porteur voue
présenter, je m'en remettray sur icelleet suppliray trè
humblement Vostre Majesté de la vouloir recevoir, en-
tendre el considérer, comme venant deceluy qui est auss
affectionné à la grandeur- de vostre Estât que ledict car-
dinal et ses associés en sont ennemis mortels, et qui ire
désire rien plus que vivre et mourir en l'estroicte obéis-
sance et subjeclion naturelle qu'il vous doibl.
itSire, je supplie le Créateur qu'il vous ait tousjours
en sa très saincte garde, et donne parfaicte santé, très
longue et très heureuse vie.
itEscript à Novers, le xxu° jour d'aoust îMJS.-' Voil
a3
mi-iuurRie B4T10I t ii
178
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
sains depuis ce temps et encores à présent le
Roy monsieur mou fils et nous tous ne pen-
sons à auli'e chose que d'assembler au plus
lost (ju'il sera possible un bon nombre de
forces pour leur courre sus, et les desfaire et
iu\ ner avant qu'ils ayent aucun moyen de se
reconnoislre et assembler pour exécuter quel-
que chose de pis, faisant est:tt dans peu de
temps noz forces prestes et avec icelles tirer
du costé où ceulx qui se sont eslevez se voul-
(Ironl assembler, afin d'empescher leur masse
et les combattre et tailler en pièces, et desjà
fussions partis de ce lieu pour tirer du costé
d'Orléans sans la recheute de maladie que a
eue ledict sieur Roy mon fils, qui luy a duré
seullemcnl cinq ou six accez de fiebvre tierce,
dont à présent il est du tout guéri et ne reste
autre chose pour le remettre sus et en sa
pleine santé que de le laisser reposer quel-
ques jours dans le lict pour se renforcer,
ainsi que ledict sieur de Chelles vous pourra
dire, l'ayant veu le jour de hyer et longue-
ment devisé avecques luy, et afin que je n'ou-
blie rien de ce qui se passe par deçà, il failli
que je vous advertisse d'une chose qui (dépen-
dant du premier advis que je vous ay donné
de la mort de vostre courrier et d'un autre
Espaignol, et de la prinse des paquets dont ils
étoint chargez) m'a semblé digne que vous le
sceussiez, afin d'en parler de la bonne façon
tant à la Royne Catholique ma fille, qu'au
prince d'Evoli. Atous devez donc entendre
comme, ayant de nostre part après la nouvelle
venue de la mort des deux courriers, faicl
toute diligence qu'il nous a esté possible pour
arrester les au theurs de tel maléfice et pour
recouvrer entièremenl touts les paquets dont
également la lettre écrite au Roipai Condé,de Noyers,
I" ■ jiiill i précéd ni. • i\ pendice du tome II cl ■ l'H»-
toire tirs prmcet de I" maison de Condo\ pur le duc d'Au-
male, p. .'S:">5.)
ils estoint chargez et principallenienl ceulx
(|iii se dressoint à nous, il ne nous a jamais
este possible en premier lieu de gçavoir les
autheurs de la mort desdicts courriers, ny de
recouvrer aucunement les paquets qui estoint
pour nous et comme, par l'exli-esoie peine el
sollicitude que le conte de Lude et autres
aoz ministres avoint mise en cest endroit, il
fui advenu qu'une partie des paquets qui es-
toint pour autruy se fussent trouvez les uns
tout ouverts et les autres non parmi les bayes
et buissons à l'escart du grand chemin où
les deux dicts courriers furent asaillis, aussi-
lost que ledict conte du Lude les nous eut
envoyez en ce mauvais estât, voyant que la
subscription d'aucuns qui, comme dict est,
estoint tout ouverts, s'adressoint à don Fian-
cés d'Alava,nbus ne failismes, les ayant faicl
recacheter soubs autre couverture et sans au-
cunement les vouloir voir ny lire, encores
qu'ils l'eussent ouverts, de les envoyer audicl
don Francès, lequel se mettant sur certaines
grandeurs et se voullant prendre à ceulx qui
ne pouvoint rien de l'ouverture desdicts pa-
quets, les refusa par trois fois, ce que voyant
nous les avons envoyez au duc d'Albe, d'aul-
lanl que ledict don Francès nous manda,
lorsqu'à la troisiesme fois lesdicts paquets
luy furent présentez, qu'il estoit résollu de ne
les prendre point, encores qu'il fust d'ailleurs
adverti qu'il y avoit dans iceulx chose qui es-
toit de grande conséquence pour le service du
roy son maistre du costé des Pays-Bas. Or
avant esté présentez au duc d'Albe lesdicts
paquets par le sieur de Ferrais, il approuva
par la response qu'il feil lors grandement la
façon dont ledict don Francès avoit usé, allé-
guant (pie, s'il eult esté en sa place, il en eul
faicl de mesmes et par là l'on peut assez col-
liger que ledict don Francès aura faicl quel-
que mauvais office en cecy et que du costé
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
170
d'Espaigne il en aura aussi usé de mesines,
ce qui m'est davantage confirmé par plusieurs
propos extraordinaires que ledict don Francès
a tenus, principallemenl par la mort du
Prince' disant une fois qu'il n'esloit pas mort,
l'autre fois qu'il l'esloit et que nous le sçavions
mieulx que luy pour l'avoir peu voir dans ses
paquets. Et l'autre jour, parlant à mou cou-
sin le cardinal de Lorraine, se plaignoil
que nous ne portions le dueil dudict prince.
veu que nous sçavions bien sa mort, l'avant
\eue par sesdiels paquets, que de luv il en
porterait le dueil le lendemain et n'estoit point
besoin nous en donner advis puisque nous le
sçavions mieulx que luy par la lecture de ses
lettres, et aprez, quand il a veu que nous en
portions le dueil , il ne l'a prins et dict s'eston-
ner pourquoy nous le portions, l'aignanl n'en
avoir eu nouvelles, bien que par une centaine
de lettres de marchands ladicte mort est toute
vulgaire , qui sont toutes choses fort estrava-
ganles et (lesquelles l'on ne peut présumerque,
eu usant ledict don Francès, cella ne soit pour
mettre son maislre et nous en mauvaise intel-
ligence; mais la svncérité et franchise dont en
tout ce qui a touche' à sondict maislre nous
avons toujours procédé el noz déportemenls
plein- d'honneur et de tout louable respect à
l'endroit des princes noz voisins doivent assez
faire entendre le contraire et ce que ledict don
Francès vouldroit sur reste prinse de paquets
l'aire croire el persuader par delà, dont nous
sentans offensez et avec juste occasion, j'en aj
dict mon advis bien librement audicl sieur de
Chelies et vous prie, Monsieur de Forque-
vauls, d'en parler aussi bien vivement à la
rayne madame ma tille e! audict prince
d'Evfdy, les pliant de croire la vérité de l'his-
toire telle que je vous mande cy-dessus el
d'empescher que si ledict don Francès en a
1 Don tiarlos.
escript par dellà autrement, que cella ne soit
receu pour chose vraye; de quov par la pre-
mière occasion \ous me fairez plaisir de m'en
mander des nouvelles et de toutes les autres
qui courrenf par dellà, ce que attendant, je
prieiay Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous
avoir en sa saincte et digne garde.
De Saint-Maur-les-Fossez, le vin* jour de
septembre 1 508.
D'autant que les chemins du costé de l'oi-
tou et de la Guyenne seront désormais empes-
chez, il fauidra, quant vonsvouldrez escripre,
que vous nous despeschez par le costé de
.Nai bonne, où voslre beau-frère donnera ordre
que les paquets nous soient plus seuremenl
rendus.
[ 1 508. — y septembre.]
Orig. Record office, Slate paptrs . vol. XL11I.
V MONSIEUR L'ÉVESQUE DE RENNES.
L'éxesque de Rennes après avoir remonstré
bien au long à la royne d'Angleterre suivant
la charge qu'il a du Roy son inaistre et de la
Royne sa mère, combien Leurs Majestez ont
trouvé eslrange et pleins d'ambiguïté et de
doutes les propos dont son ambassadeur a
dernièrement usé en présence de tout leur
conseil ', et combien ledict ambassadeur par
' Voici le mémoire qu'avait In .Noms dans son au-
dience il u >| septembre. I Calendar uj State papers , i568,
p. û'i.V )
- Il y a long tempe, Sire, que la royne ma maistresse
■i , par plusieurs Ims, ron-idéré -i <'ll" vous riebvoil en -
rayer lira ce présent message, que j'ay maintenanl charge
de vous lire: mais après avoir longuement considéré,
les occasions qui s'accroissent de jour en jour l'ayant
induicte à ce faire, Sa Majesté ne Be peult plus contenu.
vous priant i pour ce que l'affaire est de grand consé-
quence tant à noua, Sire, qu'à la royne ma mais tresse)
que cecy puisse estre entendu , comme la matière le re-
quiert bien pesée et y respondre pertinemment, et qu'il
,i3.
180
lesditz propos a monstre de considérer mal
les vraies causes des désordres qui sonl en
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
France, don! toutefois en quelque Borte que
ce soit il n'avoit que faire de s'entremettre si
vous plaide considérer que Sa llautesse a, de long temps,
résolu cecy en son esprit, et meurement délibéré avec
ordre propre pour déduire actions enlre roys et princes
ayant peuple BOttbs leur charge, qui leur est commis de
par Dieu, allin qu'il soit gouverné et préservé par tels
princes qui sont en lien de bonne amytié, tant par ligues
el traictés que par eslre voisins, lesquelles choses et
semblables Sa Majesté estime estre communes entre vous
et elle; el pour ce que l'affaire est de telle importance,
que (estant bien considéré el y ayant bien respondu)
peull apporter grand honneur et repos à vous deulx, el
à vos rovaulmes, pays et subjects; et au contraire ne la
considérant connue il appartient, et n'y avant esgard,
peut engendrer deshonneur à vous, et à Sa Majesté el à
ses pays et subjects trouble et confusion; et aussi, pour
ce que l'affaire louche vostre Estât de bien près, la
royne ma maistresse m'a donné charge, si ainsi vous
plaist, de vous prier que ce mien message puisse estre
déclaré à vous, Sire, et à la Royne vostre mère en pré-
sence de ceulï de vostre Conseil privé, afl'm que l'affaire
soit considéré el pesé par euk comme la cause le requiert.
Vostre Majesté sçait très bien qu'aux derniers troubles
la royne ma maistresse n'usa d'aultres termes envers
vous, sinon de vous offrir de son bon gré tels moyens
qui vous sembleraient bons, affin d'amener le différent
entre vos subjects à quoique bonne lin; et Sa Majesté,
Sire, vous donne à entendre que, sur son honneur, et
comme elle est princesse, qu'elle n'eut jamais affaire
avec, vos subjects à ces derniers troubles, et ne monstra
jamais aultre opinion qu'elle eust d'eux; mais qu'elle se
mescontentoil de leurs entreprises, et reprenoit inces-
samment ce qu'ils faisoient , tellement que vous pouvez
bien penser que, pendant que les troubles durèrent, Sa
Majesté ne se inesla jamais, sinon à vostre adventaige,
combien qu'elle ne laid double que vous n'entendiez
bien , si elle eust voulu , elle eust troublé aysémenl vostre
Estât. Donc, Sire.veu qu'avez maintenant la supériorité
sur tous vos subjects (comme de raison), si ainsi est qu'elle
sa meile maintenant en In cause qui est entre eous et vos
tubject», cela ne procédera d'aulcune parcialité envers
vous, ou qu'elle veuille troubler aucunement vostre Estât ,
mais pour Us occasions qui s'ensuivent: premièrement,
pour le debvoir que Sa Majesté doit à Dieu tout puissant,
par la grâce duquel elle est constituée royne de rovaul-
mes, pays el multitude de peuples, allin de les conserver
à son honneur, et allin d'en rendre compte, comme en
pareil cas, Sire, il faut que vous laciez pour les vostres,
cl cela sans excuse quelconque; secondement, pour la
sincère parfaicte amylié (pie Sa Majesté a envers vous, son
bon frère, le déshonneur et trouhle duquel elle ne peult
maintenant veoir, qu'elle ne cherche tous moyens pour
y remédier en lout ce qu'il luy sera possible; tiercement,
pour ce que naturellement et de droict elle a à considé-
rer son Estai que Dieu, de sa bonté et divine grâce sans
l'avoir mérité, ou sans aulcune pollice dont elle ait usé,
a préservé au milieu du monde, comme en mer impé-
tueuse, dont elle doibl remercier Dieu, aussi ne fault-il
pas qu'elle soit négligente d'emplover telle aydeque Dieu
luy a donné, tant par conseil, prurlence et pouvoir, allin
de conserver sondict Estât à son honneur; et pour ces
troys causes, desquelles l'une d'icelles seroit sullisanle,
Sa Majesté est incitée de vous dire, Sire, et à la Royne
vostre mère, el à Ions ceulx qui ont par leur vocation
soubs vous intéresl en la police de vostre rnyauline,
qu'il vous plaise de pourveoir de présent remède aux
choses qui s'ensuivent: premièrement, on veoit et c'esl
notoire à un chacun, et pourtant lamentable, que loulainsi
que Sa Hautesse ne le veult prouver aultremenl que par
les édicls du roy, qui sont à inespris par tous les lieux de
vostre royaulme, conlemnés et violés, et ce, non seule-
ment par personnes privées, simples subjects en cachette,
la malice desquelles ne peult eslre soudainement apaisée
après si grands troubles , mais aussi pargouverneurs de vos
provinces , villes , chasleaux , ports de mev et aultres places
et communément par vos capitaines et soldats qui sont
enguarnison; el combien qu'aulcun de vos subjects qui,
par l'aucthorité de vos édicls, peuvent vivre en liberté de
leurs consciences, ne sont du tout excusés, toutefois la
rupture desdicts édicts, voir la rupture et mespris de
Dieu le Créateur, qui dès le commencement a défendu
de tuer et répandre le sang, et autres tels cimes sont
dampnables et publiquement commis non pas seullement
loing de vous, mais aussi en vostre principale ville près
voslre personne et par tels de vos subjects qui veullenl
eslre estimés et font profession de la religion romaine. Et
I ce qui esl plus lamentable el horrible devant Dieu, qui veoil
toutes choses, iceux meurtriers sont congneus d'un
chacun estre maintenus, provoqués et récompenses par
i aulcuns qui ont grand crédict et auctorité soubs Vostre
Majesté, chose forl dangereuse à un prince de souffrir,
| lequel fault qu'il rende comple à Dieu d'avoir mis en aur-
thorité tels officiers et ministres, et combien qu'il soit ad-
LETTRES DE GATA
avant, et comme on s'est aussi bien appemi
de quel lieu il en estait instruit, qui ;i este
monesté toutes fois, ne mect'-on peine dilligenteinent d'y
remédier. Et quant a>i\ horribles actes cy devant récités
commis par vosdicts principaux 1 1 iii ii^-1 1<»^ . si vous n'en
avez la congnoissance, la royne ma maistresse en est
tant plus joyeuse, espérant que vous serez moins respon-
sable devant Dieu , n'ayant congnoissance de telles choses .
mais affin que vous soyez du tout innocent envers Dieu,
la royne ma maistresse, estant touchée en sa conscience
vais adveilir et vous prie,' de considérer la division de vos
sobjects touchant l'opinion dé leur religion, affin qu vous,
estant ordonné ro\ par dessus tous vos suhjects. de quel-
([iie profession qu'ils soient, vostre plaisir soit , selon le deb-
voir d'une roy, donner audience tant qu'aux ungs qu'aux
aultres, car Sa Majesté ne douhle pas (considérant votre
hou naturel et clémence divulgués par tout le idc
vostre grande louange), que si vous voulez ouyr différem-
ment tontes les deux parties et prendre en vostre protec-
tion aussi bien l'un que l'aullre, tellement qu'ils puissent
avoir libre accès à Vostre Majesté et à la lïoyne vostre
mère, vous pourrez ouyr beaucoup plus de choses que
ne fairtes touchant horribles meurtres et saccagemens
tant par feu et par l'espee, noyans ou eslranglans vos-
dicls suhjects en manières diverses monstrueuses, bru-
lalles, barba.es, et horribles à UDgchrestien d'entendre,
el cecj exercé à toutes sortes d'hommes, femmes et en-
fans, et mesmes aux femmes grosses d'enfant, de tontes
qualités, tant nobles que ignobles, riches que pauvres,
car jaçoit que Sa Majesté oyl journellement les lamenta-
lalionsd'icellesernaullés, uon seullementhorsde France,
mais ho: s d'aultre pays, d'où tels rapports sont journel-
lement mandés par escripls et par gens dignes de foy,
marchands et aultres ses suhjects tralfiquans en France,
el i rtant, Sire, -'il vous plaisoit, faire inquisition par
tous vos pays par personnes de bonne conscience el non
passionnées oi menées d'aucune faction, mais telles qui
ayment le repos de leur pays, elle pense que vous Irou-
i i rostre pays plus affoibly el désolé depuis la publi-
i-alion de vostre éilirt depuis si\ mois en çà . que en neuf
auparavant tant en guerre civile que estrangère. El pour-
lant la rojne ina maistresse soubhaite que vous ne pn
ihv l'oreille à tcds personnages, combien qu'ils soient
vos conseillers op autres, layes ou d'église, affin qu'ils
vous persuadent que la multitude de ce peuple ainsi
mcurtry (tant grand - 'ii-il I soient mutins ■•( rebelles et
pourtant dignes d'estre meurtrys plus tosl que préservés
selon vos édicts, et que vous ne debvez ouyrleur cause
EBINE DE MÉD1GIS. ÏSi
occasion de rendre cesdietz propos plus sus-
peetz, el Sa Majesté finalleménl est venue à
en justice, mais permettre à un chacun les saccager, et
pour ce qu'ils sont de religion contrai. e à la romaine en
aulcun poincl , que c'est chose dispensable de les meurtrir ;
car nous n'ignorons point qu'il n'y ayt aulcuns person-
nages grans en aucthorité, lesquels sont tellement ti ap-
portés par In ambition el sans charité chres tienne, .que,
affin de maintenir leur orgueil et arrogance, il ne leui
chault d'abuser primes chresliens par leurs mensonges
el intention de leur- faire destruire leurs bons et loyaux
suhjects, et ce sou hs ombre d'accuser chacun d'hérésie,
elpa- ce moyen affoiblir l'Estat d'aucuns princes et le
lindre d'estre subjecl à aultres. Eisa Majesté \ous
requiert de bien bon cœur- de penser cecy dVlle. que m
ell n'i stoil pi r-uadée que vous estes ou pouvez estre ahu-
par aulcuns conseillers qui sont sans mercy, vous faisant
accroire que plusieurs d'iceulx qui diffèrent de la religion
romaine vous estre suhjects déloyaux (au nombre des-
quels nous ne comprenons pas les anabaptistes et autres
semblables), toutesfuis elle pense que vous leur pouvez
commander comme à vos plus loyaulx suhjects , aulti ement
elle ne s'™ mesleroil point; mais ainsi que Sa Majesté a
desjà dict. la principale el première cause pourquoy elle
s'en mesle esl le soing qu'elle a de descharger sa cons-
cience envers Dieu; la seconde, est l'amour qu'elle vous
porte, Sire, comme à son bon frère, cherchant d'esviter
le déshonneur qui s'accroisl par toute la chrestienté tant
envers vostre pays, Sire, qu'envers Vostre Majesté, et
aussi les troubles qui s'en pourront ensuivre en vostre
royaulme, souffrant l'oppression de vos loyaulx suhjects.
Pour conclusion, Sire, si ces premières considérations
ne vous semblent suffisantes, comme elle pense qu'elles
seront, elle vous prie d'accepter cette dernière comme
une chose si très nécessaire qu'elle ne la penlt obmettre.
rirais déclarer pour- son Bâta» particulier, et ne doihl
aussi estre oublie pour le vostre, c'est que, si vous ne
voulez traicter avec elle, comme ung prince doibt avec
ung auitre pour l'amour du debvoir que vous deux deb-
vet i Dieu, el pour l'amour que vous portez l'ung à
l'autre, estant alliés et voisins, pour son honneur et
gloire, car si tel désordre n'est réformé effectuellemenl,
l 'est à-dire les meurtres ordinaires de vos suhjects in-
nocens pour seullement professer la religion qui leur
est permise d'exercer par vos édicts, mais au contraire
avouer el maintenir ceulx qui les saccagent et meur-
drissent, corn si c'estoit par l'ordonnance de l'église
de Rome, allin d'extirper tous ceulx qui ne consentent
182 LETTRES DE G \TII
reste conclusion: <|ue s'eslanl l;ii>s.: entendre
ledict ambassadeur en quelques endroictz île
sa proposition que la royne sa maislresse
veult se mesler de la cause qui est entre le
Roy et ses subjetz, et que si le Roy ne veull
traiter avec elle aimablement des désordres
queiedicl ambassadeur allègue estre en France
qu'elle voit le danger qu'il y a pour elle ri
pour son Estât, el que d'aultres princes et Es-
lats consentais avec elle en jugeront aussi de
mesme, le Roy et la Uoyne sa mère considé-
rant que telz propos peuvent recevoir diverses
interprétations, et néanmoins, en quelque
sorte que ce soit, malaisément se peuvent in-
terpréter en bonne part, prient ladicle royne
leur bonne sœur premièrement d'estre con-
tente de leur déclarer si son ambassadeur a
eu charge d'elle d'user de ce langage et puis
où il en auroit eu charge d'éclaircir un peu
mieulx comme c'est que Leurs Majeslez la
doivent prendre, et cependant le lîoy pour
commencer le premier à descouvrir à ladicte
dame le fonds de son cœur, comme il appar-
tient à la bonne et sincère amitié qui est
à la doctrine de Rome, laquelle est du tout contraire
à la doctrine cbrestienne, et, déroge à la souveraineté
île tous princes, Sa Majesté veoit elèrement, combien
que ce soit par aventure bien tard , quel dangier est
éminent tant à elle qu'à son Estât, et aussi elle ne faict
nul double qu'aultres potentats et princes de la cbreslie-
netéconsentansavecSa Majesté contre l'unité de l'évesque
de Rome, verront évidemment combien il leur est né-
cessaire de pourveoir promptement à tel dangier. El
quant à ce que Sa Majesté en fera pour son asseurance,
elle pensera estre desrbargée devant Dieu, et pour son
bonneur vers vous, Sire, son bon frère et allié, ne faisanl
double que Dieu ne conduise l'événement, comme il
a été faict par cy devant, pour la préservation d'elle el
de 6on Estai. Ainsi elle rapporte tout à l'Iionii'iir et gloire
de Dieu sur toutes choses, sans affection particulière
d'ambition on gain quy luy puisse advenir, ou par bayne
on courroux qu'elle ayt contre personne qui vive.»
(Record nllice, State papen, France, vol. XI, IV.)
ERINE DE MÉDIGIS.
entre Leurs Majesté/., l'assure et proteste que
s'estant de rcebet' aucuns de ses subgetz sou-
levés et armés et l'ayant contrainct de s'armer
pour réprimer leur témérité, il n'a aullre des-
sein ni but quelconque (comme aussi il n'est
vraisemblable) que de rétablir son royaume
en meilleur estât, y rendre l'obéissance qui
est deue à Dieu, au Roy, aux lois et à la jus-
tice, osier à ses subjetz qui se sont révoltez
les moyens qu'ils ont eus jusques icy de se
soutenir et fortifier en leur désobéissance,
qui est la seule voye de pourvoir aux désor-
dres que son ambassadeur a preschés à ceulx
qui sous correction les doivent trop mieux co-
gnoislre que luy el qui y ont aussi trop plus
d'intérest.
Le Roy ne veult recevoir ni juge, ni ar-
bitre, ni médiateur entre luy et sesdilz sub-
getz, comme il est raisonable, ni aultre
moyen de réconciliation que leur asseurance
pour l'advenir de plus d'obéissance, qui est
aussi le seul moyen qu'un sujet qui a offensé
son prince doit tenir pour mériter sa grâce,
estant ceste sienne intention bonne, sainte
el digne d'un vertueux et religieux prince
tel que luy, et espère aussi que l'ayde et la
conduite de Dieu, pour en venir à bout, ne
lui défaudra point. Il prie ladicle dame sa
bonne sœur et tous les autres princes et
polentatz de ne s'en mesler point, comme
aussi ce seroit contre toute raison. Il n'a point
l'aulte de forces, de moyens, d'amys et d'al-
liés non plus que les aultres et sa querelle
est juste, saincte et nécessaire, comme soubs
correction celle des aullres en cet endroit ne
seroit pas, et davantage le Roy el la Rouie sa
mère, eu bon frère et sœur, conseillent el ad-
monestent la royne d'Angleterre leur bonne
sœur de ne prester aisément l'oreille à ceulx
qui la conseillent de favoriser les subgetz dé-
sobéissans d'un aullre prince, d'avoir pour
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1S3
suspecte ceuix qui approuvent leur faulle. La
conséquence est bien dangereuse pour son
royaume, mesmement que n'a pas toujours
esté obéissant, et le mal est bien contagieux,
et néanmoins, quoiqu'il lui plaise en faire,
le Roy et la Royne sa mère la prient de par-
ler aussi clairement et franchement de sou
coslé, comme ilz parlent du leur, el que les
effete aussi soient de mesme, car les grands
et vertueux princes, comme sont leurs troys
Majesté/., doivent ainsi procéder en leurs
a Ha ires '.
' Voici In réponse adressée par la reine Elisabeth à
Catherine de Médicis :
-Quant je recepvis la dernière lettre, Madame, escripte
de voslre main, je v veoiois uni; présent d'amour et
offre d'amitié telle, que plus ne se pourrait souhaiter,
laquelle, si ne la puis avancer, si est-ce (pie, au pis
aller, la veux accompaiguer par aussy lions moyens que
me se pourront présenter. en voslre endroit, et si vous
preniez en bonne pari quelques indices de mon soing
de vostre santé, quand la maladie vous fasclia, je
in'esbahis bien fort de vostre soupçon que semhlez con-
cevoir du message que dernièrement mou ambassadeur
vous fit de ma part, qui me semble ne porta moindre
lesmoignage de la grande solicitude qui me lenoit d''
l'affliction de vostre esprit, lequel ne se peut bonne-
ment reposer, quand la France, qui vous est si chère,
esl divisée en tant de partis. Et pourtant j'eslois fort
estonnée que, d'une pensée si sincère et de mots si plains,
deusl sortir question , comme aussi le langage que l'éves-
que de Rennes monstra m'estoit estrange, tel que ne
pense digne de ma plume, à qui je pense tant plus tosl a
pardonner pour avoir si bien usé de bonne mémoire,
en se soiivi-naiil si bien de sa lesson que dernièrement
Il apprint, non que je crois que le Roy ou vous lui
fussiez, maistre d'escholle (comme vous supplie croire),
mais je n'ignore, Madame, ne vous desplaise, de quelle
boutique telles drogues sortoient. On parle souvent de
moy comme les chasseurs qui divisent la peau du loup.
premier que d'avoir le corps; mais il me chaut si peu
d'eux et de leur malice que rtito neïïa manicha par umr
le Inru mande, et veois qu'il faut qu'il/; payent le double
pour avoir compté sans leur hosle, en faisant leur
triomphe davant la victoire. Voyez, Madame, jusques où
ne' tire la rolère, rie' faisant esgarer du premier chemin
I 568. - g septembre.
Aul. Arch. nat. collecl. Simaiicas, K 1T.10, jutee 26.
\ MONSIEUR HOfl FILS
LE ROY CATOLIQl'E.
Monsieur mon fds , je n'é voleu léser re-
turner le sieur de Chelles sans remersier Vostre
Majesté de la souvenance qu'ele ha eue de
moy et de la démonstration qu'ele lia faysjte
d'estre marrye de mon mal et ayse de ma
s;nilé en m'envoyent par lui visiter, l'asurant
que ne se saroyt susier ' du bien ou du mal
de personne qui désire plus sa conservation
el son contentement et en cet que lui pourés
servir que de milleur cour- s'i enploye que
je l'a y ré en toultes aucasions; ce pansant enter-
tenement l'amytié que Dieu a myse entre le
que je prins, qui fust de vous prier croire que le Roy
ne vous n'aurez oneques cause de m'accuser d'avoir failli
en ceste bonne course que j'ay commencée, sans que je
soye irritée par trop mauvais moyens, qui me touche-
ront en seureté ou en honneur, lesquels ne se pourront
faire sans que j'y responde, car je ne suis si outrecui-
dante que je crois tellement de ce mien paisible gouver-
nement (dont en toute révérence je luy rende humbles
grâces à qui c'est deu) que la sécurité d'iceluy me face
si endormie, que ne face provision pour quelque acci-
dent qui me pourra esveiller. Je ne suis de ces gens qui
ouvrent la bouche en attendant que Dieu leur envoyé à
manger. Ja, à Dieu ne plaise, que je n'usasse des bons
moyens qw Dieu m'a donnes pour obvier et aller au de-
vant mes malheurs, comme j'espère que vous mesme,
comme ma très bonne sœur, me souhaitez, à laquelle je
me recommande. » (Record oflice, State papers, copie
du temps.)
Voir dans le Calendar of State papers (i56t>, p. 53'.')
une lettre de la reine d'Angleterre à sir Henry Norris,
le chargeant de représenter au Roi qu'elle a été infor-
mée des cruautés commises contre les protestants, des
fréquentes infractions à l'édil de pacification et qu'elle
l'invite è faire Dure une enquête daus les provinces par
des hommes impartiaux.
1 Susier, soucier.
' Cour, cœur.
IBi LETTRES DR GATHE
Roy vostre frère et vous et ' des plus grans que j
pour cet heure puise fayre à tus dus -, je d y
oublyré ryen de cet [que] conestré y povoyr
servir, la prient de s'.imi aseurer H n'ajouter
l'ovs à bocoup de èhauses qui' l'on dist pour y
couyder mestre division et conoysaut la volante!
du Roy mon fds si bonne, cela m'en fayst plus j
hardiment asurer Vostre Majesté du servise
que puis Fayre en cet endroit à tu dus, lequel
Hoy mon (ils m'a priée fayre ses ayscuso à
Vostre Majesté cet y ne lui ayscript, ayent
aysté piqué enn un bras qui l'ann en guarde,
el l'ayré cete lelre pour luy come pour moy
enn atendent qu'il soit guéri et qu'il envoy
hun jeantilhomme ver Vostre Majesté, corne
il fayré de brief, ayspérant que bien tost yl
se ayderé de la niayn et enn atendent ledist
sieur de Chelles contera à Vostre Majesté de
nos novelles, qui cera cause que ne la enuyré
de plus longue letre, prient Notre Signe ni*
donner à Vostre Majesté cet qu'ele désire. De
S'-Mort, le ix septembre.
Vostre bonne mère et seur.
CaTERINE.
RINE DE MÉDICES;
estai, je l'a\ bien voulu arrompaigner de la
présente pour vous prier de incontinent le re-
cepvoir, admettre el instituer audirl estai el
office sans mettre en longueur et difficulté,
d'aultantque c'est chose que le Roy monsieur
mon filz et moy désirons.
Donné au chasteau de Boulogne, le xi" jour
de septembre 1 568.
1568. — 1 1 septembre.
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° i5548, P lâS.
A. MESSIEURS LES GEISS
TEBANS LA COURT DE PARLEMENT A BORDEAUX.
Messieurs, le Roy monsieur mon lilz a pour-
veu M' Edmond Raudon, sieur de Trousilh,
de l'office d'advocat en la court de parlement
de Bordeaux, qui estoyt supprimé et à présent
remïz et de nouveau érigé, lequel il envoie
par delà pour le service dudict estai; et pour
ce qu'il est personnaige qui mérite d'estre em-
ployé et qui sçaura très bien s'acquitter dudict
El , est .
" 7mj nW, tous deux.
1508. — i a septembre.
Copie. Arch. nat. collecl. Simancas, K i.ïn. pièce 91.
/VU DUC D'AtBE.
Mon cousin, vous entendrez du sieur de
Saint- Couard1, gentilhomme ordinaire de la
chambre du Rov monsieur mon filz, l'occasion
pour laquelle nous l'avons despesebé devers
vous , auquel nous vous prions donner la inesme
foy el crédence que feriez à moy mesme. Cela
sera cause que ne vous fera y plus longue let-
tre, en priant Dieu, mon cousin, qu'il Nou-
ait en sa saincle guarde.
De S'-Maur-des-Fossez, ce xue jour de sep-
tembre 1 568.
Mon cousin, je m'asseure que à ce coup,
avecq l'ayde de Dieu, vous cognoissez noslre
bonne volunté et que, si avons à faire de vostre
ayde, que nous en ayderez, encores que j'es-
père que nous serons assez fortz pour eulx et,
pour ce qu'il est bien instruit ce porteur du
tout, je me remettray sur luy el vous prie le
croire come vous feriez
Voire bonne cousine.
C.VTKRI V.
1 Jean de Vivonne qui s'appela d'abord Saint-Goaid,
puis Pisany, le père de Madame de Rambouillet. Voil
sa vie par M. de Brémond d'Ars (Paris. Pion. 1 886,
in-8").
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
18.")
1568. — 13 septembre.
Orig. Record office . State papcri . 1 ■ i . ■ ■
A TRÈS HiULTE,
IltiS IVU.I.I.ENIE ET TRES PIJISSINTE PRINCESSE,
HOSTBI TRÈS CHÈRE ET TRES AMIE BONNE SEIR ET COUSINE,
LA ROY.NE D'ANGLETERRE.
Très haulte et très excellente et très puis-
sante princesse, nostre très chère et trèsamée
bonne soeur et cousine, salut; le Roy, nostre
très cher seigneur et lilz, ayant oy le sieur
de Norrys, vostre conseiller et ambassadeur
résident par deçà1, sur ce qu'il avoit à luy
remonstrer de vostre part, il a advise' dépes-
cher exprès l'evesque de Rennes son conseiller
en son conseil privé, pre'sent porteur, vers
vous, pour satisfaire et rendre bien particu-
lièrement response sur chascun point de la-
dicte remonstrance; sur quoy nous vous prions
le croyre et adjouster l'oy inesme à ce qu'il
vous en dira de nostre part, comme vous fe-
riez à nous mesme, quia tant prions Dieu,
très haulte. très excellente et très puissante
princesse, nostre très chère et très ame'e bonne
1 Catherine l'ail allusion au mémoire remis par l'am-
bassadeur sir Henri de Norris, dans sa dernière audience
à Soi il I -M :i 1 1 r-des-Fossés , mémoire imprimé en entier
dans les pages 179 et suivantes.
Le 1 "> septembre, Norris écrivait à la reine Elisabeth :
«Le cardinal de Lorraine prie Dieu que Votre Majesté
se décide à déclarer la guerre à la France, pour cause
de religion, car elle s'aliénerait ainsi le roi d'Espagne el
l'Empereur, qui seraient heureui d'avoir le prétexte d'une
entreprise contre l'Angleterre.» Et dans une lettre du
même jour, à Cécil , il ajoutait: - Il serait â désirer que
l'évéquede lionnes ne rapportât aucune réponse favorable
sur aucun des points de sa mission, car ce sérail toul à
la fois profitable a la cause de la religion, et unlli.ul
à néant toutes les entreprises du cardinal de Lorraine."
' cdmdar of State papers, i5GH, p. ô?i8.)
Catherine de Médius. — III.
s. in el cousine, vous avoir en sa très saincte
et digne garde. Escript à S-Maur-des-Fossez,
le mi' jour de septembre i568.
Vostre bonne Beur et cousine,
Caterike.
lotis. — il* septembre.
Orig. Archives de la ville 'le Cbarlres.
A MESSIEURS LES ESCHEM.NS,
MANANS ET HABITA N S
DE LA VILLE DE CHARTRES.
Messieurs, vous venez par la lettre que le
Roy monsieur mon lilz vous escrit en res-
ponce de la vostre du vme de ce mois l comme
il désire se servir en son armée du sieur d'Es-
guilly et de sa compagnye comme le lieu où
il pourra luy faire beaucoup plus de service
que en la ville de Chartres sur laquelle ne se
pourra faire grande entreprise d'aultant que
les forces ne s'esloigneront tellement qu'il suf-
fira que entre vous vous gardiez de faire au-
cune esmotion et laciez la garde de vostre
ville, comme avez faict ci-devant, dont mon-
dict fîlz a toujours eu grand contentement,
auquel vous ne sçauriez mieulx faire que de
l'entretenir par ung bon et lidelle devoir en la
garde de vostre ville de laquelle il se repose
sur vous, voullanf que ledit! sieur d'Esguilly
et sa compagnye le vienne trouver dans le
1 Les habitants de Chartres, ayant eu avis que l'on
voulait leur retirer M. d'Égnilly leur gouverneur, écri-
viivnl aussitôt à Charles l\ pour obtenir qu'il restât
dans leur ville. Le Hoi n'obtempéra pas alors à leur de-
mande ; mais tenant compte des lettres successives qu'ils
lui adressèrent , il le leur renvoya l'année suivante. Voit
1rs Lettres des rois de France à lu communs <'<■ Chai
par E. Merlet, p. 10a et 106.
a/.
i iiivnir
186
temps el au lieu qu'il luy a mandé, qui est
ce que je \ous puis dire en responce de la
vostre; el partant, prie Dieu qu'il vous ayt,
Messieurs, en su saincte et digne garde.
Escril à S'-Maur-des-Fossez, le «vc jour de
septembre i5G8.
Caterine.
De l'Aubépine.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
156S. — 19 septembre.
Orig. Archives du RliAm».
A MONSIEUR DE MAUGIRON.
Monsieur de Maugiron, je ne fera y jamais
double de \ostre bonne volunté au service du
Roy monsieur mon filz, et que vous ne soyez
très digne d'estre employé es plus grandes el
honorables charges qui se puissent présenter.
Tant s'en failli que l'on vous veuille aucune
chose diminuer de celle que vous avez, pour
crainte que vous ne vous en puissiez très bien
soigneusement el lidellement acquitter, ainsi
que vous m'en discourez quelque chose par
vostre lellredu ixmo du présent; mais estansles
affaires telz qu'ilz sont aujourd'huy, en remue-
ment de guerre, il fault aucune fois se laisser
aller à faire quelque chose d'extraordinaire,
dont l'on se passeroit très volunliers, encorcs
qu'elles soient fondées sur occasions de ser-
vices. Vous pryant, Monsieur de Maugiron,
n'avoir nul regret à ce qui a esté faict tou-
chant vostre gouvernement, mais vous asseu-
rerque, toutes foys et quantes que l'occasion
se présentera de quelque autre chose plus
grande et honnorable, vous ne serez point
oublyé, sachant, comme je faiz, vos vertus
lit mérites, ensemble le vostre bon zèle et la
grand affection que vous avez de continuer le
bon et soigneux devoir que vous avez jusques
icy faict au service dudicl sieur Roy mon
lilz. Et, n'eslaiil besoing autrement vous en
faire recommandation, je prye à Dieu vous
donner, Monsieur de Maugiron, ce que plus
désirez.
Escript à Sainrt-Maur-des-Fossez, le xix""
jour de septembre 1 568.
Caterine.
robertet.
1568. — :i(J seplepibre.
Minute Origf. lîilil. nal. fonds français, n° i5.">i8, P" 83.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE CARDINAL DE CREQLY '.
Mon cousin, j'ay receu la leltrn que vous
m'avez escriple et entendu le soubdain parle-
ment du sieur de Morvillier, et suis bien
marrye qu'i! soit parti de ceste façon, car il
n'a eu aulcune cause de ce faire, et pour le
regard de ses filles, d'aultanl qu'elles sonl roe
parentes, je suis contante qu'elles demeurent
en vostre main el convient de les mettre avec
vostre sœur pour estre gardées en telle seu-
reté que vous les puissiez représenter loutes
foys et quantes qu'il en sera besoing; priant
Dieu, mon cousin, vous avoir en sa saincte
et digne garde.
Escript à S'-Maur-des-Fossez, le jour de
septembre 1 568.
(Au dos.) La Royne à Monsieur h; cardinal
de Crequy, ce xxvi0 septembre i568.
1 Antoine do Oéquy, sire de Créquy et de Canaples,
éwêque de Manies, puis (l'Amiens, chancelier de l'ordre
Saint-Michel, fils de Jean VIII" de ce nom, cardinal en
i ."><;.">, morl le (> juin i T> 7 ^1 .
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
187
1568. — aC septembre.
Orig. Aivh. des Média: i Floraoce, dalla Dlza 4730.
nuu\a nuiliera/lone.
A MON COUSIN
LE CARDINAL DE MÉDICIS.
Mon cousin, Passeurance quej'aj quêvous
vous employerez bieu voluntiers en ce dont
l'évesque du Mans nostre ambassadeur à Rome
a charge de faire instance de nostre pari à mes
cousins les duc et prince de Florence voz père
el Frère, me gardera \ous en prier plus parti-
culièrement parceste lettre, désirant que nous
vueillez croire ce que là-dessus ledict évesque
vous mandera en mon nom, comme vous voul-
driez faire moy-mesme. Priant sur ce le Créa-
ient- vous donner, mou cousin, ce que désirez.
Escript à S'-Maur-des-Fossés, le xxvim8jour
de .septembre 1 568.
\ osire bonne cousine,
Caterine.
HoBEHTET.
1568. — 37 septembre.
Copie transmise par M. de Mei-val.
V MONSIEUR DE SÉNARPONT.
Monsieur de Sénarpoul, vous verrez par la
responce que le Hoy monsieur mon filz vous
faict présentement la réception de vostre dé-
pesche du Kl* du présent et en icelle serez si
amplement satisfaict sur ce que vous luy es-
cripvea que je me garderay vous en dire aul-
tre ebose, vous priant seulement faire en-
tendre à tousceulx de la relligion prétendue
refformée que vous cognoissez du cosié de
deslà que ce qui a ineu le Hoy mondict filz de
faire l'ordonnance de laquelle il/, se plaignent
n'est point qu'il les veuille aucunement tra-
vailler; mais senllemenl pour se lever le scru-
pulle qu'il pourroil avoir de la faveur que
ceufa qui se sont eslevez contre son tmtoritë
cl son service seroienl pour en retirer, et
quant à ce que vous m'escripvez de la maison
Worty, c'est chose qne le Hoy mondicl filz n'en-
tend poinct et qu'il ne veull ny permettre q\
souffrir, ayant à ceste lin donné charge à mon
cousin le duc de Montmorency d'j pourveoir,
ce qu'il a volontiers pris en main avec espé-
rance d'y donner si bon ordre qu'il n'en ad-
viendra poinct d'inconvénientetd'aul tant, Mon-
sieur de Sénarpont, que nous avons eu advis
des pilleryes, meurtres et autres actes indignes
qui se commettent chaque jour au parc ou au
boys joignant ladicte maison el à la faveur de
icelle, je vous prye tout ainsi que l'on désire la
conserver que les mauvais depportemens ne
nous détournent poinct de la bonne votante" que
nous en avons, faisant delfence à ceulx qui le^
commettent, si vous en avez le moyen, qu'ilz
ayent à s'en départir, sinon qu'il y sera pour-
veu, de sorte qu'ilz y recongnoistront la laulte
qu'ilz font. Priant Dieu, Monsieur de Sénar-
pont, vous avoir en sa saincte el digne garde.
Escript à S'-Maur-des-Fossez, le xxvne jour
de septembre 1 568.
Caterine.
1568. — 27 septembre.
Orig. Archives de Venise.
A NOS TRÈS CHERS ET GRANDS AMES.
ALLIEZ t.T CUMtlItllLZ
LES DUCS ET SEIGNEURIES DE VENISE.
Très chers et grands amés, confédérés el
alliez, vous entendiez bien au long par le
sieur de Foix, ambassadeur du Hoy nostre très
cher sieur et filz auprès de vous, lestai auquel
nous nous retrouvons à présent, et l'instance
que nous lui avons ordonné vous faire de nostre
pari; surquoy nous vous prions, aullanl affec-
tueusement que nous pouvons, donner au sieur
de Foix la mesme créance que feriez à nous .
et la réponse conforme à l'affection que auv,
au.
188
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
de loul temps porlée à la prospérité des affaires
de ce royaulme, priant à tant le Créateur, très
chers et grands amés et conl'édérez et alliez,
vous donner ce que désirez.
De S'-Maur-des-Fossés, ce xxvnc jour de
septembre i568.
Caterinb.
RoBEHTET.
1568. — 27 septembre.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 1075a. p. ao.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, parce que la si
longue absence du sieur de Sainct-Eslienne que
vous connoissez, pourroit ennuyer la royne
ma fille, je luy ecripts présentement l'occa-
sion de son retardement, luy faisant entendre
que je ne luy veulx renvoyer jusqu'à ce qu'il
ait donné ordre à certains petits affaires qu'il
a deçà, et aussi que je luy ay donné quelque
honneste moyen de s'entretenir en son ser-
vice, en la priant de luy vouloir continuer et
confirmer encores son congé pour quelque
temps, vous priant, Monsieur de Forque-
vauls, luy en parler de ma part et tant faire
envers elle qu'elle le luy accorde et prolonge,
usant en ceste négotiation de tous les bons
offices dont vous vous pourrez adviser, en sorte
que le long séjour qu'il faict par deçà par mon
commandement ne luy puisse porter préju-
dice et le destourner ou esloignerde la bonne
grâce et service de ladicte royne madame ma
fille; à quoy je me veulx asseurer que vous
appresterez tous remèdes nécessaires; qui me
gardera vous en faire plus longue lettre , priant
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir
en sa saincte et digne garde.
Escript à S'-Maur-des-Fossés, le xxTii'jour
de septembre 1 568.
Caterine.
1568. — a8 septembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3ao6. f* ai.
A MONSIEUR LE COMTE D'ESCARS,
LHUTNAJR efaiBM LU SOUmRBHBn DR UXOUSIt.
Monsieur Le conte, le. Roy monsieur mon
filz a receu grant contentement de ce que luy
avez faict sçavoir par le présent porteur, es-
tant bien instruit de toutes les affaires de
delà, lequel il n'a voulu retenir davantaige,
de peur que en fussiez en peine el que n'eus-
siez oppinion qu'il n'eut peu venir seurement
jusquesà nous. Or, Monsieur le conte, c'està
ce coup qu'il congnoistra ses bons seniteurs
qui épouseront sa querelle de bonne affection,
s'esverluant de rompre les malbeureux des-
seings de ceulx qui ont prins les armes conliv
luy et qui ne taschent à autre chose que à
brainqueter toujours quelques places pour se
fortifier et meclre toujours à effect leur mau-
vaise intention , où sçaurez donner si bon ordre
que j'espère que Dieu ne leur fera ceste grâce,
mais renversera toutes leurs actions comme
contraires à sa volonté. Mon filz le duc d'An-
jou partira en brief pour y donner ordre el
leur faire congnoislre que c'est que de voul-
loir troubler ung Estât publicq, et que le Roy
mondict filz a de très bons moiens pour faire
cbastier ceulx qui n'en suyvronlses commande-
ments. Priant Dieu, Monsieur le conte, vous
avoir en sa saincte et digne garde.
Escript à Sainl-Maur-des-Fossez, le \xvni""1'
jour de septembre 1 568.
Caterine.
De Nelfmlle.
1568. — 3o septembre.
Copie. Bibl. nat. fonds français. n° 1075a, y. ai.
A MONSIEUR DE FOLRQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, afin de ne lais-
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
IS9
ser perdre une seulle occasion que je ne vous
escripve, ayant entendu <|ue le sieur don
Francès d'Alava, ambassadeur du Roy Catho-
liquc mon beau-lits despéehoit un courrier en
Espaigne, je vous ay bien voulu donner advis
de la réception de vostre lettre du xvc du pré-
sent mois, par laquelle j'ay este très aise
> l'i-n I i-i m I ri- les nouvelles que vous nie mandez,
avant bonne espérance, puisqu'ainsi est que
ledict seigneur Roy Catholique mon beau fils a
telle volonté de parachever le mariage du Roy
monsieur mou fils et l'niMice de l'Empereur
que les choses s'accompliront bientost, d'au-
tant que nous avons été advertis par mon
cousin le conte de Fiesque que ledit seigneur
Empereur avoil pris résollulion dudict mariage
et luy avoit donné charge de nous en donner
asseurance, toutes fois qu'il déshoil qu'icelluy
mariage s'achevast par l'entremise du Roy Ca-
tholique, de façon qu'il faut maintenant que
la royne ma fille nous face counoislre à bon
escient l'effect de la bonne volonté dont nous
avons tousjours prins asseurance de ce costé
là, afin que les choses s'accomplissent ainsi
que le Roy mondict seigneur et fils et moy le
désirons. Néantmoins, pour avoir tant plus de
certitude de la dernière résolution dudict sei-
gneur Empereur sur ce faict, nous avons en-
voyé vers luy le sieur de Montmorin, lequel
sitost qu'il sera de retour, nous regarderons à
choisir quelque prince, seigneur ou person-
nage de qualité pour envoyer vers ledict sei-
gneur roy mon beau-fils, de quoy je vous
prie advertir la royne madicte fille et qu'elle
me mande son advis de celluy qui seroit pro-
pre pour faire un tel office, ce que je désire
sçavoir le [dus tost qu'il sera possible; à quoy
vous tiendrez la main. Au demeurant je vous
envoyé un double de deux édictz que le Roy
monsieur mon fils a faicts et qui ont esté
publiez en la court de Parlement à Paris, par
lesquelz vous verrez, Monsieur de Forquevauls,
de quel pied l'on chemine maintenant pour
venir à bout de ceux qui travaillent tant la
chrestienté et principalleinenl ce rovaume,
v dus asseurant que, si le Roy mondict seigneur
et fils s'est ainsi résolluà faire lesdicts édicts.
qu'il est encore plus aies mettre en exécution
et n'y espargnier chose qui soit en sa puis-
sance, tellement que j'espère que vous aurez
nouvelles dans peu de jours de ce qui en sera
advenu, dont je vous prie advertir le roj
mon beau-fils, lequel par mesme moyen vous
remercierez de la pari du Roy de l'offre que
nie feit hier le sieur don Francès d'Alava par
son commandement pour donner aide et se-
cours aux ministres dudict Rov mon fils du
costé du Réar et Navarre, puisque ceux de
ce costé là avoient prins les armes contre
nous, soit de gens de cheval ou de pied, el
luy direz que le Roy mondict seigneur et fils
a tellement pourveu pour ce qui est nécessaire
à la seureté des villes et places qui sont sous
son obéissance vers les mentionnées frontières
qu'il n'est nul besoin que ledict seigneur Roy
Catholique entre en aucune despance pour cesl
elfect, espérant que dedans peu de temps l'on
s'appercevra des moyens que nous avons de
punir et cbaslier ceux qui se sont tant ou-
bliez de s'eslever contre ceste couronne. Néant
moins vous l'asseurerez que la démonstration
que son ambassadeur a faicte de la bonne
volonté qu'il a d'assister le Roy mondict
sieur et fils de tous ses moyens luy a esté
très agréable et est plus que nécessaire qu'il
y ait bonne intelligence entre leurs ministres
et serviteurs, mesme entre mon cousin le dur
d'Albe et mes cousins le duc d'Aumalle, qui
est eu Chain paigne el Rourgoigne, et le ma-
reschal de Cossé, qui est en Picardie, afin que.
si le prince d'Orange (qui se monstre estre
fort irrésolu du chemin qu'il veut prendre)
190
LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.
vouloit entrer en ce royaume, les forces des
uns et des autres eussent si bonne intelligence
ensemble qu'icelluy prince d'Orange soil com-
ballu et empesché en l'exécution desesentre-
prinses. Partant, Monsieur de Forquevauls,
vous tairez instance au Roy Catholique mon
beau-fils qu'il escrive et commande au sieur
duc d'Albe de s'eutentlre et unir avec lesdicts
sieurs d'Aunialleet de Cossé, ainsi que le Roy
mou fils a commandé expressément auxdicls
seigneurs de faire avec ledict sieur duc, adve-
nant qu'icelluy prince entrcprint sur les
Pays-Bas, se connoissant assez que de la pros-
périté de noz affaires dépend le bien et repos
des leurs, comme au réciproque, si le duc
d'Albe réussit en ses affaires, il nous sera trop
plus facille de chastier nos rebelles et déso-
béissants; de toutes lesquelles choses vous
nous fairez sçavoir de voz nouvelles, mesme
de la disposition de la royne ma fille, à la-
quelle vous communiquerez la présente. Priant
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir
en sa saincte et digne garde.
De Paris, le xxxe jour de septembre 1 568.
Caterine.
présent porteur, par devers vous, pour y ré-
sider son ambassadeur, el au lieu et place du
sieur de la Forest, son maislre d'hostel ordi-
naire, lequel il a advisé de revocquer et de
rappeler et l'employer à son service en certain
affaire grandement important et, d'aultant
que nous cognoisons le sieur de la Motte
saige et advisé, qui n'oubliera riens de ce qu'il
pensera pouvoir servir à l'entreténement de
mutuelle amitié et bonne intelligence qui es!
entre les deux couronnes, nous nous asseurons
que vous ne l'aurez désagréable, mais lui
donnerez volontiers audience sur les remon-
strances qu'il aura à vous faire de la part du
Roy mon filz, comme nous vous en prions
bien affectueusement au demourant de le croire
et adjouster foy à ce qu'il vous dira de nostre
pari, comme vous feriez à nous mesme, priant
Dieu très. humblement, très puissante prin-
cesse, nostre très chère et très amée bonne
sœur et cousine, vous avoir en sa très saincte
et digne garde.
Escript à Paris, le. . .jour d'octobre 1 568.
Vostre bonne sœur et cousine,
Caterine.
De l'Aubespine.
1568. — [Octobre.]
British Muséum, Bibl. Coltem. Caligula E, vol. VI, f 60.
À TRES 11AULTE,
TRÈS EXCELLENTE ET THES PUISSANTE PRINCESSE,
NOSTRE TRÈS CHERE ET TRES AMÉE SOEUR ET COUSINE,
LA ROYNE D'ANGLETERRE.
Très haute, très excellente et très puissante
princesse, nostre très chère et très amée bonne
sœur et cousine, salut ; le Roy monsieur mon
filz envoyé présentement le sieur de la Motte1,
1 Bertrand de Salignac de la Mothe Fénelon, né
en 1 5 a 3 , le septième enfant de Hélie de Salignac et
de Catherine de Ségur, mort le 1 3 août 1599. Sa pre-
mière dépêche est datée du 16 novembre 1 563.
1568. — 1" octobre.
Orig. Arcb. des Mjdicis à Florence , dalla film 0736 .
nuova nuuierazioue , f' s5i.
A MON CODS1H
LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, je vous envoyé le jeune Rona-
coursy soubz ma parolle, pour l'asseurance
que j'ay que ne luy vouldriez refuser la grâce
que le Roy monsieur mon filz et moy vous
avons demandée, encore qu'il n'en ayt eu
aultre response. A ceste cause je vous prie bien
fort de l'avoir pour recommandé, et le prendre
en vostre protection, affin qu'il puisse cog-
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.
IVtl
noislre combien reulx que j'advoue pour mes
serviteurs se peuvent promettre de vostre
grâce et laveur, et le pouvoir que ma prière
et intercession ont en vostre endroict, vous
asseurant que je recevray singulier plaisir et
satisfaction qu'il soit bien venu, gratifié et
favorisé en ses affaires, et là où l'occasion se
présentera de le recognoistre, vous me trou-
verez lousjours bien preste à m'en revenger,
comme j ay donné charge à l'évesque de Mascon
de vous dire plus amplement de ma part,
lequel je vous prie de croire, et je prieray
Dieu, mon cousin, vous avoir en sa sainete
et digne garde.
De Paris, ce premier d'octobre 1 5 G 8 .
Vostre bonne cousine,
Cmf.rine.
BrILART.
1508. — î" octobre.
Orig. Bibl. Bat, funds français, II" 3in3, I" 8.
A MOfl COLSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, \ous entendrez par la leclre
que le Rov monsieur mon lilz \ous escript et
par le sieur de Piousin, présent porteur, bien
au long de noz nouvelles et la dellibération en
quoy nous sommes de mectre une bonne fin
à ceste guerre où nous n'oublyons riens de
noslre debvoyr. Et ayant ledict Piousin fort
grande volonté de bien servyr. De vostre costé
je vous priera v, mon cousin, l'avoyr pour re-
commandé et de le vouloyr employer selon
que les occasions s'offriront, pryant en cest
endroict le Créateur vous avoyr, mon cousin,
en sa sainete garde.
De Paris, ce premyer jour d'octobre 1 568.
(De sa main.) Mon cousin, j'é reseu dus de
Mi- le très, l'une par le signeur Joulio, lequel
demandoyt eune ebause que, comme \ous
savez, ne se peut fayre de la fasou qu'il voloyt;
l'autre par celui qui \int de Meaulx, à qui j'é
fayst fayre cet que avons peu, et quant à nos
novelles, le Roy vous en mande si au long que
ne vous ennuiré de redisle '.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1508. — 3 octobre.
Orig. Bibl. nal. fonds français, n° 3190 , f 109.
\ MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, il vous est si am-
plement respondu et satisfaict à tout ce que
vousavez escript par vostre tlépesche du xxm*
du passé, par la lettre que vous escrit le Roy -
monsieur mon filz, et responses sur les articles
que nous a présentées de vostre partie présent
porteur que je tiendrais superfieu de vous en
faire plus longue lettre et moings pour vous
recommander le service de mondict filz, aiant
entier tesmoignage de la bonne affection que
vous y avez et partant feray fin à la présente
par prières à Dieu qu'il vous ait, Monsieur de
Matignon, en sa sainete et digne garde.
Escrit à Paris, le 111e jour d'octobre i5G8.
Caterine.
1568. — 1 1 octobre.
Orifj. Arch. de ia Donlogne.
\ MONSIEUR DES BORIES,
CI1EÏALIIH DE L'OBDIIS DO ROÏ MONSIEUR MO* FILE.
MoiisicurdesBories, c'est pour vous asseurer
' Voir celle lettre de Charles l\. (Orig. Ribl. nat. ,
tonds français, n° 3as5, f° 1.)
3 Charles IX autorisait la levée de quatre epmp
de gens de pied, ainsi que le lui avait demandé Matignon,
mais il s'opposait à toute levée de gens de cheval; -il
a appris, disait-il, avec plaisir le lion chaslinient qu'il
a donné aux deux cents hommes qui alloient se joindre
à d'Andelot.-i ( Bibl. nat., fonds franc., B°8l5o, f i"7 .)
L92
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
du contentement que le Roy monsieur mon
fils et moy avons de la démonstration que
nous laites de la bonne volonté et affection
que vous portés au Roy monsieur mon fils. Je
seray toujours bien aise d'en porter tesmoi-
gnage, quand l'occasion s'en présentera, pour
vous faire cognoistre combien je désire y pro-
curer ainsi, si vous avez bien fait jusques à
présent, que par après vous estimons comme
bon et fidèle serviteur du Roy monsieur mon
fils; et me remettant sur le présent, pour ce
je prie Dieu, Monsieur des Bories, qu'il vous
aye en sa garde.
De Paris, le xie d'octobre mil cinq cens
soixante buict.
C.VTERIXE.
1508. — i 6 octobre.
Copie. Bibi. nat. fonds français . n° 10753 . p. 66.
A MONSIEUR DE FOCRQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, par ma dernière
je vous ay escript bien au long, qui sera cause
que la présente ne servira que pour accom-
paiguer la letlre du Roy monsieur mon fils '
1 Voici la lettre de Charles IX : crVous sçaurez que,
voyant que mon frère le duc d'Anjou ne pouvoit partir
si tost d'icy qu'il estoit nécessaire, n'estans toutes mes
forces rassemblées, j'avisay d'escripre à mon cousin le
duc de Montpensier, qui estoit jà bien advancé vers mes
ennemis, ainsi que vous avez entendu, et comme avec lui
estoil joinct M. de Martigues et plusieurs cappilaines et
gentilshommes, que je voulois qu'il regardas! d'aller
trouver mesdicts ennemis et les combattre avant qu'ilz
hissent plus forts, et pour luy donner moyen de ce faire
je feis acheminer vers luy mon cousin le duc de Guise
avec toutes les forces que j'avois lors près de moy
et depuis pour inciter rhascun à se rendre à son camp et
unir.', j'iiy laid partir mondict frère de ceste ville, lequel
i'sl aujourd'hui en ma ville d'Orléans pour assembler le
reste de mes forces, où voyant qu'il ne les peult avoir si
fort ensemble , comme il est besoin;; de combattre mesdicts
ennemis et qu'il esl très requis d'user de dilligence, il a
qui vous mande bien particulièrement lestât
de ses affaires, ayant advisé de faire passer
Lamarque présent porteur jusques à vous pour
nous rapporter des nouvelles du Roy Catho-
lique mon beau-fils et de la royne ma Glle; il
me reste à vous dire que, quant le sieur de
Montmorin sera retourné, vous aurez bientost
lettres plus amples de moy; cependant que je
sois satisfaicte sur tout ce que je vous ay prié
de me mander par mes précédentes et vous
prie de croire ledict Lamarque de ce qu'il
vous dira, de ma part, comme si c'esloilmoy-
mesme et me le renvoyer .inslruict. Priant
envoyé audict duc de Montpensier ce qu'il avoit de ca-
vallerie avec luy et pareillement l'équipage pour donnei
une bataille à mesdicts ennemis; de façon que ledict s
duc s'est acheminé vers le lieu où ils estoient. lesquels
estans partis delà Rochelle, estoient venus assiéger ma
ville d'Angoulesme, ayant abandonné quelques petites
villes qu'ils avoient branquetées, voisines de la Rochelle,
et d'autant qu'ilz ont esté bien et gaillardement reçus
par mon cousin le marquis de Mézières, qui estoit dedans
icelle , lequel es saillies qu'il a faictes en a défaict plusieurs
d'entre eulx, ayant aussi, comme j'estime en nouvelles
dudict duc de Montpensier, ils ont levé le siège de devant
ladicte ville, et pour autant que j'estime que le sieur de
Monluc qui estoit du costé de ma ville de Limoges est
maintenant joinct avec ses forces qui ne sont moindres de
douze à quinze cens bons chevaux et quatre ou cinq
mille hommes de pied avec ledict duc, je veux espérer
que bientost j'auray nouvelles qu'ilz auront combattu noz
ennemis et que Dieu, qui esl juste, me les aura mis
entre les mains pour faire la punition de leur désobéis-
sance et rébellion. D'ailleurs mes cousins les duc d'Aumale
et marescbal de Cossé sont avec une bonne troupe suivant
ceulx qui s'estoient eslevés en mon pays de Picardie,
lesquels ont prins le chemin des Aidennes, et d'autant
que j'avois double qu'ils n'allassent pour se joindre au
prince d'Orange, j'ay escript auxdicls seigneurs que
je voulois, s'ils ne pouvoient combattre, avant qu'ils
fussent sortis de mon royaume, qu'ils les suivissent jus-
ques à la frontière pour passer plus oultre, si le duc
d'Albe leur mandoit, lequel en fut par moy incontinent
adverti.n (Copie. Bibl. nat., fonds franc., n° 1075a,
p. 63.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
193
Dieu, Monsieur de Forqoevauls, vous avoir
en sa saincle et digne garde.
Escript au palais à Paris, le xvi" jour d'oc-
tobre 1 568.
CaTERINE.
1508.
octobre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3aa3, f° s3.
A MOU CODSIB
LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, vous entendrez si amplement
de nos nouvelles par ceste de'pesche 1 que n'y
pouvant riens adjouster je vous prieray seul-
ement nous faire paît des vostres et de celles
de ma cousine vos Ire femme le plus souvent
qu'il vous sera possible; priant encestendroict
le Créateur vous avoir en sa saincte et digne
garde.
De Parys, le xvne jour d'octobre 1 568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — 17 oclobre.
Orig. Iïibl. nat. fonds français. n° 3aa&, f° A.
A MON CODSIB
LE MARQUIS DE VILLARS.
Mon cousin, j'ay este' bien ayse d'entendre
de voz nouvelles par la lettre que j'ai receue
de \ous du vc de ce moys et ne fais point de
doubte que, suivant vostre bonne votante" et
singulière affection, vous ne fussiez très-marry
que vous n'eussiez vostre part du jeu qui se
doit jouer par delà, qui est la cause que vous
avez esté contant de suivre mon fils d'Anjou;
mais je ne sçay pas comme vous ferez vostre
paix envers le Roy monsieur mon lilz, car il
avoit envie de vous tenir auprès de soy; tou-
1 Voircctte lettre de Charles IX , en date du 1 G octobre,
dans le même volume, f' ai.
Catherine ut. Médicis. — m.
teffoys s'asseurant tousjours que, en quelque
lieu que ce soit, vous ne lui serez point inu-
tile, cela se passera plus aysément et mesme
que je y tiendray la main, comme aussi en
toutes autres choses qui vous toucheront, sup-
pliant le Créateur, mon cousin, vous donner
ce que plus désirez.
Escript à Paris, le xvii° jour d'octobre 1 568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — 18 oclobre.
Anl. Arcli. nat. colket. Simancas , K îoio. nc A7.
A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon filz, ayent entendu que la
royne vostre femme c'et trové mal et à cet que
j'é peu voyr par ce que l'on me mande, c'et
de fayre trop de cotation el aystre trop re-
pleste et ne fayst asés d'ésersice, chause que
je craindroys que à la fin lui aportàt et à son
enfant quelque ynconvénient, que est cause
que j'é bien voleu prier Vostre Majesté de luy
voloir commander de ne vivre plus de la façon
et ne fayre que dus ' repas, et entre les dus ne
manger que dupeyn, si ayle ne peult atendre
le soper ou le diner, n'aytent nurie à menger
de la cher ors son disner ou soper. Je creyn
que Vostre Majesté ne luy veulle trop com-
pleyre et ne lui volant dire, que cela la fist
tonber en quelque grande maladie, qui est
cause que j'é prins l'ardiesse de lui enn es-
cripre et luy prier luy défendre, cet que je luy
suplie fayre; et, de peur de l'anuièr de longue
lelre, fayré fin, prient Noslre Seigneur luy
donner cet que ayle désire.
De Paris, cet xviu" octobre 1 568.
Voslre bonne mère et seur,
Catbrine.
Dus, deux.
35
IMIMMEriI MIIUHU.
194 LETTRES DE CATH
1508.— 18 octobre.
Copie. Bibl. nul fonds fiançais, n" 10709 , p. 4S.
\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls,parla lettre que le
Rov monsieur mon fils vous escript, vous sçaurez
comme mon cousin le duc d'Albe, nous ayant
escripl ei faict faire instance par le sieur don
Fiancez d'Alava de le secourir de quelques
I coupes, encores que le Roy mondict fils en ait
autant ou plus de besoing que prince de ses
voisins, estant son Estât ainsi troublé qu'il est,
néantmoins que pour se revancher de lacour-
loisie qu'il a dernièrement receue du Roy Ca-
tholique monsieur mon beau-fils, il a faict estai
d'envoyer audict duc jusques à mille bons
hommes de cheval , et deux mille bons arquebu-
siers à pied, ayant pour les conduire choisi mon
cousin le mareschal de Cossé qui, pour tout
certain et sans aucune faute, sera avec cette
troupe au plus tard devers la fin de ce mois à
Rocroy pour marcher la part que luy faira sça-
voir ledict duc, vous advisantque Te plus grand
plaisir que pourra jamais recevoir le Roy
mondicl fils ce sera d'assister et accomoder les
affaires dudict Roy Catholique autant ou plus
ijue les siens propres et de le gratifier en
tout ce qu'il pensera luy estre agréable. Quant
à moy, il se peusl assurer que j'embrasseray
lousjours de non moindre affection le bien
d'iceulx que de ceulx du Roy mondict fils
ei que je n'oublieray à entretenir entre eulx
la bonne amitié et alliance que jusques icy
a si heureusement succédé et prins cours, ce
que je vous prie luy faire particulièrement
entendre. Priant Dieu, Monsieur de Forque-
vauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.
Escript à Paris, lexvme jour d'octobre 1 568.
Caterine.
Depuis la présente escripte, j'ay receu
ERINE DE MÉDIC1S.
[ voslre lettre du xxime du passé, qui a esté
cause oultre que le Roy mondicl seigneur et
fils vous escript par ce qu'il a adjousté à sa
lettre que nous vous envoyons le courrier en
toute diligence pour vous prier de nie mander
| des nouvelles de la disposition de la royne
ma fille, de laquelle encores que j'aye cer-
taine asseurance par voslredicte lettre de sa
bonne santé, néantmoins, pour ce desplaisir
que ce m'a esté d'entendre qu'elle se soit
trouvée mal, m'en a laissé quelque doubte,
dont je désire estre esclaircie par la response
que vous me fairez incontinent par cedict
courrier.
1568. — 18 octobre.
Copie. Ilritisli Muséum , n° 19398.
A MON COUSIN
LE COMTE DE LEICESTER,
GRAND ÉCUYER D'&MLBTBBBB.
Mon cousin, je n'ay pas voulu laisser partir
le sieur de la Mothe, chevalier de l'ordre du
Roy monsieur mon Glz, présent porteur, qu'il
envoyé son ambassadeur par delà, au lieu du
sieur de la Forest qui y est de présent, sans
vous faire ce mot et luy donner charge de vous
visiter et dire aucunes choses de ma part. Sur
quoy je vous prie le croire, comme vous feriez
moy-mesme, priant Dieu, mon cousin, vous
avoir en sa garde.
Escript à Paris, le xvin'jourd'octobre 1 568.
Vostre bonne cousine,
Catbrihe.
1068. — ai octobre.
Minute. Bibl. ont. fonds français, n° 15919, f" 118.
AU COMTE DE FIESQUE,
AMBASSADKtin AUPRKS DE L'KMPKRKLR.
Mon cousin, toutes vos despeschessont arri-
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
le-
vées à bon port, mesnics celle du xxv0 du passé
que j'ay recouvrée la dernière, ausquelles je
respondrayquevousnesçauriez fayre chose qui
m'apporte plus de plaisir que de me tenir sou-
vent et particulièrement advertiedes nouvelles
de delà que j'enlendz volontiers. Aussy veulz-je
bien vous inslruyre de nouveau pour en res-
pondro devant ceuK qui en seineroient du
contraire. 11 n'est pas besoing vous dire da-
vantaige l'occasion qui a faict de nouveau
esleveren armes ceul\ qui ont cy-devant trou-
blé le royaume, car vous l'aurez bien entendue
par eeulx qui ont esté dépescbez par delà de la
part du Roy monsieur mon fils, mesme du
sieur de Montniorin qui a esté envoyé bien in-
slruict de toutes choses, aussi qu'il est assez
congneu de ceulx qui en veulent juger saine-
ment qu'il n'y a rien en ce faict qu'une pure
ambition et rébellion de subjeetz, quelque
prétexte de religion qu'ilz veuillent prendre,
en la liberté de laquelle ilz ont toujours esté
maintenuz par le Roy mondictfils; mais je vous
diray que, s'estant relirez à la Rochelle et es
environs où ilz ont faict. tous actes d'hostilité,
prins plusieurs petites villes par i'orce, ran-
çonné les habitans d'icelles villes, les genlilz-
hommes et habitans du plat pays, nous y
avons faict tyrer la gendarmerie et la plupart
de noz forces, qui sont de cesle beurre près
de Poitiers pour remédier à les combattre
et réprimer; s'estant mon (ilz d'Anjou, il y
a près de huit jours, acheminé avecques le
reste des forces pour mener ceste entreprise à
quelque bonne issue, dont nous attendons
bientost de bonnes nouvelles, estans lesdietz
ennemis enfermez d'un costé de notre camp , de
l'autre costé des trouppes du sieur de Monluc,
qui ne sont pas petites, (pie j'espère que
Dieu, juste juge, vengera relie l'ovs le loriot
la désobéissance de tel/, mauvais subjeetz, los-
quelz ne se trouveront pas tant appuyez qu'ilz
pensent; car quelque chose que nous ait pré-
senté l'ambassadeur de la royne d'Angleterre
qu'elle voulloil cognoislre de la querelle
d'entre le Roy mondict filz et ses subjeetz et
que ce faict la regardoit, elle nous a fait en-
tendre depuis le contraire et , comme ce qu'elle
en a faict a esté pour moyenner quelque ré-
conciliation et que, puisque on a si mal pris
son intention, elle ne s'en meslera jamais. Je
n'estime pas aussi qu'ilz puissent avoir grand
secours des autres nations, si ce n'est de quel-
ques reisli'os menez et conduietz comme très
bien vous me l'escripvez, auxquels toultefois
nous défendrons entier en ce royaulme autant
qu'il sera possible. De vostre costé, mou cou-
sin, encores que j'aye bien considéré ce que
m'escripvez du peu de moyen que l'Empereur
a de les empescher de venir, s'ilz sont pavez,
quelque bonne volonté qu'il en ave, si ne
faut-il pas que vous différiez de continuer à
poursuivre ledict Empereur ou leur faire faire
défenses si estroitos qu'ilz ne s'advancenl
pas tant de partir; sans y réussir, quand colla
ne debvroit servir qu'à tousjours les retarder
d'aultant. A quoy je vous prie de tenir la main
et vous employer comme vous avinez le bien
des affaires du Roy monsieur mon filz1:
priant, etc.
1 Voir dans ce munie volume toutes les dépêches
du comte de Fiesque. Voici une lellre de l'Empereur qui
permettra d'apprécier fa disposition dos esprits en Ml'
magne:
cLa Majesté Césarée de l'Empereur, noslre très heu-
reux maistre et souverain, a entendu très volontiers o
que luy a esté dernièrement l'apporté par l'amtassadeai
du Très Tlireslien ltoy de France de la pari dudicl
seigneur Roy, ayant esté bien fasclié d'avoir entendu
l'infortune auquel il avoit esté (pour la singulière et
fraternelle amitié qu'il luy porte), ayant au contraire en
liyen agréable, quand il a ouy dire audicl ambassadeur
qu'il se porte bien mieulx, de quoy il se rcsjouist avec
luy et luy désire à ('advenir Ires bonne santé avec heu-
reux succès de ses affaires.
•j.'i.
196
LETTRES DE CATHE
1568. — 2 1 octobre.
Orig. liibl. nat. fonds français» n° 3ja3, f'3s.
A MON COUSIN
LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, je ne puis rien adjoulter à la
«Et quant à ce qu'a dict ledict ambassadeur de l'in-
solance de quelques subjecls dudicl Roy Très Cbrélien
qui, outre leur désobéissance, ont contrevenu et violé
non seulement les traictés, mais aussy les édicts publiés
en son royaulme, et mesme le prince de Condé, lequel
jusques à présent ne s'est présenté audict Roy pour luy
offrir le debvoir et service auquel il est tenu, mais au
contraire, assisté de ses complices principaulx, s'est
efforcé de practiquer nouvelles occasions de guerre et
que ledict Roy auroit esté contraint pour tels esmeutes
et odieuses entreprinses s'armer contre ledict prince,
ses associés et autres de leur religion, aflin de les chas-
ser hors de son royaulme et reslablir cl remettre en
icelluy l'exercice de la seule religion catholique, Sadicle
Majesté ne peult nier qu'aiant entendu cella, elle n'aist
esté grandement estonnée, comme c'est une chose bien
pitoiable de veoir un royaume si florissant tomber de
recheff en la calamité de laquelle il s'estoit retiré depuis
peu de temps avec grande peine, et qu'il est assez ma-
nifeste, non seulement par les exemples des anciens,
mais par les modernes qui sont advenus de nostre
temps en plusieurs lieux, combien les guerres civiles
des princes et subjecls ont été pernicieuses à toutes ré-
publiques. Et parlant Sadicte Majesté Césarée, comme
Empereur de la chrestienté, amateur de la paix et repos
publicq, désire ryen plus que de veoir toutes choses en-
tretenues et conservées en bonne tranquillité et repos
sans que le sang des chresliens y soyt plus respandu,
aians esté desjà si travaillés par les armes et entreprinses
des infidèles qu'il n'est pas de besoing les augmenter et
affliger davantage par guerres civiles.
(fEt pense véritablement Sadicte Majesté Césarée le
Roy Très Chrestien avoyr eu grandes et importantes oc-
casions pour entrer en ceste nouvelle guerre avec ses
subjecls, et avoyr longuement considéré, avant que
d'entreprendre une chose qui luy est d'une si grande
importance, de sorte que Sadicte Majesté Césarée pense
que seroyt superflu d'alléguer les raisons d'une telle en-
treprinse et que l'on pourrait dire qu'elle vouldroyt don-
ner la loy et prescripre les moiens de ce que se faict en
son royaulme, toutesfois ne peult celer en tout ce qu'elle
R1NE DE MÉDIGIS.
lettre que le Roy monsieur mon filz vous es-
crit présentement, si nest vous pryer nous
en srait et désire : c'est à sçavoir, que Sadicle Majesté
trouveroit expédient et très utile que l'on usasse des
moiens qui sont propres pour espargner le sang des
chresliens et remettre une bonne paix et mutuelle
amilvé entre le Roy et ses subjecls, aflin que ce royaume
estant restably en sa première tranquillité, le Roy fus!
soulagé des grandes peines et faseberies qui le travaillent;
en quoy, si Sa Majesté Césarée luy peult ayder et faire
quelque bon offre, Elle sera tous jours preste de s'em-
ployer de bonne volonté; mais aflin de ne rapporter par-
ticulièrement en ce lieu les dangers et incommodités
que les troubles de France peuvent apporter à toute la
république chrestienne, qu'il seroyt toutesfois besoing de
sçavoir l'état des choses. Sadicte .Majesté Césarée craint
grandement que la guerre, laquelle on dict estre faicle
contre les esdicts nouveaux, lesquels premièrement par
les Très Chresliens roys de France Henry et François et
depuis par le Roy ont esté publiés touchant la religion,
n'attire avec soy de grands niaulx, ruines et désolations
au royaulme de France, d'autant mesme qu'en tous en-
droits, où le bruit a courru, l'on parle en mauvaise part
tant du Roy que de ses principaulx ministres et conseillers,
dont il est facile déjuger qu'oultre la royne d'Angleterre,
de laquelle ledict Roy a cogneu la volonté parla déclara-
tion qu'en a faicle son ambassadeur, il y aura plusieurs
aultres princes, qui ne sont pas de petite condition, les-
quels, non seulement de faveur et bonne volonté les fa-
voriseront, mais aussy les aideront de tous les moiens
qui seront en leur puissance pour la comnninaulté de la
caus> qui est entre eulx, emploieront pour eulx tous les
moiens qui seront en leur puissance, cognoissans que la
cause leur est commune avec eulx.
trEtles hommes estant ainsy aigris et bandés, Sadicte
Majesté Césarée ne vouldroit point que le Roy puisse es-
pérer aucun service ou commodité de secours qu'il luy
demande et faveur pour faire lever gens de guerre en
Allemagne, quand il en sera besoing, ne générallement
de toutes les forces dont ledict Roy penseroit maintenant
s'aider.
cEncores estre comme chose bien plus difficile que le-
dict Roy Très Chrestien en second lieu demande à Sadicte
Majesté que, par son authorité, Elle empesche qu'il ne
vienne d'Allemagne aucun secours de gens de chevall ou
de pied pour favoriser ses subjecls qui portent les armes
contre luy, car sy Sadicte Majesté avecque toutte dilli-
genec et bonne volonté n'a peu empescher en l'année
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
197
faire souvent part de voz nouvelles comme je
feray des nostres l; et quant à ce vous m'avez
escript en chiffre, c'est chose, mon cousin, de
bien grande considération et en quoy je trouve
que vous avez très bien faict d'y procéder de
celle façon, dont pour le présent , je ne vous di-
ray pas da vantai ge, en priant Dieu vous avoyr,
mon cousin, en sa sainte et digne garde.
De Parys, ce xxime jour d'octobre i568.
Vostre bonne cousine,
Gatbbinb.
dernière, lors que l'occasion de la guerre esloit plus fa-
vorable, que plusieurs compaignies de gens de cheval et
de pied ne soyent sortys d'Allemagne pour aller secourir
ceulx qui avaient prins les armes contre ledict Roy, que
pourroyt maintenant faire Sa Majesté, ayant esté
publiée et proposée une autre occasion qui est bien plus
odieuse et que plusieurs pensent avoyr communauté
avecque les subjects dudict Roy, mais bien au contraire,
si Sadicte Majesté s'oppose à ceux qui favorisent ses-
dicts subjects et leur défend de mener leurs troupes en
France, il serait à craindre qu'il ne fust accusé de faire
contre la liberté de la Germanie. Ainsi serait chose qui
ne seroyt point prouflilable audict Roy et qui meltroyt
les subjects de Sadicte Majesté Césarée en mauvaise
opinion et la ferait soupsonner qu'elle serait participante
à ceste guerre, négligeant les choses que Sadicte Ma-
jesté avoyt à considérer en ceste occasion , lesquelles Elle
ne veult pas laisser passer ne faillir en ryen qui dépende
du debvoyr de son empire.
«Pour ce que Sadicte Majesté a pensé qu'elle ferait
chose digne de sa bonté et de la fraternelle amityé qu'elle
porte au Roy Très Chrestien, si Elle lui faisojt entendre
la grandeur et importance de ceste affaire avec sou advis
sur ce, aussy comme cella procède et vient d'un bon
cœur amateur dudict Roy Très Chrestien et qui a en
singulière recommandation la paix et commodité pu-
blique, semblablement Sadicte Majesté espère que le-
dict Roy prendra ces choses en bonne part, comme aussy
Elle désire infiniment que lediot Roy puisse gouverner
son royaume avec toutte tranquillité et tout le contente-
ment qu'il désire.
"Fait à Vienne, le xvii* jour d'octobre i5G8.n
(Record ollice, State payer», copie du temps.)
1 Voir la lettre de Charles IX dans le même volume,
Pag.
I5G8. — a G octobre.
Orig. Bibl. nal. fonds français, n° 3s-!>3, f 44.
a mu\ cousin
LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, ce petit mot sera pour accom-
pagner la lettre du Roy monsieur mon Gis '
avec les articles qu'il vous envoyé de ceulx de
la ville de Lyon par lui responduz, ainsi que
vous verrez et entendrez le surplus de noz
nouvelles de deçà par le sieur d'Elbène présent
porteur, qui a charge de vous en rendre bon
compte, et sur lequel me remectant, je prie
à Dieu vous donner, mon cousin, ce que plus
désirez.
Escript à Paris, le xxvic jour d'octobre i5G8.
Vostre bonne cousine,
Catebinb.
[ 15GS. — 26 octobre.]
Orig. Arch. des Médicis à Florence, délia fîiza 4726,
nuova nunierazionc.
A MO.N COUSIN
LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, vous entendrez bien au long
de l'évesque du Mans certaines particularités
pour lesquelles nous l'avons chargé vous dé-
pescher l'un des siens et, suivant ce qu'il vous
dira, l'instance que présentement vous fait le
Roy monsieur mon fils, je vous prie nous vou-
loir faire paroistre par effecl la bonne volonté
que nous portez, vous pouvant assurer que
en meilleure et plus grande occasion ne vous
pourrez jamais employer pour ledict sieur Roy
mon (ils et le bien de ce royaume que en celle
qui se présente aujourd'hui, qui me fait es-
pérer que, estant ce que dessus bien considéré
par vous, vous ne voudriez manquer, vous
1 Voir la lettre de Charles IX dans le même volume,
fia.
198 LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
priant pour la fin do la présente vouloir croire
ce que le sr évesque vous escrira et mandera
en mon nom, comme si c'estoit moi-niesme.
Priant le Créateur, vous avoir, mon cousin, en
sa sainte et digne garde.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — 27 octobre.
Orig lîiM. mit. fuuds lïanrais, 11" i.'.ÎJiS. p. ll3.
A MON COUSIN
LE DUC GUILLAUME DE SAXE.
Mon cousin, le Roy monsieur mon (ilz vous
envoyé le sieur de Louberye pour vous faire en-
tendre qui a esté cause qu'il ne vous a employé
en ceste première levée qui s'est l'aicte en Alle-
maigne pour son service et vous prie tenir
preslz quatre mil chevaulx pistolliers, lesquelz
il espère faire venir à son service avant ce prin-
temps si les choses tirent en plus grande lon-
gueur, s'asseurant que vostre personne et vostre
bonne conduicle seront d'uug grand fruict à
son royaume, lequel vous fera aussy entendre
comme nous avons donné ordre de faire me-
ner jusques à Tboul grosse somme d'argent
pour vous faire tenir, lequel, à raison des dan-
gers qui sont sur les chemins, à cause des
grandes levées qui se font en Allcmaigne, nous
n'avons encore peu faire passer outre. Quant
au surplus de ce qui vous estdeu, le Roy
mondict seigneur et filz a délibéré de vous en
salisffaire à la première commodité qui se
présentera, et m'asseuranl que ledicl sieur de
Louberye vous fera entendre plusieurs autres
particularitez desquelles il est bien instruict,
je prieray Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt
eu sa saincte et digne garde.
Vostre bonne cousine,
Cateri.ne.
1568. — a8 octobre.
Copie, Bibl, n,ji. ronds français, un i'»-5a, p. 71.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, j'avois receu
vostre lettre du xximc septembre, le jour précé-
dent celles du 111e [lisez du xv1] du présent qui
nous apportèrent la malheureuse nouvelle de la
mort de la feu Royne Catholique mu fille', ainsi
que vous aurez peu voir par les lettres que je
vous escripvis par uug courrier que je vous
despéchay le soir mesme. Si ceste nouvelle
receue si inopinément m'a .affligée, l'amitié
(oultre celle que la nature nous cause) que je
portois à la deffunlele vous doibt tesmoigner.
Tant y a que m'estant consolée sur la volonté
de Dieu, pour la recepvoir en toute patience,
il m'en demeure un regret tel que vous pou-
vez penser pour les occasions que je diffère
1 Voici le récit des derniers moments de la reine
d'Espagne adressé à Catherine par Fourquevaui :
trEstant arrivé M. de Lignerolles à Madrid le dernier
jour de septembre, il ne put avoir audience prompte-
inent à cause que le roy estoit au Prado el la Raine Ca-
tholique désiroit se porter du tout bien quand il iroit luy
baiser la main, laquelle sentit des douleurs le premier et
le deuxiesme jour de ce moys d'octobre avec vomisse-
ments, lesquelz luy continuèrent et les faiblesses de cœur
se pressèrent de plus en plus jusques au dimanche ma-
lin, troisiesme de ce moys, que don Juan Manrique
m'envoya advertir du piteux estât de ladicte dame, Ijtte
louchoit à sa lin.ee que entendu par luy et le srde Liglffi-
rolles, ils allèrent soudain au palais vei-s elle, qui les re-
connut incontinent et parla à eux commandant dVscripre
à la Royne sa mère et au Roy son frère des propos con-
tenus en un mémoire à part qui va avecques ce mémoire,
et déplus dte supplier madicte dame la Royne sa mère,
qu'il 1 11 v pleust prendre en sa recommandation ses dames
francoises, si elles vonloient sr retirer en Fronce après
son trépas, el alors parla audict de Lifjneiolles. D'après
le rapport des médecins, l'heure où Sa Majesté accoucha
mal fut entre dix et onze heures avant midi et mourut
environ la douziesme."(Ribl. nat., fonds franc., u" 10702 ,
p. 6.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1«J9
à vous escripre, à cause do la douleur que
j'en reçois quaud je y pense et aussi pour
Tasseurance que j'ay qu'elles sont par vous
assez conneues et, partant, ayant le Roy mon-
sieur mon fils advisé de vous faire cesle de-
pesrhe, attendant qu'il puisse envoier par
delà quelque personnage propre pour faire
l'office que telle occasion requiert, je vous prie
cependant vous comporter par delà avecques
la discrétion dont vous avez accoutumé de
vous conduire et ainsi que vous jugerez estre
nécessaire pour le plus à propos, mettant
peine de bien apprendre les discours qui se
tairont sur cet accident pour les nous mander
et faire sçavoir incontinent-, avecques ce que
vous jugerez appartenir au service du Rov
mondict fils, n'estant besoin que vous parliez
encores de retourner, combien qu'il vous face
grand mal de demeurer maintenant par delà,
ainsy qu'il faict à moy de vous y penser de
ceste façon; et parlant, vous avez à vous con-
forter sur le contentement que le Roy mon
fils a de vous et de la bonne volonté que j'ay
de porter tesmoisnage de vos services pour les
remanlevoir à propos et vous faire jouir de
quelque reconnaissance d'iceulx, ainsi qu'ils
méritent et d'aultant que l'on vous envoyé un
mémoire par lequel vous apprendrez Testai
des affaires de ce royaume, je feray fin, me
remettant sur ireluy, eu priant Dieu, Mon-
sieur de Forquevauls, vous avoir en sa saihc te
et digne garde.
Escript à Paris, le xxviu" jour du mois
d'octobre 1 5 G 8 .
Caterink.
1568. — a8 octobre.
Orig. Bibl. nat. fonds fnnçaû , ri" SllS, f* 47.
A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
M ousin, pour respondre à la lettre que
vous m'avez escripte du xxie jour de ce movs
faisant mention de soixante-dix mille livres
saysis entre les mains des facteurs de Georges
Aubreth et (pue vouldriez estre employez au
pavement de la gensdarmerye qui est auprès
de vous suyvant ce que vous dictes qu'il avoit
esté résolu à Saint-Maur que, si vous en avyez
besoing, vous en pouviez ayder. Pour cest etlecl
je vous diray, mon cousin, qu'il vous peult
assez souvenir que, vous estant audief Sainrl-
Maur, il fut ung bien long temps disputé si
l'on pouvovt releuvr alors ladicle somme ou
non, dont encore à l'heure de rostre parle-
ment l'on nVstoyl pas bien esclaircy et que,
comme Ton regardoytà bailler les assignations
pour les garnisons de gensdarmerye qui
estoient par les provinces, il vous peult sou-
venyr, mon cousin, qu'il fut arrestéque celles
de Picardye et Champaigne qui debvoient les
premières se mectre en campagne, comme de
faict elles y ont esté, il y a jà plus d'ung
moy s, seroyent des mieulx traictées ausdictes
assignations, et mesnies seroient préférées à
celles que mon filz le duc d'Anjou debvoyt
mener au camp, de sorte que tout l'argent
qui se trouvoyt comptant auprès de nous fut
à ceéte heure là baillé pour les garnisons de
Picardye et pour la Champaigne ; en ayant
aussi besoing de fayre de mesme pour le
malcontentement que le< garnisons de ladiete
Champagne (qui mil. connue dict Bst, e<!é il \
a tantost six semaines au camp) avoyent de
se voyr piroinont traictées que celles de Pi-
cardye avec lesquelles elles aestoyeBtjoincteSj
on s'advisa, depuys voslredict partemenl et
après avoyr vérifié que l'on se pouvoyt pré-
valloyrde ladiete partye de Georges Aubreth,
d'assigner là dessus lesdictes garnisons et
avant, colla l'on avoyl desjà pourveu aux as-
signations du payement de la gensdarmerye
qui es) auprès de vous, ayant esté envoyez les
200
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
payeurs do toutes les compagnies qui sont
auprès de vous il y a jà long temps pour le
recouvrement de leursdictes assignations, des-
quelles j'espère que bien tost vous aurez des
nouvelles dont pour vouscsclaircyr davanlaigc
j'ay commandé aux trésoriers des guerres qu'ilz
vous escrivenl et adverlissent bien au long de
Testât desdictes assignations et de la dilligence
dont ilz ont usé pour que bien tost vosdictes
compaignyes soyent payées, comme il est plus
que raisonnable; et cependant, mon cousin,
estant lesdictes assignations jà baillées tant
pour vosdictes compaignyes sur Tholoze que
pour celles de Cliampaignesur les deniers du-
dict Aubreth, je vous prie bien fort, mou
cousin, de considérer comme si l'on venoyt
maintenant à rechanger toutes lesdictes as-
signations et faire revenir dudict Tholoze les
payeurs de vosdictes compaignyes, qui sont
au recouvrement des deniers, il yroit une lon-
gueur infinie, oultre que tout ce qui est en
Champaigne et lyent forme de camp s'en
yroit; et pour ceste occasion ne vouloys faire
aulcune difficulté que lesdictes soixante-dix
mille livres dudict Aubreth ne puissent estre
trausportées de Lyon pour cesteffect, croyant
au demeurant que je vous feray tousjours
cougnoistre non seullement au payement de
la gendarmerye et des gens de pied qui sont
auprès de vous, mays aussi en toultes aultres
occasions, que je désire et entens que vous
soyez des mieulx traictez pour l'amitié que le
Roy monsieur mon filz et moy vous portons,
ne vous pouvant au demeurant, mon cousin,
dire aullrc chose de noz nouvelles , si ce n'est
ce que vous entendiez par d'Elbène; à quoy
j'adjousteray comme mon filz le duc d'Anjou
à desja passé Tours et faict toute la plus grande
dilligence qu'il luy est possible pour s'aller
joindre à mon cousin le duc de Montpensicr
aux environs de Limoges. Et de non-, nous
partons ce matin de ceste ville pour nous gou-
verner selon que les occassions s'offriront,
priant sur ce le Créateur vous avoyr, mon cou-
sin, en sa saincte et digne garde.
De Paris, ce xxvin6 jour d'octobre 1 568 1.
Vostre bonne cousine,
Caterixe.
15G8. — 2 novembre.
Orij. Bibl. ncit. îunfc fiançais, n° 3aa5. f' 5; r\
A MOH COUSIN
LE DUC DE .\EMOURS.
Mon cousin, vous verrez par la lettre que
le Roy monsieur mon filz vous escript présen-
tement et le double du discours qu'il vous en-
voyé de mon cousin le duc de Montpensier.
le bon et beureux commencement qu'il a pieu
à Dieu nous bailler de victoire sur noz en-
nemis estant le hasard tombé sur les régymens
de Mouvans et capitaine Pierre Gourde2, qui en
ont eu beaucoup meilleur marché qu'ils n'eus-
sent pas eu sans la faveur de la nuict qui nous
surprict; mais ils n'y perdent que l'atente avec
l'aide de Dieu et le bon couraige de nos gens
qui s'y sont portés aussi vigoreusement qu'il
est possible; par quoy nous n'en pouvons es-
pérer que très bonne et heureuse yssue, dont
je supplie le Créateur ensemble vous donner,
mon cousin, ce que plus désirez.
Escript à Chantelou, le 11e jour de no-
vembre i568.
Vostre bonne cousine.
Caterixe.
robei'.tlt.
1 Voir une dépêche de Sir Benrj Norris annonçant le
dépail du roi pour Orléans. ( Caleniar ttf State papers,
i568, p. 5(38.)
- Les Provençaux étaient cantonnés entre liste et la
Dronne. Mouvans et Gourdes lurent tués. Les Provençaux
non engagés purenl regagner Ribérac.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
201
1568. — 3 novembre.
Ori^. Archives du Vatican, lettres des Princes.
A NOSTRE TRÈS SAINT PÈRE LE PAPE.
Très Sainct Père, le Roy mon lîlz n'a
vouleu faillir (renvoyer Verseil pre'sent por-
teur vers Vostre Sainteté pour l'advertir de la
victoire que Dieu Iuy a dounée par les mains
du duc de Montpensier et de beaucoup d'autres
jeunes princes et seigneurs qui y estoient pour
sou service, qui est un si heureux commence-
ment que espérons que Dieu nous en donnera
une heureuse fin et se voldra contenter de
tant de maulx et ennuis que, depuis dix ans
en çà, avons eus, et dernièrement un si grant
que la perte de la royne ma fille, que sans
son ayde ne sçais comment l'eusse pu porter,
tant pour mon particulier intérest que pour
le service que j'estime qu'elle faisoit et à Dieu
et à toute la chrestienté, m'estimant bien
heureuse d'avoir porté une telle princesse,
laquelle m'a laissé un réconfort de esfre morte
si bonne catholique, de quoy je remercie Dieu
de lui avoir faict ceste grâce, et le supplie se
vouloir contenter de nos afflictions et nous
conserver ce qu'il nous a laissé, et Vostre
Saincteté me faire ceste faveur de croire ce
que luy dira ledirt Verseil de la part de celle
qui supplie à Dieu donner à Vostre Saincteté
bonne et longue vie.
De Fontainebleau, ce mc jour de no-
vembre i5C8.
Vostre dévote et obéissante fille,
Catehîre.
1568. — 8 novembre.
Orig. Dibl. dqI. fonds français, n° so5s8, f° 46.
A MONSIEUR LE COMTE DE BRISSAC.
Mon cousin, j'a y este advertye comme l'on
(roua a dict par dellà que le Roy monsieur
Catiibmne ni: Médicis. — ru.
mon filz avoyt accordé qu'il y auroit en son
armée quelques aultres collonelz que vous et
le sieur Strozzy, ce qui n'est aucunement vé-
ritable, et n'y avons jamais pensé, et, pour
ceste occasion, je vous prie de ne croyre point
telles choses, car nous avons trop de conten-
tement de vous et dudict Strozzy pour vous
donner des compaignons en voz charges. Ainsi
donc, mon cousin, vous continuerez à bien
servyr, comme vous avez de coutume, et serez
asseuré que le Roy monsieur mon filz et moy
sçaurons tousjours très bien recongnoistre \nz
bons, dignes etgrans services et mérites, dont
ayant toute fiance, je ne vousdiray davantaige.
Priant Dieu, mon cousin, vous avoyr en sa
saincte garde.
De Artenay,ceviii<!jourde novembre 1 568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1 568. — 9 novembre.
Orig. Bibl. nal. fonds français, n° 3aa5 , f* G6.
A MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, je ne puis riens adjouster à ce
que le Roy monsieur mon fils vous escript,
si n'est vous prier de croire que nous fai-
sons tout ce que nous pouvons pour avancer
les paiemens de vostre gensdarmerie et
pour pourveoir à ceulx des gens de pied,
estant bien marryc dont ils ne peuvent estre
mieulx traictez; au reste vous entendrez par
la lettre dudict sieur Roy mon filz1 où sont
nos ennemys et ce qu'il désire que vous faciez,
1 «Il y a apparence, écrivait-il, ou que nos ennemis
veulent venir trouver mon armée pour la combattre, ou
bien qu'il/ veullent maintenantessayer en s'éloijjnant par
deux ou trois bonnes traictes de madicte armée, afin de
revenir passer la Loire en quelque endroit, n Et il ajoute :
«lis cherchent un passage i gué sur la Vienne et la
Creuse, et alors ils n'auroientplus que la Loire a passer. a
(Même volume, f 68.)
26
KfMïtUt 1* TIQUAI, t.
202
LETTRES DE CATH
ce que m'asseurant, vous sçaurez très bien ac-
complir, je ne vous diray davantage, si n'est
(jue nous vous renvoyerons incontinant Neuf-
, belles avec bien ample response sur les mé-
moires qu'il nous a apportez de vostre pari,
priant Dieu, mon cousin, vous donner ce que
désirez.
Bscript à Orléans, le ix" jour de novemlire
i568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — i i novemlire.
Orit;. Bibl. de l'Ars-n;.l . ii* 6(h3, f s3.
A. MONSIEUR LARCHER,
DÉPUTÉ POCB LVUOIIMSTIUTION D8 LA JUSTICE A LTOS.
Monsieur Larcber, je me remeclray de toute
la responce que je vous sçaurois faire à vostre
lectre du xxvic du passé sur celle que présen-
tement vous escript le Roy monsieur mon filz,
sinon que je vous puis asseurer que toute ceste
compagnie demeure forL contente et satis-
l'aicte du bon devoir que vous avez desjà
commencé de faire au lieu où vous estes depuis
<jue vous y estes arrivé, qui faict que je vous
prie de continuer de bien en mieulx de nous
faire sçavoir de voz nouvelles le plus souvent
que vous pourrez, priant sur ce le Créateur
vous donner ce que plus désirez.
Escript à Orléans, le xfjour de novembre
i568.
Caterine.
RoBERTET.
1 568. — 1 1 novembre.
Ori(j. Bibl. nat. Fomls français. n° 3aa5. f° 8o.
i MON CODSIM
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, je ne vous feray pas longue
lettre par ce porteur pour nie vouloir remectre
à ce que le Roy monsieur mon filz vous es-
ERINE DE MÉDICIS.
cript et que plus au long Neufcbelles vous dira.
Rien vous remerciray-je, mon cousin, de la
bonne Visitation que m'avez envoyé faire par
luv et de la consolation que me donnez, que
je prens comme venant de l'ung de mes meil-
leurs parent/, et de ceulx que j'aime le plus,
estant au reste bien marrye dont pour les grans
affaires que nous avons ici àdémesler, mèsme*
ment pour le paiement de l'armée où l'on ne
peult pas à demy satisfaire, l'on ne peult tous-
jours si bien pourveoir et accomoder de paie-
ments ce qui est auprès de vous, comme il seroit
besoing pour le service dudict sieur Roy mon
fils; à quoy toulesfois nous avons cy-devant
faict et ferons tousjours du mieulx que nous
pourrons et vous pouvez estre asseuré qu'il ne
tient pas à faulte de bonne volunté, mais au
peu de moyen que nous avons; et me remec-
tant au surplus sur cedict porteur, je prie le
Créateur vous avoir en sa saincte et digne
garde.
Escript à Orléans, le xie jour de novem-
bre 1 568.
(De sa main.) Mon cousin, vous m'escuserés
cet ne vous ayscrips de ma raayn et la letre
de vostre femme cervira pour tu dus1 et ne
lauré pour cela de croyre que désirons bien
fort de vous revoyr bien tost ysi, cet que vous
prie fayre et diligenter tustes vos forses.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — ta novembre.
Aut. Bibl. nal. fonds français, n° 3«a5, f» 83.
A MA COUSINE
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, je vous mersie de vostre Visi-
tation et vous prie en remersier vostre mari;
1 Tu du», Ions deux.
car, ma cousine, aveques plus d'aucasion et de
besouin ne me saret'on donner consolation,
veu les alligsion (|ue Dieu m'envoye ordinay-
rement, mes je lé é1 tout acoteumé que je ne
panse pas que le bien ne me l'eut aystranche2
plus que le mal et vous voyré par cet que
mendons à vostre mari, corne yl est ne'ce'sayre
qu'i s'an viegne et amène les forses que lui
mandons et yl voyst bien par là que yl n'est
aublié et (pie cet que luy avyons dist ayst vé-
rilable qu'il auretà nous mener le securs, de
quoy je suis bien ayse, ayspe'rant vous revoyr
bien lost; qui cera l'endroyt où je priré Dieu
vous donner cet que désirés, et surtut diste
à vostre mary que \1 est nécesayre de fayr
diligense.
D'Orléans, ce xif de novembre 1068.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS. 203
sirez. Escripl à Orléans, le xui" jour de no-
vembre 1 568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — i3 novembre.
Orig. Bibl. nal. fouds français, n°3aa5. f° 89.
A MON COISIV
MONSEBl I! LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, je ne puis rien adjouster à ce
que le Roy monsieur mon 61s vous escript-1,
sinon que je vous prie de ma part, mon
cousin, d'autant que vous aymez le bien de
son service et prospérité de ses affaires, user
de la plus grande diligence que vous pourrez,
de vous rendre à Rouanne avec les forces que
vous y devez mener et nous faire sçavoir de
vos nouvelles m tosl que vous approcherez du-
dict Rouanne et aclendant lesquelles, je prie
à Dieu vous donner, mon cousin, ce que dé-
' Je U i ■. je lea ai.
' Aytlranche, élrang
3 La lettre de Charles IX (même volume, P 68)
n'ajoute rien à celle de la reine.
1568. — i3 novembre.
Copie. Bibl. uat. fonds français. n° 10753. p. 8g.
A MONSIEUR DE FOURQUEYAULX.
Monsieur de Forquevauls, In lettre que
présentement vous escript le Roy monsieur
mon fils1 est telle et si ample que vous serez
par icelle entièrement inslruict de lestât des
affaires de ce royaume, qui me gardera vous en
escripre plus au long et, ne vous estant faicte
la présente que pour, accompaignant sadicte
lettre, vous prier de nous mander des nouvelles
de delà le plus souvent que vous pourrez et
comme toutes choses s'y manient depuis voz
dernières dépesches, ce que je désire fort
d'entendre, aussi que vous remerciez le Roy
Catholique mon beau-fils des bons offices de la
bonne amitié et intelligence qui est entre ces
deux couronnes que nous recepvons de mon
cousin le ducd'Albe, et l'asseurer aussi qu'en
correspondant à cela, si le desseing du prince
d'Orange u'eust changé, que le secours qu'a-
vions accordé à moudict cousiu le duc d'Albe
esloit sur la frontière presl à entrer es terres de
l'obéissance du Roy Catholique moudict beau-
fils, nonobstant et sans avoir aucun esgard,
respect et considération à nos grands affaires
et m'asseurant que luy sçaurez si bien faire
entendre ce dessus et à propos, je priera]
1 L' Roi dans sa lettre du même jour lui donne quelques
détails sur la défaite de Mouvans ei des Pr-mençaux et
lui annonce que le duc d'Anjou est à Cbàtellerault, où
il doit faire sa jonction ;ivec le duc de Montpensier.
L'armée ennemie, au lieu de venir à sa rencontre, tourne
vers le Blanc. (.Même volume, (° 88.)
a(i.
204
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir
en sa saincte et digne garde.
D'Orléans, ce treiziesme novembre 1 568.
Catemne.
1508. — )3 novembre.
Aut. Arch. nat. collect. Simancas, K i5u, pièce 10g.
A MON F1LZ
LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon fils, je n'é ausé plus tost
vous mander l'extresme ennui que j'é de la
perte que j'ai fayste de la royne ma fille,
laquele je resant telement que Vostre Majesté
m'escusera cet je ne l'en puis reconforter,
come yl seroyt résonnable; et en dus sortes
ayle m'ayst grande, la première pour m'estre
tieule que je m'aseure qu'el a fayst conoystre
à Vostre Majesté et l'aultre pour le bien que
c'étoyt de la conservation de la pays et amytié
entre le Roy vostre frère et Vostre Majesté,
lequel je ne veulx penser que un si malheureus
ayvénement aye puisanse de rompre ni dimi-
neuer, veu l'inteusion que je conoys au Roy
mon fils de vous demeurer frère et meilleur
amy, cet que de ma part mestré pouine de lui
augmenter et fayr persévérer comme cela qui
luy ay resté l'aubligatiou du trétement que
la royne ma fille ha eu et l'amitié que je
say qu'ele portoyt à Vostre Majesté, qui ni'au-
blige, l'ayent tant aymaye, come j'é fayst et
foys encores au lieu au elle ayst, que le plus
greut plésir et désir qui m'en reste c'et de
avoyr moyen de fayr servise à Vostre Majesté
et le plus grent réconfort que je an puisse
prendre c'et de avoyr entendu la grase que
Dieu lui ha fayste d'estre morte si bonne cré-
tienne et catolique, m'aseurant qu'el est en
gloire auprès de luy et qu'ele prira pour la
prospérité de Vostre Majesté et conservation
du Roy son frère et de l'amitié et unions de
vos dus Majestés, qui est cet que de tust
son cœur désire celle que vous sopplie avoyr
tusjour en recomendation cet que la royne
vostre femme vous a lésé de gage et croyre
cet pourteur de set qu'il vous dira de ma
part, enn atendent le personnage que nous
envoyons.
D'Orléans, ce xme de novembre 1 568.
Vostre bonne mère et seur,
Caterine.
1568.— il novembre.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 1075a, p. 90.
A MONSIEUR DE FORQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, je ne vous puis
dire assez le mal et regret que ressents de la
mort de la royne ma fille, l'aymant comme
je m'asseure que sçavez; et par ce porteur que
je sçay pouvoir parlera son maistre,je luy ay
bien vouleu escripre une lettre, laquelle lui
baillerez de ma part et lui direz que c'est en
attendant le personnage que luy envoyera le
Roy mon fils pour le visiter de nostre part,
car sachant combien la royne ma fille l'aymoit ,
je ne puis que ceste affection ne m'en soit
demeurée et que je n'aye la mesme envie de
lui servir et voir conserver l'amitié entre le
Roy son frère et luy comme je sçay qu'elle dé-
siroit , et me semble, en ce faisant, qu'elle doict
voir et ressentir l'amour que je luy ay porté
et porte encore où elle est, m'asseuranl qu'elle
est avecque Dieu, veu la fin qu'elle a faicte,
qui m'est le plus graut réconfort que j'ay et de
penser qu'elle a laissé deux filles qui seront
un ferme lien pour contenir ces deux Roys en
l'union que je désire; à quoy, de mon costé, je
n'oublieray rien de ce qu'y pourra servir et vous
prie de les luy recommander, encores que, luy
estant filles, il soit superflu; mais ayant tant
aismé la mère et, ne m'en estant resté d'elle
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
205
que cella, je les ay mises au mesme lieu et ne
me puis garder de luy supplier de les avoir
en la recommandation que je ne doubte point
qu'il a. Je ne vous mande rien de nos affaires,
car vous aurez eu toutes nouvelles par le
courrier qui partit hier, qui me faira meslre
fin, priant Dieu vous avoir en sa sainte garde.
D'Orléans, ce quatorzième de novembre
i568.
Caterine.
1568. — i4 novembre.
Orig. Bibl. liai, fuinls français, n° 3s20 , f 96.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, oultre mon aultre lettre que je
vous escrys par ce porteur, il m'a semble' vous
debvoyr faire ceste-cy pour vous dire que sur
l'advis que vous nous donnastesdu cappitayne
Hyéronyme, des intelligences qu'il avoyt du
costé de Bresse et aultres siennes qualitez, je
me suys depuys enquis tant du pre'sident de
Birague que plusieurs aultres de la vie dudict
Hyéronyme et ai entendu d'eulx-mesmes dudict
président qui m'a dict avoir tenu fort soigneu-
sement l'œil sur luy et de bien près observer
ses actions, que l'on n'a jamays rien cogneu
en luy de mauvays, ny descouvert aulcun in-
dice qu'il fust pour suyvre les vestiges de son
frère, ce que voyant, mon cousin, et aussi qu'il
nous pressoyt fort de son retour, nous lui
avons plus voluntiers accordé qu'il s'en re-
tournast par dellà faire sa charge sans le rete-
nir icy plus longuement; raays ce n'a pas esté,
mon cousin, sans que premièrement nous luy
ayons bien dict nostre avis et recommandé
surtout d'estreen sadicte charge plus fidelleet
meilleur catliolicque que son frère, dont j'ay
bien voulu vous faire ce petit discours, allin
que par iceluy vous entendiez ce qui nous a
meu à le renvoyer par dellà et vous prye,
mon cousin, luy remonstrer aussi, de vostre
part, qu'il ayt à se comporter si fidellement
(ju'il nous donne tusjours occasion de luy
continuer sadicte charge; priant en cest en-
droict le Créateur vous avoyr, mon cousin, en
sa saincte garde.
D'Orléans, ce xiine jour de novembre
1068.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — ii novembre.
Orig. Bibl. nal. funds français, n° 3a9D, f* 98.
A MON COCSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, vous entendrez par la lettre
que le Roy monsieur mon filz vous escript
l'occasion pour laquelle nous avons pu à pré-
sent toucher à ce que le cappitaine Hiéronime
nous avoit apporté des desseings de la ville et
citadelle de Lyon, nous ayant semblé qu'il
estoit meilleur d'attendre à l'année prochaine
que l'on regardera de bailler quelque bonne
assignation pour y faire besoigner, eteependant
nous vous renvoyons ledict cappitaine Hyéro-
nime pour continuer sa charge par delà, luy
ayant bien remoustré combien nous désirons
qu'il y serve et soigneusement et fidellement,
ainsi qu'il nous a asseuré de faire; et ne vous
estant faicte la présente à aultre fin, je prie le
Créateur vous avoir, mon cousin, en sa garde.
Escript à Orléans, le xiih* jour de no-
vembre 1 568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — i5 novembre.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 1075a, p. 99.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, je vous ay bien
-206 LETTRES DE CATH
voulu faire ce mot, estant arrivé le sieur de
Lignerolles, par ce porteur que vous ay des-
pesciie' exprez pour vous advertir couime je
ay receu rostre mémoire escript de vostre
main et entendu par lui bien au long touttes
choses, comment elles sont passées à mon
grant et tel regret que de ma vie, quelque
chose qui puisse estre, ne fera que je n'aye
dans le cœur la perle que j'ay l'aide de la
roync ma fille et encore que je désire, comme
mère, de voyr, s'il est possible, sa sœur au
mesme lieu, si est-ce que cella ne m'ostera
la douleurquej'ensents;mais, comme j'ay dict
déjà, estant mère et obligée au Roy leur père,
comme je suis, je doibs chercher, non pour
mon réconfort (car à tant de maux que j'ay
la mort est le plus beau que sçaurois avoir),
mais pour le bien de ce royaulme à qui j'ay
tant d'obligations et la conservation de la
paix entre ces deux roys, tous les moyens
pour essayer d'y parvenir. Et ayant veu le
language que le prince d'Evoli vous a tenu,
je connois par là qu'ils vouldroient avoir la
princesse Anne, et le Roy mon fils eust sa jeune
sœur, et ma fille en Portugal. En première
face cella semble beau, les voyant tous accom-
modez et espousant les deux sœurs, que la
paix sera par elles entretenue; et cela seroit
bon, si l'on n'avoit veu l'espérience, qui est ré-
cente , du Roy mon beau-père qui n'ayant
aultre alliance que la sœur du feu empereur
Charles, il ne laissa d'estre toutte sa vie en
guerre avec lui; et ce seroit le semblable, car
n'ayant l'alliance réciproque des deux mai-
sons, sçavoir que l'un print ma fille et l'aul-
tre sa niepce, je n'estimerois ceste alliance
qu'à demi; car vous sçavez qu'elle seniroit
plus au Roy Catholique qu'au Roy mon fils,
pour les raisons qu'ayant la connoissance des
choses du monde, comme avez, pouvez juger;
car il auroit icy une personne qui làiroit par
ERINE DE MÉDICIS.
le conseil de luy et de sa femme ce qui lui
seroit mandé et le Roy mon fils u'auroit per-
sonne, comme jusques icy il a eu auprès de
lui, qui fist ryeii pour le bien et service de ce
royaume, n'y ayant plus sa sœur, où y remet-
tant ceste-icy qu'avons encore ce seroit une
perpétuelle paix, espousant le Roy mou fils
la fille aisnée de l'Empereur et la seconde le
roy de Portugal, car le roy d'Espaigiie et
l'Empereur c'est une mesme maison, et s'ils
veulent reconfirmer leurs alliances, il a deux
filles et l'Empereur des fils. Pour ceste occa-
sion je vous ay voulu faire 'la présente, afin
que reguardiez touts les moyens pour gaigner
le prince d'Evoli, lequel, en ce faisant, fera
pour lui, car on oubligera en un coup trois
grands princes : le Roy mon fils, en lui fay-
sant laisser la femme qu'il tient desjà pour
sienne, et laquelle l'on ne luy peutoster sans
qu'il pense en recevoir tort; l'autre, le roy de
Portugal, luy laissant la seconde fille de l'Em-
pereur; et un grand service qu'il faira au roy
son maistre le destourner d'offenser le Roy
mon fils, qui n'est pas de si peu de cœur
qu'il ne s'en ressentit. Et tout cecy luy pour-
rez remonstrer, en luy parlant du mariage du
Roy mondict fils et du tort que l'on lui fai-
roit, sans lui parler de ma fille si ne commis-
siez le pouvoir fayre si destrement qu'il ne
pense nullement que j'en sache rien. Mettez
peine aussi de gaigner le confesseur, luy re-
monstrant le mal que ce seroit pour la chres-
tienté s'il advenoit altération d'amitié entre
ces deux roys. Rref vous estes sur le lieu et
connoissez mieulx comment il s'y faull gouver-
ner; et vous en ay seulement voulu mander
mon intention et vous regarderez les moyens
qu'il fauldra tenir. Surtout qu'il ne pense pas
que vous en aye rien mandé. Et en ce que les
pourrez gaigner soit par pressas ou pro-
messes, n'y espargnez ryen ny à Cayes ni à
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
tous ceulxqui nous y pourront servir. Le Hov
mon fils envoyé le cardinal de Guise pour se
eondouloir de nostre perte commune, assis-
tez-le et prenez guarde à nous sçavoir rendre
compte de tout ce qui se passera et ne lui
dictes rien de ce que je vous mande cv-dessus,
encore qu'il vous en parle, mais aidez- iuy en
ce que connoistrez nous y pouvoir servir, car
je de'sire infiniment voir ma fille là et que
le Roy mon fils eust la fille aisnéc de l'Em-
pereur. Pour ce, n'y oubliez rien de ce qui y
pourra servir et bruslez ceste lettre et m'en
faictes response par ce porteur mesme en une
lettre à part.
D'Orléans, ce xv° de novembre 1 568.
Cateiïine.
1 568. — 1 5 novembre.
Ant. Arcli. nat. collect. Simancas . K i5n. pièce 106.
A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon fils, le Roy vostre frère et
moy pour l'estresnie ennui que avons eu et ay
eu de la perte qu'il a plus à Dieu nous fayre
avoyr de la mor si soudayne de la royne
ma fille n'avons peu plus tost fayr le devoyr
de vous envoyer visiter et nous condolouir de
nostre mal comeun, lequel m'est tieul que, san
l'ayde de Dieu et la conoysanse grende qu'ele
a eu de lui à son dernier jour, je ne panse
qu'i me feut posible porter le mal et ennui
que je an sans; mes couoysantquec'etlui qui
me l'avoyst donnaye et mise pour la consola-
tion de ma vielles au lieu au ayieaystoit près
de Vostre Majesté, il fault aussi que je me ré-
solve qu'i me la povoytaulter, quant y lui plé-
royt et, si pour mes péchés y m'a voleu léser
après ayle.yl me fault conformer à sa volonté
et prendre en pasiense set que je lui suplie
me douner cet qui lui plest corne je replie
207
Votre Majesté volouir fayre de son coûté ynsiu
que je prie de lui dire de ma part mon cousin
le cardinal de Guise que le Roy mon fils lui
envoyé pour fayre cet aufice, corne ausi je
lui suplie du volouyr contineuer en sa bonne
grase celc qui n'oublira jeamès le bon trele-
ment que la royne sa fille ha reseu de Vostre
Majesté et metra pouine de rendre l'aubliga-
tion qu'el an resant en luy faysant eu tûtes
aucasions tus les servise qu'el aura moyen; le
priant avoyr pour recomenclée lé dus vnfantes
ces filles et ayscurser l'amour de mère si l'i
recomende cet que set lui aystre cnn asés de
recomendation,qui cera la fin, supliant Dieu
donner à Vostre Majesté l'heur et félicité que
lui désire.
D'Orléans, cet xve de novembre i568.
Cateiïine.
1 jijS. — iii novembre,
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10703 , p. i5i.
A MONSIEUR DE FOURQIEVALLX.
Monsieur de Forquevauls, je vous ay bien
voulu taire ceste lettre pour vous dire comme
envoyant mon cousin le cardinal de Guise par
delà, qui est personnage et de la maison et
des autres bonnes qualitez que vous sçavez.
nous luy avons pour tous ces respects et pour
l'amitié que nous luy portons, baillé plusieurs
grands points et affaires à traicter avec le Ro\
Catholique monsieur mon bon fils, desquels,
comme il est très prudent et advisé, et selon
la charge qu'il a de nous , il ne fauldra pas de
vous communiquer et faire la part comme
nous luy avons dil, comme aussi je m'en as-
seure et vous en prie bien que, de vostre coslé.
vous luy porterez à son arriver audiences
et durant son séjour par delà tout l'honneur
cl respect tju'il mérite et que vous sçaurez.
208
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
bien faire, l'advertissanl particulièrement des
choses que vous penserez pourvoir servir à
sa négociation et des humeurs des personnes
avec lesquelz il auraàtraicter, selon la longue
connaissance et pratique que vous avez des
affaires de delà; vousasseurant, Monsieur de
Forquevauls, que vous ne nous sçauriez faire
plus grand plaisir que d'en user de ceste fa-
çon pour l'espérance que nous avons que colla
servira grandement à rendre le voyage de mon-
dict cousin par delà aussi utile et profitable
que nous désirons et attendons; priant Dieu,
Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa
saincte et digne garde.
A Orléans, lexvi'jourde novembre 1 568.
Catf.rine.
[1568. — 16 novembre.]
Minute. Bibl. nal. foo<ls français» n" 15919, f" 122.
A MONSIEUR LE COMTE DE FIESQUE.
Mon cousin, par vostre lettre du pénul-
tième février j'ay veu au long et ay esté très
satisffaicte du discours qui est passé entre
l'Empereur et vous sur le faict des mariages en
termes desquelz comme avez sceu dextrement
prendre l'occasion de les remectre, et par ce
que vous en avez tiré de luy il semble qu'il
y prend beaucoup plus de gousl que de cous-
tume. Je ne sçay si l'envie ne luy en est point
creue après avoir entendu l'arrest du prince
d'Espaigne, désespérant, possible, de voir le
prince rentrer en la bonne grâce de son père;
mais, quoiqu'il y ayt, retournant en propos de
celte affaire avec luy, je vous prye l'asscurer
que je me suis trouvée fort satisffaicte de la
bonne volonté qu'il démonstre d'y entendre
et que, de ma part, j'ay tousjours désiré et
désire encore en pouvoir de mes jours veoir
l'effeet et accomplissement, cognoissant n'v
avoir aujourd'hui party plus propre et sortable
qui soit pour apporter plus de fruict et utilité
à la réputation et utilité de la chrestienlé et
en particulier à deux si grandes illustres mai-
sons pour le support qu'elles en pourroient
tirer. Et de faict jamais il a esté possible m'os-
ter de l'opinion , considérant toutes ces rai-
sons, et l'affection que le Roy monsieur mon
filz lui porte et le compte que ledict sieur Em-
pereur a tousjours faict de l'arnytié de ceste
couronne, que le temps malgré toutes tra-
verses ne l'effectuasl enfin. Mais, au retour de
l'évesque de Rennes , lorsqu'il fut envoyé de-
vers ledict seigneur Empereur pour en sçavoir
sa résolution, ayant entendu de sa bouche ce
qu'il avoit peu tirer dudict seigneur Empereur
(ne s'estant voulu charger de l'esrripre), nous
trouvasmes les choses si esloignées de ce que
nous en espérions que force fut s'en déporter
et n'en plus parler, attendu que la poursuicte
eust plus tost apporté désavantaige au Roy
mon filz que servi à sa réputation , laquelle
je doybs avoir plus chère que nulle chose et
aussi ne vouldroys-je pas y riens oublyer.
1568. — 21 novembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n* 3aaa. f° 16.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin , pour ce que vous entendrez
bien au long de noz nouvelles par cette pré-
sente dépesche , cela sera cause que je ne vous
ferai plus longue lettre et seullement vous
diray que nous sommes toujours en prières
et oraisons à ce qu'il plaise à Dieu nous en-
voyer quelque bon succès du costé de mon
filz, car cela feroit bien tenir trêve à ceulx
qui font semblant de vouloir entrer en ce
royaume, connue vous pourrez bien juger
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
209
qu'ilz feroient, cela estant, qui nie le taict dé-
sirer doublement; et en prie Dieu d'aussi bon
cœur que le favs qu'il vous ait, mon cousin,
en sa sainte garde.
Escript à Orle'ans, le xxic jour de novembre
i5Go.
Voslre bonne cousine,
CvTERINE.
1568. — 22 novembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n' 3299 . f° aa.
A MOH i OBSIH
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, vous entendrez par la lettre
que le Roy monsieur mon filz vous escript le
besoing que nous avons de forces du costé de
Paris pour empescher les desseings du prince
d'Orange ' , et , suy vaut ce que le Roy mon filz
vous escript, je m'asseure que vous mectrez
toute la peyne que vous pourrez pour nous
amener bien tost toutes les forces qui vous
viendront de Promenée et Daulphinéet celles
que vous avez auprès de vous et en vostre
gouvernement, qui me gardera, pour me re-
médie sur la lettre dudicl sieur Roy mon filz,
vous en dire davantaige; priant le Créateur,
mon cousin , vous avoyr en sa saincte garde.
D'Orléans, ce XXIIe jour de novembre 1 568.
Vostre bonne cousine,
Catbrihe.
' irj'.ii d'ailleurs advis, écrivait Charles IX, que te
prince d'Orange et ses troupes marchent droict du costé
de Paris: il est besoing de me renforcer de ce COSté.
Pour cesle occasion je vous prie de vous en venir avec
toutes les forces jusques à Montargis, me faisant souvent
entendre de voz nouvelles, du juin- di- voslre parlenn'iil
el du chemin que vous tiendrez, tirant de vostre gouver-
nement tout ce que vous pourrez.» (Bibl. nat., fonds
français, n" 3aaa, f° a5.)
CiTUEMME DE MÉDICIS. — III.
1568. — a a novembre.
Orig. Bibl. nal. fonds français. n° 3939 , f 30.
i mon rjoi si»
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, vous escrivanl le Roy mon-
sieur mon filz bien au long en response de
vostre dernière dépesche, cela sera cause
que je ne vous en lerav aulcune redicte par
ceste lectre; mais seulement vous diray que
j'ay très bien considéré les raisons pour les-
quelles le sieur de l'Estang n'a voulu accep-
ter la lieutenance du duc d'Usez , où j'ay trouvé
grande apparence et en suis très bien satis-
faicte, et au reste pour le regard dudict sieur
de l'Estang, estant personnage de mérite tel
que chascun cognoist et lequel davantaige je
sçais que vous aymez, je vous prie, mon cou-
sin, de l'asseurer que, se présentant quelque
bonne occasion de faire pour luy , nous ne
loublyerons poinct, et que en cest endroit je
tiendray la main envers ledict sieur Roy mon
filz; priant sur ce le Créateur vous avoir,
mon cousin, en sa très saincte garde.
Escript à Orléans , le xxne jour de novembre
i5G8.
(De sa main.) Mon cousin, donné ordre
que les jeans de pies qui vieneut, cet pensé
qu'il puiset aystre plus tost par eau, qui trove
de bateau à Rouaue; car tout cet que avons
le plus nécésère c'etguagner le temps et user
de diligense; ainsi convendroit les fayre avali-
ser sans atendre tuttes les forses ensemble.
CvTERINE.
1568. — a 3 novembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° aoâaS, f° 68.
A MON C01M\
LE COMTE DE RR1SSAC.
Mou cousin, la présente sera pour accom-
paigner celle que le Roy monsieur mon filz
'J7
l'CllIttIL 'Il
210
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
vous escript, vous remerciant du bon et grand
devoir que vous faictes ordinairement en son
armée; en quoy je n'ay voulu faillir faire de
ma part envers vous semblable ollice et prier
ne vous lasser de continuer et je tiendray
tousjours la main à tout ce qui vous touchera
et concernera d'aussi bon cueur que je sup-
plie le Créateur vous donner, mon cousin, ce
que désirez.
Kscript à Orléans, le xxiir" jour de novem-
bre i568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — 3.3 novembre.
Copie. Bibl. nat. Tonds français, 11° 1078s , p. 98.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, j'ay veu ce que
m'avez escript par Parizol en la lettre à
part et trouve que les choses après un si grant
malheur s'acheminent de bonne façon, et que
vostre opinion est bonne de dire que, encore
que le roy d'Espagne veuille ma fille, qu'il
nous le vouldra faire trouver bon, je ne m'en
soucie de toutes leurs mines, pourvu que je
fusse asseurée qu'il l'espousast et ne nous tint
longtemps le bec en l'eau, comme l'on dit. Je
vous prie y user des meilleurs moyens et si
dextrement que l'on ne puisse s'appercevoir
que rien vienne de nostre commandement;
car les filles faut que soint demandées par
les hommes et non les aller offrir et principa-
lement de tel lieu, mais vous pourrez bien
soubs main traiter cecy avec des serviteurs en
qui il se fie, et surloulvous faudrait tascherde
gaignerl'un ou l'autre de ces trois : le cardinal ,
le prince d'Evoli et le confesseur; auxquels
vous représenterez l'appuy que leur seroit
d'avoir là une autre mienne lillc oullre les biens
qu'ils recevroient de nous, car, en nous
mandant les promesses que auriez faictes,
nous les tiendrons; n'y espargnez rien, car
j'ay ouy dire qu'ils prennent volontiers. Le
cardinal de Cuise s'y en va, assistez-le en tout
el des choses que je vous ay jusques ici man-
dées ne lui en dites rien, et, s'il vous parle
de ces propos, respondez-lui en personne qui
n'en a point de charge et lui aydez en ce
que en aurez le moyen soit de conseil ou d'a-
dresse, mais qu'il ne pense pas que vous en
ayez rien escript ny mandé. Quant à ce que
m'escrivez que Craignague a dict que ne me
mandiez des nouvelles, je ne sçay ce qu'il
dist; mais je sçay bien que je ne l'entretiens
pas de tels propos et m'en suis servie de l'en-
voyer et où vous estes el à l'Empereur el où
en avons eu besoin, mais non pas pour luy
faire rien faire sans vous, ny pour aprez le
faire mesler d'aultre chose; et fault que pen-
siez que le contentement que le Roy mon fils
et moy avons de vous est tel que ne désirons
rien tant pour nostre service au lieu où vous
estes que de vous y laisser tant que les choses
soient remises romme les désirons, et vous
prie ne croire rien de qui que ce soit qui
vous mande : la Roi/ne est contente ou mal
contente; sinon ce que verrez escript de ma
main et aussi vous prie n'escripre à personne
plus du mariage de ma fille et de ce roy,
mais au contraire, quand il se feroit, n'en
dire rien que à moy à qui l'cscriprez en lettres
à part jusques à ce qu'il soif Faict, si en ve-
nions là ; et quant au cardinal de Guise vous
y conduire comme vous mande par la pré-
sente, el voyez bien s'il y va de bon pied; qui
sera l'endroit où je prie Dieu vous avoir en
sa sainte guarde.
D'Orléans, ce vingt-troisième novembre
i568.
CATEKim
J'ai receu une aullre lettre où me parlez
pour voz affaires; je vous prie vous àsseurer
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS
que n'oublierons les services que vous faictes
et excuser le mauvais temps, si plus tost ne
l'avons reconnu comme méritez, mais bien-
tost sentirez les effets de uostre bonne volonté
et vous prie brasier la présente.
1568. — 2/1 novembre.
Orig. Bibl, nat. fonds français, n° 3saa , f° 36.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mou cousin, ce petit mot de lectre sera
seulleineut pour accompaigner celle que le
Roj monsieur mon filz vous escript1, n'ayant
autre chose à vous dire là dessus, sinon que
je vous prye faire haster ces troys conipai-
gnies de Forestz que doit envoyer le sr d'Urfé
le plus qu'il sera possible de se rendre au-
près de vous, affin que vous les puissiez ame-
ner avec voz autres forces, nous faisant sçavoir
de voz nouvelles le plus souvent que vous
pourrez. Suppliant le Créateur vous donner,
mon cousin, ce que plus désirez.
1 \ un i ce que lui mandait Charles IX : k Nos ennemis
sont tousjours en l'oilou et L'armée de mon frère si près
d'eulx que malaysément s'en pourront-ilz desvellopper
sans estre par mondict frère dans peu de jours comba-
ttu, comme, par l'advis que je vous envoyay hier du
succez des choses passées, vous avez peu assez ample-
ment cognoistre et le sçaurez encores mieulx par le rap-
port que le sieur de Villeroy qui revint hier au soir de
devers mondict frère nous a faict, dont je vous envoie
présentement le discours. Ainsi donc tout le plus mal
qui se présente et à quoy il faut résouldre c'est pour le
costé du prince d'Orange qui est entré desjà dans ma
frontière de Picardie et est celle de Champagne menacée
du duc des Deux-Pontz avec beaucoup de forces de
reislres; pour à quoy remédier, il est nécessaire de
piomplemeiil assembler aux environs de Paris le plus
que l'on pourra de forces de tous costez, faisant d'icellcs
une seconde armée qui soit suffisante pour résister tant
au prince d'Orange que au duc des Deux-Pontz. » (Bibl.
nat., fonds français, 11° 3a aa, C 3o.)
211
Escript à Orléans, le .xxiiii' jour de no-
vembre 1 568.
Vostre bonne cousine,
CaTERINE.
1568. — 3o novembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français , n° 3aaa , f° àa.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, la response que présentement
vous fait le Roy monsieur mon filz à vostre
lettre du xxnne de ce moys est telle et si
ample qu'il ne me reste aucune chose à vous
dire1, m'asseurant qu'en tout et partout vous
sçaurez bien observer sou intention, qui me
(fardera de vous faire la présente plus longue .
sinon pour vous prier nous faire sçavoir de
vos nouvelles le plus souvent que vous pour-
rez, sans en laisser eschapper une seule oc-
casion; et je supplirai le Créateur vous don-
ner, mon cousin, ce que plus désirez.
Escript à Meleun, le dernier jour de no-
vembre 1 568.
Caterine.
1567. — 5 décembre.
Aut. Bibl. nat. fonds français, n° 3aaa, f° ÛG.
a mon COUSIN-
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, vous verrez par la lettre que
1 Voir cette lettre dans le n° oaaa du fonds français
(f° il). Charles IX lui envoie son valet de chambre ordi-
naire Le Plessis, et il l'invite à se munir de bateaux pour
conduire les troupes qui arrivent de Dauphiné, d'Au-
vergne et de Provence jusqu'à l'endroit où elles doivent
descendre. — Voir également dans le même volume, f 3g,
une nouvelle lettre de Charles IX. datée du même jour,
où il prescrit au duc les mesures à prendre à Lyon à
l'égard des protestants restés dans la ville, et certaine-
mesures pour les troupes amenées par le baron des
Adrets; rcar, dit-il, le danger est passe de ce COSté là et
ce jeu se doibt jouer en aullre lieu».
a7.
212 LETTRES DE G AT H
le Roy monsieur mon (ils vous escript ', l'ad-
vis qu'il vous donne et ce qu'il désire que l'are
mon cousin le comte de Tende pour son ser-
vice, en s'aclieminant vers mon fils le duc,
d'Anjou, dont, mon cousin, je ne vous ferai
icy autre redite, sinon de vous prier de sti-
muler mondict cousin le conte de Tende à la
(I i 1 1 ijjcn.ee que le Roy mondict sieur et filz dé-
sire qu'il fasse. Au surplus vous haster de le-
ver voz forces au plus tost que vous pourrez
pour avec icelles me venir trouver où vous se-
rez assure' d'estre le bien venu, priant Dieu,
mon cousin, vous avoir en sa sainte garde.
A Melun, le cinquiesme jour de décembre
i568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1 508. — g décembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3aa9, f° 5l.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, nous avons receu toutes les
lettres que vous et mon cousin le cardinal de
Guise nous avez escriptes sur le fait du parti
des banequiers de Lyon, et ce que vous avez
proposé à ceulx du corps de ladicte ville; à
quoy vous estant satisfait par la lettre que le
' "Ayant entendu , écrivait Charles IX , l'arrivée de mon
cousin le conte de Tende avec ses troupes en ma ville de
Lyon , je tui escriptz que , incontinent la présente receue ,
il s'achemine aux plus grandes journées et, prenant son
chemin par le port Saint-Thibault, qui est es environs et
en dessoubz de Sancerre, il avt à passer là et avecques
sesdictes trouppes regarde à remectre sôus mon obéis-
sance ladicte ville de Sancerre qui s'en est jà assez
distraicte, envoyant au devant de Iny, afin qu'il ayl tant
plus moyen de parvenir, certaines pièces d'artillerie et
munitions. De Melun, ce cinquiesme jour de décembre.!!
( Ribl. nat. , fonds français, n° 3aa2,f°i5.) — Voir lettres
du comte de Tende au dur de Nemours des 8, 9 et ao
décembre. (Ilud., f" '17, 55 et 93.)
ER1NE DE MÉDICIS.
Roy monsieur mon fils vous escript présente-
ment par le sieur do Neuchelles, présent por-
teur, lequel s'en retourne aussi bien partirul-
lièrcmenl instruict là-dessus, je n'y adjouslerai
rien davantaige; mais seulement vous prierai
y user de la dextérité et dilligence que savez
estre requises en ebose qui est de telle impor-
tance au service du Roy monsieur mon fils;
priant Dieu, mon cousin, vous avoir en sa
sainte garde.
A Melun, ce a" jour de décembre i568.
(De sa main.) Mon cousin, l'espéranse que
j'é de vous voyr bientost me guardera vous
fayre aultre letre et vous prie que fasié haster
vos trappes ; car le Roy mon fils n'atent que
vous pour comanser à marcher et favoriser l'en-
treprinse qu'il vous mande plus au long, la-
quele ne veult du tout résouldre que yl n'aye
ces forces et vous prie lui en mender, enn
atendent que y soyés, vostre aupinion.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — 11 décembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3aaa, f° 69.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, je ne vous feray pas longue
lettre pour me remetre .à ce que le Rov
monsieur mon lils vous escript1; et seulle-
1 «J'ai veu, lui disait Charles IX, ce que vous avez
proposé à ceux du corps de la ville de Lyon pour l'ad-
vance de quatre vingt mille livres, à quoy se peut
monter à peu près la valleur des offres de ceulx de la
nouvelle religion. Sur quoy je vous diray pour le regard
de vosdiclz banquiers qu'il ne nous y fault anvster, puis-
qu'il y a tant de difficultés à vuider, avant de les pouvoir
faire enlrer dans ce parly.i (Mime volume , f°5o.)
Charles IX le prévient qu'il a ordonné au sieur d'En-
tragues de s'acheminer audit Sancerre au temps où le
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
213
ment je vous dira y que nous vous attendons
toujours en bonne dévotion et espérons que
ce sera bientost et que l'entreprise de San-
cerre ne vous retardera de guères, et cepen-
dant je prierayle Créateur de vous avoir, mon
cousin, en sa saincte garde.
De Meleun, ce xie jour de décembre.
Vostre bonne cousine,
Catbrinb.
1568. — i5 décembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3aaa, f° 77.
A MON COCS1N
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, je n'adjousteray rien à la lettre
que le Roy monsieur mon Oiz vous escript
présentement1, mais seullomeut vous priera y
d'user de la meilleure diligence que vous
pourrez à l'exécution de ce que ledict seigneur
Roy mon filz vous mande pour pouvoir assez
juger dont la diligence est requise en telles
choses et, pour l'espérance que j'ai de vous voir
bientost, je prierai Dieu, mon cousin, vous
donner en santé très longue et bonne vie.
Escript à Meleun, le xve jour de décembre
i568.
Vostre bonne cousine,
Caterisk.
1568. — 16 décembre.
Copie. Bibl. nal. fonds français, n° 3iaa, f° 57 v°.
A MONSIEUR LE COMTE DE TENDE.
Mon cousin, la lettre que le Roy monsieur
mon filz vous escript présentement3 est si
duc y arrivera avec les qualres canons et munitions qui
sont à Orléans. (Même volume, loi. 65.)
1 Voir cette lettre dans le même volume, f° 75.
2 Voici la lettre de Charles IX : -J'oscrips présente-
ample que je ne m'estendray pas à \ous en
dire davantage pour l'asseurance quej'ay que
vous ne faudrez d'exécuter son intention et
la mienne. Seulement je vous diray que le
plus grand service que vous puissiez l'aire au-
dict sieur Roy mon filz est de vous conduire
en cecy par l'advis de mon cousin le duc de
Nemours auquel nous avons l'aict1 [tenir] vos
dépesches, et sur ce mesme sujet, priant le
Créateur vous tenir, mon cousin, en sa saincte
et digne garde.
A Melun, le xvic jour de décembre 1 568.
Catbrinb.
ment à mon cousin le duc de Nemoux, comme m'aianl
mon frère le duc d'Anjou faict entendre qu'il avoit
besoing de forces de gens de pied oultre celles qu'il a à
présont et qu'il désirerait bien que ce fussent celles que
vous m'envoierez de Provence , j'ay bien voullu inconti-
nent taire ceste dépesebe à mondict cousin de Xemoux et
à vous pour vous dire que, estant mon intention que vos-
dictes houppes venues de Provence tant de pied que de
cheval se joignent à mondict frère, je vous prye pour
ceste occasion les y faire acheminer incontinant, prenant
vostre chemin pour aller trouver mondict frère , et aussi
tost que vous aurez reçu ma présente dépesebe vous en-
voierez ung homme en poste, allin qu'il vous fasse en-
tendre au vray quel chemin vous debvrez tenir pour vous
rendre à luy. Cependant vous pouvez bien toujours con-
duire vosdictes trouppes le long de la rivière de Loyre,
laquelle je ne sçay si elle scia maintenant en estai qu'elle
puisse servir à la conduicte de vos gens sur icelle, reroec-
tant à vostre discret] l'amener vosdictes trouppes ou
par eaue ou par terre; mais vous priant, mon cousin,
en quelque sorte qu'elles viennent, d'y user de toute
dilligence, d'aultant que, pour vous en parler franche-
ment, mondict frère me mande qu'il n'attend que vostre
arrivée auprès de luy pour combattre, et je m'asseure
que \(ius seriez bien fasebé de n'estre de la partie, qui
me gardera TOUS en dire davantage en priant Dieu, mon
cousin, qu'il vous ait en saincte garde. Escript à Melun,
le xvi" jour de décembre îôGci.i (Fonds français,
n°3aaa, f° ..7.)
1 Voir la lettre du comte de Tende au duc de Nemours.
(Même volume, |" .">.">. 1
214
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
1568. — 17 décembre.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3aaa , f° 81.
A MON COCS1N
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, il ne me reste autre chose à
vous dire que ce que vous verrez par le con-
tenu en la lettre que le Roy monsieur mon
lilz vous escript ' pour responce à la vostre
du xiic escripte à Rouanne, vous priant con-
tinuer en la bonne diligence dont vous avez
jusques icy usé à vous acheminer audict
Rouanne. Selon que je m'asseure, vous n'y per-
drez heure ne temps. Vous verrez les commis-
sions qui vous sont envoye'es pour l'elfcet
dont vous escripvez; et, n'ayant de quoy vous
faire plus longue la présente, je prie à Dieu,
mon cousin, vous donner ce que plus désirez.
Escript à Melun, le xvn* jour de décembre
i568.
Vostre bonne cousine,
Caterixe.
| vous prier m'excuser cet1 ne vous foys plus
longue la présante, qui cera l'androyel où je
prière Dieu que vous puisse bientost mender
quelque bonne novellc et vous donner cet2
que désirés.
De Meleun, ce xxe de décembre 1 568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — 20 décembre.
Aut. lïlbl. nal. fonds français, n" loaio , f° 11.
A MA COUSINE
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine , j'é aysté bien ayse d'avoyr en-
tendu par Pinar que vous portés bien, et sc-
rés bientost aveques nous. Je prie à Dieu que
nous troviés aveques quelque bonne novclle;
car mon Gis nous ha mendé que yl s'aun
alouit2 pour voyr sy volés combatre et ces
lelres sont ayscrites de jeudi dernier, et de-
puis n'avons eu neule novellc; je vous laysc
penser cet je suis en pouinc, qui me fayré
1 Celle lettre n'ajoute rien à celle de la Reine. Voir
dans le même volume, f* 77.
* Qup yl s'ann alouit, qu'il s'en alloil.
1568. — 20 décembre.
Orig. Arch. des Mé"dicis à Florence, délia filza 0736.
nuova nuraerazione.
a mon COUSIN-
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, dépeschant le Roy monsieur
mon lilz devers vous le sieur de Lougé, con-
seiller en sa court de parlement, pour vous
remercier du bon secours que vous lui avés
promis en ses affaires, je lui en ay donné
particulièrement charge de vous dire, mon
cousin, que vous cognoistrés combien nous
vous estimons et vouldrions faire pour vous
en tous endroicls; et, parce que me faisant
forte de votre bonne volonté pour nous, j"a\
asseuré ledict sieur Roy mon filz que vous
augmenterez votre prest jusques à cent mil
escuz, je vous prie ne me desdire poinrt en
cela et monstres que j'a\ quelque crédit en
votre endroiet; pourquoi je me tiendray tous-
jours plus tenue à vous, et le vous feray ap-
paroir en toutle bonne occasion. Et ce pen-
dant je supplieray le Créateur vous avoir, mon
cousin, en sa très saincte garde.
Escript à Melun, le xxc jour de décembre
±568.
Voslre bonne cousine.
Caterink.
RoRERTET.
1 Cet, si.
' Cet, ce.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
215
1568. — -?Ji décembre.
Copie. Bîbl. nat. fonds français, n° 1075a, p. 147.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauis, par une lettre
que j'escris à mon cousin le cardinal de Guise '
laquelle il vous communiquera, vous verrez
les propos que j'ay tenus au sieur don Fran-
cès de Aiava, et comme il nous a promis
d'escripre au Roy Catholique mon bon fils,
affin que, avant que l'archiduc Charles s'en
retourne, nous puissions estre esclaircis de
ce que nous devons espérer des mariages
mis en avant, et fault que à cette fois la re-
solution en soit prise, s'il est possible. Je
vous prie de regarder à tenir la mainavecqu.es
mondiet cousin que nous l'ayons telle que
nous la de'sirons, si faire se peut, estant forcé
que vous démoliriez par delà jusques à ce que
cotte négociation soit achevée, encore que je
saiche bien que vous y demeurez avec une
très grande incommodité; à quoy pourtant je
vous prie de rechef de vous résouldre pour
si bonne occasion, estant asseurée que je par-
leray un jour pour vous, en temps et lieu plus
à propos que celui qui est de présent, de telle
façon que vous en demeurerez content. Il ne faut
que vous soyez en peine, comme j'ay veu que
vous estes par vostre lettre du dix-huitiesme
du passé, de rien que l'on puisse dire de vous.
Vostre bonne intention et le zèle que vous
avez au service de ceste couronne tesmoigné
de si longue main par vos services, ferment
la bouche à tous ceulx qui vous vouldroient
calomnyer. Et partant ne vous en travaillez
et croyez que le Roy monsieur mon fils et !
1 Charles IX écrivait le même jour à M. de Fourque-
vaux : «Vous avez sceii la résolution que j'avois prise
d'envoyer mon cousin le cardinal de Guise vers le Roy
Catholique, lequel estant depuis parti il y a longtemps
sera plus tost là que la présente.» (Ibid., p. ilib.)
moy demeurons très contens de vous. Je suis
très ayse de ce que vous me mandez de la
continuation de la bonne santé des infantes
mes petites-filles, et me ferez plaisir m'en
mander souvent des nouvelles. Je suis aussi
très bien aise d'entendre ce que vous me
mandez par vostredicte lettre du dix-huitiesme.
Continuez à m'advertir de ce qui en sera de-
puis advenu, car j'escris à mon cousin le
cardinal de Guise qu'il me despesche un
courrier exprès incontinent qu'il sera là ar-
rivé, lequel vous aura dict aussy qui nous
meus de contremander le sieur de la Tri-
mouille; pryant Dieu, Monsieur de Fourque-
vauis, vous avoir en sa garde.
Escript à Melun, le vingt -quatriesnie jour
de décembre i568.
Caterine.
1568. — 27 décembre.
Copie. Bîbl. nat. supp!. français. n° 10739, f° 1 63.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauis, j'ay esté adver-
tie puis naguères que l'on a escript en Es-
paigne quelques choses contraires à l'honneur
et bonne réputation du sieur de Saint -Es-
tienne, précepteur et grand aumosnier de def-
functe la roync d'Espaigne madame ma fille,
lorsqu'elle vivoit, jusques à dire qu'il a faict
profession nouvelle de relligion , chose si elle
a esté faicte, qui est sans aulcun doubte re-
cherchée, affin de le mectre en mauvaise opi-
nion du Roy Catholique monsieur mon beau-
fils et le distraire de sa bonne grâce et pour
ce que c'est une pure calompnie et impos-
ture sur ledict sieur de Saint-Estienne qui
luy peult beaucoup nuire et préjudiciel-, je
vous ay bien voullu escripre cette lettre pour
vous prier que, trouvant à propos le sieur Roy
Catholique, vous luy touchiez ung petit mot
216
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
d'advis en luy tesmoignant ce que vous sçavez
de luy, davantage l'asseuranf qu'il n'est point
aultre qu'il a toujours été jusques iry, homme
bien vivant, vertueux, sincère el entier obser-
vateur de la reliigion catholique et romaine
et des constitutions d'icelie, et que l'advis
que l'on luy en peult avoir donné dudici
Saint-Estienne est ung pur et vray mensonge
et pour le destourner de la bonne grâce d'icel-
luy roy, et, ce faisant, luy faire perdre les
récompenses et gratifications qu'il peult ou
doibt espérer de luy pour les bons offices et
services qu'il a laids à la delïunete ma fille
tant qu'il en a eu le moyen; et si vous voyez
qu'il soit à propos que mon cousin le cardinal
de Guise, estant par delà, en touche ung mot
audict sieur roy, je vous prie, de l'instruire
de ce faict et le prier, de ma part, qu'il le
fasse, ce que vous pourrez assurer que j'aurax
très agréable d'entendre ce que vous y aurez
faict, et la response qu'il vous fera là-dessus.
Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous
avoir en sa saincte et digne garde.
Escriptà Melun, le vingt-septiesmejour de
de'cembre 1 568.
Caterine.
De Neufville.
1568. — a 8 décembre.
Orig. Bibl. mit. (omis français, n" 3aaa, t3 îoâ.
A MON COISIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, le Roy monsieur mon fils vous
escript si amplement de nos nouvelles1, faisant
Charles IX dans sa lettre lui dit qu'il a mauvais ju-
gement de voir le prince d'Orange lemporiser et séjour-
ner en son royaume; il croit qu'il a quelque dessein
de se joindre au dur des De-ux-l'onts. Il a fait dresser
du côté de Château -Thierry l'armée qu'il se met en
mesure d'avoir auprès de lui. Il lui annonce que le
response à ce qu'il a receu de vous par vostre
courrier qu'il ne me reste aulcune chose à vous
dire, sinon que je désire singulièrement de vous
veoir, en quoy je m'asseure que vous ne per-
drez heure ne temps; priant le Créateur, mon
cousin, vous avoir en sa sainte et digne garde.
De Melun, ce xxviii* jour de décembre 1 568.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1568. — 28 décembre.
Orig. Bibl. de l'Arsenal, n" G6t3. f sA.
» -
A MONSIEUR LARCHER.
Monsieur Larcher, vous avezveu les lettres
du Roy monsieur mon filz qui vous ont esté
envoyées d'Orléans pour l'affaire de Bullyon,
sieur de Laye. Depuis il a esté despesché par
l'advis du conseil tenu en ce lieu autres lettres
patentes qui vous sont adressées, à la vériffi-
cation desquelles je vous prye vous employer
incontinent el à tenir la main à l'endroit du
sénéchal son lieutenant au siège présidial,
aflin que l'intention du Roy soit suyvie en
cest endroict sans y faire aulcune difficulté,
ce que je désire bien fort pour avoir en toute
recommandation ceulx à qui ledict sieur de
Laye appartient; à quoy m'asseurant que vous
vous employerez de toute affection, je prie-
ray Dieu, Monsieur Larcher, vous tenir en sa
saincte garde.
Escript à Melleun, le sxviu* jour de dé-
cembre 1 568.
Caterine.
Robertet.
sieur d'Entragues et le sieur de Marlinengo ont com-
mencé le siège de Sancerre, et qu'il part demain de
Melun pour aller à Sainl-Maur. Les dernières nouvelles
de son frère le duc d'Anjou sont qu'il esl à Marsay, n'ayant
pu depuis huit jours qu'il esl près de Loudun attirer
l'ennemi au combat, (Même volume, f 102.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
217
[1569. — Janvier.]
Aut. Bibl. liât, fonds français. n° 3294 , f° 10.
A MA CODSINE
LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, j'é veu vostre letre et encore
que par Valoy j'euse ayscripl ce que m'avés
disl à vostre mary, je n'é le'sé luy ayscripre
asteure par cet porteur, afin qu'il vieyne pour
set guérir, s'il est malade, à Paris, au ', s'il
est guéri, s'an retourner au camps corne yl a
tousjour mendé qu'il fayroit. Je voldrès qu'il
nie voleut croyre, afin que vous n'eusiés aler
là et que nous vinsiés trover. Quant à nos
novelles nous soumes arive's en cet lieu de
Monseauh que ne fust jeamès si beau et vous
y seuayste2 et maudis le duc dé Dus Pons3;
car sans lui espérerès que en pourions venyr
à nostre ayse. Encore espérè-je que, s'il ne
1 Au, ou.
5 Seuaijste , souhaite.
1 Voici la lettre que Henri de Bourbon et le prince
de Condé écrivaient au duc des Deux-Ponts :
«Mon cousin, la présente sera pour vous prier suivant
les dépescbes que nous vous avons faites, vous ache-
miner droicl à nous sans faire ferme en aucun lieu, et
venir droict gagner le passage de la rivière de Loire à la
part où ce porteur vous dira, espérant, ayant l'ayde de
Dieu, que, eslans joinctz, nous aurons bientost raison
de nos ennemis. Nous avons advoué par noz dépescbes
précédentes, comme par iceluy, les actes d'hostilité que
vous ferez en France comme tendant à la cause pour
laquelle nous avons pris les armes, de quoy nous vous en
eussions envoyé notes, si nous eussions trouvé homme
qui s'en fust voulu charger. Les vicomtes de Montauban
se sont joints à nous, ayant défait quatre cornettes de
cavalerie du sr de Monluc. M' de Piles a aussi défait
quatre enseignes de gens de pied dudict Monluc dont il
a envoyé les drapeaux. Vous ne sçauriez croire les bons
et heureux succès que chaque jour Dieu donne à son
armée, qui portent au restant tesmoignage qu'il la veull
à ce coup rendre victorieuse; et sur ce faisons fin à la
présente, priant Dieu vous avoir en sa très saiucte et
digne garde. De Niort, le xx février 1569.» (Record
office, State papers , France.)
Catherine de Médicis. — 111.
pase Louire, veu que mon fils s'an vient trover
Monsieur d'Omale aveques trovs mile chevaulx
et forse jeans de pies , qu'il aura à qui parler
et ne poura fayre tout ce qu'il set ' promet.
Je vous prie fayre mes recomendation hà
Madame de Seynt-Piere2 et que je luy reco-
mende le Roy et le royaume et mon fils en ses
prières, corne ausi fè-je et à vostre bonne
grase cela 3 que vous prie lui mender corne
vous portés.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1 i>69. — 1 3 janvier.
Aut. Archives de Turin.
A MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, le Roy mon fils ayent donné
eherge à cet présant porteur vous visiter de sa
part et vous porter de ses novelles n'é voleu
fallir vous fayre cet mot pour vous avertir que
avons novelles que le prinse d'Orange tyre
le chemin ver la Franche-Conte'4, et pour aystre
près de la Brèse5, m'aseure que n'oublirés d'y
pourvoyr et enn é mendé à Madame ° si au
1 Set, se.
- Sœur du feu duc de Guise , religieuse.
3 Cela, celle-là.
4 Le prévôt Morillon écrivait le 9 janvier au cardinal
de Granvelle : ttll n'y ait ores certitude que le prince
d'Orange voise contre Bourgoigne. Je ne sçay ce qu'il
fera , se trouvant renforcé. L'on a surpris letres venantes
d'aulcuns princes d'Allemaigne qui luy mandent ne se
bouger jusques il aurai nouveau secours. Ce qu'il fera,
icelluy venu, estcogneu à Dieu.'' (Poulet, Correspondance
du cardinal de Granvelle, t. 111, p. l>3-2.)
5 La Brèse, la Bresse.
6 Voir dans le Calendarof State papers ( iatig-1570),
p. 1, une dépêche de Henri Norris à la reine Elisabeth,
datée du g janvier, dans laquelle il la renseigne sur la
situation des deux armées catholique et protestante,
sur les forces dont dispose le prince d'Orange et sur les
desseins qu'on lui attribue.
38
im-niiir. it Mtiûnu
218 LETTRES DE CATHE
long ensemble sur le propos que de notre part
[vous dira] d'Albene «pie ne vous en l'ayré
irdiste et seulement vous prier me volouir
înender sur se votre avis, et ausi cet avés eu res-
ponse de cet que par ledist d'Albene me man-
dates touchant Roui Gomes, et m'aseure tenl
île l'amitié que me portés que ne vous en dire
davantage, me remetent à votre sage ptosëder
et à cet que m'an conseillés; et \oldrèsque,cet
nous alons du coûté de Borgogne, que feusiés
encore en Brèse, ayspéraut que aurès cet bien
et grent plesir de vous pouvoyr voyr et parler
et plest à Dieu que Madame y seist cet anné
prochain corne toultes aultres. Ne fauldrès
nous en avertir, qui cera l'endroyt où je priré
Dieu vous donner cet que désirés. De Mon-
seaulx, cet douziesme de jeanvier i56g.
Vostre boune seur,
Caterine.
I5C9. — i3 janvier.
Minute. Bibl. imp. de Saint-Pélersbourg, voi. XC, C îS.
A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.
Monsieur de la Motte, par vos deux dé-
pesches des x et xv du passé que nous avons
naguères receues, vous vous plaignez de n'avoir
receu un seul mot de lettre de nous ni mesme
aucun advis. Si a\ez receu quatre ou cinq
dépesches que nous avons faites, la dernière le
xv novembre, et que je ne puis croire que
vous ayez occasion de dire à ceste heure que
vous ne pouvez avoir receu les responses qui
\ous ont esté faites, estant celle-ci la qua-
trième qui vous a esté faite, par lesquelles
nous vous avons si particulièrement respondu
à tous les points de vos lettres méritant res-
ponse, vous priant par tous les moyens que
vous sentiriez bien trouver d'entretenir la
myne d'Angleterre en la bonne volonté qu'elle
:i de rien entreprendre au préjudice du Roy
H1NE DE MÉDICIS.
monsieur mon lilz et de ce royaume ', comme
elle vous en fit la déclaration, ayant esté la
saison fort contraire à nos armes pour avoir
telle raison de nos ennemys, ne les ayant
jamais sreu attirer au combat; mais j'espère
que, de brief, ilz recevront le chastiment que
mérite leur témérité. Cependant pour argu-
ment de parler à ladicte dame, vous pourrez
le prendre sur ce que le Roy monsieur mon
filz vous écript des Anglois qu'on lui a donné
à entendre avoir esté exécutés à Niort par
deçà, qui est une chose entièrement fausse
et inventée par ceulx qui ne cherclient (pi à
1 La reine Elisabeth avait bien dit à La Methe-Fé-
nelon «quelle ne feroit rien de quoy le Roy peult estre
offensé»; mais Catherine était loin d'èlre rassurée par
cette déclaration pacifique. Elle n'en était pas à ignorai
les intelligences que le principal ministre de la reine
d'Angleterre entretenait avec les chefs protestants. Voici
du reste ce que Jeanne d'Aline! écrivait le 16 janvier 1 56g
à Cécil , principal secrélaire et conseiller de la reine
d'Angleterre en son privé conseil :
«Monsieur Cécil, si In haste de celuy que Monsieur le
prince mon frère et mon filz ont dernièrement envoyé
en Angleterre, le vent, la mer et le temps opportun
qu'il avoil pour partir de ceste ville et s'embarquer
m'eussent donné le loisir de mettre la main à la plume,
comme à présent j'en ay la commodité par Monsieur de
Douet présent porteur, je vous eusse fait entendre l'ayse,
joye et contentement que nous avons receu de par deçà,
et moy particulièrement du zèle et affection duquel nous
avons sceu et cogneu par son lesmoignage que les plus
grans de par delà, et vous entre les aultres, vous vous
employez pour le bon secours et défenze de la cause de
la religion que nous soutenons et pour vous prier de
croire que, pour la reCQg&oissance de ira lionnes vo-
lontés et offices, oultre ce que Dieu, qui est le chel
de nostre cause et le grenl rémunérateur, vous srjura
bien rendre et récompenser le mérite de voz bonnes ac-
tions, je n'espargneray eu ce monde chose qui soit en
puissance pour vous faire cognoistre de combien j'ay en
affection les personnes qui s'emploient pour la cause de
Dien, lequel je supplie, Monsieur Cécil, vous avoir eu sa
saincte garde. De la liochelle, ce xvi' jour de janvier
baog.i (Hecord office, State pa/ient, France, vol. 68,
original.)
LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.
219
l'animer, l'asseurant davantage que encores
que, s'il s'en trouvoil quelques-uns, mon Glz
eut semblable droict sur eulx que sur ses
propres subjectz, vu la bonne paix et amitié
d'entre ces deux royaumes, ne se feraient, exé-
cutions sans lui en faire entendre les justes
rauses, vous recommandant toujours d'assister
comme vous pourrez ma fille la royne d'Ecosse,
et au regard du sieur de Prelan je le feray
excuser de son service jusqu'à ce qu'il soit de
ce retour par deçà que vous le pourrez admo-
nester le plus tost qu'il vous sera possible,
estant maintenant la saison qu'il faut que
tout bon et affectionne' serviteur de mon filz
se trouve près de luy, et à tant je prie Dieu,
Monsieur de la Motte, vous avoir en sa
saincte et digne garde. Escript le xme jour de
janvier 1 56g.
Caterine.
1569. — 1 3 janvier.
Copie. Bibl. nal. fonds français, n" 10753 . f' 1S7,
A MONSIEUR DE FOURQUEVAILX.
Monsieur de Fourquevauls, je vous promets
que je désire iiiGniment d'avoir de voz nou-
velles depuis l'arrivée de mon cousin le car-
dinal de Guise par delà. De mesme de ce que
\ous aurez apprins de la négociation de i'ar-
chiduc Charles principalement sur le faict des
inariaiges 1, qui est cause que je vous prie m'en
escripre bien particullièrement, par vostre
1 L'archiduc Chartes venait d'être envoyé par l'Em-
pereur à Madrid où il arriva le 10 décembre 1 568 , et
dont il ne repartit que le h mars 1569. Voir Poulet,
Correipondance du cardinal de GranveUe, t. III, p. Ittio;
Gacbard, Bibliothèque de Madrid et de l'Escurinl, p. 1 1 7
et suiv. Voir aussi les instructions données à l'archiduc
Charles dans la correspondance de Philippe II avec les
Pays-Bas, f. II. p. Ui; la réponse faite par Philippe II
aux propositions à lui soumises, p. 55, et la relation de
la légation de l'archiduc, ibid., p. (io.
première. Vous verrez par la dépesche que le
Roy monsieur mon fils faict à mondict cousin
le cardinal de Guise en quel estât sont ses af-
faires et comme il est besoing que doresnavant
il soit secouru d'autre chose que de paroles
et promesses; eu quoy je vous prie de tenir
la main pour qu'il en soit escript par deçà de
bonne encre; ayant esté bien ayse d'entendre
ce que vous me mandez particullièrement par
vostre lettre du xxive du mois dernier passé.
Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous
avoir en sa garde. De Monceaulx, le xmc jour
de janvier 1669.
Caterine.
Monsieur de Fourquevauls, je vous envoyé
deux lettres, l'une pour ma petite-fille l'infante
d'Espagne que vous luy baillerez, la visitant
de ma part, et l'autre pour ma cousine la du-
chesse d'Alve que vous lui baillerez par mesme
moyen.
1 569. — 1 8 janvier.
Orig. Iiibl. nat. fonds français, n° 3ao6, fJ a3.
A MOM COCSIK
LE MARÉCHAL DE MONTMORENCY.
Mon cousin, je ne puis penser qu'après le
parlement de vostre homme présent porteur
vous n'ayez aussytost receu la dépesche que le
Roy monsieur mon filz vous a faicte par le
courrier qui vous fut dépesche de Chasteau-
Thierry x pour vous advertir comme il renvoyé
1 c-Le Roy de France, écrivait le prévôt Morillon au
cardinal de Granvelle, le 9 janvier, tiroit vers Chasteau-
Thierry le vu' de ce mois pour y rassembler ses forces et
aller droit contre le prince de Condé. Je crains bien
que ce ne soit que ostentation. Son Excellence le duc
d'Albe lui a accordé 11" chevaulx. Dieu doint que ce
secours soit emploie avec plus d'efiect qu'il ne fut t'aultre
lois. n (Poulet, Correspondance du cardinal de Granvelle;
t. III, p. 63a.) Voir dans le Calendar of State pitpers
28.
-2-20
LETTRES DE CATHE
à Paris mon (ils le duc d'Alcnçon pour y de-
meurer comme il a ainsi faict, s'assuranl
qu'estant assisté de vostre bonne prudence el
conduit' le, il ne se passera aucune chose au
préjudice de son service durant son absence
et qu'il sera hors de ce mestier là, mais que
vous y tiendrez ung chascun en bonne paix
el amitié, comme avez bien faict jusques icy.
Nous axons, au demeurant, receu nouvelles
qui nous sont loti agréables, desquelles le Roy
mondicl fils vous advertit bien au long: c'est
que le prince d'Orenge est sorti hors son
royaume et a, aux plus grandes journées qu'il
a pu, passé la rivière de Moselle pour se re-'
tirer, ayant eu, à mon avis, peur de se trou-
ver bientost envyronné des forces que le Roy
mondicl fils a près de lui et de celles de mon
cousin le duc d'Aumalie, auxquelles il luy
eusl est»? malaisé de résister, s'il les eust at-
tendu davantage. Dieu veuille, mon cousin,
que ne puissions plus estre en peyne de ce
costélà, lequel je prie vous avoir en sa saincte
garde. Escripl de Espernay, ce xvnr" jour de
janvier i56g.
Vostre bonne cousine,
Catkrine.
[1569. — i cj janvier. ]
Orig. Arch. des Mé"dicis à Florence, dalla lllza 6736 ,
nuova numeruzione, p. 933.
A MON CODSIN
LE GRAND-DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, voz lettres, et ce que nous a
rapporté de vostre part le seigneur Vincent
Alamany vostre gentilhomme envoyé icy ex-
(1569-1570), p. 6, 1 lépéche île sir Henri Noms à
la reine Elisabeth, où il s'étend sur les discussions irri-
tantes qui avaienl eu lieu entre \lnnlnim enr\ el \i|;tiules
lu Parlement de Paris, traité par le maréchal de cour-
lnul tir lirmlitjur.
RINE DE MÉD1CIS.
près pour se condouloir de la morl de la feue
Royne Catholique ma fille, nous ont tousjours
rendu tesmoignage de la singulière affection
que vous nous portez, pour estimer cest acci-
dent commun, et en recevoir ung extresme
ennuy et regrect, qui faict, mon cousin, que
je vous en remercie d'aussi bonne volonté el
aullant alTeclionnénient que faire je puis,
\ous [niant de vous asseurer que je vous tien-
dray tousjours, et ce qui vous touchera et
appartiendra, en pareil rang d'estime que mé-
ritent les bons offices que vous faictes ordi-
nairement à l'endroict du Roy monsieur mon
lil/. et de moy et que, à toutes les occasions
qui s'offriront de le vous faire paroistre par
bonselfecls, vous le cognoistrez encore mieulx
que je ne puis mander par escripl, comme
j'ay prié vostredict gentilhomme de vous faire
entendit» et rapporter particulièrement, qui
est cause que, pour le présent, je ne vous
feray plus longue lettre, en suppliant le
Créateur qu'il vous ayt, mon cousin, en sa
saincte garde.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
RoBERTET.
1569. — an janvier.
Copie. Bibl. nal. fonds français, n° 1075a , f 1 G 1 .
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourque vauls , par les advis
tpie le Roy monsieur mon fils vous envoyé,
vous connoistrez que nous sommes, Dieu
mercy, en beau chemin, puisque le prince
d'Orange nous vovanl marcher vers luy a en
tel effroy qu'il s'est retiré de delà la Mozelle1.
1 Don iïernand do Lannny écrivait le 37 janvier au
cardinal de Granvelle : nLe prince d'Orange, ces jours
passés, étoit à xv lieues près de Lussent. Ses jjens de
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
221
Il l'ault pourvoir de telle façon sur les passa-
ges qu'il ne puisse jamais rentrer en ce
royaume ny autres qui le voudront entrepren-
dre'. Nous ny espargnerons rien, mais il
l'ault que nous soyons assistez des forces que
mon cousin le duc d'AIve a, et qu'ung chacun
s'esvertue pour y pourvoir de telle sorte que
soyons asseurez de ce costé là, et vous pouvez
penser, si cela est une fois, le moyen que Dieu
nous donne d'avoir la raison du reste et au-
dirt sieur duc d1asseurer les affaires du Roy
Catholique mon beau-fds. A ceste cause il ne se
fault endormyr. Et pourtant le Roy niondict
sieur et filz en faict présentement une bonne
despesche au srde Ferralz qui est résident es
Pays-Bas pour ses affaires, pour en faire toute
instance audict sieur duc, de la bonne volunté
duquel ne doubtant aucunement, faisons
estât de recevoir l'effect des promesses qu'il
vous a toujours faites. En quoy intervenant le
commandement du roy mon beau-fils, cela
l'induira à faire plus lost ce qu'il est besoing
qu'il fasse pour le bien du service de son
maistre, autant que pour celluy du Roy mon-
sieur mon fils. Priant Dieu, Monsieur de
Fourquevauls, vous avoir en sa garde.
De Chalons, le xxe jour de janvier 1669.
Caterine.
pié estoieut ruynés en toule extrémité, son artillerie
ne servoit que d'ombrage pour quelque vieille porte de
ville, les François que avoit avecque lui ne vaillent guère,
mal armés et la plus part toute canaille ramassée; il a
passé toutes les rivières de Meuse ou de Moselle et sont
vers Rambervillers et Bacara, bien empeschés, sans
vivres ni argent et ledicl prince bien malade que on l'a
veu passer en lityère et tout mélancolique. n (Poulet,
Correspondance du cardinal de Granvelle, t. III, p. /i5a ,
d'après le manuscrit i6'io île la Bibliothèque de
Bruxelles. )
' Voir une dépèche de sir Henri Norris à Cécil , du
a5 janvier. [Valendar of State papert , 1069, p. si.)
1569. — 20 janvier.
Copie. Bifcl. nat. fonds français, n° 10763, f° »6-i r°.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, pour ce que
je désire infiniment sçavoir de quelle façon
l'on nomme mes petites-filles maintenant, si
l'on les appelle toujours les infantes ou autre-
ment, je vous prie de m'en esclaircir par
vostre première, sans que aucun sache que je
vous aye escript, et m'advertirez par mesme
moyen de leur disposition1. Priant Dieu,
Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa
garde. Escript de Ghasteau-Thierry, le xxcjour
de janvier 1 56g.
J'eserips à mon cousin le cardinal de Guise
pour presser la résolution du mariage du Rov2
1 «Madame, répondait Fourquevaux, le litre qu'on
donne à Madame Isabeau vostre petite-fille, comme il
souloit de l'appeler infante, aucuns l'appellent la prin-
cesse donna Izabel. Elle a esté malade. Mais, Dieu
merci, elle est guérie. L'infante donna Catherine se porte
bien pareillement. 1 (Bibl. nat., fonds franc., n°io55a,
p. 169.)
2 Voici la réponse de Fourquevaux : trBien suis-je
d'opinion qu'à grand'peine consentira le Rov Catholique ,
quelque semblant qu'il en fasse, le mariage qu'il pro-
pose de Madame Marguerite pour le roy de Portugal,
et ne sçaurois dire s'il y a lieu d'accepter la condition
que vous le luy accordez, estant vraisemblable que l'Em-
pereur aymera toujours trop inieulx vous donner la
princesse Isabeau sa fille qu'audict roy de Portugal. 11
a esté dit à M. le cardinal de Guise et à moy que la prin-
cesse de Portugal a pleuré à chaudes larmes, voyant des
lettres que l'impératrice lui a adressées. C'est possible
qu'elle a veu par icelles que ses desseins sont rompus
tant en son particulier que pour son fils, car elle a faict
ses efforts de avoir pour lui la princesse Isabeau, la-
quelle l'Empereur aura mieux aimé vous donner. A vous
dire clairement ce que je pense, j'ai opinion qu'il n'y a
sinon que finesse et mauvaise intention en ces gens icy,
et vous veulent mener par paroles, s'ils peuvent, pour
assurer leurs affaires à vos dépends , car il est trop véri-
table que Cette Majesté m'avoit promis par plusieurs
fois que le duc d'Albe fera merveilles de vous secourir
-222
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
et la fille aillée de l'Empereur; je vous prie
que eu sachions la résolution sans plus de
longueur.
Catemne.
1569. — a 3 janvier.
Orig. Bibl. net. fonds français. n° 3a3ç), i" 118.
A MONSIEUR DE MONLUC.
Monsieur de Monluc, ayant pareille volonté
de veoir nia cousine la danioyselle de Nevers1
<|ue le Roy monsieur mon lilz qui la vous faiet
assez entendre3 par la lettre qu'il vous es-
cript, je vous prie d'y voulloir satisfaire et la
vouloir envoyer par le sr de Maras que mon
cousin le duc de Nevers y a envoyé pour
ramener, affin que nous nous puissions veoir
contens de l'affection que nous avons qu'ellesoit
de deçà, et luy faire donner toute escorte, à
ce qu'elle puysse arriver en plus de sûreté; et
en ce faisant le Roy niondict sieur et filz aura
bien agréable le service qu'il recevra de vous
en cet endroict, priant Dieu, Monsieur de Mon-
luc, vous avoir en sa saincte et digne garde.
Escript à Chalons, le xxinc jour de jan-
vier i 569.
Catebine.
de sa personne et de ses forses contre le prince
d'Orange, ce qui n'a esté accomply, et ne vous tiendront
rien qu'ils vous promettent, car ils font compte que
vostre guerre civile les tient en repos et, s'appauvrissant
vostre royaume d'hommes et de finances, c'est establir le
leur. Je ne sçay s'il y a lieu de penser que le Roy soit
indécis et irrésolu s'il se remariera ou non, et s'il le fait
i'il doit prendre Madame Marguerite ou la fille de l'Em-
pereur; car, si son intention s'inclinoit à celle de l'Alle-
magne, il pourrait déclarer dès à présent sa volonté; bien
.'.ais-je que l'Empereur en serait fort aise.i (Bibl. nat.,
fonds français , n* 107."):! . p. 1 71 et suiv.)
' Marie de Clèves, élevée par Jeanne d'Albrel el qui
épousera en i5-a le prince de Condé.
2 Voir cette lettre de Cbarles IX dans le marne
volume, p. 117.
15G9. — 26 janvier.
Ofig. Archives de Limoges.
Copie transmise par M. Maurice Ardnnl.
A MONSIEUR D'ESCARS.
Monsieur d'Escars, je suis tant asseurée de
la bonne volonté que vous avez d'obéir et faire
tout ce que le Roy monsieur mon fils vous
commandera pour son service que je ne vous
recommanderay davantaige l'exécution de ce
qu'il vous prie présentement d'embrasser, sui-
vant ung pouvoir qu'il vous envoyé, et suis
certaine que vous n'oublierez aucune chose
de ce qu'il sera à faire pour faciliter l'effecl
de la charge qu'il vous prie de prendre, qui
tend du tout à la conservation de ce qui
pourra ung jour appartenir au prince de Na-
varre, sur l'espérance que nous avons que,
estant hors des mains de ceux qui le tiennent
prisonnier, il servira le Roy niondict sieur et
fils de la mesme affection que ses prédéces-
seurs ont faict, dont ils se sont très bien trou-
vés, nie remettant sur la lettre que vous en
escript le Roy monsieur mon fils, je feray fin,
priant Dieu, Monsieur d'Escars, vous avoir en
sa saincte garde.
Escript à Chalons, le xxvi° janvier 1 5 6 9 .
Caterine.
1569.— 1" février.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° to-jâa, f° 179 r".
A MONSIEUR DE FOURQUEVALLX.
Monsieur de Fourquevauls, escrivanl pré-
sentement bien au long le Roy monsieur mon
lils à mon cousin le cardinal de Guise comme
le prince d'Orange, de la peur qu'il a eue sa-
chant qu'il s'acheminoi! vers luy, s'est du tout
retiré en Allemaigne avec ses forces el icelles
rompues, ensemble de la résolution que a
prinse If Ro\ monsieur nioudiel filz là des-
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
223
sus l, je ne vous feray cette lettre plus longue
pour les raisons mesmes que vous verrez par
la sienne, finissant laquelle, je vous prieray
seulement de continuer toujours, comme
vous avez faict, à nous mander souvent de
voz nouvelles, desquelles je désire infiniment
sçavoir. Priant Dieu, Monsieur de Fourque-
vauls, vous avoir en sa saincte garde. Escript
à Joynville, le premier jour de février 1 5 0 9 .
Caterine.
De Nedfville.
1569. — g février.
Orig. Bibl. nat. fonds français, u° 3ao3, f° 68.
A MON COUSIN
MONSIEUR DE DAMV1LLE,
LIEUTENANT GÉNÉRAL DU ROT MONSIEUR MON FILZ, EN LANGUEDOC.
Mon cousin, j'ay eslé très ayse d'avoyr en-
tendu tant par ce gentilhomme présent por-
teur que par la lectreque vous m'avez escripte
que vous soyez mayntenant du tout guéry et
en estât de pouvoyr servyr suivant la bonne
volunté que je sçay vous en avez et ayant
tousjours désiré de vous veoyr auprez de mon
lilz le duc d'Anjou aux occasions qui s'offrent
aujourd'huy, je vous prieray bien fort, mon
cousin, de vous préparer pour vous y en aller
bien tost, ainsi que plus au long vous enten-
drez nostre intention par ce que mon cousin
le cardinal de Beurbon vous escript présen-
tement; sur quoy me remectant et à ce que
j'ay dict à cedict porteur, je prieray Dieu,
1 Charles IX , lout en annonçant la retraite du prince
d'Orange, ajoutait : rrNons avons esté advertis par La
Mothe-Fénelon que depuis que la royne d'Angleterre a
faict arrestcr les biens des subjectz du Roy Catholique,
M. le duc d'Albe a faict le semblable de son costé. Les
cartes sont bien brouillées audict pays d'Angleterre
pour la crainte qu'ilz ont que ce commencement ne leur
rompe leur repos auquel ilz sont fort accoutumés.»!
(Même volume, p. 178.)
mon cousin, qu'il vous ayt en sa saincte garde.
De Joynville, ce ixe jour de febvryer i56q.
Vostre bonne cousine ,
Caterine.
1 509. — 10 février.
Orig. Bibl. irap. de Sainl-Péiersbourg, vol. XC, t. 1 . f° 37.
A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.
Monsieur de la Motte, depuis la lettre du
Roy monsieur mon filz escripte, l'ambassa-
deur d'Angleterre m'est venu faire ses plaintes
des mauvais trailemens que le duc d'Albe
faisoit aux subjectz de la royne sa maitresse
qui sont es Pays-Bas1 et qu'elle lui avoit par
exprès donné charge faire entendre au Roy
monsieur mon filz et à moy, comme à aucuns
amis des deux parties, avec une grande pro-
testation de la part de sa maîtresse de vou-
loir exactement persévérer à la bonne paix et
intelligence qui est entre nos deux royaumes,
n'ayant oncques pensé de faire ni consentir à
chose qui y pust apporter altération ; sur quoy
je luy ay respondu sur ce qui touchoit le Roy
Catolique qu'il seavoit bien, qu'encores que le
Rov monsieur mou filz fut bon frère et ami,
que c'estoit chose à part et qu'il ne se mesloil
point de ses affaires; et quant à ce qui regar-
doit la royne sa maitresse nous regardions
toujours d'entretenir son amitié avec un si
grand prince plustost que d'y inciter aulcune
altération , et quant à nostre particulier et ce
qui dépendoit du Roy monsieur mon filz,
elle nous avoil toujours asseuré de la conti-
nuation de sa bonne amitié et entretène-
ment de la paix et que nous y avions cru
jusqu'à ce que nous ayons receu nouvelles
1 De son côté sir Henri Norris a rendu compte d'un
entretien qu'il eut à ce sujet avec Catherine. Voir sa dé-
pêche à la reine Elisabeth dans le Calendar of State papeis
(t56n-i57o), p. ig.
224
LETTKES DE CATHEHINE DE MÉDIC1S.
certaines qu'y a esté envoyé d'Angleterre
;iux rebelles du Roy monsieur mon (ilz plu-
sieurs rafraîchissements tant d'artillerie, mu-
nitions que d'autres choses dont ils avoienl
besoin, que je croyois que cela procédoit de
ceulx (jui sont autour d'elle1, si est-ce que
mon lilz Irouvoit très mauvais qu'elle promit
une cbose par parole et que par effect nous
connussions le contraire. Il a trouvé ce lan-
gage bien estrange et m'a monstre d'estre en
tout ignorant que jamais lesdils secours ayenl
1 Voici une lollre inédit»» de Henri de Navarre au se-
crétaire d'Etat Cécil, qui témoigne de nouveau de la fa-
veur et de l'aide que les protestants trouvèrent en An-
gleterre :
<t Monsieur Cecill, encores que par la lettre que je
unis ay uaguères escript de ce lieu par celluy que M. le
Prime de Condé mon oncle et inuy avons despéclié en
Angleterre et par le discours qu'il a emporté quant et
soy vous ave/, véritablement entendu l'eslat de nos ar-
mées el l'occasion pour laquelle nous les avons en main
si jUBle et légitime que par les seuls bons oflices que
vous faictes envers la royne votre souveraine pour notre
aide et assistance vous approuvez assez mauifestemenl
nos actions, dont je loue Dieu. Si n'ay-je pas voulu laisser
partir le sieur Douet présent porteur, gentilhomme
d'honneur el de qualité, envoyé de la pari dudicl sieur
prime mon oncle et de la mienne devers ladicte dame
royne pour la remercier comme nous devons de son se-
cours et assistance , sans vous l'aire ce mot de lettre pour
vous prier, Monsieur Cecill, de continuer envers ladicte
dame vos bonnes intentions et faveur de la cause que
nous soutenons; et Dieu, qui est le juste juge de nos ac-
tions, levons sçaura el vouldra bien rendre, el de notre
part qui sommes assemblés en son nom et pour son ser-
vice, ne laisserons rien en arrière de notre devoir et
pouvoir pour la recognoissance de vos bonnes volontés el
offices. Monsieur le raidinnl de Cbastillon notre cousin,
qui est par delà, aura bien souvent de nos nouvelles et
vous aussi sans vous déguiser aucune chose comme vo-
luntiers font nos enneniys, qui chassent la vérité en
toutes sortes. Kl pendant je vous recommandera) encores
la continuation de votre bonne all'ei-linn, el -oppleiay le
i a valeur vous donner, Monsieur Cecill , bonne et longue
vie. De Thouars, le dixiesme jour de janvier tbdij.v
fliecord olliee. Slnlr finjH-n, Vv:mrf.\
esté envoyés auxditz rebelles; à quoy je lu\
;iy faict responce que vous le se, niez si assu-
rément que nous n'en estions en aucun doute,
el que ceul\ à qui ils avoienl esté envoyez le
publièrent partout et qu'aucuns l'avoicnt l'ail
entendre à mon lilz le duc d'Anjou pour faire
cognoistre qu'ils avoienl grande intelligence
avec ladicte royne d'Angleterre et que nous
sça\ ions aussi que maistre Wynter, vice-amiral
d'Angleterre, avoit conduit les vaisseaux por-
tant ledict secours et qu'il esloit déjà re-
tourne' près ladicte royne. Il m'a nié tous ces
propos el remis à l'insoleiioe des subiectz qui
font ordinairement assez de choses sans le
commandement de leurs princes, et m'a là
dessus allégué l'exemple des subiectz dn
Koy monsieur mon lilz qui font assez de
choses contrairement à ce que nous désirons;
à quoy je luy ai respondu qu'il y avoit beau-
coup de différence, d'aullant que les ungs qui
étoienl subjectz de sa maîtresse lui avoienl
toujours esté bien obéissants, que son royaume
n'étoit nullement divisé, joint que ceux qu'on
disoil faire telles choses sans le commande-
ment de ladicte royne estoient de sa religion:
quant aux nostres, c'estoit chose toute diffé-
rente; et là dessus je l'av prié d'écripre à la
royne sa maitresse que, comme elle m'avoil
voulu toujours tant déférer et me tenir pour
mère, qu'elle ne trouvas! pas mauvais que je
luy en parlasse comme à ma lille. Après il
me l'ut à l'aise de lui parler du faict de
Calais et autres villes, lu\ disant que vous
aviez sceu qu'il y faisoit de mauvais ollices .
mais que je m'asseurois que cela tourneroil
à sa confusion et qu'on n'y pourrait rien
entreprendre, d'autant qu'elles estoient du
tbul bien pourvues el que vous n'aviez
crainte qu'il en advint aucun inconvénient.
Il m'a nié qu'il en eut jamais fait meslier,
néanmoins demeura fort eshahi. J'ay bien
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
■2-2S
voulu taire encore propos que si ia reine,
ainsi qu'elle de'claroit, vouloit continuer en
l'amitié quelle trouverait en le Roy mon filz
semblable correspondance de laquelle il me
sembloit qu'il serait beaucoup plus profitable
de l'entretenir que prendre en protection ni
secourir gens faillis et perdus comme iceulx
rebelles1 qui sont réduits à tel point que
dans un mois nous en pourrons avoir raison ,
leur estant osté tout espoir de secours main-
tenant que le Prince d'Orange s'est retiré en
Allemagne, où il a esté abandonne' de ceulx
qui l'y ont suivi, et Genlis avec ceux de sa
suite se voyant poursuivi par mon cousin le
duc d'Aumale avec une gaillarde armée s'est
pensé sauver dans Saverne, où mondict cou-
sin le tient de si près que heure pour heure
nous attendons nouvelles de sa défaite, ayant
encores le Roy mon filz une autre armée près
de luy pour pourvoir là où il sera besoing,
ce que voyant les princes d'Allemagne qui dé-
monstroient vouloir porter quelque faveur à
noz ennemis s'en sont du tout refroidis, et,
s'il y en a encores quelques-uns qui soient en
1 Catherine eu tenant ce langage faisait avec quelque
certitude allusion à l'intervention secrète d'Elisabeth en
faveur des protestants. Nous en trouvons la preuve dans
une lettre de Jeanne d'Albret à la reine d'Angleterre :
tr Madame, je n'ay voulu perdre l'occasion de vous
escripre comme Dieu par tant de grâces qu'il despart
à son armée monstre clairement de quel soing il gou-
verne son troupeau, entre lesquelles, Madame, vostre
faveur est tant remarquée que non seulement les Eglises
de toute la France, mais celles qui sont desparties en
tant d'endroitz s'en ressentiront, qui me faict vous su-
plier très humblement, Madame, nous continuer ceste
bonne volonté et, puisque le sieur de Vezines vous dira
bien au long comme tout se passe en noz affaires que je
puis dire les vostres d'aultant que vous y estes de zèle et
affection, je m'en remettray sur sa suffisance et prieray
Dieu, Madame, qu'il vous augmente ses sainctes grâces,
présentant aux vostres mes très humbles recommanda-
tions. De Niort, le 1" février i56i).» (Record office, Slate
papers, France, vol. 45.)
Catbebine de Médicis. — m.
ceste volonté, le nombre en est si petit qu'il
sera bien aisé de les garder de passer, estant
icy pour cet effet et intention de n'abandon-
ner celte frontière que mon filz le duc d'An-
jou n'ait défait les rebelles, luy ayant été en-
voyé deux mille cinq cens reystres et argent
pour faire payer la gendarmerie, aflîn de leur
courir sus, maintenant qu'ilz ne sçavent à
quel saint se vouer, vous ayant voulu faire
tout ce discours, affin qu'entrant en propos
avec ceste royne vous lui puissiez rendre rai-
son des propoz que nous avons eus avec son
ambassadeur, s'il les lui escripvoit autrement,
et aussi le bon estât en quoy sont maintenanl
noz affaires, et me remectant du surplus à la
lettre du Roy monsieur mon filz, je prieray
Dieu qu'il vous ait en sa saincte et digne
garde.
De Joinville, le xme jour de février 1569.
Caterine.
1 569. — 11 février.
Copie. Bibl. nat. fonds français, 11° 10752, f° 1*7
A MONSIEUR DE FOURÇUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, vous verrez par
la lettre du Roy monsieur mon fils1 l'occa-
1 La lettre de Charles IX qui suit complète celle de
la Reiue : tt Monsieur de Fourquevauls, je ne doubte
point que vous ne soyez assuré que de tous les moyens
que Dieu a mis en ma main je ne m'en ayde en l'occa-
sion qui se présente pour m'éclairer et me mettre hors
de la peine où jusques icy je suis par la malice d'aucuns
mauvais subjectz que j'ay, et d'autant qu'entre mesdicts
moyens l'un des meilleurs est la force de mes gallères
que j'ay en Levant, j'ay à ce9te cause advisé que, pour
ne me faire pas beaucoup de service là où elles sont, de
les faire venir et trajecter de deçà ou en ceste mer de
Ponent, affin de les employer où les occasions s'en pour-
ront offrir et présenter pour mondict service, ayant à
ceste fin présentement dépesché le baron de Lagarde,
capitaine général de mesdictes galères, pour les amener
et conduire; de quoy, Monsieur de Fourquevauls, dési-
2 9
226
LETTRES DE CATHERINE UE MÉDIGIS.
sion de ceste despesclie; à quoy je ne puis
autre chose adjouster sinon vous pryer faire
à l'endroicl du Roy Catholicque monsieur mon
beau-fil» que les gallaires et vaisscaulx que le
Roy mondict sieuret lils faict venir et trajec-
ici de la mer de Levant en celle de deçà ne
reçoyvent es mers de l'obéissance du Roy (la-
tholicque aucun desplaisir ny empeschemeni,
mais au contraire loul bon et favorable traic-
leinenl, ainsy que la niutuelle et bonne nniy-
ln; el alliance qui est entre les deux cour-
ronnes le \ eu lient et requièrent. PryanlDieu,
Monsieur de Fourquevauls, vous avoir en sa
saincle garde.
Escripl à Joinville, le xi01"0 jour de feb-
vrier 1 56g.
Caterine.
De Nf.ufvillk.
1 569. — 1 3 février.
i)i i|;. IviM. uni. fonds français, n" 3aoi , f° .Î5.
A MON COUSIN
MONSIEIR LE DUC DE MONTMORENCY,
mmiégjuï. pb franck,
ukutenant général du boy monsieur won fils a paris.
Mon cousin, le Roy monsieur mon lilz
raot bien que le lioy Catholicque mon lion frère soit ad-
verti, je vous ay bien voulu donner cest advis pour le
luy faire entendre ainsi, que je vous en prie de faire,
nu ■onliiienl la présente receue, le priant, de ma part,
mander par tous les ports et havres qu'ils ayent à les
recevoir en icetilx , et s'ilz ont besoin de vivres ou au-
cunes commoditez pour leur rafraîchissement à les en
secourir el accommoder, en payant, ainsi que je vouldrois
faire en semblable cas à l'endroict de ce qui pounml
loucher et appartenir à mondict bon frère es terres de
mon obéissance, comme aussi de requérir la bonne
amitié qui est entre lui el moi.
rEacript à Joinville, ce aeuf fehvrier îôtiç).»
i llibl. nal., fonds français, n 107.")!!, p. i85.) Voir
dans le même volume, p. Ma, sur le même sujet, une
autre lettre de Charles EX à \1. de Fourquevaux.
vous renvoyé Trignac <|iit- luy avez despesehé
par deçà pour l'advertir des choses qui se
présentent en vostre gouvernement concernant
le bien de ses affaires1, ayant este' bien ayse
d'entendre le bon ordre que vous donnez à
contenir tout en bon repoz, mais pour ce que
l'occasion s'offre pour le présent de prendre
songiieiiseinenl garde el avoir l'œil ouvert à
plusieurs reinuemens qui commencent desjà à
se descouvrir et desquelz le Roy mondict lilz
vous touche plus particulièrement par la
lectre qu'il vous escript, ausquelz il est bien
nécessaire de pourveoir d'heure pour obvyer
au mal qui en pourroil en advenir, je vous prie.
mon cousin, vous emploier en tout ce qu'il
vous sera possible à ce qu'il ne s'entreprenne
rien au préjudice des affaires du Roy mondicl
filz et tenir la main roydde à ceulx qui se-
1 Voici ce que Henri Norris écrivait, au sujet du ma-
réchal de Montmorency, au cardinal de Chàtillon réfugié
à Londres :
ctLe gouvernement de Paris est entre les mains du
duc d'Alençon, et c'est la raison pour laquelle le maré-
chal ne se hasarde pas à y rentrer. L'archevêque de Sens
est le chef du conseil du duc d'Alençon, et il convoite
le chapeau de cardinal; aussi bon nombre de ceux de
la religion sont jetés dans les prisons et parmi eux cer-
tains docteurs de la Sorbonne.» (Cahiulnr of Statt }>a-
pert, 1669-1 Û70.)
Une lettre de Daniel lîogers à Cécil nous donne une
triste idée de la situation de Paris : tiUn courrier d'am-
bassade, écrivait-il le 7 mars, au moment où il entrait
dans la capitale a été arrêté à la porte de Saint-Antoine.
Il était porteur d'un paquet de lettres de la reine notre
maîtresse; mis en prison, il y est resté du 2 3 février
jusqu'au a mars, jour où il s'est échappé el est venu
trouver Lad] Norris et lui faire connaître ce guet-opens.
Envoyé par cette dame pour s'en plaindre auprès du ilur
d'Alençon et de l'archevêque de Sens, ceux-ci ont d'a-
bord allégué qu'ils ne Bavaient rien de cet incident, puis
ils oui prétendu qu'un laquais porteur de lettres de la
reine avait bien été' arrêté irers le a3 février, mais qu'il
avait demandé la roule à suivre pour rejoindre le prince
de Coudé. L'archevêque a alliruié qu'il ignorait le con-
tenu diidit paquet.» 1 Même volume, p. la.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
227
roieul si mal advisez de vouloir exécuter quel-
que mauvaise volunté en ces t endroict; et me
confiant en la bonne et singulière affection
que \ous y avez tousjours de'montrée je ne
vous recommanderay davautaige ce faict icy,
sàichant aussy qu'il n'en est aulcun besoing et
que par vostre providence et dexte'rité sçaurez.
bien pourveoir à tout pendant que le Roy mon-
dict filz va par deçà. Priant Dieu, mon cousin,
qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.
Escript à Joynville. le xinesn"> jour de fé-
vrier i56g.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — i3 lévrier.
Aut. Archives de Turiu.
A MON FRÈRE
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, encore queje panse queestesbien
averti cornent Jeanli1 aveques vint piese d'ar-
tillerie tent grose que de campagne et dus 2 mile
homme de pie's et bien mile clievaulx tous fran-
soys s'est séparé d'avecques le prinse d'Orange 3
1 Genlis, écrivait Norris à Cécil te 16 février, a pris
le chemin de la Franche-Comlé avec 2,000 chevaux
et i,ooo hommes de pied. (Calendar 0/ State pupers
1069-1570, p. 3a.)
2 Dus, deux.
3 Voici une lettre du prince de Condé au prince d'O-
range :
« Monsieur mon cousin, nous avons entendu que on a
commencé vous tenir propos de paix et d'aullant que
nous sçavons au vray que c'est un moyen par lequel nos
ennemis veulent empescher ou retarder le secours qu'il
vous plaist nous donner, nous vous prions ne vous arres-
terà ces beaux langages que le cardinal de Lorraine et
ses adhérens l'ont mettre en avant pour vous tromper et
circumvenir, et vous acheminer le plus diligemment qu'il
vous sera possible au passaige de la rivière de Loire, où
estant nous aurons moyen de nous joindre avec vous
pour nous rendre maistre de nos ennemis, et nous leur
et a pryns son chemin ver Râla l et par
homme seur que j'é acoteumé d'estre bien
avertye qui l'a veu partir et veu résouldre en
leur consel a\ent s'être séparés, dist que sa
résolution a\st d'aler eu la Brèse pour ve-
nir ayseyer de prendre quelque pasage pour
après y l'avr venir les reystres qui ne veule mar-
cher sans premièrement voyr un pasage seur
pour eulx, veu que de cet coûté nous leur
empêchons d'i pouvoyr plus rentrer et, pour
cet ayfast, Monsieur de Nemours aveques les
forses que le Roy ha amenaye ysi s'an retourne
de cet coûté là pour empêcher qu'il n'an puise
prendre et vous enn é bien voleu avertir, afin
que de votre coûté, d'aultent que c'et cheuvous,
y volyés donner si bon haurdre qui n'i trovet
ni ayde ni comodité de vivres ni aultrechause,
cet que m'aseure n'obliré de fayre diligen-
ment, car yl partit le setieme de cet moys, el
yncontinent que enn avons ayslé avertis je
n'é voleu fallir vous le ayscripre et vous voyré
plus au long par cet que le Roy mon fils vous
baillerons telle loy que nous vouldrons et que nous co-
gnoissons estre nécessaire pour vivre cy-après en seurelé
et repos de conscience, vous priant, Monsieur mon cou-
sin, croire qu'il n'y a aucun moyen d'y pourvoir que par
une bonne et avantageuse victoire, et après ce que nous
aurons réduit nos ennemis à tel point et extrémité qu'ilz
puissent toucher au doigt qu'il n'y a moyen de nous
pouvoir résister, ce qu'ilz sentiront et recognoistront
tous en brief et aussilost que nous nous serons joints
tous ensemble, et sur ce, faisant fin à la présente par
mes bien humbles recommandations à vos bonnes grâces
et priant le Créateur vous tenir en sa saincte garde.
«De Niort, le 10 février i56g*.
-Vos plus affectionnez cousins ,
kHenrt, Loïs de Bourbon.
r Messeigneurs les Princes m'ont commandé de me si-
gner à ce bout de lettre.
ttCllASTlLLON."
1 Bala, Bàle.
• Archives de Berlin
39-
228 LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS
en mende, que cera cause que fayréfin, prient
Dieu vous donner cet que désirés.
De Joinvillc, cet xincmo de février 1669.
Voire bonne seur,
Catbbine.
1 569. — 1 8 février.
Orig. Ilibl. nat. fonds français. n° 3aa6, 1 17,
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, le Roy monsieur mon filz vous
escrit etsatisfaict si amplement que je ne puis
rien adjouster à sa lettre, synon vous pryer
de taire par delà ce que vous jugeriez estre à
propos pour son service, ainsi que par voslre
bon avis et prudent conseil vous avez toujours
faict eu ce qui s'est présenté pour le bien d'i-
celluy, et pour ce que je ne doubte aucune-
ment que ne vous y employez selon l'affection
grande que vous y avez lousjours démonstrée,
je ne vous feray ceste-cy plus longue, mais
prieray Dieu, mon cousin, vous donner ce que
plus désirez.
De Thoul1, le xvinemcjourde février i56o.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 21 février.
Orig. Arch. des Mddicisà Florence, dalla filza 4736 .
nuova nuuierazione.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, j'ay receu la lettre que m'avez
1 Le prévôt Morillon écrivait an cardinal de Gran-
velle : rLe Roy de France est à Toul , rassemblant
ses forces ;'i Melz, pour se joindre à M. d'Àumale,
qui a esté jusqu'à Saverne et veuillant empêcher l'en-
trée du duc des Deux-Pontz.r (Poulet, Correspondance
du cardinal de Granvelle , t. III, p. 489.
escripte, par laquelle j'ay veu la difficulté que
faisles de presterde l'argent au Roy mon lilz '
qui par voslre ambassadeur luy avoit esté as-
seuré et par moy, de quoy suis plus marrie
de m'estre tant promis de vous, estant de ma
maison , que à ceste beure le Roy mondict fil/,
et son conseil coguoissent le peu de compte
que faisles de m'a\oir faisl asseurer une chose
que ne voliez faire, veu que toutes les sure-
tés" que vous demandiez vous estoienl données
et que, ne vous contentant de celles-là, avez
encore faist tellement estimer les bagues que
non seulement les avez mçsprisées mais se-
ront décriées, chose que je ne puis que je ne
trouve estrange et que, avecques la privante
que je dois avoir pour m'estre parent, je
ne vous en mande mou opinion el vous dise
que j'en ay grand honte el que les bagues ne
sont pas telles qu'elles vous ayent destourné
d'avoir guières de parole , qui est cause qu'il
ne sçavoit ce qu'elles valent, si vostre ambas-
sadeur vous a mandé qu'il y en avoit sept.
Les deux que j'ay retintes, ce fusl pour estre
bien loin de la valeur de la somme et luy en
monstrames tout ce que nous avions, affin
qu'il choisist et, ne l'ayant voleu faire, je fis
comme pour moy-mesme, vous priant croire
que j'ay vostre conservation en toutes choses
en telle recommandation que doibt avoir celle
qui désire la grandeur de ceulx qui portent
son nom et pense ne pouvoir mieulx mons-
trer combien je désire voslre bien et gran-
deur que vous donner moyen de faire service
au Roy mon filz et à cesle couronne, ce que
1 Voir cette lettre dans le même volume , p. 16. —
L'ambassadeur vénitien dans sa dépêche du 91 fé-
vrier fait allusion à la mauvaise volonté du duc de Flo-
rence, qui ne voulait prêter aucune somme avant d'avoir
examiné et fait estimer les joyaux offerts en garantie.
(liihl. nat., Dépêches des ambassadeurs vénitien*, lilza VI,
p. 398.)
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
229
debvez chercher et vous employer à tout ce
qui peult faire cognoistre à ce royaulme comme
estes désirant de le servir et si ne trouvez
assez de sûreté auxdictes bagues, j'ay du bien
de quoy madame de Parme jouit sa vie du-
rant comme vous sçavez très bien, lesquelz
je vous obligerav en cas que la somme de l'ar-
gent que prestez ne vous soit rendu au terme
qui vous sera promis, et vous prie m'en faire
une response de voslre volonté sans que après
la changiez , et vous me donnerez de plus en
plus occasion de vous cognoistre du Roy mon
fdz et vous maintenir en sa bonne grâce comme
le désire.
De Nancy, le xxie jour de février 1669.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — a3 février.
Orig. Arch. desMédicisà Florence, dalla filza 5736.
nuova numerazioûe.
A MON COUSIN
LE PRINCE DE FLORENCE.
Mou cousin, je ne puis riens adjouster à ce
ce que le Roy monsieur mon filz vous escript,
si n'est de vous prier bien fort de faire en
sorte que mon cousin le duc de Florence
vostre père se vueille accommoder à nous se-
courir des cent mil escus que sçavez, suivant
l'espérance qu'il nous a donnée, actendu mes-
mentent que l'on luy mect présentement en
main telz gaiges et cautions qu'il s'en doibt
contenter, comme vous entendrez plus au
long par l'évesque du Mans, lequel je vous
prie, mon cousin, de croire comme moy-
mesme. Et je prieray le Créateur vous avoir,
mon cousin, en sa saincte et digne garde.
Escript à Nancy, le. \xmcjour de février 1569.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 26 février.
Aut. BiLl. nat. fonds français, n° 3aaG, P 38.
A MON COOSffl
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, vous voyrez par cet que vous
mende le Roy mon fils1 corne nos ennemis
sont encore de desà et vous prie vous aseurer
que ne sufron que receviés neule honte, car
nous vous aymons trop et ausi le domage ce-
royt trop grent pour tout cet royaume. Cet
pourteur vous dira toutes nos novelles et je
pryré Dveu qu'i vous douint bonne santé.
De Metz, cet xxvime de février 10692.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
[1569. — Mars.]
Aut. Bibl. nat. fonds français, n° 3aûû, f° 55.
\ MA COUSINE
LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, je vous ay bien voleu fayre cet
mot pour vous aseurer de ma bonne santé,
Dieu mersis, et vous pryer de donner hordre
le plus tost que pourés à vos afayres, aflin
de vous en venir, car aytes bien désirée. Je
ne vous envoyé poynt Gyorgye encore qu'il
enn aye grent envye, car je ne vous envoyré
personne que M. de Loreyne mon fils n'aye
de réponse de la royne de Danemark sa mère,
encore que cela n'aportera aultre chause que
cet que vous ay mendé par Trévilan, mes pour
la forme aystant la nièce du père de vostre
fille y le fault ynsin fayre. Je ne vous puys
1 Voir la lettre de Charles IX dans le même volume.
p. 20.
2 Le Roi et la Reine entrèrent à Metz ce jour-là. Ce
fut le célèbre Amyot qui, suivant l'usage et au nom du
Roi, fit mettre en liberté les prisonniers. Voir fonds Du-
puy, n° -]ti!i.
m LETTRES DE G AT HE
meader milleur novelles, si non s'il et vray
que le prynse de Condé el ses Torses souynt
au l'on dyst1 entre lé deux ryvieresde Louyre
et Louyn, je croy que Dieu nous fayra la
grase que aurons byen tost la fin de la guerre.
Vostre (ils du Meyne et le maréchal de
Byron et toutes les forses y sont. Avant que
ayés cete lettre se sera fesl au f'ally2. Je prye à
Dieu que vous en puisse mender de bonnes
novelles bien tost et qui vous douyn cet que
désirés.
Vostre bonne cousine,
C UTERINE.
1560. — (i mars.
Oing. Arch. des Modicis ii Florence, dalla filza 473(1,
nuova numerazione. p. 976.
A MON COTJSIH
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, vous aurez assez peu cognoislre
par les lettres que je vous escriviz l'autre jour
de ma main el ce que les sieurs évesque du Mans
et de Lougé vous auront faict entendre de
nostrepart combien, au besoing (|ue a le Roy
monsieur mon filzd'eslre par vous secouru des
cent mil escus que sçavez,jemesuis lousjours
promis et asseuré de vous et dé vostre amitié',
que vous voudriez en cestendroiel vousemploier
de si bonne façon, que laissant à part toutes
les difficultez par vous alléguées audict seigneur
de Lougé, nous serions pour recevoir incon-
linenl de vous ladicte somme de cent mil escus,
el d'autant que par la dernière depesche laide
ausdilz évesque du Mans et de Lougé, vous
Maniez assez peu congnoistre combien nous
avons recherché de pourveoir au mieulx qu'il
nous a esté possible à toutes lesdicles diffi-
cultez. Toutesfois.si vous trouvez d'aventure
1 Au l'on dysl, où l'on dit.
Se terafeil aufaUy, ce sera fait on failli.
RINE DE MÉDIC1S.
n'eslrepar cequ'ilz vous proposeront de nostre
parlai amplement satisiaicl que vous pourriez
désirer, je vous prie bien fort, mon cousin.
que mectant par \ous en considération le be-
soing que nous avons de ladicte somme, Testai
que sur vostre promesse nous en avons laid.
la qualité des personnes a qui vous avez af-
faire et finalement Passeurance quej'ay tous-
jours prinse de vous, vous voulliez sans plus
vous arresterà aucunes difficultez. Et prenant
pour vostre plus seur gaige el caution ma foy
et promesse, que je vous donne de vous faire
entièrement observer ce que par lesdictz
évesque du Mans et de Lougé sera contracté
et convenu avec vous suivant ce qu'a esté ie\
dict à vostre ambassadeur, venir au prompt
desboursement desdictz cent mil escus, me
faisant par cela paroistre et vostre affection et
le pouvoir que mes prières ont en vostre en-
droid, dont nie voulant asseurer, je ne vous en
diray davantaige, en priant sur ce le Créateur
qu'il vous ait en sa saincte garde.
De Metz1, le vic jour de mars i56q.
\ostre bonne cousine,
Caterihb.
1569. — i5 mars.
Orig. Arch. des Médicis à Florence, dalla tilza 1736 .
nuova numerazioii'' . p. 37^1.
A MON COUSWi
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, je ne veux tarder à vous faire
cognoistre la grande el heureuse victoire'2 qu'il
1 «La court de France est à Metz, écrivait le prend
Morillon an cardinal de Granvelle, le 1 3 mars ; l'on y danse
et halle. Je crains que à lu lin ils s'accommoderont entre
eux et qu'ils nous feront un mauvais tour.p (Poulet,
Correspondance <hi cardinal 3» CrmwMc,i. 111, p. 5l3.)
1 Voici la lettre du duc d'Anjou au duc d'Urliin pour
lui annoncer la victoire de Jarnac :
-Mon cousin, après avoir longtemps poursuivy l'armée
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
231
a pieu à Dieu nous donner à i'euconlre de ] leur, lequel est à moy et est dépesche' pour
dos ennemis, et d'aultant que ce présent por- cet efFect par le Roy monsieur mon filz vers
du prince de Condé et des autres chefs de la nouvelle
religion, Pestant \enu chercher pour la combattre depuis
nng des boulz de ce royaume jusques à l'autre, il a
pieu à Dieu par sa saincte grâce favoriser lant la sainte
ri I i ; ; i u n calholicque, apostolicque et romaine, et la jus-
lire de la cause du Roy mon très honoré seigneur et
frère allencontre de ses subjecls rebelles, que j'ay rompu
leur armée, et icelle chassée devant la mienne au galop
plus de deux grands lieues, y ayant esté tué ledict prince
de Condé et grand nombre de gentishommes et chefs de
guerre et prins plusieurs prisonniers d'importance. J'ay
bien voullu dépeseber par devers vous le seigneur conte
de la Metula, chevalier de l'ordre de Sa Majesté, qui
y estoit présent, et qui en penlt parler comme y estant,
pour vous faire part deceste heureuse nouvelle, estimant
que pour la parfaicte anrilyé et bonne intelligence que
vous avez avec le Roy mondict seigneur et frère et pour
veoir les affaires de ceulx de la nouvelle religion gran-
dement diminuées par ceste victoire, vous en recevrez
grand plaisir et contentement; et, pour ce que j'ay donné
charge audict conte vous en faire le discours bien au
long et vous dire quelques choses de ma part, je m'en
remectray entièrement sur luy, vous priant le voulloir
croire comme moy-mesme, et le Créateur, mon cousin,
vous donner en santé bonne et longue vye.
«Escript au camp de Jarnac, le xviiii" jour de mars
iôCo.m (Archives des Médicis, dalla lilza a53, p. 10.)
Voici la version protestante telle que Henri de Navarre
la donne dans une lettre an duc des Deux-Ponts :
«Nos ennemis s'estant saisis d'un passage de rivière
qui nous est grandement préjudiciable et voulant em-
pescher qu'ilz y puissent dresser ponts et basteaux pour
se rendre maistres du tout comme c'estoit leur intention,
ayant nos forces de cavaleries séparées et sans aucun de
nos gens de pied, ni noslre artillerie, nous fasmes chargés
à ('improviste de toute leur armée, tant de François que
d'estrangers qu'ilz ont avec eux, mais grâce à Dieu, la
perle n'a point esté si grande, comme nous sçavons qu'ilz
le disent et publient; nous ne serons du tout affoiblis,
mais ce que nous regrettons le plus, c'est que Monsieur
le Prince, mou oncle, ayant esté fait prisonnier, a esté
depuis par lesditz ennemis cruellement et inhumainement
occis, et pour ce que nous ne faisons double que nosditz
ennemis ne lassent courir beaucoup de bruits qu'ilz nous
ont dell'ails et endommaigés beaucoup plus qu'ilz n'ont
fait, et que cela pourrait apporter quelque efl'roi et
estonnemenl à ceulx qui ont ceste volonté et ce désir de
nous servir, nous vous avons incontinent déposebé ce
porteur pour vous prier de n'adjouster foy aux bruits
que nos ennemis feront courir, vous asseurant que nous
avons envoie de bonnes et grandes forces pour nous
joindre qui sont en aussi bonne volunté qu'elles fe.ont
paroistre de ne se départir et plus tosl mourir tous,
quoique les désastres du monde fussent tombés sur nos
testes, que nous ne voyons le service de Dieu restabli en
ce royaume, et seulement que vous usiez de la plus
grande diligence que vous pourrez pour vous approcher
de nous, comme nous nous asseurons bien que vous ferez,
qui me gardera de vous faire plus longue lettre, priant
Dieu vous tenir en sa saincte garde.
«De Saint-Jean-d'Angely, 17 mars t56g.>i (Record
office, State papers, France.)
Jeanne d'Albret chercha également à atténuer l'effet
moral de cette défaite; elle écrivit de la Rochelle, le
91 mars 1 56g , à Ceci) :
«Je ne douhte nullement que noz ennemis ne facent
publier partout avec le plus grand avantaige qu'ilz
pourront tout le contraire de ce qui s'est passé à la ren-
contre faicte des deux armées le xin" jour de ce présent
mois, mais désirant que les choses soient racontées au
vray comme elles sont, ceste occasion a faict que mon
filz et moy avons depesché devers la royne vostre sou-
veraine le sieur de Pucb de Pardaillan, gentilhomme
d'honneur et de qualité, et mareschalde camp de l'armée
sous la conduite de inoudict filz, sur la suffisance duquel
me remettant à vous discourir ce qui en est pourl'asseu-
rance que j'ay qu'il est digne de foy, je ne vous en feray
pour ce regard ma lettre plus longue, bien vous prierai-
je, Monsieur Cécill, que pour plus aisément obtenir le
secours et assistance que nous requérons de Sa Majesté
en une si juste et légitime cause que vous veuillez con-
tinuer la bonne affection que vous y portez et ne vous
espargner à taire tout ce qu'il vous sera possible pour
favoriser nostre demande de tous les moyens que je sais
que vous avez et dont je me suis déjà apperçue en ce que
nous avons eu à négocier envers Sadicte Majesté, espérant
qu'ouït re que vous ferez en cet endroict un bon office
qui sera agréable à Dieu pour la querelle duquel nous
avons délibéré tint gratis. que petits n'espargner biens, ni
vie que son pur service ne soit, selon sa saincte parole,
maintenu et conservé en ce royaulrae pour la liberté de
noz consciences contre la mauvaise volonté et animosilé
m
N. S. Père, à quy en est fait bonne information
et qui en emporte amples mémoires et discours
des ennemis et perturbateurs dubien et repos d'iceluy
(]iie le plaisir que vous nous ferez particulièrement vous
sera recogneu, s'offrant quelque bonne occasion, et lors-
que me vouldrez emploier d'aussi lion cueur que je sup-
plie le Créateur, monsieur Cécill, vous tenir en sa saincte
carde.
tr Je vous prie que mon lilz qui à ce commencement
d'affaires a besoin d'avoir des amis vous trouve tel que
ln\ el nioy vous serons et vous prie asseurer tousjours à la
royne vostre maîtresse que, obligeant un tant serviteur
comme mon lilz, elle en tirera avec l'âge et le temps
quelque bon service. -n (Record office, State papers,
France, vol. 45.)
Voir dans le n" 3i5g, p. 186, du fonds français le
récit de la bataille envoyé au Roi par le duc d'Anjou; un
autre récit imprimé dans le tome VII de la Coirespon-
dance de La Mothe-Fénelon d'après une copie de la col-
lection de Simancas; Culemlar of State payer», i56o,-
1670, p. 45; M. le duc d'Aumale, Hist. des princes de
Condé, t. Il, p. 34 et suiv.; comte Delaborde, Hist. de
Coligny, t. III, p. o4 et suiv. Nous croyons également
devoir faire connaître la lettre écrite par la veuve de
Condé à Élisabetb :
«Madame, aussy lost que j'ay peu impétrer de la juste
douleur de ma perte insuportable quelque moyen de
pouvoir mettre la main à la plume, je l'ay voullu dédier
à présenter à Vostre Majesté des souspirs et des larmes
de la plus désolée jeune veufve qui vive aujourd'buy sur
1,1 Irrre, à laquelle, après avoir eu cest honneur d'avoir
espousé l'un des premiers princes du sang de France qui a
perdu sa vie pour la gloire de Dieu elle bien de sa patrie,
il ne reste pour toutle consolation que six fils et une fille
jeunes sur les bras dénués de tous biens et moyens hu-
mains pour mesme occasion , qui me faict implorer l'ayde
de Vostre Majesté, Madame, et la supplyer très humble-
ment les vouloir avecques la mère recepvoir en vostre
protection suyvanl la faveur singulière qu'il vous a pieu
monstrer tousjours par bons ed'ecls pour une si juste
cause et particulièrement encores à feu Monsieur mon
mary, qui a tousjours tenu vostre secours le premier et
plus seur d'entre les hommes pour l'avoir bien esprouvé
à son grand besoing dont il se sentoit à jamais obligé à
vous faire très humble service. Kl en reste dévotion,
Madame, je mettray peyne de nourrir ses en/ans, tant
que je vivray, espérant qu'un jour ils auront cesl honneur
de recepvoir nos commandements pour y obéyr d'aussy
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
el vous priant luy adjouster aultant de foy
que vous feriez à nioy, je feray lin, suppliant
le Créateur vous donner, mon cousin, ce que
vous désirez.
Le xv" jour de mars 1569.
Vostre bonne cousine,
Cateeine.
1569. — 18 mars.
Orig. Arch. des Médicis à Florence, dalla lilza V
nuovn Dumeracione, p. 279.
A MON COUSIN
LE DUC DE FLQRENCE.
Mon cousin, je n'adjousleray aullre clioseà
la lettre que le Roy monsieur mon lils vous
escript par l'abbé Guadagne, si n'est qu'il
ayantpleuàDieu me faire recouvrer ma santé1
j'ay désiré que vous en soyez adverty par
ledict abbé, m'asseurant que vous en aurez
contentement pour la ferme affection que
vous portons. J'ay aussy donné charge à
l'abbé Guadagne de vous faire entendre plu-
sieurs choses de ma part sur le prest des cent
mil escus et vous prieray de luy adjouster
foy en ce qu'il vous dira comme à moy-mesme.
Je supplie le Créateur, mon cousin, vous
donner ce que plus désirez.
Le xviii0 jour de mars 1669.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
bonne volonté que culx et moy nous nous présentons à
vous pour vous faire 1res humble service el après awiii
baisé les mains de Vostre Majesté, jesupplye le Créateur,
Madame, vous donner en toute prospérité très lon-
guement bonne vye.
rEscript à la Rochelle, ce \i\° jour d'apvril i56o.>i
(Record ollice, Slale papers, France, vol. 45.)
1 L'ambassadeur vénitien dans sa dépèche du <> mars
ilonne île longs détails sur la maladie dont fui atteinte la
Heine niei I qui mil ses jours en danger. (Ribl. nal.,
lilza VII, p. 4.) Voir une lettre de Charles IX du "i mars
dans le n" 10753, p. 188, du fonds fiançais.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
233
1569. — 21 mars.
Copie. Bîbl. nat. fonds français . n° 1070a. p. 191.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls , mon cousin le
cardinal de Guise vous communiquera la
lellre que je luy escrips, et le double de celle
que je faiclz au Roy Catholique mon beau-fils
pour response à celle qu'il m'avoit escripte ; par
où vous verrez la résolution que nous avons
prinse, puisque l'on a change' de volunté et
intention, que nous avons au commancement
trouve' bien estrange et esloigné de ce que
nous estions promis, sur les asseurances que
vous sçavez qui m'en avoieut esté données. Le
désir et affection que j'ay de lier et cstraindre
ces deux grands roys pour le bien de l'un et
de l'autre me faict tant plustost prendre party,
espérant qu'il n'en peut advenir que un grand
bien et proffict pour toute la chrétienté. Mon-
sieur de Fourquevauls, je vous prie ne vous
ennuyer de faire encore service au Roy mon-
sieur mon fils par delà, estant plus nécessaire
que jamais que vous y demeuriez, vous as-
seurant que je feray bien tost naistre une
occasion pour vous faire recepvoir en ung coup
bonne récompense de vos services et despences.
Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous
tenir en sa saincte garde.
Escript à Metz, le xxie jour de mars 1 56g.
Caterine.
De Neufville.
1569. — 22 mars.
Orig. Arch. nat. cotlecl. Simancas, K lâii. pièce (JC.
V M" MON FILS LE ROY CATHOLIQUE.
Monsieur mon filz, ce que m'avez escript
par \ostre lettre du pénultiesme jour de février
est tout esloigné de l'asseurance que le Roy
Cathehine de Médicis. — III.
monsieur mon filz et nioy avions prise de son
mariage, sur ce que la feue royne ma fille m'en
avoit plusieurs foys escript par rostre comman-
dement, que je nie suis trouvée en peine de
luy parler du changement dont m'escripvez.
Touteffoys pour la très grande affection que
j'ay et auray tousjours d'estraindre et accroistre
la bonne amilvé qui est entre vous et luy, de
laquelle je cognois que despetid le bien et
repoz non seullement de voz royaumes et pays,
mais de toute la chrétienté, je me suys avecques
les meilleurs moyens que j'ay peu efforcée de
conformer à vostre intention le Roy mondicl
sieur et filz, encores que je aye apperçu que
de prime face il trouvoyt estrange ce change-
ment, attendu l'asseurance qu'on luy avoyl
donnée. Touteffoys l'ayant rendu capable des
causes qui ont peu mouvoir l'Empereur et
vous de changer de voz premières délibéra-
tions, et qu'il n'y a au surplus altération
de bonne volunté ny d'autre chose qui le
doibve mouvoir, il s'est voluntiers condescendu
au mariage de l'infante Ysabelle que je luy ay
promise de vostre part, mais pour le désii
que j'ay de luy veoir des enffans devant que
je meure et affîn que, si les choses mises en
avant n'esloient effectuées en brief, il n'entras!
en pensement que l'on le voullust mener à la
longue, cognoissant l'envye qu'il a d'estre
marrie bientost et que de là il conceust autre
oppinion que je ne vouldroys pour le bien de
vostre commune amityé, je vous prie, Monsieur
mon filz, donner à mon cousin le cardinal de
Guyse la résolution certaine dudict mariage
dedans trois moys au plus tard, l'adverlissant
si il fauldra , que nous envoyons vers l'Empereur
ou vers vous pour traicter, aflîn que après l'on
n'y use plus de longueur ny remises, comme de
noslre part il n'y en aura aucune; en quoy le
Roy mondict sieur et filz est délibéré de se
conduyre tout ainsi que vous adviserez, pourveu
3u
llfPAlUEAK NAllOHiLB.
234
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
que nous puyssions dedans lesdicts (rois moys
en avoir la fin. Quanta ce que vous avez mandé
du désir que vous avez que, en faisant le
mariage du lioy mondict sieur et filz, ma
fille soyl donnée au roy de Portugal, je vous
diray librement que, estant le mariage dudict
Roy mondict sieur et filz faict et effectué, le
roy de Portugal se pourra asseurer d'avoir
madicte fille. Touteffoys, encores que nous sa-
chions que ayez en cela telle pari et auclorité
que vostre volunté sera suyvie, il nous semble
raisonnable, avant respect à ce que l'on doibl
guarder en (elles choses, que le roy de Por-
tugal mesmes nous face entendre sa volunté,
vous priant, Monsieur mon filz, de recepvoir
pour excuse, si je ne vous escripts la pré-
sente de ma main, mon indisposition de la-
quelle j'espère cslre bientost dehors, moyen-
nant la grâce de Nostre Seigneur, lequel je
prie. Monsieur mon filz, vous avoir en sa
saincte et digne garde.
De Metz, le xxncjour de mars îôtjo,1.
Vostre bonne mère et seur,
Caterine.
1 Voici ce que de son colé écrivait de sa main
Charles IX à Philippe II :
ff Monsieur mon frère, la Royne madame et mère m'a
l'ait entendre que vous luy aviez escript pour le fait de
mon mariage que j'ay trouve un peu bien esloingné de
se que je m'étois promis et asseuré. Toutefois pour le
désir que j'ay d'eslreindrc , accroistre l'amitié qui est
entre vous et moy, je me suis résolu à se que la Royne
niadicle dame et mère m'a escript sur laquelle à setteescnsc
je me remestray, vous priant ausi d'entendre de mon
cousin le cardinal de Guise l'heureuse victoire que Dieu
m'a donnée sur nus ennemis, de laquelle je suis asseuré
que recevrez autant de plaisir et de contentement qu'est
l'aferlion que vous porte votre bon frère. i (Arrh. nal.,
coilecl. Simancas. K iTii'i. nf -i.)
1 5§9. — .1 1 mars.
Orig. Archives de Turin.
A MON FIIKKE
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, je ne m'arresteray à vous faire
longue letre de la grande et heureuse vicloire
qu'il a pieu à Dieu nous donner à l'anconlre
de nos ennemis, d'aullant que le gentilhomme
présent porteur, lequel esl à moy et qui est
dépesché pour cest effecl par le Roy monsieur
mon fils, vous en rendra très bon compte,
ainsi qu'il en est fort bien fnstruiel et qu'il en
emporle de bien amples mémoires et dis-
cours, seulement je vous prieray de luy ad-
jousler aultaut de foy comme à moy-mesines.
qui sur ce supplieray le Créateur vous avoir,
mon frère, en sa très saincle garde.
Escrip( à Metz, le dernier joui' de mars
i569.
Vostre bonne seur,
Caterine.
I 509. — 3i mars.
Orig. Archives «le Venise.
\ MES TRÈS CHERS ET GRANDS AMIS
LES DUC ET SEIGNEURS DE VENISE.
Très chers et grands amis, nous avons voulu
faire accompaigner de la présente celle que
le Roy nostre très cher seigneur e( filz vous
escript pour vous faire entendre les bonnes
nouvelles de la grande et heureuse victoire
qu'il a pieu à Dieu nous donner sur nos en-
nemis, les chefs dosquelz sont morts ou pri-
sonniers, et le reste rompu et défait, ainsi que
nous envoions un mémoire bien au long au
sieur de Foix, nostre conseiller de nostre
conseil privé et ambassadeur auprès de vous.
lequel nous vous prions de croire comme nous
mesme. Nous supplions le Créateur, très
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
235
chers et grands amis, vous avoir en sa saincte
garde l.
Escriptà Metz, le dernier jour de mars 1 56 g.
Caterine.
De Nelfville.
[1569. — Avril.)
Copie. Arch. nat. colleit. Simancas, K i5ts, pièce i.
A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.
Mos. mi hijo, bolviendo.se Almeyda, no lie
querido dexar de hazer estas palabras para
continuai' siempre a encomendarme en vues-
tra buena gracia, por ser la cosa del mundo
que yo tanto desseo; y no teniendo mas la
dicba y contentamiento de ver y lener la reyna
mi hija por alla, para me podcr entretener y
la assegurar de la aflîcion que le tengo, no
quiero dexar ninguna occasion sin supplicarla
y assegurarla que en todas las que se présenta-
ren la monstrare con elïecto, y que en loque
conoscera que yo le pueda hazer servicio, no
dubde en hazermelo saber; porque no desseo
menos emplearme en sus cosas que en las
del Rey su liermano, al quai yo procuro criar
en ta! amistad con V. Md, que espero se con-
tinuais de bien en mcjor entre ambos ; asse-
gurandome que de vuestra parte la correspon-
dereis de manera que no haura causa de mudar
el su inclinacion de amarle. Y esto me baze
dessear que V. Md le de à conoscer que no le
quiere entretener en palabras ni largas à
lo tocante à su casamiento; y que las cosas
yran como la razon lo quiere y la dignitad de
la persona, no siendo va mas nino; y yo lia-
blo à V. Md en esto claramente como aquella
que tiene dicba en ser madré de ambos, y
que dessea la conservacion y augmento de la
1 l'ai eille lettre el dans les mêmes termes fut adressée
au duc de Florence. ( Archives des Médicis, n° A726,
p. 256. )
amistad de todos dos; la quai supplico à
Nuestro Sefior conserve y guarde '.
Vuestra buena madré,
Caterina.
1569. — Avril.
Orig. Arch. des Méiliois à Florence, dalla filza là-jûii ,
nuova numerazione. pièce a8i.
A MON COUSIN
LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, puisqu'il a pieu à Dieu me ti-
rer bors de la grande maladie eu laquelle je
1 Le texte de cette lettre est la traduction de la lettn
de Catherine dont nous n'avons pas retrouvé l'original
En voici la traduction:
«Monsieur mon fils, Almeyda s'en retournant, j<
n'ai pas voulu manquer de faire ces quelques mois pou
continuer toujours à me recommander à voire bonu
grâce, puisque c'est la chose du monde que je désire au
tant; el n'ayant plus le bonheur et la satisfaction de voi
et d'avoir la reine ma fille par delà, pour pouvoir m'en
tretenir avec elle et l'assurer de l'affection que j'ai poui
vous, je ne veux négliger aucune occasion de vous sup
plier de croire et de vous assurer qu'en toutes les occa
sions qui se présenteraient je la montrerai par les effel,
et qu'en tout ce que vous connaîtrez que je puis vou'
faire service, vous n'hésitiez pas à me le faire savoir
car je ne désire pas moins m'employer en vos affaire
qu'en celles du Roi votre frère, que je cherche à é^e
dans une amitié telle pour V. M., que j'espère qu'eut1
s'accroilra de plus en plus entre vous deux; et je m'as-
sure que de votre part vous y correspondrez de manière
à ne lui donner aucun sujet de changer son inclination à
vous aimer. Et cela me fait désirer que V. M. lui fasse
connaître qu'elle ne veut pas lui adresser des observa-
lions trop longues sur ce qui touche à son mariage, et quç
tes choses iront comme le demandent la raison et la di-
gnité de sa personne, car ce n'est plus un enfant; je
parle à V.M. sur ce sujet en termes clairs, comme une
femme qui a le bonheur d'être mère de tous les deux, et
qui désire la conservation et l'accroissement de leur ami
liémuluelle, que je supplie ÎVotre-Seigiieur conserveret
garder.
«Voire bonne mère.
ffGATERINB."
3o.
236
LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.
tombai, el me remettre en ma pristine santé,
j'ai faict choix do frère Augustin Combes
d( l'ordre îles Jacobins, présent porteur,
pour s'en aller à la Nunciade fie Florence el à
Nostre-Dame-de-Lorette, accomplir le vœu
«pie j';i\ l'ait durant ma maladie, el rendre
grâces à Dieu du recouvrement de ma santé
cl guérisorj , ayant, voulu accompaigncr le frère
Vugustin Combes de la présente pour vous
prier que, si en quelque chose il a besoing de
vous, vous le luy vouliez bien procurer pour
l'amour de moy, el comme le peut mériter
l'accomplissement d'ung si bon œuvre.
De le . . avril 1 56g.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 5 avril.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10762, p. 317.
V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, vous escripvant
et faisant sçavoir le Roy monsieur mon fils
Testât de ses affaires \ je m'en remettray sur
' Le Roi lui envoie un extrait des dernières nouvelles
qu'il a reçues des ducs de Nemours et d'Aumale, ^lesquels
feront ce qu'ils pourront [jour empcschcr que le duc des
Deux-Ponts entre dans le royaumen; il attend le reste de
ses forces en la Franche-Comté où il est avec tous ses
jjens et n'y a trouvé aucun empêchement. (Même vo-
lume, p. ai6.)
De son coté le duc des Deux-Ponts écrivait le 3 avril
i 56g au duc d'Aumale : it Cher parent, il te doibt sou-
venir que je t'escrivis ces jours passez et te promis que
i'cscrirois au Roy de France la cause pour laquelle je
m'estois mis en armes, ce que j'eusse fail plus tost, n'eust
eslé que j'attendois que Sa Majesté eust esté illuminée
de Dieu pour consentir à ce que ses subjecls puissent
suivant des édietz passez et dressez accordé vivre en
toute liberté de conscience ; à quoy voulant s'opposer Sa-
lhanas et continuellement contredire, faict que ce qui
est dépendant de la religion se pratique par le moyen de
la guerre et que de jour en jour l'iniquité croisl contre
les lid'lles. dont je ne puis de moines que de faire en-
ce qu'il vous en escripl , et ne sera la présente
que pour vous dire que je commence, Dieu
mercy, à me bien porter, estant hors de toute
fiebvre il y a fort longtemps. Puis je vous
manderay plus particulièrement de mes nou-
velles comme je vous prie de continuer à me
faire sçavoir de celles de mes petites-filles et
remercierez ma cousine la duchesse de Albe
de la peine et du soin qu'elle prent près
d'elles, luy baillant la lettre que je luy en
escrips présentement. Nous avons receu voz
despesches du xxe du mois passé, et avons
esté très aise d'entendre les advis que vous
nous avez envoyés. Priant Dieu, Monsieur de
Fourquevauls, vous avoir en sa garde.
Escript à Metz, le cinquiesme jour d'avril
i56g.
Catebine.
1569. — i a avril.
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° 10549, ^° ,a^ r°*
AU MA.RESCHAL DE COSSÉ.
Mon cousin, j'ai receu par le sr de Rois
d'Ennebourg les lectres que m'avez escriptes '.
tendre par lettre à Sa Majesté quelle est mon intention
là-dessus, et la cause pour laquelle je suis icy en armes
pour m'opposer et réfréner les ennemis du royaulme,
qui me fera le prier voulloyr bailler sauf-conduit à une
mien ambassadeur que je délibère par la renionstranre
de tout ce que dessus envoyer à Sadicte Majesté, le fai-
sant accompagner d'hommes seurs et par le moyen des-
quelz il puisse avoir libre retour en mon camp. Il ne
semble estre expédient de faire entendre tout ce que des-
sus par un|j seul trompette, car le ras De le requiert au-
trement, que si en cecy il survient quelque difficulté de
ton rouslé et retardement de la présente, la faute el ein-
peschement de l'exécution d'une si bonne oeuvre où je
tends de tout mon pouvoir ne me sera imputée, ains à
toi contre lequel je proteste par la présente comme de
cettuy qui se sera opposé à l'eiïect de tout ce que dessus."
(Arcli. nat., collection Simanras, K 1 ."1 1 4 , 1*75.)
1 Dans une dépêche du 8 mars précédent, La Mothe-
LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.
237
ensemble veu les mémoires qu'il m'a appor-
tez, lesquelz ayant communiqué à cenlx de
mon conseil j'ay advisé que, suivant ce que je
vous ay cy-devant escript et aussy les advis
que j'ay du costé d'Angleterre ' qu'il ne sera
aucun besoing d'entrer en plus grande des-
pence pour ceux d'Orle'ans et la conservation
de mon pays de Normandye, et que, quand
nous aurons si grande certitude du remue-
ment des Angloys et ouverte déclaration
de la guerre, il sera tout à temps d'y pour-
veoir paravant qu'ilz eussent les moyens de
FèJielon avait écrit à Charles IX que, suivant ses inten-
tions, il avaiL mis en demeure la reine Elisabeth de se
prononcer dans le délai de quinze jours pour la paix ou
la guerre avec la France. La reine soumit cet ultimatum
à son conseil, et une réponse toute pacifique fut offi-
ciellement transmise à notre ambassadeur. Catherine y
fait allusion.
1 Voici néanmoins une lettre de Henri de Navarre à
Cécil qui témoigne de la bonne intelligence qui existait
entre les Anglais et les protestants :
«Monsieur Cecill , combien que , peu après la rencontre
des deux armées le treiziesme jour du mois passé, la
royne ma mère, et moy et les principaulx seigneurs de
cette armée ayons depesché le s' de Pardailian devers la
Royne votre souveraine pour luy faire au vray entendre
ce qui s'esloit passé en cette journée, et lui remonstrer
aussi de nos parts certaines autres particularités qu'il vous
aura communiqué, si est-ce que pour le désir que nous
avons de la tenir fidèlement advertye de toutes occurences
sans luy en rien dissimuler, qu'on n'a pas voullu laisser
d'envoyer devers Sa Majesté le sr de Saint-Simon, gen-
tilhomme d'honneur et de qualité, présent porteur, lequel
oullre l'instruction qui lui a esté baillée, peult rendre
suffisant tesmoignage de toutes choses, comme s'estant
trouvé aux lieux où les affaires se sont traictées et dé-
menées; ainsy me remettant sur luy, je ne vous en feray
poinct autre discours : bien vous prieray de tout mon
cœur de continuer pour les affaires que nous avons en
main, qui appartiennent à l'honneur et gloire de Dieu,
la faveur et bonne volonté que vous y avez jusques icy
portée. Et après que celuy pour le service duquel vous le
faictes l'aura heu très agréable, assurez-vous que en tout
ce qui dépendra de mon moyen, je recognoisleray tous
jours vos bons offices d'aussi affectionnée volonté que je
rien exécuter audict pays, d'aultant que n'y
ayans aucune faveur ou assistance, ny forces
de cavalerie en la campagne, ils ne pourront
faire aucune entreprise sur les villes, lesquelles
je remects à vous, mon cousin, de si bien mu-
nir et garnir de gens qu'il n'en puisse advenir
inconvénient, et pour cet effect m'a semblé
que, estans desjà les garnisons ordinaires si
fortes et bonnes qu'elles ont toujours esté, il ne
sera que bien à propos , si voyez que le néces-
saire vous suffit, d'employer les commissions
qui vous ont esté baillées à vostre partement,
supplie Notre Sauveur, vous conserver, Monsieur Cecill ,
sa très saincte grâce.
a De Xainctes, ce vu" jour d'apvril 1 56g.
tr Votre meilleur ami,
(tHesrï.»
(Record office, Slate papers , France, volume 35.) Voir
notre livre, Le .ri;' siècle et les Valois.
Et de son coté Jeanne d'Albret écrivait, le 1 3 avril , de
la Rochelle à Elisabeth :
«Madame, ayant tous les jours de nouvelles occurences
qui méritent que vous soyez advertie, nous n'avons voullu
faillir vous faire ceste seconde recharge par le s' de Saint-
Simon , gentilhomme ordinaire de la chambre du roy mon-
seigneur, pour vous faire sçavoir et au vray comme toutes
choses passent en nos affaires, lesquelles, Madame, Dieu
par grand bonté conduit de telle fasçon qu'il nous donne
argument et de le prier et de le remersier, et par ce,
Madame, que jusques icy vostre aide et faveur a merveil-
leusement aydé nosdictes affaires, lesquelles je puis dire ne
nous estre si particulières que le général de toute la
chreslienté n'ait part, qu'il vous plaise, Madame, conti-
nuer ceste bonne volonté, nous secourant des moyens que
Dieu vous a mis et, oullre ce que vous ferez une œuvre
qui lui sera agréable et digne de vostre grandeur et cœur
magnanime, vous obligerez entre les aullres nations la
meilleure partie de la France, tant de princes, seigneurs,
gentilzhommes, que aultres et en particulier mon filz et
moy qui en demeurerons affectionnez à vostre service et
sachant, Madame, que vostre zèle à la gloire de Dieu et
à toute vertu n'a besoin de longue harangue, ni grandes
persuasions, je remettray le reste sur la suffisance du
sieur de Saint- Simon, n (Record office, State papers,
France, vol. 45, original.) Voir notre livre, lie xri' siècle
et les Valois.
238
me remectant à vous de toutes choses qui se
présenteront estre nécessaires, me confiant
tant en vostre prudence et dextérité' que vous
n'en usiez (|ue à la nécessité et avec la moindre
charge et foullc de mes subjeetz que faire se
pourra; ce que vous entendrez bien au long
par ce que le sr de Bois d'Annebourg vous dira
et que verrez par la mienne que je lui ai
baillée.
Caterine.
(Au dos.) A M. de Cossé, du xn avril 1669.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.
1 569. -
t.")69. — 10 avril.
Orig. Copie traDsmise par feu M. Lucas Monligoy.
A MONSIEUR DE RAMBOUILLET.
Monsieur de Rambouillet, quand le Roi
monsieur mon fils despescha le sieur d'Alluyc
à cause de ma malladie, par lui il ne me fut
possible de vous escrire pour vous asseurer
du contentement que a eu le Roi niondicl
sieur et fils, et moi pareillement, du devoir
que vous avez faict en la bataille que mon fils
le duc d'Anjou a gagnée sur nos ennemis, ce
que j'ay bien voulu vous tesmoigner aussi tost
que ma disposition le m'a pu permectre et
vous prier de croire que le Roy mon filz et
moi demeurerons à estre bien salisfaictz
jiiMpies à ce que les occasions se présentent
que il vous puisse faire cognoistre par elïéct
combien agréable lui a esté le service que vous
lui avez faict en ces! endroict , ainsi que j'ay
donné charge au sieur d'Argcncc le vous dire
de ma part, dont je vous prie le croire comme
si c'éloit moi-mesine. Priant Dieu, Monsieur
de Rambouillet, vous avoir en sa garde.
Escripl à Metz, le xni'jour d'avril 1569.
La bien vostre,
Caterwe.
1 7 avril.
Imprimé". — Correspondance diplomatique de La Motl\e-Fèncloa ,
l. Vil, p. 10.
A MONSIEUR DE LA MOTHEFÉNELON.
Monsieur de la Mothe, vous venez par la
lettre du Roy monsieur mon fils l'occasion
de ceste dépesche , qui me gardera de vous en
lien dire, sinon que, grâces à Dieu, je me
porte très bien, et suis en bon chemin de re-
venir en ma première santé; de quoy j'ay
grande occasion de le louer et remercier, ce
que je suis assurée que vous ferez encore de
vostre costé, puisque je vous tiens pour le
plus fidelle de tous mes serviteurs. Ce que j'ai
bien voulu vous escrire et signer de ma main
pour vous en asseurer davantage, priant Dieu
qu'il vous ayt en sa saincte garde.
De Nouyon, le xvne d'avril.
Caterine.
1569. — 90 avril.
Orig. Bibl. Dot. fomls français, a" aoiio , f" in.
A MON COUSIN
L'ÉVÊQDE D'AUXERRE,
CONSEILLE!! VV liOf UONSIEUll MON FILZ ES SON CONSEIL PRIVE.
Monsieur d'Auxerrc, je me suis toujours
tant asseurée de la bonne volunté que vous
avez de tout temps démonstrée au service du
Roy monsieur mon filz, que je nie prometz
encores que de mesme alïection vous serez
pour vous employer en ce qui concernera le
bien de ses affaires, ainsy que avez bien faict
par le passé, et pour ceste cause, Monsieur
d'Auxerrc, désirant le Roy mondict fil/, d'em-
prunter de vous l'abbaye de Belle-Perche que
vous tenez, pour chose qui importe au bien
de ses affaires, je vous ay bien voulu prier
par la présente l'eu vouloir accommoder poui
quelques jours, attendant qu'il ait moyen dt
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
239
vous en donner récompense, laquelle ne pourra
dcmourer longuement à venir, et s'asseurant
sur moy que satisfaisant à la requeste que je
vous i'aiz pour le Roy mondict filz et vous
disposant à cela je tiendray la main telle-
ment à vous récompenser qu'elle sera beau-
coup meilleure que le prest que vous luy ferez
de vostre abbaye, de sorte que ne serez marry
d'avoir en cest endroict accommodé les affaires
du Roy monsieur mon filz, pour une si bonne
occasion que cela, qui le meut à vous en
faire faire requeste. Priant Dieu, Monsieur
d'Auxerre, qu'il vous aict en sa saincte garde.
Escript à Verdun, le xxe jour d'avril 1569.
Caterine.
Dk I/AuBESPINE.
1569. — a 3 avril.
Aut. Bibl. nat. fonds français. n° 3aî»7, f ' 6 r°.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mou cousin, ma maladie m'a guardé de
plus tostne vous povovr avscripre de ma main
non que pour cela me soit diminuaye la vo-
lunté de m'anplover pour vous en tout cet
que je auré de moyen de vous fayre playsir,
comme plus an long je prie vostre feame vous
mender et assurer et ayent veu vostre letre
je vous dire, mon cousin, que ayant ayté
malade bien fort, n'é ouï parlé de rien et n'é
point veu depuis aystre guérie que le Roy a\e
dimineué rien de la volunté qu'il vous lia
tousjourportaye1, et quant au povoirque m'es-
1 Le si avril précédent, le Roi avait écrit au duc du
Nemours : <t L'homme du duc des Deux-Pontz que le
s' de Mauvissiere m'a amené ne m'a rien dit de bouche
ny apporté rien de particulier de la part de son maislre
que ce quej'avois toujours pensé, qui sont deux esrriptz
vilains et infasmes d'estre présentés à ung prince tel que
je suis, lesquelz sont composés de façon qu'il est aisé à
juger qu'ils procèdent de la boulicque et invention de
crivez, je vous prie me mender ou à vostre
feame come le désirés et an cet que je auré
moyen, l'ayent entendu, vous fayre conoystre
come je désire vous contenter en cet que je
pouré je le faire, et vous prie ynsi que avés
acoutumé ne vous sousier que de fayre heun
bon servise au Roy mon fils et à cet royaume,
vous asseurant que après aytre acheminé où
estes que revenant trover le Roy mon fils, il
vous fera conoystre la bonne volunté qu'il
vous porte et ne vous diminuera rien de ce
que avez auprès de luy, et je prie Dieu qu'il
vous fasse la grâce que bientost puissvons avoyr
de vos bonnes nouvelles.
De Verdun, cet xxme d'avril i56q.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 6 mai.
Orig. Copie transmise par feu M. Lucas Montigny.
A MONSIEUR DE RAMBOUILLET.
Monsieur de Rambouillet, ne vous faisan!
la présente que pour accompagner celle que
le Roy monsieur mon fils vous escript, je n'y
mes rebelles qui sont en sa compagnie", et il engage le
duc de Nemours et le duc d'Aumale à combattre le duc
des Deux-Ponts, s'il a envie d'entrer plus avant dans le
royaume. (Bibl. nat., fonds français, n° 8937, P 1.)
Aux Archives nationales (K r5tfl, n" 02) se trouve
une indication sommaire de la marche du duc des Deux-
Ponts, datée du 36 avril: rLe xxvi avril le comte de
Mansfeld se joignit avec ses gens de guerre avec l'armée
du Roy commandée par les ducs de Nemours et d'Au-
male auquel soir le duc des Deux-Ponts vint se présen-
ter auprès de ladicte armée, de sorte que l'on pensoit bien
que la bataille se donnerait. Toutefois le jour se passa
ainsy, se retirans ceulx du duc des Deux-Ponts, etde-
meurans les gens du Roy campés aux environs de Sacque-
nay. Le x\vne dudict uioys le camp du Roy alla loger à
quatre lieues près de Dijon. Hz sont approchés de si près
qu'ilz ont prins environ cinquante chariots du bagage dt
l'armée du duc et tué quelques-uns.-'
260 LETTRES DE CATH
adjousteray autre chose qu'une pareille à
cause de celle dont le sieur de Sauve, secré-
taire d'Eslal, est chargé; sur lequel me remec-
lanl pour l'aBseurance que j'ay qu'il vous fera
bien particulièrement et fidellement entendre
nos intentions et bon vouloir envers vous, je
ferai lin. priant Dieu, Monsieur de Rambouillet,
qu'il vous ait en sa saincte et digne garde.
Escript àSouppyr, le ?iejourde may 1 5G9.
Caterine.
ElUNE DE MÉDICIS.
veoir bientost maryé a esté cause eu ma ma-
ladye ' de la faire prendre telle et si prompte
qu'elle a esté. Sur quoy je feray fin, vous
advisanl qu'il a esté escript, ainsi que vous
m'avez mandé, pour empescher que ce sédi-
tieux de Xarbonne ne rentre dans la ville.
Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous
avoir en sa saincte garde.
Escript à Rheims, le douziesme jour de
may i56o,.
Caterine.
1569. — i a mai.
Co|iH\ lîibl. nat. fonds français, n" 10753, P 559.
V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, le Roy mon-
sieur mon fils vous prie, comme jetais aussi,
de demeurer encores pour quelque temps par
delà, et [vous] asseure qu'il désire faire pour
vous , ayant très voluntiers accordé tout ce dont
lu\ a esté faict requeste pour vous pour le de-
sir qu'il a de vous gratiffier; ce que vous enten-
drez plus particullièrementde vos gens et pom-
ma part j'ay tousjours esté preste de lui re-
mentevoir ce que vous méritez. J'ay esté bien
aise d'entendre ce que vous m'avez mandé
par vos deux lettres du vnc d'avril que Beau-
lieu a apportées, et ne vous sçaurois pour le
présent vous mander autre chose sur le faict
des mariages que nous ne saichions [ce] que
mon cousin monsieur le cardinal de Guise
nous rapporte. Tant y a que le Roy monsieur
mon fils a tousjours désiré d'en avoir la fin et
consummalion dans trois mois après que la
résolution en a esté prinse. J'ay veu par vostre
lettre que j'ay depuis receue du xive du mois
passé vostre advis sur icelle résolution, dont
pour le présent je ne vous manderay aultre
chose, vous priant seullement croire, Mon-
sieur de Fourquevauls, que le désir quej'a]
n-ogneu que le Roy monsieur mon lilz a de [se]
[1569.— i3 mai.]
Minut.-. Iîilil. nai. fonds français, n° i554g. f* 17a.
A MONSIEUR LE COMTE DENTRAGUES,
OQCTSRlfBDB D'ORLKiSS.
Monsieur d'Enlraigues , le Roy monsieur
mon filz vous faict si ample responce2 à tous
les poinclz des lettres que nous avons puis
naguères reçues de vous que je ne vous en
pourrais rien toucher qui ne soit que redicte;
par quoy me remectreray de toutes choses à
sa lettre, et vous pouvez vous asseurer que
voz services ne sont poinct sy esloignez de
noslre mémoire que n'en ayons bonne souve-
nance quand l'occasion se présentera de les
récompenser et mesmes quand mon filz sera
résolu de donner les biens de ses rebelles;
1 Voir les dépêches de l'ambassadeur vénitien Correro.
Elles donnaient des détails presque quotidiens sur la
fièvre tierce dont était atteinte la Reine mère. (Filza vu,
p. 19 et suiv.)
2 Le Roi mandait au comte d'Enlragues qu'il valait
mieux laisser des fermiers dans des châteaux que des
soldats, parce que actuellement on n'en pourrait rien
tirer, ce qu'il aura à considérer avec le s' de Eamoignon.
il aura souvenance de lui , lorsqu'on fera la distribution
des biens des rebelles; il regrette la désobéissance de
certains habitons d'Orléans qui ont mis l'épée à la main
contre lui; il veut qu'on en fasse punition exemplaire
el il en charge le sieur de Lamoignon. ( Même volume,
p. 173.) Voir dans le même volume les lettres du comte
d'Enlragues. p. •><> et 1 &5.
priant Dieu, Monsieur d'Enlraygues , qu'il vous
ait en sa saincte et digue garde.
1569.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS. 2M
que je prie à Dieu volouir que ce souil bien-
tôt ' .
D'Epernay, ce xmc jour de inay 10G9.
Vostre bonne cousine,
Catebink.
i a mai.
lut. Bibl. nat. fonds français, n" 3aa7, f° 9.
A MON COI SUS
MONSIEUR LE DUC DE NEMOURS.
Mon cousin, ayent entendu vostre greudc
maladie ', encore que par Neucbele vous aye
escripl, si ne me puis-je contenter, cet par
cet pourteur je ne se autre de vos novelles
et aussy pour vous dire que yl me semble que
ceriés myeulx secureu que n'estes ià , cet
aytiés à Paris, où nous enn alons pour y
demeurer jeusques à cet que voyons cet que
fayra le duc de' Dus Pons; et cet aytiés
guéri, je an serès encore plus aise d'aultanl
que ceriés en lieu où pouriés t'ayr cervise au
Roy et au royaume eu l'armée d'oùs avés
aysté contreynt d'estre parti. Je vous prie,
mon cousin, par cet pourteur me mender
bien au long de vostre santé, et, cet croyiés
mon consel, de vous en venir au niellerons
pouine de fayre tout cet que pourions pour
vous fayre recouvrer vostre première santé, cet
1 De son côté Chailes IX lui écrivait : tr Je suys 1res
marry de vostre rualadye, estant telle que m'avez
mandé par vostre lettre du xe du présent, vous priant
ne vous travailler à rien que à vous taire guarir, a (lin
que après vous me puissiez faire service et venir en mon
armée, comme j'espère que vous ferez bien lost. Je sçay
que vous avez fait tout ce que vous avez peu pour em-
pescher que les compagnies qui se sont retirées de mon
camp et armée ne l'ayent faict, estant très marry qu'il
n'y a eu ordre de les arrester et rompre la mauvaise
volunté de ceulx qui ont esté de ce nombre. Mon frère
le dur d'Anjou sera bien tosl joincl avec mon cousin le
duc d'Aumalle, de façon que je ne veoy pas qu'il soyt
besoing de lever d'autres forces. n ( Même volume , p. i i .)
Câthebine de Médicis. — m.
1569. — ig mai.
Copie. Bibl. nat. fonds français. n° 1075a, f" a3a r°.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, la nouvelle de
la mort d'Andelot'2 nous a fort resjouys depuis
celle du l'eu coule de Brissac3 que j'ay tant
regretté; j'espère que Dieu fera aux aultres
à la fin recevoir le traictement qu'ils méritent.
L'on tient aussy que Baudiné est mort et que
la peste est parmi eulx à Xainctes, où ils sont
encores. Je vous prie au reste, Monsieur de
Fourquevauls, m'envoyer par la première com-
modité deux douzaines d'éventails pareils à
ceux que je vous envoyé avec la présente.
Priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous
avoir en sa garde.
A Monseaulx, le xix'jour de may i56g.
Caterixe.
1 De Cliàlon , le duc se fit transporter par eau à
Lyon. (Dépèche de Correro, Bibl. nat., lilza vu,
p. 35.)
- Mort de la fièvre dans la nuit du 7 mai. Les hugue-
nots, écrit l'ambassadeur vénitien, attribuent cette mort
au poison. (Filza vu, p. 3i.) — Voir lettre de Charles 1\
à La Motbe-Fénelon (Correspond, diplomat., t. VII,
p. 21.)
3 11 fut tué devant Mussidan : «Il n'étoit besoin , écri-
vait le duc de Montpensier à Charles IX, qu'il se pré-
sentast à tel hazard. Si est-ce que à la fin et à ceste
cause a esté la ruine de ceux qui estoient dedans Muci-
dan , car les capitaines et gens de guerre touchés d'un
extresme regret, s'y sont jetés à corps perdu, de sorte
qu'ilz ont prins ceste ville et chasteau d'assault, sans
qu'il s'en soit échappé un seul.» (Bibl. nat., fonds Fon-
lanieu, n01 3 1 8-3 19.)
3.
IH l'IAllI 1.1 I (.
242
LETTRES DE CATHERIN K DE MÉDICIS.
1 501). — 9 juin.
<»rig. Bilil. imp. de Suot-Pétersbouig , vol. XX, i° 35.
\ l ROY MONSIEUR MON FILS'.
Monsieur mon filz, depuis vous avoir des-
pesché i'i l.i Souterrane3 une courrier avec lus
discours que voslre frère vous envoyoil et ce
qui s'estoil passé outre vostre armée et celle
du duc des DeuxPontz, du chemin qu'il pre-
noil, et des moyens qu'on tenoit pour la com-
batlre el empeseber de se joindre avec l'ad-
miral, j'ay advisay, estant vostredict frère
demouré à une lieue d'icy avec vostredicte
armée, de vous faire entendre ce qui est survenu
depuis3: c'est qu'aussytost que nous feusmes
arrivés à la Souterrane nous eusmes nouvelles
que le duc estoit logé à fcroys lieues de nous en
ung lieu nommé Beneveut, délibérant le len-
demain de prendre son chemin par ledict lieu
de la Souterrane si vostredicte armée n'y eust
esté logée, qui fut cause que vostredict frère
résolut avec tous les cappitaines qui estoient
avec luy qu'il falloit séjourner audicl lieu le
lendemain, qui estoit le lundy, pour deux
raisons : l'une que nous estions droict au
milieu de leur passaige, où il lui falloit at-
tendre et combattre, s'ilz entreprenoient de
venir, qui estoit ce que on désiroit le plus;
l'autre que, s'ils ne comhaltoicnt audict pas-
saige, il falloit qu'il prinssent un grand tour
et par si fasebeux chemins que, niarchans tout
1 Catherine était partie lu ô juin pour se rendre au
camp du duc il' injou.
■' La Souterrane, la Souterraine (Creuse).
' Sir Henri Norcis, dans une lettre du 3 juin à la
reine Elisabeth, lui annonce que le duc des Deux-Ponts
est devant la Charité. (Calendar of State paperi, i56q,
p.
Dana une autre lettre du 8 juin à Cécil, il lui parle
de la pus.' de "'Ile ville et lui donne de curieux détails
un la situation des deux armées catholique et protes-
tante. (/&«/., p. 88.)
un joui', il/, ne pourraient estre advencez plus
que vostredicte année, laquelle cependant
séjournait et se rafraichissoit à cause des
grandes traictes qu'elle avoit laides les jours
précédens (comme il advint), d'aultant que
ii estant partye vostredicte année que le mardy
au malin, on recogm usl l'armée du duc à la
main gauche tirant en cesle ville; mesmes
s'eslaiil trouvé desjà ung de leurs niares-
chaulx de camp qui venoit faire leur logis
eu un;; lieu appelé Bessines, qui estoit celuy
mesme que vostredict frère avoit baillé pour
le rendez-vous du soir de .vostredicte armée,
les coureurs de vostredicte année luy firent
quitter ledict Bessins et le menèrent battant
jusques dedans leurs plus grosses trouppes,
qui fut cause de leur faire changer de desseing,
comme aussj à vostredict frère, lequel pensant
bien qu'ilz vouldroient gaigner du pays et le
laisser derrière, s'ilz pouvoient, chemina en-
coresdeux lieues jusques à S-Pardou, auquel
lieu il eut aussitost nouvelles qu'ils s'estoient
aussi advancez de deux lieues et logez en ung
lieu appelé la Jonchère, faisant leur compte
de partir dès la nuit et se venir joindre à l'ad-
myral qu'on nous rapporta n'estre qu'à six
lieues dudict la Jonchère, en une lieu appelé
S'-Léonard, à deux lieues au-dessus de ceste
ville , ce qui nous lut encores confirmé par
ung gentilhomme du pays et par ung aultre
qui le sçavoit à la vérité. Ce fui une occasion
de faire partir vostredict frère dès le poinc!
du jour pour leur coupper chemin, el se venir
loger avec voslrcdicle armée entre eulx et
ledict S'-Léonard en ung lieu fort à propoz
appelé le Petit-Limoges, à une lieue de cesle
ville, où je me suis retirée attendant de ses
nouvelles, oùj'a\ scen . aussytosl après v estre
arrivée, que l'admyral n'estoil pas si près qu'on
nous avoit faief entendre el que disoient les
advis que nous eusmes hier, ayant encore tout
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
243
présentement este' advertyz comme aussy a
este' vostre frère qu'il est avec toutes ses forces
à Chalus, qui est distant de ceste ville de six
à sept lieues et faict ce qu'il luy est possible
pour se joindre demain qui est le xe avec ledicl
duc en ung lieu nomme' Sl-Prye, qui est à
deux lieues d'icy sur la rivière de Vienne.
Vostre frère est après à regarder ce qui pourra
faire ceste nuict. Dès demain au soir nous
vous donnerons ad vis, travaillant vostredict
frère tant qu'il lui est possible, comme font
tous les seigneurs et cappitaines, qui sont
avec luy, pour effectuer tout ce <jue vous
pourriez désirer de meilleur pour vostre ser-
vice; à quoy ils n'oublyeront riens, priant
Dieu, .Monsieur mon filz, vous donner ce que
désirez.
De Lymoges, ce ixc jour de juing 1669.
Monsieur mon filz, j'ay retenu ce courrier
jusques au lendemain après disner, affin de
pouvoir vous escripre ce qui avoit esté faict
ceste nuict; mais l'occasion ne s'est présentée,
estans nos ennemys passez dès les six heures
du soir sans riens laisser de deçà la rivière, tel-
lement qu'il y a grande apparence qu'ilz peui-
vent estre de présent joinctz avec l'admyral,
qui n'esloit qu'à cinq ou six lieues d'eulx,
lequei se pourra estre advancé, si ce n'est luy,
à tout le moings une bonne partie de ses forces.
Vostre frère voyant ceste occasion perdue est
venu icy pour prendre une bonne résolution
avec les seigneurs et cappitaines de ceste armée
de ce qui se pouvoit et debvoit faire, et a esté
conclud de marcher dès demain et d'aller
prendre ung logis de deçà ladicte rivière près
d'ung lieu nommé Ais, le meilleur et le plus
advantaigeux que l'on pourra, affin que, s'il se
présente une occasion de pouvoir les com-
battre, encore qu'ilz fussent tous ensemble,
on ne la laisse pas perdre, comme a bien dé-
libéré vostredict frère et tout ceulx qui sont
avecq luy, lesquels n'y oublieront rien. Prie-
ray Dieu, Monsieur mon filz, vous avoir en sa
saincte garde.
De Limoges, le xe jour de juin;; 1 G69.
(De sa main.) Monsieur mon filz, je suis
bien marye que l'on n'a peu fayre cet que l'on
désiroyt et pensoyt et vous aseure qu'il n'a
tins ni à vostre frère, ni lé jeans de bien que
avés en ceste armaye, mes Dieu n'a pas voleu
et pour aystre jouins l'on ne pert pas pour
cela le ceour, ni ne perdrat-on l'aucasion de
vous mestre hors de ceste misayre. La royne
de Navarre marche avcques l'amiral et sont
anuit arrivés à Chaleu et ayle vient coucher à
Rochefort troys lieus d'isi et, dist'on que de-
main vyendront tous reystres et Fransoys à Ays
et vostre frère prendre un bon et avenlageus
logisdedesà,si bien que j'espère quepourtout
cela, si l'aucasion se présente, l'on ne la lairé
perdre, et fault que vous fasiés hasler de
prendre la Chérité et Sansère, car yl vous yn-
porte ynfiniment qu'il perde cet pasage. Ma-
dame de Never l m'a mandé qu'ilz ont couidé
prendre sa vile; vous fayré bien d'y envoyei
quelque un voyr que cet et menderà Montaré
qui s'i en y aile et fese chastier les prisonier
qu'ele tient.
Vostre bonne et afectionaye mère,
Caterink.
1569, — 11 juin.
Aut. Bibl. im|i. de Sainl-Pétersboarg , vol. XX, f» 36.
AU ROY MONSIEUR MON FILS.
Monsieur mon fils, je vous renvoy Marcho-
mont, lequel vous dira touttes novelles depuis
la dernière dépèche que vous avons fayste et
' Henriette de Clèves, duchesse de Nevers.
3i.
24 U
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
la résolution que avons prinse de renvoyer
enn' Espagne; et comendé li vous dire tout ce
qu'il enn a oui débatre cnlre ceulx qui çont
ysi de vostre consel el moy et à quoy à la
fin sommes veneus; yl le vous dire, car yl y
esloyt et je ne vous en fayré rediste; oreste
je vous prie fayr haster de prendre la Chéri tu,
i.i \l semble qu'il vétille prendre cete roui le
el vous prie y fayr fayre diligense et, cet avés
afayre d'artillerie, yl i a quatre longue colo-
\iiue à Burges et yl i a des cbevaulx et des
canonyers, et à Tours yl i a ouit canons et
luise baies et munitions. Le tout gist enn'eune
estresme diligense et pour Sansère nous vous
envoyons les Engloys mineurs qui sonl ysi,
d'aultent qu'el est en lieu que l'on ne la peult
aysémenl batre el en ayentaultreles défanse1,
leur faull fayr miner et yl y auront bientôt
faysl. Je vous prie, celyl i an n'avoyt quifiset
dificulté d'i aler, y enn anvoyer d'aultre et
que ryen ne nous la fase retarder, car c'et pour
le jour d'aujourd'ui la plus nécésayre entre-
prinse que ayés pour vostre servise. Les
Ytaliens ceront ysi jeudi, qui vienet bien à
propos et, cet le duc dé Dus Pons et l'amiral
prenet le chemin de la Chérité, corne yl
montretde fayre, yl est nécésayre qu'i la Irovet
pi inseet u'i perdes temps. Je vous averliré de
jour en jour de cet qui aviendra.
De Limoges, ce xi' de jouin i56g.
Vostre bonne et afectionaye mère,
Cateiune.
1509. — i i juin.
\ul Arcli. nat. collect. Simancas, K i5i4, pièce ta6.
VU ROY C VTOLIQUE.
Monsieur mon fils, je né peu plus lost ays-
cripre à Vostre Majesté lent pour ma longue el
grende maladie (pie pour avoyr depuis tousjour
1 Et la ville oviint en outre dos défenses.
aysté par lé chemin, et ne vous fayré rediste
à cet que vous a\ respondu durant madiste
maladie, encore que ne le aye peu fayre de
ma mayn, je a'é lésé pour cela de désirer d'en
voyr bientosl l'ayfayst, et astens la résolu-
tion qu'il ara pieu à Voslre Majesté en donner
à mon cousin le cardinal de Guise en grende
dévotion, qui me guardera d'en dire aultre
chause et dire à Vostre Majesté corne yl i a
ouit jours que je suis veneue en cete armaye
pour voyr mon fils et ne lé abandonné
depuis jeusquesen cet lieu, au pensions avoyr
la batalle, laquelle mondict fils lia cherchée
par tous moyens; mes le duc de Dus Pons
le sautent jouint aveques les forses que am-
menaye1 mon cousin d'Omale lia fuy de tele
fason et par tel chemins qu'il n'a seu le com-
batre el c'et jouint aveques l'amiral que, encore
qu'il n'aye pas les forses que yl a eue aupara-
venllavictouirequ'ila pieu à Dieu nous donner-,
si ese qu'il a encore de la cavalerie et dé jeans
de pies, qui est cause que le Roy vostre frère
et nioy vous prions voulouir comender que
les quatre mile arquebusiés que nous avés
faysl aufrir par le jeune Villecler qu'il viegnet
trover mon fils, qui nous cera tousjour plus
d'aubligation , ayenl déjeà le securs que nous
avés envoyé par le conte de Maneefel, qui c'et
monstre sy afeclioné et fayst tent de devoyr
que je luy fayré grent tort cet le sèlè2 à Vostre
Majesté et ne la reinersie de cet qu'el a en
sela faysl pour le Roy mon lils, lequel n'épar-
gnera chause qui souit en sa puisanse pour
vostre servise, et de ma pari en cet que auré de
moyen je métré pouine de luy fayr tousjour
conoystre corne je lui suis allectionnaye ri
désire voyr par tous moyens contineuer et
augmenter l'amylié entre vous dus, come plus
au long cet présant porteur dira à Vostre
' Que ammenaye, que amenait.
s Cet le sèlè , si le celais.
LETTT.ES DE CATHERINE DE MEDICIS.
245
Majesté, laquele je suplie tenir en sa bone
grâce cela1 qui lui recomende, encore qu il
n'en souit besouin, les infantes ses filles.
De Limoges, ce xic jour de jouih 1 56g.
Vostre bonne mère,
Caterine.
1569. — ia juin.
Ant. Communiqué par M. Charavay.
AU ROY MONSIEUR MON FILS.
Monsieur mon fils, Le Coc s'an retourne
qui ha présanté vostre pre'sanl à vostre frère
qui l'a trové si beau et plus aystime la fason
de quoy aun'2 lui ha conté que lui avés envoyé
et dist qu'i ne vous peult fayre aultre remer-
siraent de tant d'aseuranse que lui donné de
vostre bonne grase que d'enployer sa vie et
la esposer pour vostre servise; à quoy yl ne
perdra neule aucasion de vous fayre parestre
par éfayst la volonté qu'il ann a et est bycn
mary de celés qui ce sont pcrdeues; mes cet
n'é passa laulte ni la myene, car depuis que
je y suis , j'é fayst marcher \ostre armaye en
tel déligense que, cet les reystres euset voleu
marcher jeudi le jour de la Feste-Dyeu, je me
pouvès dyre la plus heureuse femme du monde
et vostre frère le plusglorieulx, car vous eusiés
heu la fin de ceste guère, aystent réduit le
duc dé Dus Pons en lyeu qu'il estoyt à nous;
mes Dieu ne l'a pas voleu, car j'euse aysté
trop ayse d'avoyr esté aucasion de vousmeslre
en repos par le moyen de vostre frère et de
tent de jeans de bien qui sonlysi, qui en sont
enragés; mes puisqu'i n'est aveneu, yl n'ont
perdu le ceour3, espèrent, encore que yl souinl
jouins aveques l'amiral, qu'i ne lairont pour
1 Cela, celle-là.
-' Aun, on.
' Ceour, cœur.
sela de chercher l'aucasion et l'avantage et
vous favre le servise qu'il désiret tous ceuh
qui sont en cete armaye où vous avés du plus
grent jusque au plus petit tant de jeans de
bien et playn de si grente afection à vostre
servise, et aulter cet royaume dé misayre que
je voldrès que lé puisyés voyr. corne je foys.
pour les aymer daventage et avoyr plus <h'
sovenanse de les en recognoystre. Je say bien
que vous dires qu'i ne tient à vous que ne lé
voyés, et que cet je reguardès que à conplayre
■i vostre volonté pour avoyr vostre bonne grase.
à quelque pris que cet l'eut, que le vous con-
s lh rès. mes yl fault que pansiés que je vous
sui-. mère et que je reguarde à cet qui peult
avenir et que ryen ne vous peult aulter se'
beau royaume que Dieu vous ha donné tent
que demeurerés en vie, quelque forleune qui
aviegne; car vous serés tousjour pour remetre
les chause en seurelé, et pour cete aucasion
nous avons mendé d'asambler toutes les forses
d'Auvergne, de Picardie, Normcndie et Bour-
bonoys aveques cet que avés de l'Isle-de-Franse ,
et vostre niayson, afin que puisiés avoyr eun
neuf pour remestre tout cet que pourôytaystre
rompeu ensemble, cet que n'âviendra pas, si
Dieu playst, et n'avenant si on ne lé peult
conbatre avent qu'i voleuset repaser la rivière.
vous mestre de là la rivière dé Louire et les
côtoyer aveques cet que aurés et vostre frère
au cul pour les empeseber de la paser et , la pa-
sant, yl sont ruinés, et s'il retournet, lousjours
aveques vos forses vous avenser, défandent la-
diste rivière, afin qu'i ne la paset plus hault,
et s'il ne vont au Languedoc et Lionoys pour
aler en Bourgogne quérir les Alemans qu'yl
diset que le duc Casimir leur amayne vous
l'im aler aveques les forses que avés à Lion
et vostre frère tousjour lé cotouier et ne
perdre, mes là chercher en cetpendent une
aucasion de les conbatre, cet qu'il a délibéré
246
LETTRES DE CATHERINE DE MED1C1S.
de fayre et en cet faysant l'on joura jeu seur
et conestra-l'oii que y aies aveques sans1 et
raysons, et seulx que, pour vous conplayre,
vous en dirait aultremeut, vous conestré un
jour tou le monde et voyrés que je vous suis
mère et non marâtre. Je ne vous le dis pas
pour doucter que ne me conoysiés tieule, car
je m'aseure et de l'amour et aubéisanse que
m'avés tousjour portaye, mes c'et pour vous
refréchir la meyinoirc que cet que je vous
ronsel et l'oys c'et pour vostre conservation et
de vostre royaume qui est vostre honneur,
corne le < onoyshvs à la fin de tout cesi et que
je n'ay ni aultre but, ni fin que sela et la
prise de la Chérité ayst de très grande impor-
tance. Je lairé cet propos pour vous dire que
le Breul ba envoyé yer ysi son ensiegne, le-
quel nouspanson ayslre une espie et qu'il est
veneu pour savoyr et \ oyr cet que nous l'ayson ;
yl vous sovienl, et Vilieroy vous en fayré sove-
nir, (jue yl l'a envoyé beaucoup de loys et moy
lé ranvoyé ver lui pour savoyr des novelles et
a fayst bonne mine, mes asteure je découvre
qu'il n'éplus temps de le renvoyer, mes yl dist
qu'i veult alerau vous ayles et de là à René2.
Faytes le prendre et envoyé le à Paris et an
mayn seure et l'on saré de luy beaucoup de
ebauses que vous pouront cervyr à mon aupi-
nion; Vileroy le conoyt, qui le monstrera à
ceulx que le voldrés fayre prendre. Mendé
moy cet que enn aurés fayst et je vous bayse
lé mayns.
De Limoges, ce xn" jour de jouin i5(i().
Vostre bonne et alectionnée mère,
Catrrine.
Si volés me fayre ebause agréable et beau-
coup pour me contenter, ne me meslrés plus
cerviteur. Je le vous ay déjeà mcudé, je vous
prie le fayre.
1 Sons, sens. — ' liene, Rennes.
15C9. — i3 juin.
Aut. ïîihl. imp. de Sninl-Pétersbourfl , vol. XX. f" 07.
AU ROY MONSIEUR MON FILS.
Monsieur mon lilz, je ne veulx léser paseï
une ceule aucasion que ne vous fase sovenir
de moy et ne vous liegne averti de tout cet que
(Yl fayst et pasé en ecle vostre armaye, en-
n'atendent que je aye le cbemin auvert pour
povoir retourner vous trover, cetque je désire
infiniment, et panse que, cet plesl à Dieu, ce
sera bientost,d'aultent qu'yl i a, depuis jeudi,
que l'amiral s'ayst joint aveques cet forces au
duc dé Dus Pons, lequel duc ayent la lièvre
contineue, yl i avoytacés lontemps, et vostre
frère le suivent de près, le conlrègnoyt de mar-
cher, si bien que le mesme jour que l'amiral
c'yt jounist et le visl vl : porte si bonheur qu'i
moureul le souir, chose certayne1 et les reys-
tres qu'il avoyst menés disouint, s'il euset
ayté encore de là Louire, qu'il ne feuset pas
veneu, mes s'en feuset retourné, et set voyant
en cet beau pey dé Limosin yl ont ayleu un
chef pour les conduire et comender, qui est le
cousin du conte de Mansl'eld, et sont depuis
letlisl jour de la Feste-Dieu campés au Cars,
Ghalu, Rochefort, au est le prinse de Navarre
et son cousin; et la royne de Navarre pour
vray ayst à la Rochelle; et tout cet que je voi s
mende ayst vray, car aultre cet que en savons
anuist, vostre frère m'avoyst niendé qu'il
anvoyoit deus mile arquebusiés pour prendre
un faulxburs d'uni! petite ville nommé lyea
au il i a un pont sur la rivière de Vienne, qui
esta eune lieu de cet peys de nostre camps,
au yl est logé et à deus de cete ville et qu'il i
faysoyt mener sis pièse d'artillerie et les Suise
et tenir prest la cavalerie, cet leur armaye
venoyl pour les secourir, afin de ne perdre
l'aucasion; etavoyt tousjour aveques luy quatre
1 Mort à Nesson près Limoges.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
-2hl
cornesles de reystres et à chaque gué bonne
guarde pour aystre bien averti si venoyt; cet
que voyant me suis délibéraye d'aler jeusques
là, et m'y suis trovaye si à propos que j'i é veu
prendre le fauburc et , s'il n'uset rompeu le pont ,
eusion prins la ville; et eulx, voyent la trouppe
que avoyst voslre frère, ce sont mis en troys
batallon tous fransoys (pas un reystre c'et
montré) à sin pas de la rivière sur une monta-
gnete, car de delà et des! le pays aysl tout
monteuculx, si byen que je lé voyès, corne cet
j'euse aysté aveques heulx et quelquefoys \ I
anvoyest de leurcoureus voyr au gués, cet nous
pasions; cet que voyent vostre frère ha fayst
tirer une volaye à son arleleriequi hafayslhèle
brèche clans leur batallon et yncontinent les
avons veu ce mètre au galop et ce reculer et
d'aucoun sont demourés pour ranporler quel-
queun qui est tombé, mes je ne se qui c'et; de
l'aultre coustéen nous retournent, corne vostre
frère a esté conselé des capitayne, voyent que
ne pouvyon fayre aultre chause, avons trové
le conte Mansfeld qui venoyt de son logis,
qui est près d'un de ces gués, qui nous ha dist
que ces jeans avoyent envye de paser de delà
pour voyr quele mine vl fayroint les aultres et
déjeà l'i enn etoyt pasé une vintayne. Mon
filz, de peur qu'i feuscl repusé, y est aie sur
le bord de l'eau et y a fayst paser jeusque à
deus sanz chevaulx de ceulxde Iîoysonpiere; et
Monsieur de Chombert, car c'est trop s'azar-
der, y est aie prendre sans chevaulx , et aveques
ces premiers vint chevaulx les menest bâtant et
je léay veu de près qui fuyest, corne s'il euset
heu toute la trouppe après eux, encores qui
monstraset aystre si foys aultenl; et Chombert
quej'é nouri page a prins un prisonierqui est
celuy qui nous ha dist tout cet que je vous ays-
crips, qui a nom Mayson et Normant,et parant
d'un qui estoyt à feu Mousieur de Guise, et
porte dus escherpe, une noyre et une joune,
pour se qu'il aysté à cete faction. Je vous en-
voyé la pistole qu'il avoyt, encore que ne sovt
que de balle ' ; et voyent qu'i cet faysoyt tart et
qu'i s'anfuyé, l'on les a fayst revenir et vostre
frère ayst aie à son logis aviser aveques les
capilaynes cet qu'il auront à fayre, et moy
m'en suis veneue, et avent supper vous ay
voleu fayre cet diseur et vous dire que nous
panson que la mort de cet duc dé Dus Pons
les a fayst aresler là, au y sont, et pour se ré-
fléchir un peu, car c'et bon peis et yl sont en
nésésité de toutes chauses; mes nous pansons
ausi qu'i n'i sarest plus guère demeurer, veu
•qu'il i a déjà sine jours qu'il y sont et qu'il
failli qu'il pregnet parti; et l'ayent prins, yn-
continent je me ayforseré de paser à m'an-
n'aler vous trover. Je prie à Dieu que cet
puise aystre aveques les uo\ elles que je désire
vous porter.
De Limoges, ce xme de jouyn 1569.
Vostre bonne et afteclionaye mère,
Catekine.
1569. — i3 juin.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n" 1075a , f" a£3 et suiv.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAELX.
Monsieur de Fourquevauls, vous avez en-
tendu par plusieurs des despesches que le
Roy monsieur mon Cls et moy vous avons cy-
devant faictes le soing et travail que nous
avons prins et prenons continuellement pour re-
médier aux troubles et misères de ce royaume,
que nous prévoyons tirer après eux laruyne,
s'il n'y est mis bientost une bonne lin. Chas-
cun sçait que nous n'avons rien espargné
pour en sortir, ayant le Roy mondict fils pour
cet effect donné deux ou trois batailles au
milieu de sondict royaume et hasardé à la
1 Pistolet de bulle, pistolet sans valeur.
•2>i8
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
dernière el en plusieurs aultres exploicts de
guerre; (jui se sonl, faicts, la propre personne
de son frère, lequel, grâce à Dieu, estant de-
monré victorieux, lorsqu'ayant desfaict les
premiers el principaub chefs des rebelles, il
a pensé que e'estoil uue belle occasion pour
arrester le cours d'uag grand nombre d'es-
trangers qui estoient prests d'entrer pour les
secourir el par ce moyen pouvoir achever ce
qu'il avoit si bien commencé. Nous avons veu
tout le contraire, ayant esté forcez pour ré-
sister aux grandes troupes que le duc des Deux-
Ponls amenoil en ce royaume, mettre sus une
grosse el puissante armée, laquelle nous fai-
sions estai, selon l'espérance que nous en avoit
donnée le duc d'Albe, debvoir estre composée
de la meilleure partie des forces du Roy Catho-
lique, et pour cet efl'ect le Roy monsieur mon
fds envoya par devers ledict duc pour le prier
voulloir le secourir d'ung bon nombre de gens,
mesme d'harquebusiers espaignols, se pro-
meclanl qu'en cesle cause commune en laquelle
il avoit pareil intéresl que luy, il ne vouldroit
l'abandonner; mais tant s'en fault que ledict
duc nous euvoyast tel nombre de gens que
nous espérions pour résister à nos ennemys,
qu'ayant réduict ledict secours au nombre de
quinze cens reistres el deux mille Wallons,
se seroit excusé pour lors de pouvoir nousen-
voyer plus grandes forces, principallement
d'Ëspaignols desquels il ne se pouvoit desfaire,
lui estant nécessaires pour la conservation du
Pays-Bas, s'olfranl néanmoings dedans quel-
ques moys après venir en personne avec dix
mille chevaulx elbon nombre d'infanterie pour
secourir le Roy monsieur mon fils en quelque
part de ce royaume qu'il vouldroit, ce que nous
Irouvasmes 1res bon el le priasmes continuer
en cesle volunlépoiir la mettreà exécution, s'il
se présentait occasion que nous en eussions plus
debesoing, et asseurant tant le Roy monsieur
mon fils de la bonne amitié du Roy Catholicque
son bon livre qu'il ne luy manqiieroil en rien
de ce qui seroit en sa puissance, comme au
réciproque il employeroil volun tiers tous ses
moyens, en ce qui concernerait la grandeur et
prospérité dès affaires dudici sieur Roy Ca-
tholicque. Voylà, Monsieur de Fourquevauls,
ce qui s'est passé entre le duc d'Albe et le Ro\
monsieur mon (ils, dont, encore que en ayez
souvent eu advis, j'ay bien voulleu vous faire
redicte, allin qu'en ayant la mémoire plus
récente vous puissiez tant mieulx rendre cap-
pable ledict sieur Roy Catholicque de la façon
de laquelle ledict duc s'esl comporté avec nous,
estant l'une des occasions de la présente dé-
pesche, comme aussy pour le prier instam-
ment de nous envoyer les quatre mille Espai-
gnols qu'il nous a promis et les faire passer
par Fonlarabie, pour delà prendre le chemin
droict là pari que sera mondicl fils le duc
d'Anjou , et aussi pour luy dire Testai auquel
sont de présent les affaires de ce royaume el
luy demander les remèdes aux nouveaux in-
coméniens qui nous peulvent survenir, dont
nous avons advis de tous coslés.
Vous luy direz donc el remettrez devant les
yeux ce qu'il a bien peu congnoistre par l'in-
telligence qui est entre ses subjects rebelles el
ceux du Roy mondicl fils, que la présente
guerre luy est commune comme à nous el que.
lorsqu'ils pourront exécuter leurs desseings au
préjudice de ce royaume, ce sera à luy à courir
la mesme l'orteiuie et par conséquent à toute
la chrétienté; à quoy il est besoing pourvoir
de bon heure et, suivant l'amilyé et bonne voi-
sinance qui dpibt estre entre nous, nousayder
à bon escient à chasser le mal gui esl eu ce
royaume pour le garder de tomber sur luy,
et, encore que nous lie doublions aulcunement
de sa bonne volonté eu nostre endroicl, si est-
ce que nous ne pouvons nous louer de ses
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS.
249
officiers en la Franche-Conté, lesquels tant s'en
fault qu'ils aient empesché le duc des Deux-
Ponts en son passaige qu'estant audict païs il
y a este' accommodé de vivres et de ce qu'il a
eu besoing et rejecté en ce royaume, sans qu'ilz
aient jamais voullu permectre à mon cousin
le duc d'Aumalle d'entrer en ladicte Franche-
Conté avec ses forces qui estoient telles qu'il
pouvoit aisément se loger aux paissages es-
troicts et par ce moyen empescher l'entrée dudict
duc; à quoy néantmoins nous avions travaillé
depuis, tant qu'il nous a esté possible, et cher-
ché les moyens de garder ledict duc de se pou-
voir joindre avec l'admirai, ce que nous avons
trouvé fort difficile sans mectre au hasard
d'une bataille l'Estat du Roy mondictfilz, ce
qui ne luy a esté conseillé par aulcun de ses
bous serviteurs et subjects ny mesmes par le
duc d'Albe, lequel par plusieurs foys a envoyé
par devers nous pour nous prier de ne voulloir
combat tre ni bazarder ce que avec le temps nous
debvions tenir tout asseuré; qui est l'occasion
que ledict duc a eu la commodité de venir trouver
l'admirai et mettre toutes leurs forces ensemble,
qui ne sont pas si petites qu'elles ne fassent le
nombre de dix mille chevaulx, dix mil hommes
de pied françois et quatre mil lansquenets.
Toutesfoys le Roy mondict fils n'est sy dé-
pourveu de moyens et de grandes forces qu'il
n'espère en venir à bout et les renger à la
raison sans qu'il luy soit besoing pour cest
effect d'estre secouru de plus grandes forces que
celles qu'il a du présent en son royaume et
desdicts quatre mil Espaignols qu'il attend
dudict Roy Catholicque, pourvoi qu'il fust
bien certain que ou d'Angleterre ou d'Alle-
maigne il ne vint autre secours à ses rebelles;
mais ayant un advis certain et véritable depuis
peu de jours que la royne d'Angleterre voulloit
faire faire une descente en Picardie et en Nor-
mandie et que le duc Casimir faisoit une levée
Catherine de Médicis. — m.
d'ung grand nombre de chevaulx et qu'il estoit
prest pour s'acheminer bienlost par deçà, et
voyant qu'il nous estoit impossible luy pouvoir
résister, nous avons pensé qu'il estoit besoing
que le duc d'Albe meist en effect ce qu'il nous
a cy-devant asseuré devoir estre prest pour
nous secourir, et qu'il empesché l'entrée dudict
Casimir; sur quoy le Roy monsieur mon fils
luy a escript à bon escient et envoyé ung
gentilhomme exprès pour sçavoir si, dans le
temps que nous en avons affaire, lesdictes
forces pourront estre prestes, sinon il fauldra
que nous cherchions quelque aultre expé-
dient'.Voilà la raison qui m'a meuevous faire
1 Voilà ce que Fourquevaux répondit à la lettre de la
Reine : b Madame, je retourne à ma lettre du premier
de ce mois au Roy Catholicque dont la copie est en ce
paquet, qui a mandé de rEscurial au cardinal de
Siéguence' qu'il m'y responde de bouche, ce qu'il a faict
hier soir, m'ayant envoyé appeler à ces fuis que le soleil
estoit couché, et me dict que la lettre pour le duc d'Albe
estoit faicte et que j'aurois un double d'icelle, par la-
quelle lui est mandé nous secourir et assister en per-
sonne, et touchant aux quatre mille soldats que ledict
sieur roy a faict dépescher vingt capitaines, tous hommes
de service, ausquels on baille argent pour aller faire leurs
bandes avec extresme diligence, et le capitaine Solis, qui
se trouva à la bataille de Dreux, est leur maistre de
camp; toulesfois qu'il seroit impossible nommer pré-
fixement ledict jour auquel ils seront prests et moins
quand pourront-ils arriver à Rayonne, excepté de m'as-
seurer et promettre qu'ilz seront sollicitez de faire tout
le plus grand debvoir de s'acheminer qu'ils pour-
ront." (Bibl. nat. , fonds français, n° 1075a, p. 260.)
Charles IX écrivait de nouveau d'Orléans, le 5 juillet, à
Fourquevaux : «Suivant ce que la Royne madame ma mère
vous amande du camp par l'advis de mon frère le duc
d'Anjou, des princes et capitaines qui sont prez de luy,
j'avois dépesché un gentilhomme vers mon cousin le duc
d'Albe pour le prier de me mander si, dans le temps
que j'aurois besoing des forces qu'il m'a tant de fois
offertes, j'en pourrais faire estât, pour empêcher que la
royne d'Angleterre et le duc Casimir n'entrassent en
mon royaume aveques les forces qu'ils assemblent pour
cest effect, et pour venir au secours de mes rebelles, le
* Diego Spinola , évéïjue de SigueDza.
3a
lïl'MÏCME NitlOIALK.
250
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
la présente despesche par l'advis de mon fils le
duc d'Anjou et de tous les seigneurs et cappi-
taines, qui sont en ceste armée où je suis venue
depuis peu de jours, affin que vous faciez en-
tendre au Hov Catholique ce qui a esté écrit au-
dict duc . fondé sur l'asseuranee que luy-mesnie
nous a donnée de vouloir embrasser ce laid
comme le sien propre et le commandement que
nous sçavons qu'il en a faid par plusieurs fois
audici duc; en quoy ilestbesoing, Monsieur de
Forquevauls, que vous vous employiez de façon
que lui faciez connoistre combien ce faict luv
importe, nous touchant de si près, et faire que
incontinent il en escrive audict duc, n'estant
plus question de différer, mais \ marcher avec
telle promptitude et diligence qu'il est requis
en affaire de si grande importance et de
laquelle il est tant intéressé. Je désire , Monsieur
de Fourquevauls, que vous nous renvoyiez ce
duc m'a faict responcc si esloiguée des commandements
qu'il a reçus dudict Roy (iatholicque, connue mesmes
m'en a assuré mon cousin le cardinal de Guise, que je ne
puis en demeurer content et satisfaict. Il me promet
bien, au cas qu'd advienne une disgrâce de mon armée
après avoir combattu, de me secourir de quelques reistres
qu'il a retenus pour ni'ayder à tourner visage à mes en-
nemis, mais il remet à me résouldre s'il me pourroil se-
courir, advenaut que ladicte royne d'Angleterre et ledirl
Casimir entrent en armes en mon royaume, qui est
l'occasion qui me presse le plus de luy demander secours,
d'autant que, Dieu meicy, je me sents assez fort avec les
forces que j'ay pour ranger mes ennemis à la raison,
pourvru qu'ils ne soient secourus de dehors et tiens pour
certain qu'ils doivent l'estre de la rovne d'Angleterre,
qui ne lauldra, maintenant qu'il n'y a rien qui la re-
tienne, estant d'accord comme elle est avec mondict bon
lrère le lioy Catholicque, de se servir de l'occasion el
mettre à profit sa mauvaise volonté contre moy, de façon
que. considérant tant de forces me tomber sur les bras
et le peu d'espérance cpie me donne le duc d'Albe de me
secourir, comme il làisuit estât, qu'il lanll que je vom
prie le faire entendre au roy mondict bon frère que je
•'•mu .ciuiraiiii t de chercher un antre expédient peur
conserver mon royaume.» (Bibl. nal., fonds français,
n° 10752, p. 269.)
porteur en toute diligence avec la response
bien résolue, escripvant au Roj Catholique
mondict fils pour cet effect, qui sera l'endroicl,
Monsieur de Forquevauls, où je prieiay Dieu
vous donner ce que désirez.
EscriptàLimoges,lexnf jourdejuing 1 56q.
Caterixk.
1569. — 1 h juin.
0ri(f. Bibl. irap. de Saint-Pi!lersbour(;, vol. XX, f 3o.
AU ROY MONSIEUR MON FILS.
Monsieur mon filz, par ma dépesche du
v de ce moys, je vous escripviz comme le duc
des Deux-Ponts ayant passé la rivière et n'\
ayanl plus le moyen de I'empescber de se
joindre avec l'admyral, \ostic frère preist ré-
solution avec les seigneurs et cappitaines de
ceste armée de s'advancer et aller camper de
deçà la rivière le plus près d'une petite ville
où se sont retirez voz ennemys et au lieu le
plus commode qui se pourrait trouver, ce qui
feut faict lelendemain en ung lieu qui s'appelle
l'Isle1, non plus loing du lieu où sont noz-
dietz ennemys que de deuxjetz d'arc, fort ad-
1 Voici ce que L'Aubespine écrivait le même jour au
Roi : trVoslre armée est logée deçà la rivière lie Vienne
en ung lieu nommé l'Isle appartenant à Monsieur de
Limoges, fort belle assiette de camp et avantageuse. Les
ennemis sont à main gauche de ladicte rivière fort es-
cortés. L'amiral est joincl avec eulx, lequel a IfOnvé le
duc des Deux-Ponts mort et l'élection déjà laite du comte
de Mansfeld pour commander. Ledict amiral a faict
un festin à tous les capitaines et depuis se sont mis après
leurs comples pour recevoir argent. 11 a trouvé beaucoup
<] ■ gentilzhommes morts ou malades comme Kslernay et
d'autres. 11 y a une petite ville appelés Aisse'sur la ri-
vière qui est la moitié du chemin entre euh et nous que
Monsieur avoil délibéré de prendre pour loger son ar-
mée; mais ils ont esté plus diligens que nous, tellement
que hier, qui estoit mardy, ayant résolu mondict sieur
de vouloir assiéger ceste petite ville il y lil aller toute
son infanterie. Eidx estoient sur l'autre costé en bataille
* Ai\e sur la Vienne, arrondissement de Limoges.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
■i:a
rantaigeux et à propoz par vostre armée,
où elle ne feust si tost arrivée qu'il ne se feist
plusieurs petites escarmouches qui se vont
échauffant de jour à autre, et mesmes hier il
me preist envye d'aller sur les lieux veoir ce
qui s'y faisoit, où en ma présence il fut atta-
qué une vive escarmouche pour noz gens sur
voz ennemys estans en ladicte ville d'Aise
qu'ilz furent contrainctz abandonner quel-
ques maisons qui sont de deçà le pont et se
retirer au dedans la ville, où il ne fut pos-
sible les poursuivre plus avant à cause d'un
arche dudict pont qu'ilz rompirent et dura
cella jusques à la nuict; d'aultre costé noz
gens de cheval qui ne demandent qu'à com-
battre trouvèrent moyen de passer la rivière à
guay et de pleine arrivée se jectenf sur voz
ennemys qui voullurent du commencement
soutenir la charge; mais enfin, se sentans
foibles, ilz se retirèrent peu à peu en arrière
et les nostres poursuivans leur advantaige les
menèrent tousjours battans jusques dedans
leur logis. J'avois le plaisir de veoir tout cella
et bien près, tant que je veiz prendre ung
prisonnier des leurs qui s'appeloit le sr de
Maisons, duquel je vous envoyé la pistolle par
ce porteur. Le jour précédent nous avons esté
advertiz de la mort du duc des Deux-Pontz,
qui nous a esté depuis confirmée par les pri-
sonniers et mesmes par ledict Maisons qui
nous a dict que le comte de Mansfeld, lieute-
nant général dudict duc, en a esté esleu le
chef. Voilà, Monsieur mon filz, ce qui s'esl
faict depuis, espérant que bientost il s'exé-
cutera quelque chose davantaige, selon que
jusqu'au nombre de mille ou douze cens casaques; quand
le sieur Philippe Strozzi eut reconnu ceste petite ville
et l'endroict où on la pouvoit battre, il mena des arque-
busiers pour combattre et contraignit ceulx qui estoient
dedans de l'abandonner.» (Bibl. nat. , fonds français,
n° i554o. f aoS.)
je veoy toute ceste armée estre en fort bonne
volunté de bien faire, dont je vous donnenu
advis, ainsy que les choses s'offriront. Cepen-
dant je prieray Dieu, Monsieur mon filz.
vous avoir en sa 1res saincte garde.
De Limoges, le xiui8 jour de juing 1669.
Caterine.
(De sa mai».) Monsieur mon fils, vous voyés
corne Dieu nous ayde plus que les hommes
encore qui ne s'i espargne poynt, car y lé
vous fayst mourir sans coups frapper. Voyé
combien yl ann a prins depuis la bataille;
car Bucart ' ayst mort, Eslernay, Valfenière -
et Silia le principal après le comte de Manse-
feld leur colonels qui ayst aystrèmement ma-
lade. Vous avés grent aucasion de reconestre
Dieu et ne l'auffenser poynt et le bien servir,
cet que, m'aseure, u'aubliés de fayre et je
vous en prie le bien reconestre.
Vostre bonne et affectionaye mère,
Caterine.
1569. — i5 juin.
Au f . Bibl. imp. de SaÏDt-Pétersljourg , vol. XX . f 33.
AU ROY MONSIEUR MON FILS.
Monsieur mon fils, Beaufort s'an retourne
vous trouver pour l'aucasion qu'y! vous dira
et vous prie yncontinent le dépescher, car ryen
pour le jour d'aujourd'hui ne nous ayst de
plus grende ynportense de prendre la Chérité
ou par un moyen ou par l'aultre; ne perdes
temps ni à cet que Beaufort présant porteur
vous dira, ni ausi ne lésés pour cela d'y envoyer
les forses; car, cet vous la reprenés, vous fayré
un grent coup pour vos afayres. Au demeurant
yl est veneu un trompeste de Morvylier qu'il
dist que le duc de Casimire leurs a mendé
1 Boucart , grand maître de l'artillerie de l'armée pro-
testante.
* Voir La Popelinière, t. II, ch. xv, p. 85 v°.
3a.
252 LETTRES DE CATH
qu'i ceroyt bientost à la frontière do Borgogne.
Vous fayrés bien d'i envoyer et aystre bien
averti de cet coûte' là. Les ennemis sont dé-
logés à cet malin, mes l'on ne set encore au
yl veule dréser leur chemyn et depuis la mort
flu duc dé Dus-Pons yl n'ont pas encore vo-
leu asepter de chef et ne volet marcher sans
aystre poyé. L'amiral le's a tent prié et aseuré
que dan quatre jour y seront poyés qu'il ont
marché à ce matin et yncontinent que je saré
le chemin qu'il tien et, le vous manderé et, s'il
ne se metet sur le myen, je vous yré trover.
En cetpendent tené en vostre bonne arase
Vostre bonne et affectionaye mère.
De Limoges, ce xv" de jouyn i56cj.
Caterine.
1569. — 17 juin.
Orig. Bibl. inip. de Saint-Pétersbourg , vol. XXXIV, f i3.
A MON FILS
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Monsieur mon filz, vostre frère vient de
m'envoier une lettre que l'escuyer de l'amiral
escript à la Rochelle, qui m'a semblé de quel-
que considération pour la vous envoier. Ainsi
il part anuit l et va coucher à Sl-Jean de Li-
gure et moi mesme à S'-Lienard et anuit
seray encore à troys lieues de luy et de là
je prendray mon chemin pour vous aller
trouver. Les Italiens seront demain audict
Sainct-Lienard et hier le comte de Sainte-
Fiore me vint trouver, qui est en la meilleure
dévotion que homme sçauroit estre de nous
bien servir et a quatre mille barquebuziers et
mille corseletz et deux cens chevaulx, de quoy
il y en a huit cens armez d'arquebuzes. C'est
un beau et grand secours qui vient bien à
propos, veu que les gendarmes d'aucuns et
trop s'en vont et ferez beaucoup pour nostre
1 Anuit, aujourd'hui.
EiilNE DE MÉDIGIS.
I service si envoyez sur les passaiges de la
rivière et en faire prendre quelqu'un et en
faire un exemple, cela arresteroit les au-
tres. Nous avons nouvelles certaines que les
reystres ont dict à l'amiral depuis la mort du
duc des Deux-Ponts qu'ilz ne marcheront ni
combattront et s'en iront s'il ne les paye six
mois avant bouger d'où ils sont, qui n'est
que à trois lieues de là où va vostre frère
loger anuit. La 4Wge est arrivé qui m'a dist
le besoing que vous avez de moy, vous ne
l'aurez jamais de personne qui vous ayme
tant ni désire plus vostre grandeur et conser-
vation et vous voir parfaict et bon envers Dieu.
Le cardinal de Lorraine m'a monstre uue lettre
qui vient de la cour de l'Empereur qui dict
que la fille aisnée de l'Empereur n'ira en
Espagne de huit mois; elle est escriple du
mois de may; de peur de avoir dict trop vray,
je vous prie n'en parler à personne.
De Limoges, ce xvnc jour de juin 1669.
Vostre bonne et affectionnée mère,
Caterine.
1569. — 17 juin.
Minute. Bibl. nat. fonds français. n° 3aia , f° 8 r".
A MONSIEUR DE MONLUC.
Monsieur de Monluc, d'aultant quej'ay en-
tendu que les ennemis font myne de prendre
leur chemin droict à Bourdeaulx, et craignant
qu'ils ne facent entreprinse sur ledict Bour-
deaulx ou aultre ville circonvoisine, estant
chose qui doibt estre soigneusement gardée et
prévenue pour L'importance que ce seroit au
bien des royaulme et service du Roy monsieur
mon fils, s'il advenoit aulcun inconvénient
èsdictes places, je vous prie, Monsieur de Mon-
luc, sur tant que désirez faire service au Roy
mondict sieur et fils que, incontinent la pré-
sente reccue, vous vouliez vous mettre dedans
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
253
ladicte ville de Bourdeaux avec telles forces que
vous jugerez suffisantes pour la pouvoir bien
garder. Vous veillerez par niesnie moyen que
les aultres, sur lesquelles les ennemis voul-
droient entreprendre quelque chose, soient
suffisamment garnies de ce que vous sçaurez
bien juger estre nécessaire pour leur conser-
vation. Vous vous employerez en cest endroit
aussy soigneusement, comme avez toujours
bien faictjusques à cesle heure, à ce que, s'il
est possible, il ne soit négligé par delà qui
puisse apporter aulcune incommodité au ser-
vice du Roy monsieur mon flls, dont je vous
ay bien voulu advertir.
Escript à Limoges, le xviie juin 1569.
1569.— 18 juin.
Aut. Bibl. inip. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, f* io.
AU ROY MONSIEUR MON FILS.
Monsieur mon fils, encore que depuis ma
dernière letre yl ne soyt surveneu chause
digne de vous aystre ayscripte, si n'é-gevoleu
léser de vous faire la présante et vous envoyer
cet pourtour pour vous avertir que yer vostre
frère partit et toute vostre armaye ay alaie1
loger delà la ryvière de Vienne à quatre lieulx
près de vos ennemis, lesquelz depuis la mort
du duc dé Dus-Pons n'ont marché que une
lieulx, et, à cet que j'é entendu par des pri-
soniés, les Alemens sont fort mal conlens;mès
l'amiral fayst cet qu'il peult pour les aseurer
qu'il seront bientost poyés et lé mayne de
jour en jour en sete ayspéranse. Nous y avons
envoyé de tous coûtés pour ayseier de les
gagner; je leur promets cet que je panse qui
pourra servir, m'aseurant que ne m'en dédirés
car Mésieur les cardinaulx sont de cete avys2.
Je feuse déjea partie; mes yl me fâche de ne
1 Ay alaie , est allée.
2 Les cardinaux de Bourbon et de Lorraine.
vous raporter quelque chause qui vous puise
bien contenter, encore que cete foys souit
myeulx que quant je alis à Vistri; car le duc
dé Dus-Pons pour le moyns y est demeuré.
Cet je vous puis myeulx aporter, je le désire et
cela est cause que je atemps un peu ysi, en-
core que je n'aye plus vostre frère; car yl est
au yl se démène pour vostre servise, n'ayenl
aultre chause en la teste et au cœur que de
vous satisfayre et fayr chause qui vous souit
agréable, qui est le plus grent ayse et plésir
que saroyt resevoyr celle qui ne désire ryen
tent que vous voir ours l de tant de calamités
et vous voyr contineuer l'amour que tous deus
vous portés.
De Limoges, cet xvui' de jouin 1 56g.
Vostre bonne et affectionaye mère,
Caterine.
1569. — ao juin.
Aut. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX , f 4a.
AU ROY MONSIEUR MON FILS.
Monsieur mon fils, Lecoc ayst arrivé qui ha
aporté les cornestes des reystres qui ne sont
pas byen faystes , car yl ne les portet pas car-
rayes 2 et sont corne un papier que troverés ysi
enclos ; mes yl s'an serviront. Je suis arrivaye
en cete ville de Saint-Lienart arsouir et anuit
y suis demeuraye pour povoyr demayn au
matin voyr les Ytalians, afin que vous puise
rendre conte de vostre armaye entière et que
conoysiès que mon voyage ne resamblera an
rien celuy que je fis à Vitry, corne me disiés
devant Monsieur de Morviliés; car pour le
moyns le duc dé Dus-Pons ayst dépesché et
vous aseure que plus tôt je feuse retournaye;
mes je désires de vous povoyr porter quelque
chause qui vous contantast; mes Dieu par
1 Oars, Lors.
2 Carrayea, carrées.
25i
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
venteure, avenl que je soy avons, m'en fayré la
grâce, el si en cel pendant vous favsiés prendre
la Chcrité vous auryés plus l.iyst que nous; ei
r c>t uni- chause qui vous ynporte test que ne
di'\i:s donner repos à personne que cela ne
soyl fayst. Je ne vous fayré plus longue letre,
ear n'ayent eu nule novelles de vqstre frère,
je ne saroys que vous mender, sinon que ve'si
le plus liorl et vilyan peys au je feus jeaniès
el vous pouvèe bien dire à Monsieur de Li-
moges qu'il pert bien ses pouynes à parler
pour ceulx de Limoges; car y ne le aymest.
poynt et ne le veulet pas endurer apeler leur
ayvesque, mes Laubespine; sont lé plus ta-
queyns (|ue je vis jeamès. 0 reste vous ne sa-
riés mestre dis hommes en bataille en cet
pays qui ne feuset en pante; y ni a pas de
plein peys quatre doys. Vêla tout cet que vous
peult mender de nouveaulx.
De Saint-Lienart, ce xx° de jouin 1 56g.
Vostre bonne el alïectionaye mère,
Caterine.
Si le duc de Nagère i vient, fayste luy co-
noystre que n'estes un enfant et luy faysles
bonne chère avec la magesté et grâce d'un
roy de vint ans, car vous y estes.
Mon leur mon fils le Roy Catolique nous a
fayst aufrir parle jeune Villeclcrc. L'estal des
forses du duc des Deulx-Pons, qui s'est jouin I
avesques l'amiral, nous fayst grant et presant
besouin de ces securs, corne bien le deve's
voyr; mon cousin, je vous veus encore fayre
reconimendalion pour cet gentilhomme pre-
sant porteur nomé Gui de Lubersac ', gen-
tilhomme el bien nay et de bonne mayson,
pouvant mériter la grase que je vous prie de-
mcnder pour luy au Roy Catolique, qui ayst
de nous le voulouir renvoyer dans ces trouppes
de securs aveques grade honorable, que pour
ayslre fidèle et toute sa mayson au service du
Roy mon fils et de moy, je désire infiniment
luy souit auctroyé, et m'aseurant que n'épar-
gnerés rien pour l'amour de moy, je prieray
Dieu qu'il vous conserve.
De Limoges, ce xxic jour de jouin i56g.
Votre bonne cousine ,
Caterine.
1569. — ai juin.
Aul. Chartrier île la famille de Lubersac .
communiqué par M. le comle de Lubersac.
A MON COUSIN
LE CARDINAL DE GUISE.
Mon cousin, je vous envoyé par cet presant
porteur un diseurs des particoularités de vos
afayres. J'ayspère que celé dépesche vous
trouvera encore assés tosl pourpouvoyr haster
la venue des quatre mile arquebusiers que
1 Msinrique Manrique de Lara, IV" dur de Nagera.
156'.). — 28 juin.
Aut. Archives de Turin.
A MON FIÎKI1K
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, aystent retournaye de mon
voyage aux camps, je vous enné bien \oleu
avertir par la présaute et par Bouivin présent
porteur, lequel s'an retournant vous fayra en-
tendre bien au long toutes nos novelles, qui
cera cause que ne vous fayré la présante
longue après vous avoyr prié le croyre de cet
qu'il vous dira de l'anvie que j'é de vous
fayr conoystre en tout cet que auré de moyen
1 Guy de Lubersac, capitaine de cent hommes
d'armes, était petit-fds de Gervais de Lubersac et de
Franroise de Rastignac; il avait épousé Galirielle d'Hélie
de Poinpadour.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS. 255
I amitié que je vous porte et corne je désire
qu'il cel présante aucasion pour le vous
povoyr monstrer par estfayt et m'aseurant
que yl vous dira tout cet que lui ay dist, je
ne vous fayré plus longue letre et priré Dieu
vous donner cet que désirés.
D'Orléans, cet xxviue de jouin i56o,.
Votre bonne seur,
Caterine.
1569.
i juin.
Orig. Arch. des Médias à Florence, dalla fika £736,
nuova Dunierazione.
A MON COUSIN
LE GRAND-DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, j'ay receu vostre lettre par le
sieur Trovle l, et veu le contenu en icelle et l'a y
monslrée au Roy monsieur mon 61z, lequel l'a
prinse de bonne part et m'a prié vous dire de
la sienne qu'il coguoist et a monstre de le
cognoistre l'obligation qu'il a à Dieu; car il ne
sçait prince en la chrestienté qui aye faict
pour son service ce qu'il a faict d'avoir donné
troys batailles dans son royaume pour le désir
qu'il a d'y maintenir son honneur et la reli-
gion catholique que ses père et grand-père
ont tousjours tint et en laquelle je l'aynourry,
de façon qu'il n'a rien tant à cœur que de la
voir remise comme elle v soloit estre, ne
l'ayant jamais mis à désirer rien que de con-
server l'honneur de Dieu et son Estât sans en
désirer aultre, me .semblant qu'il est assez
grant et beau pour s'en contenter et ne sou-
haiter aullre chose que le voir en son entier
et hors des troubles où nous avons esté depuis
la mort du Roy mon seigneur, car si Dieu
nous en faict la grâce nous n'aurons occasion
que de le remercier et nous entretenir en
' Troilo Orsini.
l'amitié de tous les princes nos voisins, al-
liés et parents, ce que je vous puis asseurer
estre sa volonté et l'avoir nourry n'en avant
aultre ni désirant plus grand bien que celuy-
là et vous asseure qu'il a receu grant plaisir
de vostre visite et prins de bonne part ce que
ledict Troyle lui a dict tant pour le faict des
cens mille escus que aultre chose que luy
aviez donné charge, comme de mon costé
vous puis asseurer que je ne puis recevoir plus
grant plaisir que voir que faciez service à
ceste couronne pour la grande obligation que
je y ay et pour estre de ma maison comme
vous estes, je désire vous voir continuer en
ceste volonté et affection vers ce royaulme et
mes enfans, désirant vostre grandeur comniv
la mienne propre, à quoy, en ce que auray
moyen, me trouverez tousjours prompte pour
la conservation de vous et des vostres, qui
sera l'endroict ou feray fin , me remettant des
aultres nouvelles sur la suffisance du sieur
Troyle et piieray Dieu vous avoyr en sa saincte
guarde.
D'Orléans, ce xxvinc de juin 1569.
Voslre bonne cousine,
Caterine.
[1569. — Fia juin.]
Aul. Arch. nat. collect. Simancas, K i5i3, pièce ia3.
A MA NIÈCE
DONA JUANA.
Madame ma niepse, je n'é voleu fallir la
remercier de la lettre et Visitation que le duc
de Nagera ' m'a fayste de sa part, et en plus
grent ennui ne me pouviés auser2 de sete dé-
mostration d'amytié, le prenant de aylle
corne d'une prinsèse que je say avoyr participé
1 Le duc de Nagera avait été reçu par Charles IX le
â juin à Orléans.
s Auser, user.
256
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
en mon mal, encore que pour avoyr aypousé
la royne ma fille le roy rostre frère et l'aymer
corne je say qu'ele faysoyt, cela nous la l'ase
regreter, si ese ' que moy, qui ne puis jeamès
oublier cet que j'é perdu, me sant aubiigée à
tous ceulx (jui en resentel de Tannin , et oultre
Pamytié que je vous ay lousjours portayepour
lamytiéque leurportiés, cesi me la ranforse et
nie faysl TOUS prier de croyre que, cet je avoys
quelque moyen de la lui monstrer parayfayst,
(]ue m'enployré de mesme afection qu'eult
fayst la royne ma fille, et ne volouyrcreyndre,
cet ysi luy avoyl chause qui lui feut agréable,
me le mender, car je le réseveroys à gren plé-
sir et ne l'annuierédeplus longue letre après,
encore qu'il n'en souit besouin, lui avoyr prié
de avoyr lousjours en recomendation les deus
ynfantes et leur volouyr servir de ma\re 2 et
sela aubligera de plus en plus
Vostre boiine tante,
Catebine.
1569. — (i" juillet.)
A MON COUSIN
MONSIEUR LE COMTE DE FIESQUE »,
AMBASSADEUR AUPRÈS DE L'EMPEREUR MAXJU1L1EN.
Mon cousin, celle-cy sera pour vous adver-
tir de la réception des vostres des xi", xvme et
xxv8 du passe', par lesquelles me donnez advis
1 Si ese, si est-ce.
' Mayre, mère.
3 Cette lettre nous a été remise par le Ministère de
l'Instruction publique et sans mention de provenance; il
ne nous a pas été possible de découvrir où se trouve
l'original. Elle avait sans doute été transmise par quelque
correspondant des sociétés savantes. La Bibliothèque na-
tionale. 60U6 le n° 15919 du fonds français, renferme
toutes les dépêches et minutes de Scipion de Fiesque;
cette lettre n'y est point comprise.
de ce que l'Empereur vous a dit avoir esté
délibéré en la diette pour le regard des cer-
cles qui ont commandement de tenir leurs
gens prests selon les constitutions de l'Empire,
et que, encore qu'il lui ait été donné auclo-
rilé de les lever quand bon lui sembleroit,
néaiimoings qu'il leur auroit escript quelques
aultres moyens par lesquels il lui sembloit se
pouvoir plus tost remédier aux présens incon-
vénient. Et , ne vous ayant déclaré les moyens ,
il semble qu'il ne vous ait parlé si ouverte-
ment que de coustume, qui me donnerait
quasi occasion de soubçouner, si ce n'es-
toit que j'ay une entière asseurance de la
bonne amitié qu'il porte au Roy mon fils et
à moy, vous priant de descouvrir dexlrement
ses intentions. J'ai bien noté ce que me man-
dez du peu de bruict qui est par delà des
nopees, et croy bien que la chose sera tirée
du costé d'Espaigne, le plus à la longue que
l'on pourra, dont afin d'estre mieux esclaircie
je vous prie de l'aire tout ce qui vous sera
possible pour sçavoir ce que le courrier venu
d'Espaigne aura rapporté. Quant à Testât de
nos affaires, je vous ay ci-debvant mandé
comme l'on se préparait à aller assiéger la
Charité, dont il est succédé ce que verrez
par un petit mémoire que je vous envoyé. Le
Roy monsieur mon ûlz l'ait faire une nouvelle
levée de huict mil Suisses et de cinquante en-
seignes françoises, voyant la pertinacité de
ses subjects qui ne veulent venir à aulcune
recongnoissance de leurs faultes, et aussi pour
avoir moyen de résister aux forces estrangères
dont l'on nous menace. L'armée de nos enne-
mis s'est advancée vers Poictiers et Chastelle-
rault, où ils sont entrés par L'intelligence de
plusieurs de leur religion qui estoient dedans et
semble qu'ils veuillent étendre leur conqueste,
s'ils peuvent. Nostre armée que commande
mon fils le duc d'Anjou a osté conlraincte de
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
257
se raffraischir par quelque temps vers le pays
de Limosin et Périgord, pendant lequel temps
il ne s'est fait aulcune opération de guerre.
C'est tout ce que vous aurez de moy par ce
mol que je finiray, priant Dieu, mon cousin,
vous avoir en sa saincte et digne garde.
Escript à Orle'ans le . .' de juillet i 56g.
Caterine.
1569. — î" juillet,
Aut. Bibl. nat. fonds français, 11° 3227, f° 33 r".
A MA COUSINE
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, j'é donné clierge au porteur
de vous aler voyr de ma part et Monsieur de
Nemours et voudrès qui vous trove aussi sayns
que vous le sariez désirer. Je suis retour-
naye de mon voyage et ay le'sé mon 61s et les
dus vostres en très bonne santé', et ne tienl
pas à eulx que l'on ne combate, corne ausi
ne fayst à tous les signeur, prinse et capi-
tayne qui y sont, qui est un grent nombre;
carj'e'ouï dire à tous les plus vieuk capitayne
et qui ont acoteume' de voyr les aultres ar-
mées n'en vire jéamès une plus belle ni plus
grende et en milleur volonté de bien fayre.
Je prie à Dieu qui leur en fase la grase
et lé veulle tous conserver. Je ne vous fayré
la présante plus longue de peur, en Testât
en quoy vous aystes, vous donner pouine
de lire tent et je prière Dieu vous donner
bonne délivranse avecques la santé de vous
et vostre enfant.
D'Orléans, cet premier jour de juillet 1 5t>o, l.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
' Voir une dépêche des Vénitiens Correro et Conlaiini
dans Inquelle ils annoncent que le Roi et la Reine leur
ont. donné audience le 1" juillet à Orléans. (Filza VII,
p. 43 et 46.)
Catherine de Médicis. — nr.
1569. —a juillet.
Aut. Arch. des Médicis à Florence, daiia filza 'i
nuova nunK'razione, p. 28a.
A MON CODSIN
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, je n'ay point voulu biisseï
partir le sr Troïlo Ursin s'en retournant à
Florence sans vous remercier de la lettre que
m'avez envoyée par luy et de la bonne volonté
que témoignez à l'endroit du Roy monsieur
mon fils et à la prospérité de celle couronne,
ainsy qu'en fait foy le contentement que vous
avez pris de la victoire que Dieu a donnée à
mon fils sur le prince de Condé, et vous pro-
mets les mesmes bons offices de mon fils et
de moy en tout ce que désirerez, ainsy que
le sieur Troïlo vous dira de ma part, et
sur cette asseurance feray fin, priant Nostre-
Seigneur vous conserver.
D'Orléans, le uc jour de juillet 1569.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 4 juillet.
Aut. Arch. nal. collect. Simancas . K i5i2, pièce 2Û.
A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon fils, aystent de retur mon
cousin le cardinal de Guise, et ausi ayenl veu
par la letre qui m'a ballaye de Vostre Majesté
la réponse qu'ele fayst à la mienne touchent
le mariage du Roy mon fils, je ne lui puis
dire rien daventage que de la prier, le plus
tost qu'elle aura eu la réponse de l'Ampereur,
nous mender le temps que pourons avoyr
la prinsese Isabelle sa fille, chause que le
Roy mon fils et moy désiron qui ne tire plus
en longueur et ausi ne veuls fallir à remer-
sier Vostre Majesté de cet que, de sa part, m'a
dist mondisl cousin, l'asurant que ne saroys
33
turniXËOii. N.iTiovtLi
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
358
resevoyr chause plus agréable et qu'i me
rende plus contente qu'estre aseuraye de sa
bonne grase et que Vostre Majesté' conoyse
conbien je l'aymeet désire voyr contineuer et
augmenter L'amitié entre le Roy son frère ay
elle; à quoy, tent queje vivray, métré pouine
de tenir la main, m'asenrant que Vostre Ma-
jesté île Bon conté aura parelle volante et
d'aultent que j'é cet malheur que d'avoyr
perdu le moyen que avès auprès d'elle pour
lui t'ayro entendre les chauses que je conoys
et conestre' pour ayder au nouirc à scie tent
bonne yntolligense et amytié que celui de la
rovne ma fille, voyent l'asuranse que ledist
cardinal m'a donnaye de Vostre Majesté, je
lui manderé et ayscripré dornavent tout cet
que conestre' y pouvoyr servir ou nuyre, sa-
chant asés la bonne et sainte yntanlion de
Vostre Majesté que sachant yl remédira
aveques sa prudanse et bonne volante que je
say avovr à l'antretèncmeiit de la pays, et en
sete fianse je lui dire à présent une chause
qui est que le Roy vostre frère, voyent que
l'armaye, que le feu duc des Dus-Pons avoyt
amenaye, est à présant jouinte à cela que ha
l'amiral et que cela du Roy vostre frère ayst
contrainte de s'estre jouinte toute ensamble,
tent cet que avoyt le duc d'Omale que le duc
mon fils et cet tenir près dudist amiral pour
ayseier de le conbalre et einpescber de fayre
davantage de mal, come y a fayst, cet yl venoit
quelque autre cecours d'Alemagnc, yl avoyt
envoyé ver le duc d'Albe pour le prier, suivent
la prdmesse (pie luy enn avoyt fayste en cas
que yl vint aullres Alemans au securs de ses
rebelles, lui volouir ayder de touttes les l'orses
qu'il a pour les empescher d'entrer en cet
royaume; à quoy yl a respondu qu'il ne po-
voyt encore lui en fayre response, qui est
cause, voyent que c'et chause qui inporle attsi
pour les Aytas et servise de Vostre Majesté,
que je lui enn ay bien voleu ayscripré cet mot
pour la prier que, après avoyr entendu cet
que lui eu dira l'ambasadeur, volouir fayre
tent sur cet po\nt que de cet que touche à la
royne d'Angleterre une si bonne et emplc et
résoleue dépesche audist duc que le Roy son
frère puise ayslrc aseuré et fayre aystat de sel
qu'i en poura espérer cl Vostre Majesté m'es-
cusera si si clèremenl je luy enn rseripls,
car cet aveques la niesme liberté que je avoys
acoteumé du vivant de la rovne ma fille, me
promelant que ne le Irovera non plus mauves
que lors , et que s'aseurera de la niesme aléction
el amour que je lui porté que lorsque je avoy
cet heur et contentement de la savoir \y\e.
espérant que, néanmoins sa mort, cela ne me
aylongnera non plus de sa bonne grase. que
ne m'a dimineué l'anvie de lui fayr servise,
come Vostre Majesté poura conoystre par ay-
fest en touttes les aucasions qui cet ' présen-
teront et qu'cle voldra employer.
D'Orléans, cet imc de joulet i5Go.
Vostre bonne mère et seur.
Cateiune.
1569.
juillet.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 1075a, p.*9g7.
A MONSIEUR DE FOURQLEVAULX3.
Monsieur de Fourquevàuls , vous verrez par
1 Cet , se
2 Le 6 juillet, Foorquefaui écrivait à la Reine :^ Quant
à la résolution prise par l'Empereur sur les mariages, il esl
vrai qu'il s? coutenle bien forl que le Roy Très Chrestien
espouso la princesse Ysabeau sa seconde fille el le Hoy
de Portugal Madame Marguerite de France, priant bien
affeclu mseinent 1" Roy Catbolicque de prendre ce faict
en sa main, car ledisl Knipereur lui en laisse (oui l'bon-
neur et la chargea; mais Fourquevanx n'avait que peu
de confiance dans le bon vouloir de Philippe H et il ajou-
tait : fJe pense que le Roy entretiendra longuement
Vostre Majesté de ces traités, gagnant temps et n'en
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
259
la dépesche que vous faict le Roy monsieur
mon fils son intention sur ie faict des mariages
et comme il de'sire que la consommation s'en
ensuive le plus promptement que faire se
pourra, \ous commandant expressément de
solliciter le Roy Catholique mon bon Iils de
luy mander la response qu'il aura eue de
l'Empereur, affin que cy-après les choses se
puissent effectuer ainsi que je l'ay toujours
désiré pour rendre cette bonne amityé, que
j'ay mis peine de conserver entre ces deux
royaumes, perpétuelle et inviolable; mais je
me veulx plaindre à vous pour le dire au roy
monsieur moi; bon Gis du peu de respect qu'a
eu le duc d'Alve aux commandements que son-
dict maistre nous a mandés par mon cousin le
cardinal de Guise lui avoir faict de nous secourir
sans aucune remise ne dissimulation de tout
ce que nous lui demanderions, et maintenant
que nous sommes tous certains que la royne
d'Angleterre arme tant en son royaume qu'en
AUcmaigne et villes maritimes pour entrer en
ce royaume et favoriser nos rebelles, et que
le duc Casimir se prépare pour faire le sem-
blable d'un autre costé, luy ayant le Roy mon-
sieur mon fils envoyé demander secours, suy-
vant ce que je vous ai mandé par la dépesche
que je vous ai faicte du camp, il remet à nous
respondre, s'il le faira, après qu'il y aura
advisé; ce qui est bien esloigné de ce que
nous espérions des commandemens du roy
son maistre, de l' amityé et bonne intelligence
sçaurois deviner l'occasion, si ce n'est d'accuser son na-
turel qui procède froidement et si lentement en ses pro-
pres négoces; par ainsi il ne fault trouver estrange s'il
ne s'escliauffe point en ce qui vous touche. Aussi est-ce
qu'il ne peut haster ou retarder vostre mariage qu'il
ne fasse de mesme du sien ; car l'Empereur veut que
les deux princesses ses filles sortent de sa maison
le mesme jour. Je voudrais que ce peust estre de-
main.)) (Bibl. nationale, fonds français, n° 1076a,
p. 263.)
qui est entre ses ministres et nous, principal-
lement eu ce faict qui lui touche d'aussy près
que à dous, et des belles offres que ledict duc
nous avoit faictes, qui donue grande occasion
au Roy monsieur mon fils d'en estre très mal
satisfait, et ce que je vous prie de bien faire
entendre au Roy Catholique de ma part, aflîn
qu il y donne tel ordre que il est nécessaire
pour le bien de la chrétienté, considérant les
inconvéniens qui en peuvent advenir.
Au demeurant, Monsieur de Fourquevauls,
vous m'avez mandé parcy-devant que les filles
frauçoises qui ont servy la feue Royne Catho-
lique ma fille, esloient prestes à retourner,
quand je les mandeioys. J'ay différé jusques à
présent de vous y faire response, pour autant
que je voulois pourveoir à la seurelé de leur
chemin, comme j'ay faict, qui est cause que
vous prierez le roy mondict beau-fils de les
faire accompagner jusques à Narbonne, où
vous me manderez le temps qu'elles y pour-
ront arriver.
Aussy, Monsieur de Fourquevauls, mon
cousin le cardinal de Guise n'a oublié à tes-
moigner au Roy monsieur mon fils et à moy
le debvoir que vous faictes par dellà et les
grandes despenses que vous estes contrainct
de supporter, dont le Roy mondict fils a déli-
béré de vous faire telle recognoissance que
vous aurez occasion de demeurer content,
ainsi que je le vous manderay par ma pre-
mière, vous priant de continuer, comme vous
avez faict jusques à présent, à me mander des
nouvelles de la disposition de mes petites-filles,
vous envoyant une lettre que j'escrips de ma
main au Roy Catholique pour respondre à ceile
qu'il m'a escripte par mon cousin le cardinal.
Pour fin, vous sçaurez que le duc de Nagera
est arrivé, lequel a jà eu deux audiances,
mais ne m' ayant dict chose qu'il soyt besoing
vous faire sçavoir, je prieray Dieu, Monsieur
33.
260
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
de Fourquevauls, vous lenir en sa saincte cl
digne garde.
Escript à Orléans, le rai" jour de juillet i56o.
Comme je eslois preste à signer la présente ,
L'ambassadeur don Francès m'est venu trou-
ver, qui m'a dict avoir eu advis certain que
en Allemaigne il se faict une levée de
reistres et de lansquenets, soubs prétexte de
les employer pour empescher quand le
duc des Deux-Ponts et aultres estrangiers
qui sont en mon royaume retourneront en
leur pays, que ils ne puissent rien entre-
prendre contre l'Empire et aucun des princes
d'icelui, mais que leur principal desseing est
de venir et entier en ce royaume comme a
l'aict iedicl duc des Deux-Ponts et d'aultant
qu'il dict aussy que Lazare Schevenden en est
le chef et colonnel, qui est pensionnaire de
l'Empereur, vous le prierez bien instamment
de la part du Roy monsieur mon fils et la
mienne de escripre audict Empereur, qu'il
fasse exprès commandement audict Schevenden
à ce qu'il se départe de faire ladicle levée pour
entrer en ce royaume et faire la guerre au
Roy monsieur mon fdz et que le commande-
ment que luy fera Iedicl Empereur soyt tel
que ce que nous eu désirons en advienne.
Depuis encore ledict ambassadeur m'a
mandé que ladicte levée se faisoit pour estre
employée pour le Transylvain et qu'ils se
livrent à la fêle, mais que pour certain c'est
pour entrer en ce royaume et suivre Iedicl
duc des Deux-Ponts.
Caterike.
1569. — 8 juillet.
Aui. Ilibl. mil. ronds français, n" 3a-j7 , f° S5 r".
A MA COUSINE
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, ayenl entendu que vous aystes
acouchaye, je vous ay bien voleu envoyer cet
porteur pour sçavoyr de vos novelles, et corne
vous, vostre enfant vous portés, etspérant i\î'
cet que cérés relevaye, nous vyendrés trover;
de quoy je seré bien ayse pour vous voyr, et
sachant en Testât que vous aystes, qu'i ne
l'atill vous travaller de lire longue letre, je
fayré fin prient Dieu que vous douint bonne
santé et bien tost aystre enn estât de nous po-
voyr venir voyr.
D'Orléans, cet vme de joulet î 669.
Vostre bonne cousine ,
■ Catkmne.
1569. — 9 juillet.
Oupie. Imprimé dans la Correspondance diplomtttujUf
de La Mothe-FêneUm , t. VII . p. a8.
A MONSIEUR DE LA MOTHEFÉNELON.
Monsieur de la Mothe-Fénclon, tout ce que
nous pouvons recueillir de vos dernières dé-
pescb.es, c'est que la royne d'Angleterre, ma
bonne sœur, n'oublie rien de tous les appretz
qui sont nécessaires pour l'acheminement
d'une guerre ', laquelle nous ne voyons pas
1 Voici île Jeanne d'Albrel à Elisabeth une lettre oui
justifie les défiances de Catherine :
"Madame, je n'ay voulu faillir ceste occasion de me
ramentavoir à vostre bonne grâce et vous remercier très
humblement de l'assistance qu'il vous plaist nous faire,
vous priant très humblement nous continuer cette laveur,
laquelle, Madame, apportera récompenses dignes de vostre
piété et de vostre grandeur, la première au ciel que Dieu
vous guarde pour avoir soustenu son église; la seconde
les cueurs de tout ces princes, seigneurs cl grands capi-
laiues ijui, s'en ressentant, vous vouent très humide ser-
vice; la tierce une gloii t louange immortelle que la
renommée portera jusques aux bouts du monde, et puisque
Madame, voussçaurez par Monsieur le cardinal* les par-
ticularitez de nos affaires, je m'en remettra} à luy, après
avoir présenté mes très humbles recommandations à vos
bonnes grâces, je pneray le Seigneur, Madame, qu'il
• Le carrliua] <le Clii'ilillon.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
261
s'adresser à aultres que à nous, estant ses af-
faires aux ternies que vous le mandez pour le
regard du costé de Flandres, et en telle voye
d'accord que je tiens jà tous ces différants pour
accordés; estimant bien que ce qui la peult
retenir jusques icy de se déclarer ouverte-
ment, c'est qu'elle veult auparavant veoyr un
peu clair à ce que auront d'heureux succez les
affaires de nos ennemys. Quoy que ce soit, j'ai
bonne espérance, quand elle en viendra là,
qu'elle n'en rapportera non plus d'hon-
neur et de réputation qu'elle fist aux troubles
de l'année soixante-deux, vous priant, affin
que nous ne puissions estre surpris, que,
comme vous avez bien faicl jusques icy, vous
advertissiez ordinairement mon cousin le ma-
reschal de Cossé, qui est pour pourveoir à la
Normandie et la Picardie, de toutes les choses
qui seront importantes au bien du service du
Roy monsieur mon fds.
Depuis le discours qui vous en fusl dernière-
ment envoyé, de la façon que s'estoient passé
une bien grosse escarmouche entre quelques
gens de pied de nostre armée et celle de nos
eunemvs, il n'est rien survenu de nouveau
entre lesdicles armées; et sont, l'une au camp
de Larsac, qui est la nostre, ell'autre àNyort.
11 est vrai que, voyant l'admirai que le comte
du Lude estoit prest de donner l'assaut à Nyorl ,
l'a envoyé secourir de deux mille chevaulx et
quelques gens de pied, qui a esté cause qu'il
a esté contraincl d'en laisser le siège, ce qu'il
a faict sans aulcune perte.
Comme j'estois à l'endroict de cette des-
pesche , la vostre du xxviu0 du passé nous est
arrivée , par laquelle j'ai veu les beaux advis que
l'ambassadeur Norrys faict, selon sa coustume,
courir par delà, qui sont sy faulx, malicieux et
controuvez qu'il n'est possible de plus; car de
vous augmente les siennes. De la Rochelle, ce 19 juillet. »
British Muséum, fonds Cotton, E VI, P 106.
dire que le poison de feu d'Andelot se soil
avéré par l'exécution d'un sien serviteur quia
esté tiré à quatre chevaulx l, cella est entière-
ment faulx, comme aussi ce qu'il fait courir de
la façon de la mort du duc des Deux-Ponts,
estant advenu à l'ung et à l'aultre par une
grosse fiebvre , à l'occasion de beaucoup de
travail qu'il auroit pris, mesmes ledict duc
des Deux-Ponts aux continuelles grandes jour-
nées qu'il fust contraincl de faire pour garder
d'estre combatu de nostre armée, avant que de
joindre l'admirai. Et tant s'en fault que ledict
duc ayt mangé advec la royne de Navarre,
que, ung jour auparavant qu'il fust joint au-
dict admirai , il estoit jà extresmement malade.
Pour le regard de Périgueux,lesdicts enne-
mys ont bien faict quelque contenance d'y
vouloir dresser la teste; mais ils n'en sont ap-
prochez de plus de dix lieues. Et quant ilz
voudroient entreprendre de l'assiéger, à quoy
l'on ne vojt point d'apparance, y ayant une sy
puissante année si prez d'eux, ils la trouve-
ront pourveue d'ung si bon nombre d'hommes,
qu'ils n'en rapporteront que la honte.
Mon cousin le cardinal de Guise est icy
arrivé depuis sept ou huit jours de retour de
son voyage d'Espaigne et nous a raporté la
résolution des mariages de la fille aisnée de
l'Empereur avec le Roy Catholique , de la se-
conde pour le Roy monsieur mon fils, et du
mariage du roy de Portugal avec ma fille,
avec toute assurence et confirmation de l'ami-
tyé dudict Roy Catholique, qui n'est en rien
diminuée pour la mort de la feue royne
d'Espaigne, ma fille.
1 Voici ce qu'avait écrit Norris le \h juin à Cecil : <tA
gentelman of M. D'Anjou camp, xvho under présence of
service, being intertained by M' D'Andelot poisoned bim,
suborned bereunto by M" Martigues.» {Calendar of State
papers, 1669-1570, p. 88.) Voir Hubert Languet,
Epislolœ, p. 112.
262 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
Le sieur de Sansac est au siège de la Cha-
rité, que nous espérons qu'il aura réduict à
l'obéissance du Ro\ mon lils dedans peu de
jours; priant DieuvousaMoireu sa saincte garde.
Escripi à Orléau^, le i\' jourde juillet i5(îç).
CiTBJUNE.
Brulart.
1569. —9 juillet.
Alll. Itilil. it.ll. fnri.ls IViiuiiiis . Il1 IOA&0., f° l5.
A MOH OOCSM
MONSIEUR LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin, j'é atendu jeusques asteures à
vous f'ayre resj)onse pour vous la povoyr fayre
si résoleue que voyés par là cet que le Roy
mon fils désire que l'asiés pour son service,
ayent lui et les prinsipaulx de son consel trové
1res bon et sagement avisé cet que m'avez
ay script et désire que, ynsin que enn avés
aysté le premier à vous enn aviser, que ausi
ayés L'honneur de conduire le tout à bon fin,
el ([lie soyés le chef de tout et amenyés les
torses qu'il vous mende, cet les pouvés hobte-
nir d'eulx et surtout cet qu'il nous ayst le plus
néceseyre, c'et de euser de diligense, et ayent
vous pour chef, comme le Roy mon fils le
Miilt, je ne doutle que n'ayons la fin de nos
maulx, qui sont tieuls que savés; car je ni
voy nul amendement et une trop grende lon-
guer1 à mon gré. Je ne vous fayré la présante
plus longue, me remetant sur ce que le Roy
vous en mende, et seulement vous dire que
vostre femme, sel vient jouer ysi aveques nous,
je ann é aysté de cet avis, et nous la garde-
ions, atendent vostre retour que je prie à
Dieu qu'il soit bien toslet vous enn aussi bonne
santé que le désiré.
D'Orléans, cet ix° jour de joulel 1569.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1 Longuei-, longueur.
1569. — 10 juillet
Aut. Archives du Vatican . lettres des Princes , vol. XXXII.
\ NOSTRE TRÈS SAINCTPÈRE LE PAPE.
Très Saincl-I'ère, la bonne volonté que
Vostre Sainrlelé nous monstre par elïécl el
lasMiiiiuice que nous donne vostre nonce, el
ee que nous eu mande l'evesque du Mans de
l'envie et désir que Voslre Saincteté a de nous
voir hors de nos calamilez nous donne l'har-
diesse de la piier, nonobstant le beau el grant
secours qu'elle nous a baillé, de vouloir en-
core nous aider, ainsi que plus amplement le
Roy mon lilz a donné charge à son ambassa-
deur lui dire de sa part, et avous prié le
nonce d'en escripre à Voslre Saincteté, nous
asseurant tant de sa bonne affection vers nous
que ne nous refusera cette requeste el son
autorité vers ceulx que l'evesque du Mans
luy dira pour, de leur coûté, nous secourir,
el ne sera rien épargné aveques le resle
de toutes les forces que a le Roy mon lilz
pour reslaurer et remettre nostre religion en-
tière et l'honneur de Dieu en ce royaulme,
pour lequel effeet n'y espargnerons, non
plus que avons faict, tout ce qui est en nostre
puissance, jusques à nos propres vies, et me
remectant de tout sur ce que le Roy mon
filz a chargé l'evesque du Mans et le nonce
de Voslre Saincteté, je ne la annuieray de plus
longue lettre, priant Nostre-Seigneur de don-
ner à Vostre Saincteté l'accomplissement de
ses saints désirs.
D'Orléans, ce xc jour de juillet i56o.
Voslre obéissante et dévote fille,
Catbrine.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
263
1569. — 17 juillet.
Aut. Uibl. nat. fonds français, n° îoa&o, f° 17.
A MA COUSINE
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, j'é aysté bien ayse d'avoyr eu
de vos novelles, et vous ay bien voleu mender
dé mienes par cet porteui' qui s'an va à Lion
et, Dieu mersis, sont bonnes, aytent lous
sayns; et au reste vous entendre's de lui corne
avons seu que les ennemis ont prins Chatele-
reau; et j'espère que, set rapprocbant mon
lils, qu'il ne prandront aulre chause. J'é aysle'
bien ayse de savoir que vostre mari souit guéri.
Mandé moy que c'et que de cet prestre, et
s'il dist poynl que uou seron bien tost aur1
de tous ces maulx, cet que je prie à Dieu nous
fayre la grasc et vous donner et à vostre mary
cet que désirés et vous prie lui fayre mes re-
commendation.
D'Orléans, ce xvu0 de joulet 1 5G9.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 18 juillet.
Copie. Imprimé dans la Correspondance diplomatique
de La Mothe-Fénelon , t. VII, p. 3a.
A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.
Monsieur de la Mothe-Fénelon, vous faictes
service bien fort agréable au Roy monsieur
mon fils de prendre occasion de visiter la
royne d'Angleterre, ma bonne sœur, le plus
souvent qu'il vous est possible; car, encore que
j'estime qu'elle soit en ses propos bien fort ré-
servée , et sache assez bien couvrir le font de ses
intentions, sy esl-ce que, par cette fréquenta-
tion, il vous sera toujours aisé d'en découvrir
quelque partie, si vous n'en pouvez savoir le
' Aur, hors.
tout; et pour ce, le mieux que vous puissiez
faire, c'est de continuer à la visiterbien souvent.
Vostre dépesche du cinquiesme me continue
toujours de plus en plus en l'opinion que
j'ai eue ci-devant que les différents d'Angle-
terre et des Pays-Bas se composeront bientost
amiablement, dont vous nous avertirez de ce
qui succédera, ensemble des apprests qu'ils
feront par delà; à quoy je vous prie d'avoir
l'œil soigneusement ouvert selon vostre vigi-
lance accoustumée.
Le Roy monsieur mon fils, ne voulant rien
oublier en l'exécution de celte entreprise,
puysque ses sujets demeurent en leur obsti-
nation accoustumée, fait faire une nouvelle
levée de douze mille Suisses et de quarante
enseignes de François , qu'il espère avoir tout
prests dedans la mi-aoust; estant tout ce que
j'ai à vous dire par ce mot auquel je ferai fin
en priant Dieu, Monsieur de la Mothe-Féne-
lon, vous avoir en sa saincle et digne garde.
Escript à Orléans, le xvine jour de juillet
i569.
Caterine.
Brulart.
1569. — 18 juillet.
Aul. Arch. nat. collect. Simancas, K i5n, pièce 160.
A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon fils, je ne veuls fallir, s'an
retournant le duc de Nagera, rcmersier Vostre
Majesté de la Visitation que par lui nous ha
fayst fayre, corne chause que venant délia ',
encore que ce souit pour eune si piteuse auca-
sion, nous l'avons eue très agréable, voyent
l'aunestc language que, de sa part, yl nous a
tins, qui nous ay '2 daventage agréable, d'aultenl
que la aseuranse qu'il nous ha donnée par là
1 Délia, d'elle.
- Ay, est.
2(1 'i
LETTRES DE CATII
de l'amitié que nous portés, laquèle nonaus-
tcnt aostre malheureuse forteune de la morl
do la royne ma fille ue voy en rien dimi-
neuée, que est cliause que, cet je puis trover
quelque recpnforl an sa perte, me le peu plus
douner que neul autre, ayspéranl (jue Voslre
Majesté conoytra conbien je l'estime et dé-
sire de me voyr conservée en sa bonne grase
et que ne lui donnere' jeamès aucasion de
m'en aylongner, etspérant (]ue de son coûté
contineuera l'amytié et bonne yntelligense
entre le Roy son frère et aylle corne ayl i esl ' :
à quoy en cet que je auré moyen de lui ser-
vir je m'i employré de cel coulé lent que vi-
vray el supliré Nostre-Signeur la conserver
et lui donner ce qu'ele désire, me remetenl
sur la sufisanse dudicl duc pour lui dire de
nos novelles el l'estal en quoy y lèse les
afayres de cet royaume.
D'Orléans, cet xvnr5 de joulet 1 5 6 9 .
Caterine.
1569. — 96 juillet.
Orig. Archives de Turin.
^ MON FRÈRE
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, entendant le traitté qu'on faisoit
du mariage de madamoiselle de la Chambre
avec le seigneur conte de Montafié, j'ay esti-
mé ce party si propre et commode pour la-
dicte damoiselle, que en désirant le bien et
contentement, comme je fais de toute sa mai-
son, j'ay bien voullu vous en escrire, afiîn de
faire que ledict mariaige sorte au plus tost
son effect, et d'aultant que meilleure occa-
sion ne se sauroil offrir pour parachever par
mesme moyen celuy que si longtemps vous
avez conclud entre le filz de mon cousin le
1 El aylle corne ayl i esl , el cil? comme die y esl.
ERINE DE MÉDICIS.
[ marquis de la Chambre et madamoiselle de
Savoye, j'ay pensé vous en devoir escrire et
prier, come je fais affectueusement, vous as-
! seuranl que le Roy monsieur mon fils el
moy aurons ung singulier plaisir d'entendre
desdicis deux mariaiges sortir en mesme in-
stant ledict effect. Quant à moy, j'ay en telle
recommandations tout ce qui concerne le bien
et grandeur de la maison de la Chambre pour
m'appartenir de parantaige et pour estre bons,
fidelles et loyaulx serviteurs du Roy monsieur
mon fils, comme ils font bien apparoir en
l'occasion de ceste présente guerre, que sai-
chant que l'issue de ces deux mariaiges ne
leur sçauroit estre sinon honorable et prouf-
filable, je vous en ay voulu prier d'affection,
come je fais par la présente, laquelle n'eslanl à
autre fin, je supplieray le Créateur, mon frère,
qu il vous ait en sa très saincte et digne garde
Escript à Orléans, le xxvi1' jour de juillet
1 5 6 9 .
(De sa main.) Mon frère, je ne vous reco-
menderé davantage cet mariage, rai vous sa-
vés asés combien j'ème cete mavson et désire
leur bien et aventage et ayslimeré tousjour
come pour moy-mesnie tout le contentement
et avensement qu'il auront, qui me fayst vous
ayscripre la présanle el vous prier de ayfec-
tuer cet que déjeà a esté mis en propos.
Voire bonne seur,
Caterine.
1569. — 29 juillet.
Orig. Bibl. nat. fouHs français, n°3i5g. f* igo.
A MONSIEUR LE DUC DE NE VERS.
Mon cousin, il ne s'est rien passé en l'ar-
mée du Roy mon filz, ni présenté occasion de
vous faire entendre l'eslal <le noz affaires que
nous ne vous ayons escript. lesmoins noz dé-
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
•2frô
pesches qui ont suivy l'une l'aultre de fort
près. Depuis la dernière il n'est pas survenu
chose digne de vous estre escripte; niais pour
vous mectre hors de la peine que vous pouvez
estre si vous n'aviez de uoz nouvelles que vous
entendez volontiers selon l'affection grande que
vous nous portez, nous avons advisévous faire
ceste petite, par laquelle \ous verrez tout ce
que nous avons de nouveau , vous priant , mon
cousin, nous faire souvent part de voz nou-
velles et en quelle disposition vous estes, car
chose ne sçaurions-nous entendre qui nous
apporte plus de plaisir et de contentement.
En cet endroict je prye Dieu, mon cousin,
vous avoir en sa saincte et digne garde.
Escriptà Paris, le xxixe jour de juillet 1.569'.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 3i juillet.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3 190, f 110.
A MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, encore que je sois
très asseure'e de vostre bonne volunté et affec-
1 Charles I\ ajoutait : s Ce qui a empesché que jusques
icy l'on n'a pu combattre nos ennemys, comme la réso-
lution estoil prise, a esté l'incommodité du pavs, où mes-
dicts enneniys se sont jectez, montueux et malaisez, qu'il
estoit impossible de les joindre et forcer au combat sans
le très grand désadvanlaige de mon armée et que, pour
l'incommodité et l'infertilité des lieux, et la nécessité de
vivres, a esté contraincte de se retirer à l'escart pour se
refreschir de tant de longueurs et pauvretés souffertes.
Depuis et incontinent nosdiclz ennemys se sont advancez
du costé de la rivière de Loyre, advertis qu'il estoit
impossible que ceulx qui estoient dedans la Charité
puissent résister aux forces que j'y avois envoyées pour
la remectre en mon obéissance, ils y ont envoyé le
mesme secours qui avoit esté envoyé à Niort, qui leur
a fait lever le siège, ainsi que fut contraint le comte du
Lude de devant Niort.» (Bibl. nat., fonds français,
n" 3i39, p. 188.)
Càtberims de Msdicis. — m.
tion en tout ce qui tousche mes particulières
affaires, je vous ay bien voullu escripre ce
mol pour vous prier, comme je fais de bon
cueur, d'assister en ce que vous pourrez ceulx
que Marcel mon recepveur général envoyé
ordinairement par delà pour la recepte de
mes desniers et sollicitations des fermiers du
domaine dont je joys. Il y a un fermier nommé
Pierre Verrier, qui m'est débiteur d'une grosse
somme, dont le poursuicl ledict sieur Marcel;
mais il a beaucoup de peyne d'accélérer cella.
Vous y pouvez beaucoup ayder; je vous prie
pour ceste cause vous y employer et tenir la
main à ce que en cella et en mes aultres
affaires ledict Marcel ou ceulx à qui il en
donne charge et qu'il envoyé par delà puissent
estre satislailz promplement selon les baulx et
ferir.es et obligations de ceulx qui me sont re-
devables, et vous me ferez bien plaisir, dont je
m'asseure. Aussi ne m'en estendray-jeenceste-
cy dadvantaige, mais pour la fin prieray
Dieu, Monsieur de Matignon, qu'il vous ait
en sa saincte garde.
De Paris, ce dernier jour de juillet 1069.
Caterise.
Pinart.
1569. — 2 août.
Copie. Bibl. nat. fonda fiançais , u° 107ÔS, p. 347-
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, d'aultaut que le
Roy monsieur mon filz vous instruict si bien
et particulièrement de tout ce que vous avez
à manier et traicler par delà pour son conten-
tement et satisfaction et principallement pour
le bien et repos universel de toute la chré-
tienté, il ne me reste à vous en faire plus
longue lettre, si n'est pour vous tesmoigner
combien je désire que vous faictes entendre
dextrement au Roy Catholique ce qui est con-
IMVajBIXtK »ii;)!iii.[.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
tenu par la lettre dudict sieur Roy mon fils l,
taisant en cella et en tout le demeurant de
1 Charles IX lui adressait le pouvoir officiel de traiter
du mariage de sa soeur Marguerite de Valois avec le roi
de Portugal ; à ce pouvoir était jointe l'instruction de ce
que Fourquevaulx aurait à représenter au sujet du ma-
riage de Charles IX et d'Elisabeth d'Autriche et dont
voici les termes : «Si tost que le s' de Fourquevauls aura
receu cette dépesche il enverra demander audience, en
laquelle, après avoir présenté les très affectueuses recom-
mandations de Sa Majesté Très Chrestienne au Roy Catho-
lique, luy dira en premier lieu qu'ayant le Roy entendu
le désir qu'il a que les traictez desdicts mariages se la-
cent, et passent en Espagne, prez de luy, Sa Majesté post-
posant tout autre respect s'est voulu conformer au désir
dudict roy, s'asseurant de sa syncérité et mutuelle affec-
tion, qu'es ce faict elle n'aura moins de regard à ce qui
loin lie l'honneur et commodité du Roy et de Madame sa
sœur que ce qui touchera Madame Elisabeth et le roy de
Portugal.
fRemonstrera aprez qu'estant les choses en si bons
termes, semble au Roy qu'il est expédient pour les uns
et pour les autres de les mettre à effect le plus tost que
l'aire se pourra, car la longueur ne peut que nuire et
rien servir, et aussi que lesdicts s" deschargez de ce pen-
sement pourront plus librement vacquer à leurs autres
affaires. Et partant requerra le Roy Calholirque de ac-
célérer l'effect et consoumalion desdicts mariages, et
qu'au plus tard elle ne soit pas différée plus longuement
que la S'-Martin prochainement venant.
«Dira que pour trancher desdicts mariages le Roy luy
a envoyé bon et suffisant pouvoir et qu'à cette fin il est
prest, quand il plaira audict roy d'Espagne de s'assem-
bler avec ses députés et ceux desdicts s" Empereur et
roy de Portugal, estant vraysemblable que lesdicls s"
Empereur et roy de Portugal auront envoyé pouvoir à
leurs ambassadeurs résidons piez dudict Roy Catholique
pour traicter desdicts mariages; toutefois, s'il luy est
respondu qu'ilz ne Payent, faict et que lesdiclz s" se sont
du tout remis au roy d'Espagne d'en convenir et traicter
et qu'il promettra et se fera fort pour eulx, ledict s' de
Fourquevauls pourra répliquer, qu'estant lesdicls ma-
riages de telle importance et concernant le faict de
chascun des princes susdicts, il eust aussi esté bien re-
quis que chascun y eut ses députés ou au moins particuliers
pouvoirs pour traicter et conclure ce que leur touche,
que néantmoins il ne différera de traicter et conclure
lesdicts mariages avec les députés dudict Roy Catholicque,
vostre négociation le bon debvoir et diligence
que l'on se proinect de vous, de vostre vertu et
prudence iiccouslume'e. Etsur ce, je supplieray
le Créateur vous avoir, Monsieur de Fourque-
vauls, en sa trèssaincte garde.
Escript à Paris, le deuxiesme jour de aoust
i56g.
Caterine.
1 569. — 5 août.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10759, p. 3A4.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, vous verrez ce
(pie le Roy monsieur mon fils vous escript
touchant le merciement qu'il désire que vous
l'aides au Roy Catholique mon beau-fils du
secours de quatre mil Espaignols qu'il nous
doibt envoyer et desquels il avoil, lors de vostre
dernière dépesche que nous a apportée voslre
secrétaire présent porteur, commandé la levée
estre faicte; à quoy je u'adjouteray rien, si ce
n'est de vous dire que vous uziez de toute la
sollicitation dilligente que vous sera possible
pour nous faire promptement envoyer lesdicls
soubs la promesse et obligation que ce qu'il promettra et
fera tant pour ledict Empereur et Madame Elisabeth sa
fille que pour le roy de Portugal soit respectueusement
par eulx effectué et accompli en la mesnie forme et au
mesme temps qu'il aura esté promis.
ttEn la mesme audience ledict sr de Forquevauls fera
aussi assigner le jour et lieu auquel luy et les autres dé-
putés s'assembleront dans le plus bref temps que faire se
pourra.
trEt assemblé qu'il sera avec lesdicts députés leur dira
qu'il a charge de traicter des deux mariages ensemble et
de ne les conclure l'un sans l'autre, cl parce qu'il y a ap-
parence que les autres voudront le faire parler le pre-
mier, il gardera son avantage le plus honncstcinent qu'il
pourra et, selon qu'il verra leur disposition, ne faire dif-
ficulté d'entamer les propos du mariage du Roy, les tirant
par réciproque à parler les premiers de celui de Madame.»
Des instructions particulières lui furent données pour
le mariage de Marguerite de Valois; elles font suite à
celles-ci. (Même volume, p. 35 1 et suiv. )
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
267
Espaignols, car nous avons à beaucoup estimer
ledict secours d'aultant qu'il nous viendra plus
tost, ainsi que vous pouvez Lien juger qu'en
telles choses la dilligence est grandement utile
et profitable. Priant Dieu, Monsieur de Four-
quevauls,vousavoirensasaiucteetdignegarde.
Escript à Vendosme, le cinquiesme jour
d'aoust i5(Jr,.
Caterine.
1 569. -
j î août.
Orig. Arcli. des Médicis à Florence , dalla filza û-jaG ,
nuova numerazione , p. 986.
A MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, je m'asseure que pour la sin-
gulière affection que portez au bien des affaires
du Roy monsieur mon filz vous serez très
aise d'entendre la résolution de son mariage
avec la seconde fille de l'Empereur, et de ma
fille avec le roy de Portugal, dont je u'ay
voulu faillir d'accompaigner de la présente celle
que vous escript ledict sieur Roy mon filz. Et
sur ce je suppliray le Créateur vous avoir en
sa très saine te garde.
Escript à Amboyse, le xic jour de aoust
i5G9.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 1 5 août.
Orig. British Muséum, Burgliley papers.
A LA ROYNE D'ANGLETERRE.
Très haulle, très excellente et très puissante
princesse, noslre très chère et très amée bonne
sœur et cousine, estant le faict demariaige du
Roy nostre très cher sieur et filz avec la tille
puisnée de nostre très cher et très amé bon
frère et cousin l'Empereur, et semblablement
de nostre très chère et amée fille Marguerite
avec le roy de Portugal en telle voye d'avan-
cement que nous espérons en veoyr, dedans
peu de mois, l'entier accomplissement, le Roy
nostrediclsieur et filz et moy noua n'avons voulu
faillir pour le debvoir de nostre commune
amitié à vous en donner incontinent advis
comme d'une nouvelle que nous estimons qui
vous sera bien agréable, soubz l'asseurance
que nous avons de vostre singulière et bonne
affection en nostre endroict; laquelle nous
fera tousjours croire que vous ressentirez en
vous-mesmes quelque ayse et plaisir du con-
tentement que nous pourrons avoir, ainsi que
nous le nous promectons bien à l'effect d'une
telle alliance, et sur ce, très haulle, très ex-
cellente et très puissante princesse, nostre
très chère et très amée bonue sœur et cousine,
nous prions Dieu vous avoir en sa très saincte
et digne garde.
D'Amboise, le xv° jour d'aoust i5b\).
Vostre bonne sœur et cousine,
Caterine.
1569. — i5 août.
Aut. Arch. uat. collect. Simancas, K i5ia, n° >
AU ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon fils, ayent veu par la letre
que le sieur de Furquevaulx m'a ayscripte la
réponse que Vostre Majesté lui ha faysle lou-
chant le mariage du Roy mon filz, après avoyr
eu celle de l'Ampereur et, désirant que lé
chauses prinse bien tost eune heureuse fin,
je l'é tout fayst entendre au Roy mondict fils,
lequel ha esté bien ayse de voyr acheminer
cete négosiation en eune bonne fin et, pour la
plus haster, yi a yncontinent renvoyé cet porteur
pour lui porter le povoyr à cet requis aveques
son emple déclaration de sa volante, comeaprès
avoyr entendu par mon cousin le cardinal de
Guise et l'ambasadeur de Vostre Majesté qu'ele
le desiroyt ynsin ; à quoy lui avons voleu satis-
fayre, la prient que le plus tost que se poura
y volouyr mestre une si bonne conclusion que
34.
268
LETTRES DE CATHERINE DE MED1CIS.
en puision voyr le fruit que en de'siron
d'avoyr celé prinsese et par mesme moyen ma
tille an roy de Portugal, ynsin que mon cousin
le cardinal de Guise m'a fayst entendre que le
désiriés et je suplie à Dieu que ce souyl
aveques une lel<' confirmation et lmnion de
l'aniylié déjà si aystablie entre nous quatrea
que s'ann ansnive le repos et la conservation
de nostre l'oys catolique en tout la crélienlé cl
à moy cet heur particulier devant mourir povoyr
voyr Vostre Majesté, à laquele je ne puis nie
guarder de tousjour recomender les ynfanles
ces filles el \o!ouir conlineuer en sa bonne
grasc.
De Paris, cet xv*" de haust îâGo,.
V .sire bonne mère et seur,
Caterine.
1569. — 19 août.
Orig. Bibl. nat. fomls français, n" 34o6 , P 48.
A MONSIEUR D'ESCARS.
Monsieur d'Escars, nous sommes très marris
de n'avoir peu faire pour vous ce que vous dé-
siriez, pour les raisons que vous mande le Roy
monsieur mon fils, vous asseurant que, puis-
que cela n'a réussy, que nous vous garderons
nostre bonne volounlé en quelque meilleure
occasion; et pour le. regard de la ville de
Limoges, elle a esté exemptée, suivant ce que
vous désiriez, qui est tout ce que je vous puis
dire quint à présent, vous priant seulement
de continuer à bien faire, comme vous faictes
en ce qui est de vostre charge, en suppliant
le Créateur vous avoir, Monsieur d'Escars, en
sa très saincte garde.
Escript à Amboise, le xix' jour d'aoust.
Caterine.
Dr Xeifviu.k.
1569. — a'i août.
Aut. Bihi. nal. fond*, français , n° tosào, (* t.
A MADAME DE NEMOURS.
Ma cousine, je voy par vostre letre la
pouine en quoy vous aystes de la maladie
de voslre mary et cornent vous l'avés mené à
Sl-Mort, de quoy je suis bien ayse, car tu
deus ' ne sariés aystre en pas eune mayson de
personne qui vous ayme myeulx et l'ayineroys
daventage, cet2 yl i pouvoyt recovrir la
santé que luy désirés, car je désire vostre
contentement corne le myeh propre; et quanl
à vos enfans je vous puis aseurer qu'i set
portel très bien et ayspéret aveques l'ayde de
Dieu bien guarder la ville3, et ausi l'on ne
perd une ceuie heure pour reguarder tout cet
que ayst nésésère pour bien tost asambler
l'armaye et les aler désasièger ; et en setpenden t
l'on n'aublie rien à les cecouryr et les tenir
avertis de tout cet que l'on peult fayre; et
vous prie de vous en donner que la movndre
pouine que pourés, car de tout poynt je say
que l'on ne peult pas mes, vous devés aseurer
que Dieu lé vous guarderé et ceré bien ayse
de les revoyr, ayent fayst un si grent cervise
au Roy et à cet royaume, car j'espère que yl
seron cause de mètre la fin à celé malheureuse
guère aveques leur honneur et bien de nous
lous, cet que je prie à Dyeu leur faire la grase
et vous donner ce que désiré.
De Tours, cet xxmi" de haust4 1 56g.
Vostre bonne cousine,
Caterije.
J'é aublié d'escripre à voslre mari que le
1 Tu deus, tous deux.
5 Cet yl i poroit recovrir, s'il y pouvoit recouvrer.
' Elle fait allusion au sic'ge de la ville de Poitiers que
soutenaient si glorieusement Ie9 ducs de Guise et de
Mayenne.
1 Haust, août.
LETTRES DE CATHE
Roy demeurera ysi, s'il ne survient aultre
chause, et je prie à Dieu qui puisie's bien tost
venir.
1569.— 28 août.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 36o6 , f° 56.
A MONSIEUR DESCARS.
Monsieur d'Escars, ceste-ry est seullement
pour accompaignerla lettre que le Roy monsieur
mon filz vous escript, et avec luy vous tes-
moigner le contentement qu'il a de voz services
et le plaisir que nous avons d'entendre l'ordre
que vous donnez pour la conservation de ce
que vous avez eu charge de luy, ce que nous
vous prions continuer et vous rasseurer que
vous ne demourez point au besoing que vous
n'ayez des forces, puisque pour cest heure
l'on ne vous en peult envoyer. Je remectrai sur
le porteur à vous dire de noz nouvelles. Je
ne vous ferai la présente plus longue, priant
Dieu, Monsieur d'Escars, vous avoir en sa
saincte et digne garde.
Escript du Plessis-les-Tours, le xwin"
jour d'aoust 1669.
Caterine.
De Neufville.
1569. — l> septembre.
Orig. Bibl. nat. fonds Bupuy, n° «91. f° 35.
A MONSIEUR
LE CHANCELIER DE L'HOSPITAL.
Monsieur le chancellier, j'ay receu vostre
lettre et incontinant fait escripre bien expres-
sément à mon fils le duc d'Alençon que l'on
n'ait àt- envoyer aucunes garnisons en vos
maisons ny en celles de vostre gendre; àquoy
je pense qu'il sera satisfaict, et là où son in-
tention ne seroyt suyvie en cest endroict, ce
que je ne panse pas, en mêle faisent sçavoir,
je y feray donner si bon ordre que vous en
R1NE DE MÉDIC1S. 269
aurez contentement. Priant Dieu, Monsieur le
chancellier, qu'il vous ait en sa saincte et
digne garde.
Escript au Plessis-les-Tours, le 1111e jour de
septembre 1669 1.
La bien vostre,
Caterine.
1569. — 5 septembre.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX . P A3.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, vostre frère le duc d'Alençon m'a
faict ung si bon re'cit par une lettre qu'il ma
escripte du bon devoir que a faict en Gasli-
nois le cappitaine Cheury présent porteur,
passant par icy avec son enseigne, à ce que
j'ay entendu qui est assez complecte de bons
hommes, je vous ay bien voulu par luy escrire
ce mot de lettres pour le vous adresser et re--
commander suivant la bonne oppinion que en
a vostredict frère et la volunté en quoy con-
tinue ledict cappitaine Cheury de bien faire
son devoir au service du Roy monsieur mon
filz et de vous, à qui je prie Dieu, mon filz,
vous avoir en sa saincte et digne garde.
Escript au Plessis-les-Tours, ce \e jour de
septembre 1569.
Vostre bonne mère,
Caterine.
1 569. — 6 septembre.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 1075s. p. ioa.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, ce que j'ay à
vous remarquer es deux dernières despesches
que j'ay recettes de vous des Ve et Xe du passé.
1 Voir Taillandier, Nouvelles recherches »ur la lit ttt
l'Ilospital. Paris. Firmin-DMot. 1861, p. 399.
270
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
rV.st que me mandez du l'aict des mariages
auxquels le Roy Catholique l'aict démonstra-
liou de désirer de veoir une prompte lin, ayant
mesmementdespesché devers l'Empereur pour
sçavoir le temps de la venue des princesses et
mande' que l'on tienne toutes choses prestes
ù Milan, Gènes et Rarcelonne pour leur venue;
car du coslé de l'Empereur j'entends qu'il n'y
a aulcuns préparatifs qui fassent croire que
les choses soient si avancées, ains au con-
traire ne se parle en façon du monde de leur
passage et s'attend encore, à ce que l'on dict,
ung courrier d'Espaigne qui pourra apprendre
ce que l'on debvra espérer de l'exécution des-
dicts mariages, et croyant plustost que ledicl
passage ne pourra se faire que devant la
primevère prochaine que aullre chose; à quov
je voy beaucoup d'apparence. J'av esté bien
ayse d'entendre la belle victoire que le marquis
de Vellesa eue sur les Morisques de Grenade.
Vous verrez ce que le Roy monsieur mon fils
vous mande de nostre armée qui est remise sus,
laquelle, comme j'espère, se grossira de jour à
aultre de nombre de gens de cheval françoys
dont nous vouldrions qu'elle fut aussi bien
fournyequedegensde pied, ayant douze mille
bons harquebuziers François. J'espère que
dedans peu de jours elle fera quelque bon
effect1, Dieu aydant, auquel je prie, Monsieur
de Fourquevauls, qu'il vous ayt en sa saincte
garde.
Escript aux Plessis-Iès-Tours, le sixiesme
jour de septembre 1 56g.
' Charles IX écrivait le même jour à Fourquevaux :
-Mon fière le duc d'Anjou est parti depuis trois ou
quatre jours pour aller trouver son armée qui est de celte
heure à Ingrande proche de huit lieues du camp de mes
rebelles, qui sont au siège de Poitiers, ayant bonne in-
tention, incontinent que madirtc armée sera renforcée,
d'approcher si près niesdicts rebelles qu'il les contraindra
de venir au combat. » (Même volume, p. 'io«.)
1 569. — fi septembre.
Gopie. [mpriœrf duos le lonie VII de la Corru/iondance tHphmMlime
de la Slothe-Fémlon , p. 48.
A MONSIEUR DE LA MOTHEFÉNELON.
Monsieur de la Molhe-Fénelon, je suis bien
aise de la bonne espérance que vous avez que
les marchans qui sont allés par delà pour la
restitution des marchandises arrestées, tant
en Angleterre que en ce royaume, pourront
conduire les choses à quelque bon accord ; et
est ce que nous désirons grandement, m'es-
bahissant fort, d'autre part, de ce que la reine
d'Angleterre ma bonne sœur vous a dit, sur
le propos du siège de Poitiers, de la remon-
trance queceulxqui sont devant ledict Poitiers
ont envoyé présenter au Roy monsieur mon
fils, et que mesme il ait esté mandé par delà
que l'on l'ait envoyée par le comte de Retz;
car c'est chose évidemment contraire à la vé-
rité. Et n'avons jamais, le Roy mondict sieur
et fils ni moy vu ladicte remonstrance , sur la-
quelle vous avez répondu fort prudemment el
selon l'intention du Roy mondict sieur et fils,
qui n'aura occasion de recevoir jamais aucune
remonstrance d'eulx qu'ils ne soient premiè-
rement mis en estât de bons et loyaux sujets
en déposant les armes et se rendant dignes
par tel moyen d'eslre reçus en sa bonne grâce,
laquelle il ne leur refusera jamais, quand,
de leurcosté, ils la rechercheront, selon qu'ils
le doivent faire; estant, au demeurant, bien
réjouie de voir par vostre lettre du xxvi" qu'il
y ait plus d'espérance à l'accommodement des
affaires de la reine d'Escosse qu'il y avoit lors
de vostre dépesche précédente du xxn; et ne
sera oublié, pour tousjours les favoriser, de
tenir à l'ambassadeur d'Angleterre le mesme
langage que vous avez fait par delà à inadicte
bonne sœur.
Au demeurant, quant à nos nouvelles, je
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
271
vous veux bien dire que hier mon fils le duc
d'Anjou partit pour aller trouver noslre armée
qui s'estoit jà acheminée devant au lieu de la
Haye, distant de Poitiers de douze petites
lieues seulement, d'où il espère bien de s'ap-
procher si bien dudict Poitiers, dedans peu de
jours, qu'il contraindra ceulx qui sont devant
d'en lever Je siège; se disant par les dernières
nouvelles que nous avons, confirmées de di-
verses personnes, que l'admirai estoit bien fort
malade et qu'il ne sortoit point de la chambre.
Dedans peu de jours nous verrons la résolulion
qu'ils prendront, voyant nostredite armée les
approcher, chose qui leur ostera toute l'espé-
rance qui leur restoit de prendre ladicte ville
de Poitiers par nécessité, après avoir vu que
la force n'y pouvoit rien; et sera bien pour
confirmer le mauvais mesnagequicommençoit
jà estre entre eulx et leurs reislres, desquels
ils ont assigné le payement sur la prise dudicl
Poitiers; ayant, au demeurant, escript par tous
les endroits à ceulx de leur opinion qu'ils
regardassent à les aider et secourir de de-
niers et d'hommes dont ils ont perdu un
grand nombre au siège dudict Poitiers. Et
sur ce prieray Dieu, Monsieur de la Mothe-
Fénelon, vous avoir en sa saincte et digne
garde.
Escript du Plessis-les-Tours, ce vi" jour de
septembre 1569.
Gaterine.
Bhulart.
[1569. — 7 septembre. ]
Copie. Rerord office, State payera, vol. XLVI.
A MON FILZ
MONSIEUR LE DUC D'ALENÇON.
Mon filz, Sauger vient tout à ceste heure
d'arriver de la part de vostre frère, par lequel
nous a mandé la bonne et utile nouvelle de
l'heureux désassiégementde Poitiers1 avec un
très grand honneur de monsieur de Guise et
de tous ceulx qui y estoienl pour le grant et no-
table service qu'ilz en ont faict à Dieu , au Roy
et à ce royaume, et de vostre frère de les avoir
si bien secourus que , en faisant semblant d'as-
siéger Chastellerault et de donner un faux as-
saut, il a faict ce qu'il vouloit et pourquoy le
Roy l'avoit envoyé, et à ceste heure il regar-
dera de mettre peine d'abréger toute ceste
guerre que, avec l'ayde de Dieu, il mettra
bientost le repos en ce royaume, et me semble
que jamais n'y eut plus d'occasion de remercier
Dieu el le continuer de prier, afin qu'il nous
mette hors de tous maulx.
Gaterine.
1 569. — 8 septembre.
Oiïg. Bibl. nat. fonds français, n" 3i5g, f° 197 r°.
A MON COUSIN
LE DUC DE NEVERS.
Mon cousin , je ne fais point de double ([Lie
vous ne receviez beaucoup de joyc do la bonne
nouvelle que vous mande par sa lettre le Roy
monsieur mon fils de la levée du siège de
Poicliers, qui sera ung commencement déplus
grand heur, comme nous espérons, et possible
ung chemin ouvert pour meclre bientost une
1 De son coté le duc d'Anjou écrivait de sa main au
duc de Nemours : trje m'assure que vous aurez esté bien
ayse et Madame de Nemours du dessassiégement de Poic-
tiers, comme tous les gens de bien [le] sont pour le ser-
vice du Roy, comme pour Monsieur de Guise et tant de
gens de bien qui estoient dedans ; mais pour avoir tant
demeuré enfermez comme ilz ont fait et mangé de mau-
vaises viandes, il est [M. de Guise] et Monsieur le mar-
quis [du Maine] tombé malade que, s'il plaist à Dieu,
ne sera rien, lequel je supplié vous maintenir et acbe-
ver de bientost recouvrer vostre santé, qui ne sera ja-
mais assez lost que je le souhaitte. Du camp de ,
le jour que j'ay lieu dix-buict ans accomplis. Chinon.ji
(Bibl. nat., fonds franc., n°3i5û,p. 179.)
272 LETTRES DE CATH
fin à nos maulx, à l'honneur do Dion et l'exal-
tation de la saincle foy catholicque, le priant
i] ne ainsi soit et qu'il vous ayl , mon cousin, en
sa saincte et digne garde.
Escript au Plessis-lès-Tours, le vm" jour
de septembre 1 S Gg .
(De sa main.) Mon cousin, je de'sire infini-
ment de vous voyrde retour; car j'éespéranse,
puisque le siège ayst levédebvant Poèlier, que
hienlost auron la fin de tous nos liubles, et
yl me senble que vous nous y eideriez beau-
coup, qui me fayst vous prier vous en venir
le plus tosl que pourés.
Voslre bonne cousine,
Caterine.
15(59. — 8 septembre.
Copie. Bibl. nal. fonds français, u* lo^Sa , f" io8 r°.
Orig. communiqué par M. le comlo de Gramont '.
\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, depuis mon
aultre lettre escripte j'ay receu par la voye de
Monsieur le cardinal d'Armagnac la vostre du
\i\ passé, sur laquelle vous serez à ceste
heure satisfaict en ce qui touche les pouvoirs
ijue vostre secrétaire vous a portés dès le iv° ou
v" du passé, et pour ce que vous me mandez
par icelle les bons offices que a faicts le Roy
Catholique mon beau-fils envers l'Empereur
pour garder qu'il ne vienne plus de forces
d'Allemaigne en ce royaume, je vous prie ne
faillir à le mercier bien affectueusement de
nia part, et le prier qu'il veuille comman-
der qu'il soit usé de bonne diligence à l'ache-
minemehl des quatre mil Espaignols pour les-
quels recevoir et envoyer au devant d'eulx il
1 L'original communiqué par le comte île Gramont
ajoute on ilernier paragraphe important à la copie de la
Bibliothèque nationale.
ER1NE DE MEDICIS.
a jà esté escript à mon cousin le maréchal
Damville, ensemble au sieur de Moulue, es-
tant ce secours là plus nécessaire que jamais
pour ce qui est advenu aux sieurs de Terride
et de Sainte-CoHomme, lesquels s'estant re-
tirés du siège de Navarreinsen la ville d'Ortaiz
pour l'advertissement qu'ils avoient eu que
Monlgommery1 et les vicomtes les venoient
' Voici la lettre (le Montgommery rendant compte à
Henri de Navarre et au prince de Condé de la prise de
Terride :
r Monseigneur, je vous ay dernièrement écrit com-
ment les ennemis avoient levé le siège de devant la ville
de Xavarrain et que les venois trouver en ce lien, ce
que j'ay fait, où Dieu nous a donné la victoire comme
vous dira ce porteur, ayant prins Monsieur de Terride,
la plupart des chefs et gentil/hommes de sa suite, des-
quelz je vous envoie la liste et une copie de la composi-
tion qui a esté faicte, ayant eu aussi quatre canons,
quatre couleuvrines et trois moyennes, sans sept à huit
cens soldatz qui sont demeurés des leurs par la place,
les aultres rendus à noz compagnies, les aultres mis en
déroute, seize enseignes de leurs gens de pied, une de la
compagnie du sieur de Terride, une aultre du sieur de
Negreplisse, la pluspart de leurs armes et chevaux prias ,
vous asseurant bien que je ne perdray une seule heure de
temps pour vous faire cognoistre l'envie que j'ay de vous
l'aire service; aussi je vous supplierai très humblement
m'envoyer ce que vous ay demandé tant, par la Chapelle,
que par ce porteur et espère que la reyne * et vous en
recevrez contentement et plaisir, lequel je supplie Dieu,
Monseigneur, vous donner en parfaite santé. A Orlhes,
le xvi aoust i 56g.
ffMoNTGOMMBBY.»
(Record office, Stnle pnpim, France.)
Voici les termes de la capitulation :
Que les ministres qui ont été pris en Béarn seront
mis en pleine liberté et assurance de leurs vies et
biens.
Que M. de Terride, commandant à présent dans le
chasteau d'Orlhès demourera entre les mains île M. le
comte de Monlgommery jusqu'à ce qu'il a\t aussi fait
mettre en liberté le sieur de Cormainville et baillé huit
cens escus sol pour sa rançon; davantage qu'il ayt mis le
• Jeaiiae <f Albn-i.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
Irouver avec grandes forces, auxquelles ils ne
273
pourroient pas résister, ils ont esté assaillis
dedans ledict Ortaiz et pris prisonniers, de
sorte qu'il a fallu que mon cousin le maréchal
Dampville avec les forces qu'il avoit en Lan-
guedoc se soyt acheminé pour aller rencontrer
lesdicts vicontes comme aussy faict ledict sieur
de Monluc, qui se doibt joindre avec luy, esti-
mant que le bruict qui a couru par delà des
trois mil chevaux de la royne de Navarre et
six mil hommes de pieds qui sont approchés
des pays du Roy Catholique a esté fondé sur
cette défaicte.
Au demeurant, Monsieur de Fourquevauls,
pour ce que en toutes les lettres que vous
m'avez escriptes en parlant des mariaiges des
princesses filles de l'Empereur vous escripvez
que la princesse Anne est pour le Roy mon-
sieur mon fils et Madame Elisabeth pour le
Roy Catholicque, et mesme en cette dernière
despesche vous dictes que, sur l'occasion des
affaires qui se présentent en Aragon, il sera
bien aysé d'y venir pour recepvoir ladicte prin-
baron de Paulin en loule liberté; après se retirera le
sieur de Terride en sa maison. Quant aux aultres chefs
tant de Béarn que d'aullres endroietz et gentilzhouimes
estans dans ledict chasteau avec le sieur de Terride , n'au-
ront mat ni desplaisir, mais la vie saulve, toutefois de-
moureront prisonniers jusqu'à ce qu'ilz ayent racheté
d'aultres en leur lieu qui seront trouvés eslre de la mesme
qualité et qu'ilz auront satisfaict à la rançon à laquelle
ceux de la religion seroient tenuz par les ennemis.
((Quant aux soldatz estans dedans ledict chasteau leur
est promis, la vie saulve, de se retirer où bon leur sem-
blera, laissant leurs armes, sinon ceulx qui voudront
demeurer en l'armée de M. le comte.
« Et pour l'artillerie, qui a esté trouvée au chasteau et
ville d'Orlbès, demourera entre les mains de M. le comte
pour la rendre entre celles de M. le prince de Navarre.?)
(Record office, State papers.) Voir l'excellente note
donnée par M. de Ruble dans le cinquième volume de la
correspondance de Monluc, p. 210; lettres de Mordue
à Damville; commentaires et lettres, t. Y, p. 212, 254
et 209.
• Catherine de Médicis. — m.
cesse Elisabeth qui doibt estre son espouse
et que nous avons toujours estimé le contraire,
prenant la princesse Anne pour l'aisnée que
doibt espouser ledict sieur Roy Catholique et
la princesse Elisabeth pour la puisnée que
doibt espouser le Roy monsieur mon fils, je
vous prie que vous nous esclaircissiez de ce
double par vostre première despesche. Priant
Dieu, Monsieur de Fourquevauls, qu'il vous
ayt en sa saincte garde.
Escript au Plessis-les-Tours, le vmc jour
de septembre.
P. S. Pendant que mes deuv despesches
ont tardé à estre signées est survenu ce que
vous escript le Roy monsieur mon fils1, qui est
heureusement succédé à la grâce à Dieu.
Caterine.
Rrulart.
1569. — 20 septembre.
Aut. Bibl. nat. fonds Dupuy, n° 691, f° 35.
A MONSIEUR
LE CHANCELIER DE L HOSPITAL.
Monsieur le chanselier, j'é donné cherge à
Pinart présant porteur vous aler voyr de ma
part pour vous dire aucoune chause que je
vous prie le croyre de cet qu'il vous dira et
panser que cet que me fayst vous rnender c'et
pour vostre repos et bien, corne je l'ay tousjour
désiré, et m'aseuraul que le prendre de cete
1 Charles IX lui annonce que le duc d'Anjou, afin de
faire lever le siège de Poitiers, est venu assiéger Chàtelle-
raolt, manœuvre qui a réussi. trLes ennemis avec leur
artillerie étant venus se loger au lieu de la Faucherie,
le duc d'Anjou est allé à Ingrande d'où il éloit parti le
jour précédent.» Le Roi signale, en terminant sa lettre,
l'émincnt service rendu par le duc de Guise et le mar-
quis du Maine en s'enfermant dans Poitiers. (Même vo-
lume, p. Ao5.)
35
M U VI L L
274
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
Gasoil . ne vous en dire davantage et pryré Dieu
unis avo\ i- en s;i sainte guardc.
Du Plési, cet w' de sebtembre i56a '.
La bien rostre,
CiTIRIHB.
1569. — ao septembre.
Orig. Bibl. nat. cnltect. Diipay, n° 801, f° 89.
\ MONSIEUR LE PREMIER PRÉSIDENT
DE LA COURT DE PAnLEMEM DE PARIS
R i:0\SElLLEI\ DU IIOÏ MONSIEUR MON FILZ EN SON CONSEIL PRIVE.
Monsieur le Président, vous verrez ce que
le Roy monsieur mon filz vous escript pour
le regard de Madame la duchesse de Ferrare;
à ijuoy il désire singulièrement que son in-
tention soyl suivie, ce que je vous prie, de
ma part, de faire pour estre le plus expé-
dient pour le bien de son service, qui est tout
ce que je vous puis dire et l'endroict où je
prie Dieu, Monsieur le Président, qu'il vous
ayt en sa saincte garde.
Esi ript au Plessis-les-Tours, le xx* jour de
septembre 1569.
Caterine.
Bbulart.
1 Le lendemain M. de Morvillier écrivait à l'Hospilal :
• I • lis entendre à la Royne ce que m'écrivites il y a envi-
1011 un mois; sur quoy elle me dit qu'à son grand regret
elle sçavoil plusieurs choses par lesquelles elle pouvoit
t > 1 « 1 1 ciiiiijii'i'iiili'i' les pratiques que Ton faisoit pour vous
nuire, lesquelles elle estimoil procéder de la-haine ijue
aucuns ont contre vous et de l'ambition d'autres; mais
nue vous pouvez estre asseuré que le Roy et elle ne 'I
ont jamais votre protection. s (Bibl. nat., l'omis Du-
puy, ii° 6A0, p. t)".) Dans une autre letlro datée de Niort,
le sa octobre 1569, Morvillier dil de Catherine : «Sa
sature 1 -1 facile i incliner; mais si par quelque indice
lécouvre qu'elle ayt volonté il'eslahlir un garde des
. se feront sous main mille pratiques et serons
ébashis que la résolution sera prise avant que d'y avoir
pensé. 1 Selon lui la Reine penchait pour h; président de
Birague.
1569. — 21 septembre.
Imprimé dans ta Correspondance diplomatique de La Hoffo-RfarfoN,
t. VII, p. 57.
\ MONSIEUR DE LA MOTIIEFÉNELON.
Monsieur de la Mothe-Fénelon, je n'ay à
vous faire responce à la dépesche que nous a
apportée Sabran que sur la lettre que m'avez
escripte de voslre main, par laquelle j'ay veu
radvancement que vous a\ez donné au ma-
riage, dont je vous ay par mes précédentes
escript, lequel je désire grandement s'exéculei
et que, pour ce faire, vous n-espargoiezpoincl
le nom du Roy monsieur mon fils et le mien.
mais plutost donniez toute asseurance que
nous ne deffandrons en rien au duc de Nor-
folc en tout ce que nous pourrons l'ayder et le
favoriser pour y parvenir et ferions, si besoin
est ', que mon fils, le duc de Lorraine et mon
cousin le cardinal de Lorraine v presleronl
leur consentement, vous voulant bien dire
que, m'ayant mis mondict cousin le cardinal
de Lorraine sur ce propos de la royne d'Ecosse,
il m'a dict que ung des secrétaires de ladicte
royne d'Ecosse, venant de Flandres , luyavoyl
dict que le duc d'Albe lui avoit envoyé dix
mil escus, ce qui se conforme à ce que \ous
1 Elisabeth, dans l'audience toute récente qu'elle avait
donnée à La Mothe-Fénelon, s'était expliquée au sujet
ilu projet de mariage de Mari.- Stuartavei Norfolk : -il est
vray, lui avait-elle dit, qu'il se mène une pratique pour
ladicte dame avec un certain personnage de mon royau
lequel je me déporte de nommer présentement, et me
veut-on faire accroire que c'est pour îimn bien • •! ad-
vantage; mais ne me veulent laisser juger s'il est ainsi.
Tant y a que je délibère, comment que soit, d'en •!<■
metirer l'arbitre. ( CormpondaRei d» La Ifod
I. Il, p. a33.) Cécil, mis dans le secret, avait trouvé le
projet honorable et loyal (lettre de Suss \ à Cécil dans
Wright, t. 1", p. 3a5)i voir Tytler, I. VI, p. <>'i;
Chalmers; Ilaynes; lettre de la reine Elisabeth au régent
Murraj : Caltndar qfStat» pa 169-1 ''7". p- »3l);
Gauthier, Vie <le Marie Shtml. I. II. p. i ."> i etsuiv.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
275
m'avez mandé, et lui faisoil promesse, si elle
•vouloil entendre au mariage du bastard1, de la
secourir de vint mil hommes qu'il envoyeroit
en Escosse, dont y en auroit cinq mil Es-
pagnol/.. Eu quoy l'on veoit bien que ledict
duc d'Albe veult essayer de rompre les choses
qu'il a peut-estre entendu estre si avancées
avec ledict duc de Norfolc, combien que l'on
puisse bien s'asseurer que, quand il seroit
pris au mot du secours qu'il offre ainsi, qu'il
n'y satisferait pas. Partant, je vous prie de re-
garder, de vostre costé, d'achever de conduire
à bonne (in ce qui est bien commencé pour le
regard dudict duc de Norfolc, el qu'il n'y soit
poinct donné de traverse. Mondiet cousin le
cardinal de Lorraine a ledict mariage gran-
dement agréable et ne désire rien plus, ainsy
qu'il m'a faict entendre, que de le veoir effec-
tué, vous priant encores ung coup de mettre,
s'il est possible, à exécution l'intention du
Roy monsieur mon fils tant en cest endroict
que en tout le reste qu'il vous mande par sa
seconde lettre, faisant cognoistre vostre pru-
dence et dextérité en ceste négociation. Sur ce
je prieray Dieu vous conserver, Monsieur de la
Mothe-Fénelon, en sa très saincte et digne
garde.
Escript à Mannoutiers, le xxic septembre
i567.
Caterine.
Brulart.
1569. — 3o septembre.
Oritj. Copie. Bibl. nat. fonds français , n° 10702. f J h 1 1 r°.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, oultre la lettre
que le Roy monsieur mon fils vous escript2
1 Don Juan d'Autriche.
- cil n'est rien survenu de nouveau, écrivait le Roi,
nos ennemis s'estant toujours tenus à Faye-la-Vineuse de j
j'ay bien voiillu vous faire ce mol pour vous
dire que je trouve fort estrange que depuis la
procuration envoyée par delà pour la conclu-
sion du mariaige du Roy monsieur mon fils,
nous n'en avons eu aucunes nouvelles, ce qui
me mect en bien extresme peine pour le désir
que j'ay que cest œuvre si avant commencé
se parachève, vous priant m'en faire sçavoir
des nouvelles incontinent. Au demeurant je
vous envoyé des pouppées pour les infantes,
lesquelles vous baillerez à ma cousine la du-
chesse d'Alve pour les leur distribuer de ma
part ; c'est ce que j'av à vous dire pour le pré-
sent, priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls,
vous avoir en sa garde.
Escript au Plessis-les-Tours , le dernier jour
de septembre i56o,.
Caterine.
1569. — 3o septembre.
Imprimé dans la Correspondance diplomatique de La Mothe-Fénelon ,
l. VII, p. 61.
A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.
Monsieur de la Mothe-Fénelon, nous avons
bien particulièrement entendu par vos deux
dernières despesches des xme et six* de ce
moys Testât auquel sont les choses de par delà,
delà ia rivière et mon frère, le duc d'Anjou, à Cliinon
au delà de ladicte rivière, attendant les forces qui lui
viennent. Maintenant qu'il les a jointes avec luy, il a
commencé dès hier à faire passer les Suisses, le bagage
et l'artillerie au delà de ladicte rivière, en délibération
de la passer aujourd'hui avecques le reste de l'armée
pour aller trouver mesdicts ennemis et les combattre,
pendant que la saison y est propre. Par les advis qui sont
venus à mon frère, il a entendu que les ennemis sont
décampés de là où ils esloient, silost qu'ilz ont esté
advertis du passage de madicte armée. Il n'est pas bien
cerlain encore quel chemin ils veulent garder, ou s'ils
se veulent tirer du costé de la Chanté, mais on peut
voir qu'ils ne veulent pas venir au combat. » (Même vo-
lume, p. 1 10.)
35.
276
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
les propos que vous a tenuz la royne d'Angle-
terre ma bonne sœur sur la nouvelle que le
lîo\ lu\ a donnée des mariages de luy et de
ma fille1, el aussy sur le faict de la royne
d'Ecosse, contre laquelle elle se montre de
jour en jour plus offensée, ainsy mesme que
le tesmoigne la lettre que m'avez escripte de
voslremain, ilésiranl le Roy mondict sieur et
fils que vous regarderez à Iraicler dextrement
ce qu'il vous a mandé par celle que Sabran
nous a portée, dont vous sçaurez bien juger si
l'occasion ne s'en présente pas à propos.
Quant à Testai de nos affaires, il est tel que,
nostre armée estant aujourd'hui renforcée d'un
bon nombre de chevaux franco y s que mon
fils a attendus au séjour qu'il a faict à Chi-
non; après il est à suivre nos ennemys, qui
sont au dedans de leur conqueste pour les
attirer au combat, dont dedans peu de jours
il se sçaura certainement ce que s'en devra
espérer, estant ladicte armée aussy belle et en
la plus grande délibération de bien faire qu'il
se peult dire, priant Dieu, Monsieur de la
Molhe-Fénelon, vous avoir en sa saincte et
digne garde.
Escript au Plessis-les-Tours, le dernier jour
de septembre i56g.
Caterine.
Brulart.
1569. — * 3 octobre.
Orig Bibl. nat. fonds français, n°3i78, I* 1 63.
\ MONSIEUR DE HUMIÈRES,
COUVKRNEUÏI DE PEltONNE.
Monsieur de Humyères, le Roy monsieur
1 sLa reine m'a montré an commencement esliv ung
peu troublée de l:i nouvelle (pie contenaient vos lettres
dont m'a demandé si les choses étoient déjà conclues;
surquny s'entend la jalonne ipi'elle a de la i \elle
Brmation d'alliance avecle roy d'Espagne.» [Corres-
pond, diplom. de La Mothe-Fénelon, t. II. p. a3o.)
mon fil/, et moy avons entendu comme les
filles du feu sieur de Morvilier se sont retirées
par devers vous, ce que nous trouvons bon el
que doresnavant aussi vous les reteniez auprès
de vous, nous promettans que vous les sçaurez
mieulx traictier et prendrez d'autant plus vo-
lontiers ceslc charge que aucune autre per-
sonne, leur estant parent si proche que vous
leur estes, et en ce faisant ferez chose qui me
sera fort agréable pour la particulière affection
que je porte à leur bien el conservation. Et
n'estant la présente à aultre fin, je prie Dieu
qu'il vous donne, Monsieur de Humyères, ce
que desirez.
Escript au Plessis, le mc jour d'octobre
i5fi9.
Caterine.
De l'Aubespinb.
1509. — 7 octobre '.
Aul. Arch. nat. collect. Siraancas, K i5i2 , n° 106.
A M» MON FILS LE ROY CATOLIQLE.
Monsieur mon fils, nous ayent Dieu fayst
la grase que mon fils le duc d'Enjou ha encore
guagné une balalle sur les rebelles du Ro\
vostre frère2, lequel sachant l'amitié que lui
1 Au dos : De la Reine mère, le vu° octobre i56g.
: Le récit de la bataille de Moncontour a été publié
sous ce titre : Discours de la bataille donnée le !> octobre,
proche de Moncaurtour, Paris, Dallier, i56g; Orléans.
Gibier, 1 5Gg, in-8"; Poitiers, i6at, in-ia". Voir la re-
lation oflîciclle dans le tome VII de la Correspondance
diplomatique de La Mothe-Fénelon, p. 65.
Voici en quels termes Henri de Navarre et le Gis aine
de feu le prince de Coudé, Henri de llonrbon, annon-
cent a Cécil la perte de la bataille de Moncontour :
tr Monsieur Cecill, nous envoyons à Monsieur le car-
dinal, notre cousin et oncle, le discours de la bataille
dernièrement donnée le m* de ce mois el l'avons prié de
vous en faire part, comme celluy (pie noussçavons estre
si zélé en la cause que nous soutenons, (pie vous serez
grandement en suspens jusqu'à ce que vous en sçaurez la
vérité, el parce que vous ne désirez pas moins Bçavoir
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
■2i:
portés et i'afection que avés de voyr l'honneur
de Dieu restabli en son royaume et qu'il de-
meure aur1 de ses malheureus trahies, n'a
voieu falir yncontinent qu'il a lientendu toute
l'estat auquel depuis la bataille nous sommes , nous l'avons
pareillement représenté par ledict discours, et depuis,
parce qu'en avons escript à nostre cousin et oncle, et
saicliant que le tout vous sera par luy faict entendre,
nous en remettrons à ce qu'il vous en dira; et parce que
nous avons entendu par le s' de Cavaignes les bons
offîcesque vous laides pour nous en affaires qui nous con-
cernent et la peine que vous y prenez tous les jours,
combien que la seule rétribution qui vous attend du ciel,
comme à tous ceulx qui s'emploient vertueusement à
l'honneur du Seigneur, à la deffense et amplification de
son règne, soit le but principal de vos actions en cest
endroict, nous ne laissons de vous en estre bien fort
obligés à recognoistre par tous les moyens que Dieu nous
donnera les biens que nous ressantons de vostre part,
lesquels nous sommes rontraincts, à.ceste heure plus que
jamais, vous prier vouloir continuer et accroistre, puis-
qu'il plaist à Dieu que le danger et besoing soit accreu
et multiplié sur nous, et par conséquant d'autant plus à
procbe de tous ceuk qui font profession d' estre délivrés
du joug de l'Antéchrist. Nous vous ferions plus ample
remonstrance , si nous n'estions asseurés que vostre bon
zelle n'a besoing d'excitation, et que vous considérez,
avec la prudence que Dieu vous a donnée, ce qui est né-
cessaire et expédiant, tant pour le service de Dieu que
pour la seureté de ceulx qui font profession d' estre de
son party, et singulièrement de Sa Majesté de la royne,
laquelle comme tenant le premier lieu entre les princes
de la religion, et pour autres particulières occasions que
vous sçavez , est la première en la hayne et eîivye de nos
communs ennemis. Et pour ce que toutes ces choses vous
en conférerez avec notredict cousin et oncle plus ample-
ment que ne pourrions par lettre, nous ferons fin, vous
asseurant que nous avons si agréable la bonne et inlbyme
amytié qui est entre vous, que nous estimons tout ce
que vous faictes en son endroit estre faict à nous mesmes ,
et le recognoistrons par un accroissement d'obligations
envers vous.
«De Xaintes, ce xvi" octobre i56y.
ti Vos bien bons et affectionnés auiv-i,
I'HeMU', Heni\ï de Bourbon.»
(Record office, State papers, France, vol. 66, ori-
ginal.)
1 Aur, hors.
la vérité et particoularilés, coine le tout a\>l
pasé, le fayre entendre hà Voslre Majesté
par un diseurs qu'i lui envoyé par cet présant
porteur, comme à celui qui y a sa part pour le
secours qu'il a plu à Vostre Majesté nousballer
du conte de Manscfel, lequel ayt blésé et ha
si bien et vallament fayst que je ne puis que
je ne prie Vostre Majesté de lui fayre conoys-
tre cornent ayle1 l'estime et ha agréable le
servise que lui et les truppes que lui a donnés
en gerde nous ont fayst là; à cet que vous ha
mendé mon fils yl net posible de mieulx,
et puisqu'il a pieu à Dieu nous donner cete
grande victouire et me conserver mondist fils
du azart2 au yl a ayslé, nous ayspérons qu'il
nous fayré la grase que ce sera la fin de tant
de mauls que avons eu en cet royaume, et que
cete victouire ne servira ceulement à nous mes
au repos de toute la crétienté et aystablisement
de nostre saincte foy catolique, m'estiment
bien heureuse que Dieu aye fayst la grase à
mon fils d'estre instroment d'un si greht œuvre ,
dont y l'a si bien asysté que en set moys lui
ha donné dus3 victouire, dont j'espère que
cete-ysi sera plus profitable que ne l'eut l'aultre;
cet que je lui su plie et à Vostre Majesté de-vo-
louir haster la conclusion du mariage du Roy
mon fils, aystent cliause que j'é si lontemps
désiraye que je aurès grent regret cet'1 je
mourès avent luy voyr des anfans, qui m'an
fayst lent préser Voslre Majesté, lui prient
avovr tousjours pour recouiendés lé dus in-
fantes, lesqueles ne me puis guarder de re-
comender à Vostre Majesté, encore que je sache
n'an n'eslre besouin; mes l'amour que j'é
portave 5 et porte encore à la royne leur
1 Ayle, elle.
- Azart, hasard.
3 Dus, deux.
' Cet, si.
5 Portaye, porté'.
278
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
mère me le coinende Lent que ne m'au puis
guarder. Monsieur mou fils, je vous, supl^e ae,
trouver -mauves une requête que je lui \eus
fayre el me la vouiouyr «corder; c'«i pour cel
jeantilhomme présant portent qui est à moy,
m mu' li loniinoGond^jcnlilhoniniellnianlmel
bien u.i\ el de bonne maysoa, povent mériter
la grase que je demande pour lui ver Vostre
Majesté, ayslent natif enn Espagne, sa mère
vivante el désirant-yl DQVoyr aler et demeurer
aveques grade honorable; que pour aystre li-
dèle et toute sa mayson au servise du Roy mon
lils el demqy, je, désire infiniment a\oyr cete
grase de Vostre Majesté1 pour lui que je ré-
puleré corne à moy, qui est de lui volouir
auclroyer l'ubist de sr Jacques de l'espée, luy
volent en sela Vostre Majesté pour l'amour de
moy l'y euser de cortoysie et me monslrcr que
ma requête aura aysté mise en conside'ratiou
par delà; el encor que le conoystré pour qui
luy plèra de ses serviteur que je aye moyeu
de le reconoystre, je luy suplie aveques la
mesme confianse me le mender, car je né
plus grend plésir et désir que luy pouvoyr
l'ayr servise pour mieulx lui fayr par ayfayst
conoystré l'afection que porte hà Vostre Ma-
jesté '
Vostre bonne mère et seur,
Caterine.
1 569. — 8 octobre.
Orig. Brilith Mus. Itibl. coll. Cnlig. E, vol. VI, f" n4.
1 HOSTIE THES CHERI I. TRES VMM-: riiwe SOEUR
LA ROYM: I) ANGLETERRE2.
Très haulte, très excellente et très puis-
' Au dos : De la Reine mi'-re, le vu octobre.
s Voici la réponse d'Elisabeth :
ïTrès haulte et très excellente princesse, par les lettres
de nostre bon frère le Roy vostre lilz el par les vostres
que nous a baillées le s' de la Motlie, son ambas-
s.ioti' princesse, nostre très chère el très amée
bonne sieur et cousine, puisqu'il a pieu à
Dieu donner au Roy nostre 1res cher lilz une
victoire sur ses subjeclz rebelles en la bataille
que nostre très cher filz le duc d'Anjou leur a
donnée, il a voulu pour l'aise qu'il estime que
vour recevrez d'une telle nouvelle vous en
donner advis, ayant envoyé l'ordre au sieur
de la Molhc de vous discourir et faire en-
tendre les parlicularitez du succès de ladicte
\ ictoire, laquelle réussira comme nous espérons
à l'obtention de l'obéissance qui est dette ;iu
Roy mondict sieur et filz par sesditz subjets
el au repos de ce royaulme, vous priait! croire
ledicl sieur de la Moite de ce qu'il vous dira
sur ce de noz parts comme feriez nos propres
personnes, et sur ce je supplie le Créateur,
très haulte, très* excellente et très puissante
princesse, nostre très chère et très aînée bonne
sœur et cousine , qu'il vous ait en sa très saincte
et digne garde.
Du Plessis-les-Tours, le vm'jour dfoetobre
1669.
Vostre bonne sœur el cousine,
Caterine.
sadeur résidant près de nous, el par le rapport dudict
ambassadeur, avons esté advertye de l'heureux succès
qu'a eu nostre cousin le duc d'Anjou vostre lils sur
les subjeels du Roy, et pour la sincère affection que portons
à noslredicl bon frère, à qui comme prince souverain
liiini' obéissance est due en son royaulme, nou> souhaitons
du meilleur endroit de notre cueur qu'il cust mis lin à
tant de misères et calamités que, de jour à autre, en-
tendons eschoir sur son peuple et pays par ces guerres
civiles, de telle façon allumées en son royal et que
Dieu y fust servy et honoré comme appartient, lu] obéy,
el ses bons et fidèles subjets asseurés et soulagés, vous
pryant de croire que serons très aise de nous y employer,
com chose plaisantes Dieu ft séant à toul bon prince,
amy et allyé, et pour ce pouvez asBeuremenl Faire estai de
nous, comme avons plus amplement dict audict s' de la
\lolhe, auquel nous nous remettons. » (Record office.
State papert, France.)
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
279
1569. — 10 octobre.
Aut. Bibl. nat. fooils français, n° 3237. f° 58 r°.
A MA COUSINE
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, la contèse de Fiesques, qui
s 'an va limer son uiary1, pasa par Parys et je
n'é voleu la léser aler san vous fayre cet mot
pourvous dire que mon me'desin , que j'é envoyé
aveques voslre fils2, m'a mendé qu'il sel porte
bien, n'ayent poynt de fièvre, encore que la
bleseure souit sur le col du pié, yl ne touche
poynl l'os et ayspère qu'il sera bientostgue'ri,
cet que vous ay bien voleu mender en recom-
pansé de la pouine que prends auprès de mon
fils le duc3, de quoy je ne vous puys ase's re-
mersier, et pour aystre ladiste coutése le porteur
de la présante, ne la fa y ré plus longue et pryré
Dieu qu'i vous rende mari et fils bien tost
enn ausi bonne santé que les pouvés désirer.
Du Plésis, cet xe d'octobre 1669.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — i3 octobre.
Aut. Bibl. uat. fonds français, n° îoaio, f° 9.
A MA COUSINE
MADAME DE NEMOURS.
Ma cousine, je suis bien ayse de l'aseurance
que me donnés delà santé de mon fils le duc
et vous mersie bien fort du souiu que enn avés
prias que je métré pouine en cet que auré de
moyen de le reconoyslre. Cet porteur, qui ha
1 Madame de Fiesqnc était tille de Robert Strozzi;
elle allait rejoindre son mari Scipion de Fiesque , ambas-
sadeur auprès de l'Empereur, et avait été cbargée par
Catherine de former aux mœurs françaises la fiancée de
Charles IX, Elisabeth d'Autriche. (Hubert-Languet, Epis-
tolœ, p. 1 38.)
- Le duc Henri de Guise, blessé à Moncontour.
' Le duc d'Alençon.
veu vostre fils vous dira de sa bleseure que , à
cet que me inende mon médesin, encore qu'elle
soye en lieu dolcureulx, yl espère qu'il sera
bien tost guéry, mes qu'il se guarde, cornent
yl fayst à présant, jeusques à cet qu'il souit
bois de leurs mayns. J'espère, ma cousine,
mes que vegniès, que le troveré si bien pour
le mal que n'auré cause que de louer Dieu,
lequel je prie vous donner cet que désirés.
De Bourgueil, cet xme d'octobre 1 565.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — a6 octobre.
Co['ie. Bibl. u:it. fonds français, n° 1075.
A MONSIEUR DE FOUROUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, nous avons receu
les lettres que vous avez escriptes, tant celles
du xvie du passé, que celles qu'aviez escriptes '
de vostre main dix jours après les aultres,
par lesquelles nous avons veu bien au long ce
1 Voici ce que Fourquevaux avait écrit à Catherine :
tcJe retournis à l'audience le douziesme du présent pour
sçavoir la cause du retardement, et ce qu'il plaisoit au-
dict sieur Roy que j'escripve sur ce faict à Voz Majestez,
n'estant honnesle ny de mon devoir que je différasse
plus à vous despecher ce porteur avec la vérité de ce
qui se passoit. Sa Majesté me pria de surseoir encore
trois jours, afin de veoir si sondict courrier viendrait,
lequel il attend d'heure à heure. J'ay différé en espé-
rance de vous pouvoir escripre quelque certaineté, mais
je n'en ay autre que de vous dire que ce roy est ou faicl
semblant d'estre fort mal content du conseil et des mi-
nistres de Portugal qu'ils sont si longs de renvoyer son
courrier avec la commission. Il est vray qu'il excuse la
jeunesse du roy son nepveu et le malheur de la pesle.
qui les lient en continuel travail, de n'avoir maison, nv
demeurer ferme, ny arrester en un lieu; ains sont con-
traincts de vaquer et de changer logis de jour en jour,
esgairez etescartez en divers lieux. J'en ai parlé à M le
cardinal de Ciguenze, qui en donne le tort au danger.
V'antmoins, pour ceque telle façon de faire ne peult vous
apporter sinon mauvaise satisfaction , il m'a demandé,
requis et prié de retenir ma despesche jusques à ce jour
280
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
qui s'est passe' entre le lloy Catholique el vous
pour ie faict du mariagedu Roy monsieur \m>i>
lils. et de tua lille; sur quoy te Roy naondict
sieur el (ils vous l'ait bien ample response1,
présent, ce que j';i\ 6icl, el ne siamois dire si en ces
dilations y ;i finesse, ny intelligence avec le Portugal,
afin de ravoir si vous tairez la paix-, comme icy ils en
nui belle peur, el le mesme cardinal m'a dicl qu'il la
craint pour infinis respects; il m'a dict pareillement
qu'ils altendoient response de l'Empereur dans le dix-
liuicliesme ou, au plus long, le vingtiesme de ce mois,
par où ils sçauront quand et comment les deux futures
roynes viendront. (Même volume, p. 383 et 384.)
1 \ oici la lettre de Charles IX :
•• Uonsieur de Fourquevauls, j'ay receu le vint-uniesme
de ce mois une despèche de vous du seiziesine de sep-
tenibre, ensemble d'autres lettres escriptes de vostre main,
dallée- de ilix jours aprez, toutes lesquelles m'ont esté
rendues par ce courrier que je vous renvoyé en diligence,
ayanl bien au long veu et considéré tout ce qui est porté
par lesdictes despèches, mesmement les propos que vous
avez eus avec le Roy Catliolicque mon frère, et ce qu'il
vous a respondu touchant l'cfTaict des mariages, pour
l'exécution desquels je vous ay envoyé les pouvoirs, et le
retardement qu'il y a du costé de Portugal; en quoy il
me semble qu'il y a un peu de négligence et suis très
aise de ce que vous avez respondu audict sieur Roy Ca-
tholicque sur ledict faict, qui a esté bien et sagement, ne
pâmant penser d'où peust procéder reste dilation ny l'oc-
casion d'icelle, si ce n'est ce que vous m'escripvez par
vozdictes lettres; à quoy je trouve grande apparence, si
ainsi est que les deux courriers qui estoint despécbez
pour apporter ledict pouvoir soint arrivez, et qu'on n'aye
voullu monslrer celluy qui l'aura apporté, pour faire
tousjours tirer cest affaire en longueur, ce qu'encores que
fust,je désire néantmoins, Monsieur de Fourquevauls,
que vous feignez ignorer et aussi l'arrivée desdicls
courriel s , ou bien quand desjà vous l'auriez faict entendre
audict Roy Calholicqne mon frère, comme vous m'es-
cripvez que vous voulez faire, à loul le moins que vous
monstriez de croire que lesdicts courriers n'ont peu ap-
pOrter ledict pouvoir pour los incommndilez portées par
rostre despèche, désirant que, pour ne perdre le temps,
nonobstant que je vous escrive par ma première despèche
que vous ne haletiez de mon mariage sans celuy de ma seur,
vous ne laisserez de leur offrir de commanceràcn parleret
Iraicter avec ledict rieur lloy Catliolicque mon frère, qui a
par laquelle il sera aisé de voir que ce u'esl
pas de noslre costé que vient la longueur,
connue on l'a \oulu dire. Je ne puis rien ad-
jouter à ce que vous en escript lelloy mondicl
toute puissance d ■■ le faire pour le regard de l'Empereur,
attendant (pie ledict pouvoir de Portugal soit arrivé, lequel
vous espérez delivoir venir devant la conclusion de mondicl
mariage. C'est chose que je veulx que vous faciez, afin
de les laire parler plus clair et voir ce qu'ils diront, et
encores pour ostor toute difficulté el retardement, jeseray
content en tout événement que vous traictiez dudict ma-
riage de ma seur, nonobstant que ledict pouvoir ne soil
venu, à la charge, que ledict Roy Çatholicque mon frère
permettra et s'obligera de faire ratifier ce qu'il aura ac-
cordé, ou ses députez pour le regard dudict mariage,
comme pareillement du mien. C'est à mon advis, Monsieur
île Forquevauls, oster toute occasion au inonde de parlei
el de dire que de ma part venoient les difficultés, comme
on a dit par ry-devant. Je trouve que c'est de delà, et qu'ils
n'y marchent pas si franchement , ni de si bon pied que
je fais, ne voyant pas que noz affaires soint de présent
en tel estât qu'ils doibvent penser à user de plus grande
longueur et me traicter de parolles; car, grâces à Dieu,
j'espère estre paisible en mon royaume dedans peu de
temps, et mettre si bon ordre à mes affaires qu'ils n'auront
occasion de se mal contenter d'eslre alliez d'un prince
tel que je suis. Je ne vous endiray davantage, m'asseurant
que vous sçaurez bien et dignement manier cest affaire
selon vostre prudence et vous servir à propos de ce qui
sera bon pour effectuer ce que je désire, dont vous rn'ad-
verlirez au plustost, et de ce qui sera survenu. Au de-
meurant, Monsieur de Fourquevauls, depuis vous avoir
d îspéché le sieur Hyeromino Gondi, après la bataille
donnée, voyant que mon frère le duc d'Anjou avoit re-
gagné sur mes ennemis bien trente lieues de pais,
remis en mon obéissance les villes de Gbastellerault, Par-
tenay, S'-Mcxanl, Nyurl et plusieurs autres petites villes
etchasteaux qu'ils tenoient, et contraint mesdicts ennemis
s'enfuir devant mon armée avec si peu de cavalleri" qui
leur reste, je me suis acheminé en mon armée où j'espère
donner si bon ordre à toutes choses, et la fortifier telle-
ment, que bientosl j'auray l'issoe de cesU guerre telle
que je la désire, estant mesdicts ennemis eu tel estai
qu'ils ne se peuvent résuuldre a rien que ce soit. S'il
survient quelque aullie i hose, je vous en donnera] advis.
r Escript au canq.de la bande, le viol septic-me JOUI
d'octobre i.">(i<|.» ( Même volume, p V'.l.l
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
281
fils, sinon vous prier user en cela de la
mesnie prudence el sage conduicte dont vous
avez par ci-devant usé, en ce qui s'est offert
de delà pour le service de vostre maistre, nous
advertissant de ce que vous en aurez faict.
Priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous
avoir en sa saincte et digne garde.
Escript à Fors, le xxvi' jour d'octobre i56o. '
Caterixe.
1569.
novembre.
Imprimé clans la Correspondance diplomatique de la Mothe - Fénelon ,
t. VII, p. 71.
A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.
Monsieur de la Mothe-Fénelon, le Roy mon-
sieur mon fils et moy sommes grandement
satisfait du bon debvoir et de la dilligence dont
vous usez à nous rendre compte sy au long et
par le menu , de Testât des affaires de la royne
d'Escosse, ma belle-fille, et de celles du lieu
où vous estes. Sur quoy ledict seigneur vous
fait sy ample response et sy au long entendre
sa volonté', et de ce qu'il désire que vous faictes,
tant pour la liberté que le bon traitement de
ma belle-fille, qu'il n'est jà besoing que je vous
en dise aucune chose; mais je vous prie vous
employer en sorte pour ladicte dame qu'elle
connoisse par effet le fruict de vostre aide, et
le désir que nous avons de la favoriser en ce
qu'il nous sera possible.
Et quant au mariage d'elle et du duc de
Norfolk, nous avons trouvé bon ce que vous
en avez faict jusques icy, et que cy-après vous
favorisiez à ceste affaire, en tout ce que vous
pourrez; mais il faut que ce soit avec dex-
térité et sy secrètement que la royne d'An-
gleterre et ses ministres n'en puissent rien
rognoistre.
Le sieur de la Croix vous fera entendre la
réduction des ville et chasteau de Lusignan
Catherine de Médicis. — ni.
et de Xaintes en l'obéissance du Roy niondict
sieur et fils et l'espérance que nous avons d'y
rccepvoir bienlost Saint-Jeau-d'Angely, qui me
gardera vous en faire autre discours, ny la
présente plus longue, priant Dieu, Monsieur
de la Mothe-Fénelon, vous avoir en sa saincte
et digne garde.
Escript au camp devant Saint-Jehan-d'Au-
geli, le premier jour de novembre 1 5 6 9 .
Caterink.
Fises.
15G9. — 3 novembre.
Minute. Bibl. nal. fonds français, n° i555o, f° 97.
A MONSIEUR DE BELLIÈVRE.
AMBASSADEUR EN SUISSE.
Monsieur de Bellièvre, j'ay veu par voz
lectres du dernier du passé comme vous dé-
sirez venir par deçà pour veoyr le Roy mon-
sieur mon fils, et donner ordre à voz affaires
par deçà, ce que, comme vous pouvez veoyr
par ce qu'il vous escript, il est bien content
de vous accorder après que vous aurez satis-
faict à ce qu'il vous a mandé par le collonel
Pfiffer el que vous voyez que votre absence
ne puisse apporter préjudice à ses affaires
ausquelles avant que partir je vous prye si
bien pourvcoir el donner ordre qu'il n'y puisse
advenir aulcun inconvénient. Priant Dieu.
Monsieur de Bellièvre, vous tenyr en sa saincte
garde.
Escript au camp devant Saint-Jeban-d'An-
gely, le ru6 jour de novembre 1669.
Caterine.
1 569. — 6 novembre.
Aut. Bibl. nat. fonds français. n° 3297. f° 63.
A MADAME
LA DUCHESSE DE XEMOURS.
Ma cousine, j'é reseu vostre letre par No-
36
ivir-M v
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
cbèle et veu cet que par lui me mendés; à
quoy j'é fays satisf'ayrc, corae voire's, désirent
lousjour vous fayre eonoyslre en cet <|ue je
auré le moyen, combien je désire vous voyr
en toutes chauses contente, el voldroys qu'il
fust ausi bien en ma puisanse de povoyr re-
metre en sa première santé vostre mary, sa-
chant que le voyent, cornent me mendés, que
rien ne vous peult contenter ne donner plésir
et que aystes enn eune continuele poyne el
anuy, de quoy je an resan ma part pour
l'amitié que je vous porte et pitié (jue j'é d'eun
si jeune prinse, l'ayent veu corne je ay, qu'il
souil tombé en tel ynconvénient et voldroys
avoyr chause qui lui peult servir au recoure-
menl de sa santé, car je ne lui aypargnerès
quele quèle peult aystre; el cet que jeavoys,
qui luieult peu servir, Dieu l'a pris, qui étoyt
mon médesin, de (]uoy je suis ynfinimenlmar-
rye; mes celui que j'é prins en son lieu, l'on
m'a aseuré aystre dé [ailleurs qui souil à pré-
sant demeurés et ynsin Monsieur Cliapelein
l'estime; s'il vous yl peult servir, encore que je
Paye mendé, et tené le lent que yl ann are de
besouyn, car j'espère que encore, veu la jeu-
nese et qu'il veuille croyre les médesius bons
elnon tous ces aultres manière de jeans, coinenl
yl a fayst jeusques à présant, que Dieu leur
favré la grasc de le nous rendre plus sayu el
mu'tiK qu'il n'est ne a esté; et pour niieulxle
povoyr fayre secourir, je vous prie ne vous eu
donner lent de faseberie que à la fin vous ne
demeuriés malade et vous souit aultè le moyen
d eslre près de lui pour le servir et fayr fayre
cet que lui est nésesayre, car cet nous seroyl
double mal et lui fayriés trop de faillie à sa
santé. Je voldrès vous povoyr avoyr pour vous
ayderà prendre plus de forse et ne vous tent
ennuier, cet que vous prie, ne le pouvcnl
fayre, que au moyns preniés de bonne part
cet que \ous en mende el me volouir croyre
et vous ayforser à vous réconforter et vous
eoneéler aveque Dieu et vous aseurer qu'il
ne vous lairra poynt et qui le vous rendre
encore en bonne santé, cet que je lui suplie
de loul mon ceour.
De.Toné-Holonne,cetvi'de novembre i56o.
Caterink.
1509. — 8 novembre.
Copk-, Ribl. DOt fonds français, n° 1075a, fû «75.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, le Roy mon-
sieur mon fils vous a déjà faict entendre par
ses dernières despesches son intention sur la
resollulion des mariages, le moyen de rompre
toutes les dilations desquelles on use de delà
et de faire ronnoislre que ce que nous dési-
rons le plus est l'accomplissement de cest
œuvre; à quoy nous ne pouvons aucune ebause
adjouster ny changer que nous n'ayons de
voz nouvelles, lesquelles sont attendues en
bonne dévotion. De ce qui est de présent de
noz affaires, elles sont en lion estât, grâce
à Dieu, comme vous verrez par ce que le Roy
mon fils vous en escript ', qui est tout ce que
vous sçaurez attendre de nous pour cestebeure,
priant Dieu, Monsieur de Fourquevauls, vous
avoir en sa saincte el digne garde.
Escript au camp de Saintes, ce VIII* jour de
novembre i56g.
1 Voici ce qu'écrivait Charles IX : rr Estant arrivé en
mon armée, l'effroy en est venu si grand à mes enne-
mis et rebelles que sans aucune résistance ilz ont aban-
donné une grande partie des villes qu'ils tenoienl, entre
autres celles de Lusiguan et Xainctes et depuis j'ay
toujours tenu assiégé Sainl-Jean-d'Angely, laquelle ayant
esté furieusement battue de canon, ceulx de dedans
effrayez sont venus à parlementer et à taire office d'en
sortir dedans huit jours avecques composition, de sorte
que je la tiens comme rendue en ma main.-' (Même
volume, p. /i 7 /i . )
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICl-S.
^83
1569. — 11 novembre.
Aut. Arch. nat. collect. Simancas , K i5i3, n° i3a.
A MONSIEUR LE PRINCE DEYOLl '.
Monsieur le prinse , j'é voleu , s'an retournent
Dalmeda'2, et sachant cornent yl vous ay ser-
viteur, j'é aysté bien ayse de le gratifier en
tout cet que vous m'avés ayscript, corne je
favré en tout les chauses que désirerés de
moy, sachant l'affection que ave's toujours eue
d'entertenir ces dus roys en l'amytié et frater-
nité qu'ils ont, cet que vous prie volouir con-
tineuer et me tenir en la bonne grase du roy
monsieur mon fils, corne cela3 qui n'a plus
grent plésir que de voyr augmenter par tout
moyen l'amitié' et pays entre eulx et pour se
que je m'aseure que ledicl Dalmeda vous dira
bien au long toutes nos novelles, je fayré fin,
vous prient avoyr tousjours en recomandation
cet que cera pour le servise de les ynfantes
mes pelittcs-filles et me aubliger de plus en
]>lus a le recognoistre en cet que je aure' de
moyen.
Du camp devant Saint-Jean-d'Angeli. cet
ontiesme de novembre 1569.
Caterine.
1569. — 12 novembre.
Copie. Bitil. nat. fonds français, n3 10752, {" Û76.
V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, vous verrez ce
qui est contenu en la lettre que le Roy mon-
sieur mon fils vous escript depuis sa première
et qu'il de'sire que vous f'aictes entendre au
Roy Catholicque mon bon fils, comme chose
qu'il a tort à cœur et qui lui touche de près,
le priant à ceste cause de la bien poiser et
1 Don lluy.- Gpmez de Silva.
: D'Almeida.
• Cela , rellfu-fci;
meurement considérer et, aj)rès, sur ce luy
donner advis el conseil de ce qu'il a à faire
pour empescher que ceste nouvelle levée ne
luy tombe sur les bras, qui nous remettroil
au commencement de tous nos maulx. Je vous
prie, Monsieur de Fourquevauls, luy fayiv
bien toucher au doigt toutes les raisons con-
1 tenues en ladicte lettre et nous escrire par
1 courrier exprès, incontinent la response qu'il
vous aura faicte. Je prie Dieu, Monsieur de
Fourquevauls, vous avoir en sa garde.
Escript au camp de Tonnay-Boutonne, le
douziesme jour de novembre 1 069.
C.VTER1NK.
1569. — ai novembre.
Orig. Arch. de9 Médius à Florence, dalla lilza f^-iQ .
nuova nuuierazione, p. 39a.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, je ne sçaurois dire avec quel
plaisir le Roy monsieur mon fil/, et moy avons
receu la congratulation que «ous avez envoyé
faire par le seigneur Troille Ursin sur la
tant belle et notable victoire qu'il a pieu à
Dieu luy envoyersur ses rebelles, qui ne nous
a esté que une confirmation de l'asseurance
que nous avions du grand contentement qu'en
receviez pour la bonne affection que nous
sçavons de longue main vous portez au bien
et prospérité de ceste couronne, que nous es-
pérons veoir bien tost remise en sa première
splendeur, estant lesdictz rebelles tellement
mattez par ceste victoire, qu'il ne nous reste
plus que trois ou quatre places (pie tout le
pays qu'ilz avoyent usurpé ne soycl réduicl
à sa deue obéissance, ce que nous sommes
après de faire sans y rien espargner, de sorte
que nous espérons en avoir bien tost la raison,
qui sera ung moyen pour tant plus effectuer
36.
28û
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
aisément le mariage de mondict seigneur eL
filz, doul aussi vous resjouissez par vostres
lettres, lequel j'espère tournera au bien uni-
versel de toute la chrestienté, et particulière-
ment de rostre maison; en quoy je m'en»-
ployray tousjours de ceste bonne affection
que j'ay donné charge audict seigneur Troille
vous asseurer de ma part. Sur quoy je vous
prie le croire, et hiy adjouster l'oy comme
vouldriez faire à moy-mesmcs, qui pour fin
de la présente prie Dieu vous avoir, mon cou-
sin, en sa saincle et digne garde.
Escript au camp près Saincl-Jehan-d'An-
gely, le xxi° jour de novembre 1060.
Voslre bonne cousine,
CaTERINE.
1 569.
novembre.
Orig. Arcli. des Medicis à Florence, dalla filza 073G .
nuova numcrazîone , p. 990.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE PRINCE DE FLORENCE.
Mou cousin , tout ee que le seigneur Troille
Ursin nous a sceu dire de vostre part et vostre
lettre du xxvne du passé lesmoigner du grand
contentement que vous avez du mariage qui se
doibt faire du Roy monsieur mon fils avec la
tille de l'Empereur, et que vous a\ez eu de
la grande et notable victoire que Dieu luy a
donnée sur ses ennemys et rebelles n'a que
île bien peu confirmé l'asseurance que nous
avions qu'il en adviendrait ainsi, veu que par
bonne et longue expérience nous sçavons la
bonne affection que vous portez au bien et
prospérité de ceste couronne, de laquelle vous
devez attendre le contresebange en tout ce qui
succédera heureusement au bien et prospé-
rité de vous et vostre Estai, lequel vous nous
trouverez tousjours bien prestz d'embrasser,
ainsi que j'ay donné charge audict seigneur
Troille vous dire de ma part. Sur lequel me
remettant, après vous avoir prié le croire,
comme vouldriez faire moy-mesmes, je pri-
ray Dieu vous avoir, mon cousin, en sa saincle
et digne garde.
Escript au camp près Saiut-Jehan-d'An-
gely, le xxin jour de novembre i56o.
Voslre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 2 3 novembre.
Orig. Arch. des Médias à Florence , dalla Olza 0736 .
nuova nunjerazione, p. 391.
A MONSIEUR L'AMBASSADEIR
DE BON COUSIN
MOiNSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Monsieur l'ambassadeur, vous entendrez
bien au long par les lettres du Roy monsieur
mon filz comme nos affaires nous ont suc-
cédé heureusement depuis les dernières que
nous vous avons escriptes, en la réduction qui
a esté faicte des isles d'Oleron et de Maran
en nostre obéissance, et ce qui a empesché
que la capitulation qui avoit esté faicte avec
ceulx qui tiennent Sainct-Jehan-d'Angely
contre nostre service n'ayt sorti effect, ce que
je ne vous ne discoureray davantage, me re-
mectant à ce que vous en escript plus parti-
culièrement mondict sieur et filz et fini-
ray la présente par prières à Dieu , Monsieur
l'ambassadeur, qu'il vous ayt en sa garde.
Escript au camp près Sainct-Jehau-d'An-
gely, Je xxni" jour de novembre i5Go,.
Caterine.
De l'Aubespine.
1500. — 37 novembre.
Copie. Bibl. nal. fonds français, 11" 1075,, f" 079.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, je ne puis rien
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
285
adjousler à ce que vous escript le Roy mon-
sieur mon fils, vous serez bien particullière-
menl informé de l'estal de ses affaires par sa
lettre1 et de ses intentions dont il désire que
vous faictes part au Roy Catholique mon beau-
fils , de quoy il s'asseure aussi que vous sçaurez
bien et dextrement user, comme vous avez
faict jusques à présent de tout ce que vous
avez eu en charge. Surtout vous n'aurez à
parler aucunement de ce que il vous mande
de la Personne- si l'on ne vous en mect en
1 Le Roi lui mande que les défenseurs de Saint-Jean-
d'Angély lui ayant demandé, avant de se rendre, de
faire savoir à leurs principaux chefs l'extrémité à la-
quelle ils se trouvaient réduits, il a consenti à celte
trêve. (Même volume, p. A8o.) Le duc d'Aumale écri-
vait le i 5 novembre au duc de Nemours : « Nous tenons
Sainl-Jean-d'Angeli rendu demain ou jeudi.» (Bibl.
nat., fonds français, n° 3227, p. 6'i.)
2 Catherine fait très sommairement, et pour cause,
allusion à la mission du sieur de la Personne envoyé
auprès du Roi et d'elle par les chefs protestants. Voici
le récit de cette audience, qui est comme la préface de
la paix de Saint-Germain :
« Aujourd'huy, xxime jour de novembre mil cinq cens
soixante neuf, le Roy estant en son conseil, auquel
assistoient la Royne sa mère, Monseigneur le duc
d'Anjou , frère de Sa Majesté et son lieutenant général ,
représentant sa personne par tout son royaulme et pays
de son obéissance, Messeigneurs le cardinal de Bourbon,
duc de Monlpensier et Prince -Daulphin, princes du
sang, Monseigneur le cardinal de Lorrayne, Messieurs
le duc de Montmorency et de Vieilleville, mareschaulx
de France, les ducs de Bouillon et d'Uzès, le sr de Mor-
villiers , évesque de Lymosges , le s' de Chaulnes , le sr de
Carnavallet et le sr de Losses, tous conseillers au conseil
privé de Sadicte Majesté, le sr de la Personne a faict en-
tendre à Sadicte Majesté de bouche de la part de Mes-
sieurs les princes, Monsieur l'admirai, et de toute la
noblesse qui les accompagne, ce qui s'ensuit :
«Le sr de la Personne a dict au Roy de la part de
Messieurs les princes, de Monsieur l'admirai et de
toute la noblesse qui les accompagne, que, tous en-
semble le supplient très humblement, comme ses sub-
jects très humbles et affectionnés, de considérer ce qui
est pour le bien de son service, et comme il n'appar-
propos. Je prieray Dieu, Monsieur de Four-
quevauls, vous avoir en sa saincte garde.
Escript au camp de Tonné-Boutonne, le
xxviic jour de novembre 1569.
Catefune.
lient en aucune manière à ung snbject de capituler
avec son prince, qui est cause qu'ils ne se sont osés
bazarder, sans l'exprès commandement de Sa Majesté,
de requérir d'aucune chose Sadicte Majesté; mais disent
que, comme roy, il luy plaise mettre en avant son
édret, son intention et sa loy, et leur faire cest honneur
que de la leur faire entendre, usant envers eulx comme
roy, et eulx feront veoir à Sa Majesté de quelle volunté
ils cheminent pour le regard de son service et de l'obéis-
sance qui luy est deue, et quel zèle ils ont au bien et
repos de ce royaulme, et s'il luy plaist leur commander
ou trouver bon qu'ils luy demandent la paix, ils la luy
demandent, le genoux en terre avecq toute humilité
qu'un snbject doibt à son prince, et si Sa Majesté trouve
bon d'envoyer devers eulx pour leur faire entendre son
intention, ou que eulx envoyent, ainsy que dict est,
qu'il luy plaise faire bailler toutes les sécurités requises
et nécessaires à cest effecl.
r Sur quoy ledict seigneur Roy lui a faict de bouche
la response qui s'ensuit :
«La Personne, à mon grand regret, j'employe mes
forces à requérir ce qui est de tout temps mien , et
aymerois myeulx veoir mes subjects réunis avec les bons
qui me servent pour m'ayder à agrandir ce royaume,
que de le veoir ruiné, chose que, s'ils ont la volunté
telle que vous me dictes, et se recongnoissans en mon
endroict, comme m'asseurez, je leur feray cognoistre
qu'ils ne sçauroient avoir jamais ung meilleur roy qui
les veuille ruieulx traicter. Baillez moy par escript ce
que m'avez dict, je leur feray telle response que, s'ils
ont la volunté comme les parolles, ils auront occasion
de se contenter.
rLe sr de la Personne a incontinent mis par escript
ce qu'il avoyt dict à Sa Majesté, et en la mesme forme
qu'il l'avoit desduit, ainsy que dessus, et l'ayant rap-
porté à Sadicte Majesté, a esté leu audict conseil en
sa présence, et puys il la signa de sa propre main et
bailla à Sadicte Majesté, moy son secrétaire d'Estal pré-
sent.
it Le Roy a esté très ayse d'entendre ce que le s' de la
Personne luy a dict de la part des princes, de l'admirai
et de toute la noblesse qui les accompagne, de la bonne
volunté qu'ils ont de luy rendre l'obéissance qu'ils luy
28(5
LETTRES DE CATHERINE DE UÉDICIS.
1509. — ■ i" décembre.
Minute. Oriff. liil.l. iinp. île Sailli IV'Ier-liourr;. vol. Wlil , f' 66."
\ MONSIEUR DE BELLIÈVRE.
Monsieur de Bellièvre , vous verrez lunl par
la lectreque le Roj monsieur mon fils vouses-
cripl que par ledicl pourleur qu'il vous envoyé,
lr désir qu'il a que vous l'aictes promptemenl
acheminer les huict mille Suisses dont il vous
a cy-devant donné charge de faire la levée; à
l'acheminement desquelz, affin qu'il ne sur-
vienne aulcun retardement, à faulte d'argent,
il a donné charge à ce porteur qu'il \ous en-
voyé exprès de prendre à Lyon les vm m. escus
pour l'advance acoustuniée, cl pour ce qu'il
vous déclaire bien au long son intention par
le présent porteur qu'il vous envoyé, et la
façon dont il désire que vous négociez tant
avec les sieurs des Ligues, que le sieur de
Grantrie avec les Grisons, et ce qu'il veult
que vous lui mandiez, je m'en remectray en-
tièrement sur le contenu en icelle, sans vous
en faire aulcune redicte, ne la présente plus
longue que pour prier Dieu, Monsieur de
Bellièvre, vous avoir en sa saiucle garde.
doibvent, pour venir à l'eflect de laquelle Sa Majesté
sera très contente et prendra de bonne part qu'ils dé-
putent tels ou tels qu'ils adviseront pour venir vers Elle;
et à c»sle fin ont esté baillés à Cbemerault les passe-
ports nécessaires pour la seureté de ceulx qui vien-
dront.
-Faict par le commandement de Sa Majesté, estant
en son conseil, auquel assistaient la Itoyne sa mère,
Monseigneur le duc, frère de Sa Majesté et son lieu-
l •■liant général par tout son royaulme et pavs de son
obéissance, Messcigneurs le cardinal de Bourbon, duc
de Montpensier et Prince-Daulpbin, princes du sang,
Monseigneur le cardinal de Lorrayne, Messieurs de
Montmorency et de Vieilleville, mareschaulx de France,
les ducs de Bouillon et d'Uzès, les s" de Morvilliers,
évesque de Limoges, de Chaulnes, Gornavallet et de
Losses, tous conseillers au conseil privé de Sadicte
Majesté.- (Record office, State papert, France.)
Escript le premier jour de décembre i56<),
au camp de Tonnay-Boutonne.
Catbrine.
[Au dos.) A M. de Bellièvre, du premier
décembre îijfio,.
1ÛG9. — 5 décembre.
Copie. Archives de la Dordogne.
A MONSIEUR DES BORIES,
CHEVALIER DE L'OBDRB DP HOT M0Î1S1ECR MO\ HLZ .
ET I U'ITAME DE CIBQCAJiTB ROSIMES D'ARMES DE SES ORDO*M,GE5.
Monsieur des Bories, je1 vous envoie ce
courier pour vous prier de me mander par
luy en toutes diligences le lieu où sont nos
ennemis, tout ce que vous pourrez sçavoir de
ses desseins et du chemin qu'ils veulent l'aire,
pareillement si les Vicomtes ont passé la Ga-
ronne, avecques quelles forces et quels esqui-
pages d'artillerie, enfin tout ce que vous en
pourrez sçavoir important au service du Boy
monsieur mon fils. Surtout je vous prie que
nous ayons bienlost vostre respbnse. Je prie
Dieu, Monsieur des Bories, qu'il vous aye en
sa saincte garde.
Du camp de Tonnay-Boulhonne, le v'jour
de décembre mil cinq cens soixante neuf.
Caterine.
1)i: Nf.ifville.
1569. — 1 1 décembre.
Aut. Bibl. nat. fonds français. n° 3as7, f" 78.
A MON COUSl.V
MONSIEUR UE DUC DE NEMOURS.
.Mon cousin, j'é \eu vostre lettre que cet
porteur m'a ballaye et sui vnliniment inarrve
de rostre mal et voldroys que je peus el avoyr
le moyen pour le vous aulter; à quoy je m'en-
ployré de bon ceour, et vous prie, puisque
avés comensé à favre dé remèdes, qu'i v
LETTRES DE CATH
Irove's quelque amendement, ue vous en laser
et contineuer et ne vous fâcher, afin que vous
puision trover bien sain, cet que je supplie à
Dieu vous en fayre la grase, et, pour se que
cet porteur vous dira bien au long de nos no-
velles, je fayre' fin, priant Dieu vous donner
ausi bonne santé' que la vous de'sire l.
De Tonay-Botone, ce xi° de de'rembre
i569.
ERINE DE MEDICIS.
287
Voslre bonne cousine,
C\TER1\E.
1 569. — 1 7 décembre.
I lopic. Bibl. nat. fonds français. n° 10753 . f° 48g.
\ MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, avant que de
vous renvoyer le présent porteur, par lequel
nous avons reeeu vos deux despesches des
derniers octobre et cinq novembre, le Roy
monsieur mon fils s'est bien voullu résouldre
sur les difficullez portées par les articles qui
ont accompaigné vosdictes despesches, comme
vous verrez par les responses apposées sur
chacun desdits articles qu'il vous envoyé, et.
par icelles serez si amplement et particulliè-
rement esclaircv de son intention sur toutes
choses que vous n'aurez plus de quoy doubter,
ne où l'on se puisse arrester pour empescher
la conclusion du traicté par vous commancé
avec l'ambassadeur de l'Empereur sur le ma-
riage du Roy monsieur mon fils et sa fille, se
1 Voici ce que répondait le duc de \eruours : rje
me trouve bien de mes breuvages, quant à l'apoplesie,
mais pour tes gouttes et sidatiques je ne m'apperçois
point et s'i il y a trois mois que je suis au gaiac et ta
salse-pareille, je suis encore si foible sur les jambes qu'il
n'est de plus et ne puis demeurer à cheval. Quant aux
nouvelles de la paix, M. de Sens m'a mandé qu'il n'y
avoit pas grande espérance, car les députés demandent
trop et quel'on luy avoit mandé que tout estoit rompu. 1
1 Même volume, p. 85.)
soubmecttant à conditions si raisonnables
qu'elles ne peuvent estre reffusées; et parlant
regarderez d'y mectre une bonne fin le plus
tost que faire se pourra, encores que le
pouvoir de Portugal ne fust arrivé, vous
laissant entendre que sans l'espérance de
l'exécution des deux, suivant ce qui vous a
tousjoursesté promis, vous ne conclurez cestuy
seul selon que ledict sieur Roy mon fils vous
escript plus parlicullièremenl l, à la lettre et
response duquel me remectant, je \ous dirav
seullement àce que vous me demandez d'estre
vous-mesme porteur des articles après qu'ils
seront conclus, que c'est chose que nous
aurions pour bien agréable, si les deux Iraictés
estoient faicts et conclus, mais n'y en ayant
qu'un seul, nous ne voyons pas de le pouvoir
permeclre pendant que l'aullre sera en suspend
ou espérance; par quoy je vous prie, aussitost
que les pactes et conditions dudict mariage
du Roy monsieur mon fils seront accordées
et résolues, les nous envoyer incontinent, et
puis l'estant celles de Portugal, vous en pourrez
estre porteur avec asseurance d'estre aussi bien
venu et accueilly que nousscavons la grandeur
de vos services le mériter, qui sera tout ce que
vous aurez de mov pour cette heure, après
1 tfJe vous prie, écrivait Charles IX, de tenir la main
à ce que le traité de mariage soit conclu le plus tost que
faire se pourra, ne laissant de passer oultre à ladicte
conclusion, encores que le pouvoir de Portugal ne fust
arrivé, faisant néanmoins entendre que j'aytne ma seur'1
et désire son bien et contentement de façon que pour
rien du monde je ue vouldrois entendre à me marier si
elle ne l'esloit quant et quant, ce que je differeray tant
que je véisse pour son reguard les choses aussi ordonnées
que les miennes, n'estoit l'asseurance et promesse que
m'a faicte le Roy Catholicque que le mariage de madicte
sœur s'effectuera incontinent après sans qu'il ait aucun"
remise ni difficulté, ce que je désire que vous leur re-
médiez devant les yenlx.n (Même volume, p. '186. )
' Marguerite du Vato.'s.
288 LETTRES DE CATH
avoir prié Dieu qu'il vous ait, Monsieur de
Fourqucvauls, en sa saincte el digne garde.
Escript au camp de Saint-Jchan-d'Angely,
le xvnc jour de décembre i56rj.
CaTEIUVE.
De l'Aubespinb.
1569. ■ — "'■'' décembre.
Copie. Bibl. nal. fonds français. a° iu75s, I* 586.
A MONSIEUR DE FOLRQEEYAUA.
Monsieur de Forquevauls, je ne Bçaurois
rien adjonster au long discours que le Roy
monsieur mon lils vous laid l, par lequel vous
verrez loul ce qui s'est passé depuis que nous
vous avons escript, ella résolution qui a été
prinse en noz affaires, lesquelles j'ay espé-
rance que Dieu conduira toujours de la main,
comme il a bien commencé, dont je le prie
et qu'il vous a\t, Monsieur de Forquevauls,
en sa saincte et digne garde.
Escript à Cbizay, lexxin" jour de décembre
1569.
C.ATEIUNE.
1569. — 2'i décembre.
Copie. Bibl. nat. fonds Dupuy, n" 693-694 . f' 3.
A MESSIEURS
MCOLAY. PREMIER PRÉSIDENT
ET
DE CHARMÏAULX,
IU1TRE ES Ll CRiMBRE DES COMPTES DC ROT MONSIEUR MON FILZ.
Messieurs, j'ai veu vostreleclre du dixiesme
de ce moys il ay entendu par icelles les dilli-
rullez que vous mêlez en avant sur l'ordre que
1 Charles IX lui annonce la prise de Saint-Joan-d'An-
.r,.|v el de toutes les il.s qui avoisinenl la Rochelle; il a
licencié son armée jusqu'au printemps. Le IVin. • Dauphin
a sons la main des forces suffisantes pour contenir les
ennemis. Il a fait le\er en Suisse huit mille hommes qui
rejoindront l'armée au printemps. (Même volume,
p..58o.)
KHI MI DE MÉD1GIS.
1 nous avons prin? de procéder à l'évaluation
I des terres baillées pour supplément de l'ap-
panage à mes enfans les ducs d'Anjou et
d'AHençon et le moyen (]ue vous proposez d'y
procedder avecques plus de facilite1 et prompti-
tude et nioings de despence que je trouve fort
bon; et, suivant voslrc oppiuion, je suis d'ad-
vis (jue lesdictes évaluations se facent à la
chambre des comptes et que vous y commandez
au plus lost que faire se pourra. Et pour cest
effect j'envoye ung pouvoir à \ous deulx et à
l'auditeur Luillier pour, appelle et assistant
avecques vous pour mon (ils.Ieduc d'Anjou le
srde Cbivernyson cliancellier, procedder à 1 é-
valuation de terres qui luy sont baillées pour
supplément de sondict appanage, et ung aullre
aux président Luillier, maistre des comptes
Coulenges et l'auditeur Duclerc pour, appelles
aussy et assislans avecques euk l'évesque de
Mande cliancellier de mon filz le duc d'Alen-
çon, évailuer celles qui luy sont baillées pour
supplément du sien; qui est tout ce que je
vous puis dire là-dessus pour ceste heure,
synon que je prie Dieu. Messieurs, qu'il vous
ayt en sa saincte garde.
Escript à Coulonges-les-Royaulx, le xxtur"
de décembre i5Go l.
Caterine.
FlZES.
1569. — a5 décembre.
Aut. Bibl. nat. fonds français, n" 3397, f* 80.
A MA COI SINE
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, je viens asteure de resevoyr
1 Le n" Gçf'-i du tonds Dupuy donne le dénombrement
de l'apanage du duc d'Anjou qui comprenait le duché
d'Anjou moins Saumnr, Sa baroonie de Baugé, le comté
deBeaufort, le duché de Bourbonnoia, le comté de Forez,
le duché d'Auvergne, le comté de Mootferrand, la
seigneurie d'Usson, le comté de Montlort-l'Amaury.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
289
une lelre de vous par Nochele, et par lui en-
tendu que oerés bien lost vsi,cet que je vous
prie volouir fàyre, car le Roy mon fils ne
partira encore que vl ne voy cet que feron les
ennemis , et je serès bien mauve de vous savoyr
si près et ne \ous voyr povnt, et vostre filz,
à ce qu'il m'a aseuré, cet porte si bien qu'yl i
viendié ausiet Monsieur le cardinal de Guise;
par ansin nous rasembleron peu à peu nostre
trupeau. Quant à ma fille, ayle m'a fayst belle
peur, luv voyent le poupre1 et que Chape-
levn et Caslelan avstoyn mort, n'an conoysant
vsi neul. ni n'iann avovr que Milon,(jui l'agué-
rie et bien seauveué2, et, Dieu mersi, ayle set
|)orle bien san fièvre, et n'ay que foyble et bien
mègre, et loue Dieu que nous retournons tous
en bonne santé, mes qui lui plait nous donner
une bonne pays3, nous serions trops heureulx,
mes j'é grent peur qu'il nous fauldra recom-
menser à cet mois de mais, car yl sont trops
austiné à cet que vl n'auront povnt, car ce
seroyt à recommenser. J'espère vous voyr si
tost que ne vous fayre' la présante plus longue,
nie recomendent à toute la compagnie ysi
desii- nomaye, et prient Dieu vous donner
cet que désirés.
De Colonge-le-Reau, cete nuit de Noël
156g.
Yostre bonne cousine.
Caterine.
' Le pourpre.
2 Voir les Mémoire» de Marguerite de Valois, édit. de
L. Lalanne.
3 Le 9 décembre Téiigny était parti pour négocier ta
paix, avec charge de prendre, en passant, Beauvais La
Nocle demeuré malade à la Rochelle et ensemble aller
trouver Sa Majesté à Angers. (La Popelinière, livre XXII,
p. 169.) Voir La Noue, Discours politiques et mili-
taires, p. 8A2.
1 ,nmiM de Médius.
156'J. — 37 décembre.
Orig. Record office, Slttle papers , France, vol. XLVI.
A THÉS H.UÏ.TE ET TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE .
NOSTRE TRÈS CHÈRE ET TRES ASIËE SEUR ET COUSINE,
LA ROYXE D ANGLETERRE.
Très haulte et très excellente princesse,
nostre très chère et très aînée bonne sœur et
cousine, estant naturellement inclinée par
devoir de charité maternelle au bien, repos et
liberté de la rovne d'Escosse ma belle-fille,
nous n'avons voulu laisser aller le s'deMont-
louet, chevalier de l'ordre du Roy no>tre très
honnoré sieur et filz, cappitaine de cinquante
lances de ses ordonnances et grand maréchal
de ses logis , sans vous escripre la présente et
vous prier vouloir mettre ladicte rovne d Es-
cosse en liberté ' et Iuy prester toute l'ayde et
faveur que vous pourrez pour estre remise en
son rovaulme avec l'auctorité et obéissance
qui luv est deue par ses subjects. En quoy,
oultre que vous ferez chose qui vous appor-
tera honneur et louange entre les princes
chréiiens, elle nous sera grandement agréable,
comme nous avons donné charge audict sr de
Montlouet de vous dire de notre part, auquel
nous vous prvons adjouster foy comme vous
vouldriez faire à nostre propre personne, et luv
permettre et donner moyeu de veoir et visiter
de notre part ladicte royne d'Escosse pour luv
dire de nos nouvelles et nous apporter des
siennes, ensemble la response des lettres que
nous luy escripvons par ledict de Montlouet.
Et pour que nous estimons que c'est chose que
vous ne vouldriez avoir refusé pour estre si
juste et raisonnable qu'elle est, nous prions
Dieu, très haulte et très excellente princesse,
nostre très chère et très amée bonne seur et
1 Voir à ce sujet une lettre de la Molhe-Fénelon à
Catherine. (Con-espondance diplomatique de la Mothe-Fe-
nelon, t. II, p. Û97.)
3?
IH P III Ml Ml NATIONALE,
290 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS
cousine , vous tenir en sa saincte garde et
protection.
Donné au camp de Coulonges, lexxvir" jour
de décembre i5Gq.
Votre bonne seur et cousine,
Caterine.
1569. — a8 décembre.
Aut. Tïibl. nal. fonds français , n" 3ao3 , f° 7».
A MON COUSIN
LE MARESCHAL DE DAMVILLE.
Mon cousin, j'é reseu par Fregose ' vostre
letre et ay veu cet que je ne douctès poynt la
volante' que avés à fair servise au Roy et de
voyr lior de tant de mauls cet pouve royaume
et vous aseure que le Roy mon fils y a prinl
grent plèsir l'oyr discuriret a eu grenl regret
de ne s'être acheminé; à quoy yl ne panse
pas avoyr perdu grent temps, d'aultent qu'yl
laysl. lousjour acheminer le Prinse-Daul-
pliin aveques son armaye et luy; de cet2 qu'il
saura que vos torses et seles des péys voysins
s'y seront achemynaye pour s'i joindre, yl s'i
ann iré aveques cet qu'il a ysi, ayspérant que,
s'il ne se metel à la rayson d'une bonne pays,
que Dieu luy fayra la grase de lé bâfre encore
un coup et ce sera, si luy playst, pour la lin,
san qu'il i l'aile sy sovent retourner; car yl
n'i a personne qui ne désire enn estre hors
de lele i'ason que ce ne souit un emplastre
pour apéser seulement la doleur, mes que ce
souil un remède pour aystre du tout guéris;
à quoy je m'aseure que ne fauldrés de cher-
cher tout les remèdes qui pouvesl servir et
pour vous avoyr mendé bien librement tout par
vostre segretayre Viart et asteu rêvons entendrés
1 II est question de lui dans une lellre adressée à
Louis de Nassau. (Groen van l'rinsterer. Archives de la
maison d' Oran/re , t. IV, p. 3l.)
s De cet, dès ce.
par Frégose le surplus et tout cet que nous pou-
résayscripre, je ne vous fayré ht présanlc plus
longue, nie remelent sur euls et fayré lin,
prient Dieu vous avoyr en sa saincte guarde.
De Coulonges, ce xxvni" de décembre
i569.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1569. — 3o décembre.
Copie. Bihl. nal. fonds français, nû 10752, f° 588.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, le Roy monsieur
mon fils a eu advis comme vostre secrétaire
que vous luy dépesrhiez a esté pria par les
enneim s près de Bourdeaukou es environs el
qu'ils ont veu lotîtes vos despesches, qui n'es-
loient (ias de petite conséquence, desquelles
nous avons trouvé moyen de recouvrer ung
double, ce qui est venu assez à propos, allin
de pouvoir respondre à ce qui me semhloit
nécessaire comme ce qui touche l'entreveue du
Roy Catholique et de moy, de laquelle vous
m'escriviez, qui seroil chose fort à propos, si
elle se potivoit taire, laquelle je désirerois in-
finiment, encores qu'il y en aistqui potinoienl
penser que cela apportas! à parler aux princes
de la chrétienté, ce que je ne puys rrovre, \
allant Imite seulle et ([ne le Rov mondiit fils
ny seroyt poincl; ce que vous adviserez de
mener secrètement et sans en parler à per-
sonne, comme aussi je désire faire de mon
costé, m'advertissantde ce que vous aurez laid
sur ce faict là, et aussi comme toutes choses
passeront par delà, n avant pas a vous dire
grand cas en reste despesche, la meclanl au
hazard le lîoy monsieur mon fils pour vous
faire entendre que doresnavanl vous ne m'en-
voyiez plus personne ny inesines de despesches
par le costé de Bayonne, car nos enneniys
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
291
tiennent tous ces pays-là, et aussi qu'il me
semble assez nécessaire eu ce temps d'es-
cripre en chiffre, et partant vous ferez bien
par cy aprez de n'escripre poynt aultreinent
de choses qui seront d'importance et méri-
teront d'estre tenues secrettes; car, s'y! advient
(pu- nos ennemys prennent quelque paquet,
ils en font leur profDct, inventant toutes les
choses qui penseront qui peuvent servir à
leurs affaires. Sur ce , je prieray Dieu , Monsieur
de Fourquevauls, vous avoir en sa saincte
garde.
Escript à Coulonges, le xxxe jour de dé-
cembre 1069.
Catebine.
De l'Aubespine.
1570. — 11 janvier.
Orig. Bibl. nat. fonds français, o° 3a5û, f° 3.
A MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, le Roy monsieur
mon filz vous respond si amplement à chascun
des articles de la lettre qu'il a receue de vous
du xc du passé ' qu'il ne reste rien à vous
1 \ oici la lettre de Charles IX :
r Monsieur de Matignon, j'ai receu voz lettres du x°"
du passé et veu ce que vous me mandez touchant le
payement des compaignies de gens de pied qui sont
en vostre gouvernement; sur quoy j'ay pourveu dès le
xi"" novembre dernier, ayant commandé au trésorier de
l'extraordinaire de mes guerres que les deniers qui luy
ont esté fourniz à Rouen et à Caen pour le payement d"
toutes les compaignies de gens de pied estans en garni-
sons de mes pays et duché de Normandie dont il a desjà
receu une partie, il ayt à faire payer lesdicles garnisons,
comme j'ay par cy-devant escript au sieur de la Meille-
raye, lorsqu'il estoit seul audict pays de Normandie, et
que je voulois que elles feussent toutes payées sur les
eniprunetz que j'ay donné charge au sieur de Viallart
faire sur les huguenolz ; et pour le regard des diffîcultez
et inconvéniens que vous mectez en avant sur ce que je
vous ay mandé d'oster et mectre les huguenotz hors des
villes de frontières, pour ce que, estant sur les lieux,
vous devez congnoistre la conséquence et le danger que
dire, sinon que Sa Majesté et moi a\ons esté
très ayses d'entendre par le sieur de Surenne
présent porteur que vous soyez hors de vostre
malladie et de danger, et serons encore plus,
quant nous entendrons que vous aurez du
tout recouvert vostre santé; et pour ce je vous
prie mectre peyne de vous guérir tout à loi-
sir, affîn que vous puissiez après pourveoir aux
choses qui sont de vostre gouvernement et \
faire le service à Sa Majesté que vous avez ac-
coustumé. Priant Dieu, Monsieur de Mati-
gnon, vous avoir en sa saincte et digne garde.
Escript à Angiers, le xie jour de janviei
1 070.
Catebine.
Fizes.
1570. — îi janvier.
Imprimé dans la Correspondance diplomatique de la Mothe-l ènelon ,
1. VII. p. 78.
A MONSIEUR DE LA MOTIIEFÉNELON.
Monsieur de la Molthe-Fénelon, vos der-
y peult estre et pourvoira ce qui se devra faire en cella
mieulx que nul aultre,je m'en remetzenlièrementàvous;
mais, si vous estes d'advis de les y laisser, il fault que
ce soit à condition qu'ils respondent des inconvéniens
qui pourront advenir auxdictes villes par leurs faultes:
et quant aux prisonniers détenus par le cappitaine Tho-
mas, pour ce que vous ne m'avez envoyé la responce
qu'il a faicte, lorsque les lettres patentes et ordonnances
de mectre lesdicls prisonniers es mains du Vis-baillv luy
ont esté signifiées, il fault, avant que pourvoir sur ce
que vous demandez, faire apparoir du reffuz faict par
ledict cappitaine Thomas et , après avoir veu ladicte res-
ponce, il y sera pourveu ainsi qu'il appartiendra, et ce-
pendant je vous prie n'entreprendre user de représailles,
comme vous me mandez vouloir faire, ne voulant cepen-
dant oblyer de vous dire que j'ay esté bien ayse d'en-
tendre par Suraisne que vous soyez hors de danger,
comme je lui en ai donné bonne charge de vous dire de
ma part.
tt Escript à Angers, le xi°" jour de janvier 1570."
(Même volume, Pi.)
37.
■2$-2 LETTRES DE CATH
nièresdépeschesdesxvii, x\i et xxvn du passé,
avec les mémoires que Vassal a apportés, sont
si amples et nous ont si clairement représenté
l'estal des choses de par delà qu'il ne se peut
rien désirer davantage, et le Roy monsieur
mon lils a une lies grande satisfaction du bon
debvoir dont vous usez en cest endroit, dési-
rant, pour le mouvement du North, si les
choses sont encore en quelque estât, que VOUS
confortiez tousjours les chefs d'iceulx le plus
que vous pourrez, et leur donniez espérance
de recevoir de luy toute l'ayde et faveur qu'il
sera possible, selon que plus amplement vous
entendrez par le sieur de Montlouel, et
mesme le secours d'argent que l'on peut faire
de par deçà, ayant semblé que, où les coinlcs
seraient rompus et deffaiclz, selon ce que m'en
mandez par votre dernière lettre du xxvn, et
que ceste nouvelle vient d'eslrc confirmée de
deux aultres èndroïçts, il sera fort à propos
que \ous alliez voir ma bonne sœur la royne
d'Angleterre sur cette occasion, et luy user du
langage que vous escript le Roy moudict sieur
et fils. Si les choses continuent aussi au mou-
vemenl qu'elles estoienl par vos précédentes,
vous en suivrez ce que le sieur de Monllouet
vous fera sçavoir de l'intention du Roy nion-
dicl sieur et lils, ayant advisé de vous faire
ceste dépesche par la voie de la poste, en at-
tendant que, sur plus grande occasion, l'on
vous puisse dépescher Vassal.
Escript à Angers, le xiv" jour de janvier
ERINE DE MÉDIC1S.
I ayses d'entendre par vostre lettre du vie de ce
i moys comme tous ceulx des villes de Peronne,
Montdidier et Roye vivent si callioliqueinenl
'• ela\ccques une si grande observance des ec-
diclz du Roy monsieur mon fils qu'il ne fault
, craindre qu'il y ail rien qui puisse altérer le
repos ijui \ a esté toujours entretenu; à quoy
je vous prie de tenir la main et de tout ce qui
j se présentera par delà concernant le service
du Roy mondiel fils nous en advertir souvent,
et n'ayant autre chose à vous mander je prie
Dieu, Monsieur d'Huinyères, qu'il vous ayt en
sa garde. •
Escript à Angers, le vu1 jour de janvier
1 070.
Cmerine.
Rrui.art.
1570. — 16 janvier.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3178, f° 377.
A MOXSIEUR D'HUMIÈRES.
Monsieur d'Humyères, nous avons esté bien
.670.
Caterine.
De l'Ai ibbspike.
1 570. — 18 janvier.
Copie. Bibl. nat. fonds français, u° 10759 , f° 5o,5.
Y MONSIEUR DE FOERQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, voslre homme
doitestre il y a longtemps arrivé près de vous,
lequel a remporté la response bien ample sur
les articles qu'il avoil apportez. Nous avons
depuis receu vos despeches des vint et un et
vint huiliesme jour du passé, ausquelles le
Roy monsieur mon fils satisfait de point en
point par la lettre1 qu'il vous escript présente-
ment par votre courrier présent porteur, lequel
il vous renvoyé avec deux mil escuts qu'il vous
a ordonnez pour supporter la despense qui'
vous fairez en ce voyage de Cordoue, lequel
je désire que vous laciez, suivant ce que vous
1 ,\ous lisons dans la lellre du Roi : - Je désire que
vous ne laissiez de traiter et conclure de mon mariage
sans celluy de nia sa-ur avec le roy de Portugal, el lou-
tesfois que vous disiez ce que je vous ay escript, qui est
que l'aymant comme je fais, que je ne veux pas que l'on
me paye de paroles, i (Même volume, p. 5yo. )
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
293
a dit le Roy Catholique; durant lequel vous
mettrez peine d'apprendre toutes nouvelles
pour nous en donner bien particulièrement
advis, voullant bien au demeurant vous asseu-
rer que le Roy mondict fils et moy avons vos
services en plus d'estime et de recommanda-
tion que vous ne pensez, dont vous sentirez la
resconipense si tost que vous aurez occasion
de tout contentement , et ne pouvant rien ad-
jouter à la lettre du Roy mon fils je prieray
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir en
sa saincte et digne garde.
Escript à Angers, le dix-huitiesme jour de
janvier i5yo.
Cateuine.
1570. — 37 janvier.
Copie. Bibl. nat. fonds français , n° io-j5a, f° 6o5.
V MONSIEUR DE FOLRQUEVALLX.
Monsieur de Forquevauls, depuis vous av oir
renvoyé vostre courrier avecques bien ample
response sur ce qu'il m'avoil apporté, j'ay esté
assaillve d'une petite fiebvre que je croy ne
m'estre venue que du changement d'air que
j'ay faict, de laquelle j'ay eu trois petits accez,
et hycr, qui estoit le jour du qualriesme, je
n'en ai rien senti ny aujourd'huy aussi, de
sorte que j'en suis du tout hors, Dieu mercy,
espérant me relever demain et sortir saine et
sauve comme devant, dont j'ay bien voullu
vous advertir, afin que, si on faisoit le mal
plus grand qu'il n'est par delà, vous puissiez
dire ce qui en est. Au demeurant le Roy mon-
sieur mon fils vous escript1 bien amplement
1 Cbarles IX, après lui avoir exposé combien les mor-
talités, les l'alignes d'une si longue guerre avaient laissé
de vides dans son armée, ajoutait : rtLes députés des
princes de Navarre et de Condé sont arrivés icy (Angers)
pour me supplier, comme ils ont cy-devant l'aict, de leur
vouloir accorder en toute humilité et révérence une
en quel estai sont noz allaites, comme noz en-
nemis ont passé de deçà la Garonne, l'incer-
titude de leurs desseings cl l'arrivée des dépu-
tés du prince en cesle ville, qui me faira estre
plus briefve, vous ayant asseuré que nous ne
tairons rien en cesl affaire qui ne soit pour la
réputation du Roy mondicl fils, bien de son
royaume, repos de ses subjects, et pour le
bien universel de toute la chreslienté. Priant
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir
en sa sainte et digne garde.
Escript à Angers, le vingt-septiesme jour
de janvier 1570.
Cxterine.
1570. — 1" février.
Aut. Arch. nat. collect. Simancas, K i5i">, pièce ai.
A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon fils , aystenl Jeronimo
Gondi mon ayscuyer d'escuyrie de retour el
m'ayent fayst entendre la faveur que Vostre
Majesté luy ha leste de l'avoyr pourveu de la
croys de l'ordre Saint-Jacqe, chause que je
ne puis que je n'an remersie Vostre Majesté
bien fort de l'avoyr gratifié en cet endroyt,
et cet je avoys en quelque chause moyen de
m'enployer pour quelque eun de vos servi-
teurs, je seroys bien ayse que l'occasion set
presantat pour fayr conoyslre à Vostre Ma-
jesté conbien j'é reseu de plésir du bien et
bonne et asseurée paix. Je ne les ay pas encore vus, ce
rjue j'espère faire dans un jour ou deux." (Même volume,
p. 600.)
Le 3 février suivant le duc de Nemours écrivait à Re-
née de Ferrare : trLes députez pour le traiclé de paix
| ont si desraisonnablement parlé qu'on les a reiuys à leur
parler encores une aultre foys et ne sçait-on encores ce
qui se pourra faire. La Royne n'a plus de fièvre, mais si
a bien le Roy ung peu d'une entourse qu'il a lieu à la
chasse. Ce ne sera rien.» (Bibl. nat., fonds français,
n° .3229, p. .3.)
29a
LETTRES DE CATH
houueur que iuy ha fayst, uusi ue veu-;;e
aublier à la remersier du beau et bon cheval
que ledisl Gondi m'a disl que Noslre Majesté
m'envoyât; et s'il i a\oyl ehause en cet royaume
que je pensise ou pense savoyr luy peull
aystre agréable je meifesoys pouync de luy
en satisfayre el ne Baroys atooyr plus grenl
contentement que d'avoyr quelque moyen
pour eu petite au greude chause luy l'ayr
couestre conbien je désiré luy satisfayre el
l'amitié que lui porte; désirant en toutes
choses luy povoyr servir el lui prie ue m'es-
pargner et, aveques la niesine ptivollé que
fesouit la royne ma fille me volouir inender,
car je ne lui porte nioyns d'afection ni désire
mouis aystre conservée en la bonne grase de
Vostre Majesté et prie Nostre-Signeur vous
conserver et donner cet quel a désiré.
D'Anger, cet premier jour de février 1669.
Votre bonne mère et sœur,
Caterink.
[1570. — 7 février.]
Minute. Bibl. nat. fonds français, n" 16039, f° s-35.
\ UOiNSlEUR L'ÉVÊQUE DU MANS.
Monsieur du Mans, vous verrez par la
lectre du Rov monsieur mon filz et le double
de celle qu'il escript à Noslre Saincl-Père ce
qu'il désire que vous fassiez pour les enfuis
de l'eu sieur de la Rourdaizière '; à qui y j'ay
bien voullu adjouster ce mot de prière (in
leur laveur, d'aultanl qu'estant leur père et
mère au service du lloy monsieur mon filz, il
' Le 26 janvier l'évèque 1I11 Mans avait écril au Roi :
tTouI, à ceste heure qu'il est, environ liuil heures de
nuit, l'on me vient advertir connue M. le cardinal do la
Boordaizière osloit à l'heure mesme mort de mort sou-
daine, no s' estant aucunement trouvé mal auparavant ny
mis au lict qu'environ les quatre heures.1) (Même vo-
lume, p. 22a.)
ERIiSE Dli MÉWC1S
est bien raisonnable que ses enfans soyent fa-
vorisez eu leurs allaites el que, ayant perdu
le feu cardinal leur oncle, qui leurdebvoileslre
second père, ilz ne soient à tout le moins pri-
vez de ce qu'ilz pourroicnl espérer en sa suc-
cession. Je n'ai que de les avoir pour recom-
mandez el sur ce priant Dieu, Monsieur du
Mans, vous tenir on sa saincte el digne
garde.
1570. — 7 février.
Copie. Bibl. nat. fonds français, u° 1075a , f° 6i3.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, par nostre pré-
cédente despesche nous avons escript comme
les depputés de la royne de Navarre, des
princes de Navarre son fils et de Condé es-
toint arrivez icv et que nous ue les avions pas
encores ouys en leurs demandes; depuis ils
nous ont proposé ce qu'ils avoient charge et
onl, en toute humilité el révérence, supplié le
Roy monsieur mon fils leur vouloir accorder
une bonne, seure et durable paix, telle qu'il
la vouldroit leur bailler; à quoy le Roy mon-
dict fils, par l'ad\is de ceulx de son conseil
privé et de la plupart des gentilshommes et
capitaines qui sont près de luy, qui l'ont tous
suadé à la paix, a faict la response que vous
verrez par les articles qu'il vous envoyé, les-
quels, si iesdicts princes veulent accepter,
nous pensons fort advanlageux pour nous et
avoir tant faict qu'il n'en peult pour rest
heure venir qu'un grand bien à ce royaume
et à l'advenir au bien commun de toute la
chrestienté; et pour ce que les raisons qui nous
ont meus et conduicts à ce faire sont bien am-
plement déduicles par la lettre que le Roy
mondict fils vous en escript ', je ne vous en
1 «Voyant, lui mandait Charles IX, les grandes dillicul-
tésqui s'olïroieut d'en pouvoirvenir à buul par les armes,
LETTRES DE CATHERINE DE MÉUIC1S.
295
fairay icy de redicte; mais vous prierav seu-
lement, par toutes les plus honuestes remons-
trancesqu'il sera possible, faire croire au Roy
Catholique mon bon fils, que l'extresme néces-
sité nous a conlraincts prendre plustot ce
chemin de pacification, que celluv de la force
beaucoup plus difiîcille et de plus dangereuse
et pernicieuse conséquence. Nous vous avons
renvoie vostre courrier avec response bien
ample sur ce qu'il nous avoit apporte' de vostre
part et deux rail escuts qui vous ont été
ordonnés pour faire le voyage de Cordoue.
oiesmement à cesle heure qu'ilz sont supportez et ap-
puyez de tant de costez, qu'ils ont tant d'intelligences
avecques les nations estrangères, desquelles ilz altendent
nouveaux secours et que s'opiniaslrant de prendre ce
chemin-là, c'estoit aprez de si belles et grandes victoires
commettre l'issue de ceste guerre à un trop hazardeux
et dangereux événement, laquelle seroit beaucoup plus
doulce et aisée par une bonne pacificalion; d'autre part
qu'il y a desjà tant de licence aux uns et aux aullres de
mesdictz subjelz qu'ilz ne me portent pas l'obéissance
qu'ilz doivent, ayans mis arrière toute la crainte et
amour de Dieu et de leur prince, qu'il n'y a plus de po-
lice ny de discipline militaire entre les genlilzhommes
et soldats, lesquelz, faisant enlre eux et association et
ligues, cherchent seullement de se conserver les uns les
autres des dangers et inconvéniens desdictes guerres,
sans me vouloir servir au besoin, qu'estant tous les mo-
nastaires et églises des villes et- lieux occupez par mes
subjectz rebelles et mesmes de tous les endroicts de mon-
dict royaume par lesquelz ilz ont passé, abbalues, pillées
et saccagées et les presbtres et religieuses tuez , de sorte
qu'il ne s'y peust plus faire exercisse de la religion catho-
lique, je craindrais que peu à peu ladicle religion ne
fust estaincte et estoufée, m'efforçant d'exterminer ceste
méchante secle. Au surplus estant les maisons de la plus-
part des seigneurs et gentilshommes de mon royaume
démolies et bruslées, qu'ils tiennent encores un certain
nombre de villes et places fortes, lesquelles, quand en-
cores j'aurais eu la fin de l'armée qu'ilz ont en la cam-
paigne , il me seroit impossible de recouvrer qu'avecques
une extresme longueur de temps, perte de beaucoup
d'hommes, ruine et grande despense, et puis j'av advis
de la part d'un grand prince qu'il y a une armée toute
preste en Allemaigne pour envahir mon royaume si je ne
Depuis le sr don Pedro Henriques, de la venue
duquel vous nous aviez advertis, est arrivé
icy, auquel nous avons fait tout l'honneste ac-
cueil qu'il nous a esté possible, et luv fairons
faire et traitement qu'il n'aura occasion que
de s'en louer et trouver satisl'aict. Priant
Dieu, Monsieur de Forquevauls. vous avoir
en sa sainte et digne garde.
Escript à Angers, le septiesme jour de fé-
Caterine.
vrier t 570.
veulx advancer ou envoyer mes forces sur la frontière
pour empescher l'entrée des estrangers qui viennent en
laveur desdiclz princes, que tous moyens de faire la
guerre me défaillent, eslant mes finances du tout espui-
sées par la despence qu'il m'a convenu faire, oultre plu-
sieurs grosses sommes deues aux estrangers qui m'ont
faict service, et tant de debtes créez, lesquelles il me faut
acquitter, ce que je ne pourrais faire, continuant les-
dictes guerres, ce sont les occasions pour lesquelles, par
l'adu's de ceulx de mondict conseil et des principaux de
mondict royaume, j'ay accordé auxditz députez seulement
tes articles que vous verrez, lesquelz j'eslime advanta-
geux pour moi et le bien de mou royaume; que, s'ilz les
veullent accepter, je penseray avoir beaucoup faict de
réduire par ce moyen mesdicls subjectz à l'obéissance
qu'ils me doibvent, qui est un commencement pour aprez
les amener peu à peu comme mes autres subjeta à la
religion catholique, et aussi, s'ilz ne les veulleut accepter
et qu'ilz me demandassent chose qui fust ou déraison-
nable ou contre ma conscience, je n'ai laissé de pourvoir
aux forces tant de cheval que de pied, qui me seront
nécessaires pour remettre sus bientost une grande et
puissante armée. Cependant, M' de Forquevaux, vous av
dict les raisons qui me meuvent de tenter tous les
moyens possibles pour remettre mondict royaume en re-
pos plustost par le chemin de pacification que par la
force et violence, dont je désire que vous informiez le
loy Catholique mon bon frère, vous priant le disposer
par toutes les meilleures et plus vives raisons, dont vous
pourrez adviser à trouver bon ce que je fais en cest en-
droict.
«Escript à Angers, le vu" jour de febvrier i5-o.n
1 Même volume, p. GoG et suiv.)
m
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1 370. — ; février.
Aut. Arcli. nat. collecl. Simâncas, K iai5, pièce ai.
\ M" M<>\ FIES LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur iiion liis, je né Moleu fallir par
tel porteur faire cpl mol à Votre Majesté el
inr rametvtevoyr en se. bonne grase, désirent
\ estre contineuée pour un de plus greos
contentemena que en ma vyellesse je puisse
icse>o\i-, uiestenl tousjours pouyn'e par mes
ayfaysl lui témoygner l'amour et al'ayction
que lui porte; el pour se que le Roy vostre
frère mende si an long à son enbasadeur cet
qu'il désire que Votre Majesté entende come
celui à qui il ne \eull celer l'estast de ses af-
fayres, el chause tent ynporlente comme cfije
qui s'y pre'sanle, s'asuranl que, pour la dé-
mostration que Vostre Majesté lui a l'ayst
au soeurs qu'ele lui lia donnés qu'ele désire
son repos el de son royaume, quant \1 plèra
à Dieu lui donner aveques la conserva-
lion de son honneur, caraultreinent ne le vol-
dinyl, et ausi aveques l'auctorité et honneur
sien el aubéissance qui l'y est due et en conser-
vent celui de Dieu et puis le sien; aveques lé
sudistes chauses il s'aseure lent de l'amitié de
Vostre Majesté que elle en resevera aultent
de plésir que d'une seconde victouire et que
ayle l'estime tent que san ses chauses n'i vol-
droyt antendre; et ne Payent la pays come yl
la veult, yl croyl que Vostre Majesté ne luy
manquerède l'ayder el securir come jeusques
\si ayle a l'ayst et le menderé au duc d'Alhe,
quant par elle en sera requis de le volouir
securir, ayder de toutes ces forses et désire
ynfiniment ce voyr hors de ses afayres pour
povoyr, en lieu de mestre Vostre Majesté en
dépanse, lui povoyr aydér et securir en toutes
les aucasion que le an requèra pour satisfayre
à l'aubligation qu'ele luy ha de cetque Vostre
Majesté a l'ayst pour luy et nous tous, dont,
de ma pari, au je auré moyen de la senii. je
ne saroys a\o\r plusgrent plésir que de mi
cnplo\er. Don Pelre a\t arivé, que m'a esté
un gpent ayse pour entendre de la bonne
santé de Vostre Majesté et de les ynl'anles.
de quoj je loue Dieu el le suplie longue-
ment meyntenir Vostre Majesté et aylles en
sel bonne ayslast, come la chause de sel
monde que aillent désire.
D'Anger, cel septiesme de février.
Vostre bonne mère el seur,
Catkhink.
1570.
février.
Orig. Archives du Vatican.
A NOSTRE SAINT-PÈRE.
Très Saint-Père, le Roy mon filz ayanl
entendu la mort du cardinal de la Bourdai-
sière a donné à son grand aumônier1 l'évéché
d Auxerre comme à personne qu'il a pensé bien
avoir acquitté sa conscience pour l'avoir connu
et avoir esté de luv inslruict, et l'ayant mis
auprès du Roy mon filz , comme il l'est, l'avant
choisi pour luv apprendre et l'instruire de la
cognoissance et crainte de Dieu comme homme
que je cognoissois de bonne vie et catholique,
comme il en a rendu tesmoinage pour la nour-
riture cl instruction qu'il a faicle audict Roy
mon filz et son frère le duc d'Anjou, je n'ay
pu de moins que par la présente le recom-
mander à Vostre Sainctelé et la prier lui vou-
loir dépescher ledicl évesché, et Vostre Sainc-
leté obligera le Roy mon filz.
Vostre dévote et obéissante fille.
Catjerine.
1 Anivol.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
'2'Jl
1570. — (j février.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3178, f° 179.
A MESSIEURS
L'ÉVESQUE DE BAYEULX
ET DE HUMIÈRES,
SON LIEUTENANT GÉNÉRAL ES PAYS DE PERONN'E . UONDIDII l. ET BOTE.
Messieurs de Bayeulx et de Humyères,
ayant entendu que le sieur de Lanssac le
jeune de'sire espouser la fille aisnée du feu
sieur de Morvillier et que mesme c'est chose
qui ne seroit jioinct désagréable nv à ladicle
fille ni à ses parents et amys, ouilre la lectre
que le Roy monsieur mon fds vous escript
en faveur dudict sieur de Lanssac, ne portant
moins de bonne volonté et affeclion à tout ce
qui louche son bien et contentement et ce
que bieu il mérite, j'ay aussi bien voulu vous
en escrire pour vous prver, comme ceulx que
je sçay y pouvoir beaucoup, embrasser si à
bon escient l'advancement de ce faict en la-
veur dudict sieur de Lanssac qu'il luy puisse
réuscir à l'yssue heureuse qu'il de'sire, suyvant
la bonne volonté que nous avons sceu que
desjà vous y avez, ne permettant, ainsi que je
vous ay cy devanl escript, que ladicte fille soit
conlraincte d'entendre à aucun parly auquel
elle n'ayt bonne volonté et sans que premiè-
rement ne nous en donniez advis. Au demeu-
rant, ayant aussi enlendu qu'elle est mal
disposée, je désire qu'elle demeure toujours
auprès de vous et ne me vienne trouver jus-
ques à ce que nous soyons approchez de ce
costé là, ou lorsque je la manderay; cependant
je vous asseure que, vous employant en ce
faict en faveur dudict sieur de Lanssac, vous
ferez au Roy mondict sieur et filz et à moy
plaisir très agréable, qui est ce que vous au-
rez de moy pour ceste heure, pryant Dieu,
Messieurs de Rayeux et de Humières, qu'il
vous ayt en sa garde.
Cathbuire de Médigis. — 111.
Escript à Angers, le ixc jour de février
1570.
Caterine.
(De sa main.) Je vous prie de trover bon ce
que le Roy mon filz et moy vous mendons
touchent le mariage de la fille de Morvilier,
et en luy faysant trover bon vous contenterez
le Roy mon fils, son père et moy.
De l'Aubespine.
1570. — 11 février.
Aut. Arch. nat. collect. Simancas, K 1 5 1 5 . pièce 33.
A MON FILS LE ROY CATOLIQUE.
Monsieur mon fils, le Roy mon fils et moy
avons reseu grent plèsir d'avoyr enlendu par
Don Petro ' présant porteur de ses novelles
et deu contentement que Vostre Majesté ha
reseu de la victouyre que Dieu nous a don-
naye par la mayn de mon fils le duc d'Enjou ,
de laquelle chause nous enn aseurions tou-
jour qu'ele reseveroyt en toutes chauses qui
nous aportero\nt honneur etcomodilé, corne
ayle nous l'a faysl conoystre en loutes les au-
casyons qui sont aveneue depuis que le Roy
vostre frère ayst veneu à la courone, et cette-sy
pour ayslre si comeuns le bien et profist
qu'yl ann avvendra non seulement à nous,
mes à toute la cretienté, nous n'avons doucté
que Vostre Majesté n'an resante l'ayse que
prinse crétien et catolique en douit avoyr.
espérant que Dieu nous fayra la grase quel
aportera plus d'efayst pour l'honneur de
Dieu et repos de cet royaume que les aultres
batalles que avons donnayes n'on faysl; et
aseureré Vostre Majesté que le Roy son frère
et son frère le duc d'Enjou et moy ne serons
jeamès yngras de set que Dieu fayst pour
1 Pedro Henriquez.
38
IMPimiFIME riATIONALt.
298
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
nous et que ic reconestron en a'espargnant
ni la vie ni chausc qui souil en nostre pui-
sanse pour l'amployer à la conservation el
augmantation de smi honneur el de nostre
religion , comme L'avons par ayfayst jeusques
asteurc fayst, et que en chause <|ui cel pré-
santé ne fayron que cet que conestron,en sel
faysant, remetre sou honneur et nostre reli-
gion el le repos de sel royaume, lequel ne
panson povoyr aystre aultrement, el enten-
dons, come plus au loDg je Tay dicl au-
dist sieur Don Petro pour de ma partie dire
à Vostre Majesté, ensamble aucoune aultre
chause que je luj suplie croyre et me conli-
neuer en sa bonne grase el avoyr tousjour en
singulière recomeodation les yqfanles ses
filles et ayscuser t'afection que leur porte,
cet lé vous recomcude.
D'Anger, cel sut de lévrier 1570.
\ ostre bonne mère el seur,
Caterine.
1570. — 12 février.
Orig. Itibl. nat. fonds français, n°3i78, f" 186.
A MONSIEUR D'HUMIÈRES.
Monsieur de Uuinyères, j'ay bien voulu ac-
compaigner de la présente la lectre que le Roy
monsieur mon lilz vous cscril en recomman-
dation du baron de INeauvillc ', nous aianl sa
bonne volonté si bien et de bon lieu esté tes-
moignée que le Roj monsieur mon filz veult
qu'il demeure en toute seureté en sa maison
ou près les demoiselles de Morvillier ou vous;
à quoy je vous prie vous conformer selon le
voulloir de mondict sieur el lilz plus parliru-
' Son vrai nom était Morvilliers et Charles I\ lui avait
donné <ics lettres d'aboliiinn pour avoir porté les armes
contre lui. Il s'était échappé île la prison où l'avait
mis M. <lc Piennes. Voir à ce sujet la lettre de Charles IX,
même volume, p. 1 83.
lièremenl exprimé par sadicte lectre, à la-
quelle me remettant, feray fin àcesle-cj par
prière-, à Dieu qu'il vous ayt, Monsieur de
[lumières, en sa garde.
Escripl à Angers, le xn" jour de février
1670.
• 1 \Ti.iu\r..
Du [i'Adbespinb.
Monsieur dfHamyères, c'est pour le baron
de Morvilliers auquel le Roj monsieur mon
filz accorde volontiers qu'il demoure près de
\ous en liberté ou près des damoiseHes de
Morvillier.
1570. — ab février.
Copie. Itibl. nat. Parlement , n° 99,
\ messieurs u:s GENS
DE LA CODB DU PARLEMENT DE PARIS.
Messieurs, \ous verrez ce que le Ro] mon-
sieur mon fils vous escripl présentement en
faveur du sr de la Guesle, qui esloit premier
président en sa cour du parlement de Dijon,
pour le l'aire recognoir en l'eslal de procur-
eur général en la rouit du parlement de
Paris, dont il a esté puis naguères pourv#u
au lieu du feu sr Bourdiu , el pour ce que nous
avons entendu par deci que aucuns calomnia-
teurs et gens qui ne se gouvernent que selon
leurs affections el passions fonl certaines bri-
gues pour empesrlier ledicl sr de la Guesle
en sa réception audict estai je vous prie, de
ma part, que, sans \ us arrester à tout cela,
vous passiez ouliie à ;,di( le réception, d'au-
tant que c'est du s ■ qui l> . >•■, moudicl sieur
et filz veult et enlend pour estre, comme il
est, bien à plein informé de la sincérité de
vie, capacité el suffisance el longue expérience
dudii'l de la (îuesle, lequel je vous recom-
mande en priant Dieu qu'il vous ayl, Mes-
sieurs, en sa 1res saincle el digne garde.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
2<J9
Escript à Angers, le vingt quatriesme jour
de février, mil cinq cent soixante et dix.
Caterine.
Messieurs, par le sr de Lanssac qui est dé-
péché par delà pour les affaires du Roy mon
fils vous entendrez plus amplement son inten-
tion selon la charge qui lui en a esté baillée,
dont je vous prie le croire, comme de moy-
mesmes.
1570. — 36 février.
Orig. Bibl. nat. fonds français , a' 3a56 , f° 38.
A MESSIEDRS
DE MATIGNON ET DE CARROUGES.
Messieurs de Matignon et de Carrouges,
. vous verrez par la lettre que le Roy monsieur
mon filz vous escript ' comme il n'a point en-
tendu que mon filz le duc d'Alençon ne autre
peut mettre des gouverneurs es terres de son
appennaige, sinon pour commander en ce <|ui
est de son domaine et sans toucher à ce
qui est de voslre autorité; et pour ce il ne
t'a 11 1 1 pas que vous craigniez qu'il ait \oullu
aucunes choses entreprendre en vos gouver-
neniens, lesquelz tant s'en faull que je voul-
sisse conseiller de diminuer ou en distraire
aucune chose, que je les voudrais accroislre
et augmenter; et vous pouvez assurer que je
tiendrai toujours la main que vous soiez favo-
rablement traictez non seulement en ce qui
concerne l'auctorité de voz charges, mais en
toutes autres choses; priant Dieu, Messieurs
de Matignon et de Carrouges, vous avoir en
sa saincle et digue garde.
Escript à Angers, le xxvc jour de lévrier
1 570.
Caterine.
Fizes.
Voir cette lettre de Cliarles IX dans le même vo-
lume, p. 35.
1570. — 28 février.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° îoyôa , p. 637.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, nous avons esté
bien aizes d'entendre par le sieur Hyeronimo
Gondi que le mariage du Roy monsieur mon
fils soit conclu et parachevé, ce que nous te-
nons de votre dextérité et prudence, voulant
bien vous advertir que nous avons envoyé
vers l'Empereur sçavoir le temps que nous
pourrons envoyer au devant de sa fille et faire
faire la solempnisalion de ce mariage pour
députer quelque grand pour cesl effect. Le
Roy mondicl sieur et fils vous escript son in-
tention pour le regard de vostre congé1 et
escript au demeurant si amplement que je
û'ay de quoy vous la faire plus longue, après
vous avoir prié de nous apporter des nouvelles
quand vous nous viendrez trouver, priant
Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir
en sa saincle et digne garde
Escript à Angers, le dernier jour de février
1070.
Caterine.
1570. — 9 mars.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3i8& , P 69.
A MONSIEUR DE MAUVISSIÈRE.
Monsieur de Mauvissiere, vous verrez ce
que le Roy monsieur mon fils vous escript
sur l'avis que nous avons eu d'une sortye
que ont faite noz ennemys des garnisons de
la Rochelle et Angoulesme d'un bon nombre
de gens de cheval et de pied; par quoi je ne
\ous en ferais aucune redicte par la présente;
mais"j« vous prie adviser bien à suyvre en
cest endroict l'intention dudict sieur Roy mon
1 Voir cette lettre de (iliorles IX dans le même vo-
lume, p. 635.
38.
:>oo
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
lilz , tellement que de coslé ou d'autre nos-
iliels ennemys ne puissent riens entreprendre
sur nous à nostre dommaige; et m'asseu-
ranl que vous n'y oublierez aucune chose,
et nous ferez ordinairement sçavoir de vos
nouvelles, je prierai Dieu, Monsieur de
Mauvissiere, vous avoir en sa sainte et digne
garde.
Escript à Angers, le nc jour de mars
i 070.
Caterine.
KlZF.S.
1570. — 2 mars.
Aul. Bibi. nat. fonds français, n° 3aa9, f" a6.
\ MONSIEUR DE NEMOURS.
Mon cousin, je vous foy cel mot ceulement
pour refayre mon apoyntement de vous avoyr
tenl reteneue vostre femme1, laquele, cet
m'eut creue, nous eut atendus pour s'an \enyr
avecques nous, et puisqu"ele n'a voleu et que
vous la voyré, je m'aseure que me pardon-
ner.;> et vous aseure que ne l'e' faystpour vous
fayre déplésir, nié pour me fayre grent plésir
de l'avoyr aveques moy et ay grent regret de
cet qu'ele m'a dist que \ous ann aies cheu vous,
pour n'avoyr cet contentement de vous povoyr
voyr tou deus à nostre arivaye à Paris; mes
pour cela je vous prie ne léser de vous aseurer
que n'arés jéamès une milleure parante ni qui
désire plus s'anployer pour tout cel que vous
poura rendre content et ne m'i épargner, car
je m'i eraployré de bon ceour2 et vous prie
vous guarder si bien que vous puisions bien
te dur de Nemours mandai! dn bois de Vincennes
ii la duchesse de Ferrare, le 2.3 février 1Ô70 : -\l.i
femme m'a escript qu'elle reviendra liien lost par deçà;
mais je n'ay encores poinct de nouvelles qu'elle soyt par-
tyede la court.» (Même volume, p. y.)
' Ceour, coeur.
tost revoyretbien sayn, cetquejeprieà Dieu,
corne ce s'étoyt pour mov-mesme.
D'Enger, ce ucjour de mars iS^o.
Votre bonne cousine,
Caterine.
1570. — 3 mars.
\ul. Bi!)l, nat. fonds français, n° 3a3tj, i" 18.
A MA CODSINK
MADAME LA DUCHESSE DE NEMOURS.
Ma cousine, s'aun alant voslre bon fils, je
vous a\ bien \olcu fayre cet mot pour vous
dyre que je seré bien ayse de savoyr de vos
novelles, et que depuis que vous enn esles
alaye ' je n'ann é jeamès rien entendu; et
m'aseure que ce n'et que l'ayse que avés eu
de revoyr voslre mary guéri; de quoy je m'en,
réjoui pour l'amour de vous, et vous prie que
cet ayse ne soyt cause de ne vous sovenir de
me mender do vos novelles et cet je vous tro-
veré encore à Paris, cet que je désirerès bien
fort, et pour ne vous empescher d'antertenir
vostre fils, ne vous fayré la présante plus longue
et priré Dieu vous donner cet que désirés.
Du Plesi-Masé '2, cet ni" de mars 1070.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1570. — 3 mars.
Imprimé dans la Correspondance diplom. de Iti Motlte'Féiiehn.
t. VII , p. 9a.
A MONSIEUR DE LA MOTHEFÉNELON.
Monsieur de la Mothe, j'ay receu quatre de
vos lettres des x, nu, xviii et xxu du moys
passé, et entendu, tant du sr de Monllouet
que du présent porteur, tout ce que vous avez
donné chaige de me dire; et pour ce que par
les lettres que le Roy monsieur mon fils voua
1 Alaye, allée.
1 Le Plessis-Macé , près d'Angers.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.
301
escript présentement, \ous sçaurez bien au
long son intention sur tout ce que vous nous
avez mande', je ne vous en tairai icy autre re-
dilte, me remettant sur le contenu d'icelles.
J'ay aussi receu la lettre que vous nous avez
escript en chiffres, que ledict porteur m'a
baillée, par laquelle vous me mandez l'opi-
nion que vous avez des affaires de delà, voyant
Testât auquel elles sont à présent et ce que le
sr Stuquelay vous est venu dire, pareillement
ce que vous lui avez bien sagement respondu ,
pour la crainte qu'il faut avoir qu'il feust
dextrement envoyé devers vous de la part de
la royne d'Angleterre ou de ses ministres, pour
tascher de descouvrir si l'on auroit quelque
mauvaise volonté contre eulx et si vous vou-
driez entendre à l'offre qu'il vous a faite. Par
quoy il me semble, pour estre ladicte dame
hors du soupçon qu'elle pourrait avoir, si l'on
permettoit qu'il vint de deçà, qu'il sera meil-
leur que vous l'entreteniez tousjours en ceste
bonne volonté et affection qu'il a de faire ser-
vice au Roy mondict sieur et fils et, sans lui
descouvrir rien de vostre coslé, tirer de luy
tout ce que vous pourrez et cognoislrez qu'il
vous pourra servir. Et cependanl vous ne lais-
serez pas de vous informer secrellement des
moyens et intelligences qu'il a et peut avoir
avec les seigneurs de delà, et m'asseure que
vous sçaurez très bien juger et cognoislre
quelle apparence il y aura à ce qu'il vous a
déjà proposé, et pourra encore dire, pour
nous en mander après vostre advis, et ce qu'il
vous en semblera. Qui est tout ce que vous
aurez de moy pour ceste heure, priant Dieu,
Monsieur de la Mothe, vous avoir en sa saincte
et digne garde.
Escript à Angers, le 111e jour de mars
1570.
Caterine.
Fizes.
Monsieur de la Mothe-Féuelon, je vous
prie de me mander ce que vous pourrez cog-
noistre de l'opinion que la royne d'Angleterre
a pour le faict de la paix de ce royaulme, et
aussy le cardinal de Chastillon, et ce qu'ils
en disent. Je vous veux bien advertir comme
le sieur de Teligny, parlant dernièrement à
moy, je le voullus mettre en propos des
troubles qui esloient lors en Angleterre, le-
quel me dict, sur ce que je trouvois raison-
nable de puynir et chastier tous les subjectz
qui portent les armes contre leurs princes
souverains, qu'ils avoient bien faict puisque
leur royne ne leur gardoit de son costé ce
qu'elle debvoit; et cela vous servira pour un
bon subject envers ladicte dame et pour tas-
cher de luy oster l'opinion qu'elle a en leur
endroict, d'aultant qu'ils se réjouissent de
voir que ses subjectz feusseut eslevés contre
elle.
1570. — 3 mars.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n° 3ao7, f° ao.
A MONSIEUR DE LA VALETTE.
Monsieur de la Valette, par la lettre que le
Roy mon fils vous escript en réponse des
lettres du vnc du passé, vous verrez le regret
qu'il a, comme aussi a toute ceste compagnie,
des maulx que ses ennemyz ont faict es envi-
rons de Thoulouze et qu'ilz continuent au pays
de Lauraguayz, et particulièrement de la part
que vous y avez eue en la ruyne de voz mai-
sons, dont il a bonne espérance de vous ré-
compenser et n'attendant sinon le nom de
quelques des maisons de sesdicts enuemyz
qui vous viendra à propos pour escripre à sa
court de parlement de vous en faire jouyr au
lieu des voslres ruynées; à quoy et toute autre
chose que je verray loucher vostre bien et sa-
tisfaction, je tiendra} la main d'aussy bon
302
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
cœur que je prie Dieu, Monsieur de la Val-
leile, vous avoir en sa saincle garde.
Eseript à Angers, le m" jour de mars 1 570.
Caibrire.
1570. — 3 mais.
1 Irir;. Bibl. nat. fonils français, n° 3îoi. I' G;
V MONSIEUR DAFFIS,
mmum raisiB-gm r>i mblbiiiot de toulousb.
Monsieur le Président, vous verrez par la
lectre que le Roy moasieur mon filz vous es-
cripl en respomee des vostres le grand desplai-
sir qu'il a receu d'entendre les grandes ruyneB
et désolations que ses ennemys ont commis
par delà au nioien de leur séjour sans qu'ilz
aient, tant par les Forces qu'à mon cousin le
maréchal de Damville et aultnes que ceulx
mesmi s du pays, peu estre sallariez de leurs
meschancetez, lesquelz, s'ils ne se recong-
aoissent clans mondict ûlz, et euk mesmes de
brief, j'espère qu'il luy fera la grâce de le faire
par les armes qu'il luy a mises eu main, ayant
remis ses forces ensemble, comme vous pour-
rez veoir parsadicte leclre, à laquelle me re-
nicclani je ne vous feray autre recommanda-
tion de sou service; mais prieray Dieu qu'il
vous avt, Monsieur le Président, en sa saincle
et cligne garde.
Eseript à Angers, le m' jour de mars 1670.
CiTKRINE.
Del'àlbespine.
plaisir entendu les meurtres, violemens cl
bmislemens qae noz ennemis ont commis en
mon comté de Lauraguais par faulte de leur
avoir couru sus, puisque les habitans ne s'en
sont mis en leur devoir quand ils en oui eu le
moyen, estant mal armoz el enbaslonnez,
comme j'ai esté adverlye. Je vous prieray,
Monsieur Durant, vouloir tenir la main de
voslre part que ce mal ne s'estende davantage
sur les autres villes qui ne sonl encores tom-
bées soubz leur puissance, en attendant que
mondict fils aye réuni ses forces ensemble
pour leur faire congnoislre .toute leur témé-
rité, ce que m'asseuranl, je ne vous en lien-
clra\ plus long propos, mais prieray Dieu
qu'il vous ait, Monsieur Durant, en sa saincle
et digne garde.
Ksi npl à Angers, le 111e jour de mars 1570.
Catemne.
De l'Aubespine.
1570. — 3 mars.
Orig. Bibl. nai. fonda francs », n 3i8i , f° Si.
A MONSIEUR 1)1 il VINT,
ADVOCAT XIV IlOÏ UONMRUB MON Fll-S KS LA COUR DB PAI1LBMEM
DB TOCLOl'SE.
Monsieur Durant, j'ai veu par vostre lellre
du ix' du passé et avec grand regret et des-
1570. — (S mars.
Orig. Bibl. nal. ancien fonds français, n" 3i;8, 1° iSCi.
A MESSIEURS
DE BAYEULX ET D'HUMIÈRES.
Messieurs de Bayeulx et d'Humyères, suy-
vanl ce que le Roy monsieur mon fils vous
eseript de vouloir tenir la main que le ma-
riaige d'entre le jeune Lanssac et la fille ais-
née du feu sr de Morvillier se puisse bientost
consumer, je vous prie, de ma part, faire en
sorte que cela puisse réusrir, comme le Uo\
mondict filz et înoy le désirons, en prenant
une briefve résolucion àvecques le sieur de
Lanssac son père, qui s'en va par delà. Les
agréables services du père el «lu fil/, me foui
de rechef vous en pryer, aaichant qu'en cela
pouvez beaucoup et m'asseuranl que vous vous
\ emploirez de voslre pouvoir, je ne vous en
iliray autre chose, pryant Dieu, Messieurs de
Bayeulx el de Humyères qu'il vous tienne en
sa saincte et digne garde.
Escript à Angers, le 111° jour de mars
1570.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS. 303
souin, afin que bien tost je puise aystre ser-
vye.
Voslre bonne cousine,
Catebine.
(De sa main.) Je vous prie tou deus de vo-
louir parachever cet œuvre, qui cera bien
agréable au Roy mon fils et à moy.
Caterine.
De l'Aubespixe.
1570. — 7 mars.
Orig. Arch. des Médias à Florence , dalla ûlza 6726 ,
nuova numerazioue, p. 397.
a mon consm
MONSIEUR LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, pour ce que, comme vous sça-
vez, les nopces du mariage du Roy monsieur
mon filz sedoibvent bien tost l'aire, j'ay com-
mande' à mon argentier Dolu de faire faire et
recouvrer à Florence de plusieurs sortes de
draps d'or, d'argent et de soye, suivant les pa-
trons et mémoires qu'il en a , et que je luy ay
baillez par escript. Mais, affin qu'il les puisse
plus tost recouvrer et faire faire, j'ay advisé
de vous faire ce mot de lettre pour vous prier,
comme je faiz de bien bon cucur, qu'en ceste
bonne occasion vous me veillez faire ce plaisir
de comander aux ouvriers et maistres de
moustrer ce qu'ils auront de fort beau et de
faire dilligenrnent besongner, ce que je nie
promeclz que bien voluntiers vous ferez faire,
puisque c'est pour une si bonne occasion;
aussi n'en estendray-je davanlaigc ceste lettre
et pour la fin priera y Dieu, mon cousin, qu'il
vous ayt en sa saincte et digne garde.
Escript à Angers, ce vu' de mars 1.570.
[De sa main.) Je vous prie, mon cousin,
fayre prester toute l'assislance que y aura be-
1570. — 8 mars.
Orig. Bibl. nal. Tonds français, n° A63a , 1° 121.
A MONSIEUR DE TA VANNES.
Monsieur de Tavannes, encores que je m'as-
seure bien que, ayant veu ce que le Roy mon-
sieur mon filz vous escript1, vous donnerez
ordre à vos affaires pour le venir incontinent
trouver, si est-ce que je vous en veulx bien
prier de ma part, et vous asseurer que vous
serez le très bien venu, et veu à voslre arrivée
du bon œil de vostre maistre; sur quoy je sup-
plie le Créateur, Monsieur de Tavannes. qu'il
vous ayt en sa saincte et digne garde.
Escript à Angers, le vmejour de mars 1 570.
Caterine.
Brulart.
1570. — i3 mars.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 10753 , f° 6ûo v°.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevuuls, j'ay receu deux
lettres de vous, l'une du quinziesme etl'aullre
du seiziesme du mois dernier, apportées par
vostre courrier avecques le contract du ma-
riage du Roy monsieur mon fils, lequel nous
avons eu à singulier plaisir de voir et de ce
que ce faict a enfin prins le succez tel que
nous désirions, el qu'aussy le Roy mondict
sieur et fils a bien bonne volonté de re-
connoistre envers vous, comme estant par
vostre bonne dilligence et conduite qu'il est
ainsi advenu, lesquelles je vous prie aussi em-
1 Voir celte lettre, même volume, p. 75.
304
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS
ployer à bon escient au faicl du mariage cl»
ma fille, ainsi qu'avez bien commencé et
parce que vous m'escripvez que l'ambassadeur
de Portugal, sa femme et sa fille démons trent
\ avoir très grande affection, et qu'aussi Al-
mede s'j employé de mesme, que vous les
confortiez en ceste bonne volonté par les
meilleures persuasions dont vous sçaurez bien
vous adviser que vous accompaignerez de pro-
pos de reconnaissance, de laquelle ils se
peuvent tenir asseurez tanl de la part du Rov
mondicl lils que principallement de moy; et
devez vous promettre, Monsieur de Forque-
vauls, que oultre de mon costé je ne fauidray
à semblablement bien conforter le Roy mon-
dict sieur el fils en sa bonne volonté qu'il a de
vous reconnoistre, je vous fairay encores par-
ticulièrement connoislrc de combien j'estime
le bon debvoir qu'avez employé au faicl de
son mariage et estimera] celluy que fairez en
ce dernier; aussi désire en reste considération
faire pour vous, qui ne sera seulement en ce
que le sieur de l'Aubespine vous a escript,
mais en tout ce que se présentera pour vostre
bien el contentement, comme celle qui parti-
cipe le plus au plaisir de voir ces eboses heu-
reusement sortir leurs effects. Toutesfois, afin
que nous soyons advertis de ce que doresna-
vanl vous fairez pour le mariage de madicte
fille et devons nous en promettre, je vous prie
non- escripre souvent et, quand vous sçaurez
que le pouvoir de Portugal sera arrivé, mesme
de la démonstration que tairont lors ceulx de
delà, à ce que nous advisions comme nous
aurons à y procéder selon l'advis que nous en
donnerez et ainsi qu'aussi nous trouverons par
deçà. Quant à l'entrevue dont je vous av e\
devant escript, m'ayanl les occurences faicl
depuis ebanger de volonté, je désire el vous
prie. Monsieur de Forquevauls, (jue vous n'en
parliez à personne uelle elle soit par delà, si
ce n'est que premièrement on \ous en par-
las!; sur quoy vous tairez response que me le
fairez entendre, qui est tout ce que vous aurez
de mo\ pour ceste heure, sinon que je crov
que vostre bomme sera maintenant arrive
auprès de vous avecques ce que nous avons
cy devant escripl cjue nous vous envoyons,
priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous
avoir en sa saincte et digue garde. Escript à
Durlal, le treiziesmejour de mars 1570.
Catbrinb.
1570. — i3 mare.
Copie. lîibl. nat. fonds fraoruis, n° 10752, |). 663.
\ MONSIEUR DE FOORQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, depuis mon
aullre lettre escripte j'av advisé vous envoyer
le sieur de Trégouin présent porteur auquel
j'ay baillé du baulme pour ma fille l'infante
Elisabeth que unis luy baillerez pour luy ser-
\ir en sa maladie, bien ayse d'avoir entendu
qu'elle s'en porte si bien que m'escrivez. \u
demeurant parce que nous sçavons que vostre
fille est en estât d'estre mariée, le Roy mon-
sieur mon fils et moy désirons que vous lui
trouviez quelque bon party; advisez aiiss\
quel mariage1 vous vouldrcz bien luy bailler
dont il veult vous faire don en considération
de voz bons services, mesme de ce qu'avez si
bien faict pour son mariage; à quov de ma
part je ne fauidray à \ tenir la main ainsi que
le sçaurez désirer et pouvez vous en asseurer
sur moy; mais, Monsieur de Forquevauls,
oultre ce que je vous ay par madicte aullre
lettre prié faire pour le regard du mariage de
ma fille, je désire et vous prie encore que
vous envoyez, incontinent la présente receue,
en Portugal ou ledirt Trégouin ou quelqu'un
des rostres qui soit accord el bien advisé, 1e-
1 Mariage, dot.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
305
(juel puisse au vray raporler et rendre conte
quel personnage est ledict roy de Portugal et
de quelle stature et grandeur il peust estre,
d'autant que jusques à présent nous n'en avons
peu sçavoir au vray aucune chose, vous advi-
sanl de quelque moyen et expédient pour cou-
vrir son voyage et luy donnant telle adresse
qu'il puisse le voir et bien cl dextrement s'ac-
quitter de ceste charge , ce que me promettant
que sçaurez bien faire et m'en repozant sur
la recommandation en laquelle je sçay que
vous avez ce que vous est commis , je ne vous
en fairay plus longue lettre, si ce n'est pour
vous dire qu'aussi tost que celluy que vous
envoyerez sera de retour par devers vous,
m'advertir de ce qu'il vous aura rapporté par
ledict Trégouin que vous renvoverez inconti-
nent, priant Dieu, Monsieur de Forquevauls,
vous avoir en sa sainctc et digne garde.
Escriplà Duretal, le treiziesme jour de mars
1 5yo.
Gaterine.
1."i70. — i h mars.
Orig. Bibl. nat. londs français , n" &63a , fJ iaC.
A MONSIEUR DE TAVANNES,
MEUTBNAM GBSÉBAL DD BOY AU GOLYER>EMEKT DE BOl'RGOCHB.
Monsieur de Tavannes, nous avons retenu
de par deçà le sr de Vantoux le moings que
nous avons peu, affin que, s'estanl rendu au
pays de Bourgongne, tant plus tost vous nous
venez trouver, selon ce qui vous en a esté cy-
devant mandé. Vous enlenderez de luy les pro-
visions qui ont esté données à ce qu'il nous a
remonslré des affaires dudict pa\s de Bour-
gongne, qui me gardera de vous en faire au-
cune redicte1. Et en cest endroict, je prierav
Dieu, Monsieur de Tavannes, qui! vous ayt
en sa saincte garde.
1 Voir lettre de Charles IX. même volume, p. 76.
Cathebine m: Médius. -- 111.
Escripl à Duretal, ce xnii" jour de mars
1570.
(Do sa main.) Haslé vous en, bonhomme.
Catehixe.
Brulart.
1570. — aa mars.
Au(. liibl. nal. fonds français, n° lûaio , : ig.
A MADAME DE NEMOURS.
Ma cousine, depuis que vousavtes partyje
n'ay seu de vos novelles et désirant savoyr
cornent vous ayles portaye durant vostre
voyage et cornent aurés trové vostre bon mary,
je vous ay bien voleu fayre cet mol, vous prient
me mender de vos novelles et dé siennes; et
quant aus noslres nous sommes arivaye dès ver
en sete ville pour y fayr pasques el le lande-
mayns parlons pour aler au Susinio ! et à
Paris le plus tost; car nous avons novelles de
Vileroy que l'Ampereur sera le vintiesme de
may à Spyre et yl mène sa fille qui doint ve-
nir ysi, si bien que, encore qu'il ne nous mende
rien de pluscler, nous panson que vl fauldra
asteur là que le Roy souit à la frontière. Vous
voyés par là que n'avons pas grent Ioysir de
nous amuser et voldroys que lé serf du Susi-
nio feuset pour cet coup saultés au porl de
Boulogne. Nous avons eu ausi anuit novelles
du sieur de Biron que les ennemis s'en vont
du coûté de Daulphiné, et quant à la pays, yl
ne nous en mende rien, sinon qu'il sera bien
tost de retour. Dieu veulle que ce souit corne
la rayson le voldroyt, qui cet reconeuset el
vinset à la volante de leur Roy, cet qui en sera
je vous ennaverliré, afin que le puisié mons-
Irer à vostre mary, à qui je vous prie que
Suscinio. près Sarzeau (Morbihan).
39
'.1 ei.i m Ml
306 LETTRES DE CATII
mopstrié la présante et lui fasiés mes recomen-
dation, on prenant vostre pari d'ausibon coour
< I ne les vous fayst.
D'Anger, le mécredi scynl au souyr 1570.
\ ostre lionne cousine,
Caterink.
1570. — 37 mars.
Orig. Itilil. u;ii. fonds français, n" 3aoG, f° s5.
A MONSIEUR DESCARS.
Monsieur d'Escars, sur les advis que le Roy
monsieur mon filz a de ce qui se passe par
delà il vous escript présentement et faict en-
tendre ce qu'il désire que faciez pour empes-
cher telles insolences; à quoy je n'adjousteray
aultre chose, bien vous priray-je vous y em-
ploier de l'affection que avez tousjours des-
montré porter au bien de son service tellement
(jiie nous n'en ayons aucune plainrte, et en ce
Taisant luy ferez service très agréable, qui est
tout ce que \ous aurez de moy pour ceste
heure, priant Dieu qu'il vous ayt, Monsieur
d'Escars, en sa saincte et digne garde.
Escripl à Angers, le xwn" jour de mars
1 Ô70.
Caterine.
Dr l'Aubespine.
1 5 70. — 27 mars.
Minute. Bibl. not. fonds français, n° iGo3n, I" aig v'.
V MONSIEUR L'ÉVESQUE DU MANS.
Monsieur du Mans, nous attendons tous-
jour- le retour du sr de Byron pour entendre
de luy en quelle volunté il aura trouvé les
princes el ceulx qui les accompaignent de se
ranger à la raison el accepter les offres <|tie le
Ro) monsieur mon filz leur a laid par les ar-
ticles diiiil nous vous avons envoyé le double
el ce qui se penll espérer enfin de ceste négo-
ERFME DE MED1GIS.
cialionen laquelle il ne s'est rien advancé de
plus que ce que nous vous avons escript ci-
devant, comme vous pouvez asscurer Vostre
Saint-l'ère le Pape qu'il ne s'v fera rien que
nous ne luy en donnions incontinent advis
pour le lui l'aire entendre, sçaclianl la bonne
affection qu'il porte au bien et prospérité des
affaires du lioy mon filz. Au demouranl j'ay
bien considéré ce <jue vous m'avez escript de
vostre main par vostre lettre du xxvnc du
passé1; à quoy je vous dirav seullenient que
1 trjç fis entendre à Sa Sainteté, écrivait le 27 lé-
vrier l'évoque du Mans, en quel estai se trouvent main-
tenant les affaires de France , les grandes et calamitenses
ruines qu'apporte une si longue guerre, les dépense-; in-
supportables de. Votre Majesté, auxquelles à la longue il
seroit mal aisé de fournir, les doubteux événements de la
guerre, et comme ceulx, qui jusqu'à ceste heure ont porté
les armes contre Voire Majesté, recherchoint par tous
moyens eslre reçus en sa bonne grâce et vivre à l'advenir
comme ses liés humbles subjeetz el ses obéissants servi-
teurs, auxquels pour les susdictes raisons Votre Majesté
avoit permis de lui envoyer quelques uns d'entre eulx
pour déclarer leur désir et bonne volonlé, ce qu'avant
faict avecques loule humilité et révérence, Voire Majesté,
mené d'une affection que lout bon prince porte à l'en-
droict de ses subjeetz, avoit pensé de leur remeclre beau-
coup de leurs offenses, leur pardonnant les faillies du
temps passé en les restablissant en leurs honneurs et di-
gnilez, pourveu qu'en façon quelconque il/ ne pensassent
en l'advenir avoir exercice public de leur religion par son
royaulme, lequel si aussi ils désiroint trop opiniaslre-
menl el ne se rangeoinl aux conditions que Sa Majesté
par sa bonlé leur accordoit, icelle donnerait tel ordre à ses
affaires qu'après avoir faict congnoislre à Dieu et au
inonde, comme elle ne veult poinct le sang de ses sub-
jeetz, elle s'assuroit d'y remédier el d'y mettre nne fin
par les armes, se promettant indubitablement d'estre en
telle entreprise aydée de Vostre Sainteté et de tous les
princes chrétiens, comme aussi ses subjeetz et rebelles se
lenoient fort assurez d'avoir à ce renouveau bon nombre
de forces de ceulx mesmes qui lis en on! secourut par le
passé. Je n'eus presque pas le loisir d'achever que le pape
commença à me dire qu'il u'estoit poincl besoing que
j'ii'^.isse lant de paroles ni que je parlasse pour ['adve-
nir de secours ni ayde des princes chrétiens, Vostre
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
507
bien que, lorsque nous luy envoyasmes les-
dicts articles, nous vous escrivimes par niesme
moyen les causes et considérations qui nous
faisoient penser de ramener les subjeclz du
Roy monsieur mon fils à l'obéissance pour les
y déterminer plus tost par une voie douce que
par la force, ce que vous avez en deux mots
remarqué par vostredicle lettre comme Tayaut
bien digéré qu'il trouvera vos raisons que
bonnes. C'est ce que vous aurez de moy pour
le présent, priant Dieu, Monsieur du Mans,
vous avoir en sa saincte et digne garde '.
1570. — 3o mars.
Orig. Bibl. nat. fonJs français, n" 3i58, f° 190.
A MONSIEUR D'HUMIÈRES.
Monsieur de Humyères, j'ay bien entendeu
par vostre lettre du xxir* de ce mois la bonne
volonté que vous avez de ne permettre l'en-
treprinse de ceux d'Artbois sur le village de
Majesté n'en ayant plus de besoing, mais qu'en un mol
je lui pouvois bien dire que la paix esloil faicte; car aussi
bien d'ailleurs il en estoit tout adverly. Lors je luy res-
pondis que je loudrois pouvoir deviner qui esloient ces
adverlisseurs là, car j'estois bien asseuré ne le sçavoirsi
bien ny eslre si véritables que Voslre Majeslé de laquelle
j'avois lettres du septiesme de ce moys et que pour es-
claircii' davantage Sa Sainteté de la mesebanceté et men-
teryes de telles gens que je luy apporlerois le lendemain
l'article de ce que Votre Majeslé m'en escrivoit traduit
en italien , offrant de luy monstrer l'original, a (fin qu'il le
fit traduire par qui bon lui semblerait, donl il me dict
n'estre point de besoing, mais bien qu'il auroil fort
agréable de venir traduicls les articles et concessions que
Votre Majesté leur avoil accordées, ce que le lendemain
je luy portai et les luy luz de bout en boula; et l'évéque
ajoute : trJe ne sçeu jamais tant faire que Sa Sainteté
trouvasl les articles bons, ains pour toute responce cou-
nicnça fort à plaindre Votre Majeslé, louer sa bonté, mais
dire qu'on en abusoit, niais que Dieu estoit pardessus
lont, qui y meclroit quelque jour la niain.n (Même vo-
lume, p. t'Jio el suiv.)
' (Au bus.) A M. du Mans, ce xxvn" de mars 1570.
Villiers au Fiez et de faire en sorte que les
babilans demeurent vrays fidèles subjeetz du
Roy monsieur mon filz, sans recongnoistre
aulcun roy ne supérieur que luy; à quoy je
vous prie continuer, vous tenant asseuré qu'il
ne vous fera aucune chose diminuée du pou-
voir qui vous a esté donné en voslre gouver-
nement el que mondict sieur et filz ne veult
et n'entend que vous receviez autre comman-
dement que de luy et de ceulx que vous de-
mandez, ainsy que je faietz bien entendre au
s' de Piennes, auquel j'escripts à Geste fin de
n'entreprendre aucune chose sur vous, ny s'ef-
forcer de commander en voslredict gouverne-
ment vous priant continuer à y maintenir
lotîtes choses en son obéissance, comme vous
avez bien faict cy-debvant; el sur ce je prieray
Dieu , Monsieur de Humières, vous avoir en sa
saincte et digne garde.
Escriplà Angiers,lexxxcjour de mars 1670.
( i.VTEItlNE.
De l'Aubespine.
15/0. — i3 avril.
Arcli. oat. collcet. Simancas, K i5i5 , pièce 7G.
A DON FRANCÈS DE ALAVA,
AMBASSADEUR D ESPAGSE À PA1US.
Mos. el Embaxador, lie recibido la caria
que me haveys escripto, la quai moslre al Rey
mi hijo, y aunque sobre lo que représentais
ha dias que se orden à los officiales de por
alla, que inlbrmassen para pioveer en ello
como el caso lo requière, y esta cieito que
no deiaran de hazello; todavia conforme à lo
que escrivis, se les tornarà à escrivir de nuevo
y se les encargara expressamente por que no
se han de tolerar semejantes cosas, ni quedar
sin castigo; assi por el zelo que tiene de liazei
observai- justieia, como per locar al Rey Ca-
tbolico mos1' mi bueu hijo , y sus subditos
39.
;?i)8
cuyo bien el ha siempre abraçado y abraça
como <'l de los Buyos proprios. En lo quai yo
lendré la mano; (juc es lo que lengo que de-
ziros, etc.
De Chasteaubrian, \m de abril 1570'.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1CIS.
trover enn osi bonne sanlé que la vous tle-
1570. — 16 avril.
Aut. lîiltl. nal. fon'ls français, n° 10260, f° ai.
\ MONSIEUR DE NEMOURS.
Mon cousin, jV donné cherge à Valol pné-
sanl porteur vous visiter de ma part et vous
dire de nos noévelles, lesqueles sont bonnes,
aytenl tous, Dieu mersi, à présant en bonne
santé, el soiues enn alendent TeTigni qui vien-
dra demayn pour savoyr s'il auront aesepté
cel que le Roy leur lia acordé par le sieur de
Biron; el de cel qui en sera vous en serés averti;
el en cel pendent je voldrès que cusié" quelque
empêchement, afin que vous Irovision ancore
à Paris au je panse que le Roy cera à la fin
fie cel moys et prie à Dieu que vous puision
1 Le texte de celle lettre est la traduction espa-
gnole de la lettre de la Reine. En voici la relraduclion
française :
«Monsieur l'ambassadeur, j'ai reçu la lettre que vous
m'avez écrite. Je l'ai montrée au Roy mou fds. Touchant
ce que vous représentez, quoiqu'il y ait longtemps qu'on
a ordonné aux officiers de par delà de prendre des in-
formatioDS pour y pourvoir comme le cas le demande, et
qu'il esl certain qu'ils ne négligent pas de le l'aire,
toutefois, conformément à ce que vous écrivez, on va
recommencer à leur écrire, et on leur fera des recom-
mandations expresses, afin qu'ils ne tolèrent pas des
choses semblables et ne négligent pas île les punir, tant
à cause du cèle du Roi pour l'aire observer la justice que
parce que cela touche le l!»i Catholique monsieur mon
bon fils, el ses sujets, dont il a toujours embrassé et
embrasse encore les intérêts, autant que ceux de ses
propres sujets. I y tiendrai soigneusement la main. C'est
tout ce que j'ai à vous dire, etc.
cr Di Chateaubriand, ce i.'i avril 1070.»
sire.
De Chateaubriant, cel xvinic d'avril 1070 '.
Voire bonne cousine,
Catrbinb.
I Voici ce qu'écrivait de Châlcauhrianl le 30 avril
le cardinal de Lorraine à la duchesse de Guise :
«Je me resjouis bien de la lionne chère que je m'as-
seure vous lestes à Paris, mais je vous an porte grande
envye. Quant à nous nous sommes icy aux crottes et au
l'roil jusques aux yens, et la court plus pleine de broit-
leries que jamais parmi les dames, de fasson qu'il lest
beau estre chez soy, qui an a le moyen. Quant à la pais,
aussi peu advancée que quant vous partîtes, et je vous
an asseure. Je ne sçay quant arons ces heaus députés;
se dict que ce sera après demain. Hz nous font bien at-
tendre.» (Ribl. nal., fonds franc., n°3a32, f'aô.)
D'après une dépèche de l'ambassadeur toscan. Téli-
gny et Beauvais La Nocle arrivèrent le 22 avril. (Aégu-
citU. diplomat. avec la Toscane, t. III, p. 62.3.)
II nous a semblé utile et curieux de reproduire la
lettre que le cardinal de Châtillon écrivail à Cécil au
sujet des pourparlers de paix:
it Monsieur, je vous ay cy-devant amplement escript
l'ouverture qui a esté faicte par les papistes de France
d'une pourparlé et abouchement de paix et le but à quoy
ils lendoient et que sur ce, la royne de Navarre, vou-
lant hien faire cognoislre qu'elle ne fuyoit point les occa-
sions et moyens de parvenir à un si nécessaire et désiré
hien, avoit envoyé ses députés vers le Roy, qui avoient
proposé leurs demandes, auxquelles on avoit respondu.
"Je vous ay par mesme moyen faict entendre les arti-
fices desdicts papistes, se voulant prévaloir de ladiclc
négociation de paix et la faire servir à l'empeschenienl
et desfavenr de nos affaires, les bruits qu'ils ont faicls à
ceste fin courir de toutes parts, les langiiagcs recherchés
et visitations aposlées tant à l'endroit de l'Empereur que
du duc Auguste à diverses lins el pour divers eflects, ce
qui me gardera de vous en faire aucun discours ou rediste
par la présente, qui sera seulement pour vous prier.
Monsieur, de vouloir mettre peine d'esclaircir tous ceulx
que verrez estre à propos de telles impostures de nos
adversaires, à ce qu'on n'en puisse eslre abusé, et sur-
tout de n'adjouster foj aux hruils d'une faulse paix qu'ils
ont semés et qu'ils pourraient encores ry-après renou-
veler.
s Vous asseurant que la résolution de la royne de Na-
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
309
1570. — [16 avril.]
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° i555i, f° 355.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE MARESCHAL DE COSSÉ.
Mon cousin, j'ay receu les dernières lectres
varre, de Messieurs les princes et de Monsieur l'amiral,
mon frère, est de jamais ne la faire ne arresler que,
devant toutes choses, Dieu par icelle ne soit cogneu et
servy, et l'exercise de sa doctrine et religion estably,
et que, à la conclusion d'icelle, la royne d'Angleterre et
les très illustres princes du Saint-Empire interviennent
pour en estre non seulement arbitres, mais aussy gar-
diens des seuretés d'icelle, tant pour le regard des
grandes obligations que nous leur avons, que aussy à ce
que la cause est commune, la seureté y soit commune,
qui est une occasion et commodité qu'il semble que Dieu
présente à tous lesdicts princes chrestiens pour s'en
servir et laquelle tous les gens do bien, s'asseurant de
leur pieté et magnanimité, ne doublent point qu'ils
n'embrassent pour leur estre autant advantageuse et
convenable, soit durant nostre guerre, soit advenant une
paix, qu'ils eussent sceu désirer, attendu que par là ils
seroienl hors du double et dangier auquel ils peuvent
eslre que tant de puissants princes papistes, conjurés
contre la vérité evangelique, laquelle ne leur est pas
odieuse en la France seulement, mais aussy par tous les
pays où elle est plantée, n'entreprennent à rencontre
d'eulx suyvant les desseings de leur ligue, car, en pre-
mier lieu, ils peuvent eslre asseurés, pendant que nostre
guerre durera, de n'estre poinct assaillis, et y a davan-
tage, que si, pour nous ayder à la soustenir et para-
chever, ils nous vouloient assister de quelque peu de
leurs moyens, avec une bonne union et inlelligence
qu'ils auraient ensemble (comme ils devraient et pour-
raient bien faire), veu qu'ils sont trop clervoyans pour
ne cognoislre de quelle importance est la bonne ou mau-
vaise yssue de cest édicté guerre, tant pour le général
que pour leur particulier, on n'en pourrait attendre
sinon ung bon et heureux succès qui tournerait au bien
commun.
ic Pour le moins sommes-nous résolus de la poursuivre
et y mourir plus lost que de nous en despartir, jusques
à ce que nous ayons obtenu une bonne et seure paix,
laquelle ne se pouvant conclure que tous lesdicts princes
chrestiens n'en soient arbitres et dépositaires des seu-
retés d'icelle, ils sont pour cela bien certains qu'elle ne
que m'avez escriptes et pour ce que par la
responce que présentement vous faict le Roy
monsieur mon filz, vous sçaurez son intenlion
mesmement sur l'advis qu'il a eu des des-
seins et depportemens denoz enneniys qui ne
prennent pas le chemin de la Charité', je ne
pourra eslre que à leur advanlage et avec la conserva-
tion de la religion , et que la seureté de leurs Estats n'y
soit par eux mesmes comprise.
cCequi me faict vous prier affectueusement, Monsieur,
de vouloir faire bien peser ce faict auxdicls très illustres
princes, et combien qu'il n'y ayt pour le présent espé-
rance de paix de nostre part, à cause des conditions non
recevables qui ont esté offertes par lesdicts papistes, si
est-ce que, d'autant que la fin et yssue de la guerre
c'est la paix, et que ne pouvant lousjours durer, il fau-
dra que tinalment ils y soient réduits, soit par néces-
sité ou par autre occasion, et mesmes, si nous sommes
tant soit peu secourus, que vous moyennez selon votre
prudence et dextérité assez cogneues vers lesdicts très
illustres princes, que cependant ils veuillent bien ad-
viser aux seuretés qui nous seraient en ce cas nécessaires
pour en estre tous prests et bien d'accord ensemble, et
pour y demeurer fermes et résolus, lorsqu'ils en se-
raient par nous requis, conjoingnans en cela leurs con-
seils et moyens, et ayans tous, avec ceste occasion et
pour une si bonne fin, une vraye union et correspon-
dent ensemble, qui les rendra tousjours d'autant plus
forts et redoublés, qu'on les verra plus estroictement
lyés tant du lyen de religion que d'une ferme et saincte
alliance, à laquelle toutes aullres doivent eslre poslpo-
nées.
«Et pour le regard de la Majeslé de la royne d'Angle-
terre, j'ay telle cognoissance de son asseuré vouloir et
saincle résolution, laquelle elle a faicte paioislre, autant
que princesse dont nous avons mémoire, par plusieurs
actes mémorables à la postérité pour la conservation,
tant des églises de son royaume que de celles des royaumes
voisins, sans y rien espargner et sans espérance d'aucun
proffil ou récompense en ce monde, se préparant au
ciel un trésor plus précieux et durable; et d'autre part,
de voyr qu'elle a si cler entendement et solide jugement
à p; éveoir et entendre la conséquence des affaires et oc-
curences qui se présentent, et ce qui peut importer et
au général et à son particulier, que je vous puis asseurer
qu'elle y entrera volontiers, si elle en est requise; en
quoy il me sembk qu'il l'ault moins regarder aux points
310
vous en diray aulctme chose, me remeclant
sur ladicte lectre du Iîoy monsieur mon fil/.;
mais vous adverliray, mou cousin, que quant
au mémoire que il m'a porté, de voslre part,
le commissaire Ilolsler, je l'ay baillé à mon-
-ii m de Monilliers pour le veoir et, l'ayant
veu, me le rendre et me dire ce qu'il lu\ en
semblera, pour y estre pourveu au mieulx qui
sera possible; à quoy je tiendray la mayn
comme en toutes choses qui vous touscheront
d'aussi bon cueur que je prie à Dieu vous
avoyr, mon cousin, en sa saincte garde.
Escript à Chasteaubriant, le jour
d'avril 1070.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉD1GIS.
[1570.— Mai.]
Minute. Bibl. nat. fonda français, n° i6o3g, f° a58 v'.
A MONSIEUR L'ÉVESQUE DU MANS.
Monsieur du Mans, vous verrez, par la lettre
d'honneur el d'Estat. el de respect qu'on a de com-
mencer à recerclier ou estre recerché, qu'il est bien cer-
lain (puisqu'il s'agit en cest faict principalement de la
cause de Dieu) que ceulx qui y seront les premiers et
plus avant entrés et qui auront prévenu et passé les
autres à L'advancement de son œuvre, demeureront en
[lins d'avantage et d'honn iur.
«Au icst.'. Monsieur, par ce que par le gentilhomme
que ledict s' amiral mou frère m'a mandé vous avoir
naguères dépesché exprès, vous aurez entendu bien par-
ticulièrement les desseings de Messieurs les princes pour
la continuation de ceste guerre et le chemin qu'ils pren-
nent, espérant estre secourus ce coup à besoing par
lesdicls très illustres princes, je ne m'estendray par la
présente plus en avant, en ce propos, mais bien vous
priera] me vouloir faire respouse sur ce que dessus, et
me tenir, le plus souvent que pourrez, adverly de vos
nouvelles, ensemble vouloir faire entier estât de inoy,
qui sur ce met ecommanderaj humblement A vostre bonne
1. ■■ ,.|, . ■ | ; : . 'i •' ■-'■■il 'II-
Monsieur, multiplier les siennes, il tenir en sa très
saint Le proti clion.
ttCe 11' mars 1Ô70.- (Record office, Statt papers,
France.) Voir notre livre. Le h/' tièck ci lei Valait.
que le Roy monsieur mon lilz vous escript,
l'occasion de sa venue par deçà ', et où nous
sommes de la négociation de nostre paix, qui
me gardera vous en faire celte plus longue
ne sachant qu'adjousler à celle là. sinon prier
Dieu, Monsieur du Mans, qu'il vous ayt en
sa saincte el digne garde.
' Voici cette lell « :
«Monsieur du Mans, estant assez près de ceste cosle
de Brelaigne, où ayant eu quelques plaincks que l'on
y exerçoit de pyrateries sur les subjecU de nos bons
amys et alliez, je m'y suis acheminé, tant pour les faire
cesser et faire ebastier et pugnir ceulx qui s'en Irouve-
roient chargez et coulpahles que pour entendre en quel
estât toutes choses y estoient. Au reste, je délibère de
m'en aller après du costé de Paris, où j'ay envoyé ceulx
de mon conseil pour ce que je ne voullois que passer à
grandes journées par cestedicte coste. J'ai déjà bien
avancé mon voyaige el le continueray. J'espère estre
demain au Mont-S'-Michel. Peu auparavant que l'entre-
prendre, estant à Chateaubriand, les députez de la royne
de Navarre et des princes de Navarre el de Coudé me
vinrent trouver, ainsi que vous aurez peu entendre par
ma précédente dépesché, qui ne sont pas sans faire de
grandes démonstrations de l'envie qu'ils ont de me re-
conoistre pour ce que je suis et me rendre toute l'obéis-
sance qu'ilz me doivent, me suppliant , comme ili avaient
faict par cy-devant, les recepvoir en ma grâce et par une
bonne et sure paix restabiir le repos eu mon royaulme.
Quelques jours se sont passez sur ce propos; enfin s'es-
tant présentées certaines ditficullez, qu'elles n'ont peu
estre si promptement vidées, j'ay remis avecques euh
les s" de Byron et de Malassize, conseillers en mon con-
seil privé, pour regarder aveques ladicte royne el princes
les moyens d'en accorder et parachever du tout cest
œuvre pour lequel ilz me cherchent et je veulx bien em-
ploi t tout moyen d'en venir à bout, estant nécessaire
comme il est. Voylà où j'en suis en attendant une finalle
résolution par le retour des sr de Byron el de Malassize,
dont je vous adverliray après.i (Minute, n* i0o3g,
I a578v°.)
Voir ilans le Caiendar qf Stalepapert, p. a53 (1 r> < "> < , |,
ilfiix lettres de Norris à la r in • Elisabeth et à Gécil. Il
ne croyait oas la conclusion de la paix.
LETTRES DE CATH
1570. — a mai.
Orig. Arcli. des Méilicis ;i Florence, dalla filza 6726,
nuova numerazione, p. 3oo.
a mon consm
LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, lu Roy monsieur mon filz et
moy avons cy-devant escript, et prie' noslre
Sainct-Père le pape, à ce qu'il pleust à Sa
Saincteté dispensée ma cousine Madame Eléo-
nore de Bourbon, scur du feu roy de Navarre
et de mon cousin monseigneur le cardinal de
Bourbon, religieuse, il y a vingt-cinq ans,
en l'abbaye de Fontevrault, ordre de Sainct-
Benoist, de pouvoir tenir le prieuré de Pro-
ville, combien qu'il soit de l'ordre de Sainct-
Dominicque, lequel mondict seigneur et filz
luy a accorde' par la mort de feue ma cousine
Madame Magdalene.de Bourbon, sa seur, qui,
de son vivant, a tenu vingt-cinq ans ledicl
prieure', icelluy réglé, et si bien administré,
que l'on en a ung très grand contentement,
comme nous nous asseurons que fera aussy
nostredicle cousine Eléonore de Bourbon à
l'imitation de sadicle seur; toutesfois Sadicte
Saincteté se rend, à ce que l'ou nous a dict,
fort difficille à accorder ladicte dispense. Et
pour ce que peut-estre elle n'a pas entendu
l'affection que le Roy mondict sieur et lîlz
et moy avons en cella, et combien nous esti-
merons la faveur qu'il nous fera, si luy plaist.
d'accorder ladicte dispense et en gratifier
madicte cousine, je vous prie, mon cousin, de
prendre la peine, trouvant à propos Sadicte
Saincteté, de lui en faire la requeste de la part
du Roy mondict sieur et filz et de moy, qui
me promeetz que vous me vouldrez bien faire
ce plaisir de l'en admonnester et persuader si
affectionnément, qu'elle accordera ladicte dis-
pense, sans tirer à conséquence. Considérant
mesmement que madicte cousine nous at-
ERINE DE MEDICIS. 311
touche de si prez, et les mérites si recom-
mandables de mondict cousin le cardinal de
Bourbon, qui affectionne, comme il a bien
raison, cecy pour madicte cousine sa seur
pour laquelle je vous prie encores une fois de
faire ce bon office, duquel je me revenche-
ray, l'occasion se présentant, d'aussy bon
cueur, mon cousin, que je prie Dieu qu'il vous
ayt en sa saincte et digne garde.
Escript à Chateaubriant, ce 11e jour de mai
1670.
(De sa main.) Mon cousin, je vous prie qu'yl
connoisse que mes recomendation lui auront
servi.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1570. — 3 mai.
Copie. Arch. nat. collecl. Simancas, K i5i5. pièce 91.
A DON FRANCÈS DE ALAVA.
Monsieur l'ambassadeur, j'ay receu vos
lettres du xxx du mois passé auxquelles je
vous diray, pour responce, que le Roy mon-
sieur mon fds a donné ses lettres de com-
mission pour informer des cas portés parvos-
dictes lettres et de toutes aultres dépréda-
tions et faire chastier ceulx qui s'en trouveront
coulpables et chargés; à quoy je liendray, de
ma part, la main pour vous en faire avoir la
raison telle que le désirez, et le veult la bonne
amitié et intelligence qui est entre le Roy
Catholicque mon bon fils et nous. Priant
Dieu, Monsieur l'ambassadeur, vous avoir en
sa garde.
Escript à Chasleaubriand, ce inem° jour de
may îS^o.
Caterine.
De l'Alhespine.
312
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
1570. — 'i mai.
Imprimé dans l.-i Comtpmdanu iiijtlomati<iuc de ta Motlie-Fcnclon ,
t. Ml.
A MONSIEUR DE LA MOTHE-FÉNELON.
Monsieur de la Mothe-Fénelon, j'ai receu
vozlellresdu ix, xm1 cl xvin- du moys passé,
1 Dans sa lettre du i3 avril, à laquelle Catherine
l'ail allusion, La Mothe-Fénelon lui mandait : <rj'enlends
qu'il est arrivé ijih liju'un assez freschemonl de la Ro-
chelle qui publie que les princes de Navarre et de Condé
sont en Languedoc es environs de Toulouse, qui pillent,
lirullent et rouyucnl tout ce qui deppend des habilans de
ladicte ville et non d'ailleurs; qu'ilz ont leur armée plus
forte et en meilleur équipaige que jamais ; qu'ilz font tous
les jours amaz d'argent et de gens et mesme de bandolliers,
desquelz ilz ont dcsjà ung bon nombre des plus mauvais
garçons de la montaigne; que M. de lîiron est encore avec
eulx pour traiter de la paix, mais, parce qu'il ne propose
nulles conditions raysonnables , l'on commence à souspe-
çonner qu'il n'a esté envoyé pour dire rien de particulier,
mais pour espycr leurs forces, et recognoistte Testai de
leur armée; qu'ilz ont d'autres forces bien gaillardes à la
Charité qui courent ordinairement jusques à Bourges et
à Orléans et deux mille hommes de pied et cinq centz
chevaux à la Rochelle, avec lesquels le s* de la Noue
lient tout le pays subject; qu'ilz ont repris Marans et
autres lieux qui leur I. 'noient les vivres serrez et qu'à
présent ilz en recouvrent abondamment de toutes parte;
cl que Vostre Majesté estoit toujours à Angers sans
argent et sans grand grand moyen d'en recouvrer. Les-
quelles nouvelles aucuns de ce conseil les magnifient et
les font courir encore plus amples, allin d'intimider da-
vantaige les catholiques de ce pays.» [Correspondance de
La Mothe-Fénelon, t. III, p. î \h et ii5.)
- Dans la lettre du 18 avril à laquelle la Reine l'ail
allusion et répond, La Mothe-Fénelon lui disait: »Ma-
dame , estanl les choses d'EscoSSe en Testât que je les mande
en la lettre du Roy et ceulx-cy sur le poiuct de les
aller par armes réduire à leur dévotion, plusieurs gens
de bien sont, avec grand désir, altendans quel ordre
Vos Majestés Très Chreslicnnes y mettront pour les
remédier el me viennent souvent alléguer qu'il pourra
advenir beaucoup de diminution à voslre grandeur si
vous layssez aller en proye aux Anglois la royne d'Escusse,
et son royaume et la religion catholique de son pays;
car, oultrc qu'il y.a assez en cela de la réputation
auxquelles l'on a différé de vous l'aire réponce,
tant pour attendre le retour du sr de Biron
et des députés que la royne de Navarre et les
princes ses fils et nepveus ont envoyé devers
le Roy monsieur mon fils, que pour vous avoir
mandé par le sr de Vassal tout ce que nous
vous pouvions escrire jusques à ce que l'on
ail veu la résolution qui seroit prise de la né-
gociation de la paix. Et pour ce que, par les
lellres que le Hoy mondil sieur et fils vous
escript et les responces qu'il leur a l'aides
qu'il vous envoyé, vous serez bien amplement
inslruict de tout ce qui s'est passé en ces!
affaire jusques à présent, m'en remettant là
dessus, je ne vous en manderay aulcune chose
en la présente, m'asseurant que vous en tairez
sagement et dextrement entendre à la reine
d'Angleterre ce que vous verrez et cognoistrez
qu'il en sera de besoin.
Vous voullant bien advertir comme, à la-
dernière audience que je donnai à son ambas-
sadeur, estant sur le propos de la royne sa
maîtresse, je lui dis que le Roy mondicl
sieur et fils et moy désirions, pour l'amitié
de vostre couronne, ilz disent qu'en la présente guerre
de vostre royaulme, la réduction de toute cette isle au
pouvoir de ceulx-cy cl l'entière réunion d'icelle à leur
religion nouvelle sera ung très grand appui de deniers,
de munitions et autres moyens à ceulx de la Rochelle et
aux Allemans qui les favorisent, en dangior que ceste
rovne par après enlrepreigne ouvertement la guerre avec
eulx et davantaige qu'à Tadvenir, se trouvans les Angloia
hors de tout sousp 'çon de TEscosse, laquelle s'est toujours
trouvée preste pour nous contre leurs enlreprinses, mesme
l'ayant mise de leurcosté, qu'ilz ne vous meuvent une
guerre perpétuelle pour leurs prétentions; ou bien que
par quelque mariage ou par aullre accession ils aillent
joindre toute ceste isle à la grandeur de quelque aullre,
parce qu'ilz craignent naturellement la voslre, qui vous
sera de très grand préjudice.» (Coiresp. diplom., I. III.
p. i2i.) Voir dans le Cahndar uf State papert (1570),
p. a38, une lettre de la reine Elisabeth à son ambassa-
deur Noms.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
313
que nous luy porto»* qu'elle voullust mettre
la royne d'Escosse en liberté, et luy ayder et
favoriser en tout ce qu'elle pourrait pour la
remettre en son royaulme avec l'autorité qui
luyestdeue; et aussy qu'elle prist une résolu-
tion de se marier et de choisir quelqu'un qui
feust à sa dévotion et de qui elle pust disposer
à* sa vollonté; et par ce moyen elle demeure-
rait en plus grand repos en son royaulme et
osteroit les occasions des troubles qu'elle a
eue naguières, et encore a; et que ceux
qui prétendent succéder après elle n'auroient
plus de prétexte d'y l'aire les remuemens et
menées qu'ils font ordinairement.
Sur quoy ledict ambassadeur me fit res-
ponce que, si je parlois pour mon fils le duc
d'Anjou l, qu'il en escriroit vollontiers, etqu'il
pensoit que sa maîtresse aurait bien agréable
d'en ouïr parler.
Et sur ce, je lui remonstray que l'âge de
mon fils estoit si inégal au sien que cella ne
se pourrait effectuer, et qu'elle debvoit regar-
der d'en choisir quelqu'un dans son royaulme
tel que bon luy semblerait, ce que je désire
que vous fasciez entendre au comte de Lestre2,
et comme suivant ce que m'en avez cy-devant
escript, et les propos qu'il vous en avoit tenus.
J'ay dict cella audict ambassadeur et que ce
n'est à aultre fin que pour luy faire cognoistre
la bonne volonté que le Roy mondict sieur
et fils et moy luy portons, et que nous avons
faict et ferons tous les bons offices que pour-
rons pour luy ayder à parvenir à ce qu'il peut
désirer en cest endroict, nous asseurant aussy
qu'il taira tousjours tous les bons offices qu'il
pourra envers sa maitresse pour entretenir la
bonne amitié qui est entre nous.
Quant au faict de la royne d'Escosse, vous
1 Voir notre livre : Les projets de mariage de la reine
Elisabeth. Paris, Michel Lévy. i883, in-12.
1 Leicester.
Catijei',i>e DE MÉDICIS. III.
verrez ce que le Roy mondit sieur et fils vous
en escript et entendrez tant par sa lettre que
par ce que nous avons dict au présent por-
teur, qui est à vous, sur ce plus amplement
son intention, qui me gardera de faire la pré-
sente plus longue.
Escript à Chateaubriant, le ivemc jour de
may i55o.
Caterine.
Fizes.
1570. — 5 mai.
Copie. Arcb. nat. collect. Simancas, K t5i5, pièce <j3.
A DON FRANCÈS DE ALAVA.
Monsieur l'ambassadeur, pour le désir que
le Roy monsieur mon fils a de vous veoir con-
tent et satisfaict de la déprédation dont m'avez
escript par ce porteur, il y a trois jours que
nous avons faict expédier bien ample commis-
sion au sr de S' Sorris, maistre des requestes,
pour en aller diligemment et soigneusement
informer, ayant aussy mondict sieur et filz
bien scrupuleusement commandé audict sieur
de Rouillé, son lieutenant en Rretaigne, pour
lui donner main-forte et toutes les assistances
que sera possible pour faire si bien pugnir
ceulx qui s'en trouveront coulpables que ce
soit exemple, ainsi que vous pourra plus am-
plement faire entendre cedict porteur. Je dési-
rais bien que allast quelque homme d'entende-
ment de vostre part avecq ledist sr de S1 Sorris.
affin qu'il puisse veoir le debvoir qui se y fera,
et estant là auprès nous tiendrons la main à
ce que cela ne demeure impugni, ce que je
m'asseure que vous ne doubtez poincl, priant
Dieu, Monsieur l'ambassadeur, qu'il vous ayt
en sa saincte et digne garde.
Escript à Chateaubriant, ce vcmc jour de
may 1670.
Caterine.
PlNART.
4o
IMI'IHWLniE SATIOSilL.
Ma
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
1570. — 19 mai.
Ilibl. liai, fonds Duuuy, n" 6y3 , f 4.
\ MESSIEURS
LES PRÉSIDENT NICOLAS
ET MAÎTRE DKS COMPTES GUYOT,
COSSEIURKS DU ROT MONSlBCB NON M6.
.Messieurs, j'ay veu par la voslre que m'avez
escripte en une dépesche que j'ay reccuc de
monsieur de Chiverny comme au lieu du feu
auditeur Lu illier le Sr de Kerquifuien a esté
commis pour vacquer el continuer avecq
vous à l'évaluation de l'appanage de mon filz
le duc d'Anjou ' qui a esté très bien ad visé,
car comme vous m'escripvez et par ce que j'ay
entendu icy iedict de Kerquifuien est homme
si expert en telles choses qu'il n'eust esté pos-
sible d'y en mettre au lieu dudict Luillier ung
plus à propos que luy el qui le puisse mieulx
l'aire. Je luy en escript un petit mot, affin qu'il
A employé avecques vous, que je prie conti-
nuer le plus dilligemment que pourrez avec-
ques la commodité du service du Roy mon-
sieur mon filz et vous asseurer que, oultre
le service que vous faictes en cela au Roy
mondict sieur et filz, j'estime beaucoup la
peine que vous preniez pour mondict filz le
duc d'Anjou, lequel sera bien aise, comme
aussy seray-je de ma part, de s'emploier pour
vous et pour les vostres quant il s'en préT
sentera quelque occasion, priant Dieu, Mes-
sieurs, qu'il vous ayt en sa saincle et digne
garde.
Escript à Tredion2, lexixe jour de may 1570.
Gaterine.
PlNART.
1 Ce volume du fonds Dupuy et le n" 60& du même
fonds donnent la composition détaillée de l'apanage du
duc d'Anjou.
! Trédion, arrondissement de Vannes (Morbihan).
1570. — ao mai.
Aut. Arch. des Médias à Florence, dalla filza 4;3o,
nuo\a numerazione , p. 109.
V MON COUSIN
LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, j'é tent de foys entendu par
votre emhasadeur ysi résident l'afection que
me portés, el désir que avés que au chauses
que je auré en singulière recomendation que
je vous feré plésir que je vous y emplo\e.
chause que je né pas tent atendu à le favre,
pour le négliger, ni dédégner, mes pour avoyr
eu tent de grandes aucoupa,sion, pour avoyr
eu les afayres leles que les avés seu de tout
le monde et mayntenent qu'il semble que
Dieu veulle avoyr pytié de nous et coni-
pasion de cet royaume, et qu'il si achemine
quelque repos, je me suis délihéré dornavent
euser avecques vous, corne personne de mon
sanc et sorti de ma mayson, et aveques sete
privolé vous favr part de mes afayres particu-
lières, et vous remonstrer es chauses au pou-
vés de plus en plus vous aystabliren la bonne
grase du Roy mon fils et de ses frères, quanl
les aucasions cet présan feront; en quov les
pouvés servir, non seulement des povovr <]ue
Dieu vous ha donné, et \ous augmente un
chacun jour, d'où je an resan le plésir et con-
tentement que je douis de voyr mon sanc
honneuré et aysalté, corne vous Testes, et dé-
sire vous voyr en tout conservé et augmenté,
corne chause que je resans redonder à mon
honneur; et, corne je dist, ne désire seulement
que les servies de vostre povovr, mes seré
bien ayse de avoyr aucoune foys vostre avis et
consel au chauses qui cet pouront présanter,
et que vous pouré, selon les aucasions, favre
entendre, et enn atendent qu'il s'an présante,
je vous ay bien voleu monder sesi et pour
ausi vous prier de me vouloir monstrer en cet
que je vous veulx dire conbien désirés me
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.
315
gratifier; car le personage pour qui je vous
veulx parler m'et telement recomendé pour
mavoyr ayté tousjour fidel et asseuré servi-
teur, et n'avoyr jeamès coneu, en quelque
temps que souit aysté, que le Roy et moy,
que je désire par vostre moyen que l'impos-
leure que ceulx qui n'ont jeamès aymé ceulx
qui ne dopandent que de nous, lui souit aul-
tay 1 enver nostre S'-Père le pappe, au je
say que avés tel moyen que, non d'une chose
juste come cete ysi, mes d'une qui me seret
si chère, vous lui famé avoyr le moyen de
se jeustifier, priant Sa Saincleté le recevoir
favorablement et saura si bien set
jeustifier des ynsposteure que l'on luy ha
teste, que je m'aseure, en lieu d'estre mary
d'avoyr parlé pour luy, vous aurés aucasion
d'estre content de avoyr fayst conoystre un tel
personage à Sa Sainteté , aultre que , en cet fay-
sant, m'an obligerés, car je désire come ylm'a
fayst prier de aler béser lé pie à Sa Sainteté
avent revenir ysi et je ne voldrès, pour les
mauves ynpression que enn a eu Sa Sainteté,
qu'i ne le voleut ouïr, au que, ne l'oyant, lui
fist quelque chause yndigne d'un tel perso-
nage, qui est de la inaysou de Foys et bon
catolique et digne de tous faveur, et vous
prie pour l'amour de moy santir2 de Sa Sain-
teté s'il aura agréable qu'i lui aile cet fayre
conestre pour tel qu'il est, et non pour tel
que l'on luy a dépiut, et y fayré come vol-
driés que je fise pour chause que eusiés en
parelle recomendation que j'é cete ysi, et m'an
mender cet que vous semblera qu'il douive
faire, et je reconestré cet plésir en toutes les
aucasions que me voldrès employer.
Ce xxme de mai 1670.
Vostre bonne cousine.
Caterime.
1 Aultay , ôtée.
2 Sanlir, entendre.
1570. — a3 mai.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° 107J3 , f° 67g.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAl L\.
Monsieur de Forquevauls, par les lettres
que le Roy monsieur mou fils vous escript,
et ce que vous dira Musset l'un de ses valets
de chambre, présent porteur, vous entendrez
les occasions qui l'ont amené par deçà, dont
je ne vous diray rien davantage, seulement
vous prieray-je de me faire sçavoir par ce
porteur en quel estât et disposition se trouve
le Roy Catholique monsieur mon bon fils de
la maladie duquel nous avons eu quelques
nouvelles icy, et aussy comme se portent les
les petites Infantes mes filles, ne pouvant re-
cevoir plus d'aise que d'entendre de leurs
bonnes nouvelles, desquelles vous me despar-
tirez bien amplement et de toutes occurrences.
Vous croirez ce porteur de ce qu'il vous dira
davantage de nostre part; priant Dieu, Mon-
sieur de Forquevauls, vous avoir en sa saincte
et digne garde.
Escript à Tredion , le xxme jour de may 1570.
Catebine.
1570. — 39 mai.
Orig. Bibl. de l'Institut, fonds Godefroy, vol. CCLV1I , !° 37.
A MONSIEUR DE MORVILLIER,
CONSEILLER DU ROT MON F1LZ EN SON CONSBIL PRIVE.
Monsieur de Morvillier, j'ay eu adviz que
le frère de la petite Nojent qui est à moy,
lequel estoit grenetier de Nojent, a esté puis
naguères tué et voilé par le chevalier du
Bousay en portant les deniers de son grenier
à sel à la ville de Troyes, et ayant sa sœur
requis que le don dudict office fut faict à ung
sien frère, le Roy a estimé que c'estoit chose
de quelque digne considération, actendu qu'il
a esté homicide eu faisant le devoir de sa
60.
316
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
charge, néanlmoins il n'en a encores riens
voulu ordonner à cause de l'édict faict puis
naguères sur les offices sans premièrement
sçavoir de vous si, pour ce cas particulier, il
pouroit déroger audict e'dicl ou non, ce que
je vous prie de nous mander; el sur ce j« prie
Dieu, Monsieur de Morvillier, qu'il vous ayt
en sa saincle garde.
Escript au Mont-S -Michel, le xxix° jour de
inay 1570.
La bien vostre.
Caterine.
1570. — t3 juin.
Anli. nat. collect. Simancas , K i5i5, pièce 107.
A DON FRANCÈS DE ALAVA,
AMBASSADEUR D'BSPAGNB.
Mos. el embaxador, esperando encaminar-
nos hazia Gallon muy presto, sera mejor que
os llegueis hazia alla, que no desacomodar-
nos, para nos venir à vos nias lexos, y remi-
tiendo para enfonces el conferir con vos todas
las cosas, no me alargaré mas en respuesta
de la vuestra de siete de! présente '.
D'Argenlan, à xm dejunio 1570.
1570. — 19 juin.
Ileconl office . State pnpers , France, voi. LXVI!.
A MADAME MA BONNE SOEUR
LA ROYNE D'ANGLETERRE.
Très haulte,très excellente et très puissante
' Traduction espagnole de la lettre de Catherine. Voici
la traduction française : «Monsieur l'ambassadeur, comme
nous espérons nous mettre en route pour Gaillon très
promp tentent, il sera mieux que vous vous y rendiez
que de vous incommoder pour venir près de nous de si
loin; et remettant pour lors à conférer avec vous de toutes
les affaires, je n'allongerai pas cette lettre davantage,
pour répondre à la votre du 7 de ce présent mois.
e D'Argentan, le 1 3 juin 1070. n
princesse, nostre très chère et très aînée bonne
sœur et cousine, vous verrez par ce que le
Roy nostre très cher sieur et fils vous es-
cript présentement, comme, suivant la re-
quesle el prière que le sr de Norris vostre am-
bassadeur lu y a laicte, de vostre part, d'envoyer
devers vous ung gentilhomme des siens, lequel
vous accompagneriez d'un autre pour passer
en Escosse pour faire poser les armes tant
d'une part que d'aullre, il vous a dépesché
pour cest effect le s' de Poigny gentilhomme
ordinaire de sa chambre, vous priant vouloir
parachever ce que a desjà esté si bien com-
mencé pour la pacification du royaulme d'Es-
cosse et de la liberté de la royne nostre belle-
fille. Ayant sur ce donné charge audict sr de
Poigny vous dire et faire entendre aucunes
choses de nostre part, dont nous vous prions
le croire comme vous vouldriez l'aire nous-
mesmes, suppliant à tant le Créateur, très
haulte, très excellente et très puissante prin-
cesse, nostre très chère et très aînée bonne
sœur et cousine, qu'il vous ait en sa saincte
et digne garde1.
Escriptd'Argentan,lexixejourdejuingi57o.
Vostre bonne sœur et cousine,
Catem.ne.
1 Charles IX a toujours témoigné à Marie Stuart la
même affection et porté le même intérêt à ses affaires;
la lettre qui suit en est le meilleur témoignage : »Mon-
sieur de la Mothe, affin qu'il n'advienne point d'alter-
cation entre nous, vous remonstrerez à la royne d'An-
gleterre, que considéré les offres très grandes que vous
et l'évesque de Rosse luy avez faictes, pour le faict île
la royne d'Escosse et de son royaulme, veoyant que, no-
nobstant icelles, elle faict marcher vers ledict pays d'Es-
cosse de grandes forces, et donne encore ordre de les
augmenter, et les fournir de provisions et munitions de
guerre, je ne puys bonnement penser que ce soyt seule-
ment pour cliastier (comme elle vous dit) ses rebelles,
qui se sont retirés par défia , car aussi ce n'est la façon
d'y procéder selon les traie tés, mais bien estime que
c'est à quelque anllre chose que va son intention, encore
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
317
1570. — ao juin.
Orig. Bibl. nat. fonds français, n" 3a54 , P lu.
A MONSIEUR DE BOIS-FEVRIER,
CAPITAINE ET GOUVERNEUR 1 : LE ROT MONSIEUR MON F1LZ
EU SA VILLE DE VEHDOSME.
Monsieur de Bois-Fevrier, je vous prie sui-
t|ue la royne d'Escosse soit ma prochaine parente et
qu'elle congnoist bien qu'il ne peult estre, ny de mon
honneur, ny de mon debvoirde le comporter, ny souffrir,
et que si j'ay le cœur comme je le doibs avoir, je ne puys
dégénérer de la vertu et magnanimité de mes prédéces-
seurs, qui ont toujours eu ceste ferme résolution d'em-
ployer non seulement leurs forces et moyens, mais leurs
propres personnes pour assister et soulager les princes,
parons et ainys opprimés; par quoy ne trouvera estrange
ladicte royne, ma bonne sœur, si pour l'ancienne et es-
Iroicle amityé, alliance et confédération, qui a esté de
tous temps observée et de règne en règne continuée et
corroborée entre mesdicts prédécesseurs roys et ceulx
d'Escosse, aussi pour m'estre la royne dudietpays proche
parente et belle-sœur, j'embrasse et veulx embrasser le
laicl de sa cause, comme la mienne propre; en quoy de
tant que l'entreprise est juste et saincte pour une chres-
tienne princesse, royne légitime et héréditaire , laquelle
ne m'est loisible, sans honte et sans faire tort à ma
réputation d'aucunement habandonner, j'espère que je
seray assisté de Dieu, et que le roy d'Espagne, m les
aultres princes chrestiens n'abandonneront aussi ladicte
dame en ceste sienne nécessité; mais pour n'en venir là,
et devant que les choses passent plus oultre, vous prierez,
Monsieur de la Mothe, très affectueusement de ma part
ladicte royne d'Angleterre ma bonne sœur qu'elle ne
veulle faire entrer sesdictes forces audict pays d'Escosse,
ou, si elles y sont desjà entrées, de les retirer, sans y en
envoyer davantage, et qu'elle veulle prendre aucun bon
et présent expédient sur la liberté et restitution de la-
dicte royne d'Escosse, affin qu'elle puisse aller régir et
gouverner sondict royaulnie, ainsi qu'elle doibt et luy
appartient, estant née royne dudict pays, et cependant
en laisser faire à ceulx qui de par elle et soubs son auto-
rité, seront commis et députés audict gouvernement,
attendu qu'on asseure qu'il n'y est donné aucun empes-
chement que par ceulx qui sont soutenus par ladicte royne
d'Angleterre ma bonne sœur, à laquelle direz davantage
ces deux choses : l'une que je n'ay rien eu plus grand
désir que de continuer en tous bons et vrais offices d'a-
vant ce que présentement, le Roy monsieur
mon fiiz vous escript touchant la \aissele d'ar-
gent de la feue baillifve de Caen qui est au
chasteau de Vendosme, la faire bailler et dé-
livrer à ce porteur qui vous est expressément
dépesché, en prenant de lui son récépissé, qui
vous servira de descharge, priant Dieu vous
avoir, Monsieur de Bois-Fevrier, en sa saincte
et digne garde.
Escript à Argentan, le mi" jour de juing
1570.
Cateri.ne.
1570. — -30 juin.
Aut. Bibi. nat. fonds français, n" 3239, (° 61.
A MA COUSINE
LA DUCHESSE DE ÎVEMOURS.
Ma cousine, cet porteur vous dira tout cet
que voussaroys ayscripre touchant vos afayre,
qui cera cause que je m'an remetré sur luy et
vous dire ceulement que nous cerons lundi
prochayn à Gallon, au je ayspère vous trover
et vous en prie et à Dieu qu'il douint ausi
mytié qu'il me sera possible avecq elle, sans y contrevenir
pour chose que ce soyt, si l'obligation et la nécessité du
debvoir ne m'y contraignent; l'aultre, que je luy veulx
de bon cœur respondre que la royne d'Escosse non seule-
ment entretiendra et gardera de bonne foy tous les précé-
dons traictés d'entre elles et leurs royaulmes, mais encore
ceulx qui, pour sa liberté et restitution, pourront estre
de nouveau faicts et accordés entre elles, et qu'elle vivra
avec ladicte royne d'Angleterre en vraie et entière obser-
vance de droits et sincère amytié, sans y contrevenir au-
cunement, et que de ce je luy en feray telle promesse et
seureté qu'elle aura occasion d'en demeurer très contente
et bien asseurée ; de quoy vous mettrez peine d'en sçavoir
promptement sa volonté et de noter bien tout ce qu'elle
vous dira là-dessus, pour incontinant m'en advertir3.^
•, Ces, instructions n'ont pas été publiées dans la Correspondance
de La Mothe-Fènelon. Becord office, Stale papers , France,
vol. XLVI1. (Copie du temps. )
318 LETTRES DE CATH
bonne santé à vostrc mary que la lui désirés,
car je ann é aultent d'envie (|ue ce s'éloyt mon
fils el, set jeluv povès y ayderàla recouverte
ne ayspargneré ohanse qui feult en mon po-
W>yr; et ayent cete ayspéranse de si lost vous
voyr lou deus, ne vous fa y ré la présante plus
longue et priré Dieu vous donner ce que dé-
sirés.
D'Argentan, le xx° jour de jouyn 1670.
Voslre bonne cousine,
Caterinb.
1570. — 92 juin.
-Minute. Bibl. nat. fonds français. n° i555a . f° 66.
A MO.\ CODSIN
MONSIEUR LE DUC DE GUISE.
Mon cousin, \ous verrez ce que le Roy mon-
sieur mon filz vous escript el le besoing que
nous avons de pourvoir à la seureté des places
de Champagne et de Bourgogne prochaines
du chemin que prennent noz ennemys; et
pour ce je vous prie faire assembler toutes les
compagnyes qui sont èsdicts pays pour les te-
nir prestes et jeter dans lesdictes villes, quand
il en sera besoing, suivant ce que le Roy
moudict sieur et filz vous escript et y user de
toute la diligence que vous pourrez, affin
(jue nous ne soyious prévenus; en quoy m'as-
seurant que vous n'obmectrez rien de vostre
debvoyr nécessaire et de la diligence requise,
je fera y fin à la présente, priant Dieu, mon
cousin, \ous tenir en sa saincte et digne garde.
Escript à Orbec, le 22 juin 1 670.
1570. — 28 juin.
Copie Iïibl. nat. fonds fran<;«is, n" io7.">a , f° 761.
A MONSIEUR DE FORQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur
mon fils satisfaict de point en point aux lettres
ERINE DE MÉDICIS.
que vous avez escriples des xxc et xxn" d'avril
el si amplement que je vous puis dire pour ce
regard sinon qu'il n'est guère bien satisfaict
pour les indignités desquelles on use par delà
en son endroict. Vous gousterez bien ce qu'il
vous en escript. J'ay oultre cela une chose à
vous dire, qui n'est encore venue iliaques aux
oreilles du Roy mondict fils, de laquelle je dé-
zire que vous teniez propos au Roy Catholique
monsieur mon bon fils, de ma part, c'est que
j'ay esté advertie du costé d'Allemaigne que,
lorsque son mariage a esté conclud avec la
fille aisnée dé l'Empereur et toutes les cérémo-
nies parachevées, Chantonnay a dict que le
roy son maistre luy a\oit donné un évesché de
grande valleur pour avoir empesché l'espace de
quatre ou cinq ans que le mariage de ladicte
princesse se feist aveeques le Roy mondict fils,
d'autant qu'il sçavoit bien que la Royne Ca-
tholique madicte fille ne pouvoil plus guères
vivre, et que son maistre ne pouvoit espouser
d'autre lemme que ladicte princesse. Consi-
dérez, je vous prie, Monsieur de Forquevauls,
quels propos sont ceux-là el combien ils
touchent à la réputation du Roy Catholique
que ses ministres tiennent un tel langage; et
encores que je sois asseurée qu'il n'avouera
pas ledicl Chantonnay d'avoir dict une telle
méchanceté, si est-ce qu'il me semble qu'il en
doibt faire démonstration pour empescher le
monde de parler. Vous traiterez ce point et
ceulx desquels mondict fils vous escript avec
luy selon vostre prudence el sagesse et aussi
de façon qu'il sache que le Roy mondict sieur
et fils n'a pas si peu de sentiment que, s'il en
est adverty tost ou tard, il ne s'en souvienne.
Au demeurant, pour le regard du présent du
secrélaire Caves dont m'avez escript, je feraj
envers le Roy monsieur mon fils qu'il soit tenu
prest pour luy eslre envoyé le plus tost qu'il
sera possible el quant aux lettres, pour nous
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
319
congratuler du mariage du Roy Catholique,
nous vous les envoyons présentement par ce
porteur, priant Dieu, Monsieur de Forque-
vauls, vous avoir en sa saincte et digne garde.
Escript à Argentan, le xxvme jour de juin
1 070.
Caterine.
Monsieur de Forquevauls, depuis eeste pré-
sente eseiipte nous avons advisé de ne vous
envoyer point lesdictes lettres de congratu-
lation et remerciement, parce que nous vou-
lons un de cesjours dépescher un gentilhomme
exprès pour faire cest office.
1570. — 28 juin.
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° i555a, f° ai5.
A MONSIEUR DE BOUILLE.
Monsieur de Bouille, vous entendrez parla
lettre que le Roy monsieur mon filz vous es-
cript comme il veult et entend que, advenant
que la royne d'Espagne ' feist descente en
aulcun des havres de Bretagne, elle sovt receue
avec toust le meilleur et honorable traitement
qu'il sera possible; à quoy semblablement
je vous prie, de ma part, donner ordre et
advertir par tous les portz et havres dudict
pays que elle soyt secourue et aydée de ce
qu'elle pourroyt avoir besoing, comme de ra-
freschissemens et autres choses nécessaires
pour la commodité de son paissage en Es-
pagne, iuy faisant tout l'honneur et bon trai-
tement qu'il convient et qu'il appartient à la
grandeur et dignité du Roy monsieur mon Glz ;
en quoy m'asseurant que vous sçaurez bien
pourvoyr, je ne vous en feray plus long dis-
cours et prieray Dieu, Monsieur de Bouille,
vous avoyr en sa saincte et digne garde.
1 Anne d'Autriche, fille aînée de l'empereur Maximi-
lien, troisième femme de Philippe II.
Escript au Pont-de-1'Arche, le xxvni" jour
dejuing 1070.
1570. — 38 juin.
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° i555a , f° 84.
A MONSIEUR DE PUYGAILLARD.
Monsieur de Puygaillard, le Roy monsieur
mon filz laid si ample response à vos lectres
du xvne de ce moys que je n'y sçauroys ad-
jouster sinon que, comme l'on vous a desjà
mandé, il a depesché en grande diligence vers
le sr d'Escars ' pour envoyer le régiment du
sr de Sarlabos en Poictou pour vous secourir,
et du coslé de deçà il a depesché incontinent
deulx compagnyes de gens d'armes dont il
vous envoyé la liste et leur a mandé que, en la
plus grande diligence qu'il sera possible, elles
aillent trouver le comte du Lude qu'il a requis
par delà; de sorte que j'espère que vous serez
bien tost secouru et que vous aurez moyen de
combattre nos ennemvs ou les faire retirer.
Cependant je vous prie regarder à conserver les
places et donner ordre qu'ilz ne puissent
faire récolte, ce que je m'asseure que vous
sçaurez très bien faire. Priant Dieu, Monsieur
de Puygaillard, vous tenir en sa saincte et
digne garde.
Escript au Pont-de-1' Arche, le xxvme jour
de juin 1570.
1570. — 5 juillet2.
Minute. Bibl. nat. fonds français, n° i55a, f° 106.
A MON COUSIN
LE MARÉCHAL DE COSSÉ.
Mon cousin, nous vous avons si amplement
1 Voir celte lettre du Roi au comte d'Escars. (Même
volume, p. 59.)
2 (Au dus.) -La Royne à M. de Cossé, du m juil-
let 1570.»
320
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
escript par le sr de Beaupny qui s'en retourne
par devers vous avec charge du Hoy monsieur
mon filz et de moy de vous instruire bien am-
plement de noslre intention sur tout ce que
\ous nous avez escript tant par lin que par
Mouchy, qu'il ne me reste rien à vous escripre
par ce courryer et sera seulement la prescrite
pour accompaigner celle que le Roy mondicl
filz vous escript et prieray Dieu, mon cousin,
vous avoir en sa saincte et digne garde.
Escript de Saint-Germain, le veme jour de
juillet 1570.
1570.— 8 juillet.
Minute. Bibl. nal. fonds français, n° i555a , f° 1 35.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE MARESCHAL DE GOSSÉ.
Mon cousin, j'av receu vostre leclre du m€
de ce movs et veu ce que vous avez escript au
Rov monsieur mon filz du chemyn que
prennent noz ennemys et ce que vous avez
entendu de leur délibération; sur quoy il vous
mande présentement ce qu'il de'sire que vous
fassiez, qui est de regarder de faire la plus
grande diligence que vous pourrez avec l'arme'e
pour arriver prouiptcment; qui me gardera,
m'en remeclant sur le contenu de sa leclre, de
vous en mander aullre chose en la présente
que de prier le Cre'ateur, mon cousin, qu'il
vous ait en sa saincte et digne garde l.
1570. - 19 juillet.
Orig. Arch. des Médiris à Florence, dalla filza A7J6.
nuova nunierazione, p. 3oi.
A MON l'.Ol Sl\
LE DLC DE FLORENCE.
Mon cousin, il y a déjà quelque temps que
1 De son coté le Roi lui prescrivait de mettre son armée
le lonjriloln rivière d'Yonne, nfin d'cmpirlier que celle de
l'amiral ne surprenne des villes. (Même volume, I* i3.)
je vous escriviz comme je désirerais recouvrer à
Florence pour les nopeesdu Roy monsieur mon
filz autant de quantité de draps de soye et
autres marchandises, dont je feis bailler le
mémoire à Dolu mon argentier, et par madicte
lettre que vous porta le l'acteur dudicl Dolu,
je vous priois commander qu'il l'eust assisté en
cella, afin qu'il en eustplus de commodité de
les faire faire et recouvrer et à juste prix; et
maintenant que ledict Dolu y va luy-mesme
pour les l'aire apporter, je l'ay bien voulu ac-
compaigner de ce petit mol, pour vous prier,
mon cousin, que, suivant me6dictes premières
lettres, vous vueillez, s'il vous plaist, com-
mander qu'il soit assisté en cella de quelque
honneste faveur, affin qu'il puisse avoir le tout
à pris raisonnable, priant Dieu, mon cousin,
qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.
Escript à Saint-Germain-en-Laye, ce xix"
jour de juillet 1&70.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1570. — a'i juillet.
Copie. Bibl. nat. fonds français, n° îo^a, f° 730.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur
mon fils et moy sommes en si grand peine de
ce que Musset a esté destroussé par les che-
mins, craignant que dedans les lettres que
vous escripviez il n'y eust chose d'importance
à son service, dont le retardement d'en estre
adverly ne nous portas! préjudice, qu'avons
advisé vous dépescher ce courrier en toute
dilligence pour vous adverlir de ce qui est ad-
venu audict Musset et vous prier nous envoyer
le duplicata de ce que nous escripviez, espé-
rant dedans deux jours despécher la Salle
vostre homme avecques une ample et parlicu-
lière dépeschc pour \ous instruire de tout ce
LETTRES DE CATHE
qui se passe par deçà, quoy attendant je prie-
rai Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous avoir
en sa saincte et digne garde.
Escript à Saint-Germain-en-Laye, ie xxiin<?
jour de juillet 1570.
Caterine.
1570.
a 5 juillet.
Orig. Arch. des Médicis à Florence, dalla filza 6736,
nuova Dumerazione , p. 3oa.
A MON COUSIN
LE DUC DE FLORENCE.
Mon cousin, je ne vous sçaurois assez re-
mercier de la peine que vous avez prise pour
Messieurs l'évesque de Mascon et ambassadeur
de Foix, et des bons offices que vous avez
faietz envers Nostre Saint-Père pour eulx,
combien que Sa Saincleté n'ait poinct encores
du tout effectue', comme j'espère qu'elle fera
pour les gratiffier en nostre faveur et en la
vostre. Cependant je vous diray pour response
au reste du contenu de vostre lettre, faisant
mention de Lucas Mannelli , que véritablement ,
et ainsy que j'ay faict amplement ces jours-cy
entendre à vostre ambassadeur, je dépeschav
ledict Luca Mannelli à Rome, suivant la re-
queste qu'il me feit environ le mois de janvier
ou de fe'vrier dernier de la part de Madame
de Parme, et luy baillay commission pour,
avecq l'intelligence du cardinal de Ramboillet,
traicter et accorder avecq ladicte dame de
Parme ou ceulx qui auroient charge de sa
part et mectre fin à la vidange du procès de
la rente qui m'est deue par le Mont de pie'te',
dont les arreraiges montent bien environ quatre
vingts mil escuz, et le principal vingt mil. De
quoy, par l'escript que je baillay audict Man-
nelli, j'ay accorde' à ladicte dame de Parme
qu'en faisant par elle vider ledict procès à ses
Catherine de Mkdicis. — m.
RINE DE MÉDICIS. 321
despens dedans la Sainct-Iebau dernière ou
Noël prochain, je luy concède (et non autre-
ment) la moictié tant dudicl principal que ar-
re'raiges. Voylà la charge et commission que
ledict Mannelli avoit de ma part à Rome,
où je pensois que ledict procès se deust incon-
tinent vider après lesdictes conditions accor-
dées, suivant ce que m'avoit mandé ladicte
dame avecq laquelle, comme aussy j'ay faict
entendre à vostredict ambassadeur, j'eusse
aussy bien désiré par mesme moyen traicter
l'usuffruict de mon propre, dont comme vous
sçavez elle joist ainsi que bien particulière-
ment et amplement j'ay discouru à vostredict
ambassadeur, qui me gardera de vous en faire
plus longue lettre, sy n'est pour vous asseurer
que tant s'en fault que je voulusse consentir
qu'on broullast aucune chose en vostre Estât;
qu'au contraire je mectray tousjours peine que
mes enfans et moy vous assisterons de toute
l'affection et bonne volunté que vous sçauriez
désirer, comme vous aura plus amplement
faict entendre vostredict ambassadeur, priant
Dieu, mon cousin, qu'il vous ayt en sa saincte
et digne garde.
Escript à Saint-Germain-en-Laye, ce xxv°
jour de juillet 1 5^0.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1570.— 29 juillet.
Copie. Iîibl. nat. fonds français , n° 10753, f 753.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, le Roy mon-
sieur mon fils ne faisoit estât de vous ren-
voyer si tost Lasalle; vous verrez par le dis-
cours de la lettre qu'il vous escript la cause de
son parlement en laquelle je veux que vous
sachiez que j'ay autant ou plus d'intérest que
nul autre. Je ne m'arresteray à vous redire
mi'iuJir.niF
LETTRES DE CATH
tous les propos que nous a tenus don Francez,
lo Roy mondict sieur et fils les vous escript
particulièrement et maintenant je nie veulx
attaquer principallement sur ce point où il
nous a dit que n'avions jamais faict chose qui
doust donner occasion au Roy Catholicque
mon beau-fils son maistre d'estre asseuré de
l'amitié que lu y portons; vous sçavez ce qui
enesl aussi bien que nul autre, et si nous avons
par efl'ecl rendu lesmoignage à tout le monde
de nostre bonne volonté envers luy, je me sens
particulièrement en cella tant offensée que je
vous prie faire instance de ma part envers le-
dict Roy Catholicque qu'il nie face connoistre
n'approuver ce qu'en a dit ledict don Fiancez1,
dont vous l'appellerez à tesmoin. J'aurois un
extrême regret que moy qui me suis pendant la
minorité du Roy mondict sieur et fils et depuis
encores Lousjours estudîée de l'eslever eten-
' C'est à l'occasion du vol des dépêches apportées par
Musset que don Francès de Alava était venu trouver
Charles IX au moment où il moulait à cheval pour aller
.1 la chasse : «Avec paroles superbes et pleines d'inso-
lence, écrivait leltoi à Fourquevaux, il m'a dit que Musset
estoit arrivé à bon port avec tous ses paquets, sans en
avoir perdu un seul par les chemins; que s'il en avoit esté
lestroussé c.'étoit par des catholiques, desquels il me
prioit faire punition exemplaire pour vouloir conserver la
lionne intelligence qui est entre son rnaitre et moy, si-
non qu'il avoit grande et juste occasion de s'en plaindre. i>
l'assaut à ce qui avait trait à la négociation de la paix, il
ajoutait : «Etant venus en ce lieu les députés de la reine
le Navarre, des princes de Navarre et de Condé et ceulx
qui les accompagnent, j'ai commencé à informer moi-
meames ceti€ négociation de la paix, laquelle j'ai lelle-
menl acheminée que je pense avec l'ayde de Dieu y mettre
hientosl une bonne fin. Il y a encore quelques difficultés
pour lesquelles résouldre deux desdicU députés sont allés
vers lesdietz princes, qui doivent estre de retour dans deux
jours. Cependant pour me garder, continuant la guerre,
qu'il ne survienne quelque nouvelle cause et aigreur et
aussi pour soulager d'autant mon pauvre peuple a esté
l'aicte une suspension d'armes jusqu'à la fin de cettedicte
négociation». (Même volume, n. 7.53.)
ERINE DE MÉDICIS.
tretenir en ceste bonne amitié et intelligence
avecques ledict Roy Catholicque pour le bien
commun de leurs royaumes et pais de leur
obéissance et pour le repos général de touil-
la chrestienté, je veisse maintenant que l'on ne
m'en sçait aucun gré et que les ministres me
le déniassent, ne m'eslant mesmes contentée
d'y avoir si bien dispozé le Roy monsieur mon
fils, que depuis pour la' rendre à jamais in-
violable, après la mort de la feue royne
ma fille, qu'il a pieu à Dieu appeller à soy,
je l'ay voullu eslreindre par bonne alliance
comme l'on voit que l'exécution s'en doibt en-
suivre. Monsieur de Forquevauls, vous ne
sçauriez avec trop de démonstration repré-
senter audict Roy Catholicque l'ennuy cl des-
plaisir que j'ay de ce propos que nous a tenus
don Francez, lequel me redoubleroit, si je
pensois qu'il l'en deust advouer. Si donques il
me veult donner contentement, je le prie d'en
escripre de bonne façon à son ambassadeur,
n'estant pas délibérée d'endurer qu'il me tienne
doresnavant tels langages. Au demeurant vous
serez adverti que j'ay tenu audict don Francez,
il y a quatre jours, le mesnie propos que le
Roy mondict sieur et fils vous a mandé par
sa dernière envoyée d'Argentan par le bro-
deur de la feue royne madicte fille dire au Roy
Catholicque pour le mariage de ma fille avec-
ques le roy de Portugal. Vous m'en man-
derez incontinant la response qu'il vous aura
l'aicte, car selon cella nous prendrons résol-
lution de ce qu'aurons à faire, ne nous vou-
lants plus contenter de ces remises et diffi-
cultez des Portugois que l'on nous baille en
payement, d'autant que nous sommes asseurez
que le Roy Catholicque ne nous eusl promis
qu'il se feroit, si le tout n'eust esté en sa puis-
sance. En quelque sorte que ce soit nous en
voulons la dernière résollution. Je serois bien
aise de voir le portraict de mes petites-filles.
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
323
vous priant, si le peintre portugois ies tire,
faire que j'en aye une coppie, priant Dieu,
Monsieur de Forquevauls, vous avoir en sa
saincte et digne garde.
Escriptà Saint-Germain-en-Laye, le vingt-
neufvième jour de juillet 1570.
Caterine.
1570. — 39 juillet.
Copie. Bibl. nat. Parlement, n" 93.
A MESSIEURS LES GENS
TENANS LA COUR DE PARLEMENT A PARIS.
.Messieurs, le Roy monsieur mon filz a tort
agréablement receu les remonstrances que luy
a l'aietes de vostre part le sieur de la Guesle,
conseiller en son conseil privé et son procu-
reur général , pour la suppression tant de Testât
de maistre des requêtes, puis naguères vacqué,
dont a esté pourveu maistre Nicolas Brûlait,
que des autres offices de judicature advenant
d'ieelle vaccation par cy après, mais désirant
pour aucuns bons respects et considérations
que icelluy Brulart demoure pourveu dudict
estât, ainsv qu'il le vous mande par ses lettres,
je vous prie que, suivant son intention, vous
ayez à le recevoir et instituer audict estât, vous
asseurant que, pour ma part, je tiendray tous-
jours la main à ce que avec le temps le nombre
desdicts officiers de judicature soit réduict se-
lon qu'il est convenable pour le bien de la jus-
lice que j'auray tousjours en une singulière
recommandation. Priant Dieu, Messieurs, qu'il
vous ayt en sa saincte garde.
Escript à Saint-Germain-en-Laye, le vingt-
septiesme jour de juillet mil cinq cens soixante-
dix.
Caterine.
Fizbs.
1570. — 3o juillet.
Arch. nat. collect. Simancas, K i5i6, pièce 69.
AU ROY CATOLIQUE.
Mons. mi bijo, yo he entendido porHiero-
mino Gondi (habiendo vuelto) lo que le haveis
encargado que nos diga, y tambien por la
carta que V. M. me ha escripto, he visto lo
queyo no dubdava nada, que no haviallegado à
vuestros oydos cosa tan malvada, ni que pu-
diessedes créer que un vuestro ministro aya
concebido taie maldad de una persona tan cer-
cana como yo os soy, y tan limpia (à Dios
gracias) ; que no me da pena, pues él ni otra
persona converdad ni mentiras no puede da-
fiar ni macular una cosa tan limpia y clara
como es mi vida v mi honra, que es causa que
si el Rey mi hijo no huviesse creydo V. M., no
huviera recibido este desplazer de conoscet
que tenga tan desuenturado ministro en si,
servicio; pero haviendolo sabido lo mas tarde
que yo he podido, él ha querido hazeroslo
entender, afin que V. M. conozea que él no
quiere que cosa alguna pueda diminuir la
buena amistad que Dios ha puesto entre voso-
tros dos; la quai de mi parte, como cosa que
vo desseo ver continuar tanto como vida mien-
trasD.ios me la diere,yo procuraré en quanto
yo pudiere de la entretener y augmentai- para
con él, assegurandome que V. M. nos darà oc-
casion siempre de su parte para que tengamos
esta voluntad, la quai continuara mientrasvi-
viere l.
Vuestra buena madré y hermana ,
Caterina.
De Fontainebleau, el xxx de julio 1570.
1 Voici la traduction de cette lettre: » Monsieur mon
fils, j'ai entendu par Jérôme Gondi, qui est de retour,
ce que vous l'avez chargé de nous dire; et aussi par
la lettre que V. M. m'a écrite j'ai vu, ce dont je n'ai
jamais douté, que vous n'aviez pas connaissance d'une
324
LETTRES DE CATHli
1570. — a aoûl.
Imprima dans le tome 111 rie l'Histoire de Bretagne,
de dom Morice, p. i36ô.
A M' MARTIN DE BEAUNE,
AOBB DR COt'LOHBZ , MEMBRE DU COSSB1L PRIVÉ.
Catherine, par la grâce de Dieu, royne de
France, dame du chasteau du Loir, sçavoir
vous faisons que nous, ayant esgard aux bons,
agréables et recommandables services que a
icy -devant faietz au Roy nostre très cher
sieur et filz et à nous le sr de Bois -Février,
lui vivant, son maislre d'hostel et le nostre,
gouverneur et lieutenant général pour Sa Ma-
jesté au pays de Vandomois, et désirant iceulx
reconoistreenverssaveufve, estant bien records
de la permission par nous à luy cy-devant
accordée de résider en nostre chasteau du Loir,
avons de nouveau permis, accordé et octroyé
à ladicle \eufve qu'elle avec ses enfans et fa-
chose si lâcheuse qui vous put faire croire que votre mi-
nistre ait conçu d'aussi odieux soupçons d'une personne
qui vous touche d'aussi près que moi, et aussi irrépro-
chable. Dieu merci, cela ne me fait pas de peine, car ni
lui ni d'anlres, en disant la vérité ou par des mensonges,
ne peuvent faire aucun tort ni apporter aucune tache à
une chose aussi nette et aussi limpide que ma vie et mon
honneur. C'est la cause pour laquelle, si le Roi mon fils
m'avait cru, V. M. n'aurait pas eu le désagrément de
connaître qu'il avait à son service un ministre si malen-
conlreax; mais comme il no l'a appris que le plus tard
que cela m'a été possible, il a voulu vous le faire en-
tendre, afin (pie V. M. sache bien qu'il ne veut pas que
rien puisse altérer la bonne amitié que Dieu a mise entre
vous deux. Celle amitié, que je désire voir continuer
aussi longtemps que la vie, tant que Dieu me la donnera,
je travaillerai de mon cùlé en tout ce qui pourra l'en-
tretenir et l'augmenter en tant qu'il dépend de lui, et
je m'assure que V. M. nous fournira toujours de sa part
l'occasion de conserver cette bonne volonté, qui durera
tant que vivra
"Voire bonne mère et sœur,
trClTUlM,
-De Fontainebleau, le 3o juillel 1Ô70.1
R1NE DE MÉDICIS.
mille puisse demourer et s'habituer en noslre-
dicl chasteau, vous mandons et nous plaist que
icelledicte veufve ait en icelui chasteau entrée
et vssue, ensemble sesdicls enfants et Camille
sans empeschement, tout ainsi que nous
l'avions cy-devant accordé audict feu sr de
Bois-Fevrier.
Donné à Sainl-Germnin-en-Laye, le 3 aousl
i&70.
Caterink.
Pinart.
1570. — 3 août.
''rit;, l'eeord office, State jtapers , France, vol. XL\III.
A TRÈS HAULTE KT TRÈS EXCELLENTE PRINCESSE
NOSTBB TRES CHÈRE ET TRES AMÉE BBUH ET COISISE,
LA ROYNE D'ANGLETERRE.
Très haulte, très excellente et très puis-
sante princesse, nostre très chère et amée
sœur et cousine, incontinent que la négocia-
lion de la paix a été résolue ', le Roy nostre
' Voici le mémoire adressé à la reine Elisabeth par
les chefs prolestants pour lui annoncer la conclusion de
la paix :
i Messieurs les princes de Navarre et de Condé, Mon-
sieur l'admirai et les seigneurs, gentilshommes et autres
qui les ont accompagnez en la commune défense de la
cause de la religion, se ressentant maintenant du fruicl
et effect de la faveur et assistance qu'ilz ont reçue de très
haulte et puissante dame et princesse la royne d'Angle-
terre par une paix qu'ilz onl, avec la grâce de Dieu, ac-
quise, n'ont voulu faillir, incontinent après la publication
d'icello, lui en donner advis et luy faire entendre par
ticulièrement comme toutes choses se sont passées, oultre
ce que desjà elle pourra en avoir appris par le rapport
que lui en aura faicl le cardinal de Chastillon, ayant
pour cest effect estimé qu'ilz ne peuvent faire meilleure
élection que du s' de Brean, tant pour la parlai, te el
entière fiance qu'ilz ont en luy, que pour ce qu'ilz l'as-
seurent qu'il sçaura bien et dextrement s'acquicter J>
ceste charge, ayant esté témoin et vu à l'oàl tontes les
occurences et particularités qui sont intervenues en ee
l.iirl, lequel en premier lieu fera entendre à Sa Majesté
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS
1res cher sieur et filz n'a voulu faillir de vous
adverlir de ce à quoy les choses ont esté enfin
que le traité et pourparler de la paix a esté commencé
dès le mois d'octobre dernier, mais d'aultanl que par les
conditions de paix qui leur furent dès lors proposées, on
leur offrait seulement une liberté charnelle de conscience,
sans exercice de la religion, pour la défense et maintien
do laquelle seulement ilz avoient esté contraincls de
prendre les armes, ilz n'auraient voulu entrer plus avant
dans aucune négociation, cstans résolus de plustost
s'exposer tous les ungs après les aultres à une mort
honorable, que par une lascbelé et infidélité si grande
il leur ftist imputé et reproché par la postérité d'avoir
quitté et abandonné l'honneur et service de Dieu et leur
propre conscience; que depuis sur cela Sa Majesté
aurait envoie vers eulx le sieur de Biron, chevalier de
l'ordre, capitaine général et grand maistre de son arlil-
lerie, et le sieur de Malassisse, conseiller en son conseil
privé , pour offrir et accorder l'exercice de la religion es
maisons des gentilshommes hauts justiciers, où ceulx
du peuple pourraient convenir, si bon leur sembloit, la
restitution des honneurs et eslats pour le regard desdiclz
gentilshommes seulement, et pour la seureté de la paix
quatre villes qui demeureraient es mains desdicls sei-
gneurs et princes ou de ceulx qui seraient commis par
eux pour les garder; mais, pour aultant qu'en ce qui
concerne le salut et rédemption acquise par Jesus-Christ,
il n'a acception des petits et des grands, des nobles et
des roturiers, et par ce moyen qu'on ne ponvoit en la
cause de la religion faire exception des personnes sans
irriter et offenser Dieu grandement, les sieurs princes,
se conlianl en sa seule bonté et miséricorde, voulurent,
aussi peu que devant, accepter telles offres et conditions,
encoies que lors il y eust bien peu d'espé:ance de pou-
voir plus longtemps maintenir l'armée en campaigne et
que les affaires fussent réduites à un estât assez douteux
et incertain; que après plusieurs et divers renvois d'am-
bassadeurs, tant de la part de Sa Majesté Sers lesdiclz
seigneurs et princes que de la part desdiclz princes
vers Sa Majesté, Dieu a voulu bénir l'asseurance et con-
fiance que lesditz princes et ceulx qui les accompaignent
ont en luy, ayant miraculeusement maintenu et conservé
leur armée en son entier l'espace de deux ans sans solde
et au milieu de tant de désastres et périls, qui se sont
présentés, et après ces orages tellement incliné le cœur
et volonté de Sa Majesté au rétablissement et repos et
tranquililé publique, qu'elle leur a librement et de son
propre mouvement, et conlre l'espérance et conseils d'au-
325
termine'es, ainsi qu'il mande au sieur de fa
Mothe-Fe'nelon, chevalier de son ordre, son
cuns de ses principaux qui sont près de Sa Majesté, ac-
cordé et octroie des conditions assez tolérables et dont ilz
ont quelque occasion de se contenter et louer Dieu, ainsi
que ladicle dame et royne pourra voir, s'il lui plaist,
par la lecture de l'édict qui est dressé sur le faict de la
pacification, que le sieur de Breau lui portera; à quoy
lesdietz sieurs princes ont d'autant plus esté induits d'y
consentir que, par l'expresse permission de l'exercice de
ladicte religion, qui a esté octroie et concédé par ledict
édict en une infinité de lieux et endroits de ce royaulme,
ladicte religion est manifestement approuvée par Sa Ma-
jesté, de laquelle il n'y a aucun en ce royaume, de
quelque estât, qualité et condition qu'il soit, qui ne
puisse jouir avec quelque commodité tolérable, et que la
seule lecture dudict édict convaincra tousjours de men-
songe et calomnie ceulx qui ont voulu faire croire, contre
toute apparence de vérité, qu'il n'y alloit point en cela
du faict de la religion, ains de simple rébellion, attentat
à l'Estat, puisque on voit maintenant à l'œil, comme on
a desjà vu aux précédents traités de paix que, inconti-
nent qu'on a accordé auxdicts seigneurs et princes le
solide establissement de la religion, ils se sont contentés
et soumis franchement et volontairement à tout ce qu'on a
voulu. v (Record office, State papers, Franco, vol. XLVI1I,
copie du temps. — Voir notre livre, Le zvi' siècle et les
Valois, p. a 6a.)
Voici le récit de la dernière entrevue entre Charles 1\
et les députés des chefs protestants :
tiAujourd'huy vcme jour d'aoust 1570, le Roy estant à
Sainct-Germain-en-Laie, a, en présence de la Royne sa
mère, de Messeigneurs le duc d'Anjou, son lieutenant
gênerai, et duc d'Alençon, ses frères, de Messieurs le
cardinal de Bourbon et duc de Montpensier, princes du
sang, des cardinaux de Guise et de Pellevé, des ducs de
Guise, de Longueville, d'Aumale, de Montmorency, du
s' de Vieilleville, tous deux mareschaux de France, des
sieurs de Villiers, marquis de Villars, de Lansac, évesque
de Limoges, de Birague, conte de Rez, de Sainct-
Supplice, de Villequier, et de Bellièvre, tous conseil-
lers au conseil privé dudict seigneur, faict lire par
moy son conseiller et secrétaire d'Estat les articles de
paix accordés aux depputés de Messieurs les princes de
Navarre et de Condé et des sieurs et autres qui sont avec
eulx.
trAprès la lecture d'icelle, ledict seigneur leur a, par
sa propre bouche, faict entendre que, cognoissant par
326 LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
conseiller et ambassadeur résident pies de
vous, de le vous faire entendre, dont vous sup-
expériencc ne pouvoir par les armes mettre fin aux
troubles qui sont en son royaume (pie par la totale ruine
rie ses subjeU, désirant néanmoins les deslivrer des maux
et calamités, dont à l'occasion des guerres ils esloient
affligés, il s'esloit résolu d'accorder aux deppulés des-
dicts princes les articles qui avaient esté leus, pour sur
iceux faire un édir.t de pacification, par le moyen duquel
estant la paix reslablic en son royaume, il espéroit que
l'obéissance luy seroit d'un chascun mieux rendue qu'elle
n'avoit esté par cy-devant, et que ses édicts et ordon-
nances seroient mieux gardées et observées, priant la-
dicte dame la Royne sa mère, mcsdicts seigneurs ses
frères, lesdicls seigneurs, princes, sieurs et autres as-
Ùstants, promettre et jurer entre ses mains garder et
observer de point en point le contenu èsdicts articles et
faire entretenir l'édict, de pacification qui en seroit
faict.
rLa Uoync, après avoir dict le contentement qu'elle
receproit de le veoir en aage de jugement pour se faire
mieux obéir qu'il n'avoit esté par cy-devant, luy a promis
et juré, puisqu'elle cognoissoit son intention, que les-
dicls articles accordés auxdicts depputés fussent gardés
et observés, non seullement qu'elle l'assisteroit de son
conseil, mais qu'elle l'aideroit de tout. ?on pouvoir à les
faire entretenir et observer, aiant tousjours désiré de
veoir sou royaume remis en mesme estât que du temps de
ses prédécesseurs. Mondict seigneur le duc d'Anjou a
supplié très humblement le Roy croire que , tout ainsi qu'il
n'avoit espargné sa vie durant la guerre, qu'il ne l'espar-
gneroif non plus pour tousjours le rendre obéi, et pour
entretenir la paix. Mondict seigneur le duc d'Alençon a
faict le mesme serment, comme au semblable ont juré,
chacun particulièrement, lesdicts seigneurs princes , sieurs ,
mareschaiix de France et autres d'emploier leurs biens et
personnes et vies à garder et faire garder de tout leur
pouvoir lesdicts articles, et ce qu'ils cognoissent eslre
de son intention, de quoy les aians tous ledict seigneur
remercié, les a admonestés de vouloir vivre en con-
corde et amityé les uns avec les autres, comme estant
le premier bien de l'eslablissement de ceste paix, ce que
tous lesdicts princes et seigneurs lui ont aussy promis
faire.
tDc quoy ledict seigneur a commandé à moy son se-
crétaire d'Estat d'en faire et dresser le présent acte,
pour servir de tesmoignage partout où besoing sera
des promesses qui luy ont, ainsi que dessus, esté faict.es
plions le vouloir croire et à tant nous prions
Dieu, très haulte, 1res excellente et très puis-
sante princesse, nostre très chère et très amée
bonne sœur et cousine, qu'il vous ayt en sa
saincle et digne garde.
Escript à Sl-Germain-en-Laye, le 111e jour
d'aoust 1570.
Gateiune.
1570. — la août.
Copie. Archives de Mantooe.
A MON COUSIN
MONSIEUR LE DUC DE MANTOUE.
Mon cousin, pour la cognoissance que le
Rov monsieur mon ûlz a de la singulière af-
fection que vous lui rendez, il a bien voulu
vous adviser que, grâces à Dieu, il a mis la
paix entre ses subjetz, et son royaulme ] en
repos et en l'obéissance qui lui est due. De
ma part, j'ay semblablement eu telle occasion
\ouki accompaigner ses lettres de ce petit mol
avec assurance que ce vous sera nouvelle très
agréable, et que en recevrez tout contente-
ment et réjouissance; sur ce je ne vous diray
davantage et supplieray le Créateur vous avoir,
mon cousin, en sa très saincte garde.
par lesdicts princes, seigneurs et autres dessus nom-
més.
it Ainsi signé, Coam.es.
«Et plus bas,
«De Neufville.t!
(Record office, Slatepapen, France, vol. XLV1I1.)
1 La paix fut conclue et arrêtée le 8 août. Le Parle-
ment la publia le. 11. Voir le texte original de l'édil
de pacification dans le fonds Fonlanieu, n°3a9; le re-
cueil de Fonlanon (tome IV, p. 3oo à 3o4); lettres
d'Est. Pasquier (livre V, lettre 10); Le Laboureur,
Additions mis Mémoires de Castelnau, tome II: articles
ajoutés a ceux accordés aux hugenols par le traite il.'
paix (liibl. 11.1t., fonds Fonlanieu, n" 3«>.i).
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
327
Escript à S'-Germain-en-Laye, le xnejour
d'aousl 1570.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
1570. — 1 a août.
Aut. Arch. nat. collecL Simanais, K i5i6, pièce (Jj.
A MON FILS LE ROY CATOLIQLE.
Monsieur mon fils, je comenseré ma lelre
|jour vous prier m'escuser, cet plus tost né
fayst re'ponse à la siene que j'é reseue yl i a
un moys, par laquele Vostre Majesté me men-
doyt du mariage du roy de Portugal et de ma
fille, d'aultent qu'ele s'an remetoyt sur don
Fransès d'Alava son anbasadeur, lequel j'é
\ olcu auparavent ouir, ay asteure qu'il m'a dist
cet que lui comendiés, je n'é voleu fallir lui
fayre re'ponse, laquele je ne puis san dire hà
Vostre Majesté que j'é trové bien aystrange
une chause de quoy aylle nous lia tent présé,
nous en remetre si louing aveques une si foyble
ayscuse, non quejen'ayeasuranse que ma fille
ne fauldré au là au alleur d'estre [mariée]
selon le lieu dont ayle ayst, mes ay regret de
[veoir] que le tout torne an moquerie pour
nous, cregnenlque le Roy vostre frère, conoy-
sant de quele fason l'ons eDn a eusé, ne le
trove si avsé à disimeuler que moy ; et pour enn
avoyr dist à don Fransés librement set que
en savion et l'avoyr mendé à l'embasadeur près
Y. M. , je ne lui en fayré rediste et lui dire que ,
avant pieu à Dieu remetre cet royaume en
pays , que le Roy mon fils ay moy l'ann avons
bien voleu avertir, corne yl fayst par sondist
embasadeur, qui me guardera lui enn es-
cripre daventage, sinon que nous nous aseu-
rons que serés tousjour bien ayse de nous voyr
en repos et que, ancore que cete pays ne
souit corne l'usions désirave que, ayent l'hon-
neur de Dieu le Roy mondist fils et nous
davent toutes chauses, pour lequel avons
azardé cet royaume et la vie de mon fils le
duc d'Enjou en dus batailles, que V. M. ne
douit doucter qu'en la pays le Roy son
frère, aystent homme et se fuysant hobéir, yl
ne fase tout cet que yl douit pour tousjour
le augmenter et remetre, come ayst son ynten-
tion et de contineuer de plus en plus la pays
et amitié qui est entre vous dus et nos péis et
royaumes et, de ma part, désirant, come j'é
tousjour fayst, y servir de set que auréde pui-
sanse, m'aseurant que V. M. de son cousté
nous donnera aucasion de contineuer en sete
volante , et , de peur de l'anuyer de longue letre .
fayré fin en lui recomendent les Ynfantes nos
filles et prient Dieu lui donner heureus suqsès
contre les Mores.
De S'-Germayn, cet xncm
Vostre bonne mère et seur,
d'aulst 1070.
Caterine.
1570. — 12 août.
Aul. Archives de Turin.
A MON FRÈRE
MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, ayant pieu à Dieu de mètre au
cœur dé prinse et seulx qui aytoynt aveques
eulx de se reconnoystre enver leur Roy et lui
demander la pays à genus L, come déjeà avés
seu, yl a voleu avoyr pitié de cet royaume et a
disposé telement le Roy mon fils qu'i les ha
reseu en sa bonne grase et leur ha accordé la
paix, laquele ne leurs ayt à eux ceul nésé-
sayre et utile, mes à tout cet royaume; et.
sachant cornent \ous nous aymés et désirés
notre conservation, je n'é voleu falir, encore
que le Roy mon fils le vous mende, le vous
1 A genus, à genoux.
:S28
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.
ayscripre par cet présaut porteur, m'asurant
que en reseverésle plaisir que avés acoteumé
de voir nos bonnes forteunes, corne nous fay-
sons de toutes vôtres et dernièrement de set
que avés fayst aveques les Ferneys, je ne
vous en fayré daventage de langage, car vous
entendre le tout par Boivin et seulement
vous dirai que, tent plus nous serons huors '
d'afayres, et plus vous coneslrésla bonne vo-
lante que vous portons et en toutes aucasion
je ne sorès avoyr plus grent plésir que de le
vous fayre conoyslre par ayfest, qui sera l'en-
droyt où je priré Dieu vous donner cet que
désirés.
De Paris, cet xn" jour d'aulst 1570.
Votre bonne seur,
Caterine.
1Û70. — i3 août.
Copie. Bibl. Dat. fonds français, n° 1075a , p. 759.
V MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Forquevauls, le Roy monsieur
mon fds vous escript bien amplement ce qu'il
désire que faciez entendre de sa part au Roy
Calliolicque en luy portant les nouvelles de la
paix qu'il a pieu à Dieu remettre en ce
royaume2; luy baillant les lettres que je luy
' Huors, hors.
- Charles IX lui adressait le pouvoir officiel de traiter
du mariage de sa sœur Marguerite de Valois avec le roi
de Portugal; a ce pouvoir était jointe l'instruction de ce
que Fouiqucvaulx aurait à représenter au sujet du ma-
riage de Charles IX et d'Elisabeth d'Autriche et dont
voici les lermcs : «Monsieur de Forquevauls, par mes
pi-érédenles dcspesches je vous ay escript et mandé
comme j'eslois à mettre fin aux troubles qui estaient eu
mon royaume par la doulceur, ayant connu par le succès
de tant de honorables victoires qu'il avoit pieu à Dieu
me donner, soubs la conduite de mou frère le duc d'An-
jou, n'estre sa volonté que je sortisse des guerres par les
armes, ce qui m'a d'aultanl plus fàict résouldre à faire
ladicte jiuix parmi mes subjects a esté pour connoistre la
escripls, vous luy direz, de ma pari, que je me
réjouis infiniment avecques luy de ce que ces
guerre ne se pouvoir plus continuer sans la totale rtiyne
de tous mes subjectz et de mon royaume, ayant esté les
iii.iiilx qu'elle avoit produicts si exlresnies et pleins de
violence, spécialement sur mon pauvre peuple qu'il estoit
hors d'aleyue, prest à succomber et entrer en déses-
poir, lequel peust faire naistre tels désordres qu'il m'eust
esté impossible d'y pouvoir jamais remédier, pour les-
quels prévenir il a pieu à Dieu remettre la paix en mon
royaume et revenir mes subjects en amitié et concorde
les ungs avecques les aultres, de quoy j'ay bien voullu
vous advertir par porteur exprès a (in de le faire entendre
au Roy Catholique mon bon frère, m'assurant que celle
nouvelle ne luy sera pas moins agréable que je reçois
'de plaisir quand je vois ses affaires prospérer; à quoy
vou- adjousterez le désir extresme que j'ay de conserver
l'amitié et bonne paix qui est entre nous deux, ainsi que
je luy l'eray connoistre toujours, comme j'ay accoustumé
de faire par les effecls. Je luy escripts une petite lettre
en créance sur vous, afin que vous ayez cause de luy dire
ce que dessus; davantage vous lui fairez entendre que.
m'ayant le duc d'Alhe faict dire par le sieur don Fran-
cès de Alava, qu'il estoit adverli estre sorli de la Rochelle
ung grand nombre de vaisseaux pour donner empesche-
mens à la Royne Catholique ma bonne sœur sur son pas-
sage en Espagne, j'ay, aussitost que ladicte paix a esté
conclue et arrcslée , escript à ma tante la royne de Na-
varre, qui est en ladicte ville de la Rochelle, qu'elle don-
nait ordre qu'il ne fust rien entrepris par lesdicts
Rochelois ou aucuns de mes subjects, qui se seronl mis
en mer, sur ladicte royne ny par cy-après sur les sub-
jects dudict sieur Roy Catholique mon frère et avec lequel
j'estois tellement délibéré de conserver paix et amitié que
je ne voulois que mes subjects commissent aulcune chose
du contraire, estant bien résolu de bien chastieret punir
tous cmdx qui ne m'obéiront en cesl endroict, comme en
tous autres.
«Au demeurant, Monsieur de Forquevauls, j'attends
response de vous sur la dépeschc que je vous feis par le
brodeur de la l'eue Royne Catholicque ma sœur, spéciale-
ment sur ce qui, concerne le mariage de ma sœur aveques
le roy de Portugal pour le désir que j'ay d'estre esclairç)
de ce que j'en doibs espérer, afin de me résouldre de ce
que j'auray à faire, vous priant que je ne sois payé d'au-
cune baye, comme j'ay esté par trop jusques icy, et pour
cesle cause mettez peine, suivant voslre dextérité et irigi-
lence accoustumée, de voir si clair en ce faict que j'en
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.
329
malheureux troubles sont passez de la façon,
au contentement de touts ceulx qui ayment la
grandeur et prospérité de ce royaume comme
je suis du tout certaine qu'il y est très affec-
tionné pour l'amitié qui est entre luy et le
Roy monsieur mon fils, en laquelle je travail-
leray autant qu'il me sera possible tousjours
les maintenir et conserver, connoissant bien
que de leur union et bonne intelligence dé-
pend le bien général de la chrestienté, et vous
promets que, lorsque je verray le Roy mon-
dict sieur et fils bien obéi en son royaume
par touts ses sujets et ceste amitié, qui est
entre ces deux grands princes, se continuer,
comme j'espère qu'elle faira, je serav à la fin
de mes souhaits et la plus contente du monde,
et me voyant en beau chemin d'atteindre à
ce but, je me réjouis extresmenient, comme
je vous prie le dire au Roy Catholicque mon
beau-fils, vous advisant avoir receu voz lettres
du douziesme et vint-septiesme de juillet der-
nier passé ausquelles il n'eschet plus particu-
lière response, sinon de vous prier continuer
à nous tenir advertis de ce qui se passera par
delà. La Royne Catholique est partie le pre-
mier jour de ce mois d'aoust et est aussi parti
le duc d'Albe d'Anvers pour se rendre à \i-
mègue au devant d'elle, estant son équipage
tout prest pour la faire passer en Espaigne.
Vous verrez ce que le Roy mondict sieur et
fils vous mande sur ce que lui a dict don
Fiancez pour le regard dudict passage. Je
vous asseure qu'il seroit par trop marri qu'il
fust commis maintenant aucune chose par ses
sujets contre la volonté du Roy Catholique, et
faict bien estât, estant la paix bien establie,
d'y donner si bon ordre qu'il n'aura aucune
cause de s'en plaindre; à quoy, de mon costé,
je tiendray toujours la main autant qu'il me
sache la vérité le plustot qu'il vous sera possible. -1
(Même volume, p. 756.)
Catbebise de Médius. — m.
sera possible, priant Dieu, Monsieur de For-
quevauls, vous a\oir en sa saincte et digne
garde.
Escript à S'-(iermain-en-Laye, le treiziesme
jour d'aoust 1 570.
Cateri.ne.
1570. — 1 !i août.
Copie. Bibl. oat. fonds français, n° 1075a , (° 761.
A MONSIEUR DE FOURQUEVAULX.
Monsieur de Fourquevauls, je vous fais
ceste lettre particulière pour vous advertir d'un
propos qui est tenu entre mon cousin le car-
dinal de Lorraine et moy, l'estant allé voir ce
jourd'huy en sa maison où il est malade de-
puis quinze jours ou (rois sepmaines, lequel
a esté mis en avant par lu j , me parlant d'un
certain bruit qui a couru entre plusieurs per-
sonnes, il \ a quelque temps, du mariage pré-
sumptif de ma fille avec le duc de Guise. Vous
pouvez penser, Monsieur de Fourquevauls,
combien tels discours fondez sur ce sujet me
sont agréables et le plaisir que ce m'est d'estre
contrainte d'y entrer. Toutesfois ayant esté
forcée par ce que m'en disoit ledict cardinal,
j'a\ bien voulu luy faire sçavoir ce que j'en
avois sur le cœur et les causes que j'avois
d'estre marrie qu'un tel bruit eut esté porté
si loing, comme en Espaigne, pourconnoistre
le tort que cella fairoit à ma fille, spéciale-
ment pour le regard du mariage mis en avant
d'elle avec le roy de Portugal; sur quoy je
luy ai bien voullu dire ce que m'en avez man-
dé, qui est ce que Cayes vous en avoit dit : à
sçavoir s'il estoit \ray ce que don Fiancés
d'Alava leur avoit escript qu'il se parlast dudict
mariage de ma fille avec le duc de Guise, y
adjoustant que ledict cardinal faisoit valoir
le bien et revenu dudict duc de Guise jusques
à deux cents mil escus de rente, vous priant
UM£UX NATIONALE.
.■530
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIGIS.
l'esclaircir de ce qu'en sçaviez. Ce propos n'a
pas donné moins d'occasion audicl cardinal
de se trouver en peine qu'il nie faicl mal de
penser <|u'il ait esté tenu, et, ne m'y ayant
l'aict aucune response, je cuide bien qu'il en
parlera audict Francès, et qu'icelluy a escript
aussi tosl par delà, dont je vous ay bien voullu
donner advis, afin que vous ne soyez surprins
et si l'on vous en parle que \ous respondiez
avoir estimé estre de vostre debvoir de me le
faire sçavoir, m'estant la chose de telle impor-
tance comme elle m'est et remonslrant les
raisons que j'ay de me plaindre et de trouver
mauvais que tels langages se tiennent, èsquels
l'honneur du Roy monsieur mon fils et de
moy est intéressé. Je vous prie vous conduire en
ce faict selon vostre accoustumée prudence, me
mandant après comme le tout aura passé, dont
je vous prie loulesfois ne l'aire semblant que
l'on ne vous en parle. Priant Dieu, Monsieur
de Fourqui'vauls, vous avoir en sa saincle
garde.
De Paris, le quatorsiesmejourd'aoust 1 570.
Cmehine.
1570. — 19 août.
Orig. Arih. du Vatican , lettres des princes , n" 3a.
A. NOSTRE TRÈS SAINT-PÈRE LE PAPE.
Très Sainct-Père ', mandant le Roy mou tilz
1 Le a.'f avril précédent Pie V avait écrit à Charles IX :
«Le devoir du service apostolique qui nous a élé imposé,
quoique indigne , par Dieu tout-puissant et le désir de
satisfaire par tous les moyens au devoir de notre con-
science nous obligent à ne négliger dans nos lettrée au-
cun conseil paternel propre à faire sentir à Votre Ma-
jesté qu'elle doit être sur ses gardes et n'agir qu'après
mûres réflexions dans l'affaire de la paix qu'on dit déjà
conclue entre vous et les hérétiques ennemis de Dieu el
rebelles à votre autorité et qui du moins est bien près
de se conclure. Nous, dégagé de tous motifs d'intérêt privé
et n'ayant devant les yeux que la cause de Dieu, votre
au cardinal de Rambouillet de faire entendre
à Vostre Saincteté comment il a pieu à Dieu
sûreté et celle du royaume, après avoir attentivement
considéré la chose, nous vous déclarons, ce qui est pour
vous la plus indubitable et la plus irréfragable autorité,
qu'un tel accord, loin de vous faire jouir de la paix, de-
viendra au contraire, la source des plus grands maux
pour la Frauce.n {Lettres de Pie V, traduites par Poller,
Paris, îS'jli, p. 97.)
Dans une nouvelle lettre au cardinal de Lorraine,
datée- du \h août, Pie V ajoutait : <rll ne peut y avoir
aucune paix, si ce n'est une paix fausse et simulée; sous
le nom de concorde se cache le piège le plus insidieux
de fraude et de trahison; les hérétiques n'ont d'autre but
que d'accabler à ['improviste le Roi, qui est loin de
craindre une pareille attaque , ou bien de l'entourer d'ar-
tifices et d'embûches pour lui oler et le trône et la vie.
Faites tous vos clïorls pour déjouer et renverser tous ces
desseins de paix et ne souffres jamais, d'aucune manière,
qu'on porte en France un coup si fatal à la foi catho-
lique.» (H'id., p. 98.)
Voici le récit de l'audience dans laquelle le cardinal
de Rambouillet lit part au pape de ta conclusion de la
paix : ttSire, le dernier de ce mois passé, M. le Mares-
chal arriva en ceste Court qm m'apporta les lettres qu'il
a plu à Vostre Majesté de m'escripre du treiziesme du
mesme mois et le troisiesme de cesthuy-cy (septembre).
J'eus audience du pape en laquelle je présentay à Sa-
dicte Sainteté ledict sr Mareschal et luy feiz entendre au
moins mal qu'il me feust possible les justes et raison-
nables considérations qui ont meu Vostre Majesté à paci-
fier ses subjeetz les ungs aveques les aultres, et essayer
avecques une mutuelle amityé et union d'iceulx donner
quelque repoz à son royaulme; car jusques à ceste
heure, après tant de batailles, tant de ruynes et une si
longue guerre, elle n'avoit pu en façon du monde trou-
ver; je luy ai remonstré aussy fort particulièrement la
saincle intention et antienne affection que porte Vostre
Majesté à la religion catholique et comme plus aisément
elle se remectera en son antienne splendeur avecques
une bonne et durable paix que panny une cruelle guerre
ou si barbare que l'on l'a veue depuis quelques années
en çà, assurant toujours Sa Sainteté de la révérence que
Vostre Majesté lui porte et à ce Saint-Siège; sur quoj
Sadicte Sainteté me respondit que la paix en soy estoit
tonsjoni's une chose bonne et à désirer, mais qu'il crai-
gnoit que Vostre Majesté ne l'eust pas telle qu'elle se
persuade, et qu'il ne pouvoit eu façon quelconque es-
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
331
lui ouvrir le moyen de pacifier son royaume
après tant de batailles et y avoir préservé la
vie de son frère et de tant de princes et no-
blesse de ce royaulme et pour avoir assez clai-
rement peu faire cognoistre à tout le monde
le désir qu'il a toujours eu de conserver sa
seule religion et l'honneur de Dieu sur toutes
choses et voyant que toutes forces n'y ont de
rien servy, mais durant la guerre beaucoup
de ses pays demourés sans religion, il a pensé
qu'en recouvrant l'obéissance estant à ceste
heure une, Dieu lui fera la grâce par la con-
servation de la paix d'avoir plus de moyen de
remettre toutes choses selon son intention,
s'asseuraut qu'il s'acquittera de telle façon
envers Dieu qu'il en sera satisfaict et toute la
chrestienté cognoistra sa bonne intention, et
Vostre Saincteté ne doubtera de ce qu'il a
tousjours désiré et qu'en son royaulme Dieu et
son église y sera mieulx servis que jusques à
présent il n'a peu le faire, et qu'il remettra
ce royaulme comme il a esté du temps des
Roys ses pères et grands-pères et lui aussi
pérer qu'elle feust ni bonne, ni de durée, si les condi-
tions qu'il entendoit estoient véritables, desquelles il
me dict n'avoir encores aucun advis par son nonce. Lors
lui présentant les lettres de Vostre Majesté, je luy en
l'eiz entendre une partye; mais il remist à s'assurer
davantage de toutes choses à quand l'ordinaire de Lyon
serait arrivé, par lequel il espéroit estre adverti plus am-
plement de plusieurs endroiclz; ce qu'ayant attendu,
je suis retourné à l'audience le neufviesme de ce moys
en laquelle continuant mon premier propos, Sa Sainc-
teté me dict espérer tousjours beaucoup de la valleur, reli-
gion etpiétédeSa Majesté, qu'elle se promectoit que Dieu
ne l'abandonnerait jamais, mais qu'elle craignoit qu'elle
n'eust esté mal conseillée, touteûbis qu'il y pouvoit avoir
beaucoup de raisons qui auraient meu Vostre Majesté de
ce faire, desquelles elle se remectoit à Dieu. Depuis que
je suis par deçà et que ordinairement je traicte avecques
luy, je ne l'ay jamais veu si retenu que à ceste heure ni
commander avecques une telle prudence à ses passions
et collères.i) (Bibl. nat.. fonds français, n" i6o3g.
p. 988.)
devolt et obéissant envers Vostre Saincteté,
comme mérite le titre qu'il porte de pre-
mier filz de l'église et, de ma part, je supplie
Vostre Saincteté croire que, si je cognoissois
le contraire, n'en vouldrois rien mander à
Vostre Saincteté, mais m'en tairais comme
celle qui n'a rien tant devant les yeux que
l'honneur de Dieu et la conservation de nostre
religion , laquelle je m'asseure avec sa grâce
voir augmenter et fleurir eu ce royaulme, de
quoy je luy supplie de tout mon cœur, et
Vostre Saincteté de u'adjouster foy aux rap-
ports que ceulx qui peuvent eslre marris
de nostre repos lui feront, mais aux effets
qu'elle verra et entendra, qui proviendront de
nos actions, lesquelles ne tendront jamais
que à l'honneur, conservation et augmen-
tation de son église, du Sai net-Siège Apos-
tolique et de nostre religion catholique, et
faisant fin prieray Nostre-Seigneur donner à
Vostre Saincteté longue vie pour le bien de
son Eglise.
De S'-Germain, ce xixe jour d'aoust 1570.
Vostre dévote et obéissante fille,
Caterine.
1570. — ai août.
Orig. Arch. des Médicis à Florence, dalla filza ti--i- .
nuova numerazione, p. lia.
A MA COUSINE
LA DUCHESSE DE FLORENCE.
Ma cousine, le Roy monsieur mon filz en-
voyé le seigneur Nicolo Alamany, chevalier de
son ordre, et maistre d'ostel ordinaire de mon
filz le duc d'Anjou, vers mes cousins le
duc et prinse de Toscane pour les visiter de
sa part et de la mienne, et pour leur faire en-
tendre Testât de nos affaires, qui a esté l'oca-
sion que je vous ay bien voulu faire ce mot,
et vous asseurer par cette-cy que vous trou-
4a.
332
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
\eiez tousjours en moy affection de bonne
amye et cousine es ocasions (]ui se présente-
ront, i|ui nie (fardera île vous l'aire plus longue
lettre, vous pryanl seulement, lu\ vouloir dé-
partir de \os aycle el laveur en ce qui vous
requerra pour im-lie service et pour ses a l'a ires
particulières; car nous désirons en icelles
ln\ complaire; el après mes afl'ertueuses re-
commandations à vos bonnes grâces, je prie
Dieu, ma cousine, vous conserver en sa saincte
garde avec heureuse et longue v\e.
De Paris, ce xxim" jour d'aousl 1Ô70.
Vostre bonne cousine,
Caterine.
APPENDICE.
ADDITIONS AU DEUXIEME VOLUME.
1563. — 3o juin.
Imp. dans V Histoire du maréchal de Matignon ,de Caillière, p. 6g.
A MONSIEUR DE MATIGNON.
Monsieur de Matignon, j'ay receu la lettre
que vous m'avez escrit. Je vous assure que
vous ne sçauriés faire service plus agréable au
Roy monsieur mon fils et plus utile au bien
de ses affaires que de restablir si bien les
choses de la basse Normandie que chacun y
vive en l'obéissance et l'observation de ce qu'il
a ordonne' pour la paix de son royaume, qui
a assez ressenty de calamitez de nos divisions
pour nous faire plus sages et nous garder de
retomber en pareils inconvénients. J'ay escrit
au sieur de Rabodanges, bail! if d'Aleneon,
qu'il se transporte devers le comte de Mont-
gommery, les sieurs de Colombières et Saincte-
Marie des Aigneaux pour leur commander et
ordonner de ma part qu'ils ayent à renvoïer
tous les soldats qui sont en leurs compagnies
et se réduisent à demeurer dans leurs maisons
avec leurs trains ordinaires et tels que porte
leur qualité, sans faire par eux ny par leurs
gens forces, \iolences ny novaliléz. J'entends
aussi que vous, qui avez le pouvoir et autho-
rilé, donniés ordre qu'il ne leur soit l'ait aucun
excès ne déplaisir et que, sitost que ledict
Sainte-Marie se sera retiré en sa maison et
aura abandonné la ville de Sainct-Lo, vous la
fassiez démanteler, suivant ce que le Roy
monsieur mondict fils vous ordonna à vostre
dernier parlement, afin que nul n'en soit plus
en peine et qu'on oste le moyen à ceux qui
auraient envie de tumultuer de s'en pouvoir
prévaloir en leurs folies, priant Dieu, Mon-
sieur de Matignon , etc.
Escrit le trentième juin 1 563.
Caterine.
Roubdix.
1564. — -2 janvier.
Orig. Dibi. nat. fonds français, n° 3355, p. i5.
A MADAME MA TANTE
MADAME DE FERRARE.
Madame ma tante, j'ay receu la lettre que
m'avez escripte et suis bien ayse de l'affection
et bonne volunté que les habitans de la ville
de Montargis portent au service du Roy mon-
sieur mon filz. Je m'asseure que là où vous serez
vous vous cmployerez tousjours à ce que ung
334 LETTRES DE GATH
chacun l'ace son devoir et vive soubz l'obéis-
sance du Roy monsieur mon filz et de ses
éditz , vous priant, Madame ma tante, l'aire en
sorte que bientost je puisse effectuer ce pour
quoy le prévost de ITIoslel et La Buissière ont
esté dépeschez, aflin de se servir des deniers
à ce que le Roy monsieur mon filz les a des-
tinez. M'asseurant que vous n'y oublierez
rien, je prieray Dieu, Madame ma tante,
qu'il vous ayt en sa garde.
De Saint- Maur, le u° janvier 1 503
(i564).
Vostre entièrement bonne niepse,
Caterine.
| 1 506. — Fin décembre. ]
Aut. Archives de Turin.
\ MONSIEUR LE DUC DE SAVOIE.
Mon frère, j'é entendu par le président
de Birague et la letre que m'avés ayscriple
bien au long de vos novelles, chause qui m'a
aysté très agréable et que je vous ay bien voleu
lémoynier par la présanle; entre touttesque la
prinsipale que j'é trové la meilleure ha esté
le contentement qu'il m'a asseuré que Madame
ha du bon treslement que lui faystes et l'amy-
tyé que lui portés, chause qui nous aublige
non moy seulement, mes le Roy mon fils et
tous ses frères à vous aymer, et vous fayre
eoneslre cornent nous resantons de son ayse
et contentement, cet que fayron loutles nos
vies et en louttes les aucasions qui se présan-
teront, vous prient fayre aystat de nous tous
corne de chauses qui son plus à vous et desirèt
plus votre consenation et augmentation; qui
est cause que, ayent entendu par Iedist pré-
sident quelque creynte que avés lieue de
ER1NE DE MEDIGIS.
quelque surprise con1 vous volouyt fayre à
Monmëlian pouraucasion deseulx décelé no-
velle religion, à cause de quelque aydist que
avés fayst de lé fayre sortir aur2 de vos péys,
je ne me puis guarderde vous dire que je vous
prie ne volouir rompre fenqueste et aler du-
semenl , comme avés fayst auparavenl , veu que
aystant la royne ma tille à Baionne, le duc
d'Albe, en la présance dé principaulx du consel
du Roy mon fils, nous disl trover très bon el
nésésère tréter les chauses de la religion du-
sement, et entretenir nosaydis, tent plus vous
que, Dieu mersi, n'aystes encore tombé en
nos calamités, vous devés governer de f'ason
pour ni parvenir; car set3 eune très mauvèse
chause, le vous disant, corne selle qui l'a trop
ayprovée et ne lé fault léser prandre ryen
daventage ne les mètre au désayspoyr. Vous
me pardonneras, sel je vous en dis trop; mes
l'anvie que j'é ausi vous voir eu repos et ausi
que sela ne nous ramène quelque cbause du
coûté de Daulphiné et Provense enn est cause,
veu que déjeà vous faystes demender au
conte de Tende et à Gordes de les empêcher
d'aler de votre coûté et sela vous aleumerèt
eun feu qui ne seroyt aysé à estindre et nous
u'an n'avons que fayre , veu que peu à peu
tout cet comanse apéser et nous creyndrions
de retomber où nous venons et ne volons plus
retourner. Mon frère, je vous parle selon l'a-
mour que vous porte et à Madame, et pour
avoyrdist à set porteur auooune chause pour
vous fayre entendre, fayré fin , me remetent sur
luy et prient Dieu vous donner cet que désirés.
Vostre bonne seur,
Caterine.
' Con, qu'on.
' Aur, hors.
; Sel, c'est.
IL
ADDITIONS AU TROISIÈME VOLUME.
1568. — iC janvier.
Minule. Bibl. nat. i55M, f i33.
A MONSIEUR LE COMTE RHINGRAVE.
Mon cousin, le Roy monsieur mon filz et
moy avons receu grand conlantemenl d'en-
tendre que mon cousin le marquis de Bade
n'avt voulu en aucune façon secourir ses en-
nemys et qu'ayant congneu la vérité des trou-
illes où nous sommes il ayt mieulx aviné faire
service au Roy monsieur mon filz, ce qu'il
n'oublira jamais, et la bonne volunté qu'il a
faicte au royaume monstre bien qu'il veut suc-
céder à ses prédécesseurs , qui ont esté de tous
temps si bons amys et alyés de ceste couronne.
Je veus que l'asseuriés de ma part que je
tiendray la main en tout ce qui le concernera ,
de sorte qu'il en aura contantement. Cependant
le Roy monsieur mon filz lui envoyé une
lettre de retenue pour quinze cens chevaux,
lesquelz il lèvera, quant on le luy mandera et
(jue nous en aurons plus de besoing que nous
n'avons pour le présent et, aussy qu'ilz vien-
draient trop tard s'il ne vouloit desbaucher de
ceulx qui sont avec le duc de Casimir, lesquelz
estant desjà tous portez en ce royaume, serions
bien contantz de les recevoir et soudoyer soubz
sa charge jusques à tel nombre qu'il pourrait
retirer d'avec ledict duc Casimir, qui serait
d'autant alféblir noz ennemys et fere très si-
gnalé service à ceste couronne duquel il serait
a jamais mémoire. Toutesfois, si c'est chose
qu'il ne puisse fere, le Roy mondict filz est
très contant qu'il vienne avec sa petite troupe ,
s'asseurant qu'il sera receu comme il mérite et
qu'il luy fera si bon Iraictement qu'il congnois-
tra n'avoir faict peu de chose de se mettre en
la bonne grâce d'un si grand prince qu'est
mondict filz.
(Au dos.) A Mr le comte Reinlgrave, du
xvie janvier 1 568.
1568.
iq mai.
Imprimé dans le lome III de VHisloire de Bretagne, de dom Morice.
p. i358.
- Catherine, par la grâce de Dieu royne de
France, mère du Roy, à tous ceux qui ces
présentes verront, salut : savoir faisons que,
nous mettant en mémoire les grandes, dignes
et recommandables services que ceux de la
maison de Rohan ont faits à cette couronne et
de combien leur postérité en est aujourd'hui
recommandable; considérant aussi les grandes,
rares et louables vertus qui sont en la personne
de nostre très chère et amée cousine Eléonore
de Rohan dame de Guemené, qui nous meu-
vent de l'approcher auprès nous en quelque
lieu et garde , qui soit condigne à sesdites vertus ;
pour ces causes et autres considérations à ce
nous mou vans, nous avons icelle nostredite
336
LETTRES DE CATHERINE DE MEDIC1S.
cousine cejourd'hui retenue et retenons en
Testât et place de l'une de nos dames, pour
par elle doresnavant nous y servir aux hon-
neurs, autorités, prérogatives, prééminences,
privilèges, franchises, libertés cl émoluments
accoutumez et audit estât el place appar-
tenant et aux gages que luy seront cy après
ordonnez par les estais de nostre maison, tant
qu'il nous plaira. Eu tesmoin de quoy nous
avons signé ces présentes de nostre propre
main et à icellcs l'ait mettre et apposer nostre
scel.
Donné à Paris, le xixe jour de may i568.
Caterixe.
Brulart.
1568. — 1 8 juin.
Copie. Bibl. nat. fouets Moreau, n° 761, f° 70 *'.
A MONSIEUR LE COMTE DE GRIGNAN.
Monsieur le comte, par la lettre du Hoy
monsieur mon filz ' vous verrez comme il es-
cript que vous reteniez la garnison qui vous
sera envoyée par moncousin lecomtedeïende,
laquelle il veult par vous estre comman-
dée et en vostre absence par ung lieutenant
que vous chercherez de la religion catholique,
el que vous leur administrez vivres, attendant
que les moyens nous soyent venuz de les
payer de ce qui leur sera deu; à quoy je vous
prie, de ma part, vouloir satisfaire el que ne
luy laciez perdre la bonne opinion qu'il a de
vous, aussi de faire cesser l'exercice de la re-
ligion, dont il vous escript, allin que son
éilil de pacification soyt sincèrement observé,
priant Dieu, Monsieur le comte, nous avoir en
sa garde.
Escript à Paris. Iexvin' juin 1569.
Caterine.
1 Charles IX ajoutait dans sa lettre que l'exercice de
la religion aurait lien à Mérindol.
1568. — 20 juillet.
Copie. Bibl. uat. fonds français, n° 10751 , p. i4o3.
\ MONSIEUR DE FOURQUEYAIX.
Monsieur de Forquevauls, ayant le Roy
monsieur mon fils loul présentement esté
adverli par mon cousin le mareschal de Cossé
comme les troupes qui s'estoint assemblées
en Piccardie pour passer et aller es Pays Bas
au secours du ceux qui sont rebelles au Roy
Catholique mon beau-fils avoint esté mises en
pièces, après s'estre enfermez dedans une
petite ville qui s'appelle Saint -Vallery, il a
voullu qu'il vous ait aussitosl esté mandé
que vous ayez à le faire entendre au Roy Ca-
tholique mondict beau-fils et luy direz qu'il
s'es! trouvé plusieurs Flamansavecques eulx,
lesquelz ont esté mis en pièces et les autres
prias prisonniers; et avons escripl à mon
cousin le duc d'Albe qu'il seroit fait desdicts
prisonniers ce qu'il voudrait1. Je suis asseuré
que ceste nouvelle luy sera agréable et vous
puis escrire, après ce que m'en a mandé mon-
dict cousin le mareschal de Cossé, que il
n'estoit pas moins de trois mil hommes soubz
la conduite d'un nommé Coequevillc. lequel
est prisonnier. J'espère que la punition exem-
plaire qui sera faicte desdicts rebelles suivant
leur mérite donnera asseurance à un chas-
cun combien le lîoy mondict sieur et fils a
pour désagréables les depportements de ceulx
qui ne luy obéissent et qui ne se contiennent
suivant les édicts et ordonnances. Je l'escrips
à la royne ma fille, m'ayant commandé le
Roy mondict fils de le faire, s'eslant trouvé
1 Le a3 juillet, sir Henri N'orris écrivait à Céi il : tCo-
queville a été défait à S'- Valéry, quatre cents des siens
ont été tués, le reste a été fait prisonnier. Tous les Fla-
inans seront livrés à la frontière aux officiers du Roi Ca-
tholique. Coqueville a été condamné à être érartelé.»
(Ciileiuliir of State paperi, 1 568 , p. 5o8.)
LETTRES DE CATHERI.NE DE MEDICIS.
337
quelque peu mal d'une petite fièvre, dont
j'espère qu'il ne sera avecques la grâce de Dieu
très travaillé. Cependant vous pourrez asseurer
le Roy mon beau-fils qu'il ne sera rien es-
pargne' de ce qui pourra ayder à donner faveur
au bien de ses affaires, lequel je sçay que le
Roy mondict fils espouse comme le sien propre;
priant Dieu, Monsieur de Forquevauls, vous
avoir en sa saincte et digne garde.
Du cbasteau de Roullongne, le vintième
de juillet 1 568.
Catebihe.
1 568. — a novembre.
Orig. Bibl. imp. de Saint-Pétersbourg, vol. XX, f° la.
A MON FILS
MONSIEUR LE DUC D'ANJOU.
Mon filz, je vous veulx bien faire part des
bonnes nouvelles que nous venons d'avoyrpar
ung courrier qui vyent d'arriver de Rome, le-
quel a apprins en passant sur les chemyns
comme les sieurs deS'-Heran, d'IMé, Saint-
Cliaumond et Mon taré se sont rencontrez auprès
d' \igueperse et Gannat avecques des Proven-
saulx et y a eu ung grand combat etdefïaicte,
en laquelle a esté tué Mouvans et Ponzenat l
blessé à mort et plusieurs aultres de qualité:
et ne les ayant peu défaire tous en ung jour,
eulx s'estantz éloignez la nuict d'eulx, ilz se sont
mys à les suyvre sur le chemyn qu'ils tiennent
du costé de Dung-le-Roydesi près que, j'espère,
nous aurons bientost nouvelles qu'ilz les au-
ront baltuz pour la seconde fois. Ledict cour-
rier nous a dict aussi que tous ceulx qui es-
toient en garnison dans Auxerre sont sortiz et
semblent qu'ilz preynent le chemyn de Gyen;
' Nous croyons devoir insérer cette lettre, bien qu'elle
ne soit que la reproduction en partie de celle qui figure
à la page toi.
Cvtiicrime de Médicis. — ni.
il nous a dict aussi que le secours de mon
frère le duc de Savoye s'avance fort. C'est, mon
fils, ce que je vous puys dire en priant Dieu
qu'il vous ayt en sa saincte garde.
De Parys, le 11e jour de novembre 1 568.
Lesdictz Provensaulx en tout ne font nombre
que de six mille hommes et ceulx qui les ont
combattus n'estoyent que troys mille.
Vostre bonne mère,
Caterine.
[ 1569. — Septembre.]
Aut. Archives de Turin.
A MADAME MA SOEUR
LA DUCHESSE DE SAVOIE.
Madame , j'é reseu vostre letre 1 pard'Albene,
lequel vous dira que j'é fayst tout cet que vous
désirés et, quand je fayré aultrement, je vous
suplie ne penser que ce souit faulte de désirer
de vous servir et satisfayre, mes sera de ne le
povoyr; car je n'é neul plaisir semblable à
celui-là, quand je foys quelque chause que je
pense vous aystre agréable et que ayés au-
casion de vous contenter de moy et de con-
tineuer à me tenir en vostre bonne grase,
sinon au premier lieu, ayent un mary et un
fils, mes que neul aultre ne me puisse paser
davant et vous supplie que cet lieu là me
souit conservé; car je ne vous donnerai jeamès
aucasion de vous en repentir et me le aulter.
Madame, d'Albène m'a dist que sériés bien
ayse d'avoyr lameseure de tous mes enfans2et
la vous envoy de tous ceulx que Dieu m'a
1 Cette lettre a été écrite du château de Plessis-les-
Tours; Catherine y séjourna quelques jours avec ses
deux fils et Marguerite de Valois. Voir Mémoires de
Marguerite de Valois, éd. de Lalanne, p, 4a.
3 Charles IX, le duc d'Anjou, le duc d'Alençon et
Marguerite.
43
UIPRIHEHIE NATIONALE.
.338
laysés, aurmis cela ' de ma fille de Lorayne,
car je ne l'ay point, mes dé troys qui sont
ysi et de celui quy est à Paris -, me l'ayent en-
vi i\é depuis sa maladie, je les ay mises ysi
dedans Imiles quatre et vous voire" que Dieu
les ha faysl croylre plus selon le besoin que
de âge; et, cet voyez les deus aynés, vous les
jeugere/, plus vieulx qu'il ne sont de sine ans
à la barbe qu'il ont et je remettre à quant
d'Albène sYnn ira à vous en conter; car vous
me layiv trete faveur de l'ann entretenir, corne
je fayst de vous et du vostre que j'é grant
envve de vous voyr tous dus et vous en venir
à S'-Mor-dé-Fusés, cet que j'espère, mes que
le Koy mon fils se marie, cet que ne savons
encore quant ce sera. Je prie à Dieu que ce
souit bien tôt et que puision ayslre en pays,
et mov conlineuaye en vostre bonne grase.
Vostre très humble et très hobéissante seur,
Catercve.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
cribir esta palabra à V. MJ con este porlador.
1570.
février.
Traduction espagnole, Arch. nal. collert. Simancas, K i5i7,
pièce 39.
AU ROI CATOLIQUE '.
Monsr mi hijo, no lie querido dexar de es-
1 Cela, celle-là.
5 Le duc d'Alençon resté à Paris el qui y coiniuandail.
Le i3 octobre Catherine écrivait à la duchesse de
Nemours : «Je suis bien ayse de l'asseurance que vous
me donnez de la santé de mon fils le duc et vous mercie
bien fort du souin que an avés prins.n (Voir lettre de la
page 270.)
1 Traduction de la lettre espagnole : « Monsieur mon
fils, je n'ai pas voulu laisser partir ce porteur sans ce mot
de lettre pour me recommander à votre bonne grâce,
désirant que Votre Majesté me la continue, comme le
plus grand contentement que je puisse avoir dans ma
vieillesse; de mon roté je n'efforcerai toujours par mes ac-
tions devons témoigner l'amour et l'affection que j'ai pour
vous, et pour ce que le lioi votre frère écrit si longuement
à son ambassadeur tout ce qu'il désire que Votre Majesté
y encomendarme en su buena gracia, des-
seando eslar conlinuamcnte en ella como uno
de los majores contentamienlos que en mi
vejez puedo recibir, procurando siempre cou
mis acciones de le hazer leslimonio de amor y
aflicion que le tengo;y porque el liey vuestro
hermano escrive tan largo à su embaxador lo
que dl dessea que V. Md entienda como atjuel
(pie no guiere encubrir el eslado de sus ne-
gocios en cosa tan importants como la que
se ofFrece; assegurandose por la demoslracion
que V. Md le lia hecho en el socorro que le
ha dado que desea su reposo y de su regno
quando pluguiesse à Dios darselo con la con-
connaisse, comme celui et auquel il ne veut rien cacher
de l'état de ses affaires en chose si importante que celle
qui se présente, par la démonstration d'amitié que Votre
Majesté lui a faite en lui envoyant des secours s'assnrant
qu'elle désire son repos et celui de son royaume, quand
il plaira à Dieu le lui donner, mais sous la réserve de son
honneur, car autrement il ne le voudrait pas, et avec
l'autorité, l'honneur et l'obéissance qui lui appartient et
ce qui est dû à Dieu. 11 est si certain de l'amitié de Votre
Majesté qu'il en recevra autant de satisfaction que d'une
seconde victoire ; et. il entend que cela soit ainsi , car
autrement il ne serait pas satisfait; et si la paix ne se
fait pas, comme il la veut, il espère que V. M. ne man-
quera pas de l'aider avec toutes ses forces, comme il l'a
déjà fait, et donnera ordre au duc d'Albe, quand il en
sera prié, qu'il veuille le secourir avec toutes ses forces.
Le lioi mon fils désire infiniment se voir sorti de toutes
ses affaires pour épargnera V. M. ces dépenses et pouvoir
l'aider et secourir dans toutes les occasions où il en sera
requis, pour satisfaire à l'obligation qu'il a contractée
en raison de ce que V. M. a fait pour lui et pour nous
tous; et si, pour ma part, j'ai le moyen de vous servir,
je ne pourrai éprouver plus grande satisfaction. Don
Pedro est arrivé et j'ai appris avec grande joie l'étal de
votre bonne santé, ainsi que de celle des Infantes, et je
prie Dieu de bien vouloir continuer de vous la main-
tenir, comme la chose que désire le plus en ce monde,
Votre bonne mère et sœur,
CiTïRrKï.
D'Angers, le 1" février 1570.
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
339
servacion de su honra por que de otra manera
no lo querria, y tambien con su autoridad y
houor y obediencia que le es dévida conservar lo
que à Dios pertenece, y despues su particular
con las susodichas cossas, e'1 se assegura
tanto de la amistad de V. M. que recibirâ
dello tanto plazer como de una segunda
Victoria; y que lo estimarâ, en quanto sin es-
tas causas no hôlgara de entenderlo ; y no
saliendo la paz como él la quiere, con que
V. Md no faltarâ de ayudarle con todaz sus
fuerzas como lo lia hecho; y ordenara ai du-
que de Alva quando fuesse requerido que loz
quiera socorrer y ayudar con todas sus fuerzas
y dessea infinitamente verse fuera destos né-
gocies para (en lugar de poner à V. Md en gastos
y expensaz) poderle ayudar y secorrer eu
todas las occasiones que fuesse requerido,
para satisfacer à la obligacion que le tiene por
lo que V. Md, ha hecho por él, y todos nos-
solros; ysi por mi parle yo tuviere medio de
le poder servir, no podre recibir rnayor plazer
que empiearme en ello. Don Pedro hallegado,
quemehasidodegrancontentamientoentender
ha buena salud de V. Md y de las Ynfantas
por lo quai doy gracias à Dios y le supplico
mantenga à V. Md y à ellas en este buen
estado, como la cosa deste mundo que tanto
desseo.
De Angers a i° de Hebrero 1670.
Vuestra buena madré y hermana,
Catarina.
43.
III.
ADDITIONS.
(Voir introduction, p. xxm.)
Voici ce que le maire et les échevins d'Auxerre mandèrent au Roi.
Ce que nous délibérons avec l'aide de Dieu
plustost perdre le corps et vie pour l'obéissance
très humble que nous vous debvons, sera le
moieii que nous ne ferons jamais chose qui
vous tourne à ennuy et mescontentement, qui
nous l'aict supplier très humblement Vostre
Majesté croire que les hommes et deniers qui
ont este' amenez en ceste ville, trouvez en ung
mesme logis avec les re'fractaires et perturba-
teurs du repos public, ont este' amenez par le
commandement du sr Montperroux, gouverneur
en vostre ville d'Auxerre, qui, comme nous
espérons, vous rendra si bon compte de ce
qui a esté l'aict, qu'elle cognoistra qu'on vous
a volu desguiser et masquer ung service et
conservation de voz deniers, desquelz nous
avons esté seullement gardiens et dépositaires
par le commandement dudicl sr de Montper-
roux, du masque et habillement d'assassinat
et volerie, comme Vostre Majesté a peu ap-
prendre par le procès-verbal et déclaration
des porteurs desdicts deniers que ledict sr de
Montperroux et nous avons envoiez devers
Vostredicle Majesté, et néanmoings recepvant
vostre commandement ledict s'de Montperroux
a faict délivrer les deniers au porteur d'iceulx
avec escorte pour les conduire, ainsy que plus
amplement il vous en faict advertissement. Au
surplus faisant le debvoir de très humbles et
fidelles subjectz nous ne fauldrons d'exécuter
ce que nous a dict de bouche le sr Dubois
vostre secrétaire qu'il vous a pieu nous en-
voier. (Bibl. nat., fonds français, n° 1 5546 ,
p. 101.)
II.
Résumé de la séance du Conseil privé du a mai i568.
(Voir introduction, p. x\iv.)
Sur ce que le Roy a proposé que les princes
et seigneurs de son conseil luy donnent advis
de ce qu'il y a à faire pour establir la paix,
qui a esté dernièrement faicte, avec toute seu-
reté; que l'édict pour ce l'aict so\t entretenu et
observé et qu'il ne soyt commis plus aucuns
meurtres , volleryeset exactions sur ses subjectz.
M. d'Auxerre a remonstré estre nécessaire
d'asseurer les subjectz du contenu dudict édict
et leur oster la crainte qu'ilz ont qu'il ne soyt
bien gardé et que pour cest effect il est besoing
d'envoyer tant des gentilshommes par toutes
342
LETTRES DE CATH
les villes, comme il a esté desjà arresté, <jue
des maistres des requestes ou autres juges
pour faire la justice à ung chascun et aussy
admonester les prescheurs de ne preseher que
l'union el amitié entre lesdietz subjeetz.
Monsieur le président dellarlay: que, lors
(jue tous ceulx qui sont à la suytle du Roy
seroient unis, que le reste du peuplele serait et
que, sy le temps estoit propre et opportun de
désarmer le peuple, il le trouverait bon, et de
faire justice exemplaire de ceulx qui contre-
viendront à l'ecdicl.
Monsieur de Lanssac est d'advis d'establir
la justice et que les forces demeurent entre les
mains du Roy et de ceulx qu'il luy plaira de
commettre, et de renvoyer les estrangers et
mander aux gouverneurs de commettre en
chacune bonne ville ung gentilhomme qui face
garder les édietz du Roy et establir la justice
et la paix auprès de Sa Majesté et faire oster
les oppresseurs du peuple, et remonstre ce que
est advenu à Amyens et le moyen d'y pour-
veoird'aultant qu'il n'y a point de gouverneur,
aussi à la Rochelle où Hz n'ont pas voulu
recevoir Monsieur du Lude et d'en faire faire
bonne justice et punytion.
Monsieur de Carnavalet : que la cause des
derniers troubles, comme l'on dict,a esté que
ceulx de la prétendue religion réformée crai-
gnoient que l'on les voulust exterminer, et
faire exactement garder ce qui est porté par
l'édict de pacification el de punir ceulx qui
y contreviendront; que tous ceulx qui ont
charges soyent en leurs charges, soit gouver-
neurs de provinces, baillifz et sénéchaulx en les
princi pâlies villes de leur sénéchaussée et d'en-
voyer des gentil/hommes par toutes les villes
de ce ro\aulme, ainsy qu'il a esté arresté.
Monsieur de Sanssac : que tous eslans sub-
jeetz du Roy doyvent demeurer soubz sa pro-
tection et mesmes les officiers ausquels est
ERINE DE MEDICIS.
besoin de bailler main-forte; faire l'aire bonne
justice, chastier les mauvais et aymer les bons,
baillant les armes à ceulx à qui il plaira à
Sa Majesté, qui lassent bien garder la volonté
du Roy et qu'il ne souffre plus d'estre assiégé
à Paris.
Monsieur de Lymoges : que l'on ne voyt
poinct de fruict de la paix qui a esté faicte
dernyèrenieut, pour ce que l'exécution ne s'en
ensuyt pas tel qu'il est raisonnable et que
pour cesL effect il fault que les officiers et
ceulx qui ont les charges soyent tenuz défaire
faire justice; d'envoyer le,s conseillers et
maistres des requestes aulx provinces, des
rappitaines et gentilzhommes dans les villes;
qu'il fault mettre les forces estrangères dehors
du rovaulme el demeurer armés des forces qui;
l'on monstre n'eslre partiales , et que par là l'on
verra l'union de tous les plus grands; el de
préférence à la force que la justice fasse ce
qui a esté advisé cy-devant, et pour le regard
des "baillis et sénéchaulx et gentilshommes,
qu'il estoit nécessaire que la justice commande
esgallement aulx princes et que ceulx qui com-
mandent aux provinces soyent sans passions.
Monsieur de Sens (Nicolas de Pellevé) : de
bien entretenir la religion calholirque et de
tolérer les aultres de la religion prétendue
réformée suyvant l'édict de pacification , d'oster
les causes de la division, et estre bien re-
mys les ungs avec les aultres et bien garder
les lieulx et places du Roy; que toutes les
forces estrangères soient hors du royaulme; de
laisser les armes aulx catholicques des villes
qu'ilz ont, à la charge qu'il/, seront respon-
sables des meurtres, larrecinset pilleryes qui
s'y commettront et que les gouverneurs et leurs
lieutenants résident et fassent garder les cdirlz
selon qu'il est accoustumé et de mesmes les
baillys et sénéchaulx et de laisser les armes à
ceulx des villes qui les ont, à la charge d'eslie
LETTRES DE CATH
responsables des meurtres, larrervns et pille-
ries qui s'y commettront etveoir toutes les ville*
remises soubz l'obéissance rendue au Roy et de
taire garder l'ordonnance qui a esté faicte pour
ceulx de la religion qui vouldront aller à Paris et
es anltres villes et de laisser les armes y entrant
suivant l'ordonnance; que les l'aultes qui ont
esté faictes despuis la publication de la paix,
tant d'une part que de l'autre, soyent punies;
de punyr ceuk qui font des violences, de ne
donner plus de grâce pour quelque temps,
afin qu'il n'y ayt plus d'impunité, et faire toute
dilligence de payer les estrangers pour les faire
sortir et donner toute seureté pour les catho-
licques; donner plus d'all'ection à ceulx qui l'ont
bien servi et de faire faire bonne justice et faire
que les armes demeurent aux mains du Roy.
Monsieur le mareschal DampviHe : que le
Roy doibt faire cognoistre à ses subjectz qu'il
veult estre respecté et obéy et ses édictz bien
gardez et que , suivant le bon debvoir, les gou-
verneurs et autres officiers fussent sur les
lieux.
Monsieur le mareschal de Vieille-Mile : de
faire cognoistre à tous les subjectz que le Rov
veult la paix et qu'il trouve bon que l'on
ayt envoyé des gens de bien par toutes les
villes, comme il a esté arresté et que ce soient
gens sans passion; que l'on donnast quelque
moyen à ceulx que l'on licencie de se pouvoir
retirer; que les gouverneurs des provinces et
les aultresqui seront sur les lieux lacent bien
garder l'édict et l'intention du Roy et sur tout
que les subjectz s'asseurent de Sa Majesté.
Monsieur de Morvillier : que les troubles
sont advenus tant de la diversité de religion
que pour le bas âge du Rov; que, selon ce que
les précédents Roys ont faict, de remettre la
justice comme elle a esté cy devant et pour ce
que Sa Majesté ne peut estre obéy comme
les aultres estoient. et que pour cest effect il
ERINE DE MÉDICIS. 343
fault que le Roy garde ses forces pour se faire
obévr; (jne pour maintenir la paix il est de
besoing que un cbascung cognoisse qu'ilz peu-
vent vivre assurément en leurs maisons sui-
vant les éditez; que les gouverneurs v tiennent
la main, allant par tous les lieulx et fassent
leurs cbevaucliées par leurs gouvernements et
les baillis et séneschaux de mesmes et de
faire bien punir ceulx qui y contreviendront
et de choisir bien les gentilshommes que l'on
enverra pour commander aux villes; et pour
le regard de la justice qu'il est de besoing en
toutes les provinces d'ung conseiller et niaistre
des requestes pour le temps qu'il sera advisé.
Monsieur le Chancelier (l'Hospital) : que
Miyvant ce qui a esté mys en avant aux
aultres troubles de l'aire garder les édictz, que
tous les gentilshommes, qui sont aux chas-
teaux, n'ayent plus des armes que ce qu'il leur
en fault; de envoyer des maistres des requestes
pour le faict de la justice; qu'il fault faire
exactement garder l'édict de pacciffication et
faire entendre à un chascun la volonté du Roy
et pour ce regard qu'il n'est pas raisonnable
que en temps de paix les forces sovent si
grandes que en temps de guerre pour soulager
le peuple; en quoy le Roy monstre par effect
qu'il ayme tous ses subjectz et que sa volonté
est que ce qui est contenu en l'édict sovt bien
gardé et entretenu et mande aux parlements,
gouverneurs, baillys et séneschaulx de les con-
server en leurs vies et biens et que celuv (pie
le Roy commettra en chaque ville soyt catho-
licque, homme de bien et ne soyt point prélat;
de ne désarmer poinct les ungs et armer les
aultres; et pour l'injustice qui en sera et poul-
ies inconvénients qui en peuvent advenir, a
allégué les exemples du temps de Charles V
et VI, ce qui advint de bailler les armes au
peuple et mesmes à ceulx de Paris qui conspi-
roient contre le Roy; n'est poinct d'advis qu'ils
zuu
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
les iiyent pour le mal et inconve'nieuls qui
en peuvent advenir et trouve meilleur que
aux gouvernements et villes où il sera de be-
soing qu'on y mette des soldats et gens de
guerre à la solde du lioy (pie de les bailler au
peuple et de mettre es villes principales des
gentilshommes sans passion et tant de gens
et de soldais qu'il sera de besoing, et que pour
le plat pays les baillys et séneschaulx aillent
avec forcés pour contenir un chascun, et que
les baillys et séneschaulx résident sur les lieulx.
De mander aux Parlements et auxdieU
baillys et séneschaulx que l'intention du Roy
est que cest édict de pacification soyt bien et
constamment gardé soubz peine de s'en
prendre à eulx tant par privations de leurs
estats que aultre peine qu'il sera advisé, et de
ne bailler plus de grâce et tousjours de faire
faire la justice bonne et rudde; et i'édict de
la résidence des baillys et séneschaux pour
ceulx qui ne sont de la qualité requise, d'aul-
lant qu'il est porté qu'ilz ayent à résigner de-
dans quinze jours, il ne trouve pas bon de le
faire général; mais que le Roy commande
particulièrement au bailly d'Orléans et à troys
ou quatre qu'il y a de résigner les leurs.
Monsieur le duc de Montmorency: de faire
garder I'édict; que les estrangers, estans hors
du royaume, qu'il ne fault pas laisseHe peuple
armé, ains laisser les forces es mains de ceulx
de la noblesse à qui il luy a plu d'en donner
la charge; de désarmer les villes et retenir
pour sa garde. ce qu'il lui a plu.
Monsieur le cardinal de Guise: que chascun
face son estât ; que les gouverneurs aillent en
leurs gouvernements et de mectre des gentils-
hommes aux villes, ainsi qu'il a esté arresté, de
faire ohéyr la justice et y mettre force pour
cest ellect; que la division vient pour cause de
la religion plus (pie pour la désobeysance; de
tenir la personne du Roy en seureté; de faire
garder I'édict; que les gouverneurs, baillis et
séneschaulx aillent résider.
Le cardinal de Lorayne : que le royaulme ne
peult es tre gardé que si la protection et garde
ne vient de Dieu, qui est dire espérer que
avec le temps le Roy désire que ung chascun
de ses subjectz se reconcilie et rentre en la re-
ligion catholicque, de faire garder I'édict par
effect, de oster les armes à ung chascun,
réservé la gendannerye et les garnisons ordi-
naires que les autres Roys avoient accous-
tunié d'avoyr et de ne laisser pas les armes au
peuple, toullefois que n'estant pas la paix
gardée, encores qu'elle soyt publiée, il n'est
pas d'adviz de se haster à désarmer les villes ,
jusques à ce qu'il n'y ait plus d'estrangers en
ce royaulme, à quoy il fault travailler le plus
que l'on pourra. Cela faict, il fault attendre
que les chemins soyent seurs et que personne
n'aye les armes que ceulx qui les ont par
commandement du Roy et de Monseigneur
son frère et lieutenant général et après que
cela sera desarmé et toutes les autres forces re-
tirées, l'on se pourra vivre en repos et adjurant
Monseigneur et Messieurs les mareschaux et
les gouverneurs des pays pour faire faire retirer
et partir tous les gens de guerre ; que cependant
l'on commande à tous les gouverneurs de faire
bien exécuter et garder I'édict et de faire
rentrer tous ceulx de la religion en leurs mai-
sous sans avoir mal et les bailler en garde
aux habitans des villes; que lesprestres soyent
remis par mesmes mains en leurs églises et
maisons et où l'on y contreviendra que les
catholicques en respondent et quand cela ad-
viendra que le Rov envove aux villes qui au-
ront contrevenu deux enseignes de gens de
guerre qui seront soldées aulx despends des
huguenaulx et catholicques qui auront contre-
venu en I'édict; défaire faire bonne justice et
garder I'édict et punir ceulx qu'y contrevien-
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
345
dront, et envoyer dans les villes des g-entils-
liomincsde qualité et riches de cinq à six mil
livres de rente.
Monsieur de Montpensier: de faire bien
garder l'édict, de faire résider les gouverneurs,
leurs lieutenans, les baillys et sénesehaulx, de
faire sortir les estrangers le plus tost que Ton
pourra , et ne se désarmer point ni les villes
auparavant que cela soyt faict, offrant luy
mesmes de aller en son gouvernement.
Monsieur le cardinal de Bourbon: de faire
garder l'édict de panification, de faire faire
la justice; que personne ne commande que le
Roy et ceulx à qui il en a donné la puissance
et que personne ne puisse tenir ni porter les
armes que le Roy ou que ceulx à qui il en a
donné la charge; de faire sortir les étrangers,
et pour ordonner, ce qui est nécessaire de
retenir en temps de paix tant de gens de che-
val que de pied et les envoyer en garnisons es
vjlles où il sera advisé sans fouler le peuple et
de retrancher ce que le Roy ne pourra entre-
tenir, affin que ce qui demeure soit payé et le
peuple soullaigé; que les évesques résident
en leurs eveschés, offrant luy-mesmes d'y aller
le premier après que les estrangers seront de-
hors et que le tout sera bien esfably en ce
royaulme, y pouvant vivre seurement.
Monseigneur (le duc d'Anjou) : que, pour
maintenir l'édict de panification , il lui semble
que le Roy se doibt tenir fort, d'aultant que
c'est pourconserver lesbousetchastierles mau-
vais; que les gouverneurs aillent sur les lieulx
pour faire mieulx entretenir l'édict à sa volonté
el d'envoyer les gens maistres des requestes.
Le Roy est d'adviz de mander à tous les
gouverneurs d'envoyer des gentilshommes
par toutes les villes et faire garder l'édict,
baillant en garde les ungs aux aultres de
chaque religion , aussi d'estre dans chaque gou-
vernement quelque conseiller pour faire faire
la justice; que les prévosts des mareschaulx
aillent faire leurs chevauchées en leurs pro-
vinces et punir les volleurs.
III.
Rapport d'un espion chargé de suneiller le prince de Condé ,
et de rendre compte de la situation de Noyers, et daté du i5 août 1 568.
Voici l'avis envoyé par cet espion :
Madame la marquise de [Rothelin] est ar-
rivée à Noyers et est logée chez le reeepveur
Hubert.
Madame la princesse [de Condé] logée
chez François Berthier qui, pour les vexations
qu'on luy a faictes, est délogé de Noyers et est
allé à Chaumont en Bassigny, mais on ne
luy a voullu permectre de transporter au-
cuns meubles.
L'on allendoit M. de Longueville, et esloit
son logis pris cheu le prévost.
Monsieur le Prince contraint les habitans
de Noyers aller de nuyt à la garde tant sur
les murailles qu'au corps de garde et touteffois
les contraint faire la cure de ses fossez par
corvées sans paier leur despence, et contraint
semblablement les villages d'alentour sans leur
rien paier sinon quatre blans pour journée
de despence.
Ung croisier de Rodde ' arriva le unziesme
d'aoust, lequel parla longuement à Monsieur le
Prince aiant ledicl croisier les bras croisez,
' Un membre de l'ordre de Sajnt-Jean-de-Jérusalem.
Imtheiune de Médius. — m.
46
340
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
le visage contre terre et plora, ledict sieur
Prince se retirant en sa chambre.
On ne permet aux habitons de parler quatre
par ensemble et, quand on les voit parler, les
soldais les chassent à coups de baston, disant
soubz le lit mutin.
Il y a en la ville quatre cens soldas et pour
leur solde on contraint les habitans paier
sept cens livres par moys et ont este quectei
quatorze cens livres pour leur mo\s que sont
jà levez et ce nonobstant lesdictz soldas vivent
à discre'tiou et ont la clef des maisons, caves
et greniers de leurs bostes. L'on a quecté pa-
reille somme sur les villages.
On ne chante aucune messe dans la ville et,
quand les habitans vont à la messe dehors à
une lieue ou deux, s'il est sceu, ilz ont cent
coups de baston.
Le procureur Marin aiant charge des ca-
tholiques s'est jeté à genoux devant Monsieur
le Prince pour avoir permission de l'aire chan-
ter messe aulx faulxbourgs, mais il ne l'a sceu
obtenir.
Ont déinoly l'église des faulxbourgs et l'on
porte les bois en la ville pour le chasteau et
le plomb du clocher a jà esté distraict.
Ils oui porté deux pièces de fonte, qui de
tout temps estoient à la ville, au chasteau et
tirent gros comme le poing.
L'on tient qu'il doibt partyr en brief avec
grandes compagnies que le doibvent aller
prendre et le conduire devers la Rochelle. Cela
vient d'un de la maison. D'aultres qui sont de
ses couleurs disent que c'est pou l'aller au-devant
de quelques trouppes estrangères qui doibvent
descendre du comté de Ferette et du Comté
et, quoy que ce soyt, feront leurs saillies en
brief. (Bibl. mit., fonds franc, 15567, f° 269. ï
IV
ne nous a pas été donné de retrouver nulle part les lettres adressées par Catherine de Méilicis à Jeanne
d'Albret, durant la longue négociation qui précéda la paix de Saint-Germain. Pour y suppléer, nous
croyons devoir imprimer iii deux des réponses de Jeanne d'Albret à la Reine mère; elles pourront, du
moins en partie, combler une regrettable lacune. Nous les avons toutes deux copiées au Record office.
1570. — 1 0 février.
Copie. Reconl oflîre , State papers , France.
A LA ROYNE, MÈRE DU ROY.
Madame, j'ai receu la lettre qu'il vous à
plu m escripre par Monsieur de Biron, où vous
nous promettez tant que nous en sommes
obligés infiniment à Vostre Majesté et du bon
accueil et laveur qu'il vous a pieu faire à noz
députés; mais, Madame, la réponse du Roy
sur l'article de la religion a tant troublé la
leste, parce que la noblesse à qui je l'ai com-
muniquée l'a trouvée si loin de l'espérance
qu'ils avoient que Vo/. M aj estez auraient soin
de nos âmes, et je vous promets, Madame,
qu'il/, ont esté prêts à ne vouloir plus ouir par-
ler de paix; mais, pour ce debvoir que je doibs
au service de Voz Majestés, je leur ay remonstré
qu'il falloil, vu la bonne volonté que le Roy
a à une bonne paix, espérer qu'il nous aceor-
deroit inieulx et ne tiendroit à cesle première
response. Madame, je vous suis si servante
que je ne vous sçaurois celer que ceulx qui
conseillent au Roy de nous jeter si loin de
nostre demande touchant noz consciences ne
veulient et ne désirent le repos de Voz Ma-
jestés ni de ce royauhne et sont très infidèles
à la couronne et veulent continuer une guerre
rivile entre les subjeetz de Vos Majestés pour
ruiner le tout, qui nous fait supplier très
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
347
humblement, Madame, considérer ce que je
vous remonslre et croire qu'il n'est plus en
nous de pouvoir accepter de vivre sans exer-
cice de religion. Il fault, Madame, que ce soit
par voslre sage prudence et bon moyen que
nous obtenions ceste grâce et faveur du Roy,
qui ne lui est pas moins importante qu'à nous,
pour n'y avoir, comme je vous ay tant de fois
escript et asseuré autre moyen pour pacifier
ce royaume que lenir ces subjetz tant catho-
liques chrestiens que catholiques romains en
mesme égalité de tenir les be'ne'fices et traile-
mens qui dépendent de son autorité et bonté.
Aussi, Madame, puisqu'il court un bruit que
L'on fera des cruautés contre ceulx de la re-
ligion, je penserais faillir à vostre service, si je
ne vous suppliois très humblement empescher
telles choses; car je vous puis asseurer, Ma-
dame, que combien que nous ayons la cruaullé
en horreur, il ne sera en la puissance de per-
sonne de pouvoir empescher que, par une
vengeance particulière, il n'en soit fait de telles
que les premiers auteurs s'en sentiront les pre-
miers. Je sçay que cela n'est ni du naturel ni
de la volonté du Roy et de la vostre, mais qu'il
est eu voslre pouvoir d'y remédier. Aussi, Ma-
dame, je vous envoyé l'extrait de la letlre de
l'ambassadeur d'Espagne que La Chassetière ne
vous avoit baillée, parce que ne la lui aviez de-
mandée, suppliant Dieu pour la fin, Madame,
qu'il vous donne sa saincle grâce.
De la Rochelle, ce xe jour de février 1570,
et par vostre très humble seur et subjecte.
Jehanne.
1570. — 10 févriiT.
Record office, Stale papers , France.
A LA KOYNE, MÈRE DU ROY.
.Madame, par la leltre qu'il vous a pieu
m'escripre j'ay receu un grand contentement
de l'asseurance qu'il vous plaist me donner
que le Roy et vous continuez en cesle bonne
volonté de paix, je n'ay moins estérnarrve de
l'opinion que vous dites avoir de nous, vous
arrestant aux effectz communs de la guerre
qui ne peuvent cesser que l'occasion cessant,
vous suppliant très humblement croire qu'il
n'y en a point de plus faschez que nous, que
sommes trop forcez à en user de cesfe façon,
et quant à ce qu'il vous plaist me mander de
tant de forces qui marchent pour cela et
principallement que les Espaignols mangent
déjà mon pays, je m'asseure, Madame, qu'ilz
n'avaleront jamais morceau qui leur face lanl
mal à l'estomach que celui-là; s'ilz l'entre-
prennent, j'espère que Dieu m'en conservera
encore assez pour en faire quelque joui-
service à Voz Majestez. Quant aux aultres qui
peuvent venir, je n'ignore pas que ce ne soit
la ruine du royaulme, mais qui en est cause,
Madame, sinon de ne nous avoir accordé nos
justes demandes, qui ne tendent qu'en nous
mettant les âmes en repos y mestrepar mesme
moyen ce royaulme. Parquoy, Madame, je suis
bien de voslre opinion que plus tost qu'il sera
possible sera le meilleur d'en faire une heu-
reuse fin; et pour le passeport que j'avois de-
mandé pour trois mois, c'est pour voir la
distance du chemin, le temps que peut couler
à tel voyage; et vous remercie très humble-
ment de celui que m'avez envoyé que je re-
tiendray pour vous envoier homme exprès dès
l'heure que j'auray quelques nouvelles que
j'attends pour les faire sçavoir à Voz Majestez.
Je vous en envoie ung aussi, Madame, pour
obéir à ce que m'en commandez, encores que je
m'asseure que ceulx qui iront de parVosdicles
Majestez vers mon filz et nepveu pourront
passer partout seurement, et affin, Madame,
que vous cognoissiez de quel zèle je marche
en voslre service, j'ay pris la hardiesse
hk.
3A8
LETTRES DE CATH
de vous érripre ceste longue lettre où je fais
un brief recueil de tout ce que je pense estrfe
de mon debvoir de vous advertir, ce qui me
pourrait estre imputé à faute, si, le sachant,
je ne vous en advertissois. Tant plus j'entre
avant aux considérations de ce qui s'est passé
et continue pour la négociation de paix qu'il
a pieu à Vos Majesté/, permettre à voz très
humbles et très obéissants subjetz et serviteurs
de la religion réformée, je ne me sens assez
satisfaite en moy si, par ung recueil de mes
lettres passées pour vous rendre le debvoir
de fidélité, je ne vous rafraichissois la mémoire
par ciste < y du tout que je crains infiniment,
Madame, vous estre par plusieurs esprits ma-
lins el turbulens effacé; et oullre cela y
adjouster les choses que j'ay entendues de di-
vers endroilz, qui me semblent pouvoir gran-
dement nuire à l'effect d'une bonne paix
que je ne double nullement, Madame, que le
lioy, vous et Monsieur ne désiriez par tant
de raisons qui vous y convient, tant pour la
considération de \oi Estatz que pour le profit
d'éviter tanl d'inutiles despenses qui ne s'em-
ploient que contre vous-mesnies, que pour le
plaisir du repos avec ung si long et faseheux tra-
vaildontceste guerre ci vile, en lieu d'en exemp-
ter Voz Majestez, les a doublement fascbe'es et,
avant que d'entrer plus avant en propos, je
je vous supplieray très humblement, Madame,
considérer les occasions qui m'en peuvent faire
parler si hardiment, et vous cognoistrez que
le zèle de ma religion, l'entière et lidèle dévo-
tion au service de Voz Majestez et repos de ce
royaulme m'y conduit principalement, et y
adjoustera) ungdésirexlresmepari'effecld'une
heureuse et ferme paix de me revoir el mon
filz près de Voz Majestez pour v continuer le
debvoir de mon obligation. Je conuncnceray
doii'\ Madame, à vous ramenlevoir, lorsque
Monsieur le mareschal de (lossé ouvrit quelques
ERINE DE MÉD1CIS.
moyens de parler de paix el retrancher le
cours à ce nombre infini de maulx que Iraisne
après soy reste guerre, de quelle joye, moy
comme la première à qui cela s'adressa, et de-
puis lous ceulx de noslre party qui l'enten-
dirent reçurent ceste bonne nouvelle, combien.
Madame, que nous fussions advertis (pie ce
premier pourparler n'estoit que pour tenter
après la bataille perdue si nos cœurs seroient
aussi aifoiblis que l'on cuidoit nos forces, pour
lors nous nous voudrions contenter d'une
demi-paix où le principal point, qui est l'exer-
cice en la religion seroit sinon raclé, au moins
si foible que cela ne seroit suffisant pour
nourrir nos aines enflammées de la nourriture
spirituelle et pour laquelle nous avons com-
battu et perdeu la pluspart les vies; c'esloil
pour tenir le reste en main et par une autre
espérer de nous exterminer. Voilà, Madame,
le premier dessein de ceulx qui ont conseillé
au Rov et à vous d'entrer en une feinte paix
pour icellc rogner peu à peu, ce qu'ilz n'ont
pu en ung coup engloutir par la guerre, comme
il est aisé à juger par ce qu'ilz veullent faire
faire et que vous sçavez mieux que moy estre
vray ; par quoy je ne les vous escripls pas tant
pour le vous apprendre que pour vous mons-
trer, Madame, que nous le sçavonset, le sça-
chanl, nous avons grande occasion de marcher
de tel pied et si prudemment en ceste négo-
ciation que, pour la gloire de Dieu, le service
du Roy, repos en son royaulme et seureté de
noz vies nous empeschjons le dessein des in-
fidèles serviteurs de Voz Majestez, qui est de
bastir une paix de neige cet hiver qui fon-
drait l'esté qui vient, et pour vous en esclaircir
davantage, Madame, vous sçaurez que dans
les allées et venues des s" de Renly et de la
Cbasselière et puis du sr de Telligny et après
de noz députés quelles secrètes menées se
sont failes contre tant de belles paroles dictes
LETTRES DE CATH
aux susditz pour auxquelles donner temps,
quoique par tant de supplications très humbles
que nous vous ayons laites et que particu-
lièrement tant de fois je vous ay escript, nous
n'avons jusques à ceste heure sceu obtenir de
Vozdictes Majestez response absolue, nous
tenant en la longueur, dont à grand tort vous
nous accusez; et durant cela Ton mande aux
estrangers que la paix est faite pour, ce qui
est assez aisé à juger, empescher le secours qui
nous est promis et, s'il n'y avoit quelque in-
convénient d'arrester les estrangers d'entrer en
France et que l'on Cst pour bonne occasion,
cela seroit supportable, car c'est à nostre grand
regret que la nécessité les y appelle; mais
puisque l'on joint à cela de nouvelles levées
de deniers et de forces estrangères tant Suisses
que aultres, ceste seconde négociation cric la
guerre contre l'espérance de paix que chante la
première, tesmoin le voyage du sr de \illeroy
secrétaire d'Estat, personne qualifiée en sa
charge, estant allé vers l'Empereur, et pour
frapper d'une pierre deux coups doit en pas-
sant visiter le duc Auguste et n'espargner au-
cun artifice, bien à vérité embouché du car-
dinal de Lorraine pour amplifier les victoires
sur nous, feindre nos nécessitez si extresines
qu'elles nous ont contraints de demander une
paix à genoux, paroles qui portent plus de pré-
judice à la réputation de Voz Majestez comme
servant aux desseins de nos ennemis; car croyez,
Madame, qu'ils sont tous advertis, comme si
Dieu par un juste jugement, auquel il n'est
loisible d'entrer, a permis telles victoires,
elles ont esté si bien réglées par sa miséricorde
que il n'y a pas de quov enfler le cœur de
beaucoup, qu'il v a en nous de lui rendre
grâces, et que les pertes d'un costéet d'aultre
ont esté si égales que nous sommes demeurés
sur pied et assez forts pour n'avoir esté con-
traints à la demande de paix que nous n'avons
ERINE DE MÉDICIS. $49
| faicte ni par foiblesse et moins par crainte , mais
i mus seulement par un sentiment naturel de la
ruine de ce royaulme; et comme membres de
ceste couronne et fidèles subjectz, serviteurs
très humbles de Vos Majestez, n'avons jamais,
cessé forts ou foibles de la requérir avec toute
humilité et révérence; et mesme le doute que
Ion a que les propos du sr de Villeroy ne
seront bien pris, l'aillant cette entreprise, il a
charge de s'aider d'autres artifices, comme de
persuader qu'on veut la paix et mesme parler
d'arbitres et s'aider de ceste espérance pour
avoir une suspension d'armes, invention forgée
sur le cœur endurci du cardinal de Lorraine
pour dissiper nostre armée durant ce temps et
nous attrapper par ce moyen et, si cognois-
sant l'occasion de ceste suspension d'armes,
nous ne la voulons, comme aussi nous ne la
debvons nouer nullement pour nostre con-
science, honneur et service de Voz Majestez,
l'Empereur doit offrir se rendre chef de
quelque armée pourrepreudre Metz et traisner
reste guerre jusques en juillet et aoust pour
nous lasser et pour cela essaier à empescher
tout le secours que nous espérons avoir d'AI-
lemaigne; par quoy les promesses que le sr de
Villeroy a charge de faire audict Empereur
que le Roy prendra sa fille sans argent tour-
nera plutosl à honte que à prollit et honneur;
en quoy le cœur, Madame, m'a saigné qu'il
faille que ce cardinal et ses udhérens soient
auteurs de ces indignes pratiques jouant
ainsi à la pelote de la réputation de Voz Ma-
jestez. Je m'esbahis. Madame, vu que de tant
de pareilles menées qu'il a faictes, vous n'avez
jamais vu une bonne fin, comme il vous peult.
sans changer de main, ainsi souvent tromper;
et croy que s il pouvoit pour empescher la
paix, il vous ferait volontiers croire que il ne
nous viendra point de secours d'Allemaigne
comme il vous assurait l'année dernière pas-
350
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIC1S.
sée, et continueroil tousjours ses impudenles
menteries, vous promellant premièrement
qu'il ne s'en leveroil; comme elle fut faicle,
il dit qu'elle ne; sortirait d'Allemaigne; comme
ilz furent en chemin, qu'ils ne passeroienl
la Charité; quand ilz furent passez, qu'il
vous les baillerait dél'ailz pur son frère d'Au-
male, qui ne les put ou osa empescher
de passer. Je sçay qu'il veull encore tenir ce
mesme chemin, qui vous est trop cognu, Ma-
dame, pour le croire plus sur cela. Il plaira à
Voz Majeslez vous souvenir que la response
que fil le duc Auguste au président Fumée
que je vous ramentèveray, si l'avez oubliée ou
s'il \ous l'avoit celée, qui est qu'il y a\oit
cinq ans que celui qui l'avoit fait dépescher
(parlant du cardinal) le nourrissoit de men-
teries et qu'il ne vouloit plus s'y arrester à
l'advenir. Mauvissiere sçail qu'il lui a esté dict
en Allemagne par le comte Palatin que, tant
plus le cardinal seroit à la court, qu'il estoit
impossible d'y conserver la paix; mesme res-
ponse fut faite à Mrde Craon ambassadeur de
Mr de Lorraine par le feu duc des Deux-Ponts.
Voilà, Madame, comme il est cogneu par les
eslrangers, tellement que l'on ne s'y fie point
en Voz Majestez sur qui le principal dommage
retombe, et vous neen pouvez dépestrer.Jesçay
qu'il n'y a personne qui le cognoisse mieux
que vous; si j'osois, Madame, je vous res-
pondrois volontiers comme il a vous plu m'es-
cripre, il y a un mois, que vous me mandiez
que je n'estois ici la maistresse et que je
suivois la volonté d'aulrui et que, vu la
maison d'où j'estois, l'on ne me laissoit guères
d'autorité; et je pense, Madame, que vous
me jugez par vous-mesme, car de vray je
pense qu'en cesle négociation de paix vous
n'estes la maistresse et que suivez la volonté du
cardinal, vu que loule puissance et commande-
ment vous appartiennent. Je m'esbabis qu'ilz ne
vous en ' .... Je m'asseure, vu L'affection que
vous et Monsieur ayez démonslrée à nos députez
d'un saint et bon désir de paix par vos tant
honiicstcs paroles que la response depuis a
été par tscripl altérée par le cardinal. C'est
selon l'advis qu'il donna à l'ambassadeur
d'Espaigne comme j'en ai baillé l'article tiré
delà propre lettre du sr de Créqui pour vous
bailler et, de peur qu'il l'ait perdue ou oubliée,
je l'ay bien voulu mettre icy; «qui est qu'il
escriplau duc d'Albe, quelque assurance qu'elle
me face ou bien qu'elle soit sur le point de
jouirdu fruit de la victoire, si ne m'en puis-je
asseurerel croyde vray que, si n'esloit le per-
sonnage que sçavez, elle se laisseroit bientost
aller; elle est si dissimullée que, disant Tu ng,
elle pense l'aultre; partant advisez de vous
tenir sur vos gardes et donnez si bon ordre à
la conservation de ce que vous avez en charge
(pue, s'il advient le contraire de ma volonté,-
vous puissiez repousser l'effort de l'ennemy.
«Pour tout cela il ne fault laisser de pré-
venir le danger tout ainsi que s'il estoit jà
advenu; de ma part je n'espargneray aucune
chose de ma charge pour l'empescher. Je suis
en doute qu'estant proche de l'ennemy elle ne
soit embouchée de quelque frivole promesse,
n'estant son dessein autre que décommander
absolument comme elle a faict, car du reste je
sçay qu'elle ne s'en donne peine."
Ce cardinal ennemy de Dieu, du Roy et
de sou sang et de ses bons serviteurs, nel'a-
t-il pas assez l'ail paroistre parles assassinats
qu'il a procurés et de fraische mémoire. Je
sçay véritablement qu'il a l'ail dépescher trois
hommes qui sont assez remarqués pour aller
tuer mon filz, mon nepveu et monsieur l'amiral.
Je ne doute point qu'il n'en essaye autant de
moy ; mais nous sommes entre les mains de
LETTRES DE CATH
Dieu, il ne tombera pas un cheveu de noslre
teste sans sa providence. Voilà qui me fait
peu craindre ces mene'es , de quov je vous veux
bien advertir pour vous dire, Madame, que
c'est ung très mauvais acheminement de paix.
Je scay aussi, Madame, qu'il y en a qui vous
ont dit qu'ilz mettraient dissension entre
Monsieur l'amiral et mov. Ne croyez point ces
gens-là, .Madame; car moy, qui vous suis
tousjours très humble et fidèle servante, qui
ay l'honneur d'eslre si proche parente, m'ac-
corderay toujours pour le service de Dieu, le
service de Voz Majestez avec un tel seigneur
si chrestieu, si bomme de bien et qui me
seconde en ceste mesme fidélité' et dévotion.
Si je l'avoiscognuaultre. je lui serais ennemie.
C'est bien estre au bout de leurs moyens,
puisqu'ils recherchent celui-là. A ce que j'ay
entendu aussi, la royne d'Angleterre est bien
advertie que l'on ne plaint pas tant le dé-
sastre advenu en son royaulme, duquel Dieu
l'a tirée pour sa juste cause, et que l'on avoit
quelques vaisseaux tant à Bordeaux qu'au
Havre-de-Grace et Dieppe, et le duc d'Albe
a fait armer aussi de son coslé et le tout pour
faire descente en Angleterre, si l'armée de
noz Allemans ne relire les forces de deçà que
l'on a promis d'envoier contre elle par le
conseil du cardinal de Lorraine, qui veut re-
muer mesnage partout comme en France. 11
est incroyable. Madame, comme les menées
dudict cardinal se descouvrent-, car la première
lettre qui vous fut envoyée par feu Monsieur le
Prince mon frère d'un des gens de celui de
Créqui, encores qu'elle descouvrit clairement
toutes choses, n'est rien auprès d'une qui a
esté vue d'un des gens du cardinal de Lorraine
nommé Vêtus qui, pour éclairer quelques-uns
des principaux de Paris de ce qu'ilz dévoient
croire de la vérité de ceste négociation de
paix, escript que le Roy a donné assez gra-
ERLNE DE MEDICIS. 351
cieuse audience aux députés, mais que le
cardinal son mailre a fait jouer ce personnage
au Roy pour bonnes occasions, aflîn de leur
donner espérance qu'on y aille de meilleur
pied qu'on n'avoit encore faict, et que se
laissant aller sous quelques vaines asseu-
rances et promesses ilz quittassent quelque
chose de leurs demandes et où ils voudraient
insister et estre trop opiniastres qu'on ne les
décourage point parce qu'il importe d'entre-
tenir ceste négociation et paistre les oreilles
de l'attente de ceulx du roy d'Espaigne et du
pape pour en tirer secours et d'aullre costé
retarder et empescher les forces qui peuvent
venir d Allemaigne en noslre laveur pour la
religion. Madame, voyant les affaires du monde
comme elles ont passé et mesmes depuis trois
ans, je me suis rendue plus curieuse de sçavoir
les choses que je n'avois faict autrefois, qui est
cause que, ayant pratiqué les moyens bien
certains de plusieurs endroits et pays, j'eusse
pensé faire tort à la fidélité que, comme sub-
jecte je vous ay jurée et au devoir du sang,
comme très humble parente, si je vous eusse
celé les choses que j'ay cognues et vous ad-
vertir, lesquelles je pense si véritablement vous
estre tellement déguisées par ceux qui ne
veulent ni le bien ni la conservation de ce
royaulme que vous ne voyez qu'au travers de
leurs dissimulations et meuleries. Ces pratiques
sont tant cognues et descouvertes par toute la
chrestienté qu'il ne faut s'estonner si j'en re-
çoisde jour en jour de divers lieux divers àvi».
.le vous supplie très humblement. Madame,
au nom de Dieu, et vous conjure par l'amitié
que portez au Roy vostie filz et Messieurs ses
frères et à la mémoire du feu Roy vostre
seigneur et à ce pauvre royaulme et subjetz
d'iceluyque. pour éviter l'entière ruine, qui ne
peult nullement faillir, si ceste guerre con-
tinue, vouloir faire une bonne paix et croire
352
LETTRES DE CATHERINE DE MEDICIS.
de nostre costé, Madame, que les meschan-
cetez du cardinal, ses complices, les mauvais
lours qu'on nous faiet ne nous empescheront
point, nous arreslantplutost au Roy el à vous
qu'à ces traverses, de continuer à vous de-
mander avec toute humilité et révérence une
bonne et seure paix aux conditions tant rai-
sonables que vous aurez requises et qu'en
bonne conscience et justice ne nous pouvez
refuser ni vous moins demander, et sur la
fiance que j'ay premièrement en Dieu , Madame,
el au Roy et en vous que nous aurons une
lionne paix, je l'en supplieray et qu'il vous
donne très heureuse et longue vie.
De la Rochelle, ce 10 lévrier 1670.
Jebanne.
V.
Au moment où la troisième guerre civile allait de nouveau ensanglanter l.i France, Monluc, l'évoque de
Valence, à demi protestant , adressa à Catherine des représentations que nous croyons devoir reproduire
en entier.
Le langage et menées des ennemis me font
craindre que ceslc guerre sera la plus péril-
leuse qui fust jamais en cest royaume, parce
qu'il n'est plus question de catholiques ny
huguenots, d'autant que les catholiques mes-
mes sont divisés, en partie unis avec lesdicts
huguenots, et tous les jours nous oyons dire
qu'il v en a qui ont juré l'union, les uns, pour
estre possédés ou de l'ambition ou de l'avarice,
aultres, pour estre mal contents de leur for-
tune, cuident en changeant de maistre se pou-
\oir amender; mais la plus part se révoltent
soubs l'espérance d'un repos qu'on leur pré-
sente; c'est une chose fort plausible quant on
leur dit : Ce n'est point contre le Roy, ny contre
sa couronne, mais c'est contre les infracteurs
de l'édict de paix, ajoustant que ceulx qui ont
demandé la révocation dudict n'avoient ny
pouvoir ny moyen de faire semblable demande ,
et encore moins de faire aucune offre d'argent;
ains au contraire esloient envoyés pour re-
monstrer la povretédu peuple, et que ce sont
gens facsieux, qui ne mettront pas la main à
la bourse et ont faiet bon marché du sang des
povres subjectsdu Roy, et sçavoient bien qu'ils
seroient du tout désadvonés; mais ce leur est
tout un pour que, embarquant le Roy, il soit
abandonné de la plus part mesmes des catho-
liques, attendu que c'est une guerre prinse
hors du temps et nécessité. Que si on avoit
convoqué les Estats pour ouyr les plaintes du
povre peuple et pour la réformation des abus
que la guerre nous avoit apportés, il falloit
commencer par là et réformer l'article de la
religion pour le dernier; mais que les conseils
du Roy ont bien monstre que leur but ne ten-
doit qu'à ramener la guerre, n'estant encore
saouls de tant de sang espandu et de tant de
pays ruinés; et quant à eulx, ils n'ont pris les
armes que pour se défendre, estant advertis
que l'on ne traictoit aux Estais que de la guerre ,
et de leur oster l'entier exercice de leur reli-
gion, pour laquelle ils ont combattu siz ans;
et bien qu'ils eussent esté desfaicts par plu-
sieurs fois, ils n'ont toutes fois rien voulu ra-
battre delà poursuite de ladicte religion, qu'on
peult bien penser, qu'estant saisis de cent
villes fortes (dont la moindre arrestera long-
temps ung camp royal), ils ne quitteront pas
ce qu'ils ont acheté avec leur sang el avec la
mort de plusieurs de leurs parents et associés;
que si les princes les abandonnent, ils n'au-
ront pas faulte de conducteur; remonstrant
aussy que le Roy envoyé par de là quattre
LETTRES DE CATHERINE DE MÉDICIS.
35:}
regimens qui ont commis en Auvergne et sur
la rivière de Loire tant de meurtres exécrables ,
tant de voileries, violé tant de femmes, que la
mémoire de tant de méchancetés suffira à atti-
rer Lire de Dieu sur tous ceulx du parti catho-
lique; remonstrant aussi, qu'en lieux où ils
commandent, ils se contentent d'une contri-
bution pour entretenir leurs gens et au reste le
paysan est en seureté, et pour sa personne et
pour ses biens ; au contraire nos paysans sont
grevés tous les jours de nouvelles impositions,
et se ne laissent pas moins d'estre frappés, et
d'avoir leur vie et la chasteté de leurs femmes
en continuels dangers, et qui pire est, quant
on vient au traicté de paix, ceulx qui ont suivi
leur parti sont déclarés exempts de toutes im-
positions et tailles durant la guerre et lesnos-
tres sont contraints de paver les arrérages,
jusques à quattre années, et ceulx qui ont
voulu demourer en leurs maisons ont esté
quittes en payant deux décimes el les aultres
sont entièrement despouillés de leurs biens,
si qu'une grande partie sont contraincts hon-
teusement mandier leur vie ; concluant , comme
dessus est dict, qu'ilz ne veullent faire la guerre
au Roy, et au contraire ils ne prennent les
armes que pour s'opposer à ceulx qui, pour
leurs passions particulières, veuillent (comme
parles cheveux) attirer la ruine et désolation
de ce royaume. Et que s'ils ne sont enGn assez
forts pour se défendre, pour le moins le seront-
ils pour ruiner avec eux ceulx qui les auront
vaincus. Voilà ce que j'ai peu recueillir vray-
ment de leurs remonstrances, et m'a t'on pro-
mis de me les monstrer par escript, avec les-
quelles ils attirent beaucoup de catholiques à
leur party; aultres ont du tout levé le masque
et tiennent que ceste couronne est à sa der-
nière fin, et que chacun tiendra pour luy et
;>our les siens ce qu'il pourra usurper, et sont
telles manières de gens escoutés voulontiers en
Languedoc et en Daulphiné. Qui faict que je
supplie humblement Vostre Majesté ne trouver
mauvais, qu'avec la fidélité que je luy dois, et
la liberté qu'on doibt permettre à un très
humble, ancien et expérimenté serviteur, je
luy remonstre qu'il ne fault espérer que ceul\
qui sont saisis de tant de belles et bonnes
villes, les quitteront jusques par force, si l'on
révoque l'édict, si ce n'est pour le modérer en
partie; à quoy je croy qu'ils pourront con-
sentir. El d'aullant que les desseins mal fondés ,
et qui ne peuvent réussir, sont bien souvent
cause qu'on ne peut faire ny paix ny guerre,
il est nécessaire que le Roy prenne une bonne
résolution ou d'accorder l'exercice de ladicte
religion ou promptement secourir ses subjects,
mesmes en ce pavs, où il y a danger que plu-
sieurs se révoltent les uns par force, les aul-
tres practiqués d'une faulce espérance de repos,
et singulièrement le peuple qui est là réduit
en une grande et estroicte nécessité etpovreté,
disant se voir abandonné, et qu'on veuille
faire la guerre avec telle longueur qu'on a
faict pour le passé ; il y a danger qu'il ne se
trouve du party de ceulx qui sont plus indus-
trieux et vigilants et plus unis que nous ne
sommes, et de qui il pense estre plus gracieu-
sement Iraicté. Quant à moy, je ne voys
point de remède que de promptement les se-
courir, et que ce soit par aultres que ceulx
qui ont acoustumé de faire office de volleurs
cruels et inhumains, et non par des gens de
guerre. Et quant Sa Majesté sera résolue de
faire la guerre (que sera toutes fois au regret
de beaucoup de gens de bien), je la supplic-
rav de prendre les movens qui luy sont pro-
posés pour la faire avec quelque diligence et
soulagement de son povre peuple. (Record
office, Slate papers , France, vol. XL1I.)
Cathwi^e de Médius. — in.
A 5
TABLE CHRONOLOGIQUE
DES LETTRES
CONTENUES DANS LE TROISIÈME VOLUME,
M MEROS
D'ORDRE.
I.
II.
III.
IV.
V.
VI.
VII.
Mil.
IX.
X.
XI.
XII.
Mil.
XIV.
XV.
XVI.
XVII.
win.
XI \.
XX.
XXI.
DATES.
7 janvier 1067.
g janvier 1567.
10 janvier 15C7.
18 janvier 1567.
18 janvier 1567.
22 janvier 1067.
2/1 janvier 1567.
25 janvier 1067.
26 janvier 15O7.
27 janvier 1.567.
3o janvier 1567.
3o janvier 1567.
3i janvier 1567.
1" février 1567.
2 février 1567.
h février 1567.
10 février 1 r> 6 7 .
13 février 1567.
là février 1567.
22 février 1667.
22 février 1 567.
DESTINATAIRES.
A M. de Matignon
A \1. de Tavannes
A M. d'Humières
A M. de Carrouges
A M. de Matignon
Au duc de Ferrare
A M. de la Meilleraie. . . .
Au prince de Condé
A M. de Fourquevaux
A M. de Matignon
A M. de Tranchelion
A M. de Fourquevaux
Au prince de Condé
Au duc de Nemours
A M. d'Humières
A M. de Fourquevaux
A M. de llaugiron
A M. de Vaupergne
Au duc de Florence
Au maréchal de Vieilleville
Au duc d'Lzès
PAGES.
8
8
9
9
10
45.
356
TAIU.K ClIRONiiLHMQl'K.
N 1 M É R 0 S
D'OBDBK.
dati:s
XXII.
a 3 février i .")()7.
XXIII.
2.3 février 1 667.
WIV.
a5 février 1567.
XXV.
37 février 1 50 7.
XXVI
37 février 1 567.
X X \ Il
27 février 1 5O7.
XXVIII.
Mars 1867:
XXIX.
1" mars 1 567.
XXX
1" mars 1567.
XXXI.
a mars 1567.
XXXII.
1 0 mars 1 507.
XXXIII.
10 mars 1 5C7.
X\XI\.
1 2 mars 1567.
XXXV.
i5 mars 1567.
XXXVI.
16 mars 1067.
XXW11
31 mars 1567.
xxxviii.
21 mars 1567.
XXXIX.
22 mars 1567. '
XL
22 mars 1567.
XL1.
25 mars 1567.
Xl.ll.
27 mars 1567.
XLIII
29 mars 1 567.
XLIV.
3i mars 1667.
XLV.
Avril 1567.
XL\I.
2 avril 1067.
XLVII
2 avril 1 567.
XI.VIII.
7 avril 1 567.
XI.IX.
9 avril 1 5C7.
DESTINATAIRES.
A M. de Carrouges
A M. d'Hùnûeres
A M. de Fourquevaux
A ci connétable de Montmorency
Au même
A M. de Matij;non
A M"" la duchesse de Nemours
A II. de Fourquevaux
A M. d'Humières
Aux prévôt des marchands et échevins de Paris
A M. d'Humières
Au duc de Nemours
Au capitaine Breul
Au duc de Ferrare
A la reine d'Angleterre
Au capitaine Argosse
Au connétable de Montmorency
Au maréchal de Montmorency
A M. de Tranchelion
Au prince de Florence
Au maréchal de Montmorency
A M. d'Humières
A M. de Fourquevaux
Au connétable de Montmorency
A M. de Tavannes .
A M. de Fourquevaux
A M . Danzay
Au duc de Florence
PAGES.
12
i3
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i5
16
"7
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18
18
'9
".1
20
29
26
26
TABLE CHRONOLOGIQUE.
337
NUMKROS
D'ononB.
L.
Ll.
lu.
lui.
LIV.
LV.
LVI.
LVII.
LVIII.
LIX.
LX.
LXI.
lxh.
LXIIl.
LX1V.
LXV.
LXVI.
LXVII.
LXVIII.
LXIX.
LXX.
LXXL
LXXIL
LXXIII.
LXXIV.
LXXV.
LXXVI.
LXXVI1.
DATES.
() avril 1 567.
1 1 avril 1067.
1 2 avril 1067.
I 2 avril 1567.
i5 avril 1567.
20 avril 1567.
20 avril 1567.
22 avril 1567.
3o avril 1067.
'1 mai 1567.
4 mai 1567.
4 mai 1567.
4 mai 1367.
10 mai 1667.
I I mai 1567.
21 mai 1567.
27 mai 1567.
1" juin 1667.
7 juin 1567.
îa juin 15(37.
îg juin 1 067.
21 juin 1567.
29 juin 1 5(>7-
30 juin 1 567.
3o juin 1567.
3o juin 1567.
2 juillet 1567.
2 juillet 1567.
DESTINATAIRES.
Au capitaine Argosse
A M. de Tavannes
Au landgrave de Hesse
A M. de Grantrye
Au connétable de Montmorency
Au même
A sir Hardi Norris
A M. d'Humières j
A la reine d'Angleterre
Au duc de Florence
A M. de Fourquevaux
Au Roi Catholique
A don Francès de Alava
A M. de Tavannes
A M. d'Humières
A M. de Fourquevaux
Au même
A la reine d'Angleterre
A M. de Fourquevaux
Au même
Au même
Au duc de Manloue
Au même
A M. de Gordes
A M°" la duchesse de Nemours.
Au duc de Ferrare
A M. d'Humières
A M. de Fourquevaux
P V G E S.
a7
27
28
28
3 9
a9
3i
32
32
33
33
34
34
35
35
36
36
3?
38
38
39
4o
4o
ko
4i
4i
4i
42
358
TABLE CHRONOLOGIQUE.
[NUMÉROS
D'OBDRB.
D \TES.
LXXVI1I.
'i juillet 1Ô67.
L\\I\.
1 3 juillet 1 567.
LXXX.
i5 juillet 1067.
L\\\l.
16 juillet 1067.
I.WXII.
18 juillet 15G7.
1AXV1IL
18 juillet 1 567.
LXX\l\.
36 juillet 1067.
LXXX\.
3i juillet 1567.
IAWVI.
3i juillet 1067.
l.XXXVII.
5 août 1567.
LXXXV1II.
10 août 1Ô67.
IAWIV
ao août 1567.
XC.
20 août 1567.
XCI.
■2 1 août 1567.
xcu.
aa août 1 5 * j 7 .
XClll.
23 août 1567.
sciv.
26 août 1567.
xcv.
20' août 1567.
XCVI.
2(i août 1 ô 0 7 .
XCUI.
3o août 1067.
XCUil.
3o août 1 0IJ7.
SCIX.
3 septembre 1 5 (1 7 .
c.
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Au même
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Au même
Au prévôt et aux échevins de Paris.
Aux mêmes
A M. de Cordes
Au duc de Xevers
Au connétable de Montmorency . . .
A don Francès de Alava
Au maréchal de Cossé
Au connétable de Montmorency . . .
A M. d'IIumières
A M. de Fourquevaux
A don Francès de Alava
Au connétable de Montmorency . . .
Au duc de Ferrare
A M. de Sénarpont
Au duc de Florence
Au maréchal de Cossé
A M. de l'ourquevaux
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Aux prévôt cl échevins de Paris.. .
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69
TABLE CHRONOLOGIQUE.
359
NUMEROS
D'ORDRE.
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CXXVIII.
CXXIX.
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CXXXIII.
DATES.
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18 septembre 1067.
19 septembre 1567.
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28 septembre 1067.
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Octobre 1667.
Octobre 1567.
Octobre 1567.
Octobre 1567.
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DESTINATAIRES.
A Favelles
A M. de Fourquevaux
A M. de Gordes
A M. de Malignon
A M. de Gordes
A M. de Matignon
An duc de Nevers
A M. de Fourquevaux
Au Roi Catbolique
An même
Au duc de Savoie
A M. de Matignon
Au duc de Nevers
Au même
Au duc de Ferrare
A M. d'Humières
A M. de Gordes
Au même
Au duc de Ferrare
Au duc de Nevers
A M. de Fourquevaux
Au duc de Florence
A M. de Tavannes
Aux lieutenant général et prévôt d'Angers.
Au duc de Savoie
Au duc de Nevers
Au duc de Savoie
Au duc de Nevers
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57
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27 novembre 1 567.
28 novembre 1 567.
28 novembre 1567.
39 novembre 1567.
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3 décembre 1 567.
DESTINATAIRES.
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A M. de Cordes
A M. de Tavannes
Au duc de Savoie . . . .
Au duc de Nevers
Au même
Au duc de Savoie
A M. de Fourquevaux .
Au duc de Savoie
A M. de Cordes
Au duc de Nevers
A M. de Cordes
A M. de Fourquevaux
Au Roi Catholique. . .
Au duc de Ferrare.. .
Au duc de Nevers . . ■
Au pape Pie V
Au duc de Nevers. . . .
Au même
Au duc de Florence. .
An duc d'Anjou
Au même
Au même
Au même
Au duc de Nevers. . . .
Au duc de Nemours . .
Au duc de Nevers. . . .
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84
TABLE CHRONOLOGIQUE.
361
NUMEROS
D'ORDRE.
CLXII.
CLXIII.
CLXIV.
CLXV.
CLXVI.
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CLXVIII.
CLX1X.
CLXX.
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CLXXIV.
CLXXV.
CLXXVI.
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CLXXXIX.
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DATES.
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7 décembre 1567.
7 décembre 1567.
8 décembre 10G7.
10 décembre 1567.
10 décembre 1567.
12 décentbre 15G7.
13 décembre 1567.
i3 décembre 1567.
i3 décembre 1 567.
i4 décembre 1 5G7.
i5 décembre 1567.
16 décembre 1567.
20 décembre 1567.
20 décembre 1567.
20 décembre 1567.
20 décembre 1567.
92 décembre 1067.
23 décembre 1567.
26 décembre 1 5C7.
26 décembre 1567.
3o décembre 1067.
3i décembre 1 5G7.
DE MÉD1CIS. 111.
DESTINATAIRES.
Au marécbal de Cossé
Au duc d'Anjou
Au même
Au duc de Nemours
A M. de Bourdeille
Au duc de Nevers
A a même
A M. de Fourquevaux
Au duc d'Anjou
A M. de Maugiron
Au duc de Nevers
Au duc d'Anjou
Au même
Au duc de Nevers
Au même
A M. de Bourdeille
A l'évêque de Rennes
Au duc de Nevers
A M. de Matignon
A M. d'Humières
Au duc d'Anjou
Au duc de Nemours
A M"'c la duchesse de Ferrare
Au duc d'Anjou
A M. de Sénarpont
Au duc d'Anjou
A M. de Sénarpont
Au duc de Nemours
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IMPnntl MI NATIONAL
362
TABLE CHRONOLOGIQUE.
NUMEROS
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28 janvier 1 568.
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3o janvier 1 568.
3o janvier 1 568.
3 1 janvier 1 élis.
Février 1 568.
DESTINATAIRES.
\n duc de \en rs
An même
\ M. de Fourquevanx
A t'évêque de Hernies
Au duc d'Anjou
A M""' la duchesse de K. Tiare
Au duc de Nemours
Au romle Rhingrave
Aux habitants de la Rochelle
A M""' la duchesse de Ferrai e
A M. de l''iiiir()uevau\
Au duc de Nemours "■
Au duc d'Anjou
A M. d'Ilumières
Au duc d'Anjou
Au même
Au comte Hliingrave
Aux j;ens du Parlement de Dijon. . .
Au duc de Nemours
Au duc de Ferrare
A Al. des Bories
Au duc d'Anjou
Au même
Au duc do Nevers
Au duc de Nemours
Au duc d' bijou
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Au duc de Nemours
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TABLE CHRONOLOGIQUE.
303
NUMEROS
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DATES.
Février 1 56s.
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18 février 1 568.
18 lévrier i568.
18 février i568.
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28 février i568.
Mars 1 568.
Mars i568.
1" mars 1 568.
1" mars 1 568.
i°r mars 1 568.
DESTINATAIRES.
An duc de Nemours
Au même
A M°" la duchesse de Ferrare
Au duc d'Anjou
A AI. de la Forest , ambassadeur en Angleteri
A Julien d'Elbène
Au duc d'Anjou
Au même
Au duc de Nemours
Au duc d'Anjou
Au même
Au même
Au même
A u même
Au même
Au même
Aux maire et échevins d'Angers
Au duc d'Anjou
Au même
Au même
A M. de Sénarpont
Au duc d'Anjou
A M. des Bories
A M™' la duchesse de Nemours
Au duc de Nemours
A M. de Fourquevaux
Au même
Au pape Pie V
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364
TABLE CHRONOLOGIQUE.
NUMÉROS
D'ORDRE.
DATES.
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37 mars 1 568.
CCLII.
28 mars 1 568.
CCL1I1.
29 mars 1 568.
CCL1V.
5 avril 1 568.
CCLV.
8 avril 1 568.
CCLVI.
8 avril i568.
CCLV II.
8 avril i568.
CCLVIII.
9 avril 1 568.
CCLIX.
9 avril 1 568.
CCLX.
1 4 avril 1 568.
CCLXI.
18 avril i568.
CCLX 11.
30 avril 1 568.
CCLXIII.
30 avril i568.
CCLXIV.
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CCLXV.
21 avril i56S.
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22 avril 1 568.
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23 avril i568.
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28 avril 1 568.
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CCLX XI.
1 7 mai 1 568.
CCLXXII.
33 mai 1 568.
CCLXXIII.
33 mai 1 568.
DESTINATAIRES.
PA G E S.
A M. de Fourquevaux
A MM. de Morvillier et de Limoges
A M°" la duchesse de Ferrare
A VI. de Fervaques
A VI. de Fourquevaux
A MM. de Montmorency, de Morvillier et de Limoges,
Au prince de Condé
A Eléonore de Rolian
Aux seigneurs de Venise
A M. de Fourquevaux
Au cardinal de Cliàtillon
Aux maire et échevins d'Angers
A M. de la Meilleraie
A M. de Bouille
A M. de Monluc
Au duc de Manloue
Aux seigneurs de Venise
Aux lieutenant du maire et échevins de Bayonne . . .
Au Prince-Dauphin
A M. de Tavannes '
A M. de la Meilleraie
A M. de Fourquevaux
A VI. de Tavannes
A M. de Fourquevaux
Au vidame du Vlans
A M. de Monluc
A VI. de Beaumont
A VI. de la Forest, ambassadeur en Anglelerre
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TABLE CHRONOLOGIQUE.
365
NUMEROS
D'onprE.
CCLXXIV.
CCLXXV.
CCLXXVI.
CCLXXVII.
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CCLXXIX.
CCLXXX.
CCLXXXI.
CCLXXXII.
CCLXXXIII.
CCLXXXIV.
CCLXXXV.
CCLXXXVI.
CCLXXXVII.
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CCLXXXIX.
ccxc.
CCXCI.
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CCXCIII.
CCXCIV.
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CCXCVI.
CCXCVII.
ccxcvni.
CCXCIX.
ccc.
ceci.
DATES.
2/1 mai i56S.
26 mai 1 568.
26 mai i568.
28 mai i568.
3i mai i5G8.
1" juin 1 568.
3 juin i568.
4 juin 1 568.
5 juin 1 568.
1 1 juin 1 568.
12 juin 1 568.
i3 juin i568.
1 7 juin 1 568.
17 juin i568.
18 juin i568.
21 juin 1 568.
22 juin i568.
sa juin 1 568.
23 juin 1 568.
27 juin 1 568.
3o juin 1 568.
3o juin 1 568.
3o juin 1 568.
1" juillet i568.
a juillet i568.
3 juillet i568.
3 juillet i568.
3 juillet! 568.
DESTINATAIRES.
A l'amiral de Chàtillon
A la reine d'Angleterre
A M"" la duchesse de Ferrare . . .
A M. de Fourquevaux
A l'amiral de Chàtillon
A M. de Monlnc
A M. de Matignon
A M. d'Humières
A M. de Carrouges
A M"" la duchesse de Ferrare
Aux manans et habitants de Rouen .
A M. de Fourquevaux
A M. d'Humières
A M. de Bourdeille
Au comte de Grignan
A M. de Sénarpont
Au prince de Condé
A l'amiral de Chàtillon
A M. de Fourquevaux
A M. de Matignon
A M. de Carrouges
A M. de Sénarpont
Aux maire et échevins de Tours
A la reine d'Angleterre
A M. de la Châtre
A M"1" la duchesse de Ferrare
A M. d'Esguilly
A M. de Gap
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i54
36<i
TABLE CHRONOLOGIQUE.
NUMÉROS
D'ORDRE.
1) ITBS.
CC.i : 11.
5 juillet 1 508.
1 Cl .111.
."> juillet 1 568.
CCCIV.
1 1 juillet i r> 0 s .
GCCV.
i (i juillet i5G8.
CCC\ 1.
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i CCVII.
1 1) juillet 1 568.
cccvm.
a» juillet i568.
1 CCIX.
a i juillet i .">i>s.
cccx.
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CCCAI.
a3 juillet 1 568.
CGCXII.
23 juillet i568.
CGCXffl.
26 juillet i568.
CGCXIV.
36 juillet i568.
CCCXV.
26 juillet 1 568-
CGCXVI.
29 juillet 1 568.
CCCXYII.
2g juillet 1 568.
cccxvm.
29 juillel 1068.
CCCX IX.
3f> juillet 1 568.
GCCXX.
3o juillet 1 568.
CCCXXI.
3 < > juillet 1 568.
1 1 CXXIL
il" juillet 1 568.
Cl CXXUI.
3i juillel i568.
CCCXXIV.
:Si juillet i568.
GGCXXV.
\oûi i568.
CCCXXVI.
\oûi i568.
CCCXXVI1.
1" août 1 568.
cccxxvm.
.'1 août 1 568.
I i cxxix.
5 août 1 568.
DES! INATAIRES.
A M. de la Châtre
A M. de Bouille
Au* manans el habitants de Roui n
A \l. de la Cnàlre
A M. d'Fnlragues
A M. de Bouille
A AI. de Founpievaux
A M. d'Humières ;
A M. de Biron
Aux capitouls de Toulouse
Au\ maire et échevins de Tours . .
A M. de Tavannes
Au prince de Condé
A M. d'Entragues
Au capitaine Charrieu
A M. de Fourquevaux
Au maréchal de Cossé
Aux habitants de Toul el \erdun .
A M. de Barbesieux
A M. de Bouille
A M. d'Espaulx
A M. de Matignon
\ M. du I.ude
A l'amiral de Coalition
A M. Yiallard
\ M. de Mailinengo
A M. de la Châtre
Au maréchal de Cossé
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TABLE CHRONOLOGIQUE.
367
.\ UMÉR 0 S
D'onoitE.
cccxxx.
CCCXXXI.
CCCXXX1I.
(i cxxxra.
I l CXXXIV.
CCGXXXV.
C6CXXXVI.
CCGXXXVU.
CCOXXXVDI.
CCCXXXIX.
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I GCXLI.
CGCXLÏI.
CCCXLIII.
CCCXLIV.
I i CXLV.
CCCXLVI.
« m \I.\II.
CCCXLVIII.
CCCXL1X.
CCCL.
CCCI.l.
CCCLII.
GCGLIII.
CCCL1V.
I CGLV.
GGGLVI.
CCCLVII.
DATES.
7 août 1 568.
7 août i568.
10 août t568.
î s août 1 568.
i3 août 1 568.
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î 'i août i568.
1 6 août 1 568.
î 7 août î 568.
18 août 1 568.
■io août 1 568.
ao août i568.
ao août 1 568.
a3 août 1 568.
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37 août i568.
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6 septembr • 1 568.
7 septembre 1 568.
8 septembre 1 568.
8 septembre 1 568.
9 septembre 1 568.
10 septembre i568.
1 0 septembre 1 568.
1 9 septembre 1 568.
1 '1 septembre 1 568.
îg septembre 1 568.
20 septembre 1 568.
H EST IN ITilllEv.
A MM. (le Beauquemare et de la Fontaine-Godard
A l'amiral de Chàtillon
\ M. de Rieux
An maréchal de Cossé
An maire et aux échevins de Tours
Au \idame du Mans
Au duc de Saxe
A M. de Fourquevaux
A M. de Larcher
A M. de Marligues
Au même
A M. de Monlpensier
A AI. de Sainte-Preuve. ...
A M"" de Nemours
A M. de Fourquevaux
A M. de Monlpensier
A M. d'Humières
Au pape Pie V
A M. de Sénarpont
A M. de Fourquevaux
A l'évêque de Rennes
Au Roi Catholique
Au comte de Tende
Aux gens du Parlement de Bordeaux
A la reine d'Angleterre
■Vux échevins et manans de Chartres
A M. de Mangiron
A M. de Créquy
PAGES.
167
«67
168
168
1 6g
169
,73
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i83
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180
186
186
368
TABLE CHRONOLOGIQUE.
NUMEROS
D'Oudhe.
ccclviil
i CCLIX.
CCCL\.
CCCLXI.
CCCLX1I.
qcclxhi.
gcclxiv.
CCCLW
ccclxvi.
CCCLW 11.
CCCLXV1II.
CCCLX1X.
CCCLXX.
CCCLXXI.
CCCLXXI1.
CCCLXXIIL
CCCLXXIV.
CCCLXW.
CCCLXXVI.
CCGLXXVII.
CCCLXXV1II.
CCCLXXIX.
CCCLXXX.
CCCLXX XL
i cclxxxii.
CCCLXXXIII.
CCCLXXX IV.
CCCLXX XV.
DATES.
a6 septembre i56s.
37 septembre 1 "><>s.
27 septembre i568.
27 septembre i568.
28 septembre i568.
3o septembre 1 568.
Octobre i568.
j" octobre 1068.
1" octobre 1068.
3 octobre 1 568.
1 0 octobre 1 568.
1 1 octobre 1 568.
16 octobre 1 568.
16 octobre 1 568.
17 octobre i568.
18 octobre 1 568.
18 octobre 1 568.
21 octobre 1 568.
ai octobre 1 568.
26 octobre 1 568.
26 octobre 1 568.
27 octobre 1 508.
28 octobre 1 568.
28 octobre 1 568.
2 novembre 1 568.
2 novembre 1 568.
3 novembre 1 568.
8 novembre 1 568.
DESTINATAIRES.
Au cardinal de Médicis..
A H. de Sénarpont
Aux seigneurs de \enise.
A M. de Fourquevaux. . .
A M. d'Escars
A M. de Fourquevaux.. .
A la reine d'Angleterre..
Au duc de Florence
Au duc de Nemours.. . .
A M. de Matignon
Au Roi Catholique
A M. des Bories
A M. de Fourquevaux . .
Au duc de .Nemours. . .
A M. de Villars
A M. de Fourquevaux..
Au comte de Leicesler. .
Au comte de Fiesque . .
Au duc de Nemours . . .
Au même
Au duc de Florence . . .
Au duc de Saxe
A M. de Fourquevaux..
Au duc de Nemours. . .
Au même
Au duc d'Anjou ......
Au pape Pie V
Au comte de Brissac . . .
PAGES.
186
.87
,87
188
188
188
190
190
•9'
igi
192
192
192
,93
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îgi
,.,'.
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ig5
196
•97
198
198
199
300
App. 337
301
201
TABLE CHRONOLOGIQUE.
369
M "MKROS
ccclxwvi.
ccclxxxvîi.
ccclxxxviu.
ccclxxxix.
cccxc.
eccxci.
CCCXCII.
cccxcin.
CCCXCIV.
CCGXCV.
CCCXCVI.
CCCXCVII.
CCGXCVIIL
cccxcix.
cccc.
GCCCL
CCCCII.
CCCC.III.
CCCCIV.
GGCCV.
CCCC\ I.
CGCCVII.
CCCCVIII.
CCCCIX.
ccccx.
CCGGXÏ.
CCCCXII.
CCCCXIII.
DATES.
9 novembre i568.
1 1 novembre 1 568.
1 1 novembre 1 568.
îs novembre i568.
i3 novembre i568.
i3 novembre i568.
i3 novembre i5C8.
i h novembre 1 568.
ili novembre i568.
îi novembre i5t>8.
i 5 novembre 1 568.
i5 noveml)re i568.
1 6 novembre 1 568.
16 novembre i568.
ai novembre i568.
3 2 novembre i568.
a-2 novembre i 568.
2.3 novembre i568.
2.3 novembre 1 568.
2 4 novembre i568.
3o novembre i568.
5 décembre i568.
g décembre ! 568.
1 1 décembre i 568.
i5 décembre i .") ( i S .
16 décembre 1 568.
1 7 décembre 1 568.
20 décembre i568.
DESTINATAIRES.
Au duc de Nemours
A M. Larcher..
Au duc de Neruours
A M™* la ducbesse de Nemours
Au duc de Nemours
A M. de Fourquevaux
Au lioi Catholique
A M. de Fourquevaux
Au duc de Nemours
Au même
A M. de Fourquevaux
Au Roi Catholique
A M. de Fourquevaux
A M. le comte de Fiesque
Au duc de Nemours
Au même
Au même
Au comte de Brissac
A M. de Fourquevaux
Au duc de Nemours
Au même
Au même
Au même
Au même
Au même
Au comte de Tende
Au duc de Nemours
A M™° la duchesse de Nemours.
PAGES.
203
203
203
ao3
3o4
soi
205
205
ao5
207
207
208
208
209
209
309
210
31 1
212
21 2
3l3
2l3
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ai4
Catherine de Médicis.
"'7
IHi'JUJlLl IL Ml 1 1 < 1 1
370
TABLE CHRONOLOGIQUE.
M HEROS
[J'OIU'HS.
i CCCXIV.
GGGCXV.
CCGCXVI.
CGGGXVII.
CCGGXVIII.
CCGCXIX.
GCGCXX.
CGGGXXI.
CCCCXXll.
CCGGXXIII.
CGGfiXXIVf
CGGGXXVJ
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CCGGXXVII.
Cl < ' WV1II.
CQGGXXIX,
CCGGXXXi
CÇGGXXXlj.
GGCCWXI1.
CCCCXXX1Û.
ccccxxxiy.
( cccxxxy.
CCCCXXXVI.
cccçxxxvn.
i i.u.wwin
ceci \wiv
GÇGCXL.
I CCCXLl.
DATES.
20 décembre 1 5C8.
ai décembre 1 568.
37 décembre t568.
28 décembre 1 .>l>";.
28 décembre 1 568.
Janvier l56g.
1 3 janvier 1 56g.
i3 janvier i56g.
i3 janvier 1 56g.
1 '1 janvier 1 56g.
17 janvier 1 56g.
20 janvier 1 56g.
30 janvier 1569.
s3 janvier 1 56g.
36 janvier 1569.
1" février i56g.
9 février 1 5Gg.
I 0 février i50g.
I I février i5Gg.
i3 février 1.569.
i3 février 1 56g.
18 février 1 56g.
31 février 1 56g.
s3 février 1 56g.
a6 février 1.569.
Mars 1 569.
6 mars 1 5 ( i g .
1 5 mars 1 56g.
DESTINATAIRES.
Au duc do Florence
A M. de Fourquevaiix
Au même
Au duc de Nemours
A M. Larcber
A M"" la duchesse de Nemours. . .
A M. le duc de Savoie
A M. de la Mothe-Fénelon
A M. de Fourquevaiix
Au maréchal de Montmorency.. . .
Au duc de Florence
A M. de Fourquevauv
Au même
A M. de Monluc
A M. d'Escars
A M. de Fourquevaiix
A M. de Damville
A M. de la Mothe-Fénelon
A M. de Fourquevaiix
Au maréchal de Montmorency. . .
A M. le duc de Savoie
Au duc de Nemours
Au duc de Florence
Au prince de Florence
Au duc de Nemours
A M"' la duchesse de Nemours.
Au duc de Florence
Au même
PAGES.
g , Il
2l5
2l5
g , 6
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318
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33g
329
a3o
33o
TABLE CHRONOLOGIQUE.
371
MJMEROS
D'ORDRE.
DATES.
DESTINATAIRES.
CCCCXLI1.
CCCCXLI1I.
CCCCXLIV.
CCCCXLV.
CCCCXLVI.
CCCCXLV1I.
GCCCXLV1II.
CCCCXLIX.
CCCCL.
CCCCLI.
CCCCLII.
CCCCLIII.
CCCCLIV.
CCCCLV.
CCCCLVI.
ccccLvir.
CCCCLVI11.
CCCCLIX.
CCCCLX.
CCCCLXI.
CCCCLXII.
CCCCLXIII.
CCCCLXIV.
CCCCLXV.
CCCCLXVI.
CCCCLXVII.
CCCCLXVIII.
CCCCLXIX.
1 8 mars 1 5 (> ç) .
2 1 mars 1 56q.
22 mars i56g.
3i mars i56g.
3i mars i56g.
Avril 1569.
Avril i56g.
5 avril i56g.
1 2 avril i56g.
i3 avril i56g.
17 avril 1569.
8 0 avril i56g.
ai avril r56g.
6 mai i5(îg.
1 2 mai 1 56g.
i3 mai i56g.
19 mai i56g.
19 mai i5Gg.
7 juin i5Gg.
1 1 juin i56g.
11 juin i56g.
12 juin i56g.
i3 juin i56g.
i3 juin i56g.
ili juin i56g.
i5 juin i56g.
17 juin 1569.
17 juin i56g.
Au duc de Florence
A M. de Fourquevaux. . . .
Au Roi Catholique
Au duc de Savoie
Aux seigneurs de Venise . .
Au Roi Catholique
Au duc de Florence
A M. de Fourquevaux
Au maréchal de Cossé
A M. de Rambouillet
A M. de la Mothe-Féiielon .
A l'évèque d'Auxerre
Au duc de Nemours
A M. de Rambouillet
A M. de Fourquevaux
A M. le comte d'Entragues.
Au duc de Nemours
A M. de Fourquevaux
Au Roi Charles IX
Au même
Au Roi Catholique
Au Roi Charles IX
Au même
A M. de Fourquevaux
Au Roi Charles IX
Au même
A M. le duc d'Anjou
A M. de Monluc
PAGES.
232
a33
233
234
a 34
235
235
a36
a36
238
2 38
a38
23g
23g
2 '10
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ait
2 4)
262
a43
■M
245
246
247
a5o
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25a
•3 52
47.
372
TABLE CHRONOLOGIQUE.
\ [ M E R 0 S
D'ORDRE.
CCCCLXX.
CCCCLXXI.
CCCCLXXIl.
CCCCLXXIH.
CCCCLXXIV.
CGCCLXXV.
CGCCLXXVI.
CCGCLXXVn.
CCCCLXXVIII.
CCCCLWIV
OCGCLXXX.
CCGCLXXXI.
CCCGLXXXII.
CCCCLX XXIII.
CCCOLXXXIV.
CCCCLXXXV.
GCGCLXXXVI.
CCCCLXWUI.
CCCCLXXXVIII.
CCCCLXXXIX.
CCCCXC.
CCCCXCI.
CCCCXCII.
CGGGXCI1L
CCCCXi.IV.
CCGCXCV.
CCGCXCVL
CCCCXCVII.
H H ES.
i 8 juin i56g.
20 juin î. ")()().
21 juin i 569.
28 juin 1 56g.
28 juin i56g.
Fin juin i56g.
1" juillet i56g.
1" juillet i5Gg.
2 juillet i56g.
4 juillet 106g.
4 juillet 1 56g.
8 juillet 1 56g.
g juillet i56g.
g juillet 1 56g.
10 juillet 1 56g.
17 juillet i56g.
17 juillet i56g.
j8 juillet i56g.
26 juillet i56g.
2g juillet 1 56g.
3i juillet 1569.
2 août i56g.
5 août 1 56g.
1 1 août iô6g.
i5 août 1 .ni,,.
i5 août i56g.
ig août i56g.
2 4 août 1569.
DESTINATAIRES.
Au Roi Charles IX
Au même
Au cardinal de Guise
A M. le duc de Savoie
Au duc de Florence
A la princesse doua Juana
A M. le comte de Fiesque
A M™ la duchesse de Nemours-..
Au duc de Florence
Au Roi Catholique
A M. de Fourquevaux
A M"" la duchesse de Nemours.
A M. de la Mothe-Fénelon
A M. le duc de Nevers
Au pape Pie V
A M™ la duchesse de Nemours. .
A M. de la Mothe-Fénelon
Au Roi Catholique
Au duc de Savoie
Au duc de Nevers
A M. de Matignon
A M. de Fourquevaux
Au même
Au duc de Florence 1 . ■
A la reine d'Angleterre
Au Roi Catholique
A M. d'Escars
A M"' la duchesse de Nemours.
PAGES.
253
a53
a54
254
3.55
355
s56
3a-
357
257
258
260
360
iO-2
l6a
a63
263
»63
364
s64
265
a6G
■ iiii
366
267
367
368
268
TABLE CHRONOLOGIQUE.
373
NUMÉROS
D'OKDBE.
DATES.
DESTINATAIRES.
PAGES.
ccccxcvm.
CCCCXCIX.
D.
DI.
DU.
DIII.
DIV.
a8 août 1569.
4 septembre 1569.
5 septembre i56g.
Septembre i56g.
G septembre 1 56g.
G septembre i56g.
7 septembre 1 5 ( î 9 .
8 septembre 1 569.
8 septembre 1 5Gg.
20 septembre i5fig.
ao septembre i50g.
21 septembre i56g.
3o septembre 106g.
3o septembre i5Gg.
3 oclobre i56g.
7 oclobre i5Gg.
8 octobre i5Gg.
10 octobre 1 ÔG9.
i3 octobre 1 56g.
2G octobre i5Gg.
1" novembre i56g.
3 novembre i56g.
6 novembre i56g.
8 novembre i56g.
8 novembre 1569.
12 novembre i56g.
21 novembre i5Gg.
21 novembre i56g.
\ M. d'Escars
369
3G9
aGg
App. 337
269
270
271
971
272
273
974
274
275
270
976
276
978
a79 ■
a79
379
281
381
281
382
3 83
a83
983
384
Au chancelier de l'Hospital . .
A M. le duc d'Anjou
V M°" la duchesse de Savoie . . .
\ M. de Fourquevaux
V M. de la Molhe-Fénelon . . .
Au duc d'Alencon
DV.
Au duc de Xevers
DVI.
A M. de Fourquevaux
DVII.
Au chancelier de l'Hospilal. . .
Dvni.
A M. le Premier Président
DIX.
\ AI. de la Mothe-Fénelon
DX.
A M. de Fourquevaux
DXI.
A M. de la Molhe-Fénelon. . . .
Î)\II.
A M. d'Humières
DXIII.
Au Roi Catholique. . .
DXIV.
\ la reine d'Angleterre
DXV.
A M"" la duchesse de Xemours. . . .
DXVI.
Dxvir.
A M. de Fourquevaux
DXVHI.
A XI. de la Mothe-Fénelon
DXIX.
\ M. de Bellièvre
DXX.
\ Mme la duchesse de Nemours. .
DXXI.
A M. de Fourquevaux
DXXII.
A M. le prince d'Evoli
DXXI II.
A M. de Fourquevaux
DXXIV.
Au duc de Florence
DXXV.
Au prince de Florence. . . .
MU
TABLE CHRONOLOGIQUE.
M HEROS
KOUP11B.
DXXVI.
DXXVII.
DXXVIII.
UNAIV
DXXXI.
DXXX1I1.
DXXXIV.
DWWI.
DWWII.
DXXXVIU.
DXXXIX.
DXL.
DXLI.
OXLII.
DXLIII.
DXLIV.
DXLV.
DXLVI.
DXLVII.
DXLVIII.
DXLIX.
1)1.
DLL
DL1I.
1)1,111.
DATKS.
a3 novembre i 56g.
37 novembre i 56g.
î" décembre i riiig.
5 décembre i 569.
1 1 décembre 1 5<ig.
17 décembre i56\).
a3 décembre 1 jftg.
ai décembre 1 56g.
a5 décembre iôGg.
97 décembre 10G9.
a8 décembre 1569.
3o décembre 1 5Gg.
1 1 janvier 1570.
1 a janvier 1570.
16 janvier 1 670.
18 janvier 1570.
37 janvier 1570.
1" février 1570.
1" février 1570.
7 février 1570.
7 février 1570.
7 février 1670.
7 février 1670.
g février 1670.
1 1 février 1570.
19 février 1 570.
ait février 1^70.
•26 février 1570.
DESTINATAIRES.
An duc de Florence
\ M. de Fourquevan*
A M. d^ BeUièvre
A M. des Bories
An duc de Nemours
A M. de Fourquevaux
Au même
A MM. Nicolay, premier président, el deCharmiault.
A M"' la duchesse de Nemours
A la reine d' Angleterre
\ M. le maréchal de Damvill^
\ M. Fourquevaux
A M. de Matignon
A M. de la Molbe-Fénelon
\ M. d'Humières
A M. de Fourquevaux
Au même
Au Roi Catholique
Au même
A M. l'évéqué du Mans
A M. de Fourquevaux
Au Roi Catholique
\u pape Pie V
A l'évéqué de Rayeux el à M. d'Humières
Au Roi Catholique
A M. d'Humières
A MM. les (;ens de la cour du Parlement de Paria
\ MM. de Matignon et de Carrouges
PAGES
a 8a
..s',
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386
•>*;
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198
«99
TABLE CHRONOLOGIQUE.
375
MMEROS
DLIV.
DLV.
DLVI.
DLVII.
DLVIII.
DLIX.
DLX.
DLXI.
DLXn.
DLXIH.
DLXIV.
DLXY.
DLXVI.
DLXVU.
DLXVIII.
DLX1X.
DLXX.
DLXXI.
DLXXII.
DLWIII.
DLXXIV.
DLXXV.
DLXXVI.
DLXX VU.
DLXXVHI.
DLXXIX.
DLXXX
DLXXXI.
Il '.TES.
38 février 1570.
a8 février 1570.
9 mars 1570.
3 mars 1070.
3 mars 1070.
3 mais 1670.
3 mars 1 .070.
3 mars 1670.
6 mars 1570.
7 mars 1070.
8 mars 1570.
i3 mars 1070.
i3 mars 1070.
1 i mars 1 670.
aa mars 1670.
37 mars 1570.
37 mars 1070.
3o mars 1570.
i3 avril 1 570.
16 avril 1570.
16 avril 1570.
Mai 1 570.
3 mai 1070.
3 mai 1Ô70.
h mai 1570.
."> mai 1 Ô70.
ig mai 1570.
30 mai 1 570.
DESTINATAIRES.
A M. de Fourquevaux ,
A M. de Mauvissière
A M. de Nemours
\ Mn" la duchesse de Nemours
A M. de la Mothe-Fénelon
A M. de la Valette
A M. Daffis
A M. Durant
A MM. de Bayeux et d'Humières
Au duc de Florence
A M. de Tavannes
A M. de Fourquevaux
Au même
A M. de Tavannes
A M"' la duchesse de Nemours
A M. d'Escars
A M. l'évêque du Mans
A M. d'Humières
A don Francès de Alava
A M. le duc de Nemours.
A M. le maréchal de Cossé
A M. l'évêque du Mans
Au duc de Florence
A don Francès de Alava
A M. de la Mothe-Fénelon
A don Francès de Alava
\ M M. lesprésidentNicolay et maître des comptes Guyol
An duc de Florence
PAGE S.
299
299
3oo
3oo
3oo
3oi
30 3
303
3 0 3
3o3
3o3
3o3
3oi
3o5
3o5
3o6
3o6
307
3o7
3o8
3o9
3io
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3n
3la
3i3
3i.'i
3 1 S
376
TABLE CHRONOLOGIQUE.
\ I M ! ; 1! 0 s
D-OBDItK.
DLXXXII.
DLXXXIE
DL\\\I\.
DLXXXV.
DLXXXVI.
DIAWVII.
DLXXXVni.
DLXXXIX.
DXC.
DXCI.
DXCII.
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DXCIV.
DXCV.
DXCVI.
DXCVII.
DXGVIII.
DXCIX.
DC.
DCI.
DCII.
DC III.
DCIV.
DCV.
DCVI.
DC \II.
D AT E S.
29 raai 1570.
l'A juin 1 5 -j r j .
t 9 juin 1 570.
ao juin 1570.
ao juin 1 570.
39 juin 107(1.
:>s juin 1 570.
28 juin 1570.
38 juin 1070.
3 juillet 1 570.
H juillet. 1 Û7C1.
1 9 juillet 1570.
ai juillet 1570.
35 juillet 1570.
29 juillet 1670.
29 juillet 15711.
30 juillet 1570.
2 août 1570.
3 août 1570.
1 il août 1570.
1 9 août 1570.
19 août 1 570.
i3 août 1570.
1 '1 août 1670.
19 août 1570.
36 août 1570.
ni SIGNATAIRES.
A M. do Morvillicr
A don Francis île Alava
A la reine d' Angleterre
A \1. de Bois-Février
A M la duchesse de Nemours
A M. le duc de Guise
A M. do Fnurquevaux
A M. do Bouille
A M. de Puygaiflard
\u maréchal de Cossé
Au même
Au duc de Florence
A M. de Fourquevaux
Au duc de Florence
A M. de Fourquevaux
A MM. les gens tenant la cour de Parlement à Paris.
Au Roi Catholique
A M. Martin de Beaune
A la reine d'Angleterre
\ M. le duc, de Mautouc
Au Hoi Catholique
A M. le duc de Savoie
A M. de Fourquevaux
A u moine
Au pape Pie V
\ M"" la duchesse de Florence
PAGES.
3l5
3i6
3 1 6
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3a8
3ag
33o
33 1
TABLE DES PERSONNES
À QUI SONT ADRESSÉES LES LETTRES DE CATHERINE DE MÉDIGIS.
Alava (Don Francès de), 34, 5i,
■">3, 307, 3i 1, 3t 3, 3 16.
Ai.de (Duc d'), 1 Si.
Alençon (Duc d'), 270.
Angenres (M. d'), évèque du Mans,
■394, 3o6, 3i 0.
Angennes (M. d'), vidame du Mans,
1 4o, 169.
Angers (Le lieutenant général d'), C7.
Angers (Les maire et échevins d'),
124, i34.
Anjoc (Le duc d'), 79, 80, 85, 89,
91, 9a, 95, 97, 98, 107, 109,
1 13, 1 1 4 , 1 15, 117, 1 ao, lai,
122, 123, ia4, 125, 126, 25a,
a6g.
Argosse (Le capitaine), 19, a6.
Auxerrë ( Amyot, évèque d'), a38.
B
Barrezieux (M. de), 16a.
Baveux (M. d'Humiéres, évêqnede),
397, 3oa.
Bavonne (Les échevins de), 137.
Beaumont (M. de), i4i.
Beaune (M. Martin de), 3a4.
Beauquemare (M. de), 167.
Bellièvre(M. de), 381, 286.
Bois-Février (M. du), 317.
Bordeaux ( Les gens du Parlement de),
18Û.
Bor.iEs (M. des), ni, 191, a86.
Bouille (M. de), 1 55 , 1 56, 163,
3ig.
BnURDEILLE (M. DE), 87, 1 /| 9 .
Breul (Le capitaine), 18.
Carrocges (M. de) , a,il, 167, 1 5a ,
298.
Charles IX,a42, a43, 244, 246,
a5o, a5i, 253.
Charmiaux (Le maître des comptes),
288.
Charries (Le capitaine), 160.
Chartres (Les échevins et manants
de), 126, 1 85.
Chàtillon (M. le cardinal de), i34.
Châtre (M. de la), 1 53 , 1 55 , 1 56,
166.
Cleruont. Voir Gap.
Colignï (L'amiral de), i4a, i45,
i5o, 167.
Condé (Le prince de), 4, 7, i33,
i4g, l5g.
CossÉ (Le maréchal de), 5a, 56, 07,
161, i65, 168, a36, 267,309,
819, 3 20.
Créquï (Le cardinal de), 186.
Croc (M. du), 16.
CnussoL (Antoine de), duc d'Uzès, 1 1.
D
Daffis (M.), premier président du
Parlement de Toulouse, 302.
Damuli.f. (Le maréchal), aa3, 290.
Danzai (M. de), 26.
DuoN(Los;;ensduParlementde), » 10.
i Durant (M.), 002.
Catherine de Médicis. — m.
E
F.i.rèm: I M. Julien d'), 1 19.
Entragues (Le comte d'), i56, l5g,
24o.
Escars (M. d'), 222, 268, 269,
3o6.
Espaux (M. d'), 16a.
Esquillï (M. d'), l54.
Favelles, envoyé dans les Pays-Bas,
57.
Ferrare (La duchesse Renée de),
94, 96, 10a, io5, 116, i3i,
i44 , 147, i54.
Ferrare (Le duc de), 3, 18, 4i,
54 , 75, 111.
Fervaques (M. de), i 3 1 .
Fiesqub (Le comte de), ig4, 208,
a56.
Florence (La duchesse de), 33.1.
Florence (Le duc de), Cosme de Mé-
dicis, 190, 197,214, 330,228,
329, a3o, a3i, a35, s54, 357.
283, 284, 3n, 3ig, 3ao.
Florence (Le prince de), 21.
Florence (L'amhassadeur de), a84.
Fontaine-Godard (M. de), 167.
Foi'RQUETAUX (M. De), 226, s33 ,
a36, 24o, a'4i, 26g, 273, 375,
379, 282, 383, s84, a85, a88,
390,292,293,994, agg.3o4.
3i4, 3i8, 3ao, 3at.
48
!'.ll I Ml I 11 Kl
378
TABLE DES PERSONNES.
G
Gap (M. de Clermonl, évoque 'le),
iû.">.
GoRDES (M. de), 4o, 5o, 5g, 64,
05, Og, 73, 7/1.
Goi BOi I M- DE), 27-
Grintrie (M. de), 28.
Gi ise (Le cardinal de), 254.
Guisg (Henri de), 3i8.
Guyot, maitre des comptes, 3i4.
II
Hesse (I.e landgrave de), 28.
Huspital (Le chancelier de l'), 269,
273.
HuMlERES (M. D'), 2,8, !2, 1(5, 17,
32, 3a, 35, '11, 53, 64, g5,
108, 167, 168, 157, 175, 197.
198, 276, 3oa, 307.
Jiuna (Dona), a55.
La Foiiest (M. lîoclu-lel de), 118,
l'n.
La Motiik-Fémci.on (M. de), 218,
"j3, 2.38, 260, 263, 270,275,
b8 1, 391, 3oo, 3i 3.
Larciier (\L), 172, 202,31(1.
La Valette (M. de), 3oi.
Leicesteii (l.i' bonite de), ig/i.
Limoges (L'Aubespine, évèque de),
i3o, 1 3â.
Li de (M. du), iC3.
M
Mans (L'évéque du). Voir Avenus.
Mans (M. le vidas» du). Voir As-
GENSES.
Mamoije (Le duc de), 4o, 137, 3.'i(ï.
Martigi es (M. de), 1 72.
Maitihuso (M. de), i65.
Matignon (M. de), 1, 3, 6, i5, 59,
fio , 63 , 9 '1 , 1 '1 (i , 161 , 163, 173.
«65, 391, 299.
Maugiron (M. de), 9, 45, 90, 186.
Mu -vissièiiei M. Caslelnau , s'dï), 309.
Medicis (Le cardinal de), 187.
Meii.leraie (M. de la), 4, 1 35.
MoM.Dc (M. de), i36, i4o, i45,
3 3 3. 353.
Montmorency (Le connétable de), i3,
1 4 , 20, 34, 29, 5 1 , 5s, 54.
Montmorency (Le maréchal François
DE), 30, 22, 12g, l33 , 3ig, 2 26.
Montpensier (Le duc de), 17.3, 17'L
Montpensier (François de), prince-
daupbin , 1.37.
MonvuLiER (M. de), i3o, i33, 3 1 5.
N
Nemours (La duchesse de), iô, 4i,
45, 137, 217, 229, 257, 260,
263, 268, 279, 281, 288, 3oo,
3o5, 817.
Nemours (Le duc de), 8, 17, 83,
85, 96, 98, 99, 102, 107, 110,
ii4, 116, i3i, 127, 191, 19.3,
ig6, 197, 198, 199, 300, 201,
203, 203, 204, 208, 20g, 311,
312, 2i4, 216, 228, 329, 23g,
a4i, 287, 3oo, 3o8.
Nevers (M. le duc de), 5o, 60, 63,
66, 68, 69, 70, 71, 73, 76, 78,
82,83,84, 88, 90,92, g3, g4,
1 1 4, 262, 264, 271.
Nicolaï (Le président), 3i4.
Norris (Sir Henri), 3i.
Paris (Le premier président du Parle-
ment de), 274.
Paris ( Les échevins de), 16, 4g, 5o,
57.
Paris (Les gens du Parlement de),
323.
Philippe II, 34, 44, 61, 62, 75,
i83, ig3, 2o4, 207, 23.5, i43,
235, 2'i4, 257, 262, 367, 370,
293, ag6, 297, 323, 327.
Pie V (Le pape), 77, îag, 176,
301, 262, ag6, 33o.
Puy-Gaii.lard (M. de), 319.
Rambouillet (M. de), 238, ai
Rennes (L'évéque de), g3, i(ït.
173.
Rieux (M. de), 168.
RolBKB (Les manants et habitants
de), 1 47.
Rouen (Les inananls et habitants de),
i55.
Rut-Gomme, prince d'Evoli, a83.
S
Sainte-Preuve (M. de), 173.
Savoie (La duchesse de), 335.
Savoie (M. le duc de), 62, 68, 70,
71, 73, 317, 327, 2.3'l. 2Ô4,
264, 337.
Saxe (Le duc Auguste de), 170.
Saïe (Le duc Guillaume de). 198.
Sénarpont (M. de), 55, g7, 98,
136, i4g, iÔ3, 176, 187.
Tavaknes (M. de), 1, 34, 37. 35,
67, 6g, 1 38 , i3g, i58, 3o3,
3o5.
Tende (Le comte de), si.3.
Toulouse (Les capitouls de), 167.
Tours (Les échevins el manants de).
i5s, i56, 1 58.
Tranchelyon(M. de), 6, ai.
Valette (M. de la), 3oi.
Vaupergne (M. de), 1 0.
Venise (Les seigneurs de), i33, 187,
288, a.34.
Verdun (Lesniananls et habitants de),
161.
Viai.lard (Le président), Oii.">.
Vieilleulle (Le maréchal de), 10,
1 13.
Villars(Lc marquis de), ig.3.
VlLLBBOI (M. de), .'17.
TABLE DES MATIERES.
AlGlEPEBSE, 336.
Aixe, sur la Vienne, 2/1 3; a5o, note.
Alaminm (Nicolo), recommandé par
Catlierine au duc de Florence, 79.
— Sa mission à Florence après la
paix de Sainl-Germain, 33o, 33a.
Alava (Don F rancès d'), ambassadeur
d'Espagne. Sa colère signalée par
Catherine à Fourquevaux, 5. —
Se plaint de navires pris par les
compagnons du fils de Monluc, 5,
note. — Ses nouvelles plaintes, 7.
— Lettre que lui écrit Catherine à
l'occasion d'un pilote portugais,
34. — Audience qu'il obtient,
A3. — Se plaint de la levée des
Suisses dirigée contre l'Espagne,
44 ; — De l'argent envoyé en Corse,
64. — Prend fait et cause pour
l'ambassadeur de Portugal, 44. —
iNotifie ses nouvelles lettres de
créance, A4. — Proteste de son
dévouement envers Charles IX,
1AA. — Assure Catherine que la
reine sa fille ne suivra pas le roi
en Flandre, hh. — Catherine
écrit à Philippe II pour se louer de
lui, hh. — Lettre qu'il reçoit d'elle
au sujet de l'enlèvement des dé-
pêches du courrier du duc d'Albe,
5i. — Prévenu que Lansac fait
une information à ce sujet, Al. —
Catherine lui exprime ses regrets
sur les déprédations commises sur
des Espagnols, 33, 54. — Ses offres
à Charles I\ après la surprise de
Meaux, Ci, 63. — Son entretien
avec Catherine au sujet de la paix,
10a, 106. — Catherine lui livre
les Flamands pris à Saint-Valéry,
166. — Refuse les paquets des dé-
pèches dont les porteurs ont été
tués, 170. — Sa colère à ce sujet,
171. — - Refuse de nouveau de re-
cevoir les dépèches prises sur les
deux courriers tués en revenant
d'Espagne, 178. — Approuvé dans
son refus par le duc d'Albe, 178.
— Ses plaintes au sujet du deuil
de don Carlos, 179. — Offre un
secours à Charles IX du coté du
Béarn et de la Navarre, 189. —
Promet à Catherine de la renseigner
sur ce qui se pratique en Espagne
pour les mariages projetés, 2i5.
— Promesses qu'il reçoit de Ca-
therine de faire justice des dépré-
dations dont il se plaint, 3 1 3.
— Invité par elle à venir la re-
joindre à Gaillon, 3 16. — Propos
qu'il lient à Charles IX et dont
Catherine s'offense, 333. — Ex-
plication qu'elle a avec lui au sujet
de la remise du mariage de sa fille
avec le roi de Portugal, 327. —
Fait courir le bruit du mariage
de Marguerite de Valois avec le
duc de Guise, 329.
Albe (La duchesse d"). Prescriptions
que lui transmit Catherine sur le
régime que doit suivre sa fille la
reine d'Espagne, 160.
Albe (Le duc d'). Son passage dans
les Pays-Bas annoncé par Cathe-
rine, 2 4. — Sa venue provoquera
des troubles, 35, note. — Protesta-
tions que lui fait Catherine à
Bayonne, 33, note. — Excuses qu'il
donne, 09. — Les dépèches de son
courrier prises, 5l. — Fait arrêter
les comtes d'Egmont et de Hornes.
57. *- Remercié par Catherine pour
secours offert après la surprise de
Meaux, 63. — Des courriers por-
teurs de dépêches à lui adressées tués
parles chemins, 170. — Les dépè-
ches retrouvées envoyées à M. de
Ferais pour les lui remettre, 171.
— Approuve Alava de les avoir
refusées , 178. — Visité par M. dp
Saint-Gouard, 1 84. — Assure
Catherine de sa bonne volonté.
18 A. — ■ Promet son assistance.
l84. — Catherine voudrait qu'il
put s'entendre avec le maréchal de
Cossé et le duc d'.Uimale, 190:
192, note. — Remercié de ses
bons offices, 2o3. — - Prévenu que
le secours qu'il a sollicité est prêt,
3o3. — N'envoie pas ce qu'il a
promis, a48. — Fourquevaux char-
gé de le mettre en demeure, 2 48.
— Invite Catherine à ne pas risquer
une bataille, 249. — Secours at-
tendu de lui. a5o, note. — Le
retarde, 358. — Envoie de l'argent
à Marie Stuart, a54. — Cherche
à rompre le projet de mariage de
48.
380
TABLE DES MATIÈRES.
celte reine avec Norfolk, a56. —
Se plainl de la sorlie d'une llolte de
la Rochelle, 3a8, noie. — Se
rend ;i Nimègue pour recevoir In
nouvelle reine d'Espagne, .'i-1;).
Albhbt (Jeanne d'). Catherine invite
Monluc à la bisser en repos, i36.
— Sa lettre à la reine Elisabeth
pour obtenir son concours, 1 38 ,
noie. — Écrit à Cécil pour le prier
de continuer son bon vouloir à la
■ protestante, 318, noie. —
Sa lettre à la reine d'Angleterre
pour réclamer son assislance, aa5 ,
note. — Atténue auprès de (iciil
l'importance de la défaite de Jarnac ,
a3i, note. — Se joint à l'amiral
de Coligny, a43. — Se tient à
la Rochelle, a4G. — Lettre louan-
geuse qu'elle adresse à la reine
d'Angleterre, a6o, note. — En-
voie d s députés pour la paix, aq4.
— Favorable à sa conclusion, 3o8,
note. — Ses députés attendus par
Catherine, 3ia, 3a a, note. — Ses
lettres à Catherine, 3e appendice,
346 et suiv.
Alençon (Le duc d'), chargé du gou-
vernement de Paris, aali , note; —
De l'aire exempter les maisons de
l'Mospilal de garnisons, 268. —
Prévenu par Catherine de la levée
du siège de Poitiers, 371. — Éva-
luation de son apanage, 288. —
Catherine ne permet pas qu'il em-
piète BUT l'autorité de MM. de Car-
rnuges et de Matignon dans leurs
gouvernements, agy.
Allemâgme(L'), 198, aa5, a4g, 2;>g,
a6o.
\i.li:ihm)s ( Les 1, 358.
Ui.mi: I M. o'), 10g.
Auieida, 38. — Note sur lui, 38.
Porteur d'une lettre de Catherine
pour Philippe II , tj35.
Amboise, 131, noie.
Ahïot, évéque d'Auxerre, délivre les
prisonniers de Metz, aag, note.
— Catherine lui redemande l'ab-
baye de Belle-Perche, a38. —
Pourvu de l'évéché d' taxerre, 396.
— Précepteur de Cliarles IX ei du
duc d'Anjou, 396.
Andelot, va attaquer Poissy, ta. —
liens envoyés par lui cl par l'amiral
pour porter deniers pour les retires
sont pillés et faits prisonniers,
i43, note. — Sa lettre à Catherine
pour s'en plaindre, i43, note. —
Catherine se réjouit de sa mort,
aii. — Note sur la cause de celte
mort, a '1 1. — L'ambassadeur d'An-
gleterre Norris cioil qu'il a été em
poisonné, aOi, note.
Angexhes (Charles d'), cardinal de
Rambouillet, évéque du Mans, en-
voyé à Rome, i.'io. — Chargé
d'une mission à Florence, i4o,
i8.">, 197. — Demande un nou-
veau secours à Pie V, a G 3. -
Recommande les enfants de feu
M. de la Bourdaisière, ig4. —
Reçoit le double des propositions
de paix faites aux protestants,
3oG. — Prié de rassurer le pape
et de bien lui faire entendre les
considérations qui obligent à la
paix, 3oG. ■ — Rend compte de
l'audience que lui a donnée Pie V
et des raisons dont il a appuyé la
nécessité de la paix , 3o6, note.
Fail part de la réponse du pape,
3o6, 307, note. — Catherine lui
envoie une lettre de Charles IX
pour le renseigner sur la négocia-
tion de la paix, 3 10. — Son en-
tretien avec le pape, 33 1.
Angennes (Nicolas i>'), vidame du
Mans. Catherine lui annonce l'envoi
de son frère l'évêque du Mans ;i
Rome, 1/10. — Ordres qu'il reçoit
pour faire observer l'édit de pacifi-
cation, i4o. — Note sur lui,
i4o. — Félicité par Catherine de
ses bons services, 1G9. — Reçoit
la formule du serment è exiger
des catholiques, 1 70.
Argsrs, 389, 391, 392, sg3, sg'i,
3g5, agG, 397, 398, 3gg, 3oo.
3oi, 3o3; 3o6.
Axgers (Les habitants »'), rassurés
sur la sûreté de leur- ville. ia4. —
Prévenus de la paix par Catherine,
i3.'i.
— (Le maire et les écbevins d'},
complimentés par Catherine poui
leur dévouement, (17.
Angeuville, 128, note.
Anglais. Le prêche de Saint-Malo
leur esl interdit , 1 .">5. — Exécutés
à Niort, 218.
ANGLETEnitE ( L' ) , i 19, alig.
Ancoclème (Levée du siège d'), 192,
note. — Menacée par gens sortis
de la Rochelle. 399.
AiMiorsoi-i-K (Le comte Jehan D'). Ses
intrigues en Suisse, a8, 3g, 43.
Asjoi (Le duc d'), nommé lieutenant
général, 7.3, 74. note. — Cathe-
rine craint pour lui la fatigue de
la premier.' journée de marche,
77. — Prié de faire délibérer les
chefs de l'armée sur un avis que lui
porte liiron, 79. — Instruction
que lui donne Catherine pour les
mouvements de ses troupes, 80. —
Prié de donner souvent de ses nou-
velles, 80. — L'élat de ses troupes
lui est demandé pour les payements
à faire, 80. — Invité à faire déli-
bérer les chefs de l'armée sur le nui-
moire apporté par M. de la Gastine,
80. — Le leur soumet, 81. note. —
Conclut personnellement en laveur
de Ih paix, 81, note. — Prévenu
de la marche des Gascons prèls à
se rallier à lui, 85. — Va rejoindre
l'armée, 89. — Inlerrogépar Cathe-
rine sur les articles envoyi s poui la
paix au prince de Condé, 89. — In-
structions que lui donne Catherin !
pour la conduite de la guerre, 91.
— Prié de renvoyer la compagnie
du sieur de Chaulnes, 93. — Cathe-
rine lui écrit que Brissac se
plainl du trop grand nombre de
colonels au camp , 93 ; — Lui parle
TABLE DES MATIERES.
381
d'une panique des Parisiens, 91 . —
Mémoire qu'elle lui adresse, 95.
— 11 annonce le succès remporté
par Brissac, 97. — Charles IX lui
en parle, 97, note. — Catherine
lui envoie le chirurgien M" Léo-
nard Botal, 98. — - Elle lui pres-
crit certains mouvements de troupes,
110. — Il demande l'abbaye de
Montmoriu pour Sarret, 108. —
Prévenu par Catlieriue de l'envoi
«les sommes destinées au payement
de l'armée, 109. — Instructions
qu'elle-lui donne pour le payement
des courriers, 109. — Averti d'une
sortie de ceux d'Orléans, 109. —
Demande des canons, n3. — Ob-
servations que lui adresse Cathe-
rine au sujet du commandement
des compagnies de Gascons, 11 3.
— Invité à renforcer le prince-
dauphin, 1 1 3. — Lettre qu'il re-
çoit de Damville au sujet de la que-
relle de Martigues et de Méru,
11G, note. — Fait occuper Mon-
largis, 117. — Prié par Catherine
d'envoyer M. de Ventadour en Lyon-
nais, 120. — Renseigné par elle
sur la marche des protestants et
de l'amiral, 13a; — Sur le lieu
où doit se trouver le duc de Saxe,
12e. — Elle lui prescrit les me-
sures à prendre pour la con-
duite des deniers destinés audit
duc, îaa. — Lettre que lui écrit
Charles IX pour lui indiquer le
chemin suivi par le duc de Saie,
13 9, note. — Prié d'envoyer le
maréchal deCossé en Poitou, ta3.
— Prévenu du passage d'un gros
de cavalerie, 1 a3. — Invité à taire
acheminer les compagnies de Mati-
gnon , de Bouille et de Villermois ,
inh. — Félicité par Catherine
de ce qu'il a fait pour arrêter la
marche des protestants, 120. —
Craintes qu'elle lui manifeste d'une
attaque sur Paris, 120. — Précau-
tions prises par lui, 12 5. — Averti
du départ des protestants de Tours
pour la Bretagne, i5a, note. —
Cité, 1O9. — Son départ pour
l'armée annoncé par Catherine à
M. d'Escars, 188. — Rejoint par
le marquis de Villars, ig3. — Son
armée près de Poitiers, 190. —
Sa jonction avec le duc de Mont-
pensier, so3, note. — Prières pour
son heureux succès, 208. — Attend
les forces du comte de Tende pour
combattre, 21 3, note. — Cathe-
rine désire qu'il puisse se joindre
à Damville, 223. — Reçoit un ren-
fort de reitres, 2a5. — Sa lettre
au duc d'Urbin pour lui annoncer
la victoire de Jarnac, 33i, note.
— Prêt à se joindre au duc d'Au-
male, 2/1 1. — Côtoie l'armée pro-
testante, 2/i5. — Dispositions qu'il
prend pour son armée, a5o, note.
— Reçoit une lettre interceptée
de l'amiral, a5a. — Renseigné sur
la situation de l'année protestante,
262; — Sur le mécontentement des
reitres non payés, 262. — Le ca-
pitaine Chenry lui est envoyé par
Catherine, 269. — Annonce au
duc de Nemours la levée du siège
de Poitiers, 271, note. — Opéra-
tions de son armée, 276, note. —
Occupe Ingrande, 273, note. —
Victorieux à Moncontour, 376,
278, note. — Villes qu'il reprend,
280, note. — Présent à l'audience
de La Personne, 2 85, noie. — Éva-
luation de son apanage, 288, 3l4.
— Elevé par Amyot, ag6. — Cité,
297. — Sa main désirée par Elisa-
beth, 3i3. — Cité, 3ag, note.
Anjou (Le duché d'), 288, note.
Anjou (Le prévôt du duc d'), chargé
d'informer sur un guel-apens dont
se plaint Coligny, 1/13.
Anne d'Autriche, regardée par
Charles IX comme saliancée, 200,
207. — Son départ pour l'Espagne
différé, a5a. — Se met en route,
270. — Confondue avec sa sœur
cadette Elisabeth par Fourque-
vaux, 273. — Ordres donnes à
Bouille pour sa réception, 3 19. —
Ce que dit Charles IX à Four-
quevaux de son départ pour l'Es-
pagne, 3a8, note. — Son itiné-
raire pour s'y rendre, 327.
Antiïeciucx (Le capitaine), porte à
Coligny une lettre de Catherine.
idti.
An vers, 21, 57, note; 112, 3ag.
Aragon (L'), i32.
Akagon (Les cours 'd'), Ag, note.
Abdennes (Les), 192, note.
Abdbes, 36 , 1 13.
Argentan, 3i6, 3iS, 3jg.
Abgosse (Le capitaine), reçoit de Ca-
therine l'ordre d'interdire le séjour
de Calais aux Italiens ou autres,
étrangers, 19. — Complimenté
par elle pour la réception faite aux
Anglais envoyés par la reine Elisa-
beth, 20. — Sa lettre à Charles IX
pour lui annoncer l'arrivée à Calais
de Smith et de l'amiral Winler,
27, note. — Avertit le Roi de
la sortie de la Hotte anglaise, a5,
note.
Armagnac (Le cardinal d'), 25a.
Abbas, 32.
Arschot, 2 j. note.
Abtenav, 201.
Artésiens, menacent le village de Vil-
liers, 307.
Aubespine (L'), fait part à Charles i\
du peu de respect qu'ont pour lui
les Limousins, a54.
Aubbetb (Georges), chargé du paye-
ment des troupes, 19g.
Aumale (Le duc, d'). Sa présence à
Paris, 60, note. — Reprend les
passages de la Normandie, 71. —
Enfermé dans Sens, 80, note. —
Va au-devant des reitres, 88,
note. — Cité, a3, note. — Ras-
semble ses forces en Champagne,
9/1. — Assez fort pour repousser
les reitres, gli. — Cité, g3, i5g,
note; 177. note. — Chargé d'en)-
382
TABLE DES MATIERES.
pocher l'entrée du duc des Deux-
Ponts, i 36 , noie. — Revient en
Champagne, i8g. — Ses opéra-
lions en Picardie, 199, noie. —
On rompte sur lui pour barrer le
pa-sage au dur des Deux-Ponts,
31 ■y. — Cilé, 228, note; a3a,
noie Chargé d'attaquer le dur
dos Deux-Ponts, 33g, noie. —
Prêt à se joindre au duc d'Anjou,
ail, note. — Poursuit le duc des
Deux-Ponts, a4'i. — Ne peut ob-
tenjr d'entrer eu Franche-Comté,
•i'ii). — Se joint à l'armée du dur
d'Anjou, a58.
Aistruvelle (Combat d'), ai, noie.
■Un riche (Don Juan d'), 48.
AuTtin , 78.
AiTCNOis (Ligue catholique de 1'),
i5g, note.
AUVERGNE (L'), 2^5.
Auvergne (Le duché d'), a88. note.
Aixeiire, 107, iu8, 107, 108, note;
1 22 , 1 33 , noie; ig3 , noie.
Ai \ 1: n n e ( L'évéchéri") donné à Amyol ,
Anxtrnu (L'évoque d'). — Voir Amïot.
Aixerre (Meurtre commis à), i63,
note.
Avaugour (M. d'). Ses compagnies.
11 3.
Avignon (Le conitat d'), fto.
— (Tentatives sur), i3.
B
Bacara , 391, noie.
liAiui (Le marquis de). Secours qu'il
envoie à Charles IX, 334.
Bâillon (Adrian), nommé chevalier de
l'ordre, 5o. — Letlre de Charles IX
à ce sujet, 5o, note.
Bâillon, commissaire des (pierres,
ao.
Baldivovf.tti (Henriette de), recom-
mandée par Catherine au duc de
Florence, 10.
Banes, va au-devant du duc de Saxe,
la 3.
Barbhibdx. Lettre que lui écrit Ca-
therine, 16a.
Barcelone, 4g , 370.
Barge (M. de la), 2Ô2.
Bassompierbe (Lesreilres de), 11a,
note; 1 13. — Cité, 367.
Hatulsse. Sa compagnie, 11.3. —
Excusé auprès du duc d'Anjou,
119. — Letlre de Charles IX à son
sujet, 11g, note.
Il\ii»>\ (Raymond), nommé avocat
général au Parlement de Bordeaux,
i84.
BadoÉ (La haronniede). 288, note.
BatoRRI, 33, note; i.r>4. note: 95g,
noie.
— (Les échevins de). Lettre que leur
écrit Catherine pour un reinhniir-
sement, 137.
I!hwi\ (Le). Son soulèvement. i33,
noie: 18g.
Beaton, envoyé de Marie Sluarl, i'i.
Beadchesne ( Le commissaire ), chargé
de surveiller les protestants, 57.
Beauport, envoyé près de Charles IX,
a5i.
— (Lecomlé de), 288, note.
Beaulieu (La (erre de), 112, note.
I!i:ai 11 ont. remercié par Catherine des
nouvelles qu'il lui a données de
Marie Sluarl, 1 '1 1 . — Invité à ne
pas la quitter, i4 1; — A s'entendre
à ce sujet avec La Foresl, l'ambas-
sadeur de France en Angleterre,
i4i, i4a.
Beaiuiont-sir-Oise, ia4.
Beupré (M. de), porteur des ordres
de Catherine auprès du maréchal
de Cossé, 3ao.
Beauqobmare (De), maître des conip-
les. Lettre que lui écrit Catherine
au sujet de déprédations à ré-
primer, 1 65.
Biaov vis, 75.
Bi: u:\ais la .Viole, négocie la paix,
28g, 3o8, noie.
Begat, conseiller au Parlement de
Dijon. Coudé se plaint de ses pro-
vocations, i5g, note.
Br-LLECARDE (M. Dli), 80, i)il.
Belle-Perche (L'abbaye de). Sa ces-
sion demandée par Catherine à
Ainyot, 938.
Bcllièvrei M. de), 28,70. — Invité à
ne pas quitter la Suisse sans avoir
mis lion ordre aux affaires à lui con-
fiées, 281. — Prié de faire ache-
miner les Suisses, 386. — Cilé,
3a4, note.
BÉnÉVENT, 9&9.
Berghes (Maximilien de). Raconte au
cardinal de Cranvelle la prise de
Valenciennes, a , noie.
Besnier, envoyé à Florence, 18, 4i.
Bessins, a4a.
Birague (Le président de). Tentative
qu'il signale sur la citadelle de
Lyon, i4. — Gouverneur de Lyon.
1 7, note. — Remplacé par le du;
de Nemours dans le gouvernement
du Lyonnais, 17-1. — Sommes que
lui remet Julien d'Elhène. 11g.
324, note.
Biruîue (M"'° de). Recommandée par
Catherine au duc de Mantoue, 1 36
Biron(M. de). Sa conduite vis-à-vis
des protestants de son gouverne-
ment approuvée par Catherine,
1.57. — La prévient de la marche
des réformés, 3o5. — Portent
des propositions de paix, 3oS;
3o8, noie; ,'ti 11, note. — Attendu
par Catherine, 3ia. — Négocie
heureusemenl la pai\ , 3a5.
Blandv (Le château de), 8;"), note.
Bioie 1 La ville de |, 80. — Assiégé*
1 i.'i. — Sa prise. 131, i33, note.
BocnsTBii. Voir La Korest.
Bohème ( Les princes de), 48.
TABLE DES MATIERES.
383
Bois d'Ennebourg (M. de), 236,23g.
Bois-Février (M. de), chargé de re-
mettre au porteur envoyé par Cathe-
rine la vaisselle de la haillive de
Caen, 317.
Bologne (Le sculpteur Jehan de).
Slalue que lui commande Calho-
rine, 20.
Bonacoursv, recommandé par Cathe-
rine au duc de Florence , 190, 191.
Boiutig (Le capitaine), 1 17, note.
Boncourt (M. de) envoyé par le car-
dinal de Châtillon, 1 34. — Sa
mort, a5o.
Bordeaux, 19, 54. — (Le Parlement
de), i84. — Sa sûreté menacée,
a5a.
Bordillon (Le maréchal de), 27.
Bories ( M. des) chargé d'aller assiéger
la Rochelle , 111. — Félicité par
Catherine, 127. — Invité par elle
à la renseigner sur la situation de
l'ennemi, 28C.
Botal (Léonard), chirurgien envoyé
à l'armée du duc d'Anjou, 98.
Bouchatanes, i32,noto.
Bouchefort. Sa lettre à la duchesse
de Ferrare, 58, note; — Lui an-
nonce la journée de Meatix, 60,
note. — Les propositions de paix,
128.
Bouille (M. de). Sa compagnie, 126.
— Excuses qui lui sont données
pour réponse retardée, 1 35. —
Le Roi lui envoie l'état des forces
destinées à la Bretagne, 1 35. —
S'en remettra aux ordres que lui
apportera M. de Martigues, 1 55. —
Approuvé pour la défense faite aux
Anglais d'assister au prêche de Sain I-
Malo, 1 55. — Complimenté par
Catherine sur le hon ordre main-
tenu en Bretagne, 107. — Invité
par elle à veiller à la sûreté des
châteaux de Thiauges et de Mon-
tagu, menacés par les prolestants,
162. — Chargé de réprimer les
déprédations dont se plaint l'am-
bassadeur d'Espagne, 3i3. —
Lettre que lui écrit Catherine au
sujet de la réception dans les ports
de la Bretagne de la nouvelle reine
d'Espagne, 3 19.
Bouillon (Leduc de), 285, note.
Bouivin, l'envoyé du duc de Savoie,
2 53.
Boillant, receveur général de Paris,
arrêté pour malversation, 18.
Boulogne (La ville de), 48, 4g. —
(Le château de), i5o, i52, 1 53 ,
i54, i55, i56, 157, i58, i5g,
160, 161, 169, 1 63, i65, 166,
167, 169, 170, 179, 173, 174.
— (Le port de), 3o5.
Bourbon (Eléonore de), sollicite le
prieuré de Prouville, 3 1 1 .
Bourbon (Le cardinal de), 1 i5, a53,
385, note; 394, note.
Bourbon (Madeleine de), titulaire du
prieuré de Prouville, 3n.
Bourbonnois (Le), 245.
BonRDAisiÈRE( Le cardinal delà), 996.
Bourdeille (M. de), envoyé à Char-
tres, 87. — Lettre que lui écrit
Charles IX, 88, note. — Autorisé
à passer par Paris, 93. — Repro-
ches que lui adresse Catherine au
sujet des violences commises par sa
compagnie à Corheil, i4g. — Note
sur lui, i4g.
Bourdillon (Le maréchal de), 99.
Bourdin (Le procureur général), rem-
placé par La Guesle, 298.
Bourges, a44.
Bourgogne (La), 35, 166, 176, 217,
note; 245, 2.59, 3o5. — (Les
places de). Leur sûreté confiée au
duc de Guise, 3 1 8.
BOURGUECIL, 279.
Bousav tue et vole le frère de la petite
Nojent, 3i 5.
Bouvier (Le fermier Pierre). Un des
gros débiteurs de Catherine, 161.
Brantôme. Cité, i4g, note.
Bray-sur-Seine, 86, note.
Bréan (M. de), envoyé en Angleterre
par les chefs protestants , 3 2 4 , note.
Bréicté (M. de), remplace dans le
commandement de Rouen M. de
Carrouges, i58. — Refuse de se
rendre à Rouen, i56, note.
Brémond d'Ars, i84, noie.
Bresse (La), 2-'î, ai5, a55.
Bretagne (La), 5, note; i53, note.
— Maintenue dans l'ordre par
Bouille, 157, 3o3, note.
Bretons (Les), 91.
Brezé (M. de), nommé gouverneur
du château d'Angers, 121.
Briançon (Archives de), 65, note.
BniANSON (M. de), va trouver son
frère le comte du Lude, i63.
Brissac (Le comle de), tué devant
Mussidan, 24 1. — Regretté par
Catherine, a4i. — Lettre du din-
de Monlpensier à Charles IX sur
sa mort, a4i, note.
Brulabt (Nicolas). Catherine com-
mande aux gens du Parlement de
Paris de l'admettre en qualité de
maître des requêtes, 3a3.
Bruxelles, 2 5, note; 57, note.
Burgos, 173, note.
Busseul, 220, note.
Bussv (M. de), s* de Senigham. Cité.
Cabanes (Le capitaine), 36.
Caen (La haillive de). Sa vaisselle,
3,7.
Calais. Son séjour interdit aux étran-
gers, 19, 33, note; 4g, note. —
Sa restitution demandée par la
reine Elisabeth, 27, note: 29,
note; 3o, 3i, 32. — Tentatives
sur cette ville. 394, note.
384
TABLE DES \l ITIÈRES.
CiMBEil (Troubles de), 31.
Camille. Envoyé auprès du duc de Ne-
vers, 7Û. — Cité, 91.
Caudale (M. de), .Vi.
Cai\lo8 (Don). Son emprisonnement,
i3o. — Catherine en demande des
nouvelles à Fourquevaux, i3a. —
Plaintes d'Âlava à l'occasion de son
deuil, 179. — Catherine parle de
sa disgrâce irréconciliable, 208.
Cwi\ivai.et(M. de), 10'!, noie; n3,
iai, a86, note.
Cabhouges (M. de), complimenté pour
le service rendu pour les baux
el fermes dos bailliages de Rouen
et d'Evrcnx, a. — Sa lettre à Ca-
therine pour les basses fermes de
Rouen, a , note. — Lettre que lui
écrit Catherine ou sujet de l'artil-
lerie des villes de Rouen et d'Évreux,
ii. — Remplacé dans le comman-
dement de Rouen par M. de Bréauté ,
1 55. — Prescriptions qu'il reçoit
de Catherine pour la garnison de
Rouen, el la punition des meurtres
commis dans ladite ville, ig5. —
Rassuré sur les empiétements que
le duc, d'Alençon se permettrait sur
son autorité dans son gouverne-
ment, 398.
Cars (Le), occupé par l'armée protes-
tante, a46.
Casihib (Le duc Jehan). Sa lettre au
Roi, i33. — La Fontaine-Godard
lui est envoyé, i33. — Ses reitres,
t45. — Leur payement, i5o. —
Ses troupes côtoyées par celles de
Tavannes, i5o. — Charles IXcraint
qu'il ne revienne en France, 25o,
note. ■ — Il s'apprête à y entrer,
»5o,
Castelak. Le médecin de Catherine,
11 fi, 1 a3, note; 3*9.
Catalogne (La), i3a.
Cateai'-Cambiiésis (Le traité de), a5,
note; 3o, 3l .
Cwaigses envoyé à Londres après
bataille de Monconlour, s58, note.
Cavalcanti (Jehan de). Recommandé
par Catherine el Charles IX au duc
de Florence, 33.
Cavaj.cahti (Maynard de), marié à
Lucrèce Gagliano, 33.
Caies, le secrétaire d'État, 318,329.
Cécil, 64, note; 71, note; 79, note.
— Hostile à la France, ai 8, note.
— Lettre que lui écrit Jeanne
d'Albret pour le prier de persister
dans son bon vouloir à leur égard,
ai 8, note. — Nouvelle lettre qu'elle
lui adresse sur la bataille de Jarnar,
aa3, note. — Lettre de remercie-
ment que lui envoient le prince de
Coudé et Henri de Navarre, aa4.
— Renseigné, sur la situation de
l'aria, 33li, note. — Lettre qu'il
reçoit de Henri de Navarre et de
Henri de Bourbon à la suite de la
bataille de Moncontour, 277,278,
note. — Favorable au mariage de
Marie Sluart avec Norfolk, -171),
note. — Prévenu par Henri Noms
des mauvais desseins du cardinal de
Lorraine, 180, note. — Lettre que
lui écrit le cardinal de Cbàtillon
pour le mettre au courant de la né-
gociation de la paix, 3o8, 3og,
note.
Cessac (M. de), 107.
Chaillï, 91.
Cualmebs. Cité 27a, note.
Chalos, 261, note.
Ghâlons, 96, 16a, 32 1.
Chalus, a 43 , 346.
ClIAMBtl'.I, 1 6.
Cbahbbe (M11" de la). Son mariage
recommandé par Catherine au din-
de Savoie, 264.
Champagne (La), 80, 8G. 88, g4,
100, 163, SOI. — (Payement des
troupes de), 199, aoo. — La
garde de ses places confiée au duc
de Guise, 3 18.
r,iiA\ii>ir.Nï (M. de). Lettre qu'il reçoit
de Catherine pour un meurtre com-
mis à Amené, i63, note. — Ce
que Condé dit de lui, 169, note.
CiiANTEHBSLS (M. ft:). Sa compagnie
envoyée pies du prince-dauphin,
117.
ClIANTII.I.Ï, <>■•.
Cn winw u. Les dépêches à lui des-
tinées sont prises, 171. — Propos
qu'il a tenus sur la loue reine d'Es-
pagne , .'! 1 8.
Chapelaib (Le médecin), 282; a84.
C11 u'Ki.1.1: ( De la ), sa compagnie, 1 1 0.
Chabamobt (Le colonel), 90.
I Chabiié (La), meuacée par le duc des
Deux-Ponts, a43, note. — Secours
réclamés par Catherine pour sa dé-
fense, s43. — Le duc des Deux-
Ponts en prend le chemin, a44.
— Importance de sa prise, 240.
— Catherine imite Charles IX à
tenter de la reprendre, a5i, 27G.
note.
Cbablbs (L'archiduc). Son voyag
Espagne, si5- Note sur sa mis-
sion, a 19.
Ciiables IX, cité, a, note. — Prie
Matignon d'obvier aux dangers du
grand nombre d'étrangers et vj;;;
bonds passés en Normandie, 6,
note. — S'applaudit d'avoir fait lu
paix d'Ainboise, i3, note. — Se
gardera, tant qu'il pourra, de re-
tomber dans la guerre civile, i3
note. — Lettre de lui à la reine
Elisabeth, i5, note. — Cité, 18,
noie. — Sa lettre au maréchal
de Montmorency pour lui pres-
crire de surveiller les protestants
de Paris, 20, note. — Accusé
de vouloir conquérir la Corse,
34. — Écrit à Danzay qu'il a fait
défense à ses sujets de prendre
du service à l'étranger, afi. —
Lettre que lui écrit le capitaine
Argossc au sujet de Cal, us,
note. — Sa réponse à la demande
de la restitution de Calais, 39,
note. — Promet à François de
Montmorency la survivance de la
charge de son père, 3a, note. —
Sa lettre à Alava, 35, note. — Sa
lettre à M. d'IIumièrcs pour les
TABLE DES MATIERES.
385
troubles de Montdidier, ia5, note.
— Sa lettre à Fourque\aux, 3g.
— Sa lettre de rappel à du Fer-
rier, io, noie. — Accorde à
M. d'Humières la confiscation qu'il
a demandée , 'ta. — N'a point env oyé
d'argent en Corse, !>3. — ■ Nomme
Ad. Haillon chevalier de l'ordre,
5o. — Désireux de la cession du
prieuré de la Réole par le cardinal
de Chàtillon à l'un de ses servi-
teurs, 5i. — Demande à voir les
Suisses, 5a. — Se plaît à la Fère,
5a. — Se fâche de la froide ré-
ponse rapportée d'Espagne par
L'Aubespine, 56, note. — S'étonne
de l'irrésolution de Philippe II,
56, note. — Sa lettre aux éche-
vins de Paris en leur envoyant
M. de Méru, 67, note. — Sa lellre
à Favelles à l'occasion de l'arresta-
tion des comtes d'Egmont et de
Hornes, 58, note. — Annonce au
duc de Ferrare la surprise de
Meaux, 6a, 63, note. — Invite
M. de Gordes à lever le plus
d'hommes qu'il pourra dans son
gouvernement, 65, note. — Fait
part de la bataille de Saint-Denis
au duc de Ferrare, 7.5 1, note. —
Annonce au duc de Nevers qu'il va
se mettre en campagne, 78 ,note. —
L'invite à ne pas attaquer Mâconet
à se joindre aux Suisses attendus,
78, note. — Conditions qu'il exige
pour traiter de la paix avec les pro-
testants, 81, note. — Lettre de lui
au ducdeNevers, 8 a. — Satisfait de
la levée du siège de Sens, 85, note.
— Approuve les résolutions du duc
d'Anjou, 86, note. — Invite le duc
de Nevers à rejoindre le duc d'Au-
male, g4, note. — Annonce au
Parlement qu'il veut traiter de la
paix avec Condé. 8g. — Renseigne
le duc de Nevers sur la marche
des protestants, g3. — Sa lettre
au duc d'Anjou, g5, note. — Sa
lettre au duc de Nemours, g6, note.
Catherine de Médicis. — i
— Se félicite du succès de Brissac,
g7, note. — Fait part à Four-
quevaux des propositions de paix,
gg, 100. — Rend compte au duc
de Ferrare des opérations militaires,
100, note. — Sa lettre aux habi-
tants de la Rochelle pour les ra-
mener au devoir, io3, toi, note.
— Annonce aux chefs de son armée
que les propositions de paix n'ont
pu aboutir, io5. — Sa lettre à
La Forest, 11g, note. — Sa lettre
au duc d'Anjou au sujet de M. de
Venladour, 130 , note; — Au sujet
de la compagnie dus' de Balresse,
130, note. — Annonce au duc
d'Anjou sa prochaine arrivée, 128,
note. — Sa lellre aux négo-
ciateurs de la paix, i3o, noie.
— Détails qu'il donne à Fourque-
vaux sur l'état de la négociation,
i3a, noie. — Félicite Montmo-
rency, Morvillier et l'évèque de
Limoges de l'heureuse conclusion
de la paix, i3a, note. — Ecrit à
Condé pour l'exécution de ses con-
ditions, i33, note. — Sa lettre à
Fourquevaux au sujet de Mandeslo,
i34, note. — Ses instructions à
La Meilleraie, 1 35, note. — Envoie
à M. de Bouille l'état des forces
destinées à la Bretagne, 1 35 , note.
— Sa lettre à Tavannes, 1 38 , note.
— Sa lettre à M. de la Meilleraie,
i38, note. — Sa lellre à Andelot,
ili3, note. — Son indisposition
annoncée par Calberine à Renée de
Ferrare, îaâ. — Parle à Four-
quevaux de la maladie de la Reine
sa mère, 1 'i5 , note. — Sa lettre à
M. d'Humières, 168, note. — Ar-
gent qu'il doit envoyer pour les
garnisons de la frontière, 1 4g. —
Écrit à la duchesse de Feirare que
les prolestants reprennent les armes ,
i5a. — Mesures qu'il a prescrites
pour conserver la ville de Char-
tres, i54, noie. — Avertissements
qu'il reçoit de M. de la Châtre
sur le triste état de la province
où il commande, 106, note. —
flépond aux articles que lui ont
soumis les capitouls de Toulouse,
157. — Ecrit à Tavannes de
traiter favorablement le prince de
Condé, i58. — Sa lettre au
sujet du meurtre du s' d'Aman-
zay, i64, note. — Sa lettre au
comte d'Enlragues pour envoi de
troupes au maréchal de Vieilleville,
i65, note. — Sa lettre à M. Lar-
cher au sujet d'un procès criminel,
172, note. — Sa guérison annoncée
par Catherine au duc de Mont-
pensier, 17.3. — Prescrit à d'Hu-
mières de résider dans son gouver-
nement, 175. — Ecrit au pape en
faveur de l'évèque de Langres, 175.
— Manifeste que lui adresse Condé
en quittant Noyers, 176,- 177,
note. — Sa rechute ,178. — Lettre
que lui écrivent les échevins de
Chartres pour garder en leur ville
M. d'Esguilly, i85, note. — Auto-
rise Matignon à lever des gens de
pied et de cheval, 191, note. — Le
félicite d'un succès sur les protes-
tants, 191, note. — Fait part à
M. de Fourquevaux de la marche
en avant de son armée, îgi, note.
— Lui annonce la levée du siège
d'Angoulème, ig3, note; — La
marche de Monluc du coté de Li-
moges, 192, note; — Les opéra-
tions de l'année de Picardie, îga,
note. — Voudrait garder le mar-
quis de Villars auprès de lui, ig.3.
— Édit publié par lui, ig6, note.
— Part pour Orléans, 200, note.
— Renseigne le duc de Nemours
sur les mouvements et l'itinéraire
de l'armée prolestante, aoi, note.
— Lui écrit pour le presser de
rejoindre l'armée, ao3, note. —
Donne des détails à Fourquevaux
sur la défaite de Mouvans, 203,
note. — Lui annonce la jonction
du duc de Monlpensier avec le duc
49
ItttZ T.»T10!<*LE.
386
T\BLE DES MATIÈRES.
d'Anjou, 2o3, noie. — Tient Anne
d'Autriche pour sa fiancée, 206,
207. — Lenteurs apportées à son
mariage avec cette princesse, 208.
— Prie le duc de Nemours de
venir le trouver avec toutes ses
forces, 209, noie. — Redoute la
marche du prince d'Orange sur
Paris, aog, noie. — Ordres qu'il
donne au duc de Nemours pour
l'envoi des troupes, 211, note. —
Le renseigne sur la situation de
son armée et sur les mouvements
de l'année protestante, 211, note.
— L'appelle auprès de lui, 211,
note. — Lui envoie son valet de
chambre du Plcssis pour lui porter
des ordres, 211, note. — Envoie
d'Enti-agues du coté de Sancerre,
•! 1 2 , note. — Donnedesinstructions
au comte de Tende , a 1 3 , note. —
Utendu par le duc d'Anjou pour
combattre, ai.3, noie. — Va re-
joindre son armée, 21 4. — An-
nonce à Fourquevaux le départ pour
l'Espagne du cardinal de Guise,
n.>, note. — S'inquiète de la
temporisation du prince d'Orange,
216, note. — Annonce au duc de
Nemours le siège de Sancerre, 216,
note. — Fait dresser une nouvelle
armée près de Château-Thierry,
21G, note. — Ecrit à Fourque-
vaux au sujet des Anglais maltraités
par le duc d'Albe, 223, note. —
Ooit à des troubles en Angleterre,
i!a3, note. — Fait venir ses ga-
lères, 2 25, note. — Cité, aag,
note; a3a, note. — Catherine ac-
cepte pour lui la main de l'infante
Isabelle, 2.33. — Sa lettre à Phi-
lippe Il pour consentir à ce ma-
riage, a34. — Lui annonce la vic-
toire de Jainac, a34, note. —
Expose à Fourquevaux où en est
la guerre, 2 30, note. — Cité,
a38, note. — Se plaint de l'écrit
que lui a envoyé le duc des Deux-
Ponts, 33g, note. — A donné
l'ordre aux ducs d'Aumale el de
Nemours de le combattre, a3o,
note. — Prescrit au comte d'Enlia-
gues ce qu'il doit faire pour la garde
deschàteaux,a4o,note. — Exprime
au duc de Nemours les regrets que
lui cause sa maladie, ai 1, note. —
Lui annonce la jonction du duc
d'Anjou avec le duc d'Aumale, ail,
note. — Lettre qu'il reçoit du duc de
Monlpensier sur la mort du jeune
comte de Brissac, a4i. — Lettre
que lui écrit Catherine sur la situa-
lion de l'armée et sur sa marche,
aia, a63. — invité par elle à faire
reprendre la Charité, a43, 244. —
Revient dans une lettre à Fourque-
vaux sur le secours attendu de l'Es-
pagne, a 4 9, note. — En état de ré-
sister, s'il ne vient pas aux rebelles
des troupes étrangères, a a 9. —
Sollicile des secours, a5o, note. —
(joint la double attaque de la reine
d'Angleterre et du duc Casimir,
n5o, note. — Conjuré par sa mère
de reprendre la Charité, a5i. —
Renseigné par elle sur la marche
des reitres, a53. — Invité de
nouveau par elle à reprendre la
Charité,
Ce qu'elle lui
dit du mauvais vouloir des Limou-
sins pour leur évéque L'Aubespine,
a54. — Une lettre du duc de Flo-
rence lui est communiquée, a55.
— Reçoit le duc de Nagera, a55,
note. — Cité, B&J. — Détails qu'il
donne de la situation de son ar-
mée, a65, note. — Adresse à
Fourquevaux un pouvoir officiel
pour le mariage de Marguerite, sa
sœur, avec le roi de Portugal, 36G,
note. — Instructions qu'il lui
donne pour sou mariage avec Eli-
sabeth d'Autriche, 2G6, note. —
Lui annonce la levée du siège de
Poitiers, a 7 3. — Le renseigne sur la
situation du duc d'Anjou, 373,
note. — Lui fait connaître les opé-
rations de son armée, 276, uote.
— Envoie un pouvoir pour sou
mariage, 276. — Lettre qu'il écrit
à Fourquevaux au sujet du ma-
riage de sa sceur avec le roi de Por-
tugal, a8o, note. — Se disculpe
des lenteurs qu'on y apporte, s8o.
— L'entretient des succès de son
armée, 382, noie. — Annonce
l'extrémité où en est le siège de
Saiiil-Jean-d'Angély, 28Ô, note. —
Sa réponse à La Personne envoyé
pour la paix, 38Ô, note. — En-
joint à Fourquevaux de conclure
son mariage sans attendre le pou-
voir de Portugal pour celui de sa
steur, 287, note. — Lui annonce
la prise de Saint-Jean-d'Angély,
288, note. — Rassemble une
nouvelle armée, 290. — Lettre
qu'il écrit à Matignon, 391, note.
— Parle à Fourquevaux des vides
de ses armées, 293, note. — Lui
annonce l'arrivée des députés pour
la paix, 293, note. — Elevé par
Amyot, 296. — Lettre d'abolition
donnée par lui à Jean de Lannoy,
sr de Morvillier, 298. — La nou-
velle de la conclusion de son mariage
apportée par Hieronime Gondi.
299. — Sa lettre au président
Dallis, 3oa. — Commande des
draps d'or et d'argent à Florence
pour ses noces, 3o3. — Son con-
trat de mariage envoyé par Four-
quevaux, 3o3, 3o4. — Obligé
d'aller à la frontière pour l'arrivée
d'Elisabeth d'Autriche, 3o8. —
Sa leltre à l'évèque du Mans poul-
ie renseigner sur les pourparlers de
la paix, 3 10, note. — Se ressen-
tira (les propos tenus par Chan-
tonna} sur sa sœur ta reine d'Es-
pagne, 3)8. — Draps d'or el de
soie commandés pour ses noces à
Florence, 3ao. — Annonce à Four-
quevaux l'arrivée à Saint-Germain
des députés venus pour Imiter de
la paix, 333, note. — Lettre dans
laquelle il se plaint des propos que
TABLE DES MATIERES.
387
lui n tonus don Francès de Alava,
3aa, note. — Récit de sa dernière
entrevue avec les chefs prolestants,
3a'i , 3a5 , note. — Envoie à Four-
quevaux le pouvoir de traiter du
mariage de Marguerite de \ alois ,
3a8, note. — Lui annonce la paix
de Saint-Germain, 3a8, note. —
Dément la sortie d'une Uotte de
la Rochelle pour empêcher la
venue en Espagne de la nouvelle
reine, 3a8, note. — Veut savoir
à quoi s'en tenir sur le mariage
de sa sœur avec le roi de Portu-
gal , 328 , note. — Lettre que Pie V
lui écrit pour le détourner de la
paix avec les protestants , 33 0. — En-
voie à Florence Nicolo Alamanni.
33 1. — Fixe l'exercice de la reli-
gion protestante à Mérindol, 33G,
note.
Charles (L'archiduc), fils de l'em-
pereur Ferdinand. Attendu en Es-
pagne, 178, note.
Chaumes (M. de), 85, note. — Sa
compagnie renvoyée à la Fère,
92.
Charmiaijx, le maître des comptes
chargé de l'évaluation des apanages
des ducs d'Anjou et d'Alençon,
988.
Chirky (M. de). Catherine presse son
entrée dans Chartres, ia5.
Charrieu (Le capitaine). Il lui est en-
joint par Catherine d'aller en Bour-
gogne se mettre à la disposition du
sr de Tavannes, 160.
Chartres, 87. 12.5, 126, i3o, note.
— M. d'Esguilly y est envoyé,
i53.
(Les échevins de) prévenus
par Catherine du départ de leur
ville de M. d'Esguilly et de sa com-
pagnie, i85. — Ils écrivent au Roi
pour le garder en leurs murs,
i85, note.
Chasev (Le maitre d'hôtel), 108,
note.
Châteaubriam, 3i3.
Château-Thibrrt, 08, note; 86, 206,
note: 221.
Chàtellerult (Reprise de), 280,
note.
Chàtillon (La ville de), 121, note;
122.
Chàtillos (L'amiral de). Lettre qu'il
reçoit de Catherine, 122. — In-
vité par elle à lui l'aire connailre
l'ordre donné pour la levée des
deniers destinés à payer les reîtres,
1&5. — Remercié par elle de ce
qu'il fait pour la pacification, lia.
— Avisé que satisfaction lui sera
donnée pour le fait dont il se
plaint, lia. — Sa lettre à Cathe-
rine pour lui annoncer que l'ar-
gent envoyé par lui et Andelot à
Auxerre a été pillé et leurs gens
faits prisonniers, lia, i43, note.
— Accuse réception de la lettre
de la Reine apportée par d'Antre-
chaux, i63, note. — Se plaint
de nouveaux meurtres, notamment
de celui de M. Damanzay, 1 63 ,
note. — - Les atlrihue aux ligues
du Saint-Esprit, i63, note. —
Catherine lui exprime la peine
qu'elle et le Roi ont ressentie du
meurtre de M. Damanzay, i65.
— Le rassure et lui demande son
concours, 168. — Le prie de
nommer les auteurs des mauvais
bruits qui courent, 168. — Cité,
227. — Se tient avec ses forces à
Chàlons, 2 43. — Prêt à se joindre
au duc des Deux-Ponts, a43. —
Donne un banquet aux chefs des
reitres, 25o , note. — Obtient des
reitres de marcher en avant, a52.
— Une lettre de lui interceptée,
a52. — Secourt Niort, 261. —
Cilé, 285, note.
Châtillos (Le cardinal de). — Sol-
licité de céder le prieuré de la
Réole, 5i. — Son entrevue avec
Catherine, note, 102. — Proposi-
tions de paix soumises par lui, 100.
— Bruit qu'il fait courir sur la ré-
vocation des conditions acceptées,
110, H2. — Cité, 1 3 2, note. —
Sa lettre à Catherine pour lui faire
part de la joie causée par la paix,
i33, note. — Lui transmet les
plaintes des protestants, i33, note.
— Envoie à Catherine M. de Bou-
cart, i34. — Chargé du règle-
ment de la contribution pour payer
les reitres, i5o. — Lettre qu'il
reçoit de Catherine au sujet de
la levée des deniers pour payer
les reitres, i5a. — Averti par
elle que le Roi n'admet pas que
celte levée soit faite sur les pro-
testants qui n'ont pas pris part
à la guerre, i5o. — Condé s'en
remet sur lui de la levée des de-
niers pour payer les reitres, i5o,
note. — S'en occupe activement,
i52, note. — Représente la
cause protestante en Angleterre,
226, note. — Lettre qu'il reçoit
de Henri Noms, 226, note. —
Catherine désire savoir ce qu'il
pense de la négociation de la paix ,
3oi. — En entretient Cécil, 3o8,
note. — Compte sur le bon vouloir
de la reine d'Angleterre, 3o8,
note.
Cil ÎTII.LOS-SlR-LolRE, 56.
Chaienes (M. de), 5o, 86, note.
Chahut. Sa garnison, 181.
Chauvigny (M. de), i53.
Chayigny (AI. de), 107, ii4, 11.",.
Chelles (M. de). Retourne en Es-
pagne, 176. — Cité, 176.
CllKMERArLT (M. DE), ll3, 12.3.
Chexonceacx, i 53.
Cheury (Le capitaine), envoyé par
Catherine au duc d'Anjou , 269.
Chevaxxes (Le bourg de), i43,
note.
Chixon, 276, note.
Chiu:ny (Le chancelier de), a88.
Cuvette (Le château de la), i63,
note.
Clermont, loi.
Clermoht (M. de). Voir Gap.
» 69-
388
Ci.ebmont d'Amboise, se retire de
l'armée protestante, 86, note.
CletEB (Marie de). Mouille chargé de
l'envoyer auprès de la duchesse de
Nevers, 22a.
Commit. Voir GhItili.ok.
Colorges-ibs-Rotàux, 288, 289,
290, agi.
l.oMimir. Porte au duc de Nemours les
articles proposés pour la paix, 83.
— Note sur lui, 83. — Cité, 107,
no, tih, 120, 121, 127, 128,
note; i3a, note.
Combes (Le Jacohin), va accomplir un
vœu de Catherine, 2 36.
Ci'ime (Francisque de), tué par Fa-
brice de Maze, 56.
Cohpicghe, 47, 68, '19.
Coudé (La princesse de). Sa lettre à
Elisabeth après la mort de son mari
à Jarnac, a3a , note.
Condé (Louis de Bourbon, prince de).
Catherine lui envoie le règlement
dressé pour remédier aux abus
commis dans la réparation des for-
tifications des places de Picardie,
5 ; — L'attend à Fontainebleau , 7 ;
— Aurait désiré qu'il visitât les
places de Picardie, 7; — Le prin
île donner des ordres à Sénarponl
pour la Picardie, 8; — D'éloi-
gner le plus possible de Soissons
l'exercice de la religion, 8. — Cité,
67. — Mémoire qui lui est envoyé,
76, note. — Mémoire qu'il fait re-
mettre au Roi par M. de la Gastine,
81, note. — Enlèvement de ses
enfants, 83. — Marche de son
année, 86, 87, note. — Cité,
101, note. — Ses propositions de
paix, 89, io5, 106. — Son iti-
néraire, 125. — Offres de conci-
liation qu'il fait présenter par la
marquise de Rolhelin, 128, note.
— Ses députés traitent de la paix,
129, note; i3o. — Attaque Char-
lies, i3o, note. — Envoie des
négociateurs à Lonjumeau, i32,
note. — Remercie le Roi de la
TABLE DES MATIERES.
paix, l3a, note. — Catherine lui
accuse réception de sa lettre , 1 33.
— Sa lettre au sujet de la levée
des deniers pour payer les rei-
tres, i5o. — S'en remet sur le
cardinal de Chàlillon, 100, note.
— Prévient la Reine que le car-
dinal de Chfllillon s'occupe de
cette levée, i5o, note. — Cathe-
rine lui dépêche un de ses valets
de chambre à Noyers, i63, note.
— Ce qu'il dit de Champigny, 166,
note. — Quitte Noyers, 176. —
Son manifeste en fuyant de Noyers,
176, note. — Sa lettre au Roi,
177, note. — Sa lettre au duc des
Deux-Ponts pour le presser de le
rejoindre, 217, note. — Remercie
Cécil de son assistance, 226, note.
— Cité, 226, note. — Sa lettre
au prince d'Orange pour démentir'
les bruits de paix, 227, note. —
Sa défaite et sa mort à Jarnac ra-
contées par le duc d'Anjou, a3i,
note.
Cojidé (Henri de Bourbon, prince
de). Averti par Montgommery de
la défaite de Terride, 272. —
Ses députés pour la paix, 296. —
Envoie Téligny pour la négocier,
293, note; 2g5. — Se tient en
Languedoc, 3 13, note. — Dé-
putés qu'il envoie pour traiter 32 2 ,
note.
CoNTAiti.M (Le Vénitien), 209, note.
Cordeil, 12Ô, 128, note. — (Vio-
lences commises à), 169.
Cobboczon (M. de), prend Rray-snr-
Seine, 86, note.
Cobbebo, ambassadeur de Venise,
cité, i5, note. — Sa dépêche au
sujet d'une surprise tentée sur la
citadelle de Lyon, 19, note. —
Cité, 2.57, note.
Cobse. Charles IX accusé de vouloir
la conquérir, ai, note. — Dé-
mêlés avec les Génois au sujet de
cette ile, 63.
Cosme DE Médicis. Voir Médicis.
Cossé (Le maréchal de), 27. — Pré-
venu de l'ordre donné pour le paye-
ment de la gendarmerie, 5a. — Un
rassemblement armé près de Mon-
largis lui est signalé, 56. — Rassuré
par Catherine sur la prise d'armes
des prolestants, h-j. — Invité à ve-
nir à Monceaux, 57. — Reçoit de
Catherine un pamphlet rimé, 57.
— Reprend les passages de la Nor-
mandie, 71. — Cité, 80. — Son
avis sur les conditions de paix pro-
posées, 81, note. — Son conllit avec
La Chaire, 90, 91. — Son conflit
avec Slrozzi, 9/1. — Avantage qu'il
remporte dans un engagement près
du château de Sancy, 97, note. —
Cité, 109. — Les Gascons laissés
sous son commandement, 11 3. —
Envoyé en Poilon et en Anjou, 123.
— Député auprès du cardinal de
Châtillon, i36. — Sa mission en
Picardie, 1 69. — Chargé de veiller
à l'observation de l'édit en Picar-
die, i52. — Aidé par M. d'Hu-
mières, 157. — Reçoit des in-
structions pour l'ordre à suivre
pour les garnisons de Picardie,
167. — Catherine lui laisse les
compagnies de Sarrieu et de Gobas,
1 66 ; — Lui prescrit l'ordre à suivre
pour la levée de la noblesse, 1G6;
— Lui annonce qu'elle s'occupe
du payement de la gendarmerie,
166; — Lui ordonne de livrer au
duc d'Albe les Flamands pris à
Saint-Valéry, 1 66. — Le congé
qu'il demande au Roi lui est
refusé eu égard à la situation des
affaires, 169. ■ — Chargé de con-
férer avec M. de Sénarpont, 176.
— Son séjour en Picardie, 189.
— Catherine voudrait qu'il put
s'entendre avec le duc d'Albe, 190.
— Ses opérations militaires en
Picardie, 192, note. — Catherine
lui affirme qu'il n'y a pas d'autres
colonels généraux dans l'armée que
Strozzi et lui, 281. — La Mothe-
Fénelon chargé de l'avertir des pré-
paratifs d'envahissement 'le la Pi-
cardie par les Anglais, 26 1. —
Prévenu que les ennemis ont re-
noncé à se porter sur la Charilé,
3og. — Son mémoire remis par
Catherine à Morvillicr, 3 10. —
Réponse qu'adresse Catherine à ses
demandes, 3-20. — Mis en de-
meure d'arriver avec son armée.
TABLE DES MATIERES.
3ao. — Défait les troupes de Co-
queville, 336.
Cocbotte (La paroisse de), i5g.
CnÉqcT (M. de). Chargé de garder les
filles du sr de Morvillier, ses pa-
renles, 1S6. — Note sur lui,
1S6.
Cnoc (Dd), ambassadeur en Ecosse.
Avertit Catherine de la mort de
Darnley, i4. — Catherine le main-
389
tient en qualité d'ambassadeur au-
près de Marie Stuart, i(ï.
Croyset (Le sieur de), 117, note.
Ciu'ssol (Antoine de). Reproches que
lui adresse Catherine au sujet de
ses deux frères qui lèvent des gens
de guerre, 1 1.
Crussol (Charles de, sieur de Beau-
diné), fait soulever le Languedoc,
1 1.
D
Daffis, président du Parlement de
Toulouse. Plaintes que lui adresse
Catherine au sujet des ravages
exercés par les protestants, 3oa.
Damaczay (M"'). Annonce l'assassinat
de son père, i63, noie.
Damville (Henri de Montmorency
ssr de), maréchal de France, a5.
— Sa compagnie, 110. — Sa
lettre au duc d'Anjou à l'occasion
de la querelle de Méru, son frère,
avec Martigues, ti5,note. — Ca-
therine se réjouit de sa guérison,
aa3 ; — L'invite à rejoindre le duc
d'Anjou, 2a3; — A secourir Ter-
ride. 273. — Va combattre les
Vicomtes, 373. — Confiance que
lui témoigne Catherine, 290. —
Nouvelles qu'elle lui donne de la
guerre et de l'armée rassemblée
par Charles IX, 290. — Impuis-
saut à empêcher les ravages des
protestants, 3o2.
Danemark (Le roi de). Voir Frédéric.
Dantilly, accusé du meurtre d'un pro-
testant, 159, note.
Danzay. Avertit Catherine du départ
d'une flotte armée par le roi de
Pologne, 4. — Chargé d'excuser
Charles IX auprès du roi de Dane-
mark pour refus d'une levée d'ar-
quebusiers, 26.
Darnley. Ce qu'en dit Catherine, i4.
Daophthé (Le), 120, 309, an. —
Les protestants en prennent le che
min, 3o5.
Delabobde (Comte), cité, 1/1 5, note.
Des Francz (M. de), 69.
Desguières. Défiance qu'il inspire à
Catherine, 1 19.
Deix-Poists (Le duc des). Craintes
qu'il inspire à Charles IX, ail,
note. — Sa jonctiou avec le prince
d'Orange redoutée, 216. — Lettre
que lui écrivent Henri de Bourbon
et le prince de Condé pour presser
leur jonction, 217, note. — Le duc
d'Aumale chargé de l'arrêter, 3 1 7.
— Lettre que lui écrit Henri de
Navarre à la suite de la bataille de
Jarnac, s3i, note. — D'Aumale et
Nemours lui barrent le passage,
236 , note. — Sa lettre au duc d'Au-
male, 336, note. — Justifie son en-
trée en France , a36 , note. — Écrit
injurieux qu'il envoie à Charles IX,
239, note. — Charles IX donne
l'ordre de l'attaquer, 3 3g, note; —
Seretire sans combattre, a3g, note.
— Incertitude que l'on a sur sa
marche, a4i. — 11 est devant la
Charité, 2U2, note. — Prêt à se
joindre avec l'amiral, 2 63. — Bat
en retraite devant le duc d'Aumale,
1 64. ■ — Échappe à la poursuite du
duc d'Anjou, 1 45. — Se rallie à
l'amiral, 260. — Cité, 25o, note.
— Remplacé par le comte deMans-
feld ,260, note. — Catherine préve-
nue de sa mort, 3.5 1. — Cité, 253.
— Catherine se réjouit de sa mort,
353. — Cité, 260. — L'armée
amenée par lui se joint à celle de l'a-
miral, 208. — Ce que dit Cathe-
rine des causes de sa mort, 260.
Dieppe, 4, i35.
Dijon, 120, i5g , 23g.
Dold, l'argentier. Chargé de com-
mandes à Florence, 3o3. — Cité,
320.
Doria (André), 3g.
Douet (M. de), envoyé en Angleterr
par les chefs protestants, 22g,
note.
Dreux (Bataille de), a4g,note.
Dronne (La), 200, note.
DcMBARTON, ll8.
Dur-LE-RoY, 336.
Durant (L'avocat). Lettre qu'il reçoit
de Catherine à l'occasion des ra-
vages commis par les protestants
dans le Lauraguais, 802.
Durescc (envoyé de France dans les
Pays-Bas). Paquet que lui trans-
met Catherine, 64.
Duretal, 3o4, 3o5.
390
TABLE DES MATIERES.
E
Ecosse (L'), 45, 97/1, 975, 976,
3i9, 3i6, 317. —(Les États d'),
118, note. — (Le prince d'), 1 t8,
note.
Ecodeh, 45, 46.
Egmokt (Le comte d'), ai, note.
Eibbne (La générale d'). Procès
qu'elle intente & Fonrquevaux, i3.
Ei.bèxe (M. i)'). Envoyé à Florence,
O7. — Somme qu'il a à remettre
au président de Birague, 119. —
Porte des nouvelles de Catherine et
de Charles 1\ au duc de Nemours.
197. — Envoyé de nouveau au-
près du duc de Nemours, 900. —
Cité, 330.
Elisabeth, reine d'Angleterre. Lettre
que lui écrit Charles IX, 1 5, note.
— Ses démêlés avec la France
du temps de François 11 , 3o , note ;
3i. — Lettre que lui écrit Cathe-
rine pour l'inviter à écouter favo-
rablement la réponse que lui rap-
porte Smith, 39. — Catherine la
fait visiter par Lignerolles, 45. —
Lettre que lui écrit Catherine en
faveur de Marie Stuart, sa prison-
nière, i43, i44. — Sa lettre à
Catherine pour répondre aux plain-
tes formulées par l'évêque de Rennes
au sujet du mémoire présenté par
Morris, i83, note. ■ — Sa lettre
a Norris, i83, note. — Lettre
que lui adresse Norris au sujet de
la mission diiditévêque, 1 85, note.
— Son mauvais vouloir envers la
France, 19O, note. — Rensei-
gnée par Norris sur la situation
des deux armées catholique et
protestante, 9i5, note. — Ses
meilleures dispositions envers la
France, 918. — La Mothe-Fénelon
chargé de les maintenir, 918. —
Lettre que lui écrit Jeanne d'Al-
brel pour réclamer son assistance,
295, note. — Lettre que lui
adresse la princesse de Condé sur
la mort de son mari à Jarnac, 232,
note. — Mise en demeure de se
prononcer pour la guerre ou pour
la paix, 2.38, noie. — Lettre à elle
adressée par Jeanne d'Albret récla-
mant son concours, 238, noie. —
Médite une descente en Picardie
ou en Normandie, 249. —
Charles IX craint qu'elle ne l'at-
laque, 2.5o, note. — Se prépare à
la guerre contre la France, 269,
960. — Lettre louangeuse qu'elle
reçoit de Jeanne d'Albret, 260,
note. — Catherine invile La Mothe-
Fénelon à la visiter souvent, 263.
— Catherine lui fait part du ma-
riage de Charles IX avec Elisabeth
d'Autriche et de celui de Margue-
rite avec le roi de Portugal, 267.
— Hostile au projet de mariage de
Marie Stuart avec Norfolk, 27'!;
274, note. — Troublée par l'an-
nonce du mariage de Charles IX,
277, note. — De plus en plus hos-
tile à Marie Stuart, 277. — Sa
réponse à la lettre de Catherine lui
annonçant la victoire de Moncon-
tour, 258, note. — Priée de
mettre Marie Stuart en liberté,
289. — Catherine fait épier ses in-
telligences avec les chefs protestants
3oi. — Ce que dit d'elle Téligny,
3oi. — Le cardinal de Cbâtillon
compte sur son bon vouloir, 3o8,
note. — Disposée à épouser le duc
d'Anjou , 3 1 3. — Nouvelles inter-
cessions que lui font Catherine et
Charles IX eu faveur de Marie
Stuart , 3 1 G , 3 1 7, note. — Cathe-
rine lui annonce la conclusion de
la paix avec les prolestants, 39.3.
— Mémoire que lui adressent les
chefs protestants pour motiver les
nécessités de la paix, 32.3, 3a4,
note.
Élisabetu d'Autriche, seconde fdle
de l'empereur Maximilien. Ce qu'en
dit Fonrquevaux a Catherine, 174,
note. — Désirée par le roi de Portu-
gal, 221. — Instructions données à
Fourquevaux pour son mariage avec
Charles IX , 226, note. — Sa venue
en France, 257, 270. — Formée
par la comtesse de Fiesque, 279.
note. — Confondue avec sa sœur
Anne par Fourquevaux, 973. —
Catherine envoie au-devant d'elle,
29g. — Accompagne son père à
Spire, 3o5.
Enjobeiit (Jacques-Guillaume), to4.
Entbaodes (Le comte d'). Prend sa
tante de Rotbelin et s'empare des
enfants de Condé, 87, note. —
Invité à ne plus empiéter sur l'au-
torité de la duchesse de Ferraredans
le pays charlrain, 147. — Reçoit
de Catherine l'ordre d'envoyer à
Laon la compagnie du capitaine
Lussan, i(5o. — Catherine ordonne
au comte de Marlinengo de lui
obéir en tant que gouverneur gé-
néral de l'Orléanais et de ne pas
empiéter sur son autorité à Gien,
iG5. — Ordres que lui donne
Charles IX de secourir le maréchal
de Vieilleville, i65, note. — En-
voyé assiéger Sancerre, 219, note.
— Assiège Sancerre, 9 16, note.
— Récompensé par la confiscation
des biens des rebelles, 2 4o. —
Lettre qu'il reçoit de Charles IX
pour la garde des châteaux, 24o,
note.
Epebxav, 94, note-, 220.
Escabs (M. d'), 96, 99, io3. —
Félicité par Catherine du bon ordre
de son gouvernement . 1 88. —
Prévenu du départ du duc d'Anjou
pour l'armée, 188. — Catherine
lui enjoint de respecter les domaines
du prince Henri de Navarre, 322.
— Complimenté pour ses bons ser-
vices, 268. — Cité, 26g, 285. —
Ordres qu'il reçoit de Catherine,
3o6. — Chargé d'envoyer le régi-
ment de Sarlabos au secours de
Puy-Gaillard, 3 1 g.
Escole(L'). Espion surpris lorsqu'il
TABLE DES MATIÈRES.
relevait les plans de Noyers ,
i5g.
Esccrlal (L'), 173, note; 269.
Esguillï (M. d'). Retiré avec sa com-
pagnie de la ville de Chartres, i85.
Espagne (L'), 5i, note; 122.
Espaci (M. d'), 112, note. — Pré-
venu de L'arrivée du s* de la Vieu-
ville en Champagne, i63.
Estampes, Cls de La Ferté-Irobaut ,
391
interprète pour la langue allemande,
1 10.
EsTEiiNiï (M. d'). Son entrevue avec
Catherine, 103, note. — Sa mort,
25o, note.
Estrées (Le sr d'). Cité, 1 1.
Etampes, 109.
Evoli (Le prince d'). Voir Rcr Gomès.
Evrecx, 11. — (La ferme des aides
du bailliage d'), 2.
Kavelles. Chargé par Catherine de la
renseigner sur ce qui se passe dans
les Pays-Bas, 07. — Lettre que lui
écrit Charles IX au sujet de l'arres-
tation du comte d'Lgmonl, 57,
note.
Ferals (Malras, sr de). Chargé de re-
mettre au duc d'Albe des dépêches
prises et retrouvées, 171. — Ré-
ponse que lui fait le duc d'Albe au
sujet de ces dépèches, 178. —
Chargé d'insister auprès du duc
d'Albe pour l'envoi des secours
promis, 221.
Fère (La), 5a, 53, 57, 92.
Ferrire (La duchesse Renée de).
Lettre que lui écrit Bouchefort,
58, note. — Nouvelle lettre qu'il
lui écrit pour lui annoncer la sur-
prise de Meaux, 60, note. —
Lettre que lui adresse Catherine au
sujet de propositions de paix avec
les protestants, 64. — M. de Meuil-
hon lui est recommandé, 96. —
Catherine lui annonce son retour
du camp, 10a; — Lui recom-
mande des marchands qui vont en
Auvergne, io4; — Lui impose la
nécessité de laisser occuper Montor-
gis, 117. — Lettre que Charles IX
lui écrit à ce sujet , 1 1 6 , 1 1 7, note.
— Pareille lettre du duc d'Anjou ,
1 1 7, note. — Lettre que lui écrit
Bouchefort, 128, note. — Ca-
therine la renseigne sur les négo-
ciations de la paix, 1 3 1 . — Lui
donne des nouvelles de la santé de
Charles IX, 16S. — L'assure que
son autorité dans le pays chartrain
sera respectée, 1/17. — Prévenue
par elle que M. d'Esguilly va se
mettre dans Chartres, i54. —
Lettre que lui adresse Charles IX
sur ce même sujet, i54, note. —
Prévenue par le duc de Nemours de
la négociation entamée pour la paix ,
2g3, note. — Nouvelle lettre
qu'elle reçoit du duc de Nemours,
3oo, note.
Ferrare (Le duc de). Catherine s'ex-
cuse auprès de lui du retard apporté
au payement d'un emprunt, 3.
— Sa réponse sera communiquée
au connétable, i4. — Nouvelles
excuses que lui adresse Catherine
pour n'avoir pas effectué le paye-
ment promis, 18. — Remercié
de l'affection qu'il témoigne à
Charles IX, 4i. — Catherine lui
recommande Fabrice Maze, cou-
pable d'un meurtre, 54. — Elle
le prie de retarder le rembour-
sement des sommes prêtées par lui ,
66. — Charles IX lui rend compte
des opérations de son armée, 100,
note. — Le comte de la Mirande
lui est recommandé, 111.
Ferrier (Du), rappelé de Venise,
4o, noie.
Fervaques. Voir Hautemer.
Fiesqce (CornelioDE), 121, note. En-
voyé à Venise, 137.
Fiesqce (La comtesse de), reçoit la
duchesse de Nemours, 279.
Fiesque (Scipion de). Prié de conti-
nuer à solliciter de l'Empereur
l'interdiction de l'entrée de nou-
velles troupes de ivilres en France.
ii)ô. — Lettre qu'il reçoit au sujet
du mariage de Charles IX , 208.
— Catherine lui accuse récep-
tion de ses lettres, 2 5 G; — Le
prie de découvrir les intentions de
l'Empereur dont elle se déûe , 256.
— Renseigné sur les opérations de
l'armée royale , 206.
Fizes (M. de) 169, 172 , 176.
Flamands (Les), 72.
Flandres (Les), 12, note; 33, note:
43,4g, note; 70, 119, 168. —
(Passage annoncé de Philippe II
dans les), 160, 27'!.
Florence, 79, 257. — (Commandes
faites par Catherine à), 3o3.
Florence (Le duc de). Voir Médicis.
Kon(Le s'de), ambassadeur à Venise,
4o , 111. — Recommandé par Ca-
therine au duc de Mantoue, 4o. —
Au duc de Florence, 3i5. — Mal
vu du pape, 3 1 5. — Cité, 3a 1.
Fontaine (Le capitaine), i43, note.
Fontainebleau, 13, i3, 16, 17, 18,
19, 30, ai, 32, a3, 26, 37,
117, note.
Fontaine-Godard. Lettre que lui écrit
392
Catherine an sujet de déprédations
à réprimer, 1G7.
Foktfbeieî (Antoine), io4.
Kontfiihzkt (Jehan), io'i.
FoBnaon, cité, 57, note.
Foi rqi i.vai v. Catherine lui signale la
colère de l'ambassadeur d'Espagne,
5 ; — Prié d'en prévenir la reine
sa lille, 5. — Charles IX lui en
l'ait également part, 5, note. —
Catherine lui parle de la continua-
tion de la colère de l'ambassadeur
d'Espagne, 7. — Chargé d'avertir
Catherine du départ de Philippe II
pour les Flandres, 7. — Recom-
mandation qu'il a à faire à la reine
d'Espagne, 7. — Catherine le prie
de veiller à ce que dira le docteur
de l'ambassadeur d'Espagne parti
pour Madrid, 8. — Lettre que lui
écrit Charles 1\ à ce sujet, 8, note.
— Catherine accuse réception de ses
lettres, 19. — Elle s'applaudit de
ce que le roi d'Espagne a bien pris
la réponse qu'il lui a laite au sujel
du passage à travers la France, la.
— Lettre de lui , 1 a , note. — Il
craint que sa réponse ait été mal
comprise et que le duc d'Alhe ne
s'en contente pas, i3. — Cathe-
rine le remercie de lui avoir
annoncé la grossesse de la reine
6a lille, i3. ■ — Le Roi le défendra
contre les attaques de la générale
d'Elbène, i3. — - Catherine se
plaint à lui des calomnies des Gé-
nois, i5. — Elle le prévient que
l'ambassadeur d'Espagne vient de
leur demander de faire passer par
la France G, 000 marcs d'ar-
gent, a3. — Malgré les prohibi-
tions, le Hoi y a consenti, a3. —
— Invité .1 bien s'enquérir s'il n'y a
pas quelques abus à craindre pour
celte permission, a3. — Catherine
lui écrit au sujet de Valeniicnnes
cl des troubles des Pays-Bas, 23.
— Lui annonce que Charles l\ a
accommodé le Roi Catholique du blé
TABLE DES MATIERES.
demandé pour nourrir ses forces
de Savoie, de Bresse et de Franche-
Comté, a3. — Lettre que lui écrit
Catherine au sujel du passage du roi
d'Espagne en Italie, af>. — Reçoit
l'assurance d'être indemnisé de
ses dépenses, a 5. — Invite Cathe-
rine à écrire à la duchesse d'Albe,
pour prescrire un meilleur régime
à la reine sa fille, a5, note. —
Prié par Catherine de lui envoyer
secrètement M. de Saint-Estienne,
36. — Prévenu de bruits men-
n ris répandus sur la Corse, 87;
— De la marche des Suisses, 37.
— Chargé d'en faire la communi-
cation à Philippe 11, 37. — Cathe-
rine l'entretient des projets de
voyage dudit roi, 38. — Instruc-
tions qu'elle lui donne en faveur
des Français détenus sur les ga-
lères espagnoles, 3g. — Le pré-
vient qu'elle a de bonnes nouvelles
de l'infante, 08; — Qu'elle n'a
pas reçu sa lettre annoncée, 38. —
Remercié d'avoir averti Monluc de
l'armée levée par les Portugais, 38.
— Explications que lui donne Ca-
therine sur le fait de Madère, 38;
— Sur la levée des Suisses, 38; —
Sur les intrigues en Suisse du
comte d'Angousole, 38. — Elle
lui exprime les inquiétudes que
lui cause le retard de l'arrivée de
L'Aubespine à Madrid, lia; — Lui
reproche le manque de nouvelles de
sa fille, -'13. — Une dépêche de
Charles IX le renseigne et justifie
les préparatifs qu'ils font, 4a. —
Prévenu d'une audience demandée
par l'ambassadeur d'Espagne, 62.
— Catherine lui rend compte des
observations dudit ambassadeur, 63.
— Lui transmet les réponses qu'elle
a faites soit pour la levée des
Suisses, soil pour la Corse, 43, 44;
— Lui fait part des plaintes dr
l'ambassadeur de Portugal, 44; —
— Le prévient que l'ambassadeur
d'Espagne lui a remis de nou-
velles lettres de créance, 44. —
Reçoit 1,000 écus de Catherine, 46.
— Invité à se faire renseigner sur
ce qui est à attendre du coté de
l'Italie, 46; — A tâcher d'obtenir
du prince d'Evoli qu'il favorise une
entrevue avec Philippe II, 46. —
Plaintes que lui transmet Cathe-
rine sur Alava, h~r — Elle le
prie il- dire à sa fdle qu'elle ait à
demander au roi son mari quelle
silualinn lui sera l'aile si, lui parti,
elle est nommée régente, 47. —
Ses dépèches sont heureusement
parvenues, 47- — Prévenuquedes
passeports ont été donnés pour les
chevaux du roi d'Espagne et ceux île
sa suite, 48. — Remercié d'avoir
éclairci Catherine sur le départ du
roi d'Espagne, 48. — Invité à
découvrir ce qu'apporte à Madrid
un courrier de l'Empereur, 48. —
Catherine a reçu ses lettres qui con-
firment l'espoir de la régence pour
la reine sa fdle, 48. — Plaintes
qu'elle lui adresse au sujet du bruit
répandu d'une entrevue avec
Philippe II, 48. — Rend compte
d'un entretien qu'il a eu avec le
nonce du pape, An, note. —
Parle des avances faites au nonce
par le roi d'Espagne, 4g, noie.
— Reproches qu'il reçoit pour
absence de dépêches, 53. —
Est prié par Catherine d'envoyer
ses leltres par Rayonne, 53. —
Lettre qu'elle lui écrit pour lui té-
moigner qu'elle est satisfaite des
éclaircissements qu'il lui a donnés,
56. — Annonce la morl du mé-
ilecin de la reine sa lille, 56, et
l'heureuse marche de la gros es
île la reine d'Espagne, 67. — Ca-
Iherine lui en il à l'occasion de l'ac-
couchement de sa lille, 17a. — ■ Lui
l'ail part des (roubles de Metz, 73.
— Lettre que lui écrit Charles 1\
pour lui annoncer la bataille de
TABLE DES MATIERES.
393
Saint-Denis, 72, note. — Courrier
que lui envoie Catherine, 67. —
Prévenu de l'arrestation des comtes
d'Egmont et de Homes, 57. —
Rassuré par Catherine sur les bruits
qui courent d'une prise d'armes des
protestants, 57. — Sa lettre à
Charles IX sur ce qui se passe dans
les Pays-Bas, 57, note. — Pré-
venu par Catherine de la surprise
de Meaux, 61. — Mémoire à lui
adressé pour la négociation de la
paix , 64 , note. — La nouvelle de
la bataille de Saint-Denis lui est
donnée par Catherine, 76. —
Apprend la mort du connétable,
74. — Chargé d'en prévenir Phi-
lippe II, 70. — Prévenu par Ca-
therine de son départ pour le
camp, 100. — Ne sera pas oublié
pour ses bons services, 100. —
Communication qu'il reçoit d'un
entretien de la Reine mère avec
l'ambassadeur d'Espagne, io5. —
Invité à démentir les calomnies de
l'ambassadeur, 106. — Reçoit le
mémoire où sont relatées les pro-
positions de paix de Condé, 10G.
— Prié de les communiquer à la
reine d'Espagne, 106. — Cathe-
rine le charge de faire demander
au prince d'Evoli s'il est d'avis qu'il
parle au roi d'Espagne de son désir
de voir Charles IX marié, 128. —
Monlmoriu lui est recommandé par
Catherine, i3o. — Remercié par
elle des nouvelles données de la
sanlé de la reine d'Espagne, 1 38.
— Interrogé par elle sur ce qui
a été fait de don Carlos, i3a. —
Elle lui renvoie son secrétaire La-
place, i34, — Informé de la dé-
cision prise à l'égard de Mandeslo,
i34. — Prié de savoir si Phi-
lippe II passera dans les Flandres,
i34. — Catherine l'entretient de
ce qu'elle a fait pour la pacifica-
lion du royaume, 1 38 ; — Pour
la répartition de la gendarmerie
Catherine de Médius. —
dans toutes les villes, 1 38. — Prié
de donner des nouvelles de la reine
d'Espagne, i3o. — Lettre qu'il
reçoit de Catherine par M. dcGrai-
gnagne, 1/16. — Chargé de re-
mercier le prince d'Evoli de sa
bonne volonté pour le mariage
de Charles IX, i48. — Prévenu de
la bonne tournure de la négocia-
lion, 1 48. — Catherine le rassure
sur sa santé, i5i ; — Lui mani-
feste le contentement qu'elle a du
retour de sa fille à Madrid, i5i.
— Confiance qu'elle lui exprime sur
la bonne issue de ses couches, 1 5 j .
— Lui fait part des prescriptions
qu'elle adresse à la duchesse d'Albe
sur la façon dont sa fille doit se
soigner, i5i. — Elle lui an-
nonce l'arrivée de M. de Trégouin
qui le renseignera sur la situa-
tion, 160. — Invité par elle à
savoir la vérité sur le passage tou-
jours annoncé de Philippe II dans
les Flandres, 160. — Prévenu par
elle de l'assassinat du courrier
Mathurin , et d'un courrier espagnol
dont les dépêches ont été prises,
170. — Les paquets retrouvés par
M. du Lude ont été envoyés à don
Francès de Alava qui lésa refusés,
puis à M. du Malras pour les
remettre au duc d'Albe, 170. —
Chargé de prévenir Philippe II et la
reine d'Espagne de l'enlèvement de
ces dépèches, 171. — Catherine lui
annonce la guérison de Charles IX ,
173. — Ce qu'il écrit à Catherine
de Graignagne et des dispositions
de Philippe 11 pour le mariage du
Roi, 173, note. — Prié de préve-
nir Graignagne de veiller à sa sû-
reté, 174. — Ce qu'il écrit à Ca-
therine sur l'itinéraire de l'archiduc
Charles venant en Espagne, 174,
note. — Ce qu'il dit de sa mission ,
174, note. — Prévenu par Cathe-
rine de la fuite de Condé de Noyers,
176. — Lettre que lui écrit
Charles IX sur les mouvements de
l'armée royale, 199, note; — Sur
la levée du siège d'Angoulème.
192, note; — Sur les opérations
de l'armée de Picardie, 192, note.
— Lettre que lui écrit Catherine
à l'occasion de la mort de la reine
d'Espagne sa fille, 198. — Prié de
transmettre tout ce qui se dira sur
cette mort, 199. — Raconte les
derniers moments de la reine, 1 99 ,
note. — Ce que lui écrit Catherine
de son projet de marier sa fille
Marguerite à Philippe II, 206. —
Invité à gagner le confesseur du
roi, et à tenir secret ce que Cathe-
rine lui écrit, 20 G. — Nouvelles
recommandations que lui fait Ca-
therine au sujet du projet de ma-
riage de Marguerite de Valois avec
Philippe II, 210. — Prié de ne point
parler de cette négociation ,210.
— Le cardinal de Guise lui est re-
commandé, 210. — Averti par Ca-
therine des démarches que don
Francès de Alava lui a promis de
faire pour savoir au juste où en
sont les projets de mariage de
Charles IX et de Marguerite de Va-
lois, 21 5. — Prié par Catherine de
l'avertir de tout ce qu'il en appren-
dra, 21 5. — Lettre que lui écrit
Charles IX , 2 1 5 , note. — Chargé
d'y prêter la main et de justifier
auprès de Philippe II le sieur de
Saint-Estienne , 2i5, 216. — Ne
croit pas que Philippe II soit fa-
vorable au mariage de Marguerite
de Valois avec le roi de Portugal,
221, note. — S'en- défie , 221,
note. — Parle de l'incertitude de
Philippe II sur le choix de sa
femme ,221, note. — Renseigné
sur l'itinéraire du prince d'Orange ,
220. - — Prié d'insister près du
duc d'Albe pour les secours promis,
221; — De faire savoir comment
on appelle les infantes, petites-
filles de Catherine, 291. — Ecrit
■ UiniULtwL NI
\
394
à Catherine que sa petile-Clle est
appelée tantôt Infante, tantôt donna
Ysabel, 222, note. — Catherine
se plaint à lui de ce que les
engagements pour le mariage de
Charles IX n'ont pas été tenus,
2 33. — Prié par elle de remercier
la duchesse d'Alhe des bons soins
donnés aux infantes, 236. —
Lettre où Charles IX lui expose où
en est la guerre, 2 36, note. —
Prévenu que les dépèches prises ont
été recouvrées, 24o. — Réponse
favorable qu'il reçoit de Catherine
pour un projet d'entrevue avec
Philippe II. i'io. — Invité à ne
plus envoyer ses dépèches par
Bavonne, et à rester encore en Es-
pagne, 2'io. — Réponse qu'il at-
tend pour le fait des mariages re-
mis au retour du cardinal de Guise,
aie. — Prévenu que les séditieux
de Narbonne ne rentreront pas dans
la ville, 360. — Craintes que lui
exprime Catherine sur la prolon-
gation des troubles, 2/18. — ■
Plaintes qu'elle lui adresse sur le
manque de parole du duc d'Albe
pour les secours promis, 248. —
Chargé de le mettre en demeure
de les envoyer, a 4 8. — Transmet
à Catherine la réponse faite par
Philippe II, a4g. — ■ Prié de
nouveau d'insister pour un prompt
secours, 25 1. — Chargé de re-
mercier Philippe II pour le secours
envoyé, 266. — Annonce à Cathe-
rine que l'empereur Maximilien
donne sa fille Isabelle à Charles IX ,
a58; ■ — ■ Qu'il charge Philippe 11
de la conclusion de ce projet, 258.
— Ne croit pas à la sincérité du roi
d'Espagne, 2Ô9. — Catherine lui
manifeste son étonnement de ce que
l'Empereur ne lait aucuns prépa-
TABLE DES MATIÈRES.
ratifs pour le départ de ses filles,
270. — Charles IX lui annonce le
départ du duc d'Anjou, 270, note.
— Catherine lui témoigne le plaisir
qu'elle a reçu de la victoire du
marquis de Velles sur les Mo-
risques, 270. — Confond la prin-
cesse Elisabeth avec la princesse
Anne, 273. — Prévenu par
Charles IX de la levée du siège
de Poitiers, 273, note. — Cathe-
rine inquiète de son silence depuis
qu'il a reçu le pouvoir pour le ma-
riage de Charles IX, 276. — En-
tretient Philippe II du mariage de
Marguerite de Valois avec le roi
de Portugal. 279, note. — En
rend compte à Catherine, 279,
note. — Lui fait part des excuses
données pour le retard d'une ré-
ponse, 279, note. ■ — Avisé par
Catherine que Charles IX en a fini
avec les derniers obstacles pour les
mariages, 282. — Charles IX et
Catherine lui font connaître les
derniers succès de l'armée royale,
282. — Chargé de demander con-
seil à Philippe II pour empêcher
une nouvelle levée de reitres,
283; — De l'informer de l'état
des affaires de France, 285. —
Prié de s'abstenir de parler de
la mission de La Personne, 285.
— Lettre que lui écrit Charles IX
sur le siège de Saint-Jean-d'An-
gély, 285, note. — Prié d'en finir
avec les mariages, 287. — Prié
également par Charles IX de con-
clure le sien sans attendre le pou-
voir de Portugal pour celui de sa
sœur, 287, note. — Avisé par
Catherine qu'elle a été prise parla
fièvre, 29.3. — Prévenu du pas-
sage de la Garonne par les protes-
tants, 293. — Catherine lui
exprime le contentement qu'elle
éprouve de la conclusion du ma-
riage de Charles IX, 29a. — Pré-
venu de. la venue des députés pour
la paix, 2g4. — Prié d'en remon-
trer la nécessité à Philippe II, 294.
— Lettre que lui écrit Charles IX
pour lui expliquer les raisons qui
le déterminent à la paix, 295,
note. — Envoie le contrat de ma-
riage de Charles IX, 3o3. —
Accusé de réception du contrat de
mariage de Charles IX que lui fait
Catherine, 3o3. — Remercié du
devoir qu'il y a fait, 3o4. — En
sera récompensé, 3o4. — Prié de
s'occuper du mariage de Margue-
rite, 00b. — Prévenu que Cathe-
rine renonce à son projet d'entrevue
avec Philippe II, 3o4. — Intérêt
qu'elle lui témoigne pour le ma-
riage de sa fille, 3o4. — Chargé
d'envoyer Trégnuin en Portugal ,
304. — Invité par Catherine à
lui dépeindre le roi de Portugal.
305. — Prié par elle de lui
donner des nouvelles de Phi-
lippe II et des infantes, 3i5. —
Plaintes qu'elle lui adresse sur les
indignes propos tenus par Chan-
tonnay sur la feue reine d'Espagne .
sa fille, 3 18. — Prié d'en parler
au roi d'Espagne, 3 18. — Pré-
venu par elle du détroussement du
courrier Musset, 3ao. — Prié
de faire savoir le contenu de ses
dépêches volées, 3»o. - Cité
aa8, 329.
France (LTle-de-), aù&.
Franche-Comté. s3, 997, v'19.
François II, 3o, note. — (Edil pu
blié par), 196, note.
Frédéric, roi de Danemark. Relii
que lui fait Charles IX d'une com-
pagnie d'arquebusiers, 36.
TABLE DES MATIERES.
395
G
Gaciiard (M.), 219, note.
Gagliano (Lucrèce), 33.
Gaillok, 38.
Gandelc, 57.
Cannât, 336.
Gap ( Gabriel de Ciermont, évêqui
de). Invité par Catheriue à veiller
à la conservation du château de
Celles, i55.
Garde (Le baron de la). Prise faite
par lui d'un brigantin, 35.
Garonne (La), 286, 293.
Gascogne (La), 92.
Gascons (Les). Leur marche, 80, 82.
— Prêts à rallier le duc d'Anjou ,
85. — Rejoignent l'armée royale,
90, 100, note.
Gastine (La). Mémoire qu'il apporte
au duc d'Anjou, 80, 8j, note. —
Délibération, sur ce mémoire, des
chefs de l'armée ,81, note.
Gauthier. Sa vie de Marie Stuart,
1 4 , note.
Gènes, 270.
Genlis, poursuivi par le duc d'Au-
male, 225.
Génois (Les). Leur mauvais vouloir,
34, 43.
GiÉ (Le sieur db), 87, noie.
Gien. 1 50. — (Conflit pour le com-
mandement de), r65, 33o.
Gobas (La compagnie de) laissée à la
disposition du maréchal de Cossé,
166.
Gondï (léronimo). Recommandé par
Catherine à Philippe II, 27S. —
Sa mission en Espagne, 280, note.
— Fait chevalier de l'ordre de
Saint-Jacques-de-1'Epée, ag3. —
Apporte d'Espagne la nouvelle de
la conclusion du mariage de
Charles IX, 299. — Apporte un-
message de Philippe II, 323.
Gondy ( Pierre de) , évèque de Langres ,
présenté au siège de Paris par
Charles IX, 178.
Gonnord (M. de). Voir Cossé.
Gordes (M. de). Invité à surveiller
les étrangers bannis du Comtat ,
4o. — Lettre que lui écrit Ca-
therine, 5o. — Elle lui annonce
son arrivée à Monceaux, 58. —
Instruction qu'elle lui donne pour
punir les insultes faites au cardi-
nal de Sainte-Croix, 58. — Lettre
qu'elle lui écrit, 6/1. — Elle fait
appel à son dévouement, 65. —
Charles IX l'invite à lever dans son
gouvernement le plus d'hommes
qu'd pourra, 65, note. — Cathe-
rine lui recommande la plus grande
diligence, 69. — Prévenu par elle
de la victoire de Saint-Denis^ 73;
— De la mort du connétable,
73; — De la retraite des protes-
tants, "/li.
Goirdan (M. de) invité par Catherine
à lui donner des nouvelles de Ca-
lais, 27, 28.
Goi'rdes (Pierre)
tué avec Mouvans,
Graignagnb, envoyé en Espagne,
i48. — Attendu d'Espagne, i;3.
— Ce qu'en dit Fourquevaux,
173, note. — Catherine prie
Fourquevaux de le prévenir de
vedler à sa sûreté, 174. — Désa-
voué par Catherine ,210.
Gbantbie 1 M. de). Lettre que lui écrit
Catherine au sujet de la levée des
Suisses et des intrigues des Es-
pagnols, 28. — Sa lettre, 37,
note. — Envoyé auprès des Gri-
sons, 286.
Geanvelle (Le cardinal de). La prise
de Valenciennes lui est annoncée
par M. de Berghes, 2, note. —
Sa lettre au prévôt Morillon, 24,
noie. — Lettre que lui adresse
celui-ci au sujet du siège de Va-
lenciennes, 22, aote. — Nouvelle
lettre qu'il reçoit au sujet du duc
d'Albe, 24, note. — Prévenu de la
reddition de Valenciennes, 25. —
Cité, 21 5, 219, 221. — Ce que lui
écrit le prévôt Morillon au sujet du
séjour de la cour à Metz, 23o, note.
Granvillab ( Le chevalier de) , demande
à entrer au service du Roi, 10.
Grenade, 270.
Griffon de Montceaux, établit un
temple près de Chenonceaux, 1 53.
Gbignan (Le sieur de). Lettre que
lui écrit Catherine au sujet des
troupes que lui envoie le comte de
Tende, 335.
Gbihaldi (Nicolo de). Passeport que
lui envoie Calherine, 16.
Grisons (Les), 286.
Gcisb (Le cardinal Louis de). Envoyé
en Espagne porter les compliments
de condoléance à Philippe II pour
la mort de la reine d'Espagne, 207.
— Recommandé à Fourquevaux
par Catherine, 208, 210. — Sa
mission en Espagne, 21 5. — Ce
qu'il écrit du roi de Portugal, 221,
note. — Cité, 233, 2 4 4, 2 5o, note.
— Prié d'insister auprès du roi
d'Espagne pour un prompt secours .
254; — ■ De lui recommander Guy
de Lubersac, 254. — Assurances
qu'il donne de la bonne volonté de
Calherine, 258. — Annonce le
secours envoyé par le duc d'Albe .
269. — Apporte la confirmation
du mariage de Charles IX avec
Isabelle d'Autriche, et de celui de
Marguerite de Valois avec le roi de
Portugal, 261. — Cité, 265,
267. — Attendu par Catherine.
289.— Cité, 324, note.
Gdise (Henri de). Enfermé dans Sens.
86, note. — Cité, 89, note; 93,
note; 94, note. — Attendu par
Catherine, 189. — Cité, 247. —
Assiégé dans Poitiers, 268. —
Se signale à la défense de cette
5o.
396
TABLE DES MATIÈRES.
place, aG8. — Malade des suites
du siège de Poitiers, 371, note
— Blessé a Moncontour, 379. —
Chargé de pourvoir à la sûreté des
places de Champagne et de Bour-
gogne, 3 18. — ■ Bruits sur son ma-
riage avec Marguerite de Valois,
3a9-
(iiiïOT, maître des comptes, chargé
d'évaluer l'apanage du duc d'Anjou .
3i4.
Gcvenne (La), i3g.
Il
IlAM,5a.
H* item en, sieur de Fervaques, re-
mercié par Catherine de l'avoir
avertie de la retraite de certains
capitaines du camp de Condé, j3i.
— Instructions qu'il reçoit pour
les deniers levés par les protes-
tants, 1 3 1 .
Havre (Le), 3o, note; 3i, i35,
note.
Heidei.eerg, 101, note.
Henri 11 (Edil publié par), 196,
note.
Henrkjies (Don Pedro), envoyé de
Philippe II, 3p,5, 297, 398.
Hesse (Guillaume IV, dit le Sage,
landgrave de). Excuses que lui
adresse Catherine pour le non-
payement de sa pension, 28. —
Cité, loi, note.
Hornes (Le comte de), 22. ■ — Son
arrestation, 57.
HospiTAL (Le chancelier de l'). Sa
réponse aux envoyés anglais deman-
dant Calais, 3o, note. — Ses
maisons exemptées de garnison ,
268. — Invité au repos par Cathe-
rine, 973. — Lettre que Mor-
villier lui adresse sur sa disgrâce,
27a, note.
Huguenots, accusés par Catherine
d'envoyer de l'argent en Corse, 43.
Humières (M. d'). Catherine lui de-
mande des nouvelles de la prise
de Tournay et de Valenciennes, 2.
— Ordres que lui prescrit Cathe-
rine pour la rédaction des cou-
tumes de Péronne, 12. — Elle
lui demande des cygnes, îfi. —
Prié par elle de veiller au bon
emploi des deniers destinés aux
fortifications des villes de Picardie,
8, 17. — Invité de presser les tra-
vaux de ces fortifications, 32. —
Prévenu que le Roi refuse une vente
de rentes sollicitée par l'abbé de
Saint-Waast d'Arras, 3a. — Cathe-
rine lui écrit au sujet du fait du
maire de Monldidier, 35. — Fé-
licité de la diligence qu'il a mise
aux ouvrages des fortifications, ai.
— Prévenu du renfort envoyé aux
garnisons de Picardie , a 1 . —
Obtient de Charles IX une confis-
cation demandée, aa. — Transmet
les nouvelles venant d'Espagne, 53.
— Chargé par Catherine de faire
parvenir un paquet à M. Durescu.
6a. — Elle lui écrit au sujet de pa-
quets enlevés, disait-on, à M. d'Ha-
renberg, 108. — Prévenu par elle
de l'envoi en Picardie de M. de
Cossé, pour empêcher que les
troubles des Pays-Bas ne réagissent
sur cette province, i48. — Com-
plimenté au sujet de services ren-
dus à M. de Cossé, 107. —
Invité par Charles IX a se tenir
dans son gouvernement, 175. —
Complimenté par Catherine pour
le bon ordre maintenu par lui dans
les villes de Péronne, Montdidier
et Royc, 292. — Elle lui écrit à
l'occasion du mariage de la fille
de feu Morvillier, 397, 3os. —
Félicité pour avoir empêché une
entreprise sur le village de Vil-
liers, 807. — Reçoit l'assurance
que son pouvoir ne sera pas di-
minué, 307.
Hveronime (Le capitaine). Bons ren-
seignements donnés sur lui an due
de Nemours, 2o5. — Renvoyé au-
près du dur, 2o5.
Ingrande, 273, note.
Isabelle, voy. Elisabeth.
Isle (L'), 300, note.
Isi.e(L'). près Limoges, a5o, note.
Jacques (Le capitaine), 12».
•Iarnac. (La bataille de) racontée par
Henri de Navarre, et par Jeanne
d'Albrct, a3i, note; s3a. ■ — In-
noncée à Philippe II par Catherine ,
et par Charles IX, 9.3a, et note;
— \nx seigneurs de Venue par
Catherine, 2 3 '1 .
JolNVII.LE, 223, 23.5. 226, 227.
TABLE DES MATIERES.
397
Joschère (La), 262.
JotEisE (M. de). Cité, 16.
Ji-am (La princesse tlona), Hostile
au mariage de Marguerite de Valois
avec son fils, 221, note. — Re-
merciée par Catherine de l'avoir
fait visiter par le duc de Nagera .
a55. — Ce que Catherine lui dit
de la reine d'Espagne sa fille, 256.
K
Keuquifcien, chargé d'évaluer l'apanage du duc d'Anjou, 3iû.
Labanoff, cité, 1 63 , note.
Labocreur (Le), cité, 3ao, note.
La Charité. Catherine insiste pour la
reprise de cette ville, 2 56.
La Coàtre (M. de), 160. — Invité
à se tenir sur ses gardes, 1 55. —
Complimenté par Catherine sur la
honne observation du dernier édit ,
i56. — Sa lettre à Charles IX
pour lui faire connaître le triste état
de son gouvernement, i56, note.
— Invité par Catherine à appliquer
les prescriptions de l'édit à Griffon
de Montceaux, qui a établi un
prêche près de Chenonceaux , |53.
— Sa lettre à Catherine au sujet
du temple de Romorantin, i53,
note. — Chargé de punir les
émeutiers de Tours, i58. — Cité,
169.
L» Chaussée, envoyé auprès de Phi-
lippe II, 75.
Lafomaise-Godabd (M. de), envoyé
auprès du duc Jehan-Casimir, i33,
note.
La Fobest (Bochetel de), ambassa-
deur en Angleterre. Lettre qu'il
écrit au Roi pour le renseigner sur
un envoyé du régent Murray, 1 18.
— Sa lettre à Catherine pour lui
annoncer la délivrance de Marie
Stuart, lit. — Prié d'en donner
des nouvelles, 161; — De s'en-
tendre avec M. de Beaumont, 21 4;
— De ne plus se mettre en peine
des bagues de Marie Stuart, 162.
Lagarde (Le baron de) défendu par
Catherine auprès de don Francès de
Alava, 63. •
Lagnï, 110, note.
La Gcesle, premier président de
Dijon. Sa lettre au Roi au sujet de
la prise d'un espion levant les
plans du château de Noyers, i5p,,
note. — Nommé procureur général
du Parlement de Paris en rempla-
cement de Bourdin, 268. — Pro-
tégé par Catherine, 268.
Laguian (M. de), 67.
La Laiv (Le comte de). Son arres-
tation, 57, note.
La Lasde (Le camp de), 280, note.
Lalakne (Ludovic), cité, 289, note.
Lamarque , blâmé pour avoir trop tardé
à porter l'édit de pacification au
prince-dauphin, i35.
Lamoioon (M. de), 260, note.
La Mothe-Fénelon, i32, note; 137.
— Met la reine d'Angleterre en
demeure de se prononcer pour la
paix ou la guerre, 137, note. —
Recommandé par Catherine à Lei-
cester, 196. — Remplace à Londres
La Forest, 196. — Catherine
s'étonne qu'il n'ait pas reçu ses
dépèches, 218. — Invité par elle à
maintenir la reine Elisabeth dans
ses bonnes dispositions, 218. —
Prié de désavouer l'exécution d'An-
glais à Niort, 218. — Sa lettre à
Charles IX, 2 23, note. — Cathe-
rine lui parle des plaintes faites par
l'ambassadeur d'Angleterre de la
façon dont le duc d'Albe traite les
Anglais dans les Pays-Bas, 223. —
Prié de déclarer que Charles IX
ne peut s'en mêler, 223. — Cité.
a32, note; 261, note. — Com-
plimenté par Catherine, 2.3o. —
Craintes qu'elle lui exprime sur
la guerre dont la reine d'Angle-
terre les menace, 260. — Invité
à prévenir le maréchal de Cossé de
se tenir sur ses gardes en Picardie,
961. — Renseigné par Catherine
sur les opérations de l'armée royale .
261. — Plaintes qu'elle lui fait
des faux bruits répandus par Noms .
261. — Rassuré sur la sécurité de
Périgueux, 261. — Averti de la con-
firmation du mariage de Charles IX
et de celui de Marguerite de Valois .
261. — Félicité par Catherine.
281. — Engagé par elle à souvent
visiter la reine d'Angleterre, a63.
— Présage l'accommodement pro-
chain de l'Angleterre avec les
Pavs-Bas, 263. — Prévenu d'une
nouvelle levée de Suisses et de
Français, 263. — Félicité pour
l'arrangement des procès des mar-
chands réclamant leurs marchan-
dises séquestrées, 270. — Prévenu
de la fausseté des prétendues re-
montrances des assiégeants de Poi-
tiers, 270. — Catherine lui té-
moigne la joie qu'elle éprouve de
la meilleure tournure des affaires
d'Ecosse, 270; — Le prévient que
le duc d'Anjou se rapproche de
Poitiers, 271. — Lettre qu'elle lui
398
TABLE DES MATIERES.
écrit .ni Bujet du piojet de mariage
de Marie Stoart avec Norfolk, a54.
— Ce qne lui eu dit Elisabeth,
07/1. — Cité, 389. — Catherine
l'entrelieni des affaires de l'Ecosse,
393. — Approuvé dans ses ré-
ponses à Elisabeth, Soi. — Invité
à la rassurer, 38 1; — A dé-
couvrir ses intelligences avec les
chefs protestants, 3oi; — A pé-
nétrer ce qu'elle pense de la ué-
gociation de la paix, 3oi. — Pro-
pos tenus par Teligny sur Elisabeth
que lui répète Catherine, 3oi. —
Fait connaître à Catherine les
bruits répandus en Angleterre sur
les opérations de la guerre et les
pourparlers de paix, 3is, note.
— L'entretient des affaires d'Ecosse,
• ii:!, mite. — . Communication lui
1 laite du projet de mariage du
duc d'Anjou avec la reine Elisa-
beth, .'îi 3.
l.AM.I EOnC I Le 1, 11, 130, 3 1 3, note.
Lan.nov (Don Fernand de), renseigne
le cardinal de Granvello sur la
marché du prince d'Orange, 220,
note.
La Noue, '■'•< ■• , note.
Labsac, cité, i5. — -Chargé d'une en-
quête à l'occasion de l'enlèvement
des dépêches du duc d'Alhe, 5l.
— Cité, 1 ab ,128, note.
1 (Le jeune), appuyé par Calhe-
dans son projet de mariage
avec la fille de feu Morvillier, 297.
— Chargé d'une mission auprès du
Parlement de Paris, 299, 3os.
Lnon, 160.
Liai ni.n, charge de la justice à Lyon,
prévenu de la nomination du duc
de Vmours, en qualité de lieute-
nant générai du Lyonnais, 17-.!.
— Gumpliniciilé |i)iir la façon
dont il administre la justice, 302.
— Catherine lui recommande un
procès, 316.
Laiuvière (Le capitaine), envoyé par
Cossé à Catherine, 1G8.
Larocuefoucault (M. de), 86, note;
i32, note.
La Rochelle, menacée par Moulue,
191, 123, 1 3a , i38, note; 1 65 ,
note; 177, 192, note; 198, 218,
note; s33, note; aS6, 382. —
(Flotte sortio de la), 3a8, note.
La RrE (Le sieur de) se voit refuser
la compagnie du sieur de la Meille-
raie, 1 i4.
Lasalle. Sa mission en Espagne,
320.
Latour (Procès contre M.), 172,
note.
L'Aubespine, évéque de Limoges. Un
des commissaires de la paix, 129,
i3o. — Ce que lui adresse à ce
sujet Charles IX , i3o. — Remer-
cié par Catherine de l'heureuse
conclusion de la paix, i32, 25o,
noie.
L'Aubespine (Le ministre d'Etat). Sa
mort, 73, note.
L'Aubespine (Le jeune). Envoyé en
Espagne pour sonder les desseins
de Philippe II, 33, note. — Ses
instructions, 33, note. — Sa
lettre d'introduction auprès de
Philippe 11, 34. — Mémoire dont
il est porteur, 38 , note; 48. — Re-
tardé dans son voyage d'Espagne,
63. — Réponse qu'il rapporte d'Es-
pagne, 56. — Fait connaître à
Charles IX la situation de son
armée, 25o, note. — Lui annonce
la mort du duc des Deux-Ponts.
25o, note. — Lui parle d'un fes-
tin donné par Coligny au chef
des reîtres, s5o, note. — Cité,
3o4.
Lauragais (Le), ravagé par les pro-
testants, 3oi, 3os.
La Valette. Ravages qu'il subit dans
ses terres de la part des protes-
tants, 3oi. — Promesse que lui
fait Catherine de l'en dédommager,
3oi.
Laye (Le sieur de). Son procès re-
commandé par Catherine à M. Lar-
cher, 2 1 fi. — Ce procès interrompu
par sa mort, 173, note.
Le Uueul, suspecté d'espionnage, 245.
Le Coc, apporte un présent à
Charles IX, 353.
Leicesteb (Le comte de). Lettre que
lui adresse Catherine par l'entre-
mise de la Mothe-Fénelon, ig4.
Lesdiguieres, défiances qu'il inspire
à Catherine, i4o.
L'Estang (Le sieur de). Refuse d'être
lieutenant du due d'Uzès, 209. —
Catherine l'emploiera à la première
occasion, 209.
Lethington ,118, note.
Lignerolles (M. de). Visite la reine
Elisabeth, 45. — Mémoire qui lui
est confié, g.r>, note. — Cité, 127.
— Assiste aux derniers moments de
la reine d'Espagne, i4g.
Limoges, 192 , note; 300, 24a, 2 43,
s44, 245, 346, 247, 25o, a5i,
s53 , s53, s54.
Limoges (L'évêque de). Voir L'Aubes-
pine.
Limoges (Le petit), 9A9. — Cathe-
rine s'y relire, 34a.
Limousin (Le), 130, note; 346, 257,
note.
Lions-la-Forèt, 39.
Lizores (M. de). Cité, s.
Loculeven (Le château de) d'où s'é-
chappe Marie Stuarl , i4i, note.
Londres, 326, note.
Longueville (M. de). Son avis sur les
conditions de paix proposées, 81,
noie.
Lorraine (La), 86, note.
Lorraine (Claude de), 336.
Lorraine (Le cardinal de), 79, 86,
note. — Envoyé à Anvers cher-
cher de l'argent pour les retires,
IÏ9. — Alava se plaint à lui de ce
que l'on ne porte pas le deuil de
don Carlos, 179. — Accusé par
sir Henri Norris de mauvais vou-
loir confie l'Angleterre, 1 85, note.
— Communique à Catherine une
lettre de l'empereur Maxiniilien.
TABLE DES MATIERES.
399
a5a. — Favorable au mariage de
Marie Stuart avec Norfolk, 274,
376. — Répand les bruits de la
paix, 227, note. — Cité, 285. —
Entretient la duchesse de Nemours
des nouvelles de la cour et des pro-
positions de paix, 3o8, note. —
— Son entrevue avec Catherine au
sujet des bruits répandus du ma-
riage de Marguerite de Valois avec
le duc de Guise, 329. — Lettre
que lui écrit le pape pour s'opposer
à la paix avec les protestants, 33o ,
note.
Lorraine (Charles duc de), 229.
Losses (M. de), remplacé comme gou-
verneur de Lyon par le président
de Birague, i4 , noie.
Locgé (M. de), 23o.
Locvbes (La commune de), 12/1.
Lubebsac (Guy de), recommandé par
Catherine à Philippe II, a54.
Lude (Le comte dc). Avisé que M. de
Brianson, son frère, lui apporta
des ordres de la part du Roi, i63.
— Retrouve une partie des dé-
pèches dont le porteur, un courrier
espagnol, avait été tué en chemin,
170, 178. — Prêt à donner l'assaut
à Niort, 261. — Chargé de secourir
Puy-Gaillard, 3ig.
LriLLiER, auditeur des comptes, 388.
— Chargé d'évaluer l'apanage du
duc d'Anjou, 3i4.
LlJSIGNAN, 282.
Lus (Le sieur de). Envoyé en Alle-
magne, 101. — Lettre qu'il écrit
à Charles IX, 101, noie. — - Cité,
112, note.
Ll m: icocBG (Le), 42, 100, noie.
Lïon, 197, 200, 202, 245, a86.
— — — (La citadelle de). Tentatives
pour la surprendre, 16. — (Tra-
vaux laits à la), 200. — (Le
culte proteslant défendu dans).
81, note. — (Les banquiers de),
212.
Lyonnais (Le), 172 . a45.
M
Mâcon, 78, 83. — (Prise de), 90.
Mâcon ( Alamanni, évéque de). Chargé
par Catherine de recommander le
jeune Bounacoursy au duc d" Flo-
rence, 191. — Cité, 32i.
Madère (L'attaque de) ne motive pas
la levée d'une armée, 3g.
Madrid, 129, 219, note.
Maine (Charles de Lorraine, marquis
du). Assiégé dans Poitiers, 268. —
Malade des suites du siège de Poi-
tiers, 271. — Services rendus par
lui, 273, note.
Maison, gentilhomme protestant, pris
sous les yeux de Catherine, 2/17.
Malassise (Henri de Mesmes, sr de),
négociateur de la paix, 3io, note;
3 29, note.
Malras (M. de). Voir Ferals.
Malte (Le prieur de l'église de), re-
commandé par Charles IX, 6.
Mandelot (M. de), 172.
Mandeslo. Satisfaction donnée à son
sujet à l'empereur Maximilien, 1 34.
Manelli (Lucas), envoyé à Rome par
Catherine pour traiter avec M"10 de
Parme, 32 1.
Manmque (Don Juan), 2 5, note.
Mans (Le), 60.
Mans (L'évéque du). Voir Angennes.
Mansfeld (Le comte de). Envoyé par
Philippe II; services qu'il rend,
s44. — Prend part à une escar-
mouche sous les yeux de Cathe-
rine, 345. — Se rallie aux ducs de
Nemours et d'Aumale, 23g, note.
— Blessé à Moncontour, 278.
Mansfeld (Wolrard de), remplace
comme chef des reîtres au service
des protestants le duc des Deux-
Ponts, s5o, note, a5i.
Mantoue (Le duc de). Catherine lui
recommande M. de Foix, 4o; —
Le prie de terminer le procès du
président de Saluées, 4o; — Lui
recommande M°" de Birague, 1 36.
— Prévenu de la conclusion de
la paix de Saint-Germain par Ca-
therine, 3a6.
Marins, i&4. — Sa reprise, 3 13, note.
Marcel. Le receveur général chargé
de recouvrer les fermages de Cathe-
rine, 162 , 268.
Marchais (Le château de), 55, 56.
Marchadt, enseigne de Fervaques,
i3i.
Marciiaumont, envoyé par Catherine à
Charles IX. 243.
Mirdelle (Le prévôt de), 167.
Mareschal (Le sieur), apporte à la
Reine la nouvelle de la paix de
Saint-Germain, 33o, note.
Marillï, accusé par Condé d'avoir tué
un huguenot, i5g, note.
Marmoutiers, 276.
Marne (La), 100, noie.
Marseille, 36, 96.
Martigies (M. de). Cité, 5, note;
102, note. — Sa querelle avec
Méru , lia. note. — Porte les
ordres du Roi à M. de Bouille,
i55. — Cité, 162. — Lettre que
lui écrit Catherine, 172. —
Annonce que Nantes est à l'abri de
toute attaque, 172, note. — Rallie
le duc de Montpensier, 192, note.
Martin de Hagces, bailli de Ham,
relient les titres du sieur de Saul-
lour protégé par Catherine, i65.
Martinengo(M.de),91. — Se retire de
Blois , 121. — Empiète sur l'autorité
de M. d'Entragues, lieutenant gé-
néral du duché d'Orléans, i56. —
Blâmé pour ce fait et sommé d'obéir.
1 65. — Commence le siège de San-
cerre, 200, note.
Masil médecin de Catherine, 116.
ZiOO
TABLE DES MATIERES.
Mathibin (Le courrier), tué par les
chemins, 170, 171.
Matignon, (.allierine lui demande où
est Montgommery, 1 . — Compli-
menté au sujet de l'augmentation
obtenue sur les fermes des aides
d'ÉvreuxetdeBouen, a. — Assigné
pour la moitié de sa pension sur
cette augmentation, ■->.. — Cathe-
rine approuve l'accord qu'il a passé
avec M. de Fourneaux, 3. — Elle
lui demande un état général des
fermes, 3; — Lui prescrit ce qu'il
doit faire à l'égard de Claude
Perrin et Jehan Nicoles, pour cer-
taines créances, 3. — Plaintes
qu'elle lui adresse pour n'avoir
pas publié les défenses et inhi-
bitions à lui ordonnées, 6. —
Charles IX le prie d'obvier à la ré-
sidence d'un trop grand nombre
d'étrangers et de vagabonds, 6. —
Catherine ne peut encore lui ré-
pondre pour les baux des fermes
de la Normandie, 1 5. — Sera bien
traité par elle, i5. — Chargé de
faire amener Boulland, le receveur
général de Paris, accusé de malver-
sation, 18. — Lettre que lui écrit
Catherine ,58. — Averti par elle de
la surprise de Meaux , ôg. — Lettre
qu'elle lui écrit, 63. — Compli-
menté par elle , g4. — Sa compa-
gnie, 1 2 '1 . — Prié de faire connaître
l'état de la .Normandie, i46; — De
veiller à la bonne union de tous les
sujets du Roi, 1A6. — Sa lettre à
Catherine pour l'avertir d'une sédi-
tion à Rouen et du refus des bour-
geois de recevoir garnison, il 7. —
Instructions qu'il reçoit pour les me-
sures de surveillance à prendre vis-
à-vis des protestants, 101. — Prié
par Catherine d'assister Marcel, son
receveur général, dans le recouvre-
nent de ses fermages, 16a. —
Lettre qu'elle lui écrit, 17a. — Elle
s'en remet à ce que lui mande le
lïoi ,191. — 11 reçoit de Charles IX
l'autorisation d'une nouvelle levée
d'hommes, 191, note. — Compli-
menté par lui pour avoir délait un
corps de prolestants, 191, note. —
Chargé de nouveau par Catherine
d'assister le receveur Marcel pour le
recouvrement des fermages, afiâ.
— Elle le' félicite du rétablisse-
ment de sa santé, agi. — Lettre
que lui écrit Charles IX, 291, note.
— Rassuré par Catherine sur l'em-
piétement que le duc d'Alençon en-
treprendrait sur son autorité, 29g.
Maugiiuix. Remplacé comme lieutenant
général du Dauphiné , 8. ■ — Cathe-
rine lui en exprime ses regrets, 8;
— En sera dédommagé, g. ■ —
Complimenté par elle, go. — Lettre
qu'elle lui écrit pour le mariage de
sa nièce, et pour ses assignations,
45. — Relevé de son commande-
ment, 180. — Excuses que lui en
fait Catherine, i85.
Mauvissièbe (Castelnnu, s' de). Pré-
venu d'une sorlie de ceux de la Ro-
chelle, agg. — Chargé d'y obvier,
3oo.
Mwimilien (L'empereur), 33, note.
— Cité, 48. — Satisfactions qu'il
reçoit pour le lait de Mandeslo,
i34. — Lettre que lui écrit Phi-
lippe II pour le mariage de Charles
IX, i48. — Sa réponse apportée
par l'archiduc Charles, 17.3, note.
— Félicité par M. de Fiesque pour
avoir empêché l'entrée de nouveaux
Allemands en France, îgô. — Sa
lettre à Charles IX au sujet des
troubles de F'rance, 1 g5 , 1 96, note.
— Inquiétudes qu'il manifeste sur
cette nouvelle guerre civile, 19O,
note. — Impuissant à s'opposer à
l'entrée des Allemands en France,
1 i|ij , noie. — Sa lenteur à con-
clure le mariage de Charles IX avec
sa fille, 208. — Une lettre de lui
montrée à Catherine, a52. —
Diffère le dépari de sa fille ainée
pour l'Espagne, 2 5a. — Défiance
que prend de lui Catherine, a5G.
— Cité, 207, aCi, aG6, note,
2G7. — Ne fait aucuns préparatifs
pour le départ de ses filles, 270.
— Cité, 272. — Envoie l'archiduc
Charles en Espagne, 219, note.
— Favorable au mariage de sa
fille Isabelle avec Charles IX, 221,
note. — Catherine envoie au-de-
vant de la future reine d'Espagne,
299. — 11 part avec sa fille pour
Spire, 3o5. — Cité, 3o8.
Matkbiie (Le duc de). Voir Maixe.
Maze (Philippe), coupable d'un
meurtre, 54. — Recommandé par
Catherine du duc de Ferrare, 54;
— Au duc de Florence, 55.
Meaux, 58, note; 5g, 60, 61, 62.
Médicis (Catherine de). S'informe à
Matignon du lieu où est Montgom-
mery, 1 . — Prescrit à Tavannes de
ie' laisser entrer en Bourgogne ceux
qui étaient chassés de Savoie, 1.
— Fait acheter par lui des marbres
pour les Tuileries, 1. — Demande
à M. d'Humières des nouvelles de
la prise de Tournay et de Valen-
ciennes, a. — Remercie M. de
Matignon de l'augmentation faite
par lui des baux et fermes des
bailliages d'Evreux et de Rouen, 2.
— Lui assigne la moitié de sa pen-
sion sur ces augmentations, a. —
S excuse auprès du duc de Ferrare
pour le retard du payement d'un
emprunt, 4. — Demande des pi-
lotes expérimentés à il. de la Meil-
leraie, 4. — Envoie au prince de
Condé le règlement fait pour pié-
venir des abus clans les travaux des
fortifications des villes de Picardie,
5. — Fait part à Fourquevaux de
la colère de l'ambassadeur d'Espa-
gne, 5. — Le prie d'en avertir la
reine sa fille, 5. — Reproche
à Matignon le relard uppoite
à l'expédition des défenses à lui
ordonnées, 6. — Invite M. de
Tranchelion à faire observer les
TABLE DES MATIERES.
401
édits, 6. — Lui donne des assu-
rances pour le payement de sa pen-
sion, 6. — Mande à Fourque-
vau\ que la colère de l'ambassa-
deur d'Espagne a continué, 7. —
Le prie de la tenir avertie du
départ de Philippe II pour les
Flandres, 7. — Ne tient pas à la
révocation de l'ambassadeur d'Es-
pagne, 7. — Le croit malade,
7. — Ecrit à Condé qu'elle l'attend
à Fontainebleau, 7. — Aurait
désirj qu'il visitât les places de
Picardie, 8. — Le prie de donner
des ordres à Sénarpont, 8; —
D'éloigner de Soissons l'exercice
de la religion réformée, 8. —
Prie M.d'Humières de veiller au bon
emploi des fonds destinés aux for-
tifications des villes de Picardie. 8.
— Charge Fourquevaux de savoir
ce que dira le docteur de l'am-
bassadeur d'Espagne parti pour
Madrid, 8. — Lui envoie des jon-
chets pour sa fille, 9. — Exprime
à M. de MangiroD ses regrets de ce
qu'il a été remercié de sa charge de
lieutenant général du Daupbiné,
8. — L'en dédommagera, 9. —
Ecrit à M. de Vaupergne au sujet
des fortifications des villes de Pi-
cardie, 10. — Recommande au din-
de Florence Isabelle Baldovinelli,
io. — Demande au maréchal de
Vieilleville des renseignements sur
le chevalier de Granvilar, qui dé-
sire entrer au service du Roi, jo.
— Se plaint à M. de Crussol
de ses deux frères qui lèvent des
troupes, 11. — Ecrit à M. de
Carrouges au sujet de l'artillerie
des villes d'Évreux et de Rouen ,11.
— Le prie de la renseigner sur une
levée d'argent faite pour les Flan-
dres, 1 1 . — Très satisfaite de ce que
Philippe II ait pris en bonne part
la réponse faite à sa demande de
passage à travers la France, ja.
— Craint qu'on n'ait dénaturé sa
Catherine de Médius. — m.
réponse, 12. — Donne l'ordre à
M. d'Humières de faire rédiger à
Montdidier les coutumes du gou-
vernement de Péronne, 12. — Parle
à Fourquevaux des nécessités que
l'on fait à Philippe II de pourvoir
à ses affaires du côté des Turcs,
12. — Se loue d'être sortie des
troubles, la. — Ne veut pas y re-
tomber, 12. — Annonce à Four-
quevaux que le Roi le soutiendra
contre la poursuite de la générale
d'Elbène, i3. — S'étonne que
l'Espagne réclame cette bonne
intelligence si froidement accueillie
à Bayonne, i3. — Le Roi son fils
maintiendra toujours une étroite
amitié entre les deux couronnes,
1 3. — Heureuse de la nouvelle de
la grossesse de la reine sa fille, i3.
— Espère qu'elle passera par la
France. i3. ■ — Parle au conné-
table de la mort de Darnley, i h. —
Félicite Marie Stuart d'en être dé-
barrassée, i'i. — Craint de nou-
veaux troubles, \h. — Ne peut
encore répondre à Matignon pour
les fermes de Normandie, 10. —
Le favorisera aussi bien que ses col-
lègues, i5. — Avertit le connéta-
ble des troubles qui recommencent,
1 h. — Lui parle de tentatives sur
Avignon, Narbonne et la citadelle
de Lyon, 16. — A son retour lui
communiquera une lettre du duc
de Ferrare, iU. — Exprime ses
regrets à la duchesse de Nemours
de ce qu'elle n'est pas remisa de
ses couches, i5. — Fera nom-
mer conseiller l'avocat qu'elle lui
a recommandé, 10. — La prie
de faire remettre son mémoire à
Lansac, i5. — Se plaint à Four-
quevaux des calomnies des Génois,
10. — Triste opinion qu'elle a
d'eux, i5. — Enverra à Nicole
Grimaldi le passeport qu'il de-
mande, i5. — Demande des
cygnes à M. d'Humières, 1G; —
Un emprunt aux écbevins de Paris ,
16. — Écrit à du Croc de rester
en qualité d'ambassadeur auprès
de Marie Stuart, 16. — Invite
M. d'Humières à surveiller l'emploi
des deniers destinés aux fortifica-
tions de Péronne, 17. — Ecrit au
duc de Nemours au sujet d'une
surprise tentée sur la citadelle de
Lyon, 17. — Remercie le capitaine
Breul d'avoir fait arrêter Boulland,
le receveur général de Paris, 18.
— S'excuse auprès du duc de
Ferrare de n'avoir pas fait le paye-
ment promis, 18. — Lettre d'elle
à Norris au sujet de l'arrestation du
capitaine Pierre Paul, accusé de
déprédations, 19. — Charge le
capitaine Argosse d'interdire le sé-
jour de Calais à tous les étrangers.
19. — Regrette que la santé du
connétable de Montmorency soit
toujours mauvaise, 20. — Lui
donne des instructions pour h1*
montres et le payement de la gen-
darmerie, 20. — Invite le maré-
chal de Montmorency à retourner
à Paris et à veiller sur les faits et
gestes des protestants, 20. — Prie
le prince de Florence de donner
congé au sculpteur Jehan de Bo-
logne, afin qu'il termine une statue
commencée, ai. — Écrit à M. de
Tranchelion au sujet des troubles
d'Anvers et de Cambrai , ai. — In-
vite le maréchal de Montmorency à
ne pas laisser entrer par la fron-
tière de Picardie les réfugiés des
Pays-Bas, 23. — Accuse réception
à M. d'Humières de ses lettres re-
latives aux troubles des Pays-Bas ,
a a. — Prévient Fourquevaux que
le Roi répond à ses deux dépêches,
aa. — S'attend à la reddition de
Valenciennes, 33; — A la soumis-
sion des Pays-Bas, a 3. — Le Roi a
accordé le blé demandé pour l'ar-
mée du roi d'Espagne, 2 3. — Pré-
vient Fourquevaux que Charles IX
m.-T.ni! :niE VMIOSALC.
102
o permis lo passage de 6,000 marcs
d'argent par la France, a3. —
L'invite à s'enquérir des inconvé-
nients de cotte permission, a.'i. —
Désavoue les mauvaises intentions
i|u\m leur prête pour la sortie de
la flolle du Grand Seigneur, a3,
ai. — Parla au connétable de sa
goutte, 2 4. — Lui annonce que le
duc d'Albe passera à la fin du mois
dans les Pays-Bas, ai; — Que la
reine d'Espagne se croit grosse , a4.
— Complimente Tavaunes sur le
hon ordre de la Bourgogne, ai. —
Voit parka lettres de Fourquevaux
que le passage du roi son gendre
est décidé, a5. — L'invite à s'occu-
per des Français retenus sur les
galères espagnoles, a 5. — L'in-
demnisera des dépenses que néces-
sitera son voyage avec l« R« Catho-
lique, a5. — Reçoit une lettre de lui
pour l'inviter à prescrire un régime
meilleur à sa fille, a5, note. —
Prie M. Danzay de l'excuser au-
près du roi de Danemark pour le
refus d'une levée d'arquebusiers,
âG. — Félicite le duc de Florence
de l'heureux accouchement de sa
belle-fille, 36. — Félicite également
le prince de Florence, a6, note. ■ —
Témoigne sa satisfaction au capi-
taine Argosse de la réceplion faite
à Calais aux ambassadeurs de la
reine Elisabeth, 27. — Exprime
le regret à Tavannes de ne pouvoir
le nommer maréchal de France,
■■*■]. — Invite M. de Gourdan à lui
donner des nouvelles de Calais,
27 et 28. — S'excuse auprès du
landgrave de liesse du relard du
payement de sa pension, a8. —
Sa lettre à M. de Grautrie au
sujet de la levée des Suisses, 28.
— Attend h' connétable pour re-
cevoir Smith, envoyé par la reine
Elisabeth, 29. — Invite M. d'Hu-
mières à presser les travaux des
fortifications de Picardie, 3a. —
TABLE DES MATIERES.
Refuse à l'abbé de Saint-Waasl une
vente de rentes, 3a. — Écrit à la
reine Elisabeth et la prie de
prendre favorablement la réponse
que lui porte Smith, 3a. — Re-
commande au duc de Florence
Jehan de Cavalcanli à l'occasion
du mariage de Meynard de Caval-
canli et de fcnerèce Gagliano, 33.
— S'en remet auprès de Fourque-
vaux sur le mémoire que lui sou-
mettra L'Aubespine le jeune, 33.
— Écrit à don Fraucès d'Alava au
sujet d'un pilote portugais, 34. —
Donne des instructions à Tavannes
pour l'ordre à établir en Bourgogne,
35. — Invite Fourqnevaux à lui
envoyer secrètement le sieur de
Saint-Estienne, 36. — Lui donne
des explications au sujet d'une nef
envoyée soi-disant en Corse, 36, 37.
— Dément ce bruit, 37. — Lui
parle de la levée des Suisses, 37. —
Le prie d'en faire parti Philippe 11,
37. — Recommande à la reine d'An-
gleterre Villeroy envoyé en Ecosse,
37. — Recommande à Fourque-
vaux M. Hugonius, 38. — Ne sait
que penser du voyage de Phi-
lippe 11, 38. — Prie Fourquevaux
de s'en tenir pour le fait du Portu-
gal au mémoire de L'Aubespine, 38.
— Le remercie d'avoir averti Mou-
lue de la levée d'une armée par les
Portugais, 3g. — Le fait de Ma-
dère ne la motive pas, 3g. — L'en-
tretient de nouveau de la levée des
Suisses, 3g. — Se plaint des in-
trigues du comte d'Angousole, 3g.
— Recommande à Fourqnevaux
des Français détenus sur les galères
espagnoles, 3g. — Heureuse des
bonnes nouvelles de la santé de l'in-
fante, 3g; — A reçu le paquet
de Fourquevaux par la voie de Nar-
bonne, 3g. — Recommande au
duc de Mantoue M. de Foix, en-
voyé comme ambassadeur à Venise,
'10. — Le prie de terminer le
différend du président de Saluées.
4o. — Invite M. de Gordes à
veiller sur les étrangers bannis du
Comtat, 4o. — Sa lettre affec-
tueuse à la duchesse de Nemours,
4i. — Va à Paris faire la Fête-
Dieu, 4i. — Se dispose à son
voyage de Picardie, 4i. — Re-
mercie le duc de Ferrare de l'affec-
tion qu'il témoigne à Charles IX ,
4i. — Félicite M. d'Humières de
la diligence qu'il apporte aux for-
tifications, 4i. — A donné l'ordre
de renforcer les garnisons de
Champagne, 4i. — Inquiète des
préparatifs 'qui se font dans le
Luxembourg, 4a. — Annonce à
M. d'Humières que le Roi lui
accorde la confiscation demandée,
4a. — S'étonne du retardement de
l'arrivée de L'Aubespine à Madrid,
4a. — Impatiente d'avoir des nou-
velles de ia reine sa fille, 4a. ■ —
Justifie les préparatifs qu'ils font.
4a. — Fait part à Fourquevaux
de l'audience demandée par Alava
et des observations qu'il lui a
soumises, 43, 43. — Lui transmet
les réponses qu'elle y a faites, 43.
— Justifie la levée des Suisses, 43.
— Se plaint de nouveau des intri-
gues du comte d'Angousole, 43. —
Répond aux plaintes faites par l'am-
bassadeur d'Espagne au sujet de la
Corse, 43. — Attribue aux hugue-
nots l'envoi d'argent en Corse, 43.
— Se plaint des Génois, 43. —
Écrit à Philippe 11 pour se louer
d'Alava, 43. — Entre dans des dé-
tails SUT le fait des pirates, 44. —
Ignore de quoi se plaint l'ambassa-
deur de Portugal, 44. — L'ambas-
sadeur d'Espagne lui a notifié ses
nouvelles lettres de créance, 44. —
11 a protesté de son dévouement i
Charles IX, 44. —Écrit à Maugi-
ron au sujet du mariage de sa
nièce, 45; — Au sujet de ses assi-
gnations, 45. — Donne de ses
TABLE DES MATIÈRES.
4.03
nouvelles à la duchesse de Nemours ,
45. — S'applaudit d'avoir sa fille
de Lorraine auprès d'elle, 45. —
Donne un festin aux Tuileries, 45.
— Annonce son départ, 45. —
Envoie 1,000 écus à Fourquevaux,
46. — Satisfaite des offres de dé-
nuement du prince d'Evoli, 46.
— Voudrait qu'il s'employât à mé-
nager une entrevue avec Philippe II ,
46. — Mécontente des mauvais
offices faits sans raison par Alava,
45, 46. — Le fera surveiller, 47.
— Prie Fourquevaux d'inviter sa
fille à s'expliquer avec le roi son
mari sur la situation qu'elle aura
comme régente, 47. — Ecrit à
Villeroy au sujet de l'établissement
des centeniers à Paris, 47. — Pré-
vient Fourquevaux que toutes ses
dépêches sont parvenues, li-j. —
N'admet plus l'utilité d'une entre-
vue avec le roi d'Espague, 48. —
Mécontente qu'on l'ait ébruitée ,
48. — Voudrait savoir d'où part
cette indiscrétion, 48. — A fait
donner des passeports pour les che-
vaux du roi d'Espagne et ceux de
sa suite, 48. — Incertaine sur l'é-
poque du départ de Philippe H,
prie Fourquevaux de s'informer
de ce qu'apporte un courrier de
l'Empereur allant en Espagne, 48.
— Très aise de ce que sa fille
reslera régente, 48. — Demande
à Fourquevaux quel est le légat
désigné pour l'Angleterre, 4g. —
Félicite les échevins de Paris de la
tranquillité de leur ville, 4g. —
Les assure qu'elle sera mainte-
nue dans tous ses privilèges, 5o.
— Sa lettre à M. de Gordes, 5o.
— Fait savoir au duc de Nevers
que le sieur Adrian Bâillon est
nommé chevalier de l'ordre, 5o. —
Invite le connétable à faire voir' lis
Suisses à Charles I\, 5i. — A
visité Corbie, 5l. — Prie le con-
nétable de demander au cardinal de
Chàtillon de résilier le prieuré de la
Réole, 5i. — Regrette qu'on ait
pris les dépèches du courrier du duc
d'Albe, 5i. — Le Roi son fils a
chargé Lansac de faire une enquête.
5i . — Écrit au maréchal de Cossé
au sujet du payement de la gendar-
merie, 5a. — Renouvelle au con-
nétable le désir de Charles IX de
voir les Suisses, 5a. — Le pré-
vient des ordres donnés pour le
payement de la gendarmerie, 5e.
— Parle de la beauté de la Fère,
5a. — S'étonne des nouvelles que
M. d'Humières a apprises par le
courrierd'Espagne, 53. — Se plaint
à Fourquevaux de son silence, 53.
— Inquiète de la reine sa fille,
53. — Prie Fourquevaux de pren-
dre la voie de Bayoune pour ses
dépêches, 53. — Exprime ses
regrets à Alava des déprédations
commises sur des Espagnols, 53.
— Ses ordres à ce sujet, 54. —
Annonce au connétable qu'elle a
visité Corbie, Péronne, Ham ,
Saint-Quentin, 54. — Sera le
17 août à Folambray, le 1" no-
vembre à Marchais, 54. — Annonce
la visite de Sénarpont, 54. — Re-
commande au duc de Ferrare Fa-
brice Maze, coupable d'un meurtre,
54. — Accuse réception de sa lettre à
Sénarpont, 55. — N'est pas d'avis
qu'il aille à Orléans, 55. — Prévient
le maréchal de Cossé qu'il y a des
assemblées d'hommes d'arme* près
de Montargis, 56. — Satisfaite des
éclaircissements que lui ont fournis
les lettres de Fourquevaux, b-]. —
Regrette la mort du médecin de la
reine sa fille, 5y. — Elle lui en
écrit, 57. — Invite Fourquevaux
à faire trouver bon le choix d'un
nouveau médecin, 57. — Rassurée
sur les bruits d'une prise d'armes
des huguenots par le commissaire
Beancbesne, 57. — Fait part de
l'itinéraire du Roi et du sien au
maréchal de Cossé, 57. - - Invite
les échevins de Paris à rétablir
l'ordre un instant troublé, 57. —
Charge Favelles de la renseigner
sur la situation des Pays-Bas, 57.
— Envoie un courrier à Fourque-
vaux pour avoir des nouvelles de sa
fille, 57. — Lui parle de l'arres-
tation des comtes d'Egmont et de
Hornes, 07. — Dément les bruits
d'une prise d'armes des protestants ,
57. — Annonce son arrivée à Mon-
ceaux à M. de Gordes, 58. — Lui
prescrit de punir les insultes faites
au cardinal de Sainte-Croix, 58.
— Sa lettre à Matignon, 58. —
L'avertit de la surprise de Meaux,
60. — Annonce au duc de Nevers
la prise d'armes des protestants.
61. — Le prie de venir la secou-
rir, 61. — Annonce à Fourquevaux
la surprise de Meaux, 61. — L'an-
nonce à Philippe II ainsi que son
retour à Paris, 61. — Le remercie
du secours offert par son ambassa-
deur et par le duc d'Albe, 6a. —
Fait part au duc de Savoie de la
journée de Meaux, 6a. — Compte
sur les bons services de Matignon,
63. — Ecrit à la duchesse de
Ferrare au sujet de propositions de
paix avec les protestants à elle
attribuées, 64. — Recommande à
M. d'Humières l'envoi d'un paquet,
64. — Écrit à M. de Gordes, 64.
— Fait appel à son dévouement,
65. — S'excuse auprès du duc de
Ferrare sur la nécessité du temps
pour retarder le payement des
sommes prêtées, 66. — Annonce
au duc de Nevers que le courrier
qui lui portait des dépêches a été
dévalisé, 66. — Se félicite auprès
de Fourquevaux de la bonne marche
de la grossesse de la reine sa fille,
66. — Envoie au duc de Florence
un messager porteur de communi-
cations secrètes, 67. — Recom-
mande à Tavannes de redoubler de
5i.
Ma
TABLE DES MATIERES.
zèle, 67. — Exprime le contente-
ment du Roi BUS maire et échevins
d'Angers 1 67. — Remercie le dur
de Savoie des preuves de sondé-
vouement, 68. — Recommande
Louis de MonUûé au duc de Nevers ,
68. — D'Elbène fera connaitre au
duc de Savoie le but de son voyage.
68. — Recommande au duc de
Nevers Raphaël et Nicolas Trivul-
tio, 69 ; — Le prie de faire la plus
grande diligence possible, (>g: —
En prie également M. de Cordes,
69. — Demande un secours
au duc de Savoie, 70. — Invile
M. de Nevers à se joindre aux
Suisses nouvellement levés, 70.
— Le prie de rallier les forces en-
voyées par le duc de Savoie, 71.
— A reçu de ses nouvelles, 71.
— Remercie le duc de Savoie
du secours envoyé, 71. — Lui an-
nonce la reprise des passages de la
Normandie, 71. — Annonce à Four-
quevauxla lin des troubles de Metz,
72 ; — Au duc de Savoie la mort
du connétable, 73; — Lui parle
d'une blessure de l'amiral de Coli-
gny, 73. — Se loue de la part
prise par le duc de Nemours à la
victoire de Saint-Denis, 7.3. —
Fait part à M. de Cordes de cette
bataille, 73. — L'annonce égale-
ni 'iil au duc de Nevers, 7.3. —
Prévient M. de Cordes de la retraite
des protestants après la bataille,
76. — Raconte à Fourquevaux la
mort du connétable, 75. — Le
prie d'exposer la situation à Phi-
lippe 11, 7"). — Annonce elle-même
la victoire de Saint-Denis à Phi-
lippe 11, 75. — Le prévient que
le secours qu'il envoie est arrivé à
Béarnais, 75. — Ecrit au duc de
Ferrai-e' à l'occasion de la bataille
de Saint-Denis, 75. — Invile le
«lue de Nevers à venir les rejoindre,
76. — Sa lettre au pape, 76. —
Lui rappelle les services rendus par
le Roi son fils à la cause catholique,
77. — Le supplie de ne pas ajouter
foi aux calomnies répandues, 77.
— Invite le duc de Nevers à re-
prendre Màcon et Antun, 78. —
Recommande au duc de Florence 1
Nicolas Alamnnni, 7;). — Redoute
pour le duc d'Anjou la fatigue de
la première journée de marche,
79. — L'invite à faire délibérer
les chefs de l'armée sur un avis que
lui porte Iîiron, 79. — Instruc-
tions qu'elle lui donne pour les
mouvements des troupes, 80. —
Le prie de la tenir avertie, 80.
— Lui demande l'état de ses forces ,
7g. — Le prie de prendre l'avis des
chefs de l'armée sur le mémoire
que lui porte La Gastine, 80. —
Invite de nouveau le duc de Nevers
à venir les rejoindre, 8a. — N'a
jamais désigné le duc, de Nemours
comme contraire à la paix, 82. —
Lui envoie les articles proposés pour
la pacification , 83. — Les croit
acceptables, 83. — Appelle de
nouveau le duc do Nevers, 8i. —
Justification de sa propre conduite
adressée au maréchal deCossé, 84.
— A invité le duc d'Anjou à écouter
ses conseils, 85. — Renseij^ne leduc
son fils sur la marche des Gascons,
85. — Les fait hâter, 85. — Lui en-
voie Sourrys, 85. — Lui annonce
la retraite de l'année protestante,
86. — Avise le duc de Nemours
du payement d'un mois dû aux ar-
quebusiers à cheval, 87. — Le
prie d'en réduire le nombre, 87.
— Apprend avec plaisir que M. de
Bourdeille s'achemine à Chartres,
87. — Met le duc de Nevers en
demeure de se joindre au duc d'An-
jou, 88. — Annonce à Fourque-
vaux le départ pour l'armée du duc
d'Anjou nommé lieutenant général,
89. — Complimente Maugiron , 90.
— Complimente également le duc
de Nevers pour la prise de Màcon ,
go. — Lui parle d'un conllit
entre Brissac et La Châtre, 90,
91. — Instructions qu'elle donne
pour la conduite de l'armée et le
payement des troupes, 91. — Prie
le duc d'Anjou de renvoyer la com-
pagnie du sieur de Cbaunes, 92.
— Lui dit que Brissac se plaint du
trop grand nombre de colonels,
92. — Lui parle de la peur qu'ont
eue les Parisiens à une revue, 92.
— Recommande au duc de Nevers
le capitaine Alphonse Lazare, 92.
— Le prie de faire diligence, 9.3.
— Annonce à M. de Bouideille
qu'il peut panser par Paris, g.3. —
Félicite l'évèque de Rennes de sa
conduite en Allemagne, g.3. —
Invile le duc de Nevers à se joindre
au duc d'Aumale, 96. — Compli-
mente Matignon, g'i. — Obser-
vations qu'elle adresse à M. d'Hu-
mières pour des prisonniers espa-
gnols, 95. — Mémoire qu'elle
envoie au duc d'Anjou, g5. —
Proteste au duc île Nemours de la
confiance que le Roi et elle ont en
lui, g(5. — Recommande au duc de
Ferrare le sieur de Meuilhon, 96.
— Se réjouit du succès de Brissac
sur les protestants, 97. — Pres-
cril à Sénarponl ce qu'il doit faire
en Picardie, 97. — Le prie de se
faire assister par M. de Piennes,
97. — Envoie au duc d'Anjou le
chirurgien Léonard Botal, 98. —
Invile Sénarponl à ne pas laisser
séjourner en Picardie deux gentils-
hommes flamands, g8. — S'applau-
dit de ce que le duc de Nemours
n'ait point eu de mal, g8. — Lui
envoie Sessac, gg. — Espère pour
lui meilleure entreprise que celle
dont II l'entretient, 99. — Lui parle
de la marche des reitres, 99. —
Désire la paix, gg. — Annonce à
Fourquevaux son départ pour le
r.imp, 100. — Ecrit à l'évèque de
Bennes au sujet des offres faites
TABLE DES MATIÈRES.
405
par le colonel Westebourg, 101;
— A la duchesse de Ferrare qu'elle
revient du camp, 102. — Se jus-
tifie auprès du duc de Nemours,
102. — Son entrevue à Chàlons
avec le cardinal de Chàtillon, 10a,
note. — Ses recommandations au
duc de Nemours pour la bonne
conduite et direction de l'armée,
io3. — Sa lettre aux habitants de
la Rochelle, io3, io'i. — Re-
commande des marchands qui vont
en Auvergne à la duchesse de
Ferrare, 10/1. — Fait part à Four-
quevaux d'un entretien qu'elle a eu
avec l'ambassadeur d'Espagne, io5.
— Accusée par celui-ci de vouloir
faire la paix avec les protestants,
1 o5 , 1 06. — Invite Fourquevaux à
réfuter ces calomnies. — Lui
envoie les propositions de paix,
1 06. — Le prie de les com-
muniquer à Philippe II et à la
reine sa fille, 106. — Ecrit au din-
de Nemours à l'occasion de ces
propositions, 107. — Invite le duc
d'Anjou à ne pas s'engager du coté
d'Auxerre, 108. — Lui répond
au sujet de l'abbaye de Monlmo-
rin, 108. — S'étonne des plaintes
du sieur d'Haremberg à l'occa-
sion du vol de ses dépêches, 108.
— Annonce au duc d'Anjou l'envoi
des sommes destinées au payement
de l'armée, 109. — Lui prescrit
certaines mesures pour le payement
des courriers, 100. — L'avertit
d'une sortie de ceux d'Orléans,
109. — Lui prescrit certains mou-
vements de troupes, 110. — Invile
les gens du Parlement de Dijon à
passer outre au contenu des lettres
du Roi, 110. — Envoie au duc de
Nemours une déclaration du Roi
relative au refus de la paix qu'on
lui attribue, 110. — Recommande
au duc de Ferrare le comte de la
Mirande, 111. — Invite le sieur
des Rories à aller reprendre la
Rochelle, 111; — M. de Vieille-
ville à presser la marche des rei-
tres, 112. — Lui enverra l'argent
nécessaire, 112. — Lui parle de
la paix et de la déclaration du Roi,
112. — Répond à une demande
de canons faite par le duc d'Anjou ,
1 1 3. — Lui écrit au sujet du
commandement des compagnies de
Gascons, 1 1 3. — Le prie de ren-
forcer le prince-dauphin, 11 3. —
Invite le duc de Nevers à user de
ses avantages sur les ennemis , 1 1 3.
— Lui donne des ordres au sujet
delà garnison de Monlhard, 1 16. —
Ecrit au duc d'Anjou à propos de la
querelle de Méru et de Marligues ,
1 1 5. — Ne peut accorder au sieur
de la Rue la compagnie du sieur
de la Meilleraie, ni. — Prie le
duc de Nemours de renvoyer les
lettres patentes que lui a apportées
Combault, ni. — Recommande
au duc d'Anjou le sieur d'Estampes,
1 1 5. — Le prie de veiller à la
défense des villes de la Loire,
lia. — Envoie son médecin au
duc de Nemours, 117. — L'in-
vite à venir se faire guérir à Paris,
117. — Explique à Renée de Fer-
rare la nécessité de faire occuper
Montargis, 117. — Invite le duc
d'Anjou à faire renforcer le prince-
dauphin par la compagnie du sieur
de Chantemesle, 117. — S'applau-
dit de la bonne volonté témoignée
par la reine d'Angleterre, 118. —
Ne sait que penser du sieur Des-
guières venu d'Allemagne à Bou-
logne, 118. — Prie d'Elbène de
remettre au président de Birague
les sommes venues de Florence,
118. — Invite le duc d'Anjou à faire
partir M. de Ventadour pour le
Lyonnais, 119. — Lui envoie
M. de Batresse, 119. — Annonce
que M. de Brézé est commis à la
garde du château d'Angers, 121.
— Écrit au duc de Nemours à
l'occasion de patentes par lui de-
mandées, 121. — Croit à la prise
de la Rochelle, 121. — Prie le
duc d'Anjou de lui donner de ses
nouvelles, 121. — Annonce que
les assiégeants de Blois se sont re-
tirés, 121. — Avertit le duc d'An-
jou de la marche des protestants et
de l'ai rivée de l'amiral à Chàlillon,
122. — Le renseigne sur le heu
où doit être le duc de Saxe, 122.
— Lui prescrit des mesures de
précaution pour l'envoi des deniers
audit duc, 122. — Désigne le
maréchal de Cossé pour aller en
Poitou, 123. — Envoie l'argent
pour le payement des troupes du
duc de Saxe, 123. — Approuve
les décisions prises pour les logis de
l'armée, ia3. — Se réjouit de
l'arrivée des reilres, ia3. — Pré-
vient le duc d'Anjou du passage
d'un gros de cavalerie près de Beau-
mont-sur-Oise, 12Û. — Le prie
de faire acheminer les compagnies
de Matignon, 126. — Demande
qu'on lui envoie celles de Bouille et
de Yillermois, 126. — Écrit aux
habitants d'Angers pour les rassurer,
îa'i. — A appris avec plaisir les
ordres donnés par le duc d'Anjou
pour arrêter la marche des protes-
tants, 126. — S'inquiète d'une at-
taque de Paris, ia5. — Parle des
mesures de défense prises, 1 25. —
Prévenue du passage de l'ennemi
près de Noisy, ia5. — Demande les
Suisses au duc d'Anjou, 12 5. — L'in-
vite à venir, 125. — Le prie de
hâter l'entrée du baron de Charny
dans Chartres, 1 2.5. — Assure Sé-
narpont de la bonne volonté de
Charles IX à son égard, 126. —
Invile le duc d'Anjou de venir à
Villeiieuve-SaintGeorges, 126. —
Prie les habitants de Chartres de
recevoir les troupes envoyées, 136.
— Complimente M. des Bories,
127. — Engage laduchesse de Ne-
406
TABLE DES MATIERES.
mours à venir, 137. — Croit à la
lin île la guerre, 127. — Écrit au
duc de Nemours au sujet des pro-
positions de paix apportées par Té-
ligny, ia8. — Le prie de ne pas
faire perdre de temps a son ar-
mée, 128. — Parle à Fourque-
vau\ de son désir de voir le Roi
son fils marié, ia8. — Écrit
au maréchal de Montmorency au
sujet dos pourparlers de paix avec
Gondé, 199. — Envoie Anniltal
Ruccelay en mission auprès du pape,
1 ag. — Explications qu'elle adresse
à Morvillier, à Montmorency et à
l'évéque de Limoges, négociateurs
de la paix, i3o. — Fait part de
l'état des négociations à la duchesse
de Ferrare, i3i. — Remercie
M. de Fervaques de lui avoir
annoncé la retraite de plusieurs des
capitaines de Coudé, i3i. — Lui
donne des ordres pour l'emploi des
deniers levés par ceux de la reli-
gion , 1 3 1 . — Très heureuse d'avoir
appris de bonnes nouvelles de la
santé de sa fdle la reine d'Espagne,
i3i. — Accuse à Condé réception
de sa lettre, 1 33. — Fait part de
la paix aux seigneurs de Venise,
1.33. — Attend le retour de Mont-
morin, i33. — Renvoie La Place
à Fourquevaux, 1 34. — Lui fait
part des mesures prises pour le
départ des reitres, i34. — Répond
à la question posée pour le fait de
Mandeslo, 1 34. — Espère que
l'Empereur en sera satisfait, 1 34.
— Invite Fourquevaux à s'enquérir
du passage de Philippe II, 1 34. —
Satisfactions qu'elle donne au car-
dinal de Chàtillon, i34. — Ex-
plique aux habitants d'Angers les
motifs qui l'ont déterminée à la
paix, 1 35. — Sa lettre à M. de la
Meilleraie, i35. — Sa lettre à
M. de Rouillé, 1 35. — Invite
Monluc à exécuter les conditions
de la paix, i3G; — A se garder
de rien faire contre la reine de
Navarre, i36. — Remercie le duc
de Mantoue de ce qu'il a fait pour
M"'0 de Rirague, i30. — Écrit
aux seigneurs de Venise, i36.
— Leur envoie M. de Fiesque,
137. — Sa lettre aux maire et
échevins de Rayonne pour le rem-
boursement d'un prêt, 1.37. —
S'excuse auprès du prince-dau-
phin d'un retard dans l'envoi de
l'édit de pacification, 137. —
Prescrit à Tavannes de côtoyer les
troupes du prince Casimir, 1 38.
— Sa lettre à M. de la Meilleraie,
138. — Témoigne à Fourquevaux
des efforts qu'elle a failspour arriver
à la paix, i38. — Lui annonce la
répartition de la gendarmerie dans
les villes, i38. — Demande des
nouvelles de sa fille la reine d'Es-
pagne, i38. — Attend Montmo-
rin, i38. — Enjoint à Tavannes
de surveiller ceux de la religion,
i.3g; — De faire observer l'édit,
1.89. — Annonce à Fourquevaux
l'arrivée de Montmorin, l'io; —
An vidame du Mans l'envoi de son
frère l'évéquc du Mans à Rome,
i4o. — Lui prescrit ce qu'il aura
a faire, i4o. — Promet à Mou-
lue qu'il sera payé de ses pensions,
i4o. — Espère qu'il mènera à
bonne fin son entreprise sur la
Rochelle, 1 4 1 . — A été heureuse
de la nouvelle envoyée par M. de
Beaumontde la délivrance de Marie
Sluart, 1 4 1 . — L'invite à ne pas la
quitter et à marcher d'accord avec
La Forest , 1 4 1 . — Remercie
Coligny de ce qu'il fait pour réta-
blir le repos en ce royaume, i4'j.
— Fera punir les auteurs du fait
dont il se plaint, lia. — Recom-
mande à Elisabeth Marie Sttiart,
1 43. — Lui annonce l'arrivée de
Montmorin, 1 43. — Lui écrit de
sa main en faveur de Marie Stuart,
1 44. — Envoie à M. de Fourque-
vaux M. de Craignagne pour le ren-
seigner sur l'état des choses, 1 44.
— Donne à Renée de Ferrare des
nouvelles de la santé de Charles IX .
i 44. — Demande à Coligny de lui
transmettre l'ordre qu'il a donné
pour la levée des deniers destinés
aux reitres, 1 45. — Prescrit à
Tavannes de faire bonne justice
de ce dont se plaint l'amiral,
i45. — Rassure Monluc sur les
intentions du Roi au sujet du gou-
vernement de la Guyenne, 1 45.
— Annonce à Matignon que dans
chaque ville un gentilhomme est
chargé de Taire exécuter l'édit de
pacification, 1 46. — L'invile à y
prêter les mains et à la renseigner
sur l'état de la Normandie, 1 46.
— Recommande à M. d'Humières
l'observation de l'édit de pacifica-
tion, 1 46. — Entretient Carrouges
d'un conflit survenu à Rouen, 147.
— Lui prescrit de faire entrer dans
la ville les compagnies de gens de
pied destinés à la garnison, 147. —
L'invite à faire punir ceux qui ont
commis dos meurtres, 1 47. — Pro-
teste de tonte son amitié à Renée
de Ferrare, 147. — S'excuse des
lettres éi rites par le sieur d'Entra-
gues, 147. — N'entend en rien
diminuer son autorité dans le pays
charlrain, 147. — Écrit aux ma-
nants de Roanne qu'elle a donné
charge à M. de la Mothe-Boisy de
commander dans leur ville, 147. —
Charge Fourquevaux de remercier
Ruy Gomez de sa bonne volonté
pour le mariage de Charles IX,
i48. — Espère beaucoup pour sa
conclusion de la lettre écrite par
Philippe II à l'Empereur, 1 48. —
Annonce à M. d'Humières l'envoi
de M. de Cossé en Picardie, i48.
— Reproches qu'elle adresse à M. de
Rourdeille pour violences commises
par sa compagnie à Corbeil, 1/19.
— Ecrit à Sénarpont qu'elle voit
TABLE DES MATIÈRES.
A07
avec plaisir la bonne réception faite
aux garnisons envoyées en Picardie,
îAg. — L'invite à lui donner
des nouvelles de cette province ,
149. — Le Roi enverra de l'ar-
gent pour les garnisons, 1 A9.
— Écrit au prince de Condé au
sujet des patentes do contrainte
pour la levée des 100,000 écus
destinés au payement des reitres,
i5o. — N'admet pas que les pro-
testants qui sont restés dans leurs
maisons et n'ont pas pris part à la
guerre soient soumis à cette taxe,
i5o. — Obviera aux contraven-
tions à l'édit qui lui ont été signa-
lées, i5o. — Accuse réception à
Coligny de sa lettre au sujet de la
levée des deniers pour payer les
reitres, i5o. — Attend à ce sujet
une lettre du cardinal de Chàlillon,
1 50. — L'avertit que le Roi n'admet
pas que cette levée porte sur les
protestants qui n'ont pas pris les
armes, i5o. — Donne des nouvelles
de sa sanléàFourquevaux, i5i. —
Très aise du retour de sa fille à
Madrid, 1 5 1 . — Espère en la
bonne issue de ses couches, i5i.
— Prescriptions faites à ce sujet
â la duchesse d'Albe, i5i. —
Mesures qu'elle prescrit à Matignon
à l'égard des protestants de Nor-
mandie, 101. — Invite M. de
Carrouges à punir les auteurs des
troubles de Rouen, 102. — Ras-
sure Sénarpout sur la mission de
Cossé en tant que diminution de
son autorité, i5a. — Lui recom-
mande l'exécution du dernier édit
de pacification, i52. — Ecrit aux
échevins de Tours, au sujet des
protestants de leur ville, i5a. —
— Remercie la reine d'Angleterre
des marques d'amitié qu'elle lui a
témoignées durant sa maladie, i53.
— Lui recommande Marie Stuart,
1 53. — Ordonne à M. delà Châtre
défaire exécuter l'édit à l'égard du
ministre qui a établi un prêche près
deChenonceaux, 1 53. — Prévient la
duchesse de Ferrare que M. d'Es-
guilly va occuper Chartres, 1 56. —
Annonce aux habitants de Rouen
l'arrivée en leurs murs de M. de
Bréauté en remplacement de M. de
Carrouges, i55. — Invite l'évèque
de Gap à veiller à la conservation
du château de Celles, i55; —
M. de la Châtre à se tenir sur ses
gardes, 1 55. — Prie M. de Bouille
de se conformer aux ordres que
M. de Martigues lui apporte, 1 55.
— Approuve ce qu'il a fait pour le
prêche de Saint-Main, 1 55. —
Complimente Biron pour la con-
duite qu'il lient vis-à-vis des pro-
testants, 1 57. — Rassure M. d'En-
tragues sur les empiétements de
M. de Martinengo sur son auto-
rité, 1 56. — Complimente M. d'Hu-
mières sur les services rendus par
lui au maréchal de Cossé, 157. —
Félicite M. de Bouille de l'ordre
qu'il a maintenu en Bretagne, 157.
— S'en remet à ce que lui dira
de sa part M. de Martigues, 157.
— Prévient les capilouls de Tou-
louse de la réponse faite par
Charles IX aux articles qu'ils lui
ont soumis, 157. — Se plaint
aux échevins de Tours des meur-
tres commis par les protestants
dans leur ville, 1 58. — Les in-
vite à remettre dans les mains de
M. de la Châtre les coupables, i58.
— Engage Tavannes, suivant les
ordres de Charles IX , à traiter
favorablement Condé, i58, 109.
— Rassure elle-même Condé, 1 5g.
— A écrit en sa faveur à Tavannes
et à M. de la Guesle, premier pré-
sident du Parlement de Dijon , 1 59.
— Prescrit à M. d'Entragues d'en-
voyer à Laon la compagnie du ca-
pitaine Lussan, 160. — L'invite à
en prévenir le maréchal de Vieille-
ville, 1C0. — Ordonne au capi-
taine Charrieu d'aller rejoindre
Tavannes en Bourgogne, 160. —
Prévient Fourquevaux (pie le Roi
lui envoie le sieur de Trégouin
pour le renseigner sur la situation,
1G0. — Le prie de lui écrire ce
qu'il pourra apprendre du passage
de Philippe II dans les Flandres.
160. — Prie M. de Martigues
d'assister son receveur général
Marcel dans le recouvrement de ses
fermages, îGa. — Lui désigne
Pierre Rouvier comme son gros
débiteur, 162. — Écrit à Fourque-
vaux que l'ambassadeur d'Espagne
veut lui persuader que Philippe II
ne passera pas dans les Flandres,
161. — Croit à son prochain pas-
sage, 161. — Trace au maréchal
de Cossé l'ordre qu'il doit suivre
pour les garnisons de Picardie,
161. — Gratifie la ville de Ver-
dun de l'exemption de garnison.
161. — Sa lettre à M. de Barbe-
sieux, 1G2. — Le prie d'indiqué]
le jour où il sera à Cbàlons, 162.
— Invite Bouille à prendre des
mesures pour prévenir l'entreprise
projetée par les protestants sur les
châteaux de Montagu et de
Thiauges en Poitou, 162. — Le
prie de la prévenir de ce qui se
passera et d'en avertir M. de
Martigues, 162. — Annonce à
M. d'Espaulx l'arrivée du sieur de
la Vieuville en Champagne, 16a;
— Au comte du Lude que ^on frère
lui apporte certains ordres du Roi ,
i63. — Promet a Coligny bonne
justice du meurtre commis à
Auxerre sur l'un de ses gentils-
hommes, 1 66. — A donné l'ordre
à M. de Prie de s'en remettre à ce
que lui en diront Teligny et d'An-
trechaux, i64. — Proteste du dé-
sir du Roi de voir la justice égale
pour tous, 16a. — Recommande
à M. de Viallard, président des re-
quêtes au Parlement de Paris, le
408
liailli de Ham pour an procès, 1 65.
— Enjoint au comte de Alarlincngo
d'ohéir au comte d'Enlraguee, lièu-
tenant général nu duché d'Orléans.
j 65. — Annonce au maréchal de
Cossé la prise du château de Taille-
boarg par les protestants, 166. —
L'invite a assembler la noblesse, 1 66.
— S'occupe du payement de la gen-
darmerie, 166. — A écrit au duc
d'Albe au sujet des Flamands pris à
Saint-Valéry, 1 66. — Sa lettre à
M, de la Châtre à propos des sédi-
tion de Tours, 1 66. — Consenti
ce que les compagnies de Gobas et
de Sarrieu destinées à la Bourgogne
restent à la disposition de Cossé,
166. — Approuve le châtiment des
Français pris à Saint- Valéry, 167.
— Ecrit aux maîtres des comptes
Beauquemare et La Fontaine-Go-
dard an sujet de déprédations com-
mises, 167. — Exprime ses regrets
à Coligny à l'occasion du meurtre de
Damanray,'i67. — Fera punir les
coupables, 167. — Maintiendra
ledit , 1 67. — Cherche à le rassu-
rer, 167. — Le prie de lui
nommer les auteurs des mauvais
bruits qui courent, 168. — Entre-
lienl M. de Rieux d'une entreprise
sur Narbonne, 168. — L'invite à
y veiller, 168. — Remercie le
maréchal de Cossé de ses bons avis,
168. — L'invite suivant l'ordre du
Roi à tenir les compagnies de gen-
darmerie toutes prêtes, 168. —
Ne peut lui permettre de venir la
retrouver, eu égard à l'état des
affaires et des Flandres, 169. —
Annonce aux échevins de Tours
qu'ils seront payés de leurs avances
pour les troupes, 169. — Félicite
le vidamc du Mans de ses bons
services, 169. — Lui envoie la for-
mule du serment à exiger des catho-
liques, 169. — Fait part à Fnur-
quevain de la prise des dépêches
d'un courrier venant d'Espagne, 170.
TABLE DES MATIERES.
— Lui parle de la colère d'Alava et
de son refus de recevoir une partie
cl. ■- dépêches recouvrées, 170. — A
envoyé lesdils paquets non ouverts
à M. de Haïras pour les remettre
au duc d'Albe, 171. — En avertit
Fourquevaux pour le redire à Phi-
lippe H et à la reine sa fille, 171.
— Annonce à M. Larcher, chargé
de la justice à Lyon , que AI. le duc
de Nemours est nommé lieutenant
général du Lyonnais, 17a. —
Accuse réception de ses lettres à
.M. de Mai-ligues, 172. — S'en
remet à Matignon sur ce que lui
écril Charles IX, 172. — Annonce
à M. île Montpensier la guérison de
Charles IX, 17 3. — Se plaint à
AI. de Sainte-Preuve de ce que la
compagnie du capitaine La Ferlé
ait quitté Soissons, 17.3. — An-
nonce à Fourquevaux .la guérison
de Charles IX, 173. — Inquiète du
sort de Graignagne par suite de
l'assassinat de deux courriers venant
d'Espagne, 173. ■ — Invite Four-
quevaux à l'engager à veiller à sa
sûreté, 174. — Le prévient que le
prince d'Orange se renforce, 176.
— Ce qu'elle apprend de la mis-
sion de l'archiduc Charles en Es-
pagne, 17/1, note. — Ecrit au duc
de Montpensier pour des mouve-
ments de troupes, 174. — Ecrit à
d'Humières que Charles IX entend
qu'il réside en son gouvernement ,
17Ô. — Recommande au pape
l'évéque de Langres, 175. — Sa
lettre à AI. de Sénarpont au sujet
des instructions qu'il a reçues, 176.
■ — L'invite à envoyer son fils aine
auprès du Roi, 176. — Annonce à
Fourquevaux que Condé a quitté
Noyers, 177. — Fait des prépa-
ratifs pour le combattre, 178. —
Fait part à Fourquevaux de la re-
chute de Charles IX, 178. — M.
de Chelles qui l'a vu lui en portera
des nouvelles, 178. — Revient sur
lu mort des deux courriels venus
d'Espagne et sur le vol de leurs
dépêches, 178. — Lui fait part des
plaintes d'Alava au sujet du deuil
de don Carlos, 179. — Le prie de
s'en expliquer avec le prince
d'Evoli, et avec la reine sa fille,
1 79. — Instructions qu'elle donne
à l'évéque de Hennés pour se
plaindre à la reine d'Angleterre
des propos tenus par son ambassa-
deur' Xiinis, 179, 180, 181, 182.
— Réponse que lui adresse la
reine Elisabeth, 1 83 , note. — Sa
lettre de compliments a Philippe 11
portée par" M. de Chelles, 1 83.
— Annonce aux gens du Parlement
de Bordeaux la nomination d'Ed-
mond Baudon en qualité d'avocat
n :il en ladite cour, l83. —
Envoie AI. de Saint-Gouard au
duc. d'Albe, iN'r. — Proteste de
sa bonne volonté envers le duc,
18/1. — Annonce à la reine d'An-
gleterre le départ de l'évéque de
Rennes, iN5. — Prévient les écho-
vins de Chartres qu'elle va retirer
de leur ville AI. d'Esguilly et sa
compagnie, i85. — Indique en
les excusant les causes qui oui mo-
tive le retrait de son commande-
ment à Maugiron, 1 86. — S'étonne
du soudain parlement de AI. de
Morvillier, 186. — Prie AI. de
Créquj de garder ses filles, 186;
— Le cardinal de Médicis d'aider
l'évéque du Mans dans sa mission
auprès du duc de Florence, 187:
— Al. de Sénarpont de rassurer les
protestants de son gouvernement
SUT une nouvelle ordonnance, 187.
— Charge le maréchal de Mont-
morency de pourvoir à ce qui con-
cerne la maison de Worlhy, 187.
— Annonce aux seigneurs de
Venise l'arrivée de M. de Foix,
187. — Charge M. de Fourque-
vaux d'excuser auprès de sa fille la
reine d'Espagne la prolongation de
TABLE DES MATIERES.
409
l'absence de M. de Saint-Estienne ,
i 88. — Demande pour lui prolon-
gation de son congé, 188. —
Félicite M. d'Escars du bon ordre
de son gouvernement, 1 88. — Lui
annonce le départ pour l'armée du
duc d'Anjou, 1 88. — Entretient
Fourquevaux du mariage de
Charles IX, 189. — Lui annonce
que l'Empereur s'en est remis sur
Philippe II, 18g. — A envoyé
M. de Montmorin près de l'Empe-
reur, 18g. — A son retour en-
verra un grand personnage en Es-
pagne, 189. — Prie Fourquevaux
de consulter la reine sa 011e sur celui
qu'elle doit choisir, 18g. — Lui
envoie deux édits du Parlement de
Paris publiés contre les huguenots,
18g. — Lui demande de renou-
veler la demande du secours offert
par don Francès de Alava, 18g. —
En remercie par avance le roi d'Es-
pagne, 189. — Ne sait rien de la
marche du prince d'Orange, 189.
— Voudrait que le duc d'Albe
s'entendit avec Cossé et d'Aumale ,
190. — Annonce à la reine d'An-
gleterre l'envoi de M. de La Mothe-
Fénelon en qualité d'ambassadeur,
igo. — Le lui recommande, igo.
— Sollicite la grâce de Bonacoursy,
igo. — L'évêque de Màcon en
parlera plus amplement au duc de
Florence, 191. — Complimente
M. des Bories pour ses bons ser-
vices, îgi. — S'en remet vis-à-vis
de Fourquevaux à une lettre de
Charles IX, îga. — Lui envoie
Lamarque, 192. — Lui enverra
Montmorin, 192. — Donne au
duc de Nemours bonne espérance
de la Gn de la guerre, 161. —
Lui recommande le sieur Piousin,
191. — Charles IX répondra aux
articles envoyés par M. de Mali-
gnon, îga. — Demande au duc
■ le Xemours de ses nouvelles et du
relies de sa femme, ig3. — Ap-
Catuerine de Médicis. — ni.
prouve M. de Villars d'avoir re-
joint le duc d'Anjou, ig3. — Ne
lui cache pas que Charles IX au-
rait voulu l'avoir prés de lui, ig.3.
— Trace à Philippe II le régime
que devrait suivre la reine sa
femme, ig3. — Fait part à M. de
Fourquevaux du secours demandé
par le duc d'Albe, ig'i. — Malgré
la pénurie de leurs forces ce se-
cours partira pour Rocroy, 196, —
Lui envoie un courrier pour avoir
des nouvelles de la reine sa fille,
ig4. — Ecrit à Leicester, ig&.
— Accuse réception de ses dé-
pèches à M. de Fiesque, 195. —
Le renseigne sur la situation des
deux armées, 195. — Le prie de
continuer, malgré son peu de suc-
cès, à solliciter l'Empereur d'em-
pêcher l'entrée en France de nou-
velles forces, 190. — Demande
de ses nouvelles au duc de Ne-
mours, 196. — Approuve qu'il
use de chiffres dans ses lettres,
197. — Lui envoie de leurs nou-
velles par d'Elbène, 1 97. — Pré-
vient le duc de Florence que l'évêque
du Mans l'entretiendra de certaines
particularités, 197. — Le prie de
persévérer en sa bonne volonté, 197.
— Excuse le Roi son lils de n'avoi r pas
employé le duc Guillaume de Saxe
dans la première levée de troupes,
198. — Lui demande U, 000 che-
vaux , 1 98. — Leur solde sera toute
prête à Toul, 198. — Sa lettre à
Fourquevaux en apprenant la mort
de la reine Elisabeth sa 611e, ig8.
— Le priede lui envoyer touslesdis-
cours qui se feront sur cette mort,
îgg. — Le prie de rester en Es-
pagne, 199. — Ecrit à M. le duc
de Nemours au sujet du payement
de ses troupes, 199, 200. — Le
renseigne sur la marche du duc
d'Anjou parti pour se joindre au
duc de Montpensier, 200. — Lui
fait part de la défaite de Mou-
vans, 200. — Annonce au pape la
victoire du duc de Montpensier sur
les protestants, 301. — Affirme
au maréchal de Cossé qu'il n'y a
dans l'armée d'autres colonels géné-
raux que Strozzi et lui, 201. —
Ecrit au duc de Nemours qu'elle
s'occupe du payement de la gen-
darmerie, aoi. — ■ S'applaudil
vis-à-vis du pape de la fin toute
chrétienne de sa fille la reine
d'Espagne, 201. — Témoigne sa
satisfaction à M. Larcher, chargé
de l'administration de la justice à
Lyon, 301. — Remercie le duc de
Nemours de l'avoir fait visiter,
203. — Proteste de son affection
pour lui, 202. — Remercie la du-
chesse d'avoir fait demander de
ses nouvelles, 202. — Attend le
duc avec ses forces, so3. — Charge
Fourquevaux de remercier Phi-
lippe II et le duc d'Albe de leurs
bons offices, 2o3. — Le secours
demandé par le duc est prêt à en-
trer dans les Flandres, 2o3. —
Sa lettre à Philippe II à l'occasion
de la mort de la reine d'Espagne,
30&. — Entretient Fourquevaux
des regrets que lui cause cette
perte, 3o4. — Consolée par les
deux infantes que sa fille lui a
laissées, 306. — Renseignements
qu'elle donne au duc de Nemours
sur le capitaine Hyeronime, ao5.
— Le lui renvoie, ao5. — En-
tretient Fourquevaux des projets
de mariage de Charles IX avec
Anne d'Autriche, et de Philippe II
avec Marguerite de Valois, 306.
— Fait ressortir les avantages de
cette double alliance, 306. — Lui
parle du projet de mariage du roi
de Portugal avec Elisabeth d'Au-
triche, 306. — L'invite à gagner
le confesseur du 101, 306; — A
ne pas faire semblant qu'elle lui en
ait écrit, 206. — Envoie le cardinal
de Guise pour se condouloir de la
iwprjMi.'ir *,rio\,iE.
/il 0
morl de sa fille, 207. — Annonce
son départ à Philippe II, 207. —
L'annonce également à Fourque-
vaux, 207. — Le prie île l'aider
dans sa mission, 308. — Entre-
tient M. de Fiesque du mariage de
Charles IX; 308. l'eu satisfaite
des lenteurs qu'on y apporte, 308.
— Ecrit an duc de Nemours qu'on
l'ait force prières pour le duc d'Anjou,
308. — L'invite a leur amener ses
forces pour empêcher les mauvais
desseins du prince d'Orange, 20g.
— S'applaudil de ce que le sieur de
l'Estanga refusé d'être lieutenant du
duc d'Uzès, 20g. — L'emploiera à
la première occasion, aog. — Re-
commande à Fourquevaux le car-
dinal de Guise envoyé en Espagne ,
2 10. — Désavoue Graignagne,
910. — Donne la meilleure assu-
rance à Fourquevaux de son. bon
vouloir, 210. — Lui recommande
le secret pour le mariage de sa
lilli' Marguerite de Valois, 210.
— Remercie le maréchal deCossé de
ses bons services, 310. — Répond
à Fourquevaux au sujet du projet
de mariage de sa fille avec Phi-
lippe II, a 10. — Voudrait être as-
surée qu'il l'épousât, 510. — Invile
Fourquevaux à se servir du prince
d'Évoli pour ce projet , s 1 0. — Prie
le duc de Nemours de hâter l'arrivée
des compagnies du sieur d'Urfé,
■ il. — Lui demande d'écrire plus
sonvenl , ai 1 . — Le prie de stimu-
ler le comte de Tende, 212. — Lui
écrit au sujet des partisans de Lyon ,
119. — L'invite à 9e hâter, ai 3.
— Demande au comte de Tende de
presser la marche de ses troupes,
■M.'l. — A reçu les lettres du dur
de Nemours, datées de Roanne,
21 h. — Le prie de nouveau de se
liàter, 2 1 k. — Lui annonce le dépari
de Charles IX pour l'armée, 21/1.
— Remercie le duc de Florence de
son secours, ai 4. — Heureuse des
TABLE DES MATIERES.
bonnes nouvelles reçues de la santé
des infantes ses petites-filles, 21 5.
— Défend le sieur de Saint-Es-
tienne contre les mauvais bruits
répandus sur lui, ai 5. — Charge
Fourquevaux de le justifier auprès
de Philippe II, 91 5. — Désire voir
le duc de Nemours, a 16. — Re-
commande le procès du sieur de
Laye à M. Larcher, a 16. — Se re-
commande aux prières de M"'° de
Saint-Pierre, 217. — Annonce
au duc de Savoie l'achemine-
ment du prince d'Orange du coté
de la Franche- Comté, 217. —
Ecrit au duc de Nemours de venir
pour 9e guérir, ou, s'il est mieux,
de partir pour le camp, 217. —
Annonce à la duchesse de Nemours
son arrivée à Monceaux, 317. —
Espère que le duc d'Aumale barrera
le passage au duc des Deux-Ponls,
317. — Protestation d'amitié
qu'elle adresse au duc de Savoie,
318. — Désire le voir, 318. —
S'étonne que La Molhe-Fénelon
n'ait pas reçu leurs nombreuses
dépêches, a 1 8. — Le prie de main-
tenir la bonne intelligence témoi-
gnée par la reine d'Angleterre,
318. — N'a pu attirer l'armée
prolestante au combat, a 18. —
Dément l'exécution d'Anglais à
Niort, 318. — Recommande Marie
Stuart à La Mothe-Fénelon, 219.
— Exempte M. de Prélat de son ser-
vice, 29g. — Désire être instruite
de la négociation de l'archiduc
Charles en Espagne, 219. — In-
siste pour les secours demandés à
l'Espagne, 219. — Attend des nou-
velles de Fourquevaux la ren-
seignant sur la mission de l'archi-
duc Charles, a 19. — Envoie une
lettre pour l'infante, 219, 220. —
Sa lettre à Montmorency pour lui
annoncer l'arrivée du duc d'Alen-
çon à Paris, 230. — Lui fait part
du passage de la Moselle par le
prince d'Orange, 220. — Remer-
cie le duc de Florence de lui avoir
envoyé Alamanni pour se condou-
loir de la mort de sa fille la reine
d'Espagne, 390. — Annonce à
Fourquevaux la retraite du prince
d'Orange, 320. — Réclame l'as-
sistance du duc d'Albe, 391. —
En charge M. de] Ferais, 221. —
Demande à Fourquevaux comment
on appelle les infantes ses petites-
filles, 991. — Prie Moulue de
faire partir M de Clèves, 232.
— Invite M. d'Escarsà respecter les
domaines du prince de Navarre,
322. — ■ Parle à Fourquevaux de
la peur qu'a eue le prince d'O-
range, 223. — Se réjouit de la
guérison de M. de Damville, 223.
— Voudrait qu'il rejoignit le duc
d'Anjou, aa3. — Sa réponse à La
Mothe-Fénelon au sujet de l'inter-
vention que réclame d'elle la reine
d'Angleterre en faveur des Anglais
maltraités par le duc d'Albe, sa3.
— Se plaint à Noriis de l'assistance
donnée par la reine d'Angleterreaux
protestants, 2 ai. — Se plaint éga-
lement de tentatives sur Calais, 226.
— Annonce à La Mothe-Fénelon la
retraite du prince d'Orange et celle
de Genlis, 335. — L'invite à par-
ler à la reine d'Angleterre des pro-
pos qu'elle a eus avec Norris, 2 2 5.
— Enjoint au maréchal de Mont-
morency de veiller au bon ordre de
son gouvernement, 226. — Pré-
vient Fourquevaux du retour des
galères du Levant, 2 a 6. — Le
prie d'en avertir Philippe II. 936.
— Fait part au duc de Savoie de la
retraite de Genlis qui se dirige du
côté de la Bresse, 337. — Le dur
de Nemours le poursuit ,327. — Ses
recommandations au duc de. Ne-
mours, 228. — Se plaint au duc de
Florence des difficultés qu'il oppose
au prêt qui lui est demandé, 328.
— Indique au duc de Nemours la
TABLE DES MATIERES.
411
situation de l'armée ennemie, 22g. [
— Lui évitera toute honte, 229. |
— Écrit à la duchesse de Nemours
de venir, 22g. — Attend la réponse
de la reine de Danemark, 229.
— Prie le prince de Florence de
décider le duc son père à faire
le prêt demandé, 229. — Croit à
la fin de la guerre, 2.3o. — Solli-
cite de nouveau le duc de Florence
pour un prêt, 23o. — Lui
annonce la victoire de Jamac, 2 3o.
— Lui fait part de sa guérison,
a3a. — Revient sur la demande
d'un prêt, 2 3a. — Ce que dit de
sa maladie l'ambassadeur de Venise,
a32 , note. — Se plaint à Fourque-
vaux de ce que Philippe II n'a pas
tenu ses engagements, 233. — Écrit
à Philippe II pour les lui rappeler,
233. — Dans l'intérêt des deux
couronnes accepte pour Charles W
l'infante Isabelle, 2.33. — Promet
à Philippe II la main de Margue-
rite de Valois pour le roi de Por-
tugal, a34. — Attend la demande
iludit roi, 2.34. — Annonce au
duc de Savoie la victoire de Jar-
nac, 236. — Fait part aux sei-
gneurs de Venise de cette victoire,
234. — Se recommande à Phi-
lippe Il par Almeida retournant en
Espagne, 235. — Espère la pro-
chaine réalisation du mariage de
Charles IX, 2.35. — Se remet sur
le Roi son fils du soin d'exposer la
situation à Fourquevaux, 236. —
Le prie de remercier la duchesse
d'Albe de ses bons services auprès
des infantes, 2 36. — Recommande
au duc de Florence un jacobin
nommé Combes qui va accomplir
un vœu pour elle, a36. — Prescrip-
tions qu'elle adresse au maréchal
de Cossé, 2.37. — Témoigne son
contentement à M. de Rambouillet ,
238. — Remercie La Molhe-Féne-
lon, 238. — Demande à l'évêque
d'Auxerre la cession de l'abbaye
de Belle-Perche, a38. — S'excuse
auprès du duc de Nemours de son
silence dont l'unique cause est sa
maladie, 2.3g. — Lui promet de le
contenter, 23g. — Sa lettre à Ram-
bouillet pour accompagner celle de
Charles IX, 23g. — Ne laissera pas
rentrer à Narbonne les séditieux si-
gnalés par Fourquevaux, 2 4 0. —
L'invite à rester encore en Espagne,
360. — Lui répondra pourlefaitdes
mariages au retour du cardinal de
Guise, a4o. — Promet au comte
d'Entragues de ne pas oublier ses
bons services, 24o. — Demande
des éventails à Fourquevaux, a4i.
— Se réjouit de la mort d'Ande-
lot, 361. — Regrette le jeune
Brissac tué devant Mussidan, 24 1.
— Invite le duc de Nemours à venir
se faire soigner à Paris, a4i. —
Le prie de lui donner des nouvelles
de sa santé, 24 1. — Croit à la
mort de Beaudiné, 24 1. — Rend
compte à Charles IX des opérations
de l'armée royale, 24a. — Le ren-
seigne sur la marche des protes-
tants, 242. — Croit à la jonction
des reitres avec l'amiral, 24.3. —
Annonce à Charles IX que Jeanne
d'Albret marche avec l'amiral, 243.
— Empêchée par sa maladie d'écrire
à Philippe II, 244. — Lui annonce
qu'elle a rejoint l'armée, 244; —
Que le duc des Deux-Ponts bat en
retraite devant le duc d'Aumale,
244. — Le remercie des arquebu-
siers qu'il offre, a44. — Fait
l'éloge du comte de Mansfeld, a 4 4.
— Témoigne à Charles IX de la
bonne volonté du duc d'Anjou,
a45. — Dirige les mouvements
de l'armée royale, 2 45. — Fait
part à Charles IX des ordres qu'elle
a donnés, a45. — Lui reparle
de la prise de la Charité, 245. —
Le renseigne sur la situation de
l'année protestante, 246. — Le
prévient que Jeanne d'Albret est à la
Rochelle, 246. — Lui annonce que
le duc des Deux-Ponts est mort de
la fièvre, a46 ; — Qu'il a été rem-
placé par le comte de Mansfeld,
a46. — Lui fait le récit d'un en-
gagement auquel elle a assisté .
247. — S'effraye de la continua-
tion de la guerre, 247. — Se
plaint de ce que le duc d'Albe n'a
point envoyé les secours promis ,
2 48. — Écrit à Fourquevaux que
le duc d'Albe l'engage à ne pas
accepter une bataille , 24g. — Juge
l'armée royale assez forte pour ré-
sister, s'il ne vient pas de secours
aux rebelles, 36g. — Croit à une
descente des Anglais en Picardie
et en Normandie, a4g. — Sa
présence au camp, 25o. — Prie
Fourquevaux de le faire savoir à
Philippe II, >5o. — Le prie d'in-
sister pour un prompt secours,
25o. — Rend compte à Charles IX
des opérations de l'armée, a5o.
— Assiste à une escarmouche entre
les deux armées, 201. — En rend
compte à Charles IX , a5i. — Lui
annonce la mort de plusieurs chefs
protestants, a5i. — L'invite à re-
prendre à tout prix la Charité, a5i.
— Envoie au duc d'Anjou une lettre
interceptée de Coligny, a5a. —
Lui annonce la prochaine arrivée
des Italiens, aija. — Le prévient
que les reitres ne veulent pas mar-
cher sans être payés, a5a. — Ap-
pelée par le duc d'Anjou , a5a. —
A communication d'une lettre de
l'Empereur, a5a. — Fait part à
Charles IX que Morvillier la pré-
vient de l'arrivée à la frontière de
Bourgogne du duc Casimir, 2 52.
— Lui fait savoir que les reitres
ont consenti à la prière de l'amiral
de marcher en avant, 233. —
Engage Monluc à veiller sur Bor-
deaux, 252, a53. — Prévient
Charles IX que les reitres n'ont
avancé que d'une lieue, a53.
5a.
'il2
— Cherche à les gagner, 253. —
Satisfaite de la meilleure appa-
i';' ice de la guerre, a53. — Mé-
contente de la forme des coi
des retires, a53. — Arrive à Saint-
|. ,i 53. — Verra les Italiens,
a5.'î. — Désireuse de se retrouver
■ li- Charles l\. a53. — In-
>j>ir pour la reprise de la Charité,
a54. — Parle du mauvais vouloird -
ceux du Limousin pour leur évêque,
■ 'i. — Fa i t la description du
Limousin. a5a. — Prie le cardinal
de Guise de réclamer un promj I
secours, a5A. — Annonce au duc
ivoic son retour du camp,
s56. — Accuse au duc de Florence
réception de sa lettre, a55. — Le
rcie de ses offres et de ses ser-
vices, ;>5.r). ■ — Remercie ég 1
ment doua Juana de l'avoir [ail
visiter, aûô. — l'aile de la f ue
reine sa fille à dona Juana, a56.
— Manifeste à M. de Fiesque cer-
■: Sauces i l'égard de l'em-
pereur Maximilien, a56. — Le
le la renseigner sur les nou-
velles venues d'Espagne, a56. —
Lui rend compte de la situation de
L'armée royale, a56. — Annonce
son retour à la duchesse de Ne-
mours, 357. — Vante la force de
l'armée royale, -jô-. — Remercie
le duc. de Florence de sa bonne
volonté, 367. — Prie Philippe 11
de lui désigner l'époque de l'arrivée
d'Isabelle d'Autriche, 307. — Lui
annonce la jonction de l'armée du
duc des Deux-Ponts avec l'amiral, et
la concentration de l'armée royale,
aô8. — Lui rappelle sa promesse du
secours, a58. — Le prie d'intervenu
auprès de la reine d'An;;!'
— Entretient Fourquevaui de
l'impatience de Charles IX pour la
conclusion de son mariage, a5g.
— Se plaint des lenteurs du duc
d'Albe à les secourir, 109. —
Consent an rapatri ment des fill IS
TABLE DUS MATIÈRES.
d'honneur de la feue reine d'Es-
pagne. 269. — Récompensera
Foarquevau* de ses grandes dé-
penses, aiio. — Annonce 1
du duc d ■ Nagera . 959. —
S'effraye d'une nouvelle levée de
retires, a6o. — En désigne le
chef, a6o. ■ — Invite Fourquevaui
è supplier Philippe II d'en écrire
à l'Empereur, s6o. — Entretient
La Mothe-Fénelon des opérations
de l'armée royale, 361. — Se
plaint à lui des bruits mensongers
répandus par Norris, aGi. — Le
rassure1 sur la situation de Péri-
gueux, i6f, — Lui annonce l'arri-
vée du cardinal de Guise, a6l. —
Attend la duchesse de Nemours
après s"s cMiches, aGi. — Croit
à une déclaration de guerre de la
Elisabeth , afii. — En espère
une victorieuse issue, ■><> 1. — Prie
La Mothe-Fénelon de ne pas man-
quer d'en prévenir le maréchal de
Cosse, 261. — Annonce à La Molhe-
Fénelon que le cardinal de Guise
rapporte d'Espagne la continuation
du double mariage de Charles IX
avec Isabelle d'Autriche, et de
Marguerite de Valois avec le roi
de Portugal, 261. — Invite le duc
de Vvers à se bâter, a6a. — Lui
promet qu'il sera le chef de toute
l'armée, 362. — Remercie le pape
du secours envoyé et en demande un
nouveau, 2 lia. — Engage La
Mothe-Fénelon à visiter souvent la
reine d'Angleterre, '1)3. — Croit
à l'arrangement du conflit entre
l'Angleterre et les Pays-Bas, a63.
— Lui annonce une nouvelle levée
de Suisses et de Français, a(>3. —
Donne de ses nouvelles à la du-
chesse de Nemoms, a63. — Lui
fait part de la prise de Châlelle-
rault, a63. — Très heureuse de la
guérison du duc son fds, a63. —
Ce qu'elle 'lit de !i mais 1 1 la
- Ile cie Phi-
lippe II de l'avoir l'ait \isitei pal le
duc de Nagera, a63. — Coi
suc le maintien de son amilii
26A. — Prie le duc de Savoie de
presser la conclusion du m
de \l"c de la Chambre, 96A- —
Ecrit an duc de Nevors que la si-
tuation de l'armée royale est tou-
jours la même, 2().'i, a65. —
Remercie Philippe II de la con-
clusion du mariage de Charles IX
avec Elisabeth d'Autriche, a65.
Espère la réalisation de celui de sa
fille Marguerite avec le ici de Por-
tugal, aliô. — Prie Matignon d'as-
sister Marcel , son receveur général ,
pour faire rentrer ses fermages,
a65. — S'en remet à Fourquevaui
sur ce que lui éciil Charles IX des
projets de mariage, a65, 266. —
Le charge de remercier Philippe II
pour secours envoyé, 366. — An-
nonce au duc de Florence la conclu-
sion du mariage de Charles IX ave.
Elisabeth d'Autriche, 3G7. — L'an-
nonce à la reine d'Angleterre, 367.
— S'excuse auprès de M. d'Esc, is
de n'avoir pu le satisfaire, -.'.lis.
— Prend part à la maladie du duc
de Nemours, 368. — Rassure la du-
chesse sur le sort de ses fils enfer-
més dans Poitiers, 268. — S'oc-
cupe de les secourir, 268. — Écrit
à Fourquevaux qu'elle s'élonne que
l'Empereur ne fasse aucuns prépa-
ratifs pour le départ de ses GUes,
370. — Tiès satisfaite de la vic-
toire du marquis de Velles sur les
Murisques, 370. — Complimente
M. d'Escars pour ses bons soi 1
368. — Prévient L'IIospilal qu'elle
a l'ail exempter ses maisons d
garnison, 26K. — adresse au duc
d'Anjou le capitaine Chenu.
— Satisfaite de ce que li
clamalions des marchands anglais
auront bonne solution pour leurs
marchandises arrêtées, 270. —
Dément les remontrances envoyées
TABLE DES MATIERES.
413
par les assiégeants de Poitiers,
370. — Se réjouit de l'arrange-
ment des affaires d'Ecosse, 270.
— Annonce à La Molhe-Fénelon la
marche du duc d'Anjou sur Poi-
tiers, 371; — Aux ducs d'Alen-
çon et de Nevers la levée dudit
siège, 271. — Fait remercier Phi-
lippe II par Fourquevaux d'avoir
cherché à empêcher une nouvelle
invasion de reîtres. -21 -2.
Lui
fait part de la défaite de Ter-
ride, 273. — Lui annonce sa
prise, 273. — Annonce que Mou-
lue et Damville marchent contre
les Vicomtes, 373. — Conseille à
L'Hospital le repos, 273. — Ob-
serve à Fourquevaux qu'il s'est
trompé en lui écrivant que Phi-
lippe Il attend la princesse Elisabeth ,
274. — 11 épouse l'ainée, et non
la cadette, 37a. — Sa lettre au
premier président du Parlement de
Paris, î?7 i. — Lui recommande la
duchesse de Ferrare, 27/1. — Ce
que dit d'elle Morvillier, 37/1, note.
— Entretient La Molhe-Fénelon
du projet de mariage de Marie
Stuart avec Norfolk, 276, 276.
— Inquiète de n'avoir pas de ré-
ponse de Fourquevaux depuis l'en-
voi du pouvoir pour le mariage de
Charles IX , 276. — Parle à La
Molhe-Fénelon de la réponse faite
par Elisabeth à la communication
du mariage de son lils et de sa
lille, 377. — L'entretient de l'hos-
tilité témoignée par Elisabeth à
Marie Stuart, 377. — Annonce à
Fourquevaux le renforcement de
l'armée royale, 277. — Recom-
mande à M. d'Humières les filles
de feu Morvillier, 277. — Annonce
à Philippe II la victoire de Moncon-
tour, 377, 378. — Lui recommande
les infantes ses petites-filles et
Yeronyme Gondi, 378. — Fait
part à la reine d'Angleterre de la
victoire de Moncontour, 278. —
Rassure la duchesse de Nemours
de la blessure de son fils le duc
de Guise, 379. — Ecrit à Four-
quevaux à l'occasion du mariage
de Marguerite de Valois avec le
roi de Portugal, 380. — Féli-
cite La Mothe-Fénelon du soin
apporté par lui aux affaires d'E-
cosse, 281. — Lui annonce la ré-
duction de Lusignan et de Saintes,
381. — Prie Bellièvre de ne pas
quitter la Suisse avant d'avoir ter-
miné sa mission, 981. — Entre-
tient la duchesse de Nemours de la
grave maladie de Marguerite de
Valois, 982. — Fait entendre à
Fourquevaux que Charles IX est
venu à bout de tous les obstacles
opposés à son mariage et à celui de
sa sœur, 283. — Remercie le duc
de Florence de l'avoir fait féliciter
de la victoire de Moncontour, 283.
— Lui fait part de nouveaux suc-
cès, 983. — Annonce à Fourque-
vaux le bon état de leurs affaires,
289. — Remercie fîuy Gomez
de sa bonne volonlé et le prie
de la lui continuer, 283. — Charge
Fourquevaux de demander pour
elle conseil à Philippe II sur ce
qu'il y a à faire pour empêcher
une nouvelle levée desreitres, «83.
— Remercie le prince de Florence
de l'avoir fait complimenter pour la
victoire de Moncontour, 38 -1. —
Charge Fourquevaux d'exposer à
Philippe II l'étal d ■ leurs affaires,
285. — Le prie de s'abstenir de
parler de la mission de La Per-
sonne, 3.85. — Invite Bellièvre à
faire partir la nouvelle levée de
Suisses, s8l). — Prie des Bories
de la renseigner sur la situation
de l'ennemi, 386. — Exprime ses
regrets au duc de Nemours sur sa
maladie, 28G. — Met Fourquevaux
■ ■il demeure d'en finir avec le ma-
riage du Boi son fils, 287. — Lui
prescrit de lui rapporter les ar-
ticles du mariage de Charles IX , à
condition qu'il apportera en mémt
temps ceux pour le mariage de Mar-
guerite, 287. — S'en remet sur une
lettre du Roi à Fourquevaux, 288.
— Se plaint à MM.de Nicolaiet de
Charmiaux du retard mis par eux
à l'évaluation de l'apanage des
ducs d'Anjou et d'Alençon, 288.
— Parle à la duchesse de V -
mours de la maladie de Marguerite
de Valois sauvée par le médecin
Milon, 289. — Envoie M. Mont-
louet en Ecosse, 389. — Prie
la reine Elisabeth de mettre en
liberté Marie Stuart, 389. — Ne
doute pas de la bonne volonté du
maréchal de Damville, 390. — Lu;
parle des opérations de l'année et
de celle que Charles IX rassemble.
390. — Annonce à Fourquevaux
qu'elle a recouvré les dépèches
prises, 290. — Favorable à un
projet d'entrevue avec Philippe II.
290. — Félicite Malignon de son
retour à la santé, 291. — Entre-
tient La Molhe - Fénelon des
affaires d'Ecosse, 292. — Satis-
faite de la tranquillité de Péronne .
Mondidier et Troyes, 292. —
Remercie Philippe II d'avoir pour-
vu Yeronime Gondi de l'ordre de
Saint- Jacques-de-1'Epée. 3g3. —
Annonce à Fourquevaux qu'elle a
été prise par la fièvre, 293. — Lui
parle du passage de la Garonne par
les protestants, 293 : — De l'arrivé-
des députés pour la paix, 393. — •
Recommande à l'évèque du Mans le?
enfants du sieur de la Bourdaisièn
ng'i. — Annonce à Fourquevaux
l'arrivée des députés venus pour
négocier la paix, agi. — Le prie
d'en exposer les nécessités à Phi-
lippe II, 290. — Lui envoie de l'ar-
pent, sg5. — Prévenue de l'arrivi 1
de don Pedro Henriques , envoyé de
Philippe ll.eg."). — Protéstede
affection à Philippe II, 39O. — Lui
il*
TABLE DES MATIERES.
parle désespérances de la pan, 196.
— Annonce à Pie V qu'elle a donné
l'évèché d'Auxerre à Amyot, aç)().
— Ecrit à M. d'IIiimières à l'occa-
sion du mariage de la fille de feu
Morvillier, 397. — Elle lui re-
commande Lansac, 297. — Remer-
cie Philippe 11 de leur avoir en-
voyé don Pedro Henriqoes pour
les féliciter de l.i victoire de Mon-
rnntour, 997. — Invite les gens
du Parlement de Paris à procéder
à la réception de M. de la Guesle
en qualité de procureur général,
398. — Recommande à M. d'Hu-
miéres le baron de Neauville, 298.
— Prévient MM. de Carrouges et de
Matignon qu'elle n'entend pas que
son (ils d'Alencon entreprenne rien
sur leur autorité dans leur gouver-
nement, 399. — Témoigne à Four-
quevaux la joie qu'elle a de la con-
clusion du mariage de Charles IX,
399. — Donne des ordres à M. de
M.imissière au sujet d'une sortie
des gens de la Rochelle, 29g,
3oo. — S'excuse auprès du duc
de Nemours d'avoir gardé la du-
chesse, 3oo. — Invile La Mothe-
Fénelon à dissiper les soupçons de
la reine d'Angleterre, 3oo; — A
surveiller les intelligences qu'elle
peut avoir avec les chefs protes-
tants, 3oi ; — A tàrhei' de décou-
vrir l'opinion qu'elle a de la négo-
ciation de la paix, 3oi. — Lui
fait part d'un propos tenu par
Téligoy, 3oi. ■ — Entrelient M. de
la Valette des ravages commis par
les prolestants dans les environs
de Toulouse, 3oi. — L'en dé-
dommagera, 3oi. — Exprime
u président Dallis le chagrin
que lui causent les lavages des
protestants, 3oa. — S'en plaint
également à l'avocat Duranl, 3o3.
— Ecrit de nouveau à MM. d'Ilu-
nnères et de Bayeux au sujet du
mariage de la fdle de Morvillier
avec Lansac, 3oa. — Sa lettre au
duc de Florence pour des com-
mandes de draps d'or et d'argent,
3o3. — Mande auprès d'elle Ta-
v.innes, 3o3. — Accuse réception à
F quevauxdu contrat de mariage
de Charles IX, 3o3. —Le charge
d'envoyer Trégouin en Portugal,
3oA. — L'invite à les prévenir
des que le pouvoir du roi de Por-
tugal sera envoyé, 3ofi. — Lui dit
qu'elle renonce à une entrevue
avec Philippe II, 3o4. — S'en-
gage à lui trouver un bon parti
pour sa Glle, 3oi. — L'imite à
maintenir l'ambassadeur de Por-
tugal dans la même bonne volonté
pour le mariage de Marguerite,
3oA. — L'en fera récompenser,
3oâ. — Lui demande de dé-
peindre le roi de Portugal tel
qu'il est, 3o.">. — Mande auprès
d'elle M. de 'favannes, 3o5. — Ne
sait rien de la paix, 3o5. — De-
mande à la duchesse de Nemours
de ses nouvelles, 3o5. — Lui
annonce l'arrivée de l'Empereur à
Spire avec sa fille, 3oô. — La
prévient que les ennemis vont du
coté du Dauphiné, 3o5. — Attend
le retour de lîiron pour savoir où 1
Cil est la négociation de la paix,
3o6. — Prie l'évèque du Mans de
rassurer le pape sur leurs bonnes 1
intentions dans cette négociation, |
3o6. — Félicite M. d'Humières
d'avoir empêché l'entreprise de
ceux d'Artois sur le village, de
Villiers, 307. — Le rassure sur le
maintien de son pouvoir, 307. —
Satisfaction qu'elle promet à don
Francès de Alava au sujet de ses
demandes, 3<iS. — Annonce au
duc de Nemours qu'elle attend
Téligny, rapportant la réponse des
chefs protestants, 3o8. — Pré-
vieul le maréchal de Cessé que les
ennemis ne prennent pas le che-
min de la Charité, 309. — A remis
à Morvillier un mémoire, 3 10. —
Envoie à l'évèque du Mans une
lettre de Charles IX pour le ren-
seigner sur la négociation de la
paix, 3 10. — Prie le duc de Flo-
rence de recommander au pape
Éléonore de Bourbon à l'effet d'ob-
tenir le prieuré de Pioiiville, 3ii.
— Écrit de nouveau à don Fran-
cès de Alava au 9iijet de ses ré-
clamations, 3ii. — Compte 9iir
Charles IX pour renseigner La
Molbe-Fénelon sur la négociation
de la paix, 3i2. — Intercède en
faveur de la mise en liberté de
Marie Stnart', 3i3. — Fait savoir
à La Mothe-Fénelon que la reine
Elisabeth désire que la main du dur
d'Anjou lui soit proposée, 3i3. —
Objecte que son fils n'est pas d'à;; à
épouser la reine, 3i3. — Prom il
à don Francès de Alava que les
déprédations commises en Bretagne
seront punies, 3i3. — F'avorable
à Leice9ler, 3 1 3. — Donne des
instructions pour l'évaluation de
l'apanage du duc d'Anjou, 3i4.
— Affectueuses protestationsqu'elle
adresse au duc de Florence, 3iu.
: — Le prie de recommander M. de
Foix au pape, 3 1 5. — Demande
des renseignements à Morvillier
sur le meurtre du frère de la pi !i!
Nojent, qui est à son service, 3 1 5.
— Demande à Fourquevaux des
nouvelles du roi d'Espagne et des
infantes, 3i5. — Invite don Fran-
cès de Alava à venir la trouver à
Gaillon, 3 16. — Intercède de nou-
veau auprès d'Elisabeth en faveur
de Marie Sluarl , 3i(j. — Donne
l'ordre à M. de Bois-Février di
remettre au porteur la vaisselle ,1
la baillive de Caen, 317. — Invite
le duc de Guise à pourvoir à la
sûreté des villes de Bourgogne
et de Champagne, ,'iiri. — Se
plaint à Fourquevaux des indignes
propos tenus par Chantonnay sur
TABLE DES MATIERES.
415
sa fille la feue reine d'Espagne,
01 8. — Invile Bouille à faire rece-
voir avec les honneurs qui lui sont
dus la nouvelle reine d'Espagne ,
319. — Fait secourir Puy-Gaiilard ,
3 19. — Répond aux demandes du
maréchal de Cossé, 3ao. — Le
prie d'amener promptement l'ar-
mée, 3ao. — Recommande au din-
de Florence le facteur de l'argen-
tier Dolu, chargé d'acheter des
éloffe9 de soie, 3 30. — Prévient
Fourquevaux du détroussement du
courrier Musset, 3so. — Lui de-
mande ce que contenaient les dépê-
ches dont il était porteur, 3ao. —
Remercie le duc de Florence de son
intervention auprès du Saint-Père en
faveur de l'évéque de Màcon et de
M. de Foix, 3a 1 . — Lui recommande
Lucas Mannelli qu'elle envoie à
Rome traiter de ses affaires avec
M"" de Parme, 3a 1. — Parle à
Fourquevaux des étranges propos
tenus par don Francès de Alava à
Charles IX, 3a 3. — Le prie de
savoir si Philippe II en accepte la
responsahilité et d'obtenir de lui
qu'il fasse des remontrances sévères
à Alava, 3aa. — Demande une ré-
ponse à la proposition de mariage
de Marguerite de Valois avec le roi
de Portugal, 3aa. — Répond à
Philippe II au sujet de ce qu'il lui
a fait dire par Jérôme Gomli, 3a3.
— Imite les gens du Parlement de
Paris à admettre Nicolas Brùlart en
qualité de maître des requêtes,
3a3. — Permet à la veuve du sieur
de Bois-Février d'haLiter son châ-
teau du Loir, 3a4. — Fait pari à
la reine Elisabeth de la conclusion
de la paix avec les protestants, 3a4,
3a5, 3a 6. — L'annonce au duc de
Savoie, 337; — Au ducdeManloue,
3 26. — Se plaint à Philippe II des
lenteurs fâcheuses qui relardent la
conclusion du mariage de sa lille
avec le roi de Portugal, 3ay. —
Charge Fourquevaux de notifier la
conclusion de la paix de Saint-
Germain à Philippe II, 338. —
L'entretient de ce qui s'est passé
entre elle et le cardinal de Lor-
raine au sujet des bruits répan-
dus du mariage de Marguerite sa
fille avec le duc de Guise, 339. —
Espère que la paix maintiendra la
bonne intelligence entre la France
et l'Espagne, 3ag. — Informe
Fourquevaux de l'itinéraire de la
nouvelle reine d'Espagne, 3ag. —
Annonce à Pie V la paix de Saint-
Germain, 33o. — Cherche à la
justifier, 33 1. — Porte témoignage
de l'attachement de Charles IX à la
religion catholique , 33 1 . — Envoie
à Florence Nicolo Alamanni annon-
cer la paix de Saint-Germain, 33 1.
— Sa lettre à la duchesse de Flo-
rence, 33 1, 3 3a. — Prie M. de Gri-
gnan de retenir la garnison que lui
envoie le comte de Tende, 335.
— Choisit Éléonore de Rohan pour
une de ses dames d'honneur, 335.
— Annonce à Fourquevaux la dé-
faite de Coqueville par M. de Cossé ,
336. — Fait livrer au duc d'Albe
les Flamands pris à Saint- Valery-
en-Caux, 336. — Envoie à la du-
chesse de Savoie la mesure de ses
enfants, 336. — Sa lettre à Phi-
lippe II pour demander des secours,
336.
Médicis (Cosme de), duc de Florence.
Catherine lui recommande Isabelle
de Baldovinetti, 10. — Accuse
Charles IX de vouloir conquérir la
Corse, a 4. — Lettre que lui écrit
Catherine à l'occasion des couches
de sa belle-fille, a6. — Cavalcanti
et Fabrice de Maze lui sont recom-
mandés, 33, 55. — M. d'Elbène
lui est envoyé, 67. — Catherine
le prie d'excuser Nicolas Alamanni ,
79. — Secours qu'il envoie, 119.
— Entendra par l'évéque du
Maus certaines communications se-
crètes, 177. — Grâce lui est
demandée pour Bonacoursy, 190.
— Prié de continuer sa bonne
volonté, 197, 198. — Reçoit la visite
dus'de LongéenvoyéparCalherine ,
ai a. — Remercié par elle poui
l'avoir fait visiter par Alamanni .
aao. — Difficultés qu'il oppose a
un prêt, 328. — De nouveau sol-
licité de faire le prêt réclamé. a3o.
— Informé par Catherine de la
victoire de Jarnac, a3o. — Un
jacobin nommé Combes lui est
recommandé, a 36. — Lettre que
lui écrit Catherine pour solliciter de
nouveau un prêt, aaô. — Remercié
par elle pour l'avoir fait compli-
menter de la victoire de Jarnac.
257. — La fait complimenter par
Ursin de la victoire deMoncontom.
a8a. — Remercié par elle pour la
part prise au mariage de Charles IX.
a83. — Commandede draps d'or et
d'argent que Catherine le prie de
survedier, 3o3. — Prié par elle d'in-
tervenir auprès du pape en faveur
d'Éléonore de Bourbon qui solli-
cite le prieuré de Promille, 3 11.
— Le facteur de l'argentier Dob:
envoyé à Florence pour des achats
lui est recommandé, 3ao. — Ca-
therine le prie d'assister de son
aide Lucas Mannelli qui va traiter
de ses affaires à Rome avec M"" de
Parme, 3s 1.
Médicis (Le cardinal de). Prié par
Catherine d'aider l'évéque du Mans
dans ses démarches auprès du duc
et du prince de Florence, i85.
Médicis (Le prince François de). Ca-
therine le prie de lui envoyer le
sculpteur Jean de Bologne, ai. —
Prié d'intercéder auprès du duc
son père pour un prêt, 329.
Meili.ehaie (La). Catherine lui de-
mande des pilotes habiles, II. —
Cité, i5. — Sa compagnie refusée
au sieur La Rue, 1 1 h. — Lettres que
lui écrit Catherine, ■ 35, i38.
116
Mei.cn, 9*i 1*5, ia6, 128, noie;
212, 3l3, 2l4, 210, 216.
Melvil. Ses mémoires, 10, i4, 10.3,
note.
Mendoza (Rernardini), 57, note.
\1erlet(M.), fit»- , i54,note; i85,
note.
Menu, envoyé en mission à Paris, 56,
noie ; 57. — Son avis sur les con-
dilionsdepaix proposées, 81, note.
— Sa querelle avec Martigues,
1 15 , 1 15, note.
Metala (Le chevalier de), i3i, note.
Metz (Tioubles à), 99, 101, 103,
228, note. — (Prisonniers de),
délivrés par Ainyot, 229, noie. —
(Séjour de la cour à), 23o, note;
233,234,9.35.
Mecilhox (M. de), gouverneur de
Marseille, recommandé pur Cathe-
rine à la duchesse de Ferrare, 96.
Mézières (Le marquis de), sa com-
pagnie, n3. — Fait lever le siège
d'Vngouléme, 192, note.
Milan, 28, 3g, 372.
Muon( Le médecin), sauve Marguerite
de Valois, 289.
\Iir\nde (Le comte de la), recom-
mandé par Catherine au duc de
Ferrare ,111.
Modbke | Archives de), 62, note.
Mokquux, 3i, 4i , 57, 58, 5g, 217,
218.
MoHCORTOUH (La bataille de), 277,
note.
Mom.cc (Biaise de), prévenu de la
le^ée d'une armée portugaise, 38.
— Va assiéger la Rochelle, 121. —
Ordre que lui en donne Charles IX ,
131, note. — Cité, 1 3a , i33, note.
— Charles IX nomme chevaliers de
l'ordre ceux désignés par lui, i36.
— Invité par Catherine à exécuter
les conditions de la paix, i36; —
\ laisserenreposlareinede Navarre,
1 36. — Payé de ses pensions, 1 ûo.
— Chargé d'une entreprise sur la
Rochelle, lui. — N'a pas à s'in-
quiéter du gouvernenifiil de Ij
TABLE DES MATIERES.
Guyenne qui lui sera conservé,
■ AS. — Invile à faire observer
l'édit de pacification. 1 45. — Sa
marche du coté de Limoges, 193,
note. — Situation de ses troupes,
195. — Défait par les Vicomtes,
217, note. — Détail parM.de Piles,
2i5, note. — Invité par Cathe-
rine à veiller à la défense de Bor-
deaux, 2J2, 253, et à secourir
Terride, 272. — Va à In rencontre
des Vicomtes, a53.
Monlcc, évèque de Valence, 3o,
note. — Sa lettre, appendice.
35a.
Mom.cc (Le chevalier de). Fait con-
naître à Catherine que beaucoup de
capitaines demandent leur congé,
92.
MotiLEC (Le fils de Biaise de), cité,
5, note.
Mostafié (M. de), son mariage avec
M"' de la Chambre, 264.
Montagi (Le château de), menacé
par les proteslanls, 162.
MoMAIlé (M. de), 2 43.
Mo.NTARGIS, 56, 88, 96, 117, 133,
20g.
Montargis (La seigneurie de), 147.
Moawnua (Les vicomtes de), joints
à Condé et à Henri de Navarre,
217, note. — Défont Monluc, 217,
note.
MoNTBARD, appartient au duc de Ne-
mours, ii3. — Sa garnison, ii4.
Mostdidier, 12, 35, 292.
Mo.vtereac, 86, note; — 88, note;
100.
Montferrasd (Le comle de), 288,
note.
Montport l'Amairt (Le comté de),
288, note.
Montgovmerï. Catherine veut savoir de
Matignon où il est, 1, g(i. note. —
Détail Terride^ 372. — Sa lettre
au prince de Condé pour le lui an-
noncer, 252, noie.
Moktignï (Arrestation de M. de), 57,
noie.
Mo.MLoiLf (M. de). Sa mission en
Ecosse, 28g.
MuMMIllAlL, 86.
Mohthoubci (Le connétable de). Pré-
venu par Catherine de la mort de
Daniley, là; — Des troubles d'Avi-
gnon, i '1. — Lettre que lui écrit
Catherine au suj^i des troubles
cpii recommencent, 1 '1 ; — Au
sujet de la ciladelle de Lyon mena-
cée, i4. — A son arrivée, elle lui
parlera de la réponse du duc de
Ferrare, 1 4. — Regrets qu'elle lui
exprime sur le mauvais étal de sa
santé, 20. — Instructions qu'il re-
cuit pour les" montres et payements
de la gendarmerie, 20. — Elle
regrette qu'il ait la goutle, 24. —
Prévenu du passage du duc d'Albe
el de la grossesse de la reine d'Es-
pagne, 24. — Catherine vient le
trouver à Chantilly, 32, note. —
Charles IX lui promet pour son
fils le maréchal la survivance de sa
charge, 32, note. — Catherine
l'invite à faire voir les Suisses au
Roi, 5i. — Elle lui annonce qu'elle
a visité Corbie, 5i. — Le prie
de demander au cardinal de
Chàlillon de céder le prieuré de
la Réole, 5i. — Sollicité de nou-
veau de montrer les Suisses à
Charles IX, 5a. — Prévenu de
l'ordre donné pour le payement de
la gendarmerie, 52. — Catherine
lui indique son itinéraire, 54; —
Lui annonce qu'elle a eu la visite
de Sénarpont, 54. — Sa bles-
sure, sa mort , 73, note.
MoHTHOBEHCI (Le maréchal François
de). Invité par Catherine à se rendre
à Paris et à surveiller les proie -
lants, 20. — Lettre que lui adressa
Charles IX sur le même sujet, 20,
note. — Catherine lui prescrit dr
ne pas laisser entrer en Picardie
les réfugiés des Pavs-Ras, 32. —
A la promesse de la survivance de
la charge de son père. 32, note.
TABLE DES MATIERES.
/ri 7
— Lettre que lui écrit Catherine
au sujet des pourparlers de la paix
dont il traite avec les envoyés de
Condé, îag, i3o. — Lettre que
lui adresse à ce sujet Charles IX ,
i3o, note. — Complimenté par
Catherine pour l'heureuse conclu-
sion de la pais, i3a. — Instruc-
tions qu'il reçoit pour les mesures
à prendre vis-à-vis des protestants,
1 5 1 , note. — Sa compagnie envoyée
à Chauny, i63. — Reçoit la mission
de régler ce qui concerne la maison
de Worthy, 187. — Prévenu par
Catherine du passage de la Mo-
selle par le prince d'Orange, 930.
— Prié par elle de prêter son assis-
tance au duc d'Alençon, 230. —
Ses dissentiments avec le Parlement
de Paris, a 17, note. — Cité, a85,
note; 339, note.
Montmorency (Les), 1 i5.
Montboiun (M. de). Envoyé auprès du
duc de Ferrare, 4. — Envoyé à
Florence, 8. — Revient d'Espagne,
79. — Renvoyé à Madrid, 199;
129, note. — Recommandé par
Catherine à Fourquevaus, i3o,
t3a. — Son retour d'Espagne at-
tendu, i38, i3g. — Envoyé en
Angleterre et en Ecosse, 1 43, 1 44 ,
i53. — Envoyé auprès de l'empe-
reur Maximilien pour négocier le
mariage de Charles IX, 189, 195.
Montmorin (L'abbaye de), 108.
MoriTPKKSiBB (Le duc de), 7g. — Son
avis sur les conditions de paix pro-
posées, 81, note. — Sera satisfait
dans toutes ses demandes, 173. —
Prévenu par Catherine de la gué-
rison de Charles IX, 173. — La
marche de son corps d'armée ,199,
note. — Sa jonction avec Marli-
gues, 192. — Annonce à Cathe-
rine la défaite de Mouvans, aoo.
— Sa victoire sur les protestants,
200. — Va se joindre au duc
de Nemours, 300, 20.3, note. —
Annonce à Charles IX la mort du
jeune Brissac, aii, note. — Cité,
a85, note.
Montpensier (Le prince- dauphin ,
François de). Favorable à la paix,
3i. — Renforts demandés pour lui,
1 1 3. — La compagnie du sieur de
Batresse lui est envoyée, 120, note;
t33, note.
Montsalles (M. de), ioo, note.
Mobet (Le château de), 29, 91.
Mobillon (Le prévôt). Sa lettre au
cardinal de Granvelle sur le siège
deValenciennes, 29, note. — Lettre
qu'il reçoit du cardinal de Gran-
velle, 26, note. — Annonce la
reddition de Valenciennes au cardi-
nal de Granvelle, a5, note. — Ne
croit pas au passage de Philippe II
dans les Flandres, a5, note. — Le
passage du duc d'Alhe, selon lui,
ne servira qu'à troubler le pays,
a5, note. — Ce qu'il dit du comte
d'Egmont, 5l , note. — Fait part
au cardinal de Granvelle du chemin
pris par le prince d'Orange, 217,
note. — Sa lettre au cardinal de
Granvelle, aa8, note. — Mande
audit cardinal ce que la cour fait à
Metz, 33o, note. — Déliance qu'il
exprime, 33o, note.
Mobisques de Gbenvde (Les), battus
par le marquis de Velles, 270.
Mobvillier. Un des négociateurs de
la paix, 129, i3o. — Lettre que
lui adresse à ce sujet Charles IX,
i3o, note. — Remercié par Cathe-
rine de cette heureuse conclu-
sion, i3a. — Son soudain parle-
ment étonne Catherine, 186. —
Annonce l'arrivée à la frontière de
Rourgogne du duc Casimir, 25a.
— Cité, a53. — Sa lettre à L'Ho«-
pilal sur sa disgrâce, 376, note.
— Ce qu'il pense de Catherine,
274, note. — Cité, 280, note. —
Le mémoire présenté par le maré-
chal de Cossé lui est remis, 3 10.
— Chargé par Catherine d'une en-
quête au sujet du meurtre du frère
de la petite Nojent, 3i5, 3 16.
Morvillier (Jean de Lannoy, sr de).
Recommandé par Catherine à
M. d'Humières, 398. — Lettres
d'abolition à lui octroyées par
Charles IX, 398, note. — Le ma-
riage de sa fdle favorisé par Cathe-
rine, 397, 303.
Moulins, 27.
Mouvans. Sa défaite, sa mort, 200,
ao3, note; appendice, 336.
Murraï. Députés qu'il envoie en
France, 118, note.
Musset (Le courrier), détroussé, 3ao,
3aa.
Mussidah (Le siège de), a4i.
N
Nagera (Le duc de). Attendu en
France, a54. — Mission dont le
charge dona Juana, a55. — Son
arrivée en France, a 59.
Nancy:, 39g.
Nantes. Mise à l'abri de toute at-
taque, 173, note.
Catherine de Médicis. — 111
Nanteuil, 45.
Narbonne, i4, 3g, 4g, 168, 179,
260, 359.
Navarre (Henri, prince de). Sa com-
pagnie, 38. — Sa lettre an duc
des Deux-Ponts pour presser sa
marche, 317. — Catherine l'ail
respecter ses domaines par M. d'Es-
cars, 3 2 3. — Sa lettre pour re-
mercier Cécil de son assistance.
339, note. — Sa lettre au princi-
d'Orange, 237, note. — Sa lettre
à Cécil pour atténuer la défaite de
Jarnac, a38, note. — Rejoint
53
IttPMULMt Hlhiili:
M6
l'armée protestante, 096. — Pré-
venu (le la défaite de Terride, 37a.
— Fait part au duc des Deux-
PontS de la bataille de Jarnac.
a3o, note. — Cité, 273, note.
— Sa lettre à Cécil pour lui
annoncer la défaite de Monconlour
et l'atténuer, 277, 378, note. —
Lui demande assistance, 278, note.
— Négocie la paix, 29.3, note;
395, 3ai. — Cité, 3n. — Se
tient en Languedoc, 3ia, note. —
Députés qu'il envoie pour la paix,
3a 3.
Navarub (La), 189.
.Nkmours (La ville de), 39.
Nfiiiouns (La duchesse dr). Catherine
demande de ses nouvelles au duc,
8. — Son accouchement, 8, noie.
— Catherine regrette qu'elle ne soit
pas rétablie, iâ. — Attendue par
elle, i5. — Priée de remettre son
mémoire à Lansac, i5. — Lettre
affectueuse que lui écrit Catherine,
3-. — Catherine lui donne de ses
nouvelles, A5. — Lui parle du sé-
jour des duc et duchesse de Lor-
raine auprès d'elle, 65; — De son
festin aux Tuileries, ha. — Lui
annonce son dépait, lia. — Citée,
60, note. — Paroles défavorables
au duc son époux, qu'elle répète à
Catherine, 83. — Demandée par
Catherine, 137. — Reçoit par elle
des nouvelles de ses fils, 127. - •
Remerciée par elle de l'avoir fait
\isiter, ao3. — Attendue, 3o3. —
Lettre qu'elle reçoit au sujet de
la santé du duc, .'.17. — Priée par
Catherine de la recommander aux
prières de M"' di- Saint Pierre, 217.
— Apprend la prise de Chateilerault,
168, — Kelicil'''' par Catherine de
la guérison du duc, aG3. — in-
terrogée par elle sur un prèlre,
■63. — Complimentée sur i'amé-
liontion de la santé du duc, aG8.
— Rassurée sur le sort de ses fils
av,o>gr> dans Poitiers, 3b8. —
TABLE DES MATIERES.
Citée, 270, note. ■ — Rassurée sur
la blessure du duc de Guise son fils,
1179. — Catherine l'entretient de la
maladie du duc son mari, 283. —
Retenue auprès d'elle, 3oo. —
Lettre qu'elle reçoit par son lils,
3oo. — Priée par Catherine de
lui donner de ses nouvelles et de
celles du duc, 3o5. — Prévenue
de l'arrivée de l'Empereur à Spire,
3o5. — De la marche des protes-
tants du coté du Dauphiné, 3o5.
— Ce que lui écrit le cardinal de
Lorraine des pourparlers de la
paix, 3o8, note.
Nijmui ns (Le duc de). Prié par Cathe-
rine de remplacer les Suisses de la
garnison de Lyon par des Français,
8. — Sa recommandation pour le ca-
pitaine Alphonse Lazare ne sera pas
mise de côté, 8. — Catherine lui
demande des nouvelles de sa
femme, 8. — Elle lui écrit au
sujet d'une surprise tentée sur la
citadelle de Lyon, 17. — Ma-
lade au moment de la journée de
Meaux, 5o, note. — Reprend les
passages du coté de la Normandie,
71. — Se. signale à la bataille de
Saint-Denis, 73. — Appelé à dé-
libérer avec les chefs de l'armée,
•jq. — Son avis sur les conditions
de paix proposées, 81, note. —
Catherine dément les paroles qu'on
lui a prêtées contre lui, 8a. —
Combault lui communique les arti-
cles proposés pour la paix, 83. —
Prévenu du prochain payement des
arquebusiers, 87. — Invité à en
réduire le nombre, 87. — Lettre
que lui écrit Charles IX, 96, note.
— Catherine lui parle des inquié-
tudes qu'elle a eues à l'occasion de
son fils et de lui, 98. — Lui fait
connaître la marche des retires,
98, 99. — Lui manifeste son
désir de la paix, 99. — Re-
commandations qu'elle lui fait pour
la bonne conduite de l'armée, io.3. I
■ — Lettre qu'elle lui écrit au sujet
des propositions de paix, 1(17. —
Reçoit une déclaration du Roi re-
lative a la paix, 110. — Le châ-
teau de Montbard lui appartient,
11Û. — Ne peut obtenir pour son
protégé la compagnie du sr la Moil-
leraie, 1 1 '1. — - Prié de renvoyer les
lettres patentes que lui a apportées
Combault, 116. — Catherine lui
envoie un médecin, 116. — Invité
par elle à venir se faire guérir à
Paris , 1 1 0. — Réclame des pa-
tentes à Catherine, 131. — Elle
lui annonce l'investissement de la
Rochelle par Moulue, 121. — Elle
veut l'avoir près de sa personne
pour traiter de la paix, 128. —
Nommé lieutenant général du gou-
vernement du Lyonnais, 172. —
Assurance que lui donne Catherine
de la prochaine fin de la guerre,
191. — Elle lui recommande le
s' de Piousin, 191. — Prié par
elle de lui donner de ses nouvelles,
197. — Approuvé de se servir de
chifTres pour ses lettres, 197. —
Reçoit des nouvelles de Charles IX
et de Catherine par d'Elbène,
197. — Lettre que lui écrit Cathe-
rine au sujet du payement de ses
troupes, 199, 200. — Apprend
par elle la inarche du duc d'Anjou
et la défaite de Mouvans, aoo.
— Elle lui promet le prompt
pavement de ses troupes, 201. —
Charles IX le renseigue sur les
mouvements de l'armée prolestante ,
aoi, note. — 11 envoie visiter Ca-
therine, 203. — • En est remercié,
302. — Reçoit d'elle de nouveaux
témoignages d'affection, 302. —
Supplié par elle de faire diligence
pour rejoindre l'armée, ao3. —
Rons renseignements qu'elle lui
donne sur le capitaine Hyeronime,
2o5. — Il lui est renvoyé, 208.
— Catherine lui mande qu'on est
en prières pour l'heureux succès
TABLE DES MATIERES.
419
ilu duc d'Anjou, 208. — Prié
d'amener les forces dont il disposera
pour s'opposer aux entreprises du
prince d'Orange, 309. — Ce que
lui dit Catherine du sr de l'Eslang,
a 09. — Invité par elle à hâter
l'arrivée des forces du s' d'L'rfé,
aii. — Renseigné par Charles IX
sur la situation de l'armée royale
et sur celle de l'armée protestante,
au, note. — Prié de venir le re-
joindre, an, note. — Ordres que
lui donne Charles IX pour l'em-
barquement des troupes, au, note.
— Prié par Catherine de stimuler
le comte de Tende, 91 a. — Ré-
ponse qu'elle lui adresse au sujet
des partisans de Lyon, 21a. —
Attendu avec impatience, ai 3. —
Lettre qu'il reçoit de Roanne,
si A. — Prié de se hâter, 3ii.
— Le départ de Charles IX pour
l'armée lui est annoncé par Cathe-
rine, ai i. — Poursuit Genlis,
227. — Recommandations que lui
adresse Catherine, aa8. — Chargé
d'empêcher l'entrée du duc des
Deux-Ponts, a 36, note. — Ex-
cuses que lui fait Catherine pour
ne lui avoir point écrit, 23g. —
Promesses qu'elle lui fait, 289. —
Charles IX lui parle des vilains
écrits que lui a adressés le duc des
Deux-Ponts, 339, note. — Reçoit
l'ordre d'attaquer le duc des Deux-
Ponts, 239, note. — Mansfeld se
rallie à lui, 23g, note. — Lettre
que lui écrit Catherine au sujet de
sa maladie, sii. — Invité à venir
se soigner à Paris, ail. — Prié
de donner des nouvelles de sa
santé, 24 1. — Lettre de Charles IX
qui regrette que son triste étal
l'empêche de venir, 34 1, note. —
Catherine lui annonce son retour
du camp, 267. — Lui vante la
force et la beauté de l'armée royale ,
257. — Sa guérison dont se ré-
jouit Catherine, a63. — Prévenu
par le duc d'Anjou de la levée du
siège de Poitiers, 270. — Lettre
qu'il reçoit de Catherine au sujet
de sa maladie, e8C, 387. — Ce
qu'il dit des remèdes qu'il fait,
287, note. — N'espère pas la paix,
387, note. — Fait part à Renée de
Ferrare des négociations entamées
pour la paix, ag3, note. — Ex-
cuses que lui adresse Catherine
pour lui avoir gardé sa femme,
3oo. — Sa lettre à la duchesse de
Ferrare, 3oo, note. — Prévenu
par Catherine qu'elle attend Téli-
gny, porteur des propositions de
paix, 3o8.
Nemours (Le duché de), 86, note.
Nessos, bourg où meurt le duc des
Deux-Ponts, 2i6.
Nelcuelle (M. de). Visite Catherine
de la part du duc de Nemours,
aoa. — Cité, aii.
Necfville (M. de), i35, ii8.
Nevers ( La ville de ) , en danger d'être
prise, ai 3.
Nevers (Le duc de). Catherine lui an-
nonce qu'Adrian Bâillon est nommé
chevalier de l'ordre, 5o. — Pré-
venu de la prise d'armes des pro-
testants, Ci. — Fait part de l'amé-
lioration de la situation, G3. —
Lettre que lui adresse Robertet,
6i, note. — Le courrier qui lui
est envoyé est dévalisé, 66. - —
Catherine lui recommande Louis
de Montafié et les frères Trivullio.
68, Cg. — Le prie de faire grande
diligence, Cg. — Invité à se
joindre aux Suisses attendus et
aux forces envoyées parle duc de Sa-
voie, 71. — Prévenu par Robertet
de la mort du connétable, 75,
note. — Appelé par Catherine,
7G. — Invité par elle à reprendre,
en passant, Màcon et Autun, 78.
— Rappelé par Charles IX et
Catherine, 83, 83. — Lettres que
lui écrit Robertet pour l'inviter à
venir, 83 , note. — Rappelé de nou-
veau par Catherine et Charles IX,
8i. — Mis en demeure de se
joindre au duc d'Anjou, 88. —
Lettre que lui écrit à ce sujet
Charles IX, 88, note. — Compli-
menté pour la part prise à la ré-
duction de Màcon, go. — Gratifié
des demandes faites pour les muni-
dons trouvées à Màcon, go. —
Entretenu par Catherine du conflit
survenu entre Brissac et La Châtre,
90, 91. — Catherine lui recom-
mande le s' Alphonse Lazare, ga.
— Prié de se hâter, g 3. —
Charles IX lui fait connaître la
marche des protestants, g3, note.
— Invité à se joindre au duc
d'Aumale, g3, gi, 96. — Cité,
100, note. — Fait connaître au
duc d'Anjou la situation des deux
armées, io5. — Invité par Cathe-
rine à user de ses avantages, ni;
— A mettre une garnison dans
Montbard, ni. — Accusé de vou-
loir faire tuer tous les huguenots,
1 5g , note. — Relies promesses
que lui fait Catherine pour bâter
sa venue, 262. — Elle lui écrit
qu'il ne s'est rien passé à l'armée,
s6i, 268. — Prévenu de la levée
du siège de Poitiers, 271.
Nevers (MUr de). Voir Clèves.
Nicolaï, chargé de l'évaluation des
apanages des ducs d'Anjou et
d'Alençon, s 88, 3ii.
Nicole (Jehan). Cité, 3.
NlMÈGCE, 339.
Niort, 918,395,337, 961, 365.
Nogekt-sur-Sbine (Prise de), 8C,
note.
Noircirmes (M. de), a3, note.
Norfole. Son mariage projeté avec
Marie Stuart, 981.
NoRyANDiE (La), 71, i9i , si5, aig,
861.
Norris (Sir Henri), ambassadeur
d'Angleterre. Lettre que lui écrit
Catherine au sujet de dépréda-
tions commises par le capitaine
53.
420
TABLE DES MATIERES.
Paul, 19. — Sa dépèche à Elisa-
beth, 29, noie. — Catherine l'in-
vite à aller à Paris c» attendant
une audience, 3i. — Dépêche de
lui, .'!•!, note. — Cité, 5i, note;
89, io5, note. — Entretient la
reine sa maîtresse des desseins se-
crets du cardinal de Lorraine, i85,
note. — Sa lettre à Cécil sur le
même sujet, 183, note. — An-
nonce le départ de Charles IX pour
Orléans, aoo, note. — Renseigne
la reine Elisabeth sur la situation
des deux armées catholique et pro-
testante, 317, note. — Entretient
Elisabeth des dissentiments sur-
venus entre le maréchal de Mont-
morency et le Parlement de Paris,
220, note. — l'ait part à Elisa-
beth d'une entrevue avec Catherine,
23-3, note. — Cité, aa5. — Sa
lettre au cardinal de Cbàtillon sur
la situation de Paris, 226, note.
— Annonce à Cécil le départ de
Genlis pour la Franche-Comté,
237, note. — Ecrit que le duc des
Deux-Ponts est devant la Charité,
2. '12, note. — Faux bruits qu'il
répand et dont se plaint Catherine,
260. — Mande que Andelot a été
empoisonné, a6o, note. — Mé-
moire qu'il soumet à Charles 1\ et
dont Catherine se montre très
irritée, 17g, 180, 181, 182,
note. — Lettre que lui écrit à ce
sujet la reine sa maîtresse, i83,
note.
\oïers. Ville de Bourgogne où se
retire le prince de Condé, i58,
note; i5g, note; i6i. — (Condé
s'enfuit de), 176.
Noyon, 238.
0
Olbkok (L'ile d'), a83.
Orange (Le prince d'), 57, note.
— Se renforce, 174. — Sa
marche encore incertaine, 189. —
Gîté, 193, note. — Son dessein
changé, io3. — Catherine redoute
ses entreprises, a 09. — Menace
Paris, 211, note. — Charles IX
s'inquiète de son immobilité,
216. — Son itinéraire, 317. —
Son itinéraire, signalé par Cathe-
rine, 320; — Par Feruand de Lan-
noy, 230, note. — Passe la Moselle,
220. — Se retire en Allemagne,
225. — Le prince de Condé lui
écrit pour démentir les bruits de
paix, 327, note.
Ordec (L'abbé d'), i3i.
Orléans, 55, 80, 107, 109, ii3,
128, note; 1 38 , note; 1 '10, îig,
note; 1 05 note; 300, note; 202,
20.3, 2o4, 2o5, 209, 210, a4o,
a4g, note; n55, 257, 258, 25g,
262 , s63, 26/1.
Orléans (Le duché d"), i56.
Orthez, 27.3, note.
1'
Palatin (Le comte). Visité par le duc
Jehan Guillaume deSaxe, 1 33, note.
— Cette visite inquiète Charles IX,
132 , note.
P\Rimi.i.o\ (M. de), envoyé en Angle-
terre, 3.3i , note; s38, note.
Paris. 1, 2, 3, 4, 5, (i, 7, 8, 9,
10, i '1 , 20, 35 , 60, 48, 65 , 66,
67, 68, 6g, 70, 71, 72, 73, 74,
76, 82, 83, 84, 85,86, 87,88,
90, 91, 92, g3, o4, g5, 96, g7,
98, 100, 103 , 10/i , 106, 108,
10g, 110, 111, 1 1 3, 1 1 '1, 1 15,
I I S, 120, 121 , 123, 123, 12Û,
190, 1 a6, 1 "7, 1 3i, 1.38, i3g,
161, lia, l 'il! , 1 li '1 , i45, 166,
1 '17, i48, i4g, i5o, 1 5 1 , igo,
îgi, 192, ig.3, ig4, ig5, 196,
'97> '98> '99' a00' 909> 911'
note; 236, note; 361, a65, 335.
— Le culte protestant interdit à
Paris, 81, note.
Paris (L'évèché de), 175.
(Les échevins de), sollicités
d'un emprunt par Catherine, 16.
— invités à maintenir leur ville en
repos, 57. — Lettre que leur écrit
Charles IX à ce sujet, 57, note. —
Félicités du calme dont jouit la
ville, 4g. — Maintenus dans tous
leurs privilèges, 5o.
(Les gens du Parlement de),
sollicités d'un emprunt par Cathe-
rine, 16. — Publient deux édits
contrôles protestants, 18g. — En
dissentiment avec le maréchal de
Montmorency, 330, note. — Invités
à procéder à la réception du pro-
cureur général La Guesle, 398. —
Se refusent à l'admission de Nicolas
Rrùlart en qualité de maître des
requêtes, 3a3.
Parizot, envoyé d'Espagne par Four-
quevaux, a 10.
Parme (Marguerite, duchesse de),
23.
Partiienaï, 280, note.
Pasquier, 1 2 , note.
Paul (Le capitaine Pierre). Arrêté à
Bordeaux pour déprédations, 19.
— Son procès ,19, note.
TABLE DES MATIERES.
h-2\
Pivs-Bis (Les^, C, 33, 33, 34, 35,
4g, 56, note; 5y, note; 119, 221,
2 2 3 , 268.
Pelleté (Nicolas de), archevêque de
Sens. Convoite le chapeau de car-
dinal, 326, note. — Ne croit pas
à la paix, 3 85, note ; 3a 6, note.
Périgord (Le), 25y.
Périgueut, sa sécurité assurée. 361.
Péronne, 17, 52, 54.
■ (Les coutumes du gouverne-
ment de), 12.
Perpignan, 4g, note.
Perrin (Claude), cité, 3.
Perron (Di), neveu de Monluc, t4i.
Personne (La), sa mission pour la
paix et son audience, 382, note;
a85, note.
Philippe IL Fourquevaux prié d'a-
vertir Catherine de son départ poul-
ies Flandre*, 7. — Cité, a3, 24.
— Son projet de voyage en Italie,
35. — Le prévôt Morillon n'y croit
pas, 25, note. — Son voyage en
Flandre démenti par le prince
d'Evoli, 33, note. — Lettre que
lui écrit Catherine en lui en-
voyant L'Aubespine le jeune, 34.
— Prévenu de la levée des Suisses,
37. — Cité, 57, note. — Avances
qu'il fait au nonce du pape, 4g,
note. — Ses irrésolutions pour son
voyage des Pays-Bas signalées par
Charles IX, 56, note. — Prévenu
par Catherine de la surprise de
Meaux, 61. — Remercié pour
l'offre de son ambassadeur, 61, 62.
— Secours qu'il envoie, 71. —
Prévenu des troubles de Metz, 72.
— Lettre où Catherine lui annonce
la bataille de Saint-Denis, 70. —
Averti par elle que le secours qu'il
envoie est arrivé à Beanvais, 70. —
Elle lui fait communiquer par Four-
quevaux les propositions de paix
de Condé, 106. — Son passage
dans les Flandres, 1 34. — Cathe-
rine se recommande à sa bonne
grâce, i3g. — Lettre qu'il écrit à
l'Empereur pour le mariage de
Charles IX, i4S. — Incertitude de
son passage dans les Flandres, 161.
— Catherine croit qu'il s'y déci-
dera , 161. — Cité, 171. — Refuse
de recevoir Fourquevaux, 173,
note. — Attend l'archiduc Charles,
173, note. — Chargé par l'Empe-
reur de la conclusion du mariage
de Charles IX, 18g. — Remercie-
ments que Fourquevaux est chargé
de lui témoigner pour secours of-
ferts, 18g. — Prié d'écrire au duc
d'Albe de s'entendre avec Cossé et
le duc d'Aumale, 190. — Cathe-
rine lui parle du régime comme
nourriture que devrait suivre la
reine sa femme, ig.3. — Four-
quevaux chargé de le remercier de
ses offres, ao3 ; — De lui annoncer
l'entrée dans les Flandres du se-
cours demandé par le duc d'Albe,
2o3. — Leltre que lui écrit Cathe-
rine à l'occasion de la mort de la
reine d'Espagne, 2o4. — Elle pense
à lui pour Marguerite de Valois,
206. — L'arrivée du cardinal de
Guise lui est annoncée, so5. —
Fait semblant de vouloir épouser
Marguerite de Valois, 3 10. — Cathe-
rine n'en est pas dupe, 310. —
Indécis sur la femme qu'il épou-
sera, 221, note. — Catherine lui
rappelle ses promesses non te-
nues, 2.33. — Dans l'intérêt des
deux couronnes elle accepte pour
Charles IX l'infante Isabelle, 333.
— 11 est prié de donner au moins
une résolution certaine à ce projet,
s33. — Lettre que Catherine lui
envoie par Almeida, s 35. — Pressé
par elle de ne pas retarder le ma-
riage de Charles IX, 335. — Lettre
d'elle qu'il en reçoit pour le remer-
cier de son offre d'arquebusiers,
2 4 '1 ; — Pour lui faire l'éloge du s'
de Mansfeld envoyé par lui, 344. —
Cité, s48. — Transmet sa réponse
par le cardinal de Siguence à Four-
quevaux, 349. — Guy de Lubersac
lui est recommandé par Catherine,
a54. — Interrogé par elle sur
l'époque du départ d'Isabelle d'Au-
triche, 357. — Démonstrations
d'amitié et de dévouement qu'il
reçoit de Catherine, s58. — Pré-
venu de la jonction du duc des
Deux-Ponts et de l'amiral, a58. —
Sollicité du secours promis, 258.
— Prié d'intervenir auprès de la
reine d'Angleterre, a58. — Mar-
ques d'affection que lui prodigue
Catherine, 258. — Son interven-
tion réclamée auprès de l'Empereur
pour éviter une nouvelle invasion
allemande , 260. — Représentations
que Fourquevaux doit lui soumettre ,
265. — Ce que dit de lui Charles IX
en envoyant à Fourquevaux des in-
structions pour son mariage avec
Elisabeth d'Autriche, 266, note. —
Remercié par Catherine ponrsecours
envoyé, 366. — Ses bons offices
auprès de l'Empereur pour empê-
cher la venue de nouveaux retires,
273. — En est remercié par Cathe-
rine, 373. — Lettre qu'il reçoit
d'elle sprès la victoire de Moncon-
tour, 378. — Charles IX le met en
demeure de ratifier sa promesse
pour le mariage de Marguerite de
Valois, 280, note. — Conseil que
lui fait demander Catherine, 283.
— Engagements qu'il a pris pour le
mariage de Marguerite de Valois,
287, note. — Catherine désire une
entrevue avec lui, 2go. — Confère
à Jéronimo Goiidi l'ordre de Saint-
Jacques-de-1'Épée, 2g3. — Pro-
testations d'affection que lui adresse
Catherine, 396. — Pressenti par
elle sur la négociation de la paix.
396. — Remercié par elle de l'avoir
fait féliciter de la victoire de Mon-
contour, 397. — Elle renonce à un
projet d'entrevue avec lui, 3o4.
— Elle veut savoir s'il accepte la
responsabilité des propos tenus par
û-22
TABLE DES MATIERES.
Alavo à Charles IX ,333. — Réponse
qu'elle lui adresse sur ce qu'il lui a
fait dire par Goodi, 3a3. — Elle
demande de ses nouvelles à Four-
quevaux, 3i5. — Cité, 317. —
Son mariage aveé la fille ainée de
UaximilièD, 3i8. — l'ro])os tenus
à ce sujet par Ghanlonnay, 3 18.
— Cité, 339.
I'hii.ippkïille (Le gouvernement de),
3a.
Picardie (La). Interdite aux réfugiés
des Pays-Bas, 32, 60, note; 98,
189, 311, note; 245, 2^9, 261.
(Les places fortes de), 5o.
(Opérations militaires eu),
193, note.
(Payement des troupes de),
199, 200.
Pie V. Lettre que lui écrit Catherine,
139. — Elle lui rappelle les ser-
vices rendus par son fils à la cause
catholique, 17. — Charles IX et
Catherine lui écrivent en faveur de
l'évêque de Langres, 175. — Ca-
therine lui annonce la victoire du
duc de Monlpensier, 301. — Elle
lui parle de la fin toute chrétienne
de sa fille la reine d'Espagne, aoi.
— Remercié du secours envoyé,
263. — Prié d'en envoyer un nou-
veau, 262, — LesenlanlsdeM.de
la Bourdaisière lui sont recom-
mandés, 296. — Catherine lui
notifie la nomination d'Amyot à
l'évêché d'Auxerre, 396. — Au-
dience qu'il donne à l'évêque du
Mans, 3oG, note. — Sa réponse à
l'ouverture qui lui est faite de la
négociation de la paix , 3o6, 307,
note. — Mal disposé pour M. de
Foix, 3 1 5. — Ses lettres à
Charles IX pour le détourner de la
paix avec les protestants, 33o, note.
— Audience donnée par lui au car-
dinal de Rambouillet , 33o , note. —
Défiances qu'il témoigne des consé-
quences de la paix , 33 1 , note. — Sa
lettre au cardinal de Lorraine pour
l'engager à s'opposer à un accord
avec les protestants, 33o, noie. —
Ses lettres au cardinal de Lorraine
et à Charles IX à l'occasion de la
paix de Saint-dermain, 33 a, note.
Piémont (Le), 17, note; 28.
Piknnbs(M. de), désigné par Cal benne
à Sénarpont pour l'assister, 97. —
Mis en demeure de ne rien entre-
prendre sur le pouvoir de M. d'Hu-
mières, 807. — ■ Porteur d'une
lettre au duc de Nemours, 131.
Piffers (Le colonel), Suisse, 181.
Piles (M. de), défait quatre com-
pagnies de Monluc, 217, note.
Piousin (Le sieur de), recommandé par
Catherine au duc de Nemours, 191.
Plessis (M. du), envoyé à la Rochelle,
106.
Plessis (Le), valet de chambre de
Charles IX, sa mission à la Ro-
chelle. 10 II. — Envoyé auprès du
duc de Nemours, aoi, note.
Plessis-Macé (Le), 3oo.
Plessis-les-Touiis, 268, 269, 270,
271, 272, 273, 374, 276, 277.
Poignv (M. de), sa mission en Ecosse,
3 1(3.
Poissv, 72.
POITIEIIS, 1q5.
Poitiers (Jean du Fay, évèquedc),i 70.
Poitiers (Le siège de), 368, 370.
— II est levé, 371.
Poitou (Le), 123, 177, 179, 211.
Pologne (Sigisinond, roi de), arme
une Botte, 4.
Pont-de-l'Arche, 3 19.
Ponzenat. Défait avec Mouvans, 337.
Portugal (Le), 38, 3o4.
Portugal (Le roi de). Voir Dom Sé-
bastien.
Portugal (L'ambassadeur de), ses
plaintes, 44. — Favorable au ma-
riage de Marguerite de Valois avec
le roi son maître, 3o4.
Poulet (Edmond), 35, note; 67,
note; 317, note; 319, note; 220,
note; 238, note.
Prie (M. de), gouverneur d'Auxerre,
i63, note. — Chargé de punir les
auteurs d'un meurtre commis à
Auxerre sur un des gentilshommes
de la suite de Coligny, 166.
Prouville (Le prieuré de), sollicité
par Eléonore de Bourbon, 3 1 1 . —
Tenu par Madeleine de Rourbon ,
3n.
Provence (La), 43, 120, 121, 129,
ail, note; 21 3, note.
Provins (Prise de), 86, note.
Puv-Gaillard(Lcs bandes de), 91. —
Catherine le fait secourir, 319.
R
Rambouillet. Voir Angennes.
Rambouillet (Mm' de), 1 84, note.
ReItres (Les) refusent de marcher
sans être payés, 252. — La forme
de leurs cornettes, 253.
Rennes (Bochelel, évêque de). Com-
plimenté par Catherine à l'occasion
des services qu'il a rendus en
Allemagne, 9.'). — Lettre qu'elle
lui écrit au sujet des offres du co-
lonel Weslerbourg, 101. — Cité,
108. — Instructions qu'il reçoit île
Catherine pour se plaindre à la
reine Elisabeth des propos tenus
par son ambassadeur Norris, 176.
— Renvoyé en Autriche pour con-
clure le mariage de Charles IX,
208.
Réole (Le prieuré de la). Sa cession
demandée au cardinal de Chà-
tiilon, 5i.
TABLE DES MATIÈRES.
423
Retiiel, 13.3, note.
Retz (M. de), 334, note.
Rhingrave (Le comte). Lettre que lui
écrit Catherine à l'occasion du se-
cours envoyé par le marquis de
Bade, 334.
Richelieu (M. de), 80,91.
Rieuï (M. de). Prévenu d'une entre-
prise projetée sur Narbonne, 168.
— Invité à y veiller, 168.
Roanne (Les manants de). Lettre que
leur écrit Catherine, 167.
Robertet (Florimond). Sa lettre à
M. de Nevers, 64, note. — An-
nonce au duc de Nevers la bataille
de Saint-Denis et la mort du con-
nétable, 73, note. — Appelé auprès
du Roi, 74. — Ce qu'il dit de la
guerre au duc de Nemours, 83,
note. — Sa lettre au duc de Ne-
vers, 88, noie. — ■ Le félicite de la
prise de Màcon, go, note. — Nou-
velle lettre de lui au duc, 91 , note.
— Cité, 1 37.
RoDOLrHE (Le prince), fils aîné de
l'empereur Maximilien. Le projet
de son mariage avec Marguerite de
Valois, 174, note.
RocHEFOnT (M. de). Avis qu'il donne
sur la marche des protestants, 86.
— Sa compagnie, 110, 11 3. —
Cité, 343, a46.
Roches-Baritacd ( M. des), 124.
Rogebs (Daniel). Dépeint la situation
de Paris à Cécil, 226, note.
Rohan (Eléonore de), nommée dame
d'honneur de Catherine, 335.
Rollo (Gualterio). Ses intrigues en
Suisse, 28.
Rome, 10, 30, i4o, 3ai, 336.
Ronorantin (Le temple de), i53,
note.
Rothelin (La marquise de). Son in-
tervention pour la paix, 80. —
Prise à Blandis avec les entants de
Condé, 87, note. — Apporte des
propositions de paix, 128.
Rouen, 2, 11, 3i. — (La ferme des
aides du baillage de), 2. — Meur-
tres commis à Rouen, 147. —
Cité, 167, 209.
(Les habitants de), prévenus du
remplacement de M. de Carrouges
par M. de Bréauté, io5. — Font
savoir à Catherine que M. de
Bréauté ne se croit pas pourvu
d'un pouvoir suffisant pour rem-
placer M. de Carrouges, 1 56 .
note.
Rl ble (M. de), 373, note.
Rdcellai (Annibal), chargé d'une mis-
sion auprès du sculpteur Jehan de
Bologne, 21. — Envoyé auprès du
pape par Charles IX, 77. — En-
voyé de nouveau par Catherine au-
près du pape, 139.
Rdï Gomez (Prince d'Evoli). Cité,
12. — Dément le bruit du passage
de Philippe II dans les Flandres,
33, note. — Cité, 48. — Four-
quevaux chargé de le gagner pour
favoriser le mariage de Marguerite
de Valois avec Philippe II, 4o. —
Son intervention sollicitée pour le
choix d'un nouveau médecin de la
reine d'Espagne, 56. — Cité, 128.
— Ce qu'il dit à Fourquevaux tou-
chant le fait de Mandeslo, i34. —
Ignore l'époque du passage de Phi-
lippe II dans les Flandres, 161. —
Explications que Catherine lui fait
soumettre par Fourquevaux, 179.
— Remercié de ses bons offices par
Catherine, 383.
Sabras (M. de), 277.
Saint-Antoine (La porte), 336, note.
Saint-Barthélemï (La), 11, note.
Sainte-Crou (Le cardinal de) , insulté
à son passage en Dauphiné, 5g.
Saint-Denis, 71, 100, note.
(La bataille de), 71, 73, 73,
7.3, note.
(Le faubourg), 63, 64, note.
Saint-Dizier, 107, note; 108, note.
Sai.nt-Estienke (M. de). Sa prolonga-
tion de séjour en France accordée
par Catherine, 188. — Justifié par
Catherine des calomnies répandues
sur lui, si5. — Recommandé à
Fourquevaux , 2 1 5 , 3 1 6.
Saint-Esprit (Les confréries du), dé-
noncées par Coligny, 1 03, note.
Sainte-Fiore (M. de), amène les Ita-
liens, sSs.
Saint-Germain-en-Laïe, 4o, 4a, 45,
339. — (La paix de), 3aô, note.
Saint-Godard, envoyé par Catherine
auprès du duc d'Albe, 1 84. —
Note sur lui, 1 84.
Saint-Herbu, 336.
Saint-Jacques-de-l'Epée (L'ordre de),
378.
Saint-Jean-d'Asgély, a3i, 281, a8s,
283, 384, 388.
Saint-Léger, 3g.
Saint-Léonard, 242, 262, 253,
2Ô4.
Saint-Maixent, 280, note.
Saint-Malo (Le prêche de) interdit
aux Anglais, i55.
Sairt-Marcead (Le faubourg), 62,
note; 1 2 5.
Saint-Martin (Le capitaine), tué à
Tours par les protestants, 1 58.
Saint-Malr-des-Fossés, 33, 34, 35,
36, 168, 175, 176, 179, 1 85.
186, 187, 188, 316, 320.
Saint-Michel (Le mont), 3io, note;
3 16, note.
Saint-Michel (M. de), accusé par Co-
ligny de se vanter de tuer tous les
protestants qu'il rencontrera, io3,
note.
Saint-Moeris, ia4.
Saint-Nectaire, évéque du Puy, 101
Siibt-Pabdod , a4a.
Sainte-Preuve (M. de). Catherine se
plaint à lui de ce que la garnison
(le Soissons a été déplacée, 173.
Sll>T-Qt OTIN, 54.
Saint-Simon (M. de), envoyé en An-
gleterre par les chefs prolestants,
l38, note.
Saint-Sorris, le maître des requêtes,
envoyé en mission en Bretagne , 3 1 3.
Saint-Supmce(M. DE),3a5, noie.
Saint-V.ii.erv (Flamands et Français
pris à) et livrés par Catherine au
dur d'Allié, 106.
Sim-VALEM-EN-CAUX, 336.
Saist-Waast (L'abbé de). Catherine
lui refuse l'autorisation de vendre
des rentes, 32.
Tîntes, i38, note; 283.
SALi'CEs(Le président de). Son procès,
&o.
San I'ietro Cobso. Cité, i5. — Son
fds, a 4.
Sani.eiire (Le siège de), 13, 216,
note. — (Catherine conseille à
Charles IX de reprendre), 243. —
Elle \ envoie les mineurs Anglais,
a44."
Sancï (Château de), 97, note.
Sanzaï, gouverneur de Nantes, an-
nonce que les Rochellois refusent
de laisser rentrer les ecclésiasti-
ques, i4o, note.
Sari.abos (Le régiment de), envoyé au
secours de M. de Puy-Gaillard ,319.
Sarret (M. de). L'abbaye de Mont-
motin demandée pour lui, 108.
Sault (Bénigne de), 69, note.
Saultocr. Son procès avec le bailli de
llani fjui lui retient, des litres, 1 65.
— Recommandé par Catherine à
M. Viallard, i65.
Saumir, a88, note.
Saverne, aa5, 236.
Savoie (La), a3.
Savoie (Le duc de). Cité, i, 6. —
Prévenu par Catherine de la sur-
prise de Meaux, 6a. — Remercié
par elle des preuves de dé-
PABLE DES MATIÈRES.
vouement qu'il lui donn>', 68. —
Forces qu'il lève pour secourir
Charles l\ ,71. — Complimenté par
Catherine, 71. — Prévenu que les
passages du rùté de la Normandie
ont été repris, 71; — De la ba-
taille de Saint-Denis, 7a. — Se-
cours qu'il envoie, 80. — Cathe-
rine lui fait part de la marche du
prince d'( (range qui se rapproche
de la Bresse, 917. — Protestations
d'amitié qu'elle lui adresse, 218.
— Averti que Genlis se dirige du
côté de la Bresse, 227. — La vic-
toire de Jarnac lui est annoncée par
Catherine, 2.34. — Prévenu par
Bouivin du retour de Catherine du
camp, 254. — Prié par elle de
presser la conclusion du mariage
de M"' de la Chambre avec M. de
Montalié, 264. — Ce qu'elle lui
dit de celle maison, 264. — Elle
lui fait part de la paix avec les
protestants, 327.
Saxe (La), 174.
Saxe (Le duc. Auguste de), prié d'a-
jouter foi au porteur de la lettre de
Catherine, 170.
Saxe (Le duc Jehan-Guillaume de),
lot, 11a. — Son arrivée à Re-
thel, 123, note. — Banes va au-
devant de lui, 123. — Catherine
et Charles IX renseignent le duc
d'Anjou sur la marche de l'armée
qu'il amène, 123. — Mesures in-
diquées par Catherine pour le pave-
ment de ses reitres,ia3. — Visite
le comte Palatin. 122, noie. —
L'argent pour le payement de ses
Iroupes envoyé par Catherine, 1 23.
— Excuses que lui adresse le Roi
pour ne l'avoir pas compris dans
la première levée de troupes,
198. — Demande lui est faite de
4,ooo chevaux, 198. — Leur solde
sera déposée à Toul, 198.
Schevenden (Lazare), présumé chef
d'une nouvelle invasion allemande,
260.
ScilOMBERG, 247/
Sun misbocro (Le comte ot), amène
des forces an prince d'Orange, i-'i.
Sébastien (Dom), roi de Portugal,
lève une armée, 3g. — Le projet
de son mariage avec Marguerite de
\alois peu goûté par Philippe II,
221,11 ! — Sa réponse attendue,
a34. — Ce qu'en dit le cardinal de
Guise, aai, note; 261.— Instruc-
tions données à ce sujet à Fourque-
vaux, 266, note. — Son mariage
avec Marguerite annoncé au duc de
Florence; — A la reine d'Angle-
terre, 267. — Lenteurs apportées
à le réaliser; 280, note; 3a9. —
Catherine demande à Fourquevauv
de lui dépeindre le prince, 3o5.
— Charles IX charge Fourquevaux
de savoir à quoi s'en tenir, 828,
note. — Le projet est remis,
327.
Séguier (Le président), 128, noie.
Senaiipont (M. de). Cité, 8. — Visite
Catherine, 54. — Elle lui accuse
réception de sa lettre, 55. — Son
voyagea Orléans non approuve. 55.
— Instructions que le Roi et Cathe-
rine lui donnent pour maintenir
l'autorité royale en Picardie. 97.
— Invité à se faire assister par de
Piennes, 97; — A faire sortir de
la Picardie deux gentilshommes
flamands, 98. ■ - Complimenté par
Catherine, 126. — Remercié par
elle de l'avis donné de la bonne
réception faite aux garnisons de la
fronfière, 149. — Prié de conti-
nuer à la renseigner, i4g. — Le
Roi lui enverra de l'argent pour les
garnisons, îlig. — Rassuré par
Catherine sur la mission du maré-
chal de Cossé, i52. — N'a rien à
craindre pour la diminution de son
autorité, i5a. — Prié de veiller à
l'observation de l'édil de pacifica-
tion, if>>. — Catherine lui écrit au
sujet des inslructions qu'il a reçues,
176. — Prié de s'entendre avec le
maréchal de Cossé, 176; — D'en-
voyer son fils aine auprès du Roi.
176. — Chargé par Catherine de
rassurer les protestants de son gou-
vernement 9ur les suites d'une or-
donnance récemment prise, 187.
— Prévenu que le maréchal de
Montmorency réglera ce qui con-
cerne la maison de Worthy, 187.
Sens (La ville de), 109. — Assiégée,
85, note; 86, note.
Sens (L'archevêque de). Voir Pel-
levé.
Sens (Le sieur de), 3i.
Serres (Jean de). Remontrance de
Coligny imprimée dans son livre,
i45, note.
Sessac, envoyé à l'armée, 99.
Secrre (Le chevalier de), porteur de
paroles de paix, 64.
Sbzanne, 86.
Smith (Sir), vient demanderla restitu-
tion de Calais, 27, note; 29. —
Mémoire qu'il présente au Roi et à
la Reine, 29, note; 3o, 3i. —
Rapporte à Elisabeth la réponse
de Charles IX, 32.
Soissons, 73, 86, 274, note.
Solis (Le capitaine), 269.
TABLE DES MATIÈRES.
Soi'PPÏ, 2&0.
Sodhdbval (M. de). Cité, 5, note.
Sor rte , envoyé auprès du duc d'Anjou ,
85, 85, note.
Socterralne (La), bourg du dépar-
tement delà Creuse, aÛl,
Spire, 3o5.
Strasbourg, 10.
Stricland (Miss), i4,note.
Strozzi (Philippe). Son régiment,
6o,note. — Cité, 92. — Son au-
torité comme colonel général re-
connue par Catherine, 201. —
Défait les protestants, a5o, a5t,
note.
Strozzi (Robert), 279, note.
Stdart (Marie). Catherine s'applau-
dit de la voir débarrassée de ce
fou de Damley, i4. — - Note sur
elle, i4. — Du Croc maintenu en
qualité d'ambassadeurauprès d'elle,
16. — Catherine heureuse de sa
délivrance, i4o. — Recommanda-
tions faites en sa faveur à M. de
Reaumont, i4i. — Sa lettre à
Catherine, i4i, note. — Cathe-
rine renonce à acheter ses bagues,
i4a. — Ses perles entre les mains
de la reine d'Angleterre, lia. note.
425
— Recommandée par Catherine à
Elisabeth, 2 1 9. — Son mariageavec
Norfolk entravé par le duc d'Alto.
276. — ■ Elisabeth lui est de plus
en plus hostile, 273. — Son projet
de mariage avec Norfolk, 274. —
Catherine y est favorable, 274. —
Elisabeth y est hostile, 276. —
L'élat de ses affaires et son mariage
avec Norfolk, 281. — Ce qu'en dit
Catherine à La Mothe - Fenelon ,
281. — Sa mise en liberté solli-
citée, 289. — Nouvelles lettres de
Catherine de Médicis en sa faveur.
3 1 3 , 3 1 6. — Lettre de Charles IX
pour la recommander à La Motto-
Fénelon, 3 16, 317, note.
Suisses. Leur levée jugée défavora-
blement par Philippe II, 43. —
Charles IX demande à les voir, 52 ,
58, note. — Leur conduite à la
retraite de Meaux, 63, note; 70.
— Cités, 78, note; 83, note; 96,
100, note. — Attendus à Ville-
neuve-Saint-Georges, 124. —
Cités, 128, note; i65, note; 246,
276, 280, note.
Scsimoïo (Forêt de), 3o5.
Scssex, 374 , note.
Taillandier. Sa vie de L'Hospital,
369, note.
Taillebocrg (Le château de), pris par
les protestants, 166.
Tavames. Reçoit l'ordre de renvoyer
ceux qui sont chassés de Savoie, 1.
— Prié par Catherine d'acheter
des marbres pour les Tuileries, 1.
— Excuses qu'elle lui adresse pour
ne pas le nommer maréchal de
France, 27. — Complimenté pour
la bonne situation de la Bourgogne,
a4. — Ordres que Catherine lui
prescrit pour cette province, 35.
— Mémoire qu'il transmet à Ca-
therine sur les agissements des pro-
testants genevois, 35. — Catherine
Catherine de Médicis. — 1
lui recommande un redoublement
de zèle, 67. — Appelé auprès du
Roi et de la Reine, 69. — Cité, g4,
note; 128, note. — Chargé par
Catherine de côtoyer les troupes du
duc Casimir, 1 38; — De surveiller
ceux de la religion, 139; — De
faire observer l'édit, 139. — Invité
par Charles IX et par Catherine à
traiter favorablement le prince de
Condé retiré à Noyers, 159. — Sa
lettre à ce prince au sujet d'un
espion, i5g, note. — Le capitaine
Charrieu a l'ordre de le rallier,
160. — Mandé par Catherine,
3o5.
Télignî (M. de). Sa mission pour la
paix, 95, note. — Cité, 107, 138.
— Envoyé auprès du Roi au sujet
d'un meurtre commis à Auxerre,
i64. — Négocie la paix de Saint-
Germain, 389, note; 993, note.
— Propos qu'il tient sur la reine
d'Angleterre. 3oi. — Attendu par
Catherine, 3o8, 3 10, note.
Tende (Le comte db). Le duc de Ne-
mours chargé de le stimuler, 311.
— Prié par Catherine de hâter la
marche de ses troupes, ai 3. —
Instructions que lui donna
Charles IX, ai3, note.
Terride (M. de), 100, note. — Sa
prise, 373.
Teclet , 1 4 , note.
5*
itrrruEMc •.nTionAit.
TABLE DES MATIERES.
Thiacges (Le château de), menacé par
les protestants, 16a.
Thoré (M. de), ia5. — Sa compa-
gnie, 12 5.
Thoo (De). Son erreur sur la date de
l'arrivée du Roi à Paris après la re-
traite de Meaux, 61.
Thouabs, 226, note.
Tilladet (M. de), 109.
To^NAT-RoUTONNE, 283, 285, 286,
«87,
TouL, 198, 228.
Toulouse, 200, 3ia, noie. — (Les
rapitouls de). Lettre que leur écrit
Catherine au sujet des articles qu'ils
ont soumis à Charles IX, iSt. —
1 Le Parlement de), 3oi.
Toulouse (Les environs de) ravagés
par les protestants, 3oi.
Toubaine (La), 80, 120.
TouRnon (M. de), ambassadeur à
Itome, 10.
Tours, 200, 243, 268.
Toins (Le château de), 1 53.
Touns (Les échevios de). Lettre que
leur écrit Catherine au sujet des
protestants de leur ville, 1Ô2. —
Leur lettre au Roi, i5a, note. —
Réprimandés par Catherine pour les
meurtres commis dans leurs murs
par les protestants, i58. — Invités
à livrer les coupables à M. de la
Châtre, 1 58. — Répudient toute
participalion à ces meurtres, i58,
note. — Conflit au sujet de la pu-
nition des coupables, 1 58 , note. —
Seront payés de leurs avances pour
les vivres et logement des troupes ,
169.
Trancublion (M. de). Catherine l'in-
vite à faire observer les édits, 6. —
L'assure du payement de sa pen-
sion, 6. — 11 se plaint de n'avoir
pas de forces sullisantes pour faire
exécuter les édits, G, note. —
De la défense de porter des armes ,
6, note. — Invilé par Catherine
à la renseigner sur les troubles
d'Anvers et de Cambrai, ai. —
Lettre de lui à Catherine, 21,
note.
Tredion, 3i4, 3i5.
Trégodin (Le sieur de). Envoyé en
Espagne, 160, 161. — Envoyé en
Portugal, 3o4.
Trémouille (M. de la). Sa compa-
gnie, 11 3. — Son château de
Taillebourg pris par les protes-
tants, 160.
Trévilan, 329.
Trie (M. de). Cité, 1 38.
Trichâteau, 1.
Troïes,86, 117, note; 3i5.
Tuileries (Marbres achetés pour les),
1. — (Festin donné aux), 48.
Tïtler, i43,note; 374, note.
u
Orbih (Le duc d'). Le duc d'Anjou
lui fait le récit de la victoire de
Jarnac, 3.3 1, note.
Drfé (Les compagnies au s' d') de-
mandées par Catherine, 24. —
Cité, 336.
Ursin (Troilo). Envoyé par le duc de
Florence, 2.57. — Renvoyé par le-
dit duc pour complimenter Cathe-
rine, s83 , 384.
Usson (La seigneurie d'), 288, note.
Uzès (Le duc d'), 285, 286, note.
Valence, i32.
Valbuce (L'évéque de). Voir Monluc.
Valbnciehnes, 31, note. — (Prise de),
2, 35.
Valéry, 125.
Valois (Elisabeth de), reine d'Es-
pagne. Recommandations que lui
fait faire Catherine par Fourque-
vaux, 7. — Propos qu'elle tient à
Fourquevaux, 12. — Sa gros-
jesse, i3. — Son passage par la
France espéré, i3. — Sa gros-
sesse annoncée par Catherine au
connétable, 24. — Son mauvais
régime, 25, note. — Lettre que
Catherine lui fait remettre par
Fourquevaux, 37. — Recomman-
dations dont L'Aubespine le jeune
est chargé pour elle, 38, note. —
Catherine inquiète de sa santé,
43. — Alava affirme à Catherine
qu'elle ne suivra pas le roi son
mari, 44. — Sa régence espérée,
47, 48. — Mnrche heureuse de sa
grossesse, 67. — Son accouche-
ment, 72. — Nouvelles données
de sa santé par Fourquevaux, i3a.
— Catherine en redemande, i3g.
— Craintes pour sa grossesse,
1 5 1 . — Prescriptions de régime
adressées pour elle par Catherine
à la duchesse d'Albe, 1 5 1 . —
Ignore l'époque du passage de Phi-
lippe Il dans les Flandres, itii.
— Citée, 171. — Son interven-
tion pour le mariage de Charles IX ,
173, 174, note. — Explications
que lui soumet Catherine par Four-
quevaux au sujet du deuil de don
Carlos, 179. — M. de Fourque-
vaux prié de lui faire agréer la pro-
longalion de l'absence du sieur de
Saint-Estienne, 188. — Régime
que lui prescrit Catherine, 193.
■ — ■ Lettre écrite par Catherine à
la première nouvelle de sa mort,
198. — Sa mort racontée par
Fourquevaux , 198. — Sa fin
toute chrétienne, 201. — Lettre
écrite par Catherine à Philippe à
l'occasion de cette perle, 3o'i. — Ce
qu'elle en dil à Fourquevaux, ao4.
— Alamanni envoyé par le duc de
Florence pour se condouloir de sa
mort, 990. — Citée, 361. —
Propos tenus sur elle par Chan-
tonnay, 3 18. — Citée, 39 9.
Valois (Marguerite de). Le projet de
son mariage avec Philippe II, 206.
— Ce qu'en dit Catherine à Four-
quevaux, 906,310. — Désirée par
le roi de Portugal, 991, note. —
Incertitude qu'éprouve Philippe II
à l'épouser, 931, note. — Offerte
au roi de Portugal, 234. — Con-
firmation de son mariage avec ce
prince, 961. — Pouvoir officiel
pour cel le union , envoyé à Fourque-
vaux par Charles IX, 96G, note. —
Lenteurs que la cour de Portugal
met à ce projet, 279. — Lettre
écrite par Charles IX à Fourque-
vaux pour le mener à bonue fin,
280, note. — Pouvoir pour le
conclure attendu, 387, note. —
Promesse faite par Philippe II à
Charles IX pour mener à bonne
fin ce mariage, 287. — Sauvée
du pourpre par le médecin Milon,
989. — Son mariage avec le roi
de Portugal (raine en longueur,
32 2, 397. — Plaintes qu'en fait
Catherine à Philippe II et à Alava,
327. — Charles IX veut savoir à
quoi s'eo tenir, 328, note. —
Bruits répandus de son mariage
avec le duc de Guise, 339.
TABLE DES MATIERES.
Vantroun (Claude de Saulx, sieur de),
124.
Vassé (M. de). Chargé de la garde
d'Angers, tombe malade, 199. —
Ordres que Catherine lui donne,
12 4. — Invité à licencier ses
troupes, 1 35.
Vaupergne (M. de). Lettre que lui
écrit Catherine au sujet des forti-
fications des villes de Picardie,
10.
Velles (Le marquis de). Sa victoire
sur les Morisques, 970.
Vendôme, 967. — (Le château de),
3,7.
Venise, 4o, 111. — (Les seigneurs
de). Lettre que leur écrit Catherine ,
137. — Prévenus par elle de la
victoire de Jarnac, 3.34.
Ventadouh (Gilbert de Levis, sieur
de), envoyé en Lyonnais, 190. —
Lettre écrite à son occasion par
Charles IX , 1 30, note.
Verdon (La ville de), 86, 239. —
Exemptée de garnison , j G 1 .
Verdun (M. de), i33, note.
Vertus (Montre faite à), 1 38.
Vesines (M. de), envoyé en Angle-
terre, 2 35, note.
Viallard (M.), président de la
Chambre des requêtes du Parle-
ment de Paris. Catherine lui re-
commande le procès de M. de Saul-
tour contre Martin de Hagues,
bailli de Ham, 160.
Victor (Le faubourg Saint-), ia5.
Vidame du Mans. Voir Angennes.
Vieilleville (Le maréchal de). Con-
sulté par Catherine au sujet du
sieur de Granvillar qui veut entrer
au service du Roi, 10. — Cité, 86.
■ — Prié par Catherine de hâter l'ar-
rivée des reitres, 112. — Recevra
l'argent nécessaire, 112. — Ren-
seigné sur les propositions de paix,
/•27
112. — Lettres de lui au Roi, 118,
note. — Cité, 160. — ■ Troupes
qu'on lui envoie d'Orléans, itiô.
note. — Cité, s85, note.
Vibnne (La ville de), 78.
Vienne (La), 943, 246, 35o, note.
Vienne (en Autriche), 196, note.
Vierzon (L'abbaye de), 107.
Viedville (M. de la), envoyé en
Champagne, 163.
Villars (Le marquis de). Cité, ii5.
— Loué par Catherine d'avoir
rejoint le duc d'Anjou, ig3. —
Regretté par Charles IX qui voulait
le garder, 193. — Cité, 3o5. —
Son avis sur les conditions de la
paix , 3 1 1 .
Vignoles (Le conseiller), 930, note.
\ 1LLEFRANCUE, 1^1), note.
VlLLENEnVE-SAINT-GEORGES, 194, 126.
Villeqcier (M. de). Son avis sur les
conditions de paix proposées, 81,
note. — Cité, 324, 3s 9, note.
Villerov (M. de). Catherine lui écrit
au sujet de l'établissement de cen-
teniers à Paris, 47. — Chargé
d'annoncer à don Francès de Alava
la prise de ses dépèches et la mort
du courrier qui les apportait, 171.
— Ne peut lui faire recevoir le*
paquets en partie retrouvés, 171.
— Cité, 311, note. — Suspecte
un nommé Le Breul d'être espion,
246. — Prévient Catherine du dé-
part de l'Empereur pour Spire.
307.
VlLLERS-CoTTERETS, 4l.
Viluers (M. de), 324, note.
Villiers-au-Flez, menacé par ceux
d'Artois, 307.
Vincennes (Le bois de), 60, note;
1 17, note; 3oo, note.
Vire (L'élection de), 3.
VlTRÏ, 253.
Vitp,v-le-François, 94, note.
.28
TABLE DES MATIERES.
W
\\ imeii (L'amiral) vient demander la
restitution de datais, 27, note;
Westebouiig (Le colonel). Ses olîres
de service, 10t.
WoRTiiv (La maison de). Le maréchal
de Montmorency chargé de pour-
voir à ce qui la concerne, 187.
Wurtemberg (Le duc db), 96, noie.
Ylbura ( François d'), ai, note.
ERRATA.
Page i(56, première colonne, ligne a4, au lieu de Serriou; lisez : Charrwu.
Page a3o, deuxième colonne, ligne 26, au lieu du i5 mars; lisez : a5 mars.
Page 25a, première colonne, ligne 19, au lieu de Au duc d'Anjou; lisez : Au roi mon fis.
BINDING SEC. OCT 2 8 1968
DO Catherine de Mé*dicis, consort
119 of ^enry II, Kin? of France
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kl
1880
+ .3
PLEASE DO NOT REMOVE
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